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Full text of "Dictionnaire classique d'histoire naturelle"

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TK  D.  H.  HILL IMA^ 

NOBTH   C;«0LIN>4    ST4TE   C0LLC6E 


ENTOMOLOaiWL  COLLECTIOn 


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This  book  is  due  on  the  date  indicated 
below  and  is  subject  to  an  overdue  fine 
as  posted  at  the  Circulation  Desk. 


DICTIONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE  NATURELLE. 


Liste  des  lettres  initiales  adoptées  par  les  auteurs. 


MM. 

AD.B.     Adolphe  Brongniar t. 

A.  D.  J.     Adricu  de  Jussleu. 

A.D..NS.     Antoine  Desmoulins. 

A.  F.     Apollinaire  Fée. 

A.  K.     Achille  Richard. 

AUD.     Audouin. 

u.     Bory  de  Saint-Vincent. 

c.  P.     Constant  Prévost. 

D.     Dumas. 

D.  CE.     De  CandoUe. 

D..H.     Deshayes. 

i)R..z.     Drapiez. 

T..     Edwards. 


MM. 

F.  D'Audebard  de  Férussac. 
FI/..S.     Flourens. 

G.  Guérin. 

G.  DEL.     Gabriel  Delafosse. 

GEOF.  ST.-H.     Geoffroy  de  St.-Hilaire. 

G..N.     Guillemin. 

isiD.  B.     Isidore  Bourdon. 

is.  G.  ST.-H.     Isidore  Geoffroy  Sainl- 

Hilaire. 
K.     Kunth. 
L,AM..x.     Lamouroux. 
LAT.     Latreille. 


La  grande  division  à  laquelle  appartient  chaque  article  ,  est  indiquée 
par  l'une  des  abréviations  suivantes  ,  qu'on  trouve  immédiatement  après 
son  titre. 


ACAii.     Acalèphes. 

ANNEL.     Annelides. 

ARACHN.     Arachnides. 

BOT.  CRYPT.  Botanique.  Cryptogamie. 

BOT.  PHAN.  Botanique.  Phanérogamie. 

CRU  ST.     Ci-ustacés. 

ECHiN.     Echlnodermes. 

Foss.     Fossiles. 

CÉOL.     Géologie. 

INF.     Infusolres. 

INS.     Insectes. 

INT.  .  Intestinaux. 


MAM.     Mammifères. 

MIN.      Minéralogie. 

MOLi>.     Mollusques. 

OIS.     Oiseaux. 

POIS.     Poissons. 

roi>YP.     Polypes. 

REPT.  BAT.     Reptiles  Batracien». 

—  CHEL.     —  Chéloniens. 

—  OPH.     —  Ophidiens. 

—  SAUR.     —  Sauriens. 
zooT..     Zoologie. 


IMPBIWERir,  DE  J.  TASTU,  RUE  DE  VADGIRARD  ,  N°  H6. 


DICTIONNAIRE 

CLASSIQUE 

D'HISTOIRE    NATURELLE, 


PAR  MESSIEURS 

AtJDOUiN,  Isid.  Bourdon  ,  Ad.  Brongniart  ,  Db  Candolle  ,  d'Audebard 
DE  FÉRUSSAC  ,  Deshayes  ,  A.  Desmoulins  ,  Drapiez  ,  Dumas  , 
Edwards^,  A,  Fée  ,  Flourens  ,  Geoffroy  de  Saint-Hii-aire  , 
Isid.  Geoffroy  de  Saint-Hilaire  ,  Guérin  ,  Guillemin,  A.  De 
JussiEu,  KuNTH,  G.  De  Lafosse,  Lamouroux,  Latreu-le,  C. 
Prévost  ,  A.  Richard  ,  et  Bory  de  Saint-Vincent. 

Ouvrage  dirigé  par  ce  dernier  collaborateur,  et  dans  lequel  on  a  ajouté,  pour 
le  porter  au  niveau  de  la  science  ,  un  grand  nombre  de  mots  qui  n'avaient 
pu  faire  partie  de  la  plupart  des  Dictionnaires  antérieurs. 


TOME  SEPTIEME. 


FOUR-G. 


PARIS. 

REY  ET  GRAVIER,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Quai  des  Augustins,  n°  55  ; 
BAUDOUIN  FRÈRES,  LIBRAIRES-ÉDITEURS, 

Rue  de  Vaugirard,  n"*  36, 


VWWWWWV 


FÉVRIER     1825. 


DICTIONNAIRE 


CLASSIQUE 


D'HISTOIRE  NATURELLE. 


v«^w\A^.vvvvvvv^vvvv<vvvv^AAA.'^*i  vv\^'^%\^»i^Vl%v\\'VVv^vvvv^A'\a^A^^'VVV\^avvvv^^vv^ 


F. 


FOU 


FOU 


FOURAHA  ou  FOURAA.  uot. 
PiiAN.  Syn.  de  Calophy llum  Calaba  à 
Madagascar,  oii ,  comme  à  l'Ile-de- 
Fiance ,  on  relire  de  cet  Arbre  une 
Résine  ou  B.uimc  veit  qui  passe  pour 
vulnéraire.  Flacourt    écrit  Fooiaiia. 

(n.) 

FOUR  ARDENT,  moll.  V.  Bou- 
che  d'argent   et  ÏCKBOT.  (b.) 

FODRBISSON  ,  FOURBUISSOîN . 
OIS.  Syn.  vulgaires  de  Tioglodyte 
d'Europe,  f^.  Sylvie.  (nR..z.) 

*  FOURCHE.  POTS.  Espèce  du 
genre  Cicble.  V.  ce  mot.  (b.) 

FOURCHU.  OI8.  Nom  vulgaire  du 
Pilet.  V.  Canard.  (dr..z.) 

FOURDINIER.  bot.  phan.  Le 
Prunus  spinosa,lj.,  en  quelques  can- 
tons de  la  France  oii  son  fruit  est  ap- 
pelé Fourdraine.  (b.) 

FOURMEIROU.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  Rouge-Queue.  F'.  Syl,vie. 

(DR..Z.) 
FOURMI.  Formica,  ins.  Les  au- 
teurs anciens  appliquaient  ce  nom 
générique  à  un  groupe  d'Insectes  (/^. 
Formicaires  )  qui  depuis  a  été  sub- 
divisé par  Latreille  en  plusieuis  sous- 
genres.  Celui  des  Fourmis  propre- 
ment dites,  dont  il  va  être  question, 
appartient  (  Règn.  Anim.  de  Guv.  )  à 

TOMF.    VIT. 


l'ordie  des  Hyménoptères  ,  section 
des  Porte-Aiguillons  ,  l'amille  des  Hé- 
téiogynes  ,  et  peut  être  caractérisé  de 
la  manière  suivante  :  femelles  et  ou- 
vrières privées  d'aiguillon;  antennes 
insérées  près  du  milieu  de  la  face  an- 
térieure de  la  tète  j  mandibules  fortes, 
triangulaires  et  dentées  ;  pédicule  de 
l'abdomen  formé  par  un  seul  anneau 
représentant  une  écaille  verticale  et 
comprimée.  Ce  dernier  caractère  et 
l'absence  d'un  aiguillon  rapprochent 
les  Fourmis  des  Po^yergues  ;  mais  el- 
les s'en  éloignent  par  l'insertion  des 
antennes  et  par  l'épaisseur  des  man- 
dibules. Elles  avoisinent  aussi  les  Po- 
nèrss  ,  les  Myrmices  ,  les  Atles  et  les 
Cryptocères  qui  faisaient  partie  du 
grand  genre  Formica  Ac  Linné,  mais 
la  seule  particularité  d'un  aiguillon 
dans  ces  divers  groupes,  est  un  carac- 
tère facile  pour  les  en  distinguer.  Les 
Fourmis  ont  encore  beaucoup  d'ana- 
logie par  la  forme  des  palpes  et  de  la 
lèvre  inférieure  avec  les  Tiphies  ,  les 
Mutiles  et  les  Doryles,mais  le  pédicu- 
le de  l'abdomen  et  les  antennes  of- 
frent une  composition  toute  différente, 
et  Irès-facde  à  saisir.  Les  Fourmis 
elles-mêmes  présentent  trois  sortes 
d'individus  :  les  mâles  ,  les  femelles  et 
les  ouvrières  ou  neutres  ;  ils  vivent  en 
société  et  ont  dans  chacun  de  ces  états 


3  FOU 

une  organisation  extérieure  qui  leur 
est  propre.  Latreillelcsa  étudiées  sous 
ce  rapport  avec  beaucoup  de  soin 
(Hist.  unt.  dcsFoLuinis,  i  vol.  in-8''). 
La  têlc  ,  aimée  de  ses  uianddjulcs  , 
est  presque  triangulaire  ou  ovale; 
son  extrénjilé  postérieure  est  plus 
large  que  le  corselet  dans  les  ouvriè- 
res, de  même  l.ugeur  environ  dans 
les  femelles,  et  sunsibleiueut.  plus 
étroite  et  plus  convexe  dans  les  mâ- 
les ;  elle  supporte  des  ^eux  lisses  et 
des  yeux  à  facettes.  Ces  derniers  sont 
petits  ,  presque  ronds,  peu  saillans  et 
insérés  veis  le  milieu  des  côtés  de  la 
tête  chez  les  femelles  et  chez  les  ou- 
vrières ;  ceux  des  mâles  ont  plus  de 
grosseur  et  font  une  plus  forte  saillie. 
Les  yeux  lisses  ,  au  nombre  de  trois, 
sont  disposés  en  tiiangle  sur  le  som- 
met de  la  tète  ,  et  très-apparens  dans 
les  mâles  et  dans  les  femelles  ;  les 
neutres  en  sont  généralement  privées. 
Lesantennes  soritbiisées,  fildoruies, 
composées  de  douze  articles  cliez  les 
femelles  et  les  neutres,  et  de  Ireize 
chez  les  mâles.  Le  premier  article  est 
presque  cylindrique  ,  très-long  et  in- 
séré vers  le  milieu  du  front  à  l'extré- 
mité d'un  sillon.  Le  thoiaxdes  femel- 
les est  ovoïde,  de  la  largeur  de  la  télé, 
un  peu  comprimé  latéralement  ;  celui 
des  mâles  est  plus  petit  et  convexe. 
Dans  les  unes  et  dans  les  aulres  ,  il 
supporte  deux  paires  d'ailes.  Le  tho- 
rax des  neutres  ou  des  ouvrières  esl 
très-difiéreut.  D'abord  il  ne  donne 
plus  attache  à  des  ailes  ,  et  sa  compo- 
sition est  ensuite  irès-singulièrc.  Il 
présente  des  ctranglemens,  et  la  par- 
tie désignée  par  Audouin  sous  le  nom 
de  tergum  est  restée  tout-à-fait  rudi- 
raentaire.  —  Les  ailes  ,  au  nombre  de 
quatre,  sont  inégales  entre  elles;  les 
antérieures  ,  plus  longues  que  les  pos- 
térieures ,  excèdent  la  longueur  de 
l'abdomen  ,  et  lorsqu'elles  sont  croi- 
sées sur  lui,  elles  le  recouvrent  en  en- 
tier et  le  dépassent  de  beaucoup  à  son 
sommet.  Jurine  leur  a  distingué  une 
cellule  radiale ,  grande,  allongée  et 
rétrécic ,  en  arrière  de  laquelle  exis- 
tent deux  grandes  cellules  cubitales 
dont    la  seconde  atteint  presque   le 


FOU 

bout  de  l'aile.  Les  nervures  récur- 
rentes manquent  comiilélement.  Ces 
ailes,  qui  sont  propres  aux  ma  c.i 
et  aux  femelles  et  qui  leur  servent 
pour  voler,  tombent  chez  ces  der- 
nières immédiatement  après  leur 
fécondation.  —  Le  thorax  donne  at- 
tache inférieurementaux  pâtes  ;  celles 
des  ouvrières  et  des  femelles  sont 
plus  ou  moins  fortes,  comprimées  et 
terminées  par  un  assez  long  tarse  de 
cinq  articles  cy  lindriqucs  dont  le  der- 
nier conique,  terminé  par  deux  petits 
crochets  avecune  sorte  d'empalement 
au  milieu.  Les  pâtes  du  mâle  ont  plus 
de  minceur  et  sont  plus  longues.  — 
L'abdomen  des  mâles  est  de  sept  an- 
neaux; on  n'en  compte  que  six  à  ce- 
lui des  femelles  et  des  ouvrières.  Il  csl 
de  forme  ovalaire  ,  et  son  premier  an- 
neau, très-comprimé  cl  rétréci,  re- 
présente une  sorte  d'écaillé  lenticu- 
laire. Celte  partie  du  corps  contient 
diffcrens  viscères  et  entre  autres  les 
organes  de  la  génération,  et  deux  ap- 
pareils de  sécrétion  qui  éjaculenl  une 
liqueur  parliculière  connue  sous  le 
nom  d'Acide  formlque.  Cet  Acide, 
d'après  Fourc.oy  (Mémoire  sur  la  na- 
ture chimique  des  Fourmis  ,  Ann.  du 
Mus. ,  5*'  cahier),  est  formé  des  Aci- 
des acétique  et  malique  dans  un  état 
de  concentration  considérable. 

Les  Fourmis  se  réunissent  en  so- 
ciétés uniquement  composées  d'indi- 
vidus de  la  même  espèce,  ou  ayant 
de  plus  des  individus  neutres  d'une  et 
quelquefois  de  deux  autres  espèces. 
Les  premières  de  ces  réunions  portent 
le  nom  de  simples  et  les  secondes 
celui  de  sociétés  mixtes.  Nous  entre- 
rons dans  de  plus  grands  détails,  en 
parlant  des  espèces,  sur  ces  deux  sor- 
tes de  réunions. 

Les  Fourmis  se  nourrissent  in- 
différemment de  matières  animales 
et  végétales,  telles  que  de  fruits, 
d'Insectes  ou  de  leurs  larves,  de  ca- 
davres de  Quadrupèdes  ou  d'Oi- 
seaux, de  pain,  de  sucre,  etc.  Les  neu- 
tres von  t  à  la  recherche  des  provisions, 
et  s'instruisent  par  le  toucher  et  l'o- 
dorat du  succès  de  leurs  découvertes  ; 
elles  donnent  la  becquée  aux  larves 


FOU 

cl  les  traiispoiteiit  à  la  t,npciTicie  cx- 
léiieuie  de  leur  li.ibitation  ,  pour  leur 
procurer  de  la  chaleur,  ics  rcdcsccu- 
dcnt  plus  Ijas  aux  approches  de  la 
uuil  ou  du  mauvais  temps  ,  les  défen- 
dent contre  les  attaques  de  Icuis  en- 
nemis ,  et  veillent  avec  le  plus  grand 
som  à  leur  conservation  ,  particuliè- 
rement lorsqu'on  dérange  leuis  nids. 
Klles  ont  la  même  attention  pour 
icsnymphes,  dont  les  unes  sont  ren- 
fermées dans  des  coques  et  les  autres 
a  nu  ;  elles  déchirent  l'enveloppe  des 
premières  lorsque  le  temps  de  leur 
dernière  métamorphose  est  venu.  Les 
Fourmis  sont  très- friandes  d'une  li- 
queur sucrée  que  les  Pucerons  elles 
Gallinsecteslaissent  transsudcr.  Quel- 
ques espèces  font ,  au  fondde  leur  nid  , 
des  amas  de  ces  Insectes  et  de  leurs 
œufs  ,  et  s'en  disputent  ensuite  la  pos- 
session. Il  y  a  même  des  Fourmis  qui 
.se  Construisent  des  galeries  en  terre, 
depuis  leur  habitation  jusqu'à  l'extre- 
»nile  des  branches  des  Arbres  charges 
de  ces  Insectes.  Quatre  o  i  cinq  espè- 
ces possèiknt  des  Pucerons.  «  TJne 
fourmilière,  dit  Hubert,  est  plus  ou 
moins  riche,  selon  qu'elle  a  plus  ou 
moins  de  Pucerons.  C'est  leur  bétail  , 
ce  sont  leurs  Vaches  et  leurs  Chè- 
vres. )>  L'habitation  des  Fourmis  varie 
beaucoup,  et  il  est  facile  de  concevoir 
qu'il  (levait  y  avoir  de  la  diversité 
dans  les  plans  d'exécution  ,  puisque 
chaque  e-pèce,  étant  réunie  en  socié- 
té, a  dû  chercher  à  se  garantir  des 
intempéries  des  saisons  en  se  formant 
une  habitation  en  rapport  avec  son 
instinct  et  son  genre  d  industrie.  Ain- 
si le  plus  grand  nombre  des  es])è- 
ces  ,  s  établissent  dans  la  terre  ;  les 
unes  n'emploient  à  la  bâtisse  de  leur 
édifice  que  les  molécuies  de  terre  qu'el- 
les ont  été  obligées  de  préparer  en 
creusant  Iciu's  galeries;  les  autres  élè- 
vent au-dessus  du  terrain  qu'elles  ont 
excfl\é  des  espèces  de  dômes  avec  des 
fragniens  de  matièi  es  végétales  et  au- 
tres qu'elles  vont  chercher  aux  envi- 
rons. D'autres  espèces  choisissent  le 
tronc  des  vieux  Arbres;  elles  prati- 
quent dans  l'intérieur  des  cavités  et 
des  Galeries  eu  tous  sens  et  forment  de 


FOU  3 

vrais  labyrinthes.  D'autres  ,  enfui  , 
placent  leur  habitation  souS  une  gros- 
se pierre  ou  sous  une  racine  d'Arbre; 
mais  ,  malgré  la  diversité  de  genre 
d'habitations  ,  il  est  aisé  de  voir  que 
toutes  ces  espèces  s'accordent  pour  ne 
jeter  les  fondemens  de  leiu"  colonie 
que  dans  un  lieu  exposé  à  la  douce 
influence  du  soleil ,  à  l'abri  des  inon- 
dations et  dans  un  terrain  susceptible 
d'être  creusé  facilement  ,  mais  pas 
assez  mouvant  poiu'  que  les  galeries 
qu'elles  y  prati([uent  soient  sujettes  à 
s'ébouler.  Quand  les  Fourfnis  ont 
ainsi  clioisi  un  endroit  ,  et  qu'elles  y 
ont  établi  leur  ville  ,  elles  prati([uent 
aux  environs  plusieurs  grandes  routes 
qui  partent  toutes  de  la  cité  et  vont 
dans  les  divers  lieux  oii  elles  ont  be- 
soin iie  se  rendre  poiu-  aller  chercher 
leur  nourriture. 

Les  Foiuinis  sont  :.usceptibles  de 
colère  :  lorsqu  un  Animal  étranger  , 
un  Insecte  ,  ou  même  des  Fourmis 
d'une  espèce  ditlérenle  s'introduisent 
dans  leur  habitation  ,  aussitôt  l'alar- 
me est  répandue  ,  et  après  quelques 
moinens  de  tumulte  causé  parce 
qu'elles  s'avertissent  les  unes  les 
autres  du  danger  oii  elles  croient  que 
se  trouve  la  république,  elles  se  dé- 
cident à  en  venir  aux  mains  avec  l'im- 
prudent étranger  qui  se  sauve  rare- 
ment; s'il  en  échappe,  ce  n'est  que 
couvert  de  blessures  faites  par  les  for- 
tes mandibules  des  neutres.  Lorsque 
le  danger  n'est  pas  grand  ,  toutes  les 
Fouiinis  ne  prennent  pomt  part  ;» 
l'aU'aire  ,  elles  n'y  envoient  alors 
qu'un  détachement  assez  fort  pour 
chasser  ou  faire  périr  l'ennemi.  Quoi- 
que les  Fourmi-  soient ,  comme  on  le 
voit,  très-jalouses  de  leurs  droits  ,  elles 
sonlcepeniant  susceptibles  d'exercer 
rhospltalitc  à  l'égard  de  quelques 
Aniuiaux.  Latrcille  a  trouvé  dans  les 
nids  de  la  Fourmi  fauve  de  jeunes 
Cloportes  qui  v  restaient  sans  recevoir 
le  moindre  outi'age;  et  près  de  celui 
de  la  Fourmi  noir-cendrée,  la  larve 
d'un  Hanneton  ou  d'une  Cétoine.  Ce 
natiualiste  dit  que  lorsque  les  travail- 
leurs ont  éprouvé  quelque  accident, 
d'autres  viennent  leiu' porter  des  se- 


4  FOU 

cours.  Le  fait  suivant  semblerait 
prouver  que  la  commisération  est  un 
sentiment  naturel  à  ces  Animaux. 
«  Si  l'on  passe  ,  dit-il ,  à  plusieurs  re- 
prises le  doigt  sur  la  roule  que  suivent 
les  Fourmis  ,  on  divise  le  courajit  des 
émanations  qui  leur  serventde  guide. 
On  leur  oppose  un  obstacle  qui  les 
arrête  sur-le-champ,  les  oblige  à  re- 
brousser chemin  ou  à  se  dt^tourner; 
ce  n'est  qu'à  la  longue  qu'elles  fran- 
chissent la  barrière.  Le  sens  de  l'odo- 
rat se  manifestant  d'une  manière  aus- 
si sensible,  ']e  voulais  profiter  de  cet- 
te remarque  pour  en  découvrir  le 
siège.  On  a  soupçonné  depuis  long- 
temps qu'il  résidait  dans  les  antennes. 
Je  les  arrachai  à  plusieurs  Fourmis 
fauves  auprès  du  nid  desquelles  je 
me  trouva'is.  Je  vis  aussliôt  ces  petits 
Animaux  ,  que  j'avais  ainsi  mutilés  , 
tomber  dans  un  état  d'ivresse  ou  une 
espèce  de  folio.  Ils  erraient  çà  et  là  ,  et 
ne  reconnaissaient  plus  leur  chemin. 
Ils  m'occupaient;  mais  je  n'étais  pas 
le  seul.  Quelques  autres  Fourmis 
s'approchèrent  de  ces  pauvres afiligés  , 
portèrent  leur  langue  sur  leurs  bles- 
sures ,  et  y  laissèrent  tomber  une 
goutte  de  liqueur.  Cet  acte  de  sensi- 
bilité se  renouvela  plusieurs  fois,  et 
je  l'observai  avec  une  loupe.  » 

Quoique  l'histoire  des  Fourmis 
d'Europe  présente  encore  de  grandes 
lacunes,  on  peut  la  regarder  comme 
très-avancée  en  comparaison  de  celle 
des  exotiques.  Si  nous  puisons  dans 
les  récils  crédules  de  la  plupart  des 
voyageurs,  nous  ne  ferons  que  répéter 
des  erreurs  grossières,  ou  ,  si  les  laits 
sont  vrais,  ils  ne  s'appliqueront  pas 
aux  Fourmis,  car  ou  sait  que  pour 
des  hommes  qui  ne  surent  jamais  dis- 
tinguer une  Fourmi  d'un  autre  Insec- 
te, tout  petit  Animal  est  désigné  par 
eux  sous  ce  nom.  jMademoiselie  Mé- 
rian  prétend  qu'une  espèce  de  ce  genre 
voyage  en  troupes  et  que  lorsqi.e  ces 
Ins'ectes  veulent  franchir  un  intervalle, 
entre  plusieurs  Arbres,  par  exemple, 
ils  se  fonnenl  un  pont  ,  en  s'accro- 
e.hantl'un  à  l'autre  ,  sur  lequel  tout  le 
corps  d'armée  passe;  cette  armée  va, 
une  fois  par  an,  de  maison  en  maison, 


FOU 

y  tue  tous  les  Insectes  ,  tous  les  petits 
Quadrupèdes  rongeurs  et  incommo- 
des qu'elle  rencontre  dans  sa  visi- 
te. Ce  que  nous  disons  des  voyageurs 
ne  doit  pas  s'appliquer  à  tous;  il  en 
est  d'instruits  qui  ont  donné  des  dé- 
tails fort  curieux  sur  plusieurs  Insec- 
tes et  dont  les  observations  sont  di- 
gnes de  foi.  Ainsi  le  capitaine  Sted- 
inan  dit  q\i'il  n'a  pas  eu  la  moindre 
connaissance  des  faits  énoncés  par 
mademoiselle  Mérian  ,  quoiqu'il  ait 
parcouru  les  mêmes  lieux  qu'elle  ;  il 
a  observé  que  les  Fourmis  nommées 
par  les  habitans  Fourmis  de  feu 
étaient  si  nombreuses  que  souvent, 
par  leur  épaisseur  ,  leurs  fourmilières 
obstruaient,  en  quelque  sorte,  le  pas- 
sage. Il  dit  que  leur  morsure  cause 
une  douleur  si  vive,  qu'il  a  vu  toute 
une  compagnie  de  soldats  être  saisie 
d'un  tel  tressaillement,  qu'on  eût  dit 
qu'Us  venaient  d'être  échaudés  par  de 
l'eau  bouillante.  Nous  pourrions  rap- 
porter beaucoup  d'observations  de  ce 
genre,  niais  l'étendue  de  cet  article 
ne  nous  le  permet  pas. 

Les  mâles  et  les  femelles  des  Four- 
mis ne  se  trouvent ,  sous  leur  derniè- 
re forme,  que  passagèrement  dans  U 
fourmilière;  les  mdics  naissent  le9 
premiers,  et  quittent  presque  aussitôt 
leur  berceau,  quoique  les  Fourmis 
nourricières  fa.-;sent  tous  leurs  eflbrts 
pour  les  retenir.  Quelques-uns  sont 
d'abord  obligés  de  rentier,  mais  la 
garde  est  bientôt  forcée  par  le  grand 
nombre  de  ceux  qui  veulent  émigrer, 
et  les  environs  de  l'habitation  sont 
couverts  d'un  nombre  immense  de 
Foui  mis  qui  s'envolent  au  bout  de 
quelques  heures.  Quand  les  femelles 
sont  sorties  avec  eux ,  ils  s'accouplent 
soit  à  terre  ,  soit  dans  l'a.r  ;  les  femel- 
les retombent  et  se  débarrassent  bien- 
tôt de  leurs  ailes  qui  sont  devenues 
inutiles,  puisque  le  vœu  de  la  natu- 
re est  rempli.  Cette  opération  ,  que 
Hubert  leur  a  vu  faire,  est  foi  t  cu- 
rieuse, et  nous  allons  rap|)orttr  ce 
qu'il  a  observé.  11  avait  pris  des  Four- 
mis femelles  fécondées  et  les  avait  pla- 
cées dans  un  pot  rempli  de  terre  hu- 
mide et  couvert  d'une  cloche  en  ver- 


FOU 

re  ;  une  heure  après  ,  toutes  avaient 
perdu  leurs  ailes ,  qui  étaient  disper- 
sées çà  et  là  ,  et  elles  s  étaient  cachées 
SOUS  la  terre.  Comme  il  voulait  cire  te- 
Tijoin  de  la  manière  dont  elles  opèrent, 
il  en  prit,  les  mit  dans   un  poudrier 
sans  terre  et  les  observa  avec  assiduité 
pendant    cinq    heures    con^éculives. 
Mais  ,  à  son  jj;rand  étonncmcnt,  il  ne 
leur  vit  rien  iaiie  qui  pût  annoncer  la 
perte  de  leurs  ailes;  il  ne  concevait  pas 
ce  qui  pouvait  retarder  une  opération 
qui  avait  clé  si  lot  faite  par  les  premiè- 
res, niais  il  pensa  bientôt  f|ue  c'était 
peut-être  parce  que  les  lèmelles  n'é- 
taient pasdans  des  circonstances  sem- 
blables à  l'état  de  nature;  il  prit  de  la 
terre  humide  ,  en  mit  une  légère  cou- 
che sur  une  table,  la  recouvrit  d'une 
cloche  en  verre  et  introduisit  dessous 
une  Fourmi  fécontlée;  aussitôt  qu'el- 
le se  sentit  stn- la  terre,  elle  étendit  ses 
ailes  avec  effort,  en  les  faisant  venir 
en  avant  de  sa  tête;  elle  les  croisa  dans 
tous  les  sens,  les  renversa  d'un  coté  , 
puis  de  l'antre  ,  et  fit  des  contorsions 
si    snigulières    que    ses   quatre   ailes 
tombèrent  à  la  fois  en   sa  présence  ; 
après  cette  expédition  ,  elle  se  reposa, 
brossa  son  corselet  avec  ses  pâtes,  et 
se  promena  sur  la  terre  oli  elle  parut 
chercher  un  gîte.  Elle  ne  semblait  pas 
s'apercevoir  qu'elle  fût  enfermée  dans 
une  étroite  enceinte  ;  elle  mangea  du 
miel  qu'il  lui  avait  donné  ,  et  se  cacha 
enfin  sous  quelques  morceaux  de  ter- 
re qui  formaient  une  petite  grotte  na- 
turelle. Les  femelles  qui  sont  restées 
aux  environs  de  la  fourmilière  sont 
saisies  par  les  neutres  qui  s'empressent 
de  les  faire  entrer  dans  l'habitation  ; 
là  ,  elles  sont  gardées  avec  assiduité; 
on  ne  leur  permet  plus  de  sortir,  on 
les  noui  rit  avec  soin,  et  elles  sont  con- 
duites dans  les  parties  de  la  fourmi- 
lière oii  la  températuie  pat  aîlle  mieux 
leur  convenir.  Ces  fenicUes  s'accou- 
tument peu  à  peu  à  leur  esclavage  : 
leur  ventre  grossit,  et  une  seule  sen- 
tinelle ,  remplacée  sans  cesse  par  d'au- 
tres ,  surveille  leur  conduite  :  la  plu  • 
part  du  temps  montée  sur  son  abdo- 
men et  les  jambes  postérieures  posées 
par  terre  ,  elle  semble  destinée  à  re- 


FOU  5 

lever  les  œufs  aussitôt  qu'ils  sont 
pondus.  Lorsque  la  malernilé  de  la 
lemelle  est  bien  reconnue  ,  on  com- 
mence à  lui  rendre  de-;  honnnages  pa- 
reils à  ceux  que  les  Abeilles  prodiguent 
à  leur  reine  :  une  douzaine  de  Four- 
mis la  suivent  partout;  elle  est  sans 
cesse  l'objet  de  leurs  soins  et  de  leurs 
caresses;  toutes  s'empressent  autour 
d'elle,  lui  olTrent  de  la  nourriture  et 
laconduiscntparses  mandibules  dans 
les  passages  difficiles  ou  monlueux; 
elles  vont  même  jusquà  la  porter. 
Plusieurs  femelles  peuvent  vivre  dans 
le  même  nid;  eiles  n'éprouvent  point 
de  rivalités  ;  chacune  d'elles  a  sa  cour; 
elles  se  rencontrent  sans  se  faire  de 
mal  ,  mais  elles  n'ont  aucun  pouvoir. 
Les  œufs  ,  aussitôt  après  avoir  été 
pondus  ,  sont  recueillis  avec  soin  et 
léunis  autour  d'elle. 

Les  femelles  qui  ne  sont  point  ren- 
trées dans  leurs  foyers  ,  cherchent  un 
gîte  dès  qu'elles  ont  perdu  leurs  ai- 
les; il  serait  bien  difficile  de  les  sui- 
vre alors  dans  les  tours  et  détours 
qu'elles  font  dans  les  gazons  et  dans 
les  champs.  Hubert  s'est  assuré  par 
quelques  essais  que  ces  femelles,  qui 
n'étaient  appelées  à  aucuns  travaux 
dans  les  fourmilières  natales,  animées 
par  l'amour  malernel  et  le  besoin  de 
faire  usage  de  toutes  leurs  facultés  , 
devenaient  laborieuses  et  soignaient 
leurs  petits  aussi  bien  que  les  ouvriè- 
res. Il  est  certain  que  ces  femelles  er- 
rantes établissent  de  nouvelles  colo- 
nies, et  l'apparition  de  fourmilières 
dans  des  endroits  oli  il  n'en  existait 
pas,  le  prouve;  cr,r  il  est  difficile  de 
concevoir  que  l'instinct  ramène  tou- 
jours à  la  même  habitation  des  indi- 
yidusque  l'amour  a  eulraînésau  loin; 
l'immensité  de  population  qui  devrait 
résulter  de  cette  unité  de  société  ,  est 
une  des  raisonsconcluanlesen  faveur 
de  ce  sentiment;  d'ailleurs,  Hubert 
s'est  assuré  de  la  vérité  de  ces  faits  par 
plusieurs  expériences  qui  ne  laissent 
plus  de  doute  à  cet  égard.  Les  femel- 
les vierges  ne  rejettent  point  leurs 
ailes  ;  elles  n'inspirent  aucun  intérêt 
aux  neutres  ,  et  celles-ci  ne  commen- 
cent à  s'en  occuper  que  quand  elles 


6  FOU 

sont  fëconddcs.  Hubert  a  vu  des  fe- 
melles vierges  et  pourvues  de  leurs 
ailes,  occupées  à  ouvrir  des  coques  de 
nymphes  de  Fourmis  ouvrières  qu'il 
avait  placées  avec  elles  dans  un  ap- 
pareil où  elles  étaient  isolées.  Ces  fe- 
melles ne  paraissaient  pas  embarras- 
jiées  du  rôle  qu'elles  remplissaient 
pour  la  première  l'ois  et  contre  l'iu- 
teution  présumée  de  la  nature. 

Suivant  Hubert  ,  l'attachement  des 
Fourmis  ouvrièies  poiu'  leurs  femel- 
les paraît  s'étendre  au-delà  de  leur 
existence:  car  lorsqu'une  femelle  fé- 
condée périt,  cinq  ou  six  ouvrières 
demeurent  auprès  d'elle,  la  brossent 
et  la  lèchent  sans  interruption  pen- 
dant plusieurs  jours,  et  semblent  vou- 
loir la  ranimer  par  leurs  soins. 

JjCS  œufs  des  Fourmis  diffèrent  entre 
eux  :  les  plus  petits  Sont  cj'lindriques, 
blancs  et  opaques  ;  les  plus  gros  sont 
transparcns  ,  avec  une  de  leurs  extré- 
mités légèrement  arquée;  ceux  de  gian- 
deur  moyenne  n'ont  qu'une  demi- 
transparence,  et  l'on  voit  dans  lenr  in- 
térieuruneespèce  denuageblancplus 
ou  moins  allongé.  Dans  d'autres  ,  on 
n'aperçoit  qu'un  point  transparent  au 
bout  supérieur  ;  ceux-là  offrent  une 
zone  claire  ,  tant  en  dessus  qu'en  des- 
sous; d'autres  sont  d'une  limpidité 
parfaite  ,  et  l'on  aperçoit  déjà  dedans 
des  anneaux  très-marqués  ;  enfin  les 
plus  gros  ne  présentent  qu'un  seul 
point  opaque  et  blanchâtre.  Ceux  qui 
viennent  d'être  pondus,  sont  cons- 
tamment d'un  blanc  laiteux.  Si  l'on 
dérobe  les  œufs  les  plus  avancés  ,  aux 
soins  des  Fourmis  ,  ils  se  dessèchent 
et  périssent  bientôt,  ce  qui  ferait 
r  roirc  que  lesouvrièies  ont  des  moyens 
pour  les  conserver,  en  leur  commu- 
niquant peut-être  une  humidité  né- 
cessaire. Les  larves  sortent  de  ces 
œufs  quinze  jours  après  la  ponte,  elles 
ressemblent  à  de  petits  Vers  blancs, 
gros,  courts,  sans  pâtes,  et  d'une 
forme  presque  conique  ;  leur  corps  est 
composé  de  douze  anneaux  ;  sa  partie 
antérieure  est  plus  menue  et  courbée; 
on  remarque  à  la  tète  deux  petites 
pièces  écailleuses  qui  sont  deux  es- 
pèces de  crochets  ;  au-dessous  de  ces 


FOU 

crochets ,  quatre  petites  pointes  ou 
cils  ,  deux  de  chaque  côté,  et  un  ma- 
melon presque  cylindrique  ,  mou,  ré- 
tractile  ,  par  lequel  la  larve  reçoit  la 
becquée  ;  il  est  probable  que  la  base 
principale  de  la  nourriture  que  les 
ouvrières  dégorgent ,  est  la  liqueur 
qu'elles  recueillent  auprès  des  puce- 
rons et  les  parties  sucrées  des  Végé- 
taux. Les  soins  que  les  Fourmis  neu- 
tres prennent  des  larves,  ne  se  bor- 
nent pas  à  la  nourriture;  elles  veil- 
lent sans  cesse  auprès  d'elles  pour  les 
préserver  de  tous  les  accidens  aux- 
quels elles  sont  exposées  dans  un  âge 
si  tendre.  Ces  secondes  mères  rem- 
plissent cedevoiravecuneprcvoyancc 
et  une  tendresse  à  toute  épreuve. 
Toutes  les  températures  ne  convien- 
nent pas  à  la  jeune  famille  ,  les  Four- 
mis ont  dans  leur  inslmct  un  ther-- 
momètre  qui  leur  indique  le  degré 
dans  lequel  il  faut  tenir  leurs  nour- 
rissons; ainsi,  lorsque  les  rayons 
du  soleil  viennent  frapper  la  partie 
extérieure  de  leur  nid  ,  les  Fourmis 
qui  sont  à  la  surface  descendent  au 
fond  de  la  fourmilière,  avertissent 
leurs  compagnes  en  les  frappant  avec 
leurs  antennes,  et  les  saisissant  mê- 
me ayec  leurs  mandibules  si  elles  ne 
s'empressent  pas  assez,  elles  les  en- 
traînent au  sommet  de  l'habitation  , 
elles  y  laissent  afin  de  revenir  auprès 
de  celles  qui  gardent  les  petits  ;  dans 
un  instant  les  larves  et  les  nymphes 
sont  transportées  au  faîte  de  la  four- 
milière ,  et  reçoivent  la  douce  in- 
flu?nce  du  soleil.  Les  larves  des  fe- 
melles, qui  sontbeaucouji  plus  gros- 
ses ,  donnent  plus  d'embarras;  on 
finit  cependant  par  les  placer  à  côté 
des  autres.  Quand  les  Fourmis  jugent 
que  leurs  petits  sont  restés  assez 
long-temps  au  soleil,  elles  les  reti- 
rent dans  des  loges  propres  à  les  re- 
cevoir, sous  une  couche  de  chamne, 
mais  qui  n'intercepte  pas  entièrement 
la  chaleur;  quand  elles  croient  n'a- 
voir rien  à  craindre  ,  elles  se  reposent 
de  leurs  travaux  ;  alors  on  les  voit 
étendues  pèle  mêle  avec  les  larves,  ou 
entassées  les  imes  sur  les  autres.  Si 
Ion  découvre  un  peu  l'intérieur  de 


FOU 

rcs  uids  ,  on  voit  les  ouvrières  saLsir 
leurs  noiirrissons  avec  une  prompti- 
tude extrême,  et  les  enlraîner  tlanî 
les  lieux  les  plus  recules  de  i'habila- 
tion  j  s'il  se  trouve  déjà  des  individus 
ailés  ,  ils  sont  de  même  cachés  par 
ces  Animaux. 

Les  larves  des  Fourmis  qui  n'ont 
point  d'aiguillon  se  rcnfcrincnt  dans 
une  coque  ovalaire  d'un  blanc  jaunâ- 
tre ou  rousiàtre,  marquée  à  un  bout 
d'une  tache  noirâtre  qui  répond  à 
l'extrémité  de  l'abdomen  de  la  nym- 
phe, et.  qui  est  produite  peut-être  par 
la  dépoudlc  de  la  larve.  Cette  coque 
est  formée  d'une  pellicule  très-mince; 
i'écaille  ou  pédicule  est  cachée  par 
une  peau  très-fine  qui  se  prolonge  du 
corselet  sur  l'abdomen  ;  les  larves  des 
espèces  qui  sont  armées  d'un  aiguil- 
lon ,  ne  s'ensevelissent  pas  ainsi  dans 
un  tombeau  5  la  nymphe  est  entière- 
ment nue;  sa  couleur  devient  plus 
foncée,;»  mesure  que  le  moment  de 
son  entier  développement  approche. 

La  Fourmi  en  état  (ve  nymphe  pré- 
sente la  forme  et  la  grandeur  de  l'In- 
secte parfait;  mais  elle  est  faible,  d'une 
consistance  encore  tendre,  et  ses 
membres  incapables  d'action,  sont 
renferniés  dans  le  fourreau  dont  nous 
avons  parlé  plus  haut;  ces  nymphes 
ne  peuvent  pas  encore  se  passer  du 
secours  des  Fourmis  ouvrièies;  celles 
qui  sont  enveloppées  dans  une  coque, 
périraient  dedans  ,  si  ,  quand  le  temps 
est  venu  qu'elles  en  soient  débarras- 
fées,  les  neutres  ne  les  sortaient  pas 
de  leurs  cellules  et  ne  leur  enlevaient 
pas  la  pellicule  soyeuse  qui  enveloppe 
les  parties  de  leur  corps,  en  les  tirail- 
lant délicatement  avec  leurs  mandi- 
bules. Les  nouveaux  nés  jouissent 
tous  de  leur  liberté  et  des  facultés  ac- 
tives qui  leur  sont  propres;  les  neutres 
continuent  pendant  quelques  jours 
de  les  surveiller;  elles  les  alimentent, 
les  accompagnent  en  tous  lieux,  et 
semblent  cherche!'  à  leur  faire  con- 
naître tous  les  sentiers  et  tous  les  dé- 
tails de  leur  habitation  ;  les  mâles 
qui  veulent  sortir  sont  rassemblés  par 
elles  dans  une  même  case  ,  et  ils  y 
sont    retenus    jusqu'au    monicnl   oii 


FOU  7 

elles  jugent  convenable  de  les  laisser 
sortir  avec  les  femelles.  La  sortie  des 
mâles  et  des  femelles  est  un  événe- 
ment marquant  pout  la  république  : 
toutes  les  Fourmis  sortent  et  assistent 
avec  inquiétude  au  départ  des  couples 
sur  lesquels  est  fondé  l'espoir  de  tou- 
tes; elles  s'opposent  de  tout  leur  pou- 
voir ,'m  départ  des  individus  qui  vont 
prendre  l'essor,  mais  elles  ne  par- 
viennent pas  à  empêcher  le  plus  grand 
nombre  de  s'élever  dans  les  airs  et  de 
quitter  pour  jamais  les  lieux  qui  les 
ont  vus  naître;  on  les  voit  alors  dans 
l'air,  rassemblées  en  essaims  innom- 
brables, exécuter  des  mouvemens 
lents  en  s'élevant  et  s'abaissant  alter- 
nativement de  quelques  pieds  ;  les 
mâles  qui  forment  le  gros  de  l'essaim, 
volent  obliquement  et  en  zig-zag;  les 
femelles,  tournées  contre  le  vent, 
sont  suspendues  comme  des  ballons, 
et  paraissent  immobiles,  jusqu'à  ce 
que  quelques  mâles  les  saisissent,  les 
entraînent  loin  de  la  foule  et  les  fé- 
condent au  milieu  des  airs. 

Les  Fourmis  sont  un  vrai  fléau 
pour  nos  jardins  ;  elles  gâtent  les 
fruits  en  leur  communiquant  une 
odeur  désagréable  ,  ou  en  les  enta- 
mant avant  leur  maturité.  Le  labou- 
reur leur  voit  souvent  enlever  une 
partie  de  son  grain,  et  les  racines  de 
plusieurs  de  nos  Plantes  économiques 
ont  à  souffrir  du  travail  de  ces  Ani- 
maux qui  se  creusent  des  galeries 
sans  nombre  dans  la  terre.  Mais  les 
dégâtsquefont  lesFourmis  d'Europe, 
ne  sont  rien  en  compaiaison  de  ceux 
des  espèces  de  l'Inde  et  des  contrées 
équatoriales  :  elles  ravagent  d'une 
manière  inconcevable  les  plantations 
des  cannes  à  sucre.  On  lit  dans  un 
grand  nombre  de  voyageurs  les  dé- 
tails des  ravages  que  font  les  Fourmis 
dans  les  pays  chauds;  mais  Latreille 
pense  qu'on  en  a  trop  mis  sur  leur 
compte;  il  est  injuste,  dit-il,  défaire 
supporter  aux  seules  et  Vraies  Four- 
mis tout  le  poids  de  notre  indigna- 
tion et  de  notre  vengeance.  La  même 
impartialité  nous  oblige  également  à 
leur  refuser  le  talent  de  produire  la 
laque   du  commerce. 


s  FOU 

Le  nombre  et  la  variété  des  moyens 

Sue  les  agronomes  ont  indiqués  pour 
étruire  CCS  Insectes  ,  est  en  généial 
une  preuve  de  leur  insuffisance. Nous 
allons  cependant  faire  connaître  les 
principaux,  et  nous  renverrons  pour 
plus  de  détails  au  Dictionnaire  d'agri- 
culture. Le  moyen  le  plus  ordinaire 
et  le  plus  connu  des  jardiniers  est  de 
mettredeleauet  du  miel  quel  on  a  eu 
soin  de  l'aire  bouillir,  dans  une  bou- 
teille que  Ton  suspend  au\  Arbres  at- 
taqués par  les  Fourmis;  l'odeur  du 
miel  les  attire,  elles  entrent  dans  la 
bouteille  cl  s'y  noient.  Un  autre  i)ro- 
cédé  qui  a  été  annoncé  dans  la  Ga- 
zette d'agriculture,  a,  dit-on,  très-bien 
réussi  dans  les  environs  de  Montpel- 
lier: ilfauttransporterdans  les  jardins 
uu  grand  nombre  de  grosses  Fourmis 
que  l'on  trouve  dans  les  bois;  celles- 
ci  ne  cessent  de  combattre  les  petites 
espèces,  que  lorsqu'elles  les  ont  en- 
tièrement détruites  ou  chassées.  On 
remarque  que  dans  les  jardins  oii  il 
n'y  a  que  de  grosses  Fourmis,  les 
Arbres  viennent  très-bien.  Un  moyen 
plus  efficace,  mais  qui  deviendrait 
peut-être  trop  coûteux  pour  être  em- 

Floyé  en  grand  ,  est  de  faire  usage  de 
Oxide  blanc  d'Arsenic,  en  le  mêlant 
avec  du  sucre  ou  quelque  autre  ma- 
tière dont  les  Fourmis  sont  friandes  : 
on  les  verra  toutes  périr.  Le  sublimé 
corrosif  est  encore  un  bon  moyen  :  on 
a  remarqué  que  les  Fourmis  qui 
avaient  touché  à  cette  substance,  en- 
traient dans  une  espèce  de  rage  et 
tuaient  les  autres.  Le  contact  de  leur 
corps  suffisait  encore  pour  en  faire 
périr  plusieurs.  Du  bois  brûlé  en 
charbon  ,  mais  ne  donnant  plus  de 
flamme,  placé  sur  leur  passage  ,  les 
attire  j  elles  s'y  précipitent  par  mil- 
liers et  ne  tardent  pas  à  l'éteindre.  On 
trouve  dans  les  forêts  de  la  Guiane 
des  fourmilières  qui  forment  des  py- 
ramides tronquées  de  quinze  à  vingt 
pieds  d'élévation  sur  trente  à  qua- 
rante de  base.  Les  cultivateurs  sont 
obligés  d'abandonner  un  nouvel  éta- 
blissement ,  lorsqu'ils  ont  le  malheur 
d'y  rencontrer  une  pareille  forteresse, 
à  moins  qu'ils  n'aient  assez  de  force 


FOU 

pour  en  faire  un  siège  en  règle.  La- 
treille  rapporte  que  cela  est  arrivé  à 
M.  de  Préibntaine,  lors  de  son  pre- 
mier campement  à  Kourou.  Il  fut 
obligé  de  faire  creuser  une  tranchée 
circulaire,  qu'il  remplit  dune  grande 
quantité  de  bois  sec,  autour  d'une  de 
ces  fourmilières  ;  et  api  es  y  avoir  mis 
le  feu  sur  tous  les  points  de  sa  cir- 
conférence ,  il  l'attaqua  à  couf s  de 
canon. 

Nous  allons  donner  la  description 
de  quelques  espèces  reniai  quables  de 
Fourmis;  nous  les  diviserons,  d'après 
Latreille,  en  deux  sections. 

■j-  Corselet  des  ouvrières  ayant  le 
dos  arqué  et  sans  interruption  dans 
sa  courbure  ;  ailes  supérieures  des 
autres  individus  sans  nervures  récur- 
rentes. 

Fourmi  RoN0E-BOis,jP.Acvci//ea«a, 
Lin.  ,  Scop.  ,  Schrank,  Oliv.,  Latr., 
Ilist.  Na  t.  des  Fourmis ,  p.  88  ,  pi.  i , 
f.  1.  Cette  espèce  est  la  plus  grande 
d'Europe;  elle  a  quelquefois  jusqu'à 
sept  lignes  de  longueur.  Le  mulet 
est  noir ,  avec  le  corselet  et  les  cuisses 
d'un  rouge  sanguin  foncé;  le  mâle  et 
la  femelle  en  diffèrent  peu  pour  les 
couleurs.  Cette  Fourmi  établit  sa  de- 
meure dans  l'intérieur  des  parties 
mortes  des  vieux  Arbres  ,  sous  leur 
écorce.  On  ne  la  trouve  pas  dans  les 
champs  ;  elle  vit  en  société  peu  nom- 
breuse et  paraît  plus  propre  au  Midi. 
On  la  trouve  rarement  aux  environs 
de  Paris. 

Fourmi  bi-épineuse,  F.  bisplnosa , 
Oliv.  ,  Latr.,  ibid.,  p.  i  33,  pi.  4  ,  fig. 
2o;  F.fungusa  ,  Fab.  Elle  est  longue 
de  trois  lignes  ,  noire,  avec  le  cor- 
selet bi-épineux  en  devant  et  l'écaillé 
terminée  par  une  pointe  longue.  Cette 
espèce,  qui  se  trouve  à  Cayenne,  fait 
son  nid  avec  une  matière  qui  ressem- 
ble au  premier  coup-d  œil  à  de  l'ama- 
dou ;  cette  substance  est  composée 
d'un  duvet  cotonneux,  qui  paraît  être 
foimé  de  petits  brins  qui  entoui'ent 
la  semence  d'un  Fromager  d'Aublet. 
L'Animal  les  empile  et  en  fait  une 
espèce  de  feutre  ,  qui  est  ti'ès-efficace 
dans  les  héraorrhagies. 


FOU 

ff  Dos  du  corselet  des  ouviièrcs 
aynutdes  eufoncemens  qui  le  rendent 
sinueux;  ailes  supérieures  des  autres 
individus  ayant  une  nervure  récur- 
rente et  reçue  par  la  première  cellule 
cubitale;  la  seconde  uervuie  récur- 
rente nulle. 

FoujiMi  FAUVE  ,  F.  rufa  ,  Lin.  , 
Latr.  ,  ibid.  ,  p.  ;43,  pi.  .0,  iig.  28. 
L'ouvrière  a  trois  lij^ues  de  lon- 
gueur ;  elle  est  noirâtre,  avec  une 
grande  partie  de  sa  tète,  de  son  cor- 
selet et  l'écaillé,  fauves;  la  tète  a 
trois  petits  yeux  lisses.  La  femelle  est 
plus  longue  dune  ligne  ;  sa  tète  res- 
semble à  celle  de  l'ouvrière  ;  on  voit 
Seulement   du   noir  au   milieu  de  sa 

Eartie  antérieure  près  de  la  bouche, 
('écaille  est  grande  et  ovce  ;  l'ab- 
don)en  est  coiut,  presque  globuleux, 
d'un  noir  un  peu  bronzé,  avec  !e  de- 
vant fauve;  les  ailes  sont  enfiunées  ; 
les  pales  sont  noiiâtres,  avec  les  cuis- 
ses rouges.  Le  mâle  est  à  peu  jjrès  de 
la  même  longueur  ,  mais  plus  étroit  , 
avec  1  écaille  épaisse,  presque  carrée, 
et  l'abdomen  couibé  à  l'anus  ,  qui  est 
noirâtre  ;  les  ailes  ont  les  nervures 
jaunâtres.  La  Fourmi  fauve  est  Irès- 
commune  dans  toutes  les  parties  de 
l'Europe  ;  c'est  elle  qui  élève  dans  les 
bois  ces  monticules  remarquables  par 
leur  grandeur  ,  et  leur  forme  en  cône 
très-large  à  sa  base.  Cette  habitation 
est  composée  de  brins  de  chaume  , 
de  fragmens  ligneux  ,  de  coquillages  , 
de  cailloux  ,  ei  comme  elles  ramassent 
souvent  ,  dans  le  même  dessein  ,  des 
grains  de  blé  ,  d'orge  et  d'avoine  ,  on 
a  cru  qu'elles  faisaient  des  provisions 
pour  l'hiver;  mais  il  est  reconnu 
qu'elles  ne  s'en  servent  que  pour  leur 
habitation  ,  car  elles  passent  l  hiver 
engourdies,  ainsi  que  toutes  les  autres 
espèces,  et  ne  prennent  par  consé- 
quent aucune  nourriture.  Le  monti- 
cule que  celte  espèce  forme  ne  paraît , 
au  premier  coup-d  œil  ,  qu'un  amas 
confus  de  matériaux;  mais,  si  on  l'exa- 
mine avec  attention,  on  voit  qu'il  est 
arrangé  de  manière  à  éloigner  les  eaux 
de  la  fourmilière  ,  à  ménager  la  cha- 
leur du  soleil  ou  la  conserver  dans 
l'intérieur  du  nid.  L'assemblage  des 


FOU  9 

divers  élémens  dont  il  est  composé 
présente  toujours  l'aspect  d'un  dôme 
arrondi  ,  dont  la  base  ,  souvent  cou- 
verte de  terre  et  de  petits  cailloux, 
forme  une  zone  au-dessus  de  laquelle 
s'élève  ,  en  pain  de  sucre  ,  la  partie 
ligneuse  du  bâtiment.  Cette  couver- 
ture cache  la  portion  la  plus  consi- 
dérable de  l'éliiblissement,  qui  s'étend 
à  des  profondeurs  assez  grandes  sous 
terre.  Des  avenues  ,  ménagées  soi- 
gneusement, en  forme  d'entonnoir  , 
conduisent  du  faîte  dans  1  intérieur 
de  la  fourmilière  ;  leur  ouverture 
est  plus  ou  moins  large  ,  et  leur 
nombre  varie  selon  que  la  population 
est  plus  ou  moins  étendue;  ces  portes 
étaient  nécessaires  pour  donner  issue 
à  l'immense  quantité  d'ouvrières 
dont  ces  peuplades  sont  composées  ; 
elles  semblent  préférer  vivre  en 
plein  air  et  ne  pas  craindre  de  faire 
en  notre  présence  la  plupart  de  leurs 
opérations  :  ce  qui  les  distingue  des 
autres  espèces  ,  qui  se  tiennent  vo- 
lontiers dans  leurs  nids  et  à  l'abri  du 
soleil.  Le  soir  ,  les  Fourmis  fauves 
ferment  peu  à  peu  leurs  portes  ;  elles 
apportent  pour  cela  de  petites  poutres, 
qu'elles  placent  auprès  des  galeries 
pour  en  diminuer  l'entrée  ;  elles  les 
arrangent  au-dessus  de  l'ouverture  et 
les  enfoncent  même  quelquefois  dans 
le  massif  du  chaume  ,  en  les  croisant 
dans  tous  les  sens  ;  elles  finissent 
par  y  mettre  d'autres  parcelles  plus 
petites  ,  et  parviennent  à  boucher 
entièrement  le  trou  par  oii  elles 
entraient.  Le  malin  elles  défont  ca 
qu'elles  ont  fait  le  soir  ;  il  n'y  a  qua 
les  jours  de  pluie  oii  elles  ne  fas- 
sent pas  cette  opération  ,  se  bor- 
nant alors  à  pratiquer  une  ou- 
verture beaucoup  plus  petite  ,  et  s'il 
vient  à  pleuvoir  elles  la  ferment  tout- 
à-fait. 

a  Pour  concevoir,  dit  Hubert  ,  la 
formation  du  toit  de  chaume,  voyons 
ce  qu'était  la  fourmilière  dans  son 
origine.  Elle  n  est  ,  au  commence- 
ment ,  qu'une  cavité  pratiquée  dans 
la  teire  ;  une  partie  de  ses  habitans 
va  chercher  aux  environs  des  ma- 
tériaux propres  à  la  construction  do 


lo  FOU 

la  charpente  cxteiieuic  ;  ils  les  dis- 
posent eusuiie  dans  un  ordre  peu 
régulier,  mais  suffisant  pour  en  re- 
couvrir l'entrée  ;  d'autres  Fourmis  ap- 
f)or(ent  de  la  terre  ,  qu'elles  ont  en- 
evée  au  fond  du  nid  dont  elles 
creusent  l'intérieur  ,  et  cette  terre  , 
mélangée  avec  les  brins  de  bois  et 
de  feuilles  qui  sont  apportés  à  chaque 
instant  ,  donne  une  certaine  consis- 
tance à  l'édifice  ;  il  s'élève  de  jour  en 
jour;  cependant,  les  Fourmis  ont 
soin  de  laisser  des  espaces  vides  pour 
ces  galeries,  qui  conduisent  au  de- 
hors ,  et  ,  comme  elles  enlèvent  le 
matin  les  barrières  qu'elles  ont  po- 
sées à  l'entrée  du  nid  la  veille,  les 
conduits  se  conservent  tandis  que  le 
reste  de  la  fourmilière  s'élève  ;  elle 
prend  déjà  une  forme  bombée,  mais 
on  se  tromperait  si  on  la  croyait 
massive.  Ce  toit  devait  encore. seivir 
sous  un  autre  point  de  vue  à  nos 
Insectes;  il  était  destiné  à  contenir 
de  nouveaux  étages,  et  voici  de  quelle 
manière  ils  sont  construits  (je  puis 
en  parler  ,  pour  l'avoir  vu  à  travers 
un  carreau  de  verre  que  j'avais  ajusté 
contre  une  fourmilière  ).  Cest  par 
excavation,  en  minant  leur  édifice 
même,  qu'elles  y  pratiquent  des 
salles  très-spacieuses  ,  fort  basses  à 
la  vérité  ,  et  d'une  construction  gros- 
sière; mais  elles  sont  commodes 
pour  l'usage  auquel  elles  sont  des- 
tinées ,  celui  de  pouvoir  y  déposer 
les  nymphes  et  les  larves  à  certaines 
heures  du  jour.  Ces  espaces  vides 
communiquent  entre  eux  par  des  ga- 
leries faites  de  la  même  manière.  Si 
les  matériaux  du  nid  n'élaient  qu'en- 
trelacés les  uns  avec  les  autres,  ils 
céderaient  trop  facilement  aux  efforts 
des  Fourmis,  et  tomberaient  confu- 
sément lorsqu'elles  porteraient  at 
teinte  à  leur  ordre  primitif;  mais  la 
terre  contenue  entre  les  couches  , 
dont  le  monticule  est  composé  ,  étant 
délayée  par  l'eau  des  pluies  ,  et  durcie 
ensuite  par  le  soleil  ,  sert  à  lier  en- 
semble toutes  les  parties  de  la  four- 
milière ,  de  manière  cependant  à 
permettre  aux  Fourmis  d'en  séparer 
quelques  fragmens  ,  sans  détruire  le 


FOU 

reste;  d'ailleurs,  elle  s'oppose  si  bien 
ù  l'introduction  de  l'eau  dans  le  nid  , 
que  je  n'en  ai  jamais  trouvé  (même 
après  les  plus  longues  pluies) à  plus 
d'un  quart  de  pouce  de  la  surface,  à 
moins  que  la  fourmilière  n'eût  été  dé- 
langée  ou  ne  fût  abandonnée  par  ses 
habitans.  Quant  à  la  partie  souterrai- 
ne de  la  fourmilière,  on  ne  peut  la  voir 
que  lorsqu'elle  est  placée  contre  une 
pente;  alors,  en  soulevant  le  monti- 
cule de  chaume  ,  on  aperçoit  toute  la 
coupe  iutérieurcdu  bâtiment. Ces  sou- 
terrains présentent  des  étages  compo- 
sés de  loges  creusées  dans  la  terre  et 
pratiquées  dans  un  sens  horizontal.  » 
Les  Fourmis  fauves,  et  même  plu- 
sieurs autres  espèces  ,  changent  quel- 
quefois d'habitation  si  leur  fourmi- 
lière est  mal  exposée  ou  trop  près 
dune  iburmilière  ennemie  (c'est  ce 
que  Hubert  appelle  migration  );  alors, 
la  nation  entière  se  transporte  dans 
un  autre  lieu  plus  favorable  et  y  (onde 
une  nouvelle  cité.  r)ans  cette  occa- 
sion ,  les  Fourmis  se  portent  les  unes 
les  autres;  celles  qui  s'en  vont  de 
l'ancienne  habitation  à  la  nouvelle, 
emportent  leurs  compagnes  ,  et  celles 
qui  reviennent  sont  toujours  seules. 
Les  premières  qui  ont  formé  le  projet 
de  changer  de  demeure  ,  et  qui  ont 
découvert  un  endroit  favorable  ,  vien- 
nent engager  les  autres  à  les  suivre  ; 
tantôt  elles  les  invitent  par  de  simples 
caresses  ,  tantôt  elles  les  enlèvent  de 
force  ,  et  bientôt  toute  la  fourmi- 
lière passe  dans  le  nouveau  local  et 
y  transporte  ses  œufs  et  ses  larves. 

Si  les  Fourmis  fauves  aperçoivent 
un  de  leurs  ennemis  à  une  distance 
assez  grande  pour  qu'elles  ne  puis- 
seul  pas  l'atteindre  ,  elles  se  re- 
dressent sur  leurs  pieds  de  derrière, 
font  passer  leur  abdomen  entre  leurs 
jandjes  et  lancent  avec  force  des  jets 
de  leur  acide.  Elles  attaquent  à  force 
ouverte  ,  en  pinçant  fortement  avec 
leurs  mandibules,  et  versant  dans 
les  plaies  produites  par  leurs  mor- 
sures leur  acide  l'ormique  ;  elles  y 
parvicancnt  en  courbant  rcxtrémité 
postérieure  de  leur  abdomen  ,  oii  il 
est  contenu, et  eu  l'appliquant  contre 


IGU 

la  partie  oflcnsée.  Ces  Fourmis  dis- 
sèquent en  lios-pcu  de  lentps  les 
c.'tdavres  de  divers  Animaux  do  petite 
taille  qu'on  leur  présente. 

Hubert  donne  une  ilcscription  fort 
intéressante  d'un  combat  entre  doux 
l'oui  milières  c!e  la  même  espèce.  Les 
deux  armées  s'étaient  ronconirécs  à 
moitié  cl)emin  de  Icu;- habitation  res- 
pective ;  c'est  là  que  se  donnait  la 
bataille  ;  elles  occupaient  un  espace 
Je  deux  ou  trois  pieds  carres,  et  il 
s'en  exhalait  de  toutes  parts  une 
odeur  ]icnétrante.  A  l'approche  de  la 
nuit  ,  après  sètre  bien  battus  ,  et 
avoir  laissé  un  grand  nombre  de 
morts  sur  le  lien  de  la  scène  ,  chaque 
parti  rentrait  graduellement  dans  la 
cité  ,  mais  ils  retournaient  au  combat 
avant  l'aurore  ,  et  le  carnage  recom- 
mençait avec  plus  de  fureur.  Les 
Fourmis  sanguines,  qui  sont  souvent 
attaquées  par  les  Fourmis  fauves  ,  se 
défendent  en  partisans  et  font  une 
petite  guerre  fort  amusante  pour  l'ob- 
servateur. Les  deux  partis  se  mettent 
on  embuscade  et  fondent  l'un  sur 
l'autre  à  ['improviste;  si  les  Fourmis 
sanguines  se  volent  moins  en  foice  , 
elles  réclament  du  secours,  et  aussitôt 
une  armée  sort  de  la  cité  ,  s'avance 
en  masse  et  enveloppe  le  peloton  en- 
nemi. 

Les  Fourmis  fauves  ont  présenté 
à  Hubert  quelques  faits  singuliers  et 
dont  le  Irait  suivant  retrace  une  sorte 
de  scène  gymnastique.  S'étant  un  jour 
approché  d'une  de  leurs  habitations 
exposée  au  soleil  et  abritée  du  côté 
du  nord  ,  il  vit  ces  Insectes  amon- 
celés en  grand  nombre  sur  sa  sur- 
face et  dans  un  mouvement  général  , 
qu'il  compare  à  l'image  d  un  liquide 
en  ébullilion.  Mais  s'étant  appliqué 
à  suivre  séparément  cliaquc  Fourmi , 
il  découvrit  qu'elles  jouaient  entre 
elles  deux  à  deux  ,  et  se  livraient 
des  combats  simulés  ,  pareils  à  ceux 
dont  les  jeunes  Cliicns  nous  donnent 
souvent  le  spectacle. 

FouBMi  SANGUINE ,  F.  saiiguinea, 
Latr.  ,  ibi(1.  ,  p.  i5o  ,  pi.  5,  fig.  29. 
L'ouvrière    ressemble     beaucoup    à 


!•  (JÎJ  1 1 

celle  de  lespècc  précédente  ,  mais  les 
antennes  et  la  tète  sont  entièrement 
dun  fauve-sanguin  ;  les  yeux  lisses 
sont  apparens;  le  corselet  et  les  pâtes 
sont  fauves;  l'abdouien  estd'un  noir- 
cendié.  Ces  Fourmis  présentent  un 
exemple  des  sociétés  mixtes;  aussi 
allons-nous  donner  quelques  détails 
particuliers   sur  leurs   mœurs 

Elles  ont  de  grands  rapports  avec 
les  Foui  mis  fauves  ,  tant  par  la  forme 
et  la  couleur  de  leurs  corps  ,  que  par 
leur  manière  de  bâtir.  Nous  allons 
écouter  Hubert  qui  donne  des  dé- 
tails fort  curieux  sur  celte  espèce. 

«  Une  des  occupations  ordinaires 
des  Fourmis  sanguines  ,  est  d'aller  à 
la  chasse  de  certaines  petites  Four- 
mis dont  elles  font  leur  pâture; 
elles  ne  sortent  jamais  seules  ;  on 
les  voit  aller  par  petites  troupes, 
s'endjusquer  près  d'une  fourmilière  , 
attendre  à  l'entrée  qu'il  en  sorte 
quelque  individu  ,  et  s'élancer  aus- 
sitôt 'pour  s'en  saisir.  Les  Insectes 
qu'elles  rencontrent  sur  leur  che- 
min deviennent  aus^l  leur  proui  , 
quand  elles  peuvent  les  arrêter. 
On  ne  trouve  point  chez  les  san- 
guines ,  non  plus  que  dans  les  autres 
fourmilières  mixtes,  de  mâles  et  de 
femelles  de  Fo\irmis  auxiliaires.  Les 
femelles  sanguines  sont  remarquables 
par  la  vivacité  de  leurs  couleurs.  Les 
mâles  ressemblent  beaucoup  à  ceux 
de  la  Fourmi  noir-cendrée  ,  si  ce 
n'est  qu'ils  ont  le  corps  plus  allongé  ; 
on  les  voit  partir  en  même  temps  que 
les  femelles,  et  ils  sont  alors  accom- 
pagnés d'uu  double  cortège  ,  comme 
ceux  des  Fourmis  légionnaires.  Tant 
de  rapports  entre  ces  Fourmis  me  fai- 
saient soupçonner  que  les  sanguines 
s'approvisionnaient  de  noir-cendrées, 
de  la  même  manière  que  les  rous- 
sâtres  ;  je  les  épiai  de  jour  en  jour,  et 
je  fus  témoin  de  plusieurs  expédi- 
tions. En  voici  un  exemple  qui  pourrr» 
donner  une  juste  idée  de  leur  tacti- 
que. Le  if)  juillet  ,  à  dix  heures  du 
matin,  la  fourmilière  sanguine  envoie- 
en  avant  une  poignée  do  ses  guer- 
riers. Cette  petite  troupe  marche  à 
la  hâte   jusqu'à  l'entrée  du    nid  des 


13  FOU 

Fourmis  cendrées,  situé  à  vingt  pas 
de  la  fouimilière  mixte  ;  elle  se  dis- 
perse autour   du  nid.   Les  habitans 
aperçoivent  ces  étrangères  ,  sortent  en 
foule   pour  les  attaquer  ,  et  en   em- 
mènent plusieurs  en  caplivité;   mais 
les  sanguines    ne    s'avancent   plus  , 
elles  paraissent  attendre  du  secours  ; 
de  moment  en  moment  ,  je  vois  ar- 
I  iver  de  petites  bandes  de  ces  Insectes, 
qui  partent  de   la    fourmilière    san- 
guine et  viennent  renforcer  la  pre- 
mière brigade.  Elles  s'avancent  alois 
un  peu  davantage  ,  et  semblent  ris- 
quer plus  volonîiers   d'en   venir  aux 
prises;  mais  ,  plus  elles  approchent 
des  assiégées  ,   plus    elles  paialsseut 
empressées  à  envoyer  à   leur  nid  des 
espèces    de  courriers.    Ces  Fourmis, 
arrivant  en  hâte,  jettent  l'alarme  dans 
la  fourmilière  mixte  ,  et  aussitôt  un 
nouvel  essaim  part  et  marche  à  l'ar- 
mée.  Les   sanguines   ne  se  pressent 
point   encore  de    chercher  le   com- 
bat; elles  n'alarment  les  noir-cendrées 
que  par  leur  seule  présence  ;  celles- 
ci  occupent  un  espace  de  deux  pieds 
carrés    au-devant    de    leur  fourmi- 
lière; la  plus  grande  partie  de  la  na- 
tion est  sortie  pour  attendre  l'enne- 
mi. Toutaulour  du  camp,  on  com- 
mence  à  voir   de   fréquentes    escar- 
mouches ,  et  ce  sont  toujours  les  as- 
siégées qui  attaquent  les  assiégeantes. 
Le  nombre  des  noir-cendrées  assez 
considérable  annonce  une  vigoureu- 
se résistance;    mais   elles  se   défiant 
de  leurs  forces  ,  songent  d'avance  au 
salut  des  petits  qui  leur  sont  confiés, 
et  nous  montrent  eu  cela  un  des  plus 
singuliers    traits   de   prudence    dont 
l'histoire  des  Insectes  nous  fournisse 
l'exemple.  Long-temps  avant  que  le 
succès  puisse  être  douteux  ,  elles  ap- 

fiortent  leurs  nymphes  au-dehors  de 
eurs  souterrains,  et  les  amoncellent 
à  l'entrée  du  nid  ,  du  côté  opposé  à 
celui  d'oii  viennent  les  Fourmis  san- 
guines ,  afin  de  pouvoir  les  emporter 
f»lus  aisément  si  le  sort  des  armes 
eur  est  contraire.  Leurs  jeunes  fe- 
melles prennent  la  fuile  du  même 
.côté;  le  danger  s'approche  ;  les  san- 
guines se  trouvant  eu  force,  se  jettent 


FOU 

au  milieu  des  noir-cendrées,  les  at- 
taquent sur  tous  les  points  ,  et  par- 
viennent jusque  sur  le  dôme  de  leur 
cité.  Les  noir-cendrées ,  après  une 
vive  résistance  ,  renoncent  à  la  dé- 
fendre ,  s'empaient  des  nymphes 
qu'elles  avaient  rasseaiblées  hors  de 
la  fourmilière  ,  et  les  emportent  au 
loin.  Les  sanguines  les  poursuivent 
et  cherchent  à  leur  ravir  leur  tiésor. 
Toutes  les  noires  sont  en  fuite  ;  ce- 
pendant on  en  voit  quelques-unes  se 
jeter  avec  un  véritable  dévouement 
au  milieu  des  enncuris  et  pénétrer 
dans  les  souterrains  dont  elles  sous- 
traient encore  au  pillage  quelques 
larves  qu'elles  emportent  à  la  hâte. 
Les  Fourmis  sanguines  pénètrent 
dans  l'intérieur  ,  s'emparent  de  tou- 
tes les  avenues  ,  et  paraissent  s'éta- 
blir dans  le  nid  dévasté.  De  petites 
troupes  arrivent  alors  de  la  fourmi- 
lière mixte  ,  et  l'on  commence  à 
enlever  ce  qui  re.ite  de  larves  et  de 
nymphes.  Il  s'élablit  une  chaîne  con- 
tinue d'une  demeure  à  l'autre,  et  la 
journée  se  passe  de  cette  manière. 
La  nuit  arrive  avant  qu'on  ait  trans- 
porté tout  le  butin  ;  un  bon  nombre 
de  sanguines  reste  dans  la  cité  prise 
d'assaut,  et  le  lendemain  à  l'aube  du 

iour  elles  recommencent  à  transférer 
eur  proie.  Quand  elles  ont  enlevé 
toutes  les  nymphes  ,  elles  se  portent 
les  unes  les  autres  dans  la  fourmi- 
lière mixte  jusqu'à  ce  qu'il  n'en  reste 
plus  qu'un  petit  nombre.  Mais  j'a- 
perçois quelques  couples  aller  dans 
un  sens  contraire;  leur  nombre  aug- 
mente ;  une  nouvelle  résolution  a 
sans  doute  été  prise  par  ces  Insectes 
vraiment  bell  queux  :un  recrutement 
nombreux  s'établit  sur  la  fourmi- 
lière mixte,  en  faveur  de  la  ville  pil- 
lée ,  et  celle-ci  devient  la  cité  san- 
guine. Tout  y  est  transporté  avec 
promptitude  :  nymphes  ,  larves  ,  mâ- 
les et  femelles  ,  auxiliaires  et  amazo- 
nes ,  tout  ce  que  renfermait  la  four- 
milière mixte  ,  est  déposé  dans  l'ha- 
bitaliou  conquise  ,  et  les  Fourmis 
sanguines  renoncent  pour  jamais  à 
leur  ancienne  patrie.  Elles  s'établis- 
sent en  lieu  et  pkce  des   noir-cen- 


FOU 

rliecs  ,  et  là   enlrepionncnt  de   nou- 
velles invasions.  » 

Les  Fourmis  sanguines  ne  font  pas 
leurs  cxpcditions  contre  les  noii- 
conflrées  aussi  souvcnl  que  les  rous- 
sâlrcs  ;  elles  n'allaqucnt  que  cinq 
ou  six  fourmilières  dans  un  été,  et 
se  contentent  d'un  certain  nombre 
de  domestiques.  IIid)ei  t  reniai  que 
que  les  noir-cendrées  attaquées  par 
les  sanguines  se  conduisent  diftcrcm- 
ment  que  lorsqu'elles  ont  affaire  aux 
Fournus  roussàtres.  L'impétuosité  de 
ces  dernières  ne  leur  laisse  pas  le 
temps  de  se  défendre;  la  tactique  des 
assiégeans  étant  diderente  ,  Oille  des 
assiégés  devait  l'être  aussi.  ïrès-car- 
nassières  et  toujours  occupées  de 
chasses  ,  les  sanguines  ne  peuvent 
se  passer  de  ces  auxiliaires  ,  car  leurs 
petits  se  tiouveraient  alors  sans  dé 
fcnse.  Les  Fourmis  mineuses  enle- 
vées delà  foui  urilière  dans  leur  jeu- 
ne âge  ,  rendent  aus-;i  les  mêmes  ser- 
vices ;  ni-us  ce  qui  est  bien  remaïqua- 
ble  ,  c'est  qu'il  existe  des  fourmilières 
sanguines  oii  l'on  voit  ces  deux  es- 
pèces d'auxiliaires.  Cette  Fourmi  se 
trouve  en  France  ,  et  est  plus  com- 
mune en  Suisse. 

Fourmi  noiîi-ccxdrée  ,  F.  fusca, 
L.  ,  Latr.  ,  ibid. ,  p.  lôg,  pi.  6.  f,  3:2. 
L'ouvrière  a  un  peu  plus  de  deux  li- 
gnes de  loug  ;  elle  est  d'un  noir  cen- 
dré avec  la  partie  inférieine  des  an- 
tennes et  les  pâtes  rougeàtres  ;  la  fe- 
melle est  d'un  noir  très-luisant  avec 
un  léger  relie  t  bronzé;  le  mâle  est  noir 
avec  l'anus  et  les  pates  d'un  rouge 
pâle.  Cette  espèce  est  une  de  celles 
qu'Hubert  appelle  Fourmis  maçon- 
nes. Les  monticules  qu'elle  élève  oi- 
frent  toujours  des  murs  épais  formés 
d'une  terre  grossière  et  raboteuse  , 
des  étages  tiès-prononcés  et  de  larges 
voù'.es  soutenues  par  des  piliers  so- 
lides. On  n'y  trouve  ni  chemin  ni 
galerie  proprement  dits  ,  mais  des 
passages  eu  forme  d  œil  de  bœuf; 
partout  de  grands  vides  ,  de  gros 
massifs  de  terre  ,  et  l'on  remarque 
que  les  Fourmis  ont  conservé  une 
certaine  proportion  entre  les  piliers 


FOU 


i3 


et  la  largeur  des  voûtes  auxquelles  ils 
servent  de  supports. 

Fourmi  jvune,  F.JIava,  Fabr., 
Dég.,  Oliv.,Vill.,  Latr., /Zi/r/.,  p.  166, 
pi.  6,  f.  36.  Elle  est  d'un  roux  jaunâtre 
luis.mt;  l'écaillé  e->t  presque  carrée, 
entière. Cette  espèce  choisit  les  parcel- 
les les  plus  fines  des  Arbres  dans  les- 
quels elles  s'est  établie,  les  mélange 
avec  un  peu  de  terre  et  des  toiles  d'A- 
raignées, et  l'orme  une  matière  delà 
consistance  du  papier  mâché  ,  et  avec 
laquelle  elle  construit  des  étages  en- 
tiers de  son  habitation.  Elle  sert  de 
boussole  aux  habitans  des  Alpes  , 
parce  que  son  nid  se  dirige  constam- 
ment de  l'est  à  l'ouest.  Ces  fourmi- 
lières sont  très-multipiiées  et  plus 
élevétS  dans  les  montagnes  que  par- 
tout ailleurs  ;  leur  sommet  et  la  pente 
la  plus  rapcle  sont  tournés  au  levant 
d'hiver  ,  mais  elles  vont  en  talus  au 
coté  opposé.  Ces  faits  ont  été  commu- 
niqués à  Hubert  par  des  monta- 
gnaris;  il  les  a  vérifiés  lui-même  sur 
des  mdlieis  de  ces  fourmilières. 

Fourmi  brune,  F.  brunnea,  Latr., 
ibid.  ,  p.  168,  pi.  6,  fig.  35,  A.  Elle 
est  d'un  brun  rougeâtre  clair  ;  soa 
abdomen  est  obscur.  Cette  espèce  qui 
n'a  pas  plus  d'une  ligne  et  demie  de 
longueur,  se  fait  remarquer  par  son 
industrie  et  la  perfection  de  son 
travail  ;  c'est  une  de  celles  qu'Hu- 
bert appelle  Fourmis  maçonnes. 
Cette  Fourmi  construit  son  nid  par 
étages  de  quatre  à  cinq  lignes  de 
haut  dont  les  cloisons  n'ont  pas  plus 
d'une  demi  ligne  d'épaisseur.  Ces 
étages  sont  égaux  et  suivent  la  pente 
de  la  fourmilière.  Il  y  en  a  quelque- 
fois plus  de  vingt  dans  la  partie  su- 
périeure ,  et  au  moins  autant  au-des- 
sous du  sol.  Hubert  a  observé  que 
cette  espèce  sort  la  nuit  et  presque  ja- 
mais le  jour  ;  il  les  a  vues  travailler. 
Pour  cola  elles  choisissent  un  temps 
de  pluie;  c'est  alors  qu'on  peut  les 
voir  déployer  tout  leur  talent  pour 
l'architecture;  elles  appoitent  entre 
leurs  mandibules  de  petites  parcelles 
de  terre, les  placent  à  l'endroit  oLi  elles 
doivent  rester,  les  divisent  et  les  pous- 


it  FOU 

sent  avec  leurs  deuts,  de  manlèie  ù 
remplir  les  plus  pctitos  inégalités  do  lu 
muraille.  Quand  elles  ont  consliuit 
assez  de  ces  pelites  murailles  et  qu'el- 
les ont  à  peu  près  quatre  ou  cinq  li- 
t,'nes  de  haut ,  elles  les  réunissent  eu 
faisant  un  plafond  de  foiuie  ccintréc. 
Pour  cela  elles  placent  leurs  parcelles 
de  terre  dans  un  sens  horizontal  ,  de 
manière  à  faire  au-dessus  de  chaque 
mur  un  rehord  qui  ,  venant  bientôt 
à  rencontrer  celui  du  mur  opposé  , 
forme  le  plafond.  Tout  cela  se  fait 
toujours  pendant  la  pluie  qui  ,  au 
lieu  de  diminuer  la  cohésion  des  par- 
ticules de  terre,  ser.ible  laugmenfer 
encore.  Ces  parcelles  de  terre  mouil- 
lée qui  ne  tiennent  encore  que  par 
juxta-position  sont  liées  étroitement, 
les  inégalités  disparaissent  ,  le  dessus 
de  ces  étages  composé  de  tant  de  piè- 
ces rapportées  ne  présente  plus  qu'u- 
ne seule  couche  de  terre  bien  unie, 
et  n'a  besoin,  pour  se  consolider  en- 
tièrement, que  de  la  chaleur  du  so- 
leil. Cetie  espèce  est  assez  commune; 
elle  place  sa  foiuinilière  dans  les 
Herbes  ,  sur  le  i)ord  des  sentiers. 

Barboteau  a  fait  quelques  obser- 
vations sur  les  Fourmis  des  Antilles 
(Journal  d'hist.  naturelle  et  de  phy- 
sique tle  Rosier,  1776,  novembre  et 
décembre);  les  espèces  qu'il  mention- 
ne n'étant  pas  suffisamment  caracté- 
lisces  ,  nous  n'en  parlerons  pas. 

On  a  étendu  le  nom  de  Fourmi  à 
beaucoup  d'Insectes  différens  ;  ainsi 
on  a  appelé  : 

Fourmi  klanciie  ,  le  genre  Ter- 
mes. ^'.  ce  mot. 

Fourmi  Amazonk.  P'.  Ponèrk. 
Fourmi  dk  visite  ,  Fourmi  cé- 

PIIALOTE.    /  .  OKcODOME. 

Fourmi  resserrée.  /^.  Poxère. 
Fourmi    Méeanure.     f^.    Myr- 

MICE. 

Fourmi  rouge.  f\  Myrmice. 

Fourmis  volantes.  Le  peuple 
désigne  sous  ce  nom  la  plupart  des 
Insectes  à  quatre  ailes  nues.         (g.) 

FO  U  R  M I LI E  R .  Mjrniecopka^a . 
mam.  Genre  de  Mammifères  de  l'or- 


FOU 

die  dci  Edentés  ou  il  forme,  avec  les 
P.ingolins,  la  troisième  tiibudanslu 
Règne  Animal  de  Cu\  ier. 

Ces  Animaux,  absolument  dépour- 
vus de  dents  comme  les  Pauirolins, 
vont  nous  présenter  cl  une  espèce  a 
l'autre  les  mêmes  contrastes  d'oj  ga- 
nisation  déjà  obsersés  dans  les  Bra- 
dypes.  Ces  coutrastes  consistent  dans 
desdiiférences  non-seulement  de  la  fi- 
gure et  de  l'agencement  des  os,  mais 
aussi  dans  l'inégalité  du  nombre  de 
ces  parties.  On  voit  doncquc,  malgré 
les  lesscmblanccs  extérieures  qui  ont 
servi  à  rapi)rocher  ces  xVnimaux  dans 
un  seul  et  même  genre,  ils  dillèrcnt 
davantage  entre  eux  que  beaucoup 
de  genres  dans  tel  ou  tel  ordre,  par 
exemple  ,  dans  celui  des  Singes ,  dans 
celui  des  Rongeurs,  etc.  H  s'ensuit 
encore  que  ces  différences  dans  des 
Oiganes  inaccessibles  par  leur  pro- 
fondeur à  des  intlueuces  extéiieu- 
res ,  chez  des  Animaux  dont  le  ré- 
gime est  uniforme,  qui  habitent  les 
mêmes  contrées  ,  les  mêmes  sites,  et 
qui  par  conséquent  sont  soumis  aux 
mêmes  influences ,  ne  peuvent  être 
que  primitives.  Ces  considérations, 
que  nous  aurons  encore  sujet  de  rap- 
peler ailleurs,  montrent  à  combien 
peu  de  cas  peuvent  s'appliquer  les 
idées  de  quelques  personnes  sur  la 
métamorphose  des  espèces  les  unes 
dans  les  autres. 

Ce  qui ,  au  premier  aspect,  carac- 
térise davantage  les  Fourmiliers  , 
c'est  la  forme  de  leur  tête  effilée 
en  un  long  tuyau  cylindrique.  Les 
parois  de  ce  tujau,  sur  la  plus 
grande  partie  de  son  étendue,  sont 
formées  par  les  mâchoires  dont  la 
proportion  sur  le  squelette  rappelle 
celle  du  bec  des  Oiseaux  ,  oii  il  est  le 
plus  long,  tel  que  les  Bécasses,  les 
Coiulis  ,  etc.  En  effet,  dans  le  Tama- 
noir, la  mâchoire  supérieure  est  deux 
fois  aussi  longue  que  le  crâne  ,  et  la 
voûte  palatine  occupe  les  onze  dou- 
zièmes de  la  lougueur  de  la  tète.  Cet 
excès  énorme  de  longueur  delà  bou- 
che dépend  de  ce  que  les  palatins  s'u- 
ni.-sent  sur  la  ligne  médiane  par  tout 
leur  bord  interne ,  en  continuant  ainsi 


FOU 

le  tube  des  narines.  CcHcs-ci  ne  ilt- 
l)oiichent  pas,  coinino  clicz  les  antres 
iMiiinmitèies  ,  sur  le  liuid  poitericTir 
du  plancher  des  pahiîins.  Ce  plan- 
cher e^t  continué  encoïc  tlans  les 
Fourmiliers  par  des  lames  transver- 
sales des  apophyses  ptciigoïdcs  unies 
entre  elles  couune  les  lames  horizon- 
tales des  palatins;  dcsoitetjiic  le  luhe 
osseux  des  narines  est  prolongé  par 
ce  plancher  des  lames  plérigoïdes  , 
presque  vis-à-vis  le  bord  du  trou  oe- 
cipilal.  Or  l'articulation  du  condyle 
maxillaire  se  trouve  dans  le  même 
plan  vertical;  de  sorte  que,  dans  le 
Tatnanoir  surtout,  si cesdeux  longues 
mâchoires  sécarlaient  de  la  même 
quantité  angulaire  que  dans  la  plu- 
part des  .Mammifères  ,  ou  seulement 
que  dans  l'Homme,  l'écartement  de 
l'extrémité  buccale  serait  supérieur 
au  plus  graud  diamètre  du  corps  de 
i'Aniuîal.  Mais  cet  écarlement  est  , 
au  contraire,  fort  pelit  ,  et  moindre 
que  dans  tous  les  autres  Veitébrés 
sans  exception.  En  voici  la  cause:  ces 
mâchoires  ,  si  démesurément  longues, 
sont  bordées  sur  toute  leur  longueur 
par  la  peau  ,  et  la  fente  longitudinale 
des  lèvres  n'est  pas  d'un  quinzièuie  de 
la  longueur  de  la  mâchoire.  Il  s'ensuit 
que  l'écartement  des  mâchoires  à  leur 
extrémité  n'excède  pas  le  douzième 
de  la  longueur.  Les  aiuscles  qui 
meuvent  celle  mâchoire  inférieuie 
sont  plus  faibles  encore  à  propo.  tioii 
que  dans  les  Bécasses  et  autres  Echas- 
siers  qui ,  tout  en  se  nourrissant  de 
proies  molles  ,  doivent  cependant  en- 
coie  les  saisir  et  les  comprimer  avec 
leur  bec.  Les  Fourmiliers  ne  saisis- 
sent ,  ne  couipriment  rien  avec  leuis 
mâchoires.  Une  langue  tellement  ex- 
tensible qu'elle  excède  deux  ou  trois 
fois  la  longueur  de  leur  si  longue  tête, 
est  projetée,  toute  couverte  de  glu  , 
par  l'ouverture  terminalci  L'Animal 
la  plie  et  la  replie  autour  des  Four- 
mis, des  Termites  dont  il  a  découvert 
et  épai pillé  les  habllalions.  11  la  re- 
lire couverte  de  ces  Insectes  qui  sont 
immédiatement  avalés.  Il  n'y  a  donc 
ici  pas  plus  de  mastication  que  dans 
les  Poissons  et  la  plupart  des  Oiseaux, 


FOU  1  b 

et  de  plu.s  il  n'y  a  eu  aucun  serrement 
lie  la  proie  par  les  niàcaoncs.  C'est 
comme  chez  les  Crapauds  et  lesG\e- 
nouilles  ,  qui  saisissent  les  Insectes 
avec  le  même  organe,  mais  par  un 
mécanisme  dilférenl ,  vu  la  laVgeur  et 
l'épaisseur  de  leur  langue  qui  doit 
être  lancée  sous  un  gros  vuluiue,  ce 
qui  néoLSsilait  nne  amplitude  corres- 
pondante de  l'ouverture  maxillai- 
re. Aussi  les  Fourmiliers  sont-ils,  de 
tons  les  Mammifères,  ceux  dont  la 
fosse  lempoiale  et  l'arcade  zygomati- 
que  sont  le  plus  effacées.  La  proémi- 
nence de  l'apophyse  z\gomatique 
n'est  pas  d'un  quinzième  de  la  lon- 
gueur de  la  fosse  tcuiporale  cl  de  la 
fosse  orbilaire  ici  confoudues  (  n  une 
seule.  L'os  jugal  n'est  qu'un  petit 
stylet  sans  résistance  ,  articulé  en- 
tre le  lacrymal  et  le  maxillaire,  et 
dont  l'autre  extiémilé  reste  floltanle 
en  avant  du  tiers  moyen  de  la  distance 
qui  s'étend  jusqu'à  l'os  zygomatique. 
Les  os  du  nez  occupent  presque  la 
moitié  de  la  longueur  du  dessus  de  la 
lèle.  Les  narines,  déjà  immenses,  sont 
encore  a  grandies  par  deux  grandes  cel- 
lules de  chaque  côté,  dont  l'antérieure, 
commui'.e  à  l'aile  ptérigoïde  et  au  pa- 
latin, s'étend  jusqu'au  rétrécissement 
de  celui-ci  et  communique  avec  le 
tube  des  narines  par  un  trou  jiercé  au 
bord  de  l'aile  dans  le  Tamandua. 
Dans  le  Tamanoir,  cette  cellule  et  la 
postérieure  communiquent  avec  1:» 
caisse.  Par  coincidcuce  avec  celle 
énorme  amplitude  des  narines  ,  le 
lobe  olfirctif  et  ses  nerfs  sont  ici 
presqu'autant  développés  que  dans 
certaines  Chauve  -  Souiis  ;  1  »  fo^sc 
ethmoïdale  représentant  bien  le  quart 
de  la  cavité  cérébrale.  Le  sens  du 
goût  doit  être  aussi  très-actif,  à  eu 
juger  parla  diuiension  du  trou  maxd- 
iaire  inférieur  triple  du  supéiicur. 
Dans  le  Fourmilier  à  deux  doigts  ,  les 
{lalatinsnesereieiinent  cndcssousque 
sur  les  deux  tiers  de  leur  longueur, 
et  là  finit  le  tube  osseux  des  narines, 
les  apophyses  ptérigoïdes  ne  se  fer- 
mant pas  non  plus  en  plancher  et 
n  existant  même  que  sous  la  forme 
de  deux  longues  arêtes  trcs-saillan- 


i6  FOU 

te?  ,  comme  dans  beaucoup  de  Ron- 
geurs. 

Dans  le  meilleur  Traité  d'anatomie 
compare'e  encore  existant  ,  on  a  dit 
que  les  six  dernières  vertèbres  cervi- 
cales étaient  soudées  ensemble  chez 
les  Foiirmilieis  et  les  Tatous.  Celle 
rigidité  du  cou  ,  chez  des  Animaux  à 
aussi  longue  télé  que  les  deux  pre- 
miers Fourmiliers,  eût  borné  singu- 
lièrement les  mouvemens  de  la  têtu. 
Elle  eiît  été  d'autant  plus  éton- 
nante que  le  cou  est  plus  long  à  pro- 
portion ,  et,  par  conséquent,  les  ver- 
tèbres cervicales  sont  plus  épaisses 
dans  les  Fourmiliers  que  dans  beau- 
coup d'autres  Quadrupèdes.  Or,  plus 
les  vertèbres  cervicales  tendent  à 
l'immobilité  et  par  conséquent  à  la 
soudure,  plus  leur  corps  s'amincit 
dans  tous  les  Vertébrés  ,  à  quelque 
région  de  la  colonne  vertébrale  que  la 
soudure  arrive.  Les  Cétacés  en  oiFrent 
un  exemple  bien  remarquable  aux 
vertèbres  cervicales.  Dans  plusieurs 
Baleines,  chez  les  Daupbins  ,  Cacha- 
lots, etc.,  les  six  dernières  veilèbres 
cervicales  n'ont  pas  ensemble  plus 
d'épaisseur  que  la  première  dorsale. 
Aussi  les  Cétacés  sont-ils  les  seuls 
Vertébrés  qui  aient  les  veitèbres  cer- 
vicales soudées;  car  les  Poissons  n'ont 
réellement  pas  de  cou. 

Tous  les  détails  de  la  construction  du 
tronc  desFouriniliers  sont  relatifs  à  la 
solidité  delà  poitrineet  du  dos  pour  ser- 
vir de  point  d'appui  à  leurs  membres 
an  ter  ieurs  de  beaucoup  plusvigourcux 
que  ceux  de  derrière.  L'omoplate  est 
creusé  de  trois  fosses  profondes, sépa- 
rées par  deux  longues  arêtes  saillan- 
tes. L'humérus  ,  le  radius  et  le  cubi- 
tus sont  hérissés  de  crêtes  fortement 
prononcées  séparant  des  faces  ru- 
gueuses ,  de  sorte  que  le  corps  même 
de  ces  os  est  taillé  prismaliquement. 
L'humérus  est  plus  large  à  son  extré- 
mité inférieure  que  dans  le  reste  des 
Mammifèics  à  cause  de  la  saillie  du 
condyle  inlerne,  laquelle  esl  détermi- 
née elle-même  par  la  nécessité  de 
fortes  attaches  pour  les  muscles  flé- 
chisseurs des  énormes  griffes.  Nous 
avons  déjà  fait  la  même  observation 


FOU 

dans  les  Chrysochlores ,  et  nous  re- 
trouverons celte  loi  de  mécanique 
animale  dans  tous  les  autres  Fouis- 
seurs {V.  notre  article  Mécanique 
ANIMALE  et  Squelette).  L'articu- 
lation inférieure  de  l'humérus  pré- 
sente au  radius  un  segment  de  sphère 
qui  se  piêtc  à  la  rotation  aussi  bien 
que  dans  l'Homme.  Aussi  la  tête  du 
radius  y  est-elle  presque  aussi  ronde 
que  dans  ce  dernier  et  les  Singes.  Il 
doit  en  résulter  une  rotation  presque 
aussi  facile  de  l'avant-bras  sur  le 
bras,  sorte  de  mouvement  qui  élait 
indispensable  à  leur  genre  de  vie  ,  et 
aux  seuls  moyens  de  défense  dont  ces 
Animaux  jouissent  en  croisant  les 
bras  pour  saisir  et  étouffer  leur  en- 
nemi. 

Cuvier  a  constaté  une  différence  fort 
remarquable  entre  les  deux  grandes 
espèces  et  le  petit  Fourmilier  à  deux 
doitgs.  Celui-ci  a  une  forte  clavicule 
qui  va  s'articuler  austeriium.  Il  n  en 
existe  pas  de  traces  chez  les  deux  au- 
tres. Nous  avons  fait  le  premier  la 
même  remarque  chez  les  Bradypes,  oii 
rUnaUjSeul  des  iroisespèces,  est  aussi 
pourvu  de  clavicules.  Mais  les  mains 
des  Fourmiliers  sont,  après  leur  tête, 
ce  qu'ils  ont  de  plus  extraordinaire.  Les 
phalanges  unguéales  de  leurs  pieds  , 
disposées  comme  celles  des  Paresseux  , 
de  manière  à  ne  pouvoir  se  réfléchir 
qu'en  dessous  ,  y  sont  en  effet  rete- 
nues à  l'état  de  repos  par  de  forts  liga- 
mens;  leur  base  y  est  garnie,  excepté 
sur  le  côté  dorsal ,  d'une  énorme  gai- 
ne osseuse  dans  laquelle  l'ongle  est 
enchâssé  ,  et  qui  leur  donne  la  même 
solidité  que  chez  les  Chats  ,  quoique 
cette  gaîne  y  soit  disposée  d'une  ma- 
nière inverse.  Le  Tamanoir  et  le  Ta- 
mamlua  ont  une  main  à  cinq  doigts, 
mais  à  quatre  ongles  seulement,  le 
doigt  externe  n'ayant  pas  de  phalan- 
ge ungéale.  C'est  le  médius  qui  est  le 
plus  gros  de  tous  les  doigts  :  il  est 
plus  que  double  de  l'index.  Son  mé- 
tacarpien n'a  guère  en  longueur  plus 
du  double  de  sa  largeur.  Il  s'engrène 
sur  la  première  phalangcpar  une  pou- 
lie à  trois  arêtes  perpendiculaires  à 
l'axe  de  la  poulie.  Il  en  est  de  même  de 


FOU 

cette  phalange  sur  la  seconde ,  de  ma- 
nière que  tout  mouvement  latéral  est 
impossible,  et  que  la  foicc  ne  peut 
être  employée  que  dans  le  sens  de  la 
flexion.  Cette  première  phalange  tst 
beaucoup  moins  longue  que  large  ;  et 
la  troisième  ou  l'ungiièale  est  à  elle 
seule  d'im  tiers  plus  longue  que  les 
deux  premières.  Ces  phalanges  un- 
cuëales  ditrèreut  do  celles  des  Pango- 
lins  et  par  la  gaïue  osseuse  qui  est 
presque  insensible  dans  ces  derniers, 
oii  elle  est  surtout  nulle  en  dessus, 
et  parce  que  chez  ceux-ci  elle  est 
profondément  fourchue,  division  dont 
on  aperçoit  à  peine  une  trace  sur  le 
dos  de  la  phalange  au  médius  et  à 
l'index  des  Fourmdiers.  Dans  le  petit 
Fourmilier,  il  n'y  a  que  deux  doigts, 
l'index  et  le  médius.  Celui-ci  a  les  os 
encore  plus  gros  à  proportion  que 
dans  les  deux  autres  espèces,  et  la 
première  phalanges'y  soude  de  bonne 
heure  à  la  deuxième.  Le  pouce  et  le 
petit  doigt  ne  consistent  chacun  qu'en 
un  seul  os  mince  caché  sous  la  peau 
et  représentant  à  la  fois  le  doigt ,  son 
métacarpien  et  l'os  du  carpe  qui  leur 
sert  de  base  ;  car  il  n'y  a  au  second 
rang  du  carpe  de  cette  espèce  que 
deux  os  ,  quoiqu'il  y  en  ait  quatre  au 
premier  comme  à  l'ordinaire. 

Les  os  des  membres  postérieurs 
sont  loin  d'avoir  la  solidité  et  surtout 
ces  éminences  si  saillantes  qui,  dans 
les  membres  antérieurs,  servent  à  la 
fois  et  de  bras  de  levier ,  et  de  point 
d'appui  à  des  muscles  si  vigoureux. 
Aussi  la  progression  de  ces  Animaux 
est-elle  fort  lente;  leur  plus  grande  vi- 
tesse ne  surpasse  pas  celle  d'un  Hom- 
me marchant  à  grands  pas  :  ce  qui,  à  la 
vérité;  ne  dépend  pas  seuleuient  de  la 
faiblesse  mu.--culaire  du  train  de  der- 
rière, mais  de  la  construction  même  et 
du  poids  des  membres  antérieurs ,  et 
surtout  de  la  longueur  de  la  réflexion 
des  ongles  couchés  sous  la  main. 
Enfin  ,  il  y  a  au  tarse  un  os  surnu- 
méraire articulé  sur  le  cunéiforme 
interne  ,  et  qui ,  très-petit  dans  le 
ïamandua  et  le  Tamanoir,  s'allonge 
dans  le  petit  Fourmilier  ,  et  s'élar- 
git de  manière  à  former  une  sorte  de 

TOMr    VIT. 


FOU  17 

talon.  La  grandeur  de  cet  os  est  réci- 
proque à  celle  du  calcanéun>  qui, 
dans  le  Fourmilier  didactyle,  ne  se 
porte  pas  en  arrière  plus  que  l'as- 
tragale lui-même,  tandis  que,  dans 
les  deux  autres  espèces,  le  calca- 
néum  proémine  en  arrière  autant 
qu'il  se  prolonge  dans  le  tarse.  Il  en 
résulte  que  le  petit  Fourmilier  qui, 
en  raison  de  cette  concavité  du  pied, 
griuipe  plus  aisément  aux  Arbres, 
doit  aussi,  par  la  brièveté  de  son  cal- 
canéum  ,  être  à  terre  encore  plus  lent 
que  les  deux  autres  espèces. 

Les  côtes  duTamanoir  et  du  Four- 
milier ont  une  largeur  telle  que  leurs 
intervalles  sont  presque  nuls,  et  cel- 
les du  second  se  recouvrent  même 
comme  des  pièces  de  cuirasses.  Le 
sternum  a  ses  côtes  particulières  , 
aussi  bien  ossifiées  que  dans  les  Oi- 
seaux. Dans  le  Tamanoir  il  y  en  a 
neuf,  presque  rectil ignés,  cylindri- 
ques, augmentant  de  longueur  jus- 
qu'à la  pénultième  :  ces  côtes  ,  com- 
me les  côtes  vertébrales,  s'articulent 
par  une  double  tête  que  sépare  une 
échancrure,  dans  la  gorge  interceptée 
entre  deux  des  pièces  dont  la  serre 
forme  le  sternum.  Ces  pièces  sont  au 
nombre  de  dix.  Les  huit  intermé- 
diaires ressemblent  parfaiteuient  à 
des  corps  de  vertèbres  ordinaires.  La 
conjugaison  de  ces  pièces  intercepte 
inférieureuient  un  trou  semblable  au 
trou  de  conjugaison  des  vertèbres  ; 
ce  trou  traverse  de  droite  à  gau- 
che. Toutes  les  apophyses  épineuses, 
dorsales,  lombaires  et  sacréts,  sont 
presque   égales. 

Il  y  a  trente  vertèbres  à  la  queue  du 
Tauianoir  ,  plus  de  trente  à  celle  du 
Tauiandua,  et  au  moins  trenle-six  à 
celle  du  petit  Foui  milier.  Dans  tous 
ces  Founniliei^s  ,  ces  vertèbres  offrent 
une  différence  ti  ès-remarquable  avec 
leurs  homologues  dans  les  Pangolins 
qiii  ressemblent  tant  d'ailleurs  aux 
Fourmiliers.  Les  veitèbies  caudales 
de  ceux  -  ci  n'ont  pas  d'apophyses 
transverses  ,  au  contraire  des  Panf'o- 
iins  ,  oii  ces  apophyses  sont  si  larges 
et  si  longues  que  la  longueur  de  cha- 
que apophyse  est  double  du  diamètre 


i8 


FOU 


du  corps  de  la  vertèbre,  de  manière 
que,  dans  l'étendue  transversale  de 
cette  vertèbre,  le  corps  ne  représente 
qu'un  cinquième,  tandis  que  chez  les 
Founnilieis  il  forme  tout  le  travers  de 
la  vertèbre.  Mais  les  os  en  V,  tiès- 
longs  dans  les  Fourmiliers,  donnent 
dans  le  sens  vertical  la  même  lai  geurà 
la  queue ,  que  les  apophyses  trans- 
verses en  donnent  dans  le  sens  trans- 
versal à  celle  des  Pangolins.  Il  en  ré- 
sulte que,  dans  ces  derniers,  les  mou- 
vemens  latéraux  de  la  queue  sont 
très-étendus  ,  et  que  ceux  de  flexion 
supérieure  ou  inférieure  peuvent 
l'être  aussi  quand  les  deux  fais- 
ceaux de  muscles  latéraux  se  con- 
tractent ensemble  ,  tandis  que,  dans 
les  Fourmiliers  ,  les  mouvemens  la- 
téraux doivent  être  presque  nuls. 
(  ^.,  pour  les  détails  de  configura- 
tion et  de  proportion  du  Squelette, 
la  pi.  9  du  T.  V,  i'^  partie,  des 
Ossem.  Fossil.  de  Cuvier.  ) 

La  protraclilité  de  la  langue  des 
Fourmiliers  ne  dépend  aucunement 
d'un  mécanisme  semblable  à  celui 
qui  produit  le  même  effet  dans  les 
l'ics  ,  les  Colibris,  etc.  Chez  ces  Oi- 
seaux, la  langue  est  portée  sur  un  axe 
osseux,  saillant  du  milieu  ac  l'arc  que 
forme  l'hyoïde.  Les  deux  extrémités 
filiformes  de  cet  arc  se  recourbent  der- 
rière et  en  dessus  du  crâne  ,  de  ma- 
nière à  venir  jusqu'au-dessus  du 
bec.  Des  muscles  fixés  à  ces  cornes 
de  l'hyoïde ,  selon  qu'ils  ont  leur 
point  fixe  en  devant  ou  en  arrière  du 
milieu  de  la  longueur  du  bec  ,  déter- 
minent la  protraclion  ou  la  rétrac- 
tion de  la  langue.  Ici  il  n'y  a  rien  de 
semblable.  L'hyoïde  des  Fourmiliers 
n'a  aucun  prolongement  au-devant 
de  son  arc;  et  les  extrémités  de  cet 
arc  sont  moins  prolongées  que  dans 
beaucoup  d'autres  Mammifères.  Dans 
la  protraction  de  la  langue  ,  l'hyoïde 
reste  même  à  peu  près  immobile. 
Yoici  d'où  dépend  le  phénomène. 
Sur  la  face  inférieure  de  l'apophyse 
xiphoïdc  du  sternum  ,  naissent  deux 
faisceaux  musculaires  à  fibres  paral- 
lèles ,  dirigées  d'abord  eu  arrière  , 
puis  réfléchies  eu  avant  sur  le  bord 


FOU 

de  l'échancrure  de  la  lame  que  forme 
l'apophyse  xiphoïde.  Depuis  cette  ré- 
flexion, ce»  deux  muscles  se  portent  pa- 
rallèlement en  avant  le  long  et  au-des- 
sus du  sternum,  puis  le  long  et  au-des- 
sous de  la  trachée  artère, jusqu'au  de- 
vant du  larynx  oLi  ils  se  rapprochent 
pour  s'unir  au  muscle  annulaire  que 
nous  allons  indiquer,  et  dans  lequel 
ils  ne  semblent  pas  se  prolonger.  Ils 
se  terminent  ainsi  sous  le  corps  de 
Ihyoïde  ,  à  la  base  de  la  langue.    Ces 
muscles  se  nomment  sterno-glosses. 
Les  muscles  ordinaires  de  la  langue  , 
savoir  ,  l'hyo-glosse,   et    le    cérato- 
glosse  ,  sont  très-petits  ,  et  se  portent 
au-dessous  et  sur  les  côtés  du  ren- 
dement formé  par  les  muscles  génio- 
glosses,   avec  l'annulaire  et  les  ster- 
no-glosses. Ces  génio-glosses,  divisés 
chacun  en  trois  taisceaux  ,  s'insèrent 
à  l'arc  du  menton.  Les  portions  laté- 
rales de  chaque  génio-glosse  s'écar- 
tent au-delà  de  Ihyoïde  pour  fournir 
aux  sterno-glosses  une  gaine  tendi- 
neuse qui  les  suit  tout  du  long  du  ster- 
num. La  partie  mobile  et  protractilede 
la   langue  est  formée  seulement  par 
le  muscle  annulaire,  dans  lequel  le 
sterno-glosse     ne    se    prolonge    pas. 
comme  dans   l'Echidné.    Et   comme 
la  langue   des  Fourmiliers    manque 
ainsi   de   fibres  longitudinales,  cela 
explique     la     fragilité    qu'on     con- 
naît  à    cet    organe    dans    ces   Ani- 
maux. Il  en   résulte   encore  que    la 
langue  des  Fourmiliers  ft'est  pas  sus- 
ceptible d'extension  rectiligne  ;    elle 
n'est  susceptible  que  de  mouvemens 
ondulatoires  ;   c'est  le   contraire   de 
celle  des  Serpens  oii  il  n'y  a   pas  de 
fibres    annulaires.     La    langue     des 
Echidnés  tient    le   milieu    entre   ces 
deux  constructions.  Le  muscle  annu- 
laire y  est  creux  ,  et  de  plus  est  dou- 
ble de  chaque  côté.  Dans  chacun  de 
ces  muscles  cylindriques  et  creux  se 
prolongent  plus  ou   moins  ,    suivant 
leurrang,  les  fibres  des  sterno-glosses. 
Ceux-ci,   disposés    derrière  l'hyoïde 
comme   chez    les  Fourmiliers ,   sont 
formés  de  faisceaux  distincts,  roulés 
sur   eux-mêmes   en  spire  allongée. 
Les  plus  extérieurs  ou  les  plus  su- 


FOU 

peiiiciols  se  tormineut  aux  premiers 
anneaux  ;  les  faisceaux  sous-jacens  at- 
teignent des  anneaux  plus  antérieurs 
et  ainsi  de  suite  pour  les  autres  ;  les 
plus  intérieurs  et  les  plus  longs  vont 
a  la  pointe.  Ce  muscle  va  donc  en  dimi- 
nuant de  calibre  en  avant.  Il  rac- 
courcit et  fléchit  la  langue  qui  est 
allongée  par  le  muscle  -annulaire. 
On  conçoit  maintenant  que  le  Four- 
milier ne  puisse  pas  uilroduiie  sa 
langue  dans  1rs  trous  des  Fourmis  , 
et  qu'il  soit  obligé,  pour  en  ramasser, 
d'éparpiller  leurs  nids  i  la  surlace  de 
la  terre. 

Daubenton  a  trouvé  le  foie  du 
Fourmilier  didactyle  aussi  étendu 
dant  le  tlanc  gauche  que  dans  le 
flanc  droit.  Ce  volume  du  foie  cor- 
respond ordinairement  à  l'absence 
des  organes  de  mastication.  Le 
grand  cui-de-sac  de  l'estomac  y  re- 
présente au  moins  les  deux  tiers  de 
la  capacité  totale.  Toute  la  longueur 
du  canal  intestinal  n'c?t  que  de  dix 
à  douze  fois  celle  de  l'estomac.  Sur 
toute  cette  longueui  ,  l'intestin  est 
bosselé  et  bridé  comme  le  colon  de 
lllomme.  Le  voile  du  palais  y  est 
plus  long  que  dans  tous  les  autres 
Animaux  ;  l'épiglotte  fourchu  ,  le 
cerveau  sans  circonvolutions,  i  /^. 
les  pi.  de  notre  Anat.  des  Syst. 
nerveux.  ) 

Tous  les  Fourmiliers  sont  couverts 
de  poils  ,  eu  quoi  ils  diffèrent  beau- 
coup des  Myimécophages  de  l'ancien 
Continent, qui  leur  ressemblentd'ail- 
leurs  le  plus  pour  tous  les  détails  de 
la  construction  osseuse,  le  défaut  ab- 
solu de  dents,  et  lerégime  alimentaire. 
Car  les  Pangolins  sont  entièrement 
couverts  de  fortes  écailles  cornées  , 
plus  solides  que  celles  d'aucun  autre 
Animal.  La  nature  de  ce  poil  n'est 
pas  non  plus  la  même  d'ime  espèce 
de  Fourmilier  à  l'autre.  Gomme  les 
Bradypes  ,  ces  Animaux  ,  en  mar- 
chant ,  ne  portent  à  terre  que  le 
bord  externe  du  pied  ;  les  ongles 
étant  alors  refléchis  en  dedans  et 
appuyés  sur  une  large  callosité  du 
poignet.  La  queue  du  Tamanoir  , 
garnie  dune  grosse  houppe  de  crins 


[\m  1 9 

longs  et  roides  ,  forme  un  grand  j>a- 
naclie  ,  comme  une  queue  deCheval. 
Au  contraire,  celle  du  TanKudua  et 
du  Fourmilier  à  deux  doigts  est 
couverte  de  poils  ras,  mais  nue  et 
préhensile  à  son  extrémité.  Tous 
ces  Animaux  ,  comme  les  Brady- 
pes ,  sont  de  l'Amérique  mé>idio- 
jiale,  dans  cotte  région  comprise 
entre  la  Plata  au  sud-ouest  et  l'Ori- 
not[ueau  nord.  Presqu'aussi  lourds 
et  aussi  peu  capables  de  se  défezidre 
que  les  Paresseux  ,  leur  existence  sur 
une  si  grande  surface  de  l'Améri- 
que ,  à  travers  laquelle  les  grands 
fleuves  et  surtout  leurs  déborde- 
mens  opposent  à  des  Animaux  ainsi 
organisés  des  obstacles  insurmonta- 
bles, est  ur:c  preuve  manifeste  que 
dans  chaque  contrée,  ceux  qui  y  ha- 
bitant sont  autocthones  ,  et  n'y  sont 
point  venus  par  émigration.  Nous 
avons  d'ailleurs  déjà  fait  observer  que, 
si  autrefois  ces  émigrations  s'étaient 
l'éellement  faites,  il  n'y  a  pas  de  rai- 
son pour  qu'elles  ne  se  continuas- 
sent pas  aujourd'hui  dans  des  con- 
trées presque  vierges  encore  de  la 
présence  de  l'Homme. 

Ou  connaît,  d'une  manière  bien 
précise,  trois  espèces  de  Fourmiliers. 
Buffon  (in-4'',  T.  X)  avait  déjà  re- 
présenté le  grand  Fourmilier  'Tama- 
noir ,  et  le  petit  à  deux  doigis  ;  et  il  a 
décrit  d'une  manière  reconnaissable 
le  Tamandua.  Mais  il  est  inconceva- 
ble que,  dans  le  T.  m  de  son  Supplé- 
ment, il  ait  donné  sous  ce  derniei* 
nom  une  figure  imaginaire  ,  fabri- 
quée avec  une  peau  de  Coati ,  en  di- 
sant qu'il  ne  lui  trouve  de  différence 
avec  la  description  de  Pison  et  Marc- 
graaff,  que  de  n'avoir  pas  de  nu  au 
bout  de  la  queue,  et  d'avoir  cinq 
doigts  au  lieu  de  quatre  aux  pieds 
de  devant.  Il  ne  s'aperçoit  pas  que 
dans  cette  figure  de  Coati  ,  dont  ce 
falsificateur  a  démesurément  allongé 
le  museau  ,  le  menton  se  trouve  au 
milieu  seulement  de  la  longueur  de 
la  tète,  et  qu'eu  outre  ,  la  bouche 
est  longuement  fendue,  taudis  que 
dans  les  B^ourmiliers  le  bout  du  mu- 
seau ne  dépasse  pas  le  mcutou.  Enfin, 


20  FOU 

par  un  ricochet  derreur  non  moins 
ridicule  ,  Buffon  a  fait  ailleurs  un 
Coendou  du  Tamandua.  C'est  à  tort 
qu'Azzara  ,  de  son  côté  ,  a  méconnu 
l'existence  du  Fourmilier  didactyle  ; 
mais  il  a  très-bien  décrit  les  deux 
autres  espèces  d'après  plusieurs  indi- 
vidus vivans. 

1.  Fourmilier  Tamanoir,  Mjr- 
mecophaga  jubata  ,  Buff.  ,  Siippl.  T. 
m,  pi.  55,  Schreber,  pi.  67  ;  Taman- 
dua-Guacu  de  INIarcgraafF  et  de  Pi- 
son  ;  Ouaten-Ouassu  à  la  Guiane  ; 
Gnouroumt  et  Yoquuin  au  Paraguay, 
—  Long  de  quatre  pieds  du  museau 
à  l'origme  de  la  queue;  la  têle  fait  le 
tiers  de  celte  longueur  ;  la  queue  a 
trois  pieds  de  long;  l'Animal  a  trente- 
neuf  pouces  au  garrot^  et  à  peu  près 
autant  au  train  de  derrière.  Son  mu- 
seau est  presque  cylindrique  sur  toute 
sa  longueur,  et  cette  forme  ne  chan- 
ge pas  quand  l'Annnal  mange,  parce 
que  les  mâchoires  ne  jouent  presque 
pas  l'une  sur  1  autre  ,  la  bouclie  n'é- 
tant fendue  que  d'environ  uii  pouce 
pour  un  juuseau  de  plus  d'un  pied 
de  long  ,  à  partir  des  yeux.  Et  en  ef- 
fet, sa  langue  est  très-peu  épaisse  ,  et 
l'ouverture  de  la  bouche  ne  doit  pas 
de  beaucoup  surpasser  celte  épais- 
seur ,  car  le  Tamanoir  ne  mange  que 
des  Fourmis  dont  il  déterre  et  épar- 
pille les  habitations.  Au  moment  ou 
les  Fourmis  sortent  en  multitude 
pour  former  un  rempai  t  el  se  dé- 
fendre, il  traîna  sur  elles  sa  langue 
projetée  avec  tant  de  rapidité,  qu'en 
une  seconde,  il  la  tire  et  la  rentre 
deux  fois  toute  couverte  de  Fourmis 
euîpêtrées  par  la  salive  visqueuse  qui 
recouvre  cet  organe.  Il  paraîtrait  in- 
croyable ,  dit  Azzara  ,  que  des  Four- 
mis pussent  suffire  à  la  nourriture 
d'un  aussi  robuste  et  aussi  grand  Ani- 
mal, si  l'on  ne  savait  quelle  mullitutJe 
de  ces  Insectes  renferme  une  fourmi- 
lière, et  que,  dans  beaucoup  de  lieux, 
les  fourmilières  se  touchent  en  quel- 
que sorte.  On  a  nourri  des  Tama- 
noirs en  captivité  avec  de  la  mie  de 
pain,  de  la  viande  et  de  la  faiiue 
délayées  dans  de  l'eau.  Des  quatre 
doigts  visibles  seulement  par  leurs 


FOU 

ongles  aux  pieds  de  devant,  l'in- 
terne est  petit  et  n'a  qu  un  ongle 
assez  faible  ;  les  trois  autres  sont 
très-forts ,  mais  celui  qui  corres- 
pond au  médius,  et  qui  est  le  pénul- 
tième apparent ,  est  au  moins  dou- 
ble des  autres.  Des  cinq  ongles  de 
derrière,  les  trois  moyens  à  peu 
près  égaux  sont  les  plus  grands.  La 
queue  ,  très-épaisse  à  sa  base  ,  est 
comprimée  verticalemeut ,  par  la 
raison  que  nous  avons  déjà  dite.  Les 
bras  sont  démesvu'ément  gros  pour 
le  corps.  L'Animal  en  marchant  s'ap- 

f)uiesur  une  grosse  callosité,  contre 
aquelle  il  tient  alors  replié  le  plus 
grand  ongle,  et  qui  sert  aussi  de 
point  d'appui  à  cet  ongle  quand  il 
saisit  quelque  chose.  L'œil  est  très- 
petit  ,  enfoncé  et  sans  cils  aux  pau- 
})ières  ;  1  oreille  est  très-petite ,  ronde, 
arge  de  quinze  lignes  et  haute  de  dou- 
ze. Le  Tamanoir  est  extrêmement  ro- 
buste ,  difficile  à  tuer  et  très-dor- 
meur. Ses  habitudes  sont  nocturnes 
et  solitaires.  11  Iréquente  les  lieux 
baignés  et  les  bords  des  esters;  il 
entre  aussi  dans  les  bois  ,  mais  il  ne 
monte  pas  aux  Arbres.  Pour  dormir  , 
il  se  couche  sur  le  côté  ,  la  tète  entre 
les  jambes  rapprochées  et  croisées 
avec  celles  de  derrière  ,  et  la  queue 
étalée  sur  lui.  La  femelle  ,  qui  n'a 
que  deux  mamelles  pectorales  ,  fait 
un  petit  qui  se  tient  accroché  sur 
elle  tant  qu'il  ne  peut  marcher  ,  et 
la  suit  encore  une  année  après  ce  ter- 
me. Cet  Animal  est  couvert  dun  poil 
grossier  ;  ce  poil  est  court  ,  délié  et 
ferme  sur  la  longueur  du  museau  , 
où  il  est  couché  en  avant  ,  et  assez 
doux  quand  la  main  le  pxxii  dans  ce 
sens.  Celui  de  la  tête  a  un  peu  plus 
de  longueur,  et  est  également  mêlé 
de  brun,  de  gris  et  de  noirâtre.  Sur 
l'échiné,  de  l'occiput  à  la  queue  , 
règne  une  crinière,  dont  les  poils 
sont  d'autant  plus  longs  qu'ils  sont 
plus  postérieurs,  et  alors  ils  ont  jus- 
qu'à quinze  pouces.  Au  garrot,  ces 
poils  forment  un  épi ,  dont  le  devant 
est  incliné  vers  la  tête,  et  ledeirière 
vers  la  queue  ,  oîi  les  poils  les  plus 
longs  de  tous  forment  un  grand  pa- 


FOU 

iiache.  La  couleur  générale  est  d'un 
gris-brun  ,   plus    loucé    sur   la   tête 

3u'ail]eurs;  une  baudenoire,  bordée 
e  blanc  ,  naissant  sur  la  poitrine  , 
se  dirige  en  arrière  et  se  termine  aux 
lombes;  les  pieds  de  devantsont  blan- 
cliàlros,  ceux  de  derrière  noirs.  Les 
grands  poils  ne  sont  cylindriques 
que  sur  les  deux  premiers  tiers  de 
leur  longueur ,  oii  ils  sont  aussi 
ci'euscs  d  un  canal  ,  probablement 
rempli  d'un  fluide  durant  la  vie.  Le 
reste  de  la  longueur  est  plat  et  sil- 
lonné sur  ses  deux  faces  ])ar  une  can- 
nelure ;  l'extrémité  en  est  ordinaire- 
ment fourchue. 

2.  Tamx^dva,  Mfrmecop/iaga  Ta- 
mandi/a,  Cuv.  ;  Mjrmecup/uiga  tetra- 
tyla  et  tiidactyla  ,  Lin,  Le  Mjr- 
mecopliaga  t/idactvla  était  un  double 
emploi  du  TamanJua,  fait  par  Linné  , 
d'après  la  fig.  2,  pi.  4o  du  T.  i  de 
Séba  ,  oii  le  nombre  des  doigts  est 
altéré.  Shaw.,Gen.  Zool.T.  1,  p.  1  , 
copia  cette  figure,  pi.  5i  ,  lig.  2.  La 
tig.  2  de  la  pi.  Sy  représente  bien  un 
jeune,  mais  toujours  avec  trois 
ongles  seulement.  CagouaréoM  Caaï- 
guuaré  des  Guaranis  ;  Tamandua  de 
Marcgraaff;  petit  Ours  Fourmilier  des 
Espagnols,  Schreber,  pi.  68. —  Moitié 
plus  petite  que  le  Tamanoir,  cette 
espèce  en  ditfère  encore  par  sa  queue 

firéhensile  et  entièrement  nue  dans 
e  dernier  tiers  de  sa  longueur  ; 
par  un  poil  court  laineux  et  luisant, 
généralement  d'un  gris- jaunâtre  , 
avec  une  bande  plus  foncée  sur  l'é- 
paule; le  tour  de  l'œil  est  noli\  La 
femelle  a  moins  de  noir  à  l'œil ,  et 
quelques-unes  même  n'en  ont  pas  du 
tout;  la  bande  noire  de  l'épaule  est 
aussi  plus  étroite  chez  elle.  La  base 
des  poils  noirs  est  blanc-jaunâtre  ,  et 
C€tte  nuance  dans  tout  ce  qu'elle  oc- 
cupe est  plutôt  d'un  blanc-cannelle , 
qui  est  la  couleur  des  nouveau-nés. 
Ceux-ci  sont  très-laids  et  se  tiennent 
accrochés  aux  épaules  de  leurs  mères. 
Les  jeunes  ne  prennent  point  la 
livrée  de  l'espèce  avant  la  seconde 
année;  et  comme  dans  cet  état,  sur- 
tout quand  leur  taille  ne  surpasse 
pas  encore  celle  du  petit  Fourmi- 


FOU  Bi 

lier  didactvle,  ils  lui  ressemblent 
assez  pour  la  physionomie,  Azzara  , 
qui  n'eut  pas  occ;>sion  de  voir  celui- 
ci  ,  crut  que  Bullbu  avait  décrit  , 
sous  le  nom  de  petit  Fourmilier  à 
deux  doigts  ,  un  jeune  Tamandua. 
L'erreur  <\  Azzara  ne  vient  sans  doute 
que  de  l'impossibilité  oii  il  fut  d'ob- 
server le  Fourmilier  didactvle  au 
Paraguay  ,  où  cette  circonstance  porte 
à  croire  qu'il  n'existe  pas.  Nous  avons 
déjà  parlé  de  la  singulière  erreur  de 
BulTon  ,  qui,  après  avoir,  T.  x, 
d'après  Marcgraait,  décrit  exaclement 
le  Tamandua,  a  publié  (Sup.T.  m) 
une  figure  imaginaire  ,  qui  n'a  pas 
plus  de  1  apports  avec  la  description 
que  n'aurait  celle  d'un  Cochon  avec 
un  Chien.  Ce  qui  achève  de  rendre 
absurde  l'erreur  que  nous  relevons  , 
c'est  que  le  même  Marcgraaff  avait 
accompagné  sa  description  d'une 
bonne  figure  d'adulte.  Aussi  Azzara 
ex'plique-t-il  à  cette  occasion  com- 
ment cette  insigne  faute,  et  d'au- 
tres semblables  ,  qui  ne  sont  pas 
rares  dans  Buffon  ,  l'ont  porté  à 
parler  d'un  aussi  illustre  person- 
nage avec  moins  de  respect  qu'il 
n'est  encore  convenu  de  le  faire.  On 
voit  par-là  que  nous  n'avons  pas  été 
les  premiers  à  donner  cet  exemple 
Le  Tamandua  a  le^  mœurs  du  Ta- 
manoir, avec  cette  ditférence  qu'il 
monte  aux  Arbres  ,  se  sert  de  sa 
queue  comme  les  Singes  qui  l'ont  pré- 
hensile ,  et  qu'il  répand  une  odeur 
musquée  désagréable  ,  qui  se  sent 
de  très-loin ,  surtout  quand  il  est 
irrité.  Azzara  croit  qu'il  mange  aussi 
le  miel  et  les  Abeilles  qui  nichent 
dans  les  trous  des  Arbres.  Il  dit  que 
les  Abeilles  du  Paraguay  ne  le  piquent 
pas.  On  conçoit  qu'en  effet  lespiqii- 
res  de  ces  Insectes,  sur  la  langue  nue 
et  délicate  des  Fourmiliers,  dégoûte- 
raient ceux-ci  d'une  pareilleproie. Ses 
formes  représentent  aussi  celles  du 
Tamanoir  ,  excepté  qu'il  est  à  pi'o- 
portion  plus  gros  et  que  sa  queue  est 
moins  comprimée.  —  Les  propor- 
tions de  sa  tète  sont  -.  cinq  pouces  du 
bout  du  museau  à  l'oreille  ;  trois 
pouces  du  même  point  à  l'œil  ;    son 


2a  FOU 

museau  est  donc  presque  moitié  plus 
coui't  que  celui  du  Tamanoir ,  ou 
la  première  mesure  est  de  treize 
pouces  et  demi ,  et  la  seconde  de 
dix  pouces  et  demi.  Le  Tamaudua  a 
quinze  pouces  de  hauteur  au  garrot 
et  quatorze  à  la  croupe  ;  il  est  long 
de  quarante-un  à  quarante-deux 
pouces  ,  sur  quoi  la  queue  en  a  en- 
viron seize.  Les  deux  espèces  qui  vien- 
nent de  nous  occuper  se  tiouvcnt  de- 
puis rOrénoque  jusqu'à  la  Plata. 

3.    FotlRMILlIR     A    DEUX    DOIGTS  , 

Myrniecophaga  didactyla,  Lin.  ,  Oua- 
tiri  Ouaoïi  à  la  Guiane.  Petit  Four- 
nnlierdeBulïoUjT.Xjpl.  5o,Schrcb., 

SI.  66.  —  Daubenton  a  donné  une 
escription  détaillée  du  squelette  et 
des  viscères  de  cet  Animal.  Son  crâne 
est  plus  long  que  son  museau  ,  qui , 
malgré  sa  l)rièveté  ,  est  pourtant  plus 
courbé  que  dans  le  Tamandua;ses 
oreilles  sont  tout-à-fait  cachées  dans 
le  pod  ,  qui  est  touffu  ,  doux  comme 
de  la  soie ,  uniformément  long  d'en- 
viron neufligncs  ,  jaunâtre  mêlé  de 
roiissâtre  et  à  reflets  brillans.  Dau- 
benton en  observa  trois  individus. 
De  deux  femelles  ,  l'une  avait  le  dos 
couvert  d'une  bande  rousse  ,  l'autre 
d'une  bande  brune  ;  le  troisième 
avait  une  bande  rousse  le  long  des 
flancs  ,  mais  n'en  avait  pas  sur  le  dos. 
Les  couleurs  varient  donc  dans  cette 
espèce  comme  dans  la  précédente  , 
pour  leur  distribution.  Cet  Animal 
n'est  guère  plus  grand  qu'un  Rat;  la 
queue  est  aussi  longue  que  le  corps  , 
et  nue  seulement  sur  uue  étendue 
de  deux  pouces  et  demi  ,  à  l'extré- 
mité de  sa  surface  inférieure.  Les 
pieds  de  derrière  ont  quatre  doigts 
égaux  ;  des  deux  ongles  des  pieds  de 
devant  ,  l'interne  n'est  pas  plus  grand 
que  ceux  de  derrière  ,  mais  l'externe 
est  au  moins  double.  Daubenton  a 
trouvé  quatre  mamelles,  deu^c  sur  le 
devant  de  la  poitrine  ,  et  deux  à  la 
partie  postérieure  du  ventre.  On  dit 
que  la  femelle  ne  porte  qu'un  seul 
petit ,  qu'elle  dépose  sur  un  lit  de 
♦euil les  dans  le  creux  des  Arbres  , 
.sur  lesquels  vit  cette  espèce,  en  s'y 
servant  de   sa  queue  à   la  manière 


FOU 
des  Sapajous.  On  ne  lui    connaît  en- 
core d'autre  patrie  que   la  Guiane. 

(a.  D..NS.) 

FOURMILIER.  Myotheia.  ois. 
(VieilIot.)Genrede  l'ordre  des  Insecti- 
vores. Caractères  :  bec  conique  ,  con- 
vexe en  dessus,  avec  l'arête  faible- 
ment voûtée,  un  peu  déprimé  à  sa 
base  ,  échancré  à  la  pointe  qui  est 
brusquement  courbée;  mandibule 
inférieure  droite  ,  conique  ,  un  peu 
relevée  vers  l'extrémité  ;  narines 
étroites  ,  placées  à  la  base  ,  et  sur  les 
côtés  du  bec,  à  demi-couvertes  ])ar 
une  membrane  ;  pieds  grêles  ;  trois 
doigts  devant ,  l'inlerne  joint  à  l'in- 
termédiaire jusqu'à  la  première  arti- 
culation ,  l'externe  soudé  à  la  base; 
un  pouce  plus  long  que  le  doigt  in- 
terne, armé  d'un  ongle  plus  allongé 
et  plus  crochu  qu'aux  doigts  anté- 
rieurs; ailes  courtes,  arrondies;  les 
trois  premières  rémiges  également 
élagées  ,  les  quatrième  et  cinquième 
les  plus  longues. 

Quoique  le  nom  àe  Foiumilier^uis- 
Se,  à  la  rigueur  ,  s'étendre  à  tous  les 
Oiseaux  insectivores  ,  on  a  cependant 
jugé  à  propos  d'en  qualifier  particu- 
lièrement une  tribu  composée  d'es- 
pèces qui  semblent  habiter  exclusive- 
ment les  endroits  les  plus  infectés  de 
Fourmis  et  voltiger  sans  cesse  autour 
des  énormes  fourmilières  qui  ne  font 
qu'accroître  les  difficultés  et  les  dan- 
gers de  pénétrer  dans  les  forêts  de 
i'Amériqueméridionale.  Ces  Oiseaux, 
confondus  autrefois  parmi  les  Merles, 
ne  sont  point  encore  parfaitement 
distingués  des  Bataras;  ils  ont  beau- 
coup de  pétulance,  et  si  la  brièveté 
des  ailes  et  de  la  queue  leur  interdit 
un  vol  long  et  soutenu,  l'élévation 
du  tarse  les  en  dédommage  en  ce 
qu'elle  les  rend  très-habiles  à  la 
course  ,  genre  d'exercice  auquel  ils 
se  livrent  avec  beaucoup  d'agilité  ,  et 
qui  se  trouve  plus  en  harmonie  avec 
leurs  hab  itudes  et  la  recherche  de  leur 
nourriture  que  le  vol  qui ,  chez  eux, 
n'est  pour  ainsi  dire  qu'un  sautille- 
ment continuel  du  buisson  à  la  four- 
milière et  de  la  fourmilière  au  buis- 
son. Retirés  au  sein  des  forêts  oii  les 


FOU 

l'oininis  ;iboni3ent,  ces  Oiseaux  se 
moiiireut  bien  raieineiit  clans  le  voi- 
sinage lies  habitations;  ils  y  vivent 
en  soeiélii,  y  construisent  fort  négli- 
gemment leurs  nids  qui,  souvent, 
consistent  en  de  simples  biins  d'her- 
bes eutielaces  sphéroulaleinent  ,  et 
placés  dans  les  bifurcations  de  brous- 
sailles ,  ou  suspendus  à  de  faibles  ra- 
meaux élevés  de  quelques  pieds  seu- 
lement. La  ponle  est  de  trois  à  quatre 
œuf-,  arronilis.  Le  chant  ou  plutôt  la 
voix  des  Fourmiliers  est  forte  et  so- 
nore, ce  qui  a  valu  à  plusieurs  espè- 
ces le  surnom  de  Carillonncur,  de 
Uéfroi ,  etc.,  etc.  Leur  ])lumage  , 
dont  les  teintes  sont  généralement 
remljrunies  ,  est  sujet  à  de  grandes 
variations,  même  parmi  les  espèces 
homogènes;  aussi  leur  étude  est-elle 
très-difficile. 

Fourmilier  ai^x  ailes  boi'sses  , 
Myotkera  rujimaiginata  ,  Temm.  ,  pi, 
color.  loj.  Parties  supérieures  d'un 
cendré  verdàtre;  sommet  de  la  tète 
noir;  front,  joues  et  gorge  d'un  blanc 
bleuâtre  ,  rayés  de  cendré  ;  rémiges 
rousses  avec  la  partie  interne  noire  ; 
tectrices  alaires  noires  bordées  et 
rayées  de  blanc  ;  rectrices  noires  ,  les 
latérales  bordées  de  blanc;  parties 
inférieures  jaunâtres  ,  variées  de  cen- 
dré. Taille,  quatre  pouces  et  demi. 
La  femelle  a  le  sommet  de  la  tète 
roussâtre.  Du  Brésil. 

Fourmilier  Al  api.  V.  Batara 
Al  API. 

Fourmilier  Arada.  V.  Sylvie- 
Troglodyte  Arada. 

Fourmilier  ardoisé,  Myotkera 
cœrulescens  ,yie.i\\.  Tout  le  plumage 
gris  avec  les  rémiges  et  les  rectrices 
noires,  tachetées  de  blanc.  Taille, 
quatre  pouces  et  demi.  De  Cayenne. 

Fourmilier  Bambla  ,  Turdus 
Bambla  ,  Lath.  ,  Buft. ,  pi.  enlum. 
7o5.  Parties  supérieures  d'un  cendré 
l'once  ;  rémiges  et  tectrices  alaires 
noires  traversées  par  une  bande  blan- 
che ;  parties  inférieures  blanchâtres. 
Taille,  cinq  pouces.  De  la  Guiane. 

Fourmilier  a  calotte  brune  , 
Myotkera  fuscicapilla ,  Vieill.  Parties 
supérieuies  d'un    gris  ardoisé;    tète 


FOU  '27> 

brune  ;  joues  et  cou  roussâtres  ;  gor- 
ge noire;  parties  inférieures  noirâ- 
tres, variées  de  blanc.  Taille,  quatre 
pouces.  De  Cayenne.  Espèce  dou- 
teuse qui  pourrait  bien  n'être  qu'une 
variété  du  Fourmilier-  Tétéma. 

FouK.MiLiER  Capistrate,  Myo- 
thera  Cap/stnUa  ,Tein\n.,  pi.  color. 
i85.  Parties  sujiérieures  d'un  brun 
olivâtre  ;  une  bande  noire  bordée  de 
roux  au-dessus  des  yeux  ;  joues  cen- 
drées ;  gorge  blanche  ;  parties  infé- 
rieures rousses  avec  les  naucs  bruns. 
Taille  ,  cinq  pouces  et  demi.  De  Java. 
FouR.^iiLiER  DE  Cayenne.  /^. 
Fourmilier  Palikour. 

Fourmilier  carillonneur  ,  Tur- 
(lus  tlfitinnabula  ,  L.  ;  Turdus  campa- 
iiella ,  Lath.,  Buff.  pi.  culum.  700. 
Parties  supérieiues  d'un  brun  cen- 
dré; rémiges  et  rectrices  brunes; 
tète  ,  gorge,  cou  et  poitrine  blanchâ- 
tres ,  tachetés  de  noir;  un  trait  noir 
au-dessus  de  l'œil  ;  abdomen  d'un 
brun  roux.  Taille  ,  quatre  pouces  et 
demi.  De  la  Guiane. 

Fourmilier  châtain  ,  Myotkera 
ferruginea  ,  Temm. ,  pi.  color.  i5a-, 
fig.  3.  Parties  supérieures  d'un  brun 
roussâtre,  variées  de  noirâtre;  tête 
noire  ;  joues  et  côtés  de  la  tête  cen- 
drés ,  variés  de  gris  obscur;  un  trait 
noir  derrière  l'œil  ;  rémiges  et  tectri- 
cices  alaires  noirâtres  terminées  de 
blanc;  rectrices  noires,  terminées  de 
blanc  ;  parties  inférieiues  d'un  roux 
châtain  plus  clair  vers  la  gorge.  Tail- 
le ,  cinq  pouces.  Du  Brésil. 

Fourmilier  Colma,  Turdus  Col- 
ma,  Lath.,  BufF.,  pi.  enl.7o3.  Parties 
supérieures  brunes  ;  une  tache  blan- 
che entre  le  bec  et  l'œil  ;  un  demi- 
collier  rouK;  gorge  blanche,  piquetée 
de  brun  ;  parties  inférieures  brunes  , 
variées  de  cendré  ;  rémiges  et  rectrices 
noirâtres.  Taille ,  six  pouces.  De 
Cayenne. 

Fourmilier.  Coroya.  V.  Batara 

CoROYA. 

Fourmilier  a  flancs  blancs, 
Myrmothera  axillarls,  Vieill.  Parties 
supérieures  d'un  gris  bleuâtre  ;  de- 
vant du  cou,  poitrine,  rémiges  et 
lectrices  latérales  noirâtres  ;  celles-ci 


34 


FOU 


terminées  de  blanc  ,  ainsi  que  les  tec- 
trices alnires  ;  parties  inférieures 
blanches.  Taille  ,  trois  pouces  et  de- 
mi. De  la  Guiane. 

Fourmilier  Gokgeret  ,  Myothera 
Meritalis ,  Temm  .,  pi.  color.  1 79  ,  fig. 
3.  Parties  supérieures  d'un  cendré 
verdâtre  plus  foncé  sur  la  têle  et  les 
oreilles  ;  lectrices  alaires  bordées  de 
blanchîitre  ;  gorge  d'un  cendié 
bleuâtre  ;  parties  inférieures  d'un 
jaune  citron.  Taille  ,  quatre  pouces. 
Du  Brésil. 

Fourmilier  grand  Béfroi  ,  Tar- 
das /innicus,  Lalh.,  Buft'. ,  pi.  enlum. 
706,  fig.  1.  Parties  supérieures  bru- 
nâtres ,  les  inférieures  blanches  ,  avec 
les  plumes  de  la  poitrine  bordées  de 
cendré.  Les  jeunes  sont  rayés  et  ta- 
chetés de  brun  en  dessous;  ils  ont  en 
outre  les  flancs  roux  et  le  ventre  bru- 
nâtre. Taille,  six  pouces  et  demi.  De 
la  Guiane. 

FOURMILIERGRTVELÉ  ,  SiUû  nŒuia  , 

Lath.  Parties  supérieures  cendrées, 
obscures;  tectrices  alaires  terminées 
de  blanc  ;  gorge  blanche  ;  parties  in- 
férieures cendrées,  tachetées  et  striées 
de  blanc.  Taille,  six  pouces.  De  la 
Guiane. 

Fourmilier  grivelé  de  Cayen- 
NE.  F".  Fourmilier  petit  Béfroi. 

Fourmilier  iiausse-col  noir  , 
Myothera  melanothorax  ,  Temm. ,  pi. 
color.  i85  ,  fig.  i2.  Parties  supérieures 
d'un  blanc  olivâtre;  plumes  de  la 
tête  assez  longues  et  filamenteuses; 
tectrices  alaires  rousses  ;  joues  ,  gorge 
et  parties  inférieures  d'un  blanc  plus 
ou  moins  nuancé  de  cendré;  une  ta- 
che noire  en  croissant  au  bas  du  cou  ; 
une  autre  plus  allongée  de  chaque 
côté.  Taille  ,  quatre  pouces  trois 
quarts.  De  Java.  Cette  espèce  pour- 
rait former  le  passage  au  genre  Bâ- 
ta ra. 

Fourmilier  huppé.    K .  Batara 

HUPPÉ. 

Fourmilier  longipède  ,  Myrmo- 
thera  longipes  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures d  un  gris  roussâti'e;  front, 
sourcils  ,  gorge  et  parties  inférieures 
blancs  ;  queue  très-courte.  Taille , 
six  pouces.  De  la  Guiane. 


FOU 

Fourmilier  Manik:up  ,  Fipra  al- 
lifrons ,  Lath.;  Fithys  Leucops  , 
Yieill. ,  Buff.  pi.  enl.  707,  fig.  1.  Par- 
ties supérieures  d'un  bleu  cendré; 
une  huppe  formée  de  pi  urnes  blanches, 
longues  et  étioiies  ;  derrière  de  la 
tête,  devant  du  cou  ,  poitrine  ,  ventre, 
croupion  et  lectrices  orangés  ;  gorge 
blanche  avec  une  zone  noire  qui  va 
d'un  œil  à  l'autre.  Taille  ,  cinq  pou- 
ces. De  l'Amérique  méridionale. 

Fourmilier  noir  et  blanc  ,  Myr- 
motheia  melanoleucos,  Yieill.  Parties 
supérieures  noiies  avec  les  plumes 
bordées  de  blanchâtre  ,  et  une  bande 
blanche  sur  l'aile  ;  parties  inférieures 
blanches  ,  striées  de  noir.  Taille  , 
trois  pouces  et  demi.  De  la  Guiane. 

Fourmilier  a  oreilles  blan- 
ches ,  Tardas  auritus  ,  L.  ;  Pipra  leu- 
cotis  ,  Gmel .  ;  Conopophaga  teaculis  , 
Yieill. ,  Buif.  pi.  enl.  822  ,  fig.  1.  Par- 
ties supérieures  olivâtres  ,  variées  de 
roussâlre;  sommet  de  la  tête  brun; 
côtés  du  cou  et  gorge  noirs  ;  devant 
du  cou  et  poitrine  roi;x  ;  parties  infé- 
rieures cendrées.  Taille  ,  cinq  pouces. 
De  la  Guiane.     ■ 

Fourmilier  Palikour  ,  Tardasfor- 
micivoras,  L., Bull". ,  pi.  enl.  700, fig.  i . 
Parties  supérieures  dun  biun  roux  , 
avec  des  taches  rousses  sur  les  ailes  ; 
les  inférieures  brunâtres;  gorge,  de- 
vant du  cou  et  haut  de  la  poitrine 
noirs;  queue  rousse.  Taille  ,  six  pou- 
ces. De  la  Guiane. 

Fourmilier  petit  Béfroi,  Tar- 
das lineatas  ,  L.,  Buff. ,  pi.  enl.  820. 
Parties  supérieures  d'un  cendré  oli- 
vâtre, les  inférieures  grises  ,  striées 
et  tachetées  de  brun  roussâtre;  gorge 
blanche;  ventre  roussâtre.  Taille, 
cinq  pouces  et  demi.  De  la  Guiane. 

Fourmilier  rayé  ,  Myrmothera 
viltala  ,  Yieill.  Parties  supérieures 
brunes  avec  des  mouchetures  blan- 
ches sur  les  tectrices  alaires  ;  tête 
striée  de  noir  et  de  blanc  ;  parties  in- 
férieures blanches,  rayées  de  noir; 
flancs  roux.  Taille,  quatre  pouces. 
De  la  Guiane. 

Fourmilier  roi  des  Fourmiliers, 
Tardas  /tf.r ,  Gmel.  ;  Tardas  Gralla- 
ria,  Lath.;  Grallaria  fusca  ,^'iei[\.. 


FOU 

BnflT.,  pi.  enl.  706,  fig.  1 .  Parties  sii- 

Ecrieures  brunes  ,  les  inférieures 
lanches  avec  les  plumes  de  la  poi- 
trine frangées  de  cendré.  Taille,  six 
à  sept  pouces.  Les  jeunes  ont  les  cô- 
tés de  la  tête  ra)'és  de  noir  et  de  gris  ; 
des  taches  noires  sur  la  poitrine;  et 
les  flancs  roux.  Delà  Giiiane. 

Fourmilier  roux  ,  l\Iynno!licra 
rz//à ,  Vieill.  Tout  le  plumage  roux 
avec  les  parties  inférieures  d  une 
teinte  plus  claire  ,  et  quelques  plumes 
noirâtres  sur  la  tête.  Taille ,  cinq 
pouces  et  demi.  De  Cayenne. 

Fourmilier  a  sourcils  blancs  , 
Mjrmothera  teucophrjs ,  Vicill.  Par- 
ties supérieures  -noirâtres  avec  la 
queue  terminée  de  blanc  ;  sourcils  et 
côtés  du  ventre  blancs  ;  gorge  noire; 
parties  inférieures  cendrées.  Taille, 
cinq  pouces.  De  la  Guiane. 

Fourmilier  Taciilt,  Myrmothera 
Si  ri  dut  ho  rax  ,  Temm.,  pi.  color.  179, 
fig.  1  et  2.  Parties  supérieures  d'un 
cendré  venlàlre;  sommet  de  la  têle 
plus  foncé  avec  les  côtés  parsemés  de 
taches  blanches;  parties  inférieures 
et  gorge  jaunes  ,  parsemées  de  taches 
noirâtres  sur  la  poitrine;  tectrices 
alaircs  terminées  de  blanchâtre.  Tail- 
le ,  quatre  pouces  et  demi.  Du  Brésil. 
La  lémelle  a  le  sommet  de  la  tète 
roux. 

Fourmilier  tacheté,  Fipra  nœ- 
via  ,  Lalh.  ;  Cunophaga  ncei'ia  ,  Viedl., 
Buff. ,  pi.  enl.  820,  fig.  2.  Parties  su- 
périeures brunes  avec  la  queue  ter- 
minée de  blanc  ;  gorge  noire  ;  poi- 
trine blanche  ,  tachetée  de  noir  ;  par- 
ties inférieures  blanches  avec  l'abdo- 
men orangé.  Taille,  quatre  pouces. 
De  la  Guiane. 

Fourmilier  tète  noire  ,  Myrmo- 
thera atricapitla  ,  Yieill.  Plumage 
d'un  cendré  bleuâtre  à  l'exception  de 
la  tête  ,  de  la  gorge  ,  qui  sont  noirs  ; 
petites  tectrices  alaires  noires  ,  ter- 
minées de  blanc.  Taille,  six  pouces. 
De  Cayenne. 

Fourmilier  Tétéma  ,  Turdus  Co- 
lura  ,  var.,  Lath.,  Bufi".,  pi.  enl.  821. 
Parties  supérieures  brunes  avec  une 
tache  blanchâtre  sur  la  joue  ;  un  de- 
mi-collier roux  sur  la  nuque  ;  gorge, 


FOU  25 

poitrine  et  ventre  d'un  brun  nou'â- 
tre.  Taille,  six  pouces.  De  la  Guiane. 

(DR..Z.) 

FOURMILIÈRE,  ins.  Habita- 
tion des  Fourmis.  F',  ce  mot.      (b.) 

FOURMILLIER  ÉPINEUX. 

MAM.  Ce  nom  a  été  donné  à  l'Echidné 
épineux.  F .  Eciudné.  (11.) 

FOURMILLIER  RAYÉ.  IfJyrme- 
cophaga  striata.  mam.  L'Animal  dé- 
signé sons  ce  nom  par  Shaw  n'est 
qu'un  Coati  défiguré  par  l'empail- 
lage. (B.) 

FOURMILLIONS,  ois.  Ce  nom  a 
été  donné  comme  synonyme  vulgaire 
de  Grimpereau.  F.  ce  mot.  (B.) 

FOURMILIONS.  Mynneleonides. 
INS.  Tribu  de  l'oidre  des  Névroptè- 
res  ,  famille  des  Plauipennes,  fondée 
par  Latreille(  Règu.  Anim.  de  Cuv.  ) 
et  qui  correspond  au  grand  genre 
Myrmeleo  de  Linné.  Elle  comprend 
tous  les  Névroptcres  qui,  ayant  cinq 
aiticles  à  tous  les  tarses  ,  présentent 
une  tête  courte  ,  non  prolongée  ,  en 
forme  de  museau  ;  des  antennes  ter- 
minées en  bouton  et  composées  d'un 
grand  nombre  d'articles  ;  des  mandi- 
bules de  consistance  cornée  ;  six  pal- 
pes labiaux  assez  longs,  et  reuQés  à 
leur  sommet;  enfin  des  ailes  égales  , 
allongées,  couchées  en  toit,  et  un  ab- 
domen ordinairement  long,  cylin- 
dioïde,  muni  dans  les  mâles  de  deux 
appendice  saillans   à   son   extrémité. 

Cette  tribu  comprend  :  les  genres 
Fourmilion  proprement  dit  ou  Myr- 
méléon,  Ascalaphe,  et  le  petit  groupe 
établi  par  Leach  sous  le  nom  de  Nym- 
phes. F",  ces  mots  ,  et  plus  spéciale- 
ment Myrméléon.  (aud.) 

*FOURMILLET.  ois.  (  Salerne.  ) 
Syn.  vulgaire  du  Torcol.  F.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

FOURNEIROU.  ois.   F.    Four- 

MEIROU. 

FOURNIE.  POIS.  (Risso.)  On  don- 
ne ce  nom  à  Nice  au  Mélops  ,  espèce 
de  Labre  du  sous-genre  Créuilabre. 

(B.) 

FOURNIER.  Furnarius.  ois.  Genres 


2b  FRA 

de  la  mclliode  de  Vieillot,  qui  cor- 
respond à  notre  genre  Ophie.  V.  ce 

mot.  (DR..Z.) 

FOURREAU.  OIS.  Syn.  vulgaire 
de  la   Mésange  à  longue  queue.    F . 

MÉSANGE.  (DR..Z.) 

FOURREAU  DE  PISTOLET. 
MOLL,.  L'un  des  noms  vulgaires  des 
Jambonneaux  et  Pinnes.  V .  ces  mots. 

(B.) 

FOURRE -BUISSON*  ois.  Syn. 
vulgaire  du  Troglodyte.  V.  Sylvie. 
(Dn..z.) 

FOUTEAU.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Hêtre  dans  quel- 
ques cantons  de  la  France,  (b.) 

FOUTON.  ois.  (Belon.)  Syn.  vul- 
gaire de  la  Sourde.  V.  Bécasse. 

(DR..Z.) 

FOVEOLARIA.  bot.  piian.  Ruiz 
et  Pavon ,  dans  leur  Flore  Péruvien- 
ne, ont  établi  sous  ce  nom  un  genre 
qui  doit  évidemment  être  réuni  au 
Utrigilia  de  Cavanilles.  /^.  ce  mot. 

(A.D.  J.) 

*  FOVEOLTE.  Foueolia.  acal. 
Genre  de  l'ordre  des  Acalèplies  li- 
bres dans  la  classe  des  Acalèphes , 
vulgairement  Orties  de  mer.  Ce  sont 
des  Méduses  gastriques,  tentaculées, 
à  estomac  simple,  à  une  seule  ouver- 
ture sans  pédoncules  ni  bras  ;  de  pe- 
tites fossettes  au  pourtour  de  1  om- 
brelle. Tels  sont  les  caractères  que 
Péron  et  Lesueur  donnent  au  genre 
Fovéolie  que  Cuvier  cite  dans  son 
ouvrage  ,  mais  que  Lam.arck  n'a  pas 
adopté.  Il  le  réunit  aux  Equorées  ;  en 
effet  les  Fovéolies  n'en  diffèrent  que 
par  les  petites  fossettes  qui  se  trou- 
vent au  pourtour  de  l'ombrelle.  Les 
mœurs  ,  les  habitudes  ,  l'organisa- 
tion ,  etc.,  sont  absolument  les  mô- 
mes que  celles  de  ces  Zoopliytes; 
ainsi  adoptant  l'opinion  de  Lamarck  , 
nous  avons  rapporté  aux  Equorées 
tout  ce  qui  regarde  les  Fovéolies.  ^. 
Equorées.  (lam..x.) 

FRACASTORA.  bot.  phan. 
Adanson  avait  formé  un  genre  dis- 
tinct pour  le  Stachys  Palestina,  mais 
ce  genre  n'a  pas  été  adopté.  /^.  Sta- 
CHIDE.  'a.  r.] 


FRA 

''FRiEiNATA.  ois.  (  Sparmann.  ) 
Syn.  de  Milouinau  femelle.  K.  Ca- 
nard. (nR..z.) 

FRAGA.  bot.  piian.  La  Peyrouse 
(Hist.  abrégée  des  Plantes  des  Pyré- 
nées, p.  287  )  a  donné  ce  nom  géné- 
rique, emprunté  du  mot  qui  en  latin 
signifie  Fraise  ,  au  Fragaria  stefilis, 
L.  ,  que  Pontédera  avait  autrefois 
nommé  Comaroides.  Ce  genre  ne 
forme  plus  qu'une  section  des  Poten- 
tilles.  F.  ce  mot.  (g..n.) 

FRAGARIA.  BOT.  phan.  J^.  Frai- 
sier. 

FRAGARISTRUM.  bot.  phan. 
Le  Fragaria  sterilis^  L.  ,  dans  les  an- 
ciens botanistes.  (b.) 

*  FRAGILLAIRES.  zooL.  ?  bot. 
CR\PT.  ?  (  Arthrodiées.)  Première  fa- 
milleque  nousavous  établie  parmi  les 
Arthrodiées  (  V.  ce  mot  ),  et  dont  le 
genre  Fragtllaria  de  Lyngbye  peut 
être  considéré   comme    le   type.   J^. 

N  ÉMATOPLATE.  (B.) 

*  FRAGILE  ARIA.  bot.  phan. 
(Lyngbye.)  V.  Fragili.aires  et  Ar- 
throdiées. 

*FRAGMOSA.  bot.  phan. 
(Dioscoride.)  Syn.  de  Conyza  squar- 
rusa.  (b.) 

FRAGON.  Ruscus.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Asparaginées 
et  de  la  Diœcie  Syngénésie,  L.  ,  com- 
posé de  fleurs  dioïques  ou  quelquefois 
hermaphrodites  ,  formant  des  espèces 
de  petites  grappes  ou  naissant  sur  la 
face  supérieure  des  feuilles.  Leur  ca- 
lice est  tantôt  étalé  ,  tantôt  subcam- 
paniforme  à  six  divisions  très-pro- 
fondes ,  dont  trois  intérieures  sont 
généralement  plus  petites  et  comme 
pétaloïdes.  Dans  les  fleurs  mâles  on 
trouve  trois  étamines  réunies  à  la 
fois  par  les  filets  et  les  anthères  , 
et  formant  un  urcéolc  globuleux  , 
couronné  par  les  anthères  qui  sont 
à  deux  loges  et  s'ouvrant  par  un  sil- 
lon longitudinal.  Dans  les  fleurs  fe- 
melles, i'urcéole  existe  aussi,  mais 
il  est  privé  d'anthères  ;  le  pistil  est 
placé  dans  son  intérieur  et  le  dépasse 
un  peu  dans  sa  partie  supérieure.  Cet 


FR4 

urcéole  a  é\é  décrit  par  Toariiefoit 
comme  une  corolle  et  par  Linné  sous 
le  nom  de  nectaire;  l'ovaire  est  li- 
bre ,  globuleux,  à  trois  ou  à  une 
seule  loge  ,  contenant  deux  ovules 
apposés  et  insérés  à  l'angle  inlcrno 
de  cliaque  loge;  le  style  est  épais, 
simple,  terminé  par  un  stigmate 
tronqué  et  à  trois  angles.  Le  fruit  est 
une  baie  à  une  ou  à  trois  loges  ,  con- 
tenant ordinairement  une  seule  grai- 
ne ;  celle-ci  renferme  dans  un  endo- 
sperme  dur  et  corné  un  embryon 
axille,  cylindrique,  ayant  une  direc- 
tion opposée  à  la  graine  ,  c'est-à-dire 
offrant  son  extrémité  cotylédonairc 
tournée  vers  le  hile  dont  elle  est  assez 
éloignée ,  tandis  que  son  extrémité 
radiculaire  est  très-rapprochée  de  la 
circonférence.  Ce  genre  se  compose 
d'environ  ime  dixaiue  d'espèces  dont 
les  trois  quarts  sont  originaires  d'Eu- 
rope; deux  ont  été  trouvées  au  cap  de 
Bonne-Espérance  par  Thunberg.  Ce 
sont  en  général  de  petits  Arbustes 
toujours  verts ,  quelquefois  sarmen- 
teux.  Leuis  feuilles  sont  simples  et 
alternes. 

FkagoN  piqttaxt  ,  Ruscus  aculea- 
///5,L.,Bulliard  ,  t.  245.  Petit  Arbuste 
roide  ,  toujours  vert  ,  croissant  dans 
les  bois  ombragés  aux  environs  de 
Paris,  et  surtout  dans  le  midi  de  la 
France  où  l'on  en  compose  des  ba- 
lais que  l'on  appelle  Gringons.  Sa 
souche  est  placée  horizontalement  , 
et  donne  naissance  à  de  grosses 
fibres  simples  et  perpendiculaires  ; 
sa  tige  est  haute  d'un  pied  ,  très-ra- 
meuse ,  roide,  portant  des  feuilles 
très-rapprochées  ,  dures  ,  coriaces  , 
persistantes,  sessiles,  ovales  ,  très-ai- 
guës, entières;  les  fleurs  sont  dioï- 
ques  et  naissent  du  milieu  de  la  ner- 
vure qui  règne  sur  la  face  supérieure 
des  feuilles;  elles  sont  petites  et  soli- 
taires; leur  ovaire  et  leur  fruit  sont 
constamment  à  une  seule  loge.  Cet 
Arbuste  est  connu  sous  les  noms  de 
petit  Houx  ,  llousson,  etc.  Sa  racine 
est  employée  en  médecine  comme 
diurétique  ;  ses  graines  torréfiées  ont 
été  considérées  comme  un  des  succé- 
danés indigènes  du  Café. 


FRA  27 

Le  FiiAooN  A  ouAi'PLS,  Ruscus  ra- 
cemvsus,  L.  Cet  Arbuste,  originaire 
des  lies  de  l'Archipel  ,  est  la  plus 
grande  et  la  plus  belle  espèce.  Ses  tiges 
sont  grêles  et  comme  sarmenteuses, 
hautes  de  quatre  à  cinq  pieds;  ses 
feuilles  sont  alternes,  lancéolées,  lui- 
santes :  ses  fleurs  verdàtres  ol  dispo- 
sées en  grappes. 

Le   Ruscus    androgynus ,   L.,   qui 
croît  aux  Canaries  ,  se  fait  ilistinguer 
par  ses  fleurs  hermaphrodites,  (a.  H.) 
FRAGOSE.  Fragosa.  bot.  rriAN. 
Genre  de  la  famille  des  Ombellifères 
et  de  la  Pcntandrie  Digynie,  L. ,  établi 
par  Ruiz  et  Pavou  ,  que  Persoon  réu- 
nit aux  Jzorella  et  Sprengel  au  genre 
Bolax.  Mais  ce  geure,  quoiqu'ayant 
de  grands  rapports  avec  les  deux  pré- 
cédens  ,  doit  néanmoins  en  rester  sé- 
paré ,  ainsi  que  nous  l'avons  démon- 
tré dans  notre  Monographie  du  genre 
Hjdrocotyle  ,  p.  19  et  20;  il  a  même 
beaucoup  plus  de   rapports   avec   le 
genre  Spananthe  de  Jacquin,  quoi- 
que  néanmoins   il  en    soit  dilYérenl. 
Nous  allons  d'abord  en  tracer  les  ca- 
ractères ,  et  nous  indiquerons  ensuite 
les  diflérences  qui  le  distinguent  des 
genres  avec  lesquels  on  l'a  mal  à  pro- 
pos confondu  :  le  limbe  de  son  calice 
est  à  cinq  dents;  sa  corolle  est  formée 
de  cinq  pétales  inégaux;  le  fruit  est 
ovoïde  ,  comprimé  parallèlement  à  sa 
cloison  ,  couronné  par  les  cinq  dents 
du  calice  ,  et  oflVant  trois  stries  lon- 
gitudinales sur  chacune  de  ses  faces: 
les  fleurs  forment  des  ombelles  sim- 
ples ,  accompagnées  d'un   involucre 
de  plusieurs  folioles.  D.ins  le  genre 
Bolax,  le  fruit  est  globuleux  ,  lisse  , 
non  comprimé  ;  la  corolle  a  cinq  pé- 
tales  égaux.    Ces    caractères  distin- 
guent fiicilement  ce  genre  du  Frago- 
sa.  Quant  au  Spananthe,  il  offre  aussi 
un  fruit  comprimé  dans  le  sens  de  la 
cloison ,  mais  il  est  lisse  et  sans  côtes, 
et  sa  corolle  a  des  pétales  égaux  en- 
tre eux. 

Le  genre  Fragosa  se  compose  de 
cinq  espèces  qui  croissent  au  Pérou. 
Elles  ont  été  trouvées  sur  les  sommi- 
tés des  Andes.  Ce  sont  des  Plantes 
touffues ,  rameuses  ,  ayant  les  feuilles 


38  FRA 

très-ranproche'ps  ,  enlières  ou  lobées, 
à  pétioles  engaînans  ;  les  fleurs  sont 
blanches  ,  disposées  en  on)belles  sim- 
ples et  axillaires.  Elles  ont  été  dé- 
crites et  figurées  dans  1p  troisième 
volume  de  la  Flore  du  Pérou  et  du 
Chili  de  Ruiz  et  Pavon.  Kunth  en  a 
décrit  une  nouvelle  espèce  sous  le 
nom  de  fragosa  arctoicles  ,  Nou. 
Ge«.,pag.  27,  t.  424.  C'est  le  Bolax 
arctoides  de  Sprengel.  Elle  croît  dans 
les  lieux- élevés  du  royaume  de  Quito. 

(A.R.) 

*FRAGRA]NGIS.  bot.  piian.  Nom 
proposé  par  Du  Petit-ïhouars  (  His- 
toire des  Orchidées  des  îles  australes 
d'Afrique  )  pour  remplacer  celui 
à! Angiœcum  fragrans  ,  espèce  indi- 
gène de  lîle  de  Mascareigne.  Celte 
Plante  est  figurée,  loc.  cil.,  tab.  54. 

(G..N.) 
FRAI.  REPT.  BATR.  et  POIS.  On 
donne  ce  nom  aux  œufs  des  Batra- 
ciens et  des  Poissons  ,  que  revêt 
une  humeur  particulière  albumi- 
neuse,  et  sur  lesquels  les  mâles  vien- 
nent répauilre  leur  laite.  Jacobi  a 
fécondé  artificiellement  du  Frai  de 
Poisson  ;  et  l'on  connaît  les  belles 
expériences  de  Spallanzani  sur  le 
Frai  de  Grenouilles.  Le  résultat  de 
ces  expériences,  vérifiées  par  Dumas, 
a  acquis  une  nouvelle  importance 
par  les  découvertes  fort  intéressantes 
qu'y  vient  d'ajouter  ce  jeune  savant. 
/^.  GÉNÉRATION  et  Grenouille,  (b.) 

FRAILECITOS.  ois.  Qui  a  la  mê- 
me signification  que  Fraisillos.  Syn. 
vulgaire,  à  Saint-Domingue,  de  Plu- 
vier à  collier.  /^.  Pluvier.     (dr..z.) 

FRAILILLOS.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  des  Gouets  deve- 
nus le  genve  ^irizarKm  dont  les  Es- 
pagnols comparent  dérisoirement  les 
spathes  aux  capuchons  des  moines. 

(B.) 

FRAISE.  OIS.  Espèce  de  Caille  que 
l'on  rencontre  en  Chine.  P".  Perdrix. 

(DR..Z.) 

FRAISE.  MOLL.  Nom  vulgaire  et 
marchand  des  Cardium  Fragarium  ^ 
pavoir  :  la  Fraise  blanche  ,  et  'Unedo, 
la  Fraise  rouge,  f^.  Bucaude.      (b.) 


FRA 

FRAISE.  Fraga  ou  Fragum.  bot. 
piian.  Lefruitdu  Fraisier.  F',  ce  mot. 

Ou  appelle  quelquefois  l'Arbouse 
Fraise  en  grappes,  et  la  Sphérie  fra- 
glforme,  Fraise  d'écouce  ou  des  Ar- 
bres, (b.) 

*FR AISE  ANTIQUE,  ins.  Geoffroy 
nommait  ainsi  l'Acanlhie  du  Poirier, 
espèce  de  petite  Punaise  qui  vit  en  so- 
ciété sur  les  feuilles  du  Poirier.  V. 
ACANTHIE.  (a.r.) 

FRAISETTE.  moll.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  du  Turbo  Delphi- 
nus,  L.  J^.  Dauphinule.  (b.) 

FRAISIER.  Fragaiia.  bot.  phan. 
Famille  des  Rosacées  ,  Icosandrie 
Polygynie,  L.  Ce  genre  ,  bien  défini 
seulement  par  Tournefort  et  Linné, 
est  ainsi .  caractérisé  :  calice  mono- 
phylle  divisé  en  dix  parties  dont  cinq 
extérieures  ,  alternes  et  plus  étroites 
(bractéoles,  selon  Necker);cinq  péta- 
les ovales  ou  arrondis  ,  étalés  et  atta- 
chés au  calice  par  des  onglets  très- 
courts;  étamines  en  nombre  indéfini 
(  à  peu  près  vingt) ,  à  filets  moins  longs 
que  les  pétales  ;  ovaires  nombreux, 
fort  petits  ,  surmontés  chacun  d'un 
style  simple  naissant  latéralement, 
et  d'un  stigmate  tronqué.  Ces  ovaires 
sont  situés  sur  un  réceptacle  convexe 
qui  grossit  considérablement,  devient 
ovoïde  ,  succulent ,  coloré,  caduc  et 
bacciforme.  Ce  genre  ne  diffère  des 
Poîentillcs  que  par  la  nature  de  son 
réceptacle  que  le  vulgaire  prend  pour 
le  fruit  du  Fraisier.  Ce  n'est  pourtant 
qu'un  gynophore  ,  un  support  des 
akènes  ou  véritables  fruits  ;  la  ténuité 
et  la  consistance  coriace  de  ceux-ci 
déguisent  aussi  leurnature,et  ils  sem- 
bleraient des  graines  nues,  si  on  n'é- 
tait convaincu  que  dans  les  Rosacées  , 
plus  encore  que  partout  ailleurs  ,  il 
ne  peut  en  exister.  Quatre  espèces 
seulement  de  Fraisiers  ont  été  décri- 
tes par  Linné  sous  les  noms  de  Fra~ 
garia  pesca  ,  F.  monop/ijlla  ,  F.  mu- 
ricata  et  F.  slerilis.  La  piemière  est 
la  seule  qui  doive  nous  occuper,  car 
le  /'.  monophylla  ,  ou  Fraisier  de  Ver- 
sailles, envoyé  eu  1764a  Linné,  par 
Duchesnc,  est  une  variété  du  F.  ves~ 


FRA 

ca,  puisque  le  premier  individu  était 
ne  dans  un  semis  de  Fraisier  des  bois. 
Quant 'au  /•'.  s/en//s ,  la  consistance 
sèche  de  son  réceptacle  aurait  dû  le 
faire  rejeter  du  cadre  des  Fraisiers  ; 
mais  Jjinné,  persuadé  que  les  genres 
étaient  naturels,  trouvait  tant  d'ana- 
logie entre  le  reste  de  l'organisation 
de  celle  Plante  et  celle  des  Fraisiers, 
qu'il  ne  craignit  pas  de  lesiéunir. 
quoique  la  première  ne  présentât  pas 
le  caractère  essenliel.  A  ne  considérer 
que  les  diflerences  génériques ,  on 
n'en  découvre  aucune  entre  le  7^. 
s/eri/is  et  les  PoteiUiLla  ;  c'est  ce  qui 
a  engagé  Lamarck  ,  De  Candolle  et 
Nestler  à  le  placer  dans  ce  dernier 
genre  sous  le  nom  de  Potentilla  F/a- 
garia.  La  Peyiouse  (Flore  des  Pyré- 
nées, p.  287)  en  fit  le  type  de  son 
genre  Fraga  qui  n'a  pas  été  admis  par 
d'autres  botanistes,  f^.  Potextille. 

Avant  de  faire  l'histoire  parti- 
culière du  Fraisier  commun  ,  exa- 
minons les  additions  et  les  change- 
niens  opérés  par  les  auteurs  dans 
le  genre  Fragaria.  Crantz  réunit 
sous  ce  nom  générique  ,  des  Plan- 
tes qui  appartenaient  aux  Poten- 
tilles  de  Linné,  et  le  Comarum palus- 
tre, lequel  est  lui-même,  d'après 
Nestler  ,  une  espèce  de  Polen- 
tille.  F',  ce  mot  et  Comarum.  Eh- 
rart  ,  Willdenow  et  Persoon  éle- 
vèrent au  rang  d'espèces  plusieurs 
variétés  du  Fragaria  vesca ,  L.  Quel- 
ques-unes ontété  conservées,  et  il  y  a 
lieu  de  croire  qu'elles  continueront 
d'être  considérées  comme  espèces  dis- 
tinctes ,  quoiqu'ilsoitdifficile  de  leur 
assigner  des  caractères  qui  puissent  les 
faire  distinguer  facilement.  Telles  sont 
les  Fragaria  collina,  Wdld.  ;  F.  ela- 
tior,  Willd.  ;  F.  Virginiana,  Willd.  ; 
F.  Cài/uefisis,^hv.-,el F'.  Bonariensis, 
Pers.  Sous  le  nom  de  F.  Indica  ,  est 
décrite  cl  figurée  dans  Andrews  {Bot. 
Repos.,  t.  479)  une  Plante  qui  a  des 
caractères  tellement  intermédiaires 
entre  les  Fraisiers  et  les  Potentilles  , 
que  Smith  (  Exot.  But.  )  a  cru  devoir 
en  constituer  un  genre  nouveau  qu'il 
a  nomirté  Duchesnea.  V.  ce  mot. 
Mais  aucun  auteur  n'a  traité  l'his- 


FRA  29 

toirc  des  Fraisiers  avec  autant  d'ar- 
deur   et    de    succès    que    Duchesne 
de    Versailles.    Cet    estimable    nio- 
nograplic  ,  qui   s'occupe  encore  (  en 
1824)  de    botanique  ,   s'était    appli- 
qué à  leur  culture  dès  l'année  1760. 
Correspondant  avec  l^inné,  il  en  avait 
reçir  les  conseils  que  cet  illustre  na- 
turaliste se  plaisait  à  donner  à  tous  les 
jeunes  botanistes  de  son  époque;  et 
son  travail  sur    les   Fraisiers,   publié 
dans  Tannée  1766,  avait  mérité  les 
éloges  du  savant  suédois  ,  éloges  qui 
ont  été  confirmés  récemment  par  le 
professeur  De  Candolle.  «Nous  avons, 
dit    celui-ci    (  Théorie  Elém.    de   la 
Bot.  ,   a''  édit.,  p.  295),  des  mono- 
graphies d'espèces,  qui  sont  des  ouvra- 
ges importans  ;  telles  sont  celles  des 
Plantes  qui  olfrent  un  grand  nombre 
de  variétés  ,  comme  sont  les  Végétaux 
cultivés;    l'histoire   du   Fraisier   par 
Duchesne  peut  en  otl'rir  un  exemple 
utile  à  méditer,  m  L'attention  que  Du- 
chesne a   apportée  eu  observant  ses 
Fraisiers,    lui  a    fait   découvrir    une 
foule   de    particularités  intéressantes 
dans  cette  espèce  ,  oii  les  variétés  ont 
ceci  de  remarquable  qu'elles  se  con- 
servent indéfiniment  par  les  graines. 
Ce   sont,  en   un   mot,  de  véritables 
races  sur  lesquelles  Pinfkience  du  sol 
et  du  climat  est  très-peu  marquée.  Il 
est  à  regretter  que  Duchesne  n'ait  pas 
fixé  ses  idées  sur  la  valeur  des  mots 
espèces  et  races.  On  voit  bien  qu'il  ne 
1  econnait  qu'un  petit  nombre  d'espè- 
ces de  Fraises;  mais  au  lieu  de  lesdé- 
teiminer  ,  après  avoir  donné  la  des- 
cription de  l'espèce  principale,  il  y  éta- 
blit deux  divisions,  les  Fraises  elles 
Caperonniers,  auxquelles  il  conserve 
encore  le  nom  d'espèces.  Ensuite  cha- 
cune des  variétés  est  décrite  avec  ua 
nom  spécifique  latin  ,  qui  a  induit  en 
erreur  plusieurs  botanistes  ,  et  les  a 
fait  considérer  comme  autant  d'espè- 
ces distinctes.  En  prenant  pour  mo- 
dèle le  travail  de  Duchesne ,  nous  au- 
rons donc  soin  de   ne  présenter  les 
Plantes  indéterminéessous  cepointde 
vue   que   comme  des  races  ou  varié- 
tés permanentes.  Nous  en  exceptons 
cependant    le  FrutiUer  ou    Fraisier 


5o 


FRA 


du  Chili,  Fragaria  Chiloensis ,  qu'à 
l'exemple  (le  Lamarck,  del'ersoon, 
Ole.  ,  nous  croyons  devoir  être  speci- 
fiquemenl  séparé. 

Le  Fraisier  commun  ,  Fiagana 
vcsca ,  L.  el  Lamiv. ,  Illu.str.  ,  tab. 
442.  De  sa  racine  noiràtie,  fibreuse  , 
naissent  ]plusieurs  liges  qui  lainpent 
H  lene  el  s'y  implantent  par  de  nou- 
velles racines.  Les  jets  compris  entre 
celles-ci  sont  appelés  ibuets  ou  cou- 
vans  (en  \aûn/lageliœ).  Mais  engrais- 
sé par  la  culture  ,  le  Fraisier  produit, 
au  lieu  de  courans ,  des  œilletons  qui 
forment  une  touffe  de  tiges  peu  gar- 
nies de  feuilles  et  hautes  de  douze  à 
quinze  centimètres.  Les  feuilles  radi- 
cales sont,  pour  la  plupart,  velues, 
longuement  pétiolées  et  composées  de 
trois  folioles  ovales,  presque  soyeuses 
en  dessous  et  fortement  dentées  en 
scie.  Les  fleurs  sont  blanches,  pé- 
donculées  et  leiniinales,  munies  de 
pétales  arrondis  et  d'un  réceptacle  qui 
s'agrandit  considérablement  après  la 
floraison.  Cette  Plante  croît  dans  toute 
l'Europe,  dans  les  bois,  sur  les  co- 
teaux ombragés  et  même  jusque 
sur  les  hautes  montagnes  parmi  la 
mousse. 

Variétés    principales     de     Fraisiers 
(  d' après   Duchesne  ) . 

§  L  Fraisiers  proprement  dits.  — 
Ovaires  petits  et  nombreux  ,•  étami- 
ncs  courtes. 

1.  Fraisier  des  Alpes  ou  des 
MOIS,  Fragaria  semperfloreiis ,  Duch. 
Reuiarquabie  par  la  vivacité  de  sa 
végétation  ,  ce  Fraisier  fleurit  pen- 
dant toute  l'année,  même  en  hiver, 
et  ne  cesse  de  porter  des  fruits  qu'aux 
fortes  gelées. 

2.  Fraisier  des  bois  ou  Fraisier 
COMMUN  ,  F/agaria  sj  lieslris  ,  Duch. 
Cctie  variété,  si  l'on  peut  lui  donner 
ce  nom,  car,  étant  plus  répandus., 
elle  peut  être  regardée  comme  le  type 
de  l'espèce  ,  cette  variété,  disons- 
nous,  se  plaît  surtout  dan»  les  régions 
septentrionales  de  l'Europe.  Elle  se 
innlliplie  très-abondamment  dans  les 
futaies  abattues  el  dans  les  taillis  ac- 


FRA 

crus.  On  ne  la  rencontre  jamais  dans 
les  lieux  trop  humides.  Il  en  existe 
une  multitude  de  sous-variélés  à  pei- 
ne susceptibles  d'être  distinguées. 
Celle  à  gynophores  blancs  est  la  plus 
remarquable.  Le  parfum  de  la  Fraise 
des  bois  surpasse  celui  de  toutes  les 
autres  variétés,  mais  se  dissipe  un 
peu  par  la  culture.  Ce  Fraisier  fleurit 
en  France  à  une  époque  limitée  entre 
la  fin  d'avril  et  la  fin  de  mai. 

3.  Fraisier  d'Angeeterre,  Fra- 
garia niinor ,  Duch.  En  raison  du  peu 
de  hauteur  qu'acquiert  sa  tige  ,  ce 
Fraisier  est  élevé  sous  les  châssis  par 
les  cultivateurs  anglais-  Il  porte  des 
gynophores  hâtifs,  ronds,  très-par- 
fumés  et  hauts  en  couleur.  Ses  feuil- 
les sont  brunes,   courtes  el  souvent 

f)almées  à  quatre  ou  cinqdivisionsau 
ieu  de  trois.  Les  fruits  ambrés  de  la 
sous-variété  blanche,  qui  se  perpétue 
par  la  culture,  ont  un  goût  fia- et  sont 
estimés. 

4.  Fraisier  de  Montreuie  ou 
Fraisier  Fressant,  Fragaria  hor- 
tensis  ,  Duch.  A  l'inverse  de  la  précé- 
dente variété  ,  celle-ci  est  plus  haute  , 
plus  forte  que  le  Fraisier  des  bois; 
son  feuillage  est  moins  brun;  ses  gy- 
nophores sont  pâles,  allongés,  et 
les  plus  gros  sont  aplatis,  anguleux 
ou  cornus.  Parmiles  nombreuses  sous- 
variétés,  il  en  est  une  à  laquelle  le 
peuple  de  Paris  donne  le  faux  nom  de 
Caperon,  et  que  l'on  appelle  aussi  la 
fausse  Noire;  on  l'estime  peu,  parce 
qu'elle  est  creuse  et  fade.  Le  Fraisier 
Fiessant  ou  Fraissant,  ainsi  nommé 
du  nom  d'un  habitant  de  Montlhéri 
qui  le  cultiva  le  premier,  forme  des 
pcpinièies  en  plein  champ  dans  les 
terrains  sablonneux  des  environs  de 
Paris. 

5.  Fraisier -BUISSON,  Fragaria 
efflagellis ,  Duch.  Avant  l'ouviage  de 
Duchesne  ,  à  peine  avait-on  indiqué 
ce  Fraisier  qui  se  distinguefacilemcnt 
de  tous  les  autres  par  l'absence  des 
jets  traînans.  Mais  le  nombre  des  œil- 
letons el  des  feuilles  est  si  considéra- 
ble que  leurs  touflfes  forment  une  sor- 
te de  buisson  serre,  entre  l'esquelles 
les  fleurs  elles  fruits  restent  entière- 


IRA 

nicnl  rciifei  mes  ,  <iisposition  qui  rend 
les  [;yiiopli()ics  tlo  ce  Fraisier  allon- 
gés et  d'un  asp(;ct  mal ,  parce  qu'elle 
les  prive  do  l'air  et  «le  la  lumière. 

6.  Fraisier  de  Versailles  ,  Fra- 
gar'ia  monophylta,  L.  et  Uuch.  Celte 
l'IaiUe  n'a  été  considérée  par  Uuches- 
ne  que  comme  une  variété,  quoique 
Linné,  à  qui  il  l'avait  envoyée  ,  en 
eût  fait  une  espèce.  Ses  ieuilles  ,  qui 
sont  communément  simples  et  den- 
tées jusqu'à  la  base  ,  la  distinguent 
facdemcnt.  Une  organisation  si  re- 
marquable  n'est,    selon  Ducbesnc  , 

3ue  le  résultat  de  l'extrême  faiblesse 
e  toutes  ses  parties;  en  un  mot,  ce 
n'est  qu'une  dégénérescence  pbysio- 
logique.  11  résulte  aussi  de  la  fai- 
blesse générale  du  Fraisier  mono- 
phyllc  ,  qu'il  ne  donne  presque  point 
d'œiUelons  ,  ce  qui  le  rend  plus  pro- 
pre qu'aucun  autre  à  former  un  Ar- 
brisseau,  lorsqu'on  lui  supprime  de 
bonne  heure  ses  feuilles  radicales. 
C'est  à  peu  près  la  seule  utilité  que 
présente  cette  variété;  elle  donne  ce- 
pendant une  grande  quantité  de  gy- 
nophores  très-petits  et  quelquefois 
anguleux. 

7.  Fraisier  couronné  ou  mons- 
trueux ,  Tragaria  multiplex  et  bo- 
trjfo7/nis,  Duch.  Dans  ce  Fraisier,  la 
majeure  partie  des  étamiues  se  chan- 
gent en  pétales,  lesquels  forment  cinq 
à  six  rangées;  mais  cinq  ou  six  éta- 
minesnon  transformées  suffisent  pour 
féconder  les  ovaires  et  les  leudie 
fertiles ,  car  on  peut  multiplier  de 
graines  cette  variété.  Entre  les  divi- 
sions du  calice ,  on  voit  quelquefois 
d'autres  fleurs  se  développer  et  don- 
ner naissance  à  des  fruits  dont  les 
carpophores  se  soudent  et  produisent 
des  Fi'aises  monstrueuses  en  cou- 
ronne ou  en  irochet. 

8.  Fraisier  de  Plimoutii  ,  Fraga- 
ria  muricata ,  L.  Duchesnc  afKrmc 
que  ce  Fraisier  n'est  qu'une  variété 
accidentelle  ,  monstrueuse  et  stérile, 
non  arborescente ,  quoique  Zauoni 
lavait  faussement  indiquée  comme 
telle  ,  dont  les  divisions  du  calice  , 
devenues  foliacées,  constituent  toules 
les     enveloppes    florales    auxquelles 


F  II  A  5i 

succèdent  des  gvnophores  informes, 
durs,  acerbes  et  ayant  à  peine  lo  goût 
de  la  Fraise.  Cepemlant  il  paraîtrait, 
d'après  les  observations  de  Ijamarck, 
que  ce  Frai.sier  a  réellement  des  pé- 
tales verdàlres  ,  et  munis  au  sommet 
de  trois  ou  quatre  dents.  Du  lesfe, 
il  ne  dilTère  presque  pas  du  Fraisier 
commun. 

%  II.  Fraisiers  caperonniers.  Ovai- 
res gros  et  ra/'es  ;  étamincs  lon- 
gues. 

Dans  ce  groupe,  Duchesnc  établit 
encore  quatre  sous-divisions  qu'il 
nomme  Majaufes  ,  Breslingcs  ,  Cape- 
/o/^/i/e/sproprementdits,  et  Quoiniios. 
Ces  derniers,  appartenant  à  une  es- 
pèce que  nous  considérons  comme 
distincte  ,  sortiront  de  la  présente  di- 
vision ,  et  nous  en  dirons  un  mot  à  la 
suitede  l'histoiredu  Fraisier  commun. 
Par  la  couleur  et  la  forme  de  leurs 
feuilles,  par  la  petitesse,  la  pulpe 
tendre,  et  la  couleur  rouge  de  leurs 
gynophores,  les  IMajaufes  se  rappro- 
chent beaucoup  des  Fraisiers  propre- 
ment dits;  mais  ils  s'en  distinguent 
principalement  par  le  peu  de  iixité 
des  caractères  que  la  culture  fait  évr.- 
nouir,  et  par  la  propension  à  la  stérili- 
té. Les  feuilles  des  Breslinges  ont  une 
consistance  plus  sèche  et  plus  forte  ; 
ime  couleur  plus  brune  et  plus  terne  ; 
des  poils  plus  longs;  des  pétales 
moins  blancs  ,  les  dents  du  calice  ser- 
rées contre  les  gynophores  qui  adhè- 
rent très-fortement  au  souunet  des  pé- 
doncules. Ces  gynophores  offrent  une 
pulpe  ferme  quoique  très-juteuse;  ils 
sont  verdâtres  et  ne  se  colorent  que 
légèrement  par  l'effet  du  soleil.  La 
plupart  de  leurs  ovaires  avortent,  ce 
qui  place  les  autres  à  distance  ,  et  leur 
fait  acquérir  plus  de  grosseur.  Les 
Breslinges  sont  fort  inconslans  en  se 
muliipliant  de  giaines. 

De  grandes  proportions  distinguent 
surtout  les  Caperonniers  proprement 
dits  des  autres  Fraisiers  ,  car  ils  éga- 
lent en  grandeur  les  Fiutillers  dont 
nous  parlerons  bientôt.  Ils  se  rappro- 
chent des  Bieslinges  par  la  consis- 
tance un  peu  moins  marquée  ,  il  est 


32  FRA 

vrai ,  de  leurs  gynophores  ,  mais  leur 
calice  el  la  disposiliou  de  leurs  tiges 
les  font  ressembler  davantage  aux 
Fraisiers  proprement  dits.  Comme 
ceux-ci,  ils  se  reproduisent  fréquem- 
ment par  le  moyen  des  graines  ,  et 
leurs  variétés  sont  en  général  assez 
constantes.  On  observe  que  dans  les 
individus  élevés  de  graines,  une  moi- 
tié est  unisexuée  femelle,  tandis  que 
l'autre  est  unisexuée  mâle,  accident 
qui  se  reproduit  avec  une  étonnante 
égalité.  Los  Hybrides  ,  provenues  de 
la  fécondation  des  Caperonniers  pro- 
picment  dits  par  les  Breslinges  ou 
les  Frutillers,  ont  présenté  diverses 
analogies  avec  leurs  parens  ,  et  étaient 
souvent  frappées  d'une  stérilité  plus 
ou  moins  complète. 

A     Ma j  au/es. 

g.  Fraisier  de  Bargemon  ou  Ma- 
JAUFE  DE  Provence  ,  Fragaria  bife- 
ra  ,  Ducli.  Ce  Fraisier  se  trouve  au 
pied  des  Alpes  de  Provence,  et  ne 
fleurit,  lorsqu'on  le  cultive,  qu'au 
mois  de  septembre  ou  d'octobre.  Il 
est  lent  à  croître,  mais  aussi  il  offre 
l'avantage  de  se  conserver  plus  long- 
temps que  les  autres  variétés.  Ses 
gynopbores  sont  ronds  ou  compri- 
més, d'im  jaune  roux  qui  se  colore 
en  un  rouge  très-foncé  par  l'action 
du  soleil;  le  reste  de  la  Fraise,  c'est- 
à-dire  la  partie  cachée  par  les  dents 
du  calice ,  est  marqué  d'une  étoile 
blanchâtre. 

10.  Fraisier  VINEUX  ou  Majaufe 
DE  Champagne  ,  Fragaiia  dubia , 
Duch.  Variété  trouvée  près  de  la 
Ferté-sous-Jouarre ,  et  qui  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  les  Frai- 
siers proprement  dits.  Il  diffère  du 
précédent  par  ses  gynophores  plus 
aplatis  ,  plus  colorés  et  très-vineux. 

B.  Breslinges. 

11.  Fraisier  Coucou,  Fragaria 
abortiva,  Duch.  Facile  à  distinguer 
à  cause  de  sa  stérilité  qui  paraît  dé- 
pendre d'un  vice  inconnu  dont  les 
stigmates  sont  affectés  ,  et  non  de  leur 
absence  totale  comme  Haller  l'avait 
mal  à  propos  prétendu.  L'explication 


FRA 

physique  donnée  par  Miller  n'est  pas 
plus  satisfaisante  ,  du  moins  pour  les 
Fraisiers.  Cet  auteur  prétend  que  la 
multiplication  par  bourgeons  ,  renou- 
velée trois  ou  quatre  fois  coup  sur 
coup  ,  frappe  tous  les  Végétaux  de 
stérilité. 

12.  Fraisier  Breslinge  ou  Bres- 
LiNGE  d'Allemagne,  Fragaria  ni- 
gra  ,  Duch.  Sa  Fraise  ,  dont  la  cou- 
leur estverdâtre,  ou  d'un  rouge  brun 
dans  la  partie  exposée  au  soleil  ,  a 
une    pulpe  ferme,   juteuse    et   très- 

Î)arfuméc.  Son  feuillage  est  très-brun  , 
jas  ,  et  présente  souvent  des  feuilles 
palmées  à  cinq  divisions.  Il  abonde 
en  stolons,  et  est  sujet  à  la  stérilité. 

i3.  Fraisier-Marteau  ou  Bres- 
linge  de  Bourgogne,  Fragaria  pen- 
dilla, Duch.  Presque  semblable  au 
précédent,  il  a  des  gynophores  en 
îorme  de  Poire  tronquée,  aplatie  ou 
comprimée  à  l'extrémité. 

1 4.  Fraisier  ou  Breslinge  de  Lokg- 
ciiAMP,  Fragaria  /tispida ,  Duch- 
Cette  variété  croît  au  bois  de  Boulo- 
gne oii  Duchesne  la  trouva  ,  en  1767, 
entre  Longchamp  et  Madrid.  Elle 
donne  des  Fraises  analogues  aux 
précédentes  variétés,  mais  plus  ju- 
teuses et  meilleures.  Son  feuillage  est 
petit  et  fort  velu.  Duchesne  conjec- 
ture que  son  existence  est  due  au  voi- 
sinage des  jardins  formés  pour  Fran- 
çois F',  autour  de  son  château  de 
Madrid. 

i5.  Fraisier  vert  ou  Breslinge 
d'Angleterre,  Fragaria  vi/idis, 
Duch.  Cultivé  depuis  long-temps  eu 
Angleterre  ,  ce  Fraisier  a  de  l'analo- 
gie avec  les  précédens  ,  mais  son  feuil- 
lage est  plus  grisâtre.  Ses  Fraises  sont 
rondes  et  turbinées,  d'un  vert  grisâ- 
tre ,  à  peine  colorées  en  rouge  terne 
par  le  soleil,  succulentes  ,  et  d'une 
odeur  agréable. 

1 6. Fraisier  BrugnonouBreslinge 
DE  Suède,  l^ragaria  pratensis  ,  Duch. 
Cette  variété  croît  dans  les  prés  ,  en 
Suède  ,  oii  les  paysans  la  distinguent 
facilement  du  Fraisier  des  bois.  Lin- 
né l'a  citée  dans  ses  ouvrages  ,  et  l'a 
envoyée,  en  1765,  à  Duchesne;  par 
ses  soins ,  elle  s'est  multipliée  de  grai- 


FRA 

lies,  et  n'a  pas  varie.  Son  feuillage 
est  très-court  et  tombe  pendant  l'hi- 
ver, circonstance  remarquable,  puis- 
que c'est  le  seul  Fraisier  à  fleurs  ca- 
duques par  l'cflct  du  froid.  Ses  cou- 
rons sont  aussi  petits  et  ramassé-;, 
mais  sa  Fraise  est  grosse  ,  d'un  vert 
gni,  et  se  colore  d'un  rouge  fonce 
comme  les  Pêches-Brugnons. 

c.  Caperonniers  proprement  dits. 

17.  Fraisier  de  Bruxelles  ou 
Caperonnieu  royal,  Fragarla  mos- 
cliata.  Le  feuillage  de  cette  variété 
est  franc,  ses  tlcurs  sont  grandes,  et 
il  est  fécond  en  grosgynopiioresdoutla 
récolte  se  fiit  deux  fois  par  an.  Le 
Caperon  ou  Capiton  n'en  est  qu'une 
sous-varlélé  unisexuée  (  Fragaria 
mosch.  dioica  ).  Cependant  Duches- 
ne  l'on  a  sépare  ,  en  raison  peut-ctre 
des  nombreuses  variations  que  la  cul- 
ture a  produites  dans  ce  Fraisier.  On 
ignore  sa  pati  ie  ,  car  c'est  sans  preu- 
ves qu'on  lui  a  donné  le  nom  de 
Fraisier  de  la  Cliine.  l^a  forme  de  ses 
Fraises  Varie  beaucoup  ,  mais  elles  ne 
sont  jamais  anguleuses  ou  aplaties. 

Au  gr;ind  nouibre  de  variétés  prin- 
cipales du  Fraisier  commun  que  nous 
venons  d'exposer  ,  Dacbesne  réunit 
les  Fraisiers  d'Amérique  que  nous 
considérons  maintenant  comme  ap- 
partenant à  des  espèces  différentes. 

Le  Frvtiller  ou  Fraisier  du 
Chili  ,  Fragaria  Chiloensis.  Ses  feuil- 
les ressemblent  à  celles  du  Fraisier 
des  bois,  mais  elles  sont  plus  fortes, 
d'un  vert  très-brun  ,  et  couvertes  en 
dessous  d'un  duvet  blanchâtre,  cour», 
mais  épais  et  soyeux  ,  qui  exista  aussi 
très-abondamment'  sur  les  courans 
et  les  pétioles.  Les  gynophorcs  sont 
Il  es- gros,  d'un  ronge  jaunâtre  qui 
s'auime  au  soleil  d'une  nuance  dorée 
très-brillante.  La  finesse  de  leur  par- 
fum les  fait  rechercher  par  les  ama- 
teurs sensuels  ;  et  sous  ce  rapport , 
on  cultive  avec  beaucoup  de  soin  le 
Fraisier  Ananas  ou  Quoimios  de 
Harlem  ,  ainsi  que  les  Fraisiers  de 
Bath  et  DE  Cantorbery  qui  n'en 
sont  que  dos  variétés. 

LeFruliller  étant  dioïque  .  sa  rncc 

TOME    VIT. 


FRA 


.S  3 


a  éprouvé  plusieurs  altérations  par  la 
fécondation  adultérine  opérée  parles 
Caperonniers.  Le  voyageur  Frezier 
est  le  premier  qui  ail  apporté  en  Eu- 
rope cette  Plante  <lcs  environs  de  la 
ville  de  la  Conception  au  Chili. 

Le  Fraisier  de  Virginie  ,  Fraga- 
ria Firginiana  ,  Willd.  ,  est  une  au- 
tre espèce  qui  a  de  l'analogie  avec  les 
Frutiilers  ,  mais  dont  les  gynophores 
sont  rouges  ,  et  malheureusement 
tellement  tendres  et  succulens  ,  qu'ils 
ne  peuvent  supporter  le  transport  et  se 
conserver  plus  de  cinq  ou  six  heures. 

Il  serait  superflu  de  nous  étendre 
sur  l'agrément ,  le  parfum  et  la  bonté 
salubre  des  Fraises.  Nous  laissons  à 
nos  lecteurs  le  soin  de  commenter  ce 
sujet  agréable.  Nous  les  engageons  à 
déterminer  le  mode  d'action  qu'elles 
exercent  sur  nos  organes,  s'd  est  vrai 
qu'elles  soient  diurétiques  et  qu'elles 
expulsent  les  calculs  ,  propriétés  qui 
leur  ont  été  attribuées  par  certains 
médecins  ,  mais  que  nous  n'avons 
pas  eu  occasion  de  vérifier.  Les  ra- 
cines des  Fraisiers  passent  aussi  pour 
diurétiques  ,  et  on  en  fiit  usage 
on  décoctions  dans  les  blcnnorrha- 
gies;  nous  pouvons  cependant  certifier 
que  l'action  diurétique  de  ces  tisanes 
dépend  plus  de  la  quantité  du  véhi- 
cule que  de  l'activité  du  médicament. 
On  a  observé  qu'un  usage  prolongé 
de  la  décoction  de  ces  racines  impré- 
gnait les  excrémens  des  malades  d'u- 
ne couleur  rouge,  laquelle  a  fait  croire 
quelquefoLs  à  une  auection  grave  des 
intestins  ;  mais  le  changement  de 
boisson  a  bientôt  fait  dissiper  ce  pré- 
tendu flux  sanguin.  (g..n.) 

FRAISIER  EN  ARBRE,  bot. 
PUAN.  Dans  le  raidi  de  la  France,  ou 
appelle  ainsi  l'Arbousier,  paice  que 
ses  fruits  ressemblent  à  desFraises.En 
Amérique  ,  c'est  le  nom  qu'on  donne 
à  des  Mélastomes.  (e.) 

FRAMBOISE,  bot.  phan.  Le  fruit 
du  Framboisier.  F.  Ronce.         (b.) 

FRAMBOISIERS,  bot.  phav. 

Deux   espèces  de  Ronces  portent  ce 

•  nom  :    le  Ruhus  Idœus  en  Europe  ; 

le  Rubus  rosœfolitis  dans  l'Inde,  par- 


54  FRA 

ticulièremenl  à   l'Ile-de-France.  /'. 
Ronce.  (b.) 

*  FRANCA.  BOT.  piiAN.  (Miclieli.) 
Ce  genre  est  le  incrae  que  le  Franke- 
nia.,  f^.  ce  moi.        '  (a.r.) 

FRANC-BASSIN,  bot.  ni.vN.Nom 
vulgaire  de  VOcjmum  Avieiicanum 
d;ms  les  Antilles  françaises.  (b.) 

FRANCHE  BARBOTTE.  pois. 
L'un  des  noms  vnlgaiies  du  Cobitis 
Barbatula.  V.  Cobiï£.  (b.) 

FRANCIIIPANE.  bot.  piian.  Va- 
riété de  Poire.  (b.) 

FRANCHIPANIER.  Plumeria  ou 
Plumiera.  bot.  phan.  Et  non  Fiangi- 
panier. Genre  delà  famille  des  Apocy- 
nées  et  de  la  PentandrieDigynie  ,  L., 
caractérisé  par  son  calice  très-court,  à 
cinq  divisions ,  par  sa  corolle  iufundi- 
huliforme  ,  dont  le  tube  est  grêle  et 
cylindrique  ,  la  gorge  dépourvue  d'é- 
cailles  ,  le  limbe  évasé  ,  à  cinq  divi- 
sions profondes  et  obliques;  les  cinq 
ctamines,  insérées  à  la  l)ase  du  tube, 
y  sont  incluses;  leurs  filets  sont  li- 
bres,  leurs  anthères  conniventes  et 
rapprochées  en  l'orme  de  cône.  Les 
deux  pistils  sont  appliques  sur  un 
disque  hypogyne  assez  saillant;  les 
ovaires  sont  uniloculaires  et  poly- 
spermes  ;  les  styles  courts,  terminés 
par  un  seul  stigmate  renflé,  déprimé 
et  un  peu  émarginé.  Les  fruits  sont 
renflés,  et  les  graines  membraneu- 
ses dans  leur  partie  inférieure.  Ce 
genre  se  compose  d'environ  une 
quinzaine  d'espèces  ,  qui  toutes  crois- 
sent sous  les  Tropiques  ,  et  pour 
le  plus  grand  nombre  dans  l'Améri- 
que méridionale.  Ce  sont,  en  géné- 
ral ,  des  Arbres  ou  des  Arbrisseaux 
lactescens  ,  ayant  de  belles  et  gran- 
des feuilles  ,  très- entières  ,  alternes 
ou  éparses  ,  caraclèrc  assez  rare  dans 
les  Apocynées.  Leur.';  fleurs  souvent 
très-grandes  ,  et  ornées  de  couleurs 
très-vives  ,  rouges  ,  roses  ,  blanches 
ou  même  jaunâties  ,  oflVent  différens 
modes  d  inflorescence;  elles  sont  tan- 
tôt terminales,  tantôt  disposées  en 
corymbcs  ,  etc. 

Les  deux  espèces  que  l'on  rencon- 


FRA 

tre   le  plus   communément  dans    les 
jardins  ,  sont  les  suivantes  : 

Le  Franchipanibr  a  fleurs 
BLANCHES,  Pli/me/ia  alba,  L.,  Sp. , 
Jacq. ,  Icon.  Fict.  ,  t.  58.  C'est  uu 
Arbre  qui  acquiert  quelquefois  une 
hauteur  de  quarante-cinq  pieds.  Son 
bois  est  blanc  et  rempli  de  moel- 
le ,  son  écorce  grisâtre  et  laiteuse  ; 
ses  feuilles,  réunies  à  l'extrémité  des 
rameaux,  sont  très-rapprociiées,  ova- 
les, lancéolées,  aiguës,  entières,  lon- 
gues d'un  pied  et  plus  ,  larges  d'en- 
viron trois  à  quatre  pouces  ,  vertes  , 
glabres  et  luisantes  en  dessus,  blan- 
châtres à  leur  face  inférieure.  Les 
fleurs  sont  blanches  ,  formant  des 
espèces  de  panicules  à  l'extrémité  des 
r.'imeaux.  Cet  Arbre  croît  aux  An- 
tilles ,  dans  les  lieux  secs  et  voisins 
de  la  mer.  Le  suc  laiteux  qu'il  ren- 
ferme est  d  une  causticité  extrême. 
Le  Fr.vnciiipanier  a  fleubs 
ROUGES,  Plumeria  fiibra,  L. ,  Sp., 
Jacq.  Icon.  Pict. ,  t.  20,  Lamk.  , 
ill.,  t.  175,  f.  1.  Cet  Arbre  qui 
croît  dans  les  mêmes  contrées  que 
le  précédent,  est  moitié  moins  grand  •. 
son  bois  est  d'une  couleur  jaune  et 
d'une  saveur  amère  ;  ses  feuilles, 
comme  celL's  de  l'espèce  précédente, 
sont  rapprochées  à  rextrémité  des 
ramifications  de  la  tige;  elles  .sont 
moins  grandes.  Les  fleurs  sont  d'un 
beau  rouge  ,  quelquefois  couleur  de 
chair  ,  et  répandant  une  odeur  sua- 
ve. Les  fruits  sont  tiès-longs,  ayant 
leur  surface  rugueuse. 

Les  Franchipaiiiers  doivent  être  , 
dans  nos  climats,  cultivés  dans  uni; 
serre  très-chaude.  Ils  demandent  une 
terre  légère  et  sèche,  et  se  multiplient 
par  boutures  ou  par  éclats.      (a.  r.) 

FRANCISCAIN,  moll.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  du  Cône  ,  dont 
ce  nonr  est  devenu  la  désignation 
scientifique,  Conus Fi-anciscanus.  (b.) 
FRANCOA.  bot.  îHAN.  Cavanilles 
a  établi  ce  genre  d'après  une  Plante 
du  Chili  (flguréc  ,  Icon.  SgG)  dans 
i'Ocfandrie  Tétragynie ,  L. ,  et  U 
lui  donne  pour  caractères  :  un  calice 
quadriparti  persistant;  quatre  pétales 
onguiculés,  et  huit   étauiincs  aller- 


V\\  V 

H.Tiil  avec  aillai)',  de  petits  corps  pins 
courts  i't  épais;  iiti  ovairt;  lilm-,  mar- 
qué de  (jualic  sillons,  et  surmonte  de 
quatre  sligniates  sessilcs.  Le  fruit  est 
r-oniposé  lie  quatre  loges  comprimées 
«pii  >c  séparent  à  la  maturité  ,  eu  si- 
mulant autant  de  capsules,  et  s'ou- 
vicnt  en  deux  valves, aux  sutures  des- 
quelles sont  j'uces  des  graines  nom- 
breuses. Cavanilles  s'étant  exprimé 
assez  obscuiémcnl  sur  l'iusertion  des 
étamincs,on  regardait  son  genre /raw- 
cna  comme  liypogvniquc  ,  et  on  en 
cherchait  vainement  les  vraies  aflini- 
tés.Nous  avons  observé  dans  une  Plan- 
te du  Pérou  ,  évidemment  congénèie 
du  J'ra/icua,  et  par  les  détails  de  sa 
{leur  et  par  son  port,  que  les  é  aminés 
s'insèrent  au  calice,  au  |.oint  où  il 
se  divise  ,  et  il  en  résulte  que  ce 
y^^arc  devra  prendre  place  près  des 
Ciassulées.  11  renfermera  deux  ou 
trois  espèces  herbacées  ,  dont  les 
feuilles  radicales  sont  pInnatiCules  , 
et  les  ileurs  dis|io3ées  en  épi  lâche  , 
au  sommet  d'une  ham[ie  allongée. 
Nous  avons  consigné  nos  obseï  \  ations 
dans  les  Annales  des  Sciences  nalmel- 
les  (T.  III ,  p.  >92  ),  et  nous  les  avons 
accompagnées  d'une  figure,  (a.d.  j.) 

FRANCOLIN.  ois.  Espèce  du 
genre  Perdrix.  Les  Francolins  for- 
ment une  petite  famille  dans  le  genre 
PrnDRix.  F.  ce  mot.  On  a  encore  ap- 
pelé : 

Francolin  ALONG  BEC,  Une  espèce 
du  genre  Perdrix,  f^.  ce  mot. 

FrANCOLIN       a        LONGUC       QUtUE 

(Hearn),  la  Gelinotte  à  longue  queue. 

/'.    TÉTRAS. 

Francolin  a  collier  ,  le  Tétras 
a  fraise.  F.  Tétras.  (dr..z.) 

FRANCOLIN.  moll.  L'un  des 
noms  marchands  du  Drap-d'or,  Co- 
II us  texiilis.  K.  Cône.  (b.) 

FRANCOULO.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  GangaCata.  P'.  Ganga.  (dr..z.) 

*  FRANCOURLLS.  ois.  Syn.  vul- 
gaire du  grand  Courlis.  V.  ce  mot. 

.(DR..Z.) 

*  FRANC -PICARD.  BOT.  phan. 
Une  variété  de  Peuplier  blanc,  (b.) 


F!\A  3r> 

*  FRANC-RE  AL.  r.or.  pii  vn.  V«- 
riété  de  Poire  d'automne.  (n.) 

FRANGÉ,  FRANGÉE,  rois. 
Ces  noms  ont  été  donnés  comme  spé- 
cifiques à  un  C\prin,  qui  paraît 
devoir  rentrer  parmi  lesLabéons,  et 
à  une  Raie  des  Antilles  ,  imparfaile- 
menl  connue  ,  qui  doit  appartenir  au 
sous-genre  Céphaloptèic.  (b.) 

*  FRANGINE.  j;ot.  crypt.  Nom 
français  donné  par  Bridel  comme  sy- 
nonyme de  celui  du  genre  Racunii- 
tiium.  J'.  co  mot.  (b.) 

FRANGULA.  rot.  piian.  V.  Ner- 
prun et  Bourdaine.  (h.) 

FRANGULACÉES.  rot.  phvn. 
Dans  la  Flore  Française,  ce  mot  est 
employé  comme  synonyme  de  Rliam- 
nées.  K.  ce  mol.  ^u.) 

*  FRANKÉNIACÉES.  rrankenia- 
ceœ.  bot.  piiaW.  Le  genre  Frankcn'ia 
avait  été  placé  .  par  le  célèl)re  auteui' 
du  (rcnera  PLantaruin  ,  à  la  suite  de 
la  famille  des  Caryopin liées.  Au- 
guste rie  Saint-Hilairc  (  Mém.  plar. 
centrai.),  observant  les  rapports  de 
ce  genre  avec  les  Violettes,  en  a  formé 
un  petit  groupe  distinct ,  auquel  il  a 
donné  le  nom  de  Frankéniées.  Il  y 
plaçait  le  genre  Sarotlira  ,  que  plu's 
tard  il  a  reconnu  appartenir  aux  Hy- 
pcricées  ,  ainsi  que  l'avait  déjà  ii'i- 
diqué  le  professeur  Richard  dans  la 
Flore  de  l'Amérique  septentrionale 
publiée  sous  le  nom  de  Michaux! 
Pendant  son  séjour  au  Brésil  ,  le 
même  auteur  eut  occasion  d'observer 
le  genre  Sauvagesia  et  d'en  mieux 
connaître  l'organisation  ;  il  publia 
(Mém.  Mus.  3,  p.  2x5)  le  résultat 
de  ses  observations  sur  ce  genre ,  en- 
core si  imparfaitement  connu  ,  et  fît 
voir  qu'il  venait  se  placer  auprès  du 
J'raiikenia  ,  et  faisait,  par  conséquent 
partie  de  sa  famille  des  Frankcnla-^ 
cées.  De  CandoUe  ,  dans  le  pren:icr 
volume  de  son  Prodrome  ,  adonfn 
cette  famille,  en  y  ajoutant  le  no\i- 
veau  genre  Luxernbiugia  ,  établi 
par  Saint-Hilaire,  qui  en  avait  in- 
rliqué  les  affinités;  mois  il  en  retiia 
\c  Saituagesia ,  ('.ont  il  fit  uneseci.ion 


36  FRA 

à  part  dans  la  famille  des  Violettes. 
Enfin,  à  son  retour  du  Brésil ,  l'au- 
teur des  Frankeniacees  donna  (Mcm. 
Mus.  II,  p.  Il)  une  monographie 
étendue  des  gen\es  Sauuagesia  et  £.a- 
vradia  ,  dont  il  fit  connaître  l'or- 
ganisation avec  l'exactitude  minu- 
tieuse et  parfiile  qui  le  caractérise. 
Il  fit  ainsi  l'histoire  de  ce  petit 
groupe,  qui  se  compose  de  quatre 
genres  ,  savoir  :  l'iankenia  ,  L.  ,  Sau- 
vage&ia  ,  L.  ,  Lavradia  ,  Velozo  ,  et 
Ijiixemburgia  ,  Saint -Hdaiie.  Nous 
allons  exposer  les  caractères  géné- 
raux de  cette  famille,  caractères  que 
nous  emprunterons  surtout  à  l'au- 
teur qui  en  a  si  bien  fait  connaître 
lorganisation.  Les  fleurs  sont  her- 
maphrodites et  présentent  differens 
modes  d'inflorescence.  Leur  calice  est 
ordinaiicinent  à  cinq  divisions  telle- 
ment profondes  ,  qu'il  paraît  formé 
de  cinq  sépalrs  distirltls  ;  la  corolle 
se  compose  de  cinq  pétales  ,  tantôt 
égiux  ,  tantôt  inégaux,  assez  souvent 
rétrécis  en  onglet  à  leur  base.  Dans 
les  genres  iîauuagesia  et  Lavradia , 
on  trouve  dans  la  fleur  dei  organes 
accessoires  qui  n'existent  pas  dans 
les  deux  autics.  Ainsi  ,  dans  le  Sau- 
vagesia  ,  on  observe  ,  en  dedans  de 
la  corolle  :  i"  un  verticille  de  fila- 
mcns  renflés  et  eu  forme  de  massue  ; 
2°  une  corolle  intéiieure  ,  qui  se 
reti'ouve  également  dans  le  Lavradia. 
Les  parties  accessoires  ne  nous  pa- 
raissent être  que  des  étamines  avor- 
tées et  plus  ou  moins  transformées. 
Telle  e^t  également  l'opinion  d'Au- 
guste Saint-Hilaire.  Les  étamines  sont 
au  nombre  do  cinq,  de  huit ,  ou  in- 
définies ;  leur  filel  est  quelquefois 
très-court;  l'anthère  est  à  deux  loges 
extrorscs  ,  généralement  fixées  par 
la  base,  s'ouvrant  par  une  i'entc  lon- 
gitudinale et  latérale,  tantôt  seule- 
ment par  deux  pores  ,  comme  dans  le 
Luxemburgia  ,  oii  elles  sont  presque 
carrées  et  i  approchées  les  unes  contre 
les  autres;  les  étamines  sont  hypo- 
gyncs  ainsi  que  la  corolle  ;  l'ovaire 
est  libre,  ovoïde-allongé,  quelque- 
fois trigone  ,  souvent  placé  siu'  un 
disque  bypogyiie  peu  saillant.  U  offre 


FRA 

constamment  une  seule  loge  ,  conte- 
nant plusieurs  ovules  attachés  à -trois 
trophospermes  pariétaux  suturaux. 
Le  style  est  subulé  ,  grêle,  simple  , 
terminé  par  wxv  stigmate  extrême- 
ment petit  et  qui  paraît  indivis.  Le 
f  uit  est  une  capsule  plus  ou  moins 
ovoïde  et  allongée,  recouverte,  soit 
par  le  calice  ,  soit  par  la  corolle  in- 
térieure ;  elle  oflVe  une  seule  loge  et 
s'ouvieen  trois  valves,  dontles bords, 
légèrement  rentrans  ,  foinient  quel- 
quefois ,  surtout  dans  la  partie  su- 
périeure, trois  lames  plus  ou  moins 
saillantes  ,  mais  qui  n  avancent  pas 
jusqu'au  centre.  Ce  mode  de  délus- 
cence  de  la  capsule  ,  et  celte  posi- 
tion lelallve  des  trojdio^permes  et 
des  valves,  sont  dautaut  plus  impor- 
lans  à  bien  observer,  que  ce  sont 
presque  les  seids  caractères  qui  dis- 
tinguent la  petite  lainille  qui  nous  oc- 
cupe des  Violacées  et  des  Cislées, 
auprès  desquelles  elle  doit  être  rangée. 
Les  graines  sont  généralement  at- 
tachées sur  deux  rangées  longitu- 
dinales ,  au  moyen  de  petits  podo- 
speruies  filiformes.  Elles  contiennent 
au  centre  d'un  petit  cndo>perme 
charnu,  un  embryon  axille,  à  peu 
piès  cylindrique  ,  ayant  sa  radicule 
tournée  vers   le   hile. 

Les  Plantes  qui  constituent  la  fa- 
mille des  Frankéniacées  sont  her- 
bacées ou  sous-frutescentes  ;  leurs 
tiges  sont  généralement  rameu- 
ses, quelquefois  simples.  Les  feuilles 
sont  alternes,  quelquefois  verticd- 
lées  ,  entières  ou  dentées  en  scie  , 
t'réqiieminent  marquées  de  nervures 
latérales  Irèi-rapprochées  et  paral- 
lèles, ce  qui  les  fait  paraître  striées. 
On  trouve  à  leur  base  deux  stipules 
persistantes  ou  caduques  ,  souvent 
ciliées  ;  le  genre  Frankenia  est  le  seul 
qui  en  soit  dépourvu.  Les  fleurs  sont 
tantôt  axillaii es  ,  tantôt  disposées  en 
grappes  simples  ou  composées  ,  ou 
enfin  en  panicules.  Chacune  d'elles 
Cbt  accompagnée  d'une   bractée. 

Celte  petite  fimillc  doit  certaine- 
ment être  placée  auprès  des  Viola- 
cées ;  elle  a  néanmoins  quelques  rap- 
ports  avce    la     famille    dc3    Caryo- 


FRA 

|vliyllées  ,  dont  elle  cliffcîrc  par  ses 
stipules  ,  son  style  constaniincnt 
simple  et  la  structure  de  son  (Vult. 
Elle  forme  ,  avec  les  Violacées  ,  les 
Cistées  et  K-s  Droseracées  ,  une  petite 
tribu  extiêmement  naturelle,  dont 
aucune  de  ces  quatre  familles  ne  sau- 
rait être  éloignée.  Mais  le  caractère 
qui  distingue  nettement  les  Franké- 
niacécs  de  ces  trois  autres  familles 
consi>te  dans  sa  capsule,  qui  est 
bei)licidc ,  c'est-à-dite  (|ui  s'ouvre 
en  face  de  chaque  trophospeinie , 
tandis  que,  dans  les  (rois  autres,  la 
dehiscence  est  locidicide  ,  c'est-à-dire 
que  chacune  des  trois  valves  entraîne 
avec  elle  un  des  trophospernies  sur 
le  milieu  de  sa  face  interne,   (a*,  r.) 

FRANKÊNIE.  Frankenia.  bot. 
THAN.  Ce  genre,  que  Jussieii  plaçait 
à  la  lin  des  Caryophyllées  ,  et  Linné 
dans  rOctan.lrie  ,  est  devenu  pour 
Auguste  de  Saiut- liilaire  le  t\pe 
d'une  nouvelle  famille ,  qui  en  a  eni- 

Srunté  sou  nom ,  et  qui ,  suivant 
'autres  auteurs  ,  n'est  qu'une  sec- 
tion des  Violacées.  Quoi  qu'il  en 
soit ,  voici  ses  caractères  :  calice  à 
quatre  ou  cinq  divisions  ,  avec  les- 
quelles alternent  autant  de  pétales 
onguiculés,  dont  l'onglet  est  muni 
d'une  squammule  vers  la  naissance 
du  limbe  ,  qui  est  étalé  ;  des  étaniines 
insérées  sous  l'ovaire,  tantôt  en 
nombre  égal  à  celui  des  pétales  et 
altei'nant  avec  eux  ,  tantôt  un  ou 
deux  déplus  et  opposés  à  ces  mômes 
pétales  ;  un  style  trifide  ;  une  capsule 
accompagnée  diiu  calice  perisislant, 
légèrement  trigone  ,  s'onvrant  en 
trois  ou  quatre  valves,  le  long  du 
bord  desquelles  sont  attachées  les  grai- 
nes.De  Candolle,  dans  son  Prodrome, 
en  décrit  seize  espèces  dont  quelques- 
unes  sont  nouvelles.  Ce  sont  des  Her- 
bes ou  plus  rarement  des  sous-Ar- 
brisseaux à  tiges  cylindriques  ou  ra- 
meuses, à  feuilles  opposées  ou  ver- 
ticillées ,    dépourvues    de    stipules  , 

Erolongées  à  leur  base  en  une  mem- 
rane  amplcxicau'.e,  souvent  glan- 
duleuses, oblongues  ,  entières.  Les 
ileurs  ,  accompagnées    de   bractées  , 


FRA  57 

sont  scssiles ,  soit  au  sommet  des  ra- 
meaux, soit  au  point  oii  ils  se  di- 
visent par  dichotomie.  Elles  habitent 
en  général  les  rivages  ,  ou  de  l'Eu- 
rope méridionale,  ou  de  l'Afrique; 
idusieurs  sont  originaires  du  cap  de 
lionue  -  Espérance  ,  ctd'autics  de  la 
Nouvelle-Hollande.  (a.  d.j.) 

FR  AN  KL  AN  DIE.  Franklamlia. 
lîOT.  ruAN.  (jenre  de  la  famille  des 
Protéacées  et  de  la  Tétrandric  Mono- 
gynie,L.,  établi  par  R.  BroM  n  {Trans. 
i)f  tlie  lAiin.  Soviet.  T.  x,  p.  167)  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  périanthe  hypo- 
craténforme  ,  dont  le  tube  est  persis- 
tant et  le  lindje  quadriparti  et  plane  ; 
anthères  incluses,  adnées  au  périan- 
the;  écailles  hypogines  ,  cornées  et 
formant  une  gaine;  noix  fiisiforme, 
pédicellée  ,  dilatée  et  algrettée  au  som- 
met. Ce  genre  ne  se  compose  que  de 
la  Franklakoie  a  i'euii.les  de  Fu- 
cus ,  Frauklandia  fuc'ifolia^  Arbris- 
seau glabre,  de  toutes  parts  couvert 
de  glandes  orangées  et  pusluliibrmes, 
à  feuilles  alternes,  lililormes  et  di- 
chotomes.  Les  fleurs,  munies  d'une 
seule  bractée  et  d'un  jaune  sale,  sont 
disposées  en  épis  axillaires.  Le  pollen 
est  sphériqitf  ,  et  les  cotylédons  sont 
très-courts.  Cet  Arbrisseau  croît  par- 
mi les  Bruyères,  dans  les  lieux  humi- 
des de  la  côte  australe  de  la  Nouvelle- 
lloîlandeetdela  terre  de  Lewin.(G..N.) 

FRANRLINOi.  Franllinia.  bot. 
PHAN.  Sous  ce  nom  générique  ,  Mar- 
shall {Arbust.  yîmer.^  p.  48  J  décrivit 
deux  espèces  dont  l'une  fut  rapportée 
au  genre  Gurdonia  par  l'Héritier  (6'///- 
pcs  iiov.,  1  ,  p.  i56)  qui  changea  son 
nom  à.cFranktiniaylltanialia  en  celui 
de  G-  FraukUni.  Le  professeur  De 
Candolle  [Frodr.  Syst.  P^eget.  ,  1,  p. 
5a8)  a  réuni  en  outre  à  cette  Plante  le 
Franklinia  A/ncricana,  Marsh.,  et  en. 
a  formé  deux  variété.-^  de  la  même  es- 
jîèce.  C'est  le  Gordonia  pubescens  , 
Lamk.  ,  si  bien  figuré  dans  le  Jajdin 
de  la  Malmaison,  lab.  1.  Salisbury 
en  faisait  sou  genre  Lacathea ,  qui 
n'est  admis  par  De  Candolle  que  com- 
me section  générique.  /^.  Gobdonie. 

(G..N.) 


58  FJIA 

*  FHANKLINITE.  mis.  V.  Ftu 

OXlUUl,É  ZINCIFÈRE. 

FRAINQUENINE.  bot.  piian.  Pour 
Fiankénie.  /''.  ce  mot.  (b) 

FRANSERIE.  Franseria.  bot. 
PIIAN.   Ce   genje  ,   voisin    de    V ."im- 
brvsia  et  du  Xanihiiim ,  doit  en  con- 
^tVineiice    prendre    place    parmi   les 
Corvtnbifères  anomales  de  Jussieu  , 
ou  dans  la  Iribudes  Ambrosiëes  de 
Cassini.  C'est  d'api  es  ce  dernier  bo- 
taniste qui  en  a   complètement  dé- 
crit une  espèce,  et  d'après  Cavanil- 
les  qui  en  a  t'ait  connaître  une  autre 
[Icon.,   200)  eu  établissant  le  pre- 
mier le  genre  ,   que   nous  en   trace- 
rons les   caractères.    Les  fleurs   sont 
mouoïques  ,  les    mâles  disposées   eu 
grappes  ou    en  épis  terminaux;  les 
femelles  au  bas  du  même  épi  ou  sur 
des  épis  plus  courts  et  inférieurs.  Les 
premières  ,  de  forme  globuleuse  ,  pré- 
sentent dans  un  involucre  multifide 
et  sur  un  réceptacle  convexe ,   garni 
d'écaillés   linéaires   et   minces  ,   plu- 
sieurs fleurons  où  cinq  étamines  à  an- 
thères libres  etdresséesentourent,par 
leurs  filets  soudés  en  tube  ,  un  style 
tronqué  au  sommet  et  surmontant  un 
seul  ovaire  avorté.  Dansjes  fleurs  fe- 
melles, les  folioles  del'lnyolucre  ac- 
compagné à  sa  base  de  plusieurs  brac- 
tées vertlcillées    se    soudent   intime- 
ment en  un  corps  hérissé  à  l'extérieur 
par  les  deux  extrémités  libres  et  spi- 
nilbrmcsdeces  folioles, et  renfermant, 
plongés  dans  son  Intérieur,  des  ovai- 
res au  nombre  de  deu\  à  quatre  ,  nus, 
allongés,  lisses  et  dépourvusd'algrel- 
tes.  Ils  sont  surmontés  de  styles  pro- 
fondément bi    ou   tripartis    qui  font 
saillie   au-dehors.  Cassini  considère 
ces  fleurs  comme  composées  de  plu- 
sieurs femelles   distinctes,  mais  sou- 
dées par  approche.  Cavanilles  y  voit 
un  scid  ovaire multiloculaire. 

Les  deux  espèces  de  ce  genre  sont 
des  Arbustes  à  feuilles  alternes  ,  pé- 
tlolées  ,  bipinnatifides  dans  le  Fran- 
seria artemlsioides  ,  qui  est  onguiaire 
du  Pérou  ,  sinuées  dans  le  F.  ambrn- 
5/yir/e5 qui  habile  le  Mexique,  (a.d.  J.) 
FRASÈRE.  Frasera.    Jjox.    I'IIAK 


FRA 
Genre  de  la  famille  des   Geutianées 
et  de  la  Télrandrle  Monogyuie,  L.  , 
établi  par  Waller  (77o/'.  Carul. ,  p.  88) 
et  adopté  par  Richard    [in   Michx- 
Flur.  JJoreali-Jnicr.,  1,  p.  9^)  q."i  j"-" 
a  assigné  des  caractères  dont  voici  le.-, 
plus  saillans  :  calice  ouvert ,  à  quatre 
divisions  profondes  et  aiguës;  corolle 
beaucoup  plus  grande  que  le  calice  , 
à    quatre    divisions    très  -  profondes  , 
ovales,  acuminées,  portant  sur  leur 
partie   moyenne   une  glande  orblcu- 
lalre  et  cillée  ;   quatre  étamines  j)liis 
courtes  que  la  corolle  ;  deux  stigma- 
tes épais  et  divergens  ;  capsule  ovale  , 
comprimée ,  comme   bordée  sur  son 
pourtour  ,    uniloculalre ,  bivalve    et 
renfermant  huit  à  douze  graines  el- 
liptiques, bordées  et  membraneuses. 
Ce   fruit  se  rapproche  beaucoup  de 
celui  du  Villarsia  nyrnphoides  ,  qui  a 
été  aussi  placé  dans  les  Genlianées. 
Mais  le  genre  i'^/asem  ,  dans  les  autres 
parties  de  sa  fleur  ,  a  les  plus  grandes 
affinités  avec  le  genre  Swertia  ,  sur- 
tout en  ce  qui  concerne  la  glande  de 
chaque  pétale.  Le  professeur  A.-L.  de 
Jussieu  (  Ann.  du  Mus. ,  i5  ,  p.  345) 
observe  qu'il  ne  diflëre  de  ce  dernier 
que  par  une  cinquième  partie  retran- 
chée à  celles  delà  fructification. 

La  Frasère  de  Caroline  ,  Frasera 
Carolinensïs  ,  Gmel.  ,  F.  Vallerl  , 
Mich.,  est  une  Plante  bisannuelle  , 
très-élevée  ,  à  feuilles  oblongues ,  vei  - 
tlcillées  et  opposées.  On  la  rencontre 
depuis  le  Canada  jusqu'en  Caroline  ; 
elle  est  surtout  très-abondante  en  cer- 
taines localités  marécageuses  de  laPen- 
sylvanie  occidentale.  Dans  ce  pays  , 
ou  l'appelle  Improprement  Racine  de 
Colombo  ,  à  cause  de  son  amerlunie 
franche  semblable  à  celle  de  la  véri- 
table Racine  de  Colombo;  et  qui  ne  le 
cède  pas  à  la  Gentiana  lutea.  (g..n.) 

FRASSINELLA.  bot.  phan. 
(Cœsalpln.)  Syn.  de  Coiwallaria  Fo- 
lygonatuin ,  L.  (b  ) 

FRASYOUN.  bot.  phan.  (De- 
lile.)  Syn.  arabe  àeMarrubium  Jlys- 
sum.  Forskahl ,  qui  écrit  Frasiuii,  dit 
que  c'est  le  nom  d'une  autre  espèce 
du  inciuc  genre.  (b.) 


l'Ut 

.FR.VrERCUl..v.  OIS.  (Teiumiiick.) 
S311.  ilu  Macaicux  LVloiiie.  V.  ce  mot. 

(UR..Z.) 

FilAXINKLLE.  «or.  phan.  Syn. 
vulgaire  de  Dictamc.  /^.  ce  mot.  (u.) 

*  FRAXINELLÉES.  Fraxinellœ. 
BOT.  piiAN.  Les  deux  célèbres  botr- 
nisles  allemnntls,  Nées  d'Escnbeck 
et  Martius  (Act.  Cm.,  2,  p.  149),  ont 
déciil  sous  ce  nom  une  famille  na- 
turelle de  Plante^  qu'ils  séparent  des 
autres  Ruiacées;  mais  cette  sé[)a ration 
ne  saurait  être  admise  ,  ainsi  que  nous 
le  prouverons  au  mot  Rutacées.  f^.  ce 
mo!.  (a.r.) 

FR AXINUS.  BOT.  PHAN.  r.  Frêne. 

FRAYE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
laGrive-Draine.  /".Merle.    (Dn..z.) 

*  FRAYEUSE.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Rouge-Gorge.  /^.Sylvie.  (nR..z  ) 

FRAYONNE.  ois.  Espèce  du  gen- 
re Corl)eau.  V.  Corbeau.     (du..z.) 

FRÉGATE.  Tadiypetes.  ois.  (Vieil- 
lot. )Gcnre  de  l'ordre  desPalmipèdes. 
Caractères  :  becpluslongque  la  tète, 
robuste  ,  tranchant,  suturé  en  dessus, 
déprimé  à  sa  base  ,  élai  gi  sur  les  cô- 
tés ;  mandibules  fortement  courbées 
vers  la  pointe  qui  est  très-aiguë;  na- 
rines linéairss,  à  peine  visibles  ,  pla- 
cées dans  un  sillon  sur  les  côtés  du 
bec;  pieds  très-courts;  tarse  moins 
long  que  les  doigls  ,  en  partie  garni 
de  plumes;  quatre  doigls ,  les  trois 
antérieurs  longs  ,  dcmi-palmés  ;  le 
pouce  articulé  iutéiieurement  et  di- 
rigé en  avant;  ades  très-longues  et 
étroites  ,  les  première  et  deuxième  ré- 
miges les  plus  longues  ;  queue  très- 
fourchue.  L'étonnante  diversilé  que 
1»  nature  a  répandue  sur  l'organisa- 
tion des  êtres  a  produit  les  oppositions 
extrêmes  que  1  on  observe  dans  leurs 
modes  d'existence  :  elle  semble  avoir 
condamné  les  uns  au  repos  presque 
absolu  ,  tandis  que  d'autres  ont  t'ié 
assujettis  à  un  mouvement  ,  pour 
ainsi  dire  ,  continuel.  Au  premier 
rang  de  ces  derniers  doivent  être  pla- 
cées les  Frégates;  leur  envergure  ex- 
traordinaire peut  les  soutenir  dans  les 
airs  ,  pendant  des   journées  entières, 


F  RE  .î() 

jaus  même  que  la  nuit  soit  un  obsta- 
cle à  leur  vol  errant;  elles  y  [parais- 
sent quelquefois  comme  suspendues, 
immobiles  ;  d'autres  lois  ,  aussi  rapi- 
dement que  le  projectile  lancé  par  la 
poudre  ,  elles  s'élancent  et  mettent  à 
parcourir  des  distances,  un  temps  qui 
suffit  à  peine  à  l'œil  pour  suivre  leur 
vélocité.    Cherchant   constamment  à 
satisfaire  un  appétit  dos  plus  voraccs, 
les  Frégates  dirigent  leur  vol  vers  la 
surface  de  l'eau,  dont  néanmoins  elles 
ne  peuvent  guère  approcher,  à  cause 
de  la  longueur  démesurée  de  leurs  ai- 
les; aussi ,  dès  qu'elles  en  sont  à  une 
petite  distance  ,  ont-elles  soin  de  re- 
porter ces  ailes  au-dessus  du  dos  et  de 
les  y  tenir  relevées  jusqu'à  ce  que,  pa>- 
suite du  mouvement  imprimé  au  corps, 
elles  soient  parvenues  à   saisir  avec 
leur  bec  on  leurs  serresaigués  le  Pois- 
son quise jouaitavecsécurité dans  son 
domaine   illimité.   Les  Frégates  au- 
raientbien  ,  comme  tousles  Palmipè- 
des ,  lafaculté  de  setenir  surl'eau  et  de 
nager  ;  mais  ce  serait  une  imprudence 
que  de  s'y  abandonner,  car  elles  de- 
vraient y   rester  jusqu'à   ce  qu'elles 
aient  trouvé  un  point  a^sez  élevé  pour 
que  leurs  ailes  puissent  se  déployer 
et  acquérir,  parun  battement  précipi- 
té, la  force   d'ascension.   On   assure 
que   la   brièveté  de  leurs  pieds  leur 
occasione  des  difficultés  non   moins 
grandes  pour   plonger,  conséquem- 
ment  ce  n'est  point  sans  de  fortes  rai- 
sons qu'elles  se  maintiennent  presque 
toujours  dans  les  airs  et  qu'elles  em- 
ploient souvent   la  force  pour  arra- 
cher à  des  Oiseaux  mieux  conformés 
et  plus  adroits  à  la  pêche  ,  une  nour- 
riture qu'ils  ne  doivent  pas  céder  sans 
regrets  ;  on  a  remarqué  que  les  Cor- 
morans étaient,  sous  ce  rapport,  leurs 
pourvoyeurs  les   plus    dociies.    Pour 
lieux  de  repos  ,  les  Frégates  choisis- 
sent les  pointes  de  rochers  ,  les  cimes 
d'oii elles  puissent  facilement  s'élever; 
elles  évitent  les  plateaux  et  les  plai- 
nes d'où  elles  ne  sauraient  ,    par  la 
fuite,  se  dérober  au  danger,  si  elles 
y  étaient  surprises,  et  oii  elles  se  laisse- 
raient même   assommer  à   coups  de 
bâton.  Ces  Oiseaux  établissent  leur 


4o  FRE 

nid  sur  des  Arbres  très-elevés  et  dans 
lesaulVactinesdes  rocs  ;  la  ponte  n'est 
que  d'un  œuf,  rarement  de  deux  ;  ils 
sont  d'un  blanc  rougedtre,  parsemés 
de  points  rouges.  Les  parcns  soignent 
leurs  petits  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  en 
état  de  voler  ,  et  c'est  alors  seulement 

3ue  ces  derniers  quittent  le  nid,  et 
s  n'y  rentrent  plus. 
La  GRANDE  Frégate  ,  Pelecanus 
uiquilus,  L.  ;  Tachjpetes  jS^iuila, 
Vieil!.,  Buft'. ,  pi.  enl.  961.  Tout  le 
pluinagenoir  irisé  en  bleu  changeant; 
queue  très-t'ourcbue  ;  joues  nues  et 
noires;  une  membrane  charnue  et 
rouge  sous  le  bec  qui  est  noir  et  long 
de  cinq  à  six  pouces  ;  pieds  noirs .  Tail- 
le médiocre  ;  envergure  de  huit  à 
quatorze  pieds.  La  femelle  a  le  ventre 
blanchâtre  ;  les  jeunes  n'ont  point  de 
membranes  sous  le  bec.  Des  mers  du 
Sud.  La  Frégate  de  Palmerslon  ,  Fe- 
lecanus  Palmersîuni  ,  Gmel.  ,  paraît 
être  la  même  chose  que  la  grande  Fré- 
gate femelle. 

Petite  Frégate,  Velecaiius  minor, 
L.  ;  Tachypetes  minor ,  Yieill.  Tout 
le  plumage  noirâtre,  à  l'exception  de 
la  gorge  et  de  la  poitrine  qui  sont 
blanchâtres;  joues  rouges.  Envergure, 
cinq  pieds.  On  la  regarde  comme  un 

ieune  des  précédentes  ,  ainsi  que  la 
*'régateà  lêie  blanche,  Velecanusieu- 
çocephalus ,  Gmel. ,  dont  la  tête,  le 
cou  ,  la  poitrine  et  l'abdomen  sont 
blanchâtres. 

Une  espèce  du  genre  Pétrel  a  aussi 
reçu  le  nom  de  Frégate.         (dr.  .z.) 

*  FREGGIA.  POIS.  L'un  des  syno- 
nymes vulgaiies  de  Cépole.  /^.  Ru- 
ban, (b.) 

FREGILUS.  OIS.  (Guvier.)  Syn.  de 
Grave.  P".  Pyrriiocorax.     (dr..z.) 

FRELON.  Fucus  et  Crabro.  iNS. 
Ce  nom  a  été  appliqué  à  dilFérens 
Insectes  de  l'ordre  des  Hyménoptè- 
res. Les  anciens  l'employaient  pour 
désigner  les  mâles  des  Abeilles  ,  et 
quelques  modernes  l'ont  donné  à  di- 
verses espèces  des  genres  Guêpe  et 
Crabron.  f^.  ces  mots.  {atjd  } 

FRELON  ( Houx ).  BOT.  l'HAN.  Syn. 
de  Fragon.  F .  ce  mot.  (b.) 


FRE 
FRELOT  ,     FRELOTTE.     ois. 
Syn.  vulgaires  de  Pouillot.  f^-  Syl- 
vie. (DR..Z.) 

FREMIUM.   BOT.   riiAN.  (Gaza.) 
Syn.  d'Anémone  selon  L'Ecluse,  (b.) 

FRÊNE.  Fraxinus.  rot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Jasminées  et 
de  la  Polygamie  Diœcie  ,  L. ,  composé 
d'environ  une  trentaine  d'espèces 
dont  une  grande  partie  croît  dans  l'A- 
mérique septentrionale  ou  le  midi  de 
l'Europe.  Les  Frênes  sont  de  grands 
et  beaux  Arbres  ,  d'un  aspect  agréa- 
ble ,  ayant  en  général  de  grandes 
feuilles  imparipinnées;  une  seule  es- 
pèce présente  des  feuilles  simples, 
opposées,  sans  stipules;  leurs  tleurs 
sont  généralement  petites  et  polyga- 
mes ,  quelquefois  hermaphrodites, 
tantôt  munies  d'un  très-petit  calice 
formé  de  quatre  sépales  et  d'une  co- 
rolle à  quatre  pétales  allonges  et 
étroils  ,  semblables  à  ceux  des  Chlo- 
nanlhus,  tantôt  et  plus  souvent  en- 
tièrement nues  ,  c'est-à-dire  sans  ca- 
lice ni  corolle.  Les  étamines  sont  au 
nombre  de  deux:  leur  filet  est  tantôt 
court  et  tantôt  plus  ou  moins  long. 
L'ovaire  est  allongé,  comprimé,  à 
une  seule  loge  contenant  ~ un  seul 
ovule  dressé  ;  le  style  est  court,  sur- 
monté d'un  stigmate  bifide.  Le  fruit 
est  une  samare  linguiforme  allongée  , 
très-mince,  terminée  supérieurement 
par  un  appendice  membraneux  plus 
ou  moins  long  ,  contenant  une  graine 
dressée,  tantôt  plane  ,  tantôt  cylin- 
drique, présentant  sur  l'un  de  ses 
côtés  un  raphé  ou  vasiducte  saillant 
sous  la  forme  d'un  petit  cordon  min- 
ce qui  s'étend  jusqu'au  sommet  de  la 
graine,  et  qui,  lorsque  celle-ci  s'est 
détachée  de  sa  base,  semble  êtie  un 
podosperme.  La  graine  contient,  au 
centre  d'un  cndosperme  charnu,  uu 
embryon  droit  et  dressé  ,  dont  la  ra- 
dicule, tournée  vers  le  hile ,  est  lon- 
gue et  cylindrique. 

Quelques  auteurs  ont  vouluasé- 
parer  du  genre  Frêne,  VOrnus  des 
anciens  ou  Fraxinus  Onius ,  L.  ,  à 
cause  de  ses  fleurs  munies  d'un  calice 
et  d'une  corolle,  j>oar  en  former  un 


FRE 

genre  distinct  sous  le  nom  d'Ornus. 
Mais  ce  caractèi c  nous  paiiiîl  trop  jicu 
importuntpour  autoriser  cette  sépara- 
tion ;  cai-  clans  VOrnus  ,  l'ovaire  et  le 
Iruit  ollVent  absolument  la  même 
structure  tjue  tlaus  les  autres  l'rèues. 
Nouh  allons  l'aire  ici  l'iiisloire  abré- 
i;ie  de  quelques-unes  des  Chpèces  les 
plus  intéressantes. 

FiiÈNi:  cojMMUN,  rraxinua  exccl- 
siur  ,  L.,  Lamk. ,  111.  lab.  858,  fig,  i. 
C'est  un  des  plus  grands  et  des  plus 
beaux  Arbres  de  nos  forêts.  Son  tronc 
droit  et  cylindrique  s'élève  souvent 
à  une  hauteur  considérable  ,  et  se 
termine  par  une  tête  touffue,  mais 
peu  étendue.  Ses  rameaux  sont  lisses; 
ses  ieuilles  opposés  ,  imparipinnées  , 
d'un  beau  vert,  ordinairement  com- 
posées de  onze  Iblioles  presque  ses- 
silcs  ,  ovales  ,  allongées,  aiguës,  j)ro- 
londén)ent  dentées  en  scie.  Les  fleurs 
bont  nues,  polygames,  naissant  eu 
panicules  rameuses  à  la  partie  supé- 
rieure des  rameaux  de  l'année  précé- 
dente. Elles  s'épanouissent  avant  les 
feuilles.  Les  fruits  sont  très- allongés, 
étroits,  terminés  par  une  aile  mem- 
braneuse. Leur  graine  est  plane. 
Le  Frêne  se  plaît  surtout  dans  les 
terres  légères  et  humides.  Celles 
qui  contiennent  beaucoup  de  Craie 
ou  d'Argile  ne  lui  conviennent  pas. 
Son  bois  qui  est  blanc,  veiné  lougilu- 
diualementet  très-pliant,  est  Ibrt  em- 
ployé pour  ditlérens  usages.  On  s'en 
sert  dans  le  charronnage  pour  faire 
des  brancards  de  voiture  ,  et  toutes 
les  pièces  qui  demandent  du  ressort 
et  de  la  courbure.  Les  tourneurs  s'en 
servent  pour  faire  des  chaises,  des 
manches  d'outils  et  différens  autres 
ouvrages.  On  le  débite  aussi  quel- 
quefois en  planches,  ou  ou  en  fait  des 
cercles  quand  il  est  encore  jeune.  Il 
se  développe  souvent  sur  les  gros 
troncs  de  Frêne  des  excroissances  os- 
seuses ou  exostoses  connues  sous  le 
nom  vulgaire  de  Bronzin.  Elles  sont 
extrêmement  recherchées  pourles  ou- 
vrages d'ébénisterie.  Les  feuilles  et 
l'écorce  du  Frêne  ont  une  saveur  acre 
et  amère.  Sa  première  écorce  contient 
un   principe  colorant  employé  pour 


FRE  -il 

donner  aux  laines  une  couleur  bleue. 
Dans  (juelques  pays,  on  rem[iloie 
au  t.mnage  des  cuiis.  Le  Frêne  se 
multiplie  généralementdc  grainesque 
l'on  sème  en  automne  au  commen- 
cement de  l'hiver  ,  dans  un  terrain 
bien  préparé  et  un  peu  oudjragé  s'il 
se  peut.  Les  jeunes  jiiants  peuvent 
être  repiqués  dès  l'automne  suivant; 
mais  assez  généralement  on  ne  les 
lève  qu'au  bout  de  deux  ans  ,  soit 
pourles  mettre  en  place,  soit  pour 
en  faire  des  pé[>iniàres.  On  doit  à 
Bosc  un  travail  fort  important  sur  les 
diflérenles  espèces  de  bois  de  Frêne, 
dont  nous  donnerons  l'extrait  sui- 
vant. 

1 .  Le  Frêne  doré.  Son  écorce  est 
d'un  jaune  très-vif.  La  connaissance 
en  est  due  à  Ant.  Richaid.  Il  fait  un 
très-bel  effet  dans  les  jardins  paysa- 
gers ,  surtout  pendant  l'hiver. 

2.  Le  Frêne  a  rois  jaspé.  L'écorce 
de  ses  jeunes  branches  est  rayée  de 
jaune.  Il  semble  être  en  quelque  sorte 
le  passage  de  la  variété  précédente  au 
type  primitif. 

,T.  Le  Frêne  HORIZONTAL.  Ses  bran- 
ches sont  étalées  horizontalement. 

4.  Le  Frêne  parasol.  Cette  va- 
riété fait  un  effet  très-pittoresque  par 
ses  branches  souples  et  pendantes 
comme  celles  du  Saule  pleureur,  lors- 
que les  individus  sont  forts  et  ont  été 
bien  dirigés.  Elles  forment  alors  un 
vaste  dôme  de  verdure  ,  et  lorsqu'on 
les  a  soutenues  par-dessous  ;  on  fait 
souvent ,  avec  un  seul  pied  ,  un  très- 
joli  berceau. 

Les  deux  variétés  précédentes  ont 
quelquefois  le  bois  d'un  jaune  doré. 

5.  Le  Frêne  a  feuilles  déchirées 
a  ses  folioles  profondes  et  irrégulière- 
ment incisées. 

6.  Le  Frêne  a  feuilles  panachées 
DE  BLANC.  Cette  variété  fait  bon  effet 
dans  les  grands  massifs. 

7.  Le  Frêne  graveleux,  dont 
l'écorce  est  épaisse,  rugueuse  et  tu- 
béreuse. 

Toutes  ces  variétés  se  multiplient, 
par  le  moyen  de  la  greffe  sur  le  Frêne, 
commun. 


^i  FRL 

Le  l'uÉNit  A  iLtuBs  ,  Fraxinus  Oi- 
nus  ,  L.  On  pense  que  celle  espèce  est 
le  véritable  Fraxinus  des  anciens. 
C'est  un  Aibie  de  moyenne  gran- 
deur, ayiint  absolument  le  même 
teuillagc  que  le  Frêne  commun  ,  mais 
en  différant  beaucoup  par  ses  fleurs 
munies  de  quatre  longs  pélales  li- 
néaires et  blancs.  Ses  fruits  sont  plus 
étroits  ,  cylindriques  dans  leur  par- 
tie inférieure.  11  croît  dans  les  ré- 
gions méridionales  de  l'Europe,  et 
Farticullèuement  en  Calabre.  C'est 
une  des  espèces  d'où  suinte  la 
Manne. 

Le  Frêne  a  feuilles  bondes  , 
Fraxinus  rotundifoUa  ,  Lamk.  C'est 
particulièrement  cette  espèce  qui 
fournit  la  Manne.  Ses  feuilles  se 
composent  de  cinq  folioles  presque 
rondes  ,  aiguës  au  sommet,  double- 
ment dentées  en  scie  sur  le  contour. 
Ses  fleurs  s.ont  ,  comme  celles  de 
l'espèce  précédente  ,  munies  d'un 
calice  et  d'une  corolle.  Il  croît  na- 
turellement en  Calabre  et  sur  les 
côtes  de  l'Afrique  méditerranéenne. 
La  Manne  est  le  suc  propre  ou  la 
sève  élaborée  de  cet  Arbre  ,  qui  s'en 
écoule  ,  soit  spontanément  par  les 
seuls  effets  de  la  végétation  ,  soit  par 
des  incisions  que  l'on  pratlqiie  à  sou 
écorce.  On  en  distingue  dans  le  com- 
merce quatre  espèces  différentes  ;  sa- 
voir :  la  Manne  en  larmes  ,  qui  est  la 
plus  pure;  la  Manne  en  canons,  qui 
est  également  très-cslimée,  la  Manne 
en  sorte,  et  la  Manne  grasse,  qui  est 
la  moins  pure  ,  mais  la  plus  active. 
f^.  Manne. 

On  cultive  encore  dans  les  jardins 
diverses  autres  espèces  ,  presque  tou- 
tes originaires  de  l'Amérique  septen- 
trionale; tels  sont:  le  Fbène  A  feuil- 
les SIMPLES  ,  l'raxinus  simplicifolia  , 
♦Villd;  le  Frêne  a  ghands  fruits, 
Frax . platycarpos  ,  Miclix.  ;  le  FbÊni'. 
ROUGE,  J'/ax.  tomentosa,  MIchx.  ;  le 
Frêne  blanc  ,  trax.  Americana  , 
Willd.  ;etc.  (a.  R.'j 

On  a  donné  Improprement  le  nom 
de  Fbêneéimneuk  au  Z/anloxyle,  f^^. 
ce  mot,   et   quelquefois  smiplcmcnt 


Fl\E 

celui  de  FnÊNE  à  l'Ekebergie  du  cap 
de  Bonne-l'>spéraiice.  (b.  ) 

FRENErÔtEL.  ois.  Syn.  vul- 
gaire du  Poulllot.  /^.Sylvie.  (dr..z.) 

FRESACO,  FRESAIE,  FRE- 
SAYE  ET  FREZA1E.  ois.  Syn.  vul- 
gaires d'Effraie,  f^.  Chouette. 

(dr.  .z.> 

FRESILLON  ou  FRETJLLON. 
EOT.  piiAN.  LeTroëne  dans  quelques 
cantons  de  la  France.  (b.) 

FRESjNEAU.  ois.  Syn.  vulgaire 
et  ancien  de  l'Orfraie.  P^.  Aigle. 

(DR..Z.) 

*  FRESSAN.  bot.  phan.  Yariété 
de  Fraisier,  p^.  ce  mot.  (b.) 

FREriLLET.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Poulllot.  /"-'.  Sylvie.        (dr..z.) 

FREUX,  ois.  Espèce  du  genre 
Coibeau.  F",  ce  mot.  (nR..z.) 

FREYERA.  bot.  phan.  Nom  don- 
né par  Scopoli  au  genre  Mayepea 
d'Aublet.  F .  ce  mot  et  Chionanthe. 

(G..N.) 

FREZIERE.  Freziera.  bot.  phan. 
Genre  de  la  fiimille  des  Ternstrœ- 
miacées,  établi  par  Swartz  qui  Pa- 
vait d'abord  nommé  Eroleum  dans 
son  Prodrome.  Le  calice,  accompa- 
gné de  deux  bractées,  est  composé 
de  cinq  sépales  imbriqués  ,  arrondis  , 
persistans.  Ils  alternent  avec  autant 
de  pétales  presque  égaux  entre  eux. 
Les  étamines  ,  très-nombreuses,  ont 
leurs  filets  le  plus  ordinairement 
llbi'es  et  Insérés  au  réceptacle  ,  très- 
rarement  adnés  à  la  base  des  pé- 
tales. L'ovaire  libre,  sessile,  ter- 
miné par  un  style  court  et  par 
un  stigmate  à  trois  ou  plus  rare- 
ment à  quatre  ou  cinq  lobes,  [iré- 
seute  des  loges  en  nombre  égal ,  con- 
tenant chacune  des  graines  ,  le  plus 
souvent  fort  nombreuses  ,  fixées  à  un 
placenta  qui  s'attache  le  long  de  1  a\e 
central.  Le  fruit ,  qu'acuminc  le  st\  le 
persistant,  est  de  forme  sphéroïde  et 
de  consistance  sèche  ;  il  a  le  menu; 
nombre  de  loges  que  l'ovaire  ,  et  elles 
contiennent  de  mcine  tantôt  bcau- 
(•ou|)  ,  tantôt  et  plus  rarement  peu  de 
graines.  La  graine  ,  dépourvue  d'ai- 


FiU 

le  ,  i  cnfciinc  sous  une  envcicippe  fo  .- 
laccc  ,  lia  yiciispcrine  chai  nu,  lo- 
geant un  embryon  Icgèicnionl  ro- 
couibé.  Ce  genre  se  compose  d'A!- 
bies  à  feuilles  alternes  ,  petioléos  , 
simples  ,  dentées,  coriaces,  dépour- 
vues de  stipules.  Leurs  fleurs  blaii- 
cIk;s  naissent  des  aisselles  au  nombre 
d  une  à  cinq  ,  portées  sur  des  pédon- 
cules accompagnés  à  leur  base  par 
lies  bractées.  Aux  deux  espèces  amé- 
ricaines que  Swai  tz  avait  fait  connaî- 
tre ,  Bonpland  ,  dans  l'ilisloire  do 
ses  riantes  équinoxi-iles  (tab.  ô-g) , 
en  a  ajouté  cinq  toutes  originaires 
du  l'éiou,  et  c'est  d'après  elles  que 
kuntU  a  couiplété  les  caractères  de  ce 
genre  tels  que  n.)us  venons  de  les  tra- 
cer, (a.  d.  s.) 

*  FllïAND  ou  FRIOND.  ois.  Syn. 
vulgaire  du  Gros  -  Bec  Linote.  /^. 
Gros-Bec.  (dr..z.) 

FRIDYTDTAH.  ois.  Nom  de  pays 
de  la  Perruche  à  tète  rose.  /^.  Perro- 

(.ÎUET.  (DR..Z.) 

*FRIESIE.  iviVs/a.  BOT.  PII  AN.  De 
Caiidolle,  dans  son  Prodrome,  fait  de 
y FJœocarpus  pedu/icu/a/is  de  Lnbil- 
lardière  un  genre  nouveau  qu'il  nora- 
m»  ainsi ,  et  caractérise  de  la  manière 
tuivante  :  calice  quadriparti  ;  quatre 
pétales  terminés  par  tiois  lobes  ;  dou- 
ze étamines  oblongucs  ,  cordif'ormes  , 
s'ot.vrant  au  sommet  ;  une  baie  sè- 
che ,  soutenue  sur  un  court  support , 
indéhiscente,  marquée  de  deux  à 
quatre  sillons  et  contenant  autant  de 
loges  dlfpermcs.  l/unique  espèce  de 
ce  genre  est  originaire  du  cap  de  Van 
Diémen  ;  ses  feuilles  opposées  sont 
lancéolées  et  dentées  ,  et  ae  leurs  ais- 
selles partent  des  pédoncules  uni- 
flores  légèrement  penchés  en  dehors. 
Elle  est  figurée  (tab.  i55  des  Plantes 
de  In  Nouvelle-Hollande)  par  Labil- 
lardière.  On  a  pu  voir  que  c'est  par  le 
nombre  des  parties  de  la  fleur  et  par 
la  nature  de  son  fruit  que  ce  genre 
difFère  de  VElœocaijJus  ,  et  il  est  à 
peine  besoin  d'ajouter  (pi'il  fait  partie 
de  la  famille  des  Elaeocarpées.  Spren- 
gcl  avait  établi  sous  ce  même  nom  de 


FUI 


4Ô 


]'rU:sUi,  un  geu'.e  d'Eu|)horbiacées  j 
c'est  le  Crotonopsis  de  Michaux,  qui , 
coinmeantérieur,  a  du  être  conservé. 

(A.D.J.) 

FRIGANE.  Phryganea.  iNS.  On 
désigne  sous  ce  n  ni  un  genre  de  l'oi- 
dre  des  INévropIcres,  que  l.i  pluparL 
des  entouîologistes  écrivent  Frigane, 
d'après  la  traduction  qu'a  donnée 
GeofiVoy  du  \x\o\  Fluyganeaà.c  IjIu- 
né.  Ce  nom  latin,  dérivé  du  gi'ec  , 
doit  clvc  écrit  en  français  Phiygane  , 
et  l'usage  n'a  pas  tellement  prévalu 
qu'on  ne  puisse  lui  substituer  son 
orthographe  véritable.  Déjà  Duméril 
à  relevé  cette  faute  grammaticale  ,  et 
nous  croyons  qu'un  dictionnaire 
d'histoire  naturelle  doit,  avant  tout  , 
signaler  et  rectifier  les  erreurs  intro- 
duites dans  le  langage  de  la  science. 
Nous  traiterons  par  conséquent  ce 
genre  curieux  au  mot  Phrygane. 

(aud.) 

FRTGANIDES  (Lamarck)  et  FRI- 
GANIÏES  (  Latreille.  )  iNs.  K.  Piiry- 

GANITES. 

*  FRI-GANTI.  OIS.  Syn.  javanais 
de  Soui-Manga  distingué.  V.  Soui- 
Manga.  (dr..z.) 

FRIGOULE.  BOT.  Ce  nom  se  donne 
également  dans  quelques  cantons  de 
la  France  méridionale  au  Thym  et  à 
l'Agaric  social.  (b.) 

FRILLEUSE.  ois.  Syn.  vulgaiie 
du  Rouge- Gorge.  V.  Sylvie. 

(DK..Z.) 

FRINGILLA.  ois.  Ce  nom  qui  , 
chez  les  Latins, était  celui  du  Pinson, 
a  été  appliqué  par  quelques  natura- 
listes au  genre  entier  Gros-Bec  (  f'. 
ce  mot),  et  des  ornithologistes  fran- 
çais l'ont  traduit   par  le  mot  Frin- 

GIELE.  (IJ.) 

FRINGILLAGO.  ois.  (Gesner.) 
Syn.  de  Charbonnière.  /^.  IMÉsange. 

(DR..Z.) 

*  FRINGILLATRE.  ois.  Espèce 
du  genre  Faucon.  V.  ce  mot.      (u.) 

FRIPIER.  Fhorrus.  mole.  Mont- 
fort  a  fait  avec  les  Troc  fins  agghili- 
nans  ou  ConchiUop/iorus  des  auteiiis 
un  genre  séparé  des  Tiuchus  par  la 


44 


FRI 


propriété  qu'ont  ces  Animaux  de 
fixer  sur  leur  test  les  corps  étrangers 
qui  les  environnent.  ïanlôt  ce  sont 
des  fraginens  de  Coquilles,  tantôt  des 
cailloux  plus  ou  moins  volumineux, 
et  quelquefois  l'un  et  l'autre  en  mê- 
me temps  ;  mais  cette  propriété,  quel- 
que singulière  qu'elle  paraisse  ,  ne 
suffit  pas  pour  faire  de  ces  Coquilles 
un  genre  séparé.  V.  Troque.  (d..h.) 

FRIPIÈRE.  MOLL.  Nom  donné 
vulgairement  pai-  les  marchands  au 
Trochus  aggluùnans.  T^.  Troque. 

(D..H.) 

^  FRIQUET.   OIS.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec.  V-  ce  mot.  (dr..z.) 

*  FRISEDRS  D'EAU,  ois.  Nom 
donné  par  quelques  vo_yageurs  à  di- 
verses espèces  de  Pétrels  des  mers 
australes.  (dr..z.) 

FRITILLAIRE.  Fntillaiia.  bot. 
l'HAN.  Ce  genre  ,  qui  fait  partie  de  la 
famille  des  Lillacées  ,  et  de  l'Hexau- 
drie  Monogynie,  L.  ,  se  compose 
d'environ  une  vingtaine  d'espèces , 
dont  un  assez  grand  nombre  sont  ori- 
ginaires des  diverses  contrées  de  l'Eu- 
rope, et  les  autres  de  l'Asie.  Ce  sont 
en  général  des  Plantes  munies  d'un 
bulbe  solide,  charnu,  d'oli  s  élève 
une  tige  simple  et  cylindrique  ,  por- 
tant des  feuilles  alternes  et  quelque- 
fois verttcillées.  Les  fleurs  sont  géné- 
ralement grandes  ,  toujours  renver- 
sées, tantôt  solitaires  ,  tantôt  diverse- 
ment groupées  à  la  paitie  supérieure 
de  la  tige  oLi  elles  sont  quelquefois 
surmontées  d'une  touffe  ou  couronne 
de  feuilles  terminales.  Le  calice  est 
régulier  et  en  forme  de  cloche  ,  formé 
de  six  sépales  distincts  ,  offrant  à  leur 
face  interne  et  près  de  leur  base  ,  une 
fossette  glanduleuse  et  nectarifère.  Les 
étamines  sont  au  nombre  de  six  , 
dressées;  les  anthères  sont  allongées 
et  introrscs  ;  l'ovaire  est  libre  ,  ovoï- 
de, allongé,  à  trois  loges  polysper- 
mes.  Le  style  est  simple^  terminé  par 
trois  stigmates  allongés,  obtus  et  di- 
yergens.  Le  fruit  est  une  capsule  à 
trois  ou  à  six  angles  plus  ou  moins 
Sailians,  à  trois  loges  contenant  un 


FRI 

grand  nombre  de  graines  compri- 
mées ,  di-posces  sur  deux  rangées  lon- 
gitudinales. Nous  distinguerons  , 
dans  ce  genre ,  les  espèces  suivan- 
tes : 

Frith-laire  Méléagride,  fritil- 
laria  Meleagris  ^  L.,  Red.,  Lillacées. 
Cette  Plante  ,  qui  croît  dans  les  prés 
humides  et  les  pâturages  des  monta- 
gnes de  plusieurs  parties  de  la  France, 
y  est  vulgairement  connue  sous  les 
noms  de  Vintade  ,  de  Damier.  Sa  tige 
est  haute  d'environ  un  pied,  très- 
simple  ,  cylindrique  ,  glabre^  portant 
un  petit  nombre  de  feuilles  alter- 
nes ,  dressées  ,  sessiles  ,  linéaires  ,  ca- 
naliculées.  La  tige  se  termine  par  une 
seule  fleur  penchée,  assez  grande, 
campanulée,  en  général  d'une  teinte 
violette  claire,  formant  des  carrés  très- 
petits,  assez  semblables  à  ceux  d'un 
damier,  mais  quelquefois  presque 
blanche  ou  jaune.  On  la  cultive  dans 
les  jardins. 

Fritillaire  des  Pyrénées,  Fii~ 
tlllarta  Fyrenaica ,  L.  Celte  espèce 
n  est  peut-être  qu'une  variété  de  la 
précédente,  dont  elle  diffèie  par  ses 
feuilles  inférieures,  opposées,  et  par 
sa  lige  qui  porte  deux  outrois  feuilles. 
Elle  croît  dans  les  lieux  montueftx, 
en  Provence ,  en  Dauplîiné  et  dans 
les  Pyrénées. 

Fritillaire  impériale,  Fritil- 
laria  imperïalis  ,  L. ,  Red  ,  Lilia-- 
cées.  Cette  espèce ,  la  plus  lielle 
du  genre  ,  est  connue  et  abondam- 
ment cultivée  dans  les  jardlijs  ,  soui|^ 
le  nom  de  Couronne  impériale.  Elle 
est,  suivant  les  uns,  originaire  de 
Perse,  et,  suivant  les  autres,  de  Thra- 
ce.  On  dit  que  le  premier  pied  qui 
fut  cultivé  en  Europe  avait  été  ap- 
porté de  Conslantinople  à  Vienne, 
oii  L'Ecluse  la  cultiva  en  1 670.  Depuis 
fort  long-temps  elle  est  extrêmement 
commune  dans  les  parterres.  Son 
bulbe  est  épais,  charnu,  à  peu  près 
de  la  grosseur  du  poing;  il  conJ.ient 
un  suc  acre  ,  qui ,  d'après  les  expé- 
riences du  professeur  Orfila  ,  peut  fa- 
cilement occasioner  la  mort  chez  les 
Animaux.  Sa  tige  est  haute  de  deux 


FROE 

à  trois  pieds  ,  garnie  d'un  grand 
nombre  de  l'euilles  cparscs  ,  très-rap- 
prochccs,  linéaire»,  lancéolées,  ai- 
guëSj  glabres.  Ses  flouis,  qui  sont 
très-grandes  el  d  une  belle  couleur 
rouge  salVance,  sont  renversées, 
verticillces  ,  et  forment  à  la  partie  su - 
pc'rieiire  de  la  tige  une  couronne  sur- 
montée d'une  toufl'e  de  rouilles.  JNlal- 
bcureusement ,  ces  tleins  exhalent 
une  odeur  désagréable;  en  sorte 
qu'on  ne  peut  les  transporter  dans 
l'intérieur  des  appartenieus.  On  la 
cultive  en  pleine  terre;  elle  y  fleurit 
des  les  approches  du  printemps. 

Fritillaire  de  Perse  ,  rritilla- 
ria  Pei'sica ,  L.  ,  Spec,  Red.  ,  l^i- 
iiacées.  Comme  toutes  les  autres 
espèces  ,  sa  racine  est  un  bidbe  ai'- 
rondi  donnant  naissance  à  une  tige 
droite  ,  haute  d'un  pied  et  demi  à 
deux  pieds  ;  ses  feuilles  sont  nom- 
breuses, linéaires,  lancéolées,  d'un 
vert  glauque  et  bleuâtre;  ses  fleurs, 
d'un  violet  obsciu',  forment  une  lon- 
gue grappe  pyramidale.  Elles  sont 
assez  petites  comparativen^cnt  aux 
autres  espèces  ,  et  presque  globuleu- 
ses. Elle  est  originaire  de  l'erse.  Ou 
la  cultive  également  dans  les  parter- 
res, mais  moins  abondamment  que  la 
précédente.  (a.r.  ) 

*  FRITTE.  MIN.  Nom  donné  aux 
produits  d'une  vitrification  impar- 
faite, soit  naturelle,  soit  artificielle. 

(DR..Z.) 

FROELICHIE.  Frœlichia.  iîot. 
Pli.vN.  Genre  de  la  famille  des  Rubia- 
cécs,  établi  par  Vahl  quichangea  lui- 
même  en  ce  nom  celui  de  Billardiera 
qu  il  lui  avait  d'abord  donné.  Il  pré- 
sente un  calice  à  quatre  dents  ,  une 
corolle  plus  longue,  tubuleuse  et  dont 
le  limbe  se  partage  en  quatre  lobes 
étalés,  épaissis  à  leur  extrémité;  qua- 
tre anthères  presque  sessiles  ,  et  fai- 
sant à  peine  saillie  hors  du  tube;  une 
baie  sèche,  o*.'oide,  légèrement  com- 
primée, ombiliquéc  à  son  sommet 
après  la  chute  des  dents  du  calice  , 
lenfermanl  une  graine  unique,  de 
même  forme  ,  arillée  ou  coriace  ; 
lembryon  à  radicule  courte  et  infère 


FRO  4.^ 

est  situé  au  centre  d'un  périsperme 
charnu  trois  fois  plus  volumineux 
que  lui.  Ce  genre  voisin  ,  peut-être 
même  congénère  du  Tetrarnerium 
(  T'.  ce  mot  ),  ne  renferme  qu'une  es- 
pèce. C'est  le  F.  paniciilata  ,  Arbris- 
seau découvert  dans  l'île  de  la  Trini- 
té, dont  les  pédoncules  terminaux  se 
divisent  en  deux  ou  tiois  pédicelles 
chargés  d'un  assez  grand  nombre  de 
fleurs.  Il  est  figure  tab.  lo  des  Eclog. 
de  Vahl.  (a.d.j.) 

FROID.  Nom  donné  à  la  sensation 
que  l'on  éprouve  par  l'abaissement  de 
la  température.  Lorsque  nous  lou- 
chons un  corps  dont  la  température 
n'est  point  aussi  élevée  que  celle  de 
nos  organes,  le  transport  du  calori- 
que ou  de  la  chaleur  qui  tend  tou- 
jours à  se  mettre  en  équilibre  occa- 
sione  une  sensation  de  Froid  ,  et 
celte  sensation  paraît  d'autant  plus 
grande  que  le  corps  louché  est  plus 
dense.  /^.  Météore.  (nR..z.) 

FROMAGEON.  bot.  piian.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Mauve  dont 
on  compare,  pour  la  forme,  les  fruits 
à  de  petits  fromages.  (b.) 

FROMAGER.  Bombax.  bot. 
PfiAN.  Genre  placé  d'abord  dans  la 
famille  des  Malvacées  ,  mais  dont  no- 
tre collaborateur  Kunih  a  fait  le 
type  d'un  ordre  naturel  nouveau  sous 
le  nom  de  Bombacécs.  Son  calice 
est  nu  ,  campanule,  entier  ou  à  trois 
ou  cinq  dents  ,  persistant;  sa  corolle 
est  formée  de  cinq  pétales  égaux,  éta- 
lés ,  hvpogynes  ;  les  étamines  sont 
monadelphes  par  leur  base  oi.i  elles  se 
soudent  avec  les  pétales;  les  filets 
staminaux  sont  tantôt  au  nombre  de 
cinq  ,  tantôt  indéfinis;  dans  lo  pre- 
mier cas  ds  nous  paraissent  formés 
de  la  rtjunion  de  plusieurs  filets  sou- 
dés ,  et  en  efi'et  ils  sont  généralement 
terminés  par  plusieurs  anthères,  tou- 
jours uniloculaircs  ;  l'ovaire  est  libre, 
à  cinq  angles  et  à  cinq  loges,  conte- 
nant plusieurs  ovules  attachés  à  l'an- 
gle interne  de  la  loge  ou  ils  pendent , 
et  fuimant  deux  rangées  longitudi- 
nales ;   le  style  est  simple  ,  termine 


4G 


FkO 


par  un  stigmate  à  cinq  (îeuts  ou  à 
cinq  lol)c.s  ;  le  fruit  est  une  caps:ile 
oblongue  ,  ovoïde  ou  presque  csliii- 
ilrique,  quchiuefois  gloljulcuse  ,  à 
cinq  loges  pol\speinies ,  s'ouvnuit 
en  cinq  valves  presque  ligneuses  ;  les 
graines  sont  recouvertes  d'une  bour- 
re soyeuse,  comme  (ians  les  espèces 
(le  Cotonnier;  l'embryon  est  dépour- 
vu d'endosperme  ;  il  a  ses  cotyléi'.ons 
chiffonnés.  Les  espèces  de  ce  genre  , 
au  nombre  d'environ  une  dizaine  , 
sont  des  Arbres  quelquefois  armés 
d'aiguillons;  leurs  feuilles  sont  gran- 
des ,  pétiolées  el  digilées  ;  les  sli- 
pules  caduques  ;  les  fleurs  réunies 
en  faisceaux  à  l'aisselle  des  feuilles 
ou  formant  des  grappes  terminales. 
Gaertner  a  tenté  de  séparer  de  ce 
genre  les  espèces  dont  les  filets  sla- 
iiiinaux  sont  fort  nombreux  ,  pour  ré- 
tablir le  genre  Ceiba  de  Plumier  ; 
jiiais  ce  clungement  n'a  pas  été 
adopté.  Plus  récemment  Kunlh  (  in 
[Inmholdt  Nou.  Gen.  et  Spec.  V,  p. 
297  )  en  a  séparé  le  Bombax  Gossy- 
piuiJi ,  L.,  qui  forme  non-seulement 
un  nouveau  genre  qu'il  nomme  Cocli- 
lospcrmiim  ,  mais  ce  genre  va  se  pla- 
cer (kns  la  famille  des  Tcrnstrœmi:i- 
cées.  l^".  CocHLOsrrimiiM  au  sup- 
plément. 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre,  dont 
au  moins  les  trois  quarts  sont  origi- 
naires de  l'Amérique  méridionale, 
nous  ne  citcions  que  la  suivant-?  : 
Bombax pentandrum,  L. ,  Sp.;  Cavan., 
Diss.  '^,  p.  295,  t.  i5i.  C'est  un  très- 
grand  Arbre  qui  croît  également 
dans  les  deux  Indes.  Son  bois  est 
tendre  ,  léger  et  cassant  ;  son  écorpe 
est  souvent  garnie  de  gros  tubercu- 
les épineux  ;  ses  feuilles  sont  pétio- 
lées ,  digitées,  composées  de  sept  à 
neuf  folioles  lancéolées,  entières  ou 
dentées  en  scie;  les  (leurs  sont  réu- 
nies en  faisceaux  à  l'aisselle  des  feuil- 
les ;  elles  sont  blanches  et  grandes; 
les  filets  desétamines  sont  au  nombre 
de  cinq  ou  plutôt  forment  cinq  fais- 
ceaux portant  chacun  plusieurs  an- 
thères à  leur  sommet  :  le  fruit  est  une 
capsule  longue  d'environ  six  pouces  , 
rélrécie   vers    sa    base   et   contenant 


FHO 

des  graines  pisiformes  allongées  , 
enveloppées  d'une  bourre  soyeuse. 
On  se  sert  de  cette  bourre,  qui  est 
d'une  grande  douceur,  pour  faire  des 
coussins  et  des  oreillers  qui  sont 
d'une  grande  souplesse  et  très-élasti- 
qucs.  Malheureusement  elle  est  trop 
courte  pour  pouvoir  être  filée. 

Les  autres  espèces  remarquables 
de  ce  genre  sont  :  Bombax  Erian- 
i/iofi,  Ciw.,  Diss.,  t.  1.52,  f.  1  ;  Bom- 
bax heplapliyllum  ,  id.  ;  Bombax 
Ceiba,  id.,  t.  102,  f.  2;  Bombax  glo- 
hosiim  ,  Aublet  ,  Guiaii.  ;  Cav.  ,  t. 
ibb,  etc.  (a.  r.) 

FROMENT.  Tritlcum.  bot.  phan. 
L'un  des  genres  les  plus  intéressaus 
de  tout  le  règne  végétal,  puisque  les 
fruits  de  quelques-unes  de  ses  espè- 
ces sont  la  principale  nourriture  de 
l'Homme  dans  presque  la  moitié  du 
globe. LesFromens  ont  leurs  fleurs  dis- 
posées en  épis  simples,  très-rarement 
rameux  par  suite  de  la  culture.  Leur 
axe  ou  rachis  est  articulé  el  denté  ,  à 
dents  alternes  portant  chacune  un 
seul  épillet  sessile  ;  chaque  épillet 
contient  de  trois  à  six  fleurs  ,  dont 
les  deux  ou  trois  plias  supérieures 
sont  avortées  et  rudiaientalres  ;  la  lé- 
picènc  est  h  deux  vfilves  naviculaiies 
plus  ou  moins  bombées,  égales  entre 
elles,  à  peu  près  de  la  même  lon- 
gueur que  les  glumes  ,  légèrement 
mucronées  à  leur  sommet;  chaque 
gUune  est  composée  de  deux  paillet- 
tes iuégales  ;  l'extérieure  plus  gran- 
de ,  convexe  ,  est  légèrement  éclian- 
crée  à  son  sommet  et  terminée  soit 
par  une  petite  pointe  recourbée  en 
dedans  ,  soit  par  une  longue  arête 
roide  ,  droite  et  très-rude  ;  l'interne 
est  plane  ou  même  légèrement  con- 
cave ,  euibrassée  en  partie  par  l'ex- 
teine  ,  toujours  entière  et  mutique  ; 
les  étamines  sont  au  nombre  de  trois; 
la  glumelle  composée  de  deux  paléo- 
les  plus  courtes  que  l'ovaire  ,  placées 
sur  le  côt(;  opposé  à  son  sillon  ,  et 
généralement  ciliées  dans  leur  con- 
tour ;  l'ovaire  est  comme  trapézoïde, 
velu  dans  sa  partie  supérieure,  por- 
tant deux  stigmates  plumeux  et  g(;ué- 


FRO 

valemcnt  scssile  ;  le  fruit  csl  ovoï- 
de ,  quelquefois  ullongé,  barini  vers 
Sou  souiuicl ,  niaïquc  sui'  l'r.iip  de 
ses  faces  diui  t-ilfon  louait uduiid 
plus  ou  moins  profond  ,  tantôt  en- 
veloppé dans  la  gluine  et  tantôt  nu. 
Les  espèces  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses;  ce  sont  en  général  des 
(iraminées  annuelles  ,  quelquefois 
\  ivaces  et  rampiinUs  ;  leur  cliaumc 
<st  simple  ,  noueux  ,  llstuleux  ou 
plein  ;  leurs  feuilles  rubanécs,  aiguës 
et  engainantes. 

Gaerlncr  a  séparé  du  genre  T/iii- 
(  um  un  assez  grand  nondjrc  d'espèces 
qui  en  diffèrent  par  leurs  épillets  plus 
;dlongés  ,  les  valves  de  la  lépicène 
i-ntières  et  non  niucronées  au  sommet, 
par  la  paillette  inférieure  souvent  bl- 
iide  et  terminée  par  une  soie  plus  ou 
moins  longue,  et  enlln  par  leur  fruit 
glabra.  Ce  genre  ,  qu'il  a  nommé 
Jff/opyri/m,  a  olé  adoj)té,  par  Palisot 
de  Beauvois  cl  par  Trinius,  dans  leur 
Agrostograpliie.  Le  premier  a  déplus 
proposé  de  faire  encore  un  autre 
genre  nouveau  pour  quelques  au- 
tres Trilicurii  qu'il  a  réunis  à  des 
Bromus  et  à  des  l'estuca  sous  le 
nom  de  Bracky podium  ,  mais  ce 
genre  ne  diiïèrc  réellement  pas  des 
Festuca  ,  et  n"a  point  été  adopté. 
Le  genre  Froment  .1  beaucoup  de  lap- 
ports  avec  les  ^gylops,  les  Ivraies, 
les  Seigles  et  les  Orges.  Il  diffère  des 
premiers  par  sa  glumc  dont  la  pail- 
lette externe  porto  une  seule  arête  , 
tandis  qu'elle  en  porte  au  moins 
trois  dans  les  iEgylops  ;  flu  second 
par  la  positiori  de  ses  épillets  relative- 
ment à  l'axe,  les  bords  des  valves 
correspondant  au  rachis  dans  les 
Fromens  ,  tandis  que  dans  les  Ivraies 
ce  sont  les  faces  des  valves  qui  sont 
tournées  vers  l'axe  ;  des  Seigles  par 
ses  épillets  composés  d'au  moins 
trois  fleurs  ,  tandis  qu'on  n'en 
compte  jamais  que  deux  dans  les  Sei- 
gles ;  enCni  des  Orges  par  ses  épil- 
lets muUi(lore>  et  solitaires  à  chaque 
dent  de  l'axe,  tandis  que,  dans  ces 
derniers  ,  les  épillets  sont  uniilurcs  , 
et  réimis  trois  par  tiois  à  chaque 
deut  du  rachis. 


F1\0  47 

^   I .  Des  espccpx  de   Fivrncnt  eitlti- 
t  (ks. 

C'est  au  célèbre  agronome  ïcssier, 
mendue  de  l'Académie  des  Sciences, 
que  l'on  doit  le  premier  trav.iil  irn- 
]>ortant  sur  les  différentes  variétés  de 
Hic  ,  que  l'on  cultive  non-seulcmcnt 
en  France  et  en  Europe,  mais  dans 
toutes  les  autres  contrées  du  globe 
oii  la  culture  de  cette  précieuse  Cé- 
réale a  été  introiluite.  Ce  travail  a  clé 
depuis  celte  époque  le  seul  qui  ait 
servi  do  iruido  à  tous  les  agronomes 
ou  botanistes  qui  ont  eu  a  s  occuper' 
du  Froment.  lAlallieiireusement  on 
peut  faire  un  reproche  très-fondé  à 
la  classification  des  Blés  do  Tessier  , 
c'est  qu'il  n'a  fait  aucun  cas  des  ca- 
ractères botaniques,  et  qu'il  n'a  pas 
cherdné  à  rapporter  aux  diverses  es- 
pèces décrites  par  les  naturalistes  les 
variétés  obtenues  par  la  culture.  II 
résulte  de-Ià  qu'il  semblerait  que  cet 
auteur  a  considéré  les  diverses  sortes 
de  Froment ,  cultivées  en  France  , 
parexemple,  comme  provenant  d'une 
seule  et  même  espèce  ;  ce  qui  n'est 
pas.  Quelques  botanistes  ont  depuis 
cherché  h  éciaircir  ce  point  impor- 
tant de  l'histoire  naturelle  du  Fro- 
ment, en  v'ssayant  de  démêler  au  mi- 
lieu des  différences  nées  d'une  longue 
culture  ,  les  traits  caractéristiques  du 
type  propre  à  chaque  espèce.  Nous 
citerons  surtout  avec  éloge,  parmi 
ces  travaux,  celui  que  Scringe  de 
Berne  a  publié  dans  le  premier  volu- 
me  de  ses  Mélanges  botaniques. 
C'est  lui  que  nous  suivrons  dans  le 
tableau  que  nous  allops  tracer  des  va- 
riétés principales  de  Froment  qui  se 
cultivent  en  France. 

Les  différences  entre  ces  variélc.s 
nombreuses  sont  principalement  ti- 
rées de  la  présence  ou  de  l'absence 
de  l'arêie  ,  de  valves  glabres  ou  ve- 
lues, de  leur  couleur  jaune,  blan- 
châtre ou  brunâtre.  On  peut  établir, 
parmi  les  espèces  de  Froment  cul- 
tivées ,  deux  sections  bien  natu- 
relles ;  la  premièra,  celle  i^a  Fro- 
mens proprement  dits  ,  renferme 
les  espèces  dont   les   f;  uits    lo/r.heni 


4S  pRO 

nus  sous  le  fléau,  c'est-à-dire  entière- 
ment dépourvus  des  écailles  florales. 
Ces  fruits  sont  ovoïdes  ou  ellipsoïdes, 
marqués  d'un  sillon  très-profond.  La 
seconde  section  ,  à  laquelle  on  donne 
le  nom  d'EPKAUTiîEs,  comprend  cel- 
les dont  les  fruits  tombent  envelop- 
pés par  les  valves  de  la  glume  qui  les 
embrasse  étroitement  (  le  racliis  se 
rompant  à  chacune  des  articulations). 
Ces  fruits  sont  en  général  triangulai- 
res ,  et  leur  sillon  est  peu  profond. 
A  la  première  section  appartiennent 
quatre  espèces,  savoir  :  Trilicum  sa- 
tlvum^T.turgidiim^  T.  durum,^\  T. 
polonicum.  Dans  la  seconde  on  en 
compte  également  quatre  qui  sont  : 
Trilicum  Sptlta  ,  T.  angleum  ,  T. 
moiiococcum,  et  T.  venulosum. 

V^  Section.  Fromens. 

Froment  ordinaire  ,  Trilicum 
salipum  ,  L.  Nous  croyons  inutile  de 
donner  une  description  détaillée  de 
cette  espèce  ,  d'autant  plus  que,  pour 
être  complète  et  pouvoir  s'appliquer 
à  toutes  les  variétés,  cette  description 
serait  nécessairement  très-longue  et 
fort  obscure.  Linné  avait  distingué 
deux  espèces  dans  le  Blé  ordinaire: 
l'une  qu'il  nommait  Trilicum  œsti- 
vum,  avait  ses  épis  munies  de  barbes; 
l'autre,  Trilicum  hybernum,  avait  ses 
épis  mutiques.  Mais  on  sait  aujour- 
d  hui  comiiien  est  faible  la  valeur  du 
caractère  tiré  de  la  présence  ou  de  l'ab- 
sence de  l'arête  qui  suffit  tout  au  plus 
pour  établir  des  variétés  ;  car  on  peut 
assez  souvent  remarquer  sur  un  mê- 
me epi  des  épillels  munis  de  barbes  , 
avec  d'autres  qui  en  sont  dépourvus. 
Quant  à  la  durée  relative  de  ces  deux 
'  espèces  de  Linné,  dont  l'une  vit  en- 
viron six  mois  plus  que  l'autre,  elle 
ne  saurait  être  employée  comme  ca- 
ractère spécifique.  En  effet ,  l'expé- 
rience a  démontré  que  ,  transportés 
dans  d'autres  climats  ,  des  Blés  de 
mars  étaient  devenus  Blés  d'hiver  , 
et  vice  versa.  Aussi  la  plupart  des  bo- 
tanistes considèrent-ils  les  Trilicum 
hybernum  et  œsliium  de  Linné  com- 
me une  seule  et  même  espèce. 
On  ne  sait  pas  encore  bien  positi- 


FRO 

vement  quelle  fut  la  véritable  patrie 
du  Froment.  Sa  culture  s'est  répan- 
due dans  tant  de  contrées  diverses  , 
il  a   été    transporté  par  l'Homme  à 
travers  tant  de  pajs,  qu'il  est  diiEcile 
de  savoir  quel  est  celui  qui  lui  a  servi 
de   berceau  et  de  point   de   départ. 
Les   anciens  le  cheichaient  dans   la 
vallée  d'Enna   en    Sicile  oii  prirent 
naissance    les   fables  de  Cérès   et  de 
Triptolème  ,  quiparaissent  \  êtrealln- 
sionnaircs.  On  a  vu  dans  notre  arti- 
cle  ^GiEOPS    les   expériences    faites 
par    le    professeur     Lataple    et    re- 
cueillies par  Bory  de  Saint-Vincent. 
Cependant  on    pense    généralement 
que  le  Blé  est  originaire  de  l'intérieur 
de    la    Perse.    Cette   opinion    paraît 
d'autant   plus     fondée  ,     que    deux 
voyageurs  français  ,    Olivier  et   Mi- 
chaux, qui,  à  deux  époques  différen- 
tes ,   ont  visité  le  pays  ,  y  ont  trouvé 
le  Froment  à  l'état  sauvage  dans  des 
lieux  tellement  reculés  et  si  loin  de 
Ihabitation  ou  du  passage  habituel 
des  Hommes  ,  qu'il  était  impossible 
de  le  considérer  comme  provenant  de 
graines  domestiques.  Quoi  qu'il  en  soit 
de  son  origine  première  ,  le  Froment 
est  aujourd'hui  cultivé  plus  ou  moins 
abondamment   dans   presque    toutes 
les  contrées  civilisées  du  globe.  Beau- 
coup   de    philosophes    même    attri- 
buent les   progrès  de  la  civilisation 
à   l  introduction  et  à   la  culture   de 
cette  Céréale.   En  effet  ,  tant  que  les 
peuples  trouvent   dans  les  fiuits  de 
la    terre  de  quoi  fatisfaire  leurs  be- 
soins, leur  intelligence  reste  engour- 
die ,  et  les  arts  demeurent  dans  l'cn- 
faiice  ;  mais  dès  que  les  fruits  sauva- 
ges  ne  suffisent  plus  à  l'Homme,  ses 
ficultés    intellectuelles    se   dévelop- 
pent pour  trouver  les  moyens  de  sa- 
tisfaire  ses   besoins  ,    et  dès-iors  on 
voit  les  arts  se  créer  en  quelque  sorte 
et  se  perfectionner  rapidement. 

Les  caractères  communs  à  toutes 
les  A^ariétés  de  cette  espèce  sont  :  un 
épi  dressé  ,  presque  carré  ,  composé 
dépillets  courts;  les  balles  sont  ren- 
flées ,  comprimées  dans  leur  partie 
supérieure  ;  les  fruits  sont  ovoïdes  , 
obtus  et  opaques. 


FRO 

t  Kpillcts  aristes.    {  Tiitkiim   œsii- 
vum  ,  L.  ) 

'J--  F.pi  lâche  ;  épillets  barbus  ; 
ba/lcs  b/a/ic/u's  et  glabres. 

On  connaît  cette  variclé  sous  les 
noms  de  Froment  commun  barbu  , 
blanc  cl  glabre;  de  Blé  giison,  de 
Toiizellc  blanche,  bail)ue,  etc.  C'est 
Il  variéle  n*"  g  de  la  Classification  de 
ïcssicr.  Elle  se  cultive  dans  pres- 
que toutes  lcs])artiesdela  France. 

/?.  Epi  lâche  ;  épiliets  barbus;  bal- 
les blanches  et  velues.  Elle  n'est , 
selon  Tessicr  ,  qu'une  sous-variélc 
de  la  précédente. 

>.  Epi  lâche  ;  épillets  barbus  ,■  bal- 
les rousses  et  glabres.  Elle  porte  les 
noms  de  Touzclle  rouge  ,  barbue  , 
Saise.tte  de  Taïascon.  C)n  la  cultive 
surtout  dans  le  midi  de  la  France. 

è.  Epi  lâche  ;  épillets  barbus;  bal- 
les ruusses  et  velues.  Souvent  mélan- 
gée avec  la  précédente. 

f .  Epi  compacte  ,  serré  ;  épillets 
barbus;    balles    blanches    et  glabres. 

Cette  variété,  ainsi  que  la  suivan- 
te ,  constituent  le  Triticum  compac- 
tum  de  Ilost. 

if  Epillets  nuiliques  (  Triticum  hy- 
bernum  ,  L.  ) 

et.  Epi  compacte,  serré;  épillets 
mutiques;  balles  rousses  et  glabres. 
Elle  appartient  aussi  ,  ainsi  que  nous 
l'avons  dit,  au  Triticum  compactum 
de  Host.  On  la  désigne  sous  les  noms 
de  Froment  commun  à  épi  compacte, 
Froment  d'Alsace,  sans  barbes,  à 
épi  court. 

/î.  Epi  lâche;  épillets  mutiques  ; 
balles  blanches  et  glabres.  Cette  va- 
riété, dont  le  grain  est  jaune,  est  une 
de  celles  que  l'on  cultive  le  plus 
abondamment  en  Fiance  dans  les 
endroits  oii  la  terre  n'est  pas  compac- 
te ,  et  oii  elle  a  peu  de  fond.  On  la 
sème  abondamment  aux  environs 
de  Montpellier.  Elle  porte  le  nom  de 
Touzelle  blanche  sans  barbes.  Elle 
est  d'automne. 

y.   Epi    lâche;  épillets   mutiques; 
halles   blanches  et  veloutées.    On    la 
nomme  aussi  Blé   de   Bohême.   Elle 
csl  très-abondamment  cultivée. 
TOME  vu. 


FKO 


^>9 


è.  Epi  lâche;  épillets  mutiques  ; 
balles  rousses  et  glabres.  Elle  cor- 
respond au  n«  8  de  'l'essicr  et  porte 
généialcinent  le  nom  de  Blé  de 
Laminas.  Ce  Froment  nous  est  venu 
d'Angleterre  et  se  cultive  particu- 
lièrement dans  le  déparlemetit  du  Cal- 
vados oii  il  est  connu  sous  les  noms 
de  Blé  rouge  et  Blé  anglais. 

e.  Epi  lâche  ;  épillets  mutiques  ,• 
balles  rousses  et  veloutées.  Elle  est 
souvent  mélangée  avec  les  autres  va- 
riétés. 

Froiment  renflé,  Triticum  turgi- 
dum  ,  L.  Lamarck  et  quelques  au- 
tres botanistes,  à  son  exemple  ,  réu- 
nissent cette  espèce  avec  la  précé- 
dente. Jl  est  vrai  qu'elle  en  diffère 
fort  peu.  Ses  principales  différence..» 
consistent  dans  ses  épis  généralement 
plus  courts  et  plus  carrés,  ordinai- 
rement penchés  ,  par  ses  épillets  éga- 
lement plus  coulis  ,  et  ponant  ordi- 
nairement trois  ou  quatie  grains  qui 
parviennent  à  leur  maturité  ;  les  bal- 
les sont  ventrues  ,  courtes  ,  terminées 
par  une  pointe  ou  nuicrone  large; 
la  carène  est  comprimée  dans  toute 
sa  longueur  ;  les  fruits  sont  ovoïdes 
renflés  et  opaques.  Toutes  ses  varié- 
tés sont  connues  sous  le  noui  vul- 
gaire de  Pétanielles.  Elles  sont  ton- 
tes munies  d'arête  ,  à  rexception 
d  une  seule.  Voici  les  principales: 

a.  Epi  barbu  ,  blanc  et  velouté.  C'est 
la  Pélanielle  blanche  des  agronomes. 
On  lui  donne  encore  les  noms  de  Fro- 
meot  blanc,  de  Moulin  blanc  ,  etc. 
On  la  cultive  en  grand  dans  plusieurs 
cantons. 

p.  Epi  barbu  ,  roux  et  velouté.  Cette 
vaiiété  ,  qu'on  nomme  Pétanielle 
rous.^e,  est  en  quelque  sqrte  celle  qui 
a  seivi  de  type  à  Linné  pour  établir 
son  Triticum  turgidum.  Elle  réussit 
très-bien  dans  les  terres  fortes  et  très- 
fumées  ,  oii  elle  produit  de  gros  grains 
et  en  grande  quantité.  EÏle  prcière 
généralement  une  exposition  un  peu 
chaude.  Son  chaume  est  plein.  On 
l'aiipelle  aussi  Blé  de  Sicile. 

y.  Epi  barbu  ,  roux  et  glabre.  C'est 
la  Pétanielle  rouge  ou  Bié  rouge  de 


5o  FRO 

?.]oulpellicr.  Elle  est  souvent  niêléo 
Jivecla  prect'deiite. 

S.  Epi  barbu  ,  Irès-dense  ;  halles 
noires  et  velues.  On  lo  connnîl  sous  le 
nom  de  gros  BIc  noir.  On  lo  cultive 
rarement  seul, 

e.  Epi  barbu ,  lâche  ;  balles  noi- 
res et  velues.  Cette  variété,  connue 
sous  les  noms  de  Pétanielle  noire,  de 
Froment  giis  de  ;;oarIs,  est  assez  va- 
riable ;  elle  est  quelquefois  d'un  gris 
assez  clair,  d'autres  fois  presque 
noire. 

'Ç  Epi  mu  tique  ;  halles  velues.  On 
la  désigne  généialement  sous  le  nom 
de  gros  Blé  sans  barbe. 

M.  F.i)i  raineux  ;  balles  velues. 
Cette  belle  variété  ,  que  l'on  connaît 
sous  les  noms  de  Blé  de  miracle,  Blé 
d'abondance  ,  est  pour  un  grand 
nombre  d'auteurs  une  espèce  dis- 
tincte ,  qu'ils  nomment  Tiiticum 
compositum  avec  Linné  fils.  Mais  elle 
nous  paraît  rentrer  très-bien  dans  le 
T.  turgiduni.  En  effet,  ses  épis  sont 
quelquefois  parfailement  simples  ;  et 
dès-lors  son  caraclèredistinclif  dispa- 
raît. La  qualité  de  son  grain,  ainsi 
que  le  reniarque  Villars,  dans  son 
Histoire  des  Plantes  du  Dauphiné,  csi 
tendre  ,  délicate,  et  le  rend  propre  à 
certaines  préparations  de  pâtisserie, 
la  pâte  en  élant  plus  blancbe  ,  plus 
fine,  et  moins  susceptible  de  fermen- 
ter. La  culture  de  cette  variété  poiu- 
vait  paraître  au  premier  abord  plus 
productive  qu'aucune  autre,  à  cause 
de  la  grosseur  de  son  épi  qui  est  ra- 
meux.  Mais  ces  avantages  sont  en 
grande  partie  annulés  ,  par  la  diffi~ 
culte  avec  laquelle  cetlc  variété  mû- 
rit dans  nos  climats  ,  par  le  grand 
nombre  de  grains  qui  coulent ,  et  par 
sa  prompte^  dégénération.  En  effet, 
au  bout  de  quelques  années,  si  l'on 
s'est  toujoius  servi  des  mêmes  se- 
mences ,  l'épi  finit  par  redevenir  sim- 
ple. Aus.-i  ne  la  cultive-t-on  guère 
que  comme  un  objet  do  curiosité  ,  du 
moins  en  France. 

Fromknt  nun  ,  Triticum  durum , 
Desf.,  FI.  Atl.  1  ,  p.  ii4.  Cette  belle 
espèce,  rapportée  de  Barbarie  par  le 
prolcsseur  IJcs fontaines  et  distinguée 


FRO 

par  lui  du  Triticum  turgidiim,  a  ses 
chaumes  pleins;  son  épi  carré,  in- 
cliné ;  ses  balles  allongées  ,  terminées 
par  une  large  pointe  pu  mucrone  ;  sa 
carène  proéminente,  sa  glume  finis- 
sant en  une  longue  arête  ;  ses 
IVuils  sont  ellipsoïdes  ,  rentlés,  durs 
et  demi-transparens.  Cette  espèce  a 
été  depuis  décrite  et  figurée  par  Host 
(  Grain.  Justr.  4,  t.  5  )  sous  le  nom  de 
Triticum  hordeifurme. 

Ci.  Epi  longuement  aristé ;  balles 
velues.  On  lui  donne  le  nom  de  Fro- 
ment dur.  Blé  corné  et  barbu  ,  Fro- 
ment de  Barbarie. 

/ï.  Epi  aristé  ;  halles  roussâtres  et 
glabres.  C'est  surtout  celte  variété  qui 
correspond  au  Trit.  kordeiforme  de 
Host.  Comme  elle  ne  tlonne  que  peu 
de  fai  ine  ,  et  d'une  couleur  brune,  sa 
culture  doit  être  abandonnée. 

y.  Epi  arislé;  balles  glabres  et  j^a- 
nachées  de  deux  couleurs.  Cette  va- 
riété est  connue  en  Provence  sous  le 
nom  de  Tangarock.  Elle  est  proba- 
blement origmaire  de  Barbarie.  On 
la  cultive  rarement. 

Froment  de  Pologne,  Triticum 
Polonicum ,  L. ,  Sp.  Cette  belle  es- 
pèce est  extrêmement  tranchée  et  très- 
î'acile  à  distinguer  de  tous  les  autres 
Fromens.  Son  chaume  est  plein, 
dune  teinte  bleuâtre  ainsi  que  les 
feuilles  ,  presque  jusqu'à  la  parfùte 
maturité;  son  épi  est  très-allongé, 
comprimé  ,  un  peu  tétragone  ,  à  épil- 
lets  distiques  ,  alternes  ,  et  contenant 
quatre  fleurs  ,  dont  les  deux  inférieu- 
res sont  les  seules  fertiles  et  aristées; 
les  valves  extérieures  sont  membra- 
neuses ,  carénées  ,  plus  longues  que 
les  fleurs  qu'elles  renferment,  bi- 
dentées  à  leur  sommet. 

a.  Epi  comprimé  ,  distique  ,  serré  , 
barbu ,•  balles  velues.  On  l'appelle  Blé 
de  Pologne  à  épi  serré  ,  Blé  de  Moga- 
dor  ,  Blé  d'Egypte  ,  Blé  de  Surinam. 

/2.  Ejn  lâche  ,-  balles  divariquées  et 
presque  glabres.  On  la  cultive  peu. 

Les  Fromens  decetle  première  sec- 
tion ont  sur  ceux  de  la  seconde  un 
très-grand  désavantage  ,  celui  d'être 
plut  facilement  dévastés  par  les  Moi- 
neaux et  autres  Oiseaux  des  champs; 


FRO 

lnii(lisqiiolrsKpp,iutiPS,au  conlrniip, 
pnr  ladiirotc  de  <I(mi\  éc.iilles  (jui  sont 
imiiJtûliiilcnicnl  ;i|t|)liquccs  sur  leur 
grain  ,  ix'sisttMit  liicilenicnt  à  leurs  al- 
laqiK's.  iMais  aussi  ils  rouiporlent  sur 
les  Kpcaulics  jiar  la  qualité  (le  leur 
lamii'  qui  est  eu  cllot  beaucoup  plus 
liiio  ol  de  uieillcurc  qualité. 

Il"   Section,    EfEAUTRES. 

Froment  Epealtbk,  Tritictim 
Spclta  ,  L.  Cette  espèce  est  bien  dis- 
liucte  jwr  ses  chaumes  fisluleux  ,  ses 
épis  jnesque  tétraqoncs  ,  inclinés  à 
l'époque  de  la  maturité;  ses  valves, 
tronquées  au  sommet ,  sont  terminées 
par  un  niuerone obtus, ])roIongement 
de  la  nervure  de  la  carène;  ses  fiiiits 
triquètres,  allongés  et  pointus.  La 
valve  externe  de  sa  gliune  est  termi- 
née par  une  longue  arêle  très-roide  , 
qui  avorte  dans  quelques  variétés  ,  et 
alors  elle  présente  deux  petites  dents. 
Le.  T/i/hum  Zea  de  ilost  est  à  peine 
une  variété  de  l'Epeautre  commun. 
Cette  espèce  est  abondamment  culti- 
vée dans  quel  cjues  parties  de  la  France, 
et  en  particulier  dans  les  pays  de 
montagnes  ,  tels  que  les  Vosges. 
Voici  ses  principales  variétés  : 

^.  I::pi  barbu;  balles  blanches  et  gla- 
ires. Cette  variété  est  fort  commune. 

il.  Epi  barbu i  balles  blanches  et  ve- 
loutées. Elle  est  fréquemment  mêlée 
avec  la  précédente. 

y.  Epi  barbu  ;  balles  rousses  et  gla- 
bres, 

(5.  Epi  mutique;  balles  blanches  et 
glabres. 

s.  Epi  mutique,  balles  rousses  et 
glabres.  On  cultive  particulièrement 
cette  variété  sur  les  basses  monta- 
gnes ;  elle  est  très-robuste,  mais 
mûrit  quinze  jours  plus  tard  que  la 
variété  précédente. 

<^.  Epi  mut/que  ;  balles  rousses  et 
veloutées.  Souvent  conlondue  avec  la 
variété  précédente. 

M.  Epi  mutique;  balles  violacées  et 
glabres.  Cette  jolie  variété  a  aussi  le 
chaume  viole!  dans  sa  partie  supé- 
"/"»'  e.  Il  y  en  a  encore  une  autre  va- 
riété qui  est  presque  bleue  ;  mais  elle 
est  fort  rare. 


FUO 


5i 


FitoMENT  AMYi.ACK,  Triticiim  amy- 
A'////?  ,Sering.,  (léréal.  Suiss-,  p.  124. 
Celte  espèce,  que  Scriuge  sépare  de 
l'Epéautrc,  en  dilVère  pu  les  caractères 
suivjiiis  :  elle  est  glautpie  dans  toutes 
ses  p;u  lies  ;  sou  chaume  est  plein;  ses 
('pis  eompiimés,  dressés;  ses  é|)illets 
«•troilomenl  imbriqués  ;  ses  valves 
terminées  insensiblement  par  wn 
large  mucrone;  sa  carène  comprimée, 
très-saillante  et  arquée,  ayant  ses 
côtés  convexes; "ses  fruits  triquètres  , 
allongés,  pointus  cl  renflés.  Les  au- 
teurs anciens  ,  et  en  particulier  C. 
Bauhiii,  Hoi ,  etc.,  avaient  très-bien 
distingué  cette  espèce,  que  l'on  trouve 
mentionnée  dans  leurs  ouvrages  sous 
le  nom  de  Zea  amylea  ,  etc. 

a.  Epi  aristé;  balles  blanches  , gla- 
bres ;  mucru/ie  recourbé.  Cette  variété 
est  l'Epeautre  serré  de  la  Flore  Fran- 
çaise; c'est  une  Plante  exlrètneuiç-nt 
précieuse  ,  que  l'on  cultive  également 
comme  Céréale  d'automne  etde  pi  in- 
temps. Sa  farine  est  extiémemeut 
blanciie,  et  l'on  en  forme  un  amidon 
d'une  grande  blancheur.  Seringe  diî 
qu'elle  réussit  dans  tous  les  terrains  , 
depuis  le  plus  marécageux  jusqu'au 
plus  sec.  On  la  désigne  sous  les  nom., 
de  Blé  amidonnier,  grand  Epcautre, 
etc. 

yé.  Epi  presque  mutique;  balles  blan- 
ches et  glabres  ;  semences  très-renflées. 
Cette  variété  se  distingue  surtout  par 
ses  grains  manifestement  renflés;  ses 
arêtes  très-courtes,  dont  les  inférieu- 
res sont  presque  conslammeni  avor- 
tées. 

y.  Epi  ari&té ;  balles  blanches  eti-c- 
loutées. 

<r.  Epi  aristé:  balles  noirâtres  ,  ve- 
lues ;  grains  brunâtres.  C'est  le  Triii- 
cwnatratum  dellost  {Gram.Austr.  4, 
t.  8),  qui  ne  diffère  en  rien  du  T. 
amjleum.  On  ne  la  cultive  que  com- 
me objet  de  curiosité. 

ê.  Epi  aristé  rameu.v ;  balles  blan- 
ches et  glabres. 

FjioMEM'  LocuLAR  ,  Triticum  mo- 
nucoccum,  L.  ,Sp.  Cette  espèce  est 
jauuâtre;  son  épi  est  comprimé;  ses 
épillels  étroitement  imbriqués,  con- 
tenant une   seule   fleur   fertile;    vfs 


r.2  FRO 

vulves  sont  fortement  Carénées,  tvi- 
denîées  à  leur  sommet,  un  peu  plus 
courtes  que  les  Jlcurs ;  l'aiête  est  lon- 
gue et  roide  ;  les  graines  sont  demi- 
transparentes  et  triquètres.  On  la 
cultive  ordinairement  en  Ble  de  mnis. 
Elle  est  connue  sous  les  noms  de  Blé 
Locula r,  petit  Epea ut re,  Froment  mo- 
nocoque, parce  que  des  quatre  fleurs 
qui  composent  chaque  epillet,  une 
seule  est  fertile  et  porte  graine.  On 
dit  généralement  que  son  grain  est  le 
plus  petit  du  genre,  rs'ous  en  avons  vu 
néanmoins,  dont  la  giosseur  égalait 
celle  du  Froment  ordinaire  et  de 
bonne  qualité. 

FnoMENT  VEINÉ  ,  Tiidciim  veniilo- 
sum,  Sering.  ,  loc.  cit.,  p.  i55.  Cette 
espèce  ,  originaire  d'Egypte  ,  n'est 
pas  cultivée  eu  France  ,  du  moins  à 
notre  connaissance.  Mous  croyons 
donc  inutile  de  la  décrire. 

Les  grains  des  Epeautres  ,  obser- 
ve Tcssier  ,  sont  difficiles  à  séparer 
par  le  battage  ,  ou  plutôt  ne  se  sépa- 
rent pas  par  ce  seul  moyen.  L'axe  se 
brise  ,  les  épillcts  se  détachent  en  en- 
tier ;  et  il  faut  ,  pour  obtenir  la  fari- 
ne ,  une  double  opération  :  i°  enlever 
les  balles;  2"  moudre  le  grain,  ce 
que  l'on  peut  faire  par  le  même  mou- 
lin ;  il  ne  s'agit  que  d'y  adapter  un 
venliculateur  ,  et  ensuite  de  rappro- 
cher les  metdes.  Outre  cette  particu- 
larité qui  distingue  les  Epeautres  des 
autres  espèces  de  Froment  ,  il  y  en  a 
une  autre  qui  en  forme  le  caractère 
distinctif,  ainsi  que  nous  l'avons  dit 
précéJeunnent ,  c'est  qu'on  ne  peut 
enlever  un  seul  épillet  sans  biiser 
l'axe  commun  J.e  l'épi ,  ce  qui  n'a  ja- 
mais lieu  dans  lés  Promens  propre- 
ment dits. 

Culture  du  Froment. 

La  culture  dji  Froment  est  telle- 
ment répandue  cl  si  bien  connue, 
que  nous  croyons  inutile  d'entrer 
dans  aucun  détad  à  cet  égard.  Nous 
nous  contenterons  d'en  indiquer  suc- 
cinctement les  points  les  plus  im- 
iiortans.  On  sème  le  Froment  à  deux 
époques  différentes  de  l'année,  sa- 
voir à  la  tiu  de  l'automne  et  à  la  fin 


FRO 

de  l'hiver  ,  ce  qui  forme  les  Blés 
d'automne  et  les  Blés  de  mars.  Mais 
cette  distinction  est  de  bien  peu  d'im- 
portance; car  on  voit  tiès-fréquem- 
ment  des  Fromcns  de  mars  devenir 
Fromens  d'automne  ,  et  vice  versa. 
Le  professeur  Yvart  assure  que  le 
Froment  d'automne  ,  tiré  du  iMldi , 
devient  plutôt  Froment  de  mars  que 
celui  de  mars  ,  venu  du  même  pays. 
Ijc  choix  de  la  semence  n'est  point 
ime  chose  indifférente.  Ou  doit  tou- 
jours la  choisir  suivant  la  nature  de 
la  terre.  C  e^it  à  l'expérience  à  éclairer 
le  cultivateur  et  à  lui  faire  connaître 
les  variétés  qui  conviennent  le  mieux 
à  la  nature  de  son  terrain.  On  a  dit 
que  la  semence  dégénère  et  qu'il  faut 
en  changer  de  temps  en  temps  ,  pour 
ne  pas  semer  plusieurs  années  de 
suite  les  graines  provenant  d'un  mô- 
me terrain.  Mais  les  expériences  de 
Tessier  ont  démontré  que  la  semence 
ne  dégénère  pas  même  au  bout  d'un 
grand  nombre  d'années, lorsqu'elle  est 
toujours  placée  dan  s  le  même  terra  in,  à 
moins  de  circonstances  accidentelles  , 
qui  en  allèrent  la  nature  et  la  qualité. 
Ainsi,  le  Blé  d'un  champ  ou  d'un 
canton  aiu'a  pu  soulVrir  par  suite  de 
gelée  ou  de  pluies  tiop  abondantes  , 
et  ses  graines  ne  point  acquérir  une 
maturité  parfaite.  Dans  ce  cas,  on 
conçoit  que  ce  Blé  pourra  ne  pas  faire 
de  bonne  semence  ,  et  qu'il  sera  utile 
d'en  cbanger.  Mais  hors  ces  cas  ,  il 
n'est  pas  nécessaire  de  changer  la  se- 
mence. Tessier  cite  à  cet  égaid  des 
expériences  faites  p-^ndaut  trente  ans, 
toujours  avec  les  mêmes  graines,  qui 
n'ont  aucunement  dégénéré.  Lorsque 
l'on  veut  toujours  avoir  de  bonnes 
semences,  on  fait  battre  imparfaite- 
ment les  gerbes  au  mois  d'octobre, 
et  on  les  replace  ensuite  dans  la 
grange  pour  les  faire-baltre  de  nou- 
veau pendant  l'hiver.  Par  le  premier 
battage  on  obtient  des  grains  gros  et 
bien  nourris  que  l'on  réserve  ])Our  la 
semence.  Il  se  présente  une  autre 
question.  Doit- on  toujours  se  servir 
de  lilé  récolté  la  même  année  pour 
semence?  Quelques  agricidteurs  pen- 
sent que  celte  pratique  est  nécessaire. 


FRO 

Mais  l'expérience  ;«  encore  dc'moutic 
que  le  Blé  conservé  pontlaut  Irois  ou 
quatre  ans,  no  perd  en  aucune  ma- 
nière sa  propriété  gerniinative  ,  et 
qu'ainsi  il  n'est  pas  indispensable 
d  avoir  toujours  les  semences  de  la 
mcnic  année.  Néanmoins  il  faut  re- 
marquer que  le  blé  ainsi  conservé 
étant  plus  sec,  il  faut  le  semer  un  peu 
plus  tôt  que  celui  de  l'année^  ,  parce 
qu'il  germe  moius  promplemont. 
Lorsque  la  terre  a  été  Lien  préparée 
par  le  nombre  de  labours  nécessaires 
et  par  les  engiais  convenables,  il  faut 
alors  procédera  l'ensemencement.  On 
a  d'aboid  et  préalablement  cboisi  et 
jiréparé  la  semence  paile  cbanlai^'c.  11 
est  clillicile  d  établir  d'une  manière 
absolue  la  quantité  de  semences  à  ré- 
pandre par  arpent.  Cela  dépend  beau- 
coup et  de  la  naluie  du  terr.iin  et  de 
l'époque  à  laquelle  on  fait  l'ensemen- 
cement. lS!  ou  sème  clair,  ainsi  que 
1  observe  Tessier,  dans  une  terre  mé- 
diocre, on  n'a  qu'une  trop  faible  ré- 
colle ,  parce  que  chaque  grain  de  se- 
mence ne  produit  que  Irois  ou  quatre 
tiges ,  et  alors  on  ne  profite  pas  de 
tout  le  terrain;  en  seniant  dru,  on 
obtient  plus  de  tiges  et  plus  de  grains, 
le  champ  étant  mieux  garni.  N  cùt-on 
alors  que  plus  de  paille  ,  on  aurait  du 
profit,  et  déplus  les  tiges  étant  plus 
rapprochées,  le  terrain  est  moins  fa- 
cilement desséché  par  le  soleil.  Dans 
une  terre  forte,  le  contraire  a  lieu;  il 
faut  lui  donner  peu  de  semences  , 
parce  que  les  souches  tallant  beau- 
coup, s'étoufferaient  si  elles  étaient 
trop  nombreuses.  Suivant  la  saison  , 
la  quantité  de  la  semence  devra  éga- 
lement varier.  Ainsi  on  devra  en  ré- 
pandre moins  sur  les  pièces  que  l'on 
sème  en  automne  que  sur  celles  que 
l'on  sème  eu  mars  ,  parce  que  les 
grains  tallcnt  bien  plus  facilement 
dans  les  premières  que  dans  les  der- 
nières. Eu  général,  on  répand  trop 
de  semences.  Assez  généralement  on 
sème  un  seticr  de  Blé  ,  mesure  de  Pa- 
ris, du  poidsd'euvirondcux  ceutqua- 
rante  à  deux  cent  cinquante  livres 
par  arpent  de  cent  perches  à  vingt- 
deux   pieds.  Par    un   grand  nondjre 


FRO  5.1 

d'expériences,  Te.ssier  a  reconnu  quu 
celle  quantité  était  beaucoup  trop 
considérable  ,  cl  qu'à  mesure  qu'on 
la  diminuait,  on  voyait  augmenter 
en  proportion  la  quantité  de  la  récol- 
te. Voici  ce  qu'il  dità  cet  égard  (  Dict. 
d'Agric. ,  art.  Fromknt  ).  Dans  une 
{)iècc  de  terre  appartenant  à  un  fer- 
mier ,  nous  avons  pris  un  espace  de 
vingt -huit  perches  de  vingt-  deuv 
pieds  carrés  ,  d'une  bonne  qualité 
sans  être  de  la  première;  elle  avait 
été  bien  prépaiée  et  à  la  manière  ordi- 
naire ;  quatorze  de  ces  perches  out  été 
ensemencées  avec  viiigl-huil  livres 
de  Froment,  ou  deux  livres  par  per- 
che, selon  l'usage  des  fermiers  qui  sè- 
ment le  plus  clair  ;lcs  quatoizc  autres 
perches  ont  été  ensemencées  chacune 
avec  une  Jivre  de  Froment.  Celles- 
ci  ont  produit  des  tiges  fortes  et  élevées, 
qui  out  donné  cent  quarante  livres  de 
Froment,  déduction  faite  de  la  semen- 
ce; cellesqui  ont  élé  ensemencéesavec 
le  double  de  grain  ,  n'ont  produit  en 
tout  que  quatre-vingt-quatorze  livres 
ou  seulement  soixante-six  livres  en 
déduisant  la  semence,  proportion  qui 
n'a  pas  excédé  le  produit  du  reste  de 
la  pièce  de  terre  et  des  champs  enyi- 
ronnans  oii  les  tiges  étaient  faibles  et 
basses.  Ces  expériences  ,  faites  par 
plusieurs  autres  propriétaires  ,  ont 
toujours  obtenu  le  même  résultat. 
D'oii  il  suit  qu'en  ne  semant  qu'une 
livre  de  grains  par  perche  ,  non-seu- 
lement ou  épai  gne  moitié  de  la  semen- 
ce ,  ce  qui  est  déjà  une  assez  grande 
économie  dans  une  grande  exploita- 
tion ,  mais  encore  on  obtient  constam- 
ment un  produit  plus  considérable 
qu'en  employant  le  double  de  se- 
mence. 

Il  y  a  ,  comme  on  sait ,  trois  maniè- 
res d'ensemencer  les  terres  :  i"  à  la 
volée  ,  2°  au  semoir,  5°  au  plantoir. 
La  première  de  ces  méthodes,  quicon- 
siste  à  lancer  le  Blé  par  poignées  et  à 
le  répandre  sur  la  terre  bien  préparée, 
est  preque  la  seule  qui  soit  générale- 
ment employée  en  France  ,  du  moins 
dans  les  grandes  exploitations.  Un 
cultivateur,  qui  en  a  bien  l'habitude, 
répand  de  cette  manière  la  semence 


5i 


FRO 


avec  iissezde  promptitude  et  d'dgalilé. 
Quant  aux  différentes  espèces  de  se- 
moirs ,  qui  ont  été  inventés  pour  rem- 
placer reusemencement  à  la  volée, 
ce  sont  tous  des  machines  trop  com- 
pliquées pour  être  mises  dans  les 
mains  des  domestiques  qui  doivent 
en  faire  usage,  et  d'un  prix  trop  éle- 
vé pour  les  agriculteurs  peu  fortunés. 
La  troisième  méthode  ,  ou  celle  au 
plantoir,  nous  est  venue  d'Angleterre, 
à  la  fin  du  siècle  dernier,  tin  homme 
lient  à  cliaque  main  un  plantoir  à 
deux  hranches  avec  lesquelles  il  lait 
quatre  trous  à  environ  quatre  pouces 
(le  distance  les  uns  des  autres,  et  en 
suivant  la  trace  des  sillons.  Pendant 
ce  temps,  une  femme  ou  un  enfant 
place  dans  chaque  trou  deux  graines 
de  semences  ,  tandis  qu'un  autre  les 
recouvre  en  hersant  au  moyen  d'une 
poignée  de  petits  branchages.  Cotte 
méthode  ,  qui  a  d'abord  été  mise  en 
pratique  à  Liancourt  par  le  duc  de  La 
kochefoucauld  ,  économise  une  très- 
grande  quantité  de  semence,  mais  elle 
exige  beaucoup  de  temps.  Ainsi,  en 
quatre  jours,  un  homme  et  qualre 
enfans  peuvent  ensemencer  un  arpent 
de  cent  perches.  Cette  pratique  ,  selon 
la  remarque  de  Tcssier,  convient  au 
particulier  possesseur  de  quelques 
champs  seulement ,  qui ,  en  se  char- 
geant lui-même  avec  sa  famille  de 
les  ensemencer ,  se  rend  indépen- 
dant du  laboureur  et  ne  laisse  pas 
échapper  le  moment  favorable.  Il 
est  préférable  à  l'ensemencement  à 
la  volée,  lorsque  le  VAé  est  cher  et 
dans  les  pays  ou  les  bras  sont  nom- 
breux et  les  salaires  à  bon  marché. 
Quelle  que  soit  la  méthode  d'ensemen- 
cement dont  on  ait  fait  usage,  il  est 
de  la  plus  haute  importance,  quand 
le  Blé  commence  à  pousser,  di^  le 
purger  de  toutes  les  mauvaises  Her- 
bes ,  par  des  sarclages  nombreux.  Par 
ce  moyen  ,  non-seuleuieul  on  obtient 
du  Blé  plus  pur,  mais  on  en  récolte 
une  plus  grande  quantité ,  parce  que 
les  Plantes  étrangères  n'étouffent  pas 
le  grain. 

Nous  pourrions   multiplier   enco- 
re  de   beaucoup  les  observations   et 


FRO 

les  préceptes  sur  la  culture  duFio- 
nient  ,  mais  de  pareils  détails  ,  malgré 
l'intérêt  qu'ils  inspirent,  sortiraient 
trop  du  plan  de  cet  ouvrage.  Nous  ne 
dirons  donc  rien  ni  de  la  récolte  du 
Froment,  ni  de  sa  rentrée  dans  les 
granges  ,  ni  de  son  battage  ,  etc.  ,  ren- 
voyant ,  pour  cet  objet ,  aux  ouvrages 
qui  traitent  ex  professa  de  l'agricul- 
tuie.  Nous  terminerons  tout  ce  qui  a 
rapport  aux  Fromens  cultivés  par 
quelques  mots  sur  les  belles  pailles 
avec  lesquelles  on  fait  les  chapeaux 
en  Suisse   et   surtout  en  Italie.   Les 

E ailles  d'Italie  sont  bien  plus  fines  et 
ien  plus  recheichces  que  celles  de 
Suisse  ,  aussi  ne  lesprépare-t-ou  pas 
de  la  même  manière  dans  les  deux 
pays.  En  Italie  ,  c'est  une  variété  de 
Froment  a  épi  blanc  ,  glabre  et  sans 
barbe,  que  l'on  emploie  à  cette 
culture.  On  choisit  pour  cela  des 
champs  très  -  pierreux  ,  ordinaire- 
ment sur  des  collines  ,  que  l'on 
fume  soigneusement  avec  de  la  fien- 
te de  Pigeon.  On  sème  très-dru  ,  afin 
que  les  tiges  ,  étant  serrées  les  unes 
contre  les  autres,  s'allongent  et  s'é- 
tiolent. C'est  principalement  entre 
Florence  et  Pise  que  ce  genre  de 
culture  est  mis  en  usage.  Quand  l'épi 
a  fleurs  et  que  la  paille  est  bien  blan- 
che ,  ou  la  coupe  ras  de  terre.  Pour  se 
procurer  des  brins  d'un  grand  prix  , 
ou  les  coupe  un  à  un  ,  afin  de  pouvoir 
les  choisir  et  rejeter  tous  ceux  qui 
])résententquelque  imperfection.  Pour 
la  fabrication  des  chapeauxcommuns, 
on  fait  sécher  les  pailles  au  soleil ,  en 
ayant  soin  de  les  garantir  de  la  pluie 
ou  del'humidité.  Quand  on  veutavoir 
des  pailles  très-fines  et  très-blanches  , 
on  choisit  les  brins  les  plus  fius,  et 
quand  ils  ont  été  séchés  au  soleil ,  on 
les  place  dans  une  pièce  ou  le  jour  ne 
pénètre  pas  et  on  les  range  avec  soin. 
On  y  brûle  dans  un  réchaud  du  Sou- 
fre en  assez  grande  quantité  pour  les 
blanchir  et  leur  donner  du  lustre  et 
de  la  souplesse.  Après  cette  première 
préparation,  on  tresse  alors  les  pail- 
les. Ce  travail  exige  un  soin  extrême 
et  une  très-grande  habitude  delà  part 
des  femmes  qui  en  sont  chargée^.  La 


FHO 

«lilVoieDcc  outre  les  pailles  d'IlMlic  cl 
celles  de  Suisse ,  c  est  que  dans  le  prc- 
ini<'r  de  ces  pa3  s,  on  emploie  les  hrins 
entiers,  taudis  que,  dans  le  sccoud  , 
ou  les  fend  dans  toute  leur  longueur. 

Pour  terminer  l'iiistoiic  des  Fro- 
mens  ,  il  nous  rcsteiait  à  parler  des 
espèces  sauvages  ,  mais  nous  nous 
contenterons  de  .dire  quelques  mots 
du  Cluen-Dcnt ,  Triticiim  repens ,  L. 
Cette  Plante  fait  ic  desespoir  du  culti- 
vateur par  la  rapidité  avec  laquelle 
elle  se  propage.  Sa  racine  est  horizon- 
tale, extrêmement  longue  et  rampante. 
Ses  liges  sont  roides  ,  dressées,  hau- 
tes d'un  pied  à  un  pied  et  demi ,  glau- 
ques ainsi  que  ses  feuilles;  ses  épis 
sont  comprimés  ,  composés  d'épiliels 
îantcit  mutiques  et  tantôt  aristés.  Ses 
racines  sont  employées  en  médecine 
comme  apéritives  et  diurétiques.  Cet- 
te Plante  fait  aujourd'hui  partie  du 
genre  Agronyron.  /^.  ce  mot.    (a.r.) 

On  a  quelquefois  et  très-impropre- 
ment étendu  le  jioni  de  Froment  à 
des  Plantes  qui  n'ont  presque  point 
de  rapport  avec  le  genre  l'riticuiii  ; 
ainsi  l'on  a  nommé  : 

Fkoment  barbu,  VHordeumZeo- 
ciiturn.  P'.  Orge. 

Froment  de  Yaciie,  le  Mélam- 
pyre  des  champs. 

Froment  noir  ,  le  Sarrasin. 

Froment  DES  Indes  ,  le  Mais,  etc. 

(B.) 

*  FROMENTAIRE  ou  FRU- 
MENÏALITES.  Lapis  frumentarius. 
GÉOL.  D'anciens  oryctographes  ,  et 
Scheuchzer  entre  autres  ,  donnèi'cnt 
ce  nom  à  des  Pierres  composées  de 
Nummulites  qu'on  regardait  comme 
des  grains  de  Blé  fossile.  On  trouve 
dans  Fortis  la  figure  assez  semblable 
à  celle  d'un  grain  d'Orge  représen- 
tant de  semblables  Fromenlaires 
qu'on  rencontre  en  Suisse  etdans  le  Vé- 
ronais.  Certains  champs  de  la  Belgi- 
que, si  riche  en  Fossiles  ,  particuliè- 
rement dans  les  environs  de  Bruxel- 
les au  bois  de  Forêt  ,  nous  ont  offert 
aussi  des  Fromentaires  qui  ressem- 
blent à  du  Blé  ou  à  de  petits  Haricots 
pétrifiés  ,  mais  qui  ne  sont  pas  d'o- 
rigine végétale.  Il  est  même  douteux 


FHO  55 

que  ce  soient  des  restes  de  i'ulypiers. 
Nous  serions  tentés  d'y  reconnaître 
des  fragmens  de  diverses  Coquilles, 
joules  et  arrondis  }>ar  le  IVottemeul, 
de  manière  à  présenter  la  figure  par- 
ticulière qui  leur  mérita  le  nom  im- 
posé pir  les  anciens  oryclographes. 
Nos  Fromentaires  étaient  éparses  à 
la  surface  du  sol ,  confondiies  avec  de 
petites  Glossopètres  et  des  Auomics. 

(B.) 

FROMENTAL.  rot.  piian.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  V yîvcna  elattor, 
vantée  connne  un  excellent  fourrage. 

(B.) 

FROMENTEAU.  bot.  viiks.  Du 
temps  d'Olivier  de  Serre  ,  on  donnait 
ce  nom  au\  fruits  des  Ronces;  i!  est 
employé  aujourd'hui  en  Champagne 
pour  désigner  une  excellente  qualité 
de  Raisin.  (b.) 

FROMENTONE.  rot.  pnAN.(Cœ- 
salpin.)  Syn.  de  Folygoniim  Convul- 
vulus,   L. 

F'RONDE.  Frons.  bot.  crypt. 
(  Toi/gères.  )  On  appelle  ainsi  en  cryp- 
togamie  les  feuilles  qui  s'élèvent  de  la 
racine  ou  de  la  tige.  Tantôt  la  Fronde 
est  simple  et  sans  divisions,  tantôt 
elle  est  pinnatifide,  palmée,  digitée, 
ou  plus  ou  moins  composée.  Ces  dif- 
férences servent  à  établir  la  distinc- 
tion entre  les  diverses  espèces.  Mais 
Bory  de  Saint- Vincent,  possédant  en 
herbier  des  espèces  indifleremraent 
simples  et  rameuses ,  regarde  ces 
distinctions  comme  fausses.  Le  mot 
de  Fronde,  employé  aussi  dans  les 
Lichens ,  y  a  été  remplacé  par  ce- 
lui de  Thallus  ;  il  est  aussi  d'usage 
en  hydrophytologie.  P~.  Licuen  , 
Lindsée  et  Hydrophytes.  (a.  r.) 
FRONDICULINE.  FroncUcutina. 
POLYP.  Genre  de  Polypiers  que  La- 
marck  avait  établi  dans  son  Extrait  du 
Cours  de  Zoologie  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle.  Dès  1810,  nous  l'a- 
vions proposé  sous  le  nom  d'Jtleo/ia, 
dénomination  qi'.e  Lamarcka  adoptée 
dans  son  grand  ouvrage  aiu'  les  Ani- 
maux sans  vertèbres.  11  le  place  parmi 
les  Polypiers  à  réseau  ,  avec  les  Flu.- 
tres  ,  les  Celléporcs  ,  les  Eschares  , 
etc.  Dans  notre  Exposition  mélhodi'-^ 


56 


FRU 


que  des  genres  des  Polypiers ,  nous 
réunissons  les  Aileonesaux  Escharées  , 
ordie  dont  la  composition  diflère 
be;uicoup  de  la  section  des  Polypiers 
à  reseaux.  K.  Adéones.      (lam..x.) 

FRONDÎFLORE.  bot.  phan.  Syn. 
de  Phyllantlie.  V.  ce  mot.  (b.) 

FRONDIPORE.  Frondîpota. 
l'oi-i^p.  Bonanni  a  donné  ce  nom  au 
Gorgoni.a  TlabelLiunAo.  Linné.  D  au- 
tres naturalistes  l'ont  appliqué  à  des 
Madrépores  fossiles  ,  ainsi  qu'à  des 
Millépores  à  expansions  foliiformes. 
(I.AM..X.) 
FROINT.  zooL.  Partie  de  la  tête 
qui  surmonte  les  yeux  dans  les  Ver- 
tébrés. Chez  les  Oiseaux,  il  s  étend 
depuis  la  base  de  la  mandibule  supé- 
jieure  jusqu'au  souimet  de  la  tête  qui 
forme  à  son  tour  l'intervalle  du  Front 
à  la  nuque.  (DR..Z.) 

*  FRONTAUX.  ZOOL.  V.  Crâne. 
FRONTIROSTRES  ou  RHINOS- 

TOMES.  INS.  Duméril  donne  ce  nom 
(Zool.  Anal.)  à  une  famille  de  l'ordre 
des  Hémiptères,  qui  est  comprise 
dans  celle  des  Géocorises  de  La  treille, 
et  qui  renferme  les  genres  Pentatome, 
Scutellaire  ,  Corée,  Acanthie,  Lygée  , 
Gerre  et  Podicère.  V.  ces  mots  et 
GiocoRisES.  (aud.) 

*  FROUFROU.  OIS.  Nom  que  Ion 
donne,  dans  les  colonies  américaines, 
aux  Colibris  et  Oiseaux-Mouches  dont 
le  vol  est  accompagné  d'un  bruit  indi- 
catif de  ce  nom  (dr.z.) 

FRUCTIFICATION,  bot.  Ensem- 
ble des  phénomènes  qui  accompa- 
gnent la  formation  du  fruit,  ou  des 
moyens  supposés  leproducteurs. C'est 
dans  ce  sens  que  l'on  dit  époque 
de  la  Fructification;  les  organes  de 
la  Fructification  sont  le  péricarpe  ,  la 
graine,  etc.  V.  Fruit.  (a.  b.) 

FRUGILEGA  et  FRUGILEGUS. 
OIS.  Syn.  de  Freux.  K.  Corbeau. 

(DR..Z.) 

FRUGIVORES,  zool.  On  donne 
généralement  ce  nom  aux  Animaux  , 
quelle  que  soit  la  classe  à  laquelle  ils 
appartiennent,  qui  se  nourrissent  de 


FRU 

fruits.  En  ornithologie.  Vieillot  don- 
ne ce  nom  à  la  septième  famille  des 
Oiseaux  sylvains  de  sa  méthode.  Cet- 
te famille  comprend  les  genres  Muso- 
phages  et  Touraco.  V.  ces  mots. 

(nR..z.) 
FRUIT,  rrtictus.  BOT.  phan.  L'or- 
ganisation du  Fruit  est  sans  contredit 
un  des  points  les  plus  importans  de 
la  botanique  descriptive  et  fondamen- 
tale ;  c'est  elle  qui  fournit  les  carac- 
tères les  plus  fixes  pour  la  coordi- 
nation des  genres  en  fiimilles  natu- 
relles. Aussi  n'a-t-on  commencé  à 
bien  étudier  cet  organe  que  depuis 
l'introduction  de  la  méthode  des  fa- 
milles naturelles  dans  la  botanique, 
et  à  cet  égard  nous  devons  particu- 
lièrement citer  les  travaux  des  Jus- 
sieu  ,  des  Gaertner  ,  des  Correa  fie 
Serra  ,  des  Mirbel ,  des  Piob.  Brovï^a 
et  des  Richard  ,  qui  ont  successive- 
ment éclairé  de  leurs  lumières  ce 
point  obscur  de  la  botanique  fonda- 
mentale. Mais  pour  que  la  structure 
du  Fruit  puisse  être  d'une  grande 
importance  dans  la  classification  mé- 
thodique des  Végét  lux  ,  il  faut  con- 
naître les  déviations  accidentelles 
qu'il  peut  subir  dans  certains  cas  et 
qui  altèrent  plus  ou  moins  profon- 
dément sa  véritable  organisation.  Le 
professeur  Richard  a  émis  à  cet  égard 
uli  principe  général ,  riche  en  appli- 
caiions  utiles  ,  et  qui  nous  paraît  un 
guide  sûr  pour  reconnaître  les  al- 
térations que  le  Fruit  peut  éprouver 
pendant  sa  maturité.  C'est  dans  l'in- 
térieur de  l'ovaire,  a-t-il  dit,  à  l'é- 
poque de  la  fécondation  .  qu'il  faut 
étudier  la  véritable  structui'e  inté- 
rieure du  Fruit  ;  car  ,  plus  tard  ,  par 
suite  d'une  fécondation  incomplète, 
ou  voit  souvent  des  ovules  avortés, 
des  loges  et  des  cloisons  disparaître  , 
au  point  que  dans  certains  genres, 
tel  que  le  Chêne,  par  exemple,  des 
ovaires  à  plusieurs  loges  et  à  plu- 
sieurs ovules  ,  peuvent  devenir  des 
Fruits  unilocidaires  et  monospermes. 
On  conçoit  ,  d'après  cela  ,  que  pour 
établir  les  véritables  affinités  de  ce 
genre  ,  il  ne  faut  pas  autant  avoir 
égard  à  l'organisation  de   son  Fruit 


FRU 

qu'à  celle  de  son  ovaire.  Ce  que  nous 
venons  de  dire  du  Cliène  pounait 
dgalomeul  s'apjdlqucrà  plusicuis  i'a- 
inilles  tout  entières,  comme  à  colle 
des  Jasniinces  ,  par  exemple,  oii  le 
Fruit  est  régulièrement  sujet  à  des 
avorlemcns  coustaus. 

On  donne  le  nom  de  Fruit  à  l'o- 
vaire fécondé ,  et  qui  a  pris  un  ac- 
croissement plus  ou  moins  considé- 
rable. 11  se  compose  de  deux  parties 
distinctes,  savoir,  le  péricarpe  el 
la  graine  ou  les  graines.  INous  n"é- 
liuiierons  ici  (pie  le  premier  de  ces 
organes,  rcuvovant  au  mot  Graine  , 
pour  tout  ce  qui  a  rapport  à  celle 
partie  importante   du   Fruit. 

Le  péricarpe  est  la  partie  exté- 
rieure du  Fruit,  celle  qui  en  forme 
les  paiois;  ce  n'est  rien  autie  chose 
que  l'ovaire  ,  el  il  présente  ,  comme 
ce  dernier  ,  une  ou  plusieurs  cavités 
nommées  loges,  contenant  chacune 
une  ou  plusieuis  graines.  C'est  le 
péiicai-pe  qui  détermine  la  forme  du 
Fruit ,  ou  ,  pour  pailer  plus  exacte- 
ment ,  ce  sont  les  graines  renfer- 
mées dans  son  intérieur  ,  car  on  voit 
cette  forme  varier  quand  un  certain 
nombre  de  graines  avortent.  Sur  un 
des  points  de  la  surface  externe  du 
péricarpe  ,  généralement  à  sa  partie 
supérieure  ,  on  aperçoit  une  petite 
pointe  ou  une  petite  cicatrice,  qui 
indique  le  lieu  ou  le  stvle  était  placé. 
Quelquelbis  le  style  lui-même  per- 
siste ,  et  prend  un  accroissement  plus 
ou  moins  considérable  ,  ainsi  qu'on 
peut  le  voir  dans  les  genres  Pulsa- 
tille  et  Clématite.  Il  en  est  de  même 
du  stigmate  ,  toutes  les  fois  qu'il  est 
sessile  il  fait  partie  du  péricarpe  ;  c  est 
ce  que  montrent  les  genres  Pavot, 
Tulipe  ,  etc.  Ce  point  basilaire  du 
style  ou  du  stigmate  marque  cons- 
tamment le  sommet  organique  du 
Fruit,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  son  sommet  géométrique.  Ce 
dernier,  en  eflet  ,  est  le  point  le  plus 
élevé  du  péricarpe  ,  celui  qui  est  dia- 
métralement opposé  à  sa  base  ;  or  , 
on  conçoit  que  toutes  les  fois  que  le 
style  ou  le  stigmate  est  latéral,  le 
sommet  organique    est   dillcrenl  du 


FRU  57 

sommet  géométrique.  Cette  distinc- 
tion est  quelquefois  importante  dans 
la  doscriiition  de  certaines  espèces  de 
Fruit.  \iC  pé\icarpe  existe  constam- 
ment; il  n  y  a  pas  de  Fruit  sans  ]iéri- 
carpe;  mais  quelquefois,  lorsqu'il  est 
à  une  seule  loge  et  contient  une  seule 
graine,  il  est  tellement  mince  et  telle- 
ment adhérent  avec  la  surface  externe 
de  la  graine,  qu'd  se  soude  quelque- 
fois avec  elle  et  ne  peut  en  être  séparé. 
C'est  dans  ce  cas  que  les  auteurs  an- 
ciens ont  attribué  aux  Graminées, 
aux  Cvpéracées,  aux  Syuanthéiées  , 
aux  Labiées  ,  etc.  ,  des  graines  nues. 
Ondoits'élonnerquedans  l'étatactuel 
de  la  science  quelques  auteurs  aient 
de  nouveau  reproduit  cette  erreur  , 
en  attribuant  pour  Fruit  aux  L  ibiées 
quatre  graines  nues  au  fond  du  ca- 
lice. Le  péricaipe  est  essentiellement 
formé  de  trois  parties  :  i°  de  vais- 
seaux, qui  servent  à  le  nourrir  et 
qui  forment  uu  réseau  plus  ou  moins 
épais  ,  dont  les  mailles  sont  remplies 
d'un  parenchyme  plus  ou  moins  suc- 
culent ;  2°  d'une  meudnane  externe, 
recouvrant  ce  parenchyme;  .ï"  d'une 
autre  membrane  tapissant  sa  paroi 
inleine  et  circonscrivant  ainsi  les 
loges  ou  cavités  quelle  présente.  On 
a  donné  le  nom  de  sarcocarpe  à  cette 
partie  vasculaire  et  souvent  charnue 
du  Fruit;  celnià'épicarpek  la  mem- 
brane externe  ,  et  enfin,  celui  d'e/i- 
docarpe  à  la  membrane  intérieure. 
Nous  allons  étudier  chacune  de  ces 
parties  sépai'ément. 

L'épicarpe  est  cette  membrane  ou 
pellicule  qui  recouvre  la  surface  ex- 
terne du  Fruit  ;  généralement,  il  n'est 
autre  chose  qu'un  prolongement  de 
l'épiderme  ,  qui  recouvre  les  autres 
parties  du  Végétal.  Mais  dans  cer- 
tains Fruits  ,  l'épicarpe  est  formé  par 
le  calice  lui-même  ;  c'est  ce  qui  ar- 
rive, par  exemple  ,  toutes  les  fois  que 
l'ovaire  est  infère  ;  car,  comme  dans 
ce  cas  le  calice  est  soudé  avec  toute 
la  paroi  externe  de  l'ovaire  ,  ou 
conçoit  que  le  Fruit  doit  également 
le  représenter.  On  reconnaîtra  faci- 
lement celte  origine  de  l'épicarpe  : 
i^par  l'observation  de  l'ovaire ,  dont 


fiy 


FRU 


ou  aura  iccouuu  la  position  iiifèic; 
2°  dans  le  Fruit  mûr  ,  toutes  les  fois 
que  l'epicarpe  est  formé  par  le  ca- 
lice ,  on  aperçoit  à  la  partie  supé- 
rieure (lu  Fruit,  soit  les  dents  môme 
du  calice,  soit  une  petite  cicatrice 
ou  ombilic,  qui  en  indiquait  la  po- 
sition. C'est  ce  qu'on  aperçoit  très- 
bien  dans  les  Grenades ,  les  Pommes  , 
les  Poires ,  etc. 

L'endocarpe  est ,  ainsi  q'ue  nous 
l'avons  dit  précédemment  ,  la  mem- 
brane qui  revêt  la  cavité  interne  du 
péricarpe.  Sa  consistance  varie  beau- 
coup ;  ce  n'est,  en  général,  qu'une 
simple  membrane  plus  ou  moins  iine 
et  mince,  se  repliant  dans  l'intérieur 
du  péiicarpe  pour  en  former  les  cloi- 
sons. Quelquefois  il  offre  la  consis- 
tance du  parcliemin  ,  ou  celle  d'un 
cartilage  ou  môme  d'un  os.  Dans  ce 
dernier  cas  il  est  épaissi  extérieure- 
ment par  une  certaine  portion  du 
sarcocarpe,  qui  se  soude  totalement 
avec  lui  et  ne  peut  plus  en  être  sé- 
paré ,  et  l'endocarpe  ainsi  ossifié 
constitue  un  noyau,  quand  il  n'y  en 
a  qu'un  dans  un  môme  Fruit,  ou 
<les  nucules  quand  il  en  existe  plu- 
sieurs. Autrefois,  on  considérait  le 
noyau  comme  une  partie  de  la  graine, 
et  non  comme  api)artenant  au  péri- 
carpe. Mais  on  reconnaîtra  facile- 
ment son  origine  et  la  manière  dont 
il  se  forme,  en  coupant  en  travers  un 
Fruit  à  noyau  ,  tel  qu'un  Abricot  ou 
une  Pôclie  ,  peu  de  temps  après  la  fé- 
condation. On  aperçoit  manifeste- 
ment alors  l'endocarpe,  qui  est  en- 
core mince  et  memoraneux ,  et  la 
portion  du  sarcocarpe  qui  l'avoislne  , 
qui  n'a  point  encore  acquis  la  dureté 
osseuse  qu'elle  offrira  plus  tard. 
Lorsque  l'endocarpe  est  osseux  ,  il 
s'ouvre  quelquefois  d'une  manière  ré- 
gulière en  un  certain  nombre  de 
valves  ,  quoique  le  sarcocarpe  et  l'e- 
picarpe soient  indéhiscens  ou  bien  se 
déchirent  d'une  manière  irrégulière. 
C'est  ce  que  l'on  observe  ,  par 
exemple  ,  dans  le  Fruit  des  diffé- 
rentes espèces  de  Noyer. 

Le  sarcocarpe  est  la  partie  du  Fi  uit 
placée  entre   la  membrane    interne; 


FllU 

il  est  formé  par  les  vaisseaux  qui 
nourrissent  le  péricarpe  et  la  graine. 
Il  ne  faut  pas  croire  que  le  sar- 
cocarpe, ainsi  que  semblerait  l'indi- 
quer son  nom  ,  soit  toujours  épais  et 
charnu,  comme  on  l'observe,  par 
exemple  ,  dans  la  Pèche,  la  Prune, 
le  Melon  ,  et  en  général  dans  tous 
les  Fruits  que  pour  celte  raison  nous 
nommons  Fruits  charnus.  Quelque- 
fois ,  il  forme  une  couche  très-mince  , 
et  dans  les  Fruits  dont  le  péricarpe 
est  sec  à  l'époque  de  la  maturité  ,  il 
semble  ne  pas  exister  ;  mais  on 
en  reconnaîtra  toujours  l'existence  , 
quelle  que  soit  d'ailleurs  sa  ténuité  , 
en  se  rappelant  qu'il  est  essentielle- 
ment formé  par  les  vaisseaux  chargés 
de  la  nutrition  du  Fruit  et  de  la 
graine  ,  et  ,  comme  ces  vaisseaux  ne 
peuvent  jamais  manquer,  le  sarco- 
carpe existe  constamment. 

Le  péricarpe  peut  présenter  inté- 
rieurement une  ou  plusieurs  cavités 
nommées  loges.  Suivant  le  nombre 
de  ces  loges,  on  dit  qu'il  est  unilo- 
culaire  ,  biloculaire  ,  trilocu'.aire  , 
quadriloculaire,  quinquéloculaire  ou 
mulliloculaire.  On  donne  le  nom  de 
cloisons  aux  lames  qui  séparent  les 
loges  les  unes  des  autres.  On  dis- 
tingue les  cloisons  en  vraies  et  en 
fausses  ,  en  complètes  et  en  incom- 
plètes. Les  véritables  cloisons  ,  celles 
qui  doivent  exclusivement  porter  ce 
nom  ,  ont  toutes  une  même  manière 
de  se  former.  Elles  sont  le  résultat 
de  l'adossement  de  deux  lames  de 
l'endocarpe  ,  ou  membrane  pariétale 
interne ,  soudées  entre  elles  par 
une  petite  portion  du  sarcocarpe.  Il 
en  résulte  que  les  cloisons  vraies 
sont  toujours  lisses  et  unies.  Elles 
alternent  généralement  avec  chaque 
stigmate  ou  chacune  de  ses  divi- 
sions. Il  n'en  est  pas  de  même  des 
fausses  cloisons;  ce  sont  des  lames  de 
diverse  nature  ,  plus  ou  moins  sail- 
lantes dans  l'intérieur  du  péricarpe;  , 
jamais  formées  par  l'endocarpe,  cor- 
respondant en  général  à  chaque  stig- 
mate ou  à  chaque  division  du  stig- 
mate :  le  plus  souvent  ce  ne  sont  que 
des  tiophospcnnes  qui  sont  chargés 


FRU 

«ie  i;i:iiiies.  C'est  ce  (juc  montre  , 
par  exemple  ,  le  Frnil  «les  Rivots.  Il 
oQie  iiilerieiiieineul  des  lames  sail- 
Icintes  eu  loi  me  do  cloisons  ,  doiil  le 
Jioiiihre  varie  suivant  les  espèces,  et 
qui  ,  recouvertes  enlièrcnient  de 
graines  ,  sont  de  véritables  troplio- 
speriiies. 

On  distingue  encore  ,  avons-nous 
dit  ,  les  cloisons  en  complètes  et  en 
incomplètes.  Les  prcmièi  es  sont  celles 
qui  s'étendent  sans  interruption  dans 
toute  la  cavité  iniéricinc  du  Fruit, 
de  manière  que  les  deux  loges  qu'elles 
séparent  n'ont  entre  elles  aucune 
comnniuicatiou.  Dans  les  laiisses  cloi- 
sons ,  au  contraire  ,  il  y  a  luic  inter- 
ruption de  continuité  qui  permet  a  us 
deux  loges  de  communiquer  entre 
elles.  Le  Fruit  de  la  Pomme  épi- 
neuse {Dalura  Stramonium,  L.) offre 
réunies  ces  deux  sortes  de  cloisons. 
Dans  le  plus  grand  nombre  des  cas  , 
les  cloisons  -sont  placées  de  champ; 
elles  sont  longitudinales  ;  dans  quel- 
ques genres  elles  sont  placées  en 
travers  ;  elles  sont  transversales  ,  par 
exemple  ,  dans  toutes  les  espèces  du 
genre  Casse. 

Il  est  fort  important  de  bien  dis- 
tinguer les  parties  qui  appartiennent 
au  péricarpe  de  celles  qui  appartien- 
nent à  la  graine.  Jusqu'à  ces  dernieis 
temps ,  on  n'avait  pas  eu  de  règle 
fixe  à  cet  égard  ,  et  quelques  bota- 
nistes décrivaient  ,  comme  faisant 
partie  du  Fruit  ,  des  organes  appar- 
tenant à  la  graine  et  vice  versa.  Le 
professeur  Richard  .  dans  sou  excel- 
lente Analyse  du  Fruit,  a  fait  dis- 
paraître ces  incertitudes  ,  en  précisant 
avec  netteté  la  limite  précise  entre  la 
graine  et  le  péricaipe  qui  la  ren- 
ferme. Cette  limite,  c'est  le  /lilc ,  c'est- 
à-dire  le  point  de  la  surface  externe 
de  la  graine  ,  par  lequel  les  vaisseaux 
nourriciers  du  péricarpe  s'introdui- 
sent dans  le  tégument  propre  de  la 
graine.  Tout  ce  qui  est  en  dehors  du 
hile  doit  être  rapporté  au  péricarpe; 
tout  ce  qui  est  placé  en  dedans  fait 
partie  de  la  graine. 

Les  graines  ne  sont  pas  libres  et 
flottantes    dans   l'intérieur   du  péri- 


FRU  :')» 

caipe,  ou  elles  ne  le  soûl  qu'acci- 
tlentellcmeut.  Elles  sont  toujours 
attachées  à  un  corps  plus  ou  moins 
saillant  de  l'intérieur  de  chaque  loge, 
auquel  on  a  donné  le  nom  de  ]ilu- 
centa  ,  par  la  comparaison  qu'on  eu 
a  faite  avec  le  placenta  des  Animaux, 
ou  ,  ce  qui  est  mieux  ,  celui  de  Iro- 
phosperrne  ,  parce  qu'en  cQ'et  c'est 
par  son  moyen  que  la  graine  reçoit 
sa  nourriture.  On  a  appelé  cordon, 
ombilical,  funicule  ou  mieux  encore 
podospernie  ,  le  Irophospernic  qui 
ne  jiorte  qu'une  seule  graine,  ou 
chaque  saillie  de  ce  corps  terminée 
par  une  graine.  Le  trophosperme  e-.t 
une  saillie  interne  des  vaisseaux  qui 
forment  le  sarcocarpe  ;  il  en  résulte 
nécessairement  que  là  oii  il  existe, 
l'endocarpe  doit  être  percé  dans  une 
étendue  plus  ou  moins  considérable; 
et,  lorsque  par  suite  de  la  maturité 
ou  de  la  dessiccation  ,  le  tropho- 
sperme vient  à  se  détacher,  il  laisse 
toujours  une  cicatrice  qui  sert  à  faire 
reconnaître  la  place  qu'il  occupait. 

Cette  position  du  trophosperme  est 
en  effet  une  chose  de  la  plus  haute 
importance  à  bien  observer.  Dans  un 
péricarpe  à  plusieurs  loges,  le  tro- 
phosperme est  en  général  placé  à 
l'angle  interne  de  chaque  loge:  mais 
dans  un  péricarpe  uniloculaiic,  il 
peut  offrir  plusieurs  positions  qu  il 
est  nécessaire  de  distinguer  :  i"  il 
peut  être  basilaire  ,  c'est-à-dire  oc- 
cuper la  base  de  la  cavité  péricar- 
pienne  ,  comme  dans  le  Dionœa  ,  par 
exemple;  2"  il  peut  être  si/y>è/e,  c  est- 
à-dire  naître  du  sommet  de  la  logo, 
comme  dans  beaucoup  de  Santalacées; 
5°  il  est  central  ou  axillc  ,  lorsqu'il 
s'élève  comme  une  colouue  au  centre 
du  Fruit  ;  un  grand  nombre  de  Ca- 
ryopliyllées  ,  de  Portulacées  ,  etc.  , 
eu  offrent  des  exemples  ;  4"  enfin ,  il 
]^eul  elle  pariélal ,  c'est-à-dire  naître 
de  la  paroi  interne  du  péricarpe. 
Mais  dans  ce  dernier  cas  ,  il  faut  en- 
core distinguer  celui  qui  est  placé 
sur  la  face  interne  de  chaque  valve  , 
et  celui  qui  naît  sur  la  suture  qui 
unit  les  valves;  dans  ce  dernier  cas, 
il     est    appelé     suturai.      Ainsi  ,     le 


6o 


FRD 


îrophospcrmc  est  pariétal  dans  les 
Violettes  ,  suturai  dans  les  Franké- 
uiacécs  ,  les  Asclépiadces  ,  les  Cru- 
cifères ,  les  Légimiiiieuses  ,  etc. 

Le  tiophospernie  ou  le  podospenne 
s'ancte  oïdiuairciiicnt  au  coulotir  du 
hile  ot  ne  louche  à  la  graine  que  par 
la  sulfate  de  ce  dernier  point.  Mais 
quelquefois  cependant  il  se  prolonge 
sur  la  surface  externe  de  la  graine  eu 
formant  une  enveloppe  accessoire  qui 
la  recouvre  en  partie  ou  quelquefois 
en  totalité.  C'est  à  ce  pro  ongenient 
du  trophospermc  qu'on  a  donné  le 
nom  d'ari/le.  {V.  ce  mot.)  L'arille  est 
donc  une  partie  du  péricarpe  et  non 
un  des  tégumens  de  la  graine,  ainsi 
que  le  veulent  quelques  auteurs.  Par 
un   nombre  infini  d'observations,  le 

Iîrolesseur  Richaid  est  arrivé  à  cette 
oi  générale  que  l'arille  n'existe  ja- 
mais dans  les  Plantes  à  corolle  mono- 
pétale.  Le  petit  nombre  d'exceptions 
que  l'on  avait  citées  à  cette  loi  prove- 
nait de  ce  qu'on  avait  donné  le  nom 
d'arille  à  des  parties  qui  eu  difl'éraicut 
essentiellement. 

Les  graines  étant  renfermées  dans 
l'intérieur  du  péricarpe,  il  faut,  à 
1  époque  de  la  maturitéduFruit  ,pour 

3ue  les  graines  se  trouvent  placées 
ans  les  circonstances  favorables  à 
leur  développement ,  que  le  péricar- 
pe s'ouvre  naturellement.  Cependant 
quelques  Fruits  restent  constamment 
indéhiscens;  tels  sont,  par  exemple, 
tous  les  Fruits  charnus  en  général, 
tels  que  les  Pommes  ,  les  Poires  ,  les 
Melons  ,  les  Prunes  ,  etc.  Au  contrai- 
re ,  les  Fruits  secs  sont  généralement 
déhiscens  ,  c'est-à-dire  s'ouvi  ent  en 
un  certain  nondjre  de  pièces  nouiinées 
values.  Le  nombre  des  valves  qui  com- 
posent un  Fruit  déhiscent  est  fort  va- 
liable,  mais  il  est ,  en  général ,  cons- 
tant dans  les  espèces  du  même  genre, 
et  indiqué  d'avance  par  le  nombre 
des  sutures  qu'on  remarque  sur  la 
face  externe  du  péricarpe.  Ainsi ,  il  y 
a  des  Fruits  qui  s'ouvrent  en  une  seu- 
le valve  ,  tels  sont  ceux  du  Laurier- 
Rose,  du  Dompte-Venin,  etc.;  ils 
n  oiïrent  qu'une  seule  suture  longitu- 
dinale sur  l'un  deleurs  côtés,  par  lu- 


FRU 

quelle  ils  se  fendent.  D'autres  s'ou- 
vrent eu  deux  valves,  tels  sont  les 
Fruits  des  Légumineuses  ,  des  Cruci- 
fères ,  etc.;  ceux-ci  en  trois  valves; 
ceux-là  en  quatre  ,  cinq,  six,  etc. 
C'est  d'après  le  nombre  des  valves 
qu'on  dit  d'un  péricarpe  qu'il  estuui- 
v.dve  ,  bivalve  ,  trivalve  ,  quadrivalve, 
quinquévalve ,  multivalve  ,  etc.  En 
général ,  le  nombre  des  valves  est  le 
même  que  celui  des  lobes  des  stigma- 
tes dans  un  péricarpe  uniloculaire  ; 
dans  un  Fruit  à  plusieurs  loges,  le 
non^bre  des  valves  est  généralement 
le  même  que  celui  des  loges.  Cepen- 
dant quelquefois  les  valves  se  sépa- 
rent incomplètement  en  deux  parties  , 
de  manière  qu'au  premier  coup-d'œil 
leur  nombre  paraît  double  de  celui 
des  loges. 

Un  caractère  d'une  grande  valeur 
dans  la  classification  des  genres  est 
celui  qu'on  tire  de  la  position  des  val- 
ves relativement  aux  cloisons.  La  dé- 
hiscencepeut ,  en  etïet  ,se  faire  de  trois 
manières  différentes,  i^.  Tantôt  elle 
se  fait  par  le  milieu  de  chaque  valve 
ou  entre  les  cloisons  ,  qui  sont  en- 
traînées par  les  valves,  c'est  la  déliis- 
ceiïcelocu livide.  2".  Tantôt  la  déhis- 
cencea  lieu  vis-à-vis  les  cloisons  qui 
tiennent  aux  deux  bords  des  valves  et 
sont  partagées  en  deux  lames;  c  est  la 
déhisceiice5£'yu//cifl'e.  5".  Enfin  on  nom- 
me déhiscence  septijrage  celle  qui  a 
lieu  en  face  de  chaque  cloison ,  qui  reste 
eu  place  ,  comme  dans  les  Bignonia  y 
par  exemple.  Les  déhiscences  septici- 
de  et  loculiciJe  ont  leurs  analogues 
dans  les  capsules  undoculaires.  Ain- 
si ,  celle  des  Violacées  correspond  à 
la  déhiscence  loculicide  ;  celle  des 
Frankéniacces  ,  des  Légumineuses  , 
au  contraire  ,  est  l'analogue  de  la  dé- 
hiscence septicide. 

Les  valves  sont,  ainsi  que  les  cloi- 
sons ,  généralement  longitudinales. 
Mais ,  dans  quelques  genres  ,  elles 
sont  superposées  ;  ainsi  ,  dans  les 
Lecythis  ,  le  Be?tholetia  ,  le  Pourpier, 
V Anagatlis ,  etc.,  elles  sont  au  nom- 
bre de  deux  ,  dont  une  supérieure 
semble  former  une  sorte  d'opercule 
ou  de  couvercle;    c'est    à  ce    genre 


FRU 

do  capsule  qu'on  donne  le  nom  de 
pyxiile  ou  lioîte  à  savonnette.  JNlais 
les  Fruits  déhiscens  peuvent  s'ou- 
vrir aulronicul  que  par  des  valves. 
Ainsi  la  capsule  des  Antirrhinum  lais- 
se échapper  les  graines  qu'elle  ren- 
ferme p;ir  des  trous  iiréguliers  ,  gé- 
néralement au  nombre  de  deux  ,  un 
pourcliaqiie  loge,  qui  se  forment  à  son 
sonunet.  Dans  le  Fruit  du  Pavot,  ce 
sont  autant  de  petites  soupapes  qu'il 
y  a  de  lobes  au  stigmate,  qui  s'abais- 
sent de  haut  en  bas,  et  forment  ainsi 
au-dessous  du  ilisquc  sligmatique  wnc 
rangée  circulaire  de  trous.  Dans  un 
grand  nombre  de  Caryophyllées  ,  tels 
que  l'OFillet ,  la  Saponaire  ,  etc.  ,  la 
<;apsule  fait  sa  déhisccnce  par  le 
moyen  de  petites  dents  placées  au 
sommet,  et  qui  ,  d  abord  unies  entre 
elles,  laissent  \\x\c  ouverture  termi- 
nale en  s'écartant  les  unes  des  autres. 

Enfin  ,  il  ne  faut  pas  confondre  avec 
les  péricarpes  vraiment  déhiscens  les 
péricaipes  ruiHiles,  c'est-à-dire  ceux 
qui,  à  l'époque  de  leur  maturité  ,  se 
rompent  d'une  manière  irréguiièreen 
un  nombre  de  pièces  quinest  jamais 
déterminé  d'avance  ])ar  celui  des 
sutures.  Tels  sont  plusieurs  Fiuils 
charnus. 

Les  formes  que  peut  présenter  le 
péricarpe  sont  excessivement  variées. 
Ainsi ,  tout  le  monde  sait  qu'il  y  a  des 
Fruits  globuleux;  d'autres  qui  sont 
minces  et  membraneux  ;  quelques-uns 
sont  cylindriques,  ceux-ci  triangu- 
laires ,  etc.  En  général  ,  la  forme  du 
péricarpe  est  un  caiactère  d'une  fai- 
ble importance,  à  moins  quelle  ne 
soit  rigoureusement  déterminée  par 
sa  structure  interne.  Ainsi,  dans  les 
familles  des  Légumineuses  etdesCru- 
cilères,  la  forme  de  la  gousse,  de  la 
silique  et  de  la  silicule,  est  assez  fré- 
quemment employée  comme  carac- 
tère propre  à  distinguer  les  genres. 
Assez  souvent  le  Fruit  est  recouvert 
extérieurement  par  des  parties  acces- 
soires qui  ,  prenant  un  certain  ac- 
croissement, semblent  en  faire  par- 
tie, et  même  ont  quelquefois  été  con- 
sidérées commclcvéritable  péricarpe. 
Ainsi ,  toutes  les  fois  que  le  calice  est 


FRU  61 

monoscpale  ,  il  accompagne  le  Fruit , 
et  quelquefois  le  recouvre  presqu'en 
totalité.  (^)uelquefois  c'est  un  involu- 
cre  qui  renferme  le  véritable  Fruit  et 
qui  fort  souvent  a  été  considéré  com- 
me le  péricarpe.  Ainsi  ,  dans  le  Chà- 
laignier  ,  le  llèlre,  l'enveloppe  épi- 
neuse n'est  pas  le  péricarpe,  c'est  un 
involucieouune  cupule  péricarpoide. 
Il  en  est  de  même  dans  1  If,  le  Gené- 
vrier, la  partie  charnue  appartient  à 
l'iuvolucre  qui  a  pris  un  accroisse- 
ment considérable.  La  même  obser- 
vaiion  e.->t  applicable  aux  Fruits  du 
Figuier,  du  Dontenia  ,  de  V  Ambora  , 
etc.  Quelquefois  c'est  le  calice  qui  de- 
vient chaVnu  et  qui,  immédiatement 
appliqué  sur  le  Fruit  ,  semble  Ibrmer 
un  véritable  péricarpe,  c'est  ce  qui  a 
lieu  dans  le  Mûrier  et  quelques  Alri- 
plicées.  Dans  les  genres  Anacardium, 
Semecarpus  ,  Exucarpus  ,  c'est  le  pé- 
doncule qui,  après  la  fécondation, 
prenJ  un  accroissement  rapide,  de- 
vient épais,  charnu,  souvent  beau- 
coup plus  volumineux  que  le  Fruit 
lui-môme  ,  dont  il  a  été  considéié 
comme  le  péricaipe.  Le  Fruit  peut 
avoir  sa  surface  externe  lisse  ou 
armée  de  pointes  plus  ou  moins 
roides  et  acérées  ;  il  peut  être  cou- 
ronné par  les  dents  du  calice  ,  ce  qui 
arrive  toutes  les  fois  que  l'ovaire  est 
infèie,  par  une  aigrette  (/'.  ce  mot), 
comme  dans  le  plus  grand  nom- 
bre des  Synanthérées  et  quelques  Va- 
lériauées.  11  peut  offrir  sur  ses  parties 
latérales  ou  à  son  sommet  des  appen- 
dices membraneuses  en  forme  d'ailes , 
comme  daiis  l'Orme  ,  l'Erable  ,  les 
Malpighiacées  ,  les  Frênes  ,  etc. 

Classljication  des  Fruits. 

Les  botanistes  ont  senti  de  bonne 
heure  la  nécessité  de  donner  à  chaque 
espèce  de  Fruiis  otirant  des  difi'éren- 
ces  bien  notables  ,  des  noms  piopres  , 
afin  d'éviter  ,  dans  le  langage  descrip- 
tif de  la  science  ,  de  longues  périphra- 
ses ou  des  descriptions  continuelles. 
Mais  néanmoins  ce  perfectionnement 
ne  remonte  guère  au-delà  de  Linné  , 
car  Tournefort  ,  par  exemple  ,  qui 
fait  toujours  concourir  l'orgRuisation 


(lu  Fruit  pour  formel'  les   cnraclères 
(les  seclions  qu'il  a  élaljlies  dans  cha- 
cune (le  ses  classes  et  des  genres  qu'il 
V  renferme,  le   décrit  toujours   sans 
j  unais    lui  donner  un    nom   spécial. 
Ijinné   [Philos.  Botan.)   établit  huit 
<^spèces  de  Fruits  qu'il  nomme  :  Cap- 
sule, Silique,   Gousse,   Conceplacle 
'c'est   ce   qu'on  nomme  aujourd  hui 
Follicule),  Drupe,   l'omme  ,   Baie  et 
Cône.  Mais  lorsque  l'on  commença  à 
donner  à  l'organisation  du  Fruit  tou- 
te l'importance  qu'elle  mérite,  et  que 
dès-lors  on  l'ctudia  avec  plus  de  soin 
qu'on  ne  l'avait  fait  jusqu'alors,  orme 
tarda  pas  à  reconnaître  que  les  huit 
espèces  de    Fruiis   fondées  par  l'im- 
mortel auteur  du  Systema  natuiœ,  ne 
])Ouvaient  renfermer    tous    les  types 
d'organisation    que   l'on    découvrait. 
A.-L.  de  Jussieu  admit  la  classifica- 
tion de  Linné,  sans  y  apporter  au- 
cun changement.  Gaei  tner  ,  qui  plus 
qu'aucun  autre  botaniste,  avait    étu- 
dié la  structure  des  Fruits  ,  proposa 
d'établir  deux   nouvelles  espèces  ou 
types  d'organisation  ,  savoir  ;  l'Utri- 
cule  ,  qui  est  un  Fruit  monosperme, 
non  adhérent  avec  le  calice  ,  dont  le 

f)éricarpe  est  peu  apparent  ,  mais  oli 
e  cordon  ombilical  est  cependant  dis- 
tinct ,  tel  e.;t  le  Fruit  des  .\marantha- 
cées  ;  et  la  Samare,  Fruit  relevé  d'ai- 
les mcndjraneuses  ,  comme  celui  des 
Erables,  de  l'Orme,   etc.  Le  profes- 
seur Richard  ,  dans  la  seconde    édi- 
tion du  Dictionnaire  de   Bulliard,  a 
présenté  une  classification  des  Fruits 
avec    plusieurs     espèces     nouvelles. 
Comme  c'est  cette  classification  que 
nous  adopton  ;  sauf  quelques  change- 
mens  que  nous   avons   cru  devoir  y 
faire,  nous  allons  l'exposer  avec  quel- 
ques  détails.   De  CandoUe  ,   Mirbel , 
soit  dans  le  Bulletin  des  Sciences ,  soit 
dans  ses  Elémcns  de  Physiologie  vé- 
gétale, et  enfin  Desvaux,  ont  successi- 
vement publié  de  nouvelles  classifica- 
tions.   Mais   ils  nous  paraissent,   en 
général,  avoir  beaucoup  trop  multi- 
plié le  noudne  des  Fruits  et  les  avoir 
quelquefois  éiablis  sur  des  caractères 
d'une  faible  importance.  Néanmoi;;;i 
nous  présenterons  le  tableau  de  leur 


FRU 

classification  après  avoir  fait  connaî- 
tre celle  que  nous  adoptons. 

Nous  (Jivisons  les  Fi'uits  en  trois 
classes,  savoir  :  les  l'ruits  simples  ou 
ceux  qui  proviennent  d'un  seul  ovai- 
re appartenant  à  une  seule  fleur;  les 
Fruits  multiples  ,  qui  sont  formés  de 
plusieurs  pistils  renfermés  dans  une 
seule  fleur;  et  enfin  les  Fruits  com- 
posés ou  ceux  qui  résultent  de  l'en- 
semble ou  de  la  souduie  de  plusieurs 
fleurs  femelles  d'abord  distinctes. 

I'"  Classe. 

Des  Fruits  simples. 

i"^  Section.  —  Fruits  secs. 

A.  Fruits  secs  et  indéhiscens. 

Les  Fruits  simples  ,  dont  le  péricar- 
pe est  sec  et  indéhiscent,  sont  assez 
généralement  undoculaires  et  mono- 
spermes; on  leur  donnequelquefois  le 
nom  de  Pseudo-spennes.  Cesontpar- 
licidièrement  ces  Fruits  que  les  an- 
ciens botanistes  considéraient  comme 
des  graines  nues.  Les  espèces  princi- 
pales sont  les  suivantes  : 

i".  Cariopse,  Cariopsis  ,  Rich. 
Fruit  monosperme  indéhiscent  dont 
le  péricarpe  est  soudé  avec  la  (ace  ex- 
terne de  la  graine.  (Exemple  :  Grami- 
nées. ) 

2".  Akène  ,  Âkenium  ,  Rich.  Fruit 
monospernie  indéhiscent  dont  le  pé- 
ricarpe est  distinct  de  la  graine. 
(Exemple  :  Synanthérées.) 

5°.  Polakène,  PoiaJienium ,V\\i-\\. 
Fruit  à  plusieurs  loges  monosperuies 
indéhiscentes  ,  séparables  les  unes  des 
autres.  (Exemples  :  les  Ombellifères, 
la  Capucine  ,  etc.) 

4°.  Samare,  Sarnara ,  Gaertn. 
Fruit  à  une  seule  loge  ,  oflrant  des 
ailes  membraneuses.  (Exemples  :  les 
Erables  ,  les  Ormes  ,  les  Frênes.) 

5".  Gland  ,  G/a/Z5.  Fruit  uuilocu- 
laireel  monospernie  (souvent  parsui- 
tc  d'avortcment)  provenant  d'un  ovai- 
re infère  ,  et  recouvert  en  tout  ou  en 
partie  par  une  cupule  dont  la  forme 
est  très-variable.  (Fxemplcs  :  leCIuV 
ne,  le  Noisetier  et  le  Châtaignier,  qui 
forment  la  fjimille  des  Cupulifcros.) 
6".  Carcerule,  Carcerulus,  Desv. 


FRU 

Fruit  piuriloculaiic  ,polyspciTiic,  iu- 
iltlhisoent  (Exemple  :  le  Tilleul.) 

n.  Fruits  secs  et  (fc/iiscetis. 

Les  Fruits  secs  el  déhiscens  sont 
généralement  désignés  sous  le  nom  de 
Fruits  c;ipsulaires;  ils  sont  oïdinain - 
nient  polyspcrmes.  Le  nombre  et  la 
<i Imposition  des  valves  sont  très-varia- 
bles. 

1°.  Follicule,  J'o/I/'culus.  Fvuil 
géminé  ou  solitaire  par  avortemcnt  , 
iiniloenlaire  ,  univalve  ,  souvrant  par 
luie  suture  longitudinale  et  renlcr- 
mant  plusieurs  graines  attachées  à  un 
trophosperme  suturai.  (Exemple  : 
Aselépiadées.  ) 

8".  Siïaqvtl.  ,  Si/iqua  ,  L.  Fruit  sec 
allongé ,  bivalve  ,  dont  les  graines 
sont  attachées  à  deux  Irophospeiraes 
suturaux.  (  Exemple  :  Crucifères  si- 
liqueuses.  ) 

9".  SiLiciLE,  Silicida,  L.  Ne  dif- 
fère do  laSilique  que  par  uncU)ngueur 
lieaucoup  moindre.  (Exemple  :  Cruci- 
fères siliculeuscs.) 

10".  Gousse,  Le^i/men ,  L.  Fruit 
allongé,  sec,  bivalve,  dont  les  grai- 
nes sont  attachées  à  un  seul  tropho- 
sperme suturai.  (Exemple  :  les  Légu- 
mineuses.) 

n".  Pyxide,  Pjxidium,  Erhart  ; 
Capsula  circumscissa  ,  L.  Fruit  s'ou- 
vrant  circulairement  en  deux  valves 
superposées.  (Exemples  :  le  Pourpier  , 
la  Jusquiame ,  etc.) 

12"".  Elatékie  ,  Elalerluni ,  Piich. 
Fruit  à  plusieurs  loges  et  à  plusieurs 
côtes,  se  séparant  naturellement  à  sa 
maturité  en  autant  de  coques  qui 
s'ouvrent  longitudinalement  et  avec 
élasticité  (  Exemple  :  Euphorbia- 
cées. ) 

i.î°.  Capsule,  Capsula,  L.  On 
donne  ce  nom  à  tous  les  Fruits  secs 
et  déhiscens  qui  ne  peuvent  être  rap- 
portées à  aucune  des  espèces  précé- 
dentes. Leur  nombre  est  très-consi- 
iléi  ablc.  '^Exemples  :  les  Bignoniacées, 
les  Antiri binées,  etc.) 

Il*  Section.   —  Fruits    charnus. 

Ces  Fruits  ,  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  précédemment ,  sont  indéhiscens. 


FUU  6i 

i4".  UiuJi'E  ,  IJrujya  ,  L.  Fruit 
charnu  renfcrmani  un  seul  noyau. 
(  l*\emplcs  :  le  Cerisier,  le  Prunier, 
etc.  ) 

\b^ .  Noix  ,  A//.r.  iS'c  diffère  i\i\ 
précédent  que  par  son  péricarpe 
moins  charnu  et  moins  succulonl. 
(  Exemples  :  l'Amandier,  le  JNoyer, 
etc.) 

iti".  Nuculatne  ,  jSuculoiiium  , 
Rich.  Fruit  charnu  provenant  d'un 
ovaire  libre  et  renfermant  dans  son 
iuléi  ieiir  plusieurs  nucules.  (  l'.xcni- 
ple  :  Sapotilicrs.) 

17^.  I\li£LONiDE,  Meluiiida  ,  Ricli. 
Fruit  charnu  provenant  de  plusieurs 
ovaires  pariétaux  ,  unilorulaires  ,  réu- 
nis et  soudés  dans  l'intérieur  du  tube 
d'un  calice  qui  devient  charnu. 
(Exemples  :  la  Pomme,  la  Poire,  la 
jN'èfle  ,  etc.)  Cette  espèce  de  P'ruit 
serait  mieux  rangée  dans  la  classe 
suivante. 

18°.  PÉPONIDE,  Pcpunida,  Rich. 
Fruit  charnu,  indéhiscent  ou  ruptile, 
à  plusieurs  loges  monospei  mes  épar- 
ses  au  milieu  de  la  pulpe.  (Exemple  : 
les  Cucurbitacées.  ) 

19°.  Hespékidie  ,  Hespcri(liu/ii  , 
Desv.  Fruit  charnu  ,  dont  rcnvcloppc 
est  très-épaisse,  divisé  intérieurement 
en  plusieurs  loges  par  des  cloisons 
membraneuses  ,  et  dont  les  loges  sont 
rempliesd'unepulpc  charnue.  (Exem 
pies  :  le  Citron,  TOrauge. ) 

20^.  Baie  ,  Bacca,\j.  Fruit  cliarmi 
à  une  ou  plusieurs  loges  renfermant 
une  ou  plusieurs  graines  éparses  dan  ; 
la  pulpe.  (Exemples  :  le  Raisin,  les 
Groseilles.  ) 

IP  Classe. 

Des  Fruits  multiples. 

Les  Fruits  multiples  sont  ceux  qui 
résultent  de  la  réunion  de  plusieurs 
pistils  dans  une  mcme  tleur. 

21".  Syncakpe,  Sjiivarpium,  Rich. 
Fruit  sec  ou  charnu  provenant  de 
plusieurs  ovaires  soudés  ensemble  , 
même  avant  la  fécondation.  (  Exem- 
ples :  les  Anoncs  ,  les  Magnoliers , 
etc.  ) 


64 


FRU 


Le  fruit  du  Fraisier,  du  Framboi- 
sier est  formé  d'un  grand  nombre  de 
petites  drupes  réunies  sur  un  gyno- 
phore  charnu.  Il  mériterait  un  nom 
particulier. 

Plusieurs  petits  aliènes  réunis  en 
capitules  plus  oumoinsarrondis,  mais 
distincts,  constituent  le  Fruit  delà 
Renoncule 

IIP  Classe. 

Des  Fruits  agrégés  ou  composés. 

Ce  sont  ceux  qui  résullcnt  de  la 
soudure  de  plusieurs  pistils  apparte- 
nant à  des  fleurs  distinctes  ,  d'abord 
séparés  les  uns  des  autres,  niais  qui 
ont  fini  par  s'entregreffer. 

22^.  ConeouStrobtlf.  ,  Conus,  L., 
Strohllus  ,  L.  Fruit  composé  d'un 
grand  nombre  d'akènes  ou  de  sama- 
res  cachés  dans  l'aisselle  de  bractées 
trcs-développécs  ,  dont  l'ensemble  a 
la  forme  d'un  côue.  (Exemple  :  Co- 
nifères. ) 

23°.  SoROSE  ,  Sorosis ,  Mirb.  Fruit 
formé  de  plusieurs  tleurs  soudées  eu- 
tre  elles  par  l'intermède  de  leurs  en- 
veloppes florales  devenues  charnues. 
(  Exemples  :  le  Mûrier,  l'Ananas.  ) 

24".  Sycone.  Mirbel  nomme  ainsi 
un  Fruit  formé  par  un  involucre 
charnu  à  son  intérieur,  oii  il  porte 
un  grand  nombre  d'akènes  ou  de 
drupes  provenant  d'autant  de  fleurs 
femelles.  (Exemple  :  Je  Figuier.) 

l'elles  sont  les  vingt-quatre  espèces 
''  principales  de  Fruit  que  nous  avons 
cru  devoir  adopter.  En  comparant  ce 
tableau  avec  les  suivans,  on  s'aperce- 
vra facilement  que  nous  avons  em- 
prunté à  chaque  auteur  les  types  ou 
espèces  réellement  nouvelles,  qui  mé- 
ritaient d'être  distinguées. 

Classification  des  Fruits  par  Desvaux. 
I'^  Classe. 
Péricarpes  secs. 
i"  Ordre. 
*  Simples  et  indéhiscens. 
1.  Cartopse  ,  Rich.  —  2.  Akèxe  , 
Rich. —  3.  Stephanoe,  Desv.  C'est 
\\n  akène  provenant  d'un  ovaire  in- 
fère, comme  dans  les  Synanthérées. 


FRÛ 

—  4.  DiCLÉsiE ,  Desv.  Fruit  mono- 
sperme recouvert  par  la  base  de  la 
corolle.  (  Exemple -.les  Belles  de  nuit.) 
Cette  espèce  doit  être  réunie  avec 
l'akène.  —  b.  Catoclésie  ,  Desv. 
Fruit  monosperme  indéhiscent  ,  re- 
couvert pir  le  calice.  (Exemple  :  l'E- 
pinard.  )  Ce  n'est  également  qu'un 
akène.  —  6.  Xylodie  ,  Desv.  Fruit 
monosperme  ,  indéhiscent ,  porté  sur 
un  réceptacle  charnu  formé  par  le 
pédoncule.  (Exemple  :  la  Noix  d'Aca- 
jou )  C'est  encore  pour  nous  un  véri- 
table akène.  —  7.  Noisette  ,  JSucula. 
C'est  le  Fruit  du  Noisetier.  Il  oflVe 
absolument  la  même  organisation 
que  le  Gland.  —  8.  Gland.  V.  le 
tableau  précédent.  —  9.  PtÉrodie  , 
Desv.  C'est  la  samare  de   Gaertner. 

—  lo.  Amphisarque  ,  Desv.  Fruit 
ligneux  multiloculaire  et  pulpeux  , 
intérieurement  indéhiscent.  (Exem- 
ple :  Baobab.)  —  11.  CarcÉRUle.  7-^- 
le  tableau  précédent. 

"*  *   Simples  et  déhiscens. 

12.   Utricule  ,  Gaertner.  —   i3. 
Conceptacle  ,  L.  C'est  le  Follicule. 

—  i4.  Siltque  ,  L.  —  i5.  Gousse, 
L.  J^.  letabl.  précéd.  —  16.  Hémigi- 
RE,Desv.  Fruit  ligneux  à  une  ou 
deux  loges,  souvrant  d'un  seul  côté. 
(Exemple  :  Piotéacées.)  —  17.  Reg- 
TviATE ,  Mirb.  F.  le  tabl.  précéd.— 
18.  Capsule,  L.  F.\e  tabl.  précéd. 

—  19.  Stértgme  ,  Desv.  Fruit  formé 
de  plusieurs  coques  adhérentes  à  un 
même  support  et  provenant  d'un  seul 
ovaire.  (Exemple  :  les  Mauves.)  C'est 
le  Polakène  du  professeur  Richard. 
— 20.  Pyxtde,  Erhart.  F.  le  t^bl.  pré- 
céd.— 21.D1PLOTÈGE.  Desv.  C'est  une 
capsule  provenant  d'un  ovaire  infère. 

11'=  Ordre. 

Péricarpes  secs  composés. 

22.  Follicule,  Rich.  F.  le  ta- 
bleau précédent.  —  23.  Carpadè- 
LE,  Desv.  C'est  le' Polakène  prove- 
nant d  un  ovaire  infère.  C'est  véri- 
tablement un  Fruit  simple  et  non  un 
Fruit  composé.  —  24  Microbase, 
D.  C.  —  25.  PlopocarpEjDcsv.  Fruit 
provenant  de  plusieurs  pistils  dis- 


FRU 

tincts  (  Exemple  :  Rcnonculacccs.   ) 

—  26.  PoLYsiQUE  ,  Ucsv.  C'est  le 
Syncarpc  du  professeur  Richarrl.  — 
27.AMALTnÉK,Desv.  PI u.-icurs Fruits 
secs  et  monospci  mes  ,  renfermés  dans 
1  intérieur  du  tube  calicinal.  (Exem- 
ple :  l'Alcliemille,  etc.  )  —  28.  Stro- 
liii-Eou  CoN£.  /".  Je  labl.  précédent. 

11°  Classe. 
Péricarpes  charnus. 
1*^'"  Ordre. 
Friiils  simples. 
29.  Spiialérocarpe  ,  Desv.   Fruit 
composé  d'écailies  qui  sont  devenues 
cliainues  et  qii  contiennent  les  vé- 
ritables Fruits  placés  à  leur  aisselle. 

—  00.  Baie  ,  L.  P'.  le  tableau  précé- 
dent. —  5i.  AcRosAUQUE  ,  Desv. 
Baie  provenant  d'un  ovaire  infère.  — 
02.  PÉPONinfi  ,  Ricli.  f^.  le  tableau 
précédent.  —  33.  Akcestride,  Desv. 
Fruit  formé  de  la  soudure  des  écail- 
les. (Exemple;  le  Genévrier.)  C'est  un 
Fruit  composé.  —  34  Hespéridie  , 
Desv.  p'.  le  tableau  précédent.  —  5.'>. 
Drupe,  L.  F',  le  tableau  précédent. — 
36.  Nucui.AiNE,  Rich.  V.  le  tableau 
précédent. — 07.  PYKENAiRE,Ricii.  P' . 
le  tableau  précédent. — 38.MÉi.oNir)E, 
Rich. — 39.  Balauste,  Desv.  (Exem- 
ple :  la  Grenade.) 

11*^  Ordre. 

Fruits  composés. 

4o.  Cynarrhode  ,  Desv.  C'est  une 
variété  de  la  iMélonide.  (Exemple  :  le 
Fruit  du  Rosier.)  —  4i.  Erythros- 
TOME  ,  Desv.  C'est  le  Fruit  de  la 
Framboise.  —  42.  Sarcobase  ,  D.  C. 
—  45.  Baccaulaire  ,  Desv.  P^uit 
formé  de  plusieurs  ovaires  distincts  , 
provenant  dune  seule,  fleur.  (Exem- 
ple :  Drymis.) —  44.  AsiMiNE  ,  Desv 
C'est  le  Fruit  des  Anonacées  ,  qui 
est  le  Syncarpe  du  professeur  Ri- 
chard. —  45.  Syncarpe,  Rich.  P^'.  le 
tableau  précédent. 

Cette  classification  carpologique  de 
Desvaux  est  la  plus  compliquée  des 
trois  dont  nous  traçons  ici  le  tableau. 
Ceux  qui  compareront  entre  elles  les 
différentes  espèces  établies  par  ce  bo- 
TOME  vu. 


FRU 


e.*»- 


taniste  ,  reconnaîtront  avec  nous 
qu  wn  gmnd  nombre  ne  sont  que  des 
modilications  les  unes  des  autres,  et 
qu'on  général  l'auteur  a  attaché  trop 
dimporlance  aux  organes  accessoires, 
qui  ne  doivent  jamais  être  considérés 
comme  propres  à  établir  des  espèce."; 
particulières.  Ainsi  les  Fruits  qu'il 
nomme  Stcphanoe ,  Diclésic,  Caluclà- 
sie  ,  Xjlodie  ,  etc.  ,  ne  sont  évidem- 
ment que  des  akènes.  Ceux  qu'il  dé- 
signe sous  les  noms  de  Polysique, 
Jsimine,  etc.  ,  rentrent  pour  leuror- 
ganisalion  dans  le  Syncarpe  du  pi o- 
fesseur  Richard. 

Ctassijicadon  des  Fruils  par  le profcs* 
seur  MirbeL. 

Le  professeur  Mirbel  divise  tous  les 
Végétaux  ^  phanérogames  en  deux 
classes,  d'après  la  considération  de 
leurs  Fruits  ,  savoir  les  Gymnocar- 
piens  qui  ont  leurs  Fruits  nus  ,  et  les 
Augiocarpiens,  dont  le  véritable  Fruit 
est  recouvert  et  masqué  par  quelque 
organe  accessoire  avec  lequel  il  con- 
tracte une  adhérence  plus  ou  moins 
intime.  Nous  allons  exposer  ici  sim- 
plement les  noms  des  divers  genres 
établis  par  Mirbel  ,  renvoyant  à  cha- 
cun d'eux  pour  leurs  caractères. 
Fruits  gymnocarpiexVs. 
P-"  Ordre. 
Fruits  Carcèrulaires. 

Ce  sont  des  Fruits  secs  à  péricarpe 
indéhiscent. 

1.  Cypsèee  ,  Mirb.  —  2.  Cerion  , 
Mirb.  —  5.  Carcéruee,  Mirb. 
H*  Ordre. 
Fruits  Capsulaires. 

Fruits  simples,  secs  et  déhiscens. 

4.  Légume,  L.  —  5.  Silique  et 
Sieicule  ,  L.  —  6.  Pyxide  ,  Erhart. 
—  7.  Capsule  ,  L. 

III*^  Ordre. 
Fruits  Diérésiliens. 
Fruits  simples  formés  de  plusieurs 
coques,  rangés  symétriquement  au- 
tour d'un  axe  fictif  ou  réel. 

8.  Crémocarpe,  Wirb.  —  9.  Reg- 
MATE  ,  Mirb.  — 10.  DiÉRÉsiLE ,  Mirb. 


66  FRU 

TV^Okore. 
Frit  ils  Eta  irionnaires . 

Fruits  composés  de  plusieurs  péri- 
carpes irré;^uliers  ,  qui  -n'adhèrent 
point  au  calice. 

11.  l^ouKLE  Follicule.  —  12. 
Etairion,  Mirb. 

V*^   Ordre. 
Fruits  Cénobionaires. 
i3.  CÉNOBioN,  Mirbel. 
VP  Ordre. 
Fruits  Drupacés. 
i4.  Drupe. 

Vir  Ordre. 
Fruits    Bacciens. 
Fruits  cliarnus  contenant  plusieurs 
graines. 

ib.  PYRioroN,  Mirbel.  —  16.  Pe- 
PON.  —  17.  Baie. 

Fruits  cryptocarpiens. 

18.  Calybion,  Miibel.  —  19. 
Strobile  ou  Coke.  —  20.  Svcone, 
Mirbel.  —  21.  Sorose  ,  Miibel. 

Le  seul  reproche  bien  fondé  que 
l'on  puisse  fiiue  à  la  classification  du 
professeur  Mirbel ,  c'est  d'avoir  in- 
troduit dans  la  science  un  tiop  grand 
nombre  de  noms  nouveaux  ,  pour 
exprimer  des  objets  qui  avaient  déjà 
reçu  des  noms  pariiculiers.    (a.  r.) 

En  ajoutant  au  mot  Fruit  certai- 
nes cpithètes,  on  l'a  appliqué  à  divers 
Végétaux;  ainsi  l'on  a  appelé   : 

Fruit  de  Cythère  ,  à  l'Ile-de- 
France,  le  Spondias. 

Fruit  élastique  ,  à  Saint-Domin- 
gue ,  \e  Hura  crepUans;  en  Europe, 
les  Balsamines. 

Fruit  empoisonné  ,  le  Cerbera 
Manghas. 

Fruit  du  père  Adam,  le  Bananier. 

Fruit  a  pain,  l'Artocarpe  apy- 
rène  ou  Jacquier  cultivé. 

Fruit  du  vrai  Baume  ,  VJmjrls 
Opobalsamum.  (s.) 

FRUITS  FOSSILES,  bot.  fos.  F'. 
Carpolithes. 

FRTJTILLER.  BOT.  piiAN.Nom  vul- 


FUC 

S.tireduFraisirrduCbili.^'.FRAlsiET<. 

(A.  H.) 

F UC AGEES.  Fucaceœ.  bot.  cr^pt. 
[  Hydrophytes.)  Premier  ordre  delà 
famille  des    llydiophytes   que   nous 
avons  établi  dès  i8i3  dans  notre  Es- 
sai sur  lés  genres  des  Plantes  marines 
non  articulées;  nous  l'avions  compo- 
sé de  six  geni-es  :  Fucus  ,  Lamlnorla, 
Osmuiidaiia  ,  Desmarestla  ,  Furcella- 
rla  et  Cliorda.  Agardh,  dans  ses  dif- 
féiens  ouvrages,  a  adopté  la   compo- 
sition de  cette  i'amille  et  a  modilié  ou 
ajoulé    quelques    genres.    Lyngb^e  , 
ayant  fait  une  classification  entière- 
ment systématique  des  Hydrophytes, 
a  réparti  les  Fucacées  dans  plusieurs 
de  ses  seclions  ,  de  telle  sorte  que  les 
Fucus  se  trouvent  avec  les  Ulves  et 
les    Delesseries  ;    les    Desmarestics  , 
qu'il  nomme  Desmies,  avec  les  Plo- 
camies  et  les  Gélidles ,  etc.  Les  tra- 
vaux de  ces  hommes  célèbres  et  nos 
observations  nous  décident  plus  que 
jamais  à  conserveries  quatre  princi- 
pales divisions  que  nous  avons  pro- 
posées dans  la  classe  des  Hydrophy- 
tes. La  première  est  celle  des  Fuca- 
cées ,  pourvues  presque    toujours  de 
tiges  et  de  feuilles.  Ces  tiges  sont  beau- 
coup plus  compliquées  dans  leur  or- 
ganisation qu'on  ne  l'a  cru  jusqu'à  ce 
jour;  elles  offrent  quatre  parties  bien 
distinctes  ,  analogues,  par  leur  situa- 
tion et  leur  grandeur  respectives ,  à 
l'épidenne ,  à  l'écorce,  au  bois  et  à  la 
moelle  des  Plantes  dicotylédonées.  En 
effet,  dans   toutes  les  Fucacées,  l'on 
trouve  à  la  circonférence  une  pellicu-" 
le  mince  qui  se  détruit   très -facile- 
ment et  qui  paraît  formée  d'un  réseau 
très-fin  ,  parsemé  de  points  opaques  et 
de  pores  ou  petites  ouvertures.  Dans 
quelques  espèces,    cette  pellicule  se 
sépare  facilement  du  corps  de  la  tige  ; 
dans  d'autres  ,  elle  adhère  avec  force. 
Chez  un  grand  nombre  ,  elle  se  cou- 
vre de  rugosités  lorsqu'elle  est  des- 
séchée ,  et ,  dans  cet  état ,  elle  ne  dif- 
fère en  aucune  manière  ,  par  \c  fades, 
de  l'épidenne  des  Dicotylédonées  li- 
gneuses. Nous   regardons  cette  pelli- 
cule   comme    l'épiderme   des    Fuca- 
cées. Elle  recouvre  une  substance  de 


FUC 

couleur  foncée  ,  ayant  environ  un 
sixième  d'épaissenr\lu  diamètre  total 
de  la  tige  et  paraissant  formée  d'un 
tissu  cellulaire  à  mailles  extrêmement 
petites,  parsemées  de  lacunes  rondes 
ou  ovalaircs,  assez  grandes,  vides , 
et  se  prolongeant  dans  loule  la  lon- 
gueur de  la  ligo.  Cette  substance  ,  que 
nous  compaions  à  l'écoice  des  Uico- 
tylédonées,  disparaît  dans  les  feuilles 
dos  llydropliytcs  ;  elle  résiste  beau- 
coup plus  que  l'enveloppe  cpidermi- 
que  qui  la  recouvie;  quelquefois  on 
trouve  des  liges  de  Fucacées  que  le 
frottement  ou  quelque  autre  cause  a 
dépouillées  de  celte  écoice  ;  plus  sou- 
vent elle  persiste  seule,  la  partie  cen- 
trale a  disparu  :  c'est  un  tube  cortical 
qui  a  perdu  la  partie  ligneuse  et  cen- 
trale par  la  macération.  D'autres  fois 
elle  se  tiétache  de  celte  sorte  de  bois, 
et  s'enlève  avec  autant  de  facdité  que 
l'écorce  des  Dicot^lédons  lorsqu'ils 
sont  en  pleine  sève;  enfin,  cette  par- 
tie de  la  tige  des  Iiydropb\les  de.-sé- 
chée  re-send.)lc  parfaitement  à  l'écor- 
ce des  Plantes  terrestres  par  leyiicies, 
paila  couleur,  l'épaisseur,  etc.;  nous 
avoiis  cru  pouvon*  lui  en  donner  le 
nom.  La  tige  paraît  formée  par  une 
masse. le  t  issu  cellidaire  pi  us  distinct  et 
plusrégulieraucentre  qu'à  lacircoufé- 
rence,  otfrant  quelquefois  des  lignes 
rayonnantes  et  coniques  d'un  tissu 
beaucoup  plus  fin  et  plus  égal,  qui 
jiai  tcnt  de  la  circonférence  et  qui  se 
dirigent  vers  le  centre.  Le  tissu  cellu- 
laire de  la  masse  offre  des  cellules  qui , 
au  lieu  desedikiterdans  tous  les  sens, 
croissent  uniquement  en  longueur,  de 
sorte  que  cette  masse  paraît  compo- 
sée ,  au  premier  aperçu  ,  d'une  gran- 
de quantité  de  petits  tubes  anguleux  , 
coupés  transversalement  par  des  dia- 
phragmes plus  ou  moins  éloignés, 
à  peine  visibles,  et  d  une  substance 
beaucoup  plus  mince  que  les  parois. 
Tous  les  tubes  se  touchent ,  leurs  pa- 
rois paraissent  communes  ,  leur  gran- 
deur varie  dans  les  différentes  espèces, 
ilsdisparaissentdans  lesfeuilles  ,  mais 
ils  se  piolongent  d.ms  les  nervures  , 
et  ne  sont  bien  apparens  que  dans  les 
Fucacées.  Tout  s'alla isïc  par  la  dcssic- 


FCC 


67 


cation  ;  ils  forment  aîofs  une  ma'^se 
homogène,  compacte  et  pesante,  d'u- 
ne grande  dureté  ,  d'une  grande  fé- 
nacilé,  d'une  couleur  blanc-rosàtie 
plus  ou  moins  fom  ée,  suivant  les  es- 
pèces ;  quelquefois  elle  devient  légère, 
spongieuse  par  un  commem  cment  de 
décou)posilion.  Elle  seule  produit  des 
lejcions  ou  de  nouvelles  feuilles;  ce 
phénomène  remarquable  ne  s'obseiVc 
que  dans  les  Fucacées  et  piouve  en- 
core combien  l'analogie  est  Irappante 
entre  les  tiges  des  Fucacées  et  celles 
des  Dicolyledonécs.  Enfin  ,  au  centre 
de  celte  tige  se  trouve  un  corps  cylin- 
drique ayant  de  largeur  un  sixième 
au  plus  du  diamètre  total  de  la  tigcj 
U  est  composé  d'une  substance  qui 
paraît  semblable  à  celle  que  nous  re- 
gardons comme  l'écorce;  elle  diffère 
par  l'absence  des  lacunes  ,  par  plus 
de  régularité  et  plus  de  consistance 
dans  le  tissu;  sa  forme  varie  suivant 
celle  delà  tige  et  lui  paraît  subordon- 
née; elle  est  la  premièie  à  se  détruire 
dans  les  tiges  en  décomposition  ;  elle 
ne  change  point  de  couleur  dans  celles 
qui  sont  desséchées  ;  elle  se  prolonge 
dans  les  principales  branches,  dispa- 
raît dans  les  petites  et  ne  s'observe  ja- 
m.iis  dans  les  nervures  des  feuilles 
encore  moins  dans  leurs  membranes. 
Elle  n'existe  ni  dans  les  Floridées ,  ni 
dans  les  Dictyotées  ,  ni  dans  les  Ul- 
vacées.  Ces  rapports  avec  la  moelle 
des  Dicotylédonées  nous  ont  engagé  à 
lui  donner  ce  nom.  Pour  observer, 
dans  les  tiges  des  Fucacées ,  les  quatre 
parties  que  nous  venons  de  décrire, 
d  faut  choisir  les  espèces  les  plus 
grandes,  celles  qui  paraissent  vivre 
plusieurs  années  et  dont  le  diamètre 
est  considérable;  il  faut  se  transpor- 
ter à  la  fin  de  l'été  au  milieu  des  ro- 
chers chargés  de  Laminaires  que  les 
grandes  marées  del'équinoxe  laissent 
quelques  instans  à  découvei  t,  et  l'on 
trouvera  ces  Végétaux  dans  tous  les 
états  que  nous  venons  de  décrire.  Les 
uns  auront  perdu  la  moelle  et  lécor- 
ee,  la  tigen'otfrira  qu'une raasscblnn- 
cbàtreque  nous  regardons  comme  l'a- 
nalogue de  l'aubier  ou  du  hois  des 
Dicotylédonées;  les  autres  ans  ont  pei-- 
5* 


68 


FUC 


du  cette  partie,  il  ne  restera  que  l'e- 
corce  fonnanî  un  ëtiu  tuSulaire.  Il  y 
a   beaucoup  de  Dirotylëdonées   dont 
la  consistance  est  toujours  herijacee 
et  dans  lesquelles  on   cherche.ait  en 
vain  l'écorce  et  le  l)ols  des  Végétaux 
ligneux  ;  de  même  il  y  a  beaucoup  de 
Fucacées  qui  n'ofFrcntjaniais  les  qua- 
tre modifica lions    que    l'on    observe 
dans  les  grandes  espèces.  Dans  ce  cas, 
les  rapports   ç;énéraux  se  retrouvent 
dans  la  fructification  ,  ainsi  que  dans 
l'organisalion.  Celte  organisation  dif- 
fère toujours  de  celle   des  Floridées 
dépourvues  du  canal  médullaire ,  et 
dans    lesquelles    le    tissu    cellulau'e 
paraît  dominer,  de  celle  des  Dictyo- 
tées  qui  ne  semblent  composées  que 
de  tissu  à  mailles  quadrangulaires  ou 
hexagonales  ,  jamais  d'écorce  ,  jamais 
de  moelle  ,  et  enfin  de  celles  des  Ul- 
vacées  que  son  homogénéité  fait  com- 
parer à  celle  des  cotylédons.  On  dé- 
chire les  Fucacées  longitudinalement 
avec  beaucoup  de   facdité  ,  et  la  dé- 
chirure oflie  à  l'oeil  nu  l'aspect  d'une 
organisailoii  fibreuse  bien  caractéri- 
sée ;  il  n'en  est  pas  de  même  si  on  les  . 
coupe  transversalement,   on  ne  voit 
alors  que  les  orifices  de  ces  préten- 
dues fibres  ,  et   les  cellules  du  tissu 
cellulaire.  Ces  fibres  ne  sont  pas  sem- 
blables à  celles  des  Plantes  phanéro- 
games ;    en  général  ,   elles   nous  ont 
paru    cloisonnées  ;   les  cloisons   sont 
très-éloignées  les  unes  des  auti'es,  et 
d'un  tissu  plus  lâche  que  celles  des 
Plantes  terrestres.  A  mesure  que  l'or- 
ganisation  devient  plus  simple,   les 
cloisons  se  raj  pi  ochent  ;  ainsi ,  dans 
les  tiges  et  les  nervuiesdes  Floridées, 
eller  sont  plus  près  les  unes  des  au- 
tres que  dans  les  Fucacées  ;  dans  les 
Dictyotces  ,  elles  sont  presque  égales  , 
et  elles  le  deviennent  entièrement  dans 
les  Ulvacées.  Doit-on  considérer  ces 
fibres  comme  des  vaisseaux?  Ilesl  cer- 
tain qu'elles  n'ont  aucune  ressamb'an- 
ceavec  ceux  des  Plantes  terresti  es.  Les 
injections,  la  macération,  l'observa- 
tion microscopique  etcelteexpérience 
citée  par  touslesauteurs'que  la  partie 
delà  Plan  te  marine  plongée  dans  l'eau 
reprend  seule  sou  état  naturel  ,  tandis 


FUC 

que  l'autre   n'aspire    aucun    fluide  , 
portent  à  croire  que  les  Hydrophytes 
n'ont  point  de  vaisseaux.  Mais  ,  d'un 
autre  côté ,  si  l'on  observe  la  situation 
de  la  fruciificaîion  flans  les  Fucacées 
et  les  Flo;  idées  ,  on  la  trouve  presque 
toujours  sur  les  ti^es  ou  les  rameaux, 
près  des  nervures  ou  a  leurs  extrémi- 
tés ;  dansles  Dictyctées  ,on  remarque 
que  plus  les   mailles  du  réseau  sont 
régulières  et  visibles,  plus  la  situation 
ties  fruclificuions  est  régulière,  et  que 
moins  elles  sont  visibles  et  égales,  plus 
les  fructifications  sont  épaises;  dans 
les  Ulvacées  dépourvues  de  nervures, 
de  tiges,  et  qui  n'ont  qr  un  pédicelle, 
les    fructifications  sont    entièrement 
éparses.   Si  l'on   compare  ensuite  les 
rapports  qui  exislententre  la  situation 
des  fructifications  et  celle  de  ces  mas- 
ses de  fdjies  ou  de  tissu  cellulaire  à 
cellules  allongées,  ne  sera -t- on  pas 
tenté  de  les  regarder  comme  des  vais- 
seaux .  ou  du  moins  comme  en  faisant 
les  fonctions?  Il  est  si  difficile  de  dé- 
finir ce  que  l'on  entend  par  tissu  cel- 
lulaire ,  qu'il  serait  plus  aisé  de  prou- 
ver que  ces  fibres  sont  des  vaisseaux 
cloisonnés  que  de  démontrer  le  con- 
traire. De  plus  il  est  presque  impos- 
sible d'expliquer  sans  une  espèce  de 
vaisseaux  quelconques  ,  les  fructifica- 
tions  qui  se   trouvent  tantôt  éparses 
sur  les  rameaux,  tantôt  dans  leur  par- 
tie supérieure  ,   quelquefois  sur   des 
rameaux  dépourvus  de  feuilles  ,  sou- 
vent à  l'extrémité  de  ces  derniers  or- 
ganes. Elles  ont  besoin  ,  pour  s'y  dé- 
velopper, de  fluides  pi  ils  élaborés  que 
ceux  de;s  autres  parties  de  la  Plante. 
Ces  fluides  doivent  avoir  un  mouve- 
ment quelconque  ,  d'autant  que  l'on 
remarque  souvent,  dans  les  Floridées 
«lépourvues  de  nervures  ,  des  fructi- 
fications incomplètes  ,  parce  que  ces 
fluides  sont  restés  stagnans.  Ce  mou- 
vement peut -il  se  faire  sans  vaisseaux, 
ou  bien  a-t-il  lieu  dans  les  nombreu- 
ses lacunes  de  ces  Plantes  ,  ou  de  cel- 
lule à  cellule  et  à  travers  leurs  mem- 
branes? Tout  cela  est  possible,  mais 
nous  persistons  à  croire  que  les  fibres 
cloisonnées  des  Hydrophytes  ,  si  elles 
ne  sont  pas  de  véritables  vaisseaux , 


FUC 

eu  font  du  moins  les  fonctions.  Dans 
presque  toutes  les  Fucacées,  les  or- 
ganes de  la  fruclilicadon  sont  très- 
compliqucs.  Les  granules  sont  renfer- 
mées dans  des  capsules,  qui  sont  elles- 
mêmes  envelopptios  d'une  membrane 
parlieulicre,  et  forment ,  par  leui  reu- 
nion ,  des  conceptacies  ou  tubercules 
situes  en  plus  ou  moins  grand  nom- 
bre dans  uno  masse  polymorphe,  at- 
tachée aux  rameaux-  ou  placée  à  f'cx- 
Irenule  des  feuilles,  et  remplie  d'une 
substance    mncilagiueuse ,    dont    la 
quantité  et  le^  aississement  augmen- 
tent jusqu'à  la  maturité  des  graiiules, 
et  qui  disparaît  avec  elles.  La  fiuctifi- 
cation  se  renouvelle-t-elle  plusieurs 
fois   sur  les   mêmes  Fucus?  D'après 
nos  observations,  nous  pensons  que 
ceux  sur  les  rameaux  desquels  elle  se 
développe  voient  chaque  année   ces 
rameaux  se  couvrir  de  fruits,  et  que 
ceux  qui  ollrent  leurs  fructifications 
au  sommet  des  feuilles  périssent  après 
la  maturité  des  graines.  Cette  règle, 
sans  doute,  n'est  pas  générale,  mais 
elle  est  facile  à  observer  sur  la  tiès- 
giande  majorité  des  Fucus. 

Les  feuilles  des  Fucacées  sont  fa- 
ciles   à    distinguer,   pourvu   que  la 
riante  soit  entière.  Elles  ne  diffèrent 
presque  point  de  celles  des  Plantes 
terrestres  dans  la   première  ,  la  troi- 
sième ,  la  quatrième  et  la  sixième  sec- 
tion du  premier  genre.  Elles  sont  tur- 
binées  et  vésiculeuses  dans  la  secon- 
de   section;    rameuses   dans   la    cin- 
quième; nulles  dans  la  neuvième  et 
la    dixième.    La    membrane    qui    se 
trouve    à   la    base   du   Fucus  loreus 
pourrait  presque  être  regardée  com- 
me une  feuille  unique  ombiliquce.  La 
leuille   des    Laminaires,  quelquefois 
simple  ,  quelquefois  divisée  ,  est  uni- 
que dans  certaines  espèces,  telles  que 
les   La  m  ma  1res  digitée  et    sacchari- 
ne,  Fucus  digitalus  el  sacc/iariuus  , 
L. ,   tandis   que   d'autres    en   possè- 
dent un  très-giaud  nombre;  les  La- 
minaires pyrifère  et  pomifère  i  Fuc 
pyri/er-us  ,    L.  ,    Famin.  pomlfira  , 
1N-)  eu    offrent    des    exemples.    On 
trouve  souvent  les  feuilles  supérieu- 
res de  ces  dernières  soudées  ensemble 


FUC  69 

p-ir  leurs  bords,  entièrement  ou  de 
distance  en  distance;   d'autres   sont 
perforées  comme  la  peau  d'un  crible  , 
ainsi  qu'on  l'observe  sur  le  Famiria- 
na  Jganim.    Les   feuilles   prolifères 
dans    les  Osmundaries  ,   seuddables 
aux  radicaux    dans  les  Desmaresties, 
manquent  enlièrcnient  dans  les  Fur- 
ccllaires  et  les  Choides.  Les  feuilles 
des  Fucacées  présentent   donc  entre 
elles   [)resque  autant  de    dillerences 
que  celles  des  Dicotylédonécs  ;  elles 
varient  également  sous  le  rappoit  de 
la  composition  ,  de  la  situation  ,  des 
surfaces, de  la  forme  générale  et  par- 
ticulière ,    etc.;    beaucoup  sont   or- 
nées de  nervures  simples  ou  rameu- 
ses qui  manquent  entièrement  à  d'au- 
tres espèces.  Presque  toutes  les  Hy- 
drophytes    à    Ol■gani^ation    ligneuse 
sont  pourvues  de  vésicules  aériennes: 
elles  sont  globuleuses  et  pédicellées 
dans    les    Haigassum;     innées   dans 
les  rameaux  des  Fucus  discors ,  f'œni- 
culaceus    et    nodosus  ,    etc.;    innées 
dans  les  feuilles  du  Fucus  vesiculosus  ■ 
en  forir    de  silique  dans  li  Fucus  sl- 
ii({uosh,  ;  en  form    d'entonnoir  dans 
le  Fucus  turbinatus.  C'est  une  vaste 
lacune  au  centre  de  la  tige  des  Lami- 
naires  buccmale    et   à  longue  ti"e; 
elle  se  trouve  à  la  base  de  la  femlle 
dans  les  Laminaires  pomifère  et  py- 
nfèiv  ;  enfin,  les  Fucacées  qui  n'en 
ont  point  d'apparente^  les  présentent 
néanmoins  sous  formedelacunrsdans 
la  substance  de  l'écorce  ;  elles  v  sont 
quelquefois   visibles   à  l'œil  nu  et  se 
prolongent  dans  la  longueur  des  ti- 
ges et  des  rameaux.  ]\ous  regardons 
les  vésicules  co.  ime  des  organes  par- 
ticuliers destinés  à  des  fonctions  qui 
leur  sont  propres  ,  et  non  comme  des 
feuilles  avortées,   ou  des   fructifica- 
tions  qui  ont   jeté   leurs    semences, 
ainsi   que  l'ont  avancé    des   auteurs 
modernes.    Bory   de   Saint- Vincent 
qui  les  a  soigneusement  étudiées  avec 
Je  secours  du  microscope  ,  les  a  trou- 
vées remplies  de  libres  très-déliées 
incolores,  fort  entremêlées  ,  <l'une  fi-! 
nesse  extrême,  de  l'aspect  d'un  Bys- 
sus  ,  et  articulées  par  sections  de  ma- 
nière à    (présenter  l'aspect   de  Con- 


70 


FOC 


feryes  ou  d'OscillaIres  ,  ou  l'ecar- 
tement  cies  articles  varie  selon  les 
espèces.  Les  anciens  croyaient  que 
ces  vésicules  des  Fucus  étaient  uni- 
quement destinées  à  tenir  ces  Plantes 
tîottantes  dans  les  eaux  de  la  mer. 
A  quoi  leur  servirait  alors  ce  tissu 
filamenteux  qui  les  remplit?  Nous 
ne  discuterons  aucune  de  ces  liy- 
pothèses ,  elles  ne  sont  appuyées  ni 
sur  des  faits  ni  sur  des  observations 
exactes,  et  elles  s'écartent  de  tout  ce 
que  l'on  observe  dans  les  autres  fa- 
milles des  riantes.  Quant  à  nous  , 
nous  les  considérons  comme  des  or- 
ganes respiratoires  presque  analogues 
à  ceuv  que  l'on  observe  dans  la  ma- 
jeure partie  des  êtres  qui  peuplent  et 
vivifient  la  surface  du  globe  ;  oi-ganes 
dont  les  tissus  libreux  ,  observés  par 
Eory  de  Saint-Yincent ,  peuvent  être 
considérés  comme  de?  trachées  ;  et  si 
on  ne  les  \oit  point  sur  les  autx-es  lly- 
drophyles,  c'est  qu'elles  sont  moins 
parfaites;  ayant  une  organisation 
moins  compliquée,  leurs  fonctions 
vitales  doivent  être  plus  simples.  No- 
tre hypothèse  est  fondée  sur  l'action 
qu'exercent  les  Hydiophytes  sur  l'air 
atmosphérique;  elles  agissent  de  la 
même  manière  que  les  Plantes  pha- 
nérogames. Les  Fucacées  ligneuses  , 
et  d'une  couleur  olivâtre  ,  absorbent 
l'Oxigène  pendant  la  nuit  et  l'exha- 
lent pendant  le  jour  ,  mais  en  très- 
{:)etile  quantité.  Les  Floridées  ,  sem- 
blables au\  corolles,  rendent  encore 
moins  d'Oxigène  que  les  Fucacées  ; 
elles  semblent  le  )  etcnir  pour  former 
les  bi'illantes  nuances  qui  les  déco- 
rent. Les  Ulvacées,  au  contraire,  de 
même  que  les  tissus  herbacés  des 
Plantes  terrestres,  développent  ,  par 
l'action  delà  lumière,  une  énorme 
quantité  de  Gaz  oxigène  et  un  peu 
d'Acide  carbonique  ;  l'Azote  m  s'y 
trouve  que  dans  les  proportions  de 
vingt  à  trente  sur  cent.  Cette  décom- 
position de  l'air  atmosphérique  doit 
s'opérer  dans  les  Plantes  marines  au 
moyen  des  vésicules,  des  lacunes  et 
des  grandes  cellules  qui  s'observent 
dans  les  diffère u tes  organisations  de 
CCS    Végétaux  ,    et    qui ,    peut-être  , 


FUC 

font  tout  à  la  fois  les  fonctions  de  ré- 
servoir et  d'organe  destiné  à  la  dé- 
composition de  l'air  atmosphérique. 
Le  phénomène  le  plus  remarqua- 
ble que  présentent  les  vés  cules  des 
Fucacées,  c'est  la  différence  du  Gaz 
qu'elles  renferment  suivant  qu'elles 
sont  ou  non  exposées  à  l'air.  Si  l'on 
examine  le  Gaz  vésiculaire  d'une  Fu- 
cacée,  quelques  heures  après  que  la 
marée  l'a  laissée  à  découvert ,  on  y 
trouve  de  l'air  atmosphérique.  Si  ce 
Gaz  est  pris  dans  les  vésicules  d'une 
Plante  avant  que  la  marée  l'aban- 
donne ,  c'est-à-dire  quand  elle  a  été 
couverte  d'eau  pendant  plusieurs  heu- 
res ,  la  portion  d'Oxigène  a  diminué 
et  ncst  plus  que  de  douze  à  quinze 
centièmes  au  licude  vingt-deux.  Celte 
expérience  ,  faite  par  De  Candolle  il 
y  a  plus  de  vingt-cinq  ans ,  a  été  ré- 
pétée bien  souvent  depuis  cette  épo- 
que ,  et  tend  à  prouver  que  les  vésicules 
des  Fucacées  sont  deà  organes  desti- 
nés à  remplir  des  fonctions  plus  im- 
portantes que  de  tenir  la  Plante  flot- 
tante dans  l'eau. — Un  grand  nombre 
de  Fucacées  ,  et  même  quelques  Dic- 
tyotées  ,  ont  les  ftuilles  couvertes  de 
petites  houppes  de  poi'is  blancs  ,  épars 
sur  les  deux  surfaces  dans  les  pre- 
mières, et  sur  une  seule  dans  les  se- 
condes. Réaumur  (Mémoires  de  l'A- 
cadémie des  Sciences,  1710,  171'j 
1712)  est  le  premier  naturaliste  qui 
les  ait  observés  ;  il  les  legarde  comme 
les  parties  mâles  de  ces  Végétaux. 
Linné  et  beaucoup  d'autres  botanis- 
tes avaient  adopté  aveuglément  cette 
opinion.  Les  véritables  fonctions  de 
ces  poils  sont  connues  maintenant; 
analogues  à  ceux  qui  convient  un  si 
grand  nombre  de  Végétaux  terres- 
tres, ils  paraissent  destinés  à  sécré'.er 
ou  à  absorber  des  fluides  particuliers; 
quelquefois  ils  semblent  n'être  qu'u- 
ne exubération  du  tissu  cellulaire  in- 
térieur. Ces  poils  ne  sont  point  per- 
manens,  ils  disparaissent  dans  cer- 
taines saisons  et  à  différentes  époques 
de  la  vie  da  la  Plante;  on  ne  les  voit 
jamais  ni  sur  les  tiges  ni  sur  les  ner- 
vures des  feuilles,  et  lorsqu'ils  se  des- 
sèchent ou  qu'ils  tombent ,  ils  laissent 


FUC 

sur  la  feuille  un  pctil  point  concave 
d'uuecouleur  l'oncco,etque  les  jeunes 
naturalistes  prennent  souvent  pour 
des  fructifications;  mais,  nous  le  ré- 

Eétons  ,  ce  n'esl  souvent  qu'une  exu- 
ération  du  tissu  cellulaire  intérieur. 
—  La  durée  de  la  vie  dans  les  Plantes 
marines  varie  comme  dans  les  Plan- 
tes terrestres.  De  même  que  les  Ar- 
bres vivent  plus  long-îcmps  que  les 
Herbes,  de  même  les  llydioph^tes  à 
organisation  ligneuse  voient  chaque 
année  se  renouveler  autour  d'elles 
les  nombreuses  tribus  des  Hydi  ophy- 
les  à  organisation  corolloide  ou  her- 
iiatée.  Certaines  Fucacées  ne  vivent 
qu'un  ou  deux  ans;  d'autres  ,  si  ou 
en  juge  jiar  leur  grandeur  ou  la  gios- 
seur  de  leur  tige,  doivent  braver  la 
}niissance  destructive  du  tcmp- ,  com- 
me le  Ciicne  de  nos  pays  ,  ou  le  Bao- 
bab des  bords  du  Sénégal;  mais  jus- 
qu'à ce  qvi'on  ait  observé  davantage 
ces  Plantes  ,  on  ne  peut  fixer  ,  même 
approximativement, l'âge  des  espèces. 
jNos  conuaissauces  se  bornent  à  dire 
que  1rs  Fucacées  paraissent  annuel- 
les ,  bisannuelles  ou  vivaces.  l^a  cou- 
leur ne  varie  que  par  la  nuance  dans 
cette  division  ,  la  plus  considérable 
de  toutes  ;  c'est  toujouis  un  vert  plus 
ou  moins  olivâtre,  jamais  berbacé , 
et  que  Ion  n'observe  que  dans  les 
Plantes  de  celte  famille.  Celte  cou- 
leur,  par  la  dessiccation  ou  par  l'ex- 
position à  l'air  et  à  la  lumière  ,  de- 
vient ordinairement  noire;  elle  prend 
quelquefois  une  nuance  d'un  fauve 
brun  semblable  a  celle  des  feuilles 
mortes.  Les  Fucacées  ne  se  colorent 
point  de  brillantes  livrées  comme  les 
autres  riydrophytes.  Les  P\icacées  ne 
croissent  pas  indifféremment  dans  tou- 
tes les  mers,  ainsi  qu'on  le  verradans 
l'article  GÉoGRAriiiE  Bot\mq,ue- 
Marine. —  Les  Plantes  marines  qui 
servent  de  combustible  sur  les  côtes 
de  plusieurs  départemens;  celles  qui 
fournissent  la  INIanne  saccharine  qui 
remplace  le  Sucre  cbez  les  Islamlais; 
enfin  ,  celles  qui  donnent  les  meil- 
leuts  engrais,  n'existent  que  dans  la 
famille  des  Fucacées  ;  les  peuples  des 
ïégions  polaires   se   nourrissent   des 


FUC  71 

tiges  ou  des  feuilles  de  plusieurs 
d'entre  elles. 

En  181 3,  ainsi  que  nous  venons  de 
le  dire  ,  nous  avions  divisé  les  Fu- 
cacées en  six  genres  sous  les  noms  de 
Fucus  ,  Laminaire  ,  Osmundaire  , 
Desmaiestie,  Furcellaire  el  Cliorde  ; 
les  Fucus  étalent  partagés  en  onze 
sections.  Le  Fucus  Iriqucler,  Fork.  , 
qui  formait  la  tioislcme  section,  est 
une  Cystoseirc  ,  f^.  ce  mol  ;  la  dixiè- 
me section  appartient  aux  Fucus  , 
et  la  onzième  aux  Nolulaires,  qui 
jieut-être  ne  devraient  faire  qu'une 
scclion  du  genre  Fucus;  au  reste, 
nous  ne  faisons  qu'indiquer  ces  giou- 
pes,  leur  composition  ainsi  que  leurs 
dénominations  pourront  être  chan- 
gées lorsque  nous  nous  en  occupe- 
rons d'une  manière  spéiyale.  INous 
regardons  aujourd'hui  ces  sections 
comme  autant  de  genres  dont  plu- 
sieurs ont  été  proposés  parAgaidh  ou 
par  Lyngbye.  Ainsi  les  Fucacées  se- 
ront désormais  composées  des  genres  : 

Sargasse  ,  Sargassum  ,-  —  Turbi- 
NAiRE,  Tu?-buiaria;  —  Siliquaire  , 
Si/iquana  ; —  Cystoseire  ,  Cystosei' 

ra  y —  Fucus  ,  fucus; NoUUIi-AlRE, 

jVodu/ana  ;  — MoNiLiFORMiE,  Mont' 
liforinhi;  —  LoRiCAiRE  ;  Luricarla; 
—  Laminaire,  Lamirtaria;  —  Os- 
mundaire ,  Ostnundaria;  —  Desma- 
KESTiE ,  Desmarestia  ;  —  Furcellai- 
re ,  Furcellaria;  —  et  Chorde  ,  Chor- 
da.  V.  tous  ces  mots.         (lam..X.) 

FUCEES.  Fuceœ.  bot.  cr  ypt.  {Tly- 
d/vphjtes.)  Le  célèbre  botaniste  Ri- 
chaidpèreavait  donné  ce  nomauxFu- 
cus  et  aux  Ulves  de  Linné,  que  nous 
avons  depuis  nommés  Hydropbytcs 
non  articulées  ,  et  que  nous  avons  di- 
visés en  quatre  ordres, les  Fucacées,  les 
Florldées  ,les  Dictyotées  et  les  Ulva- 
cées./^.  ces  mots.  (lam..x.) 

FUCHSIE.  Fuchsia,  rot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Onagraires  , 
et  de  rOctandrie  Monogynie  ,  L. , 
établi  par  Plumier  qui  le  dédia  à 
Léonard  Fucbs ,  botaniste  du  sei-r 
zlèine  siècle.  Son  calice  coloré ,  ad- 
hérent à  Tovaire,  se  prolonge  au- 
dessus  en  uu  tube  légèrenient  rçntlé  , 


12  FUC 

îuticulé  avec  cet  ovaire  inférieure- 
nient ,  tt  mpéi  icureiiieut  terminé  par 
un  limbe  qu;idripaili.  Avec  ses  divi- 
sions, al tei  lient  quatre  pétales  insé- 
rés au  haut  du  tube  ,  et  plus  couils 
que  lui  en  général  ,  et  de  huit  étami- 
iies  insérées  à  la  même  hauteur,  sou- 
vent saillantes,  quelquefois  au  con- 
traire presque  sessiles;  quatre  plus 
courtes  sont  opposées  aux  pétales;  les 
anthères oblongues  sont  attachées  par 
le  dos  à  l'cxtiémité  des  filets  ;  le  style 
simple  se  rentle  à  son  sommet  en  un 
stigmate  ordinairement  quadrilobé  ; 
l'ovaire  est  à  quatre  loges  ,  dont  clia- 
cune  renferme  des  ovules  suspendus 
plus  ou  moins  nombreux.  Il  eu  est 
de  môme  dans  le  fiuit  qui  est  une 
baie  nue  ,  oblongue  ou  globuleuse. 
Les  Fuclisies  sont  des  Arbrisseaux  à 
feuilles  opposées  ,  lernées  le  plus 
souvent  ,  denticulées  ou  rarement 
entières;  les  pédoncules  axillaires  ou 
disposés  en  grappes  sur  les  rameaux  , 
portent  une  seule  fleur  souvent  pen- 
dante ,  et  ordinairement  de  couleur 
écailate.  Aux  deux  ou  trois  espèces 
qui  étaient  d'abord  connues,  les  ou- 
vrages de  Ruiz  et  Pavon  et  de  Hum- 
Loldt  et  Kunth  en  ont  ajouté  plu- 
sieurs qui  portent  aujourd'hui  leur 
nombre  à  quatorze.  Toutes  sont  d'A- 
mérique. La  plus  connue  est  le  Fuch- 
sia cucclnea  de  Willdenow  ,  ou  F. 
Magellanica  de  Lamarck  ,  joli  Arbris- 
seau d'orangerie  ,  très  répandu  depuis 
une  vingtaine  d'années  dans  nos  jar- 
dins. Ce  genre  a  pour  synonymes  le 
Doivallla  de  Commersou,  le  Skiiiiit- 
ra  de  Forster  ,  le  Nahusia  de  Schkuhr 
et  le  Quelusia  de  Rcsmer.      (a.  d.  i.) 

*  FUCOIDES.  BOT.  Foss.  {Hj- 
d/vp/ijles.  )  Quatorzième  genre  établi 
par  Adolphe  Erongniartdans  son  ex- 
cellent Traité  des  Plantes  fossiles  ,  et 
auquel  ce  sava«.t  assigne  pour  carac- 
tères :  fronde  non  symé'.rique  ,  sou- 
vent disposée  dans  un  même  plan  ,  à 
nervures  nulles  ou  mal  limitées.  Les 
Fucoïdes  sont,  à  proprement  parler, 
des  Fucus  fossiles.  Personne  avant 
notre  zélé  collaborateur  n'en  avait 
mentionné  les  espèces;  mais  dès  long- 
temps Tliore  avec  nous  en  avait  ob- 


FUC 

serve  et  déterminé  plusieurs  dans  les 
couches  calcaiies  qui  se  délitent  en 
tables  souvent  très- minces  ,  et  qui  , 
sur  les  rives  del'Adour,  sont  connues 
sous  le  nom  de  Pierre  de  Bidache. 
Cette  Pierre,  qui  ne  sauraitêtre  d'une 
origine  bien  ancienne  ,  encore  qu'on 
n'y  trouve  nulles  traces  de  produc- 
tions animales  et  qu'elle  gise  à  une 
certaine  élévation  au-dessus  du  ni- 
veau de  la  mer  dont  elle  ne  se  trouve 
qu'à  quelques  lieues ,  celte  Pierre 
contient  une  multitude  d'Hydrophy- 
tes ,  ou  du  moins  leur  empreinte. 
Nous  y  avons  distinctemenl  reconnu 
le  Fucus  canaliculatus  f  et  diverses 
variétés  du  C/iondrus polymurphus. 

*  FDCOIDEES.  Fiicoideœ.  bot. 
CRYPT.  (//;^c//'f/;/fj/es.)  Agardha  don- 
né ce  nom  à  la  famille  d'Hydropliytes 
ou  Plantes  marines  ,  que  nous  avons 
nommée  Fucacce;  il  consi>ièie  cette 
famille  comme  une  section  qu'il  com- 
pose des  Q^Qn\:es Sargassa/n,  Macroiip- 
tis ,  Cjs/useira  ,  Fucus ,  Furce/Zaria  , 
Lichina ,  Po/jp/iacum  ,  Laiaiiiaria  , 
Zoiiaiia  ,  Haliserls  ,  F.ncœlium ,  Spu- 
rochnus ,  Scytosipkon  et  Cliordaria. 
Ainsi ,  les  Fucoidées  d'Agardh  sont 
formées  de  nos  Fucacées  ,  de  nos  Dic- 
tyotées  et  de  quelques  Floridées. 
Nous  ne  croyons  pas  devoir  adop- 
ter une  classification  qui  réunit  des 
Plantes  si  disparates  sous  le  rapport 
deleuro:  ganisation.— Ce  même  nom 
de  Fuco'idées  ou  plutôt  celui  de 
Fucoïdes,  a  été  donné  par  Roussel , 
dans  sa  Flore  du  Calvados  ,  à  la 
deuxième  série  de  sa  deuxième  classe, 
renfermant  les  Plantes  qu'il  nomme 
Hydroaërées.  Ray  avait  donné  le  nom 
de  Fucoides  à  un  groupe  dans  lequel 
il  réunissait  des  Sertulaires  ,  des  Co- 
rallines  ,  et  autres  Zoophytes  con- 
fondues avec  des  Plantes  et  objets 
qui  n'ont  aucun  rapport  entre  eux. 

(l,am..x.) 

*  FUCOSUS.  OIS.  Syn.  'd'Aigle  à 
queue  élagée.  V.  Aigle.      (dr..z.} 

FUCUS.       Fucus.      BOT.       CRYPT. 

(  Hydrophjtes.  )  Genre  de  l'ordre  des 
Fucacées,  vulgairement  appelé  Va- 
rec,  V.  ce  mot,  ayant  pour  caiactè- 


FUC 

rcs  :  des  fructifications  IuIxmcuIcuscs  à 
rcxticinilo  de  reiuUes  planes  ,  ra- 
meuses, en  [général  vesiculilères  ,  et 
presque  toujoins  munies  d'une  ner- 
vure simple  médiane  Les  nombreux 
dévelop.pemetis  que  nous  avons  don- 
nés à  l'Iiisloire  des  Fueacées,  nous 
laissent  encore  quelque  chose  à  ajou- 
ter sur  le  fleure  Fucus  ,  tel  que  nous 
le  considérons  d  après  Lynghye  et 
Aga)dli.  liétluit  maintenant  à  quel- 
ques espèces,  ce  groupe  ollie  moins 
il'intérèt  cpie  lorsqu'il  réunissait  lu 
plupart  des  Mantes  qui  habitent 
l'immensité  des  mers.  Linné  et  les 
auteurs  qui  l'ont  suivi  composaient 
le  genre  Fucus  de  toutes  les  Hydro- 
phytes  qui  n'étaient  point  articulées, 
ou  qui  n'avaient  point  d'expansion 
d'un  vert  vif  et  brillant.  Rolh  ,  Tur- 
wcr  et  beaucoup  d'autres  ne  changè- 
rent rien  au  genre  Fucus  de  Linné. 
De  Candolle  le  diminua  de  toutes  les 
Plantes  marines  à  feuillus  planes  et 
sans  nervures  ,  dépouivues  de  fruc- 
tifications tubercidLases,  qu'il  réunit 
aux  Ulves.  Ce  genre  ne  fut  pas  établi 
dans  la  deuxième  édition  de  la  ÎS'é- 
l'éide  Britannique  de  Stackhousc  ; 
Lyngbyc  ne  la  forma  que  du  Fucus 
vesicu/osus  ,  de  ses  variétés  et  des  es- 
pèces qui  en  sont  à  peine  distinctes. 
Agardii  augmenta  les  Fucus  de  Lyng- 
hye de  plusieurs  Hydrophytes  ,  que 
nous  croyons  devoir  placer  dans  d'au- 
tres genres.  En  i75o,  Donati  avait 
indiqué  le  genre  Fucus  sous  le  nom 
de  l'irsoides;  Adanson  l'adopta  sous 
le  nom  de  P'irson  ;  en  1 800  ,  Roussel 
lui  donna  le  nom  de  Vésiculaires  ^ 
que  Siackhouse  ,  dans  sa  Néréide  Bri- 
tannique, changea  en  celui  à'Hali- 
(ffjs.  Ainsi,  la  première  idée  du  genre 
Fucus  actuel  appartient  à  Donati. 
En  1810,  dans  notre  essai  sur  les 
genres  des  ïhalassiophytes  non  arti- 
culées ,  nous  avons  conservé  le  genre 
Fucus,  et  nous  l'avons  composé  de 
toutes  les  Hydrophytes  à  tubercules 
réunis  en  grand  nombre  dans  une 
fructification  cylindrique,  plane  ou 
comprimée,  simple  ou  divisée,  à  ra- 
cine en  forme  d'empâtement  entier  , 
un  peu  étendu.  Ce  genre  était  divisé 


FUC  73 

en  onze  sections.  Le  nombre  des  es- 
pèces connues  s'étant  considérable- 
ment augmenté  dej)uis  la  publication 
de  notre  Fssai,  et  plusieurs  bota- 
nistes ayant  fait  des  genres  de  la  plu- 
part de  nos  sections  ,  nous  croyons  , 
en  adoptant  quelques-unes  des  mo- 
difications modernes,  devoir  donner 
une  nouvelle  division  de  notre  genre 
Fucus  ,  d'après  les  travaux  de  Slack- 
house  ,  d'Agardh  et  de  Lyngbye , 
ainsi  que  d'après  les  noi.velles  obser- 
vations que  nous  avons  eu  occasion 
de  faire  sur  ces  Plantes  singulières. 
Le  premier  genre  a  été  nommé  »S'a/- 
gassum  par  Agardh;  nous  le  conser- 
vons. Nous  avons  nommé  le  deuxiè- 
me Turbinaria.  —  Le  troisième  Sili- 
quaria,  établi  par  Stackhonse  ,  est  le 
genre  Halidrys  de  Lyngbye.  —  Le 
quatrième  genre  se  composera  de  tous 
lesFncusde  notre  cinquième  section 
sous  ie  nom  de   Cystoseire. 

Le  gcnreanquel  Lyngbye  et  Agardh 
conservent  le  nom  de  Frcus  ,  se  forme 
de  toutes  les  Plantes  de  notre  sixième 
section ,  et  c'est  lui  que  nous  adoptons 
ici.  Il  aura  pour  caractères  :  des  fruc- 
tifications au  sommet  de  feuilles  pla- 
nes ,  rameuses  ou  dichotomes  ,  oïdi- 
nairement  vésiculifères,  presque  tou- 
jours munies  d  une  nervure  médiane. 
Les  espèces  décrites  sont  peu  nom- 
breuses, mais  il  en  existe  beaucoup  de 
variétés  remarquables  parla  singula- 
rité d^  leurs  formes.  Nous  étabbrons 
également  les  genres  :  Nodularia  , 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  Aw- 
clularia  de  Lyngbye ,  qui  est  le  double 
emploi  d'une  Chaodinéc;  Moiiilifor- 
mia  et  JLorea  ,  qui  correspondent  à 
\ Hlinanthalia  des  auteurs  du  Nord. 
Il  est  probable  que  des  botanistes 
feront  par  la  suite  des  changemeus  à 
ces  genres  ;  nous  doutons  cepen- 
dant qu'ils  puissent  être  considéra- 
bles, d'autant  que  les  caractères 
qui  les  distinguent  nous  parais- 
sent tranchés  et  faciles  à  observer. 
Les  Hydrophytes  du  genre  Fucus, 
tel  qu'il  se  trouve  établi  ci-dessus, 
ont  tous  une  tige  plus  ou  moins 
longue  qui  s'élève  d'un  empâtement 
assez  étendu  ;  elle  se  divise  en  ra- 


7-> 


FUC 


mcaiix  ailés,  partages  par  une  ner- 
vure, el  que  nous  considérons  comme 
des  leuilles.  Elles  varient  sons  le  rap- 
port de  la  langueur  et  de  la  largeur , 
çt  se  terminent  par  les  frucliticalionS 
composées  de  nombreux  tubercules. 
Toutes  les  espèces  se  couvrent  de 
houppes  de  poils  blancs  dont  nous 
avons  parlé,  ainsi  que  des  fructifica- 
tions, à  l'article  des  Fucacées.  La  cou- 
leur des  Fucus  est  toujoui  s  un  olive 
plus  ou  moins  foncé  suivant  l'espèce 
ou  l'âge  (le  la  Plante.  Leur  grandeur 
n'est  jamais  considérable;  elle  dépasse 
rarement  six décimèlies (environ deux 
pieds};  nous  n'en  connaissons  point 
au-dessous  de  trois  centimètres  (en- 
viron un  pouce).  I^es  Fucus  se  plai- 
sent sur  les  côtes  que  les  marées  cou- 
vrent et  découvrent;  ils  y  viennent 
en  énorme  quanlilé;  car  ce  sont  des 
Plantes  qui  semblent  vivre  en  société. 
Ils  sont  plus  rares  dans  la  Méditerra- 
née ou  sur  les  rochei  s  qui  ne  sont  ja- 
mais exposés  à  l'action  des  fluides  at- 
mosphériques. Les  mers  Australes  on 
semblent  dépourvues  ,  ainsi  que  les 
côtes  qui  bordent  la  mer  Magellani- 
que;du  moins  nous  n'en  avons  jamais 
vu  de  ces  pays  éloignés  :  c'est  vers  le 
trente-cinquième  degré  de  latitude 
nord,  et  d;ins  la  niei' Atlantique,  que 
les  Fucus  commencent  à  paraître; 
nous  en  avons  reçu  du  détroit  de  Gi- 
braltar, des  côtes  d'Espagne,  de 
France  et  même  de  Norwège;  nous 
en  avons  vu  de  cueillis  dans  le  nord 
deUAmérique;  et  nous  en  possédons 
de  Terre-Neuve  el  des  côtes  des  Etats- 
Unis  ,  mais  toujours  trouvés  au-delà 
du  trente- cinquième  degré  de  latitu- 
de ,  comme  en  Europe.  —  Nous  ne 
parlerons  point  des  usages  des  Fucus, 
et  nous  traiterons  ce  sujet  à  l'article 
des  Hydroplijtes.  Le  genre  Fucus  se 
compose  des  F.  vesiculusus ,  ceranoi- 
des,  Loiigifructus  ,  distichus,  se  jy  al  us, 
cumosus  ,  canaliculatus  ,  Gibralta- 
ricus,  euajiescens  ,  etc.,  dont  la  plu- 
part sont  fort  commuiies  sur  nos 
côtes ,  couvrant  les  rochers  de  gazons 
jaunâtres  ou  rembrunis,  et  qui  par- 
viennent souvent  jusqu'à  Paris  dans 
les  paquets  de  marée  ,  oii  on  les  mêle 


FUG 

pour  entretenir  la  fraîcheur  des  Pois- 
sons ou  des  Crustacés.  Ges  Plantes  ac- 
quièrent en  séchant  une  couleur  noi- 
râtre. Elles  font  le  fond  de  ces  engrais 
de  Goémon  que  les  habita ns  des  ri- 
vages de  la  Bretagne  et  du  Poitou 
recueillent  pour  fumer  leurs  terres. 
On  assure  qu&  le  Bétail  s'en  nourrit 
dans  quelques  parties  des  terres  voi- 
sines du  cercle  polaire.     (lam..x.) 

FUENGOSIE.  BOT.  phan.  Pour 
Fugosie.  P^.  ce  mot.  (g,  .N.) 

*  FUGACE.  Fûgax.  bot.  On 
dit  d'un  organe  quil  est  fugace  quand 
il  disparaît  el  se  détache  ,  presqu'im- 
médiatement  après  l'époque  ou  il  a 
commencé  à  se  montrer.  Ainsi  le  ca- 
lice des  Pavots,  la  corolle  d'un  grand 
nombre  de  Cistes  sont  fugaces.  On 
dit  aussi  de  certaines  Cryptogames , 
et  particulièrement  des  Fongosités  , 
qu'elles  sont  fugaces,  pour  désigner 
celles  qui  ne  vivent  que  très-peu  de 
temps.  (A..R.) 

FUGET.  MOLL.  PourFujet.  r.  ce 
mot.  (b.) 

FUGOSIE.  Fugosia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Malvacées  et 
de  la  Rlonadelpbie  Dodécandrie  ,  L,  , 
établi  par  CavanilleS  {Dissert,  m,  p. 
174,  tab.  72  ,  f.  2  )  sous  le  nom  de 
Cienfugosla,  changé  par  WilHcnow 
en  celui  de  Cienfuegia  qui  n'est  guè- 
re plus  harmonieux.  En  supprimant 
les  deux  premières  syllabes  du  nom 
donné  par  Cavanilles  ,  le  professeur 
A.-L.  de  Jussieu  a  formé  un  mot 
facile  à  retenir,  et  qui  a  été  adopté 
par  la  plupart  des  botanistes  ,  no- 
tamment par  Persoon  et  De  Can- 
dolle  ,  quoiqu'il  n'exprime  pas  l'i- 
dée du  botaniste  espagnol  ;  celui-ci 
avait  en  effet  voulu  adresser  un 
hommage  à  l'un  de  ses  compatrio- 
tes ,  amateur  éclairé  de  botanique  , 
et  nommé  Cienfuegos.  Voici  les 
caractères  que  les  auteurs  attri- 
buent au  genre  Fugosie  :  calice  à 
cinq  divisions  peu  profondes  ,  ceint 
d'une  involucelle  à  douze  folioles 
très-courtes  et  sétacées  ;  anthères  en 
petit  nombre  ,  comme  verticillées  au- 


CloÊcAier  pàur-'ett/à^xr^ 


ScÂ/ne/x  sctt^  ' 


Pio:.  al.      FVLCOllK  BIGARREE 

r     P.itte  postérieiiro   ^.'fossie. 


FULGORA    VARIEGATA.    Oliv. 


FUL 

tour  de  la  partie  moyenne  du  tube  sta- 
iiiinal  ;  un  stignutte  eu  massue;  c:ip- 
sule  tiiloculiiiic,  globuleuse,  renfer- 
mant trois  graines.  Le  professeur  De 
Candolle  (  Frod.  Regn.  f'eget.T.  i  , 
p.  457  )  place  ce  genre  à  la  suite  du 
Gussjpium  et  du  Heiloutea. 

La  FuGOSiE  DiGiTÉE,  Fugosia  (Vigi- 
tala  ,  est  une  Plante  herbacée  du  Sé- 
négal, dont  les  feuilles  sont  divisées  en 
trois  ou  cinq  parties  linéaires  et  ob- 
tuses; les  pédoncules  sont  unitlores 
etaxillaires.  (G..N.) 

FUIRÈNE.  Fuhena.  noT.  viiax. 
Genre  de  la  famille  des  Cypéracées  et 
de  laïrianlrie  Monogynie  ,L.  , établi 
par  Roltboel ,  et  adopté  par  d'aulres 
Jiolanistes,  dont  les  caractères  sont  : 
des  épillets  disposés  en  ombelles 
avillaires  ou  terminales,  composés 
décailles  imbriquées  en  tous  sens, 
unitlores  ,  à  trois  nervures  et  arislées 
à  leur  sommet.  Le  périanthe  se  com- 
pose de  trois  écailles  onguiculées  , 
également  à  trois  nervures,  et  dans 
quelques  espèces  de  trois  soies  hypo- 
gyiies  placées  entre  ces  écailles  ;  les 
étamines  sont  au  nombi'e  de  trois  ; 
le  style  est  simple  ,  surmonté  de  trois 
stigmates  fdifornics  ;  le  fruit  est  un 
akène  triangulaire,  recouvert  parles 
écailles  du  périanthe  ,  et  teruiiné  à 
son  sommet  par  la  base  du  st\  le. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre  sont 
exotiques  ,  et  croissent  en  Amérique, 
dans  l'Inde  et  à  la  Nouvelle-Hollande. 
Leur  port  a  généralement  beaucoup 
d'élégance.  (a.k.j 

FUJET.  MOLL.  (  Adansou.  )  S^n. 
de  2'roc/ius  coi-alli/uis,  Gmel.       (b.) 

*  FULCADEA.  eot.  tiian.  Nom 
donné  par  Poiret  au  même  genre  que 
Humboldt  et  Boupland  ont  dédié  au 
célèbre  peintre   naturaliste   ïurpiu. 

f^.  ÏURPlNIli.  (G..N.) 

FTILGORE.  Fulgora.  ins.  Genre 
de  l'ordre  des  Hémiptèi'es ,  établi 
par  Linné,  et  subdivisé  depuis  par 
Latreille  qui  place  les  espèces  aux- 
quelles il  conserve  ce  nom  dans  la 
famille  des  Clcadaires,  avec  ces  ca- 
ractères :  élyties  delà  même  consis- 


FUL  75 

tance;  tarses  de  trois  articles  ;  anten- 
nes insérées  sous  les  yeux  ,  de  deux 
ou    tiois    articles,  dont    le    dernier 
beaucoup  plus  grand,  presque  globu- 
leux ,   chagriné  ,  ayant  ww  tubercule 
surmonté  d'une   soie;  bec  long,  de 
deux  ou  trois  articles  apparens  ;  tête 
pointue  ,  prolongée  oriliuairement  en 
une  e.-pèce  de  museau  ,  de  forme  va- 
riée, avec  de  petits  yeux  lisses  placés 
au-dessous  des   yeux   à  réseau,  qui 
sont  arrondis  et  saillans;  trompe  ou 
bec  couché  sur  la  poitiine  ,  et  renfer- 
mant li-ois  soies;   élylres  et  ailes  en 
toit;    pales  de   moyenne    longueur, 
avec  les  jambes  postérieures  armées 
d'épines;    tarses  terminés  par  deux 
crochets  et  par  une  pelote.   Ces  ca- 
ractères, assignés  par  Latreille  et  que 
nous  avons  cru  devoir  transcrire  en 
entier,  donnentunc  idée  presque  com- 
plète de  l'organisation  extérieure  des 
Fulgores.  Ces  Infectes,  remarquables 
par  les  couleurs  variées  et  brillantes 
de  leurs  ailes,  oflrenl  encore  une  par- 
ticularité bien  curieuse  dans  une  pro- 
tubérance  de   leur   tête    qui  semble 
être  un  piolongement  du  front.  Cette 
protubérance  ,  dont  le  volume  et  la 
forme  varient,  répand  souvent    une 
lumière  phosphorique  très-vive.  Les 
Fulgores   diÛèrent    des   Cigales   par 
l'absence  d'un  01-gane  du  chant,  par 
l'existence  d'une  éminence  frontale  et 
par  linserlion  des  anteiuies;  elles  res- 
semblent ,  sous  ces  rapports,  aux  Fiâ- 
tes ,  aux  Isses  et  aux  Derbes  ;  mais  il 
est  encore  possdjle  de  les  en  distin- 
guer par  quelques  signes  faciles  à  sai- 
sir. Elles  ont  enfin  de  l'analogie  avec 
les  Cieadelies  ;  mais  l'insertion  très- 
ditl'éreute   des  antennes    sulTit   seule 
pour  empêcher  de  les  confondre.  La 
plupart  des  espèces  propres  à  ce  gen- 
re sont  exotiques;  elles  habitent  l'A- 
mérique méridionale,    Cayenne,  la 
Guadeloupe  ,  le  Sénégal  ,  les  Indcs- 
Orientales  ,  la  Chine.  On  ne  connaît 
pas  leur-,  mœurs.   Nous  citerons  : 

La  FuLGORE  PORTE-LANTERNE  ,  F. 

saternaria ,  L.  ,  ou  le  grand  Porte- 
Lanterne  des  Indes  -  Occidentales  , 
figurée  par  StoU  (C'/c,  pag.  i5,  tab.  1 , 
fig.  1  ),  par  Réaumur  (Mém.  sur  les 


\ 


76 


FUL 


Ins.  T.  V,  pi.  20,  fig.  6  et  7),  par 
Roësel  (Ins.  T.  11,  LocusL,  lab.  28  et 
tab.  29I  ,  et  principalement  par  Më- 
nan  (  Hist.  des  Ins.  de  Sminam  ,  p. 
49,  pi.  49  )  sous  le  nom  de  Laterna- 
rius.  Cet  observateur  nous  apprend 
que  leur  tête  repuud  la  nuit  une  lu- 
inière  très-vive,  à  la  clarté  de  laquelle 
il  ne  serait  pas  difficile  de  lire  ,  et  que 
pendant  le  jour  elle  est  ti-ansparentc 
comme  une  vtssie  et  ra3'ée  de  rouge 
et  de  veit.Réaumur,  curieux  d'éclau'- 
cir  par  l'anatomie  b;  cause  de  ce  pbé- 
noniène  singulier,  ouvrit  une  de  ces 
vessies  desséchées  ;  mais  il  ne  trouva 
dans  son  intérieur  qu'une  cavité  plei- 
i»e  d'air  et  ne  reulermaut  aucun  or- 
gane. L'individu  qu'il  avait  observé 
était  desséché.  Cette  espèce  n'est  pas 
raie  à  la  Guaiieloupe  et  à  Cayenne  ; 
on  la  nomme  Mouche  luisante  ou 
Mouche  à  feu;  elle,  vole  très-bien 
et  se  tient  habituellement  sur  les 
sommités  des  giands  Aibies.  Quel- 
ques naturalistes  ont  paiu  douter  de 
la  propriété  qu'avait  la  tête  de  ces 
Animaux  d'être  phosphorescente  ;  ils 
ont  cité  à  l'appui  de  cette  opinion 
l'observation  laite  par  le  savant  Ri- 
chaid,qui,  ayî.utélevéàCa^enneplu- 
sieurs  individus  de  la  Fulgore  porte- 
lanterne,  n'a  jamais  pu  voir  ces  Insec- 
tes kimineux.Cetémoigiiage, quelque 
respectable  qu'il  soit,  ne  suffit  cepen- 
dant pas  pour  révoquer  en  doute  un 
hut  constaté  avec  beaucoup  de  préci- 
sion par  Mérian ,  et  généralement 
reçu  dans  le  pays.  Le  nom  que 
I  Insecte  porte  ne  saurait  avoir  été 
imaginé  à  dessein  ;  on  doit  plutôt  en 
conclure  que  la  Fulgore  porte-lan- 
terne ne  jette  de  lumière  phosphori- 
que  qu'à  une  cert  une  saison  de  l'an- 
née et  peut-être  à  volonté ,  comme  le 
font  nos  Vers  luisansou  Lampyres. 

La  Fulgore  porte -chandelle, 
7^.  Candelaiia  ,  Fabr.,  ou  la  Cigale 
chinoise  porle-lantei  ne  de  Stoll  Çloc. 
cit. ,  p.  44 ,  pi.  10,  fig.  46  ,  et  fig.  A), 
représentée  par  Roësel  {loc.  cit.  T.  11, 
Luc.  ,  tab.  3o  ,  fig.  1  ,  a  ,  3),  est  très- 
commune  dans  les  collections  ,  et  se 
trouve  abondamment  à  la  Chine. 

La  Fulgore  ténébreuse,    F.  te- 


FDL 

nehrosa  ,  Oliv.,  Encycl.  méth.  ,  ou 
la  Cigale  porte -lanterne  brune  de 
Guinée  ,  Sloll  (  loc.  cit.  ,  p.  21,  tab. 
2  ,  fig.  7).  On  la  trouve  en  Guinée. 
Olivier  (/oc.  cit.)  décrit  plusieurs  au- 
tres espèces  de  Fulgores  dont  plu- 
sieurs appartienntmt  à  des  divisions 
qui  ont  élé  démembrées  du  grand 
genre  Fulgore  de  Linné.  V.  FuL- 
GouELLEs.  Parmi  les  Fulgores  pro- 
prement dites  ,  on  doit  cependant 
distingiier  encore  : 

La  Fulgore  d'Europe  ,  F.  Eiiru- 
pœa ,  L.  ,  Fabr.  ,  ou  la  Cigale  à  tête 
en  pointe  conique  de  Stoll  {/uc.  cit.  , 
p.  48  ,  pi.  Il  ,  fig.  5i  ).  On  la  trouve 
dans  le  midi  de  la  France  ,  en  Sicile 
et  en  Italie.  ^.,  pour  les  autres  espè- 
ces ,  Fabricius.  (aud.) 
FULGORELLES.  Fulgorellœ.  ins. 
Division  établie  par  Lalreille  dans 
la  faniille  fies  Cicadaires  ,  et  corres- 
pondant au  grand  genre  Fulgore  de 
Linné.  Elle  renferme  divers  gen- 
res qui  en  ont  été  démembrés ,  tels 
que  Fulgore  propre  ,  Asiraque  ,  Del- 
phax  ,  Tetligomètre  ,  Lystre  ,  Flate  , 
Isse  et  Derbe.  F",  ces  mots  et  Cica- 
daires.                                      (aud.) 

FULGUR.  MOLL.  Nom  latin  em- 
ployé par  Montfort  pour  dési- 
gner scientifiquement  son  genre 
Carreau.  Il  le  proposa  pour  le  Mure.v 
peruersus  de  Linné  ,  la  F  irai  a  per- 
pcrsa  de  Lamarck.  Ce  genre  ne  re- 
pose sur  aucun  bon  caractère,  et 
ne  se  distingue  des  autres  Pirules 
que  par  un  rudiment  de  pli  qui 
se  voit  sur  la  columelle  ;  encore 
semble-t-il  plus  fort  par  la  manière 
dont  la  columelle  se  contourne;  c'est 
(joncà  tort  que  Férussac  (Tabl.  Syst. 
des  Anim.  moll.)  regarde  ce  genre  de 
Montfort  conmie  l'analogue  du  genre 
Fasciolaire  dans  lequel  il  sera  tou- 
joLUS  impossible  de  le  faire  rentrer. 

(D..H.) 

FULICA..   OIS.  /^'.Foulque. 

FULIGO.  BOT.  CRYPT.  {Lycoper- 
dacées.  )  Genre  établi  par  Haller , 
adopté  par  Persoon  ,  et  ayant  pour 
type  le  Mucorsepticus  de  Linné.  Il  a 
été  aussi  nommé  ^Ethalium  par  Link 


FUM 

{Obspiv.  I  ,  p.  24),  et  Bulliai-a  l'avait 
placé  dans  son  genre  Reticulaire 
loinposô  d'clcinens  liclcrogcnes. 

Les  espèces  de  Fiiligo  ont  des  for- 
mes très-variées  ;  elles  sont  d'abord 
pulpeuses,  coniuuinènient  étalées, 
velues  à  l'extérieur  ou  garnies  de  fi- 
brilles ;  leur  base  est  membraneuse  , 
et  leur  iulcricur  cellulaire,  fibreux 
ou  poilu.  Le  nom  de  Fuligo  vient  de 
la  facilité  avec  laquelle  cesCiypIoga- 
mes  se  résolvent  en  poussière.  Leur 
place  n'est  pas  encore  bien  détermi- 
'>ée.  (G..N.) 

FULLO.  OIS.  Syn.  de  grand  Ja- 
seuî.  r.  ce  mot.  (nR..z.) 

*  FUIXO.  INS.  Nom  scientifique 
du  Hanneton,  vulgairement  appelé 
Foulon.  '  (B.) 

*  FULLONIQUE.  Fullonica.  rois. 
Espèce  du  genre  Raie.  T'.  ce  mot.  (b.) 

FDLM.IR.  OIS.  Espèce  du  genre 
Pétrel.  V.  ce  mot.  {du..z.j 

FULMINAIRE.  moll.  ross.  Ou 
Pierre-de-Foudre.  On  a  donné  an- 
ciennement ce  nom  aux  Bélemniles 
et  aux  Oursins  fossiles  qu'on  croyait 
le  produit  du  tonnerre.  (b.) 

FDLVIE.  UEPT.  OPH.   Espèce   du 


genre  Couleuvre. 


(B.) 


"^FUMAGO.  BOT.  CRYPT.  (  Miicédi- 
/zees.jGenre  formé  par  Persoon  [jfjyco- 
iogia  Europœa,  p.  9)  qui  le  caractérise 
ainsi  :  croûte  noire  composée  d'une 
matière  presque  compacte,  composée 
de  fibrilles  rares  sur  lesquelles  sont 
dispersées  les  sporules.  Les  espèces 
de  ce  genre  se  trouvent  ^ur  les  leudles 
de  plusieurs  Arbres  d'Europe  ,  et  no- 
tamment du  Tilleul ,  de  l'Erable, 
<lu  Peui.lier,du  Saule,  du  Pommier, 
etc.  ;  elles  leur  donnent  une  telle  ap- 
parence ,  qu'on  dirait  qu'elles  ont  été 
exposées  à  la  fumée.  L'auteur  en  a 
décrit  sept  divisées  en  deux  sections  : 
la  première  comprend  les  espèces 
dont  la  conformation  est  homogène, 
ou  les  Fumago  vagaiis  et  F.  MaLi.  La 
seconde,  nommée  PolycUceton,  est  ca- 
ractérisée par  une  croûte  velue,  avec 
des  soies  rigides  et  éparses.  Elle  se 


FUM  77 

compose  des  Fumago  Querciriunt.  F. 
CUri,  F.  Fagi,  F.  J/iciset  F.  Tjphae. 

(O..N.) 

FUMARIA.  BOT.  pnAN.  V.  FuMii- 

TEIIRE. 

F  U  iM  A  R I A  G  É  E  S.  Fumariaceœ. 
BOT.  PiiAN.  Le  génie  Fiunelerre  avait 
été  placé  par  .1usm(;u  à  la  suite  des 
Papavéracées.  Do  Candolle  a  propose 
le  premier  d'en  former  le  type  d'une 
famille  distincte,  mais  qui  doit  de- 
meurer à  Coté  des  Papavéracées  dont 
il  est  inijiossiblc  de  l'éloigner.  Voici 
quels  sont  les  caractères  généraux  des 
Fumariacées  :  ce  sont  toutes  des 
Plantes  herbacées,  annuelles  ou  yi- 
vaces.dont  la  tige  est  charnue,  sim- 
ple ou  jilus  souvent  ramifiée  ;  les 
feuilles  alierncs  ,  décomposées  en  un 
graufl  nombre  de  divisions  grêles  qui 
les  font  resscndjier  à  des  feuMles  com- 
posées. Los  fleurs  sont  jautics  ou  rou- 
geatres  ,  généralement  disposées  en 
cpis  terminaux.  Leur  calice  se  com- 
pose de  deux  petits  sépales  caducs 
opposés,  ordinairement  dentés;  la 
corolle  est  irrégulière,  formée  de  qua- 
tre pétales  inégaux;  en  général  elle 
est  plus  ou  moins  tubuleuse  par  le 
rapprochement  des  pétales  qui  sont 
quelquefois  soudés  entre  eux  par  la 
base;  le  supérieur  est  généralement 
le  plus  grand.  Il  se  tei  muie  à  sa  par- 
lie  intérieure  par  un  éperon  recourbé 
ou  simplement  par  une  bosse  arron- 
die ;  des  trois  autres  deux  sont  laté- 
raux et  semblables,  un  inférieur;  les 
étamines  sont  au  nombre  de  six,  dia- 
delphes,  c'est-à-dire  formant  deux 
faisceaux,  l'un  inférieur  placé  sur  le 
pétale  inférieur,  l'autre  supérieur, 
adhérent  par  sa  base  avec  les  deux 
pétales  latéraux;  chaque  androphore 
est  plane,  allongé,  simple,  terminé 
par  tiois  anthères,  une  moyenne  à 
deux  loges  et  deux  latérales  unilocu- 
laires  ,  s'ouvrant  par  un  sillon  lon- 
gitudinal ;  très-rarement  les  six  éta- 
mines sont  libres  et  distinctes;  l'o- 
vaire est  libre  et  supère ,  tantôt 
globuleux ,  uniloculaire  el  conte- 
nant quatre  ovules,  tantôt  allongé, 
et  en  offrant  plusieurs  attachés  à 
deux    trophospermes   longitudioauï 


■?8 


VUÛ 


placés  en  face  de  chaque  suture;  le 
style  est  grêle,  simple,  quelquefois 
peu  distinct  du  sommet  de  l'ovaire; 
le  stigmate  est  déprimé  ,  un  peu  iné- 
gal et  comme  discoïde;  le  fruit  est 
tantôt  un  akène  globuleux  ,  tantôt 
une  capsule  uniloculaire  allongée 
ou  vésiculeiise  ,  renfermant  deux  ou 
plusieurs  graines  fivées  à  deux  Iro- 
phospei  mes  suturaux  ;  celle  capsule 
s'ouvre  généralement  en  deux  valves; 
les  graines  sont  globuleuses  ,  cou- 
ronnées par  une  caroncule  arillifor- 
nie  ;  elles  contiennent,  dans  un  endo- 
sperme  charnu,  un  embryon  pclit, 
un  peu  latéral,  quelquefois  recourbé 
et  placé  transversalement.  CeUe  fi- 
mille ,  ainsi  que  nous  l'a  vons  dit  pré- 
cédemment ,  a  les  plus  grands  lap- 
portsavec  les  Papavéïacées;  mais  ce- 
pendant on  peut  l'en  distinguer  par 
son  suc  propre,  qui  est  aqueux  et  ja- 
mais blanc  ou  jaunâtre  comme  dans 
ces  dernières  ;  par  la  corolle  constam- 
ment irrégnlière,  par  six  éîaminesdla- 
delphes  et  la  structure  des  anthères. 
Elles  ont  aussi  beaucoup  d'alfiuilé 
avec  les  Crucifères  et  notre  nouvelle 
familledes  [Jalsaminées.  Mais  il  est  fa- 
cile d'en  saisir  les  différences. 

La  famille  dont  nous  nous  occu- 
pons ici  se  compose  uniquement  du 
genre  Fumarla  de  Linné;  mais  ce 
genre  a  été  successivement  divisé  en 
un  assez  grand  nombre  d'autres  gen- 
res ,  en  sorte  qu'aujourd'hui  on  en 
compte  six  formant  ce  petit  groupe  na- 
turel. Ventenat  a  d'abord  séparé  du 
genre/ w/7za/7a,  les  espèces  dont  le  frui  t 
est  allongé  et  contient  plusieurs  grai- 
nes, et  eu  a  fait  son  genre  Corydalis  , 
nom  qui  avait  déjà  élé  proposé  par 
Mœnch  pour  quelques  espèces  seule- 
ment.Depuis  cette  époque,  les  espèces 
<ie  ce  genre  ayant  été  mieux  étudiées, 
on  en  a  fait  quatre  autres  genres  , 
savoir  :  Diclyira  de  Borckhausen  ; 
Adlumia  de  Rafinesque,  Cysticapnos 
de  Gaertner  ,  et  Sarcucap/ios  de  De 
CandoUe.  f^.  chacun  de  ces  mots. 

On  compte  environ  une  cinquan- 
taine d'espèces  distiibuées  dans  les 
six  genres  que  nous  venons  de  men- 
tionner. Presque   toutes   sont  origi- 


FUM 

naires  des  parties  tempérées  de  l'hë- 
misphère  boréal.  Environ  huit  ont 
été  trouvées  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale; quinze  en  Europe;  deux 
en  Barbarie  ;  cinq  en  Orient  ;  treize 
en  Sibérie  et  dans  le  nord  de  la 
Chine;  deux  au  Japon  et  deux  au 
cap  de  Bonne-Espé\ancc 

Les  Fumariacées  ne  diffèrent  pas 
moins  des  Papavéracées  par  leurs 
propriétés  médicales,  que  par  leurs 
caractères  botaniques.  On  sait  que 
ces  dernières  sont  acres  et  narcoli-^ 
ques  •  les  autres  ,  au  contraire  ,  ont 
ime  saveur  franchement  amère  ,  et 
sont  employées  comme  toniques  et 
dépuratives.  (a.r.) 

FUMÉES  VOLCANIQUES,  géol. 
Dans  l'usage  oii  furent  la  plupart  des 
écrivains  qui  s'occupèrent  des  volcans, 
d'exagérer  leurs  ellets  pour  en  ren- 
dre la  peinture  plus  terrible  ,  et 
d'accompagner  les  descriptions  qu'ils 
donnèrent  des  secousses  éruptives, 
de  circonstances  qui  cependant  en 
étaient  presque  toujours  indépen- 
dantes ,  on  fit  jouer  un  grand  rôle 
à  la  Fumée  dans  l'histoire  des  mon- 
tagnes ignivomes.  Pline  le  Jeune 
ayant  mentionné  une  Fumée  ef- 
frayante et  profondément  obscure, 
qui  s'élevait  en  forme  d'un  im- 
mense Pin  sur  le  Vésuve  ,  quand  son 
oncle  en  devint  la  victime  ,  la  Fumée 
en  forme  de  Pin  devint ,  ainsi  qu'une 
chaleur  suffocante,  la  terreur  des 
Animaux,  les  tonnerres,  les  gronde- 
mens  souterrains ,  les  éclairs  ,  les 
flammes  dévorantes,  etc.,  un  carac- 
tère indispensable  de  toute  éruption 
décrite  dans  les  livres  ou  dans  les  ga- 
zettes. La  Fumée  ,  dans  les  volcans  , 
n'est  cependant  qu'un  incident  fort 
simple,  et  qui,  presque  toujours,  tient 
à  des  causes  locales.  Il  ne  s'en  élève 
point  d'aussi  épaisses  qu'on  le  sup- 
pose des  cratères  qui,  le  plus  com- 
munément, lorsqu'ils  sont  en  travail, 
ne  produisent  que  des  vapeurs  à  peine 
visibles  durant  le  jour,  mais  rougeâ- 
tres  la  nuit  ,  parce  qu'elles  sont  pé- 
nétréesdela  lumière  sinistrepioduite 
par  les  embrasemens  de  la  chemiuée 


FUM 

volcanique.  Nous  ne  pouvons  mieux 
comparer  ces  cmanalions  ,  à  travers 
Jesquclles  nous  avons  plusieurs  fois 
distingué  lei  objets  au-dessus  des 
cratères  embrasés  ,  qu'à  celles  qu'on 
voit  on<lulerau-dessus  de  noscliamps 
dépouillés  durant  les  chaleurs  des 
jours  les  plus  accablans  de  nos  arriè- 
re-élés.  Il  arrive  dans  quelques  éi  op- 
tions oii  les  cratères  ne  se  remplis- 
sent pas  de  matières  en  fusion  ;  mais 
avant  de  s'embraser,  lancent  dans 
les  profondeurs  de  la  montagne  ,  des 
cendres  ou  autres  laves  réduites  en 
poussière  d'une  certaine  ténuité;  il 
arrive,  disons-nous,  que  ces  poussiè- 
res ou  cendres ,  élevées  avec  les  va- 
peurs, donnent  à  celles-ci  une  teinte 
plus  ou  moins  foncée,  et,  la  Fumée 
en  forme  de  Pin  de  Pline  le  Jeune , 
n'était  que  des  cendres  poussées  de 
la  sorte  dans  les  hautes  régions  de 
l'atmosphère ,  par  des  vapeurs  qui 
ne  manquèrent  pas  de  devenir  ina[)- 
préclables  à  l'œil,  quand  les  frag- 
mens  pidviformes,  entraînés  hors 
de  la  ligne  impulsive  d'action  ,  toui- 
bèrent  à  la  surface  du  sol  ,  eu  con- 
séquence de  leur  pesanteur.  De 
tels  cas  «ont  beaucoup  plus  rares 
qu'on  ne  l'a  dit.'  Quant  aux  Fumées, 
souvent  fort  épaisses  ,  semblables 
en  grand  à  celles  qui  s'élèvent  de 
l'eau  bouillante  ,  et  qu'on  aperçoit 
souvent  à  la  surface  des  courans  de 
laves  lorsqu'ils  commencent  à  se  fi- 
ger ,  ou  quand  ils  sont  figés  tout-à- 
fait  ,  elles  proviennent  de  Ihumidité 
qui  se  trouvait  contenue  dans  le  sol 
sur  lequel  coulèrent  les  laves  ,  et  qui, 
léduite  en  vapeur  par  la  chaleui'  exis- 
tante au  point  de  contact,  profite  des 
])remières  crevasses  produites  par 
le  refroidissement  pour  s  écliapper 
dans  l'atmosphère.  Nous  avons  vu 
de  pareilles  Fumées  s'épaissir  au 
point  de  couvrir  les  environs  d'un 
brouillard  extraordinairement  épais  , 
après  des  ondées  de  pluie  tombées 
sur  des  coulées  non  encore  tota- 
lement refioidies.  —  De  tous  les  ac- 
cideus  de  ce  genre  ,  le  plus  remar- 
quable par  sa  pompeuse  magnifi- 
cence, est  celui  que  détermine   un 


FUM 


79 


courant  igné ,  échappé  des  flancs 
d'un  volcan  en  éruption  ,  et  tombant, 
encore  incandescent,  dans  les  flots  de 
l'Océan,  tout-à-cou  p  vaporises.  ((Vous 
vous  I  appelez  ,  nous  écrivait  à  ce  su- 
jet lluber  de  l'île  Ma  carcig  ne  (Voyage 
aux  quatre  îles  d'Afrique  ,  T.  m  ,  p. 
55 1  ),  la  lettre  oii  je  vous  disais  que  , 
me  trouvant  en  iSoo  enveloppé  par 
la  Fumée  de  la  lave  tond)anl  à  la 
mer  dans  l'éruption  de  la  ravine  Ci- 
tron-Galet ,  je  fus  couvert,  ainsi  que 
les  pierres  et  les  Plantes  qui  sC  trou- 
vaient auprès  de  moi ,  d'une  pous- 
sière blanche  ,  que  je  reconnus  être 
du  sel  marin.  La  foimation  de  ce  sel, 
et  la  manière  dont  il  s'élève  avec  une 
Fumée  qui  n'est  que  l'eau  réduite  en 
vapeur,  n'était  pas  difficile  à  conce- 
voir; et  j'ai  produit  depuis  le  même 
ëflct  en  diminutif,  en  jetant  de  l'eau 
de  mer  sur  des  morceaux  de  lave 
rougie  au  feu  ,  ou  même  sur  du  Fer 
fortement  chaufîe.  »  Le  sel,  tout-à- 
coup  réduit  en  poudie,  donnait  à  la 
Fumée  une  couleur  blanche  très-re- 
marquable. Dans  l'épaisseur  de  cette 
teinte  ,  Huber  remarqua  des  paitics 
sombres  et  très-rembrunies  ;  il  se 
rappela  aussitôt  ce  que  rapporte  Ha- 
milton  des  Fumées  du  Vésuve,  ((  qui 
sont ,  dit  cet  Anglais  ,  de  deux  espè- 
ces ,  les  unes  blanches  comme  des 
balles  de  coton  ,  et  les  autres  noires.» 
(c  Cependant,  ajoulait  Huber. en  exa- 
minant plus  attentivement  les  deux 
Fumées  blanche  et  noire  qui  sortaient 
du  même  point,  je  remarquai  que  la 
noire  se  trouvait  du  côté  opposé  au 
soleil  ,  et  je  présumai  que  la  préten- 
due Fiunée  noire  n'était  que  l'ombre 
de  celle  qui  se  trouvait  entre  le  soleil 
et  elle,  w  INotre  observateur  a  remar- 
qué, de  même  qu'tiamillon  ,  que  les 
Fumées  résultantes  du  contact  std>it 
de  la  lave  coulante  avec  la  mer  ,  s'é- 
lèvent en  spirale;  ce  qui  tient  au  poids 
de  la  poussière  de  sel  tenue  en  sus- 
pension ,  qui  ,  après  avoir  été  d'abord 
poussée  en  gros  flocons  par  la  force 
de  l'eau  léduite  en  vapeur,  retombe 
peu  à  peu  sur  elle-même  en  tour- 
noyant, (b.) 
FUMEROLLES,  géol.  Ouvertures 


So 


FUM 


ou  crevasses  qu'on  trouve  dans  cer- 
tains cratères  de  volcans  brûlans,  ou 
à  1h  surface  de  coulées  de  laves  nou- 
vellement émises  et  d'où  s'ccliappent 
des  vapeurs  et  des  fumées.  (s.) 

FUMEÏERRE.  Fiwmria.  bot. 
PHAN.  Ce  génie,  de  la  Diadelphie 
Hexandne ,  L.  ,  placé  par  Jiissieii 
parmi  les  Papavcracées  ,  est  devenu 
pour  De  CandoUe  le  t;,pe  d'une  fa- 
mille nouvelle  à  laquelle  il  a  donné 
son  nom  et  qu'il  forme  seul  ;  cir  les 
six  genres  qui  la  composent  ne  sont 
que  des  démembremens  du  Fumaiia 
de  Linné.  Les  différences  de  struclui  e 
dans  le  IVuit  et  celles  des  quatre  pé- 
tales tanlôt  libres  ,  tanlôt  divei  sèment 
soudés  entre  eux,  et  dont  un  seul  le 
plus  souvent,  ou  plus  rarement  deux, 
se  prolongent  à  sa  base  ou  en  liosse 
ouenépeion  :  lels  sont  les  caractères 
qui  ont  servi  à  distinguer  ces  six  gen- 
res. Ceux  du  Fumaria,  ainsi  limité, 
sont  les  suivans  :  deux  sépales  oppo- 
sés ;  quatre  pétales  ,  l'inférieur  libre  , 
les  trois  supérieurs  inféi  ieurement 
soudés  et  celui  du  milieu  éperonné  à 
sa  base  ;  six  étamines  soudées  trois  à 
trois  en  deux  faisceaux  alternant  avec 
les  sépales ,  et  dans  chacun  desquels 
les  trois  filets  sont  unis  presque  jus- 
qu'au sommet,  planes  et  dilatés  infé- 
rieurement:les  anthères  granuleuses , 
celle  du  milieu  à  deux  loges  ,  les  deux 
latérales  à  une  seule ,  sans  doute  par 
avortement;  un  st) le  simple,  plane  , 
souventmarqué  d'un  sillon  longitudi- 
nal,cailuc, articulé  avecle  sommet  de 
l'ovaire  et  terminé  par  un  petit  cône  , 
des  deux  côtes  duquel  sont  deux  stig- 
mates lamelliformes  ;  un  ovaire  com- 
primé ,  dans  lequel  nous  avons  ob- 
servé ,  lorsqu'il  est  très-jeune  ,  quatre 
ovules  suspendusle  long  dedeux  pla- 
•centas  latéraux  opposés  ;  ces  ovules 
sont  déjà  fort  inégaux  ,  et  l'un  d'eux 
l'emporte  plusieursfo^s  en  volume  sur 
les  autres.  11  vient  seul  à  maturité  ,  et 
le  fruit  indéhiscent  simulerait  ainsi 
un  akène  ,  si  l'attache  de  la  graine 
n'était  latérale.  11  est  ovoïde  ou  glo- 
buleux, relevé  de  deux  côtes  peu  sail- 
lantes, indicesdes  deux  placentas  lon- 


FUN 

gitudinaux  dont  nous  avons  parlé. 
Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Herbes  des  consistance  tendre  ,  ordi- 
naii  ement  rameuses  ,  à  feuilles  alter- 
nes ,  plusieurs  fois  pinnées  ,  dont  les 
folioles  sont  plus  ou  moins  étroites, 
plus  ou  moins  profondément  lobées. 
Les  fleurs  petites,  blanchâtres  ou 
nuancées  de  pourpt  e  ,  sont  disposées 
en  grappes  terminales  ou  opposées  auv 
feuilles.  De  CandoUe  en  tiécrit  qua- 
torze qu'il  distribue  en  deux  sections: 
la  première  ,  qu  il  distingue  p.ir  le 
nom  de  Platjcapnos ,3  ses  fruits  ou 
silicules  comprimés,  et  coinprendtrois 
espèces  :  l'une  du  midi  de  lEurope  , 
1  autre  de  l'Oiient ,  la  troisième  de 
1  Atlas.  La  seconde  section  ,  c-uactéri- 
sée  par  ses  fiuits  globuleux,  qu'indi- 
que le  nom  de  Sphœrocapiios  ,  se  com- 
pose de  six  espèces,  toutes  plus  ou 
moins  communes  en  France,  ou  mê- 
me dans  nos  environs.  Du  nombre  de 
ces  dernières  sont  :  le  Fumaiia  capreo- 
lata ,  dont  les  pétioles  se  terminent  en 
vrilles  ;  le  F.  paruijiora ,  à  fleurs  très- 
petites  ,  blanchâtres  et  marquées  de 
taches  d'un  pourpre  noir  ,  à  iéuillage 
glauque  et  finement  découpé;  le  F. 
ojpclnalis ,  si  connu  sous  le  nom  de 
Fumeterre  et  si  répandu  dans  nos 
champs  et  nos  jardins.  Les  cinq  der- 
nières espèces,  originaires  de  l'Euro- 
pe méridionale  ou  exotiques  ,  ne  sont 
encore  connues  que  d'une  manière 
incomplète.  (a.d.j.) 

FUNAIRE.  Funaiia.  bot.  crypt. 
^Mousses.)  Genre  constitué  par  Hed- 
wig,dabord  sous  le  noxndeKœlhreu- 
tera  ,  qu'il  changea  lui-même  en  celui 
de  /i/«a/v'a  aujourd'hui  généralement 
adopté.  11  l'a  formé  aux  dépens  des 
Dlnitim,  genre  oi.i  Linné  avait  placé 
plusieurs  Mousses  peu  analogues  ,  et 
qui ,  dans  la  réforme  de  la  muséolo- 
gie ,  n'a  pas  été  conservé.  Palisot- 
Beauvois  a  c<u  devoir  substituer  au 
nom  à& Funaiiac^xvv  AeStrep/iedirim; 
mais  cette  innovation  ne  paraît  pas 
avoir  été  prise  en  considération  ,  non 
plus  que  la  dénomination  de  Luida 
qui  avait  été  autrefois  employée  par 
Adanson.  Voici  les  caractères  assignés 


FDN 

par  Jledwig  et  De  Candolle  au  gcmo 
qui  nous  occupe  ;  capsule  tcruiiuale 
et  pyriformc  ;  jieiislouie  double  ,  l'cx- 
t  c'rieur  à  seize  dculs  loiducs  oblique- 
ï  lient  et  soudées  par  leur  partie  supé- 
rieure ,  1  iutcrieur  à  seize  cils  planes  , 
nienibraueux  et  opposés  aux  dents 
•  lu  lanj;  extérieur  ;  coille  ventrue  ,  té- 
tragonc  à  sa  base,  subulée  au  sommet , 
se  fendant  de  côté  et  se  détachant 
obliquement.  Selon  licdwig  ,  les 
Mousses  de  ce  genre  sontdioïques  ,  et 
les  (leurs  niàlcs  sont  Ibiniées  par  les 
gemmules  ou  disques  terminaux. 

Les  espèces  de  Funaires.  sont  peu 
nombreuses;  elles  habitent  principa- 
lement les  contrées  septenti  ionales  de 
notre  hémisphère.  Cependant  il  en 
est  quelques-unes  qui  croissent  dans 
des  pays  assez  chauds;  telle  est  lu 
J-'unaria  7iy///<7//6'5//,  Schwa'gr.,  qui  a 
été  trouvée  en  Barbarie  et  en  Egypte 
par  Desfontaines  et  Delile.  Mais  l'es- 
pèce la  plus  digne  d'attention,  parce 
qu'elle  est  très  commune  en  Europe, 
Sur  les  murs,  les  rochers  et  les  pen- 
tes un  peu  humides  ,  et  parce  qu'elle 
présente  un  phénomène  d'hygrosco- 
picilé  bien  plus  marqué  que  dans 
toute  autre  Mousse  (excepté  peut-être 
le  Tajloria  splac/i/wi<les,  llook.,  dont 
les  dents  du  péristome  sont  éminem- 
ment hygroscopiques) ,  c'est  la  Fl- 
NAiRE  II YGiioM ÉTHIQUE,  Fuiiaiia  hj- 
grornelrica  .  Hedw. ,  Mnium  hy grume- 
tiicuni ,  h.  et  Dillen  ,  Musc.  ,  t.  b8  , 
1.  7^-  Cette  Mousse  a  une  tige  légère- 
ment rameuse  ,  garnie  de  feuilles  éta- 
lées ,  oblongues  ,  pointues,  à  une  ner- 
vure médiane  et  entièresur  les  bords  ; 
la  cipsule  est  grande  ,  oblique  ,  striée, 
d'un  Ijrun  rougcàtre,  et  suj^portée 
par  un  long  pédicelle  qui  se  tord  sur 
lui-même  pendant  la  dessiccation  et 
se  déroule  avec  rapidité  lorsqu'on 
riuiuiecle  même  assez  légèrement , 
comme  par  exemple  avec  le  souffle 
humide  de  la  respiration.         (g..n.) 

FDNDDLE.  FurUulas.  pois.  Le 
genre  formé  sous  ce  nom  par  Lacé- 
pède,  et  auquel  ce  savant  donne  pour 
caractères  :  corps  et  queue  presque 
cylindriques,  point  de  barbillons,  des 

TOME    A'U. 


FUN  8» 

dents  aux  mâchoires,  et  une  seule 
dorsale  ,  n'a  même  point  été  mention- 
né parCuvier.  Distrait  du  genre  Co- 
bite,  il  paraît  devoir  rentier  parmi 
les  Pœcilies.  P'.  ce  mot.  (b.) 

»  FUNÉR.ilRE.  iNs.  (  Fourcroy.  ) 
Espèce  de  Phalène  des  environs  de 
Paris.  (u.) 

FUNGICOLES.  Fungicolœ.  ins. 
Famille  de  l'orcU-e  des  Coléoptères  , 
section  ('ei  Trimères ,  établi  par  La- 
tieillc(l\ègn.  Anim.  de  Cuv.),  et  dis- 
tincte de  celle  des  Apiiidiphages  par 
des  antennes  plus  longues  quela  têle 
et  le  corselet;  par  des  palpes  maxil- 
laires filiforuies,  ou  simplc-ment  un 
peu  nlus  gros  à  leur  sommet  ;  enfin  , 
par  la  forme  plus  oblongue  de  leur 
corps,  dont  le  piotliorax  est  eu  trapè- 
ze. (^)uclques  lusectes  de  cette  famille 
vivent  sous  les  écorces  des  Arbres; 
m;iis  le  plus  grand  nombre  habitent 
quelques  Champignons  et  se  nourris- 
sent de  leur  substance. 

Les  Fungicoli  s  comprennent  plu- 
sieurs genres  qui  peuvent  être  rangés 
dans  deux  sections. 

f  Pénultième  article  des  tarses  bi- 
lobé;  neuvième  et  dixième  articles 
des  antennes  en  forme  de  cône  ou  de 
triangle  renversé,  et  composant  avec 
le  dernier  une  massue  ;  tête  plus 
étroite  que  le  prothorax. 

Genres  :  Eumobpiie  ,  Lycoperdi- 
N£ ,  Exdomyque. 

ff  Tous  les  articles  des  tarses  en- 
tiers ;  derniers  articles  des  antennes 
globuleux  et  velus;  tête  presque  aussi 
large  que  le  prothorax. 

Genre  :  Dasycère. 

/'.  ces  mots.  (aud.) 

FUNtilE  ,  FUNGIÏE  ou  FUN- 
GOIbES.  POLY'P.  Les  anciens  oi  \cto- 
graphes  désignent  sous  ces  ditférens 
no'iis  des  Pol-,  piers  fossiles  assez  com- 
muns dans  tous  les  terrains  et  que 
nous  regardons  comme  des  Alcyo- 
naires.  (i.am..x.) 

*  FUNGINE.  BOT.  cuYPT.  Principe 
immédiat  des  Végétaux  qui  constitue 
la  Substance  charnue  des  Champi- 
gnons ;  elle  est  blanche  ,  mollasse,  lé- 

6 


83 


FUN 


gèrcment  claslique  :  elle  donne  à  l'a- 
nalyse chimiquode  l'huile  enipyreu- 
maliqiie,  «Je  l'acétate  d'Ammoniaque, 
des  phospijates  de  Chaux ,  de  Fer 
et  d'Alumine,  du  sous-caibonate  de 
Chaux  et  de  l'Eau.  On  l'obtient  puie 
en  traitant  les  Champignons  par  Peiu 
bouillante,  chargée  d'un  peu  d'Alcali. 
(Dr...z.) 
FUNGITE.  roi.YP.  F.  Fukgie. 

FUÏSGOIDASTER.  bot.  crypt. 
{Charnpigiionn.)  Michel  i  désignait  sous 
ce  nom  les  espèces  qui  rentrent  dans 
les  genres  3leiulius  et  Helpetla  des 
botanistes  modernes.  F',  ces  mots. 

(G..N.) 

*  FUNGOIDES.  BOT.  crypt. 
[Champignons.)  Cette  dénomination 
vicieuse  a  été  employée  par  plusieuis 
botanistes  pour  désigner  des  Cham- 
pignons de  genres  diflercus.  Le  Fun- 
goides  de  1  ournefort  se  rapporte  au 
Feziza  de  Linné  ou  Cyatlius  de  Hal- 
1er  ;  celui  de  Vaillant  au  Fungoidas- 
tei  de  Miclicliou  3Terulius  des  moder- 
nes. Dillen  et  Rai  nommaient  aussi 
Fungoides àixcrsits  espèces  de  Clavai- 
res et  de  Slemonltis.  (g..n.) 

*  FUNGULUS.  BOT.  cr.YPT.  Ce 
mot  ,  qui  signifie  petit  Champi- 
gnon,  a  été  employé  par  Menizel 
pour  exprimer  des  Cryptogames  de 
familles  diverses;  tels  sont  entre  au- 
tres un  Cy allais  et  le  Rœomyces  eii- 
cetorum.  /'.  ces  mots.  (g..n.) 

FUNGUS.  BOT.  CRYPT.  r.  Cham- 
pignons. 

*  FUNICULAIRE.  Funiculaniis. 
BOT.  CRYPT.  {Bydrop/ij/es.)  Génie  do 
Plrinles  marines  élabli  par  Roussel 
dans  sa  Flore  du  Calvados  ;  il  se  com- 
pose des  Fucus  concatenatus  d'Esper 
et  Fucus  loreus  de  Linné  qu'il  divise 
en  trois  espèces.  Ni  le  genre,  ni  les  es- 
pèces n'ont  été  adoptés  par  les  natu- 
ralistes. (LAM..X.) 

FDNICULE.  Funiculus.  aoT.  pu  an. 
(^)uelques  auteui  s  donnent  ce  nom  au 
podosperme  ou  cordon  ombilical  de 
la  grame.  P'.  Podosperme.      (a.  b.) 

FUNICULINE.  Tuniculina.  pox.yp. 


FUO 

Genre  de  l'ordre  des  Zoophyles  li- 
bres ou  nageurs  dans  la  classedes  Po- 
lypes à  polypiers.  Corps  libre,  fdifor- 
me  ,  très-simple  ,  très-long,  chai  nu  , 
garni  de  verrues  ou  papilles  polypi- 
fères  ,  disposées  par  rangées  longitu- 
dinales. Au  centre,  un  axe  gi  êle,  cor- 
néou  subpierreux  ;  Polypes  solitaires 
sur  chaque  verrue.  Ce  genre  a  été 
établi  par  Lamarck  aux  dépens  des 
Pennatules  de  Linné  ;  ce  sont  des  Po- 
lypiers flottans  ou  nageurs,  très-voi- 
sins des  Vérétilles  ;  ils  offrent ,  com- 
me ces  dernières  ,  un  corps  libre,  très- 
simple  ,  n'ayant  ni  crêtes,  ni  papilles 
polypifères  ;  mais  les  Funicules  ayant 
le  corps  filiforme  ,  grêle  et  fort  long  , 
et  les  verrues  ou  papilles  qui  portent 
leurs  Polypes  se  trouvant  par  rangées 
longitudinales  ,  ces  caractères  parais- 
sent sufBsans  pour  autoriser  leur  dis- 
tinction d'avec  les  Yérétilles.  Ces 
Zoophytes  ayant  les  mœurs  ,  les  ha- 
bitudes des  Pennatules  et  une  orga- 
nisation presque  semblable,  on  ne 
doit  pas  s'étonner  si  on  les  a  long- 
temps confondus  ensemble;  Lamarck 
en  a  fait  un  genre  particulier  facile  à 
distinguer  par  le  défaut  de  cellules 
polypifères.  Les  Funicules,  quoique 
très-peu  nombreuses  en  espèces ,  se 
trouvent  à  des  latitudes  très-différen- 
tes les  unes  des  autres.        (lam..x.) 

FUNKIE.  Funkia.  bot.  phan.  Will- 
denow  a  donné  le  nom  àe  Funkia  Ma- 
gellanica  à  une  Plante  qui  cioîl  à  la 
Terre  de  Feu  et  qui  a  été  décrite  par 
Forster  (Gœtt.,  g,  p.  3o,  t.  6)  sous  le 
nom  de  Melanthium  pumiUim.  D'a- 
près les  observations  de  R.  Brown 
{Pivdr.  Nuv.-Holl. ,  p.  291),  cette 
Plante  serait  une  espèce  d'Jsie/ia, 
genre  intermédiaire  entre  les  Aspho- 
délées  et  les  Joncées.  /^.  Astélie. 

Un  autre  genre  Funkia  a  été  établi 
par  Sprengel  aux  dépens  du  genre 
ilcmerocallis  ;  il  n'a  pas  encore  reçu 
la  sanction  des  botanistes.  F.  HémÉ- 

KOCALLE.  (g..N.) 

*  FUON-HIA.  bot.  phan.  Nom 
chinois  de  \Arum  F>racuntium  ,  fort 
employé  dans  le  pays  comme  médica- 
ment. F-  Gouet.  (b.) 


FOR 

*  FUR.  OIS.  (Barlholin.)  Syn.  du 
Labbe.  ^.  Stercoraire.       (Da..z.) 

*FDRCELLAIRE.7^^/ce/Ai/ïVï.«oT. 
CRYPT.  {}Tydiop/iytes.)GiiiiVcàe  l'or- 
dre des  Fucacécs  dans  la  classe  des 
Hydropbytcs  non  articulées;  ayant 
pour  caractères  :  unefiucliiicaliou  si- 
Hqueuse,  ordinairement  simple,  subu- 
Ice,  à  surface  unie  ;  tige  et  rameaux 
cylindriques  et  sans  feuUics.Ge  genre, 
composé  seulement  de  deux  espèces  , 
diilcre  des  autres  Fucacécs  par  la 
fructification  toujours  raboteuse  dans 
ces  Végétaux  à  cause  de  l'ouverture 
saillante  des  tubercules.  Roussel  l  a- 
vait  indiqué  dans  sa  Flore  du  Cal- 
vados ,  sous  le  nom  de  Furcullaire 
que  Stackhouse  a  changé  en  ce- 
lui de  Fastigiaire  ;  ces  auteurs 
avaient  composé  leurs  genres  de  plu- 
sieurs llydroph}  les  qui  n'ont  entre 
elles  aucun  rapport.  Agardb  ,  dans 
son  Synopsis  Alganun  Scandinaviœ  , 
a  conservé  le  genre  FurccUarïa,  et  l'a 
placé  comme  nous  parmi  les  Fuca- 
cécs ;  mais  il  y  a  réuni  ù  tort  le  Fucus 
ijcopodioides  de  Turncr.  Agardh , 
dans  son  Species,  a  lecoiuiii  son  er- 
reur. Lyngbye  ,  dans  son  Tentameii 
Tly dt ophy tologiœ  Danicœ  ,  a  égale- 
ment conservé  le  genre  Furce/laria, 
et  le  compose  du  Fucus  furcelLatus 
de  Linné,  et  du  Fucus  rutundus  de 
Gmclin  ,  que  nous  regardons  comme 
typi'd  un  genre  particulier  de  l'ordre 
des  Floridées.  Il  le  place  entre  ses 
"enres  Gisfar/iua  et  Ckordaria ,  ce  qui 
nous  porte  a  croire  qu  il  le  cousinere 
comme  uneFloridée.  Cependant  l'or- 
ganisation des  tiges  dans  les  parties 
inférieures  des  vieux  individus  est 
évidemment  analogue  à  celle  des  Fu- 
cacécs. Si  la  fruclitication  était  par- 
faitement semblable  ù  celle  des  Flo- 
ridées ,  nous  ne  balancerions  pas  uu 
moment ,  malgré  lorganisatlon  de  la 
tige,  à  porter  les  Furcellaires  dans 
cette  classe  ;  mais  comme  il  n  est  pas 
encore  décidé  si  cette  fructification 
renterme  des  tubercules  ,  ou  seule- 
ment des  capsules  grauulifères  ,  nous 
conserveions  provisoirement  le  genre 
Furcellaire    paruù  les    Fucacécs ,    à 


FUR 


83 


cause  de  l'organisation  des  tiges.  La 
fructification  des  Furcellaires  est  eu 
forme  de  silique  allongée  ,  ordinaire- 
ment simple  ,  quelquefois  bifide  ou 
trilide  dès  sa  base,  située  à  l'extrémi- 
té des  rameaux.  Elle  renferme  de  pe- 
tits corpuscules  ovoïdes  ,  situés  à  la 
circonférence  sur  un  ou  neux  rangs  ; 
sont-ils  des  tubercules,  avec  des  cap- 
sules ?  Lorsque  les  granules  sont  par- 
venus à  leur  maturité  ,  les  l'ructifica- 
lions  se  décomposent  ,  se  détachent 
de  l'extrémité  des  rameaux  qui  pa- 
raissent alors  comme  tronqués.  De 
ces  extrémités  sortent,  la  seconde  an- 
née, ou  dans  l'arrière-saison,  lorsque 
les  chtdeurs  se  prolongent  plus  qu'à 
l'ordibaire,  de  nouvelles  fructifica- 
tions, beaucoup  plus  petites  que  les 
premières  ,  d'une  couleur  rougeâtre  , 
contenant  également  de  petits  corps 
allongés  ou  ovales  ,  qui  parviennent 
rarement  à  leur  maturité.  Les  Fur- 
cellaires sont  donc  des  Hydropliylcs 
bisannuelles.  La  couleur  de  ces  Plan- 
tes varie  fort  peu  ;  elle  est  olivâtre  et 
devient  noire  par  la  dejsiccation  ou 
par  l'exposition  à  l'air  et  à  la  lumière; 
quelqueibis  elle  prend  une  nuance 
d'olive  rougeâtre,  ou  de  vert  d'herbe, 
mais  c'est  très-rare.  Leur  gi'andeur 
varie  de  dix  à  vingt-cinq  centimètres 
(trois  à  dix  pouces).  Elles  se  trouvent 
au-dessous  de  la  ligne  des  marées  or- 
dinaires; on  ne  les  voit  jamais  sur  les 
rochers  que  les  marées  couvrent  et 
découvrent  chaque  jour. 

Le  Furcellaiia  lumbiicalis  est  très- 
commun  depuis  le  nord  de  l'Europe 
jusqu'au  cap  Finistère  en  Espagne 
qu'il  semble  ne  point  dépasser. 
Le  Furc.  fastigiata  n'est  pas  rare 
dans  la  Méditerranée.  Ce  sont,  jus- 
qu'à présent ,  les  seules  Hydrophy- 
tes  de  ce  genre  de  Fucacées. 

(LAM..X.) 

FURCOCERQUE.  Furcocerca. 
INF.  Lamarck  établit  sous  ce  nom  et 
comme  le  dernier  de  la  classe  des  In- 
fusoires ,  un  genre  qu'on  doit  adop- 
ter ,  en  rectifiant  néanmoins  ses  ca- 
ractères qui  consisteront  désormais 
en  un  corps  ovale-oblong  ,  un  peu 
comprimé,    continu ,    c'est-à-dire 

6' 


84 


FUR 


sans  articulations,  nu,  sans  gaîne  ni 
test  ,  postérieurement  terminé  par 
une  quelle  fourchue  qui  est  la  conti- 
nuation du  corps  même.  INous  le  rau- 
qeonsdans  notre  familledes  Urodiées. 
Le  savant  professeur  du  Muséum  , 
qui  n'avait  établi  le  genre  qui 
nous  occupe  que  d'une  manière  pro- 
visoire ,  y  avait  placé  des  espèces 
trop  incohérentes  pour  y  pouvoir  de- 
meurer, et.  induit  en  erreur  par 
Millier  ,  le  Cercaria  viridis  <!e  CPt  au- 
teur, qui  n'a  point,  comme  il  l'assu- 
re, de  queue  fourchue.  Nous  citerons 
dans  ce  genre  :  i .  le  Furcocerca  ser- 
rata,  M.  y  Ftircularia  furcata,  Lamk., 
Anim.  s.  ve.t.  T.ii  ,  p.  09  ;  P'orlicella 
yi//ca/fl,  Miill.;  Encycl.  Vers., pi.  22, 
fig.  24-27.  Celte  espèce  que  Mill- 
ier a  figurée  le  premier,  se  trouve 
dans  les  infusions  de  foin  ;  elle  est 
antérieurement  tronquée  et  dentée 
en  scie  ,  mais  non  ciliée  comme  sem- 
ble le  croire  l'illustre  Lamarck  en  la 
plaçant  dans  un  genre  auquel  il  as- 
signe des  organes  ciliaires  ou  nata- 
toires; 2.  Furcocerca  Podura,  Lamk., 
loc.  cit.  T.  I,  p.  447  ;  Cercaria  Podu- 
ra ,  Miill.  ;  Encycl.  Vers.  ,  pi.  9,  f. 
1-5.  C'est  certainement  par  erreur 
que  Millier  a  représenté  un  individu 
de  cette  espèce  couvert  de  petits 
poils  :  nous  pouvons  affirmer  qu'elle 
est  absolument  glabre  ;  de  tels  poils 
l'eussent  rejetée  dans  un  autre  ordre; 
elle  habite  dans  les  marais  parmi  les 
Lenticules;  5.  Furcocerca  trilobata  , 
N.  ;  Poisson  à  tête  de  Trèfle,  Joblot  , 
part.  2,  p.  79  ,  pi.  10,  f.  22.  Cette 
espèce  dont  le  nom  indique  le  carac- 
tère se  rencontre  dans  les  infusions 
d'écorce  de  Chêne.  (B.) 

FURCRÉE.  Furcrœa.  bot.  phan. 
Genre  proposé  par  Ventenat  pour 
r  Agave  fœlida ,  à  cause  de  sou  calice 
plus  profondément  divisé  ,  de  ses  éta- 
mines  incluses,  ayant  les  filets  élargis 
à  leur  base.  Mais  ces  caractères  n  ont 
pas  paru  suffisans  pour  faire  adopter 
ce  genre.  /^.  Agave.  (a.  r.) 

FURCULAIRE.  Furcularia. 
INF  .'Genre  de  la  famille  des  Rotifères, 
formé  par  Lamarck  (Anim.  sans  vert. 


FUR 

T.  II ,  p.  36  )  qui  le  place  parmi  les 
Polypes  ciliés  ,  et  dont  les  caractères 
sont  :  corps  libre  ,  contractile  ,  conte- 
nu dans  un  fourreau  oblong,  terminé 
par  une  queue  fissée  qui  s'y  articule 
et  n'en  est  pas   un  simple  prolonge- 
ment. Lamarck  dit  avec  raison  que 
les  Furculaires   rappellent  par  leur 
forme  et  leur  aspect  les  Furcocerques 
et  les  Tricocerques;  elles  présentent 
même,  selon  nous  ,  tant  de  rapports 
avec  ce  dernier  genre,  que   celui-ci 
ne  peut  être  conservé  ,  et  que  ses  es- 
pèces les  plus  remarquables  doivent 
rentrer  parmi  les  Animaux  qui  nous 
occupent.  Les  Furculaires  sont   en- 
core fort  voisines  des  Brachioni.les  , 
n:ais  n'ont  pas  comme  eux  de  véritable 
test.    Elles  offrent  encore   des    rap- 
ports avec  les  Urcéolarices,  mais  leur 
queue  articulée  les  en  sépare  essen- 
tiellement. Les  espèces  de  ce  genre 
intéressant  sont   assez  nombreuses  : 
nous  citerons  comme  les  plus  remar- 
quables: I . FurculariaFarva,  Lamk., 
loc.  cit.,  pag.  57;  Vorticella  ,  Rliill.  , 
Encycl.,  pi.  21,  f.   9-11,  qui  ressem- 
ble à  une  petite  Chenille,  et  habite 
l'eau  de  mer  ;   2.  Furcularia  au  ri  ta  , 
Lamk.  ,  p.  58;  P'oiticella,  Miill.,  En- 
cydlopédie  ,  pi.  21  ,  lig  ,  17-19  ,  qui 
semble  avoir  le  corps  réticulé  ,  et  qui 
se     trouve     parmi    les     Lenticules  ; 
3.  Furcularia  longiseta,  Lamk.,  pag. 
79  ;  Vorticella,  Miill.,  Encycl.,  p.  22, 
f.  16-17,  ^^^  ^i't  fo'"t  remarquable  par 
l'excessive  longueur  de  ses  appendi- 
ces ;  4.   Furcularia  longicauda ,  N.; 
Tricocerca  longicauda  ,  Lamk.,  loc. 
cit.,  p.  23  ;  Trichoda,  Miill.,  Encycl., 
pi.    16,  f.  9-11,  que    Lamarck   avait 
placé  dans  un  genre  dont  nous  avons 
dû  l'extraire;  b.  Furcularia  Steiilorea, 
N.;    Trichocerca  Pocillum ,   Lamk., 
loc.    cit.,   p.    26;    Trichoda,  Miill., 
Encycl.,  pi.  i5,  fig.  19-^1  ,  qui  nous 
paraît      devoir      former      peut-être 
un    genre    nouveau.  Sa   figure   ur- 
céolaire ,  et  surtout  sa  queue  formée 
de   plusieurs  articulations   très-sail- 
lantes et  de  cinq  divisions  dont  une 
impaire   plus   petite  ,    et   les     autres 
deux  à   deux  et  opposées  ,   semblent 
devoir  isoler  cet  Animal   qui  habite 


FUS 
l'eau  des  marais  où  Eichorn  l'obser- 
va le  prcmiei.  ^B.) 

FORERA.  BOT.  priAN.  (Adanson.) 
byn.  dePycuanthème.  V.  ce  mot.  (jj.) 

FURET.  M.vM.  Espèce  du   genre 
Marie.  V.  ce  mot.  (b.) 

FiRET    DE  Java.    V.    Vansike. 

Furet  des  Indes.  V.  Mangovste. 

Furet  (grand).  C'est   le   Grison. 
T^.  Glouton. 

Furet  (petit).  C'est  le  Tayra.  K. 
Glouton.  (^ud.) 

FURIE.    ivroLL.  Nom   vulgaire  et 
marchand  de  X Arca  pilosa.  (b.) 

FURIE.  Furia.  int.  ?  Linné  avait 
ctabh  sous  ce  nom  ,  parmi  les  Vers 
intestinaux,  un  genre  qu'il  plaçait 
entre  les  Gurdius  et  Lombricus  ]  et 
auquel  i\  attribuait  pour  caractères  : 
corps  filiforme,  égal,  garni  de  cha- 
que côté  d'une  série  de  poils  réflé- 
chis et  déprimés.  Il  nomma  infer- 
nale, Fùria  infernalis  ,  la  seule  es- 
pèce quil  y  comprenait ,  et  qu'U 
croyait  habiter  sur  les  Arbres  et  sur 
les  Plantes  des  marais  de  sa  patrie  , 
d'où  elle  se  jetait  sur  les  Hommes  et 
sur  les  Animaux  ,  pénétrait  dans 
leur  chair,  en  leur  causant  des  dou- 
leurs atroces  qui  se  terminaient  ordi- 
nairement par  la  mort.  Il  paraît  que 
Linné  fut  induit  en  erreur  par  un 
préjugé  populaire  ;  il  crut  même  une 
fois  avoir  été  piqué  par  sa  Furie  ,  à 
1  existence  de  laquelle  cependant  per- 
sonne ne  croyait  plus  depuis  long- 
temps ,  si  ce  n'est  Ginclin,qui,  dans 
sa  treizième  édition  du  Sjstema  na- 
turœ  ,n'a  pas  manqué  de  reproduire 
minutieusement  la  description  de  cet 
Anunal  fabuleux.  (b.) 

FURNARIUS.  OIS.  (Vieillot.)  Syn. 
deFouiuier.  r.  Ophie.         (dr..z.) 

FURO  ET  FURUiNCULUS.  mam. 
Syn.  de  Furet.  Messerschmidt  désigne 
sous  le  nom  de  Furunculus  sciaroides 
l'Ecureuil  suisse.   F.  Ecureuil. 

(aud.) 

FUSAIN.  Evonymiis.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Rhamnées  et 
de  la  Peutaudric  Mouogynie,L.,  qui 
se  compose  d'une  dixaine  d'Arbris- 


FUS 


85 


seaux  originaires  d'Europe,  de  l'A- 
mérique septentrionale,  de  la  Chine 
et  du  Japon  ,  et  qui  otli  cnt  pour  ca- 
ractères :  des  llcurs  hermaphrodites 
dont  le  calice  persistant,  étalé  ,  est  à 
quatre  ou  cinq  divisions  pi  d'ondes; 
la  corolle  formée  de  quatre  à  cinq 
pétales  alternes  avec  les  lobes  du  ca- 
lice, insérés  autour  d'un  disque  pé- 
rigyne  qui  occupe  le  fond  de  la  (leur. 
Les  étamines  ,  en  même  nombre  que 
les  pétales,  sont  dressées;  leurs  filets 
s'insèrent  sur  le  disque  lui-même  qui 
est  plane  ,  et  forme  dans  son  contour 
quatre  ou  cinq  lobes  obtus  ;  ces  éta- 
mines aliernent  avec  les  pétrdes  ;  les 
anthères  sont  dyd\mes  et  à  deux  lo^ 
ges.  L'ovaire  est  libre  ,  à  demi-plon- 
gé  dans  le  disque;  coupé  en  travers, 
il  oÛie  quatre  ou  cinq  loges  conte- 
nant chacune  deux  ovules  dont  la 
position  varie  suivant  \(^s  espèces  : 
tantôt  ils  s'insèrent  à  la  partie  supé- 
rieure de  l'angle  interne,  et  sont 
suspendus  •  tantôt  ils  s'insèrent  vers 
sa  partie  inférieure  ,  de  sorte  qu'ils 
sont  ascendans.  A  sa  partie  supérieu- 
re, l'ovaire  finit  insensiblement  en 
un  style  à  peu  près  de  la  même  hau- 
teur que  les  étamines  ,  et  qui  ss  ter- 
mine j>ar  un  stigmate  à  quatre  ou 
cinq  dents  très-petites  et  très-rap- 
prochées. 

Le  fruit  est  une  capsule  à  quatre  ou 
cinq  côtes  saillantes,  obtuses  ou  aiguës 
et  en  forme  d'ailes  ;  cà  quatre  ou  cinq 
loges,  chacune  contenant  une  ou  deux 
graines  recouvertes  en  totalité  ou  en 
partie  seulement  par  unarille  charnu 
et  de  couleur  rouge  ;  ces  graines  ren- 
ferment ,  dans  un  endospemie  char- 
nu ,  un  embryon  plane  dont  la  radi- 
cule est  tournée  vers  le  hile  ,  en  sorte 
que  si  on  considérait  la  position  de 
l'embryon  relativement  au  péricarpe, 
il  serait  dressé  dans  quelques  espèces 
et  renversé  dans  d'autres  ,  tandis  que 
sa  position  est  toujours  la  même , 
étudiée  relativement  au  hile  ou  à  la 
base  de  la  graine.  Les  Fusains  sont 
de  grands  Arbustes  de  l'hémisphère 
boréal  ;  les  principales  espèces  sont 
les  suivantes  : 
Fusain  d'Europe,  Evonymus  Eu- 


86 


FUS 


ropœus,\j.  ,  Bull. ,  tab.  î35.  C'est  nn 
Arbrisseau  de  douze  à  quinze  pieds 
d'élévation  ,  dont  les  jeunes  rameaux 
sont  en  général  verts  et  quadr?,ngu- 
laires.  Ses  feuilles  sont  opposées,  pé- 
tiolées  ,  ovales  ,  oblongues  ,  aiguës 
etlégèrement  dentées  ,  accompagnées 
de  deux  slipules  très-petites  et  séta- 
cées. Les  fleurs  sont  petites,  jaunâtres, 
placées  à  l'aisselle  des  feuilles,  et  por- 
tées sur  des  pédoncules  bifides  ou  trifi- 
des.  Le  calice  est  à  quatre  divisions 
obtuses.  Le  fruit  est  globuleux,  dé- 
primé à  son  centre,  à  quatre  côtes 
très-marquées  et  arrondies.  Le  Fu- 
sain, que  l'on  désigne  sous  les  noms 
vulgaires  de  Bois  à  lardoire  ,  Bonnet 
de  prêtre  ,  ■etc.  ,  croît  communément 
dans  nos  forêts.  Son  bois  est  jaunâtre; 
il  a  le  grain  fin  et  serré  ,  on  l'emploie 
quelquefois  pour  les  ouvrages  de 
tour.  Mais  sou  usage  le  plus  important 
consiste  en  ce  que,  réduit  en  cbarbon, 
il  entre  dans  la  composition  de  la 
poudre  à  canon.  Les  de.-sinateurs 
s'en  servent  aussi  pour  esquisser  leurs 
dessins,  parce  que  les  traits  que  l'on 
trace  avec  lui  s' effacent  avec  la  plus 
grande  facilité  et  sans  laisser  aucune 
trace. 

Fusain  a  liAEGES  feuilles,  Et^o- 
nymus  lalifullus ,  Lamk.  ,Dict.]Nouv. 
Duh.  ,  3 ,  p.  2i  ,  T.  vu.  Cette  espèce  , 
qui  croît  dans  le  midi  de  la  France, 
est  voisine  de  la  précédente,  mais  elle 
en  diffère  par  ses  feuilles  beaucoup 
plus  grandes  ,  ses  llenrs  plus  nom- 
breuses et  portées  sur  des  pédoncules 
plus  longs.  On  la  cultive  fréquem- 
ment dans  les  jardins  d'agrément  oii 
elle  fait  un  très-bon  effet  dans  l'été 
par  son  feuillage  ,  et  en  automne  par 
ses  fruits  de  couleur  rose  et  à  cinq 
angles  aigus.  Son  bois  peut  être  em- 
ployé aux  mêmes  usages  que  celui  du 
Fusain  ordinaire.  On  cultive  aussi 
dans  nos  jardins  d'agrément  VEvo- 
Jiymi/s  verriccosus,  originaire  de  Hon- 
grie ,  et  remaïquable  par  les  inégali- 
tés de  son  écorce.  L'on  a  souvent  ap- 
pelé Fusain  bâtard  une  espèce  du 
genre Célastrc.  P'.  ce  mot.       (a.  k.) 

FUSAIPvE.  Fi/saria.  int.  Le  genre 


FUS         *       ' 

formé  sous  ce  nom  ,  par  Zéder  ,  a  été 
reporté  parmi  les  Pilaires  et  les  As- 
carides, (b.) 

FUSANUS.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Sanlalacées  et  de 
la  Pentandrie  Monogynie  ,  L.  Il 
a  pour  caractères  :  un  calice  tur- 
biné, dont  le  limbe  est  divisé  en  qua- 
tre parties  caduques,  et  que  tapisse 
un  disque  découpé,  dans  son  contour, 
en  quatre  lobes;  quatre  étamines 
courtes,  opposées  aux  divisions  du 
calice  ,  à  antbères  didymes;  uii  ovai- 
re faisant  corps  avec  le  calice,  cou- 
ronné par  le  disque,  surmonté  de 
quatre  stigmates  sessiles  ou  portés 
sur  un  style  extrêmement  court.  Il 
devient  une  drupe  globuleuse  et  mo- 
nosperme. Bergius  fit  connaître  la 
première  espèce  de  ce  genre ,  sous  le 
nom  de  Colpoon  que  Linné  changea 
en  celui  de  Fusanus.  Son  fds  crut  tie- 
voir  le  réunir  au  Thesium  qui  ne  pré- 
sente cependant  ni  disque  calicinal 
ni  stigmate  quadruplé.  Aussi  Robert 
Brown  l'a-t-il  rétabli  avec  raison  ,  et 
en  même  temps,  à  l'espèce  primitive  , 
qui  était  un  Arbuste  du  cap  de  Bonne- 
espérance,  il  en  a  ajouté  trois  autres 
de  la  JNouvelle-Hollande.  Les  ra- 
meaux sont  opposés  ainsi  que  leurs 
divisions  et  les  feuilles  ;  celles-ci  sont 
entières,  très-glabres,  planes,  un 
peu  épaisses;  les  fleurs  disposées  en 
grappes  ou  en  épis  axillaires  ou  ter- 
minaux. Il  n'est  pas  rare  d'en  ren- 
contrer qui  soient  mâles  par  avorte- 
ment,  ou  qui  ofTrent  cinq  divisions 
au  lieu  de  quatre.  (a.  d.  J.) 

FUSARIA.  INT.  r.  FCJSAIRE. 

FUSARIUM.  BOT.  CRYPT.  Genre 
établi  par  Link  (  Berl.  Magaz.  , 
5,  p.  lo,  tab.  1  ,  fig.  lo)  et  réuni  de- 
puis par  ce  fungologiste  ,  avec  les 
genres  Fusisporhim  et  Fusldlum  ,  en 
un  genre  commun  qui  porte  ce  der- 
nier nom.  Le  Fusariuni ,  qui  faisait 
d'abord  partie  des  Urédinées,  îi  cause 
de  ses  prétendues  sporules  couvertes  , 
a  été  plus  convenablement  placé  par- 
mi les  Mucédinées.  En  adoptant  cette 
fusion  ,  Persoon  a  conserve  au  genre 
Je  nom  de  Fusariuni  donné  d'abord  à 


FUS 

l'espèce  qui  peut  en  être  considérée 
comme  le  type.  f.  Fusidilm.  (g..n.) 
FUSCALBIN.  OIS.  (  Vieillot.  )  Es- 
pèce du  genre  l'hilcdou.  V.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

FUSCINA.  BOT.  CRyrr.  {Mousses.) 
Schrunk  (  Baiets  FI.  ii ,  p.  4.')i  j  a 
cnij^lo\c  ce  mot  pour  le  genre  qui  est 
plus  connu  sous  le  nom  de  l'issidens. 
/^.  ce  mot.  (G..N.) 

FUSCITE.  MIN.  Pour  Fuszite.  r. 
ce  mot. 

FUSEAU.  Fusus.  moi,i„  Le  genre 
Fuseau,  démembré  des  Murex  île 
Linné  par  Lamarck,  présente  une 
coupe  assez  naturelle  qui  offre  ,  d'un 
côté,des  rapports  avec  les  Pjrules,  les 
Fasciolaires,  les  Turbinelles,  et  d'un 
autre  avec  les  Buccins  ,  avec  lesquels 
il  est  facile  de  confondre  quelques- 
uns  d'entre  eux.  C'est  en  1801  ,  dans 
le  Système  des  Animaux  sans  vertè- 
bres, que  ce  genre  fut  établid'unema- 
nière  positive.  Avant  cette  époque  , 
Lister  et  Guallieri  avaient  indiqué 
cette  coupe  en  séparant,  le  premier, 
les  Buccins  rostratd  claviculâ  pro- 
ductiore,  et  le  second  en  formant  son 
second  genre  de  la  classe  quatre  de 
la  troisième  partie  sous  le  caractère 
de  Stiombus  canalkulatus  rostratus 
ore  simplici.  Le  genre  de  Gualtiéri 
est  mieux  circonscrit  que  celui  de  Lis- 
ter ,  qui ,  indépendamment  de  vérita- 
bles Fuseaux,  contient  des  Rochers, 
des  Fasciolaires,  des  Pleurotomes,etc. 
Quoique  Linné  les  ait  placés  dans 
son  genre  Murex  ,  il  les  a  cependant 
assez  bien  séparés  dans  sa  quatrième 
eection  générique  désignée  sous  l'é- 
pithète  de  Caudigeri.  Il  est  vrai  que 
cette  section  renferme  encore  des 
Fasciolaires  et  des  Pleurotomes  ; 
Adanson  ,  qui  en  a  mentionné  quel- 
ques-uns ,  les  a  confondus  dans  son 
genre  Pourpre  qui  correspond  assez 
bien  aux  Murex  de  Linné.  De  Rois- 
sy  ,  dans  le  CufFon  de  Sonnini,  a  ad- 
mis le  genre  Fuseau,  tel  que  Lamarck 
l'avait  fait  et  sous  les  mêmes  carac- 
tères. En  1810,  dans  l'Extrait  du 
Cours,  Lamarck  a  réuni  en  une  seule 
famille ,  sous  le  nom  de  Trachelipodes 


FUS 


87 


canalifèrcs,  tous  les  genres  qui  ont 
avec  celui-ci  des  rapports  très-inti- 
mes. 11  a  conservé  la  même  division 
et  les  mêmes  rapports  dans  son  His- 
toire des  Animaux  sans  vcrièbres. 
Montfort  a  fait  avec  les  Fuseaux  ce 
qu'il  faisait  avec  presque  tous  les  au- 
tres genres  ,  c'e.^t-à-dire  qu'il  eu  a  sé^ 
paré  inutilement  les  Lalliires.  Cuvier 
a  considéré  les  Fuseaux  seulement 
comme  un  des  sous-gemes  des  Mu- 
rex. Il  leur  a  subordonné  les  Lallii- 
res ,  les  Pleurotomes,  les  Pyrules, 
les  Fasciolaires  et  les  Carreaux.  Fé- 
russac  a  fait  du  sous-genre  Fuseau 
de  Cuvier  un  genre  séparé  des  Mu- 
rex ,  mais  il  y  a  laissé  comme  sous- 
genre  tous  ceux  indiqués  par  Cuvier, 
et  de  plus  il  y  a  ajouté  les  Turbiuel- 
les  et  les  Clavatules.  Ce  genre,  tel 
qu'il  est  circonscrit  aujourd'hui,  peut 
être  caractérisé  de  la  manière  sui- 
vante :  coquille  fusiforme  ou  subfu- 
siforme  ,  canaliculée  à  sa  base,  ven- 
true à  sa  partie  moyenne  ou  inférieu- 
rement,  sans  bourrelets  extérieurs  , 
et  ayant  la  spire  élevée  et  allongée  ; 
boid  droit  sans  échancrure  ;  colu- 
melle  lisse;  un  opercule  corné. 

Par  ces  caraclères,  il  est  facile  de 
distinguer  les  Fuseaux  des  autres 
genres  qui  les  avoisineut.  Ainsi  on  les 
séparera  des  Buccins  ,  car  ceux-ci 
sont  seuleuîent  échancres  à  la  base 
et  non  canaliculés.  Ils  n'ont  point 
de  plis  transverses  sur  la  columelle 
comme  les  Turbinelles  ,  de  plis  obli- 
ques à  la  base  de  la  columelle  comme 
les  Fasciolaires.  Ils  n'ont  pas  ,  com- 
me les  Rochers  ,  des  varices  sur  la 
spire.  Ils  ont  cette  spire  plus  allon- 
gée, moins  ventrue  en  général  que 
dans  les  Pyrules  ;  enfin  ils  n'offrent 
jamais  d 'échancrure  à  la  lèvre  droite 
comme  les  Pleurotomes  et  les  Clava- 
tules ,  si  on  admet  encore  ce  dernier 
genre.  Les  Fuseaux  sont  des  Coquil- 
les d'une  forme  élégante  ;  leur  spire 
est  le  plus  souvent  chargée  de  stries  , 
de  tubercules  ou  de  côtes  régulières; 
quelques-uns,  dépouillés  de  l'épider- 
me  qui  les  couvre  lorsqu'ils  sortent 
de  la  mer  ,  brillent  d'assez  vives  cou- 
leurs ;   les  espèces  fossiles    sont  fort 


88  FUS 

nombreuses  :  Brocchi ,  Sowerby  ,  La- 
marck  en  ont  fait  connaître  un  assez 
bon  nombre;  nous  allons  mention- 
ner les  principales  espèces  de  ce 
genre. 

FusF.i.u  COLOSSAL  ,  Tmsus  coIos- 
seiis,  Lamk.,  Histoire  des  Animaux 
sans  verlèbres,  T.  vu,  p.  122,  n°  i  ; 
Favanne  ,  Conchyl.,  pi.  35,  fig.  E, 
4  ;  Encyclop.  ,  pi.  427,  fig.  2.  Cette 
dernière  figure  est  fort  bonne.  Grande 
Coquille  fusiforme  ventrue,  sillonnée 
en  travers  de  stries  qui  suivent  la 
direction  de  sillons  entre  chacun 
d'eux  ;  elle  est  blanche  ou  d'un 
blanc  jaunâtre  ;  ses  tours  de  spire 
sont  convexes  ;  druis  leur  milieu  ,  on  ' 
remarque  une  série  de  tubercules  as- 
sez grands  qui  forment  une  sorte  de 
carène  ;  le  canal  de  la  base  n'est  pas 
recouvert;  et  il  n'est  point  étroitdès 
son  origine  ,  mais  il  naît  insensible- 
ment. Cette  espèce  est  fort  rare  et 
très-grande,  puisqu'elle  a  jusqu'à 
onze  pouces  de  longueur".  Sa  patrie 
est  inconnue. 

Fuseau  Quenouille  ,  Fusus  Co- 
ins, Lamk.  ,  Hist.  nat.  des  Animaux 
sans  vert.  T.  vu,  pag.  130,  n°  3; 
Murex  Colas  ,  L.  ,  Gmcl ,  p.  5543  , 
n°  61  ;  Lister,  Conch.  ,  tab.  gi8  ,  A; 
Martini ,  Conch.  T.  vi,  tab.  i44,  fig. 
i542  ;  Fusus  lougicauda  ,  Encycl.  , 
pi.  423, fig.  2;  Fuseau  longue  queue, 
Jioissy,  BuiTon  de  Sonnini,  T.  vi  de 
la  Conch.,  p.  60,  n"  1  ,  pi.  59,  fig.  1. 
Il  ne  faut  pas  confondre  dans  la 
même  espèce  le  Fusus  Colus  de  l'En- 
cyclopédie, qui  est  une  espèce  voisine 
que  Lamarck  a  nommée  depuis  Fusus 
tuberculatus.  Le  Fuseau  Quenouille 
est  une  Coquille  bien  fusiforme  , 
étroite,  sillonnée  eu  travers  ;  le  ven- 
tre est  petif ,  la  queue  ou  can;il  étroit, 
grêle  ,  recouvert  ,  très-long  ;  les 
tours  de  spire  sont  convexes  ,  subca- 
renés  dans  le  milieu  par  une  rangée 
de  petits  tubercules;  elle  est  toute 
blanche  excepté  au  sommet  et  à  la 
base  oii  elle  est  roussâtre;  la  lèvre 
gauche  est  dentelée  et  sillonnée  à  l'in- 
térieur. 

Fuseau  épais  ,  Fusus  incrassa/us , 
Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T.  vti,  pag. 


FUS 

124,  D.  8;  Murex  nudatus  ,  L.  , 
Gmel.,  pag.  3556  ,  n.  ii5;  Martini, 
Conch.  ï.  IV  ,  tab.  i45  ,  fig.  i343. 
Coquille  leniarqunble  par  son  épais- 
seur et  sa  pesanteur.  Elle  est  toute 
blanche  ,  fusiforme;  la  spire  élancée, 
chargée  de  gros  tubercules  et  striée 
en  travers,  la  distingue  des  espèces 
voisines  ;  le  canal  de  la  bnse  est 
long,  mais  il  l'est  moins  que  la  spire; 
il  est  recouvert  ;  la  lèvre  droite  est 
saillante  et  la  gauche  dentelée  et  sil- 
lonnée en  dedans.  Cette  espèce  rare, 
qui  a  jusqu'à  six  pouces  de  lon- 
gueur, vient  de  l'océan  des  grandes 
Indes. 

Fuseau  du  Nord  ,  Fusus  antiquus, 
Lamk.,  Anim.  sans  vert.  T.  vu,  p. 
J25  ,  n.  II  ;  Murex  antiquus,  L.  , 
Gmel. ,  p.  3546  ,  n.  78  ;  'MiUIer  , 
Zool.  Danica,  T.  m  ,  tab.  118  ,  fig. 
1,  2,  5;  Othon  Fabricius  ,  Faune 
Groenl.  ,  p.  397  ,  n.  596  ;  Martini, 
Conch.  i?.  IV,  t.  i38,  fig.  1292  et 
1294  ;  Encycl.,  pi.  426,  fig.  5.  Cette 
espèce  a  l'apparence  d'un  Buccin  ; 
elle  est  ventrue  ,  la  spire  est  longue 
et  le  canal  court  ,  mais  ce  canal 
n'est  point  échnncré,  ce  qui  empêche 
de  la  placer  parmi  les  Buccins;  toute 
la  surCice  est  couverte  de  stries  trans- 
versales, fines;  l'ouverture  est  am- 
ple ;  les  tours  de  spire  convexes  ;  la 
lèvre  droite  en  dedans  est  lisse. 
Cette  Coquille,  toute  blanche  ou  jau- 
nâtre, a  six  pouces  de  longueur.  Elle 
vient  des  mers  du  Nord. 

Fuseau  NOIR,  FususMorio,  Lamk., 
Hist.  nat._  des  Anim.  sans  vert.  T. 
VII  ,  p.  127  ,  n.  16;  Murex  Morio  , 
L.,  Gmel.,  p.  3544,  n.  62;  IcNivar, 
Adanson  ,  Voyag.  au  Sénég.  ,  pi.  9  , 
f.  3i  ;  Encyclop.  pi.  43o ,  f.  3,  a. 
Linné  avait  regardé  comme  une  va- 
riété du  Murex  Morio  le  Fuseaucou- 
ronné  de  Lamnrck.  Cet  auteur  assure 
avoir  trouvé  des  caractères  distinc- 
tifs  :  sont-ils  suffisans?  Quoi  qu'il  en 
soit  ,  le  Fusus  Morio  est  une  grande 
Coquille  noire  ou  brune  ,  foncée,  fu- 
siforme ,  à  spire  bien  étngce  par  une 
carène  légèrement  noduleuse  qui  se 
voit  dans  le  milieu  de  chaque  tour. 
Au-dessus   des  sutures  on  voit  une 


FUS 

ou  plusieurs  raies  blanclies  qui  tran- 
client  agiéablemeut  sur  la  couleur 
brune  du  fond  des  stries  ou  phi  lot 
des  sillons  un  peu  grossiers  ,  ondu- 
leux  et  distans  ,  et  sont  placées  trans- 
versalement sur  tonte  la  surface  exté- 
rieure ;  le  canal  de  la  base  est  plus 
court  que  la  spire;  il  est  large,  non 
recouvert  ;  la  lèvre  droite  est  d'un 
fauve  blancbàlre  ,  fortement  striée  en 
dedans.  Cette  Coquille,  commune 
dans  les  coUcciions,  se  trouve  sur 
les  côtes  d'Afrique.  Elle  est  longue 
de  cinq  à  si\  pouces.  Ou  la  nomme 
vulgairement  la  Cordelière. 

FlSEAU   MARQLKTÉ,    J'uSUsNifaf, 

Lamk.,  Hist.  nat.  des  Animaux  sans 
vert.ï.  VII,  p.  ini,n.  Si;  Buccinum 
Kifal ,  Brug. ,  Encycl.,  n.  56  ;  le  INi- 
faljAdansou,  Voyag.  au  Sénégal, 
pi.  4  ,  fig.  5  ;  Lister  ,  Concli. ,  t.  9i4  , 
f.  7.  Celui-ci  pourrait  bien  être  un 
Buccin,  car  son  canal  est  très-court 
et  lamine  par  une  écbancrure  pro- 
fonde ;  il  est  Use  ,  blanc,  tacheté  de 
bandes  de  points  carrés  ,  roussâtres; 
la  columelle  n'est  point  droite  ou 
presque  (boite  comme  dans  les  Fu- 
seaux; elle  est  lisse;  la  lèvre  droite 
est  grossièrement  sillonîu-e  en  de- 
dans. On  trouve  celte  Coquille  dans 
les  mers  du  Sénégal.  Sa  longueur  est 
de  deux  pouces  environ. 

Fuseau  pervers  ,  Fusi/s  contra- 
ruts,  Lamk.,  Hist.  nat.  des  Anim. 
sans  vert.  T.  VIT ,  p.  i55,n.57;  ]\lu- 
rex  contrarius  ,  L.  ,  Gmel.  ,  pig. 
5564  ,  n.  1.67  ;  Lister  ,  Conchyl., 
lab.  9.')0,  fig.  44  ,  s,  c  ;  31  u rex 
contrarias  ,  Sow-,  3Uneral  Cunch. 
T.  I,  pag.  63,  pi.  20.  Cette  espèce  que 
l'on  trouve  vivante  dans  les  mers  du 
Nord  ,  se  rencontre  à  l'état  fo.-^sile  en 
Angleterre  ,  dans  les  dépôts  coquil- 
liers  les  plus  récens  du  comté  d'Es- 
sex  dans  le  Crag.  Il  a  beaucoup  de 
ressemblance  avec  le  Fuseau  du 
ISord.  Sovverby  demande  même  s'il 
en  est  assez  distinct  pour  en  faire  une 
espèce  séparée.  Eu  eOfet,  s'il  n'était 
constamment  tourné  à  gauche  ,  vi- 
vant ou  fossile ,  il  présenterait  peu 
de  caractères  dislinctifs  ,  car  il  est 
blanc,  strié  ,  ventru  ,  à  canal  court  , 


FUS 


89 


non  couvert  et  non  Icrniinc  par  une 
écbancrure. 

11  v  a  un  tvès-grand  nombre  d'es- 
pèces de  Fuseaux  fossiles  ;  ils  sont 
plus  abondans  dans  le  })assiri  de  Pa- 
ris que  partout  ailleurs  ;  cependant 
en  Angleterre  et  en  Italie,  on  en 
trouve  quelques  espèces  remarqua- 
bles ,  ainsi  qu'à  Uax  et  à  Bordeaux. 
Parmi  ces  espèces,  nous  en  avons 
fait  figurer  dans  les  planches  de  ce 
Dictionnaire  une  très-bolle  des  envi- 
rons de  Paris,  qui  ne  se  trouve  que 
fort  rarement,  surtout  au  volume  ou 
nous  la  possédons.  INous  l'avons 
nommée  Fuseau  à  dents  de  scie,  Fu- 
sils serratus  ,  N.  ;  jolie  Coqudle 
d'un  forme  analogue  au  1  usus  Colus, 
ayant  le  canal  droit  ,  mince  ,  étroit  , 
non  recouvert  ,  plus  long  que  la 
spire;  celle  ci  est  élancée,  terminée 
par  une  pointe  aiguë  ;  les  tours  de 
spire  sont  sillonnés  largement  en 
travers  ,  et  leur  milieu  est  fortement 
caréné  par  des  dents  saillantes,  tran- 
chantes, très-régulièrement  espacées; 
la  lèvre  droite  est  lisse  en  dedans  , 
non  crénelée  en  son  bord.  Cette  Co- 
quille lare  se  trouve  à  Parues.  On  ne 
peut  la  confondre  avec  le  Fnsi/s  ac/.~ 
tulatiis  dont  elle  diffère  essentielle- 
ment. Le  plus  bel  individu  que  nous 
ayons  vu  et  que  nous  possédons  a 
près  de  quatre  pouces  de  longueur, 
lorsqu'ordinairemcnt  ceux  de  la  mê- 
me espèce  n'en  ont  qu'un  et  demi  ou 
deux.  (D..11.) 

FUSEAU.  BOT.  CRYPT.  Paulet  a 
élabli,  parmi  les  Chaujpignons  ,  une 
famille  des  Fuseaux,  dont  les  espèces 
sont  le  Fuseau  à  collet  et  le  Fuseau 
à  ruban.  {'&■) 

FUSEAUX  A  DENTS,  moli,.  Nom 
vulgaire  et  marchand  des  lloslellai- 
res.  f^.  ce  mot.  (b.) 

FUSEE.  BOT.  CRYPT.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  \ Jgaricus procerus.    (b.) 

*FUSER.ois.  (Aldrovande.)Syn. 
ancien  du  Butor.  V.  Uékon.    (dr..z. ) 

*FDSIBILITÉ.  MIN.  Propriété  dont 
jouissent  les  corps  de  se  fondre  à  une 
température    plus  ou  moins  clcvcc. 


90  GAB 

On  emploie  ce  caractère  pour  la  clé- 
terrninatiou  des  Minéraux  et  pour  re- 
connaître les  parties  constituantes  des 
Roches.  (DR..Z.) 

FUSICORNES.  INS.  Famille  établie 
par  Duméril  dans  l'ordre  des  Lépi- 
doptères ,  et  qui  embrasse  le  grand 
genre  Sphinx  de  Linné.  Il  a  été  aussi 
désigné  par  le  même  auteur  sous  le 
nom  de  Closlérocères.  V.  ce  mot. 

(aud.) 

FUSIDIUM.  BOT.  CRYPT.  {Mucédi- 
nées.)  Genre  établi  par  Link  {Obseiv. 
1  ,  p.  8),  qui  l'a  ainsi  caractérisé: 
sporules  nues  ,  agglomérées,  fusifor- 
mes  ou  oblongues  ;  absence  de  thal- 
lus  ou  de  base  quelconque.  Ce  der- 
nier caractère  éloigne  ce  genre  du 
Stilbospora  qui  a  d'ailleurs  toujours 
une  couleur  noire  que  ne  présentent 
pas  les  espèces  de  Fusidium.  Link  a 
lui-même  réuni  à  ce  genre  le  Fusa- 
riitm  et  le  Fusisporium  qui  étaient 
constitués  avec  les  Fusidium  roseum 
et  Fusidium  aurantium.  Le'premier, 
d'une  couleur  rose  agréable  ,  croît 
par  touffes  sur  les  tiges  sèches  des 
Malvacées  ;  le  second  (  Fusisporium  ) 
se  trouve  sur  les  tiges  des  Cucurbita- 
cées  et  des  Maïs;  ses  sporules  ont  une 
couleur  orangée.  D'autres  espèces  ont 
été  indiquées  par  Link  sous  les  noms 
de  F.  obtusum,  F.  hyvodermium  et  F. 
griseum  ou  albidum  de  Persoon.  Nées 
et  Persoon  ont  encore  ajouté  à  cette 
liste  quelques  Plantes  ,  mais  il  est 
bon  d'observer  que  leurs  Fusidium 
sont  autrement  caractérisés.  Ce  sont, 
disent-ils,  des  croûtes  laineuses  foi-- 
mées  d'amas  de  corpuscules  linéaires. 
D'ailleurs  ,  ils  ont  réuni ,  ainsi  que 


GAB 

Linlî  l'avait  déjà  fait ,  le  Fusarium  et 
\c  Fusisporium;  mais  ils  en  ont  cons- 
titué un  genre  particulier  qu'ils  ont 
uoiTimé  Fusarium.  /^.  ce  mot.  (g..n.) 

*FUSIFORME.  Fusiformis.  zool. 
BOT.  On  nomme  ainsi  tout  organe 
qui  a  la  forme  d'un  fuseau  ,  c'est- 
à-dire  qui  est  allongé,  renflé  dans 
son  milieu  et  insensiblement  aminci 
à  ses  deux  extrémités.  La  racine  de 
la  Rave  est  Fusiforme.  C^-R.) 

'^FUStOLES.  BOT.  CRYPT.  [Mucédi- 
nées.)  On  a  voulu  désigner  sous  ce 
nom  fi'ançais  le  genre  yJtractium  de 
Link,  probablement  à  cause  de  sa 
capsule  fusiforme.  V.  Atractium. 

(G..N.) 

FUSISPORIUM.  bot.  CRYPT.  [Mu- 
cédinées.)  Et  non  Fusipore.  Genre 
établi  par  Link  {Obseri^.  i,  p.  19  )  ,  et 
réuni  ensuite  par  ce  même  auteur  au 
genre  Fusidium.  V.  ce  mot.    (g.  .N.) 

FUSTET.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Sumac.  («.) 

FUSUS.  M01.X,.  V.  Fuseau. 

FUSZITE.  MIN.  (  Schumacher.  ) 
Minéral  opaque  d'un  noir  verdâtrc 
ou  grisâtre  ;  cristallisé  en  prismes  à 
quatre  ou  six  pans  ;  à  cassure  rabo- 
teuse; pesant  spécifiquement  2,5. 
Il  est  infusible  au  chalumeau;  sa  sur- 
face y  devient  seulement  luisante  et 
comme  émaillée.  On  le  trouve  à  Kal- 
lerigen ,  près  d'Arendal ,  dans  un 
Quartz  grenu  ,  associé  au  Feldspath 
et  à  la  Chaux  carbonatée  brunissant. 
Brongniart  le  considère  comme  ayant 
du  rapport  avec  le  Pinite ,  et  Léon- 
hard  avec  le  Paranthine.      (g.  del.) 


G. 


GABALIUM.  bot.  piian.  L'aro- 
inate  désigné  sous  ce  nom  dans  Pline 
qui  le  disait  originaire  d'Arabie  n'est 
plus  connu.  (b.) 


GABAR.  ois.  (Daudin.)  Espèce  du 
genre  Faucon.  /^.  Faucon  ,  division 
des  Autours.  (dk..z.) 

GABBRO.  gÉol.  Nom  donné  par 


GAB 

losarlistcs  italiens,  et  conserve  par  de 
Buch  à  la  Roche  composée  de  Feld- 
spath compacte  et  de  Diallage  ,  d'oii 
l'on  lire  le  f'erde  di  Corsica.  Kilo 
forme  eu  plusieurs  endroits  des  ter- 
rains d'une  assez  grande  étendue,  qui 
se  rattachent  au  système  des  terrains 
sevpentineux.  Les  géologues  s'accor- 
dent aujourd'hui  à  lui  donner  le  nom 
d'Luphotide,  proposé  par'llaiiy.  V. 

ErPIlOTIDE.  (O.  DKL.) 

^  GABRONITE.MiN.(Schumacher.) 
Substance  compacte  ,  à  c^tssure  écail- 
Jeuse  ,  d'une'  couleur  grise  avec  diffé- 
rentes teintes  de  bleuâtre  et  de  rou- 
geâtre,  fusible,  avec  difficulté,  en  un 
globule  blanc  et  opaque  ;  rayant 
le  verre  ;  pesant  spécifiquement  5 
environ.  Plusieurs  minéralogistes  ont 
regardé  ce  Minéral  comme  n  étant 
qu'un  Feldspath  compacte  ;  d'autres 
l'ont  rapporté  au  Wernérile.  Mais  la 

f)roportion  de  Soude  qu'il  contient, 
e  rapprocherait  plutôt  de  l'Eleolilhe 
ou  Pierre  grasse.  John  a  trouvé  direc- 
tement par  l'anaK  se  qu'il  estformé  sur 
cent  parties  de  2i  d'Alumine  ;  54  de 
Silice;  i7,:25  dcSoude  ;  i,25d'Oxide 
de  Fer;  et  deux  d'Eau.  La  Gabronile 
a  été  trouvée  en  deux  endroits  de  la 
Norwège  :  à  Renlig,  près  d'Arendal; 
et  à  Friederischvi'scrn  ,  oii  elle  est  en- 
gagée dans  une  Siénite.       (g.  del.) 

GABETS.  INS.  Les  Vers  que  les 
veneurs  désignent  sous  ce  nom,  et 
qui  se  trouvent  parfois  dans  la  peau 
des  Cerfs ,  paraissent  être  des  larves 
d'Insectes.  (b.) 

GABIAN.  OIS.  L'un  des  syn.  vul- 
gaires de  Goéland.  J-^.  ce  mot.    (b.) 

GABIRA.  MAM.  Le  Singe  de  Nigri- 
tie  désigné  sous  ce  nom  par  Marc- 
graaff,  paraît  être  le  Mangabey.  (b.) 

GABON.  OIS.  L'Oiseau  des  bords 
de  la  rivière  de  Gambie,  tué  par  le 
capitaine  Stibbs  ,  au  rapport  de  l'ab- 
bé Prévost ,  dans  l'Histoire  générale 
des  voyages,  et  qui  était  d'une  taille 
gigantesque,  ayant  six  pieds  de  la  tête 
à  la  queue ,  n'est  pas  connu  et  pour- 
rait cire  une  espèce  de  Pélican,     (b.) 

GABOT.  POIS.  C'est ,  s«lon  Bosc  , 


GAD  91 

un  Poisson  qu'on  pêche  pour  servir 
d'amorce,  cl  qui  a  la  propriété  de  vivre 
trois  ou  quatre  jours  hors  de  l'eau. 
On  ne  dit  pas  à  quel  genre  il  appar- 
tient. (B.) 

GABRE.  oio.  Syn.  vulgaire  du 
Dindon  ,  et  dans  quelques  cantons  du 
mâle  de  la  Perdrix  grise,  f^.  Dindon 

etPERDKlX.  (DR..Z.) 

GABUAN.  BOT.  (Forskahl.)  Syn. 
du  Chrysanthemum  segetum  ,  en 
Egypte.  (aud.) 

GABUERIBA.  bot.  pu  an.  Pour 
Caburciba.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GABURA.  ROT.  CRYPT.  {Lichens.) 
Nom  générique  appliqué  par  Adan- 
son  à  un  Lichen  figuré  par  Dillen 
{Hist.  Muscor. ,  tab.  19,  f.  27),  et 
qui  se  rapporte  au  Collcma  fascicu- 
tare  d'Acliar.  /^.  Collema.  (g..n.) 

GACHET.  OIS.  (  Brisson.  )  Syn. 
d'Hirondelle  de  mer  à  tête  noire,  f^. 
Hirondelle  de  mer.  (dr..z.) 

*  GACHIPAES.  BOT.  PUAN.  Nom 
que  les  habitans  de  la  Nouvelle-Gre- 
nade donnent  à  une  espèce  de  Pal- 
mier du  genre  Bactris  de  Jacquin  ,  et 
qui  lui  a  été  conservé  comme  spécifi- 
que par  Humboldt  ,  Bonpland  et 
Kunth(iVof.  Gêner,  et  Spec.  Fiant, 
œquuioct.  ï.  I,  p.  002).  (G..N.) 

*  GAD.  BOT.  PHAW.  (  Rauwolf.  ) 
La  Coriandre  cultivée  dans  l'Orient. 

(B.) 

GADE.  Gadiis.  pois.  Genre  établi 
par  Artedi  et  Linné  dans  l'ordre  des 
Jugulaires,  type  de  la  famille  des 
Gadoïdes  de  Cuvier,  parmi  les  Mala- 
coplérygiens  subbrachiens  ,  composé 
d'espèces  fort  nombreuses  réparties 
en  sept  sous-genres  ainsi  qiî'on  va  le 
voir,  et dontles caractères  sont  :  corps 
médiocrement  allongé,  peu  compri- 
mé, couvert  d'écaillés  molles,  mé- 
diocrement grandes;  la  tête  nije;  les 
mâchoires  et  le  devant  du  vomcr  ar- 
més de  dents  pointues  ,  inégales  ,  gé- 
néralement petites  et  disposées  sur 
1  plusieurs  rangées  faisant  la  carde  ou 
a  rapc;  les  oulcs  grandes,  à  sept 
rayons  ;  toutes  les  nageoires  molles , 


93  GAD 

dont  deux  ou  même  trois  dorsales  ; 
une  on  deux  derrière  l'anus,  la  cau- 
dale distincte  ,  les  ventrales  attachées 
sous  la  goige  et  aiguisées  en  pointe; 
les  ouies  grandes  à  sept  rayons;  l'es- 
tomac robuste  en  forme  de  grand  sac  ; 
les  cœcums  très-nombreux,  ayant 
leur  canal  assez  long  ;  vessie  natatoi- 
re grande  et  souvent  dentelée  sur  les 
côtés.  —  Le  nom  de  Gade,  emprunté 
du  grec  ,  désigne  ,  dans  Athénée  ,  un 
Poisson  qui  probablement,  mais  sans 
qu'on  puisse  l'affirmer  ,  appartenait 
au  genre  dont  il  est  question.  —  Les 
Gades  ,  dont  plusieurs  ont  la  chair 
exquise,  produisent  beaucoup,  vi- 
vent, en  général ,  par  troupes  nom- 
breuses dans  les  hautes  mers  ,  et 
n'approchent  des  rivages,  oii  l'on  en 
fait  d'immenses  pêches,  qu'au  temps 
du  frai. 

f  Morue,  31oihua.  Ce  sous-genre 
est  caractérisé  par  ses  trois  dorsales  ; 
deux  anales  ;  un  barbillon  à  l'exlré- 
mité  de  la  mâchoire  inférieure.  Ce 
sous-genre  est  le  plus  nombreux  et 
celui  dont  les  espèces  ont  le  plus  d'u- 
tilité pour  l'Homme. 

La  Morue,  Gâchis  Morhua,  L. , 
Gmel.,  Syst.  Nat.  i3,T.  i,  p.  11G2; 
Bloch,pl.  64;  Eucyd.  Pois.,  pi.  28, 
101;  Moha  uel  ]\]orhuc  de  Rondelet, 
de  Johnston  et  de  Gesner;  vulgaire- 
ment Cabillau  ,  sur  les  côlos  de  Flan- 
dre ,  où  se  trouve  ce  Poisson  ,  identi- 
que avec  celui  dont  les  attérages  de 
l'île  de  Terre-Neuve, daus  le  Nouveau- 
Monde,  sont  remplis.  Une  descrip- 
tion de  la  Morue  serait  ici  déplacée  , 
puisque  personne  ne  saurait  confondre 
ce  Poisson  avec  quelque  autre  habitant 
des  mers  que  ce  soit  ;  il  suffira  de  l'c- 
marquer  que  les  individus  de  celte 
espèce  qui  ont  les  parties  inférieures 
du  corps  d'une  nuance  argentée,  tant 
qu'ils  habitent  sur  des  fonds  de  sable 
ou  vaseux  ,  deviennent  rougeâlres  et 
tachetés  de  mai'ques  jaimcs  quand 
ils  habitent  entre  les  rochers.  Ces 
teintes  ,  qui ,  au  premier  coup-d'œil  , 
paraîtraient  caractériser  deux  espè- 
ces, disparaissent  quand  l'Animal 
change  d'habitation.  Les  anciens ,  qui 


GAD 

n'ont  guère  connu  que  les  Poissons 
de  la  Méditerranée,  n'ont  rien  dit  de 
celui-ci ,  et  cette  Morue,  dont  la  pêche 
et  le  commerce  sont  aujourd'hui  l'u- 
ne des  sources  de  la  prospérité  et  de 
la  puissance  navale  des  empires  ,  fut 
inconnue  aux  Etats  qui ,  dans  l'anti- 
quité ,  se  disputèrent  la  domination 
des  mers.  Cette  pêche,  oii  concourent 
principalement  les  Hollandais  ,  les 
Hamboui'geois,  les  Français,  quel- 
ques Espagnols  et  surtout  les  Anglais, 
occupe  annuellement  jusqu'à  vingt 
mille  matelots  chez  ces  derniers.  On 
sait  comment  à  Terre-Neuve  la  Mo- 
rue se  sale,  et  enfin  comme  elle  se 
répand  dans  toute  la  chrélienlé,  oii 
elle  forme  notre  principale  nourriture 
aux  temps  d'abstinence.  Sous  le  nom 
de  Bacalado ,  on  en  consomme  plus 
en  Espagne  durant  le  carême  quedans 
le  reste  de  l'Europe  piise  ensemble. 
La  Morue  est  vorace;  elle  se  nourrit 
de  petits  Poissons  ,  de  Mollusques  et 
de  Crustacés;  ses  sucs  digestifs,  dit 
Lacépède,  sont  si  puissans  et  d'une 
action  si  prompte,  qu'en  moins  de 
six  heures  la  digestion  peut  être  opé- 
rée. De  gros  Crabes  y  sont  bientôt 
réduits  en  chyle  ,  selon  Anderson  ;  ils 
rougissent  durant  cette  opération 
comme  ils  l'eussent  fait  s'ils  avaient 
été  mis  dans  Icau  bouillante.  La  Mo- 
rue est  si  goulue  qu'elle  avale  souvent 
des  morceaux  de  bois  ou  autres  subs- 
tances qui  ne  peuvent  servir  à  sa 
nourriture;  elle  jouit  comme  les 
Squales  de  la  faculté  de  les  rejeter. 
On  ne  la  voit  jamais  dans  les  rivières 
ou  daus  les  fleuves;  elle  ne  descend 
guèi'c  au-dessous  du  quarantième  de- 
gré de  latitude  nord  ,  et  ne  remonte 
que  jusqu'au  soixante-dixième.  On 
remarque  que  du  cinquantième  au 
soixante-sixième  sa  chair  est  la  plus 
savoureuse.  On  en  pêche  dans  la 
Manche  ainsi  qu'au  Kamtschatka  , 
mais  c'est  surtout  dans  l'espace  com- 
pris entre  la  Norwège  ,  l'Ecosse  et 
l'Islande,  quel'ancien  monde  en  offre 
le  plus.  Les  côtes  de  la  Nouvelle-An- 
gleterre et  le  grand  banc  de  Terre- 
Neuve,  aux  lieux  oii  il  y  a  de  vingt  à 
cent  mêlres  d'eau,  en  nourrissent  en- 


G  AD 

core davantage ,  et  pour  se  débarrasser 
de  son  frai  ,  c'est  parmi  les  rochers 
plus  voisins  des  rivage»  que  la  Morue 
se  jette  en  al)ondance.  C'est  en  au- 
tomne pour  l'Europe,  et  au  premier 
piinlemiis  pour  l'Amérique,  que  la 
ponte  a  lieu.  C'est  vers  le  quatorzième 
siècle  que  les  Anglais  et  les  embarca- 
tions d'Amsterdam  comnicncèient  à 
armer  f)our  le  banc  de  Terre-Neuve  ; 
les  Français  et  autres  Européens  ne 
les  y  suivirent  guère  qu'au  seizième. 
Les  Morues  se  pècbent  à  la  ligne;  on 
les  sale  par  divers  procèdes  ,  dont  l'un 
les  rend  si  dures  ,  que  ,  dans  cet  état, 
elles  portent  le  nom  de  iStucÂ-J'is/i  , 
c'esl-a-dire  Poisson  de  bois,  ou  15à- 
lon-Poisson.  Les  pêcheurs  emploient 
les  entrailles  et  les  débris  île  ces 
Animaux-  comme  appât ,  vu  qu'ils 
se  mangent  les  uns  les  autres.  On 
obtient  île  leur  vessie  natatoire  une 
colle  aussi  bonne  que  celle  qui  pro- 
vient des  Esturgeons.  Les  vertèbres, 
les  arêtes  et  les  têtes  des  3Iorues  ne 
sont  pas  sans  u*.lliiè  ;  ou  en  nourrit 
les  Chiens  que  le  Kamtchadale  atta- 
che à  ses  traîneaux,  et  mêlées  à  du 
Goémon,  les  Norwcgiens  en  nour- 
rissent leur  bétail,  au  lait  duquel  ce 
singulier  aliuieut  donne,  dit-on, 
une  qualité  supérieure.  Les  ceuls 
fournissent  une  sorte  de  caviar 
appelé  rognes  ou  raues.  Ou  cite  com- 
me propre  à  l'île  de  ftlau ,  dans 
le  canal  Saint-Georges  ,  une  Morue 
de  couleur  verinillon  ,  et  les  habilans 
du  pays  attribuent  sa  couleur  à  ce 
qu'elle  se  nourrit  de  Crabes.  Noël 
pense  qu'elle  vient  de  ce  que  ce  Pois- 
son mange  des  Fucus  qui  sont  rou- 
ges. De  telles  assertions  ne  méritent 
pas  qu'on  les  réfute,  d.  ]4  ,  i5.  —  18, 

20.  —  19 ,  21,  p.  16,  20.  V.  6,  A.  17  , 

21.  —  i5  ,  16,  c.  3o,  44. 
LVEglefin  ou  iEcREriN  ,   Gadus 

j¥,glejinus  ,  L.  ,  Gmel.  ,  lue.  cit.  ,  p. 
11 59;  Bloch ,  pi.  62;  rAnon,En- 
cycl.  Pois.,  pi.  28,  f.  99;  VOnos  des 
anciens  ,  le  Stkell/isch  des  Islandais  , 
le  Kolja  des  Scandinaves,  le  Koll  et 
Co/j'ar  des  Danois  ,  enfin  le  Haddock 
des  Anglais.  Cette  espèce  présente  de 
grands  rapports  avec  la  Morue  ,  mais 


GAD 


95 


elle  n'en  acquiert  jamais  la  taille. 
Elle  voyage  par  troupes  innombrables 
qui  couvrent  quelquefois  plusieurs 
lieues  carrées.  On  assure  qu'elle  ne 
passe  jamais  le  Sund  ,  et  qu'on  n'en 
voit  point  dans  la  ijalliquc.  On  en 
fait  aussi  des  pêches  considérables  au 
moyen  de  la  ligne.  Les  Squales  en  dé- 
voient d'énormes  quantités.  L'/Kgle- 
fui s'élève  beaucoup  vers  le  cercle  po- 
laire arctique,  et  ne  redoute  pas  la  gla- 
ce sous  laquelle  on  le  voit  se  tenir, 
venant  respirer  au  bord  des  fentes 
qui  permettent, avec  l'air  atmosphéri- 
que, le  contact  de  l'eau  qui  n'est  pas 
prise.  C'est  là  que  de  hardis  pêcheurs 
et  les  Phoques  viennent  les  surpren- 
dre. Ce  i'oisson  est  des  plus  goulus  , 
et  sa  chair  est  des  plus  agréables,  d. 
i5,  16.  —  18  ,  20.  —  19,  20.  P.  17, 
19.  V.  6  ,  A.  22  ,  24.  —  21  ,  c.  23  ,  27. 

J^e  BiB  ou  BiBE,  Gadus  Luscus  ^ 
L.,  Gmel.,  lue.  cit.,  p.  1 165  ;  Encycl. 
Pois.,  p.  29,  f.  102.  Cette  espèce,  que 
certains  pêcheurs  appellent  Borgne, 
est  encore  plus  petite  que  les  deux 
précé. lentes,  n'atteignant  guère  qu'un 
pied  de  long.  Sa  couleur  est  oli- 
vâtre en  dessus  ,  argentée  en  dessous, 
et  sa  chair  exquise.  D.  ij.  —  20.  —  10. 
P.  11,  V.  6,  A.  5i.  —  18,  c.  17. 

Le  DoRSCH,  Cuv-,  Règn.  Anira. 
T.  II ,  p.  01 3,  Gadus  Collarias  ,  L.  , 
Gmel.  ,  loc.  cit. ,  p.  1 160  ;  Bloch  ,  pi. 
63;  leNarvaga  ,  Encycl.  Pois.,  pi.  28, 
f.  100,  écrit  Nawaga  par  Koelieuter, 
dans  les  Mémoires  de  Pétcrsbourg  : 
le  7'ci/s/:  des  pêcheurs  du  Nord.  C'est 
principalement  dans  la  Baltique  que 
l'on  rencontre  ce  Gade  ,  dont  le  corps 
est  tout  tacheté  ,  qui  se  tient  particu- 
lièrement à  l'embouchure  des  grands 
fleuves  ,  dont  la  taille  est  médiocre  et 
la  chair  exquise,  d.  10  ,  i5.  —  16,  20. 
—  17,  22,  p.  10,  20,  V.  6,  A.  1 6,  22, 
c  24, 26. 

Le  ÏAC  VUD  ,  Gadus  Barbât  us  ,  L. , 
Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  p.  ii63  ;  Bloch  ,  pi. 
166;  Encycl.  Pois.,  pi.  29,  f.  io3. 
Vulgairement  Gode,  Morue  molle  ou 
Mollet ,  le  Fico  de  certains  pêcheurs 
de  la  Méditerranée  et  le  Paul  ou  Fou- 
li/ig(]ei  Anglais.  Cette  espèce  se  tient 
dans  les  plus  grandes  profondeurs  des 


94 


GAD 


mers  septentrionales  de  l'Europe  ,  au 
milieu  des  Fucus  qui  en  tapissent  le 
fond;  sa  chair  est  moins  estimée  que 
celle  des  precédeutes.  d.  12  ,  i5.  — 
17,  24.  —  16,  20,  P.  18,  19,  V.  6,  A. 
19,  5o.  —  i5,  521,  c.  3o,  4o. 

Le  Gapelan,  Gadus  miiiutus  ,  L. , 
Gniel. ,  loc.  cit.,  p  11 64  ;  Bloch  ,  pi. 
67,  f.  1  ;  Eucycl.  Pois.,  pi.  29,  f.  io4; 
le  MoUq  de  l'Adriatique ,  et  le  Faor 
oa  Four  des  côtes  de  Gornouailles. 
Quand  cette  espèce  ,  qui  voyage  par 
bandes  innombrables  et  qui,  à  Tappro; 
cbe  de  la  belle  saison  ,  quitte  les  pro- 
fondeurs de  la  mer  ,  apparaît  sur  les 
côtes,  elle  y  cause,  dit  Bosc,  une 
grande  joie  parmi  les  pêcheurs  ,  par- 
ce qu'elle  y  annonce  l'arrivée  de  plus 
grandes  espèces  qui  la  suivent  pour 
la  dévorer,  d.  12.  —  19.  —  17,  P-  lo  , 
i4,  V.  6,  A.  27.  —  17, G.  18. 

Le  Saide  ,  Gadus  Saida  ,G:m&\. , 
loc. cit.,  Y>.  1266;  Encycl.Pois.,  pi.  86, 
f.  100;  le  Gadus  Bleimoides,  Gmel.  , 
loc.  cit.  ,  Il 65;  elle  JVacluiia ,  Ga- 
dus Macrocephalus  de  Tilesius  ,  Act. 
Fetr.,  1 1 ,  pi.  16  ,  sont  encore  des  es- 
pèces du  sous-genre  Moiue. 

ff  Merlan  ,  Merlangus.  Ce  sous- 
genre,  qui,  de  même  que  le  précé- 
dent ,  est  caractérisé  par  trois  dorsa- 
les ,  en  diffère  par  l'absence  de  bar- 
billons à  la  mâchoire  supérieure. 

Le  iMERiiAN COMMUN,  Gadus  Mer- 
langus, L.,  Gmel.  ,  loc.  cit.,  p.  1167; 
Bloch,  pi.  é."!  ;  Encycl.  Pois.,  pi.  29,  f. 
io5.  Cette  espèce  est  l'une  des  plus 
communes  et  des  plus  connues  dans 
le  nord  de  la  France.  Les  marchés  de 
Pai'is  et  de  Rouen  l'ofîrent  particuliè- 
rement en  quantilé  :  aussi  ne  nous 
appesantirons-nous  pas  sur  ce  qui  la 
concerne.  Elle  se  nourrit  de  petits 
Mollusques,  de  Crustacés  et  de  Pois- 
sons ,  amsi  que  le  font  les  Morues  ; 
on  la  pêche  durant  toute  l'anaée, 
parce  qu'elle  ne  s'éloigne  guère  des 
rivages  ,  ou  du  moins  qu'elle  y  est 
aussi  fx'équemnieul  répandue  que  dans 
la  haute  mer.  C'est  particulièrement 
après  la  ponte  des  Harengs  ,  dont  le 
Merlan  dévore  le  frai ,  que  ce  Pois- 
son est  le  plus  gras  et  le  plus  recher- 


GAD 

elle  sur  les  côtes  de  Flandi'e.  On  ne 
se  borne  point  à  le  manger  frais ,  on 
le  sale  et  on  le  prépare  pour  la  con- 
servation. On  a  prétendu  qu'il  exis- 
tait des  individus  hermaphrodites  , 
mais  c'est  une  erreur  qui  vient  d'une 
fausse  apparence  du  foie  souvent  très- 
volumineux  dans  les  femelles  et  qu'on 
y  avait  pris  pour  une  laitance.  Selon 
que  le  Merlan  habite  des  fonds  de  ro- 
che ou  de  vase  ,  sa  saveur  est  fort 
différente  ;  légère,  tendre  et  de  faci- 
le digestion  ,  on  j;e.met  sa  chair  aux 
convalescens.  D.  i4,  16.  —  18,  21.  — 
10,  20  ,  P.  16 ,  20  ,  V.  4,  6,  A.  28,  35. 
—  19,  2  3,  c.  3i. 

Le  Colin  ou  Merlan  noir  ,  Gadus 
Carbonai Lus ,  L.,  Gmel.  ,  loc.  cit. ,  p. 
1168  ;  Bloch  ,  pi.  66  ;  Encycl.  Pois.  , 
pi.  29,  f.  106  ;  vulgairement  Grelin 
et  Charbonnier,  le  Coalfish  de  la 
Zoologie  Britannique  et  des  Anglais. 
Ce  Poisson ,  qui  n'est  pas  rare  dans 
les  mers  d'Europe,  a  été  également 
trouvé ,  dit-on  ,  dans  la  mer  Pacifique. 
Sa  chair  est  coriace  ,  aussi  la  mange- 
t-on  rarement  fraîche  ,  et  on  ne  pêche 
le  Colin  que  pour  en  faire  des  salai- 
sons. D.  i4.  —  20.  22  ,  p.  18,  21,  V.  6, 

A.  22,  2.5.  19,  20,  C.    26. 

Le  Lieu  ou  Merlan  jaune  ,  Ga- 
dus Pollachius,  L. ,  Gmel. ,  loc.  cit. , 
p.  1169  ;  Bloch,  pi.  68  ;  Encycl.Pois., 
pi,  3o,  f.  107;  le  Gade  Pollack,  Lac.  , 
Pois.  T.  II,  p.  4»6  ;  le  Lyr  des  pê- 
cheurs du  Nord  et  Lyrbleck  des  Sué- 
dois. Cette  espèce ,  qui  n'est  pas  d'une 
grande  taille  ,  dont  la  couleur  est  noi- 
râtre  ,  et  qui  voyage  par  bandes  in- 
nombrables, semble  se  plaire  aux 
lieux  ou  la  tempête  agite  le  plus  sou- 
vent et  le  plus  violemment  la  mer. 
Nous  l'avons  observée  en  assez  gran- 
de abondance  sur  le  marché  de  Caen. 
D.  11,  i3.  —  17,19.  —  16,  23,  p.  17, 
19,  V,  6, A.  78,  28.  —  i8,25,c.42, 

52. 

Le  Sey,  Encycl.  Pois.  p.  48  fsans 
figure);  Gadus  virens ,  Gmel.,  loc. 
Cit.,  p.  1166,  est  encore  une  espèce 
tlu  sous-genre  Merlan  ,  qu'on  a  con- 
fondue quelquefois  avec  le  Lieu,  et 
qui  se  trouve  principalement  sur  les 
côtes  de  NorAvèee. 


GAD 

tff  Merluche,  Mcrlucius.  Deux 
tlorsales  seulement  caraclcriscnt  ce 
soiis-gciire ,  dont  les  espèces,  dé- 
pourvues de  barbillons  ,  ne  présen- 
tent qu'une  seule  anale. 

Le  Merlus,  Gadus  Merlucius  ,  L., 
Gmel ,  loc.  cit.  ,  p.  1169;  Bloch  ,  pi. 
i64  ;  vulgairement  la  Merluche  ,  le 
Merluzo  Asellu  et  A&ino  des  Italiens  , 
le  Merlan  des  Provençaux ,  Jlake  des 
Anglais ,  qu'on  a  regardé  ,  ainsi  que 
le  vrai  Merlan,  comme  VO/ios  d'A- 
thénée, est  un  Poisson  qui  se  poche 
également  dans  l'Océan  septentrional 
et  dans  la  Méditerranée.  11  y  parvient 
jusqu'à  la  longueur  de  trois  pieds  ,  et 
lie  le  cède  point  en  voracité  aux  Mo- 
rues ;  il  poursuit  avec  un  tel  achar- 
nement les  Chipes  ,  qu'on  en  a  vu  se 
jeter  dans  des  bateaux  à  ras  d'eau  oii 
l'on  en  entassai;.  Ijos  Merlus  ou  Mer- 
luches voyagent  par  tioupes  ,  et  sont 
un  objet  important  de  pêche  et  de 
commerce  pour  certains  parages.  Il 
arrive  quelquefois  que  l'abstinence  , 
en  faisant  maigrn"  ce  Poisson  ,  lui  cau- 
se un  mauvais  goiit.  Gommerson  l'a 
lencontré  en  abondance  dans  plu- 
sieurs localités  de  l'hémisphère  aus- 
tral. Une  baie  d'Irlande  ,  celle  «le 
Galloway,en  est  tellement  remplie, 
qu'on  trouve  dans  de  vieilles  cartes 
cette  baie  appelée  Hakes-bay.  C'est 
prmcipalement  le  Merlan  salé  qu'on 
appelle  Stok-Fisch  ou  Stock-Fish.  n.  9, 
10.— 59,  4o,  p.  12,  lô,  V.  7,  A.  07, 

59,  C.    -20  ,  24. 

fflf  LoTE  ,  Lota.  La  disposition 
des  nageoires  csl  la  même  que  dans 
les  Merlus ,  mais  les  barbillons  se 
voient  aux  mâchoires. 

La  Lingue,  Gadiis  Moh'a  ,  L.  , 
Gmel.,  loc.  cit.  ,  p.  1170;  Bloch ,  pi. 
69;  Encycl.  pi.  3o,f.  loS;  Enclidyu- 
pu^  de  Klein;  Ling ,  Lcnge  e[  Leiiga 
chez  les  peuples  du  Nord  par  corrup- 
tion Sans  (Joute  Ae  Fongus  ,  Lo/iga  , 
latin,  parce  que cet!e espèce  de  Gade, 
moins  épaisse  que  les  autres  ,  acquiert 
une  longueur  souvent  très-considé- 
rable ,  c'est-à-dire  jusqu'à  cinq  pieds. 
Ce  Poisson  .   aussi    commun  que   la 


GAD 


95 


Morue  ,  dont  une  femelle  a  présenté 
neuf  millions  trois  cents  et  quelques 
mille  œufs  ,  est  comme  elle  un  grand 
objet  de  connnerce ,  se  prend  aux 
mêmes  lieux  ,  se  prépare  ,  se  sale  et  se 
répand  on  Europe  pour  l'usage  des 
jours  oii  les  pratiques  religieuses  pros- 
crivent la  viande.  On  en  retire  une 
huile  de  Poisson  fort  employée,  d.  i5. 
—  63, 1'.  15,  20,  V.  6  ,  A.  59,  62,  c. 
58,  4o. 

La  LoTE ,  Gadiis  Lota  ,  L. ,  Gmel. , 
loc.  cit.,  p.  1172  ;  Bloch,  pi.  70;  En- 
cycl. Pois.,  pi.  5o,  fig.  110  ;  vulgaire- 
ment Motellc  et  Barbotte  en  plusieurs 
lieux  de  France,  F utael  des  Belges, 
ylulquaôbc  des  Danois  ,  Jlraupe  et 
Trusch  des  Allemands ,  Laie  des  Sué- 
dois et  des  Norwégiens,  A'alim  ics 
Pxusses  ,  le  Bottaria  de  Salvien. 
Quoique  ce  Poisson  soit  évidemment 
un  GailoïJe  par  ses  caractères ,  la 
forme  de  son  corps ,  son  aspect  et  ses 
habitudes,  semblent  l'en  éloigner 
pour  le  rapprocher  des  Blennies.  Sa 
figure ,  sa  couleur  ,  sa  viscosité  lui 
donnent  quelque  ressemblance  avec 
l'Anguille.  Seul  entre  ses  congénères  , 
qui  se  plaisent  dans  lOcéan  ,  il  vit 
dans  lei  eaux  douces,  oii  il  échappe 
avccd'autantplus  de  facilité  à  la  main 
qui  lèvent  saisir,  qu\)n  le  serre  avec 
plus  de  force.  La  Lote  ,  dit  Lacépè- 
de,  préfère  les  eaux  les  plus  claires  oîi 
les  victimes  qu'elle  guette  échappent 
dillicilement  à  sa  poursuite;  elle  s'y 
cache  sous  les  pierres,  la  gueule  ou- 
verte, agitant  ses  barbillons  pour  y 
attirer  la  proie  sur  laquelle  elle  s'é- 
lance pour  l'engloutir  en  l'y  retenant 
au  moyen  de  ses  sept  rangs  de  dents. 
La  Lote  croît  avec  une  singulière 
rapidité;  on  l'a  crue  vivipare  ,  et  ce 
point  de  son  histoire  n'étant  pas  suffi- 
samment éclairci  ,  peut  être  admis 
comme  probable.  Sa  chair  estblanche 
et  d'un  fort  bon  goût.  Sa  vessie  nata- 
toiie,  fort  giande,  équivaut  parfois 
au  tiers  de  son  volume;  ses  œufs,  as- 
sez gios  ,  liassent  pour  malsains  et  do 
diOicile  digestion  ;  elle  a  la  vie  fort 
dure.  u.  i5,  i4.  —  68,  76,  v.  6,  7,  a. 
ï^b,  67,  c.  .3o,  36. 

Le  Gaue  D.'^nojs,  Gadus  Danicus 


9€ 


GAD 


de  Millier,  fait  encore  partie  du  sous- 
genre  Lote. 

ff+ff  MusTÈLE  ,  Miistela.  Cesous- 
gcnre  ne  diffère  du  pre'cedcnt  que  par 
la  petitesse  de  la  première  dorsale  qui 
est  à  peine  perceptible. 

LaMuSTÈLE  COMMUNE,  Gadiis 
Mustela ,  L. ,  Gmel. ,  loc.  cit. ,  p.  i  1 7 3  ; 
Encycl.  Pois. ,  pi.  01  ,  f.  111  ;  Gadwi 
tricinhatiis  ,  Bloch ,  pi.  i6i>;  le  Ga- 
lea  ,  T'esce-Moro  et  Donzellina  de  la 
IMediterranée  ,  Kriillquappe/i  de  l'em- 
bouchure de  l'Elbe  et  le  Jflùstle- 
Tlsli  des  Anglais.  L'allongement,  la 
viscosité  et  les  allures  de  ce  Poisson 
lui  donnent  de  lu  ressemblance  avec 
la  Lote  ,  mais  il  vit  dans  les  meis  ,  et 
s'y  nourrit  de  Crustacés  et  de  Mollus- 
ques à  coquilles.  Il  devient  la  proie 
des  Scombres  qui  s'en  montrent  fort 
avides.  LaMuslèlecst  souvent  bl;in- 
cbâtre  ,  taclietée  de  brun  ,  et  avec  des 
teintes  violàtres  sur  la  tête  et  brunes 
ou  noiics  sur  le  dos.  d.  i.  —  42  ,  56  , 
P.  i4,  ]  6,  V.  7,  A.  4o,  47,  c.  25. 

Les  Cadus  Ci/nbricusAe  Schneider, 
Grael.,  loc.  ci/.,  p.  1174  ,  et  quinque- 
cv/y/iû/^/s  de  Pennant,  qui  est  le  Mus- 
tela de  Bloch  ,  le  Gadus  Dldactylus 
de  Brunsvich,  et  le  Trident,  Gadus 
Dipterjgius  de  Pennant ,  Enc.  Pois., 
pi.  86,  f.  36i  ,  sont  d'autres  espèces 
(lu  sous-genre  qui  vient  de  nous  oc- 
cuper. 

tttttt  BiîosME ,  Brosmerus.  Ce 
sous-genre  est  caractérise  par  une 
seule  et  longue  dorsale  qui  s'étend 
iusqu'à  la  queue.  Parmi  les  espèces 
maintenant  connues  nous  citerons  : 

Le  Brosme,  Gadus  Brosme  dePen- 
îiant ,  Gmel. ,  loc.  cit. ,  p.  1175;  Koila 
des  Islandais  ,  qui  habite  les  mers  du 
jNord,  et  particulièrement  du  Groen- 
land. Poisson  qui  a  près  de  trois  pieds 
de  longueur  et  la  queue  en  forme  de 
fer  de  lance  ;  son  dos  est  d'un  brun 
foncé  avec  le  ventre  plus  pâle.  d. 
aoo,  p.  20,  V.  0,  A.  60,  c.  3o. 

Le  Brosme  jaune  ,  Brosmerus  fla- 
vesceiis ,  Lesueur,  Ann.  Mus.  T.  v. 
p.  J  58,  pi.  16  ,  qui  a  le  corps  oblong , 
l^lus  large  vers  la  tèle  et  comprimé 


GAD 

vers  la  queue;  sa  couleur  est  d'un 
brun  jaune,  avec  les  nageoires  bordées 
de  noir.  Ou  voit  deux  barbillons  à  la 
mâchoire  inférieure;  sa  longueur  est 
de  deux  pieds.  Cette  espèce  se  trouve 
à  Terre-Neuve  oii  elle  est  rare.  b.  7, 
p.  25,  V.  6. 

Le    MoNOPTÈRE   DE   BoNNATERRE  , 

Gadus  Médite rraneus  ,  L.  ,  Gmel., 
loc.  cit.  ,  p.  1175  ;  le  Torsk  ,  Gadus 
Mouopterjgius , 'Encycl.  Pois., pi.  87, 
f.  362  ,  paraissent  appartenirau  sous- 
genre  Brosme. 

t+ttttt  Phycie  ,  P/ijcis.  Les  Ga- 
des  de  ce  sous-genre  diffèrent  des 
précédentes  par  leurs  ventrales  qui 
n'ont  qu'un  rayon  souvent  fourchu; 
I«ur  têle  est  grosse  ,  leur  menton  por- 
te uu  barbillon;  le  dos  est  muni  de 
deux  nageoires  dont  la  seconde  est 
plus  longue. 

La  Molle  ou  Tanche  de  mer  , 
Blennius  Fhycis  ,  L.,  Gmel. ,  loc.  cit., 
p.  1176;  la  Moule  de  Rondelet,  la 
Molere  des  Espagnols,  le  Fàico  des 
Italiens,  le  Lesser-Hake  ou  Lest- 
Tlake  des  Anglais,  est  un  Poisson  qui 
dans  le  printemps  a  sa  tète  d'une  bel- 
le couleur  rouge;  ses  pectorales  sont 
de  la  même  teinte;  un  cercle  noir 
environne  l'anus,  d.  10.  —  62  ,  p.  12, 
i5,  V.  2,  A.  56,  57,0.  20. 

LaBLENNoiDE,  Gadus  atbidus, 
Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  p.  2171  ;  Blennius 
Gadoides  ,  Risso  ;  Phjscis  Blennoides 
de  Schneider,  Merlus  barbu  de  Du- 
hamel. Cette  espèce,  plus  commune 
dans  l'Océan  que  dans  la  Méditerra- 
née oir  la  précédente  est  au  contraire 
plus  1  épanduc  ,  a  sa  première  dorsale 
pi  us  relevée  et  son  premierrayon  très- 
allonge;  ses  ventrales  sont  deux  fois 
plus  longues  que  la  tête.  d.  10.  —  56, 
p.  11,  V.  2,  A.  55,  c.  ]6. 

Le  Batrachoidcs  Gmelinl  de  Risso 
et  le  Gadus  Americanus  de  Schnei- 
der, qui  est  le  Blennius  Cliub ,  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  un  Able,et 
une  Perche  qui  portent  le  même  nom, 
sont  encore  des  Pliycies. 

Cuvier  {loc.  cit.,  p.  21)  établit  un 
huitième  sous-genre  de  Gades  sous 
le  nom  de  Raniceps  pour  le  Gadus  Ra- 


GAD 

nînus  de  Millier  qui  est  le  Blennius 
Raninus  de  Gnielin  ,  le  Phycis  Rani- 
na  de  Schneider  ,  Poisson  que  nous 
avons  déjà  décrit  sous  le  nom  de 
Grenouillère;!  rariicleBATRACuoini:, 
T.  II,  p.  2'2b.  Ce  savant  y  comprend 
encore  le  Gadits  Irifurcatus  de  Pen- 
iiant,  qui  est  le  P/tjcis  fusca  de 
Schneider.  Ce  dernier  ichlhyologiste 
avait  réuni  les  Lotes,  les  Mustèles  et 
les  Brosmes  en  un  seul  genre  qui 
liait  les  Gades  aux  Blennies,  et  pour 
lequel  il  avait  emprunté  de  Klein  le 
nom  (ÏEnc/telyopus.  Ce  genre  ,  qui 
paraît  cependant  devoir  être  assez 
naturel ,  n'a  pas  été  adopté.  (b.) 

GADELLES.  bot.  piian.  Les  Gro- 
seilles dans  certains  cantons  de  la 
France.  (b.) 

GADELLTER.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Groseiller 
épineux.  (b.) 

GADELUPA.  BOT.  phan.  Pour  Ga- 
ledupa.  /^.  ccmot.  (e.) 

*GADILLE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Rouge-Gorge.  F^.  Sylvie.    (dr..z.) 

GADIN.  MOLL.  C'est  le  nom 
qu'Adanson  (  Voyag.  au  Sénégal, 
p.  .t5  ,  pi.  2,  fig.  4  )  a  donné  à  une 
pelite  espèce  qu'il  rapporte  aux  Pa- 
telles. Blainville ,  dans  le  Diction- 
naire des  Sciences  naturelles  ,  doute 
que  ce  soit  une  Coquille  de  ce  genre. 
Cependant  on  ne  saurait  en  douter 
d'après  la  description  ,  la  figure  étant 
trop  mauvaise  pour  s'en  rapporter  à 
elle  seule  ;  cela  est  d'autant  plus  pro- 
bable ,  qu'Adanson  ,  qui  a  vu  l'Ani- 
mal ,  l'a  tiouvéen  tout  semblable  à 
celui  des  autres  Patelles,  f.  ce  mot. 

(D..H.) 

GADOIDE.  POIS.  C'est  dans  Lacé- 
pède  une  espèce  de  Saumon  ,  et  dans 
Linné  une  Blennie.  /^'.  ces  mots,    (b.) 

GADOIDES.  POIS.  Cuvicr  établit 
sous  ce  nom  une  famille,  la  première 
dans  l'ordie  des  Malacoptérygiens 
Subbrachiens  ,  qui  jienferme  les  gen- 
res Gade  ,  Lépidolèpre  et  Macroure. 
F",  ces  mots.  (b.) 

GADOLINITE.  min.  Ekeberg  ; 
Ytterbile.  Silicate   simple    A'Ynria, 

TOME    VII. 


GAE  97 

ordinairement  mélangé  de  silicate  de 
Fer ,  qui  le  colore  en  noir.  Substance 
vitreuse,  solublc  en  gelée  dans  les 
Acides  ,  assez  dure  pour  rayer  le 
Quartz,  et  pesant  spécifiquement  4. 
Elleest  rarement  cristallisée  d'une  ma- 
nière nette  :  ses  formes  paraissent  dé- 
river d'un  prisme  oblique  rhomboï- 
dal  d'environ  u5",  dont  la  base  s'in- 
cline sur  l'arête  obtuse  de  gS".  Elle 
se  décolore  dans  l'Acide  nitrique  , 
avant  de  se  convertir  en  une  gelée 
épaisse  et  de  couleur  jaunâtre.  Trai- 
tée au  chalumeau  avec  le  Borax,  elle 
se  dissout  en  un  verre  que  le  Fer  co- 
lore plus  ou  moins  fortement.  Elle  a 
beaucoup  d'analogie  par  son  aspect 
avec  l'AUanite,  qui  s'en  distingue  eu 
ce  qu'elle  ne  se  résout  pas  en  gelée 
dans  les  Acides.  Elle  n'a  encore  été 
trouvée  que  sous  forme  de  petits  nids 
engagés  dans  le  Granité  graphique  à 
Ytterby  ,  Broddbo  et  Finboen  Suède, 
à  Korarf  près  Fahlun  ,  et  au  Groen- 
land ,  dans  les  environs  du  cap  Fare- 
wcl.  On  l'a  nommée  Gadolinite  ,  en 
l'honneur  du  chimiste  Gadolin  , 
qui  le  premier  y  reconnut  l'existence 
d'une  nouvelle  terre,  l'Yttria. 

(g.  DEL.) 
^GADOONG.bot.  phan.  C'est, se- 
lon JMarsden  ,  un  Smilax  de   Suma- 
tra fort  employé  par  les  habitans  dans 
les  maladies  vénériennes.  (b.) 

*  GjEDDABA.  BOT.  phan.. Fors- 
kahl  dit  qu'on  nomme  ainsi  enÉgypte 
la  Renoncule  maritime.  Le  Micocou- 
lier du  Levant  porte  le  même  nom  à 
Ceylan ,  mais  l'orthographe  eu  est 
dilî'érente.  V.  Gii^,dhaba  qu'on  a 
acissi  écrit  Gœdhumba.  (aud.) 

GAERTNÈRE.  Gaertnera.  bot. 
PHAN.  Des  trois  genres  dédiés  au  cé- 
lèbre carpologisle  Gaerlner  ,  celui 
qui  a  été  constitué  par  Lamarck  est  le 
seul  que  les  botanistes  aient  adopté. 
Ce  genre  appartient  à  la  Penlandrie 
Mouogynie,  L.,  et  a  été  placé  à  la 
suite  de  la  famille  des  Rubiacées 
(  Mém.  du  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle ,  T.  VI;  année  1820)  par  le 
prof.  A.-L.  de  Jussieu  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  urcéolé,  quinqué- 


98 


GAE 


fide  ,  iufère  ,   muni  de  deux  petites 
bractées  à  la  base;  corolle  tubuleiise, 
quinquélide  ,  insci  éc  sous  le  pistil  et 
aufouf  d'une  sorte  de  disque  formée 
par  la  base  dilatée  de  celui-ci;  cmq 
anthères  presque  sessiles  sur  les  pé- 
tales ,    oblongues  ,   non    saillantes  ; 
ovaire  supère  ;  style  bifide   au   som- 
met; deux  stigmates  ;  fruit  baccifor- 
nîe  ,  sec,  supère  ,  ové  ,  biloculaire  , 
à  deux  graines  planes  d'im  côté  sans 
sillon  ou  fossette,  et  convexes  de  l'au- 
tre; embryon  petit,  logé  dans  la  ca- 
vité inférieure  d'un  albumen  cartila- 
gineux ou  corné.  Le  fruit  du  Gaeil- 
ncia  donné  ici  comme  supère,  d'après 
Gaertner  fds  (  Carp.  58  ,  tab.  191  )  , 
le  calice  et  l'ovaire  décrits  l'un  com- 
me infèie  et   l'autre  comme  supère, 
d'après  Laraarck  (  lUustr.,  tab.  167  ), 
et  ensuite  d'observations  laites  sur  lo 
sec,  ont  décidé  le  professeur  de  Jus- 
sieu  à  ne  pas  admettie  déiinilivement 
ce  genre  au  nombre  des  vraies  Rubia- 
cées  ,  quoiqu'il  s'en  rapproche  infi- 
niment par  ses  feuilles  et  ses  ûeurs 
opposées  ,  par  ses  stipules  vaginales 
interpétiolaires,  par  sou  fruit  disper- 
me  comme  celui  du  Café  (d  oii  le  nom 
«le  Café  marron  que  lui  donnent  les 
habilans  de  1  Ile-de-France),  par  son 
périspcrme  coiné,  sa   radicule  infé- 
rieure ,  et  enlin  par  son  port  qui  est 
entièrement  celui  des  Rubiacées.  Ce- 
[lendant  ce  genre  ne  peut  être  placé 
<;onveuablemcnt  dans   aucune   autre 
famille    de  Dicotylédones  monopéta- 
les ;  il  diCfère  en  effet  des  Jasminées , 
des  Verbénacées    et   des  Apocynées 
monocarpiques ,   par   le   nombre   de 
ses  étamines  ,  son  périsperme  corné  , 
sa  radicule  inférieure  et  ses  stipules  ; 
mais  ne  pourrait-on   pas    admettre, 
comme  au  reste  le  professeur  de  Jus- 
sieu    l'a    indiqué   lui-même    (  Ann. 
du  Mus   d'Hist.  nat.  T.  x,  020),  que 
l'ovaire  du  Gaerl/iera  n'est  pas  véri- 
tablement   et    entièrement     supère, 
mais    qu'il   est   primitivement    cou- 
ronné  par  le  disque  coioUifèie,   et 
qu'alors  il  est  infère  ou  semi-infère; 
que  le  disque  se  contractant  et  finis- 
sant par  disparaître,  le  fruit  tievient 
libre  ou  à  peine  soudé  avec  la  partie 


GAE 

tubuleuse  inférieure  du  calice ,  ce 
qu'indiquent  la  largeur  de  cette  par- 
tie, ainsi  que  l'analogie  qui  existe  entre 
le  Gaeit/iera  et  le  Fagainea^  genre  oii 
le  fruit  est  adhérent  à  la  base  du  ca- 
lice dontla  forme  est  celle  d'une  cupu- 
le' Au  moyen  de  ces  considérations, 
l'organisation  du  Gaertnera  ne  ditfé- 
rerait  pas  sensiblement  de  celle  des 
Rubiacées. 

Robert  Brown  (  Bot any  of  Congo , 
p.  29)  a  voulu  trancher  la  difficulté  , 
en  proposant  l'établissement  d'une 
nouvelle  famille  intermédiaire  entre 
les  Rubiacées  et  les  Apocynées  ,  et 
dans  laquelle  entreraient  avec  le 
Gaertnera  ,  les  genres  Paganiea  , 
Aubl.;  Usteria;  Geniostonia  ,  Forst. , 
ou  ^fnasser,3us}.,e\.Logania.  Cette 
famille  dont  sou  auteur  avait  déjà 
prévu  l'existence  [Prod.  Flor.  Nov.- 
Holl.  ,  p.  455  ),  et  dans  laquelle  il 
plaçait  en  outre  le  genre  Fagrœa  , 
n'est  pas  ,  à  la  vérité  ,  très-naturelle  , 
et  exigerait  qu'on  la  subdivisât  en 
quatre  sections;  mais  les  nombreux 
points  de  connexion  qui  unissent 
cette  famille  ou  tribu  avec  les  diver- 
ses sections  des  Rubiacées  ,  tendent  à 
infirmer  la  valeur  de  l'ovaire  supère 
comme  caractère  de  famille,  lequel  ne 
devient  plus  qu'un  caractère  géné- 
rique. 

La  Gaertnèri:  a  stipules  vagi- 
nales ,  Gaertnera  vaginata^  Lamk.  , 
G.  longijlora  ,  Gaertn.  fils  ,  est  un 
Arbre  de  l'Ile-de-France  découvert 
par  Commerson  ,  dont  les  rameaux 
sont  droits,  garnis  de  feuilles  oppo- 
sées, glabres,  coriaces,  très-longues, 
ovales-lancéolées  ,  rétrécies  à  leur 
base  ,  et  marquées  de  nervures  tres- 
saillantes; les  stipules  sont  réunies 
en  une  gaîne  ciliée  ;  les  fleurs  dispo- 
sées en  corymbes  opposés  très-rami- 
fiés  ,  et  munis  à  leur  base  de  deux 
bractées. 

Schreber  avait  appliqué  le  nom  de 
Gaertnera  au  genre  que  Gacriner 
avait  appelé  Hiptage,  et  qui  avait 
été  aussi  nommé  Molina  par  Cava- 
nilles.  Le  Sphenoclea  de  Gaertner  ou 
Pongatiuni  de  Jussicu  avait  égale- 
ment reçu  de  Retzius  la  dénomina- 


GAG 

tion  de   Gaertnera.    V.   IIiptaok  et 
Sphénocjuée.  (o..n) 

*  GiESS.  rois.  Nom  de  pays  du 
Scomber  fuk-o-guttatus.  (u.) 

*  GAESÏEIN  ou  PIERRE  ÉCU- 
MAiNTE.  Mix.  Roimido  \XAc  désigne 
ainsi  une  Roche  l'eKIspalhique  que  les 
ininoralogistcs  allemauds  et  français 
noinnienlPeclislcin./'.  ceinol.  (vld.) 

*G.ETlIA(iUORARA.  bot.  phan. 
Suivant  liurniann  et  Liniidou  nomme 
ainsi  à  Cevian  le  Guttier  ,  Cambogia 
Gutta.       '  (AUD.) 

GM^LTj.  roTs.  Pour  Gœss.  P'.  ce 
mot. 

GAFARRON.  ois.  Syn.  de  lOli- 
varcz.  l^.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

GAFEL.  BOT.  PHAN.  F".  Cafal,. 

GAFET.  MOLL.  Adanson  (Voyag. 
au  Sénégal  ,  p.  207,  pi.  18,  fig.  2) 
avait  donné  le  nom  de  Tulliues 
aux  Donaces  de  Linné  :  celle-ci, 
qui  est  une  Telline  pour  lui  ,  est 
le  Donax    trunculus  desautcurs. 

ID..II.) 

GAGATES.  MIN.  V.  Jayet. 

GAGEA,  bot.  rnAX.  \J Ornithoga- 
lum  spalhaceum  et  VAntheiicuin  stro- 
tinum  ont  été  réunis  par  Gawler  en 
un  genre  distinct;  ces  deux  Plantes 
ont  élé  nommées  Gagea  minima  et 
G.  serolina.  (g..n.) 

GAGET.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Geai.  f^.    Corbeau.  (dr..z.) 

GAGNEDI.  bot.  piian.  (Bruce.  ) 
Syn.  de  Protea  Abysslnica.  (b.) 

GAGNOL  ET  GAGNOLLES.  rois. 
Syn.  de  Syngnathes.  Le  premier  nom 
désigne  plus  particulièicment  la 
ïrojupelle  ,  et  le  second  l'Hippo- 
campe. P~.  Syngnathe.  (b.) 

GAGOU.  BOT.  PIIAN.  Préfontaine 
mentionne  sous  ce  nom  un  Arbre  de 
la  Giiiane  qu  il  classe  parmi  les  Cè- 
dres, et  dont  les  naturels  emploient 
le  bois  pour  la  construction  de  canots 
tros-légeis.  (b.) 

GAGUEDL  BOT.  piian.  Pour  Ga- 
gnedi,  V-  ce  mot.  (b.) 


GAII  99 

*  GAGUEY.  BOT.  piian.  (Oviédo.) 
Une  espèce  de  Figuier  selon  l'E- 
cluse, (b.) 

GARNIE.  ^a/<«/rt.   bot.  phan. 

Genre  de  la  famille  des  Cypéracées  et 
delHcNandrie  Monogynie,  L.,  établi 
par  Foisler  (  Gcn.  ,  p-  5i  ,  tab.  ^6), 
adopté  par  Labillardière  et  R.  Browa 
qui  en  ont  décrit  plusieurs  espèces 
nouvelles,  toutes  oiiginaires  de  la 
Nouvelle-Hollande.  Les  épillcts  sont 
uniflorcs ,  formés  d'écaillés  imbri- 
quées en  tous  sens,  et  pour  la  plupart 
vides.  Les  soies  ou  écailles  hypogy nos 
manquent  dans  toutes  les  espèces;  les 
élamines  sont  au  nombre  de  six  ,  ex- 
cepté dans  le  Galuiia  melanocarpa  de 
R.  Brown  qui  n'en  a  que  trois.  Leurs 
lilcts  sont  peisistans  et  allongés,  et 
peuvent  être  facilement  pris  pour  des 
soies  hypogynes.  L'ovaire  est  allon- 
gé ,  surmonté  d'un  style  simple  infé- 
rieuiemcnt ,  trifide  dans  sa  partie  su- 
périeure oii  il  porte  sur  chacune  de 
ses  divisions  un  stigmate  profondé- 
mont  bifide,  excepté  dans  le  Gahnia 
melanocarpa ,  déjà  cité  précédem- 
ment, oli  les  stigmates  sont  simples  et 
indivis.  Les  espèces  de  ce  genre,  au 
nombre  de  quatre,  sont  toutes  origi- 
naires de  la  Nouvelle-Hollande;  leur 
chaume  est  roide,  et  porte  des  feuilles 
allongées  ,  rudes  et  souvent  roulées 
sur  elles-mêmes  ;  ce  qui  les  fait  paraî- 
tre linéaires  et  sétacées  ;  les  fleurs 
qui  sont  hermaphrodites  forment  une 
panicule  lameuse,  mêlée  de  feuilles; 
le  fruit  est  un  akène  globuleux  ou 
trigone. 

Labillardière  (  Specim.  FI.  Nop.~- 
Iloll.  I,  p.  89  ,  t.  ii5  )  en  a  figuré 
luie  espèce  qu'il  nomme  GahniaFsit- 
tacorum.  Quant  à  son  Gahnia  trifida 
(  loc.  cit.  t.  116  )  ,  Robert  Brown  l'a 
réuni  avec  quelque  doute  à  son  genre 
Lampocary a ,  sous  le  nom  de  L. 
hexandra.  (a.  r.) 

GAHNITE.  min.  Nom  donné  au 
Minéral  découvert  par  Gahn  en  i8o5, 
à  Falilun  eu  Suède;  et  qu'Haiiy  a 
laugé  dans  sa  méthode  sous  le  nom 
de  Spinelle  zincifère.  Bcrzélius  en 
fait  une  espèce  à  part ,  et  le  consi- 


loo  GAI 

dèi'c  comme  un  aluminate  de  Zinc.  Il 
est  moins  dur  que  le  Spinelle  ,  cris- 
tallise comme  lui  en  octaèdre  régu- 
lier, et  pèse  spécifiquement  4  ,  6.  Il 
a  pour  gangue  un  schiste  lalqueux. 
(g.  djel.) 
GAI.  OIS.  Espèce  du  genre  Cor- 
beau. V.  ce  mot.  (DR..Z.) 

GAI.  BOT.  PHAN.  (Kœmpfer.)  On 
désigne  sous  ce  nom  ,  au  Japon  ,  une 
Plante  dont  on  fait  le  Moxa.  Suivant 
les  uns ,  c'est  V Arleinisia  Indica  de 
Linné  ,  et  suivant  les  autres  ,  VA/le- 
misia  vulgaris.  Thunberg  penche 
pour  celte    dernière   détermination. 

(AUD.) 

GAIAC.  BOT.  FHAN.  Pour  Gayac- 
V.  ce  mot.  (b.) 

GAIACINE.  Pour  Gayacine.  r. 
ce  mot. 

*GAIDEROPE.  Gaderopiis.  moll. 
On  nommait  ainsi  ou  on  donnait  le 
nom  de  Pied-d'Ane  qui  est  synony- 
me ,  à  une  Coquille  assez  commune 
que  les  anciens  plaçaient  parmi  les 
Huîtres  épineuses  ,  et  qui  rentre  au- 
jourd'hui dans  le  genre  Spondile  sous 
la  dénomination  de  Spondilus  Gade- 
ivpus.  /^.  Spondile.  (d..ii.) 

*  GAIDPv-OPSARUS.  pois.  Rafi- 
nesque  établit  sous  ce  nom  (  Indice 
Iclit.  Sic.  ,  p.  5i  )  un  genre  dont  les 
caractères  consistent  en  plus  d'un 
rayon  aux  brauchiostèges  ,  en  deux 
dorsales  dont  la  seconde  est  réunie  à 
la  caudale  et  par  suite  à  l'anale.  Il 
renferme  une  seule  espèce ,  Gaidrop- 
saïus  rîiiistellaris  qui  est  la  Mustelle 
de  Rondelet.  (b.) 

GAIGAMADOU.  bot.  C'est  un 
Arbre  dont  parle  Préfontaine,  et  qui 
est  le  même  que  le  J^oirouchi  de 
Cayenne,  ou  P'iiola  d'Aublet.  (aud.) 

GAILLARD,  bot.  phan.  (  INicol- 
son.  }  Syn.  de  Gayac  dans  quelques 
cantons  de  Saint-Domingue.        (b.) 

GAILLARDA  et  GAILLARDIE. 
BOT.  PHAN.  Pour  Galardie.  V.  ce 
mot.  (b.) 

*  GAILLARDOïELLE.  Gaillai- 
dotella.    BOT.    crypt.    {Chaodinécs.) 


GAI 

Genre  que  nous  avons  établi  aux  dé- 
pens des  Linkies  du  savant  Lyng- 
bye  ,  et  dédié  au  docteur  Gaillardot, 
naturaliste  distingue  de  ïhionviîle  , 
qui  s'occupe  avec  le  plus  grand  suc- 
cès de  l'étude  des  Végétaux  et  des 
Fossiles  du  canton  qu'il  habite.  Ses 
caractères  consistent  dans  la  singu- 
lière disposition  des  filamens  dont  se 
composent  ses  espèces;  ces  filamens 
microscopiques  sont  simples,  atté- 
nués en  cil,  muqueux  et  divergens; 
ils  sont  munis  à  leur  base  d'une  sorte 
de  bulbe  ou  article  globuleux.  Le 
Li/ikia  natans  de  l'auteur*  danois 
(Te/2/. ,  p.  196,  pi.  67,  a),  qui  est  le 
Rivulaiia  nalans  de  Roth  (  Catal.  5  , 
p.  34o),  est  le  type  du  genre.  Cette 
Plante  a  été  jusqu'ici  fort  imparfaite- 
ment figurée.  JN'ous  en  donnerons 
un  dessin  fort  bien  fait  par  le  labo- 
rieux et  savant  Mougeot,  et  nous  en 
avons  vérifié  la  parfaite  exactitude. 
La  Gaillardotella  natans  affecte  une 
figure  globuleuse  ;  sa  grosseur  est 
celle  d'un  petit  Pois  ou  d'une  forte 
Aveline.  Elle  croît  au  fond  des  eaux, 
sur  la  terre  ou  sur  les  Plantes  inon- 
dées d'oii  elle  se  détache  avec  l'âge  et 
vient  flotter  à  la  surface  des  mares , 
y  présentant  1  aspect  d'une  Tre- 
melle.  (b.) 

GAILLET    ou    CAILLE -LAIT. 

Galium.  bot.  phan.  Genre  de  la  fa- 
mille des  Rubiacées  et  de  la  ïétran- 
drie  Monogynie  ,  qui  se  compose  d'uu 
très-grand  nombre  d'espèces  qui  sont 
toutes  des  Plantes  herbacées,  vivaces, 
ayant  une  tige  carrée  ou  anguleuse  , 
des  feuilles  verticillées,  généralement 
étroites  et  allongées  ;  leurs  fleurs 
sont  blanches  .  quelquefois  jaunes  ou 
purpurines,  très-petites  ,  disposées 
en  grappes  ou  en  panicules  termina- 
les; le  calice  est  adhérent  avec  Po- 
vaiie;  son  limbe  est  à  quatre  dents 
très-petites  ;  la  corolle  est  monopétale 
rotacée ,  quelquefois  comme  campa- 
nulée ,  à  quatre  ciivisions  aiguës  ; 
les  étamines,  au  nombre  de  quatre  , 
sont  attachées  à  la  base  de  la  corolle  ; 
l'ovaire  est  globuleux  ,  infère,  à  deux 
loses    contenant    chacune    un   seul 


GAI 

ovule  ;  le  somniel  de  l'ovaire  ofTrc 
un  disque  cpigyne  ,  un  style  à  deux 
divisions  poitanl  chacune  un  stig- 
mate capitule;  le  fruit  est  un  diakè- 
ne  globuleux  didynie  ,  légèrement 
ombiliqué  à  son  sonunct ,  se  séparant 
eu  deux  akènes  ou  coques  nionosper- 
nies,  tantôt  glabres,  tantôt  velues  ou 
même  hérissées  de  pointes  roides. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  fort 
nombreuses  et  répandues  surtout 
dans  les  régions  tempérées  et  sep- 
tentrionales du  globe.  Parmi  les  espè- 
ces européennes  ,  nous  citerons  les 
suivantes  : 

Gaillet  jaune  ,  Galium  verum  , 
L.,  Sp.  Cette  espèce  qui  est  fort  com- 
mune sur  le  bord  des  chemins  et 
dans  les  lieux  incultes  ,  est  vivace  ; 
ses  tiges  sont  redressées  ,  hautes  d'un 
pied  et  plus  ,  légèrement  sous-frutes- 
cenlcs  à  leur  base  ,  carrées  et  rameu- 
ses ;  les  feuilles  sont  verticillées  ,  en 
grand  nombre  ,  linéaires  ,  terminées 
en  pointe  ,  glabres  ,  d'un  vert  fon- 
cé ;  les  tlcurs  ,  qui  sont  très-petites 
et  jaunes,  forment  en  se  réunis- 
sant une  sorte  de  panicule  terminale; 
les  fruits  sont  globuleux  et  glabres. 
Les  fleurs  de  cette  Plante  répan- 
dent une  odeur  assez  forte  qui  rap- 
pelle*beaucoup  celle  du  miel.  On  les 
considérait  autrefois  comme  antispas- 
modiques ,  et ,  à  une  époque  où  l'on 
cherchait  quelque  ressemblance  ex- 
'  térieure  ou  quelque  rapport  caché 
entre  les  médicamens  et  les  maladies 
contre  lesquelles  on  en  faisait  usage  , 
quelques  médecins  avaient  recom- 
mandé les  fleurs  de  Gaillet  ,  à  cause 
de  leur  couleur  jaune  ,  contre  l'ictè- 
re. La  saine  phdosophie  et  l'expé- 
rience repoussent  également  des 
moyens  thérapeutiques  fondés  sur 
de  tels  raisonneraens.  Autrefois  on 
croyait  généralement  que  les  fleurs 
de  Gaillet  caillaient  le  lait  ;  de-là 
le  nom  vulgaire  sous  lequel  les 
diverses  espèces  sont  généralement 
connues  ;  mais  l'expérience  a  en- 
core démontré  la  fausseté  de  cette 
assertion  :  les  sommités  fleuries  de 
cette  Plante  n'opèrent  point  celte 
altération  dans  le  lait ,  mais  elles  lui 


GAI  101 

communiquent  une  couleur  jaune  et 
une  odeur  et  une  saveur  particulière 
assez  agréable.  Il  est  probable  même 
que  le  nom  de  Caille-Lait  aura  clé 
donné  à  cette  Plante  à  cause  de  l'u- 
sage où  l'on  est  dans  quelques  pays, 
entre  aiUres  dans  le  canton  deChes- 
ter  en  Ecosse,  de  la  mêler  avec  le 
lait  ,  afin  de  colorer  et  d'aromatiser 
en  même  temps  le  fromage. 

Gaillet  Aparine  ,  Galitirn  Jpa- 
rine,  L. ,  Sp.,  Bull.,  t.  3i3.  On  dési- 
gne vulgairement  cette  espèce  sous 
le  nom  de  Graleron  ,  à  cause  des 
crochets  ou  tubercules  recourbés 
dont  ses  tiges  ,  ses  feuilles  et  ses 
fruits  sont  hérissés.  Ses  tiges  sont 
faibles  ,  étalées,  ou  s'élevant  ,  parle 
moyen  de  ses  crampons  ,  sur  les  au- 
tres Végétaux  environnans.  Elles 
sont  loîigues  de  deux  à  trois  pieds, 
rameuses,  carrées,  hérissées,  surtout 
sur  ses  angles,  de  crochets  très-ru- 
des ;  les  feuilles  ,  verticillées  par 
huit  ou  par  dix  ,  sont  linéaires  , 
aiguës  ,  légèrement  pubescentes;  les 
fleurs  sont  petites,  blanches  ,  en  pe- 
tit nombreà  l'aisselle  des  feuilles  ;  les 
fruits  globuleux  ,  assez  gros  ,  et 
tout  hérissés  de  pointes.  On  trouve 
celte  Plante,  qui  est  annuelle  ,  dans 
les  champs  elles  lieux  cultivés,  (a.  r.) 

*  GAILLONELLE.  Gaillunella. 
BOT.  CRYPT.  {Confervées.)  Genre  que 
nous  avons  dédié  au  laborieux  Gail- 
lon ,  naturaliste  de  Dieppe,  auquel 
on  doit  d'excellentes  observations  mi- 
croscopiques sur  les  Hydrophytes,  les 
lufusoires  et  la  coloration  des  Huîtres. 
Il  présente  des  caractères  fort  remar- 
quables ,  et  qui  tendraient  à  le  séparer 
de  la  famille  naturelle  olmous  le  com- 
prenons provisoirement  pour  le  rap- 
procher des  Arthrodiécs  ,  de  la  section 
des  Fragillaires  ,  dont  il  acquiert  par 
la  dessiccation  la  consistance  mica- 
cée ,  scarieuse  et  brillante.  Le  plus 
fort  grossissement  seul  peut  faire  ap- 
précier son  élégante  organisation  qui 
consiste  en  des  filamens  simples , 
cylindriques,  articulés  par  sections 
renfermant  chacune  deux  corpuscules 
capsulaires,  sphéroïdes  ,  liansparcns 


102  GAI 

même  quand  ils  sont  remplis  d'une 
matière  colorante,  ferrugineuse,  et 
partagés  eu  deux  parties  égales  par  un 
dissépinient  qui  apparaît  au  profil 
comme  une  ligne  que  formerait,  en  la 
coupant  en  deux  parties  égales ,  le 
diamètre  de  chaque  globule.  Nous  y 
avons  vainement  cherclié  des  traces 
d'animalilé;  nous  n'hésitons  pas  à 
regarder  les  Gaillonelles  comme  de 
simples  Végétaux.  Le  type  du  genre 
est  le  Confeiva  moniliformis  de  Mill- 
ier {P^.  Planches  de  ce  Dictionnaire), 
à  laquelle  on  ne  voit  pas  pourquoi 
Lyngbye  {Tant.,  p.  274  1,  d'après 
Dillwyn  ,  a  donné  le  nom  de  lineata. 
Cette  espèce  forme  sur  les  Plantes 
marines  et  les  Ulves  des  rivages 
un  duvet  grisâtre  peu  remarquable. 
Le  Confeiva  nitmmuloides  de  Dillwyn 
appartient  au  genre  Gaillonelle.  (b.) 

GAIjNE.  Imagina.  iNS.  On  a  donné 
ce  nom  à  une  partie  constituante  de 
la  bouche  de  certains  Insectes  ,  prin- 
cipalement de  Tordre  des  Hémiptè- 
1  es  et  de  celui  des  Diptères.  Chez  les 
premiers  la  (xaîne  n'est  autre  chose  , 
suivant  les  observations  comparati- 
ves de  Savigny  ,  que  la  lèvre  infé- 
rieure ,  et  chez  les  seconds  elle  re- 
présente le  labre.  V.  Bouche,  (aud.) 

GAINE.  Vagina.  bot.  Dans  cer- 
taines familles,  le  pétiole  ou  la  partie 
inférieure  de  la  feuille  est  remplacée 
par  une  membrane  tubuleuse  et  qui- 
enveloppe  la  tige  dans  une  partie  de 
sa  longueur.  C'est  à  cet  organe  qu'on 
donne  le  nom  de  Gaîne.  Elle  est  en- 
tière (//?/e^ra)  ,  c'est-à-dire  formant  un 
tube  continu,  dans  les  Cypéracées;  elle 
est  au  contraire  fendue  longitudina- 
lement  {Jissa)  dans  les  Graminées. 
Les  botanistes  ont  proposé  divers 
ïioms  substantifs  pour  désigner  la 
Gaîne  de  certaines  Plantes.  Ainsi  , 
Willdenow  a  nommé  Ochrea  la  Gaîne 
membraneuse  et  incomplète  qui 
existe  à  la  base  des  Polygonées;  Link 
a  désigné,  sous  le  nom  de  Reticulu?n, 
la  Gaîne  fdjreuseetbasilairedes  feud- 
les  de  Palmiers.  Le  même  auteur  a 
aussi  proposé  le  mot  de  F eiicladium 
pour  exprimer  l'évasement  plus  ou 


GAI 

moins  large  de  la  base  des  rameaux 
ou  des  pédoncules,  comme,  par 
exemple ,  dans  les  Ombellifères.  La 
Gaîne  des  Graminées  est  surmontée 
d'un  appendice  membraneux  nommé 
Languette  (  Ligula,  Collaie ,  Rich.). 

(G..N.) 

GAIN  1ER.  Ce/cis.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumiueu- 
sesetde  la  DécandrieMonogynie,  L., 
qui  se  compose  de  deux  espèces  arbo- 
rescentes dont  une  croît  en  Orient  et 
dans  le  midi  de  l'Europe,  et  l'autre 
dans  les  provinces  du  nord  de  l'iVmé- 
lique  septentrionale.  Leur  calice  est 
monosépale  ,  campanule  ,  renflé  ,  et 
terminé  par  cinq  dents  ;  la  corolle  est 
papilionacée  ;  l'étenlard  est  redressé, 
obtus  ,  plus  court  que  les  ailes  ;  la 
carène  se  compose  de  deux  pétales 
distincts;  les  dix  étamines  sont  li- 
bres; l'ovaire  est  pédicellé  à  sa  base  , 
allongé  ,  comprimé  ;  le  style  est  re- 
courbé à  son  sommet  ;  la  gousse  est 
allongée  ,  plane  ,  bordée  sur  son 
dos  ou  suture  supérieure  d'une  aile 
étroite  ;  les  graines  sont  pi^esquc  glo- 
buleuses ;  elles  contiennent  un  em- 
bryon placé  au  centre  d'un  endosper- 
me  charnu  très-manifeste,  caractère 
qui  se  rencontre  rareuient  dans  les 
Légumineuses  ;  les  fleurs  sont  d'une 
couleur  rose  très-agréable  ;  elles 
naissent  généralement  sur  le  vieux 
bois  avant  le  développement  des 
feuilles.  Celles-ci  sont  simples  ,  al- 
ternes ,  pétioîées ,  cordiformes ,  ar- 
londies  et  entières. 

Gainier  commun,  Cercis  Siliquas- 
trum  ,  L.  ,  Sp.  C'est  cet  Arbre  que 
l'on  cultive  si  abondamment  dans  nos 
jardins  sous  les  noms  d'Arbre  de  Ju- 
dée, Arbre  d'amour  ,  et  qui ,  dès  les 
premiers  jours  du  printemps,  y  pro- 
duit un  effet  si  agréable  par  la  belle 
couleur  rose  de  ses  fleurs.  Son  tronc 
peut  s'élever  à  une  hauteur  de  vingt 
à  vingt-cinq  pieds  ;  il  e.'^t  rameux  su- 
périeurement et  recouvert  d'une 
écorce  noirâtre;  ses  feuilles  sont  al- 
ternes ,  péliolées  ,  cordiformes  ,  ar- 
rondies, entières  ,  très-obtuses,  mol- 
les et  d'un  vert  tendre;  ses  fleurs 
naissent  sur  le  tronc  et  ses  ramifica- 


GAJ 

lions  ;  elles  sont  extrêmement  nom- 
breuses et  disposées  d'une  manière 
tout-à  fait  irrogulière.  Il  leur  succède 
des  gousses  allongées  ,  planes  ,  d'une 
couleur  brune  quand  elles  sont  sè- 
ches, conleuanthuit  à  dix  graines  glo- 
buleuses. L'Arbre  de  Judée,  ainsi  que 
l'indique  son  nom,  est  originaire  delà 
Judée  ,  mais  on  le  trouve  également 
en  Espagne  ,  en  Portugal ,  et  jusque 
dans  le  midi  de  la  France.  Cet  Arbre 
s'accommode  de  tous  les  terrains  , 
même  des  plus  maigres,  et  particu- 
lièrement de  ceux  qui  abondent  en 
craie.  On  le  cultive  dans  les  jardins 
d'agrément,  soit  en  palissades  pour 
cacher  les  murs  d'enceinte ,  soit  en 
massif  dans  les  bosquets.  Les  Heurs 
qui  ont  une  saveur  piquante  et  agréa- 
ble ,  sont  quelquefois  employées  en 
assaisonnement  sur  la  salade.  On  les 
fait  aussi  confire  au  vinaigre  avant 
leur  épanouissement. 

Gainier  du  Canada  ,  Cercis  Ca- 
7iadensis  ,  L.  ,  Sp.  Celte  espèce  a  le 
même  port  que  la  précédente  dont 
elle  diffère  seulement  par  ses  feuilles 
pointues ,  ses  fleurs  beaucoup  plus 
petites  et  d'un  rose  plus  pâle.  Origi- 
naire de  l'Amérique  septentrionale  , 
on  la  cultive  comme  la  précédente  , 
mais  moins  abondamment.  Elle  sup- 
porte les  froids  les  plus  rigoureux. 

(A.R.) 

GAIROUTES.  EOT.  piian. 
(Gouan.  )  Le  Lathyrus  Cicer  dans 
certains  cantons  de  la  France  méri- 
dionale, (b.) 

GAISSENIA.  BOT.  PHAN.  Au  nom- 
bre des  nouveaux  genres  que  Rafi- 
nesque-Schmaltz  a  proposés,  sans  les 
caractériser  ,  tlans  le  Journal  de  bo- 
tanique ,  1808  ,  vol.  2 ,  pag.  166  ,  se 
trouve  le  Gaisscnia.  Mais  ce  genre  , 
formé  avec  le  Trullius  Ameiicaniis,  de 
Muhlenberg  et  Gaissenheiner  ,  ne 
diffère  aucunement  du  Twllius  de 
Linné;  et  en  conséquence  De  Can- 
dolle  {Syst.  Veget.  i,  p.  5i5)  l'a  dé- 
crit comme  espèce  de  ce  dernier  gen- 
re. V.  Tbollius.  (g..n  ) 

GAJ  ANUS.  BOT.  niAN.  La  Plante 
ainsi  nommée,  décrite  et  figurée  par 


GAL  io5 

Rumph  {Amloin-  1 ,  p.  170  ,  t.  €5  ), 
est  la  même  que  V Inucarpus  cdulis  , 
L.  ,  Suppl.  209.  (o..N.) 

GAJATL  BOT.  piiAN.  (  Adanson.) 
Syn.  d'^schynomèue,  L.  J-'.  ce  mot. 

(B.) 

*  GAKENIA.  BOT.  PHAN.  (lleister.) 
Syn.  de  Cheiranthus  l/ict/spiduliis , 
L. ,  ou  Mathlula  tricuspldata  ,  U.  C.  /^. 
Mathiole.  (u.) 

GAL.  ois.  Du  latin  Gallus.  Syn. 
ancien  de  Coq.  f^.  ce  mo!.     (dr..z.) 

CjAL.  pois.  PourGall.  P".  ce  mot. 

GAIjA.  bot.  riiAN.  (Théopliraste.) 
Syn. deLaserpiti//m  suivant  Adanson. 

(b.) 

GA.LACriE.  G alac/ia.  BOT.  phan. 
Ce  genre  ,  de  la  famille  des  Légumi- 
neuses ,  et  de  la  Diadelphie  Décan- 
drie  ,  L.  ,  présente  un  calice  accom- 
pagné de  deux  bractées  à  sa  base  , 
divisé  en  quatre  parties;  la  supé- 
rieure entière  et  plus  large  ,  l'infé- 
rieuie  plus  allongée  ;  une  corolle  pa- 
pilionacée  dans  laquelle  l'étendard 
réfléchi  ou  beaucoup  plus  rarement 
dressé  est  entier  au  sommet  ;  des  éta- 
mines  diadelphes  ;  un  ovaire  stipité 
ou  sessile  ,  contenant  plusieurs  ovu- 
les ,  entouré  à  sa  base  d'un  disque  an- 
nulaire ;  un  stigmate  obtus  ou  léeè- 
rement  renfle  en  tête  ;  une  gousse 
linéaire,  comprimée,  uniloculaire  , 
polysperme ,  bivalve  ;  des  graines 
sans  périsperme  ,  à  bile  elliptique  et 
à  radicule  intlécliie. 

P.  Browne  a  établi  ce  genre  d'après 
une  Plante  de  la  Jamaïque.  Michaux 
en  a  fait  connaître  deux  autres  de 
l'Amérique  septentrionale  ,  et  enfin 
Humboldt  et  Bonpland  en  ont  re- 
cueilli dans  l'Amérique  méridionale 
quatre  nouvelles  ,  dont  Kunth  en  a 
décrit  et  figuré  deux  dans  son  bel 
ouvrage  sur  les  Mimoses  du  nouveau 
continent  (  p.  196,  t.  55  et  56).  On 
doit  encore  y  ajouter  une  espèce  dé- 
couverte par  Commerson  dans  l'île 
de  Bourbon.  Ijeurs  tiges  sont  herba- 
cées ou  ligneu-es,  couchées,  dres- 
sées ouvolubiles;  leurs  feuilles  al- 
ternes et  composées  de  trois  folioles  , 
dont  la  terminale  éloignée  des  deux 
autres 5  les  fleurs  roses  ou  blancbes  , 


]o4 


GAL 


en  grappes  axillaires,  solitaires  ou 
géminées  ,  sur  lesquelles  elles  se 
groupent  en  faisceaux  où  quelques 
herinaphrotUles  sont  mêlées  à  des 
mâles  en  plus  grand  nombre. 

(A.D.I.) 

♦  GALACTIS  ou  GALAXIE,  min. 
Lesauciens  auteurs  confondaient  sous 
ce  nom  les  Pierres  météoriques  et  les 
Pyrites  radiées  :  ils  les  croyaient  des 
produits  de  la  foudre.  (aud.) 

GAIiACTITE.  Galactites.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées,  Cinarocéphales  de  Jussieu, 
et  de  la  Syngénésie  frustranée  ,  L.  , 
établi  par  Mœnch  et  adopté  par  De 
CandoUe  (  Flore  Française  )  et  par  H. 
Cassini.  Il  est  ainsi  caractérisé  :  cala- 
thide  radiée  dont  le  disque  est  com- 
posé de  fleurs  nombreuses,  réguliè- 
res, hermaphrodites  ,  et  les  rayons  de 
fleurs  stériles  ,  disposées  sur  un  seul 
rang  et  très- développées;  involucre 
turbiné ,  formé  d'écaillés  imbriquées , 
scarieuses  ,  ovales  et  surmontées  d'un 
appendice  étalé,  spiniforme  et  coton- 
neux à  sa  base  ;  réceptacle  légèrement 
plane,  paléacé;  akènes  glabres,  sur- 
montés d'une  aigrette  formée  de  longs 
poils  plumeux,  réunis  par  la  base  en 
un  anneau  qui  se  détache  facilement , 
disposés  sur  un  seul  rang  et  non  sur 
deux  ou  trois,  comme  Tindique  la 
description  de  Cassini.  Cet  auteur  a 
d'ailleurs  fait  connaître  une  particu- 
larité que  nous  avons  eu  occasion  de 
vérifier  ;  c'est  que  les  étamines  sont 
Soudées  non-seulement  par  les  anthè- 
res, mais  encore  par  les  filets.  Il  est 
difficile  cependant  d'admettre  qu'une 
circonstance  aussi  faible  puisse  avoir 
une  telle  influence  sur  le  reste  de 
l'organisation  pour  que  d'autres  Plan- 
tes dans  lesquelles  on  retrouve  cette 
particularité ,  tels  que  les  Canluus 
Marlanus  et  Leucographus  ,  types 
des  genres  Sylibum  et  Tyrimnus , 
puissent  être  rapprochés  par  cette 
seule  observation.  Dans  les  caractè- 
res que  nous  venons  d'énumérer,  il 
en  estcertainement  d'assez  importans 
pour  assurer  l'établissement  du  gen- 
re Galactites.  Ses  fleurs  extérieures , 


GAL 

longues  et  stériles  ,  l'obliquité  de  la 
base  de  ses  ovaires  ,  niée  ,  il  est  vrai , 
par  Cassini ,  mais  réelle  d'après  notre 
propre  observation ,  le  rapprochent  du 
Ceittaurea  ,ayec  lequel  Linné  l'avait 
confondu;  mais  ses  aigrettes  plumeu- 
ses  et  un  port  particulier  le  rappro- 
chent davantage  du  Cirsium ,  quoi- 
que sous  ce  dernier  point  de  vue ,  il 
présente  aussi  de  grands  rapports 
avec  le  genre  Crocoâilium  de  Vaillant 
et  de  Jussieu  ,  qui  n'est  qu'une  divi- 
sion du  Centaurea  de  Linné. 

La  Galactite  cotonnkxtse  ,  Ga- 
lactites tomentosa  ,  Mœnch ,  Centau- 
rea Galactites ,  L.  ,  est  une  Plante 
haute  de  cinq  décimètres  au  plus , 
dont  la  tige  est  couverte  d'un  coton 
blanc  et  épais  ;  ses  feuilles  Ioniques  , 
découpées  en  segmens  multifides  et 
spinescens  ,  sont  cotonneuses  en  des- 
sous ,  vertes  en  dessus  ,  et  marquées 
détaches  blanchâtres.  Les  fleurs  sont 
ordinairement  purpurines.  Elle  croît 
sur  les  côtes  et  dans  les  îles  de  la  Mé- 
diterranée. On  la  rencontre  abon- 
damment en  Provence  ,  au  cap  Notre- 
Dame  près  d'Antibes.  (g..n.) 

GALACTITES.  min.  On  croit  gé- 
néralement que  la  substance  désignée 
sous  ce  nom  par  les  anciens  est  une 
Argile  smectique  qui  jouit  de  la 
propriété  de  blanchir  l'eau  dans  la- 
quelle on  la  délaie.  Valérius  pensait 
que  la  Galactite  était  aine  variété  de 
J  aspe  dTtalie  blanc  et  très-légèremen  t 
veiné  de  rose.  (aud.) 

*  GALACTON.  bot.  phan.  C'est 
dans  Pline ,  selon  Daléchamp  ,  la 
Plante  aujourd'hui  nommée  G/aux 
maritima.  V.  GiiAUCE.  (b.) 

GALAGO.  MAM.  Genre  de  Lé- 
muriens ,  seconde  famille  de  l'ordre 
des  Quadrumanes.  Cette  famille  est 
caractérisée  parla  diflerence  quant  au 
nombre,  par  la  situation  et  même  la 
forme  des  dents  incisives  aux  deux 
mâchoires  ,  par  l'excès  constant  de 
longueur  des  membres  postérieurs 
sur  les  antérieurs  ,  l'allongement  fili- 
forme du  second  doigt  des  mains  de 
derrière,  et  surtout  par  l'effilement  en 
alêne  et  le  redressement  de  l'ongle  de 


GAL 

ce  doigl.  Dans  cette  famille,  les  Gala- 
ijos  se  distinguent  par  la  rondeur  de 
leur  tête,  la  brièveté  de  leur  nniseau  , 
la  grandeur  et  le  rapprochement  des 
yeux  bien  dirigés  en  avant;  par  l'état 
rudimen  taire  des  intermaxillaires  non 
soudés  sur  la   ligue   médiane  ,  d'où 
suit  la   séparation   des   incisives    en 
deux   groupes  latéraux   écartés  l'un 
de  l'autre  par  un  vide  ,  et  placées  en 
dedans  lies  canines;  par  laproclivité 
et  même  l'horizontalité  des  incisives 
inférieures  dont  les  moyennes  très-pe- 
tites rappellent  la  crénelure  des  dents 
analogues  des   Galéopithèques:    par 
la  grandeur  des  oreilles   susceptibles 
de  se  contracter  et  de  se  fermer  com- 
me celles  de  plusieurs  Chauve-Souris  ; 
par  la  rotation  du  radius  sur  le  cubitus, 
et  du   péroné  sur  le  tibia  ;  par  l'ex- 
cès  de  longueur  du  tibia  sur  le  lé- 
mur,  excès  qui  va    jusqu'au    triple 
dans  le  tarse  comparé  au  métatarse. 
Derrière  les  canines  qui   sont  fortes 
et    triangulaires   viennent    en    haut 
deux  fausses  molaires    à   une   seule 
pointe  ;  les  quatre  molaires  suivantes 
sont    semblables    entre   elles.    Leur 
couronne  est  hérissée  de  quatre  tu- 
bercules mousses  ,  deux   au  côté  ex- 
terne, deux  sur  l'interne;  mais  les  deux 
molaires  intermédiaires  sont  les  plus 
grandes.    En    bas    les   canines   sont 
grosses  et  crochues  ;  derrière  elle  est 
une  fausse  molaire  suivie  de  quatre 
molaires  à  couronne  faite  comme  aux 
molaires  supérieures  ;    seulement  en 
bas  elles  sont  aussi  larges  que  lon- 
gues ,   tandis  qu'en    haut  elles   sont 
plus  étendues  transversalement.   Le 
nez  se    termine  par  un  petit  muffle. 
De  cette   construction  on  peut  con- 
clure les  mœurs  et  les  habitudes  de 
ces  Quadrumanes.  Leurs  grands  yeux 
et  leurs  grandes   oreilles  annoncent 
des  Animaux   nocturnes  ou  crépus- 
culaires ;  leurs  dents  molaires  héris- 
sées de  pointes  annoncent  des  Insec- 
tivores; l'excès  de  longueur  des  mem- 
bres  postérieurs  sur   les  antérieurs, 
combiné  avec   l'existence  de  quatre 
mains ,  leur  donne  sur  les  Arbres  , 
site  naturel  de  ces  Animaux,  le  mê- 
me élan  vertical  ou  ascendant  que  les 


GAL  iu5 

Kanguroos  et  les  Gerboises  doivent 
à  terre  à  la  même  cause  mécanique. 
Il  en  résulte   encore  que  sans  quit- 
ter la  place   oii   ils  se   tiennent   ac- 
croupis ,  mais  en  l'cdressant  les  trois 
coudes    du  levier   fléchi    que  repré- 
sente leur  corps  quand  ils   sont  as- 
sis ,    et    en    étendant    le    bras,    ils 
peuvent    atteindre    au   vol  des   In- 
sectes   passant   à    une  assez   grande 
distance   d'eux    pour   se  croire  hors 
de     leur    portée.    On    ne   voit    pas 
aussi  clairement  l'utilité  de  leur  lon- 
gue queue  qui  n'est  pas  prenante  ,  et 
qui  ,  bien  qu'assez  touffue  ,  est  loin 
de  s'étaler  comme  chez  les  Ecureuils 
à  qui  elle  sert  de  parachute.  Geoffroy 
Saint-Hilaire  ,  qui  a   établi  ce  genre 
dans  son  Tableau  des  Quadrumanes 
(Ann.   du  Mus.  d'Hist.  Nat.  T.  xix), 
le    compose  de  quatre  espèces  dont 
une,  décrite  par  Buffon  sous  le  nom 
de  Rat  de  Madagascar  ,  nous  semble 
par  la  petitesse  relative  de  ses  mem- 
bres postérieurs  ,  de  ses  oreilles  et  de 
ses  yeux  ,  et  la  grandeur  relative  de 
sa    queue,    être  plutôt  du  genre  des 
Makis,    Animaux  jusqu'ici   exclusi- 
vement propres  à  cette   île.  Il   nous 
sendile  que  c'est  avec  raison  qu'il  en 
a  séparé  le  Potto  de  Bosman  ,  qui  dif- 
fère des  Galagospar  son  corps  lourd 
et  massif,  et  surtout  par  l'extrême 
lenteur  de  ses  mouvemens,  en  quoi  il 
contraste  infiniment  avec  les  Galagos 
vifs  et  agiles   comme  des  Ecureuils. 
Cette  lenteur  l'a  fait  appeler  Luyaerd 
par  les  Hollandais.  Néanmoins,  com- 
me Cuvier  (Règn.  Anini.)   a  placé  le 
Potto  dans   ce   genre,  nous  croyons 
devoir  en    résumer  ce    qu'en    a    dit 
Bosman  (  quatorzième  lettre  de  son 
Yoyageen  Guinée).  — Après  avoir 
donné   une  idée  de  sa  lenteur  en  di- 
sant  qu'il    ne    descend  d'un    Arbre 
qu'après  l'avoir  dépouillé  de  ses  fruits 
et  de  ses  feuilles  (  un  pareil  Animal 
ne  doit  guère  être  propre  à  attraper 
des  Insectes  au  vol),  il  ajoute  :  «  C'est, 
un  Animal  si  vilain  et  si  hideux,  que 
je  ne  crois  pas  qu'on  pût  trouver  son 
pareil   en    aucun   lieu  du  monde.  lî 
est  peint  au  naturel  dans  le  portrait 
que  j'en  donne  (  or  la  ligure  montre 


io6  GAL 

le  Potto  marchant  à  terre  dans  l'atti- 
tude d'un  Reptile);  ses  pâtes  de  de- 
vant leiscmblent  très-bien  aux  mains 
d'un  Homme  ;  sa  tête  est  très-grosse 
à  proportion  de  son  corps  ;  le  poil  du 
jeune  est  gris  de  Rat  ,etlais6e  voir  une 
peau  luisante  et  unie;  mais  quand  ils 
sont  adultes  ,  le  poil  est  roux  et  dis- 
tribué en  tlocons  comme  de  la  laine.» 
Par  cette  description  naïve  de  Bosman 
et  parla  figure  qu'il  eu  donne,  par  l'op- 
position surtout  des  mœurs  du  Potto 
avec  celles  que  nous  allons  voir  dans 
le  seul  Galago  bien  connu  ,  nous  ne 
doutons  pas  que  cet  Animal  ne  soit 
d'un  autre  genre,  et  même  ,  très-pro- 
bablement, d'un  genre  différent  du 
INycticèbe  oii  l'a  placé  Geoffroy  ; 
qu'il  ne  soit  enfin  le  type  d'un  genre 
nouveau.  A  tous  ces  motifs  d'exclu- 
sion ,  nous  ajouterons  que  les  autres 
Wycticèbes  sont  de  l'Inde  ou  de  ses 
îles. 

Re'cemment ,  en  1822  (Mam.  lilh. , 
2*douz.),  Geoffroy  de  Saint-Hilaire  a 
fait  du  Fennec  de  Bruce ,  Animal 
anonyme  de  Buffon ,  une  espèce  de 
Galago.  On  peut  voir  (op.  cit.  et  aux 
mots  Fennec  et  Megalotîs  de  ce 
Dictionnaire),  comment  le  savant 
professeur,  frappé  surtout  des  impu- 
tations ,  le  plus  souvent  mal  fondées, 
qui  ont  été  faites  à  la  véracité  du 
voyageur  anglais ,  molive  la  singu- 
lière transformation  en  Quadrumane, 
d'un  Carnassier  assez  voisin  du  gertre 
des  Chiens.  La  figure  donnée  par 
Bruce  n'a  pourtant  pas  ce  disparate 
choquant  de  formes  hétéroclites  au- 
quel on  reconnaît  d'abord  les  Ani- 
maux symboliques  ou  imaginaiies. 
Adanson  ditavoir  vu  au  Sénégal  trois 
espèces  de  Galago  ,  y  compris  celledis- 
tiuguée  par  le  nom  de  ce  fleuve.  Si 
les  deux  autres  espèces,  dont  l'une 
aurait  la  taille  d'un  Chat,  et  l'autre 
celle  d'une  Souris,  diffèrent  de  la 
première  espèce  dont  nous  allons  par- 
ler, et  du  Galago  Demidoff,  le  genre 
Galago,  après  en  avoir  exclu,  j"  le 
Fennec  ou  Megalotis ,  2"  le  Bat  de 
Madagascar,  et  V  le  Potto,  serait  en- 
core formé  de  cinq  espèces.  Si  celte 
difféi'cnce  n'existe  pas  ,  il  n'y  en  au- 


GAL 

ralt  que  trois ,  toutes  delà  Sénégam- 
bie. 

Geoffroy  [loc.  cit.)  a  sous-divisé  les 
Galagos  d'après  le  nombre  de  leurs 
incisives  supérieures. 

1.  Quatre  iiicisiues  supérieures. 

I.  Galago  a  queue  toufeue  ,  Gar- 
lago  crassicaudatus ,  Geoffroy  ,  Cuv., 
Règn.  Anim.  T.  iv  ,  pi.  1,  f-  i-  Uc  la 
grandeur  d'un  Lapin  ;  oreilles  ovales 
aussi  longues  que  les  deux  tiers  de  la 
tête;  à  pelage  épais  et  soyeux,  d'un 
gris  roux.  Pairie  inconnue. 

Geoffroy  place  ici  le  Galago  de  Ma- 
dagascar ,  rfîguré  par  Buffon  ,  Suppl., 
T.  III,  pi.  20  ,  sous  le  nom  de  Rat  de 
Madagascar  ,  et  qui  nous  paraît  être 
un  vrai  Makis.  J^.  ce  mot. 

2.  Deux  iucisiues  supérieures. 

II.  Gai-ago  de  Demidoff  ,  Galago 
Demicloffii  ,  Lernur  minutus ,  Cuv.  , 
Tab.  des  Animaux  ;  Fischer,  Act.  des 
nat.  de  Moscou  ,  T.  i,  p.  24  ,  fig.  1 . 
A  pelage  roux  brun,  à  museau  noi- 
râtre, à  oreilles  n'ayant  que  la  moitié 
de  la  longueur  de  la  tète,  à  queue 
[)lus  longue  que  le  corps  et  finissant 
en  pinceau. 

m. Galago  du  Sénégal,  Galago 
Senegalensis ,  Geoff.  {lac.  cit.  etMam. 
lithog.  ,  seconde  douzaine ,  oli  se 
trouve  une  figure  faite  d'après  nature 
vivante).  Celle  qui  existait  aupara- 
vant dans  Audebert ,  in-f,  Makis  ,  p. 
'24  ;  Schreber ,  pi.  38  ,  b,  b,  quoique 
faite  d  après  une  peau  bourrée  ,  est  ce- 
pendant bienreconnaissable  et  carac- 
térisée. Cette  espèce  que  Geoffroy  a  fait 
connaître  avec  détail  {lac.  c//.)d'après 
les  renseignemens  fournis  par  Blan- 
chût ,  gouverneur  du  Sénégal ,  Geof- 
froy de  Villeneuve  et  Adanson  ,  a 
dix  molaires  en  haut  et  huit  en  bas  , 
toutes  hérissées  de  pointes  ;  une  seule 
incisive  fort  petite  en  haut  de  chaque 
côté;  la  conque  de  l'oreille  pres- 
qu'aussi  grande  que  la  tête ,  suscepti- 
ble de  se  fermer  en  se  fronçant  et  se 
raccourcissant  d'abord  à  la  base  ,  et 
eu  rabattant  toute  la  partie  supérieu- 
re du  pavillon.  Les  membres  posté- 
rieurs   sont  plus  longs  que  le  corps 


GAL 

et  la  tctc  pris  ensemble  ;  la  queue  a 
le  poil  susceptible  de  s  étaler  comme 
chez  les  Écureuils.  Le  pelage  toullu  , 
très-doux  ,     s'élend    jusque   sous   le 
tarse  ;   il  est  blanc  jaunâtre  sous  le 
corps,    et  gris   fauve  en  dessus;   la 
tête   est  entièrement  grise.  Cet  Ani- 
mal a  tout   à    la   ibis    les   habitudes 
et  les  allures  des  Singes  et  des  Ecu- 
reuils. Il  est  toujours  perché  sur  les 
Arbres ,   oîi   il  se   choisit   un   domi- 
cile dans  des  trous  pour  faire  ses  pe- 
tits. Ses  oreilles  très-mobiles  lui  don- 
nent luie  phvsionomiiî  line  et  spiri- 
tuelle à  laquelle  réiiondenl  bien  la  vi- 
vacité et  la  grâce  de  ses  mouvemens. 
Son  ouie   est  très-délicate;  quand  il 
dort ,  quoique  le  pavillon  de  l'oreille 
en  ferme  l'orifice  pour  isoler  cet  orga- 
ne des  sons  comme  les  paupières  iso- 
lent l'œil  de  la  lumière  ,  le  moindre 
Ijourdonnement  dun  Insecte  passant 
à   sa  portée   suûil  pour  le  réveiller. 
Aussitôt  ses  oreilles  déployéesdevien- 
nent  les  auxiliaires  de  ses  yeux  pour 
diriger  sa  chasse.  Les  Maures  appel- 
lent cette    espèce    YJnimal    de    la 
gomme.    Il    est    elFectivement    très- 
commun  dans  les  forêts  de  Gommiers 
qui  bordent  le  Sarah  ,  sous  lesquelles 
Adanson   dit  que  vivent  aussi  deux 
autres  espèces  ,  une  plus  grande   et 
l'autre  plus  petite.  Ces  deux  espèces 
ont  été    indiquées    daus  le   courant 
de  cet  article.   Il   est  probable   que 
le  Galago  se  nourrit  aussi  de  gomme  ; 
au  moins    s'est-on    assuré    qu'il  en 
mange  volontiers  en  captivité. 

(A.D..NS.) 

GALANCIER.BOT.  PHAN.(Gouan.) 
Syn.  d'Eglantier.  F.  Rosier,      (b.) 

GALANDE.  bot.  piian.  Variété 
d'Amandier.  (b.) 

GALANE.  BOT.  PIIAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  genre  Chélone. 
/^.  ce  mot.  (a.  r.) 

GALAjNGA.  pois.  L'un  des  noms 

de  pays  du  Lopkius  piscatorius.    V. 
LOPIIIE.  (b.) 

G  ALAN  G  A.  bot.  phan.  Deux 
Plantes  de  la  famUle  des  Amomées 
portent  spécialement  ce  nom;  l'une 


GAL  107 

est  le  Kœmpfena  Galanga,  l'autre  le 
Maraiila  ou  Jlpiiiia  Galanga.  V. 
K^MPFÉRiEet  Mauanta. 

Dans  le  commerce  ,  on  distingue 
aussi  deux  espèces  de  Galanga.  Ce 
sont  les  racines  du  Maraiila  Galanga 
prises  à  deux  époques.  Elles  sont  e\- 
trêmement  piquantes  et  aromatiques. 
Ou  les  emploie  comme  assaisonne- 
ment ou  comme  un  médicament  puis- 
samment excitant.  (A.n.) 
*  GALANG-LANT.  bot.  piian. 
Syn.  malais  de  Sesut^ium  Voiiulacas- 
trum.  V.  SÉsuviER.  (»•) 

GALANT.  BOT.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire de  deux  espèces  de  Cestreaux  , 
dont  l'un,  Cestnim  diurnum,  estappe- 
lé  Galant  de  jour  ,  et  l'autre,  Cestruni 
nocturnum  ,  Galant  de  nuit.  (b.) 

GALANT  D'HIVER  ou  GALANT 
DE  NEIGE.  BOT.  PHAN.  Noms  vul- 
gaires du  Galanlhe.  F.  ce  mot.  (b.) 

GALANTHE.  Ga/a«///f/5. BOT. PHAN. 
Genre  de  la  famille  des  Narcissées  et 
de  l'Hexandrie  Monogyuie,  L. ,  ca- 
ractérisé parun  ovaire  infère,  un  calice 
à  six  divisions  profondes  ,  dont  trois 
extéricuresétalées,  trois  intérieures  un 
peu  plus  courtes  ,  dressées  ,  glandu- 
leuses, souvent  échancrées  en  cœur  à 
leur  sommet  ;  six  étamines  dressées, 
à  filets  courts  ,  à  anthères  allongées  , 
lancéolées ,  terminées  en  pointe  à 
leur  sommet ,  à  deux  loges  inlrorses. 
L'ovaire  est  à  trois  loges  contenant 
chacune  plusieurs  ovules  redressés, 
attachés  sur  deux  rangs  à  l'angle  in- 
terne. Le  style  est  plus  long  que  les 
étamines  ,  terminé  par  un  stigmate 
simple,  tronqué  ,  excessivement  petit. 
Le  fruit  est  une  capsule  ovoïde,  à 
trois  côtes  et  à  trois  sillons  ,  à  trois 
loges  polyspermes,  s'ouvrant  en  trois 
valves  par  le  milieu  des  loges.  Les 
graines  sont  ovoïdes  ,  terminées  su- 
périeurement par  un  appendice  allon- 
gé en  forme  de  corne.  Elles  renfer- 
ment un  embryon  extrêmement  petit, 
S  lacé  à  la  partie  inférieure  d'un  eu- 
ospcrme  charnu. 

Ce  genre  se  compose  d'une  seule 
espèce  ,  Galant/tus nivalb  ,  L-,  Jacq.> 


108  GAI^ 

FI.  Austr.,  f.  010.  Elle  est  connue 
sous  les  noms  de  Perce-Neige  ,  de 
Galant  d'hiver.  En  effet,  ses  fleurs 
s'épanouissent,  en  général ,  au  milieu 
de  l'hiver,  et  quand  la  terre  est  en- 
core couverte  déneige.  Son  bulbe  est 
ovoïde-allongé,  formé  de  tuniques. 
Les  feuilles  qui  en  naissent  sont  au 
nombre  de  deux  ,  réunies  à  leur  base 
dans  une  gaine  tronquée  à  sou  som- 
met. Ces  feuilles  sont  dressées ,  al- 
longées ,  linéaires  ,  obtuses.  La  ham- 
pe, d'environ  six  pouces  de  hauteur, 
est  légèrement  comprimée  ,  terminée 
à  son  sommet  par  une  spathe  linéaire 
qui  contient  une  seule  fleur  recour- 
bée quand  elle  est  épanouie.  Le  Perce- 
Neige  croît  naturellement  dans  les 
lieux  montagneux,  en  Auvergne,  en 
Suisse ,  près  de  Versailles  ,  etc.  On  le 
cultive  assez  souvent  dans  les  jar- 
dins. •  (a.  r.) 

GALANTINE,  bot.  ph.vn.  Pour 
Galanthe.  P' .  ce  mot.  (b.) 

GALARDIE.  Galardia.-&oT.vnK^. 
Dans  les  Mémoires  de  l'Académie  des 
Sciences  pour  1786  ,  Fougeroux  de 
Bondaroy  établit  un  genre  de  la  fa- 
mille des  Synanthérées  et  de  la  Syn- 
génésie  fruslranée  ,  L.,  auquel  il  don- 
na le  nom  de  GaiUardia,  le  dédiant 
à  Gaillard  de  Charentonneau ,  magis- 
trat et  amateur  de  botanique.  La- 
marck  a  modifié  et  remplacé  ce  nom 
par  celui  de  Galardia  ,  que  Jussieu  , 
Willdenow,  Persoon  et  presque  tous 
les  auteurs  contemporains  ont  adop- 
té. C'est  pourquoi  nous  ne  croyons 
pas  qu'il  soit  dans  l'intérêt  de  la 
science  de  rétablir  la  dénomination 
dans  sa  pureté  primitive,  d'autant 
plus  que  sa  dédicace  en  a  été  faite 
a  un  personnage  fort  estimable  sans 
doute  comme  magistrat  ,  mais  un 
peu  obscur  sous  le  rapport  des  scien- 
ces. Ce  genre  a  été  placé  par  H.  Cas- 
sini  dans  la  tribu  des  Hélianthées, 
section  des  Héléniées  ,  près  du  Titho~ 
nia.  Il  offre  les  caractères  suivans  : 
calathide  radiée  ,  dont  le  disque  est 
formé  de  fleurs  nombreuses ,  réguliè- 
res et  hermaphrodites ,  et  les  rayons 
de  fleurs  en  languettes ,   très-larges  , 


GAL 

trifides  et  stériles  ;  involucre  composé 
d'écaillés  peu  nombreuses  ,  imbri- 
quées,  coriaces  et  surmontées  d'un 
long  appendice  foliacé  et  étalé;  ré- 
ceptacle légèrement  convexe  et  muni 
de  paillettes  (fimbrilles  ,  Gass.)  ;  akè- 
nes couverts  de  longs  poils  dressés  et 
appliqués,  surmontés  d'une  aigrette 
longue,  formée  de  six  à  huit  poils 
paléiformes  dans  leur  partie  inférieu- 
re, filiformes  et  ciliés  supérieure- 
ment ;  dans  chacune  des  fleurs  de  la 
circonférence  ,  on  trouve  un  ovaire 
avorté  et  pourvu  d'une  aigrette  sem- 
blable à  celle  des  fleurs  fertiles.  A 
l'espèce  qui  a  servi  de  type  au  genre 
Galardia ,  les  auteurs  en  ont  ajouté 
quelques  autres  ,  mais  qui  appartien- 
nent à  des  genres  dift'érens.  Ainsi  la 
Galardia  Jimbriata ,  Mich.,  forme  le 
genre  ic/j/o/jorfa  de  Nuttall;  la  Ga- 
lardia acaulis  de  Puish  rentre  dans 
le  genre  Acùnella,  selon  Nuttall; 
mais  on  doit  observer  que  les  autres 
Actinella  étant  des  Plantes  de  l'Amé- 
rique méridionale  ,  l'espèce  de  l'Amé- 
rique du  nord  n'appartient  probable- 
ment pas  au  même  genre  ;  la  Galar- 
dia amara  de  Rafinesque  doitêtre  pla- 
cée parmi  les  Anthémis  ou  les  Ilele- 
nium.  La  Plante  décrite  par  Fouge- 
roux sous  le  nom  de  GaiUardia  pul~ 
chella  ,  fut  nommée  ensuite  Galardia 
Zi/co/o/' par  Lamarck  (Encycl.  Mélh.), 
Calonnea piilchen irna  par  Buchoz,  et 
Virgilia  helioides  piar  l'Héritier.  Il  est 
peut-être  inutile  d'ajouter  que  ces 
deux  nouveaux  noms  génériques,  le 
premier  surtout,  ont  été  rejetés.  Un 
genre  de  Légumineuses  rappelle  d'ail- 
leurs aux  agronomes  et  aux  botanistes 
le  chantre  har.7ionieux  des  Géorgi- 
ques.  Mais  ,  selon  le  professeur  Des- 
fontaines et  Casslni,  ce  n'est  plus  la 
Galardia  pulchella  que  l'on  cultive 
au  Jardin  des  Plantes.  Cette  belle  es- 
pèce, originaire  de  la  Louisiane,  a  dis- 
paru peu  à  peu  par  l'effet  de  l'altéra- 
tion des  graines  ,  et  elle  a  fait  place  à 
une  autre  Plante  spécifiquement  dif- 
férente, quoiqu'on  l'ait  rapportée  àla 
Galardia  bicolor ,  Lamk.,  dans  le 
Botanical  Magazine. 

La  Galardie  rustique  ,  Galardia 


GAL 

/vslica  ,  Cass.,  produit  plusieurs  tiges 
herbacées,  hautes  de  trois  à  quatre 
dccimèlres,  dressées  et  pourvues  à 
leur  partie  supérieure  de  feuilles  odo- 
rantes ,  épaisses  ,  glauques,  hérissées 
#ic  poils  épars,  un  peu  roides  et  arti- 
culés. Quelques-unes  des  feuilles  infé- 
rieures sont  presque  pinnatilides  ou 
découpées  latéralement  en  lobes  iné- 
gaux. Les  calathidcs  sont  solitaires 
au  sommet  des  tiges  et  de  leurs  ra- 
meaux ;  le  disque  en  est  violet  ou  rou- 
gcatre,  tandis  que  les  rayons  sont  en- 
tièrement jaunes  en  dessus  ou  nuancés 
de  rouge  à  la  base.  La  Galardia  arista- 
/<z  de  Pursh  semble,  d'après  la  descrip- 
tion ,  distincte  de  l'espèce  précédente  , 
et  la  Galardia  lanceolata  ,  Mich.  ,aété 
réunie  parWilldenow  etPersoon  à  la 
Plante  décrite  par  Fougeroux.    (g..n.) 

*  GALARDIÉES.  Galardiœ.  bot. 
PHAN.  Nom  d'une  tribu  proposée  par 
Nuttal  (  Gênera  of  Norl/i  American 
Plants)  dans  la  famdle  des  Synan- 
thérées ,  et  composée  des  genres  Hcle- 
Jiium ,  Leptopoda  ,  Actinella  ,  Galar- 
dia cl  Balduina.  Les  Héléniées,  sec- 
tion de  la  tribu  formée  antérieurement 
par  Cassini ,  renferment  le  groupe  des 
Galardiées.  /^.  HÉLÉNiÉES  et  Synan- 
TIIÉRÉES.  (G..N.) 

*  GALARHOEUS.  eot.  phan. 
Ha  worth  ,  dans  son  Traité  des  Plantes 
grasses, a  distribuélesnombreuseses- 
pèces d'Euphorbes  en  plusieurs  genres 
d'après  leur  mode  d'inflorescence  ,  le 
nombre  ,  la  forme  et  la  nature  des  par- 
ties qui  composent  l'iuvolucre,  appelé 
par  lui  calice.  Celles  oii  les  divisions  ex- 
térieures elglanduleuses  de  cetinvolu- 
cre  sont  entières,  où  les  fleurs  sont  en 
ombelles  terminales,  forment  son  gen- 
re Galarhœus.  Ce  nom  ,  qui  signifie  , 
d'après  son  étymologie,  une  Plante 
d'oule  lait  découle,  est  assez  mal  choi- 
si ,  carileûtdûsappliqueraux  espèces 
d'Euphorbes  oii  le  suc  laiteux  est  le 

f dus  abondant,  c'est-à-dire  celles  dont 
a  tige  charn ue  et  épaisse  lappclle  celle 
desCierges,  et  non  à  des  espèces  rameu- 
ses, où  il  se  trouve  aussi,  il  est  vrai, 
mais  eu  beaucoup  moindre  propor- 
tion. D'ailleurs  les  caractères  s;éuéri- 


GAL  109 

ques  choisis  par  Ilaworlh  ne  nous  pa- 
raissent nullement  établir  des  coupes 
naturelles,  ni  par  conséquent  devoir 
être  adoptées.  (A.n.  j.) 

*  GALARIN.  BOT.  piiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Trapa  nalans.  V> 
Macre.  (b.) 

GALARIPS.  BOT.  riiAN.  (  Allioni.  ) 
Syn.  d'AUamaude.  V.  ce  mot.       (iî.) 

*  GALATÉADÉES  ou  GALA- 
THEADÉES.  Galaleadœ.  crust. 
Famille  établie  par  Leach  dans  l'or- 
dre des  Décapodes  et  dans  la  famille 
des  Macroures.  Elle  correspond  à  la 
tribu  des  Anomaux  de  La  treille  (Règn. 
Anim.  de  Cuv.),  et  peut  être  caracté- 
risée de  la  manière  suivante  :  pre- 
mière paire  de  pales  plus  grande  et 
didact^le,  les  deuxième,  troisième 
et  quatrième  paires  simples  ,  la  cin- 
quième petite  et  didact\  le  ;  queue  for- 
mée de  plus  d'une  pièce;  les  anten- 
nes inférieures  longues,  sans  écailles 
à  leur  base.  Leach  a  nombre  d'une 
manière  différente  les  appendices  du 
corps.  Ainsi ,  il  donne  le  nom  de 
première  ,  deuxième  et  troisième  pai- 
res de  pâtes  aux  trois  paires  de  pieds- 
mâchoires  ,  et  ce  que  nous  appelons 
troisième  paire  de  pâtes  ou  les  serres 
devient  pour  lui  la  quatrième.  A  part 
celte  ditféi'ence  que  nous  avons  fait 
disparaître  dans  les  caractères  ci-des- 
sus, les  observations  de  Leach  sont 
très-exactes.  La  huitième  paire  de 
pâtes,  par  exemple  ,  ou  la  cinquième, 
suivant  nous,  est  petite  et  très-cer- 
tainement didactyle;  en  effet ,  le  der- 
nier article  figure  une  paire  de  pinces 
dont  les  branches  seraient  très-cour~ 
tes  et  arrondies  à  leur  extrémité.  Ces 
détails  ne  peuvent  être  vus  que  lors- 
qu'on a  eu  soin  d'enlever  les  poils 
qui  les  masquent.  Leach  divise  cette 
famille  en  deux  races  ou  sections. 

f  Test  de  forme  triangulaire-ovale, 
allongé  antérieurement;  troisième 
paire  de  pieds-màchoires  non  dilatée. 

Genres  :  ^glée  ,  Grimotée,  Ga- 

LATÉE,  3IUNIDÉE. 

If  Test  arrondi ,  légèrement  con- 
vexe ,  non  allongé  antérieurement; 
tioisième  paire  de  pieds-màchoires 


iio  GAL 

dilatée  intërieureineht  au  moins  à  leur 
premier  article. 

Genres  :  PisiDiE  ,  Pokcellane. 

V.  ces  difTérens  mots.  (aud.) 

GALATÉE  ou  GALATHÉE. 

Galalea.  ceust.  Génie  de  l'ordre 
des  Décapodes  ,  établi  par  Fabricius, 
et  rangé  par  Lalreille  (Règn.  Anim. 
de  Cuv.)  dans  la  famille  des  Ma- 
croures ,  tribu  des  Anomaux ,  avec 
ces  caractcies  :  les  deux  pieds  pos- 
térieurs beaucoup  plus  petits  que 
les  autres ,  filiformes  ,  repliés  ;  queue 
tel  minée  par  des  feuillets  natatoi- 
res ,  connivens,  étendue  ou  simple- 
ment courbée  à  son  extrémité  ;  an- 
tennes latérales  ,  longues  ,  sétacées  , 
sans  écaille  à  leur  base  ;  les  mitoyen- 
nes saillantes  ;  pieds-màchoires  exté- 
rieurs non  dilatés  à  leur  base;  test 
ovoïde  ou  oblong  (rugueux)  ;  yeux 
gios  ,  situés  ,  un  de  chaque  côté  ,  à  la 
base  de  la  saillie ,  en  forme  de  bec  ou 
de  pointe  ,  de  son  extrémité  antérieu- 
re; les  deux  pieds  antérieurs  beau- 
coup plus  grands  que  les  autres,  en 
forme  de  serres  allongées.  Ces  carac- 
tères très-détaiilés  suffiraient  presque 
pour  faire  connaître  l'organisation 
extérieure  des  Crustacés  propres  à  ce 
génie.  On  peut  cependant  en  décou- 
vrir plusieurs  autres  très-imporlans, 
en  passant  en  revue  les  diverses  par- 
ties de  leur  corps.  Leur  test  est  ellip- 
soïde, déprimé  et  divisé  par  des  inci- 
sions transversales  ,  ondulées  dans 
quelques  points,  et  toujours  ciliées; 
il  est  tronqué  en  arrière  pour  s'ar- 
ticuler avec  l'abiomen  ,  et  \\  se  ter- 
mine antérieurement  par  un  rostie 
aigu  au  sommet,  et  Irès-épineux 
sur  les  côtés.  Les  yeux  sont  très- 
saillans  ;  les  antennes  s'insèrent  en 
arrière  et  en  dehors  d'eux  ;  elles 
sont  composées  de  trois  articles 
égaux  ,  supportant  un  long  fdct.  Les 
antennes  intermédiaires  sont  courtes, 
mais  saillantes  et  portées  sur  un  fort 

Sédicule.  Les  mandibides  n'ont  point 
e  dents.  La  première  paire  de  pales 
ou  les  serres  sont  très-  longues  ,  dé- 
primées ,  garnies  d'écaillés  imbri- 
quées,  très-visibles  à  leur  f^cc  infé- 


GAL 

rieure  et  beaucoup  moins  apparentes 
à  la  face  supérieui  e  ,  oii  elles  dégénè- 
rent quelquefois  en  tubercules  semi- 
circulaires.  La  seconde,  la  troisième 
etla  quatrième  paires  de  pâtes  sontdè 
beaucoup  plus  courtes  que  la  pre* 
mièrc  et  presque  d'égale  longueur  ; 
elles  se  tei minent  en  un  onglet  aigu 
et  denté  à  son  bord  inférieur;  la  cin- 
quième paire  de  pâtes  ne  ressemble 
en  rien  aux  précédentes  ;  elle  est  très- 
grèle  ,  repliée  sur  elle-même  ,  et  ciliée 
à  son  extrémité  qui  est  bifide  ,  et  re- 
présente une  sorte  de  petite  pince.  Ce 
caractère  n'a  pas  échappé  au  docteur 
Leach  ,  et  nous  avons  eu  souvent  oc- 
casion de  le  vérifier.  L'abdomen  des 
Galatées  est  convexe  en  dessus  et  for- 
mé par  cinq  segmens  qui  offrent,  de 
même  que  la  carapace,  des  sillons 
transveisaux  garnis  de  poils.  Il  se 
termine  par  une  queue  composée  de 
plusieurs  plaques.  Ce  genre  a  beau- 
coup d'analogie  avec  les  Eci'evisses  ; 
mais  il  ressemble  davantage  aux  Por- 
cellanes  dont  il  diffère  cependant  par 
une  queue  étendue  ou  ne  se  repliant 
pas  tout  entière  en  dessous  ,  par  ua 
tronc  presque  ovoïde  ou  oblong  ,  par 
des  antennes  intermédiaires  ,  saillan- 
tes ,  enfin  par  la  longueur  de  la  pre- 
mière paire  de  pâtes.  Les  mœurs  de 
ces  Crustacés  sont  peu  connues. 
Risso  (Hist.  nat.  des  Crust.  de  Nice, 
p.  69)  dit  que  leur  natation  est  vive  et 
qu'ils  restent  en  repos  pendant  le  jour, 
tandis  que  la  nuit  ils  se  mettent  ea 
campagne.  Lorsqu'on  les  pi  end,  ils 
agitent  vivement  leur  abdomen  et 
frappent  leur  queue  contre  leur  poi- 
trine. Bosc  qui  a  souvent  eu  occasion 
de  prendre  des  Galatées  à  différens 
âges  ,  pense  que  leur  accroissement 
ne  se  fait  pas  ,  comme  celui  des  autres 
Crustacés  ,  par  le  renouvellement 
complet  de  leur  enveloppe  ,  mais  par 
la  dislocation  généralede  toutes  leurs 
articulations  ou  écailles  et  parla  pro- 
duction rapide  de  lames  inteiniédiai- 
res  qui  se  soudent  aux  anciennes. 
Tout  en  reconnaissant  que  l'expé- 
rience peut  seule  prononcer  sur  une 
telle  opinion  ,  il  nous  paraît  bien  cer- 
tain  que  l'accroissement  de  l'enve- 


GAL 

loppc  nxlcine  des  Galalt^cs  doit,  à 
cause  de  sa  composition  fort  singuliè- 
re, présenter  des  pailicidnriles  rmiar- 
quablcs  qui  ne  se  voient  pas  ailleurs. 
Ce  genre  comprend  plusieurs  espèces, 
parmi  lesquelles  nous  citerons  : 

LaGALATÉE  RUGUf.USE,  (i.  jugosa, 
Fabr.,  ou  le  JJcn  de  Rondelet  (  Hist. 
des  Pois.  ,  p.  390) ,  figurée  par  Leacli 
{Malac.Podoph.  Bnt.  ,  tab.  29).  Elle 
se  trouve  sur  nos  côtes  de  la  Manche 
et  de  la  Méditerranée. 

J^a    GaLATÉE  rORTK-ÉcAILLES,     G. 

Sijuainmifera  de  Lcacli  qui  en  donne 
une  bonne  figure  [loc.  c//.,pl.  28,  a). 
Elle  est  peut-être  la  même  que  la  G. 
glabra  de  llisso  ,  et  a  élé  représentée 
par  Aldrovande  (  de  Ciust.  ,  lib.  2,  p. 
125).  Leach  (Eucvcl.  Brit.)  avait  éla- 
bli ,  sous  le  nom  de  G.  Fabricii  ,  une 
espèce  qu'il  a  depuis  reconnu  être 
un  jeune  individu  de  laGalatéeporle- 
écailles. 

La  Galatée  roRTE-ÉPiNEs  ,  G.  spi- 
n/Jha  ,Lcnch  {Maine.  Podopli.  Brit., 
tab.  28,  b),  ou  la  Galatée  rayée  de  La- 
treille.  Les  auteurs  l'ont  con fondue 
avec  \eCancerstrigosiis  de  Linné  ;  elle 
se  trouve  abondamment  dans  la  Mé- 
diterranée et  dans  les  mers  d  Europe. 
Elle  est  d'un  beau  bleu  d'azur  extrê- 
mement vif. 

Risso  a  décrit  sous  le  nom  de 
Galatée  ANTIQUE,  G.  antiqua ,  un 
Crustacé  fossile  qu'il  a  trouvé  aux  en- 
virons de  ]Nice,  dans  un  Calcaire  ar- 
gileux. (AUD.) 

GALATEE.  Galatea.  bot.  piian. 
Sous -genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées,  Coryndjifères  de  Jussieu,  et 
de  la  Syngénésic  frustranée  ,  L.,  éta- 
bli par  H.  Cassini  (Bulletin  de  la  Soc. 
Philoui.,  novembre  i8i8  )  dans  le 
genre  Asicr  ,  et  caractérisé  par  les 
fleurs  neutres  delà  ciiconféieuce  et 
parTinvolucre  composé  de  folioles  co- 
riaces sans  appendices  ,  appliquées  et 
vraiment  imbriquées.  L'auteur  de  ce 
sous-genrc  en  a  décrit  avec  beaucoup 
de  détails  six  espèces  cultivées  au  Jar- 
din des  riantes  de  Paris  ,  savoir  : 
1-  Galatea  paivijlora  ou  ylster  cira- 
cimculoidcs,  hamk.;  2.  G.  canescens 


GAL  1 1 1 

ou  y/.  Canus,  Willd.  ;  5.  c.  pvnctata 
ou  yl.  punclatus  ,  Willd.  ;  4.  G.  iii- 
tcrmedia  ou  yl .  acris  ,  Huit.  lieg. 
Par.  ;  5.  G.  rigida  ou  yl.  irineruis  , 
Ilurt.  rar.  ;  6.  et  O'.  albiflora  ou  yl . 
luiifulius  ,  Willd.  Puisque  ces  Plan- 
tes ne  constituent  pas,  même  aux 
yeux  de  l'auteur,  un  genre  distinct  , 
il  était  fort  inutile  de  surcharger  la 
nomenclature  d'une  nouvelle  déno- 
mination pour  chacune  d'elles.  (g.,n.) 

GALATHËE.  Galathœa.  moli,. 
Genre  indiqué  par  Bruguièrc  dans  la 
planche  260  de  l'Encyclopédie ,  adop- 
té et  caractérisé  par  Lamarck  sous  le 
même  nom.  Roissy,  dans  le  Bufl'on 
de  Sonnini  (ï.  vi  des  Mollusques  , 
p.  024),  proposa  de  remplacer  le  nom 
de  Galathée,  qui  a  déjà  été  donné 
à  un  génie  de  Crustacés,  par  celui 
d'Egérie  qu'il  propose,  voulant  par 
ce  moyen  évilerlcsilésagrémensd'une 
nomenclature  embarrassée  par  des 
noms  semblables.  Cependant  cette 
dénomination  prévalut,  et  fut  consa- 
crée à  un  genre  voisin  des  Cy rênes  ,. 
que  Cuvier  ne  sépara  pas  des  Cycla- 
des  ,  et  que  l'on  peut  caractériser  de 
la  manière  suivante  :  coquille  équi- 
yalve,  subtrigone  ,  recouverte  d'un 
épiderme  veidàtie;  dents  cardinales 
sillonnées  ;  deux  sur  la  valve  droite 
conniventes  à  leur  base;  tiois  sur 
l'autre  valve  ,  l'intermédiaire  avancée 
séparée;  dents  latérales  écartées;  li- 
gament extérieur,  court,  saillant, 
bombé  ;  nymphes  proéminentes.  On 
voit  par  ces  caractères  que  les  Gala- 
ibées  diffèrent  réellement  fort  peu  des 
Cyiènes.  Voici  les  principale,  diffé- 
rences :  les  dents  cardinales  sontsd- 
lonnées  tandis  qu'elles sontlisses  dans 
les  Cyrèues  ;  il  y  en  a  deux  sur  une 
valve  et  trois  sur  l'autre;  ce  qui  se 
voit  aussi  dans  plusieurs  Cyrènes. 
Enfin  les  dents  sont  disposées  un  peu 
difléremment;  celle  du  milieu  delà 
valve  gauche  étant  plus  séparée  et  plus 
avancée. Nous  croyons  que  ces  caractè- 
res distinclifs  ne  sont  pas  Suffisans, 
Surtout  lorsque  la  connaissance  de  l'A- 
nimal n'y  ajoute  pas  quelque  valeur; 
cependant ,  du  moins  si  l'on  s'en  aaji- 


1 1 2  GAL 

porte  à  la  figure  de  l'Eucyclopédie, 
l'Animal  était  pourvu  de  svphons 
saillans,  qui  ont  laisse  leur  impres- 
sion par  l'échancriire  de  l'insertion 
du  manteau.  Les  Cyclades  ,  au  reste, 
sans  présenter  cette  impression,  sont 
pourtant  pourvus  de  syphons,  et  les 
Cyrènes  les  ont  probablement  aussi. 
Férussac  ,  malgré  ces  motifs  ,  a  admis 
les  Galathées  comme  genre  ,  dans  sa 
famille  des  Cyclades,  s'écartant  eu 
cela  de  l'opinion  de  Cuvier  et  de  celle 
de  Biainville.  La  Galathée  est  une 
Coquille  très-rare,  fluviatile,  épaisse, 
subtrigone  ,  à  crochets  saillans ,  à  li- 
gament très-bombé  et  très-fort.  On 
n'en  connaît  qu'une  seule  espèce,  qui 
vient  des  rivières  de  l'Inde  et  de  l'île 
de  Geylan.  On  la  nomme  : 

Galatiiéjî  a  rayons,  Galathea  ra- 
<1iata,  Lamk.,  Ann.  du  Mus.  ï.  v,  p. 
45o,  pi.  28  ;  ibid.  .  Anim.  sans  vert. 
ï.  V,  p.  555;  Egeria  radiata,  Félix 
Roissy ,  BufTon  de  Sonnini ,  T.  vi  des 
Moll.,p.  527;  Feni/s pa,'adoxa,Born. 
Mus.,  Cœs.,  Vind.,p.  66  ,lab.  4  ,  fig. 
12  ,  i3  ;  l'enus  subvirldis  ,  Gmel.,  p. 
3280;  Encyclopédie,  pi.  25o ,  fig. 
1,  an  Galathœa ,  variété;  Lister, 
Concliyl.,  tab.  i58,  fig.  iS.  Cette 
belle  et  rare  Coquille  épidermifère 
est  remarquable  par  son  épaisseur  , 
par  sa  tache  violette  intérieure  sur 
un  fond  blanc ,  et  surtout  par  ses 
rayons  au  nombre  de  deux  à  qua- 
tre, d'un  beau  violetsur  unfondblanc 
de  lait,  qui  se  voient  à  l'extéiieur 
lorsque  l'on  a  enlevé  l'épiderme. 
La  ligure  citée  de  Lister  est  diffi- 
cile à  juger.  Serait-ce  une  variété  ou 
une  espèce  distincte?  c'est  ce  qu'il  est 
fort  difficile  de  décider,  d'après  la 
figure  qui  ne  paraît  pas  exacte.  Au 
reste  ,  les  différences  seraient  princi- 
palement dans  la  forme  des  crochets, 
et  peut-être  dans  celle  de  la  lunule  , 
qui  serait  plus  grande  dans  celle  de 
Lister,  (d..h.) 

GALATHÉE.  CRUST.  r.  GALATÉr. 

GALATiON.  rot.  piian.  (  Diosco- 
iide.)  Syn.  de  Gaillct.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GALAX.  BOT.  PHAN.  Linné  établit 
sous  ce  nom  un  genre  auquel  il  donna 


GAL 

pour  synonymes  le  Beluedera  deClay- 
lon, elle P^ilicella  de  Mitchel.  Palisot- 
Beauvois  et  Richard  {in  Mich.  Flor. 
Boréal.  Amer.  2,  p.  54)  constituèrent 
le  même  genre  sous  deux  noms  diffé- 
rens ,  et  Ventenat  (Jardin  de  Mal- 
maison ,  p.  69  )  adopta  celui  de  Sole- 
nandria ,  proposé  par  Palisot-Beau- 
vois.  Ces  botanistes  ont  rejeté  l'an- 
cienne dénomination  ,  parce  que 
Linné  ayant  indiqué  comme  congé- 
nères deux  Plantes  dont  les  descrip- 
tions sont  essentiellement  différentes, 
il  leur  a  paru  convenable  de  fixer  les 
caractères  de  celui  qui  est  suffisam- 
ment connu,  en  attendant  que  l'on 
sache  bien  positivement  ce  que  c'est 
que  le  Galax  ,  L.,  ou  le  ViticeLla  de 
Mitchel.  Cependant  Nuttall(  Gênera 
ofNorlh.  Amer.  Plants,  1  ,  p.  i45) 
admet  le  nom  proposé  par  Linné,  et 
cite  simplement  comme  synonymes  , 
ceux  d'Erj/àror/iizaetde  Solanand/a 
ou  Solenandria.  V .  ces  mois.  (g..n.) 

GALAXAURE.  Galaxaura.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Corail  inées  ,  dans 
la  division  des  Polypiers  flexibles  ou 
non  entièrement  pierreux,  à  substance 
calcaire  mêlée  avec  la  substance  ani- 
male ou  le  recouvrant  ,  apparente  dans 
touslesélats.  Ses  caractères  sont  :Poly- 
pier  phytoïde  ,  dichotome  ,  articulé, 
quelquefois  subarticulé;  cellules  tou- 
jours invisibles.  Les  Galaxaures  ont 
étéclasséesparmilesCorallinesparSo- 
landerdansEllis;  tous  les  auteurs  qui 
se  sont  occupés  de  Polypiers  ont  adopté 
cette  classification  ,  à  l'exception  de 
Gmelin  et  d'Esper  ,  qui  en  ont  placé 
quelques  espèces  avec  les  Tubulaires. 
Lamarck  les  réunit  aux  Liagores  ,  sous 
le  nom  de  Dicholomaires ,  quoiqu'il 
reconnaisse  les  différences  qui  existent 
entre  ces  deux  groupes  ,  car  les  Liago- 
res nesonlpointdichotomes.  Biainvil- 
le rapporte  les  opinions  desaïUeurs  sur 
ces  productions  sin  gulières  sans  se  pro- 
noncer pour  aucune.  Ces  Polypiers 
se  rapprochent  presque  autant  de  cer- 
tains genres  des  Tubularices  que  des 
Corallinées  :  comme  les  premières ,  ils 
ont  une  tige  et  des  rameaux  fisluleuA, 
de  forme  cylindrique,  souvent  mar- 


GAL 

qiics  d'anneaux  circulaires  et  parallc 
les  ;  comme  les  dernières,  ils  soiilarti- 
<'ult;s,  ramifies  rc'gulièrcuient ,  d'une 
î.ubstancenu;inl)r;ino-iibreuse,encroii- 
tcede  matière  calcaire,  l'iùsant  eller- 
vcsceuce  a  vec les  Acides .  1 1  est  vrai  que 
ces  Polypiers  n'offrent  pointla  rigidité 
qui  semble  particulière  aux  Conilli- 
ïiées  ;  ils  se  rapprochent  des  Liagores 
(Tubulariécs  )  parleur  flaccidité ,  leur 
substance  et  la  position  des  Polypes. 
IjCS  Animalcules  son  t  placés  aux  extré- 
mités des  ramificatiotis  ,  qui  souvent 
paraissent  fermées  par  le  desséchemeut 
du  corps  de  l'Animal  formé  d'une 
matière  non  crétacée,  plus  cornée  , 
plus  gélatineuse  quele  restedu  Poly- 
pier; quelquefois  la  substance  est  la 
même  sur  toute  la  surface  de  l'objet  ; 
d  autres  fois  les  ramifications  sont  ou- 
vertes à  leurs  extrémités.  D'après  ces 
iaits  ,  nous  croyons  que  les  Polypes  des 
Galaxnures  ,  comme  ceux  des  genres 
prccédens  ,  ne  peuvent  être  placés 
qu'aux  sommets  des  rameaux.  Ces  Po- 
lypes ne  doivent  jouir  que  très-peu  de 
laiacultérétractileque possèdent  à  un 
plus  haut  degré  ceux  des  Scrtulariécs , 
des  Flustrées  ,  etc.  ;  l'Animalcule  , 
comme  dans  les  Tubulaires  marines  , 
ne  peut  que  seconlractcr  et  non  rentrer 
en  entier  dans  une  cellule  ,  sans  doute 
parce  que  le  tube  qui  le  renferme  fait 
peui-ctre  partie  du  corps,  et  ne  sert 
pas  uniquement  dedemeureauPolype 
comme  dans  les  Tubulaires  d'eaudoii- 
ce.  Nous  ne  serions  pas  étonnés  qu'il 
en  fût  de  même  dans  les  Udolées  et  les 
Ilamilèdes.  La  forme  générale  desGa- 
laxîjurcs  varie  peu  ,  presquetoutessont 
dichotomes  ,  et  d'une  grande  régulari- 
iK  dans  leurs  divisions.  11  en  est  de  for- 
tement contractées  comme  articulées  , 
etd'autresdans  lesquelles  les  articula- 
tions sont  à  peine  sensibles.  Presque 
loutosoffient  dcsauneaux  très-rappro- 
chcs  les  uns  des  autres  ,  mais  ces  der- 
nières les  ont  pi  us  marqués  que  les  pre- 
mières ;  il  semble  que  la  nature  veut 
remplacer  par  ce  moyeu  les  articula- 
tions qui  leur  manquent.  La  couleur 
des  espèces  que  l'on  possède  dans  les 
côit' celions  offre  diverses  teintes  de 
roilge  violet  ,de  vert,  de  jaune  ou  de 

TOME    VTI. 


GAL 


ii5 


blanc  .quelquefois  nuancées  de  la  ma- 
nière la  plus  agréable  ,-  nous  croyons 
(pu!  dans  le  sein  des  mers  ,  et  lorsque 
les  Polypes  sont  en  vie,  les  Galaxau- 
res  ,  de  mêmequclcsNésécsct  les  Acé- 
tabulaires,  sont  dunverthcibacé  plus 
ou  moins  brillant,  tirant  un  peu  sur  le 
violet.  La  grandeur  de  ces  Polypiers 
n'est  pas  considérable,  et  dépasse  rare- 
ment un  décimètre;  il  yen  a  qui  ont  à 
peine  trois  centimètres  de  hauteur. 
C'est  par  ceux-ci  que  nous  avons  termi- 
né la  description  des  espèces  de  ce  gen- 
re quiselieainsidela  manière  la  plus 
naturelle avecle suivant  .intermédiai- 
re entre  lesCorallines  et  les  Galaxau- 
res.  Ces  Polypiers  semblent  étrangers 
aux  zones  froides  des  deux  hémisphè- 
les  ;  ou  commence  à  les  trouver  sur  les 
côtes  du  Portugal;  ils  deviennent  plus 
nombreux  en  se  rapprochant  des  ré- 
gions équatoriales.  iNous  ignorons  s'il 
y  en  a  dans  la  Méditerranée  ;  les  voya- 
geurs n'en  ont  pas  encore  rapporté; 
et  comme  ces  Polypiers  ne  paraissent 
nulle  part  très-communs,  il  serait 
possible  que  cette  mer  en  fut  privée. 
Nous  avons  divisé  les  Corallinées  en 
trois  sous-ordres;  les  Galaxaures 
appartiennent  au  premier.  Elles  ne 
sont  d'aucun  usage  ;  leur  nombre  est 
assez  considérable;  les  plus  remar- 
quables sont  :  laGalaxaureombellée, 
par  sa  grandeur  et  sa  forme  ;  la  Ga- 
laxaurc  obtuse,  regardée  comme  une 
Tubulalre,  ainsi  que  l'annelée,  la 
rugueuse  et  plusieurs  autres  ;  la  Ga- 
laxaure  lapidescente  ,  quclon  trouve, 
en  Portugfd  et  au  cap  de  Bonne -Espé- 
rance; enfin  ,  la  Janioïdc ,  dont  les  ra- 
meaux filiformes  ressemblent  presque 
au  Corallina  nibensàc  Linné.(L,A.M..x.) 
GALAXEE.  Galaxea.  polyp. 
Genre  établi  par  Ocken,  dans  ses  Elé- 
mens  d'histoire  naturelle,  p.  72,  aux 
dépens  des  Madrépores  do  Linné.  Il 
renferme  des  espèces  classées  par  le^ 
naturalistes  dans  le  genre  Cariophyl- 
lea  de  Lamarck.  Ocken  donne  à  son 
genre  les  caractères  suivans  :  tubes 
simples,  courts;  étoiles  petites,  sépa- 
rées ou  réunies  par  l'extrémité  en  un 
cercle,  mais  détachées  (ouïes  d'une 
manière  distincte,  et  non  compléte- 
8 


ni  GAL 

ment  enfermées  dans  un  ciment.  —  Il 
le  divise  en  quatre  sections  :  la  pre- 
mière à  tubes  uniques  ;  dans  la 
deuxième,  les  tubes  paraissent  bour- 
geonner ou  sont  prolifères  ;  dans  la 
troisième  ,  ils  offrent  quelques  ressem- 
blances avec  des  clous;  enfin,  dans 
le  quatrième,  les  tubes  semblent  naî- 
tre d  un  seul  point.  Le  genre  Galaxea, 
éminemment  artificiel ,  n'a  été  adopté 
par  aucun  naturaliste.       (i^am..x.) 

GALAXIE.    Galaxis.  pois.  Sous- 
genre  d'Esoce.  F',  ce  mot.  (b.) 

GALAXIE.  Galaxla.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Iridées  et  de 
la  Triandrie  Monogynic,  L.,  établi 
par  Tliunberg  aux  dépens  des  Ixia  de 
Linné ,  et  adopté  par  Lamarck  et 
Jussieu  ,  avec  les  caractères  suivans  : 
spathe  univ^ilvc  et  uniflore  ;  périan- 
llie  ti.])uleux  ,  dressé,  filiforme  à  la 
base,  et  divisé  supérieurement  en  six 
découpures  égales  ,  régulières  et  éta- 
lées ;  les  trois  extérieures  ont ,  d'après 
Thunbei  g  ,  une  petite  fossette  necta- 
rifère  à  leur  base  ;  trois  élamines  plus 
courtes  que  la  corolle,  et  dont  les  fi- 
lets sont  connés;  ovaire  inférieur, 
triquètre  ,  poitant  un  style  filiforme 
plus  long  que  les  étamines,  et  trois 
stigmafes  mullifides.  Ce  genre  ne  dif- 
fère réellement  des  Ixia  que  par  la 
soudure  des  filets  staminaux  ;  il  se 
compose  de  sept  espèces  qui  ont  tout 
l'aspect  de  ces  dernières  Plantes  ,  et 
sont,  comme  la  plupart  d'entre  elles  , 
originaires  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. La  Galaxia  oi-ata  ,  Thunb.  , 
peut  être  considérée  comme  le  type 
du  genre;  c'était  Vixia  Galaxia  de 
Linné  fils.  Elle  se  trouve  parfaitement 
figurée  dans  les  Liliacées  de  Redouté, 
tab.  246.  Le  professeur  De  Candolle  a 
aussi  décrit  et  fait  figurer  dans  le 
même  ouvrage  ,  tab.  4i  ,  la  Galaxia 
ixiœjlora  et  la  G.  ramosa  ,qui  étaient 
des  Ixia  pour  Salisbury,  Del?  Roche, 
Gawler  et  Alton.  (g..n.) 

GALBA.  INS.  On  ne  sait  aujour- 
d'hui quelle  larve  dinsccle  les 
anciens  désignaient  sous  ce  nom,  et 
qu'ils  disaient  naître  dans  le  bois  de 
Chêne.  (B-; 


GAL 

*  GALBA.  BOT.  PHAN.  (L.-C.  Ri- 
chard. )  Syn.  caraïbe  de  Galophylle. 
J^.  ce  mot.  (B.) 

*  GâLBANOPHORA,  bot.  pïian. 
Necker  formait  sous  ce  nom  ,  et 
aux  dépens  des  Bubon,  un  genre 
dont  le  Bubun  Macedonicuin  eût  été 
l'espèce  unique.  Il  na  pas  été  adopté. 

(B.) 

GALBANUM.  bot.  piian.  Subs- 
tance gommo-résineuse  qui  découle 
des  incisions  faites  au  Bulion  galba- 
nifère,  et  qui  se  dessèche  sur  la  tige 
de  cette  Plante.  Le  Galbanutn  est 
amer  ,  odorant  et  très-inflammable  ; 
il  estsoluble,  partie  dans  l'eau,  par- 
tie dans  l'Alcohol  ;  son  usage  en  mé- 
decine était  autrefois  très-étendu  ,. 
mais  l'expérience  paraît  avoir  restreint 
considérablement  ses  propriétés. 

(DR..Z.) 

GALBULA.  OIS.  (Brisson.  )  Syn. 
de  Jacamar.  f^.  ce  mot  et  Loriot. 

(DR..Z.) 

GALBDLE.  Galbuliis.  bot.  piian. 
On  a  donné  ce  nom  aux  cônes  des 
Pins  et  des  Cyprès,  r.  Fruit,  (aud.) 

GALE.  Gale.  bot.  phan.  Nom  spé- 
cifique d'une  espèce  du  genre  llyricay 
et  que  certains  auteurs  ont  appliqué 
comme  nom  français  au  genre  tout 
entier,  y.  Myrica.  (a.  r.) 

G  ALEA  MOLii.  Klein  (Mélhod. 
Oslr.  ,  pag.  56)  réunit  sous  cette  dé- 
nomination toutes  les  Coquilles  qui 
ont  plus  ou  moins  de  ressemblance 
avec  les  casques  que  portaient  les 
anciens.  Dansée  genre,  comme  dans 
presque  tous  ceux  de  cet  auteur ,  on 
trouve  des  Coquilles  fort  difterentes 
des  Tonnes,  des  Casques  ,  des  Cas- 
sidaires  ,  des  Pourpres,  des  Caniel- 
laires  ,  etc. ,  etc.  (d..h.) 

GALEA.  ÉCHIN.  Nom  donné  par 
Klein  à  un  genre  d'Oursins  ,  dans  son 
ouvrage  sur  les  Echinodermes;  il  n'a 
pas  été  adopté  ;  les  espèces  appartien- 
nent au  génie  Ananchite  de  Ijamarek. 
Quelques  Oursins  fossiles  du  gencc 
Galérite  de  Lamarck  ,  ont  aussi  été 
désignés  ,  sous  les   noms  de  Galea  et 


GAL 

«le  Galéatule,  par   Luid  et  d'autiej 
;inciens  orvctogra plies.       (lam..x.) 

GAI.EDUPÀ.  liOT.  l'iiAN'.  Et  non 
(iadtlupa.  Un  Arbre  de  la  famille 
des  Légiiiniiuniscs  et  croissant  dans 
les  Indos-Oricntalcs  avait  ainsi  elé 
nomnio  par  Lamaick  (Dictionnaire 
Tlincyclopediquc),  parce  qu'il  lui  sem- 
blait avoir  clé  décrit  et  figuré  sous  ce 
nom  par  jlnmph  (  ylinboin.,  2,  p.  59, 
t.  10).  En  adoptant  ce  genre,  Jussieu 
(  Gênera  Plantai:  ,  p.  565  )  fit  le 
premier  remarquer  que  la  l'ianle  de 
Kumi)li  était  dillérenle  de  celle  que 
Khéedc  (  Mort.  Malab. ,  6  ,  p.  5  ,  t.  5) 
avait  figurée  et  nommée  jf-'o//^a/«  ou 
Minari,  et  qui  était  bien  certaine- 
ment la  Plante  sur  laquelle  Lamarck 
avait  institué  le  genre,  et  que  Linné 
avait  décrite  connue  un  Rubinia, 
et  VVilldcnovv  comme  un  Dalbergia. 
Conduit  par  cette  observation  ,  Ven- 
tenal  (Jardin  de  Malmaison,  p.  et  lab. 
28)  changea  le  nom  de  Galedupa  eu 
celui  de  Fongamia,  qui  est  resté  au 
genre  dont  il  s'agit.  V.  Pongamie. 

,  (G..N.) 

GALEES.  Galeœ.  bot.  phan.  Le 
prolesseur  Kunlh  appelle  ainsi  la  pre- 
mière section  des  Rubiacées,  qui  se 
cowipose  des  genres  Gallum,  Jspe- 
nula,  liubia,  etc.  /^.  RuciacÉes. 

(A.  R.) 

GALEGA.  BOT.  phan.  Vulgaire- 
ment Lavanèse.  Genre  de  la  famille 
des  Légumineuses  et  de  la  Diadelphie 
Dccandrie,  L.,  établi  par  ïournefort, 
adopté  et  étendu  par  Linné ,  Lamarck, 
Jussieu  ,  et  tous  les  botanistes  moder- 
nes, avec  les  caractères  suivans  :  ca- 
lice tubuleux  à  cinq  dents  subulées 
et  presque  égales;  corolle  papilio- 
nacée  ,  dont  l'étendard  est  ovale,  cor- 
diforme  ,  relevé  ou  réfléchi  ;  les  deux 
ailes  oblongues  ,  couchées  sur  la  ca- 
rène qui  est  comprimée  sur  les  côtés, 
à  pointe  courte  et  montante  ;  dix  éta- 
mincs  le  plus  souvent  diadelpbes  ; 
légume  obiong  ,  droit  ,  légèrement 
comprimé,  polysperme,  présentant 
des  lentlemens  aux  endroits  ou  les 
gr^?ines  sont  placées,  et  marquées  de 
strV's  fines  et  obliques  sur  chacune 
des  valves  ;  graines  réniformcs.  Per- 


GAL 


115 


soon  a  séparé  des  Galegas  un 
grand  nombre  d'espèces  qui  ont  les 
élaminos  monadclplics  et  les  légumes 
comprimés  et  coriaces  ;  il  en  a  consti- 
tué le  genre  Tcp/uvsia ,  ne  laissant 
parini  les  vrais  (ialegas  que  les  espè- 
ces à  fruits  toruleux  ,  cylindracés,  et 
à  feuilles  piuju-es  Jrès-giabres.  'Ce 
genre  avait  déjà  été  indiqué  par  Nec- 
ker  ,  sous  le  nom  de  Brissunia  ,  et  par 
Mœijch  ,  sous  celui  dc/ieineria-  Uaus 
ui)  mémoire  sur  la  famille  des  Légu- 
mineuses ,  Desvaux  (Journ.  de  bota- 
nique ,  i8i4,  p.  78)  a  adopté  le  nom 
donné  par  Neckcr,  comme  le  plus  an- 
cien ,  el  en  a  décrit  trois  espèces  nou- 
velles, r.  TÉPURosiK.  En  admettant 
la  séparation  de  ces  Plantes  ,  le  genre 
Galega  ,  autrefois  si  nombreux  en  es- 
pèces, se  trouverait  réduit  à  un  bieti 
petit  nombre,  parmi  lesquelles  les- 
pêce  dont  nous  allons  donner  une 
courte  description  ,  est  la  plus  remar- 
quable. 

Le  Galega  comjiun  ,  Galega  offi- 
cinalis^  L. ,  vulgairement  Rue  de  Chè- 
vre ,  est  une  assez  belle  Plante,  qui  a 
le  port  (le  certains  Astragales  ,  et  dont 
les  tiges  sont  droites,  herbacées, 
striées  et  rameusas.  Ses  feuilles  sont 
iniparjpinnées  ,  munies  à  la  base  de 
chaque  pétiole  commun  d'une  grande 
stipule  hastée  ,  composées  de  folioles 
nombreuses,  glabres,  obtuses  ou  un 
peu  échancrées  à  leur  sommet,  avec 
une  petite  pointe  dans  l'échancrure. 
Les  Heurs  sont  bleuâtres,  purpuri- 
nes ,  ou  quelqueibisentièrement  blan- 
ches, disposées  en  longs  épis  pédon- 
cules axillaires.  Elles  sont  pédicellées 
et  pendent  sur  le  pédicelle  î\  Ja  ma- 
nière des  Indigofera  ,  genre  d'ailleurs 
très-voism  du  Galega.  Les  légumes 
sont  redressés,  linéaires,  pofntus , 
grêles,  glabres  et  finement  striés'. 
Cette  Plante,  qui  croît  naturellement 
dans  les  lieux  humides  et  sur  les  bords 
des  ruisseaux  de  l'Europe  méridio- 
nale, a  joui  chez  les  anciens  méde- 
cins d'une  célébrité  usurpée  dans  ce 
qu'ils  appelaient  fièvres  malignes  , 
maladies  pestilentielles,  etc.  Elle  ù 
perdu  aujourd'hui  ses  qualités  alexi- 
tères,  et  on  ne  la  remarque  plus  qu'à 
S» 


ii6  GAL 

cause  «le  son  aspect  agréable.  Sous  ce 
rapport,  elle  est  très-propre  à  faire 
orncuieul  daus  les  grands  parterres, 
et  on  pourrait  lui  adjoindre  le  Galega 
oiicntalls ,  qui  a  les  (leurs  bleues, 
ainsi  que  le  G.  Persica ,  dans  lequel 
les  fleurs  sont  d'un  beau  jaune. 

(G..N.) 

GALEJOU.  OIS.  INoai  vulgaire  du 
jeune  Bihorcau.  P^.ce  mot.    (dr..z.) 

GALÈNE.  MIN.  Nom  vulgaire  et 
Il cs-généralement  employé,  par  le- 
quel on  désigne  le  Plomb  sulfuré, 
laminaire  ,  à  cassure  cuboïde.  f^. 
P1.0MB.  On  nomme  aussi  : 

Galène  ARGENTIFÈRE,  une  variété 
de  Plomb  sulfuré  à  grains  fins,  et  que 
l'on  suppose  contenir  plus  d'Argent 
qu'aucune  autre  Galène. 

Galène  de  Fer  ,  quelques  variétés 
de  Fer  Oligisle,  suivant  les  anciens 
naturalistes,  qui  appliquaient  aussi  ce 
nom  au  Schéelin  ferrugineux. 

Galène  palmée  ,  une  variété  de 
Plomb  sulfuré  qui  contient  de  l'An- 
timoine sulfuré  ,  et  qui  ,  de  même 
que  ce  Métal ,  oùre  des  espèces  de 
palmes  dans  sa  cassure.  (aud.) 

GALENIE.  Galenia  ou  Gallena. 
jiOT.  THAN.  Genre  de  la  famille  des 
Atriplicées  et  de  l'Octandrie  Digynie, 
L.  ,  qui  se  compose  de  deux  espèces  , 
ayant  pour  caractères  communs  :  un 
calice  persistant  et  à  quatre  divisions 
profondes;  huitélamines  à  peine  sail- 
lantes au-dessus  du  calice  ;  un  ovaire 
libre  ,  à  deux  loges  contenant  cbacu- 
ne  un  seul  ovule,  deux  styles  ,  deux 
stigmates  ,  et  pour  fruit  une  capsule  à 
deux  loges,  contenant  chacune  une 
graine. 

L'une  de  ces  espèces,  Galenia  /if ri- 
cana, L. ,  Lamk.  ,  111.  ,  t.  oi4  ,  croît 
au  cap  de  Bonne-Espérance.  C'est  \\n 
Arbuste  rameux,  portant  des  feuilles 
opposées  ,  linéaires  ,  extrêmement 
étroites,  presque  subulées  ,  visqueu- 
ses et  jaunâtres,  et  des  fleurs  exces- 
sivement petites ,  disposées  en  une 
panicule  rameuse  et  terminale. 

(A.   R.) 

GALEOBDOLON.  bot.  than. 
Genre  de  la  famille  des  Labiées  et  de 


GAL 

la  Dldynamie  Gymnospermie,  L. , 
établi  par  Dillen,  et  adopté  par  llud- 
son  {FI.  Angl.),  De  Candolle  (Flore 
Française) ,  Smith  et  Persoon,  avec 
les  caractères  suivans  :  calice  nu  pen- 
dant la  maturation  ,  campanule  ,  à 
cinq  dents  inégales  et  aiguës;  corolle 
grande ,  dépourvue  de  dents  latérales, 
à  deux  lèvres  ,  la  supérieure  voûtée  , 
entière  et  non  crénelée;  l'uiférieurc 
à  trois  divisions  pointues.  Quant  aux 
autres  caractères  ,  ce  genre  ressemble 
parfaitement  au  Galeopsis  ,  dont  il 
est  un  démembrement.  Jussieu  ne 
l'admet  pas  ;  mais  il  a  été  proposé 
par  Roth  (  German.  i ,  254  )  sous 
le  nom  de  PolUclda  ,  transporté 
dans  le  genre  Lamiiim  par  Crantz 
(^«s^/-.  262  ),  parmi  les  Leoniirus 
par  Scopoli  {CarnioL.,  n"  7o5)  ;  et  en- 
fin parmi  les  Cardiaca,  par  Lamarck 
(Flore  Française,  1"'  édition).  Il  ne 
se  compose  que  d'une  seule  espèce 
{Galeobdolon  liiteum),  Plante  herba- 
cée qui  a  le  poit  des  Galéopsides  ,  et 
dont  les  fleurs  sont  jaunes.  Elle  croît 
dans  les  bois  et  les  haies  des  pays 
montueux  d'Europe.  On  en  a  distin- 
gué des  variétés  qui, ont  été  considé- 
rées par  quelques  auteurs ,  comme 
des  espèces  distinctes,  savoir  :  une 
variété  à  feuilles  ovales  et  à  fleurs  so- 
litaires ou  géminées  à  chaque  aisselle; 
une  autre  à  fouilles  supérieures  ,  lan- 
céolées ,  et  à  fleurs  vcrticillées  ;  et  en- 
fin ,  la  troisième  à  feuilles  panachées. 

(G..N.) 

GALÉODE.  Galeodcs.  araciin. 
Genre  de  l'ordre  des  Trachéennes  , 
établi  par  Olivier  (  Encycl.  Méthod 
T.  VI,  p.  57»)  aux  dépens  des  Plia- 
laiigium  de  Fabricius  ,  et  adopté  par 
Latreillequi  le  place  (  Piègn.  Aniin. 
de  Guv.  )  dans  sa  famille  des  Faux- 
Scorpions  ,  et  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  corps  oblong  ,  annelé  ;  seg- 
ment antérieur  beaucoup  plus  grand, 
portant  deux  mandibules  très-fortes, 
avancées  ,  comprimées  ,  terminées  en 
pince  dentelée  ,  avec  la  branche  in- 
férieure mobile;  deux  yeuK  lisses  , 
dorsaux  et  rapprochés  sur  un  tuber- 
cule commun  ;  deux  grands  prdpcs 
filiformes,    sans    crochet   au   boutj 


GAL 

les    premiers  pieds   égaleincnt   fili- 
IbrrTics,  imitiqucscl  eu  forme  de  pal- 
pes; bouche  composée   de  deux  mâ- 
choires ,     formées    chncune    par    la 
reuuiou  de  hi  base  d'un  de  ces  pal- 
pes et  d'uu  de  ces  pieds  antérieurs  , 
et  d'une  lauj^iictte  sternalc  subulée  , 
située  entre  les  mandibules  ;  six  au- 
tres i)icds  filiformes  terminés  chacun 
par  deux  espèces  de  lon^'s  doigts  mo- 
biles avec  un  petit  crocliet  au  bout  ; 
les  deux  pieds  postérieurs  plus  grands 
avec  une    rangée    de  petites  écailles 
pédicellées  sous  les  hanches.  On  peut 
ajouter   à    ces   caractères  génériques 
une    description    plus    détaillée     de 
l'organisation   extérieure  des  Galéo- 
clcs.  Ces  Arachnides  singulières  ont 
un    corps   allongé    et     oblong,   re- 
couvert    presque      entièrement     de 
poils    longs  ,    soyeux  ou    roides  ,   de 
couleur  brune  ou   bien   jaunâtre,  et 
divisé  en  trois  parties  assez  distinctes: 
la  tèle,  une  sorte  de  thorax  et  l'ab- 
domen. La  tète  qui  semble  compren- 
dre les  premiers  anneaux  du  thorax, 
supporte  les  yeux  ,  et  donne  insertion 
à  deux  fortes  mandibules;  chacune 
d'elles  représente  une  véritable  pin- 
ce; la  branche  inférieure  (  V.  Plan- 
ches de  ce  Dict. ,  fig.  6  ,  c  )  est  fort 
grêle,  allongée,  très-mobile  ,  dente- 
lée et  terminée  par   une  dent  aiguë 
courbée  en  haut.  Elle  s'articule  avec 
la  branche  supérieure  ;  celle-ci  (  fig. 
6 ,  i  )    est  beaucoup  plus   forte  que 
l'inférieure  ;  elle  offre  des  deuts  plus 
nombreuses   et   présente  à  sa  partie 
supérieure    et   antérieure    un     petit 
tubercule,    sorte  de  crête  cornée  et 
arrondie  ,  au-devant  de   laquelle  on 
remarque   dans   plusieurs   individus 
un  appendice  (fig.  6  ,  a) ,  grêle,  cor- 
ne ,  llexueux  ,  qui   se  dirige  en  haut 
et  en  arrière;  l'usage   de  cette  pièce 
singidière  n'est  pas  connu  :  il  est  pro- 
bable   qu'elle    caractérise    l'un    des 
sexes  et  qu'elle  sert  à  quelque  chose 
dans  l'acte  de  la  copulation.  Les  au- 
tres parties  de  la  bouche  sont  les  mâ- 
choires ,  dans   la    composition   des- 
queli'es    entrent    plusieurs    parties  ; 
mais    qui    sont    principalement   for- 
mées par  la  base  des  palpes  dont  l'ar- 


GAL  117 

ticlc  radical  est  prolongé  eu   pointe 
à  son  angle  interne  et  .supérieur,  de 
inanicre  à  se  dilater  eu    avant  pour 
former    une    petite    langiietlc!    bifi- 
de ,    terminée  par   deux  ap|)eudices 
soyeux  ,  et  située  entre  les  deux  man- 
dibules et  à  leur  base.  Les  autres  ar- 
ticles des  palpes  sont  cylindroïdes  , 
I  lus   gros  que  ceux  des  pâtes,  et  le 
dernier    est    arrondi.    La    [uemièrc 
paire  de  pâtes  a  beaucoup  d'analogie 
avec    les    palpes  ;    elle   est   terminée 
comme  eux  par  un  article  simple  qui 
ne  ressemble  en    aucune  manière  à 
un  tarse  et  qui  est  dépourvu  de  cro- 
cheîs  ;   la  deuxième,  la  troisièuie  et 
la  quatrième  paires  de  pales  présen- 
tent toutes   des  crochets;  mais  elles 
offrent  une  particularité  remarquable 
quant  au   noudjre    des    articles    des 
tarses  ;  la   deuxième  et  la   troisième 
n'en  ont  que  quatre  ;  mais   la    der- 
nière paire  qui  est  aussi  plus  longue 
que  les  autres  eu  présente  sept.  INous 
les  avons  comptées  à  plusieurs  repri- 
ses sur  l'individu  dont  nous  donnons 
la   figure;  les    deux  dernières  pâtes 
correspondent   à    la  partie    désignée 
plus  particulièrement  sous  le  nom  de 
thorax  ;  on  ne  distingue  pas  de  sler- 
nuni  proprement  dit  ;  l'article  basi- 
laire  des  patcs   paraît  eu  tenir  lieu. 
Latreille  a  découvert  un  stigmate  à 
droite    et  à    gauche  de  la  poitrine, 
près  de  la  seconde  paire  de  pâtes.  En 
arrière  des  patcs  postérieures  et  au- 
dessous  des  hanches  ,  on   voit   deux 
petits  appendices  dont  on  ignore  l'u- 
sage, et  qui  rappellent  les  peignes  des 
Scorpions  :  ils  consistent  en  une  ran- 
gée de    petites   écailles  très-minces, 
translucides,  de  forme  tiiangulaire  , 
larges  ,  pliées   en  deux  ,    mobiles  et 
fixées  sur  un  pédicule  ;  l'abdomen  est 
mou  ,  oblong,  couvert  de    poils ,   et 
composé  de  huit  anneaux  assez  dis- 
tincts ;   il  n'est    terminé   par   aucun 
appendice. 

Les  Galëodes  ont  de  l'analogie 
avec  les  Pinces  ou  Chelifsr  de  Geof- 
froy ,  mais  elles  eu  diffèrent  essen- 
tiellement par  la  forme  et  la  compo- 
sition des  palpes  ,  et  par  l'absence 
des  crochets  à  la  p-emière  paire  de 


li8 


GAL 


patcs.  Elles  s'en  éloignent  par  les  ha- 
Litudes.  Ce  sont  des  Aracliu ides  pro- 
pres aux  pays  chauds  et  sablonneux 
de  l'ancien  continent.  On  les  trouve 
en  Asie  ,  en  Afrique  ,  dans  le  midi  de 
l'Europe  ;  Dejcan  et  Léon  Dufour  en 
ont  recueilli  une  espèce  eu  Espagne: 
elles  se    reucontient  aussi,   suivant 
Pallas,  dans  la  Russie  méridionale  ; 
Huuiboldt     eu    a    même    découvert 
une   très-petite  espèce  dans  les  con- 
trées    équatoriales    de    l'Amériqne. 
Les   Galéodes,     quoique   répandues 
dans  une  grande  étendue  de  pays  ,  et 
très-communes,   sont   fort  mal  con- 
nues sous  le  rapport  de  leurs  mœurs; 
seulenionl  on  sait  qu'elles  ne    filent 
point  ,  qu'elles  aiment    l'obscurité  , 
qu'elles   courent   généralement  très- 
vile,  et  attrapent  leur  pi  oie  avec  agi- 
lité; elles  ont  la  réputation  d'être  ve- 
nimeuses ,  mais  Olivier  qui  a  eu  oc- 
casion d'en  voir  beaucoup  dans  son 
voyage  eu  Perse  ,  n'a  jamais  pu  cons- 
tater un  fait  authentique  sur  le  dan- 
ger de  leur  bles.urc.  On  n'est  guère 
plus  instruit  siu'  le  nombre  et  la  c!é- 
terminatiou   rigoureuse  des   espèces. 
Cependant  on  s'accorde  généralement 
à   en    admettre    trois    bien   caracté- 


risées. 

La  Galéode  AkanÉoïde  ou  Arach- 
noïde, Gai.  //ra«eo/(/e5 d'Olivier, En- 
cycl.  Méthod.  T.    vi,  p.   58o  et  pi. 
54i  ,  fîg.   6    et  7  ;   Sulpuga   Arach- 
noides  d'Ilerbst,   Monogr.    Soipug.  , 
tab.  1  ,fig-  2,  que  nous  avons  fait  re- 
présenter  dans    les  planches    de   ce 
JJictionnaii  e  (  i  "  livraison) ,  mais  dont 
l'abdomen  est  d'un  jaune  beaucoup 
trop  clair.  11  n'est  pas  certain  qu'elle 
soit  la  même  espèce  que  le  Phataii- 
gium  Jraneoides  de   Pallas  [Spicil. 
ZooL,  fasc.  9,  pag.  07,  tab.  3  ,  fig.  7, 
8  et  (j).  On  suppose  que  cette  espèce 
était  connue  du  temps  de  Pline.  Elle 
est  originaire  du  Levant,  et  se  trouve 
communément  dans  la  Russie  méri- 
dionale et  au  cap  de  Bonue-Espéran- 
ce.  L'individu  que  nous  avons  repré- 
senté oflrait  un  crochet  aux  mandi- 
bules, caractère  qui  avait  été  refusé 
par  quelques  auteurs  à  cette  espèce, 
cl  que  l'on  croyaitpropreàla  suivante. 


GAL 

La  Galéode  sétifère  ,  G-  setifera 
d'Olivier  {loc.  ci/.),  figurée  par  Herbst 
{loc.  cit.,  tab.  2,  fig.  1  ),  est  plus  peti- 
te que  l'espèce  précédente  ,  et  les 
mandibules  sont  munies  d'un  appen- 
dice soyeux.  On  la  trouve  au  cap  de 
Bonne-Espérance. 

LciGaléode  uorsale,  g.  dorsahs 
de   Latreille  ,   et    que    Léon  Dufour 
(Annales  générales  des  Se  phys.  de 
Bruxelles,  T.  IV, p.  070,  et  pi.  69,  tig. 
7)  a  décrite  et  figurée  sous  le  nom  de 
Galéode  intrépide  ,  a  tout  le  corps 
ainsi  que  les  pâtes  d'un  blond  ferru- 
gineux plus  obscur  que  l'abdomen. 
Les  mandibules  sont  munies  vers  leur 
bord   supérieur     d'une    petite  pièce 
membrano-cornée  ,  mince,  lancéolée, 
articulée  sur  un  point  discoïdal  au- 
tour duquel  elle  joue  coinme  sur  un 
yjivot.   Cette  pièce  singulière  est  l'a- 
nalogue de  l'appendice  dont  il  a  été 
déjà  question.  Le  palpe  offre  une  par- 
ticularité remarquable  :  son  dernier 
article  ,  qui  est  tort  court  et  articulé 
d'une  manière  serrée  avec  celui  qui 
le  précède,   recèle    dans  son   extré- 
mité un   organe   d'une  nature  assez 
curieuse  :  le  bout  paraît^  fermé   par 
une    membrane    blanchâti  e  ;     mais 
lorsque    l'Animal    est    irrité,    cette 
membrane  ,  qui  n'est  qu'une  valvule 
repliée,  s'ouvre  pour  donner  passage 
à  un  disque  ou  plutôt  à   une  cupule 
arrondie  ,  d'un  blanc  nacié.  Dufour, 
auquel  on  doit  cette  observation  cu- 
rieuse ,  a  vu  cette   cupule  sortir  et 
rentrer  au  gré  de  l'Animal ,  comme 
par   un  mouvement    élastique.    Elle 
s'applique,  dit-il  ,  et  paraît  adhérer 
à    la  surface   des  corps  comme   une 
ventouse.    Son    contour,     qui   sem- 
ble   en    être    la  lèvre,   est  marqué 
de   petites    stries    perpendiculaires, 
et  l'on  voit  par  les  contractions  qu'il 
exerce  que  sa  texture  est  musculeuse. 
Notre  observateur  se  demande  si  cet 
organe    ne   sert   aux  Galéodes    que 
pour  s'accrocher  et  grimper,  s'il  est 
destiné  à  saisir  les  petits  Insectes  dont 
il  se  nourrit ,  s'il  est  le  réceptacle  ou 
l'instrument  d'inoculation  de  quelque 
venin  ,  ou  bien  enfin  s'il  appartient  à 
l'organe  copulateurmàle.  L'observa- 


GAL 

lion  peut  seule  confirmer  ces  di- 
verses suppositions,  ni;iis  nous  se- 
rions porlés  à  admettre  quelque  usage 
analogue  au  dernier.  C'est  dans  Vàc 
de  1808  que  L('on  Dufour  a  reucoulre 
la  prcuiicrc  lois  cette  Aracliuide  en 
Espagne,  aux  environs  de  INIadrid  ; 
il  l'a  retrouvée  ensuite  sur  les  coteaux 
arides  de  l'alerua ,  aux  environs  de 
Valence.  Elle  court  avec  agilité,  et 
lorsquon  veut  la  saisir  ,  elle  lait  face 
à  son  ennemi  ,  se  redresse  sin-  ses  pa- 
les de  derrière  et  semble  le  menacer 
de  ses  palpes.  Lichtenslein  a  remplacé 
le  nom  de  Galéode  par  celui  de  So/- 
ï>i{ga;  mais  cette  dénomination  ,  ad- 
mise par  Faljricius  ,  n'a  pas  été  reçue. 
Le  nom  de  iSolpuge  avait  été  cmpfoyé 
par  Pline  pour  désigner  un  Insecte 
venimeux  qu'on  a  cru  être  une 
Founni.  Les  noms  de  Tétragnathe 
et  de  Lucifugc  ont  été  aussi  donnés 
aux  Galéodes  par  d'anciens  natura- 
listes. (AUU.) 

*  GALEOLA.  ÉcniN.  Nom  donné 
par  Klein  à  un  genre  d'Oursins,  dans 
son  ouvrage  sur  les  Ecliinodermes  ;  il 
n'a  pas  été  adopté;  il  dillere  [leu  de 
celui  que  cet  auteur  a  nommé  Galea. 

(I.AM..X.J 

GALEOLA.  BOT.  PH.\.N.  La  Plante 
décrite  par  Loureiro  ,  sous  le  nom  de 
Galcola  nudijlora ,  a  été  réunie  par 
Swartz   au   genre  Cranichis.  jT.  ce 

"lOt.  .  (A.B.) 

*  GALEONYME.  rois.  On  soup- 
çonne^ que  le  Poisson  ainsi  nommé 
par  Galien  ,  était  le  Cabillau.  /^. 
Gade.     .  (b.) 

GALEOPE  ou  GALÉOPSIDE. 
Galeopsis.  bot.  phan.  Genre  de  la 
famille  des  Labiées  ,  et  de  la  Didy- 
uamie  Gymnospermie  ,  L.,  établi  par 
Linné  ,  adopté  par  Jussieu  ,  Lamarck 
et  De  Candolle  ,  avec  les  caractères 
suiyans  :  calice  nu  pendant  la  matu- 
ration ,  campanule,  à  cinq  dents  épi- 
neuses ;  COI  oUe  dont  le  tube  est  court, 
la  gorge  renflée  ,  à  deux  dents  latéra- 
les; la  lèvre  supérieure  du  limbe, 
voûtée  ,  un  peu  crénelée  ,  l'inférieure 
à  trois  lobes  inégaux;  quaireétamines 
didj^aincs  ,  dont  les  antlières  sont  un 
peu  hérissées  en  dedans  et  cachées 


GAL  11g 

sous  h»  lèvre  supérieure;  ovaire  qua- 
diilobé,  surmonté  d'un  seul  style  fi- 
lilorme,  bifide  et  à  deux  sliguiates  ai- 
gus. Ce  genre  est  voisin  du  La/iiium, 
et  se  compose  d'un  petit  noud)re  d'es- 
pèces indigènes  d'Europe;  plusieurs 
d  entre  elles  ont  été  conloiulues  avec 
\es  Lamium,  et  même  avec  les  Fhlo- 
mls.  Dillen  et  Rlœnch  en  ont  séparé  , 
sous  le  nom  générique  de  Telrahit] 
les  Ga/eopsis  Telralùt  et  G.  J.adanum, 
L.  ;  mais  cette  coupe  n'a  été  reçue  pai 
aucun  auteur.  Il  n'en  est  pas  de  mê- 
me du  Galeobdulon  ,  autre  genre 
formé  par  DiUen  aux  dépens  du  Ga- 
/eopsis.  Indiqué  sous  d'autres  noms 
ou  placé  dans  des  genres  difllrens  par 
les  auteurs  d'ouvrages  généraux,  il 
était  naturel  de  ne  pas  regarder  le 
Ga/eupsis  Galcobdolon  ,  L.  ,  comme 
cougénèrc  des  autres  Galeopsis-,  aussi 
eri  a-t-il  été  de  nouveau  séparé  par 
Hudsonf/y.  yliigl.,  258)  et  par  De 
Candolle  (FI.  Française).    V.   Ga- 

l'ÉOBDOI.ON, 

Parmi  les  espèces  que  l'on  rencon- 
tre le  plus  communément  dans  les 
champs  ou  sur  le  bord  des  bois  hu- 
mides, nous  ne  ferons  que  citer  les 
Galeopsis Ladanum  et  G.Tftra/dt, L. , 
Plantes  herbacées,  à  fleurs  rouges 
verticillées.  La  première  est  connue 
sous  le  nom  vulgaiie  d'Oi  lie  louge. 
Toutes  les  deux  ,  au  rapport  de  Bosc  , 
donnent  par  l'incinération  tant  de 
potasse,  qu'on  pourrait  les  cultiver 
utilement  sous  ce  rapport. 

Une  espèce  plus  rare  ,  et  que  l'on 
trouve  particulièrement  à  Marcoussis 
près  Montihéry,  est  remarquable  par 
ses  fleurs  jaunâtres  et  très-grandes 
relativement  à  celles  des  autres  Plan- 
tes du  même  genre.  C'est  le  Galeopsis 
ochroleuca,  Lamk.,  Plante  dont  la 
synonymie  est  singulièrement  com- 
pliquée, les  auteurs  lui  ayant  appli- 
qué au  moins  huit  noms  spécifiques 
diflérens.  (g..n.) 

GALÉOPITHÉCIENS.  mam.  Des- 
niarest  a  formé  sous  ce  nom  une  fa- 
mille oii  le  genre  Galéopithèque  est 
seul  renfermé.  (u\ 

GALÉOPITHÈQUE.     Galeopithe- 


1 20  G  AL 

eus.    MAïu.    Geuie    de    Mammifères 
constituant   à   lui   seul  la  deuxième 
tribu    de   l'ordre    des    Chéiroptères 
dans  le  Règne  Animal  de  Guvicr.  La 
principale  difl'érence  extérieure  entre 
les  Galèopithèques  et   les    Chauve- 
Souris  (  P'.  ce  mot),   c'est  que  dans 
celles-ci  il   n'y  a  pas  de  repli  de  la 
peau  entre   les  doigts   des   pieds  de 
deriièrc     qui      sont     proporliounés 
comme    dans    un    Quadi  upède    on- 
guiculé ordinaire,  tandis  qu'au  con- 
traire les  doigts  des  pieds  de  derrière 
des  Galèopithèques  sont  palmes  com- 
me ceux  des  pieds  de  devant.  En  ou- 
tre, le  repli  de  la  membrane  des  ailes 
des    Chauve  -  Souris    ne    commence 
qu'au-devant   de  l'épaule;  celle   des 
Galèopithèques  borde  au  contraire  le 
cou  jusqu'à  l'angle  de  la  mâchoire. 
Enfin  les  doigts  des  pieds  de  devant 
des   Galèopithèques   ne    sont    guère 
plus  grands   que  ceux  des    pieds  de 
derrière ,  tandis  que  chez  les  Chau- 
ve-Souris   les    doigts     des    mains 
sont  allongés    au-delà  de  cinq  à  six 
fois  la  grandeur  de  ceux  des  pieds. 
Les  Galèopithèques  ainsi  séparés  des 
Chauve-Souris,  sous  le  titre  de  famille 
dans  l'ordre  des  Chéiroptères ,  pré- 
sentent   comme    genre     les    carac- 
tères  suivans  :   les   quatre  membres 
ont    à  peu  près   les  mêmes  dimen- 
sions ;  les  proportions  de  longueur  du 
bras   et  de   l'avant-bras    sont  à  peu 
près  les  mêines  que  dans  les  Chauve- 
Souris  :  les  membres  postérieurs  des 
Galèopithèques  sont  donc ,  à  propor- 
tion ,  beaucoup  plus  grands  que  dans 
les  Chauve-Souris.    Les  doigts  des 
quatre  pieds  ont  à  peu  près  la  même 
longueur  proportionnelle   que   dans 
les  Singes;  le  péroné  est  bien  com- 
plet à  la  jambe;  le  radius  n'est  st^li- 
forme  qu'à  partir  du  milieu  de  l'a- 
vant-bras au  quart  inférieur  duquel 
il  se  termine.  Le  sternum  n'a  point 
de  quille  saillante  ,  la  clavicule  n'est 
point    courle,    courbée   et   épaisse, 
les  fosses  de  l'omoplate  ne  sont  point 
profondément  excavèes  ,  enfin  le  bec 
coracoïde  n'est  point  saillant  et  ar- 
qué comme  dans  les  Chauve-Souris. 
11  en   rcs'altc  que    les    muscles   qui 


GAL 

prennent  leur  point  d'appui  sur   tous 
ces  os  ont  une  bien  moindre  mas- 
se,   et   n'ont  pas  à  beaucoup    près 
la    même    puissance ,    ce    qui    n'est 
pas    nécessaire    puisque    leur   office 
n'est  point    d'élever    et     d'abaisser 
énergiquement  par  des   alternatives 
contraires   les  ailes  des  flancs,  mais 
seulement  de  les  maintenir  immobi- 
les et  tendues.  Leur  sternum  est  as- 
sez semblable  à  celuides Fourmiliers  ; 
l'arcade  du  i)ubis ,  aussi  bien  fermée 
que   dans  Tllomme    et    les   Singes, 
contraste  singulièrementavec  le  large 
écartement  des  deux  pubis  chez  les 
Chauve-Souris.  Il  en  résulte  que  les 
deux  cavités  cot^loïdes  legardent  eu 
dehors ,  au  lieu  d'être  tournées   en 
arrière ,  direction  qui ,  chez  les  Chau- 
ve-Souris,  nécessite  cette  rétrover- 
sion   des    membres  postérieurs  que 
nous  avons  signalée  le  premier.   Il 
en  résulte   que  les   membres  posté- 
rieurs des  Galèopithèques  se  meuvent 
comme  chez  les  Quadrupèdes  ordi- 
naires.  Le  bord   du    bassin    incliné 
d'environ  trente  degrés  sur  le  sacruna 
en  a  deux  fois  la  longueur.  Il  résulte 
de  cette  inclinaison  du  bassin  et  de 
cette   brièveté   du   sacrum ,   que   ces 
deux  pièces  n'ont  d'autre  articulation 
que  la  symphyse  sacro-iliaque  ,  tan- 
dis  que  chez   les   Chauve-Souris  le 
bord   supérieur  du  bassin  étant  pa- 
rallèle au  sacrum  et  prolongéen  arriè- 
re aussi  loin  que  l'ischion  qui  vient  le 
toucher,  ces  deux  os  se  soudent  en- 
semble.   Il     résulte    de    cet    évase- 
ment  du  bassin  si  largement  ouvert 
en    avant  chez  les   Chauve-Souris, 
que    leur    fœtus    peut    naître    bien 
plus  tardivement,  tandis  que  le  bas- 
sin   fermé    dces    Galèopithèques   né- 
cessite une  naissance  plus   précoce, 
pour  que  le  volume  du  fœtus  n'ex- 
cède pas  le  calibre  du  détroit  osseux 
qu'il  doit  traverse!'. 

Une  crête  lamelleuse  du  pariétal , 
continue  avec  celle  de  l'orbite  ,  boi'de 
en  haut  la  fosse  temporale  dont  elle 
agrandit  et  multiplie  ainsi  les  surfa- 
ces d'insertion  musculaires.  L'orbite 
à  rebords  lamelleux  saillans  comme 
dans  les  Galagos  ,  est  interrompu  en- 


GAL 

tic  le  frontal  et  le  jugal  sur  un  arc 
ti'cnyiron  55  degrés.  A  la  mâchoire 
iurérieurc,  il  y  a  six  incisives  dont  les 
(luatrc  intenucdiaircs  pioclives  sont 
dentelées  proloudénieut  sur  leuis 
bords  coinuic  un  peigne  très-fin.  Les 
dca\  moyennes  ont  huit  denlelures, 
celles  qui  viennent  après  neuf,  et  les 
troisièmes  cinq.  Les  deux  incisives 
externes,  moins  inclinées  que  les 
antérieures ,  ont  aussi  des  dente- 
lures plus  superlicielles  et  moins 
noinhreu.ses.  Vient  ensuite  une  dent 
seuihlable  aux  inoluiies  par  sa  partie 
postérieure  ,  mais  oUVant  en  avant 
une  pointe  tri.tngulaiic  ;  elle  a  deux 
racines  bien  distinctes.  Ueriière  cette 
dent  vient  une  seconde  sur  laquelle  la 
pointe  principale  est  précédée  d'une 
plus  petite,  et  suivie  de  trois  autres 
disposées  en  triangle.  Quatre  molai- 
res viennent  ensuite  ,  dont  la  pre- 
mière est  deux  fois  aussi  longue  que 
les  autres.  Les  trois  dernières  sembla- 
bles entre  elles  sont  formées  en  de- 
liors  d'une  forte  pointe,  et  en  dedans 
de  deux  paires  de  pointes  plus  pe- 
tites ,  l'une  derrière  l'autre.  En 
haut ,  il  y  a  également  six  molaires 
dont  les  quatre  dernières  sembla- 
bles entre  elles  ont  extérieurement 
deux  pointes  triangulaires ,  et  en 
dedans  une  seule  pointe  princi- 
pale séparée  des  externes  par  deux 
petites  très-minces  et  fort  aiguës.  Des 
deux  màchelières  antérieures  la  pre- 
mière, fort  allongée,  triangulaire,  est 
dentelée  sur  ses  deux  tranchans  de 
trois  crénelures;  celle  qui  est  der- 
rière a  deux  pointes  principales  en 
série,  et  est  très-épaisse  à  sa  base. 
L'os  intermaxillaire  porte  deux  dents 
dont  la  postérieure  ressemble  à  la 
première  fausse  molaire  ou  canine 
qui  la  suit.  L'antérieure  est  den- 
telée sur  son  tranchant  coupé  obli- 
quement en  arrière.  Ces  dentelures 
deviennent  de  plus  en  plus  fines,  à 
partir  de  la  première  qui  est  la  plus 
grosse  et  lapins  longue.  De  ces  deux 
dents  la  première  s'use  assez  promp- 
tement ,  et  toutes  deux  sont  même 
caduques  ,  et  ne  persistent  pas  long- 
temps chez  les  adultes. 


GAL  1 2 1 

L'odorat  est  de  tousles  sens  celui  qui 
paraît  le  plus  développé.  La  losse  cth- 
moidalc  est  proportionnée  comme 
dans  les  Roussettes  ,  mais  les  cornets 
ethmoïdauxet  nasaux  y  sont  à  propor- 
tion bien  plus  grands,  [m  petitesse  du 
trou  sous-orbil.iiie  indique  un  mu- 
fle très-peu  sensible . — L'os  de  la  cuisse 
ellilé  eu  avant  est  moyennement  déve- 
loppé ,  mais  beaucoup  moins  que  dans 
les  Chats.  —  La  phalange  onguéale 
très-comprimée  représente  une  laine 
taillée  en  quart  de  cercle;  celle  des 
Felis  lui  ressemble  ,  à  ra[)latiss(;meut 

firès.  Aussi  paraît-elle  èlie  habituel- 
cment  redressée  ,  ce  qui  conserve 
la  pointe  elle  tranchant  de  l'ongle. 
A  tous  les  pieds  les  trois  doigts  ex- 
térieurs ,  ainsi  que  leurs  métacarpiens 
et  métatarsiens  ,  sont  de  même  gran- 
deur. L'index  est  un  cinquième 
moins  long  que  les  trois  autres  doigts  , 
mais  l'ongle  du  pouce  ne  dépasse 
pas  la  tête  de  la  première  pha- 
lange des  trois  doigts  cxtérieui'S  ; 
tous  les  doigts  sont  un  peu  plus 
longs  aux  mams  qu'aux  pieds. — Il  y 
a  quinze  vertèbres  à  la  queue,  treize 
côtes  très-larges  et  aplaties  au  dos. 
—  La  membrane  de  la  voile  des  Ga- 
léopithèques  n'est  pas  nue  comme 
chez  les  Chauve-Souris; elle  est  cou- 
verte sur  les  deux  faces  de  poils  fins 
et  doux  commue  ceux  de  la  Taupe. 
Cette  voile  ,  comme  celle  des  Chauve- 
Souris,  a  ,  pour  la  tendre  ,  un  muscle 
particulier  inséré  au  fond  de  l'aisselle, 
et  longeant  l'humérus  j  usqu'au  coude 
oii  commence  son  tendon.  Ce  muscle 
n'existe  pas  dans  lesPola  touches. —  Les 
femelles  ont  deux  mjmelles  bien  sail- 
lantes, situées  sur  l'intervalle  delà 
tleuxième  à  la  troisième  côte.  La  verge 
des  mâles  est  bien  détachée  et  pen- 
dante, ainsi  que  les  testicules,  comme 
dans  les  Singes.  Enfin  ,  la  langue  est 
ciliée  à  son  boi'd  comme  celle  desDi- 
delphes.  —  Par  leurs  dents  on  peut 
juger  que  les  Galéopithèques  sont 
frugivores,  et  qu'ils  peuvent  man- 
ger aussi  de  la  chair  et  des  Insectes 
comme  les  Hérissons.  Pallas  en  a  fi- 
guré un  foetus  de  quatre  pouces 
six  lignes   de  longueur,  cl  de  troii 


192  G  AL 

pouces  dix  lignes  d'envergure.  La 
peau  était  absolument  nue,  et  les 
testicules  et  la  verge  déjà  bien  pro- 
noncés. 

Il  est  assez  étonnant  que  le  pre- 
mier auteur  qui  ait  bien  décrit  et  figu- 
re ces  Animaux,  avant  Pallis  qui  le 
cile  ,  n'ait  pas  été  mentionné  depuis 
par  les  nalurali^tes.  Nous  ne  relève- 
l'ions  pas  cette  singularité  s'il  ne  ré- 
sultait delà  description  bien  autbcn- 
tiquc  de  Bontius  {Hist.  Nat.  Indiar.  , 
chap.  16)  la  preuve  qu'il  existe  sur 
la  côte  occidentale  de  l'Indostan  des 
Galéopithèques  dont  on  a  iusqu'ici 
restreint  la  patrieà  l'archipellndien. 

La  description  de  Liontius  est  si 
précise,  et  le  fait  de  statistique  zoo- 
logique qu'elle  détermine  est  si  inté- 
ressant ,  que  nous  en  donnerons  ici 
l'extrait  :  une  vaste  membrane  cou- 
verte d'un  pelage  laineux,  quelque- 
lois  blanc  et  gris- cendré,  étendue 
comme  une  voile  depuis  la  tèle  jus- 
qu'aux ongles  dci  pieds  de  derrière  , 
distingue  des  autres  ces  VesiJeitilions. 
Leur  voile  diffère  aussi  de  celle  des 
autres,  parce  qu'elle  n'a  point  ces 
plis  qui  servent  à  la  fermer  et  à  l'é- 
tendre chezceux-ci.  L'Animal  a  pres- 
que trois  pieds  de  long  et  autant  d'en- 
vergure. La  queue  est  complète  dans 
la  membrane  qui  circonscrit  le  corps. 
Cinq  ongles  unis  ,  très-aigiiS  et  ar- 
qués, arment  tous  les  pieds.  La  bou- 
che est  désarmée.  Il  termine  en  di- 
sant qu'il  pourrait  donner  d'autres 
détails,  mais  il  s'en  abstient  parce 
qu  il  ne  les  tenait  que  des  matelots. 

Il  dit  que  dans  le  Guzerat ,  province 
de  l'empire  du  Mogol,  ou  trouve  des 
Vespertilious  volant  en  troupe  la  nuit 
comme  des  Oies  sauvages  ,  ou  se  sus- 
pendant aux  Arbres,  et  qui ,  quoique 
semblables  pour  la  taille  à  un  Chat , 
en  diflèrent  pour  la  forme;  que  les 
Belges  les  nomment  Singes-Volans  ; 
que  leur  pelage  est  mélangé  de  bl me 
et  de  noir,  et  qu'ils  se  nourrissent 
surtout  de  fruits.  Le  seul  observateur 
qui  depuis  les  ait  étudiés  un  peu  at- 
tentivement clans  leur  patrie  est  Ca- 
melli  (Faune  des  Philippines,  insé- 
rée daus  le  24'^  vol.  des  ïrans.  Phi- 


GAL 

losoph.).  Il  donne  leur  synonymie 
dans  plusieurs  langues  des  Philippi- 
nes. Les  Uisayas nomment  cet  Animal 
Cola^o  et  Caguang ,  les  Pampangs  et 
Taglialas,  Gigua.  Camelli  dit  qu'il 
y  en  a  de  si  grands  dans  la  provin- 
ce de  Pampang,  qu'ils  sont  aussi 
étalés  que  des  parasols  chinois  ,  et 
ont  six  spithames  d'envergure  ;  que 
la  couleur  générale  est  d'un  fauve 
brun  rayé  de  blanc  sur  le  dos;  que 
ces  raies  deviennent  plus  courtes  sur 
les  membres;  que  du  haut  des  Arbres 
ils  s'abaissent  à  des  étages  inférieurs 
par  une  sorte  de  vol  retardé  ;  qu'ils 
regagnent  en  sautant  les  étages  su- 
périeurs quand  ils  en  sont  des- 
cendus ;  qu'enfin  ils  quittent  ra- 
rement les  Arbres  o\\  ils  vivent. 
Le  voyageur  le  plus  récent  qui  les 
mentionne,  est  le  capitaine  Wilson  , 
mais  sans  aucun  caractère  d'espèce. 
(Keater,  Desci'ipt.  des  îles  Pelew.  ) 
Il  a  vu  aux  îles  Pelew,  dans  l'Océanie, 
des  Galéopithèques  qui.  courent  à 
terre,  grimpent  sur  les  Arbres  comme 
des  Chats  ,  et  voltigent  comme  des 
Oiseaux;  il  ajoute  que  les  insulai- 
res de  Pelew  les  mangent  et  les 
nomment  Olek.  D'iiiUeuis  aucune 
mention  de  grandeur  ni  de  couleur. 
Ceux  que  Séba  figure  et  décrit ,  ve- 
naient de  Ternate  dans  les  Molu- 
ques  ,  et  étaient  d'un  fauve  uniforme. 
D  après  les  passages  que  nous  ve- 
nons de  citer,  il  y  aurait  des  Galéo- 
pithèques depuis  le  Guzerat,  dans  l'In- 
dostan ,  jusqu'au  milieu  de  l'Océanleo 
Cet  échelonnement  des  Galéopithè- 
ques sur  des  stations  séparées  par 
d'immenses  intervalles  de  mer  ,  forme 
une  présomption  contre  l'unité  d'es- 
pèce des  difi'cicns  Animaux  qu'on  y 
a  observés. 

Voici  celles  que  l'on  a  admises  jus- 
qu'ici ,  et  dont  la  première  seule  est 
bien  connue.  C'est  sur  deux  sque- 
lettes de  celle-ci  que  nous  venons 
d'esquisser  l'organisation  de  ce  genre. 

1°.  Galéopithèque  v^ovy. ,  Lemii r 
volans,  Lin.,  bien  décrit  et  figuré  avec 
des  détails  anatomiques  par  Pallas  , 
ylct.  Petropul.  T.  iv,  p.  i'*",  tab.  7  et 
8.  Planches  copiées  par  Schreb.  3o7  , 


GAL 

B.  007  ,  c.  Autre  figure  originale  dans 
Audcbert,  iii-lolio  ,  Galcopitli.,lig.  1. 
—  Gi iiud  comme  un  Cliul ,  d'un  beau 
roux  vif  à  la  partie  supérieure  du 
corps,  d'un  rou\  piiispàleondossous. 
Il  nous  paraît  douteux  que  ce  (raléo- 
pillièque  roux  soit  le  même  qii  a  lié- 
crilel  représenté  l\dlas,  lecjuei  répond, 
bien,  pour  les  rayures  gns-blauchos 
du  dos  ,  à  la  grande  espèce  déciile  par 
Camelli  dans  les  IMiilippines.  On  no 
sait  pas  foiigine  de  ces  Galéopithè- 
ques  roux  :  ceux  qu'observa  Pailas 
avaient  un  pied  neuf  pouces  et  demi 
du  museau  au  bout  de  la  queue.  Ceux 
des  squelettes  du  Muséum  ne  sont 
pas  moins  grands. 

2**.  Le  GaLÉOPITHÈQUE  VARIÉ,  G(I- 

/eopi(/ieci/svarii'gan/s,Geo{ï.,Sc\i\ch. 
Sup.  5o7  ,  D;  Audebert ,  in-l'olio  ,  JfJa- 
Àis,  pi.  2,  est  beaucoup  plus  petit 
que  le  précéilcnt;  il  n'a  que  six  pou- 
ces du  museau  à  la  queue  :  son  pelage 
d'un  brun  sombre  ,  est  marqué  de 
taches  blanches  sur  la  f  tcc  extérieure 
et  supérieure  des  membres.  Ou  ignore 
son  pays. 

5°.  Lo  Galéopithèque  de  Ter- 
KATE  ,  Galeopithccus  Tematensis , 
Geoff.  ,  Séba  ,  pi.  58  ,  fig.  2  et  3  ,  sous 
le  nom  de  Chat  volant,  et  Encyclop. , 
pi.  22,  fig.  1  ,  sous  le  nom  de  lilakis 
\olaiil.  Pod  d'un  gris  doux  plus  foncé 
en  dessu-;  qu'en  dessous  ;  quelques 
taches  blanches  sur  la  queue. 

(A.D..KS.) 

GALEOPSIS.  BOT.  V.  Galéope. 

GALEORHIN.  Galeorhinus.  pois. 
(lilainville.  )  Sous-genre  de  Squale. 
P'.  ce  mot.  (e.) 

*  GALEOS.  Pois.  Le  Poisson  dé- 
signé sous  ce  nom  par  Aristole  paraît 
être  le  Squalus glaucus.  f^.  Squale. 

(B.) 

GALEOTE.  Colotes.  rept.  Espèce 
du  genre  Agarae  ,  devenu  type  d'un 
sous-genre  du  même  nom.  P^.  Aga- 

ME.  (B.) 

*  GALEPEISDRUM.  bot.  crypt. 
{Lycuperdacées.)  Ce  nom  a  été  donné 
par  Wiggers  [Huis.  ,  p.  108}  au  IjJ~ 
copeidon   Epidaiulru/n  ,    \j.,  Cham- 


GAL  12:^ 

pignon  pour  lequel  Michrli  avait 
formé  le  genre  Lycogala  ,  adopté  par 
Adanson  ,  et  ensuite  par  Persoon  et 
De  Caudolle.  F".  Lycogala.    (g..n.) 

GALEPHOS.  bot.  piian.  (Diosco- 
ride.)  Syu.  de  Galéobdolon.  V.  ce 
mot.  (b.) 

GALERA.  MAM..  Frédéric  Cuvier 
dit  dans  le  Dictionnaire  des  Sciences 
naturelles  ({ue  cet  Animal  dont  Brovvn 
(Histoire  de  la  Jamaïque)  donne  la 
description  et  la  ligure,  paraît  être  le 
Taira  de  IJullbn  ,  espèce  du  genre 
Glouton.  /^.  ce  mot.  (a.  d..ns.) 

GALERAND.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Butor.  F".  Héron.  (dr..z.) 

GALÈRE,  mole,  et  zooph.  Les 
marins  donnent  vulgairement  ce  nom, 
ainsi  que  celui  de  Frégate  ,  à  V IIolo- 
tliuiia  Fhysalis  de  Linné  ,  type  du 
genre  PhysaliaAc  Lamarck,  à  cause 
de  sa  forme  et  de  sou  habitude  de 
rester  flottante  à  la  surface  de  l'O- 
céan. Dans  les  temps  calmes  et  beaux, 
le  Velelle  mutiquc  est  quelquefois 
confondu  par  les  marins  avec  la  Ga- 
lère ou  P/ifsalis  pelagica  de  La- 
marck ,  quoique  celle-ci  en  diffère  par 
d'imporlans  caractères-  Ou  donne 
encore  quelquefois  ce  nom  à  la  co- 
quille de  l'Argonaute.         (lam..x.) 

GALEPJTA.  oxs.  (Pline.)  Le  Co- 
chevis.  V.  Alouette.  {a.) 

GALÉPJTE.  Galerita.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  ColcoptèTcs ,  section 
des  Pentamères,  tribu  des  Carabi- 
ques  ,  famille  des  Etuis-Tronqués  , 
étaiili  par  Fabricius  pour  un  Insecte 
qu'il  avait  appelé  Carabus  Ainencanus 
dans  les  premières  éditions  de  ses  ou- 
vrages ;  en  formant  ce  genre  ,  il  y 
avait  joint  plusieurs  autres  espèces  de 
la  même  famille  qui  composent  main- 
tenant les  genresZuphie,Polystichus, 
Siagone  et  Helluo.  V.  ces  mots.  La- 
treille  a  conservé  le  nom  de  Galérite 
à  un  très-petit  nombre  d'espèces.  Les 
caractèies  de  ce  genre  sont  :  dernier 
article  des  palpes  extérieurs  en  l'orme 
de  triangle  ou  de  cône  renversé  et 
comprimé  ;  languette  finissant  en 
pointe  et  ayant  de  chaque  côté  une 


ia4  GAL 

pièce  ou  division  en  forme  d'oreillet- 
te ;  antennes  sétacées ,  avec  le  pre- 
mier article  long;  tête  ovoïde,  entiè- 
rement dégagée  et  tenant  au  corselet 
par  une  sorte  de  nœud  ou  de  rotule; 
corselet  en  forme  de  cœur  tronqué  ; 
corps  épais  ;  élytres  tronquées  ù  leur 
extrémité ,  et  jambes  antérieures 
échancrées  au  côté  interne  avec  le  pé- 
nultième article  de  tous  les  tarses  bi- 
lobé.  Les  Galérites  ont  beaucoup  de 
rapports  avec  les  Brachines ,  et  nous 
ne  savons  pas  si  elles  n'ont  pas  les 
mêmes  propriétés  ;  mais  elles  en  dif- 
fèrent par  la  languette  et  par  l'inser- 
tion de  la  tête.  Les  Zupliies  et  les  Po- 
iysticlies  s'en  distinguent  par  leur 
corps  qui  est  beaucoup  plus  aplati  et 
par  les  articles  de  leurs  tarses  qui 
sont  entiers  ;  elles  dilïerent  des  Dryp- 
tes,  des  Agrès  et  des  Odacanlhes,  par- 
ce que  ceux-ci  ont  le  corselet  cylin- 
drique. 

Les  espèces  qui  composent  ce  genre 
sont  toutes  propres  à  l'Amérique. 
Humboldt  et  Bonpland  en  ont  rap- 
porté une  espèce  de  la  Nouvelle-Es- 
pagne ;  l'Hcrminler  en  a  découvert 
une  espèce  à  la  Guadeloupe;  Dejean 
(  Catal.  des  Col. ,  p.  3)  en  mentionne 
trois  espèces  :  la  principale  et  celle 
qui  a  servi  de  type  à  Fabricius  ,  est  la 
Galérite  Américaine  ,  G.  America- 
na ,  Fabr.,  Oliv.  (Col.  T.  m  ,n"  35, 
pi.  6,  fig.  72),  Latr.  (  Gêner.  Criist.  el 
Ins.  T.  I ,  p.  197  j  pi.  7  ,  f.  2  ).  Elle  a 
près  de  neuf  ligues  de  long;  son  corps 
est  noir,  avec  le  piemier  article  des 
antennes  ,  le  corselet  et  les  pâtes  fau- 
ves ;  les  élytres  sont  d'un  noir  bleuâ- 
tre obscur,  un  peu  soyeuses  ,  avec  des 
lignes  enfoncées  ,  peu  profondes  rf:t 
longitudinales.  Elle  habite  les  Etats- 
Unis,  (g.) 

GALÉRITE.  Galantes,  échin. 
Genre  de  l'oi'dre  des  Echinodermes 
pédicellés  ,  ayant  pour  caractères  :  le 
corps  élevé ,  conoïde  ou  presque  ova- 
le ;  ambulacres  complets  ,  formés  de 
dix  sillons  ,  qui  rayonnent  par  paires 
dusommetàla  base;  bouche  inférieu- 
"■e  et  centrale  ;  anus  dans  le  bord.  Le 
genre  Galérile,établiparLamarck  aux 


GAL 

dépens  des  Oursins  de  Linné  cl  adop- 
té par  Cuvier,  renferme  des  espèces 
que  Leske ,  dans  sonédition  de  K.lein, 
a  disséminées  dans  ses  genres  Conu- 
lus  ,  Echinites  ,  Echinoryles  et  Cly- 
peus.  Cependant  elles  se  distinguent 
des  autres  Echinides  par  leur  corps  ù 
dos  élevé  ,  le  plus  souvent  conique  ou 
conoïde  ,  quelquefois  presque  ovale. 
Leurs  ambulacres  sont  complets  et 
consistent  en  cinq  paires  de  sillons 
qui  partent  du  sommet  et  rayonnent , 
sans  interruption  ,  jusqu'à  la  bouche 
qui  est  inférieure  et  centrale.  Les  deux 
rangées  de  pores  qui  forment  chaque 
sillon  sont  presque  confondues  et  ne 
sont  pas  toujours  au  nombre  de  cmq; 
il  y  en  a  à  quatre  et  à  six  bandes. 
L'anus  est  dans  le  bord  ,  ou  contigu 
à  celid-ci ,  et  en  dessous.  Cette  si- 
tuation de  l'anus  distingue  les  Galé- 
rites des  Echinonées.  Les  Galéri- 
tes mentionnées  par  les  auteurs  sont 
toutes  à  l'état  fossile  ;  on  n'en  a  pas 
encore  décrit  de  vivantes  ;  on  les  trou- 
ve dans  deux  états  :  1"  avec  le  test, 
2°  sans  le  test;  il  a  disparu  ,  ayant 
laissé  sonmoulesiliceux;  ces  dernières 
nepeuventêtre  décrites  qued'une ma- 
nière imparfaite.  Les  pointes  ou  les 
épines  de  ces  Echinodermes  sont  in- 
connues. Les  Galérites  ,  communes 
dans  les  couches  de  Craie  ,  sont  plus 
rares  dans  les  Calcaires  de  seconde 
formation  ,  et  paraissent  étrangères  à 
ceux  de  la  troisième  ,  du  moins  aucun 
auteur  ne  les  indique  dans  les  dépots 
postérieurs  à  la  Craie.  Lamai'ck  en 
décrit  seize  espèces  :  les  Galérites  co- 
nique ,  commune  ,  raccourcie  ,  à  six 
bandes  ,  fendillée  ,  hémisphérique  , 
déprimée  ,  l'otulaire  ,  conoïde  ,  scuti- 
forme  ,  ovale  ,  demi-globe  ,  cylindri- 
que, patelle,  ombrelle  et  excentrique. 

(LAM..X.) 

GALÉRITE.  BOT.  phan.  (Tragus.) 
Syn.  de  Tussilage  Pétasite.  (b.) 

GALÉRUCITES.  Galerucitœ.  iNS. 
Latreille  a  formé  cette  tribu  dans  l'or- 
dre des  Coléoptères  ,  section  des  Té- 
tramères ,  famille  des  Cycliques ,  pour 
les  genres  Adouie,  Galéruque,  Lu- 
père  et  A1.TISE.  V.  ces  mots.  Elle  se 


GAL 

flislingue  des  mitres  tribus  de  celle 
t'iimille  en  ce  que  les  aiilcnncs  sonl 
très-rapprochées  à  leur  base  et  insé- 
rées entre  les  jeux.  (avd.) 

GALE  RU  QUE.  Gale  rue  a.  ins. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  sec- 
tion des  Tétranièrcs,  famille  des  Cy- 
cliques ,  tribu  des  Galéruoiles,  établi 
par  Geollroy  aux  dépens  du  grand 
genre  Chrysomèle  de  Linné.  Les  ca- 
ractères qu'il  lui  assigne  sont  :  anten- 
nes d'égale  grosseur  partout,  à  arti- 
cles presque  globuleux;  corselet  ra- 
boteux et  bordé.  Comme  Geoffroy  n'a 
lormé  ce  genre  qu'avec  le  peu  d'espè- 
ces qui  existent  aux  environs  de  Pa- 
ris ,  les  caractères  qu'il  eu  a  tirés  sont 
suflisans  pour  le  distinguer  des  au- 
tres genres  du  même  pays  ;  mais  com- 
me il  existe  une  quantité  immense 
d'espèces  exotiques  qui  se  rappro- 
clienljilusoumoinsdcsgenrcsvoisins, 
on  a  été  obligé  de  préciser  et  d'éten- 
dre davantage  les  caractères  de  ce 
genre.  Voilà  ceux  que  Latreillc  lui  a 
donuésdansses  derniers  ouvrages:  an- 
tennes filiformes  composées  d'articles 
obconiques,  et  ayant  à  peu  près  la  moi- 
tié de  la  longueur  du  corps,  avec  le  se- 
cond article  un  peu  plus  court  ;  deux 
derniers  articles  des  palpes  peudiffé- 
rens  en  grandeur,  le  dernier  conique  ; 
nianilibules  courtes,  grosses,  en 
forme  de  cuiller;  mâchoires  bifides. 
Les  Galéruques  se  distinguent  des 
Chrysomèlcs  par  leurs  antennes  insé- 
rées entre  les  yeux  et  très-rapprocbées 
t'i  leur  base  ;  des  Attises  par  leurs 
cuisses  postérieures  ,  qui  ne  sont  pas 
propres  au  saut  ;  les  Adories  en  diffè- 
rcut  parce  que  le  dernier  article  de 
leurs  palpes  niaxillaii'es  est  court  et 
tronqué  ;  enfin  elles  s'éloignent  des 
Lupères  par  leurs  antennes  plus  cour- 
tes que  le  corps  et  composées  d'arti- 
cles coniques  ,  tandis  que  celles  des 
Lupères  sonl  plus  longues  et  formées 
d'articles  cylindriques.  Fabricius  a 
formé  ,  avec  quelques  Galéruques  qui 
ont  le  corps  allongé,  ainsi  qu'avec  les 
Altisesà  forme  analogue,  son  genre 
Criocéris. 

Les  Galéruques  sont ,  comme  les 


GAL  la.») 

Chrysomèlcs  ,  des  Insectes  timides 
qui  marchent  lentement,  se  servent 
rarement  de  leurs  ailes  et  se  laissent 
tomber  en  contrefaisant  les  morts  ,  à 
la  moindre  apparence  de  danger';  ils 
rongent  les  feuilles  de  dillerentcs 
Plantes  et  aiment  les  lieux  ombragés 
et  frais.  Leurs  larves  vivent  do  la 
substance  des  feuilles;  elles  se  fixent 
dessus  et  ne  cessent  de  manger  que 
quand  elles  doivent  subir  leur  méta- 
morphose; ces  larves  ressemblent  à 
celles  des  Chrysomèlcs  ;  elles  sont 
allongées,  conij^osées  de  douze  an- 
neaux distincts;  elles  ont  six  pâtes 
écaillcuses  ,  garnies  à  leur  extrémité 
d'un  seul  crochet.  Le  dernier  anneau 
porte  un  mamelon  charnu  qui  leur 
sert  de  septième  pâte  et  d'où  sort  une 
matière  gluante  qui  sert  à  la  larve  h  se 
fixer  sur  le  plan  oii  elle  marche,  La 
tête  est  écaillcuse.  Pour  peu  qu'on 
touche  la  Plante  sur  laquelle  elles 
sont  fixées,  elles  se  laissent  tomber  à 
terre  et  se  roulent  en  cercle.  Vers  le 
mois  de  juin  ,  ces  larves  se  transfor- 
ment en  nymphes  qui  n'ont  rien  de 
remarquable  ;  leur  ventre  est  courbé 
en  arc,  et  l'on  voit  toutes  les  parties 
extérieures  de  la  Galéruque,  telles  que 
les  yeux  ,  les  antennes  ,  les  six  pâtes  , 
les  élytrcs  et  les  ailes.  Vers  les 
côtés  du  corps  ,  on  aperçoit  les  stig- 
mates. Ces  nymphes  n'aiment  pas  à 
se  donner  du  mouvement  et  restent 
tranquilles  lorsqu'on  les  touche. 

Le  genre  Galéruque  est  composé 
dun  gfand  nombre  d'espèces.  Dejean 
(Catal.  des  Col.,  p.  1 17)  en  mentionne 
quatre-vingt-deux  dont  une  grande 
partie  est  propre  à  l'Amérique  et  à 
l'Asie.  Nous  allons  citer  quelques  es- 
pèces d'Europe  dont  les  larves  et  les 
mœurs  sont  à  peu  près  connues. 

Galéruqiîk  dk  l.v  Tanatsie  ,  G. 
Tanaecti ,  Fabr.  ,  Oliv.  ,  Eucycl.  T, 
VI,  p.  ftSy; Chrysomèle,  Dcgécr,  Mém, 
sur  les  Ins.  ï.  V,  p.  299,  pi.  8,  f.  27. 
Celte  espèce  est  très- commune  en 
France;  sa  larve  vitsurlaTanaisievul- 
gairc  jaune,  dont  elle  rongo  les  feuil- 
les ;  elle  est  toute  noire  ,  longue  d'à 
peu  près  cinq  lignes;  elle  a  plusieurs 
tubercules  rangés    transversalement 


126 


GAL 


sur  le  corps  et  garnis  de  petits  poils. 
Cette  larve  se  change  en  nymphe  vers 
le  mois  de  juin  ;  dans  trois  semâmes  , 
riusccte  parfait  quitte  son  enveloppe. 
Les  femelles  sont  quelquefois  telle- 
ment gonflées  par  la  quantité  d'oeufs 
contenus  dans  leur  abdomen,  que  les 
ëlyties  ne  peuvent  plus  atteindre  que 
la  moitié  de  la  longueur  du  ventre,  et 
que  les  trois  ou  quatre  derniers  an- 
neaux sont  à  découvert. 

GalÉRUQUE    du     INÉNUPHAR  ,      G. 

Nj//ip/iece  ,  Oliv.  ,  Col.  T.  v ,  n"  90  , 
pi.  3  ,  f.  3i.  D'un  brun  clair  avec  le 
rebord  saillant  des  élytres  jaune. 
L'Insecle  parfait  et  la  larve  vivent  sur 
les  feuilles  du  Potamogeton  ,  du  Né- 
nuphar et  de  quelques  autres  Plantes 
aquatiques.  Leslarvesexistent  en  très- 
grand  nombre  sur  les  grandes  feuilles 
du  Nénuphar  qui  sont  suspendues  à  la 
surface  de  l'eau.  Elles  rongent  la  subs- 
tance supérieure  de  la  feuille  et  vont 
toujours  en  avant  lorsqu'elles  man- 
gent. Ces  larves  sont  noires  et  longues 
de  quatre  lignes.  Les  douze  anneaux  du 
corps  sont  couverts  de  plaques  coria- 
ces ,  et  sont  très-bien  marqués  par  de 
profondes  incisions.  Ils  ont  de  chaque 
côté  des  élévations  en  forme  de  tu- 
bercules, et  chaque  anneau  a  ,  en  de.-;- 
sus  ,  une  ligne  transversale  en  forme 
d'incision  ;  on  ne  voit  la  peau  mem- 
braneuse que  lorsque  la  larve  allonge 
considérablement  son  corps  ou  qu'el- 
le le  recouibe.  Cette  larve  s'attache 
Ïiar  le  mamelon  du  derrière  à  la  feuil- 
e  même  sur  laquelle  elle  a  vécu  ,  et 
prend  la  figure  de  nymphe  en  se  dé- 
pouillantde  la  peau  qu'elle  fait  glisser 
en  arrière  jusque  près  du  derrière, 
mais  sans  la  quitter  tout-à-fait.  La 
nymphe  est  courte  et  grosse;  elle  a 
d'abord  une  couleur  jaune  qui  se 
change  bientôt  en  noir  luisant;  les 
anneaux  du  ventre  ont,  en  dessus, 
quelques  tubercules  en  forme  de 
pointes  courtes.  Ces  Insectes  sont  sou- 
vent exposés  à  être  submergés  quand 
les  feuilles  sur  lesquelles  ils  habitent 
sont  agitées  par  le  vent;  mais  ils  ne 
craignent  point  l'eau  et  n'en  reçoivent 
aucun  mal,  sous  quelque  état  qu'ils 
soient.  Cependant  ils  se  tiennent  de 


GAL 

préférence  sur  la  surface  de  la  feuille 
qui  surnage  et  qui  reste  à  sec.  Quoi- 
que tirées  de  leau  ,  les  larves  ne  sont 
point  mouillées  ;  est-ce  par  une  trans- 
piration onctueuse  ou  par  une  enve- 
loppe aérienne  qu'elles  se  garantissent 
du  contact  de  l'eau?  Par  quel  méca- 
nisme respirent-elles  quand  elles  sont 
entièrement  submergées  ?  Ce  sont  des 
questions  que  l'on  ne  peut  encore 
l'ésoudre. 

Parmi  les  espèces  exotiques  ,  nous 
en  citerons  une  trè.s-belle  qui  est  fi- 
gurée dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire  , 
c'est  la  Galéruque  a  antennes 
JAUNES,  G,  albicornis  de  Dejean. 
Cette  nouvelle  espèce  est  longue  d'à 
peu  près  six  lignes.  Sa  tête,  son  cor- 
selet ,  son  écusson  et  ses  pâtes  sont 
d'un  noir  luisant;  ses  éljti'cs  sont 
d'un  beau  bleu  tirant  sur  le  violet  , 
et  ses  antennes  sont  jaunes,  excepté 
les  trois  premiers  aniîeaux  qui  sont 
noirs.  Cette  espèce  vient  de  Java,  (g.) 

GALET.  OIS.  Nom  vulgaire  du 
jeune  Coq.  f^.  ce  mot.  (dr..z.) 

GALETE.  Galea.  ins.  Fabricius  a 
donné  ce  nom  à  une  partie  de  la  mâ- 
choire qu'il  a  cru  propre  à  certains  In- 
sectes, etil  anommé  6//o/m/a un  giou- 
pe  nombreux  d'Insectes  qui  oÛVait  ce 
caractère  ,  et  qu'Olivier  a  désigné  de- 
puis sous  le  nom  d'Orthoptères,  f^.  ce 
mot.  Des  observations  comparatives 
ont  fait  penser  à  Blainville  (  Bulletin 
des  Sciences  par  la  Société  Philoma- 
thique,  p.  85,  juin  1820)  que  la  Ga- 
ieté existait  ailleurs  ,  et  que  dans  l'or- 
dre des  Coléoptères  elle  avait  son 
analogue  dans  la  bifurcation  externe 
de  la  mâchoire,  qui,  dans  les  Car- 
nassiers ,  est  représentée  par  le  se- 
cond palpe  maxillaire.  V.  Bouche. 

(aud.) 

GALETS.  gÉoIj.  Fragmens  de  ro- 
ches, quelle  que  soit  leur  nature,  qui , 
roulés  par  les  flots  de  la  mer,  en 
composent  les  livages  ,  quand  du  sa- 
ble ,  des  vases  ou  des  graviers  ne  for- 
ment pas  ceux-ci.  C'est  sur  les  plages 
de  Galets  que  la  lame  produit  le  plus 
de  bruit  à  cause  du  choc  des  Galets, 
qui,  d'un  volume  plus  fort  que  les 


GAL 

fiagmens  dont  se  compose  le  gravier  , 
s'anondisscnt,  et  en  se  brisant  à  la 
longue  ,  finissent  par  devenir  les  clé- 
incns  de  ce  gravier  même.  La  plupart 
des  cailloux  roules  et  arrondis  de 
nosplnines,  furent  les  Galets  d'une 
antique  mer.  K.   Mek  et  Gravier. 

GALEUS.  POIS.  V.  MiLAXDRE. 

GALGULE.  Galgulus.  lys.  Genre 
do  l'ordie  des  Hémiptères,  section 
des  Hétéroptcres,  famille  dos  llydro- 
corises  (  Règn.  Anim.  de  Cuv.  ) ,  éta- 
bli par  Latredle  qui  lui  assigne  pour 
caractères  :  patcs  antérieures  ravis- 
seuses ;  tous  les  tar:;es  semblables , 
cyliudi  iqucs  ,  à  deux  articles  très- 
distincts  ,  avec  deux  crochets  au  bout 
du  dernier;  antennes  insérées  sous 
les  yeux,  de  trois  articles  dont  le 
dernier  plus  grand  et  ovoïde. 

Les  Galguîes  ont  de  l'analogie  avec 
les  Beloslomes  ,  les  Ncpcs  et  les  Rana- 
tres ,  mais  ils  en  diflorent  par  le  nom-i 
brcdcs  articles  des  antennes  et  par  les 
vieux  crochets  des  taises.  Ils  ressem- 
blent beaucoup  auxNaucores,  avec 
lesquels  Fabricius  les  a  ranges,  et 
s'en  distinguent  cependant  par  le  ca- 
ractère curieux  de  deux  onglets  aux 
tarses  et  par  la  proportion  relative 
du  dernier  article  de  leurs  antennes. 
Ces  Insectes  oftrent  encore,  dans  leur 
organisation  extérieure ,  quelquespar- 
ticularilés  remarquables  •  le  corps  est 
assez  court  et  raboteux;  la  tète  a  très- 
peu  de  longueur  ,  et  se  prolonge  laté- 
i-alenient  en  deux  angles  qui  suppor- 
tent les  yeux.  Le  prothorax  est  lobé  à 
sa  partie  postérieure  et  placé  en  avant 
d\m  écusson  ,  ti  iangulaire,  à  chaque 
côté  duquel  sont  insérées  des  élytres 
coriaces  et  courtes;  la  première 
paire  de  pâtes  offre  des  cuisses  très- 
renflées  et  dentées  en  dessous  ;  les 
jambes  et  les  tarses  s'appliquent  con- 
tre elles  dans  le  repos.  Ces  Insectes 
sont  aquatiques.  On  ne  sait  rien  de 
leurs  mœurselou  n'en  connaît  qu'une 
espèce. 

Le  GALGUI.E  ocuLÉ ,  Galgulus  ocu- 
/atus,  Latr.  (  Hist.  Nat.  des  Crust. 
et  des   Tns.  T.  xii,  p.  286,  pi.  95, 


GAL  lirj 

fig.  9),  ou  le  Naucoris  oculaladc.  Fa- 
bricius. Il  a  été  rapporté  de  la  Caro- 
Ime  par  Rose.  (aud.) 

GALGULUS.   OIS.  (Brisson.  )   /". 

ROLLIER. 

G.ILIEINE.  Galiena.  bot.  /'.  Ga- 

l.ÉNIE. 

GALTGNOLE.  ois.  Syn.  de  Fai- 
san, r.  ce  mot.  (DR..Z.) 

*  GALILÉEN.  Galilœiis.  pois. 
(Hasseiquitz.)  Espèce  de  Spare.  K.  ce 
mot.  (b.-) 

*  GALINACÎIE.  OIS.  Syn.  vulgaire 
à  la  Guiane  du  Catharte  Aura.   V . 

C.VTHARTE.  (DR..Z.) 

GALINE.  zooL.  L'un  des  noms  vul- 
gaires de  la  Torpille.  Ce  mot ,  dans 
plusieurs  dialectes  dérivés  du  latin  , 
désigne  aussi  la  Poule.  (u./ 

'^G.ILINETOS.  EOT.  PHAN.  (Gari- 
del.)  Syn.  provençal  de  Scorsonère 
làciniée.  (,^\ 

GALINETTE.  bot.  rriAN,  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Mâche  dans 
le  niuli  de  la  France  oii  l'oa  donne 
aussi  le  même  nom  au  Rliinanthits 
Crista-GalU.  [j^\ 

GALINIE.  Galinia.  bot.  phan. 
Double  emploi  de  Galéuie.  V.  ce 
mot.  (Bj 

GALINOTTE.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Merle  dominicain  de  la  Chine.  F~. 
Martin.  (dr..z.) 

G  A  L  I N  S  O  GE.  Galinsoga.  bot. 
piian.  Genre  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées  ,  Corymbifères  de  Jus- 
sieu  ,  et  de  la  Syngéncsie  super- 
flue ,  L.  ,  établi  par  Cavanilles 
(Icônes  et  Descriptiones  Planlarum, 
T-  lit  p.  4i  ,  tab.  281  ),  adopté  par 
VVilideuow  ,  Persoon  ,  Poirel  et  Cas- 
sini  avec  les  caractères  suivans  :  cala- 
thide  globuleuse,  dont  le  disque  est 
composé  de  fleurs  nombreuses  ,  tubu- 
leuses  et  hermaphrodites ,  et  la  cir- 
conférence de  fleurs  femelles,  peu 
nombreuses  ,  espacées  ,  en  languettes 
courtes  ,  larges  ,  trilobées  et  arron- 
dies ;  involucic  de  cinq  folioles  à  peu 


ï-î8  GAL 

près  égales,  appliquées,  ovales  et 
membraneuses  ;  réceptacle  conoïde  , 
garni  de  paillettes  courtes  et  ovales  ; 
akènes  hérissés,  pourvus  dp  deux 
bourrelets,  l'un  basilaire,  l'autre  api- 
cilaire  ,  couronnés  par  une  aigietic 
composée  de  plusieurs  paillettes  sca- 
rieuses  ,  diaphanes  et  frangées  sur 
leurs  bords.  Les  aigrettes  des  fleurs 
de  la  circonférence  sont  de  moitié  plus 
courtes  et  composées  de  paillettes  ti- 
lifonnes  et  à  peine  plumeuses.  Ce 
genre,  de  la  tribu  des  Hélianlhées-Ué- 
léniées  ,  est  voisin  des  genres  Schku- 
lia  Florestlna  et  Hjmenopappus  ;  il 
l'ut  ensuite  nommé  Jf  iborgia  par  Roth 
{Catalecla ,  2,  p.  112),  et  ce  nom  a  été 
adopté  par  Kiinth  [Nov.  Gêner,  et 
Spec.Plant.œquiii.T.W,-^.  256). Cas- 
sini  observe  que  cette  innovation  ne 
saurait  être  admise ,  parce  que  l'an- 
tériorité est  acquise  au  nom  donné 
par  Cavanilles,  et  que  d'ailleurs  il 
existe  deux  genres  If  iborgia,  établis 
par  Thunberg  et  Mœnch  dans  les 
Légumineuses.  Mais  comme  les  deux 


GAL 

celui  de  l'absence  ou  de  la  présence 
de  l'aigrette  ,  ont  peu  de  valeur  dans 
certains  cas.  (g..n.) 

*  GALINSOGÉE.   Galinsogea. 
BOT.  PHAN.  Le  Galiiisoga  trilobaia  de 
Gavanilles  ne  pouvant  rester  dans  le 
même  genre  que  le  Galinsoga  parui- 
Jlora  du  même  auteur,  reçut  de  Kuntli 
{Nova  Gênera  etSpecies  Fiant,  œquin. 
T.  IV,  p.  253)  ce  nom  aiusi  modifié 
dans  sa  terminaison.  Pour  éviter  la 
confusion  des  noms  ,  ce  savant  bota- 
niste  n'adopte  pas  celui   de    Galin- 
soga,  donné  à  l'autre  genre,  et  il  lui 
substitue  celui  de  Jf''iborgia({\xe  Roth 
avait     proposé     postérieurement     à 
Cavanilles.    Selon    Cassini ,     on    ne 
peut  admettre  cette  innovation  ,  par- 
ce que  le  nom  de  Galinsoga  a  été  con- 
sacré  par  l'usage  qu'en  ont  fait  la 
plupart  des  botanistes  ,  que  le  mot  de 
ff 'iborgia  est  déjà  employé  pour  d'au- 
tres Plantes,  et  qu'il  avait  lui-mcmc 
donné  le  nom  de  Sogalgina  au  genre 
Galinsogea  de  Kunth.  Ayant  décrit  le 

enre  Galinsoga ,  nous  devons  nous 


espèces    décrites   par  Cavanilles  ne     conformer  à  cet'te  manière  de  voir, 
sont  point  congénères,  Cassini  a  t or- 
me avec  la  seconde  {Galinsoga  trilo- 
bata  )  le  genre  Sogalgina.   V.  ce  mot 

CtGALlNSOGÉE. 

La  Galinsoge  a  petites  eleurs  , 
Galinsoga  parvifiora  ,  Cav.  ,  Wibor- 
gia  Acmella ,  Roth. ,  ff^.  paruifolia , 
Kunth,  est  une  Plante  herbacée,  dont 
la  tige  est  dressée,  rameuse  et  glabre; 
les  feuilles  opposées  ,  ovales  et  den- 
tées en  scie  ;  les  fleurs  en  panicules 
terminales  ,  ou  situées  dans  l'ais- 
selle des  feuilles  supérieures.  Elles 
sont  petites  et  leur  disque  est  jaune  , 
tandis  que  les  rayons  sont  blancs. 
Cette  Plante  croît  au  Pérou  et  dans  la 
république  de  Colombie.  On  la  culti- 
ve au  Jardin  desPlantes  de  Paris. 

Une  nouvelle  espèce  a  été  décrite 
el  figurée  par  Kunth  (/oc  cit..,  p.  aSg, 
îab.  089)  sous  le  nom  de  Jf  iborgia 
nrticœfolia.  Quoique  cette  Plante  soit 


quoique,  sans  attacher  trop  d'impor- 
tance à  telle  ou  telle  dénomination  , 
nous  pensions  ,  avec  un  auteur  re- 
coramandable  (De  Cand.,  Théorie 
clém.,  p.  270),  que  les  noms  qui  ne 
sont  que  des  anagrammes  insignifiaus 
de  ceux  déjà  exislans  doivent  être 
proscrits  du  style  botanique.  T^.  So- 

GALGTNE.  (G..N.) 

GALIOTE.  bot.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  delà  Benoîte.      (b.) 

GALIPIER.  Galipea.  eot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Rutacées,  tri- 
bu des  Cuspariées  de  De  Candolle.  Ses 
caractères  sont  ;  un  calice  court ,  sou- 
vent pentagone,  quinquédenté;  cinq 
pétales ,  ou  très-rarement  quatre,  sou- 
dés inférieuremcnt  ou  simplement 
rapprochés  en  un  seul  tube,  auquel 
ordinairement  s'insèrent  les  filets  au 
nombre  de  quatre  à  huit ,  de  cinq  le 


dépourvue  d'aigrette,  il  n'a  pas  hési-  plus  fiéquemment;  ils  sont  aplatis 

té  à  la  réunir  avec  l'autre  espèce,  à  velus  ,  tantôt  portant  tous  des  anthè- 

cause  de  sa  grande  affinité  ;  ce  qui  dé-  res  linéaires  ,  à  deux  loges  s'ouvrant 

montre   combien  des  caractères   qui  dans  leur  longueur,  tantôt,  et  plus 

-semblent  d'abord  aussi  importans  que  communément,  deux  ou  quatre  aen- 


GAL 

tre  eux  sont  stériles  ;  cinq  ,  ou  beau- 
coup plus  rarement,  quatre  ovaires  , 
entoures  d'un  nectaire  giabrectcupu- 
liforme  ,  portes  souvent  sur  un  court 
gynophore,    cnlièrcniciit    libres    ou 
soudés  entre  eux  à  leur  base,  conte- 
lif'Ut  chacun  dans  une  seule  logcdeux 
ovules  ,  le  supéi  ieur  ascendant  et  l'in- 
férieur  suspendu.   De  chaque  ovaire 
part  un  sl\  le  qui  bientôt  se  réunit  à 
ceux  des  autres,  et  de  cette  réunion 
résulte  un  style  unique  terminé  ou  par 
cinqslignialesdistincts,ouparunseul 
quniquélobé.  Trois  ou  quatre  descinq 
ovaires  et  un  des  deux  ovules  avor- 
tent ordinairement,  et  le  fruit  se  trou- 
ve ainsi  composé  d'une  ou  deux  co- 
ques monospermes,  dont  le  sarcocar- 
pe  amsi  que  l'endocaipe  ciustacé  qui 
s'en  détache  à  la  maturité  ,  s'ouvrent 
l'un  et  l'autre  du  coté  interne  en  deux 
valves.  Un  tégument  coriace  recouvre 
un  embryon    courbe,   dépourvu   de 
périspcrme,à  cotylédons  chitFonnés , 
à  radicule  recourbée  et  dirigée  vers 
le  hile.  Les  Galipea  sont  des  Arbres 
et   surtout   des    Arbustes,   dont    les 
feuilles,  dépourvues  de  stipules  ,  al- 
ternes ,  parsemées  de  points  Iranspa- 
1  ens  ou  plus  rarement  de  petites  glan- 
des ,  sont  ternées  ,  moins  fréquemment 
quaternées  ou  quinécs  ,  souvent  sim- 
ples et  présentant  alors  au  sommet  de 
leur  pétiole  une  couibure  avec  un  lé- 
ger renflement.  Les  fleurs  ,  situées  à 
leur  aisselle  ou  au-dessus,  sont  dis- 
posées en  grappes,  très-rarement  en 
corxmbe  ou  en  panicules  terminales 
ou  plus  souvent    axillaires.   On    en 
compte  maintenant   douze    espèces, 
toutes  originaires  d'Amérique.   C'est 
Auguste  de  Sainl-Hilaire  qui  récem- 
ment en  a  fait  connaître  la  plus  gran- 
'de^ partie  et  qui  en  même' Êmps  a  rec- 
tifié et  étendu  le  caractère  générique, 
que  nous  lui   avons   emprunté.   11  a 
prouvé  que  des  genres  assez  nombreux 
devaient  rentrer  dans  celui-ci.  Ainsi 
son  Galipea  Cusparia  est  le  Cusparia 
de  Humboldt,  ou  Bonplandia  de  Will- 
denow , ou  enfin  Angusiina  de  Rœmer . 
Cet  Arbre  est  célèbre  p^ir  les*proprié- 
tés  de  sou  écorce  si  connue  sous  le  nom 
d'Augusture.  Le  G.  Laiiosle/iwn  d'A. 

TOME   Vlî. 


CAL  licj 

St.-IIil.  est  le  LasiubtemamWe  Nées  et 
Martius;son  G.  resiriosa,\e}{a\ia  des 
mêmes  auteurs  ;  son  G.  macrup/ijUa 
leur  Coric/toca/pt,s  .-  el  il  pense  enfm 
que  le  Jtaptttia  d'Aublct  ne  peut  en 
être  séparé.  V.  Mém.  du  Mus. ,  lo  n 
379-289,  tab.  19-20.  [k    d   jV* 

GALll'OT.  LOT.  niAX.  Résine  qui 
«iecoule  du  l'in  maritime.  Klle  est  en 
masses  plus  ou  moins  solides  ,  quel- 
quefois grasses, onctueuses,  qu'elque- 
jois  sèches  et  même  Iriables  ;  d'un 
jaune  doré  ou  d'un  blanc  jaunâtre; 
amère  ,  très  -  odorante  ,  très  -inflam- 
mable ,  soluble  dans  l'Alcoliol  et  les 
Huiles  essentielles;  insoluble  dans 
1  eau.  On  l'emploie  à  la  confection 
des  veruis  de  qualités  inférieures. 

GALL.  Gatlus.  pois.  Espèce  de 
Z.ee  de  Lmné ,  devenue  pourCuvier  le 
type  d'un  sous-genre  de  Vomer.  f^ 
ce  mot.  /'    »  ' 

*  GALLADES.  moll.  Aristotc  pa- 
rait designer  le  C/iarna  piperUa  sous 
ce  nom.  /^  % 

GALLAIQUE.  Gailaica,  min.  Ce 
nom  ,  que  l'on  trouve  dans  les  an- 
ciens auteurs ,  était  appliqué  ,  suivant 
de  Launay,  à  une  vaiiélé  de  Fer  sul- 
furé en  cubes  isolés  et  blanchâtres 
que  Pline  paraît  avoir  désignée  sous  lé 
nom  à'Jndrociamas.  (aud.) 

GALLE.  Galla.  ixs.  bot.  Plusieurs 
Insectes  choisissent  pour  le  berceau 
de  leur  progéniture  la  substance  mê- 
me des  divers  organes  des  Végétaux 
Après  les  avoir  piqués  ,  ils  y  déposent 
leurs  œuls  qui  y  éclosent  et  donnent 
naissance  à  des  larves  plus  ou  moins 
latales  à  l'organe  au  sein  duquel  elles 
se  développent.  Ces  petits  Animaux 
agissent  d'abord  comme  des  corps 
étrangers  introduits  dans  tous  les  tis- 
sus organiques  ;  ils  y  déterminent  une 
véritable  irritation  que  Virey  (Journ. 
de  Pharm.  ,  juillet  iSaS,  p.  3i4)  re- 
garde comme  analogue  à  celle  qui 
dans  les  Animaux,  cause  la  tumeur 
et  l'inflammation.  Le  tissu  cellulaire 
se  gonfle;  ses  parties,  d'allongées 
qu'elles  étaient  ,  deviennent  rondes 
et  l'afilux  des  liquides  occasione  url 
changement  dans  l'organisation,  d'où 


loo  G  AL 

résulte  uue  mutation  complète  des  for- 
mes extérieures  de  l'organe.  Lorsque 
cette  dégénérescence  prend  une  appa- 
rence tul)€rculeuse  ,  on  lui  donne  le 
nom  de  Galle  en  ajoutant  comme  nom 
spécifique  celui  de  l'espèce  de  Fiante 
sur  laquelle  on  la  voit  se  développer. 
Ainsi,   parmi  les  principales  espèces 
de  Galles,   on  distingue  la  Galle  du 
Rosier,  celle   du  Chêne  ,  du  Genêt, 
du  Peuplier  noir  ,  du  Saule  Marceau, 
des  Joncs ,  de  VEuphoibia  Cjparissias , 
du  Buis  et  de  la  Germandrée.  Les  In- 
sectes   de   plusieurs  ordres   donnent 
lieu  à  la  production  des  Galles.  Un 
grand  nombre  d'entre  elles  sont  pro- 
duites par  des  Cynips  (  ^^.  ce  mot  ); 
mais  il  en  est  aussi  beaucoup  qui  doi- 
vent leur  développement  à  des  Co- 
léoptères ,  des  Hyménoptères,  des  Hé- 
mij-tères  et  des  Diptères.  Chaque  es- 
pèce d'Insecte  choisit  non-seulement 
le  Végétal ,  mais  encore  la  portion  de 
ce  Végétal  qui  convient  le  mieux  à  sa 
larve ,  de  sorte  que  la    même  Piaule 
recèle  quelquefois  les  nids  de  plus  de 
vingt  espèces  différentes  d'Insectes  ■• 
tel  est  le  Chêne.  D'un  autre  côté  ,  la 
même  espèce  d'Insecte ,  ou  du  moins 
des  espèces  très-voisines ,  établissent 
l'habitation  de  leurs   petits  sur  des 
Plantes  de  genres  différens  ,  mais  qui 
appartiennent  à  la  même  famille  na- 
turelle. Ainsi  ,  les  larves  d'un  Scatop- 
sese  développent  également  sur  l'Eu- 
phorlîe  et  le  Buis;  les  Galles  du  Peu- 
plier noir  et  du  Saule  Marceau  ren- 
ferment des  laives  de  Pucerons  ,  etc. 
La  forme  arrondie  des  Galles  est  mo- 
difiée par  les  aspérités  ou  éminences 
de  sa  superficie  ;  celles  du  Chêne ,  par 
exemple  ,  sont  lisses  ou  en  cerise  ,  en 
artichaut,  en  grappes  de  raisin ,  et  celte 
modificationde  formes  dépenddela  di- 
versité des  espèces  d'Insectes  qui  y  dé- 
posent leurs  œufs.  Selon  que  les  Galles 
renferment  une  seule   ou    plusieurs 
larves  dans  une  même  cavité ,  on  les 
a  distinguées  en  simples  et  en  compo- 
sées. Degéer  ,  Réaumur  ,   Guettard  , 
Reynier  ,   Marchant,    Danthoine    et 
Bosc  ont  laissé  un  grand  nombre  de 
descriptions  de  Galles  ;  mais  la  scien- 
ce réclame  encore  un  travail  général 


GAL 

.sur  cette  partie  intéressante  de  l'his- 
toire naturelle,  qui  d'un  côté  compo- 
se toute  l'histoire  de  l'enfance  chez 
plusieurs  Insectes,  et  de  l'autre  se 
lie  à  un  point  capital  de  la  pathologie 
végétale.  La  Galle  du  Chêne  est  fort 
employée  dans  les  arts  et  principale- 
ment dans  la  teinture.  Elle  doit  ses 
propriétés  astringentes  au  tannin  et  à 
l'espèce  d'Acide  qui  y  abonde  telle- 
ment qu'on  lui  a  donné  le  nom  de  gal- 
lique.  Cet  Acide  est  logé  entre  les  pa- 
rois des  cellules  qui  forment  presque 
en  entier  la  substance  spongieuse  des 
Galles  ,  et  quelquefois  ou  l'y  rencon- 
tre sous  forme  d'une  matière  opaque, 
jaune  et  grumelée.  p^.  ,  pour  plus 
de  détails,  les  mots  Cynips  et  Acide 
GALLIQUE,  oli  l'on  a  exposé  l'histoire 
naturelle  de  plusieurs  Galles,  ainsi 
que  les  propriétés  de  leur  principe 
astringent.  Le  Salvlapomifera,Ve'cs. , 
décrit  par  Touvneforl  (  Itia. ,  i  ,  p.  et 
tab.  92),  produit,  dans  l'Orient,  une 
Galle  de  la  grosseur  d'une  petite 
pomme,  charnue  et  bonne  à  manger. 

(G..N.) 

GALLERIE.  Gallerla.  iNS.  Genre 
de  l'ordre  des  Lépidoptères,  établi  par 
Fabricius  aux  dépens  des  Teignes  et 
rangé  par  Latreille  (Règn.  Anim.  de 
Cuv.)  dans  la  famille  des  Nocturnes, 
tribu  des  Tinéites.  Ses  caractères  sont  : 
ailes  très-iucliné'es,  appliquées  sur  les 
côtés  du  corps  et  relevées  postérieu- 
rement en  queue  de  Coq  ;  langue  très- 
courte;  palpes  supérieurs  cachés,  les 
inférieurs  avancés  ,  garnis  uniformé- 
ment d'écaillés,  avec  le  dernier  arti- 
cle un  peu  courbé  ;  écailles  du  chape- 
ron formant  une  saillie  vovitée  au- 
dessus  d'eux  ;  antennes  simples.  Les 
Galleries  ont  de  l'analogie  avec  les 
Lithosies  ,  les  Yponomeutes  ,  les  Adè- 
les  et  surtout  avec  les  Teignes  ;  mais 
elles  diffèrent  de  ces  genres  par  leurs 
palpes  inférieurs  avancés  et  couverts 
uniformément  d'écaillés;  elles  avoisi- 
nent  encore  les  Phycides,  les  Euplo- 
campes  ,  les  Ypsolophes  qui  ont  des 
antennes  plus  ou  moins  ciliées  dans 
les  mâle?  et  qui  s'en  éloignent  sous 
quelques  autres  rapports  ;  enfin  elles 
ressemblent   aux  Crambus   dont  les 


GAL 

quatre  piJpes  découverts  peuvent  ser- 
vir de  caractère  pour  les  en  distin- 
guer. Ces  liépidoplères  ne  paraissent 
vivre  à  l'état  pnrl.iitque  pour  repro- 
duire leur  espèce.  On  les  trouve  ordi- 
nairement dans  l'inlcrieurdes  ruches, 
jiarce  que  c'est  là  que  leurs  larves 
prenneuttout  leur  accroisseuient.  Ils 
volent  peu  e{  assez  mal  ;  mais  par 
compensation,  ils  courent  tiès-vite. 
Leur  aj^ililé  est  surprenante  ,  et  pour 
s'en  faire  une  idée ,  il  faut  les  voir  au 
moment  oii  ils  sont  poursuivis  par  les 
Abeilles  qui  cherclienl  à  les  pei  cer  de 
leur  aigudlon.  Elles  en  tuent  beau- 
coup; mais  elles  ne  peuvent  les  dé- 
truire tous  ,  et  pour  peu  qu'une  seule 
Gallerie  lemelle  leur  échappe,  elle 
suffit  malheureusement  pour  peupler 
la  ruche  de  larves  qui  savent  ,  par 
v.ne  industrie  fâcheuse,  se  mettre  à 
l'abri  de  leurs  attaques.  Réaumur  a 
donné  l'histoire  détaillée  de  leuis 
mœurs;  nous  en  extrairons  les  traits 
les  plus  importans.  Les  larves  sont  de 
deux  sortes  etdonnent  lieu  à  deux  es- 
pèces de  Galleries  très-difl'érentes. 
Leur  peau  est  tendre,  blanchâtre, 
parsemée  de  taches  brunes  ,  presque 
rase  a  vcc  quelques  poils  noirs  et  dissé- 
miués  sur  le  dos  ;  elles  ont  seize  pâ- 
tes, et  se  ressemblent  presque  com- 
plètement ,  à  l'exception  de  la  taille  : 
les  unes  sont  petites  et  les  plus  vives  ; 
les  autres  égalent  en  grosseur  des 
Chenilles  de  médiocre  grandeur  et  ne 
se  meuvent  pas  avec  autant  d'agilité. 
Du  reste,  leurs  habitudes  sont  à  peu 
près  les  mêmes.  Elles  attaquent  les 
gâteaux  des  Abeilles  ,  non  pas  pour 
manger  le  miel ,  mais  pour  se  nourrir 
de  la  cire.  Elles  choisissent  donc  ceux 
qui  présentent  des  cellules  vides  ou 
remplies  par  les  petits  qu'on  y  élève. 
IMais  ces  larves  sont  molles,  et  les 
Abeilles  ne  manqueraient  pas  de  les 
faire péiir  avec leui  dard  ,  sila  nature, 
indistinctement  prolectrice  de  cha- 
que genre  d'Animaux  ,  ne  les  mettait 
à  l^abri  de  leurs  attaques;  à  peine  ces 
larves  sont-elles  nées  ,  qu'elles  per- 
cent les  parois  des  alvéoles  ,  et  com- 
mencent à  se  faire  des  tuyaux  cylin- 
driques ;  chacune  d'ellesa  lesien  et  se 


GAL  i.'îi 

lient  constamment  enfermée  dans  son 
intérieur  qui  est  garni  d'un  tissu  de 
soie  blanche  assez  serré  et  poli;  à 
l'extérieur  le  luyau  est  revêtu  d'une 
couche  de  petits  grains  de  cire  ou 
d'cxcrémens  quelquefois  si  presséb 
les  uns  contre  les  autres  ,  qu'ils  ca- 
chent parfaitement  la  soie  dans  la- 
quelle ils  sont  engagés  et  qu'ils  for- 
tifient assez  les  parois  de  celte  espèce 
de  galerie  pour  préserver  l'habitant 
de  toute  attaque.  Réaunuir  a  décrit 
le  procédé  que  la  larve  emploie  pour 
renforcer  ainsi  son  tuyau.  Elle  se  sert 
de  ses  mandibules  qui  sont  tranchan- 
tes pour  détacher  du  gâteau  des  peti- 
tes parcelles  de  cire  qu'elle  semble 
f)étrir  un  peu  afin  de  l'arrondir;  elle 
orme  ainsi  autant  de  pe'ils  grains 
qu'elle  busse  tomber  et  qui  bientôt 
s  accumulent  en  un  tas  près  de  l'ou- 
verture du  tuyau.  C'est  là  ,  dit  Réau- 
mur, lamas  de  moellon  que  l'Animal 
destine  à  couvrir  l'espèce  de  galerie 
dans  laquelle  il  doit  être  caché.  Bien- 
tôt on  le  voit  prendre  avec  ses  man- 
dibules un  des  grains  de  ce  tas,  avan- 
cer ensuite  sa  tête  hors  du  tuyau  et  se 
recourber  vers  la  surface  extérieure 
contre  laquelle  il  applique  la  parcelle 
de  cire.  Ainsi  successivement  il  arran- 
ge de  ces  petits  grains  de  cire  les  uns 
près  des  autres  jusqu'à  ce  que  le 
tu^au  en  soit  tout  couvert.  Si  la  cire 
n'est  pas  en  grande  abondance  et  que 
la  larve  soit  réduite  à  vivre  des  débris 
des  cellules  qu'elle  a  traversées  ,  elle 
emploie  ses  propres  excrémens  au 
même  usage.  Les  larves  de  la  plus 
grande  espèce  font  des  galeries  à  pa- 
rois beaucoup  plus  solides  que  celles 
des  autres,  et  elles  ne  les  fortifient 
pas  avec  des  excrémens  ou  des  grains 
de  cire.  Les  tuyaux  augmentent  en 
longueur  et  en  largeur  à  mesure  que 
les  larves  grossissent  ;  d'abord  ils  sont 
très-courts  et  gros  seulement  comme 
un  fil ,  puis  ils  atteignent  une  cer^ 
taine  ampleur  ,  et  présentent  quel- 
quefois plus  d'un  jucd  de  longueur. 
Pour  cela  ils  font  divers  contours. 
Quelquefois  le^  larves  ne  se'bornent 
pasà  percer  sur  une  ligne  très-flcxueu- 
se  les  cellules  qui  sont  d'un  côté  ;  elles 


i3-2  GA.L 

Iraveiseul  le  milieu  du  gâleau  ,  pénè- 
trent dans  les  cellules  situées  sur  l'au- 
tre lace  et  reviennent  encore  vers  le 
premier  côlé;  mais  elles  ont  soin, 
tant  que  la  nourriture  ne  leur  man- 
que pas,  de  se  t<nir  à  une  assez 
grande  di^tance  de  la  surface  ,  de  ma- 
nièreque  le  gàîeauatlaq  léneprëscnle 
extérieurement  aucune  ti'acc.  N'étant 
pas  au  courant  de  cette  liernière  parti- 
cularité ,  nous  avions  placé  en  1819, 
dans  un  lieu  convenable  ,  vm  gâteau 
d'Abeilles  que  nous  supposions  con- 
tenir des  œuls  de  Galleiie,  et  nous 
le  regardions  tous  lesioursavec  beau- 
coup d'attention  sans  y  apercevoir 
aucun  changement  ;  enfin  nous  ne 
fiÀmes  avertis  de  la  piéseuce  des  lar- 
ves ,  devenues  déjà  grandes  ,  que  par 
lebruit  qu'elles  faisaient  en  longeant. 
INous  avions  en  vue  de  compléter 
quelques  lacunes  du  JMémoiie  de 
Fvéaiimur  relativement  aux  méla- 
moi-phoses.  Le  10  juin  au  matin  , 
plusieurs  des  larves  ,  l'enfermées 
dans  un  vase  de  verve  ,  se  filèrent  une 
coque  qu'elles  eurent  soin  de  levèlir 
extérieurement  de  petites  parcelles  de 
cire  et  de  leurs  excrcmens.  D'autres 
individus,  placés  dans  une  boîte  à 
fond  de  liège  ,  creusèrent,  le  premier 
iuillet ,  un  t;ou  vertical  dans  ce  liège  , 
et  y  filèrent  contre  les  parois  une  co- 
que soyeuse.  Ces  dernières  étaient 
transformées  en  Insecte  paifait ,  le  22 
du  même  mois.  Cependant  il  s'en 
faut  de  beaucoup  que  les  transforma- 
tions aient  toutes  lieu  à  la  même  épo- 
que ,  puisqu'au  mois  de  septembre 
nous  avons  encore  tiouvé  des  Galle- 
ries  à  l'état  de  larve.  Il  est  vrai  qu'el- 
les n'avaient  eu  que  peu  de  nourritu- 
re à  leur  disposition.  Nous  avons  ob- 
servé que  ces  mêmes  larves,  pressées 
par  la  faim  ,  n'avaient  pas  dédaigné 
de  se  nourrii  des  Insectes  parfaits 
quiétaient  captifs  dans  la  même  boîte. 
Ces  larves,  dont  Réaumur  a  parlé 
sous  le  nom  de  fausses  Teignes  de  la 
cire,  étaient  coiuiues  des  aTiciens  : 
Aristote  dit  po:^itivcmcnl  qu'elles  sont 
à  redouter  pour  les  ruches  d'Abeil- 
les ,  qu'elles  mangent  la  cire  des  gâ- 
teaux et  qu'elles  laissent  leurs  cxcrc- 


GAL 

meus  ;  Virgile  en  a  parlé,  et  Columelle 
n'a  pas  négligé  aussi  d'en  faire  men- 
tion. A  cette  époque  comme  mainte- 
nant ,  on  ne  connaissait  pas  de  moyen 
efficace  pour  préserver  et  détruire  ce 
tléau  de  l'agriculture.  La  surveillance 
exercée  surtout  au  printemps,  et  qui 
consiste  à  enlever  les  gâteaux  infectés 
et  à  nettoyer  avec  soin  les  parties  qui 
présentent  des  œufs  ou  des  coques  ,  est 
ce  qu'il  y  a  <le  mieux  à  faire  ;  mais  on 
conçoit  qu'il  faut  employer  les  ruches 
à  hausse  qui  permeltenl  ce  genre  de 
visite.  Une  ruche  est-elle  trop  infec- 
tée ,  il  faut  lui  en  substituer  une  autre 
et  ne  pas  s'en  servir  avant  de  l'avoir 
prélimiuaircment  passée  à  l'eau  bouil- 
lante ,  afin  de  détruire  les  germes 
qu'elle  pourrait  receler. 

On  ne  connait  que  deux  espèces 
propres  à  ce  gonre  ,  et  la  seconde  , 
quoiqu'ayant  des  mœurs  semblables 
à  la  première,  offre  une  organisation 
assez  différente  et  pourrait  être  pla- 
cée ,  suivant  Latrcille  ,  dans  un  autre 
genre. 

La  GALT>ERIi;   DE  LA  CIRE  ,    G.   Ce- 

reana ,  de  Fabricius  ,  représentée  par 
Réaumur  (T.  m,  pi.  19  ,  fig.  lo,  i4 
et  i5},  est  cendrée,  avec  la  tête 
et  le  corselet  d'une  couleur  plus  clai- 
re. Les  ailes  supérieures  sont  échan- 
crées  postérieurement  et  relevées  en 
crête.  On  remarque  de  petites  taches 
brunes  le  long  de  leur  bord  interne. 

La  Gallerie  des  ruches  ,  G.  al- 
vearia,  Fabr.  Réaumur  (/oc.  cit.)  a. 
principalement  décrit  ses  mœurs,  etil 
l'a  représentée,  ainsi  que  sa  larve  et 
les  galeries  qu'elle  pratique  (pi.  19, 
fig.  1-9).  Elle  a  un  port  dilTérent  de 
celui  de  l'espèce  précédente  et  res- 
semble assez  aux  Teignes  proprement 
dites.  (ald.) 

GALLICOLES.  Gallicolœ.  in3 
Tribu  de  l'ordre  des  Hyménoptères, 
section  des  Térébrans  ,  famille  des 
Pupivores  ,  établie  par  Latreille  (Rè- 
gne Anim.  de  Cuv.  )  et  correspon- 
dant à  la  famille  des  Diplolépaircs 
(  Gcner.  Critst.  et  7«5.).Ses  caractères 
sont  :  antennes  de  douze  à  quinze  ar- 
ticles   filiformes,  ou    à    peine   plus 


GASj 

grosses  vers  le    houl  ;  palpes    Irès- 
courls  termines  p;u-  un  article  u'ti  peu 
plus  efros,  et  quelquefois  nuls;  ailes 
postérieures  sans  nervures;  une  ta- 
rière roiilcc  en  spirale  à  sa  base,  lo- 
gée dans  une  coulisse  et  naissant  ilc 
la   partie    inférieure  de   l'abdomen. 
Cette  Iribu  coTnprend  le  grand  genre 
ry////«  de  Linné,  qui,  lui-mènic,    a 
été  divisé  en  plusieurs  petits  genres 
rangés  dans  deux  soctitnis. 
t  Pédicule  de  ral)domen  irès-court  ; 
•  ■  antennes  de  treize  à  quinze  arti- 
cles; des  palpes,  i\es  niaclioires  et 
une  lèvre  très-distincts. 
Genres  :  Cyntps  ,  Idai-te. 
tt  Abdomen  porté  sur  un  long  pé- 
dicule; antennes  de  douze  articles 
grenus;  boucbe  n'a3rant  de  distinct 
que  les  mandibules. 
Genre  ;  Eucharis. 
Les  Insectes  de  cette  tribu  atta- 
quent certains   Végétaux,    et   après 
qu'ils  ont  entaillé  cà  laide   de    leur 
tarière    plusieurs    de  leurs   parties, 
telles  que  les  feuilles,  les  boutons, 
l'écorce  ou  les  racines,   ils  déposent 
leurs    œufs    dans   l'intérieur    de   la 
plaie,  et  l'on  voit  naître  de  la  bles- 
sure  des    excroissances    très-variées 
Suiont  généralement  reçu  le  nom  de 
rALLE.   /^.  ce  mot    C'cst  là  un  des 
traits  caractéristiques  des  Gallicoles. 

(aud.) 
GALLTG ASTRE,  ois.  Syn.  vulgai- 
re de  Poule  d'eau.  /"'.  Gallinule. 

fDR..Z.) 

GALLIGNOLE.  P'.  Galignole. 

GALLINA.  POIS.  (Risso.  )  C'est-à- 
dire  Poule.  Le  Dactjloptère  pyropède 
sur  la  côte  de  Nice.  (e.) 

GALLINACE  (Pierre  de),  min. 
/^.  Obsidienne. 

GALLINACÉS.  Gallhiaceœ.  ois. 
Cet  ordre    très-nalurel ,    adopté    par 

f)resque  tous  les  ornithologistes ,  est 
e  dixième  de  la  méthode  de  Tem- 
niinck.  Caractères  :  bec  court  ,  voû- 
té ;  mandibule  supérieure  courbée 
depuis  la  base  qui  est  quelquefois 
garnie  d'une  membrane  ou  cire  jus- 
qu'à la  pointe;  narines  placéesdc  cha- 
que côté  du  bec,  recouvertes  d'une 


G  AL  i,î3 

membrane  épaisse,  nue  ou  garnie  de 
très-peliles  plumes.  Pieds  médiocres  ; 
tarse  assez  généralement  élevé  ;  qua- 
tre doigts  ,  trois  devant  réunis  à  leiu" 
base  par  une  membrane  plus  ou  moins 
étendue  ;  le  pouce  quelquefois  peu  ou 
point  apparent  ,  s'arliculanl  assez 
haut,  l'ainii  les  présens  dont  nous  a 
comblés  la  bienfaisante  nature,  il  en 
est  peu  qui  nous  soient  aussi  précieux 
que  la  nombreuse  famille  des  Galli- 
nacés. Les  Oiseaux  qui  la  composent 
sont,  pour  la  plupart,  grands  et 
épais  ;  il  sont  d'une  fi'condité  quel- 
quefois prodigieuse,  vivent  inditie- 
remmcnt  sous  tous  les  c!im;ils  ,  et 
présentent,  par  la  délicatesse  de  leur 
chair  ,  une  ressource  inappréciable 
pour  réconoinic  domestique.  Les 
Gallinacés  se  nourrissent  tous  de 
graines  qu'ils  cherchent  ordinaire- 
ment en  grattant  la  ferre;  quelques 
espèces  font  aussi  usage  de  baies,  de 
bourgeons  et  d'Insectes  ;  ils  se  vau- 
trent dan=.  la  poussière  et  construisent 
à  terre  ,  sans  aucun  apprêt,  leur  nid 
qu'assez  souvent  ils  abritent  sous  un 
buisson  ;  ils  renouvellent  plusieurs 
fois  dans  l'année  leurs  pontes  nom- 
breuses ,  et  les  petits  ,  au  sortir  de  la 
coquille,  se  mettent  à  courir  et  à  cher- 
cher déjà  le  grain  que  les  parens  leur 
montrent;  ils  continuent  à  vivre  eu 
famille  jusqu'à  ce  que  de  nouveaux 
fruits  de  ses  amours  appellent  la  mè- 
re à  de  nouveaux  soins  :  le  mâle  ne 
partage  point  les  douceurs  de  l'in- 
cubation. Presque  tous  les  Gallinacés 
courent  avec  vilesse  ;  ils  ont  en  re- 
vanche le  vol  lourd  et  difficile  ;'  rare- 
ment on  les  voit  se  percher. 

Les  genres  de  Galh'nacés  sont  nom- 
breux ,  quoique  chacun  d'eux  ne  con- 
tienne qu'un  assez  petit  nombre  d'es- 
pèces. Ceux  établis  jusqu'à  ce  jour 
sont  les  genres  Paon  ,  Coq  ,  Faisan  , 
Lophophore  ,  Epcronnier  ,  Dindon  , 
Argus,  Pintade,  Pauxi ,  Hocco  ,  Pé- 
nélope, Tétras,  Ganga,  Hétéroclite, 
Perdrix  ,  Cryptonyx  ,  Tinamou  et 
Turnix.  /^.  tous  ces  mots.      (i)r..z.) 

GALLINARIA.  BOT.  PiiAN.  Runiph 
[Hcrb.  Amboin. ,  5  ,  285  ,  tab.  97  )  a 
décrit  et  figuré  sous  les  noms  de  Gai- 


i3»  G  AL 

li/Hina  aciilifoha  et  G.  rutundifolia , 
deu\  Piailles  de  l'Inde  qu'il  est  facile 
de  reconnaître  pour  des  espèces  du 
genre  Cassia  ,  L.  La  première  est  bien 
fa  iTièmc  Plante  que  le  Cassia  Sophe- 
ra  ,  h.  ;  mais  la  seconde  ,  qui  a  ële 
don n de  par  Loureiro  et  d'autres  au- 
teurs ,  comme  synonyme  du  Cassia 
vbtusifolia ,  L.  ,  est  une  espèce  dis- 
lincle,  selon  Colladon  fHist. naturelle 
et  médicale  des  Casses  ,  Montpellier  , 
J8i6),quira  nommée  Cassia  Galli- 
jiaria.  V".  Casse.  (o..n.) 

GA.LLINAZE.  ois.  Genre  institue 
par  Vieillot  pour  y  placer  les  deu*i 
Vautours  Aura  et  Urubu  qui  font 
partie  du  genre  Calharte  de  la  mé- 
thode de  ïemminck.  V.  Cathaute. 

(DB..Z.) 

GALLINË.  zoox..  Ce  mot,  qui  du 
latin  oii  il  désigne  la  Poule  est  passé, 
avec  sa  même  signification,  dans  di- 
verses langues  qui  en  dérivent,  a  égalc- 
nient  été  appliqué  à  plusieurs  Pois- 
sons du  genre  Trigle.  f^.  ce  mot.  (b.) 

GALLINOGRALLES.  ois.  Nom 
donné  à  des  Oiseaux  dont  Blainville  a 
fait  une  famille  intermédiaire  entre  les 
Gallinacés  et  les  Echassicrs.  (dr..z.) 

GALLINOLE  et  GALLINETTE. 
DOT.  CRYPT.  Sjn.  vulgaire  de  quel- 
ques espèces  de  Champignons  du 
genre  Clavaire.  /^.  ce  mot.      (aud.) 

GALLINSECTES.  INS.  Réaumur 
donnait  ce  nom  aux  Insectes  du  gen- 
re Keimès,  et,  par  opposition,  il  nom- 
mait Frogallinsectes  ou  Faux-Gallin- 
sectcs  ceux  du  genre  Cochenille.  De- 
gcer  a  formé  avec  lesGallinsecles  un 
ordre  particulier  correspondant  au 
grand  genre  Cochenille  de  Linné,  et 
Latreille  a  fondé  sous  ce  nom  une 
famille  de  l'ordre  des  Hémiptè- 
res ,  section  des  Homoptères.  Ses 
caractères  sont  :  un  seul  article 
aux  tarses,  avec  un  crochet  au  bout  ; 
des  antennes  filiformes  ou  sélacées  , 
ordinairement  de  onze  articles  ;  mâle 
privé  d'un  bec,  mais  pourvu  de  dciix 
ailes  se  recouvrant  horizontalement 
sur  le  corps ,  avec  un  abdomen  ter- 
miné par  deux  soies;  femelle  aptère 


G  AL 

munie  dun  bec.  Cfelte  famille  oflic 
wne  particularité  bien  curieuse,  et 
qui  la  distingue  suffisamment  de  tou- 
tes les  autres.  Les  femelles,  lorsqu'el- 
les ont  été  fécondées  ,  se  fixent  sur  des 
Végétaux  de  diverses  sortes  ;  bientôt 
leur  corps  se  gonUe  ,  puis  se  dessè- 
che et  présente  l'aspect  de  galles  ou 
d'eicroissances  ;  les  œufs  ,  placés  sous 
cet  abri  maternel  ,  ne  tardent  pas  à 
éclore.  /".  Cochenille  et  Kermès. 

(aud.) 
GALLIiNULA.  moll.  Genre  établi 
par  Klein  (Méthode  Ostrac.,p.  56), 
pour  les  Coquilles  que  l'on  compare 
à  des  Poules  qui  couvent  ,  parce 
qu'elles  ont  le  bord  droit  eu  forme 
d'aile.  On  trouve  dans  celte  coupe 
principalement  des  Stronibes  qui  se 
rapprochent  du  Strombus  canarinus , 
et  des  Volutes,  tels  que  la  Neigeuse, 
le  Pavillon  d'Orange,  elc.       (D..11.) 

GALLINULE.  Gallinula.  ois.  (La- 
tham.)  Genre  de  l'ordre  des  Gralles. 
Caractères  :  bec  moins  long  que  la  tête , 
comprimé  ,  conique  ,  beaucoup  plus 
haut  que  large  <à  sa  base:  mandibu- 
les d'égale  longueur  ,  comprimées 
vers  la  pointe  ,  la  supérieure  légère- 
ment courbée  ;  narines  placées  de 
chaque  côté  du  bec  vers  le  milieu  de 
sa  longueur  ,  fendues  longitudinalc- 
ment,  percées  de  part  en  part  et  en 
partie  recouvertes  par  une  membra- 
ne; pieds  longs;  trois  doigts  devant 
et  un  derrière  ;  les  antérieurs  Irès- 
longs  et  bordés  d'une  membrane 
étroite;  ailes  médiocres,  concaves  ; 
la  première  rémige  plus  courte  que 
les  deuxième  et  troisième;  celle-ci, 
ou  la  quatrième,  la  plus  longue. 

Ces  Oiseaux  ,  auxquels  des  carac- 
tères assez  équivoques  ont  fait  trou- 
ver difficilement  une  place  immuable 
dans  les  méthodes  ,  ont  tour  à  tour 
été  séparés  ,  réunis  ou  confondus 
parmi  les  espèces  d'autres  genres , 
qui,  sous  certains  points  de  vue  ,  of- 
fraient des  analogies  admissibles  , 
mais  qu'en  écartaient  des  anomalies 
de  mœurs  ou  de  conformation.  Les 
voici  de  nouveau  groupes  jusqu'à  ce 
que  la  découverte  de  quelques  espè- 


GAL 

CCS  iiiterinediaii'cs  ne  vienne  encore 
dérouter  les  versatiles  méthodistes. 
S'il  fut  difficile  de  s';iccorder  sur  la 
réuniou  de  ces  espèces  en  famille  ou 
genre ,  il  ne  l'est  pas  moins  d'en  pré- 
senlei  un  ensemble  de  mœurs  et  d'ha- 
bitudes :  cependant  quelques  t^ënéia- 
lités  peuvent  être  jnésenlées  :  telles 
sont  celles  de  se  complaire  plus  habi- 
tuellement sur  la  terre  qu'au  sein  des 
étangs  et  des  marais  oii  ,  néanmoins, 
elles  nagent  avec  vitesse,  plongent 
avec  célérité  ;  de  se  dérober  avec 
adresse  aux  regards  du  chasseur  et  à 
la  poursuite  des  Chiens,  en  courant 
à  travers  les  joues  et  les  liges  maré- 
cageuses; de  se  nourrir  indiÛereni- 
ment  de  Végétaux,  de  Vers,  d'In- 
sectes, de  Mollusques  et  même  de 
petits  Poissons  ;  de  passer  la  plus 
grande  partie  de  la  journée  dans  des 
retraites  abritées  et  de  n'en  sortir  que 
vers  le  son\  L'on  assure  que  les  Gal- 
liuules  sont  voyageuses  ,  mais  leurs 
voyages  ne  peuvent  être  que  de  courte 
durée  ,  et  seulement  pour  les  lieux  oii 
l'extrême  rigueur  de  la  saison  leur 
ôte  tout  espoir  de  trouver  la  moindre 
nourriture,  car  dans  les  régions  un 
peu  plus  tempérées,  on  les  aperçoit 
à  toutes  les  époques  de  l'année,  lors 
même  que  tout  semble  enveloppé  de 
neige  et  de  glaçons  ;  elles  sont ,  pen- 
dant ces  jours  de  disette  ,  réunies  près 
des  fontaines  et  des  eaux  vives.  Du 
reste,  voyageuses  ou  sédentaires,  les 
Gallinules  n'en  sont  pas  moins  très- 
attachécs  aux  lieux  qui  les  ont  vues 
naître ,  car  chaque  année  elles  y  vien- 
nent déposer  les  gages  de  leur  ten- 
dresse. Leurs  nids  ,  que  font  souvent 
respecter  la  solitude  et  la  difficulté 
d'aborder  là  oii  ils  sont  placés ,  se 
composent  d'un  amas  de  joncs  et  de 
roseaux  entrelacés  ;  la  ponte  est  ordi- 
nairement de  sept  à  huit  œufs ,  que  le 
mâle  et  la  femelle  couvent  alternati- 
vement; les  petits  courent  en  nais- 
sant, suivent  pendant  quelque  temps 
leur  mère  ,  mais  bientôt  ils  lui  lais- 
sent le  loisir  d'élever  une  seconde  fa- 
mille qui ,  à  son  tour  et  avant  la  fin 
de  l'année  ,  est  suivie  d'une  troi- 
sième. 


GAL  i5;> 

f   Arête  de  la  mandibule  supérieure 
s'avançant  sur  le  front,  et  se  dila- 
tant en  une  plaque  nue. 
Galltnule  Angoli  ,  1  ulica  ina- 
deraspatana  ,Gmel.  P.iriics  supérieu- 
res cendrées  ,  les  inférieures  blanches 
ainsi  que  les  côtés  de  la  tête  et  le  de- 
vant du  cou;  rémiges  bordées  de  noir; 
quelques  taches  noires  sur  la  poitrine. 
Taille,  seize  pouces.  Des  Indes.  Es- 
pèce douteuse. 

Gai>i.inule  brune  ,  Porphyrio 
p/iœniciiius ,  Var.,  Lath.  Parties  su- 
périeures noires  ,  les  inférieures  blan- 
ches ,  avec  l'abdomen  rouge;  pieds 
jaunes.  Taille,  huit  pouces.  Du  cap 
de  Bonne-Espérance. 

Gat^linule  cendrée,  Fulica  cine- 
rea  ,  L.  Parties  supérieures  cendrées, 
nuancées  de  vert  sur  les  ailes  et  le 
corps  ;  les  postérieures  blanchâtres  , 
avec  le  milieu  du  ventre  blanc  ;  pieds 
bruns.  Taille,  dix-sept  pouces.  De  la 
Chine. 
Gallinulede  LA  Chine,  f'.  G\l- 

LINULE  KaRUKA. 

Gallinule  couleur  de  Plomb  , 
Gal/inu/a  plumhea  ,  Vieill.  Parties 
supérieures  noirâtres,  avec  les  plumes 
lisérées  de  cendré;  tectrices  a'aircs 
noires  bordées  de  joux  ;  rémiges  cen- 
drées rayées  de  gris  et  de  blanc;  par- 
ties inférieures  et  cou  d'un  cendré 
bleuâtre  rayé  de  blanc;  bec  roux; 
plaque  frontale  rouge.  Taille,  vingt 
pouces.  De  Java. 

Gallinule  favorite  ,  Fulica fla- 
virostris  ,  Gmel. ,  BufT.,  pi.  enl.  897. 
Parties  supérieures  bleues  ,  ainsi  que 
les  côtés  de  la  tête  ,  de  la  gorge  et  les 
flancs;  devant  du  cou,  poitrine  et 
ventre  blancs  ;  tète  et  queue  noirâ- 
tres; bec  et  pieds  rouges.  Taille  ,  dix 
pouces.  De  Cayenne. 

Gallinule  Glout,  Fulica  Jislu- 
lans.  Variété  douteuse  de  la  Galli- 
nule Poule  d'eau ,  jeune. 

Gallinule,  grande  Poule  d'eau. 
F.  Gallinule  Poule  d'eau. 

Gallinule  grinette,  Fulica  nœ- 
via,  Gmel.  Espèce  peu  connue,  qui 
pourrait  bien  n'être  qu'une  variété 
d'âge  du  Râle  d'eau.  F.  ce  mot. 

Gallinule  grise  ,  Porphyrio  ci- 


i36 


GAL 


nt-reus  ,  Vie'iU.  Parties  supérieures 
grises;  côles  du  front,  sourcils,  gorge , 
devant  du  cou,  milieu  de  la  poitrine 
et  du  ventre  blancs  ;  bec  jaune  ;  pieds 
rougcùtres.  Taille ,  sept  pouces.  Pa- 
trie inconnue. 

Gallinule  Karuka  ,  Rallus  phœ- 
/liciirus ,  GincJ.,  Bufl'.  ,  pi.  enl.  SS6. 
Parties  supérieures  noires,  tachetées 
de  bleu  ;  les  inférieures  de  même  que 
la  tète  ,  blanches  ;  ventre  et  queue 
d'un  roux  vif;  bec  et  pieds  verts. 
Taille  ,  huit  pouces. 

Gai^linuj.e  du  Mexique  ,  Fiilica 
Mexicana  ,  Lath.  Parties  supérieures 
verdâtres  ,  variées  de  bleu  et  de  fau- 
ve; les  inférieures,  la  tcle  et  le  cou 
pourpres;  rémiges  et  rectrices  vertes; 
bec  rouge,  jauue  à  l'extrémité.  Taille, 
douze  pouces. 

Gai.linul.e  mouchetée  ,  FuUca 
maculata ,  Gmel.  Var.  de  ia  Galli- 
KULE  Pouj^E  d'eau  ,  jeune. 

Gai-linule,  petite  Poule  d'eau, 
Callliiula  fusca  ,  Lath.  f-^.  Gallinu- 
iiE  Poule  d'eau  ,  jeune. 

Galltnule  ,  Poulette  d'eau.  J^. 
Gallinule  Poule  d'lau,  jeune. 

Galltnule  Poule  d'eau,  Galli- 
nula  Chloropus.  L.,  Buff.,  pi.  enl.  877. 
Parties  supérieures  d'un  brun  olivâ- 
tre foncé;  les  inférieures,  la  tète,  la 
gorge  et  le  cou  d'un  bleu  ardoisé  ; 
rémiges  ,  tectrices  caudales  inférieu- 
res blanches;  base  du  bec  et  plaque 
frontales  rouges;  pieds  d'un  vert  jau- 
nâtre avec  uïie  jarretière  rouge.  Taille, 
douze  à  quatorze  pouces.  D'Europe. 
Les  jeunes  sont  d'un  brun  olivâtre 
plus  clair  en  dessous;  le  blanc  des 
ailes  est  d'un  brun  clair;  la  plaque 
frontale  est  presque  nulle;  les  pieds 
sout  olivâtres  ,  avec  la  jarretière  jau- 
nâtre. D'Europe. 

Gallinule  Smirring,  FuUca  fla- 
vipes ,  Gmel.  V.  Gallinule  Poule 
d'eau,  jeune- 

Gallinule  Tavoua,  FuUca  Mar- 
ilnica,  Gmel.  Tout  le  plumage  vert, 
changeant  en  bleu  sur  la  tête  et  sous 
le  corps;  rémiges  et  rectrices  noirâ- 
tres ,  bordées  de  vert;  tectrices  cau- 
dales inférieures  blanches;  base  du 
bec  et  plaque  frontale  rouges  ;  pieds 


GAL 

jaunes.  Taille  ,  douze  pouces.  Les 
leuues  et  les  femelles  sont  nuancés  de 
brun;  ils  ont  le  dessous  du  corps 
blanc,  nuancé  de  noir,  les  pieds 
bruns.  De  l'Amérique  méridionale. 
ff  Point  de  plaque  frontale. 

Gallinule  Bâillon  ,  Galllnula 
BaUloini^  Vieill.  Parties  supérieures 
dun  loux  olivâtre  avec  des  taches 
blanches  entoui'ées  de  noir;  sommet 
de  la  tète  roux,  strié  de  noir  5  gorge, 
soiu'cils ,  côtés  du  cou ,  poitrine  et 
ventre  d'un  gris  bleuâtre;  tlancs,  ab- 
domen et  tectrices  caudales  inférieu- 
res, variés  de  blanc  et  de  noir;  bec 
vert;  pieds  rougeâtres.  Taille,  six 
pouces  et  demi.  Les  jeunes  ont  la 
gorge  et  le  milieu  du  ventre  blancs  , 
layés  de  zig-zags  cendrés,  les  flancs 
olivâtres ,  nuancés  de  blanc.  D'Eu- 
rope. 

Gallinule  Bidi-Bidi  ,  Rallus  Ja~ 
maicencis  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  olivâtre  ,  rayé  de  blanchâ- 
tre ;  tête  noire  ;  parties  inférieures 
d'un  cendré  bleuâtre  ;  bec  noir  avec 
la  base  de  la  mandibule  inférieure 
rouge;  pieds  bruns.  Taille,  cinq 
pouces.  Des  Antilles. 

Gallinule  blanche  et  rousse  , 
Rallus  leucopy rrhus  ,  Vieill.  Parties 
supérieures  d'un  roux  châtain,  plus 
vif  sur  la  tète,  le  cou  et  surtout  les 
joues  ;  rémiges  et  rectrices  d'un  brun 
roussâtre  ;  parties  inférieures  blan- 
ches ,  rayées  de  noir  sur  les  flancs  et 
les  jambes  ;  bec  noirâtre,  vert  en  des- 
sous ;  tarse  rouge.  Taille  ,  six  pouces 
etdemi.  De  l'Amérique  méridionale. 

Gallinule  Brunoir, /?a////s  me- 
lanoplialus ,  Vieill.  Parties  supérieu- 
res d'un  brun  noirâtre;  une  mousta- 
che rousse;  gorge  blanchâtre  ;  par- 
ties inférieures  cendrées,  noirâtres  , 
rayées  de  blanc  ;  bec  nouâtre  ,  vert  à 
sa  base;  pieds  blanchâtres.  Taille, 
sept  pouces.  De  l'Amérique  méridio- 
nale^ 

Gallinule  brune-olivatre,  Ral- 
lus rufescens ,  V.  Parties  supérieures 
d'un  brun  olivâtre  ,  plus  foncé  sur  la 
tête;  parties  inférieures  d'un  cendré 
bleuâtre;  gorge  blanche:  flancs  et 
ventre  bruns  ,  rayés  de  blanc   et  de 


GAL 

roux  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille ,  neuf 
ponces.  D'Aliiquc. 

GaI-LTNULE      lillUNE  ,     RAYÉE     DE 

>;oiR,  Ralliis  obscurus ,  Lalh.  Parties 
supérieures  f.iuves  ,  striées  de  noir, 
les  intérieures  d'un  brun  ferrugineux; 
bec  noir  borde  de  jaune  ;  pieds  d'un 
brun  rougeâtre.  Taille ,  cinq  pouces 
et  demi.  Ùc  l'Océanique. 

GaI^LINULE  a  COLEIER  DES  PlII- 
LiriMNES.  f^.  GaLLINULE  TÉK1.1N  A 
COLLIEK. 

Gallinuee  a  cou  bleu  ,  Rallus 
cœriilescens  ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'un  brun  rougeàtre;  gorge  ,  de- 
vant du  cou  et  poitrine  d'un  bleu 
pâle  ;  parties  inférieures  blanclies 
rayées  de  noir;  bec  et  pieds  rouges. 
Taille,  sept  pouces.  Uu  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

GALLiNL'Lr.    de    LA    DaOURIE.    /"'. 

Gaelinule  Raelo-Marolette. 

Galein'ule  DE  Genêt, /fû////5  (  '/ex, 
L.;  Crex pralcnsis,  Bec;  Roi  des  Cail- 
les ,  Bufï. ,  pi.  enl.  7  5o.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  noirâtre,  nuancées 
de  cendré  et  de  roux  ;  un  large  sour- 
cil cendré;  tectrices  alaires  rousses; 
rémiges  rousses  extérienrement  ;  gor- 
ge, ventre  et  abdomen  blancs;  poi- 
trine d'un  cendré  olivâtre  ;  flancs 
roux  ,  rayés  de  blanc  ;  mandibule  su- 
périeure brune,  l'inférieure  blanchâ- 
tre; pieds  rougeâtres.  Taille,  neuf  à 
dix  pouces.  D'Europe. 

(jaeeinule  grand  Râle  de 
Cayenne,  Fulica  Cayennensis  ,  L.  , 
Buff-,  pi.  enl.  obi.  Parties  supérieu- 
res olivâtres  ,  avec  les  ailes  d'un  roux 
vif;  tête,  cou  ,  queue  ,  abdomen  et 
jambes  d'un  gris  brun;  côtés  de  la 
tête  d'un  blanc  verdâtre  ;  poitrine 
rousse;  bec  noirâtre  varié  de  rouge  ; 
pieds  rouges.  Taille,  dix-huit  pouces. 
Les  jeunes  ont  presque  tout  le  plu- 
mage plus  ou  moins  cendré. 

Gallinule  grise,  Rallus  cinereus, 
\ieill.  Parties  supérieures  brunes,  les 
inférieures  grises  rayées  de  noir  et  de 
blanc  sur  les  flancs;  milieu  de  la 
gorge  et  du  cou  blanc  ;  bec  brun  ; 
pieds  gris.  Taille  ,  cinq  pouces.  De 
Cayenne.  C'est  probablement  une  va- 
riété d'âge  du  petit  Râle  de  Cayenne. 


GAL 


j57 


Gallinule  de  l.a  Jama'ique.  f^. 
Gallinule  Didi-Bidi. 

Gallinule  jasi'Ée  ,  Rallus  macu- 
lusus,  Vieil!.  Parties  supérieures  bru- 
nes ,  variées  de  noirâtre  ,  de  blanc  et 
de  roux;  moitié  de  la  tête,  devant 
du  cou  et  parties  inférieures  d'uu 
roux  vif;  queue  brune  ;  bec  noirâtre; 

rieds  rouges.  Taille,  si\  pouces.  De 
Amérique  méridionale. 

Gallinule  Kiolo,  Rallus  Caya- 
ne/isis,  Lath.,  BufF.,  pi.  enl.  568  et 
753.  Parties  supérieures  brunes  avec 
le  manteau  d'un  veit  olivâtre;  som- 
met de  la  fête  roux  ,  ilcméme  que  les 
parties  inférieures;  jaml)es  olivâtres; 
bec  el  pieds  bruns.  Taille  ,  sept  pou- 
ces. De  l'Amérique  méridionale. 

Gallinule  Marouette,  Rallus 
Poi-zana,  L.;  petit  Râle  d'eau,  Bufl'. , 
pi.  cnl.  7.5i .  Parties  supérieures  d'urt 
i)run  olivâtre,  tachetées  et  striées  de 
blanc;  les  inférieures  d'un  olivâtre 
foncé,  variées  de  cendré  et  tachetées 
de  blanc;  front,  sourcils  et  gorge 
d'un  gris  bleuâtre;  côtés  delà  tête 
marqués  de  noir;  rectrices  intermé- 
diaires bordées  de  blanc;  bec  ver- 
dâtre ,  rouge  à  sa  base;  pieds  jaunes. 
Taille  ,  sept  à  huit  pouces.  Los  jeunes 
ont  la  gorge  et  le  milieu  du  ventre 
d'un  blanc  cendré,  la  face  et  les  joues 
pointillés  de  blanc  et  dq  brun.  D'Eu- 
rope. 

Gallinule  MunnEN  ,  Rallus  Vii- 
ginianus,  L.  Parties  supérieures  va- 
riées de  roussâtre  et  de  noirâtre  ;  les 
inférieures  d'un  brun  orangé,  rayés 
de  noir  et  de  blanc  sur  l'abdomen  et 
les  flancs;  goige  jaunâtre;  tectrices 
alaires  d'un  rouge  brun  ;  bec  noirâ- 
tre, rouge  à  sa  base  en  dessous  ;  pieds 
rougeâties.  Taille,  sept  à  huit  pou- 
ces. La  femelle  a  la  tête  noirâtre,  avec 
les  joues  cendrées,  le  haut  de  la 
gorge  blanc  ,  et  les  parties  inférieures 
d'un  fauve  obscur.  Do  l'Amérique 
septentrionale. 

Gallinule  noire,  Rallus  niger ^ 
Lath.  Tout  le  plumage  d'un  noir 
irisé  ;  bec  jaune  ;  pieds  rouges.  Taille, 
huit  pouces  et  demi.  Du  Sénégal. 

Gallinuje  noire  a  paupières 
kouges ,  /?a//ws  Tahuensis y\jdi\}a..  Tout 


1 38  GAL 

le  plumat^e  noir;  bec  noir;  iris  rou- 
ge; pieds  d'un  brun  rougeâtre.  Tail- 
le ,  six  pouces.  De  l'Océanique. 

GALL,I^aII.E    NOTRE  POtNTlLLÉE    DE 

Bh\i>ic,  Rd//as  jjaci/j'cus,  La  th.  Par- 
ties supérieures  noires  ,  piquetées  do 
blanc;  nuque  et  rémiges  brunes;  gor- 
ge blanche;  poitrine  bleuâtre;  le 
reste  des  parties  inférieures  blanchâ- 
tre; bec  et  iris  rouges;  pieds  rou- 
geâtres.  Taille,  neuf  pouces.  De  l'O- 
céanique. 

Gallinule  OLIVATRE,  RallusoH- 
paceus ,  Vicill.  Parties  supérieures 
olivâtres  ,  tachetées  et  striées  de  noir; 
gorge  blanchâtre;  parties  inférieures 
a'un  gris  fauve  avec  les  flancs  rayés 
de  noir  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille , 
six  pouces  et  demi.  Des  Antilles. 

GaLLINULE  PERLÉE.   T^.  GaLLINU- 

LE  Marquette. 

Galltnule  petit  Râle  de  Cayen- 
NE,  Rallus  minulus  ,  L.  ,  BufF.  ,  pi. 
cnl.  847.  Parties  supérieures  variées 
de  roussâtre,  de  noir  et  de  blanc; 
sommet  de  la  tête  et  cou  bruns  ;  gor- 
ge ,  devant  du  cou  et  poitrine  d'un 
blanc  roussâtre;  abdomen  rayé  de 
noir;  pieds  d'un  brun  jaunâtre.  Tail- 
le ,  cinq  pouces. 

Gallinule  petit  Râle  d'eau.  V. 
Galltnule  Marouette. 

Gallinule  DES  Philippines  ,  Ral- 
lus P/iilippensis,  Lath.  ,  BufF.,  pi. 
enl.  774.  Parties  supérieures  brunes  , 
variées  de  rouge  ;  les  inférieures  noi- 
res ,  rayées  de  blanc  ;  sommet  de  la 
tête  roux;  un  large  sourcil  blanc; 
rémiges  mélangées  de  noir  ,  de  blanc 
et  de  roux;  rectrices  noirâtres  ,  bor- 
dées de  roussâtre;  gorge  blanchâtre. 
Taille  ,  dix  pouces  et  demi. 

Gallinule  plombée  a  gorge 
BLANCHE,  Rallus  albicollis ,  Vieill. 
Parties  supérieures  noires,  avec  le 
bord  des  plumes  roussâtre;  rémiges 
d'un  noir  irisé  ;  gorge  blanche  ;  de- 
vant du  cou  ,  côtés  de  la  tête  ,  poitrine 
et  ventre  d'un  cendré  bleuâtre  très- 
pâle;  tectrices  caudales  inférieures 
brunes  ,  rayées  de  blanc  ;  bec  verdâ- 
Ire  ;  pieds  d'un  brun  rougeâtre.  Tail- 
le ,  huit  pouces.  De  l'Amérique  méri- 
dionale. 


GAL 

Gallinule  Porzane  ,  Rallus  Fur- 
zana ,  Guiel.  f^.  Galltnule  Ma- 
rquette. 

Galltnule  Poussin  ,  Rallus  pu- 
sllliis ,  L.  Parties  supérieures  olivâ- 
tres ,  avec  le  milieu  des  plumes  noir  , 
et  un  grand  espace  noir  strié  de  blanc 
sur  le  dos  ;  parties  inférieures  d'un 
giis  bleuâtre,  avec  quelques  raies 
blanches  et  brunes  sur  l'abdomen  et 
les  flancs;  bec  vert,  lougeâtre  à  sa 
base  ;  pieds  cendrés  ,  bleuâtres.  Tail- 
le, six  à  sept  pouces.  Europe. 

Gallinule  Râle  de  Genêt.  P'. 
Gallinule  de  Genêt. 

Gallinule  Rallo  -  Marquette. 
F".  Galltnule  Poussin. 

Gallinule  rouge.  /^.Gallinule 
DE  Genêt. 

Gallinule  p.ougeatre  ,  Rallus 
Zeylanicus,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  ferrugineux  ;  rémiges  noi- 
res ;  parties  inférieures  d'un  brun 
rougeâtre.  Taille,  dix  pouces.  Des 
Moluques. 

Gallinule  rougeâtre  a  bec  et 
PIEDS  CENDRÉS  ,  Rallus  Sandwlceiisis, 
Lath.  Plumage  d'un  brun  ferrugi- 
neux ,  plus  pâle  en  dessous  du  corps. 
Taille,  sept  pouces.  De  l'Océanique. 

Gallinule  rousse  a  front  bleu  , 
Fulica  Carthagena ,  L.  Tout  le  plu- 
mage d'un  brun  roux,  tiiant  sur  le 
fauve  vers  les  parties  inférieures  ; 
front  d'un  gris  de  plomb  ;  bec  et 
pieds  bruns.  Taille,  quinze  polices. 
De  l'Amérique  méridionale. 

GallinuTvE  rousse  ,  Rallus  rufus , 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  brun 
noirâtre ,  rayées  et  tachetées  de  blanc; 
tête  et  cou  d'un  roux  foncé  ;  gorge 
roussâtre  ;  parties  inférieures  brunes, 
striées  de  noirâtre  ;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille  ,  six  pouces  et  demi. 
D'Afrique.  La  femelle  a  la  gorge  et 
les  parties  inférieures  blanchâtres  , 
tachetées   de  brunâtre. 

Galltnule  Rufalbin  ,  Rallus 
rufescens ,  Vieill.  Parties  supérieures 
d'un  brun  roussâtre  ;  les  inférieures 
blanches  ,  avec  les  côtés  et  les  flancs 
roux  ;  abdomen  noir  ,  rayé  de  blanc  ; 
bec  brun;  pieds  verdâtres.  Taille, 
six  pouces.  De  Java. 


G  AL 

GAiLlNULE     A    SOUUCILS    lii-AKCS  , 

Kalliis  superciUaris,  Vicill.  Parties 
siipérieuvcs  noires,  sUieestle  blanc; 
une  laclic  lousse  sur  le  dos;  reniiges 
hruncs;  rccliicei  noiiàlrcs,  liqiie- 
tecs  de  blanc;  une  bande  blanche  et 
deux  noii  es  de  chaque  cote  de  la  tèlo 
qui  csl  d'un  roux  jaunàlrc  ;  [larlics 
infcrieuios  blanches  avec  des  raies 
noires  sur  les  flancs  et  les  janibes; 
bec  noir;  pieds  jaunes.  ïadle,  six 
pouces.  De  l'Amérique  méridionale. 

GaJ.LINUI.E  de  TEUUE.  /".  G  ALLI- 
NULE  DE  GeNÈT. 

GallinlleTiklin.  F".  Gallinu- 

LE  DES  PlllLTPriNES. 

Ga1,LINVLE     TlKLlN     A     COLLIER  , 

lialliis  torqualiis  ,  ijalh.  Parties  supé- 
rieures brunes,  lavées  d'olivâtre; 
toues  et  gorge  noirâtres  ;  un  trait 
>lanc  qui  part  de  chaque  angle  du 
bec;  parties  inférieures  brunes, 
rayées  de  blanc  ;  un  large  demi-col- 
lier roux  ;  bec  cl  pieds  bruns.  Taille, 
onze  pouces.  Des  Philippines. 

Gallinule  de  Virginie,  Galli- 
nula  Caroli/ia,  Lath.  Parties  supé- 
lieures  d'un  brun  olivâtre,  tacheté 
de  blanc;  sourcils  ,  joues  et  poitrine 
d'un  cendré  clair  ;  une  bande  noire 
iouj;iludinalc  qui  s  étend  sous  le 
corps  à  partir  du  menton  qui  est  de 
cette  couleur;  venlie  blanc;  flancs 
rayés  de  blanc  ,  de  fauve  et  de  noir; 
rectiices  brunes  ,  les  quatre  intermé- 
diaires cendrées  et  bordées  de  blanc. 
Taille,  sept  pouces  et  demi.  De  lA- 
niérique  septentrionale. 

Galltxule  VARIÉE  A  GORGE  ROUS- 
SE, /-'////'ca,  A'a('œZ)o/ace«s/5 ,  L.  Par- 
ties supérieures  variées  de  roux  ,  de 
noir  et  de  blanc;  tectrices  caudales 
noires,  rayées  de  blanc;  sommet  de 
la  tète  noir,  pointillé  de  blanc;  par- 
ties inférieures  roussâtres,  variées  de 
brun  et  tachetées  de  noir  et  de  blanc 
sur  la  poitrine  et  les  flancs  ;  bec  noi- 
râtre; pieds  rouges.  Taille  ,  cinq  pou- 
ces. De  l'Amérique  septentrionale. 

Gallikule  Widgeon.  P'.  Galli- 
nule de  Virginie.  (UR..Z.) 

*  GALLINULE.  inf.  Espèce  du 
genre Enclielide.  A',  ce  mot.        (u  ) 


(jAL  1   'M 

*  G  A  LLIQUE.  ^.  ACIDEG  ALLIQLE. 

GALLIRÏOIN.  HOT.  riiAN.  Pour 
Gallyrion.  /^.  ce  mot.  (u.) 

G.\LLlTE./iAc//7//-w5.Qis.(  Vieillot.) 
Genrt  établi  par  Vieillot  pour  y  pla- 
cer deux  espèces  de  l'Amérique  mé- 
ridionale, auxquelles  Temminck  n'a 
point  trouvé  de  caractères  suffisans 
pour  les  séparer  des  Gobe-Mouches. 
A^''.  ce  mot.  (dr..z.) 

GALLITE.  no-r.  phan.  Nom  vul- 
gaire dans  le  Midi  du  LinariahirsiUa. 
y.  LlNAlRE.  (B.) 

GALLITRICHUM.  bot.  piîan.  La 
Sclarée,  l'Hoimin  et  la  Sauge  chez 
d'anciens  botanistes.  (u  ) 

GALLITZINITE  min.  On  a  dédié 
sous  ce  nom  ,  au  prince  Dimitri  de 
Gallilzin,'  une  variété  de  Tilanc 
oxidéferrifèrc.  V.  Titane,     (aud.) 

GALLOT.  pois.  Syn.  vulgaire  de 
Lahrus  Ti/ica,  L.  7^'.  Labre.       (b.) 

GALLUS.  OIS.  r.  Coq. 
GALLONNÉ  ,      GALLONNÉE. 
itEPT.   et    POIS.    Espèces   des    genres 
Squale,  Tortue,  Lézard  ,  Grenouille 
et  Vipère.  /''.  ces  mots.  (b.;, 

GALLYRION.  bot.  phan.  {  Menl- 
zol.)  Syn.  de  JJlium  bulbiferum  ou 
Martagon.  (b-) 

*  GALOPHTALMUM.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthé- 
récs,  Corymbifères  de  Jussieu,  et  de  la 
Syngénésie  superflue,  L.  ,  vécem- 
niont  établi  par  Nées  et  Martitis 
[Beitrag  zur  Flora  Brasil. ,  p.  7)  i>vcc 
les  caractères  suivans  :  calalhide  dont 
le  disque  est  composé  d'un  petit  nom- 
bre de  petites  fleurs  égales  ,  tubuleu- 
ses  et  hermaphrodites;  et  la  couronne 
luiilalérale,  formée  de  deux  ou  trois 
fleurs  femelles  ,  en  languettes  ovales 
et  émarginées  ;  involucrc  cylindracé  , 
composé  de  huit  folioles  ,  dont  quatie 
extérieures  plus  larges  et  embrassant 
les  intérieures;  réceptacle  nu,  ponctué; 
akènes  télragones ,  comprimés,  ob- 
coniqucs,  surmontés  d'un  rebord  à 
deux  ou  quatre  épines.  Ce  genre  ap- 
partient à  la   tribu  des  Hélianlhées, 


i4o 


GAL 


et  se  rapproche  des  genres  P'erhesiiia , 
Pcctis,  et  du  Chtonia  de  Cassini.  Il  dif- 
fère du  premier  par  la  forme  de  l'ai- 
grette et  le  réceptacle  nu  ;  du  Peclis 
et  du  C/itotiia  par  l'involucre  .octo- 
phylle  ,  et  du  dernier  surlout  par  son 
aigrette  non  membraneuse  à  la  base. 
L'auteur  de  ce  genre  n'en  a  décrit 
qu'une  seule  espèce  ,  Gahphtalmum 
Brasiliense  ,  Plante  herbacée  dont  les 
feuilles  sont  ovales  ,  hérissées  et  vei- 
ticillées  au  nombre  de  quatre.  Elle  est 
figurée  (  /uc.  cit. ,  tab.  2  )  avec  plu- 
sieurs détails  sur  les  oi'ganes  dé  la 
fructification.  (g..n.) 

GALOPIJNE.  Galoplna.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées  et 
de  la  ïétrandrieDigynie,  L.  ,  établi 
par  Thunberg  ,  et  adopté  par  Will- 
denow  et  Jussieu  avec  les  caractères 
suivans  :  calice  entier,  non  proémi- 
nent (nul  selon  Thunberg)  ;  corolle  à 
quatre  segmens  réfléchis;  quatre  éta- 
nnnes  ù  anthères  oblongues  di  essées; 
deux  styles  ;  fruit  très-petit ,  divisible 
en  deux  coques  globuleuses  et  mûri-, 
quées.  Thunberg,  dans  son  Pro- 
drome des  Plantes  du  Cap,  a  lui- 
même  réuni  ce  genre  à  V AntJiosper- 
mum  malgré  la  diversité  de  leur  port. 
Au  reste ,  le  Galoplna  ne  renferme 
qu'une  seule  espèce,  Galupina  cir- 
cœoides  ,  qui  est  une  Plante  herbacée, 
annuelle  ,  à  feuilles  opposées  ;  ses 
fleurs  sont  disposées  en  panicules 
lâches,  terminales,  et  elles  sont  ac- 
compagnées de  bractées.  Elle  croît  au 
cap  de  Bonne-Espérance.  (g..n.) 

GALOS-PAULES.  mam.  Le  Singe 
désigné  sous  ce  nom  par  Marmol,qui 
le  dit  de  couleur  de  Chat  sauvage, 
paraît  être  le  Patas.  (b.) 

GALPHIMIE.  Galphimla.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Mal- 
pighiacées,  et  de  la  Décandrie  Mono- 
gynie,  L.  ,  caractérisé  par  un  calice 
quinquéparti ,  persistant ,  dépourvu 
de  glandes  ;  cinq  pétales  onguiculés, 
à  limbe  ovale  ;  dix  étamines  hypogy- 
nes  à  filets  libres  ou  réunis  vers  leur 
base  ;  un  ovaire  surmonté  de  trois  sty- 
les simples  ,  à  trois  loges  contenant 
un  seul  ovule  ;  une  capsule  à  trois 


GAL 

coques  s'ouvrant  extérieurement  sui- 
vant leur  longueur.  Il  se  compose 
d'Arbrisseaux  à  feuilles  opposées  ,  en- 
tières ,  portées  sur  des  pétioles  le  long 
desquels  on  remarque  quelquefois 
une  double  glande.  Les  fleurs  jaunes, 
disposées  en  grappes  terminales ,  sont 
soutenues  sur  des  pédoncules  munis 
d'une  bractée  à  leur  base  et  de  deux 
un  peu  plus  haut.  A  trois  espèces 
du  Mexique  que  Cavanilles  ,  auteur 
de  ce  genre  ,  avait  décrites ,  Kunth  en 
a  ajouté  avec  doute  deux  ,  différentes 
en  effet  par  leur  calice  glanduleux,  et 
originaires  du  même  pays.  f".  Cav. , 
Ico/L. ,  489  et  565  ,  et  Kunth  ,  Nov. 
Ge/i.,5,  172,  tab.  45:a.         (a.d. i.) 

GALTABE.  kevt.  saur.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Lacerta  Moniïur  y 
L.  r.  MONITOB.  (b.) 

GALUCHAT,  pois.  LacépèJe  ^ 
démontré  que  celte  substance  était 
la  dépouille  du  Raja  Sep/ten  de  la 
mer  Rouge,  préparée  d'une  certaine 
façon.  Tout  le  monde  connaît  cette 
peau  dure  et  polie  dont  l'usage  nous 
est  venu  des  Orientaux  ,  et  qui  sert  à 
faire  des  couvertures  d'étuis,  de  boî- 
tes ,  d'épées  ,  de  sabres  ,  etc.         (b.)  •  ' 

*GALURUS.  BOT.  PHAN.  Syn.  dans 
Sprengel  ,  de  Cal u rus,  genre  de  la  fa- 
mille des  Euphorbiacées.     (a.  d  .  J.) 

GALVANIE.  Galuania.  bot. 
PilAN.  Genre  de  le  Pentandrie  Mono- 
gynie  ,  L.  ,  établi  par  Vandelli  {SpeCy 
Flor.  lAtsit.  et  Bras. ,  p.  1 5 ,  tab.  1  )  pour 
une  Plante  indigène  duBrésil.  Ce  gen- 
re ,  placé  parmi  les  Rubiacées  ,  n'est 
point  mentionné  par  le  professeur  de 
Jussieu  dans  le  travail  qu'il  a  publié 
sur  cette  famille  (Mém.  du  Mus.  T. 
VI,  année  1820).  lldiUère  ,  en  effet ,  si 
peu  du  Palicourca  d'Aublet  ,  qu'il  y 
a  lieu  de  croire  qu'on  le  réunira  ainsi 
que  celui-ci  avec  le  Fsjc/io/n a.  Selon 
Jussieu,  le  Palicourea,  comme  le 
genre  qui  nous  occupe,  possède  une 
corolle  à  tube  gibbeux;  celui-ci  ne 
s'en  distingue  que  par  l'orifice  de 
sa  corolle  fermée  par  des  poils,  f^. 

PSYCHOTRIE.  (G..N.) 

GALVANISME,  zool.  Noui  don- 


GAM 

ri(i  à  réleclricité,qui  se  manifeste  au 
conliict  des  iiei  fs  et  des  muscles  ,  chez 
les  Animaux  vivans  ,  comme  dans 
ceux  qui  viennent  de  perdre  la  vie, 
mais  auxquels  il  leste  encore  un 
j)eu  de  clialcur  propre.  Ce  nom  est 
tiré  de  celui  du  physicien  italien  , 
Galvani ,  auquel  la  science  est  reele- 
vablc  de  cette  découverte  imjjorlanle 
qui  a  depuis  reçu  une  application 
plus  générale  et  jeté  un  giand  jour 
siu'  nondjre  de  pliénouiènes  delà  phy- 
sique et  de  la  cliinue.  V.  Electbi- 

CITli.  (DK..Z.) 

GALVEZIE.  Galvezia.  bot.  phan. 
Et  non  Galvesic.  Genre  de  la  famille 
des  Jjaurinées  et  de  l'Octandiie  ïé- 
tragsnie  ,  L.  ,  établi  par  Hiiiz  et 
Pavon  (  Piodr.  l'ior.  Peiis.  ,  p, 
56,  tab.  55),  qui  lui  ont  donné 
iKuu'  caractères  essentiels  :  un  ca- 
lice à  quatre  segmens  ;  quatre  péta- 
les; huit  étamines  ,  dont  quatre  al- 
ternes plus  courtes;  disque  glandu- 
laire placé  sous  les  ovaires  qui  sont 
connivcns  et  au  nombre  de  quatre  , 
sunmontcs  d'autant  de  sylcs  ;  quatre 
drupes  renfermant  chacun  une  noix 
imiloculaire. 

La  Galvézie  roNCTUÉ£,  Galvezia 
pu/icia/a,J\..  et  P.  ,  seule  espèce  du 
genre,  est  un  Arbre  du  Chili  ,  dont 
les  feuilles  sont  opposées,  oblongues  , 
lancéolées,  dentées  en  scie  et  parse- 
mées de  points  glandulaires;  elles 
répandent  une  odeur  aromatique  très- 
agréable.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  paniculées  et  axillaires. 

11  ne  faut  pascoufondiele  genre  que 
nous  venons  de  décrire  avec  le  Galie- 
zia  établi  par  Jussieu  {Gêner.  Plant.  , 
p.  119),  d'après  les  manuscrits  de 
Dombej'.  Les  auteurs  de  la  Flore  du 
Pérou  et  du  Chili  ont  réuni  celui-ci  au 
Dodartia  dont  il  ne  diÛere  que  par 
son  stigmate  simple  et  le  tube  ren- 
flé de  sa  corolle.  (g..n.) 

GAMAICU.  POLYP.?  Les  corps  cal- 
caires et  globuleux  auxquels  ,  sous  le 
nom  barbare  de  Gamaicu  ,  l'on  attri- 
bua long -temps  des  propriétés  mer- 
veilleuses ,  sont  toiit  au  plus  de  légers 
aijsorbans  et  paraissent  être  des  frag- 


GAM 


i4i 


mens  de  diveis  Madrépores  fossiles. 

GAMAL.  MAM.  V.  Dromadaire  , 
au  uiot  Chameau. 

G  A  M  A  S  E.  Gamasiis.  akaciin. 
Genic  de  l'ordre  des  Trachéeimes, 
famille  des  llolètres ,  tribu  des  Aca- 
rides,  Ibudé  par  Lalreille aux  dépens 
du  genre  Avants  de  Linné  ,  et  adopté 
depuis  par  Fabricius  et  par  les  ento- 
mologistes fiançais.  Ses  caractères 
sont  :  huit  pâtes  simplement  ambu- 
latoires; mandibules  en  pince;  pal- 
pes saillans  ou  tiès-distuicts  et  en 
ibrme  de  fil.  Le  genre  Gamase  n'est 
pas  encore  très-bien  circonscrit ,  et  il 
comprend  des  espèces  dont  les  liabi- 
tudes  dllFérentes  et  fort  singulières 
autoriseront  sans  doute  quelque  jour 
plusieurs  changcmens.  Dès  à  présent 
il  se  divise  en  deux  sections.  La  pre- 
mière se  compose  de  ceux  qui  ont  le 
dessus  du  corps  revêtu  en  tout  ou  eu 
partie  d'une  peau  écaïUcuse.  Tels 
sont  : 

Le  Gamase  cordé  ,  Gamasus  mar- 
ginatus  ,  Latr.  ,  ou  l'Jcan/s  margi- 
na/us d'iiertnanu  (Mcm.  Aptérologi- 
que,  p.  76  ,  pi.  6 ,  flg.  6).  Cet  obser- 
vateur picteud  qu'il  vit  sur  les  cada- 
vres et  qu'il  a  été  trouvé  dans  le  cer- 
veau d'un  Homme  ,  sans  qu'on  puisse 
supposer  qu'il  y  soit  venu  tlu  de- 
hors. Cette  espèce  est  dis'incte,  sui- 
vant lui,  de  Vudcanis  motalorius  de 
Linné,  et  elle  est  peut-être  la  même 
que  l'Acarus  car/auerini/s ,  Herm., 
trouvé  sur  le  corps  d'une  Alose  en 
état  de  putréfaction. 

Le  Gamase  iongipède  ,  Gamasus 
loiigipes  ou  le  Tiombidium  longipes 
d'Iiermann  {lue.  cit.  p.  5i  ,  pi.  1  ,  fig. 
8).  On  le  trouve  dans  les  Mousses. 

Le  Gamase  des  Coléoptères  ,  Ga- 
masus Culeoptratorum  ou  V Acarus 
Coleoptratorum  de  Linné  et  d  Her- 
mann.  Il  a  été  décrit  et  figuré  par 
Degéer(Mém.  sur  les  Ins.  T.  vu,  p. 
112  ,  pi.  6  ,  flg.  i5). 

La  deuxième  section  comprend  les 
espèces  dont  le  corps  est  entièrement 
mou;  les  unes  vivent  sur  diflereus 
Mammifères  et  Oiseaux,  telles  que  ; 


Le  Gamase  dd  vx  Ciiauve-Sou- 

Eis,  Gaviaiits  T-  esi^ei lllionis  ou  \' A- 
carus  P^cspertilionis  d'Ilenuann  {loc 
c//.  ,p.  84,  pi.  i.fig.  i4). 

Le  Gamase  pe  l'Hirondelle, 
Gamasus  Jlirundinis  ou  VJcarus  IIi~ 
rundinis  d'Hermann  (/oc.  cit.  ,  p.  85, 
pL  1,  fig.  i3)  qui  rappoile  à  cette 
espèce  VAcarus  Gnilinœ  île  Degder. 
On  le  trouve  dans  le  nid  de  l'Hiion- 
delle  de  cheminée. 

Les  autres  espèces  de  cette  section 
habitent  difFérens Végétaux  elfilenl  à 
la  surface  inférieure  des  feuilles,  des 
toiles  qui  les  enlac<>nt  et  les  font 
périr. 

Le  Gamase  tisserand,  Gamasus 
telaiius ,  ou  VAcarus  telarius  de  Lin- 
né ,  qui  est  la  même  espèce  que  le 
Trombidium  telaiium  d'Hermann  (/or. 
cit. ,  p.  4o  ,  pi.  2  ,  fig.  i5).  Il  se  trou- 
ve sur  diflerentes  Plantes  ,  et  parlicu- 
lièrement  sur  les  Tilleuls  auxquels 
il  paraît  faire  beaucoup  de  tort.  Her- 
inanu  a  décrit  et  représenté  sous  les 
noms  de  Tilianum  et  de  Socium  deux 
autres  espèces  propres  au  Tilleul ,  et 
qui  vivent  en  société  sur  les  Arbres. 

(aud.) 

*  GAMBARUB..  pois.  Espèce  du 
sous-genre  Hémiramplie.  V.  Esoce. 

(Tî.) 

GAMBETTE,  ois.  Espèce  du  gen- 
re Chevalier.  P'^  ce  mot.        (dr..z.) 

GAMMA.  INS.  S3/11.  de  C.  album, 
espèce  de  Papillon  du  genre  Nym- 
phale  et  une  Noctuelle.  (b.) 

*  GAMMARELLE.  Gammarellus. 
CRUST.  Leach  a  désigné  sous  ce  nom 
un  genre  de  Crustacé  qui  correspond 
à  celui  des  Euphées  de  Risso,  lequel 
a  été  réuni  par  Latreille  au  genre 
Apseude.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

GAMMAROLITHE.  crust.  Vieux 
synonyme  de  Crustacés  fossiles,   (b.) 

*  GAMMAPvOLOGIE.  zool.  V. 
Entomologie. 

GAMMARUS.  crust.  f .  Crevet- 


*   GAMMASLDE.       Gammasides. 
ARACIIN.  Lcach  a  établi  sous  ce  nom 


GAN 

(  T/ans.  Linn.  Societ.  T.  xi)  une  f.i- 
mille  dans  sa  classe  des  Cepkalosto- 
mata  et  dans  son  ordre  des  Monoine- 
rusumala.YAic  comprend  uniquement 
le  genre  Gamasus  de  Latreille,  que 
Leach  écrit  Gammasus.  F .  Gamase. 

(aud.) 

*  GAMOPÉTALE  et  GAMOSÉ- 
PALE. BOT.  PHAN.  Le  professeur  De 
CandoUc  ayant  posé  en  principe 
(Théorie  Elémentaire  de  la  Botanique, 
2'=  édit. ,  p.  121  et  128)  que  toute  co- 
rolle dite  monopétale  et  tout  calice 
nommé  monosépale  ,  sont  composés 
de  parties  soudées  en  un  seul  coi-ps 
plus  ou  moins  profondément  divisé  , 
a  proposé  de  remplacer  ces  mots  par 
ceux  de  corolle  Gamopétale  et  de  ca- 
lice Gamosépale.  (g..n.) 

•  GAMOPliYLLE.  Gamophylluin. 
BOT.  PiiAN.  Nom  proposé  par  Palisot 
de  Beauvois  et  adopté  par  Lestibou- 
dois  (Fam.  desCypéracées)  pour  l'en- 
veloppe ou  écaille  propre  de  chaque 
fleur  des  Cypéracées.  F".  Cvpéra- 
cÉES.  De  CandoUe  donne  aussi  ce  nom 
à  l'involucre  composé  de  folioles  sou- 
dées dans  quelques  Plantes,      (a.r.) 

GAMUTE.  On  donne  ,  selon  Bosc, 
aux  Philippines  ce  nom  à  ces  filamens 
qui  pendent  de  la  base  des  feuilles  de 
certains  Palmiers,  et  servent  à  faire 
de.^  cordages.  (c.) 

GANACHE.  INS.  Latreille  a  dési- 
gné ainsi ,  dans  ses  premiers  ouvra- 
ges ,  une  partie  de  la  bouche  des  In- 
sectes ,  qu'on  a  depuis  nommée  Men- 
ton. F.  ce  mot  et  Bouche,     (aud.) 

GANDARUSSA.  bot.  piian.  Es- 
pèce du  genre  Justicia  [F.  ce  mot), 
qui  est  le  Gandan/ssa-Sosaàa  Rumph 
[Amb.  4,  t.  28  et  29)  et  le  Vada-Koki 
des  Malais.  (b.) 

GANDOLA.  BOT.  phan.  (Ptumph, 
Amb.  5,  t.  i54  ,  f.  2).  Syn.  AeBasella 
rubra  ,  L.  V .  Baselle.  (b.) 

GANELLT.  pois.  (Risso.)  Le  Lo- 
pklus  Fiscatorius  à  Nice   /^.  Lopiiie. 

(B.) 

GANGA.  Pterocle,  Temra.;  Arias, 
Vieill.  OIS.  Genre  de  l'ordre  des  Gal- 
linacés. Caractères  :  bec  médiocre, 
comprimé  ,  grêle  dans  quelques  es- 
pèces; mandibule  supérieure  courbée 


G  AN 

seulement  vers  la  pointe  ;  naiines 
placées  à  la  base  du  bec  ,  à  clcnii  l'or- 
inces  par  une  nicinbiaiie  quo  lecou- 
vrenl  les  plumes  du  tionl,  ouvirlrs 
en  dessous  ;  quatre  doit^ts  courls  ,  les 
trois  antérieurs  réunis  jusqu'."^  la  pre- 
mière articulation  et  bordés  de  mem- 
branes ,  le  postérieur  presque  nul, 
s'articulaut  li  ès-liaul  sur  le  tarse  dont 
le  devant  seul  est  garni  de  très-petites 
plumes;  ongles  très-courts,  obtus,  à 
rcxceplion  de  celui  du  pouce  ;  queue 
conique  avec  les  deux  rectrices  inter- 
médiaires assez  souvent  prolongées 
au-delà  des  aulies;  ailes  longues, 
acuminécs  ;  la  première  lémige  la 
plus  longue. 

Confondues  pendant  long- temps 
avecies  Tétras  et  les  Perdrix  ,  les  cb- 
pèces  qui  composent  aujourd'hui  le 
genre  Ganga  n'ont  été  séparées  de 
leurs  premiers  congénères  que  d'après 
quelques  légères  diflérences  produi- 
tes probablement  par  des  habitudes 
que  détermine  la  température  des 
climats  dont  ces  Oiseaux  s'éloi- 
gnent rarement,  plutôt  que  le  résultat 
d'une  organisation  particulière  bien 
prononcée.  Les  Gangas  ont  exclu- 
sivement adopté  les  contrées  équa- 
loriales  de  l'ancien  continent  ;  quel- 
ques espèces  seulement  traversent  la 
Méditerranée  et  viennent  visiter  les 
côtes  méridionales  de  l'Europe,  mais 
leur  séjourn'y  est  pas  de  longue  durée  , 
et  bientôt  ils  retournent  vers  leurs 
])lages  arides  et  brûlantes.  C'est  là  , 
près  des  torrens  et  des  sources  qui  hu- 
mectent les  tristes  Bruyères  et  les  buis- 
sons à  demi-desséchés  dont  ces  vas- 
tes solitudes  sont  parsemées,  que  l'on 
voit  les  Gangas  venir  par  centaines  se 
désaltérer  et  se  remettre  des  fatigues 
de  la  journée  qu'ils  emploient  tout 
entière  à  la  recherche  d'une  nourri- 
ture qu'un  sol  aussi  ingrat  ne  peut 
leur  offrir  en  abondance.  Cette  nour- 
liture  consiste  en  graines  et  petits 
Insectes.  \  ers  l'époque  des  amours  , 
les  sociétés  nombreuses  se  dissolvent, 
chaque  couple  s'isole  ,  non  pour  va- 
quer aux  soms  de  la  construction  du 
nid,  mais  pour  couver  alternative- 
ment et  sans  inquiétude  les  quatre  ou 


G  AN  !>:, 

cinq  œufs  que  la  femelle  di+posc  ordi- 
nairement sous  un  buisson,  au  milieu 
d'une  fossette  qu  elle  arrondit  dans  le 
blé.  Dès  que  les  œufséclosent ,  les  pe- 
tits en  sortent  et  se  mettent  à  courirj 
ils  suivent  les  parcns  ,  et  gagnent  avec 
eux  les  points  de  réunion  ,  tout  aussi- 
tôt qu'ils  sont  en  état  de  voler. 

Ganga  bi-bande,  Ptervclc  bi- 
ci/ic/us  ,  ïemm.,  yJnas  ùi-ci/ic/a , 
'Vieill.  Parties  supérieures  d'un  cen- 
dré brun  tacheté  do  blanc  ;  souunct 
de  la  tète  et  occiput  loux,  varies  de 
noirâtre;  une  pelite  tache  blanche  à 
la  base  du  bec  et  une  large  baude 
noire  coupée  par  deux  taches  blan- 
ches au-dessus  des  j'eux  ;  joues  ,  cou  , 
poitrine  et  petites  tectrices  alaires 
d'un  gris  jaunâtre  ;  croupion  et  tec- 
trices caudales  rayés  de  brun  et  de 
jaunâtre  ;  rectrices  layées  de  mê- 
me ,  terminées  par  une  grande  ta- 
che roussâtre;  rémiges  noirâtres; 
parties  inférieures  blanchâtres,  fine- 
ment rayées  de  brun  ;  un  collier 
blanc  ,  puis  en  dessous  un  autre  noir; 
bec,  doigts  et  ongles  jaunâtres.  Tail- 
le ,  neuf  pouces  et  demi.  La  femelle  a 
les  joues  et  la  gorge  pointiilées  de 
brun,  les  parties  supérieures  rayées 
de  brun  et  de  jaune  ;  des  zones  blan- 
ches sur  les  ailes;  enfin  ni  sourcils, 
ni  colliers.  D'Afrique. 

Ganga  Cuta  ,  P/erocle  seturius  , 
Tem.  ;  Tetrao  olchata,  Crmel.,  Tetrau 
cawr/ac///i/5,Gmel.,Buff.  ,pl.  enl.  lo?) 
et  io6.  Parties  supérieures  jaunâtres, 
rayées  de  noir,  avec  les  ])lumes  du 
dos  et  des  scapulaires  fcrmmées  de 
bleuâtre;  petites  rectrices  alaires  mar- 
quées obliquement  de  roux  brun  et 
terminées  par  une  tache  lunaire  blan- 
che; les  grandes  olivâtres,  terminées 
par  un  croissant  noir  ;  côté  de  la  tète 
et  devant  du  cou  cendrés;  gorge  noi- 
re ;  un  large  collier  ou  ceinturon 
orangé,  bordé  de  noir;  parties  infé- 
rieures blanches;  reclrice,  terminées 
de  blanc ,  les  intermédiaires  elfilées  , 
dépassant  les  autres  de  trois  pouces. 
Taille,  treize  à  quatorze  pouces.  La 
femelle  a  les  tectrices  alaires  d'un 
cendré  bleuâtre  avec  une  bande  obli- 
que, roussâtre;  elles  sont  toutes  ter- 


i44 


G  AN 


minées  de  noir  ;  la  gorge  blanche  avec 
un  demi  -collier  noir;  les  filets  de  la 
queue  ne  dépassent  guère  plus  d'un 
pouce  et  demi.  Du  midi  de  l'Europe. 

GaNGA  a  DOUliLE  COLLIER.  V. 
GaNGA  BI-13ANDE. 

Ganga  des  Indes.    V.  Ganga  a 

QUATRE  BANDES. 

Ganga  Namaquoïs  ,  Tterocle  Ta- 
chypeles  ,  Temm.  ,  Tetrao  Senegali/s  , 
h.,  Tetrao  Namaqua,  Latli.  ,  Euff. , 
pi.  enl.  i5o.  Parties  supérieures  d'un 
brun  rouge  foncé  ,  variées  de  brun 
noirâtre;  petites  tectrices  alalres 
blanches  ,  bordées  de  biun  ;  les  gran- 
des brunes,  terminées  de  bleuâtre; 
rémiges  noirâtres;  tète,  cou  et  poi- 
trine d'un  gris  cendré;  gorge  jaune 
avec  les  côtés  roussâtres  ;  un  croissant 
blanc  et  étroit,  suivi  d'un  autre  brun, 
sur  la  poitrine;  abdomen  dun  noi- 
râtre pourpré  ;  lectrices  cendrées  , 
terminées  de  jaunâtre  ,  les  deux  in- 
termédiaires subulées  et  noirâtres 
vers  rextrémllé  ;  bec  bleu  ;  pieds  gar- 
nis déplumes  bleuâtres  ;  ongles  noirs. 
Taille  ,  dix  à  onze  pouces.  La  femelle 
a  les  parties  supérieures  raj'ées  de 
noir,  de  blanc  et  de  roux;  la  gorge 
roussâtre  ,  la  poitrine  rayée  et  striée 
de  noirâtre;  le  ventre  d'un  roux 
clair;  le  reste  comme  dans  le  mâle. 
D'Afrique. 

Ganga  a  quatre  bandes  ,  Pte- 
rocle  quadii-cinctus  ,  ïemm.  ,  Te- 
trao  Indiens ,  Gmel.  Parties  supérieu- 
res jaunâtres  ,  rayées  de  brun  et 
de  noir;  tectrices  alaires  jaunes,  avec 
une  bande  noire  bordée  de  blanc  ; 
front  blanc,  surmonté  d'un  bandeau 
noir  ;  occiput  roussâtre ,  strié  de  noir  ; 
cou  cendré  ;  poitrine  lousse  ,  variée 
et  ravée  de  noir  et  de  blanc  formant 
quatie  petits  ceinturons;  parties  infé- 
rieures cendrées  ,  rayées  de  noir  ;  bec 
jaunâtre;  pieds  et  ongles  bruns.  Tail- 
le neuf  pouces  et  demi.  La  femelle  a 
les  couleurs  moins  vives  que  le  mâle, 
et  plus  de  noir  dans  les  rayures  du 
ilos  ;  elle  a  la  lête  d'un  roux  jaunâtre, 
sans  bandeau  noir  ;  elle  n'a  point  non 
plus  de  ccinlurons  sur  la  poitrine. 
Î3e  l'Inde. 

Gang.v  d£s  sables,  Ganga  uni- 


GAN 

bande  ,  Pterocle  arenaiius  ,  Tem  m . , 
pi.  52  et  b'S.  Parties  supérieures  d'un 
cendré  jaunâtre,  irrégulièrement  ta- 
chetées de  bleuâtre  et  terminées  de 
jaune;  rémiges  d'un  cendré  noirâtre; 
tête  ,  cou  et  poitrine  d'un  cendré  rou- 
geâtre;  base  de  la  mandibule  infé- 
rieure et  région  des  oreilles  rousses  ; 
une  tache  triangulaire  noire  sur  la 
gorge  ;  un  ceinturon  noir  sur  la  poi- 
trine ;  ventre ,  flancs  ,  abdomen  et 
cuisses  noirs  ,  de  même  que  les  tec- 
trices caudales  et  le  dessous  des  rec- 
trices  ;  celles-ci  en  dessus  rayées  de 
cendré,  de  roux  et  terminées  de 
blanc.  Taille  ,  douze  à  quatorze  pou- 
ces. La  femelle  a  toutes  les  parties 
supérieures  d'un  jaune  sale,  tachetées 
et  rayées  de  noir  ;  la  tête  et  la  poitri- 
ne jaunâtres  ,  tachetées  de  noir;  point 
de  tache  noire  sur  la  gorge  ,  mais  un 
demi-collier  cendré;  le  ceinîurou 
noir  est  beaucoup  plus  étroit.  Du  mi- 
di de  l'Europe. 

Ganga  vélocifère.   P^.    Ganga 
Namaquots.  (dr..z.) 

*  GANGILA.  BOT.  PHAN.  r.  Ju- 

GÉOLINE. 

GANGLIONS,  zool.  On  nomme 
ainsi  des  renflemens  de  couleur  gri- 
sâtre ,  d'une  consistance  dure  et 
un  peu  élastique ,  dune  nature  ho- 
mogène dans  leur  coupe,  mais  dont 
la  texture  se  manifeste  par  plusieurs 
dissolvans  chimiques ,  et  qui  sont 
situés  sur  différens  points  de  la  lon- 
gueur des  nerfs.  —  Cette  défini- 
tion exclut  donc  les  Ganglions  de  tout 
le  système  cérébro-spinal,  oii  ne  se 
trouve  jamais  aucun  tissu  semblable. 
Ce  que  Gali  a  nommé  Ganglion,  dans 
ce  système,  ne  consiste  que  dans  des 
amas  de  matière  grise  ,  plus  molle 
précisément  et  plus  pulpeuse  que  la 
matière  blanche  ou  fibreuse.  Il  est 
bon  de  dire  aussi  que  ce  qu'il  a  ap- 
pelé Ganglions  dans  la  moelle  épl- 
nièren'a  qu'une  existence  nominale. 
Il  a  cru  que  la  moelle  épinière  était 
renflée  à  l'origine  de  chaque  paire  de 
nerfs,  et  que  le  no^au  de  ce  renfle- 
ment était  un  amas  plus  considéra- 
ble de  matière  grise  qu'il  nommait 


GAN 

Ganglion.  Rien  de  tout  cela  n'existe  : 
la  moelle  épinièie  n'est  point  renflée 
parlielleineut  à  l'origine  de  chaque 
paire  de  ncrl's.  Celle  moelle  ne  con- 
tient pas  plus  de  matière  giise  dans 
le  segment  conespondant  à  ces  origi-, 
nés  ,  que  dans  leurs  intervalles. 

II  y  ;î  trois  sortes  de  Ganglions  :  l '^ 
des  Ganglions  intervertébraux.  Nous 
avons  le  premier  reconnu  (  llechercli. 
Anal,  et  Phys.  sur  le  sjst.  nerveux 
des  Poissons ,  couronné  à  riuslllut 
on  1822)  que  les  nerfs  spinaux  de  ces 
Animaux  n'ont  pas  de  Ganglions, 
oxcepié  dans  quelques  espèces,  par 
exemple  les  ïrigles  ,  chez  les  nerfs 
excitateurs  spéciaux  de  la  sensibilité. 
Dans  tous  les  Vertébrés  ,  les  nerfs  ex- 
citateurs (.le  la  scnsibililé  tactile  (y 
compris  le  goût)  sont  pourvus  de  Gan- 
glions ordinairement  situés  dans  le 
trou  de  sortie  du  crâne  ou  de  la  co- 
lonne vertébrale.  Pour  les  paires  de 
nerfs  également  contUictcurs  du  sen- 
timent et  du  mouvement,  les  lilcts 
conducteurs  du  prcnùer  et  qui  sont 
constamment  les  supérieurs^  passent 
seuls  par  le  Ganglion.  Les  ueifs  ex- 
clusivemenl  conducteurs  du  mou- 
vement n'ont  pas  de  Ganglion  ,  par 
exemple,  les  Iroisiènie,  quaîricme  et 
sixième  paires  de  nerfs,  etc.  ,  dans  les 
JMammifères.  Ces  Ganglions  ont  quel- 
quefois un  volume  énorme  à  la  cin- 
quième et  à  la  huitième  paire  chez 
les  Poissons.  Dans  un  Tetrodon  Luna  , 
par  exemple  ,  posant  une  centaine  de 
livres  et  de  près  de  deux  pieds  de  dia- 
mètre ,  un  seul  des  deux  Ganglions 
de  la  huitième  paiie  est  à  lui  seul 
aussi  volumineux  que  tout  le  système 
cérébro-spinal. 

2°.  DesGanglions.il  existe  d'au- 
tres Ganglions  bien  distincts  des 
préccdcns  par  leur  position  ,  leur 
texture  plus  serrée,  lobscurité  plus 
mystérieuse  encore  de  leurs  fonc- 
tions ,  enfin  la  variabilité  de  leur 
existence  jusque  dans  une  même 
espèce  ,  ou  au  moins  dans  des  espèces 
voisines  :  ce  sont  les  Ganglions  oph- 
talmique ,  sphéno-palalin  ,  naso- 
palatiu,  maxdlaire,  etc.  Ces  Gan- 
glions se  trouvent  sur  le  trajet  des 


GAN  i45 

nerfs  ,  soit  des  sens  ,  soit  du  mouve- 
ment; mais  ils  n'existent  pas  dans 
l'épaisseur  même  du  nerf;  ils  lui 
sont  collatéiaax,  et  des  filets  d'un  ou 
de  plusieurs  nerfs  appartenant  même 
à  des  paires  diÛerentes ,  viennent 
s'embrancher  sur  eux.  Ainsi  le  Gan- 
glion ophtalmique,  dans  1  llonune  et 
tous  les  J'élis,  Canis  ,  etc.  ,  reçoit  des 
filets  du  nerf  ophtalmique  et  du  tronc 
de  la  troisième  jiaire  ;  et  c'est  du 
Ganglion  que  paiteat  le  plus  grand 
nombre  des  nerfs  de  l'iris.  Dans  les 
Plongeurs,  il  n'y  a  plus  du  lout  de 
Ganglion  ophtalmique,  non  plus 
que  dans  raicun  Ovipaie,  même 
ceux  .\  pupille  le  plus  mobile,  par 
exemple  ,  les  diiférenlcs  espèces  de 
Strix.  INous  avons,  avec  M.igcndie, 
en  expérimentant  les  propiiétés  du 
système  nerveux  ,  examiné  les  nerfs 
iridiens  des  pupilles  si  mobiles  de 
ces  Oiseaux  ,  et  ce  sont  de  tous 
les  Oiseaux  ceux  où  ces  nei  fs  sont  à 
proportion  les  plus  petits.  Ils  vien- 
nent directement  de  la  tioisième 
paire  seule  qui  n'a  même  pas  le 
petit  renflement  existant  chez  tous 
les  l'alco.  Il  n'y  a  pas  la  moindre 
trace  de  Ganglion  sphéno-palatiu 
dans  les  Chiens,  les  Chats,  les  La- 
pins ,  les  Cochons  d'Inde  ,  les  Ru- 
mlnans,  les  Chevaux  ,  etc.,  et  il  n'y  a 
pas  l'apparence  d'un  seul  Ganglion 
de  ce  second  ordre  dans  aucun  Ovipa- 
re ,  oii  les  Ganglions  du  troisième  or- 
dre ne  manquent  jamais,  excepté  chez 
les  Chondroplérygiens  à  branchies 
fixes,  où  il  nous  a  été  impossible 
d'en  découvrir  des  traces.  L'existence 
des  Ganglions  du  second  ordre  se 
trou\c  à  peu  près  limitée  à  l'ilomme 
et  aux  Singes.  Les  Ganglions  ophtal- 
mique ,  sphéno-palalin,  naso-palatiu 
ne  sont  donc  pas,  pour  les  paires  cé- 
rébrales de  nerfs,  ce  que  les  Ganglions 
du  grand  sympathique  sont  pour  les 
paires  rachidiennes  ,  ainsi  que  l'a  cru 
Bailly  (Cuvier,  Analys.  des  tray.  de 
l'Académ.  des  se,  iSaS  ,  p.  61  ) ,  car 
ces  derniers  Ganglions  sont  conslans 
partout  ailleuvsjles  cartilagineux  déjà 
cités  ,  et  ensuite  ces  trois  Ganglions 
ne  devra ieut  doue  pas  exister  sur  le 


TCME    VII. 


l4b 


GAN 


Irajet  des  nerfs  de  la  seule  cinquième 
paire;  mais  ces  Ganglions  devraient 
c'tie  repartis  sur  chacune  des  paires 
célébra  les. 

3*^.  Ganglions  du  grand  sympa- 
thique. Ceux-là  sont  les  plus  nom- 
breux ,  car  il  y  en  a  tout  du  long 
de  l'épine  deux  séries  pour  cor- 
respondre à  chaque  nerf  spinal  .gé- 
néralement ,  et  en  outre  il  y  en  a  un 
très-grand  nombre  sur  le  trajet  des 
nerfs  de  ce  système ,  distribués  aux 
organes  de  la  digestion,  de  la  circu- 
lation ,  de  la  respiration  et  de  la  gé- 
nération. Ces  Ganglions  manquent 
absolument  aux  Chondroptérvgicns  à 
branchies  fixes  ,  à  ces  Squales  si  vora- 
ces  et  siféroces.  Ces  Ganglions  ne  sont 
donc  pas  non  plus  les  excitateurs  au 
moins  constamment  nécessaires  des 
sécrétions  biliaires  et  intestinales  ,car 
les  Squales  et  les  Raies  sont  de  tous 
les  Aniuiaux  ceux  qui  on  lie  foie  le  plus 
volumineux  et  les  séciélions  digesli  - 
ves  les  plus  abondantes.  Quoi  qu'on 
en  ait  dit ,  ces  Ganglions  sont  insen- 
sibles aux  excitations  mécaniques  e! 
chimiques;  en  quoi  ils  (JiÛèrenl  beau- 
coup des  Ganglions  intervertébraux 
dont  la  sensibilité  est  très-vive. 

Ce  qu'on  nomme  cerveau  dans 
tous  les  Mollusques  autres  que  les 
Céphalopodes,  ressemble  beaucoup  à 
ces  Ganglions.  C'est  aussi  avec  eux 
que  les  autres  Ganglions  épais  des 
Mollusques  ,  y  compris  les  Céphalo- 
podes, paraissent  avoir  le  plus  de 
ressemblance  ,  car  tous  ces  Ganglions 
fournissent  principalement  des  nerfs 
aux  organes  digestifs  ,  respiratoires  et 
génitaux  ;  mais  ils  paraissent  aussi 
animer  l'js  muscles  volontaires  à  qui 
ils  se  distribuent.  Enfin  ,  dans  les  In- 
sectes ,  les  Crustacés  et  les  Annelidcs, 
il  existe  aussi  une  double  série  de 
renflemcns  nerveux,  disposés  régu- 
lièrement par  paires,  liés  entre  eux 
par  des  rameaux  communiquant  et 
fournissant  aussi  tous  les  genres  dor- 
g^nes  ,  comme  les  Ganglions  irrégu- 
liers des  Mollusques. 

Des  renflemens  semblables  se  re- 
trouvent sur  les  points  de  l'anneau 
en  apparence  nerveux  qui  entoure  la 


GAN 

bouche  des  Astéries;  et  c'est  à  eux 
qu'aboutissent  les  filets  pris  pour  des 
neii'sqvii  régnent  le  long  de  l'axe  de 
chaque  layon.  (  F".  Tiedman  ,  Anat. 
des  Astéries.) 

On  ne  sait  encore  rien  d'exact  ni 
de  démontré  sur  les  propriétés  de  ces 
deux  derniers  ordres  de  Ganglions. 
On  ne  possède  que  quelques  induc- 
tions négatives  contre  des  hypothèse-; 
vagues  ,  arbitrairement  conçues  et 
admises  à  leur  sujet.  {K.  notre  Anat. 
des  syst.  nerveux  et  notre  article 
Nerf  dans  ce  Diction.)       (a..  u..ns.) 

*  GANGUE.  BOT.  THAN.  Ce  nom 
de  pays  désigne  chez  les  Nègres  du 
Sénégal  une  Plante  dont  on  retire  une 
fécule  pareille  à  l'Indigo  et  qui  n'est 
peut-être  qu'une  espèce  du  genre  In- 
digofera.  («.) 

GANGUE.  MIN.  Ce  nom  vient  du 
mot  allemand  Ga'g  qui  veut  dire  Fi- 
lon. Il  désigne  proprement  les  subs- 
tances de  nature  pierreuse  qui  set  vent 
de  support  ou  d'enveloppe  aux  Mine- 
rais dans  les  filons  mélalliières  ; 
mais  il  a  reçu  une  acception  plus  vaste 
dans  la  langue  des  minéralogistes , 
qui  l'appliquent  indistinctement  à 
toute  substance  dans  laquelle  est  en- 
gagé le  Minéral  que  l'on  considère  en 
particulier.  On  donnait  autrefois  aux 
Gangues  des  Minéraux  le  nom  de  Ma- 
tiices,  expression  qui  faisait  allusion 
à  l'idée  que  l'on  avait  alois  d'une 
sorte  de  fécondation  opérée  dans 
les  mines  par  les  vapeurs  qui  les 
pénétraient  ,  et  de  leur  trans- 
mutation les  unes  dans  les  autres. 
La  Gangue  des  Minéraux  s'est  for- 
mée en  même  temps  qu'eux  :  elle  est 
le  plus  souvent  amorphe,  rarement 
cristallisée.  Sa  nature  diffère  ordinai- 
rement de  celle  de  la  roche  environ- 
nante ;  mais  quelquefois  elle  n'est 
autre  chose  que  cette  roche  elle-mê- 
me plus  ou  moins  altérée.  Un  niême 
gîte  de  Minerais  renferme  ordinaire- 
ment plusieurs  espèces  de  Gangue  : 
celles  qu'on  rencontre  le  plus  fré- 
quemment sont  :  le  Quartz,  le  Calcai- 
re spathique,  la  Baryte  sulfatée,  le 
Spath   brunissant  et   le  Spath  fluor. 


On  obsoive  aussi,  mais  plus  lare- 
iiieitt,  le  Jaspe,  le  Silex  corné,  les 
Agates  ,  la^Vacke  ,  l'Asbosle,  le  Mica  , 
le  Foldspatli,  la  Topaze,  la  Cliaux 
siillatee  c(  la  Cliaux  phosphatée.  En- 
iin  le  Schiste  argileux  ,  les  diverse.; 
Roches  tongloiiiérées  ,  les  Argiles  et 
terres  grasses  de  toute  espèce  font 
également  fonction  de  Gangue  dans 
un  granil  nombre  de  gîtes  de  Minerais. 
Dans  le  langage  des  mineurs  ou  des 
métallurgistes,  la  Gangue  est  la  par- 
lie  stérile  cl  de  non-valevir  du  Mine- 
rai qui  lail  l'ohjet  d'une  exploitation. 
Une  opération  très- importante  est 
«'.elle  qui  a  pour  but  la  séparation  de 
la  matière  utile  de  cette  matière 
étiangèie  et  do  rebut  avec  laquelle 
elle  est  mélangée  et  même  combinée. 
Les  grillages  ,  !a  fusion  ,  l'amalgama- 
lion,  la  dislillatiou  sont  les  ino\<;-ns 
chimiques  que  1  on  emploie  pour  ob- 
tenir le  Métal  à  l'état  de  pureté  ,  lors- 
qu'il a  subi  les  préparation.-,  par  les- 
quelles on  le  dégage  le  plus  possible 
(le  sa  Gangue  appaienle.  Ces  pré- 
parations consistent  à  trier  le  Mi- 
nerai,  à  le  bocaider,  à  le  laver  et 
le  cribler  ;  elles  sont  d'autant  plus 
nombicuses  que  les  JMuierais  sont 
plus  disséminés  dans  leur  Gangue. 
Ou  a  remarqué  que  quelquefois  la 
Gangue  facilitait  la  lusion  des  Mine- 
rais .  soit  parce  qu'elle  est  par  elle- 
même  très-ftisible,  soit  paice  qu'elle 
se  combine  avec  quelque  principe 
étranger  au  Métal,  et  contribue  par- 
là  à  l'épurer.  Elle  s'empare  souvent 
d'une  substance  métallique  qui  est 
unie  à  celle  q'.ie  l'on  veut  isoler,  et 
l'cnuaîne  avec  elle  dans  les  scories. 

(G.IJEL.) 

•GANIAUDE.  i:oT.  PHAN.  /'".  Ega- 

GAîXIL.  MIN.  Nom  sous  lequel  Kir- 
wan  a  désigné,  dans  la  deuxième  édi- 
tion de  sa  Minéralogie  ,  la  Dolomie 
granulaire.  /^'.  Dolomie.  (aud.) 

GAMÏRE.  (ianitriis.  bot.  phan. 
Gaertucr^Ve/vv/c/.  ï.  ii,  p.  271  ,  tab. 
j  58  )  a  substitué  ce  nom  générique  à 
celui  à" lllœocarpns  employé  par  Lin- 
né et  Burmaun  ,  à  cause,  dit-  il ,  du 


GAN  1 47 

peu  di>  I  apport  de  ce  fruit  avec  celui 
de  l'Olivier.  Ce  cUaugement  n'a  pa.s 
élé  adopté,  et  le  Ganiirussp/icrica  de 
Gaertner  n'est  plus  qu'un  synonyme 
de  i'L'/œucar/u/s  sc/ran/s,  L.,cité  seu- 
lement pour  la  ligure  du  i'ruit.  f^. 
Ei-jEOCAUPE.  (o..n.) 

GAiNNET.  OIS.  L'un  tics  noms 
vidgaires  du  Goéland  brun.         (b.) 

GANINILLE.  bot.  phan.  L'un  dos 
noms  vulgaires  de  la  Ficaire  et  du 
Calthc  des  marais.  (a.) 

G.l^SBLUM.  BOT.  l'HAN.  (  Adan- 
son  d'après  Gesner.  )Syn.  de  Drave. 
Ce  mot  allemand  signilic  Heur  d'Oie 
et  s  applique  quelquefois  à  d'au- 
tres Crucifères,  tels  que  V vllyssuni 
incanurn.  (b.) 

GANSO.  OIS.  r.  Oic. 

*  GANSO.  BOT,  cRYPT.  (ihun- 
berg.)  Le  Pteris  neivosa  au  Japon. 

GANT  DE  NOTRE-DAME,  G  AN- 
TELÉE  ,  GANTELLET  ou  GAK- 
TILLER.  BOT.  PII  AN.  Ces  noms  vul- 
gaires sont  indifféremment  donnés  à 
la  Digitale  pourprée  ,  ainsi  qu'aux 
Campanida  Tracheliutn  ov\^Iomerata. 

G.\1NTE.  OIS.  Sju.  vulgaue  de  la 
Grue  Cendrée.  /^.  Gkve.         (db..z.) 

GANTELINE.  bot.  cuypt.  Diver- 
ses Clavaires  ramifiées,  particulière- 
ment le  coralloides  et  11'  cinaiea  ,  sont 
ainsi  nommées  vulgairement.       (b.) 

GANTS  DE  NEPTUNE,  polyp. 
Ce  nom  a  élé  donné  à  quelques 
Eponges  par  les  anciens  natinalistes. 
f^.  Eponge.  (i.am..x.) 

GAN  US  OT7  GANNUS.  mam.  Syn. 
d'Hyène,  f'.  Chien.  (b.) 

*  GANYMÈUES.  Ganymcdes.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Amaryl- 
lidécS(,{cBrownetde  l'fL-xandrie  Mo- 
nogynie  ,  L. ,  fondé  par  Salisbury 
[Tians.  Ho/ 1.  Soc.  ,  vol.  i  ,  p.  553)  et 
adopté  par  liawortli  [Narcissorum  Re- 
uisiu  ,  p.  i5o)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
segmcns  du  perianthe  réfléchis  à  la 
manière  des  pétales  du  Cyclamen,  ay 
moins   deux  fois  plus  longs    que  la 


i48 


GAR 


couronne  qui  a  la  forme  d'une  coupe  ; 
étaniines  droites  ,  très-incgales  ;  trois 
des  filets  sont  plus  courts  que  le  tube, 
soudés  avec  lui  jusque  piès  des  an- 
thères; les  trois  autres  filets  se  déta- 
chent du  tube  vers  son  milieu  ,  mais 
sont  plus  courts  que  la  couronne  ; 
style  plus  long  que  celle-ci ,  surmon- 
té d'un  stigmate  à  trois  lobes,  petit  et 
pâle.  Ce  genre  a  été  formé  aux  dépens 
du  grand  genre  J^arcissus  de  Lin- 
né ,  dont  il  ne  devrait  être  considéré 
que  comme  une  simi)le  subdivision. 
Salisbury  l'avait  composé  de  deux 
Plantes  cultivées  depuis  long-temps 
dans  les  jardins  et  qui  sont  originai- 
res dePoilugal.  Ce  sont  les  JSa/vissus 
cerinius  ,  Salisb.  ,  Piodr.  ;  N.  tiian- 
dnis ,  Cuitis,  Bot.  Mag.  ,  48,  et 
N.  pulchetlus ^  dont  Salisbury  {lac. 
cit.  )  n'a  fait  que  changer  le  nom  gé- 
nérique. Haworth  a  augmcnlé  ce 
groupe  de  quatre  nouvelles  espèces 
qu'il  a  nomuiées  Ganymedes  Irian- 
drits  ,  G.  niitans ,  G.  concolor ,  G. 
stiialulus.  Ces  espèces  sont  dcj  Plan- 
tes herbacées  ,  bulbeuses  et  très- 
élégantes.  Leurs  fleui-s,  au  nombre 
de  deux  à  sept  dans  chaque  spathe  , 
sont  penchées  ,  blanches  ou  d'un 
jaune  pâle,  et  elles  exhalent  l'odeur 
ia  plus  suave.  (g.n.) 

*  GAOUR.MAM.  V.  Boeuf. 

GARAGAY.  ois.  Et  non  Gara- 
guay.  Espèce  peu  connue  que  l'on 
place  parmi  les  Milans.  J^.  Faucon. 

(DR..Z.) 

GARAGIAU,  GARAIO.  ois. 
(Dapper.)  Syn.  de  la  Mouette  rieuse 
dansla  Gafrerie.  (dr..z.) 

GARAGOL  MOLL.  Nom  donné  par 
Rumph  et  adopté  par  Klein  (  Metlt. 
Osirac,  pag.  55)  pour  distinguer 
une  Coquille  qui ,  d'après  cet  auteur, 
ressemble  à  un  Buccin  ,  lorsqu'on  la 
voit  du  côté  du  dos,  mais  dont  la 
forme  de  l'ouverture  l'en  éloigne.  11 
est  fort  difficile  de  juger  cette  ques- 
tion, puisqu  ou  ne  cite  que  de  mau- 
vaises figures,  et  vues  seulement  du 
côté  du  dos.  (D..n.) 

*  GARAIS  ET  GARAS,  bot.  than. 


GAR 

Syn.  vulgaires  de  Fusain.  F",  ce  mot. 

(B.) 

GARAMAN.  pois.  Et  non  Gara- 
mon.  Le  T/igla  pini  de  Bloch  à  Nice. 

(B.) 

*  GARAMIÏ.  pois.  Espèce  du  gen- 
re Blennie.  J^.  ce  mot.  (b.) 

*GARAN.  ois.  Sju.  vulgaire  de  la 
Grue  cendrée.  ^.  Gkue.        (dr..z.] 

GARANCE.  Jluhia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées, 
section  des  Galiées  et  de  la  ïélran- 
drieDigynie,L.,qui  a  donné  son  nom 
à  toute  la  famille  des  Rubiacées  ,  et 
que  l'on  peut  ainsi  caractériser  :  l'o- 
vaire est  infère  et  à  deux  loges  mono- 
spermes ;  le  limbe  du  calice  n'est  pas 
marqué  ;  la  corolle  est  monopctale  , 
subcampanifonne  ,  régidièie  ,  à  c[ua- 
tre  ou  quelquefois  à  cinq  lobes  ai- 
gus ;  le  nombre  des  étaniines  est  égal 
à  celui  des  lobes  de  la  corolle  ;  1  o- 
vaire  est  surmonté  d'un  disque  épi- 
gyne  et  d'un  style  bifide  ,  dont  cha- 
que division  est  terminée  par  un 
stigmate  capitulé  ;  le  fruit  est  globu- 
leux, didyme  ,  légèrement  charnu  en 
dehors  ,  non  couronné  à  son  sommet. 
La  graine  qui  remplit  exactement  la 
cavité  de  la  loge  qui  la  contient  est 
recourbée  en  forme  de  fer  à  cheval  : 
elle  se  compose,  outre  le  tégument 
propre  qui  est  mince  ,  d'un  endo- 
sperme  blanc  et  corné  ,  contenant  un 
embryon  placé  dans  son  centre  ,  et  à 
peu  près  cylindrique.  D'après  l'ex- 
posé de  ces  caractères  ,  on  voit  que  le 
genre  Garance  a  beaucoup  d'aflinilé 
avec  les  genres  GaUum  et  jlsperula 
dont  il  diffère  seulement  par  sa  corolle 
évasée  et  presque  campaniforme  , 
tandis  qu'elle  est  rotacée  dans  le  pre- 
mier et  tubuleuse  dans  le  second, 
et  surtout  par  son  fruit  légèrement 
charnu  en  dehors. 

On  compte  au  moins  une  vingtaine 
d'espèces  de  ce  genre.  Sur  ce  nombre 
environ  six  ou  sept  croissent  en  Eu- 
2ope,  particulièrement  dans  les  ré- 
gions méridionales,  une  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  ,  une  à  Téné- 
rifie,  deux  dans  l'Inde,  et  le  reste 
dans  les  lieux  montueux  au  Chili,  au 


OAR 

Pérou  et  à  la  Nouvelle-Grenade. 
Humboldt,  Boinilaud  et  Runth,  dans 
leur  niaguifique  ouvrage  intitulé  : 
Nova  Gcneia  ci  Species,  cic.  ,  en  ont 
décrit  si\  espèces  nouvelles  ,  ori- 
ginaires de  ces  dernières  contrés. 
Mais  de  toutes  les  espèces  de  ce 
genre  ,  une  seule  mérite  un  véritable 
inléièt,  c'est  LiGakance  des  teintu- 
RiKRs  ,  liubia  tinclorum,  Ij.  ,  qui  est 
cultivée  en  grand  dans  certaines  par- 
ties de  1  Europe  ,  et  dont  la  racine 
fournit  un  principe  colorant,  Tort 
employé  dauh  les  arts.  C'est  une 
Plante  vivacc  qui  croît  naturellement 
dans  le  midi  de  la  France  ,  en  Ilalie, 
en  Autriche ,  etc.  Sa  racine  est  une 
soucUe  ou  tige  rampante  ,  souterrai- 
ne, horizontale,  rameuse,  delà  gros- 
seur d'une  ])lume  à  écrire  ou  de  celle 
du  petit  doigt.  Sèche  et  telle  que  le 
commerce  nous  la  livre  ,  elle  est  cy- 
lindrique ,  striée ,  recouverte  d'un 
épiderme  d'un  brun  lougeâtre  qui 
s'enlève  assez  facilement  ;  son  écorce 
qui  a  environ  une  demi-ligne  d'é- 
paisseur est  d'un  rouge  très-iulense, 
ainsi  que  la  moelle  qui  occupe  le  cen- 
tre de  la  racine.  Quant  à  la  partie  li- 
gneuse, elle  est  jaunâtre  et  ne  con- 
tient pas  de  principe  colorant;  les 
tiges  qui  naissent  de  cette  racine  sont 
hautes  de  trois  à  quatre  pieds  ,  trop 
faibles  pour  pouvoir  se  tenir  droites, 
s'accrochant  entre  elles  et  aux  corps 
voisins,  au  moyen  de  petits  crochets 
dont  elles  sont  armées.  Ces  tiges  sont 
carrées  et  leurs  angles  très-saillans; 
les  feuilles  sont  verticillces  ,  sessiles  , 
lancéolées,  aiguës  ,  fermes  ,  hérissées 
de  petits  crochets  ;  les  fleurs  sont 
jaunes,  très-petites,  formant  une  sorte 
de  panicule  lâche  et  rameuse  à  l'ex- 
frémité  des  rameaux; 

On  cultive  la  Garance  en  grand 
dans  plusieurs  provinces  de  la  Fran- 
ce :  en  Alsace,  en  Normandie,  en 
Languedoc  ;  mais  la  plus  estimée  est 
celle  qui  vient  du  Comtat  Venalssin, 
et  particulièrement  des  environs  d'A- 
vignon où  nous  en  avons  vu  des 
plantations  très-considérables.  Cette 
culture  exige  un  terrain  substantiel , 
profond  ,  bien  ameubli  par  des  la- 


GA1\  149 

bours  profonds  ,  et  môme  par  un  dé- 
Jbnçagc  de  deux  pieds  qui  permet 
aux  racines  de  s'étendre  et  de  se  mul- 
tiplier. On  conçoit  que  tel  doit  être 
le  but  de  la  culture  de  cette  Plante. 
Lorsque  le  terrain  a  été  bien  préparé, 
on  y  plante  la  Garance,  soit  par  le 
moyen  des  graines  qui ,  à  cause  de 
leur  excessive  dureté  ,  sont  très- 
long-temps  ;\  germer  ,  soit  par  le 
moyen  d'éclats  que  l'on  détache 
des  vieux  pieds,  appartenant  à  d'au- 
tres plantations.  Il  faut  environ  trois 
ans  j)Our  que  la  racine  de  Garance 
ait  acquis  le  degré  de  maturité  qui 
lui  est  convenable.  On  doit,  jusqu'à 
cette  époque,  avoir  soin  chaque  année 
de  biner  exactement  les  garancières, 
afin  de  détruire  toutes  les  mauvaises 
herbes  qui  pourraient  nuire  au  par- 
fait développement  de  la  Garance. 
Cette  racine,  dont  le  commerce  est 
assez  étendu,  produit  un  principe 
colorant  qui  communique  une  belle 
teinte  rouge  ou  rose  à  la  soie  ,  à  la 
laine  ou  au  coton.  On  se  sert  surtout 
de  l'Alumine  pour  fixer  et  aviver 
cette  couleur. 

La  racine  de  Garance  a  été  aussi 
comptée  au  nombre  des  agens  de 
la  thérapeutique.  Son  usage  interne 
donne  lieu  à  un  phénomène  physio- 
logique extrêmement  remarquable. 
Lorsqu'on  en  mélange  une  certaine 
quantité  aux  alimens  d'un  Animal, 
ses  os  prennent  au  bout  de  quelques 
jours  une  teinte  rougeâtre  analogue 
à  celle  que  la  Garance  communique 
aux  étoffes  de  laine  ou  de  soie.'  Ce 
phénomène  sera  produit  d'autant 
plus  promptement  que  l'Animal  sera 
plus  jeune.  Les  humeurs  excrétées  , 
telles  que  le  lait  et  l'urine,  prendront 
également  une  teinte  rouge.  Ce  qu'il 
y  a  de  remarquable  ,  c'est  que  les  au- 
tres tissus  de  l'économie  restent  étran- 
gers à  ce  changement.  Cependant  , 
chez  les  Oiseaux  ,  le  bec  et  les  écail- 
les qui  recouvrent  les  pâtes  partici- 
pent au  phénomène  de  la  coloration. 
Quelques  auteurs  assurent  que ,  si 
l'on  suspend  pendant  un  certain 
temps  l'usage  de  cette  substance  ,  la. 
coloration  disparaît. 


i5o  G  A  II 

Les  piopiiéttis  médicales  de  la  Ga- 
r.mcc  sont  peu  remarquables  :  vantée 
toiir  à  tour  contre  l'ictère  et  le  rachi- 
tis ,  administrée  tantôt  comme  diu- 
rétique et  tantôt  comme  emuiéna- 
goj^ue  ,  elle  s'est  presque  constam- 
ment montrée  infidèle  et  sans  ac- 
tion. Néanmoins  sa  saveur  acerbe 
doit  lui  donner  quelque  pro[)riété  as- 
tringente; mais  on  en  a  abandonné 
rusaç;e.  On  appelle  vulgairement  pe- 
tite Garance  les  Asperuia  Cjaancfii- 
caeitincloria.  f'.  Aspérule.  (a.  r.) 

GARAS.  DOT.  piiAN.  V.  Garais. 

GARBANZO.  bot.  phan.  Les  Es- 
pagnols désignent  sous  ce  nom  le  Ci- 
eer  /hielinum  ou  Pois-Chicbe  dont 
ils  font  lUie  consommation  extraor- 
dinaire ,  et  qui  est  indispensable 
dans  la  olla  ou  pot-au-feu.  Depuis  les 
plus  pauvres  gens  des  plus  basses 
classes  jusqu'au  monarque  ,  nul  ne 
cioirait  avoir  dîné  dans  la  péninsule 
Ibérique,  s'il  n'avait  avalé  quelques 
graines  d'une  Légumineuse  généia- 
Jement  méprisée  ailleurs.  Le  goût 
pour  les  Garbanzos  est  tel  ,  que 
Charles  IV,  détrôné  et  exilé  par  son 
fils,  ne  cessait  de  regretter  que  Rome 
n'en  produisît  pas  ,  et  que  la  première 
chose  demandée  par  le  roi  Ferdi- 
nand VII  en  rentrant  dans  son 
royaume  fut  un  plat  de  Garbanzos. 

On  appelle  Garbancillos  le  Phaca 
Jietica.  (b.) 

GARÎ50TEAU  et  GARBOTIN. 
Pois.  Syn.  vulgaire  de  CjprinusJeses, 
espèce  d'Able.  F",  ce  mot.  (n.) 

GAUCIANA.  bot.  phan.  Le  genre 
décrit  sons  ce  nom  par  Loureiro  n'est, 
^clon  VVilldenov^r  ,  que  le  Phylidrum 
de  Gaerlner.  Leurs  descriptions  ne 
diffèrent  en  effet  qu'en  ce  que,  dans 
le  premier,  l'anthère  est  dite  roulée 
en  spirale.  T'.  Phylidre.         (g..n,) 

GARCIE  Garcia,  bot.  pu  an.  Gen- 
re de  la  famille  des  Euphorhiacées,  et 
de  la  Mouœcie  Polyandrie,  L.  Ses 
(leurs  monoïques  offrent  un  calice  bi- 
i.)arli  et  des  pétales  plus  allongés  , 
réfléchis  ,  revêtus  de  poils  soyeux  et 
dont  le  nombre  varie  dé  .sept  à  onze. 


GAR 

Dans  les  màlcs ,  des  étamines  nom- 
breuses à  filets  libres  s'insèrent  sur 
un  réceptacle  charnu  ,  hémisphéri- 
que ,  couvert  de  longs  poils  sur  sa 
surface,  et  entouré  de  petites  glandes 
à  sa  hase.  Dans  les  femelles  ua  style 
court  ,  terminé  par  un  stigmate  colo- 
ré et  trilobé  ,  surmonte  un  ovaire  tri- 
gonc,  porté  sur  un  disque  épaiset  ren- 
fermant trois  loges  monospennes;  le 
fruit  est  une  capsule  à  trois  coques. 
On  en  connaît  une  seule  espèce  : 
c'est  un  Arbuste!  de  l'Amérique  mé- 
ridionale, à  feuilles  alternes,  entièies, 
glabres,  veinées.  Les  pédoncules  ter- 
minaux portent  cinq  à  six  fleurs 
accompagnées  de  bractées,  une  in- 
férieure femelle,  les  autres  maies. 
C'est  ainsi  que  nous  les  avons  obser- 
vées. Suivant  Vahl  cependant,  les 
mâles  seraientportés  sur  un  autre  ra- 
meau que  les  femelles.  (a.  d.  3.) 

GARCINIE.  Garcinia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Gultilères  , 
et  de  la  Do.iécandrie  Monogyuie , 
L.  Ses  fleurs  sont  polygames  ou 
dioïques;  leur  calice  persistant  com- 
posé de  quatre  sépales;  leur  corolle 
de  quatre  pétales  ;  leurs  étamines 
nombreuses  sont  libres  ou  réunies; 
le  stigmate  sesslle  ,  divisé  en  qua- 
tre à  huit  lobes  ;  l'ovaire  dans  les 
femelles  n'a  pas  autour  de  lui  de 
nectaire  ;  le  fruit  est  une  baie  à 
quatre  ou  huit  loges  contenant  une 
seule  graine  arillée  ,  à  cotylédons 
épais  et  soudés.  Ce  sont  des  Ar- 
bres a  feuilles  opposées  dont  los 
fruits  sont  succulens  et  très- re- 
cherchés dans  l'Asie,  leur  patrie. 
Choisy  ,  dans  sa  Monographie  des 
Guttifères,  en  indique  neuf  espèces 
qu'il  distribue  en  deux  sections  ca- 
ractérisées par  les  étamines  ,  libres 
dans  lune,  monadelphes  ou  po- 
lyadelphes  dans  l'autre.  A  la  pie- 
mière  appartiennent  le  Mangoustan, 
Garcinia  Mangostana ,  le  Garcinia 
Camhugia  dont  Linné  et  Jussieu  fai- 
saient un  genre  sous  ce  nom  spécifi- 
que ,  les  G.  cornea  eimorella.  Gacrt-s 
ner  a  figuré  (  tab.  io5  et  106  )  les 
fruits  de  trois  de  ces  espèces.  Dans  la 


GAR 

seconde  section  doivont  rentier  trois 
Arbres  que  nous  avons  déjà  signales 
sons  le  nom  de  Brindonia  {  F .  ce 
mol).  Elle  doit  disparaître  si  ce  der- 
nier genre  est  adopté,  et  alors  il  s'en- 
richit ;i  il  de  deux  rfutrcs  espèces,  l'une 
qui  est  le  Garcinia  Cowa  de  Rox- 
IJurgli  ,  l'autre  ,  le  G.  elUpùca  de 
Choisy.  (a.u.J.) 

GARDE-BOEUF,  ors.  Nom  que 
l'Aigrette  porte  vulgairement  chez 
les  Européens  établi-  en  Egypte.  /^. 

ilr.ROK.  (UB..Z.) 

GARDE-BOUTIQUE,  cis.  Syn. 
vulgaire  de  Martin-Pècheur.  J^.  ce 
mot.  (DR..Z.) 

GARDE-CIIARRUE.  ois.  Nom 
(jue  l'on  donne  en  quelques  endroits 
au  Molleux.  /^.  Traquet.     (dr..z.) 

GARDÈNE.  Gardénia,  bot.  than. 
Genre  de  la  famille  des  Rubiaréeset 
de  la  Pentandrie  Monogynie,  Tj.,  éta- 
bli par  Ellls  (  ^c/.  y/'/i,'/.,  vol.  5l,t. 
q5  ),  adopté  par  Linué  et  ainsi  carac- 
térisé :  calice  persistant,  à  cinq  dents 
ou  à  cinq  segmens  ;  corolle  iufundt- 
buliforme  dont  le  tube  est  souvent 
plus  long  que  le  calice  ;  le  limbe  étalé 
ordinairement  à  cinq  lobes  obtus  ;  le 
nombre  des  lobes  peut  varier  de 
cinq  à  neuf  selon  KutRh;  cinq  an- 
thères sessiles  à  l'euliée  de  la  corolle; 
un  seul  style  et  un  stigmate  bilobés; 
baie  sèche  ,biloculaire  (rarement  qua- 
driloculaire),  remplie  de  graines  dis- 
posées sur  deux  rangées  dans  chaque 
loge.  On  a  ])lacé  parmi  les  Gardènes 
quelques  Plantes  qui  appartiennent  à 
des  genres  voisins,  ce  qui  a  causé  né- 
cessiirement  un  peu  de  confusion 
dans  la  classification  d'une  famille 
aussi  difficile  que  celle  des  Rubia- 
cées.  Plusieurs  espèces  de  Gardènes 
doivent  être  reportées  dans  le  genre 
Randia.  Celui-ci  est  même ,  selon 
Swartz  ,  congénère  du  Gardénia,  et , 
en  effet,  il  n'en  diffère  réellement  que 
par  les  graines  peu  nombreuses  et  le 
tube  moins  long  de  la  corolle.  La- 
marck  et  VVilldenow  lui  ont  égale- 
ment réuni  ,  mais  à  tort,  les  Genipa. 
Une  Plante  décrite  et  figurée  par  Jac- 


GAR  ini 

([Uiii  sous  le  nom  de  Aluiisanda  fur- 
mosa  a  été  rapportée  aux  Gardènes 
pai  Tluuiberg,  VVilldenow  etKunth. 
l'.nfin  ,  sous  le  nom  de  Rot/imannia  , 
Tluudjerg  a  lait  connaître  un  genre 

3 ni  depuis  nous  a  pas  paru  distinct 
u  Gardénia  ,  quoique  Gaertner  dé- 
crive son  fruit  comme  renfermant 
des  graines  non  disposées  par  rangées. 
Les  espèces  de  Gardènes  dont  le 
nombre  est  assez  considérable  ,  .se 
trouvent  répandues  dans  les  climats 
chauds  des  deux  contineus  et  des  îles 
adjacentes.  Ce  sont  des  Arbres  ou 
plutôt  des  Arbrisseaux  ,  quelquefois 
munis  d'épines  opposées  et  placées 
au-dessus  des  aisselles  des  feuilles. 
Leurs  fleurs,  d'une  couleur  blanche 
et  d'une  odeur  très-agréable  ,  sont 
terminales  et  axillaires  ,  le  plus  sou- 
vent solitaires,  quelquefois  ternées  , 
sessiles  et  accompagnées  de  bractées. 
Dans  la  grande  quantité  d'espèces 
remarquables  que  renferme  ce  genre, 
nous  ne  saurions  passer  sous  silence 
la  suivante  qui  est  un  des  Arbustes  les 

Ïdus  agréables  que  Ton  cultive  dans 
es  serres  européennes. 

La  Gardéne  a  grandes  fleîjrs, 
Gardénia fiorida,  L.,  s'élève  à  la  hau- 
teur d'un  à  deux  mètres  :  sa  tige  est 
rameuse  supérieurement  oîi  elle  porte 
des  feuilles  grandes,  ovales, atténuées 
vers  les  deux  extrémités.  Ses  fleurs 
.sont  presque  sessiles  ,  solitaires  au 
sommet  des  branches ,  d'un  blanc  ti- 
rant sur  le  jaune,  et  répandant  l'o- 
deur la  plus  suave.  Elle  est  originaire 
des  Indes-Orientales,  et  on  la  cultive 
comme  Plante  d'ornement  à  Am- 
boiue  et  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
Elle  croît  avec  tant  de  vigueur  au  Ja- 
pon, qu'on  en  fait  de  belles  haies  vi- 
ves. La  température  du  midi  de  la 
France  lui  est  assez  favorable  pour 
qu'on  puisse  la  cultiver  en  pleine 
terre,  mais  à  Paris  elle  exige  loran- 
geric  pendant  l'hiver.  Comme  elle  ne 
fructifie  pas  chez  nous  ,  et  que  ses 
fleurs  doublent  le  plus  souvent  par 
l'ciret  d'une  cultui'e  soignée  ,  on  ne 
peut  la  multiplier  que  par  boutures. 

(G..N.) 

GARDE-ROBE.  bot.  phan.  Nom 


j52  GAR 

vulgaire  de  l'Aurone  et  des  Santoli- 
Des  qu'on  suppose  préserver  les  vè- 
temcns  déposés  dans  les  armoires  de 
la  piqûre  des  larves  de  Teignes,    (b) 

*GAR.DNÉRIE.  Gardnerla.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  Tétraudrie  Mono- 
gynie,  L.,  établi  par  le  docteur  Wal- 
Jichde  Calcutta  {in  Carey  Flora  In- 
dlca,  vol.  1,  p.  4oo;  Serampore,  1820) 
qui  le  caractérise  ainsi  :  calice  inl'ère, 
persistant ,  divisé  en  quatre  segmens 
concaves,  orbiculaires  et  ciliés  ;  co- 
rolle non  tubulcuse  ,  formée  de  qua- 
tre pétales  jaunes,  ovales,  aigus, 
alternes  avec  les  segmens  du  calice  , 
et  offrant  l'eslivation  valvaire  ;  qua- 
tre étamines  dressées  ,  plus  courtes 
que  la  corolle  ,  ayant  leurs  fdets  in- 
sérés sur  les  angles  de  séparation  des 
pétales,  et  simulant  un  tube  par  leur 
cohérence  ;  anthères  ovales  ,  aiguës  , 
unies  parleurs  côtés  eu  un  tube  ven- 
tru et  à  quatre  dents  ;  ovaire  parfai- 
tement distinct  du  calice,  petit,  à 
deux  loges  ,  chacune  renfermant  un 
ovule  attaché  au  centre  sur  la  ligne 
de  séparation,  surmonté  d'un  slyle 
court ,  filiforme  ,  et  d'un  sigmatc  al- 

{\\i  ;  le  fruit  est  une  baie  écar- 
ate  ,  ronde  ou  quelquefois  dépri- 
mée ,  lisse,  couronnée  par  les  dé- 
bris du  style ,  supportée  par  le  ca- 
lice ,  et  renfermant  des  graines  so- 
litaires dans  chacune  des  deux  loges. 
Le  port  de  la  Plante  qui  a  servi  de 
type  à  ce  nouveau  genre,  ainsi  que 
la  structure  de  son  fruit  ,  le  rappro- 
chent beaucoup  des  Ptubiacées,  mais 
la  supérilé  de  l'ovaire  s'oppose  à  ce 
qu'on  le  réunisse  à  cette  famille. 
D'un  autre  côté,  l'adhérence  des  an- 
thères entre  elles  ,  et  le  défaut  pres- 
que complet  de  stipules  établissent 
quelques  affinités  entre  ce  genre  et 
lesApocynées  dont  II  diffère  à  d'au- 
tres égards.  Ces  rapports  avec  deux 
familles  diverses  ont  fait  embrasser 
au  docteur  Wallich  ropinion  de  R. 
Brown  sur  l'établissement  d'une 
nouvelle  famille  intermédiaire  ,  et 
qui  comprendrait  les  genres  Gaert- 
nera  ,  Lamk.  ,  Paganiea,  Aubleî  ,  etc. 
f^.   GAERTNÈnr,   et  Géntostomk.   Le 


GAR 

Gardneria  devrait  donc  être  ajouté 
à  ceux  indiqués  par  l'auteur  des  Ob- 
servations de  la  botanique  du  Congo. 
Wallichobserve  que  les  parties  jaunes 
et  tendres  de  la  Plante  contiennent 
un  suc  jaune  et  analogue  à  celui  des 
Gultifères. 

Ce  genre  est  dédié  à  Edw.  Gard- 
ner ,  résident  à  la  cour  du  Piajah  du 
Népaul  ,  qui  a  enrichi  le  Jardin  bo- 
tanique de  Calcutta  d'un  grand  nom- 
bre de  Plantes  nouvelles.  Il  ne  se 
compose  que  d'une  seule  espèce, 
Gardneria  ovata,  Wall.,  Arbre  bran- 
chu  ,  dont  l'écorce  est  gri.se,  les  feuil- 
les opposées  ,  rapprochées  ,  ovales  , 
lancéolées  ,  pétiolées  et  acumlnées  ; 
les  fleurs  en  corymbes  axillaires.  On 
le  rencontre  sur  les  montagnes  du 
district  de  Sillet  dans  le  Bengale  ;  il 
est  aussi  indigène  du  Népaul  ,  mais 
le  docteur  Wallich  ajoute  que  les 
individus  de  ce  dernier  lieu  ont  des 
feuilles  plus  petites  et  lancéolées  ;  les 
segmens  de  la  corolle  sont  plus  velus, 
les  baies  plus  grosses  et  le  stigmate 
bifide.  Ces  différences  ne  suffiraient- 
elles  point  pour  constituer  une  espè- 
ce ,  ou  tout  au  moins  une  variété  re- 
marquable? (g..n.) 

GARDON.  POIS.  F.  Able. 

GARDOQUÏE.  Gardoquia.  bot. 
rilAN.  Genre  de  la  famille  des  Labiées 
et  de  la  Didynamie  Gymnospermie  , 
L.,  établi  par  Ruiz  et  Pavon  dans  la 
Flore  du  Pérou  ,  adopté  et  augmenté 
de  plusieurs  espèces  par  Kunlh  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  {in  Humb.  et  Bonpl. 
Nov.  Gen.  etSpec.  il,  p.  3li  )  ■•  calice 
tubuleux  ,  à  cinq  dents  ou  à  cinq  seg- 
mens ,  bllabié  :  corolle  beaucoup 
plus  grande  que  le  calice  ,  tubuleuse  , 
dont  la  gorge  est  velue,  le  limbe  bl- 
labié ;  la  lèvre  supérieure  échan- 
crée,  l'inférieure  triiide  ,  et  les  lobes 
presqu'cgaux  ;  les  quatre  étamines 
écartées.  Ce  genre  se  compose  de 
Plantes  toutes  Indigènes  du  Pérou  et 
de  la  république  Colombienne.  Ce 
sont  des  Arbrisseaux  très-rameux  ,  et 
répandant  une  odeur  fort  pénétrante. 
Leurs  feuilles  sont  entières  ,  cl  ils 
portent  des  fleurs  incarnates  ou  jau- 


GAR 

ncs,  aTÏUaircs  ,  solitaires  ,  rarement 
verticillt'cs  ou  réunies  deux  et  trois  à 
Ja  fois  sur  le  même  pcdouculc. 

Aux  cinq  espèces  ilécrites  dans  la 
Flore  du  Pérou,  Kunth  (  loc.  cit.  )  en 
a  ajouté  ilix  espèces  nouvelles  dont 
aucune  n'est  figurée  dans  son  l)cl  ou- 
vrage. (G..N.) 

♦  GARENT-OGUEN.  bot.  piîax. 
(Lafileau.)  Nom  de  pays  du  Vanax 
quinqucfolinrn,  L.  (b.) 

GARFUANA.  BOT.  rn.vN.  C'est  au 
Brésil  le  nom  vulgaire  du  Morus 
tinctorius.  (b.) 

GARGxVNON.  bot.  phan.  (  Mcnt- 
zel.  )  Syn.  de  Fimptnella  Haxifraga. 

(B.) 

*  GARICDM.  BOT.  PUAN.  (Dalé- 
cliamp.)  F".  Garique. 

GAR[DELLE.  ois.  .Syn.  vulgaire 
de  Rouge-Gorge.  /^.Sylvie.  (dr..z.) 

GARIDELLE.  Garidella.  bot. 
riiAN.  ïournefort  [Irislit.  Rel  heih. , 
655,  tab.  45)  dédia  ce  genre  à  Gari- 
del  qui  en  a  très-bien  déciil  et  fi- 
gure la  Plante  principale  dans  son 
Histoire  des  Plantes  des  environs 
d'Aix  en  Provence.  Linné  l'a  placé 
dans  la  Décaudrie  Trigynie  ,  et  il  ap- 
partient à  la  famille  des  Renoncula- 
cées  ,  section  des  Helléborées  de  De 
Candolle  [Sjst.  Veget.  riat.  i,  p.  525  ). 
Les  caractères  qui  lui  sont  assi- 
gnés sont  :  calice  à  cinq  sépales 
caducs  et  à  peine  pétaloïdes  ;  cinq 
pétales  bilabiés ,  bifides  ;  dix  éta- 
luines  et  quelquefois  plus  ;  trois 
ovaires  réunis  entre  eux  ,  surmontés 
de  styles  très-courts  ;  tiois  capsules 
(  quelquefois  deux  par  l'avortement 
d'une  d'entre  elles)  polyspcrmes  et 
si  bien  soudées  qu'elles  ne  paraissent 
constituer  qu'un  seul  fruit  bi  ou  tri- 
loculaire  ,  à  peine  surmonté  de  deux 
ou  trois  proiongemens  cornus.  Ce 
genre  a  de  grands  rapports  avec  le 
J^igella,  mais  il  s'en  distingue  princi- 
palement par  son  calice  plus  petit  , 
et  par  le  nombre  moindre  de  ses  éta- 
inines  et  de  ses  capsules. 

La  Gariueli.e  Nioeli.astke  , 
Garidella  J\igc//asln//n,   L.  ,   a   une 


GAR  iDS 

tige  haute  de  trois  à  six  décimè- 
tres ,  divisée  en  quelques  rameaux 
droits  et  presque  nue  supérieure- 
ment ;  ses  feuilles  radicales  sont 
longues  ,  ailées  et  finement  dé- 
coupées ;  celles  de  la  tige  sont  écar- 
tées et  à  trois  ou  cinq  découpures  li- 
néaires; les  fleurs  terminales  ,  rou- 
geâîres  et  solitaires,  ont  des  pétales 
sessiles  et  étalés.  Cette  Plante  croît 
dans  les  lieux  cultivés  ,  parmi  les 
Vignes  et  les  Oliviers  de  la  Provence, 
et  probablement  de  toutes  les  côtes 
orientales  ilcla  Méditerranée. 

Lamarck(niust.,t.  079  ,  fig.  -j)  en  a 
fait  connaître  une  seconde  espèce  sous 
le  nom  de  Garidella  unguicularis 
dont  les  pétales  sont  dressés  ,  con- 
vexes et  onguiculés  ,  et  qui  a  jusqu'à 
quarante  étamines.  Elle  croît  près 
d'Alcp.  (O..N.) 

GARTES.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Cbêne.  (b.) 

GARIN.  MoLL.  Adanson  donne 
ce  nom  à  une  espèce  de  Coquille  bi- 
valve qui  appartient  au  genre  Pllca- 
tule.  F",  ce  mot.  (b.) 

GARIOTS.  BOT.  piiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Geuni  urhanum. 
V.  Benoîte.  (b.) 

GARIQUE.  bot.  crypt.  Quel- 
ques auteurs  donnent  ce  mot  com- 
me désignant  chez  les  habitans  du 
Canada  un  Champignon  qui  croît 
sur  le  Pin ,  et  dont  le  suc  est  effi- 
cacement employé  dans  les  maux  de 
gorge.  Le  mot  Garique  est  évidem- 
ment une  corruption  A' Â garicus  ,  la- 
tin ,  ou  Gariciim,  arabe,  Agaric  ,  fran- 
çais. Il  ne  peut  élre  pas  plus  que  Ca- 
lumet dérivé  de  Culnius,  Chaume, 
un  mot  employé  par  les  indigènes  du 
Nouveau-Monde.  (b.) 

GARLU.  OIS.  Syn.  du  Tyran  Tic- 
tivie.  P^.  Gobe-Mouche.       (dr..z.) 

GARNOT.  MOLI-.  (Adanson.)  Es- 
pèce de  Coquille  du  genre  Crépidule. 
r.  ce  mot.  (aud.) 

GARO.  BOT.  PiiAN.  Nom  de  pays 
proposé  par  quelques  botanistes  Iran- 


çais  poui'  (.lèsigner  le  genre  Aquilaho. 
f^.  ce  mot.  (u.) 

GAROSMUiM  ET  GAROSMUS. 
BOT.  rnAN.  C'est-à-dire  ayant  odeur 
de  Poisson.  C'est  chez  Dodœns  et 
d'autres  nucieus  botanistes  ,  le  nom  , 
plus  convenable,  du  Chenopodlum 
VuLvaiia  ,  L.  (b.) 

GAROU  ET  GAROUTTE.  bot. 
niAN.Svn.  de  Gnidium.  ^.Daphné. 

(B.) 

GAROUIL  ET  GAROUILLEÏ. 
BOT.  PHAN.  Syn.  vulgaires  de  M.iïs. 
J^.  ce  mot.  (b.) 

GAROUlLHE.BOT.PiiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Chêne  à  Kermès. 

(B.) 

GAROUPE.  BOT.  PiïAN.  Lun  des 
noms  vulgaires  du  Cneorum  tricoccum. 

(B.) 

GARRANIER.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Cheiranthus 
Chius y  L,  (b.) 

GARROFERA.  bot.  phan.  De 
Garrobo ,  espagnol,  qui  lui-même 
vient  <ï JÎlgarrobo  ,  arabe.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Caroubier  ,  dans 
les  parties  méridionales  de  la  France, 
cil  cet  Arbre  brave  les  hivers.       (b.) 

GARROT,  ois.  Espèce  du  genre 
Canard.  Dans  le  Règne  Aniipal  de 
Cuvier ,  les  Garrots  forment  un  sous- 
genre.  F".  Canard.  (dr,.z.) 

GARROUN.  ois.  Nom  vulgaire  du 
vieux  mâle  de  la  Perdrix  grise,  f.  Per- 
drix. (DR..Z.) 
GARRU.  OIS.  L'un  des  synon^imes 
vulgaires  du  Combattant,  f^.  Bécas- 
seau. (DR..Z.) 

GARRULUS.  OIS.  (  Aldrovande.) 
Syn.  du  RoUier  vulgaire.  Brisson 
l'a  depuis  appliqué  au  Geai  d'Europe. 
P'.  RoLLiER  et  Corbeau.     (dr..z.) 

GARRUS.  bot.  phan.  (Garidel.) 
Le  Houx  dans  certains  cantons  de  la 
France  méridionale.  (b.) 

GARS  ou  GARZ.  ois.  Syn.  vul- 
gaire d'Oie  cendrée.  P^.  Canard. 

(DR.-Z.) 

GARSOTTE.  ois.  Syn.  vidgaire  de 
Sarcelle  d'été,  f.  Canard,  (dr    z.) 


GAR 

♦  GARUGA.  BOT.  Pii.vN.  Un  bel 
Arbre  des  Indes  Orientales  ri  été  dé- 
crit et  figuré  par  Rhéedc  (  Hort.  31a- 
lab.  T.  IV,  p.  69,  tab.  35),  sous  le 
nom  de  Catu-Calesjam.  Il  est  aus.si 
nommé  Gari/ga  (  que  l'on  prononce 
Garoiigou  )  par  les  Telingas;  et  c'est 
ce  nom  que  Roxburgh  [Coromand. 
T.  m  ,  p.  4  ,  tab.  208)  lui  a  imposé 
comme  générique.  Il  appartient  à  la 
Décandrie  Monogynie,  et  il  nous  sem- 
ble devoir  être  placé  dans  la  famille 
des  Térébinthacées.  Cependant,  ce 
n'est  qu'avec  doute  que  nous  indi- 
quons ce  rapprochement,  ne  pouvant 
nous  guider  ici  que  d'après  les  figu- 
res et  les  descriptions  des  auteurs  ci- 
dessus  mentionnés;  mais  les  caractè- 
res et  le  port  de  cet  Arbre  nous  em- 
pêchent d'établir  d'autres  affinités. 
Car  il  ne  faut  pas  songer  à  placer 
cette  Plante  près  des  Pomacées  ,  dans 
le  ^Giw'ii  Sorbus ,  ainsi  que  l'a  jadis 
proposé  le  commentateur  de  Rhéede. 
Dans  l'intéressant  travail  que  Kunth 
vient  de  publier  (Annales  des  Scien- 
ces naturelles  ,  T.  11,  p.  333)  sur  les 
genres  de  Térébinthacées,  il  nestpas 
question  de  ce  genre;  tandis  que  le 
Boswellia ,  genre  décrit  par  Rox- 
burgh à  côté  du  Garuga ,  est  admis 
parmi  les  Burséracées  de  Kunth  ,  les- 
quelles sont  un  démembrement  des 
Térébinthacées.  Une  seule  Plante 
constituant  ce  genre  ,  nous  allons  en 
donner  la  description ,  de  laquelle  on 
extraira  facilement  le  caractère  géné- 
rique. 

Le  Garuga  pinné  ,  Garuga  pinna- 
ta,  est  un  Arbre  dont  le  tronc,  revêtu 
d'une  écorce  lisse  et  grise,  s'élève  à 
une  grande  hauteur  ,  et  se  divise  en 
rameaux  et  ramuscules,  à  l'extrémité 
desquels  sont  placées  les  feuilles; 
celles-ci  sont  pinnées  avec  impaire  , 
composées  de  folioles  opposées  ,  obli- 
ques, lancéolées,  crénelées  ou  den- 
tées on  scie;  les  fleurs  jaunes  et  ino- 
dores ,  sorit  disposées  en  panicules 
courtes  ,  peu  serrées,  et  naissant  des 
aisselles  des  feuilles  qui  paraissent 
1rs  premières.  Elles  se  composent  d'un 
calice  campanule,  à  cinq  dents;  d'une 
corolle  à  cinq  pétales  lancéolés ,  insé- 


G  AU 

rés  sur  le  calico  ,  ol  allcines  avec  soo 
ilivisioiis:  (le  dix  élaïuines  à  anlhi^ios 
oblougiies  el  à  illels  siibiilcs  ,  plus 
courts  que  la  corolle,  insérés  sur  le 
calice,  et  entre  lesquels  existent  cinq 
nectaires  jaunes  ,  glanduleux,  cl  d'un 
ovaire  oval,  surmonté  d'un  style  court 
et  d'un  stigmate  à  cinq  lobes;  le  truit 
o.A  uuc  drupe  arrondie  ,  charnue  , 
'"sse,  renlVrinanl  deux  ou  un  plus 
grand  nombre  de  noyaux  placés  irrc- 
gulièrenieut  d.nf' .s  lu  pulpe.     (o..n.) 

G  À  R  U  L  É  O  >' .  Gcriileum .  bot  . 
l'UAN.  Famille  des  Synanthérée.s , 
Corymbifcres  deJussicu,  el  S^ngé- 
nésie  nécessaire,  V-t-AJ Osteusperrnum 
pinnatifiduni ,  Lliérlt.jOu  O.cœni- 
leum  ,  Jacq.,  a  été  érige  en  un  genre 

fiarticulier  par  H.  Cassi?;i  (Bullet.  de 
a  Société  Pliilom.,  novoiiibre  1819), 
qui  l'a  nommé  Gariileum,  et  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calathide  radiée,  dont  le 
disque  est  composé  de  fleurs  nom- 
breuses, régulières  et  mâles,  et  la 
circonié:  ence  de  demi-fleurons  nom- 
breux, femelles,  et  ayant  la  corolle 
liguk'e  et  tridcnléc  ;  involucre  cam- 
naindé ,  formé  d'écaillés  disposées 
sur  deux  rangs,  égales  ,  appliquées  , 
oblougues  et  aiguës;  réceptacle  uu  et 
convexe;  akènes  de  la  circonférence 
tlépourvu s  d  aigrettes,  à  péricarpe  sec 
coriace ,  mujcc  et  muni  tîe  cinq  côtes. 
(-e  genre  ne  ditrèrc  de  V Osteospermum 
que  par  la  nature  du  péricarpe  ,  qui 
est  osseuv  dans  les  akènes  de  celui-ci. 
Cassini  signale  en  outre  une  différence 
à  laquelle  il  semble  attacher  quelque 
importance;  c'est  que  le  Garuleiim 
n'est  mâle  que  par  avortement  des 
ovules,  tandis  qu'il  y  a  non-seulement 
défaut  d'ovules  ,  mais  encore  absence 
complète  de  stigmates  dans  l'Osteo- 
spennuin.  Les  fleurs  centrales  du  Ga- 
ndeiim  possèdent,  au  contraire  ,  deux 
styles  divergens  liérissés  extérieure- 
ment depoils  collecteurs  et  munis  sur 
leur  face  intérieure  de  deux  bourre- 
lets stigmn  tiques.  L'auteur  de  ce  genre 
a  nommé  Garu/eufnviscosum\'unic[ue 
espèce  dont  il  se  compose  jusqu  à  pré- 
sent. C'est  un  Arbuste  du  cap  de 
Bonne-Espé'.anco  ,  odorant ,  ramcux, 


G  AS  lii^ 

el  garni  de  leuiUci  glulineUbc»6,  alter- 
nes et  pinnatifulesdans  la  partie  supé- 
rieure du  limbe  ;  les  calathides  de 
fleurs  jaunes  dans  le  centre  avec  des 
rayons  blancs,  sont  disposées  eu  co- 
rynd)cs  par  tiois  ou  quatre  à  la  fois  , 
portées  sur  de  longs  pédoncules ,  et 
accompagnées  de  bractées  linéaires. 
On  le  cultive  en  le  plaç:uitdans  l'o- 
rangerie pendant  l'iuvoi  ,  et  en  avant 
soin  de  lui  procurer  ,  autant  que  pos- 
sible, de  l  air  ,  de  la  lumière  et  de 
l'humidité.  (o..N.) 

GAllYOPIlYLLATA.  bot.  piivn. 
L'un  des  anciens  noms  du  Geitin  iir- 
bauiim  ,  T".  benoîte  ,  et  qui  est  évi- 
demment une  corruption  de  Caryo- 
phyllala.  Il  avait  été  appliqué  par  Da- 
léchamp  au  Saxifraga  rotundifulia. 

(B.) 

GARYOPHYLLUM.  bot.  phan. 
On  a  vainement  prétendu  reconnaître 
l'Ai  buste  désigné  par  Pline  sous  ce 
nom,  dans  quelque  Myrte  d'Améri- 
que. On  s'accorde  généralement  à  j 
voir  le  Ulyrtus  caryophyllata,  origi- 
naire de  Ceylan.  (n.) 

GARZ.  OIS.  r^.  Gabs. 

GARZKTTE.  ois.  Espèce  du  genre 
Hérou.  V.  ce  mot.  On  a  quelquefois 
appelé  la  Sarcelle  Garzotte.  /^.Ca- 
nard. (DR..Z.) 

GAS  ,  GASH.  OIS.  Syn.  vulgaire* 
de  Geai.  V.  Coriîeau.  (dr..z.) 

GASAR.  iwoLL.  (Adanson.)  Une 
variété  de  VOstrea  parasllica.  f. 
Huître.  (b.) 

GASELLE  OIT  GAZELLE,  mam. 
J-^.  Antilope. 

Gx\SIOL.  BOT.  PHAN.  (  Avicènc.  ) 
Syn.  à'Eitpatorium  cannabinuin  ou 
l'Eupatoiied'Avicène./^.  EuPAToir.E. 

(B.) 

*  GASIPAES.  BOT.  piiAN.  T'.  Ga- 
CHiPAES  et  Bactris. 

*  GASSICOURTIE.  Gassicurtia. 
BOT.  CRYPT.  {Licliens.)  Genre  établi, 
par  Fée  dans  son  Essai  sur  la  crvp- 
togamic  des  écorces  exotiques  oÛici— 
n;ues,  pag  46,  tab.  1,  f  ig  ,  et  dont 
les    caractères   sont  ■  thalle   mince, 


i56 


GAS 


uniforme  ,  ëtalé  ;  apothécles  d'a- 
bord sous-ovoïdes  ,  ensuite  cupu- 
lifornies  ,  prives  de  lames  proligèrcs  , 
sessiles,  presses  et  nombreux  ,  i  ecou- 
vertspas  une  membrane  fort  délicate 
formée  pnr  la  croûte  ,  se  déchirant  en 
travers,  et  renfermant  des  gongyles 
colorés  sous-pulvérulens.  La  seule  et 
élégante  espèce  connue  de  ce  genre, 
dédiée  à  feu  C-L.  Cadet-Gassicourt , 
pharmacien  célèbre,  savant  des  plus 
spirituels  et  noire  ancien  ami,  enva- 
hit l'épideimc  du  Quinquina  jaune 
[Cinchona  longifoLia  de  la  Flore  du 
rérou  )  oii  elle  n'est  pas  rare  (  ^.  pi. 
de  ce  Dictionnaire.)  (b.) 

GASTA.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Sardine.  (b.) 

GASTAUDELLO.  Pois.  (Risso.) 
Le  Campérien  ,  espèce  d'Esoce  du- 
sous-genre  Scombiésoce,  à  Nice,  (b.) 

*GASTÉRIE.  GasLeria.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Lilia- 
cées  et  de  l'Hexandrie  Monogynie  , 
L.  ,  établi  par  Duval  (  Plantes  gras- 
ses du  Jardin  d'Alençon,  p.  6  ,  1809) 
et  adopté  par  Haworth  (  Synops. 
Plant,  succul.  ,  p.  85  )  qui  l'a  aug- 
menté de  plusieurs  espèces  et  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  pélaloïde,  courbé, 
dont  les  divisions  se  terminent  eu 
massue  ,  portant  à  sa  base  les  étami- 
nes  ;  capsules  marquées  de  côtes  peu 
saillantes.  Végétaux  à  peine  caulcs- 
cens  ,  ayant  les  feuilles  linguiformcs 
et  les  fleurs  penchées. 

Ce  genre  ,  formé  aux  dépens  des 
Aloës,  n'en  diffère  que  par  la  cour- 
bure de  son  périanlhe,  de  sorte  qu'à 
la  rigueur  il  ne  devrait  être  consi- 
déré que  comme  une  section  du  genre 
Aloës  ,  ainsi  que  toutes  les  autres  di- 
visions de  celui-ci  proposées  par  Ha- 
worth. Dans  les  douze  espèces  décri- 
tes par  Haworth  (  loc.  cit.  ),  six  n'é- 
taient que  des  variétés  de  VyJ/oe  Lin- 
gua,  Thunh.,  selon  Curtis  ,  Aiton  et 
Haw^ortli  lui-même;  les  autres  étaient 
des  espèces  d'Aloës  dont  la  synony- 
mie est  fort  confuse.  En  publiant  le 
Supplément  de  ses  Plantes  grasses  et 
un  autre  ouvrage  intitulé  :  Plant, 
succul.  Revisiones  (  Londres,  1821  ) , 


GAS 

Haworth  a  encore  décrit  plusieurs 
autres  espèces  de  ce  genre ,  sans 
compter  celles  qu'il  ne  fait  que  men- 
tionner, et  qu'il  dit  être  cultivées 
par  plusieurs  botanistes ,  et  notam- 
ment par  le  prince  de  8alm-Dyck.  Il 
est  à  craindre  que  ces  prétendues  es- 
pèces ne  diffèrent  entre  elles  que  par 
des  caractères  aussi  peu  tranchés  que 
ceux  qui  distinguent  les  genres  for- 
mésaux  dépens  du  genre  Aloës.  Dans 
ce  cas  l'erreur  serait  plus  grave  ,  car 
des  coupes  fûtes  dans  un  genre  pour 
en  faciliter  l'élude  n'entraînent  au- 
cune conséquence  fâcheuse  pour  la 
classification;  ce  sont  des  groupes  que 
chacun  est  libre  de  prendre  pour 
des  genres  ou  des  sections  de  genres  ; 
mais  les  espèces  étant  données  par  la 
nature  ,  il  serait  très-contraire  à  la 
vérité  de  présenter  comme  nouvelles 
espèces  des  individus  qui  n'offriraient 
que  des  différences  accidentelles  ou 
d'une  valeur  très-faible.  (G..N.) 

*GASTÉRIPE.  Gasteripus.  ÉcniN, 
Genre  de  Polypiers  établi  par  Rafl- 
nesque  (  Journ.  de  Phys.,  181g  ,  tab. 
89,  p.  i55  )  dans  l'ordre  des  Echino- 
dermes  pedicellés  deCuvier;  ayant 
le  corps  cylindrique  mou  ;  bouche 
nue  ;  anus  terminal  ;  des  branchies 
en  forme  de  tubercules  striés  sous  le 
ventre.  Le  genre  Gastéripe  n'est  en- 
core composé  que  d'une  seule  espèce 
{Gasteripus  vittatus)  Visse,  roussâtre  , 
à  deux  raies  longitudinales  brunes; 
la  tête  est  obtuse  ,  le  cou  rétréci  ,  et 
la  queue  amincie  et  obtuse.  Rafines- 
que  n'indique  point  l'habitation  de 
cette  Holothuridie  ,  de  laquelle  nous 
ne  parlons  que  d'après  le  Journal  de 
Physique  que  nous  avons  cru  devoir 
citer  textuellement,  n'ayant  pas  sous 
les  yeux  l'ouvrage  de  Rafinesque. 

(LAM-.X.) 

GASTÉROMYCES  ou  G  ASTÉRO- 
MYCIENS.EOT.  CRYPT.  r.  Gastro- 

MYCIENS. 

GASTÉROPLÈQUE.  Gasterople- 
cus.  POIS.  Sous-gènre  de  Saumon.  J^. 
ce  mot.  (b.) 

GASTÉROPODFiî  ou  GASTRO- 
PODES. TAOX.ÏU.    Les   nomenclateurs 


GAS 

modernes  qui  ont  fonflo  les  dislinc- 
tioiis  de  premier  ordre  sur  l'organi- 
sation des  Animaux,  ont  donnti  ce 
nom  à  tous  les  Mollusques  qui  ram- 
pent sur  le  venirc.  Comme  cet  ordre 
est  le  plus  nombreux  en  genros,  et 
qu'il  a  des  rapports  avec  les  ordres 
avoisinans  ,  nous  renvoyons  à  l'arti- 
cle MoM.usQUE,  pour  le  l'aire  connaî- 
tre dans  tous  ses  détails  et  dans  tous 
ses  rapports.  (d..ii.) 

GASTÉR0STÉ15.  Gaslcroslcits. 
l'Ois.  Genre  de  l'ordre  des  Acautlion- 
terygiens  et  de  la  seconde  Irihii  de  la 
tamille  des  Scoinhcroïdes  oii  la  prc- 
nuèrc  dorsale  est  divisée  en  épines. 
Linné,  qui  l'établit  d'après  Artedi, 
le  plaçait  entre  les  genres  Perche  et 
Seombre  dans  l'ordre  des  Thoraci- 
ques.  Ses  caractères  sont  :  point  de 
fausses  nageoires  derrière  la  dorsale 
ou  l'anale;  cette  dorsale  aiguillonnée. 
—  Il  se  compose  de  petites  espèces  et 
se  divise  de  la  manière  suivante  eu 
cinq  sous-genres  : 

f  Ei'iNocnE ,  Gasterosteijs  ,  oii  les 
ventrales  sont  soutenues  chacune  par 
une  forte  épine  sans  autre  rayon  ;  oii 
les  os  du  bassin  forment  entre  eux  un 
bouclier  pointu  en  arrière  et  remon 
tant  par  deux  apophyses  de  chaque 
côté.  Ce  sont  des  Poissons  d'eau  dou- 
ce et  les  moindres  par  la  taille  de 
toutes  les  espèces  de  celte  grande 
classe ,  où ,  lorsqu'il  est  des  Epinochcs 
qui  n'atteignent  guère  que  trente  li- 
gnes ,  il  est  des  Squales,  par  exemple, 
qui  dépassent  trente  pieds  de  lon- 
gueur. 

L'Efinoche  commitne  ,  Rond.  , 
Pois.  2, p.  206,  Gaslerosteus  aculea- 
tiis ,  L. ,  Gmel.  ,  Syst.  Nat.  xiii,  1  , 
pais  o ,  p.  i5a5  ;  Bloch.  ,  pi.  55,  5; 
Encj'cl.,  pi.  57,lig.a22;  laSpinarelle 
Belon  ,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
de  avec  le  (iasterosteus  Spinarella  de 
Gmel.,  loc.  cit.,  p.  1.Î27,  qui  est  une 
autre  petite espèceindienueet  peucon- 
nuc  du  même  sous -genre.  Vulgaire- 
ment l'Epinarde  ouEscharde,  si  com- 
mune dans  les  eaux  tranquilles  ,  dans 
les  ruisseaux,  dans  les  parties  des  riviè- 


GAS  i57 

rcs  oii  le  cours  s'est  ralenti ,  dans  les 
flasques  limpides  des  marais,  et  jus- 
que dans  les  bassinsde  nos  jardins,  oh 
nous  nous  sommi-s  convaincus  que  le 
frai  en  pouvait  être  apporté  par  les 
jets  d'eau  qui  d'ordinaire  les  alimen- 
tent. Ce  |)etit  Animal  puUide  telle- 
ment qu'en  certains  lieux  les  bande.s 
que  l'orme  sa  progéniture  deviennent 
comme  massives  ;  il  est  des  cantons 
oii  on  les  iccueillc  en  assez  grande 

auanlité  pour  en  exprimer  une  huile 
e  Poisson  et  pour  en  couvrir  la  terre 
comme  engrai-;.  Sa  chair  n'est  pas 
bonne,  et ,  fùl-elle  agréable,  on  ne  re- 
chercherait guère  comme  aliment  une 
sorte  d'Animalcule  dont  la  douzaine 
fournirait  tout  au  plus,  selon  l'expres- 
sion de  La  Fontaine,  une  tiemi-bou- 
chée.  Outre  la  fécondité  des  Epinoches 
une  autre  particularité  contribue  à  en 
favoriser  la  piopagation  ,  c'est  la  fa- 
culté de  vieillir  que  leur  procurent  au 
milieu  des  eaux  les  armes  dont  elles 
sont  munies.  En  effet,  peu  d'Animaux 
voraces  en  font  leur  proie;  les  Pois- 
sons carnassiers  expérimentés  ne 
s'attaquent  jamais  à  elles;  les  jeunes 
Brochets  seuls  eu  avalent  quelque- 
fois une  ou  deux,  mais  n'y  revien- 
nent plus  s'ils  ont  le  bonheur  de  sur- 
vivre à  cet  essai  de  gloutonnerie.  L'E- 
pinoche,en  danger,  hérisse  les  redou- 
tables piquans  dont  se  composent  sa 
dorsale  et  ses  pectorales,  de  manière  à 
déchirer  l'œsophage  qui  l'engloutit, 
et  de  telles  piqûres  causent,  en  gé- 
néral ,  la  mort  de  l'ennemi.  Mais  si 
la  faible  Epinoche  triomphe  du  vo- 
race  Brochet,  elle  est  à  son  tour  la 
victime  de  plus  petits  qu'elle  ;  ce 
qu'elle  ne  redoute  pas  du  tyran  des 
eaux,  elle  l'éprouve  de  créatures  qui 
ne  sont  pas  même  pour  elle  dans  la 
proportion  de  sa  taille  avec  celle  des 
grands  Poissons  qu'elle  brave.  Un  pe- 
tit Binocle,  un  Vers  intestinal  sucent 
sa  peau  ou  décbirent  ses  entrailles,  et 
les  Canards  ,  qui  ont  dans  la  dureté 
de  leur  bec  les  moyens  de  l'écraser 
avant  do  l'avaler,  sont  les  causes  de 
deslruclion  que  lesGastérostées  ontà 
redouter.  Leurs  couleurs,  qui  sont 
celles  de  la  souris,  de  l'argent  ,  de 


ir>8  G  AS 

loi"  et  du  rubis  même  ,  joiules  à 
l'élégance  de  leur  forme,  rendiaient 
les  Epinoches  remarquables  dans  nos 
bassins  ,  si  la  petitesse  de  leur  taille 
ne  les  faisait  presque  toujours  con- 
fondre avec  les  objets  qui  les  entou- 
rent.p.  5-l3,  P.  10,  V.  1-2,  A.  1,0.12 

L'Epinochette  ,  Gasterosteus  pun- 
giiius,  L.  ,  Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  1026; 
Ï5loch,  pi.  5.Î,  fîg.  4;  l'Epinoche  de 
1  Encycl.,p.  57, f.  225.  Encore  pluspe- 
tit  que  le  précédent.  Ce  Poisson  ha- 
bile les  rivières  d'oii  il  descend  jus- 
que dans  la  mer.  Il  vit  également  en 
troupes  nombreuses  ,  et  n'est  absolu- 
ment d'aucun  usage.  Neuf  ou  dix  ai- 
guillons sur  le  dos  le  caractérisent. 
I).  10,  P.  10, T.  i,A..  11,  c.  i3. 

Mitchill  a  décrit  deux  nouvelles  es- 
pèces de  ce  sous-genre  dans  son  His- 
toire des  Poissons  de  New-Yorck  : 
Gasterosteus  biaciileatus  y  tab.  i,iig. 
10,  et  Gasterosteus  quadratus ,  tab.  1, 
lig.  11. 

ff  GastrÉ,  Spinachia.  Ligne  laté- 
rale armée  comme  dans  les  Caranx  ; 
les  ventrale^  placées  en  arrière  des 
pectorales  avec  une  petite  membrane 
et  un  rayon  outre  l'épine.  Le  corps 
est  allongé  et  les  épines  dorsales 
nombreuses. 

La  Spinachk,  Gasterosteus  Spi- 
nachia ,  L.  ,  Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  p. 
i327  ;  Bloelî,  pi.  55,  lig.  1  ;  Encycl.  , 
pi.  57,  fig.  226.  Ce  Poisson,  qui 
atteint  six  pouces  <le  longueur  et 
qui  a  le  corps  fort  allongé  ,  ne  fré- 
quente point  les  eaux  douces  ;  11  se 
trouve  en  quantité  dans  les  mers  du 
Nord  oii  les  pécheurs  l'attirent  à  la 
côie  au  moyen  de  feux.  On  n'en  man- 
ge point  la  chair  ,  mais  on  en  fait  de 
i'hulle  ,  et  l'on  s'en  sert  encore  pour 
fuuier  les  champs  sur  les  rivages  de 
la  Baltique,  d.  i3  ,  6-7  ,  p.  10  ,  v.  2  , 
A.  6-7, c.  12. 

jf  f  Centronotk,  Centro/iotus.  Les 
ventrales  ayant  plusieurs  rayons  qui 
sont  mous;  les  côtés  de  la  queue  saii- 
laus  en  carène  comme  dans  les  Scora- 
bros  ;ranale  ,  plus  courte  que  la  dor- 
sale, ayant  eu  avant  de  très-petites 
épines  libres. 

LePiJ^OTE,  Gasterosteus  Ductor,  L., 


GA.S 

GnvjL,  loc.  cit.  ,  p.  i324;  Bloch  ,  pi. 
358;  Encycl.  Pois., pi.  57,iig.  aaS.Par 
sa  taille  ,  sa  forme  et  ses  couleurs  ,  ce 
Poisson  est  rinlermédiaire  des  petites 
espèces  de  Scombres  et  des  grandes 
Gaslérostées  ;  dans  l'eau  et  nageant 
avec  rapidité ,  on  dirait ,  aux  bandes 
brunâtres  qutdiaprenten  raies  brunes 
1  azur  foncé  de  son  dos  ,  et  aux  retlcts 
d'argent  poli  dont  brillent  ses  par- 
ties inférieures  ,  le  Maquereau  si  bril- 
lant dcins  la  mer  par  des  nuances 
dont  le  Poisson  mort  oflVe  à  peine  les 
indices.  11  est  cependant  des  Pilotes 
plus  petits  et  plus  gris  qui',  à  la  sur- 
face des  mers ,  ne  rappellent  que  la 
Perche  de  nos  eaux  douces.  —  L'habi- 
tude qu'ont  ces  Poissons  de  voyager 
counne  de  concert  avec  les  Requins  et 
autres  grands  Carnassiers  de  l'Océan, 
leur  donna  ,  dès  le  temps  des  premières 
grandes  navigations  ,  une  certaine  cé- 
lébrité, et  sembla  mériter  au  pilote  le 
nom  par  lequel  on  le  désigne.  En  effet, 
l'apparition  d'un  ou  de  plusieurs  de 
ces  Poissons  annonce  de  près  celle 
d'un  ou  plusieurs  Requins.  On  dirait 
que  de  tels  Animaux  ont  fait  un  pacte 
pour  ne  se  point  quitter  ,  et  nous 
avons  cru  remarquer  un  lapporl  pro- 
portionnel constant  entre  la  taille 
des  individus  associés  d'es[  èccs  si  dif- 
férentes. Les  petits  Pilotes  précèilent 
les  petits  Requins  ,  les  grands  voya- 
gent avec  les  giands;  vieilliraient- 
ils  ensemble?  Les  écrivains  qui 
ont  cherché,  à  la  manière  de  Pli- 
ne, si  pompeusement  imitée  par  le 
comte  de  Bufthn,  à  retrouver  dans 
les  Bêtes  les  penchans  de  rtlomme 
et  jusqu'à  des  traces  de  nos  mœurs  , 
ont  imaginé  avec  les  matelot»,  ou 
plutôt  admiralivement  répété  d'après 
le  grossier  témoignage  de  ces  gens  de 
mer,  que  le  Requin  était  myope, 
qu'il  ne  pouvait  que  très-difficilement 
se  servir  de  sa  vaste  gueule ,  et 
que ,  malgré  la  force  de  ses  armes  , 
il  mourrait  de  faim  dans  l'élément 
oii  s'exerce  sa  :yrannie  ,  si  le  Pilote 
ne  servait  de  iniulslre  à  sa  puis- 
tiance.  Partout  oii  l'on  trouve  un  poj- 
voir  sanguinaire  dans  la  nature  ,  on  a 
cru  devoir  chercher  des  agens  de  ce 


GAS 

pouvoir,  des  êtres  qui  ,  de  concert 
avec  lui,  j)Ouisuivaici)l  la  faiUlcr^sc 
et  rinnoceiice  ;  et  le  IMoîe  fut  le  ii^ 
mior  (lu  Kefjuiu  ,  coimiio  les  ('liions 
sont  ceux  du  ciia  scur  ,  comme  les 
espions  sont  ceux  de  la  police.  On 
ajoutait  (]ue  le  Requin,  leconnais- 
sant  de  i'cmpreasemcut  avec  lequel 
son  Pilo'e  1  aidait  à  faire  le  )n;il , 
abandounuilà  cet  agent  des  parcelles 
de  toute  proie  qu'il  lui  avait  piocu- 
rée  ,  cl  que  celui-ci  poussait  le  dc- 
voueiuent  jusqu'à  nettoyer  les  dents 
de  ton  maître.  De  telles  niaiseries 
déshonorent  les  ouvrages  dans  les- 
quels on  les  reproduit  sérieusement  ; 
on  doit  les  laisser  à  Pline  ainsi  qu  à 
SCS  imitateurs  ,  qui  ne  i)arviendront 
jamais,  quelle  que  soit  raulorilé  de 
leur  style,  à  les  introduire  dans  une 
science  dont  la  vérité  seule  doit  être 
la  base  et  la  philosopliie  une  sévère 
icgulatrico.  Il  n'ot  de  vrai,  dans  tous 
les  contes  qu'on  a  débités  sur  les  Pilotes 
et  sur  leuis  llequins  ,  que  l'habitu- 
de oii  sont  les  premiers  de  suivre  ,  ou 
plutôt  de  précéder  les  seconds.  Les 
Pilotes  ue  .vont  ni  îles  conductcuis,  ni 
des  limiers,  ni  même  des  curedents 
de  Requins;  ils  sont  les  commen- 
saux et  les  parasites  de  ces  domi- 
nateurs :  semblables  en  cela  aux  Oi- 
seaux voleurs  qui  viennent  dans  nos 
champs  et  dans  nos  villes  enlever  ce 
qu'ils  peuvent  de  nos  récoltes,  aux 
Rais  qui  s  introduisent  dans  nos  ile- 
meures  pom*  s'y  nourrir  de  ce  (ju'ils 
nous  peuvent  dérobe" ,  aux  faméli- 
ques enfin  que  le  liche  tolère  à  sa 
table  pour  eu  consommer  le  superflu. 
Et  le  Pilote  n'est  pas  le  seul  compa- 
gnon du  Requin  que  la  Réniore  es- 
corte aussi;  l'un  et  l'autre  vien- 
nent certainement  ,  sans  y  être  priés, 
s  associer  aux  repas  sanglaus,  des  re- 
liefs ou  des  miettes  desquels,  s  il  est 
permis  d'employer  cette  image,  la 
Rémore  et  le  Pil'te  ont  1  instnicf  de 
profiter.  —  Le  Pilote  habile  indifle- 
remmenl  la  Méditerranée  et  l'Océan 
dans  lequel  on  ne  le  trouve  guère 
au-dc. sus  diiquaraniièiueiicgré  nord  ; 
c'est  à  l'ouest  des  Açores  que  nous  eu 
avons  le  plus  rencontré.  La  chair  de 


V,\S 


1  .f)9 


ceux  que  nous  avons  péchés  nous  a 
paru  médiocre.  B.  7,  n.  5-3o,  4-37,  r. 
j8  ,  20,  V.  .fijG,  A.  16,  17,  c.  16,  26, 

IjC  Gasterusleiis  ^tvaiithia&,  Gmel. 
loc.  cit.  ,  p.  1)28,  de  Pontopidan' 
Poisson  des  mers  de  Danemai  k  ,  la' 
Crevale  ,  ou  'Girolinian  ,  G.  Caroli- 
nus  ,  le  Gasterosteas  niger  de  Bloch 
pi.  557,  qui  atteint  dix  pieds  de  lon- 
gueur, le  Rudiver-perh  de  Mitchill 
dans  son  Histoire  des  Poissons  de 
New-Yorck  ,  sont  encore  des  espèces 
du  sous-genre  Cenlronote,  formé 
par  Lacépèdc  qui  l'avait  élevé  au 
rang  des  genres. 

tttt  LîciiE ,  Lie/lia.  Les  espèces 
de  ce  soub-geurc  ont  ,  comme  les 
Gentronotes,  des  ventrales  nnuiies 
de  quelqiies  rayons  ;  mais  leur  ligne 
latérale  n'a  ni  carène  ni  armure;  au- 
devant  de  leur  anale,  sont  une  ou 
deux  épines  libres;  leur  corps  est 
généralement  plus  haut  et  plus  com- 
primé qu'aux  précédons,  souvent  la 
première  des  épines  de  leur  dos  est 
coucjiéc  en  avant  et  immobile;  îtur 
estomac  est  un  sac  large  ;  ils  ont  beau- 
coup de  cœcums.  On  voit  encore 
dans  quelques  espèces  des  divisions  à 
la  dorsale  et  à  l'anale,  comme  d.ms 
les  Scombres.  M.  de  Lacépèdc  les 
nomme  Scembéroïdes. 

Les  espèces  de  ce  sous-genre  sont  le 
Scomber  salie  as,  Bloch,  ^.  555,  Lac. 
'^is.  T.  II  ,  pi.  rg,  iig.  2  ;  le  Scomber 
<^iculeatus  de  Bloch  (  pi.  35b,  iig.  i  ) , 
que  cet  auteur  confond  mal  à  propos 
avec  la  Liche  de  la  Wéditeiranée  ;  le 
Scombéioïde  Commersouien  ,  Lac. 
Pois,  n  ,  pi.  20,  fig.  3;  Scomber  } ors- 
teri  de  Schneider,  dont  nous  avons 
donné  une  figure  d'aprè:;  Miluis,  qui 
a  péché  ce  Poisson  jusque  dans  les 
mers  de  la  Nouvelle-Hollande  (  /^. 
planches  de  ce  Dictionnaire  )  ;  Je 
Scomber  Lysan  de  For.skahl ,  le  Ta- 
loo-parah  des  Russes  ;  la  Liche  de  l.-j 
lUcdiferranée,  vulgairement  Dcrbis , 
Lampuge,elc.  ,  qui  n'a  point  comme 
les  prétcdens  les  nageoires  divisées  , 
qui  est  ie  ^cc/raZie/'^w/rt  de  Bloch  (éd. 
de  Schneider,  34}  :  ra  .is  qui  pourrait 
bien  ne  pas  être  le  Poisson  désigné 
so.s  ce  nom  par  Linné,  celui-ci  rap- 


leo  G  AS 

portant  à  son  Jmia  des  synonymes  et 
des  figures  convenant  à  diverses  es- 
pèces; le  Scomber  Calcar,  Bloch.,  pi. 
556 ,  f.  2  ,  et  le  Scomber  Sauras  de 
Brown,  Gasierosteus  occidenlalis  ,  L. 
Les  Trachinotls  de  Lacépède  ne 
diflèrcntdes  Liclies  que  par  les  poin- 
tes plus  prolongées  de  leur  dorsale  et 
(le  leur  anale  ;  ce  sout  les  Scumber 
falcatus  de  Forskahl ,  auxquels  il  faut 
joindre  les  Acanthinions  de  Lacé- 
pède ,  c'ost-à-dii  e  les  Chœtodon  rhom- 
boïdes et  glaucus  de  Blocli ,  pi.  209 
et  210;  ce  sont  encore  les  deux  Cœ- 
sioniores  de  Lacépède  ,  savoir  ,  le  C. 
Bâillon  (  T.  m  ,  pi.  3  ,  fig.  2  )  qui  est 
un  double  emploi  du  Caranx  glau- 
que de  cet  auteur ,  et  le  C.  liioch 
{ibid.,  fig.  2).  /^.  Cuvier,  Règne  Ani- 
mal, ï.  II  ,  p.   521. 

ttt+t  C11.IAIRE,  Blepharis,  Cuv. , 
Règn.  Anim.  T.  11  ,  p.  322.  Le  Zeus 
ci/ians  de  Blocli,  pi.  191 ,  Gmel. ,  loc. 
cil.  ,  p.  1225,  dos  mers  d'Orient ,  est 
le  Poisson  qui  a  servi  de  type  à  ce 
sous-genre  dont  les  caractères  consis- 
tent dans  le  coi'ps  plus  élevé  qu'il  ne 
l'est  dans  les  Liches  ,  et  conformé  eu 
rhombe  parfait  de  manière  que  l'an- 
gle supérieur  et  l'inférieur  répondent 
au  commencement  de  la  deuxième 
dorsale  et  de  l'anale  ;  les  épines 
dorsales  sont  tvès-courtes,  mais  les 
premiers  rayons  mous,  ainsi  que  ceux 
de  l'anale  ,  s'allongent  eu  filamensqui 
surpassent  la  longueur  du  corps;  ils 
ont  d'ailleurs  de  petites  épines  libres 
avant  l'anus,  et  leurs  seules  écailles 
sensibles  forment  une  petite  carène 
sur  la  fin  de  la  ligne  latérale.       (b.) 

*GASTERUPÏ10N.  iNS.  Latreillc 
avait  établi  sous  ce  nom  (  Précis 
des  caractères  génériques  des  Insec- 
tes, p.  ii5)  un  genre  dans  l'ordre 
des  Hyménoptères  ,  et  voisin  des 
Iclmeunions.  Fabricius  l'a  remplacé 
par  celui  de  Fœne.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

GASTONIE.  Gastonia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Araliacées 
et  de  la  Dodécandrie  Polygynie  , 
L.  ,  établi  par  Commerson  pour  vui 
Arbre  originaire  de  l'île  de  Mas- 
careigue,  oii   il  porte  le  nom  vul- 


GAS 

gaire  de   Bois  d'Epongé.    Ce   genre 
peut  être   ainsi  caractérisé  :  l'ovaire 
est  infère  ,  surmonté    par  le  limbe 
du  calice  qui  est  persistant ,  et  forme 
un  rebord  entier  et  sinueux.  Le  nom- 
bre des  loges  est  extrêmement  varia- 
ble ,  non-seulement  dans  les  diverses 
espèces,  mais  aussi  dans  les  difl'érens 
individus  de  la  même  espèce.  Le  plus 
souvent  on  en  comple  dix  ou  douze  , 
quelquefois  cinq  seulement.  Cbaque 
loge  contient  toujours  un  seul  ovule; 
les  styles  sont  au  nombre  de  cinq,  de 
dix  ou  de  douze  ;  ils  sont  chacun  ter- 
minés par  un  petit  stigmate  capitulé; 
les  pétales   sont   sessiles  ,  caduques  ; 
tantôt  on  en  compte  cinq  seulement, 
tautôt  dix  ,  douze  ou  même  quinze. 
La  même  observation  s'applique  aux 
étamines  dont  le  nombre  est  généra- 
lement le  même  que  celui  des  pétales, 
et  qui  sont,  comme  ces  derniers,  in- 
sérées sur  l'ovaire  en  dedans  du  re- 
bord calicinal  et  en  dehors  d'un  dis- 
que épigyne.  Le  fruit  est  une  baie  pi- 
siforme,  globuleuse,  évasée  veis  son 
sommet  qui  est  couronné  par  le  limbe 
du   calice.   Elle  contient  de   cinq   à 
douze  graines ,  suivant  le  nombre  des 
loges  de  l'ovaire  ;  les  fleurs  sont  peti- 
tes ,  vcrdâtres  ,  oJoraalcs,  disposées 
en  grappes  rameuses,  qui  se  compo- 
sent d  un  très-grand  nombre  de  peti- 
tes ombellules,  dont  les  pédoncules 
sont  articulés  et  caduques.  En  le  dé- 
diant à  la  mémoire  de  Gaston,  duc 
d'Orléans,  frère  de  Louis   XIII,    et 
fondateur  du    Jardin   botanique    de 
Blois  ,  Commerson  ne  s'était  pas  sou- 
venu que  Linné  avait  établi  le  genre 
Borbonia    en   l'honneur    du    même 
personnage;  et  comme  l'usage  d'im- 
poser deux  noms  ayant  la  même  éty- 
mologie  n'est  pas  reçu  en  botanique, 
il  serait  peut-être  convenable  de  rem- 
placer par  un  nouveau  mot  celui  de 
Gastonia  si  le  temps  ne  l'eût  consacré. 
Jusqu'à  préseut   on    ne    connaissait 
qu'une  seule  espèce  de  ce  genre,  Gas- 
tonia sjjongiosa ,  Lamk.,  qui  croît  aux 
îles  dcFranceetde  Mascareigne.  Mais 
le    magnifique    herbier     de    Benja- 
min Delessert  en  renferme  plusieu  s 
nouvelles  qui  ont  été  rapportées  de 


GAS 

1  Ile- de  France  par  un  jeune  natura- 
liste plein  de  zèle  et  de  counaissartcc, 
noiiune  PserauJ.  Ces  espèces  seront 
décrites  dans  la  Flore  des  îles  de 
France  et  de  Mascareigue,  à  laquelle 
^nous  travaillons  depuis  long-temps, 
sous  les  auspices  de  ce  prolecteur 
éclaire  des  sciences  naturelles.  Ces 
diveises  espèces  se  ressenibleul  au- 
tant par  le  port  que  par  l'organisa- 
lion.  Les  créoles  les  coulondeut  sous 
le  nom  généial  de  iMapou  ou  Bois 
d'Epongé.  Ce  qui  les  rend  Irès-reniar- 
quaoles  et  leur  douue  une  plnsiono- 
inic  toute  purllculière,  c'est  surtout 
l'obésité  de  leuis  formes  ,  indice  cer- 
tain de  leur  mollesse  et  de  leur  fragi- 
lité. Une  écoice  bien  lisse  ,  d'un  gris 
cendré  ,  que  traversent  de  gros  vais- 
seaux pleins  dcgonune-résine,  recou- 
vre le  corps  ligneux  ;  celui-ci  est  tel- 
lement mou  ,  qu'une  lame  de  couteau 
s  y  enfonce  tout  entière  par  le  moin- 
dre effort.  Au  centre  se  trouve  un  ca- 
nal inédullaire  ,  d'un  diamètre  con- 
sidérable et  pénétré  comme  Técorce 
de  vaisseaux  gumuiifères.  Les  ra- 
meaux sont  chai  gcs  des  cicatrices  qu'y 
ont  laissées  les  anciennes  feuilles  api  es 
leur  chute;  à  leur  sommet  ils  se  ren- 
flent et  s'épaississent  comme  dans  les 
Tenninalia.  Les  feuilles  imparipin- 
néessont,  en  naissant,  chargées  d  une 
gomme-résine  odoriférante.  Quand 
elles  sont  bien  développées  ,  elles  for- 
ment alors  un  bouquet  que  l'élasti- 
cité de  leurs  supports  permet  de  cé- 
der aux  plus  légères  agitations  Ae 
l'air.  Immédiatement  au-dessous  de 
ce  faisceau  ,  naissent  les  fleurs  vers 
les  mois  de  septembre  et  d'octobre'; 
elles  se  font  plutôt  remarquer  par 
leur  grand  nombre  que  par  l'éclat  de 
leurs  couleurs;  elles  se  dislingnent 
aussi  par  l'odeur  suave  d'Angélique 
qu'elles  exhalent.  Leurs  pétales,  ap- 
pliqués bord  à  bord  dans  le  bou- 
ton ,  restent  quelquefois  ainsi  sou- 
dés et  tondjent  tous  ensemble.  Le 
plus  souvent  ils  s'étalent  ,  se  ren- 
versent et  ne  durent  pas  plus  d'un 
jour.  Ils  sont  scssilcs  ,  épais  et  lé- 
?,o;-emeut  chinnus.  Les  styles,  d'a- 
IxJi'd  réunis  ,  finisseut  par  se  renver- 

TOME    VII. 


GAS  16 1 

ser.  Les  fruits  sont  des  baies  bleuâ- 
tres ,'presque  sèches.  (a.  n.) 

*  GASTORCins.  BOT.  PII  AN.  Dé 
nommation  générique  proposée  par 
Du  Pelit-Thouars  (Histoire  des  Or- 
chidées des  îles  australes  d'Afrique) 
pour  deux  Plantes  qu'il  a  figurée  (/oc. 
cil.,  tab.  .^i  et  ai  )  sous  Ici  noms  de 
Tuberogaslris  et  de  Villosogastris  ,  et 
pour  lesquelles  il  cite  couune  syno- 
nymes les  noms  de  Limodotumtuber- 
ciilosum  cl  Liinodomm  villosum. 
INéanmoins  dans  le  premier  tableau 
des  genres  de  l'ouvrage  cité,  l'auteur 
dit  que  le  Gaslorchis  correspond  au 
genre  Epipactis  de  Swartz;  mais  nous 
avons  lieu  dépenser  qu'il  doit  former 
un  genre  particulier;  ses  caractères 
sont  :  péri:inthc  à  six  segmens  don  tics 
trois  supérieurs  dressés  et  oblongs- 
lancéolés  ;  les  inférieurs  latéraux 
étalés  ou  réfléchis;  le  labelle  ven- 
tru, ployé  en  forme  d'auge,  dont 
le  linibe  est  peu  développé  et  fran- 
gé ;  l'éperon  nul  ou  réduit  à  un  sim- 
ple renflement  basilaire  ;  anthère  à 
deux  loges  recouvertes  par  un  oper- 
cule pédicule  et  renfermant  plusieui's 
globules  distincts  dans  chaque  loge. 
Ce  genre  est  placé  par  son  auteur 
dans  la  seconde  section  ,  c'est-à-dire 
celle  des  Helléboilnes,  et  il  se  com- 
pose de  Plantes  qui  croissent  iumié- 
diatemcnt  sur  le  sol.  (g..n.) 

GASTRÉ.  Spinachia.  pois.  Sous- 
genre  de  Gastérostéc.  f^.  ce  mot.  (b.) 

GASÏRIDIE.  Gastridium.  bot 
CF.yPT.  {Hjdruphytes.  )  Genre  établi 
par  Lyngbye  dans  son  Hydrophytolo- 
gie  du  Danemarck,  et  classé  par  lui 
dans  sa  deuxième  section  ,  celle  des 
Soleniata  oaPlantes  marines  tuhuleu- 
ses.  Il  offre  pour  caractères  :  fronde 
cylindrique,  tubuleuse,  continue,  ra- 
meuse ou  simple  ,  gélatineuse,  quel- 
quefois avec  des  contractions  q  li  la 
font  paraître  comme  articulée  ;  fruc- 
tifications, graines  nues,  plongées 
dans  la  substance  des  petites  ramifi- 
cations. L'auteur  danois  divise  ce 
genre  en  deux  sections.  La  première 
renferme  les  Hydrophytes  à  fronde 
rameuse  ;  la  deuxième  celles  dont  la 


ib2  GAS 

fronde  est  simple.  Des  espèces  très- 
(lisparates  se  trovivent  réunies  dans 
l'une  comme  dans  l'autre ,  et  quel- 
ques-unes manquent  des  caractères 
que  Lyngbye  leur  atli  ibue.  Pasions- 
les  rapidement  en  revue  afin  de  dé- 
truire les  erreurs  d'un  botaniste  dont 
on  est  porté  à  adoptei-  les  divisions 
sur  sa  seule  réputation  :  plus  celte 
réputation  est  méritée,  plus  il  est 
nécessaire  de  faire  connaître  les  er- 
reurs que  le  défaut  de  moyens  ,  trop 
de  précipitation  ou  d'autres  causes 
ont  pu  faire  commettre. 

Le    Gastndiu77i  filiforme   présente 
cinq  variétés;  c'est  bien  la  Plante  que 
nous  avons   nommée  Vumoiitla   iii- 
crassata  ;    sa  fructification   est    tou- 
jours capsulaire  cl  aulhospermique. 
D'après  la  description  cl  la  figure  du 
Gastridium  purpurascens  ,    nous    le 
regardons   comme    le   Fucus    c/asj- 
phylhis  de  Turnei  ,   Gigartina  dasj- 
phylta  ,  espèce  à  fionde  pleine,  of- 
frant fi'équemmenl  la  double  fructi- 
fication. 1!  eu  e^lde  même  des  deux 
espèces  suivantes,  les  Gas!.  clavello- 
sum   et  kaliforme  dont  la  fructifica- 
tion tuberculeuse  est  très-fréquente  , 
caractère   éminemment   différent   de 
celui    que   Lyngbye   attribue  à    son 
genre  Gastridium.  La  cinquième  es- 
pèce   désignée    sous    le    nom    d'O- 
puntia  est  le    même   que   l'^s/'e/o- 
coccus    huUosus ,    qui    varie    depuis 
l'ovale  subglobuleiix  jusqu'à  la  for- 
me subulée  ,  et  qui    paraît   se   trou- 
ver dans  toutes  les  mers.  Les  Gastri- 
dium lubricum  et  cyliiidricum  appar- 
tiennent    aux  Rivulaires  de  Roth  , 
et  la  huitième,  le  G.  ovale,  a  tous 
les    caractères     d'une     Alcyonidiée. 
Ainsi  le  genre  Gastridium  de  Lyng- 
bye se  trouve    composé  d'une  Du- 
monlie,  de  trois  Gigartines  ,  d'une 
Aspérocoque  ,  de  deux  Rivulaires,  et 
d'une  Alcvonidiée,  selon  l'acception 
que  nous  donnons  à  ces  mots.  Peut- 
on  adopter   un  genre   qui   renferme 
des  êtres    si    difierens   sous  les   rap- 
ports de  l'organisation  ,  de  la  fructi- 
fication et  des  couleurs?    (lam..x.) 

GASTRIDIUM.   bot.  phan.  Pali- 


GAS 

îOt-Beauvois  (Agrostographie  ,  p.  21) 
a  établi  ce  genre  pour  une  Plante  de 
la  famille  des  Graminées  et  de  la 
Triandrie  Digynie  ,  L. ,  que  Linné 
plaçait  dans  son  genre  Milium  et 
dont  VViildenow" ,  Persoon  et  De  Cau- 
doUe  avaient  fait  une  espèce  d'y/^/0.9- 
tis  Voici  ses  caractères  :  valves  de  la 
lépicène  {glumes,  Palisot-Ueauvois  ) 
renflées  à  la  base  ,  trois  l'ois  plus  lon- 
gues queles  glumes  ^'/ja/7/e//es,Palisol- 
Beauvois  ),  lesquelles  sont  durcies  et 
d'une  consistance  coriace;  glume  in- 
férieure à  trois  ou  qi.atie  dent:; ,  mu- 
nies d'une  petite  soie  près  du  som- 
met; glume  suiériense  bifide  ;  style 
court  bipartite;  stigmates  velus. 
1.1  inflorescence  est  une  panieule  com- 
posée et  resserrée  contre  Taxe  en  forme 
d'épi.  La  seule  espèce  indiquée  par 
l'auteur  de  ce  genre  est  le  Gastridium 
lendigerum  ou  Milium  lendigerum  , 
L.  ,  Plante  indigène  de.s  contrées  mé- 
ridionales de  l'Europe.  On  la  rc- 
tiouve  aux  environs  de  Paris  ,  mai-, 
elle  y  est  très-rare.  (g..n.) 

GASTROBRANGHE.  pois.  r\ 
Myxine. 

GASÏROCHÈNE.  Gaslrochœna. 
MOLL.  Spengler  avait  créé  ce  genre 
(  Nova  Acta  Danica,  T.  11  )  pour  des 
Mollusques  conchiteres  ,  qui  jouis- 
sent de  la  propriété  de  se  revêtir  d'un 
tube  plus  ou  moins  complet ,  soit  li- 
bi'e  ,  soit  revêtant  l'intérieur  de  loges 
creusées  dans  les  Pierres  ou  les  Ma- 
drépores. Ce  genre  était  resté  oublié, 
et,  dans  l'intervalle,  Brugiiière  avait 
fait  de  son  côté  le  genre  Fistulanc  , 
dans  lequel  il  rassemblait  des  co- 
quillages analogues. 

Lamarck  adopta  le  genre  de  Bru- 
guière  ;  mais  fit  sentir  dans  les  Anna- 
les, qu'on  serait  obi ig.é  de  le  réfor- 
mer; c'est  ce  qu'il  fit  d'abord  dans 
l'Extrait  du  Cours  de  1811,  et  bien 
plus  complètement  encore  dans  sou 
grand  ouvrage  ,  les  Animaux  sans 
vertèbres  ,  T.  T.  Il  y  créa  la  fa- 
mille des  Tubicolées  ,  oii  le  genre 
Fistulane  et  les  démembremens,  Cla- 
vagelle,  Térédiue  cloisonnaires,  vin- 
rent naturellement  se  ranger  avec  les 


(iAS 

Arrosoirs  et  les  Taiels.  Dans  l'inlcr- 
vnllc  qui  sépara  la  publication  île  ces 
(Unix  nuvia<:;cs  du  célèbre  auteur  de 
la  l'iiilosophic  zoologique,  Cuvier 
donna  aux  sciences  naturelles  son 
Règne  Animal.  C'est  là  que  le  geure 
de  Spcngler  est  rapporté;  mais  Cuvicr 
m;  i-ai  le  pas  des  tubes  que  Spcngler 
a  considérés  comme  parties  essen- 
tielles de  ses  Gastrochènes  ;  il  ne 
cite  que  la  seule  figure  de  cet  auteur, 
qui  ne  représente  pas  le  tube  oli  est 
rcnrernïée  la  coquille.  Au  reste,  le 
ttdic  n'était  point  connu  de  Spcngler, 
qui  n  avait  mis  cette  espèce  dans  son 
genre  que  par  analogie.  C'est  ainsi 
qu'en  rapportant  au  genre  de  Spcn- 
gler dos  Coquilles  sans  tube  ,  et  en 
admettant  d'un  autre  coîé  le  genre 
Fistidane  de  Bruguière  qui  lui  est 
ruialoguc ,  Cuvier  a  donné  lieu  à 
un  double  emploi  ,  reproduit  par 
les  conehyliologues  français  qui  ont 
jiarlé  du  genre  après  lui.  La  m  ne  le , 
dans  sa  manière  de  voir,  a  dû  sépa- 
rer d'après  cela  les  Gastrochènes  de 
la  famille  des  ïubicolécs  ,  et  les  rap- 
procher des  Phoiades  ,  d'aboi  d  à  cause 
de  la  disposition  du  manteau  et  du 
pied  qui  est  analogue,  ainsi  que  par 
la  forme  générale  de  la  Coquille. 

Depuis  la  publication  de  ces  divers 
travaux  ,  Turton  ,  dans  sa  Conchylio- 
logie Britannique,  a  retrouvé  svu-  les 
côtes  d'Angleterre  le  Gastiochène 
cunéiforme,  et  il  l'a  constamment 
trouvé  pourvu  d'un  tube  plus  ou 
moins  complet  ;  il  dit  même  que  ce 
tube  fait  saillie  hors  du  rocher  ,  et 
qu'il  s'aperçoit  dans  les  fentes.  jNous 
avons  également  observé  la  même 
espèce  dans  une  masse  madréporiquc, 
et  nous  l'avons  aussi  trouvée  munie 
d'un  long  tube  ,  adhérent  aux  parois 
de  la  cavité  qui  la  renfermait.  Nous 
avons  conclu  de  ces  observations  et 
de  beaucoup  d'autres,  que  nous  avons 
multipliées  à  dessein  sur  les  Flstulanes 
fossiles  des  environs  de  Paris  ,  et  no- 
tamment sur  celles  de  Valmondois, 
que  le  genre  Gastrochèue  devait  se 
confondre  jusqu'à  nouvel  ordre  parmi 
l'es  Fistulanes  ,  puisque  les  Coquilles 
qu  il    renferme  sont   pourvues   d'un 


C.XS 


i63 


trdjc  comme  celles-ci ,  et  qu'elles  ont 
d'ailleurs  une  forme  ab.solument  ana- 
logue. /'.  FiSTUL,\N£',.  Si  ensuite,  dans 
ce  dernier  genre  ,  il  faut  faire  un  dé- 
membrement lorsque  les  Animaux 
seront  connus,  ce  sera  sans  doute 
avec  les  espèces  à  tube  droit,  dont 
les  valves  sont  minces  et  étroites  , 
semblables  à  la  J'iatalana  clava. 

(D..II.) 

*GASTRODE.  Gastrodus.fss.  ,\le- 
gerlcdésigne  souscenom  unedescou- 

Sies  nombreuses  établies  aux  dépens 
Les  Charansons.  Nous  ne  connaissons 
pas  les  caractères  de  ce  geure  ,  il  avoi- 
sinc  les  Pachygastrcs  de  Germa r,  et 
renferme  des  espèces  propres  à  l'Ita- 
lie ,  à  l'Espagne,  à  rAulîîche  ,  à  la 
Styrie  et  au  Brésil.  Dejeau  (  Catal.  des 
Coléopt.  ,  p.  90)  adopte  ce  nouveau 
genre  et  eu  mentionne  sept  espèces. 

(aud.) 

GASTRODIE.  Gastwdia.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Orchi- 
dées et  de  la  Gynandrie  Monogynie, 
établi  par  R.  Brown  {Prodr.  Flor. 
Noi'.-Holland.  p.  53o)  qui  lui  a  don- 
né pour  caractères  :  un  périanthe 
monophylle ,  tubuleux ,  divisé  en 
cinq  lobes;  iabelle  libre,  ongui- 
culé, appuyé  sur  la  colonne  (  gy- 
nostème  )  ;  celle-ci  est  longue  , 
creuse  a  son  sommet ,  épaisse  en  de- 
vant et  à  la  base  oii  est  situé  le  stig- 
mate; anthère  terminale  mobile  ,  ca- 
duque ,  à  lobules  rapprochés;  masses 
polliniques  formées  de  particules  an- 
guleuses ,  un  peu  grandes  ,  adhé- 
rentes entre  elles  avec  une  sorte  d'é- 
lasticité. D'après  son  auteur,  ce  gen- 
re a  la  plus  grande  affinité  avec  VE- 
pipogiu/n  ,  surtout  par  la  caducité  de 
son  anthère,  par  ses  masses  pollini- 
ques ,  et  la  situation  de  son  stigmate- 
La  seule  espèce  qu'il  renferme,  Gas— 
trodia  sesarnuides  ,  Brown,  croît  au 
port  Jackson  ,  dans  la  Nouvelle-Hol- 
lande. C'est  une  Plante  herbacée,  pa- 
rasite sur  les  racines  des  Arbres.  Sa 
racine  est  charnue,  rameuse,  articu- 
lée; sa  hampe  porte  des  gaines  al- 
ternes ,  courtes  ,  et  des  fleurs  blan- 
châtres ou  jaunâtres ,  disposées  en 


i64 


GAS 


{grappes  ,  et  ajrant  un  peu  l'apparence 
tic  celles  du  Sesami/m.  (g..N.) 

GASTROLOBIUM.  t.ot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses et  de  la  Décandrie  Monogvnie. 
établi  par  R.  Brown  {in  Hort.  Keti^. 
2"  édit.  vol.  5  ,  p.  i6)  qui  l'a  caracté- 
risé ainsi  :  calice  quinqucfide  ,  bilobé 
et  sans  bractées  ;  corolle  papiliona- 
cée,  dont  les  pétales  sont  à  peu  piès 
égaux  entre  eux  ;  ovaire  disperme  , 
pédicellé  ,  surmonté  d'un  style  subu- 
]é  ascendant,  et  d'un  stigmate  sim- 
ple; légume  renflé  contenant  des 
graines  munies  d'appendices  calleux 
autour  de  l'ombilic.  Ce  genre,  qui 
est  voisin  du  Fiiltenœa  de  Smith ,  se 
compose  d'une  seule  espèce  ,  Gastro- 
lohium  bilohiim  ,  Plante  indigène  de 
la  côte  sud-ouest  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  On  la  cultive  en  Angle- 
terre depuis  i8o3.  Ses  feuilles  sont 
assez  grandes  ,  soyeuses  en  dessous  , 
tronquées  au  sommet  et  ayant  une 
petite  pointe  entre  les  lobes  ;  le  pédi- 
cellé des  légumes  est  de  la  grandeur 
du  tube  calicinal.  (g..n.) 

GASTROMYCIENS.  Gastromyci 
et  Gasteiomyci.  bot.  crypt  {Ljco- 
jjenlacées.  )  Willdenow  établit  sous 
ce  nom  un  groupe  de  genres  dans  la 
famille  des  Champignons  ,  qui  a  été 
adopté  et  développé  par  LinketNées 
d'Esenbeck  (  .Sj5/.  2  ,  p.  27  ).  7^.  Ly- 

COPERDACÉES.  (g..N.) 

GASTROPACHA,  ins.  Genre  éta- 
bli par  Gcrmar  aux  dépens  des  Bom- 
byces  et  comprenant  ceux  de  ces  In- 
sectes qui  ont  des  palpes  avancés  en 
forme  de  bec  et  des  ailes  dentelées. 
La  coideur  de  leurs  ailes  les  fait 
ressembler  à  des  feuilles  mortes  :  aussi 
plusieurs  espèces  ont-elles  reçu  les 
noms  de  Quercifolia ,  Populifolia, 
Betulifolia,  Ilicifolia,  etc.  P'^.  BoM- 
BYCE.  (Aun.) 

GASTROPLACE.  Gastroplax. 
MOLL.  En  1811  ,  Lamarck  créa  pour 
la  Patella  umbdlata  ,  vulgairement 
le  Parasol  chinois  ,  le  genre  Ombrelle 
dont  on  ne  connaissait  pas  alors  l'A- 
nimal. Blainville  l'ayant  vu  le  pre- 
mier dans  le  Muséum  britannique,  le 


GAT 

fit  connaître  sous  le  nom  de  Gastro- 
plax. Ce  sera  à  l'article  Ombrelle  que 
nous  donnerons  quelques  détails,  et 
sur  l'Animal  et  sur  sa  coquille. 

(D..11.) 
GASTROPODES,  moll.  F^.  Gas- 
téropodes. 

GATALES.  ROT.  phan.  (Diosco- 
ride.)  Syn.  d'Astragale,  l-^.  ce  mot. 

GATAN.  MOLL.  C'est  ainsi  qu'A- 
danson  (  Yoy.  au  Sénég. ,  pag.  255, 
pl.  17)  a  nommé  une  lies  Coquilles 
bivalves  ,  qu'il  plaçait  dens  son  genre 
Came,  que  Linné  a  désignée  sous  le 
nom  de  Su/en  vespertiniis  ,  et  dont 
Lamarck  a  fait  la  Psammobie  vespei- 
tinale,  Psammubia  vespertina.  (D..n.) 

GATANGIER.  pois  Le  Squale 
Roussette  dans  divers  ports  de  la 
Fr^.nce  méditerranéenne ,  particullè- 
icmeut  à  Marseille.  (b.) 

GATEAU.  INS.  C'est  le  nom  sous 
lequel  on  désigne  l'assemblage  des 
ceiiules  des  Abeilles  ou  des  Guê- 
pes; les  premières  construisent  deux 
rangs  de  loges  qui  se  touchent  par 
leur  fond,  et  les  secondes  n'en  font 
qu'une  rangée.  P^.  Abeille,  Cire  et 
GuÈPE.  (aud.) 

GATEAU  FEUILLETÉ,  moll. 
]Nom  vulgaire  et  marchand  du  Cliama 
Lezarus ,  L.  (b.) 

GATEAUX.  Éciii>^.  Desbois  ,  dans 
sa  traduction  de  Klein  ,  uonnne  Gâ- 
teaux ou  Placeiuœ  la  quatrième 
seclion  de  sa  classe  des  Oursins 
Catoeystes  divisée  en  trois  genres 
qu'il  appelle  MelUtas  ,  Lagana  ,  Ro- 
tulas.  /^.  ces  mots.  (lam..x.) 

GATEAUX  DE  LOUP.  bot.  crypt. 
Nom  vulgaire  de  quelques  espèces  de 
Champignons  du  genre  Bolet,  (auu.) 

*  GATE-BOIS.  INS.  Espèce  du 
genre  Cossus.  ^.  ce  mot.  (b.) 

GATERIN.  pojs.  Espèce,  des  mers 
d'Arabie,  du  genre  Holocenlre.  F'. 
ce  mot.  (b.) 

GATIFE.  BOT.  PHAN.  (Forskahl.) 
Syn.  arabe  de  l'Œillet  d'Inde.  De- 
lile  écrit  Quatifeh.  (ai?d.) 


GAT 

GATILlERou  GATTILIER.  uot. 
l'HAN.  Vieux  noms  français  proposes 

f»ar  quelques  botanistes  pour  ilésigner 
c  genre  Vitex.  V.  ce  mot.  (b.) 

GATTAIR.  OIS.  (Forskahl.)  Es- 
pèce du  genre  Canard.  V.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

GATTE.  rois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Clupea  fallax  ou  Feinte. 
V.  Glupe.  (iî.) 

GATTENHOFFIA.  bot.  piiax. 
Genre  proposé  par  Necker  {Elcm. 
Bot.  1  ,  p.  59)  et  formé  aux  dépens  du 
Calendiila  de  Linné.  Le  seul  carac- 
tère qui  le  distinguerait  de  celui-ci 
serait  d'avoir  tous  ses  akènes  fertiles 
et  nus  au  sommet.  Ce  genre  ne  paraît 

1)as  avoir  élé  adopté  ,  du  moins  sous 
enom  proposé  par  son  auteur.  (g..n.) 

GATTILIER.  bot.  tha^n.  V.  Vi- 
tex. 

GATTILIERS.    eot.    phan.    V. 

VEnBÉNACÉrS. 

GATTORUGINE.  pois.  Espèce  du 
genre  Blennie.  V.  ce  mot.  («.) 

*GATYONE.  Gc/j'o//rt.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  desSynanthérées, 
Chicoracées  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syn- 
génésie  égale  ,  L. ,  établi  par  H.  Cas- 
sini  (Bullet.de  la  Sociét.  Philom.  , 
novemb.  1818)  qui  l'a  placé  dans  la 
tribu  des  Lactucées,  et  lui  a  assigné  les 
caractères  suivans  :  calathide  sans 
rayons,  composée  de  demi-fleurons 
nombreux  et  hermaphrodites;  invo- 
lucre  formé  de  folioles  linéaires  ,  éga- 
les, sur  un  seul  rang,  et  accompa- 
gnées à  leur  base  d'autres  petites  fo- 
lioles subulées;  réceptacle  plane  et 
alvéolé;  akènes  du  centre  cylindra- 
cés,  terminés  en  un  col  court ,  striés 
transversalement  ;  ceux  de  la  circon- 
férence lisses  et  munis  d'une  aile 
membraneuse  sur  leur  face  interne; 
les  uns  et  les  autres  sont  surmonlés 
d'aigrettes  légèrement  plumeuses.  Ce 
genre  est  voisin  ,  dit  son  auteur,  des 
genres  Crépis,  Barckhaiisia  et  Pi- 
cris.  Nous  en  sommes  bien  convain- 
cus,  et  nous  ajouteron.s  même  que 
malgré  ses  akènes  légèrement  atté- 
nués en  col  (  caractère  àes  B^rckhau- 


GAD 


i65 


sies)  et  ses  aigrettes  plumcusca ,  nous 
le  regardons  encore  comme  congé- 
nère des  Crépis,  s'il  est  constant  tou- 
tefois que  la  (ralyuna  glubulifera  , 
Cass.  ,  soit  bien  le  vrai  Crépis  IJiusco- 
ridis ,  L.  ,  ainsi  que  Vald  l'a  assuré 
au  professeurDesfontaines.  La  Plante 
en  question  a  trop  d'affinité  avec  les 
auties  espèces  de  Crépis  ,  pour  qu'où 
doive  l'en  éloigner,  d'après  les  légè- 
res dirtérences  qu'ollrent  certains  ca- 
ractères dont  on  ne  connaît  pas  exac- 
tement la  valeur.  Cette  Plante  a 
été  ligurée  dans  les  Icuncs.  Plant, 
rariur.  Gall.  ,  lab.  18,  du  profes- 
seur De  Candolle,  et  elle  est  cultivée 
au  Jardin  des  Plantes  de  Paris  ,  sous 
le  nom  de  Picris globulifsra.   (G..N.) 

GAUCHE-FER.  bot.  phan.  (Gari- 
del.)  Syn.  de  Calcndula  civensis.  F^. 
Souci.  (b.) 

GAUCHL  MAM.  f^.  Loutre. 

G  AUDE.  bot.  phan.  Espèce  de  Ré- 
séda, ResedaLiUeota,  dont  on  fait  un 
grand  usage  dans  la  teinture.       (b.) 

*  GAUDICHAUDIE.  Gaudichau. 
dia.  bot.  phan.  Genre  de  la  famille 
des  Malpighiacées ,  et  de  la  Pentan- 
drie  Mouogynie  ,  L.  ,  dédié  par  Kuuth 
à  Gaudichaud  ,  botaniste  de  l'expé- 
dition du  capitaine  Freycinet  au- 
tour du  monde  ,  qui  a  recueilli  et 
décrit  un  grand  nombre  de  Végé-^ 
taux  ,  de  la  publication  desquels  il 
s'occupe  en  ce  moment  même ,  dans 
la  Relation  du  voyage  de  i'Uranie. 
Kunth  avait  établi  le  caractère  gé- 
nérique d'après  une  seule  espèce 
du  Mexique  ;  et  Auguste  de  Sainl- 
Hilaire ,  en  ayant  depuis  rencontré 
trois  nouvelles  dans  le  Brésil,  a  dû 
ajouter  quelques  détails  à  ces  ca- 
ractères qui  sont  les  suivans  :  cali- 
ce à  cinq  divisions  plus  ou  moins 
profondes  ,  muni  extérieurement  de 
huit  ou  dix  grandes  glandes  adnées  à 
sa  base  ;  cinq  pétales  étalés  ,  onguicu- 
lés ,  à  limbe  orbiculaire  ou  elliptique, 
et  dont  l'insertion  est  hypogynique  , 
ou  périgynique  quelquefois  ;  cinq 
ctamiues ,  dont  l'insertion  présente 
la  même  diversité  ,  inégales  entra  cl- 


i66 


GAU 


les  ,à  filets  aplatis  et  soudés  iuférieu- 
renient  eu  anneau,  à  anthères  bilocu- 
laireset  introrses;  souventdeux  d'en- 
tre elles  avortent  et  tantôt  ont  des 
dimensions  plus  petites,  tantôt,  au 
contraire,  en  acquièrent  de  plus 
grandes  et  se  terminent  par  une 
masse  spongieuse  ;  ovaire  partagé  ou 
dans  sa  totalité  en  trois  coques  dis- 
tinctes ,  ou  partiellement  en  trois  lo- 
bes plus  ou  moins  profonds  ,  chaque 
coque  ou  lobe  contenant  un  ovule 
unique  ,  qui,  fixé  à  l'extrémité  d'un 
funicule  pendant,  se  redresse  dans 
ime  diiection  parallèle  à  lui.  Le  style 
simple,  terminé  par  un  stigmate  ob- 
tus ,  s'insère  ,  tantôt  au  réceptacle  en- 
tre les  trois  coques  de  l'ovaire  ,  tan- 
tôt à  la  base  ou  au  sommet  de  cet 
ovaire  plus  ou  moins  profondément 
lobé.  Le  fruit  se  compose  de  deux 
samares  fixées  par  leur  base  au  ré- 
ceptacle, proloni^ées  chacune  inférieu- 
vement  en  une  membrane  courte  ,  su- 
périeurement en  une  aile  beaucoup 
plus  longue.  La  graine,  dépourvue 
de  périsperme ,  contient  sous  une 
enveloppe  membraneuse  un  embryon 
droit. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Ariirisseaux  grimpans  ou  des  sous- 
Arbrisseaux  ,  à  feuilles  opposées  et 
entières.  Les  fleurs, decouleur  jaune, 
sont  portées  sur  des  pédicelles  munis 
tie  deux  ou  quatre  petites  bractées 
solitaires  ou  en  grappes  axiilaires,  ou 
bien  plus  rarement  en  ombelles  ter- 
minales. V.  Kunth,  Isuv.  Gen.,  5  , 
i56,  tab.  445,  et  Aug.  Saint-Hilr.ire  , 
jVJém.  du  Mus.,  lo,  365,  tab.  24. 

(A.D.J.) 

GAUDIJNIE.  Gaudinia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Graminées  et 
de  la  Triandrie  Digynie  ,  L.  ,  dédié 
au  respectable  pasteur  Gaudin,  au- 
teur de  l'Agrostographie  helvétique, 
par  Palisot-Beauvois  (Agrostogr.  ,  p. 
95)  qui  Ta  ainsi  caractérisé  :  valves 
delà  lépicène  [ghiines  ,  Palis.-Beauv.) 
inégales  et  obtuses  ;  glume  inférieure 
[paillette ,  Palis.-Beauv.)  bifide,  por- 
tant une  barbe  tordue  et  plisséc  sur 
le  milieu  du  dos;  la  supérieure  à 
d|;ux  ouqiiatrc  denl<;  style  bipartite  , 


GAU 
portant  des  stigmates  en  goupillou;  ca- 
riopse  sillonnée  et  enveloppée  par  les 
glumes.  Les  tieurs  sont  disposées  en  épi 
composé  sur  un  rachis  ;  elles  épillels 
sont sessiles,  alternes,  et  contiennent 
de  neuf  à  onze  petites  fleurs  distiques. 
Le  type  de  ce  genre  est  V Avcna  fra~ 
gilis ,  L. ,  espèce  à  laquelle  son  inflo- 
rescence donne  un  aspect  fort  différent 
de  celui  des  Avoines.  Elle  croît  dans 
les  régions  un  peu  chaudes  de  l'Eu- 
rope. Cependant  le  climat  de  Paris  ne 
paraît  pas  être  trop  froid  pour  elle  , 
puisqu'on  la  trouve  en  abondance 
près  deBondy;  mais  elle  n'est  pas 
mentionnée  dans  la  Flore  de  ïhuil- 
lier.  Palisot-Beauvois  a  joint  à  celte 
espèce  V^çena  planiculmis  àe  Sclire- 
beret  Willdenovy.  (g..n.) 

GAUFFRE.  MOi-L.  On  donne  vul- 
gairement ce  nom  à  une  Coquille  du 
genre  Murex  [Murex  j4nus).  Certains 
marchands  emploient  aussi  la  déno- 
mination de  Gauffie  roulée  pour  dé- 
signer une  espèce  du  genre  Bulle 
{Bulla  Itgnarta)  dont  Denys  de  Monl- 
forl  a  faille  genre  Scaphandre,  (aud.) 

GAULTHÉRIE.      Gaultheria    ou 
Gualtkeiia.  bot.    phan.  Genre  de  la 
famille  des  Ericinées  et  de  la  Décan- 
drie   Mouogynie,  établi  par  Linné, 
adopté  par  Jussieu  et  par  R.  Brown 
[Prodr.  Flor.  Nop-HolL  ,  p.  558)  qui 
l'a   ainsi  caractérisé  :  calice  infère  à 
cinq  divisions;  corolle  de  forme  ovée, 
dont  le  limbe  est  court  et  à  cinq  di- 
visions; dix  étammes  incluses  ayant 
leurs  filets  planes  ,  souvent  hérissés, 
insérés    au    fond    de  la    corolle    ou 
hyppgynes;  leurs  anthères  bifides  au 
sommet etportanldeuxarêtes;  écailles 
hypogyues  au  nombre  de  dix  (quel- 
quefois connées)  ;  capsule  (ordinaire- 
ment  couverte   par   le   calice  bacci- 
forme)  à  cinq  loges  dont   les  valves 
portent  les  cloisons  sur  leur  milieu  ; 
graines  anguleuses  recouvertes  d'un 
test  réticulé,   et  attachées  à  des  pla- 
centas adosrés  à  la  base  de  la  colonne 
centrale.  En  établissant  ainsi  les  ca- 
ractères génériques  ,  R.  Brown  j)ense 
qu'on  doit  y  rapporter  toutes  les  es-| 
pèces  d'Audrouièdes  américaines  qui 


r  i;,„//,i. 


',-/  Ji, 


■  l'in.f  rt   tlir.-  X/i/ilf/x  J'ri///>' 

(HM/niKlUK  l>KS  sniAKîNKS  .       li(  ALTIIEIUA  SPn.UlMCOJ.l  Urd.. 


GAU 

s'éloignent ,  il  est  vrai ,  des  Gaultliti- 
riesde  Linné  parkuii  calice  non  bacci- 
fonne,  mais  qui  leur  resseriiblent  par 
les  anlhèies  et  la  capsule.  Il  en  ré- 
sulte que  le  caractère  essentiel  des 
Gaullhérics  ne  réside  pas,  selon 
Brown  ,  dans  l'apparence  et  la  con- 
sistance du  calice;  quand  un  auteur 
s'est  exprimé  aus.<i  clairement,  on  a 
lieu  d'être  surpris  que  dans  le  Dic- 
tionnaire dos  Sciences  naturelles, 
son  opinion  ait  été  conlradictoirc- 
nient  interprétée.  Kunth  [J^oua  Gê- 
nera et  Spec.  Planl.  œquinoct.  T.  m, 
p.  282)  s'est  rangé  à  l'opinion  du  sa- 
vaut  anglais,  et  a  décrit  neuf  espèces 
nouvelles  de  Gaulthéries  dont  quel- 
ques-unes avaient  été  mentionnées 
par  llumboldl  dans  les  Prolégomènes 
du  même  ouvrage,  sous  le  nom  gé- 
nérique à.' Andronieda.  Les  espèces  de 
ce  genre  sont  des  Arbrisseaux  ou  des 
Arbustes  à  feuilles  alternes,  à  fleurs 
axillaires  et  terminales  ,  disposées  en 
grappes  rarement  solitaires  sur  des 
pédoncules  partiels,  et  accompagnées 
de  deux  petites  bractées.  Elles  crois- 
sent en  Amérique,  principalement 
dans  les  climats  chauds.  R.  Brown 
n'en  a  Iroiivé  qu'une  seule  espèce 
(  G.  Idspida  )  qui  croît  à  la  terre  de 
Diémen  dans  l'Australasie. 

La  Gaulthérie  des  Sphaignes  , 
Gaultheria  sphagriicola,  a  été  figurée 
dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire.  Swariz 
l'avait  improprement  nommée  Epl- 
gœa  coixllfolia  ,  et  fe:i  le  professeur 
Richard  père  l'a  décrite  dans  les  Ac- 
tes de  l'ancienne  Société  d'Histoire 
naturelle  de  Paris,  T.  i ,  p.  109.  Elle 
croît  à  la  Guiane.  (g..n.) 

*GAURA.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Onagrariées  de  Jussieu  ,  et 
de  rOctaudrie  iMonogynie  ,  L.  Le  ca- 
lice ,  adhérent  à  l'ovaire,  se  prolonge 
au->lessus  de  lui  en  un  tube  et  se  ter- 
mine par  quatre  divisions  ,  entre  les- 
quelles s'insèrent  autant  de  pétales; 
huitélamines  sont  fixées  au  tube  un 
peu  au-dessous  ;  le  style,  long,  porte 
un  stigmate  quadriparli  :  l'ovaire  se 
partage  en  quatre  loges ,  dont  cha- 
cune contient  un  ou  deux  ovules  sus- 


GAÏ 


167 


pendus  à  l'angle  interne;  les  cloisons 
disparaissent  ,  et  on  ne  trouve  plus 
qu'une  seule  loge  et  une  à  quatre 
gndnes  dans  le  fruit,  qui  est  capsu- 
laire  ,  coriace  ,  indéhiscent ,  relevé  ex- 
térieurement de  quatre  angles.  Il  es! 
à  remarquer  que  le  nombre  des  di- 
verses parties  de  la  fructification  se 
réduit  dans  une  espèce  de  quatre  à 
trois.  Les  espèces  de  ce  genre  sont 
des  Herbes  ou  plus  rarement  des  sous- 
Arbrisseaux  ,  a  feuilles  alternes  et  en- 
tières. Les  fleurs  blanches,  roses  ou 
plus  rarement  jaunes  ,  et  tournant  au 
rouge  après  la  floraison,  sont  dispo- 
sées en  épis  terminaux  et  accompa- 
gnées de  bractées.  Si  l'on  en  excepte 
une  espèce  originaire  de  Chine  ,  elles 
croissent  toutes  en  Amérique,  f. 
Lamk.,  Illustr.,  tab  281  ;  Cavanilles , 
Icônes,  258  et  .I96  ;  Kunth,  Noi^.  Gê- 
nera, tab.  529.  (a.d.J.) 

GAUTEREAU.  ois.  Syn.  vulgaire 
du  Geai.  V.  Corbeau.  (dr..z.) 

GAUVERA.  MAM.  Ou  trouve  ce 
nom  dans  les  écrits  de  quelques  voya- 
geurs anciens;  i!  y  désigne  un  Ani- 
mal qu'on  ne  saurait  reconnaître,  qui 
aurait  des  rapports  avec  les  Taupes,  le 
dos  en  carène  et  les  pieds  blancs,  (b.) 

GAVIA.  OIS.  (Brisson.)  Syn.  de 
Mauve.  P^.  ce  mot.  (nR..z.) 

GAVIAL.  REPT.  SAUR.  F.  Croco- 
dile. 

GAVIAL.  POIS.  Espèce  du  genre 
Lépisostée.  F.  ce  mot.  (b.) 

GAVIAN.  OIS.  (  Belon.  )Syn.  vul- 
gaire de  la  Mouette  Tridactyle.  F. 
Mauve.  (dr..z.) 

GAVIAON  ,GAVION.ois.  (Marc- 
graaflf.)  Syn.  brésiliens  du  Caracara. 
f^.  Faucon,  division  desCaracaras 

(DR..Z.) 

GAVIOTA.  ois.  Syn.  de  la  Mouet- 
te.  F.  MaUTE.  (DR..Z.) 

GAVOUÉ.  OIS.  Espèce  du  genre 
Bruant.  F.  ce  mot.  (dr..z.) 

*  GAYA.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 
famille  des  Malvacées  ,  de  la  Monadel- 
phie  Monogynie  ,  L. ,  très-voisin  du 
Sida  ,  dont  il  ne  se  distingue  que  par 


i68  GAY 

la  structure  de  son  fruit.  Celui-ci  est, 
en  effet,  composé  de  plusieurs  coques 
comprimées,  dont  chacune  s'ouvre, 
non  en  deux  valves ,  mais  en  trois  ; 
celle  du  milieu  est  en  carène  et  ar- 
quée ;  les  deux  latérales,  planes,  la 
dépassent  en  dehors,  et,  venant  se 
rejoindre  par  leurs  bords  ,  forment 
une  cavité  vide  dans  laquelle  elle 
reste  cachée  jusqu'à  la  déhiscence. 
Kunth  a  établi  ce  genre  [Nou.  Gen., 
5  ,  266)  auquel  il  rapporte  les  Sida  ca- 
lyptrata  de  Cavanilles  et  occidentalis 
de  Linné.  11  en  ajoute  trois  espèces 
américaines  dont  deux  sont  figurées 
{loc.  cit.,  tab.  475-476).  Pour  les  au- 
tres caractères  ,  f^.  le  mot  Sida. 

(a.d.j.) 

GAYAC.  Guajaciim.  bot.  phan. 
Genre  delà  famille  des  Zygophyllées, 
de  la  Décandrie  Monogynie  ,  L.  Son 
calice  est  divisé  jusqu'à  sa  base  en 
cinq  lobes  arrondis  ,  avec  lesquels 
alternent  autant  de  pétales  deux  fois 
plus  longs;  dix  éta  mines,  à  filets  nus 
ou  quelquefois  accompagnés  d'un  ap- 
pendice à  leur  base  ,  s'insèrent  sur 
un  court  support  au-dessous  de  l'o- 
vaire; celui-ci,  aminci  inférieure- 
ment  et  terminé  par  un  style  simple 
et  aigu  ,  présente  de  deux  à  cinq  loges 
dans  chacune  desquelles  sont  plu- 
sieurs ovules  suspendus  par  un  court 
funicule  le  long  et  vers  le  haut  de 
l'angle  interne.  Le  fruit  est  une  cap- 
sule divisée  en  autant  de  loges  mo- 
ïiospermes  par  avortemcnt.  La  graiue 
offre  un  périsperme  cartilagineux  , 
qui  entoure  un  embryon  recourbé, 
de  couleur  verte,  à  ladicule  supère  , 
à  cotylédons  elliptiques  et  un  peu 
ëpais. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Arbres  à  feuilles  pennées  avec  im- 
paire ,  à  pédoncules  axillaires  et  uni- 
flores.  La  dureté  de  leur  bois  et  le 
beau  poli  qu'il  est  susceptible  de 
recevoir  le  fait  rechercher  dans  les 
lieux  où  ils  croissent.  Le  Guajacum 
officinale,  à  feuilles  bijuguées  et  à 
capsules  ordinairement  bi'locuîaires , 
est  coijtui  par  les  propriétés  de  son 
bois  qui  est  un  sudorifique  puissant , 
et  comme  tel,  employé  dans  le  traile- 


GAY 

ment  des  affections  syphilitiques  ,  et 
qui  fournit  une  substance  d'un  as- 
pect résineux  ,  principe  végétal  parti- 
culier auquel  on  a  donné  le  nom  de 
Gayacine.  V.ZQ  mot.  Il  est  originaire 
des  Antilles  ainsi  que  le  Guajacum 
sanctum  ,  à  feuilles  composées  de  cinq 
à  huit  paires  de  folioles  avec  une  im- 
paire et  à  fruits  pentagones.  On  cite 
aussi  deux  autres  espèces  d'Améri- 
que -.  le  G.  verticale  et  le  G.  arho^ 
reum,  qui  est  pour  Jacqnin  une  Fa- 
bagelle,  dont  il  offre  en  effet  la  fleur  j 
et  enfin  le  G.  dubium  que  Forster  a 
observé  dans  l'île  de  Tonga tabu. 

(a.d.j.) 
*GAYAC[NE.BOT.PHAN.  LeGayac 
officinal  produit  une  résine  particu- 
lière que  Ton  obtient  soit  par  l'épais- 
sissement  et  la  dessiccation  du  suc  qui 
découle  des  incisions  faites  à  l'Arbre, 
soit  par  réchauffement  auquel  on 
soumet  les  parties  les  plus  compactes 
de  ce  Végétal  :  alors  la  résine  liqué- 
fiée tombe  par  gouttelettes  dans  les 
vases  disposés  à  cet  effet.  On  peut  en- 
core l'obtenir  de  la  macération  pro- 
longée des  copeaux  de  Gayac  dans 
lAlcohol  ,  et  c'est  le  moyen  employé 
lorsqu'on  veut  l'avoir  dans  son  plus 
grand  état  de  pureté.  Cette  résine  est 
d'un  brun  verdâtre,  fragile  et  même 
friable,  amère,  très-odorante,  très- 
inflammable  ;  elle  est  peu  soluble 
dans  l'eau,  et  se  dissout  complète- 
ment dans  l'Alcohol.  C'est  la  partie 
soluble  dans  l'eau  que  l'on  a  nom- 
mée Gayacine  ,  pour  la  distinguer  de 
la  résine  ;  toutes  ses  propriétés  ne 
sont  pas  encore  bien  connues  ,  néan- 
moins Ton  en  sait  assez  pour  déjà 
1  admettre  comme  un  nouveau  prin- 
cipe immédiat  des  Végétaux.  La  rési- 
ne de  Gayac  donne,  à  la  distillation, 
de  l'eau  acidulée  ,  de  l'huile  brune  , 
épaisse,  de  l'huile  empyreumatique  , 
des  Gaz  acide  carbonique  et  hydro- 
gène carboné,  enfin  un  peu  plus  de 
o,.^o  de  charbon,  quantité  double  de 
celle  que  l'on  trouve  dans  les  autres 
résines.  On  emploie  la  résine  de 
Gayac  comme  sudorifique.    (dk..z.) 

GAYAPTN.  EOT.  riiAN.  Nom  vul- 


GAZ 

gairc  du  Genista  Angllca.  V.  Genêt. 

(b.) 
*  GAYLUSSACIE.  Gaylussacia. 
BOT.  niAN.  Genre  de  la  iainiilc  des 
Ericinées  et  de  la  Dccandrie  INlono- 
gynie,  L.,  dédié  au  célèlnc  cliiuiisle 
Gay-Lussac  par  Ilumboldt  et  Kunlli 
{l^ou.  Gêner,  et  Spec.  J^lant.  œquin. 
ï.  iii,p.ai5),  qui  lui  ont  assigné  les 
principaux  caractères  siiivans  :  calice 
adliéront  à  l'ovaire,  dont  le  limbe 
est  lilire  et  à  cinq  divisions  ovales  , 
acuniinces  cl  beaucoup  plus  petites 
que  la  corolle  ;  celle-ci  est  tubu- 
leuse ,  renllée  à  la  base,  et  sou  limbe 
est  composé  de  cinq  petites  dents 
droites;  dix  étamiues  incluses  ,  insé- 
rées à  l'entrée  du  tube  ,  ayant  des  an- 
thères m  utiques,  se  terminant  au  som- 
met en  deux  tubes  ouverts  ou  en  forme 
de  petits  cornets  ;  style  dressé  terminé 
par  un  stigmate  capité;  fruit  drupacé 
piesque  globuleux  ,  recouvert  par  le 
calice ,  à  dix  loges  dont  chacune  ne 
contient  qu'une  seule  graine  lenticu- 
laire. Ce  genre  a  beaucoup  d'aflinité 
avec  le  Tldbaudia  de  Pavon  ,  mais  il 
en  diffèreparses  graines  solitairesdans 
'chacune  des  loges  et  par  le  nombre 
double  de  celles-ci.  La  seule  espèce 
décrite  par  les  auteurs  de  ce  genre, 
est  la  Gaylussacia  huxifolia  (  loc. 
cit. ,  tab.  257)  que,  dans  la  Relation 
historique  de  son  voyage  ,  Humboldt 
a  désignée  sous  le  nom  de  Tldbaudia 
glandulosa.  C'est  un  Arbrisseau  très- 
jameux  dont  les  feuilles  ,  semblables 
à  celles  du  Euis,  sont  épaisses,  ayant 
leur  nervure  médiane  terminée  par 
une  glande  sessile;  les  fleurs,  ornées 
de  bractées  et  de  couleur  écarlate  , 
sont  disposées  en  grappes  axillaires 
très-denses.  Celte  Plante  a  été  trou- 
vée près  de  Caraccas  el  de  Sanla-Fé 
de  Bogota.  (g..n.) 

GAZ.  MIN.  CHiiM.  Parmilcscorpsde 
la  nature  et  ceux  que  lart  peut  pro- 
duire ,  il  en  est  dont  les  particules 
offrent  un  tel  état  de  ténuité  et 
d'écartement  qu'elles  échappent  à  la 
vue,  et  n'annoncent  leur  présence  que 
par  lodeur  ,  la  couleur  ,  les  proprié- 
tés chimiques  des  masses,  ou  même 


GAZ  169 

par  des  qualités  pour  ainsi  dire  néga- 
tives. On  les  a  nommés  fluides  élasti- 
ques ou  aéi  iforuies,  et  on  les  a  distin- 
gués en  Gaz  et  en  Vapeurs,  selon 
qu'ils  restent  pcrmanens  ,  ou  qu'ils  se 
liquéfient  a  près  avoir  été  soumis  à  une 
forte  pression  el  à  une  basse  tempé- 
rature. Quoiqu'il  y  ait  une  certaine 
justesse  dans  celle  distinction  pour  les 
corps  de  la  nature  que  nous  observons 
dans  les  circonstances  ordinaires  de 
la  température  et  de  la  pression  at- 
mosphériques ,  et  les  seuls  qui  doi- 
vent être  traités  dans  un  ouvrage 
d'histoire  naturelle,  nous  ferons  ce- 
pendant observer  qu'elle  est  pure- 
ment factice,  et  qu'il  n'y  a  réellement 
fiasde  caractères  hxesquidifl'érencient 
es  Gaz  des  vapeurs.  A  l'aide  d'une 
pression  de  plusieurs  centaines  d'at- 
mosphères, Faraday  à  Londres,  gui- 
dé par  les  expériences  antérieures  de 
Cagniard-Tjatour,  est  parvenu  à  li- 
quéfier le  Chlore,  le  Gaz  acide  carbo- 
nique ,  etc.  Tout  récemment ,  Bussy, 
habile  chimiste  de  Paris  ,  a  réduit, 
par  l'elTet  d'un  froid  artificiel,  leGaz 
acide  sulfureux  à  létal  liquide,  et  se 
servant  de  la  volatilité  de  ce  nou- 
veau liquide  pour  produire  le  froid 
le  plus  considérable  possible,  il  est 
parvenu  à  liquéfier  la  plupart  des 
Gaz.  Ceux-ci  ne  peuvent  doue  plus 
être  rigoureusement  considérés  com- 
me permanens ,  et  l'on  ne  devra 
plus,  dans  l'étude  de  leurs  proprié- 
lés  ,  les  séparer  des  vapeurs  dont  on  a 
fixé  arbitrairement  la  liquéfaction  à 
une  température  toujours  supérieure 
à  20**  au-dessous  de  zéro.  Il  nous 
semble  convenable  de  faire  précé- 
der riiistoire  abrégée  des  Gaz  qu'où 
rencontre  dans  la  nature  par  un  aper- 
çu des  propriétés  générales  les  plus 
remarquables  des  fluides  aériformes. 
Quatre  Gaz  que,  dans  l'état  actuel 
de  la  science  ,  nous  regardons  com- 
me simples,  savoir:  l'Oxigène,  le 
Chlore  ,  l'Azote  et  l'Hydrogène  ,  en 
se  combinant  entre  eux  ou  avec  les 
vapeurs  de  plusieurs  corps  solides 
aussi  supposés  simples  ,  donnent 
naissance  à  une  foule  de  Gaz  et  de 
vapeurs  qui  se  présentent  plus  fré- 


170 


GAZ 


quemméut  ,  soit  dans  la  nature,  soit 
dans  les  expériences  ,  que  leurs  élé- 
mens  ,  vu  la  tendance  de  ceux-ci 
à  se  combiner  entre  eux.  —  Loin 
d'exercer  les  unes  sur  les  autres 
ujne  action  simplement  atti;)Ctive 
comme  dans  les  solides  ou  liquides  , 
les  particules  des  Gaz  sont  dans  un 
état  de  répulsion  qui  tend  à  les  écar- 
ter de  plus  en  plus.  Il  n'est  pourtant 
pas  exact  de  dire  que  cette  répulsion 
va  sans  cesse  en  augmentant  et 
qu'elle  est  indéfinie  ,  car  s'il  en  était 
ainsi  ,  il  arriverait  un  ternie  oii  cha- 
que molécule  gazeuse  ,  dépassant 
les  limites  de  sa  sphère  d'attrac- 
tion, serait  isolée  de  ses  sembla- 
bles, et  alors  la  masse  du  Gaz  di;- 
Ï)araîtrait.  On  voit  ,  au  contraire  , 
es  Gaz,  quoique  très-dilatés ,  s'op- 
poser à  la  séparation  de  leurs  mo- 
lécules ,  et  loger  dans  les  interstices 
que  laissent  celles-ci  d'autres  corps 
dont  la  présence  ne  détruit  pas  la  co- 
hésion générale  du  système  gazeux. 
C'est  ce  qui  arrive  dans  la  dissolution 
de  l'eau  et  de  plusieurs  autres  subs- 
tances ,  dissolution  opérée  par  les 
Gaz.  Quoi  qu'il  en  soit  ,  ceux-ci 
sont  doués  d'une  grande  élasticité  , 
laquelle  croît  proportionnellement 
à  leur  densité  ,  selon  la  loi  obser- 
vée par  Boyle  et  Mariotte.  — La  di- 
latabilité des  Gaz  s'exerce  d'une  ma- 
nière très-uniforme  pour  tous  les  de- 
grès  du  thermomètre.  Gny-Lussac 
et  Dalton  ont  observé  simultanément 
cette  uniformité  de  dilatation  ,  et  le 
premier  de  ces  physiciens  a  évalué 
celle-ci  à  0,00075  ou  —r^—r^  du  vo- 

^  '  a  6  6. 6  7 

lume  à  zéro  pour  chaque  degré  centi- 
grade. —  Les  fluides  aériformes  sont 
doués  d'un  pouvoir  réfringent  très- 
différent  de  l'un  à  l'autre.  On  ne 
peut  pas  déduire  positivement  du 
calcul  de  l'intensité  avec  laquelle 
chaque  Gaz  réfracte  la  lumière  les 
causes  influentes  de  cette  propriété  ; 
mais  on  a  remarqué  que  les  Gaz 
ou  leurs  combinaisons  et  les  corps 
qui  en  résultent  sont  d'autant  plus 
réfringens  qu'ils  sont  plus  com- 
bustibles ,  que  les  combinaisons 
dans  lesquelles  les  Gaz  ont  éprouvé 


GAZ 

une  foi  te  contraction  ,  réfractent 
moins  la  lumière  que  le  simple  nié- 
lange  de  leurs  élémens ,  ou  que  les 
combinaisons  de  Gaz  dont  les  élémens 
n'ont  pas  contracté  une  forte  union. 
On  sait,  par  exemple,  quel'Hydrogène 
a  un  pouvoir  réfringent  très-consi- 
dérable ;  que  l'eau  ne  réfracte  pas  la 
lumière  aussi  bien  que  le  mélange 
d'un  volume  d'Oxigèue  et  de  deux 
volumes  d'Hydrogène  ,  mais  que  ce 
pouvoir  réfringent  de  l'eau  avait 
tellement  frappé  Newton  ,  qu'il  eu 
avait  conclu  que  l'eau  devait  contenir 
un  principe  combustible. 

Les  chimistes  et  les  physiciens  ont 
mesuré  avec  beaucoup  de  rigueur  et 
calculé  les  densités  des  divers  Gaz 
et  vapeurs.  A  l'exception  de  l'Hy- 
drogène (  le  plus  léger  de  tous  les 
Gaz  )  ,  et  des  combinaisons  où  il  do- 
mine ,  du  Gaz  azote  ,  des  vapeurs 
d'eau,  d'Acide  hydrocyanique,  tous 
les  autres  fluides  aériformes  ont 
une  densité  plus  considérable  que 
celle  de  l'air  :  aiusi  le  Chlore ,  l'A- 
cide carbonique  ,  le  Gaz  nitreux  ,  les 
vapeurs  d'Etlicr  ,  d'essence  de  Té- 
rébentbine,  d'Alcohol  ,  etc.,  pèsent 
spécifiquement  plus  que  l'air ,  et 
tendent  à  occuper  les  régions  basses 
de  l'atmosphère  lorsqu'ils  y  sont  dis- 
séminés par  des  causes  naturelles  ou 
fortuites. 

Enfin  un  petit  nombie  de  fluides 
élastiques,  au  lieu  d'êlre  invisibles 
comme  les  autres,  sont  affectés  de 
couleurs  particulières  qui  les  font 
distinguer  facilement.  Tels  sont:  1°  le 
Chlore  ,  qui  est  d'un  jaune  verdâtre  ; 
2°  la  vapeur  d'Acide  nitreux  d'un 
rouge  orangé;  5"  les  vapeurs  d'Iode 
et  d'Indigo,  d'un  beau  violet  ;  4°  la 
vapeur  de  Soufre  d'un  iaune-orangé. 

Le  plus  intéressant  de  tous  les 
Gaz  ,  aux  yeux  des  natur-distes  ,  est 
sans  contredit  l'air  atmosphérique. 
Nous  renvoyons  aux  mots  AiRet  At- 
mosphère, pour  connaître  les  pro- 
priétés de  ce  fluide  et  le  rôle  impor- 
tant qu'il  joue  dans  la  nature  ,  mais 
c'est  ici  le  lieu  de  parler  en  particu- 
lier des  deux  Gaz  qui  le  constitueni , 
c'est-à-dire  de  l'Oxigènc  et  del' Azote. 


Gaï  oxiuèm:.  PricslU'Y  q-'»  c"  ''• 
la  flécouverte  ou  1774  ,  le  nomma 
tlabord  air  vital  ou  air  «loplilo^isli- 
quc.  Lorsque  Giiylon-Morveavi  eut 
réformé  la  nouieiulaturc  cliiniique  , 
Oïl  l'appela  Oxigèiie ,  parce  qu'on 
lui  Jiltribuait  alors  la  propriété  ex- 
clusive de  douncr  uaissauce  aux  Aci- 
des. Plus  dense  et  rélraclaut  davan- 
tage la  lumière  que  l'air,  il  active 
aussi  bien  plus  la  respiration  des  Ani- 
maux et  la  combustion  des  corps  ; 
c'est  même  lui  qui  dans  l'air  en  est  le 

tirincipe  viviliant  et  actif  par  excel- 
ence.  Il  est  sans  odei-r  m  couleur , 
et  n'a  pas  encore  pu  être  liquéfié 
dans  les  expériences  récentes  que 
nous  avons  citées  plus  baut.  La  f.i- 
cilité  avec  laquelle  ce  Gaz  se  com- 
bine avec  presque  tous  les  corps  de 
la  nature,  sa  fad)lc  densité,  et  consé- 
quemment  sa  ditfusdiilité  ,  doivent 
empêcber  qu'on  le  trouve  isolé  dans 
quelques  beux  particuliers,  connne 
on  observe  l'Acide  carbonique  dans 
la  grotte  du  Cbien  en  Italie.  L'acte 
lie  la  végétation  en  verse  cependant 
des  torrens  continuels  dans  l'atmos- 
pbcce  pour  réparer  celui  que  consu- 
ment sans  cesse  la  respiration  des 
Animaux  et  la  combustion. 

Gaz  azote.  Des  propriétés  absolu- 
ment négatives  caractérisent  ce  Gaz  : 
il  est  ,  en  effet  ,  moins  dense  que 
l'air,  invisible,  incolore,  inodore, 
ne  peut  servir  à  la  respiration  ni  à  la 
combustion ,  et  ne  se  combine  faci- 
lement qu'avec  un  certain  nombre 
de  corps.  Le  Gaz  azote  ,  ancienne- 
meut  nommé  Mofette  atmosphéri- 
que ,  n'es',  pas  délétère  par  lui-même, 
comme  le  Gaz  acide  sulfureux  ,  l'Hy- 
drogène sulfuré,  etc.,  mais  il  fait  pé- 
rir les  Animaux  par  asphyxie,  et  i'I 
joue  à  leur  égard  le  même  rôle  que 
iout  autre  corps  étranger  et  inutile  à 
la  respiration;  mais  par  son  mélange 
avec  le  Gaz  oxigène  ,  il  facilite  l'ac- 
tion de  celui-ci  ,  isolant  pour  ainsi 
dire  chacune  de  ses  molécules  ,  et 
lui  faisant  éprouver  des  combinai- 
sons qui  ne  peuvent  avoir  lieu  que 
lorsque  les  corps  sont  à  i'élat  de  Gaz 
naissant.  C'est  ainsi  qu'à  la  tcmpéra- 


GA7>  1  -  ' 

tuire    oïdinaiic,  l'air  almosphériqur 
a  plus  (l'action  sur  le  Phosphore  que 
n'en  a  l'Oxigène  pur,  ele.  L'Azote  est 
le  principe  dominant   dos    matières 
animales  ;  tout   le  momie  sait   qu'é- 
lant    le    radical    des    Acides    nitri- 
que ,     nitreux    et     hylrocyaniquc  , 
ainsi  que  de  l'Ammoniaque  ,  on  pro- 
duit   artificiellement   ces   eoiiibuiaw 
sons,  en  employant  de  diverses  ma- 
nières les    substances  azotées.    C  e..t 
sur  cet  emploi  bien  dirigé  que  repo- 
sent l'art  de  faire  le  nitre  ,  celui  de 
fabriquer  le  bleu  de   Prusse  ,  le  sel 
ammoniac,    et   plusieurs     composés 
d'une   grande   utilité.  Les  Végétaux 
en  contiennent  aussi,   mais  toujours 
en  petite   quantité  comparativement 
aux  Animaux.  On  savait  depuis  long- 
temps que  l'Azote  était  un  des  prin- 
cipes constituans  des  Crucifères,  que 
l'Acide  hycirocyanique,  dont  l'Azote 
est  un  des  élémens  ,  existait  tout  tor- 
nié  dans  la  plupart  des  organes  d'un 
grand    nombre  de    Drupacées  ,   etc. 
Une  expérience  de  Chevallier,  phar- 
macien de  Paris  ,  vicui  de  nous  ap- 
prendre que  la  fétidité  du  C/te/wpu- 
dium  rulvaiia,  L., paraîldueà  l'exha- 
lation d'un  Gaz  qu'il  a  reconnu  pour 
être  de  l'Ammoniaque  pur  (  Hydrure 
d'Jzofe).hes  fleurs,  même  celles  dont 
l'odeur  est  fort  agréable,  dégagent 
aussi  du  Gaz  ammoniaque  rendu  sen- 
sible au   moyen   des   réactifs  chimi- 
ques. 

Les  chimistes  ne  sont  pas  d'ac- 
cord sur  la  nature  de  l'Azote;  les  uns 
ne  veulent  y  voir  qu'un  corps  sim- 
ple ;  les  autres  ,  à  la  tête  desquels 
on  remarque  le  célèbre  Berzélius  ,  le 
croient  compose  d'un  atome  d'Oxi- 
gène  et  d'un  atome  d'un  principe  mé- 
talloïde qu'ils  nomment  IMtriciim 
ou  ylmmoniiim.  Ils  se  fondent  prin- 
cipalement sur  ce  qu'un  globule  de 
Mercure  placé  dans  une  coupelle 
d'Hydrochlorate  d'Ammoniaque,  eL 
soumis  à  l'action  de  la  pile  voltaique,. 
se  convertit  en  une  substance  demi- 
solide  et  présentant  tous  les  caractè- 
res d'un  amalgame. 

Les  autres  principaux   Gaz  qui  se 
produisent   dans  le  vaste  laboratoire 


173  GAZ 

de  l'univers  ,  sont  l'Acide  carboni- 
que ,  les  Hydrogènes  carbures,  l'Hy- 
drogène sulfuré  ,  l'Hydrogène  phos- 
phore et  l'Acide  sulfureux.  V.,  pour 
le  premier  et  le  dernier  de  ces  corps, 
le  mot  Acide  oii  leur  histoire  est 
aussi  complète  que  le  comportent  les 
bornes  de  ce  Dictionnaire.  Quant  aux 
Gaz  hydrogènes  carburé  ,  phospho- 
re et  sulfuré  ,  nous  allons  exposer 
leurs  propriétés  les  plus  saillantes  , 
ainsi  que  les  circonstances  sous  lem- 

Ï)ire  desquelles  on  les  rencontre  dans 
a  nature. 

Gaz  hydrogène  carburé  ou  car- 
boné. Lorsque  l'Hydrogène  se  com- 
bine avec  le  Carbone  ,  il  en  absorbe 
des  proportions  diverses  :  il  y  a  donc 
plusieurs  degrés  d'Hydrogène  carbu- 
ré ,  et  selon  que  le  Carbone  est  aug- 
menté ,  la  lumière  produite  par  Ja 
combustion  de  ce  Gaz  est  d'autant 
plus  vive  et  plus  blanche.  Son  odeur 
est  désagréable  et  sa  pesanteur  spéci- 
fique plus  considérable  que  celle  de 
l'Hydrogène.  C'est  à  l'inflammation 
du  Gaz  hyiirogène  carburé  qu'il  faut 
attribuer  les  feux  naturels  et  les  fon- 
taines ardentes  dont  les  voyageurs  , 
les  géographes  et  les  historiens  ont 
souventexagéré  l'importance  et  les  ef- 
fets. C  est  lui  qui  constituece  terrible 
Grisoudes  mineurs,  lorsqu'étaut  mé- 
langé avec  une  certaine  quantité 
d'air  ,  il  se  trouve  en  contact  avec  un 
corps  incandescent;  enfin  ce  Gaz  est 
un  de  ceux  qui  se  dégagent  sans  in- 
flammation des  salses  ou  volcans 
d'air.  Spallanzani  et  Ménard  de  la 
Groye  (Journal  de  Physique,  t.  8.5, 
1817  )  ont  décrit  le  gissement  et  les 
phénomènes  curieux  des  feux  natu- 
rels de  Pielra-Mala,  sur  la  route  de 
Bologne  à  Florence,  et  ceux  de  Ba- 
rigazza  dans  le  Modenois.  Ce  qu'ils 
en  ont  dit  peut  s'appliquer  à  tous 
les  feux  naturels  connus  ,  à  ceux  , 
par  exemple  ,  qui  existent  dans  la 
presqu'île  d'Abscheron  en  Perse  ;  on 
prétend  que  les  Guèbres  ont  établi 
dans  ces  lieux  un  caravansérail  oii 
CCS  adorateurs  du  feu  cuisent  leurs 
alimens  et  calcinent  de  la  Chaux 
avec  le  seul  secours  des  flannnes  de 


GAZ 

l'Hydrogène  sortant  du  sol.  Ces  feux 
sont  toujours  pioduits  par  l'émana- 
tion lente,  continuelle  et  paisible  du 
Gaz  hydrogène  carburé  pur  au  tra- 
vers du  sol ,  et  sans  que  celui-ci  pré- 
sente de  fentes  ni  de  crevasses.  Dans 
les  fontaines  ardentes,  le  Gaz  hydro- 
gène carburé  s  échappe  du  sol  ,  et 
vient  brûler  à  la  surface  de  l'eau  , 
sans  que  celle-ci  fournisse  la  moindre 
quantité  de  Gaz  hydi  ogène  ,  car  lors- 
que les  fontaines  sont  à  sec  ,  le  Gaz 
continue  toujours  de  brûler  à  la  su- 
perficie du  sol.  Telle  est  celle  des 
environs  de  Grenoble. 

Les  Gaz  hydrogènes  phosphore  et 
sulfuré,  sont  le  plus  souvent  des  pro- 
ductions accidentelles  de  la  nature. 
Ainsi  il  est  très-probable  que  le  pre- 
mier soit  la  cause  des  feux  follets  qui 
se  dégagent  des  cimetières  ;  car  on 
sait  qu'il  jouit  de  la  singulière  pro- 
priété de  s'enflammer  au  seul  contact 
de  l'air.  Le  Gaz  hydrogène  sulfuré  , 
ou  Acide  hydrosulfurique  ,  si  facile  à 
distinguer  par  son  odeur  d'œufe 
pourris  ,  existe  quelquefois  à  l'état  de 
Gaz  isolé  dans  les  galeries  des  mines; 
mais  le  plus  souvent  il  est  dissous 
dans  les  eaux  thermales  sulfureuses, 
et  c'est  à  ce  Gaz  qu'elles  doivent  l'é- 
nergie de  leurs  propriétés  médicales. 

(G..N.) 

*  GAZ  AL.  MAM.  P^.  Gazelle  et 

Antilope.  (b.) 

GAZANÉ.  POIS.  Syn.  de  Sjngna- 
thus  pelagicus  ,  sur  les  côtes  de  Pro- 
vence ,  pai  ticulièrement  à  Mirseillc. 

(B.) 

GAZANIE.  Gazania.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  desSyuanthérées, 
Corvmbifères  de  Jussieu,  et  de  la 
Syngénésie  frustranée  ,L. ,  établi  par 
Gaertner  [de  Fruct.  T.  11,  p.  45i  , 
tab.  173)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
involucre  campanule,  formé  de  fo- 
lioles nombreuses  ,  imbriquées  et  ob- 
longues-lancéolées  ;  capitules  radiés, 
composés  de  fleurs  centrales  réguliè- 
res et  hermaphrodites  ,  et  de  tleurs 
marginales  ligulécs,non  tubuleuses, 
et  stériles,  ou  pourvues  d'un  ovaire 
demi-avortéj  réceptacle  plane,  alvéo- 


GAZ 

le  ,  à  cinq  cloisons  velues  ;  akènes  tc- 
fragonos,  glabres,  suiinontccs  (.l'une 
longue  aigiclle  lorniec  de  poils  très- 
lins  et  non  plunioux. 

L'auteur  ilc  ce  genre  ,  en  indiquant 
comme  tvpc  le  Oorleria  ligens,  L.,  a, 
selon  II.  Cassini,  induit  en  erreur 
la  plupart  des  botanistes,  et  leur  a 
fait  conromlrc  dis  Plantes  qui  ne  sont 
mèniepa-.  congénères.  Eu  eirol,  ^Vill- 
dcnow  lit  voir  que  le  Gorteria  ri- 
gens  /î  'riuinb. ,  diflère  du  vrai  Gor- 
teria rige/is,  L.  ,  par  plusieurs  ca- 
ractères que  nous  regardons,  à  la  vé- 
rité ,  comme  peu  importans,  mais  sur 
lesquels  li.  Cassini  n'a  pas  la  même 
manière  de  voir  ;  il  eu  a  coustilué  le 
genre  JUi/ssinia  ,  dont  Jussicu  (An- 
uales  du  Muséum,  T.  vi,  vu)  a  le 
premier  reconnu  l'ideuliié  avec  le 
Gaza/lia  de  Gaerlncr.  Cassini  admet, 
sans  pourtant  en  être  j)arfaitemcni 
certain  ,  que  le  Mussinia  speciosa, 
Willd.,  est  la  Plante  dtcrite  par 
Gaertner  ou  une  espèce  bien  voisine, 
et  de  même  que  Willdenow,  il  pense 
que  le  Gorteria  ligens  ,  L.,  doit  être 
placé  dans  un  autre  genre.  Willde- 
now s'était  conlenté  de  laisser  cette 
Plante  parmi  les  Gortéries  ;  C^issini 
l'en  a  retirée  avec  raison  à  cause  de 
ses  akènes  aigrettes  ;  mais  sur  des 
différences  très-faibles,  il  a  établi  avec 
le  vrai  Gorteria  rigens  ,  L.  ,  un  genre 
nouveau  qu'il  a  nommé  Mclanchry- 
siim.  Dans  V Horlus Kei.vciisis{2'^  éàit. 
.^,8i3),  R.  Brown  reprenant  l'examen 
des  caractères  du  Gazania  sur  le  Gur- 
teria  rigens,  L.,  leur  en  substitua 
d'autres  que  Cassini  n'a  pas  adoptés, 
parce  qu'il  a  regardé  1  espèce  obser- 
vée par  Brown  ,  comme  géuéri- 
quement  distincte.  Les  difl'érences 
que  ce  savant  botaniste  (H.  Cassini) 
s'est  efforcé  d'établir  entre  ses  genres 
Melanchrysum  et  Gazania,  ne  nous 
paraissant  que  fort  peu  importantes, 
nous  pensons  qu'il  serait  avantageux 
pour  la  science  de  réunir  ces  deux 
genres  en  un  seul  ,  dont  on  modifie- 
rait les  caractères,  en  ce  qui  concerne 
le  réceptacle  (conique  sans  villosités 
dans  quelques  espèces)  et  les  fleurs 
marginales  (légèrement  tubuleuses  et 


GAZ  173 

sans  traces  d'ovaires  ,  dans  le  G.  ri' 
gens,  L.) 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  de 
belles  Plantes  lieibacées,  indigènes 
du  cap  de  Bonne-Espérance  ,  ainsi 
que  toutes  les  autres  Plantes  de  la 
même  section,  à  laquelle  Cassini  a 
donué  le  nom  d'Aiclotitiées-Gorté- 
liées. 

La  G.vzANi£  DK  Gaertnf.u  ,  Gaza- 
nia  Gaertneri ,  Cass.;  Mussinia  spe- 
ciosa, W'iWd.f  esi  surtout  fort  remar- 
quable par  ses  capitules  de  fleurs  so- 
litaires au  sonunel  des  pcdouculcs  ra- 
dicaux ,  et  par  la  beauté  des  corolles 
de  la  cil  conférence,  lesquelles  sont 
oblongues  ,  lancéolées,  d'un  jaune 
orangé  ,  et  marquées  d'une  bande 
obscure  sur  le  milieu  de  leur  lace  in- 
férieure ,  et  d'une  tache  noire  à  la 
base  (le  la  face  supérieure.  C'est  sans 
doute  cette  même  espèce  qui  est  figu- 
rée dans  Andrews  [Rcposit. ,  t.  52  3) 
sous  le  nom  de  Gorteria  Pai-vnia.  R. 
Biown  {Hort.  Kew.  T.  v,  p.  1 4o)  lui 
donne  le  nom  de  Gazania  Pavonia, 
et  la  distingue  spécifiquement  du  G. 
rigens  ou  Melanchrysum  de  Cassini. 
Nous  avons  vu  celte  Plante  en  fleur 
dans  les  jardins  de  Paris,  Aucune  Sy- 
nanthérée  ne  peut  lui  être  comparée 
sous  les  rapports  de  la  beauté  des 
formes  et  de  l'éclat  des  couleurs. 

(G..N.) 

GAZE.  Papilio  cratœgi.  ins.  Es- 
pèce de  Papillon  du  genre  Piéride.  F'. 
ce  mot.  (b.) 

GxlZELLE.  MAM.  De  l'arabe  Ga- 
zai. V.  Antilope.  (b.) 

GAZOlN.  Cespes.  bot.  piiax.  On 
donne  en  général  ce  nom  à  l'Herbe 
serrée,  fiue  et  courte,  qui  tapisse  le 
sol.  Le  Gazon  composé  de  Graminées 
fait  l'ornement  de  nos  campagnes 
européennes;  on  ne  le  connaît  guère 
dans  les  pays  plus  chauds ,  oli  la  vé- 
gétation rapide  et  dure  ne  forme  pas 
de  prairies.  On  s'est  servi  quelquefois 
de  ce  mot  pour  désigner  certaines  es- 
pèces ;  ainsi ,  l'on  a  appelé  : 

Gazon  d'Angleterre  ,  le  Saxi- 
frage Hypnoïde. 

Gazon  de  montagne  ,  d'Espagne 
ou  d'Olympe  ,  le  Statice  Armeria. 


174  GEA 

Gazon  de  Mahon  ,  le  Cheiranlhus 
Chius. 

Oazon  du  Patinasse,  U  Farnas- 
61  a  palustris. 

Gazon  de  Chat  ,  le  Tcucrium  Ma- 
rum. 

Gazon  Turc  ,  le  Saxifrage  Hyp- 
iioïtle,  etc.  (15.) 

GEAI.  OIS.  Espèce  du  genre  Cor- 
beau ,  Conus glandarihs  ,  L. ,  devenu 
type  d'un  genre  pour  Yieillot.  P^. 
Corbeau. 

Ce  nom  de  Geai  a  cté  applique  en- 
suite à  plusieurs  espèces  qui  prennent 
place  dans  des  genres  difierens;  ainsi 
on  a  noniuié  : 

Geai  bleuâtre  et  du  Bengale 
(  Albin  ) ,  le  RoUier  de  Mindanao. 

Geai  d' Alsace  et  deStrasiiourg, 
le  RoUicr  vulgaire.  P".  Ixollier. 

Geai  d'Auvergne,  d'Espagne,  du 
Limousin  et  de  Montagne  ,  le  Casse- 
Noix  F",  ce  mot. 

Geai  de  bataille,  le  Gros-Bec 
d'Europe.  Z''.  Gros-Bec. 

Geai  de  Bohème,  le  grand  Jaseur. 
/^'.  Jaseur. 

Geai  huppé  ,  la  Huppe.  P^.  ce 
mot. 

Geai  a  pieds  palmés  ,  le  Cormo- 
ran nigaud,  f^.  Cormoran. 

Geai  a  ventre  jaune  de  Cayln- 

NE.   F.  GoBE-MoUCHE.  (DR..Z.) 

GÉAINT.  Gigas.  mam.  Ce  n;ot  dé- 
signe particulièrement  ,  lorsqu'il  s'a- 
git du  genre  Homme ,  une  race  ou  quel- 
que variété  dont  la  taille  est  au-dessus 
(les  proportions  communes;  il  signi- 
fie le  contraire  de  Nain.  F',  ce  mot. 
La  race  des  Géans  n'existe  plus  si  ja- 
mais elle  exista.  CependanL  il  esl  peu 
de  mvtliologics  ou  même  d'histoires 
qui  n'en  parlent.  Au  commencement 
il  y  eut  parlout  des  Géans;  on  les 
fait  naître  du  commerce  des  enfans 
des  dieux  avec  les  filles  des  Hommes, 
et  nous  disons  des  dieux  ,  parce  que 
la  Genèse  elle-même  semble  arlmel- 
tre  cette  pluralité  dans  le  livre  oii  il 
est  question  de  Gé^ins.  Ce  qui  nou^ 
paraît  singulier,  c'est  que  l'on  plaça 
souvent  la  pairie  des  Géans  dans  les 
régions  oii  le  froid  le  plus  \\ï  semble 


GEA 
être  un  obstacle  au  développement 
de  la  croissance  ,  oii  se  trouvent  les 
L  <pons  ,  les  Esquimaux  ,  les  Samoiè- 
des,  véritables  nains  ,  oii  la  terre  ne 
se  couvre  que  de  Mousses  et  de  Li- 
chens quand  d  humbles  Arbustes  n'y 
sont  pas  clair-semés.  Ils  sont  souvent 
appelés  enfans  du  INord  ,  et  l'on 
nous  peint  sans  cesse  les  héros  sep- 
tentrionaux sous  les  formes  les  plus 
gigantesques.  On  veut  que  vers  l'o- 
rigine de  notre  espèce,  de  formida- 
bles Géans  aient  osé  attaquer  jus- 
qu'au:; dieux  ,  qu'ils  aient  entassé 
(,es  montagnes  pour  assiéger  le  ciel 
comme  ou  applique  des  échelles  con- 
tre les  remparts  qu'il  s'agit  d'enlever 
d'assaut.  Oue  prouvent  de  pareilles 
traditions?  c'est  que  le  mot  Géant 
désigna  dabord  tout  conquérant  qui , 
dans  l'enfance  de  l'état  social ,  fut  as- 
sez avancé  sur  les  autres  Hommes 
pour  essayer  de  soumettre  violem- 
ment ses  pareils.  De  tels  Géans  fu- 
rent souvent  détruits,  et  les  dieux 
qu'ils  combattaient  et  qui  les  vain- 
quirent n'étaient  que  ces  prêtres  dont 
l'autorité  fut  la  première  ,  et  qui 
détendaient  leur  théocratie.  Il  était 
nécessaire  d'établir  ce  point  pour 
prouver  quelle  est  la  puérilité  des 
recherches  qu'ont  faites  plusieurs 
érudits  afin  d'établir  lantiqiie  exis- 
tence des  races  de  Géans.  On  n'en 
retrouvera  pas  plus  de  traces  dans 
les  couches  du  globe  qu'on  n'y  a 
liouvé  de  véritables  Anthropolithes. 
Le-^  Géans  furent  fabuleux  et  l'Hom- 
me est  moderne.  On  a  tellement  cru 
à  l'existence  de  Géans  ,  que  non- seu- 
lement le  docteur  Hablcot  prétendit 
avoir  trouvé,  en  i6i3,  les  restes  de 
Teutobochus  ,  qui  aurait  eu  vingt- 
cinq  pieds  de  haut,  mais  que  peu  de 
voyageurs  ont  renoncé  à  nous  en  dé- 
crire. De  nos  jours,  on  assure  avoir 
vu  des  pieds  de  Géans  à  la  terre  d'En- 
diach.  Le  comte  de  BufTon  a  Ibrt 
élégamment  écrit  qu'il  put  en  exis- 
ter ,  et  que  les  Patagons  en  sont  mê- 
me encore.  On  sait  aujourd'hui  que 
les  Patagons  ne  sont  point  des  Géans, 
mais  qu'ils  constituent  une  simple 
race    américaine    dont    certains   m- 


GEA 

ùiviiliis    ont    uuc    l;iille     de    giena- 
diei-.     Il     paraît   aussi    avoir    exislô 
parmi  les  Guanclies  dos  Canaries  dos 
Hommes  liès-grands  ;  on  ne  peut  pas 
plus    doiilcr  que    Cîiarlemagne  n'ait 
eu    plus  d'une  loise  qu  il  n'est  per- 
mis  de    révoquer   en   doute   que    le 
lit   d'Og,   roi    de  Bassan  ,    ne   lui  île 
neuf  coudées,    et,    abstraction    faite 
dj    Goliath    qui  en    cul  six  et    un.> 
palme,   un  certain   Gabbare,    vu    à 
Home    sous   lempereur    Claude  ,   et 
«;ité  par  Pline,  avait  neuf  pieds  neuf 
pouces  do   iiaulcHir.  C.  Bauliin,  dont 
l'autorité  vaut  bien  celle  de  Pline  ,  a 
vu  un  Suisse  de  Ir.iit  pieds  ,  et  Ulfen- 
bach  parle  d'une  lille  qui  n  était  pas 
moins  grande.   Sous  le  rapport  acci- 
<lentel  do  taille,  il  existe  jiarfoisdc  ces 
Géans  ,  non-seuloineut  chez  les  Hom- 
mes ,  mais  encoie  chez  toutes  les  autres 
espèces  d'Animaux.  Le  naturaliste  no 
s'occu{)c  guère  de  pareil  les  aberrations 
dont  nous  pourrions  donner  une  liste 
•'e  plusieurs  colonnes  à  paitirdes  v.n- 
fans   d'iinoch  jusquà  ce  particulier 
que  tout  Paris  a  remarqué,  de    1800 
à   1808,   dans  SCS    promenades.    Los 
variétés     individuellos    gigantesques 
se  recherchent    seulement   pour    les 
montrer    à    la    foire    nar    curiosité  , 
quand  le  hasard  ne  suscite  pas  quel- 
que prince  allemand  qui  les  recrute 
pour  sa  compaç;nie    des   gardes.    Le 
père  du  grand  Fiéderic  eut  ce  capri- 
ce, et  l'on  nous  a  montré  dans  le  bo au 
eal)inet  d'auatomie  de  Berlin  le  scj-.ie- 
lettG  de  1  un  de  ses  soldats  déme.<ui  es  : 
il   a   près  de  sept  pieds.  —  Yirey  a 
soigneusement  décrit  les  mœurs  des 
Géans  qui,   d'après  lui,  seraient  les 
mcdleurs  des  hommes.   Cet  écrivain 
n'est   conséqucmment    pas    d'accord 
avec   ce   que  nous   disent  la    Bible , 
l'Arioste  ou   le  Tasse  ,  qui    font  de 
Nembrod,    de  Ferragus   et    d'Argan 
de  forts  chasseurs  et  de  viiden?  guer- 
riers. Selon  Virey,  dans  le  Diction- 
naire de  Déterville  :  «  Les  Géans  ont 
peu  de  prévoyn.nce  et  on  les  trompe 
sans  peine;  leur    sincérité    ne   peut 
comprendre  la  finesse  et  la  ruse  ,  et 
la  méchanceté  n'entre  pas  dans  leur 
ame.  Ils  possèdent  des  vertus  débon- 


GEA  17:. 

uaires  d'humanité  ,  de  franchise. 
Leurs  amours  oflrenl  plutôt  un  atta- 
chement de  confiance  que  l'ardeur  et 
la  jalousie;  etc.  »  (T.  xii,  p.  5oi  ). 
Joignez  à  ces  précieuses  qualités  six 
ou  sept  pieds  d'élévation  avec  de  bel- 
les formes  ,  et  l'on  doit  avouer  que 
les  Géans  doivent  être  des  maris  fort 
précieux  et  d'  cxcellens  citoyens.  Vi- 
rey conseille  de  traiter  leurs  maladies 
par  le  système  de  Brown ! 

Comme  nom  propre  ,  on  a  appli- 
qué le  mol  do  Géant  à  plusieui  s  espè- 
ces d  Animaux  et  même  de  Champi- 
gnons qui  surpassent  leurs  congé- 
nères par  la  grandeur.  Ainsi  l'on  a 
ap.polé  Géant  un  Oiseau  du  genre 
Canard,  un  CoiuoucouetleFlami)ant. 
Paidet  a  son  Géant  blanc  qui  est  1'^/- 
^^arici/s  ^fi^a/i/eus  dei  auteurs  systé- 
matiques, (b.) 

*  GEANTHIE.  Geanthia.  bot. 
PHAN.  Sous  le  nom  de  (ieaiithia 
colchicoides ,  Rafinesque  Schmaitz 
(  Journal  de  Botanique  ,  T .  ii ,  p.  167) 
a  seulement  indiqué  le  type  d'un 
genre  nouveau  qui  diffère  du  Colchi- 
citm  par  le  nombre  des  étamines. 
Cette  Piaule  qu'on  peut  considérer 
comme  encore  inconnue  ,  est  indi- 
gène de  Peusylvanie.  (g..n.^ 

*  GÉANTHRAX.  min.  (Tondi.) 
Syn.  d'Anthracite.  V.  ce  mot.     (b.) 

GEASïEROIDESouGEASTROI- 

DES.  BOT.  CRYPT.  (  Cliampii^nQns.  ) 
Ce  7not  a  été  employé  par  Baltara 
{  Finig.  Arim.  ,  tab.  29,  iig.  168)  rt 
par  Adanson  ,  pour  désigner  le  Geas- 
fiurn  quadrijidum ,  Persoon  ,  ou  bien 
une  monstruosité  de  cette  espèce. 

(G..N.) 

GEASTRE.  Geas/rum.  bot  cryft. 
{Champignons.)  Vulgairement  Vessc- 
de-Loup  étoilée.  Genre  anciennement 
indiqué  p»ar  Micheli  sous  le  nom  de 
Gcasler,  réuni  par  Linné  aux  Lyco- 

Î)erdons  ,  et  que  Persoon  a  rétabli  en 
ui  donnant  les  caractères  suivans 
adoptés  dans  la  Flore  Française  : 
Champignons  globuleux  à  leur  nais- 
sance ,  formés  d'un  périrlium  contenu 
dans  une  enveloppe  coriace,  épaisse, 


176 


GEA. 


hygi'oscopique,  qui  s'ou\Te  à  son 
sommet  et  se  feud  eu  plusieurs  (4-io) 
rayons;  ceux-ci  s'étalent  ,  se  reco- 
quillent  en  dessous  ,  soulèvent  le  pé- 
ridium  et  lui  forment  une  espèce  de 
piédestal  en  voûle.  Lepéridium  glo- 
buleux s'ouvre  au  sommet  par  un  ori- 
fice bordé  de  cils  caducs;  son  inté- 
licur  est  rempli  d'une  poussière  bru- 
ne entremêlée  de  iilamens  épais  et 
peu  distincts.  L'enveloppe  externe 
qui  otlVe  un  caractèiesi  iiancliépo'.ir 
ce  genre  ,  est  analogue  en  quelques 
points  à  la  volva  de  certains  Cham- 
pignons. Cependant,  l'organe  que 
De  Candolle  considère  comme  le  re- 
présentant de  la  votva ,  est  une  se- 
conde enveloppe  mince  ,  très-fragile 
et  peu  appaienle  ,  qui  est  placée  cn- 
trerenveloppeexterueetlepéridiu.m. 
L'existence  de  cette  membrane  ,  ob- 
servée d'abord  par  Bolton  et  Bulllard, 
n'est  pas  constante,  selon  Desvaux  , 
dans  toutes  les  espèces;  et  lors- 
qu'elle s'v  trouve,  on  observe  qu'elle 
se  déchire  de  deux  manières  :  avec 
régularité  ou  au  contraire  irréguliè- 
rement; et  de  ces  légères  diti'éren- 
ces,  ce  botaniste  en  a  conclu  que  les 
espèce»  à  membranes  très -distinc- 
tes ,  pouvaient  constituer  un  genre 
pour  lequel  il  a  proposé  la  dénomi- 
nation de  Plecostonia;  mais  ce  grou- 
pe ne  doit  tout  au  plus  être  regardé 
que  comme  une  subdivision  du  Geas- 
trum.  Les  Géastres  croissent  à  terre  et 
se  montrent  ordinairement  après  les 
pluies  d'automne.  On  en  a  décrit  une 
dixaine  d'espèces ,  toutes  indigènes 
d'Europe ,  et  qui  ne  présentent  que 
des  caiactères  fort  peu  ti'anchés.  (  Le 
Geastrum  ]iy promet licum  a  été  aussi 
trouyé  au  Mexique  par  Humboldt 
et  Bon  pi  and  ,  V.  le  Synopsis  Plant, 
or  bis  noul,  yo\.  i,  p.  8,  de  Kunth.) 
Plusieurs  d  entre  elles  ont  été  con- 
Ibndues  par  Linné  et  Bulliard  ,  dans 
leur  Lycoperdon  stellatuia.  Si  l'on 
adopte  le  Plecostoma  de  Desvaux 
comme  section  des  Geastrum  ,  on  a 
dans  ce  geni'e  deux  sections  caracté- 
risées de  la  manière  suivante  : 

f    Péridium  sessile  s'ouvi'ant  au 
sommet   par    une   simple   déchirure 


GEB 

(Geastrum  ,  Desv.  )  On  y  a  réuni  les 
Geastrum  hygronietricum ,  G.  ba- 
din m  et  G.  rnfescens  ,  Pers.  Celte  der- 
nière espèce  n'est  peut-être  qu'une 
variété  de  la  première.  Elles  crois- 
sent dans  les  enviions  de  Paris,  et 
surtout  dansles bois  de  Romainville. 
tt  Péridium  stipité  ;  orihce  plissé 
ou  pectine  (Plecostoma,  Desv.).  Les 
espèces  qui  composent  cette  section 
sont  :  G.  coronatum ,  Pers.  ,  espèce 
d'Italie  et  d'Allemagne  qui  atteint 
plus  de  quinze  centimètres  de  lar- 
geur; G.  nannm,I*e\'s.,  ou  G.pcctina- 
tum  ,  Pers.  ou  G.  mulùfidum?  D.  G. , 
qui  croissent  dans  les  bois  de  Sa- 
pins ;  et  G.  quadrijidum ,  Pers.  et 
L).  C.  Cette  espèce,  remarquable  par 
sa  collerette  à  quatre  découpures ,  qui 
se  divise  en  deux  membranes  ,  habite 
les  mêmes  lieux  que  la  précédente. 

(G..N.) 

GEBEL-HENDY.  bot.  phan.  Nom 
arabe  du  Datisca  cannabina,  exotique 
en  Egypte,  mais  dont  les  graines  ,  se- 
lon Dclile,y  sont  transportées  de  Crê- 
te, et  employées  comme  éniétiques.(B.) 

*  GEBETIBOBOCA.  bot.  phan. 
(Surian.  )  Syn.  caraïbe  à'Ejiiden- 
drum  secundum.  (b.) 

GÉBIE.  Gebia.  crust.  Genre  de 
l'ordre  des  Décapodes,  établi  par 
Leach  et  rangé  par  Latreille  (Règn. 
Anim.  de  Cuv.)  dans  la  famille  des 
Macroures ,  section  des  Homards.  Ses 
caractères  sont  :  les  quatre  antennes 
insérées  sur  la  même  ligne,  avancées  ; 
les  latérales  à  pédoncule  nu  ,  les  in- 
termédiaires terminées  par  deux  filets 
allongés;  pieds  antérieurs  en  forme 
de  "Serres,  avec  Tindex  notablement 
plus  court  que  le  pouce;  les  autres 
pieds  simples  ,  velus  à  leur  extrémi- 
té ;  queue  en  nageoire;  feuillets  crus- 
tacés ,  les  latéraux  triangulaires  ,  ce- 
lui du  milieu  presque  carré.  Outre 
ces  caractères  qui  leur  sont  propres, 
les  Gébies  offrent  extérieurement 
quelques  particularités  d'organisation 
assez  remarquables;  leur  enveloppe 
est  très-peu  consistante  et  flexible; 
leurs  yeux  sont  peu  saillans  ;  leurs 
antennes  n'ont  pas  une  excessive  Ion- 


GEB 

gucur;  la  soie  qui  les  tcnnine  est 
simple  dans  les  autennes  externes,  et 
doLiuIc  dans  les  antennes  intermé- 
diaires. Leur  carapace  est  peu  épais- 
se, membraneuse  ,  assez  semblable 
pour  la  forme  à  celle  de  l'Kcrevisse , 
poilue  ou  plutôt  garnie  de  très-petits 
piquans  et  terminée  en  avant  par  une 
pointe  peu  avancée;  elle  .se  prolonge 
jusqu'à  la  base  des  pâtes  de  manière 
à  la  recouvrir  eu  partie.  Celles-ci  sont 
garnies  de  poils  qui  Ibrmentà  l'extré- 
mité et  sur  les  bords  autant  de  petites 
franges;  l'abdomen  est  assez  long  ,  et 
les  lames  natatoires  et  foliacées  qui 
le  teiminent  et  qui  constituent  la 
queue  proprement  dite ,  sont  entiè- 
res ,  fort  larges  et  surmontées  de  cô- 
tes longitudinales;  ces  feuillets  sont 
presque  triangulaires  ,  et  c'est  là  un 
des  caractères  les  plus  saillans  qui 
permet  de  distinguer  les  Gébies  des 
Thalassines  avec  lesquelles  elles  ont 
de  grands  rapports.  Les  Gébies  sont 
des  Crustacés  assez  rares  qui  se  ren- 
contrent sur  nos  côtes  et  dans  les  en- 
droits oii  la  mer  est  babituellement 
calme.  Elles  se  nourrissent  de  Néréi- 
des et  d'Arénicoles  j  c'est  la  nuit 
qu'elles  font  leurs  excursions  ;  le  jour 
elles  se  tapissent  dans  de  petits  trous 
ronds  et  assez  profonds  qu'elles  pra- 
tiquent à  cet  effet.  Elles  nagent  prin- 
cipalement avec  leur  queue  en  la  re- 
pliant et  la  redressant  alternative- 
ment avec  force.  On  ne  connaît  en- 
core qu'un  petit  nombre  d'espèces  : 

La  GÉBiE  ÉToii-ÉE  ,  Geb.  stellata  , 
Leach  (iWa/ûc.  S/vV. tab.  5i,lig.  1-8) 
ou  le  Cancer  Astacns  stellatus  ,  décrit 
et  figuré  par  Montagu  (  Trans.  Llnn. 
Societ.  T.  IX ,  p.  89  et  tab.  ô ,  fig.  5), 
peut  être  considéré  comme  le  tvpe 
du  genre.  Latreille  pense  qu'elle  est 
la  même  que  la  Thalassina  lilloralis 
Risso  fHist.  nat.  des  Crust.  de  Nice, 
p.  76  et  pi.  5,  fig.  12).  Desmarest 
n'est  pas  de  cet  avis  ;  il  croit  que  celte 
dernière  espèce  est  bien  distincte,  et 
il  l'établit  (Dict.  des  Sciences  nat.  T. 
xxviii ,  p.  3o2  )  sous  le  nom  de  GÉ- 
BiE  RIVERAINE ,  Geb.  Utlomlis.  Risso 
dit  qu'elle  est  recherchée  par  les  pê- 
cheurs comme  un    excellent    appât 

TOME   VII. 


GEB 


177 


iiour  prendre  les  Poissons  à  la  ligne. 
Elle  fait  son  séjour  sur  les  bancs 
d'Argile  du  littoral  de  Nice.  Les  œufs 
sont  vcrdàtrcs;  la  femelle  les  porte 
aux  mois  de  juin  et  de  juillet.  Il  en 
existe  une  variété  distincte  par  les 
couleurs  de  la  carapace  et  de  l'ab- 
domen. 

La  GÉBIE  Delture  ,  Geb.  Dellura, 
Lcach  [lue.  cit.,  tab.  3i,  fig.  9  et 
10).  Elle  a  été  tiouvéeen  Angleterre, 
et  sur  les  côtes  de  France  ,  à  l'île  de 
Noirmoutiers  ,  par  D'Orbigny ,  obser- 
vateur habile  et  animé  d'un  grand 
zèle  pour  l'étude  des  productions 
marines. 

La  GÉBIE  DE  Davis,  Geb.  Dacia- 
uus.  Espèce  nouvelle  établie  en  18^2 
par  Risso  (Journ.  de  Phys.  et  d'Hist. 
nat.  ,  t.  95  ,  p.  245;  qui  en  donne  la 
description  suivante  :  son  corps  est 
allongé,  mince,  d'un  blanc  nacré, 
luisant;  son  corselet  est  uni ,  renflé, 
terminé  par  un  petit  rostre  subconi- 
que, glabre;  l'œil  est  petit ,  noir,  si- 
tué sur  de  gros  pédicules  ;  les  anten- 
nes antérieuies  sont  courtes  ,  les  ex- 
térieures beaucoup  plus  longues;  les 
palpes  sont  longs  et  ciliés  ;  la  pre- 
mière paire  de  pales  courte,  la  se- 
conde plus  grande  ,  toutes  les  deux 
terminées  par  de  longues  pinces  cour- 
bées ,  dont  une  à  peine  ébauchée  ;  la 
droite  de  la  seconde  paire  beaucoup 
plus  grosse  et  plus  longue  ;  toutes 
les  autres  paires  de  pâtes  sont  petites, 
aplaties  ,  garnies  de  poils  à  leur  som- 
met ;  l'abdomen  est  long ,  composé 
de  six  segmens  glabres;  les  écailles 
caudales  sont  arrondies  et  ciliées.  La 
longueur  de  tout  le  corps  est  de 
OjOiS"",  et  la  largeur  de  0,004"^.  Celle 
Gébie  paraît  au  mois  de  juin;  on  la 
trouve  sur  le  littoral  de  Nice ,  dans 
les  régions  madréporiques.  A  l'occa- 
sion de  la  description  de  cette  nou- 
velle espèce  ,  Risso  fait  savoir  que 
déjà,  en  1816,  il  avait  rétabli  ,  avec 
cette  espèce  et  la  précédente ,  un  nou- 
veau genre  sous  le  nom  de  Gebios , 
et  qu'il  n'avait  eu  connaissance  du 
genre  Gebia  du  docteur  Leach  que 
parrouvragedeCuvier(Règn.  Anim.) 


178  GEC 

publié    clans   le   courant  de    l'année 

1817.  (aud.) 

GEBIOS.    CRUST.   (Risso.  )  Mrme 
chose  queCébie.  F',  ce  mot.  (aud.) 

GEBOSCON.  BOT.  PHAN.  (Ruell.) 
Sjn.  d'Ail  dans  DIoscoride.         (b.) 

GECARCIN.    Gecarcinus.   crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Décapodes,  l'a- 
mille  des  Biachyurcs,  ti'Ibu  des  Qua- 
drilatères ,  fondé  par  Leach  aux  dé- 
pens   des  Ciabcs   et   des  Ocypodes. 
Ses  caractères  dtsllnclit's  sont:  lest  en 
forme  de  cœur,   largement  tronqué 
en  arrière  ;  pédicules  des  yeux  courts 
et  logés  dans  des  fossettes  arrondies; 
i)ieds- mâchoires  extérieurs  très-écar- 
lés  et  laissant  voir  une  partie  de  l'in- 
térieur de  la  bouche  ;  deuxième  paire 
de  pieds  plus  courte  que  les  suivan- 
tes ;  les  Géca reins  diflerent  des  Cra- 
bes par  la  for^lre  en  cœur  de  leur  ca- 
rapace;  ils  s'éloignent  des  Plagusies 
et  des  Grapscs  par   leur  front  inflé- 
chi ,  n'occupant  que  le  milieu  du  de- 
vant du  test  ,  et  par  l'insertion  très- 
rapprochée   des  pédicules  oculaires. 
Sous  ces  deux  rapports,  ils  se  rappro- 
chent des  Ocypodes  et  des  Gonepla- 
ces  ;  mais  ils  en  sont  encore  suflisam- 
mcnt  dislinclspar  le  peu  de  longueur 
des  pédicules  des  yeux;  enfin  l'écar- 
tement   des  pieds-màchoires  est  un 
caractère  qui  leur  est  propre  ,  et  qui 
ne  se  retrouve  que  dans  les  Grapses 
et  les  Plagusies  avec  lesquels  ils  ne 
sauralenlêlre  confondus. L'examen  de 
l'organisation  externe  donne  lieu  aux 
observations    suivantes  :    leur  corps 
est  épais  et  presque  quadrilatère  ;  les 
côtes  ou  les  rayons  branchiales  de  la 
carapace  sont  arrondies  et  tellement 
bombées  en  avant ,  qu'elles  envahis- 
sent la  place  des  régions  hépatiques. 
Cet'.e  carapace  qui   est  tronquée  en 
arrière  se  termine  antérieurement  et 
sur  le  milieu  par  une  sorte  de  chapc- 
lon  carré  ou  arrondi,  et  rabattu  à  la 
partie  inférieure.  De  chaque  coté  on 
voit,  dans  une  fossette  liansversale,  le 
pédicule  de  i'œil  qui  lîe  se  prolonge 
pas  jusqu'à    l'extrémité    latérale  du 
test  ;  les  antennes  sont  courtes  et  ap- 
parentes ;  les  intermédiaires  sont  re- 


GEC 

pliées  sur  elles-mêmes  près  du  bord 
inférieur  de  l'espèce  de  chaperon  ,  et 
les  extérieures  s'insèrent  près  du  can- 
thus  interne  des  cavités  orbitaires. 
Leur  base  est  formée  par  un  article 
fort  large  ,  et  elles  se  terminent  en 
une  petite  tige  conoïde  ;  les  pieds- 
mâchoires  ,  outre  la  sinj^ularilé  de 
teur  ecarteinenl  ,  présentent  encore 
un  fait  remarquable  dans  les  second 
et  troisième  articles  qui  sont  com- 
primés et  comme  foliacés  ;  la  pre- 
mière paire  de  pâtes  a  la  forme  de 
deux  grandes  pinces  souvent  inéga- 
les entre  elles;  la  seconde  est  moms 
étendue  que  les  suivantes,  et  munie, 
ainsi  qu'elles  toutes  ,  de  tarses  très- 
épmeux  ;  l'abdomen  est  composé  de 
sept  anneaux  ;  celui  du  mâle  est 
triangulaire  ;  la  femelle  a  le  sien  plus 
large  ,  presque  demi-circulaire  et  ar- 
l'ondi  au  bout. 

Les  (jécarcins  sont  connus  dans 
nos  colonies  sous  le  nom  vulgaire  de 
Crabes  de  terre  et  de  Tourloiiroiis. 
Plusieurs  voyageurs  en  ont  fait  men- 
tion ,  et  voici  ce  qu'ils  ont  recueilli 
de  plus  positif  sur  leurs  mœurs  sin- 
gulières. Ces  Animaux  se  tiennent 
pendant  une  partie  de  l'année  dans 
les  terres  ,  sur  les  montagnes,  à  une 
distance  quelquefois  assez  grande  de 
la  mer.  Ils  s'y  rendent  en  troupe  pour 
déposer  leurs  œufs  et  pour  changer 
de  peau.  Cette  dernière  opération  pa- 
raît exiger  de  la  part  du  Crustacé  quel- 
ques préliminaires  importans  ,  et  qui 
paraissent  avoir  pour  butpiincipal 
de  les  préserver  pendant  celte  épo- 
que critique  des  dangers  auxquels 
ils  se  voient  bien  pins  facilement  ex- 
posés. Au  dire  des  observateurs  ,  ils 
pratiquentdes  trousouterriersdans  le 
sable  ,  et  à  l'époque  de  leur  mue  , 
ils  ont  le  soin  de  les  boucher.  Ils  y 
rci  lent  cachés  pendant  six  semaines, 
et  lorsqu'ils  en  sortent  ,  ils  sont  en- 
core mous  ;  on  les  nomme  alors  Cra- 
bes Boursiers ,  et  leur  chair,  qu'on 
mange  à  toutes  les  époques  ,  est  plus 
estimée.  Les  ïourlourous  sont  quel- 
quefois très-dangereux  à  manger.  Ou 
attribue  leur  propriété  délétère  au 
fruit    du  Manccuillier  {Hippomane 


GEC 

Jilancinclla  ),  c!ont  on  prétend  qu'il 
se  nourrit;  mais  Jacqiiin  réfute  cette 
assertion  ,  et  il  est  probable  qu'ils 
sont  tous  carnassiers. 

Les  Crustacés  propres  à  ce  genre 
ont  été  designés  par  quelques  voya- 
geurs sous  les  noms  de  Touiioi/ivus  , 
Crabes  i.ùu/ets  et  Crabes  peintes  , 
Crabes  blancs  ou  blanches;  mais  il 
reste  encore  quelques  doutes  sur  la 
déterminalion  des  espèces.  Les  natu- 
ralistes en  admettent  un  certain  nom- 
bre bien  caractérisés  cl  qui  sont  ori- 
ginaires du  sud.  Tels  sont  : 

Le  GÉCARCiNTouRLotiRou  ,  G.  ru- 
ricula  ou  le  Cancer  ruricolade  Linné, 
de  Fabricius  cl  d'Herbst.  11  a  été  li- 
gure par  ce  dernier  auteur  (lab.  5,  fig. 
36;  lab.  20,lig.  ii6  ,  et  tab.  49  ,  fig.  1) 
et  par  Séba  (  Mus.  T.  m ,  pi.  20  ,  fig. 
ï)  ).  C'est  le  véritable  Tourlourou 
des  voyageurs  français ,  très-com- 
mun aux  Antilles.  Sa  carapace  est  de 
couleur  rouge  foncée,  et  la  partie 
moyenne  offi  e  une  impression  qui  fi- 
gure une  sorte  d'il  dont  les  jamba- 
ges seraient  très-prolongés  et  atlein- 
clraieut  presque  les  yeux.  Le  bord  in- 
féiieurdela  cavité  orbitaireest  den- 
telé, et.  présente  une  échancrure 
vers  l'extrémité  interne. 

Le  GÉCAKcix  BoLRUEAtr,  G.  Car- 
nifex  ou  le  Cancer  Carnifex  de 
Herbst(tab.  4i,  fig.  1,  et  tab.  4,  fig. 
07,  var.  ).  Il  est  le  même  que  VOcj- 
poila  Carnifex  de  Bosc  ou  i'Ocypoda 
co/v/a/fl  de  La  treille.  JMaugé  a  recueilli 
celt  espèce  à  lile  de  Saint-Thomas , 
dans  les  cimetières. 

LeGÉcARciN  Fouisseur,  G.  Fossor 
ou  Ocypuda  Fossor  Ae  Latredle.  Il  est 
assez  petit  ;  ses  pinces  sont  presqu'é- 
gales  entre  elles  et  dentelées  à  leur 
bord  supérieur. 

Pison  a  décrit  sous  le  nom  de  Crabe 
Guanhumi  un  Crustacé  originaire  du 
Brésil  et  de  la  Guianc.  Latreille 
n'hésite  pas  à  le  ranger  parmi  les 
Gécarcins.  Il  réunit  encore  à  ce  genre 
le  Cancer  Hjdro-  dromus  d'ileibst 
(tab.  4i,  fig.  2  ),  son  Cancer  litleralus 
(lab.  48,  fig.  4),  et  son  Cancer  aiiran- 
/wi(tab.  48,  fig.  5). 


GEC 


179 


Ou  connaît  une  espèce  fossile  de  ce 
genre  assez  bien  caractérisée.  Desma- 
rest  (Hist.  nat.  des  Crust.  fos.,  p.  107 
et  pi.  8,  fig.  10)  la  nomme  Gécaucin 
A  TROIS  ÉPINES  ,  G.  trispinosus  ,  et  il 
la  décrit  de  la  manière  suivante  :  elle 
est  assez  petite,  de  la  grosseur  d'une 
châtaigne  dont  elle  a  presque  la  cou- 
leur ;  sa  l'orme  est  à  peu  pi  es  en  cœur 
tronqué  postérieurement  ;  sa  plus 
grande  dimension  est  dans  le  sens 
transversal;  le  bord  antérieur  de  la 
carapace  dans  les  individus  examinés 
était  en  trop  mauvais  état  pour  qu'il 
fiït  possible  de  le  décrire;  mais  en 
général  il  n'est  poinl  tranchant  :  on 
aperçoit  de  chaque  côté  une  petite 
fossette  ronde,  légèrement  creuse, 
qui  est ,  à  n'en  point  douter,  le  point; 
oii  l'œil  qui  devait  avoir  im  court  pé- 
doncule, était  logé  dans  le  repos  ;  la 
carapace  est  arquée  en  voûte  de  de^ 
vant  en  arrièi^e,  légèi  émeut  rugueuse, 
et  présente  des  lignes  peu  enloncées 
qui  dessinent  ses  diU'érentes  régions  ; 
celle  de  l'estomac  est  traversée  longi- 
tudinaleraent  par  un  prolongement 
pointu  de  la  région  génitale;  celle-ci 
et  la  région  du  cœur  sont  confon- 
dues en  une  largo  bande  saillante  lé- 
gèrement sinueuse  sur  les  bords  ,  et 
prolongée  jusqu'au  bord  postérieur  de 
la  carapace  ,  de  manière  à  partager 
ainsi  le  test  en  deux  parties  distinc- 
tes ;  les  régions  hépatiques  anté- 
rieures ,  situées  près  du  bord  anléro- 
latéral  de  la  carapace,  sont ,  dans  ce 
Crabe  ,  légèrement  renflées,  très-sé- 
parées delà  région  de  l'estomac  par 
une  ligne  enfoncée  ,  et  l'on  voit  sur  le 
même  boi'd  ,  dans  les  individus  bien, 
conservés  ,  trois  épines  dont  la  plus 
forte  est  l'intermédiaire.  Si  la  présen- 
ce de  ces  épines  pouvait  être  considé- 
rée comme  un  caractère  générique, 
cette  espèce  devrait  prendre  place 
dans  le  genre  Thclphuse.  Les  régions 
bianchiales  sont  assez  sinueuses;  le 
l^ord  postérieur  est  assez  droit,  et 
piesque  tronqué  net.  Desmaresl  n'a 
eu  occasion  de  voir  que  des  individus 
mâles  ;  leur  abdomen  était  fort  étroit 
et  allongé;  le  sternum  sur  lequel  il 
se  recourbait  avait    un   sillon    très- 


i8o 


GEC 


étroit  et  présentait  cinq  pièces  trans- 
versales distinctes  dont  les  trois  an- 
térieures plus  grandes  que  les  autres, 
la  première  surtout;  celle-ci  était  tra- 
pézoïdale et  rebordée;  les  deux  sui- 
vantes, en  forme  de  parallélogram- 
me ,  transverses  et  légèrement  re- 
courbées en  avant  ,  avaient  à  peu 
près  une  égale  dimension.  La  pre- 
mière paire  de  pâtes  a  paru  assez 
forte  et  renflée  ;  celte  pâte  avait  les 
deux  premières  pièces  petites  ,  arron- 
dies et  lisses  ;  la  troisième  était  aussi 
lisse,  renflée  ,  et  avait  une  arête  mar- 
quée de  petits  points  élevés  et  placés 
à  la  suite  les  uns  des  autres;  la  qua- 
trième ,  presque  cuboïde,  avait  six 
faces  antérieures  et  postérieures  légè- 
rement granulées;  enfin  le  cinquiè- 
me article  ou  le  gros  de  la  pince  était 
surtout  lenflé  et  portait  au  côté  exté- 
rieur des  tubercules  très- distincts  , 
plus  gros  et  plus  nombreux  vers  les 
points  d'attache  de  cette  pièce  qu'ail- 
leurs ,  et  dont  plusieurs  des  plus  re- 
marquables paraissent  disposés  sur 
trois  lignes  longitudinales.  Desmarest 
ajoute  que  dans  l'un  des  individus 
qu'il  a  examinés,  ou  remarquait  sur 
celte  pince  une  épine  à  la  partie  anté- 
rieure de  l'articulation  qui  l'unissait 
à  l'article  précédent.  On  ignore  le 
gissement  de  ce  Fossile.  (aud.) 

GECEID.  OIS.  (Gesner.)  Syn.  de 
Cochevis.  V.  Alouette.       (dr..z.) 

GECKO.  Ascalabotes.  rept.  saur. 
Genre  unique  dans  la  famille  des 
Geckotiens  ,  comme  les  Crocodiles  et 
les  Caméléons  le  sont  dans  les  famil- 
les qu'ils  constituent  ,  et  que  Linné 
confondait,  mais  en  l'indiquant  com- 
me section  [Gekkones)  entre  tant  d'A- 
nimaux disparates;  dans  son  giaud 
genre  Lézard;  genre  qui  non-seule- 
meut  est  devenu  un  ordre,  mais  qui  a 
encore  fourni  des  genres  à  des  ordres 
nouvellement  reconnus.  «  Les  Geckos 
ont,  dit  Cuvier  (Règn.  Anim.  T.  ii,  p. 
44),  un  caractère  distinclif  qui  les  rap- 
proche un  peu  des  Anolis.  Leurs  doigts 
sont  fort  élargis  sur  toute  leur  lon- 
gueur, au  moins  à  leurs  extrémités,  et 
garnis  en  dessous  d'écaillés  et  de  re- 


GEG 

plis  de  la  peau  tiès-régulicrs.  Ils  leur 
servent  si  bien  à  se  cramponner,  qu'où 
les  voit  marcher  sur  des  plafonds; 
mais  ces  doigts  sont  presqu'égaux. 
En  général,  les  Geckos  n'ont  pas, 
comme  les  Anolis  ,  la  forme  élancée 
des  Lézards;  ils  sont  au  contraire 
aplatis,  surtout  leur  tête.  Leur  mar- 
che est  lourde  et  rampante  ;  de  très- 
grands  yeux  dont  la  pupille  se  rétrécit 
à  la  lumière  comme  celle  des  Chats  , 
en  font  des  Animaux  nocturnes  qui 
se  tiennent  le  jour  dans  les  lieux 
obscurs.  Leurs  paupières  très-courtes 
se  retirent  entièrement  entre  l'orbite 
et  l  œil ,  et  y  disparaissent,  ce  qui 
donne  à  leur  physionomie  un  aspect 
difl'érent  des  autres  Sauriens.  Leur 
langue  est  charnue  et  non  extensible; 
leur  tympan  un  peu  renfoncé  ;  leurs 
mâchoires  sont  garnies  tout  autour 
d'une  rangée  de  très-petites  dents  ser- 
rées; leur  peau  chagrinée  en  dessus  de 
très-petites  écailles  grenues,  parmi  les- 
quelles on  voit  souvent  des  tubercules 
plus  gros,  a  en  dessous  des  écailles  un 
peu  moins  petites  ,  plates  et  Imbri- 
quées. Quelques  espèces  ont  des  pores 
aux  cuisses.  La  queue  est  marquée  de 
plis  circulaires  comme  celle. des  Ano- 
lis ,  mais  lorsqu'elle  est  cassée  elle  re- 
pousse sans  plis  et  même  sans  tuber- 
cules ,  quand  elle  en  a  naturellement, 
accident  qui  a  quelquefois  fait  multi- 
plier les  espèces.  Ce  genre  est  très- 
nombreux,  et  les  espèces  en  sont  ré- 
pandues dausles  pays  chauds  des  deux 
contlnens.  L'air  triste  et  lourd  des 
Geckos,  et  une  certaine  ressemblance 
avec  les  Salamandres  et  les  Crapauds 
les  ont  fait  haïr  et  accuser  de  venin  , 
mais  sans  aucune  preuve  réelle.  Leurs 
ongles  sont  rétractiles  de  diverses  ma- 
nières, et  conservent  leur  tranchant 
et  leur  pointe;  conjointement  avec  les 
yeux,  ces  doigts  peuvent  faire  compa- 
rer les  Geckoliens  parmi  les  Sauriens, 
à  ce  que  sont  les  Chats  parmi  les  Mam- 
mifères carnassiers;  mais  ces  ongles 
varient  eu  nombre  selon  les  espèces, 
et  manquent  entièrement  dans  quel- 
ques-unes. Le  nombre  des  espèces  de 
ce  gonre  et  des  caractères  communs 
à  plusieurs  d'entre  ces  espèces  ,   qui 


GEC 

les  Isolent  naturclleinenl  en  divers 
groupes,  ont  dôtcrininc  le  savant, 
dont  nous  venons  de  transcrire  les 
ge'néralllés  sur  les  Geckos  ,  à  les  di- 
viser de  la  manière  suivante  en  cinq 
sous-genres. 

t  Platy-Dactyle  ,  Platy-Uacty- 
lus.  Doigts  élargis  sur  toute  leur  lon- 
gueur, et  garnis  on-dcssous  d'ccail- 
Ics  transversales.  Dans  ce  sous-genre, 
plusieurs  espèces  manquent  d'ongles 
et  ont  le  pouce  très-petit  ;  elles  sont 
en  gênerai  peintes  et  diaprées  des 
plus  vives  couleurs.  Les  unes  présen- 
tent des  pores  aux  cuisses  ;  d'autres 
n'en  présentent  pas. 

Gecko  des  murailles  ,  Gecko 
fascicutarls,  Daud.  ;  Lacer  ta  31auri- 
ianica,  Gmel.,  Syst.  nat.  T.  i,  pars. 
5,  p.  io6i(cnlre  les  StcUioneu);  La- 
certa  turclca,  Gmel.,  loc.  cit.  p.  1068 
(  entre  les  Gekkones  ];  Geckoste,  Lac. 
Quadr.  Ov.  T.  i  ,  Encycl.  Rept.  pi. 
n,  fig.  1  ;  le  Stellion  des  anciens  ; 
Tarcntc  des  Provençaux  ,  mot  qui 
vient  de  Tarentola  ou  Teneiitola  des 
Italiens;  Carapata  ou  Garapate  des 
Espagnols  qui  débitent  les  contes  les 
plus  absurdes  sur  cet  innocent  Ani- 
mal ,  et  chez  lesquels  son  nom  ,  passé 
dans  diverses  colonies  pour  désigner 
d'autres  Sauriens  soi-disant  malfai- 
sans, est  devenu  comme  un  terme 
d'horreur  et  de  dégoût  pour  désigner 
\\n  objet  importun  ,  dangereux  et 
persécuteur.  Cet  Animal  se  trouve 
en  Egypte,  en  Barbarie,  dans  l'Espa- 
gne riveraine  orientale,  en  Proven- 
ce ,  en  Italie,  en  Grèce  ,  et  jusqu'en 
Syrie.  Il  semble  propre  au  bassin  de 
la  Méditerranée;  il  y  habite  en  sécu- 
rité parmi  les  pierres  ,  non-seulement 
des  ruines  ,  mais  des  demeures  ac- 
tuelles de  l'Homme.  Ou  l'jr  voit 
poursuivre  jusqu'à  l'ombre  Aqs  In- 
sectes volans  dont  il  fait  sa  proie. 
Il  ne  s'effraie  pas  de  notre  approche, 
parce  qu'il  peut  se  soustraire  à  notre 
envie  de  nuire  par  son  agilité  et  par 
la  faculté  qu'il  a  de  courir  au-dessus 
de  nos  têtes  sans  que  nous  puissions 
l'atteindre,  ainsi  qu'eu  se  retirant 
dans  des  trous  que  l'on  ne  sonderait 


GEC  i8i 

pas  aisément.  Le  Gecko  des  murailles 
est  donc  comme  un  domestique  qui , 
dans  certains  cantons,  purge  nos  de- 
meures des  Araignées  et  des  Mousti- 
ques ;  de-là  cet  esprit  de  sagesse  que 
leur  supposait  le  plus  sage  des  rois, 
car  il  paraîtque  c'est  de  l'Animal  dont 
il  est  question  qu'entendait  parler  Sa- 
lomon  ,  quand  d  dit  :  Il  est  trois  cho- 
ses qui  sont  les  plus  petites  delà  terre, 
mais  qui  sont  plus  sages  que  les  sa- 

fes  :  les  Lièvres,  les  Sauterelles  et 
es  Lézards  qui  habitent  les  palais 
des  rois.  Les  Lièvres,  les  Sauterelles 
ou  les  Lézards  ne  nous  paraissent 
pas,  à  la  vérité,  être  les  plus  petites 
choses  de  la  terre;  la  sagesse  des  pre- 
miers qui  consiste  ,  selon  l'auteur  sa- 
cré, à  coucher  par  terre,  et  celle  des 
secondes  qui  se  montre  ,  dit  toujours 
le  prince  inspiré  ,  à  ne  pas  recon- 
naître de  rois,  n'est  pas  autrement 
prouvée  ;  mais  il  est  constant  qiie  des 
Geckos  foisonnaient  dans  le  palais  du 
fils  de  David  puisque  ce  monarque  en 
fait  expressément  l'observation,  et 
que  nul  autre  Reptile,  à  notre  con- 
naissance ,  ne  paraît  avoir  l'habitude 
de  pénétrer  dans  les  appartemens 
somptueux  et  de  se  montrer  à  la  cour. 
Le  Geitje,  Lacerta  Geilje  deSpav- 
man  ,  Gmel.  loc.  cit.,  p.  1068,  qui 
passe  au  cap  de  Bonne-Espérance 
pour  un  Animal  fort  dangereux,  quoi- 
qu'il n'en  soit  peut-être  rien  ,  et  qui 
se  niche,  dit-on,  dans  les  coquilles 
vides  des  Limaçons  du  pays  ,  à  dé- 
faut de  palais  de  rois  ;  le  Gecko  à 
gouttelettes  de  Daudin;  Gecko  de  La- 
cépède,  loc.  cit. y  pi.  29,  qu'on  a  con- 
fondu avec  le  Gecko  des  murailles  , 
mais  qui  habite  l'Archipel  de  l'Inde  ; 
le  Gecko  à  bandes  ,  Lacerta  vittata  , 
Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  p.  1067:  enfin  , 
les  Gecko  immguis ,  occellatus  et  Ce- 
pedianus ,  figurés  dans  la  planche 
5  du  tome  iv  du  Règne  Animal  par 
Cuvicr ,  sont  les  autres  espèces  du 
sous-genre  qui  nous  occupe.  Le 
SruTATEUR  dont  ou  fait  un  Auolis 
pourrait,  selon  Cuvier,  lui  appartenir 
encore. 

ff  HÉMiDACTYiiE ,   Hemidactylus. 
Les  Geckos  de  ce  sous -genre  ont  la 


i82  GEC 

hase  de  leurs  doigts  garnie  d'un  dis- 
que ovale  ,  formée  en  dessous  par  un 
double  rang  d'écaillés  en  chevron; 
du  milieu  de  ce  disque  s'élève  la 
deuxième  phalange  qui  est  grêle  et 
porte  la  troisième  ou  l'ongle  à  son 
extrémité.  Les  espèces  connues  d'Hé- 
midactyle  ont  toutes  cinq  ongles  et 
la  rangée  de  pores  des  deux  côtés 
de  l'anus.  Les  écailles  du  dessous 
de  leur  queue  sont  en  forme  de  ban- 
des larges  comme  celles  du  ventre 
des  Serpens. 

Le  ToKAiE  ,  Perrault,  Mém.  sur 
les  Anim.  ,  2*^  part.  ,  pi.  67  ,  Gecko 
tubercu/osus,  Daud.;  Animal  de  Siam, 
long  d'un  pied  et  marbré  de  brun  ou 
de  bleu.  —  Le  Gecko  de  Java  ,  que 
Bontius  avait  déjà  connu  ,  et  dont  le 
cri,  selon  ce  naturaliste  ,  détermina 
le  nom  de  tout  le  genre;  le  GecÂo 
triednts  de  Daudin,  ainsi  que  son  Spi- 
nicauda  elle  Stellio  Mauritanicus  de 
Schneider,  qui  pourrait  bien  n'être 
que  la  picmièrc  de  ces  deux  espèces, 
appartiennent  à  ce  sous-genre. 

f  f  f  Th  écadactyle  ,  Thecadaclj- 
lus.  Ces  Animaux  ont  les  doigts  élar- 
gis sur  toute  leur  longueur,  et  garnis 
en  dessous  d'écaillés  ti'ansversales 
comme  les  précédcns  ;  mais  ces  écail- 
les sontparlagées  par  un  sillon  longi- 
tudinal profond  ,  où  l'ongle  peut  se 
"cacher  entièrement.  Ils  n'ont  pas  de 
pores  aux  cuisses,  et  leur  queue  est 
garnie  de  petites  écailles  en  dessus  et 
en  dessous.  La  plupart  manquent 
d'ongles  aux  pouces  seulement. 

Le  Gecko  lisse  ,  Gecko  lœvis  de 
Daudin,  Lacerta  apicauda,  Gmel., 
loc.  cit. ,  p.  1068  ,  Stellio  perfoliatus 
de  Schneider,  est  un  Sa u rien  assez 
commun  aux  Antilles,  qui  y  fut  le 
plus  fréquemment  appelé  Mabouja, 
nom  également  appliqué  à  plusieurs 
Anolis,  marbré  de  brun  et  de  gris 
en  dessus  et  de  petites  écailles  tu- 
berculeuses. Il  acquiert  jusqu'à  dix 
pouces  de  longueur.  Il  est  fort  su- 
jet à  perdre  sa  queue ,  qui  repousse 
aisément ,  mais,  le  plus  souvent,  avec 
des  formes'monstrueuscs  ,  qui  lui  ont 
mérité   les  noms  de  Pcrfolié    et  de 


GEC 

Rapicaude  que  lui  donnèrent  les  na- 
turalistes. 

Le  Gecko  de  Surinam  ,  Gecko  Su- 
tinaniensis  de  Daudin  ,  qui  ,  de  mê- 
me que  le  précédent ,  se  trouve  à  la 
Guiane ,  et  le  Gecko  squalidus  d'Her- 
mann,  appartiennent  encore  au  sous- 
genre  des  ïhécadatyles. 

fftf  Ptyodactyles  ,  Ftyodacty- 
lus.  Ce  sous-geni'e  ,  dont  le  nom  vient 
du  mot  grec  qui  signifie  un  éventail , 
est  caractérisé  par  le  bout  des  doigts 
qui  seul  est  dilaté  en  plaques  dont  le 
dessous  est  slrié  longitudinalemeut  et 
en  divergeant  du  centre  à  la  circon- 
férence. Le  milieu  de  la  plaque  est 
fendu  ,  et  l'angle  placé  dans  la  fis- 
sure; des  ongles  fort  crochus  existent 
à  tous  les  doigts.  Les  Ptyodactyles 
peuvent  être  divisés  en  deux  groupes  : 

a.  Ceux  qui  ont  les  doigts  libres  et 
la  queue  ronde. 

Le  Gecko  des  maisons  ,  Lacerta 
Gecko  ,  L.,  Hnsselq.,  //.,  006,  GnicL, 
loc.  c/V.,]p.io68  ;Encyclop.  Rept.,  pi. 
10  ,  fig.  6  ;  Gecko  teres  de  Laurenti  et 
lobatus  de  GeoOroy  de  Saint-Hilaire  , 
placé  par  Schneider  entre  les  Slel- 
lions,  sous  le  nom  d'Hasselqi/istii,  est 
l'une  des  espèces  les  plus  ancicnne- 
mentconnues  dansl'Ancien-Monde.  Il 
habile  les  côtes  de  l'angle  oriental  et 
méridional  de  la  Méditerranée.  L'un 
des  Lézards  les  plus  communs  en 
Egypte  et  en  Syrie  ,  il  pourrait  être 
celui  que  l'on  trouve  désigné  dans  les 
Saintes  Ecritures  comme  plus  sage 
que  les  sages  ,  si,  comme  le  Fascicu- 
laire  ou  Gecko  des  minailles,  il  ne 
fuyait  les  murs  secs  ,  élevés  ,  biûlés 
du  soleil  ou  assainis  par  les  soins  de 
l'Homme  ,  pour  vivre  dans  les  (rous 
des  caves  et  les  souterrains  humides  , 
oii  il  semblefuirlalumièrequerecher- 
clie  l'espèce  au  sujet  de  laquelle  nous 
avons  cité  le  roi  Salomon.  Celte  espè- 
ce est  hideuse;  elle  fait  entendre  une 
sorte  de  coassement.  Ses  doigts  cau- 
sent sur  la  peau  ,  quand  ils  s'y  appli- 
quent ,  une  sorte  d'intlammation 
qu'on  attribue  à  la  présence  de  quel- 
que venin  ,  mais  qui  ne  provient, 
sans  doute  ,  que  de  la  piqine  des  on- 


GEC 

j^lcs.  Dans  l'honcur  qu'il  leur  inspi- 
re ,  les  iiabilans  du  Gain;  l'appellent 
vibuu-Biirs  ,  ce  qui  siguilie  père  de  la 
lèpre  ;  mais  ce   n'est  pas  une  raison 

Î'our  que  cet  Animal  fût  connu  des 
Icbreux,  si  sujets  au  mal  horrible 
dont  il  est  question  dans  toute  leur 
histoire  et  qu'ils  communiquèrent, 
lors  de  leur  dispersion,  à  l'Europe 
grossièi'e  ,  ainsi  qu'au  teni[>s  oii  les 
croisades  mirent  en  rapport  avec  l'Oc- 
cideut  le  recoin  du  ujonde  que  la  lèpre 
avait  infesté  de  tout  temps. 

Acetic  division  appartiennent  ,  dit 
Cuvier,  plusieurs  Geckos  de  l'archi- 
pel des  Indes,  parmi  lesquels  se  trou- 
ve le  Porphyic  que  Daudin  a  cru  ,  à 
tort ,  de  lAmériquc  ,  et  synonyme  du 
Mabouya  des  Antdles.  Nous  avons 
vu  que  ce  jNlabouya  était  le  Gecko 
lisse. 

/£  A  queue  bordée  de  chaque  côté 
d'une  membrane  ,  avec  les  pieds  à 
demi  palmés  j  ce  sont  les  Uroplates  de 
Daudin. 

Le  Frangé  ,  Gecko  fimhiiatus  de 
Schneider  ,  ou  la  Tèle-l^lale  de  Lacé- 
pède,  Encyclop.  llept. ,  pi.  ii,lig. 
2.  Cette  espèce  parait  être  le  Ta- 
mo-canlara  de  Flacourt,  dont  il  a  déjà 
été  question  ,  et  sur  laquelle  les  ha- 
bitans  de  Madagascar  racontent  les 
mêmes  erreurs  qu  ou  débile  sur  les 
diverses  espèces  de  Geckos  qui  se  trou- 
vent ailleuis.  Une  bordure  particuliè- 
re, qui  règne  le  long  de  la  queue  et  des 
flancs  ,  caractérise  le  Frange  ,  et  lui  a 
mérité  son  nom.  Cet  Animal  vit  sur 
les  Arbres.  Ou  elle  encore  comme 
propre  à  Madagascar  un  autre  Gecko 
appelé  Sarroubé  ,  qui  n'aurait  pas  de 
franges  à  la  queue  et  qui  manquerait 
de  pouces  aux  pieds  de  devant. 

Le  Fouette-Queue  ,  Lacerta  cau- 
diverbera  ,  L.  ,  Gmel.  ,  /oc  cit. ,  p. 
io58,  que  Feuillée  fit  le  premier  con- 
naître et  qu'il  observa  dans  une  fon- 
taine des  Cordilières  au  Pérou.  Cet 
Animal  est  noirâtre  ,  long  d  un  pied  , 
dépourvu  de  franges  au  corps,  mais 
en  présenlantsur  les  côtés  delà  queue 
qui  est  aussi  munie  d  une  crête. 

+tttt  PuYLLURE ,  Phjlliiius.  Ces 
Animaux,  mieux  examinés,  pourront 


GEC  i85 

former  un  genre  dis'.inct  de  celui  oii 
Cuvier  send)le  ne  le  com]Me!idfe  que 
provisoirement.  Ils  n'ont  point  les 
doigts  élargis  des  autres  Geckos  ,  et 
leur  queue  présente  ,  par  sa  dila- 
tation ,  un  caractère  fort  singulier  ;  on 
dirail  celle  des  Castors  ,  si  elle  n'élait 
terminée  par  une  pointe  particulière, 
et  si  son  extraordinaire  fragilité  ne  la 
rendait  un  organe  presque  fugace, 
l'éron  qui  ol)serva  fort  superficielle- 
ment lune  des  espèces  de  ce  sous- 
gcnrc ,  lui  allriiiuait  une  queue  lan- 
céolée, et  proposa  pour  elle  le  nom  de 
Geckoïdes.  Outre  que  les  noms  de  cet  te 
désinence  rendent  une  idée  fuisse, 
Shaw  avait  déjà  désigné  l'Animal  de 
Péion  sous  le  nom  de  Gecko  platurus 
qui  le  caractérisait  beaucoup  mieux. 
Cuvier  a  encoreété  plus  hecueux  dans 
le  choix  du  mot  Phyliure  (queue  en 
feuille)  que  nous  adopterons.  On  ne 
sait  pourquoi  Daudin  avait  rapporté 
l'espèce  connuo-  de  son  temps  aux 
Siellions.  INous  en  dédirons  deux  es- 
pèces ;  l'une  doit  être  dédiée  à  l'illus- 
tre Cuvier  qui  créa  un  nom  significa- 
tif pour  les  Animaux  qui  nous  occu- 
pent et  qui  voulut  bien  nous  en  com- 
muniquer un  individu  pour  le  faire 
graver;  l'autre  portera  le  nom  de  Mi- 
Hus  ,  aujourd'hui  gouverneur  de 
Cayenne  ,  qui  nous  le  fit  connaître 
et  nous  en  procura  la  figure. 

Phyllure  de  Cuvier  ,  Phyllunis 
Cuuicri ,  N.  (A.  pi.  de  ce  Diction.) 
Hérissé  de  tubercules  comme  pi- 
quans;  à  tête  pointue  avec  les  mâ- 
choires allongées  en  museau  ,  marbré 
de  brun  en  dessus  avec  la  queue  en 
forme  de  feuille  à  peu  près  cordée. 
C'est  cette  espèce  qui  habite  les  lieux 
marécageux  des  environs  du  port 
Jackson  ,  où  elle  vit  d'Insectes  et  de 
larves  aquatiques  ,  et  dont  on  con- 
serve un  individu  dans  les  collections 
du  Muséum  d'Histoire  naturelle. 

Phyulure  de  MiLiuo  ,  Vliyllurus 
Hlilil,  n.{r.  pi.  de  ce  Dict.)  Notre 
ancien  et  illustre  ami  le  capitaine  de 
vaisseau  Milius ,  ci-devant  gouver- 
neur de  Mascareigne  ,  maintenant 
chargé  du  bonheur  de  la  Guiane 
française  ,  a  découvert   celte  espèce 


i84  GEH 

dans  l'Australasie  sur  les  rives  de  la 
baie  des  Chiens-Marins;  nous  lui  en 
devons  la  figure  etla  description.  Plus 
petite  que  la  précédente ,  mais  propor- 
tionnellement plus  haute  sur  jambes  , 
sa  tête  estobtuse,sa  couleur  d'un  rou- 
ge de  brique  en  dessus,  qui  ne  permit 
que  difficilement  de  la  distinguer  sur 
la  terre  rougeâtre  oii  elle  se  tenait. 
Une  sorte  de  demi-collier  noir  à 
trois  bandes  la  rend  fort  remar- 
quable, ainsi  que  la  forme  obtuse  de 
sa  tête,  et  l'extrême  grosseur  de  ses 
yeux  ,  caractères  par  lesquels  elle  dif- 
fère surtout  du  Phylluie  de  Cuvier. 
La  queue  n'est  d'ailleurs  pas  si  poin- 
tue ,  et  loin  d'être  cordée,  elle  est 
comme  spatuliforme  ,  et  la  pointe  qui 
la  termine  paraît  d'autant  plus  re- 
marquable que  la  partie  élargie  en  est 
plus  plate  et  plus  ronde.  (b.) 

GEGKOIDE.  Geckoides.  bept. 
SAUR.  (Péron.)  f^.  Gecko, sous-genre 
Phyllure.  (e.) 

GECtvOTE.  KEPT.  SAUR.  (Lacépè- 
de.)  Syn.  vulgaire  de  Gecko  des  mu- 
railles ,  espèce  du  genre  Gecko.  F". 
ce  mot.  (b.) 

GECKOTIENS.  rept.  saur.  Qua- 
trième famille  de  l'ordre  des  Sauriens 
dans  la  méthode  naturelle  de  Cuvier, 
tellement  bien  circonscrite,  que  toute 
distincte  qu'elle  est  des  plus  voisines  , 
elle  ne  contient  qu'un  seul  genre,  le 
genre  Gecko.  V.  ce  mot.  (b.) 

GEERIA.  BOT.  PHAN.  (  Necker.  ) 
Syn.  d'Enourea  d'Aublet.  F.  ce  mot. 

(B.) 

GEHLENITE.  min.  Nom  donné 
por  Fuchs ,  en  l'honneur  du  chimiste 
Gehlen  ,  à  une  substance  minérale 
en  cristaux  rectangulaires  trouvée 
dans  la  montagne  de  Mozzoni,  près 
de  Fassa  en  Tyrol,  dans  une  gangue 
calcaire.  Elle  est  d'un  noir  grisâtre  ; 
sa  surface  s'altère  et  se  recouvre  d'un 
enduit  jaunâtre.  Elle  raye  fortement 
le  Spath-Fluor  ;  pèse  spécifiquement 
2,98;  fond  avec  difficulté  au  chalu- 
meau en  un  globule  d'un  vert  jau- 
nâtre. Elle  contient,  d'après  l'ana- 
lyse de  Fuchs,  29,64  de  Silice, 
35, 5o  de  Chaux,  a4,8o  d'Alumine, 


GEI 

6,56  d'Oxide  de  Fer  ;  perte ,  o,4o.  Les 
minéralogistes  ne  sont  point  d'accord 
sur  la  place  que  ce  Minéral  doit  oc- 
cuper dans  la  méthode.  Cordier  le 
considère  comme  une  variété  d'Ido- 
crasc,  et  Léman  comme  vme  variété 
de  son  espèce  Jamesonite,  qui  com- 
prend les  substances  nommées  An- 
dalousite   et    Feldspath  Apyre. 

(g.  DEL.) 

GEHUPH.  BOT.  PHAN.  L'Arbre  cité 
sous  ce  nom  par  C.  Bauhin  et  Dalé- 
champ  comme  originaire  de  l'île  Tra- 

fiobane ,  n'est  pas  connu.  Il  faudra 
e  rechercher  à  Ceylan  ou  à  Sumatra. 
Les  noix  que  contient  son  fuit  doi- 
vent fournir  une  huile  médicinale 
fort  estimée  dans  le  pays.  (b.) 

GEHYDROPHILE.  moll.  Férus- 
sac  ,  dans  ses  Tableaux  systémati- 
ques ,  a  proposé  de  réunir  sous  ce 
nom,  dans  le  quatrrième  ordre,  les 
Pulmonés  sans  opercules ,  tous  les 
Mollusques  qui ,  quoique  vivant  dans 
l'eau,  respirent  l'air  et  sortent  sou- 
vent de  cet  élément  pour  vivre  sur 
la  terre.  Ce  sont  les  Amphibies  des 
Mollusques.  Ce  second  sous-oidre 
des  Pulmonés  sans  opercule  ne  com- 
prend qu'une  seule  famille,  les  Au- 
ricules ,  qui,  elle-même,  présente 
quelques  doutes  à  l'égard  des  genres 
que  Férussac  y  fait  rentrer,  p^.  Au- 
B.ICULE.  (d..h.) 

GEIRAN.  mam.  [Gemelli-Careri.) 
Syn.  d! Antilope guttur osa,  sans  doute 
par  corruption  du  nom  de  Tzeirau 
qu'on  donne  à  cet  Animal  dans  sa 
patrie.  V.  Antilope.  (b.) 

GEISSODEA.  BOT.  crYPT.  {Li- 
chens.) Mot  employé  par  Yenteuat 
pour  désigner  une  tribu  de  Li- 
chens remarquables  par  leur  thallus 
dont  les  bords  offrent  des  décovi- 
pures  imbriquées.  Cette  tribu  corres- 
pond à  \ Imbricaiia  d'Achar,  adop- 
té comme  genre  par  De  Candolle,  et 
réuni  postérieurement  par  Achar 
lui-même  à  son  genre  Pannelia.  V. 
Imbricaire  et  Parmélie.       (g..n.) 

GETSSORHIZE.  Geissorhiza._ bot. 
piian.  Genre  de  la  famille  des  Iridées 


GEL 

et  de  la  Triandric  Monogynic ,  L.  , 
établi  dans  In  Botanical  Àfagazine , 
aux  dopons  dos  7.v/(Z  de  Linnô.  Ses 
caractôros  sont  :  spatlie  bivalve;  pé- 
rianlhe  dont  le  tube  droit  est  un  peu 
renflé  à  son  orifice  ;  le  limbe  à  six 
divisions  égales  étalées;  trois  étami- 
nes  droites  ;  style  incliné  ,  surmonté 
de  trois  stigmates  un  peu  élargis  et 
frangés  à  leurs  bords  ;  capsule  ova- 
le ,  trigone  ,  rcntermant  un  grand 
uonibre  de  graines  tort  petites.  Ce 
genre  uc  diilère  des  autres  Ixia  que 
par  une  légère  modification  de  for- 
mes dans  le  tube  du  périantlie  et 
dans  les  stigmates.  La  plupart  des 
botanistes  ne  le  considèrent  que  com- 
me un  sous- genre  des  Jxia  qu'il  a  été 
utile  de  subdiviser  à  cause  du  noni- 
bi'e  extrêmement  considérable  de 
leurs  espèces.  Les  Geissorhizcs  sont 
toutes  indigènes  du  cap  de  13onne-Ks- 
pérance.  Les  principales  espèces  dé- 
crites par  Valil  et  Thunberg  sont  : 
Geissorhiza  liochensis  ou  Ixia  ra- 
dians, Thunb.;  G.  secundaon  I.  se- 
cunda  ,  ïlmnb.;  G.  setacea  ou  /. 
setacea,  Thunb.;  G.  geminata  ou  1. 
geminata  ,  Vahl  ;  G.  humilis  ou  7.  hu- 
milis ,  Thunb.;  G.  scillaris  ou  /. 
pentandra?  L.?  G.  hirta  ou  /.  hirta , 
Thunb.;  G.  excisa  ou  /.  excisa,  L. 

(G..N.) 

GEITJE.  REPT.  SAtJB.  (Sparman.) 
f^.  Gecko. 

*GEITOHALE.MiN.  Nom  proposé 
par  Wild  pour  désigner  la  Chaux  sul- 
fatée anhydre  ,  et  qu'il  est  pour  le 
moins  inutile  d'adopter,  f^.  Chatjx. 

(AUD.) 

*  GEKROSTEIN  ou  GEKROES- 
TEIN.  Mi.v.  Syn.  de  Baryte  sulfatée  , 
et  suivant  Stutz  ,  de  Chaux  sulfatée. 
/^.  ces  mots.  (b.) 

GELA.  BOT.  PHAN.  Loureiro  (  Flora 
Cocàinc/iin.  i  ,  p.  285  )  a  décrit  sous 
ce  nom  un  genre  qu'il  a  placé  dans 
rOctandrie  Monogynie,  L.,  et  qui 
offre  pour  caractères  essentiels  :  un 
calice  infère,  à  quatre  divisions  pro- 
fondes ;  une  corolle  à  quatre  pétales 
glabres,  linéaires,  étalés;  un  pistil 
arrondi ,  surmonté  d'un  style  court  et 


GEL  iS5 

d'un  stigmate  légèrement  bilobé  ; 
une  drune  presque  ronde  inonosper- 
me.  L'éditeiM-  de  la  Flore  de  Cochin- 
chine,  Willdenow,  a  fait  remarquer 
les  rapports  de  ce  genre  avec  le  Xi/ne- 
nia  ,  et  il  a  conjecturé  que  la  nouvelle 
e.spèce  de  Ximenia  décrite  par  Fors- 
ter  {Prudr.  n"  162),  pouvait  bien 
être  identique  avec  le  Gela  lanceolata 
de  Loureiro.  /^.  Ximénie.      (o..n.) 

GELA.L.\.  BOT.  PHAN.  (Rumph.) 
Syn.  d'Erythrinc.  /^.  ce  mot.     (b.) 

*  GÉLASIE.  Gelasia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  fauiille  des   Synanthé- 
rées,  Chicoracées  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngéncsie  égale  ,  L.  ,  établi  par  H. 
Cassini  (Bullet.  de  la  Soc.  Philom.  , 
mars   i8i8)qui  l'a  ainsi  cai'actérisé  : 
calathide  composée  de  demi-fleurons 
hermaphrodites  ;     iuvolucre    formé 
d'écaillés  sur  deux  ou   trois  rangs , 
les  extérieures  courtes,  ovales,  ap- 
pliquées ,  surmontées  d'un  très-long 
appendice   filiforme  étalé  ;   les  inté- 
rieures presque  sans  appendice;  ré- 
ceptacle nu  et  plane  ;  ovaires  cylin- 
driques à  côtes  striées  transversale- 
ment ,  surmont  Js  d'une  aigrette  irré- 
gulière dout  les  poits  sont  très-légè- 
rement soyeux  ,   mais  non  plumeux 
comme  dans  le  ^enve  Scorzonera  dont 
le    Gelasia  est   un   démembrement. 
Une  autre  différence  entre  ces  deux 
genres,  consiste  dans  la  disposition  et 
la  structure  des  parties  de  l'involu- 
cre  dans  celui  dont  il  s'agit  ici.  L'au- 
teur a  décrit  comme  type  le  Scorzo- 
nera  villosa  de  Scopoli  {Flor.   Car- 
niol.  )  qu'il  a  nommé  Gelasia  villo- 
sa.   Cette  Plante  croît  aux  environs 
de  Trieste.  (g..n.) 

GÉLASIME.  Gelasimus.  crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Décapodes  ,  éta- 
bli par  Latreille  aux  dépens  des  Ocy- 
podes  et  pouvant  être  rangé  (Règne 
Animal  de  Cuvier)  dans  la  famille 
des  Brachyures  ,  section  des  Quadri- 
latères, à  côté  des  Goneplaces,  dont 
il  n'avait  pas  d'abord  été  distin- 
gué. Ses  caractères  sont  :  test  en 
forme  de  trapèze ,  transversal  et  plus 
large  au  bord  antérieur,  dout  le  mi-. 


i86  GEL 

lieu  est  rabattu  en  manière  de  cha- 
perou  ;  pieds-mâchoires  extérieurs 
rapprochés  l'un  de  l'autre;  leur  troi- 
sième article  inséré  à  l'extrémité  la- 
térale et  supérieure  du  précédent;  les 
(quatre  antennes  découvertes  et  dis- 
tinctes, les  latérales  sétacécs  ;  yeux 
situés  chacun  à  l'extrémité  d'un  pé- 
dicule grêle,  cylindrique,  prolongé 
jusqu'aux  angles  antérieurs  du  test, 
et  reçu  dans  une  fossette  longue  et 
linéaire;  l'une  des  serres  beaucoup 
plus  grande  que  l'autre  ;  la  longueur 
des  autres  pieds  diminuant  graduel- 
lement ,  à  partir  de  la  seconde  paire. 
Les  Gélasimes  out  de  grands  rapports 
avec  le  genre  Ocypode,  et  ne  s'en 
distinguent  guère  que  par  leurs  yeux 
placés  au  sommet  du  pédicule  qui  les 
supporte  et  par  leurs  antennes  appa- 
rentes; ils  partagent  ces  caractères 
avec  les  Goneplaces,  mais  ils  en  dif- 
fèrent essentiellement  par  l'insertion 
du  troisième  article  des  pieds-mâ- 
choires extérieurs  ,  par  le  développe- 
ment très-différent  de  la  première 
paire  de  pâtes ,  et  par  la  longueur 
relative  des  autres  pieds.  Ainsi  établi, 
le  genre  Gélasime  correspond  exacte- 
ment à  la  coupe  fondée  par  Leach 
(  Trans.  Linii.  Soc.  T.  xi  )  sous  le 
nom  A'Uca;  mais  c'est  à  tort  qu'il 
y  a  rangé  V  Uca  una  de  Pison  et  de 
Marcgraaff  ;  ce  Crustacé  offrant 
des  caractères  parfaitement  tranchés. 
Latreille  en  a  fait  un  nouveau  gen- 
re qui  ne  correspond  nullement  à 
celui  de  Leach  ,  et  auquel  il  a  con- 
servé le  nom  à' Uca.  V.  ce  mot. 
Les  Gélasiraes  sont  remarquables 
par  le  développement  extraordinaire 
d'une  de  leurs  piiices,  tandis  que 
celle  du  côté  opposé  ,  indistinctement 
la  gauche  ou  la  droite,  est  réduite  à 
1  étatrudimenlaire.  Cette  grosse  pince 
est  une  sorte  déboucher  que  l'Animal 
lient  élevé  au-devant  de  lui ,  et  qu'il 
fléchit  et  redresse  alternativement  ; 
cette  particularité  a  valu  à  une  des 
espèces  la  plus  commune  le  nom  de 
vocans ,  parce  qu'on  a  comparé  ce 
mouvement  au  signe  que  nous  fai- 
sons avec  le  doigt  pour  appeler  quel- 
qu'un.  Ces  Crustacés  sont  propres 


GEL 

aux  pays  chauds  ;  ils  habitent  près  de 
la  mer  et  se  tiennent  dans  des  espèces 
de  terriers  que  chacun  d'eux  prati- 
que dans  le  sable;  ils  sont  carnivores. 
Les  espèces  qui  se  rapportent  à  ce 
genre  sont  assez  nombreuses  ;  nous 
citerons  : 

La  GÉLASIME   APPEJL,.VNTE  ,  G.  PO- 

cans  ,  Latr.  ,  ou  le  Cancer  pocans  de 
Degéer  (Mém.  sur  les  Insectes ,  T. 
vil,  p.  45o  ,  pi.  26,  fig.  12),  qui 
est  la  même  que  VOcypode  vocans  de 
Bosc(Iiist.  Nat  des  Crust.  T.  i,  p. 
198).  Elle  a  été  hgurée  par  Rumph 
(Mus.,  tab.  10  ,  fig.  1  )  et  par  Herbst 
(  Cancer.  ,  tab.  1  ,  fig.  lo  ).  On 
la  trouve  dans  l'Amérique  méridio- 
nale, particulièrement  aux  Antilles. 
Cette  espèce  est  très-carnassière  : 
Bosc  rapporte  qu'elle  se  nourrit  d'A- 
nimaux en  putréfaction  ,  et  de  ceux 
que  la  marée  rejette  sur  le  ri- 
vage. Chaque  individu  passe  les  trois 
ou  quatre  mois  d'hiver  dans  le  fond 
de  son  trou ,  et  n'en  sort  qa'au  prin- 
temps. 

Delalande  a  recueilli  au  Brésil  une 
espèce  très-voisine  de  celle-ci ,  et  que 
Latreille  croit  être  le  Ciecle  Panema 
de  Marcgraaff.  Elle  est  d'un  brun 
roussâtre  ;  le  dessus  de  la  carapace  , 
à  l'exception  des  côtés  ,  est  d'un  brun 
très-foncé. 

La  GÉLASIME  Maracoani,  g.  Ma- 
racoani ,  haïr. ,  ou  l'Ocypode  noir , 
O.  /leferockelos  de  Bosc  {lac.  cit.,  p. 
197  ),  a  été  décrite  anciennement  par 
Pison  [Hist.  Nat.  lib.  m,  p.  77  ),  et 
figurée  par  Séba  (  Thés.  T.  iii,  tab. 
18,  fig.  ]  ),  par  Marcgraaff  {Bras.  , 
p.  iS*  ,  fig.  I  jet  par  Herbst  (/oc.  cit., 
tab.  1  ,  fig.  9),  qui  a  copié  la  figure 
de  Séba.  Elle  se  trouve  dans  l'Améri- 
que méridionale  ,  au  Brésil ,  à  Gayen- 
ne.  On  la  mange. 

La     GÉLASIME    COMEATTANTE ,    G. 

pi/gillator,  Latr.  ,  ou  lOcjpode  pu- 
gillator  de  Bosc  (  loc.  cit. ,  p.  1 97  ),  qui 
cite  la  figure  de  Marcgraaff  (/oc.  cit., 
p.  i85,  fig.  4),  se  trouve  dans  les  deux 
Amériques  ,  et  a  été  observée  dans  la 
Caroline  par  Bosc;  cet  auteur  donne 
{loc.  cit. y  p.  187)  la  description  sui- 
vante de  ses  habitudes  : 


GEL 

«  Les  Ocypodes  combaltans  sont 
terrestres;  ils  vivent  par  milliers  et 
même  par  millions  sur  le  borfl  de  la 
nier  ou  des  rivières  dans  lesquelles 
remonte  la  inariie.  Dès  qu'un  homme 
ou  lin  Animal  paraît  au  milieu  d'eux, 
ils  redressent  leur  grosse  pince,  la 

Jnésentcnt  en  avant,  semblent  le  dë- 
ler  au  combat,  et  se  sauvent,  en 
courant  de  côte ,  mais  conservant 
toujours  la  même  position.  Leurs  trous 
soni  si  nombreux  dans  certains  en- 
droits ,  qu'ils  se  touchent.  Ils  sont 
cylindriques,  ordinairement  obliques 
et  très-profonds.  Rarement  ]5lusicurs 
individus  entrent  dans  le  même  trou, 
excepté  quand  ils  sentent  le  danger 
trop  pressant.  On  ne  les  mange  point. 
Ils  ont  un  grand  nombre  d'ennemis 
parmi  les  Loutres  ,  les  Ourses  ,  les 
Oiseaux  ,  les  Tortues  ,  les  Alligators, 
etc.  ;  mais  leur  multiplication  est  si 
considérable,  que  la  dévastation  que 
ces  Animaux  font  parmi  eux  n'est  pas 
sensible.  Ils  ne  craignent  pas  l'eau 
qui  les  couvre  quelquefois;  mais  ils 
ne  cherchent  pas  à  y  entrer;  et  ja- 
mais ils  n'y  testent  long-temps  de 
leur  gré ,  si  ce  n'est  peut-être  pour 
faire  leurs  petits.  »  Bosc  a  vu  les  femel- 
les garnies  d'œufs  dès  le  mois  de  ven- 
tôse (mars);  mais  il  n'a  jamais 
trouve  de  petits  du  premier  âge.  Il 
faut  qu'ils  restent  dans  l'eau  ou  dans 
la  terre  pendant  l'année  de  leur 
naissance.  Les  maies  se  distinguent 
des  femelles  parce  qu'ils  sont  plus 
petits,  plus  colorés  ,  et  que  leur  queue 
est  trlangulane.  Il  n'est  pas  vrai  , 
comme  le  dit  Gronovius,  que  la 
grosse  pâte  à  gauche  dénote  le  mâle  ; 
Bosc  s'est  assuré  qu'elle  variait  de 
position  dans  les  deux  sexes. 

On  doit  rapporter  encore  au  genre 
Gélasime  le  Cancer  vocans  d  Herbst 
(  loc.  cit. ,  tab.  ôg  ,  fig.  i  ),  et  plusieurs 
espèces  de  Crustacés  rapportées  par 
Lesueur  et  Pérou  de  leur  voyage  aux 
Terres  Australes.  IMarion  de  Procé  , 
l'un  des  médecins  les  plus  distingués 
de  la  ville  de  Nantes  et  habile  natu- 
raliste ,  a  recueilli  à  INIarseille  une  es- 
pèce nouvelle,  que  Desmarest  a  dé- 
crite sous  le  nom  deGÉLASiME  de Ma- 


GEL 


187 


nioN  ,  G.  Marionis.  Elle  est  à  peine 
longue  de  huit  lignes  et  large  d'un 
pouce.  Sa  carapace  est  lisse  avec  une 
nnprcssiou  en  forme  d'ii  sur  son  mi- 
lieu; elle  se  termine  de  chaque  côté 
par  un  angle  assez  vif  et  dirigé  en 
avant.  Les  pédoncules  oculaires  gros- 
sissent insensiblement  par  le  bout. 
Le  bord  inférieur  du  sillon  des  yeux 
est  crénelé.  La  pince  droite  était 
beaucoup  plus  grande  que  la  gauche, 
très-comprimée  cl  granuleuse  à  son 
extrémité  et  près  de  sa  base.  Le  pouce 
est  droit ,  lisse  sur  les  deux  faces  et 
granuleux  sur  sa  tranche  interne.  Le 
doigt  est  immobile  ,  arqué  en  dessous 
dans  toute  sa  longueur  ,  avec  son 
}jord  in  terne  largementéchancré  dans 
son  milieu  ,  et  partout  garni  de  den- 
telures mousses  disposées  sur  sa 
tranche. 

Ou  connaît  une  espèce  fossile  pro- 
pre au  genre  Gélasime ,  c'est  la  GÉ- 
LASIJIE  j:.uisante,  g.  nùida,  décrite 
et  figurée  par  Desmarest  (  Hist.  des 
Crust.  fossiles,  p.  106,  pi.  8 ,  fig.  7 
et  8).  Elle  est  de  la  même  taille  que 
la  Gélasime  Maracoani ,  et  lui  res- 
semble sous  plusieurs  rapports  ;  mais 
elle  en  ditlère  essentiellement ,  parce 
que  les  bords  latéraux  et  antérieurs 
de  la  caiapacc  sont  lisses  et  non  épi- 
neux comme  dans  l'espèce  vivante. 
Desmarest  n'a  vu  qu'un  individu  de 
cette  espèce;  il  était  engagé  dans  une 
Pierre  argileuse  assez  dure  ,  dont  le 
gisement  n'est  pas  connu.        (aud.) 

GELASON.  BOT.  (  Adanson.)Nom 
celtique  du  Dlotis  maritima,  Dasf. 

(aud.) 

*  GEL  A  TIN  A.  bot.  cuypt.  Le 
genre  proposé  sous  ce  nom  pour  dé- 
signer divers  Champignons  gélati- 
neux qui  croissent  sur  le  bois  pourri 
dans  l'Amérique  septentrionale,  né- 
cessite un  nouvel  examen  pour  être 
adopté  ,  et  pourrait  rentrer  parmi  les 
Tremelles.  Rafinesque  (Journal  de 
botanique,  T.  Il,  ]).  177)  en  parle 
fort  légèrement,  et  cite  quatre  espèces 
sous  les  noms  àc  fœlidissiina  ,  lutea  , 
rubra  et  alba.  (b.) 

GELATINARIA.  bot.  (  Roussel.  J 


i88  GEL 

S^n.  deBalrachosperrae.  f.  ce  mot. 

GELATINE,  zool.  chim.  Quoique 
cette  substance ,  suivant  la  théorie  ad- 
mise généralement  anjourd  hui ,  ne 
soit  pas  un  principe  immédiat  des  ma- 
tières animales,  il  suffit  qu'on  l'ait 
pendant  long-temps  considérée  com- 
me telle,  et  qu'on  l'obtienne  en  abon- 
dance toutes  les  fois  qu'on  traite  par 
l'eau  bouillante  la  plupart  des  parties 
solides  des  Animaux  ,  pour  que  nous 
devions  en  exposer  sommairement 
les  propriétés  physiques.  Elle  n'a  ni 
couleur,  ni  odeur,  ni  saveur;  elle 
est  solide,  et  sa  densité  est  plus  con- 
sidérable que  celle  de  l'eau.  Elle  est 
très-soluble  dans  l'eau  bouillante, 
tandis  c(u'elle  ne  se  dissout  qu'en 
très-pefite  quantité  dans  l'eau  froide; 
aussi  la  solution  chaude  se  prend-elle 
en  gelée  par  le  refroidissement.  Alors 
les  molécules  de  la  Gélatine  envelop- 
pent comme  dans  un  l'éseau  l'eau 
qui  la  tenait  en  dissolution  et  qui 
retient  seulement  la  quantité  de  Gé- 
latine qu'elle  est  .susceptible  de  dis- 
soudre à  froid.  Un  grand  nombre  de 
eels,  principalement  ceux  dont  la  sa- 
veur est  très-stiptique ,  tels  que  le 
nitrate  de  Mercure,  le  persulfate  de 
Fer,  etc.,  occasionert  dans  la  solu- 
tion aqueuse  de  Gélatine  ,  un  préci- 
pité composé  de  Gélatine  ,  de  la  base 
du  sel  et  de  l'Acide  qui  était  uni  à 
cette  dernière.  La  Noix  de  Galle  ,  l'é- 
corce  de  Chêne ,  et  généralement  tou- 
tes les  substances  végétales  astrin- 
gentes qui  contiennent  l'Acide  galli- 
que  et  le  Tannin,  précipitent  aussi 
la  Gélatine  en  formant  avec  elle  des 
composés  plus  ou  moins  insolubles. 
Traitée  par  les  agcns  chimiques  très- 
énergiques  ,  tels  que  le  Chlore ,  l'A- 
cide nitrique  et  l'Acide  sulfurique , 
la  Gélatine  s'altère  ,  se  décompose  et 
souvent  se  change  en  d'autres  subs- 
tances immédiates.  Ainsi ,  par  le 
Chlore,  elle  se  précipite  sous  forme 
de  flocons  blancs  ,  que  Thénard  con- 
sidère comme  composes  de  Chlore  , 
d'Acide  hydro-chlorique  ,  et  de  Gé- 
latine altérée.  L'Acide  nitrique  finit 
par  la  convertir  en  Acide  oxalique. 


GEL 

L'Acide  sulfurique  concentré  ,  mis 
d'abord  en  macération  avec  la  Géla- 
tine ,  puis  étendu  d'eau  soumise  à 
l'ébullition,  et  saturé  par  la  Craie, 
donne  lieu  ,  selon  Braconnot  de  Nan- 
cy ,  i"à  des  Cristaux  sucrés,  non  sus- 
ceptibles de  fermentation,  pouvant 
se  sublimer  par  la  distillation  ,  et  dé- 
velopper un  produit  ammoniacal;  en- 
fin qui,  traités  par  l'Acide  nitrique  , 
donnent  naissance  à  une  substance 
acide ,  que  Braconnot  appelle  Acide 
nilro-saccharique.  2°.  Un  liquide  si- 
rupeux incristallisable,  duquel  on 
a  extrait  de  la  matière  sucrée  cristal- 
lisab!e,une  matière  peu  azotée  qui 
empêchait  celle-ci  de  cristalliser,  de 
l'Ammoniaque,  et  une  substance 
nouvelle  blanche  pulvérulente  ou  en 
Cristaux  grenus,  ayant  le  goût  du 
bouillon,  et  précipitable  seulement 
par  le  nitrate  de  Mercure.  C'est  à  cette 
dernière  substance  que  Braconnot  a 
donné  le  nom  de  Leucine  ,  et  il  a  dé- 
couvert un  nouvel  Acide  (nitro-leu- 
cîque  )  qu'elle  produit  lorsqu'on  la 
traite  par  l'Acide  nitrique.  D'après 
l'analyse  de  la  Gélatine  par  Gay- 
Lussac  et  Thénard  ,  ses  principes 
constituans  sont  :  Oxigène  27,207  ; 
Azote  16,998  ;  Carbone  47,881  ; 
Hydrogène,  7,91 4. 

Pendant  long-temps  on  a  cru  que 
cette  substance  était  toute  formée 
dans  la  peau,  le  tissu  organique  des 
os  ,  les  tendons  ,  etc.  ,  et  qu'elle  ne 
faisait  que  se  dissoudre  dans  l'eau 
à  l'aide  de  l'ébullition.  Fourcroy  et 
Bostock  l'ont  considérée  comme  un 
principe  immédiat  du  sang  et  de  la 
plupart  des  liquides  animaux,  par- 
ce qu'on  obtenait  des  précipités  par 
la  Noix  de  Galle  dans  ces  liquides , 
après  que  par  l'action  de  la  chaleur 
on  avait  coagulé  l'Albumine  qu'ils 
contenaient.  Mais  outre  que  cette 
dernière  substance  ne  se  coagule 
pas  lorsqu'elle  est  étendue  d'eau  , 
elle  partage  avec  la  Gélatine  et  plu- 
sieurs autres  substances  ,  la  pro- 
priété d'être  précipitée  par  la  Noix 
de  Galle.  On  admet  aujourd'hui  que 
la  Gélatine  n'est  que  le  résultat  d'un 
changement  de  composition  que  cer- 


GEL 

taines  substances  solides  des  Ani- 
niiiiix  éprouvent  lorsqu'on  les  fait 
bouillir  dans  l'eau. 

C'est  de  l'Ichlbyocole  (^.  ce  mot 
et  Esturgeon  )  qu'on  extrait  la 
Gélatine  à  son  état  de  pureté  le 
plus  parfait.  Mais  on  la  retire  en 
très-grande  quantité  des  peaux  non 
tannées  ,  des  oreilles  ,  des  cornes  , 
etc.,  de  plusieurs  Animaux.  Les  os, 
soumis  a  l'ébullition  dans  l'eau  , 
dont  on  augmente  l'action  par  une 
liaute  pression  ,  fournissent  aussi 
une  grande  quantilé  cle  Gélatine. 
G  est  de  cette  manière  qu'on  s'est  pro- 
curé, dans  les  années  de  disette,  assez 
de  cette  substance  pour  subvenir  en 
partie  à  l'alimentation  des  classes  in- 
digentes. Un  chimiste  qui  s'est  prin- 
cipalement occupé  des  applications 
de  la  science  aux  besoins  de  la  so- 
ciété ,  Darcet  a  perfectionné  le  pro- 
cédé de  Hérissant,  qui  consiste  à 
faire  macérer  les  os  dans  l'Acide 
hydrochlorique,  à  les  laver  ensuite, 
et  à  faire  bouillir  dans  l'eau  le  tissu 
organique  qui  a  conservé  la  forme 
de  l'os. 

Les  usages  de  la  Gélatine  sont 
très -multipliés.  Ou  s'en  sert  prin- 
cipalement dans  les  arts  sous  le 
nom  de  Colle -Forte.  Celle-ci  est 
plus  ou  moins  pure,  selon  la  nature 
des  substances  animales  qu'on  em- 
ploie pour  sa  fabrication.  La  colle 
de  Poisson  est  employée  à  des  usa- 
ges pharmaceutiques  et  culinaires  ; 
elle  sert  à  clarifier  les  vins  en  déter- 
minant le  dépôt  des  substances  as- 
tringentes ,  et  enveloppant  comme 
dans  un  filet  toutes  les  impuretés  qui 
altèrent  la  transparence  des  liquides. 
Nous  devons  aussi  mentionner  la  Gé- 
latine ou  le  tissu  organique  qui  lui 
donne  naissance ,  comme  l'élément 
principal  de  la  substance  qui  joue  le 
premier  rôle  dans  le  tannage  des 
cuirs.  (g..n.) 

GÉLATINEUX,  rois.  Espèce  du 
sous-genre  Cvcloptère.  J^.  ce  mot. 

(B.) 

GELATINEUX,  bot.  crypt.  Pau- 
lel  donne  ce  nom  comme  généiique  y 


GEL  189 

à  divers  Champignons,  dont  les 
uns  sont  les  Gélatineux  à  soies,  les 
autres  à  bandes  ou  unis,  et  à  papil- 
les. Il  les  appelle  aussi  CJiainpignoM 
en  gelée  ,  ou  Agarics  Gélatineux  à 
bandes;  ce  sont  îles  Tremelles  et  des 
liydnes.  f^.  ces  mots.  (b.) 

GELÉE  DE  MER.  acal.  Réau- 
mur,dans  les  Mémoires  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences  de  1710,  p.  478  ,  pi. 
XI ,  fig.  27-28  ,  donne  ce  nom  à  la 
Cépliéc  Rhizostome  de  Lamarck  ,  à 
cause  de  sa  ressemblance  avec  la 
Gélatine  ou  Gelée  animale,  y.  CÉ- 
riiÉE.  (I,4.M..X.) 

GELÉE  MINÉRALE,  min.  Quel- 
ques Minéraux ,  précipites  de  leur 
solution  dans  les  Acides  ou  les  Alca- 
lis ,  retiennent  tout  le  dissolvant  ou 
au  moins  une  grande  partie  ;  ce  qui 
leur  donne  un  aspect  tremblottant , 
et  une  consistance  à  peu  près  sembla- 
ble à  celle  de  la  Gelée  végétale.  La 
Silice  et  l'Alumine  dites  en  Gelée,  en 
sont  des  exemples,  f^.  Coagulation 
et  Précipité.  (g  .n.) 

GELÉE  VÉGÉTALE,  bot. 
On  a  donné  ce  nom  à  une  substance 
extraite  des  Végétaux  ,  soluble  dans 
l'eau  bouillante  et  qui,  de  même  que 
la  Gélatine  animale ,  est  susceptible 
de  se  convertir  par  le  refroidissement 
en  une  masse  molle  et  tremblottante, 
parce  qu'elle  retient  entre  ses  parti- 
cules une  partie  ou  la  totalité  de  son 
dissolvant.  Thénard  place  la  Gelée 
végétale  au  nombre  des  substances 
douteuses  ,  parmi  celles  qui,  ne  cris- 
tallisant pas  ,  peuvent  varier  et  va- 
rient beaucoup  en  effet  dans  leur  na- 
ture. Il  est  extrêmement  probable  que 
les  Gelées  de  divers  Végétaux  ne  sont 
pas  identiques  ;  que ,  par  exemple,  la 
Gelée  de  Tamarins,  dont  les  proprié- 
tés se  rapprochent  beaucoup  de  celles 
des  Mucilages  ou  de  la  Gomme ,  est 
bien  différente  de  la  Gelée  de  Lichen, 
qui  offre  beaucoup  d'analogie  avec 
l'Amidon  ,  selon  Berzélius.  Quoi  qu'il 
en  soit ,  la  Gelée  se  rencontre  dans 
une  grande  quantité  de  fruits,  dans 
les  Groseilles,  les  baies  de  Sureau,  de 


igo  GEL 

Yiovne ,  les  Pommes ,  les  Coings,  etc. 
Elle  y  existe  (oiite  formée,  puisque, 
par  le  simple  repos  de  leur  suc  expri- 
me ,  elle  se  sépare  en  grande  quantité. 
On  ne  peut  pas  dire  que  la  chaleur 
occasione  ici  un  changement  dans 
la  composition  du  tissuorganique  vé- 
gétal ;  il  serait  tout  au  plus  permis  , 
en  supposant  un  tel  changement ,  de 
l'attribuer  à  la  fermentation  qu'é- 
prouve le  suc  ,  et  qui  précède  tou- 
jours l'appaiition  de  la  Gelée. 

(G..N.) 

GELIDIE.  Gelldium.  bot.  crypt. 
{Hjd/op/ij/es.  )  Genre  de  l'ordre  des 
Floridées  que  nous  avons  établi  dans 
notre  Essai  sur  les  genres  de  ïhalassio- 
phytes  non  articulées,  aux  dépens  des 
Fucus  de  Linné.  Nous  l'avons  ainsi 
caractérisé  :  H^droph^tes  à  tubei'cu- 
les  presque  opaques,  oblongs  et 
comprimés,  situés  à  l'extrémité  des 
rameaux  ou  de  leurs  divisions,  rare- 
ment épars  sur  les  rameaux  ;  organi- 
sation corolloide;  couleur  pourpre 
ou  rougeâtre  devenant  brillante  à 
l'air,  caractère  desFloridées  ;  feuilles 
nulles  ;  divisions  de  la  tige  ou  fron- 
de plane  ou  très-comprimée.  — Nous 
avons  donné  à  ce  groupe  le  nom  de 
Ge/ic/ium  parce  que  la  plupart  des 
espèces  qui  le  composent  peuvent  se 
réduire  piesque  entièrement  en  une 
substance  gélatineuse  parl'ébullition 
ou  la  macération.  Les  Gélidies  for- 
ment un  groupe  particulier  facile  à 
distinguer  des  autres  Floridées  par 
plusieurs  caractères.  Néanmoins  , 
Agardh  n'a  pas  cru  devoir  l'adopter 
et  en  a  placé  des  espèces  dans  la  sep- 
tième tribu  de  son  genre  Sphœiococ- 
cus  avec  d'autres  Plantes  qui  nous 
semblent  en  différer  essentiellement. 
Slackhouse  a  fait  deux  genres  parti- 
culiers des  Gélidies  cornées  et  à 
feuilles  de  Coronopus  ,  sous  les  noms 
de  Néréidée  et  de  Coronopifoliée. 
Lyngbye,  dans  son  Tenlamen,  a  con- 
servé  le  nom  de  Gelidium  sans  y  pla- 
cer aucune  de  nos  Gélidies,  et  a 
réuni  sous  ce  nom  une  Laurencle  et 
ime  Gigartine.  Ainsi  aucun  de  ces 
auteurs  n'a  cru  devoir  adopter  le  gen- 
re Gelidium  tel  que  nous  l'avons  éta- 


GEL 

bli.  Nous  le  regardons  cependant 
comme  un  des  plus  naturels  de  la 
classe  nombreuse  des  Floridées  ;  en 
effet  les  Gélidies  diffèrent  des  autres 
Hydrophytes  par  leur  fructification; 
c'est,  dans  toutes  les  espèces,  un  tu- 
bercule comprimé ,  oblong,  presque 
opaque,  situé  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux et  de  leurs  divisions;  toutes 
f»résentent  ce  caractère  de  la  manière 
a  plus  évidente,  à  l'exception  delà  Gé- 
lidie  versicolore  {Fucus  caitilagineus, 
Gmel.) ,  dont  la  fructification  a  quel- 
ques rapport's  avec  celle  des  Gigarli- 
nes,  mais  qui  en  diflère  tellement 
par  \e  faciès  qu'il  nous  paraît  impos- 
sible de  l'y  classer  ;  il  vaudrait  mieux 
en  faire  un  genre  particulier.  Nous 
présumons  que  c'est  l'examen  de 
cette  espèce  qui  a  empêché  Agardh  et 
Lyngbye  d'adopter  le  genre  Geli- 
dium. Si  ces  botanistes  avaient  exa- 
miné avec  attention  ou  avaient  eu  à 
leur  disposition  les  Gelidium  spinœ- 
Jbrmis,Anthonini  e\.  Amansii,  ils  au- 
raient vu  que  ces  espèces  remplissent 
l'intervalle  qui  semble  exister  entre 
le  Gelidium  conieum  et  le  versicolor. 
L'absence  des  feuilles  ou  expansions 
planes  sépare  les  Gélidies  de»  Deles- 
series  et  des  Chondres  ;  les  Lauren- 
cies ,  les  Hypnées ,  les  Dumonties  , 
les  Plocamies  et  les  Champies,  en 
diffèrent  par  l'organisation ,  la  fruc- 
tificalion  et  \e  faciès.  Les  Gigartines 
sont  les  Hydrophytes  qui  s'en  appro- 
chent le  plus,  mais  toutes  ont  pour 
fructification  des  tubercules  arrondis 
ou  subglobuleux,  environnés  d'une 
grande  quantité  de  substance  muci- 
lagineuse  qui  rend  la  fructification 
semblable  à  un  grain  de  raisin  d'un 
millimètre  environ  de  grosseur.  La 
plupart  des  Gigartines  ont  la  double 
fructification ,  tandis  que  l'on  n'ob- 
serve jamais  ce  phénomène  dans  les 
Gélidies,  et  que  leur  fructification, 
constamment  tuberculeuse,  e.>t  tou- 
jours comprimée,  oblongue,  et  rem- 
plie en  entier  de  capsules  qui  la  ren- 
dent opaque;  ces  capsules  ne  for- 
ment point  un  globule  au  centre  des 
tubercules  comme  dans  les  Gigarti- 
nes ,  elles  les  remplissent  en  entier. 


GEL 

Ces  faits  nous  engagent  à  conserverie 
genre  Geliilium,  quoique  Agardh  et 
Lyngbye  l'aient  rejeté.  Tout  ce  que 
nous  avons  dit  sur  l'organisation  et  la 
couleur  des  Floridëes  peut  s'appliquer 
aux  Gélidies  ,   remarquables  par   la 
variété    et  l'éclat    des  couleurs   que 
développe  dans   ces   Piaules  l'action 
des  Éluides  atmosphériques.  Ces  bel- 
les nuances,  réunies  à  des  formes  élé- 
ganles  ,  ont  fait  employer  les  Gélidies 
à    former  des    tableaux    qui   ornent 
quelquefois  le  cabinet  du  naturaliste. 
Ces  brillantes  llydrophytes  semblent 
répandues   dans   toutes  les  mers   de 
l'Ancien -Monde;     néanmoins    leur 
nombre  est  plus  considérable   dans 
l'océaii  Indien  ctdansles  zones  chau- 
des et  tempérées ,    que  dans  les  ré- 
gions froides  des  deux  hémisphères 
eli  elles  sont  très-rares.   Nous  n'en 
avons  encore  reçu  ni  vu  aucune  es- 
pèce des  cotes  de  l'Amérique;  serait- 
ce  un  groupe  de  Végétaux  particu- 
lieis,  comme  quelques  autres,  à  l'Eu- 
rope ,  à  l'Asie  et  à  l'Afrique  ?  Les  Gé- 
lidies servent   de   nourriture  à  plu- 
sieurs peuples  de  l'Asie.  A  l'Ile-de- 
France,  et  sur  toutes  les  côtes  de  l'o- 
céan  Indien  ,  les   habilans   en    font 
usage  dans  les  sauces  pour  leur  don- 
ner de  la  consistance  ou  pour  mas- 
quer le  goût  acre  et  brûlant  des  épi- 
ceries   qu'ils    aiment    avec    passion. 
C'est  avec  des  Gélidies  que  les  Salan- 
ganes construisent  les  nids  comesti- 
bles si  renommés  parmi  les  Chinois 
et  les   autres   nations   riveraines   de 
1  océan  Indien  et  des  îles  asiatiques  , 
qu'on  les  paie  presque  au  poids  de 
l'or  ,    et    que    leur    prix    augmente 
chaque   jour.  —  Le  genre  Geildium 
est  assez  nombreux  en  espèces.  Parmi 
les  plus  remarquables  ,  nous  citerons 
le   Geli(lium\coinenm.  dont  les  nom- 
breuses variétés  fatiguent  le  botaniste 
toujoui'S  tenté  d'en  faire  des  espèces 
particulières;  le  Gelidium  venicolur , 
si  commun  au   cap  de  Bonne-Espé- 
lance,  et  doct  on  fait  des  tableaux  ; 
le    Gelidium.   corunopijblium  qui    se 
trouve  en  Europe  ,  dans  la  Méditer- 
ranée ,  comme  dans  l'Océan  ;  le  Ge- 
lidium crinalc ,  de  la  giosieur  d'un 


GEL  19) 

cria  de  Cheval;  et  le  Gelidium  cta- 
vatum  qui  acquiert  à  peine  un  cen- 
timètre de  hauteur.  (LAM..X.) 

CELINE.  OIS.  DeGaline,  l'un  des 
syn.  vulgaires  de  la  Poule  domesti- 
que. V.  Coq.  (nR..z.) 

GELINEÏTE.  ois.  Même  chose 
que  Gelinotte.  V .  ce  mot.     (dr..z.) 

GELINOTTE,  ois.  Espèce 
du  genre  Tétras.  V.  ce  mot.  On 
apphque  le  nom  vulgaire  de  Geli- 
notte à  plusieurs  autres  espèces  du 
genre  Tétras  et  à  quelques-unes  du 
genre  Ganga.  Ainsi  on  nomme  : 

GELINOTTE  A  l'KAisB,  le  Tetiaoum- 
bellus,  L. 

Gelinotte  huppée  d'Amérique, 
le  Tetrao  Cupido. 

GÉEiNOTE  DES  Inbes  ,  le  Ganga 
à  quatre  bandes,  Fe/drix  Jndica, 
Lath. 

GELINOTTE  DE  Laponie  (  Sonniui  ), 
le  Tétras  de  Laponie. 

GELINOTTE   DES  SPALES  (Souninl), 

le  Ganga  unibande. 

GELINOTTE   DU  SÉNÉGAL.  (Buffon.) 

Syn.  du  Ganga  velocifer.      (dr..z.) 

GELONA.  EOT.  CRYPT.  [Champi- 
gnons.) Et  non  Gelone.  Les  espèces 
d'Agarics  dont  le  chapeau  est  laté- 
ral ,  porté  sur  un  stype  ou  sessile , 
ont  reçu  d'Adanson  ce  nom  géné- 
rique qui  est  tiré  d'une  des  espè- 
ces nommée  Gelone  par  les  Italiens. 
Fries  vient  de  rétablir  ce  genre  sous 
le  nom  de  Schizophjllus.         (G..N.) 

GELONIUM.  BOT.  PiiAN.  Genre 
de  la  famille  des  Euphorbiacées  , 
et  de  la  Diœcic  Icosandrie ,  L.  Ses 
fleurs  sont  dioïques  ;  leur  calice  à  cinq 
divisions  réfléchies;  dans  les  mâ- 
les ,  les  étamiues  ,  au  nombre  de  dou- 
ze ou  pi  LIS,  saillantes,  poriéessurun 
réceptacle  paisemé  de  tubercules 
glanduleux.  Dans  les  femelles  ,  deux 
ou  trois  stigmatci  sessile^  ,  laciniés  , 
surmontent  un  ovaire  charnu,  porté 
sur  un  disque  glanduleux  ,  à  deux  ou 
trois  loges  qui  coutiennent  un  ovule 
unique.  Le  fruit  est  une  capsule  à 
deux  ou  trois  coques. 


iga  GEL 

Ce  genre  renferme  trois  ou  quatre 
espèces  originaires,  l'une  de  Timor, 
les  autres  de  l'Inde  Leurs  tiges  sont 
ligneuses  ;  leurs  feuilles  alternes  ,  en- 
tières ou  déniées  vers  le  sommet  seu- 
lement,  coriaces,  très-glabres,  lui- 
santes et  veinées;  les  fleuis  dispo- 
sées en  faisceaux  axillaires  qu'ac- 
compagnent plusieurs  bractées.  Sous 
ce  même  nom  de  Gelonium ,  Gaert- 
uer  avait  établi  un  genre ,  synonyme 
de  Tina ,  V.  ce  mot ,  qui  appartient 
à  la   famille    des  Sapindacées. 

GELOTOPHYLLIS.  bot.  piian. 
(Piine.)  Syn.  de  Ranunculus  lllyri- 
cus.  F.  Renoncule.  (b.) 

GELSEMINDM.  bot.  phan.  Chez 
les  anciens  ,  ce  mot  était  souvent  em- 
ployé pour  désigner  les  diverses  es- 
pèces de  Jasmin.  Les  premiers  au- 
teurs qui  ont  écrit  sur  les  Plantes 
de  l'Amérique  septentrionale ,  Cor- 
nuii,  Sloane,  etc.,  l'ont  appliqué  à 
quelques  espèces  de  Bignonia  ,  telles 
que  le  B.  radicans ,  L. ,  B.  Vnguis 
Cati,  L. ,  etc.  l^e  Bignonia  sernper- 
virens,  L. ,  était  aussi  nommé  Gel- 
seminum  par  Catesby;  il  est  devenu 
le  type  d'un  genre  de  la  famille  des 
Apocinées  établi  par  Richard  (  in 
Michaux Flor.  Boréal.  Amer.)  ,  sous 
le  nom  de  Gelsemium.  /^.  ce  mot. 

JG..N.) 

GELSEMIUM.  bot.  phan.  Genre 
de  la  Pentandrie  Monogynie,  L.  éta- 
bli par  Jussieu  (  Gênera  Plantarum  , 
p.  i5o)  et  placé  à  la  suite  de  la  famil- 
le des  Apocynées,  parmi  les  genres 
non  lactescens  ,  et  ainsi  caractérisé  ; 
calice  petit,  à  cinq  dents;  corolle 
beaucoup  plus  longue,  infundibuli- 
forme,  dont  le  limbe  est  à  cinq  lobes 
étalés,  presque  égaux;  capsule  petite, 
plane,  ovée,  biloculaire  et  bivalve; 
valves  carénées  formant  la  cloison  au 
moyen  de  leurs  bords  rentrans  ,  et  de 
cette  manière  pouvant  être  considé- 
rées comme  deux  fentes  uniloculaires 
Cl  polyspermes  ;  semences  planes , 
insérées  sur  les  bords  des  valves.  Le 
type  de  ce  genre  est  la  Plante  que 
Linné  a  nommée  Bignonia  semjyen'i- 


GEM 

fens,  et  quia  été  figurée  par  Catesby, 
1,  tab.  53,  sous  le  nom  de  Gelsemi- 
num.  Le  professeur  Jussieu  a  indiqué 
l'affinité  du  Gelsemium  avec  les  Bi- 
gnoniacées  ,  et  celle  non  moins  gran- 
de avec  les  Apocynées;  mais  sa  cap- 
sule, simple  en  apparence  ,  semble- 
rait le  distinguer.  Dans  la  description 
du  Bignonia  sempeivirens ,  Linné  n'a- 
vait mentionné  que  quatre  étamines. 
En  plaçant  le  Gelsemium  dans  la 
Penlan(îrie,  Ptichard  père  (  in  Micli. 
Flor.  bor.  Amer.  ,  p.  laija  rectifié 
cette  eneur  soupçonnée  par  Jussieu. 
Le  Gelsemium  nitidum ,  décrit  dans 
ce  dernier  ouvrage,  est  une  Plante 
grimpante,  très -glabre,  à  feuilles 
lancéolées  ,  à  fleui-s  jaunes  ,  d'une 
odeur  agréable,  peu  nombreuses  et 
fasciculées.  Elle  croît  dans  la  Caroli- 
ne ,  la  Géorgie  ,  la  Floride  et  la  Vir- 
ginie maritimes.  (G..N.) 

*  GELSEMORO.  bot.  piian.  L'Ar- 
bre du  Congo  désigné  sous  ce  nom, 
et  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le 
Gelsomoro  des  Italiens,  qui  est  le 
Mûrier  ,  ne  peut  être  reconnu  sur  ce 
qui  en  a  été  dit,  encore  que  sou 
écorce  soit  en  usage,  dit-on,  dans  le 
pays  comme  une  sorte  de  monnaie 

(B.) 

GELSDM.  BOT.  PHAN.  (Cœsalpin.) 
Syn  de  Mûrier.  F.  ce  mot.  (b.) 

GEMAL.  MAM.  L'un  des  noms  du 
Chameau  chez  les  Aiabes.     (aud.) 

*  GEMALLIE.  crust.  Leach  (Dict. 
des  Se.  nat. ,  article  Crustacés)  ins- 
crit ce  nom  dans  la  liste  qu'il  donne 
des  genres  de  Crustacés  publiés  jus- 
qu'à lui.  Nous  n'avons  pu  découvrir 
l'auteur  de  ce  nouveau  genre,  et  nous 
ignorons  aussi  quelles  espèces  il  ren- 
ferme, (aud.) 

GEMARS.  MAM.  Blême  chose  que 
Jumar.  F.  ce  mot.  (b.) 

*  GEMEINER-ARSENIKKIES. 
MIN.  (Werner.)  F.  Fer-Aksenical. 

GEMELLA.  BOT.  phan.  Genre  éta- 
bli par  Loureiro  (  i^/oA  Cochijichin. 
2  ,  p.  796),  mais  qui ,  selon  Jussieu 
et  De  CandoIIe,  n'est  qu'une  répcti- 


GEM 

lion  de  Y^Jporetica  do  Forstcr.  Cekii- 
ci ,  aux  yeux  do  Jusjicu,  Kuntn  et 
Aug.  Saint-Iiilairc  ,  ne  ditVère  pas 
assez  du  Schmidclia  ,  pour  conslltucr 
un  genre  particulier,  f^.  Sciimidelu:. 

(G..N.) 

*  GEMELLAIRE.  GemeUaria. 
roLYr.  Savi.gny ,  dans  le  grand  ou- 
vrage sur  l'Ëgyple,  a  ligure  sous  ce 
nom  ,  des  Pol\piers  flexil>les  de  Tor- 
dre des  Cellariécs  ,  que  nous  avions 
d'abord  regardés  coninic  des  Crisics  , 
cl  dont,  par  la  suite,  nous  avons  fait 
un  gioi  pe  sous  le  nom  Ue  Loricaircs 
dans  notre  Tableau  méthodique  des 
génies  de  l'ordre  des  Polypiers.  K. 

LORICAIRES.  (LAM..X.) 

GEMINALTS.  BOT.  phan.  Sjn.  de 
Sciaréeetd'IIormin.  T'.  ces  mots,  (u.) 

*  GEMINE,  E.  Gerniiiatus,  ta.  zool. 
et  BOT.  Cet  adjectif  désigne  que  tels 
ou  tels  organes  sont  disposés  par  pai- 
res. Lorsque  les  feuilles  naissent  deux 
à  deux  d  un  même  point  de  la  tige , 
comme  dans  un  grand  nombre  de 
Solanées,  elles  sont  géminées.  Les  pis- 
tils sont  géminés  dans  1  Aigreinoine  , 
les  Saxifrages  ,  parce  qu'il  en  existe 
deux  dans  le  même  calice,  etc. 

(A.  K.) 

*  GEMTNELLE.  inf.  Espèce  du 
genre  Dendrelle.  T^.  ce  mot.       (b.') 

GEM^LITION.  Gemmnth.  bot. 
PiiAN.  Ce  mot  a  reçu  diftérentes  ac- 
ceptions. Le  plus  généralement  il 
.s'entend  de  l'ensemble  des  diverses 
parties  qui  appartiennent  aux  bour- 
geons. Mais  quelquefois  il  désigne 
l'époque  de  l'évolution  de  ces  bour- 
geons ou  la  rupture  des  enveloppes 
qui  forment  le  bourgeon.  P'.  Bour- 
geon, (a.  r.) 

GEMMES.  Gemmce.  min.  Les  an- 
ciens mlnéraloolstes  réunissaient  sous 
ce  nom  ,  dans  im  même  genre  ,  tou- 
tes les  substances  qui  fournissent 
aux  artistes  la  matière  des  objets  d'a- 
grément que  l'on  désigne  sous  celui 
de  Pierres  , précieuses.  P'.  ce  mot. 
(g.  DEL.) 

GEMMES.  BOT.  JUAN.  V.  BouR- 
Gi:oN.s. 

TOME    VIT. 


GEN  iç>3 

GEMMULE.  Gemmula.  r.oT  phan. 
Ce  mot  proposé  par  le  professeur  Ri- 
chard, a  été,  avec  juste  raison, 
substitué  à  celui  de  Plunude  ,  em- 
ployé pour  désigner  les  petites  fo- 
lioles ou  rudimens  des  feuilles  qui 
existent  dans  l'embryon.  Tantôt  la 
Gcuunule  qui  se  compose  de  petites 
feuilles  embrassées  les  unes  dans  les 
autres  est  nue  entre  les  deux  cotylé- 
dons, tantôt  elle  est  renfermée  dans 
une  sorte  de  gaine  formée  ])ar  le  co- 
tylédon unique.  P".  Embryon,  (a.  r.) 

*  GEMMULARL1.  bot.  crypt. 
(  Champignuns.  )  Rafiuerquc-Smallz 
(Journal  de  physique,  août  1819) 
nomme  ainsi  un  genre  qu'il  caracté- 
rise de  la  manière  suivante  :  Cham- 
pignon tubéreux  ,  souterrain,  cou- 
vert de  petites  gemmules  qui  s'en 
déiachenlà  certaine  époque;  chaume 
homogène  crevassé  sans  veines  dans 
son  intérieur.  Les  deux  espèces  dé- 
crites par  l'auteur  sous  les  noms  de 
Gemmulaiia  leuiuscula  et  G.  rugosa, 
croissent  en  Virginie  ,  dans  le  Ken- 
tucky ,  etc.  On  les  confond  avec  les 
Trutfes  (Ti^Zie/j,  qui,  selon  Rafiiies- 
que,  n'existent  pas  aux  Etats-Unis 
d'Amérique.  (g..n.) 

*  GÉMONE.  KEPT.  OPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  P^.  ce  mot.       (b.) 

GENCIVE.  MOLL.  Lun  des  noms 
vulgaires  et  marchands  du I^'eri/aPe- 
lorunta.  f.  ÎSébite.  (b.) 

GENCIVES,  zool.  V.  Mâchoires. 

*  GENDARUSSA.  bot.  pu  an.  Es- 
pèce du  genre  Justicia.  V.  ce  mot. 

.     .  .  (n.) 

GENEPI  ou  GENIPI.  bot.  piian. 
Chaque  pays  a  sa  Plante  sacrée,  que  le 
vulgaire  regarde  comme  une  panacée 
universelle.  Celle  qui  dans  les  Alpes 
porte  le  nom  de  (iénépi  est,  dans  l'es- 
prit des  paysans  ,  un  remède  souve- 
rain pour  tous  les  maux;  loisqu'ils  ne 
la  possèdent  pas  dan  s  leurs  montagnes, 
ils  vont  la  chercher  très-loin  ,  sou- 
vent aux  risques  de  leur  vie.  Quand 
lui  chasseur  ou  un  guide  part  pour 
une  course  lointaine,  on  lui  recom- 
mande beaucoup  de  rapporter  le  Gé- 


19'* 


GEN 


népi.  Quelle  est  doue  la  Plante  si  re- 
marquable aux  yeux  de  ces  Hommes 
i impies  et  iguoraus  pour  qu'ils  liii 
aient  donne  la  préférence  sur  une 
foule  d'autres  que  la  natuie  a  prodi- 
i!uées  sous  leuis  pas?  Ce  n'est  autre 
chose  que  V Arteinisia  glacialis  ,  L. , 
jolie  Plante  dont  le  feuillage,  d'un 
blanc  argenté,  est  tiès  amer  et  aro- 
matique. \J Arlemisia  riipcstris  ,  L.  , 
âue  l'on  a  considéré  comme  le  viai 
énépi  des  Savoyards  ,  est  une  espèce 
rare  et  douteuse. 

On  mêle  aussi  dans  les  vulnéraires 
suisses ,  sous  le  nom  de  Genipi ,  les 
Achillea  atrata,  nana  et  moschata. 
Cette  dernière  espèce  est  ,  selon  Hal- 
1er,  le  Génépi  de  certaines  contrées 
de  la  Suisse.  (g..n.) 

GÉNÉRAL.  MOLL.  Nom  vulgaire 
et  marchand  ,  devenu  scientifique  , 
d'une  espèce  du  geni'e  Cône.       (b.) 

GÉNÉRATION,  zool.  Pris  dans  sa 
plus  grande  généraliié,  ce  mot  expri- 
me la  fonction  en  ver  lu  de  laquelle  un 
être  peut  en  produire  un  autre  qui 
lui  ressemble  par  toutes  les  qualités 
essentielles.  Dans  la  nature  inorgani- 
que ,  il  se  passe  un  grand  nombre  de 
phénomènes  qu'on  a  pu  dans  des 
temps  éloignés  de  nous  confondre 
avec  uneGénéjation  analogue  à  celle 
qui  se  manifeste  dans  les  Animaux. 
Ils  en  diffèrent  toutefois  d'une  ma- 
nière évidente  en  ce  qu'ils  semblent 
toujours  dus  à  un  simple  transport 
de  parlicules  élémentaires  ou  déjà 
composées  qui  se  dégagent  d'un  état 
antérieur  lIc  combinaison  pour  rester 
isolées  ou  ])ien  pour  entrer  dans  un 
autre  composé.  Ces  réactions  pure- 
ment chimiques  pjaraissent  dues  le 
plus  souvent  à  des  effets  galvaniques 
qui  se  produisent  sans  cesse  dans  le 
sein  du  globe,  et  que  notre  expérien- 
ce actuelle  permet  non-seulement  de 
concevoir  théoriquement  ,  mais  en- 
core d'observer  en  beaucoup  de  cir- 
constances. Quoi  qu'il  en  soit ,  pur 
conséquent,  le  corps  que  nous  voyons 
apparaître  tout-à-corrp  dans  certai- 
nes parliez  du  globe  ,  que  nou.s 
voyons    augmenler  progr'essivement 


GEN 

en  quantité,  ce  corps  n'a  point  été 
créé;  il  existait  déjà;   seulement  rnie 
action  quelconque  est  venue  le  sépa- 
rer et  l'amener  au  lieu  oii  il  se  trouve 
aujouid'hui ,  sans  lui  donner  aucune 
propriété  particulière.  Il  n'en  est  pas 
de  même  des  phénomènes  de  la  Gé- 
nération organique.  Celle-ci  présente 
des  particularités   lemarqrrables   qui 
peuvent  être  ramenées  cependant  à  un 
certain  nombre    de    principes    assez 
simples.  Q.ie  l'on  place  un  fragment 
de  chair  musculaire  ou  dune  matière 
animale  analogue  dans   de  l'eau,  et 
qu'on   abandonne  le  mélange  à  lui- 
même  ,    on    observera   bientôt  ,  au 
moyen  du  microscope  ,  une  foule  de 
petits  globules  dans  le  liquide,  et  l'on 
pourra  se   convaincre  aisément   que 
chacun  deux  est  doué  d'un  mouve- 
ment spontané  qu'il  paraît  peu  capa- 
ble de  dii-iger,  et  qui  ressemble  as?ez, 
mais  avec  beaucoup  plus  de  précipi- 
t.ttion,  aux  oscillations  de  la  lentille 
d'une  pendule.  Z"^.  Monade.  Toutefois 
ce  mouvement  est  progressif.  Le  dia- 
mètre de  ces  petits  êtres  qui  parais- 
sent propres  à  réaliser  la  haute  pen- 
sée des  molécules  organiques  de  fîut- 
fon,  est  absolument  semblable  à  celui 
des  globules  élémentaires  qui  consti- 
tuent la  fibre  musculaire.  Ils  sont  par 
conséquent  aussi  petits  que  la   plus 
petite  particule  organique  qu'il  nous 
ait  été  donné  d'observer  encore,  et  ce- 
pendant ils  jouissent  du  mouvement 
volontaire,  ou  drr  moins  d'un  mouve- 
ment spontané,  fonction  qui  semble 
supposer  une  organisation  déjà  com- 
pliquée. Si  la  faible  puissance  de  nos 
mo\ens  d'observation  pose  des  limi- 
tesànotreaidentecuriosité,  ctne  nous 
permet  pas  de  nous  éclairer  sur  la  vé- 
ritable organisation  de  ces  êtres  ,  elle 
nous    permet    du    moins    d'étudier 
les  iransformations  successives  qu'ils 
peuvent  subir,  et  d  examiner  les  phé- 
nomènes qui  en  dépendent. 

On  a  vu  une  matière  organique 
morte,  et  que  tout  nous  autorise  à 
considérer  comme  inerte  ,  se  trans- 
former en  autant  de  petits  êtres  vi- 
vans  qu'elle  contenait  de  globules 
(•iémentaircs.    Ce  fait  donne  déjà  la 


CErî 

tncsiire  du  la  sin;j;iil;intcet  del  impo:- 
l'ancc  (le  ceux  qui  nous  lesteiU  à  exa- 
miner. On  apeicoil  bientôt  deux  de 
CCS  globules  inouvnns  s'accolant 
conîplclcf.icnt  l'un  à  l'autre,  de  ma- 
nière à  produire  un  être  nouveau  , 
plus  gos,  plus  agile,  et  capable  de 
niouveinrns  mieux  déterminés  que 
ceux  (Tii'on  observe  dans  les  simples 
globules.  Ce  courpo-é  binaire  ne  lar- 
dera point  à  attirer  à  lui  un  troisième 
globule  qui  viendra  se  réunir  aux 
précédens  et  <c  souder  intimement 
avec  eux.  Enfin  un  quatrième  ,  un 
cinquième,  et  bientôt  trente  ou  qua- 
rante se  trouveront  ainsi  accolés  et 
constitueront  un  Animal  unique  , 
doué  de  monvemens  puissans,  éner- 
giques ,  et  muni  d'appareils  locomo- 
teurs plus  ou  moins  compliqués  ;  en- 
fin un  être  dent  l'organisation  sa- 
vamment calculée  repousse  au  pre- 
mier abord  toute  idér;  d'une  Géné- 
ration aussi  simple  que  celle  dont 
ou  vient  d'offrir  l'histoire.  Toutefois 
quelques  jours  d'une  observation  at- 
tentive et  patiente  suffiront  pour  con- 
vaincre de  la  réalité  des  résultats  que 
nous  venons  d  exposer,  et  l'on  pour 
ra  se  foiiner  une  idée  juste  de  la  na- 
ture de  ces  étranges  Animalcules  mi- 
croscopiques désignés  sous  le  nom 
d'Infnsoires.  Que  d'ailleurs  on  [uen- 
ne  un  de  ces  êtres  tout  achevé ,  et 
qu'on  le  tue  au  moyen  de  l'étincelle 
électrique,  et  bientôt  on  verra  se  dé- 
sunir ces  particules  élémentaires,  ces 
petits  globules  qui  le  constituent.  Ils 
ne  se  sépareront  point  complètement, 
à  la  vérité,  mais  leur  l'orme  nettemenl 
dessinée  donnera  au  cadavre  de  l'A- 
niinalcule  un  aspect  framboise  qui 
permet  au  besoin  d'en  évaluer  le 
nombre. 

Tel  est  le  phénomène  de  1a  Gé- 
nération dans  les  Animaux  micros- 
copiques ,  et  peut-être  ce  mode 
peut-il  se  retrouver  aussi  dans  beau- 
coup d'autres  espèces  animales  , 
tels  que  les  Vers  inicstinaux,  etc., 
qui  otfrenl  une  organisation  jihis 
élevée. 

Passons  m'iintenant  à  l'autre  ex- 
trémité de  l'échelle ,   et    jetons    un 


GK^'  195 

coup-d'œil  rapide  sur  les  principales 
circonstances  de  la  Génération  dans 
les  Animaux  vertébrés  Deux  êtres 
animés,  l'un  mâle  ,  l'autre  feiiielle  , 
piis  à  leur  naissance,  commencent, 
dès  leur  entrée  dans  le  monde,  à  exé- 
cuter toutes  les  fonctions  qui  carac- 
térisent le  règne  auquel  ils  appartien- 
nent. Leur  sang  circule  ,  ils  respi- 
rent, digèrent,  sentent,  se  meuvent, 
et  si  l'on  pénètre  dans  l'intérieur  de 
leur  organis^ilion  ,  on  ne  (,trdc  pas  à 
s'apercevoir  qu'ils  possèdent  aussi 
la  faculté  de  produire  plusieurs 
transformations  sécréloires.  Cepen- 
dant ils  sont  encore  inhabiles  à  lu 
Génération.  Les  organes  que  l'exer- 
cice de  celte  fonction  exige  ne 
manquent  pourtant  pas,  mais  ils 
se  montrent  sous  une  forme  riuM^ 
menlaire  bien  suffisante  pour  indi- 
quer la  nullité  de  leur  emploi.  A  u;ie 
époque  déterminée,  ces  appareils  se 
déseloppent  d'uiie  manière  brusque 
et  atteignent  en  peu  de  temps  le  de- 
gré de  perfection  nécessaire  à  l'objet 
qu'ils  ont  à  remplir.  Celui  du  mâle 
produit  un  liquide  d'une  nature  par- 
ticulière qui  est  rais  en  réserve  dans 
lies  cavités  appropriées.  Dans  beau- 
coup de  cas  même  ,  sa  présence  ne 
se  manifeste  qu'au  moment  oii  il  de- 
vient utile  ,  et  alors  l'appareil  de  la 
Génération  plus  simple  manque  en- 
tièrement de  réservoir.  La  femelle 
crée  des  ovules.  Ce  sont  des  corps 
particuliers  sécrétés  par  les  ovaires 
et  qui  se  composent  généralement 
d'une  matière  liquide  ou  pulpeuse 
renfermée  dans  un  sac  membraneux 
de  forme  sphérique  ou  allongée. 
Lorsque  ces  préparatifs  sont  terminés 
de  part  et  d'autre^  les  deux  êtres  sont 
devenus  capables  d'en  produire  un 
troisième  ,  et  si  l'acte  par  lequel  ils 
arriveront  à  ce  résultat  varie  beau- 
coup pour  les  détails,  il  est  toujours 
le  même  quant  à  sa  principale  cir- 
constance. Celle-ci  consiste  en  ce 
que  ,  d'une  manière  quelconque  ,  la 
liqueur  fournie  par  le  mâle  arrive  en 
contact  avec  l'œui  produit  par  la  fe- 
melle. Ce  petit  corps  devient  dès-lors 
susceptible  d'un   développement  ul- 


jgG  GEN 

terfcur,et,  pourvu  qu'il  se  trouve 
tl.ins  des  conrlitions  convenables  de 
luilrition,  se  trnnsfoinie,  par  degrj , 
pxi  un  jeune  Animal  de  môme  espèce 
que  le  père  et  la  mère  desquels  il 
provient. 

Tels  sont  les  divers  plicnonièncs 
de  la  Génération  des  Animaux,  ré- 
duits à  leur  expression  la  plus  c;éné- 
raie.  Au  premier  coup-d'œil,  lesdetix 
séries  que  nous  venons  d'indiquer 
semblent  très-éloignées  l'une  !.  l'au- 
tre. Un  examen  plus  approfondi  va 
montrer  en  quoi  elles  diffèrent  réelle- 
ment, et  quels  sont  les  caractères  de 
resscMïblance  qtton  peut  y  rencon- 
trer. Afin  de  procéder  avec  ordre 
dans  celle  discussion  ,  on  va  parcou- 
rir en  premier  lieu  les  diverses  cir- 
constances de  la  reproduction  des 
Animaux  élevés  ,  et  quant  à  celles 
qui  sont  particulières  à  la  forma- 
tion des  Animalcules  infusoires,  on 
ajoutera  peu  de  chose  à  ce  qui  en 
a  été  dit;  leiu'  hisîoire  étant  l'objet 
d'articles  distincts  dont  Bory  de  Saint- 
Vincent  s'est  chargé  dans  ce  Dic- 
tionnaii'e. 

De  la  Généra/ion  dans  les  animaux 
susceptibles  d' accouplement. 

Elle  se  compose  essentiellement  de 
trois  temps  principaux  qu'il  importe 
de  séparer  pour  établir  quelque 
clarté  dans  notre  examen.  Jl  faut 
en  premier  Heu  acquérir  une  bonne 
définition  de  la  liqueur  prolifique  , 
apprendre  comment  elle  se  forme, 
étudier  ses  divers  élémens  et  en  ap- 
précier l'importance.  L'œuf  fixera 
notre  attention  ensuite  ,  et  nous  es- 
saierons, t'il  est  possible,  d'analyser 
sa  structure  ,  de  manière  à  assigner 
l'empjoi  des  diverses  parties  dont  il 
est  formé.  Après  avoir  acquis  ces  don- 
nées ,  nous  serons  bien  mieux  en  état 
de  saisir  les  phénomènes  qui  arrivent 
au  moment  où  l'œuf  et  la  liqueur 
prolifique  entrent  en  rapport ,  sous 
les  conditions  nécessaires  à  la  fécon- 
dation ,  et  nous  suivrons  avec  plus 
de  profit  les*  cbangemens  divers 
qu'il  éprouve  après  cette  époque  , 
jusqu'au    moment   oii   nous    aurons 


GEN 

établi  l'existence  de  tous  les  organes 
du  nouvel  être. 

Parcourons  en  premier  lieu  les  ob- 
servations recueillies  sur  les  fonctions 
du  màlc;  mais  avant  de  passera  lé- 
numération  des  expériences  tentées 
sur  ce  sujet  ,  disons  quelques 
mots  des  organes  préparateurs  de  la 
semence.  On  peut  distinguer  jus- 
qu'à cinq  sièges  de  sécrétion  qui  sem- 
blent tous  concourir  au  résultat.  Le 
premier  ,  le  plus  général  de  tous,  est; 
le  testicule  ^  organe  buiaire  dans  les 
Animaux  vertébrés  ,  mais  dont  lii 
ibrme  et  le  noiidire  varient  dans  les 
autres  classes.  Chez  les  Mammifères  , 
les  testicules  consistent,  comme  ou 
sait ,  en  une  mas-^e  de  vaisseaux  sper- 
matiques  entortillés,  liés  entre  eux 
par  un  tissu  cellulaire  parenchyma- 
teux  ;  au  milieu  duquel  viennent  se 
répandre  les  vaisseaux  sanguins.  Ils 
percent  en  petit  nombre  la  membrane 
aibuginée,  et  se  réunissent  en  un  con- 
duit unique  connu  sous  le  nom  d'e- 
pididyme  qui  se  continue  lui-même 
avec  le  canal  défèrent.  Celui-ci  amène 
dans  l'urètre  le  liquide  fourni  par  la 
testicule,  et  le  verse  dans  la  parlin 
connue  des  anatomi^^tes  sous  le  nom 
de  vérumontaninn.  Cette  cavité  re- 
çoit aussi  les  aboulissans  de  divers 
organes  sécréteurs.  L'un  des  plus  re- 
marquables que  Ion  a  pourtant  cou- 
sidéré  jusqu'à  ce  jour  comme  un  sim- 
ple liea  de  dépôt  pour  la  liqueur 
fournie  par  le  testicule,  porte  le  nom 
de  vésicule  séminale  par  analogieavec 
la  vésicule  du  foie  à  laquelle  ou 
la  compare  d'ordinaire.  On  verra 
qu'il  est  peut-être  convenable  d'éta- 
blir quelques  restrictions  aux  fonc- 
tions qu'on  lui  attribue  générale- 
ment. D'ailleurs  un  grand  nombre 
de  Mammifères  se  trouve  privé  de  ce 
réservoir  quel  que  soit  son  emploi.  La 
prostate  verse  dans  le  même  lieu  le 
liquide  qu'elle  sépare  du  sang.  Celte 
glande  que  peu  d'Animaux  possèdent 
ne  se  trouve  pas  dans  certaines  espè- 
ces très-rappiochées  par  le  reste  de 
leur  organisation  de  celles  qui  en 
sont  munies.  Enfin  on  a  distingue 
dernièrement  un  appareil  vésiculeus 


G  EN 

j)lulôt  que  gliindulaire  qu'on  a  consi- 
ilëré  CQinino  lailjuviint  îles  vésicules 
scmiuales  ,  cl  auquel,  ca  conséquen- 
ce ,  on  a  donné  le  nom  de  uésicules 
accessoires.  11  existe  fort  rareniont. 
L'urètre  recevrait  les  luatièies  que 
chacun  de  ces  organes  est  habile  à 
j>io. luire,  s'il  était  possible  que  leur 
existence  fût  simultanée  ;  mais  les 
trois  derniers  manquent  trop  lié- 
(lucmment.pour  qu'on  puisse  imagi- 
ner que  leur  coo[)ération  soit  néces- 
saire à  la  production  de  l'ap/jul  i'é- 
condateur.  La  vésicule  séminale  elle- 
même  peut  être  éliminée  avec  faci- 
lité, soit  qu'on  ne  voie  en  elle  qu'i.n 
simple  lieu  de  dépôt  ,  soit  qu'on  lui 
accorde  le  rôle  d'organe  sécréteur. 
Dans  l'une  et  l'autre  supposition, 
son  absence  fréquente  démonlre  as- 
sez qu  elle  ne  joue  qu'un  rùle  secon- 
daire. Le  testicule  paraît  donc  l'or- 
gane essentiel  à  celte  formation  ,  et 
rien  ne  confirme  mieux  la  véiité 
d'une  telle  conclusion  que  l'exemple 
d'une  fouie  d  Animaux  qui  n'en  pos- 
sèdent pas  d  autre.  Les  Oiseaux  , 
beaucoup  d'Animaux  à  sang  froid  , 
n'ont  réellement  que  des  teslicules 
dont  le  liquide  est  |)orté  jusqu'au  lieu 
tle  l'énnssion  par  un  canal  droit  ou 
fréquennnent  replié  sur  lui-même. 

Passons  maintenant  à  l'élude  de  la 
liqueur  spermatique  ,  et  clierchous  à 
fixer  les  idées  des  personnes  que  la 
physiologie  intéresse  sur  un  sujet 
qu  on  regarde  aujourd'liui  comme 
fort  obscur  ,  d'autant  que  la  plupart 
des  auteurs  qui  ont  écrit  sur  cette 
science,  ont  manifesté  des  opinions 
vagues  ou  douteuses  sur  ce  pohil  im- 
portant. Personne  n'ignore  cependant 
que  plusieurs  natuialistes  du  plus 
grand  mérite  ont  signalé  et  confirmé 
l'exisleuce  de  certains  êtres  agités  de 
niouvemens  spontanés  dans  les  liqui- 
des séminaux  de  presque  tous  les 
Animaux.  Leur  petitesse  les  avait  dé- 
robés aux  recherche.;  jusque  vers 
l'an  1677.  A  celle  époque  ,  ils  fuient 
découverts  par  Ham  et  Lcewenhoeck 
d'un  côté  ,  et  par  llartsœkcr  de  l'au- 
tre ,  sans  qu'il  soit  possible  il'établir 
entre  eux  la  priorité  d'une  manière 


GEN  197 

hi(jn  précise.   Lcewenhoeck  décrivit 
les  Animalcules  qui  lui  furent  offerts 
par  les  semences  fie  divers  Animaux, 
et  constata  des  diil'érences  assez  no- 
tables entre  eux.  iMais  les  idées  hy- 
pothétiques qu'il  mit  en  avant ,  jetè- 
rent beaucoup   de   discicdit  sur   les 
résultais  de  ses  travaux,   surtout  à 
l'époque  où  le  système  de  l'cniLoîte- 
meut  prit  faveur.  On  en  était  resté  là, 
pendant  un  temps  assez  long,  lors- 
q-ie  l'attention  des  obseï  valeurs  fut 
(le  nouveau  rappelée  sur  ce  point  par 
les  recherches  de  Needliam  ,  dont  les 
disserlations  sont  trop  connues  pour 
qu'il   soit   utile  de  les   rappeler    ici. 
nullbn   s'en   occupa   beaucoup  aussi 
vers  la  même  époque  ,  et  nous  exami- 
nerous  plus  tard  les  résultats   qu'il 
obtint  ;     ils   étaient    trop    peu  nom- 
breux pour   justifier  la  hardiesse  des 
conclusions  qu'il  en  avait  déduites.  Il 
paraît  en  outre  que  ton  instrument 
n'était   pas  favorable  à  de  telles  re- 
cherches ,  et  que  notre  Pline    était 
lui-même  peu  familiarisé  avec  l'em- 
ploi du  micioscope.  Siiallanzani  fixa 
aussi  son  attention  sur  le  même  sujet; 
il  le  traita  d'une  manière  plus  posi- 
tive et  avec  la  sagacité  qu'on  admire 
dans  tous  les  ouvrages  dont  ce  savant 
a  enrichi  la  physiologie.  Il  examina 
et  décrivit  les  Animalcules  d'un  grand 
nombre    d'Animaux  ,    et    remarqua 
toujours  le  plus  parfait  accord  entre 
ses  propres  observations  et  celles  de 
Leeweuhoeck  ;  mais  il  envisagea  le 
sujet  sous  un  point  de  vue  pariiculier 
qui  lui  fut  suggéré  par  ses  propres 
travaux  sur  les  Infusoires,  et  par  les 
idées  de  Bonnel  qui  occupaient  alors 
toute  l'Europe  savante.  Gleichen,  na- 
turaliste allemand  ,  nous  a  donné  des 
résultats'analogues  ,  et  Bory  de  Saint- 
Yincent,  qui  s'est  comme  nous  occu- 
pé de  ce  sujet,  a  observé  de  son  côté 
un    grand     nombre     d'Animalcules 
spermatiqucs  pour  lesquels  il  a  pro-* 
jiosé   le    nom    de  Zoospermes.   11  a 
trouvé   beaucoup   d.  harmonie   entre 
nos  descriptions  et  ce   qu'il   a    lui- 
même    vu    dans  la  nature  oii   nous 
avons  uniquement  puisé. 

Pour   prouver   qu'il   est    facile   de 


11,8  GEN 

donner  une  desciiption  compaiabk; 
des  Animalcules ,  et  surtout  que  ces 
êtres  sont  le  produit  d'une  véritable 
sécrétion,  il  est  à  propos  de  rappor- 
ter quelques-unes  de  ces  descrip- 
tions et  de  nos  expériences  en  com- 
mençant par  les  Mammifères.  Parmi 
ceux-ci  nous  choisirons  le  Putois,  à 
cause  de  l'extrême  simplicité  de  son 
appareil  générateur.  Nous  n'y  voyons 
on  effet  que  deux  testicules  ovales  ,  à 
peuprèi  delà  grosseur  d'une  noisette, 
dont  les  canaux  déférens  viennent 
s'ouvrir  dans  l'urèlre,  à  quelques  li- 
cnes  seulement  au-dessous  du  col  de 
la  vessie.  Arrivé  dans  cet  endroit,  le 
liquide  spcrmatique  suit  la  direction 
du  canal  et  s'échappe  à  l'état  de  pu- 
leté  par  l'orifice  du  gland  au  moment 
de  réjaculation.  Si  l'on  examine  au 
microscope  le  liquide  éjaculé,  on  y 
reinarque  une  foule  d'Animalcules  on 
mouvement,  parfaitement  semblables 
entre  eux,  pour  la  forme,  la  gran- 
deur et  le  mode  de  locomotion.  Leur 
extrémité  antérieure  est  renflée,  cir- 
culaire, mais  raplalie,  en  sorte  que 
lorsqu'ils  se  placent  sur  le  côté  ,  on 
ne  la  distingue  plus  du  reste  de  l'A- 
nimalcule. La  queue  est  longue,  sus- 
ceptible de  flexion  ;  et  c'est  à  l'aide 
des  mouvemens  qu'elle  exécute,  que 
le  petit  être  devient  capable  de  loco- 
motion. En  général ,  la  manière  dont 
ces  Animaux  nagent,  se  i-approche 
beaucoup  de  l'alltue  des  petits  Tê- 
tards de  Grenouille,  dont  ils  ont  en 
effet  la  forme  et  la  vivacité.  Dans  le 
canal  défèrent,  on  rencontre  un  li- 
quide laiteux,  épais,  qui  renferme 
une  masse  si  considérable  d'Animal- 
cules ,  qu'il  serait  impossible  d'y  rien 
distinguer ,  si  l'on  n'avait  soin  de  le 
délayer  avec  un  peu  d'eau  pure  ou 
de  salive.  Il  est  Irès-vraisemblable  , 
comme  le  pensait  Leewenlioeck  ,  que 
dans  cet  étal  ia  semence  contient  plus 
d'^Lnimalcules  que  de  véhicule  liqui- 
de ,  en  sorte  qu  ils  se  trouvent  entas- 
sés les  uns  sur  les  autres  et  à  peine 
humectés.  Ils  ressemblent  d'ail- 
leurs en  tous  points  à  ceux  qu'on 
trouve  dans  le  liquide  éjaculé.  Ils 
ont  la  même  forme,  les  mêmes  di- 


GEN 

mensiûns  ,  et  se  meuvent  de  La  même 
manière.  Comme  eux  ,  ils  ne  sont 
mêlés  d'aucune  matière  organique 
étrangère.  L'épididyme  donne  lieu  à 
des  remarques  semblables.  Si  l'on 
prend  le  testicule  et  qu'on  en  coupe 
des  tranches  ,  soit  à  sa  surface  ,  soit  à 
sa  partie  centrale  ,  près  de  l'insertion 
de  l'épididyme  ou  à  l'extrémité  op- 
posée ,  qu'on  délaye  dans  un  peu 
d'eau  le  liquide  qui  s'en  écoule  ,  et 
qu'on  l'examine  au  microscope  ,  on 
le  trouvera  toujours  abondajumcnt 
chargé  d'Animalcules  sendîlables  en- 
tre eux  et  identiques  avec  les  précé- 
dens.  Seulement  ils  seront  mélangés 
de  globules  graisseux  et  de  petits 
fraguiensde  lissi:  celhdaire  ou  paien- 
chymateux.  Ces  corps  étrangers  sont 
dus  à  la  facilité  avec  laquelle  se  dé- 
chire et  se  brise  la  masse  du  testicule 
dont  ils  proviennent  évidemment.  La 
faculté  locomotrice  des  Animalcules 
cesse  très-rapidement  lorsqu'on  les 
extrait  ainsi  des  organes  après  la  mort 
de  l'Animal;  mais  elle  dure  davan- 
tage dans  la  liqueur  obtenue  par  éja- 
culation.  Elle  se  prolonge  encore  plus 
lorsqu'on  laisse  le  liquide  dans  les 
vaisseaux;  ainsi,  quelques  portions 
du  canal  déférent ,  délayées  dans  un 
peu  d'eau  ou  de  salive,  chargent  ces 
véhicules  d'une  foule  d'Animalcules 
en  mouvement  ;  mais  au  bout  de 
quinze  à  vingt  minutes,  on  les  trouve 
tous  morts.  Ils  vivent  ou  se  meuvent 
pendant  deux  ou  trois  heures  sous  les 
mêmes  circonstances  ,  si  l'on  fait 
usage  de  liqueur  éjaculée.  Eufin  ,  si 
l'on  extrait  l'appareil  générateur  du 
corps  de  l'Animal  et  qu'on  le  con- 
serve dans  un  linge  humecté,  on  peut 
en  obtenir  des  Animalcules  vivans  , 
quinze  à  dix-huit  heui^es  après  l'opé- 
ration ,  soit  qu  on  les  prenne  dans  les 
canaux  déféiens,  soit  qu  on  les  relire 
des  testicules  eux-mêuies.  Leur  mort 
n'arrive  pas  d'une  manière  brusque. 
En  effet,  lorsque  les  Animalcules 
sont  bien  vivans  ,  on  remarque  en 
eux  des  flexions  rapides  et  alternati- 
ves de  la  queue,  qui  ne  permettent 
pas  de  chercher  ailleurs  la  cause  de 
leur  mouvement   progressif  Presque 


GEÎS 

toujours  ils  scdirii;cul  en  avant,  'ja- 
mais on  ne  les  voit  léliograiler,  mais 
bien  souvent  ils  ne  semblent  avoir 
aucun  but  détciminé  et  s'agitent  pen- 
dant long-temps  sans  changer  de 
place  d'une  manièie  appréciable. 
Dans  tous  ces  cas  on  observe  une  dé- 
gradation manifeste  de  vélocité  depuis 
l'instant  oii  on  les  a  extraits  de  l'or- 
gane ,  jusqu'à  celui  qui  marque  le 
terme  de  leur  laculté  locomotrice. 
L'étendue  de  leurs  mouvemens  dé- 
croît progressivement  ,  l'amplitude 
de  leurs  oscillations  (iiminuc  peu  à 
peu,  et  bientôt  ils  se  montrent  sans 
vie  et  tlottans  au  gré  du  liquide  dans 
lequel  ils  sont  immergés. 

Le  Chien  est  l'Animal  qui  nous  of- 
fre, après  le  Putois,  lesorganes  sécré- 
teurs les  moins  nombreux.    On   n'y 
trouve  en  effet  que  les  testicules  et  la 
prostate.  Les  vaisseaux  spermatiques, 
susceptibles  d'ètie  isolés  les  uns  des 
autres,  possèdent  un  diamètre  d'un 
cinquième  de  millimètre,  lorsqu'ils 
sont  gorgés  de  semence.  Ils   se  co'i- 
tractent  un  peu  après   l'évacuation. 
Ils   sont  replies  sur   eux-mêmes  eu 
ibrme  d'anse  ,  et  produisent  ainsi  des 
faisceaux  parallèles.  En  essayant  de 
les  suivre  pendant  un  trajet  de  plu- 
sieurs pieds  de  longueur  ,  on  les  voit 
toujours  continus  ,  sans  divisions  ni 
anastomoses  ;  et  si  l'on  examine  avec 
attention  leur  embouchure  dans  l'é- 
pididyme  ,  on  voit  très-bien  qu'ils  y 
parviennent  en  petit  nombre.  Les  ca- 
naux déférens  versent  dans  l'urètre 
leur  liquide  au  moyen  de  deux  petites 
ouvertures  placées  sur  les  côtés  d'une 
espèce  de  papille  légère  qui  en  mar- 
que la   situation.  C'est  précisément 
uans  cet   endroit  que   se    trouve   la 
prostate.  Elle  est  à  peu  près  de  la 
grosseur  d'une   fève  ,    nwis  arrondie 
et  partagée  en  deux  lobes  principaux, 
ce  qui  lui  donne  la  forme  d'un  cœur 
renversé.   Si  on  la   divise  ,   on   voii 
qu'elle  est  composée  d'un  grand  nom- 
bre de  petits  canaux  parallèles  entre 
eux   et  repliés  dans  l'endroit  où  ils 
atteignent  la  surface  de  la  glande.  Le 
liquide  qu'ils  séparent  du  sang  ,  vient 
se   rendre  dans  le  canal  de  Turètre 


GEN 


'99 


sur  les  côlés  du  petit  tubercule  ,  qui 
porte   les    ouvertures   des    déférens. 
C  est  là  que  se  mêlent  les  deux  liqui- 
des,  ils  passent  en.^uita  sans  éprou- 
ver d'autre  addition  tle   matière  or- 
ganique   jusqu'à     l'exl rémité    de    la 
veige ,  et  s'écoulent  goutte  à   goutte 
d'une  manière  uniforme  à  l'instant  du 
coït.  Le  canal  déférent  et  les  conduits 
de  la  prostate  amènent  donc  dans  le 
vérumontanum  des  liquidesdistincls, 
et  leur   mélange  produit  la    liqiieur 
qu'on  voit  s'écouler  du  pénis  ,  à  l'ins- 
tant de  réjaculatinn.   Uans  les  défé- 
rens,   nous  trouvons  en   abondance 
un  liquide   épais,   blanc  et    rempli 
d'Animalcules  fort   agiles.    Ils    sont 
plus  petits  que  ceux  du  Putois,  mais 
d'une   forme  analogue.    Ils   existent 
aussi  dans  ré[)ididyine  ,  et  se  présen- 
tent dans  l'un  et  l'.uitre  cas  parfAile- 
ment   distincts  et  dégagés  de    toute 
matière  hétérogène.  Que  l'on  prenne 
des  tranches  du   testicule  en   divers 
endroits  ,    qu'on   délaye    le    liquide 
qu'elles  laissent  échapper  ;  et  celui-ci 
montrera  de  même  une  foule  d'Ani- 
malcules en  mouvement ,  semblables 
eu  tous  points  aux  précédcns.  Ils  se- 
ront toutefois  mélangés  de  graisse  et 
de  débris  que   nous  savons  être  dus 
à  la  destruction  du  tissu  de  l'organe; 
ainsi  ,  le  testicule  du  Chien  comme 
celui  du  Putois  ,  émet  des  Animalcu- 
les et  seulement  des  Aniinalcides  ,  il 
les  transmet  à  son  canal  déférent ,  et 
celui-ci  les  transporte  dans  le  canal  de 
l'urètre.  Quant  à  la  prostate  ,  elle  sé- 
crète aussi  un  liquide  opalin  ,  blan- 
châtre, qu'ilesl  facile  dese  procurer  à 
l'état  de  pureté,  soit  eu  prenant  des 
tranches  de  cet  oi  ga.uc  et  recevant  sur 
une  plaque  de  verie  le  liquide  quon 
eu  fait  sortir  au  ni03en  d'une  com- 
pression  graduée,  soit  en  obtenant 
de  la  même  manière  celai  qi;i  trans- 
sude    des   canaux   cxcrétevirs    de    la 
glande.  On  peut  encore,  comme  nous 
l'avons  pratiqué  fiéquemmcnt ,  laver 
l'intérieur  du  vérumontanum,  com- 
primer l'organe  et  se  servir  de  la  li- 
queur qui  est  venue  s'y  rassembler. 
Dans,  toutes  ces  circonstances  ,  on  ne 
remarquera  rien  d'analogue  aux  Aui- 


200  GEN 

malcfilpri.  Des  globules  nombreux, 
semblal)!e5  à  ceux  du  lait ,  (lolteront 
dans  le  liquide,  mais  ils  ne  manifes- 
teront aucune  lacullé  locomotrice 
quelconque  ,  seront  toujours  dépour- 
vus de  queue,  ctl'œii  le  moins  exercé 
pourra,  dès  le  premier  essai,  distin- 
guer les  liquides  lournis  par  les  ca- 
naux dcférens  ,  de  ceux  que  l'on  au- 
rait obtenus  de  la  glande  prostate. 

Chez  les  Lapins, les  vaisseauxspcr- 
matiqucs  ont  un  quart  de  millimètre 
de  diamèire;  ils  sont  disposes  en  fais- 
ceaux et  lies  par  un  tissu  cellulaire,  au 
milieu  duquel  circulent  les  vaisseaux 
sanguins.  Ceux-ci  serpenlent  à  peu 
près  dans  un  sens  perpendiculaire  à 
Taxe  du  testicule,  et  se  ramifient  peu. 
La  vésicule  séminale  possèdedes  parois 
épaisses  assez  souples  et  ressemblant 
par  leur  texture  a  celles  de  la  vessie 
\n-inaire.  L'intérieur  est  revè.'u  d'une 
membrane  n^uqueuse  et  présente  une 
cavité  simple.  Sur  sa  paroi  postérieu- 
re ,  on  remarque  un  renflement  glan- 
duleux qui  n'atteint  pas  le  sonnnet 
de^  la   vésicule  et  se  termine   à   peu 
près  aux  trois  quarts  de  sa  hauteur. 
Son  apparence  est  granuleuse  ,  ce  qui 
provient  des  petits  culs-de-sac  dont  il 
cstcomposé,  et  qui,  se  trouvant  placé? 
les  uns  à  coté  des  autres  ,  ne  lausent 
voir  que  leur  sommité.  Cuvier  consi- 
dère cet  appareil  comme  la  prostate, 
et  nous  verrons  que  l'examen  de  la 
liqueur  qu'il    sécrète  confirme  cette 
opinion  que  le  célèbre  auteur  de  l'A- 
uatomie  comparée  n'avait  oHerte  qu'a- 
vec l'apparence   de    quelque   doute. 
Dans  le  testicule  ,  l'épididyme  et  les 
canaux  déféiens,  on  trouve  une  li- 
queur blanche  ,  épaisse  ,  qui  renferme 
une  foule  d'Animalcules  plus  longs 
que   ceux  du  Chien.  La  rapidiié  de 
leurs  mouvemens  est  extraotdinaire  , 
et  c'est  peut-être  de  tous  les  Mammi- 
fères ^  celui  qui   possèîeles  Animal- 
cules les.  plus  remarquables  sous  ce 
raj>port.  La  piostale  contient  un  li- 
quide blanc  ,  laiteux  ,  dans  lequel  on 
trouve  beaucoup  de  globules  analo- 
gues à  ceux  du  lait  pour  la  forme  et 
la  grosseur,  mais  qui  ne  présente  ja- 
mais d'Anmialculcs.  Enfin ^  dans  l'iu- 


GEN 
Jérieur  de  la  vésicule  séminale,  on 
rencontie  un  liquide  gris  jaunâtre 
dans  lequel  on  distingue  une  foule 
d'Animalcules  en  mouvement.  Ils 
sont  mêlés  de  quelques  corps  étran- 
gers très-gros  ,  sphéroïdaux  et  glo- 
buleux ,  comme  toutes  les  parcelles 
de  mucus  qui  se  détachent  des  mem- 
branes muqueuses.  On  n'a  pas  be- 
soin d'ajouter  aucun  véhicule  pour 
voir  les  Animalcules  distincts  et  sé- 
parés ,'  et  lorsqu'on  examine  la  li- 
queur avec  attention  ,  on  reconnaît 
qu'ils  sont  accompagnés  de  petits 
globules  semblables  à  ceux  qu'on 
trouve  dans  la  prostate. 

Les  organes  de  la  génération  pos- 
sèdent chez  le  Hérisson  comme 
chez  tous  les  Rongeurs,  un  déve- 
loppement fort  considérable.  Les 
testicules  ont  fourni  un  liquide  blan- 
châtre qui  transsudait  des  points  in- 
cisés. Il  fourmillait  d'Animalcules 
qui  s'y  trouvaient  comme  à  l'ordi- 
naire mêlés  de  quelques  particules 
étrangères.  Ils  étaient  très-grêles, 
leur  tête  paraissait  circulaire,  ra- 
])latie  et  marquée  dans  son  centre 
d'une  tache  lumineuse.  Leur  queue 
longuesemblaitplusopaqne  que  celle 
des  Animalcules  dont  nous  avons  eu 
occasion  de  parler  précédemment. 
L'épididyme  et  le  canal  déférent 
contenaient  tous  deux  un  liquide 
blanc  de  lait,  visqueux  et  rempli  d'A- 
nimalcules sans  mélange  de  matières 
hétérogènes.  Les  vésicules  séminales 
étaient  gorgées  d'un  liquide  blancopa- 
lin  qui  jailHssait  des  grosses  ramifica- 
tions lorsqu'on  les  ouvrait.  Celui-ci 
s'est  coagulé  lentement  et  d'une  ma- 
nièie  imparfaite,  n'a  point  offert  d'A- 
nimalcules ,  soit  qu'on  l'ait  examiné 
pur  avant  etaprès  la  coagulation,  soit 
qu'on  l'ait  délacé  préalablement  avec 
un  pende  salive  ou  d'eau  tiède.  Il  con- 
tenait seulenient  une  foule  de  corps  ir- 
réguliers de  toutes  les  formes  et  de  tou- 
tes les  grosseurs,  et  semblables  sous 
plusieurs  rapports  à  des  débris  de  ma- 
tières muqueuses  dont  ils  avaient  la 
transparence  et  l'aspect  grenu.  On 
arrive  au  même  résultat,  quelle  que 
soit  la  partie  des  vésicules  croii  l'on 


GEN 

lire  la  liqueur.  Pour  les  vésicules  ac- 
cessoires .  le  liquide  qu'elles  reirfer- 
ment  est  clair  ,  iueo:ij:;u!ablc  sponta- 
tiément,  et  sou  inspcctiou  nûcrosco- 
piquenomonliequedes  globules  rares 
de  grosse u  rs  va  riées ,  pa  rni  i  le>quels  on 
distingue  aussi  des  vésicules  graisseu- 
ses. Ou  voit  que  les  vésicules  séminales 
du  Hérisson  n'out  point  l'usage  d  nu 
réservoir  destiné  à  rasscndjler  le  li- 
quide lourni  par  le  testicule  Elles 
sont  remplies  d'un  liquide  tout-à-fait 

1)aiticulier,  et  qu'elles  sécrètent  pro- 
jahlemcnt  elles-mêmes.  Celui-ci  se 
mélange  à  la  liqueur  des  déféiens  , 
à  celle  des  vésicules  séminales ,  et 
c'est  là  ce  qui  constitue  le  sperme 
émis  par  l'Animal  au  luonient  de  l'é- 
jacidalion. 

DansleCocnoN  d'Inde, lesdiverses 
sections  du  testicule  laissent  transsu- 
der  un  liquide  épais  et  blanchâtre , 
qui.délayé  dans  delà  s;:iliveoude  l'eau 
pure,  olîVe  au  microscope  une  foule 
d'Animalcules  nuiuvans  plus  longs 
que  ceux  du  Chien  ,  du  Lapin  ou  du 
Chat,  mais  très-rapprochés  pour  les 
dimensions  ou  la  forme  de  ceux  que 
MOUS  avons  reconnus  dans  le  Putois. 
Leur  tète  est  circulaire,  plate  ,  et 
jnarquée  dans  le  milieu  dun  cercle 
plus  transparent  que  le  bord.  Leur 
queue  est  longue  ,  assez  large ,  ondu- 
lée dans  l'état  de  mort  ou  pendant  la 
progression.  Mais  lorsqu'ils  sont  agi- 
tés sans  locomotion  sensible  ,  elle  est 
courbée  en  arc  et  semble  inflexible. 
Ils  sont  d'ailleurs  mêlés  de  matières 
liélérogènes  qui  ne  peuvent  provenir 
que  du  (issu  du  testicule  et  qui  otîVent 
la  même  apparence  que  les  fragmens 
qu'on  en  détache.  Lépidid\me  est 
gorgé  d'iui  liquideblanc, d'apparence 
laiteuse.  Pris  à  l'origine  ou  à  la  fin 
du  canal  ,  et  délavé  comme  à  l'ordi- 
naire, il  oflVe  toujours  des  Animal- 
cules eu  grand  nombre  et  sans  aucun 
mélange  de  substances  étrangères. 
Leur  Ibrme  est  identique  avec  celle 
des  précédens.  Le  canal  déférent  don- 
ne lieu  aux  mêmes  observations  ;  les 
Animalcules  s'y  montrent  nets  et 
pleins  de  vie.  La  matière  contenue 
dans  les  vésicules  sé;uinalcs  est  épais- 


GEN  20 1 

so ,  transparente,  opaline  et  comme 

Inilpeuse  ;  elle  s'épaissit  rapidement  à 
air  et  devient  alors  concrète  ,  blan- 
che et  friable.  En  se  desséciiant  clic 
prend  un  aspect  corné.  On  l'examine 
au  microscope  ,  seule  ou  délayée  dans 
un  peu  de  salive;  elle  ne  présente 
que  des  globules  transparens  souvent 
agglomérés,  mais  faciles  à  séparer. 
Dans  plusieurs  expériences,  nous 
n'avons  pas  trouvé  d'autre  substance 
dans  les  vésicules,  mais  quelque- 
ibis  la  base  de  ces  boyaux  était 
plus  blanche  qu'à  l'ordinaire  et  con- 
tenait des  Animalcules.  Ceux-ci 
provenaient  d'un  peu  de  liquide  re- 
tluédu  canal  déférent  et  se  voyaient 
mêlés  à  une  grande  quantité  de  la 
substance  propre  aux  véhicules.  Dans 
quelques  occasions  ,  nous  avons  ob- 
servé que  la  portion  de  liquide  en 
contact  avec  la  membrane  muqueuse 
en  contenait  jusqu'au  sommet  des 
culs-de-sac.  Us  étaient  en  mouvement 
dans  l'un  et  l'autre  cas ,  identiques 
avec  ceux  du  canal  déférent  ,mais  dis- 
séminés dans  une  grande  masse  de  la 
matière  propre  aux  vésicules  elles- 
mêmes.  La  liqueur  des  vésicules  ac- 
cessoires est  transparente ,  très-flui- 
de ,  incoagulable  spontanément.  Elle 
ne  montre  au  microscope  aucun  Ani- 
malcule, mais  seulement  quelques 
globules  gros  ,  rares  ,  dillerens  en  vo- 
lume et  dun  aspect  qui  rappelle  celui 
des  gouttelettes  de  graisse.  Enfin  ou 
peut  extraire  des  glandes  de  Cowrper, 
au  moyen  des  procédés  que  nous 
avons  déjà  fait  connaître,  un  liquide 
blanc  laiteux  rempli  de  globules  très- 
petits  ,  de  la  même  dimension  que 
ceux  qu'on  observe  dans  le  lait. 
On  voit  donc  qu'au  milieu  de  tous 
ces  appareils  variés,  la  constance  de 
l'emploi  du  testicule  se  fait  remar- 
quer de  la  manière  la  plus  satisfai- 
sante. Lui  seul  sécrète  des  Animal- 
cules ,  et  les  autres  glandes  fournis- 
sent à  la  liqueur  séminale  des  maté- 
riaux tout-à-fait  ditlérens  dont  nous 
ne  saurions  encore  assigner,  il  est 
vrai,  l'utilité  ,  mais  qui  jouent  pro- 
bableuieut  un  ri)le  secondaire. 

Les    Animalcules    du    Surmulot 


aoa  GEiN 

oat  une  longueur  considérable,  se 
meuvent  «avec  vivacité  et  nagent  à 
la  manière  des  Anguilles  dont  Ils  ont 
à  peu  près  la  forme,  car  leur  tête  est 
moms  grosse  relativement  à  la  queue 
que  dans  les  Animaux  précédens. 
Elle  offre  ceci  de  remarquable,  qu'elle 
est  marquetée  de  points  translucides 
lorsqu'on  l'examine  de  champ  ,  et  ce 
caractère  singulier  se  retrouve  dans 
le  Rai,  la  Souris  blanche  et  grise. 
Vue  de  côté,  la  tête  se  distingue  de 
la  queue,  car  elle  est  dirigée  d'une 
façon  anguleuse  qui  la  rend  aisée  à 
reconnaît!  e  ,  circonstance  que  nous 
n'avons  observée  que  dans  les  Ani- 
maux qu'on  vient  de  citer.  Dans  tous 
les  autres  ,  la  tête  est  aplatie  ,  mais 
elle  se  dirige  selon  l'axe  de  la  queue. 
Nous  avons  pu  ,  grâces  à  la  com- 
plaisante amitié  de  CoUadon  ,  mem- 
bre distingué  de  la  Société  de  Physi- 
que à  Genève  ,  soumettre  à  diverses 
reprises  les  liqueurs  sperma tiques  de 
la  Souris  blanche  etgriseà  un  examen 
comparatif  très-soigné.  L'identité  de 
leurs  Animalcules  est  complète,  soit 
pour  la  longueur  absolue,  soit  pour 
la  forme  du  renflement  céphalique 
qui,  comme  on  l'a  déjà  dit,  pré- 
sente des  caractères    particuliers. 

Les  Animalcules  du  Cheval,  ceux 
del'ANE,  du  Taureau,  et  les  appa- 
reils générateurs  du  Mulet,  doivent, 
à  leur  tour,  fixer  notre  attention.  On 
conçoit  l'utilité  d'une  comparaison 
semblable  lorsqu'on  réfléchit  à  la  pos- 
sibilité reconnue  du  croisement  entre 
ces  trois  espèces.  De  tous  ces  Animaux 
le  Cheval  était  le  seul  que  nous  eus- 
sions examiné  ,  lors  de  la  publication 
de  notre  Essai  sur  les  Animalcules 
spermatiques  ;  depuis  lors  ,  nous 
avons  eu  de  fréquentes  occasions  de 
vérifier  nos  premiers  résultats.  Les 
testicules  et  le  canal  déforent  ont 
fourni  toujours  de  nombreux  Ani- 
malcules très-vivans  ,  même  dou- 
ze heures  après  l'extirpation  des  or- 
ganes. Leur  tête  est  arrondie  ,  mar- 
quée au  centre  d'un  point  globu- 
leux et  clair.  Leur  longueur  totale 
est  de  o  ,n"n  o5o  à  o  ,™"o5.'S.  Spallan- 
zani,    Gleichen    et    plus   ancienne- 


GEN 
ment  Hill  avaient  déjà  reconnu 
leur  existence  dans  la  liqueur  obtenue 
par  éjaculation  dans  les  haras.  Plu- 
sieurs appareils  générateurs  de  l'Ane 
ont  été  le  sujet  de  pareilles  observa- 
tions. Dans  tous,  nous  avons  reconnu 
des  Animalcules  fort  analogues  à  ceux 
du  Cheval, mais  qui  semblaient  avoir 
la  lète  plus  ovale.  Leur  longueur  to- 
tale était  de  o.^^oGo,  c'est-à-dire 
à  peu  près  la  même.  Gleichen  nous 
païaît  être  le  premier  naturaliste 
qui  les  ail  bien  décrits  ,  mais  comme 
le  dessin  qu'il  en  a  donné  ,  de  même 
que  tous  ceux  que  renlérme  son  ou- 
vrage, a  été  fait  d'après  une  liqueur 
éjacidêc  ,  on  y  trouve  non-seulemen^ 
des  Animalcalcs,  mais  encore  d'au- 
tres matières  organiques  fournies  par 
les  glandes  secondaires  de  l'appareil 
mâle.  Nous  avons  aussi  observé  soi- 
gneusement les  liqueurs  retirées  du 
testicule  ou  de  l'épididyme  de  plu- 
sieurs Taureaux.  Nous  avons  mê- 
me eu  la  facilité  de  comparer  une  fois 
les  Animalcules  que  nous  en  obte- 
nions avec  ceux  d'un  Cheval  dont  ca 
nous  avait  apporté  les  organes  en  mê- 
me temps.  La  forme  est  analogue, 
mais  ceux  du  Taureau  ne  nous  offri- 
rent pas  ces  taches  circulaires  et 
plus  blanches  qu'on  rencontre  dans 
les  Animalcules  du  Cheval  et  de 
l'Ane.  Leur  longueur  est  de  o,™"" 
o5'8  à  Oj'^^oôa,  c'est-à-dire  sembla- 
ble à  celle  que  nous  avons  reconnue 
dans  les  Animaux  précédens.  Glei- 
chen, qui  avait  beaucoup  de  facilité 
pour  se  procurer  la  liqueur  émise  par 
les  Taureaux  à  Pinslant  du  coït,  en 
a  fait  le  sujet  d'un  très-grand  nom- 
bre d'observations.  Ce  sperme  a  ,  se- 
lon lui,  l'odeur  et  la  couleur  de  l'eau 
de  colle ,  et  il  pense  avoir  trouvé 
beaucoup  plus  d'Animalcules  dans 
celui  des  jeunes  Animaux  que  dans 
celui  des  Taureaux  plus  âgés. 

On  conçoit  qu'il  est  d'un  haut  in- 
térêt ,  pour  rendre  cette  histoiic 
complète,  de  comprendre  dans  notre 
investigation  les  organes  du  Mulet ,  de 
ce  singulier  Animal  auquel  on  refuse, 
presque  d'un  commun  accord  ,  la  fa- 
culté fécondante.  Quoique  beaucoup 


d'Jciivains  aicut  siipj)OSo  qu'il  tilail 
capable  d'engencher  ,  parlicuUèrc- 
meiit  avec  la  Jumeul,  nous  n'avons 
pas  encore  tiouvé  sur  ce  point  une 
seule  preuve  de  lait.  Parmi  ceux  qui 
sont  les  plus  disposes  à  le  croire,  nous 
n'en  voyons  aucun  qui  puisse  four- 
nir des  détails  suflisaniment  précis. 
Les  autres,  au  contraire,  cilcnt  en 
leur  faveur  une  foule  d'essais  infruc- 
tueux. Il  en  est  de  celte  question 
comme  de  tous  les  cas  ou  les  person- 
nes qui  se  vouent  aux  sciences  sont 
appelées  à  se  prononcer  sur  des  ré- 
sultats négatifs.  Un  témoignage  posi- 
tif suffirait  pour  annuler  la  valeur  do 
tous  les  autres  ,  quelque  multipliés 
qu'ils  fussent.  Il  devient  donc  fort 
épineux  de  prendre  une  opinion  arrê- 
tée ;  et  dans  la  circonstance  présente  , 
nous  nous  bornerons  à  énoncer  qu'il 
est  fort  probable  ,  si  l'on  s'en  tient  à 
la  majorilédes  avis  ,  que  le  plus  grand 
nombre  des  Mulets  n'est  pas  apte  à  la 

Sropagalion.  Dans  les  grandes  fermes 
e  l'Amérique  oii  il  se  trouve  d'im- 
menses troupeaux  de  Mulets  ,  on  cite 
quelques  exemples  de  fécondation. 
Les  circonstances ,  en  cette  occasion  , 
.sont  bien  favorables,  puisqu'on  peut 
observer  plusieurs  milliers  de  Mulets 
mâles.  Cependant  les  cas  oli  ils  ont 
paru  propres  à  la  propagation  sont 
presque  aussi  rares  et  non  moins 
équivoques  que  les  observations  faites 
en  Europe.  On  conçoit  d'ailleurs  que 
l'on  ne  peut  affirmer  avec  certitude 
que  le  Mulet  soit  inhabile  à  la  Géné- 
ration, mais  on  a  du  moins  des  preu- 
ves très-positives  et  plus  que  suffi- 
santes pour  montrer  combien  il  est 
rare  que  l'exercice  de  cette  fonction 
lui  soit  accordé.  Quoi  qu'il  en  soit 
dans  le  fond  ,  il  importait  beaucoup  à 
notre  point  de  vue  de  savoir  s'il  exis- 
tait des  Animalcules  dans  ses  appa- 
reils générateurs ,  et  de  connaître 
leur  forme  et  leur  longueur  compa- 
rativement aux  espèces  d'oii  il  pro- 
vient. iNous  nous  sommes  procuré  un 
Mulet  d'une  douzaine  d'années  et 
qui  montrait  des  signes  d'ardeur  non 
équivoques.  On  l'a  tué  ,  et  nous  avons 
examiné   de    suite  tout  son  appareil 


GEN 


aoS 


^énéiatcur  avec  le  [l'.us  grand  soin. 
Il  ne  nous  a  pas  été  possible  d'y  ren- 
contrer autre  chose  que  des  globules 
tels  que  ceux  que  nous  rencontrons 
dans   les   Animaux    impid)èies.    Les 
testicules  étaient  remplis  d'un  fluide 
opalin  très-abondanl ,  et  qu'on  aurait; 
confondu  facilement  à  l'œil   avec  la 
liqueur  spermatiquc  la  plus  parf;iite  ; 
mais  sous  le  microscope  ,  ou  ne  pou- 
vait y  apercevoir  autre  chose  que  des 
corpuscules  immobiles.  Les  vésicule» 
séminales  et  le  canal  déférent  conte- 
naient le  même  liquide  et  reprodui- 
saient la  même  apparence.  Les  pros- 
tates ofiVaient  au  contraire    une  li- 
queur jaune  sale  dans  laquelle  flot- 
taient   des    globules    rares   et    plus 
petits.  Bory  de   Saint-Vincent  nous 
assure  avoir  obtenu   absolument  les. 
mêmes    résultats  sur    divers  Mulelfi 
dont    il   a     eu    occasion    d'observei' 
l'appareil    générateur    en    Espagne. 
Gleichen  ,  qui  avait  l'intime  convic- 
tion  de  l'exislence  des   Animalcules 
dans   le  Mulet,  avoue  pourtant  qu'il 
ne  lui  a  pas  été  possi'ile  d'en  aperce- 
voir. Il  est  vrai  qu'ill'attribue  plutôt 
à  l'âge  du  Mulet  qui  avait  plus  de  dix 
ans  qu'à  toute  autre  cause  ,  et  il  pen- 
se que  son  expérience  prouve  seule- 
ment l'absence  des  Animalcules  dans 
les  vieux  Animaux.  Or,  comme  nous 
avons  vu  nous-mêmes    des    Etalons 
fort  estimés  ,  quoiqu'ils  eussent  plus 
de  quinze  ans  ,  il  nous  est  impossible 
d'admettre  unetellc  explication.  Glei- 
chen cite  encore  des  tentatives  faites 
pour  obtenir  un  accouplement  fécon- 
dant entre  les  Mulets  et  les  Jumens. 
L'acte  en  lui-même  se  passait  comme 
à  l'ordinaire  et  sans  difficulté  ,  m;às 
les  femelles  ne  retenaient  pas.  Malgré 
toutes    les    preuves   qu'il    accumule 
ainsi  contre  sa  propre  opinion  ,  ca.T  il 
croyaitquelesAnimalculesétaient  né- 
cessaires à  la  Génération  ,il  n'enc(m- 
clut  pas  moins  que  le  JMulet  doit  titre 
habile  à  la  reproduction  comme  tou- 
tes les  autres  espèces. 

Nous  avons  pu  faire  aussi  de  fré- 
quentes observations  sur  les  Ani- 
malcules du  Bouc.  Ils  ont  une  er- 
trême    vlcacilé    dans    Icui^s   mouve- 


2o4  GEN 

inens,  et  se  rapprochent  d'une  ma- 
nière remarquable  de  ceux  du  Lapin, 
soit  par  la  longueur,  soit  par  la  ior- 
me.  Il  en  est  de  même  des  Animalcu- 
les du  Bélier.  Nous  n'avons  pas  besoin 
de faireobserver, quanta  ces  dentiers, 
que  les  remarques  dont  Leewenîioeck 
a  publié  le  clélail  sont  eulièi'ement 
fausses.  Il'o  cru  reconnaître  dé)à  chez 
eux  les  mœurs  particulières  de  l'espè- 
ce et  leur  disposition  à  errer  par  trou- 
pes nombreuses.  De  telles  hallucina- 
tions se  réfutent  d'elles-mêmes;  elles 
ont  discrédilé,  dès  sa  naissance,  le 
système  de  la  Généralion,  d'ailleurs 
fort  bizarre,  auquel  cet  habile  obser- 
vateur s'était  arrêté. 

La  plupart  des  Oiseaux  sont  soumis 
à  des  alternatives  nettement  tran- 
cliées  qui  les  rendent  inhabiles  à  se 
reproduire  hors  de  certaine i  époques, 
et  les  Moineaux,  par  exemple,  ne 
sont  pubères  que  vers  la  saison  de 
leurs  amours.  On  trouve  alors  leur 
testicule,  volumineux,  blanc,  gorgé 
de  semence ,  et  celle-ci  fourmille  d'À- 
nimalcules  dont  la  tête  plate  et  ciicu- 
laire  se  présente  souvent  de  coté  ;  leur 
queue,  longue  et  effilée  comme  une 
aiguille,  se  contourne  peu  dans  leurs 
mouvemens  ,  qui  semblent  s'exécuter 
d'une  seule  pièce.  Mais  il  n'en  est  pas 
de  même  en  tout  autre  temps,  et  le 
testicule,  réduit  au  dixième  de  son 
volume,  offre  la  teinte  gris-jaunàtie 
qui  est  propre  aux  vaisseaux  spermu- 
tiques  qui  le  composent.  Ceux-ci  ne 
contiennent  absolument  aucune  es- 
pèce de  liquide  ,  et  l'un  a  beau  le  coui  • 
primer,  le  diviser,  en  délayer  des 
fragaiens  dans  l'eau  ,  rien  ne"^  peut  y 
faire  recounaîtje  des  Animalcules.  Le 
Moineau  mille  n'est  donc  véritable- 
ment pubère  qu'au  printemps,  et  perd 
celte  prérogative  dès  qu'il  a  accouipli 
l'œuvre  de  la  reproduction.  Il  en  est 
de  même  des  Serins  de  Canarie ,  des 
Linottes  ,  des  Pinsons  ,  des  Canards 
domestiques  etdes  Coqs  d'IniJc.  Onse 
bornera  a  présenter  ici  quelques  résul- 
tats propres  à  donner  une  idée  préci- 
se de  leur  forme.  Ceux  du  Coq,  que 
Leewenhoeck  avait  découverts  et  par- 
iaitemeut  dessinés,   et  que  Gleichcu 


G  EN 

lui-même  avait  eu  l'occasion  d'obser- 
ver ,  peuvent  fournir  l'occasion  d'ad- 
mirer l'exactitude  extraordinaire  de 
l'infatigable  scrutateur  hollandais. 
Les  Animalcules  du  Coq  consistent 
en  une  tête  oblongue  qui  se  rétrécit 
tout-à-coup  à  sa  base  et  se  continue 
en  une  queue  extrêmement  fine  qu'il 
est  pres(|uc  impossible  de  reconnaîtie 
aux  premières  observations.  Mais  si 
l'on  se  livre  pendant  quelques  jours  à 
cet  examen,  on  parvient  aisément  ù 
s'assurer  de  son  existence,  et  alors 
l'Animalcule  se  montre  tel  que  nous 
venons  de  le  dépeindre.  Mais  co 
qu'il  y  a  de  plus  singulier  ,  c'est  que 
le  Coq  ,  pris  en  toute  saison  ,  se  prête 
lacilementà  ce  genre  de  recherches, 
et  se  dérobe  par  conséquent  à  une  loi 
qui  pourrait  sembler  plus  générale. 
Le  j'xGEON  possède  aussi  des  Ani- 
malcules, et  leur  forme,  leur  lon- 
gueur les  rapprochent  singulière- 
ment de  ceux  qu'on  vient  de  décrire 
dans  le  Coq,  tellement  même  qu'il 
serait  impossible  de  dire  en  quoi  ils 
diffèrent.  On  trouve  que  les  organes 
de  cet  Animal  en  contiennent  à 
une  époque  ou  il  est  impossible  d'eu 
obtenir  des  Molneauv  ,  du  Canard 
et  du  Coq  d'Inde  ,  ce  qui  porte 
à  penser  qu'il  conserve  sa  pu- 
berté pendant  toute  l'année  de  même 
que  le  Coq  domestique.  Ceux  du  Ca- 
KARD  sont  plus  courts  et  ne  se  présen- 
tent qu'au  printemps  et  au  commen- 
cement de  l'été.  Eu  automne  ou  trou- 
ve les  testicules  secs  et  arides  ,  d'une 
couleur  jaune  sale  ,  et  le  canal  défé- 
rent est  entièrement   vide. 

La  liqueur  séminale  de  la  Gre- 
nouille commune ,  obtenue  par 
émission  spontanée  ,  contient  une 
te) le  quantité  d'Animalcules  ,  et 
leur  mouvement  est  si  rapide  ,  que 
l'œil  ,  armé  du  microscope,  n'y  aper- 
çoil  qu'une  espèce  de  bouillonnement 
très-singulier.  Mais  lorsqu'on  la  dé- 
laie ou  qu'on  prend  le  liquide  du 
testicule,  le  mouvement  plus  lent  et 
les  Animalcides  plus  isolés  permet- 
tent d'en  percevoir  la  forme  sans 
difficulté.  Ils  sont  foi t  courts,  leur 
tête    est   oblongue ,   aplatie    et  mar- 


CxEN 

(jiiée  clans  son  centre  iVune  tnchc 
plus  claire  que  nous  n'uvons  bien 
vue  qu'au  luoyon  de  l'exccllonl  mi- 
croscope du  |)iolcsscur  Amici.  La 
Grenouille  à  tempes  rousses  a  ol- 
fcrt  des  Animalcules  semblables  en 
tout  point,  mais  elle  se  distingue 
de  la  piëcedentc  par  quelques  par- 
tictdariti's  de  son  a;>pareii  généra- 
teur, qui  paraissent  singulières  lors 
quOn  réflécliit  à  la  ressemblance 
qui  existe  d'ailleurs  entre  ces  deux 
espèces.  Le  lenticule  est  beaucoup 
plus  |)clil,  l'uretère  est  plus  large 
comparativement,  mais  il  est  privé  de 
dilatation  et  se  termine  dans  le  cloaque 
par  un  simple  oritice  sans  papille.  La 
femelle  olîie  des  dififérences  encore 
plus   saillantes. 

On  trouve  chez  les  Crapauds  des 
variations  plus  remarquables  ,  mais 
elles  ne  portent  que  sur  les  arran- 
gemens  accessoires  de  l'appareil,  et 
le  testicule  s'y  voit  toujours  gorgé 
d'un  liquide  qui  fourmille  d'Animal- 
cules plus  ou  moins  longs. 

Les  Animalcules  de  la  Sala- 
mandre ont  une  forme  très-remar- 
quable et  ditTèrent  entièrement  de 
ceux  décrits  jusqu'à  présent.  Ils  sont 
fort  longs,  t'oit  grêles,  et  se  termi- 
nent en  avant  par  une  tète  obovale 
tellement  plate  que  lorsqu'elle  se 
présente  sur  le  côté  ,  on  dirait  qu'ils 
n'en  ont  pas  du  tout.  Ils  se  meuvent 
d'une  manière  aussi  latigaule  que 
singulière.  Leur  corps  entier  se  cour- 
be en  un  arc  très-régulier ,  mais  qui 
change  de  direction  à  (ont  instant. 
Quelquefois  ils  exécuîcnl  cette  espèce 
d  évolution  pendant  plus  de  dix  mi- 
nutes sans  bouger  de  place.  On  les 
volt  aussi,  mais  plus  rarement,  nager 
par  des  ondulations  répétées  et  liori- 
zuutaies ,  à  peu  près  à  la  manière  des 
Serpcns.  Lorsqu'ils  sont  à  sec  ,  leur 
corps  devient  tres-flexueux.  ÎNlais  ce 
qu'ils  ont  certainement  de  plus  ex- 
traordinaire, c'est  leur  longueur  ab- 
solue qui  est  égale  à  o,'"'"4.  Sous  ce 
rapport  ,  ils  s'éloignent  é!range- 
ment  des  Animalcules  précédens  qui 
eont  beaucoup  plus  courts.  Malgië 
cette  différence,  il  ne  paraît  pas  que 


GEN 


2o5 


leur  diamètre  soit  plus  fort  ;  bien 
nu  contraire  ,  les  Animalcules  du 
Cochon  dinde,  par  exemple,  ont  la 
queue  plus  épaisse  et  la  tète  bien 
plus  grosse,  quoiqu'ils  soient  à  peu 
près  cinq  fois  monis  longs.  La  Sa- 
lamanihe  palmée  et  la  Salamandre 
teireslre  possèdent  aussi  des  Ani- 
malcules qui  ne  diffèrent  que  par 
la  longueur  de  ceux  que  nous  venons 
de  décrire.  Chez  ces  Animaux,  il 
suffit  de  presser  le  ventre  au  mâle 
ve:s  le  piinteinps  pour  faire  sortir 
par  l'ouverture  du  cloaque  une  li- 
queur qui  en  offre  une  quantité  pro- 
digieuse. 

La  Vipère,  l'OiiVET, quelques  Cott- 
LtiUVRES  ,  les  Lézards  grjs  et  yerts 
nous  ont  fourni  des  Animalcules,  et 
l'occasion  de  les  examiner  s'est  renou- 
velée plusieurs  fois  pour  chacune  de 
ces  esj'èces.  En  général, ils  se  rappro- 
chent de  ceux  des  Mammifères  pour 
la  forme  et  la  longueur,  quoique  leur 
tèfe  se  trouve  beaucoup  moins  mar- 
quée. 

La  laite  des  Poissons  fourmille  de 
corps  mouvans  sur  la  forme  desquels 
il  y  a  beaucoup  de  vai  ialions  dans  les 
auteurs  qui  font  examinée.  Pour  le 
plus  grand  nombre,  ils  n'ont  vu  que 
des  globules  vivement  agités;  mais 
celte  illusion  provient  évidemment  de 
l'extrême  ténuité  de  leur  queue  qui 
échappe  aux  yeux  les  mieux  exercés. 
Au  moyen  de  1  instrument  d'Amici  , 
noire  ami  le  docteur  Prévost  a  eu 
l'occasion  de  s'assurer  que  chacun  de 
ces  globules  était  bien  réellement 
pourvu  d'une  queue. 

Quant  aux  Mollusques,  ils  se  prê- 
tent merveilleusement  à  ce  genre  de 
recherches  en  raison  de  la  dimensiou 
extraordinaire  de  leurs  Animalcules, 
et  dans  1  Escargot ,  par  exemple, 
ceux  qu  on  y  rencontre  en  abondance 
ont  près  d'un  millimètre  de  longueur 
absolue,  et  ressemblent  beaucoup, 
pour  le  port  et  la  forme  générale,  ;i 
ceux  de  la  Salamandre.  Ils  ont  le  corps 
ondulédans  toute  sa  lougueur,se  meu- 
vent avec  assez  de  lenteur  pour  qu'on 
puisse  aisément  les  suivre,  et  se  ter- 
minent en  avant  par  une  tête  obovale. 


206 


GEN 


Ils  nagent  toujours  de  la  même  ma- 
nière que  les  Anguilles  ;  mais  quel- 
quefois ils  ont  l'air  d'êlre  en  repos 
complet ,  quoique  leui'  lêle  pivote  sur 
sa  base  en  décriv;iut  des  oscilla  linns 
fort  l'apidcs.  Cebalnncementpeut  du- 
rer pendant  tiès-long-temps  sans  que 
rAniinalcule  change  de  place.  Pour 
les  mesurer  ,  ou  est  forcé  de  pren- 
dre un  grossissement  moins  fort 
qu'à  l'ordinaire  ,  car  leur  corps  entier 
ne  pourrait  être  perçu  avec  celui  de 
trois  cents  diamètres,  quoique  son 
champ  embrasse  près  de  cinq  pou- 
ces. Il  semble  qu'on  devrait  les  voir 
à  l'œil  nu  ,  puisqu'ils  ont  une  demi- 
ligne  de  longueur;'mais  si  l'on  réflé- 
chit à  la  ténuité  de  leur  corps,  on 
concevra  comment  ils  peuvent  échap- 
per aux  regards  lorsqu'on  ne  fait 
pas  usage  d'une  lentille.  Les  autres 
Escargots  en  possèdent  aussi  de  sem- 
blables ;  les  Limaces  ,  les  L^ninécs  on 
ont  de  même  natui  e  ;  mais  on  pourra 
voir,  dans  le  tableau  des  mesures  ab- 
solues, qu'ils  sont  généralement  plus 
courts  que  ceux  de  V Hélix  pomatia. 
Après  avoir  poursuivi  dans  ces 
principales  classes  du  règne  animal 
l'étude  de  la  sécrétion  spermatique, 
il  importe  de  discuter  les  résultais 
principaux  qui  s'ensuivent.  On  a 
vu  que  le  testicule  était  le  seul  or- 
gane constant  et  essentiel  ,  tous 
les  autres  pouvant  manquer  dans  le 
plus  grand  nombre  des  cas  sans  que 
la  fonction  généra ti^ce  en  soit  influen- 
cée. Cette  circonstance  prouve  d'une 
manière  presque  incontestable  qu'il 
est  le  siège  delà  sécrétion  au  raoxen 
de  laquelle  s'opère  la  fécondation  des 
œuls.  11  semble  aussi  ,  d'après  les 
mêmes  recherches  ,  que  les  Animal- 
cules spermaliques  ne  se  montrent 
que  dans  cet  organe,  et  la  liaison  de 
ces  deux  lois  de  l'économie  animale 
semble  indiquer  que  ces  êtres  jouissent 
d'une  importance  réelle  ,  et  peut-être 
exclusive  dans  l'acte  de  la  Génération. 
Il  est  donc  nécessaire  de  poursuivie 
leur  élude  sous  ce  [oint  de  vue,  et  de 
multiplier  les  faits  afin  d'éclairer  la 
question  sous  toutes  ses  faces. 

Les  Animaux  impubères  sont  inha- 


GEN 

biles  à  la  reproduction,  et  l'étude 
atteutive"  de  leurs  organes  pouvait 
éclairer  sur  la  cause  prochaine  de  leur 
incapacité.  Nous  avons  mis  à  profil 
toutes  les  occasions  qui  se  sont  pré- 
sentées à  nous  depuis  deux  ans,  et 
nous  pouvons  assurer ,  d'après  un 
nombre  d'expériences  extrêmement 
considérable  ,  que  les  Lapins  ,  les 
Veaux,  les  Poulains,  les  Anons,  les 
Cochons  d'Inde  de  quelques  mois, 
un  grand  nombre  de  Suunulots,  de 
Souris  du  même  âge,  les  Poulets  et 
les  petils  Canards  ,  enfin  les  Grenouil- 
les jeunes,  ne  possèdent  pas  d'Ani- 
malcules speimatiques.  La  liqueur 
qu'on  extrait  de  leurs  organes  con- 
tient les  globules  inéguliers  qu'on 
observe  dans  les  testicules  du  Mulet; 
mais  elle  est  complètement  privée  de 
corps  mouvans,  et  jamaisnousn'avons 
pu  découvrir  au  milieu  des  globules 
qui  flottaient  dans  le  liquide  quelque 
objet  qui  rappelât  par  sa  forme  les 
Animalcules  propres  aux  Animaux 
pubères.  Nos  prédécesseurs  avaient 
déjà  fait  mention  de  cette  circons- 
tance ,  mais  nous  ne  pensons  pas 
qu'ils  eussent  apporté ,  dans  leurs  re- 
cherches ,  le  scrujHile  et  le  soin  que 
nous  avons  mis  dans  les  nôtres,  et 
qu  ils  les  eussent  surtout  variées  et 
multipliées  suffisamment  pour  donner 
à  cette  loi  un  caractère  général  et 
précis. 

Après  une  époque  de  la  vie  ,  qiu, 
sans  être  bien  déterminée,  varie  peu 
dans  chaque  espèce,  les  Animaux 
deviennent  stériles.  Il  était  fort  im- 
portant de  comparer  le.,  matières  sé- 
crétées dans  cette  période  avec  celles 
que  nous  avions  examinées  ,  soit  dans 
1  état  adulte  ,  soit  dans  le  jeune  âge  , 
avant  la  manifestation  des  symptômes 
connus  de  la  puberté.  Sur  ce  point, 
nous  n'aurons  pas  l'avantage  d'oflrir 
un  grand  nombre  de  résultais  ,  et  Ion 
conçoit  qu'il  est  bien  moins  ai.sé  do  se 
procurer  des  êtres  dans  les  conditions 
(le  vieillesse  convenable.  Cependant 
nous  avons  pu  soumeltre  à  l'examen 
les  parties  de  la  Génération  d Un  Eta- 
lon âgé  de  vingT-clnq  années,  et  qui 
se  trouvait  hors  de  service  depuis  qua- 


GEN 

tie  ou  cina  ans  ,  ainsi  que  ceux  de 
quelques  Cniens  Tort  âgés  dont  nous 
avons  pu  disposci .  Les  oii;;ines  n'é- 
taient pas  dans  un  état  inaladil;  in:iis 
ils  se  trouvaitnl  dépourvus  d'Ani- 
malcules ,  et  la  liqueur  qu'iN  conte- 
naient ressemblait,  sous  tous  les  rap- 
ports, à  celle  que  nous  avions  obser- 
vée dans  les  jeunes  individus  des  mê- 
mes espèces.  Ce  point  de  vue  avait 
aussi,  dans  plusieurs  occasions,  été  le 
sujet  de  quelques  recherches,  et  nous 
trouvons  dans  les  auteurs  qui  s'en 
sont  occupés  des  résultats  parfaite- 
ment conformes  à  ceux  que  noi;s 
avons  obtenus  nous-mêmes. 

Les  données  que  nous  venons  d'ac- 
c[uérir  établissent  déjà  suffisamment 
l'importance  des  Animalcules  ,  et 
montrent  qu'il  existe  unerelatiou  in- 
time entre  leur  présence  dans  les 
organes  et  le  pouvoir  fécondateur  de 
l'Animal.  Il  est  donc  indispensable 
d'en  faire  l'objet  d'une  élude  parti- 
culière ,  et  de  définir  exactement  les 
principales  propriétés  qui  les  carac- 
térisent. Ce  que  nous  avons  dit  sous 
le  point  de  vue  de  la  forme  ,  de  la  mo- 
tilité  ,  etc.  ,  peut  suffire  pour  le  mo- 
ment, et  nous  allons  les  étudier  dans 
leurs  rapports  avec  quelques  agens 
physiques.  Le  sperme  du  Chien  de- 
meure parfaitement  fluide  et  trans- 
parent, le  mouvement  s'y  conserve 
pendant  plusieurs  heures.  Ces  deux 
circonstances  le  rendaient  plus  propre 
que  tout  autre  aux  observations  sui- 
vantes. No\is  avons  mis  dans  des 
capsules  d  argent  des  quantités  égales 
de  liqueur  spermatique.  Nous  avons 
laissé  l'une  comme  terme  de  com- 
paraison ,  et  nous  avons  fait  plonger 
dans  l'autre  une  baguette  métallique 
vernie  jusqu'à  son  extrémité  ^  de  ma- 
nière qu'en  mettant  en  communica- 
tion la  baguette  et  la  capsule  avec  les 
deux  surfaces  d'une  bouteille  de 
Leyde  ,  fortement  chargée  ,  on  exci- 
tait une  étincelle  qui  passait  en  to- 
talité au  travers  du  liquide  et  non 
point  à  sa  surface.  Après  quelques 
décharges ,  les  Animalcules  étaient 
complètement  immobiles  ,  tandis  que 
ceux    qu'on    n'avait  point  électrisés 


GEN 


207 


s'agitaient  tout  autant  qu'avant  l'ex- 
périence ,  qui  n'avait  duré  f|i!e  cinq 
minutes.  Nous  avons  fixé  sur  une 
glace  .deux  lils  de  platine  ,  dont  les 
extrémités  vis-à-vis  l'une  de  l'autre 
étaient  séparées  par  (|uelques  lignes 
d'intervalle  ;  cet  appareil  a  été  placé 
sous  le  micioscope  ,  et  les  fils  ont  été 
mis  en  communication  avec  deux 
branches  de  laiton  ,  qui  se  rendaient 
dans  des  capsules  pleines  de  mercure 
et  portées  par  une  table  indépen- 
dante de  l'appui  du  microscope. 
L'une  d'elles  communiquait  à  de- 
meure avec  l'un  des  pôles  d'une 
forte  pile  ;  l'autre  servait  à  établir  ou 
rompre  le  circuit,  au  moyen  de  lim- 
ïuersion  ou  de  rémersion  du  rhéo- 
phore.  On  a  mis  alors  une  goutte 
de  liqueur  spermatique  entre  les 
deux  fils  de  platine  ,  et  le  mouve- 
ment des  Animalcules  étant  bien 
perçu ,  l'on  a  établi  le  circuit  gal- 
vanique. Mais,  soit  qu'il  ait  été  con- 
tinu ,  soit  qu'on  ait  donné  des  se- 
cousses ,  on  n'a  pu  voir  aucune 
altération  dans  le  mouvement.  Ajuès 
avoir  suffisamment  constaté  ce  point , 
on  a  promené  le  nricroscope  dans 
toute  l'étendue  du  liquide  ,  et  l'on  a 
vu  que  dans  les  portions  contiguës 
au  pôle  positif  ils  étaient  tous  immo- 
biles ,  taudis  que  soit  auprès  du  pôle 
opposé,  soit  dans  les  autres  parties  du 
liquide  ,  on  les  voyait  aussi  agités 
qu'avant  l'expénence.  Cet  effet  doit 
être  attribué  à  1  action  des  Acides  pro- 
duits au  pôle  positif.  Les  expéilences 
nouvelles  sur  les  propriétés  du  cou- 
rant galvanique  fermé  ne  nous  per- 
mettaient pas  de  négliger  son  ac- 
tion dans  cette  circonstance.  Nous 
n'avons  aperçu  aucun  effet  sensible 
en  nous  servant  de  l'appareil  précé- 
dent, dans  lequel  on  avait  substitué 
aux  deux  pointes  de  platine  un  fil 
entier  du  même  Métal.  Les  expé- 
riences qui  n'ont  pas  été  troublées  par 
l'effet  calorifique  ,  ont  certainement 
mis  en  évidence  la  nullité  d'effet  du 
courant.  Nous  n'avons  pas  été  plus 
heureux  en  nous  servant  d'un  fort 
aimant  ,  que  nous  avons  mis  en  rap- 
port avccle  liquide  ,soit  sous  le  nii- 


5208 


GEN 


Cl  05cope  lui-même  ,  soit  ailleurs  pen- 
dant un  temps  assez  long. 

On  voit  que  ces  diverses  épreuves 
laissent  beaucoup  de  (loute  sur  l'ir- 
ritabilité de  ces  petits  êlres  ,  et  nous 
pensons-,  pour  notre  propre  compte  , 
qu'elles  démontrent  l'absence  d'un 
système  musculaire  analogue  à  celui 
tles   grands  Animaux. 

Il  résulte  de  tout  ce  qui  a  été  dit , 
1°  que  tous  les  Animaux  mâles  en 
état  de  puberté  posicdcnt  des  Ani- 
jnalculcs  spermaliques.  Les  individus 
j  eunes  ,  ceux  qui  sont  trop  âgés,  n'en 
offrent  aucun  indice  ,  et  les  Oiseaux 
se  font  remarquer  par  l'absence  com- 
plète de  ces  êlres ,  à  toute  autre 
époque  que  celle  fixée  par  la  nature 
pour  leur  accouplement.  Le  Coq  do- 
mestique et  le  Pigeon  écbappent  à 
cette  loi. 

2°.  Que  les  Animalcules  spermati- 
ques  existent  dans  le  testicule  à  l'état 
de  perfection  complète  ;  qu'ils  sont 
transmis  aux  canaux  déférons  et  n'é- 
prouvent aucune  altération  dans  ce 
trajet.  Leur  mouvement  et  leur  forme 
ne  sont  point  influencés  non  plus  au 
moment  du  mélange  des  liquides  sé- 
crétés par  les  autres  glandes  ,  en  sorte 
qu'ils  arrivent  au  dehors  tels  qu'on 
les  voyait  déjà  lorsqu'on  les  prenait 
dans  les  vaisseaux  spermatiques  eux- 
mêmes. 

5".  Que  les  vésicules  séminales,  les 
vésicules  accessoires,  la  glande  pros- 
tate et  celles  deCowper  ne  fournissent 
jamais  d'Animalcules  ,  et  que  si  l'on 
en  rencontre  quelquefois  dans  la  vé- 
sicule séminale,  ils  proviennent  évi- 
demment des  canaux  délérens. 

4".  Que  le  mouvcmenî  spontané  des 
Animalcules  spermaîiques  est  inti- 
mement lié  à  l'état  physiologique  de 
l'individu  qui  les  fournit.  Cette  cir- 
constance sufEt  à  elle  seule  pour  les 
distinguer  nettementdes  Animalcules 
infusoircs.Ils  en  diffèrent  encore  par 
la  constance  de  leur  forme  dans  tous 
les  êtres  d'une  même  espèce  ,  et 
toutes  nos  expériences  démontrent 
qu'ils  sont  le  produit  d'une  véritable 
r.écrétion. 

.^".Querétincelleélcctriqucles  tue; 


GEN 

que  le  courant  galvanique  ne  les  af- 
fecte pas,  même  dans  un  état  d'inten- 
sité suffisant  pour  décomposer  l'eau 
et  les  sels  que  contient  celle-ci. 

6".  Qu'enfin  ,  quelle  que  soit  l'opi- 
nion qu'on  adopte  sur  le  rcMe  des  Ani- 
malcules spermatiques  ,  nous  avons 
démontré  qu'ils  sont  produits  par  le 
seul  organe  essentiel  à  la  ûiculté  fé- 
condante ,  qu'ils  existent  dans  tous 
les  Animaux  capables  de  reproduire 
leur  espèce  autrement  que  par  bou- 
ture ,  qu'ils  manquent  au  contraire 
dans  tous  ceux  qui  se  trouvent  inha- 
biles à  la  Génération,  et  que  leur  pré- 
sence dans  le  liquide  séminal  est  le 
véritable  signe  qui  sert  à  le  carac- 
tériser. 

Tableau  des  mesures  précises  de  quel- 
ques Animalcules  spermatiques. 


NOM 

de 

l'animal. 


LONGUEUR 

en 
millimètres. 


Putois o,o83 

Chien o,oi6 

Lapin o,o4o 

Chat o,o4o 

Hérisson.    .    .  o,o66 
Cochon-d'In- 
de   o,o83 

Surmulot.   .   .  o,i66 
Souris      grise 

ou   blanche.  o,o8o 

Cheval.    .    .   .  o,o55 

Ane o,o6o 

Taureau..   .   .  o,o58 

Bouc o,o4o 

Bélier o,o4o 

Moineau..   .   .  o,o83 

Coq o,o4,5 

Canard.    .   .   .  o,d.52 

Pigeon.    .    .   .  o,o54 

Yipère.    .   .   .  o,o6b 
Goideuvre  de 
Razomow^s  - 

liy Ojioo 

Orvet o,o66 

Crapaud   ac- 
coucheur. .  .  o,o5o 


LONGUEUTi. 

relative , 

celui  du 

Chien  pris 

pour  10. 


5o 
lO 

25 
25 

4i 
5o 

lOO 

5o 
34 

37 
36 

25 
25 

5o 
28 
20 

34 
41 


62 
4i 

iB 


GEN 

0,026 

i6 

o,4oo 

2  5o 

o,853 

b2o 

o,6j  1 

SSi 

Grenouille..   . 
Salamandre  à 

crête 

Escargot  (  //. 

pomatia).  .  . 
Lymnce    (//. 

palustris  ).    . 


Dans  les  observations  qu'on  vient 
»ie  parcourir,  nous  avons  cherché, 
par  <livcrses  considérations  ,  à  éla- 
hlir  le  vrai  point  i!e  vue  sous  le- 
quel doivent  cire  envisagés  les  Ani- 
malcules spermatiqucs.  Nous  allons 
niauitenant  faire  connaître  les  expé- 
riences tentées  dans  le  but  de  saisir 
les  phénonicncs  qui  se  passent  à  l'ius- 
taut  de  la  fécondation  dans  les  Mam  - 
mifères  ,  les  Oiseaux  ,  les  Pois- 
sons et  les  Batraciens.  Dans  ces  der- 
niers ,  on  s'aperçoit,  au  premier 
coup-d'œil ,  que  la  grappe  des  ovai- 
res renferme  réellement  des  ovu- 
les Irès-différens.  Les  uns  sont  extrê- 
meinent  petits,  d'une  couleur  jaune- 
clair ,  et  ne  doivent  être  pondus  qu'à 
des  époques  fort  éloignées.  Il  en  est 
d'autres  qui  se  sont  cléjà  colorés  en 
brun  et  qui  ont  acquis  un  diamètre 
d'un  tiers  ou  d'un  quart  de  millimè- 
tre ;  ce  sont  les  ovules  de  la  saison 
prochaine.  Enfin  la  presque  totalité 
dcl'ovaue  se  trouve  remplie  par  des 
œufs  sphériqpes  partagés,  sous  le  rap- 
port de  la  couleur ,  en  deux  hémi- 
sphères égaux,  l'un  brun  clairet  l'au- 
tre d'un  beau  jaune.  Ils  ont  un  mil- 
limèti cet  demi  ou  deux  millimètres 
de  diamètre  ;  et  si  on  les  considère 
avec  attention,  on  observe  d'abord 
qu'ils  sont  composés  de  deux  sacs 
nieinbraneux  concentriques,  l'un  in- 
térieur rempli  de  cette  bouillie  opa- 
que, colorée,  qui  caractérise  l'œuf, 
l'autre  extérieur,  très -mince,  fort 
transparent  et  appliqué  sur  le  précé- 
dent d'une  manière  si  intime  qu'on 
ne  peut  les  bien  distinguer  qu'api'ès 
la  destruction  ou  le  déchirement  de 
l'ovule.  On  remarque  ensuite  qu'il 
existe  au  centre  de  l'hémisphère  brun 
une  tache  circulaire  ,  très  -  régulière, 
(aune  et  marquée  d'un  point  fort  opa- 
que dans  son  milieu. Celui-ci  provicul 
TOAiE  vu. 


GEN  209 

d'un  petit  trou  dont  Ici  deux  mem- 
branes   sont  percées  ,  ce  qui   met  à 
découvert  la  bouillie  brune  que  ren- 
ferme l'ovule.    Pour  s'en  assi^rer    il 
suffit  de  vider  l'œuf  et  dexamine'r  à 
la  loupe  les  membranes  transparen- 
tes qui  sont  restées  intactes  dans  tou- 
tes leurs  parties  ,  sauf  l'cndi  oit  qu'on 
a   piqué  pour  faire  évacuer  la  pulpe 
qu'elles  contenaient. Tel  est  l'état  des 
organes  à  l'époque  des  amours.  Les 
œufs  sont  prêts  à  sortir  des  ovaires 
les    Irouipes  ont  accumulé  le  mucus 
qui  doit  les  recouvrir  ,  il  ne  manque 
plus  qu'une  circonstance  pour  déter- 
miner ces  organes  à  se  mettie  en  jeu.* 
Il  est  bon  de  faire  observer  que  bien 
souvent  la  lemeîle  se  débarrasse  toute 
seule  de  ce  poids  incommode  qui  gê- 
ne tous  ses  mouvemens  et  qui  dislend 
d'ailleurs  son  abdomen  de  manière  à 
rendre   la    respiration    trcs-difiicile. 
Bien   entendu  qu'alors  les  œufs  res- 
tent complètement  stériles  et  pourris- 
sent au  bout  de  quelques  jours.  Mais 
cette    observation,    qui  se   présente 
assez    fréquemment  ,    nous    indique 
la  cause  prochaine  de  la  ponte.  Lors- 
que la   femelle,   au    lieu    d'être  iso- 
lée ,  se  trouve  avec  des  mâles  de  son 
espèce,  l'accouplement  ne  tarde  pas 
à  avoir  lieu.  L'un  d'eux  se   place  sur 
son  dos,  la  saisit  sous  laisselle  avec 
ses  pâtes  antérieures  et  se  cramponne 
fortement    au   moyen   des    callosités 
qu'on  remarque  à*la  base  des  pouces 
de  tous  les  mâles.  Il  la  serre  avec  une 
force  incroyable  et  reste  dans  cette  po- 
sition pendant  plusieurs  jours.  Il  est 
très-probable  que  la  femelle  éprouve 
alors  un  surcroît  de  gêne  auquel  se 
joint  aussi  sans  doute  l'excitation  na- 
turelle des  organes  générateurs.    Ces 
deuxcausesréunies  amènent  le  déchi- 
rement progressif  des  petits  sacs  de 
l'ovaire,  et  les  ovules  qui  se  détachent 
sont  saisis  par  les  trompes,  amenés  un 
à  un  dans  la  partie  qui  doit  les  rs- 
couvrir  de  mucus  ,  puis  enfin  dépo- 
sés à   la    base  de  ces   organes   dans 
les  dilatations  qui  s'y  observent.  La 
couche    de   mucosité    est  régulière- 
ment distribuée  à  leur  surface,  et  elle 
a  un  millimètre  d'épaisseur.  Lorsque 


l'k 


2IO  GEN 

cette  opération  est  terminée  ,  l'accou- 
chement  commence,  les  œufs  sortent 
de  leur  réservoir  et  sont  évacués  par 
l'anus  peu  à  peu  ,  et  c'est  alors  seule- 
ment que  le  mâle  répand  sa  liqueur 
séminale  dont  il  les  arrose  à  mesure. 
Toutes  ces  couililions  sont  donc  par- 
faitement nettes  et  distinctes  ,  et  le 
phénomène  se  divise  en  deux  parties 
bien  caractérisées  :  la  chute  des  ovu- 
les et  leur  arrivée  dans  la  dilatation 
des  ti'ompes  ;  leur  expulsion  hors  du 
corps  de  la  femelle  qui  coïncide 
avec  la  fécondation.  Nous  avons  vu 
que  la  femelle  pouvait  ,  sans  le  con- 
cours du  maie,  reproduire  tous  ces 
actes,  mais,  dans  ce  cas,  les  œuls 
qu'elle  pond  se  gâtent  au  bout  de 
quelques  jours. 

Les  expériences  par  lesquelles  nous 
avons  cherché  à  établir  le-,  conditions 
de  la  fécondation  sont  nombreuses  , 
et  la  plupart  ont  été  répétées  jusqu'à 
huit  ou  dix  fois.  Il  devient  important 
d'en  rapporter  quelques-unes  :  d'a- 
bord nous  avons  séparé  deux  Gre-' 
nouilles  accouplées.  Les  œufs  étaient 
rassemblés  dans  les  trompes ,  et  prêts 
à  sortir.  On  en  a  mis  une  partie  dans 
de  l'eau  pure  pour  observer  les  chan- 
gemens  qu'ils  y  éprouveraient.  Le 
premier  phénomène  qui  s'est  otTertà 
nous  consiste  en  une  absorption  d'eau 
que  le  mucus  opère  et  de  laquelle  ré- 
sulte un  gonilemcnt  considérable  de 
cette  portion  de  l'œuf.  Il  est  probable 
que  celui-ci  se  trouve  lui-même  dans 
(les  conditions  analogues,  mais  nous 
sommes  foicés  d'avouer  qu'il  ne 
nous  a  pas  été  possible  de  percevoir 
aucune  altération  dans  son  diamètre. 
Yoici  la  table  des  dimensions  de 
l'œuf  enveloppé  de  sa  couche  de  mu- 
cus ,  prise  d'après  une  moyenne  de 
vingt  mesures. 

Midi.  A  leur  sortie  de  l'ovaire,  on  les 
plonge  dans  l'eau.      2™™,  5 

1  h.  00'  .'),       » 

2  h.  3o'  6,       5 
5  h.  5o'  7,       1 

4  h.  3o'  7,       2 

5  h.  3o'  7»        1 

6  h.  5o'  7,       3 


GEN 

Il  suit  de-là  qu'au  bout  de  quatre 
he lires  d'immersion  ,  l'absorption 
était  complète  et  que  le  mucus  était 
satuié  d'eau.  Depuis  ce  moment  , 
l'œuf  n'a  plus  ottcrt  de  changement 
de  cette  espèce  ,  et  pendant  quelques 
jours  on  n'a  pu  reconnaître  aucune 
altération  dans  ses  diverses  parties. 
Mais  alors  le  mucus  a  commencé  à 
peidre  de  sa  consistance,  et  les  matiè- 
res renfermées  dans  l'œuf  ont  paru 
sujjir  une  décomposition  chimique. 
Ou  voyait  d'abord  paraître  des  taches 
blanchâtres  sur  la  membrane  d'enve- 
loppe ,  la  bouillie  colorée  que  celle-ci 
renferme  disparalssaiteusuitcàsa  par- 
tie supérieuie  oii  elle  était  remplacée 
par  un  liquide  transparent  et  par 
quelques  bulles  gazeuses.  Enfin  la 
presque  totalité  de  cet  te  matière  éprou- 
vait une  altération  analogue,  et  au 
bout  de  quinze  à  vingt  jours,  il  en  res- 
tait à  peine  quelques  flocons  suspen- 
dus dans  le  liquide  clair  qui  l'avait 
remplacée.  Il  est  probable  que  ce  sont 
ces  divers  phénomènes  qui,  par  une 
observation  trop  superficielle,  ont  tait 
croire  que  l'œuf  des  Grenouilles  pou- 
vait acquérir  un  commencement  de 
développement ,  même  dans  le  cas  oii 
il  n'avait  pas  été  soumis  à  l'iutluence 
du  liquide  fécondateur.  La  putréfac- 
tion était  perceptible  à  l'odorat  au 
bout  de  quinze  jours  ,  quoique  l'on 
eût  eu  le  soin  de  changer  l'eau  qui 
baignait  les  œufs  deux  fois  par  jour. 

Nous  avons  répété  la  même  ex- 
pci  ience  sur  une  autre  portion  des 
œufs  que  nous  avions  trouvés  dans  cet- 
te femelle,  et  nous  en  choisissons 
l'histoire  de  préférence,  parce  qu'el- 
les ont  été  strictement  comparatives. 
Dans  ce  cas  ,  au  lieu  d'employer  de 
l'eau  pure  ,  nous  avons  fait  usage  d'u- 
ne liqueur  qui  renfermait  le  suc  ex- 
primé des  deux  testicules  du  mâle. 
Mais  avant  de  décrire  les  phénomènes 
que  nous  avons  observés  ,  nous  rap- 
pellerons qu'au  centre  de  la  partie 
brune  de  l'œuf,  il  existe,  ainsi  que  nous 
l'avonsdéjà  dit,une  tache  jaune  circu- 
laire. Après  la  ponte  ou  la  chute  dans 
les  trompes,  celte  triche  semble  diffé- 
rer un  peu  de  l'état  sous  lequel  elle  se 


GEN 

présente  lorsque  l'œuf  estencore dans 
l'ovaire.  En  ellbl,  la  W^^ne  qui  en  des- 
sine le  contour,  au  lieu  d  être  nelte- 
inent  ciiculairc,  se  trouve  découpée 
irrégulièrement,  comme  fraudée  et 
d'un  aspect  très-nuageux  1  A  l'inté- 
rieur de  celle-ci  ,on  remarque  un  au- 
tre cercle  concenlrique  plus  net  et 
surtout  plus  régulier.  Son  centre  est 
occupé  par  un  point  coloré  dont  nous 
avons  liiit  connaître  la  cause.  Nous 
insistons  sur  ces  détails,  et  l'on  en 
verra  bientôt  la  raison.  Cette  partie 
n'est  autre  chose  que  la  cicatricule,  et 
doit  servir  de  siège  au  développement 
du  fœtus.  En  comparant  avec  soin  les 
œufs  que  nous  avions  plongés  dans 
l'eau  pure  et  ceux  qui  avaient  e'témis 
en  rapport  avec  le  liquide  exprimé  des 
testicules,  il  nous  a  été  d'abord  impos- 
sible d'y  reconnaître  aucune  différen- 
ce ;  maisauboulde  trois quartsd'lieu- 
reouune  heure  ,  ces  derniers  ont  com- 
mencé à  s'en  distinguer  par  un  petit 
sillon  qui  j>art  de  la  cicatricule  ou 
d'un  point  tiès-iapproché  d'elle  ,  et 
se  dirige  vers  la  circonférence  de  l'iié- 
niisphère  brun  ,  comme  le  ferait  le 
rayon  d'un  cercle.  A  peine  s'est-il 
manifesté  ,  qu'il  se  prolonge  égale- 
ment vers  la  partie  opposée  ,  et  dans 
peu  de  minutes  on  le  voit  couper 
l'hémisphère  en  forme  de  diamètre. 
Uientôt  il  se  continue  à  ses  deux  ex- 
trémités et  attaque  la  partie  inférieu- 
re jaune  de  l'œuf,  mais  il  ne  tarde  pas 
à  s'arrêter.  Celte  ligne,  qui  d'abord 
ne  se  dessinait  à  la  surface  de  l'œuf 
que  par  une  très-légère  dépression  ,  se 
creuse  avec  une  inconcevable  rapi- 
dité ,  et  détermine  la  formation  dun 
nombre  considérable  de  petites  rides 
parallèles  entre  elles  et  per^ndicu- 
laires  à  sa  propre  direction,  qui  pren- 
nent naissance  dans  le  sillon  qu'elle 
produit.  Celui-ci  devient  toujours 
plus  profond  et  l'œuf  se  trouve  bien- 
tôt divisé  en  deux  segmens  très-pro- 
noncés. A  peine  cette  forme  s'est-elle 
bien  déterminée  ,  qu'on  voit  les  rides 
s'effacer  pour  la  plupart  ,  excepté 
toutefois  deux  d'entre  elles  situées  à 
peu  près  vers  le  mdicu  du  premier 
sillon,  et  par  conséquent  sur  la  cica- 


GEN  211 

tricule  ou  dans  son  voisinage.  Celles- 
ci,  dans  un  espace  de  temps  très- 
court,  «leviennent  plus  profondes, 
plus  marquées  ,  se  dirigent  vers  l'hé- 
misphère jaune  qu'elles  ne  tardent 
pas  à  atteindre.  La  portion  brune  se 
trouve  alors  coiqiéc  en  quatre  seg- 
mens égaux  par  ces  deux  lignes  qui 
dessinent  une  cioix  sur  sa  surface. 
Bientôt  la  dernière  devient  tellement 
semblable  à  l'autre,  qu'il  serait  im- 
possible de  les  distinguer.  11  se  mani- 
feste alors  une  nouvelle  ligne  ,  mais 
celle-ci  passe  à  peu  près  sur  la  limite 
qui  sépare  les  deux  hémisphères 
brun  et  jaune  ,  et  coiqje  l'œuf  circu- 
lairement  comme  une  espèce  d'équa- 
teur.  Elle  réunit  ainsi  les  extrémités 
des  précédentes  ,  mais  ce  nouvel  ar- 
rangement n'est  pas  plus  stable  que 
les  autres,  et  à  ptcine  est-il  achevé  , 
que  de  tous  côtés  il  se  passe  de  nou- 
veaux phénomènes.  L'hémisphère 
brun  était  partagé  en  quatre  portions 
égales  ;  chacune  d'elles  se  divise  en 
deux  au  moyen  de  nouvelles  dépres- 
sions parallèles  au  sillon  qui  s'était; 
montré  le  premier.  L'hémisphère 
jaune  encore  intact  se  trouve  bientôt 
envahi  par  les  lignes  primitives  qui  se 
prolongent  rapidement  et  se  rencon- 
trent bientôt  de  manière  à  reprodui- 
re sur  celte  surface  la  forme  que  nous 
avons  observée  dans  l'autre.  Au  mê- 
me instant  deux  nouveaux  sillons  pa- 
rallèles à  celui  qui  s'était  montré  le 
second  sur  la  partie  brune  viennent 
se  dessiner  sur  elle  d'abord  sous  la 
foi>me  d'une  trace  légère,  et  bientôt  ils 
atteignent  une  profondeur  analogue 
ta  celle  de  leurs  prédécesseurs.  Cet 
hémisphère  se  trouve  alors  divisé  en 
seize  parties  égales  ou  à  peu  près.  La 
portion  jaune  continue  à  suivre  la 
môme  série  de  changemens  de  forme, 
mais  elle  se  trouve  toujours  devancée 
par  l'autre  qu'elle  se  borne  pour  ain- 
si dire  à  copier.  A  dater  de  cette  épo- 
que, il  se  développe  une  quantité  con- 
sidérable de  lignes  qni  apparaissent 
presque  toutes  à  la  fois;  les  unes  par- 
tent du  premier  sillon  et  courent 
parallèlement  au  second  ,  les  autres 
prennent  naissance  dans  celui-ci  et 


21  a  GEN 

se  dirigent  dans  le  même  sens  que  le 
premier,  enfin  il  en  est  plusieurs  qui, 
sous  forme  de  rayons,  parcourent 
l'héraisphère  du  ceulie  à  la  circonfé- 
rence. IDès-lors  la  partie  brune  de 
l'œuf  se  trouve  divisée  en  un  certain 
nombre  de  granulations  analogues  à 
celles  d'une  framboise  et  dans  les- 
quelles on  ne  pourrait  reconnaître 
rien  de  régulier,  si  l'on  n'avait  suivi 
soigneusement  toutes  les  circonstances 
de  leur  production.  On  en  compte 
d'abord  trente  ou  quarante  ,  mais  au 
bout  de  deux  heures ,  elles  se  sont 
elles-mêmes  sous-divisées,  et  leur  nom- 
bre s'élève  à  plus  de  quatre-vingts.  La 
fécondation  avait  été  opérée  à  deux 
heures  après  midi ,  il  était  neuf 
heures  du  soir  ,  el  tous  ces  singuliers 
accidens  avaient  eu  lieu  d'une  m:^niè- 
re  uniforme  ,  continue  ,  el  sans  qu'il 
fût  possible  de  saisir  un  intervalle  de 
repos.  Les  œufs  se  trouvaient  alors 
eontlés  complètement ,  et  ils  avaient 
atteint  le  même  diamètre  que  ceux 
dont  nous  avons  donné  la  mesure 
dans  l'observation  précédente.  Afin 
d'être  bien  assurés  de  ne  perdie  aucu- 
ne des  modifications  qui  pourraient 
survenir  dorénavant ,  nous  avons 
suivi  ces  œufs  d'heure  eu  heure  pen- 
dant trois  jours  et  trois  nuits  ,  en  les 
éclairant  au  mo^^en  d'une  loupe  qui 
concentrait  la  lumière  d'une  lampe  , 
lorsque  nous  étions  privés  de  soleil, 
A  l'œil  nu  l'on  peut  aisément  recon- 
naître et  suivre  toutes  les  lignes  que 
nous  venons  de  décrire,  mais  on  les 
distingue  mieux  lorsqu'on  s'arme 
d'une  loupe  faible  et  pure.  A  minuit, 
la  division  des  granulations  était  en- 
core plus  avancée  et  l'on  ne  pouvait 
pas  les  compter.  L'hémisphère  jaurve 
.se  trouvait  précisément  au  point  oii 
nous  avions  vu ,  vers  dix  heures  ,  la 
partie  brune  elle-même.  A  deux  heu- 
res du  matin  ,  la  surface  de  l'œuf 
n'offrait  qu'un  aspect  chagriné  ,  et  les 
petits  sillons  qui  lui  donnaient  cette 
apparence  semblaient  s'effacer  pro- 
gressivement. A  quatre  heures  ils  s'é- 
laient  presque  entièrement  oblitérés, 
el  l'on  n'en  retrouvait  les  traces  que 
dans  une  multitude  de  petites  ligues 


GEN 

sinueuses,  courtes  etirrcgulières,qui 
n'avaient  pas  le  moindre  rapport  avec 
les  formes  précédentes.  Enfin  ,  à  six 
heures  ,  celles-ci  s'étaient  également 
ellacées  et  l'œuf  avait  repris  son  appa- 
rence ordinaire;  mais  en  l'examinant 
à  la  loupe,  on  le  trouvait  marqueté 
d'une  foule  de  petits  points  noirs 
qu'on  n'aurait  pu  distinguer  à  l'œil 
nu  et  qui  n'ont  pas  tardé  à  disparaî- 
tre à  leur  tour  à  mesure  que  les  chan- 
gemens  subséquens  se  sont  effectués. 
La  cicalricule  que  nous  avions  per- 
due au  travers  de  tous  ces  boulever- 
semens  reparaissait  alors  avec  sa  for- 
me primitive ,  mais  elle  n'avait  pas 
la  même  netteté.  Elle  consistait ,  pour 
ainsi  dire  ,  en  une  simple  tache  jaune 
circulaire  ,  de  laquelle  partait  une  pe- 
tite ligne  brune  qui  passait  par  son 
axe.  Cette  ligne  n'est  autre  que 
le  rudiment  de  la  moelle  épinière 
autour  duquel  vont  se  développer 
tous  les  organes  de  l'Animal  fu- 
tur ,  ainsi  qu'on  peut  aisément  s'en 
convaincre  ,  en  suivant  leur  évolution 
pendant  le  troisième  et  le  quatrième 
jours.  Mais  il  serait  difficile  ae  décrire 
ces  phénomènes  sans  entrer  dans  des 
détails  que  la  nature  de  cet  ouvrage 
nous  interdit.  Le  cinquième  jour  tou- 
te l'organisation  se  trouve  encore  plus 
avancée  ,  et  l'Animal  est  devenu  sus- 
ceptible de  mouvemens  spontanés.  Ce 
serait  sortir  de  notre  sujet  que  de  le 
suivre  plus  loin. 

On  a  pris  deux  testicules  qu'on 
a  brisés  et  délayés  dans  dix  grammes 
d'eau  pure.  Cette  liqueur  a  été  divi- 
sée en  cinq  par  lies  qu'on  a  employées 
de  la  manière  suivante  : 

Poids  des       Poids  de  la       Eau  ajou-       Rapport  de» 
tsufs.  liqueur.  tée.  œufs  dévelop- 

pés, à  ceux  qui 
ont  péri. 


!  gram. 

2  gram 

o 

gram. 

1    : 

;   8 

Jd. 

Id. 

'2 

1    ; 

:    5 

Id. 

Id. 

4 

1    : 

:   2 

Id. 

Id. 

6 

2 

:    2,5 

Id. 

Id. 

8 

2 

:    1 

Ce  tableau  montre  suffisamment 
qu'il  est  indispensable  de  délayer 
la  liqueur  fécondante  dans  une  cet- 


f: 


GEN 

taîne  quantité  de  véhicule  si  l'on 
veut  lui  faire  j^)iocluiro  son  plus  ^rancl 
eil'ct.  Mais  il  ne  nous  apprend  pas 
dans  quelles  circonstances  la  l'i'con- 
datiou  s'opèie  coinplélemenl  ou  à 
eu  près  coniinc  nous  le  voyons  dans 
acte  de  l'accouplement.  INous  avons 
doue  essayé  d  augmenter  encore  la 
proportion  du  véliicule  ,  en  conser- 
vant d'ailleurs  les  conditions  énon- 
cées ci-dessus. 

Poids  des      Poids  de  la      £an  ojou-       Rapport  des 
iituf-i.  liqueur.  tée.  œufs  dévelop- 

pés, il  ceux  qui 
ont  péri. 


a  6""»-  2  8""".       I  Q  eram-       (,    .     j 

Jd.  1(L  i8  9:1 

Ici.  Id.  ai  lo  :    1 

Id.  Jd.  48  lo  :    1 

Id.  Id.  96  10   :    1 

Ces  expériences  montrent  que  la 
quantité  de  véhicule  doit  être  en 
poids  douze  fois  plus  considérable 
que  celle  des  œufs  sortant  de  la  trom- 
pe, elles  établissent  encore  que  cette 
piopoition  peut  aller  jusqu'à  cin- 
quante fois  ce  poids  sans  qu'on 
éprouve  une  diminution  notable  dans 
le  nombre  des  fécondations.  Nous 
observerons  ici  que  les  œufs  fécondés 
naturellement  suivent  à  peu  près  la 
même  proportion  ,  et  qu'on  en  trou- 
ve toujours  huit ,  dix  ou  douze  pour 
cent  qui  restent  stationnaires ,  soit 
qu'ils  n'aient  pas  été  fécondés,  soit 
qu'ils  aient  subi  quelque  altération 
organique. 

Nous  avons  vu  que  le  mucus 
absorbait  la  liqueur  dans  laquelle  il 
était  plongé;  nous  avons  même  pu 
Dpus  convaincre  de  l'importance 
de  cette  fonction  relativement  au  plié- 
nomène  de  la  fécondation.  Il  était 
nécessaire  d'entrer  plus  avant  dans 
les  paiticularilés  de  cette  action  ,  et 
de  voir  si  la  liqueur  fécondante  était 
absorbée  en  totalité ,  ou  bien  si  le 
mucus  refusant  le  passage  aux  parti- 
cules solides  qu'elle  renferme  ne 
s'appropriait  que  sa  partie  aqueuse 
seulement.  Du  sang  mêlé  à  l'eau  pure 
en  propc^rtion  convenable  pour  lui 
donner    une   teinte  rouge  intense , 


GEN  ai3 

nous  .1  servi  dans  v\n  second  essai.  Le 
mucus  s'est  gontlé  comme  à  1  ordi- 
naire, mais  il  a  pris  une  couleur 
rouge  ti-ès-vive  ,  et  l'on  n'a  pu  la  lui 
enlever  par  des  ablutions  i-épétées 
d'eau  pure  ,  et  même  par  un  long  sé- 
jour dans  ce  liquide.  Ou  y  distin- 
guait au  microscope  beaucoup  de 
iragmcns  de  matière  colorante  ,  mais 
nous  n'avons  pu  y  découvrir  un. 
seul  globule  de  sang  entier.  Ce  résul- 
tat ne  doit  pas  surprendre  lorsqu'on 
se  rappelle  la  grosseur  considérable  / 
des  globules  du  sang  de  Grenouille 
dont  nous  avions  fait  usage. 

La  facilité  avec  laquelle  nous 
avions  obtenu  ce  résultat  nous  fit  es- 
pérer que  nous  n'aurions  pas  trop  de 
peine  à  réussir  avec  la  liqueur  fécon- 
dante elle-même.  Nous  avons  doue 
répété  sur  des  œufs  de  Grenouille 
l'opération  que  nous  venons  de  dé- 
crire en  faisant  usage  d'eau  sperma- 
tisée  ,  et  nous  avons  trouvé  de  même 
le  mucus  pénétré  à  l'intérieur  d'A- 
nimalcules vivans.  Ils  s'agitaient 
dans  cette  situation  ,  mais  ne  pou- 
vaient changer  de  place,  à  cause  sans 
doute  de  la  résistance  que  leur  ofifrait 
la  matière  muqueuse. 

Il  était  néanmoins  possible  , 
quoique  les  expériences  précédentes 
parussent  nous  démontrer  le  con- 
traire ,  il  était  possible  que  l'œuf  sa- 
turé d'eau  fût  susceptible  d'être  fé^ 
condé.  Pour  éclaircir  ce  point  de 
vue,  nous  avons  fait  les  épreuves  sui- 
vantes :  nous  avons  pris  des  œufs 
que  nous  avons  fait  séjourner  dans 
l'eau  pure  pendant  des  temps  déter- 
minés, et  que  nous  avons  plongés  en- 
suite dans  la  liqueur  fécondante. 
Voici  nos  résultats  : 

OEufs  fécondés  en  sortant  de  l'ovaire  , 

25  fée.     3  inf.    8  :  1 
Id.  Après  un  séj.  de 

I  h.  dans  l'eau,    17  Id.    ig  Id.    i  :  i 
Id.  Après  un  séjour 

de  2  heures  ,  7  Id.  23  Id.  \  :  3 

/^.  Après  un  séjour 

de  3  heures,  2  Id.  33  Id.   i  :  16 

Id.  Après  un  séjour 

de  4  heures ,  o  Id.  fyj  Id.  o  :  47 

Ces  résultat?  nous  montraient  avec 


3i4  OEN 

évidence  la  diminution  progressive 
que  nos  œufs  avaient  éprouvée  tlaus 
leur  aptitude  à  la  fécondation,  par 
leur  séjour  dans  l'eau  pure;  mais 
pour  la  mettre  à  l'abri  de  toute 
objection  ,  nous  avions  senti  d'a- 
vance la  nécessité  d'établir  par  ex- 
périence la  durée  de  celte  jacullé 
dans  les  œufs  que  l'on  sépare  du 
corps  des  femelles.  Une  partie  de  ceux 
que  nous  avions  extraits  dans  les  re- 
cherches ci-dessus  a  été  mise  dans 
une  capsule  qu'on  plaça  dans  un  ap- 
partement à  12°  ,  sous  une  cloche 
dont  ou  mouillait  de  temps  en  temps 
les  parois  in  téi'ieures  à  l'effet  de  pré- 
venir la  desàiccation  des  œufs.  Nous 
avoiîs  vu  qu'en  sortant  de  l'ovaire, 
ils  avaient  été  fécondés  dans  le  rap- 
port de  8ài. 

Après  12  h.,  29  fée.    ainf.  i4:i 

24  27  Id.    5  Jd.    9  :  1 

56  6  /(/.  21  Id.    1  :  3,5 

48  o  Id.  17  Id.    G  :    17 

Ces  faits  suffisent  pour  lever  tous 
les  scrupules  qu'on  aurait  pu  conser- 
ver sur  les  véritables  conséquences 
de  nos  résidtats  précède  us  ,  en  nous 
prouvant  que  la  durée  de  l'aptitude 
a  la  fécondation  dépasse  de  beaucoup 
le  temps  pendant  lequel  nous  avions 
maintenu  nos  œufs  dans  l'eau  pure. 

Les  faits  que  nous  venons  de  par- 
courir suffisent  pour  démontrer  jus- 
qu'à l'évidence  la  nécessité  du  con- 
tact maté!  iel  entre  les  œufs  et  la  li- 
queur pi'olifique,  pour  qu'il  en  résul- 
te une  fécondation  ;  cependant  nous 
avons  dû  chercher  à  nous  convaincre 
par  des  preuves  plus  positives  encore. 
J»pallanzani  ,  dans  ses  expericnses  , 
cite  un  cas  par  lequel  il  établit  assez 
clairement  l'inefficacité  de  la  vapeur 
spermalique  pour  produire  la  fécon- 
dation. 11  prend  deux  verres  de  mon- 
tre susceptibles  de  s'adapter  l'un  sur 
l'autre,  place  dans  l'inférieur  dix  à 
douze  grains  de  semence,  et  fixe  dans 
la  cavité  de  l'autre  une  vingtaine 
d'œufs.  Au  bout  de  quelques  heures 
la  liqueur  a  subi  une  évaporation 
sensible  ,  et  les  oeufs  se  trouvent  hu- 


GEN 
mectes,  mais  ils  restent  entièrement 
inféconds,  quoique   le  résidu  de  la 
semence  soit  encore  très-propre  à  vi- 
vifier d'autres  œufs.  On  sent  qu'il  se 
présente  ici  une  objection  assez  grave 
qui  se  déduit  de  nos  expériences  pré- 
cédentes. On  a  vu  que  la  fécondation 
n'était  bien  assurée  que  lorsque  la  li- 
queur qu'on  voulait  essayer  suffisait 
pour  gonflerle  mucus  jusqu'àsou  en- 
tière   saturation.    Guidés    par   cette 
donnée  essentielle,  nous  avons  repns 
cette  recherche  sous  une  autre  forme. 
En  opérant  avec  soin  et  sur  des  quan- 
tités plus  considérables  ,  les  résultats 
montrent  que  la  liqueur  retirée  par  la 
distillation  de  la  semence  à  de  liasses 
températures  ,  est  entièrement  inha- 
bile à  la  fécondation  ,  tandis  que  le 
résidu  conserve  encore  ses  propriétés 
sous   les    mêmes  circonstances.    Ils 
prouvent  aussi  que  les  œufs  ou  la  li- 
queur sperma tique  subissent  peu  ou 
point  d'altération  lorsqu'ils  sont  pla- 
cés dans  un  air  humide  ,    quoiqu  il 
soit  raréfié  d'une  quantité  coriespon- 
dante  à  une  demi-pression.   Si  l'on 
poussait  l'exhaustlon  plus  loin  ,    il 
surviendrait  peut-êti'e  des  accidens. 
Nous  avons  vu  plus  haut  la  mar- 
che   décroissante    qu'éprouvent  les 
œufs    relativement   à    leur   aptitude 
à  la  fécondation,  lorsqu'on  les  con- 
serve hors  de  l'ovaire  pendant  un  cer- 
tain temps.  Il  convient  de  rapporter 
ici  les  tentatives  analogues  qui  nous 
ont  servi  à  fixer  la  durée  du  pouvoir 
fécondateur  dans  la  semence.    On  a 
préparé    cinquante   grammes  de   li- 
queur   prolifique    de  la  même   ma- 
nière que  dans   l'expérience   préce^ 
dente  ,    et   ou  en   a   fait    cinq  pjfl^-i 
ties    égales.    Chacune    d'elles ,  mièfe 
en  contact  avec  quinze  œufs,  a  fourni 
les  résultats  ci-dessous  : 

Après  oh.,  12  fée  5  slér.  4  :      1 

12  10  5  2:1 

18  9  6  5:2 

24  4  11  1    ;      .' 

56  o  i5  ô  :    i5 

La   température  de  l'appartement 
varia  de  18  à  22"  centigrades.  La  li- 


OEN 

qucur  des  trois  premières  exi't'rifii- 
ces  fourmillail  (l'A.iiimalculcs  Irès- 
agites  ;  celle  ilc  la  quatrième  en  coii- 
scivait  eueore  quelques-uns;  eiidii, 
flans  la  deinière  ils  élaienl  tous  jn  i- 
ves  de  mouvement  spontané. 

Mais  on  pourrait  penser  avec 
raison  que  l'altération  de  la  semence 
tenait  rncorc  à  d'autres  causes  ,  et 
que  le  temps  nécessaire  pour  amener 
la  mort  des  Animalcules  serait  bien 
siiilisant  pour  décomposer  tout  autre 
principe  fécondateur  dont  on  suppo- 
serait l'existence  dans  la  liqueur. 
C'est  dans  le  but  de  nous  éclairer  sur 
ce  point  que  nous  avons  examiné  les 
divers  moyens  propres  à  tuer  les  Ani- 
malcvdes  ou  à  les  séparer  de  la  se- 
mence. Il  est  aisé  de  les  priver  de  vie, 
comme  nous  l'avons  vu  dans  le  pré- 
cédent mémoire  ,  mais  la  plupart  des 
agens  qui  amènent  leur  mort  sont 
trop  violens  pour  être  de  nature  à 
servir  dans  de  telles  recherches.  Les 
Acides,  par  exemple  ,  qui  tuent  si 
vite  les  Animalcules,  sont  également 
funestes  aux  œuis  ,  en  sorte  qu'on 
ne  pourrait  tirer  aucune  conclusion 
de  leur  emploi.  11  fallait  donc  trou- 
ver un  principe  assez  puissant  pour 
détruire  leur  faculté  locomotrice  et 
en  même  temps  assez  transitif  pour 
que  le  liquide  ne  changeât  pas  de  na- 
ture après  en  avou'  éprouvé  l'eiVet. 
Nous  avons  vu  que  l'étincelle  d'une 
bouteille  de  Leyde  remplissait  toutes 
ces  conditions  lorsqu'elle  était  forcée 
de  passer  au  travers  du  liquiJe.  On  a 
préparé  vingt  grammes  de  liqueur 
prolifiqiie;  on  en  a  prélevé  la  moitié 
quion  a  placée  à  part  ;  le  resie  a  reçu 
six  éxplo^ious  électriques  dans  1  ap- 
pareil dont  nous  avons  l'éjà  donné  la 
description  ,  et  nous  avons  ce^sé  lors- 
que nous  avons  vu  que  tous  les  Ani- 
malcules étaient  bien  privés  de  vie. 
Pour  s'en  assurer  ,  on  examinaitqucl- 
ques  gouttes  du  liquide  au  micros- 
cope avec  le  plus  grand  soin.  On  a 
mis  alors  celte  liqueur  et  celle  qu'on 
avait  réservée  ,  chacune  en  contact 
avec  quinze  œufs  dans  des  vases  sé- 
parés ;  la  première  n'avait  produit 
aucune  fécôudatloo  ;    la   seconde    a 


GEN  ii5 

fourni  quatorze  têtards.  On  a  répété 
liois  fois  l'expérience  avec  un  l'csul- 
tat  semblable. 

Toutes  ces  recherches  étaient  bien 
favorables  à  l'opinion  qui  place  le 
principe  prolifique  dans  les  Animal- 
cides  spermatiques  ;  nous  avions 
bien  vu  aussi  que  lorsque  la  semence 
avait  été  doucement  évaporée  à  sic- 
cité  ,  puis  délayée  avec  précaution 
dans  l'eau ,  on  n'obtenait  point  de 
fécondation  ,  mais  nous  étions  per- 
suadés qu'il  était  facile  d'imagi- 
ner des  objections  et  d'en  ex- 
pliquer les  ré>ultats  d'après  d'autres 
vues.  Nous  avons  repris  alors  les  ten- 
tatives que  nous  avions  [irécédem- 
mcnl  faites  ,  et  qui  semblaient  pro- 
pres à  fournir  des  données  plus 
concluantes  dans  un  sens  ou  dans 
l'autre. 

Lorsqu'on  filtre  la  liqueur  prolifi- 
que composée  en  délayant  la  matièie 
des  vésicules  séminales  dans  l'eau  , 
on  ne  parvient  pas  à  séparer  la  tota- 
lité des  Animalcules  qu'elle  lenfer- 
me ,  bien  que  leur  nombre  diminue 
sensiblement.  Nous  avons  e->sayé  di- 
verses méthodes  ;  d'abord  en  la  fil- 
trant au  travers  d'une  couche  de 
vcri-e  tiè;-{in,et  nous  n'avons  pas  été 
plus  heureux.  Alors  on  a  pris  des 
filtres  sur  lesquels  on  avait  rassemblé 
un  dépôt  assez  épais  de  Silice  préci- 
pitée récemment  ,  et  lavée  avec  beau- 
coup de  soin,  li  est  probable  que 
ce  moyen  eiîl  réussi ,  mais  nous  avons 
abandonné  cette  idée,  nous  étant 
aperçus  qu'il  suffisait  de  multiplier 
les  filtres  pour  parvenir  au  résultat 
que  nous  avions  en  vue.  En  cilet  la 
liqueur  qui  passe  au  travers  d'un 
seul  filtre  contient  beaucoup  d'Ani- 
malcules, mais  si  l'on  en  combine 
deux,  elle  en  renferme  bien  moins  ; 
ils  deviennent  très-rares  lorsqu'on 
en  met  trois  ensemble,  et  l'on  n'en 
retrouve  plus  dès  qu'on  en  emploie 
quatre  à  la  fois.  Celle  donnée  suffi- 
sait ;  cinq  filtres  emboîtés  l'un  dans 
l'autre  ont  été  lavés  avec  de  l'eau  diS' 
tillée  pendant  plusieurs  jours;  on 
a  attendu  qu'ils  fussent  vides ,  et 
ou  a   préparé  cent  grammes  de  li-- 


3l6 


GEN 


queur  fécondante  avec  douze  tesli- 
culeà  et  nu  tant  de  vésicules  sémina- 
les. Celle-ci  a  été  jetée  sur  le  filtre  , 
et  l'on  a  eu  soin  d'y  verser  de  nou- 
veau les  premières  portions  qui  se 
sont  écoulées  ;  enfin  on  en  a  lecueilli 
dix  graninies  dans  l'espace  dune 
heure,  et  on  les  a  reçus  au  fond  d'un 
vase  très  propre.  Nous  avons  cher- 
ché à  y  découvrir  des  Animalcules  , 
mais  tous  nos  soins  ont  été  inutiles. 
Alors  cette  portion  a  été  mise  en  con- 
tact avec  quinze  œufs  d'un  côté,  et 
la  liqueur  restée  sur  le  filtre  a  été 
versée  sur  une  masse  d'œufs  très-con- 
sidérahle  de  l'autre.  Ces  derniei's  , 
au  nombre  de  plusieurs  centaines  , 
ont  été  fécondés  comme  à  l'ordinai- 
re ;  les  autres  se  sont  tous  gâtés 
au  hout  de  quelques  jours.  L'expé- 
rience a  été  répétée  deux  fois  avec 
le  même  succès,  et  nous  avons  par 
la  suite  vu  avec  élonnement  qu'elle 
avait  eu  le  même  lésullat  entre  lôs 
mains  de  Spallanzani.  Il  l'a  consi- 
gnée dans  son  ouvrage  comme  une 
note  de  peu  d'importance,  ce  qui 
nous  avait  empêchés  de  la  remarquer 
auparavant.  Si  nous  l'eussions  con- 
nue, elle  nous  aijrait  épargné  beau- 
coup d'inutiles  essais.  L'expérience 
de  Spallanzani  est  très-importante 
en  ce  qu'il  a  remarqué  que  les  nais- 
sances diminuaient  avec  le  nombre 
des  filtres  employés  ,  et  qu'enfin 
elles  devenaient  entièrement  nulles 
quoique  la  liqueur  exprimée  des 
papiers  conservât  les  pi'opriétés  fé- 
condantes. Ces  données  précieuses 
sont  en  rapport  avec  ce  que  nous 
avons  vu  du  nombre  décroissant  des 
Animalcules  sous  les  mêmes  circons- 
tances, et  ne  peuvent  plus  laisser  de 
doute  sur  leur  rôle  actif  dans  l'acte 
de  la  Génération.  Après  avoir  cons- 
taté d'une  manière  aussi  satisfaisante 
la  nécessité  des  Animalcules  relati- 
vement aux  fécondations  artificiel- 
les, on  a  dû  chercher  s'il  était  pos- 
sible d'évaluer  le  nombre  des  œufs 
qu'on  peut  féccnder  avec  une  quan- 
tité connue  de  ces  singuliers  êtres. 
Ces  expériences  demandaient  de 
la     délicatesse    et    du     soin  ;    nous 


GEN 

avons  lieu  d'espérer  que  l'habitude 
d'en  exécuter  de  ce  genre  nous  a 
pei  mis  de  surmonter  les  difficultés 
qu'elles  présentent.  Chacun  pourra 
d'ailleurs  former  son  jugement  sur  ce 
point  en  parcourant  les  détails  dans 
lesquels  nous  allons  entrer. 

On  a  pris  un  mâle  accouplé.  Ses 
vésicules  séminales,  gorgées  de  se- 
mence ,  ont  été  délayées  dans  quinze 
grammes  d'eau.  Le  mélange  étant 
bien  opéré  ,  la  liqueur  a  été  jetée  sur 
une  gaze  claire  pour  la  débarrasser 
des  débris  qui  eussent  pu  tromper 
l'œil.  On  eu  a  placé  alors  une  gout- 
telette sur  un  micromètre  divisé  en 
carrés.  Elle  en  occupait  soixante  ,  et 
les  Animalcules  jouissaient  tous  d'un 
mouvement  très-vif.  On  a  compté 
ceux  qui  se  trouvaient  dans  plusieurs 
carrés  ,  et  on  a  eu  pour  résultat. 

6,  7^6,7,  5,  5,6,  5,  8,5,  5, 7,6, =41=6. 

pour  chacun  des  carrés.  On  a  plongé 
de  suite  le  micromètre  dans  quarante 
grammes  d'eau  pure  pesée  d'avance, 
et  après  avoir  agité  doucement  le  li- 
quide avec  une  baguette  jusqu'à  ce 
que  le  mélange  parût  complet ,  on  l'a 
partagé  en  fractions  decinqgrammes. 
11  est  aisé  de  voir  qu'elles  devaient 
contenir  A^-A2.  :::^  45  Animalcules 
chacune.  On  les  à  mises  alors  séparé- 
ment en  contact  avec  un  certain 
nombre  d'œufs,  et  la  table  suivante 
indique  les  résultats  obtenus  : 


Eau  ajoutée  aux 

Nambfe  des  œufs 

id. 

id. 

cinq  giam.  de 

( 

Ësaploycâ. 

fécond. 

stéril. 

iiq.  fécond. 

5  g'-""'- 

10 

8 

•2 

10 

20 

12 

8 

20 

4o 

17 

23 

ôo 

60 

'    i5 

45 

4o 

80 

12 

68 

4o 

80 

7 

73 

40 

80 

10 

70 

4o 

80 

17 

65 

Total  pour 

ces 

5  expériences. 

38o 

6)1 

619 

En  comparant   les    résultats   des 
cinq  dernières  expériences,  on  trouve 


GEN 

que  deux  cent  vingl-cuiq  Animalcu- 
les n'ont  féconde  que  soL\anlc-un 
œuls  sur  trois  coût  qualre-vingls.  11  est 
donc  bien  ^nouvc  que  le  nombre  des 
œufs  fécondés  est  de  beaucoup  infé- 
ileur  à  celui  des  Animalcules  exis- 
laus  din;.  la  liqueur  prolifique.  Cela 
paraîtra  plus  positif  encore  ,  lorsque 
nous  ajouterons  qu'après  avoir  répété 
J'expéiieuceà  plusieurs  reprises,  nous 
avons  toujours  trouvé  des  nombres 
inféiieurs  à  ceux  que  nous  venons  de 
citer.  Mais  nous  donnons  la  préfc- 
j  ence  à  ce  tableau  ,  parce  qu'il  a  été 
fait  sur  des  quantités  plus  conjidéra- 
bles  que  les  autres. 

Des  expériences  qui  viennent  d'ê- 
tre rapportées  nous  conclurons  :  i" 
3ue  les  œufs  piris  dans  la  dilatation 
e  1  oviducle  éprouvent,  à  1  instantde 
leur  immersion  dans  leau  ,  une  im- 
bibilion  qui  goulle  le  mucus  dont  ils 
sont  entourés.  Si  le  liquide  qu'on 
emploie  renferme  du  sang  ,  la  nialière 
colorante  pénètre  sans  diflicullé  tou- 
tes les  enveloppes.  S  il  contient  des 
Animalcules  spermatiques,  ceux-ci 
ne  sont  point  arrêtés  à-la  surface  ,  et 
parviennent  jusqu  à  l'ovule  lui-mê- 
me ,  sans  perdre  leur  mouvemeut 
spontané. 

2°.  Que  gonflés d'eail  pure,lesœufs 
ne  tardent  pas  à  se  décomposer;  mais 
lorsque  celle-ci  se  trouve  mélangée 
de  semence ,  ils  éprouvent  des  phé- 
nomènes de  plissement  fort  singuliers; 
et  qu'au  bout  de  quelques  lieiues,  ou 
distingue  dans  la  région  delà  cicatri- 
cule  un  corps  linéaire  ,  renllé  à  sa 
partie  antérieure.  Cest  le  rudiment 
de  la  moelle  épinière  ,  autour  de  la- 
quelle on  voit  s  opérer  l'évolution  de 
tous  les  organes. 

3°.  Que  la  liqueur  sperniatique  a  be- 
soin d  être  étendue  d'eau  dans  certai- 
nes proportions  pour  jouir  de  tout  son 
clTct.  Concentrée  et  pure  ,  son  action 
est  moins  assurée;  trop  délayée  ,  elle 
s'affaiblit  et  finit  par  disparaître.  Il  en 
est  de  même  si  on  1  évapore  douce- 
ment à  slccité  ,  sans  employer  la  cha- 
leur. Quoiqu'on  Ll  dissolve  de  nou- 
veau dans  l'eau,  elle  ne  reprend  plus 
son  pouvoir. 


GKN  a 1 7 

4".  Que  l'œuf  saturé  d'eau  n'est 
plus  apte  à  la  fécondation  ,  et  que  la 
diminution  de  cette  faculté  paraît 
jiroportiounellc  au  séjour  qu'il  a  fait 
dans  ce  licjuide. 

.•)".  Qu'après  l'extraction  du  corps 
de  l'Animal ,  les  œufs  perdent  pro- 
gressivement loin-  état  normal  ;  mais 
que  ce  genic  d  altération  n  est  pas 
sensible  avant  la  vingt-quatrième 
lieuie,  à  une  température  de  12°  ou 
i5"  C. 

6".  Que  la  semence  subit  elle- 
même  des  modifications  analogues; 
et  qu'à  mesure  que  les  Animalcules 
meurent,  elle  devient  inerte.  L'effet 
total  a  lieu  vers  la  trentième  heure  de 
la  préparation  j  il  commence  à  se 
faire  sentir  déjà  au  bout  de  dix  ou 
douze  heures. 

7".  Qu'en  distillant  à  de  basses 
températures  la  liqueur  fécondante  , 
on  voit  la  partie  qui  s'est  léduite  en 
vapeur  rester  tout-à-fait  inerte  ,  tan- 
dis que  le  résidu  conserve  toutes 
les  propriétés  du  sperme. 

8".  Que  l'explosion  d'une  bouteille 
de  Leyde  tue  les  Animalcules,  et  dé- 
truit la  faculté  prolifique  de  la  li- 
queur qui  les  renferme. 

9*^.  Qu'un  filtre  suffisamment  re- 
doublé ,  arrête  tous  les  Animalcules. 
La  liqueur  qu'il  laisse  écouler  n'est 
pas  proyirc  à  vivifier  les  œufs  ;  celle 
qu'il  conserve  ,  produit  au  contraire 
les  résultats  particuliers  au  iluide  sé- 
minal. 

10°.  Que  le  nombre  des  œufs  fé- 
condés est  toujours  inférieur  à  la 
quantité  d'Animalcules  qu'on  em- 
ploie ;  et  que  si  l'on  compare  les  ex- 
périences les  plus  étonnantes  de  Spal- 
lanzani ,  avec  la  valeur  qui  exprune 
le  nombre  des  Animalcules  qui  se 
trouvent  dans  une  liqueur  fécondante 
déjà  très-délayée,  on  demeure  con- 
vaincu que  leur  résultat  n'a  rien 
d'exagéré.  ' 

11".  Qu'enfin,  la  fécondation  des 
œufs  ne  peut  avoir  lieu  ,  tant  qu'ils 
sont  encore  dans  l'ovaire.  JNous  insis- 
tons sur  ce  résultat,  à  cause  de  ses 
conséquences,  relativement  à  la  clas- 
se des  Mammifères.:    ... 


2l8 


GEN 


Si  l'on  poursuit  maintenant  l'étude 
fie  la  Génération  dans  les  autres  clas- 
ses des  Animaux  vertébrés,  l'on  re- 
trouvera des  phénomènes  analogues 
à  ceux  que  les  Batraciens  ont  présen- 
tés,   avec  des  différences    cependant 
qu'on   peut  regarder  comme  spécifi- 
ques et  qui  n'atteignent  pas  le  point 
ibndamental  de  l'acte.  En  effet,  dans 
les  Mammifères,  la    fécondation    n'a 
point    lieu    dans    l'ovaire  ,  puisqu'à 
aucune  époque  on   ne  rencontre  les 
Animalcules    spermaliques    dans    la 
poche   qui  renl'errae  cet  organe  d'a- 
près les  observations  précédentes.  En 
admettant  ce  premier  résultat,  il  est 
aisé  de  voir  que  le  moment  de  la   fé- 
condation est  de  beaucoup  postérieur 
à  celui  de  l'accouplement.   Car  alors 
l'œuf  n'est    réellement   fécondé  que 
lorsqu'il  parvient  dans   la  trompe  ou 
la  corne ,  et  qu'il  se  trouve  en  con- 
tact avec    la    liqueur  séminale.    Les 
capsules    de  l'ovaire     s'ouvrent,   les 
ovules  qu'elles  renfermaient  sont  mis 
en  liberté,  ils  sont  reçus  par  le  pavil- 
lon et  amenés  dans  les  cornes.  Pour 
chaque  ovule  ,  ces  divers  mouvemeus 
doivent  avoir  lieu  dans  un  temps  fort 
court;  mais  il  n'en  est  pas  de  même 
lorsqu'il  est  question  d'ovules  diffé- 
rens  ;  car  il  paraît ,  d  après  les  obser- 
vations de  De  Graaf  et  les  nôtres  ,  que, 
dans  le  Lapin  et    le    Chien,   il  Jaut 
deux  jours  au   moins   pour  que  tous 
les  œufs   d'une  portée  se  détachent 
des  ovaires.  Les  ovaires  d'une  feuielle 
en  folie  ue  dilïèent  de  l'état  naturel 
que  par  une  cuculation  plus  abon- 
dante. Les  œufs  possèdent  un  volume 
peu  considérable,  et  tel  qu'on  l'ob- 
serve   sur  des  Animaux  qui  ne   sont 
pas  disposés  à  s'accoupler.  11  n'en  est 
pas    de    même    après   la    copulation. 
Quelques  œufs  prennent  alors  un  ac- 
croissement rapide  ,  et  l'on  voit  leur 
diamètre  devenir  en  quelques  jours 
troisou  quatie  fois  plus  considérable. 
Enfin  le  tissu  de  l'ovaire  se  déchire, 
et  l'on  trouve  à  la  place  occupée  pai' 
chaque  œuf  une  cavité  remplie  de  sé- 
rosité albumineuse.  La  fente  se  cica- 
trise avec  rapidité  ,  la  cavités'oblitère  , 
et  le  tissu  voisin  devient  le  siège  d'un 


GEIS 

dépôt  muqueux  ,  jaunâtre  ,  qui  sert  à 
reconnaître  les  coi  ps  jaunes.  Les  ovu- 
les qu'on  rencontre  dans  les  cornes 
sont  remarquables  parleur  petitesse. 
Ils  ont,  en  effet,  un  ou  deux  millimè- 
tres de  diamètre  au  plus,  tandis  que  les 
vésicules  de  cet  organe  en  possèdent 
un   de  sept    ou    huit  millimètres  au 
moins.  Ce  sont  donc  deux  choses  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  ,  et  très-proba- 
blement les  vésicules  et  les   œuis  de 
l'ovaire  contiennent  dans  leur  inté- 
rieur les  petits  ovules  des  cornes  qui 
s'y  trouvent  environnés  d  un  liquide 
destiné  peut-être  à  faciliter  leur  arri- 
vée  dans  l'utérus.  Il   nous  est  arrivé 
deux  fois,  en  ouvrant  des  vésicules 
très-avancées,    de    rencontrer    dans 
leur  intérieur  x\n  petit  corps  sphéri- 
que  d'un  millimètre  dediamètre.  Mais 
il  difféiaitdes  ovules  que  nous  obser- 
vions dans  les  cornes  par  sa  transpa- 
rence qui  était  beaucoup  moindre.  Il 
serait  donc  nécessaire  de  rechercher 
avec  soin  quel  est  le  rapport  qui  exis- 
te eutre  les  vésicules  de  l'ovaire  et  les 
ovules  des  cornes-  Cela  paraîtra  plus 
important   encore  ,    si   l'on  réfléchit 
à  l'influence  singulière  que  celte  cir- 
constance inaperçue  a  toujours  exer- 
cée dans  les  travaux  relatifs  à  la  Gé- 
nération des  Mammifères.    On  a  dit 
et  répété  mille  fois  que  ce  phénomène 
offrait  un  mystère  inextricable.  11  l'au- 
rait toujours  été  sans   doute  ,  si  Ion 
s'était  obstiné  à  chercher  lé  lendemain 
de  l'accouplement  des  œufs  dans  i'u- 
térus,  tandis  que  1  ovaire  n'en  avait 
point  encore  fourni.  Enfin  ,  quelques 
jours  plus    tard,  à   l'époque  oii  les 
ovules  se  trouvent  déjà  dans  les  cor- 
nes, on  en  aurait  toujours  perdu  l'ob- 
servation, si  l'on  avait  Cl  u  les  trouver 
égaux  en  volume    à  ceux   que  l'on 
apercevait  dans  l'ovaire.  Pour  éviter 
dorénavant  cette    confusion    d'idées 
qui   a    tant  influé    sur    les    recher- 
ches  anatomiques  ,  nous  désirerions 
qu'on    donnât   le   nom    de    vésicules 
aux      corps     particuliers    renfermés 
dans   l'ovaire  ,    jusqu'à   ce  qu'on  ait 
mieux  étudié  leur  nature.  Ou  pour- 
rait  peut-être  supposer  que  ces  vé- 
sicules   contiennent   la  liqueur    se- 


GEN 

minale  des  femelles.  Cela  paraîtrait 
encore  plus  probable  ,  sil'ou  accor- 
tlait  qiielqiieconllance  à  l'observation 
faite  par  BiilVon  sur  des  ovaires  de 
Chienne.  Mais,  en  premier  lieu  ,  nous 
remarquai  ODS  que  c'est  dans  les  corj)S 
jaunes  qu  il  a  cru  rcconnaîîie  des 
ctres  sciuJjlableaà  ceux  que  l'on  trou- 
ve dans  la  liqueur  spermatique  du 
Chien.  iNous  avons  examiné,  sous  ce 
rapport,  un  grand  nombre  de  vési- 
cules plus  ou  moins  avancées  ,  et  la 
liqueur  limpide  qu'on  eu  relire  ne 
nous  a  jamais  oflért,  non -seulement 
des  Animalcules  ,  mais  même  des 
globules  ,  comme  on  en  observe  dans 
le  plus  granii  nombre  des  Ihiides  ani- 
maux. Il  est  donc  évident  que  les 
femelles  ne  coopèrent  pas  à  l'acte  de 
la  Génération  au  mojen  d'une  li- 
queur semblable  à  celle  que  les  mâles 
fouruissen:.  L'observation  de  ButVon, 
si  elle  était  exacte,  prouverait  donc  seu- 
lement que  la  semence  du  inàlc  pour- 
rait parvenir  jusqu'à  l'ovaire.  Mais  , 
sous  ce  point  de  vue,  nos  résultats, 
constatés  avec  soin  et  répétés  à  plu- 
sieurs reprises  ,  ne  sont  pointu  accord 
avec  le  sien.  Le  liquide  des  corps  jau- 
nes ne  nous  a  pas  offert  plus  d'Ani- 
malcules que  celui  des  vésicules. 
Bailleurs  la  négligence  avec  laquelle 
la  dissection  fut  pratiquée  dans  l  ex- 
périence citée  par  Buffon  ,  laisse  con- 
cevoir aisément  la  possibilité  d'un 
mélange  entre  la  liqueur  des  cornes 
et  celle  des  corps  jaunes. 

Les  ovules  des  coi  nés  sont  d'abord 
ellipsoïdes  ,  ils  grossissent  ensuite 
et  deviennent  pyritbrmcs,  et  à  me- 
sure qu'ils  s'accroissent  ,  ils  mon- 
trent un  prolongement  à  chacun 
de  leurs  bouts.  Ils  conservent  cette 
troisième  modifrcalion  jusqu'à  ce 
qu'il  se  produise  de  nouvelles  mem- 
branes qui  allèrent  alors  l'aspect 
général ,  mais  lœuf  primitif  peut  en- 
core se  reconrraîlre  à  sa  forme  au  bout 
d'un  temps  asicz  long.  Darrs  le  pre- 
mier état,  on  ne  peut  encore  y  re- 
connaître le  fœtus.  Peut-être  se  trou- 
ve-t-il  situé  à  1  intérieur  de  la 
tache  blanche  circulaire  qui  s  observe 
sur  leur    enveloppe.    A    la    seconde 


OEN  a>9 

période  ,  ou  le  voit  tout  do  suite.  Su 
position  est  déterminée  par  celle 
d'une  espèce  d'aire  subcordiforme 
dans  l'inlérieur  de  laquelle  il  se  montre 
comme  une  ligrre  à  peu  près  droite, 
plus  opaque  que  la  membr'ane  qui 
l'environne.  Celte  ligne  s'allonge, 
s'entoure  de  diver.ses  produclious 
membraneuses  qui  proviennent  d'un 
I)lissement  de  lamenrbrane  propre  de 
l'aire.  Son  extrémité  antérieure  mar- 
que la  place  des  vésicules  cérébi'ales  , 
son  bout  postérieur  sa  dilate  pour  pro- 
duire le  ventricule  rhomboïdal ,  et  , 
dans  sa  partie  moyenne  ,  elle  occupe 
la  position  propre  à  la  moelle  épiniè- 
re.  La  ligne  primitive  n'est  donc  au- 
tre chose  que  le  rudiment  du  systè- 
me nerveux.  La  plupart  de  ces  résul- 
tats qui  ont  été  obtenus  avec  beau- 
coup de  difficultés  sur  des  femelles 
de  Chien  et  de  Lapin  se  trouvent 
appiryés  avec  une  rare  netteté  par 
d'anciennes  observations  laites  sur  les 
Marsupiaux.  C'est  à  Geoffroy  de 
Saint-Hdaire,  qu'on  est  toujours  sirr 
de  rencontrer  quand  on  attaque  les 
questions  élevées  de  la  philosophie 
naturelle,  c'est  à  ce  profond  anato- 
miste  qu'était  réservé  le  soin  d'en  ap-' 
précier  l'importance.  lia  saisi  l'occa- 
sion de  les  rappeler  aux  amis  de  1^ 
science  en  écrivant  l'article  M.\RSU- 
riAUX  du  Dictionnaire  des  Scierrces 
naturelles  ,  et  il  a  donné  en  même 
temps  sa  théorie  de  la  Génération; 
Les  vues  ingénieuses  qu'il  a  publiées 
à  ce  sujet  sont  toutà-fait  en  harmo- 
nie avec  nos  expériences  relativement 
aux  époques  de  l'existence  foetale. 
Quant  à  la  manière  dont  il  conçoit 
la  fécondation,  nous  différons  de  lui 
dans  l'expression  ,  puisqrr'il  n'a  pas 
pris  en  considération  les  Animalcules 
Spermatiques;  mais  il  est  possible  que 
hi  fond  de  nos  idées  soit  toiil-à-fait  le 
même  d'aillerrrs. 

Dans  les  Oiseaux,  nous  retrouve- 
rons les  mêmes  points  de  la  doctrine 
forrda mentale,  avec  quelques  varia- 
tions dans  les  détails.  Les  expériences 
ont  été  faites  sur  des  œufs  de  Foule 
eu  de  Canard ,  et  elles  ont  conduit 
aux  résultats  suivans.'La  cicatricule 


aao  GEN 

de  l'œuf  pris  dans  l'ovaire  présente 
une  tache  blanche,  circulaire,  due  à 
une  membrane  épaisse  placée  entre 
le  vitellus  et  sa  membrane  d'enve- 
loppe. Au  centre  de  la  cicatricule  , 
on  observe  un  point  de  couleur  jaune, 
etd  après  les  observations  récentes  de 
notre  excellent  ami  le  docteur  Prévost 
de  Genève ,  celui-ci  est  dû  à  une  pe- 
tite vésicule  transparente  ,  entière- 
ment semblable  à  celle  qui  se  ren- 
contre dans  la  corne  des  Mammifères, 
dès  les  premiers  jours  de  l'accouple- 
ment. Si  l'œuf  se  détache  de  1  ovaire 
et  qu'il  reçoive  le  contact  de  la  li- 
queur fécondante  dans  l'oviductus  , 
on  retiouve  toutes  les  formes  que 
nous  venons  de  décrire  ;  mais  la 
membrane  binncbe  de  la  cicatricule 
s'est  dilatée  et  s'est  frangée  sur  les 
bords;  d'un  autre  côté,  la  vésicule 
centrale  porte  sur  sa  surface  externe 
une  petite  ligne. facile  à,  observer  ,  et 
qu'on  reconnaît  aisément  pour  le  ru- 
diment de  la  moelle  épinièrc  ,  en  sui- 
v<jnt  pendant  vingt-quatre  heures 
seulement  le  développement  de  l'œufj 
car  entre  lu  vingtième  et  la  vingt-r 
quatrième  ,  on  voit  apparaître'sur  ses 
cotés  les  premiers  points  vertébraux. 
Mais  si  l'œuf  a  été  privé  de  l'influence 
fécondante,  la  cicatricule  diange 
tout-à-fait  de  forme  et  d'aspect.  Son 
point  central  s'efface  ;  elle  devient 
irrégulière  et  paraît  criblée  de  petits 
trous.  En  la  regardant  au  microscope, 
on  voit  qu'elle  consiste  alors  en  une 
membrane  blanche  opaque  ,  plus 
épaisse  au  centre  que  vers  ses  bords, 
et  percée  de  petites  ouvertures  qui 
lui  donnent  l'apparence  d'une  den- 
telle. D'ailleurs  les  Animalcules  pé- 
nètrent dans  l'organe  femelle, à  l'ins- 
tant de  l'accouplement;  ils  parvien- 
nent dans  l'oviductus,  oii  il  est  facile 
de  les  observer ,  mais  n'arrivent  ja- 
mais jusqu'à  l'ovaire.  Mais,  chose 
remarquable,  ces  petits  êtres  qui, 
conservés  à  l'air  ou  dans  des  vases 
fermés  ,  môme  à  une  température 
analogue  à  celle  de  l'Animal  qui  les 
fournit,  ne  tardent  point  à  perdre 
leur  mouvement  spontané,  le  con- 
servent au  contraire  dans  l'oviducte 


GEN 

pendant  quinze  ou  dix-huit  jours. 
Ce  fait  important ,  observé  par  notre 
ami  Prévost  qui  consacre  si  noble- 
ment ses  loisiis  aux  progrès  de  la 
physiologie,  nous  fournit  une  expli- 
cation simple  des  expériences  rappor- 
tées par  Dutrochet,  et  desquelles  il 
résulte  qu'une  Poule  reste  propre  à 
pondre  clés  œufs  féconds,  vingt  jours 
après  l'accouplement. 

C'est  ici  une  sorte  de  diminutif  du 
fait  remarqué  par  Hubcr  sur  la  reine 
Abeille  ,  qui  conserve  pendant  si 
long-temps  la  propriété  de  produire 
des  œufs  féconds  ,  sans  renouveler 
l'acte  de  l'accouplement;  phénomène 
mystérieux  dont  rien  ne  semblait  an- 
noncer une  solution  prochaine,  lors- 
qu'un des  collaborateurs  de  ce 
Dictionnaire  est  venu  l'expliquer 
avec  un  rare  bonheur  par  une  obser- 
vation fort  simple.  L'appareil  génital 
femelle  des  Insectes  se  compose  es- 
sentiellement de  deux  ovaires  qui 
possèdent  chacun  un  canal  particulier 
pour  la  chute  des  œufs.  Ces  deux  tu- 
bes se  réunissent  au  sommet  du  va- 
gin. Auprès  de  leur  point  de  réunion 
se  remarque  une  poche  qui  abou- 
tit également  dans  le  vagin  par  un 
can^l  particulier.  Avant  la  décou- 
verte d'Audouin  ,  tous  les  anato- 
mistes  avaient  cru  que  le  pénis  du 
mâle  se  dirigeait  droit  dans  le  va- 
gin et  épanchait  sa  liqueur  à  la  base 
des  oviductes,  doit  elle  arrivait  dans 
les  ovaires.  Il  n'en  est  rien  pourtant  ; 
et  le  pénis  vient  au  contraire  s'enga- 
ger dans  cette  poche  latérale  qui  re- 
çoit et  conserve  la  liqueur  fécondante 
sans  en  fournir  aux  ovaires.  Les  Ani- 
malcules s'y  observent  pleins  de  vie 
et  doués  d'un  mouvement  actif.  De 
ce  fait ,  il  résulte  comme  conséquence 
évidente ,  que  la  fécondation  n  a  point 
lieu  dans  l'ovaire,  qu'elle  se  produit 
au  contraire  au  moment  oii  les  œufs 
qui  en  sortent,  viennent  passer  au-de- 
vant de  l'orifice  de  la  poche  que  no- 
tre confrère  nomme  copulatrice ,  et 
pour  laquelle  nous  proposerons  le 
nom  de  vésicule  d' Âudoidn.  Il  en  ré- 
sulte encore  que  si  les  Animalcules 
peuvent  se  conserver  dans  celte  po- 


GKN 
clic,  la  fécondation  des  œufs  pour- 
ra se  faive  bien  lonj;  -  temps  après 
1  acte  même  de  1  accouplement.  Ces 
diverses  consé(jucuces  n'ont  point 
échappé  à  la  sagacité  de  l'investi- 
gateur, et  son  observation  est  un 
des  faits  les  j>lus  dignes  de  médi- 
tation que  ia  science  ait  acquis 
depuis  long-temps. 

<>e  qui  se  passe  dans  les  Poissons,  se 
rapproche  tellement  de  ce  que  nous 
avons  vu  dans  les  Batrnciens  ,  que 
nous  croyons  peu  nécessaire  d'entrer 
ici  dans  de  plus  longs  détails. 

L'appareil  mâle  pioduit  l'Animal- 
cule spermatique.  L'appnreil  femelle 
l'roduit  un  ovule  sur  un  point  parti- 
culier duquel  se  trouve  une  l.ime 
menibraueu-^c  que  llolando  désigne 
sous  11-  nom  de  lame  cellulo-vasculai- 
re.  Dans  l'acte  de  l'accouplement ,  si 
les  ovules  sont  sortis  de  l'ovaire , 
conime  dans  les  Batraciens  et  les 
Poissons,  l'Animalcule  spermatique 
pénètre  dans  l'ovule  et  se  grefl'e  sur  la 
membrane  cellulo-vascidaire;  si  les 
œufs  ne  se  détachent  pas  de  l'ovaire 
avant  ou  pendant  l'accouplement, 
mais  après  ,  les  Animalcules  sont  re- 
çus dans  les  cornes  (Mammifères), 
dans  l'oviducliis  (Oiseau\),  dans  luie 
poche  particidière  (Insectes),  et  ils  se 
greffent  surl'ovuleà  mesure  que  celui- 
ci  ,  détaché  de  l'ovaire  ,  vient  traver- 
ser l'organo  qui  les  renferme.  Le  dé- 
veloppement du  fœtus,  ob^ervé  avec 
soin  ,  nous  montre  que  l'Animalcule 
n'est  autre  chose  que  le  rudiment  du 
système  nerveux  ,  et  que  la  lame 
membraneuse  sur  laquelle  il  s'im- 
plante fournit,  parles  diverses  modi- 
iications  qu'elle  éprouve ,  tous  les 
autres  organes  du  fœtus.  Ainsi  se 
trouve  expliquée  l'iutlucnce  particu- 
lière au  mâle  et  à  la  femelle  dans  la 
procréation  de  l'être  auquel  ils  don- 
nent naissance,  ainsi  se  tiouvent  ex- 
pliquées toutes  ces  ressemblances  hé- 
réditaires qui  ont  tant  occupé  les 
philosophes  du  siècle  dernier.  Tout 
physiologiste  qui  aiua  soigneusement 
étudié  l'ouvrage  si  riche  en  aperçus 
heureux  de  Geoffro^y'  SaintHilairesur 
les  monstruosités  ;  ceux  des  analomis- 


GEN  221 

les  allcuinml.s,  de  Rolando  ,  et  les 
belles  observations  de  Serres  ,  sur 
l'organogénésie,  sera  obligé  de  con- 
venir que  l'hypothèse  de  l'emboî- 
temenl  est  insoutenable  aujourd'hui , 
et  trouvera  peul-èlie  que  celle  que 
nous  proposons  satisfait  aux  condi- 
tion-,) connues  du   problème. 

Si  l'on  voulait  reuionter  ensuite  à  la 
production  de  l'Animalcule  spermati- 
que lui-mèu»e,  nous  pensons  qu'il 
faudrait  la  compa'  er  à  celle  des  Vers 
intestinaux  et  des  Animalcules  com- 
munément appelés  Infusones.  Quant 
aux  premiers,  on  sait  qu'en  thèse  gé- 
nérale les  zoologistes  allemauils  qui 
les  ont  étudiés  avec  tant  de  soin,  ont 
fini  par  les  regarder  co\nme  pro- 
duits par  une  Génération  spontanée. 
Relativement  aux  seconds  ,  los  ex- 
périences de  Gleichen  ,  de  Spallanza- 
nl  ,de  Fray  ,  delNeedham  ,  de  Bory  de 
Saint-Vincent  et  de  beaucoup  tf'au- 
tres  naturalistes  ,  sont  également  fa- 
vorat)les  à  l'hypothèse  tl'une  Géné- 
ration spontanée.  Mais  avant  d'adop- 
ter une  opinion  dans  une  question 
aussi  délicate,  il  faudrait  répéter 
les  expériences  de  la  plupart  de  ces 
observateurs  avec  un  soin  tout-à- 
fait  scrupuleux  ,  écarter  les  causes 
d'erreurs  qu'ils  ont  pu  négliger  et 
surtout  éviter  l'extensiou  qu'ont  don- 
née à  leurs  opinions  ceux  d'entre 
eux  qui  ont  cru  à  la  Génération 
spontanée. 

Fray,  qui  pense  qu'une  Mouche  ou 
•tout  autre  Insecte  aussi  compliqué  a 
pu  naître  spontanément  dans  des  ma- 
tières animales  pourries  ,  et  Spallan- 
zani ,  qui  croit  que  l'ébuUition  ne  dé- 
truit pas  les  germes  des  Infusoires  , 
professent  l'un  et  l'autre  des  opinions 
qu'il  est  difficile  à  notre  esprit  d'ad- 
mettre aujourd'hui.  H  est  donc  impor- 
tant de  faire  de  nouvelles  recherches, 
et  celui  qui  aura  le  bonheur  de  mettre 
au  jour  sur  cette  question  des  faits 
clairs ,  précis  et  débandasses  de  toutes 
les  chances  d'erreurs  que  la  physique 
et  la  chimie  peuvent  nous  permettre 
en  ce  moment  de  prévoir  et  d'éviter  , 
celui-là,  disons-nous,  aura  rendu  à 
la  physiologie  un  service  éminent  et 


223  GEN 

dont  les  conséquences  sont  incalcu- 
lables. On  a  cru  devoir  se  borner 
dans  cet  arlicle  à  l'exposition  d'une 
théorie  générale  relative  aux  Ani- 
maux susceptibles  d'accouplement. 
Parmi  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur 
celle  matière  ,  nous  citerons  avec 
éloge  Geoffroy  Saint-Hilaire  et  Ro- 
lando.  Ce  dernier  avait  été  conduit 
à  cette  conclusion  par  ses  obser- 
vations sur  le  Poulet  :  que  le  mâle 
fournit  le  système  nerveux  et  la  fe~ 
melle  le  système  vasculaire j  conclu- 
sion si  bien  d'accord  avec  la  nôtre, 
qu'elle  nous  autorise  à  regarder  no- 
tre opinion  comme  une  vérité  démon- 
trée. 

On  trouvera  le  développement  de 
cet  article  et  les  planches  nécessaires 
à  son  intelligence  dans  les  Annales 
des  Sciences  naturelles,  T.  i,  p.  167, 
p.  274,  p.  092  :  ï.  n,  p.  100  ,  p.  1  29, 
p.  281  ;  T.  III,  p.  1 1 3  ,  et  dans  les  vo- 
lumes suivans  seront  donnés  les  Mé- 
moires qui  n'ont  pas  encore  paru.  V. 
encore  Cercariées  et  Zoospermes 
de  ce  Dictionnaire.  (d.) 

GENESIPHILLA.  BOT.  phan. 
L'Héritier  a  décrit  sous  ce  nom  et 
comme  type  d'un  genre  qui  n'a  pas 
été  adopté,  une  espèce  de  Xylophyl- 
le.  y',  ce  mot.  (a.d.j.) 

GENESTROLE.  bot.  piian.  Nom 
sous  lequel  ou  désigne  vulgairement 
le  Genista  tuictu/ia  qui  fournit  une 
belle  couleur  jaune.  V.  Genêt. 

(AUD.j 

GENÊT.  Ge«/5/fl.  BOT.  PIIAN.  Gen- 
re de  la  famille  des  Légumineuses  et 
delà  Diadelphie  Décanarie,L., connu 
des  plus  anciens  botanistes,  et  com- 
posé de  Plantes  faciles  à  distinguer 
par  leur  port,  mais  dont  les  caractè- 
res génériques  sont  peu  tranchés. 
Linné  adoptant  quelques-unes  des 
divisions  de  ce  genre  faites  par  Tour- 
nefort,  et  même  par  les  botanistes  qui 
ont  précédé  celui-ci,  en  a  séparé  par- 
ticulièrement,  sous  le  nom  de  Spar- 
tium ,  les  espèces  dont  le  calice  est 
étalé  en  dehors,  les  filets  des  étamines 
appliqués  contre  l'ovaire  et  le  stig- 
mate velu  en  dessus,  tandis  que  le  Ge- 


GEN 

nista  ne  se  composerait,  selon  l'illus- 
tre naturaliste  suédois  ,  que  des  espè- 
ces à  calice  bilabié  ,  ayaut  l'étendard 
oblong,  réfléchi  en  dehors,  et  laissant 
à  découvert  le  pistil  et  les  étamines. 
Tournefort  avait  en  outre  créé  d'au- 
tres genres  qui  ne  sont  réellement  que 
des  subdivisions  du  GenUta ,  et  qui 
cependant  ont  été  en  partie  reproduits 
par  Mœnch  et  par  d'autres  auteurs 
modernes.  Tels  sont  les  genres  Genis- 
iella  ,  Genista-Spartium  ,  Cyt/so- Ge- 
nista et  Scorpius.  Enfin,  dans  l'Ency- 
clopédie méthodique  ,  Lamarck  a  fait 
voir  que  le  caractère  du  Spartium , 
L.  ,  assez  exactement  tracé  pour 
quelques  espèces ,  s'évanouit  insen- 
siblement dans  les  autres ,  et  que  tous 
ces  prétendus  genres,  admis  par 
Tournefort  et  Linné,  pourraient  se 
fondre  en  un  seul,  auquel  on  conser- 
verait le  nom  de  Genista.  Cette  opi- 
nion a  été  embrassée  par  le  professeur 
A.-L.  de  Jussieu,  qui,  néanmoins, 
a  pro\-)Osé {Gênera Plantarum,  p.  354) 
de  distinguer  génériquement  avec 
Tournefort,  les  espèces  monosper- 
mes de  Spartium  à  feuilles  très-peu 
nombreuses  et  à  branches  le  plus  sou- 
vent opposées.  Voici  les  caractères  du 
Genista  ,  selon  Lamarck  et  Jussieu  : 
calice  petit,  campanule,  tantôt  à  un 
seul  lobe  latéral  terminé  par  cinq  pe- 
tites dents  ,  tantôt ,  et  c'est  le  cas  le 
plus  fréquent,  à  deux  lèvres  dont  la 
supérieure  est  à  deux  dents  droites  et 
l'inférieure  à  trois;  étendard  oblong, 
cordiforme  ,  relevé  ou  réfléchi;  ailes 
divergentes  concaves  en  dedans;  ca- 
rène pendante,  bifide,  ou  entière- 
ment bipéiale  ,  ne  recouvrant  pas  les 
organes  sexuels;  étamines  monadel- 
phes  t  quoique  le  genre  soit  placé 
dans  la  Diadelphie);  stigmate  velu 
longitudinalement  d'un  côté;  légume 
ovale  ou  oblong,  souvent  renflé, 
contenant  une  ou  plusieurs  semen- 
ces globuleuses  ou  réniformes.  Ce 
genre  a  de  si  grands  rapports  avec 
le  genre  Cytise  {P^.  ce  mot),  qu'il  a 
été  très-difficile  de  l'en  distinguer  par 
des  caractères  tirés  uniqueuient  des 
organes  reproducteurs  ;  aussi  La- 
marck  ne   considère- t-il  les    genres 


GEN 

Cenista  et  Cytisus  que  comme  deux 
tlivisious  d'un  même  groupe  naturel, 
qui  ne  diflèreni  réellement  entre 
elles  que  par  l'ensemble  de  la  vcgéla- 
tion  ,  et  surtout  par  la  diversité  du 
l'cuillagc.  Les  Genêts  sont  caracléii- 
sés  par  leurs  feuilles  simples  avec 
ou  Sans  mélange  de  iouilles  tei  nées. 
Linné  avait  placé  dans  les  Spaniam 
une  espèce  du  cap  de  Uonne-Espé- 
rance,  que  Lamarck  a  réunie  aux  Ge- 
nista ,  en  lui  conservant  son  nom  spé- 
cifique. C  est  le  Genit,la  sepiaria  qui 
est  devenu  ,  pour  Thunbeig,  le  type 
ilu  gem'c  l.cbeckia  oii  se  rangent  plu- 
sieurs autres  Légumineuses  du  mê- 
me pavs  ,  et  parmi  lesquelles  on  le- 
marque  le  Spailium  Cy liquides  ,  L. 
fils ,  ou  Cytisus  Capensis.  Ce  genre  , 
qui  a  été  admis  par  VVilldenow  et 
Persoou  ,  parait  devoir  être  conservé. 
V.  Lébkckie.  Les  Aspaiathus,  Plantes 
du  cap  de  13onne-K>pérance,  ont  aussi 
beaucoup  d'affinité  avec  les  Genêts. 
Cependant  leurs  feuilles  linéaires  fas- 
ciculées  ,  et  un  port  particulier  ser- 
vent à  les  faire  lecounaîtic  au  pre- 
mier coup-d'œil. 

Le  nombre  total  des  espèces  du 
genre  qui  nous  occupe  sélève  à  envi- 
ron quatre-vingts  qui  sont  ,  pour  la 
plupart,  indigènes  de  la  région  médi- 
terranéenne. On  en  trouve  à  peu  près 
vingt  en  France  ,  réparties  en  cteux 
sections,  d'après  leurs  rameaux  iner- 
mes  ou  au  contraire  épineux,  et  parmi 
lesquelles  nous  signalerons  comme 
les  plus  intéressantes  à  connaître  ,  les 
espèces  suivantes  : 

§  P"".  Rameaux  non  épineux. 

Le  Genêt  a  balais  ,  Genista  sco~ 
paria,  Laink. ,  Spaiiium  scopa/ium  , 
L.  ,  est  un  Arbrisseau  très-commun 
dans  les  environs  de  Paris  ,  oii  >ses 
belles  fleurs  prlnlanièies  ,  et  d'un 
jaune  inteiise ,  pioduisent  un  efl'et 
très-piltorcsque.  11  abonde  aussi  en 
divers  lieux  du  centre  et  du  midi 
de  l'Europe  ,  mais  on  ne  le  rencon- 
tre pas  dans  une  grande  partie  des 
Alpes.  Ses  rameaux  s'élèvent  jus- 
(ju'à  un  niètre;  ils  sont  nombreux, 
droits,    flexibles,  anguleux,  et  por- 


GEN  aaô 

tcnt  des  feuilles  petites  et  légèrement 
velues. 

Li:  Gr.NÈT  a  uuanches  de  Jonc, 

Genista  juncea,  Lamk.  ;  Spartium 
junceum,  L.  Ce  cbarmant  Arbris- 
seau s'élève  ordinairement  à  un  mè- 
tre et  demi  ;  ses  rameaux  tUoits  ,  flexi- 
bles, lisses,  munis  de  feuilles  sim- 
ples et  peu  nombreuses,  sont  remplies 
de  moelle  et  ressemblent  aux  tiges  du 
Sci/pus  /acustris,  confondu  par  le  vul- 
gaire avec  le  Jonc.  11  porte  des  fleurs 
jaunes  ,  Irès-gr.uides  ,  d'une  odeur 
suave  et  qui  naissent  aux  sommités 
des  rameaux,  en  grappes  droites..nucs 
et  un  peu  lâches.  On  rencontre  cette 
espèce  dans  les  lieux  incultes  de  l'Es- 
pagne ,  de  l'Italie  el  de  la  France  mé- 
ridionale. 11  est  cidtivé  comme  orne- 
ment dans  les  jardins  sous  le  nom  de 
Genêt  d'Espagne  ,  dénomination  qui 
doit  être  lejetée  ,  afin  qu'on  ne  con- 
fonde pas  cette  espèce  avec  le  vérita- 
ble Genêt  d  Espagne,  Genista  His- 
panica,  L.  ,  dont  les  rameaux  sont 
épineux.  Eu  faisant  macérer  dans 
1  eau  l'écurce  du  Gtnista  juncea  ,  ou 
peut  en  retirer  une  filasse  très-pro- 
pre à  faire  des  tissus  de  bonne  qua- 
lité. 

Parmi  les  ?utres  Genêts  de  cette 
section  ,  nous  nous  contenterons 
d'indiquer  :  i"  le  Genista  sagittalis, 
L.  ,  jolie  espèce  que  l'on  trouve  dans 
les  terrains  sablonneux  et  pierreux, 
depuis  la  Galice  jusqu'au  fond  de 
l'Allemagne.  On  la  reconnaît  facile- 
ment à  ses  tiges  bordées  de  plusieurs 
saillies  produites  par  une  membrane 
verte  qui  se  rétrécit  eu  manière  d'ar- 
ticulation à  la  base  de  chaque  feuille  ; 
2**  Genista  tincloria ,  L.  Elle  est  as- 
sez commune  sur  les  collines  et  au 
bord  des  forêts  de  l'Europe  tempérée. 
Son  nom  lui  vient  de  ses  fleurs  qui 
donnent  une  teinture  jaune;  aussi  la 
nomnie-t-on  vulgairement  Herbe  à 
jaunir;  5°  Genista  pilosa  ,  L.  Elle  se 
trouve  dans  les  bois  élevés ,  à  Fon- 
tainebleau, en  Bourgogne,  dans  le 
Jura  ,  etc.  Les  feuilles  et  les  tiges  de 
celle  Plante  sont  peu  velues,  compa- 
rativement à  plusieurs  autres  Genêts, 
mais  les  calices  et  les  légumes  sont 


234  GEN 

couverts  de  poils  couchés  qui  ont  va- 
lu à  l'espèce  le  nom  spécifique  im- 
posé par  Linné.  Les  trois  espèces  que 
nous  venons  de  citer  faisaient  partie 
du  genre  Genistella  de  Mœuch. 

§  IL   Rameaux  épineux. 

Le  Genêt  d'Angleterre  ,  Genista 
jingiica.  Jolie  espèce  peut-être  plus 
commune  aux  environs  de  Paiis  et 
dans  la  France  occidentnle  qu'en  An- 
gleterre. Nous  avons  observé  qu'elle 
ne  dépasse  pas  à  l'est  une  ligne  tracée 
par  le  cours  de  la  Saône  et  du  Rliône. 
Ses  liges  sont  grêles  ,  épineuses  et 
souvent  couchées;  elles  portent  au 
sommet  de  petites  feuilles  lancéolées 
ctétroiles;  les  fleui's  sont  jaunes,  axil- 
laires  et  portées  sur  de  courts  pédon- 
cules. 

Le  Genêt  d'Allemagne  ,  Genista 
Germanica,  L.  Ses  tiges  sont  rameu- 
ses ,  très-épinèuses,  et  couvertes  dans 
leur  jeunesse  de  feuilles  ovales  ,  lan- 
céolées ,  très-vertes  ;  les  fleurs  sont 
jaunes,  et  disposées  en  grappes  cour- 
tes au  sommet  des  tiges.  Cette  Plante 
croît  sur  les  collines  des  provinces 
méridionales  et  orientales  de  la 
France. 

LeGENÊTD'EsPAGNE ,  Geiiista  His- 
panica,  L. ,  ressemble  à  la  précédente, 
mais  elle  en  diffère  par  sa  tige  plus 
basse  ,  par  ses  épines  vertes  et  très- 
rameuses  ,  et  parce  qu'elle  est  beau- 
coup plus  velue  sur  ses  jeunes  pous- 
ses. Dans  cette  espèce,  comme  dans 
les  précédentes,  les  épines  sont  dues 
à  la  dégénérescence  plus  ou  moins 
complète  des  feuilles.  Leur  origine 
est  surtout  bien  visible  sur  le  Genista 
Germanica. 

Les  autres  Genêts  sont  des  sous- 
Arbrisseaux  qui  n'offrent  que  peu 
d'intérêt ,  puisqu'ils  ne  se  composent 
que  de  Plantes  épineuses,  petites  et 
peu  agréables  à  l'œil. 

On  a  quelquefois  et  improprement 
nommé  Genêt  épineux,  l'Ulex  Eu- 
rupeus.  (g..n.) 

GENETTE.  mam.  Espèce  du  genre 
Civette.  /^.  ce  mot.  On  a  étendu  ce 
nom    à    plusieurs    autres    Animaux 


GEN 

congénères,  avec  des  dpithètes  qui 
indiquaient  leur  patrie.  (b.) 

GENETTE.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Narcissus pueticus, 
L.  /^.  Narcisse.  Ce.) 

GENEVRIER.  Junipems.  eot. 
piian.  C'est  un  genre  de  la  famille 
naturelle  des  Conifères  et  de  la  Diœ- 
cie  Monadelphie  ,  L. ,  auquel  on  peut 
assigner  les  caractères  suivans  :  les 
fleurs  mâles  forment  de  petits  cha- 
tons ovoïdes ,  axillaires  ou  terminaux, 
composés  d'écaillés  peltées  ,  poitées 
sur  un  axe  commun  et  présentant  à 
leur  face  inféi'ieure  quatre  étamines 
sessiles  uniquement  formées  par  une 
anthère  uniloculaire  qui  s'ouvre 
longitudinalement  par  son  côté  in- 
terne. Les  fleurs  femelles  forment 
également  de  très-petits  chatons  com- 
posés d'un  involucre  ,  de  plusieurs 
écailles  épaisses  ,  charnues  ,  dont  les 
plus  intérieures  sont  quelquefois  sou- 
dées entre  elles  ,  et  forment  une  sorte 
d'involucre  intérieur  monophylle, 
qui  recouvre  les  fleurs.  Celles-ci  sont 
au  nombre  de  deux  à  trois  ,  placées 
au  fond  de  l'involucre  oii  elles  sont 
sessiles.  Leur  forme  approchede  celle 
d'une  bouteille.  Leur  ovaire  ,  qui  est 
parfois  adhérent,  est  globuleux;  le 
calice  se  prolonge  au-dessus  de  lui,  et 
for^ne  un  tube  rétréci  plus  ou  moins 
allongé.  Le  fruit  est  une  fausse  baie 
globuleuse  etonibiliquée,  renfermant 
deux  ou  trois  noyaux  osseux.  La  par- 
tie charnue  est  formée  par  l'involucre 
qui  persiste  et  s'accroît.  Les  osselets 
sont  de  véritables  fruits  dont  le  pé- 
ricarpe est  dur  ,  osseux  et  indéhiscent. 
La  graine  est  dressée  et  se  compose 
d'un  endosperme  charnu  au  centre 
duquel  est  placé  un  embryon  ren- 
versé presque  cylindrique,  ayant  la 
radicule  ti'ès-longue  et  _  adhérente 
par  sa  base ,  et  les  cotylédons  au 
nombre  de  deux.  On  compte  au- 
jourd'hui environ  vingt  à  vingt  cinq 
espèces  de  Gencvrieis.  Ce  sont  en 
général  des  Arbrisseaux  ou  de  pe- 
tits Arbres  résineux  dont  les  feuil- 
les sont  persistantes ,  étioites  ,  li- 
néaires, roides  ou  imbriquées.  Parmi 


GEN 

ces  espèces,  sept  ou  huit  sont  orîgi- 
uaires  d'Europe;  trois  de  l'Amérique 
septentrionale  ;  autant  de  l'Aineriqiie 
méridionale,  et  le  reste  provient  de 
l'Asie  sepleiUrionale  et  des  diverses 
contrées  de  l'Orient.  Plusieurs  de  ces 
espèces  méritent  d  èlre  citées.  Nous 
mentionnerons  ici  les  suivantes  : 

Gi;xj;vniKR  commux,  Juniperus 
communis ,  L.;  llich.  ,  Couif.  inéd.  , 
tab.  5.  C'est  un  Aibrisscau  tort  com- 
mun en  France,  dans  les  lieux  incul- 
tes et  rocailleux.  Généralement,  il  est 
petit  et  rabougri,  mais  quclquelois  il 
se  développe  davantage  et  lonne  alors 
un  petit  Arbre  de  quinze  à  dix-huit 
pieds  d'élévation.  Les  feuilles  sont 
ternées-verticillées  ,  étalées,  scssiles, 
linéaires,  aiguës,  roides;  les  fieurs 
dicïques  ;  les  chatons  très-petits,  so- 
litaires et  à  l'aisscUc  des  feuilles  :  les 
mâles  sont  sessiles  et  globuleux  ;  les 
femelles  sont  portées  sur  un  pédon- 
cule court  et  recouvert  d'écaillcs  im- 
briquées; l'involuci'e  se  compose  de 
plusieurs  écailles  épaisses  et  soudées 
entre  elles.  Il  contient  trois  fleurs 
sessiles.  Le  fruit  est  une  fausse  baie 
globuleuse,  ombiliquée  à  son  som- 
met, de  la  grosseur  d'un  très-petit 
Pois.  Les  trois  osselets  sont  durs  et 
osseux.  Le  bois  du  Genévrier  com- 
mun est  rougeàtre  , assez  dur,  et  sus- 
ceptible d'un  beau  poli.  Quand  il 
provient  d'individus  qui  ont  acquis 
une  assez  grande  élévation  ,  on  peut 
l'employer  à  des  ouvrages  de  tour  ou 
deboissellerie.  Comme  toutes  les  au- 
tres parties  de  la  liante  ,  il  contient 
une  substance  résineuse  qui  en  suinte 
dans  les  grandes  chaleurs  de  l'été  ,  et 
que  pendant  Ion  g- temps  on  a  cru 
être  la  même  que  la  Sandaraque  qui 
découle  du  Thuya  articulata.  Ou  cul- 
tive assez  rarement  le  Genévrier;  ce- 
pendant quelquefois  on  l'emploie  à 
faire  des  pali>sades  et  à  cacher  les 
murs  dans  les  jardins  paysagers. 
Ses  fruits  ont  une  saveur  très-chau- 
de et  aromatique.  Dans  certaines  con- 
trées du  nord  de  l'Europe  ,  on  les  fait 
fermenter,  et  on  en  retire  une  sorte 
de  liqueur  alcoholique,  qui  porte  le 
nom  de  Genevrette ,  ou  bien  ou  les 

TOME   VII. 


GEA' 


2-j5 


distille  avec  de  l'cau-de-vie  ,  et  l'on 
obtient  \' eau-de-vie  de  Genièvre.  Ces 
baies  sont  également  employées  en 
médecine  ,  comme  Ioniques  et  sti- 
mulantes. Quanfl  l'estomac  est  dans 
un  état  de  débilité  qui  en  lalcntit  les 
fonctions,  quand  la  sécrétion  de  l'u- 
rine et  la  menstruation  sont  diminuées 
ou  suppriniécs  à  cause  de  l'état  de 
faiblesse  de  la  vessie  ou  de  l'utériîs, 
les  baies  de  Genièvre  peuvent  être 
avantageusement  employées  comme 
stomachiques  ,  diurétiques  ou  em- 
ménagogues.  On  en  prépare  une  in- 
fusion aqueuse  ou  vineuse,  après  en 
avoir  concassé  une  demi-once  ,  que 
l'on  met  dans  une  livre  de  liquide. 
L'extrait  est  une  préparation  fort 
énergique,  dont  la  dose  est  d'un 
scrupule  à  un  demi-gros. 

Genévrier  Sabine  ,  Juniperus  So- 
bina ,  L.  ;  Ricli. ,  Bot.  Méd.  i,  p. 
x44.  De  même  que  le  précédent 
c'est  un  Arbrisseau  quelquefois  très- 
bas  ,  presque  couché  et  quelquefois 
s'élevant  à  une  hauleur  de  douze  à 
quinze  pieds.  Ses  feuilles  sont  extrê- 
mement petites ,  en  forme  d'écaillés 
opposées,  dressées,  imbriquées  sur 
la  tige,  ovales  ,  aiguës  ,  non  épineu- 
ses. Les  chatons  sont  portés  sur  de 
petits  pédoncules  écailleux  et  recour- 
bés. Les  fruits  qui  succèdent  aux 
fleurs  femelles  sont  pisiformes,  ovoï- 
des, d'un  bleu  noiiàtre,  et  ne  con- 
tiennent qu'un  ou  deux  petits  noyaux; 
La  Sabine  croît  dans  les  lieux  secs  et 
montueux  des  provinces  méridiona- 
les de  la  France  ,  en  Espagne,  en  Ita- 
lie, eu  Orient  ,  etc.  On  en  distingue 
deux  variétés  qui  tiennent  unique- 
ment à  la  grandeur.  L'une  dite  Sa- 
bine mâle  ,  tonne  un  Arbrisseau  éle- 
vé; la  seconde  ou  Sabine  femelle, 
est  basse  oL  presque  étalée.  Toutes 
les  parties  de  la  Sabine  ont  une  sa- 
veur acre  et  térébin'hacéo.  C'est  dans 
les  feuilles  qu'elle  est  plus  concen- 
trée. Aussi  ces  feuilles  sont-elles  un 
médicament  extrêmement  énergique. 
On  les  administre  eu  poudre.  Elles 
agissent  avec  une  très-grande  force  et 
déterminent,  lorsque  la  dose  en  est  un 
peu  élevée ,  tous  les  symptômes  pro- 


2  26  GEN 

duits  par  les  médicameus  initans  , 
c'esl-à-dire  une  ardeur  incommode 
dans  l'estomac,  des  coliques  violentes, 
«les  déjections  sanguinolentes,  l'accé- 
lération du  pouls,  l  augmentation 
delà  chaleur  animale,  elc.  Quelques 
médecins  recommandent  l'usage  de  la 
Sabine  pour  détruire  les  Vers  qui  se 
développent  dans  le  canal  alimentai- 
1  ç.  Ce  médicament  a  souvent  été  suivi 
lie  succès  tiaus  cette  ciiconstaute. 
Mais  c'est  pariiculièrement  comme 
exerçant  une  action  stimulanie  et 
spéciale  sur  l'utérus,  que  la  Sabine 
a  joui  d'une  grande  réputation.  Ad- 
ministrée à  la  dose  de  deux  à  six 
grains,  elle  active  et  favorise  le  tra- 
vail de  la  menstruation  ;  mais  don- 
née à  des  doses  plus  fortes  ,  elle  oc~ 
casione  des  accidens  extrêmement 
graves ,  tels  que  l'inQammatlon  et 
l'ulcération  des  intestins,  l'inflam- 
mation de  l'utérus,  et  par  suite,  i'a- 
vortement  et  l'expulsion  du  pi'cduit 
de  la  conception.  On  ne  doit  donc 
administrer  ce  remède  qu'avec  les 
plus  grandes  précautions  et  à  des 
doses  qui  peimeltent  de  n'en  pas 
craindre  les  redoutables  effets. 

Genévrier  de  Virginie  ,  Junipe- 
///s  p^i/gin/ana  ,•  L.  Grand  Arbris- 
seau ou  Arbie  de  mcj^enne  grandeur 
connu  vulgairement  sous  les  noms 
de  Cèdre  rouge  ou  de  Cèdre  de  Virgi- 
nie. Les  feuilles  sont  imbriquées  sur 
les  jeunes  rameaux ,  et  quelquefois 
ternées  et  linéaires  sur  les  branches; 
les  fleurs  dioïques  en  chatons  pédon- 
cules. Dans  les  chatons  femelles,  les 
écailles  sont  épaisses  ,  charnues  ,  ob- 
tuses et  étalées.  Les  fruits  sont  ovoï- 
des ,  de  la  groseur  d'un  Pois.  En  gé- 
néral ,  on  ne  renconti'e  que  deux 
osselets  dans  l'involucre  devenu 
charnu.  Cette  espèce,  qui  aujour- 
d'hui est  très-cultivée  dans  les  jar- 
dins d'Europe  ,  oii  elle  s'est  natura- 
lisée, croît  naturellement  en  Virgi- 
nie, dans  le  voisinage  de  la  mer.  Le 
nom  de  Cèdre  rouge ,  sous  lequel  on 
le  désigne  communément  en  Améri- 
que ,  vient  de  la  couleur  de  son  bois, 
qui  estduretd'unetiès-grande durée. 
On  l'emploie  surtout  pour  les  petites 


G  EN 

parties  de  la  charpente  des  vaisseaux. 
Quelques  autres  espèces  méritent 
aussi  de  l'intérêt.  Ainsi,  d'après  Lin- 
né ,  Broussonet  et  un.  grand  nombre 
d'autres  botanistes  ,on  relire  1  Oliban 
ou  Encens  du  Juniperus  Lycia  ^  qui 
cioît  dans  le  midi  de  l'Europe.  Le 
Juniperus  Fhœnicea  est  uiîe  foi  t belle 
espèce,  originaire  delaPhoenicie,que 
l'on  tiouve  également  dan;. le  midi  de 
la  France  ,  sur  les  bords  de  la  Médi- 
teiranéc.  (a.  k.) 

*  GENGLÏN.  rois.  On  désigne 
ainsi  eu  quelques  cantons  le  Lucit,- 
cus  Jeses.  V.  ce  mot.  (lî.) 

*  GENIAÏE.  Ge///a/e5.  INS.  Genre 
de  l'orJre  des  Coléoptères ,  section 
des  Pentamèrcs,  famille  des  LamelH- 
coines,  établi  par  kirby  (  Trans.  Unii- 
Societ.  T.  XII,  p.  4oi  et  4o3  ),  et 
ayantplusieurs  rapports  avec  les  Han- 
netons et  les  Rutelles.  L'auteur  ne  dé- 
crit et  figure  qu'une  seule  espèce,  le 
Géniale  barbu,  G.  barbatus  {loc.  cit., 
tab.  20  ,  fig.  8).  Elle  est:  oi'iginaire  du 
Brésil.  Les  détails  de  l'organisa  lion 
de  la  bouche ,  des  antennes  et  des  pâ- 
tes ,  sont  représentés  à  côlé  de  l'In- 
secte. 

Dejean  (Catalogue  des  Coléoptères, 
p.  58  )  mentionne  ce  même  genre 
sous  le  nom  ,  sans  doute  mal  ortho- 
giaphié,  de  Gematis,  fondé  par  Mac- 
l^eay  ,  et  il  y  rapporte ,  outre  le  Ge- 
niates  barbatus  de  Kirby  ,  dix-sept 
autres  espèces  originaires  du  Brésil  , 
de  Cayenne  ,  de  l'Ile-de-France  ,  des 
Indes-Orientales  et  de  la  llussie  mé- 
ridionale. Quelques-unes  avaient  été 
décrites  par  Fabricius  sous  les  noms 
de  MeloLontha  lanata ,  M.  obscura  , 
M.  rauca  et  M.ferruginea.      (aud.) 

*  GENICHELLA.  bot.  phan.  Selon 
Dodœns ,  quelques  anciens  auteurs 
donnaient  ce  nom  au  Sceau  de  Salo- 
mon ,  Convallaria  Polygonatum  ,  L. 

(G..N.) 

*  GENICDLARIA.  bot.  cRypr. 
Roussel ,  dans  .sa  Flore  du  Calvados, 
appelait  ainsi  des  Confervcs  qui  pa- 
raissent devoir  être  les  Chaodinées  , 
dont  nous  avons  formé  le  genre  Le- 
mane.  V.  ce  mot.  ^B.) 


GKiNICULAUlS.  bot.  piian.  Sui- 
vnnt  Riicll  ,  c'était  un  des  noms 
lionnes  pal  les  Romains  ù  Vjlg/vstem- 
riia  Coronaiia  ,  L.  Uoilœns  piétcnd 
ffii'il  (Icsignait  aussi  la  Valéiianc.  f^. 
CCS  mots.  (G..N.) 

♦  GÈ.MCULÉ  ou  GENOUILLÉ. 
Gcniciilatus.  bot.  piian.  Cet  adjectif 
est  appliqué  à  foui  organe  néclii  ou 
courbé  par  un  angle  ou  un  genou  {^e- 
riiciilurn).  Dans  cet  angle  est  ordinai- 
rement un  nœud  ou  une  articulation 
tixc.  Les  chaumes  de  plusieurs  Gra- 
minées, la  nge  de  la  Spergule  des 
champs,  le  style  de  la  Benoîte  com- 
uiune,  les  arêtes  dorsales  de  la  gUune 
des  Avomcs,  sont  des  exemples  d'or- 
ganes géniculcs.  (g..n.) 

GEN lÈVRE (Baies de).  BOT.  PiiAN. 
IjC  fruit  du  Genévrier,  f^.  ce  mot. 

(G..N.) 

GENIOSTOIME.  Gcniostuma.  bot. 
riiAN.  Genre  de  la  Penlandrie  Mono- 
gj'nie  ,  L.  ,  établi  par  Forster  (  C /la- 
ract.  Plant. ,  tab.  ii2  )  et  ainsi  carac- 
térisé :  calice  turbiné  à  cinq  divisions 
persistantes;  corolle  mouopétalc  ,  lu- 
buleuse,  dont  l'entrée  est  velue  et  le 
limbe  §  cinq  divisions  profondes  ; 
cinq  étamincs  insérées  sur  la  goige 
de  la  corolle  et  alternes  avec  ses  divi- 
sions ;  un  ovaire  supère  ,  .surmonté 
dun  st\le  et  d'un  stigmate  sillonné  ; 
capsule  oblongue  ,  bi'oculaire  et  po- 
lysperme.  Ce  genre  avait  été  rejeté 
dans  \e?>  iiiceitce  sedis  par  le  profes- 
seur A.-L.  Jussieu.  1\.  Brovvn  [ProJ. 
Flor.  Nou.-Holland.  :  p.  4.'i3)  est  le 
seul  au  leur  qui  ait  cherché  à  en  dé- 
terminer les  affinités.  Il  fit  voir  que 
le  Geniosloma  se  rapprochait  beau- 
coup du  Logania  par  son  port  ,  ses 
stipides  vaginales  et  ses  tlcurs,  mais 
qu'il  en  difiérail  par  les  valves  entiè- 
res de  sa  capsule  ,  sur  les  bords  in- 
iléchis  àe  laquelle  sont  insérés  deux 
placentas  qui  persistent  après  la  dé- 
liiscence  des  valves.  Le  même  auteur 
[loc.  cil.  ,  et  Botany  of  Congo ,  p.  29) 
proposa  d'établir  une  nouvelle  fa- 
mille intermédiaire  entre  les  Apocy- 
nées  et  les  Rubiacécs  ,  dans  laquelle 
entreraient  les  genres  Gaertncra ,  Us- 


GEN 


237 


/cri  II  ,  J-'agrœa  ,  Ijogarda  ,  Gcniosto- 
nia  ,  elc.  Il  réunit  à  ce  dernier  genre 
VJnasscr  de  Jussieu  ,  réiuiiou  qu'il 
avait  déjà  pressentie  dans  >on  Pro- 
dmrnus.  En  adoptant  celte  fusion  ,  il 
taudiait  conserver  le  nom  donne  par 
Forster  à  cause  de  son  antériorité. 
Ainsi  au  Geniosloma  n/peslris  de 
Forster  ,  il  faudrait  ajouter  comme 
seconde  espèce  V Anasscr  Borbonica 
de  LamaicK.  Quanta  VJnasscr  AIu- 
li/ccnria  de  Lnmarck  et  Persoon  ,  éta- 
bli d'après  une  figure  de  Rumpli 
{Ilerb.  Amb.  ,  vol.  vti,  tab.  7  ),  R. 
Brown  a  prouvé  que  c'était  une  es- 
pèce de  l'iltospore.  (g..n.) 

GENIPAYER.  Genipa.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Rubiacées  et 
de  la  Pentandrie  Monogynie,  établi 
par  Linné,  adojité  par  Jussieu  (Mém. 
du  iMus.  ,  vol.  VI,  année  i8jo)  et  par 
Kunth  {Isova  Gêner,  et  Spec.  Plant, 
œquinocl.  ,  vol.  m,  p.  407)  avec  les 
caractères  suivans  :  calice  supère  ,  à 
cinq  dents  peu  marquées,  persistant  ; 
corolle  infundibuliforme  «iont  le  tu- 
be est  souvent  plus  court  que  le  ca- 
lice ;  le  limbe  à  cinq  divisions  très- 
grandes,  étalées  ;  cinq  anthères  ses- 
siles  à  l'entrée  du  tube  et  saillantes; 
un  seul  style  surmonté  d'un  stigmate 
en  massue;  fiuit  bacciforme  ové  ,  à 
deux  et  quelquefois  à  quatre  loges 
polyspermes.  Ce  genre  a  été  réuni  au 
Gardénia  par  Swartz  et  Willdenow, 
mais  il  s'en  distingue  suffisamment 
par  le  tube  de  sa  corolle  moins  grand 
que  le  calice  et  par  la  forme  de  son 
stigmate.  Il  se  compose  d'Arbres  sans 
épines  ,  à  feuilles  opposées,  très-en- 
tières ,  munies  de  stipules  interpétio- 
laires.  Les  fleurs  sont  jaunâtres  ou 
blanches ,  accompagnées  de  bractées  , 
et,  disp  sées  en  corymbes  ou  en  fais- 
ceaux sur  des  pédoncules  axillaires 
et  terminaux.  Parmi  les  espèces,  tou- 
tes indigènes  de  l'Amérique,  nous 
mentionnerons,  comme  exemples,  les 
deux  suivantes  : 

Le  Genipaveb.  d'Ahkbique  ,  Ge- 
nipa Anicricana  ,  L.  ,  croît  dans  les 
Antilles  et  dans  les  parties  chaudes 
du    continent.    Cet    un    Aibrc   de 

15-» 


2i8  GEN 

ilouze  à  quinze  mètres  de  hauteur , 
dont  le  tronc  est  épais  ,  les  bran- 
ches très-étalées ,  lamifiées  et  cou- 
vertes de  feuilles  oblongues ,  «cu- 
minées  ,  élioiles  à  la  base  ,  glabres  et 
presque  sessiles.  Les  habitans  de  l'A- 
mérique méridionale  mangent  ses 
baies  qui  sont  rafraîchissantes  et  as- 
tringentes. Ils  se  servent  de  son  bois 
pour  fabriquer  des  montures  de  fu- 
sils et  des  brancards  ,  parce  qu'il  est 
dur  et  susceptible  d'un  beau  poli. 

Le  Genipaver  Cartjto  ,  Genipa 
Caruto  ,  Kunlh  ,  n'est  pas  aussi 
élevé  que  le  précédent  ;  ses  feuil- 
les sont  obovales  ,  obtuses  ,  gla- 
bres en  dessus  ,  pubescentes  en  des- 
sous ,  et  presque  sessiles.  Il  croît  sur 
les  rives  de  l'Oréuoque  et  du  fleuve 
Noir  où  les  Indigènes  l'appellent  Ca- 
ruto et  se  servent  de  la  couleur  noire 
tlu  suc  de  ses  fruits  pour  se  faire  des 
taches  au  visage.  Les  habitans  de 
Carlhagène,  en  Amérique,  lui  don- 
nent le  nom  de  Xagiia. 

Les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou  ont 
décrit  et  figuré  (vol.  ii,  p.  67,  tab.  a 20), 
sous  le  noui  de  Genijia  obloiigifolia , 
ime  espèce  qui  a  les  plus  grands  rap 
ports  avec  la  précédente,  et  dont  les 
fruits,  delà  grosseurd'unePêche,  sont 
employés  aux  mêmes  usages  que  ceux 
du  Genipa  Caruto^  par  les  habitans 
des  forêts  chaudes  du  pied  des  Andes 
oli  cet  Arbre  croît  naturellement. 
Son  bois  rose  est  aussi  fort  utile  pour 
des  objets  de  menuiserie. 

Dans  les  Actes  de  l'ancienne  So- 
ciété d'Histoire  naturelle  de  Paris,  p. 
107,  feule  professeur  Richard  père 
u  donné  les  phrases  spécifiques  du 
Genipa  ediilis  et  du  Genipa  Meria- 
lice  qui  croissent  à  Cayenne.  Cette 
dernière  espèce  était  le  Duroia  Erio- 
pila  ,  L.  ,  Suppl.  (g..n.) 

GÉINIPI.BOT.  PHAN.   -^.GÉNÉPI. 

GÉNISSE.  MAM.  Nom  de  la  Vache 
danssa  seconde  année.  /^.Boeuf.  (b.) 

GENISTA.  BOT.  PHAN.  V.  Genêt. 

GENISTA-SPARTIUM.  bot.  pu  an. 
Sous  ce  nom ,  les  botanistes  anciens 
jusqu'à  et  y  compris Tournefort,  dési- 


GEN 

guaienl  non-seulement  les  Genêts 
épineux ,  mais  encore  des  Plantes 
dont  Linné  a  fait  son  genre  Ulex ,  ou 
qu'il  a  réunies  aux  Anthyllis.  F .  Ge- 
nêt, Ulex  et  Anthyllide.    (g..n.) 

GENISTELLA.  bot.  phan.  Tour- 
nefort avait  établi  ce  genre  sur 
une  Plante  que  Linné  réunit  aux 
Genêts  ,  sous  le  nom  de  Genista  sagit- 
talis.  Il  était  caractérisé  par  l'étendard 
de  sa  corolle  plus  long  que  les  ailes  et 
la  carène  ,  par  les  deux  pétales  qui 
composent  celle-ci  ,  par  sa  gousse  li- 
néaire ,  lisse  ,  et  par  ses  tiges  aplaties , 
à  bords  membraneux.  Adanson  et 
Mœnch  ont  rétabli  ce  genre  de  Tour- 
nefort )  mais  le  premier  avait  changé 
son  nom  en  celui  de  Chamœspartium. 
/^^.  Genêt.  (g..n.) 

GÉNISTOIDES.  bot.  phan.  Toutes 
les  espèces  de  Genêt  à  calice  bilabié, 
différentes  en  cela  de  celles  qui  ont 
cet  organe  uuilobé  et  terminé  par 
cinq  petites  dents  ,  ont  été  constituées 
par  Moeuch  en  un  genre  distinct.  Le 
peu  d'importance  de  ce  caractèie , 
aussi  bien  que  la  dénomination  vi- 
cieuse du  genre  ,  ont  empêché  qu'au- 
cun autrebotaniste  l'aitadopt^.  (G..N.) 

GENITALIS.  BOT.  phan.  Selon 
Ruell  ,  c'était  un  des  noms  du  GLa- 
diolus  communis  ciiezXt'à  anciens.  F. 
Glayeul.  (g..n.) 

GENOPLESIUM.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famillâ  des  Orchidées  et  de  la 
Gynandrie  Monogynie ,  L.  ,  établi 
par  R.  Brown  {Prodrom.  Florœ  Isov.- 
HoUand.,  p.  Sig),  etainsicaraclérisé  : 
périanthe  très -irrégulier,  presqu'en 
masque;  les  divisions  supérieures 
conniventeSj.galéiforraes;  deux  d'en- 
tre elles  sont  adhérentes;  les  deux 
divisions  latérales  inégales  ;  labelic 
ascendant ,  entier,  onguiculé  ,  en  for- 
me de  capuchon  à  sa  base ,  sans  épe- 
ron ;  gynostème  (colonne  de  la  fruc- 
tification) à  demi-bifide,  sans  décou- 
pures latérales  ;  anthère  parallèle  au 
stigmate.  Ce  genre,  très  -  voisin  du 
Piasophyllum ,  ne  renferme  quune 
seule  espèce  ,  Genoplesiian  Bauei'i  , 
Plante  de  la  Nouvelle-Hollande,  qui 


GEN 

a  (ies  racines  hulhcus^s  ,  des  tiges  ou 
hampes  siriipk-s  ,  le  plus  souvent  mu- 
nies d'une  seule  feuille  à  la  base,  et 
des  fleurs  disposées  en  un  épi  termi- 
nal. (O..N.) 

GENORIE.  noT.  phan.  Pour  Gi- 
norie.  f^.  ce  mot.  (o..N.) 

GENOSrRIS.  BOT.  PiiAN.  Genre  de 
la  famille  des  Iridées  et  de  la  Trian- 
drie  Monogynie,  L.,  établi  par  La- 
l)illardière(7Vop'.-//o//.  i ,  p.  i5  ,  lab. 
9)  et  qui  a  été  constiluc  de  nouveau 
par  11.  Biown  [Prodrom.  Flor.  Nou.- 
Ifoll.  1  ,  p.  5o5)  sous  le  nom  de  Pa- 
tcrsunia  ,  attendu  que  les  caractères 
du  Geiwsiris  sont  inexacts.  R.  Brown 
prétend  en  effet  que  dans  la  Plante 
de  LablUardière  (  Geiwsiris  fragilis) 
le  périanllie  est  à  six  divisions  dont 
trois  intérieures  ,  il  est  vrai ,  très-pe- 
liles  ,  et  les  filets  des  étamines  conni- 
vens  ,  tandis  que  LablUardière  dé- 
crit le  périanthe  comme  n'ayant  que 
trois  divisions  et  les  filets  des  éta-" 
mines  non  réunis  entre  eux.  L'au- 
teur anglais  ayant  décrit  sept  espè- 
ces de  ce  genre  avec  son  exactitude 
reconnue  ,  il  a  été  nécessaire  d'adop- 
ter la  dénomination  qu'il  a  proposée. 
/^.  Patersonie.  (g..n.) 

GENOT.  MOLL.  Cette  Coquille  , 
nommée  ainsi  par  Adanson  (Sénégal , 

f).  i45,  pi.  9),  a  été  placée  à  tort  dans 
e  genre  T'oluta  par  Gmelin.  Blain- 
ville  lui  trouve  plus  de  rapports  avec 
les  Cônes  qu'avec  les  Volutes,     (b.) 

GENOUILLÉ.  BOT.  piian.  V.  Gé- 

NICULÉ. 

GENOUILLET.  bot.  phan.  Le 
Sceau  de  Salomon  ,  Convallaria  Po~ 
lygonatuni,  L.,  porte  ce  nom  vulgaire, 
selon  Bosc.  (g..n.) 

GENRE.  /^.MÉTHODE  et  Système. 

GENS-ENG.  BOT.  phan.  ^.  Gin- 

SENG. 

GENSIN.  BOT.  phan.  (Thunberg.) 
Nom  que  les  Japonais  donnent  à  un 
Corchorus.  —  (  Mentzel.  )  La  racine 
d'une  espèce  de  Mandragore  chez  le 
même  peuple.  Il  ne  faut  pas  la  con- 


GEN  2i9 

fondre  avec  le  vrai  Glnseng.  /'".   ce 
mot.  (G..K.)- 

GENTIANE.  Gentiana.  bot.  phan. 
Principal  genre  de  la  famille  des  Gen- 
lianées,  placé  dans  la  Penlandrie  Di- 
gynie  par  Linné  ,  et  ainsi  caractérisé  : 
calice  campanule,  dont  le  tube  est 
angideux  et  le  limbe  divisé  ordinai- 
rement en  cinq  ,  et  quelquefois  en 
quatre  ,  six  ,  sept ,  huit  et  neuf  seg- 
niens  plus  ou  moins  profonds;  co- 
rolle campanulée,  infundibuliforme 
ou  rotacée  ,  partagée  en  autant  de  di- 
vi.-^ions  qu'il  y  a  de  segmens  au  calice, 
et  présentant  entre  les  divisions  du 
limbe  ,  des  laciniures  de  diverses  for- 
mes ;  l'cstivation  de  ces  divisions  de 
la  corolle  est  toujours  tordue  ,  et  elles 
offrent  le  phénomène  du  sommeil  ; 
étamines  dont  le  nombre  corres- 
pond également  à  celui  des  divi- 
sions des  enveloppes  florales  ,  ayant 
des  filets  plus  courts  que  la  corolle  , 
et  des  anthères  oblougues,  dressées, 
quelquefois  soudées  entre  elles  ; 
ovaire  fusiformc  ,  muni  à  sa  base 
d'élévations  tuberculeuses  ,  détermi- 
nées par  l'impression  des  filets  slami- 
naux  qui  sont  en  partie  soudés  avec 
le  tube  de  la  corolle  et  alternes  avec 
ses  divisions;  style  nul;  deux  stig- 
mates lamellaires,  persistans;  cap- 
sule fusiforme  aiguë,  comprimée,  à 
deux  valves  uniloculaircs  ,  déhiscen- 
tes par  le  sommet ,  et  renfermant  un 
grand  nombre  de  graines  ovées  ou 
oblongues  ,  quelquefois  ceintes  d'un 
bord  membraneux  ,  attachées  à  des 
placentas  suturaux  ,  qui  s'étendent 
plus  ou  moins  sur  les  parois  des 
valves. 

Ce  genre  est  connu  dès  la  plus  hau- 
te antiquité.  Dioscoride  et  Pline  disent 
que  son  nom  d.ërlve  de  celui  de  Gen- 
tis  ou  Gentius ,  roi  d'Illyrie,  qui  ne 
fit  cependant  point  connaître  le  pre- 
iriier  la  principale  espèce  du  genre 
[G.  lutea,  L.  ),  car  celle-ci  était 
trop  commune  pour  n'avoir  pas  fixé 
l'attention  des  premiers  hommes  qui 
ont  écrit  sur  les  Plantes  ;  mais  Gen- 
tius, avant  tout  autre,  vanta  probable- 
ment l'efficacité  de  sa  racine  contre 


si5o  GEZ< 

cert.iines  iiialadies ,  et  suiloul  daus 
une  épidémie  qui  ravageait  son  pa^s. 
Les  espèces  de  Gentianes  sont  fort 
nombreuses;  ou  'en  compte  aujour- 
d'hui plus  de  cent.  A  l'exception  de 
quelques-unes  qu'on  trouve  daus  les 
Lois,  les  colline.-^  et  les  nnrecages , 
elles  ont  toutes  pour  stations  les  hau- 
tes montagnes  des  deux  mondes.  La 
beauté  de  la  plupartd'enlre  elles, leur 
localité  spéciale,  la  difficulté  de  leur 
culture, ont  excité, dans  tous  les  temps, 
l'attention  des  botanistes,  qui  nous 
ont  transmis  un  grand  nombre  de  do- 
cumens  plus  ou  moins  inexacts  sur 
leur  hi'itoire.  Nous  laisserons  de  côté 
toutes  les  observations  antérieures 
à  celles  de  Linné;  ce  célèbre  natu- 
raliste porta  le  nombre  des  Gentia- 
nes à  une  trentaine  d'espèces,  parmi 
lesquelles  il  compta  quelques  Plan- 
tes devenues  depuis  les  types  de  gen- 
res assurément  distincts.  Tels  sont 
ses  Gentiana  Centaurium  et  G.fiUJhr- 
mùi.  Cependant  les  différences  que 
présententles  espèces,  non-seulement 
dans  la  forme,  la  grandeur, la  direc- 
tion des  tiges  et  des  feuilles  ,  mais  en- 
core dans  l'inflorescence  ,  le  nombre, 
la  forme,  la  division  plus  ou  moins 
profonde  des  enveloppes  florales  ,  les 
appendices  barbus  qui  orueut  l'en- 
trée de  la  corolle  de  quelques  espè- 
ces ,  le  nombre  des  étainines  ,1a  con- 
nexion deleurs  anthères, lesplacenlas 
des  graines  tapissant  plus  ou  moins 
les  parois  capsulaires  :  toutes  ces  mo- 
dificaîions  ont  paru  des  caractères 
suffisans  à  quelques  botanistes,  pour 
éiablir  <ies  divisions  génériques  dans 
le  grand  genre  Gentiane.  Ainsi  , 
Eorckhausen  (Arcli.de  la  botanique 
par  Rœmer,  vol.  i*^'',  p.  25 j,  ressus- 
citant plusieurs  dénominations  em- 
ployées autrefois  par  Reneaume  et 
Adanson  ,  établit  aux  dépens  des 
Gentianes  les  genres  ^5/e/iûs,  Coi- 
lantha  ,  Dasjslep/iana  ,  Cimiiialis  , 
L'ricui/a,  Ejrjthalia  ,  Gentianella  et 
Ccntautiiim.  Il  ne  laissa  parmi  les 
Geutianes  que  le  Gentianajiliformis  , 
et  quelques  autres  espèces  dont  les 
unes  sont  douteuses  ,  et  les  autres  ap- 
partiennent à  des  genres  différcns, 


GEN 

11  est  ijn[ossiblc  d'admettre  les  nou- 
vortux  genres  éîablis  par  cet  auteur, 
altcndu  que  leurs  caractères  ïont 
mal  exprimés  ,  ou  se  nuancent  les 
uns  daus  les  antres.  C'est  à  tort,  par 
exemple,  que  Borckhausen  a  donné 
des  anthères  libres  comme  caractère 
essentiel  à  ses  genres  Coilant/ia  et 
Daajslep/iana  ,  qui  ont  pour  types 
les  G.  purpurea  eipi/nc/ala  ;  et  quelle 
dilTérence  généi  ique  peut -on  éta- 
blir entre  ces  deux  Plantes,  si  ce 
n'est  l'apparence  spathacée  du  calice 
des  Cuilantha  ?  Mais  une  si  faible  dis- 
tinction qui,  d'ailleurs,  ne  se  présente 
pas  dans  tous  les  individus,  doit  cé- 
der devant  les  nombreux  rapports 
qui  unissent  ces  espèces.  Les  Hybri- 
des auxquelles  elles  donnent  nais- 
sance, fournissent  un  fort  argument 
contre  leur  séparation;  car,  ainsi  que 
nous  croyons  l'avoir  démontré  (Mém. 
de  la  Soc.  d'Hisl.  Nat.  T.  I,  p.  79),  il 
ne  se  forme  d  Hybrides  que  par  le 
croisement  des  Plantes  non  seulement 
de  même  genre  ,  mais  encore  des  es- 
pèces qui  ont  les  plus  grandes  analo- 
gies de  taille  et  de  structure.  Notre 
opinion  à  cet  égard  est  corroborée 
par  celle  du  professeur  De  CandoUe 
(Théorie  élém.  de  la  Botanique,  2'' 
édit. ,  p.  220') ,  qui  pense  que  la  forme 
du  calice  a  peu  d'importance  dans  la 
famille  des  Gentianées.  Dans  le  même 
volume  des  Archives  de  Rœmer,  p. 
3,  F.-W.  Sclimidt  a  publié  aussi  un 
travail  sur  le  genre  Gentiana.  Plus 
exact  et  plus  circonspect  que  Eorck- 
hausen, ce  botaniste  a  très-bien  dé- 
lini  et  caractérisé  les  ti'ois  genres 
formés  aux  dépens  des  Gentianes  de 
l^inné  ,  et  auxquels  il  a  donné  les 
noms  de  Gentiana  ,  Hippion  et  Pneu- 
munant/te ;  mais  si  quelques  différen- 
ces dans  les  organes  floraux  pou- 
vaient suffire  pour  former  des  genres 
parmi  les  Gentianes  ,  il  faudrait  alois 
tellement  les  multiplier,  qu'on  arri- 
verait à  iîolcr  pour  ainsi  dire  chaque 
espèce  de  ses  voisines.  Le  genre  Gen- 
tiana de  Schmidt  est  réduit  à  la  seule 
G.  Intea  qui ,  par  sa  corolle  jaune  ro- 
taeée,  offie,  il  est  vrai,  un  aspect assea 
différent  de  celui  des  autres  Plant,  s. 


GEN 

Noire  intcutiou  n'clanlpasde  j'aiie 
coiiiiaîlrc  (iaus  cet  article  tout  ce  qui 
a  élc  écrit  sui' le  j^iiue  Geulianc,  nous 
parlerons  iinincdiatemenl  d'une  nio- 
nogiapliio  qui  a  niéri'é  d'être  propo- 
sée coiiinic  un  modèle   d'exactitude. 
Elle  a  été  le  sujet  d'une  thèse  inau- 
gurale, publiée  eu  1S02  à  Erlang,  par 
Frœlich,  sous  le  titre  de  de  Geiilianâ 
Disscrtatio.  A  rexcinplc  de   Linné, 
de  Haller  et  d'Allioni ,  il  a  ctahli  des 
sections  l'ondécs  sur  la  loi  me  des  co- 
rolles ,  le  nombre  de  leurs  divisions  , 
et  sur  les  appcn. lices  du  liiubc   de 
celles-ci}   mais    quoiqu'il  ait  gioupé 
assez  heureusement  la  plupart  des  es- 
pèces ,  ces  divisions  ,  fondées  sur  des 
lormesqui  ne  sont  que  des  modifica- 
tions les  unes  des  autres,  telles  sont, 
par  exemple ,  les  campanulées  et  les 
infimdibuliformcs  ,  doivent  être  re- 
gardées comme  purement  artificielles. 
La  première  section  ,  à  laquelle  Frœ- 
lich  a   donné    le    nom   de  Goelan- 
Tii^E  ,    est  caractérisée   per   ses    co- 
rolles  campanulées    (  rotacées    dans 
la   G.  lutea  )  et  présentant  de  cinq  à 
neuf  divisions.  Elle  comprend  toutes 
les  grandes  espèces  de  Gentianes  ,  au 
nombre  de  vingt-une,  qui  habitent 
les   Alpes   d'Europe  ,  la    Sibérie    et 
l'Amérique  septentrionale.    Dans  la 
deuxième  section  ^Calatian^),  Fi  oe 
lich  a  placé  dix  espèces  ,  dont  les  co- 
rolles sont  infundibuliformes ,  nues, 
et  offrant  cinq  à  dix  divisions.  Les 
Plantes  de  cette  section  ont  toutes  des 
fleurs  bleues  et  habitent  les  Alpes 
d'Europe.  Nous  observei'ons  que  cette 
section  se  nuance  avec  la  précédente 
par  la  G.  acaidis ,  qui  doit  faire  partie 
du  même  groupe  que  la  G.  Pncumo- 
nanthc.  Nous  ferons  aussi  remarquer 
que  le  nombre  des  segmens  de  la  co- 
rolle  ne    surpasse   jamais    cinq  ,   et 
qu'ainsi ,  le»caractère  de  dix  segtnens, 
assigné  aux  G.  Pyrenaicact  Alfaica, 
est  erroné,  les  cinq  lobes  surnumé- 
raires n'étant  à  nos  yeux  que  des  la- 
ciniures   très-développées.   La    troi- 
sième seclion  (  Endotkicii.î:  )  est  re- 
marquable par  ses  corolles  ,  dont  l'en- 
trée est  muni(;  d'aiipcndices  capilli- 
formcs  et  à  quatre  ou  cinq  divisions. 


GEN  20Ï 

Les  dLx  espèces  qu'elle  renferme  for- 
ment un  petit  groupe  as  ez  natuiel  ; 
il  laul  pourtant  en  excc|)tcr  quelques- 
unes  qui,    non-seulomcnt ,    ne   sont 
pas  bien  placées  dans  celte  section  > 
mais  encore  qui  a])i);irli<'nnent  à  un 
genre  différent.    Telles  sont   les    G. 
Carin/hiaca  et  G.  lotata  ,  dont  Jac- 
quin    et  Pallas  avaient  conveuabh;- 
ment  fait  des  Swertia.  Les  espèces  de 
la  quatrièmeet  dernière  section  (Gi'.os- 
SOPLTAI/^)  ont  des  corolles  quadiili- 
dcs,  hypocratériformes,  dépourvues 
;\  l'entrée  d'appendices  barjjus,  mais 
ciliées  sur  lesbordsde  leurs  divisions. 
Frœlich  y  a  réuni  cinq  espèces  qui 
ont  assea  de  rapports  entre  elles.  L» 
monographie  de  cet  auteur  comprend 
donc  quarante-sept  espèces,  dont  la 
synonymie  est   très-bien  établie  ,   et 
qui  sont  décrites  avec  beaucoup  de 
soin.  Si  ,  comme  nous   l'avons   fait 
voir,  les  sections  ne  péchaient   par 
le  peu  de  fixité  des  caractères  ,  il  n'y 
auraitrienà  ajouterau  travail  deFrœ- 
lich  si  ce  n'est  les  espèces  nouvelle- 
ment décrites.  Mais  nous  pensons  que 
lorsqu'on  veut  apportcrautantde  pi  é- 
cisionquepossibiedans  l'histoire  d'un 
genre  qui  oflVe  tant  de  variations  dans 
la  structure  de  ses  espèces,  nous  pen- 
sons , disons-nous,  qu'il  est  nécessaire 
de  multiplier  les  subdivisions  ,  dût- 
on  former  des  groupes  qui  ne  seraient 
composés  que  d'un  Irès-petit  nombre 
d'espèces.   C'est  ce  que  nous    nous 
sommes  proposé  d'exécuter  dans  une 
Histoire  des  Gentianécs,  à  laquelle 
nous  travaUlons  depuis  quelques  an- 
nées. En  attendant  q  e  des  circons- 
tances favorables  nous  permettent  de 
la  publier,  nous  allons  tracer  ici   le 
canevas  des  coupes  que  nous  établi- 
rons dans  le  genre  Genliane,  et  nous 
décrirons  d'une  manière  abrégée  les 
espèces  les  plus  remarquables  de  cha- 
cune des  sections. 

f  Grandes  espèces,  toutes  alpines 
ou  croissant  sui  les  montagnes  assez 
élevées  de  l'Europe;  calice  le  plus- 
souvent  spathacé;  corolle  rotacéc  à 
longues  divisions,  ou  plus  ou  moins 
tubuleuse.campani forme,  ou  infundi- 
buliforme;  ce  dern  ier  carac  1ère  (coi  ol- 


a32  '■     GEN 

le  infundibaliforme)  entraînant  tou- 
jours la  soudure  des  anthères;  graines 
munies  d'un  rebord  membraneux. 

Gentiane  jaune  ,  Gentiana  lutea , 
L.  Sa  tige,  haute  d'un  mètre  et  plus, 
est  droite ,  ronde  ,  fisluleusc  ,  portant 
des  feuilles  sessiles  ,  opposées  et  croi- 
sées à  angles  droits  ,  ovales  ,  aiguës  , 
et   à   Cinq  nervures;   les  inférieures 
que  l'on  appelle  radicales,  ovales-ob- 
longues  ,  atténuées  inférieurement  en 
une  sorte  de  pétiole.  Les  fleurs,  enve- 
loppées  par  des  feuilles  légèrement 
transformées  en  bractées  ,  sont  pé- 
donculées,    disposées    en    verticilles 
axillaires  ou  terminaux.  Le  calice  est 
spathacé  et  d'une  consistance  de  par- 
chemin très-fin  ,  à  trois  ou  quatre  pe- 
tites   dents.    Lt    corolle   dun  jaune 
pâle  ,  presque  sans  aucunes  lâches  , 
e.,t   rotact'e ,  à  cinq  ou  six  divisions 
longues  et   aiguës  ,   et  sans  laciuiu- 
res.    Celte  Plante   habite    non -seu- 
lement   les   Alpes  ,  mais  encore  les 
montagnes  et  les  plateaux  assez  bas 
de   certaines    contrées  de  l'Europe. 
Ainsi ,  en  France,  on  !a  rencontre  eu 
plus  grande  abondance  sur  le  Jura  et 
dans  les  monlagre»   de  Bourgogne, 
que  sur  les  Alpes.  Nous  avons  observé 
en  1820  que  sa  localité  la  plus  occi- 
dentale et  la  moins  élevée  au-dessus 
de  la  mer ,  est  en   Fi  ance  un  bois  à 
une  demi-lieue  de  Tonnerre  (Yonne), 
et  situé  à  une  hauteur  d'environ  cin- 
quante   mètres   au-dessus   de    cette 
ville.   Nous  ferons  observer  que    la 
partie  de  cette  Plante  qu'on    prend 
pour  la   tige,  n'est  en  réalité  qu'un 
pédoncule  floral  ;  car  la  tige  ,  ou  pour 
nous  exprimer  plus  exactement ,  le 
caudex    est  situé  à    fleur  de  terre, 
et  porte  encore  les  débris  ou  les  cica- 
trices des  feuilles  radicales  des  années 
antérieures.  La  racine  de  cette  Plante 
a  joui  depuis  un  temps  immémorial 
d'une  réputation  méritée;  sa  franche 
amertume  dénote  des  propriétés  to- 
niques qu'une  longue  expérience  a 
constatées,  et  son  emploi  dans  la  mé- 
decine humaine,  aussi  bien  que  dans 
l'hippiatrique,  n'a    souffert  aucune 
atteinte  de  la  révolution  des  doctri- 
nes  médicales.    Son  principe   amer 


GEN 

(  Gentianin  ou  Gentianine)  a  été  dé- 
couvert par  Pelletier  et  Caventou  ; 
mais  il  nous  paraît  appartenir  à  la 
classe  des  substances  douteuses;  car 
il  est  souillé  de  matières  étrangères, 
à  en  juger  d'après  quelques  échantil- 
lons préparés  par  les  auteurs  mêmes. 
La  racine  de  Gentiane  contient  en  ou- 
tre une  grande  quantité  d'un  principe 
gommeux  ou  mucilagineux  qui,  en 
passant  à  l'état  sacchariu ,  devient 
très-susceptible  de  fermentation.  Les 
paysans  suisses  et  t3'roliens  en  pré- 
parent une  eau-de-vie  dont  le  goût 
aromatique  paraît  dû  à  une  huile  vo- 
latile particulière. 

Parmi  les  autres  Gentianes  de  cette 
section,  nous  nous  contenterons  de 
citer  comme  espèces  les  Gentiana pur- 
purea&X.  G.  piJnctata,h.  Ces  deux 
Plantes  ,  indigènes  des  Hautes-Alpes, 
ont  des  corolles  campanulées  ou  in- 
fundibuliformes  ,  d'un  rouge  vineux, 
ou  d'un  jaune  sombre  ,  tachetées 
d'unegrande  quantité  de  points  bruns 
disposés  en  stries  longitudinales  et 
assez  régulières;  leurs  étamines  sont 
soudées  par  les  anthères.  Elles  diffè- 
rent principalement  entre  elles  par 
leur  calice  spathacé  dans  la  première 
espèce,  isopérimétrique  et  à  cinq  peti- 
tes divisions  dans  la  seconde.  On  les 
emploie  en  Suisse  aux  mêmes  usages 
que  la  Gentiane  jaune.  Nous  avons, 
avec  notre  collaborateur  Dumas  , 
fait  connaître  (Mémoires  de  la  Société 
d'Histoire  naturelle,  T.  1")  une  Hy- 
bride très-remarquable ,  produite  par 
cette  dernière  Plante  ,  et  la  Gentiana 
purpurea.  C'était  sur  le  revers  septen- 
trional de  la  montagne  du  Môle  (Al- 
pes de  Faucigny  ) ,  que  les  deux  es- 
pèces mères ,  réunies  dans  la  même 
station,  avaient  effectué  leur  féconda- 
tion adultérine;  les  individus  qu'elles 
avaient  produits  ,  présentaient  tous 
les  caractères  de  leurs  parens, 

tt  Espèces  dont  la  stature  est 
moyenne  entre  celle  des  Plantes  que 
nous  venons  de  mentionner  ,  et  celle 
des  petites  espèces  alpines  à  corolles 
hypocratériformes  formant  une  des 
sections  suivantes  :  calice  régulier, 
à  cinq  divisions  très-longues  et  folia- 


GEN 

ct'es  ;  corolles  bleues  ou  jaunâtres  , 
infundibulifoi  mes  ou  canjpanulées,  à 
limbes  divises  en  seginens  plus  ou 
moins  dressés  et  séparés  par  des  laci- 
niures  à  une  ou  deux  dents  ;  étamincs 

{jresque  toujours  syngénèses;  feuil- 
es  le  plus  souvent  étroites  et  linéai- 
res. Cette  section  représente  le  genre 
Tneumonanthe  de  divers  auteurs. 
Parmi  les  espèces  les  plus  remarqua- 
bles, nous  citerons  : 

La  Gkntianu  Pneumonantiie,  Ge«- 
tiana  Pneumonaiitke ,  L.  Cette  Gen- 
tiane est  la  seule  qui  se  plaise  dans 
les  lieux  butnides  des  /orcts  d'une 
grande  partie  de  l'Europe.  Elle  a  des 
fleurs  peu  nombreuses,  mais  que  leur 
amplitude  et  leur  belle  couleur  azu- 
rée font  distinguer  au  milieu  des  au- 
tres ^^lautcs  sylvaliques  et  maréca- 
geuses. 

La  Gentiane  a  courtes  tioes  , 
Gentiaiia  acaulls  ,  L.  Aucuiie  fleur 
n'est  plus  éclatante  que  celle-ci,  dont 
la  belle  couleur  bleue  se  marie  très- 
élégamment  avec  le  rose  tendre  de  la 
P/imu/a /hrinosa  et  le  jaune  doré  du 
Geurn  rnoiilanum.^We  décore  les  hau- 
tes sommités  des  Alpes.  Sa  racine  est 
caractérisée  par  une  amertume  déga- 
gée de  tout  principe  étranger,  et  qui 
ne  le  cède  point  aux  racines  et  écorces 
les  plus  célèbres  sous  ce  rapport. 

Les  autres  espèces  habitent  les 
Alpes  de  Sibérie  ;  mais  elles  ont  des 
corolles  jaunâtres  et  ponctuées,  qui 
les  lient  avec  celles  de  la  section  pré- 
cédente. 

fff  Espèces  à  fleurs  bleues  ,  in- 
fuudibulit'ormes  ,  dont  les  lobes  de 
la  corolle  sont  au  nombre  de  quatre 
à  cinq  réfléchis  ;  anthères  séparées. 
Les  tiges  et  autres  organes  de  la  vé- 
gétation sont  à  peu  près  semblables  à 
ceux  des  espèces  de  Pneumonaulhe. 
Nous  regardons  ,  comme  types  de 
cette  section,  les  G.  cruciata,  L.,  et 
G.  macruphylla  ,  Pallas.  La  première 
est  une  Plante  que  l'on  rencontre  dans 
les  bois  montueux  de  l'Europe ,  no- 
tamment à  Fontainebleau  et  Saint- 
Germain.  Sa  racine  a  ceci  de  particu- 
lier ,  qu'elle  présente  quatre  faisceaux 
soudés   entre    eux .   et   qui ,   chaque 


GEN  a53 

année  ,  donnent  naissance  à  autant 
de  tiges,  du  milieu  desquelles  s'en 
élève  une  cinquième  plus  forte  que 
les  quatre  latérales. 

tttt  Espèces  à  corolles  hypocra- 
téril'ormes  d'un  bleu  azuré  njagnifi- 
quc  ,  à  divisions  étalées  et  séparées 
par  de  petites  laciniures  ,  le  plus  sou- 
vent bifides ,  dressées  et  protégeant 
l'entrée  du  tube.  La  stature  de  ces 
Plantes  est  très-petite;  et  de  leur  cau- 
dex  qui  rampe  à  la  superficie  du  sol, 
s'élèvent  des  toufles  de  ramuscules  , 
portant  un  grand  nombre  de  fleurs. 
Les  Genliana  l'crna,  G.  Bavaiica , 
G.  utriculosa,  G.  niualis  ,  etc.  ,  sont 
les  piincipales  espèces  de  ce  groupe. 
Par  leur  abondance  et  la  vivacité  de 
leur  couleur  azurée,  elles  forment  un 
des  plus  gracieux  ornemens  des  Alpes 
de  l'Europe. 

f-j-itf  Espèces  à  corolles  infundi- 
bulil'ormes,  violettes,  à  cinq  segmens 
plus  ou  moins  dressés,  séparés  par  des 
laciniures  dont  la  grandeur  est  telle, 
qu'on  les  a  toujours  considérées  com- 
me des  divisions  de  la  corolle;  ovaire 
soutenu  par  un  pédicelle  qui  s'allonge 
considérablement  après  la  floraison. 
Nous  citerons,  comme  exemples 
de  celte  section  ,  les  Gentiana  Py- 
renaica,  L.  ,  G.  Altaica  ,  L.,  G. 
aquatica  ,  L. ,  et  G,  sedi/olia ,  Kunth. 
Elles  habitent  quelques  localités  spé- 
ciales dans  les  hautes  montagnes  des 
deux  hémisphères.  Ainsi  ,1a  première 
se  trouve  dans  les  Pyrénées  ;  les  deux 
suivantes,  dans  les  monts  Alta'is  et 
le  Caucase  ;  et  la  quatrième  ,  dans  les 
Andes  de  l'Amérique  méridionale. 

tttttt  Espèces  à  corolles  hypocra- 
tériformes  d'un  bleu  rougeâtre  ou  vio- 
let, à  quatre  ou  cinq  segmens  étalés, 
sans  laciniures ,  et  munies  chacune 
à  leur  face  interne  d'un  faisceau  de 
poils  longs  ,  dressés  ,  et  qui  protègent 
l'entrée  du  tube.  Les  espèces  de  cette 
section  sont  rameuses  et  portent  un 
grand  nombre  de  fleurs  situées  cha- 
cune à  Pextrémité  d'une  division  des 
branches. 

Les  Gentiana  amaiella,  L.,  et  G. 
campestrls ,  L.,  qui  croissent  dans  les 
montagnes  peu  élevées  de  l'Europe  , 


peuvent  <}tre  considérées  coiinne  les 
espèces  les  plus  remarquables  de  ce 
groupe. 

ttttttt  Espèces  à  corolles  divisées 
très-profoudémeut  en  cinq  segniens 
bleus,  connivcns,  et  présentant  sur 
leurs  bords  de  longs  poils  papillaires; 
ovaires  pédicellésj  tiges  simples  et 
ne  portant  qu'un  petit  nombre  de 
fleurs. 

Exemples:  Gentianaciliata,  L.,  que 
l'on  rencontre  sur  les  collines  argi- 
leuses de  la  France  orientale  et  de 
l'Allemagne;  G.  c/v«//a  ,  Frœl.,  belle 
espèce  des  Etats-Unis  de  l'Amérique 
du  nord;  et  G.  barbala ,  Fi'œl.  ,  qui 
se  trouve  en  Sibérie  et  dans  la  chaîne 
Caucasique. 

tf+ttltt  Nous  plaçons  dans  celte 
section  toutes  les  Gentianes  qui  crois- 
sent dans  les  montagnes  de  l'Améri- 
que méridionale  ,  sauf  la  Genliana 
sedlfulia,  Kuntli,  et  peut-être  quel- 
ques autres  espèces  qui  se  rapporte- 
raient à  la  section  ou  se  trouve  celle- 
ci.  Elles  ont  un  port  qui  les  fait  re- 
connaître facilement  ;  leur  calice  est 
évasé  et  consistant;  les  segmens  de 
leur  corolle  sont  profonds  et  sans  ap- 
pendices qui  les  réunissent;  la  cou- 
leur des  fleurs  varie  du  bleu  au  rose 
violet,  et  même  au  blanc.  Kunth 
(  NosJ.  Gênera  et  Spec.  Fiant.  Amer, 
œquin.  ï.  III,  p.  167,  tab.  ^220  et 
suivantes)  en  a  fait  connaître  plu- 
sieurs espèces  nouvelles  ,  sous  les 
noms  de  G.  limoselloicles ,  G.  rupl- 
cola ,  G.  gracilis  ,  G.  saxifragoides  , 
G.  graminea  ,  G.  cerastioiJes ,  G. 
ceriiua ,  G.  dianthoides ,  G.  fotiosa  , 
G.  corjrnbusa ,  G.  liniflora ,  G.  diffu- 
sa, G.  hyssopifuUa  et  G.  spathacea. 
Quelques-unes  de  ces  espèces  ont  été 
publiées  sous  d'autres  noms  par  Schul- 
tes  [Syst.  Veget.,  vol.  vi  ,  p.  i85  et 
suiv.  ) ,  parce  qu'elles  étaient  inscrites 
sous  ces  dénominations  dans  l'Her- 
bier de  Willdenow,  auquel  Humboldt 
les  avait  communiquées.  Ainsi  ,  les 
G.  peduncularis,  G.  linifolia,  G.  con- 
gesla  ,  G.  floribiaïua,  G.  rapiuiculol- 
des ,  G.  cœspitosa  ,  et  G.  plicala  de 
Willdenow  ctSchultes,  se  rapportent 
respectivement  aux  G.  limuselhidcô  , 


GEiN 

G.  graminea  ,  G.  curjmboùa,  G.  lini- 
y/ura,  G.  dijfi/sa,  G.  sedi/blia,  et  G. 
apat/mcea  àii  Kuulh.  (o..N.) 

GEINÏIANËES.  Gentianeœ.  bot. 
PHAN.  Famille  de  Plantes  dicotylé- 
dones monopctales  liypogyues,  of- 
fiant  pour  caraclèies  principaux  :  un 
calice  persistant,  monopli}  lie  ,  divi- 
visé  en  plusieuis  segmens  plus  ou 
moins  profonds  ;  une  corolle  mono- 
pétale  ,  hypogync,  le  plus  souvent 
régulière,  marcescenle  ou  caduque  , 
dont  le  limbe  est  jiavlagc  en  autant 
de  lobes  réguliers  et  égaux  entre  eux 
qu'il  y  a  de  divisions  calicinales  ,  le 
plus  souvent  au  nombre  de  cinq  , 
quelquefois  de  quatre  à  huit,  imbri- 
qués pendant l'estivation  ;  des  étami- 
nes  iuséi ées  sur  la  corolle  et  alignes 
avec  ses  lobes  ,  par  conséquent  en 
nombre  égal  à  ceux-ci;  les  anthères 
sont  soudées  jusqu'à  leiu'  milieu  avec 
l'extrémité  des  filets  ,  et  le  pollen  est 
elliptique  et  lisse  ;  l'ovaire  est  sur- 
monté d'un  style  ou  de  deux  soudes 
en  toutou  en  partie,  et  d'un  ou  deux 
stigmates.  Il  devient  une  capsule, 
quelquefois  une  baie,  polysperme,  dé- 
hiscente par  le  sommet  suivant  deux 
sutures  longitudinales  qui  unissent  les 
deux  valves  dont  elle  se  compose;  à 
une  ou  à  deux  loges.  Dans  les  capsules 
uniloculaires  ,  les  bords  des  valves  ne 
proéminent  pas  intérieurement  ,  ou 
bien  ne  forment  qu'une  saillie  plus  ou 
moins  reniranîe  et  circiuale  où  les 
graines  sont  attachées;  dans  les  bilo- 
culaires ,  les  bords  rentrans  des  val- 
ves s'atteignent ,  foi'ment  une  cloi- 
son et  un  axe  central  séminifère  ;  les 
semences  sont  nombreuses  ,  petites  , 
quelquefois  bordées  d'une  membrane 
renfermant  un  embryon  droit  au  mi- 
lieu d'un  albumen  mol  et  charnu  ;  sa 
radicule  est  longue  et  regarde  l'oiubi- 
lic.  Les  Gentianées  sont  lics  Herbes 
ou  rarement  des  sous-Arbrisseaux  , 
le  plus  souvent  glabres  ,  à  feuilles 
toujours  opposées ,  entières  et  sans 
stipules.  Les  feuilles  qui  occupent  le 
sommet  de  la  tige  ou  des  rameaux  ont 
souvent  un  aspect  un  peu  difl'érenl 
des  inférieures  ;    ce    sont    de   vraies 


hiactccs  qui  cinbnisscnl  le  i'aisccau 
tic  lloiiià  a>ill.iiri's  ou  Icriiiiualcs.  Le 
calice  des  (jeuliauces  est  lui-iDuine 
cvideminent  un  verlicilie  de  feuilles  à 
peine  ddlbnnees  ;  celui  de  la  G-  cain- 
pestn's  ,  L.,  |iar  exemple,  n  quatre  sé- 
pales qui  se  croisent  à  angles  di  oils  et 
places  sur  <leux  plans;  linféricur  est 
l'orme  île  deux  feuilles  parfaitement 
semblables  à  celles  de  la  tige.  C'est 
donc  dans  cette  famille  nncux  que 
dans  toute  autie  parmi  les  Monopé- 
tales, qu'on  peut  vérifier  la  théorie 
du  professeur  De  CandoUe  qui  regar- 
de .  les  enveloppes  tlorales  comme 
composées  de  plusieurs  pièces  cons- 
tamment icunies  en  vertu  d'une  cau- 
se inhérente  à  l'organisation  ,  et  non 
comme  des  organes  uniques  plus  ou 
moins  découpés  ou  divisés. 

Les  caractères  que  nous  avons  expo- 
sés rapprochent  beaucoup  les  Plantes 
de  la  famille  qui  nous  occupe  de  cel- 
les des  Polémoniacées  ,  des  Scrophu» 
larinées  et  des  Apocynées.  Elles  s'éloi- 
gnent des  premières  par  la  déhiscence 
des  capsules,  et  par  le  mode  d'iuser- 
lion  des  graines,  des  Scrophularinées 
parleurs  fleurs  régulières  et  par  leius 
étamines  égales.  Riais  elles  possèdent 
un  port  assez  particulier  et  qui  les 
lait  reconnaître  au  premier  coup- 
d'œil.  Sous  ce  dernier  point  de  vue, 
elles  se  lient  avec  les  Apocjnées  ,  et 
ces  deux  familles  ont  encore  ceci  de 
commun  que  la  plupart  de  leurs  es- 
pèces sont  douées  de  propriétés  trcs- 
actives  qui  sont  dues  à  un  principe 
amer  et  acre  ,  très-dcveloppé  surtout 
dans  les  racines  des  Gentianes. 

Plusieurs  genres  de  la  famille  des 
Gentianées  ont  éprouvé  des  coupes 
ou  des  subdivisions  plus  ou  moins 
naturelles.  INous  n'adopterons  ici 
comme  genres  distincts  que  ceux  qui, 
outre  des  caractères  assez  importaus  , 
forment  des  groupes  de  Plantes  ayant 
entre  elles  de  grandes  ressemblan- 
ces générales.  Ainsi  il  y  aurait  abus 
de  diviser  le  genre  Gentiane  (/^.  C2 
mot)  comme  l'a  fait  Borckhausen. 
D'un  autre  côté  on  ne  saurait  réunir 
dans  le  même  cadre  toutes  les  Plan- 
tes   qui   ont   été   agglomérées  parmi 


GEIS  a  33 

les  C/ti/v/iiti  par  tous  les  auteurs  sys- 
léir.atiques. 

On  a  divise  la  famille  des  Gcntia- 
nécs  en  trois  sections.  La  première 
est  caractérisée  par  une  capsule  uni- 
loculaiie,  et  se  compose  deî  genres  : 
Geiitiana,  L.;  Sn'erlia,  L.;  Chlora,\j.', 
Frasera  ,  Walt.  ;  Erythrœa  ,  ilich.  ; 
Cenlaiirella,  Kich. ,  in  Jilic/i.v.  ;  T'o//- 
toubea,  Aubl.  ;  P^ohiria,  Aubl.  ;  Or- 
thoslemon ,  1\.  Br.  ;  et  Canscora  , 
Lanik. 

La  seconde  section  a  la  capsule  bi- 
loculaire  et  renferme  les  groupes 
suivans  :  Lxacuf)i,\,.;  Sebœa,  Soland . 
et  11.  Br.  -,  ])lurasacme  ,  Labill.  ; 
Chironia,  L.;  Sabbatia,  Adans.  ;  LL- 
sianthus  ,  L. ,  et  Tac/iia,  AuLl. 

Une  troisième  section  pourrait  être 
formée  avec  les  genres  Spigelia,  L.  , 
Mitreola  ,  Ach.  Rich.  Leur  capsule 
est  didyme  ,  c'est-à-dire  formée  de 
deux  carpelles  ariondis  et  soudés. 

Vcnlenat  et  De  CandoUe  (  Flore 
Française  )  ont  réuni  aux  Gentiances 
le  genre  Menyanlhes  placé  autrefois 
par  Jussieu  à  la  suite  des  Piiinula- 
cées  ;  mais  ses  feuilles  composées  et 
alternes  (  cas  insolite  dans  la  famille 
des  Gentianées  )  sont  un  indice  que 
la  nouvelle  place  qu'on  lui  a  fait  oc- 
cuper n'est  pas  celle  qui  lui  con- 
vient; et  s'il  fallait  justifier  cette  as- 
sertion ,  et  faire  voir  en  quoi  le  Mé- 
nyanlhe  diffère  des  Gentianées  quant 
à  ses  organes  reproducteurs  ,  il  nous 
suffirait  de  parler  de  la  manière  dont 
les  graines  sont  attachées  dans  la 
capsule.  Nous  les  avons  observées 
sur  le  milieu  des  valves,  et  non  sur 
des  placentas  suturaux,  comme  dans 
les  Gentianées.  Mais  si  nous  rejetons 
de  cette  famille  le  Menyanthes,  peut- 
être  serons-nous  forcés  d'y  laisser 
le  Villarsia  que  Ventenat  a  formé 
aux  dépens  de  celui-ci.  Ce  genre  a  des 
feuilles  opposées  ,  entières  ,  des  pla- 
centas suturaux  ,  des  graines  bor- 
dées ,  etc.  Son  port  l'éloigné  ,  il  est 
vrai  ,  des  autres  Gentianées  ,  mais 
on  sent  combien  la  station  aquatique 
de  cette  Plante  doit  en  modifier  l'or- 
ganisation générale. 

Le    genre    Ophyothiza     avait    été 


236  GEN 

conslllud  par  Linné  avec  deux  Plan- 
tes de  familles  différentes.  R.  Brown 
(  Prod.  rior.Nov.-HoUand.,^.  45o  ) 
a  le  premier  indiqué  la  place  de  l'O- 
jj/iyoï/iiza  Mungos  parmi  les  Rubia- 
cées,  et  celle  de  V OphyorhizaMitieola 
dans  les  Gentianées.  Cette  opinion  a 
été  embrassée  par  notre  collabora- 
teur Achille  Richard-,  qui  a  donné 
les  descriptions  et  les  figiues  de  ces 
deux  Plantes  ,  dans  le  premier  volu- 
me des  Mémoires  de  la  Société  d'His- 
toire naturelle  de  Paris. 

Le  genre  Potalia  d'Aublet,  que  le 
professeur  de  Jussieu  avait  placé  à  la 
fin  des  Ge?itianées,  a  été  renvoyé  aux 
Apoc^ynées  par  R.  Brown  (  Botatiy 
of  Congo  ,  p.  3o).  Ce  dei'nier  auteur  , 
dans  son  Proihome  de  la  Flore  de  la 
Nouvelle-Hollande  ,  a  formé  une  au- 
tre section  à  laquelle  il  assigne  pour 
caractères  une  capsule  bipartible  , 
et  qu'il  compose  du  genre  JLoganla. 
Mais  il  a  fait  observer  que  ses  affini- 
tés avec  les  Apocynées  et  les  Ru- 
biacées  nécessitent  l'établissement 
d'une  nouvelle  famille  intermédiaire, 
et  qui  en  outre  doit  se  composer  des 
genres  Geniostoma  ,  Gaertnera,  Uste- 
ria ,  etc.  T^.  ces  mots.  On  ne  compte 
plus  au  nombre  ries  genres  de  Gen- 
tianées le  Nigrina  de  Linné  ou iîfe/fis- 
ma  de  Bergius.  Linné  fils  en  a  fait 
une  espèce  de  Gérardie.  F",  ce  mot. 
Quant  au  genre  ylnopterusAe  Labil- 
lardière,  il  n'est  pas  conveuable  de  le 
réunir  aux  Gentianées,  quoiqu'il  s'en 
rapproche  beaucoup  par  la  fructifica- 
tion. Le  port  de  cet  Arbre  et  ses 
feuilles  éparses,  glanduleuses  et  den- 
tées en  scie,  semblent  le  rapprocher 
davantage  des  Ericinées.  (g..n.) 

GENTIANELLE,  bot.  phan.   r. 

EXACUM. 

L'Ecluse  désignait  sous  cette  dé- 
nomination le  Gentiana  acaulis.  Elle 
a  été  de  nouveau  employée  par  De- 
larbre  et  Borckhausen  pour  un  genre 
formé  avec  le  Gentiana  ciliata  ,  L.,  et 
qui  n'a  pas  été  adopté.  (g..n.) 

GENTIANOIDES.  BOT.  phan. 

(Fcuillée. )  Syn.  de  Gentiana sessilis  du 
Species  de  Reichard;  espèce  américai- 


GEO 

ne  omise  dans  les  Species  postérieurs. 

(B.) 

GENTILHOMME,  ois.  Sorte  d'Oie 
selon  les  uns  ,  et  de  Fou  selon  d'au- 
tres,  mentionnée  par  Pontoppidan 
(Hist.  nat.  de  Norwège,  T.  ii,  p.  7G  ) 
comme  une  bête  assez  stupide,  venue 
du  Nord  ,  et  qui  vivrait  de  proie,  (b.) 

*  GENTIL  DE  STRASBOURG. 
OIS.  (Buffon.)  C'est  le  nom  donné  à 
une  variété  de  la  Linote.  V.  Gros- 
Bec.  (DR..Z.) 

•  GENTIS.  BOT.  phan.  (Ment- 
zel.  )  Syn.  de  Gentiane,  et  probable- 
ment racine  du  nom  donné  aux  Plan- 
tes de  ce  genre  ;  il  paraît  dériver  du 
nom  d'un  Gentius,  roi  d'Illyrie.  Ce 
serait  avec  Ei/phorbia  ,  l'un  des  pre- 
miers exemples  de  ces  dénominations 
patronimiques  dont  Linné  fit  un  si 
ingénieux  emploi,  et  dont  aujour- 
d'hui l'on  fait  un  si  ridicule  et  déplo- 
rable abus.  f^.  Baudinie  et  Bucho- 
si£.  (b.) 

GÉOCORTSES.  Geocorisœ.  iNs. 
Famille  de  l'ordre  des  Hcmiptèi'es  , 
section  des  Hctéroptères,  fondée  par 
Latreille  (  Règn.  Anim.  de  Cuv.  )  et 
ayant,  suivant  lui ,  pour  caractères  : 
antennes  découvertes  ,  plus  longues 
que  la  tête ,  insérées  entre  les  yeux 
près  de  leur  bord  interne,  de  quatre 
à  cinq  articles.  Les  Géocorises  ,  c'est- 
à-dire  Punaises  terrestres  ,  nom  qui 
leur  a  été  donné  par  opposition  à  ce- 
lui de  Punaise  d'eau  ,  se  composent  du 
grand  genre  Cimex  de  Linné.  La 
plupart  des  espèces  qu'elles  compren- 
nent vivent  aux  dépens  de  plusieurs 
Lisectes  qu'elles  sucent  avec  leur  bec; 
plusieurs  se  nourrissent  aussi  de  cer- 
tains Végétaux.  En  général  ,  elles 
répandent  toutes  une  odeur  assez  for- 
te et  très-puante.  Cette  grande  famil- 
le est  divisée  par  Latreille  de  la  ma- 
nière suivante  : 

f  Gaîne  du  suçoir  de  quatre  arti- 
cles distincts  et  découverts;  labre 
très-prolongé  au-delà  de  la  tête  en 
forme  d'alêne  et  strié  en  dessus  ;  les 
tarses  toujours  de  trois  articles  dis- 
tincts, dont  le  premier  presque  égal 
au  second  ou  plus  long  que  lui.  (Tri- 


GEO 

I)u  des  Longilabrcs  ou  aucicnne  fa- 
inilJe  des  Corisics.) 

I.  Antennes  toujours  filiformes  , 
composées  de  cinq  ai  ticles  ;  corps  or- 
dinairement court,  ovale  ou  arrondi. 

Genres  :  ScuTELLiiRE ,  I'jbntatome. 

II.  Antennes  de  quatre  articles  ; 
corps  oblong. 

et.  Antennes  filiformes  ou  plus 
grosses  à  leur  extrémité. 

Genres  :  Corée  ,  Lygée,  Alyde  , 
Neide,  Myodoque. 

/3.  Antennes  pins  grêles  à  leur  ex- 
trémité et  diminuant  inseusiblcment 
en  pointe. 

Genre  :  MiRis. 

y.  Antennes  plus  grêles  à  leur  ex- 
trémité et  dont  les  deux  derniers  arti- 
cles sont  brusqucmeul  plus  grêles 
que  le  précédent. 

Genre  :  Capse. 

ff  Gaîne  du  suçoir  de  deux  ou 
trois  articles  apparens  ;  labre  court 
et  sans  stries;  piemier article  des  tar- 
ses, et  souvent  même  le  second,  très- 
courts  dans  le  plus  grand  nombre. 
(  Ancienne  famille  des  Cimicides.  ) 

I.  Pieds  insérés  au  milieu  de  la  poi- 
trine et  terminés  par  deux  crochets 
distincts,  prenant  naissaucedu  milieu 
de  l'extrémité  des  tarses  ,  et  ne  ser- 
vant ni  à  ramer  ni  à  courir  sur  l'eau. 

a.  Bec  toujours  droit,  engaîné  à  sa 
base  ou  dans  sa  longueur  ;  jeux 
de  grandeur  moyenne  ;  point  de 
cou  ni  d'étranglement  brusque  à  la 
jonction  de  la  tète  avec  le  corselet  j 
corps  ordinairement  en  tout  ou  en 
partie  membraneux  etleplus  souvent 
très-aplati.  (  Tribu  des  Membraneu- 
ses.) 

Genres  :  Macrocépiiale  ,  Phyma- 
TE  ,  TiNGis ,  Arade  ,  Punaise. 

/S.  Bec  arqué  ou  quelquefois  droit  , 
découvert,  avec  le  labre  saillant;  yeux 
de  grosseur  moyenne  ou  très-gros; 
tête  étranglée  biusquemcnt  ou  rétré- 
cie  postérieurement  en  Ibrme  de  cou. 

*  Tète  oblongue  portée  surun  cou  ; 
yeux  de  grandeur  moyenne.  (Tribu 
des  Nudicolles.j 


GEO  a37 

Genres  :  Reduve,  Nabis,  Péta- 
LociiiîiRE,  Zelus,  Pl,oière. 

**  Tête  transverse  n'ayant  point 
de  cou  apparent,  mais  étant  séparée 
du  corselet  par  un  étranglement; 
yeux  très-gros.  (Tribu  des  Oculées.) 
On  les  rencontre  sur  le  bord  des  caux; 
elles  courent  très-vite  et  accélèrent 
leur  marche  par  de  petits  sauts. 

Genres  :  Leptope,  Acântiiie,  Pe- 

LOGONE. 

II.  Quatre  pieds  postérieurs  tiès- 
grêies  et  fort  longs  ,  insérés  sur  les 
côtés  de  la  poitrine  et  très-écartés  en- 
tre eux  à  leur  naissance  ,  terminés 
par  des  crochets  fort  petits  ,  peu  dis- 
tincts ,  situés  dans  une  fissure  de 
l'extrémité  latérale  du  tarse  et  servant 
à  ramer  ou  à  marcher  sur  l'eau.  (Tri- 
bu des  Rameuses.) 

Genres  :  IIydromiître,  Gerris, 
Velie. 

Fabricius  avait  établi  plusieurs 
genres  dans  cette  famille;  voici  leur 
concordance  avec  ceux  de  La  treille 
qui  viennent  d'être  mentionnés  :  le 
genre  Telyra^  Fabr. ,  e.;t  compris  dans 
le  genre  Scutellère.  Les  genres  Edes- 
sa ,  Aî.Lia  ,  Ciniex  ,  llaiys ,  Cydnus 
correspondent  à  celui  des  Penlatomes. 
Presque  tous  les  Gerris  sont  des  Aly- 
des,  et  les  Berytus  sont  des  Neides. 
Son  genre  Syrtis  est  dispersé  dans  les 
genres  Macrocéphale  etPhymate.  Son 
genre  Acanthia  tel  qu'il  l'a  démembré 
lui-même  est  représenté  par  celui  de 
Punaise ,  et  celui  à!Emesa  rentre  dans 
les  Ploières.  Son  genre  »S'a/</a  est  l'ana- 
logue du  genre  Acanlhie.  Enfin  son 
genre  Hydrornetra  se  trouve  réparti 
dans  les  Hydromètres  ,  les  Gerris  et 
les  Velies  de  Latreille.  V.  tous  ces 
mots.  (aud.) 

GEODE.  MIN.  On  donne  ce  nom  à 
certains  rognons  cieux  dont  les  pa- 
rois intérieures  sont  ordinairement 
tapissées  de  Cristaux  ou  de  Stalacti- 
tes, tantôt  de  la  même  nature  que  la 
substance  enveloppante,  et  tantôt 
d'une  nature  différente.  Souvent  la 
cavité  est  occupée  par  une  matièie 
terreuse  qui  ne  la  remplit  pas  enliè- 


a  j8 


Gi.O 


rement,  et  qu'où  eulend  résonner 
Hans  l'inlei-icAir  ,  loi'squon  l'ait  mou- 
voir la  Géode.  C'est  probablement  de 
cotle  circonstance  qu'est  venu  le 
nom  que  lui  ont  donné  les  anciens 
ininéralogiàles.  (g.  vel.) 

GÉODIE.    Geodia.   P01.YP.  Genre 
de  l'ordre   des  Alcjonaires    dans   la 
division  des  Polypiers  sarcoïdes,  plus 
ou  moins  irritables  et  sans  axe  cen- 
tral. Il  ofire  pour  caractères  :  Poly- 
pier   libre  ,    charnu  ,    lubériforme  , 
creux  et  viJe  intérieurement ,  ferme 
et  dui'  dans  l'état  sec  ;  à  surlace  exté- 
rieure  p.'tilouf     poreuse  ;   des    îroiis 
plus  grands  que  les  pores,  rassemblés 
en  une  facette  latérale,  isolée  et  orbi- 
culaire.   Lamaick  a   établi  ce  genre 
tlans  son  grand  ouvrage  sur  les  Ani- 
maux  sans   vertèbres  ,    et    le    place 
avant  les  Alcyons.  Il  n'est  composé 
que  d'une  seule   espèce  ,  la   Géodie 
bosselée  ,     Geodia  gibberosa ,     qu'il 
croit  originaiie  des  mers  de  la  Guia- 
ue.    N'ayant     aucune     idée     de    ce 
Polypier,  nous  croyons  devoir  nous 
boiiier  à   copier  Lamarck.  «  Le  Po- 
lypier   singulier  dont  nous  formons 
ici    un    gtnve    à    part  ,    appartient 
sans  doute  à  la  famille  des  Alcyons  ; 
mais    il    est    si   particulier  ,     qu'en 
le    réunissant"  aux    Alcyons  ,     l'on 
augmenterait  encoie  ia  disparate  qui 
exi.>tedéià  entre  plusieurs  des  e^pèces 
que  Ion   rapporte  à    ce   génie.  Les 
Géodies,  que  l'on  peut,  en  effet,  com- 
parer  à   des  Géodes  marines,   sont 
des  corps  subglobuleux  ,  creux  et  vi- 
des intérieurenieut  comme  de  petits 
ballons.  Ils  sont  composés  d'une  chair 
qui  empâte  des   fibres  extrêmement 
Hues,  et  qui,  par  le  dessèchement, 
devient  ferme,  dure  même  ,  et  ne  con- 
serve que  peu  d'épaisscLir.  La  surfa- 
ce externe  de  ces  corps  est  parsemée 
de  poies  enfoncés  ,  séparés  et  éjiais  ; 
et ,  en  outre,  1  on  voit  en  une  facette 
particulière,  orbiculaire  et  latérale, 
un  amas  de  trous  plus  grands  que  le:^ 
pores,   qui    donnent  à    cette  facette 
l'aspect  d  un  crible  isolé  ,  et  parais- 
sent être  les  ouvertures  des  cellule,->  , 
mais  qui  ne  sont  que  des  issues  pour 


GEO 

icntiée  de  Teau  dans  l'intérieur  du 
Polypier.  Ainsi ,  la  forme  d'une  Géo- 
de close,  et  la  facétie  orbiculaire  et  en 
crible  que  l'on  observe  sur  les  Géo- 
dies ,  constituent  leur  caractère  géné- 
rique. Nous  n'en  connaissons  encore 
3u'uue  espèce  que  nous  croyons  iné- 
itC.  (1.AM..X.; 

GEODORUM.  lîoT.  PUAN.  Genre 
de  la  famille  des  Orchidées  et  de  la 
Gvnandrie  Mouandrie,  L.,  établi  par 
Jackson  (  in  Andrews  Reposit.  ,  tab. 
626  )  et  adopté  par  R.  Brown  (  iu 
Ilort.  Kew. ,  vol.  5,  p.  207  )  avec  les 
caractères  suivans  :  périanthe  à  six 
paities  dont  cinq  semblables,  pres- 
qu  égales,  étalées  ,  labclle  tn  forme 
de  capuchon  renflé  (  quelquefois 
muni  d'un  éperon  à  sa  base  ),  sessilc 
et  non  articulé  avec  le  gynostème  ; 
anthère  terminale  ,  opcrculaire  ,  ca- 
duque ;  deux  masses  poUiniqucs  , 
uniformes,  céréacées ,  et  ayant  un 
petit  lobe  situé  postérieurement.  Ce 
genre  se  compose  de  trois  Plantes  in- 
digènes des  Indes-Orieritaies,  et  cul- 
tivées dans  les  jardins  d'Angleterre. 
Lindiey  (  BotanicaL  Register ,  n^ 
116  )  l'a  placé  dans  la  première 
section  des  Epidendrées,  que  carac- 
térisent les  masses  polliniques  sou- 
tenues par  un  fil  unique  ou  seu- 
lement distinctes  par  une  glande. 
Le  Geoduriun  ciliinum ,  figuré  par 
Andrews  {loc.  cit.),  peut  en  être  con- 
sidéré comme  le  type.  Les  deux  au- 
tics  espèces  sont  les  Geudoiuin  pur- 
pi/ leum  ,  R.  Br.,  ou  Malaxis  niitans  , 
Willd.  ,  Limodoruxn  nutans  ,  Ko.xb. 
(  Curorn.,  vol.  1  ,  tab.  4o  )  ;  et  le  G. 
dilatalutn  ou  Limodoium  recuivum  , 
Willd.  et  Roxb.,  Coromand.,  vol.  1, 
t.d).  59.  (Ct..n.) 

GEOFFRÉE .  Geoffrœa.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses et  de  la  DiadelphieDécandrie,  L., 
établi  par  Linné  et  adopté  par  tous 
les  botanistes  modernes  avec  les  ca- 
ractères suivans  :  calice  campanule, 
divisé  jusqu'à  son  milieu  eu  cinq  lo- 
bes étalés  et  formant  presque  deux 
lèvres  ;  corolle  papilionacée  dont 
letendard  est  grand,  plane,   arrondi 


et  cchancic,  les  ailes  t'galoà  à  la  «- 
roDcquicslcompriiiK'o;  li  iiildrupacë, 
ovuïile  ,  marque  duu  siUou  de  chaque 
.:ùtc ,  coiiUiiaiil  un'  noyau  ilc  incine 
lorine  q.e  le  iVuit ,  piesq^uc  ligneux  , 
bivalve  cl  nionospeiine.  Lu  décrivant 
ce  genre,  Schieberel  Wdlilenow  ont 
changé  l'oi  ihographe  de  son  nom  cl 
l'ont  appelé  Geoffivya  ,  conservant 
ainsi  sans  alléralion  le  nom  de  Geof- 
IVo^  ,  naturaliste  célèbre  auquel  Lin- 
né avait  dédié  sa  Plante.  Les  gen- 
res ,/«(///a  de  Lainarck  et  Deguelia 
d'Aublet  ont  de  si  grands  rapports 
avec  le  Gcoffrœa  que  jlusieurs  au- 
teurs les  ont  réunis.  P'.  Angi;i-in  et 
DÉGUÉj.ii:.  Aublel  a  décrit  plusieuis 
Plantes  sous  d  autres  noms  généri- 
ques, mais  qui  doivent  aussi  prendre 
|dace  \)armi  les  GeofVrées.  Ainsi  le 
F'ouapoua  ylmericaua  (Guiau. ,  tab. 
.^7  3)  est  synonyme  du  Geojfrœa 
racemosa,Vo\vcX,  ou  Andira racemosa, 
\^;\m\\.\j\Icouroa  violncca  [loc.  cit. 
tab.  3oi  )  a  été  nommé  Geuffrœa  wo- 
lacea  par  Persoon.  C'est  sur  cette 
Plante  que  Nccker  établit  son  genre 
Drackenstenia.  Mais  ce  dernier  rap- 
prochement ,  opéré  par  Persoon ,  exi- 
ge une  révision. 

Les  espèces  de  ce  genre  ,  au  nom- 
bre d'une  dixaine  ,  habitent  les  con- 
trées equinoxiales  et  orientales  de 
l'Amérique.  Poiret  (Encycl.  Méthod., 
vol.  VIII,  p.  182)  en  cite  une  {Geoff. 
tumcnlosa)  comme  indigène  du  Séné- 
gal ,  mais  il  n'est  pas  certain  que  cetle 
Plante  appartienne  à  notre  genre  , 
puisque  l'on  n'en  connaît  pas  le  Iruil. 
Ce  sont  des  Arbres  ou  des  Arbustes, 
dont  quelques-uns  sont  épineux; 
leurs  feuilles  sont  opposées  et  impari- 
pennées  ;  leurs  fleurs  sont  disposées 
ei)  grappes  axillaires  et  odorantes. 
Parmi  les  Plantes  les  plus  remarqua- 
bles ou  distingue  les  G.  spinosa ,  L.  , 
cl  G-  inermis ,  Swutz.  La  première 
est  un  Aibre  haut  d'environ  quatre  à 
cinq  mètres,  dont  les  branches  sont 
armées  d'épines  subulées  qui  ontjus- 
(pi'à  trois  centimètres  de  long.  On  la 
trouve  dans  les  granilos  forèls  qui 
a  voisinent  la  mer  près  de  Carthagène 
et  dans  les  Antilles.  MaiCirraaiTet  Pi- 


GEO  jM, 

sou  eu  ont  parlé  {B/asil. ,  lai)  sous 
le  nom  iV  Umati  qui  a  élé  ado|)té  par 
les  auteurs  de  l'L!ju:yclopédie.  Le 
Geojfrœa  inermis  croît  dans  les  mê- 
mes couirées  que  la  précédente  espè- 
ce, il  en  ilillère  surtout  ,  comme  son 
nom  iin'.ique,  par  l'absence  des 
épines  sur  ses  branches.  (g..n.) 

•  GEOFFROY,  zool.  (Temminck.) 
Espèce  du  genre  Coua.  /'.  ce  mot.  Le 
même  nonr  a  éié  inqiosé  [)ar  lllsso  à 
un  Crénilabre.  (ii.) 

GEOGASTtlt.  noT.  crvpt.  Divi- 
sion i]eà  Gasteromyci ,  établie  par 
Nées  dans  son  Systeina  ,  et  qui  cor- 
respond à  une  des  sections  (le  la  l'i- 
mille  des  Lycoperdacées.  /^.  ce  mot. 
(ah.  iî.; 

GEOGENIE.  P^.  GÉoLooiE  et 
Terhains. 

GEOGLOSSE.  Gcoglossurn.  bot. 
CUYPT.  {Champignons.)  Lk  genre  Géo- 
glosse  a  été  fondé  par  Persoon  aux 
dépens  des  Clavaii-es  ;  il  dlU'èrc  de 
celles-ci  par  sa  massue  fructifère 
distincte  du  pédicule,  beaucoup  plus 
courte  que  ce  pédicule,  qui  est  en 
général  allongé,  cylindrique  ,  simple, 
taudis  que  la  massue  est  ovale  et  or- 
dinairement comprimée  ;  du  reste,  la 
structure  de  la  membrane  qui  recou- 
vre cette  massue  ,  est  la  même  que 
celle  des  Clavaires;  elle  présente  de 
même  des  thèques  entremêlées  de  pa- 
raphyses  ou  filamens  stériles  ;  ce."! 
thèques  renferment  ordinairement 
cinq  à  six  sporulcs. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  peu 
nombreuses;  elles  sont  la  plupart 
noires  ou  d'une  couleur  foncée.  On 
les  trouve  en  général  dans  les  prairies 
ou  dans  les  lieux  humides,  oii  elles 
croissent  sur  la  terre. 

La  Clavaria  ophioglossoida,  Linn.; 
Bull.,  Champ.,  t.  072  ,  peut  être  re- 
gardée comme  le  type  de  ce  genre, 
dans  lequel  sont  venus  ic  ranger 
quelques  espèces  nouvelles  assez  voi- 
sines, (ad.  jj.) 

GÉOGNOSIE.  r.  GÉOLOGIE  et 
Terrains. 

(GÉOGRAPHIE.  MOLL.  Nom  mar- 


24o  GEO 

chand d'une  Porcelaine  et  d'un  Cône. 

(B.) 

GEOGRAPHIE,  sous   les  bap- 

rORTSDE  L'HISTOIRi;  NATURELLE.  La 

Géographie  ,  science  autour  de  laquel- 
le se  viennent ,  pour  ainsi  dire  ,  grou- 
per toutes  les  autres  ,  n'est  pas  seule- 
ment, comme  semblerait  l'indiquer 
l'étymologie  de  son  nom  ,  la  connais- 
sance de  la  figure  de  la  terre  ;  son 
étude  embrasse  l'histoire  du  globe  en- 
tier et  se  rattache  aux  médilalions  de 
l'astronomie  qui  nous  fait  connaître 
les  imprescriptibles  lois  auxquelles 
obéit  la  multitude  de  globes  dissé- 
minés dans  l'espace.  —  Sous  le  point 
de  vue  politique,  elle  appartient  à 
l'histoire,  et  hxant  les  limites  de  ces 
dominations  fondées  selon  l'audace 
ou  la  pusillanimité  des  Hommes  , 
elle  marque  encore  les  bornes  où  nos 
usurpations  sur  le  reste  de  la  na- 
ture doivent  s'arrêter. 

Telle  que  nous  devons  l'envisager 
ici,  la  Géographie  se  dégage  de  ces 
divisions  factices  qui ,  fugitifs  résul- 
tats de  conquêtes  et  jouets  du  temps  , 
varient  ou  s'effacent  souvent  dans  la 
seule  durée  d'une  révolution  annuel- 
le. La  constitution  des  continens  et 
des  îles,  la  circonscription  des  mers, 
les  fleuves  ,  les  rivières  et  les  torrens 
qui  fertilisent  ou  dépouillent  le  sol  , 
les  montagnes,  les  roches  et  les  vol- 
cans qui  sont  comme  la  charpente 
de  la  terre  ou  qui  en  déchirent  le  sein, 
la  distribution  des  Plantes  que  nour- 
rissent les  divers  terrains  et  les  eaux 
à  des  profondeurs  ou  à  des  hauteurs 
diverses  et  selon  des  lois  si  variées; 
celle  des  Animaux  qui,  vivant  de 
Plantes  ou  d'autres  Animaux ,  ne 
peuvent  avoir  de  pairie  que  la  patrie 
même  de  ce  qu'ils  dévorent  ;  en  un 
mot,  l'histoire  entière  des  corps  soit 
bruts,  soit  organisés,  dont  se  com- 
pose la  planète  que  nous  habitons , 
et  tout  ce  qui  peut  donner  une  idée 
de  sa  phjsionomie,  est  du  ressort 
de  cette  partie  de  la  Géographie 
dont  nous  allons  nous  occuper.  Pour 
son  étude  ,  nous  soumettrons  au  lec- 
teur l'esquisse  d'une  mappemonde 
oii    l'on  ne    trouveia    point    de   ces 


GEO 

frontières  arbitrairement  coloriées 
d'empires  éphémères  ou  des  capitales 
destinées  à  déchoir,  avec  des  villa- 
ges qui  peuvent  à  leur  tour  s'élever 
au  rang  de  capitales  ;  nous  y  indique- 
rons à  leur  place  les  plus  remarqua- 
bles des  bassins  généraux  et  les  ré- 
gions naturelles  où  divers  modes  de 
création  ont  dû  s'opérer,  où  ces  mo- 
des de  création  doivent  se  perpétuer 
tant  que  des  révolutions  physiques 
ne  viendront  pas  interrompre  le  cours 
actuel  des  choses;  enfin  où,  par  di- 
verses causes  nécessairement  et  cons- 
tamment agissantes,  les  résultats  de 
ces  modes  de  création  doivent  se  rap- 
procher ,  se  mêler,  se  confondre  mê- 
me, et  passant  parfois  de  l'un  à  l'au- 
tre, demeurer  subordonnés  à  des  mo- 
difications successives  et  continuelles 
qui  changent  insensiblement  l'aspect 
de  l'univers. 

îNous  avons,  dans  l'article  Créa- 
tion ,  indiqué  quel  dut  être  l'ordre 
dans  lequel  les  êires  organisés  vin- 
rent successivement  animer  le  globe  ; 
nous  suivrons ,  pour  indiquer  la  dis- 
sémination de  ces  êtres  à  sa  surface, 
la  gradation  selon  laquelle  ils  y  fu- 
rent introduits.  —  Les  productions 
des  eaux  durent,  comme  on  la  dit, 
précéder  celles  d'une  terre  que  sub- 
mergeait un  Océan  sans  rivages.  Les 
Végétaux  purent  plus  tard,  seule- 
ment quand  cette  terre  fut  exondée 
et  suffisamment  desséchée,  parer  son 
étendue  primitivement  fangeuse.  Les 
Animaux  herbivores,  qui  n'eussent 
pu  précéder  les  Végétaux,  les  suivi- 
rent dans  le  pompeux  cortège  des 
existences  perfectionnées  ;  les  espèces 
sanguinaires  vinrent  à  leur  tour  ; 
l'Homme  apparut  enfin ,  et  ,  dans 
son  orgueil ,  imagina  que  l'univers 
était  achevé.  Cependant  il  devait 
encore  éclore  d'innoTnbrables  tueries 
de  créatures  organisées  qui ,  vivant 
aux  dépens  des  créatures  dépréda- 
trices mêmes  ,  et  habitant  la  piopre 
substance  de  celles-ci  ,  n'auraient 
pu  se  développer  si  les  corps  qu'ils 
dévorent  vivaus  n'eussent  vécu  pré- 
cédemment et  comme  pour  leur 
fouinir  une  curée.  Ainsi  la  création 


GEO 

qui,  passant  du  simple  au  compliqué, 
s'était  élevée  du  gcme  Monade  au 
genre  Humain  ,    se    leiuiiuait  enfin 

Îardes  séries  non  moins  simples  dans 
cur  organisation  que  telles  par  oii 
tout  avait  commencé  ;  comme  si  , 
dans  la  totalilé  île  ce  qui  la  compose, 
la  nature  s'était  plue  à  se  lentcrmer 
cil  un  vaste  ceicle. 

Avant  de  suivre  la  même  inarclic  , 
nous  ilonuerons  d'abord  une  idée 
succincte  de  la  foi  me  de  ce  globe 
qu'il  esl  question  lîe  peupler,  et  dont 
cet  ouvrage  est  destiné  à  faire  counuî- 
trc  les  habitans. 

Corps  opaque,  à  peu  pi  es  sphéii- 
que  ,  lancé  dans  le  système  solane 
dont  il  est  une  planète,  sa  distance 
à  l'asticquiléciaiie  est  de  54,505,422 
lieues;  il  tourne  autour  de  cet  astre 
en  565  jours  5  heures  45  minutes  45 
secondes  ,  et  cette révoiulion  estfan- 
née;  tournant  en  outre  sur  lui-même 
dans  vingt-qi;alre  heures,  celte  ré- 
volution secondaire  est  le  jour.  Lu 
axe  sur  lequel  esl  censé  s'exercer 
ce  dernier  mouvement,  Iraveisant 
le  globe,  3'  passe  par  deux  points  op- 
posés appelés  pôles  ;  l'un  se  nomme 
a/clique  et  niar(|ue  le  nord;  i'aulre 
s'appelle  fl///a/c//^i/c' ,  c'est  celui  du 
sud.  Vers  ces  deux  points,  la  terre 
est  légèrement  aplatie:  le  diamèlie 
dont  les  pôles  sont  les  deux  exUé- 
luilés,  est  de  2,860  lieues;  celui  qui 
le  coupant  à  angle  droit  se  conçi>it 
d'un  point  de  l'équateur  à  un  pomt 
opposé  est  de  10  lieues  environ  plus 
grand,  l^'équaleitr  est  le  cercle  du 
globe  qui,  à  une  distance  égale  des 
deux  pô'es  ,  le  coupe  précisément  par 
le  milieu,  et  dont  la  circonférence 
est  d'euviion  8,58u  lieues.  Comme  la 
rotation  diurne  n'a  pas  lieu  dans  un 
plan  parallèle  à  celui  delà  coupe  du 
globe  par  l'équateur  ,  mais  que  l'axe 
qui  pa;se  par  les  pôles  e^t  incliné 
de  20"  28'  sur  ce  plan  ,  on  a  ima- 
giné deux  parallèles  appelés  i/upi- 
(jitcs,  limites  apparentfS  pour  nous 
de  la  marche  du  soleil  ;  le  seplentj  io- 
nal  est  le  tropique  du  Cancer  ,  le  mé- 
ridional celui  du  Capricorne.  Ces 
noms  viennent  de  ce  que  pour  les 

TO.MK    VII. 


GliO  24i 

Hommes  de  l'hémisphère  où  fut  in- 
ventée l'astronomie,  le  soleil,  parve- 
nu au  solstice  d'été,  semble  redescen- 
dre vers   le  sud  ,  ou  reculer  par  une 
marche  imitative  de  celle  d'un  Crus- 
tacé,veis  le   tropique  opposé  ,  d'oli 
il  remonte  vers  le  septentrion  aussi- 
tôt  ([u'il  y  est  parvenu  ,  comme  la 
Chèvre   escalade  d'un    pied  agile  le 
sommet  des   monts  escarpés   qu'elle 
habite.  La  marche  du  soleil  entre  les 
tropiques  détermine  l.'S  saisons   qui 
sont  opposées  pour  les  deux  hémisphè- 
res ,  c'est-à-dire  dont  l'un  se  trouve  eu 
hiver    quand   l'autie  est  en  été,    et 
au  prinleu'ps  quand  celui-ci  est  en 
automne.  On  appelle  solstice  le  point 
de  chacun  des  tropiques  qu'atteint  la 
plusgrande  élévation  ou  le  plusgrand 
abaissement  du  soleil  dans  Vécllpll- 
^//e,  qui  est  le  cercle  coupant  oblique- 
ment   l'équateur  dans  lequel   le  so- 
leil paraît  tourner  autour  de  la  terre. 
Le  solstice  d'été  est  pour  nous  celui 
oii    le   soleil  ,  parvenu   au    tropique 
septentrional  ou  du  cancer,  doit  re- 
descendre; il  détermine  le  plus  long 
jour  de  l'année  pour  notre  hémisphè- 
re ,   et  conséqueinment  le  plus  court 
pour  Phéinisphèreauslral.  Le  .«-olstice 
d  hiver  ,  qui  marque  le  jour  le   plus 
court  de  nos  hivers,  et  conséquem- 
nient  le  plus  long  pour  l'autre  côté 
tle  la  ligne  ,  est  celui  oii  le  soleil,  arri- 
vant au  tropique  du  Capricorne  ,  l'a- 
bandonne   aussitôt    pour    remonter 
ver.^  le  nôtre.  Les  deux  points  opposés 
oiil'écliptiquc  coupe  l'équateur, s'ap- 
pellent équinuxes ,  parce  que  les  nuits 
sont  égaies  aux  jours  endurée  , quand 
le  soleily  passe  dans  sa  révolution  an- 
nuelle. Cette  élévation  et  cet  abaisse- 
ment alternatif  et  régulier  du  soleil 
sur  le  plan  de  l'équateur    terrestre, 
jjroduisant  l'S  saisons  et  conséquem-' 
ment  l'inégalité  de  la  durée  des  jours 
et  des  nuits,  a  nou-seulemeiit  servi  de 
moyen  pour  mesurer  le  temps,  mais 
encore  pour  déterminer  sur  le  globe 
une  division  i!e  climats  que  les  astro- 
nomes et  les  géographes  ont  évaluée 
en  heures,  mais   que  le    naturaliste 
considère  sous  le  point  de  vue  de  l'in- 
tlueuce  qu'ils  exercent  sur  la  réparli- 

16 


242  GEO 

lion  à  la  face  du  globe  des  éties  orga- 
nises. La  circonscription  de  ces  cli- 
mats, considérés  ainsi  physiquement, 
ne  dépend  pas  uniquement  de  la  dis- 
tance à  l'équateur;  elle  se  modifie 
par  une  multitude  de  causes  locales, 
ainsi  que  De  CandoUe  l'a  fort  savam- 
ment expliqué  quand  il  a  porté  la  lu- 
mière dans  la  Géographie  botanique 
jusqu'à  lui  seulement  indiquée  ,  et 
déjà  surchargée  de  considérations 
spéculatives  qui  ,  sans  l'esprit  judi- 
cieux du  professeur  genevois,  eussent 
détourné  cette  science  de  la  marche 
qu'elle  doit  tenir. 

Les  principaux  climats  sont  ceux 
qui  dès  long-temps  ont  été  indiqués 
sous  le  nom  de  zones.  Ils  sont  au 
nomlire  de  trois  : 

i".  La  Zone  TORRiDE  :  unique, cen- 
trale, contenue  entre  les  deux  tro- 
piques,  de  plus  de  1,100    lieues  de 
largeur,  coupée  en  deux  parties  pres- 
que    égales    par    l'équateur  ;    ainsi 
nommée  de  la  chaleur  perpétuelle  qui 
ne  cesse   d'y    régner ,   chaleur  plus 
grande,  à  circonstances  égales  de  loca- 
lité ,  qu'elle  ne  l'est  jamais  eu  dehors 
des  tropiques.  Ici,  quand  le  soi  n'est 
point  abandonné  à  l'ardeur  dévorante 
d'un    soleil  rarement  éloigné  de  la 
perpendiculaire  ,  et  que  les  eaux,  fé- 
condées  par  l'influence  de  ce  grand 
foyer,  ne  s'évaporent  pas  sans  profit 
pour  la  végétation,  la  nature  produit 
avec     complaisance    et    même    avec 
luxe ,    les    plus    pompeuses   de    ses 
merveilles  et  le  plus  de  ces  créatu- 
res  auxquelles    ses   lois    imposèrent 
des    formes      prodigieusement    va- 
riées. La  végétation  n'y  cesse  point, 
la  vie  dans  toute  son  intensité  ne  s'y 
use  que  par  l'exercice  continuel  de 
ses  propres  forces;  et  quand  une  mort 
hâtive  y  vient  atteindre  des  êtres  qui 
vécurent  trop   vite  ,   ces  êtres  sont 
aussitôt  remplacés sansefforts  par  l'ef- 
fet d'une  puissance  productrice  in- 
fatigable. 

2".  La  ZONE  TEMPÉRÉE:  double  , 
dont  une  moitié  est  au  nord  de  la 
zone  torride  ,  et  l'autre  au  sud,  s'é- 
tendant  des  deux  lro|  iques  aux  deux 
cercles  polaires.  La  largeur  de  cha- 


GEO 

cune  de  ses  parties  est  de  mille  lieues 
au  moins.  Dans  leurs  limites  tropi- 
cales ,  elles  sont  souvent  plus  chaudes 
que  certaines  parties  de  la  torride , 
tandis  que  d'autres  points  de  leur 
surface  éprouvent  déjà  les  rigueurs 
d'un  éternel  hiver. 

3".  La  Zone  glaciale  :  également 
double,  dont  les  deux  parties  opposées, 
limitées  d'un  côté  par  le  cercle  polai- 
re, ont  les  pôles  pour  centre  et  non 
pour  extrémité.  Région  déshéritée  ,oti 
la  nature  semble  expirer  dans  les  lon- 
gueurs alternatives  de  jours  sans 
éclat  ou  dans  la  profondeur  de  ténè- 
bres humides.  Des  neiges  éternelles  y 
réfléchissent  une  lumière  égarée  au 
bruitconfusdii  déchirement  des  mon- 
tagnes de  glaoe  contre  lesquelles  bri- 
sent en  mugissant  des  flots  qui  de- 
viennent aussitôt  solides.  Lieux  oii 
la  vie  ne  saurait  s'acclimater ,  où 
des  rayons  épars  dans  une  atmos- 
phère brumeuse  donnent  au  sein  de 
nuits  de  plusieurs  mois  une  im- 
parfaite image  de  nos  aurores,  tan- 
dis que  des  vapeurs  épaisses  et  des 
nuages  glacés,  s'élevant  de  la  surface 
des  mers  à  l'aspect  d'un  soleil  tou- 
jours présent  sur  l'horizon  ,  viennent 
obscurcir  l'astre  qui  partout  ailleurs 
féconde  l'univers. 

Ainsi ,  en  partant  de  l'équateur 
pour  nous  élever  ou  nous  abaisser 
vers  les  pôles,  nous  avons  vu  la  zone 
torride  <iurant  trois  cent  soixante- 
cinq  jours  et  le  même  nombre  de 
nuits  ,  se  montrer  féconde  quand  l'ar- 
deur du  soleil  n'en  dévore  pas  les  in- 
nombrables productions  ;  nous  avons 
vu  ,  au  contraire  ,  la  zone  glaciale 
plongée  dans  le  deuil  du  seul  jour  et 
de  la  seule  nuit  dont  l'année  se  com- 
pose pour  elle.  Eprouvant  l'influen- 
ce du  voisinage  de  l'une  et  de 
l'autre  vers  ses  deux  extrémités  ,  la 
zone  tempérée  a  des  saisons  mieux 
déterminées  ou  du  moins  plus  ma- 
nifestées. Par  l'efiet  que  ces  saisons 
produisent  sur  les  créatures  qui 
l'habitent,  la  nature,  toujours  à 
circonstances  égales  de  localité,  ne 
s'y  montre  point  aussi  libérale-j' 
ment   dispensatrice    de  trésors    que 


GEO 

d;ins  la  lomùo  ,  mais  n'y  paraît  jii- 
mais  avare;  ce  n'est  qu'en  se  rap- 
prochant des  pôles  qu'on  la  voit  de- 
venir parcimonieuse  et  finalement 
stérile.  Si  dans  un  point  favorisé  des 
zones  fécondes  ,  cette  mère  commune 
éiide  au  bord  des  eaux  foules  ses  ri- 
chesses ,  le  rivage ,  la  plaine  ou  le 
vallon  seront  couverts  de  rianîes 
prairies  ou  de  majestueuses  forêts; 
de  uombicuses  races  d  Animaux  y 
viendront  chercher  leur  pâture  ,  leur 
proie  et  des  ombrages  ;  que  le  sol  s'é- 
lève, que  la  plaine,  la  rive  ou  le  val- 
lon se  trouvent  situés  vers  la  ba«ie  de 
quelque  mont  sourcilleux  dont  le 
faîte  se  perd  dans  les  dei  iiières  ré- 
gions de  l'atmosphère  ,  on  observera, 
en  gravissant  sur  les  pentes  alpines, 
que  la  température  changeant  de  leur 
base  jusqu'aux  sommets,  et  passant  par 
les  mêmes  nuances  quila  diversifient 
depuis  l'équateur  jusqu'aux  pôles, 
les  productions  végétales  et  animales 
se  modiîieiont  successivement  ,  sui- 
vant ces  changcmens  de  températu- 
re ,  de  sorte  que  parvenu  au  faîte  des 
montagnes,  on  y  trouvera  les  glaces  et 
l'infécondité  des  pôles.  Nous  pour- 
rions citer  un  grand  nombre  d'exem- 
ples de  localités  où  de  pareilles  transi- 
tions s'opèrent  dans  un  court  espace 
•de  chemin.  Ils  sont  fréquens  dans 
les  hautes  crêtes  de  certaines  îles 
et  du  voisinage  des  mers  des  pays 
chauds  ;  le  pic  de  TénéritVe  entre 
l'ancien  et  le  nouveau  monde,  la 
Sierra-Nevada  au  sud  de  l'Espagne 
et  vis-à-visia  Barbarie  ,  nous  ontparu 
les  points  du  globe  où,  sans  aller 
trop  loin ,  un  naturaliste  européen 
peut ,  dans  le  cours  d'une  seule  jour- 
née, passer  d'une  nature  torride  à 
une  nature  polaire;  il  y  observera  de 
toise  en  toise  de  ces  changemens  de 
climat  que  ,  dans  un  voyage  entrepris 
depuis  la  ligne  jusqu'aux  glaces 
arctiques,  il  ne  reconnaîirait  guère 
que  de  cent  lieues  en  cent  lieues.  Une 
excursion  de  cette  nature  donne  plus 
d'idées  exactes  en  Géographie  natu- 
relle que  la  lecture  de  tant  d'ouvrages 
oii  l'on  croit  avoir  additionné  les  pro- 
ductions de  la  terre  quimd  on  a  com- 


GEO  245 

puisé  des  catalogues  souvent  infor- 
mes et  composés  par  des  auteurs  qui 
tous  n'attachaient  pas  aux  noms  im- 
posés à  chaque  chose  une  valeur  ri- 
goureusement déterminée. 

Agrandissant  le  cercle  des  idées  que 
firent  naître  de  tels  voyages  dans  no- 
tre esprit,  nous  pensâmes,  dès  notre 
première  ascension  sur  de  grandes 
montagnes  ,  qu'on  pouvait  considérer 
les  deux  moitiés  du  globe  même  com- 
me deux  jnonlagnos  immenses,  op- 
pos('es  base  à  base,  dont  la  ligne 
équatoriale  était  le  vaste  pourtour,  et 
dont  les  deux  pôles  étaient  les  cimes 
avec  leurs  éternels  glaciers;  et,  com- 
me à  mesure  qu'on  s'élève  dans  les 
Alpes  ,  ou  îrouve  sur  leurs  flancs  des 
régions  variées  où,  selon  l'exposi- 
tion, les  abris,  la  nudité,  la  séche- 
resse, l'arroseinent  et  autres  causes 
d'humidité  et  de  chaleur,  mille  aber- 
rations climatcriques  se  peuvent  ob- 
server; de  même,  à  mesure  qu'on  s'é- 
lève sur  l'une  des  deux  grandes  mon- 
tagnes terrestres  de  leur  base  com- 
mune à  leurs  sommets  distincts  ,  c'est- 
à-dire  de  l'équateur  aux  pôles,  on 
est  frappé  des  perturbations  occasio- 
nccs  par  les  mers,  par  les  bassins, 
par  les  déserts  dépouillés  ou  par  des 
ramifications  des  montagnes  dans  la 
physionomie  des  lieux.  C'est  dans  la 
partie  de  cet  article  consacré  à  la 
Géographie  des  Plantes  que  l'in- 
fluence de  ces  causes  diverses  sera 
plus  particulièrement  examinée  ;  nous 
devons  auparavant  terminer  ces  gé- 
néralités par  un  aperçu  de  la  figure 
du  globe,  Jigure  qui  n'a  pas  moins 
d'influence  sur  la  Géographie  natu- 
relle que  l'élévation  des  lieux  par  rap- 
port à  l'équateur. 

Outre  les  parallèles  à  l'équateur  , 
par  lesquels  sont  circonsciites  les 
zones  ,  les  astronomes  imaginèrent 
d'autres  cercles  qui  les  coupent  per- 
pendiculairement et  qu'on  nomme 
méridiens.  Ces  c>îicles  indiquent 
qu'il  est  simultanément  midi  ou  mi- 
nuit sous  tous  les  points  de  leur 
étendue  qui  va  d'un  pôle  à  l'autre. 
On  leur  avait  supposé  quelqu'in- 
fluençe  dans  la  Géographie  naturelle, 

16* 


244  GEO 

mais  celte  iiillLience  paraît  être  nulle 
ou  à  peu  près  nulle. 

La  surface  du  globe  se  compose  île 
terre  et  d'eau  ;  cette  eau  doit ,  antë- 
ricuiementà  l'exislence  de  la  plupart 
des  créatures  actuelles  ,  avoir  couvert 
la  terre.  Il  n'entre  pas  dans  le  cadre 
de  cet  article  de  rechercher  les  causes 
qui  ont  pu  faire  surgir  les  coulincns 
et  les  îles,  ou  par  quelles  révolutions 
physiques  les  îles  et  les  contincus 
furent  soustraits  à  l'empire  de  l'O- 
céan. C'est  aux  articles  \oi>cans  , 
GÉOLOGIE  ,  Mer  et  Cuéation  ,  que 
ces  points  doivent  être  examinés.  Il 
suflit  ici  de  dire  que  les  mers,  maiu- 
tenaut  restreintes  dans  leur  bas- 
sin où  des  lois  qui  légissont  les  li- 
quides euchaîneut  leuis  flots,  occu- 
pent les  trois  quarîs  au  moins  de  la 
surface  du  globe.  Un  niouvemcnt  de 
ilux  et  de  reflux  leur  csl  imprimé  par 
l'action  qu'exeice  sur  notre  atmos- 
phère {V.  ce  mot)  la  luue,  49  fois 
plus  petite  que  la  planète,  à  la  mar- 
che de  laquelle  ce  satellite  se  trouve 
attaché,  et  que  85, 000  lieues  sé- 
parent de  nojs.  Ce  mouvement  de 
flux  et  de  \e(lux  a  son  importance  en 
Géographie  naturelle  puisqu'il  nous 
procure  la  facdilé  d'étudier  les  pro- 
ductions océaniques  qui  prospèrent 
ou  décroissent  en  nombre  selon  qu'el- 
les vivent  alternalivemeut  couvertes 
ou  découvertes  par  les  enuxdela  mer, 
ou  qu'elles  demeurent  éternellement 
plongées  dans  ses  profondeurs.  Il  in- 
flue encore  sur  la  Géographie  phy- 
sique, eu  ce  que,  impriuiaut,  par  réac- 
tion ,  des  mouvcmeus  dans  l'atmos- 
phère, il  n'est  pas  étranger  à  l'action 
tics  vents  dont  le  rôle  est  important 
à  la  surface  de  la  terre  pour  dissémi- 
ner, favoriser  ou  contenir  la  végéta- 
tion. La  mer  influe  encore  sur  les 
productions  terrestres  eu  modifiant  la 
température  de  ses  rivages.  Ceux-ci 
n'étant, /ow/es  circonslances  delacalllé 
égales  d'ailleurs  ,  ni  aus^i  fioids  eu 
hiver  ,  ni  aussi  chauds  en  été  que  l'in- 
térieur des  teries,  jouissent  d'une 
sorte  d'égalité  atmosphérique  par  l'ef- 
fet de  laquelle  la  propagation  d'iine 
quantité  il'èlrcs  de  la    Torridc  ï'c- 


GEO 

tend  dans  les  deux  moitiés  de  la  zone 
tempérée,  et  des  créatures  de  cette 
ricrnière  jusque  dans  quelques  baies 
de  la  zone  glaciale.  Aussi  les  îles, 
d'autant  plus  assujetties  à  l'influence 
de  cette  égalité  qu'elles  sont  moins 
considérables ,  présentent-elles  sou- 
vent dans  leur  végétation  ,  et  dans 
les  Animaux  qu'elles  nourrissent ,  des 
particularités  qui  paraissent  renver- 
ser l'idée  qu'on  se  forme  de  l'influen- 
ce des  climats  jusqu'ici  trop  servile- 
ment considérés  dans  leur  parallé- 
lisme. 

Après  l'influence  du  voisinage  des 
mors  ,  celle  de  l'élévation  du  sol 
a  le  plus  d'empire  sur  la  répartition 
des  corps  organisés  à  la  surface  du 
globe.  Nous  l'avons  déjà  indiquée  en 
comparant  le  globe  à  deux  monta- 
gnes opposées  par  leiu'  base  ;  elle  sera 
bientôt  examinée  sous  d'autres  rap- 
ports. Quant  aux  corps  bruts,  aux  ro- 
ches ,  aux  substances  minérales  , 
charpente  de  notre  planète  ,  élémcns 
cl  supports  de  tous  corps  organisés  , 
la  nature  ,  en  les  prenant  pour  base 
de  ses  enfantemens  ,  ne  leur  donna 
]>oinl  de  limites  géographiques.  Par- 
tout les  mêmes,  ces  corps  bruts  ne 
sont  sujets  qu'a  des  circonslances  lo- 
cales qui  peuvent  partiellement  les 
bouleverser  et  rompre  leurs  rapports 
de  juxta-position  ,  mais  non  leur 
fournir  les  movens  de  se  propager  de 
])roche  en  proche  à  la  surface  de  ce 
globe  duni  ils  sont  les  Ibndemens 
éternels  mais  inertes  par  eux-mêmes. 

P.    GÉOLOGIE. 

Cej)endant  si  ces  corps  bruts  ne 
sont  poinl  soumis  aux  lois  qui  prési- 
dent à  la  distribution  des  Plantes  et 
des  Animaux  à  la  surface  des  terres  ou 
dans  les  profondeurs  des  mers  ,  ils 
exercent  une  grande  action  sur  cette 
distribution.  Les  pluies  abaissant  les 
monts  qu'elles  dépouillent,  et  nive- 
lant à  la  longue  le  globe  dont  elles 
étendent  insensiblement  les  plairies 
aux  dépens  des  sommités;  les  volcans 
à  leur  tour  soulevant  des  plaines  pour 
les  trr.nslbinier  en  monlagncs  ,  sont, 
en  Géogra[)hie  physique  ,  ce  que  les 
guerres  et  les  conquêtes  sont    rela- 


GEO 

livemem  à  la  Gcogr.iphic  politique. 
Ces  causes   viennent  bouleverser  les 
'Mnitos    cliins    lesquelles    se    icnler- 
"iiaicnt    certaines    créatures  ,    qucl- 
les     contraignent     à    la     dispersion 
'Orsqu'cïllcs    ne    les   détruisent   pas. 
On   pourrait  citer  d'autres  exemples 
d  inlluenccs  perlurbalricos  ;  ainsi  l'a- 
ît^iie   niohilo  ,    envahissant    certains 
nyagcs,  y  vient  dctcuninor  une  vé- 
gétation et  conscqueinnient  un  mode 
d'animalité   fort  difl"érent  de  ce  qui 
dut    exister   dabord.    La   SalicoUîc, 
Je  friglochin,  les  Glauccs  disj^araî- 
tront     pour    l'aire    place    au     Pani- 
caut  njaiiiimc,   aux   Soudes,   à    la 
.Soliianclle  ,    à    l'Arénaire     portula- 
coide.     (Quelques    Pimélics    et    plu- 
sieurs   Curculionides  ,   qui,  s'aban- 
donna nt  aux  vents,  se  plaisent  à  se 
laire  rouler  avec  les  parcelles  arénn- 
cées,    succéderont  au   Carabe  mari- 
time ainsi  qu'aux  petits  Crustacés  de 
la  plage.  Que  l'Homme  parvienne  ù 
iixer  ce  sable  vagabond  ,  que  se  fai- 
sant un  auxiliaire  de  quelques  Gra- 
ïDuiées  à  racines  agglomératiiccs,  il 
contraigne   l'éblouissaïUc  surface  de 
a  dune  à  supporter  de  verdoyantes 
lorêts  ,  le  mode  de  végéiation   et  de 
vie  doit    changer    de   nouveau,    /.es 
boudes,  les  Panicauts,  la  SoldancUe  , 
leronl  place  aux  Genêts  ,  aux  Cistes  ] 
aux  Ronces,   et  bientôt   même    aux 
Mousses  ainsi  qu'aux  fraîches  Fougè- 
les  qui ,    dans  d'autres  exposilioùs  , 
eussent    précédé    tout    autre    mode 
d  existence.  Alors  ,  llnsecte  dont  la 
larve  se  nourrit  de  bois  viendra  rem- 
placer dans  la  forêt  nouvelle  le  Co- 
léoptèrc  dos  sables,  et  l'Oiseau  ,  soit 
granivore,  soit  insectivore,  rempla- 
çant la  Mouette  ou  le  Vanneau  du  ri- 
vage ,  viendra  mêler  au  murmure  des 
leuiUes  ses  chants  d'amour,  qui  ,  tra- 
hissant son  existence,   doivent'atii- 
rer  l'Epervier.  L'Ecureuil  et  d'autres 
Rongeurs,  le  Chevreuil,  enfin  le  Cerf, 
appelleront  à  leur  tour  la  férocité  des 
Loups  et  du  chasseur. 

L'Homme  apporte  encore  de  nou- 
veaux changemens  dans  la  phvsiono- 
mie  du  globe ,  soit  qu'il  en  défriche 
les  solitudes  ,  qui ,  sous  sa  main  ,  se 


GEO  245 

peuplent  d'êtres  nouveaux, soit  qu'au 
contraire  il  épuise  un  sol  long-temps 
leitde,  pour  le  métamorphoser  eu 
aride  dé.scrt.  Son  influence  est  puis- 
sante ;  s'il  extermine  des  races  ,  il  en 
propage;  il  opprime  les  nnes'  pour 
protéger  les  autres  j  enfin  cette  in- 
fluence, dans  la  distribution  géogra- 
pliiqucdcs  créatures,  n'est  pas  moin- 
tlre  que  celle  des  vents,  des  eaux  et 
du  feu  des  volcans. 

C'est  donc  au  milieu  de  mille  aber- 
rations et  de  tant  de  causes  de  cban- 
geujontque  le  naturaliste  doit  étudier 
les  lois ,  en  vertu  desquelles  la  dissé- 
mination des  êtres  a  lieu  a  la  sur- 
lace de  la  planète  que  nous  habi- 
tons ,  et  reclierclicr  les  lois  qui  pré- 
sidèrent à  l'établissement  de  ces  êtres 
siu'  tel  ou  tel  point  de  la  terre  ,  ainsi 
qu'à  leur  colonisation  hors  des  cii- 
conscriptious  naturelles  entre  les- 
quelles ils  avaient  été  originairement 
formés.  ^g  \ 

t   DlSTRIBtlTlON   GÉOGRAPHIQUE    DES 
PRODUCTIONS  AQUATIQUES. 

a  Hydrophytes  des  eaux  salées. 

Aucun  naturaliste,  en  s'occupant 
de  Géographie  physique  ,  n'a  paru 
songer  jusqu'ici  qu'il  existât  des  Hy- 
drophytes, doutnousdevions  d'abord 
nous  occuper.  INous  avons  songea  ré- 
parer cette  omission  en  lisautdernlère- 
ment  à  l'Académie  des  Sciences  un 
Mémoire  sur  la  distribution  de  ces 
Plantes  au  sein  des  mers.  Possesseur 
de  i>lus  de  douze  cents  espèces  dans 
notre  herbier,  ayant  consulté  les 
collections  de  Delessert ,  de  Jussieu, 
de  Desfontaines,  de  Labillaidière  ' 
(lu  Muséum,  et  surtout  celles  que 
ruii  de  nous  (  Bory  de  Saint-Vincent) 
a  réunies,  dans  ses  nombreux  voyages, 
avec  tant  d'élégance;  très- riche  en 
Hydrophytes  des  mers  australes,  rap- 
portées par  divers  navigateurs  ;  ayant 
reçu  beaucoup  de  'triantes  marines 
ramassées  dans  les  environs  du  cap 
Horn,  à  Lima,  à  Valparaiso,  sur  le 
bancde  Bahama,  à  Terre-iNeuve;  enfin 
possédant  presque  tous  les  ouvrages 
qui  ont  traité  des  Hydrophytes,  nous 


a46  GEO 

crovons  pouvoir  hasarder  quelques 

nolions  sur  leur  répartition  ,  avec  la 

certitude  que  ce  qu'on  a  publié  sur  les 

Aéropliytes  ,  ou  Plantes  qui  végètent 

dans  l'atmosphère,  n'est  guère  plus 

avancé. 

Moins  une  Plante  est  compliquée 
dans  son  organisation,  plus  elle  sem- 
ble avoir  de  force  pour  résister  aux 
influences  des  milieux  qui  l'environ- 
nent; d'après  ce  principe,  ion  ne 
doit  pas  être  étonné  de  trouver  les 
mêmes  Plantes  agames  à  toutes  les  la- 
titudes; elles  semlalenl  braver  les  cha- 
leurs de  la  zone  torride  et  les  frimats 
des  régions  glacées.  Il  en  est  de  même 
de  quelques  Hydrophytes  ,  principa- 
lement dos  Ulvacées,  dont  quelques 
espècesviventindiflféremmentdansles 
mers  équatoriales  et  sur  les  rochers  ma- 
rins duGroenland.il  est  reconnu  que 
le  nombre  des  genres  comparé  à  celui 
des  espèces  est  plus  grand  dans  les 
régions  tempérées  que  dans  les  pa^s 
très-chauds  ou  très-froids  ,  ainsi  que 
sur  le  sommet  des  hautes  moutagnes. 
Ce  principe  ne  peut  s'appliquer  qu'en 
partie  aux  Hydrophytes  ,  à  moins  que 
l'on  ne  veuille  considérer  les  profon- 
deurs ou  les  abîmes  de  la  mer  comme 
les  pics  qui  dominent  les  chaînes  des 
montagnes;  il  est  possible  que  leur 
effet  soit  le  même  ;  mais  c'est  une  cho- 
se qu'il  sera  peut-être  loujour.s  im- 
possible de  vérifier.  On  verra  que  dans 
iilusieurs  familles  d'êtres  organisés, 
le  nombre  des  espèces  semble  partir 
d'un  point  commun  et  central ,  et  di- 
minuer dans  tous  les  sens  à  mesure 
qu'on  s'en  éloigne.  Il  n'en  est  pas  ainsi 
des  Hydrophytes;  soumises,  en  géné- 
ral,  à  l'intluence  de  la  couche  d'eau 
qui  les  couvre  ,  ces  Plantes  suivent 
les  courbures  des  côtes  ,  et  la  quan- 
tité des  espèces  peut  diminuer  en  par- 
tant d'un  point  déterminé  et  suivant 
la  direction  des  terres,  mais  celte  di- 
minution ne  rayonne  jamais.  On  ne 
peut  pas  considérer  comme  une  dimi- 
nution rayonnante  celle  que  présen- 
tent quelques  genres  et  qui  a  lieu  d'u- 
ne mer  profonde  vers  la  côte  ou  des 
côtes  vers  la  mer.  Pour  les  Hydrophy- 
tes de  même  que  pour  les  Phanéioga- 


GEO 

mes,  il  y  a  des  localités  centrales  oii 
des  formes  particuHères  semblent  do- 
miner,  soit  dans  des  groupes  de  plu- 
sieurs genres,  soit  dans  des  groupes 
de  plusieurs  espèces.  A  mesure  que 
l'on  s'éloigne  du  point  oii  elles 
se  montrent  dans  toute  leur  beauté 
et  dans  toute  leur  profusion,  ces 
formes  perdent  quelques-uns  de 
leurs  caractères;  elles  se  dégradent  , 
se  confondent  avec  d'autres  ,  et  fi- 
nissent par  disparaître  pour  faire  pla- 
ce à  de  nouveaux  caractères,  à  de 
nouvelles  formes  entièrement  diflé- 
rentes  des  picmières.  L'on  peut  assu- 
rer que  les  Plantes  marines  de  l'A- 
mérique méiidionale  ne  sont  pas  les 
mêmes  que  celles  de  l'Afrique  et 
de  l'Europe,  et  que  les  exceptions, 
s'il  en  existe  ,  sont  infiniment  ra- 
res. On  verra  que  ,  parmi  les  Pha- 
nérogames ,  quelques  espèces  se 
trouvent  dans  des  pays  sépares  par 
l'immense  intervalle  de  la  zone 
équatoriale  ou  torride  et  d'une  par- 
tie des  zones  tempérées,  et  qu'elles 
n'y  ont  pas  été  transportées  par  les 
voyageurs  Le  même  phénomène  se 
présente  dans  quelques  Hydrophytes 
que  bien  cei  taiuement  aucun  naviga- 
teur n'a  entraînées  des  côtes  de  France 
à  celles  de  Van-Dlémen.LesPhauéro- 
games  présenteront  plusieurs  grands 
systèmes  de  végétation  ,  et  l'on  recon- 
naîtra bientôt  des  difiereuces  mar- 
quées entre  les  Plantes  de  l'Améri- 
que, de  l'Afrique  ,  de  l'Asie  ,  de 
l'Australasie  et  de  l'Europe  ;  rious 
avons  cherché  ces  grandes  divisions 
dans  les  Hydrophytes  ,  et  xious  avons 
cru  observer  que  le  bassin  atlanti- 
que, du  pôle  au  quarantième  de- 
gré de  latitude  nord,  offrait  une  vé- 
gétation particulière,  qu'il  en  était 
de  même  de  la  mer  des  Antilles  , 
y  compris  le  golfe  du  Mexique ,  de  la 
côte  orientale  de  l'Amérique  du  sud, 
de  l'océan  Indien  et  de  ses  golfes, 
des  mers  de  la  Nouvelle- Hollande. 
La  Méditerranée  a  un  système  de  vé- 
gétation particulier  qui  se  prolonge 
jusqu'au  fond  de  la  mer  Noire  ,  et  ce- 
pendant les  Plantes  marines  du  port 
d'Alexandrie  ou  des  côtes  de  Syrie  , 


GEO 

difl'èreut  piosque  enlièrcincnlilo  cel- 
les de  Suez  et  du  Coud  de  l;i  iiur  Rou- 
ge, inalyrii  le  voi^iuHge.  Nous  connais 
sons  trop  peu  la  végétation  marine 
des  côtes  occidentales  d'Afrique  pour 
nous  en  occuper  ;  elle  doit  se  rappro- 
cher de  celle  des  Canaries  ,  différente 
de  celle  des  Autillee  :  la  côte  occiden- 
tale de  l'Amérique  et  l'immense  océan 
Magellaniquc  sont  dans  le  même  cas. 
Les  voyageurs  ont  rapporté  des  Uy- 
diophyles  de  ces  mers  éloignées,  mais 
en  trop  petite  quantité  pour  qu'on  ose 
essayer  de  les  diviser  en  grands  systè- 
mes de  végclalion.  On  sait  seulement 
que  le  Laminaria  pyrifera  des  meis 
australes  remonte  jusqu'à  Valparaiso, 

Sue  le  Larninaria poiroidea  ,  le  Fu/ro 
es  Espagnols, commence  à  se  trouver 
à  Callao  et  remonte  jusqu'à  six  cents 
lieues  plus  au  nord,  oia  son  apparition 
était  pour  le  Galion,  à  son  retour  des 
Philippines  ,  un  signe  de  la  fin  du 
voyrge  et  de  ses  dangers. 

Il  est  des  mers  dont  on  ignore  la 
fécondité,  encore  qu'elles  aient  été 
visitées  par  des  botanistes  ;  ainsi  l'on 
est  réduit  à  présumer  celle  de  la  mer 
Vermeille  et  des  côtes  de  la  Chine. 
On  ne  sait  pas  si  la  Caspienne  ,  qui  a 
ses  Phoques,  produit  des  Fucus;  ce- 
pendant on  doit  le  présumer,  puis- 
que, si  l'on  s'en  rapporte  à  Léon  Du- 
four  (cité  dans  le  Guide  du  voyageur 
eu  Espagne,  p.  ôi  ),  de  simples  lacs 
salés  de  i'Aragon  à  Buralajos,  nourri- 
raient de  véritables  Hydrophytes. 
Alors  la  mer  Morte,  l'Aral  et  le  Baikal 
auraient  lesleurs.  Abstraction  faite  de 
ces  mers  intérieures ,  les  obstacles  qui 
limitent  les  Plantes  terrestres  dans 
l'espace  que  chacune  occupe  sur  le 
globe,  n'existent  point  dans  le  sein  de 
l'Océan  et  des  mers  qu'il  met  en  com- 
munication ,  mais  d'autres  semblent 
les  remplacer,  ce  sont  les  grandes  pro- 
fondeurs, les  hauts-fonds  sablonneux, 
les  courans  généraux  et  conslans  ,  les 
caps  avances,  l'introduction  de  l'eau 
douce  des  grands  fleuves,  enfin  les 
changeincns  dans  la  nature  du  sol. 
Ces  obstacles  s'opposent  dans  les  mers 
à  une  dissémination  uniforniedes  es- 
pèces d'Hydiophytcs  ,  cl  sont  peut- 


GEO 


24? 


être  ,  avec  la  température  ,  une  des 
principales  causes  de  la  formation  de 
ces  glands  systèmes  de  végc^at  ion  dont 
on  peut  soupçonner  l'existence. 

L'observation  tend  à  prouver  que, 
plus  la  température  de  l'année  a  été 
élevée,  tenue  moyen,  plus  est  riche 
la  végétation  marine  de  nos  côtes; 
c'est  dans  les  mois  de  juillet ,  d'août 
et  de  septembre,  que  l'on  trouve  en 
France  et  en  Angleterre  la  plus  gran- 
de quantité  d'Hydrophytes  en  pleine 
fructification.  Mais  comme  les  varia- 
lions  de  température  sont  moins  con- 
sidérables ,  moins  subites  et  moins 
nombreuses  dans  l'eau  que  sur  la  tel- 
re  ,  il  en  résulte  que  la  végétation  va- 
rie beaucoup  moins  dans  un  espace 
déterminé;  que  cette  variation  est  en- 
core moins  grande  dans  les  lieux 
sans  marées  que  dans  les  lieux  expo- 
sés au  flux  et  au  reflux,  parmi  les 
Plantes  des  eaux  profondes  quo  parmi 
celles  qui  reçoivent  deux  fois  p<ii  jour 
l'influence  des  fluides  atmosphéri- 
ques. Il  est  possible  que  sous  l'équa- 
teurles  Hydrophytes  du  fond  de  l'O- 
céan ,  si  la  température  y  est  de  qua- 
tre à  cinq  degrés  ,  aient  des  rapporls 
de  forme  avec  celles  des  mers  polai- 
res ,  et  que  celles  qui  croissent  à  une 
profondeur  de  cent  à  deux  cents  bras- 
ses se  retrouvent  dans  les  mers  tem- 
pérées ;  c'est  un  fait  que  nous  n'avons 
cependant  pu  vérifier.  Néanmoins  la 
végétation  marine  change  comme 
celle  de  la  terre  dans  une  étendue  li- 
mitée, et  les  Hydrophytes  des  côtes  du 
Portugal  ne  sont  déjà  plus  les  mêmes 
que  celles  delà  Normandieou  de  l'An- 
gleterre. Les  différences  de  formes  sont 
moins  tranchée.^  que  sur  les  Plantes  ter- 
restres ,  parce  que  le  milieu  éprouve 
des  changçmens  moins  grands  et  moins 
nombreux  ,  mais  elles  n'en  existent 
pas  moins  pour  l'œil  exercé  du  bota- 
niste. 

La  lumière,  dit -on,  ne  pénèll'e 
point  dans  les  abîmes  de  l'Océan  ;  elle 
semble  s'arrêter  à  une  petite  distance 
sous  la  surface  des  eaux  ,  et  cependant 
l'on  trouve  à  mille  pieds  de  piofon- 
deur  des  Hydrophytes  aussi  forte- 
ment colorées,  d'un  tissu  aus.n  dense 


248  GEO 

que  sur  le  rivage;  le  fluide  lumineux 
n'est  donc  pas  aussi  nécessaire  aux 
Hydropliytes  qu'aux  Aérophytes  ;  el- 
les se  parent  de  couleurs  brillantes 
sans  l'action  de  la  lumière  ,  au  moins 
de  celle  qui  est  sensible  poiu'  nos 
organes  ,  car  au  fond  de  la  mer ,  quel- 
que profonde  qu'on  la  suppose,  il  ne 
peutpoinlexistcr  d'obscurité  absolue; 
le  peu  de  rayons  qui  pénètrent  dnns 
ces  profondeuis,  ou  bien  des  particu- 
culesde  lumière, ou  ses  molécules  élé- 
mentaires combinées  avecTeau  ,  suffi- 
sent pour  anime:  et  coloi'er  les  êtres 
destinés  à  vivre  dans  ce  monde  que 
DOtre  organisation  nous  empêcliera 
toujours  de  connaître.  Que  la  crois- 
sance de  ces  êtres  doit  être  longue, 
que  IcuîS  mouvemens  doivent  être 
lents,  que  les  fonctions  vitales  doi- 
vent êtie  peu  activeSj  sous  1  énorme 
couche  d'eau  qui  les  couvre!  Il  leur 
faut  plusieurs  années  pour  acquérir 
la  grandeur  à  laquelle  ils  parviennent 
dans  quelques  mois  à  une  profondeur 
de  trois  à  quatie  brasses. 

Les  Hydropliyles  ont-ellei  de  l'air 
le  même  Itesoinqueics  Aérophyiesont 
de  l'eau  ?  Il  est  impossible  de  repon- 
dre à  cette  question  ;  mais  tout  porte 
à  croire  que,  même  dans  les  plus 
grandes  piofondeurs,  la  Hante  ma- 
rine trouve  l'air  qui  lui  est  nécessaire 
Four  croître  et  se  développer,  et  que 
eau  non  aérée  est  aussi  contraire  h 
le  végétation  marine,  que  l'air  parfai- 
tement desséclié  à  celle  de  la  terre.  Il 
semble  également  démontré  que  la 
p'upart  des  Fucacées  ont  des  organes 
parliculieis  destinés  à  la  décomposi- 
tion de  l'air,  et  que  ces  organes  vcs;- 
culiformcs  ou  lacuneux  se  remplissent 
d'Oxigène  ou  d'air  atmosphérique  , 
suivant  qu'ils  sont  plongés  dans  l'eau 
ou  hors  de  l'eau.  On  dira  que  des 
XJlves  et  plusieurs  autres  Hydrophy- 
tes  vivent  constamment  clans  l'air, 
et  que  des  PhanéiOgames  même  ne 
végètent  que  dans  les  eaux  :  les  pre- 
mières vivent  dans  un  air  éminem- 
ment humide:  les  secondes  épanouis- 
sent leurs  (leurs  cà  la  surface  du  li- 
quide ou  possèdent  des  cavités  ou  les 
organes  delà  reproduction  se  fécon- 


GEO 

dent  et  se  développent  à  l'abri  du 
fluide  ambiant.  Ainsi  considérées  sous 
le  rapport  de  la  Géographie  botani- 
que, les  Hydrophytes  ont  besoin  d'air 
comme  les  Aérophytes  d'eau  ,  et ,  s'il 
y  a  une  énorme  dififérence  enti  c  les 
Plantes  des  marais  et  celles  des  dé- 
serts de  l'Afrique  ,  de  même  il  doit 
en  exister  une  aussi  grande  entre  les 
Plantes  marines  que  le  flux  ou  le 
reflux  couvrent  et  découvrent  alterna- 
tivement, et  celles  qui  ne  vivent  que 
dans  les  profondeurs  de  l'Océan. 

Considérées  sous  le  rapport  de  la 
station,  De  CandoUe  a,  comme  on 
le  verra,  divisé  les  Plantes  en  seize 
classes  :  il  en  existe  peut-être  autant 
parmi  les  Hydrophytes  ;  néanmoins 
nous  ne  connaissons  encore  que  les 
suivantes,  et  même  il  serait  facile  de 
les  réduire. 

1".  Hydrophytes  que  la  marce 
couvre  et  découvre  chaque  jour. 

2".  Hydrophytes  que  la  marée  ne 
découvre  qu'aux  syzygies. 

5°.  Ilydiophytes  que  la  marée  ne 
découvre  qu'aux  équinoxes. 

4".  Celles  que  la  mer  ne  découvre 
jamais. 

5".  Qui  appartiennent  à  plusieurs 
des  classes  précédentes. 

6*.  Qui  ne  croissent  qu'à  une  pro- 
fondeur de  cinq  brasses  au  moins  ou 
de  vingt-cinq  pieds. 

7".  De  dix  brasses  ou  de  cinquante 
pieds. 

8'^.  De  vingt  brasses  ou  de  cent 
pieds. 

Les  notions  nous  manquent  pour 
assigner  les  limites  de  chaque  groupe 
dans  les  quatre  classes  précédentes 
ainsi  qu'au-delà  de  cent  pieds.  Nous 
croyons  pouvoir  assurer  que  l'on  a 
trouvé  des  Hvdrophyles  à  toutes  les 
profondeurs  où  la  sonde  a  pénétré. 

9".  Hydrophytes  qui  ne  s'atta- 
chent que  sur  les  terrains  sablon- 
neux. 

10''.  Dans  la  vase  ou  sur  l'argile. 

11°.  Sur  les  terrains  calcaires. 

1  2".  Sur  les  rochers  vitrifiabies  ou 
qui  font  feu  avec  le  briquet. 

Noui  ne  considérons  point  si  le 
terrain  est  de  première,  de  deuxième' 


GEO 

formation,  etc.  :  l'antiquité  du  sol  ne 
paraît  pas  agir  sur  les  espèces  d'IIy- 
(Iropliytes  ,  mais  bien  sa  nature. 
Ainsi  le  Grès  tertiaire  sert  de  point 
d'a|)piu  aux  incmcs  Plantes  que  celui 
de  Iransilion  ,  que  le  Granit  le  plus 
ancien.  Les  couians  inlluent  ,  mais 
d'une  manière  si  générale  ,  que  nous 
n'a\ous  pu  rien  déterminer  à  cet 
égard  ;  il  en  est  de  même  de  l'exposi- 
tion  méiidionalc  ou  septentrionale. 
Telles  sont  le  principales  causes  qui 
font  v:irier  les  llydrophyles  sous  le 
rapport  de  la  station. 

l'ius  les  côtes  sont  rapprochées  , 
plus  leur  végétation  offre  do  l'analo- 
gie. Prenons  pour  exemple  les  mers 
au  Nord.  Il  existe  les  plus  grands 
rapports  entre  les  Plan  les  de  la  baie 
d'iludson,  de  celle  de  Baffin ,  du 
iipilzberg,  de  l'Islande  et  de  la  Nor- 
vège boiéalc.  Les  différences  augmen- 
tent avec  les  distances  ,  et  peut-être 
plus  rapidement.  En  eflét,la  végéta- 
tion marine  du  Danemarck  et  de 
Terre-Neuve,  de  France  et  tics  Etats- 
Unis, anioinsde  rapports  que  celle  des 
côtés  opposés  sous  le  cercle  polaire  ; 
l'on  trouve  cependant  quelques  espè- 
ces semblables  dans  ces  deux  pays 
éloignés  l'un  de  l'autie  ue  plus  de 
quinze  cents  lieues;  ils  semblent  liés 
par  des  bas-fonds  qui  existeraient  en- 
tre l'Angleterre  et  l'Amérique  septen- 
trionale ;  leur  végétation  participe  de 
celle  des  deux  pays.  Il  n'en  est  pas 
ainsi  dans  1  hémisphère  austral  :  les 
terres  y  sont  trop  éloignées  ,  et  les 
Hydrophytes  du  détroit  de  Magellan 
n'ont  plus  d'identiques  à  la  Nouvelle- 
Zélande  ou  sur  la  côte  do  Van-Dié- 
men. 

De  même  que  dans  les  Plantes  ter- 
restres ,  le  nombre  d'individus  ,  chez 
les  Hydrophytes  de  la  même  espèce  , 
du  même  genre  ,  de  la  même  fa- 
mille, varie  souvent  suivant  la  na- 
ture des  localités  :  ici  ce  sont  des 
Plantes  sociales  ,  endémiques  ;  là 
elles  existent ,  mais  éparses  et  isolées. 
Les  Sargasses,  entre  les  deux  tropi- 
ques ,  forment  d'immenses  prairies 
flottantes  ,  et  l'on  ne  les  trouve  plus 
que  par  groupes  ou  éparses  au-delà 


GEO 


349 


du  trentième  degré  de  latitude.  Les 
Laminaires  couvrent  toutes  les  plage*, 
tous  les  rochers  dans  les  mers  froides 
des  deux  hémisphères  ;  elles  devien- 
nent rares  et  isolées  vers  le  quarante- 
quatrième  degré;  les  Ulvacécs  domi- 
nent dans  le  voisinage  des  eaux  dou- 
ces ;  elles  y  forment  de  vastes  tapis 
du  vert  le  plus  éclatant  ;  où  les  eaux 
douces  cessent  d'affluer ,  les  Ulvacées 
sont  remplacées  par  des  Fucacées. 
Ces  exemples  suÛiseut;  il  est  inutile 
de  les  multiplier. 

D'après  un  coup-d'œil  jeté  sur  le 
catalogue  très-incomplet  des  Hydro- 
phytes décrites  par  les  auteurs ,  il 
paraît  que  le  nombre  desFloridécs  est 
toujours  plus  considérable  que  celui 
des  Fucacées;  ces  dernières  plus  que 
celui  des  Ulvacécs,  et  ces  Plantes  plus 
nombreuses  que  les  Dictyotées.  Il 
nous  paraît  également  prouvé  que  la 
quantité  de  ce  qui  était  nommé  Con- 
iervcs  diminue  à  mesure  que  l'on 
s'approche  des  régions  méridionales 
de  1  Europe.  Ces  Confcrvées  forment 
près  des  deux  tiers  des  Plantes  des 
mers  du  Nord  ;  la  moitié  euviroa 
sur  les  cotes  de  France,  et  un  peu 
plus  du  tiers  dans  le  golfe  de  Ve- 
nise. Le  nombre  des  Fucacées  aug- 
mente en  se  rapprochant  des  régions 
tempérées  ou  chaudes.  Il  en  est  de 
même  des  Floridées.  Ces  dernières 
d'abord  en  quantité  double  de  celle 
des  Fucacées  ,  ne  tardent  pas  à  deve- 
nir trois  ou  quatre  fois  plus  nom- 
breuses. Elles  sari  êtent  vers  le  qua-- 
rante-quatrième  ou  quarante-cin- 
quième degré  de  latitude  ,  diminuant 
lentement  jusque  vers  le  trente-cin- 
quième, oii  la  diminution  semble  plus 
rapide,  tandis  que  celui  des  Fucacées 
n'éprouve  pas  de  chanc;ement,  et  ten- 
drait  même  a  s  accroître.  Le  nombre 
des  Diclyotées  augmente  constamment 
des  régions  polaires  à  la  zone  équato- 
riale.  Les  tJlvacées  varient  peu  ;  la 
quanlité  des  grandes  espèces  augmen- 
te, tandis  que  celledes  petites  ou  Con- 
feivoides,  tend  à  diminuer.  L'on  pour- 
rait presque  regarder  la  zone  polaire 
comme  la  patrie  des  Ulvacécs  ,  les 
zones  tempérées  comme  la  patrie  des 


200  GEO 

Flondëes,  les  zones  voisines  des  deux 
tropiques  ainsi  que  l'équateur  corn- 
ine  celle  des  Fucacëes  et  des  Dictyo- 
lées.  Ces  notions  sont  bien  insuffisan- 
tes pour  calculer  le  nombre  d'espè- 
ces d'Hydrophytes  que  renferment 
les  mers  du  globe  terrestre.  Nous  ne 
croyons  pas  néanmoins  devoir  y  re- 
noncer. En  attendantdes  observations 
plus  exactes  que  celles  qui  ont  été 
faites  jusqu'à  ce  jour,  on  peut  éva- 
luer que  les  eaux  douces  et  les  côtes  de 
France  offrent  aux  botanistes  a  u  moins 
six  cents  espèces  d'Hydrophytes  as- 
sez bien  caractérisées  ,  la  diNième  pai-- 
tie  environ  des  Plantes  de  France;  et 
si  la  Flore  Française  renferme  la 
vingtième  partie  des  espèces  végéta- 
les ,  ainsi  que  le  soupçonne  De  Can- 
dolle ,  appliquant  la  même  propor- 
tion aux  Hydrophytes,  le  nombre 
des  espèces  de  ces  Végétaux  sera  de 
douze  mille,  et  de  dix  raille  au  moins. 
Nous  en  possédons  douze  cents  dans 
notre  herbier;  les  collections  des  na- 
turalistes de  la  capitale  ou  les  ou- 
vrages des  algologues  en  renferment 
deux  cents  de  plus  que  nous  n'a- 
vons pu  nous  en  procurer  encore  : 
ajoutons  la  même  quantité  pour  les 
herbiers  des  botanistes  anglais  ,  al- 
lemands ,  etc.  ;  portons  à  seize  cents 
espèces  le  nombre  d'Hydrophytes 
mentionnées  dans  les  auteurs,  ce  sera 
la  sixième  partie  tout  au  plus  de  cel- 
les qui  existent.  Quel  vaste  champ  de 
découvertes  pour  les  botanistes  qui  se 
livreront  à  l'étude  de  ces  Végétaux  ! 

Les  Sargasses ,  communes  entre  les 
deux  tropiques,  dépassent  bien  rare- 
ment le  quarante-deuxième  degré  de 
latitude  dans  les  deux  hémisphères  : 
la  mer  Rouge  paraît  la  plus  riche  de 
toutes  en  espèces  de  ce  genre.  Les 
Turbinaires  ne  se  trouvent  jamais 
qu'entre  les  deux  tropiques  ou  dans 
leur  voisinage.  Nous  ignorons  s'il  y 
en  a  dans  la  mer  Pacifique  ,  elles  ne 
sont  pas  rares  dans  l'océan  Indien  et 
dans  celui  des  Antilles.  Le  Fucus  si- 
liquosus  offre  ses  congénères  sur  les 
côtes  méridionales  de  l'Australasie , 
au  JaponetauKamtschatka.  LesCys- 
toseires  dominent  du  vingl-cinquiè- 


GEO 

me  au  cinquantième  degré  de  lati- 
tude et  sont  rares  au-delà.  Les  vrais 
Fucus  ,  particuliers  au  bassin  atlanti- 
que, se  plaisent  du  quarante-quatriè- 
me au  cinquante-cinquième  degré; 
on  commence  à  en  trouver  vers  le 
trente-sixième.  Nous  n'en  avons  ja- 
mais vu  de  la  Méditerranée  ,  quoltiue 
plusieurs  auteurs  les  y  indiquent;  ils 
varient  autant  sur  les  côtes  de  Terre- 
Neuve  et  de  l'Angleterre  septentiio- 
nale  que  sur  celles  de  France  ;  une 
espèce  a  été  portée  du  Kamtschàtka, 
Le  Fucus  serratus  ne  se  trouve  que 
dans  l'Océan  européen  et  y  est  fort 
commun.  Les  Laminaires,  communes 
sous  les  glaces  polaires  ,  sont  très- 
rares  au  trente-sixième  degré  de  la- 
titude ;  elles  dominent  entre  le  qua- 
rante-huitième et  le  soixantième  de- 
gré. La  Laminaire  pyrifère  est  parti- 
culière aux  mers  Australes  ,  ainsi 
que  la  Laminaire  buccinale  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  Les  Desmaresties , 
très-peu  nombreuses  en  espèces,  com- 
mencent à  paraître  vers  le  soixantiè- 
me degré.  Elles  sont  rares  au  cin- 
quante-cinquième. Nous  n'en  connais- 
sons qu'une  espèce  de  l'hémisphère 
austral  ;  une  autre  se  trouve  sur  la  côte 
nord-ouest  de  l'Amérique.  Le  Desma- 
restia  aculeata  est  répandu  jusqu'à 
Terre-Neuve  et  jusqu'au  Kamtschal- 
ka.  Les  Ghordas  sont  des  Plantes  so- 
ciales ,  nous  en  avons  reçu  deux  espè- 
ces de  la  mer  des  Antilles;  il  n'en 
existe  qu'une  seule  en  Europe.  Nous 
n'en  connaissons  point  des  autres 
mers.  Le  cap  de  Bonne-Espérance  a 
son  Fucus  tuberculatus  comme  les  cô- 
tes de  France.  Le  Fucus  moniliformis 
se  trouve  depuis  la  terre  de  Van- 
Diémen  jusqu'au  Japon.  Aucun  voya- 
geur ne  l'a  rapporté  de  la  mer  des  In- 
des. Les  Claudées  n'existent  que  sur 
les  côtes  de  la  Nouvelle-HoliauMe;  ce 
sont  les  plus  extraordinaires  de  toutes 
les  Hydrophytes  par  leur  tissu  et  par 
leur  fructification.  Nous  avons  divisé 
lesDelesseries  en  plusieurs  genres  :  le 

Fremier ,  auquel  nous  avons  conservé 
ancien  nom  générique ,  offre  plu- 
sieurs espèces  d'ans  les  mers  d'Euro- 
pe, une  seule  dans  la  Nouvelle- Hol- 


GEO 

lande  el  une  autre  dans  la  mer  des 
Indes.  Une  espèce  de  Deliscesc  trou- 
ve dans  la  Modilenanée  ,  les  deux 
autres  dans  TAustialasie.  Nous  ne 
connaissons  que  deux  espèces  de  Vo- 
lubilaires,  une  dans  les  mers  austra- 
les ,  1  autre  dans  loutc  la  INIèditerra- 
uée.  Les  Seminerves  se  plaisent  danà 
les  parties  des  zones  tempérées  voisi- 
nes des  tropiques  ;  les  Halyménies 
dans  la  partie  moyenne  des  zones 
tempérées  ,  les  Erinacées  sous  les  tro- 
[)iques.  Les  Chondrus ,  si  communs 
en  Europe  ,  nous  ont  otlert  trois  es- 
pèces seulement  de  riiéiiiisplière  aus- 
Iral ,  deux  de  l'Amérique  occidentale 
et  1  autre  du  cap  de  Bonue-Espérauce. 
LesGéliflies  parais.^enl  plus  commu- 
nes dans  la  mer  des  Indes  que  partout 
ailleurs.  Les  Laurencies  sont  plus  ré- 
|)ândues  entre  les  tropiques  que  dans 
les  régions  froides  ou  tempérées  des 
deux  hémisphères;  il  en  est  de  même 
desHypnées  el  des  Acantophores.  Les 
Uumonties  appartiennent  à  la  zone 
tempérée.  Le  groupe  nombreux  des 
(Tigartincs  est  divisé  eu  trois  sections. 
La  première  a  pour  type  le  Fucus  oua- 
/us  de  Turner;  son  congénère  se  trou- 
ve sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande ;  la  deuxième  a  pour  type  le 
Fucus  confervoides  de  Turner,  dont 
les  nombreuses  variétés  en  Europe 
fitiguent  le  botaniste  ;  ses  congénères 
existent  dans  les  mers  du  Japon,  de 
Il  Chine  el  de  la  Nouvelle-Hollande. 
La  troisième  ,  à  fronde  articulée  ,  oflTre 
des  espèces  eu  Europe  ,  au  cap  de  Bon- 
ne-Espéiance  et  dans  l'Australasie. 
il  en  est  de  même  des  Hocamies.  Les 
Floridées  sont ,  en  général  ,  peu  nom- 
breuses dans  les  mers  équatoriales  et 
polaires;  et  si  l'hémisphère  austral 
e-t  moins  riche  que  le  nôtre  dans 
cette  classe  d'Hydrophytes  ,  ne  pour- 
rait-on pas  l'attribuer  au  peu  de  lar- 
geur de  la  zone  tempérée  dans  cette 
partie  du  monde.  Les  Amansies  ,  ra- 
res partout,  ne  dépassent  point  les 
tropiques.  Les  Dictyopteris  ,  les  Padi- 
ues  et  les  Dictyotes  augmentent  en 
nombre  des  pôles  àl'équateur;  trois 
.seulement  se  trouvcut  en  Norwège. 
Les  Flabcll-iircs  u'ejïistent  que  dans 


GEO  u.')î 

la  Méditerranée.  Les  grandes  Ulves 
planes  ou  fistuleuses  varient  peu  dans 
les  différentes  régions,  et  les  pays  tem- 
pérés les  plus  riches  en  oflrent  au 
plus  le  double  de  ce  qu'on  eu 
trouve  dans  les  zones  froides.  Il  n'en 
est  pas  de  même  des  Ulvaeées  fdamen- 
teuses  ;  elles  sont  beaucoup  plus 
nombreuses  dans  les  deux  hémisphè- 
res du  ciièquantième  au  soixante-cin- 
quième degré  que  clans  les  autres  la- 
titudes. L'on  peut  regarder  les  Bryop- 
sides  comme  des  Plantes  des  zones 
tempérées,  les  Caulerpcs  connue  des 
liydrophytes  équatoriales  ;  une  espè- 
ce se  trouve  dans  toute  la  Méditerra- 
née et  non  ailleurs.  Les  Spongodiées, 
principalement  le  Dichotome  ,   sont 

Eresque  cosmopolites;  celte  dernière 
abiie  depuis  le  nord  de  l'Ecosse  jus- 
que sur  les  côtes  delà  terre  de  Van- 
Diémen, 

Cet  examen  très-rapide  de  la  distri- 
bution géographique  des  Végétaux  de 
la  mer  semble  indiquer  que  le  maxi- 
mum des  genres  et  même  des  espèces 
doit  se  trouver  dans  la  zone  tempé- 
rée ,  patrie  de  la  majorité  des  Plantes 
aunutlles  et  bisannuelles.  Les  Hy- 
drophytes  que  la  même  saison  voit 
naître  et  mourir  ,  ou  qui  par  leur  na- 
ture sont  peu  sensibles  au  froid,  se 
plaisent  dans  les  zones  polaires,  et  les 
Hydrophytes  les  plus  ligneuses  entre 
les  deux  tropiques.  Il  reste  sans 
doute  encore  beaucoup  à  dire  sur 
la  Géographie  botanique  marine  , 
mais  les  faits  nous  manquent,  el 
nous  n'entendonspoint  entrer  dans  le 
domaine  des  hypothèses;  nous  croyons 
donc  devoir  nous  arrêter;  les  prin- 
cipes que  nous  avons  établis  ou  déve- 
loppés pourront  aider  dans  leurs  re- 
cherches les  naturalistes  qui  se  livre- 
ront à  cette  partie  si  intéressante  de 
la  botanique.  (lam..x.) 

jS  Hydrophytes  des  eaux  douces. 

La  distribution  des  Hydrophytes 
ne  se  borne  pas  dans  la  nature  au 
vaste  bassin  de  l'Océan  et  des  mers 
intérieures.  Si,  par  ce  mot  d'Hydro- 
phytes ,  on  comprend  collectivement 
les  Végétaux  qui  ne  peuvent  guère 


853  GEO 

vÙTe  que  dans  les  eaux ,  ou  du  moins 
le  plus  souvent  plongés  dans  leur 
masse;  les  fontaines,  les  rivières, 
les  lacs,  les  eaux  stagnantes,  nous 
en  offrent  comme  les  mers.  Elles  n'y 
représentent  seulement  pas  les  Plan- 
tes de  l'onde  amère  ,  elles  y  sont  plu- 
tôt comme  elles  des  rudimens  de  toute 
végétation.  Mais  sans  nous  apesantir 
sur  cette  idée,  dont  il  a  été  touché 
quelque  chose  au  mot  Création, 
nous  ferons  observer  aux  botanistes 
que  les  eaux  douces  ne  nous  ont  point 
encore  présenté  de  Fucacées  ,  mais 
qu'elles  nourrissent  un  pelit  nombre 
d'Ulvacéei.  Les  Plantes  articulées,  si 
long-lemps  et  si  vaguement  confon- 
dues sous  le  nom  maintenant  res- 
treint de  Conferves,  y  sont  les  plus 
•nombreuses,  et  pnraissent  former  le 
passage  à  la  végétation  plianérogami- 
que,  composée  de  trachées  à  valvules, 
comme  les  Ulvacées  sont  un  passage 
à  la  végétation  vasculaire  des  Hépati- 
ques, des  Mousses  et  même  des  Fou- 
gères par  les  Hyménophy liées.  Nous 
avons  aussi  cru  remarquer  qu'à  l'op- 

f)osé  des  Hydrophytes  marins  dont 
e  nombre  paraît  être  plus  considé- 
rable en  raison  de  la  ma.sse  des  eaux 
3ui  les  nourrissent  ,  ceux  des  eaux 
ouces  étaient  moins  nombreux  dans 
les  grands  lacs,  un  peu  plus  communs 
dans  les  simples  cours  d'eau,  et  !)lus 
répandus  dans  les  marais.  Enfin  il  y  a 
presque  identité  entre  la  plupart  des 
Hydrophytes  d'eau  douce  sur  la  sur- 
face du  globe  ;  nous  possédons  les 
mêmes  espècesprises  surles  parliesles 
plus  éloignées  du  monde.  Mérat  nous 
a  communiqué  des  Batrachospcrmes 
des  Antilles,  qui  sont  ceux  des  envi- 
rons de  Paris.  Le  Confeiva  alpina  de 
l'île  de  Mascareigne  est  identique 
avec  le  Conferua  alpina  de  l'Allema- 
gne. Nous  devous  à  Bonplaud  des 
Céramiaircs  du  Pérou  pareilles  à 
celles  de  nos  environs.  IMais  un  fait 
de  Géographie  naturelle  encoie  plus 
remarquable  selon  nous  ,  c'est  qu'il 
est  des  êtres  qui  habitent  indiffé- 
remment dans  les  eaux  les  plus  froi- 
des et  dans  certaines  eaux  thermales 
dont  le  tissu  de  notre  peau  ne  sau- 


GEO 

l'ait  supporter  la  chaleur;  qu'on  aille 
ensuite  prononcer  que  telle  Plante 
de  telle  ou.  telle  famille  ne  doit  pas 
croître  en  dehors  des  tropiques  ,  par- 
ce que  la  plupart  de  ses  congénères 
vivent  sous  l'équateur?  Avouons-le  , 
nous  savons  bien  peu  de  choses  en 
Géographie  botanique. 

Un  fait  non  moins  singulier  et 
bien  propre  à  venger  du  ridicule 
qu'on  voudrait  jeter  sur  elle  ,  l'idée 
du  passage  de  certaines  modifications 
d'organisation  à  d'autres  toutes  dif- 
férentes ,  est  celui  que  fournit  VUha 
compressa,  Hydrophyte  des  plus 
polymorphes  et  très  -  répandue 
dans  tout  le  globe.  Sa  couleur  d'un 
vert  intense  ,  la  forme  tubuleuse  et  li- 
néaire de  se 3  expansions  ,  sa  force 
propagatrice  ,  et  la  maille  de  son 
tissu,  la  caractérisent  sous  toutes  les 
formes  qu'elle  affecte.  Croît-elle  sur  les 
Fucacées  et  sur  les  corps  inondés  des 
rives  de  la  grande  mer,  aux  limites 
des  plus  basses  marées,  elle  se  pré- 
sente dans  toute  sa  vigueur  et  at- 
teint à  ses  plus  fortes  dimensions; 
alors  son  aspect,  bien  caractérisé, 
semble  l'isoler,  comme  espèce,  des 
dégradations  par  lesquelles  nous  Tal- 
ions voir  passer  avant  de  devenir 
un  Végétal  d'eau  douce  ou  même  to- 
talement terrestre  :  ainsi  à  mesure 
que  l'obsei'vateur  s'éloigne  de  la  li- 
gne des  plus  basses  eaux  pour  s'é- 
lever vers  celle  oîi  viennent  ex- 
pirer en  écume  les  dernières  la- 
mes des  syzygies  ,  l'Ulve  comprimée 
change  de  figure;  elle  diminue  de 
taille,  s'allonge,  se  dilate  en  tubes 
plus  ou  moins  cylindriques  ou  bour- 
soutilés;  et,  sur  la  voûte  des  cavernes 
du  rivage,  sur  les  parois  des  frag- 
mens  de  rochers  qu'humecte  à  peine 
la  vapeur  aqueuse  de  la  crête  des  bri- 
sans  ,  raccourcie  ,  crépue,  elle  ne  for- 
me plus  qu'un  tapis  serré  d'un  vert 
obscur;  l'entrelacement  de  filamens 
confervoïdes  de  ce  tissu  le  rend  aussi 
tenace  ,  aussi  difficile  à  séparer  de  ses 
supports  que  le  serait  le  Bysse  le  plus 
compacte.  Qu'au  temps  des  grandes 
marées  la  mer  pins  élevée  se  ré- 
pande jusque  dans  les  lagunes  voisi- 


GEO 

ucs  de  la   Cote  ,  ou  Jciiioîite  dans  les 
luisseaiix  qui,  s'y  vouant  jeter,  en  de- 
uieuieiît  souvent  sepaits  par  des  di- 
j^iies  de  gidels  à  travers  lesquels  leur 
tribut  secliappc  par  filtration,  l'Ulve 
conij.riuiée  ,    transportée    dans    une 
nouvelle  habitation,  ne  cessera  pas 
de  prospérer;  elle  se  répandra  dans 
toutes  les  eaux  sauni.Ures  du  pays  ; 
elle  pénétrera  dans  les  canaux   voi- 
siils  ,  et  de  proche   eu  proche  dans 
les     eaux    douces    jiour    y    devenir 
rUlve  intestinale  et  l'Ulve  confeivoï- 
de  (le  ces  algologues  qui  se  iont  un 
malin  plaisir  de  nudiiplier  les  espèces, 
et  qui,  par  les  noms  divers  qu'ils  im- 
posent aux  phases  des  mêmes  objets  , 
semblent     s'elForcer   de  ioiunir    des 
preuves    aux   bons    esprits     qui    ne 
croient  pas  possible  de  l'aire  de  l'arith- 
métique hotn nique  dans  l'élat  actuel 
de  nos  connaissances.  INous  avons  re- 
trouvé cette  Ulve  intestinale  des  rives 
delà  mer,  qui  n'est  qu'une  modili- 
cation  du  Compressa,  dans  la  rivière 
des     Gobelins     à    Paris,      dans   les 
étangs  d'Kterbck  près  de  Bruxelles  , 
et   jusque   daus  les  fossés  des  cn\'i- 
rons  de  Bilfeld  ,  au  cœur  de  la  Wesl- 
phalie.    Desfontaines    l'a    recueillie 
dans  les  eaux  dei'intcrieur  delà  Bar- 
barie, à  deux  cents  lieues  delà  mer  la 
plus  voisine.  Et  ce  n'est  pas  la  seule 
métamorphose  qu'éprouve  l'Hydro- 
phyte    dont    l'histoire  peut   fouinir 
de  si    hautes  conséquences.    Si    les 
eaux  douces  qui  la  tiennent  flottante 
viennent  h  être  desséchées  par  acci- 
dent ou  par  l'évaporation  ,  on  la  ver- 
ra Cloître  encore  ,  mais  sous  une  au- 
tre l'orme  ,  à  la  surface  de  la  vase  hu- 
mide;  elle  y  deviendia   cette    Uha 
teiresl/is  des  auteurs,  que  nous  avons 
d'autres  fois  rencontrée  loin  des  ma- 
res ,  au  sein  des  villes  ,   au  bas  des 
murs  ,   et    jusque  dans    les    inters- 
tices  des   paves    sur    lesquels   tom- 
bent ,  aux  jouis  de  pluie,  les  gout- 
tières de  nos  toits,  enfin  sur  des  toits 
mêmes.  De  tels   changcmens  ne  se- 
raient-ils propres   qu'à   VUha  com- 
pressa ,  i/iteslinatis  ,   coiifervoides  ou 
lerrestris,  comme  on  voudra  l'appe- 
ler^ non,  d'autres  11^  drophyles y  sont 


GEO 


2.53 


sujettes;  lesFucacéessciilcscn  parais- 
sent exeuques  ,  mais  certaines  Hydre- 
phytes  articulées  les  subissent;  ainsi 
s'explique  la  création,  dans  les  eaux 
douces  ,  de  la  plupart  des  Confervécs 
et  des  Céramiaires  qui  s'^  sont  méta- 
moi  phosées  avec  b  s  siècles  et  selon 
les  influences  locales  ,  pour  devenir 
ce  que  nous  les  voyons  aujouid'hui  ■ 
la  plupart  y  ont  passé  aux  Ectosper- 
mes  inarticulées  ,  ensuite  aux  Chara- 
gucs,  et  sont  devenues  les  types  decer- 
tains  Végétaux  aquatiques  dont  quel- 
ques espèces  sont  maintenant  com- 
plètement teiresties.  La  même  chose 
dut  avoir  lieu  pour  des  l'olypiei's  et 
même  pour  des  Mollusques.  l'Ius  d'u- 
ne espèce  terrestre  n'offre  peut-être 
que  la  progéniture  d'espèces  marines 
dont  le  mode  de  respiration  ,  et  par 
suite  la  foi  me  a  dû  changer  en  passant, 
comme  l'Ulve  comprimée,  des  eaux  dé 
la  mer  à  l'eau  saumàtre,  puis  à  l'eau 
douce,  et  enhn  sur  la  terre  humide  , 
et  dans  les  lieux  frais  ou  obscurs, 
dans  lesquels  les  Mollu.'^^ques  terres- 
tres se  plaisent  encore  de  nos  jours, 
comme  par  un  reste  de  besoin  qui 
les  rappelle  vers  l'élément  dont  ori- 
ginairement ils  sortirent. 

y  Animaux  inuertéhrés. 

*  Microscopiques  ,  Acalèphes  et  Po- 
lypiers. 

En  même  temps  que  les  premières 
Hydrophytes,  des  Animalcules  im- 
proprement appelés  Infusoires  durent 
se  développer  originairement  au  sein 
des  eaux,  et  par  la  raison  qui  fait 
que  les  Wantes  aquatiques  ,  c;oissant 
à  de  glandes  distances  les  unes  des 
autres  ,  présentent  plus  d'analogie 
entre  elles  que  les  Phanérogames,  les 
Microscopiques  que  nous  nous  plai- 
sons à  nommer  les  ébauches  de  l'exis- 
tence animale,  durent  préparer  de 
bonne  heure  l'existence  des  Poissons. 
Ils  sont  à  peu  près  les  mêmes  à  toutes 
les  latitudes  ,  du  moins  en  avons- 
nous  observé  d'identiques  sur  divers 
points  du  globe  où  nous  avons  pu  ap- 
peler le  cristal  grossissant  au  secours 
de  notre  faiblesse.  TSous  avons  obser- 


■2.V*  GEO 

vé  les  mêmes  Navicules  ,  des  Cercai- 
res  et  fie»  Volvoces  pareils  dans  les 
eaux  du  Niémen  et  dans  celles  de  l'Ile- 
de-France.  Des  Animalcules  obtenus 
de  l'inlusion  de  corps  organises  rap- 
portés de  Terre-îNcuve  ,  du  Japon,  de 
la  Nouvelle-Hollande  jdclapresqu'île 
de  l'Inde,  des  Antilles  et  de  l'Amé- 
rique méridionale  ,  nous  ont  donné 
les  mêmes  Animalcules  avec  un  petit 
nombre  d'espèces  différentes  propres  à 
chacune  de  ces  infusions;  espèces  qui, 
peut-être,  lecherchées  de  nouveau  , 
se  retrouveront  ailleurs  comme  les 
autres.  Nous  en  avons  conclu  que  le 
mode  d'organisation  animale  dans  la 
plupart  des  Microscopiques  était  le 
même  en  chaque  lieu  dans  des  cir- 
constances pareilles-  Plus  compli- 
qués ,  les  Acalèphes  sontmoins  les  mê- 
mes dans  les  diverses  régions  de  l'O- 
céan. Le  nombre  en  paraît  augmen- 
ter vers  les  régions  équatoriales. 
C'est  là  aussi  que  les  Polypiers  pré- 

fiarent  de  grands  changemens  dans 
a  figure  et  dans  la  profondeur  des 
mers.  Ils  s'y  multiplient  en  quan- 
tités énormes  ;  leur  superposition 
forme  des  écueils ,  effroi  du  na- 
vigateur ,  là  même  oii  la  sonde  ne 
trouvait  naguère  point  de  fond.  Les 
petites  espèces  de  Polypiers  flexibles 
paraissent  être  plus  fréquentes  dansles 
régions  tempérées;  leurs  dimensions 
diminuent  à  mesure  qu'on  s'approche 
des  pôles  ;  elles  augmentent  au  con- 
traire dans  les  mers  chaudes  qui  seu- 
les produisent  ces  magnifiques  Ma- 
drépores ,  ces  élégantes  Gorgones  , 
ces  Antiphates  en  arbustes  ou  bien 
en  éventails  dont  nos  collections 
d'histoire  naturelle  empruntent  leur 
ornement.  Les  Eponges  sont  aussi 
plus  nombreuses  vers  l'équateur  ; 
quelques-unes  persistent  jusque  sur 
nos  côtes  ;  elles  disparaissent  entière- 
ment dans  les  régions  glaciales.  Les 
Acalèphes  ,  d'une  animalité  presque 
problématique,  n'ayant  pas,  com- 
me les  Polypiers  ,  besoin  d'appui , 
et  ne  végétant  pas  à  l'égal  des  Hy- 
drophytes,  s'égarent  à  la  surface  des 
mers,  oii  l'on  rencontre  les  Médusai- 
res  particulièrement,  isolées   ou  par 


GiiO 

bancs  immenses  ;  la  plupart  ne  s'éloi^ 
guentpas  de  l'équateur,  d'autres  ne 
flottent  qu'en  dehors  des  tropiques. 
Un  petit  nombre  d'espèces  est  pro- 
préaux  mers  circonjiolaires  oii  les  in- 
dividus de  ces  espèce?  se  multiplient 
à  linfini  ,  comme  pour  attirer  dans 
les  parages  qu'ils  remplissent,  des 
bandes  innombrables  de  Clupées  et 
de  Gades  qui  s'en  nourrissent ,  et  qui , 
à  leur  tour,  attirent  des  Squales  avec 
les  Cétacées  qui  les  dévorent. 

Ces  Animaux  informes  sont  sou- 
vent teints  des  plus  belles  nuances 
d'un  azur  qu'ils  euipruntent  du  mi- 
lieu dans  lequel  on  les  voit  flotter. 
La  plupart  répandent  au  sein  des 
nuits  des  lueurs  phosphoriques  qui 
trahissent  leur  existence.  D;ins  ces 
parages  de  la  ligne  oii  des  calmes  dé- 
sespérans  arrêtent  si  souvent  les 
vaisseaux  ,on  en  rencontre  fréquem- 
ment des  masses  innombrables  que  le 
moindre  grain  fait  disparaître  ;  ces 
masses  ne  se  revoient  que  lorsque 
l'orage  est  passé  :  à  quelles  profon- 
deurs se  retirent-elles?  Des  Acalè- 
phes et  des  Polypiers  peuplent-ils 
aussi  les  derniers  abîmes  de  l'Océan? 
Nulle  expérience  certaine  ne  peut 
fixer  nos  idées  sur  ces  points  de  Géo- 
graphie naturelle.  Mais  on  voit  déjà 
des  Polypes  succéder  aux  Microsco- 
piques dans  les  eaux  douces.  La  terre 
n'en  saurait  produire  d'aucune  es- 
pèce, (b.) 

**  Mollusques  et Conch'ifères. 

Par  la  nature  de  leur  organisation, 
les  Mollusques  peuvent  mieux  que 
ceux  des  autres  classes  nous  éclairer 
sur  les  lois  qui  ont  présidé  à  rétablis- 
sement de  la  vie  sur  le  globe.  Tar- 
digrades,  s'éloignaut  peu  des  lieux 
qui  les  ont  vu  naître,  résistant  diffi- 
cilement aux  transports  d'un  long 
cours  ,  échappant  à  la  plupnrt  de.s 
causes  naturelles  ou  accidentelles  qui 
ont  pu  mélanger  et  qui  ont  mélangé, 
en  effet,  dans  bien  des  cas,  urie  partie 
des  autres  productions  des  divers  cli- 
mats et  des  deux  mondes  ,  les  Mollus- 
ques terrestres  et  fluviatilcs  surtout , 
■pourront  nous  apprendre  si  l'on  doit 


GEO 

ncUeiiient  ailmettre  pour    ics  êlrcs 
organisés  divers  centres  ou  un  centre 
unique  çle  création  ;  si  les  analogies 
ou  l«s  tlifl'érences  qui  s'observent  en- 
tre l'ancien  et  le  nouveau  conliucnt, 
entre  riiéniisphère  austral  ou  boréal, 
tiennent,  dans  l'un  et  l'autre  cas,  aux 
limites  des  zones  cliinatériques ,  aux 
obstacles  ou  aux  facilités  naturelles 
<le  propagation,  ou  bien  si  elles  dé- 
pendent plus  ou  moins  des  lignes  iso- 
tlieriues.  Ces   giand^  cl  intéressans 
résidt;its  doivent  être  les  fruits  de  l'é- 
tude I  igoiucuse  et  complète  de  la  dis- 
Irihulion   géographique  des  Mollus- 
ques à  la  surface  des  terres  et  dans 
toute  l'étendue  des  mers.  La  même 
étude,  appliquée  aux  dépouilles  fos- 
siles des  diverses  époques  de  forma- 
tion, eirexamen  comparatif  et  ration- 
nel de  ces  Fossiles  avec  les  espèces  ac- 
tuellement vivantes ,  nous  donneront 
les  moyens  de  résoudre  des  questions 
non  inoins  importantes  et  qui  se  lient 
immédiatement  à  celles  que  nous  ve- 
nons d'cnutnérer.  Y  a-t-il  eu  plu- 
sieurs ou   seulement   une   création  ? 
c  est-à-dire  la  vie  a-l-elle  été  une  ou 
plusieurs  fois  renouvelée  sur  le  glo- 
be, ainsi  que  le  pense  Cuvier,  et  ce 
monde  primitif  dont  les  Allemands 
donnent  si  fréquemment  l'histoire, 
a-t-il  réellement  existé?  ou  bien  la 
diversité  que  présentent  l'animalité 
et  la  végétation,  et  la  différence  qu'on 
observe   entre   les  races   perdues   et 
celles  du  monde  actuel,  sont-elles  le 
résultat    de   modifications    graduées 
dans  la  génération  successive  des  es- 
pèces primitives  d'une  création  uni- 
que'ou  bien  encore,  sans  admettre  le 
renouvellement  de  la  vie  ou  la  modi- 
fication des  races,  de  nouvelles  espè- 
ces ont-elles  apparu  successivement? 
ce  phénomène  se  continue-t-il?  ou 
a-t-il  cessé  depuis  que  l'équilibre  pa- 
raît s'être  établi  à   la  surface  de  la 
terre?  enfin  l'animalisation  et  la  vé- 
gétation ont-elles,  comme  nous  l'a- 
vons avancé,  éprouvé  un  refoulement 
gradué  des  pôles  vers  l'équateur  et 
des  hautes  sommités  vers  les  plaines  , 
par  suite  de  l'abaissement  des  eaux 
et   de  la   température   terrestre,    en 


GliO  3f)r. 

peidant  ,  dans  cette  migration  et  par 
suite  des  causes  qui  l'ont  déterminée, 
un  certain  nombre  de  races  primiti- 
ves? Tels  sont  les  problèmes  que  l'é- 
lude suivie  de  la  Géographie  des 
Mollusques  vivans  et  fossiles,  plus 
qu'aucune  des  autres  branches  de 
l'histoire  naturelle ,  peut  faire  espérer 
de  résoudre.  Ces  problèmes  se  lient 
à  tout  ce  que  la  Géologie  offre  de  plus 
important  et  de  plus  caché  aujour- 
d'hui à  nos  regards;  à  tout  ce  que 
l'hisîoire  naturelle  des  êtres  et  celle 
de  rifomme  en  particulier  piésente 
fie  plus  gland  et  de  plus  digne  des 
médita  ioiis  du  philosophe. 

Cette  prééminence  que  nous  don- 
nons ici  à  l'étude  des  Mollusques  sur 
celle  des  Animaux  des  autres  classes 
ne  saurait  être  contestée  ,  et  les  Poly- 
piers peuvent  seuls  la  partager  avec 
eux.  Ceux-ci , comme  les  Mollusques 
premiers  hôtes  de  l'élément  aqueux' 
offrent  une  série  non  interrompue  de 
termes  comparatifs  ,  depuis  la  nais- 
sance de  la  vie  jusqu'à  nous  ,  et  leurs 
dépouilles  se  présentent  à  notre  ob- 
servation pendant  tout  le  cours  de 
cette  longue  période  ,  le  plus  souvent 
dans  toute  la  rigueur  des  formes  pri- 
mitives. Ces  médailles  précieuses 
abondent  dans  toutes  les  couches  ;  el- 
les se  succèdent  presque  sans  inter- 
ruption; leur  multiplicité  éloigne, 
dans  la  plupart  des  cas  ,  les  chances 
des  causes  accidentelles;  enfin  tous 
les  noeuds  de  cette  vaste  chaîne  de 
inonumens  irrécusables  qui  remon- 
tent aux  premiers  âges  de  la  terre , 
peuvent  se  comparer,  s'étudier  dans 
leurs  rapports  réciproques  de  formes, 
de  localités  et  de  dépendance,  soit  des 
phénomènes  qui  les  ont  ensevelis  ,  soit 
des  circonstances  d'organisation  et 
d'habitudes,  des  Animaux  auxquels 
ils  appartenaient.  Les  débris  de  la 
végétation,  au  contraire,  sont  rare- 
ment distincts  ,  et  l'on  pourrait ,  si  on 
les  considérait  isolément ,  en  suppo- 
ser assez  souvent  le  transport.  Les 
squelettes  des  Animaux  des  classes 
supérieures  ,  dont  un  si  petit  nombre 
d'ailleursremonteauv  premiers  temps 
de  la  vie  ,  sont  affectés  ,  dans  leur  gis- 


256  GEO 

sèment,  de  toutes  les  causes  acciden- 
telles, ils  ne  témoignent  le  plus  fré- 
quemment que  de  l'antique  existence 
de  telle  ou  telle  race  ;  car  à  toutes  les 
phases  d'abaissement  du  niveau  des 
eaux  ,  les  Animaux  terrestres  ou  aqua- 
tiques de  cet  ordre ,  ont  pu  être  en- 
traînés et  se  trouver  ensevelis  dans 
des  couches  de  diffcrens  âges  géolo- 
giques. Enfin  l'immense  série  des 
Animaux  inférieurs  aux  Mollusques 
ne  fournit,  en  les  comparant  à  ceux- 
ci,  que  des  tionnées  peu  nombreuses 
et  moins  concluantes. 

Mais  combien  nous  souimes  loin 
encore  d'avoir  rassemblé  les  maté- 
riaux nécessaires  pour  élaboier  ces 
grands  résultats  que  l'étude  de  la 
distribution  géographique  des  Mol- 
lusques peut  nous  procurer  !  Quant 
aux  espèces  actuellement  existantes 
et  spécialement  à  celles  qui  vivent 
sur  la  terre  ou  dans  les  eaux  douces, 
bien  qu'elles  n'aient  été  observées, 
avec  quelque  soin  ,  que  dans  une  f'ar- 
tie  de  l'Europe  et  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale ;  cependant  les  faits  con- 
nus et  ceux  que  nous  avons  rassem- 
blés pour  notre  histoire  naturelle  de 
ces  Animaux  ,  peuvent,  comme  nous 
le  verrons  tout  à  l'heure,  fournir, 
dès  aujourd'hui,  des  inductions  pré- 
cieuses. Il  existe  d'ailleurs  heureu- 
sement moins  de  travaux  sur  ces 
Mollusques  que  sur  ceux  qui  habitent 
les  mers  ,  et  la  confusion  des  langues 
n'a  pu  s'établir  encore  entièrement  à 
leur  sujet,  entre  les  naturalistes  qui 
s'en  occupent.  Au  contraire,  les  Mol- 
lusques marins  ,  réunis  et  observés 
depuis  si  long-temps  et  qui  pai-là 
sembleraient  devoir  offiir  tant  de  ré- 
sultats ,  ne  fournissent,  en  général  , 
par  suite  de  l'incerlilude  et  de  la  di- 
versité des  nomenclatures  et  des  lo- 
calités ,  que  des  bases  incertaines  et 
vagues.  Les  mêmes  désavantages  se 
rencontrent  dans  l'examen  des  espè- 
ces fossiles,  et  d'ailleurs  l'étude  des 
dépouilles  des  Mollusques  terres- 
tres et  fluviatiles  est  encore  au  ber- 
ceau, quoiqu'à  sa  naissance  elle  ait 
déterminé  une  grande  révolution 
dans  la  science. 


GEO 

Avant  d'entrer  dans  l'exposé  des 
failsquel'on  peut  présenter  avec  quel- 
que certitude  sur  la  distribution  des 
Animaux  mollusques  à  la  surface  de 
la   fene,    cxaunnons  rapidement  ce 
qui  a  été  fait  et  ce  qui  reste  à  faire  , 
quant  à  l'étude  des  espèces  vivantes 
et  fossiles  des  diverses   contrées   du 
globe.  Nous  commencerons  par  celles- 
qui  habitent  la  terre  et  l'eau  douce. 
Le  Groenh'ud  et  l'Islande  ont  été  peu 
observés.  La  Su^de  et  la  Norwège , 
dont  Linné  et  MuUer  se  sont  occupés 
spécialement  ,  ont  un  bon  catalogue 
de  leurs  espèces  indigènes,  dans  l'ou- 
vi'age  du  professeur  Nilsson  intitulé: 
Historia  Molluscoivrn  Succiœ.  Nous 
n'avons  sur  le  Danemarck  que  les  an- 
ciens travaux  de  Millier  :  ils  suffisent 
pour  se  faire  une  idée  de  ses  produc- 
tions en  ce  genre  La  Russie  et  la  Po- 
logne sont  totalement  inconnues  ,  et 
Ion  n'y  cite  aucun  amateur.  L'Alle- 
magne est  assez  bien  connue,  à  l'ex- 
ception de  ses  parties  méridionale  et 
orientale  ,  vers  la  Pologne,  la  Tur- 
quie et  la  Méditerranée.  Nous  com- 
prenons sous  la  dénomination  d'Alle- 
magne la  Prusse  et  l'Autriche  ,  avec 
tous  les  Etals  de  la  Confédération  ger- 
manique enclavés  entre  la    Pologne 
et  la  France,  l'Italie  et  la  Baltique. 
Un  assez  grand  nombre  de  travaux 
spéciaux  ont  préparé  les  voies  pour 
foi  mer  le  beau  Catalogue  de  ce  pays 
qu'a    publié     Pfeifïer.    Ce    catalogue 
doit  être  augmenté  des  nouvelles  cé- 
couvertes  des  naturalistes  autrichiens 
Partsch  et  Ziegler.  L'Angleterre  est  , 
sans  contredit  ,  le  pays  de  l'Europe 
où  les  Mollusques  indigènes  ont  été 
le  plus  étudiés  ,  et  dont  on  connaît  le 
mieux  les  espèces.  Des  observations 
sur  chacun  des  comtés  ,  sur  ITilamle 
et  l'Ecosse  ,  des  catalogues  généraux 
sans  cesse  augmentés  et  perfection- 
nés ,  depuis  ceux  de  Merret  et  de  Lis- 
ter ,  ont  produit  successivement   les 
ouvrages  de  Da  Costa  ,  Pennant,  Do- 
novan  ,  Montagu  ,  Maton  et  Ratkett , 
Fiemming  et  Turton  ;  en  sorte  qu'a- 
vec les  découvertes  récentes  du  doc- 
teur   Goodall ,  de   Sowerby,  Bean  , 
Grijy  et  Swainson  ,  etc. ,  on  peut  se 


GEO 

flatter  d'avoir  une  connai<;sance  suf- 
fisante des  espèces  de  ce  pays.  Nous 
n  'avons  sur  la  Hollande  et  la  Belgique 
que  l'ancien  travail  de  Gronou  ,  au- 
jourd'hui bien  incomplet  ;  mais  les 
naturalistes  de  ce  royaume  s'occupent 
acluelletncnt  d'en  étudier  les  produc- 
tions. Grâce  aux  travaux  de  ceux  de 
la  Suisse,  cette  contrée  alpine  est  as- 
sez bien  connue.  Le  catalogue  de  ses 
espèces  a  été  publié  par  le  professeur 
Studer,  et  un  peu  augmenté  par  les 
observations  de  Hartmann  ,  de  Chai- 
pentier,  Thomas  ,  etc.  Eu  France  , 
quelques  travaux  particuliers  à  telle 
ou  telle  partie  de  notre  pays  ,  surtout 
les  observations  d'un  assez  grand 
nombre  de  naturalistes  zélés,  ont  aug- 
menté le  catalogue  dressé  par  Dra- 
parnaud ,  en  sorte  que  nous  con- 
naissons actuellenjent  assez  bien  les 
espèces  tcnestres  et  fluvialiles  de 
notre  sol.  Quant  à  l'hlspagne  et 
au  Portugal ,  rien  n'a  été  publié  sur 
ces  deux  pays  oii  l'on  ne  connaît 
aucun  amateur;  mais  nos  propres  re- 
cherches et  les  communica lions  qui 
nous  ont  éléfaitespeuventdonner  une 
idée  de  ses  productions.  Il  n'existe 
presqu'aucun  travail  spécial  sur  l'Ita- 
lie ;  heureusement  ses  espèces  nous 
sont  assez  bien  connues  par  les  obser- 
vations et  les  communications  des 
naturalistes  qui  l'habitent ,  celles  des 
voyageurs  qui  font  parcourue  ,  et  les 
soins  obligeans  de  nos  consuls.  La  Si- 
cile et  la  Sardaigne  attendent  un  ob- 
servateur. La  Grèce  ,  l'Archipel  et  la 
Turquie  d'Europe  ne  sont  connus 
que  par  les  espèces  qu'en  a  rappor- 
tées Olivier  et  les  communications 
que  nous  devons  au  comte  Mercatide 
Zante,  et  aux  divers  consuls  du  Roi. 
La  côte  de  Syrie  est  dans  le  même  cas. 
Si  nous  passons  à  l'Afrique  ,  l'E- 
gypte seule  et  la  Nubie  ,  ou  la  vallée 
du  Nil,  ont  été  observées  avec  quelque 
soin  par  les  naturalistes  de  la  grande 
expédition  française  d'abord, puis  par 
Olivier  ,  et  en  dernier  lieu  par  le  cou- 
rageux voyageur  Cailliaud.  Quelques 
espèces  citées  par  Poiret,  quelques- 
unes  décrites  par  Chemnitz,  d'autres 
rapportées  de  Maroc  par  Grove,  na- 

TOME   VII. 


GEO  257 

turaliste  danois,  sont  les  seuls  ren- 
seignemens  que  nous  a\ons  sur  la 
côte  de  Barbarie.  Adanson  n'a  décrit 
que  quatre  ou  cinq  espèces  du  Séné- 
gal ;  l'infortuné  Bow^dich  n'eu  a  guère 
trouvé  davantage  sur  les  bords  de  la 
Gambie.  Levaillant  n'a  rapporté 
qu'une  espèce  de  la  Cafreric;  mais  feu 
Delalande en  a  recueilli  plusieurs  dans 
cette  contrée  ,  et  nous  a  fait  connaître 
quelques-unesde  celles  du  Cap.  Man- 
gé ,  De  Buch  ,  et  surtout  Bovvdich  , 
nous  ont  rapporté  quelques  Coquilles 
de  Madère  ,  de  Téncriflé  et  de  Porto- 
Santo.  Ces  îles  paraissent  très-riches 
en  espèces  pai-ticu!ières  et  méritent 
d'être  étudiées.  Madagascar,  les  îles 
de  France  et  de  Mascareignc  doivent  , 
par  le  peu  qu'on  en  connaît,  offrir 
une  riche  et  précieuse  récolte.  L'A- 
sie tout  entière  est  presque  inconnue 
sous  le  rapport  qui  nous  occupe.  Les 
auteurs  ont  décrit  plusieurs  espèces 
des  Grandes-Indes  et  de  la  Chine  ; 
mais  le  plus  souvent  sans  localités 
déterminées.  Les  voyages  de  Lesche- 
nault  de  Latour,  Diard  et  Duvaucel, 
nous  ont  procuré  un  assez  grand 
nombre  d'espèces  des  presqu'îles  d'au- 
delà  et  en-deçà  du  Gange  et  de  Cey- 
lan.  Les  Chinois  ont  décrit  et  figuré 
quelques  Coquilles  dans  leur  Ency- 
clopédie. Mais  on  et  encore  loin  de 
connaître  les  productions  de  cette 
partie  du  monde  ,  dont  le.^  antres 
branches  de  l'histoire  naturelle  sont 
bien  plus  avancées.  L'Archipel  d'A- 
sie, étudié  depuis  long-temps  par 
les  naturalistes  holiand^iis  Ruuiph  , 
Séba  ,  etc.  ,  est  m.'eux  connu,  grâce 
aux  observations  de  Pérou  et  Le^ueur 
dans  l'expédition  du  capitaine  Bau- 
din,  à  celles  de  Quoy,  Gayuiard,  Gau- 
dichaud,  dans  le  vo\  âge  du  capitaine 
Freycinet ,  et  enfin  aux  belles  dé- 
couvertes de  Kulk  et  Van-H;tsselt 
H  Java.  Nous  ne  connaissons  quel- 
ques Coqudles  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande ,  que  par  les  expéditions  de 
Baudin  et  de  Freycinet;  ce  nouveau 
continent  est  encore  à  cx[)lorer.  — 
La  Polynésie  dont  Cook,  Banks, 
Dickson  ont  rapporté  quelques  espè- 
ces ,    nous    a   enrichis  de    quelques 

17 


258 


GEO 


découvertes  dans   lee    incnies  expé- 
ditions. 

Le  Nouveau-Mon  le  a  él6  iiiiciix 
ttudic  que  lAbie  ,  surtout  l'Aiiicri- 
quc  septonlrionale.  Listei  et  Pf-tiver 
eu  avaient  fait  connaître  quelques 
espèces  ;  nuiis  nous  devons  aux  voya- 
at^s  et  aux  observations  de  Richard , 
Michaux  ,  Milbei  t ,  Lesueur  ,  de  la 
>^ilaie,  sirtoul  à  Say  ,  Rafincsquc, 
Barness  et  aiitres  naturalistes  du  pa\  s, 
de  pouvoir  dresser  un  catalogue  déjà 
fort  considérable  des  espèces  d'une 
grande  partie  de  cette  contrée.  Les 
Antilles  ,  dont  Sloaue  ,  Brown  et  Ni- 
cholson  ont  décrit  quelques  espèces  , 
ont  fourni  depuis  long-temps  aux 
cabinets  de  l'Europe  une  foule  de  bel- 
les Coquilles  ,  mais  dont  les  patries 
étaient  incertaines.  Heureusement, le 
voyage  de  feu  Richard  ,  les  soins 
bienveillans  du  comte  de  Lardenoy  , 
les  communications  de  Krauss,  Thou- 
nens,  L'Herminler,  Mayol,  etc.,  nous 
ont  procuré  une  partie  des  espèces 
des  Antilles  françaises;  mais  Saint- 
Domingue  ,  la  Jamaïque  et  la  plupart 
des  Antilles  anglaises  et  espagnoles  , 
si  riches  en  Coquilles  précieuses, sont 
presque  inconnues. 

L'Amérique  méridionale  est  pres- 
que dans  le  même  cas ,  malgré  les 
découvertes  de  Dombey  au  Pérou  ,  de 
Molina  au  Chili,  de  Leblond  et  de 
Richard  à  Cayenne,  de  Humboldt  et 
Bonpland  dans  une  grande  partie  de 
cette  contrée  ,  celles  de  JVIawe,  du 
prince  de  Neuwied  ,  de  l'expédition 
de  Freycinet ,  d'A.  de  Saint-Hilaire  , 
et  des  naturalistes  bavarois  au  Brésil; 
malgré  eucore  les  communications 
que  nous  ont  faites  Howe  et  Banon 
<îe  Cayeune  ,  et  Taunay  du  Brésil  , 
nous  ne  connaissons  qu'une  bien  fai- 
ble partie  de  cette  immense  et  riche 
partie  du  globe.  L'on  voit ,  par  l'ex- 
posé qui  précède  ,  combien  peu  noua 
bommes  avancés  dans  la  conn»dissauce 
approximative  des  espèces  qui  peu- 
plent la  terre  ou  les  eaux  douces  des 
diverses  parties  du  globe  ,  mais  on  so 
tromperait  si ,  tombant  dans  un  ex- 
trême ,  on  croyait  que  ce  qui  est 
connu  ne  permet  pas  d'établir  quel- 


GEO 

ques  rapprochemens.  Les  espèces 
recueillies  dans  celles  de  ces  par- 
ties qui  ont  été  le  moins  observées  , 
sont  piécisément ,  en  général  ,  celles 
qui  les  caractérisent.  Ce  sont  les  es- 
pèces les  plus  communes,  celles  qui 
se  sont  présentées  pour  ainsi  dire 
d'elles-mêuies  aux  voyageurs  ,  qui 
ont,  généralement  parlant,  le  plus 
d'iniérêt  sous  ce  rapport. 

]Nou3  sommes  encore  bien  moins 
avancés  quant  à  lexamen  des  dé- 
pouilles fossiles  des  Mollusques  ter- 
restres et  fluvlatiles.  L'on  a  dé- 
crit ou  signalé  des  terrains  déposés 
sous  l'eau  douce,  dans  une  grande 
partie  de  l'Europe,  à  Madère,  et 
dans  l'Amérique   septentrionale  ;   il 

?en  a  certainement  en  Asie,  mais 
es  espèces  qui  les  distinguent  n'ont 
été  pour  la  plupart  ni  figurées  ni  dé- 
crites, et  toutes  celles  qui  sont  con- 
nues de  l'une  ou  de  l'autre  manière 
par  les  observations  de  Razoumowski 
d'abord,  celles  de  Brongniart,  Bi'ard, 
Faujas  de  Saint- Fond  ,  Brocchi  , 
Prévost,  Schloteim  ,  Marcel  de  Ser- 
res ,  Sowerby ,  Buckland  et  nous , 
ont  pour  la  plupart  besoin  d'un  nou- 
vel examen  comparatif  entre  elles  et 
avec  les  espèces  vivantes  ,  et  eu  égard 
à  l'antéi'iorité  des  couches  qui  les 
renferment.  Ce  travail  sera  exécuté 
dans  notre  Histoire  naturelle  des 
Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  oh 
déjà  nous  avons  figuré  quelques-uns 
de  ces  Fossiles.  L'Angleterre ,  la 
France  ,  l'Allemagne ,  la  Suisse  et 
l'Italie  ,  sont  les  seuls  pays  oli  l'on 
ait  jusqu'à  présent  recuedli  et  étudié 
une  partie  des  Fossiles  des  terrains 
déposés  dans  l'eau  douce. 

Les  mers  polaires,  au  nord  de  l'Eu- 
rope et  de  l'Amérique,  ont  été,  en  gé- 
néral, peu  explorées  sous  le  point  de 
vue  qui  nous  occupe  ;  celles  qui  bai- 
gnent le  nord  de  l'Asie  jusqu'au  dé- 
troit de  Behring  ne  l'ont  pas  été  du 
tout.  Cependant,  en  réunissant  les  es- 
pèces mentionnées  par  quelques  voya- 
geurs ou  dans  les  mémoires  particu- 
liers d'Ascanius  ,  Abildgaard  ,  Mar- 
tens,  etc.,  et  celles  qui  existent  dans 
les  collections  et    qui  sont  connues 


Jiotir  avoir  élé  rapporloes  dos  niiray\:s 
oii  l'on pêclic  les  lîaleincs, aux  Mollus- 
ques des  rôles  du  (Vroeidaiid  ,  d'I-;- 
landc  et  delà  iNovwège  dont  il  existe 
des  catalogues;  eu  ajoulaut  à  ect  en- 
sciid)Ic  les  espèces  observées  ou  re- 
cueillies par  Scoreshy,  Parry  et  Fran- 
klin ,  on  pourra  se  faire  une  idée  des 
espèces  qui  caractérisent  ces  mers 
glacées. 

Otto  Fabricius  a  donné  de  bonnes 
desciiptions  de  cinquante -cinq  es- 
pèct-s  du  Groenland;  Olafsen  et  Pol- 
velseu  ont  indiqué  quelques-unes 
de  celles  de  l'Islande.  Linné,  Mill- 
ier, Stroem,  Gunnerus  et  le  célèbre 
entomologiste  Fabricius  ont  jeté  les 
bases  du  Catalogue  des  Mollusques 
qui  vivent  sur  les  côtes  de  la  Noiwè- 
ge.  Ceux  des  rivages  de  la  Suède  ne 
sont  guère  connus  que  par  la  Faune 
de  Suède  de  Linné  ,  laquelle  suffit 
pour  juger  les  principales  productions 
en  ce  genre  d'une  partie  des  bords  du 
golfe  de  Finlande  et  de  la  Baltique. 
Les  Mollusques  des  côtes  de  la  Russie 
et  (le  la  Prusse  sont  peu  connus;  le 
fond  de  ces  deux  golfes  est  peu  salé  et 
la  mer  y  nourrit  des  coquillages  de 
genres  qui  appartiennent  à  l'eau  dou- 
ce, fait  intéressant  sur  lequel  nous  re- 
viendrons. Les  côtes  du  Dauemarck 
olfrent  un  catalogue  important  dans  la 
Zoologie  danoise  de  Millier.  Un  Mé- 
moire de  Gunnerus  doit  être  aussi 
consulté.  Quant  à  celui  de  Schonvel- 
de  sur  les  côtes  de  Hoîstein  ,  il  mérite 
à  peincd'êtrecité.  Quelques  espèces  si- 
gnalées par  Pallas,  voila  tout  cequon 
connaît  des  côtes  russes,  au  nord  sur 
rOcéan  glacial  et  au  midi  sur  la  mer 
Noire.  La  mcrCaspienne  dont  i!  serait 
important  de  connaître  les  produc- 
tions, n'a  pas  été  explorée;  Pallas  et 
Gmelin  ont  cité  quelques  Coquilles  qui 
y  vivent,  mais  ces  espèces  n'ont  point 
été  comparées  à  celles  de  la  mer  Noi- 
re et  sont  inconnues  dans  nos  collec- 
tions. Cette  comparaison  contribue- 
rait sans  doute  à  décider  la  question 
de  l'ancienne  union  de  ces  rclaissécs 
primitives. 

Ce  que  nous  avons  dit  plus  baut  de 
l  Angleterre  au  sujet  des  Mollusques 


GEO  aSg 

ten  entres  et  iliivialiles  des  îles  de  cet 
Etat,  s'applique  également  à  ses  es- 
pèces marines.  F^es  traités  généraux 
que  nous  avons  cites  contiennent  la 
description  et  les  ligures  des  unes  et 
des  autres.  Nous  n'avons  sur  les  mers 
si  découpées  de  la  Hollande  ,  et  qui 
doivent  être  fort  riclies  en  Mollus- 
ques, que  des  Mémoires  cpars  sur 
des  genres  de  quelques  familles,  tels 
que  ceux  de  lîobatsch  et  de  Bommé, 
et  les  catalogues  peu  imporians  de 
Gronou  et  de  Van-Halem. 

Les  côtes  de  notre  patrie,  sur  l'O- 
céan ,  n'ont  donné  lieu  jusqu'à  pré- 
sent à  aucun  travail  de  quelque  in- 
térêt. IJes  Mémoires  é[)ars  sur  quel- 
ques espèces  par  Réaumur,  Guet- 
tard,  Dicquemare,  Fleuriau  de  Bel- 
levue ,  etc.,  les  citations  rarement 
exactes  des  auteurs  systématiques  , 
voilà  tout  ce  que  peuvent  ibuinir  les 
docuinens  imprimés;  lieurcusement 
que  les  recbeiclies  de  Gerville  de 
Valognes  ,  d'Orbigny  père  et  fils  de 
La  Rocbelle,  Dargelas,  Giateloup  et 
Desinoulins  de  Bordeaux  ,  suppléent 
au  silence  des  documeus  écrits  et  peu- 
vent nous  pei  mettre  de  dresser  un 
catalogue  déjà  considérable  de  nos 
principales  productions  en  ce  genre 
sur  cette  mer.  Nous  n'avons  sur  les 
rivages  du  Portugal  que  quelques  ci- 
tations du  Sysfema  nalurœ. 

Nous  voici  parvenus  à  la  Méditer- 
ranée. Quelques  figures  de  Bane'ier, 
un  Mémoire  de  Breyn ,  des  obser- 
vations disséminées  dans  divers  re- 
cueils ,  quelques  citations  des  au- 
teurs ,  voilà  l'ensemble  de  nos  rensei- 
gnemens  sur  les  espèces  des  côtes 
d'Espagne.  Celles  de  la  France  sur 
cette  mer  sont  aujourd'bui  mieux 
connues.  Sans  parler  de  Rondelet  , 
les  Mémoires  de  Lesueur  et  ceux  de 
Risso  ,  surtout  les  deux  Catalogues  , 
l'un  de  la  Statistique  du  département 
des  Bouclies-du-Rliône  ,  l'autre  de 
celle  de  l'Hérault  par  Marcel  de  Ser- 
res ,  nous  ont  heureusement  mis  à 
même  de  compléier  la  liste  des  Mol- 
lusques de  notre  sol.  La  Faune  ap- 
proximative française  qui  se  publie 
nous  offrira  sans  doute  de  nouveaux 

17* 


26o 


GEO 


renseignemens.  Les  rivages  de  l'Italie 
ontëtesouveut  explorés,  mais  il  faut, 
pour  dresser  le  catalogue  qui  nous 
manque  de  ses  espèces,  entreprendre 
le  travail  difficile  d'établir,  s'il  est  pos- 
sible ,  une  synonymie  exacte  entre 
tous  les  auteurs  qui  ont  éciit  sur  ce 
sujet.  Coiumna,  Jjuouanni  et  Aldro- 
vande  ne  peuvent  êtie  entièrement 
négligés.  Planciib,  Blanchi ,  Scopoli, 
Olivi,  Gualtieri,  Soldani,  Forlis,  Ca- 
volini ,  surtout  Poli,  Ranzani  et  Re- 
nier!, voilà  les  source»  oii  l'ou  peut 
puiser  les  éiéinens  de  ce  travail.  Quel- 
ques espèces  ont  été  signalées  dans  la 
baie  de  Naples  par  Salis  Marschlins, 
et  sur  les  cotes  de  Gènes  par  Carus. 
Le  Catalogue  de  Renieri  est  précieux 
pour  les  espèces  de  l'Adriatique,  mais 
à  quoi  peut  servir  cette  foule  de  noms 
nouveaux  qui  se  rapportent  à  des 
objets  dont  il  ne  donne  pas  la  des- 
cription? Et  d'ailleurs  combien  de 
déterminations  y  sont  évidemment 
fautives  !  Les  recherches  de  Risso , 
celles  de  plusieurs  naturalistes  lia- 
liens,  les  espèces  rapportées  par  Oli- 
vier de  l'Archipel,  de  la  Grèce,  des 
côtes  de  Syrie,  de  l'Egypte;  celles 
observées  par  Savigny  dans  ce  der- 
nier pays  ,  le  voyage  de  Poiret  en  Bar- 
barie, quelques  Mémoires  spéciaux  , 
les  citations  du  Système  de  la  nature  , 
et  de  l'ouvrage  de  Lamarck,  tous  ces 
renseignemens  sont  loin  de  fournir 
un  catalogue  complet  des  Mollusques 
du  vaste  bassin  qui  nous  occupe,  ca- 
talogue qu'il  serait  bien  à  désiier 
qu'on  pût  comparer  à  celui  des  Fossi- 
les des  collines  subapennines  et  du 
Roussillon.  Ce  qu'on  connaît  de  la 
mer  Noire  mérite  à  peine  d  être  cité  ; 
selon  toutes  les  apparences  ,  elle  doit 
nourrir  ,  comme  la  Baltique  ,  des 
Mollusques  des  eaux  douces  mêlés 
aux     espèces    réellement    marines  , 

fihénomène  que   présente  également 
a  mer  d'AzofF. 

L'ouvrage  d'Adanson  est  précieux 
pour  les  côtes  occidentales  d'Afi  ique  ; 
c'est  le  seul  travail  important  sur  le 
contour  des  mers  de  celte  vaste  pres- 
qu'île; ainsi,  sur  cette  longue  ligne  de 
côtes,  depuis  le  cap  Nord,  nous  n'avons 


GEO 

des  notions  exactes  ,  mais  non  com- 
plètes, que  sur  les  rivages  de  la  Nor- 
vège, du  Daneraarck  ,  de  l'Angle- 
terre et  du  Sénégal,  Cuningham  a 
donné  un  petit  catalogue  des  Coquil- 
les de  lîle  de  l'Ascension  ,  mais  il  est 
preiquinutile  par  la  manière  dont  el- 
les sont  désignées.  Cette  île  et  celle 
de  Sainte-Hélène  seraient ,  par  leur 
isolement ,  importantes  à  étudier. 
Cette  partie  de  l'Océan,  entre  lEu- 
rope  et  le  cap  de  Bonne-Espérance  ,  a 
été  parcourue  par  tant  de  naturalis- 
tes,  et  les  relâches  des  Canaries,  des 
îles  du  cap  Vert,  etc.,  si  souvent  vi- 
sitées par  eux,  que  les  Mollusques 
qui  l'habitent  devraient  être  bien 
connus.  Des  descriptions  ,  des  indi- 
cations sont  disséminées  dans  des  re- 
lations de  voyages  ,  mais  aucun  tra- 
vail méthodique  n'a  réuni  les  noms 
des  espèces  pélagiques  et  riveraines 
qui  distinguent  cette  portion  du 
grand  Océan.  Les  espèces  du  Cap 
sont  en  partie  connues,  elles  ont  été 
souvent  recueillies;  les  citations  des 
auteurs  et  l'examen  de  nos  collections 
peuvent  en  faire  dresser  une  liste  as- 
sez considérable  pour  laquelle  les  ré- 
sultats du  voyage  de  Djlalande  seront 
fort  uldes.  Les  bords  orientaux  del'A- 
fi  ique  sont  presqu  inconnus  ;  les  riva- 
ges de  Madagascar  ,  des  îles  de  France 
et  de  Mascareigne ,  et  cette  partie 
de  l'océan  Indien  entre  ces  îles  et  le 
Cap  ont  fourni  une  grande  quantité 
de  belles  espèces  à  nos  collections; 
mais,  à  l'exception  du  Voyage  de 
Bory  de  Saint-Vincent,  de  celui  de 
Pérun,  du  capitaiue  Freycinet  ,  de 
quelques  indications  de  Lesueur  ,  et 
des  citations  deBruguière,  rien  de 
précis  ne  peut  êtie  utilisé.  Pour  la 
mer  Rouge  ,  on  ne  peut  signaler  que 
l'ouvrage  de  Forskahl  et  les  travaux 
non  encore  publiés  de  Savigny  dans 
l'ouvrage  d'Egypte.  L'on  connaît  sans 
doute  beaucoup  d'espèces  des  Gran- 
des-Indes, les  citations  du  Systema 
nalurœ,  de  1  ouvrage  de  Lamarck, 
les  Mémoires  ou  les  ouvrages  de  Mar- 
tini, de  Chemnitz  ,  de  Spengler  ,  de 
Marlyn,  ceux  plus  anciens  de  Petiver 
fournissent  aussi  quelques  laits:  mais 


GEO 

à  le  Lien  prendre ,  presque  tout  est 
vague  au  sujet  des  localilcs  ,  à  l'ex- 
ception des  indications  qu'on  doit  à 
LeschenauU  et  à  quelques  voyageuis 
de  CCS  derniers  temps. 

Cook,  Banks  et  Dickson  ont  rappor- 
té en  Europe  les  premières  Coqudles 
de  la  Polynésie.  Quelques  Mémoires 
épars  nous  ont  conservé  le  souvenir 
de  ces  conquêtes;  mais  les  expéditions 
Baudin  et  Freycinet ,  seules  ,  nous  ont 
donné  des  résultats  certains  et  un  peu 
étendus  sur  les  RloUusques  de  ces 
nombreuses  îles. 

Entre  tant  de  voyages  de  long  cours 
destinés  aux  progrès  des  sciences ,  à 
peine  cite-t-ou  après  ces  deux  expé- 
ditions quelques  observations  sur  les 
Mollusques.  Celles  de  Lauiartinière  , 
de  Forster,  etc.,  ont  été  bien  res- 
treintes; le  seul  voyage  de  Krusens- 
tern  a  été  riche  en  résultats  qui  ont 
été  publiés  en  partie  seulement  dans 
le  magnifique  atlas  do  ce  voyage;  les 
Mémoires  de  Tilésius,  d'E'yseniiardt 
et  de  Ghamisso  ,  ont  aussi  enrichi  la 
science  de  belles  et  curieuses  obser- 
vations. 

Nous  ne  connaissons  presque  rien 
des  cotes  de  l'Amérique  septentrionale 
depuis  le  détroit  de  Behring  jusqu'à 
l'isthme  de  Panama;  celles  des  Etats- 
Unis  paraissent  peu  riches.  Les  Mol- 
lusques qui  les  habitent  viennent  en- 
fin ,  grâce  à  Say,  d'être  décrits;  mais 
le  catalogue  descriptif  qu'd  en  a  don- 
né, a  besoin  d'être  confirmé  quant 
aux  déterminations  des  espèces  con- 
nues. Les  Mollusques  des  Antilles  et 
du  golfe  du  Mexique  ,  abondans  dans 
nos  collections  ,  y  sont  cependant 
avec  des  indications  si  peu  certai- 
nes, quant  aux  localités  ,  et  les  espè- 
ces citées  dans  les  ouvrages  ,  offrent 
en  général  si  peu  de  certitude  ,  sous 
le  même  rapport ,  qu'il  est  difficile 
d'établir  rien  de  pi'écis  et  de  satis- 
faisant. Quant  au  catalogue  des  espè- 
ces de  cette  portion  des  mers  d'Amé- 
rique ,  les  ouvrages  de  Nicholson,  de 
Parra  ,  de  Brown  et  deSloane,  ne 
peuvent  fournir  que  peu  de  rensei- 
gnemens.  Il  en  est  de  même  des  ma- 
nuscrits ou  des  ouvrages  imprimés 


GEO 


aGi 


de  Plumier,  du  père  Fouillée,  de 
Molina  ,  etc.,  sur  le  reste  de  l'Améri- 
que tuéridlonale.  Les  renseignemens 
fournis  par  Bruguière,  quelques  cita- 
tions des  auteurs  ,  le  catalogue  de  Le- 
blond  poiu"  la  Guiane,  les  voyages 
de  Humboldt  et  Bonpland,  piésen- 
tcnt  seuls  des  résultats  positifs.  L'ex- 
pédition du  capittine  F'e\cinel,  les 
voyages  du  prince  Maximilien  de Neu- 
wied  et  des  naturalistes  bavarois  Spix 
et  Martius,  nous  donnei  ont  sans  doute 
des  renseignemens  siu"  les  Mollus- 
q.;esdes  côtes  du  Brésil. 

Nous  allons  passer  maintenant  à 
l'examen  topographique  des  observa- 
tions connues  sur  les  pétrificaiionsou 
les  Fossiles  des  couches  meubles  qui 
ont  appartenu  aux  Mollusques  ma- 
rins. Les  premiers  de  ces  corps  ont 
donné  lieu  à  une  prodigieuse  quantité 
de  travaux  et  d'ouvrages  de  tous  les 
genres  ,  mais  jusqu^à  ces  derniers 
temps,  les  desciiptions  et  les  figures 
qui  en  ont  été  publiées  manquaient , 
pour  la  plupart,  de  cette  exactitude 
qui  peut  seule  faire  reconnaître  les  es- 
pèces. Les  Fossiles  des  couches  meu- 
hles,  inconnus  dans  une  grande  partie 
de  lEurope,  n'ont  guère  été  étudiés 
que  de  nos  jours.  Il  suit  de  cet  exposé 
que  les  ouvrages  vraiment  utiles  à  la 
comparaison  des  espèces  vivantes  avec 
les  espèces  fossilessoiit  réellement  peu 
nombreux;  la  plupart  oflrent  cepen- 
dant des  renseignemens  dont  on  doit 
tenir  compte  ,  surtout  dans  l'examen 
géographique  de  ces  êtres.  Nous  ci- 
terons d'abord  les  ouvrages  généraux 
ou  les  travaux  systématiques,  parce 
qu'ils  oflVent  des  indications  de  loca- 
lités plus  ou  moins  exactes.  Tels  sont 
ceux  de  Langius,  Vallcrius  ,  Colum- 
na  ,  Scilla  ,  Scheuchzer,  Bourguet, 
Briickraann  ,  Gesner  ,  Hollmann  , 
Schlotterberg  ,  Breyn  ,  Klein  ,  Spen- 
gier,  Walch,  Kuorr ,  D'Argenville  , 
Liiidius  ,  Schrœller,  Faujas  ,  Schlo- 
theim  ,  Parkinson  ,  Lamarck,  Dé- 
fiance ,  etc.  Les  travaux  spéciaux 
sur  les  diverses  contnes  sont  :  sur 
la  Norwège  et  la  Suède,  les  écrits 
de  Sroem  ,  Bromell  ,  Modeer,  Sio- 
bœus,  Wallerius  ,  Briinnich  ,  et  sur- 


•2L.-2  GîiO 

tout  le.-;  travaux  rëceiis  de  Wahlem- 
herg;  ils  offrent  les  premieis  elëmens 
du  catalogue  tles  pélrificalions  de  ces 
contrées.  Spengler  en  a  donné  quel- 
ques-unes de  celles  du  Danemarck. 
iSous  n'avons  sur  la  Russie  et  la  Po- 
logne que  les  indications  assez  vaguer 
de  Carosi  et  de  Ferber,  celles  plus  pré- 
cises de  Oeynhausen  et  Puscli,  et  cel- 
les enfin  deSfi  angways  sur  la  Russie 
proprement  dite.  L'Allemagne  four- 
nit un  grand  nombre  de  travaux  qui 
n'ont  point  été  coordonnés  ,  et  dont 
quelqucs-uijs  n'ont  pas  même  été  cités 
malgré  l'intéiêt  qu'ils  préseulent.  On 
»  un  Mémoire  de  Klein  et  les  indica- 
tions de  Germar  sur  les  pétrifications 
d'une  partie  de  la  Prusse  ,  l'ouvrage 
de  Wolkmann  sur  la  Silésie ,  un 
travail  anonyme  sur  celles  de  la  Bo- 
hême. Briickmann  a  écrit  sur  les  es- 
[)èces  de  la  Hongrie  ,  Fichtel  sur  cel- 
és de  la  Transylvanie  :  ce  dernier 
«st  important  par  ses  figures.  Cons- 
tant Prévost  a  traité  des  Fossiles  du 
bassin  de  Vienne  qui  seront  bientôt 
connus  entièrement  sans  doute  , 
ainsi  que  tous  ceux  de  l'empire  d'Au- 
triche, par  suite  des  recherches  aux- 
quelles se  livrent  des  naturalistes 
aussi  laborieux  qu'habiles,  Parsch  et 
Brunner.  Ehrhart,  Gmelin,  Mohr  et 
Schrœtter  surtout  ,  dans  ses  nom- 
breux ouvrages, ont  parlé  des  Fossiles 
de  la  Souabe;  Bauder  a  décrit  les  pé- 
trifications d'Altdorf  et  des  environs 
de  Nuremberg;  Beurer,  Bajerus  père 
et  fils  ,  et  Schrœtter  encore  ,  celles  de 
la  Franconie  ;  Briickmann  ,  Melle  , 
Arens\vald,  Rilter ,  Biittner,  Mylius, 
Albrccht,  Alberti,  Schrœtter,  Hebcn- 
streit  ,  Ilesk  ,  Schulze  ,  Verdion, 
Schiitte,  Freuzels,  Reinecke,  celles 
de  la  Saxe  ;  Uiipsch  ,  Liebkuecht , 
Wolfart,  Bilter  ,  celles  de  la  Prusse 
rhénane;  on  connaît  les  indications 
d'Oeynhausen  sur  la  Westphalie  ; 
Schlothelm  a  indiqué  les  Fossiles  du 
Tuf  calcaire,  et  Boue  a  donné  de 
nonibicux  renseignemens  sur  toute 
l'Allemagne  dans  ses  divers  Mémoi- 
res ;  enfin  le  recueil  de  Léonhard,  ce- 
lui de  Nœggerath ,  plusieurs  d'Ur- 
welt,  surtout  celui  de  Kriigcr,  offrent 


GEO 

aussi  des  renseignemens  ,  des  maté- 
riaux à  consulter.  C'est  l'Angle- 
tene  qui  a  la  priorité  sur  les  au- 
tre» pays  sous  le  rapport  de  l'élude 
des  dépouilles  fossiles  ou  pétrifiées 
du  sol  national.  Lluvyd,  Baker,  Beau- 
mont,  Lister,  Walcott,  Brander  ,Bar- 
ringlon,  Gray,  Jacob,  Luidius,  Mor- 
ton  ,  Da  Costa,  Gilkes,  King,  fci- 
mon's  ,  Brewer  ,  Hatley,  Dale,  de  la 
Pryme  ,  Martin  ,  Parkinson,  etc.,  ont 
préparé  les  voies  à  Sowerby  père  et 
lils  dont  le  grand  et  important  ouvra- 
ge ,  malgré  quelques  imperfections  , 
est  et  sera  long-temps  le  type  auquel 
ou  rapportera  les  productions  en  ce 
genre  des  autres  pays.  La  Hollande 
n'offre   aucun    travail  connu  ,    et  ce 

fiays  en  était  peu  susceptible,  mais 
a  Belgique  présente  quelques  tra- 
vaux :  Vilry,  de  Limbourg,  de  Lau- 
nay  ,  Burtin ,  Faujas  ,  le  Mémoire  de 
La  Jonquière  sur  Anvers  ,  le  grand 
travail  de  Drapiez,  offrent  dans  leur 
ensemble  les  élémens  d'un  catalogue 
assez  nombreux  pour  cette  partie  du 
royaume  de  Hollande.  La  Suisse  a  été 
l'objet  d'un  grand  nombre  d'ouvra- 
ges ;  Muralto,  Scheuchzer,  Langius  , 
D'Annone ,  Wagner,  Blumenbacli  , 
Leeuvvenhoek,  Razoumovpsky,  Saus- 
sure ,  Deluc  ,  SteinmuUer,  les  Mé- 
moires de  Brongniart  père  etdeStu- 
der  fils ,  du  professeur  Mérian  sur  les 
environs  de  Bâle ,  peuvent  fournir  les 
moyens  d'établir  la  liste  des  espèces 
de  celte  partie  alpine  de  l'Europe. 
Pour  la  France  ,  nous  ne  sommes  pas 
moins  riches  en  matériaux  :  les  tra- 
vaux de  Gejeri ,  de  Jussieu  ,  Lassone, 
Odanel  ,  D'Argenville  ,  Astruc  , 
Réaumur  ,  Amoreux  ,  Lamanon  , 
de  Mairan,  Guettard,  l'abbé  Sauva- 
ges ,  Lapeyrouse  ,  Daubenton  ,  Ra- 
zouraowsky  ;  ceux  plus  récens  de  La- 
marck  ,  Faujas  ,  Defrance  ,  Bron- 
gniart ,  Deshayes;  le  Catalogue  des 
Fossiles  du  département  des  Bou- 
ches-du-Rhône  ,  dans  la  Statistique 
fie  ce  département  ;  les  rechoiclu^s  de 
Grateloup  ,  d'Orbigny  père  et  fils  , 
Fleuriau  de  Bellevue,  Lamouroux  , 
de  Gerville  ,  Bazoches  ,  Millet ,  de 
Tristan  ,  etc.  ,  nous  mettent  à  même 


^  GEO 

de  dresser  un  catalogue  ucs-cousmIc- 
rable  îles  productions  de  ce  genre 
propres  à  noire  sol.  .Miiiscocalalogue 
est  encore  à  faire. 

L'Espagne  et  le  Portugal  Dépossè- 
dent rien  ou  presque  rien  ;  ïoiruhia 
et  quelques  indications  de  lioulwcs  , 
nic'rilentà  peine  d  être  signales.  L'I- 
talie a  été  plus  observée  ;  Allioni  , 
Monti ,  Spada  ,  Lessers  ,  Odoandi  , 
Soldaui  ,  Modeer,  13ossi ,  Moscati  , 
Bartolini ,  Feibcr  ,  Septalius  ,  ont 
devancé  Borson  qui  a  été  suivi  de 
Brocchi  dont  le  magnifique  ouvrage 
présente  un  catalogue  considérable  , 
surtout  des  Fossiles  des  couclics  ter- 
tiaires, catalogue  encore  augmenté 
dans  ces  derniers  temps  par  les  nou- 
veaux Mémoires  de  Borson  ,  ceux  de 
Brongniart ,  Maraschini  ,  Cortési  , 
etc.  —  INous  ne  connaissons  rien  sur 
la  Grèce  et  la  Turquie  dEurope. 

L'Afrique  entière  n'offre  aiscun  au- 
tre renseignement  que  les  planches 
du  gi  and  ouvrage  sur  l'Egypte  et  les 
résultats  du  voyage  de  Cailliaud  sur 
les  Fossiles  du  mont  Barkal.  L'Asie 
est  dans  le  même  cas  ;  quelques  indi- 
cations des  géologues  anglais  ,  voya- 
geurs dans  l'Inde  ,  sont  les  seuls  ren- 
seiguemens  qui  nous  soient  con- 
nus. 

On  a  un  Mémoire  peu  important 
de  Kamel ,  sur  les  pétrifications  des 
îles  Philippines  ,  et  quelques  figures 
de  Rumph  sur  celles  des  îles  de 
l'Archipel  d'Asie. 

L'Amérique  méridionale  ne  pré- 
sente non  plus  que  de  faibles  indica- 
tions dans  le  Mémoire  de  Le  Gentil 
sur  les  Coquilles  trouvées  au  Pérou  , 
et  le  travail  de  Pana  sur  les  pétrifica- 
tions de  l'île  de  Cuba  L'Amérique 
septentrionale  ,  oii  le  goût  de  lobser- 
valion  se  propage  d'une  manière  si 
remarquable ,  ne  tardera  pas  à  être 
mieux  connue.  On  a  un  ancien  Mé- 
moire de  Lincoln  sur  les  pétrifications 
de  la  \  irginie,  quelques  Mémoires  de 
Rafinesque  ,  presque  inutiles  à  con- 
sulter par  la  brièveté  des  détails  qu'ils 
présentent,  et  l'absence  de  bonnes 
figures  ;  enfin  ,  beaucoup  d'indica- 
tions dans  les  nombreux   Mémoires 


GIÎO 


i()5 


géologiques  et  les  ouvrages  publies 
sur  cette  partie  depuis  cjuelques  an- 
nées. En  nous  lésumant,  nous  trou- 
vons beaucoup  de  maléiiaux  à  inellre 
en  œuvre  ,  mais  peu  de  résultats  éla- 
borés. L'Augleteire  seule  ,  l'Italie  et 
la  France,  pour  les  Fossiles  des  ter- 
rains tertiaires  ,  ont  des  catalogues 
plus  ou  moins  complets. 

D'après  les  travaux  précédens , 
nous  présenterons  maintenant  quel- 
ques données  sur  la  distribution 
des  Animaux  qui  nous  occupent 
à  la  suiface  du  globe.  Les  espèces 
terrestres  ot  iluviatiles  réunies  pa- 
raissent être  infiniment  moins  nom- 
breuses que  les  marines;  mais  d'a- 
près ce  que  nous  avons  dit  sur  les 
pays  et  les  mers  qui  n'ont  point  été 
explorés  ,  on  sait  qu'il  est  difficile  de 
calculer,  même  approximativement, 

1)ar  le  nombre  des  espèces  connues  ce- 
ui  des  espèces  qui  peuvent  exister  à 
la  surface  du  globe.  Il  est  certain  que 
les  marines  sont  mieux  connues  que 
les  terrestres  et  les  fluvialiles  (à  l'ex- 
ception peut-être  des  espèces  micros- 
copiques des  sables  maiins,  dont 
D'Orbigny  s'occupe  avec  tant  de  zèle), 
d'abord  ,  parce  qu'en  général  on  les  a 
beaucoup  plus  recherchées  ,  et  ensui- 
te, parce  qu'on  avait  beaucoup  plus 
de  chances  pour  rencontrer  la  plu- 
part d'entre  elles ,  assez  souvent  com- 
munes à  une  grande  étendue  de  cô- 
tes. L'on  peut  admettre  quinze  à  dix- 
huit  cents  espèces  de  Mollusques  ter- 
restres et  Iluviatiles  connues  dans  les 
collections  ,  décrites  ou  figurées  dans 
les  auteurs,  tandis  qu'il  existe  plus 
de  cinq  à  six  mille  Mollusques  marins 
signalés  de  cette  manière. 

Entre  les  Mollusques  qui  vivent 
sur  la  terre  ou  dans  les  eaux  dou- 
ces ,  les  uns  sont  destinés  parla  na- 
ture à  habiter  spécialement  les  lieux 
couverts  ou  humides;  tels  sont  les 
divers  genres  de  la  famille  des  Lima- 
ces ,  les  Hélicaiions  ,  les  Hélicolima- 
ces ,  quelques  groupes  parmi  les  Hé- 
lices ,  les  Vei  tigos  et  les  Cyclostomes; 
d'autres,  au  contraire,  n'habitent 
que  les  endroits  découverts  et  exposés 
à  toute  l'ardeur  du  soleil ,  les  rochcra 


a64  GEO 

MUS  ,  les  tiges  des  Plantes  ligneuses  , 
etc.,    comme   plusieurs   groupes   du 
genre  Hélice.  Quelques  espèces  peu- 
plent  les   contrées  granitiques  ,    les 
Hehx  zonata,  ruderata,  etc.  ;  la  pres- 
que généralité  n'aime  que  les  terrains 
calcaires.  Un  assez  grand  nombre  ne 
s  éloigne  jamais  beaucoup  des  côfes  , 
et  préfère  les  plages  maritimes,  tels 
sont  les  Hélices  pjmmidata ,  elegans  , 
conica  ,   conoidea ,    tnaritima ,  varia- 
hilis,  albella,  etc.  Parmi  les  coquil- 
lages   fluviatiles ,    quelques    genres, 
comme  les  Limnces,  les   Planorbes  , 
les  Pbyses,  les  Anc^-les  ,  les   C_ycla- 
des,  quelques  Anodontes  peuplent  les 
sources,  les  mares,   les  étangs,  les 
petits  courans  exposés  à  être  dessé- 
chés pendant  la  saison  chaude  ,  et  at- 
tendent dans  la  vase  humide  le  retour 
des  pluies  ;  aussi  sont-ils  organisés 
pour  respirer  l'air  en  nature,  tandis 
que  les  Pectînibranches  sont  plus  spé- 
cialement affectés  aux  lacs ,  aux  riviè- 
res ,  aux  fleuves;  tels  sont  les  genres 
Paludine,  Mélanie,  Nérite ,   et  dans 
les  Acéphales  ,  les  grandes  Cyclades  , 
les  Gyrènes  ,  les  Unios  ,  les  Galatées  , 
les    Ethéries,   les    Moules.    D'autres 
Mollusques  sont  destinés  pour  d'au- 
tres circonstances;  les  parties  basses 
des  côtes,  les  étangs  saumâtres,  les 
rochers  couverts  et  battus  par  les  va- 
gues ,  toutes    les   parties  du   littoral 
soumises  à  l'alternative  des  marées, 
sont  habités  par  divers  genres  de  la 
famille  des  Auricules  et  par  de  petits 
Pectinibranches  du  genre  Paludine. 
Les  embouchures  des  fleuves  nour- 
rissent aussi  certaines  espèces  qu'on 
ne  trouve  guère  ailleurs  ,  entre  autres 
certaines   Cérites   et   plusieurs   Acé- 
phales. Parmi  les  Mollusques  entiè- 
rement marins,  les  uns  ne  s'éloignent 
pas  des  côtes,  et  vivent  exclusivement 
dans  les  anses  sablonneuses,  les  bas- 
fonds,  etc.,  à  divers  degrés  de  pro- 
fondeur sous  les  niveaux  variables  des 
eaux;  d'autres  se  tiennent  plus  au  lar- 
ge ou  tout-à-fait  en  pleine  mer,  com- 
me les  Argonautes ,  les  Nautiles,   les 
Spuules  ,  les  Biphores  et  les  Janthi- 
nes  ,  qui  s'y  tiennent  à  la  surface  des 
eaux,   De-là  ,    la  division   reçue  en 


GEO 

espèces  littorales  et  pélagiennes.  Ain- 
si l'on  trouve  .des  Mollusques  pour 
toutes  les  circonstances,  et  la  fécondi- 
té de  la   création  a  répandu  partout 
l'animalisation  modifiée,  adaptée  à  la 
nature  des  lieux,  aux  aspects  qui  di- 
versifient la  surface  terieslre  et  aux 
conditions  de  l'air  et  des  eaux.  II  en 
est  do  même  à  l'égard  du  climat  :  les 
contrées  polaires  ne  sont  point  entiè- 
rement    dépourvues    de  Mollusques 
terrestres  et  fluviatiles  ;  le  Groenland 
a   offert  Vllelicolimax  pellucida    et 
l'Hélix     cellaria;    l'Islande    VArion 
empincorum  ,    quelques    Hélices     et 
VUnio  margariiifera.  A  mesure  qu'on 
se  porte  vers  le  Midi,  le  nombre  des 
genres  et  celui  des  espèces   devient 
plus  considérable.  Pour  l'ancien  con- 
tinent, ce  nombre  diminue  dans  les 
contrées  arides  et  brûlées  de  l'Afri- 
que; il  augmente,  au  contraire  ,  en- 
core dans  la  zone  torride  de  l'Asie  et 
de  l'Amérique  oli  la  chaleur  humide 
des  Grandes-Indes  ,  des  Antilles  ,  du 
Brésil ,  de  la  Guiane  et  de  la  Nouvel- 
le-Espagne, etc.  ,  convient  à  ces  Ani- 
maux. Les  terres  plus  rares  dans  les 
zones   tempérée   et  glaciale  de  l'hé- 
misplière  austral  paraissent  nourrir 
peu  de  Mollusques  terrestres  et  flu- 
vialiles.  La  progression  en  hauteur 
perpendiculaire  sur  les  hautes  mon- 
tagnes offre  des  faits  analogues  à  ceux 
qu'on  observe  en  allant  vers  le  pôle  ; 
on  ne  trouve  qu'un  petit  nombre  d'es- 
pèces   qui    dépassent   mille   à  douze 
cents  toises.  Dans  les  Alpes  et  les  Py- 
rénées   V He/icolimax  pellucida,   les 
Hélix  syhatica  {alpicola),  a/busto- 
rum  [alpicola) ,  glacialis  ,  alpina ,  ho- 
locericea  ,  zonata  ,  ruderata  ,  cellaria 
et  \epomatia  lui-même alteignentcet- 
te  élévation  ,  et  quelques-unes  d'entre 
ellesviventauxpieds  des  glaciers.  Ain- 
si l'on  peut  admettre  pour  les  Mollus- 
ques terrestres  et  fluviatiles  ,    que  le 
nombre  des  espèces  et  même  celui  des 
individus  dan  s  les  espèces  est  en  raison 
directe  de  l'élévation  de  la  tempéra- 
ture  humide  et  de  l'abondance  des 
Végétaux  divers  qui  couvrent  la  sur- 
face de  la  terre.  Quant  aux  espèces 
marines,  les  mers  polaires  nourrissent 


GEO 

une  innombrable  quanlitë  de  petits 
INJ^lusques  nus  de  la  classe  des  Ptc- 
jopodcs,  tels  que  le  Clio  ôurea/is ,  et 
des  Gastéropodes  Nudibranches  et 
Teciri)raucbes  ,  ainsi  que  des  Pecti- 
nibranches  et  des  Acéphales  de  di- 
verses espèces;  une  foule  de  genres  y 
manquent;  le  nombre  de  ceux-ci  et 
celui  dos  espèces  augmentent  des  deux 
côtés  en  se  rapprochant  de  l'équateiir, 
d'oii  Ion  peut  inférer  que  la  même 
loi  déduite  pour  les  espèces  terres- 
tres cl  fluviatilcs  leur  est  applicable. 
Cependant  certains  genres  et  beau- 
coup d'espèces  paraissent  appropriées 
à  certaines  zones  ou  à  certain  bassin  , 
et  ne  se  retrouvent  plus  passé  cer- 
taines limites.  Souvent,  à  mesure 
que  certaine  espèce  s'éloigne  de  sa  vé- 
ritable station  et  de  son  habitation 
naturelle,  elle  dégénère  et  dis|!araît. 
C'est  ainsi  que  Péron  a  cité  son//a//o//5 
gigantea  qui  habite  les  mers  polaires 
australes.  Il  perd  déjà  de  ses  dimen- 
sions après  le  détroit  d'Entrecastcaux, 
on  n'en  trouve  plus  au-delà  du  port 
du  Rx)i-Georges  ;  c'est  ici  également 
que  s'arrête  le  Faisan,  Phaslanella 
bulimoides  ,  Lamk.,  dont  la  véritable 
patrie  est  l'île  Maria.  D'autres  espèces 
semblent  habiter  toutes  les  mers  , 
comme  les  Glaucus,  la  Scyllée  na- 
crée ,  la  Bulée  plancienne  et  cer- 
tains Auatifes,  etc.  ;  un  grand  nom- 
bre sont  communes  à  la  Méditer- 
ranée et  à  l'Océan  ,  d'autres  aux  côtes 
septentrionales  de  l'Europe  et  de 
l'Amérique.  Quelques-unes  sont  com- 
munes au  rivage  du  Sénégal  et  à  ceilx 
de  la  France,  d'autres  aux  mers  des 
Antilles  età  celles  d'iurope.  La  Bid~ 
laslriata  vil  également  dans  la  Médi- 
terranée depuis  l'Egypte  ,  sur  les  cô- 
tes d'Angleterre  et  de  France  ,  sur 
celles  du  Sénégal  ,  au  Brésil  et  aux 
Antilles.  Le  Cyclosloma  Iruiicatulum 
de  Draparnaud,  qui  est  une  petite  Pa- 
ludine  du  sous-genre  Rissoa  ,  habite 
les  côtes  de  la  Méditerranée,  de  l'O- 
céan ,  en  France  et  en  Angleterre  ,  et 
celles  de  la  Guadeloupe;  le  Turbo 
pet/XBus  est  dans  le  même  cas,  et 
arrive  jusqu'au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance ,  etc. 


GEO  a65 

Les  espèces  terrestres  et  (luvialiles 
nous  offrent  des  faits  très-curieux  et 
très-importans  en  ce  genre  ,  étant 
d'ailleurs  bien  constatés  ,  et  fournis 
par  des  espèces  communes  bien  con- 
nues, et  qui,  pour  la  plupart,  éloi- 
gnent toute  idée  de  transport  acci- 
dentel. Le  Limax  s'aiici^atus  de  Dra- 
parnaud, qui  ini'ecle  les  caves  de  Paris, 
est  commun  à  Philadelphie;  il  abon- 
de également  dans  le  midi  de  la 
France,  dans  l'ilc  de  Chypre,  à 
Malte,  età  Valence  en  Espagne.  Le 
Limax  antiquorum  se  trouve  depuis 
le  Danemarck  jusqu'à  l'île  de  Zante 
et  à  Ténériffe;  \' Arion  einpiricorum  , 
depuis  l'Islande  et  la  Norwège  jus- 
qu'en Italie  et  en  Espagne.  XJHelix 
puttis  de  Linné  semble  être  orbicole  : 
commune  en  Euiope,  depuis  la  Nor- 
Avège  jusqu'en  Italie  et  en  Egypte  , 
dans  l'Archipel  ,  elle  abonde  aux 
États-Unis  ,  à  Terre-Neuve  ,  à  la  Ja- 
maïque, au  Tranquebar  et  aux  îles 
Marianes.  Notre  Hélix  pomatia 
semble  être  l'espèce  terrestre  caracté- 
ristique de  l'Europe  septentrionale  , 
comme  \aspcrsa  de  l'Europe  méri- 
dionale, et  cependant  ces  espèces  ha- 
bitent ensemble  certains  points  d'une 
zone  assez  étendue ,  depuis  Paris  et 
Soissons  jusqu'à  Valence  en  Dauphi- 
né  ,  aux  environs  de  Montauban  et 
d'Agen,eûSuisse,àLauzanne,  etdans 
plusieurs  parties  de  l'Italie  jusqu'à 
Naples  et  à  ïrieste;  il  ne  se  trouve 
cependant  pas  en  Provence,  h'aspersa 
ne  franchit  pas  les  Alpes  ,  et  est  in- 
connu dans  toute  l'Allemagne.  Ainsi 
le  poma/ia  s'étend  depuis  la  Suède 
jusqu'à  l'extrémité  de  l'Italie,  et  il  est 
remplacé  vers  l'orient ,  en  Turquie  , 
en  Syrie,  dans  l'Archipel  ,  par  deux 
espèces  qui  en  sont  très -rappro- 
chées ,  les  Hélix  cincta  et  luco- 
rum  ,  munies  comme  lui  d'un  épi- 
phragme  crétacé  en  hiver.  Ces  trois 
espèces  et  Vaspersa  sont  communes  à 
l'Italie.  Le  poma/ia  n'existait  point 
en  Angleterre  où  il  a  été  importé  d'I- 
talie par  un  membre  de  la  famille 
d'Arundel  :  Vaspersaest  l'espèce  vul- 
gaire primitive  de  ce  pays  qui  semble 
être  ainsi  sa  limite  septentrionale. 


2^6  GEO 

d'où  il  m  propage  sur  toutes  les  cèles 
de  la  Méditeiranée ,  en  Europe,  en 
Asie  et  eu  Afrique  jusqu'à  Alger  et 
aux   Canaries.  Ce  n'est  pas  tout,  ce 
singulier  limaçon   franchit  l'Océan 
et  se  rcLouve  à  Charlestown,    dans 
les  forêts  de  la  Guiane ,  au  Brésil  et 
aux  pieds  du  Chimboraço.    Un  fait 
non    moins   remarquable    nous    est 
fourni  par  l'Hélix  caadldissima  qui 
vit  sur  toutes  les  côtes  de  France  et 
d'Espagne   sur  la  Méditerranée  ,    eu 
Sardaignc,  en  Sicile  et  à  Tripoli  de 
Barbai  ie.  Gaudichaud  nous  l'a  rap- 
porté des  îles  Marianes  avec  VHelix 
putris.  h' Hélix  nernoralis  qui  ne  passe 
pas  jusqu'en  Orient,  se  retrouve  aux 
Grandes-Indes  d'oii  Gray  en  a  reçu 
des  exemplaires  parfaitement  identi- 
ques à  ceux  de  notre  pays.  \j  Hélix 
papillaiis ,  si  commune  en  Italie  et 
dans  l'Archipel ,  se  retrouve  en  Suède. 
La  Nerita  fluviatilis  est  commune  à 
tous  les  fleuves  et  grandes  rivières  de 
l'Europe.    Un   assez   grand    nombre 
d'espèces  sont  communes  à  l'Améri- 
que septentrionale  et  à  l'Europe  ;  ou- 
tre \eLimax  panegatus,  \cs  Hélix  pu- 
tris  et  aspersa,  nous  citerons  V Hélix 
horlenais  à  Terre-Neuve  ,  V Hélix piil- 
cliella,  cette  très-petite  Coquille  ,  si 
commune  du  nord  au  midi  de  l'Eu- 
rope,    aux  Etats-Unis  ;  V Hélix  niti- 
da ,  à  Philadelphie  et  à  la  Guadelou- 
pe ;  les  Hélix  { Bulimus)  radiata ,  de- 
collata ,  etc.  ,  aux  Etats-Unis  ;  et  par- 
mi   les  fluviatiles,  qui  certainement 
n'ont  pas  été  importées  d'Europe  ,  le 
Limneus  stagnalis  ,  la  Paludina  uiui- 
paia  (  ces  deux  dernières  se  retrou- 
vent jusqu'à  Moscow) ,  la  Phjsa  hyp~ 
norum  ,  et  enfin  les  tfnio  margariti- 
fera  et  ■ci'assissima ;  le  premier  peu- 
ple les  lacs  et  les  rivières  des  Etats- 
Unis,  de  l'Islande  ,  du  nord  de  l'Eu- 
rope ,  et  les  lacs  de  la  Russie  ;  il  sem- 
ble être  parmi  les  espèces  fluviatiles 
et    avec  le    Limneus   stagnalis  ,    le 
Piano/ bis   corneus ,  et    la  Paludina 
vivipara  ,  les  types    caractéristiques 
du  n.ord  de  l'Europe  ,  tandis  que  VU- 
nio  crassissima  de  Klein   caracléiise 
les  rivières  et  les  fleuves  du  midi  de 
la  Ranoe  c4  de  l'Espagne,  et  ccpcn- 


GEO 

dant  ces  cieux  espèces  se  trouvent  en- 
semble jusque  dans  le  Canada  et 4a 
rivière  liudson.  M;iis  l'Amérique  sep- 
tentrionale ofTre ,  avec  les  espèces 
communes  à  l'Europe,  des  différen- 
ces nombreuses  et  importantes  ,  par 
la  quantité  d'espèces  particulières  et 
par  certains  genres  ,  comme  l'Hclici- 
ne,  étrangeis  à  l'ancien  continent. 
Les  bords  de  la  Méditerranée,  en  Eu- 
rope,  et  depuis  les  Dardanelles,  les 
côtes  de  S^rie,  d'Egjpte,  de  Barba- 
rie, jusqu'au  détroit  et  aux  îles  Ca- 
naries ,  ainsi  que  l'Archipel ,  forment 
\\w  système  parfaitement  distinct  par 
une  foule  d'espèces  communes  ,  telles 
que  les  Hélix  naticoides,  aspersa , 
i'ermiculata  ,  pisana  ,  pariabilis  , 
slriata,  decollata ,  etc.  ,  et  les  Méla- 
nopsides  qui  appartiennent  exclusive- 
ment aux  vei'sans  de  ce  bassin,  tant 
eu  Europe  qu'en  Asie  et  en  Afrique. 
Les  îles  Madère  et  Porto-Santo  sont 
en  dehors  du  système  dont  on  vient 
de  parler,  et  caractérisées  par  des  es- 
pèces particulières.  Certaines  espèces 
semblent  n'habiter  que  des  parties  de 
ce  système;  ainsi  V Hélix  algira  de 
l'Egypte  et  de  la  Barbaiie  ne  se  re- 
trouve qu'en  Provence  et  pas  en  Ita- 
lie ;  il  en  est  de  même  de  ['Hélix  lac- 
tea  d'Espagne  et  d'Alger,  étrangère 
à  la  Provence,  mais  qui  ariive  jus- 
qu'au Roussilion. 

L'Afrique  offre  une  particularité 
remarquable  dans  l'analogie  des  pro- 
ductions de  ces  bords  opposés.  L'Iri- 
dine  et  \ Anodonta  rubens  du  Nil  se 
retrouvent  au  Sénégal ,  V  Hélix  fîarn- 
mata  de  la  Nubie  ,  sur  les  rives  de  la 
Gambie  ,  etc.  Ces  exemples,  et  quel- 
ques autres  encore,  semblent  prou- 
ver que  les  circonstances  de  stations  , 
c'est-à-dire  de  localités  convenables  , 
semblent  avoir  présidé  ,  dans  la  plu- 
part des  cas  ,  à  la  distribution  de  ces 
Animaux  sur  la  surface  du  globe  ,  et 
si  l'on  répugne  à  admettre ,  comme 
cela  se  conçoit,  la  propagation  de  pe- 
tites espèces  ou  des  coquillages  flu- 
viatiles entre  l'Europe  et  l'Amérique, 
entre  les  deux  rives  de  la  Méditcr- 
1  anée  ,  etc. ,  il  faut  admettre  des  cen- 
tres ou   des   bassins  psuticuliers  de 


GEO 

crôulioii  comme  ou  ;uimcl  eu  Gtio- 
graplùe  physique  des  bassina  et  îles 
massifs  li^cliogripliiques  se  rcnétaiit 
sur  (livoiî^es  p;irlics  d  unegianuc  sur- 
Aice  ou  dans  des  coiiliuens  opposiis  , 
et  étant  alleclcs  eulre  eus:  d'un  no;a- 
1)1  e  variable  de  dillérences  et  d'ana- 
logies. De  même  les  bassins  et  les 
ceulres  de  ciéaliou  présentent  des 
productions  semblables,  équivalentes 
ou  tiitl'érentes  suivant  les  lieux j  et 
l'animalisation  paraît  avoir  élé  sou- 
mise à  de  certaines  conditions  dépen- 
dauies  de  la  l'orme  et  do  la  nature  du 
sol  ,  de  l'état  de  l'air  et  des  eaux ,  do 
telle  sorte  que  certains  genres  et  cer- 
taines cspccesmènie  se  reproduisent  à 
de«grandes  distances  et  j  usque  sur  des 
contiuens  opposés,  d'après  l'influence 
des  localités ,  et  sans  qu'on  puisse 
soupçonner  quelles  y  sont  arrivées 
par  voie  de  dill\isidu  eu  partant  d'un 
centre  unique  ou  de  plusieui'S  centres 
de  productions  distinctes. 

L'examen  de  la  répartition  des  fa- 
milles naturelles  et  des  principaux 
genres  des  Mollusques  à  la  surface  du 
globe  dépasserait  les  bornes  déjà 
Iranchies  de  cet  article;  nous  nous 
conlenlerousd'eu  exposer  ici  les  prin- 
cipaux résultats  :  i°  la  plupart  cfe  ces 
lauiilles,  un  grand  nombre  de  genres 
et  même  beaucoup  d'espèces  appar- 
tiennent à  toutes  les  mers  ou  aux 
contrées  les  plus  opposées.  Cette  com- 
raunautéa  surtout  lieu  entre  les  zones 
lorride  et  tempérée.  •2'i.  Le  nombre 
des  genres  et  surtout  celui  des  espèces 
dans  les  genres  et  le  volume  de  celles- 
ci  est  en  raison  directe  de  l'accroisse- 
ment de  la  température,  mais  une 
foule  d'espèces  peuvent  supporter 
une  différence  considérable  sous  ce 
rapport,  puisque  nous  les  retrouvons 
sous  presque  toutes  les  zones,  comme 
la  Bulla  aperta  ,  la  BuUa  striala,  etc. 
3^.  Certains  genres'ou  certains  grou- 
pes sont  affectés  spécialement  à  telle 
ou  telle  localité  ;  ils  y  sont  mélangés 
quelquefois  avec  certaines  espèces 
caractéristiques  d'autres  centres  ou 
d'autres  bassins;  ou  en  d'autres  ter- 
mes ,  les  conditions  de  station  étant 
semblables  ou  analogues  ,  on  retrou- 


Ql-30  -jC? 

ve  souvent  ïc^  mêmes  types  à  de 
grandes  distances  ,  mais  pour  les  uns 
ces  conditions  sont  irès-bornées,  pour 
d'autres  elles  sont  très-étendues  ;  ce 
qui  délernnne  les  limites  de  l'exten- 
sion  des  espèces  sur  le  globe.  Ces  ré- 
sultats seiid)lenl  prouver  que  la  loi 
générale  de  leur  repartition  est  basée 
sur  l'analogie  des  stations,  c'esl-à- 
dirc  des  circonstances  inllueulcs  dans 
lesquelles  les  espèces  semblables  ou 
équivalentes  sont  appelées  à  remplir 
un  rôle  analogue  ;  ces  deux  termes  , 
savoir  l'analogie  de  station  et  de  des- 
tination ,  étant  corrélatifs  et  dans  une 
dépendance  mutuelle  l'un  par  rapport 
à  l'autre. 

L'examen  de  la  répartition  des  es- 
pèces fossiles  dans  les  diverses  con- 
trées, nous  fournit  des  faits  absolu- 
ment analogues  à  ceux  qui  ont  moti- 
vé les  résultats  généraux  que  nous 
venons  de  présenter  ,  lorsque  du 
moins  ou  examine  les  formations  de 
même  nature  et  dues  aux  mêmes  cir- 
constances géologiques;  mais  ces  faits 
sont  plutôt  analogues  que  semblables; 

f>ar  exemple,  pour  chaque  partie  do 
a  croûte  terrestre ,  les  terrains  for- 
més avant  le  premier  sol  découvert  , 
paraissent  être  d'autant  plus  riches 
en  Fossiles ,  qu'on  se  rapproche  des 
zones  tempérées  ;  les  Fossiles  des  ter- 
rains tertiaires  semblent  rares  dans 
les  températures  extrêmes  ;  mais  les 
espèces  que  tous  ces  terrains  renfer- 
ment, paraissent  avoir  été  soumises 
aux  mêmes  lois  de  répartition  que  les 
espèces  vivantes  aujourd'hui.  On  re- 
trouve les  mêmes  Coquilles  à  de 
grandes  dislances;  d'autres  sont  plus 
circonscrites;  les  différences  princi- 
pales s'observent  entre  les  couches 
superposées,  comme  aujourd'hui  dans 
les  niveaux  divers  d'une  même  mer  , 
mais  en  général,  lors  du  dépôt  des 
premiei's  terrains ,  il  régnait  plus  d'u- 
niformité dans  la  nature  ;  souvent 
une  seule  espèce  compose  presque  à 
elle  seule  une  grande  étendue  de  pays. 
Tout  étant  alors  sous  les  eaux  ,  ïe.s 
conditions  de  station  et  de  destination 
étaient  très-réduites  ,  et  par  consé- 
quent les  esjjèces  devaient  être  moins 


263 


GEO 


nombreuses ,  et  appartenir  presque 
toutes  à  des  familles  pëlagiennes  et 
organisées  pour  les  cii constances  oii 
se  trouvaient  alors  les  mers.  Les 
conditions  de  niveaux,  celles  des  la- 
titudes ,  l'éloigneraent  ou  le  voisi- 
nage des  terres  et  des  volcans  ,  voilà 
presque  les  seules  qu'il  pût  y  avoir. 
Mais  à  mesure  que,  pour  chaque  point 
du  globe,  les  premières  terres  fu- 
rent découvertes  ,  soit  que  la  mer  les 
ait  abandonnées  ,  soit  qu'elles  sortis- 
sent en  s'élevant  progressivement  au- 
dessus  de  son  niveau  ;  dès -lors,  d'au- 
tres conditions  d'existence,  d'autres 
stations  ont  eu  lieu  ,  et  l'on  sent  qu'à 
toutes  les  périodes  d'extension  des 
surfaces  terrestres,  la  vie  qui  se  dé- 
veloppait sur  ces  surfaces,  a  pu  mê- 
ler ses  proiluils  ,  ses  débris  à  ceux 
des  liabitans  des  mers.  Les  chances 
de  ces  mélanges  ont  été  en  raison  de 
l'éloignement  de  cette  première  épo- 
que. De  ?nême,  et  toujours  en  consi- 
dérant chaque  portion  de  la  surface 
terrestre  à  part ,  lors  du  dépôt  de  la 
craie, les  conditionsde  stations  étaient 
déjà  changées;  le  niveau  n'était  plus 
le  même  ,  et  l'état  des  choses  se  rap- 
prochait de  plus  en  plus  de  ce  qui 
existe  aujourd'hui.  Aussi  y  a-t-il  une 
analogie  marquée  entre  les  Fossiles 
des  terrains  tertiaires  de  l'Amérique 
septentrionale  et  ceux  de  l'Europe. 
Il  ne  faut  pas  oublier  qu'à  des  dif- 
férences près ,  réduites  dans  de  cer- 
taines limites,  et  provenant  surtout 
de  l'état  général  des  choses  ,  les  con- 
ditions de  la  vie  furent  les  mêmes 
pour  les  points  élevés  et  pour  ceux 
qui  étaient  plus  bas  ,  une  lois  que 
les  mêmes  niveaux  des  eaux  les 
atteignirent;  et  c'est  si  vrai,  qu'un 
même  système  de  couches  super- 
posées, vous  offre  quelquefois  toute 
la  série  des  Fossiles ,  depuis  les  plus 
anciens  jusqu'à  ceux  analogues  aux 
espèces  vivant,  actuellement,  dans 
la  mer  voisine;  en  sorte  qu'on  pour- 
rait dresser  une  échelle  dont  les  di- 
visions serviraient  à  calculer  rabais- 
sement du  liquide  primitif,  si  l'on 
avait  des  rapports  qu'il  n'est  pas  im- 
possible de  découvrir. 


GEO 

Toutes  les  formations  considérées 
en  masse,  oSrent  des  résultats  géné- 
raux fort  remarquables.  i°.  Les  fa- 
milles ,  les  genres  et  les  espèces  sem- 
blent augmenter  considérablement 
en  nombre  ,  à  mesure  que  des  cou- 
ches plus  anciennes  on  arrive  aux 
plus  nouvelles;  ainsi,  le  calcaire  du 
Jura  offre  plus  d'espèces  et  même  de 
genres,  que  les  terrains  plus  anciens, 
et  moins  que  les  terrains  tertiaires  ; 
mais  les  individus  dans  les  mêmes 
espèces  et  quelquefois  les  espèces 
dans  les  genres  décroissent  dans  la 
même  progression.  Ainsi  ,  le  petit 
nombre  de  genres  et  d'espèces  des 
terrains  anciens  ,  a  été  compensé  par 
celui  des  individus;  les  Gryphéés , 
les  Nautdes,  les  Ammonites,  les  Té- 
rébralules  ,  étonnent  par  la  multipli- 
cité des  individus  dans  l'espèce;  les 
Huîtres,  les  Cërites,  par  la  quantité 
d'espèces  dans  le  genre  ,  etc. 

2°.  Les  genres  et  les  espèces  sont 
de  plus  en  plus  semblables  à  ceux  de 
nos  mers  actuelles,  à  mesure  que  des 
couches  inférieures  on  arrive  à  cel- 
les de  dernière  formation  ,  et  même 
les  plus  récentes  de  celles-ci  renfer- 
ment des  espèces  semblables  à  celles 
de  nos  côtes  ,  chose  généralement 
reconnue. 

.^".  Les  rapports  d'identité  ou  d'a- 
nalogie de  familles,  de  genres  et  d'es- 
pèces entre  les  Fossiles  de  tous  les  ter- 
rains dus  aux  mêmes  circonstances 
géologiques,  et  les  familles,  les  gen- 
res et  les  espèces  aujourd'hui  vi- 
vant sur  la  terre  ,  dans  les  eaux  dou- 
ces ou  salées  ,  suivent  la  progression 
des  parallèles  des  pôles  vers  l'équa- 
teur  ,  et  en  ligne  perpendiculaire  ,  le 
décroissement  d'élévation ,  sauf  des 
anomalies  qui  tiennent  aux  lois  de 
station.  Ainsi ,  par  exemple  ,  les  gen- 
res Nautile, ïérébratule,  Delphinule, 
Cadran  ,  Pleurotome  , Harpe  ,  Tonne  , 
Vis  ,  Mitre  ,  Volute ,  Strombe  ,  Cône  , 
Olive,  Porcelaine,  Ovule,  etc.,  si 
communs  dans  les  terrains  anciens  ou 
tertiaires  ,  ne  se  retrouvent  dans  leur 
véritable  station  qu'entre  les  tropi- 
ques. Les  Mélanopsides  ,  les  Méla- 
nies,  les  Cyrènes  des  pi-emiers  ter- 


GEO 

î-ains  déposés  sous  l'eau  douce  en  An- 
gleterre et  en  France,  ne  se  rencon- 
trent dans  leur  station  naturelle  au- 
jourd'hui que  sur  les  versans  du 
bassin  de  la  Méditerranée  ou  dans 
l'Inde;  les  Litnnées,  les  Planorbes 
de  certains  dépôts  élevés  des  Alpes 
ne  se  retrouvent  qu'à  un  niveau  plus 
bas.  Les  Fossiles  des  terrains  ter- 
tiaires de  même  nature  ,  de  Paris  ,  de 
la  Touraine,  de  Bordeaux,  de  l'Ita- 
lie ,  sont  entre  eux  dans  une  progres- 
sion send)lab!c;  le  nombre  des  es- 
pèces analogues  croît  en  se  rappro- 
chant de  la  Méditerranée  ou  des  mers 
plus  méridionales. 

4°.  Une  quantité  d'espèces  sem- 
blent s'être  progressivement  anéan- 
ties de  manière  que  celles  des  cou- 
ches les  plus  anciennes  paraissent 
ne  plus  exister,  et  cela  par  suite 
des  mêmes  lois  qui  limitent  aujour- 
d  hui  l'extension  des  espèces,  c'est- 
à-dire  linflucnce  des  stations,  ou 
eu  d'autres  termes  parce  qu'elles  fu- 
rent privées  des  conditions  d'exis- 
tence qui  leur  étaient  nécessaires. 
Quand  on  rapproche  cette  observa- 
lion  de  ce  fait  énoncé  plus  haut,  la 
plus  grande  analogie  entre  les  genres 
et  les  espèces  fossiles  d'un  pavs  avec 
les  espèces  vivantes  aujourd'hui  ,  à 
mesure  qu'on  s'approche  des  contrées 
méridionales ,  il  est  permis  de  con- 
clure que  l'abaissement  de  la  tempé- 
rature est  la  principale  des  condi- 
tions d'existence  qui  ont  m;iuquc  à 
ces  espèces  aujourd'hui  anéanties; 
ainsi ,  si  nous  ne  trouvons  plus 
d  Ammonites  ni  de  Bélemnites,  les 
INautdes,  leurs  contemporains,  ont 
encore  des  représeutans  dans  les  mers 
de  l'Inde,  etc.,  et  puisque  nous 
voyons  que  la  principale  condition 
d  existence  des  Cônes,  des  Olives,  des 
Porcelaines,  est  aujourd'hui  la  cha- 
leur des  contrées  situées  entre  les  tro- 
piq^es,  nous  pouvons  en  conclure 
qu'à  l'époque  oii  la  mer  couvrait  no- 
tre sol  et  y  déposait  tant  d'espèces  de 
ces  genres,  elle  avait  un  plus  haut 
degré  de  température  que  la  mer  ac- 
tuelle ,  et  que  quand  les  Mélanopsi- 
dcs  et  les  Cyrcucs  vivaient  dans  le 


GEO  269 

bassin  de  Londres  et  de  Paris  ,  la 
température  y  était  plus  élevée  ,  puis- 
que aujourd'hui  les  mêmes  espèces 
se  sont  conservées  en  P^sp.igne  et  en 
Afrique.  Certaines  espèces  de  nos  ter- 
rains tertiaires  se  sont  conservées  dans 
nos  parages  actuels  parce  que  leur 
condition  d'existence  ou  de  station 
étaient  moins  restreintes  ,  analogues 
sous  ce  rapport  aux  espèces  qui  vi- 
vent aujourd'hui  depuis  la  Noiwège 
jusqu'en  Italie  ou  en  Afrique. 

5".  En  parcourant  la  série  des  Fos- 
siles   des  diverses  fonnalions,    ion 
n'aperçoit  nulle  part  une  ligne  tran- 
chée de  démarcation  enire  les  difTé- 
rens  termes  de  cette  série  ,   de  ma- 
nière à  prouver  que  la  vie  a  été  re- 
nouvelée en  totalité  sur  la  teire  une 
ou  plusieurs  fois.  Au  contraire,  nous 
trouvons  la  preuve  d'un  changement 
successif  et  gradué.  Avec  de  nouvel- 
les espèces  ,  nous  en  trouvons  quel- 
ques-unes de  celles  des  couches  anté- 
rieures ,  et  certains  genres  encore  vi- 
vans  sont  communs  à  toutes  les  cou- 
ches. On  n'apeiçoit  de  changement 
déleimiué  qu'aux  véritables  époques 
géologiques  ,  c'est-à-dire  e//;o///-f//a_ 
que  points  \^  l'époque  antérieure  à 
l'existence  de  la  vie;   2°   celle  oîi  le 
sol  n'était  pas  découvert;  5°  celle  où 
le  sol  fut  libre.   Entre  ces  deux  der- 
nières ,  on  trouve  souvent  des  résul- 
tats d'une  époqueintermédiairc  ,  celle 
oii  la  surface  était  encore  en  combat 
avec  l'élément  aqueux  ,  et  oii  les  eaux 
tendaient  à  se  mettre  en  équdibre; 
on  reconnaît  alors  dans  les  bassins 
les  vallées,  des  alternats  ,  des  mélan- 
ges de  productions  marines  ,  fiuvia- 
tilcs  ou   terrestres.   Il   semble  donc 
qu'on   peut  conclure  de  tout  ce  qui 
précède  :  i"  que  l'analogie  de  station 
et    de    destination ,    c'est-à  dire   des 
conditions  d'existence  et  du   rôle  à 
remplir,  est  la  loi  générale  qui  a  pré- 
sidé à   la  distribution  de  la  vie   sur 
le  globe  ;  2"  que  les  changemens  que 
la  vie  a  éprouvés  sur  sa  surface  ont 
été  gradués;    qu'elle   n'a   point   été 
renouvelée  ;    que    les     races    n'ont 
point  été  modifiées  ,   mais   qu'à  me- 
sure rjiic  les  conditions  d'existence 


a-o  GEO 

cbangcaicnl  ou  qu'il  s'en  form.'iit  de 
nouvelles  ,  df-s  espèces  uouvellcs  ont 
remplace  celles  qui  ne  jx)uvai(ut 
jOus  exister  et  qui  n'av.iient  plus  de 
rôle  à  remplir ,  et  cela  jusqu  à  l'é- 
poque oîi ,  l'our  chaque  partie  de  la 
surface  successivement,  l'équilibre 
entrelcs  causes  influentes  a  été  établi. 

r.  CRÉATION.  (F.) 

S.  Animaux  vertébrés. 

Comme  si  les  Polypiers  Mollusques 
et  les  Conchifères  eussent  tous  origi- 
nairement été  conçus  par  l'Océan  ,  le 
nombit;  des  espèces  appartenant  à  ces 
classes,  est  bien  plus  considérable 
dans  les  mers  que  dans  les  eaux  dou- 
ces ;  aussi  trouve-t-on  à  peine  quel- 
quesSpongiaireSjdesDendrellesetdes 
Alcyonelles  ,  dans  nos  lacs  et  dans  nos 
marais,  pour  les  mettre  en  parallèle 
avec  tant  d'autres  Animaux  des  mê- 
mes genres  ou  des  mêmes  ordres  dont 
se  compose  la  Faune  Pélagienne  ;  et 
l'on  peut  dire  que  le  nombre  des  Co- 
quilles fluviatdes  et  teirestres  n'est 
pas  à  celui  des  Coquilles  marines, 
dans  l'état  actuel  de  la  science  ,  com- 
me un  à  vingt.  Les  Echinodermes  sont 
essentiellement  marins,  ainsi  que  les 
Acalèpbes  fixes  ou  libres.  Tous  ces 
êtres  durent  paraîlrc  les  premiers 
dans  l'univers  :  les  restes  de  ceux 
que  leur  mollesse  ne  condamne  pas  à 
une  prompte  dissolution  sont  les  plus 
anciens  monumcns  qui  nous  soient 
restés  de  l'organisation  animale  en 
son  berceau.  Des  Eponges  et  jusqu'à 
des  Alcyons,  sont  devenus  ,  malgré 
le  peu  rie  consistance  de  leur  tissu  , 
comme  des  médailles  d'un  monde 
primitif  d'essai  dont  la  physionomie 
ne  devait  avoir  que  peu  de  rapports 
avec  celle  du  monde  actuel  perfec- 
tionné ,  et  même  d'un  monde  des 
temps  intermédiaires.  A  ces  débris 
succèdent  ceux  de  quelques  Crusta- 
cés, puis  ceux  des  Poissons,  enfin 
ceux  des  Reptiles  ,  Animanx  verté- 
brés des  eaux,  qui  durent  y  paraître 
quand  les  ilydrophytes,  les  Polypes, 
les  Acalèpbes  et  les  Mollusques ,  des- 
tinés à  les  nounir,  s'y  furent  suffi- 
samment multipliés.    Les  Poissons  , 


GEO 

beaucoup  plus  que  ces  êtres  kurs 
prédécesseurs, sontsoiimis à  degrands 
moyens  de  dispersion;  aussi,  la  pa- 
trie de  chaque  espèce  est-elle  che^ 
eux  moins  limitée  que  celle  des  Ani- 
maux terrestres  et  des  autres  créatu- 
res marines.  Plusieurs  sont  des  cos- 
mopolites qu'on  retrouve  depuis  un 
pôle  jusqu'à  l'autre  et  sous  tous  les 
méridiens.  La  plus  grande  égalité  de 
température  des  eaux  explique  com- 
ment beaucoup  de  Poissons  purent , 
sans  inconvénient,  passer  à  travers  les 
froiszôncs.  A  la  facilité  de  fendre  sans 
obstacle  un  élément  oii  l'influence  du 
froid  et  du  chaud  paraît  être  peu  con- 
sidérable, le  Poisson  joint  l'avantage 
de  trouver  à  vivre  partout.  Souvent 
égaré  à  la  poursuite  de  sa  proie,  il 
s'éloigne  de  plusieurs  centaines  de 
lieues  du  point  qui  le  vit  naître;  il 
peut  jeter  son  frai  dans  tout  climat 
oii  le  besoin  de  se  reproduire  vient 
à  le  surprendre;  il  colonise  ainsi  son 
espèce.  Les  races  qui  voyagent  par 
troupe,  doivent  être  celles  qui  se  dé- 
placent le  plus  et  qui  sont  répandues 
en  un  plus  grand  nombre  de  lieux  ; 
consommant  beaucoup  sur  leur  rou- 
te ,  elles  changent  de  canton  pour 
trouver  une  nourriture  suffisanle  , 
comme  le  font  ces  peuples  pasteurs , 
qui  sont  obligés  de  voyager  de  pàtu- 
l'ages  en  pâturages.  C'est  aussi  dans 
toute  l'étendue  de  l'Océan  septen- 
trional, qu'on  trouve  ces  Morues  et 
ces  Harengs ,  dont  THomme  et  les 
Poissons  voraces  nepeuvent  diminuer 
le  nombre  ,  malgré  la  guerre  achar- 
née qu'ils  leur  font.  Les  espèces  qui 
vivent  sédentaires  ,  se  tiennent  entre 
des  limites  au  contraire  restreintes  ; 
piusiems  ne  quittent  pas  le  fond  ou  la 
plage  qui  leur  produit  un  genre  de 
nourriture  approprié.  C'est  par  cette 
raison  que  les  Chœtodons  ,  par  exem- 
ple ,  qui  se  plaisent  entre  les  i-ocheis 
couverts  de  Madrépores,  s'éloignent 
peu  de  la  torride  oii  croissent  ces 
ornemens  de  la  mer  ;  mais  plusieurs 
de  ces  espèces  domiciliées  se  trouvent 
identiquement  les  mêmes  sur  les  cô- 
tes du  Brésil,  dans  les  parages  arabi- 
ques ,  et  dans  cette  Pol vnésie  indienne 


GEO 

doul  les  écueilsjSenuiltipUant  cliaqiio 
jour  ,  préparent  siins  cesse  des  ïIch 
nouvelles.  On  no  peulcepemlant  su}> 
poser  que  de  telles  espèces,  coulii- 
mières  dos  riv;tges,  aient  pu  se  lia- 
sarder  à  traverser  la  profondeur  pé- 
lagiennc  pour  se  coloniser,  et  1  on 
doit  conclure  qu'elles  ont  été  créées 
en  plusieurs  lieux  ù  la  fois,  ainsi 
qu'ont  dû  l'èlrc  toutes  les  espèces 
identiques  qui  se  retrouvent  séparées 
à  des  distances  énormes  ,  par  des  obs- 
tacles physiques  insurmontables. 

C'est  ici  le  lieu  de  remarquer  com- 
bien  l'Homme  ,  dont  nous  avons  déjà 
signalé  le  pouvoir  sur  la  Géographie 
physique  des  continens,  a  contribué 
encore  à  changer  celle  des  eaux. 
Nous  ne  citerons  pas  ces  Cyprins 
brillans  que,  de  la  Chine  ,  il  répandit 
dans  toutes  les  eaux  douces  de  l'hé- 
misphère boréal  ,  ces  Goura  mis  que  , 
de  l'Inde,  il  transporta  jusque  dans 
les  rivières  des  îles  africaines  ,  ces 
Murènes,  qu'un  roi  philosophe,  poè- 
te ,  guerrier,  et  amateur  de  bonne 
chère  ,  introduisit  dans  les  lacs  de  la 
Poméranie;  nous  ne  parlerons  que 
des  races  puissantes  ou  carnassières 
de  l'Océan,  que  les  navigateurs  ont 
presque  partout  dépaysées.  Long- 
temps ,  les  Requins  se  tinrent  entre 
les  tropiques  ,  et  les  Cétacés  dans  les 
mers  de  notre  zone  tempérée.  Ce  fut 
ilans  la  Méditerranée  que  les  anciens 
connurent  la  Baleine,  et  sur  les  cô- 
tes de  la  France  aquitanique,  que  les 
Basques  lui  firent  leur  première  guer- 
re. Les  voyageurs  qui,  surles  traces  des 
Gaina  et  des  Colomb ,  se  familiarisèrent 
avec  le  passage  de  la  ligne  ou  des  tropi- 
ques ,  en  rencontraient  fréquemment , 
cl  voyant  aussi  le  Requin  jusqu'aloi  s 
ignoré  ,  admiraient  la  force  et  la  fé- 
rocité de  cet  Animal  des  mers  les 
plus  chaudes.  Mais  les  expéditions  de 
pèche  étant  devenues  familières  à  une 
multitude  de  peuples  qui,  avant  le 
quinzième  siècle,  ne  possédaient  pas 
une  nacelle;  les  procédés  pour  con- 
server le  Poisson  s'ctant  multipliés 
pour  en  répandre  la  chair  dans  toute 
l'Europe,  oii  la  superstition  en  fait  une 
nourriture  obligée   deux   fois  la    sc- 


GEO 


^71 


iiiaine  ,  et  durant  une  quarantaine  de 
jours  d'abstinence, lesPoissons, pour- 
suivis sans  relâche,  s'éloignèrent  des 
côtes  oii  tant  de  dangers  les  mena- 
çaient; les  Baleines  ,  cgaUment  tour- 
mentées,suivirentlcur  p  oie  , pensant 
éviîcr  Icuis  ennemis;  le  Noid  devint 
pour  elles  une  nouvelle  patrie  ,  oîi  les 
Européens  les  atteignent  encore.  On 
les  y  voit  de  nouveau  diminuer  de 
nombre  et  chercher  quelque  sécurité 
en  d'autres  parages,  où  les  pêcheurs 
les  atteindront  toujours.  Quant  aux 
Requins,  ils  s'aperçurent  bientôt  que 
les  vaisseaux  dont  ils  s'étaient  d'abord 
eflrayés,  portaient  des  Hommes  sujets 
à  mourir  durant  leur  traversée,  et 
dont  les  flots  devenaient  la  sépultu- 
re; ils  suivirent  ces  vaisseaux  ,dontle3 
ordures  leur  assuraient  aussi  des  re- 
pas; ils  suivirent  suitout  ceux  qui 
faisaient  la  traite  d'autres  hommes  ou 
bien  la  pèche;  et  c'est  ainsi  qu'ils  se 
sont  répandus  d'un  monde  à  l'autre, 
et  du  Midi  au  Nord;  nous  les  rencon- 
trons aujourd'hui  dans  la  Manche  , 
oii  nos  aïeux  ne  les  avaient  jamais  vus. 
Si  les  Poissons  grands  nageurs  de 
l'eau  salée  ont  pu  se  répandre  dans 
toutes  les  mers,  il  en  est  autrement  de 
ceux  des  eaux  douces.  Comment  ceux- 
ci  ont-ils  pu  se  propager  d'un  lac  dans 
un  autre,  et  peupler  d'espèces  identi- 
ques des  fleuves  sans  communication 
et  que  séparent  d'inaccessibles  monts 
ou  de  brùlans  déserts?  C'est  au  mot 
Poissons  que  cette  importante  ques- 
tion doit  être  renvoyée  afin  de  nte 
pas  grossir  un  article  déjà  fort  éten- 
du. Nous  renverrons  en  outre  à  l'ex- 
cellent Mémoire  publié  par  Gaymard 
sur  la  distribution  géographique  des 
Poissons,  ouvrage  intére5i.ant  et  qui 
laisse  peu  à  désirer  dans  l'état  ac- 
tuel de  la  science.  Il  suffira  de  faire 
remarquer  ici  qu'alors  que  le  Bro- 
chet vulgaire  de  l'Europe,  Esox  Lu- 
cius^  a  été  retrouvé  par  Bosc  dans 
les  eaux  douces  de  l'Amérique  du 
*ord ,  et  que  nous  avons  observé 
dans  les  rivières  de  Mascareigne  no- 
tre Anguille  con^mune.  [Mure na  Ait- 
gnila  ),  le  Gobie  Awoua,  par  exem- 
ple ,    est  comme   cantonné  dans  los 


272  GEO 

ruisseaux  d'OtaïtI ,  el  n'a  point  été  re- 
trouvé ailleurs. 

Aux  Poissons  succédèrent  enfin  les 
Reptiles  ,  essai  aquatique  d'un  ordre 
de  création  plus  avancé  ;  ces  premiers 
Reptiles  des  eaux  dont  on  trouve  les 
débris  dans  cerlaines  .  couches  du 
globe  ,  paraissent  avoir  été  de  la  plus 
grande  taille.  Le  Mouitor  de  Maës- 
triclit  pris  par  Faiijas  pour  un  Croco- 
dile ,  et  les  Gavials  primitifs  ne  le  cé- 
daient point  en  longueur  aux  plus 
grands  Crocodiles  de  nos  jours.  Un 
Protée  d'alors  avait  de  telles  propor- 
tions, que  des  savans  en  ont  pris  les 
restes  pour  ceux  d'un  contemporain 
du  patriarche  Noé;  les  Chéloniens  et 
les  Ichthyosaui-es  égalaient  nos  plus 
fortes  Tortues  et  nos  Sauriens  les  plus 
allongés.  Tous  ces  êtres  ont  disparu  ; 
nous  n'en  connaissons  plus  que  les 
ossemens,et  rien  ne  nous  apprend 
quelle  fut  leur  distribution  sur  les 
premiers  rivages  de  la  terre  fangeuse 
et  naissante. 

Cependant ,  les  restes  superposés 
de  tant  de  races  d'Animaux  marins  , 
ayant  formé  dans  une  longue  suite  de 
siècles  ces  couches  de  sédiments!  va- 
riées, dont  les  terrains  habités  sont 
formés  aujourd'hui  ,  les  Plantes  ne 
purent  tarder  à  se  montrer  sur  la 
surface  de  la  terre  humide  et  vierge 
que  venaient  féconder  les  rayons  du 
soleil.  Nous  avons  vu  comment  l'Ul- 
ve  comprimée  explique  l'apparition 
d'une  première  végétation  terrestre  ; 
les  Lichens  nous  apprennent  tous  les 
jours  comment  la  végétation  peut 
commencer  sur  les  Roches.  Il  en  est 
un  {Stercocaulon  Kulcani)  qui  s'em- 
presse de  naître  sur  la  lave  à  peine 
figée  des  volcans  ,  et  qui  ne  peut  êti  e 
conséquemracnt  que  postérieur  aux 
vomissemeus  volcaniques  ;  il  en  est 
un  autre  (  Parmelia  tessellaris  )  qu'on 
ne  rencontre  jamais  que  sur  les  bri- 
ques; celui-là  ne  peut  être  que  posté- 
rieur à  l'Homme  ,  comme  la  plupart 
dcj  Opégraphcs  et  des  Stictes  qui 
couvrent  les  écorces  des  grands  Ar- 
bres ,  n'ont  pu  précéder  ceux-ci  dans 
l'ordre  de  la  dispersion  des  êtres  or- 
ganisés à   la    surface   du  globe;  ces 


GEO 

parasites  ont,  pour  ainsi  dire,  suivi 
la  marche  des  forêts ,  comme  certains 
Aranéides  incommodes  s'attachent  à 
l'Homme,  aux  dépens  duquel  cette 
vermine  naquit ,  se  multiplie  et  se 
répand  dans  tout  l'univers.  Ainsi, 
chez  les  Végétaux  comme  chez  les 
Animaux,  l'organisation  qui  com- 
mença par  les  êtres  les  plus  simples  , 
pour  passer  à  de  plus  composés ,  re- 
tourne encore  à  l'état  de  simplicité, 
comme  pour  rappeler  encore  une  fois 
l'image  éternelle  du  cercle.  (b.) 

ff  Distribution  géographique  des 

PRODUCTIONS  TERRESTRES. 

et.   Géographie  botanique. 

Après  la  connaissance  des  substan- 
ces minérales  el  fossiles,  distribuées 
par  couches  sur  la  surface  de  notre 
planète  ,  les  Plantes  sont  les  objets 
naturels  qu'il  importe  le  plus  d'étu- 
dier ,  à  l'effet  de  caractériser  les  dif- 
férentes régions  du  globe.  L'influence 
que  les  agens  physiques  exercent  sur 
les  productions  de  la  nature  ,  leur 
fait  revêtir  des  formes  extrêmement 
diversifiées,  et  dont  chacune  semble 
]iarticulière  à  telle  étendue  de  pays. 
Si  nous  reconnaissons  que  la  plu- 
pait  des  Végétaux  ont  une  patrie 
resserrée  entre  certaines  limites  , 
nous  serons  obligés  d'admettre  que  , 
malgré  leurs  nombreux  moyens  d'é- 
migration ,  ces  Végétaux  ne  pourront 
jamais  devenir  cosmopolites.  La  fixité 
des  individus  au  sol  qui  les  a  vu  naî- 
tre ,  ainsi  qu'une  foule  de  conditions 
indispensables  à  leur  existence,  se- 
ront toujours  des  obstacles  qui  les 
empêcheront  de  franchir  leurs  bar- 
rières naturelles.  Et  si  l'on  considère 
celte  classe  d'êtres  sous  le  point  de 
vue  de  leur  existence  dans  telle  ré- 
gion ,  exclusivement  à  toute  autre  , 
on  pourra  réunir  une  masse  de  faits 
assez  positifs  pour  en  constituer  une 
science  particulière  qui  aura  ses  lois 
et  ses  théories.  Cette  science  existe  , 
et  pi  us  complète  que  les  autres  parties 
de  la  Géographie  naturelle,  elle  a  reçu 
le  nom  de  Géographie  botanique. 
Par  ses  préceptes  comme  par  sfis 


GEO 

exemples,  Liuné,  toujours  créateur, 
en  posa  les  premiers  fonclcmens  ;  il 
eut  soin  d'indiquer ,  dans  les  ou- 
vrages généraux  et  dans  les  Flores  , 
la  patrie  de  chaaue  Plante,  circons- 
tance à  laquelle  les  anciens  natura- 
listes ne  donnaient  qu'une  impor- 
tance très-faible.  L'attention  des  bo- 
tanistes ne  s'est  néanmoins  portée 
que  long-temps  après  Linné  sur  cette 
partie  intéressante  de  la  science;  mais 
en  peu  de  temps,  les  progrès  de  celle- 
ci  ont  été  si  rapides  ,  qu'elle  s'est 
presque  mise  au  niveau  des  autres 
sciences  naturelles,  et  qu'elle  a  de- 
puis attiré  les  remarques  de  plusieurs 
savans.  Il  est  vrai  que  l'on  compte 
parmi  ses  historiens  ,  quelques-uns 
de  ces  hommes  aussi  distingués  par 
une  vaste  érudition  que  par  un  es- 
prit juilicieux,  de  ces  hommes  qui 
commencent  par  constater  et  ras- 
sembler des  faits,  les  enchaînent  en- 
suite avec  sagacité  ,  sans  pourtant 
omettre  d'exposer  ceux  qui  ,  dans 
l'imperfection  de  la  science ,  sem- 
blent faire  exception  aux  lois  qu'ils 
étaient  parvenus  à  établir.  Les  tra- 
vaux des  Humboldtjdes  De  CandoUe, 
des  Robert  Brown  ,  seront  donc 
nos  guides  dans  l'exposition  concise  , 
et,  autant  que  possible  ,  suffisante  de 
toutes  les  données  acquises  sur  la 
Géographie  botanique,  et  des  résul- 
tats généraux  qu'on  en  a  déduits. 
Nous  mettrons  aussi  à  profit  les  ou- 
vrages publiés  récemment  sur  cet  ob- 
jet ,  parmi  lesquels  se  distinguent 
éminemment  les  travaux  et  Mémoires 
de  Schouw^,  Boue,  De  Buch,  Winch, 
etc.;  et  peut-être  aurons-nous  l'avan- 
tage d'enter  quelques  idées  sur  celles 
qui  ont  été  développées  par  le  pro- 
fesseur De  CandoUe  ,  relativement  à 
la  circonscription  des  régions  botani- 
ques. Avant  de  parler  des  limites  qui 
captivent  les  Végétaux  dans  certaines 
zones ,  ou  de  ceux  propres  à  telles 
contrées  et  à  telles  localités ,  nous  al- 
lons passer  rapidement  eu  revue  les 
causes  physiques  dont  l'influence  est 
si  marquée  sur  la  végétation  ;  nous 
ferons  suivre  cet  examen  de  quel- 
ques considérations  sur  la  profusion 

TOME  vit. 


GEO  375 

et  la  rareté  des  Plantes,  sur  leur 
acclimatation  en  des  régions  exo- 
tiques ,  et  sur  l'impossibilité  du 
transport,  ou  du  moins  de  l'exis- 
tence dura\)lc  de  certaines  d'entre 
elles  hors  de  leur  climat  naturel. 
La  végétation  de  chaque  pays  est 
soumise  à  l'influence  constante  et 
perpétuelle  des  agcns  physiques  qui , 
non-seulement,  modilicnt  les  formes 
des  espèces  ,  mais  encore  s  opposent 
tout-à-fait  à  l'existence  de  plusieurs 
d'entre  elles.  Si  nous  cherchons  à 
classer  ces  ageus  en  rai>on  de  leur 
importance  pour  l'objet  qui  nous  oc- 
cupe ,  nous  placerons  en  première 
ligne  la  température;  puis  nous  étu- 
dierons l'action  de  la  lumière,  de 
l'eau  ,  du  sol ,  de  l'air  atmosphérique 
et  des  phénomènes  météoriques  qui 
s'opèrent  dans  ce  vaste  laboratoire. 
En  examinant  l'action  de  la  tem- 

Sérature  sur  les  Plantes ,  nous  ne 
evons  pas  perdre  de  vue  qu'elles 
sont  des  êtres  organisés  doués  d'une 
vie  intérieure  ,  et  par  conséquent 
soumis  à  des  causes  physiologiques 
dont  nous  ne  pouvons  nous  ren- 
dre compte  avec  précision.  L'in- 
fluence de  la  chaleur  sur  les  Vé- 
gétaux, ne  peut  donc  être  assimi- 
lée à  celle  qu'elle  exerce  sur  tous  les 
corps  de  la  nature  ;  elle  est  ici  su- 
bordonnée à  l'organisation  qui  fait 
que  telle  Plante  placée  dans  les  con- 
ditions les  moins  favorables  à  l'exis- 
tence ,  résiste  cependant  avec  vigueur 
à  l'empire  destructeur  des  élémens. 
Mais  faisons  abstraction  de  cette  ac- 
tion physiologique  de  la  chaleur  sur 
la  force  vitale  des  Végétaux  ,  et  voyons 
seulement  quelle  sera  son  action  pu- 
rement physique  sur  leurs  liquides 
et  leurs  solides.  En  ce  sens ,  elle  ne 
peut  agir  assez  activement  que  sur 
les  premiers ,  car  les  bois  à  l'étal  par- 
fait et  les  graines  bien  mûres  ,  c'est-à- 
dire  ,  dont  toutes  les  parties  sont  pres- 
que entièrement  solidifiées,  paraissent 
insensibles  aux  extrêmes  du  froid  et 
du  chaud.  Quant  aux  liquides  ,  ils 
sont  ddatés  ou  condensés  ,  selon  les 
diverses  températures.  Si  le  froid  est 
assez  intense  pour  solidifier  l'eau  qui 

18 


274  GEO 

doitêlre  le  vëliicule  des  sucs  iilimon- 
taires  de  la  Plante,  celle-ci  ne  peut 
exister  faute  d'aliraens  ;  uu  même  ef- 
fet est  produit  par  la  cause  opposée, 
c'est-à-dire  par  une  haute  tempéra- 
ture ,  car  le  terrain  se  dessècbe  el  de- 
vient entièrement  stérile  ;  aussi ,  de 
vastes  pays  (les  légions  polaires  elles 
climats  arénacés  de  l'Afrique)  oii  ces 
deux  causes  agissent  d'une  manière 
continue  ,  sont  presque  tout-à-fait 
dépourvus  de  \égélaux.  Les  seuls 
que  l'on  y  rencontre  ,  possèdent  une 
constitution  qui  les  fait  triompher  des 
effets  destructeurs  de  la  température, 
et  chez  eux  la  force  vitale,  unie  à  des 
circonstances  visibles  et  susceptibles 
d'explication  ,  suffit  pour  conserver 
dans  leurs  organes  essentiels  la  cha- 
leur ou  l'humidité  nécessaire  à  l'exis- 
tence. 

Comme  il  est  démontré  que  la  cha- 
leur intérieure  des  Arbres  est  tou- 
jours plus  élevée  que  la  température 
de  l'atmosphère  ,  puisqu'on  l'a  as- 
similée à  celle  qu'indiquerait  un 
thermomètre  placé  à  la  profondeur 
moyenne  de  leurs  racines  ,  la  tempé- 
rature de  l'air  ambiant  ne  peut  donc 
agir  que  sur  les  parties  extérieures 
des  Végétaux  ,  et  la  facullé  de  résister 
au  froid,  augmentera  dans  ceux-ci, 
en  raison,  i"  du  nombre  et  de  la  den- 
sité des  couches  ligneuses  ,  2*  de  la 
quantité  des  feuillets  de  l'écorce  ou 
des  écailles  des  bourgeons  qui  retien- 
nent captives  plusieurs  zones  d'air, 
dont  la  conductibilité  du  calorique 
presque  absolument  nulle,  préserve 
la  sève  en  circulation;  5**  de  la  naluie 
résmcuse  des  sucs  propres  contenus 
dans  les  bourgeons  et  dans  l'écor- 
ce ,  ou  de  la  nature  charbonneuse  de 
celle-ci.  A  l'appui  de  ces  pi'opositions, 
nous  citerions  un  grand  nombre 
d'exemples,  si  nous  ne  craignions  pas 
d'exposer  des  faits  connus  de  tout  le 
monde.  Pour  peu  qu'on  ait  porté  son 
attention  sur  les  Plantes  du  Nord,  on 
y  aura  vu,  en  effet,  parmi  les  Arbres, 
des  Bouleaux  munis  d'une  multitude 
d'épideimes  ,  et  des  Conifères  rem- 
plis de  sucs  résineux.  Il  est  remar- 
quable en  outre  que  les  Plantes  suc- 


GEO 

culenies  sont  infiniment  plus  sujettes 
à  la  gelée  ,  que  celles  dont  le  tissu  est 
serré  et  charbonneux  ,  et  qu'un  Ar- 
bre des  pays  chauds  est  d'autant  plus 
susceptible  de  culture  dans  nos  cli- 
)i)ats,  qu'il  est  plus  avancé  en  âge,  ou, 
en  d'autres  termes  ,  que  le  nombre  de 
ses  couches  ligneuses  s'est  augmenté. 
Ainsi,  on  voit  au  Jardin  des  Plantes 
de  Paris ,  entre  autres  Plantes  des 
contrées  chaudes,  un  superbe  indi- 
vidu (V Acacia  Julibrisin  ,  qui  vit  en 
pleine  terre  el  ne  redoute  aucune- 
ment la  rigueur  de  nos  hivers. 

Une  température  qui  ne  varie,  dans 
les  deux  saisons  extrêmes  de  l'année, 
qu'entre  des  degrés  peu  éloignés,  est 
favorable  à  l'existence  des  Plantes  vi- 
vaces  auxquelles  un  froid  rigoureux 
devieiit  mortel;  tandis  qu'au  con- 
traire, les  Plantes  annuelles  dont  les 
graines  restent  endormies  pendant 
l'hiver,  s'accommodent  mieux  d'un 
climat  oii  la  température  est  très-éle- 
vée  dans  certains  jours  de  l'été.  Nous 
reviendrons  un  peu  plus  loin  sur 
cette  question,  en  parlant  de  la  trans 
migration  et  de  1  acclimatation  des 
Végétaux. 

On  sait  que  la  lumière  est  en  grande 
partie  la  cause  déterminante  de  l'ab- 
sorption de  la  sève  ,  de  l'émanation 
aqueuse  des  parties  vertes,  de  la  dé- 
composition de  l'Acide  carbonique, 
et  conséquemment  de  la  fixation  du 
carbone;  on  sait  qu'elle  produit  la 
coloration  des  parties  vertes,  le  de- 
gré de  consistance  et  la  direction  des 
oiganes  ;  enfin,  qu'elle  donne  nais- 
sance à  plusieurs  phénomènes  ,  dont 
le  plus  saillant  est  celui  du  sommeil 
des  feuilles  et  des  fleurs.  Ces  influen- 
ces s'exercent  bien  certainement  sur 
tous  les  Végétaux  ,  mais  elles  ne  dé- 
terminent quelque  chose  de  par- 
ticulier dans  les  Plantes ,  que  par 
leur  durée  ou  l'intensité  de  leur  ac- 
tion. C'est  dans  les  climats  équi- 
noxiaux  seulement,  oii  une  lumière 
vive  et  à  peu  près  égale  pendant  toute 
l'année,  envoie  ses  rayons  perpen- 
diculairement sur  ces  régions  du 
globe;  c'est  là  que  vivent  les  espèces 
qui  sont  remarqfuables  par  le  sommeil 


GL\3 

qI  le  rdveil  allcrnatirs  de  leurs  orga- 
nes ;  Inodis  qu'on  ne  trouve  dans  les 
contrées  rapprochées  de.-,  pôles  ,  que 
des  Plantes  dont  les  fleurs  et  les 
feuilles,  p<-u  sensibles  au  faible  éclat 
diiiic  lumière  oblique,  conservent 
liabitucllemcut  la  même  position. 

Ija  coloration  des  organes  des 
Plantes,  leur  tissu  compacte  ,  et  leur 
nature  charbonneuse  ou  résineuse  , 
ayant  pour  cause  efliciente  la  lumière, 
il  est  naturel  de  chercher  ceux  qui 
présentent  au  plus  haut  degré  ces 
qualités  dans  les  pays  chauds  et  ex- 
posés à  une  grande  lumière.  On  ne 
rencontrera  au  contraire  dans  les 
lieux  froids  et  ombragés,  que  des  Plan- 
tes blanches,  comme  étiolées,  peu 
consistantes,  qui  absorbent  beaucoup, 
sans  évaporer  en  proportion  ,  souvent 
même  de  véritables  liydropiques  qui, 
pour  leur  guérison  ,  ont  besoin  de 
l'action  vivilianle  des  rayons  lumi- 
neux. Il  Y  a  sans  doute  de  nombreu- 
ses exceptions  à  ces  règles;  ainsi ,  Ion 
voit  des  Arbres  très-verts  et  riches 
en  principes  résineux  ,  occuper  des 
lieux  fort  peu  favorisés  de  la  lumière 
et  de  la  chaleur  ;  on  voit  des  Plantes, 
telles  que  les  Fougères  ,  les  Mousses  , 
conserver  leur  verdure  dans  1  obscu- 
rité qui  décolore  tous  les  autres  Vé- 
gétaux. Mais  cesexceplions  nous  sem- 
blent prouver  que  les  Plantes  Je  fa- 
milles diverses  réclament  des  doses 
diverses  de  lumière  ,  et  il  est  possible 
d'en  tirer  celte  conséquence  pratique, 
que  dans  la  culture  des  espèces  exo- 
tiques, c'est  non-seulement  la  quan- 
tité de  chaleur  du  climat  dont  il  faut 
tenir  compte  et  qu'il  convient  de  leur 
approprier ,  que  celle  de  la  lumière 
de  ces  mêmes  climats.  Cette  quantité 
est,  il  est  vrai,  souvent  dillicile  à 
évaluer  ,  et  nous  en  avons  la  preuve 
dans  les  Plantes  alpines  que  1  on  n'é- 
lève qu'avec  tant  de  peines  dans  les 
f  jardins  botaniques  :  mais  ne  pourrait- 
on  pas  en  approcher  d'une  manière 
sufiisantc,  en  donnant,  ainsi  que  l'un 
de  nos  collaborateurs  le  proposa  h: 
premier  dans  les  Annales  îles  Scien^ 
ces  ;,énérales  physiques  ,  une  lu- 
mière   artificielle    aux    Plantes    des 


GlsO 


275 


serres  ,  durant  un  espace  de  temps 
égal  à  celui  où  le  soleil  éclaire  l'ho- 
lizon  de  leur  patrieV  11  est  hors  d« 
doute  que  les  Plantes  ont  une  orga- 
nisation eu  rapport  avec  les  circons- 
tances de  Icius  climats  respeclils,  et 
qu'on  ne  peut  activer  ou  ralentir 
leurs  fonctions  sans  les  modifier,  sans 
porter  atteinte  à  leur  organisation  , 
et  conséquemment  à  leur  existence. 

Lorsque,  dans  cet  ouvrage,  on  a 
traité  de  l'Eau (  f^.  ce  mot  )  dans  ses 
rapports  avec  les  corps  organisés  ,  il 
a  été  question  de  ses  fonctions  com- 
me menstrue  des  aliniens  des  Plan- 
tes et  même  comme  élément  do  cer- 
tains tissus  organiques.  Il  règne  à 
cetégardla  plus  grande  diversité  entre 
les  Végétaux.  Les  uns  en. absorbent 
une  grande  quantité  ;  les  autres  ,  au 
contraire,  n'ont  besoin  pour  leur 
existence  que  d'une  faible  portion  de 
ce  liquide  ,  et  semblent  même  le  re- 
douter comme  un  élément  destruc- 
teur. Les  premiers  vivent  dans  des 
localités  humides  ,  ont  un  tissu  lâ- 
che et  spongieux  ,  des  feuilles  molles 
présentant  de  grandes  surfaces,  mu- 
nies de  beauco;ip  de  pores  corticaux, 
et  sont  très-peu  velus  ;  leur  végéta- 
tion est  rapide  ,  et  ils  ne  sont  guère 
susceptibles  d'être  altérés  par  l'hu- 
midité. Les  seconds  n'habitent  que 
les  lieux  les  plus  secs,  et  offrent  une 
organisation  eu  harmonie  avec  leur 
station.  Ainsi  ils  sont  très-den- 
ses ;  leurs  feuilles  sont  petites,  ve- 
lues, et  ne  présentent  que  peu  de 
f)ores  corticaux  ;  leur  végétation  est 
ente  ;  ils  abondent  en  sucs  propres  , 
gommeux  ,  résineux  ou  huileux  ;  en- 
fin ils  n'ont  que  peu  de  racines  et 
sont  prompteraent  altérés  par  l'hu- 
midité. 

Puisque  les  Végétaux  se  présen- 
tent avec  des  qualités  si  opposées,  ils 
sembleraient,  sous  ce  point  de  vue, 
susceptibltjs  d'être  partagés  en  deux 
classes  ,  auxquelles  les  expressions 
d'ilsdrophiles  et  d'Hydrophobes  se- 
raient conven:ibIement  .appliquées. 
Mais  ,  ainsi  que  leurs  stations  ,  les 
Plantes  n'offrent  pas  toujours  le  maxi- 
mum ou  leniiniuuun  d'humidité.  Il 


276  GEO 

y  en  a  de  tellement  intermédiaires  , 
qu'elles  vivent  dans  plusieurs  locali- 
tés ,  suivant  lesquelles  ces  Plantes  , 
il  est  vrai,  varient  extrêmement  ,  et 
ont  un  aspect  semblable  à  celui  des 
Végétaux  qui  croissent  exclusivement 
dans  une  région  humide  ou  sèche. 

L'influence  de  l'eau  sur  la  distri- 
bution topographique  des  Végétaux, 
est  liée  intimement  avec  celle  des 
causes  que  nous  avons  énumérées 
plus  haut.  Nous  avons  vu  que  son  ab- 
sorption était  considérablement  mo- 
difiée par  la  lumière  et  la  tempéra- 
ture. Dans  les  paragraphes  suivans, 
nous  dirons  en  peu  de  roots  comment 
l'influence  de  l'eau  se  trouve  aug- 
mentée ou  diminuée  par  les  differens 
états  du  sol  et  de  l'atmosphère. 

Selon  la  consistance  du  terrain  et 
la  nature  chimique  des  terres  et 
des  pierres  qui  le  composent,  les  Vé- 
gétaux varient  aussi  plus  ou  moins 
dans  leurs  formes.  Il  est  inutile  de 
rappeler  à  nos  lecteurs  les  différences 
que  présentent,  dans  leur  végétation, 
les  localités  sablonneuses  ou  argi- 
leuses, pierreuses  ou  contenant  beau- 
coup d'humus  végétal  sous  les  mêmes 
climats  ou  des  endroits  très-rappro- 
chés.  Telles  Plantes  néanmoins  pros- 
pèrent malgré  la  consistance  désa- 
vantageuse du  sol  ,  pourvu  que  ce- 
lui-ci ait  une  bonne  exposition,  tandis 
qu'un  terrain  semblable  ,  mais  mal 
exposé  ,  est  complètement  stérile. 
Ainsi  les  contrées  battues  par  les 
vents,  exposées  au  nord  ou  au  midi  , 
dénuées  de  forêts  ou  de  montagnes  , 
n'offrent  certainement  pas  la  même 
végétation  que  celles  qui  sont  suffi- 
samment abritées,  quoique  ces  der- 
nières possèdent  la  même  constitution 
géognostique.  Ainsi  un  sol  dont  les 
molécules  sont  mobiles  les  unes  sur 
les  autres  ,  et  ne  contient  qu'un  petit 
nombre  de  parties  sol ubles dans  l'eau, 
ne  peutscrvir  que  d'excipient  pour  les 
riantes.  Il  ne  les  nourrit  pas,  et  peut 
tout  au  plus  soutenir  la  vie  de  celles 
qui  puisent  dans  lair  atmosphérique 
leurs  subtances  alimentaires.  Le  nom- 
bre de  ces  dernières  doit  être  fort 
limité,  et  elles  ont  un  aspect  aus.-;i 


GEO 

particulier  que  leur  mode  d'existence. 
8i  une  foule  de  Plantes  ne  peuvent 
vivre  que  sur  les  bords  de  la  mer  ;  si 
d'autres  ,  telles  que  les  Crucifères  et 
les  Champignons  ,  croissent  de  préfé- 
rence dans  les  terrains  qui  renfer- 
ment beaucoup  de  matières  animales 
en  décomposition  ;  s'il  en  est  qui  se 
plaisent  dans  un  sol  siliceux ,  gyp- 
seux  ou  contenant  des  matières  sa- 
lines, il  devient  évident  que  la  na- 
ture chimique  des  terres  doit  influer 
puissamment  sui"  le  développement 
des  Végétaux  propres  à  chaque  ré- 
gion. Cette  action  de  la  nature  des 
terres  sur  les  Végétaux,  augmente  d'é- 
nergie lorsque  la  localité  est  soumise 
en  même  temps  à  l'action  de  l'eau 
qui  disiout  les  matières  alimentaires, 
et  à  celles  de  la  température  qui  fa- 
vorise la  dissolution  ,  et  de  la  lumière 
qui  produit  une  répétition  plus  fré- 
quente du  phénomène  del'absorplion. 
On  a  beaucoup  parlé  de  l'influence 
que  les  roches  ,  c'est-à-dire  les  mas- 
ses compactes  de  matières  minérales 
qui  constituent  les  montagnes,  exer- 
cent sur  l'habitation  des  Plantes, 
soit  qu'on  considère  leur  couleiu"  , 
leur  surface  plus  ou  moins  lisse  et  en- 
fin leurs  autres  qualités  physiques  , 
soit  qu'on  envisage  seulement  leur 
nature  chimique.  Quant  à  la  pje- 
mière  considération  ,  il  est  certain 
que  la  chaleur  réfléchie  par  les  ro- 
chers modifie  la  température  de 
certains  lieux  ,  et  y  fait  prospérer 
plusieurs  Végétaux  qui  n'habitent 
ordinairement  que  des  contrées 
beaucoup  plus  i.néridionales.  C'est 
ainsi  que  les  yjarties  basses  de  quel- 
ques vallées  étroites  et  enclavées  au 
milieu  des  Hautes-Alpes  off^rent  au 
voyageur  étonné  des  Plantes  qui  se 
retrouvent  seulement  à  plusieurs  de- 
grés de  latitude  plus  au  midi.  Mais 
cette  influence  ne  s'exerce  que  dans 
un  très-petit  nombre  de  localités  ,  et 
doit  agir  légèi'cment  sur  le  choix  des 
Plantes  susceptibles  d'y  prospérer. 
l<]n  ce  qui  concerne  l'action  de  la  na- 
ture chimique  des  roches  sur  les  Vé- 
gétaux, action  que  plusieurs  obser- 
vateurs ont  singidièremcnt  exagérée, 


GEO 

elle  a  été  réduite  à  sa  juste  Vidcui- 
par  le  professeur  De  Candolle.  Le 
sol  dans  lequel  croissent  les  Plantes 
des  roches  calcaires,  granitiques, 
schisteuses,  etc.  ,  se  compose  bien 
plus  de  l'humus  formé  par  les  corps 
organisés  qui  ont  vécu  à  sa  surface 
et  de  molécules  terreuses  étrangères 
aux  roches,  que  du  propre  détriUisde 
celle-ci  ,  et  c'est  une  bonne  raison 
pour  "croire  que  leur  nature  n'est 
qu'une  cause  purement  accessoiieà 
la  naissance  et  à  l'habitation  des  Plan- 
tes. Aussi  telles  Plantes,  comme  le 
Ikiis  ,  qu'on  croyait  particulier  aux 
terrains  calcaires  ,  le  Châtaignier  qui 
paraissait  en  être  exclu,  etc.,  etc., 
ont-elles   été  rencontrées  dans  pres- 

Sue  tous  les  terrains  minéralogiques. 
n  ne  peut  nier  toutefois  que  ces  Vé- 
gétaux marquent  une  sorte  de  préfé- 
rence pour  telle  espèce  de  terrain  ; 
mais  il  n'est  pas  liicile  d'expliquer 
cette  préférence,  car  l'intluence  du 
sol  dans  lequel  plongent  leurs  raci- 
nes, nous  paraît  devoir  l'emporter 
sur  celle  des  roches  qui  lui  servent  de 
simple  support  ,  et  d'après  ce  que 
nous  avons  dit  plus  liant  ,  ce  sol  est 
composé  ,  dans  les  divers  terrains,  de 
matériaux  presqu'identiques  par  leur 
nature.  C'est  ainsi  que  les  terrains  ca- 
laminaires,  par  exemple,  pré->entent 
parfois  une  végétation  tellement  {)ar- 
ticulière,  qu'il  est  des  pays  où  l'appa- 
yitionde  certaines  Plantes  a  détermi- 
né des  exploitations  du  Zinc.  7^.  Ca- 
lamine. LesseulsVégétaux  immédia- 
tement appliqués  contre  les  roches  eu 
reçoivent  incontestablement  une  ac- 
tion marquée.  Ces  Végétaux  ne  con- 
sistent qu'en  Cryptogames  des  clas- 
ses les  plus  inférieures.  Pour  ne  pas 
abuser  des  citations  ,  nous  nous  bor- 
nerons à  mentionner  ici  la  station  du 
Rldzocarpon  geograp/iicurn.  Ce  Li- 
chen ne  se  trouve  que  sur  les  roches 
syénitiques  ou  primitives  oii  il  forme 
des  croules  verdâtres,  faciles  à  distin- 
guer de  très-loin.  En  certaines  loca- 
lités de  montagnes  calcaires  (sur  le 
mont  Salève  et  le  revers  oriental  du 
Jura  )  ,  gissent  d'énormes  débris  de 
rochers  ,  témoins    irréfragables    de 


GEO  377 

grandes  catastrophes  qui  k.s  ont 
transportés  à  une  grande  dislance  de 
leur  position  primitive.  Ou  les  dis- 
tnigue  aisément  d'avec  les  rochers 
cnvironnansaux  taches  vertes  et  con- 
tinentes du  lîidzocarpon.  11  a  déjà 
été  quciliou  d'un  Sléréocaulon  qui 
ne  vient  que  sur  les  scories  de  vol- 
cans ,  et  d'une  Lécanorc  qu'on  ne  re- 
trouve jamais  ailleurs  que  sur  des 
briques. 

C  est  peut-être  à  tort  que  l'on 
attribue  aux  seules  inlluenccs  de  la 
température  et  de  la  lumière  la  vé- 
gétation si  particuliùe  des  monta- 
gnes. La  nature  de  celles-ci  y  est 
bien  pour  quelque  chose,  et  cette 
assertion  ne  détruit  pas  ce  que 
nous  avons  avancé  sur  la  nullité  d'in- 
fluehcc  des  roclu  s  quant  à  leur  com- 
position minéralogique;  expliquons- 
nous  :  deux  montagnes  se  trouvent» 
dans  des  circonstances  semblables , 
c'est-à-dire  qu'elles  ont  la  même  hau- 
leui',  une  exposition  pareille,  qu'el- 
les sont  sous  le  même  climat,  et  ce- 
pendant leur  végétation  est  totale- 
ment différente  ;  dans  l'une,  le  roc 
e-it  presqu'à  nu  ,  ou  bien  il  est  re- 
couvert par  une  légère  couche  de 
terreau  pur  formé  par  le  détritus  des 
corps  organisés  ;  dans  l'autre,  le  ter- 
rain est  arénacé  ou  argileux  ,  plus  ou 
moins  mobile,  et  susceptible  de  nour- 
rir de  grandes  Plantes  dont  les  raci- 
nes peuvent  pénétrer  à  une  profon- 
deur considérable.  Les  différences 
que  présentent  les  sommets  des  hau- 
tes chaînes  de  montagnes  en  sont  des 
exemples  frappans.  Sur  les  unes,  ou 
ne  voit  que  des  Plantes  herbacées  ap- 
partenant à  des  genres  tout-à-fait 
étrangers  à  ceux  de  la  plaine  ,  tels 
que  des  Saxifrages,  des  Gentianes, 
des  Primevères  ,  tandis  qu'ailleiu's 
les  Sapius  ,  les  Rhododendrons,  etc. , 
ainsi  que  plusieurs  Arbustes  des  plai- 
nes,croissent  en  abondance.  Usuitde- 
là  que  certaines  Plantes  préfèrent  on 
terrain  à  cause  de  la  dureté  des  ro- 
ches qui  le  supportent,  et  qui  n'é- 
tant pas  faciles  à  désagréger  ,  restent 
totalement  étrangères  à  la  composi- 
tion du  sol   dans  lequel  les  Plantes 


878  ge:o 

piiiseal  leur  nourriture.  Les  terraius 
mous,  au  contraire  ,  influent  directe- 
ment sur  la  végétation,  et  facilitent 
Sar  eux-mêmes  le  développement 
es  Arbres  et  des  Arbustes. 
Comme  il  a  été  bien  constaté  que 
les  proportions  dOxigène  et  d'A- 
zote qui  composent  l'atmosplière  ne 
varient  pas  sensiblement  dans  quel- 
que partie  que  ce  soit  du  globe,  ei  à 
quelque  hauteur  que  l'on  s'élève,  il 
n'est  pas  naturel  d'attribuer  à  sacom- 
j!Osition  chimique  (me  action  sur  la 
distribution  géographique  des  Végé- 
tîiux.  Mais  la  nature  des  substances 
que  l'air  atmosphérique  fient  en  dis- 
solution ou  en  suspension  ,  et  surtout 
la  quantité  d'eau  qu'elle  peut  conte- 
nir ,  son  agitation  qui  prodidt  les 
vents  ,  sa  stagnation  ,  les  phénomè- 
nes météoriques  que  déterminent  le 
fluiflc  électrique  ou  toute  autre  cause 
physique;  sa  denfité  ,  sa  rareté  ou 
son  inégale  pression  :  toutes  ces  cir- 
constances sont  autant  de  causes  réel- 
lement agissantes  sur  le  développe- 
ment des  Plantes.  Les  substances 
gazeuses  ,  étrangères  à  la  compo- 
sition habituelle  de  l'atmosphère , 
n'existent  que  dans  quelques  grot- 
tes et  dans  certaines  mines  oii  el- 
les y  sont  coërcées  par  les  terrains 
que  forment  les  parois  de  celles-ci.  Il 
est  bon  d'observer  que  l'absence  de 
la  lumière  et  d'autres  agens  puissans 
doit  ,  aussi  bien  que  la  nature  des 
Gaz  mélangés  avec  l'air,  prévenir  la 
naissance  de  toute  espèce  de  Plantes, 
à  l'exception  de  quelques  Crypfoga- 
mes.  Dans  l'atmosphère  libre  de  tou- 
tes entraves,  l'eaii  est  le  corps  répan- 
du en  plus  grande  abondance  et  qui 
a  ivne  influence  très-considérable  sur 
la  production  des  Plantes.  Sa  quan- 
tité varie  dans  chaque  pays  suivarit 
les  saisons  ,  les  vents  ou  toute  autre 
cause  météorique  ,  ce  qui  favorise  ou 
empêche  le  développcmeiU  de  ses 
propres  Végétaux.  Mais  nous  ne  de- 
vons parler  en  ce  moment  que  de  sa 
plus  ou  moins  graiide  abondance  en 
tel  pays  qu'en  tel  autre  ,  et  sous  ce 
point  de  vue,  elle  nous  semble  une 
des  causes  les  plus  importantes  de  la 


GEO 

production  des  Végétaux.  Les  fo- 
rêts vierges  de  toutes  les  contrées  in  - 
tertropicales  doivent  la  vigueur  et 
le  luxe  de  leur  végétation  autant  à 
l'humidité  qu'à  la  haute  tempéra- 
ture qui  règne  constamment  dans 
ces  climats. 

Lorsque  des  contrées  sont  expo- 
sées au\  effets  d'une  trop  grande  agi- 
tation de  l'air,  elles  ne  présentent 
que  des  Plantes  peu  élevées,  à  moins 
que  la  compacité  du  sol  ne  s'oppose 
au  déracinement  des  Arbres  qui  y 
prennent  naissance.  Un  efiet  non 
moins  fâcheux  pour  les  Végétaux  , 
c'est  celui  produit  par  la  stagnation 
de  l'air  ,  car  Knight  a  prouvé  que 
dans  des  lieux  oii  l'air  est  extrê- 
mement calme  les  Arbres  croissent 
moins  dans  un  temps  donné  que  ceux 
qui  sont  soumis  à  l'action  du  vent. 

Les  autres  phénomènes  météori- 
ques sont  des  causes  trop  accidentel- 
les pour  qu'on  doive  leur  attribuer 
quelqu'importancc  relatirement  à 
1  habitation  des  Végétaux.  Ils  n'a- 
gissent d'ailleurs  que  sur  les  indivi- 
dus ,  mais  ne  portent  jamais  atteinte 
à  l'existence  de  l'espèce.  Ainsi  une 
gelée  extraordinaire  aura  bien  pu 
faire  périr  une  quantité  immense  d  O- 
rangers  et  d'Oliviers  dans  le  midi  de 
la  France  ,  mais  un  nombre  suffisant 
aura  survécu  à  cet  accident  pour  con- 
server ces  Plantes  dans  une  contrée 
cil  depuis  bien  des  siècles  elles  sont 
acclimatées. 

Nous  ne  pouvons  placer  la  pression 
atmosphérique  au  nombre  des  cau- 
ses qui  influent  sur  la  végétation.  Ce 
serait  nous  engager  dans  le  dédale 
des  théories 5  et  d'ailleurs,  pourquoi 
rechercher  une  cause  réellement  très- 
f.dble ,  quand  nous  en  trouvons  une 
si  marquée  dans  les  différences  de 
températuie  qu'offrent  les  régions 
plus  ou  moins  élevées  ?  On  doit  tout 
au  plus  tenir  comp!e  de  cette  pression 
dans  l'histoire  des  Hydrophytes  ma- 
rines )  parce  que  son  effet  sur  l'Océan 
nous  facilite  leur  recherche.  Les  Vé- 
gétaux sont  modifiés  sur  les  hautes 
sommités  par  le  concours  de  toutes 
les  influences  que  nous  avons  passées 


GEO 

eu  rcYuc  ,  cl  la  rareté  de  l'air  ne  doit 
leur  être  ajoutée  que  comme  une  lù- 
ble  cause  accessoire.  Lu  théorie  uoiis 
indique  que  cette  rareté  de  l'air  a  par 
clle-'uème  une  action  directe  sur  la 
végétatiou  ,  eu  ce  que  les  parties  vei- 
tes  et  colorées  des  Plantes  absorbant 
une  quantité  plus  ou  inoius  grande 
d'Oxigèue,  quelques-unes  n'eu  trou- 
vcul  point  assez  pour  leur  existence. 
On  a  dit  aussi  que  la  diminution  de 
la  piession  atmosphérique  agit  en 
augmentant  l'évaporatiou.  Mais  il  est 
nécessaire  d'ajouter  que  ces  efl'ots  ont 
besoin  d'être  constatés  par  des  expé- 
liences  directes  et  peut-être  impossi- 
bles dans  l'élat  actuel  des  sciences  , 
pour  qu'on  puisse  apprécier  leur  in- 
fluence réelle. 

C'est  une  observation  bien  vulgaire 
que  celle  qui  consiste  à  reconnaître 
la  nature  spéciale  de  la  localité  dans 
laquelle  chaque  espèce  a  coutume  de 
croître.  On  sait  que  telle  Plante  ha- 
bite les  marais,  telle  autre  les  mou- 
lagues  ,  une  troisième  les  forêts  ,  etc., 
etc.  ,  et  l'on  dit  alors  que  les  marais, 
les  moutagnes  ,  les  iorèts,  etc.  ,  sont 
les  S/afions  habituelles  et  respectives 
de  ces  Plantes.  D'un  autre  côté  ,  il 
n'est  personne  qui ,  ayant  voyagé  eu 
divers  climats,  n'ait  vu  les  formes  de 
la  végétation  changer  ou  plutôt  être 
remplacées  par  d'autres  formes  entiè- 
rement différentes.  Chaque  espèce  a 
un  centre  où  elle  est  très -commune  , 
et  diminue  à  mesure  qu'on  s'en  éloi- 
gne; enfin  elle  ne  dépasse  pas  cer- 
taines limites.  La  partie  du  globe  que 
celles-ci  circonscrivent  est  ce  qu'on 
appelle  V Habitation  de  l'espèce  ,  ter- 
nie dont  la  signification  est  loin  d'être 
semblable  à  celle  de  station  avec  la- 
quelle néanmoins  on  l'a  souveul  con- 
fondue. 

Lorsque  le  terrain  d'une  même  ré- 
gion se  trouve  dans  plusieurs  cir- 
constances entièrement  dissembla- 
bles, les  stations  des  Plantes  se  mul- 
tiplient d'après  lesintluenccs  qu'exer- 
cent sur  celles-ci  la  chaleur,  la  lu- 
mière, l'eau,  le  terrain  et  l'atmos- 
phère. Si  une  Plante  est  douée  d'une 
constitution  robuste  ,  si  elle  est  facile 


GEO  '279 

à  cultiver  dans  un  terrain  quelcon- 
que ,  elle  se  répandra  sur  une  grande 
étendue  do  la  contrée,  et  n'alVeclerade 
préférence  aucune  localité.  Sa  station 
restera  indécise  ,  et  on  la  verra  seule- 
ment varier  considérablement  d'apiès 
l'action  que  les  agens  extérieurs  exer 
ccront  sur  elle.  Mais  si  ,  au  con-- 
traire,  un  Végétal  oilVe  une  organisa- 
tion telle  qu'il  ait  besoin  d'une  plu3 
ou  moins  forte  dose  de  chaleur  ,  de 
lumière  et  d'humidité  ,  il  ne  se  trou- 
vera que  dans  les  terrains  dont  les 
circonstances  seront  en  harmonie 
avec  sa  structure;  il  croîtra  donc  seu- 
lement dans  une  station  déterminée- 
Jouissant  alors  de  tout  ce  qui  peut  as- 
surer sa  prospérité,  il  abondera  dans 
cette  station  particulière  ,  et  finira 
même  par  en  chasser  toutes  les  Plan- 
tes étrangères  qui  tenteraient  de  s'y 
établir.  C'est  ainsi  que  se  sont  déve- 
loppées ces  masses  d'individus  de  la 
même  espèce  qui  couvrent  toute  la 
superficie  d'un  marais  ,  d'une  lande 
sablonneuse,  d'un  terrain  argileux, 
etc.,  et  si  à  la  vigueur  de  leur  végéta- 
tion ces  Plantes  joignent  de  puissans 
moyens  reproducteurs  ,  on  conçoit 
qu'elles  pourront  se  rencontrer  dans 
toutes  les  localités  de  la  région,  ap- 
propriées à  leur  existence.  Quand,  au 
contraire  ,  les  Plantes  sont  munies  de 
graines  peu  nombreuses  ,  légères  et 
susceptibles  d'être  transportées  au 
loin  par  les  vents  ,  quand  ,  d'ailleurs, 
elles  requièrent  des  conditions  parti- 
culières par  leur  accroissement,  non- 
seulement  elles  ne  forment  jamais  des 
agglomérations  d'individus  propres  à 
telles  contrées,  mais  encore  elles  sont 
ce  qu'on  appelle  des  Plantes  éparses  ,  ^ 
égrenées  ou  rares  dans  le  lieu  même  S 
de  leur  station.  Par  opposition  à  cel- 
les-ci,  Humboldt  a  nommé  Plan- 
tes sociales  celles  dont  les  indivi- 
dus se  trouvent  rapprochés  et  vi- 
vant en  nombreuses  sociétés.  Ce  sont 
les  Plantes  de  cette  nature  qu'il  est  le 
plus  utile  de  considérer  sous  le  point 
de  vue  de  la  Géographie  botanique. 
En  effet,  comme  elles  exigent  pour 
leur  existence  ,  des  terrains  spéciaux  , 
et  des  doses  de  chaleur,  de  lumière  et 


«8d  GEO 

d'humidité  déterminées ,  leui'  con- 
naissance se  lie  à  celle  des  êtres  natu- 
rels et  des  circonstances  qui  ca- 
ractérisent invariablement  les  ré- 
gions. Ne  sait-on  pas  ,  par  exemple  , 
que  Je  CaLamagrostis  arenaria  (  P^. 
ce  mot  et  Dunes  ),  le  Carex  arenaria, 
envahissent  de  grandes  régions  sa- 
blonneuses ,  que  les  Rhododendrons  , 
les  Gentianes  rougissent  ou  bleuissent 
les  pentes  élevées  des  Alpes  et  des 
Pyrénées ,  que  les  Eriophorum  blan- 
chissent d'immenses  marais  à  moitié 
desséchés,  etc.?  Quelques  Plantes, 
douées  d'une    constitution   robuste , 

3ui  peuvent  occuper  plusieurs  s  ta  lions 
ifféi'entes  ,  et  sont  par  conséquent 
destinées  par  leur  nature  à  vivre  épar- 
ses  et  égrenées,  deviennent  cependant 
sociales,  lorsqu'elles  rencontrent  un 
sol  aride  dont  elles  s'accommodent 
très-bien  ,  tandis  que  tous  les  autres 
"Végétaux  y  périssent.  Si,  dans  cette 
occurrence,  deux  espèces  différen- 
tes viennent  se  disputer  le  terrain  , 
celle  qui  a  le  plus  de  vigueur  dans 
tous  ses  organes  étouffe  les  individus 
de  l'autre  ,  et  quelquefois  l'en  chasse 
entièrement.  Mais  lorsque  des  avan- 
tages à  peu  près  égaux  rendent  leur 
lutte  incertaine,  alors,  tout  en  se  par- 
tageant la  contrée  ,  elles  semblent  y 
vivre  dans  un  état  de  guerre  et  d'ini- 
mitié perpétuelles.  Ainsi  le  savant 
R.  Brown  nous  a  fait  remarquer  que 
VEryngium  campestre  et  le  Centaurea 
calcitrapa  ,  qui  couvrent  simultané- 
ment certains  lieux  incultes  ,  n'y  sont 
jamais  mélangés  indistinctement, mais 
que  l'une  et  l'autre  de  ces  espèces  for-" 
jment  des  séries  de  masses  partielles  , 
dont  chacune  est  placée  à  une  certaine 
distance  de  son  ennemi. 

Une  région  vaste  et  fertile  doit  nour- 
rir et  nourrit  en  effet  une  grande  va- 
riété de  Végétaux.  Voilà  pourquoi  la 
végétation  des  immenses  forêts  vierges 
des  tropiques,  sif'avorisée parla  nature 
de  son  terrain,  la  chaleur  el  l'humi- 
dité, présente  des  Végétaux  de  toutes 
les  formes  et  de  toutes  les  grandeurs. 
Dans  nos  climats  tempérés,  il  y  a  plus 
d'uniformité;  certaines  Plantes  do- 
minent dans  diverses  localités,  et  on 


GEO 

remarque  assez  généralement  que  plu- 
sieurs espèces  en  accompagnent  tou- 
jours d'autres ,  de  sorte  que  la  vue 
d'une  seule  d'entre  elles  annonce 
constammentlarencontredecellesqui 
composent  ordinairement  sa  société. 
Au  résumé ,  la  station  d'une  Plante  est 
une  sorte  de  résultat  moyen  produit 

f>ar  la  combinaison  variée  de  toutes 
es  influences  des  agens  physiques. 
Telle  Plante  aquatique ,  par  exem- 
ple, qui  habite  les  marais  des  plaines 
basses  ,  ne  pourra  se  développer  dans 
les  marais  des  montagnes  ;  telle  au- 
tre, qui  croît  sur  une  pente  élevée  et 
dans  un  sol  argileux ,  ne  se  trouvera 
pas  dans  une  localité  semblable , 
mais  oii  le  sol  sera  de  sable  ,  etc. 

Il  suit  de-là  que  les  stations  des 
Plantes  ne  se  réduisent  pas  à  un  petit 
nombre,  comme  on  l'exprimait  au- 
trei'ois  par  les  mots  de  Plantas  carn- 
pestres ,  sylvestres  vel  umbrosœ ,  palu- 
dosœ  ,  aqiiaticœ  ,  marinœ  ,  subalpines 
et  alpinœ.  Le  professeur  De  Candolle 
a  établi  seize  classes  de  stations  qu'on 
ne  doit  pas  considérer  d'une  manière 
rigoureuse  ,  parce  que  l'auteur  a  été 
forcé  de  faire  prédominer  une  cause 
influente,  de  s'en  servir  comme  base 
de  ciiaque  division  ,  et  faisant,  pour 
ainsi  dire  ^  abstraction  de  toutes  les 
autres.  Les  influences  des  autres  élé- 
mens  sont  néanmoins  appréciées,  et 
sont  employées  pour  ti'acer  des  sous- 
divisions  dans  chaque  classe.  Les 
noms  de  ces  classes  étant  assez  expres- 
sifs pour  n'avoir  pas  besoin  d'en  dé- 
velopper les  définitions ,  nous  allons 
seulement  les  mentionner  ici.  D'après 
les  stations  qu'elles  occupent,  les 
Plantes  sont  : 

1  ^.  Maritimes  ou  salines  ;  il  ne  faut 
pas  les  confondre  avec  celles  de  la 
classe  suivante  :  on  veut  seulement 
parler  ici  des  Plantes  teri'estres  qui  ont 
besoin  de  vivre  près  des  eaux  salées 
pour  en  absorber  une  portion  néces- 
saire à  leur  existence.  Exemple  :  les 
Salicornes,  les  Soudes,  la  plupart 
des  Slalices  ,  V Aster  Tripolium,  etc. 

'i".  Plantes  marines  (Thalassiophy- 
les  de  Lamouroux) ,  plongées  dans  la 
mer  ou  flottant  à  sa  surface,  y.  plus 


GEO 

haut  ce  qui  a  été  dit  sur  les  Hydro- 
phvtes. 

3°.  Plantes  aquatiques ,  plongées 
daus  les  eaux  douces  ,  iinmergces  ou 
tlottantcs.  Cette  classe  serait  suscep- 
tible (le  plusieurs  sous-divisions  ,  d'a- 
près la  nature  et  les  circonstances  phy- 
siques des  eaux.  Ainsi  les  Plantes  des 
eaux  moites  difl'èrent  de  celles  des 
eaux  courantes  ,  celles  qui  nagent 
dans  les  rivières  lentes  ne  sont  pas  les 
mêmes  que  celles  des  fleuves  impé- 
tueux ,  etc. 

4*.  Plantes  des  marais  cVcau  douce-, 
le  sol  oia  elles  croissent  est  souvent  à 
sec,  ce  qui  leur  fait  prendre  des  for- 
mes hétéroclites.  Cette  classe  ne  de- 
vrait former  qu'une  sous-division  de 
la  précédente. 

5".  Plantes  des  prairies  et  des  pâ~ 
tu  rages  secs. 

6".  Plantes  des  terrains  cultivés, 
dont  le  développement  est  dû  à  l'ac- 
tion de  IHomme  ,  soit  que  leurs  grai- 
nes aient  été  transportées  d'un  pays 
étranger  avec  celles  des  Plantes  cul- 
tivées,  soit  que  la  terre  ait  été  con- 
venablement disposée  pour  favori- 
ser la  naissance  fortuite  de  celles 
qui  aiment  un  terrain  substantiel 
et  léger. 

7°-  Plantes  des  rochers,  que  l'on 
pourrait  subdiviser  en  Plantes  des 
murailles  ,  des  lieux  rocailleux  ou 
pierreux ,  et  des  grai'iers,  selon  que  la 
masse  des  fragmens  va  en  diminuant. 
JNous  observerons  cepenlaut  que  les 
Plantes  des  murailles  ne  sont  peut- 
ctre  pas  aussi  indépendantes  de  la 
nature  chimique  de  leurs  supports 
que  celles  des  rochers.  Plusieurs  es- 
pèces des  premières  eufoncent  leurs 
racines  dans  les  fentes  des  murs  ,  et 
contiennent  des  sels  qui  ne  sont  pas 
absolument  étrangers  à  la  composi- 
tion de  ceux-ci. 

8^.  Plantes  dessables  ou  des  terrains 
très -meubles  et  peu  substantiels. 

9°.  Plantes  des  lieux  stériles;  classe 
hétérogène,  car  les  teirains  sont  stéri- 
les par  l'etfet  d'une  foule  de  causes 
qui  influent  de  diverses  manières  sur 
la  végétation. 

lo".  Plantes  des  décombres.  Elles 


GEO  i        o8i 

choisissent  les  habitations  des  Ani- 
maux, parle  besoin  qu'ellcsëprouvent 
de  sels  et  de  substances  azotées. 

11°.  Plantes  des  forets.  Il  faut  dis- 
tinguer parmi  celles-ci  les  Arbres 
qui  constituent  la  forêt  et  les  Plantes 
auxquelles  ils  prêtent  leur  abri.  P^. 
Forêt. 

12°.  Plantes  des  buissons  ou  des 
haies.  Outre  les  petits  Arbustes  qui 
en  sont  l'ornement  essentiel,  on  y 
rencontre  un  certain  nombrede  Végé- 
taux herbacés  et  pour  la  plupart  grim- 
pa ns. 

1 5°.  Plantes  souterraines.  Elles  peu- 
vent se  passer  de  la  lumière,  cl  quel- 
ques-unes d'entre  elles  ne  peuvent 
même  la  supporter.  La  plupart  vivent 
dans  les  cavernes  obscures;  d'autres 
dans  le  sein  de  la  terre. 

i4°.  Plantes  des  montagnes. Toutes 
les  stations  précédentes  pourraient  en- 
trer comme  sous-divisions  dans  celle- 
ci.  Le  professeur  De  Candolle  propose 
d'établir  parmi  les  Plantes  montagnar- 
des une  division  importante  ,  c'est-à- 
dire  celles  des  espèces  qui  croissent 
dans  les  montagnes  alpines,  dont  les 
sommités  sont  couvertes  de  neiges 
perpé tuelles  et  oiiTarroscmen test  con- 
tinu et  abondant  pendant  les  chaleurs 
de  l'été;  et  celles  des  e-pèces  qui  ha- 
bitent les  montagnes  d'oii  la  neige  se 
retire  avant  l'été,  et  qui  sont  privées 
d'une  iriigation  continue. 

i5°.  Plantes  parasites,  qui  pompent 
leur  nourriture  sur  tous  les  autres 
Végétaux.  Elles  se  trouvent  dans  tou- 
tes les  stations  précédentes. 

i6°.  Plantes /(lusses  parasites.  Elles 
vivent  sur  des  Végétaux  morts  ou  sur 
des  Végétaux  vivans,  mais  sans  en  ab- 
sorber la  sève.  Un  grand  nombre  de 
Lichens,  de  Mousses,  et  même  de 
Plantes  phanérogames  (  les  Epiden- 
dies  )  forment  cette  classe. 

Selon  Bory  de  Saint-Vincent  ,  De 
Candolle  eût  encore  pu  ajouter  deux 
classes  à  celles  qui  viennent  d'être 
établies;  celle  oii  se  placent  plusieurs 
espèces  qui  végètent  daus  les  eaux 
thermales,  depuis  vingt  jusqu'à  qua- 
rante-huit degrés  de  chaleur,  et  celles 
qui  ne  se  développent  que  daus  les 


aSa 


GEO 


inlusions  ou  dans  des  liqueurs  ai  titi- 
cielles.  Il  en  a  élé  trouvé  jusque 
dans  des  vins  de  Madère  et  récem- 
ment dans  de  l'eau  de  Goulard  par 
Diitrochet. 

Plusieuis  de  ces  divisions  sont  très- 
générales  et  n'offrent  pas  de  caractè- 
res bien  tranches.  Si  l'on  voulait  ob- 
tenir une  classification  quin'oflVîtpas 
cet  inconvénient, il  faudrait  augmen- 
ter encore  le  nombre  des  divisions, 
surtout  pour  les  Plantes  sablonneuses, 
aquatiques  ,  sylvestres  et  montagnar- 
des. Il  serait  raclle  ,  par  exemple  ,  de 
former  aux  dépens  des  premières  , 
une  classe  qui  renfermerait  un  nom- 
bre immense  de  Végétaux,  puisque 
la  nature  du  sol  qui  en  ferait  le  carac- 
tère essentiel ,  est  celui  qui  convient 
à  la  majorité  des  Plantes.  Nous  vou- 
lons parler  de  celles  qui  vivent  dans 
le  terrain  arénacé  et  rempli  d'humus 
végétal,  connu  sous  le  nom  de  terre 
de  Bruyère.  Mais  après  avoir  établi 
ces  nombreuses  divisions ,  on  les  ver- 
rait encore  se  nuancer  les  unes  dans 
les  autres  ,  et  offrir  beaucoup  d'am- 
biguïtés pour  leur  distinction. 

Noua  avons  défini  plus  haut  ce  que 
l'on  entend  par  le  mot  habitalions  des 
Plantes  ;  nous  avons  vu  en  quoi  il 
diffère  de  celui  de  stations  dont  nous 
venons  d'analyser  rapidement  les  phé- 
nomènes. Il  semblerait  qu'en  réunis- 
sant toutes  les  données  acquises  par 
l'étude  de  ces  dernières,  nous  de- 
vrions arriver  à  la  connaissance  des 
habitations,  puisqu'on  a  dit  que  l'étu- 
de des  stations  est ,  en  quelque  sorte, 
la  topographie,  et  que  celle  des  habi- 
tations constitue  la  Géographie  bota- 
nique. Mais  il  n'en  est  pas  ainsi  ;  les 
causes  climatérlques  et  essentielles  au 
sol,  qui  déterminent  une  Plante  d'un 
pays  donné  à  vivre  dans  telle  locali- 
té spéciale  ,  n'ont  pas  seules  présidé 
à  sa  production  originelle,  et  l'in- 
fluence absolument  semblable  des 
mêmes  agens  physiques  en  des  con- 
trées fort  éloignées  ne  donne  pas 
toujours  naissance  aux  mêmes  espè- 
ces. Les  causes  réelles  qui  ont  relégué 
les  Plantes  dans  chaque  région  du 
globe  nous  sont  encore  si  peu   con- 


GEO 

nues  ,  qu'elles  ouvrent  un  vaste 
champ  de  dispute  aux  édificateurs  de 
théories  et  d'hypothèses.  Loin  de 
nous  l'idée  d'aborder  ce  point  obscur 
de  la  philosophie  naturelle.  Conten- 
tons-nous seulement  d'exposer  quel- 
ques observations  qui  découlent  du 
rapprochement  de  laits  bien  avérés  , 
et  qui  renversent  à  peu  près  toutes 
les  Idées  que  les  anciens  naturalistes, 
les  philosophes  s'étalent  formées  sur 
le  centre  originaire  du  monde  vé- 
gétal. 

Quoiqu'en  thèse  générale  il  soit 
vrai  de  dire  que  les  mêmes  Influences 
physiques  doivent  produire  les  mê- 
mes résultats,  l'application  de  ce 
principe  ne  saurait  être  faite  avec  ri- 
gueur au  sujet  qui  nous  occupe. 
Pouvons-nous  en  effet  apprécier  exac- 
tement tout  ce  qui,  dans  les  climats 
étrangers,  doit  Influer  sur  la  végéta- 
tion, etalors comment  prononcerons- 
nous  sur  leur  identité  avec  d'autres 
climats  que  nous  voudrons  leur  com- 
parer? La  surface  du  globe  est  modifiée 
dans  une  multitude  de  points,  en  sorte 
que  ses  productions  doivent  varier 
comme  les  circonstances  physiques 
dans  lesquelles  chacun  des  points  se 
trouve.  Ces  variations  sont  d'abord  in- 
sensibles et  peu  Importantes  ;  mais  à 
mesure  que  l'on  s'éloigne  de  chaque 
point  central,  l'analogie  des  formes 
disparaît ,  et,  par  des  transitions  qui 
ne  sont  jamais  brusques  (à  moins  que 
de  grands  obstacles  géologiques  ne 
viennent  s'y  opposer  ) ,  la  végétation 
prend  un  aspect  tout-à-falt  différent. 
Ainsi  les  zones  glaciales,  tempérées 
et  équlnoxiales ,  offrent  de  grandes 
diversités,  non-seulement  de  l'une  de 
ces  zones  à  l'autre  ,  mais  aussi  dans 
les  parties  qui  composent  chacune 
d'elles.  Quelques  contrées  très-éloi- 
gnées  ,  et  qui  ne  peuvent  être  compa- 
rées entre  elles  que  sous  le  rapport 
des  mêmes  causes  physiques  aux- 
quelles elles  sont  soumises,  ont  entre 
elles  des  ressemblances  qui  ont  frap- 
pé les  voyageurs,  mais  cependant  elles 
n'offrent  qu'un  petit  nombre  d'espèces 
végétales  parfaitement  semblables; 
cos  espèces  appartiennent  à  la  classe 


GLO 

lie  celles  iVont  l'organisulLon  ost  peu 
compliqut'o  ;  toiles  sont  les  Piaules 
cellulaires  ou  acotyh'tloues,  ainsi  que 
les  Végétaux  qui  sont  exlrèiuenicnt 
robustes,  parce  qu'ils  s'accomnioiieat 
lacilenieut  de  divers  degrés  delernpi.'- 
rature  et  de  froid.  Eu  adnieltaul  qu'il 
y  ait  nu  certain  nonibie  d'espèces 
coninuincs  à  deux  régions  à  la  (ois  , 
en  admettant  même  qu'il  y  en  ait  de 
cosmopolites,  nous  devrons  toujours 
considérer  la  majeure  partie  des  Vé-^ 
gétaux  comme  distribués  par  groupes 
géographiques,  cl  localisés  dans  des 
espaces  déterminés  de  la  terre. 

Plusieurs  genres ,  et  même  des  fa- 
inillcs  entières ,  ne  se  rencontrent 
qu'eu  cei  lains  lieux  spéciaux  :  ainsi  le 
cap  de  Bonne-Espérance  est  l'unique 
patrie  des  nombreuses  espèces  deBor- 
Donies,  d'Antholizes,  d'Hermannies , 
de  Stapelies  ,  etc.  Dans  la  Nouvelle- 
Hollande  croissent  exclusivement  les 
Banksies,  Styphelies  ,  Goodenies  ,les 
Epacridécs,  etc.  C'est  dans  l'Inde  et 
la  Chine  seulement  qu'on  rencontre 
les  Hcspéridées  et  les  Caméliées  ;  en- 
fin, pour  ne  pas  donner  une  trop  lon- 
gue liste  d'exemples;  les  nombreuses 
espèces  de  Mutisies,  de  Quinquina ,  de 
Fuschies  ,  de  Cierges  ,  sont  réparties 
et  concentrées  en  diverses  régions  de 
l'Amérique  équatorialc. 

Quelques-uns  de  ces  genres  con- 
finés dans  certains  coins  de  la  terre  , 
groupes  auxquels  !c  professeur  De 
Candolle  a  donné  ,  par  métaphore  , 
le  nom  de  genres  endémiques ,  lais- 
sent échapper  des  espèces  qui  se 
répandent  au  loin  ,  et  jiourraient  être 
comparés  à  des  déserteurs  éloignés 
de  leurs  régimens.  Toutes  les  espèces 
en  nombre  si  considérable  de  Fi- 
coïdes  ,  d'Ixies  ,  et  de  Glayeuls  , 
sont  aborigènes  du  cap  de  Bonne- 
Espérance  ,  à  l'exception,  pour  cha- 
cun de  ces  genres,  de  deux  ou  trois 
espèces  qui  croissent  jusque  sur  les 
côtes  méridionales  de  l'Europe. 

Ailleurs,  ce  sont  les  espèces  des 
mêmes  genres  qui  se  trouvent  parta- 
gées entre  les  deux  contrées  éloi- 
gnées. De  Candolle  a  même  fait  cette 
remarque  c\-inousc,  que  dans  certains 


GEO 


28 '> 


f  cures  ,  torniés  de  lieux  espèces  seu- 
enienl ,  l'une  habile  un  hémisphère, 
taudis  que  l'autre  croît  dans  l'hémi- 
sphère opposé  ;  ainsi ,  le  l^latauus 
urieittalis  croît  sur  l'ancieu  conti- 
nent, et  le  Plataniis  occiilciUalis  dans 
le  INouveau-iMonde,  etc.  Sous  les  tro- 
piques, les  Plantes  de  l'Amérique,  de 
l 'Afi  ique  et  de  l'Asie  ap|)arlicnneul  le 
plus  souvent  aux  mêmes  genres,  mais 
rare.nenl  elles  sont  spécifiquement 
semblables.  Il  y  a  toutefois  plusieurs 
exceptions  à  celle  sorte  de  loi  que  le 
célèbre  llumboldt  avait  cru  cons- 
tante. Unecerlaine  quantité  d'espècei 
recueillies  sur  la  côte  d'Afrique,  tant 
au  Congo  qu'au  Sénégal ,  sont  aussii 
indigènes  de  l'Amérique,  et  Auguste 
Saint-Hilaire  ,  dans  un  mémoire  ré- 
cemment publié  sur  le  genre  Sauua- 
gesia ,  a  prouvé  qu'une  de  ses  espè- 
ces {  S.  erec/a,  VVilld.  )  ,  avait  pour 
communes  patries  l'Amérique,  l'Afri- 
que et  les  Indes- Orientales.  Entre  les 
Plantes  des  climats  tempérés,  celles 
surtout  qui  habitent  l'hémisphère 
Iwréal ,  il  y  a  encore  moins  de  diffé- 
rence. Peut-être  cela  tient-il  à  ce  que 
les  conlinens  sont  à  peine  séparés  , 
et  que  l'influence  des  élémens  sem- 
ble uniforme  sur  loate  cette  partie 
du  globe.  Si  l'on  compare  les  Plantes 
qui  habitent  les  climats  froids  et  tem- 
pérés des  deux  hémisphères  opposés, 
on  observe  aussi  de  singuliers  rap- 
ports. Les  terres  magcllaniqucs  ,  les 
environs  de  Monle-Video,  présentent 
plusieurs  espèces  de  nos  genres  eu- 
ropéens ,  et  les  Plantes  que  l'on  y  a 
transportées  s'y  sont  natui'alisées 
avec  la  plus  grande  facilité. 

Enfin  ,    ou    voit    certains    genres 
très -nombreux  en  espèces  ne  croître 

3 n'en  deux  contrées  de  la  terre  fort 
istantes  l'une  de  l'autre  ,  mais  pla- 
cées aux  extrémités  de  deux  grands 
continens.  Tels  sont  les  Felargonium 
et  Frotea  dont  les  espèces  sont  parta- 
gées entre  le  cap  de  Bonne-Espérance 
cl  celui  de  Van-Diémen ,  telles  sont 
encore  les  Mimeuses  à  pétiole  déve- 
loppé en  feuilles  ,  qui  croi?sent  dans 
la  Nouvelle-Hollande  et  dans  l'îte 
Mascareigne. 


a84 


GEX) 


Nous  ne  pousserons  pas  plus  loin 
nos  observations  sur  les  rapports  et 
les  différences  que  les  climats  offrent 
entre  eux  dans  leur  végétation.  Il 
nous  paraît  suffisamment  démontré 
que  le  plus  grand  nombre  des  espèces 
ont  pris  naissance  dans  le  pays  même 
oii  on  les  trouve  plus  abondamment, 
sans  pour  cela  recourir  à  des  expli- 
cations par  des  moyens  de  transmi- 
grations que  ne  prouvent  aucunes  ob- 
servations exactes  ,  ni  même  le  rai- 
sonnement ou  l'analogie  qui  souvent 
suppléent  si  facilement  à  l'observa- 
tion. Les  principaux  obstacles  qui 
s'opposent  à  ces  transmigrations 
sont  : 

i**.  Les  mers  dont  l'immense  éten- 
due n'est  pas  la  seule  cause  de  la  non 
propagation  des  Plantes  végétales  au- 
delà  de  leurs  limites,  mais  qui  ,  par 
l'action  de  leurs  eaux  salées,  détrui- 
sent la  faculté  génératrice  de  la  plu- 
part des  graines.  Plusieurs  naturalis- 
tes admettent,  il  est  vrai,  que  l'eau 
salée  n'agissant  pas  au  même  degré 
sur  toutes  celles-ci  ,  les  mers  out  dû 
être  la  route  et  le  véhicule  au  moyen 
desquels  les  espèces  se  sont  dissémi- 
nées. Cet  effet  aurait  eu  lieu  surtout 
dans  les  plages  parsemées  d'îles  que 
l'on  a  ingénieusement  comparées  à  des 
points  d'étape  où  les  Plantes  se  sont 
fixées  dans  leur  voyage  maritime. 
Mais  cette  supposition  gratuite  de  l'in- 
fluence des  courans  pélagiques  nous 
semble  devoir  cé>ler  à  cette  idée  très- 
vraisemblable  que  chaque  Plante  a 
pour  origine  primordiale  le  lieu  mê- 
me où  nous  la  trouvons  ,  ou  bien  que 
sa  dissémination  est  antérieure  à  l'é- 
poque où  les  îles  et  les  continens  fu- 
rent séparés  par  quelque  grande  ir- 
ruption de  l'Océan.  L'identité  de  la 
plupart  des  Plantes  qui  se  trouvent 
sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  en 
Barbarie  ,  en  Espagne  ,  en  Italie  et 
dans  la  France  méridionale  ,  est  une 
forte  induction  en  faveur  de  cette 
dernière  hypothèse. 

2^.  Les  déserts  arides,  malgré  leurs 
Oasis  (qui  pourraient  être  assimilés 
aux  îles  de  l'Océan),  s'opposent  puis- 
samment au  transport  des  graines^ 


GEO 

Aussi  les  parties  de  l'Afrique  séparées 
par  les  sables  brûlans  du  Sahara  , 
présentent  une  grande  différence 
dans  leur  végétation.  Les  Plantes  de 
Maroc  et  de  l'Afrique  septentrionale 
n'ont  presque  point  de  rapports  avec 
celles  du  Sénégal,  tandis  que  la  simi- 
litude deplusieurs  Végétaux  rappor- 
tés delà  Haute-Egypte  par  l'intrépide 
Cailliaud  avec  ceux  que  Palisot-Beau- 
vols  a  figurés  dans  sa  Flore  d'Oware 
et  de  Bénin,  nous  fait  présumer  qu'il 
n'y  a  pas  de  déserts  vastes  et  continus 
entre  ces  contrées  éloignées.  Si  les  dé- 
couvertes de  Beaufort,  lieutenant  de 
la  marine  française  ,  et  des  voyageurs 
anglais  qui  pai'courent  en  ce  moment 
l'intérieur  de  l'Afrique,  ne  confirment 
pas  notre  supposition  ,  on  pourrait 
admettre  que  l'existence  des  espèces 
semblables  soit  dans  les  royaumes 
d'Oware  et  de  Bénin  ,  soit  dans  la 
Haute-Egypte  ,  est  antérieure  à  l'ir- 
ruption des  déserts,  c'est-à-dire  des 
amas  arénacés  qui  ,  au  dire  des  voya- 
geurs ,  empiètent  continuellement  sur 
les  terrains  fertiles. 

3*.  Les  hautes  chaînes  de  mon- 
tagnes. L'obstacle  qu'elles  offrent  à  la 
firopagation  des  graines  en  raison  de 
eurs  hautes  sommités  le  plus  sou- 
vent neigeuses  ,  serait  insurmon- 
table, si  les  montagnes  n'étaient  pas 
coupées  par  des  fissures,  des  gorges, 
par  où  les  Plantes  peuvent  se  glis- 
ser dans  les  pays  adjacens.  On  voit 
d'ailleurs  la  végétation  d'un  pays  être 
brusquement  arrêtée  par  des  collines 
ou  des  élévations  que  l'on  ose  à  peine 
décorer  du  nom  de  montagnes.  Cela 
nous  paraît  tenir  à  un  ordre  de  con- 
sidérations que  nous  présenterons 
lorsque  nous  parlerons  des  régions 
botaniques. 

INous  venons  d'énumérer  les  obs- 
tacles qui  luttent  contre  la  transmi- 
gration des  Végétaux;  parmi  les  cau- 
ses qui  facilitent  cette  transmigration 
à  de  petites  distances  seulement  ,  et 
dont  on  a  trop  exagéré  l'importance, 
nous  citerons  : 

1^.  Les  mouvemens  des  eaux  dou- 
ces. Ainsi  les  lleuvcs  et  rivières  ap- 
portent,  ainsi  qu'on    le  verra  plus 


GEO 

tard,  des  lieux  voisins  de  leurs  sour- 
ces plusieurs  Plantes  qui  se  natu- 
raliseut  sur  les  bords,  et  se  propagent 
souvent  jusqu'à  leurs  emboucliurcs. 

2°.  L'action  des  vents.  Personne 
n'ignore  la  facilité  avec  laquelle 
quelques  Planles  dont  les  graines 
sont  aigrellées  ou  munies  d'ailes  , 
voyageul  et  se  disséminent  à  quel- 
ques  distances. 

5  '.  La  vie  errante  de  certains  Ani- 
maux dont  les  toisons  emportent  des 
gi  aines  accrochantes. 

4°.  L'appétit  de  certains  Oiseaux 
qui  disséniincut  autour  de  leurs  habi- 
tations les  graines  contenues  dans  les 
baies  dont  ils  se  nourrissent. 

5".  La  culture  des  Plantes  utiles  à 
l'Homme.  On  ne  conteste  pas  lori- 
glne  américaine  du  Maïs  et  de  la 
Pomme-de -terre  ,  l'origiue  asiatique 
du  Café  et  du  Froment,  maintenant 
répandus  en  tant  de  régions  diverses; 
mais  tout  en  s'accordant  sur  le  fait 
du  transport  de  certaines  Plantes  ,  il 
est  bien  difficile  de  déterminer  si  le 
nouveau  continent  en  est  redevable  à 
l'ancien  ,  ou  l'ice  l'erse  ;  tel  est  le  Ba- 
nanier. 

L'importance  de  ces  moyens  a  de- 
puis long-temps  été  pesée  dans  le 
Voyage  aux  quatre  îles  des  mers  d'A- 
frique (T.  ni,  p.  i54-i6o,  et  dans  le 
tome  cinq  de  ce  Dictionnaire,  p.  45  ). 

L'Homme  a  semé,  sans  s'en  douter, 
un  certain  nombre  de  Végétaux  dont 
plusieurs  se  sont  assez  bien  acclima- 
tés dans  quelques  lieux.  C'est  à  la  cul- 
ture des  Blés  de  Barbarie  ainsi  qu'à 
celle  des  Riz  de  l'Inde,  au  transpoit 
des  laines  et  cotons  de  l'Orient ,  à 
la  culture  des  Plantes  dans  les  jar- 
dins botaniques  qui  deviennent  au- 
tant de  centres  de  naturalisation,  et 
quelquefois  à  des  accidens,  comme  le 
naufrage  du  vaisseau  qui  répandit  les 
bulbes  d'une  Amaryllis  sur  les  côtes 
de  Guerne.^ey,  que  l'Europe  doitplu- 
sieurs  Plantes,  inutiles  pour  la  plu- 
part ,  et  qui  y  sont  maintenant  très- 
commune.-;.  \i  JLly chry siim  fϝdiim  , 
Plante  du  Ciip  ,  a  tellement  pullulé 
sur  la  côte  de  Brest,  qu'elle  y  couvre 
une  grande  étendue   de  teriain  ,  au 


GEO  a85 

détriment  des  Végétaux  indigènes 
qu'elle  a  chassés  de  leur  pays.  Réci- 
proquement ,  d'autres  régions  du 
globe  ont  reçu  de  l'Europe  un  certain 
nombre  de  Plantes  qui  paraissent  y 
prospérer  aussi  bien  que  dans  leur 
patrie.  Ainsi  les  environs  de  Monte- 
Video  sont  maintenant  infestés,  pour 
ainsi  dire  ,  par  nos  Artichauts.  On 
rencontre  dans  cette  contrée  quelques 
Plantes  évidemment  d'origine  euro- 
péenne, cl  qui,  au  rapport  d'Aug. 
Saint-Hilaire,  offrent  toutes  une  par- 
ticularité qu'elles  ne  présentent  pas 
en  Europe.  Tel  est  le  Sureau,  qui  , 
en  Amérique,  a  toujours  trois  styles, 
de  sorte  qu'on  le  considérerait  peut- 
être  comme  une  espèce  distincte  ,  si 
on  n'était  assuré  de  son  origine.  Tel 
est  encore  le  Fraisier,  qui  selon  Bory 
de  Saint- Vincent ,   ayant  été  planté 

Far  Commerson  dans  les  hauts  de 
île  de  Mascareigne,  y  envahit  au- 
jourd'hui la  plaine  des  Caffres  ,  et  qui 
y  a  pris  un  faciès  tellement  particu- 
lier, qu'un  auteur  l'a  cité  comme  une 
variété  remarquable. 

Cependant  il  est  important  de  ne 
point  exagéier  l'influence  qu'exerce 
le  transport  des  graines  par  l'Homme 
sur  la  végétation  d'un  pays.  Le  nom- 
bre des  Plantes  ainsi  disséminées  au 
loin  n'est  pas  fort  considérable  ,  parce 
que  tous  les  terrains  et  les  climats  ne 
sont  point  aptes  à  la  perpétuation  de 
la  plupart  des  espèces  ,  quelques 
eflbrts  qu'aient  tentés  plusieurs  agri- 
culteurs, pour  acclimater  des  Vé- 
gétaux importans.  Malgré  les  nom- 
breux semis  de  Plantes  exotiques  que 
des  amateurs  ont  essayés  dans  îesen- 
vuons  des  grandes  villes  ,  bien  peu 
de  Plantes  ont  répondu  à  leurs  espé- 
rances. Les  unes  ont  traîné  sans  fruc- 
tification une  vie  languissante  quia 
fini  par  s'éteindre  sans  retour  ;  les  au- 
tres ,  après  avoir  prospéré  pendant 
deux  ou  trois  années  ,  out  été  détrui- 
tes par  le  simple  effet  d'une  grande 
variation  dans  la  température. 

D'après  les  faits  que  nous  avons 
tracés  ,  il  est  certain  que  dans  chaque 
7.ône  ,  le  plus  grand  nombre  des  indi- 
vidus est  produit  par  un  petit  nombre 


.86 


Gt:o 


d'espèces;  et  c'est  de-là  que  dcporul 
le  caraclèrc  du  passage.  Si  ces  espè- 
ces ,  au  lieu  de  vivre  en  sociclcs 
d'indivitlus  seniblahles,  oftrent  enlie 
elles  de  légères  diftcrenccs,  alors  la 
prépondérance  des  familles  qu'elles 
constituent,  imprime  à  la  nature  un 
aspect  riant  ,  varié  et  majestueux. 
Ainsi  ,  dans  une  région  boréale  oii 
le  nombre  lotal  des  Bruyères  est  beau- 
coup moins  considérable  que  celui  des 
Composées,  les  premières  intlueront 
davantage  sur  l'aspect  général  de  la 
contrée  que  les  secondes,  parce  qu'une 
ou  deux  de  leurs  espèces  pounont 
occuper  un  espace  dix  fois  plus  grand 
que  celui  (ie  toutes  les  Composées  en- 
semble .  ce  qui  fait  voir  que  certaines 
familles  de  Plantes  sont  dominantes 
par  la  masse,  taudis  que  d'autres  le 
sont  par  la  singularité  et  la  diversité 
de  leurs  formes;  cl  c'est  dans  ce  der- 
nier cas  seulement ,  que  la  nature 
l^araîtra  plus  gracieuse  et  plus  riche. 
Mais,  de  ce  que  plusieurs  familles  pa- 
raissent dominantes  dans  certaines 
contrées,  il  n'en  faut  [lourtant  pas 
conclure  que  c'est  le  lieu  de  la  terre 
oii  elles  prospèrent  davantage.  Cer- 
taines espèces  de  Fougères,  telles  que 
le  Ptéris  aquilin  par  exemple,  crois- 
sent dans  le  Nord  où  le  froid  est  mor- 
tel pour  d'autres  Plantes;  elles  y  sem- 
blent abondantes  à  l'œil  du  voya- 
geur ,  qui  n'aperçoit  autour  d'elles 
quune  chétive  végétation;  mais  cette 
abondance  n'est  qu'une  illusion  ,  car 
les  Fougères  sont  d'autant  plus  noin- 
l)reuses,  et  elles  ont  des  formes  d'au- 
tant plus  variées,  qu'on  s'avance 
plus  vers  les  zones  équatoriales. 

Après  avoir  reconnu  que  les  espè- 
ces sont  beaucoup  plus  diversifiées,  à 
mesure  qu'on  s'éloigne  des  pays  froids, 
les  naturalistes  auxquels  la  Géogra- 
phie botanique  doit  la  rapidité  de  ses 
progrès  ,  ont  cherché  à  déterminer 
si  le  nomb'.;o  des  genres  de  Plantes 
est  aussi  augmenté  dans  les  pays 
chauds;  ils  ont  comparé  les  classes 
et  les  familles  d^ns  les  différentes 
zones  ,  et  voici  quelques-uns  des 
résultats  auxquels  ils  sont  arrivés. 
Va   d'abord  en    ce  qui  concerne  les 


GEO 

genres,  comme  leur  valeur  est  très- 
inégale,  vu  la  tendance  pi  us  on  moins 
grande  des  auteurs  à  distinguer  un 
plus  grand  noinlne  d'espèces,  il  n'a 
été  possible  d'arriver  à  aucune  don- 
née satisfaisante.  On  ne  connaît 
donc  pas  le  rapport  des  espèces  aux 
genres  ,  pour  les  diveis  climats;  mais 
une  observation  assez  remarquable , 
et  que  l'on  doit  au  piofessenr  De  Can- 
dolle  ,  c'est  que  dans  les  îles  isolées  , 
le  nombre  des  espèces  de  chaque 
genre  est  généralement  moindre  que 
sur  les  continenSi 

On  a  dit  que  le  nombre  des  Plantes 
acotylédones  ou  cellulaires  allait  en 
augmentant  vers  le  pôle,  et  en  dimi- 
nuant vers  l'équateur.  Cette  loi  avait 
clé  fondée  d'après  le  peu  d'observa- 
tions qu'on  avait  faites  sur  les  Plantes 
cryptogamiques.  \jq Lichen  sciiptusde 
Linné,  par  exemple ,  qui  passait  pour 
restreint  aux  écorccs  des  pays  tempé- 
1  es,  examiné  depuis  attentivement  par 
noire  collaborateur  Fée,  sur  les  écor- 
ces  des  Arbres  des  pays  équinoxiaux, 
y  constitue  la  vaste  famille  des  Gra- 
phidécs  dont  on  connaît  aujourd'hui 
près  décent  espèces.  Notre  assertion 
devient  encore  plus  vraie  ,  si  l'on 
sépare  de  cette  classe  les  Fougères, 
en  les  réunissant  aux  Monocotylédo- 
ncs ,  comme  l'a  fait  De  Candolle. 
Proportionnellement  à  la  totalité  des 
Plantes  qui  croissent  avec  les  Di- 
cotylédones ,  cette  classe ,  considé- 
rée en  masse,  est  en  général  moins 
nombreuse  dans  les  climats  tropiques 
que  dans  les  régions  voisines  des  pô- 
les ;  et  on  observe  une  progression  ré- 
gulière dans  ce  nombre  ,  en  se  diri- 
geant de  l'équateur  vers  ceux-ci. 

La  vaste  famille  des  Fougères  suit 
une  loi  inverse  de  la  précédente,  c'est- 
à-dire  que  leur  nombre  est  plus  con- 
sidérable dans  les  contrées  intra tro- 
picales ,  que  partout  ailleurs.  Mais  , 
ainsi  que  l'observe  le  célèbre  Hum- 
boldt,  leur  distribution  géographique 
dépend  de  la  réunion  de  ciicoustan- 
ces  locales  d'ombre ,  d'huuiidité  et  de 
chaleur  tempérée  :  en  sorte  que  leur 
maximum  se  trouve  dans  les  parties 
montagneuses    des     tropiques.     FiU 


GEO 

certaines  îles  de  peu  d'clcndue ,  le 
nombre  des  Fougcics  s'tilèvc  à  un 
tiers  environ  de  la  totilile  de»  Vé~ 
gétiiux  qu  on  y  a  rencontics.  L'hu- 
uiidilc  qui  règne  dans  ces  localités 
spéciales,  est  sans  doute  la  cause  de 
l'augmentation  du  nombre  des  Fou- 
gères, comme  elle  contribue  aussi  à 
élever  celui  des  Monocotyledones , 
tloiit  la  rai-cté  est  d'autant  plus  re- 
marquable, que  le  climat  est  plus 
sec.  C'est  ici  que  l'étude  des  station* 
peut  jeter  quelque  jour  sur  les  causes 
qui  déterminent  les  habitations  des 
Plantes. 

Enfin  ,  le  nombre  proportionnel 
des  Dicotylédones  va  en  augmentant, 
à  mesure  que  l'on  approche  de  l'équa- 
teur  ,  et  en  diminuant  ,  vers  les 
pôles.  Parmi  ces  Dicotylédones  ,  les 
espèces  arborescentes  se  rencontrent 
en  plus  grande  proportion  dans  les 
climats  ciiauds  que  dans  les  climats 
tempérés  ,  et  dans  ceux-ci,  plus  que 
dans  les  régions  froides.  C'est  même 
un  fait  très-remarquable  ,  que  la  na- 
ture ligneuse  des  espèces  méridiona- 
les, qui  appartiennent  cependant  à 
des  genres  ou  à  des  familles  dont  tou- 
tes les  Plantes  sont  herbacées  dans 
les  autres  climats.  Les  Végétaux  des 
Canaries  qui  offrent  des  formes  évi- 
demment analogues  à  celles  des  Plan- 
tes européennes,  les  Composées  et  les 
Malvacées  arborescentes  des  tropi- 
ques, sontdes  exemples  frappans  de  la 
vigueur  qui  caractérise  les  productions 
végétales  des  climats  équatoriaux. 

Relativement  à  la  distribution  géo- 
graphique des  familles  ,  nous  ne  re- 
viendrons pas  sur  ce  que  nous  avons 
dit  de  la  circonscription  de  plusieurs 
d  entre  elles  ,  entre  des  limites  très- 
resserrées,  ou  de  celles  qui  habitant 
CNclusivement ,  soit  la  zone  torride  , 
soit  les  zones  tempérées  et  h>perbo- 
réennes.  C(;  serait  nous  exposera  des 
reproches  fondés  de  trivialité  ,  que  de 
reproduii'c  comme  exemples  les  Pal- 
miers ,  les  Cactées  ,  les  Conifères ,  les 
Ombellifères  ,  les  Protéacées  ,  les 
Myrtliées  ,  les  Mélastomécs  ,  etc. 
Mais  nous  nous  arrêterons  un  mo- 
ment à  la  considération  des  graules 


GEO 


287 


familles  qui  ne  sont,  à  proprement 
parler,  que  des  embrancluMnt;ns  dos 
grandes  classes,  ou  bien  des  abstrac- 
tions plus  ou  moins  graduées  de  la 
méthode  naturelle.  La  répartition  de 
leurs  espiJccs  sur  les  ilifféienles  par- 
tics  du  globe  ,  offrirait  un  sujet 
d'études  qui  pouri'ait  entraîner  la 
comparaison  des  climats  et  l'applica- 
tion théorique  de  toutes  les  causes 
dont  nous  avons  examiné  Pinduence 
sur  les  productions  naturelles;  mais 
ce  nesl  point  ici  noire  but,  et  nous 
nous  contenterons  de  soumettre  à  nos 
lecteurs  une  esquisse  du  tableau  de 
cette  répartition  que  nous  devons 
aux  savons  Humboldt,  R.  Brown  et 
Schouw. 

Parmi  les  Monocotylédones .  les 
trois  fy  milles  des  Graminées  ,  des  Cy- 
pcracées  et  des  Joncées  ,  offrent  des 
disparates  très-marquées.  Le  rapport 
approximatif  des  Graminées  avec  la 
totalité  des  Phanérogames,  ne  varie 
priS  beaucoup  dans  chacune  des  zones, 
tandis  que  les  deux  autres  familles 
diminuent  près  de  l'équateur  et  aug- 
mentent vers  le  Nord.  Il  y  a  toutefois 
plusieurs  exceptions;  les  Graminées, 
par  exemple,  sont  très-rares  sur  les 
côtes  du  Groenland.  Comme  il  n'est 
ici  question  que  des  espèces  sauvages, 
nous  faisons  abstraction  de  toute  au- 
tre considération  sur  la  profusion  ou 
la  rareté  des  Graminées.  Ainsi  ,  lors 
même  que  ces  Plantes  ,  éminemment 
utiles  à  l'Homme  ,  domineraient  par 
leurs  masses  dans  les  contrées  civdi- 
sées  ,  nous  dirions  également  qu'elles 
n'y  sont  pas  plus  abondantes  qu'ail- 
leurs. 

Jetons  maintenant  un  coup-d'œil 
rapide  sur  quelques-unes  des  grandes 
familles  de  Dicotylédones.  Les  Sj'^- 
nanthérées  ,  lépartles  sur  presque 
toute  la  surface  de  la  terre  ,  abondent 
surtout  dans  les  climats  tempérés  et 
tropiques.  H  y  en  a  moins  dans  les 
stations  chaudes  de  l'Amérique  équi- 
noxiale  que  dans  les  stations  subal- 
pines et  tempérées  des  mêmes  ré- 
gions. Le  Congo  et  Sierra-Leone  en 
Afrique,  1rs  Indes-Orienlalcs  et  la 
Nouvelle-Hollande  cri  nourrissent  un 


388 


GEO 


nombre  très-petit ,  relativement  à  ce- 
lui d'autres  contrées  situées  entre  les 
mêmes  parallèles  ,  mais  qui  offrent 
des  stations  plus  appropriées  à  l'exis- 
tence de  ces  Végétaux  ;  enfin  dans  la 
zone  glaciale,  soit  au  Kamtschatka , 
soit  en  Laponie  ,  le  nombre  relatif  des 
•  Plantes  de  cette  vaste  famille  est  à 
peu  près  moitié  moins  considérable 
que  dans  les  climats  tempérés. 

C'est  surtout  dans  les  contrées  équi- 
noxiales  que  les  Légumineuses  domi- 
nent ;  elles  s'effacent  peu  à  peu  dans 
chaque  hémisphère  on  s'éloignant  de 
l'équateur,  à  l'exception  toutefois  de 
quelques  régions  où  certains  genres, 
parla  multiplicité  de  leurs  espèces, 
donnent  quelque  chose  de  pariicu- 
lier  à  la  végétation  ;  telle  est  la  Sibé- 
rie et  les  vastes  provinces  de  1;;  Russie 
asiatique  oii  se  trouvent  une  si  grande 
quantité  d' Astragales. 

R.  Brown  a  partagé  ,  sous  le  point 
de  vue  géographique ,  les  Rubiacées 
en  deux  groupes.  Le  premier  se  com- 
pose de  toutes  les  Plantes  sans  sti- 
pules interposées  {Stellatœ)  ;  il  appar- 
tient à  la  zone  tempérée.  Le  second, 
composé  des  Rubiacées  à  feuilles  op- 
posées et  accompagnées  de  stipules, 
est  presque  exclusifaux  régions  équi- 
noxiales. 

Les  Crucifères  et  les  Ombellifères 
manquent  presque  totalement  sous 
les  tropiques  ,  abstraction  faite  des 
montagnes  élevées  de  deux  mille 
quatre  cents  à  trois  mille  mètres 
au-dessus  du  niveau  de  l'Océan. 
Les  Plantes  de  ces  deux  familles  pa- 
raissent affectionner  le  bassin  de  la 
Méditerranée. 

Maintenant  que  nous  avons  re- 
connu avec  tous  les  naturalistes 
que  les  Plantes  ont  des  habita- 
tions dont  elles  ne  peuvent  sortir 
qu'en  vertu  de  causes  fortuites  , 
et  que  de  nombreux  obstacles  s'op- 
posent à  leurs  transmigrations  ; 
maintenant  que  nous  savons  que  tel- 
les formes  générales  sont  incompa- 
tibles avec  certains  climats,  et  qu'el- 
les s'évanouissent  à  mesure  qu'on 
s'éloigne  de  celui  qui  est  favorable  à 
la  nature  des  Plantes  qu'elles  carac- 


GEO 

térisent;   qu'il   y    en  a    même  dont 
l'existence  exclusive  eu  telle  ccmtrée 
particulière  ne  peut  être  expliquée 
par  les  causes  que  nous  avons  analy- 
sées; il  nous  sera  possible  de  diviser 
le  globe  d'après  l'ensemble  des  Plan- 
tes qui  sont  resserrées  entre  certaines 
limites  ,  et  d'obtenir  par-là  le  com- 
plément de  la  Géographie  botanique. 
Déjà  dans  son  élégant  et  substan- 
tiel article  du  Dictionnaire  des  Scien- 
ces naturelles,  le  professeur  De  Can- 
doUe  avait  indiqué  les  Régions  Bota- 
niques qui  divisent  la  surface  de  la 
terre,  et  il  avait  imposé  à  la  plupart 
d'entre  elles  des  noms  empruntés  à  la 
Géographie  physique.  Ainsi ,  il  avait 
■  établi  les  régions  hyperboréenne,  euro- 
péenne, sibérienne,  méditerranéenne , 
orientale,  etc.;  et  il  avait  défini  les 
espaces  de  la  terre   que  chacune  de 
ces  régions  comprenait.  En  indiquant 
seulement  ces  régions,  le  professeur 
De  CandoUe  ne  les  a  pas  caractérisées 
par   les   productions   végétales,    qui 
dominent  dans  chacune  d'elles  ,  car 
c'est  la  réunion  de  beaucoup  de  fa- 
milles,  plutôt  que  telle   famille   ou 
même    tels    genres    particuliers   qui 
doivent  servir  à  les  distinguer.   Le 
docteur  Schouw  ne  paraît  pas  avoir 
été  frappé   par  cette  dernière  consi- 
dération. L'important  ouvrage  qu'il 
a  récemment  publié  ,  contient ,  ainsi 
que  son  Atlas  géographique ,  les  ré- 
gions botaniques  ,  sous  les  noms  des 
î'amilles  et  des  genres  qui  se  trouvent 
plus  particulièrement  dans  chacune 
d'elles.  Ainsi,  par  exemple  ,  la  région 
hyperboréenne  de  De  CandoUe   est 
appelée  région  des  Mousses;  les  ré- 
gions   européenne  ,    sibérienne    et 
méditerranéenne ,    sont  réunies  en 
une  seule  que  Schouvf  nomme  Région 
des  Ombellifères  et  des  Crucifères  ;  la 
région   du  cap  de  Bonne-Espérance 
a  été  désignée  arbitrairement ,  cenous 
semble,  par  le  mot  de  Région  des  Mé- 
sembry antlièmes  ou  des  Stapélies  ,  et 
ainsi  de  suite.  Mais  peu  importe  le 
nom   donné  à   chacune  de  ces  divi- 
sions territoriales  ,  pourvu  qu'il  soit 
reçu  unanimement  et  qu'il  indique  des 
espaces  déterminés  avec    exactitude 


GEO 

sous  le  rapport  de  la  vés^t'tation.  Ce 
résultat  avantageux  sera  obtenu  par 
la  comparaison  du  plus  grand  nom- 
bre de  Végétaux  qu'on  pouna  se  pro- 
curer ,  et  par  la  connaissance  de  tou- 
tes les  circonstances  physiques  à  l'em- 
pire desquelles  les  diverses  contrées 
de  la  terre  sont  assujetties.  D.ins  les 
Flores  des  contrées  peu  dtcndues  ,  on 
observe  (léjà  des  régions  partielles 
subordonnées  aux  circonstances  géo- 
logiipies  ,  c'est-à-dire  que  les  Plantes 
répandues  dans  le  même  bassin  (et 
l'on  sait  ce  que  nous  entendons  par 
ce  mot,  /''.  1  article  Bassin)  forment 
une  végétation  déterminée  et  homo- 
gène,  quelle  que  soit  l'étendue  et  la 
direction  de  chaque  bassin.  Ce  sont  au- 
tant d'immenses  vases  de  tleurs  (qu'on 
nous  permette  cette  image  simple  et 
îjaturelle)remplis  d'une  terre  dont  la 
nature  vai  ic  ,  exposés  à  des  degrés 
difiérens  de  chaleur,  de  lumière  , 
d'humidilé,  etc.  ,  et  dans  lesquels 
germent  une  multitude  de  grai- 
nes d'espèces  purticulièies.  De  même 
les  glandes  régions  botaniques  sont 
circonscrites  par  de  hautes  monta- 
gnes ou  d'immenses  plateaux  qui 
étaient  jadis  les  bairières  des  eaux 
dont  l'écoulement  a  produit  les  fleu- 
ves et  les  rivières.  Elles  ne  sont 
donc  pas  toujours  comprises  entre 
les  latitudes  parallèles  à  l'équateur; 
mais  ,  au  contraire  ,  elles  tracent 
sur  le  globe  des  figures  qui  ont 
leurs  contours  marques  par  de  hau- 
tes chaînes  dont  les  versans  oppo- 
sés appartiennent  à  des  régions  bo- 
taniques difTérentes.  Ajoutons  à  ces 
causes  géologiques  celles  qui  sont 
produites  par  rnifluence  des  puissans 
ageus  de  la  natui'e  ,  et  nous  pourrons 
nous  faire  une  idée  assez  juste  des  ré- 
gions botaniques  ,  ou  ,  en  d'autres  ter- 
mes, des  habitations  générales  des 
Plantes. 

En  adoptant  les  idées  que  nous  ve- 
nons d'émettre,  on  se  rend  compte 
de  l'analogie  des  Plantes  qui  crois- 
sentdanslescontréessituées  à  d'énor- 
mes distances,  mais  (pii  forment  les 
versans  ou  les  bords  d'immenses  ré- 
servons dont  le  fond  est  encore  rcm- 

TOME  vu. 


GEO 


S89 


pli  par  les  gouffres  de  l'Océan.  D'un 
autre  côté  ,  en  examinant  l'action  de  la 
température,  de  la  lumière  ,  etc. ,  sur 
la  végétation  ,  nous  pouvons  expli- 
quer les  ressemblances  des  Végétaux 
qui  habitent  les  zones  diverses  ,  mais 
qui  se  trouvent  sous  les  inllueuces 
semblables  des  agens  physiques, 
comme  par  exemple  l  identité  des 
Plantes  du  Groenland  et  de  nos  Al- 
pes européennes ,  et  !a  l'cssemblance 
générique  des  Végétaux  qui  habitent 
les  hautes  chaînes  du  Caucase,  du 
Mépaul,  des  Pyrénées,  des  Andes, 
etc.  C  est  ainsi  que  l'on  parviendra  à 
asseoir  sur  des  bases  fixes  l'établisse- 
ment des  divisions  territoriales  bola- 
niqucs  ,  et  à  rapprocher  celles  dont 
les  rapports  intimes,  d'obscurs  qu'ils 
étaient  autrefois  ,  sont  aujourd'hui 
facilement  appréciables.  (g..n.) 

La  carte  qui  doit  accompagner  cet 
article  ,  complétera  en  même  temps 
les  idées  de  Géographie  botanique 
dont  nous  venons  de  tracer  l'esquisse. 
Dans  cette  carte  ,  nous  examine- 
rons soigneusement  les  bassins  géné- 
raux dans  lesquels  circulent  les  eaux 
douces  ,  les  seules  dont  1  action  ne 
soit  pas  mortelle  aux  germes  des  Plan- 
tes. Si  la  mer  frappe  de  mort  ces  ger- 
mes, qu'on  la  dit  cependant  apte  à 
propager  ,  les  torrens  ,  les  rivières  et 
les  fleuves  au  contraire  doivent  être 
comptés  au  rang  des  plus  puissans 
movcns  de  propagation  végétale. 
C'est  par  leur  action  que  l'on  voit 
descendre  du  sommet  des  monta- 
gnes, dans  les  vallons,  et  jusque 
dans  les  plaines  ,  des  semences  de 
Végétaux  alpins  ,  dont  le  grand 
nombre  ,  comme  exilé  ,  ne  saurait 
s'acclimater  sur  le  sol  inférieur,  mais 
dont  quelques-uns  se  développant , 
prospérant  et  s'acclimatant,  prennent 
un  fades  tout  nouveau  et  fort  diffé- 
rent de  celui  des  types  originaires. 
C'est  ainsi  que  des  Plantes  de  mon- 
tagnes ont  reçu  par  la  culture,  dans 
nos  jardins  de  botanique  ,  un  aspect 
qui  les  ferait  totalement  méconn;iître 
du  naturaliste  le  plus  exercé,  si 
depuis  qu'on  étudie  la   Géographie 

19 


^go  GEO 

physique ,  ou  ne  s'était  familiavisc 
avec  de  pareilles  mélamoipho'ies.  Par 
(les  causes  dont  l'elVet  opposée  fit  re- 
monter vers  le  faîle  des  montagnes  , 
des  graines  de  nos  champs  qui  purent 
résister  à  la  température  des  som- 
mets, y  Cloître  et  s'y  propager  ,  les 
Plantes ,  provenues  de  ce  genre  d'émi- 
gration, ont  aussi  pris  une  figure  nou- 
velle ,  et  de  tels  échanges  de  tor- 
mes  qui  ont  suffi  ,  à  beaucoup  d'au- 
leurs  peu  scrupuleux ,  pour  établir 
des  espèces,  résulte  encore  l'un  des 
grands  inconvéniens  qui  s'opposent 
à  l'introduction  dans  la  science  ,  de 
l'arithmétique  botanique. 

Les  fleuves  (;^.  ce  mot),  et  générale- 
ment les  grands  amas  d'eau  douce  , 
sont  encore  un  moyen  de  perturbation 
dans  la  distribution  des  Plantes  ,  par 
la  propriété  qu'ils  partagent  avec  les 
eaux  de  la  mer  ,  ae  conserver  dans 
leur  profondeur,  une  certaine  égali- 
té de  température.  Les  Végétaux  al- 
pins ,   qui  ,  vers  la  base  des  glaciers  , 
triomphcnt,en  quelque  sorte, du  froid 
des  hivers  rigoureux ,  sous  une  épaisse 
croûte  de  neige  qui  les  tient  entre  le  sol 
et  la  couche  inférieure  toujours  fon- 
dante ,  comme   dans  une    orangerie 
humide,   gèlent  lorsqu'on    les    cul- 
tive dans  les  légions  inférieures  sans 
les   abriter.    Celles    de    ces   Plantes 
dont  les  graines  entraînées  par  les  tor- 
rens  et  par  les  rivières  jusque  dans 
les  plaines  ,  viennent  à  s'y  dévelop- 
per ,  y  succombent   le  plus   souvent 
aux    approches  de  décembre.  VJn- 
tirrhinum  alpinum  ,    descendu   dans 
la  plaine  de  Tarbes,  du  faîte  des  Py- 
rénées, est  l'une  des  plus  palpables 
exceptions    qu'on   puisse  opposer   à 
Fexécullon  de  celte  loi  de  la  nature. 
Mais  qu'un  fleuve  coule  du  nord  au 
sud,  que  vers    la    partie  supérieure 
de  son  lit  dans  une  contrée  méridio- 
nale,   croissent,   par  exemple  ,    des 
Souchets  ,  dont  le  feuillage  redoute 
le  trop  grand  froid  ,  et  ne  se  déve- 
loppe que  dans  les  régions  au  moins 
tempérées  ,  et  que  des  graines  de  ces 
Plantes  abandonnées  au  courant  de 
l'eau  ,  viennent  à  s'arrêter  vers  l'em- 
bouchure du  fleuve  dans  une  région 


GEO 

déjà  froide  ,  elles  s'y  développeront 
durant  l'été,  etleur  progéniture  pour- 
ra se  perpétuer  à  jamais  ,  parce  que  le 
débordement  des  eaux  de  l'hiver  qui 
ne  gèleront  pas  jusque  dans  leur  pro- 
fondeur, tiendra  la  racine  et  les 
bourgeons  du  Végétal  dépaysés  dans 
une  sorte  d'orangerie  humide  ,  com- 
me les  Al  éties  ,  des  Saxifrages  et  des 
Draves  y  sont  tenues  par  l'épaisseur 
des  neiges  sur  les  grands  sommets 
alpins. 

Aux  Plantes  des  fleuves  et  de  la 
terre  succédèrent  les  créatures  qui  se 
nourrissent  des  unes  et  des  autres  ; 
après  avoir  parlé  de  la  Géographie 
de  ces  Plantes ,  nous  devons  coiisé- 
quemment  nous  occuper  de  celle 
des  êtres  qui  parurent  ensuite  et  se- 
lon l'ordre  de  leur  complication,  (b.) 

/3.  Géographie  zoologique. 

A.  Animaux  articulés. 

*  Insectes  et  Arachnides. 

A  l'époque  fi8i5)  où  nous  avons 
lu  à  l'Académie  royale  des  scien- 
ces notre  Mémoire  sur  la  Géogra- 
phie générale  de  ces  Animaux  ,  à 
peine  sortions-nous  de  cette  crise 
terrible  qui  avait  armé  contre  nous 
l'Europe  entière ,  et  de  cet  état  d'hos- 
tilité qui  pendant  vingt-cinq  ans  nous 
avait  interdit  toute  communication 
maritime.  Les  voyages  de  Bosc  ,  d'O- 
livier et  de  Palisot  de  Beauvois  ,  et 
deux  expéditions  du  capitaine  Bau- 
din  ,  l'une  aux  Antdles  et  l'autre  aux 
Terres  Australes  ,  avaient  seuls  enri- 
chi nos  collections  et  consolé  de  leurs 
privations  les  amis  de  la  nature.  Les 
Insectes  qu'ils  avaient  recueillis  ,  et 
ceux  parmi  les  exotiques  ,  que  l'on 
possédait  avant  la  révolution  ,  et 
qui  se  trouvaient  alors  dispersés 
dans  les  musées  de  Paris  ,  formaient 
avec  les  espèces  indigènes  ou  euro- 
péennes ,  les  uniques  matériaux  dont 
nous  pouvions  disposer.  Nos  collec- 
tions ,  depuis  le  retour  de  la  paix, 
c'est-à-dire  dans  l'espace  de  huit  à 
neuf  ans,  se  sont  tellement  accrues 
par  des  recherches  dans  toutes  les  par- 
ties du  monde  ,  et  spécialement  dans 


GEO 

l'Aincrique  septentrionale,  au  Brésil, 
au  cap  (le  Bonnc-E<pt5r.incc  et  ;inx 
Indes  j  que  trtinc  extrême  pénurie  , 
nous  avons  passe  presque  subilcmcut 
à  nue  si  excessive  opulence,  que 
nous  en  sommes  encombrés.  On  sent 
donc  que  nous  pourrions  au  joui  d'hui 
donner  sur  la  (géographie  de  ces  Ani- 
maux un  travail  bien  plus  complet. 
Nous  avons  vu  néanmoins  avec  une 
grande  salisfaclion  ,  que  les  nouvelles 
acquisitions,  loin  de  contredire  les 
principes  que  nous  avions  élal)lis  dans 
notre  INIémoire,  qui  n'était  au  surplus 
qu'un  essai,  les  confirmaient  pleine- 
ment. Les  détails  étant  exclus  dans 
un  ouvrage  de  la  nature  de  celui-ci  , 
une  analyse  sommaire  de  ce  Mémoire 
atteindra  notre  hul.  Nous  présente- 
rons d'abord  les  principaux  laits  et 
des  réflevions  générales.  Nous  jette- 
rons ensuite  un  coup-d  œil  sur  les 
diverses  contrées  du  globe,  afin  de 
découvrir  les  changemcns  qui  s  y 
opèrent,  relativement  à  certaines  ra- 
ces d'Insectes  considérées  par  masses. 

Nous  terminerons  enfin  par  une 
division  géographique  et  mathémati- 
que de  la  terre  ,  en  rapport  avec  ces 
changemcns,  de  manière  que  les  di- 
visions partielles  ou  climats,  seront, 
en  quelque  sorte  ,  des  états  ou  des 
empires  propres  à  ces  diverses  races 
d'Insectes  ainsi  groupées  ou  peloton- 
nées. 

S'il  existe  pour  les  Plantes  une 
circonscription  géographique  ,  elle 
doit  aussi  avoir  lieu  pour  les  Insectes 
qui  s'en  nourrissent;  et  dès-iors  en- 
core à  l'égard  des  Insectes  carnas- 
siers, puisque  la  plupart  de  ceux-ci 
font  leur  proie  des  précédens,  et  n'ont 
pas  fous  les  mêmes  goûts.  La  tempé- 
rature qui  convient  au  développe- 
ment d'une  espèce,  ne  convient  pas 
toujours  à  celui  d'une  autre;  il  faut 
donc  que  l'étendue  des  pays  occupés 
par  certaines  espèces  ait  des  bornes, 
et  qu'elles  ne  puissent  franchir,  du 
moins  instantanément,  sans  perdre  la 
vie.  Là  oli  se  terminera  l'empire  de 
Flore ,  là  aussi  cessera  le  domaine  de 
la  zoologie  ;  et  par  opposition  ,  les 
coutrées  dont  le  sol  est  très-varié  ,  et 


GEO  991 

é|MOuvG  à  la  fois  une  chaJeur  forte  et 
accompagnée  d'une  humidité  modé- 
rée ,  seront  les  plus  f.ivorablcs  à  la 
végétation  et  à  la  propagation  ainsi 
qu'à  la  multiplicité  des  espèces  du  rè- 
gne animal.  L'observation  vient  à 
l'appui  de  ces  idées.  Olhon  Fabricius 
qui  a  ])ublié  une  très-bonne  Faune  du 
Groenland,  n'y  mentionne  que  quatre 
cent  soixante-huit  espèces  d'Animaux, 
sur  lesquelles  cent  dix  appartien- 
nent à  la  classe  des  Insectes  de  Lin- 
né. Dès  qu'on  aborde  les  i  égions  que 
Ihivcr  obsède  sans  cesse  ,  les  êtres 
vivans  ont  disparu  et  la  nature  n'a 
plus  la  force  de  reproduire.  Quelle 
pourrait  être  en  eflet  son  énergie  dans 
un  climat  tel  que  celui  du  Cap-Nord, 
oii  la  température  moyenne  de  l'an- 
née est  au  point  de  congélation  ,  et  à 
plus  forte  raison  dans  celui  du  lieu 
nommé  Nain  ,  oii  cette  température 
moyenne  est  inférieure  de  trois  de- 
grés? Et  sans  nous  avancer  jusqu'aux 
régions  polaires,  ne  savons-nous  pas 
que  lorsque  l'on  s'élève  sur  les  hautes 
montagnes  ,  sous  la  zone  torride  mê- 
me ,  à  la  région  des  neiges  perpé- 
tuelles ,  on  ne  trouve  presque  plus  de 
traces  de  Végétaux?  Les  plaines  qui 
avoisinent  les  pôles  sont ,  à  cet  égard, 
dans  le  même  état  d'inertie.  Aussi  , 
les  montagnes  ,  envisagées  sous  le 
rapport  des  Végétaux  et  des  Ani- 
maux qui  leur  sont  propres ,  forment 
graduellement  et  par  superposition 
des  climats  particuliers  ,  dont  la  tem- 
pérature et  les  productions  sont  sem- 
blables ou  analogues  à  celles  des 
plaines  des  contrées  plus  septentrio- 
nales. C'est  pour  cette  raison  que  l'on 
est  parvenu  à  acclimater  dans  quel- 
ques montagnes  de  la  zone  torride 
des  Plantes  céréales  et  des  fruits  des 
zones  tempérées.  Plusieurs  Insectes 
des  environs  de  Paiis  n'habitent, 
dans  le  midi  de  la  France,  que  des 
montagnes  sous-alpines.  Ainsi,  encore 
les  Alpes  el  les  Pyrénées  nous  offrent- 
ils  des  espèces  propres  à  la  Suède  et 
aux  autres  coutrées  fin  nord  de  l'Eu- 
rope. Le  naturaliste  attentif  tiendra 
compte  de  ces  circonstances  locales  , 
ainsi  que  de  la  constitution  minera-" 

19* 


29J  GEO 

logique  (iu  tcnain  ou  il  rencontre  ces 
espèces  ;  car  la  nature  du  sol  influe  sur 
celle  des  Végétaux,  et  par  corrélaliou 
sur  celle  des  Insectes  qui  s'en  nourris- 
sent. Les  Insectes  du  Levant ,  de  la 
Barbarie,  et  des  contrées  maritimes 
de  i'exti'émité  la  plus  méridionale  de 
l'Europe,  ont  une  grande  analogie 
entre  eux,  ce  qui  doit  tenir  à  l'iden- 
tité du  sol,  des  Végétaux  et  de  la 
température.  On  voit  aussi  que  sans 
aller  très-loin  ,  soit  que  le  terrain  soit 
peu  mon  lue  ux  ou  presque  horizon- 
tal ,  soit  qu'il  s'élève  considérable- 
ment ,  des  espèces  affectent  certaines 
localités  :  ce  sont  autant  de  topogra- 
phies enlomologiques  qui  doivent 
exercer  notre  paiience  et  notre  saga- 
cité. 

La  plupart  des  Arachnides  et  des 
Insectes  ajant  pour  patrie  des  con- 
trées dont  la  température  est  isother- 
me ,  et  dont  le  sol  et  la  latitude  sont 
les  mêmes  ,  mais  qui  sont  séparées 
par  de  grands  intervalles  ,  ne  se  res- 
semblent point  spécifiquement.  Ceux 
de  ces  Animaux  qui  nous  ont  été  ap- 
portés de  la  Chine  et  des  pays  les  plus 
orientaux  de  l'Asie  ,  sont  évidemment 
distincts  de  ceux  d'Europe  et  d'Afri- 
que. 

Des  barrières  naturelles  et  insur- 
montables ,  comme  des  chaînes  de 
hautes  montagnes  ,  des  mers,  de  vas- 
tes déserts  ,  produisent,  sans  que  les 
distances  soient  aussi  grandes,  des 
différences  semblables.  Les  Insectes 
des  Etats-Unis  ,  quoique  souvent  très- 
analogues  aux  nôtres,  présentent 
néanmoins  des  caractères  particuliers. 
Quelques  Lépidoptères,  cependant, 
etqrrelques  autres  Insectes,  mais  dont 
l'habitation  s'étend  jusqu'au  nord  de 
la  Suède  et  probablement  à  des  pays 
situés  entre  elle  et  ceux  de  l'extrérarté 
septentrionale  de  l'Amérique  ,  se 
trouvent  aussi  dans  les  possessions 
anglo-américaines.  D'autres  es[)èces 
paraissent  avoir  pris  une  route  oppo- 
sée ,  ou  avoir  gagné  du  côté  du  Lc- 
vantou  vers  le  Sud.  Quelques  Sphinx  , 
tels  que  l'Ati'opos ,  celui  du  Ncrium, 
le  Celerio  ,  etc.  ,  sont  dans  ce  cas.  Le 
Papillon  dir   Chardon  ou    la  Belle- 


GEO 

Dame  est  presque  cosmopolite  pour 
l'ancien  continent;  et  il  païaît  même 
n'avoir  été  arrêté  dans  le  nouveau  , 
que  par  le  golfe  et  les  montagnes  du 
Mexique.  Beaucoup  de  genres  d'In- 
sectes, et  particulièrement  ceux  qui 
vivent  de  Végétaux,  sont  répandus 
sur  un  grand  nombre  de  points  du 
globe.  Quelques  autres  sont  exclu- 
sivement propres  à  une  certaine 
étendue  du  pays  de  l  Ancien  et  du 
INouveau- Monde.  On  chercherait 
vainement  dans  celui-ci  les  genres  siii- 
vans  :  Manticore  ,  Siogone  ,  Anthie , 
Graphiptère  ,  Drypte ,  Pimélie  , 
Scaure,  Cossyphe  ,  Mvlabre  ,  Bracliy- 
cère,Némoptère  ,  Abellleet  plusieurs 
autres.  Mais  en  revanche  il  en  offre 
que  l'autre  ne  possède  point,  tels 
que  ceux  d'Agre  ,  de  Nilion  ,  de  Te- 
traonix  ,  de  Dutèle,  de  Doryphore, 
de  Cupès  ,  de  Corydale  ,  de  Labide  , 
de  Pélécine  ,  de  Cenlris,  de  Mélipone, 
d'Euglosse,  d'Héliconie  ,  d'Erjcine  , 
de  Gastnie,  etc.  ]Nous  avions  cité  en 
oulre  les  genres  Agre  et  Trigone  ; 
mais  nous  avons  vu  depuis  une  es- 
pèce du  premier  ,  recueillie  au  Séné- 
gal, et  une  autre  du  second,  trouvée 
à  Sumatra.  La  découverte  de  celle-ci 
et  de  quelques  autres  Insectes  des  îles 
les  plus  orientales  de  l'Asie,  appuie 
l'idée  que  nous  avions  émise  sur  l'af- 
finité qu'ont,  sous  quelques  considé- 
rations zoologiqiies,  les  parties  les 
plus  reculées  de  l'ancien  continent 
avec  le  nouveau.  L'Afiique  est  aussi 
en  possession  exclusive  de  quelques 
gcnrei  ,  tels  que  ceux  de  Manticore, 
de  Graphiptère ,  d'Eurlchore  ,  de  Pu- 
nuinore  ,  etc.;  les  Colliures  ,  les  Hel- 
luos,  etc.,  sont  propres  aux  Indes- 
Orientales.  Les  genres  Lamprine  , 
Hélée,  Céraptère,  Paropside,  Pa- 
nops  ,  etc.  ,  viennent  uniquement  de 
la  Nouvelle-Hollande.  L'étendue  de 
pays  qu'occupent  ces  genres  et  leur 
foyer  principal ,  que  l'on  peut  déter- 
miner par  les  proportions  relatives  et 
comparées  des  espèces,  doivent  frxer 
l'attention  des  observateurs.  C'est 
ainsi  que  les  plus  gra;:des  espèces  de 
Cossus,  de  Zeuzères,  d'Hépiales  ,  pa- 
ra issjnt  avoir  l'Auslralasie  pourdoini- 


GEO 

cile.  C'est  dans  l'Emope  tempérée 
qu'est  celui  des  Caral>o.s.  Ijcs  plus 
grands  lioinbyx  cl  les  [)lus  grands  l'a- 
pillous  proi)rciiictU  dits  ,  se  trouvent 
aux  Moluques.  Ceux  do  la  division 
des  Troycns  >o\\\.  propres  aux  Indes- 
Orientales  cl  à  l'Anierique. 

La  Suède  cl  particidièrement  la  La- 
ponie  nous  olVreut  beaucoup  d'espè- 
ces qui  leur  sont  proiMes;  mais  plu- 
sieurs de  celles  de  la  partie  méridio- 
uale  ,  comme  la  Scauic  ,  sont  com- 
munes à  l'Allemagne.  Celles  i.\\\  nord 
lie  la  Grande- liretagne  ou  de  l'Ecos- 
se paraissent  aussi  ,  à  raison  du  cli- 
mat, avoir  de  grands  rapports  avec 
celles  des  mêmes  contrées  et  de  la 
INorwège,  tandis  que  celles  de  l'An- 
gleterre méridionale  se  rapprochent 
heaucoup  des  espèces  des  côtes  mari- 
times et  occidentales  de  la  France,  ou 
sont  même  identiques,  mais  souvent 
plus  petites.  11  semblerait  que  le  voi- 
sinage de  rOcéan  exercerait  du  nord 
au  sud  une  assez  grande  influence  sur 
la  nature  des  Insectes  ,  car  plusieurs 
espèces  des  environs  de  Bordeaux  se 
leirouvent  aussi  dans  les  parties  de 
lEspague  situées  sous  le  même  mé- 
ridien ou  à  peu  de  distance  de  lui, 
et  disparaissent  lorsque  l'on  s'avance 
de  quelques  degrés  à  l'est.  Quoique 
nos  départemens septentrionaux  aient 
au-^si  (plusieurs  espèces  communes  à 
l'Allemagne ,  il  semblerait  encore 
néanmoins  que  le  Hhin  et  ses  mon- 
tagnes orientales  lormeraient  à  l'égard 
de  quelques  autres  espèces,  une  sorte 
de  frontière  qu'elles  ne  iranchissent 
point.  Celles  qui  sont  propres  aux 
contrées  chaudes  de  l'Europe  occi- 
dentale commencent  à  se  montrer 
vers  le  cours  inférieur  de  la  Seine  ou 
aux  environs  de  Paris,  et  précisément 
au  point  oii  la  Vigne  commence  à 
prospérer,  sans  le  secours  de  circons- 
tances locales  ,  nous  voulons  dire 
sans  être  abritée  par  des  montagnes. 
J/Ateuchus  flagellé  ,  le  Mylabre  de  la 
Chicorée ,  la  Mante  religieuse  ,  la  Ci- 
gale Hœmatode  d'Olivier ,  l'Ascala- 
phe  italique  ,  etc.,  indiquent  ce  chan- 
gement. Il  devient  plus  sensible  dans 
les  départemens  situés  sur  la  Loire 


GEO  233 

inférieure;  mais  c'est  surtout  vers  le 
quaianle-quatrième  degré  de  lalilude 
cl  dans  les  lieux  oii  l'Olivier,  en  al- 
lant du  nord  au  sud  ,  se  montre  pour 
la  première  fois  et  oii  croissent  spon- 
tanément le  Grenadier  ,  la  Lavande  , 
l'Aibous'ier ,  etc.,  que  les  Insectes 
méridionaux  et  presque  afiicains  frap- 
pent nos  regards.  C  est  ce  que  nous 
avons  particulièrement  remai  que  en- 
tre Valence  et  Montelimnr.  L'Alcu- 
chus  sacré  ,  les  Scaurcs  ,  les  Akis  ,  h; 
Scorpion  européen  ,  diverses  autres 
espèces  de  Cigales  ,  les  Termes  ,  etc., 
sont  les  avanl-coureurs  de  ces  races 
d'Animaux.  Les  bords  de  la  Méditer- 
ranée sont  plus  riches  à  cel  égard.  Là  , 
apparaissent  les  Mygales  ,  les  Onitis  , 
lesCébrions,  les  Pimélies,  les  Bra- 
chycères  ,  les  Broutes,  les  Scaiiteset 
quelques  espèces  de  Lépidoptères  , 
plus  particulièremcntproprcsaii  nord 
de  l'Afrique.  Les  contrées  de  1  Espa- 
gne situées  siu'  celte  mer  tiennent  en- 
core beaucoup  plus  ,  sous  le  rapport 
des  productions  entomologiqucs,  de 
cette  partie  du  monde  et  du  Levant. 
On  y  volt  des  Erodies  ,  des  Sépidies  , 
des  Zygies  ,  des  Némoptères  ,  des  Ga- 
léodes  ,  des  Brachines  de  grande 
taille  et  d'autres  Pimélies.  Mais  la 
Barbarie  et  les  autres  p;iys  ilc  1  Afri- 
que au  nord  de  l'Atlas  et  ceux  à  l'o- 
rient jusqu'à  la  ii'.er  Rouge,  nous 
montrent ,  pour  la  pi  ornière  fois,  des 
Anthies,  des  Graphiptèrcs  ,  dos  Sia- 
gones  et  un  grand  nombre  d'espèces 
inconnues  en  Europe.  L'Atlas  et  le 
grand  Désert  franchis  ,  les  nôtres  ont 

Eresque  totalement  disparu.  La  INu- 
ie  ,  PElhiopie,  le  Sénégal  et  une 
grande  partie  de  la  Guinée  ,  forment 
une  zone  transverse  habitée  par  les 
mêmes  races  ou  présentant  peu  de 
diff"érences  essentielles.  C  est  des  ré- 
gions brûlantes  de  la  Guinée  et  du 
Congo  que  nous  viennent  les  plus 
grandes  espèces  du  genre  Goliath  de 
Lamarck  ;  les  autres  nous  sont  four- 
nies par  l'Amérique  méridionale  et 
Java.  Les  Pétalocheires  et  les  Ence- 
lades  paraissent  être  confinés  dans 
les  contrées  équinoxiales  et  occiden- 
tales de  l'Afrique.  La  colonie  du  cap 


(le Bonne -Kspéi'ance  abonde  suitout 
en  espèces  d'Ànthies  et  de  Brachycè- 
res.  Elle  est  aussi  la  pairie  exclusive 
des  Manticores  et  des  Piicumo!  es.  Le 
midi  de  l'Afrique  et  les  Indes-Orien- 
tales nous  offrent  encore  des  Sa  grès  , 
des  Diopsis  et  desPaussus.  Les  îles  de 
France  et  de  Mascareigne  ,  celles  de 
Madagascar  et  de  Sainte-Hélène  tien- 
nent, par  quelques  espèc*  ,  de  l'A- 
frique; mais  elles  en  ont  beaucoup 
d'autres  qui  leur  sont  particulières  : 
quelques-unes  de  celles-ci  se  rappro- 
cheraient de  celles  des  Indes -Orien- 
tales. Les  Insectes  de  la  côte  de  Coro- 
mandel,  du  Bengale,  de  la  Chine 
méridionale,  du  Thibet  même,  sem- 
blent, parleurs  affinités  naturelles , 
apparteniràlamême  zôneouaumême 
climat;  mais  quoiqu'ils  rentrent  dans 
plusieurs  genres  d'Europe  et  d'Afri- 
que, les  espèces  sont  cependant  distinc- 
tes de  celles  de  ces  dernières  contrées. 
On  n'y  rencontre  point  de  Graphi{^>- 
tères  ,  d'Akis  ,  de  Scaures  ,  de  rimé- 
lies,  de  Sépidies,  d'Erodies,ni  de 
Brachychères.  On  n'y  a  encore  obsei- 
vé  qu'une  seule  espèce  d'Anthie  {sex~ 
gullata).  Ici  commence  le  domaine  du 
genre  Helluo,  et  il  s'étend  jusqu'à  la 
ïVouvelle- Hollande.  Nous  avons  dit 
plus  haut  que  quelques  espèces  d'Eu- 
rope paraissent  avoir  gagné  de  proche 
eu  proche  les  pays  orientaux,  ou,  si 
l'on  veut,  avoir  pris  une  marche  op- 
f)osée ,  en  allant  de  l'est  à  l'ouest. 
La  Cantharide  orientale,  le  Mylabre 
Grassicorne  (genre  OEnas)  et  une  bel- 
le variété  du  Hanneton  occidental 
nous    en   fournissent    un    exemple  , 

1)uisqri'on  commence  à  trouver  ces 
nsectcs  aux  environs  de  Vienne  en 
Autiiche  ou  du  moins  en  Hongrie. 
Ceux  de  l'Asie-Mineure  ,  de  la  Syrie, 
de  la  Perse,  etc.,  quoique  très  voi- 
sins de  ceux  du  midi  de  l'Europe  ,  en 
sont  cepen>!aut  distincts,  pour  la 
plupart,  d'une  manière  spécifique. 
Il  eu  est  de  uième  de  ceux  de  la  Rus- 
sie méridionale  et  des  parties  les 
moins  froides  du  plateau  de  la  Sibé- 
rie. La  Nouvelle-Hollande  ne  possède 
aucune  espèce  de  Mylabre,  circons- 
tance qui  la  rapproche  à  cet  égard  de 


GLO 

l'Amcjique  ;  on  en  trouve  ceneui^nt 
dans  l'île  de  Timor.  L'Europe,  et,  à  ce 
que  nous  croyons,  l'Afrique  ne  présen- 
tent aucun  Passale,  genre  dont  les  espè- 
ces sont  ti'ès-répandues  aux  Indes  et 
dansle  Nouveau-Monde.  Les  Insectes 
de  la  Nouvelle-Zélande  et  de  la  Nouvel- 
le-Calédonie nous  semblentavoir  beau- 
coup d'affinllés  avec  ceux  de  la  Nou- 
velle-Hollande. Les  îles  de  l'archipel 
du  grand  Océan  austral  étant  compo- 
sées en  grande  partie  d'agrégations 
de  Polypiers,  et  formant  une  chaîne 
qui  les  unit  à  l'ouest  avec  les  précé- 
dentes ,  mais  très-interrompue  à  l'au- 
tre extrémité,  les  espèces  que  l'on  y 
trouve  sont  probablement  plus  ana- 
logues à  celles  de  la  Nouvelle-Hollan- 
tle  qu'à  celles  d'Amérique,  ou  parti- 
cipent peut-être  des  unes  et  des  au- 
tres. Le  voyage  de  Duperrey  et  d'Ur- 
ville  nous  donnera  ,  il  faut  espérer  , 
le  moyen  d'éclaircir  nos  doutes  à  cet 
égard  ,  et  de  fixer  ainsi,  par  la  natu- 
re des  Végétaux  et  des  Animaux  ,  les 
limites  physiques  de  l'Asie  orientale 
et  de  l'Amérique,  limites  très-arbi- 
traires sous  les  rapports  mathémati- 
ques. Le  nouveau  continent  nous 
montre,  dans  les  changeuiens  progres- 
sifs des  espèces ,  une  maiche  succes- 
sive semblable.  La  Caroline  en  a  plu- 
sieurs que  l'on  ne  trouve  point  en 
Pensylvanie ,  et  encore  moins  dans  la 

f)rovince  de  New- York.  Les  bords  de 
a  rivière  de  Missouri,  à  l'ouest  de  Phi- 
ladelphie, d'environ  une  vingtaine 
de  degrés,  en  offrent  aussi  de  nou- 
velles. Quelques  Lépidoptères  de  la 
Géorgie  sont  communs  aux  Antilles , 
et  l'entomologie  de  cet  Archipel,  ainsi 
que  celle  de  la  Louisiane  ,  contras- 
tent notablement  avec  celle  des  Etats- 
Unis.  Du  continent  équatorial  de  l'A- 
mérique semblent  avoir  passé  dans 
1  île  de  la  Trinité,  ou  i^ice  i^ersd,  grand 
nombre  d'Insectes  et  même  plusieurs 
Mammifères  ;  le  Brésil ,  et  notamment 
le  Para  ,  possède  beaucoup  d'espèces 
communes  à  la  Guiane  franc? ise  et 
hollandaise;  mais,  près  du  voisinage 
du  tropique,  elle  en  présente  plusieurs 
qui  lui  sont  particulières  et  qui  dégé- 
nèrent à  mesure  que  l'on  tire  vers  le 


GEO 

suil.  Ici  quelques -uuos  oiil  une  pli}'- 
sionomic  europi5cniic,  de  même  que 

{>lusieurs   de    celles  des    Etats-Unis, 
'roportions  gardées,  la  quantité  des 
Coléoptères    carnassiers    est     moins 
considérable  en  Amérique  que  dans 
l'ancien  monde.  La  grandeur  des  In- 
sectes ayant  les  mêmes  habitudes  est 
souvent    aussi  iuierieure  à  celle  des 
nôtres.  Mais  le  nouveau  continent  ne 
!e  cède  point  à  l'ancien  ,  à  l'égard  des 
espèces  phytipliages ,  surtout  en  Lé- 
pidoptères ,  eu  Scai  abéides  ,  en  Chry- 
somélines  ,  eu  Longicornes  ,  et  par- 
ticulièrement   en    Orthoptères  ,     en 
Guêpiaires  et    Formicaires.    Aucune 
contrée  du  monde  n'offre  une  profu- 
sion   aussi  riche  et   aussi  variée  de 
Charansouites.    L'Europe  ,  l'AlVique 
et  l'Asie  occidentale  n'ont  qu'un  petit 
nombre  d'espèces  du  genre   Phasma 
ou   Spectre  ,   et  toutes  généralement 
petites  ;  mais  les  Moluques  et  l'Amé- 
rique méridionale  en   ont  beaucoup 
et    d'une     taille    ti  es -remarquable. 
L'humidité  atmosphérique   et  habi- 
tuelle du  nouveau  continent ,  sa  for- 
me étroite  et  allongée,  la  vaste  éten- 
due des  mers  qui  l'environnent  de 
toutes  parts,  et  la  nature  de  son  sol, 
nous  fournissent  l'explication  de  la 
discordance  que  l'on  observe  entre 
ces  climats  et  ceux  de  notre   hémi- 
sphère ,  situés  sous  les  mêmes  paral- 
lèles.   Elle   est    telle    que    beaucoup 
d'espèces    que    no^'S  commençons  a 
trouver  ici ,  entre  le  quarante-huitiè- 
me et  le  quarante-cinquième  degrés 
de  latitude,  ne  paraissent  dans  l'Amé- 
rique septentrionale  que  vers  le  qua- 
rante-troisième. Ou  conçoit  sans  peine 
que  certains  genres  d'Insectes  de  l'an- 
cien continent,  qui  aiment  les  lieux 
secs  ,  sablonneux  et  très-chauds  ,  tels 
que  les    Anthies ,   les    Piméiies,  les 
Erodies ,   les  Mylabres  ,  les  Brachy- 
cères ,  etc.  ,  n'auraient  pu  vivre  dans 
des  terrains  gras  ,  aqueux  et  ombra- 
gés,   comme    le   sont   généralement 
ceux  du  Nouveau-IMoude. 

Fabricius,  sous  le  nom  de  climat, 
comprend  l'universalité  des  habita- 
tions des  Insectes.  11  divise  le  climat 
en  huit  stations  ou  sous-climits  ,  sa- 


GEO 


ïgir 


voir  :  V Indien,  V Austral,   le  Médi- 
lenanéen ,  le  Boréal  ,V  Oriental ,  V  Oc- 
cidental et  V Alpin.  Le  Boréal  s'étend 
depuis  Paris  jusqu'à  la  Ijaponie  ;  l'O- 
riental est  composé  du  nord  de  l'Asie , 
de  la  Sibérie  ,  et  de  la  (Xirtion  froide 
ou  montagneuse  de  la  Svrle;  l'Occi- 
dental renferme  le  Canada  ,  les  Etals- 
Unis,  le  Japon  et  la  Chine;  le  Médi- 
terranéen  comprend  les  pays  adja- 
ceus  à  la  mer  Méditerranée ,  la  Mé- 
die  et  l'Arménie.  On  voit  par  ces  dé- 
finitions qu'il  y  a  ici  beaucoiip  d'ar- 
bitraire;  que  plusieurs  de  ces  con- 
trées  peuvent  avoir,   et   ont   réelle- 
ment une  température  isotherme  ;  et 
que  ,  par  exemple  ,  les  Insectes  de  la 
Chine  et  du  Japon  ne  peuvent  être 
associés  ,    dans    la    môme    division , 
avec  ceux  des  Etats-Unis  et  du  Cana- 
da. Ces  distinctions  ne  sont  presque 
d'aucune  utilité  pour  la  science  ;  ain- 
si que  nous  l'avons  observé  plus  haut, 
des  lieux  dont  la  température  est  iso- 
therme nous  offrent ,  lorsqu'ils  sont 
séparés  les  uns  des  autres  ,  soit  par  de 
grands   intervalles,  soit  par  des  bar- 
rières   naturelles ,    des    productions 
très-différentes.   Les  diverses  éléva- 
tions du  sol  au-dessus  du  niveau  de 
la   mer,  sa  constitution  minéralogi- 
que,  la  quantité  plus  ou  moins  con- 
sidérable des  eaux  qui  l'arrosent ,  les 
montagnes  ,   les   forêts  ,    Tinfluence 
réciproque    de    la    température    des 
contrées  adjacentes,  les  vents  ,  etc. , 
compliquent  et    rendent  les  calculs 
incertains.    Nos   coupes    géographi- 
ques ont  pour  base  les  observations 
suivantes  ; 

1°.  Les  extrémités  septentrionales 
du  Groenland  et  du  Spilzbcrg  peu- 
vent être  considérées  comme  le  der- 
nier terme  de  la  végétation  de  l'hé- 
niisphère  boréal;  la  terre  de  Sand- 
wich, le  nec  plus  ullrà  dci  décou- 
vertes, dans  l'hémisphère  opposé, 
deviendra  l'autre  extrême.  Le  qua- 
tre-vingt-cjuatrième  degré  de  lati- 
tude nord  et  le  soixantième  de  lati- 
tude sud,  seront  ainsi  les  deux  bouts 
de  la  portion  productive  de  notre; 
globe;  2"  l'eulomologii-  du  nouveau 
continent    diffère  du    mouis  à  corn- 


agô  GEO 

menccr  aux  Etats-Unis  et  en  allant 
vers  le  sud  de  celle  de  l'aiicien  con- 
tinent; 5"  la  partie  du  Groenland  , 
qui  a  été  le  théâtre  des  observations 
d'Olhon  Fabricius  ,  nous  oiiVe  beau- 
coup d'espèces  communes  aux  con- 
trées les  plus  septentrionales  et  les 
plus  occidentales  de  l'Euiope.  Le 
Groenland  peut  donc,  souscepointde 
vue,  servir  au  nord  de  liuiite  entre 
les  deux  mondes;  4"  les  Insectes  de 
l'Asie  orientale  ,  à  partir  des  con- 
trées dont  la  longitude  est  d'environ 
soixante-deux  degrés  plus  orientale 
que  Paris,  les  Insectes  de  la  Nou- 
velle-HoUaride  et  ceux  de  l'Afrique 
trans-atlantique  s'éloignent  aussi  et 
toujours  au  moins  spécifiquement  des 
Annnaux  de  la  même  classe  qui  ha- 
bitent les  autres  pays  lie  1  ancien 
continent  ;  5*  un  espace  ou  laliluùe  , 
mesuré  par  un  arc  de  cercle  de  douze 
degrés,  produit,  abstraction  faite  de 
quelques  variations  locales  ,  un  chan- 
gement Irès-sensible  dans  la  masse 
des  espèces.  Il  est  même  presque  to- 
tal ,  si  cet  arc  est  double  ou  de  vingt- 
quatre  degrés,  comme  du  nord  de  la 
Suède  au  nord  de  l'Espagne;  6°  les 
îles  Canaries  ,  celles  du  Cap-Vert  et 
Madère  sont  afiicaines  sous  le  rap- 
port de  l'entomologie  et  de  la  bota- 
nique. L'île  Sainte-Hélène  l'est  aussi 
en  partie  ;  donc,  un  méritlien  qui, 
parlant  du  Groenland  ,  se  dirigera 
eiitre  ces  îles  et  le  cap  Sainl-Roch ,  et 
aboutira  à  la  terre  de  Sandwich  ,  sé- 
pareia  naturellement  à  l'ouest ,  l'An- 
çien-Monde  du  Nouveau.  Sa  longi- 
tude sera  de  vingt-qviatre  degrés  à 
l'ouest  du  méridien  de  Paris;  7"  un 
autre  méridien,  plus  oriental  de 
soixante-deux  degrés ,  détachera  la 
partit  orientale  de  l'Asie,  de  l'occi- 
deutalc,  ainsi  que  de  l'Europe  et  de 
l'Afrique;  8°  enfin  ,  un  troisième  mé- 
ridien ,  plus  oriental  de  cette  même 
quantité  ,  passant  à  peu  de  distance 
du  défioit  de  Bering,  et  traversant  le 
grand  Océan  austral,  formera,  à  lest, 
l'autre  ligne  de  démarcation  des  deux 
continens.  Les  autres  cent  quarante- 
quatre  degrés  compléteront  le  cercle 
de  l'équateur ,  cl  seront  ^  en  longitu- 


GEO 

de,  l'étendue  de  la  grande  zone  pro- 
pre aux  Insectes  de  l'Amérique.  Nous 
la  partagerons,  au  moyen  d'un  qua- 
trième méridien,  en  deux  portions 
égales  ,  ayant  chacune  soixante-douze 
degrés  en  longitude. 

Ces  quatre  grandes  zones  seront 
arctiques  ou  antarctiques  selon  leur 
situation  en-decà  ou  au-delà  de  l'é- 
(juateur.  Nous  divisons  chacune  d'el- 
les en  climats  ,  ayant  une  étendue  en 
latitude  de  douze  degrés.  Celui  qui 
est  compris  entre  le  quatre-vingt- 
quatrième  degré  de  latitude  nord  et  le 
soixante-douzième  degré  ,  portera  le 
nom  de  pu/aire  ;  continuant  de  suivre 
la  division  duodécimale,  et  en  allant 
vers  l'équateur,  nous  aurons  les  cli- 
mats suivans  :  sous-polaire ,  supé- 
rieur ^  intermédiaire  ,  sur-tropical,  , 
tropical ,  équatorial.  Les  zones  an- 
tarctiques ,  se  terminant  au  soixan- 
tième degré  de  latitude  sud,  auront 
deux  climats  de  moins,  \e polaire  et 
le  sous-polaire.  Ces  zones  seront  dis- 
tinguées pour  chaque  hémisphère, 
en  occidentales  et  en  orientales.  Le 
méridien  passant  au  soixantième  de- 
gré à  1  e.->t  de  celui  de  Paris,  déter- 
mine pour  l'ancien  continent  ces  li- 
mites, celui  qui  partage  la  grande 
zone  américaine  en  deux  portions  de 
soixante-douze  degrés  chacune,  for- 
me ,  pour  l'autre  hémisphère,  des 
limiles  analogues. 

La  progression  croissante  de  l'in- 
tensité et  de  la  durée  du  calorique 
paraît  exercer  une  grande  influence 
sur  le  volume  et  le  développement 
du  tissu  muqueux  des  Arachnides  et 
des  Insectes.  Plus,  en  général,  on 
s'avance  vers  les  régions  équinoxia- 
les,  plus  on  trouve  d'espèces  re- 
marquables par  leur  taille  ,  les  inéga- 
lités et  les  éminences  du  corps,  et  la 
variété  du  coloris.  L'augmentation 
de  la  lumière  tend  à  convertir  le  jau- 
ne en  rouge  et  en  orangé.  Les  Lépi- 
doptèies  diurnes  de  nos  montagnes 
alpines  ou  sous-alpines  ont  ordinai- 
rement le  fond  des  ailes  blanc  ou 
d'un  brun  plus  ou  moins  foncé.  Si 
l'on  suivait  ces  observations,  il  est 
probable    que    l'on   parviendrait    à 


GEO 

<*claircir  plusieurs  doutes  relatifs  A  la 
dislinctiou  des  espèces    et  des  va- 


riétés. 


Crustacés. 


En  atieuilaut  que  nous  puissions 
publier  un  travail  complet  sur  les 
Crustacés,  nous  nous  boruerons  ici 
à  quelques  observations  générales  , 
déjà  consignées,  en  partie,  à  l'ar- 
ticle l-NSiicii:  de  la  seconde  éiiition  du 
nouveau  Uicliounaiie  d  Histoire  na- 
turelle de  Détervillc. 

Les  genres  Lithode ,  Gai  athée ,  Ho- 
niore  et  l'bronyme  sont  propres  aux 
mers  d'Europe.  Le  prcnner  n'habite 
que  celles  du  Nord,  et  ne  descend 
point  au-dessous  de  la  mer  d'Ecosse. 
Il  paraîtrait,  d'après  Tilésius  ,  que 
celle  du  Kamstcliatka  en  produi- 
rait une  espèce  particulière.  Les 
Hoinoles  habitent  la  Méditerranée. 
Là  aussi  se  trouvent  les  Dorippes , 
mais  les  mers  orientales  nous  en 
fournissent  aussi  des  espèces.  Feu 
Dclalande,  voyageur  natiaaliste  ,  a 
l'apporté  du  cap  de  Bonne-Espérance 
une  seconde  espèce  de  Coriste.  Ce 
genre  n'est  donc  point  restreint  aux 
côtes  de  noire  Océan  ,  ainsi  que  nous 
l'avions  d'abord  cru.  Celui  d'Ilépate 
n'a  encore  été  trouvé  que  dans  l'océan 
Américain  ,  qui  nous  offre  aussi  une 
espèce  d'Hippc  ;  dès-lois,  ces  derniers 
Crustacés  ne  sont  point  exclusivement 

Îtropresaux  mers'des  Indes-Orienta- 
es.  JMais  c'est  là  que  les  Mursies,  les 
Orithyes,  lesMatutes,  les  Ranines,les 
Albunées,  les  Fèthres  ,  les  Podoph- 
thalmcs  et  les  Th2lassines  ,  paraissent 
avoir  uniquement  leur  domicile.  Les 
Rémipède.i  sont  particuliers  aux  pa- 
rages de  l;i  Nouvelle  Hollande.  Jjcs 
Leucosies  ,  les  Calappes  ,  les  Plagu- 
sics  et  les  Di'omies  nous  viennent  de 
la  Méditerranée  et  des  mers  des 
deux  Indes.  Les  Limulessont  propres 
aux  rivages  de  l'Amérique,  de  la 
Chine  et  des  Moluques.  Considérés 
dans  leur  primitive  étendue  ,  la  plu- 
part des  autres  genres  sont  communs 
à  toutes  les  meis  ;  mais  les  espèces  de 
plusieurs  de  leurs  divisions  ou  de  di- 
vers   genres    établis    par  le  docteur 


GEO  397 

Leach  afTeclent  certaines  localités. 
Les  Ocypodes  ne  se  trouvent  que 
dans  les  pays  chauds  et  sablonneux. 
C'est  encore  des  contrées  équaloria- 
les  ou  tropicales  que  nous  recevons 
les  plus  grandes  espèces  de  Grapses. 
Parmi  les  Telphuses  ou  Crabes  fluvia- 
tilcs  ,  les  espèces  d'Amérique  forment 
un  groupe  particulier.  Tous  les  Crus- 
tacés fossiles  trouvés  en  Europe ,  à 
l'exception  d'un  petit  nombre  d'es- 
pèces, qui  paraissent  appartenir  aux 
couches  formées  les  dernières,  ont  ex- 
clusivement pour  analogues  des  es- 
pèces équaloriales  ou  voisines  des 
tropiques. 

***   Clrr'tpèdes. 

Avant  de  parler  des  Cirripèdes,  nous 
devons  prévenir  que  la  dénomination 
de  cette  classe  provenant  des  n\o{s  cir- 
rus et  pes ,  celle  de  Cirrkiptdes  em- 
ployée par  Laniarck  qui  l'a  établie, 
ainsi  que  celle  de  Cirrhopodes  de  Cu- 
vier  ,  doivent  ,  grammaticalement  , 
être  rejetées.  Clrrhos  ,  en  grec  ,  si- 
gnifie une  couleur  fauve ,  et  Cyrrka 
ou  Cinha  est  le  nom  d'une  ville. 
Nous  sommes  forcés  de  motiver  ces 
changemens  de  noms,  pour  qu'on 
ne  croie  pas  qu'il  y  ait  ici  une  erreur 
typographique. 

Les  Tubicinelles  et  les  Coronules 
étant  fixés  sur  le  corps  des  Baleines  , 
ont  dès-lors  les  nrèmes.  habitations 
et  so  trouvent  ainsi  plus  particulière- 
ment dans  les  mers  des  deux  pôles. 
Les  Acastes  sont  propres  à  celles  qui 
baignent  les  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollinde  etdes contrées  voisines.  Les 
Otions  et  les  Cineras  ne  se  rencon- 
treraient que  dans  les  mers  septen- 
trionales de  notre  hémisphère.  Les 
autres  Anatifes  seraient  ,.en  général, 
répandus  dans  toutes. 

**"*  Aniielides. 

Parmi  les  Annelides,  les  unes,  telles 
que  les  Annelides  anteunées  et  séden- 
taires de  Lamarck,  sont  toutes  mari- 
nes. Parmi  elles,  les  Galéonaires  sont 
propres  aux  mers  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  et  les  Euphrosines  ,  les 
OEnones ,  les  Aglaures  cl  les  Syllis  aux 


298  GEO 

côtes  de  ia  mer  Rouge  ;  les  Spios  ha- 
bitent l'océan  Atlantique  septentrio- 
nal; et  les  Palmyres  les  parages  de 
rile-de-Frauce.  Parmi  les  Annelides 
apodes  de  ce  naturaliste,^  les  unes, 
comme  la  plupart  des  Lombrics,  sont 
terrestres  ;  les  autres  vivent ,  soit  dans 
les  eaux  douces ,  soit  dans  la  mer  ou 
sur  ses  rivages.  Mais  nous  ne  pou- 
vons ,  faute  d'observations  ,  fixer  les 
limites  de  leurs  habitations  ,  ainsi  que 
de  celles  de  la  plupart  des  autres  An- 
nelides des  divisions  précitées,   (lat.) 

B.  Animaux  vertébrés. 

•  Reptiles. 

On  remarque  combien  les  Repiiles 
augmentent  en  nombre  vers  l'équa- 
teur.  Tandis  que  la  Faune  Suédoise 
ne  possède  guère  qu'une  douzaine  de 
Serpens  ou  de  Sauriens ,  trois  ou  qua- 
tre Gi-enouille.s  ou  Crapauds  ,  et  pas 
une  Tortue  ,  l'Europe  tempérée  nour- 
rit déjà  une  quarantaine  d'Ophidiens 
pu  de  Lézards  etquelquesChéloniens. 
A  partir  de  l'Espagne  méridionale  , 
non-seulement  le  nombre  des  espèces 
de  cette  classe  animale  s'accroît ,  mais 
l'apparition  du  Caméléon  vient  com- 
pléter l'aspect  africain  de  la  chaude 
Andalousie.  En  augmentant  numéri- 
quement vers  les  tropiques,  les  Rep- 
tiles y  augmentent  aussi  dans  les  pro- 
portions de  leur  taille  ;  c'est  vers  le 
tropique  septentrional ,  et  jusqu'au- 
delà  delà  ligne,  que  se  voient  ces  Cro- 
codiles et  ces  Boas  ,  véritables  géans 
entre  les  races  rampantes.  C'est  aussi 
dans  la  zone  chaude ,  soit  à  la  sur- 
face des  terrains  arides  ,  soit  dans  la 
bourbe  des  marécages  ,  soit  enfin  dans 
retendue  des  mers,  qu'on  rencontre 
les  plus  grandes  Tortues. 

Les  Reptiles  leriestres  sont  peut- 
être  parmi  les  Animaux,  ceux  qui  se 
déplacent  le  plus  difficilement  et  dont 
conséquemment  les  espèces  demeu- 
rent le  plus  restreintes  entre  les  limi- 
les  des  régions  dout  elles  sont  autoch- 
tones. Ainsi,  les  Sirènes  sont  améri-» 
caines  ;  le  Protée  angidu  est  propre  h 
l'Autriche  ,  le  Basilic  aux  Moluques  , 
et   notre  hideux   Crapaud  commun 


GEO 

n'a  jamais  été  retrouvé  hors  de  l'Eu- 
rope occidentale.  Les  Caméléons  , 
tous  sans  exception  propres  à  l'ancien 
monde ,  ne  franchissent  jamais  les 
déserts  qui  séparent  la  patrie  des  espè- 
ces dont  se  compose  leur  singulière 
famille.  Les  trois  Dragons  connus  , 
quoique  munis  d'ailes,  ne  se  sont 
jamais  répandus  hors  des  cantons 
propres  à  chacun  d'eux.  Nous  pour- 
rions multiplier  de  telles  citations, 
mais  la  distribution  géographique  des 
Reptiles  étant  soigneusement  indi- 
quée dans  ceux  de  nos  articles  qui 
les  concernent ,  nous  devons  nous 
borner  à  y  renvoyer  le  lecteur  pour 
éviter  toutes  répétitions  sans  utilité. 
Il  doit  sullirc  ici  de  faire  remar- 
quer combien  ,  sur  de  fausses  indica- 
tions puisées  dans  Séba  ou  données 
par  des  voyageurs  superficiels  ,  il 
existe  d'erreurs  sur  la  patrie  des  Rep- 
tiles et  noiamment  des  Serpens  dans 
les  coUecùons  et  dans  les  ouvrages 
des  Erpélologlsles.  Il  est  certain  qu'on 
trouvera  beaucoup  moins  d'espèces 
communes  aux  tleux  mondes  qu'on 
suppose  en  exister  ,  quand  l'histoire 
des  Reptiles  sera  mieux  connue. 

**  Oiseaux. 

Les  Oiseaux  piscivores  purent  vi- 
vre dès  qu'un  roc  vint  leur  offrir  le 
point  de  repos  sur  lequel  leur  progé- 
niture se  trouvait  à  l'abri  des  vagues. 
Il  était  cependant  impossible  aux 
Granivores  de  naître  avant  les  Vé- 
gétaux ;  enfin  ceux  qui  vivent  de  proie 
complétant  la  cohorte  des  réglons  de 
l'air  parurent  les  derniers.  La  distri- 
bution géographique  des  êtres  qui 
composent  cette  grande  classe  sera  éta- 
blie à  l'article  Ornithologie.  Il  suf- 
fit ici  de  remarquer  que  dans  cette 
classe  les  espèces  douées  d'une  voix 
mélodieuse  habitent  généralement  les 
zones  tempérées,  tandis  que  celles 
dont  les  chants  ne  son!  point  harmo- 
nieux, mais  dont  les  couleurs  sont 
les  plus  vives  ,  semblent  recevoir  leur 
éclat  de  la  zone  torride  d'oii  ne  s'éloi- 
gnent point  les  nombreuses  tribus  de 
Perroquets,  de  Calaos  ,  de  Toucans, 
et  autres  non  moins  singulières  par 


GDO 

leur  Ibrnic  que  par  Ic'S  i  cllcts  do  icui" 
j>Jumage.  Quelques  genres  sont  con- 
finés en  diverses  régions  dojut  ils  ne 
sortent  point,  mais  qu'ils  parconient 
d'une  extrémité  à  l'Hutro.  Telle  est 
l'Autruche  qu'on  leirouve  depuis 
Je  cap  de  Bonne-Espéiancc  jusque 
dans  la  Cyiénaïquc,  du  Cap-Vert 
«u  détroit  de  Babel-JMandel.  Sous 
les  mêmes  latitudes  que  cet  Oiseau 
teircstrc ,  la  Frégate  au  coutraire 
ne  se  tient  que  suspendue  entre  les 
cieux  et  les  mers;  il  ne  paraît  point 
(qu'elle  ait  tenté  de  francliir  l'Amé- 
rique méridionale,  puisqu'on  ne  la 
retrouve  pas  dans  l'océan  Pacifique. 
L'Albatros,  malgré  la  puissance  de 
ses  ailes  ,  s'éloigne  peu  des  parages  du 
Cap  des  tempêtes.  Les  Oiseaux  de  Pa- 
radis sont  propres  aux  archipels  de 
l'Asie.  Les  Colibris  et  les  Oiseaux- 
Mouches  brillent  dans  les  îles  de  l'A- 
mérique et  vers  le  nord  de  la  partie  mé- 
ridionaie  de  ce  vaste  continent  oii  le 
Nandou  représente  l'Autruche  afri- 
caine et  le  Casoar  indien.  Nous  pour- 
rions citer  beaucoup  d'autres  Oiseaux 
oui,  malgré  la  facilité  qu'ils  auraient 
des'éloignerdeslieuxoiion  les  rencon- 
tre ,  semblent  s'y  être  imprescriptible- 
inent  confinés.  Il  en  est  au  contraire 
qui  sont  répandus ,  comme  les  Pigeons, 
à  la  surface  entière  du  globe  ,  et  com- 
me nos  Hirondelles  ou  nos  Cailles,  qui 
semblent  se  complaire  dans  leurs  émi- 
grations périodiques  el  régulières.  Les 
Oiseaux  de  proie,  c'est-à-dire  ceux 
qui  vivent  de  la  chair  des  Animaux 
à  sang  chaud,  car  les  tyrans  ailés  de 
l'Océan  ne  sont  pas  mis  au  nombre 
de  ces  compagnons  de  l'ancienne  no- 
blesse féodale;  les  Oiseaux  de  proie 
f Paraissent  se  tenir  de  préférence  dans 
es  hautes  régions  de  l'atmosphère , 
d'oii  leur  vue  perçante  peut,  au  loin, 
discerner  des  victimes.  Ils  s'élèvent 
plus  que  tous  les  autres  vers  les  ci- 
mes glaciales  des  montagnes,  au-des- 
sus desquellesonvoitencoreplaner  le 
Condor.  L  habitation  à  peu  près  con- 
tinuelle de  ees  régions  oii  la  chaleur 
paraît  être  presque  sans  inlluence  rend 
raison  de  ce  que  les  Oiseaux  de  proie 
des  pays  êquinoxiaux  mêmes ,  ne  se 


GI'X)  agç) 

diaprent  point  des  nuances  brillantes 
dont  resplendit ,  aux  pays  chauds  ,  le 
plumage  des  espèces  monis  vagabon- 
des. Le  Roi  des  Vautours  dans  le 
Nouveau -Monde  fait  peut-être  seul 
exception  à  celle  règle  ;  mais  ce  pré- 
tendu loi,  dans  ses  mœurs  abjectes 
et  sanguinaires,  ne  quitte  guère  la 
surface  du  sol;  l'effet  d'une  chaleur 
colorante  déguise  ses  ignobles  nudités 
en  les  peignant  de  teintes  vives  qui 
semblent  prodiguées  sur  sa  tête  com- 
me l'or  et  les  pierreries  le  sont  sur  ces 
couronnes  dont  l'Homme  fit  l'emblè- 
me de  la  domination. 

***  Mammijeivs. 

Moins  nomlircux  que  les  Oiseaux, 
les  Mammifères  sont  aussi  moins 
qu'eux  disséminés  génériquement;  ils 
manquent  de  moyens  de  déplacement 
favorables  tels  que  do  nageoires  ou 
d'ailes;  la  plupart  de  leurs  raeessont 
demeurées  dans  les  environs  de  leur 
berceau, ou  se  sout  toutau  plus  éten- 
dues de  proche  en  proche  à  la  surface 
de  quelques  bassins  particuliers.  Ceux 
même  que  pousse  un  instinct  voya- 
geur vers  des  terres  lointaines  ,  et 
que  n'arrêtent  point  dans  leurs  émi- 
grations, les  montagnes,  les  fleuves 
ou  des  bras  de  mer,  reviennent  aux 
lieux  qui  les  virent  naître;  tel»  sont 
ces  Campagnols  Economes  et  ces  Lem- 
mings  qu'on  voit  souvent  descendre 
des  régions  glaciales  vers  des  climats 
plus  doux,  pour  retourner,  après 
avoir  affronté  mille  dangers  ,  dans 
leur  triste  patrie. 

C'est  particulièrement  dans  la  dis- 
tribution géographique  des  Mam- 
mifères que  l'Homme  a  produit  de 
grandes  perturbations;  nous  l'avons 
déjà  vu  repousser  ceux  de  l'Océan 
de  certains  parages  oli  d'abord  ils 
s'étaient  établis;  il  répandit  ses  do- 
mestiques partout  oîi  il  pénétra  ,  et 
des  croisemens  notables  sont  prove-» 
nus  de  ces  dépaysemens  |)anni  les 
espèces  asservies,  particulièrement 
chez  les  Chiens ,  cl  peut-être  chez 
les  Bœufs.  L'Homme  restreignit  au 
contraire  d'autres  races  dans  des  li- 
mites beaucoup  plus  étroites  ffuc  cel- 


3oo 


GEO 


les  entre  lesquelles  la  nature  les  avait 
établies.  Ainsi  le  Castor  cessa  de  bâ- 
tir sur  les  rivaj^cs  du  Danube  et  du 
Rhône;  et  le  Lion,  dont  l'ancienne 
existence  en  Grèce ,  et  même  dans  le 
reste  du  midi  de  l'Europe  paraît  un 
point  historique  constaté  ,  fut  relégué 
dansles  régions  brûiantesde  l'Afrique. 
On  sait  que  nul  des  Mammifères 
terrestres  de  l'Amérique  du  sud  ,  n'a 
été  identiquement  retrouvé  dans  le 
raidi  de  l'Ancien-Monde.  Il  n'en  est 
pas  de  même  pour  ceux  de  l'Amérique 
du  nord  dont  plusieurs  sontcommuns 
aux  deux  conlinens.  On  n'a  pas  trou- 
vé un  seul  Bœuf  dans  le  Nouveau- 
Monde  méridional  ,  tandis  que  le  Ca- 
biai ,  les  Tatous ,  et  tant  d'autres  gen- 
res lui  sout  propres.  Les  Eléphans  , 
les  Rhinocéros,  les  Hippopotames, 
les  Giraffes  ,  en  un  motles  plus  grands 
Animaux  ,  sont  à  peu  près  des  mêmes 
latitudes  dans  notre  hémisphère  oii 
l'on  vient  de  trouver  un  Tapir.  Quand 
l'histoire  des  Mammifères  sera  mieux 
connue,  on  pourra  peut-être  les  ré- 
partir en  cinq  grands  systèmes  de  can- 
tonnement :  i"  celui  de  l'Amérique, 
depuis  le  cup  Horn  au  tropique  du 
Cancer;  a"  celui  qui  dans  l'hémi- 
sphère boréal  s'étendrait  à  la  surface 
des  deux  mondes  entre  ce  tropique 
du  Cancer  ou  le  oo*'  degré  et  le 
pôle  arctique;  3^  celui  que  compo- 
seraient l'Asie  au-dessous  du  5o"  de- 
gré et  l'Afrique  entière;  4*^  celui  de 
l'Australasie;  5*'  enfin,  celui  de  la 
Polynésie.  Quoi  qu'il  en  soit  ,  le 
dernier  effort  de  la  nature  produc- 
trice ,  c'est-à-diie  le  mode  d'orga- 
nisation des  Mammifères ,  suppose 
l'essai  de  beaucoup  de  modes  anté- 
rieurs; et,  peut-être,  la  disparition 
des  espèces  ,  dont  les  débris  fossi- 
les attestent  l'antique  existence  ,  est 
moins  la  preuve  d'un  ensemble  de 
création  complet  qui  cessa  par  l'effet 
de  quelque  grande  révolution  physi- 
que ,  que  d'un  ensemble  imparfait  où 
les  moyens  de  perpétuation  n'étaient 
point  suffisans;  ensemble  composé 
de  ces  grandes  ébauches,  mainte- 
nant remplacées  par  des  conceptions 
facilement  propagatrices  ,  mais   qui 


GEO 

ne  sont  pas  éternelles  et  dont  plu- 
sieurs tendent  encore  à  disparaître 
puisque  nous  en  avons  vu  s'évanouir 
presque  sous  nos  yeux.  V.  Dronte 
et  ToBTUE.  Ceux  de  nos  collabora- 
teurs qui  s'occupent  dans  ce  Diction- 
naire de  l'histoire  des  Mammifères, 
ayant  le  soin  ,  dans  leurs  articles  , 
d'établir  scrupuleusement  la  distri- 
bution géographique  à  la  surface  du 
globe  de  chacune  des  espèces  qu'ils 
décrivent,  et  notre  mappe-monde 
physique  pou  van  tmdiquerficilement 
la  patrie  des  espèces  et  des  familles 
qui  ne  franchissent  pas  ceitaiues  li- 
mites, nous  ne  répéterons  point  ici  ce 
qui  se  trouve  en  d'autres  parties  de 
cet  ouvrage,  en  nous  contentant 
d'y  renvoyer,  ainsi  qu  à  l'excellent 
Mémoire  de  Desmoulins  sur  la  Géo- 
graphie des  Vertébrés  ,  inséré  dans 
le  Journal  de  Physique  (février  i  822), 
et  au  bel  article  Mammifère  de  Des- 
marest  dans  le  Dictionnaire  de  Déter- 
ville.  Quant  à  la  distribution  à  la 
surface  de  la  terre  ,  des  diverses  espè- 
ces dont  se  compose  le  genre  humain, 
c'estau motHoMME  qu'il  en  sei  a  parlé. 

Additlun. 

Il  ne  nous  reste  plus  qu'un  mot 
à  dire  sur  les  essais  infructueux 
qu'on  a  jusqu'ici  tentés  pour  intro- 
duire dans  la  Géographie  ,  considérée 
sous  les  rapports  de  l'histoire  natu- 
relle ,  un  élément  de  clarté  qui  ne  sau- 
rait encore  y  être  admis.  Adanson  , 
dont  l'érudition  fut  des  plus  vastes 
sans  doute ,  mais  qui  ne  se  piquait 
pas  moins  de  singularité  que  de  sa- 
voir ,  imagina  ,  vers  le  milieu  du  der-" 
nier  siècle  ,  de  faire  ce  qu'il  appelait 
de  la  géométrie  botanique.  Que  la  mi- 
néralogie ait  appelé  à  son  secours  des 
formules  rigoureuses  pour  détermi- 
ner les  formes  primitives  et  caraclé- 
listiques  de  ses  espèces  cristallisables, 
cetteidéeeslingénieuse;  ellefutconsé- 
quemiuent  féconde  sous  le  goniomètre 
du  prudent  Haiiy;  mais  appliquer  le 
calcul  rigoureux  à  quelque  partie  que 
cesoitdel'hisloire  des  corps  organisés, 
était  une  tentative  prématurée,  tant 
qu'on  n'avait  pas  bien  établi  les  pro- 


GEO 

porlions  numéiiqucs  dans  lo5cjiieilcs 
dis  espèces,  des  genres  et  des  llimilles 
de  Plantes  ou  d  Animaux  sont  lëpai- 
lis  à  la  surface  du  globe  ou  dans  l'é- 
tendue des  eaux.    Il  iaudiait  d'abord 
senleudre  paifaitemeni  sur  ce  qu'on 
regarde  comme  espèce,  comme  genre 
ou  comme  i'amille,  avant  de  statuer 
sur  la   place  qu'occupent  ces  choses. 
Puiscra-i-on  les  clémcns  d'une  arith- 
métique  naturelle  dans    les    ouvra- 
ges    i\cs    botanistes    ou    des    voya- 
geurs ?    mais    les    botanistes    et    les 
voyageurs    ont -ils    tous    également 
bien    vu?   Fera-t-on    entrer   comme 
des  élémens   de  calculs  dans  les  ré- 
sultats cherchés  ,  les  objets  que   les 
voyageurs    n'ont    indiqués   que  va- 
guement par  une  phrase  ou  par  une 
figure   insuflisante?    Consul tera-t-on 
les  herbiers  et  les  collections  des  na- 
turalistes? mais  ne  sait-on  pas   que 
chacun  ,   en    voulant    dans    ses   ré- 
coltes embrasser   la  nature  entière  , 
atVectioiine,  sans  s'en  apcrcevoirquel- 
quelois  ,  tel  ou  tel  rameau  de  la  scien- 
ce, et  que  les  productions  de  ce  ra- 
meau dominent  nécessairement  par- 
mi les   richesses   que  chaque  voya- 
geur parvient  à  réunir?  Tel  collecte 
des  Graminées  ,  des  Ombellit'ères  ou 
des  Orchidées  de  préférence  ,  un  au- 
tre cherche  des  Papillons  ou  des  Co- 
léoptères ,  des  Colibris  ou  des  Ser- 
pens  faciles  à   conserver   dans  la  li- 
queur, et  d'après  ce  que  de  tels  col- 
lecteurs auront  rapporté  de  leurs  ex- 
cursions ,  on  établira  que  les  Ombel- 
lifères  ,  les  Graminées  ,  les  Orchidées, 
lesPapdlous,  les  Coléoptères  ,  les  Co- 
libris et  les  Serpens  sont  en  tel  ou  tel 
lieu  dans  la  proportion  d'un  onzième, 
d'un  cent  trentième  ,  ou  d'un   huit 
centième  et  demi?... 

Il  suffit,  pour  démontrer  la  néces- 
sité d'ajourner  entièrement  de  tel- 
les spéculations ,  de  jeter  un  coup- 
d'œil  sur  les  erreurs  matérielles  qui 
s'étaient  él:djlics  seulement  eu  cryp- 
togamie  jusqu'à  ce  jour.  De  ce  que  les 
naluialistes  du  Nord  ,  oii  la  végéta- 
tion est  pauvre  ,  avant  bientôt  épuisé 
la  description  des  Phanérogames  ,  qui 
partout    appellent     d  abord  les     ro- 


GEO  ôoi 

gards,   s'attachèrent   les   premiers  à 
i  étude   des   Cryptogames ,   dont    ils 
trouvèrent   un    plus    giand  nombre 
d'espèces    qu'on    n'en     avait    soup- 
çonné,  et  que  d'un  autre  côte,   les 
voyageurs,  fiappés  de  la   pompe  des 
grands  Végétaux  de  la  zone  torride  , 
négligèrent  les  Mousses  ,  les  Lichens 
et  les  Hépatiqties  des  contrées  oi.i  tant 
de  magnificence  appelait  ieur  atten- 
tion ;  on  se  hâta  de  conclure  que  le 
Nord  était  la  région   des  Cryptoga- 
mes dont  le  nombre  était  censé  di- 
minuer à  mesure  que  l'observateur  se 
rapprochait  des  tropiques.   (Quelques 
Fougères    somptueuses   ayant   attiré 
l'a  ttention  du  père  PI  umier ,  on  en  con- 
cluait aussi  que  le  bon  minime  avait 
connu  toutes  les  Fougères  des  Antil- 
les ,  et  l'on  imaginait  une  proportion- 
nelle entre  les  Fougères   et  le  reste 
delà   végétation  de  ces  îles?  Cepen- 
dant   aujourd'hui    que   les   natura- 
listes    ne     négligent     plus     l'étude 
d'objets  long-temps  méprisés  ,  parce 
qu'ils  n'avaient  pas  la  taille  des  Pal- 
miers ,  et  qu'ds  recherchent  les  Cryp- 
togames ,  il  faut  en  venir  à  cet  axio- 
me que  nous  posâmes  dès  180^  ,  au 
retour  d'un   voyage   aux  tropiques  : 
à  circonstances   égales  de   localités , 
le   nombre    des    Cryptogames   aug- 
mente à  mesure  qu'on  s'approche  de 
l'équateur  ,  dans  une  immense  pro- 
portion ,  et  dans  des  expositions  ana- 
logues ,  la  cryplogamie  est  probable- 
ment  au   reste  de   la  végétation  des 
pays  chauds  dans  le  rapport  du  dou- 
l)le  avec  ce  qu'elle  est  dans  les  piys 
froids. 

Voilà  sans  doute  un  résultat  bien 
ditVérent  de  ce  qu'on  avança  jusqu'ici , 
mais  qui  sera  peut-être  encore  au- 
dessous  de  la  réalité  ,  quand  on  aura 
porté  dans  1  étude  de  toutes  les  peti- 
tes espèces  cette  sagacité  qui  carac- 
térise les  recherches  de  notre  collabo- 
rateur Fée ,  sur  les  parasites  des 
écorces  officinales.  Ce  botani^te  n'a— 
t-il  pas  trouvé  ,  ainsi  qu'il  a  été 
dit  plus  haut,  une  famdle  entière 
des  Graphidées  composée  de  près 
de  cent  cinquante  espèces  réparties  en 
divers  genres  très-naturels,  dans  ce 


5ou  GEO 

qu'on  eûl  naguère  regardé  comme  le 

seul  Liclien  scriptus  de  Linné'  On  ne 

fourra  introduire  tlarithniélique  en 
istoire  naturelle  que  lorsque  loua 
les  êtres  créés  seront  connus  et  dé- 
crits ;  encore  devra-t-ou  songer,  loi  s- 
qu'on  possédera  les  matériaux  suf- 
lisans  pour  l'étude  d'une  pareille 
science  ,  que  le  résultat  des  plus 
beaux  calculs  peut  être  entièrement 
renversé  par  l'omission  ou  par  l'ad- 
dition d'un  terme.  Les  Lichens 
nous  ont  démontré  ,  comme  on  vient 
de  le  voir,  que,  dans  certains  cas, 
une  unilé  eu  arithmétique  botani- 
que pouvait  être  subitement  méta- 
morphosée en  une  centaine.  Cepen- 
dant on  ne  doit  pas  confondre  avec 
les  idées  systématiques  d'Adanson  , 
celles  de  l'illustre  Humboldt  sur  la 
même  malièie.  Ce  savant  a  essayé  de 
poser  les  bases  d'une  arithmétique 
botanique  plus  philosophique  ,  bases 
qui  pourront  être  adoptées  dans  ci  tte 
partie  de  la  science  quand  la  valeur 
des  termes  numériques  et  leur  quan- 
tité seront  des  points  suffisamment 
connus.  (b.) 

GÉOLOGIE.  Ce  mot,  pris  dans 
sou  sens  étymologique,  signifie  pro- 
prement discours  sur  la  terre.  Il  dési- 
gne parfaitement  cet  état  d'enfance 
dans  lequel  s'est  maintenue  si  long- 
temps la  science  du  globe  ,  alors  que 
des  esprits  systématiques  ,  s'abandon- 
nant  à  leur  nnaginalion  déréglée,  se 
plaisaient  à  rêver  l'origine  des  cho- 
ses ,  et  créaient  un  monde  au  gré  de 
leurs  caprices.  Ce  n'est  que  vers  la 
fin  du  siècle  dernier  que  l'on  a  senti 
la  nécessité  de  suivi'e  une  marche 
plus  philosophique  ,  et  de  se  livrer 
avec  persévérance  à  la  recherche  lon- 
gue et  minutieuse  des  faits,  pour  ap- 
puyer sur  eux  les  conjectures  à  l'aide 
desquelles  on  peut  remonter  à  leur 
cause.  Dès-lors  la  Géologie  purement 
spéculative  a  fait  place  à  une  science 
véritable  qui  s'est  divisée  naturelle- 
ment  en  deux  parties  :  l'une  esl  la 
Géologie  positive  ,  ou  la  Géognosie 
dont  le  but  est  la  connaissance  exacte 
de  cette  mince  écorce  de  la  terre  qvii 


GEO 

seule  est  accessible  à  nos  recberclus; 
l'autre  est  la  Géologie  conjecturale  , 
ou  la  Géogénie,  qui  comprend  tou- 
tes les  conséquences  plus  ou  moins 
probables  que  Ton  a  déduites  des 
faits  observés  relativement  à  la  lor- 
ination  de  l'enveloppe  extérieure  dii 
globe,  el  aux  difterentcs  causes  qui 
l'ont  successivement  modifiée. 

De  tout  temps  l'histoire  de  la  terre 
a   excité    la   curiosité    de   l'Homme. 
Quelques  faits,  mais  en  petit  nombre, 
reconnus  par  les  premieis  observa- 
teurs ,  quelques  vérités   proclamée? 
par  les  poêles  et  les  plus  anciens  écri- 
vains ont  servi  de  base  aux  disserta- 
tions des  philosophes  pendant  une  lon- 
gue suite  de  siècles.  De  vieilles  tradia 
tions   chez   certains  peuples  s'accor- 
daient avec  la  version  de  Moïse  ,  pour 
faire  regarder  la  terre  comme.ayant  été 
loi  niée    d'une    manière    successive, 
et  originairement  recouverte  nar  les 
eaux  ,  dont  la  retraite  graduelle  avait 
mis  les  continens  à  découvert.    Elles 
enseignaient  aussi  que  les  YégétauX, 
les  Animaux  et  l'Homme  avaient  été 
créés    à    des    époques     différentes  ; 
qu'une  portion  de  l'écorce  du  globe 
s'était  déposée  sous  les  eaux  posté- 
rieurement à  l'existence  des  êtres  or- 
ganisés ,   ce  qu'attestaient  les  nom- 
breux vestiges    de   ces   êtres    qu'on 
ti'ouvait  enfouis  dans  l'intérieur  des 
masses  minérales,  à  de  grandes  hau- 
teurs au-dessus  du  niveau  des  mers; 
enfin  elles  faisaient   mention    de   la 
grande  inondation   diluvienne  ,   qui 
a   bouleversé  en  dernier  lieu  la  sur- 
face du  sol ,  et  lui  a  donné  son  relief 
actuel.     Les    esprits    naturellement 
portés  à  la  spéculation  ,  ont  enfanté 
de  vaines  théories  pour  rendre  raison 
de    ces    faits    dont   ils    demeuraient 
frappés,  et  telle  est  la  bizarrerie  ou 
l'absurdité  des  hypothèses  émises   à 
ce  sujet,  qu'elles  ont  jeté   une  sorte 
de    défaveur    sur    une  science  dont 
l'objet  est  si  curieux   et  si  digne  de 
l'attention  des  homuies  éclairés. 

li  n'entre  point  dans  notre  plan  de 
donner  ici  une  énumération  com- 
plète de  tous  les  systèmes  géologiques 
qui  ont  paru  jusqu'à    ce  jour.  On 


GEO 

pcul  voir  dans  la  Thëoi  wî  tUi  la  Icrre 
de  Lanicthcrie  l'analyse  d'une  soixan- 
taine (le  ces  systèmes ,  tous  plus  ou 
moins  opposés  les  vins  aux  autres. 
Comme  la  plupart  des  vérités  aux- 
quelles semble  devoii'  conduiie  l'é- 
tude des  faits  géognostiques  ont  été 
pressenties  par  les  auteurs  ds  quel- 
ques-uns de  ces  systèmes,  nous  nous 
bornerons  k  parler  ici  de  ceux  qui 
sous  ce  rapport  ont  fixé  plus  particu- 
lièrcuicnt  l'attention  des  minéralo- 
gistes. 

Bulfon  a  supposé  qu'une  comète  , 
en  clioquant  le  soleil,  en  avait  déta- 
ché une  partie  qui  ,  lancée  dans  l'es- 
pace ,  s'y  était  ilivisée  ,  et  avait  for- 
mé les  dillérentes  planètes  de  notre 
système.  Le  globe  terrestre  était  ori- 
ginairement une  masse  en  fusion  qui 
prit  une  figure  sphériqueen  tournant 
sur  son  axe.  Cette  masse  ,  en  se  re- 
froidissant peu  à  peu  ,  s'est  consoli- 
dée d'abord  à  la  surface  ;  les  vapeurs 
dont  son  atmosphère  était  composée 
se  sont  condensées  et  ont  formé  les 
mers.  Celles-ci  attaquèrent  les  par- 
ties solides  et  vitrifiées  du  globe,  les 
délayèrent,  et  ,  les  abandonnant  en- 
suite sous_  forme  de  scdimens,  don- 
nèrent ainsi  naissance  aux  diverses 
couches  de  l'enveloppe  terrestre.  Des 
courans  sous-marins  dirigés  de  l'est 
à  l'ouest  sillonnèrent  cette  écorce 
après  la  consolidation ,  et  produisi- 
rent ainsi  les  montagnes  et  les  val- 
lées. Au  bout  d'une  longue  série  de 
siècles  ,  la  terre  a  été  assez  refroidie 
pour  que  les  Végétaux  et  les  Ani- 
maux pussent  vivre  à  sa  surface. 
Mais  sa  partie  centrale  était  et  est  en- 
core à  une  température  fort  élevée. 
On  sait  avec  quelle  magie  de  style 
Buffon  a  développé  ce  système  dans 
son  Discours  sur  la  Théorie  de  la 
terre  et  dans  ses  Epoques  de  la  na- 
ture. 

Hutton  et  Playfair  admirent  aussi 
la  chaleur  souterraine  comme  étant 
propre  au  globe ,  et  se  fondant  sur  de 
nombreuses  expériences  de  Hall,  ils 
regardèrent  la  compression  de  la 
grande  masse  d'eau  qui  pesait  sur  la 
croûte  minérale,  comme  la  cause  des 


GEO 


3o:s 


altérations  diverses  que  les  dilléren- 
tes couches  avaient  éprouvées  de  la 
part  de  cette  chaleur  interne.  L'ac- 
tion de  la  chaleur  n'avait  pu  que  ra- 
mollir les  couches  supéricuies  ou  les 
terrains  stratifiés,  tandis  qu'elle  avait 
entièrement  fondu  celles  qui  étaient 
au-dessous  ,  cl  leur  avait  donné  l'as- 
pect de  substances  cristallisées  au 
milieu  des  eaux.  Cette  même  chaleur, 
par  sa  force  expansive,  a  injecté  la 
matière  fluide  de  Pintérieur  à  ti  avers 
ces  couches,  et  produit  ainsi  les  vei- 
nes et  filons  qu'on  y  observe.  Elle  a 
pu  même  soidever  ces  masses  au- 
dessus  du  niveau  des  eaux,  el  don- 
ner naissance  à  de  nouveaux  couti- 
nens.  Ces  conlinens  se  dégradent  peu 
à  peu  par  l'action  da  l'air  et  des  eaux 
courantes;  leurs  débris  s'accumulent 
au  fond  de  la  mer,  y  forment  de  nou- 
velles couches,  qui  un- jour  seront 
soulevées  ,  et  deviendront  des  conli- 
nens  à  leur  tour.  Cette  alternative  de 
destructions  et  de  formations  a  eu  lieu 
plusieurs  fois  et  pourra  se  répéter  in- 
définiment. 

Breislak  suppose  que  le  globe  ter- 
restre a  subi  successivement  l'action 
du  feu  et  celle  de  l'eau.  11  se  trouvait 
originairement  dans  un  état  de  flui- 
dité ignée.  Cet  état  a  changé  peu  à 
peu ,  et  le  calorique  se  combinant 
plus  intimement  avec  quelques  subs- 
tances ,  a  formé  les  difFérens  Gaz  ; 
des  torrens  de  matière  électrique  ,  en 
favorisant  l'union  de  l'Oxigène  et  (\c 
l'Hydrogène  ,  ont  donné  naissance  à 
une  grande  quantité  d'eau  qui  s'est 
élevée  sous  forme  de  vapeurs.  La 
consolidation  de  la  masse  a  eu  lieu 
de  la  surface  vers  le  centre,  mais  des 
substances  gazeuses  se  dégageaient 
continuellement  de  l'intérieur  ,  sou- 
levaient ou  déchiraient  les  couches 
déjà  formées  ,  et  produisaient  ainsi 
tous  ces  changemens  de  niveau,  tou- 
tes ces  solutions  de  conliiiuité  que 
présentent  les  terrains  du  sol  primor- 
dial. Quant  aux  roches  secondaires, 
elles  doivent  leur  naissance  à  l'eau  , 
mais  à  l'eau  animée  par  tout  le  calo- 
rique qui  ne  s'était  pas  encore  rendu 
latent,  et  à  ces  principes  chimiques 


5o4 


GEO 


qui  claient  le  produit  du  développe- 
ment des  Gaz,  et  qu'elle  avait  ab- 
sorbés. 

Werner  admet  qu'une  vaste  disso- 
'  lution  contenant  les  ëlémens  des  ter- 
rains qui  constituent  la  surface  du 
glnbe  ,  l'a  primitivement  recouvert, 
et  qu'elle  s'est  élevée  au-dessus  du 
sommet  des  plus  hautes  montagnes  ; 
que  les  dépôts  les  plus  anciens  ,  ceux 
sur  lesquels  tous  les  autres  reposent , 
ont  formé  les  principales  sommités  ; 
qu'ensuite  les  eaux  baissant  de  ni- 
veau ,  et  la  nature  de  la  dissolution 
venant  à  changer,  de  nouveaux  dé- 
pôts ont  recouvert  les  premiers  sous 
l'orme  de  couches  d'une  grande  éten- 
due, mais  en  s'élevant  à  des  hauteurs 
de  moins  en  moins  considérables  ; 
qu'à  mesure  que- le  niveau  du  fluide 
baissait,  il  éprouvait  une  agitation 
plus  grande  qui  rendait  la  cristallisa- 
tion plus  confuse,  et  que  bientôt  ses 
produits  n'ont  été  que  des  masses 
terreuses,  de  simples  sédimens;  que 
les  courans  se  rapprochant  de  plus  en 
plus  du  fond  du  réservoir  ,  l'attaquè- 
rent, en  charrièrent  les  débris,  et 
mêlèrent  ainsi  des  dépôts  purement 
mécaniques  aux  précipités  chimiques 
qui  se  formaient  sans  cesse.  Des 
temps  de  calme  succédèrent  à  ces 
temps  d'agitation  ,  et  c'est  alors  que 
parurentles  premiers  êtres  organisés. 
Mais  ces  périodes  de  tranquillité  fu- 
rent interrompues  par  de  grandes 
révolutions  ;  à  deux  époques  diffé- 
rentes, le  niveau  des  eaux  est  remon- 
té, et  elles  ont  produit  de  nouveaux 
dépôts  cristallins  qui  ont  recouvert 
tous  les  terrains  précédemment  for- 
més. 

Laplace  a  émis  une  hypothèse  à 
l'aide  de  laquelle  il  a  cherché  à  ex- 
pliquer un  grand  nombre  de  faits  as- 
tronomiques. En  considérant  toutes 
les  parties  de  notre  système  plané- 
taire ,  il  fut  conduit  à  penser  qu'en 
vertu  d'une  chaleur  excessive  ,  l'at- 
mosphère du  soleil  s'est  primitive- 
ment étendue  au-dehà  des  orbes  de 
toutes  les  planètes  ,  el  qu'elle  s'est 
resserrée  buccessivemenl  jusqu'à  ses 
limites  actuelles.    Les    planètes  ont 


GEO 

été  formées  aux  limites  successives  de 
cette  atmosphère  par  la  condensation 
des  zones  de  vapeurs  qu'elle  a  aban- 
données dans  le  plan  del'équateur, 
en  se  refioidissant.  Ces  zones  de  va- 
peurs ont  pu  former  ,  par  leur  refroi- 
dissement ,  des  anneaux  liquides  ou 
solides  autour  du  noyau  central, 
comme  cela  paraît  avoir  lieu  relati- 
vement à  Saturne.  Mais,  en  général  , 
elles  se  sont  réunies  en  plusieurs 
globes  qui  se  sont  attirés  les  uns  les 
autres.  La  terre  n'est  donc  que  le  ré- 
sultat de  la  condensation  dune  mas- 
se originairement  gazeuse,  et  la  lune 
a  été  formée  par  son  atmosphère  , 
comme  les  planètes  par  celle  du  so- 
leil. 

Herschell  admet  aussi  que  les 
grands  corps  planétaires  ont  été 
formés  par  la  condensation  d'une 
matière  fluide ,  mais  que  cette  ma- 
tière est  celle  qui  compose  les  nébu- 
leuses ,  observées  par  lui  dans  tous 
les  lieux  de  l'espace.  Cette  matière  , 
d'abord  très-rare  ,  se  condense  peu  à 
peu  ,  et  forme  les  étoiles  ,  les  planè- 
tes ,  etc. 

Telles  sont  les  principales  opinions 
émises  jusqu'à  ce  jour  sur  les  causes 
premières  des  phénomènes  que  pré- 
sente le  globe  terrestre.  Abandon- 
nons maintenant  le  champ  des  con- 
jectures pour  entrer  dans  celui  de 
1  observation  ,  et  donnons  un  aperçu 
des  objets  qu'embrasse  l'étude  île  la 
Géognosie  proprement  dite,  et  des 
résultats  qu'elle  a  déjà  obtenus. 

Cette  science,  indépendamment  de 
l'avantage  qu'elle  a  de  fournir  des 
documens  précieux  sur  l'histoire  pri- 
mitive de  la  terre,  en  offre  d'autres 
qui  sont  de  la  plus  grande  impor- 
tance pour  l'Homme  en  société.  Elle 
éclaire  et  guide  le  mineur  dans  la  re- 
cherche des  Minerais  utiles  ,  dans  la 
conduite  des  travaux  d'exploitation  , 
et  dans  les  moyens  de  retrouver  un 
filon  qu'il  poursuivait  et  qu'il  a  per- 
du. Elle  est  utile  à  l'ingénieur  pour 
le  tracé  des  routes  et  des  canaux  ,  au 
géographe  qui  veut  explorer  une  con- 
trée ,  à  l'agronome  qui  a  besoin  de 
connaître  la  couslilutiou  du  sol.  On 


GEO 

ne  doit  donc  jw.^  s'étonner  de  l'ardeur 
avec  laquelle  on  s'occupe  aujour- 
d'hui d'une  science  qui  a  d'ailleurs 
par  elle-même  un  attrait  particulier 
pour  notre  esprit. 

La  Geognosie  a  pour  but  la  con- 
naissance de  toute  la  partie  du  globe 
qui  peut  être  l'objet  direct  de  nos  ob- 
servations. Cette  partie  ne  forme 
réellenient  qu'une  mince  ccorce  dont 
l'epnisscur  n'est  pas  la  millième  par- 
tie (lu  rayon  terrestre. 

Legéognostc  porte  d'abord  son  at- 
tention sur  la  figuie  de  la  terre  ,  et  il 
trouve  que  cette  figure  est  précisé- 
ment   celle    qu'aurait    prise    d'elle- 
même  une  masse  fluide  assujettie  aux 
mêmes  mouvemens  qu'elle.  Il  consi- 
dère les  rapports  du  globe  avec  les 
autres  corps  du  système  planétaire, 
ceux  de  la  partie  solide  de  ce  globo 
avec  les  fluides  qui  lui  servent  d'en- 
veloppes ;  il  examine  ces  nombreuses 
inégalités  dont  la  surface  est  recou- 
verte ,  l'aspect  morcelé  qu'elle  pré- 
sente ,  l'immense  quantité  de  débris 
qui  témoigne  en  faveur  des  change- 
mens  et  des   dégradations  qu'elle  a 
éprouvés  ;  il  rechcrclie  la  nature  des 
agens  qui  ont  pu  produire  ces  effets  , 
ou   qui   exercent  encore  une  action 
semblable  sur  les  masses  minérales. 
Après  avoir  considéré  le  globe  exté- 
rieurement ,  il  pénètre  dans  son  inté- 
rieur ,  et  il  trouve  que  son  écorce  mi- 
nérale se  compose  d'un   assemblage 
de  couches   de   différentes   natures, 
qui  s'enveloppent  l'une  l'autre,    et 
qui  ont  entre  elles  des  rapports  de 
position  assez  fixes.  Il  recherche  les 
caractères  distinctifs  de  ces  grandes 
masses  ,  examine  leur  structure  et  les 
règles  suivant  lesquelles  elles  se  su- 
perposent.  Les    unes   lui  paraissent 
avoir  été  formées  par  voie  de  cristal- 
lisation ;   d'autres,  par  l'action  des 
leux  volcaniques  ,  et  le  plus  grand 
nombre  lui  présentent  tous  les  carac- 
tères d'un  dépôt  opéré  dans  le  sein 
des  eaux.  Il  remarque  une  immense 
quantité  de  Roches,  qui  renferment 
des  debns  de  Roches  plus  anciennes 
ou  des  dépouilles  de  Plantes  et  d'Ani- 
maux, dont  les  types  nous  sont  iu- 

TOMn    VII. 


GEO  3o5 

connus;  il  observe  en  outre  la  pré- 
sence des  corps  marins,  dans  des  lieux 
situés  à  de  grandes  distances  du  ri- 
vage des  mers  ,  ou  fort  élevés  au-des- 
sus de  leur  niveau  ,  et  la  distribution 
régulière  dans  certains  Terrains  des 
Animaux  qui  vivent  dans  la  mer,  et 
de  ceux  qui  vivent  dans  les  eaux  dou- 
ces. En  rapprochant  tous  ces  faits  ,  il 
est  conduit  à  admettre  que  la  croûte 
cxtérieuie  du  globe  est  une  suite  de 
dépots  qui  se  sont  formés  à  différen- 
tes époques  ,  et  à  déterminer  l'âge  re- 
latif de   ces  dépôts,   d'api  es  l'ordre 
constant    des    superpositions.    Cette 
écorce  minérale  s'offre  à  lui  comme 
nalurelletnent  divisée  en  douxespèces 
de  sols  ,  dont  l'un  ,  le  Sol  primordial, 
a  préexisté  à   l'apparition  des   êtres 
organisés  et  à  toutes  les  destructions 
ou  formations  de  Terrains  qui  ont  eu 
lieu  depuis;  et  l'autre  ,  qu'on  appelle 
Sol  de  transport  et  de  sédiment ,  com- 
prend les  Terrains  formés  de  débris  de 
Roches  anciennes ,  ou  de  matières  dé- 
posées  tranquillement  dans  le  sein 
des  eaux.   Un   examen   plus  attentif 
bu  montre  que  cette  longue  suite  de 
Terrains  peut  se  partager  en  divers 
ordres  ,  d  après  leur  ancienneté  rela- 
tive  et  leurs  différens   caractères  de 
composition.  Tous  ceux  qui  compo- 
sent le  Sol  primordial  ,  qui  sont  eu 
général  de  structure  cristalline,  et  ne 
contiennent  ni  fragraens  de  Roches 
m   débris   organiques,    forment   un 
premier  ensemble,  auqnel  on  a  donné 
le  nom  de    Terrains  primitifs.  Au- 
dessus  d'eux   se   présente  une   série 
nouvelle  ,  caractérisée  par  l'interca- 
la lion  des  matières  de  transport  et  des 
dcbrisorg;njiquesavecdesRochesana- 
logues  à  celles  de  la  série  précédente. 
Les  Terrains  de  cette  série  ont  reçu 
le  nom  de  Terrains  intermédiaires 
comme   faisant   le  passage   des  pre-^ 
miers  terrains  à  ceux  des  formations 
subséquentes.    Une    troisième    série 
comprend  les  Terrains  secondaires 
qui  n'offrent  plus  que  des  matières  dé 
transport  alternant  avec  des  Roches 
sédimentaires  remplies  de  débris  or- 
ganiques. Ces  débris  appartiennent  k 
des  familles  de  Plantes,  de  Poissons 
20 


3o6 


GEO 


de  Mollusques,  qui  s'éloignent  eu 
général  de  celles  qui  sont  vivantes 
aujourd'hui ,  mais  qui  paraissent  s'en 
rapprocher  de  plus  en  plus  ,  à  mesure 
qu'on  s'élève  dans  la  succession  des 
Terrains.  Enfiu,  à  la  limite  de  cette 
troisième  série  on  en  distingue  une 
autre  dont  la  fonnalioti  est  beaucoup 
plus  récente  ,  et  qui  comprend  les 
Terrains  tertiaires  :  les  débris  orga- 
niques qu'ils  renferment ,  ont  beau- 
coup plus  d'analogie  avec  les  êtres 
organiques  vivans  ;  on  y  observe  des 
Mollusqucsquiserapproclientdcceux 
que  nous  trouvons  dans  nos  mers,  ou 
qui  vivent  dans  les  eaux  douces.  En- 
lin  ,  on  y  rencontre  fréquemment  des 
squelettes  de  Repldcs ,  de  Mammi- 
fères et  d'Oiseaux,  dont  à  peine  les 
Terrains  précède  us  olïrent  des  tra- 
ces. Un  dernier  ordre  de  Terrains  qui 
paraissent  indépendans  de  ceux  des 
iîutres  séries  et  qui  sont  de  ditférens 
âges  ,  comprend  tous  les  Teirains 
ignés,  ou  formés  par  le  feu  ,  tels  que 
les  Terrains  de  Trachyte,  de  Basalte 
et  de  Laves. 

Les  Tepraiiis  dont  nous  venons 
d'indiquer  les  groupes  les  plus  géné- 
raux ,  si  l'on  vient  à  les  considérer 
en  eux-mêmes  ,  se  présentent  comme 
de  grandes, masses  minérales,  ordi- 
nairement 5//fl//^'ee5  ,  c'est-à-dire  di- 
visées en  masses  partielles ,  superpo- 
sées et  parallèles  les  unes  aux  autres. 
Ces  masses  partielles  ou  couches  sont 
de  même  naluxe  entre  elles  ou  de  na- 
ture différente  :  dans  le  premier  cas  , 
la  masse  totale  ou  le  terrain  est  sim- 
ple; dans  le  second  cas,  cette  masse 
est  composée.  Chaque  couche  est  for- 
mée ,  ou  d'un  seul  Minéral,  ou  de 
l'agrégation  de  plusieurs  Minéraux. 
On  donne  en  général  le  nom  de 
Roche  à  la  substance  simple  ou 
mélangée  qui  constitue  ùe  grandes 
masses,  soit  couches ,  soit  amas  ou 
filons.  Lorsque  la  Roche  est  un 
agrégat  de  plusieurs  Minéraux  qui  se 
distinguent  à  l'œil  ,  alors  sa  compo- 
sition est  apparente  ,  c'est  une  Ro- 
che phariérogène.  Mais  si  la  Roclic 
parart  simple  à  l'œil  nu  ,  quoique 
plusieurs  MinéraUT[  soient  réunis  dans 


GEO 

sa  composition  ,  on  dit  qu'elle  est 
adèlogène. 

Les  Roches  sont  solides  ou  meu- 
bles; d'après  leur  niode  de  formation, 
elles  sont  agrégées  ,  conglomérées 
un  sédimentaires.  Le  géoguosie  étu- 
die avec  soin  les  différentes  sortes  de 
structure  des  Roches  ,  dont  les  prin- 
cipales sont  les  sti  uctures  granitoïde, 
schisteuse  ,  porphyrique  ,  varioliti- 
que  ,  cellulaire  ,  am\  gdaloïde  et  frag- 
mentaire. Il  cherche  les  moyens  de 
reconnaître  leur  nature  minéralogi- 
que;  il  les  classe  entre  elles  d'après 
les  substances  qui  jouent  le  principal 
rôle  dans  leur  composition.  De-là  les 
différentes  familles  de  Roches,  con- 
nues sous  les  noms  de  Roches  quarl- 
zeuses  ,  feldspathiques  ,  inicactM^s  , 
pliylladiennes  ,  talqueuses,  amphi- 
boliques,  etc.  (/^.  Roches.)  Les  subs- 
tances minérales  qui  servent  de  ba- 
ses à  ces  agrégats  ,  sont  en  petit  nom- 
bre :  les  plus  remarquables  ,  celles 
qu'on  l'etrouve  presque  partout  à 
la  surface  du  globe,  sont  les  suivan- 
tes :  le  Quartz,  le  Feldspath,  le  Mica, 
la  Diallage,  la  Serpentine ,  le  Gre- 
nat, l'Amphibole,  le  Pyroxènc ,  le 
Calcaire,  la  Dolomie  et  le  Gypse. 

Une  même  Roche  peut  former  la 
partie  essentielle  et  dominante  d'un 
Terrain  ,  ou  bien  elle  peut  n'y  jouer 
qu'un  rôle  accessoire  ou  accidentel. 
Ce  dernier  cas  a  lieu  lorsqu'une  Ro- 
che se  trouve  comme  par  hasard  in- 
tercalée entre  les  couches  de  la  Ro- 
che principale  qui  donne  son  nom 
au  Terrain  ;  elle  lui  est  alors  suboidou' 
née.  Une  Roche  peut  être  subordon- 
née dans  un  Terrain  ,  et  jouer  dans 
un  autre  le  rôle  de  Roche  indépen- 
dante. 

Les  Terrains  classés  d'après  leur 
ancienneté  relative ,  se  divisent  en  uu 
certain  nombre  de  systèmes  ou  de 
formations  ^  comprenant  chacun  l'en- 
semble des  couches  qui  ont  été  dé- 
posées à  la  même  époque  ,  et  qu'on 
retrouve  partout  avec  les  mêmes  ca- 
ractères généraux  de  composition  et 
de  gisement.  Toutefois  ,  la  composi- 
tion d'un  système  de  Terrains  peut 
n'être  pas   identiquement  la  même 


GEO 

dans  toute  s.cfn  étendue.  Les  drllerens 
inenilires  de  ce  svslcine  sont  l;inlôt 
analogues,  tantôt  cquivalens.  C  est 
ainsi  que,  selon  Cordicr,  le  Terrain 
d'Eiiphotide  se  présente  en  certains 
lieux  comme  l'équivalent  du  Terrain 
de  Serpentine. 

Les  formations  sont  ou  générale- 
ment lépandues  sur  toute  la  croûte 
du  globe,  ou  bien  elles  sont  locales  , 
c'est-à-dire  s'observent  en  un  endroit, 
et  ne  se  représentent  en  aucune  autre 
contrée.  D'autres  se  retrouvent  les 
mêmes  datis  différens  pays  ;  mais  dans 
chaque  localité  elles  n'occupent  qu'un 
espace  peu  considérable ,  borné  de 
toutes  parts  par  les  autres  Terrains  ; 
on  leur  donne  le  nom  de  Formations 
circonscrites. 

Huit  principaux  systèmes  de  Ter- 
rains entrent  dans  la  composition  du 
Sol  primordial ,  savoir  :  le  Terrain 
de  Gi  anite  ,  le  Terrain  de  Siénile  in- 
dépendante ,  le  Terrain  de  Gneiss ,  le 
Terrain  de  Micaschiste,  le  Terrain  de 
Protogyne  indépendante,  le  Terrain 
de  Serpentine ,  le  Teri  ain  de  Calcaire 
indépendant,  et  le  Terrain  de  Talc 
schistoïde  (Cordier).  Le  caractère  gé- 
néral de  ces  Terrains  primitifs  ,  est 
d'avoir  été  formés  sur  place  et  par 
voie  de  cristallisation ,  de  ne  point 
renfermer  de  Ciment,  de  Sables,  de 
Cadloux  roulés,  ni  de  débiis  organi- 
ques. Leurs  couches  sont  ordinaire- 
ment très-lnclinées  et  composent  de 
grands  massifs  de  montagnes  et  de 
Terrains.  Tout  annonce  que  le  Sol 
primordial  a  éprouvé  une  dislocation 
qui  en  a  bouleversé  toutes  les  parties, 
et  il  est  souvent  difficile  au  géognoste 
de  les  replacer  dans  leur  position 
originaire. 

Vers  la  partie  supérieure  de  ce  Sol, 
on  remarque  une  stratification  plus 
prononcée  dans  les  Roches ,  et  une 
diminution  dans  le  volume  de  leurs 
parties  :  c'est  une  tendance  vers  ce 
nouvel  ordre  de  choses  qui  a  donné 
naissance  au  Sol  de  tr.insporl  et  de 
sédiment.  Werner  a  reconnu  le  pre- 
mier qu'il  n'y  avait  pas  un  saut 
brusque  entre  le  Sol  primordial  el  le 


GtiO  .V7 

Sol  secondaiic  proprement  dit  ,  mais 
que  ('.es  Roches  an.dugiies  à  celles 
qui  se  reucontrenl  dans  les  deux  Sols, 
formaient  le  passage  de  1  un  à  l'autre. 
Ces  Roches  intermédiaires  ne  sont 
pas  toutes  formées  dun  seul  jet,  ou 
])ar  voie  de  sédiment  :  qr.elqucs-unes 
présentent  une  sirucluie  glohuleuse, 
et  d'autres  ,  la  structure  cellulaire  , 
qui  semble  être  un  indice  de  forma- 
tion par  voie  de  fusion  ignée.  Des  fi- 
lons traversent  quelquefois  en  même 
temps  les  Roches  prin)itivcs  et  les 
Roches  intermédiaires.  Le  plus  sou- 
vent la  siratilîcation  de  cc:;  deux  clas- 
ses de  Roches  est  concordante,  par 
conséquent  elles  doivent  ofiVirles  mê- 
mes accidens  de  direction.  Toutes 
deux  aussi  conslituent  de  hautes 
montagnes  etprésenient  de  nombreux 
escai  pemens.  G  est  à  la  >oconde  classe, 
que  se  rapportent  les  Terrains  d'O- 
phite ,  de  Phvllade  et  de  Porphyres. 
Les  débris  d'êtres  organisés  qu'on 
trouve  dans  lesPhyllades,  et  qui  sont 
les  plus  anciens  qu'on  ait  encore  dé- 
couverts ,  appartiennent  aux  Ortho- 
céralites,  aux  Trilobilcs  et  aux  En- 
crines.  On  y  a  observé  aussi  quelques 
empreintes  végétales. 

Les  Terrains  secondaires  propre- 
ment dits,  se  présentent  en  slratiiica- 
tion  transgressive  sur  les  Terrains  in- 
termédiaires. Ils  n'oilVeut  plus  que 
des  matières  de  transport  alternant 
avec  des  Roches  sédimentaires  rem- 
plies de  débris  organiques.  La  série 
commence  par  les  dépôts  arénacés  , 
connus  sous  les  noms  de  Grès  houil- 
1er  et  de  Grès  rouge  ,  et  se  continue 
par  d'autres  dépôts  du  nsême  genre, 
nommés  Grès  bigarré  ,  Grès  à  pierres 
de  taille  {  Quadersandstcin)  ,  Grès 
vert  ,  lesquels  sont  séparés  les  uns 
des  autres  pai  difféicns  dépôts  calcai- 
res ,  le  Zechstein  ,  le  IMuschelkalk,  le 
Lias  et  le  Calcaire  oolitique.  La  Craie 
forme  la  limite  supérieure  du  Sol  se- 
con  laire  proprement  dit.  Ce  Sol 
abonde  en  débris  de  Plantes,  de  Pois- 
sons ,  de  Mollusques  ;  et  c  est  ici  que 
l'étude  de  la  Conchvliologie  est  d  un 
grand  secours  au  géologue,  pour  dis- 
tinguer les  époques  de  fiannalion  des 


3o8  GEO 

différentes  couches  ,  d'après  la  nature 
des  débris  qu'elles  recèlent. 

Au-dessus  du  Terrain  de  Craie,  les 
Terrains  tertiaires  se  présentent  en 
superposition  transgressive ,  et  ,en 
couches  presque  toujours  horizonta- 
les ,  qui  se  correspondent  sur  les  dif- 
férens  plateaux  que  séparent  les  val- 
iées.  Ces  Terrains  occupent  les  par- 
ties basses  de  nos  continens;  leurs 
]\oches  ont  beaucoup  moins  de  con- 
sistance que  celles  des  Terrains  plus 
anciens  ,  et  semblent  être  des  Roches 
meubles,  dont  une  partie  a  été  ci- 
mentée parla  matière  calcaire  ou  si- 
liceuse. La  série  commence  par  des 
Poudingues  et  des  Grès  calcarifères  , 
nommés  en  Suisse  Nageiflue  et  Mol- 
lasse ,  et  que  remplace  dans  certaines 
localités  l'Argile  plastique.  "Viennent 
ensuite  une  succession  de  couches  de 
Marnes  ,  de  Sables  et  de  Grès  quart- 
zeux,  de  Fahluus  ,  de  Calcaires  très- 
coquilliers,  et  de  Gypse.  Les  débris 
organiques  qu'on  y  rencontre  appar- 
tiennent encore  à  des  espèces  perdues, 
excepté  ceux  de  la  partie  supérieur'e  ; 
mais  pour  la  première  fois,  ce  sont 
des  squelettes  de  Mammifères  et  d'Oi- 
seaux. On  a  donné  aux  Terrains  ter- 
tiaires le  nom  de  Terrains  parisiens  , 
jîarce  qu'ils  constilueirt  le  Sol  des 
environs  de  Paris,  et  qu'ils  ont  été 
observés  et  décrits  avec  une  exacti- 
tude remniquable  par  Cuvier  et  Bron- 
gniart.  Parmi  les  faits  irrtércssans  que 
nous  a  révélés  leur  important  ouvrage 
l'un  des  plus  curieux  est  celte  alter- 
nr.tive  qu'ils  ont  rerrrarquée  entre  les 
formations  marines,  et  celles  qui  ont 
été  déposées  par  les  eaux  douces. 

Il  existe  un  ordre  de  Terrains  ,  qui 
ont  été  visiblement  formés  par  le  feu, 
mais  qui  paraissent  être  de  différens 
âges  ,  et  dont  il  est  difficile  d'assigner 
la  place  panrri  les  Roches  des  séries 
précédentes.  Ce  sont  les  Terrains  vol- 
caniques anciens  ,  connus  plus  parti- 
culièrement sous  les  rroms  de  Terrains 
trachvtiques  cl  basaltiques.  Enfin  ,  le 
Sol  tertiaire  est  i-ecouvert  par  un  der- 
nier ordre  de  Terrains  ,  qu'on  peut 
appeler  Terrains  modernes,  et  qui 
comprend  les  produits  des  volc^ms 


GEO 

actuels  ,  les  dépôts  des  lacs  et  des 
nrers  ,  les  bancs  de  Mollusques  et  de 
Zoophy  les,  et  le  grand  atlerrissement 
diluvien  qui  a  donné  naissance  au 
Sol  végétal. 

Nous  nous  sommes  bornés  à  indi- 
quer ici  les  résultats  les  plus  géné- 
raux des  recherches  géologiques,  en- 
treprises depuis  un.petit  nombre  d'an- 
nées sur  tous  les  poiirts  du  globe. 
Nous  renvoyons  pour  le  détail  des 
faits  et  des  descriptions  géognostiques 
aux  mots  Roches  ,  Teurains,  Vol- 
cans, etc.  (g.  DEL.) 

GEOMETRIQUE,  zool.  Espèce  de 
Tortue  et  d'Holacantbe.  J^.  ces  mots. 

(B.) 

GEONOME.  Geonorna.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Palmiers  et  de  la 
Monœcie  Monadelphie ,  L. ,  établi  par 
Willdenow  [Spec.  Fiant.  4  ,  p.  SgS), 
qui  en  a  ainsi  pi'ésenté  les  caractères: 
spalhe  double  ,  bivalve  ,  renfermant 
des  fleurs  monoïques;  les  mâles  ont 
un  calice  à  trois  parties  ;  une  corolle 
à  trois  pétales  ;  six  étamines  ,  dont 
les  frlels  sont  réunis  en  cylindre;  les 
fleurs  fenrelles  ont  des  enveloppes 
comme  celles  des  irrâles;  l'ovaire  porte 
un  style  latéral  et  un  stigmate  bilobé. 
Le  fruit  est  une  drupe  sèche  et  mono- 
sperme.  Martius  (  P aimai:  familia 
ejusquegcnera  denuà  illustr.  Munich, 
r824)a  réulri  au  Geonorna  de  Will- 
denovf  ,le  Gj/ze5////«,  ce  singulier  gen- 
re de  Palmiers  nains  ,  que  Poiteau  a  si 
bien  décrit  et  figuré  dans  les  Mémoires 
du  Muséum,  5*^  année,  p.  585.  Les 
caractères  que  le  savarrt  Bavarois  a 
donirésau  Geonorna,  sont  différens  de 
ceux  qui  lui  ont  été  assignés  par  Will- 
denow  ,  et  ils  sont  assez  conformes  à 
cerrx  que  Poiteatr  a  présentés  pour  sorr 
Gynestum ,  à  l'exception  cependarrt 
d'un  seul  caractère.  Poiteau  dit  que 
son  gorrie  a  des  fleurs  diorques  et  ra- 
lenrent  irroiroïques,  et  Martius  expri- 
me le  contraire.  Cependant  ,  comme 
Willdenow  n'a  pas  parlé  de  cet  or- 
gane rronrmé  P//jco5/<}///e,  qui  entoure 
l'ovaire  ,  et  qui  a  donné  sorr  rrom  au 
genre  de  Poltearr,  orgairc  que  Martius 
appelle  cylindre  ,  et  qu'il  dit  être  le 


Ot)0 

repr^cnlant  des  ëtamtnes (  avoilccs' ; 
comme  le  stigmate  est  tlit  Inlohe  dans 
le  Geoiwnia  ,  tandis  ({u'il  est  trilobé 
dans  le  Gyricstum;  comme,  ciilin  , 
dans  la  ilcscriplion  des  espèces  de 
Geunorna  ,  il  est  dit  que  les  fleurs  sont 
réunies  au  nombre  de  trois  dans  vme 
iosselte  du  racliis  ,  deux  mâles  et  U!)e 
femelle,  tan. lis  que  Poitcau  expiime 
clairement  que  le  Gyneslum  a  des 
ileurs  dioïqucs  ou  rarement  monoï- 
ques sur  des  régimes  distincts,  il 
nous  semble  ,  d'après  ces  graves  mo- 
tifs ,  conlraiie  à  la  vérité  de  réunir 
les  deux  genres.  Si  ccj^cndant  on  ve- 
nait à  prouver  que  Willdenow  el  Poi- 
teau  oui  observé  des  Plantes  du  même 
genre,  ou  serait  toujours  forcé  de 
convenir  que  le  premier  a  présenté 
des  caractères  si  peu  exacts  ,  qu'il  ne 
conviendrait  pas  d'admettre  le  nom 
qu'il  a  proposé.  /^.  Gyneste. 

A  ne  considérer  que  les  caractères 
présentés  par  les  auteurs,  le  Geonuma 
a  beaucoup  de  rapports  avec  VElœis 
de  Jacquin  et  \ A Ifonsia  de  Kunth. 
Willdenow  n'en  a  décrit  que  deux 
espèces  ,  sous  les  noms  de  G.  piniia- 
tifrons  et  G.  simplicifrons.  Ces  d(!ux 
Palmiers,  dont  les  noms  indiquent  les 
principales  différences  spécifiques,  et 
qui  ont  deux  mètres  environ  de  hau- 
teur, habitent  les  forêts  des  hautes 
montagnes,  aux  environs  de  Caraccas. 

(G..N.) 

GEOPHILE.  Geophilus.  ins. Genre 
de  l'ordre  des  Myriapodes  el  de  la 
famille  des  Chilopodes  de  Latreille 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.),  établi  par 
Leach  (  Trans.  Linn.  Societ.  T.  xi) 
aux  dépens  des  Scolopendres.  Ses  ca- 
ractères sont  :  yeux  peu  distincts  ;  an- 
tennes cylindriques  composées  d'ar- 
ticles courts  ou  allongés  ;  corps  com- 
fiosé  d'anneaux  très-nombreux  avec 
eur  plaque  dorsale  presque  de  la 
même  grandeur  et  supportant  cha- 
cun une  paire  de  pâtes  ,  celles-ci  dé- 
veloppées presque  également ,  à  l'ex- 
ception de  la  dernière  plus  longue. 
Ces  Insectes  diffèrent  essentiellement 
des  Scolopendres  par  la  longueur 
égale  des  pieds,  par  leurs  yeux  peu 
apparens^  et  par   l'étendue   de   leur 


0\L0  009 

corps  qui  est  très-étjoil  ;  plusieurs 
d'entre  eiux  sont  éle(tri([ucs.  Leach 
rapporte  à  ce  genre  (jtiatre  espèce)^ 
auxquelles  il  donne  les  noms  de  car- 
pophagiis  ,  si/ilcrrancus  ,  acurnina- 
liis  et  luiigiconiis.  ils  peuvent  être 
traduits  eu  français  par  ceu\  de  Fru- 
^voi"e ,  Mineur  ,  Pointu  el  Longi- 
corne.  Ces  espèces  ont  été  tiouvées 
en  Angleterre.  On  doit  rapporter  au 
genre  Géophile  plusieurs  autres  In- 
sectes rangés  parmi  les  Scolopendres  ; 
telle  est  par  exemple  la  ticvlopcndra 
eleclrica  ,  L.  ,  ligurée  par  Frisch  el 
décrite  par  Geoffroy  (  liist.  des  Ins. 
T.  II,  p.  67G,  n.  5)  sous  le  nom  de 
Scolopendre  à  cent  quarante-quatre 

i)ates.  On  la  trouve  aux  environs  de 
^aris.  (auu.) 

*  GEOPHll.ES.  MOi,L.  Dans  le 
quatrième  ordre  des  Gastéropodes 
que  Férussac,  dans  ses  Tableaux 
Systématiques  ,  a  nommé  Pidmonés 
operculés,  on  trouve  rassendjlés  en 
un  premier  sous-ordre  ,  tous  les  Mol- 
lusques oui  vivent  à  l'air  libre  à  la 
surface  du  sol;  et  le  nom  de  Géo- 
philes  exprime  la  manière  de  vivre 
de  ces  Animaux.  Ce  sous-ordre  est 
divisé  en  deux  familles  :  les  Limaces 
elles  Limaçons.  J^.  ces  mots.  (D..11.) 

*GEOPHILIDES.  Geophilides.  i#s. 
Famille  établie  par  Leach  dans  l'or- 
dre des  Myriapodes  ,  et  qui  renferme 
le  seul  genre  Géophile.  P^.  ce  mot. 

(aud.) 

GEOPHILLA.  BOT.  PHAN.  (Berge- 
ret.)  Syn.  de  Mérendère  f^.  ce  mot. 

(B.) 

GEOPHOjNE.  Geophonus.  moll. 
Montfort,  dans  sa  Conchyliologie 
Systématique,  a  établi  ce  genre  pour 
une  petite  Coquille  de  ta  Méditerra- 
née, qui  vit,  comme  beaucoup  d'autres 
Céphalopodes  microscopiques,  sur 
les  Fucus  ou  les  Polypiers.  11  l'a  ca- 
ractérisée de  la  manière  suivante  :  co- 
quille libre  ,  univalve,  cloisonnée  et 
contournée  en  spirale  aplatie,  mais^ 
un  peu  lenflée  sur  les  côtés,  sans 
ombilic;  le  dernier  tour  de  spire  ren- 
fermant tous  les  autres  ;  dos  aigu  : 
bouche  triangulaire,  recouverte  par 


3io 


GEXD 


i»n  diaphragme  perce  danssalongueui' 
]>ar  six  trous,  dont  celui  de  l'angle 
extérieur  est  le  plus  grand  et  disposé 
en  série;  le  diaphragme  l'cccvant  un 
peu  de  côlé  te  dos  de  la  coqi.ille; 
cloisons  unies.  Avant  Montfort,  celte 
Coquille  avait  été  placée  par  Fichtid 
et  Moll  (  Tes/oc.  Microscop.  p.  66., 
lab.  lo  ,  fig.  c  ,  F,  G  )  parmi  les  N  lu- 
tiles,  soi;s  le  nom  de  Nautilus  Ma- 
cellus.  Aiiciiu  des  auteurs  systéma- 
tiques modcrues  n'a  cherché  à  pla- 
cer ce  genre  dans  ses  rapports,  si  ce 
n'est  Férussacdans  ses  Tableaux  des 
Animaux  Mollusques,  qui  l'a  placé 
dans  le  geure  L«iticuline  et  dans  le 
second  groupe  qui  comprend  les  Po- 
lysiphitcs.  La  Coquille  qui  lui  sert  de 
type  est  le  Géopoite  jaune  ,  peti- 
te,  lenticulaire,  sans  ombilic,  ayant 
jcs  deux  côtés  inégaux;  la  spire  fai- 
sant plus  de  saillie  d'un  côté  que  de 
l'autre;  elleestégalement  striée,  trans- 
parente, à  cloisons  unies;  le  dia- 
phragma est  bombé  en  dehors.  Cette 
Coquillen'a  qu'une  lignedediamètre. 

.    (D..H.) 

*  GEOPHYTES.  bot.  Nous  avons 
proposé  ce  nom  dans  noire  Résumé 
d'un  cours  élémentaire  de  Géographie 
physique,  pour  dislinguer  les  Plantes 
qui  croissent  sur  la  6urf;\ce  solide  de 
la  ierre  de  celles  que  l'on  a  nommées 
Ilydiophytes  ou  l'iantes  qui  ne  peu- 
vent vivre  que  dans  l'eau.  Nous  pen- 
sons maintenant  que  le  nom  de  Géo- 
phyles  doit  être  remplacé  par  celui 
d'Aérophytes  qui  nous  semble   plus 

exact.  (LAM..X.) 

-  G  É  O  P I T  H È  Q U  E .  Geopithecns. 
MAM.  Geoffroy  Saint-Hilaire  a  donné 
ce  nom  ,  qui  signifie  Singe  de  terre , 
aux  Sagouins  de  Buffon  ,  par  opposi- 
tion avec  ses  Hélopithèques  ou  Singes 
à  queue  prenante  ,  et  ses  Arctopithè- 
ques  ou  Singes  à  ongles  d'Ours  ,  qui 
vivent  sur  les  Arbres,  (is.  G.  st.-h.) 

GÉOPONE.  MoLL.  Pour  Géophojie. 
/-'.  ce  mol.  (D..n.) 

»GEOPYXIS. BOT.  cKrPT.{C/ia;/2pi~ 
^muus.  )  Nom  donné  par  Fries  à  une 
section  du  genre  Pczizc.  /^.  ce  mol. 
(ad.b.) 


GEO 

GEORGIA.  BOT.  CRYPT.  (lUousses.) 

Erhart  a  désigné  sous  ce  nom  le  genre 

Tetraphls  d'Hedwig.  Ce  dernier  nom 

est  généralement  adopté,  f^.  ce  mot. 

(ad.  b.) 

GEORGINE.  Georglna. BOT .vax^ . 
Famille  des  Synanlliérées  ,  Corymbi- 
1ères  de  Jussieu  ,  et  Syngéuésie  frus- 
tranée  ,  L.  Ce  gcnie  a  été  fondé  par 
Cavanilles  {Icônes  et Descript.  Plan- 
/a^.,p.55,  t.  :266),quilui  donnalenoin 
de  Dahlia ,  sous  lequel  il  est  plus 
connu  chez  les  jardiniers  de  la  France 
et  dos  Etals  méridionaux  de  l'Europe. 
Mais  comme  Thunberg ,  quelque 
temps  auparavant ,  avait  appliqué  la 
même  dénomination  à  une  autre 
Plante  (/^~.  Daiii.ia),  Willdenow  a 
remplacé  le  nom  du  genre  dont  il  est 
ici  question,  par  celui  de  Georgina  , 
qui  a  élé  adopté  par  De  CandoUe  , 
Kunth  ,  et  la  plupart  des  auteurs, 
avec  les  caractères  suivans  :  involucre 
double;  l'extérieur  formé  de  cinq  à 
huit  folioles  unisériées ,  égales,  éta- 
lées ou  l'éfléchies  ,  et  simulant  des 
bractées;  l'intérieur  composé  de  huit 
folioles  sur  un  seul  rang  ,  appliquées, 
ovales-oblongues  ,  obtuses  et  un  peu 
membraneuses  ;  réceptacle  plane  , 
garni  de  paiUettes  égales  aux  fleurs  , 
obtuses  et  niejnbraneuses  ;  fleurons 
du  disque  tubuleux ,  nombreux  et 
hermaphrodites  ;  ceux  de  la  circon- 
férence ,  ligules  ,  très-grands  ,  sur  un 
seul  rang  et  neutres;  ceux  que  le 
professeur  De  CandoUe  a  décrits  com- 
me femelles  ,  sont  des  neutres  ,  mais 
munis  d'un  ovaire  ou  d'un  style  lu- 
diraentalre  ;  akènes  munis  d'un  bour- 
relet au  sommet,  mais  dépourvus 
d'aigrettes.  Cassini  y  a  observé  deux 
petits  rudimens  de  squamellules  quel- 
quefois assez  développées.  Cette  deu- 
xième circonstance,  qui  de  l'aveu  de 
l'auteur  n'est  pas  constante,  est  un 
des  motifs  ,pQur  lequel  il  a  proposé 
de  réunir  le  genre  Georgina  aux  Co- 
reopsis.  Mais  quand  on  s'est  montré 
aussi  facile  que  ce  savant  en  fait  de 
division  des  genres,  pourquoi  réunir 
aiusi  des  Plantes  qui,  non-seulement , 
ne  présentent  pas  un  port  semblablcj, 
mais  encore  qui  diffèrent  par  (quelques 


GEO 

caracttiroe?  Et  d'nbord  ,  rinvolucre 
est  rcollfiucnt  clillcrcnt  iians  les  dt-UK 
j^cnrcs;  1  extérieur  n'est  pns  claie 
daus  les  Corcupsis ,  aiiniiie  il  IVst 
daus  le  Gcorgina.  En  second  lieu  ,  les 
tleurs  delà  cinoufércuco  de  ce  dei- 
nier  genre  ,  sont  des  femelles  impar- 
faites et  non  entièrement  neutres.  En- 
liu  le  caractère  des  akènes  inaigrettés 
ne  se  trouve  que  <lans  des  espèces  qiù 
ont  été  séparées  des  Coréopsides  par 
quelques  auteurs  ;  tel  est  le  Cun'Ojisis 
tincloiia  de  ]Nul1all  ,  dont  Tauscli 
{llort.  Canal.)  a  f;\il  le  type  du  genre 
Diplusasiera.  V-  ce  mot  au  Supplé- 
ment. Nous  regarderons  doncle  genre 
Georgina  comme  distinct ,  et  nous 
décrirons  les  deux  races  de  la  même 
espèce,  parce  que  leurs  uondjieuses 
variétés  sont  ttès-répandiies  mainte- 
nant dans  les  jardins  d'Europe  ,  dont 
elles  l'ont  un  des  plus  beaux  orne- 
mens. 

La  GÉORGINE  CHAxVGEANTE  ,  Gcor- 

gina  variabilis  ,  Kunth  {Nou.  Gêner, 
et  Spec.  Plant,  œquin.  T.  iv,  p.  a43  ), 
est  une  Plante  oiiginairede  l'empiie 
mexicain  ,  dont  la  tige  est  herbacée  , 
haute  de  deux  mètres  environ  ,  ra- 
meuse, tantôt  lisse,  tantôt  couveite 
d'une  poussière  glauque.  Ses  leuilles 
sont  of^iposées  ,  grandes,  imparipin- 
nées.  Elle  a  des  racines  vivaces  ,  tubé- 
reuses ,  oblongueset  amincies  aux  ex- 
trémités. Willdenow(//o//.  Berul.  2, 
t.  94  et  96;  ejusd.  Enumer.,  p.  899) 
avait  établi  deux  espèces  de  Georgina; 
l'une  sous  le  nom  de  G.  variabilis , 
l'autre  sous  celui  de  G.  coccinea. 
Ces  deux  espèces  ont  été  confirmées 
dans  un  Mémoire  spéci^  sur  les 
Géorgines(Annalesdu Muséum  ,  vol. 
là  ,  p.  5io)  par  le  professeur  De 
CandpUe  qui  les  a  distinguées  Surtout 
par  les  variations  ou  les  anomalies  des 
sexes  dans  les  fleurs  de  leur  circon- 
férence ;  il  les  a  nommées  ,  eu  consé- 
quence, G.superfluae^  G.frustranea. 
Mais  ,  d'après  les  observations  de 
Kunth  et  de  Cassini ,  les  organes  fe- 
melles de  la  première  espèce  étant  en 
partie  avortés  (  f^.  plus  haut  le  cariic- 
tère  générique  ) ,  il  semble  plus  con- 
venable de  ne  regarder  ces  deux  Piau- 


oco  -M 

tes,  que  comme  i\es  vaiiétés  d'un 
ordre  supérieur ,  des  races  eu  un 
mot,  qui  sont  susceptibles  de  trans- 
mettre, par  la  génération  et  par  la 
culture,  toutes  leurs  qualités  acci- 
denleihs,  quoiqu'on  ait  observé  quel- 
quefois que  les  graines  de  l'une  ont 
donné  naissance  à  des  individus  qui 
avaient  les  caractères  de  l'autre  ,  ob- 
servation qui  confirme  la  réunion 
des  deux  espèces  en  une  seule. 

Ees  Géorgincs  de  la  première  race 
(  Georgina  si/pe/^lua,  D.  G.  )sont  des 
Plantes  plus  élevées  et  plus  roliustes 
que  celles  de  la  seconde;  elhs  ne 
sont  pas  couvertes  d'une  poussière 
glauque,  et  leurs  feuilles  sont  plus 
grandes  et  d'un  vert  foncé.  Le  style 
de  leurs  tleurs  marginales  est  plus 
développé  que  dans  celles  de  la  se- 
conde race.  Ellei  ont  reçu  plusieurs 
synonymes,  sous  les  noms  génériques 
de  Da/ilia  et  de  Georgina.  Ainsi,  on 
peut  rapporter  à  cette  race  les  Dahlia 
superjiua.,  Horl.,  Kew.;  D.  purpurea, 
Poiret,  Encycl.  ;  D.  pinnata  et  rosea  , 
Cav.  (Icon.,  tab.  80  et  260  )j  I).  sam- 
bucina,  Salisb.,  et  Georgina  variabi- 
lis ,  purpurea  et  rosea  ,  Willd . 

La  seconde  race  (  Georgina  frustra- 
nea ,  D.  C.  )  est  caraclérisée  par  ses 
tiges  couvertes  d'une  poussière  glau- 
que ,  par  ses  feuilles  plus  petites  et 
plus  incisées  que  dans  les  précéden- 
tes ,  et  par  le  style  des  fleurs  margina- 
les, entièrement  avorté.  Les  synony- 
mes de  cette  lace  dans  les  divers  au- 
teuis  sont  :  G.  coccinea,  Willd.: 
Dahlia  frustranea  ,  Horl.  Kew.  ;  D. 
crocea,  Poiret,  Encycl.;  D.  coccinea, 
Cavan.,  /oc.  cit.,  et  Thouin  ,  Ann. 
du  Mus.  5,  p.  422  ;  et  D.  bidentifoUa, 
Salisbury. 

Les  variétés  de  couleur  que  la  cul- 
ture a  produites  dans  lesGéorgines  , 
sont  trop  nombreuses  pour  que  nous 
devions  les  énumérer  ici.  Il  suffit  de 
dire  que  la  première  race  donne  des 
tleurs  rouges  ,  purpurines,  filas  ,  pâ- 
les et  jaunâtres  ;  que  la  deuxième  race 
en  produit  de  jaunes,  de  safranées 
et  d  écarlates.  On  voit  donc  que  sous 
le  rapport  des  couleurs,  les  deux  ra- 


3l2 


GEO 


ces  66  nuancent  parfaitement  entre 
dles. 

Une  si  belle  Plante  a  dû  vivement 
exciter  l'attention  des  jardinieis  tleu- 
Hsles  ;  c'est  à  leurs  soins  qu'on  doit 
les  individus  à  fleurs  doubles,  ainsi 
querétormaute  multiplicité  des  races. 
Elle  n'est  plus  la  jouissance  exclusive 
de  l'Honjir'e  opulent,  qui  naguère 
avait  le  privilège  d'en  décorer  ses 
jardins  pittoresques  et  élcgans.  Près 
de  la  cabane  du  pauvre,  dans  des 
villages  éloignés  du  commerce  des 
villes  et  isolés  au  fond  des  vallées  , 
nous  avons  vu  souvent  de  superbes 
Géorgines  qui ,  dans  un  sol  et  une  ex- 
position convenables,  avaient  produit 
des  Heurs  diaprées  des  plus  brillantes 
couleurs.    Les  semis    ne   réussissant 

Îias  toujours  ,  on  préfère  multiplier 
es  Géorgines  par  le  moyen  de  la  di- 
vision des  racines.  Vers  le  commen- 
cement du  printemps  ,  après  avoir  eu 
soin  de  laisser  un  petit  morceau  de 
la  racine  principale  après  chaque 
faisceau  de  tubercule,  on  plante  ce- 
lui-ci dans  un  vase  que  l'on  met  à 
l'abri  du  froid  jusqu'au  mois  de  juin, 
et  on  transplante  les  Géorgines  daiis 
des  terrains  substantiels  et  exposés  au 
midi.  On  les  arrose  fréquemment,  en 
évitant  toutefois  de  leur  donner  trop 
d'humic^ité.  Dans  les  contrées  du 
Nord,  on  est  obligé  de  déterrer  les 
racines  au  mois <1 'octobre,  et  de  les 
conserver  pendant  l'hiver  dans  un 
lieu  chaud  et  bien  sec  ;  mais  dans  les 
départemens  méridionaux  de  la  Fran- 
ce ,  il  suffit  de  couvrir  la  terre  où  sont 
plantées  les  Géorgines  ,  d'unecouver- 
turedelitièrependantla  saison  rigou- 
reuse. Les  rapports  botaniques  qui 
existent  entre  les  Géorgines  et  le  Topi- 
nambour (  Heliantlius  tuherosus  ),  au- 
torisaient à  penser  que  leurs  tubercu- 
les pourraient  fournir  vin  aliment  sain 
et  agréable  poui  l'Homme  et  les  bes- 
tiaux ;  mais,  tout  en  exagérant  cette 
précieuse  qualité  (lorsque,  par  exem- 
ple ,  on  a  avancé  que  leur  substance 
était  farineuse  et  sucrée),  on  n'avait 
pas  assez  fait  attention  au  goiit  aro- 
matique et  désagréable  que  ces  tuber- 
cules conservent,  même  après  la  cuis- 


GEO 

son.  Desmazièies  (Recueil  des  frav. 
de  la  Soc.  des  sciences  de  Lille,  i8a3, 
p.  a47  )  vient  d'annoncer  des  résul- 
tats diftérens  de  ceux  que  l'on  avait 
obtenus  auparavant.  Il  a  observé  que 
la  plupart  des  variétés  ,  cuites  sous  la 
cendre  ou  avec  des  corps  gras  ,  per- 
dent environ  un  sixième  de  leur  vi)- 
lume,  deviennent  fibreuses  et  con- 
servent une  saveur  résineuse  et  répu- 
gnante. Il  pense  que  la  culture  n'a 
pas  encore  amélioré  ce  nouveau  Lé- 
gume ,  et  qu'on  doit  en  restreindre 
l'emploi  à  la  nourriture  des  Animaux 
domestiques,  qui  paraissent  en  être 
très-friands.  Les  qualités  alimentaires 
des  tubercules  de  Géorgines  auraient 
pu  être  déterminées  à  priori ,  d'après 
î'analvse  qu'en  ont  faite  l'an  dernier 
Payen  et  Chevallier.  Ces  chimistes 
ont  vanté  ces  racines  connue  subs- 
tance fermentescible  ,  et  ils  y  ont  re- 
connu un  principe  qu'ils  ont  nommé 
Dahline ,  mais  qui,  selon  Bracou- 
not,  n'olTre  que  les  caractères  de  l'/- 
nuline.  ■  (g..n) 

GÉORISSE.  Georlssus.  iNS.  Gen- 
le  de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Pentamères ,  établi  par  Latreille 
qui  le  place  (Règn.  Anim.  de  Cuv.) 
dans  sa  famille  des  Clavicornes  ,  et 
lui  assigne  pour  caractères  :  tarses  fi- 
liformes de  longueur  moyenne ,  de 
?[uatre  articles  distincts  ;  antennes 
ort  courtes  ,  repliées  en  arrière  et 
formées  de  neuf  articles,  dont  le  pre- 
mier long,  presque  cylindrique,  et 
dont  les  trois  tlerniers  forment  une 
massue  presque  globuleuse  et  soli- 
de ;  palpe»  courts  ,  plus  gros  à  leur 
extrémité;  corps  court  et  rende,  avec 
la  tête  très-incilnée  et  cachée  alors 
sous  le  corselet  ;  pâtes  non  contrac- 
tiles, avec  les  jambes  étroites  et  pres-i 
que  linéaires.  Les  G^orisses  sont 
de  petits  Insectes  qui  fréquentent  les 
lieux  humides  ,  et  qui  ont  de  grands 
rapports  avec  les  Byrihes  ,  les  Elmis 
et  les  Macronyques.  Ils  eu  diffèrent 
cependant  par  la  proportion  des  àh- 
tennes,  le  nombre  des  articles  qui  les 
composent  et  par  la  manière  dont 
elles  se  terminent.  Ce  genre  ne  com- 


GEO 
prend  encore    qu'un    petit    nombre 
d'espèces. 

LeGÉonissKPTGMÉK,  G.pygmœus, 
Lalr.,  ou  la  rimclia pygmœa  ,  Payk. 
et  Fabr.  ,  qui  csl  la  même  e^iièce  que 
le  T/ux  (lubius  de  Panzer,  peut  être 
considéré  comme  le  type  du  genre. 
On  le  trouve  en  Allemagne.  Léon 
Dufour  et  Dejean  en  ont  obseivc 
d'autres  espèces  en  Espagne  Ce  der- 
nier entomologiste  (Catal.  des  Col.  , 
p.  49) nomme  l'iuie  G.  canaliculalus, 
et  l'autre  G.  sulcatus.  (axjd.) 

GEOTRICHUM.  bot.  crypt.  {Mu- 
cédinées.)  Le  genre  auquel  Link  a 
donné  ce  nom  ,  appartient  à  la  section 
des  Wucédinées  à  filanieus  décoin- 
bans.  Il  est  caractérisé  ainsi  :  lila- 
niens  cloisonnés,  rameux ,  décom- 
bans,  entrecroisés  ,  se  séparant  vers 
les  extrémités  en  articles  tronqués 
aux  deux  bouts  qui  se  répandent  à  la 
surface  des  filamens.  On  ne  connaît 
qu'une  seule  espèce  de  ce  genre  qui 
croît  sur  la  terre,  dans  les  Bruyères 
et  autres  lieux  sablonneux.  Elle  s'y 

E resente  sous  forme  de  petites  tacbes 
lanches  cotonneuses ,  semblables  à 
un  légei  duvet,  (ad.  B.) 

-  GÉOTRUPE.  Geotriires.rtis.Gça- 
re  de  l'ordre  des  Coléoptères,  section 
des  Pentamères  ,  établi  par  Latreille 
aux  dépens  des  Scarabés  et  rangé  par 
lui  (  Règn.  Anim.  de  Cuv.)  dans  la 
famille  des  Lamellicornes  ,  tribu  des 
Scarabéides  ,  avec  ces  caractères  :  an- 
tennes de  onze  articles  dont  les  trois 
derniers  en  massue  feuilletée;  mandi- 
bules cornées ,  fortes  ,  avancées  et 
arquées  autour  du  labre;  labre  sail- 
lant; palpes  labiaux  terminés  par  un 
article  de  la  grandeur  au  moins  du 
précédent;  languette  bifide,  saillante; 
menton  écbancré  ;  écusson  visible  ; 
élytres  voûtées,  embrassant  le  pour- 
tour de  l'abdomen;  anus  peu  décou- 
vert. Ce  genre  ,  confondu  avec  les 
Scarabés  ,  en  avait  été  déjà  distingué 
sous  le  litre  d'une  grande  division  par 
Olivier  (Entom.  T.  i,  p.  55).  Latredlc 
lui  a  imposé  le  nom  de  Géotrupe 
qui  signifie  fouisseur  de  terre.  Depuis 
on  a  vu  le  nom  de  Scarabé  êtreclian- 


GEO  5i5 

gc  en  celui  de  Géotrupcs  .  cl  ces  der- 
niers être  nommés  Scarabés.  tabri- 
cius  est   l'auteur  de   ce  bouleverse- 
ment  qui  fort  beurcusement  n'a  pas 
été  généralement  admis.  Les  Géotru- 
pcs se  distinguent  essentiellement  des 
Bousiers,   des  Apbodies,  des  jEgia- 
les  ,  des  Trox  ,  des  Oryctes  ,  des  Sca- 
rabés proprement  dits  ,  etc. ,  par  les 
caractères  génériques  que  nous  avons 
mentionnés  ;  ils  avoisinent  davantage 
le  genre  Lclbrus;  mais  ils  en   diffè- 
rent par  la  forme  des  articles  des  an- 
tennes.   Leurs    mœurs    les   séparent 
aussi    de  plusieurs  des  genres   de  la 
famille  de.  Lamellicornes.  La  plupart 
fréquentent  les  bouses  et  les  fientes 
des  Animaux  herbivores  ,  principale- 
ment celles  des  Bœufs  ,  des  Vaches  et 
des  Chevaux  ;  ils  en  font  leur  nourri- 
ture, et  pratiquent  dans  la  terre  pla- 
cée au-dessous  de   ces  matières  des 
trous  cylindriques,   as<ez  profonds, 
dans  lesquels  ils  se  renferment  pen- 
dant le  iour.  Ils  y  déposent  aussi  leurs 
œufs  en  ayant  le  soin  de  les  entourer 
d'une  nourriture  convenable  pour  les 
jeunes  larves  qui  en  ccloront;  celles- 
ci  vivent  d'abord   aux  dépens  de  la 
pâtée  qu'elles  trouvent  à  leur  portée, 
puis  elles  s'enfoncent  assez  profondé- 
ment en  terre  et  se  nourrissent  des 
racines  des  Plantes  à  la  manière  des 
larves  des  Hannetons.  Elles  ressem- 
blent beaucoup  à  celles-ci ,  mais  elles 
sont  pi  us  petites.  Leur  corps  est  mou, 
blanchâtre,  replié   sur  lui-même  et 
muni  de  trois  paires  de  pales  écail- 
leuses  et  d'une  têle  assez  consistante. 
Elles  restent  un  ou  deux  ans  dans  cet 
état,   puis  elles  se   transforment   en 
nymphe  et  ne  se  changent  eu  Insecte 
que  l'année  suivante.  A  l'état  parfait, 
les  Géotrupes  sont  ornés  de  couleurs 
métalliques  très-brillantes  ;  le  dessus 
des  élytres  et  du  corselet  est  quelque- 
fois d'un  vert  doré  ou  cuivreux  ma- 
gnifique ,  tandis  que  le  dessous  est  de 
même  couleur  ou   bien    d'un   violet 
assez  fonce  et  très-vif.  On  les  trouve-, 
pendant  les  saisons  chaudes  et  tem-. 
pérées   de  l'année.  Ils    volent  assez 
lourdement,  et  sortent  de  leur  reti'aile 
lorsque  le  iour  commence  à  tomber. 


5i4 


GEO 


Ils  portent  sur  leur  corps  et  nour- 
rissent quelquefois  en  tiès-grande 
abondance  une  espèce  de  iMile  (  Ga- 
masus  Culcuptratorum  )  qui  paraît 
les  incommoder  beaucoup. 

Ce  genre  est  nombreux  en  espèces; 
Olivier  en  a  décrit  quatorze;  mais  de- 
puis on  en  a  de'couvert  plusieurs  au- 
tres. Les  principales  sont  le  G  éoïrupb 
STERCORAIRE ,  Geol/upcs  stercoiarius, 
La  t.,  Scarabœus  stercora/ius ,  Oliv.  , 

&!'',P^"  ^  '/^»-  ^9'  ^'  ^.  C'  <^  g'a°cl 
l'illulairc  ,  GeuiTr.  llist.  des  Ins.  T.  i, 
p.  75,  n"  9.  Type  du  genre,  très- 
commune  dans  "les  bouses  de  Vacbe 
de  nos  environs. — Le  Phalangiste  ou 
TypHÉE,Geofïr.,'/oc.  cit.,  pi.  1,  f.3); 
Begéer  (  Mëm.  sur  les  Ins.  T.  iv,  pi, 
10,  f.  .'î),  Scarahœiis  Typhœus ,  L., 
plus  commun  dans  le  midi  de  la 
France  que  dans  les  environs  de  Pa- 
ris.— LeGÉOTRUPE  PRINTANIER,  5c«- 
rabœus  veniaUs  ,  L.  ,01iv.  {loc.  cit., 
pl.4,flg.  20,  a,  b);  petit  Pillulaire, 
Geoflr-.  {loc.  cit.,  T.  i,  p.  77,  n**  lo), 

fénéralement  répandu  dans  toute 
Europe. —  Le  GÉOTRUPE  disparate  , 
Geotr.  dispar. ,  Lalr.;  Scarabœus  A m- 
mon  et  Scarab.  Poljceros,  Pall.  [le. 
Ins.  Siber. ,  tab.  A ,  fig,  8,  A ,  B ,  Iter. 
ni, p.  707  ,n°  ."îo,  et  Iter.  1 ,  app.,  p. 
461  ,  n*  22),  ligure  de  nouveau  par 
Olivier ,  loc.  cit. ,  pi.  3  ,  f.  30 ,  a,  è,  c, 
qui  a  été  observé  en  Sii^érie  le  long 
du  Volga  et  en  Espagne.  K.  pour  les 
autres  espèces,  Olivier  {loc.  cit.), 
Dejean  (Catal.  des  Col.,  p.  56)  et 
Schœnherr  (5j«.  Ins.  T.  1,1"^*  partie, 

f).  i22).  Ce  dernier  observateur  a  suivi 
e  changement  opéré  par  Fabricius  ; 
ainsi  il  désigne  tous  les  Géotrupes 
6OUS  le  nom  de  Scaiabés. 

Kirby  {T/uns.  ofthe  Linii.  Societ. 
T.  xii)  a  établi  sous  le  nom  de  Bolbo- 
ceras  un  nouveau  genre  d'Insecte 
très-voisin.des  Géotrupes.       (atjd.) 

GÉOTRUPINS.  Geotruplni.  ïns. 
Famille  des  Coléoptères  Pentamères 
établie  par  LatrelUe  [Gêner.  Crust.  et 
Ins.  T.  Il ,  p.  91  ) ,  et  ayant  pour  ca- 
ractères :  antennes  en  massue  feuil- 
letée ou  pcctinéc  de  onze  articles  ; 
mandibules  toujours  cornées ,  avau- 


GER 

cées  ;  labre  saillant  ;  chaperon  rhom- 
boïdal  (jambes  antérieures  grandes  et 
dentées).  Il  e^t  aisé  de  distinguer,  à 
l'aide  de  ces  signes,  la  (tnnille  des  Géo- 
trupins  de  celle  des  Coprophagcs  et 
des  Scarabéides  avec  lesquelles  elle. a 
plusieuis  rapports.  Ou  ne  connaît  que 
deux  genres  qui  lui  soient  propres  . 
celui  des  Géotrupes  et  celui  des  Le- 
thrus.  Latrcille  (Règn.  Anim.  de 
Cuv.)a  converti  la  famdle  des  Géotrur 
pins  en  une  section  de  la  tribu  des 
Scarabéides  ,  faniille  des  Lamellicor- 
nes. /^.  ces  mots.  (aud.) 

GÉRANT  A  CE  ES.  Geraniaceœ. 
BOT.  PHAN.  Le  nom  de  celte  famille 
est  tiré  de  celui  du  Géranium ,  qui  en 
est  le  type  et  le  genre  principal.  On 
peut  assigner  aux  Plantes  qui  !a  for- 
ment les  caractères  suivans  :  le  calice 
est  à  cinq  divisions  tics -profondes  , 
égales  ou  inégales,  se  recouvrant  en 
partie  sur  les  côtés  avant  l'épanouis- 
sement de  la  fleur  ;  quelquefois  l'une 
des  divisions  se  prolonge  à  sa  base  en 
un  éperon  plus  ou  moins  allongé  ,  li- 
bre ou  soudé  avec  le  péJ.oncule.  La 
corolle  se  compose  de  cinq  pétales 
onguiculés  ,  égaux  ou  inégaux  ,  alter- 
nes avec  les  divisions  du  calice  ,  gé- 
néralement inséi es  sous  l'ovaire  ,  la- 
rement  sur  le  calice.  Les  étamines 
sont  en  nombre  double  des  pétales  , 
excepté  dans  le  Moiisonia  où  elles  sont 
en  nombre  triple;  fréquemment  leurs 
filets  sont  soudés  par  la  base  et  mo- 
nadelphes  ;  quelques-uns  sont  parfois 
dépourvus  d'anthère  et  stériles.  L'o- 
vaire est  libre  à  cinq  ou  à  trois  loges, 
contenant  deuxovules  qui  naissent  de 
l'angle  rentrant.  Chaque  loge  forme 
une  côte  très-saillante  et  arrondie  , 
le  sommet  de  l'ovaire  se  termine  par 
un  appendice  pyramidal, à  cinq  faces. 
Le  style  est  simple  et  se  termine  par 
trois  ou  cinq  stigmates  filiformes  gé- 
néralement recourbés  en  dehors.  Le 
fruit ,  qui  est  à  trois  ou  à  cinq  côtes  , 
se  compose  d'autant  de  coques  gént'^ 
ralenient  monospermes,  attachées  à 
l'axe  central  qui  persiste,  tandis  que 
chaque  coque  s'enlève  en  emportant 
avec  elle  une  p^trtie  de  l'appendice 


GER 

qui  les  surmonte  et  en  se  roulant  de 
bas  en  haut.  Ijcs  f;raincs  sont  dé- 
pourvues d'endo^peime.  Leur  cm- 
cryon  est  rccoLubc  ou  droit.  Les 
Gcraniacccs  .sont,  en  général,  des 
Hautes  lierbacées  annuelles  ou  viva- 
ces ,  ou  de  pelits  Arlnislcs.  Leur 
tige  est  souvent  articulée  et  noueuse  ; 
leurs  feuilles  opposées  ou  alternes 
avec  ou  sans  stipules  ;  ces  feuilles  sont 
tantôt  simples  ,  entières  ou  plus  ou 
moins  profondément  découpées,  quel- 
quefois composées  et  pinnées.  Les 
lie  lus  ,  qui  sont  généralement  d'un 
aspect  agréable  ,  sont  tantôt  solitai- 
res, tantôt  en  sertule  ,  portées  sur 
des  pédoncules  axiUaires. 

Lesgenrc.squi  forment  celte  famille 
sont  :  lihynchoiheca  ,  Ruiz  et  Pavon  ; 
31onsonia  ,  L.  ,  Suppl.  ;  Géranium  , 
i'Hérit.  ;  Erodlum  ,  l'Hérit.  ;  Felargo- 
iiiiirn,  l'Hérit.  ;  ces  trois  genres  sont 
des  divisions  du  genre  Géranium  de 
Linné  (/^.  GÉRanier);  et  Tropœolum, 
L.  Autrefois  on  plaçait  encore  dans 
cette  famille  les  genres  Oxalis  et 
JBa/samina  qui  sont  devenus  l'un  et 
l'autre  le  type  de  deux  nouvelles  fa- 
milles. P'.  Balsamine  et  Oxau- 
DÉEs.  Quant  au  genre  TropœoUim , 
Jus.sieu  et  De  Caudolle  en  font  une 
famille  nouvelle  qu'ils  nomment 
Tropéolées.  Néanmoins  il  nous  sem- 
ble que  ce  genre  doit  rester  parmi  les 
Géraniacées  dont  il  ne  diffère  que  par 
le  nombre  de  ses  parties.  (a.r.) 

GÉRANIER.  Geimiium.  bot. 
riiAN.  Genre  qui  a  donné  son  nom  à 
la  famille  des  Géraniacées,  et  qui  ap- 
partjienpà  la  Monadelphie  Décandrie, 
L.  L'Héritier,  dans  un  travail  spé- 
cial sur-les  Géranium  de  Linné  ,  a  di- 
visé ce  genre  en  trois  groupes  ,  sous 
les  noms  de  Pelargonium,  Erodium 
ci.  Géranium.  Ces  divisions  ont  été 
adoptées  par  Ailon  ,  Willdenow^  et 
De  CandoUe  ,  qui ,  d'après  l'Héri- 
tier, ont  ainsi  exprimé  les  caractères 
du  Géranium  proprement  dit  :  ca- 
lice composé  de  cinq  folioles  égales; 
cinq  pétales  égaux  à  la  corolle;  dix 
étamines  fertiles  ,  alternativement 
plus  grandes  ;  à  la  base  de  chacune 


GER  5i5 

des  plus  grandes  adhère  une  glande, 
ueclarilère  ;  style  terpiiné  par  cinq 
stigmates  ;  fruits  Ibrmcs  de  cinq  cap- 
sules ou  c;u  pelles  uniloeidaiies  ,  mo- 
nospermes ,  et  soudés  autour  d'un 
axe  cential  cl  anguleux  ;  chaque  car- 
pelle est  surujonté  d'une  arête  glabre 
iutérieurenient ,  et  qui  détache  avec 
élasticité  le  carpelle  de  la  base  de 
l'axe  ,  se  replie  eu  cercle  ou  en  spi- 
rale, et  resté  fixée  au  sommet  de  ce 
même  axe.  Ces  caractères  excluent 
parfaitement  toutes  les  espèces  fru- 
tescentes, à  corolles  iriégulières  et 
Eour  la  plupart  originaires  du  cap  de 
onne  Espérance,  et  dont  on  a  fait 
le  genre  P'etars^onium;  mais  il  faut 
avouer  qu'ils  diflèient  bien  peu  de 
ceux  que  l'on  attribue  aux  Erodium, 
qui  d'ailleurs  ont  une  grande  ressem- 
blance de  port  avec  les  vrais  Géra- 
nium.  P^.  En  CD  TER  et  PÉLARGONIER. 

Les  espèces  de  Géraniers  sont  des 
Plantes  herbacées  ou  très-rarement 
ligneuses  ,  à  feuilles  palmées  ou  lo- 
bées ,  arrondies  ou  incisées  ,  et  à  pé- 
doncules ordinairement  chargés  de 
deux  fleurs.  De  CandoUe  (  Prudrom. 
Sjst.  Regn.  Veget.  T.  i,  p.  Gog)  en  a 
rassemblé  soixante-six  espèces,  dont 
la  moitié  se  trouve  en  Europe.  Le 
reste  est  répandu  sur  presque  toute 
la  surface  de  la  terre  ,  mais  principa- 
lement dans  les  contrées  montueu- 
ses  et  tempérées  Aussi  ,  ou  en  reri- 
conlre  surtout  dans  la  Russie  asiati- 
que ,  le  Caucase,  le  INépaul ,  les  An- 
des du  Pérou  ,  les  montagnes  de  Po- 
payan,  la  Nouvelle-Hollande,  la  Nou- 
velle-Zélande ,  etc.  Parmi  les  espèces 
européennes,  il  en  est  qui  mériteraient 
d'être  cultivées  à  cause  de  leur  beauté; 
telles  sont  les  Géranium  sanguineum, 
G.Phœum,  G.  pratense  ,  G.  syluati- 
cum  ,  etc.  ;  mais  ces  espèces  n'ont  re- 
çu les  honneurs  de  la  culture  que 
clans  quelques  jardins  de  botanique. 
On  trouve  en  abondance  sur  les 
vieux  murs  ,  dans  des  localités 
pierreuses  ,  le  long  des  haies  ,  etc.,  de 
toute  l'Europe  ,  un  Géranier  qui 
avait  autrefois  une  très-grande  répu- 
tation de  propriétés  médicinales;  c'est 
l'Herbe  à  Robert,  Géranium  Rober- 


5i6  GER 

tianum  ,  L. ,  dont  les  rtges  sont  ra- 
meuses ,  veli»s  ,  rougeâtres  ,  noueu- 
ses ,  garnies  de  feuilles  divisées  en 
cinq  lobes  pinnatifides.  Toute  la 
Plante  répand  une  odeur  forte  et  très- 
désagréable  ,  surtout  lorsqu'on  la 
froisse.  Elle  passait  pour  astringente 
et  résolutive,  et  on  en  faisait  usage 
particulièrement  dans  les  béinorrha- 
gies  et  l'esquinancie ,  ce  qui  lui  a 
valu  le  nom  vulgaire  d'Herbe  à  l'Es- 
<}uinancie.  Nous  avons  vu  de  bons 
eflets  obtenus  de  l'emploi  de  celte 
Plante  pilée  et  appliquée  extérieure- 
ment dans  quelques  afTectious  érysi- 
pélateuses.  (o..N.) 

GÉRANION.  BOT.  PHAN.  Pour  Gé- 
ranier.  F',  ce  mot. 

GERANIUM.  BOT.  phan.  r.  GÉ- 

lîANIER. 

GERANOGETON,  bot.  phan. 
(Ruell.)  F".  Geranos. 

GÉRANOIDES.  bot.  phan.  Pour 
Géraniacées. /^.  ce  mot.  (b.) 

GERANOS.  ois.  et  bot,  piian. 
C'était  le  nom  de  la  Grue  chez  les 
Grecs  ;  d'oîi  Géranogeton  et  Géra- 
nium qui  désignent  en  botanique  un 
genre  dont  on  comparait  la  forme  de 
la  fructification  au  bec  de  la  Grue. 
P^.  Géranier.  (b.) 

GÉRARDIE.  Gerardia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Scrophula- 
rinées  et  de  la  Didynamie  Angiosper- 
mie  ,  L. ,  établi  par  Plumier  {Gêner.  , 
3i),  et  ainsi  caractérisé  :  calice  à  cinq 
divisions  réunies  jusque  vers  leur 
milieu  ou  à  cinq  dents  ;  corolle  pres- 
qu'en  cloche,  dont  le  limbe  est  à 
cinq  lobes  inégaux,  arrondis  ,  émar- 
ginés,  et  formant  deux  lèvres;  qua- 
tre étamines  courtes  ;  un  seul  style  et 
un  seul  stigmate;  capsule  bivalve, 
déhiscente  par  1»  sommet.  Ce  genre 
se  compose  de  Plantes  herbacées , 
très-rarement  frutescentes  ,  à  feuilles 
en  général  opposées  ,  entières  et  pin- 
natifides; les  fleurs  sont  solitaires  , 
axillaires  ,  opposées  ,  et  d'une  cou- 
leur jaune  ou  purpurine  ;  la  capsule 
plus  ou  moins  ovoïde  ,  mais  non  acu- 
^ninée,  et  partagée  par  une  cloison  mé- 


GER 

diane  parallèle  et  unie  avec  le  placen- 
ta qui  est  simple,  bordé  et  longitudi- 
nal. La  Plante  sur  laquelle  Plumier  a 
établi  le  genre  Gerardia  est  indigène 
de  la  Martinique.  Linné  et  ïhunberg 
lui  ont  réuni  quelques  espèces  qui 
croissent  en  des  contrées  fort  distan- 
tes, telles  que  l'Amérique  septentrio- 
nale ,  les  Indes-Orientales  ,  la  Chine, 
le  Japon  et  le  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Enfin  Michaux,  Pursh  et  Nut- 
tall  ont  décrit  un  grand  nombre  d'es- 
pèces qui  croissent  dans  le  nord  de 
l'Amérique  ,  et  font  partie  du  genre 
qui  nous  occupe  ,  quoique  ,  selon 
Nuttall  ,  les  Plantes  américaines  de- 
manderaient une  comparaison  soi- 
gnée avec  les  Digitales  ,  et  il  ajoute 
qu'on  doit  probablement  exclure  de 
ce  genre  les  espèces  de  l'Afrique  et  de 
1  Inde.  Lamarck  (Dict.  Encycl.)  avait 
aussi  observé  que  les  Gérardies  for- 
ment un  de  ces  genres  peu  saillans 
par  leurs  caractères  ,  et  qui  ne  sont 
composés  le  plus  souvent  que  de  l'as- 
semblage d'espèces  que  l'on  auraitpu 
rapporter  à  d'autres  genres  déjà  con- 
nus, mais  qu'on  a  rapprochées  d'a- 
près un  aspect  particulier.  L^  Nigri- 
na  viscosa,  L.  ,  ou  Melasma  scabrum 
de  Bergius  et  Gaertner,  a  été  rap- 
porté au  Ge/û/rfm  par  Linné  fils.  Ou 
y  a  réuni  le  genre  Afzelia  de  Gme- 
lin  (  Syst.  927  )  qui  a  été  rétabli  par 
Pui'sh  et  Nuttall  sous  le  nom  de  Sey- 
merla.  Ce  dernier  auteur  observe  que 
l'espèce  est  munie  d'une  cinquième 
étamine  imparfaite  qui  établit  une 
certaine  affinité  entre  ce  genre ,  le 
Verbascum  et  le  Celsia. 

Les  Plantes  américaines  qui.  pro- 
bablement doivent  seules  coùfetltuer 
le  genre  Gérardie  ,  au  nombre  de 
quinze  environ,  sont  divisées  en  deux 
groupes,  d'après  la  couleur  de  leurs 
Heurs.  Le  premier  (  celui  dont  les 
fleurs  sont  purpurines  el  qui  a  un  ca- 
lice campanule  à  cinq  dents  )  ren- 
ferme une  dixaine  d'espèces  qui 
croissent  en  des  stations  différen- 
tes ,  les  forêts  et  les  marais  salés.  Le 
second  n'est  composé  que  de  quatre 
ou  cinq  Plantes  à  fleurs  jaunes  et  à  ca- 
lice dont  les  divisions  atteignent  la 


GER 

moltic  de  sa  longueur.  On  distingue 
dans  ce  groupe  le  Geranlia  Vedicula- 
ria ,  h-  ,  Plante  commune  dans  les 
Etats  du  milieu  de  l'Amérique  ,  dont 
les  feuilles  sont  oblongucs  et  pinna- 
tifides  à  segmens  dentés  en  scie.  INut- 
tall  mentionne  une  variété  de  celte 
espèce  ,  et  à  laquelle  il  donne  le  nom 
de  pectinata  ,  qui  croît  particuliè- 
rement dans  les  forêts  de  Pins  de  la 
Caroline  et  de  la  Géorgie.  C'est  une 
Plante  fort  belle  qui  a  de  très-gran-" 
des  ileurs  ,  et  qui  est  probablement 
une  espèce  distincte  (g..n.) 

GERASCANTHUS.  bot.  piian. 
Nom  spécifique  d'une  espèce  de  Car- 
dia. V.  SeBESÏIER.  (G..N.) 

GERBERA,  bot.  phan.  V.  Ger- 

BEBIE. 

GERBERIE.  Gerberia.  bot.  phan. 
Famille  des  Synanthérées  ,  Corym- 
bifères  de  Jussieu  ,  et  Syngénésie  su- 
perflue. Linné  établit  dans  les  pre- 
mières éditions  de  son  Gênera  tlan- 
tarum  ,  un  genre  sous  le  noni  de  Ger- 
ùera,  qu  il  réuintip]us  tard  al'J mica. 
Cependant  ,  J.  Burmann  (  Rarior. 
Jfric.  Plant.  Decad.  )  l'avait  adopté 
et  en  avait  décrit  deux  espèces  du  cap 
de  Bonne-Espérance.  Ces  Plantes  , 
observées  par  Cassini ,  ont  leurs  co- 
rolles labiées ,  et  ditTèrent  tellement 
du  genre  Arnica ,  qu'elles  n'appar- 
tiennent point  à  la  même  tribu. 
Cet  auteur  a  donc  rétabli  (  Bullet. 
de  la  Soc.  Pliilom.,  janvier  1817)  le 
genre  Gerbera;\\Va  placé dansla  tribu 
des  Mutisiées,  près  du  genre  Tricho- 
chine  ,  constitué  en  même  temps  avec 
le  Doronicum  incanum  ,  Lamk.  Voici 
les  caractères  principaux  assignés  au 
genre  en  question  par  Cassini  ,  qui 
doit  en  être  considéré  comme  le  véri- 
table auteur  ,  et  qui ,  probableraeiit 
pour  cette  raison  ,  a  cru  devoir  modi- 
fier la  dénomination  employée  d'a- 
bord par  Linné  :  calathide  radiée  , 
dont  le  disque  est  composé  de  fleu- 
rons nombreux  ,  hermaphrodites  ,  et 
la  corolle  labiée  ;  l'extérieure  triden- 
téeau  sommet,  l'intérieure  plus  étroite 
divisée  profondément  en  deux  laniè- 
res linéaires  ;  les  fleurs  de  la  clrcon- 


GER  5i7 

férenco  sur  un  seul  rang,  femelles  et 
à  deux  languettes  dont  l'extérieure 
est  très-longue,  linéaire,  tridentée  au 
sommet,  l'intérieure  plus  étroite,  et 
divisée  en  deux  Innièies  longues  et 
roulées  en  dehors;  involucrc  formé 
de  folioles  imbriquées,  lancéolées  et 
coriaces;  réceptacle  plane  et  nu;  ovai- 
res cylindracés  ,  surmontés  d'une  ai- 
grette longue  et  plumcuse. 

Cassini  a  placé  dans  le  genre  Ger- 
heria  cinq  espèces,  dont  quatre  étaient 
\es  Arnica  Gerbera,  A-  curunopifotia, 
A.  crocea,  et  A.  piloselloides  de  Lin- 
né ,  Plantes  herbacées ,  originaires  du 
cap  de  Bonne-Espérance,  et  qui  ont 
reçu  les  nouveaux  noms  de  Gerberia 
Linncei ,  G.  coronopifolia  ,  G.  Bur- 
manni ,  et  G.  piloselloides.  La  cin- 
quième espèce  est  une  Plante  décrite 
par  Lagasca  (  Amenid.  natiir.  ,  p.  .^8  ) 
sous  le  nouveau  nom  générique  à! A- 
jy /ij/Zoca^/o/z. Mais  comme  celtePlante 
n'a  pas  été  vue  et  étudiée  par  le  bota- 
niste parisien,  et  qu'il  l'a  placée  parmi 
les  autres  Ge/'^e/ia,  seulement  d'après 
une  siuiilitude  de  caractères  ;  comme, 
d'ailleurs  ,  il  signale  et  nie  l'herma- 
phroditisme  des  fleurs  de  la  circon- 
férence, observé  par  Lagasca  ,  il  n'est 
rien  moins  certain  que  l'Aphylloeau- 
lon  soit  une  espèce  du  genre  Gerbe- 
ria. (G..K.) 

GERBILLE.  mam.  V.  Gerboise. 

GERBO.  MAM.  Espèce  du  genre 
Gerboise.  V.  ce  mot.  (b.) 

GERBOISE.  MAM.  On  avait  donné 
ce  nom,  adopté  déjà  auparavant  com- 
me nom  spécifique,  à  un  genre  de 
Rongeurs  clavicules  ,  ayant  pour 
principal  caractère  des  membres  pos- 
térieurs excessivement  allongés ,  et 
par  suite  ,  la  faculté  et  l'habitude  de 
sautera  deux  pieds,  au  lieu  de  mar- 
cher à  quatre:  de-là  le  nom  lalin  Z?/- 
pus,  c'est-à-dire  Bipède  ,  qui  lui  fut 
donné  parles  auteurs  systématiques; 
de-là  aussi  les  noms  de  Rats  bipèdes  , 
de  JU«/e5.Sa/ii,souslesquels  quelques 
espèces  ont  été  connues.  Les  espèces 
quicomposaientce  genre  avaient  tou- 
tes des  rapports  plus  ou  moins  in- 


3i8  GER 

innés  avec  les  R.its  ,  et  Linué  ainsi 
que  Pallas  avaieul  inêiiie  nipporlé 
au  genre  Mus  le  petit  nombre  d'es- 
pèces connues  de  leur  temps.  Par 
la  suite,  les  voyages  de  Geoû'ioy 
Saint-Hilaire  ,  de  Delalaude  tt  d'au- 
tres voyageurs,  ont  procuré  la  décou- 
verte d'espèces  nouvelles  ,  et  la  con- 
naissance plus  approfondie  des  an- 
ciennes ;  et  le  genre  Gerboise  qui  n'é- 
tait, comme  on  voit,  qu'uu  démem" 
hrement  du  grand  genre  Mus,  a  été 
détinitivement  constitué,  et  sidjdivisé 
lui-même.  De  ces  subdivisions  dues 
principalement  à  Desmarest  et  à  F. 
Cuvier,  sont  résultés  plusieurs  petits 
genres  que  nous  allons  faire  succes- 
sivement connaître. 

f  Gkrboise,  Dipus,  Mus,  h.,Jacu- 
lus,  Erxl.  On  a  conservé  ce  nom  à  la 
division  la  plus  remarquable,  dont  les 
caractères  princip  iiixsont  :  deux  inci- 
sives à  chaque  mâchoire,  six  molaires 
à  l'inférieure ,  huit  à  la  supérieure. 
La  première  molaire  supérieure  n'est 
que  rudimentaire  ,  et  elle  tombe  avec 
l'âge;  les  trois  suivantes  sont  plus 
grandes  et  présentent  des  contours  ex- 
trêmement irréguliers  ;  la  seconde 
est  plus  grande  que  la  troisième  ; 
celle-ci  l'est  plus  que  la  quatrième  , 
mais  elles  se  ressemblent  toutes  trois; 
les  molaires  inférieures  ont  des  con- 
tours encore  plus  irréguliers:  la  pre- 
mière est  plus  grande  que  la  seconde, 
et  celle-ci  l'est  plus  que  la  troisième; 
les  yeux  sont  grands  et  à  fleur  de 
tête;  la  pupille  est  [presque  ronde  ;  les 
oreilles  sont  généralement  très-déve- 
loppées  ;  les  mamelles  sont  au  nom- 
bre de  huit  ,  et  le  pénis  du  mâle  est 
rude  et  couvert  de  petites  papilles  ou 
de  petits  tubercules  très-durs  ;  le  poil 
est  très-doux  et  moelleux  ;  les  mem- 
bres antérieurs  sont  très-courts,  et  ont 
quatre  doigts  armés  d'ongles  fouis- 
seurs; le  pouce  est  ordinairement  ru- 
dimentaire ;  l'extrême  brièveté  de 
ces  membres  ne  permet  pas  aux  Ger- 
boises de  poser  souvent  sur  eux  dans 
leur  marche:  ils  n'emploient  ordinai- 
rement à  cet  usage  que  les  posté- 
rieurs ,  mais  les  antérieurs  sont,  en 
quelque  sorte,  suppléés  par  la  queue, 


GER 

qui  fait  véritablement  rofike  d'un 
troisième  membre.  Si  on  la  coupe,  el- 
les perdent  l'équilibre  et  tombent  eu 
arrière.  Il  ne  faut  pas  cependant  croi- 
re que  cet  organe  puisse  être  chez  les 
Gerboises  d'une  aussi  grande  utilité 
et  d'un  aussi  grand  secours  qu'il  l'est 
chez  les  Kanguroos.  En  effet  ,  toutes 
les  vertèbres  caudales  de  ces  derniers 
Animaux  sont  fortes  ,  et  pour  ainsi 
dire  hérissées  de  grandes  et  larges 
apophyses ,  donnant  attache  à  des 
muscles  d'une  extrême  puissance  ; 
chez  les  Gerboises,  au  contraire, 
toutes  les  vertèbres  caudales,  sans 
même  en  excepter  lespremièies,  sont 
grêles  et  allongées,  sans  aucuneapo- 
physe  distincte.  Au  reste  ,  on  peut 
très-bien  se  convaincre  de  ce  fait  re- 
marquable par  la  simple  inspection 
de  l'Animal;  car  la  queue  est  mince, 
grêle  chez  les  Gerboises ,  comme 
chez  le9  Rats ,  et  même  il  est  peu 
d'Animaux  où  elle  soit  aussi  dissem- 
blable de  la  forte  et  large  queue  des 
Kanguroos.  Cette  remarque  est  appli- 
cable à  tous  les  genres  que  nous  al- 
lons décrire  dans  cette  article.  Les 
Hélamys  ,  l'un  de  ces  genres  ,  ont  ce- 
pendant la  queue  un  peu  moins  fai- 
ble que  les  autres.  Le  membre  pos- 
térieur est  environ  six  fois  plus  long 
que  l'anlérieur  ;  il  est  terminé  par 
trois  grands  doigts;  quelques  espèces 
ont  d'autres  petits  doigts  placés  laté- 
ralement. Mais  le  caractère  le  plus 
remarquable  des  Gerboises,  et  qui 
leur  est  particulier,  c'est  d'avoir  les 
trois  métatarsiens  médians  réunis  en 
un  seul  os  qui  donne  attache  aux 
trois  uniques  doigts  chez  les  Gerboi- 
ses tridactyles  ,  aux  trois  principaux 
chez  les  autres.  Cet  allongement  et 
ce  développement  extrêmes  des  mé- 
tatarsiens ,  la  formation  d'un  os  com- 
posé qui  en  résulte,  en  un  mot,  l'exis- 
tence d'un  véritable  os  du  canon  chez 
des  Animaux  de  la  famille  des  Rats  , 
et  cette  ressemblance  si  grande  du 
membre  postérieur  de  ces  Rongeurs 
avec  celui  des  Ruminans ,  ne  sont- 
ils  pas  des  faits  bien  remarquables  ? 

L'allure    ordinaire   des   Gerboises 
est  le   saut  ;  elles  peuvent,   dit-oa  , 


GER 

fiauchir  uuc  distance  de  dix  pieds. 
KUes  ont,  quand  ellcb  saulont  ,  les 
pieds  anléiieur»  appliqués  contre  la 
poitrine,  cl  le  corps  tiès-pcnclié  en 
avant.  Elles  posent  tantôt  sur  1rs 
doigts  seulement  ,  cl  tantôt  sur  la 
plante  du  pied.  Elles  emploient  Icins 
membres  antérieurs  pour  porter  leurs 
alimcns  à  la  bouche  ;  elles  s'en  ser- 
vent aussi  à  la  manière  des  Rangu- 
voos,  quand  elles  veulent  gravir.  El- 
les se  creusent  des  terriers  oii  elles 
passent  l'hiver  plongées  dans  un  som- 
meil léthargique  ;  la  lumière  les  in- 
commode :  aussi  dorment-elles  le 
jour  ,  et  veillent-elles  la  nuit. 

On  connaît  dans  ce  genre  plu- 
sieurs espèces  qui  habitent  toutes  les 
parties  orientales  de  1  ancien  conti- 
nent. 

Le  Gerbo,  Uipus  Gerdoa  ,Gme\., 
Mus  6'<7^/'//(i,  Pallas.  C'est  la  Gerboise 
tridact^le  de  quelques  auteurs.  Elle 
n'a  que  trois  doigts  dont  l'intérieur 
est  le  plus  long;  les  oreilles  sont  de 
moitié  aussi  longues  que  la  tête  ,  et 
assez  larges  ;  la  lèle  élargie  est  cour- 
te ,  les  yeux  sont  latéraux;  les  mous- 
taches sont  très-longues.  Cette  espèce 
a  un  petit  pouce  onguiculé  à  la  pâte 
antérieure;  son  pelage  est  fauve  en 
dessus,  blanc  en  dessous;  une  li- 
gne blanche  en  forme  de  croissant 
s'étend  de  la  partie  antérieure  de  la 
cuisse  jusque  sur  la  fesse  ;  la  queue 
est  fauve  dans  une  grande  portion  de 
son  étendue  ,  mais  la  portion  termi- 
nale est  noiie,  et  elle-même  terminée 
d'un  peu  de  blanc.  Le  corps  de  cet 
Animal  est  long  de  six  pouces  ,  et  la 
queue    est   |)lus   longue  que   lui. 

Le  Gerbo  habite  les  parties  sablon- 
neuses et  désertes  del'Afriquesepten- 
tiionule,  de  l'Arabie,  de  la  Syrie  ;  il 
vit  en  troupes,  et  se  nourrit  principa- 
lement de  bulbes  de  Plantes.  Les  voya- 
geurs qui  ont  vu  cet  Animal  et  qui 
l'ont  décrit,  en  ont  parlé  sous  les 
noms  de  Gerbua  ,  Gerboa  ,  Gerbo  , 
d'oix  est  dérivé  le  nom  de  Gerboise 
appliqué  maintenant  au  genre  tout 
entier. 

L'A  LAC  T. A.  G  A  ,  Dipus  Jaculus  ; 
Mus  Jaculus,  Pallas.   La  disposition 


GER  Si  9 

des  couleurs  est  la  m^ine  dans  cetfe 
espèce  que  dans  la  précédente  :  il  y  a 
de  même  une  ligne  blanche  en  forme 
de  croissant  sur  la  fesse  et  sur  la  par- 
tie antéiieure  de  la  cuisse  ;  mais  l'A- 
lactaga  dilfère  du  Gcrl)o  parmi  pe- 
lage moins  fauve,  par  une  tète  plus 
longue,  par  ses  oreilles  presque  nues, 
assez  étroites,  mais  plus  longues  que 
la  tète,  et  surtout  par  l'existence  de 
deux  petits  doigts  latéraux  aux  pieds 
postérieurs  ;  ces  deux  doigts  sont 
très-ca,urts  et  sans  utilité  pour  l'A- 
nimal, qui  ne  marche,  comme  le 
Gerbo  ,  que  sur  trois  doigts.  C'est 
toujours  le  doigt  moyen  qiu  est  le 
plus  long.  La  queue,  d'une  longueur 
considérable ,  est  terminée  par  un 
flocon  de  poils,  dont  la  moitié  ter- 
minale est  blanche  ,  et  l'autre  moitié 
noire.  Le  museau,  fauve  à  son  extré- 
mité, est  brunâtre  en  dessous.  Cette 
espèce  est  plus  grande  que  la  précé- 
dente; elle  a  environ  sept  pouces  de 
long;  la  queue  est  beaucoup  plus  lon- 
gue. L'AÎactaga  bouche  les  issues  de 
son  terrier  avant  de  se  livrer  à  son 
sommeil  léthargique  d'hiver;  il  s'en- 
gourdit pareillement  dans  les  grandes 
chaleurs  ;  il  n'amasse  pas  de  provi- 
sions dans  son  terrier  :  c'est  la  nuit 
qu'il  va  à  la  recherche  de  sa  nourri- 
ture qui  consiste  en  herbes,  eu  feuil- 
les et  en  racines,  en  Insectes  et  en  pe- 
tits Oiseaux.  Il  n'épargne  même  pas  sa 
propre  espèce.  La  femelle  produit  plu- 
sieurs fois  l'année,  et  toujours  un  nom- 
bre assez  considérable  de  petits.  Cet 
Animal  dans  sa  fuite,  dit  Pallas,  fran- 
chit par  ses  sauts  des  dislances  si 
considérables  ,  et  ses  sauts  se  succè- 
dent avec  une  telle  rapidité  ,  qu'il 
semble  ne  pas  toucher  le  sol,  et  qu'un 
bon  Cheval  ne  peut  le  dépasser. 
C  est  à  cette  rapidité  dans  le  saut 
qu'il  doit  le  nom  de  Jaculus. 1\  habite 
la  Ta  r  ta  lie. 

La  Gerboise  Brachyure  ,  Dipus 
Brachjurus  ,  lilainv.  Pallas  ne  consi- 
dérait celle  espèce  ,  ainsi  que  la  sui- 
vante ,  que  comme  des  variétés  de  son 
jUus  Jaculus.  Leur  disiinction,  com- 
me espèces  à  part,  estdu^  Blainville. 
Le  coi-ps  de  la  GerboiseTirachyure  a 


3iM) 


GER 


quatre  ponces  et  demi  de  long  ,  et  la 
queue  est  seulement  un  peu  plus  lon- 
gue ;  la  tête  est  moins  allongée  que 
celle  de  l'Alactaga  ,  et  les  oreilles 
sont  plus  courtes;  le  tarse  est  aussi 
plus  court  elles  doigts  plus  forts  pro- 
portionnellement ;  les  couleurs  ont  à 
peu  de  chose  près  la  même  disposi- 
tiori;  une  ligne  blanche  en  forme  de 
croissant  s'étend  aussi  sur  la  fesse  et 
sur  la  cuisse  ,  mais  elle  est  moins 
grande  et  moins  distincte.  Cette  es- 
pèce habite  la  Sibérie  et  la  Tartarie. 
Elle  est  la  seule  qui  se  trouve  au-delà 
(lu  lac  Baïkal.  Ses  habitudes  sont  cel- 
les de  l'Alactaga.  On  cite  le  bulbe  du 
Lilium  purnponlum  comme  formant 
sa  nourriture  ordinaire. 

La  Gerboise  Naine  ,  Dipus  mi- 
niitus,  Blainv.  ;  IVIus  Jaculus  minor  , 
Pallas.  La  taille  de  cette  petite  espèce 
est  celle  d'un  Mulot,  et  ses  couleurs 
sont  celles  de  l'Alactaga,  dont  elle 
diffère  cependant  en  ce  qu'elle  a  le 
museau  de  même  couleur  que  les 
parties  supérieures  du  corps  ,  et  non 
pas  blanc  comme  dans  les  deux  espè- 
ces précédentes.  La  cuisse  est  un  peu 
plus  longue  que  chez  l'Alactaga. 
Pallas  n'a  trouvé  dans  cette  espèce 
que  trois  molaires,  au  lieu  de  quatre, 
à  la  mâchoire  supérieure.  F.  Cuvier 
en  attribue  la  cause  à  ce  que  la  pre- 
mière serait  tombée,  comme  il  paraît 
que  cela  arrive  chez  les  vieux  indivi- 
dus des  autres  espèces.  Cette  espèce 
a  \es  mêmes  habitudes  ,  et  à  peu  près 
la  même  patrie  que  l'Alactaga  et  la 
Gerboise  Brachyure. 

Bruce  a  trouvé  dans  le  désert  de 
Barca  une  Gerboise  qui  se  rapproche 
beaucoup  du  Gerbo,  et  qui  n'en  est 
probablement  qu'une  variété. 

La  Gerboise  Géante,  Dipus  maxi- 
mus.  Cet  Animal  ,  que  Blainville  a 
observé  à  Londres ,  et  qu'il  a  fait 
connaître  ,  était  farouche  et  craintif 
à  l'excès,  et  ne  permettait  pas  qu'on 
l'examinât;  et  comme  on  l'a  jeté  aus- 
sitôt après  sa  mort,  on  n'a  pu  déter- 
miner avec  précision  ses  caractères. 
Il  est  don^  très-possible  qu'il  ne 
doive  pas  être  lapporté  à  ce  genre. 


GER 

Les  parties  supérieures  de  son  corps 
étaient  grises  ,  les  inférieures  étaient 
blanches,  ainsi  que  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête;  deux  lignes  noires 
naissaient  de  chaque  côté  sur  la  têle, 
et  allaient,  en  passant  sur  les  yeux, 
se  réunir  sur  le  chanfrein.  Il  avait 
quatre  doigts  aux  pieds  de  devant; 
et  à  ceux  de  derrière,  trois,  dont 
l'interne  était  le  plus  long.  Le 
métatarse  était  très-long,  et  posait 
en  entier  sur  le  sol  dans  le  re- 
pos :  il  était  couvert  de  poils  très- 
courts;  les  oreilles  étaient  de  médio- 
cre grandeur  et  de  forme  carrée  ;  la 
lèvre  supérieure  était  fendue  ;  la  cloi- 
son des  narines  recouverte  de  poils  , 
et  la  peau  de  son  nez  très-'plissée  ;  ses 
incisives  étaient  très-apparentes,  lon- 
gues, étroites,  et  tranchantes  à  l'ex- 
trémité ,  comme  dans  les  vrais  Ron- 
geurs. On  nourrissait  cet  Animal  de 
pain  ,  de  Carottes  et  d'autres  Légu- 
mes, qu'il  portait  à  la  bouche  avec  ses 
mains.  Il  venait,  disait-on,  de  la 
Nouvelle-Hollande;  cela  est  très-pro- 
bable ;  mais  ou  il  n'est  pas  originaire 
de  cette  contrée  ,  ou  ce  n'est  pas  une 
véritable  Gerboise. 

tt  Gerbille  ,  Gerbillus  ;  Merio- 
nés,  Illig.  Ce  second  genre  éîabli 
par  Desmarest,  est  formé  de  Ron- 
geurs ressemblant  aux  Gerboises, 
par  le  grand  développement  de  leurs 
membres  postérieurs ,  mais  en  dif- 
férant par  la  présence  d'autant  de 
métatarsiens  distincts,  qu'il  y  a  de 
doigts.  Les  pieds  antérieurs  sont 
courts,  et  n'ont  que  quatre  doigts 
onguiculés  et  un  rudiment  de  pou- 
ce ;  les  postérieurs  ,  longs  ou  très- 
longs  ,  sont  pentadactyles;  la  queue 
est  longue  et  couverte  de  poils;  les 
oreilles  sont  petites  et  arrondies.  Il 
y  a  deux  incisives  et  trois  molaires 
à  chaque  mâchoire.  Les  molaires  sont 
semblables  aux  deux  mâchoires  ;  la 
première  étant  la  plus  grande ,  et  à 
trois  tubercules,  qui  la  partagent  éga- 
lement dans  sa  longueur, la  seconde 
n'en  ayant  que  deux  ,  et  la  troisième, 
qui  est  la  plus  petite,  n'en  ayant 
qu'un.  Ces  Animaux  ont  la  tête  al- 
longée ,  et  les  pommettes  peu  saillan- 


GER 

les.  Ils  vivent  dans  d'.;s  terriers,  à  la 
manière  des  Gerboises,  et  sautent 
aussi  avec  une  grande  l'orcc.  l'eu  d'es- 
pèces s'cngoiiidissent  l'hiver.  Une 
seule  espèce  de  ce  genre  est  bien  con- 
nue ;  presque  loulos  les  autres  ne 
le  sont  que  fort  iniparfaitcnicnt ,  en 
SOI  te  qu'il  est  bien  possible  qu'il  y 
ait  dans  ce  genre  des  doubles  emplois, 
et  aussi,  qu'on  y  ait  rapporté  des 
Animaux  d'organisation  dill'eienle. 
INous  suivrons  autant  (jue  possible, 
dans  la  description  des  espèces  ,  le 
savant  fondateur  du  genre,  Dcsma- 
rest  :  nous  nous  écarterons  cepen- 
•  lant  de  lui  sous  un  rapport  :  nous 
croyons  en  effet  devoir  distinguer  du 
Dipus  Gerbillus  il 'Olivier,  le  Dipus 
pyiamidiwi  tie  Geolfroy  Saint-lii- 
laire,  réunis  parDesmarcst  sous  le 
nom  de  Gerbillus  yHgyptius.  Nous  con- 
serverons à  la  première  espèce  le  nom 
impose  par  Uesmaresl  ;  nous  décri- 
rons l'autre  sous  celui  de  Gei  bille  des 
pyramides. 

Lt     GeRBILLE     des      PYRAMIOrS    , 

GerbiUus  pyramidum.  Cette  espèce 
a  cinq  pouces  du  bout  du  museau  à 
l'origine  de  la  queue  qui,  presque 
nue  et  terminée  par  un  petit  pin- 
ceau de  poils  jaunâtres,  est  à  peu 
près  de  la  même  longueur.  Du  reste  , 
le  dessus  du  corps  et  de  la  tète  est 
jaiine-roussatre  ;  le  dessous  ,  d'un 
blanc  sale;  le  bout  du  museau,  ainsi 
que  deux  petites  lignes  qui  se  voient 
au-dessus  des  yeux,  sont  de  la  même 
couleur.  Le  milieu  du  dos  est  beau- 
coup plus  foncé  que  le  reste  du  corps; 
il  est  presque  brun;  les  oreilles,  pres- 
que nues  ,  sont  de  grandeur  médiocre 
et  de  forme  arrondie  ;  le  tarse  est  al- 
longé et  presque  nu;  malgré  sa  lon- 
gueur ,  le  membre  postérieur  est  ce- 
pendant peu  allongé  ;  les  deux  doigts 
latéraux,  et  surtout  le  pouce,  quoi- 
que plus  courts  que  les  trois  médians, 
comme  cela  est  chez  les  Gerboises 
oii  ils  existent,  ne  sont  pas,  comme 
chez  celles-ci,  sans  usage,  et  posent 
sur  le  sol.  Les  trois  médians  sont  à 
peu  près  égaux  en  longueur.  Les 
mains  antérieures  ont  quatre  doigts  , 
dont  les  deux  du  milieu  sont  les  plus 

TO.ME   VII. 


GER  321 

longs  ;  point  dr'  |)ouco.  Celte  espèce 
habite  les  environs  des  deux  grandes 
j)yramides  en  Egypte.  C  est  là  qu'elle 
■',  . ''''^"  l'ét^oiiverte  par  Geotfioy 
Saint-llilaire,  qui  l'a  nommée  pour 
cette  raison  Dipus  pyramidum.  L'in- 
dividu d'après  lequel  nous  a\ons  fait 
la  description  qu'on  vient  de  lire,  est 
celui- l<i  même  que  le  professeur  du 
Muséum  a  rapporté  d'Lg^pte  ,  et  qui 
a  servi  de  type. 

Nous  ajouleions  que  cette  espèce, 
quoique  bien  distincte  à  nos  yeux  ,du 
Gcrbil/us  Algypiius  ,  avec  lequel  on 
l'a  confondue,  ne  nous  paraît  pas 
cependant  une  espèce  à  part  :  nous 
lui  voyons  en  cQct  tant  de  ressem- 
blance av(>c  une  espèce  à  laquelle  ou 
assigne  ,  il  est  vrai  ,  une  autre  patrie  , 
la  Gerbille  du  Tamarisc,  que  nous 
sommes  convaincus  que  de  nouveaux 
voyages,  de  nouvelles  observations  , 
obligeront  quelque  jour  à  les  réu- 
nir en  monlranl  que  les  dilTéreu- 
ces  observées  aujourd'hui,  et  con- 
sidérées comme  des  caractères  spé- 
cifiques, ne  sont,  ou  que  des  ca- 
ractères de  vaiiété  ,  ou  même  q-ue  des 
alîératious  individuelles.  Nous  nous 
sommes  contentés  ici  de  séparer  la 
Gerbille  des  pyramides,  de  la  Ger- 
bille d'Egypte",  n'osant  encore  la 
réunir  à  celle  du  Tamarisc,  parce 
que  cette  réunion  fondée  sur  une  opi- 
nion seulement  tiès-probable  ,  mais 
non  démontrée  ,  pourrait  par  la  suite 
occasioner  une  nouvelle  confusioa 
dans  une  matière   déjà   tiès-difficile. 

La  GERBII.LE  d'Egypte,  Gerbillus 
A^gyptius  .Vietx-n. ,  Dipus  Gerbillus, 
Olivier.  Cette  espèce  a  la  même  pa- 
trie que  la  précéaente  ,  car  c'est  aussi 
en  Egypte  qu'Olivier  l'a  découvei te. 
Elle  est  fauve  en  dessus  ,  jaune  ea 
dessous;  ses  pieds  postérieurs  sont 
pentadactyles,  ses  doigts  un  peu  iné- 
gaux. C  est  ainsi  qu'OIiviei  la  carac- 
térise, ci  tous  ces  caractères  convien- 
nent presque  également  à  la  Gerbille 
des  p\ramides.  C'était  là  ce  qui  avait 
porté  à  les  réunir;  mais  la  Gerbille  d'E- 
gypte  n'est  que  de  la  taille  d'une  Sou- 
ris; elle  a  les  pales  antérieures  penta- 
dacty  les ,  la  queue  brune  ,  et  les  niem- 


5-.2  GER 

bres  posleiieurs  aussi  longs  au  moins 
que  le  corps.  Aucun  de  ces  carac- 
tères ne  convient  à  l'espèce  précé- 
dente. La  Gerbille  d'Egypte  vit  dans 
des  terriers. 

3".  La  Gerbille  du  Tamarisc  , 
(ierblllus  Tamanciitits  ,  Desni.  ;  Mi/s 
'Tamaricinus ,  Pallas.  Cette  espèce  a 
clé  découverte  sur  les  bords  de  la  nier 
Caspienne  ,  par  Pallas  qui  l'a  décrite 
dans  son  bel  ouvrage  sur  les  Ron- 
geurs (iVofO?  Spec.  Gllrium).  Elle  est 
de  la  taille  du  Surmulot,  et  a  quel- 
ques rapports  avec  le  Lérot  :  la  queue 
anuelée  de  blanc  et  de  gris,  et  velue 
dans  toute  son  étendue ,  est  à  peu 
près  aussi  longue  que  le  corps;  les 
pieds  postérieurs  sont  pentadactyles, 
et  le  pouce  est  plus  court  que  le  doigt 
externe;  le  pelage  plus  moelleux  que 
celui  du  Rat  ,  plus  rude  que  celui  de 
l'Ecureuil,  est  iaune  eu  dessus  ,  blanc 
en  dessous  ;  le  tour  des  ycux^  du  nez, 
est  d'un  blanc  sale;  les  dents  inci- 
sives ont  leur  face  antérieure  jaune  ; 
les  oreilles  sont  presque  nues  et  de 
forme  ovale;  la  tête  est,  dans  son 
ensemble,  allongée.  Cet  Animal  vil 
dans  des  terriers  d'une  profondeur 
extrême ,  d'oli  il  ne  sort  que  la  nuit. 
Il  fait  sa  nourriture  liabituelle  de 
Tamarisc.  11  habite  les parliesles  plus 
méridionales  des  déserts  des  bords  de 
la  mer  Caspienne. 

La  Gerbille  de  la  Torkide  , 
Gcrbillus  meridlaniis ,  Desm.  ;  Mus 
longipes  et  Mus  meridianus  ,  Pallas  . 
C'est  encore  à  Pallas  que  nous  devons 
la  connaissance  de  cette  espèce  ,  dont 
la  taille  est  intermédiaire  à  celle  du 
Rat  et  à  celle  du  Mulot.  Le  dessus 
du  corps  et  de  la  tête  ,  la  queue  et  les 
oreilles  sont  d'un  fauve-grisâtre  uni- 
forme ;  le  ventre  ,  les  membres  et  le 
dessous  de  la  tête  sont  blancs;  la  ligne 
mojenne  est  brunâtre;  les  pieds  de 
derrière  ont  cinq  doigts  armés  d'on- 
gles; ceux  de  devant  ont  aussi  un 
pouce,  très-court  à  la  vérité,  mais 
onguiculé;  la  queue  est  à  peu  près  de 
la  longueur  du  corps  ;  les  membres 
postérieurs  sont  plus  allongés  que 
dans  l'espèce  précédente.  Ces  Ani- 
maux, qui  se  creusent  aussi  des  ter- 


GER 

riers,  habitent  les  déserts  sablonneux 
et  arides  qui  séparent  le  Yolga  de 
la  chaîne  des  monts  Ourals. 

La  Gebeille  de  l'Inde  ,  Gcrbillus 
Jndicus  ,  Desm.  Thomas  Hardwicke  a 
découvert  ce  Rongeur,  qu'il  a  fait 
connaître  sous  le  nom  de  Yerbua.  Ce 
petit  Animal  ,  de  la  taille  d'un  Rat ,  a 
la  queue  à  peu  près  de  même  longueur 
que  le  corps;  son  pelage  est,  en  des- 
sus ,  marron  et  parsemé  de  tachesbru- 
nes;  il  est  blanc  en  dessous  ;  la  tête 
est  d'un  loux  beaucoup  moins  foncé; 
la  queue,  garnie  dans  toute  son  éten- 
due de  poils  bruns  peu  abondans  ,  est 
tel  mince  par  un  pinceau  de  poils  de 
même  couleur;  des  cinq  doigts  des 
pieds  postérieurs  ,  les  trois  du  milieu 
sont  très-longs,  l'externe  est  court; 
les  oreilles  ,  larges  et  arrondies  ,  sont 
presque  nues.  Il  habite  l'indostan  , 
est  nocturne  comme  les  espèces  pré- 
cédentes ,  et  se  creuse  ,  comme  elles  , 
de  pi'ofonds  terriers  ,  dans  lesquels  il 
ramasse  d'abondantes  provisions. 

On  rapporte  encore  à  ce  genre  une 
espèce  nommée  par  Mitchiil,  Gerbil- 
lus  sjhaticus ,  mais  non  décrite  ,  et 
six  autres  espèces  découvertes  par 
Rafuicsque  dans  l'Amérique  septen- 
trionale ,  dont  voici  les  noms  et  la 
courte  indication  :  Gerbillus  Sorici- 
nus.  Pelage  giis-brun  eu  dessus;  une 
ligne  rousse  longitudinale  sur  les 
flancs;  oreilles  presque  nues,  ovales; 
queue  soyeuse,  plus  courte  que  le 
corps ,  et  de  même  couleur.  —  Ger- 
billus Megalups.  Longueur  totale  ,  six 
pouces  ;  la  queue  est  plus  longue  que 
le  corps  ;  yeux  grands  et  noirs  ;  nez 
long  et  arrondi ,  noir  ;  oreilles  ovales, 
longues  comme  la  tête;  pelage  gris; 
une  touffe  de  poils  blanchâtres  termi- 
nant la  queue.  Cette  espèce  se  nour- 
rit de  grains  et  de  fruits;  elle  court 
plutôt  qu'elle  ne  saute.  —  Gerbillus 
Leonurus.  Pelage  entièrement  fauve  ; 
oreilles  aussi  longues  que  la  tête, 
blanches  en  dedans  ;  queue  aussi 
longue  que  le  corps  ,  noire  et  termi- 
née par  un  flocon  de  poils  fauves. 
Cette  espèce  saute  plutôt  qu'elle  ne 
court.  Les  trois  autres  espèces  ,  nom- 
mées Gerbillus  Hudsonius ,    G.  Ma- 


GER 

crourus ,  et  G.  Brachyurus,  n'ont  pas 
uicine  été  succinctement  caractéii- 
sées  comme  les  piccedonlcs.  On  sait 
si  peu  (le  clioscs  sur  toutes  ces  es- 
pèces qu'il  n'y  a  aucune  raison 
pour  les  rapporter  à  ce  genre  plutôt 
qu'au  suivant.  La  considération  de 
leur  patrie  serait  même  un  motif  pour 
les  rapporter  aux  Mériones  ,  puisque 
toutes  les  espèces  de  Gerbillcs  con- 
nues jusqu'ici  habitent  seulement  les 
parties  orientales  de  l'ancien  conti- 
nent. 

fff  MÉRioNE  ,  Mériones.  Fré- 
déric Guvier  a  établi  ce  genre  sur 
une  petite  espèce  du  Canada  ,  qu'on 
avait  considérée  il'aljord  conmie  une 
simple  Gerbille.  Elle  a  le  métatarse 
desGerbilJes,  dont  elle  diffère  d'ail- 
leurs par  ses  dents  qui  sout  compo- 
sées ,  au  lieu  d'être  simples.  Elle  res- 
semble au  contraire  beaucoup  aux 
Gerboises  par  son  système  dentaire; 
ses  dents  sont  en  même  nombre,  et 
à  peu  près  de  même  forme  que  chez 
elles. 

La  MÉRIONE  DES  BOIS,  MeHones  ne- 
moralis.  Nous  décrirons  sous  ce  nom 
la  jolie  espèce  dont  se  compose  encore 
uniquement  ce  genre.  Ou  ne  la  con- 
naissait encore  que  par  une  mauvaise 
figure  oii  l'Animal  ne  serait  pas  re- 
connaissable,  sans  la  distribution  par- 
icullèredeses  couleurs.  Davics,  qui 
a  donné  cette  figure  (  Transactions  de 
la  Sociéié  Linnéennc),  n'en  décrit 
point  le  modèle;  il  dit  seulement  qu'il 
a  quatre  doigts  aux  pieds  de  devant, 
cinq  à  ceux  de  deiTière;  qu'il  passe 
l'hiver  engourdi  au  fond  de  son  terrier; 
qu'il  fuit  en  faisant  des  sauts  considé- 
rables; et  qu'il  se  trouve  habituelle- 
ment dans  les  piairies  et  dans  les  bois. 
Aujourd'hui  le  Muséum  d'Histoire 
Naturelle  possède  deux  individus  de 
cette  espèce;  c'est  ce  quia  mis  Fr,  Cu- 
vier  en  état  de  faire  connaître  ses 
dents  ,  et  ce  qui  nous  permet  aujour- 
d'hui de  décrire  ses  caractères  ext('- 
rieurs.  Elle  est  sur  le  do?  et  sur  la 
tète  d'un  gris  noirâtre,  légèrement 
varié  de  jaune  en  quelques  endroits; 
les  côtés  du  corps  et  les  joues  sont 
d'un  jaune  légèrement  varié  de  gris, 


GER 


32.5 


et  entre  cette  portion  et  le  dessous  du 
corps  qui  est  blanc  ,  on  voit  une  bande 
d'un  jaune  un  peu  roux  ,  s'étendant 
du  meuibrc  postérieur  au  incuihie 
antérieur.  Toutes  les  parties  intérieu- 
res du  corps  et  de  la  tète  ,  les  parties 
internes  des  membres,  et  le  bout  du 
museau,  sont  d'un  beau  blanc;  la 
tcte  comme  le  corps  présente  quatre 
zones  successives;  l'une  supérieure 
grise  ,puis  une  jaunâtre  séparée  ,  par 
une  ligue  jaune  ,  du  dessous  de  la  tête 
qui  est  blanc.  Ces  zones  sont  très-dis- 
tinctes chez  les  individus  qui  se  trou- 
vent en  bon  état  :  chez  les  autres 
chaque  xône  se  confond  avec  sa  voi- 
sine. Le  métatarse  est  assez  long  et 
nu.  Les  oreilles  sont  de  forme  arron- 
die; presque  nues  à  leur  base,  elles 
sont  couvertes  à  leurs  extrémités  de 
poils  de  même  couleur  que  ceux  du 
dos;  la  queue,  une  fois  et  demie  aussi 
longue  que  le  corps  ,  est  écailleuse  et 
presque  nue.  Les  membrespostérieurs 
sont  pentadactyles.  Les  trois  doigts 
du  milieu  sont  longs  et  forts  ;  les  deux 
externes  sont  extrêmement  petits j 
les  membres  antérieurs  sont  tétra- 
ilactyles ,  et  presque  de  moitié  aussi 
longs  que  les  postérieurs.  Cette  espèce 
est  de  la  taille  de  notre  Souris  ,  à  la- 
quelle elle  ressemble  beaucoup  aussi 
à  d'autres  égards. 

ttlf  HÉLAMYS  ,  Helamys ,  F.  Cu- 
vier;  Pedeles,  lUig.;  Yeibua,  Sparm, 
Ce  genre  oii  les  molaires  n^'ont  pas 
de  racines  proprement  dites,  et  ne 
se  composent  que  d'une  couronne, 
a  deux  incisives  et  quatre  molaires  à 
chaque  mâchoire.  Toutes  celles-ci 
se  ressemblent  et  ont  une  échan- 
crure  située  du  côté  externe  à  celles 
de  la  mâchoire  supérieure ,  du  côté 
interne  à  celles  de  la  mâchoire  infé- 
rieure. Les  membres  antérieurs  sont 
courts  ;  ils  ont  cinq  doigts  très-dis- 
tincts et  terminés  par  des  ongles 
fouisseurs.  Les  posténeurs  sont  très- 
longs,  tétrc^daclylcs  ,  terminés  par 
des  ongles  droits  et  Irès-épais;  le 
doigt  externe  est  le  plus  petit ,  le  se- 
cond du  côté  interne  est  le  plus  long. 
On  voit  à  la  paume  des  mains  deux 
tubercules  d'une  grosseur  remarqua- 
ai» 


)34 


GER 


ble;  la  bouche  et  la  langue  sont  petites; 
le  palais  est  rugueux  ;  les  yeux  très- 
grands  ,  placés  latéralement  et  à  fleur 
de  tête,  iinnonccnt  un  Animal  noc- 
turne; les  oreilles  sont  à  peu  près 
aussi  longues  que  la  tête,  et  remar- 
quables par  un  tragus  très-long  et 
très-étroit;  la  lèvre  supérieure  est  en- 
tière ,  mais  ses  bords  se  réunissent 
de  chaque  côlé  en  arrière ,  et  forment 
une  sorte  de  poche.  Les  mamelles 
sont  au  nombre  de  quatre  ,  et  pecto- 
rales ;  le  rccluvn  et  les  parties  géni- 
tales ont  un  même  orifice  à  l'exté- 
rieur ;  la  vulve  est  grande  et  simple  ; 
de  chaque  côté  du  vagin ,  sur  les 
bords  de  roridcc  ,  il  y  a  deux  cavités 
assez  profondes.  Les  femelles  ont 
une  poche  abdominale  comme  les  fe- 
melles de  Didclplies,  celte  poche  ne 
contient  pas  de  mamelles,  et  on  en 
ignore  l'usage.  La  verge  est  dirigée 
en  arrière  et  hérissée  de  papilles  ex- 
trêmement dures.  On 'ne  connaît  dans 
ce  genre  qu'une  espèce  : 

L'IIÉLAMYs  MANNET,//e/a/rtj'5  Ca- 
fé r ,  Fr.  Cuvier,  appelé  vulgairement 
Lièvre  sauteur  du  Gap.  Get  Animal 
est  en  effet  à  peu  près  de  la  grosseur 
et  de  la  couleur  du  Lièvre;  il  a  le 
dessus  de  la  tête  et  du  col ,  le 
dos,  les  épaules,  les  flancs  et  la 
croupe  d'un  brun  fauve ,  légère- 
ment grisâtre;  le  dessus  de  la  cuisse 
est  un  peu  plus  pâle;  la  jambe  est 
plus  brune  et  a  une  ligue  noire  vers 
le  talon  ;  les  parties  intérieures  et  in- 
ternes du  coips  sont  blanches,  ainsi 
qu'une  ligne  transversale  placée  sur 
les  flancs  ;  les  oreilles  sont  rousses  à 
la  racine  et  noires  à  la  pointe;  la 
queue  est  à  peu  près  aussi  longue  que 
le  corps  ;  elle  est  roussâtre  ,  mais  ter- 
minée de  noir;  le  dessus  du  nez  est 
pareillement  noirâtre.  LesMannets, 
comme  nous  l'ont  appris  Sparmann 
et  Delalande,  vivent  dans  des  ter- 
riers profonds  d'où  ils  s'éloignent 
peu,  et  OLi  ils  rentrent  dès  qu'ils  sont 
inquiétés.  ïantùt  ils  marchent  sur 
leurs  quatre  pâtes  ;  tantôt,  et  c'est 
surtout  dans  la  frayeur  ,  ils  sautent  à 
deux ,  et  franchissent  alors  des  espa- 
ces considérables.  Ils  se  nourrissent 


GER 

d'heibes  et  de  grains  qu'ils  ne  vonf 
chercher  que  la  nuit,  et  s'apprivoi- 
sent facilement.  Leur  chair  est  assez 
bonne  à  manger.  Les  pieds  de  devant 
leur  servent  à  fouiller  la  terre  et  à 
porter  leurs  alimens  à  la  bouche.  Ils 
habitent  les  montagnes  qui  environ- 
nent le  cap  de  Bonne-Espérance. 

On  avait  autrefois  réuni  aux  Ger- 
boises quelques  Mammifères  d'orga- 
nisation très-différente  ,  mais  qui  leur 
ressemblaient  par  un  grand  déve- 
loppement des  picils  postérieurs;  tel 
est  le  Tarsier.  Cuvier  et  Geofh'oy 
Saint-Udaire,  dans  un  article  écrit  en 
commun  sur  cet  Animal  ,où  ilslui  ont 
assigné  sa  véritable  place  dans  l'échel- 
le animale,  ont  fait  voir  qu'il  n'y  a 
même  rien  de  réel  dans  le  seul  rap- 
port qu'on  avait  cru  saisir  entre  lui 
et  la  Gerboise;  car  si  la  Gerboise  et 
le  Taisier  ont  tous  deux  le  pied  pos- 
térieur très-allongé  ,  cet  allongement 
qui  résulte  j  chez  la  première,  de  la 
longueur  du  métatarse,  est  produit 
chez  le  second  par  une  toute  autre 
cause  ,  c'est-à-dire  par  l'allongement 
du  taise.  Le  Kanguroo  avait  aussi 
reçu  d'abord  le  nom  de  Grosse  Ger- 
boise, (is.  G.  ST. -H.) 

GERBDA.  MAM.  P".  Gerboise. 

GERCE  ET  GERGE.  ins.  Noms 
vulgaires  des  Teignes  dont  les  larves 
causent  des  gerçures  aux  objets  qu'el- 
les attaquent.  (b.) 

GÉRENDE.  re™.  opii.  Le  Serpent 
auquel  certains  voyageurs  ont  donné 
ce  nom  paraît  appartenir  au  genre 
Boa  ;  mais  il  n'est  pas  suffisamment 
connu.  (b.) 

GERFAUT.  OIS.  Espèce  du  genre 
Faucon.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

GERGYR.  ROT.  PHAN.  (Delile.) 
Syn.  arabe  de  Roquette.  Daléchamp 
écrit  Guargir.  (b.) 

GÉRILLE.  ROT.  CRYPT.  L'un  des 
noms  vulgaires  delà  Chanterelle.  P'. 
MÉRULE.  (b.) 

*  GÉRINL  OIS.  Espèce  du  genre 
Perroquet,  f .  ce  mol.  On  a  aussi 
donné  ce  nom  à  un  autre  Oiseau 
dont  l'existence  est  très-douteuse  et 


GER 

dont  ou  a  i'ait  successivement ,  cld'a- 

}>rès  une  dcAcii()lion  iucciiainc,  un 
^ic  et  un  B;ubu.  (dil.z.J 

GERLE.  rois.  Syn.  de  Maudolc 
dans  la  mer  de  INice  ,  où  l'on  nonmio 
Gerle  Blavie  le  Sj)ari/s  Alcedo.     (ii.) 

GERMAINE.  Germanea.  iîot. 
PiiAN.  Sous  ce  nom  ,  Laniajck  (Uict. 
cncyclopéd.  T.  m  )élablit  en  1786  un 
genre  qui  est  identique  avec  le  Plec- 
tranthus  fonde  par  rilciritier  (  Sti/pes 
nuuœ)  en  17S4.  Tous  Jes  botanistes  , 
et  nolamnienl  II.  lîrown  qui  a  décrit 
plusieurs  espèces  nouvelles  de  ce 
tjenre,  ont  adopte  le  nom  imposé  par 
l'Héritier.  K.  ri,ECTa.\NTiiii:.  (g..n.) 

GERMANDRÉE.  Teiicrium.  bot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  La- 
bides  et  de  la  Didynamie  Gymnosper- 
mie  ,  L.,  établi  par  Touinefort,  et 
adopté  par  Linné  qui  y  a  réuni  les  gen- 
res Ckamœdrys  et  Pullum  de  cet  au- 
teur. Mœnch  ,  fidèle  à  son  système  de 
subdivision  ,  a  séparé  en  outre  ,  sous 
le  nom  de  Scurodunia,  un  genre  qui 
n'est  pas  réellement  distinct  du  Teu- 
crium.  Voici  les  caractères  de  celui- 
ci  :  calice  tubuleux  ou  rarement 
campanule,  à  cinq  lobes;  corolle 
dont  le  tube  est  court  et  le  limbe  à 
deux  lèvres,  quoique  ne  paraissant 
en  posséder  qu'une  seule;  la  supé- 
rieure très-petite,  profondément  fen- 
due en  deux  dents  ,  entre  lesquelles 
sortent  les  ëtamines  ;  l'inférieure 
étalée  ,  grande  ,  à  trois  lobes  dont 
celui  du  milieu  est  très-grand  ;  ca- 
ryopses unis  et  non  réticulés.  Ce  der- 
nier et  si  faible  caractère  est  le  seul 
qui  puisse  distinguer ,  dans  une 
desciiption  ,  les  Germandrées  des 
Bugles  ,  quoique  ces  Plantes  aient 
un  faciès  assez  différent,  et  qui  prou- 
ve qu'elles  doivent  former  deux  gen- 
res distincts.  Scbreber  et  De  CandoUe 
ont  réuni  aux  Bugles  quelques  Ger- 
mandrées de  Linné,  tels  que  le  Teu- 
crium  Ckamœpytis  et  le  T.  Iva.  Ces 
Plantes  sont  donc  maintenant  nom- 
mées Ajiiga  Chamœpylis  et  Ajuga 
Iva.  V .  BuGj>E. 

Les  espèces  de  Germandrées  sont 
très -nombreuses  ;    on     en    compte 


GER  325 

maintenant  au  moins  quatre-vingts, 
«lont  quelques-unes  sont  des  Plantes 
ligneuses  et  d'un  port  assez  élé- 
gant; la  plupart  sont  indigènes  de 
la  région  méditerranéenne,  et  sui- 
toul  de  l'Espagne  ,  de  la  France  mé- 
ridionale, des  îles  tle  la  (rrèce  et  de 
la  Barbarie.  Le  nord  de  l'Amérique 
et  le  Japon  en  nourrissent  aussi  quel- 
ques espèces.  Parmi  les  espèces  fran- 
çaises doct  le  nombre  s'élève  à  près 
de  vingt,  nous  citerons  comme  les 
plus  1  emarquabîes  ,  cl  parce  qu'el- 
les ont  été  employées  dans  la  mé- 
decine : 

La  Germvndhée  petit  Chêne  , 
Teiicrtum  Cha/nœdiys,  L.  Cette  Plan- 
te a  des  tiges  hautes  d'environ  deux 
décimètres ,  nombreuses  ,  un  peu 
couchées,  ligneuses  à  la  base,  grê- 
les, velues  et  presque  cylindriques  ; 
ses  feuilles  sont  ovales  ,  fortement 
crénelées,  lisses  et  d'un  vert  gai  en 
dessus,  plus  pâle  en  dessous;  ses 
fleurs  sont  ordinairement  purpuri- 
nes et  disposées  deux  ou  trois  de  cha- 
que côté  dans  les  aisselles  supérieu- 
re^'des  feuilles.  Cette  Plante  est  fort; 
abondante  dans  les  bois  montagneux 
et  sur  les  coteaux  secs  et  arides.  On  la 
connaît  vulgairement  sous  le  simple 
nom  de  Germandrée  ou  sous  celui  de 
Petit  Chêne;  son  amertume  est  très- 
intense  ,  d'oii  résultent  des  propriétés 
toniques  et  stomachiques  qui  peuvent 
avoir  de  bons  effets  dans  certaines 
fièvres  intermittentes. 

La  Germandrée  aquatique,  Teu- 
criumScorrlium,  L.  Ses  tiges,  hautes 
d'environ  trois  décimètres ,  un  peu 
velues  et  souvent  couchées  à  terre  , 
sont  munies  de  feuilles  molles,  ova- 
les-oblongues ,  dentées  ,  obtuses  et 
pubescentes  ;  ses  fleurs  axillaires 
et  peu  nombreuses  à  chaque  nœud 
sont  portées  sur  de  courts  pédon- 
cules ,  et  ont  une  couleur  rougeâ- 
tie  et  quelquefois  blanchâtre.  Elle 
croît  dans  les  lieux  humides  ,  et 
on  lui  donne  les  noms  vulgaires  de 
Scordhim  et  de  ('hamarsas.  Comme 
l'espèce  précédente,  elle  est  amère  et 
tonique  ;  de  plus  .son'odeur  alliacée 
doit  augmenter  encore  ses  propriétés 


536  GER 

sliinulanteâ;  celte  odeur  est  sans 
doute  le  principe  anthelmiutique  re- 
connu dans  la  Plante  dont  il  est  ques- 
tion. 

Nous  ne  ferons  que  mentionner 
ici  le  Teucjium  Maniin  ,  jolie  espèce 
à  fleurs  rouges  et  à  petites  feuilles 
blanches,  qui  croît  en  Provence  et  en 
Espagne.  On  l'employait  autrefois 
beaucoup  en  médecine  sous  les  noms 
de  Marum  ou  d'Herbe  aux  Chats  , 
nom  qu'elle  partageait  avec  la  Cha- 
taire  \  Nepeta  )  ,  probablement  à 
cause  de  leur  odeur  agréable  à  ces 
Animaux.  Le  Teuciium  Scorodonia 
est  une  Plante  assez  élégante  qui 
abonde  eu  été  dans  les  bois  de  toute 
l'Europe.  On  lui  donue  les  noms 
de  Sauge  des  bois,  de  German- 
drée  sauvage  et  de  Baume  sauvage , 
quoique  son  odeur  soit  assez  désa- 
gréable. (G..N.) 

GER  M  A  NE  A.  bot.  phan.    ^. 
Gebmaink  et  Plectranthe. 

GERME.    zooL.  BOT.   On  entend 
proprement  par  ce  mot  le  rudiment 
d'un  nouvel  être;  et  de  ce  que  le  Ger- 
me des  Plantes  ou  des  Animaux  est 
contenu  dans  ce  qu'on  appelle  com- 
munément   graine    et    œufs ,    on   a 
imaginé   que   nul   être   organisé   ne 
pouvait  se  développer  sans  avoir  pas- 
sé par  l'état  d'œut  ou  de  graine.  Dé- 
terminés   par  l'assentiment    général 
mais  irrétléchi  du  vulgaire  ,  justement 
révoltés  par  le   système  incomplète- 
ment et  vicieusement  exposé  des  gé- 
nérations spontanées  ,  de  grands  phi- 
losophes ont  adopté  le  système  exclu- 
sif des  Germes  ,  et  donné  pour  raison 
de  leur  manière  de  voir,  que  la  pu- 
tréfaction  ne    pouvait  produire   des 
créatures  vivantes,  ou  que   rien  ne 
pouvait  se  former  de  rien.  Les  bons 
esprits  ,  que  des  observations  scrupu- 
leuses et  des  raiionnemens  suivis  ont 
conduits  à  l'idée  de  générations  spon- 
tanées, possibles  et  même  nécessaires, 
ne  prétendent  pas  non  plus  que  les 
Plantes  ou  les  Animaux  viennent  de 
rien;  que  des  Hommes  ,  des  Insectes  , 
ni  même  des  Champignonsse  dévelop- 
pent spontanément  par  hasard  ,  mais 


GER 

veulent  qu'onnelimitepas  lapuissan- 
ce  organisatrice  dans  leà  deux  seules 
conditionsiudispensables  de  l'œuf  ou 
de  la  graine.  Ils  disent  que  le  système 
des  Germes  n'est  pas  plus  soutenable 
que  celui  des  générallons  spontanées 
dans  son  absurdité,  qu'il  n'est  pas  plus 
aisé  de  concevoir  la  formation  d'un 
Germe,   quelque  simple  qu'il   soit, 
que  celle  du  plus  compliqué  des  Ani- 
maux ,  et  queprélendre  établir  l'exis- 
tence des   Germes  pour  la  produc- 
tion de  toute  chose  est  une  aussi  gran- 
de folie  que  de  discuter  sérieusement 
pour  savoir  si  l'œul"  ou  le  gland  ont 
produit  la  Poule  et  le  Cliêne ,  ou  si  le 
Cliêue  et  la  Poule  ont  produit  le  gland 
et  l'œuf;  l'énoncé  de  ces  questions  est 
bas  ,  mais  il  confond  la  sagesse  hu- 
maine. —  Il  serait  sans  doute  extra- 
vagant aujourd'hui  de  soutenir,  d'a- 
près les  expériences   imparfaites   de 
Rédi  et  de  Valisnieri ,  que  des  Mites 
ou  des  Vers  s'engendrent  spontané- 
ment dans  du  fromage    ou   dans  la 
viande  gâtée  ;  mais  il  n'est  point  ridi- 
cule ,  comme  on  l'a  imprimé,  de  sou- 
tenir, avecRudolph^,  que  des  Vers  in- 
testinaux peuvent  devoir  leur  origine 
à   des  générations   spontanées.    Ru- 
dolphi  est    un   observateur   scrupu- 
leux ,  un  savant  exact  et  du  premier 
ordre,  qui  ne  saurait  être  ridicule, 
quelque  opinion  qu'il  avançât.  H  est 
des  hommes   à  l'égard   desquels  de 
telles  expressions  sont  au  moins  fort 
légères.  C'est  aux  mots  Matière  et 
Organisation,  que  nous   examine^ 
rons  s'il  y  a  lieu  de  se  récrier  sur  la 
possibilité  de  toute  génération   spon- 
tanée. Il  suffit,  à  propos  de  Germe, 
d'établir   ici  qu'on  n'en  saurait  dé- 
montrer l'existence  partout,  et  que 
les    générations  spontanées   peuvent 
fort  bien  n'cti'e  pas  des  résultats  du 
hasard  ,  mot  qui ,  dans  les    sciences 
physiques,   nous    paraît  être   totale- 
ment dénué  de  sens.  •  (b.) 
*    GERMINATION,     Germinatio.^ 
BOT.  PHAN.  Lorsqu'une  graine  a  été 
fécondée ,  et  qu'elle  est  parvenue  à 
son  état  de  maturité  ,  elle  renferme 
dans  son  intérieur  le  germe  d'un  nou- 
vel individu.  On  nomme  Germinatian 


GKl\ 

le  développement  ou  l'ëvolution  de  ce 
gcime.  On  peut  Jonc  clcfinir  la  Ger- 
jninalion  la  séricilo  phcnoinèncs  que 
présente'  une  graine  ,  lorsque  ,  placée 
dans    des   circonstances   lavorables  , 
le  germe  ou  embryon  qu'elle  renl'er- 
nie  se  développe  ,  et  donne  naissance 
à  un  nouvel  èlre.  Pour  que  la  Germi- 
nation  puisse  avoir   lieu,  il  faut   la 
réunion  d'un  certain  nombre  de  cir- 
constances qui  dépendent  de  la  grai- 
ne elle-même,  ou  qui,  bien  que  lui 
étantétrangères,  n'en  sont  pas  moins 
indispensables  à  son  développement. 
Ainsi  parmi  les  premières  de  ces  cau- 
ses ,  nous  placerons  :  i  "  l'état  de  par- 
faite  maturité   de  la    graine  qui  ne 
saurait  germer  avant  d'y  cire  enlière- 
meut  parvenue  ,  car  c'est  alors  seule- 
ment que  l'embryon  qui  est  la  partie 
essentielle  de  la  graine  ,  puisque  c'est 
la  seule  qui  soit  susceptible  d'accrois- 
sement, a  acquis  les  qualités  néces- 
saires   pour    se     dévelop|)er  ;    2"   la 
graine  doit  èlre  bien  conservée,  c'est- 
à-dire  n'avoir  pas  été  altérée  par  une 
trop  grande  humidité  ou  rongée  par 
les  Insectes;  5"  elle  ne  doit  pas  être 
trop  ancienne  ,  car     un    très-grand 
nombre  de   graines  perdent  avec   le 
temps  la  faculté  de  germer.  Ainsi  il  y 
a  certaines  graines  qui  demandent  eu 
quelque  sorte  à  être   semées  aussitôt 
qu'elles  sont  parvenues  à  leur  matu- 
rité. Pour  peu  qu'on  les  conserve  ,  el- 
les  s'altèrent  et  deviennent  incapa- 
bles   d'évolution.     En    général,    les 
graines  dont  l'endospernie   est  hui- 
leux ne    peuvent   pas   se    conserver 
long-temps  ,  parce  que  l'huile  qu'el- 
les   renferment  se   rancit   et   détruit 
dans  le  germe  la  faculté  germinative. 
Au  contraire ,   les  graines  farineuses 
peuvent    se    conserver   pendant   un 
grand  nombre  d'années  :  telles  sont 
par  exemple  les  graines  des  Légumi- 
neuses ,  des  Céréales  ,  etc.  Ainsi  il  y 
a  peu  d'années,   on    est  parvenu   à 
faire  germer  des  graines  de  Haricot 
conservées  depuis  près  de  cent  ans 
<lans    les    herbiers    de    Tournefort  ; 
mais  néanmoins  ces  graines  doivent 
avoir  été  préservées  de  l'humidilé  et 
de  l'action  de  la  lumière. 


G  EU 


027 


On  compte  comme  agcns  extérieurs 
indispensables  de  la  Germination  , 
l'eau  ,  la  chaleur  et  l'air. 

j".    L'Eau  est  un  des  élémcns  es- 
sentiels aux  diiVérens  phénomènes  de 
la  végétation.  Ce  n'est  pas  seulement 
comme    substance    élémentaire    que 
l'eau  agit  dan^  la  (rcrmination  ,  mais 
c'est  aussi  par  si  faculté  dissolvante 
et  sa  fluidité  ;  elle  sert  alors  de  mens- 
true  et  de  véhicule   aux    substances 
vraiment  alibiles   du  Végétal.  C'est 
elle  qui ,  pénétrant  dans  la  substance 
de  la  graine  ,  en  ramollit  les  envelop- 
pes ,  fait  gonfler   l'embryon  et  l'en- 
dosperme    quand   ce  dernier  existe  , 
y  détermine  des  changemeus  chimi- 
ques qui  les   rendent  solubles   d'in- 
solubles qu'ils  étaient,  et  propres  à 
fournir  au  jeune  Végétal  les  premiers 
matériaux     de    son     accroissement. 
L'eau ,    par    sa     fluidité ,   se  charge 
aussi  des  substances  gazeuses  ou  so- 
lides  qui  peuvent  servir  d'aliment  à 
la  jeune  Plante.  Elle  concourt  encore 
à  son  développement  par  la  décom- 
position qu'elle  éprouve  dans  l'inté- 
rieur du  tissu  végétal  :  ses  élémens 
désunis  ,     savoir   :    l'Hydrogène    et 
rOxigène,  s'unissent  en  diverses  pro- 
portions avec  le  Carbone,  et  donnent 
naissance  aux  difFérens  principes  im- 
médiats des  Végétaux.  Néanmoins, 
pour  qu'une   graine  puisse  germer, 
l'eau  ne  doit  pas  être  en  quantité  trop 
considérable  ,  car  alors  elle  subirait 
une  sorte  de  macération  qui  détrui- 
rait  leur   faculté   germinative.  Nous 
n'entendons  parler  ici  que  des  grai- 
nes appartenant  aux  Plantes   terres- 
tres ;  car  celles  des  Végétaux  aquati- 
ques germent ,   bien  qu'elles    soient 
entièrement    plongées     dans     l'eau. 
Quelques-unes  cependant  montent  ù 
sa  surface  pour  commencer  à  germer, 
et   n'éprouvent    aucun    mouvement 
d'accroissement  quand   elles  restent 
submergées.     D'après    ce    que   nous 
venons  de  dire  de  l'eau  dans  sa  Ger- 
mination, on  voit  qu'elle  a  deux  mo- 
des d'action  :  1°  elle  pénètre  la  grai- 
ne, la  gonfle,  ramollit  ses  envelop- 
pes et  en  facUitc  la  rupture  ;  2*  elle 
sert  de  dissolvant  et  de  véhicule  aux 


528  GER 

substances  qui  doivent  servir  d'ali- 
niens  au  jeune  Végétal. 

2°.  Le  Calorique  est  également 
nécessaire  à  la  Germination  des  grai- 
nes. En  eflet  ,  placée  dans  un  milieu 
dont  la  température  resterait  cons- 
tamment au  dessous  de  zéro,  une 
graine  ne  germerait  paS  :  elle  y  reste- 
rait en  quelque  sorte  engourdie  ,  jus- 
qu'à ce  qu'une  température  plus  dou- 
ce, vienne  la  tirer  de  cet  état.  Une 
chaleur  modérée ,  au  contraire  ,  ac- 
célère singulièrement  les  phénomè- 
nes de  la  Germination  ;  mais  cepen- 
dant la  température  ne  doit  point  pas- 
ser certaines  limites  ,  sans  quoi,  loin 
de  favoriser  le  développement  des 
germes  ,  elle  les  dessécherait  et  y  dé- 
truirait le  principe  de  la  vie.  Ainsi 
une  chaleur  de  45  à  5o'^  +  o  s'oppose  à 
la  Germination  ,  tandis  que  celle 
qui  n'excède  pas  ab  à  5o°  ,  surtout  si 
elle  est  jointe  à  une  certaine  humi- 
dité ,  accélère  l'évolution  des  difîé- 
reutes  parties  de  l'embryon. 

3*^.  L'Air.  Tout  le  monde  sait  com- 
bien l'air  est  nécessaire  aux  Animaux 
pour  respirer  et  vivre  ;  il  n'est  pas 
moins  indispensable  aux  Plantes  pour 
germer  et  s'accroîU'e.  Que  l'on  en- 
l'once  des  graines  trop-profondément 
dans  la  terre^  de  manière  à  les  sous- 
traire à  l'action  de  l'air  ,  elles  n'é- 
prouveront aucun  accroissement,  jus- 
qu'à ce  que,  ramenées  vers  la  surface 
par  une  cause  quelconque,  elles  se 
développeront  rapidement.  C'e.t mê- 
me un  moyen  employé  pour  conser- 
ver pendant  un  grand  nombre  d'an- 
nées les  Céréales.  On  fait  de  grands 
trous  dans  la  tei  re  ,  on  en  garnit  des 
parois  avec  de  la  paille,  eton  les  rem- 
plit de  grain  que  l'on  recouvre  en- 
suite d'une  couche  de  paille  et  de 
terre  plus  ou  moins  é|iaisse.  Homberg 
cependant  prétend  avoir  vu  germer 
des  graines  sous  le  vide  de  la  ma- 
chine pneumalique:  mais  celte  as- 
sertion paraît  dénuée  de  fondement, 
et  tous  les  essais  qui  ont  été  faits  pour 
répéter  cette  expérience  ont  donné 
un  résultat  opposé.  L'air  ,  comme  on 
sait ,  n'est  pas  un  corps  simple  ;  il  se 
i^ompose  d'Oxigène  et  d'Azote.  Tci  se 


GER 

présentent  naturellement  deux  ques- 
tions :  l'air,  dans  l'acte  de  la  Germi- 
nation agit-il  par  le  mélange  de  ses 
deux  élémens  ,  ou  bien  est-ce  l'un 
des  deux  seulement  qui  favorise  l'é- 
volution de  la  graiue?  L'action  de 
l'air  sur  les  Végétaux  ,  à  celte  pre- 
mière période  de  leur  développe- 
ment, présente  les  mêmes  particula- 
rités que  pour  la  respiration  dans  les 
Animaux.  Cebi  l'Oxigène  de  l'air 
qui  dans  l'acte  de  la  respiration  agit 
principalement  pour  donner  au  sang 
les  qualités  qui  doivent  le  rendre  pro- 
pre à  la  nutrition  des  organes.  De 
même  c'est  encore  l'Oxigèue  qui  aide 
et  favorise  la  Germination  des  Végé- 
taux. Si  l'on  place  des  graines  dans 
des  cloches  pleines  de  Gaz  azote  ou 
de  Gaz  acidecarbonique,  elles  ne  peu- 
vent s'y  développer ,  et  ne  tardent 
pas  à  y  périr.  On  sait  qu'il  en  serait 
absolument  de  même  pour  des  Ani- 
maux que  l'on  soumettrait  à  de  pa- 
reilles épreuves.  Mais  néanmoins  il 
ne  faut  pas  crolie  que  ce  soit  TOxi- 
gèneà  l'état  de  pureld  et  d'isolement 
qui  exerce  une  action  aussi  favorable 
sur  l'évolution  des  germes.  Il  est 
vrai  qu'il  l 'accélère  d'abord,  mais  il 
la  détruit  par  l'activité  trop  grande 
qu'il  lui  communique.  Aussi  les  grai- 
nes ,  les  Plantes  et  les  Animaux  ne 
peuvent-ils  ni  se  développer,  ni  res- 
piier  ,  ni  vivre  dans  du  Gaz  oxigène 
pur.  Il  laut  qu'une  autre  substance 
mélangée  avec  lui  tempère  sa  trop 
grande  activité  pour  qu'il  devienne 
propre  à  la  végétation  ei  à  la  re.spira- 
tion.  On  a  remarqué  que  son  mélan- 
ge avec  l'Hydrogène  ou  l'Azote  le 
rendait  plus  propre  à  remplir  ces 
ionctlous  ,  et  que  les  proportions  les 
plus  convenables  pour  opérer  ce  mé- 
lange étaient  une  partie  d'Oxigène 
poiu"  trois  parties  d'Azote  ou  d'Hy- 
drogène. L'Oxigène  ab^^orbé  pen- 
dant la  Germination  et  qui  pro- 
vient en  grande  partie  de  la  décom- 
position de  l'eau  ,  se  combine  avec 
l'excès  de  Caibone  que  contient  le 
jeune  Végétal  et  foi'me  de  l'Acide 
carbonique  qui  est  rejeté  au-dehors. 
C'est  par  suite  de  cette  combinaison 


GER 

uouvcllo  que  les  tlcmous  constitutifs 
<lc  ren(los|icrnic  et  des  cotylédons 
éprouvent  lies  cliangcnicns  noialiles 
dîinsleur  uatuie  ,  el  que,  par  exem- 
ple, la  fécule  qui  les  compose  en 
grande  pariie  ,  d'insoluble  qu'elle 
était  avant  cette  époque,  devient  so- 
lublc  ,  cl  est  eu  grande  partie  absor- 
bée pour  servir  de  prouiière  nourri- 
ture à  l'endir^on  jusqu'à  l'époque  ou 
sa  racine  et  ses  feuilles  rempliront 
leurs  usages. 

Wignoiant  pas  ,  amsi  que  nous  1  a- 
vons  dit),  que  la  chaleur  modérée 
jointe  à  l'humidité  accélérait  la 
Germination  des  graines  ,  lorsque 
les  cultivateurs  veulent  hâter  l'évo- 
lution de  certaines  graines  ,  ils  les 
placent  dans  une  couche  chaude  ,  et 

i).ir  ce  procédé    la   Germination    se 
"ail  beaucoup  plus  rapidement.  Cer- 
taines   substances    paraissent    avoir 
une  influence  bien  manifeste  pour  ac- 
célérer  la  Germination  des  graines. 
C'est  du  moins  ce  qui  résulte  des  ex- 
périences de  llumboldt.  Cet  illustre 
savant  a  prouvé  que  les  graines  de 
Cre.sson  alénois  {Lcpidiuin  sativiim) , 
mises  dans  une  dissolution  deChloie, 
germent  en  cinq  ou  six  heures  ,  tan- 
dis que  dans  de  l'eau  pure,  les  mê- 
mes graines  exigent  au  moins  trente- 
six  heures  pour  arriver  au  même  ré- 
sultat. Cette  découverte  a  eu   d'heu- 
reux résultats  pour  l  horticulture.  En 
effet  certaines  graines  exotiques  qui 
jusqu'alors  avaient  résisté  à  tous  les 
moyens  employés  j>our  les  faire  ger- 
mer, ont  cédé  à  ce  procédé.  Le  même 
auteur  a  déplus  fait  remarquer  qu'en 
général  toutes  les  substances  qui  pou- 
vaient céder  facilement  une  partie  de 
leur  Oxigcne  à  l'eau  ,  tels  que  beau- 
coup d'Oxides  métalliques, les  Acides 
nitrique  et  sulfiuique    sufTisamment 
étendus,   hâtaient  le  développement 
des  graines,  mais  produisaient  en  mê- 
me temps  l'etrctquenous  avons  signalé 
pour  le  Gaz  oxigène  pur,  c  csl-à-dire 
qu'ils  les  épuisaient  rapidement  et  ne 
tardaient  pas  à  y  tarir  les  sources  delà 
vie.  La  terre  dans  laquelle  on  place 
les  graines  pour  déterminer  leur  Ger- 
mination n'est  pas  une  condition  in- 


GEil  Sag 

disponsable  de  leur  développement, 
puisque  tous  les  jours   nous  voyons 
des  graines  germer  sur  des  éponges 
ou   d'autres  coips  que  l'on    a    soin 
d'imbiber  d'eau  ;  mais  il  ne  faut  pas 
croire  cepentlant  qu'elle  .soit  tout-à- 
fait    inutile  à  la  végétation  ;  la  Plante 
y  puise  par  ses  racines  des  substances 
terreuses  ,  des  Sels  ,  des  Gaz  ,  qui  en- 
trent dans  sa  compositum.  J^a  Lumiè- 
re ,   loin    de   favoriser  la   Germina- 
tion ,  la   ralentit  dune  manière  ma- 
nifeste. Il  est  constant  en  elVet  que  les 
graines  germent  beaucoup  plus  rapi- 
dement à  l'obscurité  que  quand  elles 
sont  exposées  à  la  lumière  du  soleil. 
Les    graines    de    tous   les  Végétaux: 
n'emploient  pas  le  môme  espace  de 
temps  pour  que  leur  embryon   déve- 
loppe   les    ditférens   organes    qui  le 
composent.  On  trouve   même   à  cet 
égard   des    ditFérences    extrêmement 
grandes.  Ainsi,  tandis   qu'un  grand 
nombre  germent  en  quelques  jours  , 
il   en  est  d'autres  qui  emploient  plu- 
sieurs mois.  Le  Cresson  alénois  ger- 
me en  deux  jours  ;  l'Epinard  ,  le  Na- 
vet ,  les  Haricots  en  trois  jours  ;    la 
]jaitue  en  quatre;  les  IMelons  et  les 
Courges  en  cinq;  la  plupart  des  Cé- 
réales en  une  semaine;  l'Hysope  au 
bout  d'un  mois;  l'Oignon  commun  en 
cinquante    à    soixante  jours.    D'au- 
tres  graines   restent    un    temps  fort 
long  avant  de  donner  aucun  signe  de 
développement;   ce  sont  principale- 
ment les  graines  à  noyau  osseux  ,  ou 
celles  qui  ont  leur  endocarpe  dur  et 
corné.  Ainsi,  le  Pêcher,  l'Amandier 
ne  germent  guère   qu'au  bout  d'une 
année;   et  les  graines  du   jNoisetier  , 
du  Rosier  ,  du  Cornouiller  ,  ne  se  dé- 
veloppent que  deux  ans  après   avoir 
été  placées  en  terre. 

Lorsqu'une  graine  est  placée  dans 
des  circonstances  favorables  et  qu'el- 
le commence  à  germer ,  le  premier 
phénomène  qui  se  mauileste,  c'est 
son  gonflement.  Placée  au  milieu 
d'une  terre  bien  humectée  ,  elle  en 
aspire  l'humidité  ,  se  gonlle  et  se 
ramollit.  Bientôt  les  enveloppes  qui 
la  recouvrent  se  déchirent  et  lu 
ladicule   se   montre    sous    la    forme 


33o  GER 

d'un  petit  mamelon  conique.  Géné- 
ralement la  rupluie  de  l'épisperme  se 
fait  d'una  manière  tout-à-fait  irré- 
gulière; quelquefois  cependant  elle 
offre  une  i  égularité  remarquable  qui 
est  la  même  dans  tous  les  individus 
de  la  même  espèce.  C'est  ce  que  l'on 
observe  dans  toutes  les  graines  pour- 
vues d'un  embryoslège  ,  sorte  d  oper- 
cule qui  se  détache  de  l'épisperme  , 
pour  livrer  passage  à  l'embr^  on.  L'E- 

fdiémère  de  Virginie,  la  Comméline, 
eDaltier,  et  plusieiii's  autres  Mono- 
cotyléilonc's  en  offrent  des  exemples. 
Dès  le  moment  oLi  l'embrvon  com- 
mence à  se  développer  et  à  s'isoler 
des  parties  de  la  graine  dont  il  était 
revêtu  ,  il  prend  le  nom  de  Plantule. 
On  lui  distingue  deux  extrémités  , 
l'une  inférieure  ,  l'autre  supérieure, 
qui  croissent  constamment  en  sens 
inverse  ,  c'est-à-dire  que  l'une  tend  à 
s'enfoncer  perpeudiculairemeut  vers 
le  centre  de  la  terre  ,  tandis  que  l'au- 
tre s'élève  vers  le  ciel.  Dans  le  plus 
grand  nombre  des  cas  c'est  l'extré- 
mité inférieure  ou  la  radicule  qui 
éprouve  la  première  le  mouvement 
de  la  Germination.  On  la  voit  faire 
une  saillie  sous  l'épisperme,  le  dé- 
chirer ,  s'allonger  et  tendre  à  s'enfon- 
cer dans  la  terre.  Bientôt  les  autres 
parties  de  l'embryon  obéissent  au 
même  mouvement;  elles  se  dégagent 
des  enveloppes  séminales  qui  les  re- 
couvraient, et  se  montrent  à  nu.  Les 
cotylédons  une  fois  dégagés  ,  l'évo- 
lution des  autres  parties  se  fait  rapi- 
dement. Si  l'embryon  est  dicotylédo- 
né  ,  les  deux  cotylédons  s'écartent  , 
la  gemmule  qu'ils  recouvraient  se  dé- 
roule ,  les  petites  feuilles  qui  la  com- 
Ï)Osent  s'épanouissent,  la  tigelle  s'al- 
onge  ,  et  bientôt  la  Germination  est 
achevée. — Si  l'embryon  est  à  un  seul 
cotylédon  ,  on  voit  ce  cotylédon  s'al- 
longer ,  s'amincir  en  pointe.  Bientôt 
la  gemmule  qu'il  renferme  et  recou- 
vre à  la  manière  d'uçe  gaine  ,  prend 
un  accroissement  plus  rapide  ,  le  per- 
ce dans  sa  partie  supérieure  et  laté- 
rale, et  ses  folioles  se  déroulent. 
Quand  le  caudex  ascendant  com- 
mence à  se  développer  au-dessous  du 


GER 

f)oint  d'insertion  des  cotylédons ,  il 
es  soulève  et  les  porte  hors  de  la 
terre.  On  dit  alors  que  les  cotylédons 
sont  éplgcs  ,  tandis  qu'on  les  nomme 
hypogéa  lorsqu'ils  restent  sous  terre. 
Ainsi  les  cotylédons  sont  épigés  dans 
le  Haricot  ,  et  hjpogés  dans  le  Mar- 
ronnier d'Inde. 

Il  nous  reste  à  examiner  quels 
peuvent  être  les  usages  des  parties 
accessoires  de  la  graine  ,  c'est-à- 
dire  de  l'épisperme  ou  tégument 
propre  et  de  l'endosperme.  —  L'é- 
pisperme ou  tégument  propre  de 
la  graine  a  pour  usage  d'empêcher 
l'eau  ou  les  autres  matières  dans  les- 
quelles une  graine  est  soumise  à  la 
Germination  d'agir  trop  directement 
sur  la  substance  même  de  l'embryon. 
Il  remplit  en  quelque  sorte  l'office 
d'un  crible  à  travers  lequel  ne  peu- 
vent passer  que  des  molécules  fines  et 
très-divisées.  Duhamel  en  effet  a  vu 
que  les  graines  que  l'on  dépouille  de 
leur  tégument  propre  se  développent 
rarement  ou  donnent  naissance  à  des 
individus  grêles  et  mal  conformés. 
L'endosperme ,  qui  n'existe  pas  tou- 
jours ,  n'est  que  le  résidu  de  Peau 
contenue  dans  la  cavité  de  lovule  ou 
s'est  développé  l'embryon.  Cette 
liqueur  que  Malpighi  a  comparée  à 
l'eau  de  l'amnios  dans  les  Animaux  , 
est  quelquefois  absorbée  en  entier 
pour  servir  à  la  formation  de  l'em- 
bryon. C'est  alors  que  l'endosperme 
manque.   Quand  ,  au  contraire  ,  une 

rartie  seulement  a  été  employée  pour 
accroissement  du  gei'me  ,  ce  qui  en 
reste  prend  peu  à  peu  de  la  consis- 
tance et  se  change  en  un  corps  qui 
accompagne  l'embryon  et  dont  la  na- 
ture varie  beaucoup.  C'est  à  ce  corps 
qui  est  en  quelque  sorte  Inorganique 
que  l'on  a  donné  le  nom  d'endosper- 
me.  Quelquefois  tout  le  liquide  qui 
n'a  pas  servi  à  la  nutrition  de  l'em- 
bryon ne  se  solidifie  pas;  une  partie 
reste  encore  fluide  ,  ainsi  qu'on  le 
remarque  dans  le  Cocotier.  Chacun 
sait  en  effet  qu'au  milieu  de  sou 
amande  il  existe  une  cavité  remplie 
d'un  liquide  blanchâtre  d'une  saveur 
douce  et  agréable  ,  qu'on  désigne  sous 


GER. 

le  nom  de  lait  de  Cocos.  L'endosper- 
me  ,  d'après  ce  qui  vient  d'être  dit  , 
doit   donc  être  considéré  comme  le 
véritable  aliment  de  l'embiyon.  Dans 
la  prenilère  période  de  la  vie,  c'est-à 
dire  aussitôt    après    la   l'écomlation  , 
c'est  lui  qui  lournit  au  germe  les  pre- 
miers matériaux  de  sa  nutrition,  i'ius 
tard,  au  n)oment  de  la  Germination, 
c'est  encore  l'eudosperme  qui,  après 
avoir  éprouvé  des  chnni;emen6  dans 
sa  composition  cliimique  ,  aide  l'em- 
bryon à  sortir  de  ses  enveloppes  ,  et 
favorise    l'évolution   de   ses  diverses 
parties.  Si  l'on  prive  un  enibryon  de 
son   eodosperme  ,    et  qu'on   le   sou- 
mette à   la    Germination ,    il    ne   se 
développera   pas.    Donc    l'endospcr- 
nie  ,   quand  il  existe  ,  est  indispen- 
sable à  la  Germination.  Mais  quand 
cet  organe  manque  ,  les  cotylédons 
suppléent  à  ses  tondions  dans  l'ac- 
te de  la  Germination.  Eu  effet,  ils 
sont    alors    gros  ,     épais  ,   charnus  , 
et    remplis  d'une    substance   amlla- 
cée,    analogue    à   celle    que    Ibnne 
l'endosperme.    Lorsqu'au    contraire 
ce  dernier  existe  ,  les  cotylédons  sont 
minces  et  foliacés.  On  peut  donc  les 
considéier     comme    remplissant   les 
mêmes   lonctions  que  l'endosperme. 
Aussi  est-ce  pour  cette  raison  que  le 
célèbre  physicien  Charles  Bonnet  les 
appelait  Mamelles   végétales.  Si  l'on 
retranche    les   deux    cotylédons   sur 
un  embryon  de  Haricot ,  il  ne  sera 
plus  susceptible  d'aucun  développe- 
ment. Si  l'on  n'en  ôte  qu'un  seul  ,  il 
se  développe!  a  ,  mais  d'une  manière 
faible  et   languissante  et  comme  un 
être  maladif  et  mutilé.  Mais  un  fait 
des  plus  remarquables,  c'est  que  l'on 
peut  impunément  fendre  et  séparer 
en  deux  parties  latérales  un  embryon 
dicotylédoné.  Si  chaque  moitié  con- 
tient un  embryon  bien  entier  ,  elle  se 
développera   aussi   bien   qu'un   em- 
bryon avec  ses  deux  cotylédons  ,  et 
donnera  naissance  à  un  Végétal  aussi 
fort  et  aussi  parfait.   Enfin  ,  d'après 
les     expériences    de     Desfontaines , 
Thouin  ,  Labillardière,  il  suffit  d'ar- 
roser les  cotylédons  pour  qu'un  em- 
bryon germe  et  s'accroisse.  La  gran- 


GER  53i 

de  difTérence  qui  existe,  sous  le  rap- 
port de  la  structure  ,  entre  l'embryou 
monocot>lédoné  et  l'embryon  à  deux 
cotslédons,  doit  en  entraîner  une  nou 
moins  grande  dans  leur  mode  de 
Germination.  Nous  avons  déjà  si- 
gnalé les  différences  les  plus  remar- 
quables à  cet  égard.  Elles  tiennent 
à  ce  que,  dans  le  premier,  la  radi- 
cule et  la  gemmule  sont  d'abord  ren- 
fermées cliacune  dans  une  sorte  de 
gaine  ou  d'étui  qu'elles  doivent  per- 
cer pour  pouvoir  se  développer  libre- 
ment. 

La  tendance  pour  ainsidirc  invinci- 
ble par  laquelle  le  caudex  ascendant 
se  dirige  vers  le  ciel  et  la  lumière  , 
et  le  caudex  descendant  vers  le 
centre  terrestre,  e.it  telle  que  l'em- 
bryon ,  quelque  faible  qu'il  soit  , 
surmonte  constamment  les  obsta- 
cles par  lesquels  on  tend  à  les  con- 
trarier. Si  l'on  place  une  graine  ger- 
mante de  manière  que  sa  radicule 
soit  tournée  vers  le  ciel  et  sa  gem- 
mule enfoncée  dans  !a  terre,  on  les 
verra  bientôt  l'une  et  l'autre  se  re- 
courber simultanément  ;  la  première 
pour  s'enfoncer  dans  la  terre ,  la  se- 
conde pour  se  redresser  vers  le  ciel. 
On  a  cherché  à  expliquer  de  bien  des 
manières  différentes ,  cette  tendance 
de  la  radicule  vers  le  centre  de  la  ter- 
re. Les  uns  ont  dit  qu'elle  provenait 
de  ce  que  les  sucs  qui  circulent  dans 
la  radicule  ,  étant  beaucoup  moins 
élaborés,  leur  poids  doit  être  plus 
considérable  et  l'entraîner  vers  le 
centre  de  la  terre.  Mais  cette  asser- 
tion est  détruite  par  ce  qui  a  lieu 
dans  certains  Végétaux ,  tels  que  le 
Clusla  /osea  par  exemple,  qui  ont  la 
propriété  de  développer  des  racines 
dedifférens  points  de  leurs  branches. 
On  voit  ces  racines  descendre  per- 
pendiculairement vers  la  terre  ,  sou- 
vent d'une  hauteur  considérable  ,  et 
s'y  enfoncer.  Le  même  phénomène 
s'observe  aussi  assez  souvent  dans  le 
Maïs  et  dans  les  Vaquois.  Or,  dans 
ce  cas  ,  les  racines  naissant  des 
tiges  contiennent  des  fluides  égale- 
ment élaborés,  et  néanmoins  elles 
tendent  vers  le  centre  de  la  terre.  Ce 


332  GER 

n'est  donc  pas  la  différence  de  pesan- 
teur des  ilui.les  qui  circulent  dans  la 
radicule  et  la  plume  ,  qui  e>l  la  cause 
du  mouvement  opposé  auquel  elles 
obéissent.  D'autres  l'onlatlrihace  à  l'a- 
vidité desracinespourrhumidilé,  qui 
est  plus  grande  dans  la  terre  que  dans 
l'atmosphère.  Duhamel  a  fait  une  ex- 
périence bien  simple  qui  est  contraire 
à  cette  assertion.  Il  a  mis  des  graines 
germer  entre  deux  Eponges  bien  im- 
bibées d'eau  et  suspendues  en  l'air 
au  moyeu  de  ficelles.  Si  les  radicules 
tendaient  à  se  diriger  vers  l'humidi- 
té, il  était  naturel  de  penser  qu'elles 
se  seraient  enfoncées  dans  les  trous 
et  les  porosités  des  Eponges,  ce  qui 
n'eut  pas  lieu.  Toutes  fdèrent  entre 
les  deux  Epouges  et  vinrent  pendre 
perpendiculairement  vers  la  terre. 
Ce  n'est  donc  pas  l'humidité  qui  at- 
tire les  racines  vers  le  centre  de  la 
terre.  Mais  c'est  peut-être  la  terre  par 
sa  nature,  sa  composition  ou  sa  mas- 
se ?  L'expéi'ience  contredit  encore 
cette  explication.  Un  très-ingénieux 
expérimentateur,  Dutrochet  ,  auquel 
on  doit  des  observations  fort  inléres- 
santes  sur  l'accroissement  des  Végé- 
taux, ayant  rempli  de  terre  une  caisse 
dont  le  fond  était  percé  d'un  grand 
nombre  de  trous ,  plaça  dans  ces 
trous  des  graines  germantes ,  et  sus- 
pendit la  caisse  en  plein  air  à  une 
hauteur  de  plusieurs  mètres.  De  cette 
manière,  les  graines  placées  dans  les 
trous  pratiqués  à  la  face  inférieure 
de  la  caisse ,  recevaient  de  bas  en 
haut  l'influence  de  l'atmosphère  et 
de  la  lumière.  La  terre  humide  se 
trouvait  placée  au-dessus  d'elles.  Si 
la  cause  de  la  direction  de  la  radicule 
existait  dans  sa  tendance  pour  la  ter- 
re humide  ,  on  devait  voir  la  radi- 
cule monter  dans  la  terre  placée  au- 
dessus  d'elle  ,  et  la  tige  ,  au  contrai- 
re ,  descendre  dans  l'atmosphère  pla- 
cé au-dessous.  Le  contraire  eut  lieu; 
les  radicules  descendirent  dans  l'at- 
mosphère et  les  tigelles  montèrent 
dans  la  terre. 

Knight,  célèbre  physicien  anglais  , 
a  voulu  reconnaître  par  des  expé- 
riences directes  ,  si  cette  tendance  ne 


GEÎl 

serait  pas  détruite  par  un  mouvement 
rapide  et  circulaire  imprimé  à  des 
graines  germantes.  Il  fixa  des  giai- 
nes  de  Haricots  dans  les  augels  dune 
roue  mue  continuellement  par  un 
fdet  d'eau  dans  un  plan  vertical. 
Cette  roue  faisait  cent  cinquante  ré- 
volutions en  une  minute.  Placées 
dans  de  la  Mousse  sans  cesse  hu- 
mectée, ces  graines  ne  tardèrent 
pas  à  germer.  Toutes  les  radicules  se 
diiigèrent  vers  la  circonférence  delà 
roue,  et  toutes  les  gemmules  vers 
son  centre.  En  suivant  cliacune  de 
ces  directions,  les  radicules  et  \e:> 
gemmules  obéissaient  à  leuro  ten- 
dances naturelles  et  oppo-^ées.  Le 
même  physicien  fit  une  expérience 
analogue  avec  une  roue  mue  hori- 
zontalement et  faisant  deux  cent  cin- 
quante révolutions  par  minute;  les 
résultats  furent  semblables,  c'est-à- 
dire  que  toutes  les  radicules  se  por- 
tèrent vers  la  ciicouférence  et  les 
gemmules  vers  le  centre  ,  mais  avec 
une  inclinaison  de  dix  degrés  des  pre- 
mières vers  la  teire ,  et  des  secondes 
vers  le  ciel.  Ces  expériences,  répé- 
tées par  Dutrochet,  ont  eu  les  mê- 
mes résultats;  à  l'exception  toutefois 
que  ce  dernier  a  obtenu  une  incli- 
naison beaucoup  plus  considérable  , 
et  que  les  radicules  et  les  gemmules 
sont  devenues  presque  horizontales, 
quoique  le  nombre  des  rotations  de 
sa  roue  mue  horizontalement  fût 
moins  considérable. 

Des  diverses  expériences  rappor- 
tées ci-dessus  ,  il  résulte  évidemment 
que  les  radicules  se  dirigent  vers  le 
centre  de  la  terre  ,  non  parce  qu'elles 
contiennent  un  fluide  moins  élaboré, 
ni  parce  qu'elles  y  sont  attirées  par 
l'humidité  ou  la  nature  de  la  terre, 
mais  par  un  mouvement  spontané, 
par  une  sorte  de  soumission  aux  lois 
générales  de  la  gravitation. 

Quelques  Végélauxprésentent  dans 
leur  Germination  des  particularités 
dignes  d'être  notées.  Ainsi  en  géné- 
ral les  Plantes  parasites  ne  peuvent 
germer  dans  la  terre.  C'est  ce  qui  ré- 
sulte des  observations  de  Vaucher  de 
Genève  sur  la  Germination  des  Oro- 


GER  • 

banchcs.  Ou  sait  que  ces  Piaules  sin- 
gulières sont  (les  parasites  qui  vivent 
cl  sont  iuiplantces  sur  la  racine  li  au- 
tres Ycgclaux.  Si  l'on  sème  leurs 
graines,  elles  ne  prendront  aucun 
uévcloppcnient  jusqu'à  ce  qu'elles 
soient  roucoutrces  par  quelque  ranii- 
ficatiuu  (le  la  racine  d'une  des  Plan- 
tes siw  lesquelles  elles  végètent.  Ou 
voit  alors  ces  graines  qui ,  jusque-là  , 
étaient  restées  dans  un  état  station- 
na ue  ,  se  crain[)onner  en  ([ucKpie 
sorte  sur  cette  racine  et  piésenter 
t(Uis  les  phénomènes  de  la(ieruiu}a- 
lion.  liien  que  la  loi  de  la  tendance 
des  radicules  vers  le  centre  de  la  terre 
soit  générale,  ou  voit  néanmoins 
qiiclqucs  Végétaux  s'y  soustraire. 
Nous  citerons  en  particulier  le  Gui 
{f'tscum  a'buin  ,  L.)  qui  est  une  Plan- 
te parasite  que  l'on  trouve  eu  abon- 
dance sur  les  Ponuniers,  les  Peu- 
pliers, etc.  Lorsque  sa  graine  germe, 
elle  pousse  sa  radicule  dans  quelque 
position  que  le  hasard  la  dirige.  Ainsi 
({uaud  la  graine  qui  est  enveloppée 
d'une  glu  épai.sse  et  tenace  vient  à  se 
coller  sur  la  partie  supérieure  d'une 
branche ,  sa  radicule ,  qui  est  une 
sorte  de  tubercule  évasé  en  forme  de 
cor  de  cbasse  ,  se  trouve  alors  per- 
pendiculaire à  l'horizon.  Si,  au  con- 
traire ,  la  graine  est  placée  à  la  partie 
inférieure  de  la  branche,  la  radicule 
se  dirige  vers  le  ciel.  La  graine  esl- 
elle  située  sur  les  parties  latérales  de 
la  branche  ,  la  radicule  se  dirige  laté- 
ralement. En  un  mot ,  dans  quelque 
position  que  le  hasard  place  la  grai- 
ne ,  la  radicule  se  dirige  toujours  vers 
l'axe  de  la  branche.  Mais  ce  n'est  pas 
seulement  sur  le  bois  que  cette  graine 

fieut  germer.  Elle  se  développe  éga- 
ement  bien  sur  des  pierres  ,  sur  du 
fer,  (les  carreaux  de  vitre,  etc.,  parce 
qu'elle  trouve  dans  la  substance  vis- 
queuse qui  l'enveloppe  les  élémens  né- 
cessaires à  son  évolution.  Mais  dans 
tous  les  cas,  la  radicule  se  dirige  tou- 
jours vers  le  centre  de  ces  corps  et  obéit 
à  l'altraclion  qu'ils  exercent  sur  elle. 
Cette  attraction  n'est  qu'une  cause 
éloignée  de  la  tendance  de  la  radi- 
cule du  Gui  vers  les  corps.  Sa  véri- 


GER  3.t3 

table  cause  est  un  mouvement  inté- 
rieur spontané,  exécuté  par  l'em- 
bryon, à  l'occasion  de  l'attraction 
exercée  sur  sa  radicule.  Dutrochet  , 
qui  a  fait  plusieurs  expérlenci-s  fort 
ingénieuses  sur  la  Germination  de  ce 
singulier  Végétal  ,  ayant  collé  une 
grAme  de  Gui  germante  à  l'une  des 
extrémités  d'une  aiguille  de  Cuivre 
semblahle  à  une  aiguille  de  bous- 
sole et  placée  de  même  sur  un  pivot  , 
lîl  à  l'autre  exliémilé  le  coiure-poids 
avec  une  petite  boulette  de  ciie.  Les 
choses  ainsi  disposées,  il  approcha  la- 
téralement de  la  radicule  une  petite 
planchette  de  bois  quil  plaça  a  envi- 
ron un  milliiuèlre  de  clistance.  Cet 
appareil  fut  ensuite  recouvert  avec 
\\\\\i  cloche  l'e  verre,  alin  de  le  bien 
préserver  de  l'action  des  agens  exté- 
rieurs. Au  bout  de  cinq  jours,  la  tige 
de  l'embryon  s'est  fléchie  et  a  dirige 
la  radicule  vers  la  petite  planche  qui 
l'a  voisinait ,  sans  que  l'aiguille  ait 
changé  de  position,  malgré  son  ex- 
trême mobdité  sur  .le  pivot.  Deux 
jours  après,  la  radicule  était  dirigée 
iprpendiculairement  sur  la  planche 
avec  laquelle  elle  s'était  mise  en  con- 
tact. La  radicule  du  Gui  présente  en- 
core une  autre  tendance  constante, 
c'est  celle  de  fuir  la  lumière.  Si  l'on 
fait  germer  des  graines  de  Gui  sur  la 
face  interne  des  vitres  dune  croisée 
d'appartement  ,  on  verra  toutes  les 
radicules  se  porter  vers  l'intérieur  de 
l'appartement  et  fuir  la  lumière.  Pre- 
nez une  de  ces  graines  gcrmées  ,  ap- 
Fliquez-la  sur  la  vitre  en  dehors  de 
appartement ,  et  sa  radicule  ,  d'abord 
dirigée  en  dehors,  s'appliquera  con- 
tre la  vitre ,  comme  si  elle  tendait  à 
se  porter  vers  l'intérieur  de  l'appai'- 
tement  pour  y  trouver  l'obscurité. 

Pour  terminer  cet  article  nous  de- 
vrions parler  ici  de  la  Germination 
des  Plantes  Agames,  mais  comme  cette 
prétendue  Germination  est  fortdifle- 
renle  de  celle  des  Végétiux  Phanéro- 
games ,  en  ce  qu  au  lieu  d'être  une 
évolution  de  parties  déjà  existantes 
dans  un  embryon  ,  c'est  en  quelque 
sorte  la  création  d'organes  qui  n'exis- 
taient pas  dans  le  germe ,  nous  croyons 


334  GER 

devoir  nous  abstenir  d'en  parler  ici. 
D'ailleurs,  comme  elle  est  fort  difle- 
rente  dans  chacune  des  familles  qui 
compo  ent  le  groupe  des  Agames  , 
nous  renvoyons  à  ces  familles  pour 
les  parliculaiiles  qu'elles  présentent 
dans  chacune  d'elles.  V.  Agames  , 
Cryptogames  ,  Germe  ,  Fougères  , 
Hydrophyïes  ,  Mousses  ,  Prèles  , 
ZoocARPES ,  etc.  (A.R.; 

GERMON,  mam.  (Duhamel.)  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Delphinus  Del- 
phis.  V.  Dauphin.  (b.) 

GERMON.  Oicynus.  pois.  Espèce 
de  Scombre  devenu  type  d'un  sous- 
genre,  (b.) 

GERNOÏTE.  ROT.  PHAN.  On  don- 
ne ce  nom,  au  Scnégal ,  au  Millet 
qu'on  y  cultive  et  dont  on  fait  une 
grande  consommation.  (u.) 

GÉROFLE.  BOT.  PHAN.  V.  GÉRO- 
FLIER.  (B.) 

GÉROFLÉE.  INT.  Tour  Giroflée. 
V.  ce  mot.  (b.) 

GÉROFLIER  ou  GIROFLIER. 
Caryophyllus.  bot.  phan.  Ce  genr^ 
de  la  famille  des  Myrthacées  et  oe 
l'Icosandrie  Monogynic,  L. ,  établi 
par  Tonrnefort  et  Linné  ,  est  ainsi 
caractérisé  :  calice  adhérent  à  l'o- 
vaire ,  iiifundibuliforme  ,  ayant  le 
tube  allongé,  étroit,  et  le  limbe  à 
quatre  divisions  épaisses  ,  ovales  , 
aiguës;  corolle  à  quatre  pétales  ar- 
rondis ,  sessiles ,  un  peu  concaves  ; 
étamines  nombreuses  ,  insérées  ,  ain- 
si que  la  corolle  ,  sur  un  bourrelet 
quadrangulaire  entourant  le  sommet 
de  l'ovaire;  ovaire  infère  surmonté 
d'une  sorte  de  disque  au  centre  du- 
quel est  implanté  un  style  court  , 
épais,  et  qui  supporte  un  stigmate 
petit  et  capitulé  ;  drupe  ovoïde  ,  cou- 
ronnée parles  divisions  du  calice  per- 
sistant. 

La  seule  espèce  qui  compose  ce 
genre  ,  exige  que  nous  entrions 
dans  quelques  détads  sur  son  histoi- 
re ,  en  raison  de  l'importance  de  ses 
produits. 

Le    GÉROFLIER   AROMATIQUE  ,  Cil- 

ryophyllus   aiomaticus  ,  L.,    est  un 


GER 

grand  Arbrisseau  fort  élégant-  Sa 
forme  générale  est  celle  d'une  pyra- 
mide ovale:iI  est  toujours  vert  et  orné 
d'une  multitude  de  jolies  fleurs  roses  , 
disposées  en  corymbes  terminaux  et 
ti'ichotomes.  Il  porte  des  feuilles  op- 
posées, obovales,  entières,  lisses,  à 
nervures  latérales,  nombreuses,  acu- 
minées  ,  portées  sur  un  long  péiiole 
canaliculé  ,  articulé  ,  et  renflé  infé- 
rieurement.  Le  Géroflier  est  indigène 
des  îles  Moluques  ,  d'oii  il  a  été  trans- 
porté dans  les  autres  parties  de  l'Inde, 
dans  les  îles  Maurice  et  Mascarcigne, 
et  jusqu'à  la  Guiane  et  aux  Antilles  , 
oii  il  paraît  prospérer.  Ponrle  répan- 
dre dans  ces  colonies ,  il  a  fallu  es- 
sayer plusieurs  tentatives  infructueu- 
ses et  braver  de  nombreux  obstacles. 
Quand  les  Portugais  furent  chassés 
par  les  Hollandais  de  leurs  possessions 
dans  les  îles  de  la  mer  des  Indes ,  ces 
derniers  ,  aussi  égoïstes  qu'indus- 
trieux ,  forcèrent  tous  les  peuples 
qu'ils  soumirent  à  détruire  leurs  Gé- 
roQiers ,  et  ils  en  concentrèrent  la 
culture  dans  les  îles  d'Amboine  et  de 
ïernate.  C'est  au  zèle  ardent  de  Poi- 
vre, alors  intendant  des  îles  de  Fran- 
ce et  de  Mascareigne,  que  les  colo- 
nies françaises  sont  redevables  de  ce 
précieux  Arbrisseau.  Cet  administra- 
teur-philosophe fit  partir  en  1769 
deux  vaisseaux  commandés  par  les 
lieutenans  de  Trémigon  et  d  Etche- 
verry  ,  qui  parvinrent ,  non  sans  pei- 
ne ,  à  se  procurer  près  des  rois  de 
Gueby  et  de  Patany  une  grande  quan- 
tité d'Arbres  d'épiceries  ,  au  nom- 
bre desquels  était  le  Géroflier.  Le 
déplacement  de  Poivre  faillit  pres- 
que anéantir  tout  ce  que  les  soins  de 
ce  philanthrope  avaient  créé.  Il  se 
trouva  heureusement  dans  l'île  de 
Mascareigne  un  de  ces  hommes  qui 
joignent  à  l'amour  du  bien  public 
des  connaissances  très-étendues  sur 
la  culture  ,  et  qui  fit  réussir  les  plan- 
tations des  Gérofliers.  Bory  de  Saint- 
Yincent  (Voyage  aux  îles  des  mers 
d'Afrique  ,  ï.  11  ,p.  46)  parle  du  pre- 
mier Géroflier  qui  fut  planté  dans 
lîle,  et  qui  existait  en  l'an  x  de  la 
république  dans  le  verger  de  M.  Hu- 


GER  • 

bcrt.  Cet  Arbre  «nvail  si  bien  prospère 
qu'il    a  donné  en   certaines   années 
jusqvi'à  soixanle-quiuzc  kilogrammes 
de    clous  ,    quantité   prodigieuse   en 
comparaison  de  celle  que  produisent 
ordinairement     les     (réroHiers     des 
plantations  en  grand  et  qui  ne  s'élève 
qu'à  queUpies  kilogrannncs  par  cha- 
que ])iaut.  Le  sol  el  le  climat  de  l'île 
ftlascareignc  paraissent  si   convena- 
bles auGéroflier,  que  les  fruits  prove- 
nus des  clous  oubliés  dans  les  cueillet- 
tes lombcntà  terre  et  rcpous^cnt,  de 
SOI  le   qu  on    ne   manque  jamais    de 
plants.  Mais  il  est  nécessaire  de  choi- 
sir  une  bonne   exposition    pour   les 
Gérodiers.  Les  premiers  essais  tentés 
dans   certaines  colonies    n'ont  peut- 
être  été  infructueux  que  parce  qu'on 
a  entièrement  négligé  cette  importan- 
te considération.  Le  Géroflier  se  plaît 
dans  les  terrains  fertiles  que  des  va- 
peurs rafraîchissent  souvent  ;  il  doit 
t'ire  abrité  des  vents  ,  car  son  bois  est 
des  plus  fragiles. Près  dos  habitations, 
on  le  plante  en  bordure  el  en  allées, 
mais  dans  les  véritables  gérofleries , 
les  Aibres  sont  disposés  en  quinconce. 
C'est  aux  soins  de  Céré  ,  homme  qui 
possédait  des  connaissances  très-éten- 
dues sur  la   culture,  que  la  planta- 
tion des  Gérofliers  dut  sa  prospérité. 
Ce  fut  lui  qui  en  fit  de  nombreux  en- 
vois à  Cayenne,  à  Saint-Domingue  el 
à  la  iNlartinique. 

Les  clous  de  Gérofle  ou  do  Gi- 
rofle, sont  les  boutons  des  fleurs  re- 
cueillis avant  leur  entier  épanouis- 
sement. Leur  partie  supérieure,  for- 
mée par  les  pétales  dans  leur  estiva - 
tion  ,  est  renflée;  mais  souvent  cette 
sorte  de  petite  tête  tombe  pendant 
le  transport,  efil  ne  reste  que  leur 
lût,  c'est-à-dire  la  portion  formée  par 
le  tube  du  calice  soudé  à  lovaire. 
Leur  récolle  se  fait,  soit  en  le-;  enle- 
vant à  la  main  ,  soit  en  les  faisant 
tomber  sur  des  toiles  à  l'aide  de  longs 
roseaux,  et  on  les  fait  tout  simple- 
ment sécher  au  soleil.  Les  Hollandais 
passent  à  la  fumée  ceux  que  l'on  ré- 
.  coite  dans  les  Moluques,  ce  qui  leur 
donne  une  coideur  extérieure  d'un 
noir  huileux  que  n'ont  point  les  clous 


G  EU  335 

des  colonies  françaises.  Ceux-ci  sont 
d'ailleuis  inléi  leurs  aux  premiers 
tant  par  le  volume  (pic  par  les  qua- 
lités. Ils  sont  éminemment  aroma- 
tiques, ainsi  que  presque  toutes  les 
parties  de  la  Plante.  Leur  odeur  et 
leur  saveur  acre  et  brûlante  ,  sont 
dues  à  une  huile  volatile  Irès-abon- 
danlc,  plus  pesante  que  l'eau,  d'a- 
bord incolore,  puis  brunâtre,  que 
Ton  emploie,  soil  comme  parfum, 
soit  pour  apaiser,  par  une  sorte  de 
cautérisation  ,  les  douleurs  des  dents 
cariées.  L'analyse  des  Clous  de  Gé- 
rofle a  fourni  à  Tromsdorfl"  sur  looo 
parties  :  huile  volatile  ,  180  ;  matière 
extraclive  astringent»,  170;  gomme, 
i5o;  résine  60;  fibre  végétale,  280  j 
eau  ,  180. 

Les  fruits  du  Géroflier  sont  des 
baies  ou  drupes  presque  sèches  ,  rem- 
plies d'une  sorte  de  gomme  ,  dont  le 
goût  est  fort  aromatique.  On  leur 
donne  les  noms  de  (,luus~Matrices  , 
yliUho/lea  ,  et  de  3Ières  des  fruits. 
Lorsqu'ils  sont  lécens,  on  les  confit 
avec  du  sucre,  et  on  en  mange  après 
les  repas  pour  faciliter  la  digestion. 

Quelques  auteurs  prétendent  que 
la  Cannelle  Girojléeest  l'écorce  du  Gé- 
roflier ;  mais  d'autres  l'altribuent  au 
Mjrius  caryophyllata.  (g..n.) 

*  GERON.  Geron.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Diptères  ,  et  de  la  famille 
des  Tanystomes  de  Lalredle  (Règn. 
Anim.  de  Cuvier.),  mentionné  par 
Meigen  (Descript.  Syst.  des  Diptè- 
res d'Europe,  T.  11,  p.  220)  qui  lui 
assigne  pour  caractères  :  antennes 
étendues,  rapprochées,  de  trois  ar- 
ticles ,  le  premier  allongé  et  cylin- 
drique,  le  second  conoïde,  le  troi- 
sième cylindrique  et  tubulé;  trompe 
dirigée  en  avant,  horizontale  et  al- 
longée. Ce  genre  peut  trouver  place 
entre  celui  des  Phithiries  et  des  Usies 
de  La  treille,  dont  il  ne  diffère  que  par 
de  légers  caractères  tirés  de  la  forme 
plus  ou  moins  aiguë  du  dernier  arti- 
cle. Meigen  a  décrit  deux  espèces  aux- 
quelles il  donne  les  noms  de  Gibbosus 
et  d'tlalleralis;  il  figure  la  première 
(  tab.  18  ,  fig.  iS  el  19.  )  (.\UD.) 


336  GER 

GÉRONTOPOGON.  bot.  phan. 
C'est-à-dire  harbc  de  vieillard  ,  dont 
par  contraction  Linné  fit  Géropogon  , 
nom  par  lequel  les  anciens  désignaient 
la  Plante  qui  sert  de  type  au  genre 
ainsi  appelé.  F .  Gkropogon.        (b.) 

GÉROPOGON.  lîOT.  PHAK.  Genre 
delà  famille  des  Suiaulhéiées,  Chi- 
coracées  de  Jussieu  ,  et  de  la  Syngé- 
nesie  égale,  établi  par  Linné,  et 
caiaclérisé  ainsi  :  involucre  pyrami- 
dal composé  de  plusieurs  folioles 
égales,  disposées  sur  un  seul  rang,  ap- 
pliquées, oblongues,  subuléescl  éta- 
lées supérieurement  ;  calathidc  for- 
mée de  tleurs  nombreuses,  ligulées  et 
hermaphrodites*;  réceptac'e  plane,  nu 
selon  Gaerfner  ,  pourvu  d'écaillés 
longues,  membraneuses,  étroites  et 
filiformes,  selon  Cassini;  akènes  sil- 
lonnés horizontalement  par  des  cô- 
tes hérissées  d'aspérités  ,  prolongés 
supérieurement  en  un  col  qui  sou- 
tient l'aigrette  ;  celle-ci  est  plumeuse 
dans  les  akènes  du  centre  ,  et  à  cinq 
ou  six  poils  légèrement  roides  et  iné- 
gaux dans  ceux  de  la  circonférence. 
Ce  dernier  caractère  est  celui  qui  dis- 
tingue le  genre  en  question  du  ïra- 
gopogon  dans  lequel  il  était  confon- 
du par  ToLirnefort.  Linué  et  les  bo- 
tanistes qui  ont  presque  toujours  co- 
pié ses  descriptions  ont  admis  trois 
espèces  de  Geropogon  ;  mais  l'une 
d'elles  (  Geropogon  hirsutiim  ,  L.  ) 
doit  rentrer,  selon  De  CandoUe,  dans 
le  genre  ïragopogon,  et  l'autre  (  G. 
calyculatum,  L.  )  doit  former,  d'a- 
près Cassini  ,  un  genre  particulier. 

Le  Geropogon  glabbe  ,  Geropo- 
gon glahnim  ,  L. ,  est  une  Plante  her- 
bacée qui  ressemble  tellement  au 
Tragopogonporrifoliiim,  type  sauvage 
du  Salsifix  des  jardins  ,  quon  a  peine 
à  l'en  distinguer  avant  la  floraison. 
Ses  fleurs  sont  d'un  rose  violet  très-fu- 
gace, car  elles  blanchissenide  suite  par 
la  dessiccation.  Celle  Plantecroît  dans 
les  environs  de  Nice  et  en  Italie  sur  le 
littoral  de  la  Méditerranée.     (g..n.) 

*  GÉROTJSSE  ou  JÉROUSSE. 
BOT.  PHAN.  Même  chose  qu'Arousse. 
f^.  ce  mot.  (c.) 


GER 

GERRES.  POTS.  Syn.  vulgaire  du 
Sparits  Smaris.  F'.  SvA.Ti]i.  (b.) 

GERPiIS.  Gerris.  iNs.  Genre  de  l'or- 
dre des  Hémiptères,  section  des  Hé- 
téroptères,    famille    des    Géocorises 
(Règn.   Anim  de  Cuv.  ),  établi  par 
Fabncius,  et  singulièrement  restreint 
depuis  par  La  treille,  qui  comprend 
sous  ce  nom  le  petit  nombre  d'espèces 
ollrant  pour  caractères  :  les   quatre 
pâtes  postérieures  insérées  sur  les  co- 
tés de  la  poitrine,  très-écartées  trans- 
versalement à  leur  naissance,  longues, 
grêles  ,  avec  les  deux  crochets  de  l'ex- 
trémité des  tarses  très-pclils  et  situés 
dans  une  fente  latérale;  seconde  paire 
de  jpates  très-éloignée  delà  première; 
celle-ci    petile   et    faisant  l'office  de 
pmces  ;  antennes  fdiformes  ;  gaine  du 
suçoir  de   trois  articles.   Le  nom  de 
Gerris  appartient  à  Fabiicius  ;  mais  il 
a  tellement  boulevei  se  lui-même  le 
genre  auquel  il  l'appliquait  d'abord  , 
qu'il  ne  saurait  plus  en  être  considéré 
comme  l'auteur.  Ses  Gerris  compre- 
naient d(  s  Hémiptères  de  mœurs  et 
d'organisation  très-diSerentes;   La- 
treille  en  fit  le  premier  la  lemarque, 
et  il  précisa  davantage  ce  genre  ,  en 
créant  à  ses  dépens  (  Précis  des  caract. 
géuér.  des  Ins. ,  p.  86  )  celui  des  Hy- 
diomèties  ;  peu  d'années  après  Schel- 
lenberg  (  Ciinicum  in  Heluetiœ  aquis 
et  terris  degentium  genus  ,  p.  20)  éta- 
blit sous  le  nom  d'Jquarius  ,  un  nou- 
veau genre,  dans  lequel  il  plaçait  le 
Genis  des  marais  ,   espèce  apparte- 
nant aux  Geriis  proprement  dits,  et 
qu  il  distinguait  ainsi  très-clairement 
desautres Gcrrisde  Fabricius.Ceder- 
nier  auteur  n'osant  pas  rejeter  en  en- 
tier les  nouveaux  changemens  parce 
qu'ils  étaient  judicieusement  établis, 
et  ne  voulant  pas  non  plus  les  adop- 
ter ,  crut  sans  doute  utile  de  lempla- 
cerle  nom  à'Aquariits  par  celui  d'Hy- 
dromètre;  mais  il  ne  fit  par-là  que 
jeter  de  la  confusion  sur  les  modifica- 
tions proposées.  Plus  tard,  Latreille 
a  créé  aux  dépens  des  Gerris  le  genre 
Vclie;  et  Fabricius  lui-même  a  établi 
ceux  de  Béryte  et  d'Emèse.  Le  genre 
Gerris  ,  tel  que  nous  l'adoptons  ici 


GER 

ne  se  compose  donc  plus  que  de  fort 
peu  d'espèces ,  et  il  correspond  en  par- 
tic  au  genre  ylquarius  de  Schellcn- 
berg.  Les  Gerris  dillèrent  essentielle- 
ment des  Ilydromètrcs  par  leurs  paies 
antérieures  ,et  des  Vclies  par  la  gaîne 
du  suçoir;  ce  sont  des  In;iecles  à  corps 
allonge,  de  couleur  noirâtre,  et  que 
l'on  rencontre  trcs-fréqucmmcnt  à  la 
surface  des  eaux  dorniautes.  Ils  y  na- 
gent ou  plutôt  ils  y  courent  avec  agi- 
lité, en  se  servant  des  pales   posté- 
rieures. Leur  progression  a  lieu  par 
secousse    et    comme    par    autant    de 
sauts,  ils  ne  s'enfoncent  pas  dans  le 
liquide,  et  leur  coips  n'est  pas  mê- 
me mouillé.  Il  est  couvert  inférieure- 
ment  d'un   enduit  noir  ou  argenté  , 
suivant  qu'on  leiegardepar  réflexion 
dans    un    sens   ou    dans    un    autre; 
celte  sorte  de  vernis pcuts'enleyer  par 
le  frottement.  Les  Geriis  sont  cïirnas- 
siers;  leur  nourriture  habituelle  con- 
siste en  petits   Insectes  qui  tombent 
sur  les  eaux,  el  quils  saisissent  pré- 
cipitamment avec  leurs  pales  anté- 
rieures. Degéer(Mém.  sur  les  Ins.  T. 
II  r ,  p.  01 1  )  a  décrit  avec  soin  ces  In- 
sectes curieux;  et  tout  en  rapportant 
à  une  seule  espèce  les   observations 
qu'il  a  eu  occasion  de  faire,  il  en  dis- 
tingue trois  variétés  qui  constituent 
réellement  deux  espèces  que  nous  fe- 
rons connaître  en  empruntint  à  cet 
auteur  l'histoire  des  mœurs  de  cha- 
cune d'elles. 

Le  Gf.RRis  DES  LACS  ,  G.  lacuslris, 
I^atr.  ,  ou  VHjdrometra  lacust/is  de 
Fabricius  ,  offre  une  particularité  re- 
marquable ,  en  ce  qu'étant  ailé  ou  bien 
aptère,  il  s'accouple  dans  ce  dernier 
état.  Degéer  {loc.  cit.  T.  m,  p.  5i5, 
pi.  16  ,  fig.  8-12)  distingue  les  indivi- 
dus d'après  ce  caractère.  Il  nomme  les 
uus  Punaises  aquatiques  très-allon- 
gées, ailées  ,  etc. ,  et  les  autres,  Pu- 
naises aquatiques  très-allongées,  non 
ailées  :  ces  deux  variétés  d'une  même 
espèce,  méritent  de  fixer  notre  atten- 
tion. Les  Gerris  qui  paraissent  au  prin- 
temps, et  quiontsans  doute  passé  l'hi- 
ver sous  la  glace,  sont  tous  aptères, 
mais  à  part  le  défaut  d'ailes,  ils  offrent 
dans  les  autres  parties  de  leur  corps 

TOME   VII. 


GER 


3.57 


une  conformation  analogue  à  celle  des 
Insectes  parfiits;  de  plus,  ils  s'accou- 
])lent,  et  ce  dernier  caractère  suffit  pour 
renverser  l'opinion  de  Geoffroy  ,  qui 
pensait  que  ces  Insectes  fais  dent  une 
excoptioii  à  la  règle  générale,  (U  qu'ils 
se  fécoudaieul  à  l'élalde  larve  ou  de 
n\m|)he.   Uegéer ,  en  combattant  le 
sentiment  de  Geoffroy  ,  a   peut-être 
é'é    trop  loin,  en    avançant   que  ce 
Gerris,  privé  d'ailes,  constituait  une 
espèce  distincte   et   constante.  Nous 
émettrons  à  cet  égird   une   opinion 
que  nous  pourrions  appuyer  de  plu- 
sieurs faits  analogues.  Nous  pensons 
que  les  Gerris  aptères  ne  sont  autre 
chose  que  des  larves  de  l'année  pré- 
cédente ,  dont  le  développement  a  été 
arrêté  ,  pour  certains  organes  ,  par  la 
saison  fioide.  Si  l'on  réfléchit  ensuite 
que  les  ailes  sont  fort  peu  importan- 
tes et  très-sujettes  à  disparaître ,  ou 
concevra  très-bien  que  l'influence  des 
causes  environnantes   devait  princi- 
palement agir  sur  elles,   et  qu'elles 
pouvaient  rester  rudimenlaires,  tan- 
dis que  toutes  les  parties  du  corps  et 
l'appareil  générateur  en    paiticulier 
atteignaient  le  maximum  d'accroisse- 
ment. Voilà  comment  il  est  permis 
d'expliquer  la  faculté  qu'ont  ces  In- 
sectes aptères  d'opérer  un  accouple- 
ment, et  la  chose  n'est  pas  plus  impos- 
sible   à    admettre    pour    eux ,    que 
pour  les  femelles  de  plusieurs  espèces, 
par  exemple  celles  du  Lampyre  et  du 
Urile,  chez  lesquelles  le  développe- 
ment des  parties  extérieures  du  corps 
s'est  évidemment  arrêté  à  l'état  de 
larve,  tandis   que  les  organes   inté- 
rieurs ,  ceux  de  la  génération   entre 
autres  ,  ont  continué  à  cioîire  et  à  se 
développer.  Les  individus  aptères  du 
Gerris  des  lacs,  sont  donc  des  lar- 
ves ,  en  ce  sens  seulement  que  leurs 
ailes   ne  sont  pas  dévelop|)ées.     Du 
reste ,   ils  odrent  tous  les  caractères 
des  Insectes  parfaits,  el  ils  ne  ditfè- 
reut  pas  spécifiquement  des  individus 
ailés.  Laideur  des  mâles  à  rechercher 
les  femelles  est  très-grande.  Voici  ce 
qu'en  rapporte  Degéer  :  «  Pour  con- 
naître plus  particulièrement  leurs  fa- 
çons d'agir,  je  plaçrd  plusieurs  de  ces 


i38 


GliR 


Pu-naiscs  non  ailées  dans  un  grand 
poudrier  à  demi  plein  d'eau;  et  la 
première  chose  que  je  remarquai,  fut 
qu'elles  s'accouplèrciit  coiitiniielle- 
nienl  ;  je  n'ai  même  jamais  vu  de  mâ- 
les plus  ardcns  que  ceux  de  cette  es- 
pèce :  car  sitôt  qu'ils  rencontraient 
quelques  femelles,  ils  ne  finissaient 
pas  de  s'y  altaclier.en  sorte  que  toute 
la  journée  il  v  eut  des  accouplemcns, 
comme  s'ils  n'eussent  été  occupés  que 
du  soin  de  la  propagation  de  leur  es- 
pèce. Le  mâle,  dans  l'accouplement  , 
se  fixe  sur  le  dos  de  la  femelle  avec 
ses  pâtes  antérieures  ,  dout  il  em- 
Lrassc  le  corselet  ,  et  la  tient  ainsi  as- 
surée. Il  fait  ensuite  sortir  de  son  der- 
rière un  petit  corps  noueux  qii'il 
coule  vers  celui  du  ventre  de  la  fe- 
melle, laquelle  paraissant  quelquefois 
lasse  de  ses  caresses  ,  parce  qu'il  ne 
lui  laissait  presque  pouit  de  relâche  , 
faisait  alors  toute  sorte  d'efforts  pour 
s'en  débarrasser,  soit  en  élevant  le 
devant  de  son  corps  ,  ou  en  se  servant 
de  ses  pâtes  de  devant  pour  le  ren- 
verser,  au  moyen  de  quoi  elle  parve- 
nait quelquefois  à  le  chasser;  mais  le 
plus  souvent  il  tenait  bon  et  se  lais- 
sait culbuter  avec  elle  ,  sans  pour  cela 
lâcher  prise.  «  Quant  aux  Gerris  ailés 
des  lacs,  qui  sont  nés  aux  premiers 
jours  du  printemps,  et  qui  ont  achevé 
Inur  développement  dans  le  courant 
fie  la  saison  chaude,  leur  accouple- 
ment n'a  lieu  qu'à  la  fin  de  l'été;  et 
les  œufs  qu'ils  pondent  n'éclosent  que 
l'année  suivante. 

Le  Gerrts  des  marais,  G.  palu- 
'Utm  ,  ou  XlJydvoinelra  paludum  de 
Fabricius  ,  avait  été  distingué  de  l'es- 
pèce précédente  par  Degéer  (  loc.  cit., 
p.  020  et  pi.  i6,fig.  vet  i5-i9)qui  lui 
assignait  pour  caractères  :  espèce 
très-allongée,à  corps  et  àpatcs  noires, 
dont  les  antérieures  sont  courtes  et  le 
d;»rrière  garni  de  deux  pointes.  Cet 
observaîcur  décrit  avec  soin  les  méta- 
morphoses des  Gerris,  et  les  repré- 
sente à  leurs  divers  états  de  larves  , 
de  nymphes  cl  d'Insectes  pai faits. 
Ccile  espèce  se  trouve*  ainsi  que 
la  précédente  ,  à  la  surlace  de  nos 
lues,  de  nos  étangs  et  de  nos  marais. 


GER 

On  en  connaît  une  espèce  des  Indes- 
Orientales  ,  qui  a  reçu  le  nom  de 
Gerris  fossari/m.  Elle  a  été  décrite 
comme  un  Hydromètre  par  Fabricius. 
Thomas  Hardwicke  (  Trans.  Linn. 
Societ.  ï.  XIV,  p.  i54  ,  pi.  6,  fig.  1- 
4)  a  décrit  récemment  une  espèce 
nouvelle,  originaire  du  royaume  de 
Népaul  ,  il  la  nomme  Gerris  tadcau- 
data  ;  il  figure  la  larve  ,  i'Insecte  par- 
fait, la  têie ,  les  antennes  et  le  bec 
grossis  ,  ainsi  que  l'extrémité  de  l'ab- 
domen ,  lemarquahlc  par  les  dents  et 
onglets  qu'il  présente.  (auo.) 

GERTE.  BOT.  PHAN.  Nom  de  l'Ara- 
chide au  Sénégal, selon  Adanson.  (n.) 

GERUMA.  BOT.  l'HAN.  Genre  établi 
dans  la  Pentandrie  IMonogynie,  L. , 
par  Forskahl  qui  lui  donne  pour  ca- 
ractères :  un  calice  à  cinq  dents . 
aplati ,  petit ,  persistant  ;  cinq  pélale.s 
élidés  ,  lancéolés  et  tronqués;  cinq 
étamines  ,  dont  les  filets  se  soudent 
inférieurement  en  un  anneau  épais  et 
portent  des  anthères  trigones  ;  un 
st>le;  trois  stigmates;  une  capsule 
ovoïde  qui  s'ouvre  en  quatre  ou  cinq 
valves  ,  et  contient  autant  de  loges  , 
dans  chacune  desquelles  sont  une  ou 
deux  graines  fixées  à  un  réceptacle 
pulpeux  et  trigonc  La  seule  espèce 
de  ce  genre  ,  le  Geruma  alba,  est  ori- 
ginaire d'Arabie,  oii  elle  porte  le 
nom  àe  DJernim.  Ses  feuilles  sont  al- 
ternes ,  ovales  oblongues  ,  légèrement 
dentées.  Ce  n'est  qu'avec  doute  qu'on 
rapproche  des  Méliacées  le  Geruma, 
aussi  iucomplétementconuu.  (a.d.  3.) 

*GERVILIE.  Gervilia.  MOLii.ross. 
Défiance ,  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles,  a  créé  ce  genre 
dédié  à  De  Gerville,  pour  lies  Coquilles 
fossiles  dont  on  a  d'abonl  trouvé  les 
moules  à  Valognes.  C  est  avec  ces 
moules  asiez  bien  conservés ,  que 
Defrance  a  fait  le  genre.  Il  est  facile 
de  sentir  que  des  matériaux  .si  diffi- 
ciles à  bien  caractériser,  sont  in- 
suffisaus  pour  fixer  invaiiablement 
les  caractères  génériques.  Deslong- 
champs  qui  ,  dans  le  dernier  volume 
des  Recueils  de  la  Société  Linnéenne 
du  Calvados,  a  traité,  d'après  des  Co- 


GER 

quilles  entières, le  genre  de  Défiance, 
a  rectifié  quelques  en  eiirset  y  a  ajoiiié 
plusieurs  espèces. \oic;i  les  caractèies 
fxposésparDefrancc:  coquille  bivalve, 
inéquilatëraie,  très-allongce  longilu- 
dinaleinent,un  peu  courbe  cl  a|)iatie, 
bâillante  très-piobablcinent  à  l'ex- 
trcinité  anléricnire  oii  se  trouve  si- 
tuée la  charnière  et  oii  chaque  valve 
c.^t  un  peu  reirous-ce  dans  la  place 
de  la  courbure  delà  coquille;  trois 
fossettes  obliques  qui  ont  dû  conle- 
nir  autant  de  ligainens  ,  dont  deux 
vis-à-vis  les  crochets  et  l'autre  un 
peu  plus  éloignée  ;  cinq  ou  six  petites 
dents  obliques  au-dessous  des  deux 
premières  ,  deux  longues  parallèles  , 
et  quelques  autres  plus  petites  au- 
delà  de  la  tioisième  fossette;  une  im- 
pression muscidaire  vis-à-vis  de  la 
charnière.  iNous  opposons  ces  carac- 
tères à  ceux  donnés  par  Deslong- 
champs,  exprimés  lie  la  manière  sui- 
vante :  coqdille  bivalve,  int'quival- 
ve  ,  inéquiîatérale,  allongée,  un  peu 
arquée,  subiiansverse ,  très-oblique 
sur  sa  base  ,  non  bâillante  ;  char- 
nière double;  lexlérieure  formée 
de  sillons  large-.,  peu  profonds, 
plus  ou  moins  nouibreux  ,  opposés 
sur  chaque  valve  ,  destinés  à  recevoir 
des  ligamens  comme  dans  les  Pernes; 
l'intérieure  à  dents  très-obliques  ,  al- 
ternes sur  cliaque  valve,  el  se  rele- 
vant mutuellement  En  comparant  les 
caractères  donnés  et  par  Defrance  et 
p^r  Deslongcliamps  ,  on  voit  que  les 
principales  diflerenccs  viennent  de  ce 
que  le  premier  de  ces  observateurs  a 
manqué  de  matériaux  nécessaires.  Il 
convient  donc  d'adopter  ceux  du 
dernier  qui  a  eu  l'avantage  d'ajouter 
quatre  espèces  nouvelles  à  celle  déjà 
connue.  D'après  ce  que  nous  con- 
naissons de  ce  genre  ,  il  paraît  avoir 
les  plus  grands  rapports  avec  les 
Pernes  ,  les  Crénatules  el  les  Galillus, 
et  doit  conséqucmuient  faire  partie 
de  la  famlllo  des  Malléacées  de  La- 
marck;  il  en  difiere  principalement 
par  la  double  charnière  ou  le  second 
lang  de  dents  articulées  dont  sont 
dépourvus  les  genres  que  nous  ve- 
nons de  citer.  Ne  pouvant  indiquer  et 


GER  559 

renvoyer  à  de  bonnes  ligures  ,  cellei 
de  Deslongchamps  étant  au-dessous 
du  médiocre,  cl  celle  île  Defrancedans 
l'Atlas  du  Dictionnaire  dis  Sciences 
naturelles  étant  iusufJisanle ,  nous 
nous  contenlerons  de  cilcr  nominali- 
veinenl  les  espèces  avec  la  pliiase  ca- 
ractéiisliquc  de  Deslongcliauips  ,  ca 
attendant  que  cet  habile  observateur 
trouve  un  dessinateur  plus  habile  et 
qui  nous  divine,  par  des  figures  re- 
connaissables  ,  une  idée  plus  nclte  de 
ce  genre  intéressant. 

Gkrvilie  pernoïde,  Geruilla  per~ 
noic/cs ,  Desl.,  Recueil  de  la  Société 
Linnéenne  ,  T.  i.  Coquille  grande, 
épaisse,  très-large,  à  oreilles  entiè- 
res ;  les  sillons  extérieurs  de  la  char- 
nière sont  grands  ,  nombreux  ,  paral- 
lèles ;  leurs  dents  cardinales  intérieu- 
res tout  de  (orme  variable  ,  très-obli- 
ques.  Caen  el  les  Vaches-Noires. 

Gervilie  Siljque,  (îe/vilia  Sill- 
qua,  Desl.  {lue.  cit.)  Coquille  allon- 
gée, subcomprimée  ,  à  oreilles  entiè- 
res; les  sillons  cardinaux  extérieurs 
au  nombre  de  trois  ou  de  quatre  seu- 
lement ;  les  dents  cardinales  internes 
sonl  simples  et  obliques.  Caen  et  les 
Vaches-Noires. 

Gertilte  solénoïde  ,  Gervillaso- 
lenoides,  Def.  ,  Dict.  des  Se.  nat , 
T.  xviii ,  26**  livraison  de  planches  ; 
Desl.  {loc.  cit.]  Coquille  très-allon- 
gée, étroite,  à  oreilles  entières;  les 
sillons  cardinaux  extérieurs  au  nom- 
bre de  trois  ou  quatre;  dents  cardi- 
nales internes,  variables,  nombreu- 
ses et  inégales.  Des  environs  de  Va- 
lognes  où  on  n'en  trouve  que  les 
moules. 

GeRVJLIE  fNI-AURICTTLÉE,   Ge/vi- 

lia  monutis ,  Desl.  (Joe.  c//.)  Coquille 
petite  et  large  ,  ayant  une  de  ses  oreil- 
les très-petite;  l'autre  ,  au  contraire, 
fort  longue  et  émarginéc.  De  Caen, 
Gervilie  a  côtes  ,  Geruilia  eosta- 
tuLa  ,  Desl.  (/oc.  cit.)  Coquille  pe- 
tite, large,  submutique,  présentaiit 
quatre  ou  cinq  cotes  longituduiales 
étroites  ;  l'oreille  la  plus  longue  étant 
'  ■     •       '^    -  ^   (D..H.) 


émai"inée.  De  Caen. 


*  GERYONIA.  BOT.  PiiAN.  Genre 
sa* 


54o  GES 

établi  par  Schrank  aux  dépens  du 
genre  Saxifrage  ,  et  dont  le  Saxifraga 
crassifolia  serait  le  type.  Ce  genre  n'a 
pas  été  adopté.  (g..n.) 

GÉRYONIE.  Geryonia.  acal. 
Geni'ede  l'ordre  des  Acalèphes  libres 
deCuvier,  proposé  par  Féron  et  Le- 
sueur  ;  il  appartient  aux  Méduses 
agastriques  ,  pédoiiculécs  et  tentacu- 
Ices ,  et  offre  pour  caractères  :  des 
filets  ou  des  lames  au  pourtour  de 
l'omlirelle  ;  une  trompe  inférieure  et 
centrale;  point  de  bras.  Ce  genre, 
adopté  par  Cuvier,  ne  renferme  que 
deux  espèces  décrites  par  Pérou  et 
Lesueur  sous  les  noms  de  Geryonia 
(Unema  et  de  Geryonia  hexaphylla. 
Cette  dernière  est  !e  Médusa  probosci- 
flalis  de  Foiskahl.  Lamarck  réunit 
ces  deux  Méduses  au  genre  Dianée. 
/^.  ce  mot  ^i,AM..x.) 

GEUZiEAU.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  \ Agwstemma  Gi- 
thagO.  K.  AGROSTÈiME.  (b.) 

GERZERIE.  BOT.  piian.  L'un  des 
synonymes  vulgaires  d'Ivraie.  F",  ce 
mot.  (b.) 

GESIER.  OIS.  Organe  de  la  diges- 
tion, véritable  eslomacoii  les  alimens, 
qui  n'ont  été  que  ramollis  dans  le  ja- 
bot,  viennent  éprouver  une  sorte  de 
trituration,  et  conséquemmentde  dé- 
composition complète  par  l'effet  de  la 
contraction  dont  les  deux  principaux 
muscles  qui  composent  le  Gésier  sont 
susceptibles.  On  trouve  souvent  dans 
le  Gésier,  des  Gallinacés  surtout,  de.s 
petites  pierres  que  ces  Oiseaux  pa- 
raissent avaler  à  dessein  pour  faciliter 
le  broiement  des  graines.  Cette  ha- 
bitude leur  devient  quelquefois  fu- 
neste en  certains  endroits.  F .  Cala- 
mine. (DR..Z.) 

*  GESIEPi.  MOLL.  Les  marchands 
donnent  ce  nom  à  une  Porcelaine 
très-rare  des  mers  de  la  Nouvelle- 
Hollande.  Lamarck,  dans  son  grand 
ouvrage  (Anim.  sans  vert.  T.  vri  , 
p.  38i)  ainsi  que  dms  les  Annales  , 
lui  a  conservé  le  nom  de  Cyprœa 
/  entriculus^  (d..ii.) 

GESNERIE.  Gcsneria.  bot.  viian. 


GES 

Genre  établi  par  Plumier,  placé  par 
Linné  dans  la  Didynamie  Angiosper- 
mie  ,  et  par  Jussieu  dans  la  famille  des 
Campanulacées  ,  mais  dont  le  profes- 
seur Richard  a  fait  le  type  d'un  nouvel 
ordre  naturel,  sous  le  nom  deGesné- 
riées.  Les  Gesnéries  sont  originaires 
des  diverses  contrées  de  l'Amérique 
méridionale.  Ce  sont  des  Plantes  her- 
bacées ou  des  Aibustesà  feuilles  op- 
posées ou  verticillées  ;  les  fleurs  sont 
souvent  très-grandes  et  peintes  de 
riches  couleurs  ;  leur  calice  adhérent 
avec  l'ovaire  infère  se  termine  supé- 
rieurement par  un  limbe  à  cinq  divi- 
sions égales  ;  la  corolle  est  tubuleuse, 
évasée  dans  sa  partie  supérieure  qui 
est  bilabiée  ;  la  lèvre  supérieure  est 
bilobée  ;  l'inférieure  a  trois  lobes 
presque  égaux  et  arrondis.  Les  éta- 
mines  sont  didynamcs  et  placées  sous 
la  lèvre  supérieure.  L'ovaiicest  infè- 
re ,  à  une  seule  loge  contenant  deux 
tropliospermes  formés  d'une  lame 
courte  et  perpendiculaire  aux  parois 
de  l'ovaire  et  d'une  autre  lame  p)lus 
épaisse  placée  parallèlement  à  ces  pa- 
rois. Cette  dernière  est  toute  couverte 
d'une  multitude  de  petits  ovules.  Le 
sommet  de  l'ovaire  est  couronné  par 
un  disque  épigyne  qui  forme  une 
sorte  de  bourrelet  à  cinq  angles  ar- 
rondis. Le  style  est  à  peu  près  de 
la  même  longueur  que  les  étaminesj 
il  se  termine  par  un  stigmate  simple  , 
évasé  et  légèrement  concave.  Le  fruit 
est  une  capsule  couronnée  par  les 
lobes  du  calice ,  à  une  seule  loge  s'ou^ 
vrant  en  deux  valves. 

Gesnérie  tomenteuse  ,  Gesneria 
Jomentosa,h.,  Jacq.,  Jm.  17g,  t.  175, 
f.  64.  C'est  un  Arbuste  de  trois  à 
quatre  pieds  d'élévation  ,  qui  croît  à 
Cuba  et  à  Saint-Domingue  et  qu'on 
cultive  quelquefois  dans  les  serres. 
Ses  feuilles  sontrapprochées,  alternes, 
presque  sesslles  ,  oblongues- lancéo- 
lées, dentées,  pubcscentcs  des  deux 
côtés.  Les  fleurs,  d'un  jaune  sale  ,  sont 
portées  sur  des  pédoncules  axillaires  , 
très-longs,  qui  so  terminent  par  deux 
ou  trois  Ileurs  pédiccllées.  Leur  ca- 
lice est  court  et  turbiné;  son  limbe 
offre  cinq  lobes  aigus.  La  corolle  est 


GES 

liibulcusc  ,  évasée  ,  légèrement  pu- 
be.scentc ,  aiu.si  que  le  calice  et  les 
pédoucules. 

Dans  le  second  volume  des  j^o^'a 
Cenera  Americœ  œquinocùafis,no\.vc 
ami  le  prolessciir  Kunth  eu  a  décrit 
di\  espèces  nouvelles  lecueillies  par 
les  illustres  voyageurs  liuuiboltll  et 
Bonpland.  Parnii  ces  espèces  ,  il  en  a 
ligure  ciuq,  savoir  :  Gesneria  spicata, 
loc.  cit.  ,  t.  j88  ;  Gesneria  liirsuta,  lue. 
cit. ,  t.  189;  Gesneria  Hundensis,  loc. 
cit. ,  t.  190  ;  Gesneria  mollis .,  loc.  cit., 
t.  1 9 1  ;  Gesneria  elongala,  1. 1 9 i .  (a.  n.  ) 

»  GESNÉRIÉES.  Gesnereœ.  bot. 
l'HAN.  Famille  de  Plantes  dicot\lé- 
dones ,  monopélales ,  hypogynes, 
jiroposée  par  le  professeur  Ricliard  , 
et  adoptée  par  Kunth  (  Nou.  Gêner. 
et  Species  Plant,  œtiuinoct.  vol.  a, 
p.  09^).  Ces  auteurs  n'en  ayant  pas 
evposé  les  caractères  ,  ce  n'est  p:is 
notre  devoir  de  les  donner  ici ,  quoi- 
que nous  a  vous  appris  de  Kunth 
lui-même,  qu'indépendamment  des 
genres  Gesneria  et  Besleria  qui  sont 
décrits  dans  sou  grand  ouvrage,  la  la- 
raille  des  Gesnériées  doive  se  com- 
poser du  Glu.vinia  ,  l'IIérit.;  de  1',/- 
c/timenes ,\a\\l, ou  Treuirana,W iWd.; 
dcl'Orobancke,  L.;  eldu  Columnea,  L». 
En  combinant  avec  sagacité  leurs  ca- 
ractères ,  on  parviendra  à  asseoir  ceux 
de  la  famille,  et  c'est  pour  faciliter 
un  tel  résultat  aux  botanistes  que 
nous  croyons  utile  de  leur  donner 
l'indication  de  ces  genres.       (g..n.) 

GESSE.  Lathyrus  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineu- 
ses et  de  la  Diadelphie  Décandrie, 
établi  ou  plutôt  circonscrit  seule- 
ment par  Luiné  qui  l'a  ainsi  caracté^ 
risé  :  calice  campanule  à  cinq  décou- 
pures ;  les  deux  supérieures  plus 
courtes;  corolle  papdionacée  dont 
l'élendard  est  coruilorme  et  relevé  ; 
les  ailes  oblongues  et  lunulées;  la 
carène  semi-oibiculaire  montante 
un  peu  plus  couite  que  les  ailes  ; 
style  plane,  élargi  vers  le  sommet  , 
velu  etpubescent  dans  sa  partie  an- 
térieure; légume  oblong,  renfermant 
plustcuis      graines    globuleuses    ou 


GES  34i 

quelquefoLs  anguleuses.  Tourneiort 
avait  restreint  ce  genre  à  un  petit 
nombre  d'espèces,  et  plusieurs  au- 
tres genres  qvd  rentrent  évidem- 
ment dans  celui-ci  avaient  été  cons- 
titués par  ce  père  de  la  botanique 
sous  le.->  noms  a  Aphaca,  Ciymenum^ 
Ochrus  et  IS'issolia.  INIœnch  a  long- 
temps après  rétabli  tous  ces  genres 
en  y  ajoutant  un  nouveau  sous  le 
nom  de  Cicercula.  Mais  le  Lathyrus, 
tel  ({ue  Linné  la  présenté,  a  des  af- 
finités si  grandes  avec  les  genres  f'i- 
cia  et  Pisum ,  qu'il  est  bien  difficile 
de  les  distinguer  autrement  que  par 
un  port  particulier.  Toutes  les 
Plantes  qui  composent  les  divisions 
formées  aux  dépens  des  Lat/ty rus  prc- 
sentant  le  même  faciès  ,  sauf  quel- 
ques espèces  dont  les  organes  de  la 
végétation  offrent  une  constante  ano- 
malie ,  le  Lathyrus  Aphaca  ,  par 
exemple  ;  il  ne  paraît  donc  pas 
convenable  d'adopter  ces  divisions. 
Les  Gesses  sont  des  Plantes  herba- 
cées, annuelles  ou  vivaccs  ,  à  tiges 
souvetit  ailées  et  grimpantes  ,  à  pétio- 
les terminés  en  vrilles,  portant  deux 
à  six  folioles,  à  stipules  semi-sagit- 
tées ,  et  à  fleurs  portées  sur  des  pé- 
doncules axillaires  ,  et  d'un  aspect 
agréable.  Leur  nombre  s  élève  ù  plus 
de  quarante  dont  la  moitié  croît  na- 
turellement en  Francî.  En  généial , 
ce  sont  des  Plantes  de  la  région  mé- 
diterraneenne;  on  en  trouve  pourtant 
quelques  espèces  dans  le  nord  de  l'A- 
mérique ,  en  Sibérie  ,  et  même  au  Ja- 
pon. Celles  qui  habitent  Monte-Vi- 
aeo  et  les  parties  les  plus  australes  de 
l'Amérique  démontrent  l'analogie  de 
la  végéiation  de  ces  coiitrées  avec  cel- 
les (le  l'Europe. 

Ou  a  distribué  les  Gesses  en  deux 
groupes  :  le  premier  se  compose  des 
espèces  annuelles  ,  et  dont  les  pé- 
doncules supportent  une  ,  deux  ou 
trois  fleurs.  Parmi  les  plus  remar- 
quables de  ces  Plantes,  nous  citerons: 

La  Gi:ssE  ODORANTE  ,  Latfiyru.i 
odoratus,  L.  ,  vulgairement  Pois  de 
senteur,  Pois  musqué.  Elle  est  herba- 
cée, grimpante  ;  sa  tige  est  ailée,  et 
ses  feuilles  sont  [xiliolécs  ,  terminées 


c'i2  GES 

en  vrilles  rameuses  ,  et  composées  de 
Aeu\  folioles  ovales  ;  elle  procluil.  de 
grandes  tleurs  de  couleur  de  chair  ou 
d'un  violet  purpurin  ,  et  des  gousses 
longues  ,  hérissées  de  poils.  La  beau- 
té ,  l'odeur  suave  des  fleurs  ,  et  la  fa- 
cilité avec  laquelle  cette  Plante  se 
cultive  ,  l'ont  multipliée  étonnam- 
ment dans  toute  l'Europe,  oii  l'on 
«nj  garnit  surtout  les  murs  et  les 
Irclllages.  La  variété  violette  passe 
pour  originaire  de  Sicile  ,  tandis  que 
celle  qui  est  incarnate  est,  dit-on, 
indigène  de  Ceylan.  Cette  distinction 
nous  semble  arbitraire,  puisqu'on 
obtient  souvent  sur  le  même  pied  des 
tleurs  qui  sont  afiectées  de  l'une  et  de 
l'autre  de  ces  couleurs. 

La  Gesse  cultivée,  Lathyrus  sa- 
tivus,  L.  ,  a  des  tiges  faibles  ,  gla- 
î)res  et  allées  ;  ses  feuilles  sont  com- 
jiosées  de  folioles  pointues  ;  ses  légu- 
ïues  sont  ovales,  larges,  comprimes, 
glabres,  et  chargés  sur  leur  dos  de 
deux  rebords.  On  la  cultive  dans  les 
jardins  potagers  sous  les  noms  de 
Gesse  à  laige  gousse  et  de  Pois  de 
Brebis. 

La  Gesse  Chiche  ,  Lathyrus  Cl- 
ivera, L.,  ne  diflère  delà  jirécédente 
espèce  que  par  ses  légumes  qui  ne 
sont  pas  ornés  dun  rebord  sur  le 
dos,  mais  simplement  sillonnés  ;  ses 
fleurs  sont  rouges.  Cultivée  comme 
fouriage  dans  plusieurs  départemens, 
elle  y  est  connue  sous  des  noms  par- 
ticuliers: ainsi  ,  près  de  Montpellier, 
on  la  nomme  Gairoutte,  et  aux  en- 
virons d'Angers  ,  elle  s'appelle  Ja- 
rosse,  etc. 

LiC  Lathyrus  Jphaca  ,  si  commun 
parmi  nos  moissons, etsiremarquable 
par  l'amplitude  des  stipules  formées 
aux  dépens  des  folioles  qui  avortent 
en  totalité,  appartient  encore  à  la  pre- 
niièic  section. 

Dans  le  second  groupe  ,  les  espèces 
sont  vivaces  ,  et  les  pédoncules  por- 
tent plus  de  trois  fleurs.  C'est  ici  que 
l'on  a  placé  le  iMthyrus  tuberusus. 
Celle  Plante,  si  élégante  par  ses  belles 
ileurs  de  couleur  rose  ,  est  assez  com- 
mune eu  plusieius  lieux  sur  le  bord 
des  champs.  Le  peuple  mange  les  tu- 


GET 

hercules  de  ses  racines  après  les  avoir 
fait  cuire  sous  la  cendre,  et  leur  donne 
les  noms  d'Anote  et  de  Marcusson. 
Les  Lathyrus  syhxstris  ,  jjrateiisis 
et  palustres,  sont  des  Plantes  ■  qui 
abondent  en  diverses  localités  des 
environs  de  Paris.  (G..N.) 

GESSETTE.  bot.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Lathyrus  Cicera  , 
L.  f^.  Gesse.  (b.) 

GESTATION,  zool.  Ce  nom  est 
employé  par  les  physiologistes  pour 
désigner  l'état  d'une  femcll?  qui  a 
conçu  et  qui  nourrit  ou  porte  dans 
son  sein  le  produit  de  la  conception. 
Considérée  dans  le  genre  Homme  ,  la 
Gestation  se  nomme  grossesse,     (g.) 

GETA.  ois.  Yieux  syn.  de  Corpus 
glancJarius ,  L.  f^.  Corbeau.    (dr..z.} 

GETHIA.  bot.  phan.  (Scaliger.) 
Syn.  de  Jacée.  (u.) 

*    GÉTHIOIDES.  BOT.  PHAN.  (Co- 

lumna.j  Syn.  A'yllUurn  pallens.  Ce 
nom  vient  de  Ge///jo,7  ,'que  Dodœns 
dit  avoir  désigné  l'Oignon  et  le  Poi- 
reau chez  les  Grecs.  (b.) 

GETHYLLIDE.  GethylUs.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Nar- 
cissées  de  Jussieu,  ou  Amarillidées 
de  lirowu  ,  et  de  l'Hexandrie  Mono- 
gynie  ,  établi  par  Linné  ,  et  ainsi  ca- 
lactérisé  :  périaulhe  tubuleux,  fdi- 
iorme  ,  très-long,  à  limbe  court,  et 
composé  de  six  divisions  égales;  éla- 
mines  au  nombre  de  six  selon  Linné 
fils,  ayant  les  fdets  divisés  et  por- 
tant des  antlières  en  spirale;  ovai- 
re recouvert  par  le  calice  ,  surmonté 
d'un  style  fdiforme  et  d'un  stigmate 
irifide.  Le  fruit  est  capsulairc  ,  baccl- 
formc,  et  renferme  des  graines  enve- 
loppées d'une  pulpe.  Dans  ce  genre  , 
la  fleur  est  radicale  et  solitaire;  un 
périanthe  simple  persiste  après  la  flo- 
raison et  recouvre  la  capsule.  Cette 
inflorescence  rappelle  celle  des  Ify- 
poxis  ;  par  leur  grandeur,  ainsi 
que  par  la  forme  de  la  fleur,  les  Gé- 
ih, Uides  ont  quelques  rapports  avec 
le  Safran  ou  avec  le  Colchique.  Une 
Plante  placée  dans  le  genre  Hyjwxn 


GKT 

par  Linné  lils  qui  l'avait  iioin- 
iiiée  Ifyp-  plicata  ,  en  a  clé  retirée 
|);ir  Jacquin  (  I/or/.  Schœnbrunn .  ,  i, 
tab.  80  )  et  nommée  Gethyllis  plicata. 
La  Gelhyllis  afra  ,  L.  ,  a  été  repro- 
duite sous  le  nouveau  nom  générique 
de  Papiria  p  uTluuiberg  (  .tct.  IauvA. 
1  ,  sccl.  2  ,  p.  5).  Linné. iils,  eu  la  re- 
plaçant dans  le  genre  tonné  par  son 
père,  lui  a  laissé  le  nom  spécifi- 
que de  spiralis  que  lui  avait  doniu; 
Tluiuherg.  Cette  Plante  est  indigène 
du  cap  (le  Bonne-Espérance  ainsi  que 
loulcs  ses  congénères  qui  sont  au 
nombre  de  cinq  ,  et  dont  les  feuilles 
ne  paraissent  qu'après  la  fructifica^ 
lion.  (G..N.) 

'  GÉTHYON.  BOT.  pn.vN.  (Théo- 
phraste.]  K.  GÉTiiioiDts. 

GÉTHYR A.  BOT.  phan.  (Sallsbury.) 
Syu.  à.'Alpinia  occldentalis.  P^.  Al- 
riNi£.  (b.) 

GÉTIERGERTE.  Falco  Tigiinas. 
OIS.  (Latliam.)  Espèce  peu  connue  que 
l'on  a  placée  parmi  les  Aigles;  on  ne 
l'a  observée  qu'en  Courlande.  F". 
Aigle.  (dr..z.) 

GÉTONIE.  Getonia.  bot.  ph.vn. 
Roxburgh  (  Plantes  de  Coromandel  , 
tab.  87J  établit  sous  ce  nom  le  genre 
que  Lamarck  figiue  sous  celui  de 
Calycoptetis  (  llluslr. ,  tab.  557  ).  H 
appartient  à  la  Uécandrie  Monogy- 
nie,L. ,  et,  quoiqu'apétale ,  est  rap- 
porté à  la  la  mille  des  Combrétacées. 
Le  calice,  adhé/ent  à  l'ovaire,  s'évase 
au-dessus  de  lui ,  et  plus  liaut  se  dé- 
coupe en  cinq  parties;  vers  cette  hau- 
teur, dit  élauiines  s'insèrent  à  lui , 
sur  un  double  rang;  un  stvle  plus 
long  qu'elles  surmonte  l'ovaire  uuilo- 
culaiie  au  sommet  duquel  pendent 
quatre  ou  cinq  ovule.s.  Le  fruit,  au- 
dessus  duquel  persiste  le  calice  agran- 
di et  qui  est  marqué  de  cinq  stries 
longitudinales,  reiiferme  une  graine 
unique,  dépourvue  de  périsperme  , 
doulla  radicule  est  supérieure  et  dont 
un  cotylédon  embrasse  légèrement 
l'autre  par  ses  bords. 

Le  Getonia  floiibuiula  est  un  Ar- 
brisseau   grimpaut    qui   croît    dans 


GEV 


543 


l'Inde.  Ses  feuilles  sont  opposées  ,  ses 
ileurs  disposées  en  paniculesaxillaircs 
ou  terminales.  (a.d.J.) 

GEUM.  BOT.  PiiA.N.  V.  Benoîte. 

*  GEUNSIA  i:t  GEUNZLA.  bot. 
riiAN.  Necker  donne,  avec  ces  deux 
orthographes,  ce  nom  à  une  division 
qu'il  établifdans  le  genre  Justicia,  et 
au  Sarnjcla  de  Linné.  (b.) 

GEUSADEA.  bot.  phan.  (Avicen- 
nc.  )  La  Châtaigne  chez  le;  Arabes. 
D'autres  écrivent  Gcasaclua.         (B.) 

GEVUINE.  Ge^'uina.  bot.  tuan. 
Molina(Ghili,p.i98,et  .!'édil.,p.  279) 
a  établi  sous  ce  nom  un  genre  dela'ié- 
IraudrieMonogyuie,  1j.,  qui  a  été  placé 
par  Jussieudans  ses  genres ///te/'/cPAS- 
dis.  Les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou  et 
du  Cbiii  ont  reproduit,  sous  le  nom  de 
Quadria  heteruphjlla  [l'I.  l'cnw.  ,  l, 
p.  G5,  tab.  99),  la  IMantes.  r  laquelle 
il  a  été  formé;  mais  Peisoon  lui  a  res- 
titué sou  ancien  nom,  à  un  léger 
changement  près;  il  l'a  nommé  Guc~ 
uina  ,  et  c'est  aussi  sous  cette  déno- 
mination que  R.  Biown  {Transact.  uf 
Li/in,  Societ.  T.  x,  p.  i65}  en  a  ex- 
pose les  caractères.  Sa  place  dans  la 
famille  des  Piotéacées  avait,  pour 
ainsi  dire,  été  i.idicjuée  par  les  au- 
teurs systématiques  qui  l'avaient 
mis  près  des  genres  Einbothriuin.  , 
Persounia^  etc.  R.  Brown  (  loc.  cit.  ), 
dans  son  beau  Mémoire  sur  les  Pro- 
léacées  ,  l'a  compiis  effeclivement  au 
uoinbi'e  des  genres  de  celte  famille  , 
et  il  la  caractérisé  aiusi  :  périanthe 
télraphylle  ,  irrégulier,  composé  de 
trois  folioles  relléchies  et  d'une  qua- 
trième dressée  ;  au  thères  cachées  dans 
les  concavités  des  sommets  des  folio- 
les calicinalcs;  deux  glandes  hvpo- 
gynes et  placées  à  la  partieaulérieure; 
ovaire  disperme  ;  stigmate  oblique; 
drupe  ayant  tin  noyau  osseux  et  ne 
contenant  qu'une  graine. 

La  Gevuine  ou  Chili,  Gcvuina 
./Lvellaiia,  Mol.  ,  est  un  Arbredontlcs 
feuilles  sont  alternes,  pinnées;  les 
ileurs,  géminées  sur  chaque  pédicelle, 
sont  disposées  en  graphes  axillaires; 
chacune  des  paires  de  Heurs  cat  ac- 


544  GUI 

compaçnéc  d'une  bractée.  L'amande 
du  fruit  a  le  goût  du  fruit  de  notre 
jVolsetle  {Curyhts  Avellana);  d'où  le 
nom  spécifique.  Cet  Arbre  croît  dans 
les  forets  et  au  pied  des  montagnes 
duCbili.  (G..N.) 

GEYSERITE  ou  TUF  DU  GEY- 
SER. MIN.  (Delamétherie.)  Concré- 
tion siliceuse  qui  se  forme  sur  les 
Jjords  de  la  soiuxe  volcanique  d'eau 
bouillanie  du  Geyser  ,  en  Islande.  /^. 
Quartz- Agate  Thermogéne. 

(g.  DEL.) 

GÉZIR  ET  GÉMEN.  bot.  phan. 
(  Avicenne.)  L'Oppopanax  chez  les  Ara- 
bes ,  qui  nomment  Gézar  la  Carotte 
et  le  Panais.  (b  ^ 

"  GliiEDHABA.  bot.  piian.  Nom 
que  porte  à  Ceylaii  le  Micocoulier  du 
Levant,  suivant  Hermann  et  Bur- 
mann.  {kvh.) 

GHAINOUK.  MAM.  (Gmelin.) 
L'un  des  noms  de  pays  du  Yak.  F". 

JiOEUE.  (U,) 

^  *  GHAIP.  OIS.  Nom  de  pays  de 
î'Aricou.  V.  Vautour.  (dr..z.) 

*  GHALKURU.  bot.  phan.  La 
riante  désignée  sous  ce  nom  à  Ceylan, 
doit  être ,  selon  Linné  ,  une  Casse 
dont  l'espèce  reste  à  déterminer,  (b.) 

*  GHANAM.  POIS.  Espèce  de  Sciœ- 
ne  dans  Forskahl,  laquelle  appartient 
aujourd'hui  au  genre  Hoiocentre. 

GlIANDIROBE.  bot.  pijan.  Même 
chose  que  Nhandirobe.  ï^.  Feuili.ee. 

(b.) 
GHARGED.  bot.  phan.  (Delile.) 
Et  non  Gkarqed.  Syn.  de  Nitrarla 
tridenlala  ,  vers  l'embouchure  du  Nil. 
Forskahl  écrit  Gliargkœdd-.,  ce  nom 
désigne  aussi  le  Feganum  Ha/mala. 

(B.) 

*  GHARGHAFÏI.  bot.  phan.  r. 
Kharkhafty. 

*GHASDAMINI.  bot.  phan.  (Bur- 
mann.)  Syn.  àeCasaia  Jbsus,  L.    (b.) 

GHA-TOITOI.  OIS.  Espèce  du 
genre  Merle,  f.  ce  mot.         (dr..z.) 

GHIAMALA.  mam.  L'Animal 
{africain  ,  plus  grand  que  l'Eléphant , 


GIA 

mais  plus  mince,  à  sept  cornes  et  à 
deux  bosses  ,  désigné  sous  ce  nom  par 
d'anciens  voyageurs,  paraît  être,  se- 
lon Valmont  de  Bomare,  une  Girafe 
exagérée;  il  nous  paraît  puéril  de 
chercher  au  Ghiamala  quelque  iden- 
tité parmi  les  Animaux  réellement 
existans.  Cu.) 

GlIINIA.  BOT.  phan.  (Schreber.  ) 
Syn.  de  Tamonea  d'Aublel.  F.  ce 
mot.  (B.) 

*GHITAIEMOU.  bot.  phan.  Le 
suc  durci  qui  teignait  en  jaune,  et 
que  l'Ecluse  avait  reçu  et  mentionné 
sous  ce  nom  {Exot.M.  4,  cap.  8, 
p.  82  ; ,  paraît  devoir  être  la  Gomme- 
Gutte.  (b.) 

*GHOBBAN.  pois.  Forskahl  a 
donné  ce  nom  à  une  espèce  de  Scare. 

GHOBBEYREH.  bot.  phan.  (  Ue- 
lile.  )  Le  Glinus  lotoides ,  le  Croton 
tincturium,  et  Vinula  undulata  ,  por- 
tent ce  nom  sur  les  rivages  du»Nil . 

(B.) 

GHODAPARA.  bot.  Hermann  a 
cité  sous  ce  nom  un  Arbre  que  De 
Candolle  rapporte  au  Dil/enia  spe- 
ciosa,  et  qui  serait  le  Dillenia  dentala 
de  Thunberg,  suivant  Willdenow. 
RottboU  en  a  fait  son  genre  Wunnia. 

(aud.) 
GHODHAKADURA.  bot.   phan. 
(  Hermann.)  C'est  le  nom  que  porte  à 
Ceylan  le  Slrychnos  Nux-uo/nica. 

(aud.) 

*  GHOTARRE.  ois.  Nom  de  pays 
du  Martin-Pêcheur.  ]^.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

GIACOTIN^  ois.  Frezier  mention- 
ne sous  ce  nom  un  Oiseau  de  l'île 
Sainte-Catherine,  sur  la  côte  du  Bré- 
sil, qu'il  compare  au  Faisan,  mais 
dont  la  chair  est  moins  délicate.  On 
a  soupçonné  qu'il  avait  entendu  par- 
ler duHocco.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GIARENDE ,  GÉRENDE  et  GO- 
RENDE.  rept.  oph.  Ces  noms  dési- 
gnentau  Brésil  un  ou  plusieurs  grands 
Serpens  appartenant  probablement 
au  genre  Boa,  mais  encore  peu  con- 
nus, (b.) 

GIAROLE.  OIS.  V.  Gearéole. 

*  G  F  ARRET,  pois.  L'un  des  noms 


GIB 

vulgaires  du  Smarisdans  la  Méditcr- 
lanee.  (b.) 

GIBBAIRE.  Gibbaria.  bot.  phan. 
Genre  de  Ik  famille  desSynauthérées, 
Corymbifèrcs  de  Jussieu  cl  de  la  Syu- 
génesie  nécessaire,  L.,  établi  par 
H.  Cassini  (Bullct.  de  la  Sociét.  l'iii- 
loin. ,  sop(endire  1817)  qui  l'a  ainsi 
caractérise  :  calatliide  radiée  dont  le 
disque  est  composé  de  llourons  nom- 
breux réguliers  et  màlos  ,  et  la  cir- 
couiéreuce  de  dcini-lleurons  femel- 
les ,  à  tube  court  et  à  languette  tri- 
dentée  ;  involucre  hémisphérique 
formé  de  folioles  lancéolées  ,  imbri- 
quées ,  spinesceules  et  étalées  à  leur 
sommet;  réceptacle  plane  et  sans  ap- 
pendices; ovaire  des  tleurs  de  la  cir- 
conférence courts  ,  lisses  et  bossus 
Bur  leur  face  extérieure;  faux  ovaires 
des  tleurs  centrales  comprimés,  striés 
et  surmontés  d'un  rebord  irréguliè- 
rement découpé.  Ce  genre  est  placé 
f)ar  son  auteur  dans  la  tribu  des  Ca- 
endulées  près  des  genres  Calendula 
et  Osteospermum.  Il  ne  se  compose 
que  d'une  seule  espèce  ,  Gibbaria  bi- 
color ,  Cass. ,  dont  les  fleurs  sont 
d'une  belle  couleur  de  feu  dans  le 
centre  et  sur  la  partie  iuférieure  des 
deMii-lleurons  ,  taudis  que  la  partie 
supérieure  de  ceux-ci  est  blanche.  La 
description  eu  a  été  faite  sur  un 
ëchanlillon  recueilli  au  cap  de  Bon- 
ne-Espérance par  Thunberg  et  con- 
servé dans  l'herbier  de  Jussieu  oii 
cette  Plante  est  placée  parmi  \c?>  Arc- 
totis  (G..N.) 

GIBBAR.  MAM.  Syn.  de  Balénop- 
tère à  ventre  lisse.  V.  Baleine,  (b.) 

GIBBE.  Gibbus.  moi,l.  C'est  à  tort 
que  Montfort,  dans  sa  Conchyliolo- 

Êie  systématique  (T.  11,  p.  3o2),  a  éta- 
li  ce  genre.  11  en  a  pris  le  type  par- 
mi les  iMaillots  ,  et  pour  celui  de  ce 
genre  qui  oÛ're  une  bosse  ou  une  dé- 
viation latérale  du  dernier  tour  ,  ce 
qui  le  rend  largement  ombiliqué  ;  son 
ouverture  est  subquadrilalère.  C'est 
2e  Bulimus  Lyonelianus  de  Bru- 
guière,  et  un  véritable  Maillot  pour 
Lamai'ck  et  les  auteurs  qui  le  sui- 
vent. Fcrussac  a  placé  cette  Coquille 


GIB  345 

parmi  les  Cochlodontes  ,  dans  le  pre- 
mier groupe  (  les  Maillots  )  sous  le  n" 
47a.  Elle  vient  de  l'Ile-de-Erance, 
et  elle  est  encore  extrêmement  rare 
dans  les  collections,  quoique  Bory  de 
Saint-Vincent  nous  ait  assuré  qu'elle 
remplissait  tous  les  bois  du  centre  de 
l'île  parmi  les  Mousses.  (d..h.) 

GIBBIE.  Gibbium.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Pentamères,  établi  parScopoli  ctadop- 
tc  par  Latrcillc  qui  le  place  (  Règn. 
Anim  de  Cuv.)  dans  sa  famille  des 
Serricornes  ,  tribu  des  Ptiniores.  Ses 
caractères  sont  :  antennes  insérées 
au-devant  des  yeux,  plus  velues  à 
leur  extrémité  ,  .'iélacées  et  composées 
d  articles  cylindriques,  dont  le  se- 
cond et  les  deux  suivans  un  peu  plus 
épais;  yeux  très- petits  et  aplatis; 
corps  assez  court;  prothorax  cylin- 
drique très-court ,  plus  étroit  que 
l'abdomen  ,  et  dilaté  en  manière  d'an- 
gle au  milieu  de  son  bord  postérieur; 
point  d'écussou  visible  à  l'extérieur  ; 
elytrcs  embrassant  l'abdomen;  celui- 
ci  très-grand  ,  renflé  ,  presque  demi- 
globuleux.  Les  Gibbies  dilVèrent  es- 
sentiellement des  Ptines  par  l'inser- 
tion des  antennes  ,  et  ils  s  éloignent 
ties  Ptilins  ,  des  Dorcalomes  et  des 
Vrillcttcs,  par  la  forme  générale  du 
corps  ,  et  par  celle  des  antennes.  Les 
habitudes  de  ces  Insectes  sont  assez 
analogues  à  celles  des  Ptiues  ;  ou  les 
rencontre  ordinairement  dans  les 
collections  d'Animaux  et  de  Plantes. 

Le  GiBBiE  ScoTiAS,  Gibhia  Sco- 
iias  ou  le  Ptlnus  Scutias  des  auteurs  , 
et  la  Bruche  sans  ailes  de  Geoffroy 
(Hist.  des  Ins.  T.  i ,  p.  i6t  ,  n.  2  ) , 
peut  être  considéré  comme  le  type 
du  genre.  Il  a  été  figuré  par  Olivier 
(His't.  Nat.  des  Coléopt.  T.  11 ,  n.  17, 
pi.  \  ,  fig.  2,  a  b).  Il  habite  lEu- 
rope.  On  connaît  encore  quelques 
autres  espèces;  l'une  d'elles  porte  le 
noju  d'Hirticoliis.  Une  autre  a  été 
appelée  Bicolor  par  Dejean  (Catal. 
des  Celéopt.  ,  p.  4i).  Elle  est  origi-- 
naire  du  Péiou.  (aud.) 

GIBBON.  MAM.  V.  Orang. 

GIBBUS.  MOLL.  1^.  GUBBE. 


346  GIF 

GIBECIÈRE.  MOi-L.  On  donne 
vulgairement  ce  nom  à  tous  les  Pei- 
gnes dont  les  valves  sont  également 
creuses.  Lamaick  l'a  particufièrement 
applique  à  VOslreaPes-felis  de  Linue. 
Blainvillo  croit  au  contraire  que  c'est 
l'Ostrea  variegata  qui  a  été  nommée 
ainsi  ;  mais  à  cet  égard  ,  nous  pensons 
que  l'auleur  a  voulu  ciler  VOatrea 
varia  de  Linné,  car  nous  avons  inu- 
tilement cUerclié  le  uarie^ata  dans 
le  Sjstema  Naliirœ.  h'Ostrea  uaria 
de  Linné  répond  au  Peigne  bigarré, 
FecteiL  varius  de  Lamarck.  Le  Pec- 
ieri  operculaiis  ,  Laink.,  porle  aussi 
ce  nom,  qui,  comme  on  le  voit,  s'ap- 
plique indistinctement  à  plusieurs 
espèces.  On  en  fait  des  bourses  à  Na- 
ples.  (D..H,) 

GIBEL  ou  GIBÈLE.  pois.  Ceîte 
espèce,  encore  qu'elle  ait  été  figu- 
rée par  Bloch,  pi.  12,  sous  le  nom 
de  Cypiinus  Gibelio,  n'est  pas 
assez  exactement  connue  pour  pou- 
voir être  placée  dans  l'un  des  sous- 
genres  établis  chez  les  Cyprins.  /^.  ce 
mot.  (b.) 

GIBOYA.  UEPT.  OPH.  L'un  des 
noms  brasiliens  du  Boa  Aboma.    (b.) 

*  GIÇARA.  BOT.  PHAN.  Le  Palmier 
du  Brésil  mentionné  sous  ce  nom  par 
Pison  n'est  pas  plus  connu  que  celui 
que  le  même  auteur  appelle  Giocara. 

(B.) 

"GICLET.  BOT.  PiiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Momordica  Elate- 
liiim ,  L.  (b.) 

*  GIFOL.E.  Gi/bla.  bot.  phan.  Ce 
nom,  qui  est  un  anagramme  insigni- 
liant  du  mot  Filago ,  a  été  donné  par 
H.  Cassini  (Bullet.  de  la  Société  Phi- 
lomathique  ,  septembre  1819)  à  un 
des  genres  qu'il  a  établis  aux  dépens 
de  ce  dernier.  Il  appartient  à  la  la- 
mille  des  Synantliéi  ées  ,  Corymbi- 
fères  de  Jussieu  ,  tribu  des  Inulées  de 
Cassini ,  et  à  la  Syngénésie  superflue , 
L.  Ses  différences  d  avec  le  wsi\.  Fi- 
lago ,  consistent  seulement  dans  les 
fleurons  du  disque  qui  sont  herma- 
phrodites au  lieu  d'être  mâles, et  leurs 
ovaires  aigrettes ,  lundis    que  ceux 


GIG 

des  Filages  sont  dépourvus  d'aigrette^. 

L'auleur  de  ce  genre,  ou  plutôt  de 
ce  sous-genre  ,  n'y  rapporte  avec  ccr- 
tiuide  que  le  Filago  gerrnanica ,  L.  , 
Plante  herbacée,  annuelle,  à  tige 
ramifiée,  dichotome,  laineuse,  et  à 
capitules  solitaires  ,  terminés  ou 
axillaires.  Elle  es',  commune  en  Eu- 
) ope  dans  les  champs,  et  on  la  con- 
naît vulgairement  sous  les  noms 
d'Herbe  à  Coton  et  Cotonnièie. 

hc  Filago pjrajnidata,  L.  ,  appar- 
tient encore  à  ce  sous-genie,  selon 
Cassini,  qui ,  cependant ,  ne  donne 
pas  ce  rapprochement  comme  certain. 

(G..N.) 

GIGALOBIUM.  bot.  phan. 
(P.  Browne.)  Syn.  de  Mimosa  scan- 
dens ,  L.  (b.) 

*  GIGA^iTÉE.  Gigantea.  bot. 
CRYPT.  {Hydropliytes.  )  Genre  proposé 
par  Stackhouse  dans  la  deuxième  édi- 
tion de  sa  Néréide  Britannique,  qui 
l'a  caractérisé  ainsi  :  fronde  simple  ou 
découpée,  cartilagineuse,  épaisse,  très- 
glabre  ,  remplie  intérieurement  d'une 
mucosité  diaphane,  rétiforme,  dans 
laquelle  sont  des  graines  étroites  ,  al- 
longées, formant  de  pcliies  taches 
éparses  ou  dispersées  en  séries.  Ce 
genre  ,  dont  le  nom  est  celui  que 
C.  Bauhin  donnait  au  Topinam- 
bour, ce  qui  ne  le  rend  pas  meilleur 
puisqu'il  pèche  contre  toutes  les  rè- 
gles de  la  nomenclature  ,  ne  diffère  en 
aucune  manière  de  celui  que  nous 
avons  nommé  Laminaria ,  adopté 
sous  ce  nom  par  les  naturalistes. 
Stackhouse  ne  l'avait  composé  que 
de  trois  espèces,  qui  sont  nos  La- 
minaires saccharine  ,  bulbeuse  et  di- 
gilée. /^.  Laminaire.         (lam.-x.J 

*  GIGARTINE  (fbuctification). 
BOT.  CRYPT.  {Hydrophjtes.)  Du  mot 
qui,  en  grec,  signifie  grain  de  Raisin. 
Les  fructifications  des  Ilydrophytes, 
auxquelles  nous  donnons  cette  épi- 
thète,ont  la  demi-transparence  nébu- 
leuse des  grains  de  raisin  et  leur  cen- 
tre opaque  par  la  i-éunion  des  capsu- 
les, comme  les  pépins  dans  le  fruit 
de  la  Vigne;  ce  caractère  s'observe 
dans  toutes  les  Plajilcs  marines  que 


GÏG 

nous  avons  réunies  dans  un  seul 
groupe  ,  sous  le  nom  de  Gigartine. 
y.  ce  mol.  (LAM..X.) 

GIGARTINE.  Gigartina.  rot. 
CRYPT.  (  Jfydrophytes.  )  Genre  de 
l'ordie  des  Floridées  à  feuilles  cy- 
lindriques ou  uidies  ayant  pour  ca- 
vaclèiu  :  des  tuhercules  spliéiiquos 
ou  liéniispliéiiquc-s  ,  sessiles  ,  gigar- 
tins  ,  épai  s  sur  di-s  rameaux  conslam- 
mcul  cylindriques  ou  sur  leurs  divi- 
sions loliilormes.  Presque  toutes  les 
Gigartines  ont  été  classées  par  Uotli 
dans  le  genre  Cerarnium.  De  CaniU)l- 
le  en  a  placé  plusieurs  parmi  les  Ul- 
ves  ;  beaucoup  d'autres  botanistes  les 
ont  considérées  comme  des  Fucus. 
JStackhousea  conservé  le  genre  Gigar- 
tina ,  mais  il  ne  le  compose  que  d'une 
seule  espèce  ,  le  Gigartina  pisiiltata  , 
qu'il  nomme  Gigartina  LœJUngii. 
Agardli,  d  ins  son  Synopsis  Âlga- 
runi  Scandinaviœ  ,  a  classé  les  Gigar- 
tines parmi  ses  Sphérocoques  et  ses 
Chondries  ;  il  n'a  pas  adopté  le  genre 
Gigartina.  Lyngbj'e  l^a  conservé  dans 
Son  Tentamen ,  mais  après  en  avoir 
sépaié  quelques  espèces,  principale- 
ment le  Fucus  Gigartinus  de  Linné 
qui  lui  sert  de  type.  Il  a  cru  devoir  y 
placer  le  Fucus  viridis  ,  qui  est  une 
Desmarestie,  genre  de  l'ordre  des  Fu- 
cacécs  ,  les  Fucus  iycopudiuides  et 
pinastroidcs  de  Turner  qui  appartien- 
nent aux  Géra  mies  ;  il  a  décrit  deux 
espèces  nouvelles  sous  le  nom  de  lu- 
brica  et  de  Fabriciana.  Nous  regar- 
dons la  première  comme  une  Dumon- 
tie,  et  la  ileuxième  ne  diffère  point  du 
Fucus  gtandulosus  de   Turner.  D'a- 

frès  ces  faits,  nous  ne  croyons  pas  que 
on  puisse  adopter  le  genre  Gigarti- 
na tel  que  Lyngbye  l'a  élabli.  L'or- 
ganisation des  Gigartines  ressemble  à 
celle  des  autres  Floridées.  Au  centre, 
un  tissu  cellulaire  grand  et  régulier  , 
entouré  d'une  petite  couclie  de  tissu 
cellulaire  à  mailles  très-petites,  taisant 
peut-être  fonction  d'écorce,  etdont  la 
surface  secliangeen  un  épidémie  très- 
mince. Dans  quelques  espèces,  lorsque 
la  Plante  a  fini  sa  croissance,  cet  épi- 
ilerme  s'enlève  avec  la  plus  grande 


GlG  34? 

facilité  au  moyen  de  la  macération. 
Kotl»  et  (pulquos  autres  naliualistes 
ont,  ainsi  (pie  nous  l'avons  dit ,  classé 
dans  le  genre  Cerarnium  la  plupart 
des  Gigartines  et  des  Plocamies,  et 
les  ont  conlondues  avec  les  Hydro- 
pli  V  tes  ailiculées.  Il  est  facile  cepen- 
dant de  l(!s  distinguer.  Si  l'on  coupe 
lotigiludinalement  une  tige  ,  un  ra- 
meau ,  une  feuille  des  premières,  la 
substance  ou  le  tissu  n'est  pas  inter- 
rompu ,  il  est  toujours  homogène. 
Les  contractions  ou  étranglcmens  va- 
rient beaucoup  dans  les  individus  de 
la  même  espèce;  quel({uefois  elles 
sont  si  fortes ,  si  apparentes,  que  la 
Plante  paraît  parfaitement  articulée; 
mais  aucune  Florldée  cylindrique 
n'est  cxemplede  quelque  contraction, 
principalement  aux  extrémités  ;  quel- 
ques-unes, comme  la  Gigarline  articu- 
lée et  les  es[)èces  congénères, en  offrent 
depuis  la  racine  jusqu'au  sommet. 
Nous  croyons  que  les  contractions  ne 
commencent  à  se  former  que  lorsque 
la  Piaule  est  parvenue  à  un  certain 
âge  ,  ou  bien  au  moment  où  les  fruc- 
tifications se  développent.  Il  semble 
que  la  nature  forme  cesétraiiglemens 
pour  donner  de  la  solidité  au  tissu 
de  ces  Plantes  ,  ou  pour  retarder  la 
marche  des  fluides  ,  leur  faire  subir 
une  élaboration  plus  complète,  en  les 
soumettant  plus  long-temps  à  l'action 
vitale,  et ,  par  ce  moyen  ,  les  rendre 
aptes  à  former  ou  à  développer  les 
organes  destinés  à  la  reproduction. 
Nous  ne  séparons  point  les  Floridées 
contractées  des  Floridées  cloisonnées  , 
parce  qu'elles  se  lient  entre  elles  par 
une  foule  de  caractères,  et  que  sou- 
vent la  même  espèce  offre  des  con- 
tractions ou  un  tube  continu,  rempli 
de  quelques  filamens  qui  se  dirigent  de 
Il  circonféienceau  centre.  Il  en  estqui 
paraissent  entièrement  cloisonnées  , 
d'autres  n'ont  des  cloisons  que  dans 
les  tiges,  ou  dans  les  rameaux,  ou 
'«'.ans  leur  partie  supérieure  ;  quel- 
ques-unes n'offrent  ce  caractère  que 
dans  leur  jeune-se.  Enfin  la  même  es- 
pèce possède  quelquefois  ces  préten- 
dues cloisons,  et  d'autres  fois  elle 
n'en  a  pas  même  l'apparence,  Ilexis- 


548  GIG 

te  des  Piaules  marines  de  couleur 
verte  ou  olivâtre  qui  ont  également 
les  tiges  ou  les  rameaux  fortiiiés  par 
des  cloisons  réelles  ou  apparentes. 
Les  caraclères  qu'ofFient  les  fiuclifi- 
catioDS  de  ces  Végétaux  ,  réunis  à 
ceux  de  îa  couleur  ,  les  éloignent  des 
genres  qui  composent  la  brillante  fa- 
mille des  Floridées.  Quoique  la  forme 
des  Glgartines  varie  beaucoup,  leurs 
fructifications  présentent  toujours  les 
mêmes  caractères  ;  elles  ne  diffèrent 
que  par  la  grandeur,  quelquefois 
égale  à  celle  d'une  graine  de  Radis  , 
d'autres  fois  si  petite  qu'elle  est  pres- 

3 ue  invisible.  Plusieurs  espèces  ont  la 
ouble  fructification  particulière  à 
une  grande  partie  des  Floridées.  La 
couleur  présente  les  nuances  les  plus 
brillantes  ,  lorsque  les  Gigartiues  ont 
été  exposées  à  l'action  de  l'air,  de  la 
lumière ,  etc.  ;  vivantes ,  elles  sont 
d'un  rouge  purpurin  plus  ou  moins 
foncé;  cette  couleur  ,  dans  quelques 
espèces,  est  extrêmement  fugace  et 
s'altère  avec  la  plus  grande  facilité. 
Les  Gigartines  ne  sont  pas  d'une 
grandeur  considérable  ;  la  plupart 
ont ,  en  général ,  un  ou  deux  décimè- 
tres de  hauteur;  quelques-  unes  trois 
à  cinq  ;  et  nous  n'en  connaissons 
qu'un  très-petit  nombre  de  six  à  huit 
décimètres. 

Pour  aider  à  déterminer  les  nom- 
breuses espèces  que  nous  avons  réu- 
nies dans  ce  genre,  nous  les  avons 
divisées  en  trois  sections  :  la  pre- 
mière offre  pour  caractère  :  feuilles 
distinctes  ,  éparses  sur  les  tiges  ou 
les  rameaux.  La  deuxième  :  tiges  et 
rameaux  dépourvus  de  feuilles  et  sans 
contractions.  La  troisième  :  contrac- 
tions ou  élranglemens  dans  les  tiges 
iCt  les  rameaux.  Chacune  de  ces  trois 
sections  pourrait  former  un  genre  par- 
ticulier; mais  la  fructification  étant 
la  même  dans  toutes  les  espèces,  nous 
.croyons  devoir  conserver  le  genre  Gi- 
gartine  tel  que  nous  l'avons  ancien- 
nement établi.  Ces  Hydrophytes  sont 
toutes  annuelles  ,  et  bien  peu  se  tiou- 
vent  dans  les  régionséquatoriales;  c'est 
principalement  au  centre  des  zones 
iempérées  des  deux  hémisphères  que 


GIL 

les  espèces  sont  les  plus  nombreuses  , 
et  beaucoup  d'entre  elles  ont  des 
rapports  singuliers  de  formes  à  la 
même  latitude  dans  les  deux  hémi- 
sphères. Parmi  les  espèces  les  plus  re- 
marquables, nous  croyons  devoir  ci- 
ter les  Gigarlina  uvaria  et  ovala  par 
leur  ressemblance;  mais  l'une  se 
trouve  dans  la  Méditerranée  et  l'autre 
sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande. 
Le  G.  confc/voides  des  côtes  occiden- 
tales de  France  ,  dont  les  nombreuses 
variétés  diffèrent  toujours  de  celles 
que  l'on  trouve  dans  la  Méditerranée; 
le  G.  tendx ,  dont  les  Chinois  font 
une  si  grande  consommation  ;  le  G. 
Helminthochorton,  qui  devrait  former 
à  lui  seul  la  Mousse  de  Corse  des 
pharmaciens,  mais  qui  souvent  ne 
s'y  trouve  même  pas.  Nous  avons  re- 
connu plus  de  quatre-vingts  espèces 
d'flydrophytes  dans  cette  Mousse  de 
Corse  ,  et  ses  propriétés  étaient  toutes 
les  mêmes.  Nous  mentionnerons  en- 
core les  G.  capillaris  et  cLaveLlo&a  ,  si 
difficiles  à  distinguer,  surtout  le  pre- 
mier qui  n'est  peut-être  qu'une  variété 
tiès-singulière  du  G.  purpurascens  ;\e 
G.  arliculata,  qui  n'est  pas  toujours  ar- 
ticulé et  donton  a  découvei  t  ])lusieurs 
congénères  dans  la  Nouvelle-Hollan- 
de. Sa  tige  ,  presque  fisluleuse  ,  est 
remplie  intérieurement  de  petits  fila- 
niens  articulés  qui  se  projettent  sans 
ordre  de  la  circonférence  au  centre. 
Ce  caractère  ,  réuni  à  celui  de  la  for- 
me que  l'on  observe  dans  toutes  les 
Gigartines  de  la  troisième  section  ,  in- 
dique les  rapports  qui  existent  entre 
ces  Plantes;  peut-on  s'en  servir  pour 
caractère  générique?  Les  G.  pedun- 
culata,  scurpioicles  et  rutunda  pour- 
ront former  par  la  suite  autant  de 
genres  ,  à  cause  des  caraclères  qu'el- 
les présentent,  tant  dans  leur  organi- 
sation que  dans  leur  fructification. 

(LAM..X.) 

GIGARUM.  BOT.i'iiAN.  (Cœsalpin.) 
Syn.  de  Gouet.  J^.  ce  mot.  (b.) 

♦GIGENlA.ois.(Aldrovande.)Syn. 
de  Grive.  V.  Merle.  (dr..z.) 

GIGERI.  BOT.  PIIAN.  F  .  JUGÉOLINE. 

GILBE.  BOT.  PUAN.  L'un  des  sy- 


GIL 

lionymes  vulgaires  de  Gcncl  dos  tcin- 
liiricrs.  (k.) 

*  GIUIOOTKR.  OIS.  (Chailcton.) 
Syn.  de  la  Hulotte.  F.  Chouette. 

(DU..Z.) 

GILIA.  BOT.  niAN.  Le  genre  établi 
sous  ce  nom  par  les  auteurs  de  la 
Flore  du  l'éiou  a  dtc  réuni,  malgré 
SCS  liges  herbacées,  au  Cantua,  par 
le  prôfes.seur  Jussicu  (  Annales  du 
M  uséum ,  T.  m  ,  p.  1 1 3  ).  r.  Cantua. 

(G..N.'' 

GILIBEUTIE.  Gillherlla.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Ara- 
liacées,  et  de  l'Hcptandrie  lleptagy- 
nie,  L.  ,  établi  par  Ruiz  et  Pa\on 
[J'iur.  Pcniv.  0  ,p.  yS,  lab.  012)  qui 
l'ont  ainsi  caractérisé  :  calice  à  sept 
dents;  corolle  à  sept  pélales;  sept 
ctamines  ,  et  sept  stigmates  ovés  et 
écartés;  capsule  à  sept  loges  dispo- 
sées en  étoiles  et  renfermant  chacune 
uue  graine  oblongue.  Le  nombre  des 
parties  de  la  tleur  est  quelquefois 
augmenté  d'une  ou  deux.  Ce  yenre 
est  liès-<"approché  du  Foly scias  de 
Forstcr;  Jussieu  pense  même  qu'il 
doit  lui  être  réuni.  Un  bel  Arbre  le 
constitue  ;  c'est  le  Gilibertia  iimhel- 
lata  qui  croît  dans  les  forets  de  ÎSlun- 
na  au  Pérou ,  et  dont  la  hauteur  est 
de  dix  mètres. 

Le  nom  de  Gilibertia  a  été  donné 
parGmelûn  (  Syst.  682)  à  un  genre 
de  la  famille  des  Méliacées  qui  avait 
déjà  été  nommé  Quivisia  par  Com- 
merson  et  Jussieu.  Willdenow  en  a 
néanmoins  décrit  les  espèces  sous  le 
noni  de    Gilibertia.    V.  QuivisiE. 

(G..N.) 

GILLENIE.  Gdlenia.  bot.  phan. 
Sous  ce  nom  ,  Mœnch  a  établi  aux 
dépens  du  Spirœa  de  Linné  ,  un  gen- 
re qui  a  été  adopté  par  ISutlal  et 
par  d'autres  botanistes  améiicains. 
La  diversité  du  port  et  quelques  ca- 
iactcres  dans  les  organes  de  la  fruc- 
tification ,  sembleraient  déposer  en 
faveur  de  ce  genre  qui  renferme- 
rait deux  espèces,  les  G.  trifoUata  ^ 
Mœnch,  et  G.  stipularea,  de  Barton  et 
JNuttal.  Mais  notre  ami  Cambessèdes 
de  Montpellier,  dans  la  Monographie 


GIN  349 

du  ^c.nvc  Spirœa  ,  récemment  publiée 
'^  Annal,  des  Seienc.  natur.  T.  i, 
p.  aiîg),  a  démontré  l'insuffisance  de 
ces  caiactères,  et  ne  s'est  servi  du 
mot  Gillenia  que  pour  nommer  une 
section  du  genre  Spirée.  V .  ce  mot. 

(G..N.) 

GILLIT.  ois.  Espèce  du  genre 
Moucherolle.  /"'.  ce  mot.       (dr.  .z.) 

GILLON.  BOT.  PiiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Gui.  V.  ce  mot. 

GIL[.ONIERE.  OIS.  C'ost-à-dire 
Mangeuse  de  Gui.  Syn.  vulgaire  de 
Draine.  J^.  Mjekle.  (dr..z.) 

''GTLOCK.  OIS.  (Schv^renck.)  Syn. 
de  Courlis  cendré.  P".  Courlis. 

(DH..Z.) 
GILTSTEIN.  MIN.  Nom  vulgaire 
sous  lequel  ou  désigne,  dans  le  Jiaut 
et  bas  Valais  ,  une  roche  serpenti- 
neuse  qui  résiste  très-bien  à  une  forte 
chaleur  et  sert  à  construire  des  poêles 
et  des  fourneaux.  (aud.) 

GIMBERNATIA.  bot.  piian.  lluii 
et  Pavon,  dans  la  Flore  du  Pérou  et  du 
Chili ,  ont  donné  ce  nom  au  genre  que 
Jussieu  avait  antérieurement  fait  con- 
naître sous  celui  de  Chunchua.  V .  ce 
mot.  (g.  n.) 

*  GIMELL.  MAM.  Le  Chameau 
chez  les  Arabes.  (b.) 

*  GIMRI.  ois.  (Forskahl.)Syn. 
arabe  de   Tourterelle.  F'.  Pigeon. 

(DR..Z.) 

GINANNIA.  BOT.  PHAN.  Nom  subs- 
titué par  Scopoli  et  Schreberà  celui 
de  Falovea,  genre  de  la  famille  des 
Légumineuses  établi  par  Aublet ,  et 
adopté  par  Jussieu.  F.  Palovée. 

(G..N.) 

GINGE.  bot.  phan.  Camerarius 
nommait  ainsi  la  jolie  graine  écarlate 
marquée  de  noir  de  l'Abrus.  F.  ce 
mol.  (B.) 

GINGEMBRE.  Zingihcr.  bot, 
piian.  Genre  de  la  famille  des  Amo- 
mées  ou^'cifamincesde  Brownctde  la 
Monandrie  Monogynie  ,  L.  ,  confon- 
du par  Linné,  Lamarck  et  Jussieu  , 
parmi  les    Amomes ,    et    séparé    de 


350 


GIN 


ceux-ci  par  ^osco'é  {Transact.  Lin. 
Soc.  T.  viii  ,  p.  548  )  qui  l'a  ainsi  ca- 
raclërisé  :  périanthe  extérieur  à  trois 
divisions  courtes;  l'intéiieui  tuLuIeux 
à  trois  divisions  irrdgulicres:  anthè- 
re fendue  eu  deux;  piocessus  termi- 
nal simple  et  subuié  ;  style  reçu  dans 
le  sillon  de  i  ctamine.  Jussieu  avait 
déjà  fait  remarquer  la  différence  de 
rinflorescence  des  Gingembres  d'avec 
celle  des  Amomes;  les  premiers  ont 
des  fleurs  disposées  en  épi  .serré  ,  ra- 
«lical  et  imbriqué  Comme  presque 
toutes  les  autres  Amomées  ,  les  espè- 
ces du  genre  Gingembre  sont  indi- 
gènes des  Indes-Orientales. 

Le  Gingembre  orFJCiNAL,  Zingi- 
ber  officinale  ,  Rose.  [loc.  cit.) ,  Ach. 
Richard,  Bot.  médic.  T.  i,  p.  112; 
yl momian  Z ingiber ,  L.  Cette  Plante  a 
ime  racine  tuberculeuse  de  la  grosseur 
du  doigt ,  irrégulièrement  coudée  , 
coiiace  el  blanche  à  l'intérieur;  sa 
tige  ,  haute  de  sept  à  huit  décimètres, 
est  cylindrique  ;  elle  porte  des  feuilles 
alternes,  distiques,  lancéolées,  ai- 
guës ,  terminées  iuférieurement  par 
une  gaîne  longue  et  fendue.  La  ham- 
pe qui  porte  les  fleurs  naît  à  côté  de 
la  tige,  et  elie  est  recouverte  d'écaillés 
ovales,  acuminées ,  engainantes  ,  ana- 
logues à  celles  de  la  base  des  feuilles. 
Chaque  écaille  florale  renferme  deux 
fleurs  jaunâtres  qui  paraissent  succes- 
sivement ;  leur  labelle  ou  division 
interne  et  inférieure  du  périanthe  est 
pourpre,  varié  de  brun  et  de  jaune. 
La  culture  du  Gingembre  piospèie 
maintenanlàCayenne  et  aux  Antilles. 
C'est  sur  des  échantillons  provenant 
de  ces  lieux  el  recueillis  par  le  pro- 
fesseur Richard,  que  son  fils  ,  notre 
collaborateur,  a  fait  la  description  de 
^l'espèce  dont  nous  avons  extrait  les 
détails  précédens. 

La  racine  de  Gingembre ,  quoique 
séchée ,  a  une  odeur  piquante,  une 
saveur  aromatique  et  brûlante  qu'elle 
doit  à  la  présence  de  beaucoup  d'hui- 
le volatile  ;  elle  renferme  ,  en  outre  , 
une  grande  quantité  d'Amidon.  La 
violente  action  de  ce  médicament  sur 
toutes  les  parties  de  la  membrane  mu- 
queuse fait  qu'on  l'emploie  rarement. 


GIN 

Ingéré  dans  l'estomac,  il  y  détermine 
un  sentiment  de  chaleur  ti  ès-pénible, 
et  il  excite  puissamment  les  forces 
digestivcs.  Sous  ce  rapport ,  on  peut 
l'administrer,  soit  en  poudre  et  associé 
avec  d'autres  médicamens  pour  miti- 
ger  son  énergie  ,  soit  en  infusion  ou 
en  élixir.  Si  on  met  eu  contact  la  ra- 
cine de  Gingembre  avec  la  membra- 
ne pituitaire  ,  ou  qu'on  en  mâche  une 
petite  quantité,  elle  produit  à  l'ins- 
tant même  de  violens  éternuemens  ou 
un  écoulement  abondant  de  salive. 
Certains  marchands  de  Chevaux  tiès- 
rusés  ont  su  profiter  de  cette  activité 
irritante  du  Gingembre;  avant  d'es- 
sayer un  Cheval,  ils  lui  en  mettent 
une  petite  quantité  à  l'entrée  de  l'a- 
nus ;  et  l'irritation  produite  sur  les 
muscles  releveurs  de  la  queue,  donne 
à  la  bête  une  allure  factice  à  la- 
quelle on  veut  bien  attacher  quel- 
que prix. 

On  appellcjdans  quelques  colonies, 
le  Balisier  Gingembre  bâtard. 

(G..N.) 

GINGEOLIER.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Jujubier,    (b.) 

GINGEON  ou  VINGEON.  ois. 
Syn.  du  Canard  siffleur.  V.  Canard. 

(DB..Z.) 

GINGIDIE.  Gingidium.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Om- 
bellifères  et  de  la  Pentandrle  Dy- 
ginie,  L.  ,  établi  par  Forster  {Cka- 
ract.  Gêner,  austral.,  tab.  21)  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  calice  à  cinq 
dents;  cinq  pétales  lancéolés  ,  inflé- 
chis et  cordiformcs;  fruit  ové  ,  cou- 
ronné par  le  calice  et  marqué  de  qua- 
tre sirles.  Les  ombelles  sont  inégales; 
chaque  ombellule  ,  dont  la  collerette 
a  six  folioles ,  n'est  composé  que  d'un 
petit  nombre  de  fleurs  dont  les  cen- 
tiales  avortent.  La  Plante  qui  consti- 
tue ce  genre  est  indigène  de  la  Nou- 
velle-Zélande. 

Willdenow  {Species  Plant-  T.  i,  p. 
1428)  et  Sprengel  [in  Sc/iultes  Syst. 
veget.  T.  VI,  p.  552)  ontdécrit  le  Gln- 
gidiuni  montanum  ,  Forst.  ,  comme 
une  espèce  de  Ligusticum.  7-^.  Livîï- 
CH£,  (g..n.) 


GIN 

GINGLIME.  MOLJ..  Co  nom  a  élc 
employé  pour  ilcsigiicr  la  chavnièic 
ties  Coquilles  bivalves.  (b.) 

GINGO.  BOT.   riîAN.  V.  GiNKGO. 

GINGOULE.  BOT.  CRYrT.  Nom 
barbare  que  l'aulet  n'a  pas  manqué 
d'emprunter  au  langage  rustique  pour 
désitjrnei-  la    Chanleiellc    el  l'Airaric 


«lu  Panicaut. 


(B.) 


GINKGO.  noT.  pii.vn.  KiKmpfer 
a  ('.écrit  sous  ce  nom  un  grand  et  bel 
Arbre  de  la  taille  de  noire  Noyer  , 
qui  croît  à  la  Chine  et  au  Ja[>on  ,  et 
qui  depuis  long-temps  est  en  quel- 
que «orte  naturalisé  en  l'Europe  dans 
les  jardins  d'agrémens.  Pendant  long- 
temps on  n'a  connu  que  fort  incom- 
plètement la  structure  de  ses  fleurs. 
Aussi  u"avait-on  pas  pu  déleiminer 
ses  rapports  naturels,  ni  la  famille  à 
laquelle  il  devait  être  rapporté.  Mais 
les  observations  de  Smith  (  Linn. 
l'raris.  iii,  p.  .t5o  )  et  surtout  celles 
du  professeur  Richard  ne  laissent 
aujourd'hui  aucun  doute  sur  ses  af- 
finités. C'est  dans  la  famille  des  Co- 
nifères ,  auprès  des  genres  Phjllo- 
ctadus  et  Dacrjdiitm,  qu'il  doit  être 
placé.  \  oici  les  caractères  de  ce  gén- 
ie auquel  Linné  avait  conservé  son 
nom  primitif,  que  Smith  ch;ingea 
sans  raison  suffisante  en  celui  de  Sa~ 
lisburia.  Les  fleurs  sont  unisexuées  , 
monoïques  ou  plus  souvent  dioï- 
ques  ;  les  fleurs  mâles  forment  des 
chatons  allongés  ,  composés  d'un 
axe  simple,  duquel  naissent  un  très- 
grand  nombre  d'étamines  qui  sont 
autant  de  fleurs  mâles  sans  aucune 
trace  d'enveloppes  florales.  Ces  éta- 
mines  offrent  un  filet  assez  court  qui 
se  termine  par  deux  anthères  uniîo- 
cula  res  ,  d'abord  rapprochées,  puis 
écartées  l'une  de  l'autre  et  divergen- 
tes. Elles  s'ouvrent  chacune  par  un 
sillon  longitudinal  ;  à  leur  partie  su- 
périeure on  trouve  entre  elles  une 
très-petite  écaille  fimbrice;  ces  deux 
anthères  peuvent  être  considérées 
comme  appartenant  à  deux  étamincs. 
.Les  fleurs  femelles  naissent  comme 
les  mâles    ilu  sommet   de  petits  ra- 


GIN  ô.'^i 

meaux  courts  et  écaillcnx;  elles  sont 
portées  sur  des  pédoncules  longs  et 
grêles  qui  se  terminent  chacun  par 
deux  ou  trois  fleurs  scssiles  ou  légè- 
rement pédonculées  ;  le  sommet  du 
pédoncule  s'évase  pour  former  une 
cupule  qui  embrasse  la  fleur  dans  son 
tiers  inférieur.  Chaque  fleur  est  pe- 
tite ;  son  calice  est  semi-adhérent 
avec  l'ovaire,  s[)héroïde ,  anjinci  à 
son  sommet  qui  se  termine  en  un  pe- 
tit limbe  orbiculé  ,  plann;  l'ovaiie  a 
la  mêuic  forme  que  le  calice  ,  le  fruit 
est  de  la  grosseur  d'une  noix  ,  d'un 
jaune  verdàtre  ,  drupacé  ;  la  chair  est 
formé  par  le  calice  épaissi;  la  partie 
ligneuse  est  peu  épaisse;  la  gi aine  of- 
fre dans  un  endosperme  cfiarnu  et 
fort  épais  un  embryon  renverse  , 
cylindrique ,  placé  dans  une  cavité 
intérieure;  cet  embryon  est  intime- 
ment soudé  par  sa  radicule  avec  l'en- 
dosperme  ;  les  cotylédons  sont  au 
nombre  de  deux. 

Le  GiNKGO  ,  Ginkgo  hiloha  ,  L.  , 
Salisbiii-ia  Ginkgo,  Rich.  ,  Conif.  , 
t.  5  et  ,5  bis  ,  est  ,  ainsi  que  nous 
Pavons  dit,  un  fort  grand  Arbre, 
mais  qui  en  Europe  s'élève  lare- 
ment  à  une  certaine  hauteur.  Nous 
en  avons  vu  de  fort  beaux  individus 
mâles  dans  le  jardin  du  professeur 
Gouan  à  Montpellier,  qui  chaque 
année  se  couvraient  de  fleurs.  Bory 
de  Saint  -  Vincent  en  a  observé  de 
pareils  à  Saint  -  Leu-laverny  dans 
le  parc  de  la  Chaumette  que  pos- 
sède son  ami  de  La  Tour.  Il  en 
existe  des  individus  femelles  qui  fleu- 
rissent et  fructifient  aux  environs  de 
Genève.  Leurs  feuilles  sont  alternes 
ou  fasciculées  ,  longuement  péliolées 
en  rhomboïde  raccourci ,  Vjilldes  à 
leur  milieu  ,  irrégulièrement  sinueu- 
ses dans  leur  bord  supérieur,  coria- 
ces ,  glabres  ,  striées  longitudinale- 
ment  ,  toutes  les  nervules  parlant 
de  la  base  ,  en  divergeant  vers  le  bord 
supérieur.  Cet  Arbre  que  l'on  cultive 
en  pleine  terre  sous  le  climat  de  Paris 
doit  néanmoinsy  être  garanti  du  froid 
au  moyen  de  paillassons  pendant  les 
hivers  trop  rigoureux ,  surtout  dans 
la  jeunesse.  Il  prospère  dans  les  lieux 


>5a 


GIN 


humùles  ou  frais,  auprès  des  puits. 

{A.R.) 

GINNOS  ET  GINNUS.  mam.  Les 
Grecs  et  les  Romains  désignaient 
sous  ces  noms  le  métis  qui  provient 
quelquefois,  dit-on,  de  l'accouplement 
possible  d'un  Mulet  avec  une  Jument 
ou  avec  une  Anesse.  Ce  mélis  est  fort 
rare  ,  si  jamais  il  en  a  existé.       (h.) 

*  GINOCHIELLA.  ois.  (Aldro- 
vande.  )  Espèce  douteuse  du  genre 
Yanneau. /^^  .  ce  mot.  ^dr..z.) 

GINORIE.  Ginoria.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Salicaiiées 
et  de  la  Uodécandrie  Monogynie, 
L.  ,  établi  par  Jacquin  qui  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  urcéolé  à  six  di- 
visions colorées  et  peu  profondes; 
six  pétales  plus  longs  et  onguicu- 
lés; douze  étamines  dont  les  an- 
thères sont  réniformes;  style  su- 
bulé  ;  stigmate  obtus  ;  capsule  sphé- 
rique ,  acuminée  par  le  style  per- 
sistant, marquée  de  quatre  sillons, 
uniloculaire  ,  à  qiiaire  valves,  renfer- 
mant un  grand  nombre  de  graines  at- 
tachées à  un  grand  placenta. 

La  GiNORIE  AMÉniCAINE  ,   Guioiia 

amerlcana  ,  L.  et  Jacq.  (  yJmer.  ,  tab. 
gi  ),  est  un  Arbuste  élégant ,  à  feuilles 
opposées,  et  dont  les  fleurs,  très- 
grandes  ,  d'un  beau  .  ouge  bleuâtre  , 
sont  solitaires  sur  des  pédoncules 
terminaux  ou  axillaires.  Elle  croît 
le  long  des  ruisseaux  dans  l'île  de 
Cuba.  (G..N.) 

GINOUS.  MAM.  L'un  des  noms 
de  pays  du  Simia  Inuus,  L.  7^. 
Magot.  (b.) 

*GINOUSÈLE.  BOT.PHAN.  (Gouan .) 
Syn.  d'Epurge  en  certains  cantons  de 
la  Provence.  (b.) 

GIINSEN  ou  GINSENG.  Panax. 
BOT.  PIIAN.  Genre  de  la  famille 
des  Araliacées  ,  placé  dans  la  Pen- 
tandrie  Digynie  ,  L.  ,  établi  par  cet 
illustre  naturaliste,  et  présentant  les 
caractères  suivans  .  fleurs  polyga- 
mes; calice  à  cinq  dents;  cinq  pétales 
placés  sur  le  bord  d'un  disque  épi- 
gjne;  cinq  étamines  insérées  au  mê- 


GIN 

me  point  que  les  pétales  et  alternes 
avec  eux;  ovaire  infère,  surmonté 
de  deux  styles  ou  d'un  seul  bifide  ; 
stigmates  simples.  Le  fruit  est  bacci- 
forme  ,  ombiliqué,  orbiculaire  ou  di- 
dyme,  comprimé  ,  à  deux  noyaux 
de  consistance  coriace  chartacée  ,  et 
monospeimes.  Les  Plantes  de  ce  gen- 
re sont  des  Arbres  ou  des  Arbustes  à 
feuilles  alternes  ,  et  même  des  Herbes 
à  tiges  simples  ;  elles  habitent  les  con- 
tiées  chaudes  des  deux  contuiens  et 
principalementdansles  îlesdel'arclii- 
pel  Indien  et  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. Quelques  espèces  herbacées  se 
trouvent  dans  le  nord  de  l'Amérique 
et  en  Chine.  Les  feuilles  sont  ternées, 
quinées  ou  digitées  ,  rarement  sim- 
ples ou  décomposées  :  leurs  pétioles 
sont  engaînans  à  la  base.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  grappes  ombellées  ; 
dans  les  espèces  herbacées,  elles  sont 
solitaires  au  sommet  de  la  tige  et  lon- 
guement pédonculées. 

Parmi  les  espèces  herbacées ,  nous 
citerons  seulement  : 

Le     GiNSENG    A    CINQ    FEUILLES  , 

Panax  quinquefolium  ,  L.  Cette  Plan- 
te a  des  racines  charnues  fusiformes, 
de  la  grosseur  du  doigt  ,  roussâtres  en 
dehors  ,  jaunâtres  en  dedans,  souvent 
divisées  en  deux  branches  pivotantes, 
garnies  à  leurs  extrémités  de  quelques 
fibres  menues  ,  d'une  saveur  un  peu 
acre,  aromatique  et  légèrement  amè- 
re.  De  ces  racines  s'élève  chaque  an- 
née une  tige  simple  ,  glabre  ,  droite  , 
haute  de  trois  à  quatre  décimètres ,  et 
portant  à  sa  partie  supérieure  trois 
feuilles  pétiolées  ,  verticillécs ,  com- 
posées chacune  de  cinq  folioles  iné- 
gales,  ovales,  lancéolées,  aiguës  et 
dentées  à  leurs  bords.  Les  fleurs  de 
couleur  herbacée  forment  une  petite 
ombelle  simple  au  sommet  d'un  pé- 
doncule commun  ,  et  il  Iciir  succède 
des  baies  arrondies  acquérant  une 
couleur  rouge  par  la  maturité.  INous 
avons  décrit  avec  quelques  détails  les 
racines  de  cette  Plante,  à  cause  de  la 
haute  réputation  dont  elles  jouissent 
chez  les  Chinois.  Les  missionnaires 
jésuites,  en  attestant  les  merveilleu- 
ses qualités  du  Ginseng,  ont  voulu 


GIN 

nous  imposer  encore  un  objet  ridicu- 
le de  crédulitë  ,  mais  leurs  récits  exa- 
gères n'ont  produit  aucun  effet  sur 
personne.  Tout  ce  qu'on  a  dit  sur  les 
propriétés  analeptiques  et  aphrodi- 
siaques de  cette  racine  aromatique  est 
con trouvé  par  l'expérience  ,  qui  n'a 
lait  reconnaître  eu  elle  que  des  quali- 
tés légèrement  toniques  et  stimulan- 
tes. Les  Chinois  avaient  une  telle  con- 
fiance dans  ses  vertus  qu'ils  la  payaient 
au  poids  de  l'or,  parce  quelle  était 
très- rare  dans  leiu"  pays  et  qu'elle 
ne  se  rencontrait  que  dans  les  mon- 
lagues  voisines  de  la  Tartarie.  Ils  lui 
donnaient,  dans  leur  style  emphati- 
que, les  titres  d'Esprit  pur  de  la  terre, 
de  Recette  d'immortalité,  de  Reine 
des  Plantes.  Lorsqu'elle  fut  découverte 
dans  l'Amérique  septentrionale  ,  les 
Hollaudais,  profitant  de  l'aveugle  en- 
thousiasme des  Chinois,  en  apportè- 
rent une  grande  quantité  dans  le  pays 
de  CCS  derniers,  et  gagnèrent  par  ce 
moyen  des  sommes  considérables.  De- 
puis ce  temps,  IcGinseng  a  beaucoup 
diminué  de  valeur ,  mais  n'a  cepen- 
dant pas  perdu  toute  sa  réputation. 
On  l'administre  en  poudre,  à  la  dose 
de  quatre  à  huit  grammes  ,  ou  en  in- 
fusion aqueuse  et  vineuse  ,  à  une  dose 
double  ou  triple. 

Les  espèces  ligneuses  de  Ginseng, 
au  nombre  de  huit  ou  dix  ,  sont  de 
beaux  Arbres  à  feuilles  et  à  Heurs  très- 
odorantes.  On  1  emarque,  entre  autres, 
les  Panax  pinnalum,  Lamk.,  et  P.fru- 
ticosum,  L. ,  qui  croissent  à  Amboine, 
etqueRumph(//e/3.^wio/«.,4,p.  76 
et  78  ,  tab.  52  et  33)  a  décrites  et  figu- 
rées sous  les  noms  de  Scutellarla  se- 
cunda  et  tertia.  Aublet  (Guian.  ,  2, 
p.  949  ,  tab.  36o  )  en  a  fait  connaître 
une  fort  belle  espèce  remarquable  par 
le  duvet  jaunâtre  et  comme  doré  qui 
revêt  les  jeunes  rameaux  ,  le  dessus 
des  feuilles  et  les  parties  extérieures  des 
fleurs.  C'est  pourquoi  Vahl  [Eclog., 
1,  p.  33  )  lui  a  donné  le  nom  de  Pa- 
/lax  chrysop/iyllum,  mais  Kunth  lui  a 
restitué  celui  de  7-*.  iindulatum{Mo- 
rolutoni)  imposé  par  Aublet.  Il  est 
connu  chez  les  colons  de  la  Guiane 
sous  les  noms  de  Bois-Canon  bâtard , 

TOME   VTI. 


GÎR  353 

d'Arbre  de  Mai  et  d'Arbi  c  de  la  Saint- 
Jean.  (G..N.) 

*GINTEL,  GYNTEL.  ois.  Nom 
donné  à  un  Gros-Bec  particuher  que 
l'on  prétend  avoir  été  vu  aux  envi- 
rons de  Strasbourg.  (DR..Z.) 

*  GIOÇARA.  BOT.  PUAN.  (  Pison.  ) 

y.  GiçAiiA. 

*  GIOENIA.  MOLL.  Tous  les  con- 
chyliologistes  ont  reconnu  avec  Dra- 
paniaud  la  supercherie  de  (ïloeni  , 
qui  a  décrit  dans  un  petit  Mémoire 
imprimé  à  Naples  ,  en  178:2  ,  les  ha- 
bitudes ,  la  manière  de  marcher, 
d'un  Animal  fabuleux  qui  n'était  que 
l'estomac  armé  de  pièces  calcaires  du 
Bulla  lignaiia.  Sa  description  était 
tellement  circonstanciée,  que  Bru- 
guicre  et  Reizius  y  furent  trompés 
et  en  firent  un  genre  sous  le  nom  de 
l'inventeur,    f^.   BuLLii  et   Char. 

(D..H.) 

*  GIOL.  BOT.  PiiAN.  (Gouan.) 
Syn.  provençal  d'Ivraie.  (b.) 

GIOLET.  BOT.  PiiAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Moinordica  Elaie- 
rium  et  non  du  Concombre  sauvage. 

n  .  <  ^""'^ 

GIP-GIP.    OIS.    Espèce  du   genre 

Martin-Pêcheur.  V .  ce  mot.    (dr.  .z.) 

GIPS.  MIN.  K.  Gypse. 

GIRAFE.  Camelopardalis.  mam. 
Ce  genre  de  Ruminans,  tvès  distinct, 
et  iormant  même  dans  son  ordre  une 
petite  famdie  à  part  ,  est  caractérisé 
par  l'existence  permanente,  et  dans 
les  deux  sexes  ,  de  prolongemens 
frontaux  solides  ,  enveloppés  d'une 
peau  velue  qui  se  continue  avec  celle 
de  la  tête.  Ces  prolongemens  sont 
d'abord  formés  de  deux  portions  , 
dont  l'une  ,  interne  ,  est  très-réticu- 
laire  et  spongieuse  ,  l'autre  externe 
est  dense  et  compacte  ;  mais  chez  les 
vieux  individus  ,  toute  la  m  issea  pris 
une  dureté  et  presque  une  contexture 
éburnéesj  des  trous  plus  ou  moins 
grands  dont  la  base  est  percée,  don- 
nent passage  aux  vaisseaux  nourri- 
ciers, comme  l'a  constaté  Geoffroy 
Saint-Hilaire,  qui  a  trouvé  dans  les 

23 


]f>i 


GIK 


cavités  longitudinales  de  l'os  quelques 
altères  qui  s'y  étaient  desséchées,  f^. 
Bois.  Outre  ces  deux  prolongctneiis  , 
on    remarque    encoie    un   tubeicule 
osseux  ,   reaseinblant  un  peu  à   uue 
Iroisièuie  corne  ,  et  qui  est  l'oriué  par 
une  excroissance  spongieuse  du  froii- 
lal.  Ce  tubeicule  qui  occupe  le  milieu 
du    chanfrein  ,   est  quelquefois  cal- 
leux.   Quelquefois  aussi  ,   à   ce  qu'il 
paraît  (  probablement  chez  les  jeu- 
nes individus  ) ,  il  est  garni  de   très- 
longs  poils.  Mais  le  caractère,  sinon 
le  plus  reuiarquable ,  du  moins  celui 
qui  a    le    plus   attiré    l'attention  des 
voyageurs  ,  c'est  la  hauteur  dispro- 
portionnée du  train  de  devant.  L'A- 
nimal est ,  vers  le  gariot ,   plus  élevé 
de  quinze  ou  dix-h;nt  pouces  qu'il 
ne  lest   vers  la   croupe.    La    Girafe 
étonne  encore  par  ses  membres  longs 
et  grêles,  contrastant  avec  la  briève'.c 
de  son  corps,  et  surtout  par  son  cou 
très-allongé.   Sa    tête  ,    très- longue 
aussi,  ressemble  à  quelques  égards  en 
elle-même  à  celle   du  Chameau  ,   et 
l'allongement    considérable    du   cou 
rend  cette  ressemblance  encore  plus 
sensible.   De -là    l'origine    du    nom 
de  Camelopardalis ,   Chameau-Léo- 
pard ,  qui  lui  fut  appliqué  originaire- 
ment.   L'élévation    disproportionnée 
du   train    de  devant  a  été  attribuée 
par  les  uns  à  l'extrême  hauteur  de? 
•Tpophyses  transverses  des  premières 
vertèbres  dorsales  ;  par  quelques  au- 
tres ,  à    la    longueur  très-grande  de 
l'omoplate;  par  le  plus  grand  nom- 
bre, à  l'exlrême  grandeur  des  jambes 
de  devant.    Plusieurs  voyageurs  ,  et 
d'après  eux  Bufïbn  et  d'autres  zoolo- 
ijistes,    ont   même   été   jusqu'à   dire 
que  les  rneuibres  antérieurs  sont  deux 
fois  aussi  longs  que  les  postérieurs. 
Pour  détruire  cette  assertion  erronée, 
il  suffit  d'observer  que  le   fémur   et 
l'humérus  sont  égaux  ,  et  que  le  ra- 
dius ne  surpasse  le  tibia   que  de  six 
pouces   seulement.  Cette  différence  , 
bien  faible,  eu  égard  à  la  taille  consi- 
dérable de  l'Animal  qui  a  quinze  ou 
seize  pieds  de  haut ,  est  même  en  par- 
tie compensée  par  l'os  du  canon  pos- 
térieur, qui  a   un   pouce  ou  deux   (ic 


GIR 

plus  que  l'antérieur.  La  vérité  e^t 
que  cette  hauteur  disproportionnée 
du  train  de  devant  ne  peut  être  expli- 
quée par  aucune  de  ces  trois  circons- 
tances organiques  en  particulier,  mai.s 
l'est  par  leur  existence  simultanée,  il 
nous  paraît  très-vrai^erablable  aussi , 
que  l'Animal  tient  dans  une  flexion 
habilueile  les  diverses  parties  de  sa 
jainbe  de  derrière  ,  et  fait  ainsi  l'es- 
sortir  la  hauteur  de  celle  de  devant. 
Cette  seule  supposilion  rend  tiès- 
bien  compte  de  1  exagération  où  sont 
tombés  ,  en  avançant  que  le  membre 
antérieur  est  double  du  postérieur, 
les  voyageuis  qui  ont  vu  la  Girafe 
vivante.  Le  cubitus  et  le  radius  sont 
très-séparés  dans  leur  partie  supé- 
rieure ;  ils  le  sont  aussi  à  leur  partie 
inférieure  ;  mais  dans  le  reste  de  leur 
étendue  ,  ils  sont  ,  du  moins  chez  les 
adultes,  entièreuient  confondus,  sans 
qu'il  reste  aucun  indice  de  leur  sé- 
paration primitive.  On  n'avait  point 
encore  remarqué  cette  disposition , 
qui,  sans  être  très-digne  d'attention 
en  elle-même  ,  devient  remarquable  , 
parce  qu'elle  est  particulière  à  la  Gi- 
rafe. Du  reste,  le  squelette  de  cet  Ani- 
mal ressemble  en  général  à  celui  des 
autres  Ruminans.  Comme  dans  la 
majeure  partie  d'entre  eux,  le  cuboi- 
de  et  le  scaphoïde  sont  soudés  au 
tarse  ;  et  les  dents  sont  au  nombre  de 
trente-deux  ,  savoir  :  à  la  mâchoire 
inférieure  ,  douze  molaires  et  huit  in- 
cisives ;  à  la  supérieure  douze  molai- 
res seulement.  La  Girafe  n'a  ni  lar- 
miers ni  mufle  :  ses  genoux  sont  cal- 
leux ;  une  callosité  se  voit  aussi  à  sa 
f)oitrine;  ses  mamelles  sont  inguina- 
es  et  au  nombre  de  quatre. 

Ce  genre  n'est  formé  que  d'une 
seule  espèce,  Camelopardalis  Giraffa, 
L.  Ce  Quadrupède  est  le  plus  élevé 
de  tous  les  Animaux  :  il  a  d'ordinaire 
de  treize  à  dix-huit  pieds  de  haut, 
quand  il  tient  son  cou  dans  la  position 
verticale.  Delalande  a  vu  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance  une  très  -  grande 
peau  de  Girafe  ,  q^u'il  a  trouvée  être 
longue  de  vingt-quatie  pieds.  Le 
Ibnd  de  son  pelage  est  blanchâtre  ; 
mais  sa  robe  est  parsemée  de  taches 


tic  disposition  el  do  i'ornie  v.tna- 
hlcs,  toujours  si  nonihicuscs  t?t  si 
^nmdcs  en  iiièine  temps  ,  qu'elle  pa- 
r;nt  tic  loin  picsque  enlièremeiit  bru- 
ne. Ces  taches,  tirant  sur  le  fauvo 
chez  les  loinelles  et  les  jeunes  indivi- 
«lus,  deviennent  presque  uoires  chez 
les  vieux  niàies  ;  une  petite  crinière 
prend  naissance  un  peu  au-dessous 
des  oreilles,  et  finit  au  milieu  du  dos 
chez  les  jeunes,  vers  l'opaulc  chez 
les  vieux  sujets  ;  la  queue  ne  descend 
pas  tout-;4-l'ail  jusqu'au  canon  ;  elle 
est  terminée  par  une  touli'e  de  crins 
d'une  grosseur  el  d'une  dureté  ex- 
trêmes. Les  cornes,  étroites  et  paral- 
lèles enirc  elles  ,  et  longues  de  six 
pouces  cliez  le  mâle ,  sont  garnies  à 
l'extrémité  d'une  semblable  touilc  ; 
les  oreilles  sont  un  |)eu  [)his  lon- 
gues. I^es  femelles  diffèrent  des  mâ- 
les par  des  taches  beaucoup  plus 
claires  ,  une  taille  moins  élevée,  et 
des  cornes  moindres.  Levaillaul  avan- 
ce ,  sur  le  témoignage  des  liotten- 
tols  ,  que  leur  gestation  est  d'un  an  , 
et  qu'elles  donnent  naissance  à  un 
seul  petit.  Les  Girafes  sont  douces 
et  timides  ;  elles  vont  par  petites 
tioupes  de  cinq,  six  ou  sept  envii'ou. 
Attaquées  ,  elles  préfèrent  la  fuite  à 
la  défense.  Mais,  si  la  fuite  leur  de- 
vient impossible,  elles  se  défendent, 
en  lançant  à  leur  ennemi  des  ruades 
qui  se  succèdent  en  si  grand  nombre 
et  avec  une  telle  rapidité,  quelles 
triomphent  même  des  efforts  du  Lion. 
L'allure  babituelle  de  cet  xlulmal  est 
une  sorte  d'amble  :  elle  n'a  rien  de 
gauche  ni  de  désagréable,  quand  il 
marcbe  ;  «  mais  vient-il  à  trotter, 
ou  croirait ,  dit  Lcvaillant  à  qui  nous 
empruntons  une  partie  de  ces  dé- 
tails ,  que  c  est  un  Animal  qui  boite, 
en  voyant  sa  tête  perchée  à  l'ex- 
trémité d'un  long  cou  qui  ne  plie 
jamais,  se  balancer  de  l'avant  en 
arrière  ,  et  jouer  dune  seule  pièce 
entre  les  deux  épaules  qui  lui  servent 
de  charnières.  »  Du  reste  la  Girafe 
court  avec  une  grande  vitesse  :  un 
Cheval  au  galop  ne  peut  l'atteindre. 
Elle  se  nourrit  habituellement  des 
feuilles  dcsArbres,et  particulièrement 


Glll  n55 

de  celles  d'une  »;spèce  do  Aliineuse; 
elle  broute  aussi  quelcjucfols  l'herbe, 
mais  assez  larement,  parce  qvu%  ajou- 
te Lcvaillant  ,  le  piituragc  manque 
dans  la  conirtie  qu'elle  habite;  parce 
que,  disent  les  autres  voyageurs,  elle 
ne  peut  le  faire  que  difficilement,  et 
en  s'agenouiU  int ,  ou  en  écartant  les 
jambes. — Les  llottenlots  lui  donnent 
la  chasse ,  et  la  tuent  avec  des  flèches 
empoisonnées.  Ils  emploient  son  cuir 
à  faire  des  vases  pour  cousurver  l'eau, 
et  mangent  sa  chair  et  la  moelle  de  ses 
os.  La  Girafe  n'est  pas  rare  dans  le 
pays  des  grands  Namaquois,  sous  le 
vmgl-huitième  degré.  On  la  rencon- 
tre aussi  dans  quelques  autres  par- 
ties de  l'Afrique  méridionale  centrale. 
Klle  était  connue  des  anciens  :  les 
Humains  lui  donnaient  le  nom  de 
Camelopardalis ,  dont  Linné  a  fail 
sou  nom  générique.  Le  nom  de 
(jirafe,  adopté  depuis  assez  long- 
temps par  les  Européens,  est  dérivé 
du  nom  arabe  du  même  Animal.  Les 
Romains  ont  eu  plusieurs  fois  des  Gi- 
rafes vivantes  dans  leurs  jeux.  C'est 
sous  la  dictature  de  César  que  ces 
Animaux  parurent  à  Rome  pour  la 
première  fois.  (is.g.st.-h.) 

GIRALDIEU.  OIS.  Syu.  vulgaire 
de  Marouettc.  J^.  Gallinule. 

(nR..x.) 

GIRANDETS.  bot.  crypt.  Fa- 
mille de  Champignons  qui,  dans 
Paulet ,  sont  la  même  chose  que  Gi- 
rolles. /^.  ce  mot.  Il  y  a  des  Giran- 
dets  ordinaires  ,  pruines,  en  fuseau  , 
femelles  ,  entonnoirs  ,  aurore  ,  oreil- 
les-de-lièvre ,  etc.  Il  est  douteux  que 
de  tels  noms  soient  jamais  adoptés 
des  botanistes.  (u.) 

GIRANDOLE,  bot.  piian.  Les 
jardiniers  appellent  ainsi  V Amaryllis 
urientalis  el  le  Mendia  dudccathea. 
On  a  aussi  appelé  V  floUonia  palus- 
tris  et  le  Cliara  %>ulgaris  Girandole 
d'eau.  (b.) 

GIRARD.  OIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Geai.  /^.  Corbkau.  (dr..2.) 

*GIRARDEL.  OIS.  Syn.  vulgaire 


"3r»6  GIR 

de  Chevalier  abojeur.   V.   Gheva- 

MER.  (Dn..Z.) 

GIRARD-ROUSSIN.  eot.  tuan. 
L'un  des  noms  vulgaires  de  l'Azaret 
d'Europe.  (b.) 

GIRARDIN  ,  GIRARDINE.  ois. 
Noms  vulgaires  de  la  Marouetle,  T^. 
Gallintle.  (DR..Z.) 

GIRASOL.  BOT.  Ce  nom  ,  qui  si- 
gnifie proprement  dans  les  dialectes 
méridionaux  soleil  tournant,  avait 
d'abord  été  donné  à  \ Helianthus  an- 
niius,  aussi  appelé  Tournesol,  ce  qui 
veut  dire  la  même  chose:  de-là  l'ap- 
plication que  l'on  a  faite  quelquefois 
du  nom  de  Girasol  au  Pastel,  Isatis 
tincloria  ,  au  Croton  tinctorium ,  mê- 
me au  Kicinus  communis.  L'Ecluse 
appelle  encore  le  fruit  du  Jacquier 
Girasol.  Paule,t  appelle  Girasol  feuil- 
leté, ou  Girasole,  peu  importe,  un 
de  ces  Champignons  auxquels  il  a 
donné  de  si  drôles  de  noms.         (b.) 

GIRASOL.  MIN.  On  désigne  par 
ce  mot  un  certain  aspect  chatoyant 
qu'ofire  l'Opale  ordinaire ,  lorsque 
d'un  fond  gélatineux  et  d'un  blanc 
bleuâtre  ,  elle  lance  des  reflets  rou- 
geâtres  et  quelquefois  d'un  jaune 
d'or.  Les  lapidaires  donnent  le  nom 
de  Girasol  oriental  à  une  variété  de 
Corindon,  qui  est  à  peu  près  dans  le 
même  cas.  (g.dei,.) 

GIRAÏORES.  OIS. Ordre  établi  par 
Tîlaiuville  afin  d"y  placer  les  Pigeons. 

(DR..Z.) 

GIRAUMONT  ou  CITROUILLE. 

BOT.  PII  AN.  Espèce  du  genre  Cour- 
ge. V.  ce  mot.  (b.) 

GIRELLE.  3ulis.  pois.  Sous-gen- 
re de  Labre.  J^.  ce  moU  (b.) 

GIRERLE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Mauvis.  V.  Merle.  (dr..z.) 

GIRILLE.  BOT.  CRYPT.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  la  Chanterelle.  V. 

MÉRULE.  (b.) 

GIRITILLA.  BOT.  piiAN.  Plante 
de  Ceylan ,  eitéc  et  figurée  sous  ce 
nom  par  Burmann  {Thesaur.  Zeyl.) 
qui  en  faisait  une  espèce  de  Lysiina- 
che ,  et  <^ui  depuis  a  été  rapprochée 


GIR 

de  V Exacum  pedunculatum .  D'autres 
Plantes  de  Ceylan  sont  encore  citées 
par  Hcrmann  [Mus.  Zeyl.)  sous  les 
noms  de  Ghinilella  et  de  Ghiritella , 
dont  l'une  est  peut-être  une  Gen- 
lianée  aquatique  et  l'autre  un  Lise- 
ron. (G..N.) 

GIROFLADE  DE  MER.  polyp. 
Le  JRe/epu/a  cellulosa  d'Eliis  et  de  La- 
marck  est  ainsi  nommé  par  les  pê- 
cheurs de  la  Méditerranée,  à  cause 
de  son  odeur  semblable  à  celle  de 
rOEillet(  Rondelet  ,  seconde  partie  , 

p.  gS).  V.   RÉTÉPORE.  (l,AM..X.) 

GIROFLE  (clou  de),  bot.  phan. 

T'.  GÉROFLIER.  (B.J 

*  GIROFLE.  Caryohyllœus.  int. 
(  Nous  préférons  cette  orthographe  à 
celle  qu'ont  employée  les  dictionnai- 
res précédens  ,  à  cause  de  l'analogie 
du  nom  scientifique  latin  avec  celui 
du  Giroflier.)  Genre  de  l'ordre  des 
Cestoïdes ,  ayant  pour  caractère  :  le 
corps  aplati,  inarticidé  ;  la  têîe  dila- 
tée, frangée  ;  deux  lèvres,  une  supé- 
rieure et  l'autre  inférieure.  Ce  genre 
ne  renferme  qu'une  espèce  :  le  Giro- 
fle changeant ,  ainsi  nommé  par  Ru- 
dolphi  ;  Pallas  ,  Batsch  et  Gmelin  le 
regardaient  comme  un  Tœnia  ,  Gœze 
comme  un  Fasciola;  les  auteurs  mo- 
dernes lui  ont  conservé  le  nom  de 
Caryophyllœus  proposé  par  Gmelin 
au  lieu  de  Caryophyllinus  que  lui 
avaient  donné  Bloch  etSchrank.  Abil- 
gaard  l'avait  nommé  Phy Hine.  Ce  sont 
des  Vers  longs  de  quelques  lignes  , 
larges  d'une  demi-ligne  environ  ,  de 
couleur  blanche.  La  tête,  aplatie, 
plus  large  que  le  corps  de  moitié  ou 
des  deux  tiers,  continue  avec  lui,  est 
assez  épaisse  ,  frangée  et  profondé- 
ment découpée  en  avant;  le  nombre 
des  découpures  varie  beaucoup,  elles 
sont  plus  ou  moins  saillantes  et  obtu- 
ses. La  bouche  ne  s'aperçoit  que  très- 
dilficilement  et  lorsque  les  franges  de 
la  tête  sont  rétractées  ;  elle  est  formée 
par  deux  petites  lèvres  larges  ,  cour- 
tes et  trcs-obluses.  Le  corps  est  ob- 
long  ,  plus  ou  moins  atténué  vers  l'ex- 
trémité postérieure  et  le  plus  sou- 
vent aplati ,  rarement  très-plat  ou  cy- 


GIR 

linilrique.  Sa  surface  est  presque  tou- 
jouis  lisse,  rarement  rugueuse  ou  crc- 
iielée  ;  rexlrcuiité  poslcrieure  est  ob- 
tuse; elle  a  paru  à  Rudolphi  peicce 
d'une  ouverture  labiée  dans  quelques 
individus  ;  il  indique  cncoi  e  une  sor- 
te de  c;uial  longitudinal  parcourant  le 
corps;  nous  ne  l'avons  point  distingua 
dans  les  indiviilus  que  nous  possé- 
dons. Enlin,  Rudolphi  ,  d'après  Ze- 
der,  avait  indiqué  [Entoz.  Uist.  T.  i, 

S.  26  i)  des  sexes  séparés  sur  deux  in- 
ividiig  diÛerens  ;  celte  opinion  lui 
paraît  maintenant  erronée  (  Syn.  ,  p. 
44o) ,  et  cela  est  fort  probable.  La  l'or- 
me générale  de  ce  Ver  varie  beaucoup; 
lorsqu'il  est  vivant,  il  prend  une  in- 
linité  d'as[)ects  par  les  mouvemens  de 
dilatation  et  de  contraction  de  sa  tête 
et  de  sou  corps.  Il  se  trouve  dans  les 
intestins  de  la  13o;delicre,  delà  Carpe, 
de  la  Tanche,  de  la  Loche  et  dun 
grand  nombre  d'autres  Poissons  qu'il 
serait  trop  long  de  mentionner. 

(LAM..X.) 

G  I R  O  F  L  ïl  E.  Cheiranthus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cruci- 
fères ,  et  de  la  Tétradynamie  sili- 
queuse ,  établi  par  Linné  qui  lui 
donna  la  plus  grande  extension,  c'est- 
à-dire  y  comprit  un  grand  nombre  de 
Plantes  ,  dont  R.  Brown(  Hort.  Kew. 
édit.  2  ,  vol.  4)  et  de  CandoUe  {Syst. 
Regn.  Veget.^  vol.  2)  ont  formé  plu- 
sieurs genres  distincts.  Voici  les  ca- 
ractères du  Cheiranthus ,  d'après  les 
auteurs  que  nous  venons  de  citer  : 
calice  fermé  ,  à  deux  sépales  laté- 
raux-,  ayant  leur  base  en  forme  de 
sac;  pétales  à  limbe  ouvert,  oboval 
et  émarginé  ;  étamines  libres  sans 
dents;  stigmate  à  deux  lobes  écar- 
tés, ou  capité,  placé  sur  un  style 
tantôt  long,  tantôt  au  contraire  très- 
court;  silique  cylind racée,  compri- 
mée ,  biloculaire  et  bivalve  ;  semences 
ovales,  comprimées  ,  disposées  sur  un 
seul  rang ,  ayant  des  cotylédons  ac- 
combans.  Ainsi  constitué  ,  ce  genre 
est  restreint  à  un  nombi'c  assez  petit 
d'espèces  ;  ce  sont  des  herbes  bisan- 
nuelles ou  vivaces,  quelquefois  même 
des  sous-Arbrisseaux  qui  s'élèvent 
iusqu'à  un  mètre;  leurs  tiges  sont  cy- 


GIll 


357 


li?idriques  ou  cannelées ,  couverte.'» 
parfois  d'une  pubesccnce  courte  et 
appliquée;  leurs  tleurs  sont  en  grap- 
pes ,  de  couleurs  variables,  jaunes  , 
blanches  ,  ou  pourpres  ;  d  y  en  a  de 
versicolores,c"est-à-dire  qu'elles  nais- 
sent i)lanches  ou  jaunâtres  ,  et  que  , 
vers  leur  déclin  ,  elles  deviennent 
pourprées  ou  de  couleur  do  rouille. 

Les  genres  entièrement  formés  aux 
dépens  du  Cheiranthus  i\c  Linné,  sont 
\ii  Jflathiula  et  le  jVa/co/«/a  de  Piob. 
Bi'own.  Ou  a  porté,  en  outre,  pi  iisieurs 
de  ses  espèces  dans  les  genres  Hcspe- 
risel  Sisjmbrium;  enfin  ,les  Cheiran- 
thus de  la  Russie  méridionale  et  de 
l'Asie-INlineure ,  décrits  par  Pallas, 
Willdenow  ,  Marschal  de  Bieberstein 
et  Russel,  appartiennent  au  genre 
S/erigma  de  De  Candolle.  Le  Chei- 
ranthus de  Browu  diftère  du  Mathiola 
par  ses  stigmates  ,  qui  ne  sont  ni  trop, 
épaissis  ni  prolongés  en  forme  de  cor- 
nes, des  JfJa/comia  et  de  V/fesperis  , 
par  les  mêmes  stigmates  distincts  et 
non  réunis  ,  et  formant  une  pointe 
longue  ,  et  du  Sterigma  ,  par  ses  fdets 
distincts.  La  structure  des  cotylédons 
fait  encore  diflérer  le  Cheiranthus  d'a- 
vec ces  difFérens  genres.  Dans  ceux- 
ci  ,  ils  sont  incombans ,  c'est-à-dire 
3ue  la  radicule  est  couchée  sur  leur 
os.  Ce  caractère,  bien  plus  que  la 
silique  tétragonc  ,  distingue  VErysi- 
muni ,  genre  d'ailleurs  très-voisin  du 
Cheiranthus  ;  plusieurs  espèces  de  ce- 
lui-ci ayant  aussi  une  silique  de  celte 
forme. 

Le  plus  gran  1  nombre  des  vraies 
Giroflées  habite  la  Taurie  et  l'Eu- 
rope australe;  quelques-unes  croissent 
en  Sibérie  ,  et  une  seule  dans  l'Amé- 
rique du  îNord.  Les  espèces  ligneuses 
et  à  fleiu's  versicolores ,  sont  indigè- 
nes de  Madère  et  des  autres  îles  Cana- 
ries. Dans  son  Frodromus  Syst.  Regni 
Vegetalnlis  ,  t.  1  ,  p.  1 55  ,  le  professeur 
De  Candolle  a  distribué,  en  deux  sec- 
tions auxquelles  il  a  donné  les  noms 
de  CheirivX  Cheiroides ,  les  huit  espè- 
ces bien  déterminéesqui  composentle 
Cheiranthus ,  genre  qu'il  place  dans  la 
tribu  des  Arabidées  ou  Plcurorhizées 
siliqueuses.  Lapicmièrc  section  est  ca.- 


5Ô8 


GUI 


1  actéiisée  par  l'absence  presque  com- 
plète du  s[\le,  et  par  les  graines  non 
bordées.  Outre  le  Clieirantkus  alpinus 
et  le  C.  ochtoleucus ,  belle  Plante  qui 
croît  dans  le  Jura  et  jusque  sur  les 
montagnes  assez  basses  de  l'inlérieur 
de  la  France,  celle  seclion  renferme 
l'espèce  suivante,  que  sa  beauté  et 
son  agréable  odeur  font  cultiver  avec 
}  rofusion  d.ms  tous  les  jardins. 

La  GiKoixÉE  YiOLiER  ,  Cheiran- 
ihus  Ckeiti ,  L.,  a  une  tige  dure,  pres- 
que ligneuse  ,  blanchâtre  ,  et  émet 
jiîusieurs  branches  qui  atteignent 
quelquefois  cinq  décimètres.  Ses  feuil- 
les sont  éparses  ,  lancéolées  ,  un  peu 
étroites  ,  (rès-enlières  ,  verdâlres,  et 
quelquefois  couvertes  de  poils  bipar- 
tites et  rares.  Elle  porte  des  fleurs 
d'un  jaune  rouillé,  qui,  par  la  cul- 
ture ,  prennent  beaucoup  de  dévelop- 
fiement.  Sous  le  rapport  des  couleurs, 
es  jardiniers  en  distinguent  un  grand 
nombre  de  variétés.  A  ces  fleurs  suc- 
cèdent dessiliques  linéaires  terminées 
Eîir  les  lobes  du  stigmate  recourbés, 
etie  Plante  croît  naturellement  sur 
les  murs,  les  toits,  et  dans  les  endroits 
pierreux  de  l'Europe. 

La  seconde  section  (  ChsiroUles  , 
D.  C.  )  a  le  style  filiforme,  les  graines 
bordées  et  la  silique  tétragone.  Elle 
contient  les  espèces  ligueuses  ou  sous- 
ligneuses  qui  habitent  les  îles  Fortu- 
nées et  l'Espagne.  Andrzejoski ,  au- 
teur d'un  travail  inédit  sur  les  Cru- 
cifères, en  constitue  un  genre  particu- 
lier sous  le  nom  de  Psi/ostjlis. 

Enfin,  De  Candolle  {loc.  cil.)  a 
placé  à  la  fin  six  espèces  décrites  pai- 
les  auteurs  ,  comme  des  Cheitanthi/s  , 
mais  dont  les  descriptions  sont  trop 
incomplètes  pour  être  rapportées  dé- 
finitivement à  ce  genre.  (g..n.) 

GIPiOFLlER.  BOT.  THAN.  Pour 
Géroflier. /^'.  cemot.  (g..n.) 

GIROL.  :,ioLL.  Adanson  (  Voyage 
au  Sénégal,  p.  61,  pi.  4)  nomme  ain- 
si une  jolie  espèce  d'Olive  que  La- 
niarck  ,  d'abord  dans  les  Annales  du 
Muséum  et  ensuite  lans  le  tome  sept 
des  Animaux  sans  vertèbres  ,  p.  427, 
I.'.''  97,  nomme  Obve    glandiibrnie  , 


GIS 

Oliun  glandifonnis.  Le  Girol  d'Adau- 
son  n'en  est  qu'une  variété.     (D..11.) 

GIROLE.  BOT.  PHAN.La  racine  de 
Chervi  eu  quelques  endroits  de  la 
France  orientale.  (ç.) 

GIROLLE  ET  GIROLEÏTE.  bot. 
CRTPT.  Noms  vulgaires  adoptés  par 
Paulet  pour  designer  des  Mérules  et 
des  Agarics  que  nous  ne  perdrons  pas 
trois  pages  à  mentionner  une  à  une. 

(B.) 

*  GUION.  OIS.  L'un  des  noms  de 
pays  du  Lagopède,  f^.  Tétras,     (b.) 

GIRON.  BOT.  PU  AN.  L'un  des  .syno- 
nymes vulgaires  deGouet.  f^.  ce  mol. 

(B.; 

*  GIRONDELLE  D'EAU,  bot. 
PHAN.  Ce  nom  ,  donné  dans  le  Dic- 
tionnaiie  de  Déterville  comme  syno- 
nyme de  Charagne  vulgaire,  provient 
probablement  d'une  faute  typogra- 
phique. /^.  Girandole.  (b.) 

GIPvOUILLE.  BOT.  PHAN.  On  dési- 
gne sous  ce  nom  ,  dans  quelques  can- 
tons de  la  France  méridionale ,  des 
Ombellifères  appartenant  aux  genres 
Carotte  et  Caucajide.  /^.  ces  m'ois,  (c.) 

GIS.  BOT.  CRYPT.  (Dloscoride.)  Syn. 
de  Prêle.  V.  ce  mot.  (b.) 

GISEK.IE.  Gisekia.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Por  tu  lacées  , 
et  iie  la  Pentandrie  Pentagynie  ,  éta- 
bli par  Linné  {  Mantiss.,  554  et  562  ), 
et  caracléri.sé  ainsi  :  calice  composé 
de  cinq  foliole.^  ovales  ,  persistantes  et 
légèrement  scarieuses  sur  les  bords  ; 
point  de  coroile;  cinq  étamines  dont 
les  filets  sont  très-dilatés  à  la  basej 
cinq  styles  et  autant  de  stigmates  ob- 
tus ;  fruit  composé  de  cmq  carpelles 
c.  psulaires  ,  rapprochés  ,  scabrcs  , 
chacun  contenant  une  graine  ovale. 
Miuray(/«  Comment.  Golt.,  1772,  p. 
67,  lab.  2  ,  f.  1)  a  reproduit  ce  genre 
sous  le  nom  de  Kulreutera,  qui  a  été 
depuis  transporté  par  Laxmann  et 
l'Héritier  à  un  genre  de  la  famille  des 
Sapindacées.  La  Plante  qui  le  con.s- 
titue,  Gisekia  pharnaciuiilcs ,  L.  et 
Roxb.  (Corom.  11,  tab.  i83),ades 
tiges  herbacées,  couchées  et genouii- 
lées;   ses  feuilles  sont   opposées,  pé- 


(US 

liolties  ,  cllipliqiics-obloiigiici  ,  cnliè- 
res  et  velues.  Les  (lour?  petites,  de 
couleur  triste  ,  blnncliàtres  cl  dispo- 
sées presaue  en  verticillcs  dans  les 
aisselles  des  fouilles.  Elle  croît  dans 
les  Indes-Oiientides. 

Le  Pharnaceum  occultiim  de  Fors- 
kahl  (  77.  yEgypt.  Atab. ,  p.  58  )  a  été 
ajouté  comme  seconde  espèce  sous  le 
nom  de  Gisekia  occulta  par  Schultcs 
ISjsf.  f'eget.  T.  vi ,  p.  705).  Le  peu 
de  mots  qu'en  dit  Forskahl  convient , 
en  effet,  au  genreGisckie  ,  mais  avant 
de  prononcer  sur  leur  réunion  défini- 
tive, il  faudrait  evainiiier  de  nouveau 
la  Plante,  et  en  faire  une  descri[)lion 
ilélailléc.  (G..N.) 

GISEMENT.  MIN.  Souvent  ,  mais 
mal  à  propos  écrit  Gisscmenl.  On  dé- 
signe engénéralparcenomla  manière 
d'être  d'un  Minéral  dans  Icsnin  de  la 
terre.  Les  substances  minérales  peu- 
vent se  trouver  à   la   surface  ou  dans 
1  intérieur  du  globe  de  beaucoup  de 
manières  différentes  :  tantôt  elles  se 
présentent  en  grandes  masses  sons  la 
forme  de  montagnes  ,  decoucbes,  d'a- 
mas ,  de  filons   ou   de  veines  d'une 
étendue  plus  ou  moins  considérable  ; 
tantôt  elles  s'offrent  en  parties  isolées 
ordinairementd'un  petitvolume  ,  qui 
sont    disséminées    sous  la   forme  di^ 
cristaux  ,  de  grains  ou  de  rognons  au 
milieu  des  roches,  ou  bien  en  tapis- 
sent les  fentes  et  les  cavités  et  s'im- 
plantent, pour  ainsi  dire  ,  dans  leurs 
]iarois.  Quelquefois  elles  se  montrent 
en  enduit  pulvérulent  ou  en  efflores- 
ccnce  à  la  surface  de  roches  d'une  na- 
ture différente.  Il  est  des  espèces  mi- 
nérales qui  affectent  dans  l'ensemble 
de  leurs  variétés  la  plupart  de  ces  ma- 
nières d'être,  tandis  que  d'autres  sem- 
blent avoir  une  disposition  plus  par- 
ticulière pour  tel  ou  tel  mode  de  Gi- 
sement. La  description  d'une  substan- 
ce ,   pour  être   complète  ,  exige   que 
l'on  fasse  connaître  avec  soin  ce  que 
1  on  peut  appeler  ses  habitudes  ,  c'est- 
à-dire  sa  manière  de  se  présenter  en 
général  ,  la  place  qu'elle  occupe  or- 
dinairement dans  l'ordre  des  terrains, 
et    les    associations    minéralogiques 


GIS 


5&(, 


qu'elle  forme  avec  d'autres  substan- 
ces. Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  les 
espèces   niinéralos   soient   également 
réparties  entre  les  terrains  des  difle- 
rcns  âges  ;  quelques  unes,  en  très-pe- 
tit nombre  ,  y  jouent  un  grand  rôle  , 
tandis  que  la  plupart  n'y  paraissent 
qu'accidentelleuieut.    I-es    premières 
font  j)aitie  essentielle  de  la  structure 
du   globe  ,  et  se  retrouvent  presque 
partout  dans  des  circonstances  à  peu 
près  semblables.  On  peut  les  réduire 
aux  suivantes  :  le  Quartz,  le  Fcld- 
sjiath  ,  le  Mica  ,  la  Diallage  ,  l'Amphi- 
bole ,  le  Pyroxènc  ,  le  Grenat,  l'Ido- 
crase  ,  le  carbonate  de   Chaux  et  le 
sulfate  de  Chaux.  Les  huit  premières 
se    montrent  particulièreuunt  dans 
les  terrains  de  la  première  formation, 
et  les  deux  autres  dans  les  dépôts  des 
périodes  plus  récentes.  Il  est  encore 
quelques  substances   qui    forment  à 
elles  seules  des  masses  assez  considé- 
rables ,  mais  circonscrites  et  placées 
çà  et  là  au  milieu  des  grands  systè- 
mes de   terrains  ,  avec  lesquels  elles 
ont    des    rapports  de   position  assez 
fixes  :  tels  sont  les  divers  combusti- 
bles charbonneux  ,  le  Sel  gemme  et  la 
Tourbe.   Enfin  plusieurs   substances 
métalliques  se  renconlrcnl  aussi  dans 
la    nature    en     dépôts    assez    consi- 
dérables, résultant  de  l'accumulation 
d'un  grand  nombre  de  nodules  ou  ro- 
gnons dans  des  couches  pierreuses  , 
ou  composant  des  amas  d'une  grande 
puissance  ,  des  veines  ,  des  filons  plus 
ou  moins  nombreux  dans  des  roches 
de  diverse  nature.  Ces  précieux  gîtes 
sont  recherchés  avec  soin  parle  mi- 
neur et  deviennent  l'objet  d'exploita- 
tions importantes  ;  mais  il  est  peu  de 
substances  métalliques  dont  les  Mine- 
rais se  trouvent  ainsi  en  grande  abon- 
dance. On  ne  peut  guère  citer  que  le 
Fer  ,   le  Manganèse  ,    le   Cuivre  ,  le 
Plomb,  l'Argent,  le  Zinc,  l'Etain,  le 
Mercure    et  l'Antimoine.  Quant  aux 
autres  substances  minérales,  elles  ont 
de  simples  relations  de  rencontre  avec 
celles  dont  nous  venons  do  parler  ,  ou 
se  montrent  comme  par  accident  dls- 
séminées  au  milieu  des  grandes  mas- 
ses, (g.dej..) 


3bo  GIT 

GISÈQDE.  BOT.  PHAN.  PourGise- 
kie.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

•  GISOÏ>TERIS.  BOT.  CRYPT.  [Tou- 
gères.)  Le  genre  formé  sous  ce  nom 

Eour    le    hygodium    palmatum    par 
ernhardi  ne  saurait  être  adopté.  T^. 
Lygodie.  (b.) 

GITES  DE  MINÉRAUX  ou  DE 
MINERAIS.  MIN.  On  donne  ce  nom 
aux  diverses  espèces  de  masses  miné- 
rales ,  lorsqu'on  les  considère  relati- 
vement à  certaines  substances  qu'el- 
les recèlent  et  qu'on  veut  en  extraire. 
Les  Gîtes  de  Minéraux  se  divisent  en 
Giftes  généraux  et  en  Gîtes  particu- 
liers. Les  premiers  ,  généralement  ré- 
pandus sur  toute  la  surface  du  globe, 
ne  sont  autre  chose  que  les  masses 
jninérales  connues  sous  le  nom  de 
Terrains,  f.  ce  mot.  Les  Gîtes  par- 
ticuliers ne  sont  que  des  masses  par- 
lielles  ,  intercalées  entre  les  terrains  , 
et  d'une  nature  diSérente;  tels  sont 
les  bancs  ,  les  filons  ,  les  amas  , 
etc. ,  qui  renferment  la  plupart  des 
substances  métalliques ,  combustibles 
et  salines  que  l'on  exploite.  Les  Gîtes 
particuliers  sont  de  deux  classes  :  les 
uns  sont  àe  formation  contemporaine 
aux  terrains  qui  les  contiennent;  les 
autres  ,  produits  dans  ces  terrains 
postérieurement  à  leur  existence,  sont 
déformation  postérieure. 

Les  Gîtes  de  la  première  espèce 
sont  les  bancs  ,  les  amas  et  les  stock- 
werks.  Un  banc  est  une  masse  miné- 
rale plus  ou  moins  épaisse  et  étendue 
en  longueur  et  largeur  comine  les 
couches,  dont  il  ne  diffère  que  parce 
qu'il  est  d'une  nature  différente.  Les 
bancs  ont  la  même  direction  et  la  mê- 
me inclinaison  que  les  assises  du  ter- 
rain qui  les  renferme  ,  et  en  cela  ils  se 
distinguent  des  filons,  qui  coupent 
dans  tous  les  sens  les  plans  de  stratifi- 
cation au  lieu  de  leur  être  parallèles. 
Lesbancs  présentent  de  grandes  varia- 
tions dans  leur  épaisseur  et  dans  leur 
étendue  en  surface.  Lorsqu'ils  sont 
très-épais,  ils  finissent  par  devenir 
des  amas  ou  des  montagnes  entières. 
Quelquefois  ils  s'amincissent  vers 
je^rs  JjQids  et  forment  ainsi  de  gran- 


GIT 

des  lentilles  très-aplaties  ou  des  coins 
plus  ou  moins  aigus.  Les  Minerais 
que  Ion  trouve  le  plus  fréquemment 
en  bancs  dans  la  nature  sont  :  le  Fer 
oxidulé ,  le  Fer  oligiste  ,  le  Fer  hy- 
droxidé  ,  les  Pyrites  fenugineuses  et 
cuivreuses ,  la  Galène  ,  l'Elain  ,  le 
Mercure  et  le  Cobalt.  Les  amas  sont 
des  dépôts  de  matière  qui  ne  s'éten- 
dent plus  indéfiniment  en  longueur 
et  en  largeur  comme  les  bancs  ou 
couches  ,  mais  qui  se  renflent  consi- 
dérablement ,  et  forment  ainsi  des 
masses  plus  ou  moins  irrégulières, 
quelquefois  arrondies.  Lorsqu'elles 
sont  lenticulaires  ,  aplaties  ,  et  situées 
entre  deux  couches  d'un  même  ter- 
rain ,  on  les  distingue  de  celles-ci  sous 
le  nom  d'amas  couchés  (Liegende- 
Stocke).  Il  y  a  des  amas  d'un  volume 
considérable;  mais  il  en  est  aussi  de 
très -petits,  et  lorsque  ces  derniers 
sont  accumulés  dans  une  même  cou- 
che ,  on  dit  que  le  Minerai  y  est  dis- 
séminé en  nodules  ou  en  forme  de  ro- 
gnons. Les  Stockwei'ks  sont  des  por- 
tions de  roches  qui  renferment  une 
grande  quantité  de  Minerais,  soit  eu 
veines  ,  soit  en  rognons  ou  en  grains. 
Tels  sont  les  Gîtes  d'Etaiu  d'Alten- 
berg  et  d'Ehreufriedersdorf  eu  Saxe. 
Les  Gî.es  de  formation  postérieure 
sont  les  filons  et  les  amas  transver- 
saux, c'est-à-dire  toutes  les  masses 
minérales  qui  coupent  transversale- 
ment les  couches  des  terrains  qui  les 
renferment  et  sont  formées  d'une  ma- 
nière distincte  de  celle  de  ces  ter- 
rains. Nousavonstraité  en  particulier 
de  cette  espèce  de  Gîte  au  mot  Filon. 
Le  mode  d'exploitation  d'un  Gîte 
de  Minerai  varie  suivant  l'espèce  de 
ce  Gîte  et  la  nature  du  INIiuerai  qu'il 
renferme.  On  attaque  le  Gîte  tantôt 
avec  le  feu  ,  ou  au  moyen  delà  poudre, 
tantôt  avec  des  outils  de  fer.  On  fait 
usage  du  feu  lorsqu'on  veut  attendrir 
la  roche  en  diminuant  la  cohésion  de 
ses  parties.  Lorsqu'elle  est  très-dure, 
elle  nécessite  l'emploi  de  la  poudre; 
on  perce  un  trou  dans  le  rocher  ,  puis 
on  introduit  au  fgnd  une  cartouche  à 
laquelle  ou  met  le  feu.  L'explosion 
fait  sauter  une  pajtie  de  la  roche,  et 


GLA 

en  ébranle  une  autre  qu'il  est  .olors 
facile  il'atlaquer  avec  le  lor.  Ou  cni- 

f)loie  quelquefois  l'eau  jiour  extraire 
e  Sel  des  Gypses  et  terres  argileuses 
avec  lesquels  il  est  mélangé  /^^.  ,pour 
plus  de  détails  sur  ces  diilerens  tra- 
vaux d'exploitation  ,1e  mot  Mines, 
(g.dkl.) 
GITH.  BOT.  piîAN.  La  Plante  ilé.->i- 
gnée  chez  les  anciens  par  ce  nom 
paraît  avoir  été  Vylgrosternma  Gilha- 
go ,  qui  est  le  type  du  genre  Gitliago 
d'Adanson.  f^.  ce  mot.  (b.) 

GITHAGO.  BOT.  PHAN.  Nom  sous 
lequel  Tragus  a  désigné  la  Plante  si 
connue  sous  le  nom  vulgaire  de 
INiclIc  des  Dlés  ,  et  dont  Linné  avait 
lait  le  type  de  son  ^çnrc  Agrostcmma. 
Adanson  1  avait  sép:iré  des  espèces 
qui  lui  avaient  été  associées  par  Lin- 
né, en  lui  conservant  le  nom  généri- 
que de  Gil/iago.  Ce  genre  a  été  admis 
par  le  professeur  Destontaines  dans 
sa  Flore  atlantique.  F.  Agiiostemme 

etLYCHNIDE.  (G..N.) 

GITON.  MOLL.  Adanson  (Voyage 
au  Sénégal ,  p.  1 24  ,  pi .  8  )  place  sous 
ce  noui  ,  parmi  les  Pourpres  ,  une 
petite  Coquille  qui  n  a  point  été 
indiquée  dans  la  synonymie  des 
auteurs  nouveaux,  et  qui  laisse  du 
doute  quant  à  son  genre  ,  parce  que 
la  figure  qui  est  mauvaise  ne  supplée 
pa*  suffisamment  à  la  description. 
Blainville  la  laisse  dans  les  Pourpres  ; 
ce  pourrait  être  un  Buccin.  (d..h.) 

GIU.  OIS.  (Scopoli.)  Nom  donné 
dans  la  Carniole  à  un  petit  Duc  qui 
paraît  n'être  qu'une  variété  du  Scops. 

F'.  CUOUETTE-HIBOU.  (DR..Z.) 

GIVAL.  MOLL.  Nom  donné  par 
Adanson  (\  oy.  au  Sénég. ,  p.  87,  pi. 
2,  n°  7  )  au  Patella  grœca  ae  Linné, 
qui  est  aujourd'hui  pour  Lamarck  le 
Fissurella  grœca.  ^' .  Fissurelle. 

(D..H.) 

GIVRE  ou  FRIMATS.  K.  Mé- 
téore. 

GIXERLE.  OIS.  Sjn.  vulgaire  de 
Mauvis.  V^.  Merle.  (dr..z.) 

GLABIS.  BOT.  niAN.    L'uu   des 


GLA  56i 

nonvs  de  pays  du  Fruit  à  pain  aux 
Philippines.  («•} 

GLABR  VRLV.  bot.  piian.  Ce  gen- 
re, établi  par  l^inné ,  paraît  devoir 
être  réuni  au  Litsea  de  Jussieu.  f  . 

LlTSÉE.  (G..N.) 

*  GLABRE.  zooL.  bot.  Se  dit  de 
tout  organe  ou  surface  d'organe  qui 
est  entièrement  ilépourvue  de  poil. 
La  lace  de  la  plupart  des  Singes  et  les 
feuilles  du  Noyer  sont  Glabres,    (b.) 

GLACE.  MIN.  On  nomme  ainsi 
l'eau  solidifiée  et  cristallisée  par  un 
grand  abaissement  de  température. 
Ses  propriétés  ont  été  exposées  au 
mol  Eau.  Quant  à  son  accumulation 
dans  diverses  régions  du  globe  ,  f. 
les  mots  Montagnes  et  Mer.  (g..n.) 

GLACÉE.  MOLL.  Nom  vulgaire  et 
marchand  de  VyJiiomia  Placenta  , 
qui  est  la  Placuna  Placenta  de  La- 
marck. y.  Placune.  (b.) 

GLACIALE,  bot.  piian.  F".  Ficoi- 

DE  CRISTALLINE. 

GLACIÈRES  ET  GLACIERS. 
GÉoL.  f'.  Montagnes. 

*  GLADIANGIS.  bot.  phan.  Du 
Petit-Thouars(Hist.  des  Orchid,  des 
îles  austr.  d'Afr.)  a  proposé  ce  nom 
pour  une  Plante  de  son  genre  An- 
gorchis  ou  Jngrœcum  des  auteurs. 
Cette  Orchidée  ,  dont  le  nom  serait 
Angrœcum  gladiifolium  ,  selon  la 
nouienclaturc  ordinaire,  habite  les 
trois  grandes  îles  de  l'Afrique  oc- 
cidentale ,  où  elle  fleurit  en  février. 
Ses  tiges  ,  hautes  de  deux  à  trois 
décimètres,  sont  garnies  de  feuilles 
ovales,  aiguës,  situées  à  égale  dis- 
tance sur  la  tige  qu'elles  embrassent 
par  leur  partie  inférieure,  comme  les 
gaines  des  feuilles  de  Graminées.  En- 
tre les  gaines  s'élèvent  des  fleurs  so- 
litaires blanches  et  de  moyenne  gran- 
deur. (Elle  est  figurée,  loc.  cit.,  tab. 

52.)  (G..N.) 

*  GLADL\TEUR.  mam.  Syn.  d'E- 
paulard ,  espèce  du  genre  Dauphin. 
f^.  ce  mot.  C^O 

*  GLADIÉ,  ÉE.  BOT.  Même  chose 
qu'Eusiforme.  f^.  ce  mot.  (b.) 


5b  j  GLA 

GLADIOLE.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Glayeul.  V.  ce 
mot.  (b.) 

GL AD  10 LUS.  liOT.  mian.  V. 
Glateul. 

GLADIUS.  POIS.  V.  XipniAS. 

GLADIDS.  MOLL.  Dénomination 
tirée  de  la  comparaison  avec  !e  Pois- 
son Xip/lias  G/adius,que  Klein  (  Ten- 
tarn.  Ostrac. ,  p  .  Sg  )  a  appliquée  à  une 
coupe  générique  qui  a  été  établie  de 
nouveau  par  Lamarcksous  le  nom  de 
Rostellaiie.  /'".ce  mot.  (D..n.) 

glaïeul,  bot.  phan.  pour 
Glayeul.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  GLATIS  OS  ou  GLINON.  bot. 
PHAN  (Daléchanip.)  Syn.  à!  Jcercam- 
pestre.  V.  Erabt^e.  (b.) 

GLAIRE  D'OEUF,  zool.  V.  Al- 
bumine. 

GLAIREUX,  lot.  çrypt.  Nom 
imposé^par  Paulet  à  l'une  de  ces  i'^- 
niilles  formées  d'une  manière  si  arbi- 
traire dans  un  ouvrage  sur  les  Cham- 
pignons oii  la  bizarrerie  de  la  no- 
înenelâîllre  l'emporte  encore  sur  celle 
d'une  monstrueuse  classification.  Il 
y  a  des  Glaireux  rayonnes,  des  Glai- 
reux Limace,  gorge  de  Pigeon  ,  etc., 
etc.  '  (b.) 

GLAIS.  BOT.  PHAN.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Glayeul.  V.  ce  mot.    (b.) 

GLAISE.  Mix.  Sorted'Argile  com- 
munément appelée  ïerie  à  potier, 
que  compose  beaucoup  de  Silice ,  et 
que  colore  diversement  le  Fer.  Eien 
qu'elle  retienne  l'eau  qui ,  en  la  pé- 
nétrant ,  lui  donne  une  certaine  duc- 
tilité, et  que  molle  et  onctueuse  au 
toucher  ,  auand  elle  sort  du  sein  de 
la  terre  ,  elle  ne  présente  aucune  res- 
semblance avec  des  substances  fort 
dures,  elle  contient  les  mêmes  prin- 
cipes et  à  peu  près  dans  les  mêmes 
proportions  que  le  Basalte  qui  fait  feu 
sous  le  choc  du  briquet.  On  dirait  la 
même  substance  sous  un  autre  aspect; 
aussi  voit-on  souvent ,  dans  l'épais- 
seur des  bancs  de  Glaise  misa  jour 
et  exposés  au  dessèchement ,  se  former 
dea  retraits  prismatiques ,  qui  sont 


GLA 

des  pavée  lic  géaus  en  miniature.  La 
Glaise  est  d'un  grand  usage  dans  les 
aits  ;  elle  sert  dans  la  fabrication  des 
briques,  et  de  base  à  la  poterie  com- 
mune. On  en  forme  des  conduils 
d'eau;  on  en  revêt  les  digues;  on 
l'emploie  pour  prévenir  la  nltratlon 
dans  les. bassins,  et  pour  la  distilla- 
tion de  l'eau  forte.  Le  statuaire  lui 
confie  la  première  pensée  de  ses  chefs- 
d'œuvre;  sous  ses  doigts  elle  prend 
tous  los  contours.  V.  Argile  et  La- 
ves, (b.) 

GLAISIÈRES.  MIN.  Ce  sont  les 
couches  de  Gluise  en  exploitation. 
Ces  couches  sont  parfois  énormes  :  il 
en  est  de  plus  de  cent  pieds  d'épais- 
seur sur  plusieurs  lieues  carrées  d'é- 
fendue  ,  et  qui  sont  absolument 
exemptes  de  tout  mélange  de  corps 
étrangers.  On  en  voii  dépareilles  aux 
environs  de  Paris;  elles  y  séparent  le 
Calcaire  coquillier,  ou  Pierre  à  bâtir,, 
des  bancs  de  Craie  dont  l'épaisseur 
est  inconnue.  Les  Glaisières  ou  cou- 
ches de  Glaise  ,  sont  les  obstacles  na- 
turels qui ,  s'opposant  en  certains  lieux 
à  l'infiltration  des  eaux ,  letiennent 
celles-ci  et  déterminent  l'apparition 
de  fontaines,  de  sources  et  de  lacs. 
V.  Glaise.  (b.) 

GLAITERON  ou  GRATERON. 

BOT.  PHAN.  Syn.  vulgaires  de  Galium 
Aparine.  Il  ne  faut  pas  confondre 
Glaiteron  avec  Gloulron,  qui  est  le 
Xanthium  Strumaiium.  V.  Gaillet 
et  Lampoubde.  (b.) 

GLAIVANE.  bot.  phan.   V.  Xi- 

PHiniE.  (G,.N.) 

GLAIVE  ou   PORTE -GLAIVE. 

POIS.  Syn.  de  Xiphlas  Gladius.  T^. 
XlPHIAS.  (b.) 

GLAMA.  M.VM.  Même  chose  que 
LIama  ,  espèce  du  genre  Chameau. 
/'.  ce  mot.  (b.1 

GLAMMER  et  GLAMMET.  ois 
Syn.  vulgaires  de  Mouette  tridactyle. 
V.  Mauve.  (dr..z.) 

GLAISD.  Glaiis.  bot.  phan.  Ou 
donne  ce  nom  .à  une  espèce  particu- 
lière de  fruit  offrant  les  caractères 
suivans    :    péricarpe   sec  ,    indéhis- 


G  LA 

cent,  provenant  d'un  ovaire  infère 
quelquefois  à  plusieurs  loges  et 
plusieurs  graines  avant  l-i  féconda- 
tion ,  mais  toujouis  uniloculaire  , 
nionospoinie  h  sa  maturité  et  enve- 
loppé dans  un  involucre  ou  cupule 
dont  la  nature  csl  Irè-i-variéc.  Ainsi  , 
dans  le  Chêne  ,  la  cupule  est  courte  et 
écailleusc;  dans  le  Noisetier  ,  elle  est 
foliacée  et  recouvre  le  fruit  en  grande 
partie;  dans  le  Cliàtaignier ,  le  Hêtre, 
elle  est  formée  de  valves  ou  panneaux 
qui  s'ouvrent  comme  une  véritable 
capsule.  Cette  espèce  de  li  uit  carac- 
térise toute  une  famille  de  Plantes  à 
laquelle  le  professeur  Richard  a  don- 
né le  nom  tie  Cupulifères.  f^.  ce  mot. 

(A.B.) 

GLAND  DE  JUPITER. BOT. pixAN. 
Les  anciens  ont  quelquefois  donné  ce 
nom  à  la  Châtaiguj  et  à  la  Noix.  Quel- 
ques voyageurs  ont  aussi  appelé 
Gland  d'or,  traduction  du  nom  scien- 
tifique ,    le   fruit   du    Chrysobalaiius 

IcaCO.  r.  CURYSOBALANE.  (E.) 

OLANDDE  MER.  MOLL.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  des  grandes  espè- 
ces de  Balanes.  V.  ce  mot.  (b.) 

GLAND  DE  TERRE  et  GLAND 
TERRESTRE,  bot.  Le  premier  de 
ces  noms  est  employé  parPaulet  pour 
désigner  un  Geoglossnin  des  S3vans, 
qui  est  une  Clavaire-TvufTon  pour  le 
fongologue  de  Fontainebleau.  Le  se- 
cond est  appliqué  par  le  vulgaire  au 
Lalhyrus  tuberosus  ainsi  qu'au  Bu- 
niitm  Bulbocaslaniim ,  L.  (b.J 

GLANDES.  Glandulœ.  zooL.  bot. 
On  désigne  ainsi  les  organes  chargés 
de  la  sécrétion  des  diverses  liqueurs 
chez  un  grand  nombre  d'êtres  vivans. 
Cependant ,  certaines  parties  des  Ani- 
maux et  des  Végétaux  ont  reçu  ce 
nom ,  quoiqu'elles  ne  sécrétassent 
aucune  liqueur  ;  mais  l'analogie  de 
leur  texture  les  a  fuit  placer  au  rang 
des  Glandes  quand  d'ailleurs  on  igno- 
rait complètement  .leurs  fonctions. 

Chez  tes  Animaux  ,  les  Glandes 
sont  des  organes  de  forme  obronde  , 
lobuleux,  entourés  de  membranes 
ayant  beaucoup  de   vaisseaux  et   de 


G  LA  36.5 

ncrfij ,  pourvus  de  conduits  excré- 
teurs ramifiés,  qui  aboutissent  aux 
membranes  tégumentaircs  ,  et  y  ver- 
sent un  liquiele  sécrété.  Les  Animaux 
Iiourvus  de  vaisseaux  et  de  cœur  sont 
es  seuls  qui  possèdent  des  Glandes 
massives;  dans  ceuv  qui  nout  point 
de  vaisseaux,  les  Glandes  existent, 
mais  à  un  état  ruduneutaire.  Le  foie, 
la  plus  constante  de  toutes  les  Glan- 
des,  si  ce»  n'est  cependant  le  rein  , 
existe  dans  les  Insectes  sous  forme 
d'un  canal  excréteur  ,  rauiiiié,  abou- 
tissant au  canal  intestinal ,  mais  libre 
et  flottant  dans  l'abdomen.  Ce  qu'on 
a  nommé  lollicules  ou  Cryptes  ,  oUVe 
la  plus  grande  analogie  avec  les  Glan- 
des ;  on  ne  voit  pas  de  ligue  de  dé- 
marcation bien  tranchée  entre  ces 
diveis  organes;  et  il  n'y  a  point  de 
raison  pour  ne  pas  ranger  parmi  les 
Glandes ,  la  Prostate  ,  les  Amygda- 
les ,  les  Glandes  de  Cowper ,  qui  ont 
des  conduits  ramifiés,  aussi  bien 
que  les  Glandes  sublinguales  ,  lacry- 
males, etc. 

Parmi  les  Glandes  non  équivoques, 
nous  citerons  les  lacrymales,  les  tryi;» 
saliva  ires,  sa  Voir  :  la  paio'.'jue  ,  la 
maxillaire  et  la  sn.bl'uiguale,  le  pan- 
créas, le  foiéj  les  mamelles,  les  reins, 
les  testicules  et  Icsovaires.  Leur  forme 
est  irrégulièrement  arrondie,  mais 
elle  se  modifie  considérablemeut.EUes 
sont  enveloppées  dune  membrane 
tantôt  cellulaire  et  tantôt  fibreuse  ;  et 
le  tout  est  entouré  soit  d'une  mem- 
brane séreuse  ,  soit  de  tissu  cellulaire 
ou  adipeux.  Une  grande  quantité  de 
vaisseaux  sanguins  et  lymphatiques 
traversent  ces  organes,  oii  se  mon- 
trent peu  de  nerfs.  Leur  texture  in- 
time est  peu  connue.  Malpighi  et 
Ruysch  ont  émis  à  cet  égard  des  opi- 
nions contradictoires.  Lie  premier  a 
considéré  chacun  des  grains  glandu- 
leux comme  un  follicule ,  cl  chaque 
Glande  comme  une  congloméralion 
de  follicules  qui  aboutissent  à  un  ca- 
nal excréteur  commun.  Ruysch,  au 
contraire  ,  a  prétendu  que  les  grains 
glanduleux  sont  des  entre'.acemens 
de  vaisseaux  fins,  dans  lesquels  les 
artères  se  continuent  en  canaux  ex- 


364  GLA 

crc'teurs.  Ces  deux  opinions  ont  cha- 
cune quelque  cliose  de  vrai,  mais 
l'une  et  l'autre  ne  sont  point  exactes. 
Le  professeur  Béclard  (Dict.  de  Mé- 
decine ,  T.  X ,  p.  269  )  s'exprime  ainsi 
sur  la  texture  des  Glandes  :  Elle  pa- 
raît bien  certainement  re'sulter  de  la 
réunion  intime  des  conduits  excré- 
teurs ramifiés  et  clos  à  leur  origine, 
avec  des  vaisseaux  sanguins  et  lym- 

f>hatiques,  et  des  nerfs  situés  dans 
eurs  intervalles  ,  divisés  et  terminés 
dans  leur  épaisseur  j  le  tout  réuni  par 
du  tissu  cellulaire  et  entouré  de  mem- 
branes. 

La  fonction  des  Glandes,  ou  leur 
mode  de  sécrétion  est  appelé  glandu- 
laire ;  ce  mode  ne  diffère  des  sécrétions 
folliculaire  et  perspiratoire  ,  que  par 
la  complication  plus  grande  de  son  or- 
gane. Elles  ne  reçoivent  que  du  sang 
artériel  (excepté  le  foie  dans  les  Mam- 
mifères ,  le  foie  et  les  reins  dans  les 
Ovipares,  qui  reçoivent  en  outre  du 
sang  veineux),  et  elles  transforment 
ce  liquide  en  des  liqueurs  dont  la  na- 
ture chimique  et  les  propriétés  diffè- 
rent beaucoup  entre  elles, sans  qu'on 
sache  bien  comment  s'opère  cette 
transformation  ;  telles  sont  la  salive  , 
les  larmes,  la  bile,  l'urine  ,  le  sperme 
et  le  lait  que  les  diverses  Glandes 
versent  par  leurs  canaux  excréteurs. 
J^.  le  mot  SÉCRÉTION.  C'est  par  leur 
canal  excréteur  que  les  Glandes  com- 
mencent à  se  former;  il  est  d'abord 
libre  et  flottant  dans  l'embryon ,  cir- 
constance qui  s'observe  toujours  dans 
les  Insectes.  Les  Glandes  sont  lobées 
dans  les  Arachnides  et  les  Crustacés, 
comme  elles  le  sont  dans  les  reins  des 
Mammifères.  A  mesure  que  les  orga- 
nes des  fonctions  animales  se  dévelop- 
pent, les  Glandes  qui  étaient  très- 
volumineuses  dans  les  premiers  âges 
de  la  vie,  diminuent  proportionnel- 
lement. Enfin,  quelques-unes,  comme 
les  testicules  ,  les  ovaires  et  les  ma- 
melles, se  développent  beaucoup  à 
l'époque  de  la  puberté  et  se  flétrissent 
dans  la  vieillesse. 

En  botanique  ,  les  auteurs  ont  mal 
à  propos  nommé  Glandes  plusieurs  or- 
ganes qui  n'ont  aucun  rapport  avec  les 


GLA 

véritables  organessécréfeurs,  auxquels 
il  convient  de  donner  ce  nom.  Ainsi,  les 
pores  corticaux  ont  été  nommés  Glan- 
des corticales  par  DeSaussure  .Glan- 
des miliaires  par  Guettarrl ,  et  Glandes 
épiderraoïdales  par  Lamétlierie. Guet- 
tard  a  encore  appliqué  cette  dénomi- 
nation en  lui  ajoutant  quelques  épi- 
thètes  ,  au  tégument  [indusiurn)  des 
Fougères,  à  la  poussière  glauque  très- 
grossière  des  Arroches  ,  et  aux  ta- 
ches qui  s'observent  sur  l'épiderme 
des  Arbres.  Les  premières  sont  les 
Glandes  écailleuses;  les  secondes  ont 
reçu  le  nom  de  Glandes  globulaires, 
et  les  troisièmes,  celui  de  Glandes 
lenticulaires.  Mais  ces  dénominations 
arbitraires  ont  disparu,  et  les  bola^ 
nistes  modernes  n'admettent  plus  au 
nombre  des  Glandes  que  des  tuber- 
cules qui  sécrètent  réellement  quel- 
que liqueur.  La  diversité  de  leurs  for- 
mes a  servi  à  les  distinguer;  il  faut 
convenir  néanmoins  que  les  distinc- 
tions établies  par  quelques  auteurs 
sont  très-légères.  Les  Glandes  globu- 
laires ne  diffèrent  pas  réellement  des 
Glandes  vésiculaires  ,  des  Glandes 
vitriculaires  ou  ampullaires  ,  et  des 
Glandes  en  mamelon  ou  papillaires. 
Ce  sont  de  petites  vésicules  remplies 
d'un  fluide  quelconque  ,  le  plus  sou- 
vent odorant  ou  coloré.  Elles  sont 
tantôt  immergées  daus  la  substance 
intérieure  des  feuilles,  ou  logées  dans 
de  petites  fossettes ,  ou  paraissant 
formées  par  la  dilatation  de  l'épider- 
me ,  ou  bien  n'adhérant  à  celui-ci  que 
par  un  point  de  leur  périphérie.  Ou 
en  voit  de  longuement  pédonculées  , 
et  d'autres  qui  supportent  des  poils 
qu'on  peut  considérer  comme  des 
conduitsexcréteiirs.  Les  nectaii'es  des 
fleurs  ne  sont  plus  aujourd'hui  con- 
sidérés que  comme  des  Glandes  flora- 
les qui  affectent  diverses  formes  ;  cette 
définition  a  donné  un  sens  précis  à 
ce  mot,  imaginé  par  Linné,  mais  qui 
exprimait  trop  vaguement  ce  qu'il  de- 
vait signifier.  P\  Nectaire. 

Mirbel  considérant  les  Glandes , 
quant  à  leur  auatomie  ,  les  a  divisées 
en  deux  ordres,  savoir  :  i*"  les  Glan- 
des cellulaires ,  formées  d'un  tissu. 


GLA 

cellulaire  très-fin  ,  et  n'ayant  aucune 
communication  avec  les  vaisseaux. 
Elles  paraissent  destinées  à  rejeter  au 
dehors  un  suc  particulier,  el  sont 
conséqncmment  excrétoires,  a'',  l-^es 
Glandes  vasculaires  ,  composées  d'un 
tissu  cellulaire  très-fin  ,  et  traversées 
par  (les  vaisseaux  qui  n'excrètent  au- 
cun suc  visible  à  l'extérieur  ;  elles  pa- 
raissent donc  purement  sécrétoircs. 
A  cette  SOI  te  de  Glandes  ,  appartien- 
nent ces  tubercules  qu'on  observe  sur 
les  pétioles  des  Drupacées,  du  Pliim.' 
Iiago  rusea  ,  etc.,  et  qui  ont  été  nom- 
mées Glandes  à  godet  (Gl.  iirceolares, 
cyathijbrmcs  ),  à  cause  de  leur  forme. 
.       (G..N.) 

GLANDES  ARDOISEES,  bot. 
CRYPT.  Petite  famille  de  Paulet ,  dans 
son  Traité  des  Champignons.       (b.) 

GLANDIOr^E.  Glandloliis.  moll. 
Une  peliteCoquille  fort  extraordinaire 
observée  per  Soldani  {Test,  microsc, 
t.  117  ,  vas.  244,  r)  a  servi  à  Monlfort 
de  type  pour  le  genre  auquel  il  impose 
ce  nom.  Personne,  à  l'e.vception  de 
Fcrussac  ,  ne  l'a  mentionnée  et  placée 
dans  la  série  générique;  c'est  dans  la 
famille  des  Mdioles  que  cet  auteur  la 
range  (  F",  ses  Tableaux  systémati- 
ques )  ;  mais  il  ne  l'admet  qu'avec 
doute  et  en  observant  que  ce  pourrait 
être  une  graine  végétale,  comme  la 
Gyrogonite.  Quoiqu'il  en  soit,  voici 
de  quelle  manière  Moutfort  la  carac- 
térisée :  coquille  libie,  univalve  , 
cloisonnée  ,  droite,  implantée  et  for- 
mée en  gland;  .commet  pomtu,  cen- 
tral; cloisons  glandiforuies  et  multi- 
pliées dans  chaque  gland;  siphon  in- 
connu ;  bouche  environnante  et  fes- 
tonnée. Moutfort  nomme  Glandiole 
ÉTAGÉE ,  Glandiolus gradatus ,  ce  petit 
corps  que  l'on  trouve  dans  la  Médt- 
terranée  ,  qui  est  grand  d'une  demi- 
ligne  environ,  transparent,  irisé  et 
formé  d'une  série  de  cupules  toutes 
fermées  par  des  cloisons  qui  imilent 
le  gland  qui  s'3'  implante;  il  y  a  plu- 
sieurs cloisons  dans  chaque  gland  ; 
on  ignore  si  elles  sont  percées  par  un 
siphon.  (D..n.) 

*  GLAiNDITES.  échin.  Quelques 


GLA  365 

oryctographcs  ont  donntî  ce  nom  à 
des  pointes  d'Oursins  fossiles  ayant  à 
peu  prè^  la  forme  d'un  gland  de  Chê- 
ne ,  ainsi  qu'à  dcsBalauiles.  (LAM..X.) 

GLANDOU.  BOT.  PHAN.  Une  va- 
riété (l'Olivier  cultivée  en  Provence, 
selon  Léman-  (b.) 

GLANDULARIA.  bot.  piian. 
Gnielin  a  ilonné  ce  nom  générique 
au  T'erhena  lungijlora  ou  f^erbena 
Aubletia  ,  qui  se  distingue  des  autres 
Verveines  par  sa  corolle  plus  allon- 
gée, son  stigmate  divisé  en  deux  lo- 
bes entre  lesquels  est  situé  un  corps 
glanduleux.  Ce  genre  avait  déjà  été 
établi  dans  le  Journal  de  Physique 
par  Rosier  qui  lui  avait  imposé  le 
nom  d'yiubleùa.  Si  ses  caractères 
avaient  réellement  de  la  valeur ,  il 
serait  peut-être  convenable  d'adop- 
ter ce  dernier  nom  ,  parce  qu'd  est 
antérieur  à  tous  les  Aubletia  que  les 
auteurs  ont  fondés  ,  et  qui  d'ailleurs 
ont  été  réunis  à  des  genres  déjà  con- 
nus. Mœnch  a  aussi  donné  à  ce  genre 
le  nom  de  Billardiera.  (g..n.) 

GLANDULIFÈRE.  bot.  Tout  or- 
gane qui  porte  une  ou  plusieurs  glan- 
des. Les  feuilles  de  plusieurs  Myrthi- 
nées  et  Térébinthacées,  les  fleurs  des 
Orangers  ,  de  certaines  Rutacées  , 
les  poils  du  Pois  chiche,  du  Croton 
pejilcillatum,e\.c.,  sont  glandulifères. 

(G..N.) 

GLANDULTFEUILLE.  Glanduli- 
folia.  BOT.  PHAN.  Wendland(Co//.  1 , 
tab.  10)  a  employé  ce  mot  comme 
nom  d'un  genre  formé  aux  dépens 
des  Diosma  ,  genre  que  Willdenow 
avait  nommé  de  son  côté  Adenandra. 
11  ne  forme  plus  qu'une  section  du 
^enve  Diosma.  /^.  ce  mot.        (g..n.) 

*  GLANDULITE.  géol.  Pinkerton 
(  Remarques  sur  la  nom.  des  Hoch.) 
proposait  ce  nom  assez  convenable 
aux  roches  qui  contiennent  des 
noyauK  dune  même  substance  et 
d'une  formation  contemporaine.  Ain- 
si ,  le  Granité  globuleux  de  Corse  for- 
mé de  Quartz  et  de  Hornblende  serait 
une  roche  Glandulite.  Pmkerton  at- 
tribue l'introduction   de   ce  nom  à 


S66 


G  LA 


Saussure   dans  les  ouvrages  duquel 
nous  ne  le   tio.;voii.i  cepeudaut  pas. 

*  GLANIS.  rois.  Espèce  du  génie 
Silure.  V.  ce  mot.  (b.) 

GLANS.  MOLL.  D'après  Beloa 
{de  Âqiiat.  ,  p.  ôgb),  il  semblerait  que 
les  anciens  ont  donné  ce  nom  aux 
Arches  et  surtout  à  VÂica  IS'oe.  Mais 
Arislote  el  Pline  ne  l'ont  jamais  ap- 
pliqué qu'aux  Balaues.  (d..h.) 

GLAPHYRE.  Glaphyrus.  ins. 
Genre  de  l'ordre  (les  Coléoplères , 
section  des  Pentamcres ,  établi  par 
Jjatreille  aux  dépens  des  Hannetons  , 
étrange  (  l\ègn.  Anim.  de  Cuv.)dans 
la  famille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides,  avec  ces  caractères 
propies  :  labre  saillant  ;  mandibules 
dentées.  Par-là  ,  ils  se  distinguent  es- 
sentiellement des  Amphicoincs  et  des 
Anisonyx  ,  avec  lesquels  ils  ont  un 
grand  nombre  de  rapports.  Les  Gla- 
jihyres  présentent  eu  outre  plusieurs 
])arlicularilés  d'organisation  qui  les 
éloignent  des  liannctons,des  Rutèles, 
des  Géotrupe^  ei  autres  genres  de  la 
famille.  Leur  corps  est  allongé;  leurs 
antennes  sont  terminées  en  une  mas- 
suc  feuilletée,  presque  ovoïde,  com- 
posée de  trois  articles.  Ils  ont  un 
cliapcion  avancé  et  presque  carré  ;  un 
labre  saillant;  des  mandibules  cor- 
nées, anguleuses  et  dentelées;  des 
mâchoires  à  ileux  divi>ions,dont  l'in- 
lerne  petite ,  eu  forme  de  dent  jCtlex- 
terne  presque  ovoïde;  une  languette 
bilobée  et  prolongée  au-delà  du  men- 
tonet  des  palpes  terminés  par  un  pe- 
tit article  en  massue.  Le  prothorax 
est  pi  esque  carré  ,  aussi  long  et  même 
plus  long  que  large.  Les  élytres  sont 
écartées  ou  béantes  à  leur  sommet 
qui  est  arrondi.  Les  pales  antérieures 
sont  courtes  avec  les  jandjes  frès- 
dentécs;  les  deux  autres  paires  ont 
une  longueur  moyenne  ,^et  sont  assez 
fortes  :  les  postérieures  se  font  re- 
marquer par  leurs  cuisses  renflées 
<lans  les  deux  sexes.  Le  dernier  article 
des  tarses  est  terminé  par  deux  cro- 
chets entiers,  égaux,  et  légèrement 
unidentés  au  côté  interne  près  de  leur 


GLA 

l>ase.  Les  espèces  connues  paraissent 
habiter  l'Afrique.  Ou  ne  sait  rien  sur 
leurs  mœurs. 

Le  GLAruYRi:  cjc  i..v  Seiiratule  , 
67.  Her/ati/lœ  de  La  treille,  a  été  dé- 
crit par  cet  auteur  (  Gêner.  Crust.  et 
Iiisect.  T.  II,  p.  1 18),  et  figuré  (T.  i, 
pi.  9  ,fig.  6).  Il  est  originaire  de  Bar- 
barie. 

Le  Glapiiyre  maure,  Gl.  mau- 
riis  ,  Latr.  ,  ou  le  Scarabœus  maurus 
de  Linné,  qui  e^t  le  même  que  le  Me- 
lolontha  Cardui,  Fabr.,  el  le  Hanne- 
ton maure,  lUel.  maurus  d'Olivier 
(Hist.  Nat.  des  Ins.  Coléoptères,  T.  i, 
n°,5,pl.8,fig.  90,c.-/>.). 

Dejean  (Calai,  des  Coléopt.,  p.  69) 
mentionne  une  espèce  propre  à  ce 
genre,  sous  le  nom  de  Nilidulus,  Dej . 
Elle  a  été  trouvée  eu  Egypte,  (aud.) 

»  GLAPHYRIE.  Gtaphyrla.  boï. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Myr- 
tacées  et  de  l'IcosandrieMonogynie  , 
L.,  nouvellement  proposé  par  le  doc- 
teur W.Jack  (  Ttansact.  oftlie  Linn. 
SocJÏ.  XIV,  p.  J28)  qui  le  caractérise 
ainsi  :  calice  supèie  ,  divisé  supérieu- 
rement en  cinq  segmens  oblongs  ;  co- 
rolle de  cinq  pétales  insérés  sur  le  ca- 
lice ,  ainsi  que  les  élamiues  qui  sont 
fort  nombreuses  ;  ovaire  à  cinq  loges, 
plusiovulé,  couronné  par  un  disque 
cotonneux  ,  et  surmonté  d'unseulsly- 
le.  Cet  ovaire  devient  une  baie  égale- 
ment 5-loculaire  et  polj  sperme  ;  grai- 
nes fixées  à  l'axe  central  dans  cha- 
que loge  et  disposées  sur  deux  rangs. 

Ce  genre  se  compose  de  deux  espè- 
ces que  l'auteur  décrit  sous  les  noms 
de  Glaphyria  nitlda  et  de  Glaphyria 
sericea.  La  première  est  un  joli  Ar- 
brisseau qui  a  quelque  ressemblance , 
pour  le  feuillage  ,  avec  le  Myrte 
commun,  mais  ses  feuilles  obovales 
et  obtuses  sont,  en  outre,  plus  petites 
et  plus  consistantes.  Cet  Arbrisseau 
croît  sur  les  sommets  des  montagnes 
de  Sugarloaf  et  particulièrement  sur 
le  Gunong-Deinpo  dans  le  Passumah, 
oii  on  le  nomme  Kayu-Umur-Fan- 
jaiig  ,  c'est-<à-dirc  Arbre  de  longue 
vie,  probablement  parce  qu'il  existe 
au-dessus  des  limites  naturelles  des 


G  LA 

autres  forêts.  A  Bcncoolcn,  les  lialji- 
lans  lui  donnent  le  nom  de  Plante  do 
'riié,  et  ils  boivent,  en  ell'et,  l'inl'u- 
>ii)n  de  ses  feuille-,  en  ionise  doTlie. 

L'autre  espèce  {Glaphyria  seiicea) 
est  caractérisée  pai'  ses  feuilles  lan- 
céolées ,  longuement  acuniinécs;  le 
calice,  les  pédoncules  et  les  bractées 
sont  trcs-soycu\  j  l'ovaire  a  quelque- 
fois siv  loges.  Celle  Plante  croît  dans 
I  île  de  Pulo-Penang,  sur  la  côle 
ouett  de  Suuialia.  ((>..N.) 

GLAPISSEMENT,  mam.  C'est  pro- 
prement la  voix  du  Renard,  qui  n'est 
pas  aussi  iorle  que  celle  du  Chien  et 
qui  est  plus  aigué.  {s.) 

GLAllEANA.  ois.  (Aldrovande.) 
Syn.  (icSpioncelle.  /^.  Pii'iT.  (du..z.) 

GLARÊOLE.  Gtareola.  ois.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Alcorides.  Caractè- 
res :  bec  plus  court  que  la  tête,  ro- 
buste, convexe,  comprimé  vers  la 
pointe;  mandibule  supérieure  cour- 
bée dans  la  dernière  moitié  de  sa  lon- 
gueur ,  l'inférieure  droite;  narines 
placées  sur  les  cotés  et  près  de  la  base 
du  bec,  obliques;  pieds  emplumés 
jusqu'aux  genoux;  tarses  longs  et 
grêles;  quatre  doigts,  trois  devant 
dont  l'intermédiaire  est  réuni  à  l'ex- 
terne par  une  petite  membrane  ;  pou- 
ce articulé  sur  le  tarse  et  portant  à 
à  terre  sur  le  bout  ;  ongles  étroits  ,  su- 
bulés;  ailes  très-longues  ;  la  premiè- 
re vémige  dépassant  toutes  les  autres. 
Les  Glaréoles  dont  on  ne  compte  en- 
core que  trois  espèces  bien  distinctes, 
ne  se  montrent  jamais  dans  les  con- 
trées septentrionales  ;  il  est  même 
très -rare  qu'elles  outrepassent  une 
latitude  de  quarante-six  à  quarante- 
huit  degrés.  C'est  sur  les  bords  des 
grands  lacs  de  Fancicn  continent  , 
vers  les  marais  d'une  grande  étendue, 
qu'elles  établissent  leur  résidence  ha- 
bituelle. Rarement  encore  ou  les  ren- 
contre sur  les  plages  maritimes  oii 
cependant  leur  vol  rapide  et  long- 
temps soutenu  pourrait  les  faire  riva- 
liser d'adresse  et  de  vivacité  avec  les 
Sternes  et  les  Mouettes  ,  si  leurs  ha- 
bitudes les  portaient  à  visiter  les  mê- 
mes rivages;  ce  n'est  donc  que  d'a- 


GLA  SG; 

pi  es  uik:  connaissance  superficielle 
ue  ces  mêmis  habitudes  que  l'on 
avait  donné  aux  Glaiéoles  le  surnom 
de  Perdrix  de  mer.  Les  Glaréoles 
montrent  dans  la  course  autant  d'agi- 
lité qu'elles  ont  de  légèreté  dans  le 
vol;  aussi  les  voit-on  saisir  avec  une 
adresse  vraiment  admirable  les  petites 
proies  qui  courent  sur  le  sable  comme 
celles  qui  voltigent  entre  les  Jones  et 
les  Roseaux.  Elles  nichent  parmi  ces 
derniers  commeau  milieu  des  Herbes 
les  plus  élevées  et  les  plus  toidTues  des 
marécages  inaccessibles.  Ijcur  ponte, 
à  ce  que  1  on  assure  ,  est  de  trois  ou 
quatre  œufs.  Les  circonstances  qui 
accompagnent  l'incubation  sont  com- 
plètement inconnues. 

Glaréolk  a  collier  ,  Hirundo  pa- 
trificola,  L. ;  GIareolalorqua/a,Me.ycv; 
Glareula  austriaca ,  senegalensis  et 
nœ^j'ia  ^  Gniel. ,  BulF.  ,  pi.  enl.  882. 
Parties  supérieures  d'un  cendré  obs- 
cur ;  rémiges  brunes  avec  la  tige 
blanche  ;  joues  d'un  brun  noirâtre  ; 
gorge  et  menton  d'un  blanc  fauve, 
entourés  d'un  double  cordon  blanc  et 
noir  ;  poitrine  brunâtre  ;  parties  infé- 
rieures blanchâtres  avec  les  lianes 
noirâtres;  rectrices  brunes  avec  la  ba- 
se et  la  face  inférieure  blanches ,  les 
extérieures  progressivement  plus  lon- 
gues; bec  brun  ,  rougeàtre  à  sa  base; 
uis  rouge;  pieds  brunâtres.  Taille, 
neuf  pouces  et  demi.  Les  jeunes,  sui- 
vant leur  âge,  otfrent  des  différences 
plus  ou  moins  sensibles  dans  la  nuan- 
ce des  teintes;  la  bande  étroite  qui 
encadre  la  gorge  et  se  perd  sur  les 
joues  dans  les  adultes  ,  est  peu  mar- 
quée dans  les  jeunes  ,  souvent  même 
elle  n'est  indiquée  que  par  des  points. 
D'Europe  et  d'Asie  jusque  dans  ITnde. 

Glaréole  Echasse,  Glareolagral- 
Iiiria,  Temin.  ;  Glareola  Isabella  , 
Yieill.  Parties  supérieures  d'un  roux 
fauve;  rémiges  noires  ;  poitrine  rous- 
se ;  goige,  devant  du  cou,  tectrices 
caudales  et  croupion  blancs  ;  abdo- 
men et  lianes  cl'un  brun  marron  ; 
quelques  taches  noirâtres  sur  la  gor- 
ge indiquent  une  espèce  de  collier; 
rectrices  égales  et  coupées  carrément; 
première  rémige  tres-ionguc  et  mince; 


368  GLA 

bec  rouge  avec  la  pointe  noire;  pieds 
roussâtres.  Taille  ,  neuf  pouces.  De 
l'Aiistralasie. 

Glaréole  lactée,  Glareolalaciea, 
Temm.  Parties supcrieurescl'un  blanc 
cendre;  rémiges  et  {ectrices  alaires 
iiîfcrieures  noires  ;  parties  inférieures 
blanches  ;  rectrices  blanches  avec  une 
tache  noire  vers  l'extréinité  ,  les  deux 
latérales  entièrement  blanches;  bec 
rougeâtre  ,  noir  à  la  pointe  ;  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces.  Du  Ben- 
gale. (DII..Z.) 

GLASTEIN.  MIN.  L'un  des  syno- 
nymes d'Axinile.  F',  ce  mot.         (b.) 

GLASTIFOLIA.  bot.  phan.  r. 
Glastum. 

GL  AST I VID  A.BOT.  phan.  Quelques 
anciens  auteurs,  et  entre  autres  Pona, 
viipportent  que  ce  nom  était  donné 
dans  l'île  de  Crête  à  deux  Plantes  qui 
ont  pour  caractère  commun  d'être 
épineuses  ,  mais  qui  appartiennent  à 
deux  genres  dfféreus.  L'une  est  VEu- 
phorbia  spinosa  et  l'autre  le  P'erbas- 
cum  spinosum.  (aud.) 

GLASTUM.  BOT.  piiAN.  Tous  les 
anciens  botanistes  ont  donné  ce  nom, 
d'après  Pline,  kX Isaùs  tinctoria,  L. 
y.  Pastel.  (g.,  n.) 

GLAUBÉRITE.  min.  Double  sul- 
fate de  Soude  et  de  Chaux.  Substance 
soluble  et  décomposable  par  l'eau 
en  ses  deux  composans  immédiats  , 
dont  l'un,  le  sulfate  de  Chaux,  se 
précipite.  Elle  a  pour  forme  primitive 
un  prisme  rhomboïdal  oblique ,  dans 
lequel  1  incidence  de  deux  pans  est  de 
80*'  8' ,  et  celle  de  ces  pans  sur  la  base 
de  104*  3o'.  Cette  même  base  est  in- 
clinée sur  l'arête  longitudinale  de 
1 1 1  ?  1  .^'.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de 
2"  75'.  Elle  est  d'unedureté  assez  fai- 
ble; sa  couleur  est  ordinairement  le 
jaune  pâle;  mais  il  y  a  des  cristaux  qui 
sont  presque  limpides.  Exposée  au  feu 
du  chalumeau,  elle  se  décrépite  et  se 
fond  en  émail  blanc.  Elle  est  compo- 
^ée ,  suivant  Brongniart,  de  5i  de 
sulfate  anhydre  de  Soude  et  de  49  de 
sulfate  anhydre  de  Chaux.  Ses  cris- 


GLA 

taux  dérivent  du  prisme  primitif  dont 
ils  portent  tous  l'empreinte,  par  des 
modifications  sur  les  arêtes  des  bases. 
La  Glaubérite  a  été  trouvée  en  Espa- 
gne, à  Villarubia  ,  près  d'Ocagna  , 
dans  la  Nouvelle-Castille.  Ses  cris- 
taux y  sont  engagés  dans  des  masses 
de  Soude  murialce  laminaire. 

(g.  DEL.) 

GLAUCE.  Glaux.  bot.  puan.Toui- 
nefort  avait  établi  sous  ce  nom  un 
genre  formé  de  Plantes  hétérogènes, 
puisque  Linné  a  composé  avec  les 
unes  son  genre  Pep/is,  et  qu'il  a  con- 
sacré à  une  autre  le  nom  de  Glaux. 
Celui  -  ci ,  qui  se  range  dans  la  Pen- 
tandrie  Monogynie,  avait  été  pla- 
cé par  le  professeur  de  Jussieu  à  la 
suite  des  Salicariées,  parmi  les  gen- 
res dépourvus  de  pétales.  Des  ob- 
servations plus  récentes  faites  par 
Dutour  de  Salvert  et  A.  de  Saint-Hi- 
laire  ,  à  la  suite  du  travail  de  ce  der- 
nier sur  les  Plantes  à  placentas  libres, 
p.  103,  tendent  à  prouver  que  le  Glaux 
devait  être  éloigné  ,  non-seulement 
des  Salicariées  et  desPortulacées  avec 
lesquelles  on  lui  avait  aussi  trouvé 
quelques  rapports,  mais  encore  de 
la  classe  à  laquelle  ces  familles  ap- 
partiennent :  en  effet,  l'inseition  hy- 
pogynique  des  étamines  observée  de- 
puis long-temps  par  Lamarck,  jointe 
à  d'autres  caractères  que  nous  expri- 
merons plus  bas,  justifie  Adansoa 
d'avoir  placé  le  Glaux  parmi  les  Pri- 
mulacées.  Les  auteurs  que  nous  ve- 
nons de  citer  ont  adopté  ce  rappro- 
chement ,  et  ont  rectifié  de  la  manière 
suivante  les  caractères  du  genre  Glau- 
ce  :  calice  coloré,  campanule  ,  à  cinq 
découpures  profondes  ;  corolle  nulle 
ou  quelquefois  offrant  un  pétale  uni- 
que ;  étamines  au  nombre  de  cinq , 
hypogynes  ,  alternes  avec  les  petites 
divisions  du  calice  ;  style  unique  ; 
stigmate  capitulé;  capsule  unilocu- 
laire  à  cinq  valves;  semences  fixées  à 
un  réceptacle  central  ,  globuleux  , 
muni  d'un  périsperme  charnu  et 
d'un  embryon  droit  ,  parallèle  à 
l'ombilic.  Les  caracières  do  la  graine 
représentés  (  loc.  cit.  ,  fig.  29  ,  5o  , 
5i ,   02  et  33)  concordent  parfaite- 


GLA 

ment  avec  ceux  de  toutes  les  Piiinii- 
lacées. 

Le  Glauce  iMARiTiMK  ,  G/aux  rna- 
rilu/ia  ,  L.  ,  est  une  petite  l'IiuUe  dont 
les  tiges  sont  raineiiscà  cl  étalées  sur 
ia  terre,  garnies  de  petites  leuillos 
ovalcs-cUiptiques  ,  glauques  et  nom- 
l)reuses  ;  les  iKuis  sont  axdlaires  et 
«l'un  lilanc  ijuclquelois  légèieuieut 
rose,  lille  croit  abuutianunent  sur  les 
bords  de  l X^céan  et  pièj  des  salines 
de  lAlleuiague.  On  ne  la  rencontie 
<|ue  rarement  sur  les  côtes  de  la  Mé- 
diterranée. (G..N.) 

GLAUCIENîSE.  Glaucium.  bot. 
j'iiAN.  Genre  de  la  lamille  des  Pa- 
pavciacées  ,  de  la  l'oUaudrie  Mono- 
gyuie  ,  L.  ,  établi  par  Tournefort  , 
réuni  par  Linné  au  ('helulotiiu/n 
dont  les  auteurs  plus  modernes  l'ont 
séparé  de  nouveau.  Ses  caiaclères 
sont  :  un  calice  composé  de  deux 
sépales;  quatie  pétales;  des  étamines 
en  nombre  indéfini  ;  une  capsule  al- 
longée en  foi  nie  de  siliquc,  couron- 
née par  un  stigmale  é|iais  ,  glan- 
duleux, bifide,  s'ouvrant  du  som- 
met à  la  base  en  deux  valves  et  sé- 
parée en  deux  loges  par  une  cloi- 
son spongieuse  ,  dans  les  fossettes  île 
laquelle  sont  à  demi  nichées  des  gi'ai- 
ncs  rendormes  ,  poinldlées.  C  est 
l'absence  de  dète  glanduleuse  sur  ces 
graines  et  la  présence  de  la  cloison 
qui  distinguent  ce  genre  des  Chéli- 
doines.  Ses  espèces  sont  des  Herbes 
})isannuelles  ,  glauques  ,  remplies 
d'un  sucsatVané  ,  acre.  Leurs  racines 
sont  perpendiculaires;  les  feuilles 
radicales  pétiolées  ,  celles  de  la  tige 
sessiles  et  presque  amplexicaules  , 
découpées  en  plusieuis  lobes  obtus 
que  termine  quelquefois  une  petite 
pointe.  Les  pédoncules  solitaires  et 
uniflores sontaxillaiies ou  terminaux; 
les  fleurs  jaunes  ou  tiraut  sur  le  rou- 
ge sont  plus  grandes  que  dans  les 
Chélidoincs.  Ces  espèces  sont  au  nom- 
Ijre  de  cinq  :  la  plus  commune  est  le 
G.fiavum  ou  Pavot  cornu  :  on  le  dis- 
tingue par  sa  lige  glabre  du  G.  cor- 
/i/cu/a/um  doul  on  connaît  deux  va- 
riétés, l'une   rouge  et  l'autre  jauus. 

TOME  vu. 


GLA  069 

Ces  deux  espèces,  ainsi  qu'une  troi- 
sième intermédiaire  entre  elles  deux, 
le  G.  fuLvuin  ,  croissent  en  Kurope. 
Deux  autres  sont  originaires  de  l'O- 
rient, (a.d.j.) 

GLAUCION.  OIS.  (13elon.)S^n.  de 
Garrot  jeune.  Divers  auteurs  ont 
donné  ce  même  nom  au  Moi  illou.  y. 
Canakd.  (nii..z.) 

GLAUCIUM.  uoT.  l'iiAN.  V.  Glau- 

ClKNXi;. 

GLAUCOIDES.  bot.  iiian.  (Mi- 
clieli,i\t)f.  Gêner., Y>.  21,  t.  45.)Syn. 
lie  Peplis  Pullula  (Ruppi).  Syn.  de 
Glaux  inaniima.  V.  Gi^auce  et  PÉ- 
l'Lioi:.  ^B.) 

*  GLAUCONIE.  GÉoL.  P'.  Craik. 

GLAUCOPE.  Glaiicupis.  ois.  Gen- 
re de  Tordre  des  Omnivores-  Carac- 
tères :  bec  niédit)cre,  robusie,  épais: 
mandibule  supérieure  convexe  ,  voû- 
tée ,  courbée  vers  le  bout,  sans 
échancrure  ;  riuférieure  droite  ,  cou- 
verte de  petites  plumes  veloutées, 
ou  entourée  d'une  membrane  char- 
nue un  peu  pendante  de  chaque  côté; 
naiines  placées  à  la  base  et  su*' les 
côtés  du  bec,  à  demi-termées  par 
une  membrane;  pieds  robustes; 
tarse  plus  long  que  le  doigt  iiitei-' 
méiliaire;  trois  doigts  en  avant,  di- 
visés, un  en  arrière,  armé  d'un  on- 
gle long  et  courbé;  ailes  médiocres; 
rémiges  étagées;  queue  conique.  Ce 
genre  ,  établi  par  Forster  pour  y 
placer  un  Oi-eau  qu'il  avait  rapporté 
de  la  Nouvelle-Zélande  ,  se  composa 
d'abord  de  cette  seule  espèce  ;  mais 
en  examinant  couiparalivement  et 
avec  toute  l'attention  convenable,  les 
caractères  du  Temia  de  Levaillant, 
on  ne  saurait  trouver  de  dittcrcuces 
essentielles  entre  cet  Oiseau  et  celui 
qui  constitue  le  genre  Glaucope; 
conséquemmcnt  rien  ne  paraît  s'op- 
poser à  la  fusion  du  sou-^-genre  Te- 
mia de  Cuvier  {C/jpsirina  ,  Vieill.  , 
Flirenolrix ,  Horsfield  )  avec  le  genre 
Glaucope  dont  la  création  est  un  peu 
plus  ancienne.  Une  troisième  espèce  a 
léccmment  été  découverte  dans  les 
Moluques. 

2i 


.)70 


GLA 


Gl\ucop£  cenoré  ,  Glaucopis  ci- 
ne  rea  ,  Lfitli.  l^arlies  supéiieuies  d'un 
(•endié  l'once  idcsque  noirâlre  sur  la 
tôtc  ,  Jes  inférieures  i^çrise»  ;  une  tache 
noire  entre  l'oeil  et  le  bec;  celui-ci 
d'un  noir  décidé,  avec  la  ha.se  (\es 
caroncules  hlcuo  el  l'exlréniilé  d'un 
jaune  orangé;  iris  bleu;  pieds  noirâ- 
tres. Taille  ,  quatorze  à  quinze  pou- 
ces. De  la  Nouvelle-Zélande. 

GL.iX^coi'E  Lkucoi'tère,  Glaucopis 
Leiicupterus.  Tout  le  plumage  noir,  à 
l'exception  ries  barbules  internes  îles 
rémige.s  et  des  tecUices  alaires  secon- 
daires qui  son!  d'un  blanc  pui  ;  une 
petite  huppe  comprimée  sur  le  front; 
lectrices  louv.ues  et  légèiement  éla- 
gées;  bec  noir;  pieds  noirâtres.  Tail- 
le, qualorze  à  quinze  pouces.  Des 
Moluques. 

Glaucope  TtiMiA,  Curviis  t-arians, 
Tialli.;  Cryu&iriiia  ua/ia/ia,  Vieill., 
Lcvaill.  ,  Ois.  d'Afr.,  pi.  56.  Tout  le 
plumage  d'un  noir  soyeux  à  reflets 
verdâtres  ;  ces  reflets  deviennent 
pourprés  sous  certain  jour;  la  face  , 
les  joues  et  la  gorge  paraissent dun 
noir  franc  et  décidé;  ailes  noirâtres 
ainsi  que  la  face  inférieure  des  rec- 
lric€S  dont  les  quatre  intermédiaires, 
égales  entre  elles,  sont  plus  longues 
que  les  autres  ;  les  deux  externes 
tiès-courtes  ;  bec  et  pieds  noirs.  Des 
Moluques.  [ini..z.) 

GLA.UC0P1DE.  Glaiecopis.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  îles  Lépidoptères, 
établi  par  Fabricius  [Sjst.  Gloss.) 
aux  dépens  de  son  genre  Zvgèue,  et 
rangé  par  Latieille  (  Ilègu.  Anim.  de 
Cuv.)  dans  la  famille  des  Crépuscu- 
laires ,  avec  ces  caractères  distinclifs  : 
antennes  non  terminées  en  houppes  , 
mais  doubicjnent  pectinées  ,  soit  dans 
le  mâle  seulement ,  soit  dans  les  deux 
sexes;  langue  tantôt  apparente,  tan- 
tôt non  distincte.  Latieille  {loc.  cii., 
a  réuni  à  ce  genre  ceux  établis  sous 
les  noms  de  Procris  ,  d'A^ychie  ,  de 
GInucopide  proprement  dit  ,  d'A- 
glaope  et  de  Stygie.  Ils  ne  s'éloignent 
desGlaucopidesque  par  un  petit  nom- 
bre de  caractères  secondaires.  Ainsi, 
Je.s  Proeris  et  les  Alychiss  ont  les  an- 


GLA 

tenncs  pectinées  dans  les  mâles,  el 
simples  dans  les  femelles  ;  dans  les 
premiers,  les  palpes  ne  s'élèvent  pres- 
que pas  au-delà  du  chaperon  et  ne 
sont  pointvelus;  les  ailes  sontlongues, 
et  les  jambes  posiérieures  n'ont  que 
des  ergots  très-petits  à  leur  extrémi- 
té. Dans  les  seconds,  les  palpes  s'é- 
lèvent notablement  au-delà  du  cha- 
peron et  sont  très-velus;  les  ailes  sont 
courtes,  et  il  existe  des  ergots  très- 
forts  à  l'extrémité  des  jambes  posté- 
rieures. On  peut  citer  pour  exemple 
le  Sphyiix  C///wœ/w  d'Hubner.  Dans 
les  trois  autres  sous-gcnies,  les  an- 
tennes sont  pectinées"  dans  les  deux 
sexes.  xMais  les  uns  ont  une  langue  , 
ce  sont  les  Glaucopides  propres;  et 
les  autres,  les  Agiaopes  et  les  Stygies, 
en  sont  privés. 

Le  genre  Glaucopide  comprend 
plusieurs  espèces,  dont  le  plus  grand 
nombre  est  propre  à  l'Amérique  méri- 
dionale. Nousciteronspourexempie  : 

La  GiiAUcopinE  turquoise,  Gl. 
statices,  ouïe  Spkjnx  statices  de  Lin- 
né. Elle  a  été  décrite  et  ligurée  par 
Degéer  (  Mém.  sur  les  Ins.  1 .  ii,  pag. 
25.^,tab.  5,  fig.  8-io).  On  la  trouve 
tiès-connni;nément  en  France.  La- 
treille  rapporte  au  même  genre  les 
Zygènes  Polymeiia,  Auge,  jlrgy unis, 

etc.  (AUD.) 

*  GLAUCOS.  POIS.  Aiislolc  sem- 
ble désigner  sous  ce  nom  une  espèce 
de  Squale  ,peul-êiie  XcSqiialus  Gtati- 
cua.  (i;.) 

GLAUCUS.  Moi.L.  Poly  ,  dans  les 
Testacés  des  Deux-Siciles,  a  appliqué 
ce  nom  aux  Animaux  des  Limes  et 
des  Avicules  qui  paraissent  avoir 
beaucoup  d'analogie;  mais  comme 
on  ne  peut  considérer  séparénatnl  les 
Animaux  de  leurs  co'^uilles  ,  nous 
renvoyonsauxmots  AvicuiiEetLiME. 

(D..H.) 

GLAUMEÏ.  oTS.  Syn.  vulgaire  de 
Pinson.  V.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

GLAUQUE.  l'Ois.  Espèce  des  gen- 
res Squale  et  ^Scombre./^^.  ces  mots.  Cb.) 

GLAUQUE.  Glaucus.  moll.  Con- 
nus depuis  long-temps,  les  Glauques 
ont  été  établis  en  genres  par  Forster 


GLA 

dans  le  tome  V  du  Magasin  de  Voi^t  ; 
ce  genre  a  été  eusuile   admis  par  la 
plupart  des  zoologistes  cjui  ,  à  1  exem- 
])lc  deForster,  l'ont    fait  >ortir  des 
Horis  oîi   Linné  et  Gnielin  l'avaient 
placé.  Ciivier  (Kèt^n.  Aniin.  T.  il)  les 
range   dans  les  Gasicropodes   nudi- 
hranchescntie  les  Eolidesel  les  Scel- 
lées.   Bosc   les   avait   confondus  avec 
ce  dernier  genre.  Laniaick  a  consiilé- 
réces  Mollusques,  d'après  leur  habi- 
tude de  nager  à  la  surface  de  l'eau  , 
comme  un  passage    entre    les  liélé- 
roplères  et   les  Gastéropodes  ;  aussi 
les   met-il  les  premiers   dans   la   fa- 
mille des  Tritonies  {F.  ce  mol)  qui 
commence  les   Gastéropodes   et   qui 
suit    immédiatement    les   Héléropo- 
des.  Férussac  a  laissé  ce  genre  dans 
les    mêmes     rapports    que    Cuvier  ; 
mais  il  a   formé  avec  eux  une  famille 
séparée  des  Nudd)ranchcs  polybran- 
ches  sur   le   nombie  des  tentacules. 
Il    est   à  remarquer    avec   lilainville 
que  jusqu'à  1,1  publication  de  son  JMé- 
moiiesur  l'ordre  des  Mollusques  po- 
lybranchcs  ,    inséré  dans  le  Journal 
de   Physique,   tous   les  obseï valeurs 
qui  ont  mentionné  ce  Mollusque   ou 
qui  1  ont  figuré,  comme  Bliunenbach, 
etc.,  l'ont  tous  représenté  seui  dessus 
dessous,  ayantconsidéré la  surface  ab- 
dominale comme  étant  la  dorsale,  et 
vice  t-'ersd.  Cette  erreur  a  dû  les  porter  à 
dire  que  les  orifices  de  l'anus  et  pour 
la  génération  sont  situés  à  gauche  ,  ce 
qia  aurait  été  unique  jusqu'à  présent 
chez  les  Mollusques.  En  rétablissant 
celui-ci  dans  sa  véritable  position  ,  il 
rentrera  dans  la  règle  générale.  Il  pa- 
raît aussi  qu  on  avait  vu  cel  Animal 
d'une  manière   fort  incomplète,  car 
Blainville,  qui  en  a  fait  une  descrip- 
tion fort  détaillée  dans  le  Dictionnai- 
re des  Sciences  naturelles  ,  a  eu  occa- 
sion de  rectifier  plusieurs  erreurs  as- 
sez notables.   Nous  ne   suivrons  pas 
cet  auteur  dans  sa  description  détail- 
lée et  savante;   elle  pourrait  faire  le 
sujet  d'un  mémoire  plutôt  que  d  un 
sim})le  article  de  dictionnaire.  Nous 
nous  contenterons  d'en    donner   un 
extrait.    Ce   petit    Mollusque  ,    très- 
contractile  d'après  les  formes  que  lui 


GLA 


571 


donnent  les  figures  des  auteurs  com- 
parées à  celle  de  l'Animal  lui-mêm«T 
conservé  dans  l'Alcohol ,  est  revêtu 
dune  peau  qui  est  beaucoup  plus 
ample  qu'il  ne  le  faut  pour  contenir 
juste  les  viscères  qui  sont  rassemblés 
en  une  petite  masse  à  la  partie  anté- 
rieure. Le  corps  ,  vu  dans  son  entier, 
est  triangulaue;  à  sa  partie  antérieu- 
re ou  à  sa  base  est  placée  la  bouche, 
surmontée  de  qu.iUe  tentacules  ;  la 
surface  abdominale  est  aplatie  et 
entièrement  occupée  par  un  disqiuî 
charnu,  musculaire,  qui  est  le  pied 
que  I  on  avait  pris  pour  le  dos.  L'.V- 
nimal  ayant  l'habitude  de  nager  ren- 
versé ,  le  dos  est  bombé  et  ne  présen- 
te rien  de  remarquable.  13e  chaque 
côté  et  oidinaircment  d'une  manière 
symétrique,  naissent  quatre  appendi- 
ces digilés  qui  servent  de  nageoires 
et  piobablement  à  porter  les  bran- 
chies. Les  llalurall^tes  (jui  ont  vu  cet 
Animal  vivant  s'accordent  à  dire  qu'il 
est  d'un  tiès-l)eau  bleu  tendre  nacré 
ou  nuancé  d'argent,  et  les  branchies 
sont  de  la  même  couleur,  mais  d'un 
bleu  plus  foncé  et  non  méiallique. 
On  peut  caractériser  ce  genre  de  la 
manière  suivante  :  corps  allongé , 
sub-cylindrique  ,  gélatineux,  av'nt 
luie  tète  antérieurement,  et  terminé 
postéi  ieuremenl  par  une  queue  grêle, 
subulée  ;  tête  courte  ;  bouche  pi  obos- 
cidifoime,  surmontée  de  quatre  ten- 
tacules par  paire,  les  plus  grands 
étant  sans  doute  oculés  ;  nageoires 
branchiales  opposées  ,  palmées  et  di- 
gitées  à  leur  sommet,  latérales  ,  hori- 
zontales,au  nombre  de  trois  (ju  quatre 
paires  ;  les  postérieures  piesque  ses  - 
silos  ;  les  ouvertures  pour  la  généra- 
tion et  l'anus  ouverts  iatéralement  du 
côté  droit. 

On  a  préiendu  qu'il  y  avait  plu- 
sieurs espèces  de  Glauques  ;  on  a 
pensé  que  le  nombre  de  paires  de  na- 
geoires pouvait  servir  pour  les  distin- 
guer ;  mais  on  s'est  bientôt  aperçu 
que  ce  caractère,  pris  seul,  était  insuf- 
fisant par  son  extrême  variabilité. 
On  ne  connaît  donc  encore  que  le 
GlaL'QUE  D£  FoiîSTKR  ,  G/auci/s 
Fufù/e/i ,  Lamk.,  Auiin.  sans  verlèbr. , 

24^ 


072 


GLA 


T.  VI,  i'*  partie,  p.  5oo  ;  Glaucus 
atla/iticus ,  Bluincubach  ,  si  exacle- 
încnt  représenté  par  Bory  de  Saint- 
Vincent  dans  l'Atlas  de  son  Voyage 
aux  qualie  îles  des  mers  d'Afiiquc, 
où  ,  d'«|>iès  Bosc  ,  il  rappelle  Sc\  liée 
nacrée.  Ce  Glauque  cstlong  d'environ 
un  pouce  et  demi;  il  vit  très-ahon- 
daiinnent  clans  les  mers  chaudes  et 
même  dans  la  Médilerranée.  On  le 
voit  on  giund  nombre  à  la  surface 
de  l'eau,  nageant  avec  une  grande 
rapidité  duiant  les  temps  calmes. 
Bory  de  Saint-Vincent  dit  qu  il  se 
retourne  avec  vigueur  et  comme  par 
bonds  ,  quand  on  le  place  hors  de 
l'eau  sur  une  .suiface  unie.      (n..ii.) 

*  GLAUQUES.  MOLL.  Férussac 
a  emprunté  ce  nom  du  genre  Glau- 
que (  T^.  ce  mot)  pour  l'appliquer 
à  une  famille  entièic.  Cette  fa- 
mille fait  partie  des  l'olybranches 
{F.  ce  motel  Mollusque)  ,  qui  eux- 
mêmes  forment  le  second  sous-ordre 
des  Nudibranches  (  P'.  également  ce 
mot).  Elle  est  composée  des  génies 
Laniogère  ,  Glauque,  Eolide  et  Ter- 
gypc.  /-'.  cea  mots.  (d..h.) 

GLAUFiE.  MIN.  Syn.  ancien  de 
Bismuth.  V.  ce  mol. 

*  GLAUX.  OIS.  (Aristole.)  Syn. 
ancien  de  Hulotte,  y.  Ciioui.tte. 

('DR..-Z.) 

GLAUX.  BOT.  PHAN.  J^.  Gl.iuce. 
On  ne  sait  quelle  Plante  les  anciens 
désignaient  sous  ce  nom  qu'on  leur  a 
emprunté.  Les  coipmentateurs  y  ont 
vu  le  Galéga  officînal ,  la  Lina:re , 
le  Polvgale  vulgaire,  l'Andrachne  , 
risnarde  et  la  Péplide.  P"".  tous  ces 
mots.  (li.) 

GLAYET.  BOT.  PHAN.  Vieux  nom 
du  Glayeul.  f'''.  ce  mot.  (b.) 

GLAYEUL.  Gladiolus.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Iridées  et  de 
la  Triandrie  Monogynie,  établi  par 
Linné  ,  et  présentant  les  caractères 
suivans  :  péiianlhe  coloré  et  lubu- 
leux  à  sa  base;  le  limbe  offrant  six 
divisions  irrégulièies  ,  qui  forment 
tleux  lèvres,  dont  la  supérieure  se 
comp,d.'.)C    de    trois  divisions    conni- 


GLA 

ventes,  l'inférieure  de  trois  plus  ou 
moins  étalées;  élamines  ascendantes 
à  anthères  [)arallèles  ;  trois  stigma- 
tes creusés  en  gouttière;  capsule  ova- 
le, oblongue,  sublrigone;  graines 
nombreuses  ailées.  Ces  caiaclères 
limitent  le  genre  Glayeul  et  en 
excluent  un  grand  nombre  de  Plan- 
tes qui  lui  avaient  é!é  rappoitées  par 
les  auteurs.  Ker  {Annala  of  Botarij  , 
p.  227  et  suiv.)  a  sépaiésous  les  noms 
génériques  d'Â/wmat/ieca  ,  de  Trito- 
nla  ,  de  Bablana  et  de  JP'atsonia  , 
plusieurs  Gladiulus  et  Ixia.  Ces  ré- 
formes ayant  été  adoptées  par  la  plu- 
pai  l  des  auteurs  modernes  et  notam- 
ment dans  ia  seconde  édition  de 
V Horlus  Kewe/isis  ,  nous  ne  devons 
parler  ici  que  des  autres  espèces  lais- 
sées dans  le  génie  Glayeul ,  espèces 
trèsremaïquables  par  la  beauté  de 
leurs  fleurs,  et  cultivées  en  consé- 
quence dans  les  serres  d'orangerie. 
La  plupart  sont  indigènes  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  ainsi  qu'une  foule 
d'Iridées  très-voisines;  telles  sont 
les  Antholyzes,  les  Diasies,  etc.  On 
en  connaît  un  nombre  très-considé- 
raljle  ,  et  les  amateurs  de  ces  belles 
Plantes  en  cultivent  plus  de  trente, 
qui  ont  l'avantage  de  fleurir  de  bonne 
heuie  et  de  présenter  des  couleurs 
très-variées.  Elles  demandent  à  être 
garanliesde  lapins  petite  gelée,  parce 
que  la  plupart  entrent  en  végétation 
pendant  l  liiver.  C'est  par  cette  rai- 
son qu'elles  doiventêtre  exposée.s  piès 
du  jour  sur  les  tablettes  des  séries, 
afin  qu'elles  ne  s'étiolent  pas  ;  il  faut 
que  les  arrosemens  soient  modérés  et 
appropriés  à  la  température  ;  enfin  , 
ou  doit  les  placer  dans  un  mélange 
d'une  bonne  terre  franche  et  de  ter- 
reau végétal.  Leur  multiplication  s  o- 
père  par  le  moyeu  des  cayeux  qu'elles 
fournissent  asse^  abondamment,  et 
qu'on  enlève  lorsque  les  feuilles  et 
les  tiges  sont  mortes  ,  c'est-à-dire  en 
été.  Celte  culture,  qui  est  aussi  celle 
des  Ixies  et  des  Antholyzes ,  réussit 
lacilement  ,  et  récompense  ample- 
menl  le  fleuriste  ,  par  la  beauté  des 
Plantes  qu'il  voit  prospérer  comme  si 
elles    croissaient    dans    leur   patrie. 


G  LE 

Nous  nvons  vu  ,  dniis  le  jjirdin  royal 
deiSainl-Cloud  ,  une  série  luagnifique 
de  Gl.'iyculs  cl  dixics,  qui  ollraieiit 
lin  coiip-d'u'il  ;idiuiraljle  dans  les 
mois  d'avril  el  de  mai. 

Si  le  grand  nond^re  des  Glayeuls 
ne  nous  perniel  pas  d'entrer  dans  des 
détails  sur  cliacune  de  leuis  espèces, 
nous  ne  saurions  loulefois  passer  sous 
silence  la  seule  qui  soil  indigène  de 
l'Europe  niéridiouale  et  (juavec  quel- 
ques soins  l'on  cidtive  en  pleine  ter- 
re dans  les  jardins  ,  à  cause  de  la 
beauté  et  îles  couleurs  varices  de  ses 
épis  de  (leurs. 

Ee  Gl,AYEllL  COMMUN,  Clafilultis 
commiuiis  ,  E. ,  a  une  racine  bulbeu- 
se j  mie  tige  haute  de  trois  à  six  déoi- 
rnèlres ,  lisse,  terminée  pai'  un  é[)i 
communément  unilatéral  ;  ses  feuilles 
sont  cnsiformcs  ,  pointues  ,  nerveu- 
ses et  embrassantes;  ses  (leurs  sont 
sessiles  ,  un  peu  dislantes  entre  elles, 
souvent  tournées  d'un  seul  côté  ,  et 
munies  chacune  à  leur  base  d'une 
spathc  assez  longue ,  lancéolée  ,  et  de 
deux  pièces.  Eeurs  couleurs  varient 
entre  les  nuances  du  blanc,  du  rose 
et  du  rouge  pourpre.  Ees  fleurs  de 
celte  dernière  couleur,  qui  paraît 
être  la  naturelle,  sont  loujours  plus 
grandes,  et  les  Plantes  qui  les  pro- 
duisent, plus  fortes  dans  toutes  leurs 
parties.  (g..n.} 

GEE.  BOT.  PHAN.  E'un  des  noms 
vulgaires  de  l'Jris  germanica  ,  L.  /^. 
Iris.  (b.) 

GEÈBE.  Gleba.  acal.  Biuguière, 
dans  l'Encyclopédie  méthod.  (  Hist. 
des  Vers  ,  pi.  89),  a  figuré  sous  ce 
nom  ,  un  Animal  voisin  de  la  fa- 
mille des  Méduses,  peut-être  même 
en  faisant  partie.  Jusqu'à  ce  moment, 
on  ne  connaît  de  ce  Zoophyte  que  la 
figure  que  nous  venons  de  citer. 

(LAM..X.) 

GLÉCHOME.BOT.PiiAN.PourGlé- 
come.  F",  ce  mol.  (b.) 

GLECïION  ET  GEICHON.  bot 
PHAN.  Dioscoride  paraît  avoir  désigné 
le  Mentfia  Puleglurn  sous  ce  nom  qui 
depuis  est  devenu  la  racine  de  la  dé- 


GEE 


J7; 


sigriatioii  scientifique  du   liione  ter- 
restre. /".  Gi-KCOMK.  (1;.) 

GLECOME.  Glecuma  ou  Glccho- 
nia.  bot.  fuan.  Ce  génie,  de  la  la- 
mille  des  Eabiécs  et  de  la  Didyuamie 
Gymnospermie,  établi  par  Linné, 
est  ainsi  caractérisé  :  calice  cyiindii- 
que,  strié,  à  cinq  deuts  très-aiguës  ; 
corolle  à  tube  plus  long  <|ue  le  calice, 
évasé  supérieurciucnt  ;  lèvre  supé- 
rieure courte  et  bifide  ;  l'inlei  ieure  à 
trois  lobes  dont  les  deux  latéiales 
sont  obtus  ,  et  celui  du  milieu  plus 
grand  et  éch'incié  ;  élamiues  situées 
sous  la  lèvre  supérieuie  ,  ayant  leurs 
anthères  riiunies  en  lorine  de  croix; 
style  plus  long  que  les  étamines  , 
terminé  par  un  stigmate  bifide. 

Le  Gt.ÉcoM£  HÉuÉiiACÉ,  (ilecoriia 
hederacea  ,  L. ,  figuré  dans  Bidliard  , 
lab.  24i  ,  est  l'unique  espèce  du  gen- 
re ,  car  on  ne  doit  leganier  que  com- 
me une  simple  variété  plus  grande 
dans  toutes  ses  parties  ,  et  munie  de 
poils  blancs  aux  crénelures  de  ses 
leuillcs,  le  Glechoma  hirsuta,  Waldst. 
et  Kilaib.  [Plant.  Rar.  Hung. ,  p. 
iv4,  tab.  119),  qui  a  été  trouvé  dans 
les  forêts  de  la  Hongrie.  L'espèce  Lin- 
néenne  possède  une  tige  haute  d'un 
à  deux  décimètres,  dressée  à  sa  partie 
supérieure  ,  rampante  à  sa  base  ,  uq; 
peu  rude  et  velue  ;  ses  feuilles  sont 
opposées,  pctiolées ,  cordilbrmes  , 
arrondies,  obtuses  et  crénelées  ;  en- 
tre la  base  de  chaque  paire  de  feuil- 
les, on  remarque  une  petite  touffe  de 
foils  s'étendaut  horizontalement  de 
une  à  l'autre.  Celte  Piaule  est  très- 
commune  dans  les  buissons  ,  les  bois 
ombragés  ou  le  long  des  murs  des 
villages  de  toute  l'Europe.  On  lui 
donne  en  France  les  noms  vulgaires 
de  Lierre  terrestre  ,  de  Kondole ,  el 
d'Herbe  de  Saint-Jean;  elle  partage 
ce  dernier  nom  avec  plusieurs  Plan- 
tes ,  et   notamment  avec   l  Armoise. 

Le  Lierre  terrestre  exhale,  dans 
toutes  ses  parties  ,  une  odeur  aroma- 
tique assez  agréable;  et  comme  il 
possède  en  même  temps  une  saveur 
légèrement  acre  et  amère,  il  jouit  de 
propriétés    médicales    généralement 


ô"4  tjLL 

reconnues.  Adniinislré  fréquemment 
sous  foïnie  d'infusion  ,  il  délennine 
une  lei^ère  excitation  et  facilite  l'ex- 
pectoration. On  le  prescrit  spéciale- 
ment dans  les  catarrhes  pulmonaires 
chroniques.  (o..N.) 

GLEOITSCIIIE.  Gleditschia.  bot. 

PHAN.  r^.  FkVIER. 

GLEICENIE.  BOT.  cryft.   Pour 
Gleichcnie.  /'.  ce  mot.  (b.) 

GLEICHENIP-    Gleichcnia.  bot. 
cbypt.  {Fougères.)  Genre  établi  par 
Smith  ,  et  dont  les  caractères  consis- 
tée dans  la  fructification  formée  par 
des  capsules  réunies  en  figure  d'étoi- 
le ,  trois  ou  quatre  ensemble  ,  et  for- 
mant des  sorcs  presque  ronds  à  n-.oi- 
tié    enfonces   dans  des  creux    hémi- 
sphériques situés  à  la  surface  inférieu- 
re de   la  fronde.    Les   capsules   sont 
nues,  c'est-à-dire  non  recouvertes  par 
une  induse,  et  s'ouvrant  par  une  fente 
longitudinale,  uniloculaires  et  rem- 
plies de  séminules  an  ondies.  Ce  genre 
a  été  adopté  par  Swartz,  par  Willde- 
now  et  par  Brown.  Ce  dernier  y  a  réuni 
le  genre  3/e/7e//j/a  appelé  Dicranupte- 
/•Aspar  Bernhardi,  mais  en  convenant 
cependant  que  ce  genre  diiTère  par  ses 
capsules  membraneuses,  en  nombre 
indéterminé  dans  chaque  sore ,  pres- 
que pédicellécs,   et  par  la  nudilédes 
divisions   inférieures   des  stipes.    Le 
faciès  des  Gleichenies  et  des  Merten- 
sies   étant  d'ailleurs  assez  diflerent , 
nous   pensons   qu'on    doit  conserver 
lesdeux  genres.  Les  Gleichenies  n  ont 
encore  été  observées  que  dans   l'hé- 
misphèie  austral  au-delà  du  tropique, 
une  au  cap  de  Bonne-Espérance,  les 
autres  à  la  iNouvelle-HoUande.Cesont 
des  liantes  d'un  aspect  singulier,  fort 
élégantes  dans  les  herbiers,  par  leur 
dichotomie  et  la  fine  régularité  des 
divisions  obtuses   de  leurs  pinnules. 
La  plus  anciennement  connue  est  le 
Gleichcnia   po/jpodioides ,    VVilld.  , 
qui    ne  ressemble   pas   le   moins   du 
monde  à  un  Polypode  ,  et  que  Linné 
avait  mentionné  comme  uneOnoclée; 
C'est  l'espèce  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Les  autres  sont  le  Gkiclieiua 
glaiica  ,    omis  par  Brown   dans  son 
Prodrome  5  le  G.  ciicinaia,  dont  ce  sa- 


GLt 

vant  a  ,  l'on  ne  sait  pourquoi ,  change 
le  nom  pour  celui  do  G.  mycrophylla  , 
qui  convient  à  toutes  les  espèces  ,  les 
G.  spetiincœ  et  dicaipa  ,  qui  toutes 
croissent  aux  environs  du  port  Jack- 
son. (B-) 

*  GLEITRON  ET  GLETTEROiV. 
BOT.  PiiAN.  Même  chose  queGloutron. 
f^.  ce  mot.  (b) 

*  GLICHON.  BOT  PHAN.  ^.  Gle- 

CHON. 

*  GLIDA.  OIS.  (Charlcton.)  Syn. 
vulgaire  de  Milan  parasite,  y.  Fau- 
con. (DR  -z-} 

GLLMMER.  min.  ;>-.  Mica. 

GLINOLE.  Glinus.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famille  des  Fieoïdées  et 
delà   Dodécandne   Pentagynie,  L.  , 
désigné  par  Tournefort  sous  le  nom 
à'Jlsi/ie  ,  et  ainsi  caractérisé  par  Lin- 
né :  calice  à  cinq  divisions  conniven- 
tes  ,  colorées  intérieurement  et  per- 
sistantes ;   cinq    pétales  plus  courts  , 
en  languettes  à  deux  ou  t'.ois  dents  ; 
étamines  au  nombre  d'environ  quinze; 
cinq  styles;  capsule  couverte  par  le 
calice  ,  à  cinq  loges  et  à  cinq  valves; 
semences  petites  tuberculécs  d'un  cô- 
té ,  a\ant  un  cordon  ombilical  très- 
long!^  Bernard   de  Jussieu  ,   Linné  et 
Adanson  regardaient  ce  genre  comme 
appartenant  à  la  famille  des  Caryo- 
phy liées.  Ce  dernier  ,  en  lui  donnant 
le  nom  de  Rolofa,  lui  assignait  cinq 
à  dix  pétales,  un  style  et  cinq  slig- 
males.  Le  professeur  A.-L.  de  Jussieu 
a  fait  voir  ses  rapports  avec  le  genre 
Jizoon,  qui  a  le  même  port,  et  dans 
lequel  doit  rentrer  le  Glinus  crystal- 
linus  de  Forskahl  ,  qui  est  la  même 
Plante  que  V  Jizoon  Canariense ,    L. 
Les  espèces  de  Glinus  ,  au  nombre  de 
trois,  savoir  :  Glinus  loluides,h.;  G. 
fliclamnoides ,  L. ,   et    G.    setijlorus , 
Forsk.,  sont  des  Plantes  herbacées, 
rampantes,   souvent  cotonneuses  ,  a 
rameaux  alternes  ainsi  que  les  feuil- 
les qui  naissent  par  paires  du  même 
point  de  la  tige;    leurs   fleurs    sont 
axillaires.   Elles   croissent    dans   les 
terrains  les  plus  arides  de  la  Sicile, 
de  l'Arabie  ,  de  lEgypte,  de  la  Bar- 
barie et  de  l'Espagne.  (g..n.) 


GLO 

GLINON  etGLINOS.  bot.  phan. 
l^.  Gl,aino.s. 

GLINUS.  HOT.  l'iiAN.  ^.  Glinole. 

GLIRES.  MAM.  A^.  Rongeurs. 

GLllllENS.  MAM.Desmaiost donne 
ce  nom  à  la  fjimille  fies  M.nnmifères  , 
qu'il  composa  dans  la  première  cili- 
hon  (le  ÎJèteiville  des  (icrboises ,  des 
Gci  l)illes  et  d^s  l^oirs.  f^'.  RoNGi'.iiRS 
<.'lGi:iiuoiSE.  (b.) 

*GLIRICAPA.  REPï.  OFii.  Espèce 
tlu  genre  Coideuvre.  J^'.  ce  mol.  (b.) 

GLIS.  MAM.  D'oîi  Glires  cl  Gli- 
riens.  K.  Loir  et  Rongeurs.       (b.) 

GLOHBKE.  Gluhba.  bot.  I'iian. 
Genre  de  la  (aniille  des  Amomées  et 
de  la  Dlandrie  ftlonogynie,  étal)lipar 
Liinic  et  ainsi  eaiactérisé  :  péiianllie 
doul)le ,  l'exlcrieui'  court ,  persistant, 
tritide;  l'intérieur  tubuleux  ,  à  trois 
«livisions  égales  ;  deux  étaniines  dont 
les  fdels  hont  courts,  liliformcs  ,  et 
les  anthères  attachées  dans  toute  leur 
longueur  sur  les  filets;  ovaire  sur- 
monté d'un  style  sétacé  et  d'un  stig- 
mate aigu;  ca|>sule  arrondie,  cou- 
ronnée par  le  périanthe  ,  à  trois  val- 
ves ,  à  trois  loges  et  polyspernies.  Les 
espèces  de  ce  genre  sont  encore  trop 
impartailement  connues,  pour  que 
les  auteurs  soieut  d  accord  sur  celles 
qui  doivent  le  constituer  ou  l'ormer 
des  genres  particuliers.  Linné  fds , 
dans  son  supplément  ,a  séparé  de  ce 
genre  le  Glubba  autans,  L.,  espèce 
qui  est  devenue  le  type  d'un  genre 
distinct ,  sous  le  nom  de  Reneal/nla  , 
auquel  Jussicu  [Gênera  Plant.,  p.  62) 
a  substitué  celui  de  Catimbium.  Vend- 
laud  (  Sert.  Hanow.  ,  tab.  19  )  a  figuré 
la  même  Plante  et  l'a  nommée  Zerum- 
bet  speciosurn  ;  enfin,  Smith  ( /i.ro/. 
I3ot.,  tab.  106)  en  a  fait  une  espèce 
à'J/pinia.  L'appendice  (nectaire  se- 
lon Linné)  bidcnié  à  la  base  ,  trilobé 
au  sommet  et  situé  dans  l'intérieur 
du  périanthe  que  possède  cette  Plante, 
est  un  caractère  qui  semblerait  devoir 
en  autoriser  la  séparation  générique. 
Le  genre  Cotebruokia  de  Donn  [Hort. 
Co.ntabr.  )  a  été  reconnu  par  Smith 


GLO  075 

comme  identique  avec  le  Globba  ,  de 
SOI  te  <jue  le  V.  btilbifera  du  premier 
n'est  autre  que  le  Glubba  marantlna , 
dont  Smith  \loc.  cit.,  t.  io5  )  a  donne 
une  belle  ligure. 

Les  Globbées  sont  des  Plantes  her- 
bacées ,  à  leuilles  simples,  alternes j 
et  à  fleurs  dis]>osées  en  épi  laUiral  ou 
terniMial.  Elles  croissent  ilaus  les  In- 
dcs-Orieutales.  Deux  esjiccessontcuï- 
tivées  dans  les  jardins  d'Europe  ,  sa- 
voir :  le  Glubba niitansAovM  nous  avons 
déjà  parlé,  et  le  Glubba  crccta ,  D.  C. 
et  flcdouté,  Liliaeées.  Ce  sont  de  très- 
belles  Plantes,  surtout  la  première, 
qui  est  rouiarquable  par  la  grandeur 
de  ses  feuilles  et  par  le  nombi  e  de  ses 
fleurs.  Elles  demandent  la  même  cul- 
ture ,  c'est-à-duc  un  mélange  rie 
terre  franche  et  de  terre  de  Bru_)cre  , 
à  être  mises  dans  des  pois  ,  expo- 
sées en  plein  au-  pendant  l'été,  et 
alors  anosées  frécpieinment  ,  mais 
renfermées  soigneusement  pendant 
Ihiver. 

Plusieurs  espèces  de  Globbées  sont 
déciites  dans  la  Nouvelle  E'iore  de 
l'Inde,  publiée  en  1820  à  Scrampore 
par  Carey  et  Wallich.  Ce  sont  les 
Globba  bulbifera ,  Piosb.  ;  G.  orixen- 
sis  ,  Roxb.  ;  G.  Jlura,  Roxb.,  ou  G. 
versiculor,  Smith,  E.xot.  But.,  tab. 
117  ;  G.  Carejana  ,  Roxb.,  G.  subii- 
lata,  Roxb.;  et  G.  spatulata,  Roxb- 
Le  docteur  Sims[Butanical  Magazine, 
xxxTi  ,  lôio)  a  fon.ié  sur  le  G.  siibu- 
lala  un  genre  particulier  qu'il  a  nom- 
mé Mantisia,  et  qui  a  été  adopté  par 
Smith  dans  la  Cyclopédie  de  Rees.  A 
ce  genre,  Wallich  {hlor.  Indica,  1  ,  p. 
81)  rapporte  comme  deuxième  espè- 
ce, le  G.  spathulala ,  Roxb.  (g.-n.) 

GLOBE.  POIS.  Nom  vulgaire  du 
Tetrudon  lineatus  et  du  Diutloa  His- 
tri.x.  V.  DiODON  et  Tétrodon,    (u.) 

GLOBE  ou  PETIT  GLOBlv  Glo~ 
hulus.  ÉCHiN.  Uesbori,  dans  sa  Tra- 
duction de  Rlein  ,  p.  73  ,  donne  ce 
nom  à  la  troisième  espèce  de  ses  Our- 
sins boutons  ,  qui  offrent  ]>lusieurs 
variétés;  ils  appartiennent  aux  Ga- 
lériles  de  Lamarck.  V.  Gaeérite. 
(LAM..X.) 


S76  GLO 

*GLOBTCEPS.  MAM.  Espèce  du 
genre  Dauphin.  V.  ce  mot.  (b.) 

GLOBIFÈRE.  Globifera.  bot. 
FHAN.(Gi»ieîin.)Syn.deMicranlhcme, 
J^.  ce  mot.  (b.) 

GLOBOSIÏE.  Globosites.  moll. 
ross.  C  est  ainsi  que  les  anciens  orvc- 
tograplies  désignaient  toutes  les  Co- 
quilles péSniiées  qui  ont  une  forma 
globuleuse.  (d..h.) 

*   GLOBUL^A.  BOT.    PHAN.   r\ 

CUASStJLE. 

GLOBULAIRE.  Globularia.  bot. 
PHAN.  Genre  établi  par  Linné  dans 
la  ïétrandi  ie ,   rangé  par  Jussieu  à 
la  suite   des   Primulacées  ,    et    dont 
le   professeiu'  De    CandoUe  a  formé 
vine  famille  particulière  sous  le  nom 
de  Globulnriées.    P".  ce   mot.    Dans 
ce  genre  ,  les  fleurs  petites   et  vio- 
IcUcs  sont   réunies  en    tête    comme 
dans  les  Dipsacées.  Chaque  fleur,  qui 
est  sessile  sur  le  réceptacle  ,  est  ac- 
compagnée d'une  bractée   en  forme 
d'écaillé  ,  et  offre  un  calice  monosé- 
pale ,  allongé  ,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes et  un  peu  inégales;  une  co- 
rolle d'une  seule  pièce  ,  irrégulière  , 
longuement  tubuleuse,  évasée  et  di- 
visée en  cinq  lanières  inégales  ,  qui 
forment  comme  deux  lèvres;  une  su- 
périeure, à  trois  divisions;  une  infé- 
rieure ,  à  deux  lanières  plus  courtes. 
Les  étamines,  au  nombre  de  quatre 
à  cinq,  sont  alternes  avec  les  divisions 
de  la  corolle.  L'ovaire  est  ovoïde-al- 
longé,  uniloculaire  ,    contenant    un 
seul  ovule,  pendant  du  sommet  de  la 
loge;  la  base  de  l'ovaire  est  environ- 
née d'un  disque  hypogyne  ,  mince  et 
inégal  ;  le  style  est  à  peu  près  de  la 
longueur  des  étamines  ,  terminé  par 
un  stigmate  bifide,  dont  les  deux  di- 
visions sont  linéaires  et  inégales;  le 
fruit  est  un  akène  ovo'ùle ,  i-ecouvert 
par  le   calice  qui  est  persistant;   la 
graine  est  pendante  ,  et  se  compose 
d'un  tégument  propre,  mince,  d'un 
endosperme  blanc  et  charnu,  conte- 
iiant  un  embryon  cylindrique  ,  ayant 
la  même  direction  que  la  graine. 
Ce    genre   se    conij^iose    d'eiiviron 


GLO 

douze  ou  quinze  espèces  :  ce  sont  des 
riantes  herbacées  vivaces  ,  ou  des 
Arbustes  dont  les  feuilles  sont  per- 
sistantes, coriaces,  alternes,  les  fieurs 
quelquefois  toutes  radicales  ;  les  fleurs 
forment  des  capitules  globuleux  ou 
hémisphériques. 

Globulairi:  commune,  Globularia 
vulgaris  ,  L.  Elle  croît  dans  les  lieux 
secs  et  Incultes  ,  particulièrement  sur 
les  coteaux  de  l'Europe.  Ses  feudles 
sont  radicales,  à  lexception  de  quel- 
ques-unes qui  sont  éparses  sur  une 
tige  simple,  haute  de  six  à  dix  pouces. 
Eiles  sont  spathulces  ,  vétrécies  à  leur 
base  en  un  long  pétiole.  Celles  de  la 
tige  diminuent  progressivement  de 
grandeur;  les  fleurs  sont  violettes  ,  et 
forment  un  seul  capitule  terminal;  les 
feuilles  delà  Globul-iiie  ont  une  sa- 
veur amère;  elles  sont  légèrement 
purgatives. 

Globulaire  Ttjrbîtiï  ,  Globula- 
ria Âljpum,  L.,  Rich.,  Bot.  méd.  1, 
p.  228.  C'est  un  Arbrisseau  de  quatre 
à  six  pieds  d'élévation  ,  qui  forme  des 
buissons  épais  sur  les  bords  de  la  Mé- 
diterranée ,  en  Provence  ,  aux  envi- 
rons deToulon  et  d'Hyères;  ses  feuilles 
sont  alternes  ,  obovales,  lancéolées  , 
aiguës  ,  très-entières  ,  presque  sessl- 
les  ,  coriaces  ,  dressées  contre  la  tige; 
les  fleurs  sont  disposées  en  capitules  , 
qui  terminent  chacun  l'extrémité 
d'une  des  petites  ramifications  de  la 
tige.  Ces  capitules  sont  globuleux, 
scssiles  ,  entouiés  d'un  iuvolucrenn- 
briqué  ,  dont  les  écailles  sont  brunes, 
scarieuses  et  cillées  sur  les  bords;  le 
réceptacle  est  convexe  et  spongieux  à 
l'intérieur;  les  fleurs  sont  nombreu- 
ses et  serrées  les  unes  près  des  au-' 
très.  Chacune  d'elles  est  accompagnée 
d'une  bractée  spathulée,  un  peu  plus 
courte  qu'elle,  chargée  sur  sa  face 
externe  de  poils  longs  et  soyeux. 
Les  feuilles  de  cette  Plante  ont  une 
saveur  extrêmement  amère  et  légère- 
ment acre.  Les  anciens  avalent  déjà 
signalé  ses  propriétés  éminemment 
purgatives.  Mais  c'est  i)arllculière- 
mciit  aux  recherc/ies  récentes  du  doc- 
teur Loiselcur  Deslongchanrps  ,  que 


GLO 

l'on  doit  la  coiin.iissancc  de  son  vc'ri- 
tahlc  mode  d'action.  Ce  médecin  con- 
sidère les  feuilles  de  la  Glol)ulairc 
Tiubith  ,  comme  le  meilleur  succé- 
dané indigène  du  Séné.  La  dose 
pour  un  adullc  ,  est  depuis  un  gios 
jusqu'à  une  once  ,  que  1  on  lail  bouil- 
lir dans  huit  onces  deau.  Malg.c  son 
efficacité,  ce  purgalit  tonique  est 
inusité  à  Paiis;  mais  les  habilans  du 
midi  de  la  Fiance  ,  eu  font  assez  sou- 
vent usage. 

Glo1!IJ«VIRE  a  LOXGTJrS  FEUILL-ES, 

Globulaiia  hiigijhlia ,  Willd.  Cette 
jolie  espèce,  qui  est  originaire  de 
Madère  et  qui  figure  ilans  nos  jardins, 
forme  un  Arbrisseau  de  huit  à  dix 
pieds  de  hauteur,  dont  les  rameaux 
auguleux  portent  des  i'euilles  alternes, 
lancéolées  ,  aiguës  ,  entières,  glabres, 
luisantes  et  persistantes  ;  ses  (leurs, 
dim  bleu  pâle  ,  sont  disposées  en  ca- 
piluies  portés  sur  des  [lédoncules 
axillaires.  Cette  espèce  demande  à 
être  rentrée  dans  l'orangerie  pendant 
l'hiver.  (a.  r.) 

*  GLOBULARIÉES.  Globn/anœ. 
j?OT.  PHAN  Ainsi  que  nous  l'avons 
dit,  le  professeur  De  CandoUe  a  re- 
tiré le  genre  Globulaire  de  la  famille 
des  Primulacces ,  pour  en  former  un 
ordre  naturel  distinct  sous  le  nom 
de  Globidariées.  iMais  comme  celte 
nouvelle  famille  ne  se  compose  en- 
core que  du  seul  genre  Globulaire, 
les  caractères  sont  les  mêmes  »|ue 
ceux  que  nous  avons  tracés  pour  ce 
genre. 

Les  Globulariées  diffèrent  des  Pri- 
nmlacécs  par  plusieurs  caractères  : 
i*'  leurs  fleurs  sont  constamment  dis- 
posées en  capitules;  2''  leurs  élami- 
ues  ne  sont  pas  opposées  ,  mais  alter- 
nes avec  les  lobes  de  la  corolle;  3** 
l'ovaire  ne  contient  qu  un  seul  ovule, 
qui  pend  du  sommet  de  la  loge;  4" 
le  fruit  est  indéhiscent  ;  b^  l'embryon 
offre  une  position  différente.  Cette 
nouvelle  famille  a  beaucoup  plus  de 
rapport  avec  les  Plumbagitiées  et  sur- 
tout les  Nyctaginées:  et  si  l'ovaire 
était  infère,  il  serait  fort  difficile  de 
la  distinguer  des  Uipsacées ,  dont  elle 


GLO 


377 


a  le  port  cl  les  autres  caractères.  V. 
Gx.oiiui..\iRK.    •  (A.  n.) 

*  GIjOBULE.  INF.  Espèce  des  gen- 
res Monade  et  Volvoee.  f^.  ces  mots. 

(1..) 

GLOBULES.  GlobiilL  bot.  ckvpt. 
{Lichens.)  Acliar  est  disposé  à  regar- 
der comme  apolhécies  ces  organes  qui 
sont  globuli.'ux,  .solides,  crustacés, 
formés  de  la.  même  substance  c{uc  le 
thalle ,  terminaux,  entiers,  caduques, 
laissant  une  lossetlc  après  leur  chute, 
et  recouverts  souvent,  comme  cela  a 
lieu  dans  le  genre  Isidiurii ,  par  une 
membrane  qui  est  peut-être  spori- 
gère?  (a.  F.) 

G LOBD LICORNES,  ins.  Dumé- 
ril  désigne  sous  ce  nom  et  sous  celui 
deUopalocères,  une  fimille  de  l'ordre 
des  Lépidoptèies  qui  correspond  au 
giautl  goure  Papillon  de  Linné  ,  et  à 
laquelle  il  assigne  pour  caractère  es- 
sentiel d  avoir  de.5  an  tenues  en  massue 
ou  rcntlécs  au  bout.  Elle  renferme 
les  genres  Papillon,  Ilespérie,  Hété  - 
roptère,  et  elle  se  tiouve  comprise 
dans  la  giande  fiimille  des  Diurnes 
de  Latreille.  (Règn.  Anim.  dcCuv-V 

(aud.) 

*  GLOBULINA.  zool.?  eot.?(^/- 
ihrodlécs .)  Link  ,  dans  une  classifica- 
tion des  Algues  qui  ne  nous  est  pas 
connue  ,  a  donné  ce  nom  à  la  seconde 
division  des  Conjugécs  du  \aucher  , 
qui  forme  noire  genre  Teudaride. 
F",  ce  mot  et  l'article  Autiirodiées, 
T.  I ,  p.  595  de  ce  Dictionnaire,    (b.) 

GLOBULITES.  Glohulita.  ins.  La^ 
treille  propose  d'appliquer  ce  nom  à 
une  tribu  de  la  division  des  Erotyles, 
dans  la  famille  des  Clavipalpes  ,  et 
dont  les  caractères  distinctifs  sont 
d'avoir  les  palpes  maxillaires  filifor- 
mes avec  le  dernier  article  allongé  et 
plus  ou  moins  ovale.  Tels  sont  les 
genres  Languric,  Phalacre  ,  Agathi- 
dieet  Clypéastre  ou  Lépadile.  f  .  ces 
mots.  (aud.) 

*  GLOBDS.  MOLL.  Nom  sous  le- 
quel Klein  (  Tenlam.^  ]>.  173)  a  dési- 
gne certaines  Coquilles  à  forme  sphc- 


SyS 


GLO 


nque  ,  qui   appartiennent  au  genre 
Chame.  (aud.) 

GLOCHIDION.BOT.  phan.  Genre 
de  la  ianiille  des  Euphorbiacécs.  Ses 
fleurs  monoïques  ,  ou  peut-être  quel- 
quefois dioïques,  olFient  un  calice  à 
dix  divisions  ,  dont  trois  intérieures. 
Dans  les  mâles,  les  élamlnes  ,  au 
nombre  de  trois  à  six  ,  ont  leurs  filets 
Soudes  à  la  base,  leurs  anthères  ad- 
nées  à  ces  filets  au-dessous  de  leur 
sommet  qui  se  prolonge  en  pointe. 
Dans  les  femelles,  on  observe  un  st\  le 
épaissi  ou  nul ,  six  stigmates  courts  , 
obtus  ,  dressés  ou  connlvens  ;  un 
ovaire  charnu  ,  à  six  loges  contenant 
chacun  deux  ovules.  Le  fruit  capsu- 
laire  a  la  forme  d'un  sphéroïde  dé- 
primé ,  Cl  eusé  à  son  sommet  d'un  en- 
foncement ceniral ,  et  sur  son  con- 
tour, de  douze  sillons  longitudmaux. 
Le  sarcocarpe  ,  assez  épais  ,  se  sépare 
en  six  valves  ,  dont  chacune  porte  sur 
son  milieu  une  cloison  formée  parles 
replis  de  l'endocarpe.  Celui-ci  ,  très- 
ténu,  formait  ainsi  intérieurement  six 
coques  renfermant  deux  graines  sou- 
vent placées  l'une  au-dessus  de  l'au- 
tre. Ces  graines  sont  remarquables 
par  une  cavité  indépendante  de  celle 
qui  renferme  l'embryon  ,  et  qui  ,  si- 
tuée au-devant  de  celui-ci ,  commu- 
nique à  l'extérieur  par  une  ou  trois 
ouvertures. 

Forster  a  le  preuiier  décrit  une  es- 
pèce de  ce  genre,  originaire  de  îles 
de  la  Société  et  des  nouvelles  Hébri- 
des ;  et  il  lui  a  donné  le  nom  de  Glo- 
chidion  ,  que  nous  avons  dû  conser- 
ver. Gaertner  a  fait  connaître  le  fruit, 
mais  en  nommant  le  môme  genre 
BraïUeia.  Outre  quatre  espèces  citées 
par  les  auteurs,  les  herbiers  en  con- 
tiennent plusieurs  qui  paraissent  iné- 
dites \  mais  l'imperfection  des  descrip- 
tions d'une  part,  et  de  l'autre  des 
échantillons  ,  rendrait  ici  une  syno- 
nymie fort  difEcile  à  bien  établir. 
Quoiqu'il  en  soit,  ce  sont  des  Arbus- 
tes ou  des  x\rbrisseaux  de  la  Chine, 
de  Ceyian  ,  de  Java  ,  des  Philippines. 
Leurs  feuilles  sont  alternes  .entières, 
légèrement  coriaces  ,  glabres  et  sou- 


GLO 

vent  luisantes  en  dessus  ,  veinées  en 
dessous  ;  les  fleurs  axillaires  ,  solitai- 
res ou  fasciculées.  (a.  d.  j.) 

*  GLOIONEMA.  zool.  ?  ou  bot. 
CRYPT.?  Genreétabli  par  Agardh,  qui 
le  caracléiise  de  la  manièie  suivante: 
lilamens  gélatineux  ,  tenaces,  conti- 
nus ,  remplis  de  sporanges  ou  concep- 
tacles  elliptiques,  et  disposés  en  lignes 
droites.  Si  l'on  s'en  rapporte  à  ers  ca- 
ractères, le  genre  Gloionenia  flotte 
entre  les  Arthrodiées  et  les  Confer- 
vées;  cur  Ae~  filcunens  continus  ,  avec 
des  sporanges  elliptiques  disposés  en 
lignes  droites  dans  l'intéiieur  de  ces 
filamens  ,  sont  des  caractères  qui  peu- 
vent convenir  à  des  êtres  ou  les  fila- 
mens présentent  des  articulations  , 
soit  dans  tout  leur  diamètre ,  soit 
dans  un  tube  intérieur  seulement  ,•  et 
les  séries  de  sporanges  en  lignes 
droites  indiquent  bien  évidemment 
un  lul)e  intérieur  ,  formé  d'articles 
bout  à  bout.  Agardh  lui-même  sem- 
ble douter  de  la  validité  de  son  gen- 
re ,  quand  il  met  en  question  sa  na- 
ture animale  ou  végétale.  Et  cette  va- 
lidité devient  bien  plus  problémati- 
que, lorsqu'on  voit  que  ce  genre  est 
formé  de  trois  e>pèces  tellement  dis- 
parates, que  la  réunion  d'une  Sertu- 
laire,  d'un  Fucus  et  d'une  Mousse, 
sous  un  même  nom  générique ,  no 
seraient  pas  plus  étranges. 

Le  Gloionenia  paradoxum  de  Fau- 
teur suédois  ,  espèce  dessinée  par 
Lyngbye ,  la  dernière  de  son  Tenta- 
men  ,  nous  paraît  devoir  évidemment 
faire  partie  du  genre  Tiresias.  V,  ce 
mot  et  ArtiipiODiées.  Les  prétendus 
sporanges  de  ce  Psychodiaire  sont 
certainementdcs Zoocarpes.  Le  Gloio- 
nenia fœtidiim  n'est  pas  sufiisamment 
décrit ,  et  serait  peut  être  l' Ulva  fœti- 
<^/ade  Vaucher  ,  laquelle  est  uneChao- 
diiiée.  Le  Gluionema  cli/onoplastes , 
enfin  ,  Plante  des  rivages  maritimes  , 
dont  quelques-uns  font  un  Oscillaire, 
nous  parait  d'aboi  d  ,  malgré  l'asser- 
tion de  Lyngbye,  n'avoir  pas  le  mom- 
dre  rapport  avec  son  Oscillatoria 
chtonoplasles  ,  qui  est  le  type  de 
notre  ^enve  P^aginaria.  K-  ce  mot  et 


GLO 

AnTiiRODiKF.s.  Daijs  la  figure  de  la 
Flore  Danoise,  la  siiperposilioii  des 
couches  qu'on  ilil  l'ornicos  par  celle 
singulière  produclion ,  proscrit  lout 
rapproclicnicnt.  Le  genre  Gloioiicina 
doit  conséqueniinent  èlre  supprimé  , 
comme  ayant  élé  {'orme  sur  des  obser- 
vations incomplètes  ,  souvent  à  l  aiiie 
d'échaniillons  secs  ou  dctigurés,  et 
pour  réunir  des  êtres  totalement  i!is- 
pai'ates.  (B.) 

GLOIRE  DES  ACACIAS,  bot. 
ï'HAN'.  Quelques  voyageurs  et  des  jar- 
tlinicis  ont  donné  ce  nom  à  la  Poin- 
cenille.  T' .  ce  mot.  Léman  dit  qu'on 
la  aussi  appliqué  à  V yE^ckiiwinene 
grandijlora ,  L.  f^.  Sesbanie.       (b.) 

GLOIRE  DE  MER.  Gloria  maris. 
MOLL.  Un  Cône  extrêmement  rare  , 
dont  on  ne  connaît  que  quelques  in- 
dividus ,  et  qui  est  con.-équemmcnt 
très-cher  et  fort  recheiclié  dans  les 
collections  de  luxe,  a  reçu  ce  nom, 
qui  a  élé  ensuite  adopté  par  Bru- 
guière  et  Lamarck.  [d..h.) 

*  GLOMERARIA.  polyp.  Nom 
donné  par  Luid,  dans  sa  Lichénogra- 
phie  britannique  ,  à  une  espèce  d  Al- 
cyon de  iorme  globuleuse.    (LA.M..X.) 

GLOMERIDE.  Glomeris.  iNs.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Myriapodes,  famille 
des  Clulognathcs  ,  établi  par  liatreil- 
le  aux  dépens  des  Iules,  et  ayant  , 
suivant  lui,  pour  caraclères  :  corps 
ovale-oblong ,  crusiacé  ,  susceptible 
de  se  rouler  en  boule  ,  ayant  sur  cha- 
que boid  latéral  une  rangée  de  petites 
écailles  ,  de  onze  à  douze  scgmens  , 
dont  le  dernier  plus  grand  et  demi- 
circulaire;  antennes  renflées  vers  leur 
sommet.  Ces  Insectes  ditFèrent  essen- 
tiellement des  Polyxèncs  par  la  con- 
sislance  de  leur  corps  et  par  leurs  an- 
tennes. Ils  jiartagent  ces  caractères 
avec  les  Iules  e!  les  Polydêmes  :  mais 
ils  s'en  distinguent  par  la  forme  ovale 
de  leur  corps  et  par  quelques  auties 
particularités  importantes.  Cuvier 
(Journal  d  Hist.  nat.  ,  rédigé  par  La- 
marck ,  etc.  ,  ï.  II  ,  p.  27  et  pi.  ^G) 
avait  établi  ce  genre  sous  le  nom 
d'Armaddlc  que  Lalreille  a  rempla- 
cé pai  celui  de  Glomeris  ,  c'est-à-dlrc 


GLO  o-r, 

roulé enboule, de  Glomas, peloton. Ce 
genre  ressemble  ,  au  premier  abord  , 
aux  Clopoi  tes  ;  mais  Cuvier  (/oc.  cit.) 
a  le  premier  signalé  lesdillerences  no- 
tables  qui   le   caractérisent  ;    suivant 
lui,  le  corps    a  dix    demi-anneaux, 
sans  compter   la     tête    ni    la    queue. 
On  remarque  entre  le  premier  seg- 
ment et    la   tête    une  placpie   demi- 
circulaire  qui  manque  dans  lesClopor- 
tes.  La  queue    est  d'une  seule  pièce 
dcini-circulairc  et  sans  appendices; 
il  y  a  seize  paires  de  pales  ;  les  anten- 
nes n'ont   que  quatre  articulations, 
dont  la  dei  nièrc  est  en  massue.  Quant 
aux  parties  de  la  bouche,  elles  sont 
aussi  très -diil'éren tes   de   celles   des 
Cloportes  ,  et  voici  ce  qu'en  dit  Cu- 
vier :  l'organe  le  plus  extérieur  sem- 
ble  tout  d'une    pièce,    mais  parlagc 
en   quatie  triangles   par  quatre   sil- 
lons; les  externes  ont  leur  pointe  en 
arrière;    c'est  le  contraue  dans  ceux 
du  milieu.  Le  bord  antérieur  et  libre 
de    cette    sorte    de    plaque  est  den- 
telé.   Lorsqu'on  l'a  enlevée,  on  voit 
la    mâchoire  supérieure     large  à  sa 
base  et  échancrée  à    son  extrémité. 
Les    diverses     parties     mentionnées 
par  Cuvier   sont  figurées  et  grossies 
(  loc.  ck.  ,  pi.  26  ,  fig.  27  ,  28  ,  29).   A 
ces  divers  signes  ,    on    doit   ajouter 
comme  un  des  plus  remarquables  la 
présence  de  cette  série  de  peliles  écail- 
les qu'on  observe  de  chaque  côté  de 
leurcoips,etqui,  suivant  nous,  cor- 
respondent exactement  au\  flancs  des 
Crustacés  et  des  Insectes.   Ils  repré- 
sentent  encore  ,  ainsi    que  l'a  ju '1- 
cieusement    noté     Latreillc    (Règn. 
Anim.  de  Cuv.  ) ,  les  lobes  latéraux 
des  Trilobites.  La   plupart  des  Glo- 
mérides  sont  terrestres,  ils  se  tiennent 
cachés  sous  les  pierres  et  se  contractent 
en  boule  lorsqu'on  veut  les  prendre 
et  quand  on   les  inquiète.  Ce  genre 
est  peu  nombreux  en  espèces. 

On  trouve  dans  le  grand  Océan  : 
Le  Gloméride  ovale,  Gl.  ovalis , 
Jj.,  qui  a  été  représenté  par  Gronou 
{Zouph.  Gronou.  y  x\°  99.^,  p!.  i7) 
lig.  4,  .5).  Il  peut  être  considéré  com- 
me le  type  du  genre. 
Le  Glomébjue  pustule  ,  Gl.  pustu- 


o8o  GLO 

lattis  ,  Latr.,  ou  VOnisciis pustulatus, 
Fabr.,  figure  par  Panzor  (/a.v/^.  Ins. 
Germ.,  fasc.  9  ,  tab.  22)  ,;\  ete  décrit 
par  Cuvicr  {loc.  cit.)  sous  le  nom 
à'Armadilto  pastu/atiis. 

Le  Gloméride  bordé  ,  Gl.  margi- 
natus ,  ou  VOnisciis  zonatus  de  Pauzi-r 
{loc.  cit.,  fasc.  9  ,  fig.  20) ,  a  été  décrit 
par  Cuvicr,  qui  le  nomme  Annadillo 
margina/is  et  le  rcpréscnle  (/t»f.  cit., 
pi.  26  ,  fig.  23-  26}.  Il  n'est  pas  rare 
dans  le  midi  de  la  France. 

Cuvier  parle  encore  d'une  espèce 
qu'il  n'a  pas  vue,  mais  dont  la  des- 
cription lui  a  été  envoyée  par  Hart- 
mann et  Slultgardt.  Il  la  croit  une 
variété  de  son  Jrniadillo  marginalis. 

(aud.) 

GLOMERULES.  bop.  crypt.  [Li- 
chens.) Achar  nomme  ainsi,  dans  son 
Prodrome  de  la  Lichénograpliie  sué- 
doise, des  réceptacles  hémisphériques 
pulvérulacés  ,  sessiles,  qui  se  trou- 
vent à  la  surface  des  Variolaires  ,  des 
Ramalinécs,  des  Parméliacées  ,  des 
Usnées  et  des  Coiuiculaires,  dont  ils 
occupent  les  marges  ou  les  extrémi- 
tés ;  dans  les  autres  ouvrages,  il  nom- 
me ces  productions  des  Sorédies. 

(A.  F.) 

GLORIA  MARIS.  MOLL.  /^:Gloi- 

BE  DE  MER. 

GLORIEUSE.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Raja  Aqiiila.  P^.  Rate, 
sous-genre  Mourines.  (b.) 

GLORIOSA.  BOT.  PHAN.  Ce  nom  , 
imposé  par  Linné  à  un  genre  que 
constitue  uue  superbe  Plante  du  Ma- 
labar, a  été  changé  avec  juste  raison 
par  le  professeur  Jussieu  ,  en  celui  de 
Methonica,  qui  lui  avait  été  donné 
autrefois  par  Hermann.  C'est  en  effet 
une  règle  invariable  que  les  noms  de 
genres  doivent  être  des  substantifs. 
Linné,  dans  cecas-cicommepour les 
ïuots  Mirabilis,  Micranthus  ,  etc., 
n'ayant  pas  joint  l'exemple  au  pré- 
cepte, on  s'est  en  général  accordé  à 
remplacer  ces  noms  par  des  mots  in- 
signifians.  p".  Methonica.     (g..n.) 

GLOSSARIPHYÏE.  Glossariphy- 
fiim.  BOT.  PHAN.  C'est  ainsi  que  Nec- 
^er  désigne  un  de  ses  genres  ,  c'est- 


GLO 

«-dire  un  ordre,  une  tribu  ,  ou  en  nu 
mot  la  réunion  d'un  gi-and  nombre  de 
genres  établis  {)ar  les  autres  botanis- 
tes. Le  Glossariphyte  du  bizarre  sys- 
tème de  Ncckcr  coriespond  aux  Seini- 
flosculeuses  de  Tournefort. ^.  Stnan- 

THÉRÉES.  (G..N.) 

*  GLOSSARRUEN.  bot.  piian. 
Genre  de  la  famibc  des  Violacées  , 
établi  dans  le  Prodrome  de  De  Can- 
dollc,  1  ,  p.  290,  par  Marlius  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  sépales  du  calice 
très-inégaux,  décurrens  sur  le  pédon- 
cule; les  trois  extérieurs  plus  grands 
que  les  pétales,  le  plus  souvent  cor- 
dés, acuminés  et  munis  à  leur  base 
de  deux  oreillettes  hastées  ;  les  infé- 
rieurs ,  eutic  lesquels  l'éperon  est 
interposé  ,  inégaux  avec  des  oreillet- 
tes extérieures  le  plus  souvent  arron- 
dies; les  deux  sépales  intérieurs  ]ilus 
petits  et  très-étroits  ;  pétales  inégaux, 
à  onglets  munis  de  trois  nervures  ,  les 
deux  supérieurs  plus  courts,  les  deux 
latéraux  plus  longs  que  le  supérieur, 
l'inférieur  très-grand,  se  terminant 
en  éperon  par  derrière;  filels  des  éta- 
mines  séparés  à  la  base  ,  dilatés  d'un 
côté  ,  oblongs,  pressés  contre  l'ovaire, 
portant  des  antbères  dont  les  lobes 
sont  divergens  au  sommet  et  rappro- 
chés à  la  base  ;  deux  des  filets  anté- 
rieius  ,  munis  sur  le  dos  d'appendices 
subulés  ,  neclarifères  ,  et  s'engaînant 
dans  l'éperon  ;  stigmate  un  peu  re- 
courbé au  soumiet,  le  plus  souvent 
muni  d'un  appentlice  presque  en  spa- 
thule.  Ce  genre  tient  le  milieu  enttc 
le  Noisettia  et  le  F'iola;  il  diffère  d-c 
l'un  et  de  l'autre  par  la  forme  de  son 
calice.  Deux  espèces  indigènes  du 
Brésil ,  Glossarrhcn  floribundus  et  G. 
parvi/lurus ,  constituent  ce  genre.  Ce 
sont  des  Plantes  frutescentes  dont  l'é- 
corce  est  rougeâtre  ,  les  feuilles  alter- 
nes penninerves  ,  à  stipules  très-pe- 
tites. Leurs  fleurs  sont  portéessur  des 
pédoncules  solitaires,  articulés  ,  uni- 
iloreSj  et  accompagnés  de  cleux  biac- 
tées.  (G..N.) 

GLOSSATES.  Glossata.  ins.  Fa- 
bricius(5f5/.  E/i/o/nul.) donne  ce  nom 
à  une  classe  d'Insectes  dont  les  carac- 


GLO 

tèrcs  soTïl  •  d'avoir  une  laiii^ue  plus 
ou  moins  dévcloppcc  ,  loiilct:  on  spi- 
i;ilecl  cachi'eenlie  deux  palpes  gar- 
nis de  pods  soyeux.  LaUeilIc  ajoute 
à  ces  caractères  celui  d'avoir  les  ailes 
recouverlcsii  iMiepoussièi  eiai  ineuse, 
el  il  convei  lit  la  classe  des  Glossatcs 
en  un  ordre  qu'il  désigne  sous  le 
nom  de  Lépidoptères.   /  .   ce   mot. 

(AUD.) 

GLOSSE.  G/ossi/s.  iM(ii,i-.  Genre 
clal)li  par  l'oly  (Tcstac.  des  Oeux- 
Siciles  )  pour  les  Animaux  des  Iso- 
caides.  C'est  à  ce  mot  que  nous  don- 
nerons les  détails  de  1  organisation 
lies  Animaux  que  reniernie  ce  genre. 

(D..1I.) 

G  LOSSOCARDIE.  Glossvcanlia. 
EUT.  riiAN.  Genre  de  la  famille  des 
Sj.nar>lhéiées  ,  Coryndjifères  deJus- 
sieu,  et  de  la  S\ngénésie  superflue  , 
L.,  établi  par  if.  Cassini  (Bull,  de  la 
Soc.  l'hil.  ,  septembre  1817  ),  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  involucre  accompa- 
gné à  sa  base  de  deux  ou  trois  brac- 
téoles,  subcylindrique ,  loi  iné  de  cinq 
folioles  elliptiques,  membraneuses  sui 
les  bords  et  di.-.posées  sur  deux  rangs; 
calalln«ie  dont  le  disque  se  compose 
d'un  petit  nond)re  de  fleurs  régidiè- 
res  lieiniaphiodites  ,  ayant  quatre  di- 
visions à  la  corolle,  et  la  ci  1  confé- 
rence de  fleurs  en  languettes  et  fe- 
melles; réceptacle  plane,  garni  de 
paillettes  linéaires,  lancéolées  et  mem- 
braneuses ;  akènes  allongés,  étroits  , 
marqués  de  tpiati  e  cotes  hérissées  de 
longs  poils  fourchus;  leur  aigrette  est 
composée  (ie  deux  petites  écailles  tri- 
quètres,  filiformes  ,  épai.sscs,  cornées 
et  lisse». 

Ce  genre  a  été  placé  par  son  .luleur 
près  lie  ï [[ete/vspennijin  ,  dans  la 
tribu  des  Hélianlhées  Goréopsidées. 
Une  seule  espèce  le  constitue  ;  elle 
est  herbacée,  glabre,  à  tiges  rameu- 
se'^, à  feuilles  alternes,  linéaires,  bi- 
pinnées  et  à  tleurs  jaunes  ,  solitaires 
au  sommet  de  petits  lanieaux  nus, 
pcdonculirorrnes.  Cette  Plante,  nom- 
mée Glussccan/ia  inicarifoUa  par  Cas- 
sini,  était  étiquetée  Zinnia  Hiciena  , 
dans  l'heibicr  du  protèsseur  Oesfon- 
taincs;   mais    la    description   donnée 


GLO  58 1 

par  Retz  [Observât,  bulanicœ),  ne 
correspond  pas  avec  les  caractères  de 
la  l'Iante  <{ui  forme  le  type  du  geine 
en  question.  (g..N.) 

*  GLOSSODERME.  moll.  Poly  a 
emi)lo3é  ce  mot  pour  toutes  les  Co- 
quilles de  son  genre  Glossus  qui  ré- 
pond au  genre  Isocai  tle  de  Laniarck. 
/".  ce  mot.  (D..11.) 

G  LOS  son  II-:.  Olussodia.  BOT. 
l'HAN.  Geine  de  la  famille  des  Orcbi- 
dées  ,  et  de  la  Gynamlne  Diandrie  , 
L.  ,  établi  par  R.  Rrown  (  Pwdivm. 
Hor.  t\ov.-llollaiid. ,  p.  5^6)  qui  l'a 
ainsi  caractéiisé  :  périanlhe  à  six 
divisions,  dont  cincj  étalées  ,  presque 
égales  ,  la  sixième  labelliforme  ,  très- 
couile,  en  forme  de  langue  de  Ser- 
pent, placée  entre  le  labcUe  et  le  gy- 
nostème  j  anthères  à  deux  loges  ren- 
fermant chacune  deux  masses  polli- 
niques.  Ce  genre  est  compose  de 
deux  espèces ,  Glossodia  major  et 
G/ossodia minordeBiown  ,  qui  habi- 
tent l'une  et  l'autre  la  JNouvelle-Hol- 
lande.  La  forme  de  l'appendice  qui 
est  adné  à  la  colonne  des  organes 
sexuels  sert  à  les  caractéiiser  ;  dans 
la  première,  il  est  divisé  jusqu'à  la 
moitié  en  deux  lobes  étalés,  aigus; 
dans  la  seconde  ,  ces  lobes  sont  paral- 
lèles et  obtus.  Au  reste  ,  ce  sont  des 
herbes  terrestres  dont  les  racines  sont 
bulbeuses,  qui  ne  produisent  qu'une 
seule  feuille  radicale,  enveloppée  à 
sa  base  d'une  seule  gaine  membra- 
neuse. Les  hampes  sont  terminées 
par  une  ou  rarement  par  deux  fleurs, 
et  accompagnées  chacune  d'une  brac- 
tée. (G..N.3 

GLOSSOMA.  BOT.  PII  AN.  Schreber 
et,  après  lui,  Willdenovvr  nomment 
ainsi  le  genre  P^o/omila  d'Aublel.  f^. 
ce  mot.  (a.  n.  j.) 

GLOSSOPETALUiM.  bot.  phan. 
Nom  donné  par  Schreber  et  Willde- 
now  au  genre  Goupia  d'Aublel.  f^. 
ce  mot.  (a.  d.  j.) 

GLOSSOPÈTflES.  pois.  ross.  Ce 
mot,  qui  signifie  proprement  Xfl//^'"«/?5 
pétrifiées ,  désigne  en  histoire  natif- 
relle  des  dents  fossiles,  dont  la  plu- 
part appartinrent   à    des  Sélaciens; 


582  GLO 

on  ne  s'explique  pas  trop  d'abord 
comment  les  anciens  naturalistes 
ont  pu  prendre  des  dents  pour  des 
langues  ;  mais  quelques  auteurs  en 
donnent  la  raison  suivante  :  on  ob- 
serva des  Glossopèlres  à  Malte,  ou  , 
comme  cbacun  s^it,  saint  Paul  dé- 
truisit les  Seipens  ,  pour  y  avoir  été 
mordu  par  lune  de  ces  vilaines  bêles; 
l'on  en  conclut  que  les  langues  des  Ser- 
peos  punis  de  mort  par  1  apôtre  irrite  , 
s'étaient  pétrifiées  en  ménioiie  d'un 
si  grand  miracle.  On  ne  manqua  pas 
ensuite  de  retrouver  jusqu'à  le,  rs 
yeux  ,  mais  ces  )eux  sont  encore 
des  dents;  seulement  ils  ont  appar- 
tenu à  quelque  Spare  ou  bien  à 
quelque  Anarrique  ,  au  lieu  d'avoir 
meublé  la  triple  mâchoire  de  quel- 
que Requin.  —  Outre  Malte,  les  en- 
virons de  Paris,  de  Montpellier, 
de  Rome,  de  Dbx  ,  de  Boideaux  ,  la 
Touraine  ,  la  Toscane  ,  la  Sicile  , 
l'Angleterre,  et  le  plateau  de  Saint- 
Pierre  de  MaëstrichtjOfiVcnt  des  Glos- 
sopèlres. jNous  en  avons  encore  re- 
cueilli à  la  surface  de  certains  champs 
laboures  des  environs  de  Bruxelles. 
Pallas  en  observa  dans  les  parties 
les  plus  éloignées  de  la  Russie  ,  con- 
fondues avec  des  bois  carbonisés  et 
des  os  brisés  d'Eléphans.  Selon  les 
localités,  ces  débiis  d'Aniniaux  va- 
rient quant  à  la  forme,  l'état  de  con- 
servation ,  les  dimensions  et  la  cou- 
leur. Celles  que  les  naturalistes  ont 
recueillies  à  Long'jumeau  ,  par  exem- 
ple, ont  peidu  leur  racine  ainsi  que 
leur  noyau  ,  et  sont  maintenant  vides. 
D'ordinaire,  elles  sont  plus  ou  moins 
triangulaires  ,  pleines  ,  légèrement 
dentées  par  deux  de  leurs  bords,  ob- 
tuses ,  d'une  couleur  brunâtre  ou 
bleuâtre,  irès-luisantcs  et  comme  ver- 
nies à  leur  surface,  avec  une  base  plus 
ou  moins  arquée,  ayant  l'une  de  leurs 
faces  plus  plane  que  l'autre;  et  d'au- 
tres fois  une  forme  plus  subulée,  une 
certaine  courbure  ,  ou  trois  pointes. 
Selon  ces  ligures  ,  qui  indiquent  plu- 
sieurs espèces  parmi  les  Squales,  d'oii 
viennent  les  Glossopèlres  ,  les  oryc- 
lographes  leur  donnèreul  divers 
noms.    Ils   les  appelaient   Lamino- 


GLO 

DONï£8,  selon  qu'elles  présentaient 
davantage  l'image  d'une  lame,  Ly- 
coDONTF.s  ,  qui  répond  à  dent  de 
Loup,  Gi^OTiDES,  quand  elles  avaient 
la  loi  me  d  une  alêne  ,  et  même  Or- 
NiTUOGLOssES,  Car  ou  y  vit  aussi  des 
langues  d'Oiseau.  En  général  ,  les 
véritables  Glossopèlres  paraissent 
avoir  appaitenu  à  des  espèces  en- 
core aujourd'hui  existantes;  ainsi,  les 
plus  grandes,  qu'on  a  appelées  Car- 
cHARiODo.NTES  ,  out  bcaucoup  d'ana- 
logie  avec  les  dents  du  véiitable  Re- 
qum  nolie  contemporain,  Carcha/ias 
verus  de  Bloch:  mais  les  individus  qui 
les  portèrent  dans  leur  gueule,  de- 
vaient être  énormes;  el  si  l'on  en  juge 
par  proportion  ,  ils  n'atteignaient  pas 
moins  de  soixante-dix  et  quatre-vingts 
pieds.  —  Celles  du  département  de 
la  Manche  offrent  les  plus  grands  rap- 
ports avec  les  dents  de  la  Z\gène  ou 
Squale-Marteau  ;  l'espèce  figurée  par 
Parkinson  (T.  m  ,  pi.  19  ,  iig.  3)  est 
l'analogue  de  la  dentduïiburon  ;  l'es- 
pèce de  Bruxelles  aurait  appartenu  , 
selon  Blainville  ,  au  Squalus  auricu- 
latiis.  L'espèce  de  dent  trouvée  en  Si- 
cile, à  Malte,  et  dans  le  Hamp^hire 
en  Angle leire  ,  a  les  plus  grands  rap- 
ports avec  celles  du  Squalus  Vacca; 
enfin  d'aulres  sont  celles  du  Long- 
rsez,  Squalus  cornubicus. 

Les  dénis  fossiles  ,  communé- 
ment désignées  sous  le  nom  de  Bu- 
fonites,  de  Batrachites  et  de  Chélo- 
niti'S  ,  ont  ,  ainsi  que  nous  l'avons 
déjà  dit,  appartenu  à  des  êtres  très- 
diflerens  de  ceux  qui  laissèrent  les 
Glossopèlres  pour  reliques  de  leur 
antique  e\islence.  On  a  recoiwiu  par- 
mi elles  ,  non-seulement  les  dents  de 
Spares  el  d'Anarriqucs  ,  mais  encore 
de  diverses  Raies;  et  celles  qui  sont 
appelées  en  Italie  dents  de  sorcières, 
ont  appartenu  à  quelque  Pois-on  per- 
du ,  voisin  des  Balistes,  dont  Blain- 
ville a  rétabli  le  genre  Palseobaiiste. 
F',  ce  mot.  -     (b.) 

GLOSSOPHAGE.  mam.  -T.  Piiyl- 

LOSTOME. 

»  GLOSSOPTERIS.  bot.  foss.  (A. 
Brongniart.)  P'.  Filicites. 

*  GLOSSOSTÈME.  Glussosiemun. 


GLO 

BOT.  PiiAN.  Genre  elal)!!  par  Desfoii- 
tiHiics  (Mémoires  lUi  IMuscum,  5,  n. 
258  ,  tah.  II,  rappoi  le  par  lui  à  ]a 
laniiUe  des  Tiliaccies  ,  el  a  celle  des 
Byltnériacées  par  Kunlli.  Le  calice 
est  à  cinq  divisions  proibndcs,  oyalcs, 
algues  ,avec  lesquelles  alternent  cinq 
pétales  plus  longs,  lennines  pai  une 
pointe,  l-^ntie  les  pétales  ,  sont  insé- 
rées cinq  lanquetlcs  plus  courtes,  tu- 
beiculeuses,  quou  rcijaicle  comme 
autant  détaniincs  avoitées  ,  et  qui 
)>orlent  cliacune  six  lllels  partant  des 
deu\  côtés  de  leur  base  ,  et  chargés  à 
leur  sonunet  d'une  double  anthère, 
lie  style  simple  est  teiiniué  par  cinq 
siigmales  connivens  ;  l'ovaire  libre, 
globuleux,  héiissé  de  pointes  régu- 
bèrenient  disposées,  piésenle  exté- 
rieurement cinq  sillons,  et  intérieu- 
rement cinq  logos  ,  dans  chacune  tles- 
quelles  des  ovules  nombieuv  s'atta- 
chent à  l'angle  intei ne  sur  deuk  rangs 
longitudinaux.  On  n'a  pu  encore  ob- 
server le  huit. 

Le  (Jlossoslemon  Bruguierii  a  été  re- 
cueilli eu  Perse  par  Brùguière  et  Oli- 
vier. Sa  tige  ligneuse  se  partage  en 
rameaux  cannelés;  ses  feuilles  alter- 
nes ,  arrondies  ou  ovales  ,  anguleuses 
sur  les  bords  ou  un.  [leu  lo])ées ,  iné- 
galement dentées  ,  traversées  dans 
leur  longueur  par  cinq  grosses  neivu- 
res  divergentes,  sont  portées  sur  des 
pétioles  cannelés  et  plus  courts,  (jui 
accompagnent  à  leur  base  doux  stipu- 
les allongées  et  étroites.  Ces  diverses 
parties  sont,  ainsi  que  les  calices  et 
les  ovaires,  parsemées  de  petits  poils 
étoiles.  Les  Heurs  ,  dont  la  largeur  est 
d'un  pouce  environ  ,  et  dont  les  péta- 
les sont  loses  ainsi  que  les  langueites 
alternant  avec  eux,  et  veinés,  sont 
disposées  en  corymbes  axillaires  ,  et 
leurs  pédicelles  u'iTi  enl  à  leur  base  des 
bractées  filiformes.  (v.  n.  j.J 

*  GLOSSUS.  MoLi,.  V.  Glosse. 

*  GLOTIDRS.  Glviidœ.  pois.  foss. 
f^-  Glossopètres. 

GLOTTE.  zooL.  r.  Larynx. 

GLOTTIDES.  ois.  Ordre  proposé 
par  Forster,  el  qui  comprend  tous  les 
Oiseaux  ayant  une  langue  très-allou- 


GLO  5&r, 

gée;  les  genres  Pic  ,  Torcol  ,  Grimpe- 
rcau  ,  Colihil ,  Ilu|)pe,  Guêpier  ,  8il- 
telle  el  Mai  tin-l>écheur  lu  composent. 

GLOTTIDIUM.  noT.  phaJ.' Genre 
de  la  famille  des  Légumineuses  ,  pro- 
posé par  Desvaux  (Journal  de  Bota- 
nique ,  mars  i8i5,  T.  iii,  p.  ,,9) 
qui  l'a  ainsi  caractérisé  :  calice  bila- 
liié  ,  à  cinq  d-nts  ;  gousse  elliptique  , 
comprimée,  à  deux  graines  et  à  une 
seule  loge  ;  valves  pouvant  se  .sépa- 
rer. Lj  type  de  ce  genre  est  une  Plan- 
te qui  a  éié  placée  parmi  les  TE-chy- 
nomènes,  les.Sesbanics  et  les  Dalher- 
gics.  C'était  VyEschjnomc/ic  Plaly- 
carpus,  Michx.,  c\.U  Dalbcrgla po/j- 
phythulc  Vo'ixci.  (G..N.) 

GLOTTIS.    OIS.   J^.  Gallïnulk. 

GLOUPICHI.  OIS.  (Sieller.)  Nom 
donné  à  un  Palmipède  qui  se  trouve 
communément  dans  le  détroit  qui 
sépare  l'Amérique  du  Kamtschatka, 
et  que  l'on  présume  être  le  Pingouin- 
Perroquet,  f'.  StaRIQUE.         (DR..Z.) 

GLOUSSEMENT,  ois.  Petit  cri 
d'appel  ou  de  tendresse  au  moyen  du- 
quel la  Poule  ralJie  ses  Poussins.   P'. 

^"'^-  (DR..Z.) 

GLOUT.  OIS.  Nom  que  l'on  a  don- 
né à  la  jeune  Poule  d'eau  ordinaire, 
que  la  [)lupart  des  auteurs  ont  mal  a 
propos  considérée  comme  une  espèce 
«listincte.  /^.  Galunule.      (nu..z.) 

GLOUTON.  Gtilo.  MAM.  Ce  nom  , 
appliqué  «l'aboi  d  au  seul  Glouton  dii 
Nord  ,  est  devenu  le  nom  d'un  genre 
de  Carnivores  Plantigrades  ,  dont 
Linné  avait  compris  une  portion  dans 
son  genre  P'werra  ,  une  autre  dans 
son  genre  Musttla  ,  une  troisième  en- 
fin dans  son  genre  U/sus.  Comme 
ces  Animaux  sont  Plantigrades  , 
leurs  jambes,  en  les  comparant  a 
celles  des  Carnassiers  or.iinaires 
sont  raccourcies  de  toute  la  lon- 
gueur du  carpe  et  du  métacarpe, 
d'où  résultent  une  allure  lourde 
et  une  forme  de  corps  épaisse,  qui 
semlilenl  exclure  la  vivacité.  Ce  sont 
en  général  des  Animaux  à  lar'^e  têle 
de  taille  médiocre,  se  rapprochant 
du  Blaireau  par  leur  démarche  ,  des 


â84 


GLO 


Martes  par  leius  habitudes  et  par 
leur  syslcinc  denlalre  :  ils  sont  très- 
caniiissiers  ,  mais  susceptibles  de 
s'apprivoiser.  Los  oreilles  honl  foil 
pcliles  et  très-peu  développées  ;  ia 
queue  est  courie,  et  il  y  a  bOUs  elle 
un  simple  repli  de  la  peau,  au  lieu 
de  la  poclie  remplie  de  matière  fé- 
tide ,  qui  s'y  remarque  clieic  le  Blai- 
reau; les  quatre  membres  sont  pen- 
tadactyles  cl  armés  d'ongles  fouis- 
seurs ;  les  couleurs,  l'abondance, 
la  finesse  du  poU  varient  beau- 
coup ;  mais  ordinairement ,  la  couleur 
des  })arties  inférieures  du  coips  est 
plus  foncée  que  celte  des  parties  su- 
périeuies,  disposition  trè^-siiiguliè- 
re ,  puisque  c'est  la  disposition  inverse 
qui  se  rencontre  chez  presque  tous 
les  autres  Mammifères.  Il  y  a  à  cha- 
que mâchoire  six  incisives  et  deux 
canines  ;  le  nombre  des  fausses  mo- 
laires varie,  mais  il  y  a  toujours  une 
tuberculeuse  et  une  carnassière.  On 
trouve  des  Gloutons  dans  les  deux 
coniineus. 

Glouton  du  Nord,  Gulo  arcti- 
cus  ,  Desm.  ;  U/sus  Gm/o  ,  Pall.  , 
Lin.  Cette  espèce  est  à  peu  près  de  la 
taille  de  notre  Blaiieau;  le  dos  est 
brun-roux  et  même  blanchâtre,  sui- 
vant les  individus;  le  dessus  de  la 
tête  est  de  même  couleur  aussi,  mais 
la  face  est  noire;  une  ligne  blanchâ- 
tre s'étend  sur  les  tlancs  ,  depuis  l'é- 
paule jusque  sur  l'origine  de  la 
queue;  le  bord  des  oreilles  est  de  mê- 
me couleur  ;  tout  le  reste  du  corps 
est  d'un  brun  foncé.  Le  Glouton  a 
le»  deux  sortes  de  poils  :  les  soyeux 
très-longs,  surtout  à  la  queue,  déter^ 
rainent  les  couleurs  du  pelage;  les 
poils  laineux  sont  grisâtres  ;  la  tête 
n'est  couverte  que  de  poils  ras  ;  la 
queue  est-très  courte  dans  cette  es- 
pèce. ^ 

On  a  i-éuni  au  Glouton  d  Eu- 
rope celui  d'Amérique  ou  la  Volve- 
renne,  Ursus  Lu&ciis  ,  Gniel.  ,  Lin., 
qui  n'en  diffère  que  par  des  couleurs 
un  peu  plus  paies.  L'espèce  ainsi  éta- 
blie habite  le  nord  des  deux  contincns. 
Le  Glouton  est  très-1'éroce  et  très- 
vorace  :  il  attaque  les   plus  grands 


GLO 

Animaux,  comme  le  Renne  ,  sautant 
sur  eux,  se  cramponnant  sur  leur  dos, 
et  leur  déchirant  le  col  jusqu'à  ce 
qu'ils  tombent  épuisés.  Buflon  ,  qui  a 
possé  lé  un  Glouton  très-apprivoisé  , 
nous  apprejid  que  cet  Anunal  lappe 
en  buvant,  à  la  nianlère  des  Chiens  ; 
<)u'd  ne  fait  entendre  aucun  cii ,  qu'il 
est  tiès-remuant ,  et  qu'cprès  s  être 
repu  ,  il  met  en  réserve  le  reste  de  sa 
viande. 

Grison  ,  Gulo  viltatus ,  Desm. ,  P'i- 
perra  vittata.  Lin.  Il  esta  peu  près 
de  la  taille  de  notre  Furet.  Le  dessus 
du  corps  et  la  queue  de  cet  Animal 
sont  couverts    de   poils    annelés    de 
blanc  et  de    noir,    mais  qui  ,   dans 
leur    ensemble,    paraissent    gris;    le 
dessous    du   cuips    et  les   membres 
sont  noirs  ou  du  moins  plus  loncés. 
On  voit  sur  les  côtés  de  la  tête  une  li- 
gne blanche  dans  laquelle  est  placée 
l'oreiller ,  et  qui  passe  un  peu  au-des- 
sus de  l'œil  ;  tout  ce  qui  se  trouve  au- 
dessous  est  noir  ;  ce  qui  est  au-dessus 
est    gris.    Les   oreilles  ,    de    couleur 
blanche,  sont   très-petites,  et  man- 
quent de  lobule  ;  la  langue  est  rude  , 
le  scrotum  est  sans  poils  ,  et  le  mem- 
bre du  mâle  est  dur  et  osseux  ;  il  se 
dirige  en  avant  ;  le.^  doigts  sont  gros, 
courts  etun  peu  unis  par  la  membrane; 
la  queue  ,  liois  fois  moins  longue  que 
le  corps,  est,  dit-on,  toujours  placée 
dans  la  position  horizontale.  Le  Gri- 
sou se  creuse  des  terriers,  et  répand, 
lorsqu'on  l'irrite,  une  forte  odeur  de 
musc;  il  est  très-féroce  ,  et  toujours 
disposé  ,  même  lorsqu'il  est  apprivoi- 
sé ,  à  donner  la  mort  aux  petits  Ani- 
maux qui  sont  à  sa  portée.  Il  parait 
que    les     différences   qu'on    observe 
dans  son  pelage  ne  tiennent  ni  au 
sexe,  ni  à  l'âge.  Cette  espèce  habile 
l'Amérique   méridionale  ;   ellc^  a  été 
nommée   aussi  Fouine  de  la  Guiane 
par  Buftbn  ,  petit  Furet  par  d'Azzara, 
et  Ours  du  Brésil  par  Thuuberg. 

Taira  ,  Gulo  barbatus,  Uesma- 
rest  ;  Muslela  barbala  ,  Linné;  et 
non  barbara.  Cet  Animal  a  été  ap- 
pelé aussi  Galera  ,  Caiigueibeiu  , 
grande  Marte  de  la  Guiane,  grand 
Furet ,    Vipena    Vulpecula  ,    etc.  , 


GLO 

Gniel.  La  tète  et  quelquefois  le  col 
sont  jjlus  ou  moins  gris  ;  et  le  corps 
est  noir  ou  brun-noir  ;  les  jeunes  ont 
les  couleurs  du  pelage  moins  l'oucées; 
il  y  a  toujours  au-devant  du  cou  une 
grande  tache  blanchâtre,  de  Toxine  à 
peu  près  Iriangulaue  ;  les  doigts  sont 
réunis  par  une  membrane  au\  pieds 
de  derrière.  Le  Taira  a  de  vingt-deux 
a  vingt-quatre  pouces,  depuis  le  bout 
•  du  museau  jusqu'à  l'oiigine  de  la 
queue,  qui  est  d'environ  quinze  pou- 
ces. Cette  espèce  a  la  même  patrie  ,  et 
a  peu  près  les  mêmes  habitudes  que 
le  Grisou. 

Glouton  oriental  ,  Gulo  orien- 
lalis  y  Horsfield.  Nous  décrirons  un 
peu  plus  au  long  celte  nouvelle  es- 
pèce encore  très-peu  connue.  Elle  a 
seize  pouces  de  long  depuis  le  bout 
du  museau  jusqu'à  l'oiiginc  de  la 
queue  ;  les  extrémités  antérieures 
ont  quatre  pouces  de  long;  les  pos- 
térieures sont  un  peu  plus  longues; 
la  queue  a  six  pouces.  Le  Mu- 
séum d'Histoire  naturelle  ne  pos- 
sède de  cette  espèce  qu'un  jeune  in- 
dividu n'ayant  que  sept  pouces  de 
long  :  c'est  d'après  lui  qu'est  i'aile 
la  description  suivante  :  les  bords  de 
la  lèvre  supérieure  ,  l'inférieure  ,  les 
joues,  presque  toute  la  poitrine,  pres- 
que tout  l'abdomen  ,  sont  d'un  blanc 
jaunâtre  ;  une  petite  ligne  de  même 
couleur  s'étend  le  long  de  l'épine 
dorsale  depuis  l'occiput  jusqu'à  la 
moitié  postérieure  du  corps;  quel- 
ques petites  taches  blanches  se  voient 
aussi  autour  de  l'œil  ;  le  reste  du  pe- 
lage est  brun  ;  les  doigts  sont  terminés 
par  des  ongles  forts  et  arqués;  le 
doigt  inleine  est  le  plus  petit  ,  soit  au 
pied  antérieur,  soit  au  postérieur; 
les  oreilles  sont  petites  et  delà  cou- 
leur générale  du  corps  ;  leur  contour 
est  cependant  blanchâtre;  quelques 
poils  blancs  se  voient  encore  à  l'extré- 
mité de  la  queue;  le  poil  laineux  est, 
comme  chez  le  Glouton  du  Nord,  gri- 
sâtre ;  enfin  la  tête  de  cet  Animal  est 
en  général  plus  allongée  que  celle 
des  espèces  précédentes.  Cette  espèce 
se  trouve  à  Java  :  on  la  nomme  dans 
le  pays  Nienteck. 

TOMK  vu. 


GLO  oU 

Nous  terminerons  l'histoire  de  ce 
genre  par  celle  d'un  Animal  qui  lui  a 
été  réuni  par  plusieurs  naturalistes, 
mais  qui  en  a  été  séparé  par  d'autres. 

Ratel,  Gulo  Capensis,  Dcsm.;  Vi- 
verra  Capensis  et  P .  melliuura  ,  Lin.; 
Vrsus  liidicus  ,  Sh.  Sou  système  den- 
taire a  beaucoup  de  raj-porls  avec 
celui  des  Chats  et  des  Hyènes,  dit  F. 
Cuvier:  à  la  mâchoire  supérieure,  il  a 
quatre  fausses  molaires,  deux  carnas- 
sières ,  deux  tubeiculeuses;  à  l'infé- 
rieure ,  six  fausses  molaires,  deux 
carnassières,  point  de  tuberculeuses; 
les  incisives  et  les  canines  sont  en 
inême  nombre  que  chez  les  Gloutons. 
Cet  Animal  est  d'ailleurs  très-remar- 
quable par  la  disposition  de  ses  cou- 
leurs ;  la  tête  et  le  corps  sont  en  des- 
sus d'uu  gris  beaucoup  plus  clair  en 
devant  ;  les  flancs  sont  presque  toul- 
à-fait  blancs  ;  le  reste  du  corps  est 
noir;  les  oreilles  sont  blanches  à  leur 
partie  supéiieure,  noires  à  leur  partie 
inférieure;  le  doigt  interne  est  ,  aux 
pieds  antérieurs  comme  aux  pieds 
postérieurs,  très-court,  et  les  ougles 
sont  forts  et  arqués  comme  dans  l'es- 
pèce précédente  :  ce  qui  n'existait 
pas  chez  elle  ,  ce  sont  de  longs  poils 
noirs  qui  garnissent  toute  la  surface 
supérieure  du  pied,  même  celle  des 
dernières  phalanges.  Le  Ratel  habite 
les  environs  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. Il  se  trouve  aussi  au  Sénégal. 
Cet  Animal  répand  une  odeur  désa- 
gréable ,  mais  qui  n'est  pas  compa- 
rable à  celle  des  Mouffettes  ;  il  creuse 
la  terre  avec  une  grande  facilité  ,  et 
il  est  très-friand  de  miel;  aussi  em- 
ploie-t-il  toute  son  industrie  à  s'en 
procurer;  il  se  trouve  pourvu  d'une 
défense  naturelle  contre  les  piqûres 
des  Abeilles;  car  sa  peau,  couverte 
de  poils  et  d'une  dureté  extrême  , 
est  presqu'impénétrable  aux  aiguil- 
lons de  ces  Insectes.  Les  nids  d'A- 
beilles posés  dans  les  Arbres  n'ont 
rien  à  craindre  du  Ratel.  On  dit 
qu'il  a  coutume  de  mordre  le  pied 
des  Arbres  oii  sont  ces  nids  ,  et  que 
ces  morsures  sont  pour  les  Hoîten- 
lols  un  signe  certain  de  la  présence 
des  Abeilles. 


586  GLO 

Le  célèbre  de  Humboldt  a  donné 
Je  nom  de  Gulu  Quitensis  à  un  pelit 
Carnassier  de  Quito,  dont  les  caractè- 
res sont:  aler ,  zunls  albis  diiabus 
iorigUudinalibus  iiotatus;  cauda  ex 
airu  et  albo  variegata.  Cuvier  et  Des- 
marcst  le  considèrent  coiimie  une 
Mouflette  ,  et  il  en  est  de  même  du 
MapurUo  du  même  voyageur.  Le 
Glouton  du  Lal)rador  de  Souuini  est, 
dit  Desmarest ,  un  vrai  Blaireau  ,  ou 
le  Carcajou  de  Buflbn. 

Cuvier  (  Ossemens  Fossiles ,  T. 
IV,  pi.  58,  fig.  1  et  2  )  a  repré- 
senté une  tète  fossile  de  Glouton 
trouvée  à  Caylenreuth.  On  a  trouvé 
aussi  aux  environs  de  Muggendoril 
une  demi-mâchoire  inférieure  ,  puis 
une  tèle  de  la  même  espèce.  One 
troisième  tèle  a  été  trouvée  aussi  dans 
la  caverne  de  Sandwich ,  caverne 
très-riche  en  ossemens  d'Ours.  La 
tête  fossile  ne  i-essemble  ,  dit  Cuvier  , 
qu'au  Glouton  du  Nord,  mais  elle 
lui  rcssembe  à  un  point  étonnant. 
Les  deux  premières  têtes  n'étaient 
point  entourées  de  Stalactite,  mais 
seulement  de  ce  limon  jaunâtre  et 
friable  dans  lequel  les  os  des  cavernes 
sont  enterrés.  La  conservation  de 
l'iHic  d'elles  était  parfaite  ;  les  dents 
en  sont  encore  brillantes,  et  le  tisiu 
des  os  n'est  point  altéré,  (is.  g.  st. -h.) 

"  GLOUÏRON.  BOT.  PII  AN.  Syn. 
de  Xanlhium  Strumaiium.  Ce  nom  a 
aussi  été  donné  à  la  Bai'danne.    (li.) 

GLOXINIE.  Xiloxuda.  bot.  piian. 
L'Héritier  a  retiré  ,  et  avec  juste  lai- 
son  ,  du  genre  Maityiiia,  l'espèce  dé- 
crite par  Linné  sous  le  nom  de  M. 
pc/e/inis,  pour  en  former  un  nouveau 
genre  qu'il  nomme  Gloxinla.  Ce  nou- 
veau genre  ,  en  effet ,  appartient  à  la 
famille  des  Gcsuériées,  tandis  que  le 
Mailynla  fait,  partie  des  Bignonia- 
cées  ou  des  Sésamées  de  Kunlli.  Voici 
les  caractères  du  genre  Gloxinie  :  le 
calice  est  adhérent  avec  l'ovaire  inière, 
terminé  par  un  limbe  à  cinq  divisions 
très-profondes  et  presque  égales.  La 
corolle  est  monopétale,  subeampa- 
nulée,  allongée  ,  un  peu  oblique,  à 
cinq  lobes  recourbés ,  arrondis  et  via 


GLU 

peu  inégaux.  Les  étamines  sont  di- 
<lynames.  L'ovaire  est  infère,  à  une 
seule  loge,  contenant  deux  tropbo- 
spermes  pariétaux  et  opposes,  sinueux 
et  recouverts  d'une  multitude  de  pe- 
tits ovules.  Le  style  est  simple  et 
oblique,  terminé  par  un  stigmate 
évasé,  simple,  légèrement  concave, 
l^e  Iruit  est  une  capsule  uniloculaire, 
bivalve.  Ce  genre  diffère  surtout  des 
Martynia  par  son  ovaire  infère. 

La  Gloxinie  maculée  ,  Gloxinia 
?naculata ,  l'Hérit.  ,  Silrp.  Nov.  ,  p. 
i49,  ou  Mai ly nia  perennis ,  L. ,  est 
originaire  de  l'Amérique  méridio- 
nale; sa  racine  est  vivacc;  sa  tige, 
haute  d'un  pied  ,  porte  des  feuilles 
opposées  ,  ovales  ,  presque  cordifor- 
mes,  dentées  et  glabres.  Les  fleurs 
sont  très-grandes,  d'un  beau  bleu, 
légèrement  pubescentes  ,  portées  sur 
des  pédoncules  axillaires  et  uniflores. 
On  la  cultive  dans  les  serres  oii  elle 
est  assez  commune  (a.  b.) 

GLU  ,  GLUE.  BOT.  piian.  Matière 
gommo-résineuse   impure  qui  est  le 
résultat  de  la  putréfaction  lente  delà 
seconde  écorce  broyée  et  cuite  dans 
l'eau  ,  du  Houx  commun ,  llex  Aqid- 
folium  ,   L.  Elle  est  verdâtre,  filante 
et  tenace,  d'une  odeur  oléagineuse  , 
piquante  ,  d'une  saveur  amère;   elle 
est  insoluble  dans  l'eau,  décompo- 
sable  par  la  plupart  des  Acides  qui 
ont  sur  elle  une  action  plus  ou  moins 
vive  et  variée.__Le  contact  de  l'air  la 
brunit  et  la  dessèche;  exposée  au  feu  , 
elle  se  fond  ,  s'enflamme,  et  laisse  un 
cbarbon  spongieux  ;   elle  donne  à  la 
distillation  des  Gaz  Acide  carboni- 
que, Oxide  de  Carbone,  et  Hydro- 
gène   carboné,  des  Acides  acétique 
et  oxalique  ,  une  huile  épaisse  ,  bitu- 
mineuse,   et  enfiu  un  résidu  chai- 
bonueux  et  salin.  Tout  le  monde  con- 
naît l'usage  de  la  Glu  pour  prendre 
les  petits  Oiseaux  à  la  pipée  ;  l'extrc- 
me  viscosilé  de  cette  matière  colle  et 
enlace  les  plumes  et  rend  nul  le  jeu 
des  ailes.  (dr..z.) 

GLUCINE.  MIN.  Matière  blanche , 
inodore,  insipide  ,  happant  à  la  lan- 
gue ,  douce  au  toucher ,  que  Yauque- 


GLU 

lin  ,  qui  la  découvrit  en  1798  ,  regar- 
da comme  une  substance  terreuse 
particulière  ,  mais  que  des  travaux 
postérieurs  loiulciit  à  l'aire  consitlcrcr 
comme  l'Oxide  d  un  métal  qui  serait 
le  Gluciiiium^.  La  Cilucine  est  conte- 
nue dans  rLincraudo,  l'Aigue-Ma- 
rine  cl  l'Euclase ,  tous  minéraux 
précieux  dont  on  ne  la  encore  obte- 
nue qu'eu  très-petites  quantités.  Cette 
substance  est  remarqualjle  parla  pro- 

1>i  iélé  dont  elle  jouit  de  iormer  avec 
es  Acides  des  Sels  sucres,  d'oii  lui 
€St  vetju  son  nom  dérivé  du  mot  grec 
qui  signifie  doux.  La  pesanteur  spéci- 
fique de  la  Glucine  est  2,967  ;  inalté- 
rable à  l'air  dont  elle  n'absorbe  qu'a- 
vec peine  le  peu  d'Acide  carbonique 
qui  y  est  contenu  ,  insoluble  dans  l'eau 
et  infusible  même  à  une  lempéiatui e 
très-éicvéc.  La  Glucine,  que  son  ex- 
trême rareté  rend  très-chère  ,  est  1  es- 
tce  sans  usage.  (dr..z.) 

GLUE  DES  CflÊNES.  bot. 
CRYPT.  L'un  des  noms  vulgaires  de 
la  FistuKne  Langue  de  Bœuf,      (b.) 

*  GLUET.  BOT.  THAN.  Nom  de 
pays  du  Loianihus  spicaius  à  Masca- 
reigne.  (b.) 

*  GLUMACÉES.  Glumaceœ.  bot. 
rnAN.  Quelques  auteurs  nomment 
ainsi  un  vaste  groupe  de  Monocoty- 
lédones  dont  le  principal  caractère 
résiderait  dans  leurs  enveloppes  flo- 
rales de  consistance  scarieuse  que 
l'on  appelle  Glume  dans  les  Grami- 
nées. Outre  celles-ci  ,  les  Glumacées 
se  composeraient  des  Cypéracées  et 
desJoncées.  f^.  ces  mots.        (CN.) 

GLU.ME.  Gluma.  bot.  piian.  Ce 
terme  a  été  spécialement  employé 
par  les  botanistes  pour  désigner  les 
écailles  florales  des  Graminées.  Mais 
tous  les  auteurs  ne  lui  ont  pas  donné 
lenxêmeseus.  Ainsi  Linné,  Jussieu  et 
beaucoup  d  autres  appliquent  ce  nom 
aux  deux  écailles  les  plus  extérieures 
de  chaque  épillet ,  et  dans  ce  sens  di- 
sent Glume  uuivalve  ,  bivalve  ,  etc. 
Palisot  de  Beauvois,  dans  sou  Agros- 
tographic,  appelle  Glume  chacune 
des  valves  de  la  Glume  de  Linné  , 


GLU  387 

qu'il  nomme,  balle.  Le  professeur  Ri- 
chard ,  au  contraire  ,  désigne  la  Glu- 
me de  Linné  sous  le  nom  de  lépicène, 
et  réserve  celui  de  Glume  pour  les 
deux  écailles  intérieures  qui  appar- 
tiennent à  chaque  fleur,  f^.  LÉPi- 
cÈWK  et  Gkaminéks.  (a.  11.) 

G  L  U  M  E  L  L  E .  (i  lu  met/a .  bot  . 
niAN.  Le  professeur  Richard  appelle 
ainsi  l'organe  que  ,  dans  les  Grami- 
nées ,  Linné  et  beaucoup  d'autres  bo- 
tanistes ont  appelé  nectaire.  La  Glu- 
mclle  se  compose  dune  ou  deux  par- 
ties d'une  forme  et  d'une  structure 
foit  variables,  qui  portent  le  nom  de 
paléoles.  Beauvois  nomme  cet  organe 
Lodiculc  et  Uesvaux  Glumellulc. 

(A.B.) 

•  GLUMELLULE.  Glumellula. 
BOT.  rnAN.  Desvaux  avait  donne  ce 
nom  à  l'organe  nommé  Nectaire  par 
Linné,  Lodicule  par  Beauvois,  Glu- 
melle  par  Richard  dans  la  farailledes 
Graminées.  (a.r.) 

GLUPISHA.  OIS.  Syn.  de  Pétrel- 
Puflin  gris-blanc.  V.  Pétrel. 

(DR..Z.) 

GLUTA.  BOT.  PHAisr.  Genre  de  la 
Peutandrie  Monogynie,  établi  par 
Linné ,  mais  encore  trop  impar- 
faitement connu  pour  qu'on  puisse 
fixer  sa  place  dans  l'ordre  natu- 
rel. Lamarck  lui  avait  assigné  quel- 
ques rapports  avec  les  Sterculies ,  et 
De  CandoUe  [Frodiom.  Regn.  P'eget. 
Isat.  1  ,  p.  5oi  )  l'a  rangé  dans  la  fa- 
mille des  Byttnériacécs  ,  à  la  suite  de 
la  section  des  Dombéyacées.  Il  oflFre 
les  caractères  suivans  :  calice  cam- 
panule ,  membraneux,  caduc;  cinq 
pétales  lancéolés  ,  plus  longs  que  le 
calice  ,  agglutinés  contre  le  torus  qui 
soutient  l'ovaire  ;  étamines  monadel- 
phes  collées  aussi  contre  le  torus, 
saillantes  et  libres  au  sommet;  an- 
thères arrondies  ,  oscillantes  ;  ovaire 
o.boval,  surmonté  d'un  seul  style; 
fruit  inconnu. 

Le  Giuta  Benghas  ,  L. ,  est  un  Ar- 
bre qui  croît  à  Java  ,  dont  les  bran- 
ches et  les  bourgeons  sont  pubescens, 
les  feuilles  lancéolées,  obtuses,  en- 
tières ,  lisses  des  deux  côtés,  et  les 


388  GLU 

tleurs  disposées  en  panicules  comme 
celle  de  la  Clematia  FLammula  ,  L. 

(G..N.) 

GLDTAGO.  BOT.  phan.  Sous  ce 
nom  ,  Commerson  a  voulu  établir  un 
genre  qui  n  a  pas  été  adopté  ,  parce 
qu'il  ne  diffère  pas  du  Lora/Uâus.  V. 

LORANTHE.  (G..N.) 

GLUTEN.  zooL.  bot. Substance  vé- 
géto-anima le  qui  constitue  l'un  des  ma- 
tériaux les  plus  abondans  des  graines 
céréales.  Ou  l'obtient  ordinairement 
en  formant  avec  de  la  farine  de  Fro- 
ment et  de  l'eau  une  pâte  de  consis- 
tance moyenne  ;  on  malaxe  ensuite 
cette  pâte  sous  un  petit  filet  d'eau  qui 
entraîne  insensiblemeBt  les  subs- 
tances solubles  et  étrangèi'es  au 
Gluten;  celui-ci  reste  seul  entre  les 
doigts  sous  la  forme  d'une  matière 
suigcneris,  molle,  collante,  très-élas- 
tique, d'uM  blanc  grisâtre,  qui  prend 
un  aspect  argentin  lorsque  l'on  étend 
la  substance  ,  comme  l'on  poun-ait 
faire  d'une  membrane  ;  son  odeur  est 
fade  ,  assez  semblable  à  celle  des  os 
lorsqu'on  les  racle;  il  est  insipide  ; 
exposé  à  l'acfion  de  l'air  sec,  il  se 
dessèche  ,  devient  semi-transparent 
et  cassant  ;  sa  couleur  alors  tire  sur 
le  noirâtre  ;  si,  au  contraire  ,  on  l'a- 
Landonse  au  contact  d'un  air  humi- 
de ,  il  s'altère  et  se  décompose.  La 
chaleur  opère  également  sa  décompo- 
sition ,  et  lorsqu'on  en  recueille  les 
produits,  on  trouve  de  l'Acide  car- 
bonique et  de  rOxide  de  Carbone,  de 
l'Hydrogène  carburé,  du  sous-carbo- 
nate d'Ammoniaque  ,  de  l'huile  em- 
pyreumatique,  et  un  résidu  char- 
îaonné.  Les  Alcalis  et  la  plupart  des 
Acides  le  dissolvent  5  le  sulfurique 
le  carbonise  ,  le  nitrique  a  sur  lui  la 
même  action  que  sur  les  matières 
animales.  Il  paraît  n'éprouver  aucu- 
ne altération  de  la  part  de  l'Alcohol , 
de  l'Ether  ni  des  huiles  ;  l'eau  bouil- 
lante le  rend  spongieux  et  le  dur- 
cit au  point  de  deveuir  fragile;  leau 
froide  et  à  l'abri  du  contact  de  l'air 
1«  décompose  lentement ,  et  en  don- 
nant lieu  à  une  production  d'Acide 
carbonique  et  de  Gaz  hydrogène;  le 


GLY 

Gluten  se  transforme  ensuite  en  une 
pâle  grise,  filante,  acidulé  ,  et  si  on 
laisse  se  compléter  la  décomposition, 
on  recueillera  successivement  de 
l'Ammoniaque,  de  l'Acide  acétique, 
de  l'Acide  caséique  et  de  l'Oxide  ca- 
séeux.  Le  Gluten  seul  est  encore  sans 
usage;  néanmoins,  il  est  le  principal 
agent  de  la  fermentation  panaire,  car 
la  fécule  sans  Gluten  n'est  pas  sus- 
ceptible de  former  de  pâte  levée , 
quelle  que  soit  la  quantité  de  ferment 
que  l'on  y  puisse  ajouter.  La  raison 
en  est  facile  à  saisir  :  le  ferment  que 
l'on  ajoute  à  la  pâte  donne  lieu  à  di- 
verses décompositions  et  recomposi- 
tions que  la  chaleur  rend  très-rapi- 
des ;  il  se  dégage  des  fluides  élasti- 
ques qui,  soulevant  la  matière  gluti- 
neuse  ,  s'y  trouvent  renfermés  com- 
me dans  un  tissu  impénétrable;  la 
chaleur  dessèche  toutes  les  cloisons 
ou  enveloppes  ,  et  le  pain  qui  en  ré- 
sulte est  d'autant  plus  léger  et  plus 
blanc  que  la  fécule  avec  laquelle  on 
le  prépare  contient  plus  de  Gluten. 
Ce  Gluten  pourrait  n'être  qu'un  étal 
de  ce  que  Bory  de  Saint-Vincent  ap- 
pelle Matière  muqueuse  dans  spn  Mé- 
moire sur  la  matière  considérée  dans 
les  rapports  de  l'histoire  naturelle. 
f^.  Matière.  (dr..z.) 

GLUTIER.   BOT.    PHAN.  r.    Sa- 

PIUM. 

GLUTINARIA.  bot.  phan.  Heis- 
ter  donnait  ce  nom  à  la  Sauge,  Le 
Terminalia  anguslifolia,  qui  produit 
une  résine  molle  et  balsamique ,  avait 
aussi  été  nommé  Glutinaria  par  Com- 
merson. F .  Badamier.  (g..n.) 

GLYGERATON.  bot.  phan. 
(Ruell.)  Syn.  ancien  de  Réglisse.  F". 
ce  mot.  (b.) 

*  GLYCÈRE.  Glycera.  annel. 
Genre  de  l'ordre  des  Néréidées,  fa- 
mille des  ]Néréides,  fondé  par  Savigny 
(Syst.  des  Aunelides,  p.  12  et  56;  qui 
lui  assigne  pour  caractères  dislinc- 
tits  :  point  d'antenne  impaire  ;  anten- 
nes courtes  ,  égales ,  de  deux  articles  ; 
point  de  mâchoires;  trompe  sans  ten- 
tacules à  son  orifice  ;  point  de  cirres 


GLt 

lentaciilaires ,  ni  de  pieds  en  cf-clcs 
denteldes  ;  tous  les  cirrcs  en  mame- 
lons très -courts;  des  branchies  dis- 
tinctes. Les  Glycères  s'éloignent  des 
Lycoiis  et  des  Neplithys  par  l'absen- 
ce des  mâchoires.  Elles  avoisinent, 
sous  ce  rapport,  les  genres  Aricic, 
Ophélie,  liesionc,  Myrianc  ,  Phyllo- 
docë  et  Syllis,  mais  elles  en  diftercnt 
cependant  par  des  caractères  assez 
faciles  à  saisir  et  tires  essentielle- 
ment de  la  trompe  ,  de  l'absence  des 
cirres  tcntaculaires  et  des  pieds  en 
crêtes  dentelées  ,  de  la  lorme  mame- 
lonnée des  cirres  ,  enfin  de  l'existence 
des  branchies. 

Considérées  en  détail  etdansles  di- 
vers points  de  leur  organisation,  les 
Glycèrei  présentent  encore  plusieurs 
caractères   zoologiques  importans   à 
noter.   Leur  tête  est  élevée  en  cône 
pointu  et  parfaitement  libre  ;  elle  pré- 
sente la  bouche,  les  yeux  et  les  an- 
tennes.  La  bouche  offre  une  trompe 
longue,  cylindrique,    un  peu  clavi- 
fornie,d'un  seul  anneau,   sans  plis 
ni  tentacules  à  son  orifice;  on  ne  voit 
point  de   mâchoires.  Les   yeux  sont 
peu  distincts;  les  antennes  sont  in- 
complètes; l'impaire  est  nulle ,  les  mi- 
toyennes sont  excessivement  petites, 
divergentes,  bi -articulées  et  subu- 
lées  ;  les  extérieures  sont  semblables 
aux  mitoyennes  et  divergent  en  croix 
avec  elles.  Le  corps  est  linéaire  ,  con- 
vexe, à  segmens  très-nombreux;  le 
Eremier    des   segmens   apparens   est 
eaucoiip  plus  grand  que  celui   qui 
suit;  il  donne  insertion  aux  pieds  et 
aux  branchies.    Les  pieds  sont  tous 
ambulatoires,   sans  exception  de   la 
dernière  paire;  ils  ont  deux   rames 
réunies  en  une  seule  pourvue  de  deux 
faisceaux  desoies,  divisés  chacun  en 
deux  autres;  les  premiers  ,  seconds, 
troisièmes  et  quatrièmes  pieds  sont  à 
peu  près   semblables   aux    suivans , 
mais  fort  petits,  surtoutlespremiers  , 
et  portés  sur    un  segment  commun 
formé  parla  réunion  des  quatre  pre- 
miers  segmens  du    corps  ;  les  soies 
sont  très-simples  ,  les  cirres  sont  iné- 
gaux, les  supérieurs  ont  la  forme  de 
mamelons  coniques  et  les  inférieurs 


GLY  S8$ 

sont  à  peine  saillans;  la  dernière 
paire  de  pieds  est  séparée  de  la  pé- 
nultième et  tournée  directement  en 
arrière.  Les  branchies  consistent  , 
pour  chaque  pied  ,  en  deux  languet- 
tes charnues,  oblongues ,  finement 
annelées,  réunies  par  leur  base  et 
attachées  à  la  face  antérieure  dés  deux 
rames  sur  leur  suture.  Savigny  dé- 
crit une  seule  espèce  : 

La  Glycère  unicoune  ,  Glyceris 
uriiconùs  ,  Savigny,  Nereis  unicor- 
nis,  Cuvier  ((Collection),  qui  est 
peut-être  la  même  que  la  Nereis  alba 
de  MiUler  (Zool.  T.  n  ,  tab.  6i2  ,  fig. 
6,  7)  et  de  Linné  {Syst.-JS'at.  ,  édit. 
Gmel.  ,  p.  .Siig,  n"  20).  Sa  patrie  est 
inconnue.  Il  serait  sans  doute  à  dési- 
rer ,  pour  confirmer  l'établissement 
de  ce  nouveau  genre,  que  plusieurs 
espèces  ou  au  moins  un  as^ez  grand 
nombre  d'individus  aient  été  obser- 
vés à  l'état  frais,  (aud.) 

GLYCERIE.  Glyceria.  bot.  phan» 
Genre  de  la  famille  des  Graminées 
et  de  la  Triandrie  Digynie  ,  L, ,  éta- 
bli   par    H.    Brown    (  Prodr.    Flor. 
Nou.-Holl.  ),  et  adopté  sous  le  mê- 
me nom  par  Palisot-Beauvois  (Agros- 
tographie  ,  p.  96) ,  quoique  ce  bota- 
niste eût  proposé  le  nom  de  Desvauxie 
dans    un    mémoire  lu  à    l'Académie 
des  Sciences  de  Paris.  Ses  caractères 
sont  :  lépicène    multiflore   bivalve  ; 
épillet  rond,    mutique;  glume   im- 
berbe, à  valvules  très-obtuses  ,  éga- 
les  en  longueur;   écaille    hypogyne 
unique,    charnue,    demi-sculellée,- 
stigmates  décomposés;  caryopse  libre, 
oblong,   sillonné   d'un    côîé  ;   fleurs 
disposées  en  paniculcs.  En  adoptant 
ce    genre,  Palisot-Beauvois   observe 
qu'il   y    a  deux   écailles    hypogynes 
tellement  soudées  entre  elles,  que  R. 
Brown  les  a  considérées  comme  n'en 
formant  qu'une  seule.  Cette  observa- 
tion ne  nous  a  pas  semblé  exacte  lors- 
que nous  avons  voulu  la  vérifier.  L'il- 
lustre botaniste  anglais  n'a  pas  cru 
devoir  y  déférer,  puisque,  d^ns  un 
ouvrage  récemment  publié  (  Chloris 
MelwilUana  ,  p.  Sa  )   il  assigne  au 
Pleuropogon  ,  genre   nouveau    très- 


voisin  du  Glyceria.,  comme  un  des 
caractères  qui  le  distinguent  de  celui- 
ci  ,  deux  écailles  distinctes  ,  rappro- 
chées ,  courtes  ,  légèrement  coliéren- 
tes  par  la  base  ,  mais  séparables  sans 
déchirement.  Le  Fesîuca  Jluitans , 
L.,  est  le  t^'pe  du  genre  Glyceria. 
Cette  Plante,  qui  est  commune  dans 
les  fossés  pleins  d'eau  de  toute  l'Eu- 
rope,  se  retrouve  en  des  contrées  ilu 
globe  fort  éloignées  ,  et  particuliè- 
rement à  la  Nouvelle-Hollande. 

*  Nuttall  (  Gênera  of  north  Jmer. 
Plants ,  II ,  pag.  177  )  a  de  nouveau 
proposé  le  nom  de  Glyceria  pour  un 
genre  de  la  famille  des  Ombellifè- 
res,  formé  aux  dépens  des  Hydroco- 
lyles  de  Linné.  Il  se  composerait  des 
H.  Asiatica  ,  L.  ;  H.  sibthorpioides  , 
Lamk.  ;  H.  ficaiioides ,  Lamk.  ;  H. 
triflora  ,  Ruiz  et  Pavon.  Ce  genre  ne 
saurait  conserver  le  nom  que  son  au- 
teur lui  a  imposé  ,  vu  l'antériorité  et 
l'admission  du  Glyceria  de  Robert 
Erown  ;  d'adleurs  il  n'a  pas  été  adopté 
dans  les  ouvrages  dont  la  publication 
est  postérieure  à  celle  de  Nuttall. 
Dans  sa  Monographie  des  Hydroco- 
tyles  ,  notre  collaborateur,  Achille 
Richard  ,  exprime  formellement  son 
opinion  sur  le  genre  Glyceria  tle  ce 
dernier  auteur.  Il  assure  que  la  for- 
medes  fruits  ne  peut  fournir  un  ca- 
ractère générique  (le  Glyceria  a  un 
fruit  en  noix,  tronqué  et  comprimé 
latéralement  )  ,  car  les  difl'érences 
qu'ils  offrent  sont  fort  légères  et  très- 
peu  en  rapport  avec  les  caractères  ti- 
rés des  autres  parties.  /^^.  Hydroco- 
TVI>E.  (G..N.) 

*  GLYCICIDA  ,  GLYCISIDE  et 
GLYCYSIDE.  bot.  piian.  Ces  divers 
noms  désignaient  la  Pivoine  des  jar- 
dins chez  les  anciens.  (b.) 

GLYCIMÈRE.  Glycimeris.  îîgll. 
Genre  de  la  famille  des  Solénacées  de 
Lamarck,  et  de  celle  des  Enfermés 
de  Cuvier,  établi  ,  dès  1801 ,  dans  le 
Système  des  Animaux  sans  vertèbres 
de  ce  premier  auteur  ,  et  adopté  en- 
suite parles  conchyliologues  français. 
Daudin  avait  déjà  proposé  ce  genre 
sous  le  iiom  de  Sertodarre  qui  n'a  pas 


pas 


GLY 

été  adopté  ,  et  qu'Ocken  a  changé  en 
Cyrtodaria.  Linné  avait  confondu  ces 
Coquilles  avec  les  Mvcs  ,  avec  les- 
quelles ,  il  est  vrai ,  elles  ont  beau- 
coup de  rapports  ,  mais  dont  elles  se 
distinguent  néanmoins  très-facile- 
ment par  les  caractères  suivans  : 
Animal  inconnu  ,  probablement  fort 
analogue  à  celui  des  Solens  ou  des 
Myes;  coquille  transverse  ,  très-bâil- 
lante  de  chaque  côté  j  'charnière 
calleuse  ,  sans  dents  ;  nymphes  sail- 
lantes en  dehors;  ligament  extérieur. 

Il  est  probable  que  les  Glycimères 
vivent  enfoncées  dans  le  sable  com- 
me les  Solens  et  les  Myes  ;  cepen- 
dant on  n'a,  à  cet  égard,  aucune  ob- 
servation ;  on  n'en  juge  que  par  l'a- 
nalogie ,  et  il  n'y  a  qu'un  fort  petit 
nombre  d'espèces  connues.  Elles 
sont  fort  rares  et  recherchées  dans 
les  collections.  Nous  signalerons  sur- 
tout :  • 

La  Glycimèke  stltque  ,  Glyci- 
meris siliqua  ,  Lamk.  ,  Anim.  sans 
vert.  T.  V,  p.  458,  n°  1  ;  Glycimeris 
incrassala,  Lamk.,  Syst.  des  Anim. 
sans  vert.,  1801,  p.  126;  Mya  siliqua, 
Chemnitz,T.  ii,tab.  198,  f.  ig54.Elle 
est  figurée  dans  la  sixième  livraison 
des  planches  de  ce  Dictionnaire  :  elle 
est  assez  grande  ,  couverte  d'un  épi- 
démie biun  foncé  ou  noir ,  d'un 
blanc  grisâtre  en  dedans,  très-épaisse 
et  laissant  voir  les  impressions  du 
manteau  profondément  creusées,  ce 
qui  indique  l'existence  de  siphons 
fort  grands;  la  charnière  n'a  point  de 
dents  ;  elle  est  formée  par  un  bourre- 
let assez  irrëgulier  ,  décurrent  sur  le 
bord.  (D..H.) 

GLYCINE.  Glycine,  bot,  wian. 
Genre  de  la  famille  des  Légumineuses 
et  de  la  Diadelphie  Décandrie  ,  L.  , 
ainsi  caractérisé  :  calice  quinquéfide 
ou  quinquédenté  muni  de  bractées,  les 
divisions  acuminées  ,  l'inférieure  plus 
grande  que  les  autres;  étendard  ovale, 
émarginé,  réfléchi  et  étalé;  ailes  bi- 
déntées  à  la  base  ;  carène  le  plus  sou- 
vent courbée,  plus  courte  que  l'éten- 
dard ;  ovaire  à  deux  valves  et  ceint 
d'im  disque  annulaire  à  sa  basej  lé- 


GLY 

guiue  sessile ,  quelquefois  stJpilé  , 
ohlong,  comprime  ,  à  deux  graines. 
C'est  ainsi  que  Kunlli  (  Aof .  Gênera 
et  Spec.  Plant,  œquinoct.,  tab.  G  ,  p. 
4i8)  a  récemment  exposé  les  carac- 
tères de  ce  genre  sur  lequel  les  auteurs 
sont  loin  de  s'accorder.  G.iertner  et 
Jussieu  ont  observé  que  Linné  et  plu- 
sieurs auteurs  modernes  l'avaient 
composé  d'espèces  hétérogènes  ,  et 
qu'il  demandait  un  examen  ultérieur. 
Mœnch  foi  ma  ensuite  aux  dépens  des 
Glycines,  le  genre  y/^>/o5  que  l'ursh 
et  JNuttall  ont  adopté.  Ce  dernier  a 
en  outre  créé  les  genres  Amphicarpa 
et  If'istaria,  dont  les  types  sont  le 
Glycine  monoica  et  le  Glycine  fni- 
tesccns.  Venlenat,  dans  le  Jardin 
de  Malmaison  ,  a  ,  de  son  côté,  cons- 
titué le  genre  Kennedia  ,  composé  de 
plusieurs  espèces  de  Glycines.  Enfin  , 
Du  Petitïhouars  (Gênera  Nopa  Ma- 
dagascar.,  p.  2  5)  a  fait  son  genre 
f'uandzeia  avec  le  Glycine  suljterra- 
nea  ,  L.  J>^.  chacun  de  ces  mots.  La 
synonymie  des  espèces  de  Glycines  a 
été  fort  embrouillée  par  la  grande 
quantité  des  Plantes  de  ce  genre  ,  que 
les  auteurs  ont  décrites  sous  d'autres 
noms  génériques.  Ainsi  VOnonis  ar- 
gentea ,  L.  fils  ,  est  le  Glycine  argen- 
Ica,  Tiumb,  ;  le  Dolichus  polysta- 
c//yos,  Thunb.  ,  a  été  nommé  par 
Willdenow  Gl.  floribunda-,  Vahl  a 
donné  le  nom  de  Gl.  picta  au  Crota- 
laria  iineata  ,  Lamk.  ,  etc. 

Parmi  lescï^pècesqui  appartiennent 
bien  certainement  aux  Glycines  , 
Kunth  {loc.  cil.)  mentionne  les  Gly- 
cine tomentosa ,  Michx.  ;  Gl.  reticula- 
ta,  Swarlz;  Gl.  rhoînbifulia ,y^ï\\à.  ; 
GL  angustifolia ,  Jacq.  ;  Gl.  picta, 
Vahl;  Gl.  suau'colens ,  lu.  ,  Suppl.; 
Gl.  striata ,  Jacq.  ;  Gl.  nummularia  , 
L.  ;  Gl.  phaseoloides  ,  Sw^aitz  ;  Crota- 
laria  psoralioides ,  Lamk.;  Crotala- 
ria  macruphylla  ,  Willd.  ;  Dolickos 
minimus  ,  Jacq.  ;  Crotalaria  rolundi- 
folia  ,  Poirel ,  etc. 

En  adoptant  les  réformes  opérées 
dans  le  genre  Glycine  de  Linné  ,  par 
Mœnch  ,  Yentenat,UuPetit-Thouars 
etNuttall,  il  ne  restera  qu'environ 
quarajile  véritables  espèces  qui  crois- 


GLY  S91 

sent  dans  les  ilix^jjl-scs  jrarties  des  ré- 
gions chaudes.  Quelques-unes  habi- 
tent aussi  les  contrées  tempérées  de 
l'Amérique  septentrionale.  Ce  sont 
des  Plantes  herbacées  ou  sous-ligneu- 
ses ,  dont  les  tiges  sont  di  oitcs  oa  vo- 
lubiles;  les  stipules  cauliiiaires  peti- 
tes ;  les  feuilles  tcrnées ,  rarement 
simples  ;  les  fleurs  jaunâtres  ,  en 
grappes  axillaircs  et  terminales  ,quel- 

3uefois  solitaires ,  et  les  bractées  ca- 
uques.  (g..n.) 

GLYCISIDE  ET  GLYCYSIDE.  bot. 

THAN.  y.  GlICICIDA. 

GLYCOSMIS.   BOT.  pn.\N.   Genre 
de  la  famille  des  Aurantiacées  ,  Dé- 
candrie   Monogynie  ,  L.  ,  établi   par 
Correa(Ann.  du  Mus.  vi,  p.  ô84)  d'a- 
près deux  espèces  d'Arbres  qui  crois- 
sent sur  la  côte  du  Coromandel ,  et 
qui  avaient  été  décrites  et  figurées  par 
Roxburgh  (  Plant,  de  Corom.  i,  tab. 
84-85  )  comme  des  Limonia.  Il  a  pour 
caractères  :  un  calice  à  cinq  dents  , 
avec  lesquelles  alternent  cinq  pétales; 
dix  étamines  à  filets  libres,  subulés, 
planes,  à  anthères  ovoïdes  ;  un  style 
court,  cylindrique;  un  ovaire  à  cinq 
loges    contenant   chacune    un    seul 
ovule,  et  pour  fruit  une  baie  plutôt 
charnue  que  pulpeuse  ,  qui ,  suivant 
Correa  ,    contient  cinq  graines,  et, 
suivant  De   Candolle ,  se  réduit  par 
avortement  à  une  ou  deux  loges  ;  la 
graine  suspendue    se  compose  d'un 
embryon    à   cotylédons    très-courte- 
ment  auriculés  à  leur   base  ,  recou- 
vert d'une  pellicule  membraneuse; 
les  feuilles  glabres  sont  pinnées  avec 
une  impaire  ,  et  parsemées  de  points 
glanduleux  ,  comme   il   arrive  géné- 
ralement dans  les  Aurantiacées;  l'in- 
florescence est  presque  terminale.  Des 
deux   espèces  ,   l'une  ,  le   Glycosmis 
arborea ,    a   ses    folioles   oblongucs, 
étroites  et  dentées;  l'autre,  le  G  pen- 
taphylla,  les  a  ovales  et  entières. 

(a.d.j.) 
*  GLYCYDIDERMA.  bot.  crypt. 
Ce  nom  ,  le  seul  peut-être  qui ,  dans 
Paulet ,  ne  soit  pas  imaginé  contre 
toutes  les  règles  de  la  terminologie  , 
paraît  désigner,  chez  ce  fougologue,, 


Sga  GLY 

legenreantérîeureinent  nommé  Geas- 
truin.  Il  ne  peut  conséqucmment  être 
adopté.  F".  GÉASTRE.  (b.) 

GLYCYPICROS.  bot.  phan.  C'est- 
à-dire  doux  et  amer.  Syn.  de  Sola- 
rium Dulcamara  dans  le  mo^en  âge. 

(B.) 

GLYCYRHIZITES.  bot.  piian. 
Syn.  à'jlbrus  preca/orius  ,  qu'on  ap- 
pelait vulgairement  à  Saint-Domin- 
gue graines  de  Réglisse.  (b.) 

GLYCYRRHIZA.  bot.  phan.  r. 

RÉGLISSE. 

*  GLYCYS.  BOT.  PHAN.  Ancien 
syn.  d'Aurone.  /^.  ^le  mot  et  Armoi- 
SJE.  (b.) 

*  GLYPHIDE.  Gljphis.  bot. 
CRVPT.  (  lAchens.  )  Ce  genre  établi 
dans  le  Synopsis  Lichenuni  d'Achar, 
développé  et  figuré  dans  les  Tran- 
sactions de  la  Société  Linnéenue  de 
Londres,  \ol.  13  ,  est  placé  dans 
notre  méthode  parmi  les  Verruca- 
riées,  sous-ordre  de  Glyphidées.  Ses 
caractères  génériques  sont  d'avoir 
un  thallus  crustacé  cartilagineux, 
plane,  étendu  ,  attaché  et  unifor- 
me ;  des  apothécies  sous-cartdagi- 
neuses  ,  rotundo-linéaires  ,  formées 
d'une  substance  propre,  colorée  à 
l'intérieur,  homogène  ;  la  partie  ex- 
térieure est  sillonnée  par  des  impres- 
sions canaliculées,  immergées,  ob- 
longues  ,  sous -cartilagineuses.  Ce 
genre  dont  Achar  avait  fait  con- 
naître une  espèce  dans  la  Lichéno- 
graphie  universelle  parmi  les  Gra- 
phis,  et  plusieurs  autres  dans  les  Ac- 
tes de  la  Société  de  Gorenki  comme 
étant  desTrypéthélies,  n'a  point  d'in- 
dividus en  Europe.  Les  espèces  qui 
le  composent ,  encore  peu  nombreu- 
ses ,  croissent  toutes  sur  l'éplderme 
des  écorces  saines,  et  se  lient  aux 
Graphidécs  par  le  genre  Sarcogra- 
phe  dont  il  diffère  cependant  essen- 

,  tiellement  ;  les  lirelles  du  Sarco- 
graphe  sont  enchâssées  dans  la  base 
charnue  qui  les  supporte,  sans  jamais 
faire  corps  avec  elle  ,  tandis  que  l'a- 
polhécie  allongée  des  Glyphis  se  con- 
fond avec  la  verrue  qui  est  homogè- 


GLY 

ne.  Quatre  espèces  constituent  jus* 
qu'à  présent  ce  genre  remarquable  : 
i"  le  Glyphis  Labyrinthe  qui  se 
trouve  sur  divers  Arbres  de  Guinée  , 
dont  le  thalle  sous -olivâtre  brun  se 
couvre  d'apothécies  blanches  à  im- 
pressions élégamment  sous-réticulées 
ou  disposées  en  anastomoses  ;  3°  le 
Glj  phis  embrouillé  ,  Graphya  trico- 
sa  ,  Lich.  Univ.,  Add.,  p.  674,  dont 
le  thalle  est  d'un  jaune  ferrugineux, 
et  dont  les  apothécies  oblongues 
cendrées  sont  sillonnées  par  des  im- 

firessions  mêlées  et  comme  embrouil- 
ées.  Cette  Plante  croît  sur  les  Arbres 
de  l'Inde;  3°  le  Glyphis  à  cic;Urices, 
Glyphis cicatricosa,^. ,  Trypethelium 
cicatricosum  ,  Ach.  ,  qui  croît  sur  le 
Codariumaculi/bliumdeGu.\née, dont 
le  thalle  brun  cendré,  limité  de  noir, 
est  envahi  par  des  apothécies  noires 
cendrées,  aplaties,  sous-crénées  dans 
leur  pourtour ,  à  impressions  imi- 
tant des  cicatrices;  4°  enfin  le  Gly- 
phis guêpier,  Glyphis fauulosa  ,  IN., 
Trypethelium  cicatricosum  d'Ach.  , 
in  Jet.  Soc.  Gorenk.  Le  plus  com- 
mun de  tous ,  dont  nous  avons  des 
individus  de  l'Ile-de-France  ,  de  la 
Guadeloupe,  de  Sainte-Lucie,  du 
Pérou  ,  du  Brésil,  sur  les  écorces  de 
Quinquina  gris  ,  de  Quinquina  Pi- 
ton ,  d'Angusture  vraie,  de  Casca- 
rille,  à'Jchras  Sapota,  de  Mangifera 
indica,  etc.,  etc.  ;  espèce  qui  se  recon- 
naît facilement  à  sa  croûte  blanchâ- 
tre, à  ses  apothécies  arrondies  ,  diffor- 
mes ,  noirâtres ,  à  impressions  pro- 
fondes simulant  les  alvéoles  d'un 
guêpier.  (a.  F.) 

*  GLYPHIDÉES.  bot.  crypt.  r. 
Yerrucariées. 

•  GLYPHIE.  Glyphia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  fdmille  des  Synanthé- 
rées ,  Corymbifères  de  Jussieu,  et  de 
la  Syngénésie  superflue,  L.,  établi 
par  H.  Cassini  (  Bulletin  de  la  Société 
Philom.,  septembre  1818)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calathide  dont  le 
disque  est  formé  de  fleurs  nombreu- 
ses régulières  et  hermaphrodites,  et  la 
circonférence  de  fleurs  femelles  tubu- 
leuses  et  en  languettes  courtes;  invo- 


GLY 

lucre  composé  de  folioles  Inégales  ap- 
pliquées ,  disposées  sur  deux  rangs , 
presque  membraneuses  ,  et  parse- 
mées de  quelques  glandes;  récrplacle 
piano  et  paléacé;  ovaires  oblongs , 
striés,  munis  d'un  bourrelet  basllaire 
cartilagineux,  pourvus  d'une  ;iigrelte 
Icuigue  composée  de  poils  inégaux  et 
pluinciix. 

La  Plante  .avec  laquelle  Cassini  a 
constitué  ce  genre  qu'il  place  avec 
doute  dans  la  tribu  desTagctinées  ,  a 
reçu  le  nom  de  Glypliialiicida.  C'est 
une  espèce  très-glabre,  à  tiges  proba- 
blement ligneuses,  rameuses,  flexueu- 
ses  et  striées,  portant  des  leuiUes  alter- 
nes, sessiles,  ovales,  acuminées,  très- 
entières  ,  luisantes  et  glanduleuses; 
les  fleurs  sont  jaunes  et  disp  )sées  en 
petites  panicules  au  soinmol  des  ra- 
meaux. Elle  a  été  recueillie  parCom- 
merson  à  Madagascar,  et  elle  est  con- 
servée dans  riieibier  de  Jussieu. 

(G..N.) 

GLYPHISODON.  Glyphlsodon. 
rois.  Genre  de  Thoraciques  formé 
par  Lacépède  aux  dépens  des  Chœ- 
todons  de  Linné,  et  adopté  par  Cu- 
vier  qui  le  place  entre  les  Kyphoses 
et  les  Pomacentres  ,  dans  la  seconde 
section  de  la  nombreuse  famille  des 
Squammipennes  ,  de  l'ordre  des 
Acantlioptér^giens.  Ses  caractères 
sont  :  dents  distinctes,  crénelées  ,  sur 
une  seule  rangée  ;  tête  entièrement 
écailleuse;  corps  et  queue  très-com- 
primés ;  une  seule  dorsale  dont  les 
écailles  sont  fort  petites;  ligne  latéra- 
le se  terminant  entièrement  vis-à-vis 
la  fin  de  cette  nageoire.  Ces  Poissons, 
dont  le  nom  (  dents  crénelées  )  indi- 
que la  principale  particularité  ,  n'ont 
encore  été  trouvés  que  dans  les  mers 
des  pays  chauds  ;  il  en  est  qui  parais- 
sent être  communs  aux  deux  couti- 
nens.  Lacépède  n'en  mentionnait  que 
deux  espèces  auxquelles  il  a  encore 
fallu  ajouter  quelques-unes  de  celles 
qu'il  laissait  dans  le  genre  aux  dépens 
duquel  est  formé  celui-ci. 

Le  MorcHARBA,  Chœtodon  saxati- 
lls ,  L. ,  Gmcl. ,  Sjst.  NaL,  1 3  ,  T.  i , 
pars  .î,  p.  J253;  JBloch,  pi.  206,  f.  2; 
le  Jaguaca^uara   de  Marcgraaff.  Ce 


GME  393 

Poisson  ,  qui  n'a  guère  que  six  à  sept 
pouces  de  longueur,  est  fort  difiicile 
à  prendre  ,  p.irce  qu'il  ne  se  lient  que 
dans  les  creux  et  lochers  caverneux 
de  la  mer,  oii  il  se  nourrit  de  petits 
Polypes  et  de  Vers.  Sa  couleur  est 
d'un  blanc  terne  avec  cinq  bandes 
transversales  noires  sur  le  corps.  Il  se 
trouve  inditrércmmeut  dans  les  mers 
du  Brésil  ,  de  l'Arabie  et  de  l'Inde. 
D.  l5/26,  P.  i5,  18,  V.  1/6,  A.  2/24, 
3/i3,  c.  i5,  19. 

Le  Kakaitsel  ,  Chœtodon  macula- 
tus,  Bloch,pl.  427;— leMACBOoAs- 
TRE  ,  Labms  JtJacrogasler  ,hacép.  ,T. 
m,  pi.  29,fig.  5,etpeut-êtreleZ/a6/7/s 
sexfaciatus  du  même  auteur,  ibid.^G^. 
2  ;  —  le  Sargoide  ,  Lac. ,  Pois.  T.  iv, 

El.  10,  f.  3;  Chœlodon  rnarginatus  f 
loch  ,  pi.  207  ;  —  et  le  Benoalien  , 
Chœtodon  Bengaleiisis,  L.,  Bloch,  pi. 
2i3,  f.  2,  sont  les  autres  espèces  au 
genre  Glyphisodon.  (b.) 

GLYPHITE.  MIN.  Syn.  de  Pierre- 
de-Lard  ouPagodite.  JT.  Talc,  (b.) 

*  GLYPHOMITRIUM.  bot. 
CRYPT.  [Mousses.)  Genre  séparé  des 
Enca/jpta  par  Bridel  dans  son  Me- 
thodus  ,  mais  qui  ne  paraît  pas  devoir 
être  conservé.  /^.  Encalypte.  (ad.  b.) 

GLYPTOSPERMES.  bot.  phan. 
(Ventenat.)  Syn.  d'Annonacées.  ^. 
ce  mot.  (b.) 

GMÉLINE.  Gmelina.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Verbénacées, 
et  de  la  Didynamie  Angiospermie , 
établi  par  Linné  ,  et  ainsi  caractérisé  : 
calice  très  petit,  à  quatre  dents;  co- 
rolle tubuieusc  à  la  base,  dont  le 
limbe  est  quadrifide  et  à  deux  lèvres, 
la  supérieure  en  forme  de  casque, 
l'inférieure  à  trois  lobes  ,  et  plus  cour- 
te ;  deux  des  filets  des  étamines  sont 
très-épais,  et  à  anthères  bipartites, 
les  deux  plus  petits  à  anthères  sim- 
ples; un  seul  stigmate;  drupe  sphé- 
rique  renfermant  une  noix  bilocu— 
laire  et  disperme  selon  Jussieu  (qua- 
driloculaire  ,  et  chaque  loge  mono- 
sperme, l'inférieure  stérile  d'après 
Gaertner).  Les  Plantes  de  ce  genre 
sont  des  Arbres  très-épineux  ,  à  ra- 


394 


GNA 


meaux  opposes  ,  nus  ou  feuilles ,  axil- 
laires,  uivariqués ,  piquans ,  et  à 
fleurs  terminales.  On  n'en  connaît 
que  deux  espèces  ,  savoir  :  i°]e  Gme- 
lina  aslatica  ,  à  épines  opposées ,  à 
feuilles  ovales,  entières,  à  fleurs 
jaunes ,  pédonculées  et  striées  au 
sommet  des  petits  rameaux.  Cet  Ar- 
bre estiudigènedes  Indes-Orientales. 
s^.  Le  GmeLlna parviflora  ,  à  feuilles 
obovales  ,  simples  ou  presque  trifi- 
dcs  ,  couvertes  d'aiguillons  dressés. 
Cet  Arbre  ,  qui  croît  à  la  côte  de  Co- 
romandel ,  a  été  figuré  par  Roxburgh 
(Cofornarid.-p.  162,  lab.  02).  (g..n.) 

*GNANCU.  OIS.  (Molina.)Nom  au 
Chili  d'un  Aigle  qui  paraît  être  une 
espèce  voisine  de  l'Aigle  royal. 

(DR..Z.) 

GNAPHALE.  GnaphaUum.  bot. 
ï»iiAN.  Genre  de  la  famille  des  Synan- 
thérées  ,  Corymbifères  de  Jussieu , 
tribu  des  Inulées  de  Cassini,  et  de 
la  Syngénésie  superflue,  L.  Le  nom 
de  GnaphaUum ,  que  les  anciens 
botanistes  donnaient  à  un  grand 
nombre  de  Synanthérces  qui  n'a- 
vaient d'autres  rapports  entre  el- 
les que  l'aspect  cotonneux  de  leur 
superficie  ,  fut  restreint  p&r  Tour- 
nefort  à  une  seule  Plante  main- 
tenant un  peu  éloignée  du  genre 
GnaphaUum  tel  qu'on  l'entend  au- 
jourd'hui ,  et  qui ,  pour  Desfontaines 
et  De  CandoUe,  est  devenue  le  type 
du  genre  Dloùs.  V-  ce  mot.  Le  Gnn- 
phalium  formé  par  Vaillant  était  un 
genre  très-différent  de  celui  de  Tour- 
neforl  ,  mais  composé  de  Plantes  fort 
rapprochées  de  celles  qui  font  partie 
du  genre  qui  nous  occupe.  Linné  ,ne 
trouvant  pas  ses  prédécesseurs  d'ac- 
cord, n'adopta  point  le  genre  de 
Tournefort ,  et  il  donna  le  nom  de 
l'ilago  {V.  ce  mot)  à  celui  de  Vaillant. 
Une  foule  de  Plantes  furent  rapportées 
au  G/ia/;/!a//w/«  de  Linné,  mais  les  dif- 
férences assez  grandes  qu'elles  of- 
fraient dans  leurs  caractères  les  firent 
considérer  par  plusieurs  auteurs ,  soit 
comme  devant  former  de  nouveaux 
genres  ,  soit  comme  devant  rentrer 
dans  des  genres  déjà  connus.  Ainsi 


GNA 

Gaerfner  e'tablit  VElichrysum  ou 
\ Helychrysuni  avec  le  GnaphaUum 
orientale ,  L. ,  et  toutes  les  autres  es- 
pèces à  fleurons  hermaphrodites  ,  à 
réceptacle  nu  et  à  aigrettes  simples. 
Les  genres  yi rgj rocoma  ,  Antennaria, 
et  AnaxetonAu.  même  auteur  ,  ont  été 
encore  formés  aux  dépens  des  Gna- 
phaUum de  Linné.  Robert  Brovrn  , 
dans  ses  observations  sur  les  Compo- 
sées ,  a  rectifié  les  caractères  du  genre 
Antennaria  de  Gaertner  ,  et  en  outre 
du  Leontopodium  proposé  par  Per- 
soon  ,  il  a  encore  constitué  avec  d'an- 
ciennes espèces  de  Gnaphalium ,  le 
genre  Métal asia.  La  plupart  des  au- 
teurs modernes  ont  admis  ces  inno- 
vations; quelques-uns  cependant  les 
ont  rejelées.  Lamarck,  Willdenow , 
De  Candoile,  etc.,  firent  rentrer  le 
genre  Filago  de  Linné  parmi  les 
Gnaphalium.  H.  Cassini  non-seule- 
ment s'est  opposé  à  celte  réunion  , 
mais  encore  a  cru  nécessaire  de  sub- 
diviser les  Filago  et  les  Gnapha- 
Uum en  tant  de  genres  distincts  ,  que 
leur  énumération  suffit  pour  effrayer 
d'abord  celui  qui  cherche  à  débrouil- 
ler le  chaos  dans  lequel  est  plongé  le 
vaste  groupe  des  Corymbifères.  Eprou- 
vant sans  doute  une  grande  peine  à 
trouver  les  noms  qui  devaient  servir  à 
les  désigner,  cet  auteur  a  retourné 
de  toutes  les  manières  le  mot  Filago  , 
et  il  a  présenté  (Bullet.  de  la  Société 
Philomat.)  les  caractères  des  genres 
Gifola,  IJlùga  ,  Logfia  et  Oglif'a.  11  a 
ensuite  établi ,  avec  des  espèces  de 
Gnaphalium  et  des  Plantes  voisines, 
les  genres  Endoleuca  ,  Facelis  ,  La- 
siopogon  ,  Leptophyllus  ,  Elylhropap- 
pus  et  Phagnolon.  A  chacun  de  ces 
mots  ,  on  a  exposé  ou  on  exposera 
les  caractères  qui  sont  attribués  par 
leur  auteur  aux  genres  qu'ils  dési- 
gnent. Nous  allons  maintenant  faire 
connaître  ceux  qui  sont  assignés  au 
Gnaphalium  ;  calathide  dont  le   dis- 

3ue  est  formé  d  un  petit  nombre 
e  fleurs  régulières  ,  hermaphrodi- 
tes ,  et  la  circonférence  de  fleurs  tu- 
buleuses  femelles ,  peu  nombreuses  , 
et  disposées  sur  plusieurs  rangs  ;  style 
des  fleurs  hermaphrodites  à  branchef 


GNA  . 

tronquées  au  sommet  ;  anthères  pour- 
vues de  longs  appcmliccs  basilaircs; 
involucrc  ovoïde  dont  les  c'caillcs  sont 
imbriquées  et  appliquées;  les  exté- 
rieures plus  larges ,  ovales,  les  inté- 
rieures plus  étroites,  oblongues,  et 
pourvues  d'un  appeudice  scarieux  ; 
réceptacle  plauc  et  nu  ;  ovaires  grêles, 
cylindriques,  surmontés  d'une  ai- 
grette composée  de  poils  égaux  légè- 
remeut  plumeux,  s'arquant  on  de- 
hors, et  caduques.  Dans  le  nombre 
des  espèces  légitimes  du  genre  Gfia- 
j}/ia/ium  de  Cassini ,  nous  nous  bor- 
nerons à  mentionner  celles  qui 
croissent  en  France.  Ce  sont  :  les  G. 
luteo-album ,  L.  ;  G.  supinurn,  L. -, 
G.  sylvaticum  ,  L.  ;  G.  rectum  ,  Smilh; 
et  G.  uliginosiim  ,  L.  Ce  sont  de  pe- 
tites Plantes  herbacées  qui  ont  un 
aspect  peu  agréable ,  et  dont  on  ne 
tire  aucun  usage.  Elles  suffisent ,  se- 
lon Cassini  ,  pour  se  former  une  idée 
du  genre  dont  elles  font  partie.  Ce- 
pendant leurs  affinités  si  nombreuses 
et  pour  ainsi  dire  si  croisées  avec 
plusieurs  espèces  rapportées  au  genre 
i-'ilago  ou  à  ses  suudivisions  ,  nous 

f)orlent  à  considérer  comme  factices, 
a  plupart  des  genres  établis  par  les 
auteurs  aux  dépens  des  Gnaphalies. 

(G..N.) 

*  GNAPHALIEES.  Gnaphalieœ. 
BOT.  PHAN.  C'est  le  nom  de  la  troisiè- 
me section  ét;iblic  par  H.  Cassini 
dans  sa  tribu  des  luulées.  P^.  ce  mot. 

(G..N.) 

GNAPHALODES.  r.oT.  phan. 
(Tournefort.  )  Syn.  de  Micropus  ,  L. 
(Plukenet.)  Syn.  de  Gnaphalium  mii- 
ricatum,  L.  (b.) 

G?^APIIALOIDÉES.  Gnaphaloi- 
âeœ.  BOT.  PiiAN.  R.  Brown  ,  dans  ses 
General  liemarcks  ,  nomme  ainsi  , 
sans  lui  assigner  de  caractères  ,  une 
section  des  Corymbifères  qui  renfer- 
me la  plupart  des  Synanlliérées  des 
terres  australes.  (G..N.) 

GNAPHALOS.  ois.  Syn.  de  Ja- 
scur.  F",  ce  mot.  {dr..z.) 

GNAPHOSE.  Gnaphosa.  abachn. 
Nom  sous  lequel  Lalreille  (  Diclion- 


GNA  3^ 

naire  d'IIisto'irc  naturelle  ,  première 
édition,  T.  xxiv)  mentionne  un 
genre  trAraclinidc  que  Walckcnacr 
a  depuis  désigné  sous  le  nom  de 
Drassc.  f^.  ce  mot.  (aud.) 

GNATHAPTÈRES.  crxjst.  et 
ARACiiN.  Nom  donné  par  Cuvier 
(Analomie  comparée,  T.  i,  8*'  tabl.  ) 
à  une  division  des  Animaux  ai  ticu- 
lés  qui  renfermait  les  genres  Aselle, 
Cloporte  ,  Cymolhoé  ,  Jule  ,  Scolo- 
pendre ,  Scorpion  ,  Faucheur ,  Arai- 
gnée ,  Podure,  et  quelques  autres  qui 
composent  aujourd'hui  (  Règn.  Ani- 
mal )  l'ordre  des  Crustacés  Isopodcs  , 
la  classe  des  Arachnides  et  l'ordre 
des  Insectes  Thysanoures.       (.lUD.) 

*  GNATHIE.  Gnathia.  crust. 
Genre  de  l'ordre  des  Isopodcs,  fon- 
dé par  Leach  qui  lui  assigne  pour  ca- 
raclère  distinctif  et  essentiel,  d'avoir 
le  dernier  segment  de  ha  queue  ar- 
rondi, cilié,  et  sans  lamelles  nata- 
toires. A  part  cette  ditlerence  sin- 
gulière ,  les  Gnathics  ressemblent 
beaucoup  au  genre  Ancée  ,  et  on 
peut,  jusqu'à  ce  que  de  nouveaux 
faits  viennent  à  l'appui  de  cette  ob- 
servation,  les  y  réunir.  Cette  par- 
ticularité appartiendrait  au  Cancer 
maxillaris  de  montagne,  y.  Ancée. 

(aud.) 

*  GNATHIE.  Gnathium.  iNS.  Gen- 
re de  l'ordre  des  Coléoptères  ,  section 
des  Hétéromères,  établi  par  Kirby 
(  Trans.  Linn.  Societ.  ï.  xii)quilui 
donne  pour  caractères  distinctifs  : 
labre  transversal  ;  lèvre  inférieure 
très-petite,  à  peine  visible;  mandi- 
bules étendues,  allongées  ,  courbées, 
sans  dents,  très-aigucs  ;  mâchoires 
ouvertes  à  lobe  très -long  et  très- 
grêle;  palpes  filiformes  à  articles  cy- 
lindriques ;  menton  trapézoïdal  ;  an- 
tennes grossissant  insensiblement  avec 
ledernier  article  plus  long  et  conique  ; 
corps  linéaire  ,  un  peu  en  forme  de 
cône;  corselet  cajppanulé.  Ce  genre 
oflVe plusieurs poînts  de  ressemblance 
avec  celui  des  Mylabres.  Kirby  en 
décrit  et  représente  une  seule  espèce, 
le  Gnathium  FrancillonL  II  est  origi- 
naire de  Géorgie.  (aud.) 


396  GNA 

GNATHOBOLUS.  pois.  (Schnei- 
der. )     Syn.      d'Odontognathe.     /^. 

CX.UPE.  (j^, 

GNATHODONTES.  pois.  Blainvil-- 
lea  donne  ce  nom,  par  opposition  à 
celui  de  Dermo.lonte,  aux  Poissons 
dont  les  dents  sont  implantées  dans 
1  épaisseur  osseuse  des  mâchoires,  f^. 
Poisson.  ^b  i 

*  GNATHOPHYLLE.  Gnathophyl- 
lum.  CBUST.  Genre  nouveau  de  l'or- 
dre des  Décapodes,  établi  par  La- 
treille  aux  dépens  des  Aiphées ,  et 
3ui  prend  place  à  côté  de  ceux-ci  et 
es  Hippolytes  dans  la  famille  des 
Macroures.  Il  a  pour  signes  distinc- 
tifs:  des  pieds-mâchoires  extérieures 
foliacés  ;  le  carpe  des  deux  premières 
paires  de  pieds  non  divisé  en  petites 
articulations,  et  les  antennes  inté- 
rieures terminées  par  deux  filets.  Le 
premier  de  ces  caractères  éloigne  ce 
genre  des  Alphceset  des  Hippolytes, 
auxquels  il  ressemble  par  la  forme 
générale  du  corps;  le  second  empê- 
che de  le  confondre  avec  les  Penécs 
et  les  Stenopes  ,  dont  il  diffère  encore 
par  le  nombre  des  serres,  qui  n'est 
que  de  quatre  ;  enfin  ,  le  troisième 
permet  de  le  distinguer  des  Hyméno- 
<^^[cs  ,  qui  ont  comme  lui  des  pieds- 
mâchoires  extérieurs  foliacés.  La- 
treille  place  dans  ce  genre  : 

Vi'Jlphœus  elegans  de  Risso  (Hist. 
des  Ciust.  de  Nice  ,  p.  92  ,  pi.  2  ,  fig. 
4  ),  qu'il  désigne  sous  le  nom  de  Gna~ 
thophyUurn  elegans,  ainsi  que  son 
Alphœus  Tyrrhenus{loc.  cit.,  p.  9'*  , 
tab.  2  ,  fig.  2  ),  auquel  il  conserve  le 
même  nom  spécifique,  et  qui,  suivant 
Risso  ,  est  la  même  espèce  que  le  Can- 
cer candidiis  d'Olivi  (Zool.  Adriati- 
que), ou  VAstacus  Tyrrheni/s  de  Pe- 
tagna.  /^.  dans  ce  Dictionnaire  l'arti- 
cle AlphÉe  ,  qui  est  antérieur  aux 
changemens  opérés  par  Latreille. 

(aud.) 

GNAVELLE.  ^ot.  phan.  Quel- 
ques botanistes  français  ont  propo- 
sé ce  nom  pour  désigner  le  genre 
Scléranthe.  r.  ce  mot.  (b.) 

GNEDIE.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Marceau  ,  particu- 


GNE 

lièrement  sur  les  bords  de  la  Loire. 
V.  Saule.  (b.) 

GNEIS  ou  GNEISS,  min.  Ro- 
che composée  de  Feldspath  et  de 
Mica  ,  à  structure  toujours  schis- 
toïde  ,  due  principalement  à  la  dis- 
position des  petites  lamelles  de  Mi- 
ca. Les  feuillets  de  cette  roche  sont 
quelquefois  ondulés;  ses  couleurs 
sont  très-variables.  Le  Quartz  ne  s'y 
montre  que  d'une  manière  acciden- 
telle ;  le  Feldspath  est  tantôt  aré- 
noïde  ,  tantôt  en  grains  plus  pronon- 
cés. Les  Minéraux  qu'on  trouve  le 
plus  communément  disséminés  dans 
cette  roche  sont  :  le  Grenat,  le  Gra- 
phite, le  Pytoxène,  la  Cordiérite, 
l'Eméril  ou  Corindon  compacte  fer- 
rifère  ,   et  la    Tourmaline.   Le  Gra- 

f)hite  semble   quelquefois  avoir  pris 
a  place  du  Mica  dans  cette  roche. 

Le  Gneis  forme  un  vaste  système 
de  terrains  qui  se  montre  partout  à 
découvert  à  la  surface  du  globe  :  on 
l'observe  en  France  ,  dans  les  Alpes , 
la  Saxe,  la  Suède  et  la  Norwège,  la 
Sibérie  ,  l'Himalaya  ,  la  presqu'île  de 
l'Inde,  les  régions  équinoxiales  de 
l'Amérique  ,  le  Brésil ,  le  Groen- 
land. Le  Gneis  forme  à  lui  seul  des 
montagnes  puissantes.  Sa  variété  la 
plus  ordinaire  est  celle  dont  le  Mica 
est  grisâtre  et  le  Feldspath  a  une 
teinte  roussâtre.  Il  est  peu  de  terrains 
plus  riches  en  couches  subordonnées. 
Elles  sont  formées  des  matières  sui- 
vantes: la  Pegmatite,  la  Leptynite  , 
le  Micaschiste  ,  l'Amphibole  schis- 
toïde  ,  la  Coccolithe,  le  Fer  oxidulé 
et  le  Calcaire  primitif.  La  stratifica- 
tion du  Çjrm'is  est  parfaitement  dis- 
tincte :  les  nombreuses  roches  su- 
bordonnées qu'on  y  rencontre  en  in- 
diquent le  sens.  Mais  il  y  a  dans  l'in- 
clinaison et  dans  la  direction  des  cou- 
ches de  ce  terrain  des  variations  con- 
sidérables. Il  est  regardé  comme  le 
plus  ancien  après  le  terrain  de  Gra- 
nité ,  parce  qu'il  est  en  contact  avec 
lui ,  et  qu'on  l'a  trouvé  recouvert  par 
tous  les  autres.  Ce  terrain  renferme 
beaucoup  de  filons  ,  les  uns  de  ma- 
tières pyrogènes  ,  les  autres  métalli- 


GNE 

fères ,  et  contenant  piH^ue  toutes  les 
substances  minérales  qui  sont  l'ob- 
jet des  recherches  du  mineur.  C'est 
dans  le  Gueis  que  se  trouve  principa- 
lement le  Kaolin  ,  |iiovcn;int  des 
grands  amas  de  Pcgmatite  qui  lui 
sontsubordonncs.  V.  Roches  etTER- 

HAINS.  (g.  DEL.) 

GNEIMON.  BOT.  FH.vN.  Espèce  du 
génie  Gnct.  V.  ce  mot.  (b  ) 

•GxNKPHOSIDE.  Cnephosis.  bot. 
PHA.N.  Genre  de  la  famille  des  Sy- 
nanlhéiécs  et  de  la  Svngéncsie  sé- 
parée, L.  ,  établi  paV  H.  Cassini 
iBull.  de  la  Soc.  Philom.,  mars  1820) 
qui  le  place  près  des  genres  Siloxerus, 
Labill.  ,  ex.  Hirnellia ,  dans  la  tribu 
desinulées,  secliou  des  Gnaphaliées, 
et  lui  assigne  les  caractères  suivaus  : 
calalhide  sans  rayons,  composée  de 
fleurons  égaux  ,  au  nombre  seule- 
ment de  un,  deux  ou  quatre,  régu- 
liers et  hermaphrodites;  involucre 
ovoïde,  double;  l'extérieur  court, 
persistant ,  formé  de  quatre  écailles 
elliptiques  et  membraneuses  ;  l'inté- 
rieur plus  long,  formé  aussi  de  qua- 
tre écailler  oblongues  ,  membraneu- 
ses ,  et  surmontées  d'un  appendice 
scarieux  et  coloré  ;  réceptacle  ponc- 
tiforme  et  sans  appendice;  ovaires 
courts  ,  épais  et  lisses  ,  et  possédant 
une  aigrette  excessivement  petite  , 
sous  forme  d'une  membrane  cadu- 
que, annulaire,  profondément  divisée 
eu  lanières  fdiformes  et  irrégulières. 
Un  grand  nombre  de  calalhides  for- 
ment, par  leur  réunion,  un  capitule 
ovoïde;  elles  reposent  sur  un  sup- 
port (calathiphore)  filiforme ,  garni 
de  longs  poils,  et  de  bractées  squain- 
miformes  ,  scarieuses,  régulièrement 
imbriquées  ,  appliquées  ,  suborbicu- 
laires  ou  rhomboïdales. 

La  Gnéphoside  urèle,  Gnep/iosis 
tenuissima  ,  Cass. ,  unique  espèce  du 
genre  ,  est  une  jolie  Plante  herbacée, 
annuelle  ,  dont  les  tiges  sont  dres- 
sées, rameuses  et  fléchies  en  zig-zag 
à  chaque  point  de  division.  Les  bran- 
ches sont  elles-mêmes  fort  divisées  , 
et  d  une  ténuité  presque  capillaire  ; 
elles  sout  garnies  de  feuilles  alternes, 


GJNE  397 

épaisses  et  linéaires  ;  les  capitules  , 
d  un  jaune  doré  ,  sont  solilanes  aux 
extrémités  des  dernières  divisions 
des  branches.  Celte  Plante  a  été  ré- 
coltée au  port  Jackson  et  à  la  baie 
des  Chiens  Marins,  dans  la  INouvelle- 
liollande.  (g..n.) 

GNET.  Gnetum.  bot.  puan.  Ce 
genre  ,  établi  par  Linné,  et  qui  ap- 
partient à  sa  IMonœcie  Monadelphie , 
a  été  placé  par  le  professeur  de  Jus-^ 
sien  parmi  les  genres  voisins  de.-;  Ur- 
ticées,  près  du  genre  TAoa  d'Aublef , 
auquel  il  ressemble  d'ailleurs  parle 
port.  Voici  ses  caractères:  fleurs  mo- 
noïques ,  disposées  autour  d'un  ra- 
chis  en  verticilles  interronipus  qui 
sont  enveloppés  chacun  d'un  involu- 
cre ou  calice  commun  multdlore,  en- 
tier, urcéolé,  calleux  et  entourant 
l'axe;  les  fleurs  marginales  sont  mâ- 
les, les  centrales  femelles ,  et  elles  re- 
posent sur  un  léceptacle  garni  de 
paillettes  uniflorcs  qui  font  fonctions 
de  calices.  Dans  les  fleurs  mâles,  on 
ne  trouve  qu'un  fdet  simple  terminé 
jiardeux  anthères  réunies.  Dans  les 
temcllcs  ,  un  ovaire  immergé  dans  le 
réceptacle,  supporte  un  style  et  trois 
stigmates;  il  se  change  en  une  sorte  de 
drupe ovée  contenant  une  noixoblon- 
gue  et  striée.  Linné  n'a  décrit  qu'une 
seule  espèce  de  Gnetum,  en  lui  don- 
nant pour  nom  spécifique  celui  de 
G  ,emoii  qui  lui  avait  été  appliqué 
par  Rumph  (  Herb.  Arnboiit.  i,  tab. 
71  ).  C'est  un  Arbre  des  Moluques  et 
des  Indes-Orientales,  dont  le  tronc 
droit  et  noueux  est  comme  ai  ticulé  ; 
ses  feuilles  sont  opposées  ,  glabres 
ovales  ,  lancéolées  ,  acuminées  ,  en- 
tières et  luisantes  en  dessus.  Les 
fruits  sont  des  baies  ovales  qui  de- 
viennent rouges  dans  leur  maturité, 
et  ressemblent  au  fruit  du  Cornouil- 
ler. Les  habitans  du  pays  s'en  nour- 
rissent après  les  avoir  fait  cuire,  car 
étant  mangés  crus,  ils  excitent  une 
démangeaison  dans  la  bouche.  (g..n.) 

GNIDIE.  Gnidia.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  ïhymelées,  de 
l'Octandrie  Monogynie,  L.  Son  calice 
est  tubuieux,  allongé,  un  peu  réiré- 


59» 


GNO 


ci  vers  son  milieu,  et  termine  par 
quatre  lobes;  entre  eux  s'insèrent  in- 
térieurement quatre  petites  ccaillcs 
pëlaloïdes  ,  et  au-dessous,  sur  deux 
rangs  circulaires  ,  huit  éta mines  pres- 
que sessiles  ;  le  style  ,  grêle  et  allongé, 
se  rentle  à  son  sommet  et  part  un  peu 
latéralement  de  celui  de  l'ovaire,  dans 
lequel  est  suspendu  un  seul  ovule. 
Plus  tard  les  léguinens  de  la  graine  se 
confondent  avec  ceux  du  fruit,  et 
alors  on  trouve  un  embryon  revêtu 
d'un  périsperme  mince  ,  sous  un  test 
ponctué  que  recouvre  une  couche 
verdâtre.  Ce  genre  renferme d'élégans 
Arbustes  exotiques,  originaires  la  plu- 
j>art  du  cap  de  Bonne -Espérance  ,  à 
feuilles  simples,  opposées  ou  alternes; 
à  fleurs  teriiiinales,  écartées  ou  rap- 
prochées entre  elles. Remarquons  qu'il 
y  a  unegrande  confusion  dans  ces  espè- 
ces et  celles  des  genres  voisins.  En  effet, 
on  a  eu  égard  ,  pour  la  distinction 
de  ces  genres  ,  à  l'absence  ou  à  la  pré- 
sence de  squammulespétaloïdes,  à  leur 
nombre  égal  à  celui  des  lobes  calici- 
naux  ou  bien  double.  Mais  ensuite  en 
nommant  les  espèces,  on  semble  avoir 
oublié  ces  caractères  génériques.  Ain- 
si, les  Gnicllasimplex ,  sericea  onthuit 
squammules;  d'autres  espèces,  qui 
en  ont  quatre  ,  sont  réunies  au  Dais  , 
oii  il  ne  doit  s'en  trouver  aucune.  Il 
faudrait  donc  revoir  avec  soin  toutes 
ces  Plantes  avant  de  les  rapporter  dé- 
finitivement à  leurs  genres,  (a.  d.  J.) 
GNIDIEiNlNE.  BOT.  ni  AN.  PQur 
Gnidie.  V.  ce  mot.  («•) 

G-MDIUM.  BOT.  PHAN.  Espèce  du 
genre  Daphné.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  GNISION.  OIS.  (Belon.)Syn.  d'Ai- 
gle royal.  ^.  Aigle.  (DR..Z.) 

GINOME.  Gnoma.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères,  section  des 
Tétramères  ,  famille  des  Longicornes 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.),  établi  par 
Fabricius  (5j5/.  Elculh.  T.  ii,  p.  oi5) 
aux  dépens  du  genre  Capricorne,  Ct 
a',anl ,  suivant  iui ,  pour  caractères  : 
quatre  palpes  avec  le  dernier  article 
sétacé;  mâchoires  bifides  ,  la  division 
extérieure  renflée  à  son  sommet  ;  lan- 
guette cornée,  arrondie  à  son  extré- 


GNO 

mité ,  presque  échancrée  ;  antennes 
sétacces.  Fabricius  place  ce  genre 
entre  les  Rhagies  et  les  Saperdes.  Il 
ressemble  en  eflet  à  celles-ci  et  avoi- 
sine  beaucoup  les  Lamies.  Lalrcillc 
réunit  les  Gnomes  à  ces  derniers  In- 
sectes. Us  ont  le  corselet  allongé  ,  et 
les  palpes  sont  plus  eflilés  à  leur 
pointe.  Fabricius  décrit  quatre  espè- 
ces : 

Le  Gko.me  LONGicoLLE  ,  Gn. 
longicoUis ,  ou  le  Cerambyx  longi- 
collis  de  Fabricius  [Entuin.  Syst.),  fi- 
guré par  Olivier  (En(omol.,  n°  liy  , 
pi.  11  ,  fig.  70)  ,  peut  être  considéré 
comme  type  du  genre.  Il  est  origi- 
naire des  Indes-Orientales.  Les  trois 
autres  espèces  portent  les  noms  de 
cylindricollis,  clavipes  et  rugicollis. 
Cette  dernière  est  la  même,  suivant 
Dejean  (Catal.  des  Coléopt.,  p.  109)  , 
que  la  Sapeida  bicolor  à'OXwiev  {/oc. 
cil. ,  n"  68,  pi.  3  ,  fig.  25).  Latreille 
rapporte  au  genre  Gnome  le  Ceram- 
byx Giraffa  ,  décrit  et  représenté  par 
Charles  Schreihev  {T/ ans.  Linn.  iSoc. 
T.  VI ,  p.  198,  pi.  21,  fig.  8).  il  a  été 
recueilli  à  la  Nouvelle-Hollande.  De- 
jean {/oc.  cil.)  mentionne  une  espèce 
nouvelle  sous  le  nom  de  Sanguiiiea. 
Elle  habite  le  Brésil.  Ce  Gnome,  dont 
nous  n'avons  pas  encore  la  descrip- 
tion ,  ne  diffère  peut-être  pas  de  l'une 
ou  de  l'autre  des  deux  espèces  dont 
le  docteur  Dabnan  {Jnalecta  enlorno- 
logica  ,  p.  67  et  68)  a  tout  récemment 
donné  la  description  sous  les  noms 
de  Gnoma  nodicollis  et  Gnoma  denti- 
collis.  Elles  ont  le  Brésil  pour  pa- 
trie, (aud.) 

*  GNOMESILOiN.  bot.  crypt.  Les 
anciens  paraissent  avoir  désigné  sous 
ce  nom  les  Plantes  marines  aujour- 
d'hui confondues  sous  le  nom  de 
Mousse  de  Corse.  (e.) 

* GNORISTE.  Gnoriste.  iNS.  Genre 
des  Diptères  établi  par  Hoffmausegg 
et  adopté  par  Meigen  (Descript.  syst. 
des  Dipt.  d'Europe,  T.  I,  p.  245)  qui 
le  range  dans  la  famille  des  Tipulai- 
res  et'  lui  assigne  pour  caractères  : 
antennes  étendues,  cylindriques,  de 
seize  articles  ,  les  deux  articles  de  la 


GOB 

liase  plus  gros  et  plus  courts  ;  trompe 
allonijée,  munie  de  palpes  à  sou 
sommet;  trois  yeux  lisses,  inégaux, 
placés  en  triangle  sur  le  IVoQl  ;  jam- 
bes épcionnées  ,  épineuses  sur  les 
côtés.  Meigen  {loc.  cit.,  tab.  9,  lig.  1) 
décrit  et  représente  une  seule  espèce, 
le  Gnorisic  apicatis,  Hotl'm.    (ald.) 

GNOTARIS.  BOT.  P11.1N.  (Ruell.) 
Ancien  nom  du  Mairube  noir.  On  a 
aussi  éciit  Gnotera  et  Gnoleria.  (b.) 

GiNOU  ou  NIOU.  MAM.  Espèce  du 
genre  Antilope,  p'.  ce  mot.  (b.) 

GNOUROUMI.  MAM.  ^\zzara.) 
Nom  de  pays  du  Tamanoir.  F'.  Four- 

M1LI£R.  (b  j 

GOACHE,  GOUACHE,  ois.  Syn. 
ancien  de  Perdrix  grise,   r.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

GOACONAZ.BOT.  PHAN.  (Oviédo.) 
Le  Baume  de  Tolu.  1^.  Baume,  (b.) 

*  GOAN.  bot.  phan.  L'Écluse 
mentionne  sous  ce  nom,  dans  ses  iï-TO- 
ticœ  ,  un  Arbre  de  Perse  dont  la  cen- 
Jre  produit  la  Tulbie.  P\  ce  mot.  (b.) 

*  GOANGULARIS  et  GONGU- 
LARliJ.  BOT.  cRYPT.  (G.  Bauhin  et 
Mentzel.)  P^.  Gongolara.  (b.) 

GOB  AURA.  BOT.  PHAN.  La 
Plante  vulnéraire  brésilienne  dési- 
gnée sous  ce  nom  dans  les  recueils  des 
voyages  pourrait  bien  élre  l'Ayapana. 
y.  ce  mot  et  Eupatoire.  (b.) 

*  GOBE-ABEILLE,  ois.  (Eidous.) 
Syn.  de  Guêpier  vulgaire.   P'.  GuÈ- 

l'^^^»l-  (DR..Z.) 

GOBELET  D'EAU,  bot.  piian. 
Même  cliose  qu'Ecuelle  d'eaii.  /^. 
Hydrocotyle  '  (B.) 

*  GOBELET  DE  MER.  poi^yp. 
Quelques  naturalistes  ont  donné  ce 
nom  à  la  Caryopbyliie  Gohdcl ,  Jfla 
dreporaCyathits  de  Linné, /^Caryo- 
PHYLL1E;  ainsi  qu'à  des  Polypiers  de 
la  famille  des  Eponges.       (lam..x.j 

GOBE-MOUCHE.  Muscicapa.  ois. 
Genre  de  lordrc  des  Insectivores.  Ca- 
ractères :  bec  médiocre,  angulaire, 
plus  ou  moins  large ,  déprimé  à  sa 
base  ,  comprimé  vers  la  pointe  qui  est 


GOB  399 

lorte,  dure,  courbée  et  très-échan- 
crée;  base  garnie  de  poils  longs  el 
roides  ;  narines  placées  de  cbaque  cô- 
te du  bec  et  près  de  sa  base  ,  ovoïdes, 
couvertes  en  partie  par  quelques  poils 
dirigés  en  ayant;  tarse  un  peu  plus 
long  ou  aussi  long  que  le  doigt  inter- 
médiaire; quatic  doigts,  trois  en 
avant,  les  latéraux  égaux  en  lon- 
gueur, rcxlérienr  soudé  à  sa  base  à 
l'extérieur;  le  doigt  de  derrière  arme 
d'un  ongle  très  arqué  ;  la  première 
rémige  trè.'--courtc ,  la  deuxième  moins 
longue  que  les  troisième  et  quatriè- 
me qui  surpassent  les  autres.  Les 
Gobe-Mouches  que  l'on  retrouve 
dans  tous  les  pays,  et  sous  presque 
toutes  les  latitudes,  sont  des  Oiseaux 
voyageurs  que  dirige  en  quelque  sorte, 
dans  leurs  émigrations  ,  une  tempé- 
rature ardente  ,  la  plus  favorable  au 
développement  et  à  la  multiplication 
des  Insectes  dont  les  Gobe-Mouches 
sont  les  plus  terribles  ennemis.  Des- 
tinés à  trouver  leurs  moyens  d'exis- 
tence dans  la  destruction  de  ces  nom- 
breuses colonies  qui  peuplent  les  airs, 
il  semble  que  la  nature  les  ail  placés 
partout  oii  ils  pouvaient  être  utiles  à 
l'Homme  en  le  préservant  et  le  débar- 
rassant de  ces  essaims,  dont  l'extrê- 
me fécondité  serait  l'un  des  plus 
grands  fléaux, si  quelques  circonstan- 
ces semblables  à  celles-ci  ne  venaient 
l'atténuer.  Ils  ont  l'habitude  de  vol- 
tiger autour  des  buissons,  mais  rare- 
ment ils  s'y  arrêtent  pour  saisir  leur 
proie,  ils  la  chassent  au  vol,  et  c'est 
même  ce  qui  leur  a  valu  le  nom  de 
Gobe-Mouche.  Quoique  vifs  et  pétu- 
lans  ,  ces  Oiseaux  sont,  pour  la  plu- 
part,  silencieux;  ils  vivent  solitai- 
rement; néanmoins,  dans  la  sai- 
son des  amours,  les  deux  sexes  pa- 
raissent avou'  beaucoup  d'attache- 
ment mutuel,  car  pendant  l'incu- 
bation ,  dont  les  soins  se  partagent 
entre  les  deux  époux,  on  ne  les 
voit  séparés  que  le  temps  rigoureuse- 
ment nécessaire  pour  aller  chercher 
la  nourriture;  lorsque  les  œufs  sont 
éclos  ,  les  père  et  mère  apportent  al- 
terna livement  la  béquée  aux  petits. 
Le  nid  ,  construit  assez    négligem^ 


4oo  GOB 

ment,  est  composé  de  duvet  qu'eu- 
tourentde  petites  brochettes  réunies 
et  liées  par  des  brins  d'herbes  et  de 
ioncs;  il  est  ordinairement  placé  sur 
les  plus  grosses  branches  et  dans  les 
trous  qu'a  pu  y  occasioner  la  pour- 
riture ;  quelquefois  il  est  suspendu 
aux  rameaux  élevés  ;  on  le  trouve  en- 
core ,  mais  plus  rarement ,  dans  les 
fentes  et  crevasses  des  rochers  et  des 
vieux  bâtimens,  La  ponte  est ,  sui- 
vant les  espèces ,  de  quatre  à  six  œufs. 
Les  parens  montrent  beaucoup  de 
courage  lorsque  la  jeune  famille  est 
en  danger;  ils  affrontent  alors  tous 
les  périls  pour  la  défendre,  et  sou- 
vent des  Oiseaux,  de  plus  forte  taille 
qu'eux,  succombent  sous  les  coups 
réitérés  qu'ils  leur  portent.  La  mue, 
pour  plusieurs  espèces,  est  unique 
dans  l'année;  pour  d'autres  ,  elle  est 
double  ;  elle  ne  se  fait  apercevoir  que 
chez  les  mâles  ,  dont  les  couleurs  ,  au 
printemps  ,  prennent  assez  générale- 
ment beaucoup  d'éclat  et  de  vivacité  ; 
les  femelles  conservent  en  tous  temps 
une  parure  sombre  et  modeste;  les 
mâles  sont  souvent  décorés  d'orne- 
mens  qui  seraient  de  bous  caractères 
spécifiques  s'ils  étaient  constans  et 
surtout  communs  aux  deux  sexes, 
mais  les  femelles  en  sont  toujouis 
privées.  Le  genre  Goba-Mouche  ,  très- 
nombreux  en  espèces ,  le  fut  bien 
plus  encore  dans  les  anciennes  mé- 
thodes ,  à  tel  point  que  Bùffon  ,  mal- 
gré toute  son  antipathie  pour  les  sys- 
tèmes, avait  cru  devoir  établir  une 
division  de  ce  genre  et  mettre  d'un 
côté  les  véritables  Gobe-Mouches ,  et 
de  l'autre  ce  qu'il  a  appelé  les  Tj/fl«5. 
Mais  cette  séparation  paraît  n'avoir 
eu  pour  base  que  la  taille.  Les  Gobe- 
IVIouches  de  Linné  ont  fourni  matière 
à  la  création  d'un  assez  grand  nom- 
bre de  genres  ,  création  que  les  di- 
vers méthodistes  ont  pu  étendre  au 
gré  de  leurs  désirs,  puisque  les  dirte- 
rences  dans  la  forme  du  bec  leur  lais- 
saient un  vaste  champ.  Ces  diSéren- 
ces  plus  ou  moins  prononcées  rendent 
très-  difficiles  les  limites  de  sépara- 
lion  des  Gobe-Mouches  avec  les  Pla- 
ijrhynques,  les  Pie-Grièches  et  les 


GOB 

Drongos ;  d'un  autre  côté  le  passage 
par  les  plus  petites  espèces  ,  au  genre 
Sylvie ,  est  presque  insensible  ;  et 
dans  des  espèces  d'une  taille  moyen- 
ne ,  on  trouve  encore  des  rapproche- 
mens  qui ,  plus  d'une  fois  ,  ont  fait 
confondre  de  vrais  Gobe-Mouches 
avec  des  Eataras  ,  des  Fourmiliers , 
des  Vangas  et  même  des  Cotengas. 
Temminck  a  séparé  les  Gobe-Mou- 
ches ,  des  MoiicheroUes  qui,  dans 
beaucoup  de  méthodes,  ne  font  qu'un 
seul  genre  sous  la  dernière  des  deux 
dénominations;  cette  division,  qui 
ne  paraît  pas  reposer  sur  des  caractè- 
res bien  tx'anchés ,  a  néanmoins  une 
sorte  d'avantage,  celui  de  diminuer 
le  nombre  des  espèces  dans  un  seul 
et  même  genre  ;  du  reste  ,  les  Mou- 
cherolles  et  les  Gobe-Mouches  se 
touchent,  et  la  ligne  de  démarcation 
peut  s'effacer  sans  que  cela  porte  at- 
teinte à  la  méthode. 

GOBE-MoUCHE    A  AILES  ET   QTJEUE 

ROSES,  Muscicapa  B/iodoptera, Lalh. 
Parties  supérieures  brunes,  les  infé- 
rieures blanches;  plumes  de  la  tète 
effilées  et  tachetées  de  noir  ;  une 
grande  tache  rose  sur  le  milieu  des 
grandes  rémiges  et  des  quatre  rec- 
trices  intermétliaires  ;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille  ,  cinq  pouces.  De  la 
Nouvelle-Hollande. 

GoBE-MoucHE  d'Amérique  ,  Mus- 
cicapa Rulicil/a  ,  Lath. ,  Ois.  de  l'A- 
mérique septentrionale,  pi.  35  et  56. 
Parties  supérieures  noires  ;  cotés  de 
la  poitrine  ,  milieu  des  grandes  ré- 
miges ,  et  base  des  rectrices  latérales 
d'un  jaune  orangé;  poitrine  ,  abdo- 
men et  tectrices  caudales  inférieures 
d'un  blanc  mat  ;  tête  et  gorge  noires; 
bec  et  pieds  bruns.  Taille  ,  quatre 
pouces  et  demi.  La  femelle  a  les  tein- 
tes noires  du  mâle  d'un  gris  brunâ- 
tre ,  et  celles  orangées  d'un  jaune 
pâle. 

GoBE-MoUCHE  AUDACIEUX,  JUuSCi- 

capa  auda.v ,  Lath.;  Gobe-Mouche 
tacheté  de  Cayenne  ,  BufF.  ,  pi.  enl. 
455,  fig.  2.  Parties  supérieures  d'un 
gris  noir  ;  base  des  plumes  du  som- 
met de  la  tête  d'un  jaune  orangé; 
deux  traits  blancs  entourant  l'œil  ; 


GOli 

rcmigcs  et  rectriccs  noires  ,  bordées 
de  roux;  parties  inrcrieiires  blan- 
ches ,  striées  de  noirâtre;  1)(C  et  pieds 
noirs.  Taille  ,  hiii(  pouces.  La  feniclle 
a  les  plumes  de  la  tète  entièrement 
noirâtres. 

GoEE-MorciiE  AZUR  ,  JHIuscicapa 
cœritlcci,  Lath.,  Ciifl'.  ,  pi.  eulum. 
663,  tîg.  1.  Parties  supérieures  dun 
bleu  dazur;  nuque  et  poitrine  noi- 
res ;  abdomen  blanc  ,  nuancé  de 
bleuâtre;  bec  et  pietls  noirs.  Taille, 
quatre  pouces  buit  lignes.  La  l'emcllc 
n'a  point  de  taches  noires.  Des  Plii- 
lippincs. 

Gobe-Mouche  azuror  ,  Musc i ta- 
pa aurea,  Levaill.  ,  Ois.  d'Afr. ,  pi. 
i58,  fig.  1  et  2.  Parties  supérieures 
d'un  bleu  d'azur  ,  les  inférieures  d'un 
roux  vif;  abdomen,  jambes  et  tec- 
trices caudales  inférieuies  d'un  blanc 
pur;  bec  et  pieds  brunâtres.  Taille, 
cinq  pouces.  La  femelle  a  la  gorge  et 
une  partie  de  la  poitrine  blanches. 
D'Afiique. 

GoBE-MoiCUE  A  BANDEAU  BLANC 
DU  SÉNÉGAL.  /^  PlaTYRIIYNQUB  A 
BANDEAU  BLANC. 

GoBE-MoUCHE    A   BANDES  ROUSSES  , 

Jtliiscicapa  rufutœniata.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun-olive  foncé;  tec- 
trices alaires  ,  petites  et  mo^  ennes  ré- 
miges, bordées  de  brun  fauve,  ce  qui 
dessine  eur  l'aile  plusieurs  bandes  de 
cette  nuance;  grandes  rémiges  et  rec- 
triccs brunes  ;  parties  inférieures 
d'un  blanc  verdâlre;  gorge,  poitrine, 
et  un  trait  de  chaque  coté  de  la  tête 
entre  le  bec  et  l'œil  d'un  verdàtre 
cendré  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille  , 
cinq  pouces.  Cette  espèce  ,  qui  a  beau- 
coup de  ressemblance  avec  le  Gobe- 
Mouche  tacheté  de  Cayenne,  mais 
qui  en  diffère  par  la  forme  plus  allon- 
gée et  plus  aplatie  du  bec ,  par  une 
taille  plus  forte,  par  l'absence  de 
plumes  orangées  sur  le  front,  celles 
des  stries,  sur  la  poitrine,  et  par 
quelques  autres  nuances  assez  sensi- 
bles ,  nous  a  été  envoyée  du  Brésil. 
GoBE-MouciiEBARBrcuoN.  r.  Pla- 

TYRIIYNQVE   UaR BICHON. 

GoEE-MouciiE  Bec-Figue  ,  Musci- 
capa  luctuosa ,    Temm.  ;  Muscicapa 

TOME   VII. 


GO  13  4oi 

atricaiiilla  ,  Gmel.;  Rubelra  angli- 
cana,  Briss.  ;  Traquct  d'Angleterre 
et  Bec-Figue  ,  Buff. ,  pi.  eulum.  668  , 
fig.  1;  Motacilla  jicedula ,  Gniel.; 
Syhia  Jicedula,  Lath.;  Muscicapa. 
muscipcla,  Bechst.  J*aities  supérieu- 
res et  rectriccs  noires  ;  moyennes  et 
grandes  tectrices  alaires  l'irtuclies 
avec  les  barbes  intérieures  terminées 
de  noir;  parties  inférieures  etfiont 
d'un  blanc  pur  ;  bec  et  [ùeds  noirs. 
Taille,  cinq  pouces.  La  femelle  a  les 
pai  tics  supérieures  d'un  brun  cendré 
et  les  trois  lectrices  latérales  bordées 
de  blanc.  Les  jeunes  màles  ressem- 
blent aux  femelles;  ils  ont  déplus 
des  plumes  noires  semées  sur  le  fond 
grisâtre  des  parties  supérieures.  On 
voit  parla  nombreuse  synonymie  de 
cette  espèce  ,  combien  de  fois  elle  a 
pu  induire  en  en  eur  les  orniiholo- 
gisles  ;  elle  a  en  effet  des  caractères  si 
variables  suivant  les  usages,  et  se 
rapproche  quelquefois  tant  an  Musc, 
albico/lis,  que  l'on  ne  peut  assez  sou- 
vent saisir  les  caractères  distinctifs 
(\cs  deux  espèces  ;  les  màles  ne  peu- 
vent être  reconnus  facilement  qu'a- 
près leur  seconde  mue  du  printemps 
et  seulement  dans  leur  plumage  d'ai 
mour;  hors  ce  temps,  tous,  ainsi 
cpic  les  femelles,  se  ressembleraient 
à  s'y  méprendre,  sans  le  miroir  des 
ailes  que  l'on  trouve  toujours  indi- 
qué d'une  manière  plusou  moins sen- 
sinle  dans  le  Muscicapa  albicollis. 
On  le  trouve  en  France ,  en  Allema- 
gne ,  en  Italie,  oîi  sa  chair  fournit 
un  mets  délicat. 

GocE-MouciiE  belliqueux,  Ty- 
ra/nius  bellicosus ,  Vieill.  Parties  su- 
périeures noirâtres;  tête  et  cou  d'un 
brun  roussâtre;  tectrices  alaires  noi- 
re;, bordées  de  cramoisi;  rénii°^es 
rectriccs,  croupion  et  parties  inie-^ 
rieures  d'un  rouge  cramoisi  ;  une  ta- 
che noire  à  l'extrémité  des  lémi'^es- 
paupières  blanches;  bec  et  pîeds 
noirs.  Taille,  sept  pouces  six  lignes. 
De  l'Amérique  méridionale. 

GoBE-:>IouciiE  Bellot,  Tyraunus 
bellulus,  Vieill.  Parties  supérieures 
bleuâtres,  avec  la  tige  des  plumes 
noue  ;    tectrices  alaires    et  rémiges 


4o2 


GOB 


noires,  bordées  de  cendré;  goige 
blanche  enlouréc  d'un  hausse-col 
non;  parties  inférieures  d'un  cendre 
bleuâtre,  avec  un  trait  brun  dans  le 
niiheu  des  plumes  ;  rectiices  noires, 
les  deux  extérieures  beaucoup  plus 
longues  que  les  autres  ,  et  terminées 
en  palette,  les  autres  diminuant  in- 
sensiblement de  longueur  jusqu'aux 
intermédiaires  qui  sont  les  plus  cour- 
tes ;  un  trait  blanchâtre  sur  les  côtés 
de  la  fêle  ,  derrièi  e  l'œil  ;  bec  el  pieds 
brut'S.  Taille  ,  quatorze  à  quinze  pou- 
ces. Du  Brésil. 

Gobe- Mouche  Bextaveo,  Tyran- 
nus  Caniivorus  ,  Vieill.  :  Lanius  Pi- 
tangiia,  Lath.  ,  BuflT. ,  pi.  enl.  212. 
Parties  supérieures  noires  ,  avec  une 
bandelette  blanche  au-dessus  de  l'oeil  ; 
sommet  de  la  tête  d'un  jaune  orangé; 
tectrices  alaires,  rémiges  et  rectrices 
noirâtres  ,  bordées  de  loussâtre  ;  gor- 
ge Idanche  ;  poitrine  et  parties  inté- 
rieures jaunes  :  tète  grosse  ;  bec  volu- 
mineux et  long  de  plus  d'un  pouce, 
noir;  pieds  blaiicliâlres ,  avec  les 
écailles  noiies.  Taille  ,  neuf  pouces 
et  demi.  De  l'Amérique  méridionale. 
Cette  espèce  joint  aux  Insectes  ,  pour 
sa  nouiriture,  les  débris  de  chair 
abandonnés  par  les  Vautours  et  au- 
tres Oiseaux  de  proie. 

GoBr.-MouciiE  BicoLOîi ,  Miiscica- 
pa  blcolor,  Spuvm.  Parties  supérieu- 
res cendrées ,  les  inférieures  et  la 
moitié  de  la  longueur  des  rectrices 
d'un  jaune  terne  ;  bec  et  pieds  noirâ- 
tres. Taille  ,  six  pouces  et  demi.  D'A- 
frique. 

Gobe-Mouche  blanc  du  Dane- 
MARCK  ,  Musclcopa  alba ,  Lath.  Pa- 
raît êl)e  une  vaiiélé  de  la  Bergeron- 
nette jaune.  /^.  Bergeronnette. 

Gobe-Mouche  blanc  huppé  du 
CAP  DE  Bonne-Espérance.  /".  Pla- 

TYRHYNQUE  HUPPÉ  A  TETE  COULEUR 
d'acier  POLI  OU  BRUNI. 

Gobe-Mouche  bleu  des  Philip- 
pines. /^.  Gobe-Mouche  azur. 

GoiiE-MouciiE  Booddang  ,  Musci- 
capa  Erythrogastra ,  Lalh.;  Musci- 
capa  jnullicolur ,  Gmel.  Parties  supé- 
rieures noires;  front  et  mo^cniics 
teclrices  alflires  d'un  blanc  pur;  poi- 


GOB 

Irlne  d'un  rouge  carmin;  abdomen 
et  tectrices  caudales  inférieures  rou- 
geAtres;  bec  noir  ,  jaunàtie  à  sa  base 
on  dessous;  pieds  brunâtres.  Taille  , 
quatre  pouces  six  lignes.  La  femelle 
est  brune;  elle  a  les  parties  inférieu- 
res d'un  orangé  pâle.  Des  Philip- 
pines. 

Gobe-Mouche  des  bords  du  JeNi- 
SEï,  Miiscicapa  Erythropis ,  Lath. 
Parties  supérieures  variées  de  biun 
et  de  gris;  sinciput  rouge;  parties 
inférieures  blanches;  dessous  des  ai- 
les roux.  Taille,  cinq  pouces. 

Gobe-Mouche  du  Brésil.  T'.  Go- 
be-Mouche Bentaveo. 

Gobe-Mouche  brillant,  ]\liisci- 
copa  iiitida  ,  Lath.  Le  plumage  vert; 
tectrices  alaires  bordées  de  blanc  ; 
rectrices  noirâtres  ,  frangées  de  jau- 
nâtre ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  ,  qua- 
tre pouces.  De  la  Chine. 

Gobe-Mouche  brun  de  Cayenne  , 
Muscicapa  fuliginosa  ,  Lath.  Parties 
supérieures  d'un  brun  noirâtre  ,  avec 
le  bord  des  plumes  fauve  ;  rémiges 
brunes;  rectrices  noires  ,  frangées  de 
blanchâtre;  parties  inférieures  blan- 
ches ,  avec  la  poitrine  fauve  ;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  quatre  pouces. 

Gobe-Mouche  brun  cendré  ,  HJus- 
clcapa  ai/stralis  ,  Lalh.  Parties  supé- 
lieures  d'un  brun  cendré;  trois  traits 
jaunes  de  chaque  côté  de  la  tète  , 
dont  un  au-dessus  de  l'œil;  parties 
inférieures  jaunes  ;  bec  et  pieds  bruns. 
Taille  ,  cinq  pouces.  De  l'Australasic. 

Gobe- Mouche  brun  de  la  Marti- 
nique. V .   MOUCHEROLLE  BRUN. 

Gobe-Mouche  brun  roux  ,  Tyran- 
nus  pyrr/iop/iaius  ,  Vieill.  Parties  su- 
périeures d'un  brun  olivâtre;  les  in- 
férieures ,  le  croupion  ,  tectrices  cau- 
dales ,  base  des  rectrices  ,  bord-  in- 
terne des  rémiges  ,  tectrices  alaires 
inférieures  d'un  roux  plus  ou  moins 
vif;  bec  et  pieds  noirs.  Taille ,  sept 
pouces.  Du  BrésiL 

Gobe-Mouche    brun    a    ve-ntre 

JAUNE.      jT.     MoUCHEROLLE    BRUN    A 

ventre  jaune. 

Gobe-Mouche  brun  de  Virginie, 
/".  Merle  Catbird. 

Gobe -Mouche  Bvnnih  ,Musticapa 


GOD 

rujtfmns ,  Lalh.  Pailles  supérieures 
brunes  ,  avec  la  moitié  du  ilos  rousse  ; 
front  ,  oreilles  et  base  des  reclrices 
d'un  brun  rougeâtie;  gorge  ,  devint 
du  cou  et  poitrine  d'un  blanc  jaunâ- 
tre ,  avec  quelques  taches  noires;  ab- 
domen d'un  brun  pâle;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces.  De  l'Aus- 
tralasie. 

GoBE-MorciiE  DE  Cambaye.  V. 
Sylvie. 

gobe-iniouciie  a  capuchon  noik  , 
Muscicapa  cucullata,  La  th.  Parties 
supérieures  noires;  Icie  très-garnie 
de  plumes,  ce  qui  la  fait  paraître  fort 
épaisse;  petites  tectrices  alaires  noi- 
res ,  frangées  de  blanc;  parties  infé- 
rieures blanches;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille  ,  cinq  pouces.  De  l'Australaùe. 

GoBE-MorCHE  CARNIVORE.  F".  Go- 
EE-MOUCIIE  BeNTAVEO. 

GoBE-MorCHE    DE    LA    CAROLINE, 

Lanius  Tyiannus,  var.  b  et  c,  Lath.  ; 
Laiiius  Carolinus,  Gniel.  ,  Ois,  de 
rA.mérique  septentrionale,  pi.  45. 
Parties  supérieures  d'un  gris  noirâ- 
tre; base  des  plumes  de  l'occiput 
d'un  jaune  orangé;  rémiges  et  rec- 
trices  noirâtres  ,  terminées  de  blanc  ; 
paities  inférieures  blanchâtres;  iris, 
bec  et  pieds  noirs.  La  femelle  a  les 
couleurs  moins  vives;  lesjeuncs  n'ont 
pas  de  jaune  à  l'occiput.  Taille,  sept 
pouces. 

GoBE-MoucnE  Caudec  ,  Tyrannus 
audax ,    Vieill.    T^.    Gobe-Mouche 

AUDACIEUX. 

GoBE-iMorCIIE  DE  Cay'enne.  J^. 
PlATYRHY'NQUE  EÉROCFi. 

Gobe- Mouche  cendré  du  Cana- 
da, Muscicapa  Canadeiisis,  Lath. 
Parties  supérieures  cendrées  ;  sommet 
de  la  tète  noirâtre;  une  tache  jaune 
sur  la  joue  ,  et  une  autre  noire  entre 
le  bec  et  l'œil  ;  rémiges  et  rectrices 
brunes,  bordées  de  cendic;  parties 
inlérieures  jaunes,  tachetées  de  noir 
sur  le  devant  du  cou;  tcctiices  cau- 
dales inférieures  blanchâtres  ;  bec 
brun;  pieds  jaunes.  Taille,  quatre 
pouces  et  demi. 

GoBE-MorCHE  CHANTEUR  ,  MUSCL- 

capa  cantatrix  ,  Temm.,   pi.   color. 
226,  fig.   1  et  2.  Parties  supérieures 


Gon  40.1 

bleues  ;  un  bandeau  azuré  sur  le 
fiont;  tour  du  bec  et  joues  noirs, 
ainsi  que  la  face  inféiieure  des  rec- 
trices ;  gorge  ,  devant  du  cou  et  poi- 
trine d'un  roux  vil  ;  abdomen  'ous- 
sàlre  ;  bec  noir  ,  entouré  à  sa  base  de 
poils  longs  et  roides;  jiicds  bruns. 
Taille,  cinq  pouces  huit  lignes.  La 
femelle  a  les  parties  su[)érieures  oli- 
vâtres ;  le  bandeau  et  les  joues  d'un 
blanc  jaunâtre  ;  le  sommet  de  la  tète 
et  la  nuque  d'un  cendré  bleuâtre; 
les  rémiges  et  les  leclrices  brunes 
bordées  de  roussàtre  qui  est  la  cou- 
leur des  parties  inférieures.  De  Java. 
Cette  espèce  se  fait  remarquer  parmi 
les  congénères,  par  la  mélodie  de  .son 
chant. 

GoBE-MoUCHE  CITRIN  DE  LA  LOUI- 
SIANE. /^.  Sy'lvie  mitrée. 

GoBE-MoUCHE  DE  LaCoCHINCHINE, 

Muscicapa  Cochinchineiisis  ,  L;tth. 
Parties  supérieures  d'un  brun  olivâ- 
tre; rémiges  noirâtres  avec  une  tache 
blanche  sur  les  barbes  extéiicures; 
rectrices  brunâtres  ,  étagées  ,  les  in- 
termédiaires longues  de  deux  pouces 
et  iei  latérales  de  cinq  lignes;  quel- 
ques-uues  sont  blanches ,  avec  une 
lunule  nuire;  parties  iulérieiues  rous- 
sâties  ;  bec  noir;  pieds  rougcâtres. 
Taille  ,  quatre  pouces  quatre  lignes. 

G0EE-M0UCHE  COLÉRIQUE,  Musci- 
capa crinila,  Lath.  ,  l'yrannus  irrita- 
bilis ,  Vieill.  Parties  supérieures  d'un 
gris  verdâtre  ;  plumes  de  la  nuque 
longues  et  se  relevant  en  forme  de 
huppe;  tectrices  alaires  bordées  de 
blanchâtre  ;  rémiges  brunes  ,  bordées 
les  unes  de  brunâtre,  les  autres  de 
b'anc;  rectrices  brunes  bordées  inté- 
rieurement de  roux;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille,  sept  pouces.  L»  femelle 
a  Iei  parties  supéiieures  d'un  gris 
brun;  les  inférieures  jaunâti  es  avec 
la  goige  ardoisée  ;  Iei  ailes  rousses  , 
avec  quelques  traits  blanchâtres  sur 
les  tectrices.  De  lAmérique  septen- 
trionale 

Goi:e-Mouciie  a  collier  ,  Musci- 
capa albicullis  ,  Temm.  Gohe-.Mou- 
cheà  collier  de  Lorraine,  13ulF.  ,  pi. 
enl.  56â,  f.  2;  Muscicapa  collai is , 
Bechstein;  M.  atricapilla ,  Jacquin. 

26* 


4o4 


GOB 


Parties  supérieures  noires  ;  un  large 
collier;  frout  et  parties  inférieures 
d'un  blanc  pur;  croupion  varié  de 
noir  et  de  hbno  ;  une  tache  blanche 
sur  l'origine  des  rémiges;  tectrices 
alaires  blanches,  les  grandes  ont  une 
tache  noiie  à  l'exliémité  interne; 
rcctri ces  noires  ;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille  ,  cinq  pouces.  La  femelle  a  les 
parties  supérieures  d'un  gris  cendré  ; 
\in  petit  bandeau  blanchâtre  sur  le 
iront;  les  grandes  lectrices  alaires 
idanches  sur  le  bord  externe,  et  les 
<leux  rcctriccs  latérales  bordées  de 
blanc;  un  petit  collier  d'un  cendré 
clair  ,  les  parties  inférieures  blanches. 
Le  jeune  mâle  ne  diffère  de  la  femelle 
que  par  l'absence  du  bandeau;  il  a 
en  outre  les  parties  inférieures  tache- 
tées de  cendré.  On  le  trouve  dans 
l'intérieur  ries  grandes  forêts  du  cen- 
tre de  l'Europe  ,  ou  il  paraît  être  fort 
lare. 

Gobe-Mouche  a  collier  t>v  Cap, 
JJIuscicapa  torquata  ,  Gmel.  ;  Hhisci- 
capa  Capensis  ,  Lath.  ,  Buff.  ,  pi.  enl. 
572,  fig.  i  et  2.  Parties  supéiieures 
Tioires;  gorge  de  cette  couleur;  poi- 
trine rousse;  côtés  du  cou,  bas  de  la 
nuque  ,  une  tache  près  de  l'œil ,  ven- 
tre et  caudales  inférieures  d'un  blanc 
pur;  bec  et  pieds  bruns.  Taille  ,  cinq 
pouces.  La  femelle  a  le  sommet  et  les 
côtés  de  la  tête  ,  les  tectrices  caudales 
supérieures,  le  devant  du  cou  et  la 
poitrine  noirs  ;  les  tectrices  alaires 
brunes;  les  rémiges  brunes  bordées 
de  gris  et  de  1  oux  à  l'extérieur  ;  les 
rcctrices  noires  terminées  de  blanc  , 
avec  le  bord  des  latérales  de  cette 
nuance  ;  la  goi  ge  et  le  ventre  b'ancs; 
les  flancs  roux.  D'Afrique. 

Gobe-Mouche  a  collier  du  Séné- 
gal. /^.  Platyrhynque  a  gorge 
brune. 

Gobe-Mouche  a  cordon  noir,  Le- 
vail. ,  Ois.  d'Afriq.,  pi.  i5p,  f.  1  et  3. 
/^.  Sylvie  a  cordon  noir. 

Gobe-Mouche  couronné  DE  blanc. 
f'.  Mouchebolle  a  huppe  blan- 
che. 

Gobe-Mouche  couronné  de  noir, 
iluscicapa  melaxantha  ,  Lath.,  Spar. 
pi.  96.  Parties  supéiieures  d'un  cen- 


GOB 

dré  foncé  ,  avec  la  tête  noire;  les  in- 
férieures jaunes;  tectrices  alaires  ,  ré- 
miges et  lectrices  noires,  bordées  de 
jaune;  extrémité  de  la  queue  blanche; 
bec  et  pieds  noirs.  Taille  ,  cinq 
pouces. 

Gobe-Mouche  a  crête  de  Ceylan, 
Miiscicapa  cow<z/a,"Lath.  Parties  su- 
périeures noires;  manteau  noir;  de- 
vant du  cou,  poitrine  et  ventre  blancs; 
abdomen  jaune;  recti  ices  intermé- 
diaires terminées  de  blanc;  bec  noir; 
yiieds  bleuâtres.  Taille,  cinq  pouces. 

Gobe-Mouche  a  croupion  jaunb 
DE  Cayenne.  f^.  Moucherolle  a 
croupion  jaune. 

Gobe  Mouche  a  croupion  orav- 
GÉ,  Muscicapa  melanocephala ,  Lalh. 
Parties  supérieures  d'un  jaune  rou- 
gcàtre  avec  la  têle  et  le  cou  noirs; 
ailes  et  queue  brunes;  rectrlces  à  bar- 
biiles  désunies  ;  parties  inférieures 
blanches,  striées  de  noir  ;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille,  cinq  pouces  et  demi. 
De  l'Océanique 

Gobe-Mouche  Darwany  ,  Musci- 
capa  auricornis ,  Lath.  J^.  Phileooî* 
Darwany. 

Gobe-Mouche  distingué,  Musci- 
capa  eximia,  Temm.,  Ois.  color.,  pi. 
i44,  f.  2.  Parties  supérieures  d'un 
vert  clair;  sommet  de  la  tête  d'un 
cendré  bleuâtre  ;  un  large  sourcil 
blanc  ;  lorum  varié  de  jaunâtre  et  de 
vert  obscur;  tectrices  alaires,  rémi- 
ges et  rectrlces  d'un  brun  noirâtre  , 
bordées  de  verdâtre;  parties  inférieu- 
res d'un  vert  jaunâtre  ,  plus  foncé  sur 
la  poitrine  et  les  flancs;  bec  brun  , 
blanchâtre  en  dessous;  la  femelle  a 
les  teintes  plus  obscures  et  le  sommet 
de  la  tête  varié  de  vert.  Taille  ,  quatre 
pouces.  Du  Brésil. 

Gobe-Mouche  double  oeil  ,  Mus- 
cicapa  diops,  Temm.,  Ois.  color.,  pi. 
i44,  f  1.  Parties  supérieures  d'un 
vert  clair  tirant  sur  l'olivâtre;  tectri- 
ces, rémige^  el;  rcctrices  brunes,  bor- 
dées de  vert  ;  une  taclie  blanche  en 
avant  de  l'œil  ;  parties  inférieures 
d'un  cendré  blanchâtre  ,  un  peu  plus 
foncé  sur  la  gorge  et  la  poitrine,  bec 
brun  ,  bianchâlre  inférieureinent. 
Taille,  quatre  pouces.  Du  Brésil. 


GouE-Moucnn  Dumicole,  Mui>ci- 
capa  viridis,  L:Uh. ,  Ois.  île  l'Amérique 
jjcptcul.,  pi.  r)5  ;  Icleria  Dumuola  , 
Yieill.  Pallies  supéiieuies  d'un  vert 
cendré;  uu  cercle  lilanc  autour  de 
l'œil  ;  sourcils  noirs  ;  inoustaclie.s 
Llanches;  léinigcs  brunes  bordées  de 
verdàtre  ;  rccirices  brunes,  grisâtres 
en  dessous;  gorge  ,  devant  Uu  cou  et 
poitrine  d'un  jaune  tirant  à  l'orangé; 
parties  inféiieures  blanches;  bec  et 
))ieds  noirs.  Taille  ,  six  pouces.  Les 
jeunes  et  la  temellc  ont  les  couleurs 
l)lus  ternes  et  les  cotés  de  la  tête  d'une 
seule  teinte,  sans  aréoles  aux  yeux  ^ 
ni  sourcils  ,  ni  nioustaclics.  Celle  es- 
pèce,  dont  on  a  lait  tour  à  tour  \\n 
Merle,  un  Colingu  et  un  Ictérie,  ne 
paraît  pas  oUi  ir  de  carac  ères  assez 
saillaus  pour  être  séparée  des  Gobe- 
Rlouches  ,  oii  elle  a  été  placée  par  La- 
thain  et  par  Gmelin.  Elle  habite  les 
bioussailles  des  taillis  épais  de  l'A- 
mérique scptcnirionale ,  oli  elle  se 
nourrit  également  de  baies  et  d'In- 
sectes. 

Gobe- Mouche   Ertthrogastre. 

y.  GOBE-MOUCHK  BoOUDANG. 

GoBE-IMoucnE  ÉTOIT.É  ,  Muscicapa 
stellata,  Vieill.,  Levail.,Ois.  d'Afr., 
pi.  i57,  f.  1  et  2.  Parties  supérieures 
d'un  vert  olive  ,  varié  de  jaune  ;  une 
tache  blanche  étoiléc  entre  le  bec  et 
l'œil;  tète  et  gorge  d'un  cendré  bleuâ- 
tre; une  espèce  de  collier  blanc;  ré- 
miges d'un  gris  brun,  frangées  île 
grisâtre;  rectrices  verdâtres  ,  frangées 
de  jaune  ;  parties  inférieures  jaunes  , 
nuancées  d'olivâtre  sur  la  poitrine  et 
les  flancs;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  , 
cinq  pouces.  La  femelle  a  les  parties 
supérieures  olivâtres;  les  joues  et  la 
gorge   d'une  teinte  plus   claire  ;   les 

fiarties  inférieures  jaunes,  variées  d'o- 
ivâtre. 

GoBE-MoUCHE  FAL'VE  DE  CaYENNE. 
y.  MoUCHEROEIiE  FAUVE. 

GOBE-IMOUCHE  l'ÉROCE.  /^.  PlATY- 
RUYNQUE  FÉROCE. 

GoBE-lMoUCHE     FERRUCrlNEUX    DE 

LA  Carox^ine,  Muscicapa  ferruginca, 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun 
cendré  ;  tectrices  alaires  ,  rémiges  et 
•  ectrices  noires    frangées   de   luux; 


GOB 


4o5 


pariit-s  inférieures  jaunâtres;  goigc 
blanche;  bec  noir  avec  h;  bord  des 
mandibules  d'un  jaune  rougeâtrc; 
pieds  bruns.  Taille,  cinq  pouces  six 
lignes. 

Gobe-Mouche  flamboyamt,  TUus- 
cicapajlainmiceps,'ï<înun.,  pi.  color. 
ii4,  lig.  5.  Parties  supcricures  d'un 
brun  mordoré  ;  sommet  de  la  tête  re- 
couvert déplumes  plus  longues, blan- 
châtres à  la  base  ,  puis  d'une  belle 
teinte  rouge  de  feu  ,  et  enfin  cendrées 
à  la  pointe;  celle  teinte  est  entière- 
lueiil  rousse  dans  les  feuielles;  rémi- 
ges brunes,  avec  lextrémité  roussâ- 
tie,  ce  tpii  forme  Aenx  bandes  sur 
l'aile;  rectrices  brunes;  parties  infé- 
rieures et  joues  d'un  blanc  jaunâtre, 
varié  de  stries  mordorées  sur  la  poi- 
trine; bec  et  pieds  bruns.  Taille,  qua- 
tre pouces.  Celte  espèce,  qui  se  trou- 
ve au  Brésil,  a  beaucoup  d'analogie 
avec  le  Gobe-Mouche  à  poitrine  ta- 
chetée de  Cayeime,  Bufî".,  pi.  enl. 
b'j'i  ,  Muscicapa  virgata,  Lath. 

GoBE-MoUCliE    A     FRONT     BLANC  , 

Muscicapa  albifrons ,  Lalh.  Parties 
supérieures  d'un  brun  noirâtre;  rémi- 
ges brunes,  bordées  de  roussâtre; 
rectrices  noires;  front,  gorge  et  poi- 
trine blancs  ;  parties  inférieures  jau- 
nâtres; bec  et  pieds  noirs.  Taille, 
cinq  pouces  six  lignes.  D'Afrique. 

GoBE-MoUCHE     A    FRONT     JAUNE  , 

Muscicapa  flauifrons ,  Lath.  Parties 
supérieui'es  olivâtres  ;  un  petit  trait 
blanc  derrière  l'œil  ;  tectrices  alaires 
et  rémiges  noirâtres  ,  bordées  de  jau- 
ne; rectrices  d'un  brun  olive,  plus 
pâles  à  l'extrémité  ;  front  et  parties 
inférieures  jaunes:  bec  et  pieds  bleuâ- 
tres. Taille,  cinq  pouces.  De  l'Océa- 
nique. 

GoBE-MoUCHE  A  FRONT  NOIR,  Mus- 

cicapa  uig/ifro/ts,  Lath.  Parties  supé- 
rieures brunes,  avec  les  côtés  de  la 
tête  noirs  ;  rectrices  latérales  d'un 
brun  olive  ;  parties  inférieures  jaunâ- 
tres; bec  et  pieds  noirâties.  Taillg  , 
quatre  pouces  trois  lignes.  Patrie  in- 
connue. 

GoBE-MoUCHE  GoBE-MoUCHERON^ 

Muscicapa  minuta,  Lalh.  Parties  su- 
périeures d'un  cendré  olivâtre  j  crou- 


4o6  GOB 

pion  verdàtre;  tectrices  aLiires  noirâ- 
tres ,  boniées  de  jaunâtre  ;  rémiges  et 
rectrices  d'un  brun  noir  ;  bec  et  pieds 
noirs.  Taille  ,  quatre  pouces  De  l'A- 
mérique méridionale. 

Gobe-Mouche  GORGE  bleue,  Mus- 
cicapa  hyacynlliina,  Temni,  ,Ois  col. 
pi.  ôo,  f.  1  et  2.  Parties  supéiieures  , 
lète  ,  cou  ,  gorge  et  poitrine  d'un  bleu 
azuré  brillant;  tour  du  bec  et  loruni 
d'un  noir  bleuâtre  ;  un  large  sourcil 
d'un  bleu  très-vif;  rémiges  et  rectri- 
ces brunes ,  bordées  de  bleu  azuré  ; 
parties  intérieures  rousses  ;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  six  pouces.  La 
leniellea  les  particssupérieures  bleues 
variées  de  cendré  et  de  verdâlre;  les 
rémiges  et  les  rectrices  d'un  brun 
verdàtre,  bordées  de  bleu;  la  gorge  , 
la  poitrine  et  toutes  les  parties  infé- 
rieures rousses.  DesMoluques. 

Gr)B£-MoUCHE  A  GORGE  BRUNE  DU 
SÉNÉGAL.  V.  PlATTRHYNQUE  A  GOR- 
GE BRUNE. 

Gobe-Mouche  a  gorge  jaune, 
Muscicapa  31ainllensis ,  Latb.  Parties 
supérieures  grises ,  variées  de  brun 
marron  ;  sommet  et  côtés  de  la  tête 
Moirs  ;  joues  noli  âtres  ,  traversées  par 
deux  raies  blanches;  rémiges  et  tec- 
ti'ices  alaires  noires;  celles-ci  traver- 
sées par  une  raie  blanche  ;  rectrices 
intermédiaires  noires,  les  autres  blan- 
ches ;  parties  inféiieures  jaunes,  la 
})oitrine  rongeâli'e  et  le  dessous  de  la 
queue  blanc;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille,  quatre  pouces  et  demi.  De  l'île 
de  Luçon. 

Gobe-Mouche  Gorgeret  ,  Musci- 
capa gularis  ,  Katt.,  Temm.,  pi.  col. 
1  b7,  f.  1.  Particssupérieures  verdàtres; 
sommet  de  la  tête  et  nuque  d'un  gris 
noirâtre;  joues  et  sourcils  roussâtres; 

{parties  inférieures  cendrées  ;  bec  assez 
ong ,  large  et  déprimé,  noirâtre; 
pieds  bruns.  Taille  ,  trois  pouces.  Du 
Brésil. 

Gobe-Mouche  a  gorge  rousse  du 

SÉNÉGAL,  f^.  PlATYRHYNQUE  A  GOR- 
ge rousse. 

Grand  Goee-Mouche  a  longs 
jjRiNs.  T^.  Drongo  a  raquettes. 

Grand  Gobe-Mouche  noir  a  gor- 

fi£  pourprée,  r.  CoR.\CIN£PlAUHAU. 


GOB 

T.  IV,  p.  45i  ,  que  par  erreur  on  a 
écrit  Pianhau. 

Grand  Gobe-Mouche  noir  huppé 
DE  Madagascar.  J^.  Drongo  huppé. 

Grand  Gobe-Mouche  a  queue 
FOURCHUE  de  la  Chine.  /^.  Drongo 

DONGRI. 

Gobe-Mouche  gris  de  la  Chine, 
Muscicapa grisea  ,  Lath.  Parties  supé- 
rieures noires  ,  avec  une  bande  blan- 
che sur  les  ailes;  les  inférieures  d'un 
rouge  pâle  avec  la  poitrine  grise  ;  bec 
noir;  pieds  jaunâtres.  Taille,  cinq 
pouces. 

Gobe-Mouche  gris  d'Europe, 
Muscicapa  grisola,  L.,  Buflf.,  pl.tnl, 
565,  f.  1.  Parties  supérieures  d'un 
brun  cendré  ,  avec  une  l'aie  longitu- 
dinale d'un  brun  foncé  sur  la  tête; 
front  blanchâtre  ;  parties  inférieures 
blanches  ;  côtés  du  cou  ,  poitrine  et 
flancs  parsemés  de  stries  d'un  brun 
cendré.  Taille,  cinq  pouces  six  lignes. 

Gobe-Mouche  gris-jaune,  Musci- 
ca.paJIatJigastra  ,\4?i\.{i.  Parties  supé- 
rieures d'un  gris  bleuâtre  ;  rémiges 
et  recirices  noires;  parties  inférieures 
d'un  jaune  pâle;  bec  d'un  brun  cen- 
dré; pieds  d'un  gris  rougeâlre.  Taille, 
si\  pouces.  De  l'Australasie. 

Gobe-Mouche  gris- vert,  Musci- 
capa Nuuœboracensis ,  Lath.;  p'ireo 
Musicus,Y[ei\.,0\i.  de  l'Amérique 
septent.,  pi.  52.  Parties  supérieures 
d'un  vert-olive  foncé;  front  et  tache 
sur  la  joue  jaunes;  rémiges  brunes  , 
olivâtres  à  l'extérieur;  tectrices  alai- 
res terminées  de  jaune  clair,  ce  qui 
forme  deux  bandes  sur  les  ailes;  rec- 
trices brunes  bordées  d'olivâtre;  gor- 
ge et  devant  du  cou  grisâtres  ;  parties 
inférieures  blanches  avec  les  flancs 
jaunes  ;  bec  et  pieds  bleuâtres.  Taille, 
quatre  pouces.  La  femelle  a  le  som- 
met de  la  tète  d'un  gris  vert ,  et  les 
tectrices  alaires  terminées  de  blan- 
châtre. 

Gobe-Mouche  Guir  AYETAPA,^/ec- 
trurus  Guirajetapa,  Vieil.  Parties  su- 
périeures noirâtres,  variées  de  brun 
clair  ;  tour  du  bec  et  des  yeux  ,  gorge 
et  parties  inférieures  d'un  blanc  pur; 
un  large  demi-collier  noir  sur  le  xxaut 
de  la  poitrine  ;  tectrices  alaires  et  ré:» 


GOB 

luiges  noires  ilMiipécs  île  blanc;  tic- 
Irices  ctugces  ,  les  deux  latéiales  jUus 
longues,  repliées  en  dessous,  et  joi- 
gnant lin  colé  à  l'aulre,  de  nianièie  à 
tenir  toujours  la  queue  relevée;  les 
barbes  de  ces  deux  rcctrices  sont  roi- 
des  et  desunies;  les  autres  lectrices 
bont  slinpIeTncnt  élagées  ,  mais  avec 
la  tige  terminée  en  pointe  ;  bec  jau- 
nâtre; pieds  noirâtres.  Taille ,  cinq 
pouces.  La  femelle  est  moins  grande, 
elle  a  les  parties  supéiieures  brunes  , 
loussàtres;  les  rémiges  et  les  lectrices 
brunes  ,  iVangécs  de  loussâtre  ;  la  tète 
et  le  devant  du  cou  blanchâtres;  le 
demi-collier  roux;  les  parties  infé- 
rieures blanches,  avec  les  Hnncs  rou- 
geàtics;  la  queue  simple.  De  l'Amé- 
rique méridionale. 

GoBE-,M()l  CIIE  HUPPÉ  DU  BrÉ- 
SIL.  Nom  donné  par  erreur  ou  par 
ignorance  au  Platyrhynque  huppé, 
à  lète  couleur  d'acier  poli.  D  Afrique. 

GoDE-iMoLClIK    HUPPÉ    DU    CAP    DE 

Bonne-Espérance.  V.  Pj:.atyrhyn- 
«iUEnipPÉ,  a  tète  couleur  d'acier 

POU. 

GoBE-MoUCnE  HUPPÉ  DE  Cayenne. 

J^.  Platyrhynque  couronné. 

Gobe-Mouche  huppé  de  l'île 
Bourbon.  V.  Platyrhynq.ue  de 
l'île  Bourbon. 

Gobe-Mouche  huppé  de  la  Mar- 
tinique. V.  Moxcherolle  a  huppe 
blanche. 

Goee-.Mouche  a  huppe  noire.  V. 
Batara  huppé  ,  mâle. 

Gobe-Mouche  huppé  de  la  ri- 
vière DES  Amazones.  F'.  Platy- 
rhynque RUniN. 

Gobe-Mouche  a  huppe  rousse. 
V-  Batara  HUPPÉ,  femelle. 

Gobe-Mouche  huppé  a  ventre 
GRIS  ,  Sjlvia  cristata  ,  La  th.  ;  Mi/sci- 
capa  c/w/a/a  ,  \  ieill.  ;  Figuier  hup- 
pé,Buft\, pi.  enl,  091,  f.  1.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  vei-dâtre;  une  hup- 
!)e  composée  de  plumes  hérissées , 
irunâtres  ,  frangées  de  blanc  ;  parties 
inférieures  blanchâtres ,  vai'iées  de 
gris;  bec  et  pieds  d'uu  brun  jaunâ- 
tre. De  la  Guiane. 

Gobe-Mouche  de  l'île  Bourbon  , 
Muscicapa  ivfiventii-i .,  La  th.,  BuÛ". , 


GOB 


4  07 


pi.  enl.  57.J,  f.  5.  Tout  le  [duinage 
noir,  à  l'exception  de  l'abilomcti  et 
des  tectrices  caudales  inférieiues  qui 
sont  d'un  roux  assez  clair;  bec  brim; 
pieds  rougeâires.  Taille  ,  quatre  pou- 
ces neuf  lignes. 

GoBE-MoUCHE  DE  l'IlE-DE-FrAN- 

CE ,  Muscicapa  modulata  ,  La  th.  Tout 
le  lîlumagc  varié  de  blanchâtre  et  de 
brun  ,  à  l'exception  de  la  tète  qui  est 
d'un  brun  noirâtre  ,  et  des  aiUs  qui 
sont  rousses;  bec  et  pieds  uoirâtrcs. 
Taille,  quatre  pouces  six  lignes. 

GoBiî-MouciiE  DES  iLE« Sandwich 
Muscicapa  Sandwicherisis ,  La  th.  Par- 
tics  supérieures  brunes  ;  tecirices  alai- 
res  bordées  de  roussâtre  ;  sourcils 
blancs;  nuque  fauve;  rectnces  inter- 
médiaires blanches  à  l'extrémité  ; 
gorge  blanche  ,  striée  de  roussâtre  ; 
poitrine  jaunâtre;  parties  inférieures 
blanchâtres;  bec  et  pieds  noirs.  Taille 
cinq  pouces  et  demi. 

GOBE-MOUCHEINTRÉI'IDE  ^'.GOBE- 
MoUCHE  DE   LA  GaROLINE. 

Gobe-Mouche  de  la  Jamaïque. 

f.  GoBE-MoUCHE  OLIVE  DE  LA  Ca- 
KOLINE. 

Gobe-Mouche  de  Java  ,  Muscica- 
pa hœmorrhousa  ,  La  th.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  noirâtre  ;  tête  et 
queue  noires  ;  poitrine  et  ventre 
blancs  ;  abdomen  rouge;  bec  bleuâ- 
tre; pieds  noirâtres.  Taille,  quatre 
pouces  et  demi.  Espèce  douteuse. 

Gobe-Mouche  jaunâtre  ,  Musci- 
capa oc/uoteuca ,  Lath,  Parties  supé- 
rieures d'uu  vert  sombre  olivâtre;  ré- 
miges et  tectrices  alaircs  vertes  bor- 
dées de  jaune;  gorge  jaune;  parties 
inférieures  blanches,  variées  de  jau- 
nâtre; rectrices  d'un  vert  olive  bril- 
lant ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille ,  cinq 
pouces.  De  l'Amérique  septentrio- 
nale. 

Gobe-Mouche  aux  joues  noires  , 
Muscicapa  bardala,  halh.  Parties  su- 
périeures brunes  ;  sommet  de  la  tête 
noir  ;  une  bande  noire  sous  l'œil  ; 
rémiges  brunes,  bordées  de  jaune; 
rectrices  longues  et  noires  ;  parties 
inférieures  jaunes;  bec  noir;  pieds 
bleuâtres;  taille,  cinq  pouces.  Dc: 
l'Océanique. 


4o8  Gi^B 

GoBE-MOUCIIE   DU   K AMTSC'HATKA, 

Muscicapa  Sibirica,  Lath.  Parties  su- 
périeures brunes,  les  inférieures  cen- 
drées,   tachetées   de  blanc;   bec   et 
pieds  noirs.  Taille  ,  cinq  pouces. 
Gobe  -  Mouche   King-Biud.    F". 

GuBE-MoUCHE   DE    L,A    CAROLINE. 

Gobe-Mouche  a  longue  queue 

DE    GiNGI.     J^.     BIeRLE     a     longue 
QUEUE. 

Gobe-Mouche  a  longue  queue 
DE  Java  ,  Muscicapa  Javanica  , 
Lath. 

Gobe-Mouche  de  Lorraine.  F. 
Gobe -Mouche  a  collier. 

Gobe-Mouche  de  la  Louisiane. 
y.  Gobe-Mouche  de  la  Caroline, 

Gobe-Mouche  magnanime  ,  Ty- 
fannus  magnanimus ,y ïe'AÏ.  V .  Gobe- 
Mouche  ÏICTIVIE. 

Gobe-Mouche  Macule  ,  Muscica- 
pa jnaculata,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'un  jjrun  roux  ,  tacheté  de 
blanc  sur  les  ailes;  tête  fauve;  rémi- 

f;es  noirâtres  ;  rectrices  brunes  ,  les 
atérales  terminées  de  blanc  ;  parties 
inférieures  d'un  brun  rougeâtre , 
ti'ès-pâle  vers  l'abdomen  ;  bec  noir  , 
bordé  de  jaune  ;  pieds  noirs.  Taille, 
cinq  pouces.  De  l'Inde. 

Gobe-Mouche  du  Malabar.  F. 
Dbongo  a  raquettes. 

Gobe-Mouche  Malkala-Kour- 
LA  ,  Muscicapa  Melanictera  ,  Lath. 
Parties  supérieures  brunes,  variées 
de  jaune  ;  rémiges  et  i-ectrices  noirâ- 
tres ,  frangées  de  jaune  ;  joues  noi- 
res; parties  inférieures  jaunes;  bec 
et  pieds  bleuâtres.  Taille,  cinq  pou- 
ces et  demi.  DeCeylan. 

Gobe-Mouche  mantelé,  Musci- 
capa Cy cinomelas ,  Vieill.  ;  Levaill., 
Ois.  d'Afr.,  pi.  i5i.  Parties  supérieu- 
res d'un  gris  bleuâtre;  front  noir; 
nuque  garnie  d'une  huppe  bleue  ; 
rémiges  et  rectrices  noires ,  bordées 
de  bleuâtre  ;  une  bande  blanche  sur 
l'aile;  deyant  du  cou  bleu  ;  poitrine 
et  parties  inférieures  d'unblancnuan- 
cé  de  bleuâtre  ;  bec  et  pieds  bleuâ- 
tres. Taille  ,  cinq  pouces.  La  femelle 
a  les  couleurs  moins  vives,  les  parties 
inférieures  cendrées ,   lavées  de  noi- 


GUB 

râtre  ;    les  rémiges   et  les   rectrices 
d'un  brun  clair. 

Gobe-Mouche  Matinal  ,  Tyran- 
nus  matulinus,  Vieill.  ;  Lanius  Ty- 
rannus,  var.  a,  Lath.;  Buff. ,  planch. 
enl.  557.  Parties  supérieures  d'un 
brun  cendré;  sommet  de  la  tète  oran- 
gé à  la  base  des  plumes  ;  tectrices 
alaires,  rémiges  et  recîrices  brunes  , 
bordées  de  blanchâtre.  Parties  infé- 
l'ieures  d'un  blanc  grisâtre  et  cendré 
sur  la  poitrine  ;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille,  huit  pouces.  La  femelle  a  la 
base  des  plumes  du  sinciput  jaunei 
Des  Antilles. 

Gobe-Mouche  mélancolique  , 
Tyrannus  melancholicus,  Vieill.  Par- 
ties supérieures  d'un  brun  noirâtre  ; 
tète  et  cou  gris  ,  avec  la  base  des  plu- 
mes du  sommet  d'un  rouge  orangé  ; 
ces  plumes  sont  étroites,  effilées  et 
hérissées;  tectrices  alaires  lisérées 
de  blanc  jaunâtre;  rémiges  brunes  ; 
rectrices  noirâtres,  terminées  de  blan- 
châtre et  d'inégale  longueur,  les  laté- 
rales étant  les  plus  longues  ;  gorge  et 
devant  du  cou  d'un  brun  mêlé  de 
jaune  et  de  vert;  le  reste  des  parties 
inférieures  d'un  jaune  foncé;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  sept  pouces. 

Gobe-Mouche  Mignard  ,  Musci- 
capa Scita,  Vieill.;  Levaill.,  Ois. 
d'Afrique,  pi.  i54,  fig.  1  et  2.  Parties 
supérieures  d'un  gris  bleuâtre;  ban- 
de oculaire  noire  ;  sourcils  blancs  ; 
rémiges  noires  ;  les  intermédiaires 
bordées  de  blanc;  rectrices  étagées  , 
noires  ,  frangées  de  blanc;  les  latéra- 
les presqu'entièremcnt  blanches  ;  poi- 
trine et  gorge  rougeâtres  ,  encadrées 
de  blanc  ;  les  parties  inférieures  cen- 
drées; bec  et  pieds  bruns.  Taille,  cinq 
pouces. 

Gobe-Mouche  Molinar,  Musci- 
capa pristinaria  ,  Vieill.;  Levaill.  , 
Ois.  d'Afrique,  pi.  160.  Parties  supé- 
rieures d'un  roux  olivâtre;  tectrices 
alaires  et  rémiges  noirâtres  ,  bordées 
de  fauve  pâle;  rectrices  noirâtres, 
lisérées  de  blanc  extérieurement  ; 
bande  oculaire  noire;  gorge  et  de- 
vant de  la  poitrine  noirs;  mousta- 
ches blanches,  ainsi  que  le  devant 
du  COU;  flancs  roux  ;  parties  inférieu- 


GOB 

rcs  Manches;  bec  et  pietls  bruns. 
Taille  ,  quatre  pouces  huit  ligues. 
Ija  l'etuellc  h  h's  parties  inlericurcs 
d'un  roux  jaunâtre. 

Gohe-ÏMduche  Moineau  de  Tan- 
na, l^hiscicapa  J' assert  na,  La  th.  Par- 
ties supérieures  noirâtres;  rémiges 
et  rcctrices  noire-;;  parties  inférieu- 
res bhTucliàtics.  Espèce  douteuse. 

Gobe- Mouche  multicolor.  V. 
GoitE-INlorcHE  lioonDANG. 

GoBE-MoucnE  MrsiciEN  ,  Musci- 
capa  Aedun  ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'un  brun  ferrugineux  ;  rectrices 
de  moyenne  longueur  ,  étagées,  d'un 
brun  cendré  ;  parties  inférieures 
blanches;  bec  et  pieds  bruns.  Taille, 
huit  pouces.  De  la  Tartarie. 

Gobe- Mouche  nébuleux.  F'. 
Sylvie  nébuleuse. 

Gobe  Mouche  noir.  ^.  Gobe- 
Mouciie  Bec-Figue  ,  adulte. 

Goi^E- Mouche  noir  a  collier. 
/^.  Gobe-Mouche  a  collier. 

GoBE-MoUCHE  NOIR  des  îles  DELA 

MER  DU  Sud  ,  JtJuscicapa  nigra,  Lath. 
Tout  le  plumage  noir,  avec  quelques 
nuances  de  cendré  sur  la  tète  et  les 
ailes;  bec  et  pieds  bruns.  Taille, 
cinq  pouces  six  lignes.  La  femelle 
est  d'un  brun  noirâtre. 

GoBE-MoUCHE   NOIR  ET  BLANC  DES 

MoLUQUES ,  Muscicapa  Moliiccen- 
sis.  Parties  supérieures  d'un  noir  iri- 
sé ;  les  inférieures  ,  le  croupion  et  le 
bord  des  rectrices  latérales  d'un  blanc 
plus  ou  moins  pur;  poitrine  et  flancs 
cendrés;  bec  noir;  pieds  bleuâtres. 
Taille  ,  cinq  pouces.  La  femelle  a  les 
parties  supérieures  brunes,  variées  de 
cendré  légèrement  irisé. 

GOBE-MOUCIIE  NOIR   ET   JAUNE   DE 

Ceylan.   f^.  GoBE-MoucHE   Mal- 

KALA. 

GoBE-MoUCHE    NOIRATRE     DE     LA 

Caroline,   f^.  Moucherolle  Per- 

VIT. 

GoBE-MoUCHE   DE  LA   NOUVELLE- 

Ecosse  ,  Muscicapa  Acadica  ,  Lath. 
Parties  supérieures  d'un  gris  verdâ- 
tre;  rémiges  noirâtres;  la  plupart 
bordées  de  blanc  ;  tectrices  alaires 
bordées  de  blanc ,  ce  qui  dessine  sur 
les  ailes  deux  bandes  ;   parties  infé- 


GOB  4o9 

rieurcs  d'un  blanc  jaunâtre  ;  bec  et 
pieds  noiis.  Taille,  cinq  pouces.  Les 

f)lumes  du  sommet  de  la  lêlc  sont 
ongues  et  susceptibles  de  se  relever 
eu  huppe. 

GoBE-MoucnE  OLIVATRE  ,  Musci- 
capa  atra  ,  L.  ;  Muscicapa  F/iœbe  , 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  cen- 
dré olivâtre;  tête  noirâtre;  rémiges 
noires  bordées  de  blanc  extérieu- 
rement; poitrine  d'un  cendré  pâle; 
parties  inférieures  d'un  blanc  jaunâ- 
tre ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  , 
cinq  pouces.  De  l'Amérique  méridio- 
nale. 

Gobe -Mouche  olive  de  la  Ca- 
roline, Muscicapa  olivacea  ,  Lath. 
Parties  supérieures  d'un  brun  olive  ; 
sourcils  blancs  ;  rémiges  et  rectrices 
d'un  brun  verdâtre,  bordées  de  blanc; 

Earties  inférieures  d'un  blanc  sale  ; 
ec  cendré  ;  pieds  rougeâtres.  Taille, 
cinq  pouces. 

GoBE-AloUCHE    OLIVE     DE  CaYEN- 

NE,  Muscicapa  agilis ,  Lath.,  BufF.  , 
pi.  enl.  575,  fig.  4.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  olive  ;  rémiges  et 
rectrices  d'un  brun  noirâtre,  bonlées 
d'olivâtre.  Parties  inférieures  blan- 
châtres ;  gorge  roussâtre  ;  bec  noir  ; 
pieds  bruns.  Taille,  quatre  pouces 
six  lignes. 

GoBE-MouciiE  ondulé  ,  Levaill. , 
Ois.  d'Afrique  ,  pi.  169,  f  1  et  i2.  Pa- 
raît être  la  même  espèce  que  le  Gobe- 
Mouche  de  l'Ile-de-France. 

GOBE-MOUCUE     ORANGÉ     ET    NOIR 

DES  Indes-Orientales,  Muscicapa 
jJammea  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  noir  irisé,  de  même  que  la  tête, 
la  gorge  ,  le  cou  et  le  croupion;  quel- 
ques taches  à  la  base  des  rémiges; 
côté  externe  des  rectrices  latérales 
d'un  jaune  orangé,  plus  pâle  vers 
l'abdomen  ;  bec  noir  ;  pieds  plom- 
bés. Taille,  six  pouces.  La  femelle  a 
la  tête  et  le  dos  d'un  cendré  bleuâtre; 
la  gorge ,  partie  des  rémiges  et  des 
lectrices  noirâtres;  la  poitrine  et  le 
croupion  orangés 5  le  resiedes  parties 
inférieures  jaune. 

G0BE-M0UCHE  Oranor  ,  Muscicapa 
subflava,  Vieill.,  Levaill. ,  Ois.  d'A- 
frique, pi.  i5.5,  fig.  1  et  2.  Parties  su- 


4io 


GOB 


pdrieures  d'un  gris  bleuâtre  ;  les  rë- 
iiiiges  el  les  quatre  rectrices  intermé- 
diaires noires  ;  gorge  cendrée;  crou- 
pion, quelques  traits  sur  les  ailes  , 
rectrices  latérales  et  parties  inférieu- 
res d'un  jaune  orangé  viC^  bec  et 
pieds  noirs.  Taille ,  quatre  pouces  six 
lignes.  DeCeylan. 

GoBE-MoucuE  Paille,  Muscica- 
}]a  stramlnea  ,  Nutt.  ,  Temm.  ,  Ois. 
color.,  pi.  167,  iig.  2.  Parties  supé- 
rieures d'un  cendré  verdàtrc;  sominet 
delà  tête,  joues,  gorge  el  poitrine 
d'un  blanc  plus  ou  moins  pur  ,  varié 
de  cendré  sur  les  deux  derniers  or- 
ganes; une  bande  d'un  cendré  bleuâ- 
tre de  même  que  la  nuque  au-dessus 
du  front  et  des  yeux;  lectrices  et  ré- 
miges noirâtres  ,  bordées  de  blanc  ; 
rectrices  d'un  brun  noir;  paitiesin- 
lérieures  d'un  jaune  paiJle;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  trois  pouces  sept 
ligues.  Du  Brésil. 

Petit  Goue-Mouciie  d'Allema- 
gne. P'.  Gobe-Mouche  rougeatke. 

Gobe-Mouche  petit  aurore,  f. 
Gobe-Mouche  d'Amérique. 

Gobe-Mouche  petit  azur.  V.  Go- 
be-Mouche AZUR. 

Petit  Gobe-Mouche  de  Cayen- 

NE.    /^.  MoucHEROLLE  JAUNE. 

Gobe-Mouche  Petit-Coq  ,  Muscl- 
capa  Aleclor ,  Temm.,  Ois.  color. 
pi.  \bb,  fig.  1  et  2  ;  Alectruius  trico- 
lor,  Vieill.  Parties  supérieures  noi- 
res ;  front  et  joues  variés  de  noir 
et  de  cendré  ;  une  tache  derrière 
l'oeil,  biancbe  ainsi  que  la  gorge  et 
le  devant  du  cou  ;  côtés  de  la  poitri- 
ne noirs;  base  des  ailes  blanche; 
lectrices  a  la  ires  et  rémiges  noires  , 
bordées  de  blanc  ;  parties  inférieures 
d'un  blanc  cendré  ;  queue  compo.sée 
de  rémiges  d'inégales  longueur  et 
structure,  relevées  en  forme  de  toit 
sur  deux  plans  verticaux  ;  rectrices 
intermédiaires  plus  longues  que  les 
autres  ,  ayant  leurs  barbules  très-lar- 
ges ,  décomposées  ,  pourvues  de  pe- 
tites franges  ,  et  la  tige  terminée  en 
pointe  longue  et  roide  ;  les  rectrices 
latérales  ont  leurs  barbules  unies  ;  el- 
les s'élargissent  à  leur  extrémité  qui 
est  pointue  au  milieu  el  échancrcela- 


GOB 

tdralement;  bec  jaunâtre,  pieds  cen- 
diés.  Taille  ,  cinq  pouces.  La  femelle 
est  un  peu  plus  petite  ;  elle  a  les  par- 
ties supérieures  d'un  brun  sombre  , 
avec  le  bord  des  plumes  roussâtre  ; 
les  inférieures  d'un  fauve  isabelle  , 
avec  la  gorge  blanche  ;  sa  queue  est 
légèrement  fourchue  ,  avec  les  rectri- 
ces terminées  en  palette  que  dépasse 
la  pointe  des  tiges  ,  surtout  aux  laté- 
rales. De  l'Amérique  méridionale. 

Petit  Gobe-Mouciie  iiuipé.  /^. 
Gobe -Mouche  de  la  ISouvelle- 
EcossE. 

Petit  Gobe-Mouche  noir  aoro- 
BE  ,  3Iuscicapa  tuticilla,  Lath.,  Ois. 
de  l'Amérique  septentrionale,  pi.  35 
et  36.  Parties  supérieures  noires;  cô- 
tés de  la  poitrine  ,  milieu  des  rémi- 
ges et  base  de  toutes  les  rectrices  la- 
térales d'un  jaune  orangé.  Parties 
inférieures  blanches;  bec  gris;  pieds 
noirs.  Taille  ,  quatre  pouces  et  demi. 
La  femelle  est  brune  et  jaune  au  lieu 
de  noire  et  orangée. 

Petit  Gobe-Mouche  tacheté  de 
Cayenne,  Mitscicapa  Pjgmœa,\j'AÛ\. 
Parties  supérieures  d'un  cendré  fon- 
cé, avec  le  bord  de  chaque  plume 
verdâtre;  tête  el  dessus  du  cou  roux, 
tachetés  de  noir  ;  rémiges  noires  , 
frangées  de  gris  ;  rectrices  noires  ; 
croupion  cendré.  Parties  inférieures 
d'un  jaune  clair;  bec  assez  long  et 
noirâtre;  un  sourcil  jaunâtre  ;  pieds 
rougeâtres.  Taille  ,  trois  pouces. 

Gobk-Mouche  petit  Gouyavier 
DE  Manille  ,  31uscicapa  Psidli  , 
Lath.  Parties  supérieures  brunes  ; 
tête  noire;  un  trait  blanc  au-dessus 
de  l'œil;  une  moustache  noire;  rémi- 
ges et  rectrices  noirâtres.  Parties  in- 
férieures d'un  blanc  sale;  tectrices 
caudales  inférieures  jaunâtres.  Tail- 
le ,  quatre  pouces. 

Gobe-Mouche   Pie.    y.    Platy- 

RHYNQUE  GlLLlT. 

Gobe-Mouche  Pipirin.  P^.  Gobe- 
Mouche  DE  LA  GiROLINE. 

Gobe-Mouche  Pitangua.  V.  Go-  . 
be-Mouche  Bentaveo. 

Gobe-Mouche  plomré,  Musclcapa 
cœsla ,  Temm.,  pi.  color.  17.  Tout 
le  plumage  d'uu  coudre  bleuâtre  fou- 


GOB 

ce;  rémiges  d'un  brun  cendré,  bor- 
dées de  bleuâtre  ;  reclrlcos  uoiràlies; 
bec  noir;  pieds  ceutlrés.  Tiiillc,  cinq 
pouces  six  Ugnes.   La  leincllo  a    les 

Iiarties  smiérieiues  d'un  brun  lauvc  ; 
es  lém'ges  et  les  rcclriccs  «l'un  roux 
foncé;  les  parties  inférieures  rousses, 
avec  le  manteau  biancbâlre.  De  l'A- 
mérique méridionale. 

GOBE-MOUCIIE  A  rOITRINE  NOIUE 
J)U  SÉNÉGAL,  f^  .  PlATYUIIYNQ.UE  A 
BANDEAU    BLANC  ,   nialc. 

GOBE-MOUCIIE   A    POITRINE    KOSE  , 

Muscicapa  lihodogastra  ,  Latb.  Par- 
ties supérieures  d'un  brun  noirâtre  i 
les  inléricures  brmies;  une  grande 
laclie  rose  sur  la  poitrine  ,  et  quel- 
ques autres  de  la  même  nuance  sur 
les  lectrices  alaires  ;  bec  et  pieds 
bruns,  l'aille,  cinq  pouces.  Del'Aus- 
Iralasie. 

G013E-M0UCHE  A  rOITKINE  ROUSSE 
DU     SÉNÉGAL,     f.    GOBE-MOUCIIE    A 

jîANDEAU  BLANC ,  femelle. 

Gobe -Mouche  a  poitrine  et 
VENTRE  ROUGES,  Muscicapa  Coccini- 
gostra  ,  Latb.  Parties  supérieures 
d'un  brun  olive;  sommet  de  la  léte 
noir;  rémiges  blanches  dans  la  moi- 
tié de  leur  longueur  et  noires  dans  le 
reste;  rectrices  noires,  terminées  de 
blanc,  à  l'exception  de  deux  intermé- 
«liaires  ;  menton  et  cotés  du  cou 
blancs;  poitrine  et  ventre  d'un  rouge 
foncé  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille, 
cinq  pouces  trois  ligues.  De  l'Aus- 
îralasie. 

Gobe-Mouche  de  Pondichéry  , 
31iiscicapa  Fondiceriana  ,  Latb.  Par- 
ties supérieures  d'un  cendré  obscur  ; 
nu  trait  blanc  au-dessus  de  l'œil  ; 
tectrices  alaires  terminées  par  une 
tache  triangulaire  blanche  ;  rectri- 
ces latérales  terminées  de  blanc;  par- 
ties inférieures  blanches;  bec  et  pieds 
noirs.  Taille  ,  cinq  pouces. 

Gobe-Mouche  Pririt  ,  Muscicapa 
Fruit,  Yieill.,  Levaill.,  Ois.  d'Afri- 
que, pi.  161,  f.  1  et  2.  Parties  supé- 
lieures  d'un  gris  ardoisé  ;  trait  ocu- 
laire noir;  sourcil  blanc;  rectrices 
noires  ,  terminées  de  blanc  ;  les  laté- 
rales ont  le  bord  externe  blanc  ;  ré- 
piigcs  et  lectrices  alaii  es  bordées  de 


GOB  4«» 

blanc.  Parties  inférieures  blanches  , 
tachetées  de  noirâlre  sur  les  flancs  { 
un  collier  blanc  ;  bec  et  pieds  non;». 
Taille,  quatre  pouces  et  demi.  La 
feruelle  est  moins  grande;  elle  a  les 
parties  supérieures  rousses,  variées 
de  noirâtre  et  de  blanc  ;  le  front  cl  le 
dessus  de  la  tète  d'un  giis  cendré, 
que  borde  un  trait  noir  ;  la  gorge  et 
la  poitrine  rousses,  entourées  d'une 
ligne  jaune;  les  parties  inférieures 
blanchâtres. 

Gobe-Mouche  querelleur,  Ty- 
ninnus  rixosiis  ,  Yieill.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  clair;  plumes  du 
sommet  de  la  tête  d'un  beau  rouge  à 
leur  base,  brunes  à  l'extrémité;  gorge 
et  partie  du  cou  jaunâtres  ;  le  reste 
des  parties  inférieures  jaune;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  sept  pouces  six 
lignes.  De  l'Amérique  méridionale. 

Gobe-Mouche  a  queue  blanche, 
Muscicapa  leucura,  Lalh.  Parties  su- 
périeures d'un  gris  cendré;  rectrices 
intermédiaires  noires;  les  autres  ter- 
minées de  blanc  ,  et  d'autant  plus 
longuement  qu'elles  approchent  da- 
vantage des  latérales  qui  sont  entiè- 
rement blanches.  Particà  inférieures 
blanches  ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  , 
quatre  pouces  trois  lignes.  Du  cap  de 
lionne-Espérance. 

Gobe-Mouche  a  queue  grêle, 
Muscicapa  Slènura  ,  Temm.,  planch. 
color.  167  ,  fig.  5.  Parties  supérieu- 
res cendrées,  variées  de  roussâtre, 
couleur  qui  borde  les  rémiges  et  les 
tectrices  alaires  ;  sommet  de  la  tête 
d'un  gris  de  plomb;  front  et  bande 
oculaire  d'un  blanc  pur  ;  parties  su- 
périeures rousses  ,  avec  la  gorge  et 
l'abdomen  blanchâtres;  rectrices  lon- 
gues ,  étagées  ,  noirâtres  ,  bordées  de 
ijlauc;  bec  et  pieds  noirs  ;  taille, 
quatre  pouces.  Du  Brésil. 

Gofe-Mouche  rosé  ,  Muscicapa 
rusea,  Viedl.  Parties  supérieures  cen- 
drées ;  croupion  et  tectrices  caudales 
dun  gris  ro3é;  récniges  brunes  ,  va- 
riées au  centre  interne  de  rouge  et  de 
rose;  rectrices  intermédiaires  brunesj 
les  autres  plus  ou  moins  variép  de 
rouge;  menton  blanc;  ï>arties  posté- 
rieures  d'un   rouge  rose,  plus  pâle 


4i; 


GOB 


vers  le  ventre:  bec  et  pieds  noirs. 
Taille  ,  cinq  pouces  et  demi.  Des  In- 
des 

Gobe-Mouche  rougeatre  ,  Mus- 
cicapa  parva,  Bcchsl.  Parties  supe- 
riemesd'un  cendré  rougeâlre;  mique 
d'un  gris  bleuâtre  5  rémiges  d'un 
brun  cendré  ;  rectrices  blanches  , 
avec  les  quatre  intermédiaires  et  l'ex- 
Irémité  des  latérales  noires;  gorge  , 
devant  du  cou  et  poitrine  d'un  rou- 
ge vif.  Parties  inférieures  blanches  , 
avec  les  flancs  rougeâtres  ;  bec  et 
pieds  bruns.  Taille,  quatre  pouces  et 
demi.  Les  femelles  et  les  jeunes  ont 
les  nuances  moins  prononcées.  D'Eu- 
rope. 

Gobe-Mouche  de  i.a  Caroline. 
V-  Tangaka  rouge. 

Gobe-Mouche  rouge  huppé.  V. 
Pj.atyrïiynque  rue  in. 

Gobe-Mouche  roux,  Muscicapa 
cinerea  ,  L.;  Tyrannus  rufus,  Vieill. 
Parties  supérieures  d'un  brun  verdâ- 
V^  '  }^^^'  go'ge  et  cou  d'un  cendré 
bleuâtre.  Parties  inférieures  et  rectri- 
ces latérales  d'un  roux  assez  vif;  bec 
et  pieds  bruns;  taille,  sept  pouces  et 
demi.  Du  Brésil.  ' 

GOEE-MOUCHE  ROUX  DE   BrISSON  , 

Muscicapa  Cayennensis  ru  fa,  Briss! 
Parties  supérieures  d  un  roux  brun; 
tête  et  dessus  du  cou  d'.un  brun  cen- 
dré ;  rémiges  brunes  bordées  de  roux. 
Parties  inférieures  ,  croupion  et  rec- 
trices d'un  roux  vif;  gorge  et  devant 
du  cou  blanchâtres  ;  bec  noir ,  gris 
en  dessous  ;  pieds  bruns.  Taille,  huit 
pouces  trois  lignes. 

GoBE-MoUCHE  ROUX  DE  GUYEN- 
NE. V.  Platyrhynque  roux. 

Gobe-Mouche  roux  a  poitrine 
orangée.  P'.  Platyruynq ue  a  gor- 
ge orangée. 

Gobe-Mouche  de  Saint-Domin- 
gue. J^.  Gobe-Mouche  matinal. 

Gobe-Mouche  des  Savanes,  Mus- 
cicapa Tyrannus,  La  th.;  Tyrannus 
Sauanna,  Vieill.,  Ois.  de  l'Amérique 
septentrionale,  pi.  45.  Parties  supé- 
rieures d'un  gris  ardoisé  ;  sommet  de 
la  tête  noirâtre  ,  avec  la  base  des  plu- 
mes jaune;  tectrices  aiaires  et  rémiges 
bi\iues;  croupion  noirâtre j  rectrices 


GOB 

d'inégale  longueur, nofi  es  ;  les  latéra- 
les plus  longues  de  quelques  pouces  , 
et  blanches  dans  la  moitié  du  bord 
externe  ;  les  suivantes  insensible- 
ment plus  courtes  jusqu'aux  intermé- 
diaires ,  qui  ont  à  peine  la  huitième 
partie  de  la  longueur  des  latérales. 
Parties  inférieures  blanches;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  quatorze  pouces. 
Les  femelles  et  les  jeunes  n'ont  point 
de  jaune  à  la  base  des  plumes  du 
sommet  de  la  tète.  De  l'Amérique 
méridionale. 

Gobe-Mouche  solitaire,  Tyran- 
nus solitarius  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures cendrées,  variées  de  brun  et 
de   blanchâtre  ;  sommet   de    la  tête 
noir  ,  arec  la  base  des  plumes  jaune  : 
bande  oculaire  noire  ;   sourcil   varié 
de  noir  et  de  blanc;  moustache  blan- 
che ,   bordée  de  noir  ;  petites  tectri- 
ces   aiaires    noirâtres  ,    frangées    de 
roux,  les  grandes  lisérées  de  blanc; 
rémiges  brunes  ,  bordées  de  rougeâ- 
tre  ;   rectrices  noirâtres  ,  frangées  de 
rougeâtre;  les  latérales   frangées   de 
blanchâtre;  parties  inférieures  blan- 
châtres, variées  de  noir  et  de  jaune 
vers  le  cou  et  la  poitrine;  bec  noir  ; 
pieds  bleuâtres.  Taille,  huit  pouces 
et  demi.  De  l'Amérique  méridionale. 
Gobe- Mouche  solitaire  de  la 
GtowGm  ,  Muscicapa  solUarius  ,  Wil- 
son  ;  F'ireo  so/i/arius ,  Vieill.  Parties 
supérieures  d'un  vert  olivâtre  ;  joues, 
sommet  de  la  tête  et  cou  d'un  cendré 
bleuâtre;  tour  du   bec    noir  ;  bande 
oculaire    blanche;    tectrices    aiaires 
noires,  terminées  de  blanc;   rémiges 
frangées  de  jaunâtre  et  de  vert;  rec- 
trices noires  bordées  de  vert  ;  parties 
inférieures  blanches  ,  avec  la  poitrine 
cendrée  et  les  flancs  jaunes  ;  bec  noir , 
bleuâtre  en  dessous;   pieds  cendrés. 
Taille  ,  quatre  pouces. 

Gobe -Mouche  strié,  f^.  Sylvie 
striée  de  l'Amérique  septentrio- 
nale. 

Gobe-Mouche  Suiriri,  Muscicapa 
Suiriri  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
grises  variées  deverdâtre  ;  tête  et  cou 
d'un  cendré  bleuâtre  ;  un  petit  sour- 
cil blanc  ;  lectrices  aiaires  et  rémiges 
noires  ,  bordées  de   blanchâtre  ;  rec- 


GOB 

triccs  brunes,  les  latdralcs  blanclics 
exléricuremenl;  paitics  infcri(>nrcs 
l)lanches,  Duancëes  <ic  gris  bleuâtre  ; 
bec  noii  âtre ,  l)buicK;itre  en  dessous  ; 

Ficds   noirs.   Taille,  six  pouces.  De 
Amérique  méridionale. 

GOBE-MOVCIIE  DE  SuRIN.AM,  iU//5- 

cicapa  Surinama,  Lalh.  Parties  su- 
périeures noires,  les  inférieuies  l)lan- 
ches;  rectriccs  terminées  de  blanc; 
bec  et  pieds  noirs. 

GOBK-MOUCHE  TACHETÉ  ,  BufF.,  pi. 
enl.  455  ,  f.  2.  F".  GouE-MoucuE  au- 
dacieux. 

gobe-mouciie  tacheté  de  guyen- 
NE ,  Muscicapa  vir^ata  ,  Lath  ,  Bull". , 
pi.  enl.  574,  lig.  5.  l'ai  lies  supérieu- 
res brunes  ;  sommet  de  la  tête  varié 
de  cendré  et  de  jaune  ;  lectrices  alai- 
res  cl  rémiges   bordées  de  iauve,  ce 

3 ui  dessine  sur  l'aile  deux  larges  ban- 
cs de  cette  couleur  ;  parties  inférieu- 
res d'un  cendré  jaunâtre,  striées  de 
brun  ;  cotés  de  la  poitrine  et  lianes 
obscurs  ;  bec  brun  ;  pieds  noirs.  Tail- 
le ,  quatre  pouces  trois  lignes. 

GoBE-MouciiE  Tectec  ,  Muscicapa 
Tectec,  Latb.  Partiessupérieures  bru- 
nes avec  le  bord  des  plumes  roussâ- 
Ire;  tête  et  dessous  du  cou  bruns 
pointillés  de  roux;  parties  inférieu- 
res rousses  avec  la  gorge  blanchâtre; 
rémiges  et  recti  ices  d'un  brun  foncé  , 
bordées  de  roux  ;  bec  et  pieds  bruns. 
Taille,  quatre  pouces  neuf  lignes. 

GoBr-MouciiE  A  tète  bleltatre 
DE  l'île  de  LrçoN  ,  Muscicapa  cya- 
nocepliala  ^  Lalli.  Parties  supérieures 
d'un  rouge  foncé  ;  tête  d'un  bleu  noi- 
râtre ;  gorge  rouge  ;  parties  inférieu- 
res brunâtres  ;  rectrices  inégales  ,  les 
intermédiaires  plus  courtes,  d'un 
rouge  brun,  terminées  de  noir  ;  bec  et 
pieds  bruns.  Taille,  cinq  poi  ces. 

Gobe- Mouche  a  tète  bleue  de 
l'île  DELuçoN,jV«5c/ca/>û!  cœrulecca- 
pilla  ,^\e\\\.  l'arlies  supérieures  d'un 
gris  ardoisé  ;  tête  d'un  beau  bleu  , 
ainsi  que  la  gorge  et  le  dessus  du  cou  ; 
une  large  taclie  brune  sur  les  tectri- 
ces alaires;  rémiges  et  rectrices  noi- 
res; parties  inférieures  cendrées;  les 
deux  rectrices  intermédiaires  dépas- 
sant les  autres  eu  longueur;  bec  et 


GOB  4i3 

pieds  noirs.  Taille,  quatre  pouces. 
Gobe-Mouche  a  tète  grise,  lilus- 
cicapa  griseicapilla ,  Vieill.  Paities 
supérieures  d'un  vert  olive  ,  lavé  de 
giis  sur  la  tête  ,  le  cou,  les  ailes  et  la 
queue  ;  rémige  externe  bordée  de 
blanc;  menton  blanchâtre;  parties 
inférieures  jaunes  nuancées  de  verdâ- 
tre  sur  la  poitrine  et  les  flancs;  bec 
noir;  pieds  bruns.  Taille,  cinq  pou- 
ces. Ucs  Moluques. 

GoiiE-MoUCHE  A  TÊTE  NOIRE  ,  Mus- 

cicapa  pusilla,  VVils.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  obscur,  varié  de 
vert  olive;  sommet  de  la  tête  noirj 
sourcils,  joue-,  gorge,  devant  du 
cou  et  poitrine  jaunes  ;  abdomen 
brun  vert;  bec  et  pieds  rougeâlres. 
Taille,  quatre  pouces  trois  ligues.  La 
femelle  a  le  sommet  de  la  tête  d'uu 
jaune  olive  terne.  De  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

GoBE-MoUCHE  A  TETE  NOIRE  DE  LA 

Chine,  Muscicapa  atricapilla,  Vieill. 
Pariies  supérieures  d'un  gris  brunâ- 
tre; tête  noire,  avec  la  nuque  garnie 
déplumes  longues  et  effilées  ;  rémi- 
ges et  rectrices  brunes  ;  celles-ci  ter- 
minées de  blanchâtre;  croupion  d'un 
blanc  sale  ;  parties  inférieures  d'un 
gris  cendré  plus  pâle  vers  la  gorge  ; 
tectrices  caudales  inférieures  rouges; 
bec  et  pieds  noirs.  Taille  ,  neuf  pou- 
ces. Espèce  douteuse. 

Gobe- Mouche  Tictivie  ,  Laiiius 
sulphuratus ,  L.  ,  Connis  Jlavigaster , 
Latb.,  Curvus  Jlauus  ,  Giuel.  ,  Ois. 
de  l'Amer,  sept.,  pi.  47.  Parties  supé- 
rieures brunes  ;  sommet  de  la  tête 
orangé  avec  l'extrémité  des  plumes 
noire;  sourcils  blancs;  moustaches 
noires  ;  rémiges  et  rectrices  brunes, 
rougcâtres extérieurement,  grises  aux 
barbes  internes  ;  gorge  blanchâtre  ; 
pariies  inférieuJ'es  jaunes  ;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  huit  pouces.  Des 
deux  Amériques. 

GoEE-MoucHE  Titirt.  V.  Gobe- 
Mouche  MATINAL. 

GoBE-MoucHE  TRTCOLOR,  Muscica- 
pa  tiicolor,  Vieill.  Parties  supérieu- 
res noires  ;  tectrices  alaires  et  rémiges 
variées  de  noir  et  de  brun;  sourcils  , 
poitrine  et  ventre  blancs  ;  gorge  ,  bee 


4i4 


GOB 


et  pieds    noirs  ;    queue  ëtagée.    Des 
Moîuques. 

GoUE-MoCrCHE    VARIÉ    A   LONGUE 

QUEUE  DE  Madagascar.  V.  Platy- 

BHYNQUE   ScHET. 

Gobe-Mouche  varié  des  Indes  , 
Muscicapavariegala  ,  Lath.  Plum;ige 
brun  à  l'exception  d'une  bande  blan- 
che qui  occupe  le  front ,  les  côtés  de 
la  tête,  eldescend  sur  les  épaules,  des 
parties  et  de  l'extiémité  de  la  queue 
qui  sont  également  blanches;  bec  et 
pieds  noir>.  Taille  ,  cinq  pouces. 

Gobe-Mouche  véloce  ,  Muscicapa 
hirundinacea,  Temm.  ,  Ois.  col.  ,  pi. 
119.  Parties  supérieures  d'un  bleu 
noirâtre  avec  le  boi'd  des  plumes  d'un 
bleu  azui'é  foncé  ;  croupion  ,  bord  des 
reclrices  latérales  et  parties  inférieu- 
res d'un  blanc  nuancé  de  cendié; 
bec  et  pieds  d'un  gris  de  plomb.  Tail- 
le ,  cinq  pouces  qualité  lignes.  La  fe- 
melle a  les  parties  supérieures  d'un 
noir  cendré  avec  le  bord  des  plumes 
d'un  noir  bleuâtre.  De  Java. 

Gobe-Mouche  a  ventre  blanc  de 
Cayenne.  F".  Platyriiynque  Gil- 

LIT. 

Gobe-Mouche  a  ventre  jaune. 
j^.  moucherolle  jaune. 

Gobe-Mouche  a  ventre  rouge 
de  la  mer  du  sud.  p^.  g0be-m0uche 
Eooddang. 

Gobe-Mouche  verdatre  de  l'A- 
mérique SEPTENTRIONALE.  ^.  TaN- 
GARA  verdatre. 

Gobe  -  Mouche  verdatre  de 
Cayenne.  P^.  Gobe- Mouche SuiRiRi. 
GoiîE- Mouche  verdatre  de  la 
Chine,  Muscicapa  Sine/isis ,  Lath. 
Parties  supérieures  d'un  gris  verdâ- 
tie  ;  sommet  de  la  tête  noir  ,  entouré 
d'une  bande  blanche  qui  part  de  l'an- 
gle du  bec  ;  rémiges  d'un  vert  jaunâ- 
tre ;  sortie  blanche  •  devant  du  cou  et 

■  •  "  ■        A  11 

poitrine  gri^alres  :  abdomen  jaune; 
bec  et  pieds  noirs.  Taille,  cinq  pouces. 
GoBE-MoucHE  Yj^RMiuhON ,  Musci- 
capa miniata  ,  Temm.,  pi.  color.  i56. 
Parties  supérieures  d'un  rouge  oran- 
gé ,  brillant  et  nuancé  de  noir;  tête, 
gorge  ,  scapula ires  et  tectrices  alaires 
noires  à  rellets  d'acier  bruni;  extré- 
mité des  rémiges  ,  les  externes  et  les 


GOB 

quatre  rectrices  intermédiaires  noires; 
croupion,  reclrices  latérales  à  l'excep- 
tion de  leur  base,  et  parties  inférieu- 
res d'un  rouge  rie  vermillon;  queue 
étagée;  bec  et  pieds  d'un  noir  bleuâtre. 
Taille,  sept  pouces.  La  femelle  a  les 
parties  supérieures  d'un  rouge  plus 
obscur ,  tacheté  de  noir  ,  le  front ,  les 
joues  et  la  gorge  orangés  tachetés  de 
blanc.  Des  Moîuques  • 

Gobe-Mouche  vert  luisant,  3Ius- 
cicapa  nitens ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'un  vert  doré  ,  irisé  ;  rémiges  et 
reclrices  noiiâlres,  bordées  de  vert; 
gorge  et  poitrine  rousses  ;  croupion 
et  ventre  jaunes;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille ,  quatre  pouces.  Des  Lides. 

Gobe-Mouche  violent,  Tyrannus 
violentus  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
d  un  cendié  bleuâtre;  sommet  de  la 
tête  jaune  avec  l'exti  cmité  des  plumes 
noire;  rémiges  brunes;  lectrices  iné- 
gales, les  deux  latérales  beaucoup 
plus  longues,  noires;  parties  infé- 
rieures blanches;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille,  neuf  à  dix  pouces.  De  l'Amé- 
rique méridionale. 

GôBE  -  Mouche  de  Virginie  a 
huppe  verte.  V.  Gore-Mouche  mé- 
lancolique. 

Gobe-Mouche  vorace,  Tyrannus 
vorax ,  Yieill.  Parties  supérieures 
grises  ;  sommet  de  la  tête  d'un  jaune 
orangé  ,  avec  Pextrémité  des  plumes 
brune;  rémiges  et  lectrices  brunes; 
parties  inférieures  d'un  cendré  blan- 
châtre: reclrices  inégales;  bec  et  pieds 
noiis.  Taille  ,  huit  pouces.  Des  An- 
tilles. (DR../.) 

GOBE -MOUCHERON,  ois.  Es- 
pèce du  genre  Gobe-Mouche.   V.   ce 

mot.  (DR..Z.) 

GOBE-MOUCHES,  bot.  phan.  Es- 
pèce du  genre  Apocin.  f^.  ce  mot.    (b.) 

GOBERGE.  POIS.  Même  chose  que 
Merluche  dans  certains  ports  de  iner. 
V.  Gade.  (b.) 

GOBIE.  Golius.  POIS.  Genre  qui 
dans  l'ordre  des  Acauthoptéiygiens 
tle  la  méthode  de  Cuvier,  sert  de  type 
à  la  famille  des  Gobioïdes  ,  ctqui pré- 
sente de  grands  rapports  avecles  Bien- 


GOB 

nios  par  \efaùes  et  la  taille  des  espaces 
qu'il  renferme.  Outre  que  les  Goljies 
peuvent,  comme  ces  l*oissons,  vivre  un 
certain  temps  horsde  l'eau,  ils  se  tien- 
nent sur  les  rivages  ,  et  ont  leur  esto- 
mac sans  cul-de-sac,  avec  U"  can^il  in- 
testinal sans  cœcum;  la  plupart  des  mâ- 
les ont  aussi  un  même  petit  appendice 
derrière  l'iinus  ,  et  les  femelles,  dans 
plusieuis  espèces,  sont  également  vi- 
vipares. Les  caractères  du  genre  Go- 
bius  consistent  dans  les  nageoires 
ventrales  qui ,  situées  très  en  avant  et 
jusque  sur  la  poitrine  ,  y  sont  réunies 
dans  toute  leur  longueur  ou  au  moins 
par  leur  base  on  un  seul  disque  ci  eux, 
et  formant  l'entonnoir  d'une  manièie 
plus  ou  moins  complète.  Ou  prétend 
que  l'Animal  emploie  ce  disque  com- 
me une  ventouse  pour  s'appliquer 
contre  les  rochers,  lorsqu'il  veut  se 
fixer  au  fond  des  eaux  eu  résistant  à 
leur  mouvement.  Les  épines  de  leur 
dorsale  sont  flexibles  ;  l'ouverture 
des  ouïes  est  peu  considérable  avec 
la  branchioslègc  munie  de  quaire 
rayons  ;  deux  petits  porcs  rapprochés 
sont  situés  sur  la  tète  entre  les  yeux. 
Le  corps,  dont  les  proportions  sont 
peu  considérables  ,  est  comprimé  ;  la 
vessieaérienne  est  simple.  Les  anciens 
avaient  connu  des  Poissons  de  ce 
genre  ;  mais  les  modernes,  en  cher- 
chant à  reconnaître  dans  les  espèces 
de  l'Océan  leurs  espèces  de  la  Médi- 
terranée, en  embiouillant  la  syno- 
nymie, et  en  rapportant  aux  Gobies 
des  Pois-ons  qui  n'en  présentent 
qu'imparfaitement  les  caractères  ,  je- 
tèrent sur  leur  histoire  une  confusion 
que  Lacépède  essaya  de  débrouiller, 
en  y  établissant  quatre  coupes  géné- 
riques, les  Gobies  ,  les  Gobioïdes,  les 
Gobiomores  et  les  Gobiomoroïdes. 
Cuvier  ,  qui  n'a  sans  doute  pas  trouvé 
dans  les  c;iractères  imposés  par  son 
prédécesseur,  assez  de  solidité  pour 
l'aire  adopter  des  noms  qui ,  formés 
lei  uns  des  autres,  ponvaient  intro- 
duire une  nouvelle  confusion  dans  la 
science,  n'a  adopté,  même  comme 
sous-genre ,  ni  les  Gobiomores,  ni 
les  Gobiomoroïdes  ,  mais  on  conser=- 
vaul  la  coupe  des  Gobies  proprement 


GOB 


4i5 


dits  ,  et  des  Gobioïdes,  il  ajoute  au 
genre  comme  sections,  les  Ténioïdea 
du  même  auteur ,  avec  les  Périoph- 
talmes  de  Schneider  et  les  Eléotiidcs 
de  Gionou.  Les  espèces  du  gein'o  qui 
nous  occupe  sont  nombreuses;  toutes 
ont  le  corps  enduit  d'une  certaine  vis- 
cosité oii  s'attache  delà  vase  qui,  ca- 
chant leurs  petites  écailles  et  les  ren- 
dant méconnaissables  ,  leur  permet 
de  saisir  l'imprudente  proie  qui  s'ap- 
pioche  d'elles,  Elles  ont  été  la  plu- 
part confusément  décrites  et  médio- 
crement figurées  ,  de  >orte  qu'on  ne 
saurait  trop  en  recommander  l'étude 
aux  ich(h^ologistes,que  leur  position 
sur  les  rivages  de  la  mer  met  à  portée 
d'éclaircir  les  doutes  qui  régnent  à 
leur  égard.  En  attendant  qu'ils  soient 
levés  ,  nous  imiterons  Cuvier  dans  sa 
circonspection,  en  ne  mentionnant 
que  les  Gobies  positivement  détermi- 
nées, parce  que,  dans  les  sciences 
exactes  ,  il  vaut  mieux  omettre  des 
faits,  que  d'en  rapporter  qui  ne  soient 
pas  sulfîsamment  constatés. 

f  Gobies  proprement  dites ,  ou 
BouLEREAUX,  Gublus ,  vulgaiicmcnt 
Goujon  de  mer.  Ont,  selon  Cuvier, 
les  ventrales  réunies  sur  toute  leur 
longueur  et  même  en  avant,  de  sorte 
qu  elles  forment  un  disque  concave 
et  complet.  Leur  corps  est  allongé  , 
leur  tête  médiocre,  arrondie,  avec  les 
joues  renflées  et  les  yeux  rapprochés; 
deux  dorsales  ,  dont  la  postérieure  est 
assez  courte.  Les  espèces  bien  cons- 
tatées qui  rentreut  dans  ce  sous-genre 
sont  : 

Le  BouLEREAU  ou  Bouï^EROT,  ap- 
pelé aussi  BoULEREAU  NOIR  ,  Gubitis 
niger,  L,  Gm.el.,  Sjsf.  Nat.  i3,  T.  \, 
pars  3,  p.  1 196;  Bloch.,  pi.  08,  fîg.  1 , 
2,  5.  Rond.  Fisc.  1  ,  p.  200;  Encycl. 
Pois.  ,  pi.  5.5,  f.  i3t.  Goblus  lioule- 
jot ,  Lac.  ,  Pois.  T.  11,  p.  aS a.  Cette 
espèce  est  l'une  des  plus  abondantes 
sur  nos  rivages  océaniques,  et  se  re- 
trouve sur  ceux  de  l'Asie.  Elle  est 
en  forme  de  coin  ,  longue  de  cinq  à 
six  pouces  ,  variée  de  brun  noirâtre 
et  de  gris  foncé  en  dessus,  avec  le 
ventre  blanc  pointillé  de  jaune  clair; 
la  caudale  est  arrondie  ;  sa  bouche  est 


4l6 


GOB 


grande,  munie  de  petites  dents  sur 
deux  rangs  ,  et  de  lèvres  épaisses  ;  sa 
chair  est  assez  bonne  à  manger  ,  et 
les  Poissons  du  genre  Gade  en  sont 
très-friands,  n.  6-i4,  p.  i5,   18,  V. 

10  ,  12.  A.  11  ,  i4.  c.  i4  ,  18. 
L'Aphyse,    vulgairement  appelée 

aussi  Boulereau  blanc  et  Loche  de 
mer,  dont  on  paraît  avoir  l'ait  un 
double  emploi  sous  les  noms  de  Go- 
biiis  ^phy  o.  et  Guhius  minulus ,  Gmel . , 
/oc.  cit.,  p.  1199.  Cette  espèce,  qui 
n'a  guère  plus  de  trois  pouces  de  lon- 
gueur et  qu'on  dit  se  trouver  en  égale 
abondance  depuis  le  Nil  jusque  sur 
les  côtes  de  Belgique,  paraît  être  celle 
dont  il  était  déjà  question  dans  Aris- 
lole.  D.  6-17.  P.  17,  18.  T.  6,  12.  A. 

11  ,  i4.  c.  i5. 

Le  Paganel.  ,  Gobius  Paganellits , 
L. ,  Gmel.,  loc.  cit.,  p.  1198;  Gou- 
jon de  mer,  Encycl.  Pois.,  pi.  35,  f.  i35. 
Celte  espèce  atteint  jusqu'à  dix  pouces 
de  longueur;  sa  dorsale  antérieure 
est  bordée  de  jaune;  son  dos  est  d'un 
verdâtre  foncé,  et  son  ventre  jaunâtre 
tacheté  de  noirâtre  ;  une  lunule  noire 
se  distingue  sur  les  pectorales.  Com- 
mun dans  la  Méditerranée,  Rondelet 
dit  quil  dépose  ses  œufs  ,  un  peu 
aplatis,  dans  les  endroits  oii  l'eau 
paraît  être  la  plus  tiède,  d.  6-17.  P. 
17. V.  12.  A.  1 6.  c.  20. 

Le  Jozo  ,  Gobius  Jozo ,  L.,  Gmel., 
loc.  cit.,'p.  Î199;  Bloch.,  pi.  107,  f.  1; 
Goujon  blanc,  Encycl.  Pois  , pi.  35,  f. 
1 36,  qui  est  le  Gobie  blanc  de  Ronde- 
let ,  et  qui  atteint  de  quatre  à  six  pou- 
ces de  longueur.  Cette  espèce  ,  qui 
babite  inditféremment  la  Méditerra- 
née ,  la  Baltique  et  l'Océan  du  Nord  , 
a  ses  écailles  un  peu  plus  grandes 
que  les  congénères  ,  le  dos  couleur  de 
brique  ,  et  le  reste  du  corps  blanchâ- 
tre. Elle  dépose  ses  œufs  sur  le  sable; 
sa  cliair  est  médiocre.  D.  6-i4.  p.  16, 
19.  V.  12.  A.  i5,  i4.  c.  i4,.i6. 

Pour  les  autres  espèces  méditerra- 
néennes ,  entre  lesquelles  on  peut  ci- 
ter le  Gobou  jaune  de  Nice,  Gobius 
auratus ,  découvert  par  Risso,  Cuvier 
renvoie  à  l'ichthyologie  de  ce  savant; 
mais  en  prévenant  qu'il  n'adopte  pas 
entièrement  sa  nomenclature.  11  re- 


GOB 

garde  comme  des  espèces  exotiques  , 
qu'on  peut  sans  difficulté  admettre 
dans  le  sous-genre  qui  nous  occupe  , 
les  Gobius  PI umeri ,  Bloch,  pi.  176  , 
fig.  5  ;  Gmel.,  loc.  cit.,  p.  i2o5.  Des 
Antilles.  --  Gobius  lanceolatus  ,h. , 
Gmel.,  p.  i2o5.  Le  Gobie  Lancette 
de  Bonnaterre,  Encycl.  Pois.,  pi.  87, 
f.  566,  qui  jusqu'ici  n'a  été  onservé 
que  dans  les  ruisseaux  et  les  petites 
rivières  de  la  Martinique.  —  Gobius 
elongatus ,  Cuv.,  que  Schneider  avait 
rapporté  mal  à  propos  au  genre  Eleo- 
tris  ,  sous  le  nom  de  Lanceolata  ,  pi. 
1 5 .  — TÊTE  DE  Lièvre  ,  Gobius  lagoce- 
phalus  dePall.,Gniel.,  loc.  cit.,  1202, 
dont  on  ne  connaît  pas  positivement 
la  patrie. — Gobius  Brocldaerti  du  mê- 
me auteur,  Gmel.,  p.  1201;  Encycl. 
Pois.,  pi.  36,  f.  i4o.  Des  mers  de  l'In- 
de. —  Gobius  cyprinoidcs,  Gmel.,  p. 
1202.  Des  mers  d'Amboine. — Enfin, 
l'AwAou  de  Lacép. ,  Gobius  occella- 
ris.  Brous.  Dec.  n°  2,  tab.  2,  Gmel., 
p.  j2o4,  Encycl.  Pois.,  pi.  56,  f.  i4i. 
Espèce  d'eau  douce,  propre  aux  rui.s- 
seaux  et  aux  rivières  d'Otaïti,  oii  elle 
n'a  certainement  pu  être  transportée 
de  nulle  part,  puisqu'elle  ne  se  ren- 
contre en  aucun  autre  lieu,  fait  qui 
ne  prouve  point  en  faveur  de  l'opi- 
nion d'un  centre  unique  de  création. 
Cuvier  ne  prononce  point  sur  les  au- 
tres espèces  rapportées  par  les  auteurs 
au  sous-genre  qui  nous  occupe,  entre 
autres  sur  le  Gobie  Bosc  de  Lacépède, 
et  sur  le  Pectinirolhe  ,  qui  est  Vyipo- 
cryptes  Chinensis  d'Osbeck. 

ff  GoBioiDES  ,  dont  les  espèces  dd- 
fèreiit  de  celles  du  sous-genre  précé- 
dent, en  ce  qu'elles  ont  leurs  deux 
dorsales  réunies  en  une  seule,  et 
qu'elles  ont  le  corps  plus  allongé.  On 
en  connaît  quatre  : 

L'Anguillard,  Encycl.  dict.,  Go- 
bius auguillaiis ,  Gmel.,  loc.  cit.,  p. 
I  201  ;  Gobioides  anguilliformis  ,  Lac, 
Pois.  T.  II,  p.  577.  De  la  Chine. — Le 
SmyrmÉen,  Encycl.  Pois.,  p.  66;  Go- 
bioides Smyrnensis,  Lac,  loc.  cit.,  p. 
.')79.  —  Le  Gobioides  Broussonetii, 
Lac.  ,  loc.  cit.,  pi.  17,  f.  1  ;  Gobius 
oblongatus  de  Schneider  ;  enfin  ,  la 
Queue  noire  ,  Gobioides  melanurus , 


GOB 

Lac- ,  loc.  cit. ,  p.  58  j  ,  qui  est  le  G(>- 
lius  metanurus  de  Bioussonet  et  de 
Gmel.,  sont  les  espèces  plus  ou  moins 
bien  connues  du  sous-gcure  {iobioidc. 

fff  T.'T.NioinES ,  Tœnioidcs.  Les 
Poissons  de  ce  sous-genre  n'ont ,  com- 
me les  Gobioïdes,  qu'une  dorsale, 
mais  qui  est  plus  allongée.  Leurs 
yeux  sont  oblitérés  ,  et  leur  lèvre  su- 
périeure porle  quelques  barbillons. 
C'est  dans  l'cdiliou  que  Schneider  a 
donnée  de  Blocli  que  les  Tacnioides 
ont  été  séparés  des  autres  Gobies  ,  et 
Cuvier  pense  que  le  Cepu/a  cœciila , 
probablement  identique  avec  le  Tœ- 
nioïde  hcrmannica  de  Lacépèdc  , 
doit  se  placer  ici. 

tttf  PÉRioPHTALMES ,  Peiiophtal- 
rni.  Ont  -la  tête  entièrement  écail- 
Icuse,  les  veux  tout-à-fait  rapprochés 
l'un,  de  l'autre  ,  sarnis  à  leur  bord 
intérieur  d  une  paupière  qui  peut 
les  recouvrir  ,  et  les  nageoires  peclo- 
ralcs  couvertes  d'écaillcs  dans  plus  de 
la  moitié  de  leur  longueur  ,  ce  qui 
leur  donne  l'air  d'être  posées  sur  une 
espèce  de  bras.  Leurs  ouies  étant  plus 
étroites  encore  que  celles  des  autres 
Gobies,  ils  vivent  aussi  plus  long- 
temps hors  de  l'eau  ,  et  l'on  prétend 
même  qu'ils  ont  la  faculté  de  ramper 
sur  le  rivage  pour  échapper  à  leurs 
ennemis  aquatiques  ou  pour  attein- 
dre les  petits  Crustacés  dont  ils  se 
nourrissent.  On  distingue  les  Përioph- 
talmes  en  deux  sections  : 

et  Ceux  qui  ont  les  ventrales  réunies 
en  un  disque  complet  comme  les  Go- 
bies proprement  dits.  Tels  sont  le  Go- 
bius  Sc/ilosseri ,  Gmel.,  Sjsl.  Nat.  , 
XIII,  T.  I,  p.  1201  ,  d'Amboine,  et 
le  Gcbius  striatus  de  Schneider ,  qui 
ayant  établi  le  genre  Périophtalme  , 
n'y  avait  cependant  pas  rapporté  ce 
Poisson. 

yé  Ceuxquiontles  ventralesséparées 
presque  jusqu'à  leur  base,  tels  sont 
le  Gobius  Kœklieuteii ,  Gmel.  ,  loc. 
cil.,  ^  i56,  avec  les  Periophtalmus 
ruber  et  Papilio  de  Schneider. 

fi-ffl  ÊLEOTRinES  ,  Eleotrides. 
N'ont  presque  pi  us  le  caractère  du  gen- 
re ,  puisque  les  ventrales  y  sont  libres, 
et  que  la  brauchiostège a  six  rayons; 

TOME    VII. 


GOC  417 

mais  ley;;<:/('s  et  les  mœurs  ,  qui  sont 
les  mêmes,  paraissent  avec  l'appen- 
dice situé  derrière  l'anus,  et  la  natiins 
des  rayons  des  deux  dorsales  ,  avoir 
tiécidé  Cuvier  à  ne  pas  l'en  extraire 
entièrement.  Le  genre  Elcutiis  de 
Schneider  n'est  pas  celui  que  Gro- 
nou  fonda  sous  le  même  nom , 
puisque  les  espèces  qu'd  y  rapporte 
auraient  les  ventrales  réunies  eu 
éventail;  mais  ce  caractère  ne  pa- 
raît pas  être  constant.  C'est  sur- 
tout parmi  les  Eleotrides  que  règne 
une  grande  confusion.  Il  faut  y  rap- 
porter, i"  le  Gubii/sP/sor//s  ,  Gmel. , 
loc.  cit.,  p.  1206  ,  qui  n'est  que  le 
Gobiomoroide-Pison  de  Lacépède, 
mais  lAmore-Pixuma  de  Marcgraaff; 
2"  l'Amore-Guara  du  même  Marc- 
graafl';  5"  le  Gobiomore-Taiboa  de 
Lacépède  ,  Gobius  striatus  de  Brous- 
sonet.  Il  en  existe  d'autres  espèces, 
non  encore  décrites,  dans  les  galeries 
du  Muséum  de  Paris.  (b.) 

GOBIÉSOCE.  Gobiesox.  pois.  Le 
genre  formé  sous  ce  nom  par  Lacépède 
n'a  été  conservé  par  Cuvier  que  comme 
un  sous-genre  de  Lépadogastres.  F . 
ce  mot.  (b.) 

GOBIO.  POIS.  Nom  scientifique  du 
Chabot ,  espèce  du  genre  Cotte.  K.  ce 
mot.  (B.) 

GOBIOIDE.  POTS.  Sous-gcure  de 
Gobie.  /'.  ce  mot.  (b.) 

GOBIOMORE.  POIS.  (  Lacépède.  ) 
/^.  Gobie. 

GOBIOMOROIDE.  rois.  (  Lacé- 
pède. )  F.  Gobie.  • 

*  GOBIONARIA.  pois.  Syn.  de 
Gobius  Aphy a.  J^.(job\^         "    (b.) 

*GOBIOS.  pois.  Syn.  de  Paganel, 
espèce  du  genre  Gobie.   /^.  ce  mot. 

(B.) 

GOBIUS.  pois.  r.  Gobie. 

*  GOBOU.  rois.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Gobius  Aphy a,  et  des  au- 
tres espèces  du  même  genre.  K.  Go- 
bie. (b.) 

GOBODS.  POIS.  Pour  Gobie.  K. 
ce  mot.  (b.) 

GOCHET.  MOLL.  AdansoaCVoy. 

27 


4i8  GOC 

au  Sénégal,  pi.  i3,  fig.  4  )  a  donné 
cette  épithète  à  une  fort  belle  espèce 
cleNatice,  qui  est  la  Naticafulmiiiea 
tle  Lamarck.  (d..ii.) 

*  GOCIINATIE.   Gochnatia.  bot. 
viiAN.  Genre  de  la  famille  des  S^  nan- 
ihérées  et  de  la  Syngénésie  égale  ,  L. , 
établi    par    Kunth    (  in    Hurnb.    et 
Bonpl.  JS'ova  Gênera  et Species  P tant, 
œquinoct.  T.  iV  ,  p.  i5  )  qui  l'a  placé 
flans  la  section  desCarduacées,  tribu 
des  Barnadésiées  ,  et  lui  a  donné  les 
caractères  suivans  :    involncre   cam- 
panule ,  composé    de  folioles    nom- 
l)reuses  ,   étroitement  imbriquées  et 
piquantes  ;  les  extérieures  plus  cour- 
tes ,  ovales  ;  les   intérieures    oblon- 
gues  et  lancéolées  ;  réceptacle  plane 
et  nu  ;  fleurons  nombreux,  tous  her- 
njaphrodites  et  tubuleux,  dépassant 
l'JnvoUicre  ;     corolle     tubuleuse,    à 
limbe    divisé    en     cinq    découpures 
égales  ,  linéaires  et  étalées  ;  Filet  des 
étamines  libre  ;   anthères  linéaires  , 
munies  à  leur   base  de  deux  soies  ; 
ovaire  cunéiforme  un  peu  comprimé, 
soyeux,  surmonté  d'un  style  filifor- 
me et  d'un  stigmate  bdobé  ;  aigrette 
sessile ,     composée    de    poils    aussi 
longs   que  la  corolle   et  légèrement 
hispidules.  Ce  genre,  qui  a  de  l'affi- 
nilé  avec  le  Barnadesia,  le   Chuqui- 
ragacX  \eDasyp/iyllum,  est  aussi  très- 
rapproché  du   Vernonia  dont  il  dif- 
fère par  ses  anthères  munies  de  deux 
soies,  et  par  son  aigrette  simple;  il 
s'éloigne  des  premières  par  ces  mê- 
mes caractères  et  par  son  réceptacle 
nu.  Kunth  [SynupsO?b.-Nov.  T.  ii , 
p.  362  )  a  cité  le  genre  Stiftia  de  Ml- 
kan  comme  synonyme  du  Gochnatia. 
Celui-ci  ne  se  compose  jusqu'à  pré- 
sent que  d'une  seule  espèce ,  Gochna- 
tia vernonioides  ,  Kunth,  loc.  cit.,  t. 
Sog.  C'est  une  Plante  à  tige  frutes- 
cente et  inerme  ,  à  feuilles  allerncs  , 
très-entières  ,blancheset  cotonneuses 
en  dessous  ,  oblongues  ,  aiguës,  ar- 
rondies à  la  base  ;  ses  fleurs  jaunes 
sont  solitaires  ou   géminées  au  som- 
met des  ramuscules.  Elle  croît  dans 
les  régions  chaudes  de  la  province  de 
IJracamora  en  Amérique  sur  les  rives 
du  (Icuve  des  Amazones.         (g..n.) 


GOD 

GOCI.  BOT.  riiAN.  Variété  de  Fro- 
ment cultivé  dans  quelques  cantons 
delà  France  occidentale.  (b.) 

GODAILLE.  BOT.  crypt.  Nom 
vulgaiie,  adopté  par  Paulet,  du  faux 
Mousseron ,  espèce  du  genre  Agaric. 

(B.) 

*  GODAL.  bot.  crypt.  Adanson  a 
donné  ce  nom  à  des  Cryptogames 
placés  par  Linné  parmi  ses  Bjssus, 
mais  qui  appartiennent  à  diverses 
familles.  Quelques  espèces  se  rap- 
portent à  V Hirnantia  candida  et  au 
Desmatium petrœum  de  Persoon.  Au- 
cun auteur  n'a  adopté  ce  genre  artifi- 
ciel. (g..n.) 

*GODE.  ois.  (Denys.)Syn.  présu- 
mé du  Pétrel  Tempête,  f^.  Pétrel,. 

(DR..Z.) 

"  GODE.  BOT.  PHAN.  L'un  des*noms 
vulgaires  et  le  plus  usité  dans  le  com- 
merce, du  Reseda  luteola.  V.  PiÉ- 
sÉDA.  (b.) 

GODET  CROTINIER  et  GODET 
MONTÉ.  BOT.  CRYPT.  Paulet  donne 
ces  noms  à  deux  Champignons,  (b.) 

*GODOVIA. bot.  PHAN. (Persoon.) 
PourGodoya.  /^".  ce  mot.  (b.) 

GODOYA.  BOT.  PHAN.  Genre  de 
la  Polyadelphie  Pentagynie,  L.,  éta- 
bli par  Ruiz  et  Pavon  [Prodr.  Flor. 
Peruv.  etChil.,  p.  loi  )  et  classé  par 
Clioisy  (  Mémoires  de  la  Soc.  d'hist. 
natur.  de  Paris,  vol.  i ,  p.  221  )dans  la 
famille  des  Gultifères ,  avec  les  carac- 
tères suivans  :  calice  à  cinq  sépales 
colorés;  étamines  définies  ou  indéfi- 
nies ;  anthères  lançant  leur  pollen  au 
moyen  de  deux  pores  ;  stigmate  à 
cinq  angles;  capsule  quinquélocu- 
laire  ;  semences  imbriquéesou  ailées. 
Le  rapprochement  que  Cboisy  a 
fait  de  ce  genre  avec  les  Guttifères  a 
quelque  chose  de  douteux.  En  effet  , 
il  offre  ,  ainsi  que  les  genres  Mahurea 
d'Aublet  et  Mari/a  de  Swartz,  qui 
concoui  ent  ensemble  à  former  la  sec- 
tion des  Clusiées  ,  des  affinités  ,  d'un 
côlé  avec  les  Guttifères  ,  cl  de  l'autre 
avec  le  genre  Gomphia  de  la  famille 
des  Ochnacées.  Comme  ce  dernier ,  il 
a  des  feuilles  alternes  et  dentées ,  un 


GOE 

calice  colore  ,  le  même  nombre  des 
parties  de  la  tlear  ,  la  loi  me  des  an- 
thèies  et  leur  mode  de  déhisccnce  ; 
mais  il  s'en  liloigne  par  son  ovaire 
unique  ,  multiloculaire  el  dépourvu 
de  gynobase- 

Lès  espèces  de  Godoja,  au  nom- 
bre de  deux  [G.  spathulala  cl  G.  obu- 
vala  ,  Ruiz  et  i'avon  ) ,  sont  de  lort 
beaux  Arbres  qui  croissent  au  Pérou. 
Leur  bois  est  très-dur  et  employé 
pour  fabriquer  plu.-ieurs  ustensiles. 
Dans  la  preuiière,  les  feuilles  sont 
crénelées  en  fonncde  spatule,  elles 
Heurs  ont  plus  de  quarante  élamincs. 
Dans  la  seconde  les  feuilles  sont 
aussi  crénelées,  mais  obovales;  elles 
ne  renferment  que  dix  étamines. 

(G..N.) 

GODRILLE.  OIS.  Syn.  ancien  de 
Rouge-Gorge.  /■-^.  Sylvie.     (dr..z.) 

GOELAND.  OIS.  Ce  nom  ,  donné 
dans  la  Méthode  de  Temminck  à  une 
division  des  Mauves  ,  vient  de  celui 
qu'on  donne  vulgairement  ,  sur  nos 
côtes ,  aux  plus  gros  Oiseaux  de  ce 
genre,  el  que  plusieurs  ornithologistes 
avaient  adopté  comme  spécifique. 

(DR..Z.) 

GOELETTE,  ois.  (Salerne.  )  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Pierre  Garin. 

/'.  HmONDLLLE-  DE-METl.       (DR..Z.) 

GOEMON  OU  GOUEMON. 
BOT.  CRYPT.  (  Jlydrop/ij/cs.  )  Sur 
la  plupart  des  côtes  de  France, 
l'on  donne  ce  nom  aux  Hydrophyies 
que  la  mer  jette  sur  les  rivages  ou  qui 
couvrent  les  rochers  ,  principalement 
aux  Fucus  ,  aux  Laminaires  ,  aux  Si- 
liquaires  ,  aux  Lorées,etc.  La  plupart 
des  Plantes  marines  et  des  Zoophytes 
lejetés  par  les  flots,  sont  également 
désignés  sous  le  nom  de  Goémon  ou 
Gouémon,  et  forment  un  engrais  pré- 
cieux dans  certaines  contrées  littora- 
les ,  particulièreuient  en  Bretagne  et 
en  Poitou.  (lam..x.) 

GOERTAN.  OIS.  Nom  de  pays  de- 
venu scientifique  d'une  espèce  du  gen- 
re Pic.  r.  Pic. 

*GOETHÉE.  Gœthœa.  bot.phan. 
Genre  de  la  Monadelphie  Polyandrie  , 
L.  ,  dédié   à   l'un   des  plus  célèbres 


GOI  419 

poêles  et  philosophes  allemands   de 
ce  siècle,  par  Nées  et  IMartius  {Nou. 
Âct.Boim.  T.  XI ,  p.  91  )  ,  qui  en  ont 
ainsi  tracé  les  caractères  ;  calice  cam- 
panule,  court,  à  cinq  dents,   ceint 
d'un  involucelle  liés- grand,  vésicu- 
leux  el  à  quatre  ou  six  divisions  pro- 
fondes ;    cinq  pétales   qui    adhèrent 
par  la  base,   à  e>tlvalion  roulée   en 
spirale;   étamines    nombreuses  flont 
les  lilets  sont  réunis   en   une  longue 
colonne,  et  les  anthères  ovali  s  à  deux 
loges;  style  allongé  .partagé  au  som- 
met en  huit  à  dix   stigmates  ;  fruit 
capsulaire  formé  de  cinq  coques  co- 
riaces et  monospermes.  Ce  genre  avait 
été  rapporté   par  ses  auteurs  à  la  fa- 
mille des  Malvacées  ,   mais   à. cause 
de  ses  anthères  décrites  comme  bilo- 
culaires  ,  le   professeur  De  CandoUe 
{Prodrom.  Sysl.  univ.  Fcget.,  1  ,  p. 
5oi)  l'a  réuni  aux  byttnéiiacées,  tri- 
bu des  Wallichiées.  Il  ne  se  compose 
que  de  deux  espèces  ,   Gœthœa  sem- 
perflorens  et   G.  caiilijîora ,   Nées  et 
Marlius,  loc.  cit.  ,  tab.   7   el  8  ,   qui 
habitent  les  forêts  vierges  du  Brésil. 
Ce   sont  des  Arbres  ou  Arbustes  à 
feuilles  coriaces  ,  un  peu  glabres  ,  el- 
liptiques et  dentées  dans  la  première 
espèce,   oblongues   et  entières   dans 
la  seconde,  à  pétioles  velus  ,  à  stipu- 
les étroites  el  à  fleurs  très -grandes 
axillaires,  sur  des  pédoncules  uniflo- 
res  el  penchés  ,  naissant  sur  le  tronc 
dans  la  seconde  espèce  ,  et  possédant 
desinvolucellesvésiculeiix  ,  léticulés 
d'une  belle  couleur  écarlate  ou  d'ua 
brun  pourpré.  ''g..n.) 

GOETZIA.  INT.  Et  non  Goezia. 
Genre  établi  parZeder  qui  lui  donna 
parla  suite  le  nornde  Colchus.  Il  était 
composé  de  deux  espèces  :  le  Goetzia 
inermis  dont  Rudolphi  a  fait  le  genre 
Liorliynckus  ,  el  le  Guetzia  armata 
Prionoderme  de  Rudolphi.  C'est  un 
Ver  douteux  trouvé  une  seule  fois  par 
Goéze  dans  l'estomac  dun  Silure 

(LAM..X.) 

*  GOHORIA.  BOT.PHAN.  (JNecker.) 
Syn.  de  Visnage.  A^.  ce  mot.         {ji  ) 

GOIAVE  ET  GOYAVIER,  bot. 
riiAN.  Pour  Gouyave  et  Gouyavier. 
I^.  ces  mots.  (q\ 

27"* 


-iso  GOL 

GOIFFON  r.T  GOISNON.  rois. 
Syn.  vulgaires  de  Goujon.  (li.) 

GOIRAN.  OIS.  (Belon.)  Syn.  an- 
cien de  Bondiee.  K.  Faucon  ,  di- 
vision des  Buses.  (dk..z.) 

GOITRE,  zoor,.  Dëveloppcmmt 
considérable  du  corps  thyroïde,  qui, 
chez  l'Homme  ,  est  une  tuméfac- 
tion morhifique  ,  laquelle ,  portée 
à  un  certain  degré  de  développe- 
ment, caractérise  des  individus  im- 
bécillcs  appelés  communément  Cré- 
tins. On  attribua  phis  d'une  fois 
cette  maladie,  assez  fréquente  dans 
plusieurs  cantons  de  montagnes,  à 
l'usage  de  l'eau  de  neige,  mais  tous 
les  montagnaiMs  qui  boivent  de  cette 
eau  ne  sont  p:is  goîlreux  ,  et  nous 
avons  trouvé  des  crétins  en  beaucoup 
de  lieux  éloignés  des  neiges  éternel- 
les. L'Iode  passe  pour  un  excellent 
remède  contre  cette  infirmité  qui  sou- 
vent attaque  le  cou  des  plus  belles 
femmes  de  nos  capitales,  qui  ne  boi- 
vent pas  d'eau  de  neige  et  ne  sont 
pas  Imbécilles.  Chez  les  Reptiles ,  le 
Goitre  n'est  pas  une  iufirmilé  ,  mais 
un  caractère  d'espèce  ou  de  genre 
dont  l'erpétologiste  doit  tenir  comp- 
te. Il  est  alors  soutenu  par  des  pro- 
longemens  de  l'os  hyoïde.  Quelque- 
fois la  peau  qui  le  recouvre  change 
de  couleur  selon  la  passion  qu'é- 
prouve l'Animal  en  la  renflant,     (b.) 

GOITREUSE.  OIS.  Nom  employé 
par  quelques  auteurs  pour  désigner 
le  Pélican.  (dr..z.) 

GOITREUX.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Mauakin.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

GOITREUX  ou  GOITREUSE. 
rept.  saur.  Noms  vulgaires  de  l'I- 
guane ordinaire.  (b.) 

*  GOL.  ANNEL.  (Ocken.)  Syn.  de 
Pontobdelle.  V.  ce  mot.  (b.) 

GOLA.  MAM.  L'un  des  noms  de 
pays  du  Chacal.  V.  Chien.  (r.) 

GOLANGO     ou    GOULANGO. 

MAM.  L'espèce  d'Antilope  désignée 
au  Congo  sous  ce  nom  n'est  pas  dé- 
terminée; on  dit  que  sa  chair,  quoi- 
que fort  bonne,  ne  se  mange  pas  ,  par- 


GOL 

ce  qu'un  préjugé  fait  regarder  le  Go~ 
laugo  comme  un  Animal  sacré,    (b.) 

GOLAR.  Moi-L.   (Adanson.)  Syn 
de  Solen  strigillatus ,  Gmel.  (b . ) 

GOLD.  MIN.  r.  Or. 

*  GOLDBACHIE.  Goldbachia. 
BOT.  piiAN.  Genre  de  la  famille  des 
Crucifères  et  de  la  Télradynamie  sili- 
queuse,  L.  ,  établi  par  le  professeur 
De  Candolle  [  Syst.  Feget.  natur.  T. 
II,  p.  575)  qui  l'a  placé  dans  la  tribu 
des  Anchoniées  ou  des  Notorhizées 
Lomenlacées,ct  l'a  ainsi  caractérisé  : 
calice  dressé,  à  sépales  non  bossus 
à  la  base  ;  pétales  à  peine  onguicu- 
lée ,  obtus  et  oblongs  ;  étamines  li- 
bres; silique  oblongue  ,  biarticu- 
lée  ;  style  presque  nul  ;  gi  aines  pen- 
dantes dans  chaque  loge,  à  cotylé- 
dons incombans ,  planes  ou  légè- 
rement coui'bés  ;  fleurs  petites,  de 
couleur  blanche  ou  lilas.  Ce  genre 
a  été  formé  aux  dépens  des  Raphanus. 
Parla  forme  de  sa  silique,  il  est  très- 
voisin  du  Didesinus ,  mais  il  s'en 
éloigne  par  la  structure  des  cotylé- 
dons; toutes  ses  étamines  libres  le 
distinguent  de  X AncJionium  ,  et  ses 
graines  pendantes  du  Cakile.  Il  se 
compose  de  deux  espèces  :  i''  Gold- 
bachia lœvigata,  U.  G.;  Raphanus 
lœvigatus,  Marsch.Bieb.  ,  Flor.  Tau- 
rico-Cauc.  ,  11  ,  p.  129.  Cette  espèce 
croît  dans  des  sables  mobiles  autour 
d'Astracan.  Ses  pétales  sont  oblongs, 
entiers ,  du  double  plus  longs  que  le 
calice;  ses  siliques  lisses  et  pendan- 
tes. Elle  a  été  figurée  dans  les  Icônes 
seleclœ  du  baron  Benjamin  Delessert, 
T.  Il,  tab.  81.  2°.  Goldbachia  torulo- 
sa,  D.  C.  ,  espèce  très -voisine  de  la 
précédente  et  qui  s'en  distingue  à 
peine  par  ses  feuilles  ,  ses  fleurs  et  ses 
fruits  lorsque  la  Plante  est  jeune.  Ses 
siliques  sonlcylindracées  ,tubuleuses 
transversalement  et  presque  redres- 
sées. Elle  croît  dans  l'Orient.    (g..n.) 

*  GOLEIAN.  POIS.  Pallas  donne  ce 
nom  à  untrès-petitCyprin,  le  Cypri- 
nusriuulaiis,  L.,  qui,  malgré  ce  qu'on 
en  a'dit ,  cslfort  peu  connu.         (b.) 

GOLFE.  GÉOL.  J^.  Mer. 


G-OL 

GOLGOSION.  BOT.  PHAN.  (ïbco- 
phiaste.)  Syii.  «le  llave  selon  Ailan- 

MJU.  (il.) 

GOLÏA.BOT.  pii\N.Nointloiint'p;A- 
Adanson  au  s^ciiie  iS'o/(/rt//t'//rt  tles  au- 
tres botanistes.  F",  ce  mol.       (c.N.) 

GOLIATH.  Goliath.  iNS.  Genre 
de  lonlre  des  Coléoplcrcs  ,  section 
des  Penlanjères,  élabli  par  Lainarck 
aux  dépens  des  Cétuines  (Sysl.  îles 
Anim.  sans  vert.,  p.  209), et  rangé  par 
Latrcille(Règii.  Auiin.  de  Guv.)  dans 
la  lainille  des  Lamellicornes,  tribu 
des  Scarabéides ,  avec  ces  caractères 
tlistiuctifs  :  niàclioiies  entièrement 
éeailleuses  ;  menton  fort  large,  tians- 
versal  ou  eu  forme  de  cœur  très-éva- 
sé;  chaperon  très-avancé  et  divisé  ca 
deux  lobes  ,  en  forme  de  cornes.  Les 
Goliaths  ont  une  grande  analogie 
d'organisation  avec  les  Cétoines.  Ils 
lessemblent  encore  davantage  aux 
Trichies;  niais  ils  s'en  distinguent 
par  la  forme  de  leur  menton  et  par  la 
consistance  écailleusedu  lobe  termi- 
nal des  mâclioires.  Leur  prolhorax 
est  orbiculaire ,  ce  qui  les  éloigne 
sensiblement  des  Cétoines.  La  pièce 
axillaire  située  en  avant  et  à  la  base 
des  élytres  et  que  nous  avons  dé- 
montrée (Annales  des  Sciences  natu- 
relles )  être  l'épimère  du  mésolhorax  , 
n'existe  que  dans  quelques  espèces 
du  genre  Goliath;  elle  est,  au  con- 
traire ,  développée  et  très-visible  dans 
toutes  les  Cétoines.  Les  Goliaths  sont 
des  Insectes  remarquables  par  leur 
Ibrme  et  presque  tous  de  grande  tail- 
le. Ils  sont  exotiques  et  appartien- 
nent à  l'Afrique  et  à  l'Amérique  mé- 
ridionale. Nous  citerons  : 

Le  Goliath  GÉANT,  G.  giganteus , 
Lamk.  ,  ou  la  Celonia  Gotiathus  de 
Fabricius.  Il  peut  être  considéré 
comme  type  du  genre.  On  en  trouve 
deux  variétés  qui  ont  été  figurées 
par  Olivier  (Entomol.  nS  6,  pi.  5,  fig. 
55  ,  et  pi.  9,  fig.  55). 

Le  Goliath  Cacique,  G.  Cacicus, 
Lamk.,  ou  la  Cc/onia  Cacicus  de  Fa- 
bricius et  d'Olivier.  Ce  dernier  en  a 
donné  une  bonne  figure  {loc.  cit.  , 
u'  6,  pi.  4,  fig.   22).   Fabricius    et 


GOM  4ii 

OliviXir  disent  qu'elle  habile   l'Amé- 
lique  méridionale. 

Le  Goliath  Polypuème,  G-  Po- 
lyphcmiis  ,  l-ianik.,  ou  la  CctuiiiaPoly- 
p/iemusd'0\\\icv{/vc.  cit.  ,  n"  6,  pi.  7, 
lig.  6i  ).  Elle  a  été  recueillie  en  Afri- 
que. Lamarck  se  borne  à  la  description 
de  ces  trois  espèces  ;  n)ais  il  rappoile 
au  même  genre  les  Ciitoines  mica/is, 
Ynca  de  Fabricius  et  ùijida  d'Oli- 
vier. Lalrcdle  croit  que  la  première  et 
la  troisième  appartiennent  au  genre 
Cétoine  ,  et  que  celle  désignée  sous  le 
nom  d'Ync:i  est  seule  un  Goliath.  Le 
même  auteur  décrit  une  espèce  nou- 
velle, le  Goliath  barbicorne,  G.  bar- 
bicor/ùs  de  Maclay.  P' .  Dejean  (Cal. 
des  Coléopt.,  p.  61)  et  Kirby  {Trarts. 
Liiin.  Sociei.  T.  xiiij.  (aud.) 

*  GOLIN.  EOT.PHAN.  L'Heyniassoli 
d'Aublet  à  liGuiaue  ,  selon  Richard 

P'.  XlMÉNIE.  (B.) 

GOLO-BEOU.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Merle. /^.  ce  mot.  (DU..Z.) 

GOLOCKS.  M.\M.  (Devisme.)  Le 
Singe  ainsi  appelé  au  Bengale  paraît 
être  le  Gibbon.  (b.) 

GOLONDRINA.  ois.  bot.  Ce  nom  , 
qui  en  espagnol  désigne  l'Hirondelle, 
est  donné  par  Feuillée  à  une  espèce 
d'Opercuiairc.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GOLONGA.  MAM.  Môme  chose 
que  Golango. /^.  ce  mot.  (b.) 

GOMARA.  BOT.  PHAN.  Genre  de 
la  famille  des  Personnécs  et  de  la  Di- 
dynamie  Angiospcrmie  ,  L. ,  établi 
par  Ruiz  et  Pavoii  {P/vdr.  F/or,  Pcr. 
162  )  qui  lui  ont  assigné  pour  carac- 
tères :  une  corolle  irrégulière  dont  le 
tube  est  courbé  et  resserré  vers  son 
milieu;  le  limbe  à  cinq  découpures  , 
les  quatre  supérieures  égales  ;  l'infé- 
rieure plus  arrondie  et  plus  profon- 
de ;  un  appendice  membraneux  en 
forme  de  coupe  ;  filets  des  étamines 
courts  et  insérés  à  l'étranglement  du 
tube;  style  très-court,  persistant, 
terminé  par  un  stigmate  capité;  cap- 
sule ovale,  presque  létragone,  à 
deux  valves  et  à  deux  loges  renfer- 
mant un  grand  nombre  de  pelitesi 
graines  oblonguçs. 


42  2  GOM 

Le  Gornara  racemosa  ,  Ruiî  et  Pa- 
von  {lue.  cit.),  est  une  Plante  dont  les 
tiges  sont  ligneuses  et  les  branches 
garnies  de  t'euiiles  lancéolées  ,  den- 
ticulécs  à  leur  partie  supérieure  ;  et 
les  fleuï-s  disposées  en  grappes.  Elle 
croît  dans  les  grandes  forêts  du  Pérou. 

Le  nom  de  Gomara  avait  été 
employé  par  Adanson  pour  désigner 
le  genre  Crassuta  de  Linné.  F.  ce 
dernier  mot.  (g..n.) 

GOMARL  MAM.  L'Hippopotame 
en  Abyssinie.  (.b.) 

GOMA.RT.  Bursera.  jîot.  piian. 
Ce  genre,  de  l'Hexandrie  Monogy- 
nie,  a  été  constitué  par  Jacquin  et 
Linné.  Placé  d'abord  dans  la  famille 
des  Térébinth;icées,  il  est  devenu  le 
type  de  la  famille  des  Burséracées, 
établie  par  Kunlli  dans  l'ouvrage 
qu'il  vient  de  publier  sur  les  gen- 
res de  Térébinthacées  (Annales  il  es 
Sciences  naturelles,  juillet  18^4 ). 
Voici  les  caractères  que  ce  botaniste 
en  a  tracés  :  calice  persistant ,  qiia- 
drifide  ,  à  trois  ou  à  cinq  parties  ca- 
duques, selon  Jacquin;  lobes  ovales  , 
obtus,  concaves  et  égaux;  qua- 
tie  pétales  insérés  sous  le  disque, 
oblongs,  larges  à  la  base,  trois  fois 
plus  longs  que  le  calice  ,  égaux,  ré- 
îléchis  ,  et  à  estlvation  valvaire;  huit 
élamines  insérées  sous  le  disque,  plus 
petits  que  la  corolle ,  à  anthères 
oblongucs  et  déhiscentes  dans  le  sens 
de  leur  longueur  ;  disque  annulaire, 
presque  toujours  à  huit  crénelures; 
ovaire  ovoïde,  sessile  ,  trilocidaire  , 
renfermant  des  ovules  géminés  , 
collatéraux  et  fixés  à  l'axe  central, 
surmonté  d'un  stigmate  sessile  et  tri- 
lobé ;  drupe  obliquement  oblongue  , 
convexe  du  côté  extérieur,  offrant 
des  angles  obtus  à  sa  partie  intérieu- 
re, H  trois  osselets  ou  noyaux^  dont 
deux  sont  rudimentaires  ;  l'écorce  du 
fruit  est  charnue  ,  succulente  ,  et  se 
sépare  en  trois  valves;  chaque  osselet 
monosperme  est  couvert  d'une  pelli- 
cule (pulpeuse  ,  d'après  Jacquin); 
graine  pendante  du  sommet  de  la 
loge  ,  dépourvue  d'albumen  ,  munie 
d'un  tégument  membraneux  ,  d'un 


GOM 

embryon  qui  a  la  forme  de  la  graine  , 
et  dont  les  cotylédons  sont  foliacés  , 
charnus  et  chitlonnés;  la  radicule  su- 
périeure est  droite. 

Le  GoMART  Gommier  ,  Bursera 
guminlj'era  ,  L.  et  Jacq.  {Amer.  ,  tab. 
65)  ,  est  un  Arbre  de  l'Amérique  mé- 
ridionale et  des  Antilles  où  on  lui 
donne  les  noms  vulgaires  de  Sucrier 
de  montagne,  Chibou  ,  Cachibou , 
Gommier  et  Bois  à  Cochon.  Les  co- 
lons et  les  naturels  de  Saint-Domin- 
gue donnent  aussi  ces  noms  à  V Hed- 
wigia  balsamifera  de  Svvartz,  dont 
Persoou  a  fait  une  espèce  de  jjw/'ie/vz. 
Les  feuilles  du  Bursera  gummifera 
sont  alternes,  imparipinnées  ,  quel- 
quefois ternées  ou  simples,  à  folioles 
très-entières  et  obscurément  poin- 
tillées.  11  porte  de  petites  fleurs  poly- 
games et  soutenues  par  des  pédicelles 
qui  sont  accompagnés  d'iuie  bractée 
à  leur  base.  Le  nombre  des  parties  de 
la  fleur  est  variable  entre  trois  et 
quatre,  selon  Jacquin.  Le  fruit  du 
Gomart  est  plein  d  un  suc  balsami- 
que qui  découle  aussi  des  incisions 
laites  à  l'écorce  et  qui  se  concrète  à 
l'air.  Ce  suc  a  de  la  ressemblance  avec 
laGonnne  résine  Elémi  qui  provient 
de  Plantes  appartenant  aux  Amyri- 
décs  ,  voisines  aussi  dans  l'ordre  bota- 
nique de  la  famille  des  Burséracées. 

On  a  essayé  de  cultiver  le  Gomart 
Gommier  dans  les  serres  d'Europe, 
mais  il  n'y  a  pas  encore  fleuri.  Cet 
Arbreet  \cBuisera  acuminata,y^\\\à., 
sont  les  seules  espèces  du  genre  ,  de- 
puis que  Kunth  doc.  cit.)  a  adopté 
les  genres  Marignia  de  Commerson 
ou  Dammara  de  Gaertner,  Hedwigia 
de  Swartz  ,  Culuphonia  de  Commer- 
son ,  qui  avaient  été  i  éunis  au  Bur- 
sera par  Lamarck.  /^.  ces  mots.  (g. .n.) 

*  GOMBARAN.  ois.  Syn.  arabe  de 
la  Farlouse.  F".  PiPiT.  (dr..z.) 

GOMBAUT  ET  GOMBO.  bot. 
PIIAN.  Lt' Hibiscus  escuLentus  porte  co 
nom  aux  Antilles  oii  son  fruit  muci- 
lagineux  est  employé  dans  le  ragoût 
appelé  Calalou.  V.  ce  mol  et  Ket- 
MIE.  (C.) 

*  GOMBAY.  BOT.  PHAN.  La  Plante 


GOM 

de  Sumatra  désigntic  sous  ce  nom  par 
Marsden  paraît  être  Vixora  cocci/tea. 

(B.) 

GOMESE.  Gomesa.  hot.  imian. 
Genre  de  la  f;imille  des  Orchùlces  et 
delà  Gyniiiidilc  Uiiindrie  ,  L.,  établi 
sur  une  Plante  décrite  dans  le  Bota- 
nical  Magazine ,  tal>.  1948  ,  et  oSVant 
pour  caractères  essentiels  ;  un  périan- 
the  presque  bilabié  ,  à  six  divisions 
profondes  ,  dont  les  deux  antérieures 
sont  connivenles  avec  les  intérieures, 
et  plicées  sous  la  lèvre  inféiieurc  ; 
celle-ci  est  entière,  sessile,  dépour- 
vue d'éperon  ,  à  deux  crêtes,  Taisant 
corps  iivec  la  bise  du  gynoslème; 
une  anthère  mobile  ,  terminnle  ,  ren- 
ferniHUt  deux  masses  polliniques  , 
conniventes  à  leur  sommet,  avec  le 
prolongement  du  stigmate.  Le  Go~ 
/iiesa  lecun'a  est  une  Plante  origi- 
naire du  Brésil ,  dont  les  racines  sont 
bulbeuses ,  et  les  feuilles  radicales 
lancéolées ,  oblongucs  et  élargies  à 
leur  partie  supéiieure  ;  ses  hampes 
soutiennent  un  long  épi  recourbé 
de  Heurs  vcrdâtres  et  accompagnées 
de  bractées  ovales  et  membraneuses. 

(g..n.) 

gomeze.  bot.  phan.  /^.  gomo- 

SIA. 

GOMEZTA..  BOT.  PHAN.  Pour  Go- 
mozia. /^.  ce  mot.  •  (g..n.) 

GOMME.  BOT.  Produit  immédiat 
d'un  grand  nombre  de  Végétaux  ,  or- 
dinairement solide  ,  incolore  ,  translu- 
cide, insipide  ou  d'une  saveur  très- 
fade.  Exposée  au  contact  de  l'air,  la 
Gomme  paraît  n'en  éprouver  aucune 
altération;  la  lumière  la  jaunit;  l'eau 
la  dissout.  On  forme  avec  elle  uae 
masse  gélatineuse  plus  ou  moins 
épaisse,  quelquefois  simplement  vis- 
queuse; elle  est  insoluble  dans  l'Al- 
cohol  et  l'Ether.  Les  Acides  la  déna- 
turent ou  la  décomposent  -.  le  sulfu- 
rique  la  carbonise  d'abord ,  puis  en 
modifie  les  caractères  et  les  proprié- 
tés ;  le  nitrique  la  convertit  presque 
totalement  en  Acide  mucique.  Les 
iUssolutious  alcalines  la  précipitent 
d'abord  sous  forme  d'une  matière  as- 
sez sendjlable  au  Cuscuru ,  et  finis- 


GOM 


42", 


sent  parla  dissoudre  conrplétcr.ient. 
ChauHée  dans  un  appareil dislillatoi- 
re  ,  elle  se  ramollit ,  se  boursoulle  et 
donne,  outre  les  produits  que  l'on 
obtient  ordinairement  des  matières 
végétales  ,  une  petite  quantité  d'Am- 
moniaque. La  Gomme  se  trouve  ré- 
]>andue  dans  toutes  les  parties  des 
Végétaux  ;  souvent  elle  transsude  de 
la  tige  et  vient  se  concréter  sur  l'é- 
corce  ;  souvent  aussi  on  est  obligé  de 
faire  macérer  dans  l'eau  bouillante 
les  parties  qui  la  contiennent  et  de  la 
séparer  ainsi  des  substances  insolu-^ 
bli'S  dans  l'eau.  Quoi  qu'il  en  soit, 
la  Gomme  n'est  jamais  pure,  et  les 
principes  qui  l'accompagnent  en  ont 
fait  Distinguer  autant  d'espèces  qu'il 
y  a  de  Végétaux  qui  la  contiennent 
en  quantités  notables.  On  ne  peut 
énumérer  ici  que  les  plus  remarqua- 
bles par  leurs  propriétés  el  leurs  usa- 
ges. 

Gomme  arabique  :  en  fragmens 
arrondis,  translucides,  limpides  ou 
colorés  en  jaune  ou  en  rougeâfre, 
fragile  et  très-sol uble  dans  l'eau  sur- 
tout après  avoir  été  fortement  dessé- 
chée au  feu  ;  composée  de  7  ,o5  d'Oxi- 
gène ,  45,  84  de  Carbone ,  46,67 
deau  et  0,44  d'Azote.  Les  usages  de 
la  Gomme  arabique  sont  très-éteudus  : 
elle  sert  à  donner  de  la  consistance 
au  feutre, du  lustre  à  certaines  étoffes, 
à  coller  et  fixer  les  couleurs  ,  etc.  On 
l'eniploie  en  médecine  comme  adou- 
cis.->anl.Elle  découle  de  plusieurs  Aca- 
cias et  surtout  du  A7/o/ica  et  du  Gum- 
mifera. 
Gomme  Adragante.    T^.    Adra- 

O-ANT. 

Gomme  africaine  ou  du  Sénégal. 
C'est  la  même  chose  que  la  Gomme 
arabique;  les  fabricans  la  préfèrent 
parce  qu'elle  donne  plus  de  consis- 
tance à  leurs  apprêts. 

Gomme  de  Bassora.  Même  chose 
que  Gomme  Adragante. 

Gomme  de  Cerisier  ou  du  pays  ; 
en  fragmens  arrondis  ,  quelquefois 
très-volumineux,  trausparens,  lim- 
pides ou  colorés  en  jaune  et  en  brun; 
d'une  saveur  fade  particulière  ,  même 
un  peu  acerbe.  Elle  est  composée  de 


424 


GOM 


0,19  d'Acide  carbonique,  o,4a  d'eau 
cld'Aciile  acétique,  de  o, 5a de  Carbo- 
ne, o,o4  de  siilfy  te  et  de  phosphate  de 
ChaUx,  o,o5  d'huile  chargée  d'un  peu 
d'Ammoniaque.  La  Gomme  du  paj's 
est  peu  soluble  dans  l'eau,  sans  ce- 
pendant former  avec  elle  un  mucilage 
semblable  à  celui  de  la  Gomme  Adra- 
ganle  ;  elle  tient  une  ^orte  de  milieu 
entre  celle-ci  et  la  Gomme  arabique 
Tous  les  Pruniers  et  Cerisiers  four- 
nissent de  cette  Gomme. 

Gomme  turique.  Même  chose  à 
très-peu  près  que  la  Gomme  arabique. 

On  a  improprement  donné  le  nom 
de  Gomme  aux  substances  suivantes  ; 

Gomme  Alouchi,  ammoniaque, 
Caxjcume  ,  Caraigne,  Gutte  ,  Oppo- 
PANAX ,  Sagapenum  ou  séraphique  , 

DE  CÈDRE  ,  COPAL  ,  ÉLÉmI  ,  DE  GaY  AC  , 

Laque,  de  Lecce,   Hédère    ou   de 
Lierre  ,  Tacamaque.  V.  Résines. 
Gomme  des  funérailles.  V.  As- 

PHALT. 

Gomme  élastique.   J^.  Cahout- 

ÇHOUC. 

Gomme ENL armes.  /^.Galbanum. 

Gomme  Résine.  V.  Résine.  (dr..z.) 

GOMMIER,  bot.  phan.  On  a  don- 
né ce  nom  à  divers  Arbres  qui  pro- 
duisent de  la  gommcj  ainsi  l'on  a  ap- 
pelé : 

Gommier  d' Arabie  ,  \ Acacia 
gummifera  ,  qui  produit  la  véritable 
gomme  arabique  du  commerce. 

Gommier  blanc  ,  aux  Antilles ,  les 
Bursera  gummifera  et  balsamifera. 
V.  Gomart. 

Gommier  rouge,  l'^cac/a  Niloci- 
ca ,  etc.  (u  ) 

GOMORTEGA.  bot.  phan. 
C'est  ainsi  que  Ruiz  et  Pavou  {Sjs- 
tem.  Ilur.  Feruvianœ  et  Chiliensis  , 
p.  108)  ont  nommé  un  genre  de  la 
Decandrie  Monogynie  ,  L.  ;  ils  Tout 
déJié  à  Gomez  Ortega  ,  en  l'honneur 
duqpel  le  genre  Orlegia  avait  déjà  été 
fondé.  Pcrsoon  s'arrêtant  à  cette  seule 
considération  avait,  changé  ce  nom 
générique  cii  celui  à'Jdenostemum  , 
etDeCandolle  a  semblé  sanctionner 
cettemulationlorsqu'il  a  établi  (Théo- 
rie Elément,  de  la  Botan. ,  -2."  édition  , 
Ç).  265)queles  non)S  génériques,  dans 


GOM 

lesquels  on  veut  exprimer  à  la  fois  le 
nom  et  le  prénom  de  ceux  auxquels 
on  les  dédie  ,  devaient  être  proscrits. 
Gependint,  le  genre  dont  il  s'agit 
n'a  pas  été  admis  dans  ce  Dictionnaire 
sous  le  nom  donné  par  Persoon  ,  pro- 
bablement à  ^use  de  sa  trop  grande 
ressemblance  avec  celui  d'y/denos- 
temma  ,  autre  genre  de  la  famille  des 
Corymbifères  établi  par  Forster.  Eu 
conséquence,  nous  en  exposerons  ici 
les  caractères  :  corolle  à  six  pétales  ; 
dix  élaraines  disposées  sur  trois  ran- 
gées,  et  graduellement  plus  petites; 
deux  glandes  à  la  base  de  chaque  filet  ; 
deux  à  trois  stigmates;  drupe  unilo- 
culaire ,  renfermant  une  noix  très- 
dure  à  deux  ou  trois  loges;  noyaux 
comprimés.  L'unique  espèce  de  ce 
genre  ,  mentionnée  par  Persoon  sous  le 
nom  à'Adeaostemum  niddum  ,  est  un 
bel  Arbre  toujours  fleuri  ,  à  feuilles 
oblongues  ,  lancéolées  ,  luisantes  , 
exhalant  une  odeur  analogue  à  celle 
du  Romarin  ,  et  qui  paraît  due  à  une 
substance  résineuse  imprégnée  d'une 
huile  volatile  particulière.  Ses  fruits 
ont  une  saveur  agréable  ,  et  son  bois 
est  pesant,  marqué  de  très-jolies  vei- 
nes. Il  croît  dans  les  forêts  du  Chili. 
C'est  le  même  Arbre  que  Molina  {Hist. 
Ckil.  p.  202)  a  décrit  sous  le  nom  de 
Lucuma  keale.  (o..n.) 

GOMOSIA  ou  GOMOZIA.  bot, 
phan.  Genre  établi  par  Mutis  sous  le 
nom  de  Gomezia ,  et  adopté  par  Lin- 
né fils  ,  qui  ,  par  erreur  typographi- 
que, l'a  fait  connaître  sous  celui  de 
Gomozia.  Selon  Smith,  ce  genre  est 
le  même  que  le  Nerteria  de  Gaert- 
ner.  P^.  ce  mot.  (g..n.) 

GOMOTE  ET  GOMDTO.  bot. 
PII  an.  Noms  de  pays  de  l'Areng,  don  t , 
en  les  latinisant,  on  avait  fait  Gomu- 
lus.  V .  ce  mol.  (b.) 

GOMPîlIE.  Gomp/iia.  bot.  phan. 
Ce  genre  fait  partie  de  la  famille  des 
Ochnacées  ,  Decandrie  Monogynie  , 
et  même  de  VOckna  de  Linné.  Ses 
fleurs  herniaphrodites  présentent 
un  calice  à  cinq  divisions  profondes 
et  caduques  ,  avec  lesquelles  alter- 
nent cinq  pétales  onguiculés ,  égaux  , 


GOM 

ouverts  et  caducs  également.  Dix 
étamincs  égales  el  libres  dont  les  (i- 
Icls  sont  exlrciiieincnt  couits  ,etdont 
les  antlièies  dies>ces ,  oblongiics  et 
Liloculaires  ,  s'ouvicutpar  un  double 

fiore  au  sommet ,  s'iuséiant  aulour  de 
a  base  aniiucie  de  l'ovaire.  Celui-ci 
se  compose  de  cinq  loges  distinctes 
contenant  chacune  un  ovule  fixé  au 
bas  de  leur  aiigle  interne  et  portées 
sur  un  support  coTumun  ,  du  milieu 
duquel  pari  un  style  dressé.  Ce  sup- 
port, épaissi  après  la  chute  du  style  , 
[)i  end  le  nom  de  Gynobase ,  et  les 
oiies  dont  le  nombre  est  souvent  di- 
minuc  par  avorlemcnt,  sunulent  a  la 
maturité  autant  de  fruits  ,  légèrement 
charnus  et  mouospermes.  Les  graines 
sont  dépourvues  de  péri.^perme  ,  et 
l'embryon  est  à  cotylédons  épais  et  à 
radicule  supérieure. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  des 
Arbres  ou  des  Arbrisseaux  très-gla- 
bres. Leurs  feuilles  alternes,  simples, 
entières  ,  ont  à  leur  base  deux  petites 
sti[)ules  libres  ou  beaucoup  plus  ra- 
rement soudées  entre  elles.  Les  fleurs  , 
portées  sur  des  pédicelles  articulés  , 
sont  disposées  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux eu  grappes  simples  ou  plussou- 
vent  rameuses.  On  a  décrit  vingt-qua- 
ti  e  espèces  de  Gomphies  dont  quinze 
croissent  eu  Amérique  ,  tiois  dans  les 
Indes, quatre  à  Madagascar  ,  et  deux 
dans  le  loyaumed'Oware.  DeCandol- 
le,  dans  uue  Monographie  de  la  famille 
des  Ochnacées  ,  en  a  décrit  et  ligure 
la  plus  glande  partie.  (/^'.  Annales 
du  Muséum  ,  T.  xvii,  p.  .S98.  )  Les 
genres  JahutapUa  de  Plumier  ,  Oura- 
tca  dAublet,  et  Cu/reia  de  Vellozo 
doivent  rentrer  dans  celui-ci.  (a.  d.  j..) 

GOMl'HENA.  OIS.  (Aldrovande.) 
Pour  Gomplirena.  F.  ce  mot.  (dr..z.) 

GOMPHOCARPE.  Gomphocarpus. 
BOT.  PH.w.  Genre  de  la  l'amille  des 
Asclépiadées  et  de  la  Peutandrie  Di- 
gy  nie  ,  L. ,  établi  par  Pi..  Brown  (Mém. 
de  la  Soc.  Verner.,  1  ,  p.  58)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  corolle  à  cinq  divi- 
sions réfléchies  ;  couronne  stauiinale 
à  folioles  cajmchuunées  ,  munies  d'u- 
■ic  dent  de  chaque  coté  et  sans  laci- 


GOM  42  5 

uiuros  intérieures  ;  masses  pollhiiques 
com[)rimées  ,  lixéesau  sommet  cl  pen- 
dantes; stigmate  déprimé  ,  mutique  ; 
follicules  renflés  ,  couverts  d'aspérités 
pointues  ,  mais  non  piquantes  ;  graines 
aigrettées.   Ce  genre,  qui  a  été  formé 
aux  dépens  des  Jsclcpias  de  Linné, 
se  compose  de  quatre  espèces ,  savoir  : 
1**  Gurnp/iocarpiis  arburcscens  ,)Xoh. 
Brown  ,  ou  yJsc/epias  arboresceiis  ,  L. , 
Plante  frutescenle  dont  la  lige  est  de 
la  grosseur  du  doigt;  les  feuilles  ob- 
tuses ,  mucronées  ,  pétiolées  ,  glabres 
el  nerveuses  ;  et  les  fleurs  blanches, 
disposées  en  ombelles  presque  termi- 
nales. Elle  est  lactescente  dans  toutes 
ses   parties,  et  on   la  trouve  sur  les 
collines  près  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance;  2"  Go/nphocarpus  fiuticosiis  , 
R.   Brown,   ou   yj'6c/e/}ias  f/v(icosa, 
L.  ;  c'est  un  petit  Arbrisseau  de  près 
d'un  mètre   de  hauteur ,  à  rameaux 
droits  ,  grêles  ,  pubescens  el  couverts 
de  feuilles  longues,  étroites,  luisan- 
tes en  dessus  et  pâles  en  dessous  et 
roulées  sur   leurs   bords.   Ses   fleurs 
forment  des   ombelles  latérales  à  la 
partie  supérieure  des  rameaux.  Il  est 
assez  abondant  au  cap  de  Bonne-Es- 
pérance, au-delà  de  la  première  chaî- 
ne de  montagnes;  5''  Gornp/iocarpus 
setosus  ,  R.  Brown ,  ou  Jsc/epias  se- 
losa,  Forsk.  ;  Arbrisseau  de  l'Arabie 
heureuse ,  à  liges  dressées  ,   à   fleurs 
vertes  ,   disposées  en   ombelles  laté- 
rales ,    terminales  ,    et   à    follicules 
soyeux;  4"  Gomphocarpus  crispus,  R. 
Brown ,  ou  ylsclepias  crispa  ,  L. ,  dont 
la  tige  droite  ,  pubesceute  ,   rameuse 
inféricureinent  ,    porte    des    feuilles 
cordées,  lancéolées  ,  ondulées  et  hé- 
rissées. Ses  fleurs  sont  purpurines  el 
disposées  en  ombelles  terminales.  Il 
croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

(G..N.) 

GOMPHOLOBE.  Gompholohium. 
BOT.  PiiAN.  Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses  el  de  la  DécaiidrieMo- 
nogynie  ,  L. ,  établi  sur  des  Plantes 
indigènes  de  la  Nouvelle-Hollande 
par  Smith  {'îraiisact.  of  tlie  Linn.  «So- 
ciet.  ,  vol.  4,  p.  2 '20),  adopté  par  La-> 
billardière  et  Brown,  el  ainsi  carac- 
térisé par  CCS  auteurs  :  calice  campa- 


436  GOM 

nuld ,  à  cinq  divisions  pi'ofondes  et 
presque  dgales  entre  elles  ;  corolle  pa- 
pilionacée  dont  l'étendard  est  plane; 
stigmate  simple  ,  aigu  ;  légume  poly- 
spenne,  renflé  et  presque  sphérique  , 
très-oblus  et  uniloculaire. 

On  connaît  une  dixaine  d'espèces 
de  Gompholobium  ,  la  plupart  décrites 

Ïiar  Smith  dans  les  Transactions  de 
a  Société  Linnéenne  ,  T.  ix  ,  p.  24r), 
etdansr£'.ro//c.Z?o/a«/.LabilIardière 
{Flor.  Nov.-Hullaiid.  i  ,  p.  106,  tab. 
1 54)  en  a  fait  connaître  une  espèce 
sous  le  nom  de  Gompholubium  toinen- 
tosuin.  Quanta  ses  Gomph.  ellipticurn 
et  Gompli.  spinosum,  le  premier  a  été 
érigé  en  un  genre  particulier  nommé 
Oxylobium  par  Andrews  {Reposit., 
492  ),  et  le  second  est  devenu  le  type 
du  genre  JacÂsonia  de  Rob.  Brovvrn 
(Hort.  Kew. ,  vol.  3  ,  p.  i  2).  Ce  der- 
nier auteur  a  donné  les  descriptions 
des  trois  espèces  de  Gompholobes  ,  et 
les  a  nommées  Goinph.  marg'uiatum  , 
G.  polymvrphum  et  G.  venustum.  Il 
a  en  outre  séparé  du  genre  en  ques- 
tion le  Gomp/i.  scab?um àeSm'iÙiàonX. 
il  a  forméle  nouveau  genre  Biirtuiiia. 
Enfin,  dans  Andrevv^s  {Reposit.,^2']) 
on  a  donné  le  nom  de  Gomph.  ma- 
culatum  au  Cyclopia  genistuides  de 
Ventenat  et  Brown ,  nommé  aussi 
Jacksonia  dans  le  Botanical  Maga- 
zine. V .  tous  ces  mots.  L'indication 
des  nombreux  changemens  que  les 
auteurs  ont  déjà  fait  éprouver  aux  es- 
pèces du  genre  Gompholobium  fait 
voir  que  la  connaissance  de  ces  Légu- 
mineuses n'est  pas  encoie  bien  avan- 
cée, malgré  les  beaux  documens  que 
Rob.  Brown  a  donnés  sur  elles  dans 
VHort.  Kewensis.  Ce  sont  des  Plantes 
arborescentes,  à  feuilles  ternées  ou 
impaiipinnées  ,  et  à  fleurs  très-gran- 
des et  jaunes.  On  en  cultive  quelques- 
unes  dans  les  jardins  d'Europe,  (g.  .M.) 

GOMPHOSE.  Gomphosus.  pois. 
(  Lacépède.  )  J^.  Labre. 

GOMPHRENE.  Gomphrena.  bot. 
PiiAN.  Vulgairement  Amaranthine. 
Tournefort  établit  ce  genre  sous  le 
nom  à' ylmaranthoidcs.  Linné  ,  en  lui 
imposant  le  nom  de  Gomphrena  qui 


GOM 

a  été  adopté ,  le  plaça  dans  la  Penlan- 
drie  Digynie,  mais  il  a  été  transporté 
dans  la  Penlandrie  Monogynie  parles 
auteurs  modernes,  llappartientàla fa- 
mille des  Amaranlhacées  ,  et  ses  carac- 
tères sont  les  suivans  :  périanthe  à  cinq 
divisions  profondes  ;  cinq  étamines 
dont  les  fruits  sont  réunis  en  un  tube 
cylindroïde  ,  plus  long  que  l'ovaii-e, 
sans  dentelures  intermédiaires ,  et 
portant  des  anthères  distinctes  ,  unilo- 
culaires;  un  seul  style  et  deux  stig- 
mates ;  utricule  monospeime  ,  sans 
valves.  Ces  caractères,  tracés  par  R. 
Brown  {Frodrom.  Flor.  Nou.-IIoll. 
p.  4i5  )  excluent  un  grand  nombre  de 
Gomplirena  de  Linné.  Les  Gomphrena 
Brasiliensis  ,  L.  ,  et  G.  pcrmicularis, 
Swarlz  ,  forment  le  genre  Philoxerus 
de  R.  Brown  ,  auquel  Poiret  a  réuni , 
dans  l'Encyclopédie,  les  espèces  de 
la  Nouvelle-Hollande  que  le  savant 
botaniste  anglais  a  décrites  comme 
de  véritables  Gomph  rênes.  Celui-ci 
indique  en  outre  les  G.  globosa ,  L. , 
perennis ,  Mill.  ,  serrata  ,  L. ,  et  arbo- 
rescens ,  L.  Il  faut ,  sans  aucun  doute, 
leur  ajouter  le  Gomph.  decumbens  de 
Jacq.  ,  ou  G.  è/co/o/"  des  jardiniers  , 
qui  est  très-voisin  du  G.  globosa. 
C'est  de  cette  dernière  espèce  seule- 
ment que  nous  parlerons  ici  ,  parce 
qu'elle  seule  mérite  d'être  remarquée 
en  raison  de  son  élégance  et  de  la  fa- 
cilité de  sa  culture. 

La  GoMPiiRÈNE  GLOBULEUSE  a  des 
tiges  hautes  d'un  demi-mètre  envi- 
ron ,  droites  ,  articulées  ,  un  peu  ve- 
lues, quelquefois  simples  ,  et  le  plus 
souvent  munies  de  rameaux  courts  , 
opposés,  inégaux  et  axillaires.  Ses 
feuilles  sont  opposées ,  ovales ,  lancéo- 
lées , entières  ,  molles  et  pubescentes. 
Les  fleurs  sont  disposées  entête  globu- 
leuse ,  et  munies  chacune  à  leur  base 
de  deux  bractées  opposées  et  d'un 
jouge  vif.  L'ensemble  de  ces  bractées 
donne  aux  capitules  de  fleurs  un  as- 
pect fort  agréable,  et  comme  leur 
consistance  est  scarieuse  ,  elles  con- 
sei'vent  pendant  long  -  temps  leur 
couleur.  La  Gomphrène  globuleuse 
croît  naturellement  dans  les  Indes- 
Orienlales ,  et  on  la  cultive  dans  près- 


GOMPIIOSK   l..\(Kl»ÈDE.    GOMPUOSrS    TlUCOLOTt.     OuovcKJahn 


GON 

que  tous  les  jardins  de  l'Europe. 
Après  avoir  adopté  le  Gomphrena  de 
Browu  ,  Kunth  (Aoi-.  Gcner.  ctSpec. 
Flantar.  œquuwct.  T.  ii  ,  p.  -202)  a 
décrit  à  la  suite  des  Plantes  qui  appar- 
tiennent légitinieincnt  à  ce  genre, 
une  espèce  hous  le  nom  de  G.  laiiata, 
dont  les  épis  sont  oblongs  ,  sessiles  au 
sommet  de  la  tige ,  et  opposés  ;  à 
bractées  concaves  ,à  calices  tubuleux, 
renflés,  et  ayant  le  limbe  qiiinqué- 
fide ,  et  à  un  seul  stigmate  capité.  Les 
feuilles  sont  oblongues,  lancéolées 
et  laineuses  en  dessous.  Cette  Plante 
qui  croît  sur  les  rives  sablonneuses 
dcl'Orénoque  ,  est  voisine  du  Gomph. 
inlerrupta  que  Jussieu  (  Gêner.  Vlant. 
p.  89)  indique  avec  doute  comme  un 
genre  distinct.  (g..k.) 

GOMPIIRENIE.  BOT.  piian.  Pour 
Gomphrène.  T^.  ce  mot.  (g..n.) 

*GOMPHUS.  BOT.  CRYPT.  (  Cham- 
pignons.) Les  botanistes  allemands 
ont  donné  ce  nom  à  un  sous-genre 
de  Champignons  ,  placé  parmi  les 
Agarics  par  Pries,  et  parmi  les  Mé- 
rulcs  par  Nées  d'Esenbeck  ,  et  qui  de- 
vient,  dans  ces  deux  genres  ,  une  sec- 
lion  biencaractérisée.  Lechapeau,  au 
lieu  dêtre  en  ombelle,  est  en  forme 
de  tête  de  clou  ou  n'est  qu'une  sorte 
de  rentlement  du  pédicule  et  porte  des 
feuillets  ou  veines  sinueuses  et  anas- 
tomosées ,  caractères  qui  devraient 
plutôt  les  placer  parmi  les  Mérules. 
Le  type  de  ce  sous-genre  est  le  Me- 
rulius  clavatus .,  Pers.  ,  ou  Clavaria 
tfuncata  de  quelques  auteurs.  V. 
MÉRULE.  (ad.  b.) 

GOMUTO  ET  GOMDTUS.  «ot. 
l'UAN.  ^.  GoMOTE  et  Areng. 

GON.  INS.  L'un  des  noms  vulgai- 
res des  Charansons  et  des  Calandres  , 
Insectes  destructeurs  des  Grains,  (b.) 

GONAMBOUCH.  OI3.  Espèce  du 
genre  Bruant.  J^.  ce  mot.     (dr..z.) 

*GONANDIMA.  bot.phan.  L'Ar- 
Ijre  brésilien  ainsi  nommé  par  Marc- 
graaS"  qui  compare  les  ombelles  de 
ses  fleurs  à  celles  du  Géroflier  ,  de 
ineurc  inconnu.  Le  Gonandima  pro- 


GON 


427 


duit ,  par  incision ,  une  gomme  jaune 
et  inodore.  (b.) 

*  GONATOCARPUS.  bot.  phan. 
Morne  chose  que  Gonocarpe.  f^.  ce 
mol.  (b.) 

*  GONATODE.  polyp.  Donali 
donne  ce  nom  à  un  genre  de  Poly- 
piers noueux  ou  articulés  dont  la 
substance  ressemble  en  partie  à  celle 
des  os  et  en  partie  à  celle  de  la  corne  ; 
les  cellules  ont  en  dedans  la  figure 
d'un  petit  vase.  —  Nous  croyons  que 
ce  genre  rentre  dans  les  Corallinées. 

(LAaL.X.) 

*  GONATOPE.  Gonatupus.  iNS. 
L.  lungh  a  fondé  sous  ce  nom  un 
genre  de  l'ordre  des  Hyménoptères, 
que  Klug  et  Dalman  avaient  d'abord 
adopté  ,  mais  que  Latreille  dési- 
gnait antérieurement  sous  celui  de 
Dryine.  f^.  ce  mot.  Dalman  {Act. 
lieg.  Acad.  scient.  Holm,  année  j8i8) 
a  décrit  plusieurs  espèces  propres  à 
ce  genre,  et  dans  un  ouvrage  plus 
récent  enco'cc{  A  nalecta  entomologl.ca, 
p.  7  ) ,  ce  nombre  s'élève  à  quatorze. 

(aud.) 
GONDOLE.  MOLL.  Nom  mar- 
chand d'une  belle  espèce  de  Bulle  as- 
sez commune  dans  les  collections. 
Lamarck  l'a  nommée  Bulla  ampulLa. 
La  grande  Gondole  ou  la  Gondole  pa- 
py racée  est  une  autre  espèce  de  Bulle 
dont  Montfort  a  fait  son  genre  Athys, 
et  qui  n'est  rien  autre  chose  que  la 
Bulla  ancuuin,  Lanik.  (d..h.) 

*GONDOULI.  BOT.  PHAN.  Cossigny 
nous  apprend  qu'on  désigne  dans 
l'Inde,  sous  ce  nom,  une  sorte  de 
Riz  dont  le  grain  est  presque  sphé- 
rique  et  la  qualité  supérieure.       (b.) 

GONE  ou  GONELLE.  Gonium. 
INF.  Ce  genre  ,  tel  que  l'avait  formé 
Miiller  (Inf.,  p.  1 10  )  et  que  l'adopta 
Lamarck  (  Anim.  sans  vert.  T.  i,  p. 
423)ne  pouvait  être  conservé.  On  lui 
assignait  pour  caiactères  un  corps 
très-simple,  aplati  et  anguleux, 
tandis  que  l'une  de  ses  espèces,  le 
Gonium  pectorale,  se  compose  de  plu- 
sieurs corps  ronds,  et  qui  u'aCTectant 
pas  le  moins  du  monde  de  figure  an- 


4^8 


GON 


galeuse,  proscrivent ,  par  leur  ag- 
glomération, toute  idée  de  simplicité. 
En  adoptant  les  caractères  proposés 
par  le  savant  danois  ,  on  doit  élinii- 
ner  d'entre  les  Goues  ou  Gonelles  les 
espèces  composées.  Celles  qui  pour- 
ront y  demeurer  ne  différeront  guère 
des  Kolpodes  que  par  leur  taille  qui 
est  beaucoup  plus  petite,  et  par  les 
angles  de  leur  pourtour  qui  ne  dispa- 
raissent jamais  entièi'ement  dans  les 
plus  grandes  conti^aclions  de  l'Ani- 
mal. Nous  ne  connaissoiîs  que  trois 
espèces  constatées  de  ce  genre  :  le 
GoNK  RIDÉ  ,  Lamk.,  loc.  cit.,  p.  424, 
■a^  3  ;  Encvcl.  Inf.  ,  pi.  7  ,  f.  8  ;  Go~ 
nlum  corrugatum,  Miill. ,  loc.  cit., 
p.  11  a,  pi.  16,  iig.  16.  Des  infusions  de 
fruits,  et  particulièrement  de  Poires. 
—  Le  GoN£  RECTANGLE,  Lamk.,  n" 
4  ,  Encycl. ,  pi.  7,  f.  9,  Goniuin  rec- 
tanguluni ,  Miill.  ,  p.  1 13  ,  pi.  16  ,  f. 
17,  qui  vit  en  abondance, ainsi  que  le 
suivant,  dans  les  eaux  les  plus  pu- 
res. —  Le  GoN£  OBTUSANGLE ,  Lamk. , 
n*  5  ,  Encycl.  ,  pi.  7  ,  f.  10  ,  Gonium 
obtusanguluiii ,  Mull.,  p.  ii4,  pi.  16, 
f.  18.  Nayanl  point  encore  eu  l'occa- 
sion d'objcrvcr  le  Gonium  pulvina- 
tum,  nous  ne  pouvons  rien  détermi- 
ner à  l'égard  de  ce  singulier  Animal- 
cule, sinon  que  sa  composition  ne 
permet  pas  de  l'intercaler  dans  un 
genre  que  caractérise  la  plus  parfaits 
homogénéité  et  simplicité  des  pai  ties 
constituantes.  (b.) 

GONENION.  l'Ois.  Le  genre  formé 
par  Ralinesque  sous  ce  noui  {Iriclic. 
d'Ist.  Sicil.,  p.  26},  dans  son  17"  or- 
dre des  Sp;a  es  ,  a  pour  caractères  :  un 
corps  très-comprmié ,  tranchant;  la 
tête  anguleuse  et  tranchante  eu  ar- 
rière, traversée  par  une  suture  qui 
unit  les  opercules  ;  deux  nageoires 
dorsales  ,  la  première  ayant  tous  ses 
huit  rayons  épineux;  les  opercules 
il 'ont  ni  épines  ni  dentelures.  Ce 
genre  ne  renferme  qu'une  espèce , 
Gonenion  Serra  ,  qui  a  quatre  pouces 
de  longueur  et  une  couleur  argentée. 
Elle  oflic  quelques  rapports  àefacics 
avec  les  Perches.  (b.) 

GONEPLACE.   Guncpla.r.   ckust. 


GON 

Geme  de  l'ordre  des  Décapodes  ,  fa- 
nulle  des  Brachyures  ,  section  des 
Quadrilatères  (Règn.  Anim.  deCuv.), 
fondé  par  Leach  aux  dépens  des 
Ocypodes  ,  et  offrant  pour  caractères  , 
suivant  Latredle  :  test  ayant  la  for- 
me d'un  quadrilatère  transversal, 
plus  large  en  devant;  yfiux  situés 
chacun  à  l'extrémité  d'un  pédicule 
long  ,  grêle  ,  s'étendant  jusqu'aux 
angles  antérieurs  ,  et  reçu  dans  une 
fossette  linéaire  de  la  même  lon- 
gueur ;  les  quatre  antennes  découver- 
tes; troisième  article  des  pie  is-mâ- 
choires  extérieurs  inséié  à  1  angle  in- 
terne et  supérieur  du  précédent  ;  ser- 
res, ou  du  moins  celles  des  mâles, 
longues  et  cylindriques  ;  la  seconde 
paire  de  pieds  plus  courte  que  la  sui- 
vante. Les  Goneplaces  se  rappro- 
chent beaucoup  des  Crabes  ,  en  ce 
qu'elles  ont  des  habitudes  analogues  , 
et  surtout  parce  que  le  troisième  ar- 
ticle des  pieds-mâchoires  extérieurs 
est  inséré  à  l'extrémité  interne  et  su- 
périeure de  l'article  précédent;  elles 
partagent  ce  caractère  avec  les  Pola- 
niophiles  etlesEiiphies  ;  mais  elles  en 
diflèrent  essentiellement  par  la  forme 
de  leur  test,  par  la  longueur  des  pé- 
dicules oculifères  et  par  celle  des 
pinces.  Les  Goneplaces  avoisinent 
aussi  les  Ocypodes  et  les  Gécarcins: 
mais  elles  se  distinguent  des  premiers 
par  la  position  de  l'œil  sur  la  tige 
qui  le  supporte  ,  ainsi  que  par  les  an- 
tennes apparentes  ;  et  des  seconds  , 
par  l'étendue  de  cette  même  tige. 
Elles  sont  encore  remarquables  par 
quelques  particularités.  Desmarest 
observe ,  avec  raison ,  que  la  cara- 
pace est  plane  ,  peu  bombée ,  presque 
carrée,  transverse,  et  plus  large  en 
avant  qu'en  arrière  ;  son  bord  anté- 
rieur est  légèrement  sinueux  et  ter- 
miné par  un  angle  bien  marqué  de 
chaque  côté;  l'espace  inter-orbitaire 
est  prolongé  en  une  saillie  étroite  ,  le 
plus  souvent  spatuliforme  ,  et  quel- 
quefois simplement  anguleuse.  Quant 
aux  régions,  elles  sont  bien  circons- 
crites et  distinctes  ;  la  stomacale  est 
très-large  et  i)lacée  sur  la  même  ligne 
transversale  que  les  hépatiques  anté- 


GON 

riciires  :  celles-ci  sont  assez  grandes 
t'I  siliides  dans  les  angles  anlcrieurs 
delà  ciuapace;  les  régions  in anchia- 
Ics  sont  peu  honilx'cs  ,  in.iis  assez  dc- 
velop|)cos.  Les  jialos  sont  grêles,  peu 
velues  ,  sans  épines,  avec  les  jainhes 
quadrilatères;  l'alxlomen  des  niàles 
et  des  femelles  paraît  formé  ])ar  sept 
tables  ou  anneaux  déprimés.  Les  Go- 
neplaces  sont  des  Crustacés  marins. 
INous  citerons  : 

La       GoNEl'LACE      Bl  ÉPINEUSE      de 

Leach  {Malac.  Brit.  ,  tab.  i3),  ou  le 
Cancer  angulatus  de  Fabricius  ,  et 
VOcjpoda  angulata  de  bosc  (llist. 
nat.  des  Crust.  ,  t.  i,  p.  198  ).  11  a 
clé  figuré  par  llerbst  (  Cane.  ,  lab.  i  , 
fig.  i5).  On  le  trouve  sur  les  côles 
de  la  Manche. 

La  GoNEPLACE  FiiOiMr>oïn£  ,  G. 
rhomboides  ,  ou  le  Cancer  rhom- 
boïdes de  Fabricius  ,  et  VOcjpoda 
ràoniùoides  de  Bosc  {loc.  cit.  ,  p. 
'99)>  'îui  Est  la  même  espèce  que 
VOcypoda  lortj^imana  de  Latreille  ,  a 
été  représentée  par  Herbst  (  Cane.  , 
tab.  T  ,  fig.  12  ).  Elle  habite  la  Médi- 
terranée, et  se  tient  toujours  à  de 
grandes  profondeurs. 

La  Nouvelle- Hollande  a  fourni  une 
espèce  désignée  sous  le  nom  de  G. 
fransversa ,  à  cause  de  l'excessive  lar- 
geur de  son  test. 

On  connaît  cinq  espèces  de  Crusta- 
cés fossiles  que  Desmarest  (Hist.  des 
Crust.  fossiles,  p.  98)  a  cru  devoir 
rapporter  au  genre  Goneplacc ,  et  qu'il 
a  décrites  avec  soin. 

La  GoNEPT.ACE  DE  Latreille,  G. 
Latreitlii,  Dcsm.  (pi.  9,  fig.  i-4  ). 
Carapace  sub-trapézoïdale  ,  ayant  les 
angles  antérieurs  très-aigus  et  tri- 
dentés  latéralement  ;  espace  inter- 
oibiiaire  tiès-étroit  et  avancé  ,  spatu- 
liforme  ;  corps  partout  recouvert  de 
petits  points  ronds  saillans  ,  ou  de  pe- 
tits tubercules  qui  en  rendent  la  sur- 
face rugueuse.  Celte  espèce  originaire 
des  Indes-Orientales  est  ordinaire- 
ment incrustée  dans  un  calcaire  ar- 
gileux grisàlre  assez  din",  qui  ne  se 
délaie  pas  dans  l'eau. 

La  GoNEPLACE  INCISÉE,  G.  ùicisa  , 
Dcsm.  (pi.  9,  fig.  5,   6).  Carapace 


GON 


429 


presque  carrde  ,  transverse ,  très- 
iuicment  chagrinée  ,  ayant  les  angles 
antérieurs  obtus  et  marqués  d'une 
échancrure  assez  profonde  ;  région 
génitale  ayant  son  bord  postérieur 
fort  saillant;  une  ligne  étroite  ,  éle- 
vée ,  granuleuse,  en  forme  d'S  al- 
longé sur  chaque  région  branchiale, 
l^rès  du  bord  latéral.  Cctie  espèce  est 
la  mémo  que  le  Cancer  lapidescens 
représenté  par  llumph  {Barit  Kanier, 
tab.  60  ,  fig.  1  ,  2  )  et  par  Knorr 
(Monum.  du  déluge  ,  T.  i  ,  pi.  16,  a, 
b).  Elle  a  été  souvent  apportée  des 
Indes  ,  et  son  gisement  est  une  roche 
calcaire  grise  ,  aigileusc  et  sablon- 
neuse. 

•     La    GoNEPLACE     ÉCHANCUÉE  ,     G. 

emarginata  ,  Desm.(pl.  9,  fig.  7  et  8). 
Carapace  un  peu  trapézoïdale, légè- 
rement transversc  ,  chagrinée,  avec 
une  échancrure  peu  marquée  aux 
angles  antérieurs  ;  point  de  ligne  éle- 
vée en  forme  d'S  sur  les  régions 
branchiales.  Cette  espèce,  commune 
dans  les  collections ,  y  est  indiquée 
comme  venant  des  Indes-Oi  ienlales  ; 
elle  a  beaucoup  de  ressemblance  avec 
l'espèce  qui  précède. 

La  GoNEPLACE  ENFONCÉE  ,  G.  im- 
pressa  ,  Desm.  (pi.  8  ,  fig.  1 5,  i4).  Ca- 
rapace à  peu  près  carrée,  légèrement 
chagrinée,  avec  le  bord  échancré  et 
relevé  vers  les  angles  latéraux;  ré- 
gions très-séparées  par  des  impres- 
sions profondes.  Desmarest  suppose 
que  cette  espèce  a  un  gisement  ana- 
logue à  celui  de  la  précédente. 

La    GoNEPLACE     INCEPvTAINE  ,      G. 

incerta,  Desm.  (  pi.  8,  fig.  9  ).  Cara- 
pace ayant  les  angles  antéiieurs  légè- 
rementobtus  ,avecun  sinusd'oli  part 
une  ligne  enfoncée  située  sur  le  milieu 
de  chaque  région  hépatique  anté- 
rieure; deux  lignes  enfoncées  ,  trans- 
versales de  chaque  côté  ,  parallèles 
entre  elles,  l'une  en  avant  des  ré- 
gions branchiales ,  l'autre  eur  ces  ré- 
gions même.  Desmarest  (  Nouv,  Dict. 
d'hist.  nat.,  2''  édit. ,  art.  Crustacés 
fossiles ,  T.  viii,  p.  5oi)  Ta  fait  con- 
naître sous  le  nom  d  Ocypode  incer- 
tain. Cette  espèce  est  très-dilTérente 
de   celles  qui  précèdent.  Son   gise- 


43o  GON 

ment  est  inconnu  ;  l'individu  observé 
appartenait  au  cabinet  du  marquis 
de  Drée.  (axjd.) 

*  GONGOLARA.  bot.  crypt.  Le 
Fucus  désigné  sous  ce  nom  par  Ini- 
perato  paraît  être  Yericoides  ou  le 
baibalits  que  C.  Bauhin  et  Menlzel 
ont  écrit  Goangularis  et   Gongularis. 

(B.) 

GOPs'GORA.  BOT.niAN.  Genre  de 
la  famille  des  Orchidées  et  de  la  G^- 
nandrie  Diandrie,  L.,  établi  par  Ruiz 
et  Pavon  {^jst.  Veget.  Jrlor.  Peiuv. 
etChiL,  p.  227),  qui  l'ont  ainsi  ca- 
ractérisé :  périanthe  irrégulier,  à  six 
divisions  étalées;  l'inférieure  ou  le 
labelle  concave ,  les  latérales  con- 
vexes et  cornues  à  leur  sommet  :  rfh- 
tlière  double ,  caduque  ,  operculée. 
Ce  genre  ,  qui  a  des  rapports  avec  les 
Epidendres  ,  n'est  composé  que  d  une 
seule  espèce,  Goiigora  quinquenervls, 
R.  et  P.  loc.  cit.,  Plante  parasite  sur 
les  Arbres  des  grandes  forêts  du  Pé- 
rou. (G..N.J 

*  GONGROS.  POIS.  (Aristote.)  Le 
Congre ,  espèce  du  genre  Murène. 
F',  ce  mot.  (b.) 

GOjNGYLE.  bot.  Ce  nom  désignait 
la  semence  de  la  Rave  chez  les  Grecs 
auxquels  Gaertner  l'emprunta  pour 
désigner  les  corps  reproducteurs  des 
Cryptogames.  (b.) 

GOINIE.  Gonius.  iNS.  Jurine  (Clas- 
sif.  desHyménopt.,  p.  200)  a  désigné 
sous  ce  nom  vui  genre  de  l'ordre  des 
Hyménoptères,  que  Latieille  nomme 
Palare.  F~.  ce  mot.  (aud.) 

GONIER.  bot.  phan.  TNom  fran- 
cisé de  Gonus  dans  le  Dictionnaire 
de  Déterville.  ^.  GoNus.  (b.) 

*G0INI0CAUL0N.  bot.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Synanthérées , 
Cinarocéphales  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngénésie  égale  ,  L.  ,  établi  par  H. 
Cassini  (Bull,  de  la  Soc.  Philomat.  , 
février  1817  et  décembre  1818),  qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  calathide  sans 
rayons  ,  cylindracce,  composée  d'un 
petit  nombre  de  fleurs  régulières  et 
hermaphrodites  ;  involucre  cylin- 
dracé,dont  les  folioles  sont  imbri- 


GON 

quées,  appliquées,  ovales,  aiguës  , 
coriaces  et  membraneuses  sur  les 
bords  ;  réceptacle  garni  de  paillettes 
membraneuses,  longues  et  inégales; 
ovaiies  glabres,  surmontés  d'une  ai- 
grette longue,  composée  de  paillettes 
roides  ,  coriaces  ,  finement  dentées  en 
scie  sur  les  bords  ;  les  extérieures 
courtes,  linéaires  ;  les  intérieures  plus 
longues.  Ce  genre  a  été  placé  par  son 
auteur  dans  la  tribu  des  Centauriées, 
et  ne  se  compose  que  d'une  seule  es- 

?èce  ,  Goniocatilonglabrum  ,\i.  Cass. , 
lante  dont  la  tige  est  droite  ,  rameu- 
se, munie  de  feuilles  alternes  ,  sessi- 
les  ,  semi-ample\icaules,  presque  li- 
néaires, aiguës  et  glabres.  Ses  cala- 
thides  sont  fasciculées,  à  l'extrémité 
des  rameaux,  et  d'une  couleur  qui 
paraît  avoir  été  jaunâtre  ou  rougeâtre. 
Cette  espèce  est  originaire  de  la  côte 
de  ïranquebar.  (G..N.) 

*  GONIOMÈTRE,  min.  r.  Cris- 
tallisation. 

*GONIOMYCES.  GoniomycL  bot. 
CRYPT.  Cettedivision,  établie  par  Nées 
dEsenbeck,  parmi  les  Champignons, 
correspond  à  une  partie  de  la  famille 
des  Urédinées.  t^.  ce  mot.     (ad.  b.) 

GONION.  POIS.  On  donne  ce  nom 
pour  synonyme  de  Goujon.  (b.) 

*GONIOSPORE.  Gonlospora.'&OT. 
CRYPT.  Genre  établi  par  Link  ,  et 
auquel  se  rapportent  plusieurs  es- 
pèces de  Trichies.   V .  ce  mot.    (g.) 

GONNELLE.  POIS.  Pour  Gunnel- 
le.  F .  ce  mot  et  Blennje.  (b.) 

GONOCARPE.  Gonocarpus.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Cer- 
codiennes  ,  et  de  la  ïétraudrie  Mono- 
gynie  ,  L.  ,  établi  par  ïhunberg 
{Flor.  Japon.,  p.  5)  qui  l'a  ainsi  carac- 
térisé :  calice  (corolle  selon  ïhun- 
berg) supérieur,  persistant,  à  quatre 
divisions  ;  corolle  souvent  nulle  ;  qua- 
tre ou  huit  étamines  insérées  siu'  le 
calice  ;  ovaire  supérieur  surmonté 
d'un  ou  quatre  styles;  drupe  très- 
peiit ,  à  huit  côtes ,  uniloculaire,  cou- 
rouné  par  le  calice,  renfermant  une 
ou  quatre  semences.  Thunbergn'en 
a  décrit  qu'une  seule  espèce ,  Gono- 


GON 

(  ar]u/s  niicranthus  ,  qui  croît  au  J.i- 
pon.  C'est  une  petite  Plante  ayant  le 
poil  cl  une  Yèioniqiie,  tlonl  les  liges 
sont  létragoncs  ,  coucliëcs,  dressées 
et  ranuuses  à  leur  sonuncl,  garnies 
(le  feuilles  opposées  ,  petites  ,  ovales  , 
dentées ,  aiguës  ,  et  de  fleurs  très- 
petilcs  ,  réunies  eu  épis  grêles  et  lâ- 
ches. Labillardière  en  a  découvert 
une  autre  espèce  au  cap  Vau-Dié- 
nicn,  dans  la  Nouvelle-Hollande.  Il 
l'a  nommée  Guiwcaipus  tetragyna. 

(G..N.) 

,  *  GONODACÏYLE.  bf.pt.  batr. 
Kuhl,  naturaliste  hollandais,  pro- 
pose sous  ce  nom  un  nouveau  sous- 
genre  parmi  les  Geckos;  mais  l'es- 
pèce qui  doit  servir  à  le  former  ne 
nous  est  pas  encore  connue.        (b.) 

*GONOGEONA.  bot.  phan.  La 
Plante  ainsi  nommée  dans  les  livres 
hébreux  ,  est ,  selon  lUiellius ,  la 
Mandragore.  (b.) 

GONOLEK.  OIS.  Espèce  du  genre 
Pie-Grièche.  Vieillot  en  a  fait  le  type 
d'un  genre  qui  comprend  cinq  ou  six 
espèces.  /'.Pie-Grièche.      (dr..z.) 

GONOLOBE.  Gonololiis.  ibot. 
PiiAN.  Genre  de  la  famille  des  Asclé- 
piadées  de  R.  Brovpn  et  de  la  Pen- 
fandrie  Digynie  ,  établi  par  Richard 
père  (  in  Michx.  Flur.  Boréal.  Amer. , 
I,  p.  119)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
corolle  rotacée,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes ;  appendice  court ,  inclus  ;  sty- 
le discoïde  et  à  cinq  angles  ;  masses 
polliniques  transversales  ,  à  cause 
de  la  brièveté  du  style  ;  follicules  le 
plus  souvent  anguleux  ou  munis  de 
côtes.  Les  autres  caractères  généri- 
ques sont  semblables  à  ceux  du  F^in- 
ce/o.xicum  et  du  Cynanchiim  ,  genres 
avec  lesquels  le  Gonolobus  a  beau- 
coup d'affinités.  Eu  adoptant  ce  gen- 
re ,  Pv.  Brown  ,  dans  son  travail  sur 
les  Asclopiadées(j>/e/7/.  berner.  Soc.  , 
I,  p.  55),  en  a  ainsi  présenté  les  carac- 
tères :  corolle  subrotacée  ,  quiuqué- 
partife;  couronne  staminale,  mouo- 
phylle  et  lobée;  anthères  s'ouvrant 
liansversalement ,  terminées  par  une 
membrane  ;  masses  polliniques  lisses 
et  au  nombre  de  dix;  stigmate  pla- 


GON  4:^1 

niuscule,  déprimé;  graines aigretlées. 
Ce  genre  se  compose  de  sous-Ai bris- 
seaux  grimpans  ,  à  feuilles  opposées  , 
un  peu  larges  ,  à  fleurs  disposées  en 
ombelles  dont  les  pédoncules  sont 
situés  entre  les  pétioles.  On  en  con- 
naît environ  trente  espèces  qui  avaient 
été  placées  pour  la  plupart  par  Lin- 
né et  VVilldenow  parmi  les  (y~ 
nanchuni.  Elles  sont  toutes  indigè- 
nes de  l'Amérique  ,  soit  septentriona- 
le ,  soit  méridionale.  Les  espèces  qui 
ont  formé  les  types  du  genre,  crois- 
sent dans  les  Etats-Unis,  mais  un 
plus  grand  nombre  habite  ta  côte  oc- 
cidentale de  l'Amérique  du  sud  et  les 
Antilles.  Kunth  (iVoi^.  Gêner,  et Spec. 
Fiant,  œqnin.  T.  ni  ,  p.  207  et  suiv.) 
en  a  décrit  quatre  espèces  nouvelles  , 
dont  deux  sont  figurées;  ce  sont  les 
Gonolobus uniJloriis{loc.  cit. ,  tab.  208) 
et  G.  barbatus  (tab.  -iôg).  Ces  Plantes 
croissent  au  Mexique,  la  première 
près  de  Mexico  et  la  seconde  aux 
environs  de  Campèche 

Le  nom  de  Gonolobus  a  été  changé 
inutilement  en  celui  de  Gonolobium 
par  Persoon  (  Synopsis)  et  par  Pursh 
{Flor.  Amer,  sept.,  i,  p.  178).  (g.. N.) 

*  GONOLOBroM.  BOT.  PH  AN.  (Pers. 
et  Pursh.)  Pour  Gonolobus.  V.  Go- 
NOLOBE.  (g..n.; 

*  GONOPERE.  Gonopera.  polyp. 
Foss.  Genre  de  l'ordre  des  Tubipo- 
rées  dans  la  division  des  Polypiers 
entièrement  pierreux  ,  ayant  pour  ca- 
ractères :  corps  pierreux  composé  de 
tubes  anguleux,  à  rides  transversales 
formant  une  légère  apparence  de  cloi- 
son ;  bouche  non  crénelée ,  un  peu 
radiée  à  la  circonférence  (Rafiuesque, 
Journal  de  Phys.  ,  1819,  T.  88,  p. 
428).  Le  savant ,  auquel  on  doit  l'éta- 
blissement de  ce  genre,  n'en  mentiou- 
ne  qu'une  seule  espèce,  Gonopera  ru~ 
gosa  i  elle  est  pentagone  et  striée. 

(LAM..X.) 

*  GONOPHORE.  Gonophorum. 
BOT.  PiiAN.  De  CandoUe  (  Théor. 
élém.,  2*^  édit.,  p.  4o5j  donne  ce  nom 
au  prolongement  du  réceptacle  ou 
torus  ,  qui  parldu  fond  du  calice,  et 
porte  les  étamines   et  îe  pistil.  Cet 


43a  GON 

organe  n'est  bien   visible  que  dans 
les  Annonacces  et  les  Magnoliacées. 

(O..N.) 

GONOPTERIDE.  Gohopleris. 
UOT.  CRyPT.  La  famille  établie  sous  ce 
nom  par  Wilklenow,  dans  son  vo- 
lume des  Fougères  ,  répond  à  celle 
des  Equisétacées  ,  et  ne  renferme  éga- 
lement que  le  genre  Prêle  auquel 
nous  renvoyons  pour  tout  ce  qui  con- 
cerne ces  Pla  n  les .  { B .  ) 

*  GONOPTÉRYCE.  Goiwpteryce. 
INS.  Genre  de  l'ordre  des  Lépidoptè- 
res, famille  des  Diurnes  ,  établi  par 
Leach  dans  les  Mémoires  de  la  iSocié- 
té  d'Edimbourg  et  qui  comprenil  des 
Papillons  du  genre  Coliadc;  telles 
sont  les  Coliades  Mœiida  ,  Rhamni , 
Cleopatra.  V.  Coliade.  (aud.) 

GONORHINQUE.  Gonorhynchus. 
POIS.  (Gronou.)  Sous-genre  de  Cy- 
prin. V.  ce  mot.  (b-J 

*  GONOSTEMON .  bot.  pu  an.  Gen- 
re de  la  famille  des  Apocjnées  et  de 
la  PentandrieDig^nie,  L.,  établi  par 
Haworth  (  Synops.  Succulent  Plants  , 
p.  97  )  aux  dépens  du  Stapelia  des 
auteurs,  duquel  il  diffère  parles  par- 
ties qui  constituent  l'étoile  extérieure 
du  nectaire  [Ligulœ,  Haw-),  distinc- 
tes et  cannelées  ,  au  lieu  d'être  réu- 
nies à  la  base  comme  dans  les  vraies 
Stapélies.  Les  étamines  sont  en  outre 
courbées  à  angles  droits ,  crochues 
et  courtes.  Les  autres  caractères  sont 
ceux  des  Stapélies  ,  mais  les  rameaux 
sont  trois  fois  moins  gros  que  dans 
celles-ci,  et  les  corolles  sont  gla- 
bres ,  sans  taches  ,  et  d'un  aspect  de 
chair  qui  fait  illusion.  Les  deux  es- 
pèces rapportées  à  ce  genre,  dont  la 
valeur  est  au  reste  extrêmement  fai- 
ble ,  ont  été  figurées  sous  les  noms 
de  Stapelia  dlvarkata  et  St.  stricto  , 
dans  le  Bolanical  Magazine,  lab.  1007 
et  2007.  Elles  croissent  au  cap  de 
Bonne-Espérance.  (cN.) 

*  GONOSTOMA.  pois.  Le  genre 
ioimé  par  Pvafinesque  {Indic.  d  Ist. 
SiciL,  p.  64)  sous  ce  nom  ,  a  pour  ca- 
ractères :  la  foi  me  conique  du  corps 
<jue   recouvrent  de  grandes   écailles 


GON 

caduques  ;  la  têle  obtuse  et  compri- 
mée ,  avec  une  bouche  très-grande, 
sans  dents  aux  mâchoires,  mais  avec 
le  palais  muni  de  dents  ciliées  ;  l'o- 
percule très-grand,  membraneux; 
une  seule  dorsale.  L'espèce  unique 
de  ce  genre,  qui  ne  saurait  être  adop- 
tée sans  un  nouvel  examen ,  est  le 
Gunostoma  denudata  à  queue  four- 
chue avec  vingt-quatre  rayons ,  vingt 
à  la  dorsale,  seize  à  l'anale,  douze 
aux  pectoYales  qui  sou  t  extrêmement 
petites  ,  et  dix  aux  ventrales.       (B.) 

GONOTE.  Gonotus.  crust.  Genre 
de  l'ordre  des  Isopodes  ,  section  des 
Ptérygibranclies  (Règn.  Anim.  de 
Cuv.),  établi  par  Rafinesque  (Précis 
de  Découv.  somiol.,p.  26)  qui  le  ca- 
ractérise ainsi  :  corps  linéaue,  plat ,  à 
dos  caréné;  quatorze  jambes;  quatre 
antennes  ,  deux  plus  longues  à  quatre 
longs  articles  et  plusieuis  courts  ; 
queue  sans  appendices  utriculés.  Ce 
genre  ne  comprenil  qu'une  espèce,  la 
GoNOTE  VERTE,  G.  uiridis.  Elle  est 
peut-être  la  même  que  la  Stenosoma 
hecticuin  de  Leacii.  Rafinesque  l'a 
recueillie  dans  la  Méditerranée  sur 
les  cotes  de  Sicile.  Ce  nouveau  genre 
peut  être  rapporté  à  celui  des  Idolées, 
et  plus  spécialement  au  genre  Sténo- 
some  de  Leach.  f^.  ces  mots,   (aud.) 

GONOTHECA.  bot.  phaîj.  (Rafi- 
nesque.) Syn.  de  Tetragonolheca  de 
l'Héritier.  P'.  ce  mot.  (b.) 

GONOTRICHUM.  bot.  crypt. 
{Mucédinées.  )  Genre  de  Cryptogames 
de  la  famille  des  Mucédinées,  voisin 
des  genres  Circinolriclium  et  Comp- 
sotriclium,  établi  par  Nées  dans  les 
Actes  de  l'Académie  des  curieux  de 
la  nature,  T.  ix  ,  et  caractérisé  ainsi  : 
filamens  roides  entrecroisés  ,  rameux  , 
articulés;  rameaux  verticillés;  spo- 
lulcs  globuleuses  éparses. 

On  ne  connaît  qu'une  seule  espèce 
de  ce  genre;  elle  croît  sur  les  branches 
mortes  ,  humides  et  à  demi  pourries  , 
sur  lesquelles  elle  forme  des  amas 
semblables  à  un  duvet  d'un  brun 
bleuâtre;  les  sporules  sont  très-pe- 
tites et  réunies  en  grand  nombre  à 
l'extrémité  des  rameaux.         (ad.  b.) 


GON 

GOJNOVAN.  BOT.  PU  AN.  Les  Nè- 
gres de  Guinée  emploient ,  pour  cor- 
riger la  mauvaise  qualité  do  certaines 
eaux  ,  une  graine  ainsi  nommée.  Us 
la  laissent  infuser,  et  elle  communi- 
que à  la  boisson  une  anierliime  agiéa- 
J>lc.  On  présume  que  l'Arbre  dont 
elle  provient  appartient  cependant  au 
genre  suspect  des  Slrychnos.         (u.) 

*  GONSANA.  iioT.  piiAN.  (Adan- 
son.)  Syn.  de  Subularia,  L.  F'.  Subu- 
LAIRE.  (b.) 

GOiSSII ,  GONSIL  ET  GUNSUL. 
iiOT.  PU  AN.  Noms  malabares  de  VA- 
denaiilhera.  r.  ce  mot.  Adansou 
les  adopta  le  premier  pour  désigner 
scientiliquement  ce  genre.  Cette  in- 
novation ne  pouvait  pas  plus  être 
adoptée  que  tant  d'autres  du  même 
auteur.  (bJ 

*GONSOL.  MOLL.  Petite  espèce  de 
Vol"!  te  mentionnée  dans  Adanson^Sé- 
négal  ,  p.  i5^  ,  pi.  9).  (G.) 

GO>'US.  BOT.  PHAN,  Loureiro 
{tior.  Coch.,  ^^  vol.,  p.  809)  a  établi 
sous  ce  nom  un  genre  qui ,  selon  Jus- 
sieu,  doit  être  rapporté  au  genre  Tetra- 
diu/n.  T'.  ce  mot.  (g..n.) 

*  GONYANTHES.  bot.  phan. 
Dans  le  Cat;.logue  da  jardin  de  Bui- 
tenzorg  à  Java,  publié  en  iSio  par 
Blume  ,  se  trouve  la  description  d'un 
nouveau  genre  appartenant  à  la  Gy- 
nandrie  Triaudrie.  Nées  d'Esen- 
beck  en  a  tout  récemment  exposé  les 
caractères  subséqueus  (  Annales  des 
Sciences  naturelles,  T.  m,  p.  569, 
novembre  1824),  et  a  indiqué  sa 
place  dans  la  famille  des  Cytinées, 
établie  par  noire  collaborateur  Adol- 
phe Brongniart  :  calice  corolloïue  , 
persistant ,  adhérent  à  lovaire  ,  tubu- 
leux  ,  inférieiirement  dilaté  et  tiian- 
gulaire,  supéricurenienl  rétréci  et 
triquèlre  ,  muni  à  son  orifice  de  trois 
dents  ovales  et  recourbées  au  som- 
met ;  entrée  (lu  tube  calicinal  presque 
fermée  par  le  stigmate  ;  trois  anthères 
presque  sessilcs  ,  ovales  ,  auiiculées, 
c'est-à-dire  latéralement  appendicu- 
lées,  alternes  avec  les  dents  du  calice, 

TOME   VII. 


GON  43S 

insérées  sur  le  tube  de  celui-ci  et  au- 
dessous  du  stigmate;  ovaire  infère; 
style  capillaire  presque  de  la  lon- 
gueur du  tube  ;  stigmate  à  trois  lobes 
obovés  ,  un  peu  convexes  et  adnés 
avec  les  oreillettes  des  anthères;  fruit 
capsul.iire,  triquètre,  uniloculaire  > 
déhiscent  par  trois  fentes  latérales  et 
transversales;  réceptacle  en  colonne 
c\lindrique  rugueuse  et  très-petite; 
semences  fort  nombreuses,  petites, 
elliptiques,  comprimées,  munies  d'uu 
arilie  linéaire  ,  ailé  ,  réticulé  et  mem- 
braneux. 

La  seule  espèce  de  ce  genre  a  reçu 
de  Blume  le  nom  de  Goiiyanlhes  can- 
dida.  C'est  une  petite  Plante  herba- 
cée, haute  de  trois  à  quaire  pouces  , 
parasite  sur  les  racines  d'autres  Plan- 
tes ;  sa  hampe  est  télragoue  ,  bifide  au 
sommet ,  et  supporte  trois  ou  quatre 
tleurs.  Une  note  de  l'auteur  expose 
la  structure  des  anthères;  ce  sont  de 
vraies  masses  polliniqucs  glanduleu- 
ses ,  tellement  analogues  à  celles  des 
Orchidées  ,  qu'on  serait  tenté  de  pla- 
cer le  genre  Gonyanthes  dans  cette 
famille.  Mais  undessin  de  la  Plante  qui 
a  été  communiquée  au  professeur  Nées 
d'Esenbeck  ,  fait  repousser  un  pareil 
rapprochement  ;  la  structure  du  style 
ayant  quelque  chose  de  ressemblant 
à  celui  des  Asclépiadées.         (g..n.) 

*  GONYCLADON.  bot.  crypt. 
[C/iaodinées?)  Link  ,  qui  avait  déjà 
proposé  de  substituer  le  nom  de  Ay- 
dulaiia  à  celui  de  Lemanea ,  imposé 
par  nous  à  un  genre  extrait  des  Con- 
ferves  linnéennes,  a  créé  cette  nou- 
velle désignation  pour  notre  même 
genre  ,  faisant  ainsi  un  double  emploi 
dans  sa  propre  nomenclature.  Les  ca- 
ractères que  nous  avions  donnés  à  no- 
tre geiiie  Lemanea  sont  vicieux  ,  ainsi 
que  nous  l'avons  déjà  indiqué  dans  cet 
ouvrage  ,  et  seront  réformés  quand 
nous  en  traiterons  en  particulier;  mais 
le  nom  est  bon ,  et  uousle  conserverons 
scrupuleusement  ,  non  -  seulement 
comme  ayant  l'antériorité  ,  mais 
parce  qu'il  est  un  hommage  à  l'un  des 
naturalistes  les  plus  instruits  de  Pa- 
ris, en  même  temps  que  des  plus  rao- 

28 


434  GOiN 

destes.  Nous  saisirous  celte  occasion 
de  rappeler  que  cette  manière  de 
changer  légèrement  des  noms  déjà 
imposés,  est  une  preuve  de  négli- 
gence, pour  ne  pas  dire  plus,  ou 
d'impolitesse  dans  les  naturalistes 
qui  se  la  permettent.  Llnk  ne  méritg 
cependant  ni  l'un  ni  l'autre  de  ces 
reproches  qu'on  pourrait  adresser  à 
ceux-là  seulement  qui  s'obstinent 
dans  leur  erreur.  (b-; 

*  GONYLEPTE.  Gonyleptes. 
ARACHN.  Genre  établi  par  Kirby 
{Trans.  of  theLinn.  Social.  T.  xii)  et 
assez  semblable  pour  le/ûc/esaux  Fau- 
cheurs. Ses  caractères  essentiels  sont 
d'avoir  les  mandibules  en  pinces,  les 
palpes  onguiculés  et  les  tarses  de  six 
a  dix  articles.  Les  espèces  propres  à 
ce  nouveau  genre  sont  encore  peu 
nombreuses  et  appartiennent  au  Bré- 
sil. Kirby  décrit  les  Gonyleples  sca- 
ber ,  aculeatus  ei  horridus i  \\  figure 
soigneusement  cette  dernière  [loc. 
cit.,  pi.  22,  fig.  16)  avec  les  détails 
des  mandibules,  de  la  poitrine  et  du 
sternum.  (aud.) 

GOB^YPE.  Gonypes.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Diptères,  famille  des  Ta- 
nystomes ,   établi  par  Latreille   aux 
dépens  des  Dasypogons.  Ses  carac- 
tères sont  :   antennes   plus    courtes 
que  la  têle,  les  deux  pièces  inférieu- 
res  presque  égales  ,  courtes  et  gre- 
nues ,   la    dernière   ovale ,    avec   un 
stylet  sétifère  ;    tarses    terminés  par 
trois  crochets  sans  pelotes  ;  abdomen 
linéaire.    Les  Gonypes  ressemblent , 
sovis  plusieurs  rapports  ,  aux  Asiles  , 
aux  Laphries  et  aux  Dasypogons  ;  ils 
eu  diflèrent  cependant  par  le  noni- 
bre  des  crochets  des  tarses.  Ils  avoi- 
sinent  aussi  les  Dioctries  et  les  lly- 
bos;  mais  on  peut  les  en  distinguer  à 
l'aide  des  caractères   tirés  de  la  di- 
mension des  antennes  et  du  nornbre 
d'articles  qui  les  composent.  Meigen 
(  Descr.    syst.    des   Dipt.  d'Europe  , 
T.  II ,  p.  542  )  désigne  ce  genre  sous 
le  nom  de  Leptogaster,  et  y  rapporte 
trois  espèces.  Latreille  considère  com- 
me type  du  genre  le  Gonype  tipu- 
fcoïDE,  G.  tipn/oic/es ,  Latr.  ,  ou  VA- 


GON 

siliJS  cylindiicus  de  Degéer  (Mém. 
Ins.  T.  VI,  p.  99  ,  et  pi.  i4  ,  fig.  i3), 
qui  est  la  même  espèce  que  le  Dasy- 
pogon  tipuloides  de  Fabricius  (  SjsC. 
Jntl.  ),  l'Asile  à  patcs  fauves  allon- 
gées de  Geoffroy  (  Hist.  des  Ins. 
T.  Il ,  p.  474  ),  et  le  Leptogaster  cy- 
lindiicus de  Meigen  (  loc.  cit.  ,  tab. 
21  ,  fig.  16  ).  On  le  trouve  aux  envi- 
rons de  Paris,  dans  les  champs,  (aud.) 

♦  GO^^YTRICHICM.  bot.  crypt. 
Pour  Gonolrichum.  F',  ce  mot. 

GONZALA.  BOT.  CRYPT.  El  non 
Gonzalc.  Le  genre  formé  par  Adan- 
son  sous  ce  nom  ,  qui  n'a  point  été 
adopté  ,  renfermail  des  Pezlzes  pla- 
nes ,  oibiculaires  et  sessiles.  P'.  Pr.- 
ZIZES.  (b-) 

GONZALAGUNIA.  bot.  phan. 
Pour  Gonzalée.  y.  ce  mot.        (g..n.) 

GONZALÉE.  Gonzalea.  bot.  phan. 
Persoon  a  adouci  de  cette  manière  le 
nom    de    Gonzalagunia    donné    par 
Ruiz  et  Pavon  à   un  genre  de  la  fa- 
mille desRubiacées  et  de  la  Tétran- 
drie  Monogynie ,  L.   Celte   abrévia- 
tion  avantageuse  a   été  adoptée  par 
Jussieu,Bonpland  et  Kunth.  Celui-ci, 
en  plaçant  le  Gonzalea  dans  sa  sixiè- 
me section  des  Rubiacées,  où  la  baie 
est  biloculaire  et  les  loges  polysper- 
mes*,  a  tracé  ainsi  les  caractères  de  ce 
genre  :  calice  supérieur,  urcéolé ,  à 
quatre   dents    persistantes  ;    corolles 
presque  infuudibuliformes  ,  dont  le 
tube  est  allongé  et  le  limbe  à  quatre 
divisions    étalées  ;    quatre    étamines 
inclinées;   ovaire   infère,    surmonté 
d'un  style  et  d'un  stigmate  capité  et 
quadrilobé;  drupe  globuleuse  dépri- 
mée,   à   quatre  coques   et  à   quatre 
noyaux    de   consistance   de   parche- 
min,  uniloculaires   et  polyspermes. 
Kunth  (  Nova  Gênera  et  Species  PI. 
œquinoct.  T.  m,  p.  4i6)   a  réuni  à 
ce    genre    le  Buena  Panamensis   de 
Cavauilles  ,  réunion  qui  ,  d'ailleurs  , 
avait  été  indiquée  par  Cavauilles  lui- 
même  et  Jussieu.  Quant  au  Lygistum 
spicatum  ,  Lamk.,  Illustr. ,  p.  286  , 
que  l'on  a  signalé  comme  congénère 
du  Gonzalea ,  il  a  été  placé  par  Kunth 


GOO 

il;ins  unaulre  genre.  C'est  lo  Cocco- 
cypsilum  spicaturn  de  ccl.nUcur.  Jac- 
quin  {Obseiv.  2,  p.  7,  tab.  oi ,  et 
Jnier.  ,  p.  4),  trompé  par  dos  res- 
semblances extérieures  ,  avait  fait  de 
celte  Ruhiacée  deux  espèces  de  gen- 
res appartenant  à  d'autres  familles; 
l'une  était  placée  dans  les  Baiieria  , 
l'autre  dans  les  Juslicia.  Jussieu  a  on 
outre  proposé  de  réunir  au  Gunzatea 
le  Ti'pesia  de  Gaertner  fils. 

On  ne  connaît  que  trois  espèces  de 
Gonzalées  ;  ce  sont  des  Arbrisseaux  à 
feuilles  opposées  ,  à  stipules  interpé- 
tiolaircs  ,  et  à  fleurs  éparscs  cl  dis- 
posées en  épis  ou  eu  panicules  termi- 
nales et  solitaires.  Le  Gonzalea  to- 
mentosa  ,  à.éc\'\l  et  figuré  par  lluni- 
boldl  et  Uonpland  (  Plant,  œqitin.  1  , 
p.  225,  t.  6i)  ,  a  beaucoup  de  rap- 
ports avec  le  Gonzalagunia  depea- 
c/eris  de  Ruiz  et  Pavou.  Le  Gonzalea 
cornifolia  ,  Kunth  ,  est  le  Buena  Pa- 
namensis  de  Cavanilles.  La  première 
espèce  croît  au  Pérou  ,  entre  Loxa  et 
Gonzanama  ,  ainsi  que  le  Gunzalea 
])uh>erulenta ,  Humb.  et  Bonpl. ,  PI. 
équinoxiales.  La  deuxième  espèce  ha- 
bite les  environs  de  Honda  ,  dans  la 
république  de  Colombie.  (g..n.) 

*G0NZ1LY.  BOT.  PH4.N.  (Rhéede.) 
S^n.  de  V Jssa  fœtida.  (b.J 

GOODEÎNIACÉES.BOT.PHAN.  Pour 
Goodénoviécs.  P''.  ce  mot.  (b.) 

GOODENIE.  Goo(/e/zia. BOT.  PiiAN. 
Genre  établi  par  Smith  et  qui  appar- 
tient à  la  nouvelle  famille  dos  Goodé- 
novlées  et  à  la  Pentandrie  Monogy- 
uie,  L.  Toutes  les  espèces  de  ce  genre 
sont  origmaires  de  la  Nouvelle-Hol- 
lande ;  ce  sont  des  Plantes  herbacées 
ou  de  petits  Arbustes  ,  dont  les  feuil- 
les alternes  sont  tantôt  entières,  tantôt 
dentées  ou  plus  ou  moins  profondé- 
meul  incisées.  Les  fleurs  sont  portées 
sur  des  pédoncules  axillaires  ou  ter- 
minaux. Ces  fleurs  ,  d'un  aspectagréa- 
ble  ,  sont  tantôt  jaunes  ,  tantôt  bleues 
ou  purpurines.  Leur  calice  est  adhé- 
rent avec  l'ovaire  infère  ,  terminé 
par  un  limbe  à  cinq  divisions  égales. 
La  corolle  est  nîonopétale,  irrégu- 
lière, lubuleuse  ,   à  cinq  lobes  iué- 


GOO 


455 


gaux  formant  ordinairement  deuic  lè- 
vres ,  rarement  une  seule.  Le  tube 
est  fendu  dans  sa  partie  antérieure. 
Les  étamines,  au  nombre  de  cinq, 
naissent  immédialeuient  du  sommet 
de  l'ovaire  ;  les  filets  sout  courts  ;  les 
anthères  sont  distinctes.  Le  style  est 
sim[)le  ,  surmonté  il'un  stigmate  très- 
concave  ,  dont  le  bord  est  cilié.  L'o- 
vaire est  adhérent ,  à  deux  ,  rarement 
à  quatre  loges  contenant  chacuue  un 
petit  nombre  d'ovules  attacliés  au 
milieu  de  la  cloison.  Cet  ovaire  de- 
vient une  capsule  à  deux  ou  à  quatre 
loçes ,  s'ouvrant  en  deux  valves  pa- 
rallèles à  la  cloison.  Les  graines  sont 
comprimées  et  imbriquées. 

Ou  connaît  aujourd  hui  une  qua- 
rantaine d'espèces  de  ce  genre  dont 
f)lusieurs  sont  cultivées  et  fleurissent 
dans  nos  jardins.  Nous  citerons  les 
suivantes  .• 

Goodenia  ovata ,  Smith,  Vent., 
Cels.  3  ,  Cav.  ,Ic.  6  ,  p.  4 ,  tab.  5o6. 
Arbuste  dressé  ,  d'environ  deux  pieds 
de  hauteur,  ayant  sa  tige  rameuse; 
ses  rameaux  dressés  et  Hexueux;  ses 
feuilles  alternes,  courteraent  pélio^ 
lées ,  recourbées,  ovales,  aiguës  et 
finement  denticulécs  ,  glabies  ou  un 
peu  rudes.  Les  fleurs  sont  jaunes, 
pédouculées  ,  axillaires  et  solitaires. 
Les  cinq  lobes  du  calice  sont  lancéo- 
lés ,  étroits,  aigus,  égaux  entre  eux; 
la  corolle  monopétale  irrégulière , 
tubuleuse  ,  recourbée  ;  le  limbe  pres- 
que plane  ,  à  cinq  divisions  ovales, 
obtuses,  sinueuses  et  inégales.  Les 
étamiues  ont  les  anthères  allongées, 
à  deux  loges  ,  et  terminées  par  un 
petit  bouquet  de  poils.  La  capsule  est 
allongée  et  à  deux  loges.  Cette  espèce, 
comme  toutes  les  autres  du  même 
genre,  se  cultive  en  orangerie. 

Goodenia  grandiflora ,  Bot.  Mag. 
890.  Cette  belle  espèce  a  ses  tiges 
herbacées,  dressées,  pubescentes  et 
glanduleuses  ;  hautes  de  trois  à  qua- 
tre pieds  ;  ornées  de  feuilles  alternes, 
cordiformes ,  allongées,  velues  et 
dentées  en  scie;  les  fleurs  sont  jau- 
nes ,  grandes  ,  portées  sur  des  pédon- 
cules tantôt  simples,  tantôt  trifides 
ou  même  tricholomes.  Cette  espèce  a 

28* 


436 


GOO 


«té  trouvée  au  port  Jackson.  On  la  cul- 
tive dans  les  jardins.  (a.  k.) 

*  GOODÉNOVIÉES.  Gooilenoviœ. 
BOT.  PUAN.  Nous  avons  déjà  ,  à  l'ar- 
ticle CampanulacÉes  ,  indiqué  liès- 
sommairenient  les  principaux  caiac- 
lères  de  celle  famille  établie  par  R. 
Brown  ,  et  qui  appartient  à  la  grande 
tribu  des  Campanulacées.  /^.  ce  mot. 
Nous  allons  ici  exposer,  avec  plus  de 
détails,  quels  sont  les  caractères  d'a- 
pi es  lesquels  elle  a  été  foudée. 

Le  calice  est  adhérent  avecl'ovaire, 
excepté  dans  le  genre  Euthales  ou  il 
estlioie;  son  limbe  offre  cinq,  rare- 
ment trois  divisions  plus  ou  moins 
profondes  ,  persistantes, presque  tou- 
jours égales  entre  elles  et  qui  man- 
quent rarement.  La  corolle  est  mono- 
pétale ,  irrégulière  ,  d'une  l'orme  va- 
riée ,    mais    généralement   fubuleuse 
et  fendue  lougiludinalenient  sur  son 
côté  inférieur;  le  limbe  est  à  cinq  di- 
visions inégales,  quelquefois  dispo- 
sées de  manière  à  représenter  une  ou 
deux  lèvres  ;  chacune  de  ces  divisions 
est  épaisse  dans  sa  partie  moyenne  , 
mince  et   comme   sinueuse    sur    ses 
bords.  On  compte  cinq  étamines  qui 
naissent  immédiatement  du  sommet 
de   l'ovaire,   toutes   les  fois  qu'il  est 
infère.  Ces  étamines  sont  libres;  leurs 
filets    sont    courts;    leurs    anthères, 
quelquefois    légèrement    adhérentes 
entre  elles,   à   deux   loges  introrses 
souvrantpar  un  sillon  longitudinrd. 
Le  slyle  est  simple  ,  plus    long  que 
les  étamines  ,  recourbé  vers  son  ex- 
trémité  supérieure  oîi  il  se  termine 
par  un  stigmate  concave  assez  ana- 
logue  à    celui   qu'on    observe   dans 
beaucoup  d'Aniomées  ,  et  que  Rob. 
Rrown   considère  comme  une  sorte 
à'indusium  qui  renferme  le  véritable 
stigmate.   L'ovaire  est  infère,  semi- 
iufère  ou  libre;  tantôt  à  deux,  quel- 
quefois à  une,  rarement  à  quatre  lo- 
ges   renfermant    chacune    plusieurs 
ovules  redressés.  Le  fruit  est  généra- 
lement une  capsule  à  deux  ou  à  qua- 
tre loges  s'ouvrant  en  deux  valves  et 
ayant  la  cloison  parallèle  aux   valves 
qui ,  quelquefois  ,  se  séparent  en  deux. 


GOO 

Quelquefois  les  graines  sont  solitaires 
dans  chaque  loge.  Le  fruit  est  alors 
ou  une  drupe,  ou  une  noix  ,  ou  un 
utricule  dont  la  graine  naît  du  fond 
de  chaque  loge.  Ces  graines  ont  leur 
tégument  propre  assez  épais,  quel- 
quefois dur  et  ciustacé.  Leur  endo- 
sperme  est  charnu  et  manque  fort  ra- 
rement; il  contient  un  embryon  dres- 
sé à  peu  près  de  la  même  longueur 
que  lui. 

Les  Goodénoviées  sont  des  Arbus- 
tes ou  des  Plantes  herbacées  ,  non 
lactescentes.  Leurs  feuilles  sontépar- 
ï^es.  sans  stipules,  entières  ou  rare- 
ment divisées  ;  leurs  fleurs  sont  jau- 
nes ,  rougeâtres  ou  bleues.  Cette  fa- 
mille offre  de  grands  rapports  avec  les 
Campanulacées,  les  Lobéliacées  et 
les  Stylidiécs.  Elle  se  distingue  des 
premières  par  sa  corolle  irrégulière 
et  la  forme  de  son  stigmate;  des  Lo- 
béliacées et  des  Stylidiées  par  ses  éta- 
mines libres  et  son  stigmate  qui  for- 
me son  caractère  essentiel. 

R.  Brow^n  a  rapporté  à  celte   fa- 
mille les  genres  suivans  qu'il  divise 
en  deux  sections. 
r^  Skction.  —  Graines  indéfinies. 

Goodenia  ,Sm\lh;  Ca/ogjne  ,  Rob. 
Brown;  Euthales,  R.  Brown;  T^el- 
leia .  Smith  ;  Lechenaultia ,  R .  Brown; 
ylnthodum ,  R.  Brown. 

IP  Section. —  Graines  définies.  Fruit 
dntpacé. 

Scœvola ,  R.  Brown  ;  Diaspasis,  R. 
Brown  ;  Dampiera  ,  R.  Brown. 

R.  Brown  rapporte  encore  à  celte 
famille  le  genre  Brunonia  de  Smith  , 
qui ,  cependant ,  s'en  éloigne  par  plu- 
sieurs caractères.  (a.  r.) 

GOODIE.  Goodia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Légumi- 
neuses et  de  la  Diadelphie  Décan- 
drie  ,  L.  ,  établi  par  Salisbury  {Pa- 
radis. Londin. ,  4i  j,  et  ainsi  carac- 
térisé :  calice  à  deux  lèvres  presque 
égales,  la  supérieure  aiguë  ,  à  demi 
bifide  ;  corolle  papilionacée  ;  l'é- 
tendard plane  ,  très-grand;  dix  éta- 
mines diadelphes;  vin  style  et  un 
stigmate  capité}  légume  comprime , 


GOO 

I>é(Iiccliê ,  coutenaiit  oiclin;iiicineiil 
deux  graines. 

Les  deux  espèces  de  ce  genre 
{Goodia  latijblia,  S;disb.  ,  et  G. 
pubescens ,  But.  Magaz.  ,  tab.  lôio) 
sont  des  Arbrisseaux  indigènes  de  la 
INouvelle-Hol  lande. 

Ces  Plantes  ont  de»  rameaux  roides, 
garnis  de  l'euilles  alternes  ,  pétiolcies 
el  composées  de  trois  folioles  pédi- 
cellées  et  obovales.  Leurs  fleurs  sont 
terminales  et  disposées  en  grappes 
droites  et  très-simples.  La  Goodia 
latifoUa  est  cidlivée  eu  Europe,  oii 
elle  fleurit  pendant  les  mois  de  mai, 
juin  et  juillet.  (o..N.) 

GOODYERA.  Goodycra.  bot. 
riiAX.  Le  Satyrium  repens  de  Linné  , 
petite  Plante  de  la  famille  des  Orchi- 
dées ,  qui  croît  dans  les  Alpes,  a  été 
retiré  avec  juste  raison  du  genre  Sa- 
tyrium, auquel  il  n'appartient  en 
aucune  manière.  Déjà  Swartz,  dans 
son  Travail  sur  les  Orchidées,  l'avait 
placé  parmi  les  Aeottia,-  mais  il  s'é- 
loigne également  de  ce  genre  par  tous 
ses  caractères,  et  R.  Brow^n  {Hort. 
Kew.  ,  éd.  2  ,  vol.  v  ,  p.  198)  en  a 
fait  un  genre  particulier  qu'il  a 
nommé  Goodyera.  Ce  genre ,  adopté 
par  le  professevir  Richard,  dans  son 
Mémoire  sur  les  Orchidées  d'Europe, 
peut  être  ainsi  caractérisé  :  les  trois 
divisions  extérieures  du  calice  sont 

Sresque  dressées,  inégales;  les  deux 
ivisions  internes  el  latérales  sont 
étroites  ,  lancéolées  ;  le  labelle  est 
très-concave,  entier,  sans  aucun  épe- 
ron; le  gynostème  est  court;  l'anthère 
est  terminale  et  operculée,  à  deux 
loges  contenant  chacune  une  masse 
de  pollen  sessile,  c'est-à-dire  formée 
de  grains  élastiques  ,  sans  caudicule  , 
ni  rétinacle  ,  mais  aboutissant  par 
leur  pointe  à  une  glande  qui  leur  est 
commune  à  toutes  les  deux  ;  le  stig- 
mate est  large  et  placé  à  la  face  anté- 
rieure du  gynostème;  l'ovaire  est  lé- 
gèrement tordu.  Ce  genre  diffère  du 
Satyrium  par  l'absence  des  deux  épe- 
rons du  labelle  qui  forment  le  carac- 
tère essentiel  de  ce  dernier,  des  Neot- 
tia  par  la  nature  de  son  pollen. 


GOR 


4.Ï7 


Le  Goodyera  repens  ,  Rrnwn  ,  /oc. 
cit. ,  Satyrium  repens  ,  L.  ,  Feramium 
rjpens,  Saiisb.,  Plant,  rar.  48,  est  une 
petite  l'ianle  alpine  ,  vivace ,  ayant  sa 
tige  rampante  à  sa  partie  inférieure, 
dressée  supérieurement;  les  feuilles 
qui  naissent  toutes  de  la  partie  infé- 
rieure et  qui  paraissent  radicales  sont 
ovales,  un  peu  aiguës,  entières,  for- 
mant une  rosette;  la  tige  est  haute 
de  six  à  liuit  pouces ,  légèrement  pu- 
bescente,  terminée  par  v,n  épi  de 
fleurs  petites  et  roulées  en  spirale. 

On  a  décrit  récemment  en  Angle- 
tene,  sous  le  nom  de  Goodyera  dis- 
color,  une  autre  Plante,  mais  qui  ne 
nous  semble  pas  appartenir  à  ce  gen- 
re. Elle  en  diffère  surtout  par  son  la- 
belle non  concave  ,  mais  oflVarit  à  sa 
base  une  petite  bourse  bilobée,  par 
son  pollen  dont  les  deux  masses  sont 
caudiculées  et  sans  glandes.  Nous 
pensons  que  cette  espèce  forme  un 
genre  nouveau  ,  que  nous  décrirons 
sous  le  nom  de  Ludisia.  V.  ce  mot. 

(A.R.) 

GOO-ROO-WANG.  ois.  Espèce 
du  genre  Faucon  du  sous-genre  Au- 
tour, (b.) 

GOR.  MOLL.  Cette  Coquille  ,  qui 
est  peut-être  le  Trochus  rnodulus  de 
Linné  ,  est  figurée  et  décrite  dans 
Adanson  (Sénég.  ,  p.  187,  pi.  12). 
C'est  une  espèce  de  Troque  dépri- 
mé ,  à  touis  de  spire  presque  tran- 
chans  ,  qui  appartient  probablement 
au  genre  Eperon  de  Denys  de  Mont- 
fort.  (G.) 

GOR.  BOT.  PHAN.  L'Arbre  ainsi 
nommé  par  Dalécliamp  d'après  Jean- 
Léon,  ancien  voyageur,  et  cilé  par 
Scaliger,  n'est  pas  encore  déterminé. 
On  sait  seulement  que  ,  de  grande 
taille  ,  il  croît  sur  les  bords  du  Ni- 
ger ,  et  porte  de3  fruits  pareils  à  des 
Châtaignes  ,  mais  amers.  (b.) 

*  GORAB.  OIS.  (Forskahl.)  Syn. 
égyptien  de  Corbeau.  V.  ce  mot. 

(DR..Z  ) 

GORAMI  ET  GORAMY.  pois. 
Pour  Gouraray.  V.  ce  mot.  (b.) 

GORD.  MIN.  On   nomme  ainsi  , 


438  GOR 

dans  les  houillères  de  cei'tains  can- 
tons ,  des  veines  d'une  Argile  schis- 
teuse et  hitùmineuse  qui  se'pare  les 
lits  de  Houille.  (b.) 

GORDET.  MOLL.  La  Venus  afii- 
cana  a  été  nommée  ainsi  par  Adanson 
(Sénég.  ,  p.  225,  pi.  16).  (g.) 

GORDIDS.  ANNEL.?  r.  DR.4GON- 
K£AU. 

GORDONIE.  Gordonia.  bot.phan. 
Ce  genre  de  la  Monadelphie  Polyan- 
drie ,  L.  ,  placé  autrefois  par  Jussieu 
dans  les  Malvacées  ,  et  réuni  main- 
tenant à  la  fcimille  des  Ternslrœ- 
miacées,  présente  cinq  sépales  coni- 
.^ques,  airondis;  cinq  pétales  soudés 
souvent  à  leur  base  avec  celles  des  ft- 
lets  nombreux  qui  sont  chargés  d'an- 
thères oscillantes;  cinq  styles  ou  un 
seul  ;  cinq  stigmates  ;  une  capsule  à 
cinq  loges  dont  chacune  renferme 
deux  graines  terminées  en  aile  folia- 
cée; Ipur  embryon  ,  dépourvu  de  pé- 
risperme  ,  ofifre  une  ratUcule  allongée 
et  des  cotylédons  foliacés  plissés  dans 
leur  longueur.  Les  espèces  de  ce 
genre  sont  des  Arbres  ou  Arbustes 
à  feuilles  alternes  ,  ovales  ou  oblon- 
gues,  entières  ou  dentées,  à  l'ais- 
selle desquelles  sont  de  belles  fleurs 
portées  sui'  un  pédicelle  quelque- 
fois très-court.  Nous  avons  vu  que 
ces  fleurs  tantôt  présentent,  tantôt 
ne  présentent  pas  de  soudure  entre 
les  diverses  parties  dont  elles  se  com- 
posent ,  et  c'est  d'après  cette  considé- 
ration, que  De  Candolle  a  partagé  en 
auatre  sections  les  quatre  espèces 
c  Gordon  ies  qu'il  décrit.  La  première, 
sous  le  nom  de  Lasianthus  ,  en  com- 
prend deux  originaires  ,  l'une  de 
Virginie  ,  l'autre  du  Napaul,  et  dans 
lesquelles  les  pétales  sont  légèrement 
soudés  à  leur  base ,  les  étamines  en 
cinq  faisceaux- ,  les  styles  en  un  seul. 
La  seconde  ,  qui  est  V Hœinochaiis  de 
Salisbury,  offre  une  espèce  de  la  J  1- 
maïque  à  pétales  et  à  styles  libres  ;  la 
troisième  ,  le  Lacathea  du  même  au- 
teur ,  une  espèce  de  la  Caroline  qui 
présente  deux  variétés  ,  et  dans  la- 
quelle les  pétales  sont  réunis  à  leur 
base;  les  filets  libres,  \e  style  uni- 


GOR 

que.  V.  Lamk.  ,  lUustr. ,  tab.  594; 
Cavanilles  ,  Monadelph.  ,  tab.  161- 
162  ;  et  Ventenat,  Malmais. ,  tab.  1 . 
(a.d.j.) 
*GORDONIÉES.  GorJonieœ.JiOT. 
PHAN.  Sous  ce  nom.  De  Candolle 
(  Prodr.  (Sjst.  f'eg.  un'w.  ,  1  ,  p.  ^27  ) 
a  proposé  l'établissement  d'une  cin- 
quième tribu  dans  la  famille  des 
Ternstrœmiacées,  et  à  laquelle  il  a  as- 
signé les  caractères  suivans  :  calice  à 
cinq  sépales  libres  ou  réunis  entre 
eux  ;  pétales  souvent  réunis  à  la  base  ; 
étamines  nombreuses  ,  dont  les  filets 
grêles  sont  monadelphes  à  la  base  ,  à 
anthères  ovales  oscillantes  ;  cinq  sty- 
les, ou  distincts,  ou  réunis  par  la 
base  seulement ,  tandis  qu'ils  sont 
appliqués  au  sommet  ;  carpelles  cap- 
sulaires  ,  tantôt  distincts  ,  tantôt  for- 
mant par  leur  intime  réunion  une 
seule  capsule  à  une  ou  deux  graines  , 
et  à  valves  portant  les  cloisons  sur 
leur  milieu.  Les  graines  sont  dépour- 
vues d'albumen  ;  leur  embryon  est 
droit ,  la  radicule  oblongue  ,  les  co- 
tylédons foliacés,  plies  et  ridés  longi- 
tudinalement,  sans  plumule  visible. 
Cette  tribu  est  formée  des  genres 
Gordonia  ,  Stèwartia  et  ^1  alaclioden- 
drou ,  confondus  autrefois  avec  les 
Malvacées  et  les  Tiliacées  ,  à  cause  de 
leurs  cotylédons  plies  et  ridés  ,  mais 
qui  s'en  distinguent  par  leur  calice  im- 
briqué et  parl'absence  des  stipules. El- 
les différent  aussi  des  autres  tribus  de 
Ternstrœmiacéespar  l'absence  de  l'al- 
bumen. Les  Gordoniées  sont  des  Ar- 
bres ou  des  Arbrisseaux,  la  plupart 
originaires  de  l'Amérique  ;  quelques- 
uns  se  trouvent  en  Asie.  Leurs  feuil- 
les sont  alternes  ,  souvent  caduques  , 
ovales  ,  oblongues  ,  entièrement  peii- 
ninervcset  sans  stipules.  Leurs  fleurs 
rappellent  celles  des  Camellias  et  des 
Coignassiers.  (g..îi.) 

*  GORDYLIUM.  bot.  phan. 
(  PauWEginètc.)  Syn.  de  Tordylie. 
V .  ce  mot.  (b.) 

GORENDE.  R£PT.  OPH.  Même 
chose  que  Giarende.  F",  ce  mot.  (b.) 

GORET.  MAM.  POIS. Syn.  vulgaire 
de  Porc  ,  appliqué  à  ceux  des  Pois- 


GOll 

sons  qui  portent,  sur  divers  rivages, 
le  nom  de  cet  Animal.  (u.) 

GORFOU.  OIS.  Espèce  du  genre 
Manchot.  /^'.  ce  mol.  Bri^son  en  a 
fait  le  type  d'un  genre  dans  lequel  il 
a  placé  des  espèces  qui  font  partie 
des  genres  Sphcnisque  et  Manchot  de 
la  méthode  de  Temminck.     (dr..z.) 

GORGE.  OIS.  On  applique  généra- 
lement ce  nom  à  la  partie  antérieure 
du  col  des  Oiseaux;  mais  on  s'en 
sert  aussi  ,  en  l'accompagnant  d'une 
épitlièle  ,  pour  désigner  certaines  es- 
pèces. Ainsi  on  nomme  : 

Gorge-Blaxche  ,  la  Sylvie  gri- 
sette  et  la  Mésange  nonette. 

Gorge-Jauni;,  le  Figuier  Trichas. 

Gorge-Noire,  le  Rossignol  de  mu- 
raille. 

Gorge-Nue  ,  une  espèce  de  Per- 
diix. 

Gorge-Rouge,  la  Sjlnia  rubccula. 
K.  MÉSANGE,  Perdrix,  etc.  (dr..z.) 

GORGE.  Faux.  rot.  pu  an.  On 
nomme  ainsi  l'entiée  du  tuhe  de  \-a 
corolle,  du  calice,  du  périgonc  ou 
périanlhe ,  soil  que  les  diverses  par' 
ties  qui  composent  ces  organes  soient 
soudées  en  un  tube  réel ,  soit  qu'on  le 
suppose  formé  par  la  réunion  des  on- 
glets non  soudés  entre  eux.     (g..n.) 

* GORGERET.  ois.  Espèce  du  gen- 
re Rolle.  K.  ce  mot.  C'est  aussi  le 
nom  d'un  Fourmilier  {V.  ce  mot) 
et  d'un  Gobe-Mouche  du  Brésil.  V. 
Gobe-Mouche.  (nR..z.) 

*  GORGERETTE.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  la  Sylvie  à  tête  noire.  V. 
Sylvie.  {dr..z.) 

GORGINION.  BOT.  PHAN.  (RuelL) 
Ancien  synonyme  (ÏEryngium  cam- 
pestre.  V.  Panicaut.  (h  ) 

GORGONE.  Gorgonia.  polyp. 
Genre  de  l'ordre  des  Gorgoniées  , 
dans  la  division  des  Polypiers  flexi- 
bles, et  non  entièrement  pierreux  , 
et  Corticifères, ayant  pour  caractères  . 
Polypier  dendroïde  ,  simple  ou  ra- 
meux  ;  rameaux  épars  ou  latéraux  , 
libres  ou  anastomosés  ;  axe  strié  lon- 
gitudinalement ,  dur, corné  et  élasti- 
que ,  ou  alburnoïde  et  cassant;  écorce 


^   GOR 


4*0 


charnue  cl  animée,  souvent  crétacée, 
devenant  ,par  la  dessiccation,  terreu- 
se ,  friable  et  plus  ou  moins  adhé- 
rente; polypes  entièrement  ou  en 
partie  rétractiles,  quelquefois  non 
saillans  au-dessus  des  cellules,  ou 
bien  formant  sur  la  surface  de  l'é- 
corce  des  aspcrilés  tuberculeuses  ou 
papillaires.  Les  anciens  naturalistes 
avaient  classé  les  Gorgones  parmi  les 
Plantes  sous  les  noms  divers  de  Li- 
thophytes,  Kératophyles,  Lithoxiles, 
etc.  Boerhaave  les  appelait  Titanocé- 
ratophyles  ,  Boccone  et  Lobcl  Goral- 
lines  frutescentes,  Imperati  Fuci 
i'cstiti;  Linné,  d'après  Pline,  les  nom- 
ma Gorgones,  et  ce  nom  a  été  adopté 
par  tous  les  naturalistes  modernes. 
Ces  Polypiers  ,  par  leur  grandeur  , 
l'élégance  de  leurs  formes  et  les  bril- 
lantes couleurs  de  leurs  enveloppes  , 
ont  attiré  les  premiers  l'attention  des 
zoologistes  des  dix-septième  et  dix- 
huitième  siècles.  Aidés  du  miscros- 
cope  inconnu  aux  anciens ,  ces  res- 
taurateurs des  sciences  reconnurent 
les  polypes  des  Gorgones;  mais  im- 
bus de  vieux  préjugés,  ou  faute  de 
bons  instrumens  ,  et  ne  faisant  leurs 
expériences  que  sur  les  espèces  d'Eu- 
rope plus  petites  en  général  que  cel- 
les des  latitudes  élevées  en  tempéra- 
ture ,  ils  prirent  ces  petits  Animaux 
pour  les  fleurs  des  Végétaux  péla- 
giens.  Cette  ciTeur  subsista  plusieurs 
années  après  la  découverte  de  Peyson- 
nel,  qui  fut  oubliée  jusqu'au  moment 
où  Trembley  ,  en  faisant  connaître 
les  Polypes  d'eau  douce,  rappela  à 
plusieurs  membres  de  l'Académie  des 
Sciences  les  Polypes  marins  de  Pey- 
sounel.  Bientôt,  grâce  aux  observa- 
tions de  Bernard  de  Jussieu  et  de 
Guettard  ,  on  ne  douta  plus  de  la  vé- 
ritable nature  des  Gorgones ,  ni  de 
celle  des  autres  Polypiers.  Depuis 
cette  époque  ,  Linné  ,  Ellis  ,  Pallas  , 
Cavolini ,  Spallanzani ,  Bo^c  et  quel- 
ques autres  savans  ont  étudié  les  Po- 
lypes des  Gorgones  ,  nous  ont  fait 
connaître  leurs  observations,  et  ont 
enrichi  leurs  ouvrages  de  bonnes  fi- 
gures. Cependant  on  ignore  encore  et 
la  manière  de  vivre  et  l'organisation 


44o  GOR 

interne  de  ces  Animaux ,  qui  doivent 
se  rapprocher  de  ceux  des  Alcyons  , 
à  en  juger  par  leur  forme  dans  l'état 
de  mort  et  de  dessiccation.  Toutes 
les  Gorgoniées  sont  attachées  aux  ro- 
chers ou  aux  autres  corps  marins  par 
un  empâtement  plus  ou  moins  éten- 
du ,  et  dont  la  surface  est  ordinaire- 
ment dépouillée  de  la  substance  char- 
nue qui  recouvre  les  autres  parties  du 
Polypier.  De  cet  empâtement  s'élève 
une  tige  diminuant  graduellement  de 
grosseur  jusqu'aux  ramuscules  dont 
l'extrémité  est  souvent  sétacée;  les 
rameaux  varient  beaucoup  dans  leur 
forme  et  leur  situation  respedives; 
ils  sont  épars  ou  latéraux  ,  quelque- 
fois distiques  ,  d'autres  fois  pinnés  ; 
il  en  existe  de  flexueux,  de  droits, 
de  courbés,  de  libres  et  d'anastomo- 
sés ;  enfin  on  en  trouve  de  légèrement 
comprimés  ,  tantôt  presque  planes  , 
tantôt  anguleux  ou  tétragones  ;  le 
plus  grand  nombre  présente  une  for- 
me cylindrique.  Elles  ofïVent  deux 
substances  dans  leur  organisation, 
une  intérieure  cornée  et  très-dure , 
ou  bien  semblable,  par  sa  consistan- 
ce ,  à  l'aubier  mou  et  cassant  de 
certains  Arbres  et  de  beaucoup  de 
Plantes  bisannuelles.  Celte  substance 
intérieure  paraît  composée  de  couches 
concentriques  formées  de  fibres  lon- 
gitudinales; nous  l'appelons  axe  d'a- 
près Lamarck  :  elle  est  produite  ,  dit- 
on  ,  par  une  sécrétion  particulière  de 
la  partie  inférieure  du  corps  du  Po- 
lype, et  par  le  dessèchement  de  l'ex-' 
trémité  de  ce  corps;  on  ajoute  qu'elSe 
ne  possède  aucune  propriété  vitale  , 
même  pendant  l'existence  des  Ani- 
malcules ;  nous  croyons  qu'il  serait 
facile  de  se  convaincre  du  contraire  , 
en  examinant  avec  attention  les  par- 
ticularités que  présente  l'axe  des  Po- 
lypiers. PI  us  l'écorcc  est  épaisse,  plus 
il  est  petit  et  compacte  ;  il  est  d'au- 
tant plus  grand  et  d'un  tissu  plus  lâ- 
che, que  l'écorce  est  plus  mince.  Dans 
cedernier  état ,  ilestcompressible,  et 
se  rapproche  un  peu  de  la  substance  in- 
terne de  certains  Alcyons  desséchés. 
La  surface  est  eu  outre  marquée  de 
lignes  et  de  pores,  au  moyen  desquels 


GOR 

la  partie  la  plus  extérieure  de  la 
masse  animée  doit  communiquer  avec 
la  plus  interne.  Puisque  ce  mode 
d'organisation  s'observe  dans  les 
Gorgones  dont  l'axe  a  la  consistance 
de  1  aubier,  il  doit  en  être  de  même 
dans  les  espèces  oti  cet  axe  est  corné 
et  très-dur;  peut-être  la  petitesse  des 
pores  les  déiobe-t-elle  à  la  vue  ; 
peut-êlre  les  trouvera-t-on  ,  si  l'on 
examine  ces  êtres  avec  un  peu  d'at- 
tention et  dans  l'état  de  vie  ;  enfin  , 
cet  axe  ,  dans  les  Polypiers,  doit  rem- 
plir des  fonctions  analogues  à  celles 
que  l'on  reconnaît  au  squelette  os- 
seux des  Animaux  vertébrés  ,  à  l'en- 
veloppe articulée  et  cornée  des  Insec- 
tes, à  celles  des  Crustacés,  etc.;  donc 
il  fait  partie  de  l'Animal,  puisque  cet 
Animal  ne  peut  exister  sans  lui.  La 
croissance  de  l'axe  des  Gorgones  pa- 
raît s'opérer  par  couches  posées  les 
unes  au-dessus  des  autres  ;  ces  cou- 
ches sont  formées  ou  sécrétées  par  le 
sac  membraneux  dans  lequel  est  ren  ■ 
fermé  le  corps  du  Polype;  ce  sac  , 
après  avoir  tapissé  la  paroi  interne  de 
la  cellule,  se  prolonge  en  forme  de 
membrane  entre  l'axe  et  l'écorce  ,  et 
donne  naissance  à  l'un  et  à  l'autre. 
C'est  le  cambiuin  qui  se  dépose  entre 
l'écorce  et  l'aubier,  et  qui  produit  , 
d'un  côté  une  couche  ligneuse,  et  de 
l'autre  une  couche  corticale  ;  mais 
dans  les  Gorgones ,  cette  dernière 
couche  est  à  peine  sensible  ou  nulle; 
la  première  ,  beaucoup  plus  considé- 
rable ,  enveloppe  souvent  ,  dans  son 
intérieur,  des  portions  de  l'écorce 
charnue,  privée  de  la  vie  par  une 
cause  quelconque  ;  ce  phénomène 
s'opère  de  la  même  manière  que 
le  renouvellement  de  l'écorce  et 
du  bois.  Dans  les  Arbres  ligneux  oii 
ces  parties  ont  été  détruites  par  les 
Hommes  ,  par  les  Animaux  et  par  les 
gelées,  l'écorce  enveloppe  l'axe  dans 
toute  son  étendue  ;  en  général  ,  elle 
est  charnue  dans  le  Polypier  vivant, 
et  tout  fait  présumer  qu'elle  est  irri- 
table et  sensible;  par  la  dessiccation, 
elle  devient  crétacée  ou  terreuse  , 
friable  et  susceptible  de  se  dissoudre 
en  plus  ou  moins   grande  quantité 


GOR 

dans  les  Acides  ;  toujoui'S  elle  fait  ef- 
fervescence avec  eux.  Ut'S  auteurs  ont 
prétendu  qu'elle  était  formée  par  une 
sécrétion  particulière  des  parties  la- 
térales du  corps  des  Polypes  cpii  se 
réservent  une  letralte  au  milieu  de 
cette  masse  animée  au  fond  de  la- 
quelle ils  adhèrent  parla  partie  infé- 
rieure du  corps  ;  la  supérieure  est  li- 
bre ,  et  peut  ,  à  la  volonté  de  l'Ani- 
mal ,  s'élever  au-dessus  de  celte  ])e- 
tite  habita'ion  pour  chercher  la  nour- 
riture, ou  y  rentrer  pour  éviter  le 
danger.  Nous  ne  pensons  pas  que 
cela  soit  ainsi,  du  moins  d'après  nos 
observations. 

Dans  les  Spongiées  ,  la  matière  gé- 
latineuse recouvre  le  squelette  fibreux, 
elle  est  uniformément  animée;  dans 
les  Antiphates  qui  viennent  ensuite, 
cette  masse ,  toujours  gélatineuse  et 
fugace  comme  dans  les  Eponges,  pré- 
sente déjà  des  parties  où  se  trouve 
ime  réunion  d'organes  qui  constituent 
un  Animal  peut-être  beaucoup  plus 
simple  dans  son  organisation  que  ce- 
lui des  Gorgones  ,  dans  lesquelles  la 
matière  encroûtante  ,  beaucoup  plus 
solide  ,  est  produite  par  des  Polyes 
d'une  organisation  très-compliquée  ; 
mais  à  mesure  que  l'écorce  augmente, 
l'axe  diminue,  il  disparaît  dans  les 
Alcyonées;  ces  dernières  forment  le 
dernier  échelon  qui  réunit  les  Polvpes 
à  Polypiers  aux  Anima  ux  pi  us  parfa  its, 
aux  Mollusques.  L'écorce  des  Gorgo- 
nes n'adhère  pas  immédiatement  à 
l'axe,  elle  en  est  séparée  par  une 
membrane  d'une  nature  particulière, 
si  mince  dans  le  genre  Gorgoriia,  qu'i\ 
est  très- difficile  de  l'apercevoir;  elle 
est  plus  apparente  dans  les  PI  exaures  et 
les  Eunicées.Nousla  regardons  comme 
un  prolongement  de  la  membrane  qui 
tapisse  la  cellule,  et  dans  laquelle  flot- 
tent les  particsinférleures  du  corpsdu 
Polype.  Atlachée  au-dessous  des  ten- 
tacules,ellepeut  s'étendreet  se  replier 
dans  beaucoup  d'espèces,  tandis  que 
dans  d'autres  ,  non-seulement  elle 
n'est  point  contractée  ,  mais  encore 
elle  semble  collée  contre  les  parois 
des  cellules,  de  manière  à  en  faire 
partie.  D'après  ces  faits,  le  corps  de 


GOR  4ii 

l'Animal  doit  ressembler  à  celui  des 
autres  Polypes ,  et  offrir  un  corps  dont 
l'cvlrémité  se  divise  en  autant  de  cœ- 
cums  inlestinilormes ,  qu'il  y  a  de 
tentncides.  Quelles  sont  les  fonctions 
de  cette  membrane  ,  dont  aucun  au- 
teur ne  fait  mention?  Nous  pi  ésumons, 
d'après  sa  situation,  qu'elle  est  des- 
tinée à  lier  entre  eux  tous  les  habi- 
tans  de  cette  ruche  pélagienne  ,  et  à 
sécréter,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà 
dit,  la  matière  qui  forme  l'axe;  car 
cet  axe  ne  peut  êtie  produit  par  le 
dessèchement  de  la  partie  inférieure 
du  Polype  ,  puisqu'elle  est  libre  dans 
la  cavité  à  laquelle  on  a  donné  le  nom 
de  cellule.  Ainsi,  l'organisation  des 
Polypes  des  Gorgones  offre  les  plus 
grands  rapports  avec  celle  des  Al- 
cyons,des  Tubipores,  des  Lucernaires 
et  des  Ascidies.  Une  Gorgone  ne  re- 
couvre jamais  une  autre  Gorgone, 
lorsqu'elle  est  vivante  ;  il  est  même 
très-rare  d'en  rencontrer  placées  sur 
les  rameaux  d'une  espèce  différente  : 
certains  naturalistes  ont  prétendu  ce- 
pendant avoir  vu  souvent  des  Gorgo- 
nes greffées  les  unes  sur  les  autres;  ils 
avaient  confondu  des  Alcyons  avec 
ces  Polypiers.  Il  arrive  quelquefois 
qu'une  grande  Gorgone  s'établit  à 
côté  d'une  petite;  l'empâtement  delà 
première,  croissant  avec  rapidité,  re- 
couvre celui  de  la  seconde  ,  mais  sans 
se  confondre  avec  lui,  sans  même 
adhérer  d'une  manière  très-forte,  car 
le  moindre  effort  les  sépare.  Les  Po- 
lypes ,  dans  les  Gorgones  à  rameaux 
cylindriques  ,  paraissent  épars  sur  la 
surface  de  l'écorce  ;  lorsque  ces  ra- 
meaux sont  comprimés  ,  les  Polypes 
sont  placés  sui'  les  parties  latérales. 
En  général ,  leur  forme  cl  leur  situa- 
tion oflVent  de  bons  caractères  spéci- 
fiques. Nous  avons  encore  remarqué 
quesouvent  l'axe  était  comprimé  dans 
les  rameaux  cylindriques  ,  et  cylin- 
drique dans  les  rameaux  comprimés; 
celte  règle  offre  beaucoup  d'excep- 
tions. 

La  forme  générale  des  Gorgones.- 
varie  beaucoup;  les  unes  n'offrent 
qu'une  tige  simple ,  sans  aucune  sorte 
de  ramification;  les  autres  présen- 


442  GOK 

teutJes  laniMeaux  nombreux,  anasto- 
moses ensemble  et  formant  un  réseau 
à  mailles  quelquefois  très-senées  ;  en- 
tre ces  deux  extrêmes ,  se  trouvent 
une  foule  de  formes  inlermédiaires 
qui  les  lient  enire  eux.  La  couleur  i  es 
Gorgones  desséchées  présente  rare- 
ment de  brillantes  nuances;  mais, 
dans  le  sein  des  mers  ,  il  ne  doit  pas 
en  être  de  même.  Dans  les  collections, 
on  en  trouve  de  blanches  ,  de  noires, 
de  rouges,  de  vertes,  de  violettes  et 
de  jaunes ,  presque  toujours  ternies 
par  l'action  de  l'air  et  de  la  lumière 
dont  l'effet  est  de  la  plus  grande 
énergie  sur  la  matière  colorante  des 
Polypiers  corail igcnes  ,  au  point  mê- 
me de  la  changer  ou  de  la  détruire 
Iîresque  subitement.  La  couleur  de 
'axe  varie  beaucoup  moins  que  celle 
de  l'écorce  ;  elle  est  ordinairement 
d'un  brun  foncé,  presque  noir  dans 
les  parties  opaques  ,  et  devenant  brun 
clair  fauve  et  même  blond  aux  extré- 
mités ou  dans  les  parties  où  cet  axe 
est  transparent.  En  général ,  la  cou- 
leur paraît  d'autant  plus  foncée  ,  que 
l'axe  est  plus  corné  et  plus  dur.  Dans 
les  Gorgones  dont  l'axe  est  albur- 
noïde,  il  est  blanchâtre  ou  jaunâtre; 
cette  règle  est  assez  générale.  La 
grandeur  varie  autant  que  la  couleur; 
dans  quelques  espèces  ,  elle  esta  peine 
de  cinq  centimètres  ,  tandis  que  d'au- 
tres s'élèvent  à  plusieurs  mètres  de 
hauteur.  Si  l'on  en  juge  par  l'axe  de 
quelques  Gorgoniées  inconnues  que 
nous  avons  eu  occasion  d'examiner  , 
et  qui  avait  plus  de  cinq  centimètres 
de  diamètre  (enviion  deux  pouces), 
il  doit  y  en  avoir  d'énormes  dans  les 
mers  équatoriales  d'oîi  ces  Polypiers 
étaient  originaires. 

Les  Gorgones  habitent  toutes  les 
mers ,  et  se  trouvent  presque  loujoui'S 
à  une  profondeur  considérable  ;  nous 
ne  croyons  pas  qu'elles  puissent  exis- 
ter dans  les  lieux  que  les  marées  cou- 
vrent et  découvrent.  Comme  les  au- 
tres Polypiers,  elles  sont  plus  gran- 
des et  plus  nombreuses  entre  les  tro- 
piques que  dans  les  latitudes  froides 
ou  tempérées.  Elles  ne  sont  d'aucun 
usage,  ni  dans  les  arts  ni  en  méde- 


GOR 

cinc.  Nous  croyons  cepeudaul  que 
l'on  pourrait  tirer  parti  de  l'axe  corné 
de  beaucoup  de  Goi  goniées  ,  et  l'em- 
ployer à  la  fabrication  d'une  foule  de 
petits  meubles,  pour  lesquels  on  a 
besoin  d'une  sub.itance  dure  et  élas- 
tique. Jusqu'à  présent ,  on  ne  recher- 
che ces  Polypiers  que  comme  objet 
détude  ou  de  curiosité;  ils  ornent 
tous  les  cabinets  d'histoire  naturelle. 

Lamarck  a  divisé  le  genre  Gorgone 
en  deux  sections  :  la  première  a  pour 
caractères  :  cellules,  soit  superficiel- 
les ,  soit  en  saillies  granuleuses  ou 
tuberculeuses.  La  deuxième:  cellules 
cylindriques  ou  turbinées  ,  très-sail- 
lantes. Il  réunit  dans  ces  deux  grou- 
pes toutes  les  Gorgones  de  Linné  que 
nous  avons  divisées  en  plusieurs  gen- 
res, ces  deux  groupes  ne  peuvent  donc 
plus  être  adoptés.  INous  avons  fait 
quatre  sections  des  Polypiers,  que 
nous  conservons  dans  le  genre  Gor- 
gone. La  première  a  pour  caractères: 
polypes  internes  ou  non  saillans  ; 
écorce  unie,  très-rarement  sillonnée. 
La  deuxième  :  polypes  saillans  for- 
mant par  leur  dessèchement  des  ex- 
croissances pustuleuses  ou  verru- 
queuses  ;  écorce  ordinairement  sil- 
lonnée. La  troisième  :  polypes  très- 
saillans  sur  tout  le  Polypier  ou  sur 
une  partie  seulement,  toujours  re- 
courbés eu  haut  et  du  côté  de  la  tige. 
La  quatrième  :  Polypiers  qui  n'ap- 
partiennent peut-être  pas  au  genre 
Gorgone. 

Dans  la  première  division,  l'on  re- 
marque la  Gorgone  gladiée  par  ses 
rameaux  aplatis;  la  Gorgone  plnnée, 
dont  les  nombreuses  variétés  sont 
difficiles  à  distinguer  ;  la  Gorgone  pi- 
quetée, dont  l'écorce  jaune  est  em- 
bellie par  le  rouge  éclatant  de  ses  po- 
lypes. La  Gorgone  éventail ,  si  com- 
mune dans  les  collections  ,  appartient 
à  la  deuxième  section ,  ainsi  que  la 
Gorgone  à  filets  ,  qui  offre  quelque- 
fois un  éventail  de  cinq  pieds  de  dia- 
mètre; la  Gorgone  de  Richard  dont 
l'nxe  est  mou  et  blanchâtre;  la  Gor- 
gone violette  d'une  belle  couleur  de 
lie  de  vin;  la  Gorgone  verruqueuse  , 
la  plus  sepleutrionale  de  toutes  ;  la 


GOR 

(iorgone  sai menteuse  à  laim-aux  lâ- 
ches, flexibles  et  longs;  la  Gorgone 
pcctince,  si  singulière  par  ses  rainns- 
cules  simples  et  unilatéraux.  Dans  la 
troisième  section  se  trouvent  la  Gor- 
gone vcrticillaire  ,  dont  les  cellules 
forment  un  anneau  autour  des  ra- 
meaux; la  Gorgone  plume  ,  une  des 
plus  élégantes  par  son  port;  la  Gor- 
gone sélacée  ,  dont  la  tige  est  simple 
dans  toute  sa  longueur.  La  quatrième 
section  ,  qui  renferme  les  Gorgones 
douteuses  ,  nous  offre  la  Gorgoiie 
briarée.qui  est  peut-être  un  Alcyon  ; 
la  Gorgone  fleurie  ,  l'Ecarlate  et  la 
Coralloïde  se  rapprochent  des  Alcyo- 
nées  beaucoup  plus  que  des  Gorgo- 
nes ;  mais  ne  les  ayant  jamais  vues 
vivantes,  nous  n'avons  pas  cru  devoir 
les  changer  de  genre.         (lam.  .x.) 

GORGONÉCÉPH  ALE.  échin. 
Pour  Gorgonocéphale.  V.  ce  mot. 

(LA.M..X.) 
GORGONIÉES.  Gorgunieœ.  polyp. 
Ordre  de  la  division  des  Polypiers 
flexibles  ou  non  entièrementpierreux, 
dans  la  section  des  Gorticifères  com- 
posés de  deux  substances  :  une  exté- 
rieure et  enveloppante  ,  nommée 
écorce  ou  encroûtement;  l'autre  ap- 
pelée axe ,  placée  au  centre  et  soute- 
nant la  première.  Les  Gorgoniées 
sont  des  Polypiers  dendroïdes  ,  inar- 
ticulés ,  formés  intérieurement  d'un 
axe  en  général  corné  et  flexible  ,  rare- 
ment assez  dur  pour  recevoir  un  beau 
poli ,  quelquefois  albui'noïde  ou  de 
consistance  subéreuse  et  très-mou. 
Cet  axe  est  enveloppé  dans  une  écor- 
ce gélatineuse  et  fugace  ,  ou  bien 
charnue  ,  crétacée  ,  plus  ou  moins 
tenace  ,  toujours  animée  et  souvent 
irritable,  renfermant  les  polypes  et 
leurs  cellules  ,  et  devenant  friable 
par  la  dessiccation.  Tels  sont  les 
caractères  de  l'ordre  nombreux  des 
Gorgoniées.  On  les  observe  dans  tous 
ces  Pol\  piers  ,  mais  d'une  manière 
graduelle  par  rapport  à  l'écorce,  tan- 
dis que  l'axe  varie  peu.  Ainsi,  dans 
les  Anadvomènes  ,  l'existence  de 
l'encroûtement  est  douteux ,  et  ce 
n'est  que  par  analogie  et  provisoire- 


GOR 


4-*.") 


meut  que  ce  genre  très  naturel ,  quoi- 
que composé  seulement  de  deux  es- 
pèces ,  se  trouve  placé  dans  les  Poly- 
piers corticifères.  Les  Anliphates  ont 
un  axe  parfaitement  semblable  à  celui 
des  Gorgones  :  leur  écorce  est  une 
matière  gélatineuse,  gluante  comme 
du  blanc  d'œuf  ,  qui  se  comporte 
hors  de  l'eau  absolument  de  la  même 
manière  que  l'encroûtement  des 
Eponges,  qui  offre  le  même  aspect  par 
la  dessiccation,  mais  qui  présente  une 
organisation  plus  parfaite  en  ce  que 
l'on  y  a  reconnu  des  Polypes  isolés 
dans  leurs  cellules  et  armés  de  tenta- 
cules. Les  Gorgones,  plus  nombreu- 
ses en  espèces  que  toutes  les  autres 
Gorgoniées  et  que  l'on  divisera  peut- 
être  encore  eu  plusieurs  genres  ,  ont 
im  axe  plus  variable  que  celui  des 
Antiphates.  Leur  écorce  est  animée, 
mais  d'une  vie  analogue  à  celle  de 
l'écorce  des  Végétaux  ,  c'est-à-dire 
qu'elle  n'est  apparente  et  bien  sensi- 
ble que  dans  les  jeunes  individus  ou 
dans  les  jeunes  rameaux;  et,  comme 
l'axe  croît  toujours  eu  grosseur,  sans 

a ue l'encroûtement  primitif  se  fende, 
faut  qu'il  se  dilate;  la  vie  doit  donc 
exister  dans  sa  masse  entière  ;  s'il  en 
était  autrement  ,  cet  accroissement 
serait  un  phénomène  inexplicable. 
Les  Polypes  des  Gorgones  ressem- 
blent ,  par  leur  organisation  considé- 
rée en  général ,  à  ceux  des  Alcyons  el 
des  Tubipores  :  ce  sont  de  petits  Ani- 
maux dont  le  corps  est  enfermé  dans 
un  sac  membraneux ,  contractile  ou 
non,  attaché  autour  des  tentacules,  et 
qui ,  après  avoir  tapissé  les  parois  de  la 
cellule  ,  se  prolonge  dans  la  membra- 
ne intermédiaire  entre  l'écorce  et 
l'axe.  Les  organes  de  l'Animal  sont 
libres  dans  le  sac  membraneux.  L'or- 
ganisation est  la  même  que  la  cellule 
dépasse  ou  non  la  surface  de  l'écorce. 
Les  Plexaures  ne  diffèrent  des  Gor- 
gones que  par  l'épaisseur  de  leur  en- 
croûtement ,  sa  nature  terreuse  et  la 
grandeur  des  cellules  ,  jamais  saillan- 
tes et  souvent  inégales  et  irrégulières. 
Les  Eunicées,  au  contraire,  ont 
une  écorce  épaisse,  mais  couverte  de 
longs  mamelons  qui  renferment  la 


444  GOR 

cellule  polypeuse  ;  la  surface  de  ces 
mamelons  est  unie ,  tandis  qu'elle  est 
couverte  de  papilles  ou  d  écailles  su- 
bulées  et  imbriquées  dans  les  Muri- 
cées.  Enfin  ,  dans  les  Primnoas  ,  les 
mamelons  sont  allonges  ,  pyriforrnes 
ou  coniques ,  pendans  ,  se  recouviant 
les  uns  les  autre, ,  et  formés  d'écaillés 
imbriquées  et  arrondies.  —  Les  ma- 
melons cellulifères  de  ces  Polypiers 
paraissent,  en  général ,  plus  animés 
quele  restede  l'encroûtement,  et  nous 
ont  fait  croiie  long-temps  qu'ils  fai- 
saient partie  intrinsèque  du  Polype, 
tandis  qu'ils  ne  sont  à  l'Animalcule 
que  ce  qu'est  la  masse  charnue  de 
l'Alcyon  au  corps  du  Polype.  —  Le 
Corail  diffère  de  toutes  les  Gorgo- 
niées  par  son  axe  d'une  brillante  cou- 
leur et  susceptible  de  prendre  un 
beau  poli.  —  D'après  cet  aperçu  ra- 
pide des  genres  qui  conipojent  l'ordre 
des  Gorgoniées  ,  l'on  voit  que  s'il  est 
très- facile  à  les  distinguer  les  uns 
des  autres  ,  leurs  rapports  entre  eux 
sont  aussi  nombreux  et  qu'ils  se  lient 
d'un  côléaux  Spongiées  par  lesAnti- 
)hates  et  de  l'autre  aux  Isidées  dont 
es  articulations  pierreuses  ressem- 
blent quelquefois  à  l'axe  du  Corail. 
L'ordre  des  Gorgoniées  est  compo- 
sé des  genres  Anadyomène,  Antipha- 
te  ,  Gorgone,  Plexaurée,  Eunicée  , 
Muricée  ,  Primnoa  et  Coraillée.  r. 
ces  mots.  (l\m..x.) 

GORGONION.  BOT.  phan.  (Do- 
dœns.)  Ancien  synonyme  deGrémil. 
V .  ce  mot.  (b.) 

GORGONOCÉPHALE.  Gorgono- 
cephalus.  échin.  Genre  de  l'ordre  des 
Echinodermes  pédicellés,  dans  la  fa- 
mille des  Astéries  ou  Stcllérides  de 
Lamarck,  proposé  par  Leach  et  adop- 
té parSchweigger  pour  placer  Vjsle- 
rias  Caput-MeduscE  de  Linné.  Il  cor- 
respond au  genre  Euryale  de  La- 
marck.  V.  EuRYALÊ.  (1.AM..X.) 

GORITAS.  OIS.  Ce  mot  espagnol , 
diminutif  de  Goio  ,  signifie  petits 
bonnets.  Oviedo  (et  non  Ovide)  en  a 
fait  le  nom  d'un  Pigeon  dont  la  tête 
est  couronnée  de  plumes  qui  motivent 
cette  application.  ^.  Pigeon,      (b.) 


l 


GOR 

GORO.  POIS.  (Risso.)  Le  Spare 
Osbeck  à  Nice.  (b.) 

GORTERA.  BOT.  phan.  (Adan- 
son.)  Syn.  deCorlérie  /^.  ce  mot.  (b.) 

GORTÉRIE.  Gurleria.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Corymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngénésie  frusiranée  ,  établi  par 
Linné  ,  et  ainsi  caractérisé  selon 
H.  Cassini  :  calathide  dont  le  disque 
est  composé  de  plusieurs  fleurons  ré- 
guliers ,  hermaphrodites  extérieure- 
ment ,  mâles  intérieurement ,  et  la 
circonférence  de  fleurs  en  languettes 
et  neutres;  involucre  ovoïde  ,  formé 
de  folioles  nombreuses ,  régulière- 
ment imbriquées  ,  sétacées,  droites 
et  spinescentes  au  sommet;  récep- 
tacle plane,  garni,  à  la  base  des  fleurs 
mâles,  de  paillettes  courtes,  rondes 
et  sétacées;  ovaires  obovoïdes ,  re- 
vêtus en  leur  partie  supérieure  de 
poils  crépus  ,  laineux  et  soyeux,  sans 
véritables  aigrettes.  Toutes  les  es- 
pèces placées  dans  ce  genre  par 
Linné  et  les  botanistes  modernes  ,  ne 
présentent  pas  les  caractères  pré- 
cités. Aussi  a-t-on  été  forcé  d'eu 
constituer  plusieurs  genres  distincts. 
Ehrhart  a  établi  le  Berckheja  avec 
le  Gorteria  fruticusa  ,  L.  ,  qui  avait 
été  rapporté  à  \' Atractylis  par  Linné 
lui-même  ,  et  que  Jussieu  a  nommé 
Agriphyllum.  Gaertner  a  formé  le 
Gazania  [Mussinia  ,  Willd.  )  aux  dé- 
pens du  Gorteria  rigens  ,  L. ,  dans 
laquelle  espèce  H.  Cassini  a  en  outre 
distingué  un  autre  genre  sous  le 
nom  de  Melanchrysum.  Enfin ,  R. 
Brown  a  constitué  le  genre  Cullumia 
avec  les  Gorteria  squarrosa  et  G.  ci- 
liaris  ,  L.  — /^^.  tous  les  mots  géncii- 
ques   ci-dessus  mentionnés. 

Au  moyen  de  ces  retranchemens  le 
genre  Gorteria  s'est  trouve  réduit  par 
Cassini  à  une  seule  espèce,  et  il  l'a 
placé  dans  la  tribu  des  Arctotidées. 
Le  Gorteria  personata  ,  L.  ,  est  une 
Plante  herbacée  annuelle  ,  indigène 
du  cap  de  Bonne-Espérance.  Elle  a 
des  tiges  dressées  ,  peu  rameuses , 
garnies  de  feuilles  étroites  lancéolées, 
cotonneuses  et  blanches  à  leur  face 


GOR 

infcriouie.  Les  cahithidcs  sont  tioli- 
liiiics  à  l'cxlreinilti  dos  tiges  cl  des 
uiiiieaiix  ;  leur  ilisqiie  esl  jaune,  ainsi 
que  les  llciiis  de  la  circoidéience  qui 
ont  en  outre  une  leinlc  bleue  à  la 
base  et  en  dessous.  (g..n.) 

*GORTÉRIÉES.  Gorteriece.  bot. 
l'HAN.  Nom  d'une  section  de  la  ttibu 
des  Arciotidces  de  Cassini.  Elle  est 
caractérisée  par  l'involucre  formé 
de  l'oliolcs  soudées  en  tout  ou  en 
partie,  et  elle  comprend  les  genres 
suivans  :  Be/cieja  ,  Elirait;  Ciillti- 
miii ,  R.  lirow.  ;  Cuspidia  ,  Gaerln.  ; 
DUlelta  ,  l'Hér.  ;  Eiopis  ,  H.  Cass.  ; 
Favoniurn ,  Gaert.  ;  Gazania,  Gaert.  ; 
Gorteria  ,  L.  ;  // i rjjicium,  ïi.  Cass.  ; 
Ictinus  ,  H.  Cass.;  et  JUe/anc/irjsurn  , 
H.  Cass.  f^.  ces  mots.  (G..N.) 

GO-RUCK..  OIS.  Espèce  du  genre 
Pliilédon.  ^.  cemot.  (dr..z.) 

GORYTE.  Gorytes.  iNs.  Genre  de 
l'ordre  des  Hyménoptères,  section 
des  Porte-Aiguillons,  famille  des 
Fouisseurs  (Règn.  Anim.  de  Cuv.), 
établi  par  Lalreille  qui  lui  assigne 
pour  caractères  :  segment  antérieur 
du  tronc  très-court ,  transversal  et 
linéaire;  labre  caché  ou  peu  décou- 
vert; abdomen  ovalaiie;  antennes 
insérées  au-dessous  du  milieu  de  la 
face  de  la  tète,  presque  contiguës  à 
leur  base,  point  coudées  ,  grossissant 
un  peu  vers  le  bout ,  du  moins  dans 
les  femelles;  yeux  entiers,  de  gran- 
(Icurmoyenne  ,  écartés  ;  palpes  maxil- 
laires allongés,  sétacés  au  bout;  à 
articles  inégaux;  languette  à  trois  di- 
visions ,  dont  l'intermédiaire  plus 
large  ;  mandibules  sans  dents  au  côté 
interne  ;  chaperon  demi-circulaire  , 
rcn  tlé  ou  convexe.  Le  genre  Gory  te  cor- 
respond à  celui  des  Arpactes  de  Jurine; 
il  otfre  plusieurs  points  de  ressemblan- 
ce avec  les  Mellines  et  les  Crabrons , 
mais  il  en  difière  par  des  caractè- 
res assez  tranchés.  Les  Gorytes  ont 
une  analogie  plus  frappante  avec  les 
Asiates  ,  les  Oy\ bêles  el  les  Trypoxy- 
lons  ,  mais  ils  difïèrent  des  deux  pre- 
miers par  la  forme  des  antennes ,  l'ab- 
sence d'épine  à  l'écusson  ,  etc.  ,  el  ils 
s  éloignent  du  dernier  genre  par  leurs 


GOS 


445 


yeux  enlicrs  et  s.ms  échancrure.  La- 
lreille leur  réuuit  les  Nyssons  {f^.  ce 
mol)  «le  Jurine.  Ce  dernier  observa- 
teur (Classdic.  des  Hyménopt.,p.  192) 
donne  à  ses  Arpactes  ou  Gorytes,  les 
caractères  suivans  :  une  cellule  ra- 
diale, oblongue;  trois  cellules  cubi- 
tales à  peu  près  égales  ,  la  deuxième 
resseriée  antérieurement,  recevant 
les  deux  nervures  réci'i  renies  (on 
voit  souvent  le  commencement  d'une 
quatrième  cellide);  mandibules  pe- 
tites, biclentécs;  antennes  iililormes, 
composées  de  douze  anneaux  dans  les 
femelles,  et  de  treize  dans  les  mâ- 
les. Jurine  ajoute  que  ces  Insectes 
présentent  ce  caractère  particulier, 
que  derrière  leur  écusson  il  existe 
une  plaque  triangulaire  encadrée  et 
sillonnée  ou  guillochée  par  des  lignes 
parallèles.  Les  jambes  se  terminent 
par  une  espècr  île  pelote  plus  dilatée 
chez  les  femelles  que  chez  bs  mâles. 
Dans  plusieurs  espèces,  on  remarque 
en  outre  que  les  tarses  des  jambes  an- 
térieures sont  garnis  de  longs  poils 
qui  sont  placés  en  dehors  de  ces  par- 
lies  ,  el  dont  on  ignore  encore  l'usage- 
On  trouve  ces  Insectes  sur  différentes 
fleurs  ,  et  en  particulier  sur  les  Om- 
bellifèies.  Les  espèces  propres  au 
genre  Goryte  ont  été  presque  toutes 
rangées  par  Fabricius  dans  le  genre 
Melline.  Parmi  elles,  uolis  citerons  : 

Le  GoRYïE  A  MOUSTACHES ,  Gor. 
mystaceus,  Latr. ,  ou  le  ItJe/iinus  mys- 
taceus,  Fabr.  ,  qui  peut  être  consi- 
déré comme  Ivpc  du  genre. 

Jurine  mentionne  encore  les  Go- 
rytes; 4"  fasciatus  ,  campesiris  ;  5" 
cinctus  ,  fasciatus  et  armarius  ,  que 
Fabricius  et  Panzer  rangent  par- 
mi les  Mellines.  Il  cite  aussi  le  Go~ 
rytes  cruentus  ou  le  Pompilus  cruen- 
tus  de  Fabricius,  el  il  figure  (pi.  lo, 
fîg.  20)  sous  le  nom  de  fonnosus  une 
fort  jolie  espèce,  dont  la  tcle  est  noi- 
re ,  le  thorax  et  les  deux  premières 
paires  de  pales  rouges;  la  dernière 
paire  noire,  l'abdomen  noir,  avec 
deux  taches  et  deux  bandes  blanches. 

(aud.) 

GOSCHIS.  MAM.  Il  paraît  que  le 
Chien  était  fort  commun   dans  l'île 


446  GOT 

cVIïaïti  quand  on  eu  fit  la  découverte, 
et  que  non-seulement  admis  dans  la 
l'amiliarilé  de  Itiomme  ,  il  peuplait' 
ses  habitalions  et  l'aidait  dans  ses 
chasses  ,  mais  encore  que  sa  chair 
était  une  nourriture  habituelle  ,  com- 
me elle  le  fut  chez  les  anciens  Cana- 
riens et  chez  les  indigènes  de  la  plu- 
part des  îles.  Un  gi  and  nombre  de 
variétés  de  couleurs  fort  vives  compo- 
saient la  race  que  les  naturels  appe- 
laient Goschis.  L'introduction  des 
Chiens  de  l'Europe  a  ramené  les  Gos- 
chis aux  formes  et  aux  nuances  com- 
munes en  Euiope.  (u.) 

GOSIER.  zooL.  V.  Pharynx. 

*  GOSIER  (grand),  ois.  Les  ma- 
rins ont  quelquefois  désigné  les  Pé- 
licans sous  ce  nom  qu'emploie  le 
père  Labat.  (b.) 

GOSSAMPINUS.  BOT.  fhan.  (Pli- 
ne. )  Qu'on  a  mal  à  propos  francisé 
sous  le  nom  de  Gossampisl.  Synony- 
me présumé  de  Bombax.  P".  Froma- 
ger, (b.) 

GOSSON.  MOLL.  Adanson  (Séné- 
gal, p.  4,  p!.  1  )  donne  ce  nom  à  une 
Bulle,  BuLla  Jinpulta,  L.  (g.) 

*  GOSSYPIINË.  Gossjpina.  bot. 
CHiM.  Substance  obtenue  du  Coton 
ordinaire  par  Thomson.  Elle  est  fi- 
breuse ,  insipide  ,  tiès-combustible  , 
insoluble  dans  l'Eau  ,  TAlcohol ,  l'E- 
ther ,  soluble  dans  les  Alcalis;  traitée 
par  l'Acide  nitrique,  elle  se  convertit 
en  Acide  oxalique.  (c.N.) 

GOSSYPIUM.  BOT.  PHAN.  V.  Co- 
tonnier. 

GOSTURDUS.  OIS.  (Gesner.)  Syn. 
ancien  du  Cochevis.  f^.  Alouette. 

(DR..Z.) 

GOTHOFREDA.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Apocynées 
et  de  la  Pentandrie  Dyginie  ,  L.  , 
établi  parVenlenat  (Choix  de  Plantes, 
p.  8,  tab.  6o)  qui  l'a  ainsi  caracté- 
risé :  calice  à  cinq  divisions  pro- 
fondes; corolle  tubuleuse ,  dont  le 
limbe  est  étalé,  à  cinq  divisions  très- 
longues  ,  ligulées  et  flexueuses  ;  struc- 
ture   et     disposition    des    étamiues 


GOU 

comme  dans  les  j4scl€pias;  cou- 
ronne staminale  ou  gaine  (  Vagina  , 
Vent.)  appliquée  contre  l'ovaire, 
presque  charnue ,  le  plus  souvent 
saillante,  piofondcment  divisée  au 
sommet  ;  deux  ovaires  ovales  ;  deux 
styles  cylindriques  ,  et  deux  stig- 
mates obtus.  Le  Golhofreda  curdi- 
folia.  Vent.  ,  loc.  cit.,  est  un  sous- 
Arbrisseau  grimpant,  qui  a  le  port 
d'un  Cjiianchuin  ,  dont  les  feuil- 
les sont  opposées  ,  cordées-ovales  , 
acuminces,  cotonneuses.  Les  ileurs  , 
eu  petit  nombre  ,  sont  disposées 
en  grappes  axillaiies  et  terminales. 
La  coioUe  de  cette  Plante  ,  qui  res- 
semble à  celle  du  Strophantus  ,  et 
la  structui'e  de  la  gaîne  du  pistil , 
ont  décidé  Ventenat  à  constituer  ce 
genre  en  l'honneur  du  célèbre  pro- 
fesseur Geoffroy  de  Saint-Hilaire. 
Jussieu  (  Annal,  du  Muséum  ,  T.  xv, 
p.  348)  ,  observant  que  le  Cynan- 
chum  erectum  ,  Jacq.  ,  a  la  même 
structure  du  stigmate  ,  pense  qu'on 
doit  le  joindre  ,  comme  seconde  es- 
pèce ,  au  genre  Go/àq/'reda  ,  ou  sup- 
primer celui-ci.  Enfin  ,  ce  genre  a 
été  définitivement  réuni  par  Kunth 
(  Aoua  Gênera  etSpec.  Planlar.  œqui- 
noct. ,  tab.  3,  p.  197  )  à  VOxypeialunt 
de  Brow^n.  A',  ce  mot.  (g..n.) 

GOTHIM.  bot.  phan.  Le  fruit  de 
Camboye  ,  cité  sous  ce  nom  par  L'E- 
cluse, paraît  être  le  Myrobolan  Béli- 
rique  qui  provient  d'un  Badamier. 
p-'.  Terminalia.  (b.) 

GOTNÉ.  BOT.  PHAN.  Les  deux 
Plantes  égyptiennes  désignées  sous  ce 
nom  par  C.  Bauhin  sont  un  PsyLUum 
et  une  autre  espèce  de  Plantain,   (b.) 

GOTTINGA.  BOT.  phan.  L'Arbre 
désigné  sous  ce  nom  indou ,  parais- 
sant à  Adanson  celui  qui  pioduit  le 
Myrobolan  Bélirique,  pourrait  être  le 
même  que  le  Gothim.  T^.  ce  mot.  (b.) 

GOU.  BOT.  phan.  L'Arbre  dont  les 
feuilles  sont  employées  sous  ce  nom, 
à  Sierra-Leone ,  pour  tanner  le  cuir  , 
n'est  pas  encore  déterminé;  on  en  re- 
commande la  recherche  aux  voya- 
geurs naturalistes.  (b.) 


GOU 

GOUACHE.  OIS.  (Bclon.)  Syu.  an- 
cien de  Perdrix  grise.  /'.  Perdrix. 

(DR..Z.) 

GOUALETTE.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Alouette.  K.  Mauve.         (dr..z.) 

*  GOUANCHE.  MAM.  Pour  Guan- 
che.  K.  ce  mol. 

GOUANDOU.  MAM.    Pour  Coen- 
(lou.  /'.  ce  mot  etPoRC-Epic.      (u.) 

GOUANIE.  Gouania.  bot.  pu  an. 
Genre  établi  par  J;icquin  et  Linncqui 
l'ont  placé  dans  la  Pentandrie  .Mouo- 
gynie ,  quoique  .ses  fleurs  soient  or- 
dinairement polygames.  Voici  ses  ca- 
ractères :  calice  bupère  turbiné  et  quin- 
quéfule  ,   muni  intérieurement  d'un 
disque  niembraneuvqui  se  développe 
en  cinq  découpures  opposées  à  celles 
du  calice;  cinq  pétales  squammifor- 
mes  ;  cinq  étamines  opposées  aux  pé- 
tales et  enveloppées  par  elles  ;  ovaire 
infère  surmonté  d'un  style  semitri- 
fide  et  d'un  stigmate  ;    Fruit  capsu- 
laire  ,  triquètrc  ,  formé  de  trois  car- 
pelles   nionospermes ,    indéiiiscens  , 
munis  sur  leur  dos  de  ti'ois  ailes  ar- 
rondies. Outre  les  tleurs  hermaphro- 
dites que  nous  venons  de  décrire  ,  on 
trouve  sur  les  mêmes  individus  des 
fleurs  mâles  ou  stériles.  Linné  et  La- 
marck  (  Encvcl  méth.)  n'admettent 
point  de  corolle  dans   ce   genre;    ce 
dernier  parle  néanmoins  de  coifies  en 
cornets  qui  enveloppent  les  anthères, 
et  qui  pourraient  bien  être  les  mêmes 
organes  considérés  par  Jussieu  com- 
me étant  les  pétales.  F',  plus  haut  le 
caractère  générique.  La  iiiace  qu'oc- 
cupe  le  genre  Gouania  dans  l'ordre 
na  turel ,  n'est  pas  déterminée  avec  cer- 
titude. Jussieu  l'a  relégué  à  la  suite 
des  Rhamnées   dont  l'ovaire  est  su- 
père.  Il  se  compose  d'Arbustes  grim- 
pans,à  feuilles  alternes  garnies   de 
stipules  ,  à  rameaux  axillaires  se  ter- 
minant en  arilles  ou  en  grappes  flo- 
rales contiguës  à  celle-ci.  Leur  port 
est  celui  des  \ ignés  et  des  Paullinia. 
On  en  compte  une  dixaine  d'espèces, 
la  plupart  indigènes  des  AntillfS  et 
de   l'Amérique    du   Sud.    Quelques- 
nnes  croissent  dans  l'Inde  et  aux  îles 


GOU  4i7 

Maurice  et  Mascareignc.  Celle  qu'on 
peut  regarder  comme  le  ly()e  du  gen- 
re ,  est  le  Gouania  Dorningensis ,  L. 
Elle  croît  dans  les  bois  de  la  républi- 
que d'Haili  ,  oii  les  habitnns  lui  don- 
nent le  nom  de  Liane  biulée.  Ses 
branches  sarmenteuses  sont  I  igneuses 
et  s'accrochent  aux  Arbres  voisins 
par  le  moyen  de  leurs  vrilles.  Les 
feuilles  .sont  alternes,  pétiolées,  ova- 
les ,  oblongues  ,  acumimies  et  dentées 
en  scie.  L'aspect  de  celte  Plante, 
semblable  à  celui  des  Bnnisteria  et  des 
Paulli/iia  ,  l'avait  d'abord  fait  con- 
fondre avec  les  espèces  de  ces  genres 
par  Linné  lui-même.  Roxburgh  (  Co- 
romand.  i  ,  p.  67  ,  tab.  98  )  a  donné 
une  figure  du  Gouania  tiliœfulia  , 
Lamk. 

Sous  le  nom  générique  de  lletina- 
ria,  Gaertner  a  déciit  [de Fruct.,  vol. 
2  ,  p.  187  et  lab.  120  )  un  genre  qu'il 
a  considéré  comme  nouveau  ,  mais 
qui  est  évidemment  une  espèce  de 
Gouanie.  (g..n.) 

GOUARAUNA,  GOUARONA  et 
GUARANA.  ois.  Espèce  du  genre 
Courlis.  F",  ce  mot.  (dr..z.) 

GOUARÉE.  BOT.  PH.iN.  Pour 
Guarée.  ^.  ce  mol.  (g..n.) 

GOUARIBA  ou  GUARIBA.  mam. 
Espèce  de  Sapajou.  F",  ce  mot. 

(a.  D..NS  ) 

GOUAROUBA.  ois.  Espèce  du 
genre  Fenoquet,  sous-genie  Perri- 
cbe.  F'.  Perroquet.  (n«..z.) 

•GOUAYAVIER.  bot.  phan.  Pour 
Gouyavier.  F",  ce  mot. 

•  GOUAZOU.    MAM.     r.   GUAZOU 

et  Cerf,  pour  tous  les  noms  de  Cerfs 
américains  dans  lesquels  ei.lrc  cette 
désignation  de  pays.  (b.) 

GOUAZOUARA.  mam.  Syn.  gua- 
rani de  Cougar.  F'.  Chat.  (b.) 

GOUDIC-GOUDIG.  ois.  Sait  dit 
que  les  Abyssins  désignent  sous  ce 
nom  un  Oiseau  de  proie  dont  la  pré- 
sence est  pour  eux  d'un  augure  favo- 
rable ou  défavorable  ,  selon  qu'ils  le 
rencontrent  dans  leurs  voyages  ve- 


448  GOU 

liant  à  eux  ou  fuyant  à  tire- d'aile. 
Une  telle  indication  ne  suffit  pas  pour 
juger  ce  que  peut  être  le  Goudic- 
Goudic.  (b.) 

GOUDRON.  BOT.  Matière  rési- 
neuse très  impure,  mêlée  de  Carbone, 
d'eau  ,  d'Acide  acclique  et  de  plu- 
sieurs autres  piiucipes;  on  1  obtient 
par  la  combustion  dans  des  fours 
préparés  à  cet  effet,  des  copeaux 
de  Pins  et  de  Sapins.  Le  Goudron  , 
dont  les  éléinens  existaient  dans  les 
copeaux  ,  v<'tporisé  par  la  chaleur,  se 
condense  sur  les  parois  du  four  , 
en  découle  et  vient  se  rendre  ,  à 
l'aide  de  rigoles,  dans  un  réservoir 
exlé'iein'.  Le  Goudron  est  d'un 
usage  très-étendu,  surtout  d^ns  la 
marine  oii  il  sert  à  recouvrir  les 
surfaces  du  bois  et  le  garantit  ainsi 
de  l'action  destructive  des  eaux.  On 
le  fait  entrer  avec  succès  dans  la 
composition  des  cimens  qui  doivent 
servir  aux  constructions  souterraines. 
On  l'employait  autrefois  en  médecine 
comme  balsamique.  (dr.  z.) 

GOUEMON.  BOT.  CRYPT.  Pour 
Goémon,  f^'.  ce  mot.  (l,am..x.) 

GOUET.  Aivm.  bot.  phan.  Genre 
principal  de  la  famille  des  Aroïdées 
et  de  la  Monœcie  Polyandrie  ,  L., 
présentant  les  caractères  suivans  : 
spallie  monophylle,  en  capuchon, 
roulée  à  la  base;  spadice  nu  au  som- 
met ,  slaminifère  vers  le  milieu  ,  à  an- 
thères disposées  sur  plusieurs  l'angs, 
femelle  à  la  base;  les  étamines  ou  les 
pistils  stériles,  ordinairement  très- 
rapjjrochés  des  fertiles;  baies  unilo- 
culaires  ,  pol\ spermes  ou  quelquefois 
inonospormes  ;  graines  insérées  sur 
les  parois  opposées,  à  radicule  con- 
traire à  l'ombilic  C'est  ainsi  que  R. 
Brown  iProdr.  Flor.  Nov.-HollancL, 
I  ,  p.  oSô  )  a  exposé  la  structure  du 
genre  Arum.  En  adoptant  ces  carac- 
tèies,  plusieurs  espèces  quiluiavaient 
été  rapportées  par  Linné  et  par  plu- 
sieurs botanistes  qui  ont  marché  sur 
les  traces  de  ce  grand  naturaliste  , 
s'en  trouvent  exclues,  et  constituent 
des  genres  particuliers.  Tournefort 
avait  anciennement  distingué  les  trois 


GOU 

genres  Ai-um ,  Dracunculus  et  Arisa- 
rum ,  que  Linné  réduisit  en  un  seul. 
Ventenat  (  Jardin  de  Cels,  n"  3o  )  a  le 
premier  séparé  plusieurs  espèces  A'A- 
rum  de  Linné,  de  Jacquin  et  d'Aiton, 
qu'il  a  constituées  en  un  genre  dis- 
tinct ,  sous  le  nom  de  CaLadiutn  ;  Pa- 
lisot-Beauvois  (  Flore  d'Oware  et  de 
Bénin  ,  p.  3,  t.  3)  établit  en  i8o4, 
c'est-à-dire  quatre  ans  après  la  publi- 
cation de  l'ouvrage  de  Ventenat,  un 
genre  Cw/cas/a,  identique  avec  le  Ca- 
ladium.  V.  ce  mot.  Enfin  ,  R.  Brown 
{loc.  cit.  )  a  encore  proposé  de  parta- 
ger le  genre  Arum  d'après  la  structure 
de  l'ovaire  qui  ,  dans  plusieurs  espè- 
ces,  est  polysperme  (c'est  à  ces  es- 
pèces qu'il  conviendrait  de  conser- 
ver l'ancien  nom  ),  et  dans  quelques 
autres  est  certainement  monosperme  ; 
il  faudrait  aussi  reconnaître  la  nature 
des  appendices  du  spadice,  détermi- 
ner, par  exemple,  si  dans  les  vrais 
Arum.,  on  doit  les  considérer  comme 
des  étamines  avortées  ,  lorsqu'elles 
sont  très-rapprochées  des  anthères, 
et  si ,  dans  les  espèces  monospermes, 
les  appendices  contigus  aux  ovaires 
sont  des  pistils  imparfaits. 

On  a  décrit  environ  quarante  es- 
pèces de  Gouets  ,  qui  se  trouvent  ré- 
pandues dans  les  contrées  chaudes  et 
tempérées  de  l'un  et  l'autre  hémi- 
sphère. L'Europe  méridionale,  l'Afri- 
que ,  l'Inde  et  son  Archipel ,  le  Ja- 
pon ,  la  Nouvelie-Hollande,  l'Améri- 
que septentrionale  et  les  Antilles,  en 
uoui  rissent  chacune  des  espèces  par- 
ticulières. Nous  nous  bornerons  à 
faire  connaître  les  suivantes  : 

1*.  Le  Gou£T  maculé  ,  Arum  ma- 
culatum,  L. ,  A.  vulgare  ,  Lamk.  ,  a 
une  racine  tubéreuse  ,  lactescente  et 
fibreuse;  des  feuilles  radicales,  pétio- 
lées  ,sagillées,  à  oreillettes  peu  diver- 
gentes, et  le  plus  souvent  parsemées 
de  taches  blanches  ou  noirâtres  ,  sur 
un  fond  vert  ,  veiné  ,  lisse  et  luisant. 
Sa  hampe  est  terminée  à  son  sommet 
par  une  spathe  droite,  grande,  ver- 
dâtre  en  dehors  et  blanchâtre  en  de- 
dans. Le  spadice,  beaucoup  plus  court 
que  la  spathe,  est  d'abord  d'un  blanc: 


GOU 

jaunâtre,  mais  ensuite  devient  ron- 
geàtre  ou  d'un  poui  me  livide.  Celte 
Plante  croît  dans  les  haies  et  les  bois 
des  parties  tempérées  de  l'Europe. 
Toutes  les  parties  du  Gouct  macu- 
le ,  et  principalement  la  racine  ainsi 
que  le  spailice  ,  sont  fort  acres,  brû- 
lantes et  conosives,  qualités  qu'elles 
perdent  en  pariie  par  la  dessicca- 
tion ;  leur  emploi,  autrofuis  assez  fré- 
quent eu  médecine,  comme  purgati- 
ves, incisives,  déter.^ives ,  etc.,  est 
mainlciiant  (ombé  complètement  en 
désuéuulc.  La  racine  est  très-riclie  en 
principe  amylacé,  qui  peut  devenir 
nutritif  après  la  torréfaction.  Cette 
opéra  lion  lui  enlève  l'àcreté  qui  la 
rend  désagréable  et  vénéneuse. 

2°.  Le  Gou£T  d'1t\lie  ,  Arum  Tta- 
llcum,  Miller  et  Lamarck.  Cette  es- 
pèce est  fort  rappiochée  de  la  précé- 
dente, mais  elle  est  constamment  plus 
grande   dans  toutes  ses   parties;  les 
oreillettes  de  ses  feuilles  sont  très-di- 
vergentes et  son  spadice  est  toujours 
jaunâtre.  Ce  Gouet  croît  naturelle- 
ment en  Italie,  dans  le  midi  de  la 
Fiance,   et    dans  la  Péninsule  espa- 
gnole.   C'est    sur  lui   que    Lamarck 
observa,  en  1777,  le  curieux  phéno- 
mène dun  développement  considéra- 
ble de  chaleur  à  l'époque  de  la  florai- 
son. Les  spadices  épanouis  devenaient 
tellement  chauds  ,  qu'ils  paraissaient 
brûlaiis,  tandis  que  ceux  qui  n'étaient 
pas  encore  développés,  restaient  à  la 
température   de  lair  ambiant.    La- 
marck s'était  proposé  de  mesurer  la 
chaleur  développée  en  cette  circons- 
tance, au   moyen  du  thermomètre, 
raaisilne  parait  pas  avoir  exécuté  ce 
projet.  Ce  que  Lamarck  avait  seule- 
ment indiqué ,  sans  tenter  de  nouvelles 
expériences  que  devait  provoquer  la 
découverte  d'un  fait  aussi  intéressant , 
est   devenu   l'objet  de  plusieurs  re-^ 
cherches  fort  ingénieuses,  entrepri- 
ses par  Hubeit,  savant  agriculteur  de 
1  lie  Mascareigue.  liorv  de  Saint- Vin- 
cent(Voyage  aux  îlcsdes  mersd'Afr., 
vol.  2,  p.  66)  en  a  exposé  la  narra- 
tion. Il  paraît  que  la  découverte  du 
développement  de  la  chaleur  dans  les 
spadices  de  Gouets,  n'était  pas  cou- 
tome   VIT. 


GOU  449 

nue  de  Hubert,  lorsque  sa  mère  aveu- 
gle de  vieillesse  ,  ayant  voulu  se  faire 
par  le  tact  une  idée  de  la  forme  des 
i\em-n\'yJrum,  qui  répandaient  une 
odeur  agréable,  fut  surprise  de  les 
trouver  extrêmement  chaudes.  Elle 
en  avertit  son  hls  qui  s'assura  du 
fait  et  mesura  avec  des  tbeimomè- 
tres  les  degrés  de  la  chaleur  four- 
nie par  les  spadices  de  VAriim  cordifo- 
liurii ,  liory  ,  espèce  voisine  des  Arum 
arborescens  et  Seguinum,  L. ,  placées 
aujourd'hui  dans  le  genre  Caladium. 
Dans  ces  expériences,  les  thermo- 
mètres appliqués  contre  les  spadices 
s  élevèrent  jusqu'à  44°,  tandis  que 
le  thermomètre  de  comparaison  ne 
montait  qu'entre  19  et  21".  Nous  ren- 
voyons nos  lecteurs  à  l'ouvrage  cité 
pour  connaître  les  expériences  ingé- 
nieuses et  variées  tentées  par  Hu- 
bert, celles  surtout  de  la  mutilation 
des  spadices  ,  qui  n'a  pas  empêché  le 
développement  de  la  chaleur  ,  pour 
lequel  le  contact  de  l'air  atmosphé- 
rique était  nécessaire,  mais  qui  pa- 
raissait indépendant  de  l'action  de  la 
lumière. 

Plusieurs  Gouets  sont  remarqua- 
bles par  l'amplitude  de  leurs  feuilles 
de  leurs  spathes  et  de  leurs  spadices! 
Tels  sont  les  Gouet  Serpentaire, 
Gouet  peint  et  Gouet  à  longue 
pointe  {Arum  Dracunculus ,  L.  A 
piclurn,  Lamk.  ,  et  A.  DracuntiLm  , 
}-'.  )  Le  premier  croît  dans  les  lieux 
incultes  de  l'Europe  méridionale;  le 
second  ,  que  l'on  cultive  dans  les 
jardins  de  botanique,  est, dit-on  ori- 
ginaire des  îles  Baléares.  Les  veines 
de  ses  feuilles  sont  médiocrement  co- 
lorées. L'  -Irurn  Dracuntium  est  indi- 
gène des  terrains  humides  de  la  Vir- 
ginie et  d'autres  Etats  de  l'Amérique 
du  Word.  ^ 

Enfin,  on  observe  dans  les  fleurs 
de  certaines  espèces  une  fétidité  in- 
supportable; celles  de  VArum  mus- 
ciuorum,  L.  fils,  dégage  une  odeur 
de  cadavre  tellement  Ibrte  que  les 
Mouches,  attirées  par  cette  odeur 
s  enfoncent  avec  avidité  dans  la  spa- 
the;  niais  n'y  trouvant  point  l'appât 
quelles  y  cherchent,  c'est  en  vain 

29 


450  GOU 

qu'elles  s'efforcent  d'en  sortir.  Les 
poils  tournes  en  bas  qui  ferment  l'o- 
rifice de  la  spathe  ,  les  retiennent  ,  et 
elles  y  périssent.  (g..n.) 

GOUFFEIA.  BOT.  riiAN.  Genre  de 
!a  famille  des  Cai'yophyllées  et  de  la 
Oécandric  Digynie  ,  L.  ,  établi  par 
Robillard  et  Castagne  dans  le  sup- 
plément de  la  Flore  Française  de  De 
CandoUe.  Ses  caractères  sont  :  calice 
à  cinq  folioles  étalées;  corolle  à  cinq 
pétales  entiers;  étamines  au  nombre 
de  dix;  deux  styles  ;  capsule  globu- 
ieuse,  uniloculaire ,  se  fendant  lon- 
giuidinalement  en  deux  parties  à  la 
tnUurité,  et  renfermant  une   graine. 

Ce  dernier  caractère  n'est  pas  très-  . 
constant;  il  y  a  probablement  dans 
i'ovaire  deux  ou  plusieurs  ovules  qui 
avortent  tous  ,  excepté  un.  La  Plante 
qui  a  servi  à  établir  ce  genre ,  a  reçu 
le  nom  de  Goiiffeia  arenarioides,  par- 
ce qu'elle  ressemble  beaucoup  à  V yl- 
renaria  tenitifolia.  Elle  est  glabre  , 
un  peu  visqueuse  supérieurement, 
illtFuse  ,  divisée  dès  sa  base  en  bran- 
(;lies  grêles  ,  ascendantes ,  souvent 
rougeâtres  ;  ses  feuilles  sont  petites  , 
ovales ,  lancéolées  ,  pointues  ,  rappro- 
chées ,  et  souvent  rélrécies  en  pétiole 
dans  le  bas  des  tige? ,  écartées  et  ses- 
siles  supérieurement.  Les  fleurs  sont 
petites  ,  nombreuses  ,  terminales  pé- 
dicellées,  et  disposées  en  panicules; 
leurs  pétales  sont  ovales  ,  blancs  et 
persistons.  Cette  Plante  fleurit  au 
premier  printemps  dans  les  endroits 
rocailleux  des  collines  près  de  Mar- 
seille. (G..N.) 

GOUFFRE.  GÉOL.  Antres  commu- 
niquant à  quelque  abîme  ou  profon- 
deur du  globe,  dans  lequel  les  eaux 
des  fleuves  ou  de  la  mer  disparais- 
sent avec  plus  ou  moins  de  violence. 
Ne  pensant  point  que  de  tels  accidens 
»  de  terrain  iouent  un  rôle  plus  imr 
portant  à  la  surface  du  globe  que  les 
abîmes  ,  nous  renvoyons  à  ce  mot 
pour  ce  qui  concq^ue  les  Goufl'rcs. 
/'"    aussi  Cavernes  au  supplément. 

(B.) 

*  GOUG.  OIS.  Syn.  vulgaire  du  Fou 
dcBassan.  r.  Fou.  fDR.z.) 


GOC 

GOUGOULA.1NES.  bot.  piian.  Va- 
riété (le  Bananes  Irès-estiniée  aux 
Philippines.  (b.) 

GOUl.  BOT.  PHAN.  (Adanson.)Nom 
de  pays  du  Baobab  au  Sénégal,  (b.) 

GOUJON.  POIS.  r.  Cyprin  et 
Goujons. 

*  GOUJONNîÈRK  ou  PERCHE 
GOUJO.NNIÈUE.  POIS.  Nonr  vulgaire 
de  l'espèce  qui  sert  de  type  au  genre 
Grémille.  f^.  ce  mot.  (b.) 

GOUJONS.  POIS.  Sous-geiu'e  de 
Cyprnis  auquel  le  Goujon  commun 
sert  de  type.  /-^.  Cyprins. 

On  a  étendu  ce  nom  à  beaucoup 
d'autres  petits  Poissons  qui  n'appar- 
tiennent pas  même  au  genre  Cyprin  , 
et  comme  de  telles  désignations  sont 
toujours  aibilraires,  nous  n'en  gros- 
sirons pas  notre  ouvrage.  (b.) 

*GOUKR.  OIS.  (S.ivigny.  )  Syn. 
égyptien  du  Pygargue.  F.  Aigle. 

(DR  .Z.) 

GOULIAVAN.  OIS.  Même  chose 
que  Couliavau.  (dr..z.; 

GOU  LIN.  OIS.  Espèce  du  génie 
Martin.  /^.  ce  mot.  (dr..z.)  ' 

*  GOULONGO.  MAM.  r.  Go- 
r,  vNGO . 

GOULU.  MAM.  Syn.  de  Glouton. 
/^.  ce  mot.  (b.) 

GOULU.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Cormoran    et   des    Mauves.    F^.    ces 

mots.  (DR..Z.) 

GOULU  DE  MER.  pois.  L'un  des 
vieux  noms  vulgaires  du  Requin.  1^. 
Squale.  Cb.) 

GOUMIER.  MOLL.  Atlanson  (Voy. 
au  Sénég.,  pag.  i56,  pi.  lo)  a  nomme 
ainsi  une  espèce  du  genre  Cérite. 
Cette  espèce  se  trouve  dans  la  Médi- 
terranée et  sur  les  côtes  du  Sénégal,  il 
y  est  fort  commun.  On  ne  le  trouve  pas 
cité  dans  la  treizième  édition  de  Lin- 
né, mais  il  l'est  dans  l'Encyclopédie, 
article  CÉrite,  n*^  i3,  sous  le  nom  de 
Cerithium  vulgatum  qui  n  été  adopté 
par  Lamarck.  Il  est  évident  d'apr-è« 
cela  que  Blainville  a  commis  une  er- 
reur en  rapportant  au  Goumierdans 


GOU 

itî  Dict.  des  Sciences  naturelles  le 
Murex  fuscatus  du  Liimé,  qui  est  une 
espèce  fort  diUerenle  nommée  Ceri- 
thiuin  muiicatum  par  Hni^uière  (En- 
cyclop.  méthod.,  art.  Cj^iutk,  n»  27), 
adoptée  sous  le  même  nom  par  La- 
marck  (  Anim.  sans  vert.  ï.  vu  , 
pag.  70,  n.  i3).  (D.  H.) 

GOUPI.  Goupia.noT.  i'iian.  Genre 
de  la  famille  des  Rhamnées  et  de  la 
Penlandrie  Monogynic,  L.,  établi  par 
Auhict  (  Guian.,  tab.  116)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  calice  très-petit  à 
cinq  dents:  cinq  pétales  insérés  au- 
tour d'un  disque  calicinal  ,  lancéolés, 
munis  intérieurement  d'un  appendice 
lamelliforme  et  pendant  de  leur  som- 
met; cinq  étamincs  placées  sur  le  dis- 
que, à  filets  courts  et  à  anthères  té- 
Iragones;  style  nul  et  cinq  stigmates; 
baie  pisiforme,  adhérente  au  calice 
peisislaiiit,  marquée  de  cinq  stries 
uniloculaires,  à  trois  ou  cinq  grai- 
nes. Le  nom  de  ce  genre  a  été  changé 
inutilement  en  celui  de  Glussopeta- 
luni,  par  Schreber  et  Willdenow.  Au- 
blet  en  a  décrit  deux  espèces,  Goupia 
glabra  et  G.  tomenlosa.  Ce  sont  de 
grands  Arbres  qui  croissent  dans  les 
forets  de  la  Guiane;  leurs  feuilles  sont 
alternes  ,  marquées  d'une  nervure 
principale  un  peu  déviée  de  la  ligne 
médiane  ,  accompagnées  de  stipules 
très-petites;  leurs  tleurs  sont  jaunes  , 
nombreuses,  disposées  en  ombelles 
ou  en  tête  ,  et  supportées  par  des  pé- 
doncules solitaires  et  axillaires.  Le 
bois  du  Goupia  glabra  est  blanc  et 
peu  compacte;  les  indigènes  de  la 
Guiane  en  font  des  pirogues.  (g..n.) 

GOUPIL.  MAM.  L'un  des  vieux 
noms  français  du  Renard.  T'.  Chien. 

(B.) 

^_  GOUPILLON.  poLYP.  Ce  nom  a 
été  donné  par  EUis  au  Seriularla 
Thuja  de  Linné  (pi.  5  ,  fig.  6.  r,  p. 
24,  u.  9)  ainsi  qu'au  Fucus  penl- 
culus  de  Turner;  Polyphysa  As- 
pergillosa,     Lamx.  ,    G  en.,    p.    20, 

lab.    69,    fig.     2-6.     /^.     POLYPHYSE. 

(EAM..X.) 

GOURA.  OIS.  Espèce  du  genre 
Pigeon,   r.   ce   mot.    Vieillot  en    a 


GOC  45i 

luit    le  type  d'un   genre  particulier. 

(nR..z.) 

GOURAMl.  rois.  Et  non  Guraml. 

Espèce  du  genre  Osphronème.  P^.  ce 

mol.  (B.) 

GOURDE.  BOT.  piiAN.  Variété  de 
la  Calebasse,  espèce  du  genre  Cour- 
ge, f^.  ce  mot.  (]i.^ 

GOURGALLE.  crust.  L'un  des 
noms  vulgaires  ,  sur  certaines  cotes 
de  France,  du  Cancer  Pagurus.  (u.) 

GOURGANDINE  mole.  La /'tv///*- 
Meretrtx,  dont  Lamaick  a  fait  le 
genre  Mérétrice  [f^.  ce  motj,  est 
connue  sous  ce  nom  par  les  mar- 
chands. 

La  Gourgandine  striée  ou  Fausse 
Gourgandine  ,  est  peut-être  la  P^enus 
flexuusa  de  Gmelin.  (g.j 

GOURGANE.  bot.  piian.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  la  Fève,  et 
particulièrement  d'une  petite  variété 
fort  tendre,  f^.  Fève.  (b.) 

GOURGOURAN.  mole.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  du  Conus  Barba- 
densls.  (u.j 

GOURNAU.POis.Etnon  Gournan. 
Pour  Gurnau.  F",  ce  mot.  (b.) 

^  •  GOUROU.  BOT.  PHAN.  Dans 
l'herbier  formé  par  Adanson  au  Sé- 
négal ,  on  trouve  le  Pontede/ia  ouata 
de  Beauvois  désigné  sous  ce  nom  de 

p-'^y-^-  (B.) 

*  GOURRAOU.  LOT.  PHAN. 
(Gouan.)  Une  variété  de  Figue  dan? 
les  environs  de  Montpellier.         (b.) 

GOUSOL.  MOEL.  Petite  espèce  de 
Volute  mentionnée  dans  Adanson, 
Voy.auSénég. ,  p.  i34,pl.  9.     (g.)' 

GOUSSE.  Legumen.  bot.  phan. 
On  désigne  plus  particulièrement  sous 
cette  dénomination  le  fruit  de  la  fa- 
mille des  Légumineuses.  Il  est  mem- 
braneux ,  à  deu\-  valves  (rarement 
trois  ou  quatre)-,  à  cordon  pistillaire 
divisé  en  deux  branches  ,  qui  mar- 
chent parallèlement  scr  la  suture  su- 
périeure, de  sorte  que  les  graines  sont 
tontes  attachées  à  cette  suture,  alter- 
n.i'ivoinent  à  l'une  et  à  l'autre  valve. 


/>&,!  GUU 

La  disposition  unilatérale  du  cordon 
pistillaire  dans  un  fruit  pi'esque  tou- 
jours solitaire  ,  est  une  anomalie  qui 
a  porté  le  professeur  De  Caudolle  à 
considérer  celle  simplicité  du  fruit 
dans  les  Légumineuses  ,  comme  ré- 
sultant de  l'avortemcut  habituel  de 
celle  qui  se  trouvait  vis-à-vis  d'elle. 
Cette  opinion  qui,  en  181 5,  n'était 
d'abord  présentée  que  comme  une 
simple  hypothèse  ,  a  été  confirmée 
depuis  par  des  f  lits  trèsremarqiwibles. 
Il  existe  souvent  dans  les  Légumineu- 
ses deux  pistils  plus  ou  moins  soudés 
par  le  bord  le  plus  voisin  du  côté  où 
les  trraines  sent  attachées.  C'est  ce 
que  l'on  observe  fréquemment  dans 
le  Gleditschia  liiacanthos,  et  quelque- 
fois dans  le  Genisla  scopaiia  ;  c'est  ce 
que  Willdenow  a  figuré  dans  sa  des- 
cription du  Cœsalpinla  digy/ia. 

Les  Gousses  sont  le  plus  souvent 
uniloculaires.  Il  y  en  a  de  biloculai- 
res,  c'est-à-dire  qui  sont  divisées  en 
deux  loges  polyspermes  par  une  cloi- 
son longitudinale  ,  comme  par  exem- 
ple dans  les  Astragales.  Les  Gousses 
mulliloculaires  ,  ou  divisées  en  deux 
ou  plusieurs  loges  monospermes  ,  par 
des  cloisons  transversales,  sont  encore 
appelées  Diaphraginaliques  [Phrag- 
migera).  Telles  sont  celles  du  Cassia 
fistula.  Enfin  ,  quelques  Gousses  sont 
lomentacées  ou  articulées,  c'est-à-dire 
divisées  en  deux  ou  plusieurs  loges 
monospermes  ,  par  des  articulations 
transversales.  Willdenow  donnait  le 
nom  particulier  de  Lomentum  à  cette 
sorte  de  Gousse  qui  existe  dans  les 
Hedysarum,  les  Coronilles,  les  Hip- 
pocrepis,  etc. 

On  a  improprement  nommé  Gous- 
ses ,  des  fruits  qui  n'ont  que  des  rap- 
ports extérieurs  avec  ceux  des  Légu- 
mineuses ,  et  qui  sont  des  follicules  , 
des  capsules  ou  des  baies  sèches. 

(G..N.) 

GOUTTE-BLEUE,  moll.  Nom 
vulgaire  et  marchand  du  rolu/a  /iis- 
pidula.  («•) 

GOUTTE-D'EAU,  moll.  Nom 
vulgaire  et  marchand  du  Biilla  Am- 

indla.  («■> 


GOU 
*  GOUTTE-DE-LIN.  bot.  phAK. 
Ij'un  des  noms  vulgaires  de  la  Cus- 
cute. V.  ce  mol.  (b.) 

GOUTTE-DE-SANG.  bot.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  \ Adonis  an- 
nua  ,  L.  Paulel  donne  ce  nom  et  ce- 
lui de  Goutte-de-Lait  à  deux  petits 
Champignons  ou  Lycoperdacées.  (b.) 

GOUTTEUSE,  moll.  Nom  vul- 
gaire et  marchand  du  Strombus  Scor- 
pius ,  espèce  du  genre  Plérocère.  (b.) 

GOUTTIÈRE.  MOLL.  Terme 
employé  en  conchyliologie  ,  pour  in- 
diquer un  sillon  à  l'une  des  extré- 
mités de  l'ouverlurc  d'une  Coquille 
univalve.  f^.  Conchyliologie. 

Ce  nom  est  donné  quelquefois  au 
Murex  biiffuiùiis  de  Linné,  dont  on 
a  fait  un  genre.  (g.) 

GOUTTIÈRE.  INS.  (  Geoffroy.  ) 
Syn.  de  Sylphe  Lire.  V.  Sylpiik. 

fB.) 

GOUVERNEUR,  moll.  Nom 
marchand,  devenu  scientifique,  d'une 
belle  espèce  de  Cône.  (b.) 

GOUYAVE.  BOT.  THAN. Fruit  du 
Gouyavier.  V.  ce  mot.  (g..n.) 

GOUYAVIER.  ois.  Espèce  du 
genre    Gobe- Mouche.    V.   ce    mot. 
(dr.z.) 
GOUYAVIER    ou    GOYAVIER. 

Psidium.  bot.  phan.  Famille  des 
Myrthacées  ,  Icosandrie  Monogynie  , 
L.  Ce  genre  fut  constitué  parTour- 
nefort  sous  le  nom  de  Guaiava  , 
mot  vulgaire  de  l'espèce  principale. 
Linné  ,  adoptant  ce  genre,  lui  subs- 
titua la  dénomination  de  Psidium, 
plus  anciennement  employée  et  uni- 
versellement admise  par  les  bota- 
nistes modernes,  excepté  Gaertner 
qui  a  conservé  le  nom  imposé  par 
Tournefort.  Voici  ses  caractères  d'a- 
près Liudley  etKuuth(JVo('a  Generaet 
Spec.  Plant,  œquincct.  T.  vi ,  p.  1  h2)  : 
calice  supérieur  presque  pyriforme, 
ayant  trois  ou  cinq  lobes  à  son  ori- 
fice lorsqu'il  est  fermé,  profondé- 
ment et  irrégulitrement  fendu  entre 
ses  lobes  lorsqu'il  est  ouvert;  quatre 
ou  cinq  pétales  insérés  sur  le  calice  j 


GOU 

<ilitinlucs  exlrêincinonl  nombreuses  , 
insérées  sans  ordre  sur  le  calice;  an- 
thères l)ilocula[rcs  ,  dcliisceiites  lon- 
gitutlinalenient  ;  ovaire  infère  à  trois 
ou  cinq  lot;es;aiilant  deplacentas  que 
de  loges,  iixés  à  un  a \e central ,  etbi- 

Ï>artiÉlcs  suivant  leur  longueur  (  dans 
e  FsUitum  Calllcjanum ,  l^indl.  ,  les 
lobes  des  placentas  sont  rétlcchis  et 
renferinenl  inlérieiuenienl  les  ovu- 
les) ;  ovules  noinbieux;  un  st^'lo  cl  un 
stigmate  presque  en  tèle;  baie  con- 
tenant d'une  à  cinq  loges  polyspci- 
nies  ;  graines  réniioimes  ,  dont  le  lé- 
gumenl  extérieiu- est  presque  osseux, 
l'intérieur  membraneux  et  marqué  de 
noirpar  la  chalaze;  poinld'albumeu  ; 
l'embryon  arqué  ou  presque  en  spi- 
lale.  Les  genres  de  la  famille  des  Myr- 
thacées  offrent  une  telle  difficulté 
dans  leur  distinction,  et  leur  orga- 
nisation a  été  si  bien  étudiée  en  ces 
derniers  temps  par  Lindley  et  Kunlh, 
qu'il  a  été  nécessaire  d'en  tracer  les 
caractères  minutieusement  d'après  les 
botanistes. 

La  plus  grande  partie  des  Gouya- 
viers  iiabite  l'Amérique  méridionale. 
Ce  sont  des  Arbres  àrameaux  opposés, 
à  feuilles  opposées ,  entières  et  mar- 
quées de  points  glanduleux  ,  à  fleurs 
blanclies  ,  munies  de  deux  bractées  , 
portées  sur  des  pédoncules  axiilaires 
à  une,  à  trois  ou  à  plusieurs  fleurs. 
Parmi  les  espèces  de  ce  genre,  nous 
nous  contenterons  de  déci'ire  suc- 
cinclcmeut  les  deux  suivantes  : 

Ijc  Gouyavier  Poire,  Psidiumpy- 
nfenun  ,  L. ,  vulgairement  Goyavier 
blanc.  Ce  petit  Arbie  s'élève  à  la  hau- 
teur de  cinq  à  six  mètres;  son  tronc  est 
droit  ,  divisé  en  rameaux  quadrangu- 
laires;  ses  feuilles  sont  elliptiques,  ob- 
longues  ,  aiguës  et  pubescentes  en 
dessous.  A  ses  fleurs,  qui  sont  blan- 
ches et  de  la  grandeur  de  celles  du 
Coignassier,  succèdent  des  fruits  de 
la  forme  d'une  poire  et  de  la  grosseur 
d'un  œuf  de  Poule,  jaunes  extérieu- 
rement, rouges,  blancs  ou  verdàtres 
à  l'intérieur ,  contenant  une  pulpe 
succulente  et  charnue  ,  d'une  saveur 
douce ,  agréable  et  parfumée.  Ces 
fruits  ,  qu'on  nomme  Gouyaves  dans 


GRA  463 

les  Antilles  oLi  on  cultive  eu  abon- 
dance l'Arbre  qui  Us  porte,  pas- 
sent dans  le  pays  pour  un  aliment 
très -sain.  On  eu  fait  dos  gelées, 
des  confitures  et  des  pâtes;  elles 
relâchent  lorsqu'elles  sont  parfaite- 
ment mûres;  mais  elles  sont  très- 
astringentes  avant  leur  maturité. 
Quoique  originaire  des  climatschauds, 
le  Gouyavier  se  cultive  assez  facile- 
ment en  Europe  dans  une  terre  subs- 
tantielle, en  le  plaçant  en  été  contre 
un  jnur  exposé  au  midi ,  et  le  conser- 
vant pendant  l'hiver  dans  l'orange- 
rie. On  a  même  réussi  à  le  tenir  en 
pleine  terre  pétulant  toute  l'année 
dans  le  midi  de  la  Provence,  oii  il  a 
porté  des  fruits  et  reproduit  de  nou- 
veaux individus. 

Le  Gouyavier  Pomme  ,  Psidiuru 
pomif'erurn  ,  L. ,  vulgairemeul  Gouya- 
vier rouge  ou  Gouyavier  des  Sa  vannes. 
Cette  espèce  a  de  si  grands  rapports 
avec  la  précédente,  qu'on  la  regarde 
comme  une  simple  variété.  Elle  ea 
diffère  par  ses  feuilles  plus  acumi- 
nées  ,  par  se;;  fruits  moins  gros  ,  plus 
arrondis  ,  remplis  d'une  pulpe  acide, 
plus  rougeâtre  et  moins  agréable  que 
celle  du  Gouyavier  Poire.  Uu  reste,  il 
croît  dans  les  mêmes  contrées  ,  etde 
plus  se  rencontre  aussi  dans  les  Indes-- 
Oi'ientales. 

Kunth  (/oc.  cit.,  p.  i52,  tab.  .'i'iy 
bis)  a  décrit  et  figuré  une  espèce  sous 
le  nom  de  Psidium  dubiuni ,  qui  croît 
dius  les  missions  de  l'Oréiioque,  et 
qui  pourrait  bien  se  rapporter  au 
genre  Myrthc.  Les  ha  bilans  la  nom- 
ment Guayauo.  (g..n.) 

GOYAVIER.  BOT.  priAN.  Pour 
Gouyavier.  f^^.  ce  mot.  (g..n.) 

GRAAB-EL-ZAHARA.  ois.  Nom 
arabe  que  l'on  rapporte  à  une  espèce 
de  Pyrrhocorax  propre  au  noid  de 
l'Afrique.  (dr..z.; 

*  GRABBE.  POIS.  L'un  des  noms 

vulgaires  du  P/ewTOrtec/es  Passer.  V. 
Pleuronecte.  (b.) 

GRACGUS  etGRACCULDS.  ois. 
Syu.  du  Choucas.  V .  Corbeau. 

(DR..Z.) 


454  GRA 

*  GRACILANGIS.  bot.  phan. 
Nom  pioposé  p'ir  Du  Petit -Tiio unis 
(Hisl.  des  Oicliiddes  des  îles  australes 
d'Afr.)  pour  une  Plante  de  son  genre 
-'Ingorcàis  on  y}  ngrœ  eu  m  des  auteurs. 
Cette  Orchidée,  qui,  dans  la  nomen- 
clature linnécnne,  porterait  le  nom 
^'  Jnqiœcum  gracile  ,  croît  dans  l'Ile- 
de-France.  Ses  tiges  florifères,  hautes 
de  trois  dccimèties  ,  s'élèvent  des  ais- 
selles de  plusieurs  feuilles  rubannées, 
ramassées  à  la  base  de  la  Plante  et  ar- 
ticulées dans  la  partie  inférieure  de 
leur  limbe.  Les  fleurs  sont  blanches  , 
petites  et  écaitt'es.  Elle  est  figurée 
(/oc.  67/.,  tab.   76).  (G..N.) 

GRACILIA.  MAM.  C'est-à-dire 
Grêles  Illigcr,  dans  son  Prodrome, 
forme  sous  ce  nom  une  petite  famille 
naturelle  oii  se  classent  les  Mangous- 
tes, Moufettes,  Martes  et  Loutres.  P". 
ces  mots.  (b.) 

GRACILIPÈDES.  ois.  Epithèle 
que  l'on  donne  à  tous  les  Oiseaux  à 
pieds  grêles.  (dr..z.) 

GRACILIROSTRES.  ois.  Oiseaux 
à  bec  grêle.  (dr..z.) 

*  GRACILOPHYLIS.  bot.  phan. 
Du  Petit-Thouars  (Hist.  des  Orchi- 
dées des  îles  australes  d'Afr.)  a  pro- 
posé ce  nom  générico -scientifique 
pour  une  Plante  que  ce  savant  rap- 
porte à  son  genre  Bulbophyllum  ou 
Phyllorchis ,  et  qui  correspond  au 
CYinbidium  de  Swariz.  Cette  Orchi- 
dée ,  qui  serait  appelée  C.  gracile  se- 
lon la  nomenclature  linnéenne  ,  croît 
à  l'Ile-  de -France.  Elle  est  figurée 
(/oc.  c//.,  ta  b.  100).  (G..N.) 

GRACIOLLbot.  phan.  La  variété 
dePoire  ainsi  appelée  est  la  même  que 
le  Bon-Chrétien  d'été.  (b.) 

*  GRACIRRHYCTES  et  GRA- 
CIRRINGES.  POIS.  foss.  Ces  noms 
ont  été  donnés  à  des  dents  fossiles  ,  à 
la  figure  desquelles  ou  trouvait  quel- 
qu'air  de  bec  d'Oiseaux  ou  de  forme 
triangulaire,  et  qui  toutes  paraissent 
avoir  appartenu  à  des  Sélaciens,     (b.) 

GRACULA.  ois.  Que  Laccpède  a 
traduit  parGiacule.  V.  MaïNote. 


GRA 

GRACULUS.  ots.  (Belon.)Syn.dti 
Freux.  J^.  Corbeau.  C'estaussi  ,dans 
Mœhring,  le  synonyme  du  Fou  de 
Bassan  ,  et  dans  Willughby  ,  celui  du 
Wigaud.  V.  Fou  et  Cormoran. 


*  GRADEAU.    pois. 
d'Eau.  K.  ce  mot. 


Pour 


(DR..Z.) 

Gras- 

(B.) 


*GRADIPES.  ois.  (Klein. )Syn.  du 
Hobereau.  ^.  Faucon.  (dr..z.) 

GRA  DOS.  pois.  Nom  vulgaire  par 
lequel  les  pêcheurs  désignent,  dans 
certains  cantons  ,  de  petites  espèces 
d'Ables  et  même  de  Cyprins,  soit 
d'eau  douce,  soit  denier.  (li.) 

GRADUEE.  BOT.  CRYPT.  (  Mous- 
ses.) Nom  proposé  parBeauvois  pour 
désigner  en  fiançais  le  genre  Clima- 
ciuni.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GRAFFA  et  GRAFFE.  MAM. 
Nieremberg,  d'après  Marc-Paul  sans 
doute  ,  désignait  la  Girafe  sous  ce 
nom.  (b.) 

*  GRAIE.  OIS.  Syu.  vulgaire  du 
Freux.  V.  Corbeau.  (dr..z.) 

GRAILLANT,  GRAILLE, 
GRAILLOT.  OIS.  Syn.  vulgaires  de 
la  Coi  bine.  /^.  Corbeau.       (DR..z.) 

*  GRAILLON.  ois.(Salerne.)Syn. 
vulgaire  de  la  Chevêche.  V .  Chouet- 
te. (DR..Z.) 

GRAIN  D'AVOINE,  moll.  Geof- 
froy ,  dans  la  Conchyliologie  des  en- 
virons de  Paris,  pag.  ,55,  a  nommé 
ainsi,  à  cause  île  sa  forme  et  de  sa 
grosseur  ,  une  petite  Coquille  mise 
par  Draparnaud  et  Lainarck  dans  le 
genre  Puppa,  sous  le  nom  de  Puppa 
nucleus.  (d..h.) 

GRAIN  DE  MILLET,  crust.  L'es- 
pèce de  Crustacé  microscopique  à  la- 
quelle Joblot  donne  ce  nom  paraît 
appartenir  au  genre  Cypris.  P'.  ce 
mot.  (b.) 

GRAIN  D'ORGE,  moll.  Nom  vul- 
gaire du  Bulimus  ohscurus  de  Bru- 
guière  et  de  Draparnaud.        (i)..ii.) 

GRAIN  DE  SEL.  moll.  On  nom- 
me quelquefois  ainsi  une  Porcelaine 
fort  commune,  connue  plusprdinai- 


iciiioiit  sous  le  iioia  de  JNciguilo,  Cj- 
p/cea  Fi  tell  us.  (i)..ii.) 

GRAINE,  ^eiiitu.  liox.  l'iiAN.  Ou 
appelle  lie  ce  nom  les  ovules  fécon- 
des. Le  caraclîne  cssenllel  de  la  Grai- 
ne, est  de  eonleiiir,  sous  une  enve- 
loj^pe  géncralcinciU  simple  ,  un  cm- 
lnyon  ou  eorps  organise',    qui    plus 
tard  doit  se  développer  pour  repro- 
duire un  nouveau  Végétal.  Les  Grai- 
ncssont  loujoius  renl'ennéesdans  l'in- 
îérieur   d'un  péricarpe;  jauuiis  elles 
n'eu  sont  dépourvues.  Aussi  ,  :ous  les 
Ijutauistcs  s'accordcnl-ils aujourd'hui 
^ur  ce  point,  qu'il  n'oxistepasdc  Grai- 
nes nues  ,  c'est-à-dire  de  Graines  pri- 
vées de  péricarpe.  Mais  ce  dernier  est 
quelquefois  si  mince,  si  peu  distinct 
ou  tellement  soudé  avec  la  suiface 
externe  de  laGi'aine,  qu'il  est  difficile 
de  l'en  distinguer;  c'est  dans  ce  cas 
que  Linné  et  nue  foule  d'autres  bo- 
tanistes ont  élit  que  les  Graines  étaient 
nues;  comme  dans  les  Graminées,  les 
Cuiéracécs  ,  les  Atrlplicécs  ,  les  Om- 
bellifères  ,  les  Labiées  ,  etc.  Mais  si 
l'on  examine  l'ovaire  à  l'époque  de  la 
fécondation  ,  on  verra  que  l'ovule  qui 
est  le  rudiment   de   la  Graine ,   est 
renfermé  dans  une  cavité  dont  il  est 
fort  distinct.  La  Graine  est  formée  «e 
(Icuv  parties  :   l'une  est   nue  mem- 
brane qui  la  lecouvre  extérieure  ment 
et  qu  ou  nomme  tégument  propre  de 
la  (iraiue  ou  Epispenne  ;  l'autre  est 
tyule  la  partie  contenue  dans  l'épi- 
sperme,  et  se  nomme  Vylmandc  Toute 
Graine  est  constamment  attachée  à  la 
paroi  interne  du  péricarpe,  de  ma- 
nière que  lorsqu'elle  vient  à  s'en  dé- 
tacher,  elle  oflVc  une  petite  cicatrice 
qui  indique  le  point  au  mojen  <lu- 
quel  elle  était  lixée.   Ce   point  ,  qui 
marque  la  base  de  la  Graine ,  a  reçu 
le  nom  de  Ilile  ou  ombilic.  Quelque- 
fois il  est  petit  et  difficile  à  distinguer 
du  reste  de  la  surface  de  l'épisperme  ; 
dans  quelques  genres,  au  contraire  , 
il  forme  une  cicatrice  bien  apparente 
et  parfois  très-large  ,  qui  se  distingue 
par  une  couleur  différeulc  de  celle  du 
tégument  propre.  Ainsi ,  dans  le  Mar- 
ronnier d'Inde,  le  bile  est  fort  large  et 


GilA  -»>:> 

sa  couleur  terne  et  blanchAtrc  se  dis- 
tingue facilement  de  l'épisiierme  qui 
est    brillant    el     d'une    belle    teinte 
biune.  C'est  par  le  bile  que  les  vais- 
seaux  nourriciers  passent   du  péri- 
caipc  dans  la  (Trame   à   Ira  vins  son 
tégument  propre.  Veis  la  partie  cen- 
trale  ou   sur  les  cotés    du    bile,  or. 
aperçoit   une   très-petite  ouveituic  , 
par  laquelle    entrent    les    vaisseaux 
nourriciers  du  péricarpe,  on  la  nom- 
me Oniphalode.  Quelquefois  ces  vais- 
seaux ,  au  lieu  de  percer  l'épisperme 
directement,  rampent  entre  les  deux 
feuillets  qui  le  constituent,  et  forment 
un  faisceau  ou  ligne  saillante  qu'on 
appelle  Raphé  ou   P'asiducle-,    et  le 
p.)int  intérieur  par  lequel  le  vasielucle 
perce  la  paroi  interne  de  l'épisperme, 
a  reçu  le  nom  de  Chalaze  ou  à'Orn- 
hilic  interne.  Ces  parties  s'observent 
tiès-facilemcnt  dans  les  Graines  des 
Orangers. 

Outre  l'omphalode  dont  nous  ve- 
nons de  parler  tout  à  l'heure,  le  té- 
gument propre  de  la  Graine  ollre  en- 
core assez  fréquemment  une  autre  ou- 
verture à  laquelle  l'habile  iconogra- 
phe Turpin  a  donné  le  nom  de  Mi- 
cropjle.  Cette  ouverture  se  trouve  en 
général  près  du  bile  ,  et  toujours  di- 
rigée vers  le  stigmate.  On  pense  assez 
généralement  que  c'est  par  elle  que 
le  fluide  fécondant  arrive  j  usque  dans 
les  ovules.  En  eft'et,  c'est  vers  ce  point 
que  viennent  aboutir  les  faisceaux  de 
vaisseaux,  désignés  sous  le  nom  de 
Curduns  pistlîlaires.  L'amande  est  tou- 
te la  partie  d'une  Graine  qui  se  trouve 
contenue   dans  l'intérieur  de    l'épi- 
sperme. On  n'a  pas  encore  pu  décou- 
vrir de  communication  vasculaire  en- 
tre ces  deux  parties  ,  quand  la  Graine 
est  parvenue  à  son  état  parfait  ele-  ma- 
turité. Mais  dans  les  premiers  temps 
de  la   formation  de   l'embryon  ,    les 
vaisseaux  du  placenta  connnuniquent 
avec  l'amande  ,  à  travers  le  tégument 
propre.  Tantôt  c'est  l'embryon   seu! 
qui   forme  l'amande  ;    tantôt,   oiitri; 
l'embryon  ,  elle  se  compose  encore' 
d'un  autre  corps  qu'on  nonnne  Eii^a- 
sper/ne.  Rien  de  plus   facile  que  de' 
distinguer  ces  dcu>:  organes.   L'eui- 


4r)6  GRA. 

bryon  ,  en  effet ,  est  un   corps  orga- 
nisé, offrant  dé']h  ,  mais  à  l'elnt  rudi- 
mentairc,  une  racine  ,  une  tige  ,  des 
feuilles,  etc.,  qui  se  développent  par 
l'effet  de  la  germination.  L'endosper- 
me  ,   au  contraire  ,  est   en   quelque 
sorte  un  corps  inorganique,  une  masse 
de  tissu  cellulaiie,  dans  laquelle  on 
n'aperçoit  aucune  trace  de  vaisseaux, 
et  qui,  loin  de  se  développer  et  de 
prendre    de    l'accroisiement   par    la 
germination,   diminue  à  cette   épo- 
que ,   et  finit   même  par  disparaître 
entièrement.  Il  est  inutile   de   con- 
naître la   position  respective  de   ces 
deux  organes,  pour  arriver  plus  fa<- 
cilement  à  leur  distinction.  Quelque- 
fois l'embryon  est  complètement  le- 
couvert  par  l'endosperme,   de  sorte 
que  l'amande  se  présente  sous  l'as- 
pect d'une  masse  de  tissu  cellulaire. 
Dans  ce  cas  ,  il    faut  nécessairement 
fendre  l'endosperme  pour  découvrir 
Tembryon.  C'est  ce  qui  forme  l'em- 
bryon inlraire.  D'autres  fois  ,  au  con- 
traire, 1  embryon  est  simplement  ap- 
pliqué sur  l'un  des  côtés  de  l'endo- 
sperme, et  on  dit  alors  qu'il  est  ex- 
traire Comme  l'endosperme  et  l'em- 
bryon ont  l'un  et  l'autre  été  l'objet 
d'un  article  spécial ,  nous  renvoyons 
à  ces  deux  mots  pour  les  détails  qui 
les  concernent.  V.  Embryon  et  En- 

DOSPERME. 

La  position  des  Graines  et  surtout 
leur  direction  relativement  à  l'axe  du 
péi  icarpe  ,  sont  importantes  à  consi- 
dérer, surtout  quand  ces  Graines  sont 
en  nombre  déterminé.  Elles  fournis- 
sent alors  d'excellens  caractères  pour 
la  classification  naturelle  des  Végé- 
taux. Ainsi  ^  une  Graine  fixée  par  sa 
base,  même  au  fond  du  péricarpe  ou 
d'une  de  ses  loges  ,  quand  il  est  mul- 
tiloculaire,  et  dont  elle  suit  plus  ou 
moins  bien  la  direction  ,  est  dite 
dressée  ;  comme  ,  par  exemple  ,  dans 
toute  la  famille  des  Synanthérées.  On 
dit  au  contraire  qu'elle  est  renversée  , 
quand  elle  est  attachée  au  souimet  de 
la  loge  ,  dans  les  Dipsacées  par 
exemple.  Si  la  Graine  est  attachée  un 
peu  sur  les  côtés  de  la  base  ou  du 
somn)et  de  la  loge,  dont  elle  suit  la 


GRA 

direction ,  on  dit  dans  le  premier  cas 
qu'elle  est  ascendante ,  et  dans  le  se- 
cond, qu'elle  est  suspendue.  Enfin, 
on  api)lique  aux  Graines  le  nom  de 
péritropes  ,  quand  elles  sont  horizon- 
tales ,  relativement  aux  parois  du  pé- 
ricarpe On  distingue  dans  une  Graine: 
i'  sa  base,  qui  est  constamment  re- 
présentée par  le  bile  ou  point  d'atta- 
che; 2"  son  sommet,  qui  est  le  point 
diamélialcment  opposé  à  la  base;  3' 
ses /'aces. 

Quand  une  Graine  est  comprimée, 
celle  de  ses  deux  faces  qui  regarde 
l'axe  du  ]iéricarpe  ,  porte  le  nom  de 
face  proprement  dite  ;  l'autre ,  qui  est 
tournée  du  côté  des  parois  du  péri- 
carpe, celui  de  dos.  Le  bord  de  la 
Graine  est  représenté  par  le  point  do 
réunion  enire  la  face  et  le  dos. Quand 
le  bile  est  situé  sur  un  des  points  du 
bord  de  ta  Graine,  elle  est  dite  com- 
primée. On  dit  au  contraire  qu'elle  est 
déprimée,  quand  le  bile  se  trouve  sur 
la  face  ou  sur  le  dos. 

On  doit  à  Dutrochet  des  recherches 
fort  curieuses  sur  la  formation  suc- 
cessive des  diverses  parties  de  la 
Graine  et  spécialement  de  l'embryon. 
Cet  organe  ne  se  montre  pas  immé- 
diatement après  la  fécondation.  Quel- 
quefois il  ne  commence  à  se  distin- 
guer que  trente  à  quarante  jours  après 
cette  époque.  C'est  communément 
sous  la  forme  d'une  petite  vésicule 
qu'il  apparaît.  Celte  vésicule  est  en- 
veloppée ou  contenue  dans  une  masse 
comme  celluleuse  ,  qui  tantôt  dispa- 
raît entièrement  par  suite  de  l'ac- 
cioissement  de  1  embryon  ;  tantôt 
forme  autour  de  lui  un  corps  acces- 
soire, destiné  à  le  nourrir,  et  quon 
nomme  eiidosperme.  Dutrochet  est 
porté  à  considérer  l'endosperme  , 
quand  l'embi-yon  est  intraire,  comme 
une  enveloppe  séminale  particulière, 
dont  les  paiois  sont  devenues  paren- 
chymateuses.  Quand  l'embryon  est 
extérieur  ,  tantôt  l'endosperme  est 
formé  par  un  organe  particulier,  sorte 
d'accessoire  de  l'embryon  ,  auquel 
l'auteur  donne  le  nom  d'IIjpostate , 
tantôt  par  un  placenta  qui  sert  à 
nounir   l'embryon.    Il   résulte  de  là 


GRA 

que  l'cndospernie  n'est  pas  priiniti-^ 
veinent  un  organe  partout  identique, 
et  que  son  origine  est  l'orl  dillcrenie 
dans  un  grand  noFubre  Je  Vt'i,'élaux. 
Doit-on  doiuier  le  nom  de  Graines 
aux  oiganes  reproducteurs  des  Plan- 
tes aguuies  ou  cryptogames,  telles 
Îue  les  Fougères,  les  Mousses,  les 
lianipignous ,  les  Algues  ,  etc.?  Nous 
ne  le  pensons  pas.  Eu  eilèt,  le  carac- 
tère essentiel  de  la  Graine  ,  celui  qui 
la  constitue  réellement ,  c'est  de  con- 
tenir un  embryon  ,  c'est-à-dire  un 
corps  organisé  ,  devant  reproduire  uu 
nouveau  Végétal ,  et  offrant  déjà  à  l'é- 
tat rudinientaire  les  parties  essentiel- 
les qui  doivent  le  constituer.  C'est 
par  ce  caractère  que  les  Graines  se 
distinguent  des  bourgeons  et  des  bul- 
billcs  ,  qui  jouissent  également  de  la 
faculté  de  reproduire  de  nouveaux 
individus.  Mais  les  organes  repro- 
ducteurs des  aganies  ,  ou  les  Sporu- 
/es ,  im  renferment  pas  d'embryon; 
ils  reproduisent ,  il  est  vrai ,  de  nou- 
veaux individus  ,  mais  à  la  manière 
des  gemmes  et  des  bulbilles.  On  doit 
donc  plutôt  les  assimiler  à  ces  der- 
niers ,  que  les  considérer  comme  de 
véritables  Graines.  P^.  Cryptoga- 
mes, (a.  b.) 

Le  mot  Graine  a  souvent  été  em- 
ployé comme  nom  propre  avec  quel- 
que épitbète  caractéristique  pour  dé- 
signer diverses  Plantes  ou  leurs  fruits} 
ainsi  l'on  a  appelé  : 

Graine  d'amour  ,  leGrémil  oflSci- 
nal  et  le  Sota/ium  Pseudo-Capsicum. 

*  Graine  d'Ambrettk  ,  l'Hibiscus 
Àhdmoschus  dont  on  faisait  autrefois 
un  grand  usage  en  la  mettant  dans 
la  poudre  dont  on  chargeait  les  che- 
veux. 

Graine  d'Anse  ,  qu'on  a  eu  tort 
d'écrire  Graine  de  Lance,  les  aman- 
des de  V Omphalea  diandra ,  qui  croît 
le  long  des  golfes  ou  anses  sur  les  ri- 
vages de  la  mer  ,  aux  Antilles. 

Graine  d'Avignon,  Graine  jau- 
ne ou  Grenette  ,  le  fruit  du  Rham- 
nus  infectorius. 

*  Graine  de  Baume,  le  fruit  de 
y.lmyris  Opobalsamiim. 


GRA  457 

Graine  DE  Canarie  ou  de  Cana- 
ris ,  la  semence  de  l'Alpisfe. 

(> raine  en  coeur  ,  le  Curispermum 
hjssopifulium . 

Graine  a  dartres,  la  Graine 
du  Cassia  testa  et  du  Vatcria  guia~ 
nensis. 

Graine  d'écarlate,  la  petite 
galle  que  produit  le  Que/eus  eue- 
cifeia. 

Graine  de  Girofle,  le  fruit  d'un 
Aniome  et  la  graine  du  Myrlus  Pi- 
menta. 

Graine  jaune,  V.  Graine  d'Avi- 
gnon. 

■*  Graine  kermesievne  fC.  Bau- 
hin),  le  fruit  du  Myrte  de  Tareute, 
variété  du  Myrte  commun. 

Graine  de  Lance  ,  pour  Graine 
d'Anse.  K.  ce  mol. 

*  Graine  Macac^ue,  \cMatuubea. 
d'Aublet  et  le  Mtiastuma  lœi'igata. 

Graine  des  Moluques  ou  de  Til- 
l>Y ,  le  Croton  Tiglium. 

Graine  de  Musc  ou  hiusquée  , 
\ Hibiscus  Abelmosclius. 

Graine  d'Oiseau,  l'Alplsle  et  le 
Millet. 

*  Graine  orientale  ,  le  Ménis- 
perme. 

Graine  de  paradis  ,  un  Amome 
qu'on  emploie  dans  l'Inde  pour  les 
ragoûts  et  pour  filsifier  le  Poivre. 

Graine  perlée,  le  Grémil  offi- 
cinal. 

Graine  de  Perroquet  ,  le  Cartha- 
mus  tinctorius. 

Graine  de  Perruche  ,  le  Celtis 
micranllius  selon  Richard  père. 

Graine  de  PsYLLioN,  la  semence 
du  Piantago  Psyllium,  qu'on  emploie 
dans  le  blanchissage  des  n  ousselines 
et  dentelles. 

Graine  de  Réglisse,  V  Jbrusprc- 
catorius  à  Saint-Domingue. 

*  Graine  royale  (  Mesué  )  ,  le. 
Ricin  commun. 

Graine  a  Tatous,  l'Amajova  à  la 
Guiane. 

Graine  de  Tilly.  /^.Graine des. 

MoLlQUES. 

*  Graine  tinctoriale  ,  même 
chose  que  Graine  d'Ecarlate,  f^.  ce, 
mot. 


GuAiNB  DE  TuRQuiK  ,  le  Maïs. 
Gkaine  a  Vers  ,  le  Chénopode 
authelinentique  à  la   Guiane,    selon 
Richard  père  ,  et  le  Semen-Conlia. 

*  Graink  verte  (  Aviccnne),  l'a- 
mande du  Pistachier,  (k.) 

GRAIN  ES  FOSSILES,  bot.  crypt. 
K.  Carpolitiie. 

GRAINETTE.  bot.  phan.  Même 
chose  que  Graiue  d'Avignon,  y.  ce 
mot,  (b.) 

*  GRAINS  DE  MURE.  bot.  crypt. 
{^Champignons.'^,  Genre  formé  par  Pau- 
let  pour  des  Plantes  fongueuses  et 
membraneuses  ,  d'une  chair  ferme  , 
etc.,  etc.  Conmient  une  Plante  fon- 
gueuse peut-elle  être  membraneuse  , 
et  avoiràla  fois  une  chair  quelconque? 
Ce  genre ,  aux  c'^ractères  duquel  il  est 
conséqueinment  impossible  de  rien 
comprendre  ,  renferme  des  Oreillet- 
tes rouges  et  des  Godets  crotiniers  ! 

(B.) 

*  GRAINS  DE  ROSAIRE,  échin. 
Ce  nom  a  été  donné  par  d'anciens 
auteurs  à  des  articulations  fossiles  de 
la  colonne  des  Crinoïd^s  ou  Encri- 
nes.  V.  Crinoïde.  (iiAM..x.) 

GRAINS  DE  SEL.  min.  Nom  vul- 
gaire, parmi  les  lapidaires,  de  très- 
petits  Diamans  bruts  globulifornies. 

(B.) 

GTJAINS  DE  ZELIN  ou  POIVRE 
D'ETHIOPIE.  BOT.  PHAN.  Les  grai- 
nes de  V  U varia  odorata.  [a.) 

GRAINZARD.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Sarcelle  d'été.  P^.  Canard. 

fDR.Z.) 

GRAISSANE.  BOT.  PHAN.  Variété 
de  Figues  fort  estimée  dans  le  midi 
de  la  France,  particulièrement  en 
Provence.  (b.) 

GRAISSES.  zooL  chim.  On  a  dé- 
signé sous  ce  nom  toutes  les  substan- 
ces grasses  extraites  du  corps  des  Ani- 
maux et  dont  la  fluidité  varie  entre 
25  à  4o  degréi.  Cette  déteriuination 
est  inexacte,  puisque  la  Graisse  de 
l'Homme  est  toujours  fluide  au-des- 
sus seulement  de  i5  à  17  degrés.  La 
nature  chimique  des  Graisses  ne  dif- 


GRA 

férant  aucunement ,  si  ce  n'est  par  la 
proportion  de  leure  principes  immé- 
diats ,  de  celles  des  huiles  ,  du  beur- 
ic,  de  la  cire  et  autres  corps  gras; 
nous  I  envoyons  à  ce  dernier  mot  pour 
traiter  de  leur  histoire  chimique  sur 
laquelle  Chevreul  a  ,  dans  ces  der- 
niers temps,  jeté  tant  de  lumière. 
/^.  Gr.vs  (corps).  La  solidité  plus  ou 
moins  grande  des  Graisses  en  a  dé- 
terminé les  distinctions  et  leur  a  fait 
appliquer  dlfférens  noms  particulieis. 
Ainsi  ,  les  Graisses  de  Porc ,  de  Mou- 
Ion  ,  de  Bœuf,  etc.  ,  sont  nommées 
Axonge,  Saindoux,  Suif,  etc.  Les 
Animaux  vertébrés  semblent  être 
seuls  pourvus  de  cette  sorte  de  corps 
gras  ,  ou  du  moins  on  n"a  pas  cher- 
clié  à  les  comparer  dans  les  diverses 
classes  d'Animaux.  Les  Graisses 
d'Homme  ,  de  Porc  ,  de  Mouton  ,  de 
Bœuf,  de  Jaguar  et  d'Oie,  ont  seules 
été  étudiées  avec  soin.  Ces  Graisses, 
à  l'élal  de  pureté,  sont  en  général 
incolores;  celles  de  l'Homme  et  du 
Jaguar  sont  colorées  en  jaune  par  un 
principe  soluble  dans  l'eau.  L'otieur 
de  certaines  Graisses  est  due  à  la  pré- 
sence d'Acides  volatils  récemment 
découverts  par  Chevreul  ,  et  qu'il  a 
nommés  Acides  hircique,  capriquc  , 
etc.  La  fusibilité  des  Graisses  est  va- 
riable ;  elle  dépend  de  la  quantité  de 
Stéarine  et  d'Eiaïne  qui  la  consti- 
tuent. Celle  de  l'Homme  ,  à  l'état  de 
santé  ,  se  prend  en  masse  à  i7'',o  ceu- 
tigr.  ;  dans  certaines  maladies  aiguës  , 
elle  est  beaucoup  moins  concrète.  Les 
Graisses  de  Porc  et  d'Oie  se  figent  à 
56  ou  27";  celle  du  Jaguar  à  29**, 5  ; 
dans  le  Bœuf,  à  Sg"  ;  enfin  ,  le  suif 
du  Mouton  se  fige  tantôt  de  07  à  39°, 
tantôt  de  4o  à  4i°. 

Les  Graisses  sont  très-susceptibles 
de  saponification;  exposées  à  l'air  et 
à  la  lumièi-e,  elles  acquièrent  de  l'a- 
cidité et  une  odeur  piquante  connue 
sous  le  nom  de  Rance.  On  les  em- 
ploie principalement  à  l'éclairage,  a 
la  fabrication  du  Savon,  comme  ali- 
ment, et  comme  préparations  phar- 
maceutiques. (G..N.) 

GRAISSET.  BEPT.  lîATK.  L'un  des 


GRA 

noiuo  vulgaiics  de  la  Ruinclte  vei  (c. 
f^.  RAiNi:TTr..  (b.) 

GHAISSON.  rois.  L'un  tles  noms 
du  Hareng  sur  les  côtes  ïeplcntrio- 
uales  de  la  France.  (u.) 

GRALL/E.    OIS.   T^ .   Grallf.s  et 

KCUASSIEKS. 

GRALLARIE.  ois.  Espèce  du 
genre  Fourmilier.  Vieillot  fait  de 
celte  espèce  le  type  de  son  genre  Gral- 
laria.  /^.  Fourmilier.  (dr..z.) 

GRALLES.Y;/a//a/6)AC5.  ois.  Cet  or- 
dre, le  treizième  de  la  méthode  de  Tein- 
niinck,  a  pouricaractèrcs  :  pieds  grê- 
les, longs  ,  dépourvus  de  plumes  au- 
dessus  du  genou  dans  un  espace  plus 
ou  moins  étendu;  trois  seulement  ou 
trois  doigts  dessous  et  un  derrière  , 
celui-ci  ae  niveau  avec  les  autres  ou 
articulé  un  peu  plus  haut.  La  forme 
du  bec  est  assez  variée  ;  elle  est  le  plus 
souvent  droite,  en  cône  très-allon- 
gé et  comprimé  ,  rarement  plate,  dé- 
primée. Les  ornithologistes  systé- 
matiques avaientaussi  consacré  cet  or- 
dre qui  renferme  beaucoup  de  genres, 
mais  généralement  peu  nombreux 
en  espèces,  ce  qu'il  faut  rapporter 
principalement  à  la  variation  éton- 
nante 'le  la  forme  du  bec  La  prc- 
mièie  famille  des  Gralles  renferme 
ceux  qui  n'ont  que  trois  doigts;  ils 
sont  répartis  en  six  genres ,  savoir  : 
Odicnème  ,  Sanderling  ,  Falcinclle  , 
Echasse  ,  Huîtrier  et  Pluvier.  Les 
genres  Vanneau  ,  Tourne-Pierre  , 
Grue  ,  Courlan  ,  Héron  ,  Cigogne  , 
Bec-Ouvert,  Ombrette,  Flammant  , 
Avocelte,  Savacou,  Spatule,  Tantale, 
Ibis,  Courlis,  Bécasseau,  Chevalier, 
Barge  ,  Rhyuchée,  Caurale  ,  Râle, 
Gallinule  ,  jacana  et  Talève,  dont  les 
espèces  ont  toutes  quatre  doigts,  for- 
ment la  seconde  famille.  Tous  ces  Oi- 
seaux ont  des  habitudes  à  peu  près 
communes ,  et  à  l'exception  d'un 
très-petit  nombre  qui  sont  en  quel- 
que sorte  omnivores,  tous  ne  se  nour- 
rissent que  d'Insectes  aquatiques,  de 
Mollusques,  de  Poissons  et  de  Rep- 
tiles, lorsque  les  dimensions  et  la 
consistance   du  bec  le  leur  pcrmet- 


GRA 


459 


lent;  ils  ont  les  ailes  longues  el  pro- 
pres conséquemnient  aux  longs  voj/a- 
ges  qu'ils  ont  l'habitude  d'enlrepreu- 
drc  ,  surtout  aux  deux  époques  des 
changemens  principaux  de  saisons. 
Ces  voyages  sont  déterminés  chez 
la  plupail  des  Gralles  par  le  besoin 
de  nounituro  qu'ils  ne  trouvent  que 
dans  une  tcmpéraUue  tempérée;  eu 
effet,  comment,  avec  la  faiblesse  de 
leur  bec  ,  pourraient-ils  chercher  les 
Vermisseaux  au  sein  d'une  vase  que 
la  gelée  aurait  recouverte  dune 
croûte  impénétrable?  Dans  la  saison 
rigoureuse  aussi ,  les  Reptiles  en- 
gourdis ne  se  montrent  plus  à  la  sur- 
face du  sol  ,  et  l'Oiseau  qui  s'en 
nourrit  doit  suivre  en  quelque  sorte 
pas  à  pas  le  rayon  qui  réveille  la  na- 
ture ou  la  tient  à  l'abri  d'un  repos 
forcé.  Les  marais  fangeux  ,  les  bords 
des  lacs  et  des  rivières  ,  les  côtes  soûl 
les  endioitsou  s'arrêtent  les  Gralles  ; 
ils  y  séjournenl  plus  ou  moins  long- 
temps selon  l'abondance  de  la  nour- 
riture ou  la  marche  plus  ou  moins 
rapide  de  la  saison;  ils  voyagent  or- 
dinairement en  troupes  ,  et  chacune 
composée  d'espèces  du  même  âge , 
les  vieux  précèdent  les  autres  de  plu- 
sieurs jours  ;  dans  le  vol ,  ils  tiennent 
toujours  les  jandjes  étendues  en  ar- 
rière ;  dans  la  marche  ils  apportent  , 
suivant  le  rapport  de  la  longueur  des 
doigts  avec  celle  du  tarse  ,  ou  beau- 
coup  de  gravite  ou  une  vitesse  extrê- 
me ;  tous  sont  rusés  el  sauvages;  ils 
se  laissent  diflicilemenl  approcher. 
Chez  plusieurs  d'entre  eux  la  mue  est 
double;  elle  change  périodiquement 
les  couleurs  du  plumage,  ce  qui  n'a 
pas  peu  contribué  à  jeter  de  la  con- 
fusion dans  les  divisions  spécifiques  j 
chez  d'autres  elle  n'a  lieu  qu'une  fois 
Tannée,  et  dans  ce  cas,  les  jeunes 
mettent  un  temps  beaucoup  plus 
long  à  se  revêtir  de  la  robe  lies  adul- 
tes. (DR..Z.) 

GRALLIPÈDES.  ois.  (  Vander- 
stegen  de  Putte.  )  Syn.  d'Echassiers. 
V.  ce  mol  et  Gralles.  (dr..z.i 

GRALLINE.  GralUna.  ois.  Genre 
établi  par  Vieillot  pour  y  placer  la 


46o  GRA 

seule  espèce  connue  qui  existe  au  Mu- 
séum de  Paris.  Les  caractères  assi- 
gnés à  ce  genre  sont  :  bec  droit  et  lé- 
gèrement convexe  en  dessus;  man- 
aibule  supérieure  un  peu  courbée 
vers  le  bout  et  écliaucrée  ;  l'inférieure 
entière;  les  narines  arrondies;  tar- 
ses longs  :  quatre  doigts  ,  trois  devant 
et  un  derrière  ;  l'ongle  postérieur 
très-crochu  et  robuste  ;  les  antérieurs 
Irès-pelits  et  grêles  ;  deuxième  et 
troisième  rémiges  les  plus  longues. 
Gralline  noire  et  blanche  , 
Grallina  melanoteuca  ,  Vicill.  Parties 
supérieures  noires  ainsi  que  la  gorge, 
le  haut  de  la  poitrine  et  l'extrémité 
de  la  queue;  parties  inférieures, 
sourcils  ,  côtés  du  cou  ,  croupion , 
une  large  bande  sur  les  ailes,  origine 
de  la  queue  dun  blanc  pur  ;  bout  du 
bec  et  pieds  uoii's.  Taille,  onze  pou- 
ces. La  femelle  a  la  gorge  et  le  front 
blancs.  CetOiseaua  été  rapporté  de  la 
Nouvelle-Hollande;  ses  mœurs  et  ses 
habitudes  sont  entièrement  ignorées. 

(DR..Z.) 

GRAMALLA.  «ot.  phan.  L'E- 
cluse cite  ce  motcounneetnployédans 
le  Décan  pour  désigner  la  Casse  des 
boutiques.  (b.) 

•  GRAME.  LOT.  PHAN.  Mot  dé- 
rivé de  Gramen ,  vieux  nom  fran- 
çais des  Céréales ,  encore  employé 
dans  quelques  cantons  de  la  France 
méridionale,  particulièrement  en  Pro- 
vence, (b.) 

GRAMEN.  BOT.  PHAN.  Ce  nom  , 
employé  par  les  anciens  ,  et  adopte 
par  les  botanistes  modernes  ,  est  au- 
jourd'hui remplacé  par  celui  de  Gra- 
minées. P^.  ce  mot.  (b.) 

GRAMINÉES.  Gramineœ.  bot. 
PHAN.  L'une  des  familles  les  plus  na- 
turelles du  règne  végétal  ,  et  qui  se 
compose  de  cette  foule  de  Plantes 
que  l'on  désigne  le  plus  communé- 
ment sous  les  noms  d'Herbe ,  de  Cé- 
réales  et  de  Gramens.  L'importance 
des  Plantes  qui  la  composent ,  les  par- 
ticularités qu'elles  offrent  dans  leur 
^organisation  ,  les  discussions  dont  el- 
les ont  été  l'objet,  nous  engagent  à 
donner  à  cet  article  plus  de  dévelop- 


GRA 

pemens  qu'aux  autres  articles  de  fa- 
milles déjà  traités  dans  cet  ouvrage. 

%  P''.   Caractères  généraux  de  la  fa- 
mille des  Graminées. 

Les  Graminées  sont  généralement 
des  Plantes  herbacées,  annuelles  ou 
vivaces.  Leur  tige  a  reçu  le  nom 
spécial  da  Chaume;  il  est  cvlinihi- 
que,  rarement  comprimé,  fastuleux 
ou  plein  ,  et  oflVant  de  distance  eu 
distance  des  nœuds  solides.  C'est  de 
chacun  de  ces  nœuds  que  partent  les 
feuilles;  elles  sont  alternes  et  engai- 
nantes à  leur  base.  Leur  gaînc  ,  q'ie 
l'on  peut  considérer  comme  un  péiiole 
très-dilaté,  est  fendue  dans  toute  sa 
longueur;  elle  offre  à  son  point  de 
jonction  avec  la  base  de  la  feuille  une 
sorte  de  petit  collier  membraneux  ou 
formé  de  poils  ,  el  qu'on  nomme  col~ 
lure  ou  ligule.  Les  tleurs  offrent  dif- 
férens  modes  d  infloiescence ,  dont 
les  deux  principaux  sont  l'épi  et  la 
panicule.  Elles  sont  ordinairement 
hermaphrodites  ,  tantôt  unisexuées  , 
monoïques,  dioïques  ou  polygames. 
Ses  fleurs  sont  »anlôt  solitaires,  tan- 
tôt réunies  plusieurs  ensemble  et  for- 
mant de  petits  groupes  auxquels  on 
donne  le  nom  à'épillets.  A  la  base  de 
chaque  épillet,  on  trouve  la  lépicène, 
généralement  formée  de  deux  écail- 
les, rarement  d'une  seide  ;  plus  ra- 
rement elle  manque  tout-à-fait;  elle 
est  commune  à  une  ,  deux  ou  à  un 
plus  grand  nombre  de  tleurs  ,  portées 
sur  un  axe  commun.  Chaque  fleur 
hermaphrodite  se  compose  de  la  glu- 
rne ,  de  la  glumelle  ,  des  étamines  et 
du  pistil  :  i"  la  glume  est  formée  de 
deux  valves  opposées  l'une  à  l'autre, 
généralement  roulées  et  dont  l'une 
extérieure  ,  plus  grande  et  plus  épais- 
se ,  embrasse  l'autre  qui  est  plus  in- 
térieure et  plus  mince.  La  valve  ex- 
terne ,  qui  est  souvent  carénée  ,  est 
tantôt  mutique  à  son  sommet  ,  tantôt 
terminée  par  une  arête  ou  une  soie, 
quelquefois  par  plusieurs  arêtes  ou 
plusieurs  soies;  2°  la  glumelle  se 
compose  en  général  de  deux  petites 
paléoles  d'une  forme  très -variée  , 
minces  ou  épaisses,  glabres   ou   vc- 


GRA 

lues  ,  rapprochées  l'une  contre  l'au- 
tio  et  placées  sur  la  lace  de  l'ovaire 
opposée  au  ï^illon  ;  quehiuei'ois  elles 
inanqucnl  enticrenienl,  a'autres  lois 
on  ne  trouve  qu'une  seule  paléole; 
5°  le  nombre  (ies  élaniiues  est  lorl 
variable.  jDn  en  compte  une,  deux, 
trois  ,  six  ,  ou  un  grand  nombre.  Mais 
le  nombre  trois  est  celui  qui  se  pré- 
sente le  plus  souvent.  Les  filets  sont 
capillaires  ;  les  anthères  sont  termi- 
nales, ordinairement  bifurquées  à 
leurs  deux  extrémités;  elles  sont, 
ainsi  que  les  paléolcs  de  la  glumelle, 
insérées  sous  l'ovaire;  4"  1  ovaire  est 
globuleux  ou  allongé  ,  sessilc  ,  à  une 
seule  loge,  contenant  un  seul  ovule. 
Les  sl>les  sont  ordinairement  au 
nombre  de  deux:  quelqucfoison  n'en 
trouve  qu'un  seul  qui  se  bifurque 
vers  sa  pai lie  supérieure;  plus  rare- 
niant  il  n'en  existe  que  trois.  Le  nom- 
bre des  stigmates  est  le  même  que 
celui  des  styles  ou  des  divisions  du 
style.  Ils  sont  ordinairement  compo- 
sés de  poils  glanduleux  et  barbus, 
tantôt  formant  une  sorte  de  petit  pin- 
ceau, tantôt  ressemblant  à  une  plu- 
me. Le  fruit  est  une  cariopse,  très- 
larement  un  akène  ,  tantôt  nu  ,  tantôt 
enveloppé  dans  les  écailles  (loi  aies  , 
oflVant  quelquefois  un  sillon  longitu- 
dinal. L'embryon  est  appliqué  sur  la 
partie  inférieure  d'un  endosperme  fa- 
rineux qui  forme  la  plus  grande  par- 
tie de  la  masse  de  la  giaine.  Cet  em- 
bryon ,  qui  est  monocot^lédon  ,  pré- 
sente, par  le  côté  oix  il  est  appliqué 
sur  l'endosperme  ,  une  sorte  d'écus- 
son  nommé  hypublaste  par  le  proles- 
seur  Richard,  et  viteUus  par  Gaert- 
ner ,  et  que  quelques  uns  considè- 
rent counne  le  cotylédon,  tandis 
qu  il  n  est  qu'une  dépendance  de  la 
radicule;  celle-ci  forme  un  gros  tu- 
bercule dans  lequel  sont  renfermés 
de  trois  à  cinq  uiamelons  coléorhizés 
qui  percent  la  partie  iuféiieure  de 
l'embryon  pour  pouvoir  se  dévelop- 
per. Le  cotylédon  est  sous  la  forme 
d'un  petit  cône,  renfeimanl  intérieu- 
rement la  gemmule.  Entre  le  corps 
radiculaiie  et  le  C(it>lédon  on  voit 
quelquefois      un      petit      appendice 


GRA  46i 

Sfjuammiformc  nommé  cpihlaste;  tan- 
dis qu'on  donne  le  nom  de  hlaste  à 
toute  la  partie  de  l'embryon  qui  se 
développe  et  prend  <le  l'accroissement 
à  l'époque  de  la  germination. 

LfS  écailles  florales  qui  consti- 
tuent la  lépic.  ne  et  la  gluine,  ont 
été  autrefois  considérées  comme  for- 
mant un  caliee  et  une  corolle  ;  mais 
c'est  à  tort  ,  car  elles  n'ont  rien 
de  commun  avec  le  véritable  pé- 
rianthe  des  autres  Végétaux.  Ce 
sont  ,  ainsi  que  le  professeur  Ri- 
chard l'a  enseigné  le  premier,  de» 
organes  entièrement  analogues  aux 
br.ictées  et  aux  spathes.  Quant  à  la 
glumelle,  que  Linné  et  la  plupart 
des  autres  botanistes  désignaient  sous 
le  nom  àe  nectaire ,  quelques  auteurs 
modernes  ont  pensé  que  les  écailles 
qui  la  forment  étaient  des  étamine.s 
avortées.  IMais  cette  opinion  ne  sau- 
lait  prévaloir;  car  si  l'on  examine 
atteniivemenl  la  position  de  ces  écail- 
les relativement  aux  étamines,  on 
verra  quelles  sont  situées  sur  un  plan 
plus  extérieur.  La  structure  de  l'em- 
biyon  a  été  un  des  points  le  plus 
contesté  de  l'histoire  des  Graminées. 
Suivant  Jussieu,  Mirbel  ,  R.  Brown  , 
etc.,  l'écusson  qui  est  appliqiié  con- 
tre l'endosperme  est  le  véritable  co- 
tylédon; suivant  Richard,  au  con- 
traire ,  ce  corps  fait  partie  de  la  radi- 
cule, tandis  que  le  cotylédon  est 
l'espèce  de  gaîne  qui  revêt  la  gem- 
mule. Si  nous  comparons  un  instant 
l'embryon  des  Graminées  à  celui  des 
autres  Plantes  monocotylédonées  ^ 
nous  arriverons  naturellement  à  cette 
conclusion.  En  eflét,  dans  toutes  les 
Monocotylédonées,  nous  verrons  que 
Ja  gemmule  est  constamment  reniér- 
mée  dans  l'intérieur  même  du  coty- 
lédon ;  jamais  elle  n'est  à  nu  ni  sail- 
lante. Nous  devons  donc,  dans  les 
Graminées,  donner  le  nom  de  coty- 
lédon au  cor[)S  qui  revêt  la  gemmule, 
quoiqu'ici  il  soit  plus  mince  qu  il  oc 
lest  généralement.  Quant  au  corps 
charnu  nommé  vitellus  par  Gaertner, 
hypublaste  parle  professeur  Richard  , 
il  liait  partie  de  la  radicule.  L'analo- 
gie vient   encore  à  l'appui  de  cette 


463 


GRA 


opiniou.  Ea  effet,  ce  qui  paraît  d'a- 
bord surprenant ,  c'est  de  rapporter  à 
la  radicule  une  masse  aussi  considé- 
rable ,  mais  dans  \e  lîuppla  marilima, 
le  Pekea  tubercitlata  ,  l'embryon  est 
composé  de  deux  parties  fort  différen- 
tes ,  l'une  cylindioïile,  mince  et  su- 
périeure, l'autre  inférieure,  extrême- 
ment grosse  ,  et  toul-à-fait  semblable 
à  lécusson  des  Graminées,  h^  pre- 
mière est  évidemment  le  corps  coty- 
lédonaire  qui,  dans  le  Ruppia  ,  ren- 
ferme la  gemmule,  et  dans  le  PeÀea 
est  partagé  en  deux  lobes  ou  cotylé- 
dons; la  seconde  est  nécessairement 
la  radicule  ,  ainsi  que  le  prouve  la 
germination.  Voilà  donc  des  radicu- 
les excessivement  volimiineuses  dans 
d'auires  Plantes  que  les  Graminées  , 
et  leur  extrême  ressemblance  avec  le 
vileUus  de  ces  dernières  doit  néces- 
sairement faire  considérer  ce  corps 
comme  faisant  également  partie  de  la 
radicule. 

§  II.  Classification  des  genres. 

Les  genres  de  la  famille  des  Gra- 
minées sont  fort  nouibreux.  Comme 
dans  toutes  les  familles  éminemment 
naturelles,  les  caractères  en  sont  sou- 
vent fondés  sur  des  particularités 
d'organisation  fort  minutieuses  ,  à 
cause  de  lapelite.^se  de  leurs  fleurs: 
aussi  leur  étude  est-elle  fort  difficile. 
Plusieurs  auteurs  se  sont  spéciale- 
ment occupés  de  cette  famille.  Nous 
citerons  plus  particulièrement  ici 
l'Agrostographie  de  Scheuchzer,  ou- 
vrage oîi  l'on  trouve  d'a>sez  bonnes 
descriptions  et  des  figures  analyti- 
ques assez  exactes;  celle  de  Palisol  de 
Be.Tuvois  ,  qui  a  établi  un  très-grand 
nombre  de  genres  nouveaux,  et  don- 
né des  figures  analytiques  exprimant 
les  caractères  de  tous  les  genres  dé- 
crits dans  l'ouvrage;  ces  genres  y 
sont  au  nombre  de  cent  trente-qua- 
tre. Peu  d'années  après  la  publica- 
tion du  travail  de  Beauvois,  un  bo- 
taniste de  Vienne,  G.-B.  Trinius  ,  a 
publié  un  nouveau  Gênera  de  cette 
famille,  sous  le  nom  de  Fimdamenla 
Agrostographiœ.  Il  a  adopté  un  assez 
grand  nombre  des  genres  du  bola- 


GRA 

uiste  français  ,  et  en  a  créé  quelques- 
uns  de  nouveaux,  en  sorte  que  le 
nombre  total  est  porté  à  cent  quatre- 
vingt  neuf.  Tels  sont  les  trois  traités 
généraux  sur  les  genres  de  la  famille 
des  Graminées  ;  mais  cette  famille  a 
donn(j  naissance  à  plusicms  autres 
travaux  irnportans.  Ainsi  notre  colla- 
borateur C.  Kuuth  a  publié  dans  les 
Mémoires  du  Muséum  des  considéra- 
tions générales  sur  cette  famille,  et  a 
le  premier  p:  oposé  une  classification 
naturelle  de  ses  genres.  Gaudin  et 
Kœler  ont  publié  deux  ouvrages  fort 
estimables,  le  premier  ïur  les  Gra- 
minée-i  de  la  Suisse  ,  le  second  sur 
celles  de  la  France  ;  enfin  les  proies- 
seuis  Richard  et  Mirbel  ont  donné 
desavansméuioires  sur  l'organisation 
de  leurs  graines.  Outre  ces  différens 
travaux ,  nous  ne  devons  pas  non 
plus  passer  sous  silence  le  Gênera 
P lantarum  de  Jussieu ,  les  ouvrages 
de  Kuntb  {Nou.  Gêner,  et  Spec.  Am. 
yEquinoct.  )  ,  de  R.  Brown  (  Prodr. 
FI.  Nou.-Holl.) ,  et  les  Graminées  de 
Host ,  de  Schreber,  etc. ,  oii  un  grand 
nombre  de  genres  nouveaux  se  trou- 
vent décrits  avec  un  soin  tout  parti- 
culier. 

La  classification  suivie  par  ces  dif- 
férens auteurs  est  loin  d'être  la  même 
quoique  cependant  elle  soit  toujours 
artificielle  ,  si  nous  en  exceptons  celle 
de  Kuuth.  Ainsi  Liniié  a  dispersé  les 
différens  genres  de  cette  famille  dans 
un  grand  nombre  de  classes  de  son 
Système,  savoir  :  Monandrie  ,  Dian- 
drie,  ïiiaudrie  ,  Hexandrie  ,  Polyan- 
drie ,  Monœcie,  Polygamie.  Gaudin 
les  a  divisés  en  deux  grandes  sec- 
tions ,  savoir  :  les  Uniflores  et  les 
Multitlores  ,  qu'il  divise  ensuite  en 
deux  groupes,  suivant  que  leur  glume 
est  aristée  ou  mutique.  Les  premiè- 
res divisions  de  Kœler  reposent  sur 
l'inflorescence;  il  établit  deux  gran- 
des tribus  ,  l'une  pour  les  genres  dont 
les  fleurs  sont  disposées  en  paniculc  , 
l'autre  pour  ceux  qui  forment  des 
,cpis.  Palisot  de  Beauvois  forme  d'a- 
bord deux  groupes  qu'il  nomuieà  tort 
familles  :  dans  la  première  il  range 
les    genres   Monolhalamés ,    c'est-à- 


GRA 

dire  ceux  dont  tons  les  opillols  8011I 
ser7iJ)l;iblos  ;  dans  la  secoiuU;,  les  gen- 
res l'olvllianialés  dont  icscpiilcis  sont 
dissrnil)lal)lcs.  Chacune  de  ces  deux 
iiiniilles  est  divisée  en  deux  tribus, 
suivant  que  l'axe  qui  supporte  les 
tlcurs  est  articulé  ou  nonarticidé.  La 
considération  des  épillels  uuiUores  , 
ijiflores  ,  nudtiflores,  sert  ensuite  à 
subdiviser  les  tribus  en  cohortes. 
(Juant  à  la  classification  de  Tiinius, 
elle  est  absolument  la  nicine  que  cel- 
le de  Ijinné.  Toutes  ces  méthodes  sont 
puiement  artificielles  ,  puisque  les 
caraclères  des  divisions  qui  y  ont  été 
établies  sont  généralement  tirés  de  la 
considération  d'un  seul  organe  ou  des 
modifications  d'vni  seul  org.iiie.  Il 
n'en  est  pas  de  même  de  celle  publiée 
par  Kunth.  Cet  habile  observateur 
a  cherché  à  saisir  les  rapports  natu- 
rels qui  hent  entre  eux  les  difFérens 
genres  de  cette  t'aniille,  et  après  un 
examen  attentif,  il  est  parvenu  à 
former  dix  groupes  ou  sections  qui 
peuvent  être  ,  en  quelque  sorte,  consi- 
dérés comme  autant  cle  petites  famil- 
les. Nous  allons  exposer  brièvement 
les  caractères  de  ces  groupes  ,  et  indi- 
quer les  genres  principaux  qui  s'y 
lapportent. 

1°.  PAyicÉEs.  Fleurs  disposées  en 
épi  ou  en  panicule  ;  épillets  solitaires 
ou  réunis;  lépicèue  uni  ou  biflore  ; 
l'une  des  deux  fleurs  stérile  ou  uni- 
sexuée  ;  valves  de  la  lépicène  ordinai- 
rement membraneuses  ;  celle  de  la 
glumc  cartilagineuse  ;  deux  stvles. 

«   V ni  flores. 

Faspalum ,  L.  ;  Axonopus^  Beauv.  ; 
Piptatherum,  Beauv.;  Mllium  ,  L.~; 
Microchloa  ,  R.  Brown  ;  Jllihora  , 
Adans.  ;  Reimaria  ,  Fliigge. 

y£  Biflo/es. 
Digitaiia ,  Ha  lier;  Panicum,  L.  ; 
Ântheitaiithia ,  Beauv.;  Isachiie  ,  R. 
Br.  ;  Setaria  ,  Beauv.  ;  Uiochlua  , 
Beauv.  ;  Oplismenus  ,  Beauv.  ;  Pe/ii- 
ci/i'a/ia,  Swartz:  Gymnofrlx,  Beauv.; 
Feniùsettiin  ,  Rich.  ;  Cenchrus  ,  L.  ; 
ylnt/iep/ioia,  Schreber;  Trachys,  Retz; 
Tf/psacu/n;  b.  ;  lHanisuris  ,  L.  ;  Fel- 


GUA  465 

(opho/iiSy  Desv.  ;  Ec/iirio/œna  ,Desv.: 
Thnnrea,  l'ers.  ;  Tragiis  ,  lia  lier. 

•2".  Stipaciîes.  Fleurs  en  panicule; 
épillets  solitaires  et  uniflores;  lépicè- 
ne membraneuse;  valve  inférieure  de 
la  glume  cartilagineuse,  aristée  ,  non 
embrassante  ;  deux  styles. 

Arhtida  ,  L.  ;  ArthratlLcnnn  , 
Beauv.  ;  Strcptachne,  R.  Brown  ;  Sli- 
pa,  L.  ;  Orjzopsis ,  Rich. 

3".  AguostidÉes.  Fleurs  en  pani- 
cule simple  ou  rameuse;  épillets  so- 
litaires cl  undlores;  lépicène  el  glume 
de  la  même  consistance;  iiaillclte  in- 
férieure aristée  ou  mutique;  la  sii- 
périeuic  jamais  bicareuéc.  Deux 
styles. 

Fodosœnium, Desv.;  Muldenherg'ia, 
Sciireb.;  C/o/we«a  ,  Beauv.  ;  Chœlurus, 
Link;  y'Egopogon,  Hunib.  et  Bonpl.; 
Culobachiic ,  Beauv.;  Lagurus  ,\j,  ; 
Polypogun,  Desfont.;  Gastridium  , 
Beauv.;  Jgroslis,  Adans.;  Calarna- 
grostis;  Adans.;  Trichodium ,ïkich..; 
Jgraidus  ,  Beauv.  :  Apera  ,  Adans.  ; 
Vilfa^  Beauv.  ;  Cin/ia,  L.  ;  Sparlina, 
Schreb.  ;  Psamma,  Beauv.;  Heliu- 
cldoa ,  Host;  Crjpsis,  L.  ;  Comucopiœ , 
Scheuchz.  ;  Ec/iinupogo/i  ,  Beauv.  ; 
Alopecurus  ,  L.  ;  Phleum ,  L.  ;  Ac/i~ 
nodo'iton  ,  Beauv.;  Phalaris,  L.  ; 
Ghlluchloa .  Beauv. 

4^.  Festucacées.  Fleurs  en  pani- 
cule; épillets  solitaires  à  deux  ou  à 
pltisicius  fleurs;  valves  de  la  lépicè- 
ne carénées;  paillettes  de  la  glume 
de  la  même  consistance  que  les  val- 
ves ,  l'inféiieuie  concave  ou  carénée, 
souvent  aristée,  la  supérieure  bicare- 
née  ;  deux  styles. 

«.  Auénacées.  Epillets  pauciflores  ; 
paillette  inférieure  aristée  sur  son 
dos;  arête  géniculée  et  tordue, 

Dejcuxia  ,  Clar.  ;  Corjnophorus  , 
Beauv.  ;  Deschampsia  ,  id.  ;  ilolcus  , 
id.;  Hieroc/Uoa ,  Gmel.  ;  Tu  resta  , 
R.  et  Pav.;  A/ithuxnnlhum,  L.  ;  Aira, 
id.  ;  Cahibrosa,  Beauv.  ;  vlrrheiiathe- 
runi ,  id.  ;  Avena  ,  L.  ;  Pensameris  , 
Beauv.  ;  Pommereulla,  \^.\  Dantho- 
nia  ,  I).  C;  Gaudinia  ,  Bjauv. 

(3.    Iruridiriacées.  Kpiliels  mulliflo- 


464 


GRA 


res  ;  paillette  inférieure  concave ,  su- 
biilée  à  son  sommet,  et  accompagnée 
de  poils  à  sa  base. 

Donax,  Beauv.  ;  Gynerium,  Ilurab. 
el  Bonpl.  ;  Arundo  ,  Beauv. 

y.  Bi ornées. 

Chrysuriis,  l'ers.  ;  Sesleria,  Scop.  ; 
Cy  nos  unis;  Beauv.  ;  Eirythrophorus , 
ici.  ;  Kœleria  ,  Pers.  ;  Daclylis  ,  L.  ; 
Glycena,VL.  Br.;  Centollieca  ,  Desv.; 
Festiica ,  L.  ;  Bromus  ,  id.  ;  Strepto- 
^jrtrt,  Beauv.  ;  Brachypodium,  id.; 
Uiiiola  ,  Ij-  ;  Tricuspis  ,  Beauv.  ;  Di- 
plac/ine  ,  id.  ;  Ceratochloa  ,id.  ;  Sc/iis- 
miis ,  id.  ;  Triodia ,  R.  Br.  ;  Cœ'acàne , 
id.  ;  Beckrnannia  ,  Host  ;  Melica  , 
L.;  Molinia,  Kœler;  jB/v'sa,  L.;  Poa,  id. 

f)*".  Chloridées.  Fleurs  en  épi; 
épillets  solitaires,  rarement  multitlo- 
res  ,  avec  la  fleur  terminale  avoi  tée  et 
difforme  ;  valves  carénées  non  oppo- 
sées ;  paillette  inférieure  ti  ès-souvent 
aristée,  rarement  inutique  ;  la  supé- 
rieure bicarenée  ;  deux  styles. 

Sclewchloa  ,  Beauv.  ;  Eleusine  , 
Gaeitn.  ;  Dactyloctenium,  Willden.; 
Rabdochlua  ,  Beauv.  ;  Leptochloa  , 
id.  ;  Gymiiopogon  ,  id.  ;  Chloris  ,  Sw.; 
Cynodon  ,  Kich.  ;  Dinebra  ,  Jacq.  ; 
Triaf/iera  ,Desv.;  Buuieloua  ,  Beauv.; 
C/iond/vsium  ,  Desv.  ;  Heteroscega  , 
id.  ;  Echinaria  ,  Desf.  ;  Pappopho- 
j-um,  L.;  Triraphis ,  R.  Br.  ;  Ennea- 
pogon  ,  Desv. 

6°.  HoiîDÉACÉES.  Fleurs  en  épi; 
épillets  solitaires  ou  réunis,  unitlores 
ou  multiflores  ;  valves  opposées ,  éga- 
les ;  paillette  inférieure  ai  istée  ou  mu* 
tique  ;  la  supérieure  bicarenée  ;  deux 
styles. 

A'gylpps  ,  L.  ;  Trilicum  ,  id.;  Agro- 
pyron ,  Beauv.  ;  Lolium ,  L.  ;  Elymus, 
id.;  Seca/e,  id.;  Hordeum,  id.;  Rolt- 
ioe//a  ,  Beauv.  ;  Opkiurvs  ,  Gacrtn.  ; 
Monernia ,  Beauv.  ;  Lodicularia ,  id.  • 
J^' ardus  ,  L.;  Z oysia  ,Wi\ld.  ;  Cha- 
mœraphis ,  R.  Br. 

7*".  Saccharinéks.  Fleurs  en  épi 
ou  en  pauiculc;  axe  articulé  ;  épillets 
ordinairement  géminés  ,  unis  ou  bi- 
llores  ;  l'un  des  épillets  sessile  ,  l'autre 


GRA 

pédicellé  et  très -souvent  unisexué; 
valves  plus  dures  que  les  paillettes  , 
non  carénées  ni  opposées;  paillettes 
membraneuses  non  carénées  ,  1  infé- 
rieure très-souvent  aristée;  deux  sty- 
les. 

Perotis,  Ai  ton;  Saccharum,  L.  ; 
Imperala  ,  Cyrillo  ;  Eriochrysis  , 
Beauv.;  E/ iani/iu  s  jKich.;  jindropo- 
gon ,  L.;  Anthistiria  ,  L.  fils  ;  Cata- 
mina  ,  Beauv.;  Apluda,  L.;  Surghum, 
Pers.;  Zea,  L.;  Diecturnis,  Humb.  et 
Bonpl.;  Elionurus ,  id. 

S''.  Oryzées.  Fleurs  disposées  en 
panicule  :  épillets  solitaires  uniflores; 
paillette  inférieure  cartilagineuse  , 
carénée;  étamines  très -souvent  au- 
dessus  de  trois;  deux  styles. 

£'/t/7^a/•/o,  Smith;  Trochera,  Ricli.; 
Leersia  ,  Swartz  ;  Oryza  ,  L.  ;  Pola- 
mophila ,  R .  Br. 

9".  Olyrées.  Fleurs  enp.micule; 
épillets  uniflores  ,  unisexués ,  mo- 
noïques ou  dioïques  ;  valves  de  la 
fleur  femelle  plus  minces  que  les 
paillettes  ;  un  seul  style. 

Zizania  ,  L.  ;  Luziola  ,  Juss.;  Hy- 
diochloa  ,  Beauv.;  Phaïus  ,  L.;  Olyra^ 
L.  ;  Coix ,  L. 

10°.  Bambusacées.  Chaumes  arbo- 
rescens  ;  fleurs  en  panicule;  épillets 
multiflores  ;  paillette  supérieure  bica- 
renée; un  seul  style. 

Diarrhena ,  Swartz;  Arundirtaria, 
Rich.  ;  titemmatosperma ,  Beauv.; 
Ba/nbusa  ,  Schreb.;  Nastus  ,  Juss.; 
Beeshay¥^\mûx;  Chusquea,  Kunth; 
G«a<^/wa,  Kunth .  (a.r.) 

GRAMINIFOLIA.  bot.  phan. 
C'est-à-dire  à  feuilles  de  Gramen.  Ce 
nom  a  été  donné  par  les  anciens  bo- 
tanistes à  diverses  Plantes,  telles  que 
\e  Zanichellia  palustiis ,  la  Pilulaire 
et  la  Subulaire  aquatique.  P^.  ces 
mots.  (c.) 

*  GRAMINISATIS.  bût.  phan. 
Nom  propo.-é  par  Du  Petit-Thouars 
(Hisl.  des  Orchidées  des  îles  austra- 
les d'Afrique)  pour  une  Plante  que  ce 
savant  place  dans  son  groupe  des  Sa- 


GRA 

torchis  qui  correspond  au  Saijnum  , 
]j.  Colle  Orchidée  ,  iloul  le  uoiu  serait 
Salyrii/m  gramliiciirn,  selon  la  nomen- 
clature linnécune  ,  liabile  lîlc  de  Ma- 
dagascar oii  elle  tleuril  au  mois  d'août. 
Sa  tige  est  liante  d'un  à  deux  décimè- 
tres ,  et  ses  flcuis  sont  petites  et  pour- 
prées.Elle  est  figurée  li)c.  cil. y  lab.  6). 

(G..N.) 

GRAMMARTimON.  bot.  tiian. 
Genre  de    la  famille   des  S^nanthé- 
rees  ,  et  de  la  Syngénésie  superdue, 
Ij.  ,  établi  par  H.  Cassini  (Bullet.  de 
Ja  Société  l'hilom.,  février  1817  )qui 
l'a  ainsi  caractérisé  :  calalhitle  ratliée, 
dont  le  (iisqué  est  composé  de  flou- 
ions réguliers  ,  hermaphrodites  ,  et  la 
circonférence  de  demi-lleurons  à  une 
ou  lieux  languettes  et  femelles  :  invo- 
lucre  plus  long  que  les  fleurons  du 
disque  .  formé  de  folioles  presque  éga- 
les ,  lancéolées  et  disposées  sur  trois 
iMugs;  réceptacle  nu;  ov;-.ires  cylin- 
dracés ,  striés,  velus,    munis   aune 
aigrette  composée  de  poils  légèrement 
plumeux.  Les  étauiines  ont   leur   ar- 
ticle anthéiifère  bordé  de  di  ux  bour- 
relets longitudinaux,  cartilagineux, 
jaunes  cl  épais.  Ce  dernier  caiactère 
ainsi  que  le  réceptacle  nu  et  les  ovai- 
.es  aigrettées  ,  distinguent   le  genre 
Graminarthron  du  Duionicum.  Ces  es- 
j.èces  faisaient   partie   du  genre  Jr- 
nica  de  Linné;  mais  H.  Cassini  ,  con- 
sidéiaut  YyJniica  montana  comme  le 
vrai  type  de  celui-ci,  a  même  séparé 
<ie  la  tribu  le  G/ammarthi'oii  <\eV  A  mi- 
ca. Le  premier  fait  paitie  des  Doroni- 
cées  ,  tandis  que  l'autre  est  placé  dans 
les  Senécionées.  L'auteur  de  ce  genre 
y  rapporte  trois  espèces ,  savoir  :  le 
Graminarthron  scorpioides,  H.  Gass., 
ou  A  mica  acurpiopidcs  ,  L.  ;  le  G.  bi- 
ligulatum  ,  H.  Cass. ,  ou  ^.  Doroni- 
cu/ii ,  Jacq.  ;  et  le  G.  opposiiifolium  , 
H.  Cass.  ,  ou  Durunicum  nudicaule? 
Michx.  Les  deux  premières  croissent 
dans  les  Alpes  d  Europe  et  dans  les 
montagnes  dAuvergne.  Ce  sont  des 
l'iantes  hei  bacécs,  munies  de  grandes 
Heurs  d'un  beau  jaune  doié.  La  der- 
nière habite  les  lieux  ombragés  des 
forêts  de  l'Amérique  septentrionale. 

{G..N.) 
TOME   VII. 


GRA  46.r> 

GR  AMMATIAS.  min.  Pour  Gram- 
malite.  l^ .  ce  mot.  (u.; 

GRAMVIATITE.  min.  Substance 
blanche  ou  légèrement  verdàtre  ,  cris- 
tallisant en  prisme  ihomboidal  ,  très- 
obtus,  et  qui  paraît  analogue  à  celui 
de  l'Amphibole-  Aussi  a-t-elle  été 
réunie  à  cette  espèce  prfv  llaiiy  et  la 
plupart  des  minéralogi^tes  contem- 
porains. Cependant  une  différenceas- 
sez  sensible  dans  la  mesure  des  an- 
gles du  prisme  avait  été  aperçue  Ct 
regardée  par  Bournon  comme  une 
preuve  de  la  séparation  des  deux 
substances.  Aujourd'hui  cette  diffé- 
rence n'a  plus  rien  qui  doive  étonner, 
depuis  que  l'on  sait  que  dans  l'Am- 
phibole il  peut  y  avoir  substitu- 
tion d'un  Silicate  isomorphe  à  un  au- 
tre ,  et  que  ce  1  emplacement  entraîne 
presque  toujours  quelque  variation 
dans  la  mesure  «les  angles  de  la  forme 
dominante.  Dans  l'Amphibole  noir 
la  plus  grande  incidence  dos  pans  est 
de  124",  12,  tandis  que  l'incidence 
correspondante  dans  le  prisme  de  la 
Grammatite  paraît  être  de  127".  La 
Grammatite  se  présente  dans  la  na- 
ture on  masses  assez  considérables, 
mais  elle  n'occupe  pas  une  étendue 
suffisante  pour  qu'on  puisse  la  consi- 
dérer comme  une  véritable  roche. 
On  la  trouve  en  blocs  de  plusieurs 
mètres  de  puissance  engagés  dans  des 
couches  de  Uolomie  au  Saint-Go- 
thard.  (g.  uex..) 

GRMVnifCA.  BOT.  niAN.  Ce  nom 
a  été  donné  par  Loureiio  à  un  genre 
dont  le  port  est  celui  de  laCuscule  et 
qui  lui  ressemble  tant  par  les  carac- 
tères,  qiie  le  professeur  Jussieu  les 
considère  comme  identiques  V.  Cus- 
cute. (G..N.) 

GRAIMMIQUE.  bot.  pu  an.  P'. 
Grammica. 

GRAMMISÏE.  Grammisles.  pois. 
Genre  de  la  grande  famille  des  Per- 
coides  ,  à  dorsale  unique  ,  à  dents  ea 
velours  ,  dans  l'ordre  dei  Acanlhop- 
térygiens  ,  qui  a  pour  caractères  :  une 
gueule  très-fendue  ;  des  écailles  si  pe- 
tites qu'à  peine  elles  sont  percepti- 
bles ;  point  d'aiguillons  à  la  nageoire 

So 


4<)(i 


GRA 


(lu  dos  ;  et  deux  ou  trois  piquans  au 
préoperculc  altisi  qu'à  l'opercule. 
C'est  Schneider  qui  ,  le  premier  ,  dis- 
tingua ce  genre  adopté  par  Cuvier.  Il 
n'est  encore  composé  que  de  tiois 
espèces  :  le  Grammistes  orieiitali'i  , 
figuré  par  Séba  ,  ï.  m,  pi.  27,  <ig. 
ft,  et  deux  inédites  conservées  dans 
ies  galeries  du  Muséum  d'Histoire 
Naturelle.  Ce  sont  des  Poissons  in- 
diens, (n.) 

GRAMMIT.  MIN.  Sjn.  de  Tafeld- 
sprith  ou  de  Wollastonite.  P^.  ce  der- 
nier mot.  (g.  ufx.) 

GRAMMITE.  Grammitis.  r.OT. 
CRYPT.  {Fougères.  )  Ce  genre  qui  ap- 
partient à  la  tribu  des  Polypodiacées, 
ou  Fotigèrts  à  capsule  entourée  d'un 
anneau  élastique  étroit  et  souvent  in- 
complet ,  est  caractérisé  par  ses  cap- 
sules disposées  en  lignes  simples  le 
long  des  nervures  secondaires  ,  et  dé- 
pourvues de  tégumeus.  Ce  genre  se 
rapproche  par  ces  caractères  d'un 
côté  des  Polypodes  ,  de  l'autre  des 
llémionites;  il  diiiere  du  premier  par 
l'allongement  des  groupes  décapsule, 
clu  second  parce  que  ces  lignes  sont 
simples  et  courtes ,  et  non  pas  ra- 
meuses et  anabtoino:iées.  Ce  genre  ne 
renferme  qu'un  petit  nombre  d'es- 
pèces, qui  varient  beaucoup  pour  la 
iorme  de  leur  iVonde;  elles  offrent 
aussi  quelques  différences  dans  leur 
fi  uctification  ,  qui  ont  engagé  plu- 
sieurs auteurs  à  en  séparer  quelques- 
imes,  pour  en  former  de  nouveaux 
genres.  Svvartz  avait  le  premier  établi 
le  genre  Grammite  avec  le  caractère 
que  nous  venons  d'iôdiquer;  Wilkle- 
now  en  sépara  le  genre  Cctcrach;  Ue 
CandoUe  a  adopté  ce  dernier  genre, 
mais  eu  modifiant  sou  caractère  et  en 
V  joignant  quelques  autres  Plantes.  Il 
Vaut  convenir  que  la  plupartdes Plan- 
tes qu'il  a  rappoi  tees  à  ce  genre  ont  un 
port  Irès-éloigné  des  vrais Gramuiites, 
et  en  diffèrent  beaucoup  par  ies  écail- 
les nombreuses  qui  couvrent  la  face 
inférieure  des  feuilles  et  qui  cachent 
entièrement  les  fi  u'ctilications  :  ainsi 
la  plupart  des  espèces  rapportées  an 
genre  Cétéracli,  parDeCaiidolle,  doi- 


GRA 

vent  sortir  de  ce  genre.  Les  uneSjteL*? 
que  ses  Ceterach  Alpinum  et  Hyper- 
borcnm  ,  forment  le  genre  ff^our/sia 
deR.  Brown  ;  les  autres,  tels  que  les 
Ceteracli  Marantœ  et  le  Cet.  T'cl- 
leiim,sc  rangent  paruii  les  Notholœna 
du  même  auteur.  Il  reste  donc  dans 
le  genre  Cétérach  proprement  dit, 
le  Ceterach  offtcuiaram  et  le  Ceterach 
Canariensis ,  Wilhl.,  d'abord  décrit 
par  Bory  de  Saint-Vincent  sous  le 
nom  à'Jsplenium  latifoUum.  Ces 
deux  Plantes  ne  difl'èrent  des  vrais 
Grammilcs  que  p;ir  les  écailles  sca- 
rieuses  qui  environnent  les  capsules, 
mais  qu'on  ne  peut  confondre  avec 
un  véritable  tégument;  car  la  dis- 
tiuction  que  Willdenow  établit  entre 
les  groupes  de  capsules  obliques, 
dans  les  Grammiles,  et  transversaux 
dans  les  Cétcrachs,  est  si  légère  ,  que 
personne  ne  sera  tenté  de  l'admet- 
tre comme  seul  caractère  distinclif 
de  ces  deux  genres;  nous  laissons  aux 
personnes  qui  seront  tentées  de  faire 
un  nouveau  Gênera  de  cette  belle  la- 
mille,  à  décider  jusqu'à  quel  point 
on  peut  admettre  comme  caractères 
génériques,  la  présence  ou  l'absence 
des  écailles  qui  couvrent  les  feuilles. 
Schkuhr  et  Desvaux  ensuite  ont 
proposé  de  séparer  des  Grammiles  le 
Grammitis  graminea  ,  et  d'en  former 
un  nouveau  genre  sous  le  nom  de 
Monogramma.  Ce  genre  est  très- 
bien  caractérisé  et  mérite  d'être  adopté. 
Il  reste  donc  parmi  les  Graunnites 
toutes  les  espèces  à  groupes  de  cap- 
sules linéaires,  simples,  insérés  sur 
les  extrémités  des  nervures  secon- 
daires ,  et  qui  ne  sont  recouverts  par 
aucune  sorte  de  tégument.  Ce  carac- 
tère embrasse  encore  un  grand  nom- 
bre d'espèces  très-variables  par  leur 
porl;  leur  fronde  est  tantôt  simple 
comme  dans  les  Grammitis  austra~ 
lis  ,  Brown  ,  Gi'ammitis  marginella  , 
Schkuhr,  etc.;  d'autres  fois  die  est 
pinnéeoumêmeplusieursfois  pinnée. 
Les  nervures  sont  en  général  pmnées, 
les  dernières  sont  fourchues  ,  et 
une  de  leurs  divisions  porte  les  groupes 
de  capsules,  et  ne  se  continue  pas  au- 
delà  ,  tandis  que  l'autre  s'étend   jus- 


GRA 

rjuiiu  boni  d<j  1.1  IVondc.  Ln  seule 
espèce  de  ce  genre  qui  croisse  en  Eu- 
rope ,  Graminilis  Icplnpliylla ,  qu'où 
trouve  sur  les  rocliers  i\\\  uii>li  de  !a 
France  ,  de  l'Italie  et  de  l'Kspagnc  , 
n  nu  port  très  -  dilï'i  rcnt  dos  autres 
espèces;  ses  pinnules  sont  cunrifor- 
nies  ,  crénelées  à  leur  extréinilé  sans 
nervure  médiane.  Les  nervures  sont 
dicholoines  ,  et  portent  des  groupes 
de  capsules  allongées  ,  quelquefois 
bifides.  Ces  caractères  ont  fait  placer 
celle  Plante,  par  Desvaux,  dans  son 
genre  Gymiiugramma  ,  mais  sa  posi- 
tion nous  paraît  encore  incertaine. 

Les  espèces  de  ce  genre  ,  comme 
lie  presque  tous  ceux  qui  app;ir- 
licnnent  à  cette  famille  ,  sont  beau- 
coup plus  nombreuses  dans  les  ré- 
gions cbaudes  du  gloi)c,  que  dans 
les  parties  tempérées  ;  il  est  même 
im  de  ceux  dans  lequel  cette  limite 
est  le  mieux  marquée.  Aucune  es- 
pèce ne  croît  dans  la  zone  boréale  , 
une  seule  dans  la  partie  chaude  de  la 
zone  tempérée  septentrionale  ,  et 
deux  ou  trois  dans  la  zone  tempérée 
australe  à  la  Nouvelle-Hollande  ;  au 
contraire  elles  sont  assez  nombreuses 
dans  les  régions  équinoxiales  ,  et  sur- 
tout dans  les  Antilles  et  dans  l'Amé- 
rique méridionale,  (ad.  b.) 

GRAMPDS.  MAM.  Syn.  d'Epau- 
l.ird ,  espèce  du  genre  Dauphin.  )^. 
ccn>it.  (u.j 

GRANADIÉ.  POTS.  (Risso.  )  Les 
liépidolèpres  à  Nice.  (b.) 

GRANADILLA.  noT.  phan.  C'é- 
tait sous  ce  nom  que  les  anciens  bo- 
tanistes ,  avant  Linné  ,  désignaient  le 
genre  Passitlore.  ^.  ce  mot.   (g..n.) 

GRAN.\OU.  POIS.  (Risso.)  Le 
Grondin  dans  la  mer  de  Nice.  P' . 
Tbigle.  (b.) 

GRANATITE.  min.  r.  Gkena- 
TiTE  et  Staurotide. 

*GRAND,GRANDE.zooT..etBOT. 
Cet  adjectif  est  devenu  nom  propre 
en  beaucoup  de  cas.  Comparatif  et 
piéposé  à  quelque  autre  ,  il  désigne  , 
dans  le  langage  vulgaire  et  même 
dans  beaucoup  d'ouvrages  d'histoire 


GRA  467 

nnlureile,  des  Animaux  et  des  Plantes 
de  genre  fort  dill'ércnt.  Ainsi  l'on  ap- 
pelle : 

Gb  AND  AiGi,r.nF.MER(Ois.),  un  Fau- 
con du  sous-genre  Aigle.    F",  ce  mot. 

Grande  AnisTOLociiE  (  Bot.j ,  \'A- 
ristulochia  Sypho. 

Grand  Balai  (Bot.) ,  le  Sida  coarc- 
/fl/a  à  Caycnne ,  selon   feu    Richard. 

Grande  Barge  (Ois.),  la  Barge  à 
queue  noire. 

Grand  BAUME(Bot.),  uneTanaisic 
en  Europe  ,  et  le  Piper  Nhaiidi  à 
Cayennc. 

Grand  BiîcAiiUNGA  (Bol.),  le  Bé- 
cabunga  ordinaire.  F".  Véronique. 

Grand  Baumier  (Bot.),  les  Popu- 
lus  nigra  et  balsamij'era. 

Grand  Béfroi  (Ois.),  une  espèce 
du  geni  c  Fourmilier. 

Grande  Bercc  (Bot.),  la  Bran- 
cursine. 

Grande  Bète  (Mam.) ,  le  Tapir. 

Grand  Bleuet  (Bot.),  le  Ceiitau- 
rea  montana. 

Grand  Cachalot  (Mam.),  le  Phy- 
setcr  macroceplialus. 

Grande  Centaurée  (Bot.),  le 
Ce/itaurea  Centaurium. 

Grande  Ciiélidoine  (Bot.),  la 
Chéiidoine  vulgaire. 

Grande  Cigue  (Bol.)  ,  le  Coniuni 
maciilalum  ,  L. 

Grande  Consoude  fBof .) ,  la  Con 
soude  ofTicinale,    Symphytinn  offici'- 
nale. 

Grande  Cheyèche  (Ois.) ,  le  Sliix 
Brachyotos. 

Grand  Diable  (Ins.),  une  Cigale 
de  Geoffroy,  qui  apparlient  mainte- 
nant au  genre  Lèdre. 

Grand  Duc  (Ois.),  le  Strix  Biibo 

Grande  Douve  (Bot.) ,  le  Ranun- 
culus  Liingua. 

Grande  Écaille  ;Pois.),  le  Chœ~ 
todon  macrolepidotus  ,  aujourd'hui 
du  genre  Heniochus. 

Grande  Eclaire  (Bot.) ,  la  Chéli- 
dome  vulgaire,  Chelidonium  majus. 

Grand  Frêne  (Bot.),  \g  Fraxi/tus 
excelsior. 

Grande  Gentiane  (Bol.) ,  le  Gen- 
tiana  lu  te  a. 

Grand  Gosier  ou  Grand  Gou- 


468  GRA 

ziER  (Ois.) ,  le  Pélican  blanc  et  quel- 
quefois l'Argala. 

Grand  Grimvereau  (Ois.),  la  Siî- 
telle,  et  même  le  Pic  varié,  dans  Albin. 

Grande  Grive  (Ois.),  la  Uiaine. 

Grand  Jonc  {Bot.)  ,Vyhundo  Do- 
nax ,  cllesSc^rpes  les  plus  élevés  des 
étangs  el  des  marais. 

Grande  x,angue  (Ois.) ,  le  ïorcol 
vulgaire. 

Grande  Linote  des  Vignes  (Ois.), 
la  Linote  ordinaire,  dans  les  planches 
enluminées  de  BuiTon. 

Grand  Liseron  (Bot.) ,  le  Conuol- 
vulus  sepium. 

Grande  Marjolaine  (Bot.  ),  rO/7- 
gaii'im  uulgare. 

Grande  Marguerite  (Bol.),  le 
Chrysanthème  des  prés. 

Grand  M  wève  (Bot.) ,  le  Potalia 
amata  à    Cayenne. 

Grand  M  irle  de  MoNTAGNE(Ois.), 
nnc  variété  du  Merle  à  plastron. 

Grand  Merlus  (Pois.),  le  Gadus 
Merlucius. 

Grand  Mouron  (Bol.) ,  le  Séneçon 
vulgaire. 

Grand  Montain  (Ois.),  le  Frin- 
gilla  Lnpunlca. 

Grand  Moutardier  (  Ois.  ) ,  le 
Martinet  des  Murailles,  Hiruiulo 
y/pus. 

Grand  OEil  (Pois.),  unSparedaus 
richlhyo'.ogie  de  Lacépède. 

Grand  ÔEil  de  Boeue  (Bot.) ,  l'A- 
donide  vernale. 

Grande  Oreille  (Pois.) ,  le  Scom- 
bre  Germon. 

Grande  Oreille  de  Rat  (Bot.), 
V llieracium  auricula. 

Grandoule  (Ois.;,  le  Ganga  Cata, 
Tetrao  caurdatiis. 

Grand  Panaco  (Bot.),  le  Sopàora 
coccinea  à  Cayenne,  selon  feu  Ri- 
chard. 

Grand  Pardon  (Bot.) ,  le  Houx 
piquant. 

Grande  Perce  (Bot.) ,  la  Berce. 

Grande  Pervenche  (Bol.) ,  la  Per- 
venche commune ,  Vinca  major. 

Grande  Pimprenelle  (Bot.),  le 
Sanguisoiba  ojfficinalis. 

Grande  Pimfrenelle  d'Afrique 
(Bot.),  le  Meliant/tus  major. 


GRA 

Grand  Pin  (Bot.),  le  Pin  de  tsf- 

tarie  dans  Miller. 

Grand  Pingouin  (Ois.),  le  Pin- 
gouin brachyplère,  yllca  impennis. 

Grand  Plantain  (Bot.),  le  Plaii- 
tago  major. 

Grand  Pouliot  ou  Pouillot 
(Ois.)  ,  la  Sylvie  à  poitrine  jaune. 

Grand  Rouge-Queue  (Ois.),  le 
Merle  de  roche  dans  Albin. 

Grand  Raifort  (Bot),  le  Coch- 
learia  Annoracia. 

Grand  Séneçon  d'Afrique  (Bot.), 
\ Àrctotis  la  c in iata. 

Grand  Soleil  (Bot.) ,  V Hetianthus 
annuus. 

Grand  Soleil  d'or  (Bot.),  le  Nar- 
c  issu  s  Tazetta. 

Grande  Valériane  (Bot.),  la 
Valériane  officinale. 

Grands- Voiliers.  (Ois.)  Nom 
donné  communémentaux  Oiseaux  de 
mer,  dont  les  ailes  soûl  très-longues. 
Cuvier,  adoptant  ce  nom  significatif , 
eu  fait  celui  d'une  famille  que  carac- 
térisent de  très-longues  ailes,  un 
pouce  libre  quand  il  existe,  et  le  bec 
sans  dentelures.  (b.) 

GRANEÏTE.  bot.  phan.  Diverses 
Renouées ,  en  particulier  celle  de 
Tarlarie  ,  Folygoman  Tartaricum  , 
portent  ce  nom  en  quelques  cantons 
de  la  France,  oii  leur  graine  sert  à  la 
noui  rilure  des  petits  Oiseaux.      (b.) 

GRANGÉE.  Grangea.  bot.  pîian. 
Ce  genre,  de  la  famille  des  Synan— 
thérées  ,  Corymbifères  de  Jussieu  ,  et 
de  la  Syngénésie  supeiflue,  Li.,  a  été 
établi  par  Adan.sou  (  Familles  des 
Plantes),  et  a  ;opté  par  Jussieu  dans 
son  Gênera  Flantarum.  Ce  dernier  a 
indique  quelques  espèces  à'Artemisia 
et  à  Ethulia  de  Linn^i ,  comme  devant 
lui  appartenir,  ainsi  que  le  Sphœran- 
thus  de  Burmann  ,  el  le  Slrucliium  de 
Brovvne.  Le  genre  Centipeda  de  hon- 
1  eiro  ,  formé  avec  V Artemisia  minima 
de  Linné  ,  un  des  types  du  Grangea  , 
a  été  réuni  avec  celui-ci  au  genre 
Cotula  y  mais  en  considérant  leur  as- 
sociation comme  un  sous-genre,  sous 
le  nom  de  Ceniipeda  ,  H.  Cassini 
adopte  la  séparation  du  i'entipeda  de 


GKA 

Louieiio  ,  et  il  assigne  les  caraclèrcs 
suivans  au  Gnin^ea  d'Adansoii  :  ca- 
lalhide  subgloljuleusc,  dont  le  dis- 
que est  composé  de  floiirs  nombreu- 
ses régulières,  tridontées  au  sommet 
et  lieniuiphrodiles;  celles  de  la  cir- 
couiéreuce  sur  plusieurs  rangs  ,  uom- 
breuscs  ,  lubuleuses  ,  à  cinq  divisions 
et  leniclles;  antlières  dépoiirvues 
d'appendices  basilaires  ;  iiivolucre 
héniisphéiique  ,  cylindrique,  loi  nié 
do  iolioles  piesque  égales  ,  appli- 
quées,  oblongues  et  obtuses;  récep- 
tacle nu  et  hémisphérique;  ovaires 
oblongs,  compiimés  des  deux  côiés, 
hérissés  de  poils  globulilcres ,  amin- 
cis à  la  base,  munis  au  sommet  d'un 
bourrelet  très-élcvé  et  formant  une 
sorte  de  col  ;  aigrette  coronilorme  , 
coui  te  ,  épaisse ,  charr  ue ,  divisée  su- 
périeurement en  lanières  subulées. 

Ce  genre  a  des  affinités  croisées  avec 
quelques  genres  de  tribus  différentes; 
cependant  Cassini  s'est  décidé  à  le 
ranger  parmi  les  Inulées- lîuphtal- 
niées,  non  loin  de  V Egides,  du  Ce- 
ru  an  a  ,  et  d'autres  genres  analogues. 

L'espèce  qui  forme  le  type  de  ce 
genre  ,  est  le  Grangea  Adansonii ,  H. 
Cassini;  G.  Maderaspaiana,¥o\rel; 
A rtemlsia  Madaraspalana,  L.;  Plante 
herbacée  des  ludes-Orientales.  H. 
Cassini  a  en  outre  indiqué  deux  es- 
pèces sous  les  noms  de  (frangea  Ga- 
lamcnsis  et  de  G.  Centaiioides,  mais 
sans  en  donner  de  descriptions,  ni 
sans  mentionner  leur  habitation  ;  le 
nom  spécifique  de  la  première  sem- 
blerait pourtant  désigner  qu'elle  est 
d  origine  africaine.  Elles  existent 
dans  l'herbier  du  professeur  Jussieu. 

Il  n'est  pas  vraisemblable  que  le 
mol  de  Grangea  dil  été  consacré  à  la 
mémoire  de  Granger ,  comme  quel^ 
ques-uns  l'ont  prétendu.  S'il  en  était 
ainsi,  il  faudrait  rétablir  l'orthogra* 
phe  du  nom,  et  supprimer  le  Grange- 
ria  ,  genre  de  Chrjsobalanées  établi 
postérieurement  par  Commersou  ; 
mais  il  est  inutile  de  s'appesantir  sur 
l'inutilité  et  les  inconvéniens  de  ces 
mutations.  (o  .N) 

GKA?»iGELLE.  bot.  pjjan.  Pour 
Grangéc.  /".  ce  mot.  (b.) 


GRA  469 

G  I\  ANGE  RIE.  G  ranger  ia .  nor. 
Pil.VN.  Ce  genre,  delà  UodécandrieMo- 
nogynie,  L.,  place  par  R.Brown  (I3o- 
tany  of  Congo  ,p.  i4)  dans  la  famille 
des  Chrysobalanées,  a  été  déilié  par 
Commeison  à  la  mémoire  deGringer, 
voyageur  français  qui  péril  en  Egypte, 
victime  lie  son  zèle  pour  la  botanique. 
Ses  caractères  ont  été  Iracés  de  la 
manière  suivante  dans  le  Gênera 
F/an/arnm  (\u  professeur  Jussieu  :  ca- 
lice à  cinq  divisions  peu  profondes; 
cinq  pétales  ;  quin.'e  elamines;  ovaire 
lanugineux;  un  style  et  un  stigmate; 
drupe  ayant  la  forme  d'une  olive,  et 
légèrement  triquètie  ,  contenant  un 
noyau  de  même  forme  ,  osseux  et 
monosperuie.  L'espèce  sur  laquelle  ce 
genre  a  été  constitué,  Grangeria  Boi^ 
bonica,  est  indigène  de  1  île  31asca- 
reigne.  C'est  un  grand  .Arbre  à  feuilles 
entières,  stipulées,  à  tleurs  disposées 
en  épis  axiîlaires  et  terminaux.  Les 
habitaus  de  l'île  lui  donnent  le  nom 
vulgaire  d'Arbre  de  Buis.       (g..n.; 

GRANILITE.  min.  Nom  qu'a  pro- 
posé Pinl^erlon,  pour  désigner  les  Gra- 
nités à  petits  grains.  Kiiwan  avait  ap- 
pliqué antérieurement  ce  mot  aux 
Granités  composés  de  plus  de  trois 
substances  minérales.  (g.) 

GRANITE.  MIN.  et  GÉOL.  Roche  du 
sol  primordial  composée  de  grains  de 
Feldspath,  de  Quartz  et  de  Mica, 
immédiatement  agrégés  entre  eux  et 
comme  entrelacés.  Le  Quartz  forme 
souvent  à  lui  seul  le  tiers  ou  les  deux 
cinquièmes  de  la  masse  ;  il  a  le  plus 
ordinairement  une  couleur  grise.  Les 
teintes  du  Feldspath  sont  très- va- 
riées: le  Mica  est  tantôt  noir,  tantôt 
d'un  blanc  d'argent.  Le  Granité  est 
toujours  massif,  jamais  schistoïde;  il 
prend  quelquefois  une  texture  por- 
phyroide.  On  distingue  le  Granité  à 
grains  fins ,  et  celui  qui  est  à  grains 
plus  grossiers.  Le  Quartz  ,  le  Feld- 
spath et  le  Mica  sont  les  élémcns  es- 
sentiels du  Granité;  mais  parfois  il 
semble  s'associer  d'autres  élémens 
accessoires  dont  les  principaux  sont  : 
le  Grenat  (Granité  du  tlépartement 
du  Tarn),  la  Piuite  et  l'Amphibole. 


4^0  GRA 

Coiisid(îr«  minéialogiquciiieut,  le 
Granité  offre  trois  variétés  dislincles  : 
le  Granité  ordinaire,  le  Granité  pi- 
nilifère,  et  le  Granité  amphibolifère 
OLi  syénilique.  (Cordier  ,  Distribution 
Minéralogique  des  Roches.) 

Les  Granités  des  diverses  localiiës 
présentent  des  différences  remarqua- 
bles sous  le  l'apport  de  la  désagréga- 
tion ,  et  de  la  facilité  avec  laquelle  ils 
se  décomposent.  On  connaît  des  obé- 
lisques construits  avec  cette  roche  et 
qui  résistent  aux  injures  du  temps 
«îepuis  des  milliers  d'années;  et  il  est 
des  Granités  ,  particulièrement  dans 
le  Limousin ,  qui  se  réduisent  en 
graviers  dès  qu'ils  sont  exposés  à 
lair  ,  ou  qui  se  transforment  en  terre 
argileuse.  D'autres  se  décomposent 
en  blocs  plus  ou  moins  arrondis,  et 
de  dimensions  colossales. 

Les  roches  granitiques  se  montrent 

auelquefois  accidentellement  dans 
es  terrains  de  nature  différente  r 
mais  elles  composent  exclusivement 
le  fond  d'un  vaste  terrain  indépen- 
dant ,  que  l'on  retrouve  dans  toutes 
les  parties  du  globe  ,  qui  occupe  à  la 
surface  une  étendue  assez  considéra- 
ble ,  et  qui  s'étend  ,  sans  aucun  dou- 
te, par-dessous  les  autres  terrains  con- 
nus. On  observe  le  Granité  à  décou- 
vert dans  la  chaîne  carpétanovélo- 
nique  du  centre  de  l'Espagne  ,  dans 
les  Pyrénées ,  dans  une  partie  de 
l'ancienne  Bretagne  ,  dans  les  Vosges, 
les  montagnes  de  la  Saxe  ,  le  Cauca- 
.se  ,  les  monts  Ourals  ,  les  Llanos  , 
les  grandes  chaînes  du  Brésil,  etc. 
La  manière  dont  le  Granité  se  dé- 
compose est  la  cause  principale  de 
l'aspect  que  présentent  les  pays  gra- 
nitiques. Leur  relief  est  très-variable  : 
dans  les  contrées  hautes  ,  ce  sont  des 
croupes  arrondies,  des  crêtes  et  des 
pics  escarpés.  Dans  les  pays  plats, 
les  roches  ont  été  décomposées, 
ameublies,  et  le  sol  est  entièrement 
défiguré.  Dans  les  contrées  moyen- 
nes, on  observe  des  sommets  arron- 
dis, et  des  pentes  assez  rapides  en 
approchant  du  fond  des  gorges  ou 
vallées  occupées  par  les  ruisseaux. 
C'est  dans  ces  pays  que  l'on  trouve 


GUA 

les  eaux  vives  les  plus  limpides  et  les 
plus  pures. 

La  variété  de  Granité  qui  paraît  la 
plus  abondante  esta  grain  moyen  et 
a  Quartz  grisâtie.  Celles  quioccupeiU 
ensuite  les  espaces  les  plus  considé- 
rables sont  :  le  Granité  pinitifère  ,  le 
Granité  amphibolifère  ,  le  Granité  à 
Mica  de  couleur  plombée  ,  et  le  Gra- 
nité porphyroïde. 

Un  des  caractères  des  terrains  grani- 
tiques est  de  ne  présenter  que  très-peu 
de  roches  subordonnées.  Celles  qu'on 
y  rencontre  sont  souvent  de  grands 
amas  plutôt  que  des  couches.  Elles 
appartiennent  presque  toutes  à  la 
Pegmatite ,  qu'on  peut  considérer 
comme  n'étant  qu'un  simple  jeu  de 
cristallisation  qui  a  eu  lieu  pendant  la 
formation  du  système  des  terrains 
granitiques  ;  et  au  Greisen  ,  espèce 
de  Granité  auquel  il  manque  le  Feld- 
spath. On  observe  aussi  dans  ce  sys- 
tème des  Stockwerks,  des  veines  stan- 
nifères ,  quartzeuses ,  etc. ,  de  peu 
d'étendue,  des  amas  de  fer  oligrSte, 
écailleux  ,  et  de  fer  spathique. 

Le  Granité  présente  une  masse  con- 
tinue sans  stratification  apparente  ou 
bien  prononcée.  C'est  une  des  raisons 
pour  lesquelles  il  est  si  difficile  de  se 
rendra  compte  de  la  dislocation  que 
sa  masse  a  dû  éprouver.  Les  filons, 
composés  de  roches  proprement  dites, 
y  sont  très-abondans,  surtout  dans 
certaines  localités.  Suivant  Cordier  , 
beaucoup  de  ces  filons  ont  été  pris 
pour  des  couches  :  ils  sont  composés 
de  Porphyre  pétrosillceux  ordinaire, 
de  Porphyre  diorilique  et  de  Diorite 
compacte.  Les  matières  qui  remplis- 
sent les  filons  en  d'autres  endroits 
appartiennent  aux  roches  pyrogènes; 
tels  sont  les  filons  de  Basalte  de  l'Au- 
vergne et  de  la  Catalogne.  Les  fi- 
lons métalliques  sont  rares  et  de  peu 
d'importance  pour  le  mineur.  On  y 
trouve  c\n  Fer  oligiste  ,  du  Fer  spa- 
thique, de  l'Etain  oxidé,  du  Molyb- 
dène sulfuré  ,  de  l'Urane  sulfaté,  du 
Cuivre  pyrileux ,  et  du  Fer  sulfuré 
aurifère.  Bory  de  Saint-Vincent  rap- 
porte ,  dans  son  Guide  du  Voyageur 
en  Espagne  ,  que  les  monts  du  Gua- 


daruiua  bout  tous  lonuês  d'un  Gra- 
nité fort  employé  clans  les  conilinc- 
tions  tUi  pa^s.  Ce  Granité  grossier, 
giisâlre,  cl  se  décomposant  aisément 
quand  il  est  travaillé  et  exposé  à  l'air, 
conlien  ides  rognons  d'un  Gianile  pi  us 
noir,  plus  compacte  et  tnoins  destruc- 
tible. Les  murs  de  l'Escurial,  d'A- 
vila  et  de  Ségovie,  les  colonnes  des 
Patios  de  toute  la  Nouvellc-Castille 
olîVent  de  fréquens  exemples  de  celte 
singularité  qui  mérite  d  être  men- 
tionnée. P''.  les  mois  Roches  et  Teu- 

RAIN.  (g.  DEL.) 

GRANITELLE.  géol.  Ce  mol  est 
la  traduction  du  nom  italien  Gmni- 
telto ,  par  lequel  les  marbriers  de 
Rome  et  àc  Florence  désignent  les 
Granités  à  petits  grains  ,  dont  les  an- 
ciens Romains  oui  fabriqué  des  colon- 
nes et  autres  monumens.     (g.  del.) 

GR-UNiriN.  GÉOL.  Daubenton don- 
nait ce  nom  à  la  Pegmatite,  ancien- 
nement appelée  Grauile  giaphique. 
(g.  del.) 

GRANIÏINE.  MIN.  Même  chose 
que  Granilite.  ^.  ce  mot.  (g.) 

*  GuANIïOIDE.GÉoL.Ce  mot  in- 
dique une  sUucliire  analogue  à  celle 
du  Granité  ,  et  convient  à  différentes 
roches  agrégées  ,  telles  que  le  Diorite 
formé  de  grains  de  Feldspath  et  d' Am  ■ 
phibole  ,  le  Greisen  ,  etc.     (g.  del.) 

GRANITOÎS^E.  GÉoL.  Nom  donné 
par  les  marbriers  italiens  à  une  va- 
riété de  roche  à  base  de  Feldspath 
compacte  d'un  blanc  verdàlre  ,  et 
qui  renferme  de  grands  cristaux 
d'Amphibole  d'un  noir  verdâtre.  ELU; 
est  originaire  d'Egypte  et  appartient 
au  Diorile.  On  ne  la  trouve  plus 
qu'en  fragmens  épars  au  milieu  des 
ruines  de  Rome.  Kirwan  a  donné  le 
même  nom  à  une  roche  composée  de 
Feld.spath  blanchâtre  et  de  INnca  ,  ap- 
pelée  par   les   Finois   Radakivi. 

(g.  del.) 

GRANIVORES.  Granivores,  ois. 
Ce  nom ,  qui  signifie  proprement 
Mangeurs  de  graines  ,  a  été  dès  long- 
temps et  vaguement  donné  à  tout  Oi- 
seau qu'on  supposait  se  nourrir  uni- 


GiwV.  47» 

quement  de  Grains.  ïenuniuck  eu  a 
restreint  la  signification  au  quatrième 
ordre  de  sa  Méthode  ,  dont  les  carac- 
tères sont  :  bec  robuste  ,  court  ,  gros  , 
plus  ou  moins  conique,  avec  rareté 
ordinairement  aplatie  et  se   prolon- 
geant   sur   le    front  ;    rarement    les 
mandibules   sont    échancrées  ;  qua- 
tre doigts,  les   trois  antérieurs  divi- 
sés ,  le  pouce  libre  ;  ailes  médiocres. 
Cet  ordre  se   compose   d'une    dou- 
zaine de   genres  dont  quelques-uns 
sont  très-nombreux  en  espèces  ;  tou- 
tes font  leur  principale  nourriture  de 
graines  ,  cl  la  consommation  qu'elles 
eu   font   est  si   grande  ,   chez  quel- 
ques-unes   d'entre  elles,   que   dans 
bien  des  cantons  ,  l'on  a  dû  prendre 
des  mesures  sérieuses  pour  mettre  les 
moissons  à  l'abri   de  leur  voiacilé. 
En   général  ,  les  Oiseaux  granivores 
paraissent  redouter  peu   la  présence 
de  l'Homme  ,  car  presque  tous  se  rap- 
prochent constamment  de  ses  habita- 
tions ,  et  se  font  assez  facilement  à  la 
captivité  dans  laquelle    on   se   plaît 
souvent   à    les   retenir  à  cause  des 
jouissances  que  procurent  la  mélo- 
die  ou    l'étendue  de  leur   chaul,la 
pétulance   et   la   familiarité  de  leurs 
mouveraens.  On  a  observé  que  peu 
d'espèces  européennes   étaient  assu- 
jetties à  la  double  mue,  tandis  que 
presque  tous   les  Granivores  étran- 
gers ,  tant  des  régions  septentrionales 
que  de  celles  du  midi  ,  muaient  ré- 
gulièrement deux  fois  dans  l'année  , 
cette  remarque  ,  si  elle  est  aussi  géné- 
rale qu'on  l'annonce,  mérite  de  iixei 
l'attention  particulière  des  physiolo- 
gistes ;  du  reste  ,  Ion  sait  que  la  plu- 
part des  mâles  qui  ,  d'ordinaire  ,  se 
distinguent  pevi  de  leur  femelle  par 
l'élégance  de  la  parure  ,  prennent, 
dans  la  saison  des  amours  ,  des  robes 
extrêmement  brillantes  en  couleurs 
comme  en  accessoires  de  plumage. 

(DR..Z.) 

GRANO.  POIS.  Nom  vulgaire  don- 
né sur  les  côtes  de  Nice,  suivant  Ris- 
se,  à  une  espèce  du  genre  Trigle,  Tri- 
glaCuculus.  V.  Trigle.         (aud.) 

GRANUI.AIRE.     GranuUuia. 


473  GRA 

BOT.  CRYi'T.  Ce  nom,  d'après  Bosc , 
a  élc  (ionnë  à  un  genre  de  la  fa- 
mille des  Ch;iinpignons ,  qui  a  beau- 
coup d 'aflinités  avec  celui  des  Moi- 
sissures. C'esl  sans  doute  le  même 
(|ue  celui  de  Sowerby,  qui  ressemble 
à  un  Uredo.  Il  diffère  du  GranuLaiia 
de  Willdeuow,  de  Rotb  et  de  Gme- 
lin,  que  l'on  regarde  comme  une 
Ilydropbyte  ,  voisine  des  RivuLaria 
ou  des  Liiikia.  C'est  une  Plante  peu 
connue.  (,i.am..x.) 

*  GRANULAIRE.  Granularius. 
BOT.  CRYPT.  (  Hydivphjles.  )  Genre 
établi  par  Roussel  aux  dépens  des 
Fucus  de  Linné  ,  dans  sa  Flore  du 
Calvadoi.  Il  lui  donne  pour  caractè- 
res :  tige  rameuse;  expansions  mem- 
braneuses ;  surface  ponctuée.  Il  se 
compose  deDelesseries,  deChondres, 
de  Gigartines  et  de  Diclyoptères.  Ce 
genre  n'a  pu  être  adopté.  (lam..x.) 

GRAOULE.  INS.  L'un  des  noms 
vulgaires  de  la  Guêpe.  (b.) 

GRAOUSELLE.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  du  Coquelicot 
dans  le  midi  de  la  France.  /^.  Pavot. 

GRAPELLE.  bot.  phan.  Nom 
vulgairement  employé  ,  selon  les  di- 
vers cantons  de  la  France,  pour  dé- 
signer le  Grateron  ,  la  Lampourde, 
les  Cynoglosses  ,  les  Myosotides  et  les 
Luzernes  ,  dont  les  fruits  accrochans 
se  prennent  à  la  toison  des  Animaux 
ou  aux  vêlemens  des  Hommes,    (b.) 

GRAPHEPHORE.  Graphephorum. 
BOT.  PHAN.  Genre  fondé  par  Desvaux 
(Journ.  de  Botaniq.  T.  m,  p.  71  1 
et  adopié  par  Palisot-Beauvois  dans 
son  Agrostographie.  Ses  principaux 
caractères  sont  :  lépicène  à  deux 
fleurs  et  à  deux  valves  aiguës  très- 
entières,  plus  longues  que  celles  de 
la  glume  ,  dont  les  valves  sont  bifides; 
épillets  disposées  en  panicules.  Un 
appendice  Irès-allongé,  chargé  de 
poils  ,~  rudiment  d'une  fleur  avortée, 
forme  le  caractère  principal  de  ce 
genre,  d'ailleurs  fort  peu  important, 
et  qui  a  été  foudé  sur  l'y/Z/a  melicoi- 
fies  de  Michaux.  (g..n.) 


GRA 

*GRAPriIDÉES.  BOT.  CBYPT.  (Z/- 
chens.)  Ce  groupe  ,  le  troisième  de  no- 
tre méthode,  1  enferme  les  Lichens 
dont  la  fructification  est  linéaire  ou 
allongée.  Ce  caractère  pourrait  justi- 
fier l'établissement  d'une  famille  par- 
ticulière qui  renfermeiait  les  genres 
Hypodenna  ,  Hyatenian  et  plusieurs 
auties  liypox^lonsqui,  sansavoirpré- 
ci.sémenl  une  croûte  ,  reposent  assez 
souvent  sur  une  tache  qui  en  tient 
lieu;  cette  famille  se  lierait  aux  Hé- 
licérulées  par  le  genre  Xyloma,  et 
aux  Lichens  par  les  Arrliuaia.  fj'or- 
ganisation  intérieure  des  lirelles  est 
assez  simple.  Dans  certains  genres , 
c'est  un  thalamium  muni  d'un  pe- 
rithecium  entourant  un  noyau;  dans 
d'autres,  c'est  simplement  un  thala- 
mium iiiarginépar  le  thallus,à  surface 
impressionnée  ou  non  impressionnée, 
immergé  ou  superficiel.  Chevalier  a 
proposé,  dans  sou  Histoire  des  Hy- 
poxylons,  la  formation  d'une  famille  à 
laquelle  il  a  donné  le  nom  de  Phéropo- 
rées  parce  qu'il  a ,  dit-il ,  remarqué  que 
l'accroiasement commençait  toujours 
par  un  pore.  Il  ilonne  pour  première 
section  à  cette  famille  les  Graphidées; 
les  Verrucarices  forment  la  deuxiè- 
me. Ce  rapprochement  ne  nous  sem- 
ble point  heureux.  Les  Graphidées 
n'ont  point  de  pore  véritable;  au  pre- 
mier âge  d'une  Plante  de  ce  groupe  , 
le  ihallus  ,  qui ,  dans  quelques  espè- 
ces, est  assez  épnis,  renferme  les  rudi- 
mens  de  la  lirelle  ,  qui ,  en  s'nccrois- 
sant,  fendille  le  thallus  longitudina- 
lement,  s'il  est  cartilagineux  ,  l'en- 
trouvre inégalement,  s'il  est  mem- 
braneux ou  pulvérulent,  et  peut, 
dans  ces  deux  cas  ,  simuler  un  pore, 
car  on  sait  qu'une  ligne  n'est  compo- 
sée que  de  points.  Les  Verrucarices 
sont  pourvues  d'un  véritable  pore; 
ce  conduit  arrondi  qui  communique 
avec  l'intérieur  est  une  paitie  de  l'a- 
pothécionqui  a  ses  fonctions  etqui  ja- 
mais ne  disparaît  entièrement.  Deux 
groupes  de  Végétaux  cryptogames  , 
dont  l'un  renferme  des  Plantes  à //ta-' 
Lamiiun  constamment  allongé  et  apla- 
ti ,  et  l'autre  des  Plantes  à  llialamimn 
toujours  globuleux   ou    hémisphéri- 


GUA 

(juc,  ne  nous  paraissent  pas  ponvoir 
ligurer  dans  une  niênie  famille  (  V. 
Lichens  et  Vkurucah itts).  l'aiini 
Jcs  Giaphiilccs  du  mémo  auteur,  se 
trouve  un  genre  qu'il  nomme  Allo- 
giaphe  ,  figuré  dans  le  tableau  de  ses 
genres,  fig.  5.  Nous  la  ferions  connaî- 
tre ici ,  mais  Chevalier, page  ode  l'ou- 
vrage cité,  a^aut  dit  que  le  genre 
Allographe,  composé  d'espèces  exoti- 
ques ,  ne  paraissait  être  ,  à  le  bien 
con^idérer,  qu'une  section  du  genre 
Opégraphe  ,  et  (jue  cetic  opinion  de- 
venait surtout  probable  ,  quand  on 
rértéchissait  qu'un  l'ait  semblable 
s'observait  dans  le  genre  llysleriurn, 
cil  l'on  voit  des  espèces  dune  autre 
couleur,  nous  nous  rangeons  à  son 
avis  et  nous  nous  croyons  dispensés 
tien  parler. 

Eschweiler  vient  de  publier  récem- 
ment à  Munich  un  Systema  Liche- 
num  ,  dans  lequel  on  trouve  aussi  un 
groupe  de  Graphidées  où  ces  Plantes 
sont  étudiées  avec  une  grande  exac- 
titude. Ce  groupeest  ainsi  caractérisé  : 
thalle  crustacé  ;  apothécion  oblong  ou 
allongé,  sous-immergé  ,  lidé  etcana- 
liculé;  il  .se  compose  de  neuf  genres 
que  voici  :  i.  Diurygma ,  E.schw. , 
lormé  sur  VOpegrap/ia  hieroglyphica 
de  Persoou  ;  2 .  helorievima  ,  Eschw., 
sur  VOpegrapha  Lyclià  de  Sowerbj; 
T).  Giaphis,  Ach.  ;  4.  Opegrap/ia  , 
Ach.  ,  pro  parle;  5.  O.rys/uma, 
Opegf.  lylindrica  ?  de  Raddi  ;  6. 
Scaphis ,  Eschw.  ,  sur  VOpegi.  aiy.vo- 
rina  d'Acharius  ;  7.  Lecamoctis  , 
Eschw.,  sur  V Opegrapha  astroides  de 
l'Engl.  Bot.,  cl^suiï^rt/iuniijmh'j/i- 
çca  ,  Ach.  5  8.  Sclerophylon  ,  Eschw.  j 
<).  7-'>'/oc/i/oa  ,  Eschw. ,  sur  le  Gra- 
j}/iis  carihœa  ,  Ach. ,  et  le  G.  coccinea 
de  Willd.  On  regrette  de  ne  voir  dans 
ce  groupe  ni  X Arthonia  ,  qui  figure 
parmi  les  Tripéthéiiacées,  ni  \eltJedu- 
sula  ,  fondé  surl'Opegrapka  medusida 
de  i'ersooii  ,  qui  ne  pourrait  se  trou- 
ver que  dans  les  Graphidées.  Nous 
examineions  la  validité  de  ces  di- 
vers genres  dans  leur  ordre  alphabé- 
tique ,  et  nous  nous  l)orneron5  à 
donner  ici  les  caractères  du  genre 
Piorvgma  dont  la  lettre  est  passée  : 


GRA  47Ô 

tlialle  crustacé  ,  atlaclié  ,  couiforme; 
apothéc  ion  oblong  et  linéaire,  allon- 
gé, sous  -  ramcux  ,  rcnfi-rmé  dans  le 
thalle  d'abord  ridé,  ensuite  ouvert, 
renfermant    un    noyau    gélatineux , 
nu  ,  thccigère,  à  disque    plane,  ca- 
naliculé,  de  couleur  rougeàtie  ;   thè- 
ques  grandes,  ovales,  cylindriques, 
disposées    en   anneau.    \J Opegiaplia 
hicroglyphicaàe.  Persoon  ,  sur  laquel- 
le nous  avons  dit  qu'était   fondé  ce 
genre,  est  une  Plante  de  Saint-Do- 
mingue,  qui   a   un  port  qui  lui  est 
projae  ,  et  qui  dilVerc  du  Graphis  par 
l'absence  d'un  perithecium  et  d'une 
marge;  consi  léralion  assez  puissante 
pour    motiver    rétablissement    d'un 
genre.  S'il  était  adopté  ,  notre  G/a- 
p/tis  Poitœiif.  Crjptog.  des  écorces 
exot.  officin.,  tab.  11,  f.  1)  devrait  en 
fali-e  partie.  L'espèce  figurée  dans  la 
Méthode  d'Kschweiler  est  le  Dioryg- 
ma  tinctorium  ,  qu'il  ne  décrit  point. 
Le  groupe  des  Gny^>hidées  ,  tel  que 
nous  l'avons  établi  dans  noire  Mé- 
thode ,  se   compose   de  huit   genres 
diftércnciés  par  la  régularité  ou  l'ir- 
régularité de  la  lirelle  ,  par  son  ho- 
mogénéité ou  son  hétérogénéité,  par 
son  mode  d'insertion   sur  le  thalle , 
enfin  par  l'impression  ou  la  non  im- 
pression de  son  disque ,  etc. 

\  Gr.4.phidées  A  lireli.es  réguliè- 
res. (  Vraies  Graphidées.  ) 

m.  Homogènes. 
*  A  disque  impressionné. 
Opegrapha. 

**  A  disque  non  impressionné. 
Lirelles  profondément  inimergées  : 
Enlerograp/ia. 

Sessiles  ou  peu  immergées  ;  Arlko- 
nia. 

(2  Hétérogènes. 

*  Sur  le  thalle  ;  Graphis. 
**  Sur  une   niasse  charnue  iudé- 
pendante  du  thalle  :  Sarcographa. 

ff  Graphidées  a  lirelles  irrégu^ 

LIÈKES. 

Polymorphes     maculiformes     cîj), 
vieillissant  :  tielerugrapha. 


474  (iRA 

Corps  ovoïde  ,  silué  infëiieiireinent 
et  déterminant  une  fissure  sur  le 
thalle  :  lissurina. 

Imniarginées ,  ro^undo  -  linéaires  , 
sessiles  ,  non  impressionnées  :  Arrhii- 
nia. 

Nous  terminerons  cet  article  en  fai- 
sant connaître  le  genre  Enterographa 
quin'apu  figurer  en  son  lieu. Cegenrc 
est  fondé  sur  V Opegrapha  crassa  de  De 
Candolle.  Il  se  trouvait  séparé  des  au- 
tres Opégraphes  comme  devant  for- 
mel- un  genre  distinct  dans  l'herbier 
du  célèbre  mycologue  Persoon  ,  au- 

3uel  nous  devons  la  commnnicatiou 
e  deux  nouvelles  espèces,  dont  l'une 
croît  sur  l'If  et  l'autre  sur  le  Char- 
me ;  il  diffère  des  autres  Graphidées 
par  l'immersion  des  apothécies  qui 
est  profowde  ,  et  par  la  surface  de  ces 
mêmes  organes  qui  est  lisse.  Le  thal- 
le des  Enlérographes  est  cruslacé  et 
très-épais  ;  sa  couleur  est  jaunâtre  ou 
verdâtre  à  l'extérieur  ,  et  d'un  blanc 
lacté  à  l'intérieur.  La  base  des  li- 
relles  est  couleur  de  chair  ou  brun 
clair.  Voici  ses  principaux  carac- 
tères :  thalle  épais  ,  crustacé  ,  lis- 
se,  divisé  en  plusieurs  parties  for^ 
mant  de  petites  aréoles  ;  apothécie 
(lirelle)  tiès-étroite  ,  punctiforme  , 
sans  rebords,  intérieurement  homo- 
gène ,  profondément  immargée  ,  de 
couleur  de  chair  à  sa  base  inférieure. 
h'/iabùus  des  Graphidées  est  assez 
variable  ,  néanmoins  la  plus  grande 
partie  d'entre  elles  se  fixent  sur  l'épi- 
dcrme  des  écorces  saines  ;  celles  qui 
se  trouvent  sur  les  vieux  bois  appar- 
tiennent, ainsi  que  les  espèces  obser- 
vées sur  les  pierres ,  au  genre  Ope- 
graphe,  dont  deux  espèces  fort  cu- 
rieuses envahissent  les  feuilles  de 
quelques  Arbres  de  Cayeune  à  feuil- 
les persistantes,  f^^.  Opégbaphe. 

(A.r.) 
GRAPHIPTERE.  Graplùpterus. 
INS.  Genre  de l'ordredes Coléoptères, 
section  des  Pentamères  ,  famille  des 
Carnassiers ,  tribu  des  Carabiques 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.  ) ,  établi  par 
Lalreille  qui  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  point  d'ailes  ;  palpes  extérieurs 
filiformes,   terminés  par   un  article 


GRA 

cylindrique;  point  de  dent  dans 
l'échancrure  du  menion  ;  antennes 
comprimées,  avec  le  troisième  article 
beaucoup  plus  long  que  les  autres  ; 
abdomen  grand  ,  très-aplati,  subor- 
biculaire  ;  yeux  grands  ;  espace  de  la 
tête  compris  entre  eux,  élevé  de  cha- 
que côté  à  leur  bord  interne;  pieds 
hérissés  de  cds  spinulifor-mes;  l'une 
des  deux  épines  terminant  les  jambes 
postérieures  beaucoup  plus  grande 
que  l'autre,  presqu'en  forme  de  lame. 
Le  genre  Graphiptère  a  été  établi 
aux  dépens  des  Anthies;  il  leur  res- 
semble beaucoup  et  en  diffère  tou- 
tefois par  une  languette  presque 
carrée,  membraneuse  sur  les  côtés  et 
cornée  seulement  dans  son  milieu. 
Ce  caractère  lui  est  commun  avec  les 
Aptines  ,  les  Bracbines  et  les  Cata- 
cospes,  qu'il  est  cependant  possible 
de  distinguer  en  comparant  les  ca- 
ractères fournis  par  la  forme  des 
palpes  ,  par  le  manque  de  dent  au 
milieu  de  l'échancrure  du  menton  ou 
même  par  l'absence  des  ailes.  —  Les 
Graphiptères  ont,  en  général,  le  corps 
aplati,  large  et  court;  le  corselet  en 
forme  de  cœur  élargi  sur  les  côtés;  les 
élytres  unies  et  tronquées  oblique- 
ment au  bout.  Ce  sont  des  Insectes 
qui  vivent  dans  le  sable  des  déserts  de 
la  Barbarie  ,  eu  Egypte  et  dans  toute 
la  péninsule  de  l'Afrique.  On  en  con- 
naît plusieurs  espèces. 

Le  GRAPiiirTÈRE  moucheté,  Gr. 
mulùguttatus ,  Olivier,  Entom.  ï.  m, 
u.  35,  pi.  6 ,  fig.  66  ,  que  Lalreille 
croit  être  la  même  espèce  o^&\' Antliia 
variegata  de  Fabricius  ,  mais  qui  en 
est  distingué  par  Dejeau  (Catal.  des 
Coléopt. ,  p.  4). 

Le  Graphiptère  triliné  ,  Gr. 
tiilineatus  ou  VAnthia  exclamationis 
de  Fabricius,  qui  a  été  figuré  avec 
soin  par  LatreUle  et  Dejean  (  Hist. 
nat.  des  Coléopt.,  a*"  livr.,  pi.  6,  fig. 
3).  Il  est  originaire  du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Le  Graphiptère  petit,  Gr.  mi~ 
nu  tus ,  Dej.  et  Latr.  {loc.  cit.  ,pl.  6, 
fig  4  ).  On  le  trouve  en  Egypte. 

On  doit  rapporter  au  même  genre 


i'  1  âiit/ttrr  p 


Yw .  1    ClLU^inS  JAU.NE  ET  ?JOm  .  OliAPIUS  ATliO  -FLAVA  .                  Fc'e. 

Fuv.  j CRAPIllS  A  LlllELLE.S  GllELES  .  OniPinSOIliCJf.E.\TA.                   Fée. 

Fia:  >^>  •  C'K -UM 1 1 S  A  Tl  lAl  ,1  ,R  JUCOL  Olî  .  GRAJ'IIIS  liH  OI.  OR .                            Fée . 

I.ocaiiore  ano'iilcii  se .  ViU" .  ainefioame .  /.oc-uiora  mi^iJosa .  aelti'm--  .tnicricaiiA  Fee. 

Fkv  4    STICTK  I)i;  EEK  .  .  STHTA  FEIll .  (/hli.so  .) 


GKA 

Jes  Jnthia  ubsokta  et  tiilineata  d'Oli- 
vier et  de  Fabricius.  Los  inélainoi- 
plioses  cl  les  mœui  s  des  Gruphiptcics 
u'ont   pas  eucore   élc  obsci"vées. 

(aud.) 
GllAPHIl'TÉUtDES.  INS.  Nom 
donné  par  Latreille  à  une  division 
des  Cara biques  ,  qui  conipienait  les 
i;enre5  AniliieetGraphiplcre.  ^.  ces 
mots  et  Cauabiqu£s,  (aud.J 

GRAPHIS.   Grap/iis.  bot.  crypt. 
(Lic/iens.)  En  examinant  avec  atten- 
tion les  diverses  espèces  du   genre 
Opégraphe ,   tel  que  la  plupart  des 
botanistes  français  le  définissent,  on 
s'assure  facilement ,  par  des  coupes, 
que  les  lirellcs  sont   liomogènes   ou 
hétérogènes.  Celte  difléieuce  d'orga- 
nisation en  amène  une  plus  grande 
encore  dans  le  pori   de  ces  Plantes. 
Les  lirelies  homogènes  sont  ordinai- 
rement courtes  ,  noires  ,  presque  ja- 
mais ramifiées  ,  si  ce  n'est  par  con- 
fluence ,  sessiles  et  fendues  dans  leur 
largeur;  les  Graphidces  qui  les  four- 
uissent   se  trouvent   parfois   sur   les 
vieux  bois  et  les  pierres,  el  plus  rare- 
ment sur  les  feuilles  vivantes.  Les  li- 
relies hétérogènes  sont  étroites  et  ont 
toujours  une  grande  disposition  à  se 
ramifier;    elles   forment   le    disque, 
ont  une  couleur  variable  ,  et  ne  pa- 
raissent se  plaire  que  sur  les  écorccs 
saines  ;  jamais  on  ne  les  trouve   sur 
les  pierres ,   et  les  vieux    bois  n'en 
nourrissent  qu'une  ou  deux  espèces. 
Il   nous  semble   impossible  ,  d'après 
ces    considérations   tirées   tout   à    la 
fois   de   l'organisation   intérieure    et 
de   Yhabitits ,   de  refuser   de   recon- 
naître deux   genres  distincts.  Lirel- 
ies  homogènes  :  genre    Opcgrapha  ,• 
lirelies  hétérogènes  :   genre  Grajj/iis. 
Adanson  est  le  créateur  de  ce  gen- 
re, qu'il  avait  formé  aux  dépens  du 
Lic/ienoides  de  Dillen  (tab.  18,  fîg. 
I  et  2).  On  ne  sait  trop  pouiquoi  il 
l'avait  placé  dans  les  Champignons, 
à  côté  de  l'Agaric  ;  car  la  ditléreuce 
qui   sépare  les  Graphis   des  Agarics 
est  immense.  Voici,  du  reste  ,  com- 
ment il  les  caractérise  :  poussière  fi- 
ne, rampante  comioe  une  larve  ,par- 


GRA 


475 


semée  de  sillons  simples  ou  rameux , 
quelquefois  relevés  en  côte.  La  pre- 
mière  partie  de  cette  phrase  paraît 
conveinr  aux  Graphis  ,  et  la  seconde 
à  rOpégraphe.   Le  nom  de  Graphis 
n'a  point  été  adoplé  dans  le   Gênera 
Flantarum  de  Jussieu  ,  et ,  plus  lard  , 
dans  la  Flore  Française.   Ehrart,  et 
aprè3  lui  Acharius,  dans  sa  Lichéno- 
gi'aphie  universelle  et  dans  \cSyn<jp- 
sis  Lichenuiii  ,  l'ont  rétabli ,  en  sé- 
parant ,    sous   le  nom   d' Opegrap/ia 
créé  par  de  Humboldt,   les  espèces 
dépourvues  de  nucleum  et  de  peri- 
thecium.  Cette  distinction  est  main- 
tenant adoptée  généralement.  Acha- 
rius  avait  indiqué   la  couleur  noire 
comme  l'in   des  caractères  généri- 
ques   du  Graphis;    nous   possédons 
un  grand  nombre  d'espèces  dans  les- 
quelles cet  organe  est  blanc,  jaune, 
couleur   de  sang;   cette   couleur  du 
thalamium  n'est  point  un  caractère 
suffisant   pour  justifier  la  formation 
d'un    genre  ,    lorsque    du    l'este    les 
autres  cai-actères    sont    les    mêmes. 
Voici  la  phrase  caractéristique  pour 
le  genre  Graphis,  ainsi  que  nous  l'a- 
vons modifié  :  thalle  crustacé  ,  mem- 
braneux ou  lépieux  ,  uniforme  ;  apo- 
théciou  (lirelle)  immergé,  simple  ou 
lameux,  de  couleur  variable  ,  à  dis- 
que  nu  ,   marginé  par   le  thalle  ou 
par  leperilheciuni;  nucleum  allongé, 
intérieurement  celluleux  et  strié. 

Quatorze  espèces,  sans  compter  les 
variétés  ,  sont  décrites  dans  Acharius. 
Ce  nombre  est  loin  de  la  réalité,  puis- 
que, indépendamment  des  espèces 
qui  se  trouvent  dans  l'excellente  Mo- 
nographie de  Dufour  et  dans  les  ou- 
vrages des  auteurs  allemands  ,  posté- 
rieurs à  Acharius  ,  nous  en  avons  lait 
connaître  plus  de  trente  espèces  nou- 
velles qui  sont  pour  la  plupart  figu- 
rées dans  notre  Cryptogamie  des 
écorces  exotiques  officinales.  Parmi 
les  espèces  inédites  de  notre  collec- 
tion, se  remarquent  les  suivantes  qui 
toutes,  ainsi  que  la  plupart  de  leurs 
congénères,  croissent  en  Amérique. 
Le  Graphis  jaune  iît  noir  ,  Gra- 
phis atrojiava ,  N.  [V.  planches  de 
ce  Dictionnaire).   Thalle  tarlareux , 


476 


GRA 


épais,  d'un  blanc  jaunâtre  ,  marqué 
de  fossettes;  lirelles  cparses  et  sans 
limites  ,  raccourcies  ,  foi-mant  des 
sortes    d'étoiles    rameuses    et     lion- 

3uées  ;  disque  large  ,  poudreux  ;  bord 
uperilhecium  mince;  nucleum  très- 
noir,  immargé.  Cette  élégante  espèce 
se  trouve  sur  les  rameaux  encore 
jeunes  de  plusieurs  Arbrisseaux  de 
la  Guadeloupe. 

Le  Graphis  a  lirelles  con- 
rLUExSTES ,  Graphis  confluens ,  N. 
Thalle  cendré  ou  d'un  jaune  pâle, 
cartilagineux,  sans  limites,  presque 
granuleux;  lircUes  nombreuses,  rap- 
prochées, confluentes,  souvent  très- 
longues  ,  droites -flexueuses  ,  ren- 
flées ,  bordées  par  le  thalle;  disque 
noir;  nucleum  blanchâlre,  charnu. 
Ce  Graphis  habite  à  Saint-Domin- 
gue sur  l'épidémie  sain  de  difFérens 
Arbrisseaux  et  Arbustes.  Il  nous  a 
été  communiqué  par  Poiteau. 

Le  Graphis  a  thalle  eicolore  , 
Graphis  bicolor ,  IN.  (/^.  planches  de 
ce  Dictionnaire).  Thalle  membra- 
neux, lisse,  sans  limites,  jaune  paille 
vers  ses  bords  ;  lirelles  bleuâtres 
au  centre,  ramassées,  très-nombreu- 
ses ,  droites ,  un  peu  flexueuses  et 
terminées  en  pointe,  entourées  à  la 
base  par  le  thalle  ;  a  disque  linéaire, 
très-étroit;  nucleum  immargé,  carné. 
Celte  Plante  croît  sur  l'épiderme 
des  écorces  saines  des  Arbres  de  la 
Jamaïque.  Elle  nous  a  été  communi- 
quée par  Balbis.  Le  thalle  de  cette 
espèce  est  bicolore;  la  circonférence 
est  jaune  paille,  et  le  centre  vers  le- 
quel les  lirelles  paraissent  se  refouler 
est  bleuâtre;  elles  sont  disposées  cir- 
culairement.  On  pourrait  croire  que 
le  phénomène  de  cette  double  colora- 
tion du  thalle  tient  aux  lirelles  dont 
le  ihalamium,  à  l'état  humide,  tache 
la  croûte,  mais  l'examen  attentif  de  la 
Plante  ne  permet  pas  d'adopter  cette 
explication  ,  car  la  couleur  bleuâtre, 
également  répartie,  ne  se  dégrade  que 
sur  les  bords. 

Graphis  a  libelles  grêles,  Gra- 
phis gracilenta,  N.  (7^.  planches  de 
ce  Dictionnaire). Thalle  membraneux, 
î)la}ic  ,  un  peu  farineux  ,   lisse  ,  ter- 


GRA 

miné  par  une  large  bordure  noire; 
lirelles  très-grêles,  djoites  et  si- 
nueuses, noires,  sous-immergées,  à 
disque  noir,  très-étroit,  à  nucleum 
blanchâtre.  Cette  Plante  nous  a  élé 
communiquée  par  Berlero  ,  qui  l'a 
rencontrée  à  la  Guadeloupe,  sur  le 
Cissus  sycioide,  dont  elle  envahit 
de  grands  espaces.  (a.  F.) 

GRAPHITE.  MIN.  r.  Fer  carbu- 

BÉ. 

GRAPHOLITE.  min.  Nom  sous 
lequel  on  a  quelquefois  désigné  le 
Schiste  Ardoise ,  qui  se  délite  en  la- 
mes ou  feuillets,  r.  Schiste  et  Ar- 
doise, (g) 

*  GRAPHORCHIS.  bot.  fhan. 
Sous  ce  nom  générique.  Du  Petit- 
Thouars  (Hist.  des  Orchidées  des  îles 
austr.  d'Afr.)  désigne  un  groupe  de 
liantes  qui  n'est  qu'un  démembre- 
ment de  l'ancien  genre  Limodorurn 
de  Swartz.  Il  le  place  dans  la  section 
des  Epidendres  ,  et  le  caractérise  par 
son  labelle  ventru  ,  ouvert ,  sans  épe- 
ron court,  et  ses  anthères  à  deux  loges 
operculées,  contenant  chacune  un  seul 
globule.  Ce  geni  e  se  compose  de  cinq 
espèces  indigènes  des  îles  de  Mada- 
gascar et  de  Mascareigne,  liistinguées 
entre  elles  par  la  proéminence  plus 
ou  moins  grande  de  la  base  du  la- 
belle, par  la  forme  de  l'éperon,  lors- 
qu'il existe,  et  par  l'inflorescence. 
Ces  espèces  ne  sont  pas  parasites. 
L'auteur,  d'après  sa  nouvelle  nomen- 
clature ,  a  donné  à  chacune  d'elles 
un  seul  nom  générico- spécifique  : 
ainsi  il  les  a  appelées  :  Flabellogra- 
phls ,  Monographis ,  Jlismographis  , 
Calugraphis  et  Aiulographls.  l' .  ces 
mois,  excepté  les  trois  derniers  qui 
n'ont  pu  être  décrits  dans  ce  Diction- 
naii-e ,  les  premiers  volumes  ayant 
paru  avant  la  publication  de  l'ouvra- 
ge de  Du  Petit-Thouars.  Comme  ce 
sont  simplement  des  espèces  ,  il  sufii- 
ra  de  dire  que  ces  trois  noms  sont 
synonymes  de  Liiiwdorum  plantagi~ 
neum ,  L.  pnkhruiii  et  L.  scripluni-, 
qu'ils  sontap|)liqucs  à  des  Plantes  fi- 
gm-ées   par    Du  Pelil-Thouars  {loc. 


GRA 

^/'/. ,  tab.'"4i  et  42,  jllisrnographis; 
tnl).  45,  Calographis;  et  tab.  ï6  et  4?, 
j4iulographis).  (O..N.) 

GRAPHYPTÈRK.  ins.  Pour  Gra- 
pliiptèrc.  T^.  ce  mot. 

GRAPPE.  Racenms.  bot.  I'uan. 
Assemblnge  <lc  flcuis  portées  sur  des 
pédieelles  allaché.s  aiilouf  d'un  pé- 
doncule central.  La  Grappe  diflère 
de  l'épi ,  en  ce  que  ,  dans  cette  der- 
nière inflorescence,  les  fleurs  sont 
scssilos;  elle  est  simple  quand  les  pé- 
dieelles ne  sont  point  ramitiés;  on  la 
dit  composée  ou  rameuse  ,  lorsqu'ils 
se  divisent.  Le  Thyrse  (  Thyrsus)  et 
la  Panicule  f  Panicula)  sont  des  va- 
riétés de  la  Grappe.  Dans  le  premier, 
les  fleurs  sont  disposées  en  Grappe  à 
pédieelles  ramcux  ,  qui  dans  le  mi- 
lieu sont  plus  longs  qu'à  la  base  et 
au  sommet  ;  par  exemple ,  le  Lilas  ,  la 
Vigne.  Ou  dit  que  les  fleurs  sont  en 
panicule,  lorsque  étant  en  Grappe 
à  pédieelles  ramcux  ,  ceux  qui  se 
trouvent  à  la  partie  inférieure  sont 
allongés ,  écartés  et  très-rameux. 
Toutes  les  fleurs  de  Graminées  qui 
ne  sont  pas  en  épis,  ont  reçu  de  Tour- 
nefoi  t  la  dénomination  spéciale  de 
Panicule.  (g..n.) 

GRAPPE  MARINE  ou  GRAPPE 
DE  MER.  POLTP.  elCRUsT.  L'on  dit 
que  Rondelet  a  donné  ce  nom  à  une 
Holothurie  qu'il  a  même  figurée  ; 
nous  croyons  plutôt  que  c'est  à  un 
Polypier  sarcoïde,  voisin  des  Botrjl- 
les.  Les  pécheurs  donnent  également 
le  nom  de  Grappe  marine  aux  amas 
d'oeufs  de  Sèche,  qui  imitent  une 
Grappe  de  raisins  noirs.  Des  Crusta- 
cés portent  le  nom  de  Grappes  sur 
les  côtes  du  Calvados.         (i>am..x.) 

*  GRAPPON.  BOT. PHAN.  On  donne 
ce  nom  dans  diverses  parties  du  midi 
de  la  France,  aux  Plantes  à  semences 
accrochantes  ,  et  plus  particulière- 
ment à  la  Bardane.  (u.) 

GRAPSE.  Grapsus.  crust.  Genre 
de  l'ordre  des  Décapodes  ,  famille  des 
Brachyures  ,  tribu  des  Quadrilatères 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.),  établi  en 
i8oi  par  Lamarck  (Syst.  des  Anim. 


GRA 


477 


sans  vert. ,  p.  1  fio)  qui  le  caractérisait 
de  la  manièic  suivante  :  quatie  an- 
tennes courtes  ,  articulées  ,  cachées 
sous  le  chaperon  ;  les  yeux  aux  angles 
du  chapcion  et  à  pédicules  couils; 
coi'ps  déprimé  ,  presque  carré  ,  à  cha- 
peiou  tiajisversal  ,  rabattu  eu  de- 
vant ;  dix  paies  onguiculées  ;  les 
deux  antérieures  terminées  en  pin- 
ces. Ce  génie,  démembré  du  Cancer 
de  Linné,  a  été  adopté  par  tous  les 
entomologistes,  et  en  particulier  par 
Latreiile  qui  lui  assigne  pour  carac- 
tères :  lest  piesque  carré,  aphiti  , 
jiortant  lesytux  aux  angles  de  de- 
vant; son  boid  antérieur  incliné  j 
pieds  -  mâchoires  extérieurs  écartés 
l'un  de  l'autre  et  laissant  à  découvert 
une  partie  de  la  bouche  ;  Iciu^  troi- 
sième article  inséié  près  de  l'cxtrémi- 
lé  extérieure  et  supérieure  du  précé- 
dent; les  quatre  antennes  situées  au- 
dessous  du  chaperon.  Les  Grapses 
oflrent  encore  quelques  particularités 
remarquables  dans  leur  organisation. 
Leur  corps  est  aplati  ef  orné  sou- 
vent de  couleurs  tiès-vives  ,  princi- 
palement de  rouge.  Leur  front  occupe 
presque  toute  la  largeur  du  test;  il 
est  infléchi  ou  très-incliné  en  forme 
de  chaperon.  Les  yeux  sont  reçus  aux 
angles  externes  dans  une  cavité  trans- 
verse ,  et  les  antenues  sont  situées 
sous  le  bord  inférieur  du  fiont;  les 
latérales  ou  externes  prennent  nais- 
sance à  la  base  des  j'eux,  et  les  in- 
termédiaires sont  distarjles  à  leur  ori- 
gine et  logées  chacune  dans  une  fos- 
sette du  chaperon.  L'épistome  ou  le 
chaperon  proprement  dit  est  trans- 
versal ,  étroit  et  divisé  ordinairement 
dans  le  sens  de  sa  largeur  par  une 
aiète  saillante.  Le  p:  emier  article  des 
pieds-mâchoires  inférieurs  et  l'article 
suivant ,  rétrécis  ,  l'un  à  son  sommet 
et  l'autre  à  sa  base,  forment  un  es- 
pace angulaire  qui  laisse  voir  une 
portion  des  mandibules  et  quelques 
autres  parties  de  la  bouche.  La  cara- 
pace piéscnte  les  particularités  sui- 
vantes observées  par  Desmarest  :  elle 
est  plane,  peu  bombée,  assez  exac- 
tement carrée  avec  les  orbites  situés 
aux  angles  antérieurs  ;  le  bord  intcr- 


478 


GilA 


oibilaire  est  transversal  et  uni ,  le 
bord  postérieur  est  étroit;  les  régions 
stomacale  et  génit;ile  sont  à  peu  près 
confondues.  Im  première  offre  un  en- 
foncement sur  sa  partie  Tnoyenne  et 
antérieure  ;  les  régions  cordiale  et  hé- 
patique postérieure  sont  aussi  réunies 
et  forment  ensemble  une  saillie  re- 
mai-quable;  les  régions  branchiales 
occupent  en  arrière  les  cotés  et  les 
angles  postérieurs  de  la  carapace,;  el- 
les sont  marquées  souvent  sur  leur 
bord  externe  de  lignes  élevées  ,  pa- 
rallèles entre  elles  et  obliques  ,  qui 
répondent  à  la  direction  des  orga- 
nes branchiaux  inlernes.  Les  deux 
pieds  antérieurs  sont  courts,  les  au- 
tres sont  assez  longs,  surtout  la  troi- 
sième et  la  quatrième  paires.  Toutes 
ont  des  cuisses  larges  ,  sont  carénées 
sur  leur  bord  antérieur  et  se  termi- 
nent par  un  article  pointu.  L'abdo- 
men est  composé  de  sept  anneaux 
dans  les  deux  sexes. 

Les  Grapses  ,  connus  dans  les  An- 
tilles sous  les  noms  de  Crabes  peints 
et  Crabes  de  Palétuviers,  sont  des  Crus- 
tacés très-carnassiers  qui  se  trouvent 
égalementdansle  reste  de  l'Amcrique. 
Bosc,qui  a  eu  l'occasion  d'en  observer 
un  grand  nombre,  rapporte  qu'ils  se 
tiennent  presque  toujours  cachés  sous 
les  pierres  el  sous  des  morceaux  de 
bois;  ils  ne  nagent  point,  mais  ils 
ont  la  faculté  de  se  soutenir  momen- 
tanément sur  l'eau  à  raison  de  la 
largeur  de  leurs  corps  et  de  leurs  pâ- 
tes, et  ils  y  réussissent  par  des  espèces 
de  sauts  répétés  ;  ils  font  ce  mouve- 
ment, dit- il,  toujours  de  côté,  tan- 
tôt à  droite,  tantôt  ta  gauche,  selon 
les  circonstances.  Ils  se  cachent  au 
fond  de  la  mer  pendant  la  saison  froi- 
de ,  et  ne  reparaissent  qu'au  prin- 
temps ;  c'est  alors  qu'ds  porleut  des 
œufs.  On  peut  considérer  comme  type 
du  genre  : 

Le  Grapse  peint.  G/:  pi  dus , 
Lamk.  ,  Xiatr.  ;  Cancer  pictus  ,  L., 
Herbst;  CatJcer.  ,  lab.  5,  fig.  33,  et 
tab.  47  ,  fig.  5,  Séba  ;  JUi/s.  T.  m  , 
tab.  18,  fig.  5,  6.  Il  se  trouve  dans 
1  Amérique  méridionale,  aux  Antil- 
les, à  Cayenne,  etc. 


GRA 

Le  GUAPSE  MÉLANGÉ  ,  G/'.    l'O/hlS  , 

Lalr.,  Risso,  ou  le  Cancer  marmora- 
/us  de  Fabricius  et  d'Oliv.  (Zool. 
Adi  iat.,  lab.  2,  fig.  1  )qui  est  la  même 
tspècc  que  le-  Cancre  mat /ré  de  llon- 
deiet.  On  le  trouve  dans  la  Méditer- 
ranée et  sur  les  bords  de  l'Océan. 
Nous  l'avons  rencontré  abondamment 
sur  les  côtes  de  l'ouest  de  la  France  , 
particulièrement  à  l'île  de  Noirmou- 
licr. 

On  doit  ajouter  à  ces  espèces  le 
Grapsus  jienicilliger  figuré  par  Rum- 
phius(tab.  10,  n.  2)et  Cuvier  (Règn. 
Anim.  T.  iv,  pi.  12  ,  fig.  i);  cruenta- 
tiis,  Latr.,  ou  ruricola  deDegéer(Ins. 
T.  VII,  p.  417,  pi.  25,  fig.  1);  cine- 
reus  ,  Bosc(Hist.  nal.  desCrust.  T.  i, 
pi.  5).  On  pourrait  peut  être  rappor- 
ter au  même  genre,  suivant  Latreille, 
le  Criibe  espagnol  d'Herbst  (/oc.  cit., 
tab.  37,  fig.  1),  voisin  du  Cancer 
mutus  de  Linné,  et  le  Cancer  messor 
de  Forskahl. 

On  ne  connaît  qu'une  espèce 
fossile,  encore  n'est-ce  pas  très- 
certain  qu'elle  appartienne  au  genre 
Grapse.  Desmarest  (Hist.  nat.  des 
Crust.  foss.,  p.  97)  l'a  décrite  sous  le 
nom  de  Grapse  douteux,  Gr.  dubius, 
Uesm.  (aud.) 

GRAPÏOLITHES.  m;n.  On  trouva 
ce  nom  dans  quelques  oryctographes 
pour  désigner  des  Pierres  figurées. 

GRAS  (corps),  zool.  bot.  chim 
PrirK;ipes  immédiats  des  Animaux  et 
des  Végétaux,  caractérisés  par  leur 
insolubilité  dans  l'eau  ,  leursolubilitë 
dans  l'Alcohol  etl'Ether  ,  leur  extrê- 
me inflammabilité,  leur  composition 
chimique  non  azotée,  et  leur  plus 
ou  moinsgrande fusibilité.  Cedejnier 
caractère  a  fait  distinguer  plusieurs 
espèces  de  corps  Gras  sous  les  noms 
d'Huile  ,  de  Beurre  ,  de  Graisse  el  do 
Cire.  J^.  chacun  de  ces  mots  poiu- 
1  histoire  particulière  des  substances 
qu'ils  désignent.  Nous  devons  eu  ce 
moment  parler  des  découvertes  inté- 
ressantes de  Chevreul  sur  la  compo- 
sition des  corps  Gras,  el  exposer  les 
propriétés  qui  leur  sont  communes. 


Co  célèbre  clnmislc  a  iiiit  voir  f|iio 
les  corps  Gras  sont  composés  d'un 
certain  nombre  de  sul)stanccs  immt'- 
diates,  et  que  la  plupart  no  dillôrent 
les  uns  dos  aulros  que  parla  projor- 
tion  qu'ils  en  contiennent.  Il  a  donné 
les  noms  de  Stéarine,  Elainc  ,  Céline 
et  Cliolestéri.'jeà  ces  substances  im- 
médiates; luie  cinquième  sorte  de 
matière  huileuse  a  élé  extraite  du 
beurre  et  de  l'Huile  de  Dauphin. 
Nous  renvoyons  h  chacun  de  ces  mois 
pour  connaître  les  propriétés  parti- 
culières de  ces  prineipiîs.  Il  nous 
suffira  de  dire  ici  que  la  Stéarine  et 
l'Elaïne,  chauU'ées  dans  un  malias 
avec  de  la  l'olassc  à  l'Alcohol  et  de 
l'eau,  se  saponifient, c'est-à-dire  sont 
converties  en  Acides  margarique  , 
oléique ,  et  en  principe  doux,  avec 
celtcdiirérencequela  Stéarine  fournit 
beaucoup  d'Acide  margariquc  et  un 
peu  de  principe  doux  ,  tandis  que 
l'Elaïne  se  transforme  en  une  grande 
quantité  d'Acide  oléique  et  en  prin- 
cipe doux.  La  Cholestériuc  n'éprouve 
aucun  changement  par  la  réaction  des 
Alcalis  La  Cétine  se  saponifie  comme 
la  Stéarine  et  l'Elaïne  ;  mais  elle 
produit ,  outre  les  Acides  margari- 
que  et  oléique  ,  une  substance  non 
acide  dont  la  composition  peut  être 
représentée  par  de  l'Hydrogène  car- 
buré ,  plus  de  l'eau.  Enfin  les  Huiles 
extraites  du  beurre  et  delà  graisse  de 
Dauphin  se  convertissent  par  l'action 
des  Alcalis  en  principe  doux,  en 
Acides  margarique  et  oléique  et  en 
Acides  volatils,  odorans,  qui  ont  reçu 
les  noms  d'Acides  butirique  et  del- 
pliinique.  Les  Acides  margarique  et 
oléique  ayant  toutes  les  qualités  des 
corps  Gras,  forment  parmi  ceux-ci  une 
section  très-distincte;  ils  se  combinent 
avec  les  différentes  bases  et  donnent 
naissance  à  des  sels  que  l'industrie 
humaine  a  su  utiliser;  tels  sont  les 
savons.  Le  Gras  des  cadavres  ou  l'A- 
dipocire  est  également  un  assembla- 
ge de  margarates  et  d'oléates  à  base 
d'Ammoniaque  ,  de  Potasse  et  de 
Chaux.  Chevreula  partagé  en  quatre 
groupes  la  deuxième  section  des 
corps  Gras  ,   c'est-à-dire    celle  qui 


GRA  4-79 

oonmrend  les  subst  mecs  non  acides  , 
et  il  les  a  caractérisés  d'après  leurs 
diverses  manières  de  se  comporter 
avec  les  Alcalis. 

Les  matières  grasses  existent  dans 
les  Animaux  oli  elles  sont  contenues 
<lans  des  iitricules  d'iuic  structure 
parli.culière  et  qui  constituent  ce  que 
les  anatomistes  nomment  tissu  adi- 
peux. C'est  principalement  sous  la 
peau,  aux  environs  des  reins,  dans 
la  duplicature  membraneuse  de  l'é- 
piploun  ,  à  la  surface  des  muscles  et 
des  intestins,  qu'on  en  trouve  de 
grandes  quantités.  T^eur  consistance  , 
leur  couleur  et  leur  odeur  varient 
selon  les  genres  d'Animaux  qui  les 
fournissent.  Celles  des  Cétacés  sont 
généralement  fluides  ;  elles  ont  de  la 
mollesse  et  une  forte  odeur  dans  les 
Carnivores  ;  elles  sont  solides  et 
inodores  dans  les  Ruminans  ;  enfin 
les  jeunes  Animaux  ont  leurs  graisses 
ordinairement  blanches  et  abondan- 
tes ,  tandis  que  les  vieux  n'ontqu'unc 
bien  moindre  quantité  de  graisse 
jaunâtre.  Ces  observations  générales 
sur  les  graisses  n'ont  pas  été  poussées 
plus  loin  ,  et  ainsi  que  nous  l'avons 
dit  ;.u  mot  Graisses,  demanderaient 
à  être  suivies  dans  les  différentes 
classes  des  Animaux. 

Les  corps  Gras  obtenus  des  Végé- 
taux se  présentent  également  avec 
des  qualités  très -opposées.  On  re- 
cueille de  la  cire  sur  les  fruits  de 
plusieurs  Myrica  ,  sur  l'écorce  du 
Ceroxylon  andicula  ,  dans  le  pollen 
des  fleurs  ,  etc.  ;  YElais  guineensis 
fournit  un  corps  Gras  butyreux  nom  - 
mé  beurre  ou  huile  de  Palme;  Itis 
graines  du  Cacaoyer  ,  celles  du  Mus- 
cadier donnent  aussi  des  espèces  do 
beuri-e  d'une  consistance  plus  ou 
moins  solide.  Mais  le  plus  grand 
nombre  des  matières  grasses  végétales 
sont  huileuses  ,  c'est-à-dire  ont  de  la 
fluidité  à  la  température  ordinaire  de 
l'atmosphère.  La  graine  est  la  partie 
des  Plantes  où  elles  se  trouvent  le 
plus  généralement;  cependant  quel- 
ques autres  organes  en  contiennent 
en  abondance;  tel  est  le  péricarpe  du 
fruit  de  l'Olivier. 


480  GRA 

Les  substances  grasses  h  l'état  de 
pureié  sont  en  général  peu  odorantes, 
d'une  saveur  douce  et  fade,  plus  lé- 
gères que  l'eau  et  d'une  consistance 
qui  varie  depuis  celle  de  la  cire  et  du 
blanc  de  Baleine  qui  sont  solides, 
jusqu'à  celle  de  l'huile  de  Poisson  et 
de  l'huile  d'Amandes  qui  sont  très- 
fluides.  Chauffées  fortement  avec  le 
contact  de  l'air,  elles  se  décomposent 
et  dégsgent  surtout  une  grande 
quantité  d'Hydrogène  carboné  qui 
s'enflamme.  Insolubles  dans  l'eau  , 
elles  se  dissolvent,  au  contraire, 
toutes  en  plus  ou  moins  grande 
proportion  dans  l'Alcohol.      (g..n.) 

GRAS  DE  GALLE,  bot.  piian.  Ce 
nom  est  employé  à  Saint-Domingue 
pour  designer,  selon  Jacquin ,  VE- 
chites  curymbusa.  INicoison  le  cite 
comme  donné  à  d'autres  Arbrisseaux, 
qu'il  dit  être  un  Sparliiim  ,  un  Cytise 
et  un  Alaterne.  (b.) 

*GRASEPOLTLY.  bot.  tiian.  (Cor- 
das.) Sj  n.  de  Lathyrus  hyssopifulia  , 
L.  (B.) 

*  GRAS-D'EAU,  pots.  Commer- 
son  donnait  ce  nom  aux  Aihérines 
tellement  transparentes  ,  qu'elles  res- 
semblent à  une  simple  gelée  dans  l'é- 
lément qui  les  nourrit.  (b.) 

GRAS  DE  MOUTOiN.  bot.  ph.vn. 
L'un  des  noms  vulgaires  du  Lamp- 
sana  communis  ,  L.  (b.) 

GRAS  DES  CADAVRES,  zool. 
F'.  Adipocire. 

GRAS-MOLLET,  pois.  Nom  vul- 
gaire du  Cycloptère  Lumpe.  f^.  Cy- 
CLOPTÈUE.  (b) 

*  GRASPOIS.  MAM.  Syn.  d'Epau- 
lard  ,  espèce  du  genre  Dauphin.  F". 
ce  mot.  (b.) 

GRASSET.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Mouchet.  r.  ce  mot.  (dr..z.) 

GRASSET.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
iiouis  vulgaires  du  Sedum  Tele- 
plduin.  (b.) 

GR  ASSETTE .  ois.  Sy n .  vulga  ire  de 
la  Sarcelle  d'été.  F.  Canard.  (dr..z.) 

GRASSETTE.    Pingidciila.   bot. 


GRA 

PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Len- 
libulariées  de  Richard ,  et  qui  a  été 
placé  dans  la  Diaudrie  Monogvnie 
L.,  quoique  ses  éiamines  offrissent  le 
caraclcrc  de  la  Didynamie.  Ses  ca  - 
raclèrcs  sont  :  calice  bilabié ,  trifide 
supérieurement ,  bifide  inférieurc- 
nient  ;  corolle  irrégulière  ,  munie 
d'un  éperou  à  la  base,  resserrée  piès 
de  sa  gorge,  à  limbe  bilabié  ,  la  lèvre 
supérieure  trilobée  ,  l'inférieure  plus 
courte,  bilobée  ;  deux  étamiues  très- 
courtes  ;  style  court ,  surmonté  d'un 
stigmate  à  deux  lames;  capsule 
uniloculaire ,  remplie  d'un  grand 
nombre  de  graines  attachées  à  un 
réceptacle  central.  Ce  genre,  quia 
beaucoup  d'afliuilés  avec  VUtricula- 
ria,  est  tiès-naturel ,  puisque  toutes 
ses  espèces  offieut  un  port  parfaite- 
ment caractérisé.  Elles  ont  des  feuilles 
radicales  d'une  consistance  tellement 
grasse  et  niolle  ,  qu'elle  a  mérité 
au  genre  les  noms  sous  lesquels  nous 
le  décrivons.  Leurbampe  est  uniflo- 
re,  et  leurs  fleurs  sont  pcnchéi.-s.  La 
plupart  des  espèces  de  Grassettes 
sont  indigènes  des  pays  montueux  et 
humides  de  l'hémisphère  boréal.  Les 
Alpes  d'Euiope,  les  inontagnes  de 
l'Amérique  du  nord  en  nourrissent 
une  dixaine  d'espèces;  les  autres 
croissent  dans  des  localités  élevées  da 
midi  de  l'Europe  et  de  l'Amérique 
méridionale. 

La  Grassette  COMMUNE,  Pingui- 
ciila  vulgaris  ,  jolie  Plante  à  fleurs 
violettes  et  d'un  port  tout  particulier, 
se  trouve  dans  les  marécages  de  plu- 
sieurs parties  de  l'Europe.  Elle  cioît 
près  de  l'élang  de  Saint-Gratien  aux 
environs  de  Paris.  Le  Pinguicula  Lu- 
sUanica  ,  qui  est  plus  rare  au  Por- 
tugal que  son  nom  ne  le  ferait  suppo- 
ser, se  trouve  dans  nos  landes  aqui- 
taniques,  en  Bretagne  ,  et  jusqu'aux 
environs  d'Aix-la-Chapelle.     (g..n.) 

GR  ATELIER,  bot.  phan.  Nom 
proposé  par  quelques  botanistes  fran- 
çais, pour  le  genre  Cnestis.  V. 
Gneste.  (b.) 

*  GRATELOD PELLE.  Gratelou- 
pella.    BOT.    crypt.    (  Cérarniaircs.  ) 


QRA 

(xcnre  digne  par  son  élégance  d'êîie 
dédié  à  (iratelouji ,  savant  mais  trop 
modeste  holanisto  ,  qui,  dans  l'étude 
des  Hydroplivtes,  a  lait  d'injpoi  lanles 
l'écouverles, qu'on  voit  avec  regret  de- 
meuier  enfouies  dans  ses  intëressans 
manuscrits.  Il  est  caraciéiisë  par  1rs 
capsules  parlaiteuieut  ses.>ilos  ,  grou- 
pées à  l'exlrémilé  des  lameaux  tlexi- 
!)les  et  colorés.  Le  Ccramium  bra- 
Lhji;onium  de  L^ngbye  (  Te  ut.  Alg. 
Dan.  p.  118,  pi.  5b,  1".  c;  est  ietype 
ile  ce  genre.  On  le  trouve,  sur  nos 
côlcs  ,  assez  fréqueuïuicnt  fixé  aux 
rochers  que  la  marée  ne  découvre 
que  pe.i  d  instans.  iSous  eu  connais- 
sons plusieurs  autres  espèces.       (b.) 

*  GRATKLOUPI.l.  bot.  crypt. 
(  Tlydiopkyles.  )  Genre  formé  par 
Agardli  {Spec.  Alg  Pars  11 ,  p.  a2i) 
chins  l'ordre  des  Floridées ,  dont  les 
caractères  consistent  en  des  tuber- 
cules fructifères  agrégés  sur  les  ra- 
meaux ,  percés  d'un  pore  et  contenant 
des  sémiuules  elliptiques.  L'auteur  y 
rapporte  trois  espèces  :  i"le  Gratelou- 
pia  ornata ,  qui  est  \c  Fucus  erinaceus 
de  Turner  ,  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance ;  2°  le  Grateioupla  Hysliix  éga- 
lement du  cap  de  Bonne-Èspérance  ; 
5°  le  Grateioupla JiHciiia(\\x\  serait  le 
Dclesserla  filicina  de  Lamouroux. 
Celle  dernière  que  nous  vivons  trouvée 
sur  nos  côlcs,  et  que  nous  avons  fort 
soigueuscmeut  observée  ,  nous  parajt 
pouvoir  difficilement  être  séparée  des 
Delesserie-; ,  et  nous  croyons  que  le 
genre  ilont  il  est  question  ,  formé  sur 
des  caractères  insuffisans  ,  ne  sauiait 
être  conservé.  (u.) 

GRAÏGAL.  KOT.  THAN  Nom  tri- 
viaWippliqi'é  par  quelques  botanis- 
tes fiançais  au  genre  [iaiidia  de  Lin- 
né, f^.  ce  mot.  (G..N.) 

GRAilA-DEL  bot.  piian.  Dans 
la  haute  opinion  que  Ion  avait  de 
leuis  vertus  médicinales,  plusieurs 
Plantes  avaien'  reçu  ce  nom  avant  la 
légénération  de  la  botanique  ;  de  ce 
noinbreétaient  \ç.Buplevruin  rigidum^ 
le  Géranium  iioherlianum  ,  le  Scutel- 
laria  galeiiculala ,    le  Gratiola  ojji- 

TOME    VII. 


GRA  48  i 

cina/is ,  et  le  hylhrum  hyssopifolium. 

(B.) 

GRATIOLE.  Gratiola.  bot.  phan. 
Ce  genre,  de  la  famille  des  Scrophu- 
larinées,  cl  de  la  Diandrie  Monogy- 
nie  ,  fondé  par  Linné  cl  confondu  par 
Tournefort   avec   les    Digitales,    est 
ainsi  caractérisé  :  calice  à  cinq  divi- 
sions profondes  ,  quelquefois  accom- 
pagnées de  bractées  à  la  base;  corolle 
tubuleuse  ,  à  deux  lèvres,  la  supé- 
rieure bilobée,  l'inférieure  à  trois  lo- 
bes égaux;  deux  étamines  fertiles  ,  et 
deux  ou  trois  rudimcntaircs  ;  stigmate 
à  deux  lames;   capsule  à  quatre  val- 
ves qui,  après  la  maturité,  se  sépa- 
rent de   la  cloison   formée   par  l'in- 
flexion de  leurs  bords    Ces  caractères 
ont  éié  tracés  par  R.  tîrown  et  Nut- 
tall  d'après  l'examen  du  Gratiola  offi- 
cinalis  ..  L.  ,  et  d'autres  espèces  de  la 
Nouvelle-Hollande  et  de  l'Amérique. 
Les  autours  postérieurs  à  Linné,   et 
ce  grand   botaniste    lui-même  ,    out 
placé    dans    le    genre    Gratiola    des 
Plantes  dont  l'organisation  était  assez 
différente  pour  devenir  les   types  de 
genres  distincts.  Ainsi  Willdenow  a 
établi   le    genre    Hornemannia    avec 
deux  espèces  de  Gratiola  décrites  par 
Hornemann.  La  principale  espèce  de 
VHerpestis  de  Gacrtuer  ou  du  Monnie- 
ra  de  Brown  et  de  Michaux  est  le  Gra- 
tiolaMonnieri,\j. — R.  Brown  (Prodr. 
Flor.  Nov.-Hvll.  ,  p.  44i)  a  fait  voir 
les  grands  rapports  des  Gratiola  hys- 
sopoides  et  rotumli/blia ,  L.  ,  avec  les 
Lindernia  dont  elles  ne  difièreut  que 
par  deux  de   leurs  étamines  stériles. 
On  a  décrit  plus  de  cinquante  espèces 
de  Gralioles;  maisen  éloignant  celles 
qui  appariienncnt  bien  certainement 
à  d'autres  genres,  et  en  tenant  comp- 
te des  doubles  emplois  d'espèces  qui 
embrouillent  la  synonymie  de  ce  gén- 
ie, on  ne  compte  réellement  qu'une 
trentaine  de  Plantes  qui  s'y  rappor- 
tent bien  légitimement.  Une  seule  es- 
pèce habite  l'Europe  ,  une  au  Pérou, 
deux  dans  les  îles  de  l'Amérique  du 
sud  ,  huit  dans  les  Etats-Unis  de  l'A- 
mérique  septentrionale,  et   le   reste 
dans  les  Indes-Orientales  et  la  Nou- 
velle-Hollande. Les  Etats-Unis  pa- 
5i 


48  i  GRA 

raissent  doue  êtic  la  conlrée  où  l'on 
1  encontreproportionnellement  leplus 
(!e  Gratioles  ,  quoique  ce  genre  soit 
K'pandu  sur  une  grande  partie  de  la 
surface  du  globe  ,  et  qu'il  préfère  les 
pays  chauds.  Dans  le  nouveau  conti- 
nent, on  n'en  rencontre  pas  au-delà 
du  4o''  degré  de  latitude  nord.  Les 
Gratioles  sont  des  Plantes  herbacées, 
à  feuilles  opposées  et  à  pédoncules 
>"Iifaires,  axillairesel  unJflores  Nous 
citerons  ici  l'eipèce  suivante,  euro- 
péeniie,  comme  exemple  et  type  du 
genre  : 

La  Gratiox^eofficinaj-e,  Graiio- 
la  officinalis ,  L.  ,  a  une  tige  haute  de 
trois  décimèires ,  droite  ,  cylindrique  , 
ordinairement  simple  et  garnie  de 
feuilles  opposées  ,  sessiles  ,  ovales  , 
lancéolées  ,  dentées  vers  leur  sommet , 
lisses,  glabres  et  marquées  de  tiois 
nervures  longitudinales.  Ses  fleuis 
sont  d'un  blanc  jaunâtre.  On  trouve 
cétteGratioledans  les  lieux  aquatiques, 
ci  principalement  dans  les  fossés  hu- 
mides des  prairies  de  la  France  méri- 
dionale. Elle  est  assez  rare  aux  envi- 
rons de  Paris.  Cette  Plante  ,  à  laquelle 
on  donne  vulgairement  le  nom  d'Herbe 
au  pauvre  Homme,  parce  que  c'était 
autrefois  un  purgatif  employé  par  les 
indigens  ,  jouit  de  propriétés  dange- 
reuses. Elle  a  une  saveur  amère , 
désagréable  et  nauséabonde.  Son  ana- 
lyse a  donné  au  célèbre  Vauque- 
lin  de  la  gomme  ,  quelques  Sels 
et  un  Acide  végétal ,  une  matière  ré- 
sinoïde  d'une  extrême  amertume,  so- 
luble  dans  l'Alcohol ,  très-peu  solu- 
ble  dans  l'eau  à  l'état  de  pureté,  et 
ne  s'y  dissolvant  que  par  son  mélange 
avec  les  autres  matériaux  de  la  Plante. 
C'est  dans  ceiie  uiailère  résinoïde  que 
paraît  résider  le  principe  actif  de  la 
Gratiole.  Elle  purge  violemment  et 
elle  excite  en  même  temps  le  vomis- 
sement; aussi  est-elle  fréquemment 
employée  )>ar  les  charlatans  entre  les 
mains  desquels  clic  peut  devenir  un 
poison  funeste. Glc;!itsch(^e/v72zsc/!/e 
Abliani.  T.  m,  p.  SGyj  prétend  que 
les  Chevaux  qui  se  nourrissentdufoin 
oii  il  y  a  beaucoup  de  Gratiole,  mai- 
gri.ssent  considérablement.       (g.n.) 


GRA 

GRATTE-CU.  bot.  piian.  Nom 
vulgaire  des  fruits  de  la  plupart  des 
Rosiers,  employés  dans  certaines  phar- 
macies ,  sous  la  désignation  plu.s  con- 
venable de  Cynorrhodon.  Cenora  vient 
de  ce  que  lorsqu'on  les  mange  sans 
en  retirer  les  graines  que  recouvrent 
des  poils  très-fins  ,  ces  fruits  causent, 
dit-on,  d'assez  vives  démangeaisons  à 
l'anus.  (b.) 

GRATTE-PAILLE.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  Mouchet.  (dr..z.) 

GRATTERON.  bot.  fhan.  Nom 
vulgaire  da  Galiurn  Apariiie,  ainsi 
que  de  V  Asperula  odorala.  (b.) 

GRATTIER.  bot.  phak.  L'un  des 
syn.  vulgaires  de  "Vitex.  T^.  ce  mot. 

(B.) 

GRAUGALUS.  ois.  (Cuvier.)Syn. 
du  genre  Choucari ,  dont  les  espècq^ 
sont  des  Coracines  pour  ïemminck. 
/^.  ce  mot.  (DR..Z.) 

GRAULE  ET  GRAYE.  ots.  Syn. 
vulgaire  de  la  Corneille  raantelée.  V. 
Corbeau.  (dr..z.) 

GRAUSTELN.  GÉOL.  Mot  allemand 

qui  veut  dire  pierre  grise,  et  dont 
Werner  a  fait  le  nom  d'une  roche  ap- 
pelée Dolérile  par  les  minéralogistes 
fiançais.  P .  les  mots  DoLÉRiTE  et 
Roches.  (g.) 

'gRAUWACKE.  min.  r.  PsAM- 

MITE. 

*  GRAVANCHE.  pois.  Une  variété 
du  Lavaret  qui  se  pêche  dans  le  lac 
de  Genève,  f^.  Saumon  ,  sous-genre 
CORÉGONE.  (b.) 

GRAVE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Freux.  F.  Corbeau.  (dr.z.) 

GRAVELEÏ.  OIS.  Syn.  vulgaire 
du  Grimpereau.  K.  ce  mot.    (DR..Z.) 

GRAVELIN.  BOT.  phan.  L'un  des 
noms  vulgaires  du  Chêne  à  grappes. 

(B.) 

GRAVELOTTE.  ois.Nom  vulgaire 
du  petit  Pluvier  à  collier,  y.  Plu- 
vier fuR  .z.l 

GRAVIER .  GÉoL.  Intermédiaire 
du  Sable  et  des  Galets  ,  il  se  compose 
de  fragmens  plus  gros  que   l'un  ,   el 


GRE 

plus  petits  que  les  autres;  le  Tit  des 
fleuves  et  des  torrons  en  présente  da- 
vantage que  les  plages  de  la  mer  ,  oii 
cependant  de  vastes  étendues  en  sont 
quelquefois  entièrement  formées.  Il 
se  compose  de  toutes  sortes  de  Roches 
réduites  par  le  frottement  en  fragracns 
arrondis  et  souvent  aplatis.  On  en 
rencontre  des  dépôts  immenses  dans 
l'intérieur  des  continens  ,  soit  au- 
dessous  de  la  couche  de  terre  vé- 
gétale ,  soit  à  la  surface  même  du  sol. 
La  plame  de  la  Giau  ,  vers  l'embou- 
chure du  Rhône  ,  est  célèbre  par  le 
Gravier  qui  la  couvre ,  et  dans  lequel 
une  végétation  particulière  fournit 
aux  Moutons  du  pays  »me  nourriture 
à  laquelle, dit  on  ,  leur  chair  doit  son 
excellente  qualité.  Ce  sont  les  Galets, 
f^.  ce  mot,  et  le  Gravier  qui,  unis 
par  un  ciment  quartzeux,  forment  la 
plupart  dei  Roches  conuues  sous  le 
nom  de  Poudings.  (b.) 

GRAYIERE.ois.Syn,  vulgaire  de 
grand  Pluvier  à  collier.  P^.  Pi^uvier. 
(dr.z.) 

GRAVIGHADES.mam.  Blainville 
a  donné  ce  nom  à  un  ordre  qu'il  éta- 
bUt  pour  y  placer  le  seul  genre  Elé- 
phant, (b.) 

GRAVISSET  ,  GRAVISSEUR  , 
GRAVISSON.  OIS.  Syn.  vulgaires  de 
Grimpereau.  P".  ce  mot.         (dr..z.) 

GRAYIVOLES.  ois.  Nom  donné 
aux  Oiseaux  qui  ont  le  vol  lent  et 
pesant.  (dr..z.) 

GRAZIRRHINCHUS.  pois.  fos. 
Des  oryctographes  qui  ont  cru  aper- 
cevoir quelque  ressemblance  entre 
les  Glossopètres  et  le  bec  du  Corbeau 
ont  donné  ce  nom  à  ces  dents  fossi- 
les. P'.  Glossopètres.  (b.) 

GRÉAC.  POIS.  Pour  Créac.  P^.  ce 

mot  ei  Esturgeon.  (b.) 

GRERE.  Podiceps.  ois.  Genre  de 
Tordre  des  Pinnatipèdes  établi  par 
Latham  aux  dépens  du  Colymbus  de 
Linné ,  et  caractérisé  de  la  manière 
suivante  :  bec  de  médiocre  taille, 
ordinairement  plus  long  que  la  tête  , 
droit ,  conique  ,  cylindrique  ou  com- 
primé;   mandibule    supérieure    su- 


GRE 


483 


J)ulée  ou  courbée  brusquement  vers 
la  pointe;  narines  situées  vers  le  mi- 
lieu de  chaque  côté  du  bec,  concaves, 
oblongues,  ouvertes  extérieurement 
et  fermées  à  l'intérieur  par  une  mem- 
brane, se  communiquant  de  l'une  à 
l'autre;  pieds  reportés  à  l'extrémité 
du  corps:  tarse  très-comprimé;  qua- 
tre doigts  ,  trois  en  avant ,  Irès-dépri 
mes  par  une  seule  membrane  qui  les 
entoure  en  festons;  l'externe  le  plus 
long;  pouce  comprimé  et  festonné, 
s'articulant  sur  la  face  interne  du 
tarse,  et  portant  à  terre  seulement 
sur  le  bout  de  l'ongle,  qui  est,  ainsi 
que  les  autres,  large  et  déprimé  ;  ai- 
les courtes  ,  les  trojs  premières  rémi- 
ges presque  égales  et  les  plus  lon- 
gues. Quoique  les  Grèbes  nlSiient  les 
doigts  réunis  que  par  une  demi-mem- 
brane, ils  n'en  sont  pas  moins  de  tous 
les  Oiseaux  d'eau,   les   nageurs   les 

filus  lestes  et  les  plus  infatigables; 
eur  conformation  ,  d'ailleurs  ,  indi- 
que assez  que  l'eau  leur  a  été  assi» 
gtkée  comme  demeure  habituelle  et 
même  unique  ;  car  s'ils  s'élancent 
dans  les  airs ,  ils  s'y  soutiennent  avec 
peine  et  semblent  plutôt  être  portés 
par  les  vents  ,  qu'y  suivre  une  direc- 
tion volontaire  ,  que  leur  interdit 
1)eut-être  la  trop  grande  brièveté  de 
eurs  ailes,,  relaiivement  au  volume 
et  au  poids  du  corps  ;  si  une  circons- 
tance quelconque  les  place  sur  terre, 
la  position  de  leurs  jambes  à  l'exti  c- 
miié  du  corps  ,  les  oblige  à  une  sta- 
tion verticale  qui  rend  leur  marche 
difficile  et  pénible.  Aussi,  pour  ces 
motifs  ,  les  voit-on  rarement  prendre 
le  vol ,  et  lorsqu'ils  sont  poussés  ou 
jetés  par  les  flots  sur  le  rivage  ,  leur 
premier  mouvement  est  de  quitter  la 
plage  oii  ils  se  trouvent  sans  défense, 
et  oii  ils  n'auraient  que  des  coups  de 
bec  à  opposer  à  la  main  habile  qui 
voudrait  les  saisir.  Ils  plongent  avec 
une  adresse  admirable,  poursuivent 
et  saisissent  au  fond  de  l'eau  les  Pois- 
sons qui  s'y  croyaient  en  sûreté  ;  lors- 
qu'ils nagent  entre  deux  eaux  ,  ils 
tiennent  suivant  le  besoin  leurs  ailes 
plus  ou  moins  étendues,  qui  font  office 
de  gouvernail,  et  leurs  pâtes  se  leur 

3i* 


484  GRE 

servent  que  de  janicj ,  dont  ils  peuvent 
accélérer  considérablement  le  mouve- 
ment. A  l'exception  de  la  plus  petite 
espèce,  qui  paraît  ne  se  plaire  que  sur 
les  lacs  et  les  rivières ,  dans  les  étangs 
et  les  marais,  les  Grèbes  se  montrent 
également  t>ur  les  vagues  qui  frap- 
pent les  côtes  ,  comme  à  la  surface 
plus  tranquille  des  eaux  douces  ;  il  en 
est  même  quelques -unf,  qui  parais- 
sant dédaigner  les  marécages  ,  ont, 
pour  la  mer  ,  une  préférence  mar- 
quée ,  et  c'est  sur  ce  théâtre  aussi 
vaste  que  mobile,  qu'ils  aiment  sur- 
tout à  déployer  toute  leur  souplesse. 
Ces  Oiseaux  ont  un  plumage  tiès- 
sujet  à  varier,  ce  qui  jetle  assez  de 
confusion  dans   leur  nomenclature  ) 

Earmi  l'Es  nombreuses  espèces  éta- 
lies  par  les  ornithologistes  ,  il  en  est 
plusiems  que  ion  a  léunies,  et  ces 
réunions  seront  très-vraisemblable- 
uient  poussées  plus  loin  encoi'e,  lors- 
que l'on  connaîtra  mieux  les  change- 
mens  que  peuvent  pioduire  1  âge  et 
les  saisons.  Ces  changemens  consis- 
tent en  aigicties,  ciinières  et  autres 
ornemens  ,  vaiiés  tant  dans  la  forme 
que  dans  les  couleurs  ;  ils  ne  se  trou- 
vent que  chez  les  adultes,  et  se  fout 
long-temps  attendre,  car  ce  n'est  or- 
dinairement qu'à  la  troisième  année 
qu'on  commence  à  les  apercevoir; 
i  Oiseau  les  conserve  alors  pendant 
tout  l'hiver,  et  on  les  observe  chez 
les  femelles  comme  chez  les  mâles. 
Si  l'on  en  juge  par  l'état  d'eiiibon- 

f)oint  qui  se  fait  )emarquer  dans  tous 
es  Glèbes  aue  l'on  prend  en  toutes 
saisons  ,  l'on  doit  croire  que  ces  Oi- 
seaux ne  sont  guère  exposés  aux  jeû- 
nes et  aux  privations;  en  effet,  se 
nourrissant  indifféremment  de  Pois- 
sous  et  de  Mollusques  ,  de  Plantes 
aquatiques  et  de  Fucus  ,  ils  trouvent 
loujouis  de  quoi  satisfaire  amplement 
leur  appétit;  leur  chair'en  retient  uu 
goùl  désagréable,  ce  qui  fait  quelle 
e>t  généraleuient  dédaignée.  L'on  ne 
recherche  quelques-uns  de  ces  Oi- 
seaux ,  que  pour  leur  duvet  argentin, 
qui  fournil  à  la  mode  des  fourrures 
propres  à  en  renouveler  de  temps  en 
temps  les  pKases.  Les  Grèbes  nichent 


GKE 
dans  les  Joncs  et  les  Roseaux  ;  îe  ber- 
ceau qui  doit  recevoir  les  fruits  de 
leurs  amours,  est  composé  de  ces 
mêmes  Végétaux  entrelacés;  il  flotte 
au-dessus  des  eaux,  et  n'y  est  retenu 
que  par  quelques  liens  qui  l'araar- 
lenl  aux  Roseaux  les  plus  solides.  La 
ponte  est  de  trois  ou  quatre  œufs,  ra- 
semenl  cinq,  o.dinairement  d'un  vei  t 
blanchâtre  ,  lavé  ou  tacheté  de  jaune 
et  de  brun. 

Grèbe  castagneux  ,  Pod/ceps  mi- 
nor,  La  t  11 .  ;  Poaiceps  hebryclicus  ,La  t  h.  ; 
Colymbus  pyre/taicus  ,  Lap.;  Co/jm- 
bus  Jluviatilis  ,  Briss. ,  Buff. ,  pi.  enl. 
905.  Parties  supérieures  d'un  noirâ- 
tre lavé  d'olivâtre  ;  sommet  de  la  tète, 
nuque  et  gorge  noirs  ;  côtés  et  devant 
du  cou  d'un  roux  vif;  parties  infé- 
rieures d'un  cendré  noirâtre  ,  avec  la 
poitrine  et  les  flancs  plus  obscurs; 
bec  noir;  iris  brun  ;  pieds  d  un  brun 
verdâtre  ,  et  couleur  de  chair  sur  la 
face  interne.  Taille  ,  neuf  à  dix  pou- 
ces. Les  jeunes  ont  le  sommet  de  la 
tête,  la  nuque  et  les  côtés  du  cou 
blanchâtres ,  variés  de  taches  et  de 
tiaits  roussâlres  ,  la  partie  inférieure 
du  devant  du  cou  ,  la  poitrine  et  les 
ilancs  d'un  roux  clair,  le  milieu  du 
ventre  blanc.  Ceux  de  l'année  sont 
d'un  cendré  roussâtre  sur  les  parties 
supérieures;  ils  ont  la  gorge  blanche 
et  la  mandibule  inférieure  jauuâtre. 
Du  nord  des  deux  continens. 

Grèbe  de  Cayenne.  F^.  Grand 
Grèbe. 

Grèiîe  cerclé  ou  A  bec  cerclé  , 
Pudiceps  CaroUne/isis  ,  La  th .  ;  Colym- 
bus Podiceps,  h.  Parties  supérieures 
brunes  ,  les  inférieures  d'un  blanc 
sale;  gorge  noire:  un  cercle  blanc 
entourant  les  yeux  et  une  tache  noire 
à  la  base  de  la  mandibule  inférieure  ; 
poitrine  lavée  d'olivâtre  ;  bec  cendré, 
avec  un  anneau  noir  dans  le  milieu  ; 
pieds  noirs.  Taille,  dix  pouces.  Les 
jeunes  ont  les  parties  supérieures 
d'un  brun  foncé;  les  côtés  du  cou,  le 
ventre  et  le  croupion  loux  ,  le  milieu 
de  la  poitiine  d'un  blanc  sale,  avec 
une  grande  tache  noire  transver- 
sale à  l'extrémité.  De  l'Amérique 
septeuli'ionale. 


GRE 

Grèbe  COMMUN,  y.  Grèbe  nuprÉ. 
Grèbe  cornu,  Podiccps  cornatus  , 
l^ath.;    Colymbus    obscuitis,  Ginel.; 
Podiceps  caspictis ,  La  th.;    Colymbus 
nigricaris ,  Scop.;    Colymbus  cristalus 
minor,  Briss.,  liufl".,  pi.  enl.  4o4  ,  lig. 
2  et  94j.  Pai  lies  supérieures  iioiià- 
lies;  une  fraise  très-aniplc   et  duu 
noir  liisti  e,  entourant  le  haut  du  cou; 
deux  touHes  tie  plumes  rousses  s'éle- 
vant  en  l'orme  de  cornes  derrière  les 
yeux  ;  pues  et  poitrine  rous.->es;  par- 
ties inférieures    blanches  ;   avec   les 
flancs  nuancés  de  roussàtre;  bec  fort, 
plus  couit  que  la  tête,  noir  avec  la 
pointe  ronge  ;  pieds  gris  ,  noirs  à  l'ex- 
térieiu'.  Taille,  douze  à  treize  pouces. 
Les  jeunes  ont  toutes  les  parties  su- 
périeuies  d'un  ccnilié  noiiâtre  ,  sans 
fraises  ni  cornes,  les  secondes  rémiges 
blanches;  une  ligne  blanche  horizon- 
tale qui  s'étend  au-dessous  des  yeux, 
et  vient  se   confo.dre  sur  la   gorge 
avec  une  teinte  semblable  ,  qui  se  di- 
rige Irès-en  airière  sur  l'occiput;  le 
milieu  du  devant  du  cou  cendré  ,  les 
parties  inférieures  blanches  avec  les 
flancs  d'un  cendré   noirâtre  ;  le  bec 
cendré ,    avec    la    pointe    jaunâtre. 
D'Europe. 

Grèbe  cornu  ,  Buff.,  pi.  enl,  4oo. 
J^.  Grèbe  huppé. 

Grèbe  cornu  delà  baie  d'Hudson. 
/^.  Grèbe  cornu. 

Grèbe  Dlc-Laart.  V.  Grèbe  de 
l'île  Saint-Thomas. 

Grèbe  d'Esclavonie  ou  Esclavon. 
7^.  Grèbe  cornu. 

Grand  Grèbe  ,  Podiceps  Cajanus, 
Lath.;  Colymbus  Cajennensis,  Gmel., 
Buff. ,  pi.  enl.  4o4  ,  n"   i .  Parties  su- 

Eérieures  noirâtres ,  les  inférieures 
lanches  ,  avec  la  gorge,  le  devant 
du  cou  et  les  flancs  roux  ;  bec  et  pieds 
noirâtres.  Taille,  dix-neuf  à  vingt 
pouces.  Espèce  douteuse. 

Grèbe  huppé  ,  Podiceps  cristalus  , 
Lath.;  Colymbus  urinator ,  Gmel.; 
Colymbus  cornutus ,  Briss.,  Buff. ,  pi. 
enl.  4oo  ,  64]  et  944.  Parties  supé- 
rieures noirâtres  ,  variées  de  brun  ; 
sommet  de  la  tête,  nuque  et  traise 
d'un  noir  lustré;  une  huppe  noire 
plate  et  pendante  sur  le  cou;  joufs 


GRE  48^. 

blauclics  ;  parties  inférieures  d'un 
])lanc  nncié  avec  les  cotés  de  la  tête 
et  de  la  poitrine  roussâtres  ;  bec  plus 
long  que  la  tête  ,  d'un  brun  lougcà- 
tre ,  brun  à  la  pointe;  iris  rouge; 
pieds  d'un  blanc  jaunâtre ,  uoiiâlre ù 
l'extérieur.  Taille  ,  dix-huit  à  dix- 
neiifpouces.  Les  jeunes  ont  les  plumes 
de  la  huppe  et  de  la  fraise  très-cour- 
tes, bordées  de  blanchâtre;  point  de 
roussâ  re  à  la  face  :  avant  l'âge  de 
deux  ans,  on  ne  voit  chez  eux  ni' 
fiaise  ni  huppe;  le  front  est  blanc 
comme  la  face  ;  il  y  a  sur  le  cou  des 
lignes  en  zigzag  noirâtres. Dans  l'ex- 
trcme  jeunesse,  ils  ont  la  tête  et  le 
haut  du  cou  d'un  brun  foncé.  D'Eu- 
rope. 

Grèbe  de  l'île  Saint-Thomas  , 
Podiceps  Thomensis ,  Lath.  Parties 
supérieures  biunes,  les  inférieures 
blanches  avec  une  grande  tache  noire 
sur  la  poitrine;  un  Irait  blanc  entre 
le  bec  et  l'œil  ;  tectrices  alaires  rous- 
sâtres; Oancs  tachetés  de  gris;  pieJs 
noirâtres.  Taille,  dix-huit  pouces. 

Grèbe  sous-gris  ou  a  joues  gri- 
ses ,  Podiceps  rubricollis  ,  Lath.;  ('o- 
lymbus  subcrisia/us^Gmel.;  Colymbus 
parotis ,  Spaini.,  Buff.pl.  enl.  gSi. 
Parties  supérieures  d  un  cendré  noi- 
râtre; front,  sommet  de  la  tète  çt nu- 
que noirs  ;  une  huppe  très-courte; 
joiics  et  gorge  d'un  gris  soyeux  ;  par- 
ties inférieures  blanches  ;  devant  du 
cou  et  côtés  de  la  poitrine  roux  ;  flancs 
et  cuisses  tachetés  de  brun  ;  bec  de 
la  longueur  de  la  tête  ,  noir  à  l'extré- 
mité ,  jaune  à  sa  base;  iris  brun  rou- 
geâtre  ;  pieds  noirs  ,  d'un  vert  jau- 
nâtre à  l'intérieur.  Taille,  quinze  à 
seize  pouces.  Les  jeunes  ont  la  gorge 
el  les  joues  blanches  ,  le  haut  du  cou 
jaunâtre,  rayés  irrégulièrement  de 
brun  ;  point  de  vestige  de  huppe. 
D'Europe. 

Grèbe  du  lac  de  Genève.  P^. 
Grèbe  cornu. 

Grèbe  montagnard.  J^.  Grèbe 
Castagneux. 

Grèbe  de  la  Louisiane  ,  Podiceps 
Ludovicianus,  Lath.  f^.  Grèbe  de  la 
Caroline  ,  jeune. 

Grèbe  Oreillard  ,  Podiceps  au" 


486 


GRE 


ritus,  La  th.  Parties  supérieures  noires  ; 
lace  ,  sommet  de  la  tête  et  fraise  d'un 
noir  lustré;  une  huppe  très-courte 
sur  l'occiput;  un  pinceau  de  plumes 
longues,  effilées,  jaunes  et  rousses, 
s'élève  de  chaque  côlë  derrière  les 
yeux  et  vient  couvrir  l'oreille  ;  parties 
inférieures  hlanches,  avec  les  flancs 
et  les  cuisses  d'un  brun  marron  ; 
gorge ,  cou  et  poitrine  noirs  ;  bec 
plus  court  que  la  tête  ,  noir,  rouge  à 
sa  base  ,  avec  sa  pointe  relevée;  pieds 
verdâtres ,  noirâtres  extérieurement. 
Taille,  onze  à  douze  pouces.  Les  jeu- 
nes ont  la  plus  grande  ressemblance 
avec  ceux  du  Grèbe  cornu  ;  ils  s'en 
distinguent  en  ce  que  le  blanc  des 
joues  est  plus  étendu  ,  et  descend  sur 
jes  côtés  du  cou ,  et  en  ce  que  les 
deux  mandibules  se  relèvent  un  peu 
vers  la  pointe.  D'Europe. 

Grèbe  (petit),  Buff.,  pi.  enl.  géa. 
V.  Grèbe  cornu  ,  jeune. 

Grèbe  (petit),  Gérardin.  f- .  Grè- 
be Gastaoneux. 

Grèbe  (petit)  cornu  ,  Buffon,  F. 
Grèbe  cornu,  jeune. 

Grèbe  (petit)  cornu,  Gérardin. 
P'.  Grèbe  Oreillard  ,  jeune. 

Grèbe  (petit)  huppé,  BufTon.  F . 
Grèbe  cornu  ,  jeune. 

Grèbe  de  rivière  de  la  Caro- 
line. /^.  Grèbe  cerclé. 

Grèbe  de  rivière  noirâtre,  f^. 
Grèbe  Gastagneux. 

Grèbe  de  rivière  des  Philippi- 
nes, Podiceps  Philippensis  ,  ïemm. , 
Buff.,  pi.  enl.  945.  Parties  supérieures 
d'un  noirâtre  lavé  de  pourpré  ;  deux 
traits  roux  sur  les  joues  et  les  côtés 
du  COU;  parties  inférieures  d'un  cenr 
drc  noirâtre;  bec  noir ,  cendré  à  la 
base  et  à  la  pointe;  pieds  noirâtres  à 
l'extérieur.  Taille,  dix  à  onze  pouces. 
Grèbe  de  rivière  de  Saint-Do- 
mingue ,  Podiceps  Dominicus  ,  Lath. 
Parties  supérieures  noirâtres  ,  les  in- 
férieures d'un  gris  nacré ,  tachetées 
de  brun  ;  rémiges  blanchâtres  avec 
l'extrémité  brune  ;  bec  noir  ;  pieds 
bruns.  Taille  ,  sept  ù  huit  pouces. 
(du.  .2.) 
GRÈBE-FQDLQUE.  Podoa.  ois. 
Genre  établi  par  Illiger  dans  Perdre 


GRE 

des  Pinnatipèdes.Caraclères  :  bec  aus- 
si long  que  la  tête,  droit,  cylindrique, 
avec  la  pointe  inclinée  et  échanciée; 
arête  distincte,  déprimée  ;  bords  de  la 
mandibule  supérieure  un  peu  élar- 
gis ;  l'inférieufe  droite  ,  anguleuse 
vers  le  bout;  fosse  nasale  grande  et 
longue  ;  narines  placées  vers  le  mi- 
lieu de  chaque  côté  du  bec,  longues 
et  totalement  percées;  pieds  courts  , 
retirés  dans  l'abdomen;  tarse  arron- 
di ;  quatre  doigts  ,  les  trois  auférieuis 
réunis  par  une  membrane  en  festons; 
le  postérieur  lisse  ;  ailes  médiocres  , 
pointues;  première  rémige  plus  cour- 
te que  la  deuxième ,  qui  est  aussi  lon- 
gue ou  plus  longue  que  la  troisième, 
et  dépasse  toutes  les  autres;  queue 
très-large.  Les  espèces  qui  composent 
ce  genre  sont  peu  nombreuses ,  on 
n'en  connaît  encore  que  deux.  Leurs 
mœurs  et  leurs  habitudes  ont  été  peu 
étudiées,  et  soid  conséquemment 
presque  inconcHies;  quelques  indices 
portent  à  croire  qu'elfes  ont  de  grands 
rapports  avec  celles  des  Grèbes;  du 
reste  les  deux  genres ,  ainsi  que  l'in- 
dique le  nom  ,  se  rapprochent  déjà 
par  les  principaux  caractères  de  con- 
formation. 

Grèbe-Foulque  d'Afrique,  He- 
liornis  Senegalensis ,  Vieill.  Parties 
supérieures  brunes  ,  mouchetées  de 
noir  sur  les  côtés  du  cou  et  le  dos  ; 
sommité  de  la  tête  et  dessus  du  cou 
noirâtres;  une  raie  blanche  prend 
naissance  à  la  base  du  bec,  se  dirige 
au-dessus  de  l'œil  et  descend  de  cha- 
que côté,  le  long  du  cou  ;  rectrices 
étagées  ;  toutes  les  parties  inférieures 
blanches  avec  quelques  mouchetures 
noires  seulement  sur  les  flancs;  bec 
et  pieds  rouges.  Taille  du  Canard. 

Grèbe  -  Foulque  d'Amérique, 
Platus  Surinamensis  ,  Gmel.  ;  Fte- 
liornis  Surinamensis ,  Vieill.  ,  Buff. , 

El-  enl.  895.  Parties  supérieures  d'un 
run  obscur;  sommet  de  la  tête  cou- 
vert de  plumes  noires  ,  longues  et 
pendantes;  joues  d'un  brun  fauve; 
côtés  du  cou  striés  de  noir  et  de 
blanc  ;  trait  oculaire  blanc  ,  s'éten- 
dant  sur  toute  la  longueur  du  cou; 
rectrices  étalées  ,  terminées  par  une 


\/ 


GUE 

bande  uoire,  bordée  de  blauc  ;  par- 
lies  inférieures blanclies  j  becce»»a.ié  ; 
pieds  d'uu  brun  jaunâtre  avec  les 
demi-palmures  rayées  de  noir  et  de 
blanc.  Taille,  treize  pouces.  (dr..z.) 
GREC.  BOT.  CKYPT.  Paulet  a  don- 
né ce  nom  au  Champignon  qu'il  nom- 
me aussi  Bistre  et  Crochet.  (b.) 

GRECQUE.    KKPT.     CHÉL.    et     INS. 

Espèce  de  Tortue,  V.  ce  mot.  On 
donne  aussi  ce  nom  à  une  espèce  peu 
connue  du  genre  Mante  ,  qui  se  trou- 
ve dans  l'Archipel .  (b.) 

GREDIJN.  MAM.  Race  de  Chiens 
originaire  d'Angleterre.  (c.) 

*  GREEN  BOT.  ciiypT.  {Mousses.  ) 
Adanson  avait  forme  sous  ce  nom  , 
tiré  de  sa  roue  de  loterie  ,  un  genre 
dont  le  caractère  était  d'avoir  les  ui- 
nes  sessiles  et  terminales.  Il  y  rap- 

fiortait ,  comme  on  en  peut  juger  par 
es  figures  qu'il  cite  de  Dillcn  ,  le 
Buxbaiimia  foliosa  ,  les  Fhascum 
alors  connus  ,  le  Dicranum  flexuo- 
sum  ,  etc.  Ce  genre  n'a  pas  été  adop- 
té, [ii-] 


GREFFE.  Inseitlo ,  Iiwsculatiu. 
BOT.  Ce  mot  s'emploie  d'une  manière 
générale  ,  pour  exprimer  l'union  in- 
time de  deux  Végétaux  ou  de  deux 
parties  quelconques  d'un  Végétal. 
C'est  en  ce  sens  qu'on  doit  entendre 
le  terme  de  Greffe  naturelle,  synony- 
me d'ailhérence  ou  de  soudure  na- 
turelle ,  opération  souvent  voilée  à 
l'observation  ,  et  que  le  scrutateur  des 
affinités  sait  seul  apprécier.  ^^  Sou- 
dure NATURELLE.  Mais  on  désigne 
spécialement  sous  le  nom  de  Gretle  , 
Tacle  artificiel  par  lequel  on  main- 
tient en  contact  in)médiat  les  libers 
de  deux  Végétaux.  Il  en  résulte  une 
adhérence  si  intime  que  les  phénomè- 
nes de  l'existence  sont  désoi  mais  con- 
fondus dans  les  deux  Plantes  greffées. 
Cette  opération  réunit  tous  les  avan- 
tages que  l'on  se  propose  dans  la  mul- 
tiplication des  Arbres  utiles;  elle  hâte 
surtout  leur  végétation  ,  ou  plutôt 
elle  leur  fait  devancer  l'époque  oii  ils 
doivent  nous  faire  jouir  de  leurs  pro- 
duits que  d'un  autre  côté  elle  amé- 


GRE  487 

liore  ctuiiidérablemeut.  l^oisqu'un 
voudra  greffer  un  Arbre  sur  unaiitie, 
il  faudra  enlever  un  bourgeon  du 
premier  et  le  placer  sur  le  second  , 
auquel  on  donne  le  nom  île  5///'e/; mais 

fréal.iblemeut  un  aura  dû  détacher 
écorce  du  sujet  dans  une  dimension 
égale  à  celle  de  la  base  du  bourgeon  , 
choisir  une  place  oii  un  bourgeon  ait 
existé  ,  et  faire  en  sorte  que  le 
liber  soit  resté  dans  la  cicatrice.  Le 
bourgeon  greffé  reçoit  la  nourrituie 
que  le  sujet  lui  prépare  ;  il  l'élabore 
ensuite  à  sa  manière  ot  produit  dct» 
fleurs  et  des  fruits  de  l'espèce  que 
porte  l'Arbre  d'oii  on  l'a  lire.  Le  sujet 
n'est  donc  plus  qu'un  magasin  de 
sève  et  de  nourriture;  mais  celte  sève 
déjà  ujodifiée  doit  apporter  quelque 
cbungement  dans  l'économie  de  l'Ar- 
bre greffé  et  altérer  en  quelque  chose 
la  nature  de  ses  produits.  Ce  n'est 
donc  pas  seulement  pour  hâter  la  flo- 
raison des  Plantes  utiles  ,  que  les  jar- 
diniersmettent  la  Greffe  en  pratique  , 
mais  encore  parce  qu'ils  ont  reconnu 
qu'elle  conservait  les  qualités  ou  les 
bizarreries  de  l'espèce  greffée  ,  et 
qu'elle  en  faisait  naître  d'acciden- 
telles. 

On  a  beaucoup  varié  les  procédés 
de  la  GreSe.  Le  vénérable  Thouin  , 
don  lies  amis  des  sciences  utiles  déplo- 
rent la  perte  récente,  a  publié  sous  le 
titre  de  Monographie  des  Greffes  ,  un 
traité  complet  sur  cette  matière  ,  au- 
quel nous  renvoyons  ceux  de  nos  lec- 
teurs qui  voudront  connaître  avecdé- 
tails  la  pratique,  les  avantages  et  les  in- 
convéniens  de  chacune  des  manières 
de  greffer.  Cependant  nous  allons 
dire  un  mot  de  celles  qui  sont  le  plus 
fréquemment  usitées  :  1"  la  (Greffe  par 
soudure  ou  par  approche ,  couaiste  à 
enlever  l'écorce  sur  deux  jeunes  bran- 
ches et  à  les  unir  ensemble  ,  de  ma- 
nière que  les  deux  libers  soient  su- 
perposés ;  a"  la  Greffe  ea  écusson  se 
jrratique  en  enlevant  .  n  bourgeon 
avec  une  portion  d'écorce  qui  ait  la 
forme  d'un  écusson,  et  la  plaçant  sur 
la  branche  d'un  sujet  que  l'on  a 
choisie  sensiblement  égale  à  celle  d'oii 
on  a  tiré  le  bourgeon.  On  a  soin  de 


488 


GRE 


laisser  le  liber  intact,  et  on  enve- 
loppe soigneusemenl  l'écusson  pour 
qu'il  puisse  résister  à  l'aetion  du  vent 
et  de  la  pluie  ;  si  l'on  fait  celte  opéra- 
tion au  printemps,  l'écusson  est  dit 
à  œil  poussant;  si  c'est  en  automne  , 
on  le  nomme  écusson  à  œil  donnant; 
3*  la  Greffe  en  fenle  consiste  à  faire 
une  incision  conique  sur  le  sujet  et  à 
y  introduire  un  bourgeon.  On  lui 
donne  le  nom  de  Greffe  en  couronne, 
lorsque  l'on  fait  plusieurs  incisions 
et  que  Ton  introduit  plusieurs  bour- 
geons tout  autour  du  sujet.  Elle  est 
usitée  pour  Je  Cerisier,  et  l'on  se  pro- 
cure assez  prompfement,  par  son 
moyen  ,  un  grand  nombre  de  bran- 
ches chargées  de  fruits. 

L'expérience  a  démontré  que  la 
Greffe  ne  réussit  point  entre  deux  Ar- 
bres ,  s'ils  ont  leurs  .sèves  en  mouve- 
ment dans  des  temps  ditFérens ,  si  les 
uns  sont  pelits  et  les  autres  grands,  si 
l'un  préfère  l'ombre  à  la  grande  lumiè- 
re et  une  température  basse,  quand 
l'autre  a  des  habitudes  opposées.  Il 
faut  donc  i)our  que  la  Greffe  puisse 
réussir  ,  d'abord  que  les  deux  Arbres 
soient  de  l;t  même  famille  naturelle, 
et  qu'ils  aient  beaucoup  de  rapport 
entre  eux.  Un  Lilas  ,  par  exemple, 
greffé  sur  un  Frêne,  produira  d'abord 
de  foil  belles  touffes  de  fleuis  ,  parce 
qu'il  aura  pompé  une  grande  abon- 
dance de  sucs  ,  d'où  résultera  un  véri- 
table effet  hydropique  ,  et  la  branche 
greffée  périra  au  bout  delà  seconde  ou 
de  la  troisième  année.  Par  une  cause 
inverse  ,  la  Greffe  d'un  Frêne  sur  un 
Lilas  ne  pourra  réussir  complètement. 
Mais  tout  ce  qu'on  a  dit  des  Greffes 
sur  des  Plantes  de  fimilles  fiifféien- 
tes,  est  mensonger.  On  doit  même 
taxer  de  friponneiie  les  jardiniers  qui 
font  croire  que  l'on  peut  greffer  un 
Jasmin  e.ur  un  Oranger,  parce  que 
certains  Jasmins  portent  des  fleurs 
qui  sentent  la  fleur  d'Oranger.  Cette 
odeur  vient  de  ce  qu'on  a  greffé  sur 
des  Jasmins  ordinaires,  les  branches 
d'une  variété  originaire  de  Toscane  , 
et  qui  exhale  une  odeur  analogue  à 
la  fleur  d'Oranger.  (o.N.  ) 

GREGAl\ll.  OIS.  Nom  donné  par 


GRE 
niiger  à    une  famille  d'Oiseaux  qui 
comprend  les  genres  Sittelle,  Pique- 
Bœuf,  Loriot,  Troupiale  et  Etour- 
neau.  (dr..z.) 

GREGGLl.  BOT.  PiiAN.  Ce  genre, 
établi  par  Gaertner  {de  Fruct.  ï.  i, 
p.  168,  tab.  53),  a  été  considéré 
par  Swariz  comme  congénère  du 
IM^rte.  Ce  lapprochement  a  été  con- 
firmé par  Kuntlî  dans  sa  note  sur  les 
genres  Myrte  et  Eugénie  (Mém.  de  la 
Soc.  d'Hist.  nat.  de  Paris,  T.  i,  p. 

3:27  ).   ^.   MtrTJÎ.  (G..N.J 

GRELE.  Petits  glaçons,  plus  ou 
moins  arrondis,  qui  tombent  des 
régions  élevées  de  l'atmosphère.  Oa 
a  observé  que  le  noyau  de  ces  glaçons 
consistait  en  un  flocon  de  neige  dur- 
cie, recouvert  de  couches  plus  ou 
m.oins  nombreuses  d'eau  glacée.  Cet- 
te observation  a  fait  naître  la  pensée 
que  la  Grêle  n'était  (\\\ç.  de  la  pluie 
glacée  par  un  refroidissement  subit 
de  l'atmosphère,  et  que  le  volume  des 
petits  glaçons  s'était  successivement 
accru  dans  les  régions  humides  et 
vaporeuses  qu'ils  parcouraient  rapi- 
dement. A  mesure  que  les  glaçons 
arrivaient  dans  ces  régions,  l'humi- 
dité se  condensait  sur  ces  corps  beau- 
coup plus  froids,  qui  la  solidiliaient. 
De-là  vient  que  les  grêlons  son!  beau- 
coup moins  rares  et  plus  voliunineiix 
en  été  qu'en  hiver;  en  été,  l'atmo- 
sphère est  fortement  chargée  de  va- 
peurs aqueuses,  et  ses  1  efroidissemens 
subits,  occasionés  par  la  formation 
des  orages,  sont  assez  fiéquens  ;  au 
contraire,  en  hiver,  l'air  froid  est 
chargé  de  peu  de  vapeurs  qui  d  ail- 
leurs ne  se  soutiennent  guère  ,  pen- 
dant cette  saison,  dans  les  régions 
médiocrement  élevées.  Jusqu'à  ce 
que  l'on  ait  trouvé  une  théorie  moins 
hypothétique,  ces  idées  peuvent,  sans 
inconvénient,  être  admises.  (dr..z.) 

GRELEE.  Moi.i>.  L'un  des  noms 
vulgaires  et  marchands  du  Cyprœa 
Vitellus.  J^.  PoRCEX.AiN£.  (b.) 

GRELET.  INS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Gryllon.  (b.) 

GREIjIN.    rois.    L'un   des  noms 


GRE 

vulgaires  du  Gadus  Caibonarius.  V. 
Gaue.  (b.) 

GRELOT  DE  SAINT-JACQUES. 
BOT.  PHAN.  Le  fruit  du  Sophora  bi- 
flora  dans  les  colonies.  n) 

GRÉMIL.  Lllhospermum.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Borra- 
ginées  et  de  la  Penlandrie  Moiio<;y- 
nie,  L.,  ainsi  cnractéiise  :  c;dico  plus 
ou  moins  profondément  divi:^é  en 
cinq  segmens;  corolle  infundibuli- 
forme,  régulière  ,  à  cinq  lobes,  ayant 
la  gorge  dépourvue  cî'appeiulices  ; 
cinq  éiamincs  insérées  sur  la  corolle; 
stigmate  en  lèle  et  légèrement  éclian- 
cré  ;  quatre  petites  noix  osseuses,  lis- 
ses ou  ridées  ,  monospermes,  cachées 
daus  le  fond  du  calice  persistant. 
Deux  ou  trois  de  ces  petits  fruits 
avortent  fiéqucmment.  Ce  genre  a 
été  déciit  par  Tournefort ,  qui  eu 
çoufoudait  les  espèces  avec  celles  des 
JUjusot/s  et  des  u-hic/iusa.  Selou  Jus- 
sien  ,  le  e,ci\\c  Arncbia  de  Forskahl 
doit  lui  ctie  rapporté.  Le  nom  de 
Liithuspennurn  y  dérivé  de  la  nature 
pierreuse  de  ses  fruits,  lenferme  une 
trentaine  d'espèces  qui  sont  des 
Plantes  herbacées  ou  suflrutescentes, 
à  fleurs  solilaiie»,  axillaires,  ou  en 
épis  terminaux  accompagnés  de  deux 
braclées.  l'rès  de  la  moitié  sont  indi- 
gènes du  bassin  de  la  Méditerranée  ; 
les  autres  croissent  au  Pérou,  au 
Chili  et  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
On  les  a  distribuées  en  deux  sections, 
d'après  laspect  de  leurs  noix  qui 
sont  lisses  et  luisantes  daus  la  pie- 
lnière^eclion  ,  chagrinées  ou  tubercu- 
leuses dans  la  seconde.  INous  choi- 
.  sirons  la  Plante  la  plus  remarquable 
de  chacime  d'elles  pour  eu  faire  une 
description  abrégée. 

Le  Gbéhil  orFiciNAL  ,  Lithosper- 
murn  officinale,  L.,  vulgairement 
Herbe  aux  perles  ,  a  une  tige  herba- 
cée, droile  ,  haute  de  cinq  à  six  dé- 
cimètres, le  plus  souvent  rameuse, 
garnie  de  feuilles  sessiles,  lancéolées 
et  couvertes  de  poils  courts  et  cou- 
chés. Ses  fleurs  sont  blanchâtres,  pe- 
tites, portées  sur  des  pédoncules 
courts  et  solitaires  dans  les  aisselles 


GRE 


48() 


des  feuilles  supérieures.  Les  petits 
fruits,  impropiemenl  nommés  Grai- 
nes par  plusieurs  botanistes,  sont 
tièsduis  ,  luisans  et  d'un  gris  de 
perle.  Ils  étaient  autrefois  employés 
en  médecine,  et  on  leur  su|)pi)Sait 
très-gialuitement  des  propriétés  diu- 
I cliques  foit  actives;  on  allait  même 
jusqu'à  croire  qu'ils  pouvaient  ré- 
duire en  poudre  les  calculs  des  reins 
et  de  la  vessie.  Maison  ne  croit  plus 
à  des  propriétés  aussi  merveilleuses  , 
dans  une  Plante  qui  n'a  aucune  sa- 
veur ni  autres  qualités  physiques. 
Elle  est  tiès-commune  en  Europe 
daus  les  lieux  incultes. 

Le  Grémil  tinctorial,  Litho- 
spermum  tinctoiiuin ,  L.  ,  yîncUusa 
tinctoiia  ,  Lamarck  ,  vulgairement 
Oi'canette.  De  sa  racine  vivace  ,  pres- 
que ligneuse  et  d'un  rouge  foncé,  s'é- 
lèvent plusieurs  tiges  étalées,  héris- 
sées de  poils  blancs  et  roides  ,  garnies 
de  feuilles  oblongues  et  sessiles;  ses 
fleurs,  bleues  ou  violettes,  sont  dis- 
posées au  sommet  t  es  tiges  en  épis 
simples  et  unilatéraux.  Elle  se  trouve 
dans  les  lieux  stériles  et  sablonneux 
de  lEiuope  méridionale  et  de  la  Bar- 
barie. L»  racine  de  celte  espèce  con- 
tient un  principe  colorant,  très-solu- 
ble  dans  l'Alcohol  ,  et  surtout  dans 
les  corps  gras.  Aussi  les  pharmaciens 
en  font-ils  un  fréquent  usage  pour 
la  coloration  en  rose  de  leurs  prépa- 
rations huileuses.  (O..N.) 

GREMILLE.  Jceiina.  rois.  Gen- 
re de  la  famille  des  Percoïdes  ,  à  dor- 
sale unique  ,  à  dents  en  velours  dans 
l'ordre  des  Acanthoptérygiens ,  qui 
a  pour  caractères  :  la  bouche  peu  fen* 
due  ;  la  tête  entièrement  dénuée  d'é- 
cailles,  cieusée  en  fossette  à  sa  sur- 
face ;  le  bord  du  préopercule  armé 
de  huit  ou  dix  petites  épines  en  cro- 
chet ,  une  épine  y>oiutue  à  1  opercule 
et  une  autre  à  l'os  de  1  épaule.  Les 
écailles  ,  dont  le  corps  est  recouvert  ,^ 
ont  leur  bord  dentelé.  Ce  sont  des 
Poissons  de  petite  taille,  qui  habitent 
les  eaux  douces  de  l'Europe,  particu- 
lièrement dans  ses  parties  orientales. 
On  n'en  connaît  encore  que  trois  es- 


4ç)o  GRE 

pèces  donl  la  chair  est  fort  délicate. 

La  GoujONNiÈRE  ,  Jcerina  Cernua , 
Cuv.  ;  Perça  Cernua,  L. ,  Gmel.  , 
Sjst.  Nef.  XIII,  T.  i,pars  3,  p. 
SaojBloch,  pi.  55,  fig.  a,dontLacé- 
pède  avait  fait  son  Holocentre  Post, 
est  un  Poisson  de  six  à  dix  pouces  de 
longueur ,  d'un  jaune  vei  dâlre  ou 
doré  ,  avec  de  petites  lâches  noires  , 
vulgairement  connu  sous  le  nom  de 
Pelite  Perche  ou  Perche  Goujonnière. 
Il  se  nourrit  de  Vers  ,  d'Insectes  aqua- 
tiques, et  même  de  Poissons  plus 
f>etits  que  lui.  Il  quitte  au  printemps 
es  lacs  pour  remonter  dans  les  riviè- 
res et  y  frayer  sur  les  fonds  de  sable. 
Bloch  a  compté  soixante-quinze  mille 
SIX  cents  œufs  dans  l'ovaue  d'une  fe- 
melle. On  le  trouve  en  Suède,  en 
Allemagne ,  çt  j  usque  dans  l'Eure  qui 
donne  son  nom  à  l'un  des  déparle- 
mens  de  la  France.  D.  16-28,  p.  12- 
i5,  V.  1-6  16.  A.  2-7  ,  c.  16-17. 

L'AcÉRiNE,  ylcerina  uutgaris ,  Per- 
ça y/ceri/ia  de  Guldenstœdt  {/oc. 
cit.  p.  i32i  ),  qui  habite  la  mer  Noire 
d'oii  il  remonte,  durant  l'été,  les 
grands  fleuves  qui  alimentent  cette 
mer.  b.  17-00,  p.  25,  v.  1-6  ,  a.  2- 
79,  c.  17. 

Le  Perça  Sckrœtser,  Bloch.,  pi. 
532,  fig.  1  :  Gmel.  [ioc.  cit.,  y».  1021), 
estla  troisièmeet  la  plus  grande  espèce 
du  genre  Acérine;  elle  atteint  jus- 
qu'à quinze  pouces  de  longueur  et 
habite  le  Danube  et  ses  affluens  oii 
elle  .se  plaît  dans  les  eaux  les  plus 
limpides.  Les  débordemens  la  trans- 
portent quelquefois  dans  les  lacs  où 
elle  ne  dépérit  point,  mais  où  elle 
paraît  ne  plus  multiplier.  Elle  a  la 
vie  fort  dure.  Ses  écailles  sont  gran- 
des et  jaunâtres.  Trois  raies  lon- 
gitudinales, noires,  régnent  sur  les 
côtés  du  corps.  Ses  nageoires  sont 
bleuâtres.  D.  18-20,  i8-32,  p.  i4-i6, 
V.  1-6  ,  A.  2-9,  8,  c.  17-18.  (B.) 

GREMILLET.  bot.  phan.  L'un 
des  noms  vulgaires  des  Myosotides. 
P^.  ce  mot.  (B.) 

GRENADE,  bot.   phan.  Le  fruit 
du  Grenadier.  Z-^.  ce  mot.  (B.) 

GRENADE  AQUATIQUE,    inf. 


GRE 

Le  Brachionide  figuré  sous  ce  nom 
par  Joblot  (part.  2 ,  ^X.  9)  et  rappor- 
té par  Mùller  comme  synonyme  du 
Brachwnus  urceolaris,  ne  saurait  être 
lui  ,  et  nous  paraît  même  appartenir 
à  quelque  autre  genre.  (b.) 

GRENADIER,  ois.  (  Edwartz.  ) 
Syn.  vulgaire  d'Orix.  F    Gros-Bec. 

(DR..Z.) 

*  GRENADIER,  pois.  (Cuvier.) 
Syn.  de  Lépidolèpre.  P^.  ce  mot.  (b.) 

GRENADIER.  Punica.  bot. phan. 
Genre  de  la  famille  des  Myrthinées , 
et  de  l'Icosandrie  Monogynie,  L., 
ayant  pour  principaux  caractères  : 
calice  infundibuliforme  ,  presque 
campanidé,  à  cinq  divisions;  corolle 
composée  de  cinq  pétales  chiffonnés; 
étamines  très-nombreuses,  garnissant 
les  parois  du  tube  calicinal  ;  style 
épais  à  sa  base  et  lagéniforme  ;  stig- 
mate simple;  fruit  sec,  coriace,  d'une 
forme  sphérique ,  couronné  par  les 
dents  du  calice,  à  plusieurs  loges 
contenant  un  grand  nombre  de  grai- 
nes charnues,  anguleuses,  et  enve- 
loppées d'un  arille  pulpeux.  Ce  genre 
n'étant  constitué  que  de  deux  espèces, 
nous  allons  les  décrire,  en  nous  arrê- 
tant surtout  à  la  première  qui  est  un 
de  nos  plus  b<  aux  Arbrisseaux  d'or- 
nement. 

Le  Grenadier  commun,  Punica 
Granatum ,  L.,  atteint  jusqu'à  six  ou 
sept  mètres  de  hauteur;  son  tronc  est 
très-inégal,  so-vent  couvert  de  petites 
épines  ou  rame.,  ux  avortés,  et  garni  de 
feuilles  opposées,  elliptiques  ,  luisan- 
tes, glabres  et  ondulées.  Ses  fleurs, 
d'un  beau  rouge,  sont  presque  sessiles 
et  solitaires  à  l'extrémité  des  rameaux; 
elles  ont  un  calice  coloré  ,  épais  et 
charnu  ,  adhérent  par  sa  partie  infé- 
rieure avec  l'ovaire  infère ,  un  peu 
dilaté  au  sommet ,  puis  étalé  et  à  cinq 
divisions  lancéoiées  et  pointues.  Le 
fruit,  de  la  grosseur  du  poing,  a  un 
péricarpe  d'un  jaune  rougeâtre,  dur 
et  coriace  ,  rempli  de  graines  rougeâ- 
tres,  charnues  ,  succulentes,  et  géné- 
ralement d'une  saveur  aigrelette 
agréable.  On  mange  les  Grenades 
dans  le  midi  de  l'Europe,  où  elles  sont 


5 


GRE 

Torl  utiles  pour  t'iancher  la  soif  cl  ra- 
fVaîchir  la  bouche  pendant  les  gran- 
des chaleurs  de  l'été.  Les  fleurs  de 
(grenadier,  que  l'on  nomme  en  phar- 
itiacie  Balaustes  ,  sont  douées  d'une 
saveur  extrêmement  astringente  ,  et 
qui  paraî^ue  au  tannin  et  à  l'Acide 
alliquequ'ellescontiennenten  abon- 
ance.  On  emploie  leur  décoction  , 
soit  à  l'extérieur ,  soit  à  l'intérieur. 
C'est  surtout  contre  la  diarrhée  chro- 
nique qu'on  en  fait  usage,  lorsque 
tous  les  symptômes  d'irritation  ont 
disparu.  L'écorce  du  fruit,  connue 
sous  le  nom  pharmaceutique  de  Ma- 
licoriurn,  possède  les  mêmes  proprié- 
tés. — Le  Grenadier  paraît  avoir  pour 
véritable  patrie  ,  les  côtes  septentrio- 
nales de  l  Afrique.  Le  nom  àe  Malus 
Punica ,  qui  fut  imposé  à  son  fruit 
par  les  Romains,  s'accorde  assez  avec 
ce  que  l'on  dit  de  l'importation  que 
ces  vainqueurs  du  monde  en  firent 
à  l'époque  de  la  destruction  de  Car- 
thage.  Mais  comme  on  le  rencontre 
à  l'état  sauvage  ,  soit  dans  la  Pénin- 
sule espagnole,  soit  dans  l'Italie  et 
dans  la  France  méridionale,  contrées 
qui  appartiennent  au  même  bassin  ou 
à  la  même  région  botanique ,  il  n'y  a 

fias  de  raison  pour  ne  pas  considérer 
e  Grenadier  comme  aborigène  de 
l'Europe  méridionale.  Il  croît  égale- 
ment dans  l'Orient  et  les  Indes  ,  d'oîi 
il  sembleraitaussi  bien  originaire  que 
l'Oranger,  le  Citronnier,  l'Olivier, 
etc.  Les  Romains  en  cultivaient ,  du 
temps  de  Pline,  six  variétés,  dont 
quelques-unes  semblent  perdues  j  du 
moins  telle  est  celle  dont  les  grains 
étaient  dépourvus  de  noyaux ,  et  que 
Pline  nommait  Apyrène  (  j4pyrenum). 
La  belle  couleur  des  fleurs  de  cet 
Arbrisseau ,  le  rend   plus   précieux 

3ue  ses  fruits  aux  yeux  des  mo- 
ernes.  Nous  avons  maintenant  des 
Grenadiers  à  très -grandes  fleurs 
simples,  blanches,  jaunes,  pana- 
chées ,  des  Grenadiers  à  fleurs  serai- 
doubles,  à  fleurs  complètement  dou- 
bles ,  des  Grenadiers  prolifères,  etc. 
La  culture  du  Grenadier  est  moins 
délicate  que  celle  des  Orangers;  com- 
me ceux-ci ,  ils  demandent  une  terre 


GRE 


491 


substantielle,  dans  laqueUe  la  terre 
franche  entre  au  moins  pour  moitié; 
m;»is  ils  ne  sont  pas  si  sensibles  au 
froid,  et  on  peut  sans  crainte ,  à  Pa- 
ris, les  exposer  à  l'air  huit  ou  dix 
jours  plus  tôt,  c'est-à-dire  dans  les 
dernier»  jours  d'avril.  Les  Grenadiers 
se  font  aussi  remarquer  par  leur  lon- 
gévité; il  en  existe  a  Veisailles  et  à 
Paris  qui  ont  plus  de  deux  siècles 
d'une  existence  bien  constatée. 

Le  Grenadier  nain  ,  Punica 
nana,  L.,  croît  aux  Antilles  et  à  la 
Guiane,  oii  les  habitans  en  font  des 
haies  pour  leurs  jardins.  Cette  espèce 
ne  diffère  de  la  précédente  ,  qu'en  ce 
qu'elle  est  plus  peiite  dans  toutes  ses 
parties;  aussi  est-il  tiifiicile  de  lui 
trouver  quelques  caractères  précis. 
Le  Grenadier  nain  est  d'une  culture 
plus  difficile  que  le  Grenadier  com- 
mun (o  .N.) 

GRENADILLE.  bot.  i-h.vn.  Nom 
vulgaire  du  genre  Passiflore  P'-  ce 
mot.  (B.) 

GRENADIN,  ois.  Espèce  du  gen- 
re Gros-Bec.  ^.  ce  mot.        (nu../..) 

GRENAILLE.  Chondrus.  Moi.i.. 
Cuvier  (Règn.  Anim.  T.  11,  p.  4o8) 
avait  séparé  des  Maillots  et  des  Clau- 
silies  les  espèces  ovales  dont  l'ouVer- 
ture,  garnie  de  dents  ou  de  lames  sur 
le  bor,d  ou  plus  profondément  ,  a  la 
forme  des  véritables  Bidimes.  Ce 
sous-genre  n'a  point  été  conservé  par 
Lamarck;  il  fait  partie  du  treizième 
sous-genre  des  Hélices  de  Férussac , 
les  Cochlodontes ,  qui  répondent 
assez  bien  aux  Maillots  des  auteurs. 
Blainville,  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles  ,  en  fait  la  deuxiè- 
me division  des  Maillots.        (d..h.) 

GRENAT.  OIS.  Espèce  du  genre 
Colibri  ,  Trochilus  auralus  ,  Gmel. 
F'.  Colibri.  (dr..z.) 

*  GRENAT.  CRXTST.  On  donne  ce 
nom  sur  les  côtes  de  Flandre  aux 
Crevettes  dont  on  pêche  d'énormes 
quantités  qui  se  consomment  jusque 
dans  le  cœur  delà  Belgique.        (b.) 

GRENAT.  MIN.  Les  minéralogis- 
tes ont  réuni  sous  ce  nom  un  grand 


493  GRE 

nombre  de  substances  minérales, 
qui  avaient  entre  elles  des  ressem- 
blances exlcrieures  assez  frappantes, 
mais  qui  montraient  dans  leur  com- 
position intime  des  différences  re- 
marquables. L'importante  découver- 
te de  Mitscheilich  a  fourni  le  moyen 
de  débrouiller  la  confusion  qui  exis- 
tait dans  cette  partie  de  la  classifica- 
tion ,  en  faisant  considérer  le  Grenat 
comme  un  de  ces  groupes  d'espèces 
qui  se  rapprochent  par  une  composi- 
tion analogue,  et  se  distinguent  entre 
elles  parla  nature  des  bases  isomor- 
phes ,  qui  se  substituent  l'une  à  l'au- 
tre dans  cette  composition.  Les  carac- 
tères généraux  du  Grenat  sont  de 
présenter  un  aspect  vitreux  ,  d'être 
fusible  et  de  cristalliser  toujours  en 
dodécaèdre  rbomboïdal,  ou  en  for- 
mes déîivées  de  ce  dodécaèdre  ,  telles 
que  le  trapézoèdre ,  etc.  La  forme 
primitive  de  l'espèce  ou  du  groupe 
d'espèces  est  donc  ce  même  dodécaè- 
dre ;  les  joints  naturels  ne  sont  sen- 
sibles que  dans  qu'îlques  variétés.  La 
composition  de  tous  les  Grenats  peut 
être  ainsi  i'ormulée  •  deux  atomes  de 
silicate  d'Alumine  ou  de  peroxide  de 
Fer,  combinés  avec  un  atome  de  si- 
b'cate  d'un  bioxide  quelconque (Beu- 
dant).  Les  Grenats  sont  tous  asse^ 
durs  pour  rayer  fortement  Je  (Quartz. 
Leur  pesanteur  spécifique  varie  de- 
puis 3,56  jusqu'à  4,19.  Ils  ont  tous  la 
réfraction  simple.  Tous  agissent  par 
attraction  sur  l'aiguille  aimantée,  lors- 
que celle-ci  est  très-sensible.  Le  résul- 
tat de  leur  fusion  au  chalumeau  est  en 
général  un  émail  coloré  et  noirâtre. 

Les  formes  crislallmes  du  Gre- 
nat sont  peu  variées  :  celles  qu'Haiiy 
a  décrites  sont  au  nombre  de  cinq. 
La  première  est  la  forme  primitive; 
c'est  celle  que  l'on  observe  le 
plus  communément.  Elle  est  souvent 
d'une  régularité  parfaite  ;  quelque- 
fois ,  et  cela  se  voit  surtout  dans  les 
Grenats  de  Norwège,  elle  s'allonge 
dans  le  sens  d'un  axe  qui  passe  par 
deux  angles  trièdres  opposés.  La  se- 
conde variété  déforme  est  le  solide 
trapézoïdal  à  vingt-quatre  faces.  Elle 
■se  fait  quelquefois  remarquer  par  les 


GRE 

stries  dont  les  trapézoïdes  sont  sillon- 
nés dans  le  sens  de  leurs  grandes  dia- 
gonales, ce  qui  s'accorde  parfaite- 
ment avec  la  structure  de  cette  forme 
secondaire,  telle  qu'on  la  conçoit 
dans  la  théorie  des  décrojssemens. 
La  troisième  variété  de  forme  est  l'e- 
marglnée  ,  provenant  d'une  modifica- 
tion par  une  facette  sur  tous  les  boids 
du  dodécaèdre  primitif.  Elle  a  trente- 
six  faces  ,  savoir  -.  douze  rhombes  et 
vingt-quatre  hexagones  allonges.  La 
quatrième  variété  est  le  solide  tii- 
émaiginé  ,  provenant  d'une  double 
modification  sur  les  arêtes  ,  dont  cha- 
cune est  remplacée  par  trois  faces. 
C'est  la  forme  ordinaire  de  ces  cris- 
taux bruns  ,  qui  ont  été  connus  peu- 
diint  long-temps  sous  le  nom  d'Hya- 
cinthes de  Dissenlis.  Enfin  la  dernière 
variété  estV imUernaire,  dont  le  nom 
indique  leS  lois  de  structure.  Elle 
présente  avec  les  faces  primitives 
deux  autres  ordres  de  facettes,  pro- 
venant l'un  d'une  modification  sim- 
ple sur  les  arêtes,  et  l'autre  d'une 
modification  également  simple  sur 
les  angles  composés  de  quatre  faces. 

Beudant  a  sous-divisé  l'ensemble 
des  Grenats  en  quatre  sous-espèces  , 
d'après  les  différences  qu'ils  oSirent 
dans  leurs  compositions. 

i*.  Grenat  almandin  ,  ou  Gre- 
nat de  Fer,  d'un  rouge  violet,  ve- 
louté; Grenat  noble  des  Allemaudsj 
Grenat  syrien  des  lapidaires.  Quel- 
quefois il  est  d'un  rouge  de  feu,  et 
porte  alors  le  nom  de  Pyrop  dans 
les  minéralogies  allemandes.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  3,8  à  4,3.  Il 
est  composé  de  deux  atomes  de  sili- 
cate d'Alumine  et  d'un  atome  de  si- 
licate de  Fer  ;  ou  en  poids  :  de  Silice, 
38;  Alumine  ,  20;  bioxide  de  Fer,  42. 

3°.  Grenat  manoanèsien ,  Gre- 
nat manganésifère,  H.;  Manganèse 
granatifornie  ,  R.  ,  d'une  couleur 
brune  ;  composé  de  deux  atomes  de 
silicate  d'Alumine  et  d'un  atome  de 
silicate  de  Manganèse;  ou  en  poids: 
de  Silice  ,  38  ;  Alumine,  ao  ;  bioxide 
de  Manganèse,  42;  total,  100. 

o*".     Grenat    cALCARirÈuE    ou 
Grossulaire  ;  couleur   verdâlre  ou 


GRE 

d'un  rouge  hyacinthe.  Pesanteur 
spécifique,  3,55  à  3,4o.  Composé  de 
deux  atomes  de  siUcale  d'Ahimine  et 
d'uu  atome  de  silicate  de  Chaux  ;  ou 
en  poids  :  de  Silice  ,  4i  ;  AJuraine  , 
33  ;  Chaux,  Sy. 

4".  Grenat  méi-anite  ,  noir;  pe- 
santeur spécifique  ,  3,71.  Composé  de 
deux  atomes  de  silicate  de  peroxide 
de  Fer  et  d'uu  atome  de  silicate  de 
Chaux. 

Beiidaut  range  dans  lu  première 
division  le  Grenat  roiigc  de  feu  nom- 
mé Pyrup  par  Wernrr  :  le  Grenat 
d'un  rouge  violet  appelé  Grenat  sj~ 
rien,  et  enfin  tous  ceux  qu'on  nom- 
me Grenats  orientaux  ,  et  qui  sont  les 
plus  diaphanes  et  les  plus  partails. 
Uaus  Id  seconde  division  ,  il  place  la 
ïopazolite  de  Bonvoisin  ,  ou  le  Gre- 
nat orangé  brunâtre  ,  qui  est  la  Ver- 
meille des  lapidaires 5  le  Grenat  suc- 
ciniie  ,  rAllochroïle  et  enfin  deux 
autres  substances  dont  Haùy  avait  fait 
des  espèces  particulières  ,  savoir  : 
l'Aplome  et  l'Essonite.  Les  caractè- 
res optiques  de  ceite  dernière  éta- 
blissent entre  elles  et  le  Grenat  une 
analogie  que  confirme  d'ailleurs  sa 
composition.  A  la  troisième  division 
appartiennent  les  variétés  auxquelles 
on  a  donné  les  noms  de  Rothoffile, 
de  Romantzowite,  de  Colophonite. 
Enfin  on  doit  rapporter  à  la  quatriè- 
me division  le  Grenat  nommé  Vyré- 
néite  par  VVerner  ,  et  qu'on  trouve 
engagé  dans  la  Chaux  carbonatée 
granulaire  du  pic  d'EredIitz. 

Le  Grenat ,  considéré  seul  ,  forme 
des  masses  assez  considérables  pour 
prendre  rang  parmi  les  Roches  pro- 
prement dites.  Il  compose  à  l'état 
granulaire  ou  compacte,  quelques 
couches  subordonnées  au  Micaschis- 
te ,  dans  la  vallée  d'Ala  en  Piémont, 
et  au  calcaire  primitif  dans  le  pays 
de  Hesse.  Mais  le  plus  souvent  il  est 
disséminé  dans  diverses  espèces  de 
Roches;  et  quelquefois  il  s'y  montre 
en  si  grande  abon^lance  qu'on  le 
prendrait  pour  une  partie  constituan- 
te essentielle.  C'est  ainsi  qu'on  le 
trouve  dans  le  Granité,  et  principa- 
lement dans  le  Gncis  et  dans  le  Mi- 


GRE  495 

caschisie.  On  le  rencontre  aussi  dans 
le  Schiste  argileux,  la  Serpentine, 
le  Calcaire,  enfin  dans  les  Roches 
tracli^  tiques  et  basaltiques  «;t  dans  les 
Tufs  volcaniques  modernes. 

Les  Grenals  ,  lorsqu'ils  sont  taillés 
perpendiculairement  à  l'axe  qui  pas- 
seiait  par  deux  angles  trièflres  du 
dodécaèdre  primitif,  et  qu'on  les  re- 
garde par  réfraction  ,  juésenlent  un 
phénomène  analogue  à  celui  du  Co- 
rindon Astérie.  O.i  aperçoit ,  surtout 
à  la  lumière  d'une  imugio  ,  une  étoile 
à  six  rayons,  d'une  teinte  extrême- 
ment vive.  —  Le  Grenat  syrien  et 
celui  qui  est  d'un  beau  rouge  de  Co- 
quelicot sont  les  plus  estimés  dans  le 
commerce.  Leur  prix  est  quelquefois 
très -élevé.  Les  pierres  que  les  lapi- 
daires désignent  sous  le  nom  A'  f[ja' 
cinthes,  et  qui  ne  sont  souvent  que 
des  variétés  de  l'Essonite  ,sont  aussi 
fort  chères,  lorsqu'elles  sont  parfai- 
tes. Les  Grenats  plus  communs  se 
taillent  ordinairement  en  perles,  en 
cabochon  5  souvent ,  pour  diminuer 
lintcnsité  de  leur  couleur,  on  les 
c//èie,  c'est-à-dire  qu'on  1rs  creuse 
en  dessous  ,  et  on  les  double  d'une 
feuille  d'Argent.  (g.del.) 

GRENAT  BLANC,  min.  r.  Am- 

PriTGÈNE. 

GRENATITE.  min.  V.  Stauro- 

TIPE. 

GRENELLE,  iîot.  piian.  On  donne 
ce  nom  aux  fruits  de  l'Aubépine  en 
divers  cantons  de  la  France.         (b.) 

*  GRENESIENNE  ou  GUERNE- 
SIENNE.  EOT.  PHAN.  Syn.  à' Amaryl- 
lis Sarniensis  ou  Lis  de  Guernesey. 
Belle  Liliacée  propre  aux  îles  de-;  cotes 
de  la  Normandie,  oli  l'on  prétendqu'el- 
les  provien  nen t  du  na  ufrage  d'un  vais- 
seau  qui  en  portait  dos  bulbes  du  Ja- 
pon. (B.) 

GRENOUILLARD.  ors.  Espècedu 
genre  Faucon.  V.  ce  mot.  Tcmminck 
le  considère  comme  la  femelle  ou  le 
jeune  du  Cuzard  Saint-Martin,  (du. .z.) 

^  GRENOU[LLE./?rt«a.KEPT.BATR. 
Genre  de  la  famille  des  Anoures  dans 
l'o:  dre  des  Batraciens  ,  et  que  carac- 
térisent :  les  pales  postérieures  très- 


49*  GRE 

longues  ,  ou  au  moins  de  la  longueur 
tiu  corps,  avec  des  pieds  pentadact^- 
les  parfiiitement  palmés  ;  un  renfle- 
ment parliculier  au  pouce  des  pâtes 
antérieures  tétradactyles,  à  doigts  li- 
bres ,  qui  se  développe  dans  le  mâle 
au  temps  des  amours  ;  une  rangée  de 
petites  dents  fines  autour  de  la  mâ- 
choire supérieure  ,  avec  une  seconde 
rangée  transversale  et  interrompue 
au  milieu  du  palais  ;  une  langue  vi- 
sible ;  le  cou  dépourvu  de  glandes  ; 
les  doigts  n'étant  point  terminés  par 
des  pelotes  visqueuses.  Malgré  les 
caractères  que  nous  venons  d'énu- 
niérer,  et  qui  sont  fort  tranchés  ,  si 
l'on  met  en  comparaison  la  Gre- 
nouille ,  le  Crapaud  commun ,  une 
Rainette  verte  et  le  Pipa  ,  il  existe  de 
tels  passages  d'une  espèce  à  l'autre 
dans  les  quatre  genres  dont  se  com- 
pose la  famille  des  Anoures ,  que  l'on 
rst  tenté  d'en  revenir  au  sentiment 
de  Linné.  Ce  législateur  ne  formait 
qu'un  seul  genre  Rana  pour  renfer- 
mer les  Reptiles  qu'il  caractérisait 
ainsi  :  corps  tétrapode  ,  nu  et  sans 
queue,  avec  les  pâtes  de  derrière  plus 
longues  que  celles  du  devant.  Quoi 
qu'il  en  soit,  pour  faciliter  l'étude  des 
espèces  d'Anoures  dont  le  nombre 
s'est  considérablement  accru  depuis 
Linné,  nous  adopterons  les  qualie 
genres  qu'y  forment  les  erpétologistes 
modernes;  remarquons  toujours  que 
les  genres  établis  par  le  naturaliste 
suédois  furent  en  général  si  bien  cir- 
conscrits et  basés  sur  des  caractères 
si  naturels,  qu'on  les  voit  surgir  au 
milieu  de  la  multitude  de  divisions 
qu'on  fait  subir  à  l'histoire  natu- 
relle ,  soit  comme  familles ,  soit  même 
comme  ordres.  En  conservant  le 
genre  Grenouille  restreint  comme  on 
le  veut  aujourd'hui,  nous  ferons  ob- 
server qu'il  diflère  du  Crapaud  qui 
a  les  jambes  de  derrière  plus  courtes, 
la  peau  tuberculeuse  ,  et  surtout 
deux  glandes  saillantes  aux  côtés  du 
cou  ;  du  Pipa  qui  n'a  pas  de  langue  , 
et  des  Rainettes  dont  les  doigts  sont 
munis  de  pelotes  à  leur  extiémité.  Le 
squelette  ne  présente  aucune  trace  de 
cotes  ;  le  sternum  formé  en  devant  par 


GRE 

un  appendice  ca;-tilagineux ,  et  ter- 
miné par  un  disque  placé  sous  le  la- 
I  ynx,  y  reçoit  les  clavicules ,  s'élargit, 
et  se  prolongeant  en  un  autre  disque 
jusque  sur  l'abdomen,  sert  d'atta- 
che à  des  muscles  de  cette  partie  Le 
crâne  est  presque  prismatique  ,  aplati 
en  dessus  ,  et  fort  élargi  par  derrière  ; 
il  est  moins  arrondi  que  dans  le  Cra- 
paud ;  toutes  les  parties  en  sont  tel- 
lement soudées  avec  les  os  de  la  face, 
qu'il  ne  compose  avec  ceux-ci  qu'un 
seul  os.  La  tête  eslarticidée  par  deux 
condyles  sur  un  atlas  peu  mobile  ; 
les  vertèbres  ,  au  nombre  de  dix  en 
tout ,  sont  pourvues  d'apophyses 
transverses  qui,  dans  la  dernière, 
s'étendent  jusqu'aux  os  des  îles.  Le 
sacrum  est  long,  pointu  et  compri- 
mé ;  nul  coccyx  ne  le  prolonge.  Le 
fémur  est  dépourvu  de  trocbanler; 
la  pièce  osseuse  particulière  au  sque- 
lette des  Anoures  qui  le  suit ,  et  dont 
il  a  déjà  été  fait  mention  en  parlant 
du  Crapaud  ,  est  bien  plus  longue  ici 
que  dans  cet  Animal.  On  doit  ren- 
voyer à  Roësel  ,  Historia  Ranarum 
nosiralum  ,  etc. ,  pour  de  plus  amples 
détails  anatomiques.  Il  suffit  ici  de  dire 
que  les  muscles  de  la  Grenouille  sont 
iièg-forts,  très-irritables  et  Irès-sen- 
sibles  à  l'action  galvanique.  Quant 
aux  organes  par  lesquels  les  Gre- 
nouilles se  perpétuent,  et  à  leur 
mode  de  reproduction  ,  c'est  au  mot 
GÉNÉRATION  de  ce  Dictionnaire  qu'il 
faut  recourir..  Sans  adopter  absolu- 
ment la  totalité  des  conclusions  que 
l'auteur  y  tire  de  ses  belles  expérien- 
ces, nous  ne  pouvons  laisser  passer 
l'occasion  de  rendre  à  cet  excellent  ré- 
sumé une  pleine  justice  en  regrettant 
que  son  insertion  dans  notre  ouvrage 
nous  interdise  la  faculté  d'en  faire 
un  suffisant  éloge.  On  trouvera  sur 
le  même  sujet  un  complément  à  cet 
article  ,  oii  nous  nous  plaisons  à  ren- 
voyer, dans  les  Annales  des  Sciences 
naturelles  (  T.  ii ,  Atlas  de  1824  j,  en 
nous  bornant  ici  à  ce  qui  concerne  la 
distinction  des  espèces  du  genre  Gre- 
nouille ,  et  à  rapporter  ce  que  l'on 
sait  de  certain  sur  l'hisloire  de  cha- 
cune de  ces  espèces.  —  Il  a  été  parlé 


GRE 

au  mol  Batraciens  des  importantes 
expéiiences  qu'a  faites  Edwards  sur 
les  Grenouilles,  et  l'on  sait  combien 
ces  Animaux  ont  la  vie  dure  :  nous 
en  avons  vu  non-seulement  ne  pas 
momir  après  l'extirpation  du  cœur 
et  de  tous  les  oiganes  internes,  mais 
nous  avons  réitéré  une  expérience 
faite  par  Bartholin.  Elle  consiste  à 
couper  la  tète  d'un  mâle  accouplé  ,  et 
qui  n'en  continue  pas  moins,  pen- 
dant plusieurs  heures  ,  à  féconder  les 
œufs  qu'émet  la  femelle.  Cet  accou- 
plement a  lieu  aux  premières  appro- 
ches du  printemps.  A  peine  celte  sai- 
son vient-elle  réchauffer  au  fond  des 
mares  les  Grenouilles  qui  s'y  étaient 
retirées  à  l'abri  des  rigueurs  de  l'hi- 
ver, qu'une  distension  noirâtre  et 
papilleuse  se  manifeste  à  la  base  des 
pouces  dans  le  mâle;  en  même  temps 
le  ventre  de  celui-ci  se  gontle,  il  re- 
cherche une  compagne  ,  la  rencon- 
tre, s'élance  sur  son  dos  ,  et,  passant 
ses  pâtes  antérieures  sous  les  aisselles 
de  cette  femelle  ,  l'embrasse  étroite- 
ment,  au  point  que,  joignant  ses 
doigts,  il  les  passe  les  uns  dans  les 
autres.  La  distension  du  pouce  alors 
lavorise  la  solidité  de  cette  jonction  qui 
dure  plusieurs  jours.  Dans  cette  po- 
sition ,  les  individus  des  deux  sexes  , 
joints  l'un  à  l'autre  ,  ne  sont  même 
pluslibres  de  se  séparer.  Ils  vivent  ain- 
si ,  nagent  ensemble ,  de  huit  à  quinze 
et  même  jusqu'à  vingt  jours.  On  a  vu 
des  couples  demeurer  plus  d'un  mois 
attachés  de  la  sorte;  mais  si  l'on  coupe 
les  pouces  des  mâles,  l'embrassement 
cesse;  ils  ne  peuvent  plus  se  tenir 
cramponnés  sur  celle  qu'ils  fécon- 
daient. Ce  fait,  constaté  parRoësel, 
est  devenu  la  source  de  l'erreur  oii 
tomba  un  docteur  de  Leipsick  ,  qui 
voulait  que  ce  fût  par  les  pouces  du 
mâle  qu'eût  lieu  l'accouplement  ,  et 
que  le  sperme  sortant  des  dilatations 
qui  s'y  formentau  temps  du  rut,  péné- 
trai dans  la  poitrine  de  la  femelle  par 
des  canaux  mystérieux  pour  se  rendre 
aux  ovaires?..  Ce  n'est  pas  le  seul 
conte  absurde  auquel  l'histoire  des 
Grenouilles  ait  dcuiné  lieu.  Ce  cré- 
dule Pline,  dont  les  loquaces  imita- 


GRE  4.5 

leurs  ont  voulu  faite  un  grand  natu- 
raliste ,  ne  nous  apprend-il  pas  que 
ces  Animaux  se  fondent  tous  les  six 
mois  en  une  sorte  de  limon,  pour  se 
reformer  et  renaître  au  fond  des 
eaux  chaque  pi  intemps?  Sur  l'auto- 
rité du  compilateur  romain  ,  des  éru- 
dits  ont  adopté  de  si  ridicules  fables, 
et  l'on  ne  saurait  citer  un  seul  pas- 
sage de  ce  Pline  tant  vanté  qui  n'ait 
donné  lieu  à  une  erreur  plus  ou 
moins  grossière.  L'accouplement  ne 
s'effectue  qu'une  fois  par  an  ,  s  tns  la 
moindre  intromission,  quoi  qu'en  dise 
le  grand  Aristote;  il  se  fait  parla  sor- 
tie des  œufs  qui  s  échappent  de  la  fe- 
melle en  longs  chapelets  flottatis.  A 
mesure  que  ces  œufs  viennent  au  jour, 
le  mâle  les  arrose  graduellement  de 
sa  liqueur  spermatique.  Peu  d'heures 
après  que  cette  opération  est  termi- 
née, il  se  sépare  de  sa  femelle,  et 
vingt-quatre  ou  quarante-huit  heOres 
après  cette  séparation  ,  les  pâtes  «le 
devant  ont  acquis  leur  flexibilité  , 
tandis  que  les  pouces  ont  repris  leur 
forme  ordinaire.  Chaque  femelle  pond 
annuellement  de  six  cents  à  mille 
œufs.  Guénaud  de  Montbeillard  ,  au 
sujet  des  Oiseaux  dont  il  a  essayé  de 
peindre  l'histoire,  dit  inême  avoir 
compté  treize  cents  œufs  provenus 
d'une  seule  Grenouille.  Il  faut  bien 
admettre  une  pareille  fécondité  pour 

3ue  l'espèce  se  perpétue;  elle  a  tant 
ennemis  à  redouter.  Certains  Pois- 
sous  avaient  ces  œufs.  Le  Têtard  qui 
en  provient  d'abord  est  exposé  à  la 
voracité  de  mille  Animaux  aqua- 
tiques, et  l'évaporation  des  mares 
en  détruit  des  milliers.  Les  Oi- 
seaux du  ciel  et  des  eaux,  les  Cou- 
leuvres ,  l'Homme  enfin,  font  une 
guerre  permanente  aux  individus 
adultes. ^-11  paraît  que  les  Grenouil- 
les vivent  fort  long-temps  et  ne  sont 
guère  aptes  à  se  reproduire  qu'à  l'âge 
de  deux  ou  de  trois  ans,  oii  cepen- 
dant elles  sont  loin  d'avoir  acquis  leur 
grandeur  définitive.  La  chair  de% 
Grenouilles  est  aujourd'hui  un  mets 
assez  recherché,  mais  les  anciens  pa- 
raissent n'en  avoir  pas  fait  usage  ;  ce 
n'est  que  très-fard  qu'on  a  trouvé  dans 


\'  \ 


496  GRE 

nos  histoires  modernes  l'introduc- 
tion de  ces  Animaux  sur  nos  tables. 
(  /^.  à  ce  sujet  Malthiole  et  Aldro- 
vande.)Si  les  anciens  ne  mangeaient 
pas  de  Grenouilles  ,  leurs  médecins 
les  employèrent  dans  l'art  de  guérir. 
Dioscoride  les  lecommanilait  cuites 
avec  du  sel  et  de  l'huile  contre  le 
venm  des  Serpens ,  et  voidail  qu'on 
en  avalât  un  cœur  chaque  matin, 
comme  une  pilule,  pour  des  mala- 
dies invétérées.  On  recommandait 
leur  foie  calciné  au  four  entre  deux 
plats  ,  et  sur  une  feuille  de  choux, 
contre  l'épilepsie  ;  on  appliquait  leur 
corps  coupé  en  deux  sur  les  reins  des 
hydropiques  ,  pour  attirer  au-dehors 
la  sérosité  épauchce dans  l'abdomen  , 
etc. ,  etc.  Il  faut  convenir,  malgré  la 
meilleure  volonté  qu'on  pût  a voird'ad- 
miier  les  bons  anciens,  que  leurs  na- 
turalistes et  leurs  médecins  ne  feraient 
pas  fortune  aujourd'hui. — Comme  les 
autres  Batraciens,  toute  Grenouille 
passe  d'abord  par  l'état  de  Télard 
(  T' .  ce  mot  )  avant  de  parvenir  à  la 
forme  qui  lui  est  enfin  propre.  Dans 
une  espèce  même  ,  cet  état  rudimen- 
taire  existe  dans  un  âge  très-avan- 
cé,  counne  nous  le  verrons  en  dé- 
crivant la  Grenouille  que  1  on  prit 
successivement  pour  un  Lézard  ,  pour 
un  Prolée  et  pour  un  Poisson.  On  en 
compte  cinq  espèces  en  Europe. 

La  Grenouillk  V£KTK,  Rana  es- 
culenta,  L. ,  Gmel. ,  Sjst.  J^ai.  xiii, 
T.  1,  pars  111,  p.  io55;  liana  viri- 
dis  aquatlca,  Koës. ,  Ran.  iiost. ,  lab. 
i5  et  i4,  si  bien  figurée  dans  l'atlas 
du  Dictionnaii'e  des  Sciences  natu- 
'.elles,  est  l'espèce  la  plus  commune 
aux  environs  de  Paris.  Elle  ne  s  éloi- 
gne jamais  du  bord  des  eaux  dans  les- 
quelles on  la  voit  sauter  au  moindre 
bruit.  Elle  y  nage  à  la  manière  de 
l'Homme,  élevant  la  tète  au-dessus 
de  la  surface,  quand  la  crainte,  ou  le 
besoin  ne  la  déleiniineut  pas  à  plon- 
ger. On  la  voit  se  jouer  entre  les 
Plantes  aquatiques  ,  y  poursuivre  les 
Insectes  ailés  ,  monter  sur  les  feuilles 
du  Nénufar,  s'accroupir  sur  le  ri- 
vage, la  tête  dressée,  immobile, 
comme  savourant  les  rayons  du  so- 


GRE 

leil  dont  elle  supporte  la  plus  grande 
ardeur  durant  les  jours  d'été.  Elle  pa- 
raît même  d'autant  plus  agile  que  la 
chaleur  est  plus  grande;  c'est  alors 
qu'elle  saule  à  de  grandes  distances. 
Elle  se  nourrit  uniquement  de  cho- 
ses vivantes,  et  n'avale  rien  que  des 
mouvemens  ne  l'aient  avertie  que 
sa  proie  n'est  pas  morte.  Sa  voracité 
est  telle  qu  elle  se  laisse  prendre  à 
tout  ce  qui  remue  et  qui  res.semble  à 
de  la  chair.  En  écrivant  cet  article, 
nous  nous  souvenons  qu'il  suffit  d'un 
pétale  de  Rose  ou  de  Coquelicot  fixés 
à  l'hameçon  qu'on  fait  toiu  noyer  au- 
tour de  la  Grenouille  pour  la  décider 
à  mordre.  Ce  fiit  l'un  des  amusemens 
de  notie  enfance,  au  lieu  natal  oii 
les  fossés  des  vieux  châteaux  et  les 
lagunes  aquitaniques  sont  remplis 
de  Grenouilles  ;  elles  y  font  en- 
tendre, dans  les  soirées  de  la  belle 
saison  ,  ces  incommodes  concerts  de 
la  discordance  desquels  Aristophane 
essaya  de  donner  une  idée  par  Breke- 
kekex-coax-coax.  Voltaire  s'est  beau- 
coup moqué  d'un  poète  français  qui 
reproduisit  dans  ses  vers  le  langage 
des  Grenouilles  ,  d'après  le  poète 
grec;  mais  il  n'a  pas  dit  oiison  anta- 
goniste en  avait  trouvé  la  pittoresque 
orthographe.  En  automne,  c'est-à- 
dire  lorsque  la  saison  se  refioidit,  les 
Grenouilles  vertes  cessent  de  s'agiter 
gaiement,  et  pour  peu  que  la  tempé- 
rature devienne  rigoureuse,  elles  dis- 
paraissent entièrement  et  vont  au 
îbnd  de  la  vase  chercher  un  asile  con- 
tre l'hiver.  On  les  y  trouve  quelque- 
fois pressées  en  quantité  considéra- 
ble, les  raie;  contre  les  autres  ,  com- 
me si  leur  rapprochement  devait  pro- 
duire quelque  chaleur.  Il  paraît  ce- 
pendant qu'elles  peuvent  se  geler 
sans  mourir,  et  Heaine,  voyageur 
digue  de  foi,  assure  avoir  trouvé, 
dans  son  excursion  aux  rives  de  la  mer 
Glaciale,  des  Grenoudlcs  tellement 
roidics  par  le  froid,  sous  les  Mous- 
ses ou  elles  s'étaient  réfugiées,  qu'on 
leur  pouvait  casser  les  pâtes  comme 
des  petits  bâtons  secs,  sans  qu'elles 
témoignassent  la  moindre  douleur. 
Prudemment  dégelés ,  ces  Animaux 


GRE 

paraissent  n'avoir  rien  pcnlu  de  l'in- 
teusitc  tle  leur  vie.  Nous  avons  déjà 
rapporté  des  faits  analogues  {f^.  13a- 
TRACips  et  Cvi'juNs).  U  serait  impor- 
tant d'assurer  le  résultat  de  telles  expé- 
riences ;  on  doit  les  reconimandcr  à  la 
Sagacité  d'Edwards. —  Lesanciensont 
prétendu   quc  les  Grenouilles  de   la 
C}rénaïr]ue  étaient   muettes,   quand 
cette  piovince  de  lAliiqucse  peupla 
d  Hommes,  et  qu'elles  ne   lirent  en- 
tendre leur  voix  que  lorsqu'on  y  eut 
transjorté  des  Gienouilles  d  Eiuope 
qui  savaient   coasser.  l'Iino  ajoute  à 
celte  tiadition  ,  qui  datait  au  moins 
du    temps   d'Arislote,    que    de    son 
temps    les   Grenouilles    de    Serpho, 
dans  l'Archipel,  étaient  encore  muet- 
tes. Touinciort,  dont  le  témoignage 
vaut  bien   celui  du  compilateur  ro- 
main ,    assuie     qu'aujourii'hui     les 
Grenouilles   de   la    C\cladc  ne  sont 
pas  plus  muettes  que  les  autres.  Au- 
raient-elles, depuis  le  teuips  de  Pline , 
appris    à    coasser,    ou    Pline    a-t-il 
avancé   un   conte  populaire?.,.  Nous 
laissons  aux  doctes  à  décider  ce  point. 
Ils  pourront  aussi  rechercher  les  rai- 
sons de  ces  pluies  de  Grenouilles  aux- 
quelles croit  encore  le   vulgaire,    et 
dont  Elieu  fut  témoin  en  allant  de 
Naples  à  Pouzzolcs.  —  La  Grenouille 
commune    varie    beaucoup    par    la 
taille  et  par  la  couleur,  et  Pon  serait 
tenté  d'en  former  plusieurs  e  pèces. 
La  Grenouille  eousse,   Encycl. 
Repf, ,  pi.  2  ,  fig.  2  ;  Rana temporaiia  , 
L.,  Gmel., /oc.  c/A,  p.  loboiHanafus- 
ca  te/res/ris,  Roës. ,  /oc.  cit. ,  lab.  i-5  ; 
Rana  muta  ,  Laurenti ,  Amph. ,  n"  1 7. 
Cette  espèce,  dont  les  formes  élégan- 
tes et  sveltes  sont  celles  de  la  précé- 
dente, en  diÛere  par  sa  couleur  géné- 
ralementrousseoudefeuille  morte,  et 
par   les   taches  noirâtres  presque  en 
figure  de  moustaches  qui  lègnent  en- 
tre ses  yeux  bnllans  et  ses  mâchoires 
supérieures  ,   en  se  prolongeant  sur 
les  côtés  du  cou.  On  la  rencontre  au 
printemps  et  en  été  sautant  dans  les 
bois.   Elle   se  tient  souvent  dans  les 
haies,    et   pénètre   dans    nos  jardins 
potagers,  oiides  naturalistes  pensent 
avec  rai.son  qu'on  devrait  la   proté- 

TOME    VIT, 


GRE  4ç)7 

ger,  puisqu'elle  y  fait  la  guerre  aur 
Limaçons  destructeurs.  Aiissi  bonne 
a  manger  que  la  Grenouille  verte,  on 
la  conlond  avec  elle  sur  nos  tables. 
Elle  ne  coasse  point ,  et  ce  n'est  qu'eu 
peu  d  occasions  et  quand  on  la  tour- 
mente, qu'elle  fait  entendre  quel- 
ques plaintes.  Se  tenant  loin  des 
eaux  durant  la  belle  saison,  elle  ne 
s  en  rapproche  qu'en  automne  pour 
s  y  plonger  durant  Ihiver:  elle  les 
abandonne  au  piinlemps,  après  y 
avoir  déposé  sa  progéniture.  Gmeliïi 
en  mcniionne  une  variété  très-grosse 
origmaire  de  Perse,  et  qui,  dans  hî 
nuit  fait  entendre  un  coassement 
que  I  on  compare  aux  cris  que  pous- 
serait un  Homme  en  colère. 

La  Ponctuée,  Rana  punctata , 
Daudin.  Cette  espèce,  découverte  par 
Défiance,  est  assez  rare  dans  les  en- 
virons de  Paris  qu'on  lui  assigne  pour 
patrie.  Sa  taille  est  d'un  pouce  envi- 
ron ;  sa  couleur  grisâtre  est  relevée 
par  une  foule  de  petits  points  yer\s 
plus  loncés  vers  leur  centre.  Il  n'existe 
pointde  tache  noire  derrièie  les  veux' 
et  \qs  doigts  sont  séparés  au  moins 
jusqua  la  moitié  de  leur  longueur. 
Elle  est  sujette  à  changer  de  couleur 
quand  on  lui  cause  de  l'elïloi. 

La  Plissée  ,  Rana  plicata,  Dau» 
clin,  brune  en  dessus  et  grise  en  des- 
sous; de  la  taille  delà  précédente, 
i-es  doigts  de  devant  tous  séparés 
ceux  de  derrière  seulement  à  demi 
palmes  j  deux  plis  régnent  sur  cha- 
que flanc  ,  et  quatre  gros  points  bruns 
se  voient  sur  la  poitrine  et  les  bras. 
Cette  espèce  a  été  trouvée  dans  les 
parties  les  plus  méridionales  de  la 
r  rance. 

La  Grenouille  alpine  ,  Rana  al- 
pina,Laur.,Amp/ii6.,p.  j55.  Cette 
espèce  n'est  guère  connue  que  par  le 
peu  qu'en  rapporte  Laurenti.  Jl  la 
dit  être  entièrement  noire  et  habiter 
les  pentes  du  Schueeberg,  montagne 
autrichienne  célèbre  par  le  grand 
nombre  de  Plantes  rares  qu'en  ré- 
colta Jacqnin. 

Les  Grenouilles  exotiques  sont  plus 

nombreuses  ;  les  mieux  connues  sont  : 

La  Criarde  ,  Rana  clamitans.  Nous 

32 


49»  GRE 

devons  à  BoâC,  qui  rendit  tant  de 
services  à  toutes  les  parties  de  l'his- 
toire naturelle  ,  la  connaissance  de 
celte  espèce;  il  la  découvrit  dans  les 
marais  de  la  Ciroline  du  nord  ,  aux 
environs  de  Ciiarlestown.  Elle  est, 
dit  ce  savant ,  d'un  cendré  obscur  , 
parsemé  de  points  noirs  ,  inégaux  , 
avec  la  lèvre  supérieure  verte;  extrê- 
mement vive  dans  ses  mouvemens  , 
elle  coasse  continuellement  d'une 
manière  insupportable.  Lorsqu'on 
la  surprend  près  des  eaux  dont  eHe 
ne  s'éloigne  guère  ,  elle  s'y  élance  en 
jetant  un  cri  aigu.  Sa  longueur  est 
de  deux  pouces.  Elle  se  rapproche  de 
notre  Grenouille  par  la  forme.  Elle 
est  moins  allongée  que  la  Piaulante. 
La  Mugissante,  Encyclop.  Rept. , 
pi.  3,  fig.  4,  Rana  pipiens ,  L,  , 
Gmel., /oc.  c//.,  p.  1062;  Rana  aqua- 
lica  ,  Catesb. ,  tab.  2  ,  p.  72.  Vulgai- 
rement la  Grenouille  Taureau  à  cause 
de  sa  voix  que  l'on  compare  aux  mu- 
gissemens  du  Taureau  ,  et  que  tous 
les  voyageurs  s'accordent  à  dire  ef- 
frayante et  d'un  volume  prodigieux  , 
surtout  lorsque  cet  Animal  se  tient 
au  fond  de  1  eau.  D'un  vert  sombre, 
varié  de  noir;  ses  teintes  sévères  sont 
relevées  par  un  cercle  d'un  jaune 
cuivreux,  qui,  de  chaque  côté  de  la 
tête,  entoure  le  tympan  et  signale  la 
place  de  l'oreille.  La  plus  grande  de 
toutes  les  Grenouilles,  elle  n'a  pas 
moins  de  dix-huit  pouces  du  bout  du 
museau  à  l'extrémité  des  pâtes  posté- 
rieures. Très-agile  ,  elle  saute  jusqu'à 
dix  et  douze  pieds.  Elle  se  tient  or- 
dinairement à  l'entrée  du  trou  qu'elle 
a  choisi  pour  demeure  au  bord  des 
eaux  oîi  elle  s'enfonce  au  moindre 
bruit;  elle  est  fort  difficile  à  prendre  et 
très-vorace  :  aussi  en  trou  ve-t-on  rare- 
ment plus  d'un  couple  dans  chaque 
marais.  Elle  va  ,  selon  Bartram  , 
chasser  de  nuit  assez  loin  de  sa  re- 
traite, et  c'est  alors  qu'on  la  peut 
suprendre  pendant  les  soirées  d'été. 
Elle  faitbeaucoup  de  bruit.  Sa  nour- 
liture  consiste  en  Poissons  ;  mais  elle 
est  surtout  très-friande  des  jeunes 
Canards  et  des  Oisons  qu'elle  nvnle  , 
dit-on  ,  tout  entiers. 


GRE 

La  Piaulante  ou  Pxt-Pit,  Encycl. 
Repf.  pi.  4,  fig.  5,  Rana  haleclna  , 
Daud.  Prise  par  Schneider  pour  le 
Pipiens  de  Linné ,  cette  espèce  a  de 
grands  rapports  avec  la  Grenouille 
verte,  mais  sa  forme  générale  est  beau- 
coup plus  allongée;  tlle  est  variée  de 
t.iclies  brunes  environnées  d'un  cercle 
jaune.  Bosc  qui  l'a  soigneusement 
observée  ,  nous  apprend  qu'elle  est 
fort  couîuiune  en  Caroline  oii  elle 
fatigue  l'oreille  par  le  bruit  continu 
de  son  insurportable  coassement.  Son 
museau  est  fort  pointu  ;  elle  saute 
avec  une  surprenante  agilité  :  aussi 
est-il  fort  difficile  de  la  prendre  même 
à  la  course,  ses  sauts  ayant  de  quinze 
à  dix-huit  pieds  d'étendue. 

La  Grognante  ,  Rana  grunniens, 
Daud.  Aussi  grande  que  la  Mugis- 
sante, cette  Grenouille,  bleuâtre, 
brune  ou  rougeâtre,  a  des  points  jau- 
nes oblongs  derrière  les  yeux;  elle 
habite  les  Florides  et  les  lieux  humi- 
des ombragés  des  Antilles,  oii  on 
l'appelle  vulgairement  Crapaud.  Elle 
ne  sort  de  ses  asiles  que  de  nuit.  On 
l'élève,  dit-on,  en  domesticité  dans 
quelques  habitations  oii  elle  devient 
familière,  pour  se  nourrir  de  sa  chair 
qui  estblanche,  succulente  et  délicate; 
préparés  en  fricassée  de  Poulet ,  deux 
de  ces  Animaux  peuvent  fournir  un 
plat  copieux.  Leur  vivacité  est  consi- 
dérable dans  la  saison  des  pluies,  oii 
l'on  en  voit  franchir  d'un  seul  saut 
un  obstacle  de  cinq  pieds  de  haut  , 
mais  la  saison  sèche  les  engourdit  et 
les  plonge  dans  une  sorte  de  torpeur. 
L'OccELLÉE,  Rana  occellata,h., 
dont  Gmelin  {loc.  cil.,  p.  io5a  )  a 
fait  un  double  emploi  sous  ce  nom  et 
sous  celui  de  Pentadactyla,  induit 
sans  doute  en  erreur  par  deux  figures 
de  Séba  ,  qui  représentent  grossière- 
ment le  même  Animal  altéré.  Aussi 
grosse  que  la  Mugissante  et  que  la 
Grognante ,  cette  Grenouille  a  été 
plusieurs  fois  confondue  avec  elles;  on 
la  trouve  depuis  les  Florides  jusqu'à 
la  Guiane.  Sa  couleur  est  brune, 
parsemée  de  taches  occelliformes  sur 
les  flancs  ,  avec  le  ventre  blanc. 
La  Galonnée,  Rana niarginata,\^. , 


GRE 

qui ,  sous  le  uom  de  Typhoiiia,  forme 
encore  un  double  emploi  diins  Gme- 
lin,  et  même  trois  espèces  si  le  Raiia 
f'irghncn  ùe  L.iurcnli  tloit  y  être  rap- 
porte, liile  est  fort  commune  dans  les 
prés  et  (la us  les  cau\  de  la  Guiane  , 
oii  les  serpens  en  font  leur  habituelle 
nourriture.  Di-s  lignes  longitudinales 
bleuâtres,  qui  régnent  sur  le  dos  de 
cette  Grenouille  ,  au  nombre  de  trois 
ou  de  cinq  sur  un  fond  cendre  ou 
rougeàlre  ,  la  particularisent. 

La  Jackie,  Rana  Paradoxe,  Tj., 
Gmel. ,  loc.  cit.,  ioô5,  Daud.  ,  pi.  0.2 
et  20;  Piotcus  Raninus,  Laur. ,  Amph. , 
p.  56,  n*^  54,  prise  pour  un  Lézarl  , 
dans  la  sixième  édition  du  Sjstema 
riaturœ ,  figurée  par  Sybile  de  Me- 
rlan (pi.  71)  qui  croyait  que  cette  es- 
pèce était  une  Grenouille  passant  à 
l'état  de  Poisson.  Séba  avait  consacré 
cette  fable  fondée  sur  ce  que  le  té- 
tard  de  la  Jackie  devient  quelque- 
fois si  gros  ,  et  prend  si  bien  la  forme 
d'un  Poisson ,  que  lorsque  les  pâtes 
lui  poussent  et  que  sa  queue  robuste 
tombe  ,  il  en  deuieure  une  Grenouille 
plus  petite  que  n'était  le  têtard.  Ce 
lait ,  très-remarquable  et  mainte- 
nant constaté  ,  montre  que  l'espèce 
doul  il  est  question  est  un  passage  des 
Grenouilles  aux  Tritons  ,  qui  ne  sont 
peut-être  que  des  têtards  pennanens 
d'espèces  dont  le  développement  s'est 
arrêté  à  cet  état.  Graelin  n'ayant  pro- 
bablement connu  que  des  individus 
auxquels  leur  queue  large  et  forte  de- 
meurait encore  fi>cée ,  avait  formé 
pour  la  Jackie  une  section  particu- 
lière des  Caudatœ  à  la  fin  de  son 
genre  Rana.  Verdàtre  et  tachetée  de 
brun  ,  cette  Grenouille  possède  des 
lignes  irrégulières  brunes  qui  régnent 
le  long  des  cuisses  et  des  jambes  ;  elle 
a  deux  pouces  environ  de  longueur 
après  la  chute  de  sa  queue  ,  et  les 
formes  de  nos  espèces  européennes  , 
mais  tant  soit  peu  plus  arrondies.  On 
ia  trouve  dans  toutes  les  mares  de  la 
Guiane  ,  particulièrement  à  Suri- 
nam et  dans  les  environs  de  Cayenne. 

L'ARtJNCo  et  le  Thaul,  sont  deux 
espèces  du  Chili.  La  Tachetée,  Rana 
maculata  ,  a  été  découverte  par  Mau- 


GllE  499 

gé,  à  Portorico.  Bosc  mentionne  en- 
core une  espèce  américaine  :  «  J'ai 
trouvé  trois  ou  quatre  fois  en  Caroline, 
ditccsavant ,  sous  les écorccs  d'Arbres 
abattus  et  à  demi  pourris  ,  une  Gre- 
nouille dont  la  forme  et  la  couleur 
conviennent  beaucoup  à  la  Jackie; 
mais  qui  avait  un  pouce  au  plus  de 
long;  elle  était  si  délicate  que,  lorsque 
je  la  mettais  dans  leau  ,  elle  périssait 
et  se  décomposait  en  peu  de  momens  ; 
lorsque  je  l'enfermais  dans  une  boîte, 
elle  s'y  desséchait  dans  le  même  es- 
pace de  temps.  Je  n'ai  jamais  pu  en 
apporter  une  seule  en  vie  dans  mon 
domicile ,  et  ne  l'ai  par  conséquent ,  ni 
décrite  ,  ni  dessinée  ;  elle  était  pres- 
qiie  ronde  et  sans  aucun  pli.  » 

La  RouGETTE  ou  RosiÎE,  Rana 
rubella  ,  dont  on  ignore  la  patrie , 
et  la  Tigrée,  Rana  Tigeiina,  rap- 

f)ortée  du  Bengal  ,  sont  à  peu  près 
es  seules  Grenouilles  qui  ne  soient 
pas  américaines  ou  d'Europe,  et  que 
nous  aient  fait  connaître  jusqu'ici 
les  erpétologistes.  Il  doit  en  exister 
cependant  dans  l'Aucien-Monde  un 
plus  grand  nombre  qu'on  ne  Ta 
cru  ;  on  en  mentionne  déjà  plusieurs 
de  la  Polynésie  et  du  Cap.  Kuhl ,  na- 
turaliste hollandais  ,  vient  d'en  dé- 
couvrir cinq  espèces  à  Java.  On 
en  trouve  dans  des  peintures  chi- 
noises et  japonaises  ,  qui  seront  pro- 
hablem'ent  des  espèces  particulières. 
Enfin  nous  en  avons  vu  une  à  l'Ile- 
de-France  ,  oii  ses  coassemens  fort 
aigres  faisaient  parfois  retentir  les 
échos  de  ce  qu'on  appelait  alors  le 
Champ-dt-Mars.  LNous  négligeâmes 
malheureusement  de  la  décrire  el  de 
la  figurer,  croyant  toujours  \  être  à 
temps;  mais  nous  avons  distinctement 
souvenance  que  Lillet  Goffroy,  sa- 
vant ingénieur  du  pays  et  correspon- 
dant de  l'Académie  des  Sciences  ,  ra- 
contait une  particularité  digne  d'être 
annotée  au  sujet  de  cet  Animal.  Lillet 
Gofl'roy  se  rappelait  qu'il  n'y  avait 
aucune  Grenouille  dans  le  pays  au 
temps  de  son  enfance;  il  eu  rapporta 
lui-même  plusieurs  couples  de  Ma- 
dagascar ,  où  il  fit  un  voyage  vers  le 
milieu  du  siècle  dernier ,  etoii  des  Gre- 


ôoo 


GRE 


nouilles  sont  fort  communes.  Ayant 
lâché  ces  Grenouilles  dans  les  mares  , 
elles  y  ont  pi'ocluil  îoutes  celles  qu'on 
voyait  à  l' lie -de-France  quand  nous 
visitâmes  ce  pays.  Il  n'y  en  avait 
certainement  point  alors  à  Mascarei- 
gne,  île  voisine.  Soit  qu'on  en  ailiniro- 
duit  depuis  ,  soit  qu'on  en  introduise 
jamais,  il  est  bon  de  constater  ce  point 
de  gëograpliie  zoologique.  Bachelot 
(le  la  Pilaye  nous  a  assuré  qu'il  n'en 
existait  absolument  d'ai:cune  espèce 
à  Terre-Neuve ,  île  cependant  consi- 
flérable  et  voisine  d'un  continent  qui 
en  produit  plusieurs. 

Walbainu  a  mentionné  sous  le  nom 
de  Rana  squammosa,  i. ne  Grenouille 
grise,  marbrée  de  brun  et  de  marron 
foncé  ,  qui  avait  des  écailles  à  diverses 
parties  du  corps.  On  a  reconnu  depuis 
que  cette  espèce  n'existait  point.  L'er- 
reur vient  de  ce  que  la  prétendue  Gre- 
nouille écailleuse  qui  n'était  qu'un 
individu  altéré  de  quelque  espèce 
connue ,  avait  été  long-;emps  confon- 
due dans  un  bocal  avec  divers  Reptiles 
presque  décomposés,  dont  plusieurs 
des  écailles  tombées  s'étaient  dépo- 
sées sur  le  dos  et  sur  les  reins  de  l'Ani- 
mal. (B.) 

GRENOUILLE,  moll.  On  donne 
vulgairement  ce  nom  à  un  Strombe 
assez  commun  dans  les  collections,. 
Strombus  lentiginosus  ,  L.  f'.  Strom- 
be. Sous  la  mé;ne  dénomination  ,  on 
indique  aussi  une  véritable  Pumelle  , 
le  Murex  Rana  de  Linné  ,  Ranella 
Kiumena  de  Lamarck.  V.   Ranex^le. 

(D..II.) 

GRENOUILLE  PECHEUSE  ou 
DE  MER.  POIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Lophius  piscatorius.  K. 
LOPHIE.  (g.) 

*  GRENOUILLÉES  ou  GRE- 
NOUILLETTES.  pois.  Vieilles  fe- 
melles de  Brochets.  V.  Esoce.     (b.) 

GRENOUILLER,  pois,  et  rept. 
OPH.  Espèces  des  genres  Batrachoide 
et  Couleuvre.  V.  ces  mots.  (b.) 

GRENOUILLE'L'TE.  rept.  batr. 
Syn.  vulgaire  de  Rainette  verte.  V. 
Raine.  (b.) 

GRENOUILLEÏTE.  moll.  Nom 


GRE 

vulgaire  et  marchand  d'une  espèce 
de  Ranelle  dont  Montfort  a  fait  son 
genre  Apolle. C'est  [eMurex  Gjri/ii/s, 
L.  ,  Ranella  Ranina ,  Lamk.  On 
donne  aussi  quelquefois  cette  dénomi- 
nation na  Murex  Bufonius,  L.,  Ra- 
nella Bujbnia  ,  Lamk.  f^.  Ranelle. 

(D..H.) 

GRENOUILLETTE.  bot.  piian. 
Nom  vulgaire  de  quelques  espèces  de 
Renoncules  aquatiques,  dans  l'idée 
oii  sont  les  gens  de  la  campagne  que 
les  Grenouilles  se  nourrissent  de  leurs 
feuilles.  P'.  Renoncules.  (b.) 

GRENY.  OIS.  (Gesner.)  Syn.  de 
Courlis  cendré.  /^.Courlis.  (i)R..z.) 

GRES.  MAM.  On  a  donné  ce  nom  , 
en  terme  de  chasse  ,  aux  dents  de  la 
mâchoire  supérieure  du  Sanglier  qui 
touchent  ses  défenses.  (b.) 

GRÉS.  GÉOL.  Pendant  long-temps 
on  a  appliqué  le  nom  de  Grès  à  toute 
espèce  de  pierre,  visiblement  formée 
de  grains  de  Quartz  réunis  entre  eux 
par  agrégation  ,  ou  bien  au  moyen 
d'un  ciment  plus  ou  moins  apparent, 
quel  que  soit  d'ailleurs  le  mélangé 
d'autres  substances  minérales  acces- 
soires avec  les  particules  quartzeuses 
regardées  comme  essentielles.  Bron- 
gniart,  dans  sa  Classification  miné- 
ralogique  des  Roches,  iiropose,  d'a- 
près les  principes  rigoureusement 
établis  qui  ont  servi  de  base  à  son 
travail ,  de  restreindre  le  nom  do 
Grès  à  la  réunion  de  très  petits  grains 
de  Quartz  agglutinés  par  un  ciment 
invisible ,  etd'appelerPsammite  toute 
espèce  de  Grès  mélangé.  Quelque 
rationnelle  que  paraisse  être  celle 
distinction,  elle  n'est  cependant  pas 
généralement  adoptée;  la  plupart  des 
géologues  volent  dans  les  terrains 
qu'ils  observent ,  le  Grès  homogène 
p.  sser  trop  fréquemment  d'une  ma- 
nière insensible  au  Grès  mélangé, 
dans  les  mêmes  couches  et  jusque 
dans  les  mêmes  échantillons  ,  pour 
qu'il  leur  paraisse  nécessaire  de 
raj)porter  à  deux  espèces  distinctes  , 
deux  manières  d'être  qui  n'ont  au- 
cune importance  géologique.  Il  faut 
dire  cependant  que  ce    qui    se   re- 


GRE 

marque  ici  cnlic  le  Grès  et  le  Psnm- 
mile  s'observe  ci^iilcnicnt  entre  toutes 
les  Roches,  telles  que  le  Granité,  le 
Gneiss  ,  le  Porphyre  ,  etc.  ,  dont  ks 
uoins  sont  athj)is  par  tous  les  au- 
teurs. Aussi  c  est  moins  pour  éinellrc 
une  opinion  à  ce  sujet  que  ]>our  ne 
pas  (livi-'cr  ce  que  nous  avons  à  dire 
sur  les  Roches  à  j^i'ains  quarizeux  , 
que  nous  comprendrons  dans  le  pré- 
sent article  les  Grès  houiogènes  et  les 
Grès  mélanges  ,  c'est-à-duc  les  Grès 
et  les  l'sammites  de  Brongniavl.  Une 
considération  importante  dans  l'his- 
toire des  Grès  lepose  sur  l'état  des 
grains  dont  ils  sont  composés.  Dans 
la  plupart  des  circonstances  ces  grains 
sont  visiblement  arrondis,  usés;  ils 
proviennent  du  brisement  de  Roches 
antérieurement  existantes;  ils  ont  été 
libres  ,  et  ce  n'est  qu'après  avoir  été 
entraînés  et  rassemblés  par  une  cause 
quelconque  ,  qu'ils  ont  élé  réunis  au 
moyen  d  un  ciment  d  une  création 
postérieiue  à  leur  existence.  Dans 
d'autres  cas  ,  les  grains  quarizeux  , 
examinés  au  microscope  ,  ou  même 
à  l'œil  nu  ,  se  trouvent  être  autant  de 
petits  cristaux  imparfaits  de  Quartz  , 
agrégés  par  juxta-position  ou  liés  par 
un  ciment  de  même  nature  qu'eux  , 
de  manière  qu'ils  paraissent  être  le 
résultat  d'une  précipitation  confuse 
de  matière  siliceuse  préliminairement 
dissoute.  Voigt  et  Sarlorius  ont  dé- 
montré ce  fait  remarquable,  qui  ap- 
puie l'opinion  émise  par  Deluc  sur 
la  nature  des  Sables  des  landes  et 
des  déserts.  Ces  Sables  ne  diffèrent 
en  effet  des  Grès  que  par  l'état  d'a- 
grégation de  ces  derniers,  et  l'on 
peut  plutôt  attribuer  l'origine  de 
beaucoup  de  Grès  à  l'agglutination 
ultérieure  des  grains  quartzeux  ,  qu'il 
n'est  po:>sible  de  cioire  que  tous  les 
Sables  proviennent  de  la  désagréga- 
tion des  Grès.  C'est  surtout  dans  les 
Giès  modernes  que  ce  mode  de  for- 
mation est  très-apparent  ,  on  peut 
l'observer  dans  les  différens  Grès  des 
environs  de  Paris;  ceux-ci  ne  sont 
souvent  que  des  accideus  dans  les 
masses  sablonneuses;  au  milieu  d'a- 
mas Irès-puissaus  de  Sable  fin  ,  on 


GRE  5oi 

trouve  des  Grès  en  tables  ou  en 
couches  interrompues  ,  et  aussi  en 
rognons  informes  et  isolés  ;  leur  sur- 
face est  iriégulière  ,  bosselée,  ma- 
melonnée ,  elle  n'a  aucun  rapport  avec 
le  sens  de  la  stratification  en  lits 
minces  ,  que  1  on  remarque  dans  lo 
Sable  et  qui  se  continuent  dans  le 
Grès.  Celui-ci  présente  des  anfractuo- 
sités  et  des  cavités  remplies  de  S^ble  ; 
il  semble,  en  un  mot ,  que  l'aggluti- 
nation a  commencé  par  un  ou  plu- 
sieurs points  et  qu'elle  se  soit  étendue 
en  divergeant  dans  tous  les  sens; 
quelquefois  le  bloc  de  sable  ag- 
glutiné contient  proportionnellement 
une  plus  granfle  quantité  de  corps 
étrangers  que  le  Sable  qui  l'enve- 
loppe ;  ces  corps  sont  des  Coquilles 
ou  d'autres  corps  organisés  :  quel- 
quefois aussi  l'agglutination  semble 
avoir  eu  pour  cause  la  fdtration  lo- 
cale d'un  ciment  calcaire  ou  feirugi- 
neux  ,  qui  a  pénétré  plus  oa  moins 
loin  dans  la  masse  sablonneuse.  On 
voit  ,  d'après  ces  détails  ,  combien 
il  devient  difficile  de  distinguer  géo- 
logiquement  le  Grès  et  le  Sable  pro- 
prement dits. 

Les  Grès,  considérés  d'une  ma- 
nière générale  et  d'après  ce  que  nous 
avons  dit  piécédenmient  ,  peuvent 
donc  être  séparés  en  ceux  qui  sont 
homogènes  et  ceux  qui  sont  mé- 
langés. Les  Grès  homogènes  sont 
formés  ,  ou  bien  de  particules  cris- 
tallisées, produites  par  précipitation, 
ou  bien  de  grains  arrondis  et  usés  par 
le  frottement  avant  leur  réunion;  lois- 
que  les  parties  sont  liées  par  un 
ciment  ,  celui-ci  peut  être  cristallin 
ou  sablonneux.  Les  Grès  mélangés 
diffèrent  entre  eux  par  la  nature  et 
la  proportion  des  substances  étran- 
gères qu'ils  renferment ,  et  suivant 
que  ces  substances  sont  à  létat  de 
grains  ou  à  celui  de  ciment.  Le 
Feldspath,  le  IMica  ,  le  ïalc  ,  sont 
les  principaux  Minéraux  qui  se  ren- 
contrent dans  les  Grès  à  l'état  de 
grains  ou  paillettes  ;  l'Argile  ,  la 
Marne  ,  le  Calcaire  se  mêlent  au  con- 
traire à  leur  ciment  quartzeux;  de-là 
viennent  les  dénominations  de  Grès 


Koj 


GRE 


micacé  ,  Grès  feldspath ique  ,  Grès 
argileux ,  Grès  calcaire  ,  etc.  Les 
grains  varient  beaucoup  en  grosseur; 
quelquefois  ils  sont  invisibles  à  l'œil 
et  dans  les  mêmes  couches  ,  ou  plutôt 
dans  les  couches  conliguës  d'un 
même  système,  ils  offrent  des  di- 
mensions égales  à  celles  d'un  pois  , 
d'une  noix  ,  etc.  C'est  alors  que  le 
Grès  prend  le  nom  de  Poudding  , 
lorsque  ses  parties  sont  arrondies  ,  et 
de  Brèche  si  elles  sont  anguleuses. 
Ces  divers  passages  se  font  encore 
sentir  d'une  manière  insensible.  La 
couleur  des  Grès  est  très-variable  ; 
le  blanc  et  le  rouge  sont  les  cou- 
leurs dominantes;  on  eu  rencontre 
dans  les  mêmes  terrains  et  en  couches 
alternantes ,  de  gris,  de  bruns,  de 
jaunes  ,  de  roses  ,  de  violets  ,  de 
verts  ,  etc.  Cette  dernière  couleur 
est  due  à  la  matière  verte  désignée 
long-temps  sous  le  nom  de  Chlo- 
rite ,  et  que  Berthier  a  reconnu 
être  du  Silicate  de  Fer  en  grains.  La 
constance  dans  la  couleur  des  Grès 
de  certaines  formations  est  telle  que  , 
malgré  de  nombreuses  exceptions , 
les  géologues  allemands  ,  anglais  et 
français,  ont  désigné  les  Grès  formés 
à  différentes  époques  par  leur  cou- 
leur dominante  (Grès  rouge,  Grès 
bigarre,  Grès  ferrugineux,  Grès  vert). 
Les  Grès  sont  très-abondans  sur 
la  surface  du  globe  ;  ils  s'y  voient 
toujours  en  couches  solides  et  con- 
tinues ,  ou  en  amas  dans  des  couches 
sablonneuses  stratifiées  ;  on  les  ren- 
contre depuis  les  terrains  dits  de 
transition  ou  intermédiaires  ,  jusque 
dans  les  dépôts  les  plus  modernes  ;  ils 
alternent  avec  des  Roches  granitoïdes, 
que  l'an  a  regardées  long- temps 
comme  primitives,  avec  des  Schis- 
tes ,  des  Calcaires  ,  des  Houilles  , 
des  Marnes  ,  etc.  On  les  voit  passer  , 
comme  nous  l'avons  déjà  dit,  par  des 
nuances,  au  Quartz  grenu  ou  Quar- 
tzite  ,  qui ,  géologiquement ,  ne  sau- 
rait peut-être  en  être  distingué,  aux 
Pouddings  ,  aux  Brèches  ,  aux  Por- 
phyres, aux  Schistes  phylladiens  et 
argileux,  au  Calcaire  grenu  sablon- 
neux, etc.  Bien  que   les    débris   de 


GRE 

corps  organisés  soient  généralement 
moins  abondans  dans  Tes  Grès  que 
dans  les  Roches  calcaires  qui  alter- 
nent avec  eux  ,  les  Fossiles  se  ren- 
contrent dans  les  Grès  les  plus  an- 
ciei:s  comme  dans  les  plus  modernes. 
Les  Trilobites  ,  les  Spirifères ,  les 
Pi  oductus  ,  etc. ,  un  grand  nombre 
de  Madrépores  ,  se  voient  dans  les 
Grès  intermédiaires.  Les  Grès  de  la 
formation  houillère  sont  remplis 
d'empreintes  de  Végétaux  ;  les  Grès 
du  terrain  parisien  enveloppent  des 
Coquilles  marines  et  d'eau  douce  ,  et 
des  ossemens  de  Mammifères.  Ces 
divers  fossiles  n'ont  souvent  laissé 
que  leur  moule  intérieur  ou  leur  em- 
preinte extéiieure;  d'autres  fois  ,  les 
Coquilles  elles-mêmes  ont  conservé 
leur  état  calcaite,  lorsque  dans  les 
couches  de  Calcaire  les  mêmes  Fos- 
siles ont  été  changés  en  Silex. 

Aux  articles  Roches  et  Terrains 
nous  verrons  quelle  place  occupent  les 
différentes  espèces  de  Grès  dans  les 
couches  solides  du  globe  que  nous 
pouvons  étudier  ;  nous  exposerons 
seulement  ici  les  caractères  généraux 
et  les  propriétés  de  quelques  variétés 
plus  connues  par  leur  importance  et 
leurs  usages. 

Grès  rouge.  Cette  dénomination 
vague  ,  parce  qu'elle  convient  à  des 
Grès  très-différens  par  leur  position  , 
a  été  appliquée  soit  aux  Grès  supé- 
rieurs delà  formation  houillère  prin- 
cipale ,  nommé  par  les  Allemands 
Jiotlie  todie  Liegende ,  soit  aux  Grès 
inférieurs  à  cette  formation  ,  Old  red 
sand  Stone ,  des  Anglais;  certaines 
couches  des  deux  formations  présen- 
tent, il  est  vrai ,  des  caractères  telle- 
ment semblables,  que  leur  position 
relative  peut  seule  servir  à  les  distin- 
guer ;  leur  couleur  rouge  dominante 
est  celle  de  brique  ,  quelquefois  de  lie 
de  vin  ;  elle  n'est  pas  toujours  répan- 
due également,  elle  est  distribuée 
par  zones  droites  ou  ondulées.  Ce 
Grès  ou  ces  Grès  rouges  5ont  durs, 
serrés  ,  luisans  ,  à  cassure  conchoïde  , 
ou  bien  friables  ,  à  grains  grossiers  , 
à  cassure  terne  ;  ils  renferment  quel- 
quefois une  très-grande  quantité  de 


GRE 

pailiclics  de  Mica,  et  les  Fossiles  y 
sout  rares.  13roiit,'riiai  t  range  une  par- 
tie de  ces  Grès  dans  ses  Psammites. 
On  emploie  le  Gios  rouj^c  dans  les 
constructions  ;  c'est  lui  qui  sert  à  laiie 
des  meules  pour  user  et  polir  les 
AgHllies  à  Oberstein. 

Grès  BiGvnHiî:.  Ce  nom  est  encore 
applicable  à  desGrès  très-dilTërens,si 
1  on  s'en  rapporte  au  caractère  indiqué 
par  lui  ;  il  convient  cependant  davan- 
tage auxGrès  supérieurs  de  la  forma- 
lion  houillère  ,  Bunler  sandstein  des 
Allemands  ,  Qil^ew  red  sarid sfoneàes 
Anglais  ,  qui  sont  souvent  bigarrés  de 
rouge  vif,  de  jaune  ,  de  biun  vio- 
let ,  etc.  Ils  alternent  avec  des  lits  de 
Marne  également  rouge  ,  et  leur  tex- 
ture est  en  général  moins  sevrée  que 
celle  des  Grès  rouges  plus  anciens  j 
quelques-unes  de  leurs  couches  sont 
employées  aux  mêmes  usages  que  ces 
dernitrs  ;  les  Fossiles  y  sont  très-rares. 

GlJÈS   FERRUGINKUX.    Ce  SOUt  pOUT 

les  géologues  plus  spécialement  les 
couches  solides  des  Sables  pénétres 
d'oxide  de  Fer  qui  forment  des  assi- 
ses puissantes  sous  la  Craie  ;  mais  on 
trouve  des  Sables  tout  aussi  ferrugi- 
neux dans  tous  les  Grès  supérieurs  à 
la  Craie  ,  et  même  ces  Grès  dits  fer- 
lugineuxsontquelquefoistrès-blancs; 
leur  couleur  dominante  est  le  brun  et 
le  jaune  de  rouille  ,  ils  renferment 
un  grand  nombre  de  coquilles  fossi- 
les ,  du  bois  ,  et  même  des  ossemens 
de  Reptiles. 

GnÉs  VERT.  Ce  sout  les  couches 
supérieures  aux  Grès  ferrugineux 
dans  lesquels  le  Fer  paraît  être  com- 
biné avec  la  silice;  mais  comme  cette 
combinaison  n'a  pas  lieu  dans  toutes 
les  localités  ,  le  Sable  vert  est  tout 
aussi  souvent  ferrugineux  que  vert;  en 
outre  et  comme  les  couches  inférieures 
de  la  Craie  sont  généralemen  t  sablon- 
neuses et  mélangées  de  matière  verte, 
on  les  a  aussi  confondues  avec  le  Sa- 
ble vert  qui  devrait  leur  être  infé- 
rieur. Nous  rapportons  à  dessein  tous 
ces  exemples  pour  faire  voir  combien 
les  noms  significatifs  peuvent  pro- 
duire de  confusion ,  surtout  en  géo- 
logie. ^ 


CRli  50* 

Gués  BLA.NC.  On  appelle  ainsi  plui 
spécialement  les  Grès  des  teriains 
tertiaires  ou  parisiens  ,  bien  que  par- 
mi eux  on  en  trouve  de  rouges,  de 
bigarrés, de  ferrugineux  ,de  jaunes  et 
bruns  ,  et  de  verts.  Ils  sont  plus 
ou  moins  durs  ou  friables  ;  dans 
quelques  localitc's  les  grains  sem- 
blent n'être  que  juxta-posés;  dans 
d'autres  il  y  a  un  ciment  très-visible 
de  nature  quartzeuse,  dont  le  tissu 
est  très-serré  ;  cette  dernière  manière 
d'être  produit  une  variété  qui  se 
trouve  dans  les  assises  supérieures  à 
Montmorency,  à  Treii ,  et  qui  a  reçu 
le  nom  de  Grès  lustré.  C'est  elle  qui 
donne  lieu  à  \in  phénomène  remar- 
quable que  Gillet-Laumonta  fait  con- 
naître :  le  Grès  lustré  est  en  plaques 
peu  épaisses,  et  lorsque  l'on  frappe 
sur  une  de  leurs  faces  avec  un  mar- 
teau ,  le  choc  se  propage  en  diver- 
geant ,  et  il  se  détache  de  la  masse  un 
cône  très-évasé  dont  fa  surface  est 
unie.  Les  Grès  blancs  servent  à  faire 
des  meules  pour  aiguiser  les  outils  , 
pour  les  constructions  ,  et  surtout  aux 
environs  de  Paris  ,  pour  faire  des  pa- 
vés dont  sont  recouvertes  les  rues  de 
la  capitale  et  des  routes  qui  y  abou- 
tissent :  c'est  à  Fontainebleau  ,  à  Pa- 
laiseau  que  sont  les  principales  ex- 
ploitations. Les  Grès  blancs  sont  quel- 
quefois coquilliers,  mais  le  plus  sou- 
vent ils  ne  contiennent  pas  de  Fos- 
siles. 

Les  voyageurs  rapportent  du  Bré- 
sil une  variété  de  Grès  qui  a  été  ap- 
pelée Grès  flexible ,  parce  que  ,  lors- 
qu'il est  en  plaques  minces ,  il  se 
courbe  si  l'on  ne  fait  porter  que  ses 
deux  extrémités ,  et  si  on  le  retourne, 
il  revient  sur  lui  même  et  se  recourbe 
dans  le  sens  opposé.  Cette  propriété 
paraît  due  plutôt  à  la  forme  des  grains 
quartzeuxqui  sontaplatis  et  allonges, 
qu'à  la  présence  du  Mica  auquel  on 
l'avait  attribuée  ,  et  que  les  analyses 
n'y  ont  pas  fait  découvrir.  Nous  cite- 
rons encore  parmi  les  variétés  de  Grès 
celle  dont  le  tissu  est  assez  lâche 
pour  laisser  fdtrer  l'eau  ;  elle  est 
employée  utilement  dans  les  usages 
domestiques  ,   et  sa  propriété   a   étd. 


5o4  GRE 

mise  à  profit  pour  en  imposer  au  peu- 
ple i^no^i(nt.  On  a  fait  en  Espagne  , 
QÙ  II  se  trouve,  des  statues  de  saints 
dont  la  tête  est  creusée  pour  recevoir 
de  l'eau  qui  s'échappe  miraculeuse- 
ment en  larmes  par  le  yeux.  Les  Grès 
des  terrains  houiilers  présentent  des 
caractèies  généraux  très -remarqua- 
Lies  dans  toutes  les  contrées  oii  ils  ac- 
cojnpagnentieCharbonde  terre.  Nous 
reviendrons  sur  ce  sujet  au  mot  Ter- 
rain, où  nous  distinguerons  les  Grès 
géologiqueraent.  (c.  p.) 

GRESIL.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Proyer.  K.  Bruant.  (dr..z.) 

GRESIL.  GÉOL.  V .   MÉTÉORES. 

GRESILLON.  ins.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Gryllus  campest/is,{B.) 

GRESSET.  REPT.  I3ATR.  L'un  des 
noms  vulgaiijes  de  la  Rainette  verte. 

(B.) 

GRESSORIPEDES.  ois.  Ce  terme, 
qui  signifie  pieds  marchcvns  ,  a  été 
donné  par  quelques  ornithologistes 
aux  Calaos  et  auxGucpiers  ,  dont  les 
trois  doigts  antérieurs  sont  en  partie 
réunis  de  manière  à  former  une  sorte 
de  Plante.  (b.) 

GREDBE.MiN.Nomvulg;ured'une 
matière  pulvérulente  et  calcaire  qui 
se  trouve  près  de  Genève  ,  et  qu'on 
emploie  dans  cette  ville  pour  conser- 
ver aux  boiseries  de  Sapin  la  couleur 
blanche-jaunâtre  qui  est  propre  à  ce 
J)ois.  (g.) 

GREUL,  MAM.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Loir.  (b.) 

GREVE.  GÉOL.  Les  parties  des  ri- 
vages soit  de  la  mer  soit  des  fleuves  , 
oii  la  pente  douce  permet  l'accumu- 
la tiou  de  sables,  de  graviers  ou  de  ga- 
lets d'un  abord  plus  ou  moins  facile. 

(B.) 

GREVIER  ouGREUVIER. 

Gretvia.  bot.  phan.  Genre  de  la 
famille  des  Tiliacées  ,  placé  par  Lin- 
né dans  sa  Gyn;»ndrie  Monogynie,  et 
reporté  dans  la  Polyandrie  par  Will- 
denow.  Son  calice  est  à  cinq  divisions 
profondes  ,  colorées  dans  leur  inté- 


GRE 

rieur;  ses  pétales,  au  nomljre  de 
cinq,  garnis  à  leurongletd'uneécaille 
intérieure  ou  d'une  glande  velue  dans 
son  contour,  sont  attachés  au  bas 
d'un  support  central  plus  ou  moins 
élevé  ,  qui  porte  à  son  sommet  des 
étamines  nombreuses  et  distinctes, 
dont  les  anthères  sont  ari'ondies,  et 
qui  entourent  un  pistil  central  élevé 
sur  le  même  support.  Il  est  surmonté 
d'un  style  simple  terminé  par  unstig- 
mate  à  plusieurs  lobes  ,  et  devient  une 
baie  charnue  contenant  ordinaire- 
ment quatre  noyaux  osseux,  chacun 
à  deux  loges  remplies  d'une  seule 
graine  dont  l'embryon  aplati  est  re- 
couvert d'un  périspcrme  charnu.  Ce 
genre  est  composé  d'Arbrisseaux  ou 
petits  Arbres  dont  les  feuilles  sont 
toujours  alternes  ,  simples,  stipulées; 
les  fleurs  disposées,  au  nombre  de 
deux  à  six  ,  sur  des  pédoncules  axil- 
laii'cs  en  ombelle  entourée  d'écaillés 
à  sa  base.  De  Jussieu  ,  auquel  nous 
empruntons  cette  description  géné- 
rique, a  donné,  en  i8i4  ,  dans  les 
Annales  du  Muséum  (T.  iv  ,  p.  8i  , 
tab.  47-5i)  une  Monographie  de  ce 
genre,  dans  laquelle  ,  après  en  avoir 
tracé  l'historique,  examiné  les  di- 
vers ordres  de  caractères  ,  et  pesé 
leur  valeur  ,  il  décrivait  comparative- 
ment trente-trois  espèces  ,  dont  plus 
de  la  moitié  étaient  nouvelles.  Il  les 
distribuait  en  trois  sections  d'après  le 
double  caractère  de  leurs  pétales  très- 
courts  ou  oblongs ,  de  leurs  feuilles 
marquées  dans  leur  longueur  de  trois 
ou  cinq  nervures.  Le  nombre  des  es- 
pèces se  trouve ,  dans  le  Prodrome  de 
De  Candolle(i824),  portéà  cinquante- 
trois  ,  qu'il  sépare  en  plusieurs  grou- 
pes basés  également  sur  la  considéra- 
tion de  la  longueur  des  pétales  et  du 
nombre  des  nervures  des  feuilles ,  à 
laquelle  il  ajoute  celle  du  nombre  des 
nervures,  et  ses  divisions  calicinales  , 
ce  qui  lui  fournit  quatre  sections.  Ces 
espèces,  à  l'exception  de  quelques- 
unes  originaires  d'Afiique,  habitent 
le  continent  ou  les  îles  de  l'Asie. 

Le  genre  Microcos  de  Linné  a  été 
réiSni  au  Grewia  par  son  auteur  lui- 
même.  On  y  a  egrdement  associé  le 


GRE 

Mallococca  de  Forster  et  le  Chadara 
dcForskalil.  (a.i).J.) 

GRÉ  VILT.ÉE.  Grevillea.  bot.  ni  an. 
Genre  de  la  fainilledcsProleacéesel  de 
la  Téliaiidiic  Mouogynie,  L. ,  fondé 
par  R.  Biown  {Traiis.  Hoc.  Liiin.  vf 
J^ondun,  vol.  io,p.i67)quira  ainsi ca- 
raclerihé  :  calice  on  pcnantlie  ii  régu- 
lier à  loliolcsou  découpures  lonmées 
du  même  côté  ,  cl  portant  les  étamines 
dans  leurs  concavités  ;  anthères  im- 
mergées; glande  unique  liypogyne, 
très  -  courte;  ov.àie  biovulé  ,  sur- 
monté d'un  stigmate  oblique ,  dé- 
primé (  rarement  vertical  cl  coni- 
que ];  follicule  uniloculairc  dispcr- 
lue  ,  ayant  une  loge  centrale;  graines 
bordées  et  munies  au  sommet  d'une 
ijïle  courte.  Quelques-unes  des  espè- 
ces les  plus  remarcpiablcs  de  ce  genre 
considéiable  ont  été  décriles  sous  le 
nom  générique  d'Embothrium  par 
Smit  h,  Ca  vanilles  et  au  très  auteurs.  Ce 
sont  des  Arbrisseaux  ,  rarement  des 
Arbres  ,  couverts  quelquefois  de  poils 
iixés  par  leur  milieu.  Leuis  feuilles 
sont  alternes,  indi  vises  ou  pinnatiiides. 
Leurs  fleurs,  de  couleur  le  plus  sou- 
vent rouge  ,  quelquefois  jaunâtre  , 
sont  disposées  en  épis  qui  tantôt  sont 
allongés  et  en  grappes,  tantôt  rac- 
courcis en  corymbes  ou  en  faisceaux, 
sans  involucres;  les pédicelles  sont  gé- 
minés, rarement  nombreux  ou  fasci- 
cules ,  et  accompagnés  d'une  bractée. 
Les  trente- huit  espèces  dont  R. 
Brown  (  loc.  cit.  )  a  donné  de  courtes 
descriptions,  sont  toutes  indigènes  de 
la  Nouvelle -Hollande.  Il  les  a  distri- 
buées en  plusieurs  sections  qui  sont 
non-seulement  caractérisées  par  un 
port  particulier,  mais  encore  qui  se 
distinguent  par  des  caractères  tirés 
des  organes  de  la  fructification.  Ce- 
pendant il  n'a  pas  voulu  les  séparer 
en  genres  distincts  ,  tant  sont  resser- 
rés les  liens  qui  ,  d'ailleurs  ,  les  unis- 
sent ;  mais  il  leur  a  imposé  des  noms 
particulicis  que  nous  allons  faire 
connaître,  en  même  temps  que  les 
caractères  des  deux  grandes  divisions 
du  genre  et  des  sections. 
Jja  première  division  du  genre  Gre- 


GRE  r,o5 

villea  a  pour  caractères  :  des  follicules 
coriaces,  couronnés  par  le  style  en- 
tier et  le  stigmate  déprimé;  des  grai- 
nes ovales  ,  munies  d'un  rebord  très- 
étroit  ,  et  au  sommet  d'une  aile  cour- 
te. Elle  se  subdivise  en  cinq  sections  : 

i".  Ijjssustylis.  Toutes  les  feuilles 
entières  dans  la  plupart;  elles  parais- 
sent avoir  trois  nervures  à  cause  de 
leurs  bords  réfléchis;  fleurs  fascicu- 
lées  ou  en  grappes  raccourcies  ;  style 
glabre;  follicule  sans  côtes.  Cette  sec- 
tion contient  treize  espèces,  parmi 
lesquelles  figurent  les  Gre^HLea  se- 
ricea  et  G.  punlcea  ,  ou  Embothiium 
sericeum  ,  -jl  et  /S , Smith  ,  New- 1  Joli. 
20 ,  tab.  9  ,  27  ,  t.  9  ;  Embothiium  cy- 
tisuldes ,  Cavan.,  lcun.,'ii,  t.  586, 
f.  2  ;  et  le  Grevillea  linearis ,  ou  Em- 
bothriiim  Uncarifolium  ,  Cavan.  , 
loc.  cit..,  4,  tab.  586  ,  f .  1 . 

2*'.  Ptychocarpa.  Toutes  les  feuil- 
les très-entières  ;  fleurs  fasciculées 
ou  en  grappes  raccourcies ,  les  su- 
périeures ])lus  précoces;  style  hé- 
rissé ou  cotonneux  ,  ovaire  presque 
sessile;  follicule  muni  de  côtes  Les 
ciuq  espèces  de  cette  section  sont 
toutes  indigènes  de  la  côte  orientale 
de  la  Nouvelle-Hollande ,  non  loin 
du  port  Jackson. 

3".  Eriostyl/s.  Toutes  les  feuilles 
très-entières;  fleurs  fasciculées ,  eu 
ombelles;  pistil  laineux  pédiccUé; 
follicule  sans  côtes.  Cette  section  ren- 
ferme quatre  espèces  de  la  côte  orien- 
tale près  du  port  Jackson  ,  à  l'excep- 
tion du  Greuillea  occidentaiis  qui 
croît  sur  la  côte  australe  ,  à  la  terre 
de  Lewins.  Le  Grevillea  bii.xifulia 
avait  été  figuré  par  Smith  ,  loc.  cit.  , 
29  ,  t.  10  ,  sous  le  nom  iï Embuthrium 
buxifoliiim  ,  et  par  Cavandles ,  lue. 
cit.  ,  p.  60  ,  t.  087  ,  sous  celui  d'Em- 
botlirium  genianthum . 

4°.  Plagiopoda.  Feuilles  très-en- 
tières ou  divisées  ;  fleurs  en  thyrse  ; 
pédicelle  de  l'ovaire  adhérent  au 
sommet  oblique  du  pédoncule,  à  cha-^ 
que  côté  duquel  deux  folioles  du  ca- 
lice sont  insérées  l'une  au-dessoua 
de  l'autre.  Des  deux  espèces  qui  cons- 
tituent ce  groupe  ,  l'une  ,  Grevillea, 
Goodii,  croît  près   du  rivage  de  U\ 


5o6 


GRl 


c6le  septeulrionale  de  la  Nouvelle- 
Hollande ,  dans  la  terre  d'Arnhem; 
l'autre  ,  G  venusta ,  habile  les  en- 
dioits  ombrages  au  pied  des  raouta- 
gnes,  près  du  cap  Townsend  ,  sur  la 
côte  orientale. 

5°.  Calothyvsus.  ( Gré VillÉes  pro- 
prement dites.  )  Fleurs  disposées  en 
th^Tse;  feuilles  pinnalifides  (quel- 
quefois, mais  rarement  indivises  ). 
Cinq  espèces  torapo.-ent  cette  sec- 
tion. Il  y  en  a  trois  ,  G.  pungens, 
G.  Dryandri  et  G.  c/irjsodendrum^ 
R.  Br.  ,  qui  croissent  sur  le  littoral 
de  la  côte  septentrionale  dans  la 
Carpentarie  et  la  terre  d'Arnhem.  Les 
G.  aspleniifolia  et  G.  BanksiisQ  trou- 
vent sur  la  côte  orientale. 

La  seconde  division  du  genre  est 
caractérisée  par  ses  follicules  ligneux 
presque  arrondis  ,  terminés  en  pointe 
par  le  bas  du  sljle.  R.  Brown  ne  l'a 
pas  subdivisée  et  lui  a  donné  le  nom 
de  Cyctoptera.  Cinq  espèces  de  ce 
sous-genre  sont  particulières  au  lit' 
toral  de  la  côte  septentrionale  et  de 
la  Carpentarie;  les  trois  autres  habi- 
tent le  long  des  côtes  orientales  ,  en- 
tre les  tropiques. 

Plusieurs  des  espèces  de  Grévil- 
lées  font  partie  des  genres  Lysan- 
the  et  Stylurus  constitués  par  Knight 
et  Salisbury  {Proteac. ,  p.  1 13  et  sui- 
vantes). Telles  sont  les  Greuillea 
ai-enaria ,  G.  llnearisy  G.mucronata 
et  G.  5e/7cea,R.  Br. ,  qui  ont  été  pla- 
cés dans  le  genre  Lysanthe  ,  et  le 
G.  buxifolia ,  R.  Br.  ,  dont  les  au- 
teurs ci-dessus  nommés  ont  fait  deux 
espèces  sous  les  noms  de  Stylurus 
buxifolia  et  Stylurus  collina.  On  cul- 
tive maintenant  une  dixaine  de  Gré- 
villées  dans  les  jardins  d'Europe; 
elles  exigent  à  peu  près  les  mêmes 
soins  que  toutes  les  autres  Plantes  de 
la  Nouvelle  -  Hollande  ,  c'est-à-dire 
une  bonne  terre  de  bruyère  et  une 
chaude  exposition.  (g,.n.) 

GREWIA.  BOT.PHAN.  ^.Grévier. 

GRIANEAU,  GRIANOT.  ois. 
Syn.  vulgaires  de  Coq  de  bruyère  à 
queue  fourchue.  V.  Tétras.  (dr..z.) 

G  RI  A  S.  BOT.   PHAU.  Ce  genre, 


GRI 

établi  par  Linné  qui  l'a  placé  dans  sa 
Polyandrie  Monogyuie,  avait  été 
rapporté  auxGultilères.  Dans  le  Mé- 
moire sur  rarrangement  méthodique 
des  genres  de  cette  famille  publié  par 
Choisy  (  Mém.  de  la  Soc.  d'Hist.  nat. 
T.  I,  2"^  partie),  il  n'y  est  pas  admis, 
et  l'auteur  u'en  parle  que  pour  le 
ranger  parmi  les  Myrthinées.  Voici 
ses  caractères  difi'éi  en  liels  ;  calice  à 
quatre  segmens  peu  profonds  ;  corol- 
le à  quatre  pétales  ;•  étamines  nom- 
breuses à  anthères  arrondies  et  à  filets 
plus  longs  que  la  corolle;  stigmate 
sessile  ,  épais  et  tétragone  ou  en  for- 
me de  croix  ;  fruit  très-gros ,  globu- 
leux ,  acuniiné  àla  base  et  au  sommet, 
renfermant  un  noyau  marqué  de  huit 
sillons.  Le  rapprochement  du  Grias 
avec  les  Myrthinées  est  infirmé  par 
le  caractère  des  étamines  hypogynes 
et  de  l'ovaire  supérieur  exprimé  par 
quelques  auteurs.  Quoi  qu'il  en  soit, 
on  n'a  décrit  que  l'espèce  suivante  : 

Le  Grias  cauliflork  ,  Grias  eau- 
lifiora  ,  L.,  et  Sloane,  Jam.  ,  2  ,  tab. 
217.  C'est  un  Arbre  de  l'Amérique 
méridionale  et  principalement  de  la 
Jamaïque  OLi  son  fruit,  nommé  Poire 
d'Anchois  ,  se  mange  comme  celui 
du  Manguier.  Son  tronc  est  droit , 
simple,  et  s'élève  à  environ  trois  ou 
quaire  mètres.  Il  porte  à  son  sommet 
des  feuilles  simples,  éparses,  oblon- 
gues-lancéolées  ,  glabres  et  luisantes. 
Ses  fleurs  ,  d'un  jaune  pâle  ,  naissent 
sur  la  tige,  circonstance  qui  a  déter- 
miné le  nom  de  l'espèce.  (g..n.) 

GRIBODRI.  Cryptocephalus.  iNS. 
Genre  de  l'ordre  des  Coléoptères, 
section  des  Tétramères  ,  famille  des 
Cycliques  (Règn.  Anim.  de  Cuv.), 
établi  aux  dépens  des  Chrysomèles 
par  Geoffroy  (Hist  des  Ins.  T.  i,  p. 
23i  )  qui  lui  donnait  pour  caraclè- 
res  ;  antennes  filiformes  à  longs  ar- 
ticles ;  corselet  hémisphérique  et  en 
bosse.  Ainsi  conçu  le  genre  Gribouri 
comprenait  un  grand  nombre  d'In- 
sectes ,  entre  lesquels  une  observa- 
tion attentive  a  fait  découvrir  d'im- 
portantes différences ,  ce  qui  a  enga- 
gé les  auteurs  à  en  extraire  les  genrefe 


GRI 

Clylhre,  Eumolpc  ,  etc.  —  Les  Gri- 
boiiris  sout  canictcriscs  par  Latrcille 
de  la  mauièie  suivante  :  antennes  in- 
sérées au  devant  des  yeux  ,  distantes 
l'une  de  l'autre,  simples  et  presque 
de  la  longueur  du  corps;  tète  enfon- 
cée vcrlicalement  dans  le  corselet; 
corps  de  forme  c\Iindrique.  Ils  dilVè- 
rent  essentiellement  des  Galéruques  , 
des  Adories  ,  des  Lupères  et  des  At- 
tises ,  par  l'insertion  des  antennes  ; 
ce  caractère  leur  est  propre  avec  les 
Clythres  ,  les  Eumolpes ,  lesColaspes  , 
les  Chrysomèles  et  quelques  petits 
genres  qui  en  dérivent;  mais  ils  s'en 
éloignent  essentiellement  soit  par  la 
forme  des  antennes  et  celle  du  corps, 
soit  par  l'enfoncement  vertical  de  la 
tète  dans  le  prothorax.  On  doit  ob- 
server encore  que  les  Gribouris  ont 
la  bouche  formée  par  des  mandibules 
courtes  tranchantes  ,  par  des  mâchoi- 
res divisées  en  deux  ,  et  que-  leurs 
jialpes  au  nombre  de  quatre  sont  fili- 
iormes.  Les  tarses  ont  quatre  articles, 
et  le  pénultième  est  large  et  bilobé. 
Les  Gribouris  sont  des  Insectes  her- 
bivoies  ,  très-nuisibles  à  l'agricultu- 
re ;  ils  attaquent  les  jeunes  bourgeons 
d'un  grand  nombre  de  Plantes ,  et 
s'opposent  ainsi  au  développement 
des  feuilles.  Il  est  très-difficile  de 
s'opposer  à  ces  dégâts  ,  mais  on  peut 
en  diminuer  le  nombre  en  cherchant 
l'Insecte  qui  les  occasione.  Très-timi- 
de ,  fort  leste  dans  sa  marche  ,  ne 
volant  que  très-rarement,  le  Gri- 
bouri  n'a  d'autre  moyen  de  se  sous- 
traire à  la  chasse  qu'on  lui  fait  que 
de  contrefaire  le  mort  ,  et  de  se  lais- 
ser tomber  sur  le  sol ,  en  repliant 
tiès-exacteraent  ses  antennes  et  les 
pâtes  contre  son  corps,  et  eu  cachant 
sa  tête  dans  son  corselet.  La  larve 
paraît  avoir  été  découverte  dans  ces 
derniers  temps;  elle  vit,  dit-on, 
dans  une  sorte  de  tuyau  assez  sem- 
blable à  celui  des  Clylhres.  Ce  genre 
est  très-nombreux  en  espèces  qui 
toutes  ont  une  petite  taille  et  bril- 
lent en  général  de  couleurs  très-vives, 
et  souvent  métalliques.  Schœnherr 
{Syst.  Insect.  ï.  i.  part.  2,  p.  555)  en 
mentionne  près  d'une  centaine.  ctDe- 


GRI 


5o7 


Jean  (  Gital.  des  Colëopt.,  p.  127)  en 
cite  soixante-<lix  parmi  lesquelles  un 
assez  grand  nombre  sout  nouvelles. 

Le  GiiiBOURi  SOYEUX,  Ci:  scriceus, 
Fabr.,  ou  la  Clirysomela  sericea,  L., 
peut  être  considéré  comme  type  du 
genre.  Il  a  été  figuré  par  Olivier  (Ilist. 
uat.  des  Colcopt.  T.  v,  n.  96,  pi.  1, 
fig.  5,  a).  Les  couleurs  de  ses  él\tres 
et  de  tout  son  corps  varient  beaucoup, 
ce  qui  l'a  souvent  fait  décrire  sous 
des  noms  différens.  Ainsi  on  doit  re- 
garder comme  des  variétés  de  cette 
espèce  les  Crypt.  nuratus,  puijmratus, 
pratorum,  chlnrodlus  deMegerle,  etc. 
Il  est  commun  aux  environs  de 
Paris  sur  les  Saules  et  dans  toute 
l'Europe.  Parmi  les  espèces  les  plus 
connues  on  doit  citer  encore  les  Crjp- 
tocephalus  bi-punctatus  ,  Fabr.  ;  4- 
punctatus ,  01  iv .  ;  sex-punctatus,  Fabr .  ; 
sex-maculatus,  Oïi\ .;  lo-puncia  tus  ,\  2- 
piaictatus,  curdiger,  co/j//', Fabr., etc. 

L'Insecte  redoutable,  connu  sous 
le  nom  de  Gribouri  de  la  Vigne  , 
Cijpt.  vitis,  Fabr.,  appartient  au  genre 
Eumolpe.  f^.  ce  mot.  (aud.) 

GRIECHE.  OIS.  ^.  Pie-Grièche. 
C'est  aussi ,  suivant  Belon  ,  l'ancien 
nom  delà  Perdrix,  f^.  ce  mot.  (dr..z.) 

GRIEL.  OIS.  (Gesner.)  Syn.  de 
l'OEdicnème  criard.  J^.  OEdicnème. 

(DR..Z.) 

GRIEL.  Grielum.  rot.  phan.  Ce 
genre,  établi  par  Linné  et  placé  dans 
la  Monadelphie  Décandrie,a  été  con- 
sidéré par  Cavanilles  et  Jussieu  com- 
me identique  avec  le  Géranium  de 
Linné.  Il  était  fondé  sur  une  espèce 
africaine  que  Linné  nommait  Grie- 
lum tenuifolium  et  qui  était  décrite 
comme  un  Arbrisseau  à  tiges  courtes, 
rameuses  ,  étalées  par  terre  et  à  feuil- 
les composées  de  folioles  menues , 
presque  capillaires.  Willdenow  {Spec. 
Plant.  T.  Il,  p.  772)  a  cité  comme  sy- 
nonyme du  Grielum  tenuifolium ,  L.  , 
le  Géranium  frutescens  incanum  ,  etc., 
de  Burmann  {Jfric.  ,  p.  88  ;  tab.  54) 
et  le  Ranunculo-platicarpos  du  même 
auteur  [loc.  cil. ,  tab.  55).  L'inspec- 
tion des  figures  seule  suffit  pour  con- 
vaincre que  ces  deux  Plantes  ,  non- 


5o8 


GRI 


seulementnesont  pas  identiques,  mais 
n'appartiennent  pas  àla  même  famille. 
Gaertner,  qui  avait  adopté  ce  genre , 
en  avait  décrit  et  figuré  une  seconde 
espèce  sous  le  nom  de  Giielum  la- 
ciniatum  [de Fruct. ,  tab.  56).  (g..n.) 

*  GRIENE.  OIS.  L'un  des  synony- 
mes vulgaires  du  Chevalier  Arlequin. 
A^.  Chevalier.  (dr..z.) 

GRIFFARD.  ois.  Espèce  d'Aigle. 
/^.  ce  mot.  (DR..Z.) 

GRIFFE  DE  CHAT.  bot.  phan. 
Nom  vulgaire  aux  Antilles,  et  devenu 
scientifique,  d'une  espèce  du  genre 
Biguone,  Bignonia  Unguis-Cati.  (b.) 

GRIFFE  DE  LOUP.  bot.  phan. 
L'un  des  noms  vulgaires  du  Lycopo- 
dium  clavatum.  K.  Lycopode.    (b.) 

GRIFFE  DU  DIABLE,  bot.  pkan. 
L'un  des  noms  vulgaires  et  mar- 
chands du  Stromhus    Cldragra  ,    L. 

(B.) 

GRIFFES  ou  CRAMPONS.  Ful- 
cra.  BOT.  On  donne  ce  nom  à  des 
appendices  de  la  tige  qui  servent  à 
l'accrocher  aux  corps  environnans 
en  s'implanlant  dans  leurs  anfrac- 
tuosités.  Ils  ne  sont  pas  roulés  en 
spirale  comme  les  vrilles,  et  on  ne 
doit  pas  les  confondre  avec  les  ra- 
cines puisqu'ils  ne  pompent  aucune 
nourriture.  Tels  sont  les  Crampons 
par  lesquels  le  Lierre  et  le  Bignonia 
radica/is  se  tiennent  appliqués  contre 
les  murs;  tels  sont  aussi  les  organes 
que  l'on  nomme  improprement  raci- 
nes dans  les  Fucus.  Le  mot  de  Griffes 
est  aussi  un  terme  d'horticulture 
qui  désigne  les  racines  de  quelques 
R.enoncules  de  jardins.  (g..n.) 

GRIFFET.  OIS.  Syn.  vulgaire  du 
Martinet  de  muraille.  P^.  Martinet. 

(DR..Z.) 

*  GRIFFITHSIA.  bot.  crypt.  (T/j- 
dropJiytes.  )  Le  genre  proposé  sous  ce 
ïiompar  Agardhnesauraitêtreadopté 
jpar  les  algologues  qui  ont  observé 
les  Plantes  marines  autrement  quesur 
des  échantillons  d'herbiers.  Il  ren- 
dre parmi  les  Céramiaires.  (lam.x.) 

GRIFFON.  MAM.  Variété  mélivc 


GRI 

du  genre  Homme  ,  et  race  de  Chiens 
originaires  d'Angleterre,  dont  les 
poils  sont  durs ,  noirs ,  peu  nom- 
breux et  singulièrement  implan'.és. 
V.  CiiiEX  et  Homme.  Ce  nom  est  em- 
prunté decelui  d'un  Animal  fabuleux 
qu'on  supposait  avoir  le  corps  d'un 
Lion  et  la  tête  d'un  Aigle.  (b.) 

GRIFFON.  G/j7j/«/s. OIS. Espècedu 
genre  Vautour,  y.  ce  mot.  Duméril 
en  a  fait,  dans  sa  Zoologie  Analyti- 
que, le  tjped'uu  genre.        (dr..z.) 

GRIFFON,  bot.  phan.  Nom  vul- 
gaire d'une  variété  de  \ Acer platanol- 
de^  ,  espèce  du  genre  Erable,  t^.  ce 
mot.  (b,) 

*  GRIFFONÉE.  ins.  (Fourcroy.) 
Petite  Phalène  des  environs  de  Paris. 

(B.) 

*  GRIFFUS.  OIS.  Pour  Gryphus. 
F.  Griffon.  (b.) 

*  GRIFOLE.  BOT.  CRYPT.  L'un 
des  noms  vulgaires  de  VAgaricus 
/rondosus ,  Vei's.  (b.) 

GRIGNARD.  géol.  Les  carriers 
des  environs  de  Paris  donnent  ce  nom 
aux  couches  du  Gypse  cristallisé  qui 
se  trouvent  entre  les  couches  de  pierre 
à'plâtre.  En  Normandie,  leGrignard 
est  une  sorte  de  Grès  fort  dur  em- 
ployé dans  la  bâtisse.  (b.) 

*  GRIGNET.  OI3.  (Levaillant.)  Mê- 
me chose  que  la  Fauvette  grlsette.  F". 
Sylvie.  (dr..z.) 

GRIGNON.  BOT.  PiiAN.  Pour  Bu- 
cide.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GRIGRI.  OIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Proyer.  .?^. Bruant.  (dr..z.) 

GRIGRI.  BOT.  PiiAN.  Dans  le  Dic- 
tionnaire de  Déterville  ,  le  mot  Gris- 
gris  est,  par  eiTeur  typographique, 
ainsi  orthographié.  /^.  Grisgris.  (b.) 

GRIGRIS,  ois.  Nom  par  lequel  on 
désigne  vulgairement,  dans  î'Amé- 
lique  méridionale ,  les  Aracaris.  p^. 
ce  mot.  (DR..Z.) 

*  GRIL.  INS.  et  CRUST.  Les  pê- 
cheurs donnent  ce  nom  aux  Ho- 
mars  sur  certaines  côtes  de  France, 


GRI 

cl  le   Grillon  est  niiisi  appelé   dans 
tout  le  midi  de  la  Fiance.  (b.) 

GRILAGINK.  pois.  Tour  Grisla- 
gine.  V.  ce  mol.  (b.) 

GRILLET.  OIS.  Sjn.  vulgaire  de 
Cincle.  /'.  ce  mot.  (dr..z.) 

GRILLON  ET GRILLON-TAUl'E. 
INS.  Pour  Gijllonet  Gr^llou-T;iupe. 
/''.  ces  mol».  (b.) 

GRILLOTS.  INS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Grillon.  (b.) 

GRILS.  POIS.  Les  pêcheurs  don- 
nent  ce  nom  aux  Saumons  jeunes. 

(B.) 

GRIMACE.  MOLL.  Nom  vulgaire 
AwMurex  Anus  de  Linné  dont  Mont- 
lort  a  lait  à  tort  un  genre  séparé  sous 
le  nom  do  IMasquc,  f^.  ce  mot,  et 
qui  n'est  autre  cliose  qu'un  Triton 
que  Lamarck  a  nommé  Triton  gri- 
maçant,  Triton  Anus.  (d..h.) 

GRIMACE  BLANCHE,  moll.  Les 
marchands  nomment  ainsi  une  autre 
espèce  de  Triton  qui  a  des  rapports 
de  forme  avec  le  Triton  Anus.  La- 
marck l'a  nommé  Triton  gaufTré  , 
Triton  clathratum.  (d..h.) 

GRIMACE  GAUFFRÉE.  moli.. 
Autre  nom  vulgaire  du  Triton  cla~ 
t/tratum  ,   Lamk.  (d..h.) 

*GRIMALDIE.  Grimaldia.  bot. 
PHAN.  i^e  Cassia  nictitans  ,  L.,  a  été 
érigé  en  un  genre  particulier  par 
Schranck  qui  lui  a  donné  le  nom  de 
Grimaldia.  Il  lui  a  réuni  deux  autres 
espèces,  .^ousles  noms  de  G.  decum- 
bens  et  G.  opifcra.  Ce  genre  ne  pa- 
raît pas  devoir  être  adopté  ,  vu  la 
grande  affinité  de  la  Plante  dont  on 
a  formé  le  type  avec  les  autres  espèces 
de  Casses,  f^.  ce  mot.  (g..n.) 

GRIMALDIE.  Grimaldia.  bot. 
CRYPT.  [Hépatiques.)  Raddi,  dans 
son  Mémoire  sur  la  famille  des  Hépa- 
tiques, a  divisé  le  genre  Marchantia 
en  plusieurs  genres  différens  ;  il  a 
donné  le  nom  de  Grimaldia  à  l'un 
deux  qui  est  fondé  sur  le  Marchan- 
tia triandra  de  Sco^  oli.  Dans  ce  gen- 
re ,  les  capsules  sont  insérées  ,  comme 
dans  les  Marchanties,à  la  partie  infé- 


GRI  5o9 

rieure  d'un  réceptacle  on  forme  de 
parasol;  mais  ces  capsules ,  d'abord 
enveloppées  dans  une  coiffe  qui  se 
fend  irrégulièrement,  s'ouvrent  par 
le  moyen  d'un  opercule  ,  laiulis  que 
dans  les  vr.tis  Marchantia  elles  se 
rompent  sans  régularité. 

On  ne  connaît  encore  qu'une  seule 
espèce  de  ce  gonie,  la  Grimaldic 
diclïotome  de  Raddi  ,  Marchantia 
triandra  de  Scopoli  ,  Balbis  et  Ue 
CaudoUe;  elle  ci'oît  dans  les  lieux 
légèrement  humides  en  Italie.  Sa 
fronde  est  assez  petite  ,  plane  ,  dicho- 
tome,  linéaire,  d'un  vert  vioiàtrc  ; 
les  lobes  sont  échancrés  à  leur  extré- 
mité ,  et  de  cette  échancrure  sort  le 
l'édicelle  qui  supporte  les  capsules. 
(.VD.  n.) 

GRIMAUD,  GRTMAUDE  ktGRI- 
MAULT.  ois.  Syn.  anciens  de  Che- 
vêche, f^.  Chouette.  (dr..z.) 

GRÏMM.  WAM.  Espèce  du  genre 
Antilope.  /".  ce  mot.  (b.) 

GRIMMIE.  Grimmia.  bot.  crypt. 
[Mousses.)  Ce  genre  ,  intimement  lié 
d'une  part  aux  Trichostomum  dont  il 
a  le  port  et  la  coiffe  et  de  l'autre  aux 
Jf'eissia  qui  ont  un  péristome  sem- 
blable ,  est  par  cette  raison  difficile  à 
limiter.  Uooker,  qui  nousparaîcavoir, 
eu  général,  mieux  fixé  les  limites  des 
genres  qu'aucun  autre  muscologiste  , 
réunit  dans  le  genre  Grimmia  toutes 
les  Mousses  dont  l'urne  est  terminale 
la  coiffe  en  forme  de  cloche  et  les  dents 
du  péristome  assez  courtes  ,  égales 
rarement  perforées  ou  divisées.  Ce 
dernier  caractèie  ,  qui  se  trouve  dans 
quelques  espèces  ,  a  fait  ranger  plu- 
sieurs de  ces  Plantes  parmi  les  Dicra- 
num;  mais  leur  coiffe  campanulée 
les  en  distingue  facilement ,  tels  sont 
les  Grimmia  puLvinata,  Grimmia  oua> 
/a,  etc.,  qui  avaient  été  placés  par 
Hcdwig  parmi  les  Vic/-anum,  et  dont 
Bridel  avait  formé  son  genre  Campy- 
lupus  fondé  sur  ce  double  caractère" 
d'avoir  les  dents  bifides  comme  les 
Dicranum  et  la  coiffe  en  cloche  com- 
me les  Grimmia.  Le  genre  Grimmia^ 
tel  que  nous  l'avous  caractérisé  d'à-' 
près  Hooker  ,  renferme  deux  sections» 
bien  caractérisées  :  la  pren)iàre  com- 


5 10 


GRI 


prend  les  espèces  dont  l'urne  est  ses- 
sile  ou  portée  sur  une  soie  plus  cour- 
te que  les  feuilles,  elle  est  alors  envi- 
ronnée par  les  feuilles  supérieures,  et 
cette  disposilion  donne  à  ces  Mous- 
ses l'aspect  de  plusieurs  espèces  d'Or^ 
thotrichum ,  tels  sont  les  Grimmia 
apocarpa,  alplcola,  marïtiina  ,  elc.  La 
plupart  croissent  sur  les  ti  oncs  d'Ar- 
bre ou  sur  les  rochers  ;  leurs  tij^es 
sont  rameuses,  couvertes  de  feuilles 
assez  courtes  ,  obtuses  ,  imbriquées 
dans  tous  les  sens.  La  seconde  sec- 
tion renferme  les  espèces  dont  le  pé- 
dicelle  du  fruit  est  plus  long  que  les 
feuilles  ;  elles  ont,  en  général  ,  le  port 
âes  Tiicliostomum  ou  des  Dicranuin  , 
et  croissent  oi<!inairement  sur  les 
rochers  ;  leurs  tiges  sont  plus  cour- 
tes ,  moins  rameuses,  leurs  feuilles 
plus  aiguës,  souvent  terminées  par 
un  poil  blanc  j  l'urne  est  portée  sur 
wn  pédicelle  assez  long,  souvent  tor- 
du ;  elle  est,  en  général ,  ovale,  petite, 
quelquefois  sillonnée  longitudiuale- 
nient.  Tous  ces  caractères  leur  don- 
nent beaucoup  de  l'aspect  des  Tri- 
chostomum  et  'surtout  des  espèces  à 
capsules  ovales,  tels  que  les  Tiichos- 
tomum  eltipticum  ,  microcarpum ,  etc. 
(ad.  b.) 
GRIMONEM.  BOT.  PHAN.  Selon 
Léman  ,  l'un  des  noms  vulgaires  de 
l'Aigremoinedans  le  midi  delaFran- 
ce.  (b.) 

GRIMPANT,  GRIMPART,  GRIM- 
PE A.U  ,  GRIMPENHAUT .  GRIMPE- 
LET,  GRIMPERET.  ois.  Syn.  vul- 
gaires de  Grimpereau  commun.  T^. 
ce  mot.  La  Sitlelleest  aussi  vulgaire- 
ment appelée  Grimpart.         (dr..z.) 

GRIMPART.  Anabates.  ois.  Genre 
établi  parTemminck  dans  l'ordre  des 
Anisodactyles.  Caractères:  bec  droit, 
de  la  longueur  de  la  tête  ou  un  peu  pi  us 
court,  comprimé,  plus haulque large 
à  sa  base  ,  un  peu  fléchi  vers  la  poin- 
te qui  est  entière,  sans  échancrure  ; 
narines  placées  à  la  base  et  sur  les 
côtés  du  bec,  ovoïdes,  recouvertes 
en  partie  par  une  membrane  emplu- 
mée;  quatre  doigts,  trois  devant, 
l'extérieur  réuni  jusqu'à  la  deuxième 


GRI 

articulation,  l'intérieur  soudé  à  sa 
base  ,  l'intermédiaire  plus  court  que 
le  tarse;  les  latéraux  toujours  égaux 
eu  longueur;  ailes  courtes  ;  les  deux 
premières  rémiges  moins  longues  que 
les  troisième,  quatrième  et  cinquième 
qui  dépassent  toutes  les  autres;  tiges 
des  rectrices  faibles  sans  pointes  ai- 
guës. 

Toutes  les  espèces  connues  de  ce 
genre  sont  originaires  de  l'Amérique 
méridionale,  et  il  est  assez  vraisem- 
blable que  bientôt  le  nombre  en  de- 
viendra fort  considérable;  onlesavait 
confondues  avec  les  Picuculcs,  mais 
l'absence  des  piquans  à  l'extrémité 
des  rectrices,  la  position  respective 
des  doigts  latéraux  qui  sont  égaux 
entre  eux,  et  la  couleur  du  plumage 
qui  est  eutièi'ement  roussâtie,  ont 
décidé  la  séparation  des  espèces  et  la 
formation  du  genre  nouveau. 

Grimpaut  moucheté,  Anabates 
striolatiis ,  Temm.  ,  pi.  color.  358, 
fig.  1.  Parties  supérieuies  d'un  brun 
rouge  très-foncé  ,  striées  de  roux 
brun;  tectrices  alaires  et  rémiges 
d'un  brun  rouge  uniforme  ;  rectrices 
longues  et  étagées,  d'un  roux  claii'; 
parties  inférieures,  joues  et  côtés  du 
cou  d'un  brun  olivâtre,  striées  de 
blanchâtre;  menton  roux  ;  haut  de  la 
gorge  jaunâtre  ;  bec  bleuâtre  ,  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces.  Du  Bi'ésil. 

Grimpart  oreillon  BRim.  Jna- 
bales  amaurotis  ,  Temm.  ,  Ois.  color., 
pi.  238,  fig.  2.  Parties  supérieures 
d'un  brun  olivâtre;  sommet  de  la  tète 
brun,  tacheté  deuoir;  rectrices  rous- 
ses ,  faiblement  étagées  ;  joues  et  men- 
ton blanchâtres;  une  bande  biune  , 
partant  de  l'angle  postérieur  des  yeux 
et  couvrant  les  oreilles  ;  poitrine  nuan- 
cée de  blanc  et  de  brun  olivâtre  clair  ; 
le  reste  des  parties  inférieures  d'un 
brun  olivâtre  foncé;  bec  jaunâtre; 
pieds  bruns.  Taille,  six  pouces.  Du 
iîrésil. 

Grimpart  rouge  queue,  Mota- 
cilla  Guianensis ,  L.  ,  pi.  enlum.  686, 
fig.  2.  Parties  supérieures  d'un  brun 
olivâtre;  rémiges  et  rectrices  d'un 
brun  roux;  pai'ties  inférieures  blan- 
châtres, nuancées  de  jaune  et  de  cen- 


GRI 

tiie  ;  gorge  et  tectrices  caudales  iiif«?!- 
rieures  hianclics  ;  hec  et  pieds  d'un 
biuii  rougeatre.  Taille ,  cinq  pouces 
et  demi.  De  la  Guiane.  (db..z.) 

GRIMPER  EAU.  Ceiihia.  ois. 
Genre  de  l'ordro  des  An  isodactylos. 
Caractères  :  bec  long  ou  de  moyenne 
longueur,  eflile,  comprime  ,  triangu- 
laire, plus  ou  moins  arquoj  narines 
placées  à  la  base  du  bec  ,  percées 
horizontalement,  à  moitié  recou- 
verk'S  par  une  membrane  qui  s  élend 
en  lorme  de  voûte  ;  quatre  doigts  : 
trois  devant  ,  lextérieur  réuni  à  sa 
base  avec  l'intermédiaire;  un  der- 
rière, muni  d'un  ongle  très-long; 
première  rémige  courte  ,  deuxième 
et  troisième  moins  longues  que  la 
quatrième ,  qui  surpasse  toutes  les 
autres  ;  rectrices  ctagées  ,  à  tiges 
roidcs  et  piquantes. 

Les  réformes  et   les  modifications 
apportées  jusqu'ici   dans   la   nomen- 
clature   ornithologique  ,    paraissent 
n'avoir   frappé    que    sur    des    mois 
vagues  et  d'un  intérêt   médiat   pour 
la  science  ,  tandis  que  l'on  a  épargné 
des  mots  qui  donnent  une  idée  fausse 
des  choses  ou  des  noms  qui  concen- 
trent en    eux    des    qualités    et   des 
facultés    dont    jouissent     également 
nombre   d'individus    que,   méthodi- 
quement ,  l'on    est  forcé  de  placer  à 
des  distances  très-éloignées  de  celui 
qui  semble,  par   une  dénomination 
trop  générale  ,   devoir  être  le  chef  de 
la    tribu.    Telles  sont  les  léflexions 
que  fait  naître  particulièrement  lar- 
ticleGuiMPEREAU.  On  trouvait  autre- 
fois  réunis  sous   ce    nom  la  plupart 
des  Oiseaux  qui ,  sous  divers  climats, 
manifestent  des  habitudes  à  peu  près 
semblables;  par  la  suite,   on   a   in- 
sensiblement  démembré    ce    genre  , 
pour  en  former  de  nouveaux  ,  de  ma- 
nière qu'il  n'est  resté  de  véritables 
Grimpercaux  que  trois  ou  quatre  es- 
pèces. Or  ,  en  leur  conservant  cette 
épithète  ,   n'est-ce    pas    faire   croire 
que  l'on  a  élagué  du  genre  tous  les 
Oiseaux  qui  n'avaient  pas  l'habitude 
de  grimper''    Il  eût  été  plus  conve- 
nable peut-être  de  rendre  la  dénomi- 


GRI  ;)U 

nation  purement  spécifique  ,  ou  de 
l'étendre  à  tout  un  oidre  ,  ou,  mieux 
encore  ,  de  l'abandonner  définitive- 
ment. 

LesGrimpereaux  répandusdans  les 
diflcrentcs    parties   de    l'Europe  ,  et 
même   dans  presque   toutes  les  con- 
trées septentrionales  de  l'ancien  con- 
tinent, s'y   font    remarquer,   moins 
Ear  l'élégance  de  leur  robe  que  par 
I    prestesse   et  la  vivacilé  de   leurs 
mouvcmens.  On  ne  sait  trop  admirer 
l'exlrême  mobilité  avec  laquelle   ils 
parcourent  en  tous  sens  l'écorce  des 
Arbres  ;  on   n'est  pas    moins   élonné 
de  l'ailresse  qu'ils  déploient  lor.sque, 
suspendus  à  l'extrémité  des  branches 
les  plus   1  approchées  du    tronc,   ils 
font ,  en  se  balançant,  la  ciiasse  aux 
très-petits  Insectes  qui  viennent  im- 
prudemment voltiger  autour  d'eux. 
On    aperçoit  plus    fréquemment   les 
Grimpereaux   en   hiver    qu'en    été  ; 
cela  est  facile  à  concevoir  ;   pendant 
1  été  les  feuilles  les  dérobent  à  notre 
vue,    au   lieu   que    dans    la   saison 
morle  ,  tout  petits  qu'ils   sont ,  leur 
pétulance  les  décèle  toujours.  Ils  pa- 
raissent attachés  à  la  retraite  qu'ils  se 
sont  choisie  ,  et  qui  est  oïdinairement 
le  tronc  veritioulu  d'un  vieux  Chêne 
ou    de  tout  autre  antique  ornement 
lies   forêts.   Ils   en  font   en  quelque 
sorte    leur    garde -manger    pour   le 
temps  de  disette  ,  car  la   quantité  de 
larves  et  dTnsectes  engourdis    dans 
le   terreau ,    peut   pourvoir   pendant 
long-temps   à  leur   subsistance.   Ils 
ressentent  de  bonne  heure  les   feux 
de  l'amour;  à  peine  les  frimats  ont- 
ils  cessé  ,  que  déjà  la  couveuse,  après 
avoir  déposé   dans  le  trou   qu'elle  a 
habité   pendant   la  froide  saison  les 
six  ou  nuit  œufs  qui   composent  sa 
ponte  ,    attend   avec   une   constance 
maternelle  l'arrivée  de  ses  petits.  Les 
Grimpereaux  joignent  assez  souvent 
à    leur    nourniure   favorite    l'usage 
des  petites  semences. 

Grimper£au  Cinnamon,  Certhia 
clnnamomea  ,  Lath.  ,  Ois.  dorés, 
pi.  62.  Parties  supérieures  d'un  roux- 
brim;les  inférieures  blanches;  rec- 
trices  terminées  en    pointes  aiguës, 


Ôi 


GRI 


dénuées  de  barbes  à  quelques  lignes 
de  leiii'  exlicmilé;  bec  noir;  pieds 
bruns.  Taille,  cinq  pouces. 

Grimpereatj  commun  ,  Certhiafa- 
miliaris ,  L.  ,  BufF. ,  pi.  enluin.  68), 
fig.  1.  Parties  supérieures  cendrées, 
variées  de  stries  blanches  ,  rousses 
et  noirâtres  ;  rémiges  d'un  brun 
foncé,  terminées  par  une  tache  jau- 
nâtre, avec  une  bande  de  la  même 
teinte  vers  le  milieu  ;  gorge  ,  poi- 
trine et  ventre  blancs  ;  abdomen 
d'un  blanc  roussâtre  ;  bec  brun  ; 
mandibule  inférieure  jaunâtre;  pieds 
cendrés.  Taille  ,  cinq  pouces  à  cinq 
pouces  et  demi.  La  femelle  est  plus 
petite  que  le  mâle  ;  elle  n'a  point  de 
roux  dans  le  plumage,  et  la  bande 
jaunâtre  des  rémiges  est  blanche.  Les 
jeunes  ont  le  bec  presque  droit. 
D'Kurope. 

Grand  Grimpereau,  Ce/7/«'<z  ctc- 
jor ,  Briss.  V.  Grimpereau  commun. 

Grimpereau  de  i-a  Terre-de- 
Feu  ,  Motacilla  spinicauda  ,  Ginel. 
Parties  supérieures  d  un  brun-rou- 
geâtre  obscur;  sommet  de  la  tête 
varié  de  jaune;  une  tache  jaunâtre 
entre  le  bec  et  l'œil  qu'elle  dépasse; 
tectrices  alaires  rousses,  variées  de 
brun  ;  grandes  tectrices  et  lémiges 
brunes;  lectrices  dépourvues  de  bar- 
bules  vers  l'extrémité  ;  les  quatre  in- 
intermédiaires rousses  ;  les  autres 
brunes,  terminées  de  blanc;  parties 
inférieures  blanches  ,  de  même  que 
les  épaules  ;  bec  et  pieds  bruns  ;  le 
premier  blanc  à  sa  base.  Taille,  six 
pouces. 

Grimpereau  vert,  Certhia  viri- 
dis  ,  Lath.  ,  Scopoli.  Parties  supé- 
rieures d'un  cendré  verdâtie;  les  in- 
férieui'es  d'un  jaune -verdâtre;  une 
bandelette  bleue  de  chaque  côté  du 
cou  ;  une  tache  brune  sur  la  gorge; 
rémiges  brunes  ;  rectrices  d'un  brun- 
verdâtie  ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  , 
cinq  pouces.  De  la  Caruiole.  Espèce 
douteuse. 

Espèces    étrangères   au  genre  Grim- 
pereau : 

Grimpereau  aux  ailes  dorées. 
l^.  Soui-Manoa. 


GRI 

Grimpereau  de  Bahamv.  V. 
Guit-Guit  sucrier. 

Grimpereau  a  barbes.  1^.  Soui- 
Manga  a  bouquets. 

Grimpereau    du    Bengale.    V-K. 
Soui-Manga  a  DOS  rouge. 

Gbimperau  du  Bengale  (Albin). 
V.  Pic  vert  du  Bengale. 

Grimpereau  nu  Bengale  a  bec 
rouge,  r.  Soui-Manga  a  bec 
rouge. 

Grimpereau  bleu  du  Brésil.  IT. 

GuiT-GuiT  NOIR   ET   BLEU. 

Grimpereau  bleu  de  Cayenne. 

^.  GuiT-GuiT  NOIR  ET  BLEU. 

Grimpereau  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  7'^.  Soui-Manga  a  col- 
lier. 

Grimpereau  a  dos  rouge  de  la 
Chine.  T^.Soui-Manga  ados  rouge. 

Grimpereau    a  gorge  violette 

ET  A  poitrine  ROUGE.  ^'.  SoUI-MaNGA 
A  GORGE  VIOLETTE  ET  POITRINE 
ROUGE. 

Grand  Grimpereau  a  longue 
QUEUE  DU  Cap.  V.  Soui-Manga 
malachite. 

Grimpereau  gris  de  la  Chine. 
f^.  Soui-Manga. 

Grimpereau  gris  des  Philip- 
pines, f^.  Soui-Manga  olive  a 
gorge  pourpre. 

Grimpereau  de  l'Ile -Bourbon. 
P'.  Soui-Manga  vert. 

Grimpereau  des  Indes.  F'.  Soui- 
Manga  MARRON  POURPRÉ. 

Grimpereau  de  la  Jamaïque.  /^. 
GuiT-GuiT  sucrier. 

Grimpereau  a  long  bec.  F". 
Soui-Manga  a  long  bec. 

Grimpereau  a  long  bec  des  îles 
Sandwich,  f^.  Héorotaire  akai- 

CAROU. 

Grimpereau  a  longue  queue  du 
Sénégal.  K.  Soui-Manga  vert-do- 
ré A  LONGUE  QUEUE. 

Grimpereau  de  la  Martinique. 

y.  GUIT-GUIT  SUCRIER. 

Grimpereau    de    muraille.    F". 

TiCIIODEOME. 

Grimpereau  noir  (Albin).  A'.  Pic 

NOIR. 

Grimpereau    noir     et     jaune. 

(Edvf.).     /^.    GUIT-GCIT     SUCRIER. 


GUI 

Grimpereatt  olive  de  Madagas- 
car ou  DES   PlIILïPl'INKS.    V.    SoUI- 

Manga  ui.ivk  a  gouge  poukprée. 
Petit  GuiMPEia;AU  (Albin).    V. 

Pic  EPEIClir.TTE. 

PKTiTGiîiMpr.PEAU  (Eilwiirds)  V. 
Soui-Mangv  mvuron  poijupkiî. 
Petit    Giumpf.uc.vu     a     longt-E 

QUEUE  DU  CAP   DE  BoNNE-EsPÉRANCK. 

T^.  Suui  Manga  veut-doké  a  longue 

QUEUE. 

Petit  Grimpereau  noir  (Albiu). 

V.  Pic  NOIR  d'AMIÎIUQI  E. 

Petit  Grimpekeau  hom,  rouoe 

ET     BLVSC.     V.    SoUI-MaNGA    A     DOS 
HOUGE. 

Petit  Griinipereau  des  Philip- 
pines.   F.    SoUI-iMaNGA    OLIVE    DES 

Philippines. 

Grimpereau  DES  Philippines.  V. 
Soui-Manga   marron -pourpré   a 

poitrine  ROI5GE. 

Grimpereau  a  queue  noire,  y. 
Soui-Manga. 

Grimpereau  a  queue  violeite. 
V.   Soui-Manga. 

Grimpereau  de  Saint-Domingue. 
v.  guit-guit  sucrier. 

Grimpi.reau  siFFLEun.  F .  Soui- 
Manga  SlFFLEUR. 

Grimpereau  varié  d'Amérique. 

V.  GuiT  GuiT  VARIÉ. 

Grimpereau  vert  du  Brésil.  ^. 

GuiT-GlIT    VERT   ET  BLEU   A  GORGE 
BLANCHE. 

Grimpereau  vert  du  Cap.    V. 

Soui-iManga  vert  a  gorge  rouge. 

Grimpereau  vert  mis.  Cayenne. 

f-' .  GuIT-GuIT  VERT  TACHETÉ. 

Grimpereau  vert  de  Madagas- 
car. V .  Soui-Manga  Angala-uian. 

Grimpereau  vert  a  tète  noire 
d'Amérique  ou  du  Brésil.  /'.  Guit- 
GuiT  vert  et  bleu  a  tète  noire. 

Grimpereau  violet  du  Brésil. 

V.  GuIT  Gt'ITNOIR  ET  VIOLET. 

GrI3IPERE\U  VIOLET  DE  MADA- 
GASCAR, y.  Soui-Manga. 

Grimpereau  Vioi.ET  du  Sénégal. 
V .  Soui-Manga  violet  a  poitrine 

rouge.  (DR..Z  ) 

GRIMPEREAUX.  ois.  Nom  que 
Vieillot  a   imposé  à  une  famille  qui 

TOME   VII. 


GRI 


li.-î 


comprend  une  pariie  des  Any.sodac- 
t^les  de  la  mctliode  de  Temmiuck  ,  et 
que  Cuvicr  ,  dans  son  Règne  Animal , 
appelle  Grimpeurs.  (UR..Z.) 

•  GT.  IMPEUR.  ois.  Espèce  du 
genre  Echelet.  V.  ce  mot.  (r.) 

GRIMPEURS.  MAM.  et  r.EPT.  oph. 
Blainville  donne  ce  nom  à  l'un  des 
sous-ordics  de  Rongeurs  ,  dans  son 
Prodiomc,  oii  il  apjielle  aussi  Grim- 
peurs une  sous-ilivision  d'Ophidiens. 

(»•) 
GRIMPEURS.  OIS.   r.  Grimpe- 

REAUX. 

G  RI  N  DE  LIE.  Griiulelia.  rot. 
PiiAN.  Genre  de  la  runiUe  des  Synan» 
tliérées,  Coryinbifères  de  Jussieu  et 
delà  Syngénesie  supeifluc,  L.,  éta- 
bli par  \N  illdcnovN' (  Méin.  delà  Soc. 
d'ilist.  nalur.  de  Berlin,  >8o7;  et 
Entimcr.  Plant.  Ilort.  Bervl.)  etadop- 
té  par  Kunlh  {lSoi>.  Gencr.  et  iSpec 
Fiant,  œquiii.  ï.  iv,  p.  oog)  avec  les 
caractères  suivans  :  involucre  com- 
posé de  folioles  nombreuses,  imbri- 
quées ,  oblongues ,  coriaces  et  sur- 
monlées  d'un  peut  appendice  subulc; 
réceptacle  nu;  calathide formée  d'un 
disque  dont  les  tleuions  sont  nom- 
breux ,  tubuleux  et  hermaphrodites  , 
et  de  ia\oas  à  fleurs  en  languettes  et 
femelles;  anthères  nues  à  la  base; 
akènes  ovales  et  obliques,  presque 
lenticulaires  et  à  t; ois  barbes  Irès- 
glabres,  roidcs  zi  caduques.  Les  ca- 
raclères  assignés  à  ce  genre  par  Cas- 
sini  ne  diffèrent  des  précédens  qu'en 
ce  que  les  anthères,  suivant  ce  der- 
nier botaniste  ,  sont  munies  de  deux 
appendices  basilaires  el  remplies  de 
pollen  ,  diflérence  qui  doit  suffire  , 
ajoute  Cassini  ,  pour  séparer  du 
Giindelia  le  genre  Jurelia  ou  Donia 
de  R.  Brown  que  ce  dernier  auteur 
lui-même  a  ensuite  indiqué  comme 
congénère  du  Grindclia.  Cassini 
s'est  opposé  à  ce  rajpioclicment 
adopté  par  Kunlh  (/oc.  t//.  ),  parce 
qu'indépendamment  du  caraclèie 
cité  plus  haut,  VAiirclia  en  pré- 
sente un  autre  prcsqu'aussi  impor- 
tant, celui  d'avoir  les  squamelluîes 
de  l'aigrette  barbellulécs.  Il  a  placé 

33 


5i4  GRI 

le  Uriadelia  dans  la  tribu  des  Asle- 
lées,  à  côte  de  V Aurélia.  Le  genre 
Demetria,  publié  en  1816  par  Lagas- 
ca  ,  et  i'ondé  sur  la  Plante  qui  a  servi 
de  tjjpe  à  Willdenow  pour  établu  le 
sien ,  ne  doit  êlre  cité  ici  que  comme 
synonyme. 

La  Grindélie  Intjloïde  ,  Giinde- 
lia  Ini//uides  fWïWd.,  est  une  Plante 
Kerbacée  ,  un  peu  ligneuse  à  sa  base, 
originaire  du  plateau  élevé  du  Mexi- 
que, et  cultivée  dans  les  jardins  bo- 
taniques de  l'Europe.  Sa  tige  est  ra- 
meuse ,  couverte  de  feuilles  ovales- 
oblongues,  aiguës,  dentées  et  mar- 
quées de  veines.  Ses  calathides  sont 
composées  de  fleurs  jaunes  et  solitai- 
l'es  au  sommet  des  rameaux. 

Le  G/indelia  angustifolia  ,  Kunlli , 
est  une  nouvelle  espèce  indigène  du 
même  pays  que  la  précédente,  et  qui 
diffère  de  celle-ci  par  ses  tiges  simples, 
ses  feuilles  inférieures  spatulées  et  ses 
feuilles  supérieures  linéaires,  oblon- 
gues ,  dentées  en  scie  et  à  une  seule 
nervure.  (g..n.) 

GRINEÏTE.  OIS.  Syn.  de  Râle  de 
Genêt  dans  son  jeune  âge,  que  quel- 
ques auteurs  ont  placé  au  nombre 
des  espèces,  sous  le  nom  de  Poule 
sultane  tachetée.  V.  Gallintjle.  Une 
espèce  de  Sylvie  porte  ce  même  nom. 

/^.SYIiVIE.  (DB..Z.) 

GRINGETTE.  ois.  (Belon.)  Syn. 
ancien  de  Perdrix  de  passage  ,  qui 
paraît  n'être  qu'une  variété  très-pe- 
tite en  taille  de  la  Perdrix  grise.  P'^ . 
ce  mot.  (DR..Z.) 

*  GRINGON.  BOT.  PHAN.  V.  Fra- 

GON. 

GRINSON.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Pinson.  V.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

GRIOT.  BOT.  PHAN.  L'un  des  noms 
vulgaires  àw  Spardum  purgans.  (b.) 

GRIOTE.  MIN.  Nom  vulgaire  d'un 
Marbre  coquillier  qui  est  une  sorte 
de  Lumachelle ,  et  qu'on  exploite  à 
Gaunes  dans  la  Montagne-Noire  du 
département  de  l'Aude.  (g.) 

GRIOTTE.  BOT.  PHAN.  Variété  de 
Cerises.  (b.) 


GRI 

GRIOTTIER.  BOT.  piian.  L'espèce 
de  Cerisier  qui  porte  la  Griotte.  ^^ 
Cekisieb.  (b.) 

*GRIPART.  OIS.  Syn.  vulgaiie  de 
Grimpereau  conunun.  T^.  Grimpe- 
beau.  (DR..Z.) 

GRIPPE.  BOT.  PHAN.  On  donne 
vulgairement  ce  nom,  dans  le  midi 
de  la  France,  aux  Plantes  à  feuilles 
rudes  et  accrochantes  ,  telles  que  les 
Borraginées  ,  le  GaliumJparine ,  etc. 

(B.) 

/GRIS  etGRIS  BLANC.  BOT.CRYPT. 
Paidet  donne  ce  nom  à  des  groupes 
de  Champignons  dont  les  espèces  ne 
sont  cependant  pas  toutes  grises,  car 
il  est  des  Gris  bruns  ,  et  même  d'en- 
tièrement roux.  Il  y  a  aussi  des  Giis- 
P'ariniers,  des  Gris-Perles  ,  etc    (b.) 

GRISAILLE.  BOT.  piian.  Variété 
assez  communément  cultivée  du  Peu- 
plier blanc.  (b.) 

GRISALBIN.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gros-Bec.  P'.  ce  mot.  (nR..z.) 

GRISARD.  MAM.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Blaireau.  P^.ce.  mot.  (b.) 

GRISARD.  OIS.  Syn.  du  Goéland 
à  manteau  noir,  jeune.  P^.  Mauve. 

(DR..Z.) 

GRIS-BOCK.  MAM.  Espèce  du 
genre  Antilope.  P''.  ce  mol.  (b.) 

*  GRIS-DE-LIN.  BOT.  phan.  Nom 
vulgaire  de  Vlberis  umhellata.     (b.) 

GRISE-BONNE,  bot.  phan.  Va- 
riété de  Poire  d'été ,  en  forme  de 
Courge.  (b.) 

GRISELETTE.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Pierre-Garin.  F".  Hirondelle  de 

MER.  (DR.Z.) 

GRISELINIA.  bot.  phan.  Necker 
a  nommé  ainsi  le  Moutouchi  d'Au- 
blel ,  genre  de  Légumineuses  reconnu 
comme  congénère  du  Ptérocarpe.  P^. 
ce  mot.  Forster ,  dans  son  Prodromus, 
a  donné  aussi  ce  nom  au  genre  qu'il 
avait  d'abord  appelé  Scopolla  et  qui 
servait  déjà  à  désigner  une  autre 
Plante.  (g..n.) 

*  GRISELLE.  pois.  Nom  vulgaire- 
ment donné  à  divers  Poissons  ,  par- 


GUI 

ttculièreinent  à  un  Holaoanthe.  y .  ce 
mot.  (u.) 

GRISKT.  MAM.  Le  Maki  gris,  Le- 
ffiur ciiieicuii,Gcoï!î.  Sainl-llihure,  c^t 
ainsi  nointné  dans  l'IIisioiic  nalurclle 
des  Singos  et  des  Makis  d'Audcborf. 
L'existence  de  celte  espèce  ,  regardée 
long-ienips  comme  douteuse  ,  paraît 
aujourd'hui  certaine.  /".  Maki. 

(IS.G.  ST.-II.) 

GRISET.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Marouctte.  F".  G.vlunilk.  C  est 
aussi  le  nom  que  l'on  donne  en  quel- 
ques endroits  au  Chardonneret  jeune. 

f^.  GRt)S-l}KC.  (DR..Z.) 

GRISET.  Nolldanus.  pois.  Sous- 
gonre  de  Squales.  /^.  ce  mot.       (b.) 

GlUSET.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  THippophaë.  F'. 
ce  mot  (b.) 

GRISET'l'E.  OIS.  E^pèce  du  genre 
Alouette.  C'est  aussi  le  nom  d'une 
S\lvie.  /'.  ces  mots.  (dr..z.) 

^  GRISETTE  iNS  Nom  donné  par 
Geortroy  à  uu  Lépidoptère  du  genre 
Hispérie  ( /-'fl'7i///o  Tages ,  L.  ),  et  à 
une  espèce  de  Charanson.  Fourcroy 
a  nommé  ans  i  Griselle  à  zig-zag, 
une  Phalène,  Phalcna  arenata.    (o.J 

GRISGRIS.  BOT.  PiiAN.  La  graine 
d'un  Palmier  qui  pai  ait  êtie  le  Bac- 
tris  minirna  de  Gaeitner,  a  été  dé- 
crite sous  ce  nom  par  Jacquin  dans 
ses  Plantes  d'Amérique.  A  Saiul-Do- 
mingue  ,  on  nomme  aussi  Gris-Gris 
le  BucidaBuceras.  J^.  Bi:cide.^g..n.) 

GRISIN.  OIS.  Espèce  du  genre  Sy- 
uallax.  V.  ce  mot.  On  désigne  aussi 
sous  le  nom  de  Grisin  ,  une  espèce 
du  genre  Batara.  J^.  ce  mot.  (dr...z.) 

GRISLAGINE.  pois.  Espèce  du 
genre  Able.   V.  ce  mot.  •     (b.) 

GRISLEE.  Grislea.  bot.  phan. 
Genre  do  la  f\i mille  des  Salicariées  et 
(le  rOctandrie  Monog3nie  ,  L.  ,  éta- 
bli par  Lœfling  et  Linné  ,  et  dont  les 
caractères  ont  été  exposés  de  la  ma- 
nière suivante  par  Kunth  (Aop".  Gen. 
et  Spcc.  riant,  œquin.  T.  vi,  p.  i85)  : 
calice  campanule  ,  tubulcux  ,  dont 
le  limbe  est  coloié,à  huit  ou  dix 


GRI 


5i5 


dents,  les  quatre  ou  cinq  extérieures 
plus  comtes  ;  quatre  ou  cinq  pétales 
égaux  ,  onguiculés  ,  insérés  sur  le 
liud)e  du  calice  entre  les  dents  inté- 
1  icurcs  5  huit  ou  dix  étamincs  dispo- 
sées sur  un  seul  rang,  saillantes  et 
insérées  au-dessus  de  la  base  du  cali- 
ce ;  leurs  filets  soûl  libres  ,  leurs  an- 
thères biloculaircs  ,  allacliées  pur  le 
dos  et  déliisccnteslongitudinalemcnt; 
ovaire  .«upère,  sessilc,  biloculaiic, 
muni  d'un  placenta  central  attaché 
par  une  cloison  à  la  paroi  interne  , 
renfermant  un  grand  nombre  d'ovu- 
les;  st\le  terminal,  saillant,  sur- 
moulé d'un  stigmate  simple  cl  obtus; 
fruit  globuleux  ou  elliptique,  recou- 
vert par  le  calice  persistant,  mem- 
braneux, indéhiscent?  Les  Grislées 
sont  des  Arbres  ou  Arbrisseaux  non 
piquans  ,  à  tiges  effilées,  à  feuilles 
opposées,  très-entières  ,  maïquées 
en  dessous  de  points  glanduleux.  Les 
tlcurs  sont  pédicellées  et  disposées  on 
corymbes  axillaires  et  opposées.  Le 
Grif^lea  securtrla  ,  L.  ,  type  du  genre  , 
croît  près  de  Caracas  ,  dans  l'Améri- 
que niéii<lionale,  oii  les  habilans  lui 
donnent  le  nom  à' ludiccito.  Rox- 
burgh  (Corom. ,  i ,  tab.  .3)  a  décrit  et 
figuiésous  le  nom  de  Giislca  tomen- 
tusa  le  Lytlivum  fruticosum  ,  L.  ,  que 
Salisbury  {Parad.,  tab.  42)  a  érigé  en 
genre  distinct  et  décrit  sous  le  nom  de 
iroodfurdia  Jloi-ibunda.  C'est  un  Ar- 
brisseau qui  croît  sur  les  collines  de 
l'empire  chinois.  (g..n.) 

GRISOLA.  OIS.  (Nonnius.)  Syn. 
du  Sizerin.  ^.  Gbos-Bec.     (dr..z.) 

•  GRTS-OLIVE.  ois.  Espèce  du 
genre  ïangara.  V.  ce  mol.  (dr..z.) 

GRISON.  MAM.  Ce  nom  a  été  don- 
né à  plusieurs  Animaux,  particuliè- 
rement à  un  Singe  placé  par  Geofl'i'oy 
dans  son  genre  Lago-ti  icbe ,  ainsi  qu'à 
une  espèce  de  Glouton.  V.  ce  mot. 

(IS.G.    ST. -II.) 

GRISON.  REPT.  oPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  V.  ce  mot.       (b.) 

GRISON.  POIS.  Les  pêcheurs  don- 
nent ce  nom  à  une  espèce  tlu  g?nre 
Labre.  b.) 


5â6  GRI 

*  GRISONNEÏTE.  ins.  Nom  vul- 
gaire imposé  par  Fourcroy  à  une  es- 
pèce du  genre  Piialène.  (g.) 

GRISOU  (feu),  min.  F.  Feu,  Gaz 
et  Mofette. 

GRIS-PENDART.  ois.  S^n.  vul- 
gaire de  la  Pie-Grièche.  V.  ce  mot. 
(Dn..z.) 

GRIS-PERLE.  BOT.  CRYPT.  (6'/ia//2- 
pignons.)  ]Nom  vulgaire  donné  par 
Paulet  à  une  espèce  de  Champigno'i 
vénéneux  du  genre  Agaric,  et  qu'il 
regarde  comme  V ^garicus  pustulatus 
deScopoli.  (A.D.B.) 

*  GRITADORES.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  Grive.  ï-^.  Merle.  (dr..z.) 

*  GRITTONE.  OIS.  Nom  d'un  Fai- 
san du  Mexique,  dont  on  n'a  point 
encore  donné  une  description  exacle. 

(DR..Z.) 

GRIVE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Merle,  f.  ce  mot.  (dr..z.) 

GRIVE.  POIS.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Paon  ,  espèce  de  Labre.  J^. 
ce  mot.  (e.) 

GRIVE  MOI.L.  De  vulgaire  qu'il 
était,  ce  nom  a  été  employé  par  La- 
marck  pour  désigner  le  Cyprœa  Tiir- 
dus.  On  s'en  sert  aussi  ordinairement 
pour  le  ]Scrita  exuuia,  L.  ,  que  l'on 
nomme  encore  quelquefois  Grive  à 
vives  arêtes.  (d..h.) 

GRIVE  D'EAU,  ois.  r.  Cheva- 
lier. 

GRIVE  DE  BOHÊME,  ois.  Syn. 
vulgaire  de  Jaseur.  f^.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

GRIVE  DE  MER.  ois.  Syn.  vul- 
gaire de  Combattant ,  L.  P'.  BÉC.4.S- 

SEAU.  (DR..Z.) 

GRIVELE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Chevalier.  On  a  aiissi  donné  ce  nom 
à  un  Philédon  et  à  un  Fourmilier,  f^. 
ces  mots.  (dr..z.) 

GRIVELÉS  ou  MOUCHETÉS. 
BOT.  CRYPT.  Paulet  donne  ces  noms 
à  une  famille  d'Agarics  qu'il  caracté- 
rise par  la  bigarrure  des  teintes  et 
des  mouchetures.  Le  Grivelé  vis- 
queux passe  pour  un  Champignon 
fort  dangereux.  [b.) 


GRO 

GRIVELETÏE.  ois.  Espèce  du 
genre  Merle,  f^^.  ce  i.not.         (dr..z.) 

GRIVELIN.  OIS.  Espèce  du  gen\e 
Gros-Bec  /^'.  ce  mot.  (db..z.) 

GRIVELIN  A  CRAVATTE.  ors. 
Syn.  du  Gros-Bec  Nonelte.  7^.  ce 
mot.  {DR..Z.) 

*GRIVEROU.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Merle.  P~.  ce  mot.  (dr..z.) 

^GRIVET  ou  GROVET.  mam. 
Espèce  de  Guenon.  F',  ce  mot.    (b.) 

GRIVETINE.  OIS.  Espèce  du 
genre  Sylvie.  A',  cemot.        (or..z.) 

GRIVETTE.  OIS.  Espèce  du  genre 
Meile.  p^.  ce  mot.  (nH..z.) 

GROÉGROÉ  oir  GROUGROU. 
INS.  La  larve  du  Charanson  du  Pal- 
miste à  Surinam  oii  on  la  mange  sur 
les  meilleures  tables.  (b.) 

GROGNANT ,  GRONDIN  et 
GRONEAU.  POIS.  Ces  noms  ont  été 
donnés  à  plusieurs  espèces  de  Tri- 
gles.  P^.  ce  mot.  (li.) 

GROGNEMENT,  mam.  La  voix 
du  Sanglier  et  du  Cochou.  On  lui 
compare  les  voix  de  divers  autres 
Animaux.  On  prétend  que  l'Hip- 
popotame fait  entendre  i:n  Grogne- 
ment, (b.) 

GROGNEUR.  mam.  On  donne 
ce  nom  à  une  Mouffette  du  Chili,  (b. ) 

GROGNEUR  et  GROGNARD, 
rois.  Espèce  du  genre  Batrachoïde. 
/^.  ce  mot.  (b.) 

GROIN.  ZOOL.  Ce  nom,  qui  dési- 
gne l'extrémité  du  museau  dans  les 
Cochons  ,  a  été  donné  comme  spéci- 
fique au  Ludjanus  rostratus.        (e.) 

GROIN  DE  COCHON,  bot.  phan. 
L'un  des  noms  vulgaires  de  Vlxia 
Bulbocodium.  (b.) 

GROLLE.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
quelques  espèces  du  genre  Corbeau. 
r.  ce  mot.  (r)R..z.) 

GROMPHENA.  ois.  (  Pline.  )  Syn. 
présumé  du  Flammant.  /'.  PiiÉNi- 

COPÏÈKE.  (DR..Z.} 

GRONA.  BOT.  PHAN.  Genre  de  la 


GKO 

famille  des  Légumineuses  et  de  la 
Diandric  Decandrie,  établi  par  Loii- 
reiio(/7y/-.  Cuc/ti/ic/tin., cdil.W\]\d. , 
p.  56i)  qui  l'a  ainsi  caracléiisé  : 
calice  pcrsistanl  à  quatre  segmens 
presqueègaux,  le  supérieurccliancré; 
étendard  de  la  corolle  obcordé  ,  plus 
grand  que  les  ailes  qui  sont  obtuses  ; 
carène  intlcchie,  concave,  soudée  jus- 
que vers  son  milieuaveclesdeuxailes, 
et  s'ecartant  en  dessus  de  manière  à 
former  une  sorte  de  caverne  ;  légume 
linéaire  ,  droit ,  comprimé  ,  acumiué  , 
hérissé  et  reufermaiil  ^dusieurs  grai- 
nes petites,  comprimées  et  rendor- 
mes. 

L'unique  espèce  de  ce  genre  sur  les 
caractères  duquel  il  est  permis  de 
conserver  quelques  doutes  ,  croît 
sur  les  collines  de  la  Coohinchine. 
Le  Grona  repcns  a  une  lige  sullratcs- 
cen te  ,  rampante  ,  garnie  de  feuilles 
ovales,  très-entières  ,  alternes  ,  pétio- 
lées  et  accompagnées  de  stipules  su- 
bulées.  Ses  tieurs  sont  purpurines  et 
disposées  en  épis  dressés,  axdiaircs  et 
terminaux.  (g..n.) 

GRONAD  ou  GRONEAU.  pois. 

V.  GllOGN\NT. 

GRONDEUR,  pois.  Même  chose 
que  Grondin  ,  Grognard  ,  etc.  y.  ces 
mots.  (b  ) 

GRONDIN.  POIS.  r.  Grognant. 
Ou  donne  aussi  ce  nom  à  la  Vieille 
au  Sénégal.  (b.) 

GRONEAU.  pois.  J>-.  Gronau. 

GRONLARD.  ois.  Syn.  vulgaire 
de  Bouvieuil  commun.  /^.  Bou- 
vreuil. (DR..Z.) 

GRONOVE.  Gronovia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Cucui  bitacées 
et  de  la  Pentandrie  iMonogNuie,  L., 
établi  par  Houston  et  Linné ,  et 
ainsi  caractérisé  ;  calice  campanu- 
le et  divisé  au-delà  de  la  moitié  en 
cinq  découpures  droites  et  lancéolées; 
cinq  pétales  extrêmement  petits  ,  ar- 
rondis et  insérés  entre  les  divisions  du 
calice  ;  cinq  étamines  attachées  sur  le 
calice, allei  nés  avec  les  pétales;  ovai- 
re inférieur  surmonté  d'un  style  long 
et  ûlifoiine  et  d'un  stigmate  obtus  j 


GRO  bi7 

b  aie  sèche  ,  petite ,  arrondie  ,  colorée 
et  monosperme.  Les  organes  décrits 
ici  comme  des  pétales  sont  appelés 
écailles  par  le  professeur  Ju>sieu  qui 
a  rangé  les  Gucurbi lacées  paimi  ses 
Dicotylédones  apétales. 

La  Grosove  grimpante  ,  Grono^ 
i'iascaiiclens  ,  L.  et  Lamarck,  Illustr., 
tab.  i44,  est  une  Plante  à  liges  her- 
bacées ,  grimpantes,  fort  rameuses, 
hérissées  d'aspérités  crochues  et  pre- 
nant une  grande  extension  en  s'ac- 
crochant  aux  Plantes  voisines  par  le 
mo\  en  des  vrdies  dont  elles  sont  gar- 
nies. Ses  feuilles  sont  alternes  ,  pé- 
tiolées,  palmées,  anguleuses  et  cor- 
dées à  leur  base.  Elle  a  de  petites 
fleurs  d'un  jaune  verdàtre  qui  nais- 
sent aux  aisselles  des  feuilles,  et  sont 
porlées  sur  des  pédoncules  divisés 
presque  en  corymbes.  Cette  Plante 
est  indigène  de  l'Amérique  méridio- 
nale ,  et  on  la  cultive  ficilcment  en 
Europe  dans  les  jardins  de  bota- 
nique. (G..N.) 

*GRONOVIENNE.  rept.  opii.  Es- 
pèce du  genre  Couleuvre.  F^.  ce  mot. 

(B.) 

*  GROS,  GROSSE,  zool.  bot. 
Ainsi  que l'adjecllf  Grand, Grande  , 
les  mots  Gros  et  Grosse  sont  devenus 
spécifiques  comparativement  ;  ainsi 
l'on  trouve  désignés  par  : 

Gros  Argentin  (Pois.),  leGymnè- 
tre  de  Lacépède  dans  les  mers  de 
Nice ,  selon  Risso. 

Gros-Bec  (Ois.) ,  P\  ce  mot  qu'on 
a  étendu   aux   Toucans  à  la  Guiane. 

Gros-Bill  (Ois.),  le  Loxia  cuivi- 
rostra  dans  Latbam. 
^  Gros  bleu  (Ois.),  une  espèce  de 
Gros-Bec. 

Gros  Colas  (Ois.),  le  Goéland  à 
manteau  noir. 

Grosse-Gorge  (Ois  ),  le  Combat- 
tant. 

Grosse  Grive  (Ois.),  la  Draine. 

GRosGuu.LAUME(Bot.),  une  variété 
de  Vigno. 

Gros  Guilleri  (Ois.),  le  Moineau 
domestique  mâle 

GRctssE  Mésange  (Ois.),  la  Mésange 
charbonnière  dans  les  planches  en- 


5i8  GRO 

laminées  de  Buffon.  Biisson  nomnTC 
Grosse  Mésange  bleue,  la  Mésange 
azurée. 

Gros  MiAXJi.AHD{Ois.),  le  Goéland 
à  niante;iu  gris. 

Gros  Mondaik  (Ois.),  une  variété 
de  Pigeon. 

Gros-N£Z  (Rept.  Oph.),  uiie  espèce 
du  genre  Couleuvre. 

Gros-OEuil  (Pois.),  une  espèce  du 
genre  Denté. 

GrosPilleri  (Ois.),  la  même  chose 
que  Gros  Guilleri. 

Gros  Pinson  (Ois.),  le  Gros-Bec  or- 
dinaire ,  type  du  genre  qui  porte  ce 
nom. 

Grosse  Pivoine  (Ois.),  le  Loxia 
enucleatur. 

Grosse-Queue  (Ois.),  peut-être  la 
Bergeronnette  à  collier. 

Gros  Saigne  (Bot.),  peut-être  par 
corruption  de  Gros  Seigle  ,  une  va- 
riété de  Froment  barbu  ,  mais  pau- 
vre ,  que  l'on  cultive  dans  quelques 
contrées  de  l'Aquitanique. 

Grosse-Tète  (Ois.),  le  Bouvreuil 
et  le  Gros-Bec  ordinaire. 

Grosse-Tête  (Rept.  Oph.),  une 
espèce  du  genre  Couleuvre. 

Gros-Ventre  (Pois.), les  Tétrodons 
et  les  Diodons  dans  la  plupart  de* 
colonies  françaises. 

Gros-Verdier  (Ois.),  le  Proyer. 

Gros-Yeux  (Pois.),  un  espèce  du 
genre  Anableps,  etc.  ,  etc.  (b.) 

GROS  BEC.  OIS.  Coccothraustes , 
Bris.;  l'ringilta,  Illig.  ;  Loxia,  Lath. 
Genre  de  l'ordre  des  G l'anivores.  Ca- 
ractères :  beccourt,  robuste,  bombe, 
droit  et  conique  en  tous  sens  ;  mandi- 
bule supérieure  renflée,  légèrement 
inclinée  à  la  pointe,  souvent  prolongée 
anguleusement  entre  les  plumes  du 
front  ;  narines  placées  près  de  la  base 
du  bec,  derrière  l'élévation  cornée 
de  la  partie  bombée ,  rondes,  presque 
totalement  cachées  par  les  plumes 
frontales;  quatre  doigts  ,  trois  devant 
entièrement  divisés,  l'inlermédiairc 
plus  long  que  le  tarse;  ailes  courtes, 
les  deux  à  trois  j)remières  rémiges 
ctagécs  ,1a  troisième  ou  la  quatrième 
les  plus  longues. 


GRO 

Il  n'est  point  de  genre  plus  nom- 
bieux  en  espè<:es  et  dont  les  espèces 
soient  plus  multipliées  que  celui  des 
Gros-Becs.  En  vain  a-t-on  cherché 
àes  caractères  qui  pussent  établir 
des  coupes ,  des  divisions,  afin  d'a- 
bréger et  de  rendre  moins  fastidieuse 
l'étude  de  ces  innombrables  cohorte;;; 
des  transitions  insensibles  d'une  es- 
pèce à  l'autre  ,  ont  toujours  fait 
échouer  les  tentatives  des  méthodis- 
tes, et  malgré  les  soins  qu'ont  exigés 
de  leurs  auteurs  les  formations 
successives  des  genres  Fringille , 
Pinson  ,  Moineau,  Loxie,  Chardon- 
neret, Linote,  Veuve,  Passerine  , 
Pitylus,  etc.,  on  est  forcé,  ne  trou- 
vant point  de  lignes  de  démai'cation, 
à  ne  voir  dans  tout  cela  que  des 
Gros-Becs.  Peut-être  ,  à  la  rigueur, 
devrait-on  encore  y  joindre,  comme 
l'a  fait  Illiger,  les  Bouvreuils  dont 
les  caractères  distinctifs  ne  sont 
guère  plus  tranchés  ;  mais  il  existe 
parmi  ces  derniers  un  air  de  famille, 
un  faciès  particulier  qui  empêche  de 
les  confondre  avec  les  Gros-Becs. 
Temminck  a  proposé,  pour  aider  la 
classification  des  Gros-Becs,  de  divi- 
ser le  genre  en  trois  sections  qui  com- 
prendraient: la  première  ,  les  Latico- 
NES;  la  seconde,  les  Brévicônes  ,  et 
la  troisième ,  les  Longicônes.  Ou 
sent  qu'il  est  ici  question  de  la  forme 
du  bec  ;  mais  celte  division,  moins 
importante  à  la  vérité  que  celle  des 
genres,  est -elle  plus  admissible? 
C'est  une  question  que  l'analyse  et 
l'embarras  de  l'observateur  ont  plus 
d'une  fois  résolue  négativement.  Les 
Gros-Becs  font  leur  nourriture  piiu- 
cipale  de  grains  ,  dont  ils  séparent 
lenveloppe  corticale ,  souvent  très- 
dure,  avec  beaucoup  d'adresse  ;  ils 
y  joignent,  mais  rai'ement,  l'usage 
des  larves  et  des  Insectes.  Hors  Je 
temps  des  amours,  giand  nombre 
d  entie  eux  vivent  en  société  ;  ils 
renouvellent  une  et  même  deux  fois 
leur  ponte  par  année.  La  plupai  t  des 
mâles  éprouvent  une  double  mue,  et 
prennent  dans  la  saison  des  ajuours 
une  robe  très-éclatante  qui  ne  res- 
semble   quelquefois    en  rien   à  leur 


GRO 

liliijuage  d'hiver.  La  l)eaiile  de  leur 
jobe  et  dans  plusieurs  la  mélodie  de 
leur  chaut  les  l'ail  rechercher  des 
amateurs;  ilssesoumetlcnt  lacilement 
à  la  captivité  et  semblent  même 
reconnaître  la  main  qui  les  nourrit. 
GhosBi:c  u'AuYssiNir..   T^.  Tissr.- 

lUN  A  TÈTE  NOIRE. 

Gros-Bec  Acalautiie.  V.  Psitta- 
CIN  AcaLalthe. 

Gros-Bec  agripenne,  Emberiza 
onziiora,  Lath.,  BulF. ,  pi.  enl.  588. 
Parties  supérieures  d'un  cendré  ver- 
tlàtre  ;  trois  raies  longitudinales  sur 
le  sommet  delà  tèle  ,  lintermédiaire 
jaunâtre,  les  deux  autres  nolràlres; 
parties  inférieures  jaunâtres;  tout  le 
pliunage  varié  de  taches  noirâtres  et 
d'un  vert  obscur.  Le  mâle  en  robe 
d'amour  a  la  tête  .  la  gorge  ,  le  dos  , 
la  queue  et  l'abdomen  noirs  ;  les 
rémiq;es  tVangées  de  jaune  et  de  rous- 
satre,  le  dessus  du  cou  d  un  ]aune 
pâle;  les  scapulaires,  le  croupion  et 
les  tectrices  caudales  blancs.  Taille, 
six  pouces  et  demi.  De  l'Amérique 
septentrionale  et  des  Antilles  ,  oii  il 
vit  en  troupes  nombreuses  et  porte 
le  ravage  dans  les  rizières  avant  la 
maturité  du  grain  :  il  voyage  au  loin 
vei\s  le  Nord  ,  et  tori jours  de  compa- 
gnie. (C'est  par  en-eur  qu'au  premier 
volume  page  1 56  on  a  désigne  celte 
espèce  comme  devant  faire  partie  du 
genre  Bruant.) 

Guos-Bec  a  ailes  bleues  ,  Loxia 
fascinaiis ,  Latli.  Parties  supérieures 
d'un  brun  noir  avec  les  tectrices 
alaires  d'un  bleu  foncé  ,  et  l'origine 
des  rémiges  blanche  ;  une  bande 
blanche  sur  le  milieu  de  l'aile;  parties 
inférieures  brunâti  es;  rectrices  bleuâ- 
tres; bec  et  pieds  bleus.  Taille,  six 
pouces  et  demi.  De  la  Nouvelle- 
Hollande. 

Gros-Bec  aux  ailes  noirds  et 
BLANCHES ,  Coccothraustes  leucoptera, 
Vieill.  Parties  supérieures  bleues 
nuancées  de  noirâtre  ;  ailes  noires 
avec  une  bande  blanche  ,  interrom- 
pue à  la  base;  queue  noire.  Taille, 
cinq  pouces.  Amérique  méridionale. 

Gros -Bec  Amandava  ou  pique- 
té,   Fringilla  Amandapa ,    Lath., 


ORO 


5iq 


Vieill.  ,  Ois.  ch.,  pi.  i  et  a.  Parties 
supérieures  brunes;  front,  joues  et 
menton  d'un  jaune  varie  de  rouge; 
tectrices  caudales  d'un  louge  obscur; 
parties  inférieures  d'un  brun  foncé; 
abdomen  non"  ,  quelques  points 
blancs  répandus  çà  et  là  dans  le  plu- 
mage d'amour  ;  parties  supérieures 
d'un  rouge  foncé  ;  rémiges  brunes  , 
tectrices  noires  ,  les  latérales  termi- 
nées de  blanc;  des  points  blancs  sur 
les  parties  principales  du  corps,  dont 
les  inférieures  sont  d'un  fauve  rou- 
gcâtre  avec  un  trait  noir  à  la  gorge. 
Taille  ,  quatre  pouces.  Du  Bengale. 

Gros-Bec  d'Amérique.  K.  Gros- 
Bec  jaune. 

Gros-Bec  d'Angola  ,  Loxia  ery- 
throcephala  ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res d'un  gris  noirâtre ,  nuancé  de 
bleu  :  tête  et  gorge  rouges  ;  queue 
ctagée  ;  bec  et  pieds  rougeâtres. 
Taille,  cinq  pouces. 

Gros -Bec  d'Ardennes  ,  TringUla 
Ilontifringilla  ,  L.  ,  Fringillaflam- 
mea  ,  Beseke  ;  Fringilla  lutensis , 
Gmel.  Tête,  joues  ,  nuque  ,  côtés  du 
cou  et  haut  du  dos  variés  de  cendré 
et  de  noir  brillant  ;  scapulaires,  tec- 
trices alaires  ,  devant  du  cou  et  poi- 
trine d'un  roux  orangé  ,  de  même 
qu'une  bande  sur  les  ailes  qui  ont  en 
outre  une  tache  blanche  ;  parties 
inférieures  et  croupion  d'un  blanc 
pur;  flancs  noirâtres,  tachetés  de 
noir  ;  rectrices  noires  ,  les  deux  in- 
termédiaires bordées  de  roux  cendré. 
Dans  le  temps  des  amours,  la  tête  est 
entièrement  d'un  noir  luisant.  La 
femelle  a  le  sommet  de  la  tête  d'un 
roux  cendré  avec  une  bande  noire  au- 
dessus  des  yeux  ;  les  joues  et  le  haut 
du  cou  cendrés  ;  la  poitrine  orangée. 
Les  jeunes  ont  souvent  la  gorge 
blanche.  Taille,  six  pouces  et  demi. 
D'Europe. 

Gros- Bec  asiatique,  Loxia  asia- 
tïca  ,  Lath.  Parties  sftipérieures  d'un 
cendré  rougeâtre;  les  inférieures 
cendrées,  avec  le  ventre  d'un  louge 
pâle;  tête  noire  ainsi  que  les  ailes  et 
l'extrémité  de  la  queue  ;  bec  jaune  ; 
pieds  rouges.  Taille,  cinq  pouces  et 
demi.  De  la  Chine. 


520  GRO 

Gbo9>Bec  d'Asie.  /'.  Gbos-Bec 
asiatique. 

Gros-Bec  Astrild  ,  LoxiajIstriU, 
Lalh. ,  Vieill.,  Ois,  ch.,  pi.  la.  Tout 
le  plumage  finement  rayé  de  gris  et 
de  brun  ;  parties  inléiieures  nuancées 
de  rouge  ;  un  trait  de  chaque  coté  île 
la  têle  et  bec  d'un  rouge  vif;  .'ulcs, 
queue  et  pieds  bruns.  Taille,  quatie 
pouce?  et  demi.  D'Al'i  ique. 

Gros-Bec  atrocéphale,  r/lngilla 
atrocephala  ,  ftli!.  Parties  supérieu- 
res d  un  cendié  bleuâtre;  tèle,  nuque, 
rémiges  ,  recirices  et  milieu  de  la 
gorge  noirs  ;  parties  inférieures  blan- 
ches ;  poitrine  jaune.  Taille,  cinq 
pouces.  Amérique  méridionale. 

Gros-Bec  auréole.    P^.  Bruant 

AURÉOLE. 

Gros-Bec    automnal  ,    Fiingllla 

Gutumimlis ,  Lath.  Le  plumageverdâ- 

Ire  avec  le  sommet  de  la  tète  roux  et 

l'abdomen  d'un  rouge  brun.  Taille, 

V      cinq  pouces.  Amérique  méridionale. 

Gros-Bec  Azilam,  Lo.via  Cya- 
nea ,  Lalh.,  Vieill.,  Ois.  ch.  ,  pi.  64. 
Plumage  bleu  ,  avec  le  front,  les  ailes 
et  la  queue  noirs  ;  sommet  de  la  tèle , 
côtés  de  la  gorge  et  poignets  bleuâ- 
tres; bec  d'un  bleu  cendié.  Taille, 
six  pouces.  De  l'Amérique  méridio- 
nale. 

Gros-Bec  azu-  rouge  ,  rringilla 
i/co/(//-,Vieill.,Ois.ch.,pl.  ig.  Parties 
supérieures  d'un  violet  irisé  ;  un  Irait 
bleu  de  chaque  côlé  de  la  tête;  ailes 
mordorées  ;  reetrices  noires,  frangées 
de  bleu;  parties  inférieures  et  pieds 
rouges.  Taille,  cinq  pouces.  D'Afri- 
que. 

Gros -Bec  azu -vert  ,  Trlngilla 
tricolor  ^  Vieill.,  Ois.  cb.,  pi.  ao. 
Parties  supérieures  d'un  vert  olive; 
les  inférieures  ainsi  que  le  sommet 
de  la  tète  d  un  bleu  azuré;  croupion 
rouge;  rectrices  intermédiaires  un 
peu  plus  longues  que  les  autres,  La 
femelle  est  d  un  cendré  ollvâire  avec 
les  parties  inférieures  et  le  sommet  de 
la  lète  d'un  bleu  cendré  ;  elle  a  toutes 
les  recirices  égales.  Taille,  cinq 
pouces.  De  Timor. 

Gros-Bec  Baglafecht.  V.  Tisse- 
rin Baglafecht. 


GRO 

Gros  Bec  balanceur,  Azzara  et 
Vieillot.  Parties  supérieures  noirâ- 
tres ,  variées  de  brun  avec  les  recti  i- 
ces  alaiies  bordées  de  jaune  vif  et  de 
jaune  verdàire;  rémiges  bordées  de 
roux;  rectrices  noires,  les  deux  in- 
tenuédiaire? rousses  dans  leur  moilic'; 
parties  inféi  leurcs  d'un  cendi  é  bleuâ- 
tre. Taille,  quatre  pouces.  Amérique 
méridionale. 

Gros-Bec  beau-marquet  ,  Fiiii- 
gilla  elegans,  Lath.,  Vieill.,  Ois.  ch., 
pi.  2.T.  Parues  siqiérieurcs  li'un  vert 
oiive;  fropt  et  goige  ioug>.'S;  sommet 
de  la  tête  et  des.-us  du  cou  gris  ;  poi- 
trine rayée  de  noir,  de  vert  et  de 
blanc;  abdomen  blanc;  rectrices  d'un 
rouge  ob-cur;  croupion  et  pieds  rou- 
geâtres. Taille,  quatre  poucesetdemi. 
D'Afrique, 

Gros-Bec  a  bec  rouge,  Emberiza 
quelea  ,  L.  ,  Loxia  sanguiiiirostiis , 
Cuv.,  But!'.,  pi.  enl.  i83,  f.:2.  Parties 
supérieures  variées  de  noir  et  de  brun , 
les  inférieuies  d'un  cendré  lavé  de 
rougeâlre;  bec  et  gorgp rouges  ;  pieds 
i-ougeàtres.  Taille,  quatre  pouces  et 
demi.  D  Afrique. 

Gros  Bi.c  a  bec  rouge  des  Etats- 
Unis  ,  l'ringilla  pusilla  ,  A  ils..  Pas- 
serina  pusilLa  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures cendrées,  variées  de  noiràire; 
sommet  de  la  lète  roux  avec  trois 
raies  longitudinales  cendrées;  cou, 
gorge,  poitrine  et  lianes  roux;  men- 
ton gris  ;  abdomen  blanchâtre  ;  bec 
rouge:  pieds  jaunâtres.  Taille,  cinq 
pouces. 

Gros-Bec  du  Bengale  V-  Gros- 
Bec  Orchef. 

Gros-Bec  Bengali  Amandava. 
V .  Gros-Bec  Amandava. 

Gros-Bec  Bengali  BRUN,  ^.Gros- 
Bec  Amandava  ,  jeune. 

Gros  Bec  Bengali  cendré.  V. 
Gros-Bec  cendré. 

Gros-Bec  Bengali  chanteur,  y. 
Gros-Bec  chanteur. 

Gros-Bec  Bengali  a  cou  brun 
y .  Gros-Bec  a  cou  brun. 

Gros-Bec  Bengali  enflammé. 
V.  Gros -Bec  enflammé. 

Gros-Bec  Bengali  gris-bleu. 
V.  Gros-Bec  GRIS-BLEU. 


GRO 

GnosBcc  BENGALI  impérial.  V 
Gros-Bec  imvéuial.. 

Gros  Bkc  Bengali  a  joues  oran- 
cÉEs.  F .  Gkos-Bec  a  joues  oran- 
gées. 

Gros-Bf.c  Bengali  Mariposa.  F . 

GrO.S-Bec  m  VRll'OSA. 

GRos-Br.c  Bengali  moucheté.  /". 
Gros-15ec  Morciir-TÉ. 

Ghos-Hec    Bengali    a    oreilles 

lîLANHn.S.  y.  GuOS-BEC  a  ORinLLES 
ELANLIIES. 

Gros-Bec  Iîengali  rERRi:]N.  V. 
Gros-Bec  Ferre  in. 

Gros-Beo  Bengali  piqueté.  V. 
Gros-Bec  viqueté. 

Gros-Bec  Bengali  atéted'azur. 
J'.  Gros-Bec  a  tète  d'azur. 

Gros-Bec  Bengali  tigré.  K. 
Gros.Bec  tigré. 

Gros-Bec  Bengali  vert.  /'. 
Gros- Bec  vert  a  ventre  rougea- 

TRE. 

Gros -Bec  bleu,  EmbenzaCyaiiea, 
Latli,,  Passerina  Cya/tea  ,  \  ieill. 
Tout  le  iiliimnge  varié  de  brun,  de 
noirâtre  ,  de  cendré  et  de  verdâtre  , 
avec  du  bleu  sur  la  poitrine  et  à 
l'extérieur  des  rémige.-;.  En  plumage 
d'amour,  le  mâle  esl  d  un  bleu  d'ou- 
tremer qui  prend  une  nuance  verdâ- 
tre sous  le  corps  ;  il  a  les  ailes  et  la 
queue  noires  avec  chaque  plume 
bordée  de  bleu  verdàlre.  Taille  , 
quatre  pouces.  De  lAméiique  sep- 
tentrionale. 

Gros^^Bec  bleu  d'Acier.  F .  Gros- 
Bec  Tarin  bleu  d'Acier  . 

Gros  Bec  bleu  d'Amérique.  P'. 
Bouvreuil  bleu  a  gorge  blanche. 

Gros-Bec  bleu  d'Angola.  F. 
Gros-Bec  Azulam. 

Gros-Bec  bleu  de  Cayenne  , 
Tanagra  cœiulea ,  Lath.  Plumage 
bleu;  bec  uoir;  pieds  d'uu  bleu 
violet.  Taille  ,  cinq  pouces. 

Gros  Bec  bleu  du  Chili,  Friri- 
giUa  diuca  ,  Lath.  Tout  le  plumage 
bleu  avec  la  gorge  blanche.  Taille  , 
quatre  pouces  et  demi. 

Gros-Bec  bleu  des  Etats-Unis  , 
Loxia  cœrulea,  Lath.  Tout  le  plu- 
mage bleu  avec  l'origine  des  plumes 
noire;  rémiges  et  rcclrices  noiiàtres  , 


GRO  5ji 

frangées  de  bleu  ;  bec  noir  ;  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces.  Les  jeunes 
ont  le  plumage  varié  <le  gris  bleuâtre 
et  de  brun. 

Gros  Bec  de  Bologne,  l'ririgilla 
liolonicnsis ,  Gmel.  F.  Gros-Bec 
jsoulcie. 

Gros-Bec  de  Bologne  a  queue 
blanche,  J'iingilla  Icncura,  Latli. 
Variété  à\.\  Gros-Bec  Soulcie. 

Gros-Bkc  Bonam,  Fringilla  Ja- 
maica,  Lath.  Parties  supérieures  d'un 
bleu  obscur,  les  inférieures  d'un 
bleu  plus  clair  avec  le  ventre  varié 
de  jaune:  tectrices  alaircs,  rémiges 
et  rectriccs  d'un  bleu  verdàlre;  bec 
et  pieds  noirs.  Taille  ,  quatie  pouces. 

Gros  Bec  Bonjour  Commandeur. 
F.  Bruant  du  Cav. 

Grus-Bec  boréal.    F.  Gros-Bec 

SiZERIN. 

Gros-Bec    boréal.    F.    Bruant 

BORÉAL. 

Gros-Bec  Bouveret,  Loxia  au- 
rantia  ,  Lath.,  BulT.  ,  pi.  enl.  2o4. 
Tout  le  plumage  oi  ange  à  re\ceplioa 
de  la  tète,  des  ailes  et  de  la  quçue 
qui  sont  noires;  bec  brun;  pieds 
rougeâtres.  Taille,  quatre  pouces  et 
demi.  La  femelle  a  les  parties  infé- 
rieures blanches.  D'Afrique. 

Gros- Bec  du  Brésil.  F.  Gros- 
Bec  Grivelin. 

Gros-Bec  des  broussailles,  Pas- 
serina dumetorum  ,  Vieill.  Parties 
supérieures  brunâtres,  tachetées  de 
non-  ;  un  trait  blanc  au-dessus  de 
l'œil  ;  rémiges  et  reclrices  noirâtres  ; 
parties  inférieures  cendrées,  avec  le 
ventre  blanc  et  les  lianes  roux  ;  bec 
et  pieds  bruns.  Taille,  cinq  pouces. 
Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  brun,  Fringilla  flavi- 
rostris  ,  Lath,  F.  Gros-Bec  Sizerin. 

Geos-Bec  brun,  Fringilla  atra , 
L.,  Fringilla  ubscura,  Latli.  Plumage 
d'un  brun  noirâtre  ,  plus  clair  sur  la 
poitrine  et  le  croupion  ainsi  qu'à  la 
frange  des  plumes  ;  bec  cendré; 
pieds  brunâtres.  Taille,  quatre  pou- 
ces. Patrie  inconnue. 

Gros-Bec  Brunoir  ,  Loxia  bicolor, 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun 
foncé,  avec  le  bord  de  chaque  plume 


5j3  GRO 

d'un  biiin  roux  ;  parties  inférieures 
d'un  rouge  orangé  ;  bec  blanc  ;  pieds 
bruns.  Taille  ,  trois  pouces  un  quart. 
De  l'Inde. 

Gros-Bec  Cabaret  ,  Limaria  ru- 
fesce/is,  Vieill.   y.  Gros-Bec  SiZE- 

RIN. 

Gros-Bec  Cafbe  ,  Loxia  Carra  , 
Lath.  Tout  le  plumage  cendré.  En 
robe  d'amour  ,  le  mâle  est  d'un  beau 
noir  soyeux,  à  l'exception  des  ailes 
qui  sont  blanches  avec  une  tache 
rouge  fonce ,  et  des  rémiges  qui  sont 
brunes  ,  bordées  de  blanc  ;  bec  et 
pieds  cendrés.  Taille,  six  pouces. 

Gros-Bec  du  Canada.  F".  Bou- 
vreuil dur-bec. 

Gros -Bec  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  Loxia  sulfurata  ,  Lath. 
Parties  supérieures  ,  poitrine  et  jam- 
bes d'un  vert  d'olive  ;  les  inférieures, 
la  gorge  et  un  trait  oculaire  jaunes  ; 
rémiges  et  rectrices  brunes  ,  bordées 
de  vert  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille  , 
six  pouces. 

Gros-Bec  du  Cap  ,  Emberiza  Ca- 
pensis ,  Lath    /^'.  Bruant  du  Cap. 

Gros-Bec  Capi  ,  Fringilla  erytkro- 
notos ,  Temm.  Parties  supérieures 
d'un  vert  olive  ;  joues  et  gorge  noires  ; 
tête  grise  ;  croupion  rouge  ;  parties 
inférieures  d'un  Idanc  grisâtre  ; 
mandibule  supérieure  noire;  pieds 
bruns.  Taille  ,  quatre  pouces.  D'A- 
frique. 

Gros-Bec  Capi  a  fraise,  Fringilla 
oniata  ,  Temm.  F.  Gros-Bec  élé- 
gant. 

Gros-Bec  Cardeline,  Fringilla 
erjthrocephala  ,  Lath.,  Vieill.  ,  Ois. 
ch.,pl.  aS.  Partiessiipérieures brunes, 
variées  de  verdâlre  ;  tête  et  croupion 
d'un  rouge  vif  ainsi  que  le  devant  du 
cou  et  la  gorge:  un  trait  noir  sur 
l'œil;  rémiges  et  rectrices  brunes 
terminées  de  vert.  Taille,  quatre 
pouces  et  demi.  De  l'Ile-de-France. 

Gros  -  Bec  Cardinal  huppé  , 
Loxia  Cardinalis.  Plumage  rouge, 
plus  foncé  sur  les  ailes  et  la  queue  ; 
une  huppe  sur  la  nuque  ;  tour  du 
bec  et  menton  noirs  ;  bec  et  pieds 
rougeâtres.  Taille,  six  pouces  et  demi. 
La  femelle  aies  couleui's  moins  vives; 


GRO 

les  jeunes  sont  nuancés  de  brun 
verdâtre.  Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  de  la  Cauoline  ,  l'/in- 
g'iUa  Carolinensis ,  Lath.  ,  Buff.  ,  pi. 
enl.i8i,  f.  2.  Parties  supérieures  bru- 
nes, rayées  de  noirâtie  ;  front  noir; 
côtés, devaiitdu  cou  et  croupion  rou- 
ges; rémiges  noires;  rectrices  brunes, 
bordées  de  roux;  parties  inférieures 
noires  avec  les  flancs  rougeâtres; 
poitrine  fauve  avec  une  bande  noire. 
Taille ,  cinq  pouces. 

Gros -Bec  DE  Carthagène  ,  Frin- 
gilla Car/liaginensis ,  Lath.  Parties 
supérieures  cendrées ,  tachetées  de 
brun  et  de  jaune;  les  inférieures 
jaunâtres  ;  bec  et  pieds  brunâtres. 
Taille ,  cinq  pouces.  Amérique  mé- 
ridionale. 

Gros-Bec  Catotol,  Fringilla  Ca- 
catototl  ,  Lath.  Parties  supérieures 
variées  de  roussâtre  et  de  brun  ;  les 
inférieures  blanchâtres;  bec  et  pieds 
cendrés.  Taille  ,  quatre  pouces.  Du 
Mexique. 

Gros-Bec  du  Caucase  ,  Loxia  ru- 
bicilla  ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  rouge  foncé,  ainsi  que  le  de- 
vant du  cou  et  la  poitrine  ,  parsemés 
de     taches    triangulaires    blanches  ; 

{jarties  inférieures  rosées  ,  ondées  de 
blanchâtre  ;  tectrices  alaires  et  ré- 
miges brunes  ,  bordées  de  rose. 
Taille  ,    sept  pouces  et  demi. 

Gros-Bec  de  Cayenne.  /^.  Bou- 
vreuil Flavert. 

Gros-Bec  cendré,  Loxia  cinerea  , 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun- 
cendré  ;  les  inférieures  blanchâtres  ; 
une  sorte  de  huppe  sur  la  nuque  ; 
rectrices  noires  ,  bordées  de  blanc  ; 
bec  blanchâtre;  pieds  rouges.  Taille  , 
sept  pouces.  De  Java. 

Gbos-Bec  cendré  de  la  Chine. 
J^.  Gros-Bec  Padda. 

Gros-Bec  cendré  aux  oreilles 
noires  ,  Fringilla  nilicla  ,  Lath.  Par- 
ties supérieures  grisâtres;  une  bande 
oculaire  noire  qui  descend  sur  les 
oreilles  ;  rémiges  d'un  brun-roux  ; 
parties  inférieures  blanchâtres  ,  la- 
vées de  jaune  sur  les  flancs  ;  bec 
rougcâtre;  pieds  jaunes.  Taille,  cinq 
pouces.  Nouvelle-Hollande. 


GUO 

GHOS-DliC    CJJNDRÉ    nu     SÉNÉOAL  , 

IVifii^illa  c/«e/ea,  Vieil  1.  ,  Ois.  cli., 
pi.  6.  Pùilies  siiprrieiires  cendrées, 
avec  les  ailes  ,  le  croupion  et  la 
queue  plus  obscurs  ;  jwrties  infé- 
rieures grises  ,  lavées  de  rougeâlrc 
sur  la  poilrino;  de  fines  raies  noins 
sur  tout  le  corps;  bec,  sourcils  cl 
pieds  rouges.  Taille  ,  quatre  pouces. 

Gkos-Bkc  de  Ceylan  ,  l'nngllla 
Zeylonica,  Lath.  Parties  supérieures 
jaunes ,  avec  le  dos  verdàtre  ;  tête 
noire  ,  ainsi  que  les  rémiges  et  les 
rectrices  ;  parties  inférieures  blan- 
ches; bec  et  pieds  noirs.  Taille, 
quatre  pouces. 

Gros  -  Bkc  changeant  ,  Cocco^ 
thraustes  mulans  ,  Yieill.  Parties  su- 
périeures noiiâtres  ,  variées  de  brun 
et  de  blanc  ;  les  inférieures  blan- 
châtres ;  ces  nuances  sont  très-su- 
jettes avarier,  l'on  trouve  des  in- 
dividus presque  noirs  et  d'autres 
chargés  de  beaucoup  plus  de  blanc; 
bec  et  pieds  noirâtres.  Taille  ,  quatre 
pouces.    Amérique  méridionale. 

Gros-Bcc  chanteur  ,  Loxia  ca- 
nora ,  Lath.  Parties  supérieures  d'un 
vert  cendré;  les  inférieures  cendrées; 
joues  brunes,  bordées  par  un  trait 
jauue  qui  descend  sur  la  gorge  ; 
bec  noirâtre  ;  pieds  blanchâtres. 
Taille  ,  quatre  pouces  et  demi. 

Gros-Bec  chanteur  du  Sénégal  , 
FringUla  musica,  Yieill. ,  Ois.  ch. , 
pi.  Ji.  Parties  supérieures  gri-âtres  , 
avec  un  trait  brun  longitudinal  sur 
chaque  plume;  tête,  dos,  poitrine 
et  ventre  d'une  teinte  plus  îbncée  ; 
rémiges  et  rectrices  brunes.  Taille  , 
quatre  pouces. 

Gros-Bec  chapeau  eoux,  Frin- 
gUla ruticapilla ,  Lath.  Parties  su- 
périeures noires  ;  les  inférieures  cen- 
drées ;  sommet  de  la  tête  et  nuque 
roux  ,  bordés  de  noir  ;  front  et  joues 
blanchâtres,  tiquetés  de  noir;  rec- 
trices d'un  brun  noirâtre  ;  pieds 
bruns.  Taille  ,  cinq  pouces.  Patrie 
inconnue. 

Gros- Bec  Chardonneret,  Tiiii- 
gilla  Carduelis ,  L.  ,  Buff. ,  pi.  enlum. 
4,  fig.  \.  Parties  supérieures  brunes  ; 
front  et  gorge  cramoisis;  joues,  de- 


GRO 


5a5 


vaut  du  cou  et  parties  inférieures , 
d'un  blanc  pur  ;  moitié  supérieure 
de  l'aile  jaune,  le  reste  noir  tacheté 
de  blanc;  queue  noire,  terminée  de 
blanc  ;  tour  du  bec  ,  occiput  et 
nuque  noirs;  bec  blanchâtre.  Taille, 
cinq  pouces  et  demi.  La  femelle  et 
les  jeunes  ont  les  couleurs  ternes. 
D'Europe. 

Gros-Bec  Chardonneret  d'Amé- 
rique. P^.  Gros-Bec  jaune. 

Gros-Bec  Chardonneret  du  Ca- 
nada. F.  Gros-Bec  jaune. 

Gros-Bec  Chardonneret  écak- 
LATE.  /'.  Gros-Bec  écarl.vte. 

Gros-Bec  Chvrdonneret  a  face 
rouge.  F.  Gros -Bec  a  face  rouge. 

Gros- Bec  Chardonneret  jaune. 
f^.  Gros-Bec  jaune. 

Gros  -  Bec  Chardonneret  Oli- 
VAREZ.  f^.  Gros-Bec  Oeivarez. 

Gros-Bec  Chardonneret  Perro- 
quet. P^.  Pssttacin  Acalauthe. 

Gros-Bec  Chardonneret  a  qua- 
tre raies  ou  de  Suède.  P^.  Gros- 
Bec  d'Ardennes  ,  femelle. 

Gros-Bec  Chardonneret  vert. 
T^.  Gros-Bec  vert. 

Gros  Bec  de  la  Chine  ,  Fringilla 
asiatica  ,  Lath.  ,  Fringilla  Sine/isis , 
Gmel.  Parties  supérieures  d'un  vert 
olive  ;  les  inférieures  petites  ;  tec- 
trices alaii'es  et  caudales,  jaunes; 
deux  bandes  noires  sur  les  ailes, 
tête  ,  bec  et  pieds  noirs.  Taille  ,  cinq 
pouces. 

Gros-Bec  de  la  Chine  (  Son.  ).  P^. 
Gros-Bec  Mélanure. 

Gros-Bec  Chipiu  ,  Azzara.  Parties 
supérieures  brunes  ,  variées  de  jaune  ; 
les  inférieures  d'un  jaune  foncé,  avec 
une  tache  blanche  sur  le  ventre: 
sommet  de  la  tête  noirâtre ,  varié  de 
jaune;  trait  oculaire  jaune  ;  rectrices 
noirâtres  ;  bec  cendré  ;  pieds  ver- 
dâtres.  Taille,  cinq  pouces.  Amé- 
rique méridionale. 

Gros-Bec  Chipiu  BALANCEUR.  F. 

GroS-BeC   BALANCEUR. 

Gros-Bec  Chipiit  Manicubé.  P^. 
Gros-Bec  Manicuré. 

Gros -Bec  Chipiu  a  oreilles 
NOIRES.  F.  Gros -Bec  a  oreilles 
noires. 


524  GRO 

Gros-Bec  Cmpiu  a  tète  ray^e. 
V.  Gkos-Bec  a  tète  rayée. 

GrOS-BkC  CIIRYSOPTÈRE,  FiiiigUla 
chrysopiein,  Vieil.,  Ois.  ch. ,  pi.  4i. 
Tout  le  plumage  brun  ,  tacheté  de 
gris  ,  de  roux  et  de  blanc  ;  en  robe 
d'amour  ,  le  mâle  est  d'un  beau  noir 
velouté  ,  avec  le  dos  et  la  partie  an- 
térieure de  laile  d'un  jaune  d'or; 
les  plumes  de  la  tète  ont  une  struc- 
ture particulière  ,  et  les  deux  rec- 
trices  intermédiaires  dépassent  les 
autres  de  deux  pouces.  Taille  ,  sept 
à  neuf  pouces.  D'Afiique. 

Gros-Bec  Cini  ,  fringilla  Serinus  , 
h.,  Bufl'.  ,  pi.  enl.  658  ,  fig.  i.  Par- 
ties supérieures  olivâtres  ,  nuancées 
de  griset  tachetées  de  noirâtre;  front, 
tour  des  yeux  ,  joues  et  sourcils  d'un 
jaune  verdâtre  ;  uoe  bande  olive  sur 
les  côtés  du  cou;  croupion  et  poi- 
trine jaunes  ,  ondes  de  cendré;  deux 
bandes  d'un  jaune  verdâtre  sur  les 
ailes  ;  parties  uiférieures  d'un  blanc 
jaunâtre  ,  avec  quelques  traits  bruns 
sur  les  flancs.  Taille  ,  quatre  pouces 
et  demi.  D  Europe. 

Gros-Bec  Cisalpin,  Fringilla  Ci- 
salpina  ,  Temm.  Parties  supérieures 
variées  de  cendré  ,  de  brun  et  de 
noirâtre;  les  inférieures  grisâtres; 
sommet  de  la  tète  ,  nuque  et  cou 
d'un  brun  marron  vif;  joues  blan- 
ches ;  bec  noir  ;  pieds  cen  1res.  La 
femelle  a  les  couleurs  moins  vives; 
le  sommet  de  la  tèîe  et  la  nuque 
d'un  brun  cendré  clair.  Taille  ,  cinq 
pouces.  D'Europe. 

Gros-Bec  a  collier  ,  Coccothraus- 
tescollaris,  Vieil I.  Parties  supérieures 
d'un  cendté  bleuâtre  ;  ailes  et  queue 
brunes  ;  trait  oculaire  et  menton 
noirs  ;  gorge  blanche  ,  avec  un  collier 
blanc  au-dessub  de  la  poitruie  qui 
est  cendrée;  parties  inféiieures  blan- 
châtres ;  bec  jaune  ;  pieds  cendrés. 
Taille  ,  quatre  pouces  et  demi.  Amé- 
rique méridionale 

Gros-Bec  a  collier  noir  ,  Passc- 
rina  collaris  ,  VieiW.  F .  Bruant  a 
collier. 

Gros-Bec  a  collier  d'or  ,  Fjùi- 
gilla  Paradisea  ,  V.  ,  Emberiza  Fa- 
ladiseUf  Lalh.,  BufF.,pl.  enluiii.  194, 


GRO 

fig.  1  et  2  ,  Vieill.,  Ois  ch.  ,  pi.  5j. 
Parties  supérieures  d'un  brun  orangé, 
tache(é  de  noiiâtre  ;  rémiges  et  rec- 
triccs  brunes;  tête  variée  de  blanc 
et  de  noir  ;  parties  inférieures  blan- 
châtres. Taille,  cinq  pouces.  D.ins 
le  plumage  d  amour,  le  mâle  a  la 
tête  ,  le  devant  du  cou  et  toutes  les 
parties  supérieures  d'un  lieau  noir  ; 
un  large  collier  et  la  poitiine  d'un 
jaune  d'or  foncé;  l'abdomen  blan- 
châtre ;  les  deux  rectriccs  intermé- 
diaires sont  extrêmement  longues  , 
relevées  à  leur  base  ,  ensuite  recour- 
bées et  moirées  dans  toute  leur  lon- 
gueur ,  qui  eA  garnie  de  distance  à 
autre  de  filamens  ou  appendices  dé- 
liés. Deux  autres  rectrices  ont  une 
position  respectivement  verticale  ,  et 
sont  cannelées  dans  leur  surface. 
D  Afi  ique. 

Gros-Bec  Combasou,  Fringilla 
nitens  ,  L. ,  Fringilla  ullramarina, 
Lath.  ,  Buft'.  ,  pi.  enl.  291.  Parties 
supérieures  d'un  brun  noirâtre,  avec 
le  bord  des  plumes  cendré;  les  infé- 
rieures grisâtres;  trois  bandes  d'un 
brun  noirâtre  sur  la  tète  ;  rémiges  et 
lectrices  noirâtres  bordées  de  gris. 
Plumage  d'amour  du  mâle  entière- 
ment d'un  noir  luisant  à  retJets  bleus  ; 
bec  et  pieds  rougeâtres.  Taille  , 
quatre  pouces.  D'Afrique. 

Gros-Bec  commun  ,  Loxia  Cocco- 
thraustes,  Gmel.,  BufF.,pl.  enl.  99  et 
100.  Parties  supérieures  d'un  brun 
foncé;  tête  et  joues  fauves;  tour  du 
bec  noir ,  ainsi  que  la  gorge;  un  col- 
lier cendré;  une  tacheblaijchesur  lai- 
le  ;  rectrices  blanches  avec  les  barbes 
extérieures  noirâtres;  partiesinférieu- 
res  d'un  roux  vineux  ;  bec  et  pieds 
cendrés.  Taille  ,  sept  pouces.  Les 
jeunes  ont  la  gorge  jaune;  la  tête 
d'un  gris  jaunâtre  ;  les  parties  inté- 
rieures blanchâtres.  D  Europe. 

Gros-Bec  de  Coromandel,  Luxia 
Capensis ,  Lath.  ,  Buff. ,  pi.  enl.  101, 
f.  1  et  669.  Parties  supérieuresbrunes, 
variées  de  gris  et  de  noirâtre  ;  les 
inférieures  ,  ainsi  que  les  côtés  de  la 
tète,  et  les  lectrices  caudales  d'un 
blanc  sale  ;  rémiges  etrectrices  noires; 
tectrices  alaires  et  croupion  jaunes. 


GllO 

Taille,  six  pouces.  Le  plumage 
(l'.nmour  du  mâle  est  d'un  noir 
S()\eux  ,  avec  les  scapulaircs,  le  crou- 
pion ,  le  bord  des  tectrices  et  des 
reiiiigi's  d'un  brun  jaune  doré. 

G  nos -l>  ce  A  couBUUN,  Frhigitla 
fuscicollis,  Lath.  Parties  supérieures 
cendiées  avec  les  ailes  noiràlres; 
sommet  de  la  tète  ,  croupion  et 
venlre  verts;  trait  oculaire  blanc; 
,m)r;j;e  d'un  fauve  roussàtre  plus  foncé 
sur  la  poitiinc;  rectriccs  jaunes  à 
1  origine ,  noires  à  l'exlrémité;  bec 
rouge;  jùeds  jaunes.  Taille ,  quatre 
pouces.  De  la  Chine. 

Gros-Uec  A  cou  Nom.  f.  Bruant 

.\COU  NOIR. 

Gros -Bec  couleur  de  brique  , 
Fringilla  teslacea  ,  Lalh.  Parties 
supérieures  d  un  brun  rougeàtre  , 
nuancé  de  noir;  pariies  inférieures 
fauves;  rémiges  et  rectrices  brunes  ; 
bfc  rouge  ;  pieds  rougeàtres.  Taille  , 
cinq  pouces  et  demi.  Espèce  douteuse. 
Patrie  inconnue. 

Gros  Bec  couleur  d'ocre  ,  Frin- 
gilla ochracea,  Lalh.  Variété  du 
Gros-Bec  iMo.neau. 

Gros-Bec  couronné  ue  noir.  F . 
Bruant  couronné  de  notr. 

Gros-Bec  a  couronne  bleue, 
Ftingillacyaiiocephala,  Lath.  Parties 
supérieures  d'un  brun  rougeàtre; 
somnut  de  la  lète  et  croupion  bleus; 
pariies  inférieures  jaunes  ,  avec  l'ab- 
domen blanc  ;  remisses  et  rectrices 
noires  ;  bec  noirâtre  ,bordé  de  rouge; 
pied.^  brunâtres.  Taille  ,  sept  pouces. 
D  Afrique. 

Gros-Bec  a  croissant,  Fringilla 
arciiala  ,  Latli.,  Bufl. ,  pi.  enl.  200,  f. 
j.  Parties  supérieures  d'un  brun 
marron  ;  tète  ,  gorge  et  devant  du  cou 
noirs  ;  un  croissant  blanc  allant  de 
l'œil  jusque  sous  le  cou;  tec'rices 
alaires  noirâtres,  terminées  de  blanc; 
rémiges  et  rectrices  brunes,  bordées 
de  cendré.  Taille,  six  pouces.  D'A- 
frique. 

Gros-Bec  a  croissant  noir  et 
jaune,  Fringilla  torqtiala.  Parties 
supéiieures  rougeàtres  avec  le  crou- 
pion d'un  bleu  pâle  ;  ailes  noires  avec 
une  tache  blanche   vers  l'extrémité 


GKO 


f.25 


qui  est  bleuâtre;  parties  inférieures 
jaunàties;  un  croissant  noir  bordé 
de  jaune  sur  le  cou  ;  rectrices  noires 
ainsi  que  le  bec  et  les  pieds.  Taille  , 
six  pouces.  Des  Indes. 

Gro.s-Bec  a  crouimon  vert,  Fiin— 
gilla  inutiiculor^  Lath.  Parties  supé- 
rieures noires;  les  inférieures,  les 
joues  et  la  gorge  jaunes  ;  ailes  noires, 
marquées  d'une  tache  blanche  ; 
partie  inférieure  du  dos  et  jambes 
vertes  ;  bec  et  pieds  bleuâtres.  Taille, 
six  pouces   Des  Indes. 

Gkos-Iîf.c  a  croupion  jaune, 
Loxia  hordacea,  Lalh.  Paities  supé- 
rieures fauves  ,  avec  les  tempes  blan- 
ches; scapulaircs,  jambes  et  pariies 
infcrieurca  cendrées  ;  le  reste  du 
plumage  noir.  Taille,  six  pouces.  De 
llnde. 

Gros-Bec  Cuscniscii  ,  Emberiza 
Icncopkrys ,  Lalh.  Pariies  supérieures 
tl  un  brun  ferrugineux  ,  varié  de  noir, 
avec  le  croupion  jaunâtre  ;  sommet 
de  la  tète  blanc  bordé  lie  noir;  deux 
traits  blancs  de  chaque  coté  de  l'œil; 
gorge  ,  cou  et  poitrine  cendrés  ;  par- 
lies  inférieures  blanches;  rémiges  et 
rectrices  d'un  brun  noiiàtre.  Taille  , 
six  pouces.  Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  de  Datte  ,  Fringilla 
capsa  ,  Lalh.  Parties  supérieures  d'un 
gris  rougeàtre;  les  inférieures  grises, 
avec  quelques  reflets  rouges  sur  la 
poitrine;  partie  antérieure  de  la  têle 
el  gorge  blanches;  tectrices  alaires  , 
rémiges  et  rectrices  noires  ;  bec  épais 
à  sa  base  qui  est  garnie  de  mousta- 
ches ,  noir  en  dessus  ,  jaunâtre  en 
dessous;  pieds  jaunes.  Taille,  quatre 
pouces  et  demi.  De  Barbarie 

Gros-Bec  Dattier.  F.  Gros  -Bec 
DE  Datte. 

Gros-Bec  Danbik.  F.  Gros-Bec 

ROUGE. 

GrOS-BeC  demi-fin  noir  et  BLEtr, 

Fringilla  cyanonielas  ,  Lath.  Plumage 
d'un  bleu  irisé,  à  l'exception  de  la 
partie  antérieure  du  dos,  de  la  base 
desailes,  d'un  demi-cercle  sur  le  cou 
et  de  la  goige  qui  sont  noirs;  bec 
assez  fin  ,  brun  ainsi  que  les  pieds. 
J'aille,  quatre  pouces.  DclTndc. 
Gbos-Bec  a  deux  brins,  Fringilla 


5.6 


GRO 


sitperstUiosa ,  Temm.  Parties  supé- 
liciircs  noires  ;  liois  lignes  bJanchos 
sur  la  tête;  deux  bandes  transversales 
sur  les  ailes  cl  la  moitié  des  rectiices 
extérieures  Llanclu-s  ;  rectrices  in- 
termédiaires étroites,  blanches ,  avec 
les  tiges  et  les  bords  noirs  ,  dépassant 
les  autres  des  deux  tiers;  parties 
inférieures  et  gorge  blanches,  avec 
une  ceinture  noire  sur  la  poitrine. 
Taille,  neuf  pouces.  D'Afrique. 

Gros -Bec  Dioch  ,  Fringilla  que- 
/efl,  Vieill.,  Ois.  ch.,  pi.  22  à  23. 
Parties  supérieures  d'un  roux  bru- 
nâtre, pointillé  de  noir  vers  la  nuque  ; 
les  inférieures  d'un  brun  jaunâtre; 
joues  et  menton  noirs  ;  rémiges  et 
rectrices  brunes  ,  bordées  de  roux  ; 
bec  et  pieds  rouges.  Taille,  quatre 
pouces  et  demi.  La  femelle  a  les 
parties  supérieures  d'un  cendré  rous- 
sâtre;  la  tête  et  le  cou  blanchâtres  ; 
les  parties  inférieures  d'un  fauve 
blanchâtre ,  presque  roux  vers  les 
flancs.  D'Afrique. 

Gros-Bec  Diocii  pose.  Paraît  être 
une  variété  du  précédent  dont  le 
sommet  de  la  tête  ,  la  nuque ,  la  gorge 
et  toutes  les  parties  inférieures  se- 
raient d'un  rouge  rose  très  -  vif.  Il  a 
en  outre  le  bec  etlcs  pieds  cramoisis. 

Gbos-Bec  DiURA,  TringillaDiuia  , 
Lath.  /^.  Gros-Bec  bleu. 

Gros  Bec  Dominicain  ,  Fringilla 
5e/e«a,  Yieill.,  Ois.  ch.,  pi.  56.  Tout 
le  plumage  brun  avec  des  mouche- 
tures noirâtres  sur  l,a  tête  ,  le  cou  et 
le  dos.  En  plumage  d'amour,  le  mâle 
est  d'un  noir  brillant ,  à  l'exception 
du  collier  ,  des  petites  tectrices  alai- 
res  ,  de  la  gorge  ,  des  côtés  du  cou  et 
de  toutes  les  parties  inférieures  qui 
sont  d'un  blanc  plus  ou  moins  pur  ; 
bec  rouge  ;  pieds  noirs  ;  rectrices 
intermédiaires  presque  réunies  aux 
deux  les  plus  voisines  ,  dépassant  les 
autres  de  sept  à  huit  pouces. 
Longueur  totale ,  douze  pouces. 
D'Afrique. 

Gros-Bec  Domino  ,  Loxia  punc- 
tiilaria,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  brun  marron ,  rémiges  et 
rectrices  d'un  brun  foncé  ,  de  même 
que    la    gorge;    parties    inférieures 


GKO 

blanchâtres  avec  des  taches  d'un  blanc 
pur  entouré  d'un  liséré  noirâtre,  et 
traversées  par  un  trait  brun;  ab- 
domen blanc;  bec  et  pieds  biuns. 
Taille,  quatre  pouces.  Dos  Indes. 

Gros -Bec  a  dos  doré,  Loxia 
auiea ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  jaune  doré;  tête  et  çou  noirs; 
lectrices  alaires  brunes  tachetées  de 
noir;  parties  inférieures  noirâtres; 
bec  noir  ;  pieds  bleus.  Taille ,  cinq 
pouces  et  demi.  De  l'Inde. 

Gros-Bec  a  dos  rouge  ,  Loxia 
bella,  Lath.,  VieilL,  Ois.  ch.,  pi.  .56. 
Parties  supérieures  d'un  gris  cendré 
foncé  ,  les  inférieures  d'une  teinte 
plus  pâle  ,  toutes  finement  rayées  de 
noir;  bec,  croupion  et  tectrices  cau- 
dales inférieures  d'un  beau  louge  ; 
pieds  bruns.  Taille  ,  un  peu  plus  de 
trois  pouces.  De  l'Océanie. 

Gros-Bec  a  douele  cole,ier,  Frin- 
gilla imUca  ,  Lath.  Parties  supérieu- 
res noirâtres  avec  les  plumes  bordées 
de  roux  ;  les  inférieures  d'un  blanc 
roussâtre  ;  tête  noire;  goigc blanche; 
un  double  collier,  dont  les  couleurs 
font  opposition  à  celles  du  cou.  Taille, 
cinq  pouces.  De  l'Inde. 

Gros  -  Bec  Dltfresne  ,  Fringilla 
Dufresni,  Yieill.  Parties  supérieures 
d'un  vert-olive  foncé;  tête  et  nuque 
d'un  cendré  foncé;  rémiges  noirâtres; 
rectrices  noires  ;  parties  inférieures 
grises  avec  une  tache  j-ouge  sur  le 
milieu  du  ventre  ;  menton  noir  avec 
quatre  taches  blanchâtres  ;  bec  noir  , 
jauneen  dessous;  pieds  bruns.  Taille, 
quatre  pouces.  D'Afrique. 

Gros  -  Bec  écarlate  ,  Fringilla 
coccinea,  Lath.,  VieilL,  Ois.  ch.,  pi. 
01.  Tout  le  plumage  d'un  rouge 
orangé  ,  à  l'exception  des  barbes  in- 
ternes des  rémiges  et  des  rectrices  qui 
sout  noirâtres;  bec  fauve;  pieds  noirs. 
Taille,  cinq  pouces.  De  l'Océanie. 

Gros-Bec  élégant  ,  Fringilla  or- 
nata  ,  P.  Max. ,  Tem.  ,  pi.  color  208. 
Parties  supérieures  cendrées;  rémiges 
noires  ,  ainsi  que  le  sommet  de  la 
tête,  la  gorge,  la  poitrine  et  le  milieu 
du  ventre;  joues  blanches  ;  côtés  de 
la  poitrine  et  flancs  d'un  jaune  rous- 
sâtre; rectrices  noires,  blanches  à  la 


GRO 

hase;  nuque  ornec  do  longues  i>lumos 
que  l'Oiseau  relève  à  volonté.  Taille, 
quatre  pouces.  L:i  icmellc  a  la  tête 
brune  cl  les  jiaiiies  infcricuies  d'un 
roux  blanchâtre.  Du  brcsil. 

Gkos-Bec  enflammé,  l'ri/igilla 
ignila,  Lath.  Parties  supcricuies  d'un 
rouge  brun  éclatant ,  les  inférieures 
d'un  rouge  sombre;  rémiges  et  rec- 
iriccs  noirâtres  ;  l)cc  noirâtre,  jaune 
à  sa  base;  pieds  rougeâtres.  Taille  , 
quatre  pouces.  D'Afrique. 

Ghos-Bkc  a  épaulettes,  Emberiza 
lungicauda ,  Lath.  ,  Vicill.  ,Ois.  ch.  , 
pi.  09  et  4o.  Parties  supérieures  d'un 
brun  noirâtre  ,  avecle  bord  des  plu- 
mes roussàtrej  parties  inférieures 
d'une  teinte  plus  pâle;  rémiges  et 
lectrices  brunes,  bordées  de  blan- 
châtre. Le  mâle,  en  robe  d'amour, 
est  d'un  noir  velouté  avec  la  partie 
antérieure  de  lépaule  rouge,  bordée 
de  blanc  ;  il  a  les  rémiges  bordées  de 
brunâtre;  plus,  un  appendice  aux 
reclrices  ,  composé  de  six  plumes  éta- 
gées  ,  très-allongées  ,  s  élevant  verti- 
calement et  se  recourbant  ensuite  en 
arrière.  Taille  ,di\-ncuf  à  vingt  pou- 
ces; la  longueur  ordinaire  est  île  six 
pouces.  D'Afrique. 

Gros-Bec  erytiiromèle  ,  J.oxia 
erjthromelas  ,  Lath.  / '.  Bouvreuil 

A  TÈTE  noire. 

Gros  BEcn'EscLAVONiE,jPr/rt_§-/7/a 
domestica ,  Lath.  Espèce  douteuse  qui 
paraît  n'être  qu'une  des  nombreuses 
variétés  du  Bruant  de  neige.  P'. 
Bruant. 

Gros  -  Bec  espagnol  ,  Fringilla 
htspaniolensis ,  Temm.  Parties  supé- 
rieures noires  ,  avec  les  plumes  bor- 
dées de  roux;  sommet  de  la  tète  et 
nuque  d'un  roux  brun;  parties  infé- 
rieures ,  ceinturon  sur  la  poitrine  , 
gorge ,  joues  et  sourcils  noirs  ;  milieu 
du  ventre  et  de  la  poitrine  blanchâ- 
tre; bec  et  pieds  cendrés.  Taille, 
cinq  pouces. 

Gros-Bec  des  États-Unis  ,  Loxia 
cœrulea^  Lath.,  Wils.,  pi.  24,  n°  6. 
f^.  Gros-Bec  bleu  des  Etats-Unis. 

Gros-Bec  éteint  ,  Emberiza  psit- 
tacea,  Lath.  Tout  le  plumage  d'un 
brun  cendré  ,  à  l'exception  du  tour 


GRO  .fia  7 

du  bec  qui  est  rouge  ,  des  ailes  et  de 
l'cxtrémitt'  de  la  queue,  qui  sont  d'un 
louge  vaiié  de  brun  pâle;  rectrices 
inlermédi.'iires  dépassant  les  autres 
des  deux  tiers.  Taille  ,  neuf  à  douze 
pouces.  Espèce  douteuse.  D'Afrique. 

Gros-Bec  a  eaci:  rouge,  J'ringilla 
ajra  ,  Lath.  Plumage  vert  foncé  ;  ctV- 
tés  de  la  tète  d'un  rouge  cramoisi;  ré- 
miges noirâtres  bordées  de  fauve; 
reclrices  d'un  rouge  terne  ;  pieds  jau- 
nâties.  Taille,  cinq  pouces.  D'Afri- 
que. 

Gros-Bec  tascié,  Loxia  fasciata  , 
h.,  Vicill.,  Ois.  ch.,  pi.  58.  Parties 
supérieures  brunes  ,  ondées  de  noir  ; 
une  bande  rouge  sur  la  gorge  et  les 
joues  ;  parties  inférieures  roussâtrcs, 
raj'écsde  noir;  milieu  du  ventre  brun; 
reclrices  noirâtres  ;  bec  bleuâtre  ; 
pieds  rougeâtres.  Taille,  quatre  pou- 
ces et  demi.  Du  Sénégal. 

Gros-Bec  ferrugineux  ,  Loxia 
fenuginea,  L  Parties  supérieures 
noirâtres  ,  avec  le  bord  des  plumes 
jaune  ;  tête  et  gorge  d'un  brun  foncé; 
parties  inférieures  rousses  d'une  teinte 
plus  foncée  sur  la  poitrine;  bec  et 
pieds  cendrés.  Taille  ,  cinq  pouces  et 
demi.  Patrie  inconnue. 

Gros-Bec  en  feu  ,  Fringilla  Pa- 
nayensis  ,  Vieill.,  BufF.  ,  pi.  enl.  647. 
Tout  le  plumage  noir  ,  à  l'exception 
d'une  large  plaque  d'un  rouge  vif 
sur  la  poitrine  ;  les  quatre  rectrices 
intermédiaires  dépassant  de  beaucoup 
les  autres  et  se  terminant  en  pointe. 
Taille  ,  douze  pouces.  De  l'île  Panay. 

Gros-Bec  Flavert,  Loxia  Caria- 
densis  ,  L. ,  Buff.  ,  pi.  enl.  i52 ,  f.  2. 
F".  Bouvreuil  Flavert. 

Gros-Bec  fluteur.  F'.  Gros-Bec 
grisfluteur. 

Gros-Bec  fou  ,  Fringilla  stulta  , 
Gmel.  F.  Gros-Bec  Soulcie. 

Gros-Bec  Foudi  ,  Loxia  Mada- 
gascariensis,  Lath.,  Vieil.,  Ois.  ch.  , 
pi.  65.  Parties  supérieures  brunes  va- 
riées de  roux  et  de  noirâtre  ;  trait 
oculaire  noir;  tête,  cou,  croupion  , 
gorge  et  parties  inférieures  rouges; 
rémiges  noirâtres  ibordées  de  blanc 
jaunâtre;  rectrices  brunes  boi'dées  de 
rouge;  bec  noir;   pieds  rougeâtres. 


528  GRO 

Taille,  quatre  pouces  et  demi.  De 
l'Ile-de-France.  Ou  assure  que  la  fe- 
melle est  d'uu  vert  olive,  avec  les  par- 
ties inl'érieures  jaunâtres. 

Gros-Bec  Frjquet,  Fringilla  mon- 
tana^lj.,  Buff.,  \A.  eul.  267.  Parties 
supérieures  noirâ'res,  variées  de  brun 
et  de  marron;  sommet  de  la  tête  et 
occiput  d'un  rouge  bai;  joues  ,  trait 
oculaire ,  oreilles  ,  gorge  et  parties  du 
cou  noirs;  tempes  et  collier  blancs; 
deux  bandes  blanches  s  ir  les  ailes  ; 
parties  inférieures  blanchâtres  ,  cen- 
drées sur  la  poitrine.  Taille,  cinq 
pouces.  D'Europe.  Nous  avons  reçu 
de  Java  des  individus  absolument 
semblables  à  ceux  de  nos  contrées. 

Gros-Bec  Friquet  huppé  ,  Frin- 
gilla cristala  ,  L. ,  BufF.  ,  pi.  enl.  181. 
Pariiessupérieuresbrunes;  une  huppe 
d'un  louge  vif;  gorge  ,devaut  du  cou 
et  parties  inférieures  d'un  rouge  ter- 
ne; bec  rougeàtre;  pieds  jaunâtres 
Taille  ,  quatre  pouces  et  demi.  Amé- 
rique méridionale. 

G B os-Bec  frisé  ,  Fringilla  crispa , 
Lath.  Parties  supéiieures  d'un  biun 
olivâtre  ,  les  inférieures  jaunâtres  ; 
tête  et  cou  noirs;  bec  blanc  ;  pieds 
bruns.  Taille,  cinq  pouces  et  demi. 
Du  Brésil. 

Gros-Bec  fiîont  j.vune  ,  Loxia 
butyracea  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
vertes,  tachetées  de  noir,  les  inl'é- 
rieures jaunes,  tachetées  de  vert;  ré- 
miges et  rectrices  noires;  la  femelle 
a  les  sourcils  et  les  tempes  jaunes ,  et 
les  taches  du  dos  olivâtres;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  quatre  pouces  et 
demi.  Du  Cap. 

Gros-Bec  front  pointillé,  Loxia 
frontalis  ,  Lath. ,  Vieil.,  Ois.  ch.,  pi. 
16.  Parties  supérieures  variées  de  gris 
et  de  brun  ;  gorge  et  parties  inférieu- 
res blanches  ,  avec  les  tlancs  cendrés; 
front  et  moustaclics  noirs  pointillés 
de  blanc;  sommet  de  la  tête  et  nuque 
orangés;  sinciput  tacheté  de  noir; 
bec  blanc  ;  pieds  fauves.  La  femelle  a 
le  sommet  de  la  tête  roux  ,  les  parties 
supérieures  variées  de  blanc  ,  et  les 
inférieures  toutes  blauches.  Taille  , 
quatre  pouces  et  demi.  D'Afrique. 


GRO 

Gros-Bec  de  G.\.mble,  F.  Gros- 
Bec  MÉLANOCÉPHALE.  . 

Gros-Bec  a  gorge  et  bec  jaunes, 
Fringilla  Surinama  ,  Lath.  Parties 
supérieures  cendrées  ,  les  inférieures 
blanches;  rémiges  noires  bordées  de 
blanc  ;  rectrices  noiràires,  terminées 
de  blanc;  bec  et  gorge  jaunes;  pieds 
cendrés.  Taille,  cinq  pouces.  Améri- 
que méridionale. 

Gros-Bec  a  gorge  blanche  ,  ///V^- 
gilla  Pensyluanica^ljiÛx.  Parties  su- 
périeures brunâtres ,  tachetées  de 
noir;  de  chaque  côté  de  la  tê!e  une 
tache  jaune  ,  qui  s'étend  au-dessus 
de  l'œil  et  s'avance  en  blanchissant 
sur  l'occiput;  trois  raies  sur  l'occi- 
put, rintermédiaire  blanche,  les 
deux  latérales  noires;  gorge  blanche; 
parties  inférieures  d'un  cendré  blan- 
châtre sur  le  ventre,  avec  les  tlancs 
roux;  bec  brun;  pieds  jaunâtres. 
Taille  ,  cinq  pouces  et  demi.  Améri- 
que septentrionale. 

Gros-Bec  a  gorge  blanche  , 
Loxia grossa ,  l^ath.  f.  Bouvreuil 
BLEU  A  GORGE  NOIRE  ,  Fringilla  atri~ 
collis  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
d'un  cendré  foncé;  front,  joues 
et  gorge  noirs;  parties  inférieures 
blanchâtres  ,  rayées  de  noir;  bec  noir 
en  dessus  ,  rouge  en  dessous;  pieds 
cendrés.  Taille  ,  trois  pouces  ua 
quart.  Du  Sénégal. 

Gros- Bec  a  gorge  orangée.  f\ 
Bouvreuil  a  gorge  orangée, 

Gros-Bec  a  gorge  rousse,  f^". 
Gros-Bec  de  montagne. 

Gros-Bec  Grenadin  ,  Fringilla 
granatica,  Lath. , Vieill.,  Ois.  ch.,  pi. 
17  à  18.  Parties  supérieures  d'un 
bruii  jaunâtre  ,  avec  le  croupion 
d'un  bleu  violet  ;  côtés  de  la  tête 
bleus  avec  les  joues  brunes  ;  menton 
noir;  goige  d'un  brun  verdâtre; 
rémiges  brunes:  lectrices  noires; 
parties  inférieures  d  un  bleu  violet; 
bec  et  aréole  des  yeux  rouges  ;  pieds 
rougeàtres.  Taille  ,  cinq  pouces.  La 
femelle  a  les  parties  supérieures 
brunes  ;  les  côtés  de  la  lête  d'ua 
violet  pâle  et  les  parties  inférieures 
d'un  fauve  blanchâtre.  D'Afrique. 

Gros -Bec  Gbi  VELIN,  Coccothraus- 


GRO 

tes  erylfirocephala ,  Vieill.  ,  Ois.  ch.  , 
pi.  49.  Parties  supéru'uves  d  un  brun 
clair  ,avcc  le^  tectrices  alaires  termi- 
nées par  dos  tnchcs  jaunâtres;  tèlc 
et  gorge  rouges;  devant  du  cou    et 

Coitrliic  jaunâtres  ,  avec  des  lunules 
runes;  parties  iuférieures  blanchâ- 
tres ,  avec  les  plumes  rayées  de  noir. 
Taille  ,cinq  pouces.  D  Afrique. 

Gros-Bf.c  Griveltn  a  chavatk  , 
Loxia  cullaris  ,  Var. ,  La  th.  ,  ButV.  , 
pi.  enl.  609.  Parties  siipéiicuics 
brunâtres  ;  les  inférieures  roussàtres, 
rayées  de  noir  ;  un  collier  et  une 
bande  sur  la  poitrine  d  Un  blanc  pur. 
Taille,  quatre  pouces.  U'AlViquc. 

Gros-Bec  gris,  Frin^illa  grisea , 
Vieill.  Paitics  supérieures  brunes  , 
avec  l'exlréniité  de  quelques  tectrices 
blanche  ;  tête  et  dessus  du  cou 
cendrés  ;  gorge  et  parties  inlérieures 
blanchâtres  ;  bec  noir  ;  pieds  cendrés; 
queue  fourchue.  Taille,  cinq  pouces. 
Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  gris  ai.bin  ,  Loxia 
grisea  ,  Latii.  ,  BufT.  ,  pi.  cnl.  3c)5  ,  f. 
i.  Plumage  gris  avec  la  tête  elle  cou 
blancs;  bec  noir  :  pieds  lougeàtres. 
Taille,  quatre  pouces.  Amérique 
septentrionale. 

Gros-Bec  gris  bleu  ,  Fringilta 
cœrulescens  ,  Vieill.  ,  Ois.  ch. ,  pi.  8. 
Tout  le  plunuge  d'un  gris  bleuâtre, 
avec  le  croupion  et  les  tectrices 
caudales  rouges  ;  Irait  oculaire  noir  ; 
gorge  blanche;  abdomen  noii'àire; 
rectriccsd'uu  rouge  brun  ;  bec  rouge; 
pieds  bruns.  Taille,  quatre  pouces. 
Des  Indes. 

Gros-Bec  gris  bru.v,  Loxia 
Javensis  ,  Lath.  Parties  supérieures 
brunâtres;  sommet  de  la  tète  noir; 
parties  iuférieures  d'un  briui  grisâtre, 
avec  le  ventre  blanc  ;  rémiges  et 
rectrices  noires  ;  pieds  jaunes.  Taille, 
cinq  pouces.  Des  Moluques. 

GrosBec  grisFjluteur,  io.ria  caji- 
tans,  Lath.  Parties  supéricuresbrunâ- 
tres,  ra  \  ées  de  noir  ;  sommet  de  la  tête 
et  nuque  d'un  gris  brun,  avec  des 
plumes  bordées  de  blanchâtre;  crou- 
pion et  tectrices  noirs  ;  ])arties  infé- 
rieures cenilrécs  ,  avec  les  côtés  du 
cou  et  la  poitrine  nuancés  de  roux; 

tome    VII. 


GRO  F.29 

bec  violâtre  ;  pieds  bleuâtres.  Taille  , 
quatre  pouces  et  demi.  D'Alrique. 

Gros-Bec  gris  de  Fer  ,  Loxia 
cana  ,  Lath.  Parties  supérieure» 
d'un  gris  bleuâtre  ;  les  mlerieures 
blanchùires;  rémiges  et  reciriccs 
noires;  beccendié;  pieds  rougeâtres. 
Taille,  cinq  pouces.  D'Asie. 

Gros-Bec  Guirnegat  ,  Embciiza 
Btasilicnsis,  Lath.,  Bufl". ,  pi.  cnl.  52i , 
f.  1 .  Parties  supérieures  brunes  , 
variées  de  jaunâtre  ;  sommet  de  la 
tête  ,  les  côtés  et  toutes  les  parties 
inférieures  d'un  jaune  doré;  bec 
brun;  pieds  verdâlres-  Taille,  cinq 
pouces.  La  femelle  a  les  côtés  de  la 
têle  bruns  ,  avec  une  raie  blanchâtre; 
les  parties  inférieures  blanchâtres, 
tachet-  es  de  brun  sur  la  gorge  et  la 
poitrine.  Du  Brésil.  Cette  espèce 
appartient  peut-êire  au  genre  Bruant. 
Gros- Bec  Gyntel  ou  Gentyi,  , 
Fringilla  Argentoratertsis  ,  Gmel. 
Variété  du  Gro.î-Bec  Linotte. 

Gros -Bec  Harescxi  de  Syrie  , 
TringilLa  Sjriaca,  Lath.  Parties  su- 
périeures variées  de  jaune,  de  brun 
et  de  noirâre;  sommet  de  la  têle 
rouge  ;  gorge  ,  joues  et  dessus  du  cou 
noirâtres;  rémiges  et  rectrices  cen- 
drées, frangées  de  jaune  orangé; 
parties  inlériourcs  blanchâtres  ,  ta- 
chetées ;  bec  et  pieds  centlrés.  Taille  , 
cinq  pouces.  D  Asie. 

Gros  Bec  H.î;matine  ,  Loxia  Hœ- 
//Z(7//«a,Vieill.,Ois.  ch.,pl  67.  Parties 
supcriiMires ,  tête  ,  cou  et  milieu  du 
ventre  noirs;  les  inférieures  rouges. 
Tadle,  cinq  pouces  et  demi.  D'Abi- 
que. 

Gros-Bec  H.4Mbouvreux  ,  Loxia 
Jlamburgia ,  Gmel.  /'".  Gros-Bec 
Friquet. 

Gro.s-Bec  des  Herbes  ,  Fringilla, 
graminea  ,  Lrith.  /".  Bruant  des 
Herbes. 

Gros-Bec  huppé  ,  Fringilla  Jlam- 
mea  ,  Lath.,  Viedl.,  Ois.cli.,  pi.  29. 
Parties  supérieures  brunes,  les  infé- 
rieures ainsi  que  la  huppe  rouges. 
La  femelle  a  les  côtés  de  la  tête  et  fi 
gorge  blanchâtres;  les  parties  infé- 
rieures d'un  brun  rougeâlre.  Taille, 
cinq  pouces.  Patrie  inconnue. 

S4 


•'>3o  GRO 

Gros-Bec  a  huppe  jaune,  Cocu- 
ihraustes  cristata ,  Vieil!.  PH,iies 
•supérieures  variées  de  vert  et  de 
no.ratre;  tête,  joues  ,  gorge  et  par- 
tie du  cot.  noires;  côtés  de  la  tête 
<\î  du  cou,  épaules  et  parties  infé- 
neures jaunes;  .émiges  jaunes,  les 
quatre  uitermédiaires  noiidtres;  bec 
'>!ei!  et  noir;  pieds  cendrés.  Taille 
>iv  pouces.  Amérique  méridionale.  ' 
LtRos-Bkc  a  huppe  noire,  Loxia 
'oronata,  Lath.  -P".  Bouvreuil iiuprÉ 
i)  Amérique. 

Gros -Bec    ignicolor  ,   Frineilla 
ignicolor,  Vieill.  ,  Ois.  ch. ,  pi.   59 
larties   supérieures,    cou,    tectrices 
caudales   et  poitrine  d'un    rouge  de 
tou  ;  sommet  de  la  tête  noir  ;  rémige; 
et  lectrices  i>runes,  bordées  de  rouge  • 
gorge    orangée;    parties    inféneu^ies 
noires;   bec  noir,  pieds  lougeâires. 
i  aille,  cinq  pouces.  Les  femelles  ont 
les    parties     supérieures     cendrées 
vanees  de  stries  brunes  ;  les  inférieu- 
res semblables  ,  miiisplus  pAles,  les 
ailes  et  la   queue    d'un  brun    (onré 
U  Afrique. 

Gros-Bec  de  l'île  de  Bourbon 
Loxia  striala,  Latli.,  Buff! ,  pi.  enl! 
1  53,  t.  1.  Parties  s  «périeures  brunes  , 
les  intérieures  blanches  ;  rémiges  et 
reclrices  noirâtres  de  même  que  la 
.gorge  ,1e  devant  du  cou  ,  le  bec  ci  \es 
pieds.  Taille,  quatre  pouces. 

Gros-Bec  DES  Indes  Loxia  indu  a, 
Lath.  Tout  le  plum.igo  rouge  avec  le 
bec  et  les  pied.,  jaunes.  Taille,  huit 
pouces.  Lspèce  douteuse, 

Gros-Bec  impérial  ,  Trinmlla 
imperialis,  Lath  Parties  supérieures 
grises,  nuancées  de  loge;  sommet  de 
la  tête  et  parties  Inférwures  jaunes- 
rémiges  et  recirices  noirâtres;  bec  et 
pieds  d'un  rouge  brun.  Taille  trois 
pouces.  De  la  Chine. 

Gros -Bec  d'Italie,  Fririgilla 
Itnhœ ,  Vieill.  r'.  Ghos-Bec  Cts/vl- 

PJN. 

Gros-Bec  Jacarim ,  Tauagra  Jaca- 
/v//a,Lath.,  Vieill., Ois.  ch., pi. 35. Par- 
ues supérieures  d'un  brun  verdâtre  ; 
tectrices  a  la  ires  ,  rémiges  et  tectrices 
iioires,  bordées  de  verdàfrc;  parties 
inlérieures  gri-es ,   variées  de  brun- 


GRO 

flancs  roux,  tachetés  de  noirâtre  ; 
bec  et  pieds  bruns.  Le  mâle  dans  son 
P'umage  d'amour  est  d'un  noir  iiisé 
avec  une  tache  blanche  à  la  base 
del  aile.  Taille,  quatre  pouces.  Amé- 
rique méridionale. 

Gros-Bec  Jacobin,  Loxia  IJalac- 
(•a,  Lath.,  Vieill.,  Ois.  chant.,  pi. 
J2-  Parties  supérieures  d'un  roux 
marron;  tête,  cou  ,  milieu  du  ventre 
et  tectrices  caudales  inférieures  noirs: 
poitrine  et  côtés  du  ventre  blancs;  bec 
fileuatie;  pieds  brunâtres.  Taille 
quatre  pouces  et  demi.  De.  InJes.  ' 
Gros-Bec  jaunâtre  ,  Loxia  flavi- 
ca/is,  Lath.  Parties  supérieures  d'un 
jaune  veiviâlre,  les  inférieures  jau- 
nes; bec  noir;  pieds  rougeâtrcs.  Tail- 
fe,  cinq  pouces.  D'Asie. 

Gros-Bec  jaune  ,  Cuccoihmi/stes 
flava.  larties  supérieures  brunes,  les 
inférieures  jaunes  ;  tête  et  nuque  jau- 
nes; joues  d'un  louge  noirâtre;  gor- 
ge noire.  Taille,  cinq  pouces.  D'A- 
irique. 

Gros-Bec  (Chardonneret)  jiune 
Fnngilla  tristis  ,  Lath.  ,  Buff.  pi.' 
enlum.  202  ,  fig.  2.  Parties  supérieures 
et  poiSrme  jaunes;  front  noir;  petites 
rectrices  alaires  jaunâtres,  termi- 
nées de  blanc,  les  grandes  noires, 
terminées  de  blanc;  rémiges  et  rec- 
trices noires  frangées  et  terminées  de 
blanc;  ventre  blanchâtre;  bec  rou- 
geatre.  Taille  ,  cinq  pouces.  La  ie- 
nielle  a  les  couleurs  plus  sombres  et 
flu  verdatie  au  lieu  de  jaune.  De  l'A- 
mérique septentrionale. 

GroS-B£C  jaune  du  cap  de  B»NN£- 
LSFERANCE.  F.  GrOS-BeC  A  VENTRE 
JAUNE. 

G-ROS-BeC  JAUNE  A  FRONT  COULEUR 

DE  Safran,  FringiUa  flaveola ,  Lath. 
Parait  n'être  qu'une  variété  du  Gros, 
Bec  Serin  des  Canaries. 

Gros-Bec  jaune  et  rouge  ,  Fringil- 
[a  ■fc'«5/'flc/i/7,  La  th.  Parties. upérieures 
jaunes;  ailes  et  queue  rouges;  un 
trait  bleu  sous  l'œil;  parties  infé- 
rieures jaunes,  tirant  à  l'orangé;  bec 
fit  pieds  rouges.  Taille,  six  pouces. 
Des  Antilles. 

Gros-Bec  de  Java,  Fringilla  me- 
lanoleuca,  Lath.,  lluff.  ,   p|.  enlum. 


GRO 

2.>-4.  riiimagc  noir,  à  1  oxception 
ù  uue  bande  blanclie  sur  la  poi.'rinc  ; 
l)ec  et  piedà  rouges.  Taille  ,  cinq 
pouce;,. 

Gros  Bec  a  joues  blanches  ,  Frin- 
gilla  nœiùa,  Lath.  Pnrlies  suiciieu- 
rcs  rousses  ,  striées  de  noir  ,  les  infé- 
rieures cendiées,  striées  de  noiràîrc 
de  même  que  la  tête  et  le  cou  ;  deux- 
bandes  rougcàtres,  bordées  de  noir 
sur  les  côtés  de  la  lète  ;  bec  cendré; 
pieds  noirs.  Taille  ,  cinq  pouces  et 
demi.  Du  cap  de  Bonne-Espérance. 

Gros-Bi:c  a  joues  orangées, /'y/Vi- 
giUa  me/poJa ,  Vieil!. ,  Ois.  chaut. ,  pi. 
7.  Parties  .'Supérieures  d'un  gris  rou,-- 
sàlre  ,  plus  i'oncé  sur  les  ailes  et  la 
queue  ;  croupion  et  tcctiices  caudales 
d'un  rouge  brun  ;  joues  el  bande  ocu- 
laire d'un  jaune  orangé  ;  'èlc  ,  gorge 
cl  devant  du  cou  d'un  cendré  bleuâ- 
tre ;  milieu  de  la  poitrine  et  bas  ven- 
tre orangés  ;  bec  et  pieds  rouges. 
Taille,  quatre  pouces.  D  Afrique. 

Gros-Bec  Leucophore.  f^.  Gros- 
Bec  A  TÈTE  RLANCHE. 

Gros-Bkc  Linéoj:,e.  /'.  Bouvreuil, 
Bouvekon. 

Gros- Bec  FjIvotte  ,FnngUiaCan- 
nabina  ,  \j.;  FiuigiIlaJLinota,(jme\.  , 
BulF,  pi.  cnluin.  lôi,  fig.  1  et  :2,  48'), 
tig.  1.  Parties  supérieures  d'un  brun 
châtain  ;  plumes  du  front  et  de  la  poi- 
trine d'un  rouge  cramoisi  ,  bordées 
de  louge  rose;  sommet  de  la  tête, 
nuque  et  côtés  du  cou  cetulrés;  lé- 
niiges  noiiâtres,  bordées  de  blanc; 
rectrices  noires,  bordées  de  blanc; 
parties  inférieures  biauclies,  avec  les 
lianes  d'un  brun  rougeâtre  ;  gorge 
blanchâtre  ;  bec  d'un  bleuâtre  foncé, 
de  la  largeur  du  front;  pieds  d'un 
brun  rougeâtre.  Taille  ,  cinq  pouces. 
La  femelle  est  un  peu  plus  petite  ;  elle 
a  toutes  les  parties  supérieures  il'uu 
cendré  jaunâtre,  tachetées  de  brun  ; 
les  rectrices  alaires  d'un  brun  roux; 
les  parties  inférieures  roussâti'es  , 
blanches  au  ventre,  tachetées  de 
brun.  Hors  !e  temps  des  amours,  le 
mâle  ressemble  à  la  femelle,  mais  il 
a  les  couleurs  plus  foncées,  surtout  à 
la  poitrine  qui  est  d'un  rouge  brun. 
D'Europe. 


cuo  55 1 

Guos-BecLinotte  bruxe.  /^.Gnos- 

l}i:C  RRl  N. 

Gr(;s-Bec  Linotte  a  gorge  et  bec 
j.vuNEs.  f-^.  Gros-Bec  a  gorge  et  bec 
jaunes. 

Ghos-Bec  Linotte  grande.  C'est 
la  Linotte  adulte. 

Gros-Bec  Linotte  gris  de  fer. 
F".  Gros-Bec  gris  de  fer. 

Gros  Bec  Linotte  Gyntel.  f-'. 
Gros-Bec  Linotte. 

Gros-Bec  Linotte  iiuffée.  P^, 
Gros-Bec  huppé. 

Gros- Bec  Linotte  a  longue 
QUEUE.    J^.    Gros -Bec    a    longue 

QUEUE. 

Gros-Bec  Linotte  de  montagne. 
F'.  Gros-Bec  de  montagne. 

Giîos-Bec  Linotte  des  plaines. 
/^.  Gros -Bec  Linotte. 

Gros-Bkc  Linotte  Sénégauchan- 
TEUR  /^.  Gros  Bec  chanteur  du  Sé- 
négal. 

Gros-Bec  Linotte  a  tète  jaune. 
V.  Gros-Bec  a  tète  jaune. 

Gros-Bec  Linotte  Tobaque.  K . 
Gros-Bec  Vengoline. 

Gros-Bec  Linotte  Vengoline.  F'. 
Gros-Bec  Vengoline. 

Gros-Bec  Linotte  des  vignes. 
La  i^inotte  adulte. 

Gros- Bec  Longicone,  Fringilla 
Sphccura,  Temm. ,  pi  color.  96,  fig. 
1  cl  2.  Parties  supérieures  vertes; 
front,  côtés  du  cou  et  gorge  d'un 
bleu  d'azur;  rémiges  noires  bordées 
de  vert  ;  rectrices  longues  et  étagées  , 
d'un  rouge  vif;  parties  inférieures 
cendrées  ,  avec  le  milieu  de  la  poi- 
trine et  du  ventre  d'un  rouge  tirant 
sur  l'orangé  ;  bec  bleuâtre  ;  pieds  rou- 
geâtj-es.  Taille,  cinq  pouces.  La  fe- 
melle a  la  queue  beaucoup  moins  lon- 
gue; la  gorge  grise",  avec  les  joues 
seules  d'un  gris  bleuâtre;  toutes  les 
parties  inférieures  d'un  gris  cendré. 
De  Java . 

Gros-Bec  a  long  bec.  J^.  Gros- 
Bec  longirostre. 

Gros-Bec  longirostre  ,  Fringilla 
lo/igi rusùis  ,  Liiih.  Parties  supérieu- 
res variées  de  brun  et  de  jaune;  les 
inférieures  d'un  jaune  orangé;  tête  et 
gorge  noires;   un  collier  d'un   brun 


553 


GRO 


marron;  rectrices  d'un  gvis  olivâtre; 
bec  el  pieds  bruns.  Taille ,  six  pouces. 
Du  Sénégal. 

Gros-Bec  a  longue  queue  ,  Frin- 
gi lia  macro ura  ,  Lath.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  rous>âlre,  tache- 
tées de  cendré;  les  inférieures  cen- 
drées; les  deux  rémiges  intermédiai- 
res longues  el  étroites,  d'un  brun 
verJâtre  ,  les  latérales  élagées  et  bru- 
nes ,  de  même  que  les  rémiges  ;  bec  et 
pieds  bruns.  Taille  ,  sept  pouces.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Gros  Bec  de  la  Louisiane.  T^''. 
Ghos-Bec  rose  gorge. 

Gros -Bec  Lovely,  Fringillafor- 
mosa ,  Lath.  Plumage  vert,  avec  la 
gorge  et  le  devant  du  cou  jaunâtres; 
le  ventre  gris,  rayé  de  blanc  el  de 
noir;  bec  et  pieds  rouges.  TaiDe, 
cinq  pouces.  De  l'Inile. 

Gros  Bec  lunule  ,  Loxla  nitida , 
Lath.  ,  Vieil! .  ,  Ois.  chant.  ,  pi.  60. 
Parties  supérieures  d'un  biun  olive  ; 
les  inférieures  blanchâtres,  chaque 
plume  bordée  de  brun,  formant  au- 
tant de  croissans  ;  rémiges  el  rectrices 
brunes  ,  rayées  de  noirâtre;  croupion 
rouge  ainsi  que  le  bec;  pieds  jaunâ- 
tres. Taille ,  quatre  pouces.  De  l'Aus- 
Iralasie. 

Gros-Bec  de  Macao  ,  Fiingilla 
melaiiictera ,  Lath.,  Bail.,  pL.  enl. 
224,  fig.  I.  Plumage  noir,  avec  quel- 
ques taches  blanches  sur  le  ventre  cl 
les  rémiges,  et  lectrices  bordées  de 
gris  bleuâtre  ;  bec  et  pieds  d'un  rouge 
brun.  Taille ,  quatre  pouces. 

Gros-Bec  maculé.   F.  Gros-Bec 

TACHETÉ. 

Gros-Bf.c  Maïa  ,  Fiingilla  Maja  , 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  mar- 
ron pourpré  ;  tête ,  gorge  et  parties 
inférieures  noires  ;  une  ceinture  rous- 
se sur  la  poitrine  ;  bec  et  pieds  gris. 
Taille,  quatre  pouces.  Du  Mexique. 

Gkos-Bec  Maïan,  Loxia  ]\laja, 
L.  ,  Buft". ,  pi.  enlum.  109;  Vieill.  , 
Ois.  chant. ,  pi.  .'>6.  Parties  supérieu- 
res brunes;  tête  et  cou  blancs  ;  poi- 
trine lauve,  passant  au  brun  sur  le 
reste  des  parties  inférieures;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  quatre  pouces. 
OeJava. 


GRO 

Gros-Bec  du  Malabar,  Loxia 
Malabarica,  Lath.  Parties  supérieu- 
res cendrées;  gorge  blanche;  rémi- 
ges ,  rectrices  cl  ventre  noirs  ,  de  mê- 
me que  le  bec  et  les  pieds.  Taille  , 
quatre  pouces. 

Gros-Bec  de  Malimbe.  T^.  Gros- 
Bec  MOUCHETÉ  DE  MaLIMBE. 

Gros-Bec  Manimbé.  Parties  supé- 
rieures d'un  gris  bleuâtre  ,  avec  le 
bord  des  plumes  noirâtre  ;  rémiges 
brunes  ,  bordées  de  roux  ;  rectrices 
brunes  ,  bordées  de  blanchâtre;  trait 
oculaireetépaules  jaunes  ;  gorge  blan- 
che ;  parties  inférieures  d'un  blanc 
jaunâtre  ;  bec  noirâtre  ,  blanc  en  des- 
sous •  pieds  olivâtres.  Tadle,  cinq 
pouces.  De  l'Amérique  méridionale. 

Gros  Bec  des  marais  ,  Fiingilla 
paluslris ,  Wils.  Parties  supérieures 
noires  ;  sommet  de  la  tête  d'un  brun 
rougeâlre  ,  avec  les  plumes  bordées 
de  noir  ;  côtés  du  cou  cendrés,  avec 
une  tache  jaune  et  deux  traits  noirs; 
tectrices  alaires  i.oires ,  bordées  de 
brun  roi.ge;  rémiges  et  rectrices  bru- 
nes; parties  inférieures  d'un  blanc 
brunâtre,  avec  la  poitrine  cendrée; 
bec  noirâtre;  pieds  bruns.  Taille, 
cinq  pouces  et  demi.  De  l'Amérique 
septentrionale. 

Gros-Bec  Mariposa  ,  Fiingilla 
Bengalensis ,  Lath.,  Vieil.,  Ois.  ch., 
pi.  5.  Parties  supérieures  grises  ;  crou- 
pion ,  gorge  et  parties  inférieiues 
d'un  bleu  clair  ;  une  tache  rouge  rc- 
niforme  sous  les  yeux;  bec  rougeâtre; 
pieds  noi'âtres.  Taille,  cinq  pouces. 
D'Afrique. 

Gros-Bec  maritime  ,  Fiingilla 
maritima,  VVils.,  pi.  54.  Parties  su- 
périeures d'un  cendré  olivâtre ,  va- 
riées de  bleuâtre;  deux  traits  blancs 
de  chaque  côté  de  la  tête  ;  gorg? 
blanche  ;  poitrine  cendrée  rayée  de 
fauve  ;  ventre  blanc;  abdomen  rous-^ 
sâtre,  rayé  de  noir;  rectrices  d'un 
brun  olivâtre  terminées  de  noir. 
Taille  ,  six  pouces.  Amérique  sep'en- 
trionale. 

Gros-Bec  Mélanocéphale  ou  de 
Gambie,  Loxia  melanocepliala,  Lath. 
Le  corps  jaune  varié  de  vert ,  à  l'ex- 
ception de  la  tête,  de  Va  gorge  et  du 


GRO 

devaul  du  cou  qui  sonl  noirs  ;  bec  et 
pie.ls  cendres.  Taille,  six  pouces. 
D'Afrique 

Gros  Bec  Miîj:..\note  ,  Ti  iiigUla 
Melanutis  ^  Tem.,  pi.  coloi'.  22  1  ,  fîg. 
1.  Croupion  et  Icclrlces  caudaks  rou- 
ges ;  tète  cl  cotes  du  cou  d'un  giis 
bleuaire,  avec  des  lâches  noires  aux 
\eux  cl  aux  oieilles;  lectrices  noires  , 
les  deux  latérales  cendrées;  t;or{^c 
blanche;  poitrine  grise;  ventre  d'un 
blanc  i»)ussalre;iuaniUbidesupéiieu!  c 
noire  ,  l'inlerieiae  rouge;  pieds  noiis. 
Taille  ,  trois  pouces  et  demi.  D'Afri- 
que. 

Gros-Bec  MÉLAMÈru: ,  Lnxia  Me- 
lamerat^  Ij.  Parties  supérieures  noiics 
avec  les  rémiges  terminées  de  blanc  ; 
parties  infciieures  grises,  avec  le 
ventre  d'un  roux  clair;  bec  et  picils 
jaunes.  Taille,  sept  pouces.  De  la 
Chine. 

Gros-Bec  nu  Mexique.  1^.  Gros- 
Bec  CARDiy.VL  HUPPÉ. 

Gkos-Bec  ministre.  F".  Gros-Beg 

BEEU. 

Gros-Bec  Moineau  ,  Viingilla  do- 
mestica,L.  Parties  supérieures  noires, 
avec  les  bords  des  plumes  bruns; 
sommet  de  la  tète  et  occiput  cendiés; 
trait  oculaire  brun;  une  bande  blan- 
che sur  l'aile;  gorge  noire;  cette  teinte 
se  prolonge  en  ligne  sur  la  poitrine  , 
qui  est  cendrée  ainsi  que  les  parties 
inférieures.  Taille,  cinq  pouces.  La 
femelle  a  la  goige  et  le  milieu  du 
ventre  cendrés  blanchâtres  ,  le  reste 
des  parties  inférieures  roussàlre. D'Eu- 
rope. 

Gros-Bec  Moineau  bleu.  A^.  Gros- 
Bec  BLEU  DE  CaYENNE. 

Gros-Bec  Moineau  bleu  du  Chili. 
F".  Gros-Bec  bleu  du  Chili. 

Gros-Bec  Moineau  des  bois.  F. 
Gros-Bec  Soulcie. 

Gros-Bec  Moine.4.u  de  Bologne. 
F".  Gros-Bec  Soulcie. 

Gros-Bec  Moineau  de  Bologne 
A  queue  blanche.  F.  Gros-Bec 
Soulcie. 

Gros-Bec  Moineau  de  la  Caro- 
line, f^.  Gros-Bec  de  la  Caro- 
line. 

Gros-Bec  Moineau  de   Caiitua- 


GUO  îiSS 

CÈNE.  yT",  Gros-Bec  deCarthagéne. 

Gros-Bec  Moineau  cendré  aux 
oreilles  noires.  F.  Gros- Bec  aux 
oreilles  noires. 

Gros-Bec  Moineau  de  Ceylan. 
/^.Gros-Bec  de  Ceylan. 

Gros-Bec  Moineau  Comba-Suu. 
F.  Gros-Bec  Comua-Sou. 

Gros-Bec    Moineau  couleur  de 

BRIQUE.    F.    GR03-BeC    COULEUR    DE 
BRIQUE. 

Gros-Bec  Moineau  couleur  d'o- 
CRE.  Var.  du  Gros-Bec  Moineau 

Gros-Bec  Moineau  a  croissant. 
F.  Gros  Bec  .v  croissant. 

Gros-Bec  Moineau  a  croissant 
NOIR  et  jaune.  /'■.  Gros  Bec  a  crois- 
sant NOIR  ET  JAUNE. 

Gros-Bec  Moin£.\u  a  croupion 
VERT.  P^.   Gros -Bec    a    croupion 

VERT. 

Gros-Bec  Moineau  de  Datte  ou 
Dattier.  F.  Gros-Bec  de  Datte. 

Gros-Bec  Moineau  dEsclavo- 
NIE.  Variété  du  Bruant  de  neige. 

Gros-Bec  Moineau  fou. A^.  Gros- 
Bec  Soulcie. 

Gros-Bec  Moineau  Friquet.  F'. 
Gros-Bec  Friquet. 

Gros-Bec  Moineau  Friquet  hup- 
pé. F.  Gros-Bec  Friquet  huppé. 

Gros-Bec  Moineau  gris./'^.  Gros^ 
Bec  gris. 

Gros-Bec  Moineau  dds  Herbes. 
P\  Bruant  des  Herbes. 

Gros-Bec  Moineau  ignicolor. 
F.  Gros-Bec  ignicolor. 

Gros-Bec  Moineau  d'Italie.  F". 
Gros-Bec  Cisalpin. 

Gros-Bec  Moineau  jaune.  Var. 
du  Gros-Bec  Moineau. 

Gros-Bec  Moineau  de  Java.  F'. 
Gros- Bec  de  Java. 

Gros-Bec  Moineau  a  joues  blan- 
ches. F.  Gros-Bec  a  joues  blan- 
ches. 

Gros-Bec  Moineau  de  Mac.vo.  F. 
Gros-Bec  de  Macao. 

Gros-Bec  Moineau  noir  et?  blanc. 
F.  Gros-Bec  noir  et  blanc. 

Gros-Bec  Moineau  de  Norton. 
F.  Gros-Bec  de  Norton. 

Gros-Bec  Moineau  d'Ounalasch- 
KA.  /^.  Gros- Bec  d'Ounalaschka, 


534  GRO 

Gros  Bkc  Moineau  des  Pins  y. 
Giîos-Bec  des  Pins. 

Gros-Bec  Moineau  a  queue  blan- 
che, f^.  Gros-Bec  Soclcie. 

Gros-Bec  Moineau  a  queue  rayée. 
f  .  G  nos  Bec  a  queue  rayée 

Gros-Bec  Moineau  rose.  V.  Ghos- 
Bec  rose. 

Gnos-Brc  Moineau  roux.  P". 
Giios-BrcROux. 

Gros-Bec  Moineau  du  Sénégal. 
/'.  Gros-Bec  Dioch. 

Gros-Bec  Moineau  a  tempes  roi- 
G£s.  r.  Gros-Bec  a  tempes  rouges. 

Gros-Bec  Moineau  de  la  Terre 
CE  FEU.  /  .  Gros-Bic  de  la  Terre 

DE  FEU 

Gros-Bec  Moineau  a  tète  mar- 
ron. T''.  Ghos-Bec  Cisalpin. 

Gbos-Bec  Moineau  a  tête  noire. 
P'.  Gros-Bec  a  tète  noire. 

Gros-Bec  des  Moluques  ,  BufF., 
|jI.  enl.  iSg,  f.  i.  /^.  Gros  Bec  Jv- 
COEiN  ,  femelle. 

Gros -Bec  de  montagne,  Fringilla 
montium  ,  Gmeî.  Parties  supérieures 
noires  ,  avec  le  bord  des  plumes  roux; 
croupion  rose  :  de  x  bandes  roussà- 
tres  sur  le  milieu  des  ailes  ;  gorge  , 
devanl  du  cou  et  sourcils  roux  ;  côlés 
du  cou  ,  poitrine  et  flancs  roussàlres  , 
tachetés  denoiiâlre;  abdomen  blanc; 
Lee  triangulaire  ,  jaune  ;  pieds  noirs. 
Taille  ,  quatre  pouces  et  demi.  La  fe- 
melle a  les  couleurs  plus  ternes,  sans 
aucune  nuance  de  rose  au  croupion. 
D'Europe. 

Gros-Bec  moucheté  ,  Fringilla 
gutlata  ,  \ieill.  ,  Ois.  ch.,  pi.  3.  Par- 
tics  supérieures  cendrées  ;  rémiges 
brunes;  joues  rougeâtres  ,  avec  un 
Irait  blanc;  croupion,  jambes  et  tec- 
trices caudales  noires  ,  celles-ci  lon- 
gues et  terminées  de  blanc;  gorge 
grise,  parsemée  de  lunules  noires; 
parties  inférieures  blanchàtivs,  avec 
les  flancs  rougeâtres  tachetés  deblanc; 
bec  rouge  ;  pieds  rougoâîres.  Taille  , 
tîois  pouces  trois  quarts.  La  femelle 
est  toute  grise,  sans  moiichcluri'S  et 
sans  teintes  rouges.  Des  Moluques. 

Gros-Bec  moucheté  de  Malimbe, 
JLo.ria  guttata  ,  Vieill.,  Ois.  ch.  ,  pi. 
68.    Parties  supéieures  d'un    brun 


GRO 

noirâtre  ;  tour  des  yeux,  ioiicS,  gorge, 
poitrine  et  tectrices  caudales  rouges  ; 
purlies  Inférieures  brimes  monchi- 
tées  de  blanc;  bec  bleu  ;  pieds  bruns. 
Taille,  cinq  pouces  et  demi.  La  fe- 
melle a  les  couleurs  moins  vive?  et 
les  parties  inférieures  brunes  sans 
laciies.  D'Alriqce. 

Gros  Bec  a  moustaches  noires, 
Triiigilla  Erjllironutos  ,  Vieill.  ,  Ois. 
ch.,pl.  i4.  Parties  supérieui es  rou- 
ges ,  avec  la  tête  ,  le  cou  et  les  tectri- 
ces alaires  gris  ra\és  dcbiun  ;  goigc 
grise,  rajée;  joues  noires,  ainsi  que 
les  parties  inférieures  et  le  milieu  du 
ventre;  bec  noirâtre;  pieds  d'un 
rouge  brun.  Taille,  quatre  pouces. 
De  l'Inde. 

Gros-Bec  a  moustaches  rouges, 
Fringilla  mysticea  ,  Daiid.  Parties 
supérieures  d'un  brun  olivâtre  ;  tête 
et  dessus  du  cou  d'un  rouge  brun  ; 
un  Irait  rouge  sur  les  joues  et  un  sur 
les  yeux;  parties  Inféiieuros  blan- 
châtres ;  bec  rouge  ,  noir  à  la  pointe; 
pieds  d'un  rouge  vif  Taille  ,  quatre 
pouce-.  De  la  Cochlnchine. 

Gros- Bec  jiultizone,  Fringilla 
polyzona  ,  Tem . ,  pi-  color  221  ,  f.  i . 
Parties  supérieures  ceiKJrées  ,  large- 
ment tachetées  de  brun  ;  front ,  joues 
et  gorge  noirs  ;  une  tache  blanche  à 
l'exlréinilé  des  deux  rectrices  latéra- 
les ;  parties  inférieures  roussâtres 
passant  au  blanc  vers  l'anus  ;  des  zo- 
nes formées  de  tr  lits  blancs  ,  bruns 
et  noirs  ,  sur  la  poitrine  et  les  flanc«; 
mandibule  supérieure  noire  ,  l'infé- 
ricure  rouge;  pieds  cendrés.  Tadle, 
trois  pouces  et  demi.  La  femelle  n'a 
point  de  noir  à  la  tête  ;  elle  a  le  men- 
ton blanc  ,  ainsi  que  les  sourcils. 
D'Afiique. 

Gros-Bec  INIuNGUL  ,  Loxia  atrica- 
pilla  ,\'ie\\\.,0\s.  ch. ,  pi.  53.  Plu- 
muge  d'un  brun  roux;  tête  et  cou 
d'un  noir  dont  la  teinte  se  prolonge 
sur  la  poitrine  ;  mandibule  inférieure 
blanche,  la  supérieure  noirâtre  à  sa 
b;ise  ;  pieds  noirs.  Taille,  trois  pou- 
ces un  quart.  La  femelle  a  les  parties 
supérieures  et  la  tête  cendrées  ,  nuan- 
cées de  biun;  les  inférieures  d'un  gris 
lObé,  les  tectrices  caudales  blanches, 


GRO 

les  rcinines  uoiiàlres,  les  piuiis  lou- 
geâlres.  Des  Iiules. 

Gros-Bkc  musicien  ,  Passerina 
musica,  Vieill.,  Wils.,Orn.  de  l'Ain., 

pi.  i4,  1".  4.  Pallies  supérieures  va 
ri('cs  de  noir,  do  brun  ,  de  rougeàtre, 
de  jaune  ol  de  blanc;  sommet  de  la 
tète  1)1  un,  avec  un  trait  blanc  et  une 
tache  jaune  île  chaque  coté  ;  sourcils 
cendrés;  trait  oculaire  roux  ;  gorge 
blanche  ;  poitrine  parsemée  de  taches 
i<>ug("àtre.s  enloiircos  de  noir;  parties 
intérieures  blanchâtres  ;  rémiges  et 
rectrices  brunes  ;  bec  cendré;  pieds 
rougeàtres.  Taille,  six  pouces.  De 
1  Amérique  seplentrionale. 

Gros-Bec  n.4.in.    F.   Bouvreuil 

NAIN. 

Gros- Bec  niverolle  ,  FringUla 
riii'alis ,  L.  Parties  supérieui'cs  bru- 
nes ,  av.c  le  bord  des  plumes  brunà- 
Ire;  .sommet  de  la  tête  ,  joues  et  nu- 
que d'un  gris  bleuâtre;  rémiges  noi- 
res; rectrices  intermédiaires  noires, 
les  latérales  blanches  lenninées  de 
noir;  parties  iuférieures  blanchàires 
ou  blanches;  bec  jaune  en  hiver, 
noir  en  été;  pieds  noirs.  ïaille,  sept 
pouces.  D'tlurope.  La  femelle  a  les 
couleurs  plus  ternes. 

Gros-Bec  noirâtre.  F".  Gros- 
Bec  rose-gorge  ,  femelle. 

GroS-BeC  noir    V  bec  BbANC  ,  CuC- 

^othraustesalbiroalris,  V ieill.  PI uma  ge 
noir  avec  quelques  taches  blanches 
•lUx  ép;iulesel  sur  les  tectrices  al  a  ires; 
bec  blanc;  pieds  rougeâtres.  ïaille, 
six  pouces. 

Gros-Bec  noir  et  beanc  ,  trin- 
^illa  mela/ioleuca  ,  Vieill.  Parties  su- 
périeures blanches  avec  des  taches 
noires  sur  le  manteau.  Parties  infé- 
rieures variées  de  noir  et  de  blanc  ; 
bec  blanc  ;  pieds  rougeâtres.  Taille  , 
cinq  pouces.  De  l'Inde. 

Gros-Bec  noir  et  rouge.  V.  Gros- 

Bec  H^MATINE. 

Gros-Bec  îNoir-Souci,  Loxia  Bu- 
iiariensis  ,  Fjath.  Parties  supérieures, 
avec  les  rémiges  bordées  le  bleuâtre, 
qui  est  la  couleur  de  la  tête  et  du  cou; 
parties  inférieures  jaunes;  gorge  et 
poitrine     orangées  ;    bec    noirâtre  ; 


GRO  y^■^ 

pieds  d'un  bi  un  rouge.  Taille  ,  sept 
pouces.  Amérique  méri«liona!t'. 

Gros-Bf.c  NoNETTi: ,  Loxia  Colla- 
ria,  L.,  BidV. ,  pi.  enl.  Sgô,  f.  5.  Par- 
ties supérieuri's  d'un  bleu  verdàlre , 
avec  les  tcHipes  noires  et  les  ailes  va- 
riées de  jaun>-  ;  parties  inférieures  , 
croupion  et  collier  d  un  blanc  lou.s- 
sàtre,  avec  une  bande  noire  sur  la 
poitrine;  bec  noir;  pieds  brunâtres. 
Taille,  quatre  pouces  et  demi.  De 
ITnde. 

Gros-Bec  non-pareil,  Emberiza 
ciuis,  Lath.,  Bull".,  pi.  enl.  ifig  ,  f.  i 
et  2.  Dos  varié  de  vert  et  d'olivâtre  ; 
tête  d'un  bleu  violet;  petites  tectrices 
alaires  violettes ,  les  grandes  vertes  ; 
devant  du  corps  et  croupion  ronges; 
1  eclrices  d'un  brun  rougeâtre  ;  bec 
blanchâtre  en  dessous;  pieds  biuns. 
Taille,  cinq  pouces.  La  femelle  a  les 

f)arties  supérieures  d'un  vert  ibncé, 
es  inférieures  olives.  Amérique. 

Gros-Bec  de  Norton,  Fjingilla 
JSortuniensis ,  Lalh.  Parties  supérieu- 
res variées  de  bi un-roux  ;  une  ligne 
blanche  sur  les  ailes  ;  parties  infé- 
rieures blanchesavec  quelques  taches 
roussâtres  sur  les  côtés;  rectrices  noi- 
râtres bordées  de  blanchâtre.  Taille  , 
cinq  pouces.  Amérique. 

Gros- Bec  de  la  Nouvelle-An- 
gleterre. F.  Gros-Bec  tacheté. 

Gros-Bec  obscur.  F.  Gros-Bec 
rose  gorge,  femelle. 

Gros-Bec  Olivarez  ,  JringilUi 
Magellauica,\'ie'\][ .  :  1  riiigilla  Sju'//a, 
\ar.,  Lath.,  Ois.  ch.,pl.  oo.  Parties 
supérieures  noires  ou  d'un  brun  oli- 
vâtre ,  avec  la  tête,  la  gorge  et  deux 
bandes  noires  sur  les  ailes  ;  base  de 
l'aile,  cou,  poitrine  et  parties  infé- 
rieines  jaunes  ;  rémiges  et  rectrices 
jaunes ,  terminées  de  noir.  Taille  , 
quatre  pouces  et  demi.  La  femelle  a 
les  parties  supérieures  variées  de 
brun  et  d'olivâtre  ,  la  tête  cendrée  , 
les  parties  iuférieures  jaunes.  De  l'A- 
mérique méridionale. 

Gbos-Bec  Olive  ,  Etnhcriza  oliia- 
cca  ,  L,  Parties  supérieures  d'un  vei  t 
olive,  les  inférieure.;  d'un  gris  ver- 
dâtrc;  sourcils  et  gorge  jaunes;  de- 
vant du  cou  noir,  aiusi  (pie  le  bec  et 


536 


GRO 


les  pieds.  Taille ,  trois  pouces  un 
tiers.  La  femelle  est  brunâtre  en  des- 
sus, blanchâtre  en  dessous.  Des  An- 
tilles. 

Gros-Bec  olivette  ,  fringilla  Si- 
nica  ,  Lath.  Parties  superi*;ures  d'un 
brun  olivàtie,  nuance  de  verl  et  de 
roux  ;  rectrices  noires ,  bordées  do 
jaune  et  terminées  de  blanchâtre  ; 
joues  et  gorge  vertes;  poitrine el  ven- 
tre d'un  roux  varié  de  jaune;  bec  et 
pieds  jaunâtres.  Taille,  cinq  pouces. 
De  la  Chine. 

Gros-Bec  d'Ounalaschka  ,  Frin- 
gilla  ci/ierea,  Lath.  Parties  supé- 
rieures brunes ,  avec  les  plumes  bor- 
dées de  gris;  un  trait  gris  et  un  noir 
de  chaque  côté  de  la  tcte;  devant  du 
cou  cendré  ,  lâcheté  de  blanc  ;  par- 
ties inférieures  blanches;  bec  et  pieds 
noirs.  Taille  ,  cinq  pouces. 

Gros-Bec  Or \ noir,  Fringilla  au- 
rea,  Temm.  Sommet  de  la  tète,  goige 
et  partie  de  la  poitrine  d'un  rouge 
orangé;  front,  irait  oculaire,  base 
et  extrémité  des  rémiges ,  reclrices 
intermédiaires  noir»;  milieu  des  ré- 
miges et  reclrices  latérales  oranges; 
extrémité  de  la  queue  noire;  côtés  de 
la  tête  et  inanleau  fauves  ,  tachetés 
de  noir;  parties  inférieures  blanchâ- 
tres. Taille,  quatre  pouces  et  demi. 
De  Java. 

Gros-Bec  Orchef,  Loxia  Benga- 
lensis ,  L. ,  Coccut/iraustes  c/uysuce- 
phala  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
brunes,  avec  le  bord  des  plumes  cen- 
dré; tête  et  partie  du  cou  jaunes; 
parties  inférieures  d'un  blanc  jaunâ- 
tre, avec  une  bande  biunâtre  sur  la 
l)oilrine  ;  côtés  de  la  lète  et  gorge 
blancs;  bec  rougeâtre;  piedsjaur.es. 
La  femelle  a  la  tête  presque  sembla- 
ble aux  parties  supérieures.  Taille  , 
cinq  pouces.  Des  Indes. 

Gros-Bec  a  oreilles  blanches  , 
Fi'ingilld  Icucotls  ,  J^ath.  Parties  su- 
périeures d'un  brun  pourpre  plus  ou 
moins  éclatant,  avec  les  ailes  plus 
foncées  et  la  queue  quelquefois  ver- 
dâtre  ou  blanche  ;  les  inférieures  jau- 
nes, nuancées  de  pourpre  ou  de  cra- 
moisi; une  tache  blanche  de  chaque 


GRÔ 

côté  de  la  tête.  Taille ,  quatre  pouces. 
De  la  Chine. 

Gros -Bec  a  oreilles  noires, 
Azzara.  Parties  supéiieuresnoiiâtres, 
avec  le  bord  des  plumes  gris  ;  tectri- 
ces alaires  jaunes  ;  icmiges  brunes 
bordées  de  jaune;  reclrices  intermé- 
diaires brunes  ,  les  latérales  noires 
terminées  de  blanc;  une  tache  noire 
de  chaque  côté  de  la  tête,  dont  le  som- 
met est  de  la  même  couleur  ;  parties 
inférieures  blanches  ;  bec  non";  man- 
dibule inférieure  orangée;  pieds  oli- 
vâtres. Taille  ,  cinq  pouces.  De  l'A- 
mérique méridionale. 

Gros-Bec  Orix  ,  Loxia  Onx , 
Lalh.,  Ois.  ch. ,  pi.  66.  Parties  supé- 
rieures grises,  tachetées  de  brun  ;  lec- 
trices alaires  bordées  de  blanc;  rémi- 
ges et  lectrices  brunes;  parties  infé- 
rieures blanchâtres;  joues  roussâtres; 
bec  brun;  pieds  rougeâtres.  Taille, 
six  pouces.  Le  mâle  ,  en  plumage  d'a- 
mour ,  a  la  tête  ,  la  gorge  ,  la  poitrine 
et  leventie  d'un  noir  velouté,  les 
réndges  et  les  reclrices  brunes ,  bor- 
dées de  blanc,  le  res'e  du  plumage 
d'un  roux  orangé.  Du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Gros  Bec  Outatapascu,  Passe- 
rinajlafi/rons  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures brunes;  front  et  trait  ocu- 
laire jaunâtres;  joues  noires;  rectri- 
ces  intermédiaires  brunes  ,  les  latéra- 
les blanches  en  dehors  ;  parties  infé- 
rieures d'un  blanc  blcuâlre;  gorge 
jauue,  avec  le  milieu  noir;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille, sept  pouces.  Amé- 
rique septentrionale. 

Gkos-Bec  Padda,  Loxia  Orjzivora, 
Lath.,  Bufl\,  pi.  enl.  ibi,  f.  i.  Par- 
ties supérieures  d'un  cendié  violâtre; 
les  inférieures  plus  pâles,  rosées  sur 
le  ventre;  lête  ,  gorge,  premières  ré- 
miges et  reclrices  d'un  noir  pur;  joues 
et  tempes  blanches;  bec  et  pieds  d'un 
rouge  de  rose.  Taille,  cinq  pouces. 
La  femelle  a  les  couleurs  moins  vives, 
sans  tache  blanche  sur  les  joues.  De 
l'Inde. 

Gkos-Bec  Padda  brun  ,  Cocco- 
thraustes  fuscata ,  Vieill.,  Ois.  ch. , 
pi.  63.  Parties  supérieures  d'un  brun 
vineux  ;    sommet  de    la    iêle  brun  ; 


GRO 

front,  sourcils,  menton  et  poitrine 
uoirs;  devant  du  cou  brun;  joues  et 
parties  iufcricmvs  blanches;  bec  et 
pieds  d'un  gris  bleuâtre.  Taille,  qua- 
tre pouces  et  demi.  La  femclie  est  , 
en  dessus, d'un  giissombieel  d  un 
gris-blanc  en  dessous,  avec  quelques 
taches  sur  la  poitrine.  Des  Moluques. 
Gkos-Buc  Pai'e.  P  .  Giios-Br.c  non- 
p.vnEii,. 

Gros-Bec  Paroave, 7/v/?_§'///(z Do- 
mi/iiciuia  ,  Vieill  ,  Ois.  ch.,  pi.  69, 
LuxiaDumiiiicana,  Lath  J»arties  su- 
périeures noires ,  variées  de  cendré 
sur  le  dos  et  le  manteau  ;  lectrices, 
rémiges  et  rcctrices  bordées  de  blanc; 
tète  ,  gorge  et  devant  du  cou  rouges  ; 

Earties   inférieures  et  côtés   du    cou 
lanchâtres;  bec  et  pieds  rougeâtres. 
Taille  ,  six  pouces.  Du  Brésil. 

Gros-Bec  Paroave  huppé  ,  Loxia 
citcullata,  Lath.,  Yieill.,Ois.  ch.,  pi. 
70.  Parties  supérieures  d'un  cendré 
bleuâtre;  tectrices  et  rémiges  noires 
bordées  de  cendré;  recSrices  noires  ; 
tête  garnie  d'une  huppe  t!e  plumes 
effdées  ,  rouge  ainsi  que  la  gorge  et  le 
devant  du  cou;  côtés  de  la  lète,  du 
cou  et  parties  inférieures  blancs; 
bec  et  pieds  noirs.  Taille  ,  six  pouces 
et  demi.  Amérique. 

Gros-Bec  perlé  ,  Loxia  pei'lata  , 
Lath.  Parties  supérieures  noires  ,  les 
inférieurci  brunes  ,  mélangées  de 
blanc  et  de  noir  vers  les  jambel  et  la 
queue.  Taille  ,  trois  pouces  et  demi. 
D  Afrique. 

Gros-Bec  hePerrein,  Tringilla 
Peirei/ii ,  Vieill.  Parties  supérieures 
iioiiâtres  ,  avec  le  dos  et  le  cioupion 
rouges  ;  tète  et  parties  inféiieures 
ceudrées  ;  la  teinte  est  plus  obscure 
vers  l'abdonrcn:  bec  et  pieds  bleuâ- 
tres. Taille,  trois  pouces  et  demi. 
D'Afrique. 

Gros-Bec  Perroquet.  P'.  Psitta- 

Ciy   ACAl.iUTHE. 

Gros-Bec  petit  chanteur  de  Cu- 
ba ,  l'riiigilla  Icpida ,  L.  Parties  su- 
périeures d'un  vert  olive  avec  les  ré- 
miges et  les  rectrices  bordées  de  jau- 
ne ;  lète  et  côtés  du  cou  jaunes  ;  man- 
teau noir;  poitrine  noirâtre;  parties 
inférieures  grises;    bec  noir;   pieds 


GKO  •'■>37 

rougeâtres.  Taille  ,  trois  pouces  et 
demi.  I-a  femelle  est  d'un  brun  ver- 
dâlre  en  dessus,  fauve  en  dessous. 

<}ROs-Brc  PETITE  IjINotte  des  vi- 
gnes. /'.  Gros-Bec  Sizi;rin. 

Gros-Bec  piîtit  Moineau  de  Bo- 
logne, Iriiigilla  brac/iyura  ,  J-'alh. , 
variété  du  Gros-Bec  Friquet. 

Gros-Bec  p;Trr  Moineau  du  Sé- 
négal, Loxia  JstriUi ,  Var.  ,  Lath., 
BulV.,  pi.  enl.  ilo,  fig.  J.  Parties  su- 
périeures blanchâtres  ,  variées  de  ro- 
se ,  avec  les  tectrices  alaires  et  les 
scapulaires  brunes  ;  sommet  de  la 
tête  bleuâtre;  trait  oculaire  louge; 
rémiges  et  rectrices  noirâtres  ;  parties 
inférieures  bleues;  becctpieds  rouges. 
Taille  ,  quatre  pouces.  D'Afrique. 

Gros-Bec  petit  Sénégal!  bouge, 
rriiigilla  minima,  Yieill.,  Ois.  ch.  , 
pi.  10.  Plumage  rouge,  nuancé  de 
vert  olive  sur  le  dos  et  l'abdomen  ; 
rémigos  et  rectrices  brunes  ,  bordées 
de  rouge  ;  quelques  points  blancs 
aux  parties  inférieures;  bec  et  pieds 
rouges.  Taille,  trois  pouces  et  demi. 
D'Afrique. 

Gros-Bec  petit  Sénégalt  a  ven- 
TRE  bouge,  Tringilla  rubri-ventriSy 
Vieill.,  Ois.  ch.,  pi.  i.î.  Parties  supé- 
rieures brunâtres;  plumes  rayées  de 
noir;  rémiges  et  rectrices  brunes, 
noirâtres  en  dessous;  une  tache  rou- 
ge qui  entoure  l'œil;  parties  Inférieu- 
res brunes  ,  variées  de  rouge  sur  la 
poitrine  et  le  ventre;  bec  et  pieds 
rouges.  Taille,  quatre  pouces.  D'A- 
fiique. 

GroS-BeC     des     PlULTPPlNES.     V. 

Tisserin  Toucnamcourvi. 

Giios-Bec  des  Pins  ,  Tringilla 
Tinetorum ,  Lath.  Parties  supérieures 
roussâlres,  mêlées  de  rouge-brun , 
les  inférieures  jaunes  avec  une  bande 
brune  sur  la  poitrine;  bec  et  pieds 
cendrés.  Taille,  cinq  pouces.  De  Si- 
bérie. 

Gros-Bec  Pinson  ,  Tringilla  Cœ- 
Icbs,  L.,ButT.  ,  pi.  eul.  54.  Parties 
supérieures  brunâtres,  nuancées  d'o- 
livâtre ;  front  noir  ;  sommet  de  la  tète 
et  nuque  d'un  gris  cemlré  ;  croupion 
vert  ;  rémiges  et  rectrices  noires  ; 
deux  bandes  blanches  sur  les  ailes  i 


538  GKO 

recldces  laférales  terminées  par  une 
tache  blanche;  parties  inférieures  d'un 
cendré  vineux;  bec  bleu;  iris  brun, 
ainsi  que  les  pieds.  Taille  ,  six  pouces 
un  quart.  La  femelle  est  plus  petite  ; 
elle  a  toutes  les  parties  inféiieurcs 
d'un  cendré  blanchâtre.  D'Europe. 

Gros-B£c  Pinson  d'Ardennes.  f. 
Gros-Bec  d'Ardennes. 

Gros-Bec  Pinson  brun.  V.  Gros- 
Bec  SiZERIN. 

Gros-Bec  Pinson  de  la  Chine.  V. 
Gros-Bec  olivette. 

Gros-Bec  Pinson  a  double  col- 
lier./^. Gros-Bec  A  double  collier. 

Gros-Bec  Pinson  FRISÉ.  /^.Gros- 
Bec  FRISÉ. 

Gros-Bec  Pinson  a  gorge  blan- 
che. T^.  Gros-Bec  a  gorge  blanche. 

Gros-Bec  Pinson  grivelé  ,  Fiin- 
gilla  iliaca,  Laih.  Parties  supérieures 
brunâtres,  variées  de  taches  plus 
foncées  et  rougeâtres  sur  les  ailes  ; 
deux  bandes  d'un  brun  rougeâtre  de 
chaque  côté  de  la  gorge;  parties  in- 
férieures blanches  avec  une  grande 
iache  brune  sur  la  poitrine  entourée 
de  quelques  traits  réunis  deux  à  deux 
par  le  sommet  ;  bec  brun  en  de^^sus  ; 
pieds  jaunâtres.  Taille,  six  pouces. 
Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  Pinson  jaune  et  rouge. 
y.  Gros-Bec  jaune  et  rouge. 

Gros-Bec  Pinson  a  long  bec.  /^. 
Gros-Bec  longirostrk. 

Gros-Bec  Pinson  leucophore.  /'. 
Gros-Bec  a  tète  blanche. 

Gros-Bec  Pinson  de  neige.  F^. 
Gros-Bec  niverolle. 

Gros-Bec  Pinson  Paroave.  f^ . 
Gros-Bec  Paroave. 

Gros-Bec  Pinson  Paroave  huppé. 
/^.  Gbos-Bec  Paroave  huppé. 

Gkos-Bec  Pinson  de  Ténériffe. 
f^.  Gbos-Bec  de  Ténériffe. 

Gros-Bec  Pinson  a  tète  blanche. 
P^.  Gros-Bec  a  tète  blanche. 

Gros-Bec  Pinson  de  Worabée. 
f^.  Gbos-Bec  Worabée. 

Gros-Bec  piqueté.  P'.  Gros-Bec 
Amakdava. 

Gros-Bec  a  poitrine  noire,  Loxia 
Americaiia  ,  Lath. ,  Loxia  peçtoralis , 
ViellI.  Parties  supérieures  noires  ;  les 


GRO 

inférieures  blanches  avec  une  bande 
noire  sur  la  poilrine;  bec  noir;  pieds 
bruns.  Taille,  quatre  pouces.  D'A- 
mérique. 

Gros-Bec  ponceau  ,  Coccothraus- 
tes  ost/ina,  Vieill.,  Ois.  ch.  ,  pi.  48. 
Le  plumage  noir  à  l'exception  de  la 
lête ,  de  la  gorge  ,  du  cou  ,  de  la  poi- 
trine ,  des  flancs  et  des  rectiices  ,  qui 
sont  d'un  rouge  ponceau  ;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  six  pouces.  De 
l'Afrique  et  de  riude. 

GROS-Bic  DE  PoRTO-Ricco,  Lox'ia 
Fortu-Ricensis  ,  D.  Le  plumage  noir 
à  l'excepllou  d'une  lunule  sur  le  cou 
et  des  plumes  anales  qui  sont  d'un 
brun  roux.  La  femelle  est  d'un  gris 
cendré  avec  l'anus  roux  ;  bec  et  pieds 
noirs  ou  bruns  selon  le  sexe.  Taille  , 
six  pouces  trois  quarts. 

Gros-Bec  Prasin,  Loxia Prasina, 
Lath.  Le  plumage  d'un  vert  olive, 
avec  le  croupion  et  les  rectnces  in- 
termédiaires rouges,  les  latérales 
noires  ,  bordées  de  rouge  ;  bec  et 
pieds  noirs.  La  femelle  est  d'un  bi  uu 
olive  en  dessus  ,  jaunâtre  en  dessous; 
le  croupion  est  d'un  rouge  terne  ;  les 
rectrices  noires  ,  tei  minées  de  blanc. 
Taille  ,  quatre  pouces  et  demi.  De 
Java. 

Gros-Bec  des  prés  ,  Passerina 
pratensis  ,  Vieill.  Parties  supérieures 
grises^  variées  de  taches  noires  ;  pe- 
tites tectrices  alaires  bordées  de  vert; 
rémiges  et  rectrices  noirâtres ,  bor- 
dées de  blanchâtre  ;  sommet  de  la 
léte  noir  ,  avec  une  bande  longitudi- 
nale grise;  sourcils  et  poignets  jau- 
nes; gorge  et  parties  inférieures  rous- 
ses ;  bec  brun  ;  pieds  brunâtres.  Tail- 
le ,  quatre  pouces.  La  femelle  a  les 
sourcils  roux  et  n'a  point  de  jaune 
aux  poignets. 

Gros-Bec  quadbicolor  ,  Emberi- 
za  quadricotur ,  Lath.,  Buff'.,  pi.  oui. 
ioi,f.  2.  Parties  supérieuies  vertes; 
têic  et  cou  bleus;  rectrices  rouj^es , 
terminées  de  vert;  parties  inférieures 
d  un  brun  clair  ,  avec  une  bande 
rouge  sur  le  milieu  du  ventre;  bec 
brun  ;  pieds  rougeâtres.  Taille  ,  cinq 
pouces.  Des  Moluques. 

Gros-Bec  a  quatre  brins  ,  Embe- 


GUO 

rizaregia,  Lnlh.  ,  friiigUia  rugia  , 
Vieill.,  Ois.  ch.,pl.  b4  cl  55.  Piiitios 
supérieures  noires;  les  quatre  lectri- 
ces intermédiaires  presque  tlénuées 
de  barbes  cl  très-allongées;  joues, 
goigc,  collier,  poitrine  et  ventre 
orangés;  abdomen  blanc;  bec  et 
pieds  rouges.  Taille,  dix  pouces.  La 
femelle  est  privée  lie  longs  biins,  et 
n'a  que  trois  pouces  et  demi.  Ella  est 
en  dessus  d'un  brun  roux  ,  laclielé 
de  noirâtre;  trois  traits  et  une  tache 
auriculaire  d'un  brun  noirâtre  ;  ré- 
miges et  lectrices  noirâtres  ,  bordées 
de  cendré  :  parties  inférieures  cen- 
drées. D'Afrique. 

Gros-Bec  a  quatre  raies.  F. 
Gros-Bec  d'Aruennes,  femelle. 

Gros -Bec  a  queue  blanche  Va- 
riété du  Gros-Bec  Souicie. 

Gros-Hec  a  queue  courte  ,  Coc~ 
cothraiisti'S  brevicatida  ,^\ç\\\.  Par- 
ties supérieures  d'un  brun  rougeâlre; 
grandes  tectrices  alalies  blanches; 
l'eclrices  brunes,  terminées  de  blanc; 
gorge  ,  poitrine  et  haut  du  ventre 
rouges ,  rayés  de  brun  ;  abdomen 
d'un  blanc  bleuâtre;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille,  trois  pouces  un  tiers. 
La  femelle  est  brune  en  dessus  ,  d'un 
brun  rougeàtre  endcsîous.DeCeyIan. 

Gros -Bec  a  queue  étagée,  Pas- 
scruia  siiheintra  ,  Vieill.  Parties  supé- 
rieures vcrdâtres  ,  tachetées  de  brun; 
tête  et  cou  bruns  avec  les  plumes  en- 
tourées de  gris  ;  rectrices  étagées  , 
pointues  ,  b.unes,  bordées  de  vert; 
parties  inférieures  cendrées  ,  brunâ- 
tres vers  les  flancs  ;  bec  brun;  pieds 
blanchâtres.  Taille  ,  cinq  pouces.  De 
l'Amérique  méridionale. 

Gros-Bec  a  queue  en  éventail  , 
Loxia/label/i/era  ,  Lath. ,  BufF.  ,p]. 
enl.  58o.  Parties  supérieures  d'un 
brun  rougeàtre,  les  inférieures  d'un 
rouge  brunâtre;  rémiges  ,  rectrices, 
bec  et  pied»  noirâtres.  Taille  ,  cinq 
pouces.  Amérique  septentrionale. 

Gros -Bec  a  queue  pointue, 
fringilla  caudacuta  ,  Wils.  ,  Omit. 
Amer. ,  pi.  34  ,  f.  "h.  Parties  supérieu- 
res olivâtres  avec  le  bord  des  plumes 
blanchâtre  ;  côtés  de  la  tète  cendrés  , 
avec  deux  bandes  orangées;  sommet 


delà  tête  et  occiput  entourés  de  brun; 
parties  inférieures  blanchâtres  ,  avec 
la  poitrine  fauve,  tachetée  de  noir; 
abdomen  brunâlrc  ;  bec  non  âirc  , 
pieds  jaunes.  Taille,  cinq  pouces. 
Amérique  .seplcnlrionalc. 

Gros  Hec  A  queue  rayée,  /-'/y//- 
gilla  fasciata ,  Lalli.  P.irlirs  supé- 
rieuies  brunes,  tacheti-cs  de  noir; 
tectrices  alaue.>  roussâtres;  rémiges 
noirâtres,  bordées  de  blanc;  rectri- 
ces brunes  ,  rayées  de  noir;  parties 
inférieures  blanchâtres,  striées  de 
noir  ;  bec  et  pieds  bruns.  Taille,  cinq 
pouC(^s.  Amérique  jeptentrionale. 

Gros -Bec  ql'inticoi.or  ,  Cocco- 
t/irai/s/esqi/irii/co/or,Y'ic\\l.,  Ois.  cli., 
pi.  54.  Parties  supérieures  cendrées, 
avec  les  ailes  et  la  queue  brunes  ; 
croupion  orangé  ;  gorge  et  abdomen 
noirs;  parties  inférieures  blanches; 
bec  rougeàtre;  pieds  noirs.  Taille, 
quatrepouccset  demi.  Des  Moluques. 

Gros-Bec  quinticolor  du  Séné- 
gal, Fringilla  quinticolor,  Vieill., 
Ois.  ch.,  pi.  i5.  Parties  supérieures 
d'un  veit  olive,  les  inférieures  d'un 
gris  bleuâtre  ainsi  que  la  tête  ;  crou- 
pion et  sourcils  rouges  ;  rectrices 
noires;  bec  rouge,  rayé  de  noir; 
jticds  rougeâtres.  Taille  ,  quatre  pou- 
ces. 

Gros-Bec  rayé,  Loxia  radiata. 
Lath.  Parties  supérieures  noires  ainsi 
quela  poitrine;  rémiges etflancs  rayés 
de  noir  et  de  blanc;  ventie  blanc  ainsi 
que  le  bec  ;  pieds  noirâtres.  Taille, 
quatre  ]30uces. 

Gros-Bec  républicain.  F .  Gros- 
Bec  social. 

Gros-Bec  rose,  Tringilla  rosea, 
Lath.  Parties  supérieures  variées  de 
brun,  de  gris  el  de  rose;  tête  rose  avec 
la  base  du  bec  entourée  de  plumes 
blanchis  ;  rémiges  et  rectrices  noirâ- 
tres bordées  de  rose.  Parties  inférieu- 
res d'un  cendré  rosé.  Taille  ,  six  pou- 
ces. De  Sibérie. 

Gros-Bec  rose  des  Tnues  ,  Cocco- 
thraustcs /'os^ja, Vieill . ,  Ois .  ch . , pi .  65 . 
Parties  supérieures  d'un  gris  brun  , 
varié  de  rose  ;  tête ,  tectrices  caudales, 
croupion  ,  gorge  et  poitrine  d'un  rose 
pur  ;  parties  inférieures  blanches;  ré- 


54o 


GRO 


migeà  et  rectrices  brunâlres  ,  boi'dées 
de  rose;  bec  et  pieds  bruns.  Taille, 
cinq  pouces.  Hors  le  tenipj  des  amours 
le  mâle  est,  ainsi  que  la  l'enielie  ,  brun 
en  dessirs ,  varié  de  gris-blanc  et  de 
verdâtie  en  dessous. 

Gbos-Bec  rose-gorge,  Loxia  JmcIu- 
■viciaiia  ,  La  th.  ,  Coccot.  lubiicoUis, 
Yieill.,  buil".,  pi.  enl.  i55,r.  2.  Paities 
supérieures  noires  avec  quelques  ta- 
ches blanches  sur  les  ailes  ;  gorge 
noire  ;  haut  de  la  poitrine  rose;  par- 
ties inférieures  blanches  ;  bec  et  pieds 
biuuâlres.  Taille  ,  sept  pouces.  La  le- 
nielle  a  les  pa.rties  supérieures  noi- 
râtres vaiiées  de  brun,  les  inléricures 
blanches,  tachetées  debi  un.  De  l'A- 
mérique septentrionale. 

Gros-Bec  rouge,  Fiingilla  Sjmcga- 
lensis,  Vicill.  ,  Ois.  ch.  ,  pi.  9.  Parties 
supérieures  d'un  gris  olivâtre,  iii  é; 
côtés  de  la  têie  et  du  cou,  croupion  et 
parties  inféiieures  rouges  avec  des 
points  blancs  siulescô:és  delà  poitii- 
nej  rectiiccs  noires;  bec  uoii'àtri';  pieds 
bruns.  Taille,  quatre  pouces.  La  fe- 
melle est  brune  en  dessus  ,  d'un 
biun  1  ougeâlre  en  dessous  ,  avec  lab- 
domen  blauchâlie.  Du  Bengale. 

Gros-Bec  rouge  x.t  noir  ,  Loxia 
G/v.r,Var.  Lalh.  f'.  Gros  BecFondi. 

Gros-Bec  roussatre,  Passe/iuaru- 
yèice«s,  Vieill.  Parties  supérieures  d'un 
cendré  roux,  tachetées  de  noir;  bords 
du  front  ,  deux  raies  sur  le  sommet 
de  la  tète  et^  trait  oculaire  noirs  ;  une 
raie  grise  au  milieu  de  la  nuque; 
rémiges  et  rectrices  noirâtres,  bordées 
de  cendré  ,  ces  dernières  sont  poin- 
tues; parties  inférieures  cendrée-;,  ta- 
chetées de  brun  sur  les  flancs  ;  bec  et 
piedi  bruns.  Taille  ,  six  pouces.  Amé- 
rique septentrionale. 

Gros-Bec  roux,  Fiingilla  calida, 
L.  Parties  supérieures  rousses,  lache- 
téesde  noir  ,  les  iulerieuies  d'un  loux 
cendré;  bec  noirâtre;  pieds  jaunes. 
Taille  ,  cinq  pouces.  Des  Indes. 

Gros-Bec  sanguinolent, i-'/vw^/Z/a 
sanguinolenla ,'\1q.\\\\\\ .  ,0\% .  color.,  pi. 
221,  f.  i.  Parties  supérieures  d'un 
brun  cendré;  sourcils,  croupion,  mi- 
lieu de  la  poitrine  et  du  ventre  ,  côtés 
dci  mandibules ,  d'un  rouge  de  sang 


GRO 

très-vif;  gorge  et  côtés  de  la  poitrine 
et  du  ventre  jaunes  ;  flancs  cendrés  , 
rayés  de  bleuâtre  et  de  noirâtre  ;  rec- 
trices brunes  ,  les  latérales  terminées 
de  blanchâtre;  milieu  des  deux  man- 
dibules noir;  pieds rougeâlres.  La  fe- 
melle a  les  couleurs  peu  tranchées  , 
la  gorge  blanche  ,  les  parties  infé- 
rieures jaunâtres  ,  l'abdomen  seul 
rouge.  Du  Sénégal. 

Gros-Bec  de  Sa\  ana,  Fiingilla  Sa- 
t-awa,  Wils.,Orn.  Am.  [)1.  34,  f.  4.  Par- 
ties supérieures  bleuâtres  ,  tachetées 
de  brun;  lectrices  alaires  et  rémiges 
bordées  de  blanc;  parties  inféritures 
blanches,  tachetées  de  lougeâlre  sur 
la  poitrine;  bec  briui  ;  pieds  jaunes. 
Taille,  cinq  pouces  un  quart.  De  l'A- 
mérique septentrionale. 

Gros-Bec  du  Sénégal,  F'.  Gros 
BecDioch. 

Gros-Bec  Sénégali  a  couronne 
BLEUE.    F.  Gros-Bec   a  couronne 

BLEUE. 

Gros-Bec  Sénégali  Dancik.  F". 
Gros  Bec  Danbik. 

Gros-Bec  Sénégali  Dufbesnk.  F. 
Gros-Bec  Dufresne. 

Gros-Bec  Sénégali  a  front  poin- 
tillé. F.  Gros-Bec  a  front  poin- 
tillé. 

Gros-Bec  Sénégali  a  gorge  noire. 
F.  Gros-Bec  a  gorge  noire. 

Gros-Bec  Sénégali  a  mousta- 
ches NOIRES.  F.  Gros-Bec  a  mous- 
taches noires. 

Gros-Bec  Sénégali  a  moustaches 
ROUGES.  F.  Gros-Bec  a  moustaches 

ROUGES. 

Gros -Bec  Sénégali  quinticolor. 
F .  Gros  Bec  quinticolor. 

Gro.s-Bec  Sénégali  rouge.  F. 
Gros-Bec  rouge. 

Gros-Bec  Sénégali  rouge  (petit). 
F.  Gros- Bec  petit  Sénégali  rou- 
ge. 

Gros-Bec  Sénégali  a  ventre  rou- 
ge (petit).  P'.  Gros-Bec  petit  Sé- 
négali A  ventre  rouge. 

Gros-Bec  Serevan.  F.  Gros-bec 
Amandava. 

Gros-Bec  Serin  des  Canaries  , 
Fiingilla  Canaiia  ,  Lalh.,  Bufl'. ,  pi. 
enl.    302,    f.    1.    Parties   supérieures 


GRO 

})runes  avec  le  bord  des  plumes  cen- 
dre ;  front,  cotes  de  la  tête,  crou- 
pion ,  gorge,  devant  du  cou  et  poi- 
trine d'inî  jaune  verdàtre,  lâcheté  de 
l)run  sur  les  flancs.  Parties  inlVricu- 
res  blanchâtres;  bec  cendré;  pieds 
biuns.  Taille,  cinq  pouces.  Les  cou- 
leurs sont  sujettes  à  varier  dans  la 
domesticité,  au  point  que  Ion  voit 
des  individus  d'un  jaune  d'or  et 
d'autres  entièrement  d'un  jaune  blan- 
châtre. 

Ghos-Bec  Si.rin  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Var.  de  l'espèce  précé- 
dente. 

Gros-Bec  Serin  de  la  Jamaïque, 
Fringilla  caria,  Lath.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  jaunâtre,  les  infé- 
rieures jaunes  avec  l'ab. Ionien  blanc  ; 
rémiges  et  reclrices  brunes,  rayées  de 
blanchâtre;  bec  et  pieds  bleuâtres. 
Taille  ,  huit  pouces. 

Gros-Bec  Seuin  jwse  a  front 
couleur  de  safran,  TringilLa  Jla- 
veola,  \j;\\\\.  Variété  présumée  du 
Gros-Bi.c  Serin  des  Canaries. 

Gros-Bec  Serin  de  Mosambique, 
Fri/igilla  iciifa,  Vieill.,  Buff.,  pi.  enl. 
^64,  (".  1  et  Q.  Paraît  n'être  aussi  qu'une 
variété  du  Gros-Bec  Serin  des  Cana- 
ries. 

Gros-Bec  Six,  rringillci  barbota  , 
Lath.  Plumage  jaune,  nuancé  de 
verl;  ailes  variées  de  noir,  de  vert  et 
de  jaune;  tèlc  d'un  noir  velouté;  la 
femelle  est  grise  avec  les  ailes  tache- 
tées de  jaune.  Taille  ,  cinq  pouces. 
De  l'Amérique  méiidionale. 

Gros-BecStzerix,  Fringilla  Lina- 
ria,  L.;  Friii^illajlavirosliis,  L.  ,Buti'. , 
pi.  enl.  48.'),  f.  2.  Parties  supérieures 
d'un  cendré  roux,  tacheté  de  noir; 
front,  joues  et  gorge  noirs;  sommet 
de  la  tête  d'un  cramoisi  foncé;  côtés 
de  la  gorge  ,  devant  du  cou  ,  poitrine, 
ilancs  et  croupion  d'un  cramoisi 
clair;  rémiges  et  rectrices  noires  bor- 
dées de  roussâire  ;  bec  jaune;  pieds 
noirs.  Taille,  cinq  pouces.  La  femelle 
n'a  point  de  rouge  au  croupion  et 
sur  les  parties  inférieures.  D  Europe. 

GrOS-BeC     SlZERlN    CaRARET.     f-' . 

(jR os-Bec  Sizf.rin. 

Gros-Bec  Social,    Loxia   Socia , 


GRO  f.4i 

Lath.  Parties  supérieures  d'un  brun 
roux,  les  inférieuies  jaunes;  tour  du 
becnoir  ;  cotés  tlela  tête  jaunâtres;  bec 
noir;  pieds  bruns.  Taille,  cinq  pou- 
ces et  demi.  Uu  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. 

Gros  Bec  SOUFRÉ.  J^.  Gros-Becdu 

CAP  DE  BoNNE-EsPÉRANCE. 

Gros-Bec  SouLciE,  l'ringilla  Pe- 
truriia,  L.;  J'/i/igilln  xtulla,  Gmel.j 
Fringilla  So«(;/«e//5/6,Gmel.,Bufr. ,pi, 
enl.  a25.  Parties  supérieuies  brunes  , 
variées  de  noirâtre  et  tachetées  de 
blanc;  wne  tnciie  blanche  à  l'extré- 
mité inléiieure  des  reclrices;  sourcil 
blanchâtre;  tiait  oculaire  brun  ;  par- 
ties inférieures  cendrées ,  variées  de 
blanchâtre;  une  tache  jaune  sur  le 
devant  du  cou;  mandibule  supérieu- 
re hrune  ;  pieds  d'un  brun  rougeâlre. 
Taille  ,  cinq  à  six  pouces.  D'Europe. 

Gros -Bec  Souiciet  ,  Fringilla 
montccota,  F.  Canadensis ,  F.  tiyema- 
lis,  L.,  Buif.,  pi.  enl.  220,  f.  5.  Parties 
supérieures  d'un  brun  roux  ,  tacheté 
de  noir;  sommet  de  la  tête  marron; 
crou[)ion  fauve;  tectrices  alaires  gri- 
ses bordées  de  blanchâtre;  rémiges 
et  reclrices  noirâtres ,  bordées  de 
blanchâtre;  parties  inférieures  grises 
avec  le  milieu  du  ventre  roux;  bec 
et  pieds  noirâtres.  Taille,  cinq  pou- 
ces et  demi.  La  femelle  a  les  couleurs 
moins  vives  ,  et  le  sommet  de  la  tête 
gris.  De  l'Amérique  septentrionale. 

Gros-Bec  strié.  P".  Gros-Bec  de 
l'île  de  Bourbon. 

Gros-Bec  de  Suède,  f^.  Gnos-BEc 
d'ARDENNES,  jeune  âge. 

Gros-Bec  XAcnETÉ,  Loxia  niacu- 
lata,  Lath.  Parties  supérieures  bru- 
nes, tachetées  lie  blanc,  les  inférieures 
blanchâtres,  rayées  de  noirâtre;  rec- 
trices latérales  blanches  à  l'exté- 
rieur et  à  l'extrémité;  tectrices  cau- 
dales inférieures  jaunes;  bec  et  pieds 
bruns.  Taille,  six  pouces.  De  l'Amé- 
rique S(j)tcnlrionale. 

Gros-Bec  tacheté  de  Java.  J^. 
Gros-Bec  Jacobin. 

Gros-Bec  Tarin,  Fringilla  Spinus, 
L.,BuÛ'. ,pl.enl.  485,f.  5.  l'artiessupé- 
ricuresverdâlrcs  et  cendrées,  tachetées 
d;j  noir;  sommet  de  la  tèle  et  gorge 


542 


Gi\0 


noirs;  bande  oculaire  ,  parties  iiift'- 
rieures  et  bord  des  rémiges  et  des 
rectrices  jaunes;  deux  bandes  sur 
l'aile,  l'une  noire,  l'autre  verdâtre  ; 
abdomen  blanchâtre  ;  bec  et  pieds 
noirâtres.  Tadie,  quatre  pouces  et 
demi.  La  femelle  a  touies  les  pai- 
ties  supérieuics  d'un  cendré  olivâ- 
tre ,  striées  de  noir  ,  les  inférieures 
blanchâtres  et  également  striées,  les 
.  bandes  des  ailes  d'un  blanc  jaunâtre. 
D'Europe. 

Ghos-Bcc  Tarin  bleu  d'acier  , 
Fringilla  splendetis,  Yieill.,  F.  nltens, 
Var.  Lath.,  BufF.,  pi.  enl.  224,  f.  3. 
Plumage  noir  irisé  en  bleu;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille,  cinq  pouces.  D"A- 
friquc. 

Gros- Bec  'J'arin  de  la  Chine  , 
Fringilla  ylsiatica  ,  l.ath.,  Fringilla 
Sinensis ,  Gmel,  Parties  supérieures 
d'un  vert  olive;  tète  noire;  tectrices 
jaunes;  deux  bandes  noires  sur  les 
ailes  ;  parties  inférieures  jaunes;  bec 
et  pieds  noirs.  Taille  ,  cinq  pouces. 

Gros-Bec  a  tempes  rougf.s,  frin- 
gilla temporalis,  Lath.  Parties  supé- 
lieures  brunes  ,  les  inférieures  blan- 
ches; somnict  de  la  'ête  bleuâtre; 
trait  oculaire  et  croupion  rouges  ;  bec 
et  pieds  rougcâtrcs.  Taille ,  quatre 
pouces  et  demi.  De  l'Australasie. 

Gros-Bec  df,  TÉNÉRif  fe  ,  Fringilla 
Cananensis,  Vieill.  Parues  supérieu- 
res noires;  tectrices  aiaires  bordées 
de  blanc;  parties  inférieures  roussâ- 
Ires;  pieds  rougeâlres.  Taille,  cinq 
poLicc.^'. 

Gros-Bec  de  la  Terre  de  feu  , 
Fringilla  ai/straiis  ,  Lath.  Plumage 
brun  avec  tm  collier  ronssàtre. 

Gros-Bec  a  tète  d'azur  ,  Fringilla 
pic/a,  Lath.  Paities  supérieures  d'un 
cendré  pouri^e;  sommet  de  la  tête 
bleuâtre;  devant  du  cou,  gorge  et 
poitrine  rouges  ;  venîre  blanchâtre; 
croupion  jaune;  rémiges  et  rectrices 
bleues;  bec  et  pieds  rouges.  Taille, 
trois  pouces  deux  tiers.  De  Chine. 

Gros-Bec  a  tète  blanche,  Loxia 

ferruginosa,  Lath.  Plumage  brun  avec 

la    tète   et   la    nuque  blanches;    des 

■  taches  noires  à   la  base  du  bec,  à  la 

eorge   et  au    milieu    de   la  poitrine; 


GRO 

bec  cendr<? ;  pieds  noirs.  Taille,  qua- 
tre pouces.  De  l'Inde. 

Gros-Bec  a  tète  blanche  et  dos 
rouge  ,  fringilla  leucocephala.  Tête  , 
cou  ,  gorge  et  milieu  du  ventre 
blancs;  un  croissant  noir  entre  le 
bec  et  l'œil  ;  rémiges  et  rectrices 
noires  bordées  de  roux;  dos  et  crou- 
pion rouges  ;  une  plaque  noire  sur  la 
poitrine;  flaucs  noiis  ,  tachetés  de 
blanc;  bec  rouge;  pieds  bruns.  Tail- 
le ,  quatre  pouces.  De  l'Australasie. 

Gros-Bec  a  tête  jaune,  Loxia 
Mexicaiia,  Lath.  Parties  supérieures 
brunes,  variées  de  brunâtre;  les  in- 
féiieuresjaunâtres,  tachetées  de  brun; 
sommet  de  la  tête  et  gorge  jaunes 
avec  les  joues  et  les  côtés  du  cou 
bruns;  bec  rougcâtrc;  pieds  bruns. 
Taille  ,  cinq  pouces  et  demi.  Améri- 
que. 

Gros-Bfc  a  tête  marron.  F". 
Gros-Bec  Cisalpin. 

Gros-Bec  a  tête  noire  ,  Cuc- 
ro/lirai/stesrnelanocepliala,Yiciï[.Var- 
fies  supérieures  d'un  brun  rougeâ- 
Ire;  tète  d'un  noir  velouté;  gorge 
blanche  avec  un  demi-collier  noir: 
poitrine  et  ventre  rougeâlres  ;  rectri- 
ces aiaires  noirâtres  avec  une  bande 
blanche;  rectrices  noires  ,  terminées 
de  blanc;  bec  et  pieds  noirâtres.  Tad- 
ie,quatre  pouces  c!eu\  tiers.  Amérique 
méridionale. 

Gros-Becatêtenoibe.  /■'.  Bruant 
A  tète  noire. 

Gros-Bec  a  tête  noire  de  la  Cnr- 
NE  ,  Fringilla  melanocephala  ,  L. 
Parties  supérieures  brunes;  devant 
du  cou  noir  ,  avec  les  côtés  striés  et  le 
derrière  blanc;  ventre  blanc;  poitri- 
ne striée;  bec  rouge;  pieds  cendrés. 
Taille  ,  quatre  pouces. 

Gros-Bec  a  TÈTE  RATÉE.  Parties 
supérieures  noirâtres  ,  variées  de 
blanc  et  de  jaunâtre  ;  les  inférieures 
blanchâtres;  tête  noirâtre  avec  trois, 
raies  jaunes  ;  bec  et  pieds  cendrés. 
Tadle,six  pouces  et  demi.  Amérique 
méridionale. 

Gros -Bec  tigré.  P'.  Gros-Bec 
a  manda  va. 

Gros-Bec  Titit,  Fringilla  socialis, 
Wils.  ,  Orn.  Amer.  ,  pi.  i6,  fig.  b- 


GRO 

Parties  supérieures  varices  de  bruu  , 
de  roux  et  do  noirùlrc  ;  sonnnct  de  la 
tête  roux  ;  Sourcils  bl;»iics  ;  Unit  ocu- 
laire noir,  ainsi  que  le  Irout  qui  est 
traversé  par  une  li^nc  blaucUc  ;  joues 
cl  côlés  (lu  cou  gris;  nuque  Incnetcc 
de  noir;  parties  inférieures  d'un  gris 
blanchâtre  ;  bec  et  pieds  noirâtres. 
Taille,  quatic  pouces  trois  quarts. 
Amérique  seplenlrionale. 

Gros -Bec  ïoxiïf,  ,  Friiigilla  va- 
riegala,  Lalh.  Le  plumage  varié  de 
j  unie  ,  de  rouge  ,  de  brun  et  de  bleu; 
tète  rouge,  variée  de  pourpre  ;  rémi- 
ges et  rcctrlces  brunes  ,  bordées  de 
blanc;  poitrine  jsune  ;  bec  jaune; 
pieds  rouges.  Taille  ,  cinq  pouces 
deux  tiers.  Ue  l'Océanic. 

Gros-Bf.c  Vkngoline  ,  Fringilla 
Ângolensis,  Lalh.  Parties  supésieuics 
variées  de  brun  et  de  brunâtre  ;  ré- 
miges et  lectrices  bordées  de  gris 
clau' ;  cotés  de  la  tête  roux;  trait 
oculaire  brun;  croupion  jaune;  par- 
tics  inférieures  fauves  ,  tachetées  de 
brun  ;  bec  et  pieJs  bruns.  Taille,  cinq 
polices.  De  l'Afrique. 

Gbos-Bec  a  venthe  jaune,  Loxia 
/laviventris  ,\ja.\\\.  Parties  supérieu- 
res brunes,  avec  le  bord  des  plumes 
verdâtre  ;  les  inférieures  et  le  trait 
oculaire  jaunes  ;  croupion  verdâtre; 
bec  et  pieds  d'un  gris-brun.  Taill  ■  , 
cinq  pouces. 

Gro.s-Bec  a  ventre  noir  ,  Loxia 
ylfra  y  Lalh.  Parties  supérieures  jau- 
nes avec  quelques  taches  brunâtres  ; 
ailes  et  queue  noirâtres;  parties  infé- 
rieures noires.  Taille  ,  cinq  pouces. 
D'Afrique. 

Gros-Bec  a  venire  roux.  V. 
Bouvreuil  a  bec  blanc. 

Gros  -  Bec  Vestarou  ,  Fringilla 
citrinella ,  L. ,  Eml/eriza  brama/is  , 
Scop.  ,  Buff. ,  pi.  enl.  658,  f.  2.  Parties 
supérieures  d'ua  vert  jaunâtre  , 
nuancé  de  cendré;  front,  sommet  »'ie 
la  tête,  gorge,  devant  du  cou  ,  poitri- 
ne et  ventre  d'un  vert  jaunâtre;  oc- 
ciput, nuque  ,  côtés  du  cou  et  flancs 
cendrés;  une  bande  sur  les  ailes  et 
croupion  jaunâtres;  rémiges  et  rec- 
ftices   noires,    lisérées    de     cendré. 


GRO  54. î 

Tadle,  quatre  pouces  cl  demi.  D'Eu- 
rope. 

Gnos-Bi'.c  Ventarou  de  Proven- 
ce. /^.  Gros-Bec  Ventabou. 

Gros-Bec  verdâtre  ,  Loxia  vi- 
re ris ,  Lath.  Plumage  verdâtre  ,  avec 
les  scapulaires  et  les  tectrices  alaircs 
bleues  ;  rémiges  et  reclrices  noires  , 
bordées  de  verdâtre.  Amérique  méri- 
dionale 

Gros-Bec  vert-rrunet  ,  Fringilla 
hutyracea  ,  Lath.,  Bufi".,  pi.  enl.  ô^i  , 
f.  1 .  Parties  supérieures  d'un  vert- 
brun  foncé  ;  sourcils,  croupion  et 
parties  inférieures  jaunes;  trait  ocu- 
laire olivâtre  :  un  troisième  trait  de 
couleur  noire  sur  les  joues;    bec  et 

Sicds  bruns.  Taille  ,  quatre  pouces  et 
cmi.  Du  cap  de  Bonne-Espérance. 

Gros-Bec  Yerderin  ,  Loxia  Do- 
minicensis,  Lath. ,  BuÛ".,  pi.  enl.  54i  , 
f.  2.  Parties  supérieures  d'un  vert- 
brun  avec  le  bord  des  plumes  verdâ- 
tre ;  gorge  el  poitrine  rousses  ,  tache- 
tées de  brun  ;  abdomen  blanc.  Tail- 
le, cinq  pouces.  Des  Antilles. 

Gros- Bec  Verdier  ,  Fringilla 
Chloris  ,  Loxia  Cltloris, Gmel.,  bufF. , 
pi.  enl.  167,  f.  2.  Plumage  d'un  vert 
jaunâtre  ;  tectrices  alaircs  cendrées  , 
tachetées  de  noir  ;  rectrices  jaunes  , 
terminées  de  noir  ;  les  deux  iutermé- 
diaiies  entièrement  noires  ;  bec  et 
pieds  rougeâtres;  iris  brun.  Taille, 
six  pouces.  La  femelle  a  les  parties 
supérieures  cendrées ,  nuancées  de 
jaunâtre;  la  gorge  et  le  milieu  du 
venlie  jaunâires  ;  le  reste  cendré. 
D  Europe. 

Gros-Bec  Verdier  de  la  Chine, 
Loxia  Sinensis  ,  Lath.  Parties  supé- 
rieures d'un  brun  clair;  lête  et  cou 
d'un  gris  \erdâlre;  rémiges  variées 
de  roux  ,  de  cendré  el  de  noir;  rec- 
trices noires,  terminées  de  blanc; 
parties  inférieures  d'un  gris  roussâ- 
tre  ;  bec  et  pieds  verdâtres.  Taille  , 
six  pouces. 

Gros-Bec  Verdier  sans  vert  , 
Loxia  jîfricana  ,  Lath.  Parties  supé- 
rieures variées  de  gris  et  de  brun 
verdâtre;  tectrices  rousses;  poitrine 
variée  de  blanc  et  de  Inutii;  gorge  el 
parties  inférieures  blanchâtres.  Tail-î 


544  GRO 

le,    six  pouces.    Du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Gros-Bec  des  vekgers.  V.  Gros- 
Bec  TiTIT. 

Gros -Bec  vermiculé  ,  Cocco- 
thr-austes  variegata^  Vieill.,  Ois.  ch., 

El.  5i.  Parties  supériciiresdun  gris- 
run  nuancé  de  jauiiàtie;  tête, 
joues  et  gorge  noires;  croupion  et  par- 
ties inférieures  blanchâtres  ,  rayées 
de  zig-zags  noirs;  rectriccs  intermé- 
diaires plus  longues  que  les  autres; 
bec  et  pieds  cendrés.  Taille  ,  quatre 
pouces.  Dos  Moluques. 

Gros-Bec  vert  ,  Fringllla  melba  , 
Lath.  Parties  supérieures  d'un  vert 
jaunâtre;  iront  ,  gorge,  tectrices 
caudales  et  rcctrlces  rouges  ;  rémiges 
verdâlres  ,  bordées  de  rouge;  parties 
inféiieures  verdâlres, rayées  de  brun  ; 
abdomen  blanchâtre  ;  bec  rougeâtre; 
pieds  gris.  Taille  ,  quatre  pouces  et 
demi. 

Gros-Bec  vert  a  ventre  rou- 
geâtre, Jringilla  pirîdls ,  Vieill., 
Ois.  ch.  ,  pi.  4.  Parties  supérieures 
d'un  vert  olive  ;  têle  d'un  gns  verdâ- 
lres ;  joues,  gorge  et  parties  inférieu- 
res grises,  nuancées  de  rouge;  bec  et 
pieds  rouges.  Taille,  quatre  pouces. 
De  l'Afrique. 

Gros-Bec  VERT  A  croupion  rouge. 
/'.  Gros-Bec  Prasin. 

Gros-Bec  Veuve  Chrysoptère. 
V.  Gros-Bec  Chrysoptère. 

Gros -Bec  Veuve  au  collier 
d'Or.  F'.  Gros-Bec  a  collier  d'Or. 

Gros-Bec  Veuve  a  deux  erins. 
/^.  Gros-Bec  A  deux  brins. 

Gros-Bec  Veuve  Dominicain,  f. 
Gros-Bec  Dominicain. 

Gros-Bec  Veuve  a  épaulettes. 
V.  Gros-Bec  a  éi'aulettes. 

Gros-Bec  Veuve  éteinte.  /^. 
Gros-Bec  éteint. 

Gros- Bec  Veuve  en  feu.  V. 
Gros-Bec  en  feu. 

Gros -Bec  Veuve  mouchetée, 
Tlmheriza  piincipalls ,  Lalh.  Parties 
-supérieures  d'un  brun  orangé,  varié 
de  noir  ;  côtés  de  la  tète  ,  petites  lec- 
îiices  alairrs  ,  ventre  et  cuisses  blah- 
châtres  ;  poitrine  orangée;  l'cclriccs 
d'un  brun  obscui*,  bordées  de  roux  ; 


GRO 

lesquatre  intermédiaires  plus  Ion  gués 
et  noires;  bec  et  pieds  rougeâtres. 
De  l'Afrique. 

Gros-Bec  Veuve  a  quatre  brins. 
r^.  Gros-Bec  a  quatre  brins. 

Gros-Bec  des  Vignes,  f^.  Gros- 
Bec  Linotte. 

Gros-Bec  de  Virginie.  F.  Gros- 
bec  Cardinal  huppé  et  Gros-Bec 
gris-albin  ,  qui  sont  deux  espèces 
différentes  auxquelles  on  a  donné  la 
même  synonymie. 

Gros -Bec  vulgaire.  /^.  Gros- 
Bec  COMMUN. 

Gros -Bec  Weebong.    /^.  Gros- 

Bec  a  DOS  ROUGE. 

Gros -Bec  Worabée,  Fringilla 
Abyssinica  ,  Lath.,  Vieill.  ,  Ois.  ch., 
pi.  28.  Plumage  jaune;  nuque,  joues 
et  gorge  d'un  noir  velouté  ;  rémiges 
et  rectrices  brunes;  bec  noir;  pieds 
rougeâtres.  Taille,  cinq  pouces.  La 
femelle  est  grise  ,  tachetée  de  brun  , 
et  le  mâle  lui  ressemble  hors  le  temps 
des  amours.  (dr..z.) 

GROSEILLER.  Rihes.  bot.  phan. 
Ce  genre  de  la  Penlandrie  Digynie, 
L.,  avait  été  placé  dans  la  famille  des 
Cactées  par  le  professeur  Jussieu.  11 
est  devenu  le  type  d'une  nouvelle 
famille  établie  par  De  CaudoUe (Flore 
Française,  2''  édition  )  sous  le  nom  de 
Grossularices.  JNous  allons  le  décrire 
d'après  notre  collaborateur  Achille 
Ptichard  (Botanique  médicale,  i'^vol., 
p.  407),  qui,  eu  adoptant  la  famille 
fondée  pnr  le  professeur  De  Candolle, 
a  changé  sa  dénomination  en  celle 
de  Ribésiées.  Le?  Groscillers  offrent 
les  caractères  suivans  :  calice  adhé- 
rant par  sa  base  à  l'ovaire ,  plus  ou 
moins  campanule  ,  à  cinq  divisions 
égales  ;  corolle  composée  ae  cinq  pé- 
tales en  général  fort  petils  et  alternes 
avec  les  divisions  du  calice  ;  cinq 
étamines  alternes  avec  les  pétales  ,  à 
iilcls  insérés  ta  la  base  des  divisions 
calicinalcs  sur  une  sorte  de  bourrelet 
peu  saillant  lormé  par  une  mntière 
glanduleuse  épanchée  sur  le  calice  et 
constituant  un  disque  périgyne;  loges 
des  anthères  tantôt  rapprochées  ,  tan- 
tôt écartées  par  un  connectif;   style 


GRO 

bifide  ,   ou    pix)foatlcmenl   bipailito 
au  sommet  de  chacune  des  branches 
duquel  se  trouve  un  sligm;'te  simple; 
ovaire   infère,  ou  semi-inlère,  à  une 
seule  loge   dans   laquelle   un    granil 
uombie  d'ovules  sont  insères  à  deux 
placentas  paiiétauv  et  longitudinaux; 
baie  globuleuse  polysperme,  ombili- 
quèe  à  sou  sommet.   Les  graines  ont, 
selon  Ue  Caudolle,   l'embryon  droit 
très-petit ,    «itué  à  la  base  d'un  pé- 
risperme  corné.  Les  Groseillers  sont 
de  petils  Arbrisseaux  à  feuilles   al- 
ternes plus  ou  moins  profondément 
lobées  ,    péliolées ,    souvent    armées 
d'aiguillons  simples  ou  divisés,  que 
l'on  peut  considérer  comme  de  véri- 
tables  stipules    endurcies   et  persis- 
tantes. Leuis  fleurs  sont  quelquefois 
solitaires,  le  plus  souvent  dis[J03ées 
eu  épis  ou  en  grappes  axillaires.  On 
en  a  décrit  plus  de  trente  espèces  qui 
habitent  les  contrées  montueuses  de 
l'Europe ,  de  la  Sibérie ,  de  l'Amérique 
septeulrlonale,  du  Pérou  et  du  Chili. 
Cellesquicroisseuldanslenordde  l'A- 
xntric[ite{R/bes ai/reum, Vviish,  li.I'en- 
syhanicum  ,  Lamk.  ,  etc.),  et  qui  sont 
assez  nombreuses,  oÛreut,  dans  le  cali- 
ce et  les  autres  parties  de  la  tleur,  des 
différences  peut-être  suffisantes  pour 
constituer  un  nouveau  genre,  surtout 
depuis  qu'on  a  proposé  de  constituer 
la   fanjille  des  Ribésiées  avec  le  seul 
genre  Ribes  de  Linné.   Ou  peut  en 
dire    autant   pour   celles  de   l'Ainé- 
rique    méridionale.    Quant    aux    es- 
pèces européennes  ,  elles  ont  été  pai- 
tagées  par  A.   Richard  [loc.  cit.),  en 
trois  groupes  qui  pouiront  bien  être 
élevés    par  la  suite  au  rang  de  gen- 
res, nuis  que  l'auteur  n'a  considérés 
que  couiine  des  sous-genres  eu   leur 
imposant  des  dénominations  particu- 
lières   Nous  allons  exposer  leurs  ca- 
ractères, et  les  descriplions  abrégées 
des  espèces  remarquables  qu'ils  ren- 
ferment. 

§  I.  Grossularia.  Ovaire  complè- 
tement infère;  calice  campanule;  an- 
thères cordiformes  ;  style  profondé- 
ment bipartite;  fleurs  non  disposées 
eu  grappes  ;  tige  ordinairement  gar- 
nie d'aiguillons. 

TOME    VII. 


GRO 


54f> 


Le   GnosEiLLER  Épineux,  Ribes 
Grossularia,  L.,  est  un  petit  Arbuste 
très-rameux  qui  ne  s'élève  guèie  ai;- 
delà    d'un  mètre.    Sa    tige    ligneuse 
porle  des  feuilles  ,   d'abord   eu   fais- 
ceaux ,  à  la  base  desquelles  on  trouve 
un  aiguillon  à  trois  branches  divari- 
quées  ;    ces   lèuilles   deviennent   en- 
suite alternes   et  péliolées  ,   presque 
en  cœur,  pubrscentes  ,  à  cinq   lobes 
arrondis  el  profondément  déniés.  Les 
fleurs,  qui  naissent   au    printemps, 
sont  virtcs,  axillaires  et  solitaires  sur 
un  pédoncule  i>ubescent,  penclié  et 
orné  de  deux  iteliles  écaillesopposées. 
Le  fruit  est  une  baie  globuleuse  de  la 
grosseur   d'une  Cerise  ,  d'un    rouge 
foncé  ,   hérissée   de   poils   ludes,   et 
ombiliquée  à  soti  sommet.  Cette  es- 
pèce croît  dans  les   haies  el  les  bois 
de  l'Europe.  On  la  cultive  dans  les 
jardins  ,  ainsi  que  le  Ribes  U^a  cris- 
pa,L.,  regardé  par  Lamarck  comme 
une  variété  de   la  précédenie.  L'i/pa 
crispa  porle  vA'ulgairemtnt  le  nom  de 
Groseiller  à  alaquereau-    Cette   épi- 
thète   vient  de  ce   qu'on   assaisonne 
avec   ce    fruit  ,   lorsqu'il   est    encore 
vert  ,     les    viandes    et    le    Poisson  , 
et  particulièrement  les  Maquereaux. 
Parvenus  à  leur  maturité,  ces  fruits 
ont    une  saveur    acidulé  et  suci'ée  , 
mais  dont   nous    faisons    si    peu  de 
cas  en  Fiance  ,  qu'il  n'y  a  guère  que 
les  enfans  qui  eu  mangent  par  fi  ian- 
dise.  Les  Anglais,  au  contraire,  ayant 
rarement  l'avantage  de  voir  réussir 
les  Arbres  fruitiers  sous  le  climat  né- 
buleux de  leur  île  ,  mais  pouvant  cul- 
tiver avec  facilité  le  Gioseiller  Epi- 
neux,   lui   ont  donné  beaucoup    de 
soins  et  en  ont  obtenu,  dit-on,  plus 
de  cent  variétés  Irès-eslimées. 

§  IL  RiBES.  — Ovaire  infère;  calice 
presque  plane;  anlhèies  didymes; 
style  bifide  à  son  sommet;  fleurs  en 
grappe;  tiges  dépourvues  d'aiguil- 
lons. 

Le  Groseiller  rouge  ,  Ribes  ru~ 
brum,  L.,  a  des  tiges  dressées,  cylin- 
driques, garuies  de  feuilles  très- 
grandes,  pubescentes  ,  à  cinq  lobes 
dentés  ;  ses  fleurs  sont  très-petites  et 
forment  une  petite  grappe  simple 
35 


hi€ 


GRO 


pendante,  composée  de  huit  à  douze 
fleura  pédicelle'es  ;  le  fruités!  une  pe- 
lite  baie  globuleuse,  onibiliquce  , 
tanlôt  d'un  rouge  vif,  tantôt  blanche, 
transparente,  ou  légèrement  jaunâ- 
tre. Cet  Arbrisseau  e~t  indigène  des 
contrées  septentrionales  de  l'Europe. 
Dans  les  pa^^s  chauds  il  a  besoin  d'ctre 
jslacé  au  nord  et  contre  un  mur.  On 
a  soin  de  retrancher  les  branches 
qui  ont  plus  de  trois  ans,  parce 
qu'on  a  observé  que  les  jeunes  ra- 
meaux portaient  de  plus  beaux  fruits 
queles  vieu\.  La  saveur  acide  des  Gro- 
seilles est  due  aux  Acides  malique  et 
citrique  qu'elles  contiennent;  leur 
suc  se  convertit  en  gelée  trembloltan- 
te  sur  la  nature  de  laquelle  les  chi- 
mistes n'ont  pas  prononcé.  Les  usa- 
ges alimentaires  et  thérape. «tiques  des 
Groseilles,  sont  si  connus,  que  nous 
croyons  inutile  de  les  signaler  à  nos 
lecteurs.  Dans  le  nord  de  l'Europe  , 
ou  l'on  ne  peut  cultiver  la  Vigne,  ou 
retire  une  sorte  de  vin  du  suc  de  Gro- 
seilles après  lui  avoir  fait  subir  un 
certain  degré  de  fermentation. 

§  III.  BoTP^YCARi'UM.  —  Ovaire  se- 
mi-infère;  calice companulé;  anthères 
cordifonncs  ;  style  simple  ;  fleurs  en 
grappes;  liges  sans  aiguillons. 

Le  Groseiller  noir  ,  Kibes  nl- 
grum,  L.,  vulgairement  nommé  Cas- 
sis, a  beaucoup  d'analogie  pour  le 
port  avec  le  Groseiller  rouge.  Ses 
liges  sont  rameuses  et  couvertes  de 
feuilles  qui  ressemblent  beaucoup  à 
celles  de  la  Vigne,  mais  qui  sont 
trois  fois  plus  petites ,  glabres  en  des- 
sus ,  pubescentes  en  dessous,  et  sup- 
portées par  des  pétioles  élargis  et 
membraneux  à  leur  base.  Les  grappes 
sont  composées  de  fleuis  pédicellées  , 
écartées  les  unes  des  autres.  Le  fruit 
est  une  baie  d'un  noir  foncé  terne  , 
et  ombiliquée  à  son  sommet.  On  ren- 
contre fréquemment  cet  Aibusle  à 
l'état  sauvage  dans  les  bois  un  peu 
humides  et  ombiagés  de  la  France  , 
de  l'Allemagne  et  du  nord  de  l'Eu- 
rope. Il  est  cultivé  depuis  un  temps 
immémorial  dans  les  jardins  ,  et  on 
lui  donne  les  mêmes  soins  qu'au  Gro- 
seiller   rouge.    Le  goût   aromatique 


GRO 

des  baies  de  ce  Groseiller ,  est  dû  à 
un  principe  qui  réside  dans  des  vais- 
seaux propres  attachés  aux  parois  in- 
térieures de  leur  enveloppe.  Cette 
odeur  est  peu  agréable  lorsqu'on 
mange  le  fruit ,  mais  elle  fait  la  base 
d'une  liqueur  assez  estimée,  que  l'on 
connaît  sous  le  nom  de  ratafia,  et 
dont  on  rehausse  l'arôme  avec  de  la 
Cannelle,  du  Mais,  des  Girofles  el  au- 
tres épiceries.  (G..TS.) 
On  a  donné  le  nom  de  Groseillers 
d'Amérique  à  divers  Mélastomes  ainsi 
qu'à  des  Cactes,  et  particulièrement 
au  Cactus  Pe reskia.  (b.) 

*  GROSSOSTYLIDE.  Grossostylis. 
ROT.  PH.iN.  Sous  le  nom  de  Grossvsty- 
lis  bijlora ,  Forster  {Prodrom.  ,  n.  266) 
a  mentionné  une  Plante  des  îles  delà 
Société  qui  serait  le  type  d'un  genre 
particulier  et  ainsi  caractérisé  :  calice 
à  quatre  divisions  profondes;  corolle 
à  quatre  pétales  insérés  sur  le  calice; 
étainines  nombieuses,à  filets  réunis 
eu  cylindre  et  entre  lesquels  sont  si- 
tués vingt  filets  iitériles  ;  baie  striée  , 
polysperme  ,  uniloculaire.       (g..n.) 

GROSSULARIA.  bot.  phan.  Nom 
générique  des  Groseillers  chez  les 
anciens  botanistes ,  auquel  Linné 
substitua  celui  de  Ribes.  Il  désigne 
aujourd'hui  plus  particulièrement 
un  sous-genre.  /^".Groseiller.    (b.) 

*  GROSSULARIÉES.  Grossula- 
riœ.  BOT.  PHAN.  Souscenom  ,  le  pro- 
fesseur De  Candolle  a  séparé  d'avec 
les  Cierges  une  famille  adopiée  par 
la  plupart  des  botanistes  ,  et  par- 
ticulièrement parKunth(5j'«o/J5.  Or- 
bis-Novi,  3,  p.  565) ,  mais  dont  le  nom 
a  été  changé  par  notre  collaborateur 
Ach.  Richard  en  celui  de  Ribésiées. 
/^.  ce  mot.  (G..N.'' 

*  GROSSUS.  BOT.  Les  anciens  dé- 
signaient par  ce  nom  les  Figues  qui 
ne  parviennent  pas  à  leur  maturité. 

(B.) 

GROTTES.  GÉOL.  Cavités  souter- 
raines plus  ou  moins  grandes  ,  que 
l'on  rencontre  particulièrement  dans 
les  terrains  calcaires  et  dans  les  ter- 
rains volcaniques.  Il  en  sera  traité  à 


GRU 

l'article  Caverne  au  supjilénicnl  (ie 
ce  Dictionnaire.  (lî  ) 

GROUGllOU.BOT.iMiAN.(Jacquin.) 
Syn.  caraïbe  de  Cocos  acitlcatus ,  es- 
pèce du  genre  Cocotier.  (u.) 

GROULARD. OIS.  S_>n.  vulgairedu 
Traquct.  y.  ce  mot.  Bcloa  l'a  aussi 
appliqué  au  Bouvreuil.  (dr..z.) 

GROUNE  iNÈGRE.  fois.  (Risso.  ) 
La  Murène  noire  dans  les  nier.s  de 
Nice.  (u.) 

GROUS.  ois.  (Edwards.)  Syn.  de 
Tétras  rouge.  /  .  ïiîtras.      {n^^..7..) 

GRUAU.  OIS.  Les  petits  de  la 
Grue.  Ce  nom  e.-t  aujourd'hui  rejeté 
dans  le  vieux  langage.  (b.) 

GRUAU.  BOT.  PHAN.  Préparation 
poiu"  l'usage  culinaire  des  graines  des 
Céréales,  qui  consiste  à  dépouiller  ces 
graines  de  leur  enveloppe  extérieure. 

(B.) 

GPiUBBIE.  Gntbbia.  bot.  I'iian'. 
Bei'gius  [yîct.  S/ocÂ/i.,  1767,  p.  55,  t. 
2  )  a  fondé  sons  ce  nom  un  genre  de 
l'Octnndrie  Monog^nic,  L.,  dont  les 
caractères  ont  ensuite  été  exposés  de 
la  manière  suivante  [Descript.  Fiant, 
ex  cnp'it.  Bon.  Spei,  p.  90):  tleursaxil- 
laiies,  agglomérées  ,  laineuses,  sessi- 
les  ;  périanthe  composé  de  deux  fo- 
lioles larges ,  ova  les ,  opposés,  concaves, 
obtuses  ,  renfermant  deux  ou  trois 
(leurs  ;  corolle  de  quatre  pétales  con- 
caves ,  glabres  inlérieuremcnt  ,  lai- 
neux en  dehors;  huit  étamincs  à  filets 
subulés  plus  couits  que  la  corolle: 
ovaire  blanc  renflé,  surmonté  d'un 
style  court,  subulé,  et  d'un  stigmate 
simple.  Selon  Lamarck  (Uicl.  Eucy- 
clopéd.),  les  fleurs  de  ce  genre  ne 
sont  pas  toutes  hermaphrodites;  il  y 
en  a  aussi  de  femelles  parcillemeul 
axillaires  et  sessiles  ,  mais  ayant  uu 
calice  turbiné  ,  à  quatre  lobes  couris; 
un  ovaire  remplissant  tout  le  calice  , 
comme  tronqué  supérieurement ,  à 
sommet  élargi ,  chargé  de  trois  styles 
courts  ,  et  placés  à  dislance  ,  à  stig- 
mates simples  ;  capsule  globuleuse  , 
aplatie  en  dessus,  velue,  très-petite 
eltriloculaire.  Jussieu(Ge«e/'aP/a/?/. , 
p.  i6j)  a  exposé  des  caractères  sein- 


GRU 


547 


blables  à  ces  ilernicrs  ,  et  il  s'est  de- 
mandé si  les  fleurs  sont  vraiment 
distinctes  dans  le  genre  de  Bcrgius  , 
et  si  alors  les  fruits  ne  sont  pas  for- 
més par  la  réunion  des  ovaires?  Au 
surplus,  le  genre  Grubbie  a  été  rap- 
proché des  yi////Jt'//v//«par  les  deux  cé- 
lèbres auteurs  que  nous  venons  de 
citer  ;  mais  ce  rapprochement  ne  doit 
être  considéré  que  comme  une  sim- 
ple indication.  Le  Grubbia  rosinari- 
nijolia  est  une  Plante  frutescente,  à 
rameaux  dressés  ,  opposés  et  garnis 
de  feuilles  linéaires  obtuses,  roulées 
sur  leurs  bords  ,  scabres  en  dessus  , 
glauques  en  dessous  ,  et  plus  longues 
que  les  enirenœudsdes  r.imeaux.  Elle 
croit    au  cap  de    Bonne -Espérance. 

(G..N.) 

GPxUE.  G/7/5.  OIS.  Genre  de  l'ordre 
des  Gralles.  Caractères  :  bec  aussi 
long  ou  plus  long  que  la  tête,  robus- 
te, droit,  comprimé,  en  cône  très- - 
allongé  ,  mais  obtus  vers  le  bout  ; 
mandibule  fortement  cannelée  sur  les 
côtés  et  près  de  la  base  ;  arête  élevée; 
narines  placées  au  milieu  du  bec  , 
fermées  en  arrière  par  une  membra- 
ne; région  des  yeux  et  base  du  jjec 
ordinairement  nues  ou  couvertes  de 
mamelons  ;  pieds  longs  et  forts  ,  cm- 
plumés  bien  au-dessus  du  genou; 
quatre  doigts  dont  trois  devant  ;  l'ex- 
térieur réuni  à  l'intermédiaire  par 
un  rudiment  de  membrane,  l'inté- 
rieur divisé;  le  pouce  s'articulanl  as- 
sez haut  sur  le  tarse  ;  ailes  médiocres; 
première  rémige  plus  courte  que  la 
seconde  ,  celle-ci  égalant  quelqiefoii 
la  troisième  qui  est  la  plus  longue. 
De  tous  les  Oiseaux  voyageurs  ,  les 
Grues  paraissent  être  ceux  qui  ap- 
portent le  plus  de  prévoyance  dans 
leurs  transports  rapides  des  régions 
boréales  aux  contrées  équatoriales  et 
dans  les  retours  périodiques  de  ces 
contrées  vers  celles  que,  précédem- 
ment, les  daugers  d'une  disette  tota- 
le leur  avaient  fait  quitter.  Elles  n'en- 
treprennent point  isolément  leurs 
voyages  ;  elles  se  témoignent  mutuel- 
lement et  dans  un  rayon  de  plusieurs 
lieues,  l'intention  de  se  mettre  en 
route  ,   et    plusieurs  jours   avant  ie 

55* 


648  GRU 

départ ,  elles  s'appellent  par  un  cri 
particulier,  se  rasscinblcnt  vers  un 
point  central,  et  l'instant  favorable 
étant  arrivé ,  toutes  les  voyageuses 
prennent  l'essor  et  se  rangent  à  la 
file,  sur  deux  lignes  parallèles  qui  se 
réunissent  augulairement  veis  un 
sommet  que  foi  me  le  chef  auquel  la 
troupe  semble  s'être  engagée  d'obéir. 
Ce  chef,  qui  déjà  suppoile  le  fardeau 
bien  plus  grand  qu'on  ne  le  peut 
penser  ,  de  frayer  le  chemin  dans  le 
domaine  aérien  ,  est  chargé  de  veiller 
à  la  sûreté  commune  ,  de  prévenir  ou 
plutôt  d'éviter  l'attaque  improviste 
<ies  Aigles ,  de  faire  resserrer  circu- 
lairement,  dans  le  cas  de  tempête  ,  les 
deux  lignes  parallèles,  afin  de  résis- 
ter plus  efficacement  au\  toui  billons, 
et  d'éviter  la  dispersion;  enfin,  de 
ne  pas  trop  s'éloigner  des  côtes,  et 
d'indiquer  à  la  tioupe  ,  après  les  fa- 
tigues du  vol ,  un  lieu  d'étape  sûr ,  et 
qui  pût  offrir  abondamment  de  quoi 
pourvoir  aux  besoins  de  tous.  Il  pa- 
raît que  les  fonctions  du  chef  ne 
sont  que  momentanées ,  et  q.ie  leur 
durée  est  proportionnée  à  ses  forces 
et  à  ses  moyens  ;  car  on  a  observé  que 
ce  même  chef,  loisquil  se  sentait 
trop  fatigué,  cédait  la  place  à  celui 
qui  le  suivait ,  et  venait  modestement 
prendre  le  dernier  rang  à  l'extrémité 
de  la  file.  Les  voyages  s'exécutent 
pendant  la  nuit,  et  c'est  encore,  as- 
surc-t-on,  par  un  excès  deprévoyance 
de  la  part  de  ces  Oiseaux  ,  auxquels 
il  n'a  pas  été  dépaiti  des  armes  assez 
fortes  pour  opposer  de  la  résistance  cà 
toutes  les  attaques  que  leur  attire  sur- 
tout leur  grande  stature.  Pendant  la 
nuit,  leurs  courses  sont  assez  bruyan- 
tes ,  la  voix  éclatante  qu'ils  font  en- 
tendre ,  est  sans  doute  l'indication  de 
marche  de  la  part  du  chef,  el  la  ré- 
clame des  autres  est  pour  lui  l'assu- 
rance que  chacun  conserve  son  po^te. 
L'instinct  singulier  qui  porte  les 
Grues  à  se  soumettre  à  cette  espèce  de 
discipline  ,  e^t  im  des  faits  les  plus  re- 
marquables de  l'ornithologie  ;  leur 
sociabilité  ne  cause  pas  le  même  élon- 
nement;  car  elle  peut  n'être  que  le 
résultat  de  l'impulsion  naturelle  qni 


GRU 

entraîne  l'un  vers  l'autre  les  êtres  de 
même  espèce;  on  a  dit  ,  et  l'on  ré- 
pèle ,  que  le  besoin  force  tous  les 
Animaux  à  se  réunir;  on  en  juge  d'a- 

firès  les  Hommes  qui  ne  peuvent  réel- 
einent  se  passer  de  leurs  semblables, 
quoique  l'intérêt  personnel  les  isole 
trop  souvent;  mais  il  en  est  autre- 
ment parmi  la  plupart  des  Oiseaux: 
le  besoin  sépare  tous  ceux  qu'une 
conformation  particulièie  de  leurs 
organes  semble  avoir  condamnés  à  la 
disette  :  les  Pies ,  les  Hérons  ,  les  Oi- 
seaux de  proie  vivent  isolés,  l'Aigle 
est  bientôt  oblige  de  bannir  ses  petits 
de  son  domaine.  H  n'y  a  que  les  Oi- 
seaux aquatiques  auxquels  les  eaux 
fournissent  une  ample  nourriture,  et 
les  Oiseaux  omnivores  ou  granivores, 
accoutumés  partout  à  l'abondance  , 
qui  se  rassemblent  et  jouissent  des 
douceurs  de  la  société.  Ils  ne  s'en 
privent  que  périodiquement,  pour 
être  tout  entiers  à  d'auires  charmes 
et  aux  soins  de  leur  progéniture.  Les 
Grues  construisent  leur  nid  dans  des 
buissons  épais  ,  quelquefois  dans  les 
Joncs  touffus  des  marais  à  demi  des- 
séchés ,  rarement  sur  les  toits  ou  les 
plate-formes  des  édifices  abandonnés. 
La  ponte  consiste  en  deux  œufs  ver- 
dâties  ,  oïdinaircmeut  tichetés  de 
brun.  Elles  font  leur  nourriture 
d'Herbes  et  de  graines  ,  d'Insectes,  de 
Vers,  de  Grenouilles,  Lézards  ,  etc. 

Grue  d'Amérique  ,  Jrdea  Jme- 
rkana,  L.,  Buff".,  pi.  enl.  889.  Plu- 
mage blanc  ;  grandes  rémiges  el  tache 
triangulaire  sous  l'occiput  noires  ; 
bec  bi  un  jaunâtre.,  long  de  cinq  pou- 
ces et  demi,  en  partie  dentelé;  crâne 
couvert  d'une  peau  calleuse ,  range 
et  parsemée,  ainsi  que  les  joues,  de 
poils  noir-.  Taille,  cinq  pieds  deux 
pouces. 

Gruiî  Argala.    V.  Cigogne  Ar- 

GALA. 

Grue  DE  LA.  baie  d'Hudson  ,  ./^r- 
deaCanadensis,  L.;  Grusfusca,yW\\\. 
Plumage  d'un  gvis  cendré,  varié  ou 
plutôt  nuancé  de  brun  clair  el  de  bleu 
céleste;  sommet  de  la  tête  d'un  rouge 
de  rose  ,  dénué  de  plumes  ,  et  seule- 
ment garni  de  plusieurs  poils  courts. 


G  RU 

tliiis  et  noirs.  Tiiille,  environ  six 
j)ie  's. 

Grue  Baléariqu£.  V.  Gkue  cou- 
ronnée. 

Grue  a  bec  courbk.  V.  Tantale. 

Grue  blanche.  V.  Grue  d'Amé- 

J<IQU£ 

Grue  blanche  de  Sibérie  ,  Ardea 
gigantca  ,  Lalh.  Paraît  ètro  la  même 
espèce  que  la  Grue  d'Amérique. 

Grue  brune.  P'.  Grue  de  la  baik 
d'Hudson. 

Grue  brune  et  crise,  Edwards. 
f^.  Grue  brune. 

Grue  brune  du  Japon.  F"-  Grue 
couronnée. 

Grue  CARoNcuLÉE,  Ardca  canin- 
cu/ata,  Lalh.  Toul  le  plumage  noir, 
à  l'exception  du  sommet  de  la  fête  , 
du  dos  et  des  tectrices  aUiires,qui 
sont  d'un  lileu  cendré;  face  et  cou 
blancs  ;  bec  en  partie  rouge  ,  et  par- 
tie noirâtre,  avec  deux  caroncules 
garnies  de  plumes  blanches  et  pen- 
dantes à  sa  base;  pieds  d'un  noir 
bleuâtie.  Taille  ,  cinq  pieds.  Du  sud 
de  l'Afrique. 

Grue  cendrée,  Ardca  cincrea ,  L  , 
Bull.,  pi.  enl.  769.  Tout  le  plumage 
d'un  gris  cendré  ,  à  l'exception  de  la 
gorge  ,  du  devant  du  cou  et  de  l'occi- 
put ,  qui  sont  noirâtres  ;  sommet  de 
la  tête  nu  et  rouge;  bec  d'un  noir 
verdâtre  ,  rougeâtre  à  sa  base.  Taille, 
trois  pieds  dix  pouces.  Le  mâle  a  quel- 
ques-unes des  lémiges  à  bajbes  dé- 
composées et  frisées.  Les  jeunes  sont 
entièrement  cendrés.  C'est  l'espèce 
la  plus  généralement  connue  en  Eu- 
rope et  dont  la  stupidité  est  devenue 
proverbiale. 

Grue  a  collier,  Ardea  torquata, 
Gmel. ,  Buff. ,  pi.  enl.  865.  P^.  Grue 
DES  Indes-Orientales. 

Grue  commune.  F'.  Grue  cen- 
drée. 

Grue  couronnée,  y/zr/ea/^apo/zi/za, 
h.;  Ardea  Ba/earica,}iviss.f  Buflf.,  pi. 
enL  265.  Parties  supérieures  d'un 
bleu  cendré;  premières  rémiges  noi- 
res, les  secondaires  brunes;  deux 
grandes  plaques  blanches  sur  les  ai- 
les ;  une  gerbe  de  soies  jaunes  et  tor- 
ies sur  l'occiput  ;  front  d'un  noir  ve- 


GRU 


549 


louté;  joues  rouges  ;  membrane  tem- 
pirale  blanche;  pieds  nous.  Taille, 
quatre  pieds.  U'AiVique. 

Grue  Demoiselle,  ^//v/ert  f^irgo  , 
L. ,  vulgairement  la  Demoiselle  de 
Numiilie,  Bull.,  pi.  enl.  24i.  Plumage 
varié  de  gi  is,  de  rroir  etde  blanc;  deux 
faisceaux  de  plumes  fines  et  blondes, 

t)artairl  de  l'angle  de  l'œil  ,  et  relom- 
)ant  sur  les  oreilles  ;  côtés  de  la  tête 
noirs  ,  ainsi  que  les  plumes  douces  et 
soyeuses,  qur  garnissent  la  gorge  et 
retombent  sur  le  bas  du  cou;  bec 
d'un  jaune  verdàlre,  rouge  à  lex- 
trémité. 'Paille,  trois  pieds.  D'Afrique 
et  d'Asie. 

Grue  des  Indes-Orientales  ,  Ar- 
dea A  ntigone,  La  th.  Parties  supé- 
rieures d  un  cendré  blanchâtre;  ré- 
miges noires  ;  sommet  de  la  tête  cal- 
leux et  blanc  ;  une  tache  blanche  vers 
les  oreilles;  partie  de  la  tête  et  du 
cou  nue  et  rouge  ,  avec  quelques  poils 
noii-s;bec  jaunâtre,  avec  la  pointe 
noire  ;  pieds  rouges.  Taille  ,  six 
pieds. 

Gi;uE  DU  Japon,  Ardea  Grus,Yar., 
Lath.  Paraît  n'être  qu'une  variété  de 
la  Grue  cendrée. 

Grue  du  Mexique  ,  Grus  Mexi- 
canay  Briss.  F .  Grue  cendrée. 

Ghue  de  NuMiDiE.  F^.  Grue  De- 
moiselle. 

Grue  panachée  d'Afrique.  F". 
Grue  couronnée. 

Grue  péteuse,  Grus  crepitans ^ 
Pallas.  F'.  Agami.  (dr..z.) 

GRUET.  BOT.PHAN.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Landier  ordinaire,  (b.) 

-^GRUGNAO.  POIS.  (Risso.  )  Le 
Trigle  Grunau  dans  les  mers  de 
Nice.  (B.) 

*  GRUHLM ANIA .  bot.  ph an.  Gen- 
re  fondé  par  ^eckev  [Elément.  Botan. 
T.  I ,  p.  202),  pour  y  placer  quelques 
espèces  caulescentes  de  Speimacoce 
d'Aublet,  et  dont  les  caractères  se- 
raient :  calice  quadripartite  ;  corolle 
quadrifide;  style  allongé  bifide;  qua- 
tre glandules  au  sommet  de  l'ovaire  ; 
akènes  dispermes.  Ce  genre  n'a  pas 
été  adopté.  F.  Spehmacoce.     (g..n.) 

•GRUMARIA.  BOT.  crypt.  {Mucé- 


55o 


GRY 


dinées.  )  Dans  sa  Mycologie  eiiro- 
péeune,  Persoon  avait  donné  ce  nom 
à  une  section  du  genre  Erineum  qui 
reufeiine  les  espèces  dont  les  fila- 
meus  sont  loides,  renfles  au  sommet, 
en  forme  de  toupie  ou  de  cupules  ,  ou 
irréguliers.  Ces  espèces  forment  le 
genre  Erineum  proprement  dit  de 
P'ries ,  et  probablement  son  genre 
Rubigo,  T'.  ce  mot.  (ad.  b.) 

GRUMILEE.  Gramilea.  TiOT.  phan. 
Gacrtner  {de  Fruct.  i,  p.  108  ,ettab. 
28,  f.  2)  a  constitué  ce  genre  sur  un 
fruit  de  l'île  de  Ccylan  ,  que  les  lia- 
bilans  \ïo\x\\x\Q.xi\.Rugdala.  Il  l'a  ainsi 
caractérisé  :  calice  à  cinq  dents ,  su- 
père;  corolle,  étamines  et  style  in- 
connus; baie  inlère  à  deux  ou  trois 
loges;  graines  solitaires,  munies  d'un 
albumen  grumelé.  Gaertuer  indique 
les  affinités  de  ce  genre  avec  les  Ru- 
biacées  (Eloilées)  près  du  Psychotria. 
C'est  sans  doute  cette  indication  qui 
aura  décidé  Scliultes  à  placer  ce 
genre  douteux  dans  laPentandrieMo- 
nogynie ,  L.,  au  milieu  d'un  groupe 
de  Rubiacées.  (g..n.) 

*GRUNERDE.  mIn.  /^.Chlorite 
Baldogée. 

GRUNON  ou  GRYNON .  eot  .  pn  an  . 
(Dioscoride.)Syn.  de  Momor-dica  Ela- 
/e/i«/7z,L.,selonRuelletAdanson.  (b.) 

GRUNSTEIN  ou  GRUSTEIN. 
MIN.  Nom  sous  lequel  Werner  réu- 
nissait les  Roches  qui  sont  compo- 
sées d'Amphibole  Hornblende  et  de 
Feldspath  compacte,  et  qui  appartien- 
nent aux  Diabases  de  Brard  ou  aux 
Diorites  d'Haùy.  LaDolérite  de  Brard 
était  aussi  un  Grunstein,  quoique 
composée  de  Pyioxène  et  de  Feld- 
spath. La  Diabase,  qui  est  connue  en 
Egypte  sous  le  nom  impropre  de 
Basalte  antique  et  qui  passe  à  la  Sié- 
nite  et  la  i)ia!iase  orbiculaire  de 
Corse  ,  sont  les  deux  principales  va- 
riétés de  Grunstein.  /^.  Diabase  et 
DOLÉRITE.  (g) 

GRUS.  OIS.  /^.  Grue. 

GRYCALLUS.  ois.  (Gesner.)Syn. 
du  Tétras  Tuerhan.   F .  Tétras. 

(DR..Z.) 


GRY 

GRYLLE.  o!s.  Espèce  du  genre 
Guillemot.  J^.  ce  mot.  fuR..z.) 

GRYLLIFORMES.  ^.  Grylloi- 

DES. 

GRYLLOIDES  ou  GRYLLIFOR- 
MES. INS.  Dans  sa  Zoologie  analyti- 
que ,  Duméril  désigne  sous  ces  noms 
tous  les  Insectes  Orthoptères  qui  ont 
les  pâtes  postérieures  plus  longues  et 
plus  grosses  que  les  autres  et  propres 
à  leur  faire  quitter  promptemenl  le 
sol  en  exécutant  un  saut  rapide.  Il 
divise  cette  famille  en  deux  groupes 
qui  contiennent  les  genres  Criquet , 
.Sauterelle  ,  Gryllon  ,  Courlilière  , 
ïruxale  ,  etc.  (g.) 

♦  GRYLLOIDES.  OIS.  (Bruin.)  Syn . 
du  Guillemot  à  miroir  blanc.  J^. 
Guillemot.  (dr..z.) 

GRYLLON.  Giylliis.  ins.  Genre  de 
l'ordre  des  Orthoptères  ,  famille  des 
Sauteurs  ,  tribu  des  Gryllones ,  éta- 
bli par  Linné  qui  comprenait  sous  ce 
nom  plusieurs  genres  dont  Latreille 
a  fait  la  tribu  des  Gryllones.  Le 
genre  Gryllon,  tel  qu'il  est  adopté 
aujouid'hui  par  tous  les  entomolo- 
gistes, a  pour  caractères  :  pâtes  pos- 
térieures propres  au  saut;  élytres  et 
ailes  horizontales;  ailes  plissées  lon- 
i;iludinalement  et  formant  chacun£  , 
dans  le  repos,  une  sorte  de  lanière 
prolongée  au-delà  des  élytres  ;  tarses 
à  trois  articles;  antennes  sétacées  ,  à 
articles  très-nombreux  ,  insérées  en- 
tre les  yeux;  languette  à  quatre  divi- 
sions dont  les  deux  mitoyennes  très- 
petites  ;  labre  entier ,  une  lanière 
saillante  dans  les  femelles;  jambes  et 
tarses  semblables.  Les  Gryilons  se 
distinguent  des  Courtilières  et  des 
Tridactyles  par  leurs  pâtes  de  devant 
qui  sont  simples  ,  tandis  que  dans  ces 
deux  genres  elles  sont  dilatées,  en 
scie  et  propres  à  fouir  la  terre.  Les 
Gryilons  ont  le  corps  gros  ,  presque 
de  la  même  largeur  dans  toute  son 
étendue  ;  leur  tète  est  grosse  ,  verticale 
et  arrondie  postérieurement;  leurs 
yeux  sont  composés,  petits,  presque 
ronds ,  et  l'on  voit  entre  eux  et  sur  le 
devant  de  la  tête  deux  petits  yeux 
lisses  :  leurs  élytres  sont  tout  au  plus 


Uelalongueur  de  l'abdomen, eUeâ«oiil 
denii-transpaicnles ,  Ibrtement  réti- 
culées ,  couchées  liorizoulalemciU  sur 
le  corps  en  dessus  ,  et  courbées  brus- 
quement sur  les  Cotés.  Les  mâles  ont, 
pour  le  chant,  une  portion  intérieu- 
re de  leurs  étuis  en  l'orme  de  miioir 
ou  (le  peau  de  tambour;  les  ailes  sont 
plus  longues  et  finissent  par  une 
sorte  de  lanière  sétacée  débordant 
1  abdomen  qui  est  muni,  dans  les 
deux  sexes  ,  de  deux  appendices  së- 
taccs  placés  de  chaque  côté  de  l'a- 
nus, et  sans  articulations  ;  les  femelles 
ont  un  oviducte  écailleux  allongé  ,  un 
peu  renflé  au  bout ,  s'élevanl  un  peu 
en  haut  et  formé  de  deux'pièces  con- 
caves intérieurement  dont  la  réunion 
compose  un  tuyau.  Les  pâtes  sont 
fortes  ,  les  cuisses  des  pâtes  postérieu- 
res sont  très-grandes  ,  avec  les  jambes 
et  les  tarses  même  garnis  d'un  dou- 
ble rang  d'épines.  Le  jabot  des  Gryl- 
lons  forme  souvent  une  poche  laté- 
rale :  ils  n'ont  au  pyloie  que  deux 
gros  cœcuins  et  leurs  vaisseaux  bi- 
liaires s'insèrent  dans  l'intestin  par 
un  canal  commun.  Ces  Insectes  sont 
connus  généralement  sous  le  nom  de 
Cri-Cri  ;  ce  nom  leur  a  été  donné  à 
cause  du  bruit  qu'ils  font  entendre 
en  frottant  leurs  élytres  l'une  contre 
l'autre  •  ils  se  nourrissent  ordinaire- 
ment d'Insectes  ,  plusieurs  sont  noc- 
turnes. Les  principales  espèces  et 
celles  qui  sont  les  mieux  connues 
sous  le  rapport  des  mœurs  sont: 

Le  GRT1.LON  DOMESTIQUE  ,    G.  du- 

Jiiesticus,  L. ,  GeofF.  ;  Acheta  domes- 
//co,  Fabr.,  Roès.,Ins.ï,  ii ,  Gryll., 
tab.  12.  Il  a  environ  huit  lignes  de 
long,  tout  son  corps  est  d'un  jau- 
nâtre pâle  mélangé  de  brun.  Les 
élylres  du  mâle  sont  d'une  nature 
plus  élastique  et  plus  sèche  que 
celles  de  la  femelle  ,  ce  qui  les  rend 
propres  à  exciter  ,  par  le  frottement , 
un  son  semblable  à  celui  que  produit 
le  froissement  du  parchemiu.  Quand 
il  veut  se  faire  entendre  pour  avertir 
la  femelle  de  sa  présence  ,  il  élève  ses 
élytres  de  manière  qu'elles  forment 
un  angle  aigu  avec  son  corps  ;  alors 
il  les  frotte  l'une  contre  l'autre  par 


GKY  55. 

un  mouvement  très-vif.  Des  idées  su- 
perstitieuses ,  qui  existent  même  en- 
core chez  le  [)euple  ,  ont  fait  redouter 
le  chant  du  Gryllon  et  ont  fait  consi- 
dérer cet  Insecte  comme  sacré.  Il  pa- 
raît que  c'est  en  novembre  ou  décem- 
bre que  les  femelles  de  Gryllons 
domestiques  pondent  ;  car  Degéer  , 
qui  a  ouvert  le  ventre  d'une  femelle 
vers  celte  époque,  l'a  trouvé  rempli 
d  œufs  blancs  et  allongés.  Elles  pla- 
cent ces  œufs  dans  des  plâtras  ou  en 
terre  ,  au  moyen  de  l'oviducte  dont 
elles  sont  munies;  les  petits  écloseut 
au  bout  d'une  douzaine  de  jours,  et 
ce  n'est  qu'après  trois  mues  qu'ils  ac- 
quièrent des  apparences  d'ailes  ou 
qu'ils  se  changent  en  nymphes.  Ce 
n'est  qu'au  bout  de  quatre  mois  qu'ils 
subissent  leur  dernière  transforma- 
tion ;  mais  l'on  distingue  déjà  les  fe- 
melles des  mâles  bien  long-temps 
avant  la  présence  de  la  tarière  dont 
celles-ci  sont  munies.  Ces  Insectes  vi- 
vent dans  les  malsons  ,  ils  aiment  à  se 
Placer  dans  le  voisinage  des  lieux  oîi 
on  fait  du  feu,  comme  les  cuisines  , 
les  trous  et  les  fentes  de  murailles, 
près  des  fours  des  boulangei-s ,  etc. 
Pendant  le  jour  ils  se  tiennent  dans 
leur  trou  et  ils  n'en  sortent  qu'au-, 
approches  de  la  nuit  ;  c'est  alors  qu'ils 
cherchent  leur  nourriture  que  La- 
treille  présume  être  composée  d'In- 
sectes, et  que  divers  auteurs  disent 
consister  en  pain  ,  farine  et  autres  pro- 
visions. Cette  espèce  se  trouve  dans 
toute  l'Europe.  Bory  de  Saint-Vin- 
cent nous  a  rapporté  qu'on  les  affec- 
tionne en  Espagne  ,  oii  les  gens  de  la 
campagne  en  élèvent  dans  de  petites 
cages  fort  bien  faites  qu'on  accroche 
dans  les  cheminées,  et  oii  ces  petits 
Animaux  continuent  à  faire  entendre 
ce  que  les  paysans  appellent  chant. 

Gryllon  CHAMPÊTRE  ,  G.  campes- 
tris  ,  L.  ,  Geofï.  ;  Acheta  carnpestris , 
Fabr.,Roës.,  loc.  cit.,  tab.  i5.  Plus 
grand  que  le  précédent,  noir,  avec 
la  base  des  étuis  jaunâtre  ;  tête  grosse; 
cuisses  postérieures  rouges  en  des- 
sous. La  femelle  pond  ,  en  juillet  , 
près  de  trois  cents  œuf»;  les  petits  qui 
éclosent  quinze  jours  après,  se  nom- 


&53 


GRY 


rissent ,  dil-on  ,  d'heibcs  tendres  ou 
de  leurs  racines  ;  ils  font  leurs  pre- 
mières mues  avant  la  mauvaise  sai- 
son ,  et  dès  que  le  froid  commence  à 
se  faire  sentir,  ils  s'en  garantissent 
en  se  cachant  dans  la  terre  oii  ils  ne 
prennent  aucune  nourriture  ;  aussitôt 
que  les  beaux  jours  du  printemps 
sont  revenus,  ils  reparaissent,  .se 
creusent  une  grotte  qui  leur  sert 
d'habitation  et  oii  ils  se  tiennent  à 
l'affût.  Cette  larve  se  distingue  de 
rinsecte  parfait,  par  le  manque  d'ailes 
et  d'ëlytres  ;  elle  prend  sa  nourriture, 
saute  et  marche  comme  lui  :  après 
quelques  mues  elle  se  change  en 
nymphe,  on  voit  sur  son  dos  quatre 
parties  aplaties  qui  sont  les  four- 
reaux des  ailes  et  des  elytres.  Ces  qua- 
tre fourreaux  sont  en  forme  de  lames 
minces  et  ovales.  Leur  dernière  trans- 
formation a  lieu  en  juin  ou  juillet  ; 
c'est  alors  qu'ils  sont  en  état  d'engen- 
drer ;  l'organe  sexuel  du  mâle  est  gar- 
ni de  deux  crochets  qui  doivent  lui 
servir,  pendant  l'accouplement ,  à  re- 
tenir la  femelle.  C'est  en  été  que  l'on 
entend  le  cri  monotone  et  aigu  de  ces 
Insectes  qui  se  tiennent  dans  les  pâ- 
turages et  les  prairies  exposées  au 
soleil.  Les  enfans  de  la  campagne 
s'amusent  à  les  chasser;  pour  ctda  ils 
jettent  dans  leur  ts  ou  une  Fourmi  at- 
tachée à  un  cheveu  :  le  Gryllon  ne 
manque  pas  de  la  poursuivre ,  sort 
de  sa  retraite ,  et  vient  se  livrer  à  son 
ennemi.  Celte  manière  de  les  prendre 
était  en  usage  parmi  les  anciens.  Il 
suffit  même  d'introduire  dans  son 
trou  un  brin  d'herbe  pour  l'en  faire 
sortir;  de-là  vient,  dit  Latreille,  que 
l'on  disait  proverbialement  sot  comme 
un  Gryllon.  Il  habite  toute  l'Europe 
méridionale  et  l'Afrique. 

On  trouve  en  Espagne  et  en  Bar- 
barie un  Gryllon  très-singulier  (G/j/- 
lus  umbriculatus) ,  dont  le  mâle  a  sur 
la  tête  un  prolongement  membraneux 
qui  tombe  en  forme  de  voile.  Dans  le 
Gryllon  monstrueux,  les  ailes  se  rou- 
lent en  plusieurs  tours  de  spire  à 
leur  extrémité.  H  se  trouve  aux  Indes- 
Orientales,  (g.) 

GRYLLONES.  Gryllides.  iNS.Ïri- 


GP.Y 

bu  d'Insectes  de  l'ordre  des  Orthop- 
tères,  établie  par  Latreille  et  renfer- 
mant tous  les  genres  de  la  famille  des 
Sauteurs  ,  qui  ont  les  antennes  séta- 
cées  ou  filiformes,  écartées,  insérées 
à  peu  de  distance  de  la  bouche,  com- 
posées d'un  grand  nombre  d'articles 
dans  la  plupait;  la  lèvre  supérieure 
très-grande  ,  voûtée  ,  arrondie  et  en- 
tière ;  la  lèvre  inférieure  à  quatre  di- 
visions distinctes  ,  presque  de  lon- 
gueur égale  ;  les  pâtes  postérieures 
propres  à  sauter;  les  tarses  de  trois 
articles,  les  ailes  et  les  elytres  hori- 
zontales. Ces  Insectes  ont  la  têle  ova- 
laire  ,  verticale  et  lisse  postérieiue— 
ment ,  deux  ou  trois  petits  yeux  lisses 
entre  leurs  yeux  qui  sont  écartés, 
ovales  ou  presque  ronds ,  le  corselet 
très-grand,  transversal,  tronqué  et 
concave  en  devant  et  n'ayant  point 
d'écusson;  elytres  couchées  sur  le 
corps  ,  réticulées  ,  se  courbant  sur  les 
côtés ,  à  leur  base  ,  et  rétrécies  en- 
suite brusquement;  ailes  prolongées 
en  queue  ou  en  forme  de  lanière  ; 
deux  appendices  sétacés  à  l'anus. 
Leurs  quatre  pâtes  antérieures  sont 
rapprochées  à  leur  naissance  ,  les  pre- 
mières sont  quelquefois  propres  à 
creuser  la  terre  ;  les  pâtes  postérieures 
sont  beaucoup  plus  grosses,  toutes 
ont  deux  crochets  au  bout  des  tarses 
sans  pelotes  intermédiaires.  Les  gen- 
res Couitilière  ,  Tridactyle  et  Gryl- 
lon ,  composent  cette  tribu.  J^.  ces 
mots.  (g.) 

GRYLLUS.  INS.  r.  Gryllon. 

GRYNON.  BOT.  PHAN.  /^.Grunon. 

GRYPHÉE.  G/j;j/im.MOLL.  Genre 
établi  par  Lamarck  aux  dépens  des 
Huîtres.  /^.  ce  mot.  (aud.) 

GRYPHITE.  MOLL  /^.Huître. 

GRYPHON.  OIS  Suivant  Salerne  , 
ce  nom  d'un  redoLitable  Animal  fa- 
buleux qu'on  supposait  être  moitié 
Aigle  et  moitié  Lion  ,  a  été  appliqué, 
dérisoirement  sans  doute,  au  Marti- 
net de  muraille.  (dr..z.) 

GRYPHUS.  OIS  (Klein.)  Syn.  de 
Condor,  aussi  désigné  sous  le  nom  de 
Gryps.  F^.  Gypaète.  (dr..z.) 


GUA 

GRYPS.  OIS.  r.  Gbyphus. 

•GUAAP.  BOT.  riiAN.  (Masson.) 
Le  Stapelia  pllifera  est  ainsi  noiiinié 
par  les  HollLUiots  qui  se  nounissent 
quelquelois  de  celle  Piaule.  (B.) 

*GUABAR,  GUABO  et  PACAKS. 
BOT.  PH.vN.  Moms  de  pays  de  VJ/iga 
insignis  de  Kunlh.  /'.  Inga.       (b.) 

GUABIPOCAIBA.  bot.  phan.  (Pi- 
son.)  Ccl  Arbre  du  Brésil,  men- 
tiouné  par  MarcgraaflTsotis  le  nom  de 
Guaibi-Hocaba-Biba  ,  est,  selon  Au- 
blet ,  le  Mimosa  vaga  ,  et,  selon  Bar- 
rère,   une  espèce  de  Café.  (b.) 

•  GUABO.  BOT.  PHAN.  J^.  GUABAR. 

GUACA-GUACU.  ois.  Nom  bré- 
silien de  la  Mouette  d'hiver,  f^.  Mau- 
ve. (DR..Z.) 

GUACAMAYA  et  GUACAMIAC. 
OIS.  Noms  de  pays  des  AràS  rouge  et 
bleu.  r.  Ara.  (dr..z.) 

GUACATANE.  bot.  phan.  La 
Plante  menlionnée  sous  ce  nom  par 
l'Ecluse  el  Monaid,  comme  un  Po- 
liurn  fnodore  de  la  Nouvelle- Espa- 
gne ,    paraît  être   une  Germandrce. 

(B.) 

*GU4CIMO.  BOT.  phan.  (  Her- 
nandez.)  f^.  Guazuma. 

GUACO.  BOT.  PHAN.  C'est  le  nom 
vuli^aire  de  deux  Plantes  appartenant 
à  la  famille  des  Synanthérées.  Les  ha- 
bitans  des  rives  du  fleuve  de  la  Ma- 
deleine, entre  Mahates  et  Angostura, 
l'appliquent  au  Mikaiùa  Guaco  de 
Humboldt  et  Bonpl.  [Plant,  équin. 
2,  p.  84,  lab.  io5);  tandis  que  le 
Guaco  des  environs  de  Santa-Fë  de 
Bogota  est  le  Spilanthes  ciliala  de 
Kunth  {Nuv.  Gêner,  et  Spec.  Plant. 
Amer.  vol.  4,  p.  208).  Nous  pensons 
que  le  Guaco,  si  célèbre  par  ses  pro- 
priétés efficaces  contre  la  morsure  des 
Serpens  venimeux  ,  eU  celle  dernière 
Plante ,  et  non  pas  le  Mikania  Guaco. 
En  effet  ,  Mutis  ne  connaissait 
pas  celle-ci  ,  lorsqu'en  présence  de 
Zéa  et  d'autres  naturalistes  colom- 
biens, il  fil  1  imprudente  expérience 
de  laisser  piquer  un  peintre  de  sa  so- 
ciété par  un  Serpent  legardé  comme 
très-venimeux,  pour  le  guérir   avec 


GUA  553 

le  Guaco.  Quelque  confiance  qu'on 
puisse  avoir  dans  la  vertu  des  sim- 
ples,  il  nous  paraît  dangereux  d'ac- 
créditer de  pareils  récits  ,  parce  que, 
dans  les  accidens  de  ce  genre,  on  pré- 
fère toujours  appliquer  une  Plante 
piléc ,  boire  quelques  cuillerées  de 
son  suc  ,  ou  bien  ,  comme  on  n'a  pas 
craint  de  l'imprimer,  se  contenter 
d'en  poi ter  quelques  feudles  sur  soi, 
qu'employer  la  cautérisation  et  les 
autres  moyens  puissans  dont  l'expé- 
rience a  démontré  l'exclusive  effica- 
cité. (G..N.) 

GUADARELLA.  bot.  phan. 
(Cœsalpin.)  Syn.  de  Gaude  ,  es- 
pèce de  Réséda  dont  le  nom  spéci- 
fique vulgaire  paraît  venir  de  Gua- 
dum  ou  Guadduva ,  aussi  employé 
par  d'anciens  botanistes  pour  dési- 
gner l'Isatis  ou  Pastel,  (b.) 

*  GUADUA.  BOT.  pj^AN.  Genre  de 
la  famîl'e  des  Graminées  et  de 
1  HexandrieTrigynie  ,  L.,  établi  par 
Kunlh  {Synops.  Plant.  Orbis-Nuvi,iy 
p.  2.5a  )  qui  l'a  placé  dans  sa  section 
des  Bambusacées ,  /^.  Bambou,  et 
lui  a  jissigné  les  caractères  suivans  : 
épillets  cylindracé-» ,  formés  de  plu- 
sieurs fleurs  distiques,  les  inférieu- 
res mâles  ou  à  une  seule  valve  et 
deux  paillettes  avortées;  deux  glu- 
mes ,  l'inférieure  concave,  la  supé- 
rieure carénée,  renfeimantla  fleur; 
trois  écailles  hypogynes  ;  six  éta- 
niines;  style  à  trois  divisions  pro- 
fondes ,  tejiminées  par  des  stigmates 
plumeux;  caryopse  enveloppée  par 
les  paillettes.  Les  Plantes  de  ce  genre 
formé  aux  dépens  des  ISambusa  ,  ont 
des  chaumes  in  gazon  ,  ai  bore.-.cens 
et  rameux  ;  les  plus  jeunes  branches 
sont  piquantes.  Leuis  feuilles  sont 
planes  ,  à  pétioles  courts  ;  les  épillets 
sont  disposés  en  épis  ou  fascicules. 
Kunth  (/oc.  c//.)en  a  décrit  deux  es- 
pèces :  la  première  ,  Guadua  angustl- 
fulia  ,  avait  été  nommée  Bambusa 
Guadua  par  Humboldt  el  Bonpland , 
qui  eu  ont  donné  une  figure  dans 
leurs  Plantes  équinoxiales  ,  T.  i,  p. 
68,  lab.  ao.  Cette  espèce  croît  dans 
les  régions  chaudes  et  tempérées  de 
l'Amérique  méridionale  et  principa- 


554 


GUA 


lement  sur  les  pentes  occidentales 
des  Andes  de  la  Nouvelle-Grenade  et 
de  Quito,  aune  hauteur  qui  ne  dépas- 
se pas  quatre  cents  mètres  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer.  Le  nom  de  Gua- 
dua  est  celui  sous  lequel  les  habitans 
du  pays  la  désignent.  La  deuxième 
espèce  ,  Guacliia  latifolia  ,  a  été  figu- 
rée par  Humboldt  et  Bonpland  {loc. 
cit.  ,  p.  70,  tab.  21  )  sous  le  nom  de 
Bambusa  latifolia.  Elle  est  indigène 
des  forêts  ombragées  et  humides  , 
près  du  fleuve  Cassiquiare  ,  dans  les 
Missions  de  l'Orénoque  supérieur  et 
duRio-jVégro.  Ces  Plantes  ne  fleuris- 
sent guère  ,  ainsi  que  les  autres  Bam- 
busacées ,  que  lorsque  le  tronc  a  souf- 
fert soit  par  quelque  brisure ,  soit  par 
quelque  incendie.  (g..n.) 

GUAGUEDL  bot.  phan.  Nom  de 
pays  du  Protea  Abjssinica.  (b.) 

GUAHEX.  MAM.  (Marmol.  )Nom 
de  pays  en  Barbarie  du  Zébu.  F". 
Boeuf.  (b.) 

GUAIABARA.  bot.  phan.  Pour 
Guiabara.  V.  ce  mot.  (b.) 

GUAIACANA ,  GUAICANA.  bot. 
PHAN.  (  Tournefort.  )  Syn.  de  Dios- 
pjros,  L.  p^.  Plaqueminier.     (b.) 

GUAIACANÉES.  Guaiacaneœ. 
bot.  PHAN.  La  famille  ainsi  nommée 
par  Jussieu  a  reçu  le  nom  d'Ebéna- 
cées,  qui  a  été  plus  généralement 
adopté,  et  sous  lequel  nous  avons 
décrit  cette  famille.   J^.  Ébénacées. 

(A.B.) 

GUAIACUM.  BOT.  PHAN.  Qu'on  a 
aussi  écrit  Guyacum.  Même  chose 
que  Gayac.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GUAIARATA.  bot.  phan.  Pour 
Guajarata.  V.  ce  mot.  (b.) 

*  GUAIAYA.  BOT.  PHAN.  Formé 
des  noms  de  pays  Guaiabo  ,  Guajava 
et  Guajavo.  Tournefort  ,  d'après 
l'Ecluse  et  les  anciens  botanistes  , 
donnait  ce  nom  au  Gouyavier. 
Linné  v  a  substitué  celui  de  Psidium. 

(B.) 

GUAIBI  -  POCABA  -  BIBA.    bot. 

PHAN.   F".  GUABIPOCAIBA. 

GUAIGURU.  BOT.  PHAN.  Et  non 


GUA 

Guajcuru.  Nom  de  pays  de  l'Arbuste 
chilien  dont  Molina  a  fait  son  genre 
Flegoiiza.  V.  ce  mot.  (b.) 

GUAID.  BOT.  PHAN.  Le  Teucrium 
Poliiim  chez  les  Arabes  qui  attri- 
buent de  glandes  vertus  à  cette  Plante. 
F".  Germandrée.  (b.) 

GUAIERU.  BOT.  PHAN.  (  Marc- 
graaff).  Et  non  Guajero.  Syn.  de 
Chijsobalanus    Jcaco.    V.    Chryso- 

BALANE.  (b.) 

GUAINIER.  BOT.  PHAN.  Pour  Gai- 
nier.  /'.  ce  mot.  (b.) 

GUAINUMBI.  OIS.  Nom  de  pays 
des  Colibris.  V.  ce  mot.         (dr..z.) 

GUAINUMU.  CRUST.  On  iguoic 
quel  est  le  Crabe  désigné  sous  ce 
nom  au  Brésil  ,  oli  sa  chair  est  fort 
estimée.  (b.) 

GUAJA-APARA.  crtjst.  (Pison.) 
V.  Calappe. 

GUAJABARA.  BOT.  phan.  Pour 
Guiabara.  V .  ce  mot. 

*    GUAJACUM.    BOT.     PHAN.     Du 

nom  de  pays  Guaja.  V.  Gayac. 

•GUAJx\NA-TENIBO.  bot.  phan. 
Même  chose  que  le  Cururuape  de  Pi- 
son,  qui  est  une  PauUinie.  V.  Cu- 
RURU.  (b.) 

GUAJARATA.  bot.  phan.  Et  non 
Guaiarata.  Bosc  dit  que  c'est  un 
Palmier  de  l'Amérique  méridionale 
qui  appartient  peut-être  au  genre 
Avoira.  (b.) 

GUAJAVUS.  BOT.  PHAN.  (Rumph, 
Amb.,  1  ,  tab.  47.  )  Syn.  de  Psidium, 
ainsi  que  Guaiava  et  Guajavo.  F. 
Gouyavier  et  GuAiA VA.  [b.) 

GUAJCDRU.  BOT.  PHAN.  Pour 
Guaicuru.  J^.  ce  mot.  (b.) 

GUAJERO.  BOT.  PHAN.  Pour 
Guaieru.  V.  ce  mot.  (b.) 

*GUALMALLES.  bot.  crypt. 
L'un  des  noms  vulgaires  de  VAgaricus 
jwcerus.  Il  semble  une  corruption 
de  Coulamelle.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GUALTHÉRIE.  bot.  phan.  Pour 
Gaulthérie.  ^.  ce  mot.  (g..n.) 

GUAMA.    BOT.    PHAN.   (  Oviédo.) 


GUA 

S\ij.    présumé    d  Hyméiicc.     V.    ce 
mol.  (B.) 

*GUAMAIACU  -  Al'K.  rois. 
(  Maicgiaair.  )  Syu.  île  Coffre  maillé. 

V.   OSTKACION.  (li.) 

GUAMAJACU  -  ATIAGA.  rois. 
(  Marct;ranff.  )  Syii.  A^Jtiiiga,  et  non 
de  Lu/iipe.  T'.  Diodon.  Le  Guama- 
JACv-Gi ARA  est  une  autre  espèce  du 
mèiiie  genre.  («.) 

GUAN.  OIS.  (  Temininck.  )  Espèce 
du  genre  Pénélope. /^^.  cemot.  (DU..Z.) 

GUANA.BEPï.  SAUU.  Pour  Iguane. 
y.  ce  mot.  (b.) 

GUAN  A  B  ANUS.  BOT.  phan.  Ce 
nom  a  été  appliqué  par  les  anciens 
botanistes  et  voyageurs  au  Baobab, 
au  Corossolier  ou  à  d'autres  Ano- 
ncs  ,  ainsi  qu'au  Durion.  (b.) 

GUANAC  tT  GUANACO.  ma»: 
Noms  de  pays  devenus  scientifiques, 
pour  désigner  l'espèce  de  Chameau 
décrite  dans  notre  Dictionnaire  au 
mot  Ganaque.  V.  Champ-AU.       (b.) 

GUANAPO.  MAM.  Pour  Guana- 
que.  r .  ce  mot.  (b.) 

GUANAQUE.  mam.  Espèce  du 
genre  Chameau.  ^.  ce  mot.         (b.) 

*GUANCHE.  MAM.  (Et  non 
G  ou  anche ,  comme  l'ont  écrit  ceux 
qui  n'ont  consulté  que  la  prononcia- 
tion espagnole  au  lieu  de  l'orthogra- 
phe. )  Variété  détruite  de  l'une  des 
espèces  du  genre  Homme.  V.  ce 
mot.  (b.) 

GUANDATAVA  et  GUAN  DU. 
BOT.  PHAN.  On  ne  sait  rien  sur  ces 
deux  Plantes  brésiliennes  ,  sinon 
qu'on  les  mange  comme  des  Haricots, 
suivant  Pison.  (b.) 

GUANDIROBA.  bot.  phan.  Pour 
Nhandiroba.  V.  Feuillée.         (b.) 

GUANGUE.  MAM.  Molina  a  décrit 
sous  ce  nom  un  petit  Quadrupède 
propre  au  Chili ,  et  qui  paraît  être  le 
Mus  cyaneus  de  Linné.  On  ne  sait 
trop  encore  oli  le  placer.  Desmarest 
pen^e  qu'il  appartient  peut-être  au 
genre  Hamster,  ou  au  moins  qu'il 
i'avoisine.  (g.) 

*  GUANLMIBIQUE.  ois.  L'un  des 


GUA  55r' 

noms  de  pays  des  Oiseaux-Mouches. 
y.  Colibri.  (dr..z.) 

GUANO.  zooL.?MiN.  ?  Humboldt 
et   Bonpiand   ont  rapporté  du  Pérou 
celte  substance  qu'on  y  emploie  com- 
me   engrais  pour  t'cridiser   la    teirc. 
On  la  recueille  à  ciel  ouvert  comme 
on  ferait  d'une  mine  de  fer  ocracé  , 
d'une  couche  de  cinquante  à  soixante 
pieds  d'épaisseur  dans  cet  laines  îles 
de  la  mer  du  Sud,  peu  éloignées  de  la 
côte,   et   qui  sont  habitées  par   des 
hordes  nombreuses  d'Oiseaux  de  ri- 
vage. Cette  substance  analysée  par  le 
savant  VauqucI in,  est  formée  :  i^pour 
le  quart  de  son  poids  d'Acide  urique, 
saturé  d'Ammoniaque  et  de  Chaux  ; 
2** d'Acide  oxalique  combiné  en  par- 
tie à  l'Ammoniaque  et  à  la  Potasse; 
5?    d'Acide  phosphoriquc    uni    aux 
'  mêmes  bases  et  à  la  Chaux;  4"  d'une 
petite  quantité  de  Sulfates  et  Muria- 
tes    de    Potasse    et    d'Ammoniaque  ; 
5°   d'une   matière  grasse  ;    6°   enfin 
d'un  peu  de  Sable  quarlzeux  et  ferru- 
gineux.   La  fertilité  des  terres  rive- 
raines du  Pérou  ,  naturellement  sté- 
riles,  est  due  au  Guano  qui  est  un 
objet  considérable  de  commerce.  Des 
petits   bâtimens    appelés    Guaneros , 
sont  uniquement  employés  à  ce  tra- 
fic.   L'odeur   de  cette  substance    est 
ammoniacale ,    et    fait    éternuer    les 
personnes  qui  n'y  sont  pas  habituées. 
L'usage   en    vient  des   indigènes  de 
qui    les   Espagnols    l'empruntèrent. 
C'est   surtout   pour   les    champs    de 
Maïs  qu'on  l'emploie.  Une  trop  gran- 
de   quantité    brûle    les    racines   des 
Plantes.  On  est  tenté  de  croire  qu'elle 
doit  son  origine  à  la  fiente  des  Oi- 
seaux,mais  combien  de  siècles  eussent 
été    nécessaires    pour   en  accumuler 
d'inépuisables  quantités  !  On  propo- 
se pour  le  Guano  le  nom  scientifique 
d'Ammoniaque  uraté.  (b.) 

GUAO.  BOT.  PHAK.  (  Jacquin.  ) 
Nom  de  pays  ,  à  la  Havane  ,  du  Co- 
mocladia  dentata.    V.  Comocladie. 

:b.) 

GUAPARAIBA.  bot.  phan.  L'Ar- 
bre brésilien  cité  sous  ce  nom  par 
Pison  ,  et  écrit  Guapereiba  par  Marc- 


556  GUA 

graaff,est  un  Ràlzop/iorastslan  Brown. 

(B.) 

GUAPERVA.  POIS.  On  n'a  pas 
adopté  le  genre  formé  p;ir  Soiinerat 
sous  ce  nom  ,  qui  ,  dans  Jes  mei  i  du 
Nouveau-Monde  ,  a  été  appliqué  au 
Chevalier  américain,  ainsi  qu'à  un 
Holacanthe.  P^.  ces  mots.  Daubenton 
a  traduit  ce  mot  brésilien  par  Gua- 
peive.  Marcgraaff  l'appliquait  plus 
particulièrement  au  Chœtodon  arciia- 
tus  et  non  à  un  Zée,  comme  l'a  fait 
supposer  une  transposition  de  figure 
dans  l'ouvrage  de  ce  voyageur,      (b.  ) 

GUAPICOPAIBA.  BOT.  phaxV.  Le 
Cassia  mullis  qui  remplace  au  Brésil 
la  Casse  des  boutiques  ,  est  mention- 
né sous  ce  nom  par  Pison.  (b.) 

GUAPIRA.  BOT.  l'HAN.  Ce  genre 
de  la  Didynamie  Angiospermie  ,  L., 
établi  par  Aublet  (Plantes  de  la 
Guiane,  p.  3o8  ,  tab.  119)  sur  un 
Arbre  qui  croît  dans  les  haies  de  ia 
Guiane  ,  a  ,  selon  Jussieu  [  Gêner. 
Plant.,  p.  108),  tous  les  caractères  de 
V Avicennia,  si  ce  n'est  une  étamine 
de  plus.  Ce  rapprochement  n'est  ce- 
pendant donné  que  comme  une  sim- 
ple indication,  et  ne  devra  être  adopté 
qu'après  un  scrupuleux  examen.  En 
admettant  ce  genre,  Necker  l'appe- 
lait Gynostrum.  (G..N.) 

GUAPURU.  Guapurium.  bot, 
PHAN.  Génie  é  abli  par  le  professeur 
Jussieu  (  Gênera  Plantarum,  p.  3^4  ) 
qui  l'a  placé  dans  la  famille  des  Myr- 
thinées  et  la  ainsi  caractérisé  :  calice 
dont  le  limbe  est  à  quatre  divisions  ; 
corolle  à  quatre  pétales;  étamines 
nombreuses,  à  anthères  presqu'ar- 
rondies  ;  baie  sphérique  ,  ombiliquée 
par  le  limbe  callcinal,  pulpeuse  in- 
térieurement et  renfermant  deux  à 
quatre  graines.  Les  car.ictères  de  ce 
genre  quia  ppartient  à  l'Icosandrie  Mo- 
nogynie,  L.,  ont  été  tracés  d'après  les 
notes  et  les  échantillons  rapportés  par 
Joseph  Jussieu. 

Le  GuAPUP.u  DU  PÉROU  est  un 
Arbrisseau  dont  les  feuilles  des 
branches  principales  sont  caduques  ; 
celles  des  petites  branches  sont  op- 
posées, simples  ,  marquées  de  points 


GUA 

glanduleux,  composées  de  liois  ou 
six  paires,  et  paraissent  ainsi  ailées 
sans  impaires.  Les  fleurs  sont  dispo- 
sées en  faisceaux  sur  l'écorce  des 
branches  nues.  Le  port  de  cet  Arbre 
est  celui  du  Plinia.  (g..n.) 

GUARA.  POIS.  Espèce  du  genre 
Diodon.  V.  ce  mot.  (b.) 

GUARACAPEMA.  pois.  (Marc- 
graaff. )  Syn.  brésilien  de  Cory- 
phœne.  V.  ce  mot.  (b.) 

GUARACIABA  ,    GUARACIGA- 

BA.  OIS.  Noms  de  pays  des  Colibris. 
f^.  ce  mot.  (DR..Z.J 

*  GUARAL.  REPT.  (Léon.)  r. 
Warhal. 

*  GDARANYS.  mam.  r.  Cabiai. 

GUARAPUCU.  POIS  (Marc- 
graaff. )  Un  Scombre  qui  paraît  être 
l'Albacore  ou  Albicorc.  (b.) 

GUARAUNA.  ois.  Espèce  du  genre 
Courlis.  V.  ce  mot.  On  écrit  ce  nom 
Guarana  et  Gouarana  en  le  rappor- 
tant à  un  Ibis.  (b.) 

GUARCHO.  MAM.  Pour  Gua- 
roho.  f^.  ce  mot.  (b.) 

*  GUARDIOLE.  Guardiola.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Sy- 
nanthérées,  Corymbifères  de  Jus- 
sieu ,  et  de  la  Syngénésie  nécessaire, 
L.  ,  établi  par  Humboldt  et  Bonpland 
(  Plant.  CBijuinoct.  1,  p.  144  ) ,  adopté 
et  ainsi  caractérisé  par  Kunlh  {Nov, 
Gêner,  et  Spec.  Plant,  œquinoct.  ï. 
IV,  p.  a47  )  :  involucre  tubuleux,  cam- 
panule ,  formé  de  trois  folioles  pres- 
que égales,  oblongues ,  obtuses, 
membraneuses ,  vertes  et  diaphanes 
sur  les  bords  ;  réceptacle  couvert  de 
paillettes  oblongues  ,  linéaires  ou 
lancéolées,  aiguës  et  scarieuses; 
fleurons  du  disque  au  nombre  de  dix 
à  quinze  ,  tubuleux  ,  mâles  ;  ceux  de 
la  circonférence  au  nombre  de  trois  à 
cinq  ,  en  languettes  et  femelles. 
Les  ovaires  des  fleurs  femelles  sont 
oblongs  ,  en  forme  de  coin  ,  compri- 
més ,  striés,  glabres  et  dépourvus 
d'aigrettes.  Kunth  a  placé  ce  genre 


GUA 

dans  la  Irihii  des  liclianlhées  entre 
les  genres  Hetetvspeimum  et  Trago- 
ceros.  Celte  place  est  incertaine,  selon 
Ciissini,  qui,  attaciiant  une  grande 
impoi  tance  au  sens  suivant  lequel  les 
ovaires  sont  aplalis  ,  observe  que 
cette  indication  manque  dans  la  des- 
cription. Le  Guardiola  Mexicatia  , 
Humb.  et  Bonpl.,  espèce  unique,  est 
une  Plante  herbacée  ,  à  lanieaux  et  à 
feuilles  opposées ,  entières ,  et  à  fleurs 
blanches ,  au  nombre  de  trois  à  cinq  , 
pédonculée.-  et  terminales.       (g..n.) 

GUAI\E.  POIS.  Syu.  de  Scumber 
Cordilla,  h.  V.  Scombre.  (d.) 

GDARÉE.  Guarea.  bot.  m  an. 
Genre  de  la  t'amille  des  Méliacces , 
de  rOclandiie  Monogynie  ,  L.  Il 
présente  un  calice  court  à  quatre 
dents j  quatre  pétales  allongés;  un 
tube  cylindrique  ,  entier  au  sommet , 
portant  intérieurement  huit  anthères 
sessiles,  disposées  en  ceicle  vers  son 
ouvertuie;  un  ovaire  velu  prolongé 
eu  un  style  épais  que  termine  un 
stigmate  reuflé  en  tête;  une  capsule 
pynlbrme  à  quatre  loges  monospei- 
mcs:  des  graines  revêtues  d'un  arille 
mince  ,  et  dépourvues  de  périsperme. 
Les  espèces  de  ce  genre  au  nombre 
de  cinq,  originaires  de  l'Amérique  , 
sont  des  Arbres  à  feuilles  pennées, 
avec  ou  sans  impaire.  L'un  d'eux  ,  le 
Guarea  tric/ii/ioides,  ^lovle  commu- 
nément à  Saint-Domingue  le  nom  de 
Bois  rouge.  /".  Lamarck,  Illustr.,tab 
Tioi  ;  Cavanilles,  Monadelph.  ,  tab. 
210,  et  Ventenat  ,  Choix  de  Plantes  , 

4l.  (A.U.J.) 

*  GUARGIR.  BOT.  PHAN.  (Dalé- 
champ.)  f^.  Gergyr. 

GUARI.  BOT.  PHAN.  On  ne  con- 
naît que  par  ce  nom  de  pays  un  Pal- 
mier de  l'Amérique  méridionale, 
dont  on  ne  peut  conséquemmeut  fixer 
le  genre.  (b.) 

GD  ARIBA.  MAM.  L'un  des  noms  de 
pays  de  TOuarine.  f^.  Gouariba  et 
Sapajou.  (b.) 

*  GU.\RICAMO.  bot.  phan.  Nom 
sous  lequel  les  habitaus  des  Missions 


GUA  557 

de  rOrénoque  désignent  les  Patrisia 
dentata  vX  Patrisia  affinis  de  Kunlh, 
Plantes  de  la  lamille  des  Bixinées 
fondée  récemment  par  cet  auteur,  y. 
Patrisie.  (g..n.) 

*  GUARIGUE.  BOT.  CRYPT.  On 
lit  dans  le  Recueil  des  Vojages  que 
c'est  un  Champignon  qui  croît  dans 
l'Améiique  septentrionale  surlesom- 
met  des  Pins  ;  et  que  les  naturels  em- 
ploient comme  lemède  contre  la  dys- 
senteric.  (b.) 

GUARIMBÉ.  ois.  Syn.  de  Canard. 
F .  ce  mol.  (dr..z.) 

GUARIRUMA.  bot.  phan.  Nom 
de  pays  des  Mutisies.  V.  ce  mol.  (b.) 

GUAROHO.  MAM.  (Kolbe.)  Nom 
de  pajs  du  Buffle  du  Cap.  P'.  Boeuf. 

(B.) 

*GUAR0UBA.  ois.  Espèce  du  gen- 
re Perroquet.  J^.  ce  mot.       (dr..z.) 

*  GUAST.  bot.  PHAN.  Même  chose 
que  Chada.  f^.  ce  mot.  (b.) 

GUATTE.  POIS.  (  Ce  qui  signifie 
Chatte.)  Le  Cl  upe  désigné  sous  ce  nom 
dans  les  bassins  de  la  Garonne  et  de 
l'Adour,  païaît  être  la  Feinte.  P'.  ce 
mol  à  l'article  Clupe.  On  donne  éga- 
lement ce  nom    aux  jeunes  Aloses. 

(B.) 

GUATTERIE.  Guatteria.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Ano- 
nacées  et  de  la  Polyandrie  Polygynie, 
L. ,  établi  par  Ruiz  et  Pavon  (  Prodr. 
Hor.  Peruv.  p.  85,  lab.  17)  et  adop- 
té par  Dunal  (  Monogr.  des  Anona- 
céea ,  p.  bo  et  la.i)  qui  lui  a  donné 
pour  caractères  principaux  :  calice  à 
trois  sépales  soudés  à  leur  base  ,  ova- 
les ,  aigus  et  presque  cordiformes  ; 
six  pélales  ovales  ou  obovales;  éta- 
raines  nombreuses  dont  les  anthères 
sont  pre-que  sessiles  ;  carpelles  nom- 
breux formant  des  baies  sèches  ,  co- 
riaces ,  ovées  ou  presque  globuleu- 
ses ,  slipitées  et  monospermes.  Les 
genres  Abcreinoa  et  Cananga  d'Au- 
blet ,  ainsi  que  plusieurs  espèces  à.' U~ 
varia  de  Lamarck  et  Willdenow,  ren- 
trent dans  ce  genre.  Celui-ci  se 
dislingue  de  ceux  de  la  même  famille, 
par    ses    pétales    souvent     étalés    et 


s  58 


GUA 


assez  petits,  par  ses  ctamiiies  souvent 
moins   nombreuses  et  moins  serrées 
que  dans  les  autres  genres,  et  par  les 
cai'actèrcs  tires  du  fruit.  Les  Gualté- 
ries  sont  des  Arbres  ou  des   Arbris- 
seaux à  rameaux  étalés  ,  cylindriques, 
portant  des  feuilles  à  courts  pétioles 
et  très-entières.  Les  fleurs,  toujours 
en  petit   nombre,    naissent  sur  des 
pédoncules  axillaires  ou  opposés  aux 
feuilles.  Le  Prodrornus  du  professeur 
De  Candolle  contient  l'énumération 
de  vingt-deux  espèces  ,  toutes  origi- 
naires des  contrées  chaudes  de  l'un 
et  l'autre  hémisphère;  huit  croissent 
dans  l'Inde  ,  el  le  reste  dans  l'Amé- 
rique   équinoxiale.    Parmi  ces  espè- 
ces, nous  citerons ,  indépendamment 
des  Guatteria  hirsuta  ,  pendula,  oua- 
lis  et  glauca  de  Ruiz  et  Pavon  ,  les- 
quelles croissent  dans  les  montagnes 
et  les  forêts  du  Pérou  ,  et  qui ,  malgré 
leurs  descriptions  incomplètes,   doi- 
vent être  regardées  comme  les  types 
du  genre;  nous  citerons  :  i°le  Guat- 
teria A be/emoa  ,ow  Aheremoa  Gula- 
«e/w/5  d'Aublel ,  Arbuste  des  forets 
de  Sinamarv  dans   la  Guiane;  2°  le 
G.  Ouiegou,    ou   Cananga  Ouregou, 
Aubl. ,  Arbre  de  quinze  à  vingt  mè- 
tres ,  originaire  aussi  des  forêts  delà 
Guiane;     5°    le     G.     Eriopoda,   De 
Cand.  ;  Arbre  indigène  du  Pérou  ,  et 
dont  une  ])clle  figure  a  été  donnée 
par  M.  Benjamin  Delessert  (  Icônes 
Select.  ï.  I,  tab.  90);  4"  et  G.  vir- 
gata,  Diinal,  ou   Uvaiia  lanceuLata-, 
petit  Arbie  des  Antilles  ,  remarqua- 
ble par  l'odeur  suave  de  ses  tleuis  ,  et 
dont  le  bois  ,  ainsi  que  celui  du  G. 
laurifoUa  qui  croît  dans  les  mêmes 
îles  ,  est  recherché  à  cause  de  sa  té- 
nacité et  de  son  élasticité.       (G..N.) 

GUATUCUPA,  POIS.  On  rapporte 
au  Labrus  Chroinis ,  L. ,  le  Poisson 
mentionné  par  Marcgraaflf  sous  ce 
nom  brésilien.  (15.) 

GUAVAMAYA.  ots.  Pour  Guaca- 
maya.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

*  GUAVAS  ET  PAGAYES,  bot. 
PHAN.  (G.  Bauhin.)  Syn.  d'I//ga  insl- 
gnis.  V.  GuABAR  et  Inga.  (b,j 


GUA 

GLAYABA.  bot.  phan.  La  Gou,a- 
ve  au  Brésil,  d'où  Guayavier,  nom 
qu'on  a  quelquefois  donné  à  l'Arbre 
qui  porte  ce  fruit.  (b.) 

GUAYAGUM.  bot.  phan.  (  L'Éclu- 
se. )  F .  Guaiacum.  (b.) 

*  GUAYAGANr\.  BOT.  piiAN.  Ce 
qui  signifie  Bois  dur  ,  d'oii  le  nom  de 
Gayac,  etc.  Jacquin  applique  plus 
particulièrement  ce  nom  de  pays  à 
son  Zygopliyllum  arboreum ,  qui 
croît  à  Garthagène  dans  l'Amérique 
méridionale.  (b.) 

GUAYAPIN.  BOT.  PHAN.  Nom  vul- 
gaire du  Geitista  Aiiglica  y  L.,  qui, 
malgré  ce  nom  spécifique  ,  croît  si 
communément  aux  environs  de  Paris 
et  dans  tout  l'ouest  de  la  France,  (b.) 

*  GUAYARA-ARAYAN.  bot. 
PHAN.  Nom  sous  lequel  les  habitans 
de  Garichana  ,  sur  la  rive  de  l'O- 
rénoque  ,  désignent  le  Myrtus  saluta- 
ris  (le  Kiuith,  Plante  dont  la  racine 
en  décoction  arrête  l'hémorrliagie. 

(g.. s.) 

*  GTJAYAVITA.  bot.  phan.  Sur 
les  bords  du  fleuve  de  l'Orénoque  , 
près  d'Angostura  et  de  Garichana  , 
les  habitans  donnent  ce  nom  au  Com- 
breturn  frangulœfoLiuTn décrit  et  figu ré 
par  Kuntli  {Nov.  Gêner,  et  Spec. 
Plant,  œquinoct.  T.  Vi,  p.  iog  ,  lab. 
538). 

*  GUAYGA.  BOT.  PHAN.  Le  Cum- 
bretuni  alternifolium  de  Peisoon  est 
ainsi  nommé  par  les  habitans  des 
bords  de  l'Orénoque,  près  de  Saint- 
Thomas  d'Angostura.  Les  serruriers 
et  autres  artisans  de  la  Guiane  se 
servent,  pour  souder,  du  suc  gom- 
meux  qui  découle  des  jeunes  bran- 
ches de  cet  Arbuste.  (g..n.) 

GUAZE.  POIS.  Espèce  du  genre 
Labre,  (B.) 

*  GUàZOU.  mam.  {  Que  d'après 
la  prononcialiou  espagnole  on  a  écrit 
Gouazou.)  Nom  par  lequel  on  désigne 
génériquement ,  dans  l'Amérique  mé- 
ridionale ,  divers  Animaux  du  genre 
Cei'f,  dont  on  distingue  les  espèces 
par  quelque  épithète  ou  terminaison 


(iUA 

cnracléiislique.  Ainsi  l'on  nomme': 

GuAzotninA,  le  Ccrvus  ncmoriva- 
giis,  F.  Cuv. 

GoUAZoTTETÉ,  un  Cerf  qu'on  dit 
être  ideniique  avec  l'espèce  euro- 
péenne. 

GouAzouPAUA  ,  le  ("oiigouacou- 
Apara  de  l'ison  ou  Cerf  tacheté  de 
blanc,  qui  paraît  être  une  variété 
d'âge  du  Guazoupita. 

GuAzoupiTA,  le  Cen'us  m  fus,  F. 
Cuv. 

GiTAzou  Poucou  ,  le  Cerviis  palus- 
Cris,  F.  Cuv. 

GuAZOL'Ti ,  le  Cervus  campestris  , 
F.  Cuv. 

GuAZoUY ,  les  Faons  des  espèces 
précédentes  et  quelquefois  le  Gua- 
zoiiti.  F".  Ceuf.  (b.) 

*  GUAZU.  OIS.  Espèce  du  geure 
Tinamou.  /".ce  mot.  (dr..z.) 

GUAZUMA.    BOT.    PHAN.    Linné 
avait  réuni  nu  Theobiuma   ce  genre 
établi  'par  Plumier;  mais  Lamarck  , 
.Jiissieii,    et    les    botanistes    moder- 
nes,   len   ont   de   nouveau    séparé. 
Il  appartient  à   la  Monadelpliie  Dé- 
caudrie  ,  L.  ,   et   Kuntli   [Nou.   Ge- 
itei:    et  Spec.    Plant,    œquinoct.    T. 
V,  p.   .T2o)  l'a  placé  dans  la  famille 
des     Buttnériacées.     Ses     caractères 
principaux  sont,  d'après  De  Candollc 
{Prudrom.    i  ,    p.     485)  :     calice     à 
cinq  sépales  ou  à  deux  ou  trois  di- 
visions profondes  par  suite  de  la  di- 
verse'  soudure  de  quelques  sépales  ; 
corolle  à  cinq  pétales  bicornes  ,  c  est- 
à-dire   terminés    par    une   languette 
bifide  ;   dix  étamines   dont   les  lileti 
sont  à  peine  monadel plies  à  la  base; 
cinq  d'entre  eux  sont  des  lobes  sté- 
riles ,  et  alternes  avec  cinq  filets  fer- 
tiles, trifides  ,  et  à  trois  anthères  au 
sommet  ;  cinq  styles  connivens;  cap- 
sule ligneuse  ,  tuberculée,  sans  val- 
ves ,    quinquéloculaire  ,    percée    de 
trous  placés  sur  dix  rangs  ,  et  conte- 
nant un  grand  nombre   de   graines 
ovales,  dont  les  cotylédons  sont  plis- 
sés suivant    Kunth  {loc.  cit.).  — Ce 
genre    a    été    nommé   Bubroma  par 
ijchreber  et  Willdenov?. 

Le  GuAZi'MA  A  FF.i'Tiji.ts  d'Ormf,  , 


GUB 


.T  :)  1  ) 


thiazuina  ulmiJuUa  ,  Lamk.;  Theo- 
hroma  (iuazuma ,  L.  ,  est  un  Arbre 
qui  s'élève  à  la  hauteur  de  dix  ù(|nin- 
ze  mèties  ;  son  tronc  est  garni  de  for- 
tes branches  étalées  horizonlalcmenl. 
Les  jeunes  rameaux  ,  couverts  d'un 
duvet  court  et  cotonneux  ,  portent 
des  feuilles  alternes  ,  pétiolées  ,  ova- 
les, amincies,  dentées  et  accompa- 
gnées de  stipules  linéaires.  Les  fleurs 
sont  petites  ,  d'un  blanc  pâle,  dis- 
posées en  petites  grappes  axillaiics 
etcoryinbiformcs.  Les  branches  nom- 
breuses et  irès-divisées  qui  forment 
le  sommet  de  cet  Aibre,  pioduisent 
un  très-bel  ombrage.  Pour  lui  donner 
une  lèlc  plus  toulluc  ,  on  a  soin  , 
tous  les  cinq  ans  ,  de  débarrasser  son 
sommet  de  toutes  ses  branches,  et 
un  mois  après  cette  opération  il  est 
chargé  de  feuilles.  En  Amérique,  on 
le  plante  pour  faire  des  allées,  et  ses 
feuilles  sont  vme  excellente  nourri- 
ture pour  les  bestiaux.  Cet  Arbre  a 
reçu  le  nom  vulgaire  d'OnME  d'Amé- 
RK^UF. ,  à  cause  de  la  ressemblatice 
de  son  port  avec  celui  du  véritable 
Orme.  Les  feuilles  adultes,  glabres 
des  deux  côtés  dans  cette  espèce  ,  la 
distinguent  du  Guazuvia  tomenlosa 
de  Kunth  ,  dont  les  deux  variétés 
(  Monpoxensis  et  Cumanensis  )  crois- 
sent, l'une  sur  les  bords  de  la  Made- 
leine ,  et  l'autre  près  de  Cumana. 
Celle-ci ,  qui  a  quelques  différences 
dans  le  nonibre  des  divisions  calici- 
nales  et  dans  la  longueur  de  ses  co- 
rymbesde  Heurs  ,  pourrait  bien  cons- 
tituer une  espèce  distincte.  Le  Gua- 
zuma  Polybotryaàe  CavaniIles(/co/.'. 
5  ,  p.  f)i  ,  tab.  199)  est  nue  troisième 
espèce  indigène  de  la  Nouvelle-Es- 
pagne et  de  Saint-Domingue.  Her- 
nandcz  l'a  figurée  sous  le  nom  de 
Guncirno  {Me.v.  ,  4o ,  fig.  1).     (g..n  ) 

GUBARTAS.  mam.  D'où  Jubarte. 
P^.  ce  mot.  Syn.  de  Balena  Boops  dans 
les  langues  du  Nord.  (b.) 

*  CUBERA.  BOT.  PHAN.  Selon  Sera 
pion  ,  médecin  arabe  ,  c'est  une  es- 
pèce de  Sorbier  sur  lequel  on  trouve 
la  Laque  qui ,  dit  Rhasès  ,  autre  mé- 


56o  GUE 

dccin  arabe,  y  tombe  du  ciel.  On  ne 
connaît  pas  cet  Arbre.  (b.) 

*  GUEBDCU.  POIS.  (  Marcgraaff.  ) 
Syn.  hrésiVien de Xip/iias gladius .  (b.) 

GUÈDE.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  l'Isatis  tinctoria  , 
L. ,  d'où  le  Pastel  s'appelle  quelque- 
fois Guède  dans  le  commerce.       (b.) 

* GDEMINTE.  OIS.  (Geoffroy  Sain t- 
Hilaire.)  Syn.  du  Calao  d'Afrique. 
/^.  Calao.  (dr..z.) 

GUEMUL.  MAM.  Molina  (  Hist. 
Nat.  du  Chili)a  décrit  sous  ce  nom  un 
Animal  singulier  qu'on  nomme  au^sl 
Huemul  et  Cheval  bi-alque;  il  le 
rapproche  du  Cheval  et  de  l'Ane. 
Mais  Sonnini  a  judicieusement  ob- 
servé que  ,  d'après  les  caractères  qu'il 
mentionne  ,  le  Guemul  ressemble  da- 
vanlageau  Lama  età  la  Vigogne,   (g.) 

GUENON.  MAM.  Genre  de  Qua- 
drumanes appartenant  à  la  première 
division  de  la  famille  des  Singes 
(  Catarrhinins  de  Geoffroy  Saint-Hi- 
laire),  c'est-à-dire  à  tous  ces  Sin- 
ges qui  ont  la  cloison  des  narines 
étroite  et  les  narines  ouvertes  au- 
dessous  du  nez.  Dans  ce  premier 
groupe  tous  les  genres  ont  cinq  mo- 
laires partout  aux  deux  mâchoires. 
—  La  distance  d'organisation  entre 
ce  groupe  très-nombreux  et  celui  de 
Singes  à  narines  latérales  et  séparées 
par  une  cloison  épaisse ,  en  même 
temps  qu'à  six  molaires  partout  (  ou 
Platirrhinins),  coïncide  avec  des  dis- 
tances non  moins  lointaines  de  leurs 
fatries.  Tous  les  premiers  sont  de 
ancien  continent,  tous  les  autres 
du  nouveau.  A  commencer  par  le 
genre  q"i  nous  occupe  ici ,  on  verra 
que  les  coïncidences  de  la  séparation 
de  ces  êtres  et  par  le  lieu  de  leur 
création  et  par  la  diversité  de  leur  or- 
ganisation ,  se  retrouvent  aussi  dans 
chacune  des  divisions  de  ces  groupes. 
Wous avons  déduit,  de  ce  fait  de  sta- 
tistique zoologique,  le  principe  le  plus 
important  de  la  géographie  des  Ani- 
maux ,  et  nous  en  avons  exposé  les 
premières  conséquences  il  y  à  quatre 
ans  dans  noire  Mémoire  sur  la  dis- 


GDE 

Iribution  géographique  des  Animaux 
vertébrés  (Journal  de  Physique,  fé- 
vrier 1822  ).  Les  applications  de  ce 
principe  seront  développées  dans  no- 
tre Histoire  physique  ,  archéologique 
et  géographique  des  Mammifères,  que 
nous  publierons  incessamment. 

Voici  d'abord  les  caractères  géné- 
raux des  Guenons  :  ce  sont  des  Singes 
à  tête  ronde ,  à  angle  facial  de  cin- 
quante à  soixante  degrés  ,  à  queue 
autant  ou  même  plus  longue  que  le 
corps,  redressée  en  arc  sur  le  dos 
jusqu'à  la  lèle  ou  au  moins  au  -dessus 
de  Taxe  du  corps  ,  dont  les  membres 
postérieurs  sont  constamment  plus 
longs  d'environ  un  cinquième  que 
les  antérieurs  et  pourvus  de  callosités 
aux  fesses.  A  ces  caractères  on  ea 
avait  ajouté  d'autres,  savoir  :  l'exis- 
tence d  abajoues,  et  surtout  le  nombre 
de  quatre  tubercules  seulement  à  la 
dernière  molaire  d'en  bas  ,  comme 
dans  l'Homme,  les  Orangs  elles  Gib- 
bons. Mais  ces  derniers  caractères  , 
qui  sont  les  plus  précis  parce  qu'ils 
portent  sur  les  formes  des  organes  les 
plus  essentiels  de  l'Animal  ,  n'ayant 
été  établis  que  sur  l'examen  des 
Guenons  africaines,  en  vertu  de  ces 
analogies  si  trompeuses  en  histoire 
naturelle  ,  on  les  appliquait  mal 
à  propos  aux  Guenons  asiatiques. 
L'examen  plus  exact  de  ces  derniers 
Animaux  vient  de  montrer,  premiè- 
rement ,  que  leur  dernière  molaire 
d'en  bas  a  un  tubercule  postérieur  de 
plus  en  forme  de  talon,  caractère 
qui  conduit  vers  les  Macaques  et  les 
Cynocéphales  ,  où  ce  talon  a  deux  tu- 
bercides  ;  qu'en  second  lieu  plusieurs 
espèces,  peut-être  toutes,  n'ont  pas 
d'abajoues,  autre  caractère  qui  les 
rapproche  des  Gibbons  et  des  Orangs, 
dont  ces  mêmes  Guenons  ont ,  en  ou- 
tre ,  le  naturel  gmve  ,  doux  et  tran- 
quille. En  quoi  elles  se  distingtient 
absolument  des  Guenons  d'Afrique, 
toutes  si  pétulantes  et  la  plupart  si 
brusques,  si  brutales  et  si  intraitables. 
Les  Guenons  se  séparent  donc  en 
deux  sous -genres.  Les  premières, 
outre  les  caractères  généraux  précités, 
ont  des  abajoues  et  quatre  tubercules 


GUE 

à  leur  dernière  molaire  d'eu  bas;  ce 
sont  les  GiENONS  proprement  dites. 
Les  secondes  ont  un  talon  de  plus  à 
cette  dent,  manquent  d'abajoues,  et 
leurs  membres,  d'ailleurs  inégaux, 
sont  d'une  longueur  disproportionnée 
à  leur  corps  ,  ce  qui  leur  donne  pirini 
les  Guenous  la  physionomie  des 
Alèles  pai  mi    les  Sapajous  d'Aincri- 

2ue.  Ce  second  sous  -  genre  ,  à  cause 
c  la  gravité  douce  <les  espèces  qu'il 
comprend ,  a  été  nommé  Semno- 
PixnÈQUEs  par  F.  Cuvicr  qui  le  pre- 
mier en  a  reconnu  les  dill'éiences 
d'organisation. 

Geoffroy  Saint- Ililaire  (Tableau 
des  Quadumaues,  Annales  du  Mu- 
sée. T.  XIX)  a  dispersé  dans  cinq  gen- 
res différens  les  Singes  que  nous  al- 
lons décrire  sous  le  nom  de  Guenons. 
Les  coupes  de  ce  naturaliste  n'é- 
taient point  motivées  sur  la  foime 
des  dents  ,  caraclèie  capital  chez  les 
Mammifères.  Les  deu\  premiers  de 
ces  cinq  genres  étaient  formés  cha- 
cun d'uneseule  espèce  :  c  était  i*  le 
genre  Pygatriche ,  composé  de  la 
Guenon  Uouc;  2°  le  genre  iVas/ywe  , 
de  la  Guenon  Kaliau;  son  troisiè- 
me genre  Colobe,  adopté  par  Illiger, 
devra  être  conservé  si  l'absence   de 

fiouce  aux  mains  antérieures  est  réel- 
e;  son  quatrième  genre  Ce/co/;///(t'- 
quc  rassemble  la  plupart  des  vraies 
Guenons  et  l'Enlelle,  le  seul  des  Seni- 
no-P»lhèques  alors  connu.  Enfin  sou 
cinquième  genre  Cercocèbe  confond 
avec  tous  les  Macaques  plusieurs 
Guenons  ordinaires. 

Dans  la  coupe  de  ces  genres  ,  et  les 
limites  d'organisation  et  les  limites 
d'habitation  des  espèces  étaient  donc 
également  confondues.  Or,  ce  n'est 
pas  un  des  résultats  les  moins  im- 
poitans  de  la  zoologie  que  la  coïn- 
cidence de  ces  doubles  barrières 
pour  marquer  la  différence  origi- 
nelle des  Animaux.  L)ès-lors  la  réu- 
nion rie  CCS  êtres  dans  les  groupes 
artificiels  appelés  genres  ,  n'ex[)OSe 
pas  à  prendie  chaque  espèce  pour 
des  transformations  d'un  seul  ou  du 
moins  d'un  très-pelit  nombre  de  ty- 
pes dans  chaque   genre j  manière  de 

TOME    VII. 


GUE 


:>6t 


voir  qui  attribue  à  la  nature  une  éco- 
nomie de  production  dont  elle  ne  se 
pique  même  pas  aujourd'hui  pour  les 
Animaux  infusoires. 

Nous  allons,  d'après  nos  propres 
observations  ,  continuer  la  détermi- 
nation de  ces  deux  .sous-genres.  — 
Les  phalanges  aux  doigts  des  quatre 
mains,  surtout  de  celles  de  derrière, 
et  les  os  du  métacarpe  et  du  métatarse 
n'ont  a;uèie  plus  de  courbure  que 
dans  l'Homme  chez  toutes  les  Gue- 
nons «rAlVique.  Cette  courbure  uni- 
forme à  toutes  les  mains  est  aussi 
grande  que  dans  les  Gibbons  et  les 
Orangs  chez  les  Guenons  asiatiques. 
En  outie,  toutes  ces  phalanges  et  ces 
os  du  métacarpe  et  du  métatarse  y 
ont  le  même  excès  de  longueur  que 
les  membres  qu'ils  terminent.  Enfla 
le  pouce  de  devant  y  est  un  quart 
plus  court  que  dans  les  africaines  , 
raccourcissement  qui  contraste  avec 
la  disproportion  des  autres  doigts  et 
qui  complète  ce  rapport  déjà  indiqué 
avec  les  Atèles.  Toutes  les  Guenons 
d'. Afrique  ont  -lix  vei  tèbres  lombaires, 
et  il  n'y  a  que  la  Guenon  Doue,  parmi 
les  asiatiques,  qui  eu  ait  certainement 
le  même  nombre  Les  autres  n'en  ont 
que  cinq  ou  sept.  Tous  les  Semno-Pi- 
thèques  ont  les  incisives  supérieures 
et  inférieures  de  grandeur  imiforme, 
et  toutes  à  proportion  beaucoup  plus 
petites  que  les  Guenons ,  oii ,  sur- 
tout en  haut,  les  incisives  moyen- 
nes excèdent  d'au  moins  un  tiers  les 
latérales.  Il  résulte  de  cette  grandeur 
des  incisives,  surtout  des  supérieures, 
et  par  conséquent  de  celle  de  leurs 
alvéoles  dans  l'intermaxillaire ,  que 
le  museau  des  Guenons  est  plus  sail- 
sant ,  plus  allongé,  ce  qui  diminue 
d'autant  leur  angle  faci  il  par  rapport 
auxSemno-Pithèqucs.  Enfin  lacauiue 
supérieure,  constamment  plus  petite 
au?si  à  proportion  dans  cos  Guenons, 
\  est  ou  bien  tout-à-fait  lisse  ,  ou  bien 
n'a  qu'un  sillon  superficiel  sur  sa 
face  antérieure  toujours  profondé- 
ment cannelée  dans  les  africaines.  Il 
en  résulte  que  l'alvéole  de  cette 
canine  dans  le  maxillaire  étant  plus 
petite ,    la    fosse    canine   est  moins 

56 


5b  9 


GUE 


lelevée  ,  et  que  la  pommelle  l'est 
ilavantage,  ce  qui  rend  moins  plal  le 
visage  des  Seniuo-rilhcques. 

Avant  d'esquis-^er  qLiclqiiesconéla- 
tions  des  trails  supeinciels  de  la  phy- 
sionomie de  ces  Aniinauv  avec  les 
fonnes,  et,  pour  ainsi  dire,  la  sculptu- 
re de  leur  organisation  intérieure  (oii 
l'étude  du  s^ystème  cëréljro-spinal  et 
des  sens  nous  révélera  certainement 
un  jour  de  plus  grands  contrastes  en- 
core),plaçons  ici,  poureu  mieux  faire 
sentir  la  fa\isseté ,  quelques-unes 
des  l'ègles  générales  qui  dirigèrent 
les  travaux  de  Buffou.  Il  est  temps 
de  montrer  non-seulement  combien 
le  génie  de  ce  grand  éci  ivain  mécon- 
nut la  nature,  mais  aussi  par  quelle 
singulière  fatalité  il  ne  parla  presque 
jamais  qu'à  contresens  de  l'organi- 
sation et  des  rapports  des  êlres. 

Après  avoir  exposé  les  principes  de 
son  système  d'unité  d'organisation, 
et  par  lequel  on  impose  à  la  puis- 
sance créatrice  une  stérilité  de  plans 
et  de  moyens  qui  en  dégraderait 
la  majesté  ,  Buffon  a  renlermé  dans 
un  tableau  de  ressemblances  tout 
l'univers  vivant  (Nomenclature  des 
Singes,  p.  aSetsuiv.  T.  xiv,  in-4°). 
N'admettant  de  différences  apprécia- 
bles qu'en  vertu  des  grandeurs  en  fa- 
veur de  quelques  espèces  majeures  , 
(elles  que  l'Eléphant,  l'Hippopotame, 
ie  Tigre  ,  le  Lion,  qui,  selon  lui  ,  doi- 
vent avoir  leur  cadre,  il  réunit  avec 
leurs  voisins  tous  les  autres  Anima  ux 
par  groupes  de  similitudes  dégradées, 
dont  les  nomenclaleurs  ont  fait,  dit-il, 
un  lacis  de  figures  se  tenant  les  unes 
par  les  pieds,  les  auties  par  les  dents, 
par  les  cornes,  par  ie  poil  et  par  d'au- 
tres rapports  encore  plus  pelits.  Or, 
voici  les  motifs  de  cette  dérision  ;  «  Par- 
ce que  ,  dit  Buffon  ,  c'est  jnoins  à  la 
forme  qu'à  la  grandeur  qu'est  attaché 
!e  privilège  de  l'espèce  isolée,  et  que 
l'Homme  lui  même,  quoique  il'cspèce 
unique  ,  iitfiniiuenl  difféienteiie  tou- 
tes celles  des  Aniinavix  ,  n'étant  que 
d'une  grandeur  médiocre  ,  est  moins 
i>olé  et  a  plus  de  voisins  que  les 
grands  Animaux.  »  D'après  ce  princi- 
pe de  l'insignifiance  des  formes,  notre 


GUE 

Pline  trouve  qu'à  rexceptiondelame, 
il  ne  manque  à  l'Oi-ang-Outang  rien 
de  ce  que  nous  avons  ,  el  qu'il  diffère 
moins  de  l'Homme  pour  le  corps  que 
des  autres  Animaux  auxquels  ou  a 
donné  le  uième  nom  de  Singe  (Buffon 
a  restreint  ce  nom  aux  Quadrumanes 
sans  queue ,  et  marchant  sur  leurs 
membres  postérieurs  seulement).  En- 
fin Buffon  sut  si  peu  profiter  des 
travaux  d'un  collaborateur  exact  et 
modeste  ,  pour  connaître  la  nature, 
qu'il  dit  [lue.  cit. ,  p.  02).  u  Je  l'avoue, 
si  l'on  ne  devait  juger  que  par  la 
forme  ,  l'espèce  du  Singe  pourrait 
être  prise  pour  unevaiiété  de  l'es- 
pèce  humaine.  » 

De  pareilles  aberraiions  de  juge- 
meiît  sont  grandes.  Les  formes  sont 
inaltérables  dans  les  espèces,  et  les 
formes  les  plus  essentielles,  les  plus 
personnelles  pour  ainsi  dire,  ne  sont 
pas  seulement  celles  des  os  ,  comme 
on  l'a  insinué  :  ce  sont  celles  des 
systèmes  nerveux,  comme,  avant 
tout  autre,  nous  l'avons  démoniré  [f. , 
notre  Anatomiu  dos  systèmes  nerveux 
des  Animaux  à  vertèbres).  Or,  au 
défaut  des  systèmes  nerveux  ,  Buffon 
aurait  pu  connaître  les  différences  de 
natuie  des  Animaux,  au  moyen  des 
corrélations  constantes  de  formes  que 
les  os  ont  avec  ce  système  qui  est  aii 
fond  tout  l'Animal. 

Yoici  quelques-unes  de  ces  cor-' 
relations  dans  les  Guenons.  Toutes 
celles  d'Asie  avec  un  caractère  doux, 
grave  et  réfléchi  ,  onl  un  cerveau 
bien  plus  volumineux  à  proportion 
que  celles  d'Afrique,  dont  la  turbu- 
lence ,  la  mobilité  d'affections  et 
d'idées  ressemble  beaucoup  à  certai- 
nes folies  del'espèce  humaine.  Toutes 
ont  un  pelage  plus  long,  plus  fin, 
plus  laineux  que  celles  d'Afrique  ; 
elles  en  diffèrent  aussi  par  un  double 
contraste  pour  la  couleur  du  visage 
et  des  mains.  Presque  toutes  les 
Guenons  africaines  ,  excepté  les 
Mangabeys  ,  onl  la  tête  couleur  de 
chair  ou  peinte  de  couleurs  claires; 
celles  d'Asie  l'ont  toutes  unifoimé- 
ment  noire.  El  chacune  à  cet  égard 
contrasle  avec  les  Hommes  tic  leur 


GUE 

pays.  Les  Guenons  d'Asie  vivent  au 
njilîcu  (les  peuples  malais  ou  mongols 
à  teint  bnui  ou  olivâtre  cl  à  cheveux 
lisses;  celles  il'AIVique  au  milieu  des 
Nègres  cafVes  ou  guinéens  à  la  peau 
tout-à-l;iit  noire  et  aux  cheveux 
l.iincux.  Nouvelle  preuve,  ainsi  que 
nous  l'avons  dt-jà  dit  au  iviot  Ueume, 
qu;.'  la  coideurest  un  atuibut  onguicl 
*ie  1  espèce  et  n'est  point  un  accident 
du  climat,  excepté  chez  les  Hommes 
ceito-scyth-arabes.  [T^.  nos  Tableaux 
des  Mammifères  et  du  genre  luimaiu  , 
dans  la  Physiologie  de  Magendie,T. 
1 ,  2^  èdif.  )  Enfin  ,  pour  aciiever  ces 
oppositions  dans  les  Ibrmcs  et  dans 
les  résidtals  de  l'organisalipii  de  ces 
Singes,  qu'uu  œil  superficiel  croyait 
piesque  confoiuius ,  noii-s'eulement 
entre  eux,  mais  avec  i>eaucoup  d'au- 
tres genres,  toutes  les  Guenons  d'A- 
fiique  sont  active»  durant  le  jour, 
et  la  plupart  de  cèdes  d'Asie,  que 
Ton  connaît  bien,  sont  noctuiues 
ou  crépusculaires.  Aux  deux  limites 
(le  l'océan  Indien,  l'on  voit  combien 
la  variation  du  plan  de  1  organisa- 
tion fie  ces  Singes  a  produit  entre  eux 
de  difFéronces  morales  et  physique^. 

Les  anciens  ne  paraissent  avoir 
connu  aucun  des  Semno-Pilhèques  ; 
mais  ils  ont  bien  connu  plusieuiS 
Guenons,  entre  autres  la  Mone,  Ke- 
bos  des  Grecs  ,  ia  Gallilricbe  nommée 
ain-i  par  les  Grecs.  Mais  nous  avons 
reconnu  sur  les  monumeusd  Egypte  , 
de  Nubie  et  du  Sennaar,  un  bien  plus 
grand  nombre  d'espèces  de  ces  Aui- 
mauv  que  celles  dont  les  noms  uous 
ontété  transmis.  {V.  Gau,  Antiqui- 
tés de  la  Nubie;  Caillimd,  Antiqui- 
tés de  Méroé;  et  Antiquités  d  Egyp- 
te .)  Il  y  a  aussi  plusieurs  Guenons 
figurées  sur  la  mosaïque  de  Pales- 
tiine.  Mais  les  Grecs  et  les  Latins 
confondaient  eu  général  tous  ces  Ani- 
maux sous  le  nom  de  Cercopil/iecus  , 
Singes  à    queue. 

Par  leur  organisation  ,  ces  Singes 
sont  intermédiaires  aux  Orangs-0^- 
tangs  et  aux  Macaques.  Les  Gucaoas 
j>ropremenl  dites  se  rapprocuent  des 
Macaques  par  tous  les  autres  carac- 
tères  moins  celui  des  dents,  et   les 


GUE  563 

Semno-Pilhèques  des  Gi!)bjns  par 
tous  les  caractères  moins  celui  des 
dents    et    la    queue. 

t  GuEiroNs. 

Leur  front  déprimé  est  biisc  iirec- 
tcmcnl  en  arrière  sur  les  arcailts  sour- 
cllièics,  mais  saus  crête  salllanlc 
comme  dans  les  Macaques.  Le  cadre 
de  l  orbite  n'est  p.is  non  plus  échan- 
cré  à  sOn  bord  supéiicur.  L'.ingl' 
ficlalii'a  pas  plus  de  cinquante  dcg.és; 
le  nez  est  })lat  et  ouvei  i  à  la  hauicur 
Aqs  fosses  nasales,  à  peu  près  à  égale 
distance  de  la  bouche  et  des  yeux. 
Toutes  les  espèces  ont  des  abajours. 
Les  lèvres  minces  sont  g.irnie!:.,  sur- 
tout la  supérieure,  de  poils  plus  lougs 
que  sur  le  reste  de  la  face,  elordinai- 
icmeat  dune  couleur  bien  fianchéc. 
Le  pelage  est  entièrement  soyeux  dans 
toutes  les  espèces  ,  et  n'oÛie  aucune 
ditTérence  d'un  sexe  à  l'autre,  soit 
poiii'  la  quantité  ,  soit  pour  la  couleur 
et  lu  longueur.  Mùlcs  et  femelles  sont 
égalcujent  bai  bus  ,  et  toujouis  les 
poils  des  fivoris,  ordinairement  assez 
épais,  sont  dirigés  eu  arrière.  Les  tes- 
ticules et  les  lèvres  génitales  des  fe- 
melles sont  nuancées  de  diverses  cou- 
leurs, ordinairement  fqi"t  éclatantes, 
comme  dans  les  Macaques  et  les  Cy- 
nocéphales. Le  gland  dés  mâles,  ter- 
miné en  forme  de  Champignon,  au 
centre  duquel  se  trouve  l'orifice  de 
l'ujètre,  est  supporté  par  la  pointe 
d'un  osselet  oblong.  Le  clitoris  des 
ûîmelles  a  aussi  un  champignon  ter- 
minal ,  et,  plus  lie  longueur  à  pro- 
porliou  que  chez  les  Femmes.  Elles 
ont  également  une  incnsti  nation  , 
dont  la  lluxion  a  cependant  des  pé- 
riodes plus  abondantes  qui  marquent 
le  rut.  Les  callosités  des  fesses  ad- 
hèrent aux  tubérosltés  de  l'ischion  , 
et  sont  beaucoup  moins  pouivues 
de  tissu  érectile  ,  que  dans  les  Cy- 
nocéphales (  P'.  ce  mot).  Aussi  ne 
participent -elles  pas  à  la  conges- 
tion menstruelle.  Les  canines  d'en 
bas  sont  plus  petites  que  celles  d'en 
haulj  la  premièie  fausse  molaire  qui 
les  suit,  est  mince  et  a  une  seule 
pointe  comme  celle  des  carnassiers  ; 

56* 


564  GUE 

la  seconde  ressemble  aux  deux  faus- 
ses molaires  supérieures. 

Tout  le  monde  connaît  le  genre  de 
marche  de  ces  Animaux.  La  brièveté 
de  leurs  membres  antérieurs  nécessi- 
te une  déniai  che  en  zig-zags,  qui  n'est 
pour  ainsi  dire  qu'une  suite  de  sauts 
surbaissés.  Mais  sur  les  Arbres  leur 
agilité  est  extrême  •  car  le  mécanisme 
decesbrasplus  courts  que  les  jambes, 
de  ces  jambes  dont  les  jarrets  sont 
toujours  à  demi  tléchis,  et  de  ce  corps 
oblique  sur  les  jambes  et  ainsi  mer- 
veilleusement disposé  pour  grimper  à 
trav£r5  les  bi anches,  est  mis  en  jeu 
par  des  muscles  robustes,  qu'excite 
un  système  nerveux  d'une  énergie 
inépuisable,  à  en  juger  par  les  agita- 
tions incessamment  renouvelées  de 
tout  leur  corps  ,  et  par  l'expression 
continuellement  changeante  de  leur 
figure  imitatrice  et  grimacière.  En 
liberté  dans  les  forêts  et  captifs  dans 
nos  ménagtries,  ils  montrent  égale- 
ment leur  haine  pour  l'Homme  et 
leur  passion  pour  l'indépemlance. 
Chaque  espèce  vit  par  troupes  can- 
tonnées dans  des  régions  de  forêls  , 
oii  elles  ne  tolèrent  guère  que  les 
Animaux  qu'elles  ne  [leuvent  cliasseï , 
ou  que  leur  petitesse  dé'obc  à  leur 
jaloux  instinct  de  propriété.  A  l'ap- 
proche d'un  Homme  ,  d'un  Antilope, 
d'un  Eléphant,  toute  la  tioupe  se 
rassemble  au  ci  i  d'alarme  de  quelque 
sentinelle  toujours  en  faction.  Du 
haut  des  Arbres,  et  en  avançanlou  en 
fuyant  décime  en  cime  ,  ils  attaquent 
l'ennemi  à  coups  de  branches  cassées, 
de  fruits,  et  lui  lancent  jusqu'à  leurs 
excrémens.  Dans  leurs  retraites  , 
toujours  lesGuenons  savent  interposer 
quelque  grosse  branche  entre  elles  et 
l'ennemi.  Pleines  d'afiection  pour  leurs 
petits,  s'ils  tombent  par  blessure  ou 
par  hasard,  elles  les  attendent,  vont 
les  chercber ,  ou  restent  près  d'eux 
eu  les  embrassant  au  risque  de  pé- 
1  ir.  Elles  ont  la  même  tactique  de 
maraudequelesCynocéphales  qu'elles 
semblent  beaucoup  surpasser  en  in- 
telligence. Elles  ne  paraissent  pas,  au 
moins  en  captivité,  avou"  aucun  ins- 
tinct de  prop:ctc  ,  encore  moin.->  de 


GUE 

décence.  A  côté  de  leurs  exerémeOs  ^ 
elles  ne  paraissent  nullement  eu  être 
Incommodées  ;  et  cependant  leur  odo- 
rat doit  être  délicat,  car  elles  ne 
mangent  rien  qu'elles  n'aient  d'a- 
bord flairé.  Elles  portent  les  alimens 
à  la  bouche  avec  leurs  mains ,  et  quoi 
qu'on  en  ait  dit,  saisissent  les  petits 
objets  eutre  le  pouce  et  l'index  ,  com- 
me les  autres  Singes.  Toutes  les  Gue- 
nons boivent  en  humant  ,  et  sont 
moins  portées  au  coït  que  les  autres 
Singes  dans  nos  climats.  Leur  verge 
est  tout-à-fait  rétraclile  dans  le  scro- 
tum. 

Une  tête  un  peu  plus  ronde  ,  une 
taille  un  peu  plus  petite  ,  un  carac- 
lèie  un  peu  plus  docile  ,  avec  tout 
autant  de  pétulance,  ont  fait  séparer 
des  Guenons  proprement  dites,  deux 
petits  groupes  ,  ayant  tous  deux  l'A- 
frique et  ses  îles  pour  patrie  ;  uous 
désignons  le  premier  par  le  nom 
d'une  de  ses  plus  jolies  espèces. 

*  Les  DiANES. 

1 .  La  MosE  ,  Simla Mona,  Schreb. , 
pi.  i5  ,  F.  Cuv. ,  Mam.  lithog.  ;  Buff., 
t.  i4,  pi.  36,etSuppl.  7,  pi.  ig- — Dos, 
dessus  du  cou  ,  flancs  et  dessus  de  la 
croupe,  d'un  beau  marron  tiqueté  de 
noir;  dessus  des  jambes  et  des  cuisses, 
ainsi  que  la  queue ,  d'un  gris  ardoisé; 
sur  la  croupe  ,  près  de  la  queue,  une 
tache  oblongue  blanc  pur  de  chaque 
côté;  dessous  du  cou  ,  poitrine,  ven- 
tre et  face  interne  des  membres  ,  aussi 
d'un  blanc  tiès  pur;  tête  vert  doré 
brillant;  un  léger  bandeau  gris  ceint 
le  front  au-dessus  des  sourcils,  et  de 
chaque  côté  des  joues  d'épais  favoris 
jaune  paille,  joints  sous  le  menton, 
lui  encadrent  la  face  qui,  des  yeux 
jusqu'au  nez,  est  bleuâtre  et  d'une 
belle  couleur  de  chair  sur  le  reste  de 
son  étendue  ;  pâtes  et  oreilles  couleur 
de  chair  livide.  Différente  de  tous  les 
autres  Singes  par  son  sérieux ,  la 
Mone  ne  grimace  jamais.  Sa  figure 
e.U  toujours  grave  et  calme.  Sa  dé- 
cence n'est  pas  moins  exemplaire 
ivirnii  celte  race  d'impudiques  :  sa 
douceur  n'est  pas  même  altérée  par 
les  souffrances  de  la  maladie.  Nous 


GOE 

en  afons  observé  une  dans  le  dernier 
mois  t  l'une  consomption  pulmonaire; 
elle  recevait  avec  reconnaissance  les 
caresses  et  les  téuioiguages  d'allVc- 
tion  ,  lors  même  que  son  état  ne  lui 
permettait  plus  de  manger  le  sucre 
ou  le  gâteau  qu'on  lui  présentait.  La 
Mone  habite  les  régions  de  l'Atlas. 

2.  L'AscAGNE  ou  Pétauriste,  5/- 
mia  Petaurista,  Gmel.,  F.  Cuv.,  Maui. 
litli.  Verdàtre  c^  dessus,  avec  un  peu 
de  fauve  au  dos  et  à  la  queue  ;  tête  et 
cuisses  d'un  vert  as^ez  pur;  dessous 
du  corps  et  dedans  des  membres  blanc; 

ioues  et  menton  garnis  de  poils  blancs, 
egers  et  louU'us;  favoris  de  même 
couleur;  mains,  lèvres  ,  oreilles  et 
menton  violàlres;  le  bout  du  nez  n'est 
blanc  quà  cause  de  la  couleur  de  ses 
petits  poils  ;  dessus  du  nez,  tour  des 
yeiixel  mamelles  bleuâtres.  Sclueber, 
tab.  19,  donne  sous  le  nom  de  Blanc- 
Nt'z,  d'à  près  lèdition  deBuffon  d'Al- 
lauiand,  I.  i4,pl.  09  ,  une  Guenon 
qui  ne  difiéierait  de  l'Ascagne  que 
pour  avoir  i\{.\  noirâtre  au  lieu  de 
bleuâtre  à  la  face.  D'ailleurs  ,  le  mo- 
ral est  le  même  que  celui  de  l'Asca- 
gne.— Avec  autant  de  décence  que  la 
ftlone  ,  l'Ascagne  est  si  preste,  qu'elle 
semble  voler  plutôt  que  sauter;  son 
attitude  favorite,  quand  elle  est  en 
repos,  est  d'appuyer  sa  tête  sur  une 
de  ses  mams  de  derrière,  avec  1  air 
d'une  méditation  profonde.  Contraste 
charmant  avec  la  vivacité  si  pétulante 
de  ses  mouvemens  et  de  ses  émotions! 
Avant  de  manger  ce  qu'on  lui  pré- 
sente,  elle  le  roule  entre  ses  mains  , 
comme  fait  un  pâtissier  d  un  morceau 
de  pâte.  Vaniteuse,  elle  n'aime  pas 
qu'on  la  raille  d'une  maladresse ,  ni 


« 
GUl<:  ib5 

le   corps;    lios   et   flancs  liquelés  de 
blanc  et  de  noir  ;  des  poils  fauves  seu- 
lement autour  des  callosités  ;  lui  arc 
mélangé  de  |)elits  poils  blancs  et  jau- 
nes   assez  clair-semés   sur  le    !ix»nl; 
quelquis  poils  autour  du    menton  , 
mais  sans  former  de  longue  barbe  ; 
toute  la  f.ice  vioiâtre,  avec  du  bleu 
dominant   sur  les  pommettes   et  les 
joues  ,  et  du  rouge  dominant  autour 
(lu  museau  et  sur  les  paupières;  mains 
noires;  les  yeux  d'un  JHune   fauve. 
Telle  était  à  son  entrée  à  la  niénagcrie 
la  Diane  observée  par  Frédéric  Cu- 
vier.  Depuis,  les  anneaux  blancs  des 
poils  du  dos  plissèrent  au  fauve,  et 
cette  couleur  augmenta  aux  favoris. 
On  a  rapporté  à  la  Diane  l'Exqui- 
ma,  nom  Congo  d'une  autre  Guenon, 
Cercopithecus  barbatus  de  l'Ecluse, 
et  Cercopithecus  barbatus    Guineen- 
sis  de  MarcgraafF;  enfin  le  Rolloway 
d'Allamand,  édit.  de  Buffon  ,  pi.  i5  , 
tab.  I  5  ,  et  Schreber  ,  pi.  ib.  Celui-ci 
est  tiqueté  sur  les  flancs,  les  cuisses, 
les  jnmbcs  et  la   tête;    la   poitrine, 
le  ventre,  le  contour  des  fesses  ,  le 
dedans  des  bras  et   des  cuisses  sont 
blancs,  et  le  menton  garni  d'une  barba 
aussi  longue  que  la  face  et  fourchuci 
—  On  en  a  aussi  rapproché  la  Diane 
de  Linné  ;  le  pelage  de  cette  dernière 
espèce  est  varié  de  blanc  dans  le  pre- 
mier âge,  avec  du  blanc  à  la   partie 
antérieure  et  supérieure  delà  poitrine 
et  (les  cuisses  qui  sont  noires  dans 
celle  qu'a  observée  Fi'édéric  Cuvier. 
De  plus  le  croissant   du  front  était 
double,  le  dedans  de  la  cuisse  cou- 
leur   de  rouille,    et   le   bout  de   la 
queue  blanc.  C'est  cette  espèce  qu'a 
représentée  Schreber,  pi.    i4.  Il  est 


qu'on  l'interrompe  en  mangeant.  Elle  très-douteuv  que  cette  Guenon  Diane 

s'en  irrite,  mais  pas  pour  long-temps,  soit  la  même  que  celle  de  F.  Cuvier. 

car  elle  est    sans  rancune.   Elle   ne  Toutes  les  trois  sont  de  la  côte  occi- 

niarche  sur  les  pales  de  derrière,  que  dentale  d'Afrique, 

quand  elle  veut  reconnaître  ou  exa-  4.  Le  Hocheur  ,  Simia  nictitans  , 


miner  quelque  chose. 

3.  haDiMisiE, Simia  Diana,  Mamm. 
lith.,  4<'  douz. —  Tout  le  dessus  du 
coips,  les  flancs,  les  bras  ,  les  cuisses, 
les  jambes  ,  la  poitrine,  le  ventre  et 
la  queue  d'un  noir  uniforme  ;  cette 
teinte  est  un  peu  moins  foncée  sous 


Gmel.,  Schreb.,  pi.  ]9,  et  Audebert, 
Hist.  Nat.  des  Sing.,  lam.  4,  sect.  i  , 
pi.  2  ,  et  BufF. ,  Suppl.  7.  —  Tout  le 
dessus  du  dos,  de  la  tête,  dessus  des 
cuisses  ,  poitrine  et  ventre  gris  d'ar- 
doise ;  le  cou  et  la  queue  noirs  ;  favo- 
ris très-touffiis  et  de  la  couleur  de  la 


5.6 


GUE 


tête,  dont  ils  sont  sëpavci  par  r.ne 
baude  toul-à-fait  noire ,  tendue  de 
Tceil  à  rorcillc;,  qui  est  d'un  brun 
noiiâtie;  lace  noire  bleuâtre;  pau- 
pières supérieures  de  couleur  tannée; 
nez  noir  à  la  ])ase  ,  et  d'un  beau  blanc 
à  la  nioitiéinférieure.  —  Voici  ses  pro- 
portions :  du  bout  du  niu^e.  u  à  l'o- 
rigine de  la  queue,  un  pied  quatre 
pouces;  tète  ,  quatre  pouces  ;  queue, 
deux  pieds  i.n  pouce  ;  hauteur  au 
garrot,  huit  pouces.  On  le  présume 
de  Guinée. 

5.  MeJuABIIIH E ,  Simia  3Je/ar/iina  , 
F.  Cuvier,  Mamm.  lith.,  4*^  douzaine, 
Talapoin  de  Buiîon  ,  t.  i4  ,  pi  4o,  et 
Schieber,  pi.  17.  —  Tout  le  dessus  du 
corps  du  même  vert  qu'au  Gallitri- 
che  ;  dessous  du  menton  et  queue 
blancs  ;  mains,  oreilles,  nez,  excepté 
sa  base  ,  noii's;  yeux  bruns  ;  dessus 
des  paupières  blanc  ;  dessous  des 
jeux  couleur  d'ocre;  tour  de  la  bou- 
che couleur  de  chair;  devant  des 
oreilles  blanc,  les  favoris  couchés  à 
plat  sur  la  face ,  s'ëtendanl  en  tra- 
vers de  dessous  l'oreille  jusqu'au  nez; 
les  testicules  couleur  de  chair;  aucune 
trace  de  handeau  au  iront.  Jusqu'à 
F.  Cuvier,  on  l'avait  pris  pour  un 
jeune  du  Malbrouk  ou  du  Grivet. 
i*atrie  inconnue  en  Afrique. 

6.    Le   MousTAC ,    Sirnia    Cephits , 
L.  ,  BufF. ,   t.   i4  ,   pi.    54  ,  Schreb.  , 
tab.  29;  Audebert,  Sing.,  famille  i4, 
sect.  2,  pi.  5  2.  — Cette  espèce  es;  d'une 
taille  intermédiaire  à  l'Ascagne  et  à 
lu  Mone  :    toute  la  tête  est  couverte 
de  poils  verdâtres ,  plus  foncés  à  1  oc- 
ciput qu'au  front;  ceux  du  dos  ,  des 
épaules,  des  flancs,  de  la  croupe  et  de 
la  base  de   la  queue  sont  d'un  vert 
plus   brun    qu'à   la    tête  ;    ceux   des 
membres  sont  gris,    avec  une  teinte 
de  jaune.  Ces  nuances  résultent   de 
ce  que  les  poils  sont  annelés.   Tous 
sont  gris  vcis  ia  racine  ,  puis  noirs  et 
jaunes   au  bout.    Les  deux  derniers 
tiers  de  la  queue  sont  roux.  Les  fa- 
Voris  sont  très-épais  et  d'un,  jaune 
brillant ,  passant  au  blanc  sur  la  mâ- 
choire inférieute.   Une  raie  de  poils 
noirs  les  sépare  de  la  coiffure  vcrle  de 
la  tête.  Les  oreilles  ,  les  testicules  et 


GUE 

la  peau  des  mains  couleuV  de  chair  ; 
toute  la  face  d'un  bleu  lapis  à  teinte 
noirâtre  près  des  lèvres;  un  chevron 
blanc  sur  la  lèvre  supérieure. 

Cette  espèce  n'est  pas  le  Cephus 
des  anciens ,  lequel  n'était  proba- 
blement qu'un  Cynocéphale.  On  la 
croit  de  Guinée.  Voici  ses  propor- 
tions :  lête ,  trois  pouces  neuf  lignes  ; 
corps,  dix  pouces  troislignes;  queue, 
vingt-un  pouces. 

**    Guenons  ordinaires. 

7 .  Mangabey  ,    Simia     yElhiups  , 
Lin.  ,  Cercocebus  fuliginosus ,  Geof.  , 
Schreber,  pi.  20,  et    t.    i4,  pi.    lo 
de  Buffon  ,    qui   lui   donna  ce   nom 
parce  que  ,  sur  de  mauvais  renseigne- 
mens  ,   il  le  crut  de  Madagascar  oii 
il    est  même  à  peu  près  certain  qu'il 
n'existe  pas    de   Singes.    On   ignoie 
encore  sa  patrie,  quoiqu'on  l'apporte 
très-communément   en   Europe;  ce 
qui  rend   très-piobable  qu  il  est  de 
la  côte  occidentale   d'Afrique.    Tout 
le     dessus     du    corps    et    la    queue 
giis  d'ardoise  ,   passant  au  noir  sur 
les   membres;   le  dessous  du    corps 
et     favoiis     blanc    grisâtre  ;     mains 
noires  ;   oreilles    violâtres  ;    la    pau- 
pière supéiicure,   toujours  blanche  , 
se  détache  fortement  du  visage  ,  quel- 
quefois   tout  entier  d'une   teinte  li- 
vide foncée  ;     quelquefois    noirâtre 
en  bas  et   cuivré  sur   tout  le  reste. 
C'est  la  seule  des  Guenons  qui  porte 
sa  queue  renversée  et  droite  parallè- 
lement au  dos.  F.  Cuvier  n'en  a  pas 
vu  ,  sur  un  très-grand  nombre  ,  une 
seide  qui  ne  fût  douce  et  familière  , 
malgré  la  plus  grande  pétulance.  Les 
mâles  accompagnent  leurs  gesticula- 
tions d'une  sorte  de  rire.  INous  en  avons 
long-temps  observé  un  vivant  au  mi- 
lieu des  Animaux  destinés  aux    ex- 
périences de  Magendie;  jamais  il  ne 
les    maltraitait.     Il    opposait    même 
une  assez  grande  patience  aux  pro- 
vocations des  élèves.  Chaque  mois  les 
côtés  de  la  vulve  des  femelles  se  ren- 
flent   en    deux    protubérances    plus 
grosses  du  côté  de  l'anus. 

8.  Mangabey  a  collier,  Cerco- 
cebus JF.thiops  ,  Geoff. ,  Buff.  ,   t.  i4  , 


GUE 

\\\.  55;  bchieb. ,  pi.  ji. — 11  nediirùrc 
de  l'autre  que  par  le  biun-inaiion  du 
verlex  et  le  collier  l)l;ti:c  qm  lu» 
passe  du  cou  à  la  uuque ,  en  euler- 
inaut  les  oreilles  :  lace  ,  ni;iius  et 
oreilles  uoircs.  Il  est  au  piécedent 
ce  que  l'Ascague  est  au  lîlanc- 
INez.  Tout  le  jeu  de  sa  physiouoniie 
consiste  dans  le  mouvement  de 
ses  lèvres  qu'il  relève  en  nionlrant 
les  dents  ,  grimace  qui  lui  est  nropre. 
Il  est  de  1  Afrique  occideulale ,  au 
sud  du  Cap-Vert. 

9.  Callitriche,  Simiasabœa,  Lin., 
Biiff. ,  t.  i4  ,  pi.  07;  Scbreb. ,  Suppl. , 
pi.  18; et  Fréd.Cuv.,Mani.liib-,  pre- 
mière douzaine.  — YeitjauuiUiC  en 
dessus  ;  dessous  du  corps  ,  dcilans  des 
membi-es  blanc  jaunàUe;  les  poils  au- 
tour des  organes  génitaux  ,  au-dessus 
des  sourcils  et  ceux  des  {avoris  ,  sont 
d'un  beau  jaune  ;  la  face,  les  oreilles  et 
les  mains  tout-à-fait  noires;  tesli- 
cules  verdàtres  ;  ;oreillcs  un  peu  plus 

fiointues  qu'au  Malbrouk.  Adanson 
es  a  vus  dans  les  forets  du  Sénèg;!l  vi- 
vre en  troupes  nomlireuses.  Ils  sont 
tellement  silencieux  ,  qu'ils  ne  crient 
même  pas  quand  ils  sont  blessés;  ils 
n'ont  pas  peur  du  feu  et  attaquent 
toujours  les  premiers.  Ils  ne  fuient 
qu  après  avoir  perdu  beaucoup  des 
leurs.  Un  adulte  observé  par  F.  Cu- 
vier  était  doux  et  faisait  entendre 
dans  le  contentement  un  grognement 
doux  exprimé  par  grou-grou.  — Eu 
voici  les  proportions  :  longueur  du 
tronc,  un  pied  quatre  pouces;  de  la 
tète  ,  six  pouces  ;  de  la  queue  ,  deux 
pieds  deux  pouces.  —  On ditqu'il  ha- 
bite, outre  le  Sénégal  ,  la  Mauritanie 
et  le  Gap- Vert.  Il  est  très-nombreux 
à  l'Ile-de-France  oii  il  fut  ,  dit-on  , 
introduit  par  quelque  colon. 

10.  Le  G ra VET,  Simia  subviridts  , 
F.  Cuv. ,  Mammifères  lithogiaph.  , 
première  douzaine.  Cette  espèce  for- 
me le  passage  du  Callitriche  au 
Malbrouk.  Tète  moins  ronde  qu  à 
celui-ci;  testicules  d'un  veit  île 
cuivre  ;  poils  environnaus  les  or- 
ganes génitaux  orangés  ,  et  blancs 
dans  le  Malbrouk.  D'un  voit  plus 
.sombre  que  le  Callitriciie ,  il  s'en  dis- 


GUli  L67 

tingue  encore  par  le  bandeau  blanc 
du  fiout,  des  favoris  blancs,  et  la 
queue  giise  jusqu'au  bout.  La  nuance 
tie  son  viMt  est  sale,  et  occupe  tout 
le  dessus  du  coips  ;  tout  le  dessous 
et  le  dedans  lies  membies  sont  blancs; 
le  tour  des  yeux  couleur  de  chair  li- 
vide; Is  oreilles  ,les  mains  et  la  face 
d'un  noir  violâlre.  Sa  patrie  inconnue 
est  eu  A'uique. 

11.  Malbuoi'k,  Simia  Fan  nus  , 
Gnicl.,  Mamm.  lith.,  [iremière  douz.; 
Scopoli  ,  pi.  19,  Délie  ,  Faun.  et 
Flor.  ,  qui  le  nomme  i'/z/i.  Cynosuros; 
Bufl'.  ,  t.  i4,  pi.  29  — Tout  le  dessus 
du  corps  gris  verdàlre;  tout  le  des- 
sous ,  joues  et  un  bandeau  au  front  , 
blancs  ;  membres  en  dessus  et  queue 
sur  toute  la  longueur,  gris;  poils 
blancs  autour  des  organes  génitaux  ; 
museau  noir,  excepté  le  tour  des 
yeux  qui  est  couleur  i\o.  chair  ;  oreil- 
les et  mains  noires;  callosités  et  tour 
(le  l'anus  louges  ;  testicules  du  bleu 
lapis  le  plus  pur.  —  Le  Simia  Tau- 
nus  d.e  Lin.,  représenté  par  Schreber, 
pi.  12  ,  serait  plutôt  le  Ccrcopith. 
baibalus  de  l'Ecluse.  —  Longueur  du 
corps  ,  un  pied  quatre  lignes;  delà 
tête,  cinq  pouces  quatie  lignes; 
queue  longue  à  peu  près  comme  \b 
corps.  —  Ballon  le  croyait  au  Ben- 
gale ,  mais  celte  conjecture  est  plu^j 
qu  '  douteuse. 

1  ia .  Vervet  ,  Simia  pygerithra  , 
F.  Cuv.,  Mamm.  lith. — Cette  espèce, 
très-voisine  des  précédentes  ,  et  sur- 
tout du  Callitriche,  a  tout  le  dessus 
du  co.ps  vert  grisâtre  ,  le  dessous 
blanc  ,  et  les  testicules  couleur  vert 
de  cuivre  comme  le  Grivet ,  mais  les 
poils  environnans  sont  blancs;  en 
outre,  l'anus  est  environné  de  poils 
d'un  roux  foncé  qui  ne  se  voient  que 
quand  la  queue  est  redressée  ;  les 
quatie  mains  noires  dcpuislepoigiiet; 
tète  approchant  de  celle  du  Malbrouk; 
le  bout  de  la  queue  iauiié  dans  le 
Callitriche  ,  gris  dans  le  Malbiouk  et 
le  Grivet,  est  noir  dans  le  Vervet. 
Delalande  en  a  beaucoup  rapporté 
du  Cap  ou  ils  peuplent  les  forêts  que 
n'habite  pas  u lie  seule  des  trois  .au- 
tres espèces  précédenles. 


568 


GUE 

***  Singes  teuts. 


Les  Guenons  l'cunies  sous  ce  li- 
tre, forment  une  petite  division  bien 
distincte.  Dociles  dans  la  jeunesse  , 
elles  deviennent  méchantes  en  vieil- 
lissant, même  pour  ceux  qui  les  soi- 
gnent. 

i5.  Le  Patas,  Simia  ruLra,Gme\., 
Buff. ,  t.  i4,  pi.  35  et  26;  F.  Giiv., 
Manim.  litli.  ,  2*^  douzaine.  Tout  le 
dessus  du  corps  d'un  fauve  brillant, 
nuaucé  de  gris  au  bout  de  la  queue 
et  des  membres  ;  tout  le  reste  blanc  ; 
inains  et  face  couleur  de  chair  verdà- 
tre.  Un  bandeau  étroit  de  poils  noirs 
borde  les  sourcils;  la  lèvre  inférieure 
porte  aussi  une  moustache  noire. 
•: — En  voici  les  proportions  ;  longueur 
du  corps,  un  pied  et  demi  ;  de  la  têle  , 
cinq  pouces;  de  la  queue  ,  un  pied 
cinq  pouces.  Plus  grandehauteur ,  un 
pied  Jeux  pouces.  —  Cette  espèce  est 
du  Sénégal  et  peut-être  de  toute 
cette  zone  de  l'Afrique  jusqu'au 
Nil.  Lacépède  {in  Bujfun  ,  Sup.  7), 
a  donné  ,  sous  le  nom  de  Pa'as  à 
queue  courte,  une  espèce  tie  Maca- 
que ;  c'est  le  Rhésus. 

i4.  Guenon  bar  bique,  Cercopithe- 
çus  /atibarèatus  ,  Geoff.  ,  BuiY.  ,  Sup. 
T.  VII,  pi.  21.  Une  grande  barbe 
^tendue  en  ailes ,  le  bout  de  la  queue 
en  pinceau  ;  face  d'un  pourpre  violet; 
pelage  noir  dans  l'adulle,  entièrement 
roux  chez  les  jeunes.  — Patrie  in- 
connue.-?- L'individu  du  Muséum  de 
Paris  ,  dont  le  corps  n'a  pas  plus  de 
liuit  pouces  de  long  ,  semblerait  un 
jeune  de  la  Guenon  dorée  ,  s'il  n'a- 
vait pas  les  incisives  mitoyennes  su- 
périeures proportionnées  comme  dans 
Jes  vraies  G^'enous. 

i.*!.  Guenon  naine  Delaeande, 
Cercopitàecus  pusillus  Delalande  , 
]N.  Tête  et  corps  uniformément 
gris  cendré,  ainsi  que  la  queue  dont 
le  bout  est  noir.  Des  poils  plus  longs 
débordent  le  pelage  sur  la  nuque  , 
Je  dos  et  les  épaules;  la  gorge  est 
grisâtre,  le  dedans  des  membres  est 
d'un  gris  blanchâtre  ,  plus  foncé 
nue  la  gorge.  Sous  le  menton  ,  une 
(ache  gris-brun  se  prolonge   vers  le 


GUE 

larynx  au  milieu  du  blanchâtre  de  k 
gorge.  La  face  est  de  couleur  tannée 
ainsi  que  les  mains  ;  les  sourcils  sont 
noirs  et  surmontés  d'un  bandeau 
grisâtre.  Le  corps  avec  la  tète  n'a  pas 
plus  de  neuf  à  dix  pouces  ;  la  queue 
estun  peu  plus  longue. —  Delalande  a 
découvert  cette  espèce  sur  la  lisière 
des  forêts  le  long  desquelles  habitent 
les  Chacmas,  au-delà  de  Groote-Vis- 
River,  au  Reiskama.  ( /^',  Cynocé- 
phales.) 

La  Guenon  couronnée  ou  Bonnet- 
Chinois  et  la  Guenon  Aigrette  sont 
deux  Macaques,  f^.  ce  mot. 

■j-f  Semno-Pithèques. 

-  Aux  caractères  ci-dessus  énoncés  , 
ajoutons  que  la  branche  montante 
de  la  mâclioire  a  une  hauteur  ,  un 
élargissement  suitout  dans  la  partie 
angulaire,  qui  rappellent  sa  propor- 
tion dans  les  Hurleurs  d'Amérique. 
V.  ce  mot.  Aussi  la  plupart  des  Sem- 
no-Pithèques ont-ils  une  poche  guttu- 
rale communiquant  avec  le  larynx  à 
la  manière  de  ces  Hurleurs.  Leur 
cœcum  est  long  et  boursoufflé.  Tous 
les  Seuino-Puhèqucs  dont  on  connaît 
le  squelette,  excepté  la  Doue,    ont 

Elus  ou  moins  de  six  vertèbres  lom- 
aires  ,  nombre  constant  chez  toutes 
les  vraies  Guenons.  L'on  conçoit 
quelle  différence  dans  la  grandeur  de 
l'élan  et  dans  la  facilité  de  la  marche 
à  terre  apporte  cette  inégalité  du 
nombre  des  vertèbres  lombaires.  Ces 
inégalités  des  profondeurs  de  l'orga- 
nisation dans  des  espèces  qui  habitent 
les  mêmei  îles  ,qul  sont  compatriotes 
des  mêmes  forêts  ,  excluent  toute  pos- 
sibilité qu'elles  soient  des  transfor- 
mations d'un  moindre  nombre  de 
types  primitifs  et  à  plus  forte  raison 
d'un  type  unique.  On  peut  voir  dans 
notre  tableau  du  genre  humain  (Phy- 
siol.  de  IMagendie,  2'' édit.)quedes  con- 
trastes pareils  existent  entre  les  Hom- 
mes de  ces  mêmes  archipels  qu'liabi- 
tenl  les  Semno-Pilhèques.  — Toutes 
les  espèces  de  ce  sous-genre  habitent 
le  continent  et  les  îles  de  l'Inde. 

1.     L'Entelle,    Simia    Eniellus, 
Dufrcsne ,     Houlman    au    Bengale  ^ 


GUE 

Sclircbcr  ,  pi.  ao  ,  B  ,  Audcberl  : 
Histoire  Nnlur.  des  Sing.  Fainil.,  n, 
sect  J  ,  pi.  2.  —  A  lace  et  mains  d'un 
noir  violel  conliasiant  avec  le  blan- 
châtre obscur  et  presque  isabelle  du 
reste  du  corps.  Les  poils  qui  entourent 
la  face  lonnent  lui  toupet  plat  au- 
dessus  des  sourcils  ,  et  sous  le  men- 
ton ,  une  barbe  dirigée  en  avant.  Sous 
le  corps  et  sur  le  dedans  des  mem- 
bres,  le  poil  est  piesque  blanc.  La 
couleur  de  la  peau  même  est  bleuâtre 
au  dos,  mais  violette  au  vis. ige  ,  à  la 
tête  ,  à  la  gorge  ,  aux  callosités  ,  aux 
membres  et  au-dessus  des  mains;  elle 
est  blanche  au  ventre;  l'iris  est  brun 
roux.  —  L'Eulelle  a  se[)t  vertèbres 
lombaires.  Voici  les  pioportions  de 
l'Entelle  :  longueur  du  ti  onc,  un  pied 
un  pouce  ;  de  la  tête  ,  quatre  pouces  ; 
de  la  queue,  deux  pieds  deux  pouces 
trois  lignes  ;  hauteur  :  devant,    neuf 

fiouces  ;  derrière  ,  un  pied.  —  C'est 
cplus  commun  des  Smgcs  au  Ben- 
gale. Vénéré  de  tous  les  adora  leurs 
de  Brama  ,  il  les  lionoi  e  et  les  réjouit 
quand  d  va  piller  leuis  jaidins  ,  leurs 
maisons  et  même  leuis  tables  déjà  ser- 
vies. Malgié  salenteui',la  longueurde 
Ses  bras  fid  donne  une  étendue  ,  une 
portée  d'élan  supérieure  à  celle  des 
autres  Singes  du  Bengale.  Aussi  dans 
les  langues  de  l'inde  ,  son  nom  ex- 
prime-t-il  cette  faculté  particulière  de 
mouvement. 

2.  CiMEPAYE,  Si/nia  Melaluphos , 
Raffl.,  Trans.  Lin.,  tab.  i  5,  Fr.  Cuv., 
Mammif.  lith.  ,  3"  douz.  —  Pelage 
roux  brillant  sur  le  dessus  du  corps,  à 
la  face  extérieure  des  membres  ,  à  la 
queue,  au-devant  du  front,  et  aux 
joues  oii  les  poils  dirigés  en  arrière 
forment  d'épais  favoris;  poitrine, 
ventre  et  dedans  des  membres  blan- 
châtres ;  la  tête  ceinte  d'un  cercle  de 
poils  noirs  ;  quelques  poils  sembla- 
bles sont  clair-semés  aussi  le  long  du 
dos  et  sui-  les  épaules.  La  face  est 
bleue  jusqu'à  la  lèvre  supérieure  qui 
est  couleur  de  chair  ainsi  que  l'infé- 
rieure et  le  menton.  Les  oredies  sont 
de  même  couleur  que  la  face,  et  le  de- 
dans des  mains  est  noirâtre  comme  les 
callosités.  Le  ventre  est  presque  nu,  et 


GUE 


569 


le  dedans  des  membres  peu  velu.  Le 
nez  fait  une  grande  saillie  ,  et  est 
très-ridé  à  sa  l)ase.  Les  pods  de  tout 
le  corps  sont  liès-longs  ei  un  peu  lai- 
neux. —  Le  Gimepaye  a  sept  vertè- 
bres aux  lombes  ,  trente  à  la  queue, 
et  de  gi  osses  canines  supéiieures  sil- 
lonnées. Sa  longueur  ,  du  museau  à  la 
queue  ,  est  d'un  pied  six  pouces  ;  de  la 
léte,  quatre  pouces;  de  li  queue, 
deux  pieds  huit  pouces;  hauleui  :  de- 
vant ,  un  pied  un  pouce;  derrière, 
un  pied  quati  epouces. —  Le  Gimepaye 
n'a  encore  été  trouvé  qire  dans  les 
îles  de  la  Sonde  et  la  presqu'île  de 
Rlalaca. 

3.  TcniNcou ,  Semno-Pitheciis prui- 
nosus  ,  Desmarest;  Si/nia  cristata  , 
Kaffl.,  Ttniis.  Lin.,  t.  i3  ,  oii  il  est 
nommé  Chingkou;  Mammif.  lithogr., 
4*^  douzaine.  —  Pelage  uniformément 
noir,  plus  fourni  en  dessus  et  très- 
raie  au  ventre.  Oreilles  et  face  nues, 
excepté  le  long  des  lèvres  ,  surtout 
aux  angles  oi.i  s'élèvent  quelq.ues  poils 
blancs.  La  peau  du  corps  est  bleuâtre, 
celle  des  mains  très-peu  velues  est 
noire  ,  ainsi  qu'aux  callosités  ;  l'iris 
est  jaune,  ce  qui  annonce  une  exis- 
tence nocturne.  Les  jeunes  sont  bruns 
rougeâtres  ;  le  noir  ne  se  prononce 
qu'avec  l'âge. — Voici  ses  proportions  : 
corps  ,  deux  pieds  ;  queue  ,  deux 
pieds  et  demi  ;  hauteur  :  devant  , 
quinze  pouces  ;  derrière  ,  dix-huit 
pouces. 

4.  L'Erro  ,  Semno-Pithecus  co- 
matus  ,  Desm.  —  Gi  is  de  fer  noir 
en  dessus  depuis  le  front  jusqu'au 
bout  de  la  queue  et  des  membies. 
Tout  le  dessous  de  la  tête,  du  cou  , 
du  tronc  ,  de  la  queue,  et  le  dedans 
des  membres  d'ime  couleur  blanc 
sale,  unifoime;  tous  les  doigts  à 
pioporlion  moins  allongés  qu'aux 
autres  Semno-Piihèques  ;  sur  la  tête  , 
une  huppe  noire  lougiludinalement 
comprimée  et  se  commuant  sur  la 
nuque  doii  le  noii  se  perd  sur  les 
épaules  ;  la  face  et  la  paume  des 
mains  noires  ;  la  queue  est  aussi  lon- 
gue que  le  corps  ;  le  pelage,  excepte 
la  huppe  ,  est  plus  ras  et  plus  luisant 
que  dans  le  reste  des  Semuo-Pilhè,- 


Ô7U  GOE 

qucs.  —  IXard  l'a  découvert  à  Java. 

5.  GutNON  Maure  de  Lesche- 
NAULT,  Simia  Maura  ,  GeoftV.  ,  Tab. 
des  Quadruni.,  Annal,  du  Mus.  T. 
ig.  —  A  pods  beaucoup  plus  longs 
que  tous  les  aulrcs  Senino-Pithèques 
sur  tout  le  corps  et  princip  demeut 
sur  la  tête  où  il  forme  une  véritable 
chevelure  inclinée  de  chaque  côté  de 
la  ligne  médiane.  Cette  espèce  est  en- 
tièrement noire;  la  peau  de  la  tace  , 
des  mains  et  du  ventre  est  de  couleur 
tannée  ;  le  poil  de  la  queue  est  pres- 
que ras.  CommelEntelleetle  Cyme- 
paye  ,  elle  a  sept  vertèbres  lombai- 
res,  et  diffère ,  outre  la  chevelure, 
d'un  autre  Semno-Pithèque  aussi 
tout  noir  de  Java  que  Diaid  a  décou- 
vert,  par  deux  vertèbres  de  plus  aux 
lombes  ,  et  parce  que  les  canines  su- 
périeures plus  petites  ne  sont  pas 
creusées  d'un  sillon  sur  la  face  anté- 
rieure. —  Découverte  à  Java  par  Lcs- 
chenault. 

Le  Maure  de  Diard ,  nommé  Lou- 
tou  par  les  Malais  ,  a  cinq  vertè- 
bres lombaires  et  des  dents  cani- 
nes supérieures ,  creusées  d'un  pro- 
fond sillon  ;  son  pelage  noir  est 
semblable  à  celui  du  Tchincou  ; 
ses  petits  sont  aussi,  dans  le  premier 
âge ,  d'abord  d'une  couleur  brun- 
roux  ,  phase  qui  leur  est  commune  et 
avec  les  jeunes  du  Tchincou  et  avec 
ceux  de  la  Maure  de  Leschenault. — 
Est-il  le  même  que  le  Tchincou?  La 
comparaison  des  squelettes  peut  seule 
le  décider;  mais  il  diffère  certaine- 
ment ,  ainsi  que  le  Tchincou  ,  de  la 
Guenon  maure. 

Le  Simia  Maura  des  nomencla- 
teurs  ,  fondé  sur  le  Simia  Callithrix 
magnitudine  magnorum  Cynocephalo- 
rum  de  Prosper  Alpin, /i/!>.  4,ch.  lo, 
et  le  Singe  noir  d'Edvvarls,Giau.,  pi. 
3ii  ,  ne  sont  sans  doute  que  des  Cy- 
nocéphales ,  car  ils  passent  pour  être 
d'Afrique. 

6.  Le  SouLiLi,  Semno-Pithecus 
fuli'O-griseus  ,  N.  D'un  gris-fauve 
passant  au  brun  sur  les  épaules  et 
le  bas  des  quatre  membi-es.  Les 
quatre  mains  noires  ;  le  visage  tan- 
né,-   favoris  ,   gorge  et  menton  d'un 


GUE 

gris  blanchâtre  saie;  la  queue  ,  com- 
posée de  trenie-deux  vertèbres,  est 
d'un  quait  plus  longue  que  tout  le 
coips  dont  le  tronc  est  raccourci 
comme  au  Loiitou  par  deux  vertèbres 
de  moins  aux  lombes  oii  il  n'y  en  a 
que  cinq.  Les  doigts  sont  très-longs  , 
ti'ès-grêles  ,  et  ont  leurs  phalanges 
bien  ai  quées.  Ses  canines  supérieures 
sont  très-grandes  et  creusées  d'un  pro- 
fond sillon  sur  la  face  antérieure.  — 
Diard  a  découvert  le  Soulili  à  Java. 

7.  Le  Doré,  Semno- Pithecus 
auratus  ,  N.  —  Celte  belle  espèce, 
si  remarquable  par  sa  taille,  ayant 
enviion  deux  pieds  de  haut,  et  la 
queue  aussi  longue  que  le  corps, 
est  d'un  beau  roux  doré  uniforme  , 
excepté  une  tache  noirâtre  à  la  rotule, 
et  le  ventre  qui  est  presque  nu.  Les 
doigts  des  mains  antérieures  sont 
couverts  de  poils  jusqu'à  la  deuxiè- 
me phalange  ,  ceux  des  mains  de 
derrière  le  sont  jusqu'aux  ongles. 
Cette  espèce  de  Singe  a  toujours  été 
classée  avec  leSjGuenons  proprement 
dites  ,  et  elle  termine  leur  série  dans 
la  collection  du  Muséum  de  Paris. 
Mais  la  longueur  de  ses  doigts  aussi 
disproportionnée  que  dans  aucun 
Semno-Pithèque,  la  figure  et  la  gran- 
deur uniforme  de  ses  incisives  ,  tout 
annonce  im  Semno-Pithèque  ,  ce  que 
peut  seulement  déterminer  toutefois 
l'existence  dun  talon  à  la  dertlière 
molaire  inférieure.  —  Temminck  as- 
sure qu'elle  est  des  Moluques  ,  posi- 
tion géographique  qui  éloigne  encore 
l'idée  que  ce  Singe  soit  une  Guenon. 

8.  La  Doue,  Simia  JSemœus,  L.  , 
Bufifon,  t.  i4,  pi.  4i  ;  Schreb.  ,  pi. 
24.  —  Le  plus  richement  peint  de 
tous  les  Singes  ;  il  a  le  corps  et  la  tête 
gris  ;  l'épaule  et  le  haut  des  bras  d'un 
grisplusfoncé;  l'avant  bras,  la  queue 
et  sur  le  bas  de  la  croupe ,  une  large 
tache  d'un  blanc  jaunâtre  ou  mê- 
me jaune  serin  ,  mais  d'un  blanc  pur 
dans  la  jeunesse;  les  cuisses  et  les  jam- 
bes d'un  brun  pourpré;  les  qiiatre 
mains  et  le  front  noirs;  favoris  et 
barbe  bien  touffus  et  jaunes;  le  cou 
d'un  rouge  bai  ,  avec  un  collier  brun 
pourpré, — Cçlte  espèce  a  six  vertèbres 


GUli: 

'o.nbaiies,  et  d'ailleurs  sou  «(juc- 
Ictle  ressemble  oiitièremout  à  celui 
(les  précédens.  Jus<[u'lci,  ou  a  heu 
«le  la  cioiro  parliculièic  à  la  Cociiiti- 
chine.  Diaid  en  a  cuvoyé  de  noui- 
hreux  iudividus  au  Muséum.  Uo- 
Ijoul ,  il  a  plus  de  deux  pieds  de 
haut.  Geoili-oy  (  Tab.  des  Quadiuui.  ) 
a  tait  de  laGiicnou  Doue  ,  sous  le 
nom  de  Pvg<itriche,un  genre  particu- 
lier dont  le  caractère  le  plus  saillant, 
le  défaut  de  callosités,  n'était  fondé 
que  sur  le  mauvais  état  de  l'indivilu 
empaillé  qu'd  observait  ,  car  la  Doue 
a  des  callosités  aussi  prononcées  à 
proportion  ,  pour  sa  taille  ,  que  pas 
une  autre  Guenon. 

9.  Le  K.vriAU,  Sirnia  Nasica,Schrc- 
ber,suppl  ,  pi.  10,  u,  et  10,  d. — BufF., 
Suppl.  7  ,  pi.  1  )  et  1-2.  — Plusgiandet 
plus  trapu  que  la  Doue 5  il  est  roux, 
avec  la  queue  blanchâtre  ainsi  qu'une 
tache  sur  la  croupe.  Le  trait  le  plus 
caractéristique  est  un  nez  long  de 
quatre  pouces ,  divisé  en  deux  lobes 
dans  sa  moitié  inférieure,  très-élargie 
par  un  sillon  qui  règne  dessus  ;  les  na- 
rines sont  percées  en  dessous  ;  mais 
leur  contour  postérieur  n'est  point 
adossé  à  la  moustache  qui  en  est 
séparée  par  une  portion  du  plan  infé- 
rieur du  nez.  L'Animal  peut  seule- 
ment élargir  et  renfler  ses  narines  , 
mais  non  mouvoir  le  nez  en  totalité. 
Les  os  de  la  face  n'olïrcnt  aucune 
configuration  particulière  dans  cette 
région.  Le  visage  et  les  oreilles  sont  de 
couleur  tannée  ;  le  front  et  le  som- 
met de  la  tèle  roux  foncé;  une  barbe 
d'un  loux  clair  au  menton  ,  se  re- 
courbe en  haut  ;  la  poitrine  et  le  ven- 
tre légèrement  teints  île  gris  ,  avec 
une  ligne  transversale  plus  claire  sur 
les  mamelles  ;  les  bras  d'un  roux  vif, 
avec  une  diagonale  jaune  pâle;  avant- 
bras  ,  jambes  et  quatre  mains  d'un 
gris  jaunâtre.  — Le  Kahaun'a  encore 
été  apporté  que  de  Bornéo  et  de  la 
Cochinchine.  On  ne  connaît  de  son 
squelette  que  le  crâne.  —  Le  nom  de 
Doue  ,  à  la  Cochiîichine  ,  s'applique 
génériquement  à  tous  les  grands  Sin- 
ges ,  et  partant  aussi  au  Kahau.  Geof- 
IVoy  de  Saint-Hilaire  (Tabl.  des  Qua- 


GUK  b7« 

drunianes)  a  fait  du  Kahau  le  type 
d'un  genre  particulier,  sous  le  nom 
de  Nasique.Si,  comme  il  le  dit,  Ic  K-a- 
ha\i  a  des  abajoues  ,  il  serait  possible 
que  cette  séparation  fût  motivée  en- 
core par  quelque  particularité  du 
squelette. 

ff-j-  Coi.ours. 

Après  lesSemno-P'tlièques  n'ayant 
qu'un  pouce  rudimentaire  aux  mains 
de  devant  ,  se  rattacher  dent  par 
une  dégradation  progressive  les  es- 
pèces de  Quadrumanes  dont  lUiger 
a  fait  le  genre  Colobe  ,  adopté  par 
Geoffroy  (  ,uc.  cit.  )  ,  si  ces  espèces 
existent  réellement  semblables  aux 
descriptions  et  aux  figures  qu'on  en 
possède.  Comme  ces  espèces  con- 
tinuent d'être  admises  dans  les 
autres  Dictionnaiies  {)armi  les  Gue- 
nons,  nous  les  donnons  ici. — Leurs 
caractères  sont  :  un  corps  allongé  et 
njenu;  ties  membres  gièles,et,  au  con- 
traire des  Semno-Pithèques,  des  doigts 
très-courts;  le  pouce  de  derrière  trcs- 
ccarté  et  reculé  ,  et  surtout  l'absence 
de  ce  doigt  ,au  moins  extérieurement 
aux  mains  de  devant.  Us  contraste- 
raient encore  avec  les  Semno-Pilhè- 
ques  par  leur  patrie  en  Guinée.  On 
ne  dit  rien  de  l'existence  des  abajoues 
et  des  callosités. 

1.  CoLOBE  A  CAMAiL,  Simîa poljco- 
mos ,  Zimmermann  ;  Schreb. ,  Suppl. 
10,  DjOiil'ona  mal  à  propos  rajusté  un 
pouce  ,  après  coup ,  à  la  main  gauche; 
Buff.,  Suppl.  7,  pi.  17.  —  Sommet  de 
la  tète,  le  tour  de  la  face  ,  cou  ,  épau- 
les et  poitrines  couverts  d'un  poil 
long,  touffu  et  flottant  ,  d'un  jaune 
mêlé  de  noir;  corps,  bras  et  quatie 
membres  à  poils  ras  ,  luisant  et  d'un 
beau  noir,  contrastant  avec  celui  de 
la  queue  qui  serait  d'un  jaune  blanc, 
et  même  d  un  blanc  très-pur  ,  avec 
une  touffe  terminale.  Il  habiterait  les 
forêts  des  deux  Guinées  ,  et  surtout 
près  de  Sierra-Leone.  Les  nègres  le 
nomment  le  Roi  des  Singes.  Il  aurait , 
debout,  îrois  pieds  de  hauteur. 

2.  CoLOBE  FERRUGINEUX,  Simiu 
/c'/ruginalus  ,  Shaw  ;  Ba\-Monkey  de 
PennantjQuadr.  1  ,p.  198. — Nediffé- 


573  GUE 

rerait  du  précédent  que  par  la  répar- 
tition des  couleurs  du  pelage  ;  noir 
6ur  la  tête  et  les  jambes  ;  b.ii  foncé 
sur  Je  dos  ;  bai  trèiclair  sur  les  joues, 
le  dessus  du  cou  et  le  dedans  des 
membres.  Aussi  de  la  Guinée. 

3.  CoLOBE  Temminck  ,  Si  mi  a  Tem- 
minkii,  Desmarest.  Le  dessus  de  la 
tête,  du  cou,  du  dos  ,  les  épaules  et 
la  face  extérieure  des  cuisses  sont 
noirs;  les  jambes  et  les  bras  d'un 
roux  clair;  face  ,  mains  et  queue  d'un 
roux  pourpré;  le  ventre  jaune  rous- 
sâlre.  Voici  ses  proportions  :  du  mu- 
seau à  l'origine  de  la  queue  ,  un  pied 
sept  pouces  et  demi. 

Enfin  ,  il  y  a  encore  quelques  es- 

fèces  présomptives  de  Guenons  dont 
existence  paraît  bien  constatée ,  mais 
dont  la  situation  générique  est  fort 
équivoque.  Entre  autres  : 

1.  La  Guenon  a  crinière,  Si/nia 
Leonina,  BulF. ,  Suppl.  7  ;  et  Sclneb., 
Suppl.  1 1  ,  B.  Un  individu  mâle ,  assez 
bien  privé  ,  vivait  à  la  Ménagerie  de 
Versailles  en  1775.  Il  avait  deux  pieds 
de  long  (lu  museau  à  l'origine  de  la 
queue,  dis-huit  pouces  de  hauteur. 
La  face  nue  et  noire  ainsi  que  le  pe- 
lage de  tout  le  corps  dont  le  poil  était 
long  et  luisant;  une  belle  crinière 
d'un  gris  brun  autour  de  la  face  et  du 
cou  ;  la  barbe  gris  clair;  les  narines 
larges  et  écartées;  une  touffe  de  longs 
poils  au  bout  de  la  queue.  On  igno- 
rait sa  patrie. 

2.  La  Guenon  nègre,  Schreb.  , 
pi.  22  ,  B  ;  Simia  Ceylonicus  de  Séba  , 
tab.  1  ,  pi.  48,  fig.  3;  Middle-Sized 
Black  Monkey,  Edwards  ,  Glan. 
3  ,  tab.  3i  1  ;  n'aurait  au  corps  que  six 
ou  sept  pouces  de  longueur,  et  la 
queue  longue  comme  le  corps;  le  vi- 
sage fait  comme  celui  d'un  nègre; 
elle  serait  de  Ceylan  suivant  Sébn,  de 
Guinée  suivant  Edv^'ards  toujours 
bien  mieux  informé  que  le  pharma- 
cien hollandais. 

La  Guenon  a  museau  allongé  de 
Pennant ,  Quadr.  ,  T.  i  ,  pi.  23;  et 
Buff.  ,  Supplém.  ,  pi.  j5,  paraît,  d'a- 
près l'ensemble  de  ses  formes  et  l'in- 
dication de  sa  patrie,  être  quelque 
Cynocéphale  à  longue  queue  ,  peut- 


GUE 

être  différent  des  espèces  actuellement 
connues.  (a.  d..ns.) 

*GUENTHERIE.  bot,  crypt.  /^. 

CORSINIE. 

GUENUCHES.  mam.  Les  petits  des- 
Guenons.  J^.  ce  mot.  (b.) 

GUÉP AIRES.  Vespariœ.  ins.  Tri- 
bu d'Insectes  de  l'oidre  des  Hymé- 
noptères ,  section  des  Porte-Aiguillons , 
famille  des  Diploplères  ,  établie  par 
Latreille  et  renfermant  tous  les  Hy- 
ménoptères auxquels  Linné  avait 
donné  le  nom  de  Guêpes  ;  ils  ont 
toujours  les  antennes  [)Ius  épaisses 
vers  leur  extrémité  et  coudées  au 
second  article  ,  les  yeux  échancrés;  le 
chaperon  grand  ,  souvent  diverse- 
ment coloré  dans  les  deux  sexes  ;  les 
mandibules   fortes   et  dentées  ;    une 

fùèce  en  forme  de  languette  sous 
e  labre  ;  les  mâchoires  et  les  lèvres 
allongées; la  languette  communément 
divisée  en  trois  parties  ,  dont  celle 
du  milieu  plus  grande  en  cœur  et 
les  latérales  étroites,  allant  en  pointe; 
le  premier  segment  du  corselet  ar- 
qué avec  les  côtés  élargis  en  forme 
dépaulette  ,  et  replié  en  arrière,  jus- 
qu'à la  naissance  des  ailes  ;  le  corps 
glabre,  ordinairement  coloré  de  noir , 
de  jaune  ou  de  fauve.  Les  femelles 
et  les  neutres  sont  armées  d'un  ai- 
guillon très-fort  et  venimeux.  Leurs 
ailes  supérieures  sont  doublées  longi- 
tudinalement.  Plusieurs  vivent  en  so- 
ciétés composées  de  trois  sortes  d'in- 
dividus. 

Les  larves  des  Guépaire.«  sont  ver- 
miformes  ,  sans  pâtes  ,  et  renfermées 
chacune  dans  une  cellule  oii  elles  se 
nourrissent  tantôt  de  cadavres  d'In- 
sectes ,  dont  la  mère  les  a  approvi- 
sionnées au  moment  de  la  ponte,  tan- 
tôt du  miel  des  fleurs,  du  suc  des 
fruits  et  de  matières  animales  que  la 
mère  ou  les  mulets  ont  élaborées  dans 
leur  estomac  ,  et  qu'ils  fournissent 
journellement  à  ces  larves. 

Latreille  divise  ainsi  cette  tribu  : 
I.  Mandibules  beaucoup  plus  longues 

que  larges  ,  rapprochées  en  devant 

en  forme  de  bec;  languette  étroite 


GUE 

el    allongée  ;  chaperon  presqu'en 

forme  de    cœur    ou    ovale  ,    avec 

la  pointe  eu  avant  plus  ou  moins 

tronqiiée, 

*  GuÉPAiREs  solitaires. 

t  Languette  sans  points  glandu- 
leux, divisée  en  quatre  tilefj  longs 
et  plumeux.  ^ 

Lts  Syxagres  (  Latr.  et  Fabric.  ) 
f^.  ce  mot. 

tt  Languette  ayant  quatre  points 
glanduleux  à  son  cxlreniilé  ,  divisée 
en  trois  pièces,  dont  celle  du  milieu 

Elus  grande  ,  évasée  ,  échancrée  ou 
ifide  au  bout. 

Les  Ei'»iÈN£s(Lati-.  et  Fabr.)com- 
prenant  les  genres  Céuamie  (Lalr.) , 
Ptérocheile  (  Klug)  ,  Odynèkes 
(Lalr.j  ,  auxquelles  il  réunit  les  Ryg- 
CHiEs  de  Spinola.  Les  EuMÈNES  pro- 
prement dites  (Fabr.  ),  l.s  Zèthes 
(Fabr.  )  et  les  Discoelies  (Latr.)  F . 
ces  mots. 

Tous  ces  genres  vivent  solilHire- 
ment  ,  et  chaque  espèce  n'est  com- 
postfe  que  de  mâles  et  de  lemelles  ; 
ils  approvisionnent  leurs  petitsavant 
leur  naissance  ,  en  mettant  dans  cha- 
que trou  OLi  ils  ont  pondu  une  cer- 
taine quantisé  d'In-^ectes  qu'ils  ont 
préalablement  piqués  de  leur  aiguil- 
lon; ils  font  leius  nids  dans  la  terre  , 
dans  les  vieux  murs  ;  ils  en  bâtissent 
quelquefois  en  terre  sur  diverses 
Plantes. 

IL    Mandilules   guère   plus    longues 

que  larges  ,   avec   une  troncature 

large  et  oblique  à  leur  extrémité  ; 

lauguelte  courte  et  peu  allongée  ; 

chaperon  presque  carié. 

**  GfÉPAiRES  sociales. 

Les  Guêpes  comprenant  les  genres 
PoLisTE  de  Latr.  et  Guêpe  propre- 
ment dits. 

Les  espèces  de  ces  deux  genres 
se  réunissent  en  sociétés  nombreuses, 
composées  à&  malus ,  àe  femelles  et 
de  neutres.  Les  individus  des  deux 
dernières  sortes  font,  avec  des  par- 
celles de  vieux  bois  qu'ils  détachent 
avec  leurs  mandibules  et  qu'ils  ré- 
duisent en  pâle  de  la  nature  du  pa- 
pier ou  du  carton,  des  nids  compo- 


GUE  573 

ses  de  gâteaux  dans  les  cellules  des- 
quels les  femelles  pondent  leurs  œufs; 
elles  nourrissent  leurs  larves  en  leur 
donnant  la  becquée.  (g.) 

GUEPARD.  MAM.  Espèce  du 
genre  Chat.  /^.  ce  mot.  (b.) 

GUEPE.  T^e^pa.  iNs.  Genre  de 
1  ordre  des  Hyménoptères  ,  section 
^c^  Porte- Aiguillons  ,  famille  des 
Diploplèies,  établi  par  Linné  qui 
comprenait  sous  ce  nom  un  grand 
nombre  d'Hyménoptères  de  diffé- 
rens  genres  ,  dont  Latreille  a  fait 
sa  tribu  des  Guépaires  (  V.  ce  mot  ). 
Le  genre  Guêpe,  tel  qu'il  a  été  adopté 
dans  ces  derniers  temps  ,  a  pour  ca- 
ractères :  languette  droite,  pru  al- 
longée, ayant  à  son  extrémité  quatre 
points  glanduleux  ,  divisée  en  trois 
p  irties  ,  dont  rinlermédiaire  presque 
eu  cœur;  palpes  maxillaires  à  r.ix  ar- 
ticles ;  quatre  aux  lubiaux,  la  plupart 
de  ces  aiticles  courts,  obconiques  ; 
mandibules  guère  plus  longues  que 
larges  ,  obliquement  et  largement 
tronquées  au  bout;  cette  portion 
tronquée  de  leur  bord  interne,  plus 
longue  que  l'autre  portion  du  même 
bord;  chaperon  presque  carré,  mi- 
lieu de  son  bord  antérieur  fortement 
tronqué  et  unidenté  de  chaque  cô- 
té ;  abdomen  ovoïdo- conique  et 
tronqué  en  devant  à  sa  bise.  Les 
Guêpes  se  rapprochent  beaucoup 
des  Polistes,  mais  elles  en  diffèrent 
en  ce  que  ces  dernières  ont  la  por- 
tion du  bord  interne  des  mandi- 
bules, qui  est  au-delà  de  l'angle  et 
qui  le  termine  ,  plus  courte  que  celle 
qui  précède  cet  angle;  le  milieu  du 
(Jevant  du  chaperon  s'avance  en 
pointe;  lein-  abdomen  est  tantôt  de 
forme  ovalaireou  elliptique,  tantôt  il 
ressemble  à  celui  des  Eumènes. 

Les  Guêpes  sont  des  Insectes  qui 
méritent  autant  de  noua  intéresser 
que  les  Abeilles  et  les  Fourmis;  com- 
me ces  Animaux  ,  les  Guêpes  vivent 
en  société  et  ont  une  industrie  et  un 
ordre  dms  leur  gouvernement,  qui 
les  placent  à  leur  niveau  aux  yeux  du 
naturaliste,  et  quoique  les  ravages 
qu'elles  font  les  rangea»    prirnii  les 


57,4  GUE 

Insectes  niiisibles  et  que  nous  de- 
vons déliniire  ,  leurs  moeurs  ,  leur 
aichitecture  et  leur  adresse  à  exé- 
cuter des  ouvrages  qui  prouvent 
leur  patience  el  la  finesse  de  leur  ins- 
tinct, les  reuiienl  dignes  de  toute 
notre  altcntion.  Ces  Insecles  se  nour- 
rissent indifféremment  d  autres  In- 
sectes, notamment  d  Abeilles  oïdi- 
ûaires  ,  dont  ils  font  une  grande  con- 
sommation ,  ou  de  fruits;  ils  aiment 
aussi  beaucoup  la  viande,  le  Miel ,  et 
en  général  toutes  les  matièits  ani- 
males et  végétales  qu'ils  peuvent 
trouver.  L'aigi.ilion  dont  les  Guêpes 
^ont  armées  ,  est  poiu'  elles  un  sûr 
uïoyen  d'exercer  leur  brigandage  et 
de  se  livrer  à  leur  l'érocité  ;  elles  se 
jettent  sur  les  Insectes  plus  petits 
qu'elles  ,  les  percent  à  plusieurs  repri- 
ses de  leur  arme  envenimée ,  et  les 
apportent  à  leur  nid  pour  servir  de 
pâture  aux  larves. 

Les  G  uêpes  ne  vivent  pas  ,  comme 
les  Abeilles  ,  sous  les  lois  d'une  seule 
reine  :  leur  gouvernement  est  tout-à- 
fait  républicain;  elles  ont,  ainsi  que 
celles-ci  et  les  l'^ourmis,  des  individus 
de  trois  sortes,  des  mâles,  des  femel- 
les et  des  neutres  ;  ces  dernières  ne 
paraissent  êt\e  autre  chose  que  des 
femelles  plus  petites  et  dépourvues 
d'ovaires.  Ces  individus  neutres  sont 
chargés  d'aller  à  la  piovisiou  ,  ils 
sont  continuellement  à  la  chasse  ou 
à  piller;  les  uns  attrapent  de  vive 
force  des  In:,ectcs  qu'ils  portent  à 
IçLir  guêpier;  d'autres  vont  dans  les 
boucheries  ,  s'attacher  à  la  pièce  de 
viande  qu'ils  préfèrent;  après  s'en 
être  rassasiés,  ils  en  coupent  un  mor- 
ceau qu'ils  portent  à  leur  nid  ;  d'au- 
tres, enfin,  se  répandent  dans  les 
jardins  ,  ravagent  les  fruits  qu'ils  ixm- 
gent  et  sucent  ;  tous  fout  part  du  pro- 
duit de  leurs  courses  aux  mâles  ,  aux 
femelles  ,  et  même  à  d'autres  neutres, 
et  ce  partage  se  fait  sans  confusion  et 
de  gré  à  gré.  Réaumur  a  vu  des  Guê- 
pes qui  venaient  de  sucer  des  fruits  , 
rentrer  sans  rien  apporter  de  solide  , 
mais  elles  ne  laissaient  poui  tant  j  a-^ 
d'être  en  état  de  fournir  quelque 
ci^osc  à  manger  à  leurs  compagtus; 


GUE 

elles  se  posaient  tranquillement  sur 
le  dessus  du  guêpier,  et  faisaient 
sortir  de  leur  bouche  une  goutte  de 
liqueur  claire  ,  qui  était  avidement 
sucée  par  une  et  quelquefois  deux 
Guêpes  dans  le  même  instant.  Dès 
que  celte,  goulfc  était  bue  ,  elle  en  fai- 
sait soijpf  une  seconde  et  quelquefois 
tme  troisième  ,  qui  étaient  distribuées 
à  d'autres.  * 

Les  Guêpes  neutres ,  quoique  les 
pluslid>orieuses,  soûl  les  plus  petites, 
les  plus  légères  et  les  plus  actives  ; 
les  femelles,  qui  ne  laissent  pas  que 
de  travaillera  certaines  époques,  sont 
le^  plus  grosses  el  les  plus  pesantes; 
il  arrive  un  temps  oii  le  guêpier  n'a 
qu'une  seide  de  ces  femelles  ;  mais 
dans  d'autres  temps,  on  peut  comp- 
ter plus  de  trois  cents  femelles  dans 
un  seul  guêpier.  La  grosseur  des  mâ- 
les est  moyenne  entre  les  neutres  et 
les  femelles.  Pendant  ks  mois  de  juin, 
juillet,  août ,  et  jusqu'au  commence- 
ment de  septembi  c  ,  les  Guêpes  fe- 
melles se  tiennent  dans  le  guêpier;  on 
ne  les  voit  guère  voler  à  la  campagne 
(Tue  dans  les  mois  de  septembre  et 
d  octobre  :  dans  les  mois  d'été  elles 
sont  oceupées  à  pondre  ,  et  surtout  à 
nourrir  leurs  petits. 

Les  Guêpes  font  leur  nid  à  l'abri 
des  vents  et  des  grandes  pluies,  soit 
dans  des  troncs  d'Arbres  pourris,  soit 
dans  des  combles  d'édiRces  abandon- 
nés ,  sous  des  toits,  sur  des  Arbres 
ou  dans  la  terre,  selon  les  espèces. 
Quand  elles  ont  une  fois  déterminé 
le  lieu  de  leur  demeure  ,  elles  com- 
mencent par  poser  les  premieis  fon- 
demens  de  leur  édifice  ,  qui  consiste 
en  un  pilier  gios  et  solide  ,  de  même 
manière  que  le  leste  du  nid.  Celte  ma- 
tière est  composée  de  fibrilles  qii'(  Iles 
détachent  des  menues  branches  de 
Frêne  ou  de  différens  bois  qui  ont  été 
exposés  auv  injures  de  l'air,  el  qu'el- 
les broient  avec  les  mandibules, 
pour  en  former  une  pâte  qui  se  durcit 
apiès  qu'elle  a  été  mise  en  oeuvre.  Ces 
nids  diffèrent  selon  les  espèces;  c'est 
pourquoi  nous  ne.  parlerons  de  leurs 
formes  qu  en  traitant  de  ces  espèces. 
Us   sont  composés  d'une  enveloppe 


GUE 

gtiiiëiale,  dans  laquelle  se  Iruuvcnt 
des  gâteaux  placé»  les  uns  sur  les  att- 
ires, et  assez  espacés  eiilic  eux  pour 
laisser  passage  aux  Guipes  Les  cellu- 
les dont  se  coinposeul  cis  gàluauv 
sont  hexagones  ,  et  1cm'  ouverture  l'Sl 
louniéc  en  Lias  ;  les  cellules  deslinée» 
aux  œufs  qui  doivent  donner  des  ou- 
vjieres ,  ne  se  trouvent  jamais  placées 
]»arini  celles  qui  renferuieut  les  niàlos 
et  les  rcinelles.  Des  iràleaux  entiers 
sont  composes  des  premières  qui 
sont  plus  petites  que  les  au'.res.  L  é- 
dificequeies  Guèpcsont  bàli  euquel- 
ques  mois  ,  ne  dui  e  quuue  année  ,  et 
cette  liabiiytion,  si  ilorissantc  et  si 
peuplée  en  été  ,  est  presque  déserte 
1  hiver,  entièrement  abandonnée  au 
prinicm|)s,  et  le  plus  grand  nombre 
de  ses  liabitaus  périt  en  automne. 
Quelques  femelles,  destinées  à  perpé- 
tuer 1  espèce,  passent  l'hiver  engour- 
dies, et  au  printemps  suivant  cha- 
cune d'elles  ilevicnt  la  fondatrice 
d'une  nouvelle  république  ,  et  elle  est 
la  mère  de  tous  les  individus  qui  la 
composent.  Les  ouvrières  ,  connue 
étant  les  plus  uliies  ,  sont  les  premiè- 
les  qui  naissent;  les  mâles  et  les  fe- 
melles ne  paraissent  que  vers  la  fin 
de  l'été  ou  au  commencement  de  l'at.- 
tpmne  :  leur  accouplement  a  lieu  dans 
le  guêpier  même  oii  ils  sont  nés. 

Les  Guêpes  pondent  leurs  œufs  à  la 
fin  de  l'été  ;  ces  œufs  sont  placés  cha- 
cun dans  une  cellule  ;  ils  sont  blancs, 
de  figure  oblougue,  et  un  peu  plus 
gros  vers  une  extrémité.  Le  bout  de 
l'oeut  le  plus  poinlu,estle  plus  pro- 
che du  fond  de  la  cellule,  et  y  est  collé 
contre  les  parois,  de  manière  qu'il  est 
difficile  de  l'arracher  sans  le  casser. 
Les  larves  éclosent  huit  jours  après  la 

Fonte  ;  elles  ont  la  tête  tournée  vers 
entrée  de  ia  cellule;  ces  larves  sont 
blanches.  On  leur  distingue  des  man- 
dibules :  elles  n'ont  aucun  poil  ,  et 
sont  recouvertes  d'une  peau  molle. 
C'est  à  cette  époque  que  les  Guêpes 
sont  le  plus  occupées  :  les  femelles  el 
les  neutres  travaillent  alors  conti- 
nueTlemeni  à  nouirirces  larves;  elles 
leur  apportent  la  becquée  ,  el  la  leur 
donnent  eu  faisant   entrer    leur  tête 


GUK  -r:» 

plus  ou  nioius  avant  dans  la  cellule  , 
selon  que  la  larve  est  plus  ou  moins 
avancée  en  âge.  On  voii  les  plus  gros- 
ses larves  avancer  leur  lêie  liors  de  la 
cellide,et  demander  I.i  ijecquée  ,  en 
taisant  de  petits  inouv^mens  et  en 
ouvraul  leurs  mandibules  el  leur  bou- 
che à  plusieurs  reprises;  quand  la 
mère  leur  a  donné  à  manger,  elles  se 
renfoncent  pour  quelques  instans 
ilans  leur  cellule  et  se  tiennent  tran- 
quilles. Lorsque  les  larves  sont  prêtes 
à  se  métamorpboser ,  elles  bouclicnl 
l'entrée  de  leur  cellule  avec  i;ne  ma- 
tière soyeuse  qu  elles  filent  elle  -mê- 
mes, l'eu  îipiès  que  la  laive  s  est 
ainsi  renfermée,  elle  se  transfoune  en 
nymphe  qui  laisse  voir  parfaitement 
toutes  les  parties  de  1  Insecte  parfait, 
mais  qui  est  encore  enveloppée  d  Une 
peau  très-mince;  lorsqu'elle  s'esl  dé- 
pouillée de  cette  enveloppe  ,  l'Insecte 
parfait  ronge  tout  auloui  le  couvcicle 
qui  le  renfermait  ,  le  pousse  sans 
l>eine  au  dehors  el  soi  t.  La  cellide 
qui  a  été  abandonnée  par  une  jeune 
Guêpe  ,  ne  reste  pas  long-temps  libre; 
aussitôt  qu'elle  est  vacante  ,  une 
vieille  Guêpe  ou  un  mâle  y  entre  , 
travaille  à  la  net'.oyer  ,  el  la  rend  pro- 
pre à  recevoir  un  nouvel  œuf. 

La  paix  ne  règne  jias  toujours  dans 
les  républiques  de  Guêpes,  et  il  y  a 
souvent  des  combats  de  mulets  con- 
tre mulets  ou  de  mâle  contre  mâle. 
Ces  derniers  ,  quoique  plus  grands  , 
sont  plus  faibles  ou  plus  làclies,  et 
après  avoir  un  peu  tenu,  ils  pren- 
nonl  la  fuite.  Les  Guêpes  ne  traitent 
p;is  si  mal  leurs  mâles  que  les  Abiil- 
les  quand  elles  les  combattent,  c'est 
plus  bravement  et  à  partie  égale. 

Vers  le  cominencimenl  d'octobre  , 
il  se  fait  dans  chaque  guêpiei  un  cruel 
cbangement  de  scène.  Les  Guêpes 
alors  ce -sent  de  songer  à  nourrir  leurs 
petits;  on  les  voit  ari'acher  des  cellu- 
les les  larves  qui  ne  les  ont  point  en- 
core fermées  et  les  porter  hoi  s  du  guê- 
pier ;  rien  n'est  épargné  ,  ni  sexe,  ni 
âge  ;  les  mulets  arracheul  indiilérem- 
ment  les  larves  de  mulets,  de  mâles 
ou  de  femelles  de  leurs  cellules,  et 
même  les  rongent  un  peu  au-dessous 


576  GUE 

de  la  tête.  Le  massacre  est  général,  et 
les  mâles  s'en  mêlent  comme  les  au- 
tres. Cette  expédition  se  lait  quand  les 
Guêpes  j ugen t  que  le  fioid  va  les  sur- 
prendre et  qu'elles  ne  pourront  plus 
suffire  à  la  conservation  des  petits. 
Lorsque  le  froid  devient  plus  grand  , 
les  Guêpes  n'ont  pas  même  la  force 
d'attaquer  les  Mouches  communes 
qui  viennent  alors  se  promener  impu- 
nément dans  leur  guêpier  :  le  froid 
les  fait  enfin  périr,  et  il  n'y  a  que 
quelques  mèies  qui  en  réchappent  et 
qui  passent  tout  l'hiver  sans  manger. 

Quoique  les  Guêpes  soicul  des  In- 
sectes dont  l'industrie  et  les  mœurs 
méritent  toute  notre  admiration  ,  el- 
les n'eu  sont  pas  moius  redoutables 
pour  les  cultivateurs  eu  ce  qu'elles 
gâtent  les  fruits  avant  leur  matu- 
rité; aussi  divers  moyens  ont  été  pi^o- 
])Osés  pour  les  déiruiie.  Quelques 
personnes  ont  imaginé  de  placer  aux 
enviions  du  nid  des  brins  de  paille 
enduits  de  glu  ,  mais  celte  méthode 
est  longue  et  pénible  ,  et  l'on  court 
le  danger  d'être  piqué.  On  peut  aussi 
employer  l'eau  bouillante  quand  on 
a  affaire  à  des  Guêpes  communes  qui 
font  leur  nid  dans  la  terre.  Mais  le 
meilleur  moyen  e.-<t  de  les  étouffer 
avec  de  la  vapeur  de  Soufre  ;  pour 
faire  cette  opération  ,  on  introduit 
dans  le  guêpier  des  mèches  allumées 
et  on  bouche  l'entrée  de  manière  à  ne 
pas  empêcher  qu'il  n'entre  un  peu 
d'air  pour  cnlreleuir  la  combustion 
du  Soufie  :  en  peu  de  temps  les  Guê-; 
pes  sont  toutes  étouffées. 

Le  genre  Guêpe  des  anciens  au- 
teurs renfermait  un  grand  nombre 
d'espèces  ,  mais  depuis  qu'il  a  été  res- 
treint dans  ses  limites  naturelles  ,  il 
n'en  renfeime  qu'environ  une  ving- 
taine ;  parmi  celles  d'Europe  ,  nous 
citerons  : 

La  Guêpe  Frelon  ,  T^espa  Crabro, 
L.,  Fabr.,  Réauin.  ,  1ns.  T.  vi,  tab. 
18  ,  fig.  1 ,  et  T.  IV,  tab.  10  ,  fig.  9. 
Longue  d'un  pouce;  tête  fauve  ,  avec 
le  devant  jaune  ;  corselet  noir  ,  ta- 
cheté de  fauve;  anneaux  de  l'abdo- 
men dun  brun  noirâtre  ,  avec  une 
baude jaune,   marquée   de  deux  ou 


GUE 

trois  points  noii's.  Cette  espèce  vit  en 
très-giandes  sociétés  dans  les  greniers 
abandonnés  ,  les  troncs  d'Arbres 
ci'eusés  par  le  temps  ou  dans  les  trous 
de  rochers  ;  la  matière  dont  ces  guê- 
piers sont  composés  est  un  papier 
grossier  de  couleur  de  feuille  morte. 
Les  Guêpes  le  préparent  en  broyant 
avec  leurs  mandibules  la  partie  fibreu- 
se de  l'écorce  séchée  de  jeunes  bran- 
ches de  Saule  et  de  Frêne  ;  elles  y  dé- 
gorgent un  suc  visqueux  qui  en  forme 
un  mastic  mou  et  solide  avec  lequel 
elles  font  la  base  ou  un  palier  sur  le- 
qiel  est  attachée  d'abord  une  sorte  de 
calotte  ou  de  voûte  de  forme  variée  , 
suivant  l'espaceoLi  elle  doit  s'étendre. 
En  dedans  de  cette  voûte ,  elles  posent 
un  deuxième  pilier,  qui  est  la  conti- 
nuation du  premier  et  qui  doit  servir 
d'attache  au  premier  gâteau  de  cellu- 
les. Ces  cellules  sont  hexagones  et 
leur  ouverture  est  tournée  en  bas. 
Les  femelles  que  l'on  trouve  au  prin- 
temps ,  et  qui  probablement  ont  été 
fécondées  avant  l'hiver,  commencent 
à  faire  quelques  cellules  et  y  pondent 
des  œufs  de  neutres.  Aussitôt  qu'ils 
sont  éclos,  ils  aident  leur  mère  à  cons- 
truire d'autres  cellules  dans  lesquel- 
les elle  pond  aussitôt  d'autres  œufs,  et 
la  population  s'accroît  •«(•nsi  rapide- 
ment; quand  le  logement  est  devenu 
trop  petit,  les  neutres  agrandis-ent 
l'enveloppe  et  le  gâteau,  et  quand 
celui-ci  est  arrivé  aux  bords  de  l'en- 
veloppe,  elles  en  recommencent  un 
autre  sur-le-champ.  Ce  dernier  est 
attaché  au  premier  par  un  ou  plu- 
sieurs )>iliers  ;  bientôt  l'enveloppe 
est  achevée  et  de  nouveaux  gâteaux 
la  remplissent  :  alors  il  ne  reste 
plus  qu'une  ouverture  au  nid.  Cette 
ouverture  correspond  à  celle  du  trou 
qui  est  la  porte  par  laquelle  les 
Guêpes  arrivent  à  leur  nid  ;  elle  n'a 
souvent  qu'un  pouce  de  diamètre. 
En  automne  ,  on  rencontre  des  mâ- 
les et  des  femelles  de  Frelons  sur  les 
Arbres  doii  découlent  dos  liqueurs 
acides  et  sucrées.  Us  ne  relournent 
plus  au  nid  et  périssent  misérable- 
ment au  premier  froid,  et  c'est  ainsi 
que  finissent  ces  sociétés  dont  la  plus 


GUE 

grande  populn  t  ion  n  'excède  guère  cent 
cinquante  à  doux  ccnis  individus. 

La  GuÈPEcoMMUNE,  /''.  l'ulgaris  , 
L.,  Fabr.,  Réaum.,  ibid.,  T.  vi ,  pi. 
i4,  f.  1,7.  Longue  d'environ  huit 
lignes,  noire;  devant  de  la  tête  jau- 
ne, avec  un  point  noir  au  milieu; 
plusieurs  taches  jaunes  sur  le  coi- 
selet ,  dont  quatre  à  l'ccusson  ;  une 
bande  jaune  avec  trois  points  noire  au 
bord  postérieur  de  chaque  anneau. 
Cette  espèce  fait  (hms  la  terre  un 
nid  analogue  à  celui  de  la  Guêpe 
Frelon  ,  mais  composé  d'un  papier 
plus  fin  ;  son  enveloppe  est  formée  de 


Slusieurs  couches,  disposées  par  ban- 
es  et  se  recouvrant  par  leurs  bords  ; 
elle  est  raboteuse  et  les  pièces  qui  la 
composent  sont  en  forme  de  valves 
de  coquilles  posées  Its  unes  sur  les 
autres  de  manière  à  ne  laisser  voir 
que  leur  partie  convexe.  Quand  cet- 
te enveloppe  est  entièrement  finie, 
elle  a  au  moins  deux  portes  qui  ne 
;^ont  que  deux  trous  ronds.  Les  Guê- 
pes entrent  toujours  dans  le  guêpier 
par  un  de  ces  trous  et  sortent  par 
l'autre.  Chaque  trou  n'en  peut  laisser 
passer  qu'une  à  la  fois.  Ces  guêpiers 
contiennent  jusqu'à  quinze  ou  seize 
gâteaux  parallèles  et  à  peu  près  hori- 
zontaux. Tous  ces  gâteaux  sont  com- 
me autant  de  planciiers  disposés  par 
étages  qui  fournissent  de  quoi  loger 
un  grand  nombre  d'hibitans.  Ces  gâ- 
teaux sont  fnits  de  la  même  matière 
que  l'enveloppe  du  nid.  Leur  diamè- 
lie  change  en  même  proportion  que 
celui  de  l'enveloppe.  Les  premiers  et 
les  derniers  n'ont  que  quelques  pou- 
ces de  diamètre,  tandis  que  ceux  du 
milieu  ont  quelquefois  un  pied. 
Réaumur  a  calculé  qu'un  guêpier 
de  grandeur  ordinaire  pouvait  con- 
tenir environ  quinze  à  seize  mille 
cellules.  Les  liens  qui  attachent  ces 
gâteaux  les  uns  aux  autres  sont  mas- 
sifs et  semblent  autant  de  petites 
colonnes  dont  la  tase  et  le  chapi- 
teau ont  plus  de  diamètre  que  le  mi- 
lieu qui  n'a  pas  plus  d'une  ligne. 
Réaumur  a  vu  les  Guêpes  commu- 
nes travaillera  la  con.^truction  de  leur 
nid;  il  n'est  point  d'ouvrage  quelles 

TOME    VIT. 


GUE  577 

conduisent  plus  vite  ;  uu  grand  nom- 
bre de  Guêpes  y  sont  occupées,  et 
chaque  individu  entreprend  une 
bande  du  cintre,  et  mène  seul  plus 
dunpouced'ouvragcà  la  fois.  Quand 
la  Guêpe  est  arrivée  chargée  d'une 
boule  de  matière  prête  à  être  mise  en 
œuvre,  elle  la  porte  à  l'endroit  oii  elle 
veut  travailler,  la  pl.ice  cl  l'applique 
contre  un  des  bords  de  la  voiite  qui 
c,-,t  commencée.  Aussitôt  on  la  voit 
marchera  reculons  :  à  mesure  qu'elle 
marche,  elle  laisse  devant  elle  une 
portion  de  sa  boule;  cette  poition 
est  aplatie  sans  êtrcdétac'hée  du  reste 
que  la  Guêpe  tient  entre  ses  pâtes 
antérieures  pendant  que  ses  man- 
dibules allongent,  étendent  et  apla- 
tissent ce  qu'elle  en  veut  laisser. 
Cette  bande,  qui  ne  vient  que  d'ê- 
tre aplatie,  est  perfectionnée  et  apla- 
nie par  la  Guêpe  qui  va  la  repren- 
dre à  1  endroit  oii  elle  l'a  commen- 
cée ,  et  puis  va  à  reculons  en  don- 
nant, sans  discontinuer  et  très-rapi- 
dement, des  coups  à  cette  bande 
avec  ses  mandibules.  Elle  retourne 
de  la  sorte  quatre  à  cinq  fois  jus- 
qu'à ce  qu'elle  soit  satisfaite  de  l'é- 
paisseur et  du  poli  de  son  ouvrage. 
Ijh  matièie  que  ces  Guêpes  em- 
ploient est  très-analogue  à  celle  des 
Frelons  ,  seulement  ce  n'est  pas  sur 
le  Frêne  et  le  Saule  qu'elles  vont  la 
chercher  ,  mais  bien  sur  les  boiseries 
des  édifices  qui  sont  exposées  aux  in- 
tempéiies  de  l'air,  et  qui  ont  déjà 
épouvé  un  comn)enceinent  de  dé- 
composition. Il  n'est  personne  qui 
n'ait  eu  occasion  de  voir  les  Guêpes 
occupées  à  ratisser  avec  leurs  mandi- 
bules la  suiface  des  fenêtres  ou  de 
différentes  barrières  dans  les  jardins; 
ce  sont  les  parcelles  de  bois  qu'elles 
en  détachent  qui  sont  bi^oyées  dans 
leur  bouche  avec  une  maiière  gluan- 
te et  qui  servent  à  leux's  constructions. 
La  diversitédes  espèces  de  bois  qu'el- 
les emploient  explique  pourquoi  leurs 
guêpiers  ne  sont  pas  de  la  même 
couleurpartnut. 

GuÈPK  DE  HoLSTEiN,  7^.  Holsalica, 
Fabr.  ,  Latr.  ,  Ann.  du  iVJus.  Elle  est 
un  peu  plus   gianda  que  la  Guêpe 


57» 


GUE 


commune ,  noire  ,  avec  une  ligne  à 
chaque  épaule  et  deux  taches  à  l'é- 
cusson  jaunes.  Son  abdomen  est  jau- 
ne ,  avec  une  bande  noire  ,  transver- 
sale à  la  base  des  anneaux  et  des 
points  noirs  contigus  au  bord  poste- 
rieur  des  premières  bandes.  Le  guê- 
pier de  cette  espèce  est  de  forme 
ovoïde  dont  le  petit  bout  est  tronqud. 
Ccnidestetablitanlôt  dans  l'intérieur 
lies  maisons,  tantôt  dans  les  roches 
abandonnées  ou  sur  des  Arbres;  nous 
en  avons  observé  im  à  Toulon  ,  qui 
était  attaché  à  une  branche  de  Plata- 
ne et  qui  avait  acquis  jusqu'à  un  jiied 
de  longueur;  il  était  formé  d'une 
matière  très-mince  ,  papyracée,  gri- 
sâtre, et  son  enveloppe  était  composée 
d'un  assez  grand  nombre  de  couches 
parallèles.  Le  bas  de  cette  enveloppe 
finissait  par  un  trou  qui  était  la  porte 
par  oii  entraient  et  sortaient  les  Guê- 
pes. Ayant  coupé  ce  guêpier  dans  si 
longueur,  nous  y  trouvâmes  plusieui  s 
gâteaux  placés  horizontalement  les 
uns  sur  les  autres  et  percés  tons  d'un 
trou  au  milieu  qui  correspondait  au 
trou  du  nid. 

La  GuÈPE  MOYENNE ,  V.  média  , 
Oliv.  ,  Degéer ,  Ins.  T.  ii ,  pi.  27  ,  f. 
224,  est  un  peu  plus  petite  que  la 
Guêpe  Frelon  ordinaire.  Elle  se  trou- 
ve en  Europe ,  autour  de  Paris  ,  et 
suspend  son  nid  au-dessous  des  toits 
des  maisons  ou  à  une  branche  d'Ar- 
bre. 

La  Guêpe  tbançaise  ,  Vesim  gal- 
lica,  L.,  Fabr.  /^."Poltste. 

Guêpe  Tattja.  J^.  Poliste  Morio, 
Fabr. 

Guêpe  cartonnière.  F".  Poliste 
NTDULANS,  Fabr. 

Guêpe  dégigandée  ou  dislo- 
quée. Geoffroy  donne  ce  nom  à  un 
Ghalcis.  ^.  ce  mot. 

Guêpe  DORÉE.  F'.  Chrysis. 

Guêpe  Ichneumon.  J^.  Sphex  Pé- 

LOPÉE. 

Guêpe   maçonne.    V.    Odynêre. 

(G.) 

GUÊPIATRES.  INS.  Pour  Gué- 
paires.  V.  ce  mot.  (aud.) 

GUÊPIER.  Merops.  ois.  Genre  de 


GUE 

l'ordre  des  Alcyons.  Caractères  :  bec 
médiocre  ,  épais  à  la  base  ,  tranchant, 
à  poi«te  aiguë,  un  peu  courbé  ,  avec 
l'arête  élevée  ;  narines  placées  de  cha- 
que côté  à  la  base  du  bec  ,  rondes  ou 
ovoïdes,  petites  ,  couvertes  à  leur  ori- 
gine de  soies  dirigées  en  avant;  taise 
très-court,   enlièrenient  nu;    quatre 
doigts  ,  dont  trois  devant  ;  l'extérieur 
réuni  à  l'intermédiaire  jusqu'à  la  se- 
conde articulation  ,  l'intérieur  n'y  est 
uni  que  jusqu'à  la  première;  le  pouce 
élargi  à  sa  base  ,  son  ongle  est  le  plus 
petit  de  tous;  première  rémige  pres- 
que nulle,  la  seconde  la  plus  longue. 
Habil.ins  des  contrées  les  plus  chau- 
des de  l'ancien   continent ,  les  Guê- 
piers ne  se  inontreni,  que  très-acci- 
dentellement au-delà   des  47  et  48" 
degrés  de  latitude.   Il  leur   fuit  un 
sol  brûlant  où.  ils  trouvent  en  abon- 
dance les  Insectes   Hyménoptè^^es  et 
Diptères    dont   ils    font    une    ample 
consommation;  dès  que  cette  nourri- 
ture,   la    seule   qu'ils  recherchent, 
vient  à  manquer  ,  on  les  voit  émigrer 
par  bandes  nombreuses,  vers  des  ré- 
gions oii  puisse  recommencer    pour 
eux  la  saison  des  Guêpes  et  des  Abeil- 
les. Ces  Oiseaux  ont   le  vol   direct, 
rapide  et  long-temps  soutenu  ,  ce  qui 
les  rend  capables  de  très-longs  voyi- 
ges  que  bornent  cependant  les  rives 
de  l'Océan,  où  les  engloutiraient  les 
suites   inévitables  d'une  disette  ab- 
solue. Ils  ne  se  posent  jamais  à  terre  ; 
leurs  jambes  extrêmement  courtes  , 
relativement  à  la  longueur  du  corps 
et  des  ailes,  ne  leur  permettent ,  pour 
lieux  de  délassement,  que  les  Arbres 
et  les  buissons  oii  l'on  a   remarqué 
qu'ils  choisissent  ordinairement   les 
branches  desséchées  pour  se  percber 
et  prendre  du  repos.  Comme  les  Mar- 
ti ns-Pêcheurs    et  les   Martins-Chas- 
seurs  ,  avec  lesquels  ils  constituent 
seuls  l'ordre  des  Alcyons  ,  les  Guê- 
piers établissent  leurs  nids  dans  des 
trous   qu'ils  creusent  avec  le  bec  et 
les  pieds  ,  dans  les  terres  qui  forment 
des  crêtes  et  des  coteaux  ou  les  bords 
élevés  des  fleuves  et  des  rivières  dont 
ils  aiment  à  parcourir  la  surface.  Au 
fond  de  ces  trous  pratiqués  oblique- 


,  GUE 

meut  et  où  ils  entrent  à  reciilf.ns,  les 
Guêpiers  déposent  sur  un  peu  tie 
Mousse  qu'ils  y  ont  pré«écleintncnt 
apportée  ,  cinq  ,  six  et  même  sept 
œufs  blancs.  L'incubation  que  l'on 
prcicnd  être  de  plus  longue  durée  que 
celle  des  Oiseaux  de  même  taille  ,  ap- 
partenant à  il'autrcs  genres  ,  a  lieu 
vers  l'époque  des  plus  fortes  cbalcurs. 
Il  est  probable  que  la  nililication 
souterraine  ,  à  l'abri  de  tout  rayon 
solaire  ,  amortit  l'action  de  la  chaleur 
et  s'oppose  au  développement  trop 
prompt  du  germe  ou  (lu  fœlu^.  Les 
petits  restent  long-temps  réunis  en 
famille,  prè-;  de  leurs  parens  ,  et  ne 
s'en  séparent  que  lorsqu'eux-inêmcs 
sont  à  leur  tour  appelés  à  s'accoupler 
el  à  se  reprodnire. 

riusieurs  auteurs  ont  compris  par- 
mi les  Guêpiers ,  diverses  espèces 
étrangères  à  ce  genre  ,  ce  qui  en  rend 
l'étude  s^nonymique  assez  dilTicul- 
tueuse. 

(lUÙPiER  d'Adanson,  Merops  cas- 
i(i/iei/s, Y  ai-., h\[h.,  Bull'.,  pi.  enlum., 
5i4.  Parties  supérieiues  d'un  brun 
marron  ;  les  intérieures  ,  ainsi  que  les 
petites  tectrices  alaires  et  le  croupion  , 
d'un  veit  d'aigue-marine  ;  gorge, 
devant  du  cou  et  poitrine  d'un  vert 
bleu  brillant  ;  rémiges  vertes  ;  rectri- 
ces  bleues  en  dessus ,  cendrées  en 
dessous  ,  les  deux  intermédiaires  dé- 
passant les  autres  de  deux  pouces, 
noirâtres  à  l'extrémité;  bec  noir; 
pieds  rouges.  Taille  ,  un  pied  quatre 
pouces.  Du  Sénégal. 

Guêpier  d'Angoi.a.  ,  Merops  An- 
golensis ,  Lath.  Parties  supérieures 
d'un  vert  doré  ;  yeux  entourés  d'une 
bande  cendrée  ,  tiquetée  de  noir  ;  par- 
lies  inférieures  d'un  vert  d'aigue-ma- 
rine; gorge  et  devant  du  cou  d'un 
brun  niarron  ;  rémiges  et  rectrices 
vertes  en  dessus ,  cendrées  en  des- 
sous ;  queue  étagée  ;  bec  cendré; 
pieds  noirs.  Taille,  cinq  pouces  et 
demi. 

Guêpier  bicolor  ,  Merops  blcolor, 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  cen- 
dré vineux  ;  trait  oculaire  brun  ;  joues 
et  côtés  de  la  tête  d'un  blanc  pur  ;  ré- 
niiges  noirâtres  ;  rectrices  d'un  brun 


Gut:  .579 

noliTâl'.e  en  dessus  ,  cendrées  en  des- 
.sous ,  les  deux  inlerniédlaircs  plus 
longues;  parties  inférieures  louges; 
bec  et  pieds  noirâtres.  Taille,  dix 
pouces.  t)'Afrique. 

Guêpier  eltu-vert  ,  Merops  cœ- 
jutcsccns  ,  Lalli.  Tout  le  plumage 
d'un  bleu  vert,  à  reflets  d'un  bleu 
noirâtre;  bec  et  pieds  noir.s.  Taille, 
onze  pouces. 

Guêpier  Bonelli.  /^.  Guèpif.r 
rousse  tète. 

GuÈPii'.R  Di:  BuEocii ,  Merops  JSu- 
luc/iii ,  VieiU.  ,  Levaill.,  Ois.  d'A- 
frique, pi.  20.  Paities  supérieures 
d'un  vert  mêlé  île  fauve;  sommet  de 
la  tête  bleu;  nuque  fauve;  un  large 
trait  oculaire  noir  ;  parties  inférieures 
brunes  ,  avec  la  gorge  rouge  et  le  ven- 
tre bleu;  tectrices  caudales  inférieu- 
res bleues  ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille, 
dix  pouces.  iJ'Afriquc. 

Guêpier  de  Ciiaduoejr  ,Mcrups  vi- 
ridis,  Yar. ,  Latb.  Tout  le  plumage 
vert,  à  l'exception  d'un  trait  noir  île 
ciiaque  coté  de  la  tête  et  de  la  gorge 
qui  est  jaune;  Dec  noir.  Taille,  onze 
pouces.  D'Egypte.  Espèce  douteuse 
(pu  pourrait  bien  être  un  jeune  du 
Guêpier  Palrich. 

Guêpier  Citrine  ou  Citrinelle  , 
Merops  Citruiella ,  Vieill.  Tout  le 
plumage  jaune,  varié  de  blanc  verdâ- 
ire  ;  bec  noir.  Taille,  six  pouces.  De 
l'Inde. 

Guêpier  a  collier  du  Bengale  , 
Merops  piridis  torqiiatiis ,  Latb.  Par- 
ties supérieures  d'un  vert  nuancé 
de  cendré  obscur;  front  d'un  vert 
(i'aigue-marine;  rémiges  vertes,  bor- 
dées de  brun  ;  gorge  d'un  blanc  jau- 
nâtre ;  parties  inférieures  blanches, 
verdâtres;  rémiges  d'un  vert  obscur, 
les  deux  intermédiaires  cendrées  et 
plus  longues  que  les  autres;  bec  et 
pieds  noirâtres.  Taille,  onze  pouces. 

Guêpier  a  collier  gros  bleu  , 
Merops  variegalus  ,  Vieill.,  Levaill., 
Ois.  d'Air.,  pi.  7.  Parties  supérieures 
d'un  vert  foncé  ;  trait  oculaire  noir; 
rémiges  rousses  intérieurement ,  ter- 
minées de  noir;  reCiriecs  noires, 
rousses  à  leur  origine;  parties  itifé- 
vieiues    d'un   vert   roussâtre  ;   gorge 

37* 


r,8o  cJUE 

el'un  jaiiuc  pâle,  avec  un  large  collier 
bleu,  bordé  de  blanc;  poitrine  et 
Ibincs  d'un  ronge  marron;  bec  et 
pieds  noirs.  Taille  ,  six  pouces.  De 
Ma  limbe. 

GUÈFIER  A  COLLIER  DE  MaD.4.GAS- 

CAR.    V.    Guêpier    vert  a  gorge 

BLEUE. 

Guêpier  a  collier  et  a  très-lon- 
gue QUEUE  ,  Merups  longlcauda  , 
Vieill.  Parties  supérieures  d'un  yerl 
brun;  trait  oculaire  brun  ,  boidé  de 
blaac'et  d'algue-maiine;  une  grande 
tache  bleuâtre  sur  l'ade;  gorge  mé- 
langée de  jarnâlre  et  de  fauve  ,  avec 
un  demi-collier  noir;  parties  infé- 
rieures d\m  brun  verdâîre;  lectrices 
intermédiaires  dépassant  les  autres 
de  six  pouces;  bec  noir  ;  pieds  bruns. 
De  Malimbe.  Espèce  douteuse. 

Guêpier  commun,  Merops  apias- 
ter ,  L. ,  Merops  clirysucep/ialiis,  Latli. , 
jMewps  Sc/ioghaga,  F.  Butf.  ,  pi. 
enl.  908.  Parties  supérieures  d'un  roux 
TTiarron  plus  pâle  sur  le  dos;  fiont 
blanc  ,  nuancé  de  verdâti  e  ;  trait  ocu- 
laire large  et  noir;  lémiges  et  lec- 
trices d'un  vert  olivâtre;  gorge  d'un 
jaune  doré,  avec  un  demi-collier 
noir;  parties  inféiieures  d'un  vert 
bleuâtre;  rectrices  intermédiaires  dé- 
lassant les  a.itres  d'un  pouce;  bec 
noir  ;  pieds  bruns.  Taille  ,  onze  pou- 
ces. La  femelle  a  les  teintes  plus  ter- 
nes, une  bande  jaunâtre  au-dessus 
des  'yeux  ,  et  la  poitrine  nuancée  de 
roussàtre.  Les  jeunes  ont  les  parties 
supérieures  d'un  brun  verdàtre;  une 
bande  rousse  au-dessus  des  yeux  ,  et 
toutes  les  rectrices  égales;  lU  n'ont 
point  de  collier.  D'Europe. 

Guêpier  Cuvieu.  r.  Guêpier  a 
gorge  blanche. 

Guêpier    Daudin.    P'.    Guêpier 

VERT  A  QUEUE  d'aZUR. 

Guêpier  d'Europe.  F.  Guêpier 

COMMUN. 

Guêpier  a  gorge  elanche,  Me- 
rops albicollis  ,  Vieill. ,  Levaill. ,  Ois. 
de  Paradis,  pi.  g  Parties  supérieures 
d'un  vert  roussàtre;  croupion,  tec- 
trices caudales  et  rectrices  dun  bleu 
paie;  rémiges  rousses;  rectrices  inter- 
médiaires dépassant  les  autres,  ter- 


GDE 

minées  de  noir;  parties  inférieures 
d'un  vert  blanchâtre  ;  front  et  gorge 
blancs;  sommet  de  la  tclc  noir,  de 
même  cpiun  large  plastron  frangé  de 
bleu  sur  la  poitrine.  Bec  noir;  pieds 
bruns.  Taille,  dix  pouces.  Du  Sé- 
négal. 

Guêpier  a  gorge  bleue,  f^.  Guê- 
pier VERT  A  gorge  BLEUE. 

GuLPiER  A  GORGE  ROUGE,  Merops 
gularis ,  Lalh.  Parties  supérieures 
noires;  fiont  et  croupion  bleus;  une 
grande  tache  brune  sur  les  ailes  ;  rec- 
trices égales ,  avec  les  bords  bleus 
ainsi  que  les  rémiges;  gorge  louge; 
parties  inféiieures  bleues  ,  tachetées 
lie  noir  ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille  , 
dix  pouces.  D'Afiique. 

Grand  Guêpier  des  Philippines. 
P'.  Guêpier  vert  a  queue  d'azur. 

Guêpier  gris-bose.   P'.  Guêpier 

BICOLOR. 

Guêpier  hausse-col  noir  ,  Me- 
rops co/laris ,  Vieill.  Parties  supérieu- 
res d'un  vert  obscur;  une  tache  noi- 
re, oblongue,  derrière  lœil  ;  parties 
inférieures  d'un  brun  olivâtre  ;  gorge 
jaune  ,  avec  un  dcmi-coUier  noir  ;  ré- 
miges et  rectrices  rous,-.es  à  leur  base  ; 
les  deux  rectrices  intermédiaires  ver- 
tes ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille,  six 
pouces.  Du  Sénégal. 

Guêpier  Ictérocéphale,  Merops 
congener,  Latb.  Parties  supérieures 
jaunes,  variées  de  veit,  avec  le  dos 
brun;  tête  jaune  ;  trait  oculaire  noir; 
tectrices  alaires  jaunes  ,  variées  de 
vert  et  de  bleu  ;  lémiges  noires,  ter- 
minées de  rouge;  rectrices  jaunes, 
terminées  de  vert  ;  bec  et  pieds  jau- 
nes. Taille,  onze  pouces.  Espèce  dou- 
teuse que  l'on  présume  n'être  qu'une 
variété  du  Guêpier  d  Europe. 

Guêpier  de  l'Ile-de-France, 
Vieill. ,  Merops  badius  ,  L. ,  Merops 
castaneits  ,  L»th.,  Butf.,  pi.  enlum. 
252.  Parties  supéiieures  d'un  brun 
marron  ;  trait  oculaire  brun  ;  tectri- 
ces alaires  vertes  ;  rémiges  terminées 
de  noirâtre  ;  rectrices  bleues  en  des- 
sus ,  d  uu  gris  brun  en  dessous , 
les  deux  intermédiaires  dépassant  les 
autres  de  deux  pouces  ;  croupion  et 
parties  inférieures  d'un  vert  d'aiguë- 


GUE 

iiKuine;  })cc  noir;  pieds    louycûlrcs. 
Taille,  onze  pouces. 

GuÈPJl'K  JAUNJi  DE  LA  COTE  UK  Co- 

HOMANDKL ,  J^Jcwps  (.'uivrnandds ^ 
La  th.  Pallies  supérieures  jaunes,  va- 
rices et  ondulées  de  bleu  vcrdàtic  ; 
tiatt  oculaire  noie;  léniiges  et  rec- 
tiicesd'uii  jaune  fonce,  leiininces  en 
pailiede  uoii  ;  parties  inlerieures  jau- 
nes ,  variées  de  vei  t  au  cent'  c  ;  bec  et 
pieds  noiis. 
Gi'ÈPitii  l.,AMAnfK.    A'.  Guêpier 

VKRT  A  GORGK   BLEIE. 

GuÈi'iEu  L.vriîEiLLE.  /^.  Guêpier 
Marron  eï  bleu. 

Guêpier  de  Lescutnault  ,  Merops 
l'Csc/u liait Iti ,  Lcvaill.  ,  Ois.  de  Para- 
ilis,  pi.  i,s.  Parties  supérieures  d'un 
vert  brillant;  front  d'un  vcit  sombre, 
à  rellels  rougeàtres  ;  occiput  vert  oli- 
ve; rémiges  roussâtrcsintériouiement 
et  terminées  de  brun  ;  croupion  bleu  ; 
lectrices  vertes  en  dessus  ,  noiiâtres 
en  dessous;  parties  inférieures  d'un 
vert  jaunâtre  nuancé  de  bleuâtre 
sur  l'abdomen  ;  gorge  d'un  roux  jau- 
uâlie,  avec  lui  collier  noirâtre;  bec 
noir;  pieds  brunâtres.  Taille,  huit 
j)Ouces.   De  Java. 

Guêpier  a  longs  brins  ,  Hflerops 
tenuipennis  ,  Levaill.,  Ois.  de  Para- 
dis ,  pi.  4.  Parties  supérieures  vertes, 
nuancées  de  roux;  une  large  bande 
noire  sous  les  yeux  ;  occiput  roux  , 
ainsi  que  la  gorge  ;  un  demi-collier 
noir;  parties  inférieures  d'un  vert 
nuancé  de  roux  el  de  bleu;  croupion 
et  tectrices  caudales  d'un  bleu  vif; 
les  deux  rectrices  intermédiaires  lon- 
gues ,  effilées  et  terminées  eu  palet- 
tes; bec  noir;  pieds  bruns.  D'Afrique 
el  des  Indes. 

Guêpier  a  longue  queue  du  Sé- 
négal. /".  Guêpier  d'Adanson 

Guêpier  de  Madagascar. /^.Guê- 
pier Patirich. 

Guêpier  marron  et  bleu.  f^. 
Guêpier  de  l'Ile-de-France. 

Guêpier  marron  et  bleu  du  Sé- 
négal, p^.  Guêpier  d'Adanson. 

Guêpier  Minule,  Merops  Erythrop- 
Icnis ^  Gmel.  ,  Buff.  ,  pi.  enlum.  5i8  ; 
Levaill.,  Ois.  «le  Paradis,  pi.  17. 
l*arties  supérieures   d'un  vert  clair  , 


GUE  .581 

varié  de  jaune  cl  de  bleu  ;  Irait  ocu- 
laire noir;  rémiges  et  lectrices  rous- 
ses, terminées  de  noir  et  frangées  de 
lauve  ,  pai  liesinférieuresd'un  vert  pâ- 
le ,  nuancé  de  roux  ;  gorge  jaune  ;  un 
plastron  roux  sui'  la  poitrine;  bec 
noir;  pieds  bruns.  Taille,  six  pou- 
ces.  D'Afrique. 

Guêpier  de  Nibie.   /-'.  Guêpier 

ROUGE  a  tête  bleue. 

Guêpter  Patirich,  Merops  supet- 
cHiosus ,  Lalh.  ,  Bulf. ,  pi.  enlum. 
Q5g.  Pallies  supérieures  d'un  vert 
obscur  qui  s  éclaircit  veis  le  ciou- 
pion  ;  un  large  bandeaii  noirâtre  , 
bordé  de  blanc  verdâtre  ,  entoure  lu 
base  du  bec  et  une  partie  de  la  gorge 
qui  est  d"un  blanc  jaunâlie  ,  termi- 
née par  un  plastron  d'un  brtm  mar- 
ron ;  sommet  do  la  tète  biun  ,  à  re^ 
ilets  verts  brillans;  rémiges  vertes, 
bordées  de  brunâtre  ,  et  terminées  de 
noirâtre;  rectrices  vertes  ,  frangées 
de  brun  ;  les  intermédiaires  cendrées, 
dépassant  de  deux  pouces;  parties 
inférieures  vertes;  bec  noir;  pieds 
bruns.  Taille  ,  ouzo  pouces.  De  Ma- 
dagascar. 

Guêpier  du  p.ivs  des  Marattes  , 
Merops  Orientalis  ,  Lath.  Parties  su- 
périeures d  un  vert  terne;  rémiges 
d'un  rouge  sale  ,  bordées  de  verdâtre, 
et  terminées  de  noir;  rectrices  vertes  , 
les  deux  intermédiaires  plus  longues  , 
terminées  de  noir  ;  parties  inférieu- 
res verdâtres  ;  bec  et  pieds  noirâtres. 
Taille ,  six  pouces. 

Guêpier  de  Perse  ,  Merops  Fer- 
sica  ,  Lalh.  Parties  supérieures  ver- 
tes ;  front  blanc;  trois  traits  d'un 
bleu  tirant  plus  ou  moins  sur  le  vert 
de  chaque  côté  de  la  tête  ;  rémiges  et 
rectrices  d'un  veil  jaunâtre  ,  rougeâ- 
tre  à  leur  base  inférieure  ;  gorge  blan- 
che ,  terminée  par  une  plaque  rouge  ; 
parties  inférieures  verdâlres;  rectrices 
intermédiaires  dépassant  les  autres 
de  près  de  moitié  ;  bec  et  pieds  noirs. 
Taille,  seize  pouces.  Quelques  au- 
teurs le  considèrent  comme  une  va- 
riété du  Guêpier  Patirich. 

Petit  Guêpier  des  Philippines  , 
Merops  torquatiis,  Lalh.  f^.  Guêpier 
a'ert  a  oorgi:  bleue. 


582  GUE 

Petit  Guêimer  vert  et  bleu  a 

QUEUE    ÉTAGÉE.     V.     tiuÊPIER  d'AN- 
GOX.A . 

Guêpier  a  ailes  et  queue  rous- 
ses. K.  Guêpier  vert  a  ailes  et 

QUEUE  rousses. 

Guêpier  A  queue  d'azur.  V.  Guê- 
pier vert  a  queue  d'azur. 

Guêpier  A  queuefourchue,  Gué- 

l'IER      A     QUEUE     d'HiKONDELLE.     V. 

Guêpier  Tawa. 

Guêpier  quinticolor  ,  Merops 
<ju//i/icalor ,  Yieill.  Parties  superieu- 
l'cs  d'iiu  brun  marron  vif;  scapulai- 
res,  tectrices  alaircs  et  bord  des  ré- 
miges d'un  vert  brillant;  croupion  et 
rectriccs  supérieures  bleus;  gorge 
iaune,  terminée  par  un  collier  noir; 
parties  inférieures  bleuâtres,  variées 
de  jaune  ;  bec  noir  ;  pieds  bruns. 
Taille  ,  huit  pouces.  Des  Moluques. 

Guêpier  rose  ou  bouge  a  {tête 
RLEUE,  Mefojjs  Nubiens ,  L.  ;  Merops 
cœruleocephalus ^  Lath.  Parties  supé- 
rieures d'un  rouge  terne,  les  infé- 
rieures d'un  rouge  cramoisi,  plus  ou 
moins  nuancé  de  roux;  tête,  crou- 
pion ,  tectrices  caudales  et  gorge  "d'un 
vert  d'aigue-marine;  rémiges  termi- 
nées de  vert  brun  et  bleuâtre;  bec 
noir  ;  pieds  cendrés.  Taille  ,  dix  pou- 
ces. D  Afrique. 

Guêpier  rouge  et  vert  du  Séné- 
gal, 3Ierops  erjt/u-opterus ,  L.,  pi. 
enlum.  3 18.  P'.  Guêpier  Minule. 

Guêpier  rousse  gorge,  Merops 
rujicollis,  Vieill.  ;  Levaill.  ,  Ois.  de 
Paradis,  pi.  )6.  Parties  supérieures 
vertes  ,  à  reflets  perlés  :  front  roussâ-- 
tre;  une  bande  noire  sur  la  joue  ; 
rémiges  terminées  de  brun  noirâtre; 
parties  inférieuresd'un  vert  bleuâtre; 
gorge  fauve  ;  bec  noir;  pieds  bruns. 
Taille  ,  dix  pouces.  D'Egypte. 

Guêpier  rousse  tête  ,  Mervps 
ri/Jicapillus ,  Vieill.  ;  Levaill. ,  Ois.  de 
Paradis  ,  pi.  19.  Parties  supérieures 
d'un  vert  lustré;  tête  et  partie  du  cou 
d'un  vert  marron;  trait  oculaire  noir; 
sourcils  blancs;  parties  inférieures 
d'un  vert  jaunâtre  à  reflets  roussâ- 
trcs;  gorge  jaune  ;  reclrices  intermé- 
diaires dépassant  de  beaucoup  les  au- 
tres chez  les  mâles.  Les  femelles  ont 


GUE 

les  couleurs  nrains  vives.  Taille ,  onze 
pouces.  D'Afrique. 

Guêpier  de  Savignt.  P'.  Guêpier 
de  Perse. 

GuÊPJER  ScHOEOHAGHA.   F.   GuÊ- 

piER  d'Europe. 

Guêpier  de  Sonnini.  F.  Guêpier 

A  COLLIER   GROS-liLEU. 

Guêpier  superbe  ,  Merops  super- 
bus,  Lath.  Parties  supériemes  rouge-; 
front,  tour  des  yeux  et  croupion 
bleus;  lectrices  intermédiaires  plus 
longues  que  les  autres,  terminées  de 
noir;  parties  inférieures  d'un  rouge 
pâle;  gorge  bleue;  bec  noir;  pieds 
bruns.  Taille  ,  dix  pouces. 

Guêpier  Taava  ,  Merops  Tawa  , 
Merops  hirundlnaceus ,  Vieill .  Parties 
supérieures  d'un  vert  jaunâtre  et  lui- 
sant; rémiges  terminées  de  noir; 
croupion  et  rectrices  bleus;  paities 
inférieures  d'un  vert  clair;  trait  ocu- 
laire ncir  ;  gorge  jaune  ,  avec  un  col- 
lier bleu  ;  queue  longue  et  fourchue  ; 
bec  et  pieds  noirs.  Du  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Guêpier  a  tête  iaune.  P~.  Guê- 
pier Ictérocéphale. 

Guêpier  a  tête  rouge  ,  Merops 
erythrocephalus ,  Lath.  Parues  supé- 
rieures d'un  vert  brillant;  tête  et  cou 
rouges  ;  trait  oculaire  noir;  parties 
inférieures  jaunâtres,  nuancées  de 
rougeâtre  et  de  verdâire;  gorge  jau- 
ne; bec  noir;  pieds  cendrés.  Taille, 
six  pouces.  De  l'Inde. 

Guêpier  de  Thouin.  F"-  Guêpier 
a  longs  brins. 

Guêpier  varié.  P'.  Guêpier  a 
collier  gros-rleu. 

Guêpier  vert  et  bleu  a  gorge 
JAUNE  ,  3Ierops  chry socephalus ,  Lath. 
Parties  supérieures  d'un  bleu  d'aigue- 
marine;  sommet  de  la  tête  et  gorge 
jaunes;  front  d'un  bleu  verdâtre  ; 
tectiices  alaires  variées  de  vert  brun 
et  de  jaune  ;  parties  inférieures  ver- 
dâlres,  nuancées  de  jaune;  tectrices 
caudales  vertes;  lectrices  intermé- 
diaires un  peu  plus  longues  que  les 
autres  ;  bec  et  pieds  noirs.  Taille,  dix 
pouces.  De  ITnde. 

Guêpier  vebt  a*  gorge  rleue, 
Merops  i'iridis^  Lalh,  Buff. ,  pi.  enl. 


GUE 

746.  Parties  supéiieiires  vc'i  tes  :  IVoiil 
bleu;  Irait  oculaire  noir;  tectrices 
caudales  d'un  bleu  d'aiguë -inarine; 
parties  iui'érieurcs  d'un  veit  clair; 
gorge  bleue  ,  encadrée  de  noir  ;  des- 
sus de  la  tète  et  dii  cou  oranges  ;  jam- 
bes d'un  brun  rougeàlre  ;  reclrices 
in  tertnediaircs dépassant  lei  autres  de 
quelques  pouces,  terminées  de  brun  ; 
bec  noirâtre;  pieds  bruns.  Taille, 
huit  à  neuf  pouces.  Du  Bengale. 

GuÉPltU    VERT    A    QUEUE    UAZUR, 

Merops  Fhilippinus,  LatU.  ,  Bull'.,  pi. 

enluminée     .'jy.    Parties    supérieures 

d'un  vert  obscur,   avec   des  reflets    g,Zr7s.)  T.YKXOhVS 


cuivres;  croupion  et  teclnces  eau 
dalcs  d'un  bleu  d'aisfue-inarine;  trait 
oculaue  noir;  gorge  jaunâtre  ;  parties 
inférieures  jaunâtres,  irisées  de  fau- 
ve ;  rectrices  égales  ,  bleues  en  des- 
sus, cendrées  en  dessous;  bec  noir; 
pieds  bruns.  Taille,  huit  à  neuf  pou- 
ces. Des  Philippines. 

Guêpier  vulgaire.   /^.  Guêpier 
d'Europe. 

Espèces  étrangères  au  genre  Guêpier, 
auxquelles  on  a  donné  ce  nom. 
Guêpier    aux    ailes    et    queue 
ROUSSES.  V.  Merle. 

Guêpier  aux  ailes  orangées.  T^. 
Philédon  Gorruck. 

Guêpier  a  capi  chon  ,  Merops  cu- 
cullalus  ,  Lalh.  P^.  Philédon. 

Guêpier  caroncule,  Merops  ca~ 
runculatus  ,  Lalh.  ^.  Philédon. 

Guêpier  cornu,  Merops  cornicu- 
latus  ,  La  th.  V.  Philédon. 
Guêpier  flambé.  V.  Picucule. 
Guêpier  a  front  blanc.  V.  Phi- 
lédon. 

Guêpier  gris  d'Ethiopie  ,  Merops 
Cafer ,  Lath.  f^.  Pro^merops. 

Guêpier  jaseur  ,  Merops  garrulus. 
V.  Philédon. 

Guêpier  aux  joues  bleues  ,  Me- 
rops Cyanops,  L.  P".  Philédon. 

Guêpier  Kogo  ,  Merops  Cicinna- 
tus ,  Lalh.  F".  Philédon. 

Guêpier  Mono,  Merops fascicula- 
tus  ,  Lath.  l'.  Philédon. 

Guêpier  noir  et  jaune,  Merops 
Phrjgtus,  Lath.  f^.  Philédon. 

Guêpier  aux  oreilles  noires.  /^. 
Philédon. 


GUE  585 

Guêpier   a   tête  grise,   Merops 
cinereus,  Lalh.  f^.  Solï-MAxHGA. 

Guêpier  Wf.rgan  ,  Merops  Moncy- 
chus,  Lath.  F.  Philédon,  (dr..z.) 
GUÊPIEl\.  INS.  Nom  que  l'on 
donne  au  nid  que  les  Guêpes  se  cons- 
truisent soit  dans  les  trous  des  mu- 
railles ,  dans  les  cavités  des  vieux 
troncs  d'arbres  ou  sous  les  toils  des 
maisons  ,  soit  sous  terre.  La  consis- 
tance de  ce  nid  approche  de  celle 
du   carton  ou  d'un   papier  grossier. 

(G.) 

GEEPfER.  bot.  crypt.  {Champi- 

(B.) 


GUEPINIA.  BOT.  PHAN.  Sous  ce 
nom  ,  Bastard  (  Suppl.  à  la  Flore  du 
département  de  Maine-et-Loire  ,  p. 
â.'i)  a  constitué  un  genre  de  Cruci- 
fères qui ,  très-peu  de  temps  aupara- 
vant ,  avait  été  formé  par  R.  Brown 
dans  la  seconde  édition  du  Jai\lin  de 
Kew ,  et  nommé  Teesdalia.  V.  ce 
mot.  (G..N.) 

GUÉREBA.  MAM.  Même  chose 
queGuariba.  (R-) 

GUERLINGUET.  mam.  Buftbn 
donne  les  noms  de  grand  et  petit 
Guerlinguet  à  deux  espèces  d'Écu- 
reuil qui  sont  devenus  types  d'un 
sous-genre  ainsi  appelé.  V.  Ecu- 
reuil, (b) 

GUERRIER.  OIS.  (Dampier.)Syn. 
de  la  Frégate. /^.  ce  mot.       (dh..z.) 

*  GUERSE.  BOT.  PII  AN.  Syn.  ara- 
be de  Cannelle.  V.  ce  mot.  (b  ) 

GUERTÉE.  BOT.  PHAN.  L'un  des 
noms  de  l'Arachide  au  Sénégal,  (u  ) 

GUERZIM.  BOT.  PHAN.  Adanson 
n'indique  pas  quel  est  l'Arbrisseau 
du  Sénégal  auquel  on  donne  ce  nom 
de  pays.  (b.) 

GUETTARDE.  Guettarda.  bot. 
PHAN.  Ce  genre,  dédié  à  Guettard,  cé- 
lèbre naturaliste  de  Paris  ,  a  été  place 
dans  la  Peutandrie  Monogynie,  L.,  et 
il  appartient  à  la  famille  des  R.ubia- 
cées.  Plumier  avait  anciennement  for- 
mé le  même  genre  sous  le  nom  de3fat- 
thiola.  Le  genre  Laugieria  ou  Laugc^ 
ria  de  Jacquin  ,  fut  indiqué  par  Yahl 


584 


GUE 


comme  congénère  du  Guettcfrda ,  et 
Persoon  ainsi  jue  Kimlh  ont  adopté 
cette  réunion.  Voici  les  caractères  gé- 
nériques exprimés  par  ce  dernier  au- 
teur (5j'«.  Plant.  Orb.-Aou.  ï.  m,  p. 
67)  qui  en  a  fait  le  type  de  sa  tribu  des 
Guettardées  :  fleurs  hermaphrodites 
ou  monoïques  ;  calice  supère  ,  cam- 
panule, très-entier  ou  obscurément 
denté  ;  corolle  hypocralériforme, dont 
le  tube  est  très-long,  et  le  limbe  étalé, 
offiantdequatre  à  neuf  divisions;  éla- 
mines  en  même  nombre  que  les  divi- 
sions calicinales  et  incluses  ;  style  uni- 
que surmonté  d'un  stigmate  capilé  ; 
drupe  contenant  un  noyau  à  quatre 
ou  six  loges  monospermes.  Le  nombre 
des  parties  est  variable  dans  ce  genre; 
celui  des  loges  varie  probablement 
par  suite  d'avortement ,  car  à  la  ma- 
turité ,  plusieurs  fruits  ne  présentent 
qu'une  ou  deux  loges.  Il  en  est  peut- 
être  de  même  pour  les  graines;  les 
ovaires  doivent  contenir  deux  ou  plu- 
sieurs ovules  qui  avortent,  à  l'excep- 
tion d'un  seul  ou  de  deux  ,  comme  on 
l'observe  dans  les  espèces  qui  compo- 
saient le  genre  Laugie/ia. 

Les  Guettardes  sont  des  Arbres  ou 
des  Arbrisseaux  à  feuilles  opposées 
très-entières,  munies  de  stipules  in- 
terpétiolaires.  Les  fleurs  sont  unila- 
térales ,  accompagnées  de  bractées  et 
portées  sur  des  pédoncules  axillaires, 
quelquefois  terminales.  On  en  compte 
une  quinzaine  d'espèces  toutes  indi- 
gènes de  l'Amérique  méridionale  et 
des  Antilles  ,  à  l'exception  du  Guet- 
larda  speciusa,  L.,  qui  croît  dans  les 
indes-Orientales.  Cette  Plante  est  un 
bel  Arbre,  que  l'on  cultive  pour  l'or- 
nement dans  son  pays  natal,  et  dont 
les  fleurs  répandent  une  odeur  très- 
agréable.  Elle  porte  le  nom  vulgaire 
de  fleur  de  Saint-Thomé.  Sonnerat  l'a 
figurée  dans  son  Voyage  aux  Indes  , 
tab.  128.  Le  Matthiula  scabra  de  Lin- 
né et  Plumier  ,  Arbre  de  moyenne 
grandeur  ,  a  été  décrit  par  Ventenat 
(Choix  de  Plantes,  tab.  i)  sous  le  nom 
de  Guctlarda  scabra.  Le  Dicrobo- 
tryum  diuaricatum  de  Rœmer  et 
Schultes  {Syst.  Veget.,  5,  p.  221J,  dé- 
crit  d'après   l'herbier   et  les  nianus- 


GUE 

crits  deWilldenow,  doit  être  rapporte 
au  Guettarda  xyloslluides  de  Kunth 
{Noi^.  Ge/i.  et  Spec.  jïmer.,  tab.  29a). 

(G..N.) 

*  GUETTARDEES.  Guettardeœ. 
BOT.  PHAN.  Kunth  {Sova  Gênera  et 
Species  Plant,  œquinuct.,  et  Synopsis 
Fiant .  Orbis-Noi'i,  T.  m,  p.  67  )  a 
donne  ce  nom  à  la  huitième  section 
qu'il  a  établie  dans  la  famille  des  Ru- 
biacées  ,  et  qu'il  a  ainsi  caractérisée  : 
f;uit  miiltiloculaire;  loges  monosper- 
mes ;  étamines  le  plus  souvent  au 
nombre  de  cinq.  L'auteur  >ie  celte 
tribu  y  place  les  trois  genres  amé- 
ricains suivans  :  Guettarda,  L.;  Re- 
tiniphylli/m,  Humb.et  Bonpl.;  g\.No- 
natelia,  A.\xh\ei.  /^.  ces  mots.  (g..n.) 

GUEULE,  zoox..  bot.  On  entend 
généralement  par  ce  mot  la  bouche 
des  Animaux;  on  en  a  fait  en  plu- 
sieurs cas  un  nom  spécifique,  même 
parmi  les  Plantes  où  l'ovivertnre  île  la 
corolle  présente  quelquefois  la  figure 
d'une  Gueule.  Ainsi  l'on  a  appelé 
vulgairement  : 

Gueule  de  four  ^Ois.))  ^^  Mésan- 
ge à  longue  queue. 

Gueule  de  Lion  (Bot.  Phan.), 
\  Jntirrlàauni  majits ,  L. 

Gueule  de  Loup  (  Moll.  ) ,  l'Hélix 
Scarabœus  ,  L.  ,  dont  Montfort  a  fait 
son  genre  Scarabé. 

Gueule  de  Souris  (Moll.) ,  le  My- 
tiUis  mi/rinus  ,  L. 

Gueule  noire  (Bot.  Phan),  les 
fruits  du  P'accinium  Myrtilus,  parce 
qu'il  noircit  la  bouche. 

Gueule  noire  (MoU.^'  ,  le  Strom- 
hus  luhanus.  V.  Bouche  noire,    (b.) 

*  GUEUSE.  MIN.  Nom  donné  à  la 
fonte  de  Fer.  /^.  ce  mot.        (dr..z.) 

*  GUEUX,  ois.  (Bartram.  )  Nom 
donné  dans  la  Floride  à  des  Oiseaux 
que  l'on  présume  être  des  Fous. 

(dr.z.) 
G  UE  VEL.  MAM.  Qui  n'est  peut- 
être  que  le  mot  sénégalien  Guevei , 
oii  1'^'  terminal  aura  été,  par  faute 
d'impression,  remplacé  par  i'/;  es- 
pèce du  genre  Antilope.  J^.  ce  mot. 

(«■) 


GUI 

GUEVTNA.  BOT.  piiAN.  Pour  Ge- 
vuina.  /^.  ce  mol.  (u.) 

GDHR.  MIN.  V.  Agaric  minéral. 

GUI.  Visciim.  toT.  rnAN.  Genre 
de  la  raiiiillc'clts  Loianthccs  de  Jiis- 
sieii  el  Richard  ,  el  de  '.;i  Diœcie  Té- 
trandrie,  L.,  ainsi  caractérisé  :  tlcurs 
dioïqnes  ^  ou  quelquclbis  ii)onoï([ues 
selon  Gacrtner;  calice  dont  le  bord 
est  entier,  très-peu  saillant  et  même 
à  pou  près  nul  clans  les  lleuis  mâles  ; 
corolle  à  quatre  pétales  très-larges  à 
Icni  base  où  ils  sont  réunis;  les  quatre 
ëtamincs  des  fleurs  maies  sont  for- 
mées d'anthères  sessilesel  adncesaux 
F  étales;  dans  les  tlcurs  Icmelles, 
ovaire  est  supèie,  surmonté  d  un 
stigmate  sessile  ,  glanduleux  et  pres- 
que oibiculé;  baie  globuleuse,  rem- 
plie d'une  pulpe  très-visqueuse  dans 
laquelle  Hotte  une  seule  graine  cordi- 
formc,  un  peu  comprimée.  Ce  genre 
se  compose  de  Plantes  ligneuses  émi- 
nemment parasites  sur  les  AibieSjà 
branches  opposées,  dicholomes  et 
articulées  ,  garnies  de  feuilles  le  plus 
souvent  opposées  ,  un  peu  épaisses  et 
très-entières  ;  quelques  espèces  en 
sont  dépoui  vues.  Les  tleurs  sont  so- 
litaires ,  axillaires  ou  en  épis.  On  en 
connaît  enviion  vingt  espèces  qui  la 
plupart  sont  originaires  des  climats 
chauds  des  deux  hémisphères ,  car 
elles  se  trouvent  dans  les  Indes- 
Orientales,  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance, au  INlexique,  dans  les  Antilles, 
etc.  Nous  ne  parlerons  ici  que  des 
deux  espèces  françaises. 

Le  Gui  BLANC,  Vi&cum  album ,  L.  , 
a  sa  tige  divisée  presque  dès  sa  base  en 
rameaux  dichotomes  articulés,  por- 
tant des  feuilles  lancéolées,  très-ob- 
tuses, épaisses  et  glabres.  Ses  lleurs 
dioïques  sont  ramassées  trois  à  six 
ensemble,  dans  les  bifurcations  supé- 
rieures des  rameaux.  Elles  paraissent 
à  la  fin  de  l'hiver  et  il  leur  succède 
de  petites  baies  blanches  qui  ressem- 
blent assez  à  celles  du  Groseiller  blanc. 
Le  Gui  ne  croît  jamais  dans  le  sol;  c'est 
inutilement  que  Duhamel  a  essayé 
de  l'y  faire  développer.  Ses  liges  et 
ses  feuilles  ne  peuvent  absorber  l'eau 


GUI 


585 


dans  laquelle  on  les  plonge  ,  selon  les 
observations  du  professeur  De  Can- 
dollefMém.  del'lnstit.,  année  1806). 
Il  est  toujours  parasite  sur  les  Arbres 
fiuiticrs,  principalement  sur  les  Pom- 
miers dont  il  pompe  la  sève  ctauxquels 
il  est  par  conséquent  très-nuisible. 
On  l'observe  plus  larement  sur  les 
Frênes  ,  les  Peupliers  ,  les  Saules  ,  les 
Pins,  sans  que  les  difléi  en  tes  sèves  dont 
il  se  nourrit  paraissent  influer  sur  les 
formes  extérieures;  l'espèce  est  iden- 
tique sur  ces  divers  Aibics.  Les  an- 
ciens médecins  avaient  une  croyance 
vraiment  superstitieuse  aux  vertus 
anti-épilepliques  ,  fébrifuges,  etc.  , 
du  Gui.  Ils  ordonnaient  expressé- 
ment celui  du  Chêne,  mais  leurs  ma- 
lades, nonobstant  les  ordonnances, 
ne  prenaient  que  du  Gui  de  Pommier. 
Les  pauvres  apothicaires  auraient,  ea 
vériié,  été  fort  embarrassés  pour  exé- 
cuter strictement  les  prescriptions 
doctoi-ales,  car  le  Gui  de  Chêne  est  si 
tare  que  les  botanistes  ont  long-temps 
cru  qu'il  ne  croissait  pas  sur  cet  Ar- 
bre. Cependant  il  existe  au  Muséum 
d'histoire  naturelle  une  branche  de 
Chêne  sur  laquelle  le  Gui  est  implan- 
té, et  qui  a  été  trouvée  dans  les  fo- 
rêts de  la  Bourgogne.  P)ine(//Zi.  16  , 
cap.  44)  a  rapporté  ,  et  beaucoup  d'é- 
crivains ont  répété  d'après  lui,  l'es- 
pèce de  culte  el  les  cérén)onies  supers- 
titieuses que  lesGaidois,  conduits  par 
leurs  druides  ,  célébraient  en  l'hon- 
neur du  Gui  de  Chêne.  Mais  l'exces- 
sive rareté  du  parasitisme  de  cet  Ar- 
buste sur  le  roi  de  nos  forêts  n'indi- 
que-t-elle  pas  une  erreur  des  moder- 
nes relativement  à  la  Plante  que  les 
anciens  avaient  en  vue  ;  ou  bien  doit- 
on  admettre  ce  que  l'on  a  raconté 
du  zèle  outré  des  premieis  chrétiens 
à  détruire  dans  les  forêts  tous  les 
Chênes  qui  portaient  le  Gui  ,  objet 
de  vénération  pour  leurs  aïeux  sim- 
ples et  crédules?  C'est  une  question 
dont  nous  abandonnerons  léclaircis- 
sèment  aux  érudits  et  aux  amateurs 
de  discussions  sur  les  usages  de  l'an- 
tiquité. 

L'embrvon  de  la  graine  du  Gui  a 
une  conformation   particulière    :    s;^ 


58e  GUI 

radicule  eU  une  sorte  de  tubereule 
évasé  en  cor  de  chasse  qui  se  recour- 
be en  tous  sens  dans  le  liquide  vis- 
queux qui  l'cutouie,  se  dirige  tou- 
jours vers  le  centre  des  corps  sur  les- 
quels la  graine  se  colle  et  paraît  obéir 
a  l'attraction  qu'ils  exercent  sur  elle. 
Elle  présente  encore  une  tendance 
constante,  celle  de  fuir  la  lumière. 
Les  circonstances  dans  lesquelles  s'o>- 
père  celte  germination  ont  l'ié  exami- 
nées avec  beaucoup  de  soins  par  Du- 
tiochet  qui  a  fait  plusieurs  expérien- 
ces très- ingénieuses  pour  expliquer 
les  phénoincnes  que  piésente  la  ger- 
mination du  Gui.  V.  le  mot  Germi- 
nation ,  oti  l'on  a  donné  le  résumé 
lie  ces  expériences  et  les  conséquen- 
ces que  l'auteur  en  a  déduites.  La 
substance  visqueuse  qui  enveloppe 
les  graines  du  Gui  servait  autrefois  à 
faire  la  glu.  Elle  préserve  la  graine 
de  l'action  digestive  des  Oiseaux  qui 
s'en  nourrissent  et  qui  la  disséminent 
en  répandant  leurs  excrémens  sur  les 
Arbres. 

Le  Gui  de  l'Oxvcèdre  ,  T^iscum 
Oxycedii  ,  D.  C. ,  Flor.  Franc. ,  iv, 
p.  274,  a  une  tige  grêle,  rameuse  et 
dépourvue  de  feuilles.  Cette  Plante 
est  parasite  sur  les  branches  du  Ju- 
niperus  Oxycedrus  ,  dans  les  contrées 
méridionales  de  l'Europe.  Bory  de 
Saint-Vincent  l'a  retrouvée  à  l'en- 
droit même  oii  l'indique   l'Ecluse. 

(G..N.) 

*  GUIABARA.  BOT.  phan.  (Plu- 
mier. )Syn.  de  Cocco/o3a  uvifera.  V. 
COCCOLOEIS.  (b.) 

GUIB.  MAM.  Espèce  du  genre  An- 
tilope. V.  ce  mot.  (b.) 

GUIBON.  MAM.  Pour  Gibon.  V. 
ce  mot.  (b.) 

*  GUICHENOTIE.  Gidchenotla. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  famille  des 
Byttnériacées  ,  et  de  la  Pentandrie 
Monogynie,  L.,  établi  par  Gay  (Mo- 
nographie de  la  tribu  des  Lasiopéta- 
lées  ,  p.  18)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
calice  pétaloïde  ,  persistant,  campa- 
nule ,  à  cinq  segmens  cotonneux  sur 
l'une  et  l'autre  face ,  marqué  exté- 


GUI 

rieurement  de  trois  côtes  ;  cinq  pé- 
tales extrêmement  petits  ,  ayant  l'ap- 
pareucc  d'écaillés  ,  alternes  avec  les 
divisions   calicinales;  cinq  étanxines 
dont  les  filets  sont  libres,  et  les  an- 
thères linéitires  ,  lancéolées,  adnées 
au  filet, déhiscentes  par  une  fente  qui 
occupe  les   côtés  et  la   partie  supé- 
rieure;   ovaire     unique,     surmonté 
d'un  seul  style  sessile,  mucroné  ,  co- 
tonneux ,   à   cinq    loges   renfermant 
cinq   ovules  et  contenant  dans  leur 
intérieur   un   duvet   très-épais.    Les 
fleurs  ïont  disposées  en  giappes  axil- 
laires  et  portées  sur  des  pédoncules 
longs  et  pendans.  Ce  genre  est  très- 
voisin  du  Lasiopetaluin  ei  àuT/ioma- 
sia.  11  diffère  du  premier  qui  a  l'in- 
florescence en  coryinbe  ,  ses  anthères 
déhiscentes  par  un  pore  apiculaire  , 
et  les  loges  de  l'ovaire  à  deux  lobes  ; 
il   s'éloigne   du   second   entièrement 
par  le  port  ,  l'absence  des  stipules  , 
et  par  ses  feuilles  entières  ,  linéaires 
et  lancéolées.  Une  seule  espèce  ,  Gui- 
c/ieno/ia  ledifoLla  ,   Gay    (  loc.   cit.  , 
tab.  20),  constitue  ce  genre;  c'est  un 
petit  Arbrisseau  pubescent  qui  croît 
sur  la  côte  occidentale  de  la  Nouvelle- 
Hollande  ,  près  de  la  baie  des  Chiens- 
Marins.    Il   ne   faut   pas    confondre 
avec  cette  Plante  le  Lasiopetalum  le- 
difolium  de  Ventenat ,  qui  paraît  de- 
voir être  placé  dans  le  genre  Boronia 
de  la  famille  des  Rutacées.     (g..n.) 

GUIDE.  zooL.  Dans  l'idée  où  l'on 
fut  long-temps  que  divers  Animaux 
avaient  les  mœurs  analogues  aux  nô- 
tres ,  on  appela  : 

Guide  du  Lion  (Mam.) ,  le  Cara- 
cal  ,  espèce  du  genre  Chat. 

Guide  du  MIEL  (Ois.),  le  Coucou 
indicateur. 

*  Guide  du  Requin  (  Pois.  ) ,  le 
Rémore.  ^.  ces  mots.  (b.) 

GUIDONIA.  BOT.  PHAN.  Plumier 
avait  donné  ce  nom  à  un  genre  dont 
les  espèces  rentrent  dans  les  genres 
Samyda ,  Guarea  et  Swietenia.  Il 
existait  d'ailleurs  un  genre  Fagonia 
dédié  par  Tournefort  à  Gui-Fag,on  , 
personnage  en  l'honneur  duquel  le 
Guidonia  a  été  aussi  établi. 


GUI 

Le  Guù/uriia  de  Browne  (  Jantaic. 
j49,  lab.  29)  a  été  réuni  par  Swaila 
iiii  Lœtia.  f^.  ce  mot.  (g..N.) 

GUIER.  Cidera,  lior.  phan.  Genre 
«le  la  rauiillc  des  Conibrclacées,  et  de 
la  Décandi ie  Monogyuic,  L.  Le  ca- 
lice, adliércnt  à  l'ovaire,  s'évase  au- 
dessus  de  lui  el  se  termine  par  cinq 
découpures  aigi.ës  entre  lesqueUes 
s'insèrent  autant  de  pétales  petits  cl 
très-étroits.  De  dix  élamines  saillan- 
tes ,  cinq  s'insèrent  au  calice  immé- 
diatement au-dessous  des  pclales, 
cinq  qui  paraissent  plus  courtes  à 
l'extérieur ,  beaucoup  plus  bas.  Le 
stjle  simple  se  termine  par  un  stig- 
mate légèrement  reutlé.  L'ovaire  ren- 
ferme cinq  ovules  pendans  de  son 
sommet.  Le  fruit  allongé  en  forme  de 
gousse  présente  cinq  côtes  longitudi- 
nales ,  cachées  sous  les  poils  nom- 
breux qui  le  recouvrent;  il  est  cou- 
ronné par  les  dents  du  calice  persis- 
tant et  contient  cinq  graines,  rédui- 
tes souvent  à  une  par  avortement , 
suspendues  par  uu  fil  gicle.  L'em- 
bryon ,  dépourvu  de  périsperme,  offre 
une  radicule  supérieure  et  deu.<c  co- 
tylédons plissés  ,  dont  l'un  enveloppe 
l'autre  eu  partie.  La  seule  espèce 
connue  jusqu'ici  a  été  recueillie  au 
Sénégal.  C'est  uu  Arbrisseau  à  feuilles 
opposées  et  ponctuées.  Les  fleurs  sont 
disposées  au  sommet  des  rameaux  en 
capitules,  dont  chacun  est  environné 
d'un  involucre  de  quatre  bractées. 
Celles-ci  sont  ,  ainsi  que  les  calices, 
parsemcesde  tubercules  noiià très.  P^. 
Lamk.,  lUustr.,  tab.  56o.     (a.d.i.) 

GUIFETXE  or  GUISETTE.  ois. 
(Buffon.)  Syn.de  l'Hirondelle-de-mer. 
F",  ce  motl^  (db..z.) 

*  GUIGNA.  MAM.  (Molina.)  Pro- 
bablement le  Margay.  F .  Chat,  (b.) 

GUIGNARD.  OIS.  Espèce  du  gen- 
re Pluvier.  F",  ce  mot.  (dr..z.) 

GUIGNARD.  POIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Lavaret,  (b.) 

GUIGNE.  BOT.  PHAN.  Espèce  de 
Cerise.  (b.) 

GUIGNE -QUEUE  ,    GUIGNE - 


GUf 


587 


QUO'ÏK,  ou  GUIGNO  QUOUE.  ois. 
Noms  vulgaires  de  la  Lavandière.  F . 

lÎERGlillONNETTi:.  (UU..Z.) 

GUIGNEÏÏE.  OIS.  MOLX..  Espèc« 
du  génie  Chevalier.  F.  ce  mot.  On 
donne  également  sur  nos  côtes  le  nom 
de  Guignette  au  Vignot  ,  espèce  fort 
commune  du  genre  Turbo.  (b.) 

*  GUIGNIER.  BOT.  PHAN.  L'espèce 
de  Cerisierqui  produit  la  Guigne,  (b.) 

GUIGNOT.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Pinson.  F.  Gros-Bec.  (dr..z.) 

GUILANDINE.  Guilandina.  bot. 
PHAN.  Vulgairement  Bonducet  Que- 
niquier.  Plumier  avait  établi  ce  gen- 
re ,  de  la  famille  des  Légumineuses 
et  de  la  Décandrie  Mouogynie  ,  L.  , 
sous  le  nom  de  BonJuc;  mais  Linné 
lui  donna  celui  de  Guilandina  qui  a 
prévalu  chez  les  botanistes  modernes. 
Lamarck  en  a  séparé  le  genre  Gjm- 
noclac/us,  et  Jussieu  a  rétabli  le  ^Vo- 
ringa  de  J.-B.  Burmann  qui  lui  avait 
été  réuni  par  Linné.  F.  Gymnocla- 
DE  et  MoRiNGA.  Ainsi  réformé  ,  le 
Guilandina  oflre  les  caractèi-es  sui- 
vans  :  calice  urcéolé  à  cinq  divisions 
égales  ;  cinq  pétales  sessiles,  presque 
égaux  ;  dix  étamines  dont  les  filets 
sont  distincts  ,  courts  ,  non  saillans  et 
laineux  à  la  base  ;  ovaire  oblong, 
surmonté  d'un  style  court  ;  légume 
hérissé  de  pointes  ou  lisse  ,  ovale ,  à 
deux  valves  légèrement  comprimées, 
contenant  de  uue  à  trois  graine-  os- 
seuses et  globuleuses.  Outre  les  chan- 
gémens  opérés  dans  le  genre  Guilan- 
dina de  Linné  et  énuniérésplus  haut, 
le  professeur  Jussieu  a  indiqué  le 
rapprochement  des  espèces  à  fruits 
lisses  avec  les  Cœsalpinia.  Les  Plan- 
tes de  ce  genre  sont  des  Arbres  ou 
des  Arbrisseaux  dont  les  tiges  et  les 
pétioles  sont  garnis  d'aiguillons  ,  à 
feuilles  bipinnées  et  à  fleurs  dispo- 
sées en  épis  ou  en  panicules  axillaires 
et  terminales.  On  en  compte  cinq  es- 
pèces ,  toutes  indigènes  des  contrées 
situées  entre  les  tropiques  ,  principa- 
lement de  l'archipel  Indien. 

La  GuiLANDiNE  BoNDUC ,  Guilan- 
dina  Bonduc ,  L.,  qui  a  la  tige  liéris- 


588  GUI 

sée  d'aiguillons  ,  les  feuilles  pinnëes  à 
folioles  ovales  ,  accompagnées  cha- 
cune d'un  seul  aiguillon,  esl l'espèce 
la  plus  reuiarquabJe.  Son  légume  inu- 
liqué  contient  ordinairement  trois 
graines pai  laitementsphériques  ,  d'u- 
necouleur  veidâtre  ,  et  connues  vul- 
gairement sous  le  nom  d'OEil  de  Bon - 
rique.  R.  Brown  (  Z^o/.  of  Cuiigu  ,  p. 
62)  a  observé  que  les  graines  de  cette 
Plante  ,  ainsi  que  celles  de  V Ahrus 
precatoiius ,  conservent  une  faculté 
germinative  plus  grande  que  dans 
toutes  les  aulies  Légumineuses,  fa- 
culté qu'elles  doivent  à  la  manière 
dont  leur  embryon  est  protégé.  Cette 
puissance  vitale  des  graines  est  telle 
aux  yeux  du  savant  anglais  ,  qu'elle 
ne  serait  pas  fiétruitepar  l'action  di- 
gestive  des  Oiseaux  ou  des  autres 
Animaux  ,  ainsi  que  par  l'eau  de  mer. 
Comme  ces  deux  Légumineuses  sont 
les  Plantes  les  plus  générales  des  cô- 
tes équatoriales ,  il  a  paru  vraisem- 
blable d  admettre  que  les  Oiseaux  et 
les  courans  pélagiens  ont  été  les  seuls 
moyens  de  transport  de  leuis  graines. 
Mais  il  nous  send)le difficile  d'adopter 
cette  opinion,  si  nous  rétléchissons 
à  la  rapidité  avec  laquelle  l'eau  pénè- 
tre les  tissus  lorsqu'on  les  y  fait  ma- 
cérer. Nous  pensons  que  la  naissance 
d'un  individu  de  Guilandiiia  Bon- 
duc  sur  la  côte  d'Islande  ,  résulte  du 
semis  accidentel  d'une  graine  et  non 
de  son  transport  par  les  courans  ma- 
ritimes. (G..N.) 

GUILANDINOIDES.  bot.  phan. 
L'Aibie  ainsi  désigné  dans  Linné 
{  Hort.  Cliffoit.)  et  dont  ce  savant  na- 
turaliste avait  ensuite  fait  son  Guaia- 
cutn  afriim  ,  a  été  érigé  par  Jacquin 
en  un  génie  particulier  de  la  famille 
des  Légumineuses,  sous  le  nom  de 
Scholia.  V^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  GUILIELMA.  BOT.  phan.  Gen- 
re de  la  famille  des  Palmiers  ,  établi 
par  Martius  (  Gêner,  et  Spec.  Faim. 
Bras.,  t.  66  et  67)  qui  Va  ainsi  carac- 
térisé :  fleurs  monoïques  sur  le  mê- 
me régime,  sessiles,  accompagnées 
de  petites  bractées  ;  spathe  double  ; 
calice  des  fleurs  mâles  trifidc  ;  corol- 


GUI 

le  subglobuleuse  à  trois  pétales  j  six 
étamines  inséiées  sur  un  réceptacle 
charnu;  calice  des  fleurs  femelles  en 
forme  d  anneau  ;  corolle  monopélale, 
campanulée  ;  ovaire  triloculairc;  stig- 
mates sessiles;  drupe  renfermant  un 
noyau  qui  au  sommet  otFre  trois  poils 
disposes  en  étoile;  graine  pourvue 
d'un  albumen  homogène  et  d'un  em- 
bryon placé  dans  un  pore.  Martius 
1  apporte  à  ce  genre  le  Valnia  Ptrijao 
deHumboldtet  Bonpland.  La  souche 
de  ce  Palmier  est  annelée  ,  couverte 
d'aiguillons,  et  se  compose  d'un  bois 
noir.  Les  feuilles  sont  pinnées  sur 
des  pétioles  et  à  deini-embrassautes  à 
la  base.  Les  spadices  se  divisent  en 
branches  simples  ,•  ils  portent  des 
fleurs  jaunâtres  et  des  drupes  co- 
lorées. (G..N.) 

GUILLEM.  OIS.  L'un  des  noms 
vulgaires  du  Guillemot  à  capuchon. 
F^.  Guillemot.  (dr..z.) 

•  GUILLEMllNÉE.  Guilleminea. 
BOT.  PiiAN.  Dans  l'un  de  nos  ou- 
vrages (  J^oua  Gênera  et  Spec.  Plant, 
œquin.  ï.  vi  ) ,  nous  avons  dédié  ce 
genre  à  notre  ami  Guillemin  ,  colla- 
borateur de  ce  Dictionnaire.  Il  ap- 
partient à  la  famille  des  Paronychiées 
d'Auguste  Saint-Hilaire  et  à  la  Pen- 
tandrie  Monogynie  ,  L.  Les  caraclè- 
resprincipaux  que  nous  lui  avons  assi- 
gnés sont  :  calice  campanule  dont  le 
limbe  est  à  cinq  divisions  égales,  orné 
à  sa  ba.se  de  trois  bractées  ;  point  de 
corolle  ;  cinq  étamines  inséiées  sur 
le  sommet  du  tube,  courtes;  filets 
dilatés  à  la  base  et  réunis  entre  eux  ; 
anthères  uniloculaires  ;  ovaire  supc- 
re  ,  sessile  ,  uniloculaire  ,  renfermant 
un  seul  ovule  ,  et  surmonté  d'un 
style  et  d'un  stigmate  échancré;  cap- 
sule elliptique,  uniloculaire,  raono- 
spcruie,  indéhiscente,  recouverte  par 
le  calice  persistant  ;  grauie  compri- 
mée ayant  à  peu  près  la  forme  d'une 
Lentille.  Ce  genre  est  voisin  du  Pa- 
rony cilla,  Juss.,  ou  Illecebriim,  L., 
mais  il  s'en  distingue  suffisamment 
par  ses  feuilles  sans  stipules  ,  ses  cinq 
étamines  toutes  fertiles  (  et  non  pas 
dix  dont  cinq  alternes  stériles),  par 


GUI 

SCS  anthèiesuniloculalres ,  elpai^son 
style  iiK'ivis  (et  non  bifide  ).  Les  an- 
llières  hilociilaircs  elles  feuilles  mu- 
nies (le  si  i  pi  lies  clans  Wliiycltia  <\c 
Richard  {QueriaCanadensis,  L.),  sont 
encore  des  dilVeienccs  assez  tranchées 
pour  ne  pas  lui  réunir  le  genre  que 
nous  avons  proposé 

La  Guillemi/iea  illeceb/oldcs  ,  N. 
lue.  cit.,  p.  'i-2  ,  tab.  bi8;  lllecebrum 
densum  ,  W'illd.  ,  TIerb.  in  Rœm.  et 
Schi/tl.  ,  est  une  Plante  herbacée  , 
rampante,  à  feuilles  opposées ,  por- 
tées sur  des  pétioles  foi  mes  à  leur 
ba.>-c  ,  dépourvues  de  stipules  ,  cl  dont 
les  capiliiies  formés  de  huit  à  douze 
petites  fleurs  sont  sessiles  dans  les 
aisselles  des  rameaux.  Elle  croît  au 
Pérou  ,  près  de  la  ville  de  Quito,  et 
dans  la  \aliée  de  Saint-Jacques.  Les 
échantillons  récoltés  dans  celle  der- 
nière localité  sont  plus  petits  dans 
toutes  leurs  paities.  (k.) 

*  GUILLEMINIA.  hot.  pu  an.  Et 
non  Giiillclminia.  INecker  [Elem.  But. 
T.  iT,  p.  i52)  a  donné  ce  nom  au  J^o~ 
turnila  d'Aublet,  nommé  aussi  Glos- 
sorna  par  Schreber  et  Willdenow. 

(G..N.) 

GUILLEMOT.  Uria  o\s.  (Brisson.) 
Genre  de  l'ordre  des  Palmipèdes. 
Caractères  :  bec  médiocre  ou  court, 
robuste,  droit,  pointu,  compiimé; 
mandibule  supérieure  légèrement 
courbée  vers  la  pointe,  rinlérieiirc 
formant  un  angle  plus  ou  moins  ou- 
vert ;  nai  ines  [lacées  de  chaque  eôlé 
à  la  base  du  bec,  concaves,  tendues 
longitudiuaicmcnt ,  en  partie  recou- 
vertes par  une  large  membrane  em- 
plumée  :  pieds  courts  ,  retirés  dans 
1  abdomen  ;  tarses  grêles  ,  trois  doigts 
seulement  et  entièremenl  palmés  ; 
ailes  courtes  ,  la  première  rémige  la 
plus  longue. 

LesGuillemols,  que  Tcmminck con- 
sidère dans  la  chaîne  zoologique  com- 
me l'un  tics  derniers  anneaux  qui 
unissent  graduellement  les  habitans 
des  airs  aux  Animaux  de  la  teire  ou 
des  mers,  s'éloignent  en  effet  d'une 
manière  sensible,  et  jiar  leur  con- 
formation et  par  leurs  habitudes,  de 


GUI  .58g 

la  plupart  des  autres  Oiseaux.  Par- 
tageant le  plus  ordinairement  avec 
les  Poissons  le  va.-te  domaine  des 
eaux,  les  organes  du  vol,  qui  chez 
eux  paraissent  n'être  qu'ébauchés  et 
dont  l'usage  est  borné  à  des  interval- 
les assez  courts  pour  etUeurer  seule- 
ment la  surlace  des  rivages,  leur  ser- 
vent habituellement  de  nageoires 
pour  se  soutenir  entre  deux  eaux  ou 
pour  plonger,  exercice  dans  lequel 
ils  ne  sont  surpassés  en  adresse  et  en 
vélocité  que  par  ([uelques  Poissons. 
Cependant  ces  exercices  ont  leurs  li- 
mi'.ts  ,  caries  Guillemots  n'ont  point, 
comme  lesPoissons,  la  faculté  de  trou- 
ver dans  le  liquide  même  le  principal 
élément  de  la  vie  ;  ils  sont  obligés  de 
l'aspirer  au  dehors.  AiiS:u  ,  lorsqu  ils 
nagent  submergés  ,  ont-ils  souvent  le 
bec  et  les  narines  au-dessus  de  l'eau. 
Ces  Oiseaux,  que  rien  ne  force  à  habi- 
ter les  régions  tempérées  ,  ne  quitte- 
raient probablement  jamais  les  mers 
les  plus  voisines  des  })(jles  ,  si  les  fri- 
mais ne  venaient  solidifier  ces  plaines 
liquides  pendant  la  plus  grande  pai  lie 
de  l'année;  c'est  alors  que  les  Guil- 
lemots ,  quoique  plongeant  facile- 
ment sous  la  glace,  n'y  trouvent  plus 
qu'avec  trop  de  peine  les  petits  Pois- 
sons et  les  Mollusques  dont  ils  font 
leur  nourriture  ;  ils  se  décident  à 
abandonner  leurs  trop  fioides  de- 
meures ,  s'embarqueni  par  troupes 
nombreuses  sur  quelques  éclats  de 
glace  floltante,  et  se  laissent  ainsi 
déi-iver,  plusieurs  centaines  de  lieues, 
vers  une  température  un  peu  moins 
rigou;euse,cl  dans  laquelle  ils  prolon- 
gent leur  >éiour  tout  aussi  long-temps 
que  les  glaces  s'opposent  au  retour 
à  leurs  chères  et  tranquilles  staiions. 
Il  arrive  quelquefois  que  des  Guille- 
mots ,  victimes  de  1h  tempt'te,  sont 
f>ortés  au  loin  p;ir  les  vents  ou  par 
es  vagues  et  délaissés  bien  avant  sur 
les  plages.  Ces  pauvres  Animaux  , 
qui  justifient  alors  l'épithèle  anglaise 
de  stupides  d'oii  leur  nom  est  dérivé 
se  trouvent  dans  le  plus  cruel  em- 
barras; ne  pouvant  user  de  leurs  ai- 
les trop  courtes  et  trop  étroites-,  la 
ruaiche  leur*  étant  interdite  ù  cause 


Sgo 


GUI 


de  la  position  de  leurs  jambes  qui 
mal  le  corps  hors  d'éqiiilibi  e  et  leur 
occasione  autant  de  culbutes  qu'ils 
cherchent  à  fHire  de  pas  ,  l'iiianilioii 
met  fin  à  leur  existence,  ou  bien  ils 
deviennent  la  proie  des  Orfraies  et 
des  Quadrupèdes  carnassiers.  Ce  sont 
aussi  les  coups  de  vents  qui  les  amè- 
nent dans  l'embouchure  des  fleuves 
et  des  rivières  ,  mais  ces  Oiseaux  ne 
s'ypiaisent  point,  ils  regagnent  bien- 
tôt la  haute  mer.  Soumis,  comme  tous 
les  êtres,  aux  douceurs  de  l'amour,  ils 
s'accouplent  de'très-bonne  heure  et 
sans  cesser  d'être  réunis  ;  ils  niclient 
en  très-grande  société  ,  tout  près  les 
uns  des  autres  ,  dans  les  trous  des  ro- 
chers littoraux  et  à  la  plus  grande 
hauteur  qu'ils  puissent  atteindre.  La 
ponte  consiste  en  un  seul  œuf  gros  et 
même  disproportionné  à  la  taille  de 
l'Oiseau.  Suivant  Temmuick  ,  la  mue 
serait  double  chez  toutes  les  espèces, 
et  le  plumage  complet  d'hiver,  pour 
les  deux  sexes  ,  serait  précisément  ce- 
lui que  les  auteurs  assignent  aux  fe- 
melles ainsi  qu'aux  jeunes  ,  lesquels 
ditfèrent  très-peu  des  adultes  en  plu- 
mage d'hiver  ,  et  qu'on  ne  peut  mê- 
me distinguer  que  par  le  bec  moins 
formé  dans  la  première  année. 

Cuvier  et  "Vieillot  ont  séparé  du 
genre  Guillemot  la  plus  petite  es- 
pèce, eî  en  ont  fait  un  genre  particu- 
lier pour  lequel  le  premier  a  proposé 
le  nom  de  Cep/ius,  et  que  le  second  de 
cessavans  naturalistes  a  nommé  Mer- 
gulm.  Temminck  s'est  contenté  d'en 
fo)  mer  une  seconde  section  généri  - 
que. 

GuTX,l,BMOT     A     CAPUCHON  ,     Ufla 

Troi/e,  Lalh.  ,  Buff.  ,  pi.  enl.  goS. 
Parties  supérieures  d'un  noir  velou- 
té ,  les  inférieures  et  l'extrémité  des 
rémiges  secondaires  blanches  ;  som- 
met (le  la  tête  ,  espace  entre  l'œil  et 
le  bec  ainsi  qu'une  bande  longitudi- 
nale noirs;  partie  latérale  du  cou 
d'un  cendré  noirâtre  ,  s'avançant  en 
espèce  de  collier  vers  la  poitrine  :  bec 
noirâtre  ,  très- comprimé  dans  toute 
sa  longueur,  plus  long  que  la  tête  ; 
piedsobscuis;  doigts  jaunâtres.  Tail- 
le,  quinze  à  seize  pouces.  Dans   le 


GUI 

temps  des  amours  ,  la  tête  ,  la  région 
des  yeux  ,  la  gorge  et  la  partie  supé- 
rieure du  oou  sont  d'un  brun  velou- 
té. Les  jeunes  ont  le  noir  des  parties 
supérieures  nuancé  de  brun  cendré, 
la  raie  longitudin.nle  confondue  ,  par 
des  "taches  cendrées ,  avec  le  blanc 
des  côtés  de  l'occiput ,  les  tarses  et 
les  doigts  d'un  jaune  livide  ,  avec  la 
membrane  brune.  Des  mers  arctiques 
des  deux  conlineus. 

GurLLEMOT  A  GROS  BEC,  UtiaBruTi- 
nic/iil,  Sabine,  Uria  Francsii  ,  Leach. 
Parties  supérieures  noires,  les  infé- 
rieures d'un  blanc  pur  qui  se  prolon- 
ge sur  le  devant  du  cou  en  forme  de 
ter  de  lance  ;  gorge  et  devant  du  cou 
d'un  noir  brunâtre;  bec  d'un  bleu 
noirâtre,  large  et  dilaté cà  sa  iiasequi 
est  d'un  bleu  clair  ,  aussi  long  que  la 
tète;  tarses  et  doigts  verts;  membra- 
nes d'un  noir  verdàtre.  Taille,  dix- 
huit  pouces.  Sur  les  mers  arctiques 
des  deux  continens. 

Guillemot  Grylle  ou  Guille- 
mot A  MiRoin  BLANC  ,  Uiia  Grylle , 
La  th.,  Uria  minor  strlata  ,  Briss.  , 
Uiia  baltica  ,  Briinn.,  Colymbus 
Grylle,  Gmel.,  Colymha  Groenlan- 
<//ca ,  Briss.,  Cep/ius  lacteolus,  PhI- 
las.  Parties  supérieures  noires  avec 
un  grand  espace  blanc  sur  les  petites 
tectrices  alaires;  parties  inférieures 
et  joues  blanches;  bec  noir;  pieds 
rougeâtres.  Taille,  douze  pouces. 
Les  jeunes  ont  le  sommet  de  la  lête  , 
la  nuque  et  les  côtés  de  la  poitrine 
noirâtres,  tachetés  de  gris;  le  dos 
elle  croupion  noirs  ;  les  ailes  noires 
avec  l'espace  blanc  ,  tacheté  de  cen- 
dré. Du  nord  des  deux  continens. 

Guillemot  marbré  ,  Uria  niar- 
mor-ata ,  Lalh.  A  la  plus  grande  res- 
semblance avec  le  jeune  Guillemot  à 
miioir  qui  commence  à  prendre  le 
plumage  de  l'adulte  ,  et  paraît  être  la 
même  espèce.  Du  nord  de  l'Amérique 

Guillemot  Nain  ou  petit  Guil- 
lemot NOIR,  Jlca  Jlle  ,  Gmel., 
Uria  minor ,  Briss.  ,  ButF.  ,  pi.  enl. 
917.  Parties  supérieures  noires  ;  les 
inférieures  ,  quelques  blindes  longi- 
tudinales sur  les  tectrices  alaires, 
l'extrémité  des  rémiges  secondaires, 


GUI 

Li  gorge  et  le  devant  du  cou  d'un 
blanc  pur  ;  quclciucs  petits  trait.; 
noirâtres  occupent  les  cotes  de  la  tète 
et  se  liirigcnl  en  hau.lc  clroile  siu' 
rocciput;  bec  noir,  très-court,  de 
moitié  moins  long  que  la  tête,  très- 
laiblenient  arqué  ;  iris  noirâtre  ;  pieds 
il  un  brun  jauuàtrc  avec  les  palmu- 
res vcrdàtics.  Taille,  huit  à  neuf  pou- 
ces. Dans  le  plumage  daniour ,  la 
tète  ,  les  joues  ,  la  gorge  et  toute  la 
partie  supérieure  du  cou  sont  d'un 
noir  piofond.  Le^  jeunesse  distin- 
guent des  adultes  par  plus  ou  moins 
de  taches  noires  sur  la  gorge  et  le 
cou,  et  qui  salissent,  en  général,  tout 
le  blanc  du  plumage;  les  raies  blan- 
ches des  ailes  sont  peu  ou  point  ap- 
parentes. Du  nord  des  deux  conti- 
"ens.  (DR..Z.) 

GUILLERI.  ois.  Syn.  vulgaire  du 
Moineau.  V.  Gros-Bec.        (dr..z.) 

GUILLOT.  OIS.  On  a  nommé  vul- 
gairement Guillot  à  bec  plat ,  le  Pin- 
gouin Macroptère,  t^.  Pingouin;  et 
Guillot  à  long  bec,  le  Gudlemot  à 
capuchon.  V.  Guillemot.  (dr..z.) 

^  GUIMAUVE,  jlhhœa.  bot.  i  han. 
Genre  de  la  famille  .les  Malvacées  et 
de  la  Monadelphie  Polyandrie  ,  L. , 
dont  les  caractères  sont  :  calice  à  cinq 
divisions  profondes,  ceint  d'un  cali- 
cule  offrant  de  cinq  à  neuf  lobes  ai- 
gus; pétales  échancrés  ou  entiers,  lé- 
gèrement soudés  à  leur  base  ;  carpelles 
capsulaires  monospermes,  iudéhis- 
cens  ,  réunis  en  cercle  à  la  base  du 
stvie.  Ce  genre  a  beaucoup  d'affinité 
avec  les  Mauves,  dont  il  présente 
presque  tous  les  caractères  généri- 
ques, mais  ses  espèces  se  distinguent 
d'ailleurs  facilement  par  un  port  par- 
ticulier. Cavanilles  lui  a  réuni  le  gen- 
re yllcœa  de  Linné  ,  réunion  qu'ont 
adoptée  Jussieu  ,  Lamarck  et  De  Can- 
doile.  Ce  dernier  auteur  a  donné, 
dans  son  Prodromiis ,  T.  i",  p.  456  , 
les  phr.nses  caractéristiques  de  dix- 
neuf  espèces  distribuées  en  trois  sec- 
tions. La  jn-emière  (  Alt/iœastrum , 
D.  C.)  est  ainsi  caractérisée:  caipel- 
îes  émargiués,  sans   bord   mcrabra- 


GUl 


591 


neux;  calicule  le  plus  souvent  à  huit 
ou  neuf  divisions.  Elle  renferme  six 
espèces  indigènes  d'Europe  ,  et  prin- 
cipalement du  bassin  de  ia  Méditer- 
ranée. N(jus  ne  décrirons  t[ue  la  prin- 
cipale e-.pèce  de  ce  groupe. 

La  GUIMAU  VEOFFICINALE  ,  Jlt/iœa 

officinale,  L.  Celle  Plante  possède 
une  racine  fusifoime,  |>ivotante 
charnue  ,  blanche  ,  de  la  grosseur  du 
doigt,  simple  ou  quelquefois  rameu- 
se, de  laquelle  s'élève  une  lige  hor- 
bacée  ,  dressée  ,  c}'lindriquc,  coton- 
neuse, ainsi  que  toutes  les  parties  de 
la  Plante.  Ses  feuilles  sont  alternes 
I^éliolées  ,  molles  ,  douces  au  tou- 
cher, cordiforincs  ,  à  trois  ou  cinq 
lobes  peu  prononcés  ,  aigus  et  créne- 
lés ,  accompagnés  à  leur  base  de  deux 
stipules  membraneuses,  caduques, 
pubescentes,  divisées  profondément 
en  deux  ou  trois  lanières  étroites  Les 
fleurs  sont  blanchâtres  ou  légèrement 
rosées,  presque  sessiles,  axillaires  , 
formant  une  espèce  de  panicule  à 
l'extrémité  de  la  lige.  La  Guimauve 
fleurit  aux  mois  de  juin  et  de  juillet 
dans  les  champs  cultivés  de  l'Europe. 
Tout  le  monde  connaît  les  propriétés 
émollientcs  de  la  racine  ainsi  que  des 
ieuilles  de  Guimauve  ;  elles  sont  dues 
au  principe  mucilagineux  que  ces  01- 
gincs  contiennent  en  abondance.  Les 
fibres  des  tiges  de  cette  Plante  peu- 
vent être  réduites  à  l'état  de  filasse 
dont  on  a  formé  ces  tissus,  mais  qui 
sont  spécialement  employées  en  Fran- 
ce ,  à  la  fabrication  d'un  papier  trans- 
parent destiné  à  calquer  les  dessins. 

La  seconde  section  (  Alcœa  ,  L.  ) 
possède  des  carpelles  bordés  d'une 
memb.ane  sillonnée,  et  un  calicule  à 
six  ou  sept  divisions.  On  y  compte 
onze  espèces  qui  habitent  les  conliées 
orientales  de  l'Ancien-Monde,  à 
l'exception  de  deux  espèces  dont  une 
[A.  caribœa)  croît  dans  les  Antilles 
et  l'autre  {A.  a/ricana)  dans  les  ré-^ 
gions  orientales  de  l'Afriaue. 

La  troisième  section  [yllp/iœa,  De 
Cand.  )  a  des  carpelles  à  nervures, 
rugueux  et  non  bordés;  le  calicule 
ollre  cinq  divisions.  Elle  ne  contient 
que  deux  espèces  :  la  première,   Al- 


h^ 


GUI 


t/uea  Bujclielu ,  croît  au  cap  de  Bonnc- 
Espcrance  où  elle  a  été  découverte 
par  Burchell  qui,  dans  son  Catalo- 
gue des  Plantes  de  l'Afrique  australe, 
l'avait  nommée  Urena  pilosa.  La  se- 
conde espèce  ,  Allhœa  Boi'bonica  ,  a 
beaucoup  de  rapport  avec  la  précé- 
dente. Elle  croîi  à  lîle  de  Mascarei- 
gue  ,  sur  les  bords  de  la  rivière  de 
Saint-Denis  ,  doii  Bory  de  Saint- Vin- 
cent l'a  rapportée.  (g..n.) 

On  a  étendu  le  nom  de  Guimauve 
à  plusieurs  espèces  de  Sida,  ainsi 
qu'à  d'antres  Malvacées  ,  telles  que 
l'Hibiscus  syriacus  que  les  jardi- 
niers appellent  Guim  vuv^E  royale  ; 
l'Hibiscus  Jbelmoschus  ,  qu'on  dé  i- 
gne  par  Guimauve  veloutée  aux 
colonies;  le  Corc/torus  olitorius  qui 
est  la  Guimauve  potagère,  et  le 
Sida  jîbutilon  v^'on  appelle  fausse 
Guimauve.  (b.) 

GUIMPE.  REFT.  OPH.  Espèce  du 
genre  Couleuvre.  V.  ce  mot.       (b.; 

GUINAMBI.  OIS.  Nom  de  pays  des 
Colibris.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

GUODOULIER  ou  GUIINDU- 
LIEPi..  BOT.  PHAN.  Vieux  nom  fran- 
çais du  Cerisier  ,  appliqué  encore 
au  Jujubier  dans  quelques  cantons 
de  la  France  méridionale.  (b.) 

*  GUINKEN.  REPT.  oPH.  Espèce 
du  genre  Couleuvre.  V.  ce  mot.   (b.) 

GUINETÏE.  ois.  Vieux  nom  de 
la  Peintade.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

GUINGARROUN.  OiS.  L'un  des 
noms  vulgaires  de  la  Mésange  bleue. 

V.    MÉSANGE.  (DR..Z.) 

GUINIARD.  rois.  Bosc  dit  que 
Pison  nomme  ainsi  un  Poisson  brési- 
lien du  genre  Salmone  et  qu'on  a  cru 
êîie  le  Lavarct.  (B.) 

GUINPUAGUARA.  rept.  opii.  Le 
Serpent  brésilien  ainsi  désigné  par 
Pison,  est  la  Guimpe.  /^.  ce  mot. 

(B.) 

GTJIOA.  BOT.  PHAN.  Genre  établi 
par  Cavanilles  {Icon.  4,  p.  49),  et 
rapporté  par  Jussieu  au  Cupania  de 


GUI 

Plumier.  DeCandolle  en  a  formé  une 
quatrième  section  de  ce  dernier  genre. 

V.  CUPANIE.  (g.. NT.) 

GUIRA.  OIS.  Ce  mot  signifie  Oi- 
seau dans  la  langue  du  Brésil,  d'oii 
tant  de  noms  rapportés  par  les  voya- 
geurs ,  et  adoptés  par  quelques  orni- 
thologistes ,  pour  désigner  des  Oi- 
seaux d'une  partie  de  l'Amérique  , 
si  riche  en  productions  naturelles, 
et  même  des  espèces  qui  viennent 
d'ailleurs.  Ainsi  l'on  a  appelé: 

GuiRA  Acangatara  ,  le  Coua 
huppé  de  Madagascar.  K.  Coua. 

GuiRA  Beraba  ,  le  Tangara  à 
gorge  noire.  V.  Tangara. 

Guira-Cantara  ,  écrit  quelque- 
fois et  mal  à  propos  Cuira  Gantera , 
une  espèce  du  genre  Anhinga. 

GuiRA  CoEREBA,  le  Guil-Guilnoir 
et  bleu.  f.  Guit-Guit. 

GuiRA  GUACEBERABA,  mèmC  choSC 

que  Guira  Beraba  ,  dans  Edwards. 

GuiRA  -  GuAiNNUMEi ,  le  Momot 
Houtou.  F'.  Momot. 

GuiRAHURO ,  par  contraction  de 
Guira-Hur-Bannado.  Une  espèce  du 
genre  Troupiale.  P^.  Troupiale. 

GuiRA  Genoia,  le  Tangara  bleu. 
P'.  Tangara. 

Guira  Mheemgara,  le  Guirnegat. 
P^.  Bruant. 

Guira  Mhemgera,  le  Téïté.  J^. 
Tangara. 

GuiRAHTT-GuAZU,  IcCossiquc  noir. 

Guira  Panga  ,  une  es[)èce  du 
genre  Averano.  F',   ce  mot. 

Guira  Payé  ,  le  Coucou  Pyaye.  /^. 
Coua. 

Guira  Perea  ,  même  chose  que 
Guira  Beraba. 

GuiRA-PiTA ,  la  Spatule  couleur  de 
rose.  V.  Spatule. 

GuiRA-PuNGA  ,  une  espèce  du  gen- 
re Averano.  F',  ce  mot. 

Guira  Querea,  une  espèce  du 
genre  Engoulevent.  /^.  ce  mot. 

GuiRARou  ,  un  Oiseau  encore  peu 
connu  ,  dont  on  a  fait  successivement 
un  Cotinga ,  une  Pie-Grièche  ,  un 
Motteux,  enfin  un  Gobe-Mouche. 

Guira-Tangeima  ,  le  Troupiale  à 
long  bec.  F".  Troupiale. 


GDI 

GuinAïi  ,  lu  Spatule  couleur  de 
lose.  V.  Spatule. 

GuiRA-TiNOA,  le  Héron  blanc,  l'. 

HÉRON. 

GuiR.v  TiRicA,  un  Gros-Bec  du 
Brésil ,  que  l'on  présume  être  le  mê- 
me que  le  Paioure.  /^.  Gros-Bkc. 

GuiRA  Yetapa,  le  Gobe-Mouche 
petit  Coq.  /■.  GoRE-MouonE  (dr..z.) 

GUIRA- PEACOJA.  ins.  Nom  de 
pays  dune  larve  qui  ronge  les  raci- 
nes dos  Cannes  à  Sucre  au  lirésil. 
L'Insecte  qui  eu  résulte  n'est  pas 
connu.  (b.) 

GUIRNEGAÏ.  OIS.  Espèce  du 
genre  Gros-Bec.  V.  ce  mot.  (dr..z.) 

GUISANTES.     iioT.    phan.     V. 

GuiSSE. 

*  GUISEAU.  FOIS.  V.  Anguille  à 
rarticlc  Murène. 

GUISETTE.  OIS.  V.  Guifette. 

GUISSE.  rot.  phan.  Nom  vulgaire 
de  la  Gesse,  dans  quelques  parties 
de  la  France  limitrophe  de  l'Espagne, 
où  l'on  nomme  GuisANTES  les  grai- 
nes de  la  plupart  des  Légumineuses 
employées  pour  la  nourriture  de 
l'Homme.  Ue-là  j  également ,  le  nom 
très-impiopre  de  Gujsantes  des  In- 
des , donné  par  quelques  voyageurs  à 
Vjîirus  precatoriits  qu'on  ne  mange 
nulle  part.  (B.j 

*  GUISTRICO.  BOT.  PHAN.  (Do- 
docns.)  L'un  des  syn.  de  ïroëne. 

(B.) 

GUIT.  ois.  L'un  des  noms  vul- 
gaires du  Canard.  J^.  ce  mot.  On 
nomme  GunouN,  lians  le  midi  de  la 
France,  le  petit  de  cetOiseau.(DR..Z.) 

GUITARE.  MOLL.  Lun  des  noms 
marchands  du  Murex  pcruersus.  V. 
Rocuer.  (b.) 

GUITAUD.  POIS.  Même  chose  que 
Tacaud.  f^.  ce  mot  et  Gade.       (b.) 

GUIT-GUIT.  ors.  tœreba.  (Bris- 
son.  )  Genre  de  l'ordre  des  Anysodac- 
tyles.  Caractères  :  bec  faiblement  ar- 
qué ,  grêle ,  mais  assez  épais  à  la  base; 

TOME  vu. 


GDI  595 

mandibules  acérées,  avec  les  bords 
fléchis  intérieurement,  la  supérieure 
finement  échancrée  vers  la  pointe; 
narines  petites  ,  recouvertes  par  une 
membrane;  quatre  doigts,  (rois  de- 
vant ,  un  derrière;  tarse  plus  long 
que  le  doigt  intermédiaire  ,  les  laté- 
raux égaux  en  longueur  ;  première 
rémige  presque  nulle,  les  deuxième  , 
troisième  et  quatrième  à  peu  près 
égales  entre  elles  et  plus  longues  que 
les  autres;  queue  médiocre;  rémiges 
flexibles. 

Les  Guit-Guils  ont  dans  les  mœurs 
beaucoup  d'analogie  avec  les  Coli- 
bris; comme  eux,  ils  recherchent  la 
matière  sucrée  qui  s'élabore  dans  le 
nectaire  des  fleurs;  ils  vont  même  Li 
puiser  dans  la  lige  des  cannes  ,  en  y 
i'aisaiit  pénétrer  leur  bec  menu  et  acé- 
ré. Cependant  ils  ne  font  point  du 
sucre  leur  unique  nourriture;  ils  font 
une  égale  consommation  de  petits  In- 
sectes et  surtout  de  larves  dont  ils 
paraissent  très-friands.  Quelques  es- 
pèces construisent  leui'  nid  de  la  mê- 
me manière  que  le  font  les  Colibris  ; 
d'autres  y  apportent  plus  d'art  en- 
core ,  et  lé  suspendent  entre  les  petits 
rameaux  d  uue  branche  assez  flexible 
pour  que  le  vent  puisse  doucement 
l'agiter,  bercer  mollement  l'Oiseau  , 
tandis  qu'il  est  tout  entier  aux  eoins 
de  l'incubation.  Souvent  ce  nid  ,  qui 
se  trouve  fermé  as.^ez  hermétique- 
ment, a  la  forme  d'une  poire  de  Ca- 
lebasse ,  dont  la  partie  amincie  ,  dé- 
crivant une  courbure,  ser.iit  une  es- 
pèce de  galerie  pour  arriver  à  la  par- 
tie sphérique  oii  se  ti  ouve  le  duvet  et 
la  jeune  famille.  L'ouverture,  toujours 
toianée  vers  la  terre,  est  placée  vers 
l'extrémité  oli  se  trouve  la  queue 
dans  la  poire.  Tout  le  nid  est  composé 
de  duvet  qui  retient  extérieurement 
et  garantit  de  la  pluie,  un  tissu  de 
brins  d'herbes  fibreuses,  très-artis- 
tement  entrelacées.  La  ponte  est  le 
plus  ordinairement  de  quatie  à  cinq 
œufs  ,  et  se  renouvelle  deux  fois  dans 
i'imnée.  Les  Guit-Guils  sont  propres 
aux  climats  chauds  de  l'Amérique 
méridionale.  Cuvier  pense  que  lou 
doit  comprendre  parmi  eux  quelques 

3S 


fi  9* 


GUI 


jolis  petits  Oiseaux  de  l'Inde,  que 
Temminck  a  placés  dans  son  genre 
Philédon. 

GuiT-GtiiT  A  BRACEI-ET8  ,  Certlùa 
a/millnta,  Lath.  Parties  supérieures 
verles,les  iiîférieures  blanchâtres; 
ail»^  noires  ,  avec  les  épaules  bleues  ; 
lectrices  alaires  inférieures  et  abdo- 
men jaunâtres  ;  bord  externe  des  ré- 
miges et  rectrices  noirs;  bec  et  pieds 
jaunes.  Taille,  quatre  pouces.  C'est 
le  Guit-Guit  commun  ,  jeune. 

GuiT-GuiT  BicoLOR ,  même  chose 
que  Guit-Guit  noir  et  bleu. 

GuiT-Guiï  CANNEI>LE./^.  GrIMPE- 
llEAU  CiNNAMON. 

Guit-Guit  Colibri  ,  Cert/ua  Tro- 
chilea,  Lath.  Parties  supérieures  bru- 
nes, -variées  d'olivâlre,  les  inférieu- 
res jaunâtres  ;  tectrices  alaires  vertes; 
rémiges  brunes  ;  rectrices  noires  ;  bec 
et  pieds  bruns.  Taille,  deux  pouces 
trois  quarts.  C'est  le  Guit-Guit  noir 
ot  bleu,  jeune. 

GuiT-GuiT  COMMUN,  Ceitliia  cya- 
;/ea,  Lath.,  BufF.,  pi.  enl.  83,  f...2. 
Sommet  de  la  tête  d'un  bleu  verdâ- 
tre  ;  côtés  de  la  tête,  tectrices  alaire?; 
et  caudales  ,  croupion  et  parties  infé- 
rieures d'un  bleu  violet;  bord  inter- 
ne des  rémiges  jaune;  poitrine  verte 
et  bleue,  avec  la  base  des  plumes 
brune  ;  le  reste  du  plumage  noir 
ainsi  que  lebec;  pieds  orangés.  Taille, 
quatre  pouces  trois  lignes.  Les  jeunes 
sont  très-différens  ,  suivant  leurs  di- 
vers âges. 

GuiT-GuiT  FAUVE,  Ceit/ùa  fulpa, 
Lath.;  Trochilus  fidvus ,  Gmel.  Plu- 
mage fauve,  avec  les  rémiges  et  les 
rectrices  noirâtres.  Taille  ,  cinq  pou- 
ces. Espèce  douteuse,  que  Ion  pré- 
sume être  le  Guit-Guit  vert  à  tête 
noire,  jeune. 

GuiT-GuiT    A  GOKGE  BEEUE  ,    Ce7- 

t/ùa  gularis  ,  Lath.,  Sparm.  Parties 
supérieures  brunes;  rémiges  noirâ- 
tres ;  rectrices  noires  ;  sourcils  et  ven- 
tre jaunes;  gorge,  devant  du  cou  et 
poitrine  bleus;  bec  noir;  pieds  bruns. 
Taille,  trois  pouces  trois  quarts.  Es- 
pèce douteuse  que  l'on  a  trouvée  à  la 
Martinique. 
GciT-GuiT  KoiR  ET  BLEU,  Cœreba 


GUI 

cœruka  ,  Viedl.  ;  (krthia  cœrulea. 
Front,  gorge,  rémiges  et  rectrices 
noirs  ,  le  rc^te  du  plumage  d'un  bleu 
violet;  bec  noir;  pieds  jaunâtres  ou 
noirs.  Taille,  quatre  pouces.  La  fe- 
melle a  les  parties  supérieures  brunâ- 
tres ,  la  poitrine  et  la  gorge  jaunâtres, 
Tabdonien  roussâtre.  Les  jeunes  sont 
d'un  brun  ver  âtre  en  dessus  et  va- 
riés de  jaune,  de  veit  el  de  blanchâtre 
en  dessous  ;  ils  ont  en  outre ,  suivant 
leur  âge,  des  taches  bleues  et  noires, 
qui  indiquent  le  passage  au  plumage 
adulte. 

GuiT-GuiT  suciUER,  Ceit/ùa  fla- 
veula,  L.  ;  Cœreba  fiaveola  ^  Vieil!., 
Ois  dorés,  pi.  5i.  Paities  supérieures 
d'un  brun  noiiâîre;  croupion  d'un 
jaune  verdâire;  un  bandeau  blanc 
sur  le  front  et  les  yeux  ;  rémiges  noi- 
râtres; tectrices  alaires  bordées  de 
jaune  ;  rectrices  noires  ,  les  deux  la- 
térales terminées  de  blanc  ;  gorge 
cendrée  ;  parties  inférieures  jaunâ- 
tres ;  bec  et  pieds  noiis.  Taille  ,  trois 
pouces  deu\  tiers.  La  femelle  a  les 
teintes  plus  claires.  On  trouve  des 
variétés  dont  les  sourcils  et  le  ventre 
sont  jaunes,  avec  la  gorge  nowâtie; 
d'autres  ont  les  parties  supérieures 
presque  noires  ou  d'un  brun  plom- 
bé ,  etc. 

GuiT-GuiT  A  TÈTE  GRISE  ,  CcBieba 
gri&eicapilla  ,  Vieill.,  Ois.  dor.,  pi. 
5o.  Pallies  supérieures  d'un  vert 
olive ,  les  inférieures  jaunes  ;  somni'ît 
de  la  tête  cendré;  front  et  joues  noirsj 
queue  un  peu  arrondie  à  son  extré- 
mité; bec  et  pieds  bruns.  Taille, 
quatre  pouces. 

GuiT-GuiT  TOUT  VERT  ,  Ceithia 
Spiza,  Var.,  Lath  P^.  Guit-Guit 
VERT  A  TÊTE  NOIRE ,  femelle. 

GuiT-GuiT  VERT.  P^.  Guit-Guit 

VERT  A  TÊTE  NOIRE. 

GuiT-GuiT  VERT-BLEU  DE  SURI- 
NAM, Certkia  Oc/iroc/dora  ,  Li.;  Cei- 
thia Suiinamensis  ,  Lath.  Parties  su- 
périeures vertes  ;  joues  et  gorge  jau- 
nes ;  poitrine  d'un  vert  jaunâtre,  ta- 
chetée de  bleuâtie  ;  ventre  jaune. 
Taille  ,  deux  pouces  trois  quarts.  Pa- 
raît être  une  variété  d  âge  du  Guit- 
Guit  noir  et  bleu. 


GUI 

Glit-Guit  vert-bleu  de  C.vykn- 
KE ,  Certhia  Jlai'ipcs,  L.  ;  Cèrlkia 
cyanogastia  ,  Lalli.  l'ailics  stipiricii- 
les  vertes,  Itîs  inlVricures  d'un  bleu 
foncé  ;  réinlgos  el  rcclriccà  noires  ; 
une  marque  jaunâtre  de  chaque  coté 
près  du  bec  qui  est  noir;  pieds  jau- 
nes. Taille,  quatre  pouces  un  quart. 
On  présume  que  c'est  une  variété  eu 
mue  du  Guit-Guil  noir  et  bleu. 

GuiT-GllT  VERT  ET  BI.F.U  A  GORGE 

BLAXciiE,  Certhia  Spiza,  Var.,  La  th. 
Parties  supérieures  d'un  vert  jaunâ- 
tre; sommet  de  la  tèle  et  petites  tec- 
trices alaircs  bleus;  rémiges  biuncs  ; 
gorge  blanche  ;  parties  intérieures 
jaunâtres;  bec  blanchâtre  ,  cendré  en 
<lessous;  pieds  jaunâtres. Taille,  cinq 
pouces.  Quelques  auteurs  doutent 
que  cet  Oiseau  soit  une  simple  va- 
riété du  Guit-Guit  vert  à  lèle  noire. 

GuiT-GuiT  VERT  ET  ULEU  A  TETE 
NOIRE.  F'.  GUIT-GUIT  VERT  A  TETE 
NOIRE. 

GlJT-GuTT  vert  TACHETÉ,  Cei- 
t/da  Cayana  ,\jà\\\  Parties  su périeu- 
I  es  variées  de  vert,  de  brun  et  de 
i)leu  ;  gorge  bleue  ;  joues  variées  de 
vert  et  de  blanchâtre;  rémiges  noiia- 
trcs  bordées  de  vert  ;  parties  inférieu- 
res mêlées  de  bleu  ,  de  vert  et  de 
blanchâtre.  C'est  une  variété  d  âge  et 
en  mue  du  Guit-Guit  commun. 

.  GuiT-GuiT    VERT  A    TETE   NOIRE  , 

Certhla  Spiza,  Var.,  Lai  h.',  Cœreba 
atricapilla  ,  Vieill.,  Ois.  dor.,  pi.  47. 
Tout  le  plumage  vert  qui  prend  \\n 
reflet  bleuâtre  sur  le  croupion,  la 
poitrine,  le  ventre,  le  boid  des  ré- 
miges et  des  rectrices  qui  sont  dans 
le  reste  d  un  brun  noirâtre;  tête  noire; 
bec  noir  en  dessus ,  blanchâtre  en 
dessous  ;  pieds  plombés.  Taille  ,  cinq 
pouces.  La  femelle  a  les  couleurs 
moins  vives  et  les  parties  inférieures 
jaunâtres.  Les  jeunes  ressemblent  à 
la  femelle,  ils  ont  quelquefois  la  gor- 
ge jaune.  (DR..Z.) 

GUITTARLN.  bot.  piian.  V.  Ci- 

THAREXVLON.  (B.) 

GUITY.  BOT.  PIIAN.  Syn.  de 
Sapindus  Saponuria  au  Brésil.  P^. 
Savonnier.  (b.) 


GUM  .595 

GLJANUS.  BOT.  piiAN.  (Rumph.) 
S;yn.  (.Vlnocarpus  edutis  ,  L.         (b.) 

GULA.UND.  OIS.  Espèce  du  genre 
Gmard.  p' .  ce  mot  ,  division  des 
Oies  (nR..z.) 

*GULDElNSTEDTIA.  BOT.  puAN. 
Necker  {Elem.  Bolan  ,  p.  928  )  avait 
donné  ce  nom  au  genre  Eurotia  d'A- 
danson.  V.  ce  mot.  Ce  nom  se  trou- 
vant sans  emploi,  le  do( leur  Fischer 
de  Pétersbourg  l'a  employé  pour  dé- 
signer un  nouveau  genre  de  la  famil- 
le des  Légumineuses  et  dont  les  carac- 
lèics suivans  ont  été  consignés  par  ex- 
trait dans  le  Bulletin  lies  Sciences  de 
Férussac,  1824,  T.  i,  p.  i45.  Calice 
muni  fie  deux  bractées  à  la  base 
campanule,  à  cinq  divisions  courtes, 
dont  les  deux  supérieures  sont  plus 
larges;  corolle  papilionacée  dont  l'é- 
tendard est  entier;  les  ados  grandes 
à  peu  près  comme  l'étendard  ,  la  carè- 
ne très-petite  ;  étamines  diadelphes  ; 
légume  presque  cylindrique,  polv- 
speime  ,  à  valves  qui  se  séparent 
entièrement  et  deviennent  spirales, 
rempli  d'une  moelle  qui  disparaît  par 
la  maturité  ;  graines  réniformes , 
marquées  de  petites  fossettes.  Ce  gen- 
re renferme  deux  Plantes  indigènes 
de  l'empire  russe  ,  que  le  port  de 
l'une  avait  fait  placer  parmi  les  As- 
tragales ;  c'était  V Âstragalus  pauci- 
flonis  de  Pallas.  L'autre  espèce ,  re- 
marquable par  ses  feuilles  simples, 
existait  sans  nom  dans  les  herbiers, 
et  avait  été  rapportée  de  la  Sibérie  par 
Sievers,  mais  sans  fleurs  ni  fruits. 

(G..N.) 

*  GULEDER.  OIS.  Syn.  vulgaire  de 
Mouette  rieuse.  /^^  Mauve.  (dr..z.) 

*  GULF-STREAM.GÉOL.  r.  Cou- 
rant. 

GUJ^-GAT.  OIS.  Syn.  de  Merle 
brunet.  /^.  Merle.  (dr..z.) 

GULIN.    OIS.   Même    chose   que 

GOULIN.   F^.  IMaRTIN^^  (DR..Z.1 

*  GULO.  MAM.  V.  Glouton. 
GULO.  OIS.  (  Klein.  )  Syn.  du  Pd- 

lican  blanc.  /'.  Pélican,      (dr.z.) 
GUMENISKL  ois.  (  Krascheniu- 
38* 


SgÇ  GIJN 

nikow-  )  Nom  donné  à  une  Oie  du 
Kamtschalka,  dont  la  description 
n'est  point  encore  suffisante.    (dh..z.) 

GUMILLÉE.  Gumillœa.  bot. 
PliAN.  Genre  de  la  Pentandrie  t)igy- 
nie,  L.,  dlabU  par  Ruiz  et  Pavon 
{Tlor.  Teruv.  T.  iri,'p.  aS,  tab.  245) 
qui  lui  ont  assigné  les  caraclères  sui- 
vans  :  calice  campanule  à  cinq  divi- 
sions ;  corolle  nulle  ;  cinq  étamines 
hypogynes  ;  ovaire  supère, surmonté 
de  deux  styles  ;  fruit  capsulaire  à 
deux  loges,  offrant  deux  Becs  réflé- 
chis ,  renfermant  une  grande  quan- 
tité de  graines.  La  GuMiLLÉE  AURi- 
cuLÉE,  GunUllœa  auriculata,  Kuizet 
Pavon  ,  est  un  Arbrisseau  qui  croît 
dans  les  granules  forêls  du  Péiou, 
dont  la  tige  droite  ,  cylindrique  ,  s'é- 
lève à  pi  us  de  quatre  mèlies  el  porte 
des  i-ameaux  étalés  ,  garnis  de  feuilles 
alternes ,  péliolées  ,  ailées  avec  im- 
paire, accompagnées  de  stipules  op- 
posés et  presque  réniformes.  Les 
fleurs  sont  sessilei  et  disposées  en 
grappes  longues,  spiciibrmes  et  pen- 
dantes. (G..N.) 

*  GUMIRA..  BOT.  PHAN.  (Rnmpli.) 
Syn  d'Andarèse.  P^.  Premna.     (b.) 

*  GUNDÉLIACÉES.  Guiidetiaceœ. 
BOT.  PHAN.  Nom  d'une  tribu  de  la 
famille  des  Ciuarocéphales  de  Jus- 
sieu  ,  établi  par  De  CandoUe  dans  un 
Mémoire  sur  les  Composées  ,  lu  à 
l'Institut  en  janvier  1808,  et  dont  le 
caractère  principal  serait  d'avoir  les 
paillettes  du  réceptacle  soudées  et  for- 
mant des  loges  monospermes.  L'au- 
teur l'a  composée  des  genres  Gunde- 
lia  et  ylcicarpha  ,  mais  ce  dernier  ap- 
partient à  la  nouvelle  famille  des 
Calycérées.  Celte  tribu  ,  par  consé- 
quent restreinte  au  seul  genre  Gun- 
delia  ,  doit  rentrer  dans  celle  des 
l'chinopsidées  de  Richard  père.  V^. 
Calycérées  et  Echinofsidéks. 

(G..N.) 

GUNDELIE.  Gundelia.^ot.VRKH. 
En  dédiant  ce  genre  à  Gundelshei- 
mer,  compagnon  de  Tournefort  dans 
S(m  voyage  au  Levant ,  cet  illustre 
botaniste  a  le  premier  donné  l'exem- 


GUN 

pie  d'adoucir  dans  la  construction  des 
noms  génériques,  ceux  dont  la  pro- 
nonciation est  par  trop  difficile  pour 
les  Français  et  les  autres  peuples  mé- 
ridionaux. Le  Gundelia  appartient  à 
la  famille  des  Synanthérées  ,  Cina- 
rocéphales  de  Jussieu  ,  et  à  la  Syngé- 
nésie  séparée,  L.  Voici  ses  princi- 
jwux  caraclères  :  fleurons  réguliers 
et  hermaphrodites,  groupés  ensem- 
ble par  petites  lascicules,  au  nombre 
de  quatre  ou  cinq  et  dont  les  involu- 
celles  sont  intimement  soudés  et 
confondus  ;  réceptacle  dépourvu  de 
paillettes;  ovaire  surmonté  d'un  pe- 
tit disque  du  centre  duquel  s'élève 
un  style  à  deux  branches  intérieure- 
ment glanduleuses  et  sligmatiques  , 
et  garnies  à  l'extérieur  de  poils  col- 
lecteurs; akène  renflé  dans  sa  partie 
moyenne  et  terminée  à  son  sommet 
par  un  petit  rebord  membraneux  ir- 
régulièrement denticulé  et  formant 
une  sorte  d'aigrette.  Ce  genre  fait 
partie  du  groupe  des  Echinopsidées 
de  Richard  père.  Cependant  Cassini 
l'a  placé  dans  la  tribu  des  Verno- 
niées  ,  au  milieu  de  genres  qui  ne 
semblent  pas  avoii  de  rapport  avec 
lui.  Nous  renvoyons  au  mot  Echi- 
nopsidées ,  où  l'on  a  exposé  les  rai- 
sons qui  doivent  faire  rejeter  l'opi- 
nion de  ce  dernier  botaniste. 

La      GUNDÉLIE     DE     TOUUNEFORT, 

Gundelia  Tournefortu,  L.,  unique  es- 
pèce du  genre,  est  une  Plante  her- 
bacée dont  la  tige  est  rameuse;  les 
feuilles  radicales  longues  ,  incisées 
inégalement  en  découpures  épineu- 
ses ,  garnies  d'un  duvet  lanugineux 
sur  leur  nervine  médiane  qui  est 
saillante  en  dessous,  les  feuilles  cau- 
linaires  semidécurrentes  sur  les  ra- 
meaux et  moins  profondément  décou- 
pées que  les  radicales.  Les  fleurs  pur- 
purines ou  rougeâtres  forment  des 
capitules  qui  ressemblent  à  ceux  des 
Dipsacus  ou  des  Eryngium,  et  sont 
munis  de  quelques  bractées uiégales  et 
en  forme  dinvolucre.  Cette  Plante 
habite  les  lieux  arides  et  incultes  de 
la  Syrie  etde  l'Arménie.  (c4..n.) 

GUNDI.   MAM.  Animal  du  mont 


GUN 

Atlas,    placé  par  Gmclin  parmi  les 
Marmottes.  /^   ce  mot.  (b.) 

GUNDON.  TNS.  Oapper  ineiition- 
iiesousce  nom  des  Fourmis  alVicaitics 
qui  sont  très-voraces  ,  et  qui  pour- 
raient bien  être  des  Termite?,  f-^.  ce 
mot.  (u.) 

GDNNEL.  POIS.  Espèce  du  genre 
Jilennie,  devenu  le  type  du  sous- 
genre  Gunnellei.  K .  ce  mol  et  I5i.en- 
NIE.  (b.) 

*  GUiNNELLES.  rois.  Sous-genre 
de  Blennies  ;  il  était  le  genre  Ceiitio- 
nutus  de  Schneider,  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  le  Ce/itrotiutus  de  La- 
cépède,qui  forme  un  sous-genre  de 
Gastérostécs.  C'est  sans  doute  par 
suite  d'une  erreur  typographique  , 
que  ce  mot  a  été  écrit  jcsqu  ici  Ciun- 
nelle  ,  puisque  le  type  du  sous-genre 
qui  a  dû  lui  donner  son  nom  ,  est  le 
Gutincl,  Blennius  Gunellus,  L.  F'. 
Blennie  et  Gastérostée,  (b.) 

GUNNÈRE.  Gunnera.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Urlicées  et 
de  la    Uiandrie  Dig^nic,  L.  ,  établi 

f)ar  Linné  et  ainsi  caractérisé  :  tleius 
leiniaphroditcs ,  rarement  dioïques; 
calice  mcéolé  ,  à  deux  dénis  ;  corolle 
nulle  ;  deux  élainines  ;  ovaire  ovoiMe, 
surmonté  de  deux  styles  avec  des 
stigmates  simples;  akènes  couverts 
par  le  calice  persistant  et  charnu  ,  ag- 
glomérés de  manière  à  former  des  es- 
pèces de  baie-.  Ce  genre  se  compose 
de  Plantes  herbacées  ,  sans  tiges  ,  à 
feuilles  radicales  ,  péliolées  ,  rénifor- 
mes  ou  palmées  ,  et  à  fleurs  sessiles  , 
disposées  en  épis  tiès-denses.  La  prin- 
cipale espèce  est  le  Gunnera  scab ta  , 
Ruiz  et  Pav.,  Flur.  Peruv.  ,  i,  p.  29, 
tab.  44,  ou  G.  C/iilensis ,  Lamk. 
Cette  Plante  a  des  feuilles  à  cinq  lobes 
oblongs  et  laciniés  sur  les  bords,  mar- 
quées de  veines  et  de  veinules  héris- 
sées lie  poils  rares  en  dessus;  la  hampe 
est  plus  petite  que  les  feuilles  et  les 
pétioles  sont  muriqués.  Elle  croît  au 
Chili  et  au  Pérou  dans  les  lieux 
humides.  Le  Père  Feuillée  {Per.,  n  , 
p.  742,  tab.  3o)  l'a  décrite  et  figurée 
sous  le  nom  de  Panke  qu'il  porte  dans 


GUR  597 

le  pays.  La  décoction  de  ses  feuilles 
est  rafraîchissante  ,  et  ses  pétioles  se 
mangent  crus  et  dépouillés  de  leur 
écorce.  Les  racines  sont  très -riches 
en  principe  astringent,  car  les  tein- 
turiers s'en  servent  souvent  pour  tein- 
dre en  noir  ,  et  les  tanneurs  préparent 
leurs  peaux  en  les  faisant  bouillir 
avec  celte  racine  qui  augmente  con- 
sidérablement le  gonlleuient  et  par 
suite  l'épaisbcur  des  cuirs.  Le  Gun- 
nera pÙosa,  Kunth.,  indigène  i\es 
environs  de  Quito  et  de  Santa-Fé  de 
Bogota  ,  est ,  d'après  son  auteur  lui- 
même  ,  une  variéié  de  la  précéilente 
espèce;  elle  en  dilVère  par  ses  feuilles 
couvertes  en  dessus  de  papilles  plus 
denses  ,  à  lobes  obtus ,  marqués  en 
dessous  de  veines  et  de  veinules  hé- 
rissées de  poils  plus  nondneux. 

Linné  a  rapporté  à  ce  genre  le  Per- 
pensum  Blitiapcrmum  de  Burmann 
{Prudr. ,  26)  et  l'a  nommé  Gunnera 
Perpensa.  Cette  espèce  croît  dans  les 
lieux  humides  et  marécageux  du  cap 
de  Bonne  Espérance.  Enfin  le  genre 
Misandra  de  Commerson  ou  Disume- 
ne  de  Banks  et  Solander,  a  été  réuni 
au  Gunnera  par  Lamarck  (Encyclop. 
Méth.)  qui  a  décrit  l'espèce  dont  il  se 
compose  sous  le  nom  de  G.  magella- 
nica  ,  changé  depuis  Inutdoment  ea 
cchu  de  G.  plicata  par  Vahl  {Enum.  , 
I,  p.  558).  Celte  Plante  croît  au  détroit 
de  Magellan.  (g..n.) 

*  GUNSIL  BOT.  PHAN.  r.  GONSII. 

*  GURANH^  -  ENGERA.  ois. 
(  Laert.  )  Syn.  du  Téilé.  P'.  ÏANGAnA. 

(DR..Z.) 

■  GURG.  MAM.  F.  Rhinocéros. 

*  GURGUR.  POIS.  Syn,  de  Pymé- 
lode  dans  la  Haute-Egypte.  (b.) 

GURNAUou  GURNAOU  et 
GURNEAU.  POIS.  Espèce  du  genre 
Trigle.  F.  ce  mot.  (b.) 

G  U  R  O  N .  MOLL.  Dénomination 
sous  laquelle  Adanîon  (Voy.  au  Sé- 
négal, p.  206,  pi.  i4)  a  décrit  et  fi- 
guré une  Coquille  très-commune  , 
connue  sous  le  nom  de  Spondilepied 
d'Ane  ,  Spondilus  Gadcropus.  (d..h.) 

*  GURT.  BOT.  PHAN.   r.    NAFXfc. 


598 


G  UT 


*  GURUNDI.  OIS.  S^n.  du  Téilc. 

V.  TaNGAKA.  (DU..Z.) 

*GUSGASTAK.  ois.  Syn.  du  grand 
Courlis,  f'^.  ce  mot.  (dr..z.) 

GUSMANNIE.  bot.  phan.  Pour 
Guzniannic.  f^.  ce  mot.  (g..n.) 

*  GUSSE^LA.  MAM.  L'espèce  de 
Chat  noir  d'Abyssinie  à  fourrure  pre- 
cii^use,  mentionne  sous  ce  nom  par 
S:dt,  n'est  pas  encore  suffisamment 
connue.  (u.) 

*  GUSSONIA.  BOT.  PHAN.  Genre 
établi  par  Spreugel  dans  la  famille  des 
Eupliorbiacées  et  dans  la  Monœcie 
Triandi  le ,  L.  Ses  fleurs  sont  mo- 
noïques; les  mâles  disposées  en  cha- 
tons, dans  lesquels  chaque  écaille, 
glanduleuse  à  l'intérieur,  porte  trois 
étammes;  les  femelles  ont  un  calice 
trifide,  trois  stigmates  réfléchis  portés 
surdon  st^de  presque  nul;  un  ovaire  à 
trois  coques.  La  tige  est  ligneuse  ;  les 
feuilles  alternes,  très-glabres,  lui- 
santes en  dessus;  les  fleurs  axillaires, 
les  femelles  situées  à  la  base  des  cha- 
tons sur  des  pédoncules  allongés  , 
ceints  à  leur  base  de  plusieurs  brac- 
tées imbriquées.  Ce  que  nous  nom- 
mons ici  bractées  ,  est  pour  Sprengel 
un  calice  extérieur,  et  il  donne  aux 
pédoncules  le  nom  de  petites  colon- 
nes [Culumnulœ.)  Ce  genre,  dont 
deux  espèces  croissent  au  Brésil ,  pa- 
raît devoir  rentrer  dans  VExcœcaria. 
/^.  ce  mot,  (a.  d.  j.) 

GUSÏAVIE.  BOT.  PHAN.  Ce  nom 
a  été  substitué  par  Linné  fils  à  celui 
dePirigara  ,  employé  antérieurement 
par  Aublct  et  adopté  parles  botanis- 
tes moderties.  V.  Pirigara.   (g..n.) 

*GUTIERREZE.  Gutierrezia.  bot. 
PHAN.  Genre  delà  famille  des  Synan- 
thérées  ,  Coiymbifères  de  Jussieu  ,  et 
de  la  Syngéuésie  superflue  ,  L.,  établi 
par  Lagasca  [Gênera  et Spec.  Plant.  , 
Madrid,  1816)  qui  l'a  ainsi  caractéri- 
sé •  calathide  radiée  dont  le  disque 
est  composée  de  cinq  fleurons  régu- 
liers et  hermaphrodites  ,  et  la  circon- 
férence de  trois  demi-fleurons  femel- 
les;  involucre  formé  de  foliol  s  ini- 


GUT 

briquées  et  réfléchies  au  sommet;  ré- 
ceptacle alvéolé;  cloisons  des  alvéo- 
les se  prolongeant  supérieurement  en 
membranes  dentées  ;  ovaires  surmon- 
tés d'une  aigrette  composée  de  plu- 
sieurs petites  écailles  paléiformes. 
L'auteur  de  ce  genre  l'a  placé  près 
du  Culumellea  de  Jacquin.  H.  Cassi- 
ni ,  qui  n'a  connu  le  Giitieirezia  que 
sur  la  description  de  Lagasca ,  lui  a 
trouvé  dt's  affinités  avec  le  Brachyris 
de  Nuttal ,  et  il  l'a  rangé  parmi  les 
Aslérces  ,  à  côté  de  ce  deinicr  et  des 
genres  Pteronia  et  Lepldophjllu/n. 

(G..N.) 

■^GUTTiEFERA.  bot.  phan.  L'Ar- 
bre, d'oLi  découle  la  Gomine-Gulte, 
a  été  décrit  par  Ivœnig  sous  le  nom 
générique  de  Guttœfera.  Murray 
{Comm.  Golt.  9,  p.  175)  a  constitué  le 
même  genre  en  le  nommant  Stalagnii- 
tis ,  dénomination  quia  prévalu  chez 
tous  les  botanistes.  /^.  Stalagmitis. 

(G..N.) 

GUTTIER.  Cambogia.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Guttifères 
et  de  la  Pol_yandrie  Monogynie  ,  éta- 
bli pai  Linné  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
calice  à  quatre  sépales  ;  corolle  à  qua- 
tre pétales;  étamines  nombreuses  à 
anthères  arrondies;  stigmate  sessile, 
persistant,  à  quatre  divisions;  baie 
sphéiique  à  huit  côtes  saillantes  ,  à 
huit  loges  qui  renferment  chacune 
une  graine  entourée  d'une  substance 
pulpeuse.  Ce  genre  a  été  réuni  au 
Garclnia  de  Linné,  par  plusieurs  bo- 
tanistes modernes  ,  et  notamment  par 
Choisy  (Mém.  de  la  Soc  d'Hist.  nat. 
de  Paris  ,  T.  i,  2^  part.  ,  p.  225).  Ces 
deux  genres  n'olîrent  ,  en  effet  ,  que 
des  diflerences  extrêmement  légères. 

Le  GuTTiER-GoMMiER,  Canibogia 
Giitta,h.,  Garcinia  Ca/nbogia  ,  Choi- 
sy ,  et  Marigostana  Cambogia.^  Gaert- 
ner,  est  un  grand  Arbre  des  Indes- 
Orientales  ,  dont  le  fruit  ,  d'une  sa- 
veur un  peu  acide  et  légèrement  as- 
tringente ,  se  mange  cru  ;  cependant 
les  Malais  l'emploient  sec  et  en  pou- 
dre dans  leurs  alimens.  La  liqueur 
visqueuse  et  inodore  qui  découle  des 
incisions  que  l'on  fait  à  son  tronc, 
forme,  en  se  desséchant,  une  Gom- 


nie-l\ésine  siilVaiiôc  vl  opaqiu'  qui  jki- 
raît  dirtorentc  de  la  viaio  Gomino- 
Giilte,  laquelle  csl  une  production 
du  Stalagmitis  cambogioides  de  Mur- 
ray.  (g..n.) 

GOTTIFÈRES.    Guttiferœ.    «ot. 
l'ii  VN.  Famdle  de  Plantes  hypopéla- 
lées  ou  dycotvlédones  polvpétales  à 
ctainincb  insérées  sous  l'ovaiic.  Com- 
posée de  Végétaux  aiboresccns  dont 
la  beauté  et  l  utilité  devaient  inspirer 
plusd'intérèt  pour  cllequepour  beau- 
coup d'autres  ,  elle  n'était  pourtant 
que  très-  imparfaitcnientconnue  sous 
le  rapport  botanique.  Tous  ces  Vé- 
gétaux, en  ctlet ,  ëta.t   exotiques  à 
l'Europe  ,  ce  n'est  que  d'après   des 
échantillons    secs ,  souvent  très-m- 
coinplets  ,  que  l'on  a  pu  deviner  en 
cjuelque  sorte  les  affinités  des  genres 
qui  y  ont  été  rapportés.  Cependant 
aidé  lies  noies  du  professeur  de  Jus- 
sieu  insérées  dans  les  tomes  xiv  et 
XX  des   Annales  du  Muséum  ,  notre 
ami  Cboisy  de  Genève  a   essayé   ré- 
ceuMucnl  de   présenter   un   arrange- 
ment méthodique  de  la  famille   des 
Gultilèrcs.    f^.    les    Mémoires   de  la 
nouvelle  Société  d'Histoire  naturelle 
de  Paris,  T.  i,  2''  partie.  D'après  cet 
auteur,  les  Guttifères  offrent  les  ca- 
ractères suivans  :  ficus  bermapliro- 
dites  ,  dioïques  ou  polygames;  calice 
persistant,  composé  de  deux  à  six  sé- 
f>alcs  arrondis  ,  membraneux  ,  oppo- 
sés et  serenouvelani,  quelquefoisiné- 
gaux  et  colorés  (larement  nuls);  co- 
rolle foiinée  de  (|uatre   à  dix   pétales 
le  plus  souvent  jaunes;  étamines  hy- 
pogvnes,  nombreuses  ,  rarement  dé- 
finies ,  dont  les  filets  de  diverses  lon- 
gueurs portent   des   anthères  allon- 
gées, adnées,  déhiscentes  longitudina- 
lement,  rarementextrorscs,  quelque- 
fois très-petites  et  simulant  deux  po- 
res ;  ovaire  unique,   libre,  surmon- 
té d'un  style  court  qai  manque  quel- 
quefois,  et  d'un  stigmate  tantôt  ses- 
sile  ,  pcité  et  radie  ,  tantôt  à  plusieurs 
lobes  situés  au  sommet  du  style,  ou 

Ïilus  rarement  déprimé  et  concave  ;  le 
mit,  tantôt  capsulaire,   bacciformc 
ou  drupacé  ,  muni    d'un    péricarpe 


GLT 


='99 


épais  cl  à  plusieurs  valves  dont  les 
bords  le  j)liis  ordinairement  sont  rcu- 
Iraus  et  fixés  à  un  jilacenta  unique 
ou  à  plusicvus  ])laccntas  épais;  grai- 
nes peu  nombreuses  dans  les  fruits 
uniloculaires,  solitaires  ou  en  petit 
nombre  dans  chaque  loge  des  drupes 
ou  baiesmultiloculaiies  où  elles  sont 
enveloppées  d'une  pul}>e;  albumen 
nul;  embryon  droit;  cotylédons  épais, 
tantôt  faciles  à  séparer,  tantôt  inti- 
mement unis. 

Les  Guttifères  se  composent  d'Ar- 
bres ou  d'Arbrisseaux  qui  croissent 
sous  les  tiopiques  dans  1  ancien  et  le 
nouveau  inonde.  Quelques-uns  d'en- 
tre eux  sontparasites,ct  presque  tous 
sont  remplis  de  sucs  résineux  jaunes  , 
dont  l'un  ,  employé  dans  la  peinture 
et  la  pharmacie  sous  le  nom  de  Gom- 
nie-Gutte,  a  lait  donnera  la  famille 
le  nom  qu'elle  porte.  Ils  ont  des 
feuilles  opposées  ou  très-rarement 
alternes  ,  coriaces  ,  portées  sur  de 
courts  pétioles  ,  le  plus  souvent  en- 
tières ,  marquées  d'une  nervure  mé- 
diane qui  en  émet  d'autres  latérales 
et  parallèles.  Les  fleurs  sont  dispo- 
sées en  grappes  axillaires,  ou  en  pa- 
niculcs  terminales.  Cboisy  (/oc.  cit.)i\ 
établi  les  quatre  sections  suivantes 
dans  la  famille  des  Guttifères  ,  sec- 
tions dont  les  principaux  caractères 
ont  été  tirés  de  la  position  des  anthè- 
res et  de  la  nature  du  fruit. 

Sect.  I.  Ci.usiÉES  ,  Clusieœ.  Fruit 
multiloculaire  ,  à  loges  polyspermes  ; 
anthères  intiorses. 

Genres  :  J^laluirea  ,  Aubl.;  IJari/a, 
Swartz;  Gcr/yja  ,  Ruiz  et  Pav.;  C/u- 
sia,  L.  Ces  quatre  genres  renferment 
vingt-deuîi  espèces,  toutes  indigènes 
de  l'Amérique.  Les  affinités  des  trois 
premiers  de  ces  genres  sont  très- 
douteuses;  Cboisy,  qui  a  exprimé  les 
différences  qu'ils  i  résentent  d'avec 
les  vrais  Guttifères  et  leurs  rapports 
avec  les  H\  péricinées ,  surtout  avec 
le  Carpodontos  et  VEucryphia,  serait 
tenté  de  les  réunir  à  ceux-ci  et  d'en 
former  un  petit  groupe  qui  se  place- 
rait entre  les  deux  familles. 

Sect.  11.  Garcini££s,   Garcinieœ, 


6ao  GUT 

Fruit  mulfiloculaire  ;    loges   mono- 
spennes  ;  aulhèies  introrses. 

Génies  :  Chloromymn,  Pers.  ; 
Ochrucarpos ,  Du  Petit- Thouais  ; 
Maiialua  ,  Vandeili  ;  Micianthera  , 
Choisy ,  et  Garcinia,  L.  Les  cinq 
genres  de  celte  section  ont  des  affini- 
tés avec  les  Aui'antiacées;  ils  ne  se  com- 
posent que  d'une  quinzauic  il  espèces  , 
qui  presque  toutes  hal)itent  les  Indes- 
Oricnlales  et  leur  archipel.  En  dé- 
crivant le  Toi'omita  et  le  Beauhnr- 
noisia  ,  genres  que  le  professeur  Jus- 
sieu  a  indiqués  comme  identiques 
avec  le  Marialva  d'Aublet  ,  Kuiz 
et  Pavon  ont  pris  pour  des  pores 
terminaux  ,  les  anthères  elles-mêmes 
qui  sont  fort  petites  et  attachées  au 
sommet  du  filet.  Cette  singulière 
siruclure  est  surtout  très-évidente 
dftns  le  nouveau  genre  Micraitthera. 
Il  n'est  pas  facile  de  décider  quelle 
est  la  nature  du  périanthe  unique  que 
présentent  plusieurs  des  genres  de 
cette  section.  Il  est  coloré  et  il  offre 
les  apparences  extérieures  d'une  co- 
rolle; mais,  d'un  autre  côté,  il  est, 
comme  le  calice  des  Clusia,  composé 
d'une  suite  de  paii-es  croisées  de  fo- 
lioles dont  les  extérieures  recouvrent 
les  autres. 

Sect.  III.  CvLopn\i,LÉ£s  ,  Calo- 
jphjlleœ.  Finit  uniloculaire,  conte- 
nant un  petit  nombre  de  graines  , 
tantôt  drupacé  ,  tantôt  en  baie  et 
rempli  de  pulpe;  anthères  introrses. 
Genres  :  Mammea  ,  L.;  Xniitho- 
chy  mu  s, V\.oxh.;  Stalagmitis,  Murray; 
Mesua  ,  L.,  et  CaluphjUurn  ,  L.  Celte 
section  ,  dont  Choisy  a  indiqué  les 
affinités  avec  les  Méiiacées  ,  pi'ésente 
des  ditïéiences  dans  l'organisation  du 
fruit  de  ses  genres.  Le  Mammea  ou 
Abricotier  des  Antilles,  ainsi  que  les 
deux  suivans,  ont  des  fruits  charnus 
au  pleins  de  pulpe  et  naturellement 
uuiîoculaires  ,  tandis  que  dans  le  Me- 
sua et  dans  le  Calophyllum  le  fi  uit  est 
d'une  consistance  sèche  et  unilocu- 
laire par  avortenient.  Les  quinze  espè- 
ces qui  constituent  cette  section  habi- 
tent diverses  conli'ées  de  l'Amérique 
et  de  l'Asie. 


GUZ 

Sect.  IV.  MoRONOBÉBS  ,  Moronoheœ. 
Fruit  multiloculaire;  filets  des  éta- 
mines  tantôt  polyadelphes ,  tantôt 
réunis  en  un  seul  urcéole;  anthères 
extrorses. 

Genres  :  Canella ,  Murray,  ou 
Jf'interania ,  L.  ;  Moronuhea  ,  Aubl., 
et  Chrysupia,  Du  Petit-Thouars.  Le 
genre  Caiiella  avait  clé  autrefois  pla- 
cé parmi  les  Méiiacées  ,  en  raison  de 
la  monadelphie  des  étamincs. 

Enfin  l'auteur  du  Mémoire  sur 
l'arrangement  méthodique  des  genres 
de  Guttifèies  a  rejeté  à  la  fin  de  la 
famille  les  genres  Macanea,  Juss.; 
Singa/ia  ,  Aubl.;  Rheedia  ,  L.  ,  et 
Macuubea  ,  Aubl.  ,  trop  peu  connus 
pour  pouvoir  être  définitivement 
classés.  (G..N.) 

*GUTTURm;UM.  MOLL.  Klein 
(Osirac.  Méthod.,p.  5i,pl.  3,n*'64) 
avait  proposé  une  petite  coupe  géné- 
rique ,  dans  laquelle  il  comprenait 
ceux  des  Murex  de  Linné  qui  sont 
cordonnés  et  qui  ont  le  canal  un  peu 
relevé;  le  tjpe  eu  était  pris  dans  la 
fig.  H  de  la  planche  24  de  liuinph. 
Aujourd'hui,   cette  Coquille    rentre 

Earfaitement  dans  le  genre  Triton  de 
ainarck  :  elle  s'y  trouve  désignée, 
T.  vu  ,  pag.  i85  ,  sous  le  nom  de  Tri- 
ton dos  noueux,  Triion  tuberosnm. 

(D..II.) 

■^GUUO.  OIS.  Syn.  de  grand  Duc. 

V.   ChOUETTJE.  (DR..Z.) 

GUYNETTE.  ois.  (Cotgrsve.)  Mê- 
me chose  que  Guinetle.  V'.  ce  mot. 

(DR..Z.) 

GUZMANNIE.  Guzmannia.  bot. 
l'HAN.  Genre  de  la  famille  des  Bromé- 
liacées et  de  l'Hexandrie  Monog\  nie  , 
L.,  établi  par  Ruiz  et  Pavon  {77o/". 
Feruu.  ,  o  ,  p.  .ïg  ,  t.  261  )  qui  lui  ont 
assigné  pour  caractères  essentiels  :  un 
périanthe  à  trois  divisions  lOulées  sur 
elles-mêmes  ;  trois  divisions  intérieu- 
res rapprochées  en  tube;  six  élami- 
nes  dont  les  anthèies  sont  réunies  en 
cylindre;  ovaire  pyramidal,  surmon- 
té d'un  style  et  do  trois  stigmates  ; 
capsule  triloculalre.  Ce  genre  avait 
d'abord  été  rapporté  au  Pourrelia  par 
Ruiz  et  Pavon.  II  paraît  être  ideati- 


GYA 

que  avec  le  Puya  de  Molina  ou  lie- 

riealmia  de  Feuillce. 

L;i  GUZM.VNNIK  TRICOLORE,  GlIZ- 
manuia  triculor ,  lliiiz  et  l'avon ,  est 
une  liante  qui  croît  sur  les  Ironi  s  des 
Arbics  dans  les  nionla^nis  du  Pérou. 
Elle  a  des  raciius  lusiloi  mes  ;  des 
liges  drossi'es,  ('cailleuscs  ,  garnies  à 
la  base  de  fciiillcs  ind)i  iqiées  t>i  esque 
sur  deux  rangs  ,  élaléos  ,  ensilornies  , 
larges  et  canaliculées  l^es  tlems  Ibi- 
nient  un  l'pi  simple  et  sont  aceonipa- 
gnées  de  biactées  concaves  et  ind)ri- 
quiies,  les  inrérieurcs  plus  longues  et 
tiès-aiguës,  les  inlciincdiaires  larges 
et  rayées  de  lignes  violettes,  les  supé- 
rieures plus  courtes.  (g. .N.) 

GWENNELI.  OIS.  L'Hirondelle  en 
Basse-Bretagne.  (uR..z.) 

GYALECTE.  Gjalecta.  bot. 
CRYPT.  (  J Ai.  liens.  )Ce  genre  a  été  Ibn- 
dé  par  Acliar,  dans  sa  Licliénogra- 
pliie,  aux  dépens  des  Urcéolaii  es  dont 
d  ne  nous  semble  pas  sensiblement 
différer.  Ses  caraclèi'es  sont  :  thalle 
crustacé  ,  uniforme,  peu  déterminé; 
iipoihécion  oibiculaire,  concave,  iin- 
meigé  dans  le  thallus,  marginé  par 
le  rebord  de  la  lame  proligere,  re- 
couvert par  une  petite  membrane  très- 
mince  ,  coloriée  ,  à  parenchyme  sous- 
gélalineux,  similaire,  plus  rarement 
strié  et  maculé.  Les  Gyalecles  sont 
plates  entre  les  genres  Solorina  et  Le- 
cidea  ,  et  l'on  pourrait  remarquer  que 
ce  rappiochement  n'est  pas  naturel  , 
si  cejeprochene  devait  s'étendre  à 
tout  le  système  lichénographique 
d'Achar.  La  différence  qui  existe  en- 
tre ce  genre  et  1  Urcéolaire  n'est  pys 
sufEsante  pour  constituer  un  genre. 
Dans  rUrcéolaire,  les  conceptacles 
ne  sont  pas  lormés  par  une  subs- 
tance propre  ,  taudis  que,  dans  les 
Gyalecles  ,  ils  sont  formés  d'une 
substance  diÛerente  du  thalle.  Les 
Gjalecta  se  trouvent  sur  les  écorces  , 
sur  la  terre  ,  les  pierres  et  les  Mous- 
ses. Achar  en  a  décrit  huit  espèces 
dans  son  Synopsis  ;  trois  sont  com- 
munes en  France  :  les  G.  esculenta , 
Peisooniana  et  bryophila.  V.  Urcéo- 

LAIRJi.  (a.  F.) 


GYM  601 

GY.MEROGYNE.  bot.  piian.  Pour 
Gymnogynum.  /'.  ce  mot.  (b.) 

G  Y  M  N  A  DENIE.  Gymnadcnia.  bot. 
PHAX.  Genre  de  la  fandlle  des  Orchi- 
dées et  de  la  Gynandrle  Diaiidrie,  L., 
établi  aux  dépens  des  Orchis  de  Lin- 
né par  R.  Brown  {in  Huit.  Kew-,  a*"' 
édit.  T.  V,  p.  191  ),  et  .adopté  par  Ri- 
chard père  (7)e  Orcliideis  Europ.  ,  p. 
16  et  fig.  5),  qui  l'ont  ainsi  caractéri- 
sé :  périantlie  dont  les  divisions  sont 
relevées  en  l'orme  de  cheminée  on  de 
casque;  labelle  éperonné  ,  trifidc; 
glandules  des  pédicelles  du  pollen 
(  rétinacles  i.\i:s  caudicules,  Rich.  ) 
nues,  très- rapprochées  ,  mais  dis- 
tinctes; gynizeévaséel  confondu  avec 
l'orihce  en  foi  me  de  lune  de  l'éperon. 
L'Orc/i/s  coiiupsea  ,  L.,  est  la  seule 
espèce  indiquée  par  R.  Brown.  Ri- 
chard y  a  rapporté  en  outre  les  Or- 
chis odorat Issi ma ,  omit/lis,  albuhij 
ti/idiset  cucitUaia,  Willd.  Ces  trois 
dernières  espèces  qui  faisaient  partie 
du  Satjriiim  de  Linné  ,  forment ,  dans 
le  genre ,  une  deuxième  section  ca- 
laciérisée  par  les  divisions  connivcn- 
tes  en  forme  de  casque.  (g.-N.) 

GYMNA1NI3RA.  bot.  I'Iian.  Genre 
formé  par  l'allas  ,  et  que  Linné  his  a 
réuni  au  Bartsia.  Gacriner  a  établi 
le  même  genre  sous  le  nom  de  Lago- 
tis.  En  adoptant  le  genre  et  le  nom. 
donnés  par  Pallas,  Willdenoxva  réu- 
ni en  outre  plusieurs  autres  espèces 
de  Sibérie.  Le  lihinanthus  alpina  de 
Lamarck  {  Slehœlina,  Crantz)  et  le 
lihinanthus  uersicolor,  Lamk. ,  ou  lih. 
Bellardi  d'Allioni,  doivent  aussi  être 
reportés  parmi  les  Bartsies.  P'.  Rui- 
NANTiiE  et  Baktsie.  (g..n.) 

GYxMNANTHE.  Gymaanthes.  bot. 
THAN.  Ce  nom,  qui  indique  des  fleurs 
dépourvues  de  toute  enveloppe  ,  avait 
été  donné  par  Sw^arlz  ,  dans  son  Pro- 
drome, à  des  Arbtisseaux  dont  les 
étamines  ne  sont  en  eiTet  accompa- 
gnées que  d'une  simple  écaille.  Ce 
l)Otaniste  a  reconnu  lui-même  qu'ils 
rentiaient  dans  un  genre  depuis  long- 
temps établi ,  VE.xcœcaria  ,  et  c'est 
sous  ce  nom  générique  qu'il  les  a  dé- 


6(>j  GYM 

crils  d;inà  sa  Flore  des  Indes-Occiden- 
tales, (a.  d.  j.) 

GYMNANTHÈME.     Gymnanthc- 
mum^BOT.vaxN.  Genre  delà  f;unille 
des  Syuanthérées,  Corymbifères   de 
Jussieu ,  et  de  la  Syngénesie  égale  , 
établi  par  H.  Cassini  (Bulletin  de  la 
Soc.  Phiionia  [. ,  janvier  1817)  qui  lui  a 
donné  les  principaux  caractères  siii- 
vaus    :   involucre  bémisphérique  ou 
cylindrique  bcaucoiip  plus  court  que 
les  fleurs,  formé  d'ccaïUes  régulière- 
ment imbriquées  ,   sans  appendices, 
appliquées,  ovales   et  coriaces;  cala- 
thide  sans  rayons  ,  composée  de  fleu- 
rons égaux  ,  réguliei  s  et  hermapbro- 
dites;  léceptacle  plane  ,  nu  ou  quel- 
quefois muni  de  quelques  paillettes 
piliformes  ,  éparses;  ovaires  cylindra- 
cés  ,  glanduleux  ou   velus,  pourvus 
d'un  bourrelet  basilaire,    cartilagi- 
neux, et  d'une  aigrette  dont  les  poils 
sont  tous  conformés  de  même  ,  c'est- 
à-dire  légèrement  plumeux.  L'auteur 
de  ce  genre    l'a   placé  dans  la  tribu 
des  \ernouiées,  près  des  genres  f^er- 
nonia,  Lepidachloa,  Jscaricida,  C'en- 
trajjalus  ,  Centratheium  et  Oligai-pha. 
Il  ne  se  distingue  essentiellement  des 
trois  premiers  que  par  une  très-légère 
différence  dans  l'aigrette;  les  folioles 
de  son  involucre  non  appendiculées 
servent    à  le    différencier   d'avec  le 
Centra-palus  et  le  Centratketum  ;  enfin 
ses   fleurons    hermaphrodites  empê- 
chent de  le  confondre  avec  VOligar- 
j)ha.  H.  Cassini  a  décrit  comme  type 
de  ce  genre  le  Baccharis  senegalensis 
dePeisoon  qu'il  a  nommé  Gyiiviian- 
tliemum  cupulaie.   Cette  Plante  est, 
comme  son  nom  l'indique,  indigène 
du  Sénégal.  Les  deux  autres  espèces, 
Gymnantliemum  fimbriHiferum  et  G. 
congestum  ,  H.  Cass.,  ont  des  habita- 
tions bien  éloignées  de  celles-ci  ;   la 
Sremière  a  été  recueillie  dans  l'île  de 
lascareigne  par  Commerson  ,  tandis 
que   l'autre  paraîtrait  originaire  du 
Mexique.  (g..n.) 

GYMN ANTHÈRE.  Gymnant/iera. 
BOT.  PHAî^.  Genre  de  la  famille  des 
Asclépiadëes,   et    de  la  Pcntandrie 


GYM 

Digyuie,  L.,  établi  par  R.  Biowii 
{Tiansact.  ofthe  Soc.  JVertier.  T.-i, 
p.  .'>8)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  ■  co- 
rolle h\,  pocratériforme;  couronne  de 
Icnlréè  de  la  corolle  à  cinq  folioles 
arislées;  étamines  saillantes  dont  les 
filets,  insérés  à  l'entrée  de  la  corolle  et 
distincts,  portent  des  anthères  acu- 
muiées  et  glabres  ;  masses  polliniqucs 
granuleuses,  appliquées,  par  nombre 
de  quatre,  contre  le  sommet  dilaté 
de  chaque  corpuscule  du  stigmate; 
follicules  cylindracées  ,  lisses  ,  divari- 
quées  ,  renfermant  des  graines  aigret- 
tées  et  Sans  albumen.  Ce  genre  qui  a 
beaucoup  d'affinités  avec  le  Peiiploca, 
se  compose  d'une  seule  Plante  indi- 
gène des  contrées  intratropicales  de 
la  INouvclle-Hollande,  Gymnanthera 
niti(la,K.  Brown  [Pivdr.  F/or.  Nuv.- 
Holl.  p.  464).  C'est  un  Arbuste  volu- 
bile,  tièa-glabre  et  lactescent,  à  feuil- 
les opposées  et  luisantes  ;  les  fleurs 
sont  d'un  blanc  verdâtre,  portées  sur 
des  pédoncules  latéraux  et  presque 
dichotomes.  Chaque  fleur  est  remar- 
quable par  les  cinq  écailles  qui  se 
trouvent  à  l'intérieur  du  calice  et  au- 
dessus  de  ses  divisions.  (g..n.) 

GYMNARRHÈNE.  Gymriairhena. 
UCT.  PHAN.  Ce  genre  remarquable  de 
la  famille  des  Synanthérées  et  de  la 
Syngénesie  nécessaire,  L.,  a  été  cons- 
titué par  le  professeur  Desfontaines 
(Mém.  du  Mus.  d'Hist.  nat.  T.  iv , 
p.  1),  et  caractérisé  de  la  manière  sui- 
vante :  fleurs  terminales  réunies  en 
petites  têtes  parfaitement  sphériques, 
très-rapprochées  les  unes  des  autres 
et  accompagnées  chacune  à  leur  base 
de  feuilles  oblongues,  sessiles,  gla- 
bres, inégales,  disposées  sur  un  seul 
rang,  les  unes  tronquées,  les  autres 
pointues  ou  munies  au-dessous  du 
sommet  de  deux  petites  dents  latéra- 
les ;  réceptacle  plane,  oblique,  gar- 
ni de  loges  dans  le  centre,  de  loges  et 
de  paillettes  concaves,  membraneu- 
ses ,  pointues  dans  tout  le  reste  de  sa 
surface.  ïoiictes  les  fleurs  sont  floscu- 
leuses  ;  mais  il  y  en  a  de  deux  sortes  : 
au  centre  du  réceptacle  existent  dix 
ou  douze  fleurons  hermaphrodites,sté- 


GYM 

riles  ,  1res- petits  ,  dont  la  coioUe  ,  à 
Il  ois  ou  quatre  lobes  ,  irulVnne  trois 
ou  quatre  élaniiucs  à  tllots  courts  el  à 
antlièi es  réunies  seulciiKiil  à  la  base 
et  teiniinécs  à  leur  exlrcmilc  supé- 
rieure par  un  petit  appendice;  le  >ty- 
le  de  ces  tleui  ons  est  capillaire  cl  sup- 
porte un  sligniale  eu  massue  cl  rcr- 
couvcrl  do  papilles  très-pelilcs  ;  l'o- 
vaire est  stérile  ,  lililornie  et  ca^^n- 
né  d'une  aigrette  dont  les  soieS  ai- 
gués  ,  dentées  ,  se  réunissent  infe- 
rieurement  en  un  tube  qui  entoure 
le  tleuron.  Les  fleurons  disséminés 
sur  le  réceptacle  autour  <les  précé- 
dcns  sont  très-grèles ,  terminés  par 
trois  pelilcs  dents  et  renfermés  ciia- 
cun  dans  une  paillette;  leur  st}le 
est  terminé  par  deuv  stiijmates  re- 
courbés ;  l'ovaire  est  infère,  cylin- 
drique et  velu;  il  lui  succède  une 
graine  soyeuse,  en  cône  renversé, 
couronnée  d'une  aigrette  sesslle  ,  for- 
mée d'un  grand  nombre  de  soies  très- 
fines  ,  placées  à  l'extérieur  ,  et  de  cîiiq 
à  sept  soies  intérieures  eu  forme  d'a- 
lène  ,  plus  larges  que  les  autres  ,  den- 
tées el  lacérées  sur  les  bords.  Plu- 
sieurs des  fleurons  femelles  se  ren- 
flent à  la  base  après  la  fructification, 
et  ne  renferment  plus  que  la  moitié 
inférieure  du  style. 

Les  caractères  de  ce  genre  sont  si 
singuliers  queuous  nous  sommes  crus 
obligés  de  reproduire  presqu'en  son 
entier  l'excellente  description  du  pro- 
fesseur Uesfontaines.  Ces  caractères 
sont  énoncés  clairement,  et  la  figure 
dont  ils  sont  accompagnés  ne  laisse 
aucune  incertitude  sur  leur  existen- 
ce. Cependant  il  est  très-difficile  de 
dire  à  quel  groupe  de  la  famille  des 
Synanthérées  le  Gymnarrliène  doit 
être  réuni.  Son  auteur  a  seulement 
indiqué  ses  affinités  avec  le  genre 
Evax  de  Gaeitner.  H.  Cassiui  l'a  pla- 
cé dans  la  tribu  dos  Inulées,  auprès 
des  genres  Grangea  et  Ceruana.  Coo- 
pérateur  du  professeur  Desfontaines 
dans  l'examen  des  fieurs  de  ce  genre , 
il  a  donné  (T.  XX  du  Dict.  des  Se. 
nat.)  deux  descriptions  très-délaillées 
des  fieurs  de  Gy mnaiikena ,  telles 
qu'elles  sont  au  commencement  de  la 


GYM  6o3 

fleuraisou  et   après  les  changemens 

qui  s'y  sont  opérés. 

Le      GYMNAUKIliNE      A       PETITES 

ri-Euiis,  Gymnanhcna  micrantha  , 
iJesf.  {lue. cil.,  tab.  i),  est  une  Plante 
herbacée  dont  la  racine  est  pivotante, 
divisée  mférieuremcnt  on  plusieurs 
fibres  capillaires  ;  elle  a  une  tige 
très-courte ,  partagée  supéi  icuremcnt 
en  petits  rameaux  inégaux  ,  glabies, 
striés  ,  renflés  vers  le  somuret.  Les 
écliaulilloiis  sur  lesquels  celle  Plante 
a  été  décrite  ne  possédaient  point  de 
feuilles  ,  si  ce  n'est  celles  de  l'involu- 
cre.  Elle  a  été  trouvée  en  Perse  ,  sur 
la  route  de  INlosul  à  Bagdad  ,  par 
Bruguière  et  Olivier.  (g..n.) 

GYMNÈME.  Gymnema  bot.phan. 
Genre  de  la  famille  des  Asclépladées 
et  de  la  Pcutaudrie  Digynie,  L.,  éta- 
bli par  R.  Brown  {Transacl.  of  ihe 
IFerner.  Soc. ,  i,  p.  53)  qui  lui  a  im- 
posé les  caractères  suivans  :  corolle 
presque  urcéolée  ,  quinquéfide,  dont 
l'entrée  est  le  plus  souvent  couronnée 
par  cinq  petites  dents  ou  écailles  pla- 
cées entie  les  lobes;  couronne  slami- 
nale  nulle  ;  anthèies  terminées  par 
une  membrane  ;  niasses  poUiniques 
dressées,  fixées  par  la  base  ;  follicules 
grêles,  lisses,  renfermant  des  semen- 
ces aigrettées.  Les  Plantes  de  ce  genre 
sont  des  Arbustes  le  plus  souvent  vo- 
lubiles,  à  feuilles  opposées,  mem- 
braneuses et  planes.  Leurs  fleurs  for- 
ment des  ombelles  interpéliolaires. 
Les  Gy mne/na  geininatum  et  G  In- 
nerve, R.  Br.  {Pivdr.  Flor.  Nov.-HoL. , 
1,  p.  462)  croiss'înt  dans  les  con- 
trées de  la  Nouvelle-Hollande,  situées 
entre  les  tropiques.  L'ai-.teur  a  indi- 
qué comme  étant  congénères  et  très- 
rapprochés  de  la  première  espèce  , 
V .lacelpias  lactlfera,  fj. ,  et  le  Peri- 
ploca  syluestris  ,  Willd.  (g..n.) 

*  GYiMNERPIS.  130T.  phan.  Nom 
proposé  par  Du  Petil-Thouars  (Hist. 
des  Orchidées  des  îles  australes  d'A- 
frique} pour  une  Plante  que  ce  savant 
place  dans  son  genre  Erporchis  qui 
correspond  au  genre  Goodiera  de  R. 
Biov^fu.  Celte  Orchidée,  dont  le  nom 
serait   Goodiera  niida ,   selon  la  no- 


bo4 


GYM 


menclature  en  usage  ,  croît  dans  les 
îles  Maurice  et  de  Mascareigne ,  où 
elle  fleurit  en  octobre.  Sa  tige  est  éle- 
vée de  deux  à  trois  décimètres,  et  ses 
fleurs  sont  petites  et  pourprées.  Elle 
.ost  figurée  (  loc.  cit. ,  tab.  29  et  5o). 

(0--N-) 

GYMNETRE.  Gymnetrus.  pois. 
Genre  fo\nio  par  Bloch ,  et  adopté 
par  Cuyier(Règn.  Auim.  T.  11,  p. 
344)  qui  le  place  dans  la  famille  des 
Tœnioïdes,  la  première  de  l'oidre  des 
Acaiithoptérygiens.  Ses  caractères 
consistent  dans  une  seule  dorsale; 
dans  l'absence  de  l'anale;  dans  les 
rayons  très-allongés,  mais  non  en 
forme  de  fil  des  ventrales  ;  les  pecto- 
rales sont  peu  considérables,  les  mâ- 
choires supérieures  très-extensibles, 
et  les  dents  fort  pelites.  Les  Gym- 
nètres  offrent  les  plus  grands  traits 
de  ressemblance  avec  lei  Régalées, 
mais  n'ont  pas  comme  eux  deux  dor- 
sales; ils  sont  aussi  fort  voisins  des 
Trachyptères  et  des  Vogmares.  On 
n'en  connaît  avec  certitude  qu'une 
seule  e^pèi  e. 

Le  LAcitpÉDiEN,  GymnetrusCepedia- 
nus,  Risso  ,  pi.  5  ,  fig.  17  ,  est  un  beau 
Poisson  de  la  Méditerranée,  où  il  s'ap- 
proche des  côtes  de  Nice  par  les  temps 
calmes  ,  pai  ticulièremenl  vers  leB 
mois  d'avril  et  de  mai  ;  sa  chair  mé- 
diocre et  peu  estimée  est  muqueuse; 
elle  se  putréfie  peu  de  temps  après 
que  l'Animal  a  été  tiré  hors  de  l'eau. 
La  taille  du  Lacépédien  est  de  trois  à 

auatre  pieds  de  longueur,  et  son  poids 
ix  à  douze  livres  environ.  11  est  paré 
des  plus  belles  teintes.  Tout  son  corps 
recouvert  comme  d'nne  poussière 
d'argent,  est  marqué  de  grandes  ta- 
ches londes  toutes  noires,  avec  une 
grande  marque  de  même  couleur  sur 
le  ventre;  les  yeux  ont  un  éclat  ii.é- 
tallique  que  lehai  sse  la  pupille  ovale 
aussi  foncée  que  du  jayet.  La  dorsale 
«st  pourpre,  la  caudale  d'un  carmin 
vif,  et  les  pectorales  d'un  lose  tendre. 
Il  se  nourrit  de  Méduses  ,  de  Velelles 
et  de  petits  Poissons. 

Le  Gymnetrus  HawJienil,  sur  lequel 
Bloch  (pi.  423)  avait  établi  le  genre 
dont  il  est  question ,  est  une  espèce 


GYM 

douteuse ,  ou  du  moins  regardée 
comme  telle  par  Cuvier.  Ce  Poisson  , 
péché  dans  les  meis  de  Goa ,  aurait 
environ  tiois  pieds  et  demi  de  lon- 
gueur ,  ses  nageoires  d'un  rouge  de 
sang  ,  avec  le  coips  et  la  queue  d'un 
gris  bleuâtre  ,  parsemé  de  taches  noi- 
res ,  assez  régulièrement  disposées. 

(B.) 

GYMNOCARPE.  bot.  phan.  Pour 
Gymuocarpos.  /^.  ce  mot.       (g..n.) 

GYMNOCARPES  (fruits).  Gym- 
nocarpi.  bot.  phan.  Par  opposition 
au  mot  Angiocarpes  donné  par  Mir- 
bel  aux  fruits  qui  sont  couveits  par 
des  organes  floraux  persistans  et  ac- 
crus ,  comme  ,  par  exemple  ,  ceux  des 
Conifères,  du  Châtaignier,  etc.;  ce 
professeur  a  nommé  Gymnocarpes 
ceux  dont  la  surface  n'est  masquée 
par  aucun  organe  étranger.  La  plu- 
part sont  dans  ce  cas.  (g..n.) 

GY  M  NOCARPES .  Gymnocarpii. 
(  Champignons.  )  bot.  crypt.  Persoon 
a  donné  ce  nom  au  premier  ordre  de 
sa  méthode  des  Champignons  ;  les 
genres  nombreux  dont  il  était  com- 
posé ,  foi  ment  maintenant  diverses 
tribus  plus  naturelles  sous  1  s  noms 
de  Funginées  ,  Clavariées,  Pezizées 
et  Trémellinées.  Ces  tribus  et  celle 
des  Clathroïdées  ,  dont  les  genres  ont 
été  considérés  comme  Angiocarpes  , 
constituent  la  famille  des  Champi- 
gnons proprement  dits.  F",  ce  mot. 

(G..N.) 

Achar  ,  dans  sa  Méthode  de  liché- 
nographie,  donne  le  nom  de  Gymno- 
carpes (  Gy mnucarpa)  ni}%  apotbécies 
fermés  du  péiithéclon  ,  par  opposi- 
tion avec  ceux  qui  sont  ouverts  et 
nus  ,  et  qu'il  nomme  Angiocarpes. 
P'.   Lichens.  (a.f.) 

GYMNOCARPON.  bot.  phan. 
(Rœmer  et  Schultes.)  Pour  Gymno- 
carpos.  P^.  ce  mot.  (g..n.) 

GYMNOCARPOS.  bot.  phan. 
Genre  de  la  l'amlUe  des  Paronychiées 
d'Auguste  Saint-Hilaire  et  de  la  Pen- 
tandrie  Monogynie  ,  L. ,  établi  par 
Forskahl  {Flor.  Aigypt.  Jrab.  ,  p. 
65  ,  et  Icon. ,  tab.  10  )  et  adopté  par 


GYM 

.(nssicu  avec  les  caractères  suivans  : 
calice  persistant  ,  à  cinq  divisions 
en  forme  de  capuchon  ,  inucronées, 
colorées  intérieurement  en  violet  et 
diaphanes  sur  les  bords  ;  point  de 
coiolle;  cinq  étamines  lerliles  alter- 
nant avec  cinq  filets  plus  coin  ts  et 
stériics;  iit^le  et  stigmatj  uniques; 
capsule  recouverte  par  le  calice  uni- 
loculaire  et  uionosperme.  Ce  genre  a 
été  réuni,  mais  à  tort,  au  Triantliema 
par  Vahl  (  Symbol.  ,  r,  p.  32).  On  l'a- 
vait donc  placé  dans  les  Porlula- 
cées  ,  quoique  Jussieu  et  Forskalil 
lui-même  eussent  indiqué  ses  affini- 
tés avec  les  Amaranthacées.  L'espèce 
sur  laquelle  il  a  été  constitué,  Ciyîii- 
nocarpus  (lecandrum  ,  Foisk.,  Trian- 
themafruticosa  ,  Vahl ,  est  un  Ari)ri5- 
seau  ilifFus  ,  à  tigesgéniculées  ,à  feuil- 
lesopposées  ,  réunies  par  desstipulcs , 
et  munies  dalis  chacune  de  leurs  ais- 
selles d'un  bourgeon  de  petites  feuil- 
les ;  les  fleurs  sont  entremêlées  de 
petites  bractées  et  disposées  en  fas- 
cicules à  l'extiémité  de  tons  les  ra- 
meaux ,  rarement  axillaires.  Cette 
Plante  croît  dans  les  déserts  de  l'A- 
rabie ,  ainsi  qu'en  Barbarie  ,  dans  les 
environs  de  Gafsa.  (g..n.) 

GYMNOCÉPHALE.  pois.  F.  Ilo-- 

lOCENTRE  et  LuTJAN. 

GYMNOCÉPHALE.  ois.  Espèce 
du  genre  Coracine  ,  dont  Geouroy 
Saint-Hilaire  et  Cuvicr  ont  fait  le  type 
d'un   sous-genre.    F.  Coracine. 

(DR..Z.) 

GYMNOCEPnALUS.  bot.  crypt. 
(  Mousses.  )  Le  Bryum  androgynum 
d'Hedwig,  dont  les  fleurs  mâles  sont 
disposées  en  çictiles  tcles  pédicellées 
et  dégarnies  de  feuilles  ,  constitue  un 
genre  particulier  selon  Schwœgri- 
chen  qui  l'a  nommé  Gymnocephalus, 
et  lui  a  réuni  le  Bryum  conoideum  de 
Dickson.  Bridel  ,  Hookcr  et  Taylor 
ont  fait  rentrer  ce  genre  parmi  les 
Brysy  mais  ces  deux  derniers  au- 
teurs ont  conservé  comme  genre  dis- 
tinct le  Bryum  conoirleum ,  sous  le 
nom  de  Zygodon  ,  en  lui  assignant 
d'autres  caiacîères  que  ceux  du  Gym- 
nocephalus. Tant  de  rapports  unissent 


GYM  6o5 

les  deux  Mousses  en  question  ,  qu'il 
sera  peut-èlrc  nécessaue  de  les  réu- 
nir de  nouveau  ,  si  l'on  adopte  le^Zj- 
godon  de  llooker  et  Taylor.  Avant  ces 
auteurs,  et  même  avant  Schwœgri- 
chen  ,  Palisot-Beauvois  avait  formé 
le  genre  Orthopy.xis  avec  le  Bryum 
androgynum.  F.  Zygodon  et  Ortiio- 

PYXIS.  (G..N.) 

GYMNOCLADE.  Gymnocladus. 
bot.  puan.  Genre  de  la  famille  des 
Légumineuses  et  de  la  Dioecie  Décan- 
drie  ,  L.,  établi  par  Lamarck  aux  dé- 
pens des  Guilandina  de  Linné,  et 
ainsi  caractérisé  :  fleurs  dioïqucs  ou 
polygames;  calice  infundibulil'orme 
à  cinq  deuts;  les  mâles  ont  cinq  pé- 
tales courts  et  dix  étamines  non  sail- 
lantes ,  dont  quelques-unes  sont  sté- 
riles ;  dans  les  femelles  ,  le  légume  est 
lisse,  oblong,  large  ,  comprimé  ,  pul- 
peux intérieurement;  graines  globu- 
leuses et  osseuses  comme  celles  des 
Guilandina.  Eu  constituant  ce  genre, 
Lamarck  lui  a  réuni  V Ilyptranthera 
de  Forskahl,  qui  en  diflère  cependant 
par  ses  fleurs  hermaphrodites,  el  que 
l'éloignempnt  de  sa  pairie  et  la  diffé- 
rence de  son  climat  doivent  faire  con- 
sidérer comme  un  genre  distinct. 

Le  Gy'mnoclade  du  Canada  , 
Gymnocladus  Canadensis ,  Lamk.  et 
Michx.  {Flor.  Boréal.  Amer.  ,  ii,  p. 
24i,  tab.  5i),  Guilandina  dioica ,  L., 
est  un  petit  Arbuste  dépourvu  d'ai- 
guillons ;  à  feuilles  bipiunées  ,  com- 
posées de  folioles  alternes,  très-gran- 
des ,  que  les  rigueurs  de  l'hiver  font 
tomber,  ce  qui  dénude  le  bois  au 
point  de  le  faire  paraître  mort  ,  d'oii 
le  nom  vulgaire  de  Chicot  qu'il  porte 
au  Canada  ,  et  celui  de  Gymnocladus 
tii  é  de  deux  mots  grecs  qui  signifient 
rameau  nu.  Les  fleur.i  sont  termina- 
les et  dis[)osées  en  épis  paniculés. 

GYMNOCLTNE.  bot.  rHAN.^G^n- 
re  de  la  famille  des  Synanihérées  , 
Corymbifères  de  Jussieu  ,  et  de  la 
Syngénésie  superflue  ,  L.  ,  établi  par 
H.  Cassini(Bul!et.  de  la  Soc.  Phil.  , 
décembre  1816)  qui  l'a  ainsi  caracté- 
risé :  involucre  presque  hémisphéri- 


6o6  GÏM 

que  ,  forin<i  clo  folioles  imbriquées  , 
appliquées  ,  oblongues  ,  scaricnses 
sur  les  bords  ;  calaliiide  dont  le  dis- 
que est  composé  de  fleurous  noui- 
breux,  régulieiset  bermaphioditcs , 
et  la  circonférence  d'un  petit  nond>re 
de  demi-fleurons  disposés  sur  un  seul 
rang,  femelle^  étalant  leurs  corolles 
on  languellcs  courtes  ,  larges  et  lii- 
dentées  au  sommet  ;  réceptacle  nu  et 
convexe;  ovaires  oblongs  ,  non  com- 
primés ,  marqués  de  côtes  et  surmon- 
tés d'une  aigrette  courte  ,  membra- 
neuse, entière  oudenticulée.  Ce  gen- 
re ,  formé  aux  dépens  de  quelques 
Chrysaiithemimi ,  PyretiiruincX  Acliil- 
lea  de  certains  auteurs,  diffère  des 
deux  premiers  par  les  corolles  de  la 
circonfi  rence  en  tout  semblables  à 
celles  des  Achillea,  et  de  ce  dernier 
genre  par  son  réceptacle  nu  et  par 
l'espèce  d'aigrette  qui  surmonte  l'o- 
vaire. H.  Cassini  place  ce  genre  dans 
sa  ti'ibu  des  Anthémidées ,  et  y 
comprend  les  trois  espèces  suivan- 
tes :  i"  GytnnucUne  leiicocepkala , 
Cass.  ,  Ckiysantlietniun  /nncrophyl- 
lum  ,  Waldst.  et  Kitaib.  Cette  belle 
Plante,  cultivée  au  Jardin  des  Plantes 
de  Paris  sous  le  nom  à' Achillca  sam- 
hucifolia,  Desf.,  a  ,  en  effet,  le  port 
écs  jlckitlea;  son  odeur  est  très-forte 
et  analogue  à  celle  de  certaines  e.ipè- 
ces  à' yl/U/iemis.  Elle  croît  naturelle- 
ment dans  les  forêts  de  la  Croatie  ,  de 
l'Eselavonie  et  du  Bannat.  2*^.  Gy/n- 
nocline  xanthocephala  ,  Cass.  ;  Ackil- 
lea  paiicijlora  ,  L:imk.,  cultivée  éga- 
lement au  jardin  botanique  de  Paris; 
cette  espèce  exhale  ,  quand  on  la  frois- 
se, une  odeur  analogue  à  celle  dés 
Jchillea.  Elle  habite  l'Espagne,  ainsi 
que  les  contrées  orientales  du  bassin 
méditerranéen.  r>'^ .  Gy mnocime  J^ail- 
lantii ,  Cass.,  AchiLlea  pubescens  ,  L. 
Cette  Plante  a  été  placée  parmi  les 
Gymnoclines  ,  seulement  surla  foi  des 
descriptions  ;  car  Vylchilleapubescens, 
L. ,  n'est  pas  bien  connue  ,  et  les  bo- 
tanistes ne  sont  pas  très-d'accord  à 
à  son  sujet.  Les  uns  veulent  que  ce 
soit  une  espèce  distincte  delà  précé- 
dente ,  les  aulres  ne  la  regardent  que 
comme  une  simple  variété.   Vaillant 


G\M 

eu  fais:iit  une  Malricaire,  etGacrtner 
un  Pyrethrum.  (g..n.) 

*  GYMISOCPJTHON.  bot.  phan. 
On  ne  sait  trop  quelle  Céréale  Jean 
Bauhin  a  voulu  désigner  sous  ce 
nom.  C'est  la  même  que  le  Zéopyron 
de  son  frère  Gaspard.  (b.) 

GrYMINODËRE.  ois.  Espèce  lu  gen- 
re Coracine  dontCuvier  a  fait  le  type 
d'un  sous-genre  dans  son  Règne  Ani- 
mal, r.  Coracine.  (dr..z.) 

GYMNODONTES.  pois.  Première 
famille  de  l'ordre  des  Plectognathes  , 
d?ns  la  méthode  de  Cuvier,  dont  les 
caractères  généraux  sont  ainsi  établis 
par  ce  savant  (Règn.  Anira.  T.  il, 
p.  i45)  :  au  lieu  de  dents  apparentes, 
les  mâchoires  sont  garnies  d'une 
substance  d'ivoire  ,  divisée  intérieu- 
rement en  lames  dont  l'ensemble  re- 
présente comme  un  bec  de  Perroquet, 
et  qui  ,  pour  l'essentiel  ,  sont  de  vé- 
ritables dents  réunies,  se  succédant  à 
mesure  delà  trituration  ;  leurs  oper- 
cules sont  petits;  leurs  rayons  au 
nombre  de  cinq  de  chaque  côlé  ,  et 
les  uns  et  les  autres  fort  cachés.  Ces 
Poissons  vivent  de  Crustacés  et  de 
Varecs;  leur  chair  est  généialement 
muqueuse  et  peuestiuiée;  plusieurs 
même  passent  pour  vénéneux  :  les 
genres  Diodon  ,  Télrodon  et  Alole , 
composent  la  f  miille  des  Gymnodon- 
tes  ,  qui  répond  à  celle  des  Ostérodei  - 
mes  de  quelques  ichthyologistes.  (b.) 

GYMNOGASTER.   pois,    (Brun- 

nich.)  /^.  VOGMARES. 

GYMNOGRAMME.  Gymnogram- 
ma.  BOT.  CRYPT.  {Fougères.)  Desvaux 
a  établi  ce  genre  dans  le  Magasin  des 
curieux  de  la  nature  de  Berlin  pour 
i8ii.  Il  y  rapporte  des  Plantes  que 
presque  tous  les  auteurs  avaient  pla- 
cées parmi  les  Ilejnionitis  et  quel(|ues 
espèces  rapportées  au  genre  Acrosti- 
chuni;  le  caractère  qu'il  donne  au  gen- 
re Gym/iogramma esl  le  suivant  :  cap- 
sules insérées  le  long  des  nervures 
simples  ou  bifurquées  de  la  fronde  ; 
tégument  nul.  Ce  caractère  ne  diffère 
lie  celui  des  Hemionitis  que  par  la 
disposition  desfructifications  en  lignes 


G  Y  M 

siin[ilos  ou  bifurquécs  et  non  en  lignes 
iuiastomosées  ,  ce  qui  dépend  évidein- 
nientdc  la  distribution  des  nervures. 
Or,  les  caractères  dédiais  de  la  dispo- 
sition des  nervures,  seraient  peul-êire 
Irès-esscnticis,  mais  jusqu'à  présent 
ils  n'ont  point  été  employés  dans  la 
division  des  Fougères  en  genres  ,  et  si 
on  l'admet  dans  ce  genre,  il  i'audra 
de  même  subdiviser  les  l'olypodes , 
les  Acrostics  et  plusieurs  autres  gen- 
res dans  Ic-quels  les  nervures  oiTreut 
des  ditlérences  remarquables;  le  gen- 
re Gymnogrammc,  quoique  peut-être 
bien  fondé  ,  nous  paraît  par  ces  rai- 
sons ne  pas  être  en  rapport  avec  ceux 
qu'on  a  établis  jusqu  à  ce  jour  parmi 
les  Fougères  ,  et  nous  pensons  qu'il 
doit  rester  uni  aux  Héinionites  ,  tant 
qu'un  travail  général  sur  la  famille 
dont  d  fait  partie  naura  pas  prouvé 
que  li's  caractères  sur  lesquels  il  est 
fontlé  doivent  être  adoptés  dans  la 
formation  de  tous  les  genres. 

Desvaux  rapportait  à  ce  genre  les 
Hemionitis  riifa  ,  Swarlz  ;  Asple- 
nium  tomentosum,  Lanik.;  Hemionitis 
acrostichoides,  Swartz;  Àspleniuniji- 
lipeniiulœjolium ,  Du  Petit-Thouars; 
Acrostichum  trifoliatum  ,  Linn.;  He- 
mionitis japonica,  Thunb.;  Grammi- 
tis  leptophylla  ,  Swartz;  Hemionitis 
(iealbata  ,^A\A.;  Acrostichum  sul- 
p/iitreum  ,  Swartz  ;  Hemionitis  aurea  , 
VVilld.  ;  Hemionitis  argentea,  Willd., 
et  quelques  espèces  nouvelles. 

Bernliardi  qui  s'était  beaucoup  oc- 
cupé de  la  famille  des  Fougères,  pa- 
raît avoir  formé  le  même  genre  lors- 
qu'd  a  donné  le  nom  générique  de 
GymnoptciiskV Hemionitis  rufa,  une 
des  espèces  ,  et  pour  ainsi  dire  le  type 
du  genre  Gymnogramma  de  Desvaux, 
et  Bernhardi  a  sur  ce  dernier  une  an- 
tériorité éviilente  ,  puisque  c'est  dans 
le  journal  de  Schrader  ,  de  1801  , 
qu'il  a  proposé  son  genre  Gymnop- 
teris;  il  serait  donc  peut-être  conve- 
nable de  conserver  ce  nom,  si  on  adop- 
tait le  genre  que  nous  venons  de  faire 
connaître.  (ad.  b.) 

GYMNOGYNUM.    bot.    crypt. 
[Lycopodiacées.)  Jj'un  des  genres  que 


GYM  fio7 

fiirmiit  Boauvois  entre  des  Plantes 
que  la  nature  ,  malgré  la  divcisifé  de 
leur  port ,  a  douées  de  trop  de  caractè- 
res communs  ,  pour  pouvoir  étregéné- 
riqucmeut séparés,  f.  Lycopouk.  (b.) 

*  GYMNOLOMIE.  Gymnohmia. 
BOT.  PIIAX.  Genre  de  la  famille  des 
Synanthérées  ,  Corymbifères  deJus- 
sieu,  etde  la  Syngénésie  nécessaire  , 
L.,  établi  par  Kunth  [Nova  Gênera 
et  Spec.  Jetant.  œqi/in.T.  iv,  p.  217) 
qui  l'a  ainsi  caractérise  :  involucre 
presque  bémispliérique  ,  formé  de 
plusieurs  folioles  lâchement  imbri- 
quées ,  lancéolées,  membraneuses; 
réceptacle  légèrement  convexe,  cou- 
vert de  paillettes  linéaires  ou  lancéo- 
lées et  scarieuses;  fleurons  du  disque 
nombreux,  tubulcux,  bermaphro- 
dites  ,  ceux  du  centre  le  plus  souvent 
stériles  ;  tleurons  de  la  circonférence 
en  languettes  et  neutres;  anthères 
nues  à  la  base  ,  terminées  par  des  ap- 
pendices ou  processus  petits,  oblus 
et  diaphanes;  akènes  obovés  ,  ou  en 
forme  de  cône,  un  peu  comprimés, 
obscurément  télragones ,  dépourvu» 
d'aigrettes.  L'auleiu"  de  ce  genre  l'a 
placé  dans  la  section  des  Hélianthées; 
d  a  indiqué  ses  affinités  avec  le  //"<?- 
de/ia  de  Jacquln  et  le  C/irysant/iel- 
lum  de  Richard,  dont  le  Gymnolomia 
diffère  par  ses  fleurons  du  rayon  neu- 
tres et  par  ses  akènes  sans  aigrettes. 
Peut-être  doit-on  rapporter  à  ce  gen- 
re le  ffulffia  de  Necker?  Les  quatre 
espèces  dont  ce  genre  est  composé 
habitent  la  république  de  Colombie 
et  le  Pérou.  Ce  sont  des  Plantes  hei - 
bacées  ,  scabres,  hérissées  ,  à  feuille.^ 
opposées,  ovales,  entières , crcnées  et 
à  trois  nervures.  Leurs  tleurs  jaunes 
sont  solitaires  au  sommet  de  pédon- 
cules très  -  allongés  ,  presque  termi- 
naux et  axillaires.  Les  Gymnolomia 
Tenella  et  G.  Rudbeclioides  sont  fi- 
gurés {loc.  cit.,  tab.  575  et  574)  avec 
les  détails  de  l'organisation  florale. 

(G..N.) 

GYMNOMURENE.  Gymnomur-œ- 
na.  POIS.  Le  genre  formé  sous  ce  nom 
par  Lacépècle,  d'après  deux  Poissons 
découverts  par  Commerson,  ne  sau- 


6o8  GYM 

rait  même  être  séparé  comme  sous- 

geure  des  Murènes.  V.  ce  mot.  (b.) 

GYMNONECTES.  crtjst.  V.  Dé- 
nudés. 

*GY1V1N0N0TE.  Gymnonotus.  pois. 
Nom  sous  lequel  est  traité  le  génie 
Gymnote  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles.  Il  paraît  sans 
doute  plus  exact,  mais  l'usage  ayant 
consacré  l'autre  ,  nous  devons  l'adop- 
ter. (B) 

*GYMNONTHES.  bot.  phan.  Pour 
Gymnanthes.  F.  ce  mol.  (g..n.) 
G  Y  M  N  O  P  E .  Gjmnopus.  bot. 
CRYPT.  {Cha/npignons.)  Les  mycolo- 
gistes  ont  en  général  désigné  par  ce 
nom  les  espèces  de  grands  Champi- 
gnons,  et  particulièrement  des  gen- 
res Agaric  et  Bolet,  dont  le  pédicule 
est  central  et  dépourvu  de  ce  collier 
produit  par  les  restes  de  ce  tégument 
qui  couvre  d'abord  le  dessous  du  cha- 
peau. F.  Agaric  et  Bolet,  (ad.  b.) 
GYMNOPOGON.  bot.  phan.  Ce 
genre  de  la  famille  des  Graminées  et 
de  la  Polygamie  Monœcie,  L.,  a  été 
établi  par  Palisot-Beauvois  (Agros- 
togr.,  p.  4i.  tab.  9,  f.  3)  sur  \ And  10- 
pogon  amb'iguum  de  Michaux.  Nut- 
tall,  dans  son  Gcnera  of  ISorthAiner. 
Plants  ,  1,  p.  82,  a  constitué  le  même 
genre  sous  le  nom  ayînthopogon.  Les 
botanistes  n'ont  pas  sanctionné  ce 
démembrement  du  genre  Andropo- 
gon.  F.  ce  mot. 

Au  mot  Alyxia  il  a  été  par  erreur 
typographique  renvoyé  à  Gymnopo- 
GON  ,  lisez  Gynopogon.  V.  ce  mot. 

(G..N.) 

GYMISOPOMES.  pois.  Duméril  a 
établi  sous  ce  nom,  dans  sa  Zoologie 
analytique  ,  une  famille  de  Poissons  , 
parmi  ses  Holobranches  abdominaux, 
qu'il  caractérise  ainsi  :  nageoires  pec- 
torales réunies-,  opercules  lisses  sans 
écailles  ;  des  rayons  osseux  aux  na- 
geoires du  dos;  mâchoires  non  pro- 
longées. «  Cette  famille,  dit  judi- 
cieusement H.  Cloquet,  qui  corres- 
pond aux  genres  Cyprin  et  Chipée  des 
.uiteurs,  présente  beaucoup  de  diffi- 
cultés pour  la  détermination  des  es- 


GYM 

pèces ,  qui  sont  très-nombreuses ,  et 
qui  ne  se  trouvent  ainsi  réunies  que 
par  la  peine  que  les  ichthyologistes 
ont  éprouvée,  quand  ils  ont  voulu  les 
diviser  en  genres  établis  sur  des  ca- 
ractères solides  et  bien  tranchés.  » 

Les  genres  qui  composent  cette  fa- 
mille sont,  dans  l'ordre  analytique 
de  Duméril  :  Hydrangyre,  Carpe,  La- 
béon ,  Cirrhine,  Barbeau,  Goujon, 
Tanche  ,  Able  ,  Brème,  Stoléphore  , 
Athérine  ,  Buro  ,  Mené,  Xystère  , 
Dorsulaire  ,  Serpe,  Ciupée,  Anchois, 
Clupanodon  et  Myste.  F.  tous  ces 
mots,  dont  plusieurs  ont  été  traités 
comme  sous-genres  dans  les  genres 
oii  ils  sont  respective',nent  réunis.  F . 
aussi  Abdominaux.  (b.) 

GYMNOPTÈRES.  Gymnoptera. 
INS.  Nom  donné  par  Degéeret  Schaef- 
fer  à  tous  les  Insectes  à  ailes  nues  , 
sans  étuis  ni  écailles,  et  placés  dans 
les  ordres  des  Hyménoptères  et  des 
NÉVROPTÈRES  de  Linné.  F.  ces  mots. 

(G.) 

*  GYMNOPTERIS.  bot.  crypt. 
{Fougères. )^evxï\vAvà\  a  proposé  sous 
ce  nom  un  genre  parliculiei  de  Fou- 
gères ayant  pour  l\pe  V Hemioniùs 
rufa  ,  Svpartz.  Ce  genre  paraît  être 
le  même  que  celui  établi  depuis  par 
Desvaux  sous  le  nom  de  Gjmnogram- 
ma;  mais  le  nom  de  Bernhardi  ayant 
l'antéiiorilé  ,  devrait  être  adopté  de 
préférence  si  le  geme  l'était.  F. 
Gymnogramme.  (ad.b.) 

*  GYMiNOt^US.  Bor.  crypt.  T'. 
Gymnope. 

*  GYMNORHYNQUE.  Gym- 
norJiynchus.  int.  Genre  de  l'ordre 
des  Ccstoïdcs  ,  ayant  pour  caractères  : 
le  corps  aplati ,  inarticulé  ,  très-long  ; 
réceptacle  du  col  subglobuleux;  tête 
munie  de  deux  fossettes  biparties  et 
armée  de  quatre  trompes  rélractiles. 
Il  ne  renferme  encore  qu'une  espèce 
que  Cuvier  a  fiit  connaître  sous  le 
nom  de  Scûîex  gigas.  Malgré  l'auto- 
rité de  ce  célèbre  naturaliste  ,  nous 
croyons  devoir  adopter  lopiniou  de 
Piudolphi,  et  nous  pensons  comme 
lui  que  cet  Animal  oflVe  des  caraciè- 
res  trop  particuliers,  pour  ne  point 
foi  mer  un  genre  distinct.  Rudolphi 


GYM 

lui  a  donne  le  nom  de  Gyninorli^n- 
t{ue  rampant,  Gyiitnorhynchus  rep- 
tans;  c'est  un  Ver  qui  alleinl  iusqu'ù 
trois  pieds  de  longueur;  sa  largeur 
est  d'une  à  deux  ligues,  sa  couleur 
l)lanclie,  à  l'exception  du  réceptacle 
du  col  qui  est  jauuàlre.  La  Icte  et  les 
trom|ies  ,  prises  euscndile,  ont  une 
ligne  et  demie  de  longueur;  la  pre- 
mière est  subtétragoue ,  munie  de 
deux  iossetles  peu  profondes  ,  sépa- 
rées eu  deux  parties  par  une  petite 
saillie  longitudinale;  elle  ressemble 
beaucoup  à  la  tète  d'un  Bothi  iocë- 
])liale.  Du  rebord  antérieur  des  fosset- 
tes ,  sortent  quatre  trompes  plus  lon- 
gues que  la  Icie,  tétragones,  à  angles 
arrondis  ,  couvertes  d'une  iidinilé  de 
très-petites  papilles  rondes. Ces  trom- 
pes ne  sont  point  armées  de  crocbet.i, 
et  leur  extrémité  libre  est  perforée. 
Le  col  est  quelquefois  plus  long  que 
la  tèle;  il  se  continue  avec  un  récep- 
tacle long  de  quatre  à  cinq  lignes, 
large  de  trois,  de  figure  sphéroidaie 
ou  ovoïde  ,  presque  toujours  de  cou- 
leur jaune,  et  destiné  à  contenir  la 
tête  ou  la  faire  saillir  au  dehors  ,  sui- 
vant la  volonté  de  l'Animal.  Le  corps 
est  continu  en  arrière,  avec  la  partie 
postérieure  du  réceptacle;  et  dans  ce 
point,  il  est  presque  toujours  con- 
tracté; dans  le  reste  de  sa  longueur, 
il  est  à  peu  près  égal ,  un  peu  aplati 
ou  presque  cylindrique  ,  contracté 
dans  quelques  points.  Vers  son  ex- 
trémité postérieure,  il  s'amincit  peu 
à  peu  et  se  termine  par  une  très-pe- 
tite pointe  un  peu  obtuse  ,  et  souvent 
de  couleur  jaune.  Toute  la  substance 
du  Gymnorhynque  est  molle  et  lio- 
mogèue;coui'éeou  déchirée  par  petits 
fragmens,  elle  ne  présente  aucune 
trace  d  organes  internes  ou  d'œufs. 
Ce  Ver  habite  au  milieu  des  chairs  ;c 
la  Castagnole  ,  dont  il  enveloppe  les 
faisceaux  de  mu.-cles,  depuis  la  tète 
'jusqu'à  la  queue.  Rudolphi  l'a  obser- 
vé à  Niples,  pendant  les  mois  de  juin, 
de  juillet  et  d'août,  dans  toutes  les 
Gastagnolcs  qu  il  a  ouvertes. 

Des  Entozooaires  fort  singuliers  , 
paraissant  avoir  des  rapports  de  forme 
avec  les  Gymnoihyuqucs  ,  out  été  dé- 

To^rE  VJI. 


GYM 


6û9 


couverts  ilaus  les  chairs  d'un  Héris- 
son, d'une  Musaraigne  musquée, etc. 
On  en  verra  la  description  à  l'article 
VfiR  comme  d'un  genre  douteux. 

(I-\M..X.) 

*GYMNOSR.  POIS.  L'espèce d'Ho- 
locentre  désignée  sous  ce  nom  par 
Lacépède,  paraît ,  selon  Cuvier  ,  être 
le  même  que  son  bodian  à  grosse  tête. 

(B.) 

GYMNOSPERISTO\LVrL  bot. 
cuYi'T.  (Mousses.)  Dans  sa  premièie 
classification  des  Mousses  ,  Bridel 
avait  ainsi  nommé  la  seconde  classe 
de  cette  famille,  qui  comprenait  les 
genres  Sphagnum,  Anyctangium  , 
Gymnoslomum  et  Jnodontium.  Le 
même  auteur  a  publié  une  nouvelle 
classification  qui  rompt  les  groupes 
formés  dans  la  première.  K.  Mousîes. 

(r,..N.) 

*  GYMNOSPERMIE.  bot.  piia^j 
Linné  ,  considérant  comme  des  grai- 
nes nues  les  akènes  des  Labiées  et  de 
plusieurs  autres  Plantes,  a  donné  le 
nom  de  Gynospermie,  d'un  mot  grec 
qui  en  est  la  significition ,  au  pre- 
mier ordre  de  la  Didynamie.  (g..n.) 

GYMNOSPORANGIUM.bot. 

CRYPT.  (•  Urédinées.  )  Ce  genre  ,  établi 
par  Hedwig  ,  est  l'un  des  plus  remar- 
quables de  la  famille  des  Urédinées. 
Son  aspect  l'éloigné  même  d'abord 
de  cette  famille;  mais  ses  caractères, 
mieux  observes,  prouvent  qu'on  doit 
l'y  ranger.  Les  Plantes  qui  le  compo- 
sent, ressemblent  intérieurement  à 
imeTrenielle;  elles  sont,  comme  ces 
Champignons,  d'une  consistance  gé- 
latineuse, d'une  forme  souvent  iné- 
gulière;  elles  sortent  de  dessous  l'épi- 
(lerme;  mais  la  masse  gélatineuse 
dont  elles  sont  composées,  n'est  que 
la  base  qui  sert  de  supporl  à  des  spo- 
ridies  pédicellées,  divisées  en  deux 
loges  par  une  cloison  transversale.  Ce 
caractère  distingue  ce  gemedes  Po- 
c/isoma,  c[ue  Link  en  a  séparés,  et  dont 
la  base  cliarnue  est  formée  par  la  réu- 
nion des  pédicciles  simples  et  paral- 
lèles, qui  supportent  des  sporidies 
divisées  en  plusieurs  cloisons.  Le 
genre  Gy mnospoi angium  ne  renfer- 
ma 


(ilO 


GYM 


me  conséquem ment  plus  qu'une  seu- 
le espèce,  le  Gymnosporangium  juni- 
perinum,  que  Linné  avait  placé  dans 
le  genre  ïreinelle,  à  cause  de  la 
«consistance  gélatineuse  quil  présen- 
te. Cette  Plante  esit  d'une  forme  ii  ré- 
gulière, plitosée,  d'un  beau  jaune. 
Elle  croît  sur  les  rameaux  du  Gene- 
vriercommunetdu  Genévrier  Sabine. 

Le  Gymnosporangium  fuscum  y  D. 
C,  elle  Gymnosporangium  clavariœ- 
-/ÔA/we  ,fontpartie  du  genre  Podisoma. 
V.  ce  mot. 

Persoon  avait  rapporté  toutes  ces 
Plantes  au  genre  Puccinia ,  dont  elles 
sont  en  effet  assez  voisiues  ,  puis- 
qu'elles n'en  diffèrent  que  par  la  con- 
sistance gélatineuse  et  l'adnéi  ence  des 
(ilamensqui  supportent  les  sporidies. 
(ad.  b.) 

G YMNOSTACHYS.  bot.  phan. 
Genre  constitué  parR.  Brown  (Prodr. 
F/or.  Nov.-Holland.,  i ,  p.  537  )  qui 
l'a  placé  dans  la  seconde  section  de 
la  lamille  des  Aroïdécs ,  section  à 
laquelle  ce  savant  a  donné  le  nom 
d'Orontiacées.  Il  appartient  d'ail- 
leurs à  la  Tétrandrie  Monogynie , 
L. ,  et  il  offre  les  caractères  suivans  : 
spathe  petite  ,  carénée  ;  spadice  cy- 
lindracé ,  entièrement  couvert  de 
fleurs;  périanthe  à  quatre  divisions 
profondes;  quatre  étaraines  insérées 
à  la  base  de  celle-ci  ;  ovaire  renfer- 
mant un  seul  ovule  pendant  ;  stig- 
mate sessile,  en  forme'de  sphyncter; 
baie  bleue  ,  nue ,  contenant  une  grai- 
ne munie  d'albumen  et  d'un  em- 
bryon renversé. 

Le  Gymnostachys  anceps ,  unique 
espèce  du  genre ,  croît  près  du  port 
Jackson  dans  la  Nouvelle-Hollande. 
C'est  une  Plante  herbacée,  vivace, 
possédant  un  port  très-particuliei. 
Sa  racine  est  composée  de  tubercules 
fusiformes  et  fascicules.  De  ses  feuil- 
les radicales  ,  munies  de  nervures  et 
allongées  ,  comme  celles  des  Grami- 
nées ,  s'élève  une  hampe  nue  et  dont 
la  forme  est  anguleuse  et  ancipi- 
tée.  Les  spadices  ,  situés  au  sommet 
de  la  hampe  ,  sont  fascicules  ,  grêles  , 

Eédonculés  ,  soutenus  chacun  par  une 
ractée  (spathe)  aiguë,   carénée,  à 


GYM 

peine  plus  longue  que  le  pédoncule. 

(G..N.) 

GYMNOSTOME.  Gymnostomum. 
BOT.  CUYPT.  {Mousses.  )  Hedwig  avait 
d'aijo'.d  réuni  «ans  ce  genre  toutes 
les  Mousses  dont  l'orifice  de  l'urne 
est  nue;  il  en  a  ensuite  séparé  lui- 
même  les  deux  genres  Jnyctangium 
et  Hedwigin ;  mais  il  a  varié  sur  les 
caractères  qui  seivent  à  définir  ces 
deux  genres;  depuis,  on  a  encore 
formé  aux  dépens  du  genre  Gymnos- 
tomum ,  les  genres  Schistostega  et 
Hymenostumum.  Tous  ces  genres 
ayant  été  successivement  séparés  des 
Gymnostomum  ,  nous  allons  compa- 
rer leurs  caractères  pour  bien  fixer 
celui  de  ce  dernier  genre  :  dans  \'^- 
nyctangium ,  la  capsule  est  latérale, 
et  la  coiffe  se  fend  de  côté  ;  dans  les 
quatre  autres,  la  capsule  est  termi- 
nale; la  coiffe  est  campanulée  dans  le 
geure Iledwigia, dont  Bridel  a  changé 
le  nom  sans  raisons  suffisantes  en 
Schistidium ;  elle  est  fendue  latérale- 
ment dans  les  genres  Gymnostomum, 
Hymenosto/numeX.  Schistostega;  enfin 
dans  ce  dernier,  l'opei'cule,  au  lieu 
d'être  entier,  est  divisé  eu  lanière* 
rayonnantes.  Quant  aux  deux  genres 
Gymnostome  et  Hyménostome,  ils 
diffèrent  à  peine ,  et  i\  est  encore  dou- 
teux si  on  doit  les  séparer  :  dans  le 
premier  ,  l'orifice  de  Ja  capsule  est 
tout-à-fait  nue;  dans  l'Hyménoslome, 
au  contraire,  elle  est  en  partie  fermée 
par  une  membrane  annulaire  ,  en- 
tière ,  plus  ou  moins  large;  dans  quel- 
ques espèces  même  qui  forment  le 
genre  Hyménostome  proprement  dit, 
cette  membrane  couvre  entièrement 
l'orifice  de  la  capsule.  Il  est  cepen- 
dant bien  difficile  de  séparer  les  es- 
pèces qui  ont  cette  membrane  entière, 
de  celles  qui  l'ont  percée  à  son  cen- 
tre ,  et  ces  dernières,  de  celles  dans 
lesquelles  on  voit  peu  à  peu  cette 
membrane  se  réduire  à  un  anneau 
membraneux  très-étroit ,  qui  borde 
l'orifice  de  la  capsule.  Cette  mem- 
brane ,  en  effet ,  ne  paraît  qu'un  pro- 
longement de  celle  qui  tapisse  inté- 
rieurement les  parois  de  la  capsule  , 
et  qui  semble  former   la  coiumelle. 


GYM 

D'après   ces  consitlerations  ,  il   iioiis 

ftamît  preférahie  de.  ne  pas  sépaicr 
e  genre  Hymënoslome  du  genre 
Gyninostoine  ,  ilaulaul  i>lus  que  les 
espèces  de  ces  deu\  geiii'es  ont  les 
plus  grands  ripports  par  leur  port  et 
leuraspecî.  On  peut  donc  caracièri- 
ser  ainsi  Icgcine  Gjm/iostumi/m :  cup- 
sule  (eiMiinale  ;  péristonie  nu  ou  fer- 
mé par  une  membrane  entière,  ou 
percée  d'un  Irou  circulaire  dans  son 
centre  ;  coitt'e  fendue  latéralement  et 
se  détaciiant  ol)liquement. 

On  remarque  dans  ce  genre  deux 
sections  assez  distinctes  par  leur  port. 
Dans  la  jn'cmière ,  qui  est  la  plus 
nombreuse  en  espèces ,  la  tige  est 
simple,  Irès-courle  ;  la  soie  est  assez 
longue,  la  capsule  petite  et  lisse  ;  les 
feuilles  sont  souvent  crispées;  toutes 
les  espèces  de  celte  section  sont  assez 
petites  ,  et  se  rapprochent  beaucoup 
par  leur  port  des  f/'eissia,  tellement 
même  ,  que  sans  l'inspection  des  cap- 
sules, il  est  irès-difficile  de  distinguer 
le  Gymnostomum  microslumum  du 
ff'eissia  co/itroversa.  C'est  à  cette  sec- 
tion qu'appartiennent  tontes  les  es- 
pèces qui  forment  le  genre  Hymerioi>~ 
tomiiin  de  quelques  auteurs.  La  plu- 
part croissent  sur  la  terre  ou  sur  les 
murs  ;  la  seconde  section  renferme 
quelques  espèces  dont  la  lige  est  ra- 
meuse et  assez  longue;  elles  croissent 
en  général  dans  les  montagnes,  sur 
les  rochers  humides,  oii  elles  forment 
des  touffes  épaisses  et  serrées.  Tels 
sont  les  Gymnostomum  taponicum  , 
curvi/ostnim.  Plusieurs  de  ces  espèces 
ont  la  capsule  striée.  (ad.  b  ) 

*  GYMNOSTRUM.  BOT.  phan. 
Necker  [Elein.  Bolan.,  i  ,  p.  224)  a 
substitué  ce  nom  à  celui  de  Guapira 
donné  par  Aublet.  /^.  ce  dernier  mot. 

(G..N.) 

GYMNOSTYLE.  bot.  puan.  Ce 
genre  de  la  famille  des  Synanthé- 
rëes ,  élabli  par  le  professeur  Jus- 
sieu  ,  (Annales  du  Muséum  d'His- 
toire naturelle)  ,  a  été  réuni  par  R. 
B:o^yn  au  genre  Saliva  de  Ruiz  et 
Pavon.  Plusieurs  botanistes  ,  notam 
ment  Kuntli  (  Nov.  Gêner,  et  Spec. 


G  Y. M 


Gii 


Plant,  œquin.  T.  iv,  p.  Soa),  s'étant 
cimformésà  cette  décision,  nous  ren- 
vo\ons  à  ce  mot  pour  en  décrire  les 
caractères    génériques,    f".    Soliva. 

(O..N.) 
GY  iVnVOTL.  (;j//:«o///6\voi.s.  Genre 
de  la  famille  des  Anguil'ormes ,  dans 
l'ordre  des  JMalacoptérygiens  apodes 
deCuvirreldes  Apodesdc  Linné, dont 
toutes  les  espèces  liabilent  les  eaux 
douces  ,  soit  des  lacs  ,  soit  des  fleuves 
de  l'Amérique  méi  idionale  ,  sans  que 
l'on  en  ait  retrouvé  oucune  daus  qucl- 
qu'autrc  partie  du  monde  que  ce  soit, 
encore  que  Gmelin  prétende  qu'où 
en  rencontre  en  Afiiquc.  Ces  Poissons' 
ont,  comme  les  Anguilles  ,  les  ouies 
en  partie  fermées  par  une  mendiranej 
mais  cette  membrane  s'ouvre  au-de- 
vant des  pectorales;  l'anus  est  placé 
fort  en  avant;  l'anale  sous  la  plus 
grande  partie  du  corps,  et  le  plus 
souvent  jusqu'à  l'extrémité  de  la 
queue;  mais  la  dorsale  manque  en- 
tièrement. Les  genres  Aptéronotc  et 
Carape ,  formés  aux  dépens  des  Gym- 
notes, n'ont  été  adoptés  que  comme 
des  sous-genres  par  le  grand  ichthyo- 
logiste  qui  nous  sert  de  guide.  Le 
geiu'e  Noloptère  ,  établi  par  Lacépède 
pour  le  Gymnutus  Notopteriis  de  Pal- 
las  et  de  Gmelin  ,  doit  être  renvoyé 
aux  Harengs  parmi  les  Clupes.  J^. 
NoTOPTÈRE  au  mot  Cll^pe. 

Le  plus  connu  des  Gymnotes  ,  cé- 
lèbre sous  le  nom  d'Anguille  électri- 
que ou  trembleuse,  et  de  Torpille  de 
Ca\  enne  ou  de  Surinam  ,  a  été  le  su- 
jet de  beaucoup  décrits,  et  l'on  en  a 
débité  beaucoup  de  merveilles.  C'est 
au  mot  Poissons  électriques,  qui 
terminera  l'aiticle  Poissons  de  ce  Dic- 
tionnaire, qu'on  s'occupera  de  la  sin- 
gulière propriété  qu'on  lui  attribue  , 
et  comparativement  aveccelle  quisin- 
gularisa  long-temps  la  Torpille;  il 
ne  sera  question  ici  des  Gymnotes  , 
que  sous  le  rapport  systématique  et 
de  classification. 

f  Gymnotes  vrats.  Ils  sont  non- 
seulenieut  dépouivues  de  dorsaîes  , 
mais  n  ont  même  pas  de  caudale  dis- 
tincte: leur  peau  paraît  dépourvue 
d'écaillés;  Icuis  iule^tins,  plusieurs 


6ï3  GYM 

fois  replicà ,  n'occupent  qu'une  cavité 
médiocre  dans  le  corps  ,  et  sont  mu- 
nis de  nombreux  cœcums  ;  ils  ont 
deux  vessies  aériennes  dont  l'une  , 
cylindrique  et  allongée,  s'étend  beau- 
coup en  arrière  dans  un  sinus  de  la 
cavité  abdominale,  l'autre,  ovale  et 
bilobée,  de  substance  épaisse,  occupe 
le  haut  de  l'abdomen  sur  1  œso- 
pbage. 

Gymnote  électrique  ,  Gymnotus 
electiicus,  L.,  Gmel.,  Syst.  Nat.  xiii, 
pars  3  ,  p.  1 1 38  ;  Bloch  ,  pi.  1 56  ,  En- 
cycl.Pois.,  pi.  84,  fig.  25.  Si  connu 
par  tout  ce  qu'en  a  récemment  publié 
Humboldt,  et  ce  qu'en  ava  ient  dit  Mus- 
senbroëck  et  Prieslley  (qui  le  confon- 
daient avec  noire  Torpille),  Gurailla  , 
Gionou  ,  Hunier ,  La  Condamine  ,  In- 
gram ,  Bajon  ,  Gravesand,  Allaman  , 
Schillmg,  Vanderlott,  Séba  ,  Ban- 
kroft ,  Wdlamson  ,  Garden  ,  Walsh  , 
Pringle,  Bruant,  Collins-Flagy ,  La- 
cépède,  etc.;  si  connu,  disons-nous, 
le  Gymnote  électrique  fut  observé 
pour  la  première  fois  à  Cayenne  en 
J677(et  non  en  1671  )  parl'astronome 
Kicher.  Il  est  très-commun  à  la 
Terre-Ferme,  dans  les  rivières  d'A- 
puré, delà  Meta  et  de  l'Orénoque. 
îl  en  existe  une  telle  quantité  dans 
les  environs  de  Calabozo  près  d'Uri- 
tuca,  que,  selon  Humboldt,  on  a  été 
obligé  d'y  renoncer  à  un  gué  oii  ces 
Animaux  attaquaient  les  Mules  elles 
Chevaux  de  monture,  elles  faisaient 
noyer  en  déchargeant  leur  appareil 
galvanique  dans  leurs  jambes.  Il  en 
a  déjà  paru  de  vivans  dans  trois  occa- 
sions en  Europe.  Eu  1778,  cent  ans 
(à  peu  près)  après  la  découverte  de 
Riclier ,  Walsh  en  observa  un  indi- 
vidu à  Londres  ;  au  commencement 
de  1797,  on  en  transporta  un  à  Stoc- 
kholm ;  récemment  ,  nous  eu  avons 
vu  un  à  Paris  où  la  multitude  des 
expériences  dont  il  fut  l'objet  causa 
promplcmenl  sa  mort.  Soit  que  ces 
Poissons  dépaysés  eussent  perdu  de 
leur  vigueur,  soit  que  le  voyage  les 
ait  fatigués  ,  leur  effet  électrique  a 
paru  bien  au-dessous  de  tout  ce  qu'on 
en  raconte,  lorsqu'en  liberté  ils  par- 
courent les  eaux  de  leur  patrie,  sous 


GYM 

un  ciel  brûlant  qui  développe  en  en» 
de  grandes  forces.  Mais  l'amour  du 
merveilleux  n'a-t-il  pas  fait  un  peu' 
exagérer  celte  puissance  qu'on  a  com- 
parée à  celle  du  carreau  fulminant? 
Est-il  bien  vrai  qu'un  Poisson  soit  ca- 
pable de  tuer  sur-le-champ  les  plus 
vigoureux  Quadrupèdes  ?  Nous  exami- 
nerons la  probabilité  de  telles  asser- 
tions au  mot  Poissons  Électriques  oii 
nous  avons  déjà  renvoyé.  Le  Gymnote 
dont  il  est  question  ,  ordinairement 
longdedeuxpieds,  atteint  jusqu'à  une 
toise  ;  sa  chair  ,  que  plusieurs  auteurs 
ont  dit  être  délicate  et  savoureuse  , 
est  au  contraire  de  médiocre  qualité  , 
visqueuse  et  fétide  ;  aussi  les  pauvres 
nègres  esclaves  sont-ils  à  peu  près  les 
seuls  qui  la  mangent.  On  ne  voit  con- 
séquemnient  pasdans  quel  dessein  les 
naturels  du  pays,  qui  n'en  tireraient 
aucun  parti,  en  feraient  de  ces  grandes 
pêches  dont  ils  lacoutent  des  circons- 
tances merveilleuses.il  n'est  pas  na^ 
turel  qu'on  force,  par  exemple,  à  l'ai- 
de de  pénibles  battues ,  des  troupes 
de  Chevaux  à  entrer  dans  les  marais 
oii  sont  les  Gymnotes ,  pour  que 
ces  Poissons  ,  se  fatiguant  à  les  tuer, 
demeurent  ensuite  sans  défense  con- 
tre les  Hommes.  Que  feraient  les  pê- 
cheurs de  leur  capture?  Ne  seraient- 
ils  pas  bien  mieux  payés  de  leurs  pei- 
nes en  prenant  les  Chevaux  même,  ne 
fvit-ce  que  pour  en  vendre  les  peaux, 
dont  une  seule  vaut  mieux  que  tous 
les  G^'mnotes  ensemble?  Quoi  qu'il 
en  soit,  il  nous  semble  qu'il  y  a  un 
peu  de  poésie  à  nous  représenter  «  le 
formidable  Gymnote  ,  cylindrique  et 
serpenliforme ,  habitant  les  fleuves 
immenses  qui  coulent  vers  les  bords 
orientaux  de  l'Amérique  méridionale, 
dans  ces  régions  brûlées  par  les  feux 
de  l'atmosphère  et  sans  cesse  humec- 
tées par  l'eau  des  mers  et  des  rivières; 
oli  la  terre  est  prodigue  de  Végétaux 
vénéneux  et  d'Animaux  nuisibles, 
impurs  habitans  des  savanes  noyées... 
où  quoique  le  Poisson  porte  le  nom 
d'Anguille,  il  se  ressent  de  la  na- 
tiue  du  climat  sous  lequel  il  est 
destiné  à  vivre...  ;  attaquant  de  loin 
et  renversant  d'une  seule  comraolioB 


les  Hommes  et  même  les  Chevau^t  les 
plus  vigoureux...;  d'aulant  plus  re- 
doutable que  ,  doue  d'oigaues  de  na- 
tation trés-cnergiqucs  ,  le  G^mnole 
est,  dans  un  espace  de  temps  incal- 
culable, transporté  près  de  sa  proie 
oa  loin  de  ses  ennemis,  etc.,  etc..  Cet 
Animal,  continue  l'auteur  de  son 
histoire  dans  le  Dictionnaire  des 
Sciences  naturelles,  vit  dans  les  petits 
ruisseaux  et  les  mares  que  l'on  trouve 
«à  et  là  dans  les  plaines  immenses  de 
Venezuela..  »  Or,  comment ,  dans  les 
petits  ruisseaux,  peut-il  exercer  ses 
très-énergiques  organes  natatoires  et 
sa  formidable  puissance  au  point  oii 
on  le  prétend?  Encore  une  fois  ,  les 
merveilles  de  la  nature  n'ont  pas  be- 
soin d'un  coloris  d'exagération  pour 
provoquer  l'admiration  des  bons  es- 
prits :  tenons-nous  en  aux  faits. 

Iliimboldt  ,que  l'on  doit  consulter 
sur  l'histoire  des  Gymnotes  (Obs. 
Zool. ,  p.  49  et  suiv.  ),  en  décrit  une 
seconde  espèce  ,  le  Gymnotiis  œqiiila- 
hiatus  {loc.  cit.,  pi.  10,  n"  2 ,,  qui  n'a 
point  de  vessie  natatoire  postérieure  , 
n'atteint  guère  que  trente  pouces  de 
longueur  ,  a  les  mœurs  de  la  précé- 
dente, sans  jouir  de  sa  propriété  gal- 
vanique ,  et  se  trouve  aux  environs  de 
Santa-Fé  de  Bogota. 

ft  G.\RAr£  ,  Carapus.  Ils  ont  le 
corps  plus  comprimé  que  les  vrais 
Gymnotes,  la  peau  écailleuse  et  la 
queue  s'amincissant  beaucor.p  en  ar- 
rière. Le  PuTAOL  de  Lacépède ,  Gym- 
notus  fasciatus  ,  Gmel.  ,  loc.  cit.  ,  p. 
iiSy;  G.  brac/iyurus,  Bloch ,  pi.  167, 
f.  I  i  — le  Carape  ,  Encycl.  Pois.  ,  pi. 
24,  fig.  82,  n.  2;  Gymnotus  macrurus^ 
Bloch,  pi.  1.57,  f.  2;  G.  6'a/û;/>o,Gmel., 
loc.  cit. ,  1 1  36;  —  le  Gymnotus  albus, 
Gmel.,  loc.  cit.,  p.  1107,  Séba,  T. 
in,  pi.  32,  f .  3  ;  —  et  le  Museau  long , 
Eucycl.  Pois.,  pi.  25,  fig.  80,  Gymno- 
tus rostralus,Gmc\.,loc.  c//. ,p.  iiog; 
Schneider,  pi.  106,  sont  les  espèces 
connues  de  ce  sous-genre. 

fff  ApTÉRONO'ffi,  ylpteronotus.  Ils 
ont  leur  anale  terminée  avant  d'arri- 
ver au  bout  de  la  queue  qui  porte 
une  nageoire  particulière.  Sur  le  dos 
est  un  filament  charnu,  mou,  couché 


GYM 


6i: 


dans  un  sillon  creusé  jusqu'à  l'cxlré- 
mité  lie  la  queue  ,  et  retenu  dans  ce 
sillon  par  des  lilets  tendineux  qui 
lui  laissent  quelque  liberté;  organi- 
sation très-singulière,  dit  Cuvier  ,  et 
dont  on  n'a  pu  encore  deviner  l'u- 
sage; la  tète,  oblongue  et  comprimée, 
est  recouverte  il'unc  peau  qui  ne 
laisse  voii'  ni  les  opercules  ni  les 
layons.  Le  reste  du  corps  est  écail- 
le,ux;  les  dents  sont  en  velours  et  à 
peine  sensibles  sur  le  milieu  de  cha- 
cjue  mâchoire.  Le  Passan  ,  Enc\cl 
l'ois.  ,  pi.  24  ,  fig.  82  ,  n.  3;  Gymnotus 
alhifruns  de  Pallas  eldeGmelin  [loc. 
cit.,^.  1 1  39),  représenté  par  Lacépède 
(T.  II,  pi.  4,  fig  3) ,  est  la  seule  es- 
pèce connue  d'Aptéronote  Elle  se 
trouve  à  Surinam  oii  elle  ne  dépasse 
guère  un  pied  de  longueur,  el  n'a 
nulle  réputation  électrique.  (b.) 

GYMiNOTES.  Gymnota.  ckust. 
Latreille  avait  établi  sous  ce  nom 
une  tribu  de  Tordre  des  Brancbiopo- 
des  ,  comprenant  les  genres  C^clope, 
Polyphème  et  Zoé,  qui  sont  compris 
(Règn.  Anim.  de  Cuv.  )  dans  la  sec- 
tion des  Lophiiopes.  f"'.  ce  mot  et 
Branchiopoues.  (aud.) 

GYMNOTÉTRASPERME.  bot. 
PHAN.  C'est  le  nom  que  Boerhaave 
donnait  au  fruit  des  Labiées  et  des 
Borraginées.  (b.) 

GYMlNOTHORAX.  rois.  (Blain- 
ville.)  r.  Murène.  " 

GYMNpTRIX.  BOT.  puan.  Genre 
de  la  famille  des  Graminées  et  de  la 
ïriandrie  Digynie  ,  L.,  établi  par 
Palisol-Beauvois  [  Agrostogr.,  p.  59  , 
tab.  18,  f.  6)  et  adopté  par  Kunlh 
[NoiJ.  Gêner,  et  Spec.  Plant,  œquin. 
ï.  I,  p.  Il 2)  qui  l'a  ainsi  caractérisé  : 
épilleis  biflores.',  solitaires  ,  entourés 
d'un  involucie  composé  de  soies  nom- 
breuses et  caduc-,  la  fleur  supérieure 
hermaphrodite,  l'inférieure  neutre; 
lépicène  à  deux  valves  membraneuses 
et  mutiques  ;  valves  de  la  gluine  mu- 
tiques  ,  au  nombre  de  deux  dans  la 
fleur  hermaphrodite  ,  unique  dans  la 
fleur  stérile;  deux  écailles  hypogy- 
ncs;    trois    étaniines;   deux   styles  à 


6i4 


GYN 


stigmates  plu;neux.  L'axe  clés  fleurs 
n'est  pas  articulé  ;  il  poi  le  des  épis 
solitaires  ou  ternes.  Ce  genre  est  ibr- 
nié  aux  dépens  du  Pennisetum  de  Ri- 
cîiard  ,  et  se  compose  de  trois  espèces 
dont  la  princij  aie,  Gymnotrix  Tliua- 
rii ,  est  indigèiie  des  îles  Maurice  et 
Mascareigne.  Les  deux  autres  espèces 
ajoutées  à  ce  genre  par  Kunth  (  loc. 
cit.)  habitent  le  Mexique  et  le  Pérou. 
Il  les  a  décrites  sous  le  nom  de  Gym- 
notrix crinita  et  de  G.  tristacàya. 

(G..N.) 

*  GYMNOTUS.  rois.  /^.Gymnote. 

*  GYMNUPiA.  POIS.  Yan-Hasselt  , 
naluralîste  hollandais,  propose  sous 
ce  nom  l'établissement  d'un  genre 
nouveau  pour  le  Raja  micrura  de 
Schneider.  Valenciennes  pense  qu'il 
ne    saurait   être   adopté.    V.    Raie. 

(B.) 
GYNANDRIE.  Gynandria.  iîot. 
PHAN.  Vingtième  classe  du  système 
sexuel  de  Linné,  qui  renferme  les  Vé- 
géiaux  dont  les  étamines  et  les  pistils 
sont  soudés  ensemble  et  forment  un 
même  corps.  Linné  l'a  divisée  en  sept 
ordres,  selon  le  nombre  des  élamines, 
savoir  :  i°  Gynandrie  Diandrie;  2" 
G.  ïriandrie";  5"  G.  Tétrandrie  ;  4° 
G.  Pentandrie;  5°  G.Hexandrie;  6^ 
G.  Décandiie;  7 '^  G.  Polyandrie. 

Plusieurs  de  ces  ordres  doivent  être 
supprimés,  parce  que  les  genres  qui 
y  ont  été  rapportés  appartiennent  à 
d'autres  classes.  P^.  Système  sexuel. 

(A.R.) 

*  GYNANDROPSIS.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Capparidées  , 
établi  aux  dépens  du  Cleo/ne  de  Lin- 
né par  le  professeur  De  Candolle 
{Prodr.  Syst.  iiat.  T.  i,  p.  207)  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  ;  calice  à  quatre  sé- 

ales  étalés  ;  corolle  de  quatre  péta- 
es;  torus  allongé  ;  six  étamines  mo- 
nadelphes  autour  de  ce  torus ,  et  li- 
bres à  son  sommet  ;  silique  portée 
dans  le  calice  sur  un  pédiccUe  placé 
au  sommet  du  torus.  Ce  genre  se 
compose  de  neuf  espèces  indigènes 
tles  climats  équatoriaux  de  l'Améri- 
que méridionale  et  de  l'Afrique.  On 
distingue  parmi  elles  les  Gynandrop- 
&is  sessi/olia  ei  triphylla ,  qui  étaient 


f. 


GYN 

le  Ckome  tripàyl/a,  L.,  les  O,  penta- 
phytla  et  G.  speciosa.  Cette  derniè- 
re Plante  a  été  figurée  et  décrite  par 
Kunth  {]S/ov.  Gêner,  et  Spec.  Plan  t. 
œquin.  T.  V,  p.  84,  tab.  456).  (g..n.) 

■^GYNÉCANTHE.  bot.  piian. 
(Pline,  j  Syn.  de  Bryone.  (b.) 

GYNEHETliRIA.  bot.  piian.  Et 
non  Gynliateria  Ce  genre  de  la  fa- 
mille des  Synanthérées  ,Corymbifères 
de  Jussieu  ,  établi  par  Willdenow , 
est  le  même  que  le  Tcssaria  de  Ruiz 
etPavon  ,  réuni  par  Kunth  au  Conyza 
de  Linné.  J^.  Tessarie  el  Conyze. 

(O..N.) 

*  GYNEME.  Gynema.  bot.  phan. 
Genre  de  la  famille  des  Synanthérées, 
Corymbifères  de  Jussieu,  et  delà  Syn- 
génésie  superflue  ,  L.,  proposé  par 
Rafinesque-Smaltz  {Flora  JLudovi- 
ciana,  New-York,  1817),  et  composé 
de  trois  Plantes  que  H.  Cassini  soup- 
çonne n'être  pas  congénères.  La  \jïe- 
mière,  Gynema  balsamica  .,  Rafin., 
croît  dans  les  forêts  de  la  Louisiane  , 
oiiles  sauvages  là  considèrent  comme 
un  puissant  remède  stomachique  et 
sudorifique.  C'est  une  belle  Plante 
dont  l'odeur  est  fortement  aromati- 
que ,  et  qui  a  de  l'analogie  avec  le 
Conyza  camphorala.  D'après  la  des- 
cription très-imparfaite  de  cette  Plan- 
te, PL  Cassini  a  lieu  de  croire  qu'elle 
doit  appartenir  au  genre  Pluchea 
qu'il  a  proposé  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  Philomatique  de  février  1817. 
Les  deux  autres  Plantes,  Gynema 
argentea  et  G-  microcephala ,  crois- 
sent aussi  dans  la  Louisiane.  Elles 
doivent  être  rapj^ortces  au  genre 
G/iaphalium  selon  Cassini.  L'obscu- 
rité qui  règne  sur  le  genre  Gynema 
nous  empêche  d  en  exposer  les  ca- 
raclères.  (g..n.) 

GYNERIUM.  BOT.  phan.  Genre  de 
la  famille  des  Graminées  et  de  la 
DiœcieTriandrie,  L.,  établi  par  Hum- 
boldt  et  Bonpland  (Plantes  équinoxia- 
les,  T.  11 ,  p.  112,  tab.  J  i5)  qui  l'ont 
ainsi  caractérisé  :  épillets  biflores,  les 
mâles  et  les  femelles  sur  des  indivi- 
dus séparés;  lépicène  à  deux  valves; 
glume  aussi  à  deux  valves  subulées, 


GYN 

1  inft'rieurc  ornée  à  la  base  île  pi)ils 
très-longs;  écailles  liypog)'iies  nul- 
les'.'deux  élauiiiies  ;  deux  styles  sur- 
montés ilcsliginates  en  goupillon.  Ce 
genre  a  beaucoup  de  lapports  avec 
\' Aniiulo  ,  dont  il  dilî'ère  essen- 
ticlleineul  par  ses  tleurs  dioïqucs.  Le 
Gyiicriiim  saccluitv'ulcs  ,  Hunib.  et 
Boupl.jCSt  une  belle  IMniitc  tiui  ac- 

3uiert  jusqu'à  six  mètres  de  hauteur  , 
ont  les  cbaunies,  d'un  diamètre  ti  ès- 
considérable  ,  portent  des  feuilles 
très-longues  et  garnies  sur  les  bords 
de  dents  épineuses.  Les  Heurs  sont 
disposées  en  paniculcs  touffues  et 
Irès-rnnicuses.  Celte  belle  Gir.minée 
croît  dans  les  lieux  humides  près  de 
Cumana,  dans  la  Guiaue  et  à  Saint- 
Domingue.  Elle  a  été  nommée  Ârun- 
do  sagUlatQ.  par  Persoon  et  Gyneriuni 
sagiltatum  \>i\v  Palisol-Beauvois- 

(G..N.) 

*  GYNESTE.    Gynestum.    bot. 
PiiAN.   Ce  nouveau  genre ,  de  la  fa- 
mille  des   Palmieis,   a   été  constitué 
par  Poileau  (Mém.  du  Mus. ,  b'^  cahier 
de  la  5"^  année)  et  ainsi  caractérisé  : 
Heurs  dioïques  ou  rarement  monoï- 
ques sur  des  régimes  distincts;   une 
spatlie  monophylle  existe  à  la   base 
du  spadice  qui  est  -impie  ourameux. 
Dans  les  tleurs  maies,  le  calice  offre 
trois  divisions  profondes  ;   la  corolle 
est   trifjdB,  tubuleuse  ;   six  étamines 
dont  les  filets  sont  monadelphes  à  la 
base  ,  libres  ,   divcrgens   et  léfléchis 
au  sommet ,  portant  des  anthères  sa- 
gittées,  à  lobes  très-écartés.  Dans  les 
ïleurs  femelles  ,  le  calice  et  la  corolle 
ressemblent  à  ceux  des  mâles  ,  mais 
ils  sont  un  peu  plus  grands  ;  un  pliy- 
costème  tubuleux,  cylindrique,  plus 
long  que  la  corolle  ,  et  que  l'on  t^on- 
sidèie  comme  le  représentant  des  éta- 
mines ,  entoui  e  l'ovaire  à  la  base  du- 
quel naît  le  styhî  ;  celui-ci  fait  saillie 
hors  du  phycostème   et   porte    trois 
stigmates    aigus    et   en    crochet.    Le 
fruit  est  une  petite  drupe  globuleuse 
ou  ovée  ,  crustacée  ,  lisse  ,  légèrement 
charnue  à  l'extérieur, et  uniloculaire. 
L'embryon  est  placé  à  la  base  de  la 
graine.  Ce  genre  a  été  réuni  au  Geo- 
noma   de  Willdenow  ^par    Martius 


GYN 


()i.f> 


{Gêner,  l'ain.  Palm.,  |).  i5);  mais 
l'inci-rtitude  des  caractères  assignés  à 
ce  dernier  genre  ,  nous  empêche  d'a- 
(lopler  une  semblable  réunion.  Z-^. 
GÉono.me.  Poiteau  a  décrit  et  figuré 
avec  soin  'Joe.  cit.  ,  tab.  1,2,  5  ,  4  et 
5)  cinq  espèces  deGynestes,  toutes 
indigènes  de  la  Guiane,  et  prm- 
cipalement  des  bords  de  la  Mana. 
Les  Gyuestes,  auxquels  les  habi- 
lans  donnent  le  nom  de  WouAiES  , 
pullulent  du  pied  et  croissent  dans 
les  lieux  frais,  à  l'ombre  des  grands 
Arbres.  Leurs  fruits  sont  trop  pe- 
tits pour  être  mangés.  Ou  fait  avec 
leurs  tiges  ,  des  cannes  ,  des  ba- 
guettes et  des  lattes  plus  ou  moins 
solides.  Les  feuilles  des  Gynestum  ha- 
ciilij'erum  et  G.  acaitle ,  remarqua- 
bles par  leurs  cxtiémités  bifides  ou 
Iburchues  ,  servent  à  faire  d'excellen- 
tes couvertures  pour  les  cari  els.  Quel- 
ques-uns de  ces  Palmiers  sont  de  vé- 
ritables nains  dans  leur  famille;  il 
en  est  {G.  strictum  et  G.  acaule)  qui 
n'ont  pas  plus  de  huit  décimètres  de 
hauteur  ,  de  sorte  que  c'est  une  chose 
curieuse,  que  de  voir  dans  les  her- 
biers im  de  ces  Palmiers  tout  entier 
avec  ses  feuilles  fourchues  et  ses  ra- 
cines proportionnellement  plus  gros- 
ses que  celles  des  grandes  espèces. 

(G..N.''. 

GYISHETRIA.  bot.  phan.  Pour 
Gyneheteria.  V.  ce  mot. 

*  GYîNICIDA.  BOT.  PH\N.  Le  genre 
Mesemhry anthemum  rie  Linné  ayant 
été  subdivisé  par  INecker  {F.lem.  Bo- 
tan.  2,  p.  81) ,  le  nom  de  Gynicida  a 
été  donné  à  l'une  des  subdivisions: 

(G..N.) 

*  GYNIZE.  Gy/iizi/s.  bot.  phan. 
Le  professeur  Richard  père  (  de  Orch. 
Fùiropœis,  p.  10)  a  proposé  ce  nom 
pour  désigner  la  principale  partie  du 
stigmate  des  Orchidées,  qui  est  placée 
à  la  face  antérieure  du  gynostème,  et 
formée  d'un  tissu  glandulaire  qui  sé- 
crète une  humeur  visqueuse.  F. 
Orchidées.  (g..n.) 

*  GYNOBASE.  Gynobasis.  bot. 
jHAN.  Le  professeur  De  Candolle  a 
donné  ce  nom  à  la  baae  du  style  qui , 


6i6  GÏN 

dans  certains  ovaires  mulliloculaires 
et  monost^les,  transmet  la  féconda- 
lion  aux  ovules  renfeiméà  dans  les 
loges  qui  lui  sont  adhérentes.  Les 
Ochnacées  présentent  Irès-manifes- 
temcnt  cet  organe.  Auguste  de  Saint- 
Hilaire  ,  dans  son  premier  Mémoire 
suc  le  Gynobase  (Mém.  du  Mus.  T. 
X,  p.  129)  le  regarde  comme  une  dé- 
pression très-considérable  de  l'axe 
central.  Indépendamment  des  Ochna- 
cées ,  ou  on  le  trouve  constamment  , 
quelques  espèces  éparses  dans  les  la- 
milles  des  Maipighiacées,  des  Malva- 
cées  et  des  Sapindacées,  1  offrent  aus- 
si ,  tandis  que  les  Simaioubées  oii  on 
l'avail  indiqué,  ne  possèdent  qu'un 
Gynophore  surmonté  de  plusieurs 
ovaires  munis  chacun  d'un  sîyle.  La 
présence  du  Gynobase  ne  peut  donc , 
aux  yeux  d'Auguste  Saiut-Hilaire , 
avoir  assez  d'importance  pour  servir 
à  former  une  des  divisions  présumées 
de  la  treizième  classe  de  Jussieu. 

(G..N.) 

GYNOBASIQUE.  bot.  phan.  Ce 
nom  a  été  donné  par  Mirbel  au  nec- 
taire placé  sur  le  réceptacle ,  et  resser- 
ré sous  l'ovaire  ,  comme  dans  les  La- 
biées et  les  Rutacées,  etc.  C'est  par 
le  même  terme  que  De  CandoUe  a 
désigné  les  fruits  nommés  Cénobions 
par  Mirbel.  V.  Ce  mot.  (g..n.) 

*GYNOCARDIE.  Gynocardia. 
BOT.  PHAN.  Genre  de  la  Diœcie  Po- 
lyandrie, L.  ,  établi  par  Roxburgh 
(  Coromand.,  vol.  4,  p.  gS)  qui  a  ainsi 
lixé  ses  caractères  essentiels  :  fleurs 
dioïques;  les  mâles  ont  un  calice  à 
quatre  ou  cinq  lobes  ,  et  une  corolle 
à  cinq  pétales  insérés,  ainsi  que  les 
filets  ries  étamines  qui  sont  nombreu- 
ses, sur  le  réceptacle,  et  munis  à  leur 
base  d'écaillés  ciliées,  moitié  moins 
grandes  qu'eux  ,  et  ressemblant  à  de 
petits  pétales  (nectaires,  L.  )  Les 
fleurs  femelles  sont  un  peu  plus  gran- 
des que  les  mâles  ,et  composées  com- 
me elles  d'un  calice,  d'une  corolle  et 
de  cinq  nectaires.  L'ovaire  ,  entouré 
de  neuf  ou  dix  fdets  pinnatifides  ,  et 
velus  au  sommet,  est  supère  et  sur* 
monté  de  cinq  stigmates  presque  ses- 


GYN 

siles  ,  sagittés  en  cœur;  il  est  unilocu- 
laire  ,  et  contient  des  ovules  nom- 
breux ,  attachés  à  cinq  placentas  in- 
lervalvaires.  Le  fruit  est  une  baie 
uniloculaire ,  remplie  de  plusieurs 
graines,  dont  l'embryon  est  pourvu 
d'albumen  ,  et  la  radicule  a  des  direc- 
tions variées.  L'auteur  de  ce  genre  a 
indiqué  ses  affinités  avec  les  Cappari- 
dées  de  Jussieu  ;  mais  les  singuliers 
caractères  qu'off"rent  les  enveloppes 
florales  et  la  structure  des  graines  „ 
s'opposent  à  ce  rapprochement.  Aussi 
ne  le  trouvons-nous  pas  compris  dans 
la  famille  des  Capparidées  qui  fait 
partie  du  premier  volume  du  Prod/o- 
mus  publié  récemment  par  le  profes- 
seur De  Candolle. 

Le  Gynocardia  odorata  y  Roxb. , 
loc.  cit.,  tab.  i«99  ,  est  un  Arbre  à  peu 
près  grand  comme  notre  Sycomore 
[yJcerPseudu-Flatanus).  Il  croît  dans 
les  Indes-Orientales,  district  de  Sil- 
let. Les  habitans  emploient  ses  grai- 
nes, qu'ils  nomment  Cliaidmougrl  et 
Petarcurrah  ,  contre  les  affections  de 
la  peau  ,  en  les  fiisant  cuire  avec  du 
beurre,  et  frottant  de  cette  soi  te  d'on- 
guent les  parties  malades.         (g..N.) 

*  GYNOCIDIUM.  BOT.  crypt. 
Necker  a  donné  ce  nom  à  un  petit 
renflement  qui  se  trouve  à  la  base  de 
la  soie  des  Mousses.  (&..N.) 

*  GYNOON.  BOT.  PHAN.  Genre 
de  la  famille  des  Euphorbiacées  et 
de  la  Monœcie  Tiiandrie  ,  L.  Ses 
fleurs  sont  monoïques;  dans  les  mâ- 
les ,  on  observe  un  calice  quinqué- 
parti ,  trois  étamines  ,  dont  les  filets 
courts,  soudés  inférieurement,  libres 
plus  haut,  portent  les  anthères adnées 
a  leur  face  externe,  un  peu  au-dessous 
de  leur  sommet.  Les  fleurs  femelles 
présentent  dans  un  calice  à  six  divi- 
sions ,  un  pistil  dont  l'ovaire  glo- 
buleux, marqué  de  six  sillons,  ren- 
ferme trois  loges  contenant  chacune 
deux  ovules  ,  et  dont  les  stigmates 
sont  très-remarquables  par  leur  for- 
me; c'est  celle  d'un  segment  d'ovoïde, 
et  ces  trois  stigmates  ,  soudés  entre 
eux  dans  le  commencement  de  la  flo- 
raison, constituent  une  masse  unique 


GYN 

deux  fois  plus  considérable  que  l'o- 
vaire, et  qu'on  prendriùt  volontiers 
pour  lui.  Li;  tViiit  n'est  p.is  connu. 

Nous  .avons  établi  ce  genre  (  de 
Euphorb.  Tentamen,  pag.  18  ,  tab.  5- 
9)  d'après  une  Piiinti;  origuiaiie  de 
l'île  de  Ceylan.  Sa  tige  e.->t  ligneuse  ; 
ses  feuilles  sont  alternes,  munies  «le 
deux  stipules  ,  e7itières,  coriaces  ,  gla- 
bres; ses  lleuis  disposées  en  faisceaux 
axillaires,  qu'accompagnent  plusiems 
bractées,  et  qui  renferment  quelques 
fiîmelles  entremêlées  avec  des  mâles 
en  plus  grand  nombre.         (a.  d.  j.) 

GYNOPHORE,  Gynophorum.  bot. 
PHAN.  Espèce  lie  support  qui  s'élève 
du  fond  du  réceptacle  et  soutient  le 
pistil.  Linkla  aussi  nommé  Carpopho- 
re  {Carpophurum).  Le  Thécaphore 
{Thecaphorum,  Ehr.  ,  Basigyniumy 
Rich.),  cl  le  l'olyphore  [Pulyphorum, 
Ricli.),  sont  des  modifications  de  cet 
organe  qui  ue  supporte  qu'un  ovaire 
dans  le  premier  cas  ,  et  eu  porto  au 
contraire  plusieurs  dans  le  second. 
On  a  proposé  de  restreindre  le  mol  de 
Gynopbore  à  la  partie  saillante  du 
réceptacle  qui  ne  soutient  que  le  pis- 
til ;  inais  dans  certaines  Plantes  (6Veo- 
me  ,  Passiflura,  Silène),  ce  prolonge- 
ment porte  également  les  étamines  et 
la  corolle;  il  est  vrai  qu'on  a  proposé 
d'imposer  des  noms  particuliers  , 
comme  ceuxd'Anlhophore,  de  Gono- 
phore  ,  de  Torus  ,  de  Podogyne,  etc., 
aux  supports  intérieurs  des  organes 
floraux.  Mais  Auguste  de  Saint-Hilaire 
(Méra.du  Muséum, T. X  ,  p.  129)  s'est 
élevé  contre  cette  abusive  raultipîica- 
lion  des  termes ,  et  a  prouvé  que  les 
diverses  expressions  par  lesquelles  on 
a  voulu  désigner  plus  exactement  les 
différentes  variations  du  Gynopbore, 
n'indiquaient  toujours  qu'une  saillie 
plus  ou  moins  grande  uu  réceptacle 
de  la  fleur.  (g..n.) 

GYNOPLEURA.  bot.  phan.  Nom 
donné  par  Cavanilles  [Icon.  rar.,  p. 
52,  tab.  075)  à  un  genre  décrit  anté- 
rieurement par  Ruiz  et  Pavon  sous 
le  nom  de  Hlatesherbia.  V.  ce  mot. 

(G..N.) 

GYNOPOGON.  BOT.  PiiAN.  Genre 


GYP  617 

de  la  famille  des  Apocynécs  et  de  la 
Pentnndiie  Digynie  ,  L.,  établi  par 
Forsier  (  Gêner.  .î6,  et  Prodiom.  19), 
et  présentant  les  caiactères  essentiels 
siiivans  :  calice  fort  petit  à  cinq  divi- 
sions ;  corolle  hypocratéiifoime  ,  nue 
à  son  orifice  ;  cinq  étamines  non  sail- 
lantes ;  deux  ovaires  surmontés  de 
deux  styles  presque  connivcns  et  de 
stigmates  obtus;  deux  diupcs  pédi- 
cellées,  dont  une  avorte  souvent, 
renfermant  un  grand  nombre  de  grai- 
nes qui  n'achèvent  pas  leur  maturité, 
à  rexce[>tion  d'une  seule  ;  cetie  graine 
est  munie  d'un  albumen  corné  et  d'un 
embryon  dressé  ou  légèrement  cour- 
bé. Rob.  Brown  {Pivdr.  Flor.  Isuu.- 
Holland.,  p.  471  )  a  changé  le  nom 
de  ce  gcnie  en  celui  d'yi/yxia;  il  en  a 
décrit  cinq  espèces  toutes  originaires 
de  la  Nouvelle-Hollande.  Ce  sont  des 
Arbrisseaux  glabres,  laclescens,  gar- 
nis de  feuilles  opposées  ou  verticil- 
lées  ,  coriaces  et  toujours  vertes.  Leurs 
tieurs  sont  axillaires  ou  terminales, 
blanches  ,  souvent  odorantes  et  quel- 
quefois disposées  en  épis.  Forster  en 
avait  mentionné  trois  espèces  sous  les 
noms  de  Gynopogon  stellaturn  ,  G. 
yllyxia,  G.  scandens ,  qu'il  avait  re- 
cueillies dans  les  îles  de  la  Société  et 
des  Amis.  (g..n.) 

•  GYNOSTÈME.  Gynoslemium. 
B.)T.  PHAN.  C'est  le  nom  que  le  pro- 
fesseur Richard  donne  à  cette  partie 
de  la  fleur  des  Orchidées  qui  porte  les 
étamines  et  le  stigmate,  et  que  les 
auteurs  désignent  communément  sous 
le  nom  de  Columna.  f.  Orchidées. 

(A.  U.) 

GYNTEL.  OIS.  Nom  donné  à  une 
variété  accidentelle  de  la  Linotte,  f^. 
Gros-Bec  et  Gintei..  (dr..z.) 

GYPAÈTE.  Gypaetus.  ois.i'ë'lorv.) 
Genre  de  l'ordre  des  Rapaces.  Ca- 
ractères ;  bec  long  et  robuste  ; 
mandibule  supérieuie  convexe,  ar- 
rondie, élevée  vers  la  pointe  qui  se- 
courbe  en  crochet  ;  narines  ovales  ^ 
recouvertes  de  poils  roides  ,  dirigés 
en  avant;  pieds  courts  et  forts;  qua-r 
tre  doigts  ,  les  trois  antérieurs  réunis 
par   une  petite  membrane  avec  l'in-- 


6i8 


GYP 


lermédiaire  très-long  ;  ongles  faible- 
ment crochus,  c«ux  du  doigt  inté- 
rieur et  du  pouce  plus  grands  que 
les  autres  ;  première  rémige  un  peu 
plus  courte  que  la  deuxième  et  la 
troisième  qui  sont  les  plus  longues. 
'  Doués  de  la  force  et  de  la  noblesse 
des  Aigles,  mais  partageant  avec  les 
Vautouis  l'habitude  de  se  repaître 
indilléremineut  de  chai'ogues  et  de 
proies  vivantes  ,  les  Gypnètes  pou- 
vaient naturellement  prendie  place 
dans  la  méthode ,  entre  le  genre 
Vautour  et  le  genre  Faucon  ;  en  effet 
l'ensemble  de  leurs  caractères  étant 
mieux  connu  ,  les  ornithologistes  leur 
ont  définitivement  assigné  cette  place. 
Ces  Oiseaux, -comme  tous  les  Ani- 
maux qui  ne  s'offrent  que  rarement 
aux  regards  de  l'IIomme  ,  et  qui  sont, 
en  outre,  remarquables,  soit  par  une 
taille  gigantesque  ,  soit  par  une  con- 
formation particulière  ,  ont  été  sou- 
vent l'objet  des  erreurs  ou  des  récits 
fabuleux  du  vulgaire  :  les  uns  out  ra- 
conté qu'ils  les  avaient  vus  enlever 
des  Quadrupèdes  d'un  volume  beau- 
coup supérieur  au  leur  ;  d'autres  ont 
dit  avoir  été  témoins  de  combats  en- 
tre ces  Oiseaux  et  des  Hommes,  dans 
lesquels  ceux-ci,  ayant  été  vaincus, 
étaient  restés  la  proie  des  vainqueurs 
qui  les  emportaient  dans  leurs  aires 
pour  les  déchirer  plus  à  l'aise  et  faire 
à  leurs  petits  une  distribution  de 
membres  encore  palpitans.  Ces  récits 
outrés  ou  absurdes  tendentnéanmoins 
à  accorder  aux  Gypaètes  une  force 
extraordinaire  ;  les  véritables  obser- 
vateurs qui  ont  été  à  même  d'éclaircir 
quelq>ues  doutes  relativement  à  ces 
Oiseaux,  disent  qu'il  n'est  pas  rare 
de  les  voir  enlever  des  Moulons,  des 
Chamois  ou  des  Bouquetins  ,  mais  ce 
n'est  que  sur  ces  Animaux  très-jeu- 
nes qu'ils  fondent;  lesadidtes  savent 
éviter  parla  ruse  et  l'agilité  l'attaque 
de  ces  ennemis  redoutables  qui,  quoi 
qu'on  en  dise  ,  ne  sont  ni  assez  auda- 
cieux ni  assez  puissans  pour  venir  at- 
taquer l'Homme  ;  du  moins  l'on  n'en 
connaît  aucun  exemple  authentique. 
Les  Gypaètes  ne  vivent  point  aussi 
îolitaires  que  les  Aigles;  ils  se  réu- 


GYP 

nissent  quelquefois  trois  ou  quatre 
et  parcourent  ensemble  les  monta- 
gnes, en  chassant  de  compagnie,  se 
jetant  tous  à  la  fois,  sans  se  la  dis- 
puter, siu-  la  proie  que  l'uu  d'eux 
a  rencontrée.  Ils  choisissent,  pour 
établir  leur  nid,  Taufracture  la  plus 
inaccessible  du  rocher  ;  ce  nid  , 
d'une  étendue  considérable  ,  se  com- 
pose de  bûche! les  entrelacées  et  ci- 
mentées ,  en  quelque  sorte,  par  des 
débris  mous  et  infects  de  matières 
putrescibles.  La  ponle  consiste  en 
deux  œufs  blancs,  tachetés  de  brun, 
et  dont  la  surface  est  parsemé  d'aspé- 
rités. Les  parens  élèvent  leurs  petits, 
les  conservent  assez  long-iemps  près 
d'eux  et  les  conduisent  à  la  recherche 
de  leur  nourriture. 

Gypaète B.\RBU,  Gypaètes barbatus, 
Cuv.  ;  Viiltur  barbatus  et  barbants , 
L.  ,  La  th.  ;  Vultiu-  leitcocepkalus  , 
Me^er;  Fultur  awews  ,  Briss.  ;  Talco 
rnagnus  ,  Gmel.  ;  Vulturniger,  Lath.; 
Gypaètes  melanocephalus  ,  Meyer;  le 
Gypaète  des  Alpes  de  Savigny  et  le  Gy- 
paète d'Afrique  ou  Niser  de  Bruce. 
Tête  et  partie  supérieure  du  cou  d'un 
blanc  sale  ;  deux  raies  noires  ,  l'une 
depuis  la  base  du  bec  jusqu'au-dessus 
des  yeux,  l'autre  derrière  les  yeux 
jusque  sur  les  oreilles;  scapulaires  , 
dos  et  tectrices  alaires  d'un  brun  cen- 
dré foncé  ,  avec  une  raie  blanche  sur 
la  longueur  de  chaque  plume;  rémi- 
ges et  rectrices  cendrées  avec  la  lige 
blanche  ;  dessous  du  cou  et  parties 
inférieures  d'un  roux  orangé  ;  queue 
longue,  très-étagée;  bec  et  ongles 
noirs  ;  pieds  bleus  ;  iris  orangé.  Tail- 
le, q^uatre  pieds  sept  pouces.  Les  jeu- 
nes, suivant  l  âge  ,  ont  la  tête  plus 
ou  moins  noirâtre,  les  parties  supé- 
rieures noirâtres,  tachetées  de  brun 
clair;  les  inférieures  d'un  gris-brnn, 
tachetées  de  blanc.  D  Europe ,  sur 
les  chaînes  les  plus  hautes  du  Tyrol  , 
des  Alpes  et  des  P_^rénées;  commun 
aussi  en  Egypte. 

Gypaète  caffre,  Falco  vultiirinus, 
Lath.,  Levaill.,  Ois.  d'Afriq.  ,  pi.  6. 
Tout  le  plumage  noir  ,  avec  quelques 
reflets  brunâtres  sur  les  ailes  ;  bec 
jaunâtre  ;  cire  bleue;  iris  brun  ;  pieds. 


GÏP 

jaunâtres;  ongles  noirs.  Taille  ,  Wois 
jneds  à  trois  pieds  eUlcini.  D'Afrique. 
(nu..z.) 
GYPAGUS.  OIS.  Svn.  de  Znpilotc, 
genre  clabli  par  Vieillot  pour  y 
placer  le  roi   des  Vautours.  V.  C\- 

TlIARTr:.  (DK..Z.) 

GYPOGERANUS.   ois.    (  Illiger.  ) 
S^n.  de   Messager.    V.   ce   mot. 

(»R..Z.) 

GYPSE.  Gypsuni.  GÉol.  Mot  con- 
sacré pour  designer  les  diverses  varié- 
tés de  Chaux  sulfatée  qui  se  présen- 
tent en  masses  assez  considérables 
dans  la  nature,  pour  être  considé- 
rées par  les  géognostes  comme  Ro- 
ches e.-scnlieiles  dans  la  structure 
des  montagnes  cl  de  certains  terraiiis. 
Le  Gypse  paraît  être,  dans  tous  les 
états  oii  il  se  trouve  ,  le  résultat  d'une 
préci[Mlation  chimique  ,  opérée  dans 
le  sein  d'un  liquide  qui  tenait  en  dis- 
solution les  élémcns  dont  il  est  com- 
posé ;  il  ne  paraît  jamais  pvoir  été 
formé,  comme  beaucoup  de  Calcaires 
et  les  Marnes,  par  voie  de  sédiment, 
après  une  simple  suspension  de  par- 
tics;  cette  observation  peut  être  faite 
même  siir  les  couches  gspseuses  qui 
alternent  avec  de  véritables  dépôts 
sédimcnteux.  Le  Gypse  est  donc  tou- 
jours plus  ou  moins  visiblement  cris- 
tallisé. Quoique  en  général  il  le  soit 
d'une  manièie  confuse  ,  sa  structure 
est  quelquefois  lame'.leuse  ;  les  lames 
dont  il  se  compose  sont  tantôt  trans- 
parentes et  nacrées,  tantôt  d  un  blanc 
opaque  translucide;  d'autres  fois  il 
est  formé  de  fibres  droites  ou  ondu- 
lées ,  d'une  ténuité  extrême  ,  qui  imi- 
tent la  soie;  on  le  désigne  alors  sous 
le  nom  de  Gypse  fibreux  ou  soyeux  , 
lorsque  le  Gvpse  est  compacte  ou 
grenu  ,  on  aperçoit  toujours  dans  sa 
texture  la  disposition  cristallisée  de 
ses  molécules.  C  est  dans  cet  état  qu'il 
est  nommé  Albâtre  gypseux.  La  va- 
riété appelée  niviforme,  ne  constitue 
véritubicment  pas  une  Roche  ,  elle  se 
présente  sous  forme  de  rognons  peu 
volumineux  ,  au  milieu  des  masses 
gypseuses:  c'est  la  réunion  d'une 
multitude  de  petites  paillettes  ou  la- 


GYP 


6«9 


nielles  d'un  blanc  de  neige  et  nacrées, 
qui  ressemblent  à  des  particules  de 
Talc.  Le  G}pse  grossier  ou  Pierre  à 
Plâli  e  ,  est  moins  pur  que  les  variétés 
précédentes  ;  il  a  ,  plus  (|u'ellps,  l'ap- 
parence de  la  Chaux  carbonaléc  en 
masse  ,  dont  il  ne  peut  êtie  souvent 
distingué  au  premier  aspect,  d'au- 
tant plus  qu'étant  souvent  iné'angc 
avec  cette  dornièie  substance,  il  tait 
conamc  elle  elTervescence  avec  les 
Acides  que  l'on  emploie  pour  cher- 
cher à  le  icconnaîlre.  Le  Gypse  gros- 
sier affecte  plusieurs  couleurs  :  il  est 
presque  noir,  rouge,  bleuâtre,  d'un 
jaune  sale  ou  blanc. 

Le  Gypse  a  été  déposé  à  la  surface 
de  la  terre,  à  des  époques  très- dif- 
férentes ,  et  sa  présence  caractérise 
des  formations  d-stincles  ou  des 
Terrains  particuliers.  Il  est  en  cou- 
ches plus  ou  moins  épaisses,  ho- 
rizontales ou  inclinées,  qui  alternent 
avec  des  Marnes  argileuses  ou  cal- 
caires; il  accompagne  presque  tou- 
jours les  mines  de  Sel  Gemme  et  les 
sources  d'eau  s;dée  ;  le  Mica  ,  la  Stéa- 
tite,  le  Fer  oxidulé  ,  le  Fer  sulfuré  , 
le  Soufre,  la  Sélenile  et  la  Chaux 
anhydro-sulfatée,  se  rencontrent  avec 
les  diverses  variétés  de  Gypse,  sui- 
vant les  terrains  auxquels  elles  appar- 
tiennent. On  voit  encore  avec  les  mas- 
ses gypseuses,  des  Silex  cornés, delà 
Chaux  carbonatée  compacte  en  frag- 
mens,  descristauxde  Quartz,  du  Gre- 
nat, de  la  Magnésie  boiatéeet  del'Ar- 
ragonite. — Les  couches  de  Gypse  sont 
quelquefois  caverneuses  ;  Pallas  ,  qui 
a  pénétré  dans  plusieurs  excavations 
naturelles  de  celte  Roche  ,  pense  que 
le  froid  qu'il  a  ressenti,  est  particu- 
lier aux  cavernes  gypseuses.  Les  Gyp- 
ses des  formations  modernes,  ceux 
qui  par  exemple  constituent  en  grande 
partie  la  colline  de  Montmartre  et  les 
sommités  correspondantes  du  bassin 
de  Paris  ,  sont  devenues  célèbres  par 
les  ossemens  de  Poissons,  de  Tortues, 
de  Crocodiles  ,  d'Oiseaux  et  de  Mam- 
mifères ,  qu'ils  renferment  en  grand 
nombre,  et  qui  se  voient  au  milieu 
même  de  bancs  puissans  formés  par 
voie  de  cristallisation  confuse.   Les 


6i20 


GYP 


importaus  travaux  de  Cuvier  l'ont 
conduit  à  reconnaître  que  parmi  les 
Mammifères  de  celle  époque  il  en 
existait  plusieurs  qui  sont  maintenant 
inconnus  sur  Ja  surface  de  la  lene 
(  ^'.  Anoplotherxum,  Paloeothe- 
RitTM,  etc.  ),  et  que  les  Poissons  et  les 
Reptiles  ressemblaient  plus  particu- 
lièrement à  ceux  qui  habilentles  eaux 
douces.  Ces  derniers  résultats  coïnci- 
dent avec  la  présence  des  Coquilles 
terrestres  et  d'eau  douce,  que  l'on 
rencontre  aussi ,  soit  dans  les  mêmes 
Gypses,  soit  dans  les  couches  mar- 
neuses qui  les  accompagnent;  et  ils 
appuient  Topinion  émise  par  Lama- 
non,  que  ces  derniers  dépôts  gypseux 
ont  pu  être  formes  dans  un  lac. 

Le  Gypse  grossier ,  privé  de  son 
eau  de  cistallisation  par  une  assez 
forte  chaleur  ,  constitue  le  Plâtre  qui, 
délayé  avec  de  l'eau  ou  gâché  ,  forme 
presque  aussitôt  une  masse  solide,  en 
absorbant  cette  eau  pour  lemplacer 
celle  qui  lui  a  été  enlevée  par  la  cuis- 
son. C'est  celte  propriété  qui  rend  le 
Plâtre  ou  Gypse  cuit,  si  utile  pour 
les  constructions.  Le  Plâtte  est  en- 
core employé  avec  le  plus  grand 
avantage  en  agriculture,  principale- 
ment pour  l'amandemeni  des  prai- 
ries artificielles.  On  s'en  sert  aussi 
pour  faire  des  moules  et  pour  prépa- 
rer avec  de  la  colle  une  matière  par- 
ticulière assez  dure  pour  prendre  un 
beau  poli  et  imiter  le  Marbre  ;  on 
emploie  cette  matière,  dans  les  déco- 
rations de  bâlimens,  sous  le  nom  de 
Stuc,  r' .  Roche  et  Terrain,  (c.  p.) 

GYPSOPHILE.  GypsophUa.  bot. 
PHAN.  Genre  de  la  famille  des  Caryo- 
phyllées  ,  et  de  la  Décandrie  Digynie , 
L.,  établi  par  Linné  et  ainsi  caracté- 
sé  :  calice  campanule  ,  anguleux  et 
formé  de  cinq  pièces  soudées  et  mem- 
braneuses sur  leurs  bords;  cinq  pé- 
tales ovales  ,  non  onguiculés  ;  dix  éta- 
mines;  ovaire  presque  globuleux  sur- 
jnonté  de  deux  styles  à  stigmates 
/simples;  capsule  globuleuse,  à  cinq 
valves ,  uniloculaire  et  contenant  un 

frand  nombre  de  graines  arrondies, 
les  Gypsophiles  sont  des  Plantes  her- 


GYP 

bacées  ,  à  feuilles  connëes  à  la  base  , 
et  à  petites  fleurs  le  plus  souvent  dis- 
posées en  panicules  terminales.  La 
multitude  de  ces  fleurs  donne  à  quel- 
ques espèces  un  aspect  fort  élégant , 
et  sous  ce  rapport  elles  méi itéraient 
d'être  cultivées  dans  les  jardins  d  or- 
nement. Dans  le  Prodromus  Regn. 
f^eget.  T.  1 ,  p.  5f)2  ,  Seringe  en  a  dé- 
crit trente-six  espèces  ,  distribuées  en 
deux  sections.  Lapremière(5^A«//z/w/7ï, 
Sering.  ,  mss.  ),  renferme  toutes  les 
espèces  dont  les  calices  sont  dépour- 
vus d'écaillés.  Le  plus  grand  nombre 
des  Gypsophiles  appartient  à  ce  grou- 
pe. Ce  sont  les  espèces  généralement 
les  plus  élégantes  ;  elles  croissent  par- 
ticulièrement dans  l'Europe  orien- 
tale ,  en  Hongrie,  dans  les  parties  mé- 
ridionales de  l'empire  Kusse ,  et  dans 
le  bassin  méditerranéen.  Les  Gyp- 
sop/dla  fastigiata  et  miiralis  sont 
indigènes  de  la  France.  On  rencontre 
en  grande  quantité  le  long  des  tor- 
rens  des  Alpes  et  des  Pyrénées,  le 
Gypsop/iila  repens,  qui  produit,  dans 
les  localités,  un  très-joli  effet  avec  le 
JJnaria  Alpina ,  et  d'autres  espèces 
dont  les  graines  sont  enli'aînées  par 
les  eaux  du  haut  des  montagnes.  La 
seconde  section  {Pelrorhagia  ,  Sering. , 
mss.  )  renferme  quatre  espèces  dont 
les  calices  sont  munis  à  leur  base  de 
deux  à  quatre  écailles  scaiieuses  et 
opposées.  Le  G.  Saxifraga,  que  l'on 
trouve  en  abondance  dans  lest  et  le 
midi  de  la  France  ,  avait  été  placé 
par  Linné,  dans  sa  première  édition, 
parmi  les  Diaiithus  ,  à  cause  de  ses 
bractées  calicinales.  Dans  une  disser- 
tation récente  sur  V À renaria  tetra- 
quetra  (Anu.  des  Se.  natur.  7  septem- 
bre 1824),  Gay  a  réuni  à  cette  Plante 
comme  variété  le  Gypsophila  aggre- 
gata,  L.  (G..N.) 

GYPSOPHYTON.  bot.  phan. 
Adanson  a  emprunté  des  Grecs  ce 
nom  qui  désignait  probablement  le 
Gypsophila  repens ,  pour  l'appliquer 
à  un  genre"  de  Plantes  fort  voisines  , 
qui  se  compose  des  Alsines  ,  d'un 
Géraiste    et  de   quelques  Arénaires. 

(B.) 


GYR 

GYPSUM.  MIN.  r.  Gtpse. 

♦  GYPTIDE.  Gyptis.  bot.  piian. 
Sous  ce  nom,  H.  Cassini  {  BuUot.  de 
la  Société  Phiiom.  ,  septembre  1818) 
a  proposé  un  groupe  aans  le  genre 
nombreux  des  Eupatorium.  Sans 
pourtant  l'élever  au  rang  de  genre,  il 
en  a  ilécrit  les  espèces  sous  un  uom 
générique  particulier.  Voici  les  carac- 
tères principaux  qu'il  lui  a  assignés  : 
involucre  foi  me  d'écaillés  irréguliè- 
rement imbriquées,  appliquées,  co- 
riaces ,  oblongues  et  striées  inférieu- 
rement ,  foliacées  et  arron.lies  au 
sommet  qui  se  termine  en  pointe  ;  ca- 
iathide  globuleuse,  sans  rayons, com- 
posée d'un  grand  nombre  de  fleurons 
réguliers  et  hermaphrodites  ;  récep- 
tacle nu  et  plane;  ovaires  oblongs  , 
pentagones,  surmontés  d'une  aigietic 
très-plumeuse.  L'auteur  de  ce  sous- 
genre  a  indiqué  comme  types  deux 
Plantes  rapportées  des  environs  de 
Mentevideo  ,  et  qu'il  a  nommées  Gjp- 
fis  pinnatijida  et  G.  Commersond. 
Li  première  était  nommée  à  tort  Eu- 
patorium svphiœfulium  dans  l'her- 
bier du  professeur  de  Jussieu.  (g..n.) 

*GVRA.RIA.  BOT.  CRYPT.  {Champi- 
gnons )  Nom  donné  par  quelques  au- 
teurs aux  Tremelles  à  lobes  diverse- 
ment repliés,  telles  que  le  Tremetla 
Mesenterica.    f^.  Tremelle.  (ad.  b.) 

GYRASOL.  BOT.  PHAN.  Pour.  G  i- 
rasol.  ^.  ce  mot.  (b.) 

GYRTN.  Gyiinus.  iNS.  Genre  de 
l'ordre  des  Coléoptères  ,  section  des 
Pentamères,  établi  pir  Linné  et  ran- 
gé (Règn.  Anim.  deCuv.)dans  la  fa- 
mille des  Carnassiers  ,  tribu  des  Hy- 
drocanthares  ,  avec  ces  caractères  dis- 
liuctifs  :  antennes  en  massue ,  plus 
courtes  que  la  tète  ;  les  deux  pre- 
miers pie  !s  longs  ,  avancés  en  forme 
de  bras,  les  quatre  autres  très  com- 
primés ,  larges  et  en  nageoires  ;  yeux 
au  nombre  de  quatre.  Les  Gyrins 
sont  remarquables  par  leur  organisa- 
lion  extérieure.  Leur  corps  est  ovale 
et  en  général  très-luisant  ;  la  tète, 
qui  est  reçue  dans  le  prolhorax  ,  pré- 
sente des  yeux  grands  et  divisés  en 


GYR  621 

deux  portions  par  les  côtés  tranchans 
de  la  tète  de  manière  à  constituer 
quaire  yeux  distincts  ;  deux  .sont  in- 
férieurs ,  et  l'Animal  s'en  sert  pour 
voir  tout  ce  qui  se  passe  au-dessous 
de  lui;  les  deux  autres  occupent  le 
somntet  de  la  tête  et  rcç(nvent  la  lu- 
mière d'en  haut.  Celte  disposilion  cu- 
rieuse servirait  seule  à  caractériser 
les  Gyrins  ,  si  d'ailleurs  ils  ne  se  dis- 
tinguaient des  autres  genres  par  un 
grand  nombre  d'à ulres  particularités. 
Les  antennes  occupent  une  petite  ca- 
vité au  devant  des  yeux  et  se  compo- 
sent de  neuf  à  onze  articles ,  le  second 
est  prolongé  extéiieurement  en  une 
so:te  d'oreillette,  les  suivans  sont 
très-courts  et  réunis  entre  eux  de  ma- 
nière à  former  une  pelile  masse  fusi- 
fonne  légèrement  courbée  ;  le  labre 
e.^t  arrondi  antéricuiemcntet  villeux. 
Les  palpes  sont  petits,  en  général  au 
nombre  de  six.  Les  élytres  sont  bril- 
lantes et  prolongées  jusqu'au  dernier 
anneau  de  l'abdomen  qu'elles  laissent 
à  découvert:  les  ailes  membraneuses 
sont  assez  développées  ;  l'Animal 
s'en  sert  quelquefois  pour  voler;  mais 
il  fait  un  bien  plus  grand  usage  de 
ses  pa'es.  Ces  appendices  .sont  des  or- 
ganes de  natation  fort  bien  conformés 
pour  ce  but.  La  première  paire  de 
pieds  est  grêle  et  longue  ;  la  seconde 
est  très-large,  aplatie  et  comme  mem- 
braneuse; elle  est  plus  courte  que  la 
paire  antérieure  et  garnie  d'une  touf- 
fe de  longs  poils;  le  Gyriu  s'en  sert 
principalement  comme  d'aviron.  La 
troisièmepaii'e  de  pâtes  est  très-aplatie 
et  plus  large  que  les  pâtes  intermé- 
diaires ;  on  lui  remarque  des  pro- 
longemens  foliacés  dans  l'intérieur 
desquels  se  distinguent  de  fines  tra- 
chées. A  l'aide  de  cet  appareil,  les 
Gyrins  nagent  avec  une  grande  faci- 
lité. On  les  voit,  dès  les  picmiefs- 
jours  du  printemps  et  pendant  tout 
l'été  jusqu'à  la  saison  froide,  par-- 
courir  avec  une  vitesse  inconcevable 
lasiu'face  des  eaux.  Ils  se  ticnncntor-^ 
dinairement  réunis  en  petits  groupes; 
au  moindre  (langer,  ils  s'éloignent  et 
s'enfoncent  quelquefois  dans  l'eau. 
Léon  Dufour  a  décrit  et  représenté- 


6J3 


G  va 


(Ann.  des  Se.  nat.  T.  m,  p.  218)  l'or- 
ganisation du  c.mal  intestinal  de  l'es- 
pèce la  plus  coniniune.  Le  tube  de  la 
digestion  a  quatre  fois  la  longueur  de 
tout  le  corps.  L'œsophage  est  gros  , 
vu  la  petitesse  de  l'Iasecte.  Le  jabot 
est  très-lisse  ,  sinipîement  membra- 
neux, sans  aucune  apparence  de  ru- 
bans musculeux  ,  soit  en  long,  soit 
en  travers.  Il  n'est  pas  rare  que  la 
portion  de  ce  jabot  qui  pénètre  dans 
l'abdomen,  offre  un  renûement  laté- 
ral de  manière  qu'alors  l'œsophage 
s'y  insère  tout-à-fait  par  côté.  Léon 
D'ufour  a  presque  toujours  trouvé  cet-- 
te  poche  remplie  d'une  pâte  alimen- 
taire noiiâlre.  Le  gésier  est  ovale- 
oblong,  rénitent,  élastique  ,  et  à  Ira- 
vers  ses  parois  on  reconnaît  qu'il  est 
garni  intérieurement  de  pièces  bru- 
nes, destinées  à  la  trituration.  Le  ven- 
tricule chylitique  est  court,  hérissé 
de  grosses  papilles  conoïdes,  bien 
distinctes.  L'intestin  giêle  est  filifor- 
me ,  remarquable  par  sa  longueur 
qui  égale  la  ino.lié  de  tout  le  canal 
digestif.  Le  cœcum  n'est  point  laté- 
ral comme  dans  les  Dytiques;  il  est 
peu  renflé  et  séparé  de  l'intestin  grê- 
le par  une  légère  contracture.  Exami- 
né à  une  forte  loupe,  on  y  découvre 
quelques  traces  de  plissures  trans- 
versales ,  ce  qui,  joint  à  la  texture 
membraneuse ,  le  rend  susceptible 
d'être  gonflé  par  l'air.  Le  même 
auteur  (  loc.  cil.  )  nous  a  donné 
des  détails  fort  curieux  sur  quelques 
autres  points  de  l'anaiomie  tles  Gy- 
rins.  Suivant  lui,  leurs  testicules 
sont  tout  autrement  organisés  que 
ceux  des  autres  Coléoptères  carnas- 
siers. Au  lieu  d'être  formés  par  les 
replis  d'un  vrisseau  spermatique, 
ils  consistent  chacim  en  un  sachet 
oblong  ,  cylindroiJe ,  plus  ou  moins 
courbé  ,  obtus  par  un  laout,  dégéné- 
rant insensiblement  par  l'autre  en  un 
canal  déférent  oii  l'on  n'observe  au- 
cune trace  d'épididyme  et  qui  va  s'in- 
sérer dans  la  vésicule  séminale  cor- 
respondante tout  près  de  l'endroit  oii 
celle-ci  s'unit  à  sa  congénère  pour  la 
lormation  du  canal  éjaculateur.  Ces 
vésicules,  au  nombre  de  deux  ,  sor:t 


GYIl 

longues  ,  filiformes,  diversement  re- 
pliées. L'armure  copulatrice  se  com- 
pose de  trois  lames  principales,  cor- 
nées, allongées,  droites,  comme 
tronquées  à  leur  extrémité;  les  laté- 
rales ,  qui  sont  les  panneaux  de  l'in- 
termédiaire, se  terminent  par  des 
soies  blanches  ,  assez  roides  ,  lon- 
gues ,  épaissies  vers  leur  base.  La 
pièce  intermédiaire  forme  plus  parti- 
culièrement l'étui  de  la  verge.  Elle 
est  dépourvue  de  soies  et  offre  dans 
son  mdieu  une  fente  longitudinale 
destinée  à  donner  issue  à  la  verge. 
Quant  à  la  femelle  ,  chacun  des  ovai- 
res est ,  d'après  l'observation  de  Uu- 
four ,  un  faisceau  d'une  vingtaine  de 
gaines  ovigères,  lesquelle-.  aboutis- 
sent à  un  calice  cupuliforme.  Le  vais- 
seau sécréteur  de  la  glande  sébacée 
est  renflé  ,  et  ce  renflement  se  termi- 
ne par  un  petit  filet  tubuleux.  Il  s'a- 
bouche à  la  partie  postérieure  du  ré- 
servou-;  celui-ci  est  ovalaire.  l^es  cro- 
chets vulvaires  sont  bruns  et  très- 
ciliés. 

Les  Gyrins  exhalent  par  les  côtés 
de  l'anus  une  odeur  infecte  qui  est 
lournie  par  un  appareil  de  sécrétion 
particulier  situé  dans  labdomen. 
Les  Gyiins  s'accouplent  à  la  surface 
de  l'eau,  et  les  femelles  déposent  leurs 
œufs  sur  les  feuilles  des  Plantes  aqua- 
tiques. Les  larves  qui  en  naissent  ^ont 
hexapodes  et  ont  le  corps  d'un  blanc 
sale  et  formé  par  treize  anneaux  ;  les 
trois  premiers  supportent  les  pâtes  ; 
les  suivans  sont  remarquables  cha- 
cun par  une  paire  de  filets  membra- 
neux et  coniques  qui  paraissent  être 
des  organes  respiratoires  analogues 
aux  branchies  des  Ephémères.  Uœsel 
et  Degéer  ont  étudié  ces  larves  ,  mais 
seulement  dans  leur  premier  état, 
Modéer  (Mém.  de  l'Acad.  des  Se.  de 
Stockholm)  les  a  observées  <lans  leur 
grand  développement  ,  et  elles  ne  pa- 
raissent pas  alors  avoir  une  organisa- 
tion diflérente;  les  nymphes  qu'il  a 
vues  étant  renfermées  dans  un  petit 
cocon  que  la  larve  avait  formé  sur  des 
roseaux  en  dehors  de  l'eau.  L'In- 
secte parfait  saute  dans  l'eau  aussitôt 
qu'il  est  né. 


GYll 

On  connaît  p\us  de  vingt  espèces  de 
Oyrins  ;  un  grand  nombre  sont  exoti- 
ques ut  ou  ue  trouve  eu  Fiance  que 
quatre  espèces. 

Le  Gyjunnageur,  G-natator,  L., 
représenlé  par  Olivier  (llist.  nat.  de.i 
Col.  T.  m,  u.  il,  pi.  1  ,  fil?.  1  ,  a-e), 
peut  être  regarde  comme  le  type  du 
genre.  Il  est  le  même  que  le  Gy. 
œneus  de  Lcach.  On  le  trouve  aux 
environs  de  Paris.  Lus  «lutres  espèces, 
proptcs  à  notre  pays,  ont  êlê  décrites 
par  Fabricius  sous  les  noms  de  ininu- 
tus ,  xùllosus  et  striatus.  (aud.) 

GYRINOPS.  BOT.  PHAN.  Sous  ce 
nom  ,  Gaertner(6^e  Fruct.,  Il,  p.  276, 
tab.  i4o)  a  figuré  et  décrit  un  fruit 
de  Ceylan  nommé  f'alla  par  les  lia- 
bitans  et  pour  lequel  il  a  proposé  de 
former  un  genre  particulier,  quoique 
les  autres  parties  de  la  fleur  fussent 
ignorées.  Voici  les  caractères  essen- 
tiels qu'il  lui  a  attribués  :  calice  in- 
fère,  monopliylle  ,  cylindrique  et 
court  ;  corolle  etétaniincsinconnucs  ; 
capsule  compi  imée  ,  pédicellée  ,  bilo- 
culaire^  graines  solitaires,  piésentant 
d'un  côté  une  queue  subulée. 

R.  Brown  {Bot.  of  Congo ^  p.  24  )  a 
essayé  de  classer  le  Gyrinops  parmi 
les  ordres  naturels.  Il  l'a  placé,  avec 
Vylquitariad^c  Lamarck,  dans  lanou- 
velle  famille  desCbailletéesquiapour 
t\pe  le  Chailletia  de  De  Caudolle. 
AlaLs  ces  deux  genres  devront  former 
une  section  particulière  pour  laquel- 
le R.    Brow^n  a  proposé  le  nom  d'A- 

QUILARINÉES  {JquÙariliœ).       (G..X.) 

GYROCARPE.  Gyrocarpus.  bot. 
PHAN.  Ce  genre,  que  les  auteurs  sys- 
tématiques ont  placé  dans  la  Tétrau- 
drie  Monogynie  ,  quoiqu'il  fût  réel- 
lement polygame  ,  a  été  établi  par 
Jacquin  [Plant.  Amer.  ,  p.  282  )  ,  et 
adopté  par  Gaertner ,  Pioxburgh  et 
Willdenow.  R.  ^\oyfn{Prodroni.Flor. 
Nou.-Ho//and.'y.  i,p.  4b4  )  l'a  placé 
à  la  suite  des  Laurinées  ,  observant , 
dit-il ,  dans  ce  genre  plus  de  rapports 
avec  les  Plantes  qui  constituent  cette 
famille  malgré  l.i  supérité  de  leur 
ovaire  ,  qu'avec  les  Myrobaumées  , 
Ju>s  ,  ouCombrétacées,  6r.,  dans  Ics- 


GYU  «..-î 

quellsb  le  professeur  JiiSsieu(AnD.  du 
Mus.   T.    V  ,  p.  125  )  voulait  le  faire 
cnli'er.  Cette   opinion  a   été   récem- 
ment embrassée  par  notre  collabora- 
teur Kunth,  dans  son  Sj/iopsia  l'iant. 
0/bi:>-^\uti  ,  T.   m,    p.  397.    Voici 
les    caractères    iuiposés   à   ce    genre 
par  le  savant  botaniste  de  Lundi  es: 
dans  les  individus  hermaphrodites  , 
le  périantheest  sjpère  .  et  oilrantde 
quatre  à  huit  scgmens,  quatre  élami- 
nes  perigynes,  opposées  aux  segmens 
du  périaulb"  i  aulhcres  à  loges  déhis- 
centes par  le   moyen  d'une    valvule 
qui  s'élève  de  bas  en  haut;  ovaire 
contenant  un   seul   ovule    pendant, 
surmonté   d'un    style  très -court  et 
d'un  stigmate  caplté  et  oblique  ;  IVuit 
drupacé  ,   offrant   deux    ailes  à    son 
sommet;  graine  sans  albumen,  munie 
d'un  embryon   renversé  ,  de  cotylé- 
dons en  spirale  et  pétioles  ,  et  d'une 
plumule  à   deux  folioles.  Les  fleurs 
mâles  réunies  sur  le  même  coryml)e 
que  les  hermaphrodites  ont  aussi  la 
même  structure  du  périanthe  et  des 
élamines.  Les    Gyrocarpus  sont   des 
Arbres  à  feuilles  éparscs  sur  la  tige, 
mais    resserrées   aux   extrémités   des 
rameaux   ,    pétiolées  ,   sans   stipules 
larges  ,  indivises    ou   lobées  ,  et  ca- 
duques. Les  fleurs  sont  disposées  eu 
corymbes  axillaires  et  dichotomes. 

Le  GyROCAKP£ d'Amérique  ,  Gy- 
rocarpus Âme-ricanus  (Jacq.  ,  loc.  cit. , 
tab.  i78,f.  80),  e.^t  un  Arbre  élégant, 
rameux  ,  à  feuilles  très-grandes  ,  lon- 
guement pétiolées  ,  indivises  ou  tri- 
lobées dans  les  individus  adultes  , 
à  trois  ou  cinq  lobes  dans  les  jeunes. 
Les  enfans  s'amusent  à  jeter  son 
fruit  dans  les  airs  ;  les  ailes  dont  il 
est  revêtu  lui  serven:  de  parachute, 
et  le  font  descendre  lentement,  en 
décrivant  des  tours  de  spire  (gyri), 
et  c'est  de  ce  leu  que  Jacquin  a  tiré 
le  nom  générique.  Celte  espèce  croît 
dans  les  forêts  de  Carthagène. 

Le  Gyrocarpus  yJsiaùcus,  Willd  , 
Arbre  des  Indes-Orieutales,  est  si  voi- 
sin du  précédent,  qu'il  lui  a  été  réuni 
par  Roxburgh  [i  'oromandel  ,1  ,  p-  1 , 
tab.  1  )  sous  le  nom  de  G.  Jacquini. 
IjCS  gîandes  distances  onirelespatiies 


624 


GYR 


respectives  de  ces  Plantes  portent  à 
croire  qu'elles  doivent  former  des  es- 
pèces distinctes  ;  mais  R.  Brown  [loc. 
cit.)  observe  qu'on  ne  peut  compter 
sur  l'exactitude  des  difFërences  carac- 
téristiques exprimées  par  Wijdenow  , 
puisque  les  feuilles  d'un  individu  de 
Gyrocnrpus  Asiaticus  son  t  encore  [ijus 
cordifortnes  que  celles  du  G.  Aineii- 
canus.  Il  a  donc  cru  plus  convenable 
de  former  deux  espèces  nouvelles  avec 
les  Gjrocarpus  qu'il  a  trouvés  drins 
les  contrées  intra-tropicaies  delà  Nou- 
velle-Hollande ,  que  de  les  réunir  à 
des  espèces  sur  les  caractères  des- 
quelles il  y  a  de  Tincertilude.  Ces 
deux  Plantes  ont  reçu  les  noms  de 
G.   Sphœnopteriis   et   de  G.   ragosus. 

(g.n.) 
GYROFLÉE.  bot.  phan.  Pour  Gi- 
roflée. J^.  ce  mot.  (b.) 

GYROGONITE.  bot.  foss.  f^. 
Chabagne. 

GYRO/jE.  bot.  On  donne  ce  nom  , 
selon  les  divers  cantons  où  il  est 
usité,  soit  aux  racines  de  Chervi,  soit 
aux  Bolets  mangeables.  (b.; 

GYROME.  Gyroma.  bot.  crypt.  {Li- 
c/iens.)Lei  Gj  roma  de  Persoon ,  Sphœra 
ou  T/ïca d'Acliar,  sont  des  réceptacles 
sous-arrondis  ,  sessiles  ,  marginés  et 
iminarginés,  formés  d'une  substance 
propre  ,  compacte  ,  solide  et  continue 
dans  toute  leur  surface.  Leur  partie 
supérieure  offre  des  plis  circulaires 
ctsplroïdau\  couveits  par  une  mem- 
brane commune.  Ils  renferment  à 
l'intérieur  des  sporules  nues;  ces  plis 
{ gyii)  se  fendent  dans  leur  longueur 
à  leur  maturité  ,el  laissent  échapper, 
suivant  l'opinion  de  quelques  au- 
teurs ,  des  élytres  à  huitséminules. 
Il  existe  entre  les  Gyromes  et  les 
lirellcs  des  Opégraphes  (  notamment 
celles  de  l'espèce  nommée  Meclusuta, 
par  Persoon  ) ,  une  assez  grande  res- 
semblance ;  cependant  elles  différent 
de.  ces  dernières  par  leur  port  ,  leur 
structure  intérieure, et  par  leur  mode 
d'accroissement; nous  établirons  cette 
différence  à  l'article  Lirelle.  F^.  ce 
mot.  Acliar  ,  en  définissant  cette  sorte 
dapothécie ,  avait  étendu  le  nom  de 


GYR 

Gyroma  ou  de  l'rica  à  tous  les  récep- 
tacles des  Ombilicariées  ,  mais  c  est 
à  tort  ;  les  vrais  Gyromes  ne  s'ob- 
servent que  dans  le  genre  Gy rophora , 
tel  que  nous  l'établissons.  Les  apo- 
ihécies  des  Ombllicaires  sont  des  scu- 
telles  sous-sessiles  toujours  margi- 
nées  ,  à  disque  rugueux  ou  verrucu- 
leux  ,  dépourvu  de  plis  spiroïdaux; 
elles  se  touchent  et  paraissent  con- 
fluentesdansTOmbilicaire  pupuleuse; 
cependant  ,  examinées  avec  atten- 
tion ,  on  s'aperçoit  qu'elles  sont  dis- 
tinctes et  que  la  marge,  quelquefois 
crispée  ,  n'est  point  le  résultat  d'une 
fente  longitudinale.  Le  disque  ,  dans 
celte  même  espèce  ,  paraît  être  pro- 
lifère ,  mais  ce  phénomène  s'observe 
dans  les  scutclles  de  quelques  espè- 
ces de  Lecanora  ,  notamment  dans 
celles  de  la  belle  variété  du  Lecanora 
Domingensts (\i.\e.  nous  avons  uoniiuée 
prolifère  ,  et  dont  la  figure  se  trouve 
dans  notre  Essai  sur  les  Cryptogames 
des  écorces  exotiques  officinales,  f^. 
Gyrophore  et  Ombilicaire.  (a.  f .) 

*  GYROMIE.  Gyiomla.  bot.  ph  an. 
Genre  de  la  famille  des  Asparaginées 
et  de  l'Hexandrie  Trigynie,  L.,  cons- 
titué avec  le  Medeola  Virginica  de 
Linné,  parlMutlall  {Gêner.  ufNurth 
Amer.  Fiants  ,  T.  i,  p.  208  )  qui  l'a 
ainsi  caractérisé  :  périantheà  six  di- 
visions peu  profondes,  roulées  en  de- 
hors ;  six  étamines  dont  les  filets  et 
les  anthères  sont  libres  ;  trois  stigma- 
tes sessiles ,  filiformes  ,  divergens 
et  réunis  à  leur  base  ;  baie  trilocu- 
laire  ,  renfermant  dans  chaque  loge 
cinq  à  six  graines  comprimées  et  tri- 
gones.  L'espèce  avec  laquelle  Nut- 
tall  a  constitué  son  genre  croît  dans 
l'Amérique  méridionale.  On  la  nom- 
me vulgairement  Concombre  des  In- 
des ,  à  cause  de  ses  racines  qui  ,  par 
leur  nature  épaisse  ,  charnue  et  suc- 
culente ,  simulent  les  fruits  des  Cii- 
cumis.  Sa  tige  est  dioite,  engainante 
à  la  base,  et  munie  de  feuilles  gla- 
bres ,  entières  ,  sessiles  ,  lancéolées  et 
verticillées.  Les  fleurs  sont  termina- 
les ,  petites,  d'une  couleur  pâle, 
verdâtre  ,  et  soutenues  par  des  pédi- 


GYR 

celles  filiformes  et  au  noinbie  de  trois 
a  SIX.  Elles  sont  plus  nombreuses 
dans  une  .lutre  Plante  fort  voisine  et 
queNuttall  a  nommée  Gyrorniapicta, 
a  cause  de  ses  feuilles  ovales-aiguës 
et  d  un  rouge  cramoisi.  (g..n.) 

*  GYROMIUM.  BOT.  cuYPT.  {Li- 
chens.) r.  GYROniORE. 

GYROPHORE.    Gyrophora.    bot. 
CRYPT.  {Lichens.  )  Ce  genre,   établi 
par  Achar  et  que  nous  phicons  dans 
le  groupe    des    Ombilicanées  ,    est 
ainsi  caractérise  dans  notre  méthode  : 
thalle  foliacé,  pelté,  attachéau  centre; 
apothécie    (  Gyroma  )    orbiculaire , 
Sûus- convexe  ,   sous-sculcllifonne  , 
scssile  ,  marginé  et  immnrgiué,  cou- 
vert d'une  membrane  cartdagineuse, 
noire  ,  à  disque  marqué  de  plis  spi- 
roïdaux,  à   l'intérieur  similaire.   Le 
nom  de  Gjrophore  vient  de  ce  que  le 
disque  de  l'apolhécion  est  composé  eu 
entier  de  cercles  ou  plis  concentriques. 
{fC     genre    Gyrophora    d' Achar    est 
{.  UmbiUcaria  de  Schneider  et  d'Hof- 
jman;  c'est  le  Gyromium  de  VVah- 
A   u*""^/'  le  Capnia  de  Ventenat. 
Achar,  dans  son  Prodrome  de  la  Li- 
chenographie suédoise,  avait  admii  le 
genre    UmbiUcaria  des  auteurs   qui 
lavaient  précédé.  Dans  sa  méthode, 
"  rejette  ce  nom    pour  celui    que 
nous  adoptons  ici,  et  range  parmi  les 
iiecidees  les  espèces  à  disque  patel- 
luloide      division  qui  n'esi  plus  ad- 
mise  dans  sa  Lichénographie   uni- 
verselle m  dans  son   Synopsis.  Nous 
eussions    blâmé  Achar  d'avoir  per- 
sisté à  laisser  dans  les  Lécidées  des 
Plantes   aussi  diflerentes  ,   quant    à 
leur  port  ,  que  le  sont  les  Ombili- 
canées ;  mais  cependant  nous  aurions 
lait  remarquer  que  le  célèbre  liché- 
nographe  avait  été  frappé  de  la  dif- 
férence qui  existe  entre  les  Ombili- 
cariées  à   apothécies  ,    pourvues    ou 
dépourvues  de  plis  spiroïdaux,  diffé- 
rence remarquée  par  Persoon  ,  et  qui 
a    paru   suffisante   à   Merat  dans  sa 
Flore   des    environs    de  Paris    pour 
créer  un  genre  nommé  Lasaltia.  Ce 
genre  lui- même  est  notre  Ombilicaire, 
qui    est  un  démembrement  du  Gy- 

TOME    vu. 


GYR  6  ai 

lophora  d'Achar.  La  différence  qui 
se  trouve  exister  entre  les  apothécies 
des  Gyrophores  et  ceux  des  Ombili- 
caires  ,  tels  que  nous  reformons  ces 
genres,  n'est  pas  la  muiIc.  Le  thalle 
du  premier  est  lisse  ou  rugueux 
assez  souvent  polyphyllc,  rarement 
garni  de  ces  sortes  .!c  productions 
qiion  nomme  pulvinules,  presque 
toujours  velu  en  dessous  ,  à  marge 
souvent  ciliée;  le  thalle  du  second 
est  marqué  d'enfoncemens  et  de  bos- 
selures assez  réguliers,  ovoïdes  ;  il  est 
lisse  en  dessous  ,  quelquefois  garni  de 
pulvimiles  en  dessus,  et  jamais  po- 
Jypliylle  ;  il  est  aussi  plus  cassant  • 
celte  (hilérence  de  structure  du  thalle 
et  de  l'apothécion  justifie  suffisam- 
ment 1,1  séparation  que  nous  pro- 
posons. ^ 

L'habitat  des  Gyroi)hores  est  ei- 
clus..vement  fixé  sur  les  rochers  dans 
les  endroits  découverts  et  élevés  •  la 
France  en  possède  plusieurs  espèces 
qui  se  trouvent  pnsque  toutes  sur 
les  rochers  de  Grès  de  la  foret  de 
i-ontamebleau,  si  riche  en  Lichens. 

LesGyrophoreslcs  plus  remarquables 
sont   le  Gyrophore   Trompe    d'Élé- 
phant ,  Gyrophora  proboscidea,  Ach 
fïjn.  méth.  lich.  ,  p.  64:  Umbilicc^- 
na  proboscidea,  D.  G.  FI.  Fr.  n- 
Lichenproboscideus,  Linn.,  FI.  Suéd' 
iio6.  Espèce   remarquable   par   son 
tùalle    membraneux  ,   réticulé  ,    ru- 
gueux ,  et  par  ses  apothécies  turbinées 
imitant    avec,  assez   d'exactitude    la 
trompa  d'un  Eléphant  ;  elle  se  trouve 
sur    les  lochers  ,   dans  les  Alpes   et 
dans  les  Pyrénées.  —  Le  Gyrophore 
laineux,     Gyrophora    vellea,    Ach 
Lich.  univ.  ,  p.  2i8;  IJchen  velleus 
Liun.,  dont  le  thalle  lisse  et  cendre 
jnunàtre  en  dessus  ,  laineux  et  noi- 
râtre en   dessous  ;    il   se  couvre  d'a- 
pothécies  sessiles   et  planes  dont   les 
plis    concentriques    sont    marginés  • 
c'est  sur  les   rochers   des   Alpes   de 
Laponic  et  du   Canada  que  croît  ce 
Lichen  ,    le   plus    grand  de   tout   le 
genre.  — Le  G\  rophorc  enfoncé,  Gy- 
rophora  saccata,  D.    C.  FI.    Fr.  i 
p.  4o8.  Cette  espèce  assez  rare  a   été 
découverte    par   Ramond    dans    les 
4o 


I 


626 


GYR 


Pyrénées  ,  sur  les  rochers  ,  autour  du 
lac  de  Gaube  ;  on  la  reconnaît  faci- 
lement à  son  thalle  arrondi ,  un  peu 
lobé  ,  à  sa  surface  supérieuie  grise  , 
unie  et  glabre,  tandis  que  l'inférieure 
eàt  d'un  blanc  sale  dans  le  milieu  , 
hérissé  de  radicules  blanches  en 
dessus  ,  à  bord  grisâtre  ,  hérissé  de 
radicules  ,  à  apothécies  enfoncées 
dans  la  feuille  sous  la  forme  de  pro- 
tubérances coniques  ou  hémisphéri- 
ques. —  Le  Gyrojihore  gris  de  souris, 
Gyrophora  marina,  Ach.  Lich.  univ. , 
p.  25i;  Lichen  griseus  ,  Ach.  Nov. 
Act.  Stockl. ,  V.  XV  ,  T.  II  ,  fig.  3  ; 
Umbilicaria  g/isea ,  Hoffm.  Gerra. 
53,  p.  111.  Dans  celte  espèce  qui 
se  trouve  fréquemment  sur  les  Grès 
de  Fontainebleau  ,  le  thalle  est  d'un 
gris  cendré  ,  glabre  ,  uni  ,  avec  le 
centre  un  peu  blanchâtre  creva-;sé  et 
mamelonné  à  la  surface  supérieure; 
il  est  hérissé  de  petites  papilles  assez 
rares  en  dessous.  Les  apothécies  sont 
éparses  ,  noires  ,  planes  ,  ensuite  hé- 
misphériques ,  marquées  de  sillons 
ou  de  rides. 

Les  Gyrophores  ne  sont  d'aucun 
usego  en  médecine ,  mais  ils  peuvent, 
comme  presque  tous  le  Lichens  ,  ser- 
vir à  la  teinture.  LeGyrophore  brûlé, 
Gyrophora  deusta,  Ach.,  fournit  une 
belle  coul'eur  violette  et  un  rouge 
assez  fixe.  Les  voyageurs  nous  ap- 
prennent que  les  Canadiens,  pressés 
par  la  faim  ,  mangent  le  Gyrophore 
laineux  après  l'avoir  fait  long-temps 
bouillir  dans  de  leau.  (a.  f.) 

GYROSELLE.  bot.  phan.  Quel- 
ques botanistes  français  ont  proposé 
ce  nom  vulgaire  pour  désigner  le  gen- 
re Dodécathéon.  F",  ce  mot.  (b.) 

*  GYROSTEMON.  bot.  phan.  Ce 
genre,  établi  par  Desfontaines  dans 
les  IVfémoires  du  Muséum  ,  paraît  ap- 
partenir à  la  famille  des  Tiliacées. 
àes  fleurs  dioïques  présentent  un  ca- 
lice découpé  supérieurement  en  six 
ou  sept  lobes  courts  ou  étalés,  et  point 


GYR 

de  corolle.  On  observe  dans  les  mâ- 
les des  anthères  nombreuses ,  rappro- 
chées, sessiles,  disposées  en  cercles 
concentriques,  télragones  ,  obtuses 
au  sommet,  à  deux  loges  s'ouvrant 
longitudinaleraent  sur  les  côtés  ;  dans 
les  femelles  ,  vingt  à  quarante  styles 
aigus,  un  peu  charnus,  disposés  en 
cercle  sur  un  seul  rang  ;  un  ovaire^ 
libre,  ovoïde,  à  vingt  ou  quarante 
côtes  un  peu  saillantes  dont  chacune 
est  marquée  d'un  léger  sillon  dorsal. 
Elles  répondent  à  autant  de  loges, 
renfermant  un  ovule  oblong,  placé 
près  de  leur  bord  interne  et  attaché  à 
un  placenta  central.  Le  fruit  mûr  se 
compose  de  capsules  en  même  nom- 
bre ,  rapprochées  cireulairement  les 
unes  des  autres  autour  d'un  axe  cen- 
tral ,  très-comprimées  ,  minces  ,  s'ou- 
vrant en  deux  valves  uniloculaires , 
monospermes.  La  graine  est  recour- 
bée ,  rugueuse ,  marquée  de  stries 
transversales,  attachée  par  sa  base 
vers  le  sommet  de  la  loge  à  l'axe  cen- 
tral. L'embryon  grêle  ,  à  cotylédons 
accombans  ,  à  radicule  infère ,  est 
fortement  arqué  et  enveloppé  dans  un 
périsperme  charnu  de  même  forme. 

On  en  connaît  deux  espèces  origi- 
naires l'une  et  l'autre  delà  Nouvelle- 
Hollande.  L'une ,  le  G.  ramulosum  , 
est  un  Arbrisseau  du  port  de  l'Ephe- 
dra  ,  divisé  en  un  très -grand  nombre 
de  rameaux  grêles  ,  verts ,  glabres , 
inégaux,  un  peu  fragiles,  sans  feuilles 
et  sans  nœuds,  à  l'aiiselle  desquels 
sont  des  fleurs  solitaires,  soutenues 
sur  un  pédicelle  court  et  grêle.  La 
seconde  ,  le  G.  cotinifolium  ,  est  ?in 
Arbuste  de  cinq  à  six  pieds  ,  garni 
de  feuilles  alternes ,  ovales ,  entières, 
lisses  et  glabres ,  et  de  fleurs  disposées 
en  grappes.  /".  Mémoires  du  Muséum, 
T.  VI,  p.  i6,  tab.  6,  et  T.  viii ,  p. 
ii5,  tab,  lo.  (a.d.j.) 

GYRRENERA.  ois.  (Latham.) 
Syn.  présumé  de  l'Aigle  des  Grandes- 
Indes.  /^.  Aigle.  (DR..Z.) 


FIN  DU  TOME  SEPTIÈME, 


ERRATA. 


Pag.  iB,  prem.  col.,  lign.  i5,  latéraux,  lisez  :  verticauic.  —  Idem., 
idem.,  ligQ.  ao,  supérieure  ou  inférieure  ,  lisez  :  latérale.  — Idern., 
idem.,  ligu.  aa,  faisceaux  de  muscles,  lisez:  faisceaux  supérieurs 
et  inférieurs  de  muscles.  — ■  Idem.  ,  idem.  ,  lign.  aS ,  latéraux  , 
lisez  :  verticaux. — Pag.  19,  deux,  col.,  lign.  46,  ce,  lisez:  le. — 
Pag.  lao,  deux,  col.,  lign.  S4 ,  et,  lisez  :  lequel  est. — Pag.  121, 
deux,  col.,  lign.  8,  cuisse,  lisez  :  caisse. — Pag.  123,  prem.  col., 
lign.  4o ,  des,  lisez:  ces.  —  Pag.  i45,  prem.  col.,  lign.  4a,  3° 
Des  Ganglions,  lisez  :  Des  Ganglions  extérieurs  aux  nerfs.  — 
Idem.  ,  deux.  col.  ,  lign.  55,  ailleurs,  lisez  :  ailleurs  que  les. — 
Idem.,  idem.,  lign.  dernière,  devraient  donc  pas,  lisez  .-devraient 
pas. — Pag.  284,  prem.  col.,  lign.  25,  génératrice,  lisez  :  germi- 
natrice.  —  Pag.  a86,  deux.  col.  lign.  35,  Dicotylédones,  lisez: 
Acotylédoaes. 


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