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TK D. H. HILL IMA^
NOBTH C;«0LIN>4 ST4TE C0LLC6E
ENTOMOLOaiWL COLLECTIOn
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This book is due on the date indicated
below and is subject to an overdue fine
as posted at the Circulation Desk.
DICTIONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE.
Liste des lettres initiales adoptées par les auteurs.
MM.
AD.B. Adolphe Brongniar t.
A. D. J. Adricu de Jussleu.
A.D..NS. Antoine Desmoulins.
A. F. Apollinaire Fée.
A. K. Achille Richard.
AUD. Audouin.
u. Bory de Saint-Vincent.
c. P. Constant Prévost.
D. Dumas.
D. CE. De CandoUe.
D..H. Deshayes.
i)R..z. Drapiez.
T.. Edwards.
MM.
F. D'Audebard de Férussac.
FI/..S. Flourens.
G. Guérin.
G. DEL. Gabriel Delafosse.
GEOF. ST.-H. Geoffroy de St.-Hilaire.
G..N. Guillemin.
isiD. B. Isidore Bourdon.
is. G. ST.-H. Isidore Geoffroy Sainl-
Hilaire.
K. Kunth.
L,AM..x. Lamouroux.
LAT. Latreille.
La grande division à laquelle appartient chaque article , est indiquée
par l'une des abréviations suivantes , qu'on trouve immédiatement après
son titre.
ACAii. Acalèphes.
ANNEL. Annelides.
ARACHN. Arachnides.
BOT. CRYPT. Botanique. Cryptogamie.
BOT. PHAN. Botanique. Phanérogamie.
CRU ST. Ci-ustacés.
ECHiN. Echlnodermes.
Foss. Fossiles.
CÉOL. Géologie.
INF. Infusolres.
INS. Insectes.
INT. . Intestinaux.
MAM. Mammifères.
MIN. Minéralogie.
MOLi>. Mollusques.
OIS. Oiseaux.
POIS. Poissons.
roi>YP. Polypes.
REPT. BAT. Reptiles Batracien».
— CHEL. — Chéloniens.
— OPH. — Ophidiens.
— SAUR. — Sauriens.
zooT.. Zoologie.
IMPBIWERir, DE J. TASTU, RUE DE VADGIRARD , N° H6.
DICTIONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE,
PAR MESSIEURS
AtJDOUiN, Isid. Bourdon , Ad. Brongniart , Db Candolle , d'Audebard
DE FÉRUSSAC , Deshayes , A. Desmoulins , Drapiez , Dumas ,
Edwards^, A, Fée , Flourens , Geoffroy de Saint-Hii-aire ,
Isid. Geoffroy de Saint-Hilaire , Guérin , Guillemin, A. De
JussiEu, KuNTH, G. De Lafosse, Lamouroux, Latreu-le, C.
Prévost , A. Richard , et Bory de Saint-Vincent.
Ouvrage dirigé par ce dernier collaborateur, et dans lequel on a ajouté, pour
le porter au niveau de la science , un grand nombre de mots qui n'avaient
pu faire partie de la plupart des Dictionnaires antérieurs.
TOME SEPTIEME.
FOUR-G.
PARIS.
REY ET GRAVIER, LIBRAIRES-ÉDITEURS,
Quai des Augustins, n° 55 ;
BAUDOUIN FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS,
Rue de Vaugirard, n"* 36,
VWWWWWV
FÉVRIER 1825.
DICTIONNAIRE
CLASSIQUE
D'HISTOIRE NATURELLE.
v«^w\A^.vvvvvvv^vvvv<vvvv^AAA.'^*i vv\^'^%\^»i^Vl%v\\'VVv^vvvv^A'\a^A^^'VVV\^avvvv^^vv^
F.
FOU
FOU
FOURAHA ou FOURAA. uot.
PiiAN. Syn. de Calophy llum Calaba à
Madagascar, oii , comme à l'Ile-de-
Fiance , on relire de cet Arbre une
Résine ou B.uimc veit qui passe pour
vulnéraire. Flacourt écrit Fooiaiia.
(n.)
FOUR ARDENT, moll. V. Bou-
che d'argent et ÏCKBOT. (b.)
FODRBISSON , FOURBUISSOîN .
OIS. Syn. vulgaires de Tioglodyte
d'Europe, f^. Sylvie. (nR..z.)
* FOURCHE. POTS. Espèce du
genre Cicble. V. ce mot. (b.)
FOURCHU. OI8. Nom vulgaire du
Pilet. V. Canard. (dr..z.)
FOURDINIER. bot. phan. Le
Prunus spinosa,lj., en quelques can-
tons de la France oii son fruit est ap-
pelé Fourdraine. (b.)
FOURMEIROU. ois. Syn. vul-
gaire de Rouge-Queue. F'. Syl,vie.
(DR..Z.)
FOURMI. Formica, ins. Les au-
teurs anciens appliquaient ce nom
générique à un groupe d'Insectes (/^.
Formicaires ) qui depuis a été sub-
divisé par Latreille en plusieuis sous-
genres. Celui des Fourmis propre-
ment dites, dont il va être question,
appartient ( Règn. Anim. de Guv. ) à
TOMF. VIT.
l'ordie des Hyménoptères , section
des Porte-Aiguillons , l'amille des Hé-
téiogynes , et peut être caractérisé de
la manière suivante : femelles et ou-
vrières privées d'aiguillon; antennes
insérées près du milieu de la face an-
térieure de la tète j mandibules fortes,
triangulaires et dentées ; pédicule de
l'abdomen formé par un seul anneau
représentant une écaille verticale et
comprimée. Ce dernier caractère et
l'absence d'un aiguillon rapprochent
les Fourmis des Po^yergues ; mais el-
les s'en éloignent par l'insertion des
antennes et par l'épaisseur des man-
dibules. Elles avoisinent aussi les Po-
nèrss , les Myrmices , les Atles et les
Cryptocères qui faisaient partie du
grand genre Formica Ac Linné, mais
la seule particularité d'un aiguillon
dans ces divers groupes, est un carac-
tère facile pour les en distinguer. Les
Fourmis ont encore beaucoup d'ana-
logie par la forme des palpes et de la
lèvre inférieure avec les Tiphies , les
Mutiles et les Doryles,mais le pédicu-
le de l'abdomen et les antennes of-
frent une composition toute différente,
et Irès-facde à saisir. Les Fourmis
elles-mêmes présentent trois sortes
d'individus : les mâles , les femelles et
les ouvrières ou neutres ; ils vivent en
société et ont dans chacun de ces états
3 FOU
une organisation extérieure qui leur
est propre. Latreillelcsa étudiées sous
ce rapport avec beaucoup de soin
(Hist. unt. dcsFoLuinis, i vol. in-8'').
La têlc , aimée de ses uianddjulcs ,
est presque triangulaire ou ovale;
son extrénjilé postérieure est plus
large que le corselet dans les ouvriè-
res, de même l.ugeur environ dans
les femelles, et sunsibleiueut. plus
étroite et plus convexe dans les mâ-
les ; elle supporte des ^eux lisses et
des yeux à facettes. Ces derniers sont
petits , presque ronds, peu saillans et
insérés veis le milieu des côtés de la
tête chez les femelles et chez les ou-
vrières ; ceux des mâles ont plus de
grosseur et font une plus forte saillie.
Les yeux lisses , au nombre de trois,
sont disposés en tiiangle sur le som-
met de la tète , et très-apparens dans
les mâles et dans les femelles ; les
neutres en sont généralement privées.
Lesantennes soritbiisées, fildoruies,
composées de douze articles cliez les
femelles et les neutres, et de Ireize
chez les mâles. Le premier article est
presque cylindrique , très-long et in-
séré vers le milieu du front à l'extré-
mité d'un sillon. Le thoiaxdes femel-
les est ovoïde, de la largeur de la télé,
un peu comprimé latéralement ; celui
des mâles est plus petit et convexe.
Dans les unes et dans les aulres , il
supporte deux paires d'ailes. Le tho-
rax des neutres ou des ouvrières esl
très-difiéreut. D'abord il ne donne
plus attache à des ailes , et sa compo-
sition est ensuite irès-singulièrc. Il
présente des ctranglemens, et la par-
tie désignée par Audouin sous le nom
de tergum est restée tout-à-fait rudi-
raentaire. — Les ailes , au nombre de
quatre, sont inégales entre elles; les
antérieures , plus longues que les pos-
térieures , excèdent la longueur de
l'abdomen , et lorsqu'elles sont croi-
sées sur lui, elles le recouvrent en en-
tier et le dépassent de beaucoup à son
sommet. Jurine leur a distingué une
cellule radiale , grande, allongée et
rétrécic , en arrière de laquelle exis-
tent deux grandes cellules cubitales
dont la seconde atteint presque le
FOU
bout de l'aile. Les nervures récur-
rentes manquent comiilélement. Ces
ailes, qui sont propres aux ma c.i
et aux femelles et qui leur servent
pour voler, tombent chez ces der-
nières immédiatement après leur
fécondation. — Le thorax donne at-
tache inférieurementaux pâtes ; celles
des ouvrières et des femelles sont
plus ou moins fortes, comprimées et
terminées par un assez long tarse de
cinq articles cy lindriqucs dont le der-
nier conique, terminé par deux petits
crochets avecune sorte d'empalement
au milieu. Les pâtes du mâle ont plus
de minceur et sont plus longues. —
L'abdomen des mâles est de sept an-
neaux; on n'en compte que six à ce-
lui des femelles et des ouvrières. Il csl
de forme ovalaire , et son premier an-
neau, très-comprimé cl rétréci, re-
présente une sorte d'écaillé lenticu-
laire. Celte partie du corps contient
diffcrens viscères et entre autres les
organes de la génération, et deux ap-
pareils de sécrétion qui éjaculenl une
liqueur parliculière connue sous le
nom d'Acide formlque. Cet Acide,
d'après Fourc.oy (Mémoire sur la na-
ture chimique des Fourmis , Ann. du
Mus. , 5*' cahier), est formé des Aci-
des acétique et malique dans un état
de concentration considérable.
Les Fourmis se réunissent en so-
ciétés uniquement composées d'indi-
vidus de la même espèce, ou ayant
de plus des individus neutres d'une et
quelquefois de deux autres espèces.
Les premières de ces réunions portent
le nom de simples et les secondes
celui de sociétés mixtes. Nous entre-
rons dans de plus grands détails, en
parlant des espèces, sur ces deux sor-
tes de réunions.
Les Fourmis se nourrissent in-
différemment de matières animales
et végétales, telles que de fruits,
d'Insectes ou de leurs larves, de ca-
davres de Quadrupèdes ou d'Oi-
seaux, de pain, de sucre, etc. Les neu-
tres von t à la recherche des provisions,
et s'instruisent par le toucher et l'o-
dorat du succès de leurs découvertes ;
elles donnent la becquée aux larves
FOU
cl les traiispoiteiit à la t,npciTicie cx-
léiieuie de leur li.ibitation , pour leur
procurer de la chaleur, ics rcdcsccu-
dcnt plus Ijas aux approches de la
uuil ou du mauvais temps , les défen-
dent contre les attaques de Icuis en-
nemis , et veillent avec le plus grand
som à leur conservation , particuliè-
rement lorsqu'on dérange leuis nids.
Klles ont la même attention pour
icsnymphes, dont les unes sont ren-
fermées dans des coques et les autres
a nu ; elles déchirent l'enveloppe des
premières lorsque le temps de leur
dernière métamorphose est venu. Les
Fourmis sont très- friandes d'une li-
queur sucrée que les Pucerons elles
Gallinsecteslaissent transsudcr. Quel-
ques espèces font , au fondde leur nid ,
des amas de ces Insectes et de leurs
œufs , et s'en disputent ensuite la pos-
session. Il y a même des Fourmis qui
.se Construisent des galeries en terre,
depuis leur habitation jusqu'à l'extre-
»nile des branches des Arbres charges
de ces Insectes. Quatre o i cinq espè-
ces possèiknt des Pucerons. « TJne
fourmilière, dit Hubert, est plus ou
moins riche, selon qu'elle a plus ou
moins de Pucerons. C'est leur bétail ,
ce sont leurs Vaches et leurs Chè-
vres. )> L'habitation des Fourmis varie
beaucoup, et il est facile de concevoir
qu'il (levait y avoir de la diversité
dans les plans d'exécution , puisque
chaque e-pèce, étant réunie en socié-
té, a dû chercher à se garantir des
intempéries des saisons en se formant
une habitation en rapport avec son
instinct et son genre d industrie. Ain-
si le plus grand nombre des es])è-
ces , s établissent dans la terre ; les
unes n'emploient à la bâtisse de leur
édifice que les molécuies de terre qu'el-
les ont été obligées de préparer en
creusant Iciu's galeries; les autres élè-
vent au-dessus du terrain qu'elles ont
excfl\é des espèces de dômes avec des
fragniens de matièi es végétales et au-
tres qu'elles vont chercher aux envi-
rons. D'autres espèces choisissent le
tronc des vieux Arbres; elles prati-
quent dans l'intérieur des cavités et
des Galeries eu tous sens et forment de
FOU 3
vrais labyrinthes. D'autres , enfui ,
placent leur habitation souS une gros-
se pierre ou sous une racine d'Arbre;
mais , malgré la diversité de genre
d'habitations , il est aisé de voir que
toutes ces espèces s'accordent pour ne
jeter les fondemens de leiu" colonie
que dans un lieu exposé à la douce
influence du soleil , à l'abri des inon-
dations et dans un terrain susceptible
d'être creusé facilement , mais pas
assez mouvant poiu' que les galeries
qu'elles y prati([uent soient sujettes à
s'ébouler. Quand les Fourfnis ont
ainsi clioisi un endroit , et qu'elles y
ont établi leur ville , elles prati([uent
aux environs plusieurs grandes routes
qui partent toutes de la cité et vont
dans les divers lieux oii elles ont be-
soin iie se rendre poiu- aller chercher
leur nourriture.
Les Foiuinis sont :.usceptibles de
colère : lorsqu un Animal étranger ,
un Insecte , ou même des Fourmis
d'une espèce ditlérenle s'introduisent
dans leur habitation , aussitôt l'alar-
me est répandue , et après quelques
moinens de tumulte causé parce
qu'elles s'avertissent les unes les
autres du danger oii elles croient que
se trouve la république, elles se dé-
cident à en venir aux mains avec l'im-
prudent étranger qui se sauve rare-
ment; s'il en échappe, ce n'est que
couvert de blessures faites par les for-
tes mandibules des neutres. Lorsque
le danger n'est pas grand , toutes les
Fouiinis ne prennent pomt part ;»
l'aU'aire , elles n'y envoient alors
qu'un détachement assez fort pour
chasser ou faire périr l'ennemi. Quoi-
que les Fourmi- soient , comme on le
voit, très-jalouses de leurs droits , elles
sonlcepeniant susceptibles d'exercer
rhospltalitc à l'égard de quelques
Aniuiaux. Latrcille a trouvé dans les
nids de la Fourmi fauve de jeunes
Cloportes qui v restaient sans recevoir
le moindre outi'age; et près de celui
de la Fourmi noir-cendrée, la larve
d'un Hanneton ou d'une Cétoine. Ce
natiualiste dit que lorsque les travail-
leurs ont éprouvé quelque accident,
d'autres viennent leiu' porter des se-
4 FOU
cours. Le fait suivant semblerait
prouver que la commisération est un
sentiment naturel à ces Animaux.
« Si l'on passe , dit-il , à plusieurs re-
prises le doigt sur la roule que suivent
les Fourmis , on divise le courajit des
émanations qui leur serventde guide.
On leur oppose un obstacle qui les
arrête sur-le-champ, les oblige à re-
brousser chemin ou à se dt^tourner;
ce n'est qu'à la longue qu'elles fran-
chissent la barrière. Le sens de l'odo-
rat se manifestant d'une manière aus-
si sensible, ']e voulais profiter de cet-
te remarque pour en découvrir le
siège. On a soupçonné depuis long-
temps qu'il résidait dans les antennes.
Je les arrachai à plusieurs Fourmis
fauves auprès du nid desquelles je
me trouva'is. Je vis aussliôt ces petits
Animaux , que j'avais ainsi mutilés ,
tomber dans un état d'ivresse ou une
espèce de folio. Ils erraient çà et là , et
ne reconnaissaient plus leur chemin.
Ils m'occupaient; mais je n'étais pas
le seul. Quelques autres Fourmis
s'approchèrent de ces pauvres afiligés ,
portèrent leur langue sur leurs bles-
sures , et y laissèrent tomber une
goutte de liqueur. Cet acte de sensi-
bilité se renouvela plusieurs fois, et
je l'observai avec une loupe. »
Quoique l'histoire des Fourmis
d'Europe présente encore de grandes
lacunes, on peut la regarder comme
très-avancée en comparaison de celle
des exotiques. Si nous puisons dans
les récils crédules de la plupart des
voyageurs, nous ne ferons que répéter
des erreurs grossières, ou , si les laits
sont vrais, ils ne s'appliqueront pas
aux Fourmis, car ou sait que pour
des hommes qui ne surent jamais dis-
tinguer une Fourmi d'un autre Insec-
te, tout petit Animal est désigné par
eux sous ce nom. jMademoiselie Mé-
rian prétend qu'une espèce de ce genre
voyage en troupes et que lorsqi.e ces
Ins'ectes veulent franchir un intervalle,
entre plusieurs Arbres, par exemple,
ils se fonnenl un pont , en s'accro-
e.hantl'un à l'autre , sur lequel tout le
corps d'armée passe; cette armée va,
une fois par an, de maison en maison,
FOU
y tue tous les Insectes , tous les petits
Quadrupèdes rongeurs et incommo-
des qu'elle rencontre dans sa visi-
te. Ce que nous disons des voyageurs
ne doit pas s'appliquer à tous; il en
est d'instruits qui ont donné des dé-
tails fort curieux sur plusieurs Insec-
tes et dont les observations sont di-
gnes de foi. Ainsi le capitaine Sted-
inan dit q\i'il n'a pas eu la moindre
connaissance des faits énoncés par
mademoiselle Mérian , quoiqu'il ait
parcouru les mêmes lieux qu'elle ; il
a observé que les Fourmis nommées
par les habitans Fourmis de feu
étaient si nombreuses que souvent,
par leur épaisseur , leurs fourmilières
obstruaient, en quelque sorte, le pas-
sage. Il dit que leur morsure cause
une douleur si vive, qu'il a vu toute
une compagnie de soldats être saisie
d'un tel tressaillement, qu'on eût dit
qu'Us venaient d'être échaudés par de
l'eau bouillante. Nous pourrions rap-
porter beaucoup d'observations de ce
genre, niais l'étendue de cet article
ne nous le permet pas.
Les mâles et les femelles des Four-
mis ne se trouvent , sous leur derniè-
re forme, que passagèrement dans U
fourmilière; les mdics naissent le9
premiers, et quittent presque aussitôt
leur berceau, quoique les Fourmis
nourricières fa.-;sent tous leurs eflbrts
pour les retenir. Quelques-uns sont
d'abord obligés de rentier, mais la
garde est bientôt forcée par le grand
nombre de ceux qui veulent émigrer,
et les environs de l'habitation sont
couverts d'un nombre immense de
Foui mis qui s'envolent au bout de
quelques heures. Quand les femelles
sont sorties avec eux , ils s'accouplent
soit à terre , soit dans l'a.r ; les femel-
les retombent et se débarrassent bien-
tôt de leurs ailes qui sont devenues
inutiles, puisque le vœu de la natu-
re est rempli. Cette opération , que
Hubert leur a vu faire, est foi t cu-
rieuse, et nous allons rap|)orttr ce
qu'il a observé. 11 avait pris des Four-
mis femelles fécondées et les avait pla-
cées dans un pot rempli de terre hu-
mide et couvert d'une cloche en ver-
FOU
re ; une heure après , toutes avaient
perdu leurs ailes , qui étaient disper-
sées çà et là , et elles s étaient cachées
SOUS la terre. Comme il voulait cire te-
Tijoin de la manière dont elles opèrent,
il en prit, les mit dans un poudrier
sans terre et les observa avec assiduité
pendant cinq heures con^éculives.
Mais , à son jj;rand étonncmcnt, il ne
leur vit rien iaiie qui pût annoncer la
perte de leurs ailes; il ne concevait pas
ce qui pouvait retarder une opération
qui avait clé si lot faite par les premiè-
res, niais il pensa bientôt f|ue c'était
peut-être parce que les lèmelles n'é-
taient pasdans des circonstances sem-
blables à l'état de nature; il prit de la
terre humide , en mit une légère cou-
che sur une table, la recouvrit d'une
cloche en verre et introduisit dessous
une Fourmi fécontlée; aussitôt qu'el-
le se sentit stn- la terre, elle étendit ses
ailes avec effort, en les faisant venir
en avant de sa tête; elle les croisa dans
tous les sens, les renversa d'un coté ,
puis de l'antre , et fit des contorsions
si snigulières que ses quatre ailes
tombèrent à la fois en sa présence ;
après cette expédition , elle se reposa,
brossa son corselet avec ses pâtes, et
se promena sur la terre oli elle parut
chercher un gîte. Elle ne semblait pas
s'apercevoir qu'elle fût enfermée dans
une étroite enceinte ; elle mangea du
miel qu'il lui avait donné , et se cacha
enfin sous quelques morceaux de ter-
re qui formaient une petite grotte na-
turelle. Les femelles qui sont restées
aux environs de la fourmilière sont
saisies par les neutres qui s'empressent
de les faire entrer dans l'habitation ;
là , elles sont gardées avec assiduité;
on ne leur permet plus de sortir, on
les noui rit avec soin, et elles sont con-
duites dans les parties de la fourmi-
lière oii la températuie pat aîlle mieux
leur convenir. Ces fenicUes s'accou-
tument peu à peu à leur esclavage :
leur ventre grossit, et une seule sen-
tinelle , remplacée sans cesse par d'au-
tres , surveille leur conduite : la plu •
part du temps montée sur son abdo-
men et les jambes postérieures posées
par terre , elle semble destinée à re-
FOU 5
lever les œufs aussitôt qu'ils sont
pondus. Lorsque la malernilé de la
lemelle est bien reconnue , on com-
mence à lui rendre de-; honnnages pa-
reils à ceux que les Abeilles prodiguent
à leur reine : une douzaine de Four-
mis la suivent partout; elle est sans
cesse l'objet de leurs soins et de leurs
caresses; toutes s'empressent autour
d'elle, lui olTrent de la nourriture et
laconduiscntparses mandibules dans
les passages difficiles ou monlueux;
elles vont même jusquà la porter.
Plusieurs femelles peuvent vivre dans
le même nid; eiles n'éprouvent point
de rivalités ; chacune d'elles a sa cour;
elles se rencontrent sans se faire de
mal , mais elles n'ont aucun pouvoir.
Les œufs , aussitôt après avoir été
pondus , sont recueillis avec soin et
léunis autour d'elle.
Les femelles qui ne sont point ren-
trées dans leurs foyers , cherchent un
gîte dès qu'elles ont perdu leurs ai-
les; il serait bien difficile de les sui-
vre alors dans les tours et détours
qu'elles font dans les gazons et dans
les champs. Hubert s'est assuré par
quelques essais que ces femelles, qui
n'étaient appelées à aucuns travaux
dans les fourmilières natales, animées
par l'amour malernel et le besoin de
faire usage de toutes leurs facultés ,
devenaient laborieuses et soignaient
leurs petits aussi bien que les ouvriè-
res. Il est certain que ces femelles er-
rantes établissent de nouvelles colo-
nies, et l'apparition de fourmilières
dans des endroits oli il n'en existait
pas, le prouve; cr,r il est difficile de
concevoir que l'instinct ramène tou-
jours à la même habitation des indi-
yidusque l'amour a eulraînésau loin;
l'immensité de population qui devrait
résulter de cette unité de société , est
une des raisonsconcluanlesen faveur
de ce sentiment; d'ailleurs, Hubert
s'est assuré de la vérité de ces faits par
plusieurs expériences qui ne laissent
plus de doute à cet égard. Les femel-
les vierges ne rejettent point leurs
ailes ; elles n'inspirent aucun intérêt
aux neutres , et celles-ci ne commen-
cent à s'en occuper que quand elles
6 FOU
sont fëconddcs. Hubert a vu des fe-
melles vierges et pourvues de leurs
ailes, occupées à ouvrir des coques de
nymphes de Fourmis ouvrières qu'il
avait placées avec elles dans un ap-
pareil où elles étaient isolées. Ces fe-
melles ne paraissaient pas embarras-
jiées du rôle qu'elles remplissaient
pour la première l'ois et contre l'iu-
teution présumée de la nature.
Suivant Hubert , l'attachement des
Fourmis ouvrièies poiu' leurs femel-
les paraît s'étendre au-delà de leur
existence: car lorsqu'une femelle fé-
condée périt, cinq ou six ouvrières
demeurent auprès d'elle, la brossent
et la lèchent sans interruption pen-
dant plusieurs jours, et semblent vou-
loir la ranimer par leurs soins.
JjCS œufs des Fourmis diffèrent entre
eux : les plus petits Sont cj'lindriques,
blancs et opaques ; les plus gros sont
transparcns , avec une de leurs extré-
mités légèrement arquée; ceux de gian-
deur moyenne n'ont qu'une demi-
transparence, et l'on voit dans lenr in-
térieuruneespèce denuageblancplus
ou moins allongé. Dans d'autres , on
n'aperçoit qu'un point transparent au
bout supérieur ; ceux-là offrent une
zone claire , tant en dessus qu'en des-
sous; d'autres sont d'une limpidité
parfaite , et l'on aperçoit déjà dedans
des anneaux très-marqués ; enfin les
plus gros ne présentent qu'un seul
point opaque et blanchâtre. Ceux qui
viennent d'être pondus, sont cons-
tamment d'un blanc laiteux. Si l'on
dérobe les œufs les plus avancés , aux
soins des Fourmis , ils se dessèchent
et périssent bientôt, ce qui ferait
r roirc que lesouvrièies ont des moyens
pour les conserver, en leur commu-
niquant peut-être une humidité né-
cessaire. Les larves sortent de ces
œufs quinze jours après la ponte, elles
ressemblent à de petits Vers blancs,
gros, courts, sans pâtes, et d'une
forme presque conique ; leur corps est
composé de douze anneaux ; sa partie
antérieure est plus menue et courbée;
on remarque à la tète deux petites
pièces écailleuses qui sont deux es-
pèces de crochets ; au-dessous de ces
FOU
crochets , quatre petites pointes ou
cils , deux de chaque côté, et un ma-
melon presque cylindrique , mou, ré-
tractile , par lequel la larve reçoit la
becquée ; il est probable que la base
principale de la nourriture que les
ouvrières dégorgent , est la liqueur
qu'elles recueillent auprès des puce-
rons et les parties sucrées des Végé-
taux. Les soins que les Fourmis neu-
tres prennent des larves, ne se bor-
nent pas à la nourriture; elles veil-
lent sans cesse auprès d'elles pour les
préserver de tous les accidens aux-
quels elles sont exposées dans un âge
si tendre. Ces secondes mères rem-
plissent cedevoiravecuneprcvoyancc
et une tendresse à toute épreuve.
Toutes les températures ne convien-
nent pas à la jeune famille , les Four-
mis ont dans leur inslmct un ther--
momètre qui leur indique le degré
dans lequel il faut tenir leurs nour-
rissons; ainsi, lorsque les rayons
du soleil viennent frapper la partie
extérieure de leur nid , les Fourmis
qui sont à la surface descendent au
fond de la fourmilière, avertissent
leurs compagnes en les frappant avec
leurs antennes, et les saisissant mê-
me ayec leurs mandibules si elles ne
s'empressent pas assez, elles les en-
traînent au sommet de l'habitation ,
elles y laissent afin de revenir auprès
de celles qui gardent les petits ; dans
un instant les larves et les nymphes
sont transportées au faîte de la four-
milière , et reçoivent la douce in-
flu?nce du soleil. Les larves des fe-
melles, qui sontbeaucouji plus gros-
ses , donnent plus d'embarras; on
finit cependant par les placer à côté
des autres. Quand les Fourmis jugent
que leurs petits sont restés assez
long-temps au soleil, elles les reti-
rent dans des loges propres à les re-
cevoir, sous une couche de chamne,
mais qui n'intercepte pas entièrement
la chaleur; quand elles croient n'a-
voir rien à craindre , elles se reposent
de leurs travaux ; alors on les voit
étendues pèle mêle avec les larves, ou
entassées les imes sur les autres. Si
Ion découvre un peu l'intérieur de
FOU
rcs uids , on voit les ouvrières saLsir
leurs noiirrissons avec une prompti-
tude extrême, et les enlraîner tlanî
les lieux les plus recules de i'habila-
tion j s'il se trouve déjà des individus
ailés , ils sont de même cachés par
ces Animaux.
Les larves des Fourmis qui n'ont
point d'aiguillon se rcnfcrincnt dans
une coque ovalaire d'un blanc jaunâ-
tre ou rousiàtre, marquée à un bout
d'une tache noirâtre qui répond à
l'extrémité de l'abdomen de la nym-
phe, et. qui est produite peut-être par
la dépoudlc de la larve. Cette coque
est formée d'une pellicule très-mince;
i'écaille ou pédicule est cachée par
une peau très-fine qui se prolonge du
corselet sur l'abdomen ; les larves des
espèces qui sont armées d'un aiguil-
lon , ne s'ensevelissent pas ainsi dans
un tombeau 5 la nymphe est entière-
ment nue; sa couleur devient plus
foncée,;» mesure que le moment de
son entier développement approche.
La Fourmi en état (ve nymphe pré-
sente la forme et la grandeur de l'In-
secte parfait; mais elle est faible, d'une
consistance encore tendre, et ses
membres incapables d'action, sont
renferniés dans le fourreau dont nous
avons parlé plus haut; ces nymphes
ne peuvent pas encore se passer du
secours des Fourmis ouvrièies; celles
qui sont enveloppées dans une coque,
périraient dedans , si , quand le temps
est venu qu'elles en soient débarras-
fées, les neutres ne les sortaient pas
de leurs cellules et ne leur enlevaient
pas la pellicule soyeuse qui enveloppe
les parties de leur corps, en les tirail-
lant délicatement avec leurs mandi-
bules. Les nouveaux nés jouissent
tous de leur liberté et des facultés ac-
tives qui leur sont propres; les neutres
continuent pendant quelques jours
de les surveiller; elles les alimentent,
les accompagnent en tous lieux, et
semblent cherche!' à leur faire con-
naître tous les sentiers et tous les dé-
tails de leur habitation ; les mâles
qui veulent sortir sont rassemblés par
elles dans une même case , et ils y
sont retenus jusqu'au monicnl oii
FOU 7
elles jugent convenable de les laisser
sortir avec les femelles. La sortie des
mâles et des femelles est un événe-
ment marquant pout la république :
toutes les Fourmis sortent et assistent
avec inquiétude au départ des couples
sur lesquels est fondé l'espoir de tou-
tes; elles s'opposent de tout leur pou-
voir ,'m départ des individus qui vont
prendre l'essor, mais elles ne par-
viennent pas à empêcher le plus grand
nombre de s'élever dans les airs et de
quitter pour jamais les lieux qui les
ont vus naître; on les voit alors dans
l'air, rassemblées en essaims innom-
brables, exécuter des mouvemens
lents en s'élevant et s'abaissant alter-
nativement de quelques pieds ; les
mâles qui forment le gros de l'essaim,
volent obliquement et en zig-zag; les
femelles, tournées contre le vent,
sont suspendues comme des ballons,
et paraissent immobiles, jusqu'à ce
que quelques mâles les saisissent, les
entraînent loin de la foule et les fé-
condent au milieu des airs.
Les Fourmis sont un vrai fléau
pour nos jardins ; elles gâtent les
fruits en leur communiquant une
odeur désagréable , ou en les enta-
mant avant leur maturité. Le labou-
reur leur voit souvent enlever une
partie de son grain, et les racines de
plusieurs de nos Plantes économiques
ont à souffrir du travail de ces Ani-
maux qui se creusent des galeries
sans nombre dans la terre. Mais les
dégâtsquefont lesFourmis d'Europe,
ne sont rien en compaiaison de ceux
des espèces de l'Inde et des contrées
équatoriales : elles ravagent d'une
manière inconcevable les plantations
des cannes à sucre. On lit dans un
grand nombre de voyageurs les dé-
tails des ravages que font les Fourmis
dans les pays chauds; mais Latreille
pense qu'on en a trop mis sur leur
compte; il est injuste, dit-il, défaire
supporter aux seules et Vraies Four-
mis tout le poids de notre indigna-
tion et de notre vengeance. La même
impartialité nous oblige également à
leur refuser le talent de produire la
laque du commerce.
s FOU
Le nombre et la variété des moyens
Sue les agronomes ont indiqués pour
étruire CCS Insectes , est en généial
une preuve de leur insuffisance. Nous
allons cependant faire connaître les
principaux, et nous renverrons pour
plus de détails au Dictionnaire d'agri-
culture. Le moyen le plus ordinaire
et le plus connu des jardiniers est de
mettredeleauet du miel quel on a eu
soin de l'aire bouillir, dans une bou-
teille que Ton suspend au\ Arbres at-
taqués par les Fourmis; l'odeur du
miel les attire, elles entrent dans la
bouteille cl s'y noient. Un autre i)ro-
cédé qui a été annoncé dans la Ga-
zette d'agriculture, a, dit-on, très-bien
réussi dans les environs de Montpel-
lier: ilfauttransporterdans les jardins
uu grand nombre de grosses Fourmis
que l'on trouve dans les bois; celles-
ci ne cessent de combattre les petites
espèces, que lorsqu'elles les ont en-
tièrement détruites ou chassées. On
remarque que dans les jardins oii il
n'y a que de grosses Fourmis, les
Arbres viennent très-bien. Un moyen
plus efficace, mais qui deviendrait
peut-être trop coûteux pour être em-
Floyé en grand , est de faire usage de
Oxide blanc d'Arsenic, en le mêlant
avec du sucre ou quelque autre ma-
tière dont les Fourmis sont friandes :
on les verra toutes périr. Le sublimé
corrosif est encore un bon moyen : on
a remarqué que les Fourmis qui
avaient touché à cette substance, en-
traient dans une espèce de rage et
tuaient les autres. Le contact de leur
corps suffisait encore pour en faire
périr plusieurs. Du bois brûlé en
charbon , mais ne donnant plus de
flamme, placé sur leur passage , les
attire j elles s'y précipitent par mil-
liers et ne tardent pas à l'éteindre. On
trouve dans les forêts de la Guiane
des fourmilières qui forment des py-
ramides tronquées de quinze à vingt
pieds d'élévation sur trente à qua-
rante de base. Les cultivateurs sont
obligés d'abandonner un nouvel éta-
blissement , lorsqu'ils ont le malheur
d'y rencontrer une pareille forteresse,
à moins qu'ils n'aient assez de force
FOU
pour en faire un siège en règle. La-
treille rapporte que cela est arrivé à
M. de Préibntaine, lors de son pre-
mier campement à Kourou. Il fut
obligé de faire creuser une tranchée
circulaire, qu'il remplit dune grande
quantité de bois sec, autour d'une de
ces fourmilières ; et api es y avoir mis
le feu sur tous les points de sa cir-
conférence , il l'attaqua à couf s de
canon.
Nous allons donner la description
de quelques espèces reniai quables de
Fourmis; nous les diviserons, d'après
Latreille, en deux sections.
■j- Corselet des ouvrières ayant le
dos arqué et sans interruption dans
sa courbure ; ailes supérieures des
autres individus sans nervures récur-
rentes.
Fourmi RoN0E-BOis,jP.Acvci//ea«a,
Lin. , Scop. , Schrank, Oliv., Latr.,
Ilist. Na t. des Fourmis , p. 88 , pi. i ,
f. 1. Cette espèce est la plus grande
d'Europe; elle a quelquefois jusqu'à
sept lignes de longueur. Le mulet
est noir , avec le corselet et les cuisses
d'un rouge sanguin foncé; le mâle et
la femelle en diffèrent peu pour les
couleurs. Cette Fourmi établit sa de-
meure dans l'intérieur des parties
mortes des vieux Arbres , sous leur
écorce. On ne la trouve pas dans les
champs ; elle vit en société peu nom-
breuse et paraît plus propre au Midi.
On la trouve rarement aux environs
de Paris.
Fourmi bi-épineuse, F. bisplnosa ,
Oliv. , Latr., ibid., p. i 33, pi. 4 , fig.
2o; F.fungusa , Fab. Elle est longue
de trois lignes , noire, avec le cor-
selet bi-épineux en devant et l'écaillé
terminée par une pointe longue. Cette
espèce, qui se trouve à Cayenne, fait
son nid avec une matière qui ressem-
ble au premier coup-d œil à de l'ama-
dou ; cette substance est composée
d'un duvet cotonneux, qui paraît être
foimé de petits brins qui entoui'ent
la semence d'un Fromager d'Aublet.
L'Animal les empile et en fait une
espèce de feutre , qui est ti'ès-efficace
dans les héraorrhagies.
FOU
ff Dos du corselet des ouviièrcs
aynutdes eufoncemens qui le rendent
sinueux; ailes supérieures des autres
individus ayant une nervure récur-
rente et reçue par la première cellule
cubitale; la seconde uervuie récur-
rente nulle.
FoujiMi FAUVE , F. rufa , Lin. ,
Latr. , ibid. , p. ;43, pi. .0, iig. 28.
L'ouvrière a trois lij^ues de lon-
gueur ; elle est noirâtre, avec une
grande partie de sa tète, de son cor-
selet et l'écaillé, fauves; la tète a
trois petits yeux lisses. La femelle est
plus longue dune ligne ; sa tète res-
semble à celle de l'ouvrière ; on voit
Seulement du noir au milieu de sa
Eartie antérieure près de la bouche,
('écaille est grande et ovce ; l'ab-
don)en est coiut, presque globuleux,
d'un noir un peu bronzé, avec !e de-
vant fauve; les ailes sont enfiunées ;
les pales sont noiiâtres, avec les cuis-
ses rouges. Le mâle est à peu jjrès de
la même longueur , mais plus étroit ,
avec 1 écaille épaisse, presque carrée,
et l'abdomen couibé à l'anus , qui est
noirâtre ; les ailes ont les nervures
jaunâtres. La Fourmi fauve est Irès-
commune dans toutes les parties de
l'Europe ; c'est elle qui élève dans les
bois ces monticules remarquables par
leur grandeur , et leur forme en cône
très-large à sa base. Cette habitation
est composée de brins de chaume ,
de fragmens ligneux , de coquillages ,
de cailloux , ei comme elles ramassent
souvent , dans le même dessein , des
grains de blé , d'orge et d'avoine , on
a cru qu'elles faisaient des provisions
pour l'hiver; mais il est reconnu
qu'elles ne s'en servent que pour leur
habitation , car elles passent l hiver
engourdies, ainsi que toutes les autres
espèces, et ne prennent par consé-
quent aucune nourriture. Le monti-
cule que celte espèce forme ne paraît ,
au premier coup-d œil , qu'un amas
confus de matériaux; mais, si on l'exa-
mine avec attention, on voit qu'il est
arrangé de manière à éloigner les eaux
de la fourmilière , à ménager la cha-
leur du soleil ou la conserver dans
l'intérieur du nid. L'assemblage des
FOU 9
divers élémens dont il est composé
présente toujours l'aspect d'un dôme
arrondi , dont la base , souvent cou-
verte de terre et de petits cailloux,
forme une zone au-dessus de laquelle
s'élève , en pain de sucre , la partie
ligneuse du bâtiment. Cette couver-
ture cache la portion la plus consi-
dérable de l'éliiblissement, qui s'étend
à des profondeurs assez grandes sous
terre. Des avenues , ménagées soi-
gneusement, en forme d'entonnoir ,
conduisent du faîte dans 1 intérieur
de la fourmilière ; leur ouverture
est plus ou moins large , et leur
nombre varie selon que la population
est plus ou moins étendue; ces portes
étaient nécessaires pour donner issue
à l'immense quantité d'ouvrières
dont ces peuplades sont composées ;
elles semblent préférer vivre en
plein air et ne pas craindre de faire
en notre présence la plupart de leurs
opérations : ce qui les distingue des
autres espèces , qui se tiennent vo-
lontiers dans leurs nids et à l'abri du
soleil. Le soir , les Fourmis fauves
ferment peu à peu leurs portes ; elles
apportent pour cela de petites poutres,
qu'elles placent auprès des galeries
pour en diminuer l'entrée ; elles les
arrangent au-dessus de l'ouverture et
les enfoncent même quelquefois dans
le massif du chaume , en les croisant
dans tous les sens ; elles finissent
par y mettre d'autres parcelles plus
petites , et parviennent à boucher
entièrement le trou par oii elles
entraient. Le malin elles défont ca
qu'elles ont fait le soir ; il n'y a qua
les jours de pluie oii elles ne fas-
sent pas cette opération , se bor-
nant alors à pratiquer une ou-
verture beaucoup plus petite , et s'il
vient à pleuvoir elles la ferment tout-
à-fait.
a Pour concevoir, dit Hubert , la
formation du toit de chaume, voyons
ce qu'était la fourmilière dans son
origine. Elle n est , au commence-
ment , qu'une cavité pratiquée dans
la teire ; une partie de ses habitans
va chercher aux environs des ma-
tériaux propres à la construction do
lo FOU
la charpente cxteiieuic ; ils les dis-
posent eusuiie dans un ordre peu
régulier, mais suffisant pour en re-
couvrir l'entrée ; d'autres Fourmis ap-
f)or(ent de la terre , qu'elles ont en-
evée au fond du nid dont elles
creusent l'intérieur , et cette terre ,
mélangée avec les brins de bois et
de feuilles qui sont apportés à chaque
instant , donne une certaine consis-
tance à l'édifice ; il s'élève de jour en
jour; cependant, les Fourmis ont
soin de laisser des espaces vides pour
ces galeries, qui conduisent au de-
hors , et , comme elles enlèvent le
matin les barrières qu'elles ont po-
sées à l'entrée du nid la veille, les
conduits se conservent tandis que le
reste de la fourmilière s'élève ; elle
prend déjà une forme bombée, mais
on se tromperait si on la croyait
massive. Ce toit devait encore. seivir
sous un autre point de vue à nos
Insectes; il était destiné à contenir
de nouveaux étages, et voici de quelle
manière ils sont construits (je puis
en parler , pour l'avoir vu à travers
un carreau de verre que j'avais ajusté
contre une fourmilière ). Cest par
excavation, en minant leur édifice
même, qu'elles y pratiquent des
salles très-spacieuses , fort basses à
la vérité , et d'une construction gros-
sière; mais elles sont commodes
pour l'usage auquel elles sont des-
tinées , celui de pouvoir y déposer
les nymphes et les larves à certaines
heures du jour. Ces espaces vides
communiquent entre eux par des ga-
leries faites de la même manière. Si
les matériaux du nid n'élaient qu'en-
trelacés les uns avec les autres, ils
céderaient trop facilement aux efforts
des Fourmis, et tomberaient confu-
sément lorsqu'elles porteraient at
teinte à leur ordre primitif; mais la
terre contenue entre les couches ,
dont le monticule est composé , étant
délayée par l'eau des pluies , et durcie
ensuite par le soleil , sert à lier en-
semble toutes les parties de la four-
milière , de manière cependant à
permettre aux Fourmis d'en séparer
quelques fragmens , sans détruire le
FOU
reste; d'ailleurs, elle s'oppose si bien
ù l'introduction de l'eau dans le nid ,
que je n'en ai jamais trouvé (même
après les plus longues pluies) à plus
d'un quart de pouce de la surface, à
moins que la fourmilière n'eût été dé-
langée ou ne fût abandonnée par ses
habitans. Quant à la partie souterrai-
ne de la fourmilière, on ne peut la voir
que lorsqu'elle est placée contre une
pente; alors, en soulevant le monti-
cule de chaume , on aperçoit toute la
coupe iutérieurcdu bâtiment. Ces sou-
terrains présentent des étages compo-
sés de loges creusées dans la terre et
pratiquées dans un sens horizontal. »
Les Fourmis fauves, et même plu-
sieurs autres espèces , changent quel-
quefois d'habitation si leur fourmi-
lière est mal exposée ou trop près
dune iburmilière ennemie (c'est ce
que Hubert appelle migration ); alors,
la nation entière se transporte dans
un autre lieu plus favorable et y (onde
une nouvelle cité. r)ans cette occa-
sion , les Fourmis se portent les unes
les autres; celles qui s'en vont de
l'ancienne habitation à la nouvelle,
emportent leurs compagnes , et celles
qui reviennent sont toujours seules.
Les premières qui ont formé le projet
de changer de demeure , et qui ont
découvert un endroit favorable , vien-
nent engager les autres à les suivre ;
tantôt elles les invitent par de simples
caresses , tantôt elles les enlèvent de
force , et bientôt toute la fourmi-
lière passe dans le nouveau local et
y transporte ses œufs et ses larves.
Si les Fourmis fauves aperçoivent
un de leurs ennemis à une distance
assez grande pour qu'elles ne puis-
seul pas l'atteindre , elles se re-
dressent sur leurs pieds de derrière,
font passer leur abdomen entre leurs
jandjes et lancent avec force des jets
de leur acide. Elles attaquent à force
ouverte , en pinçant fortement avec
leurs mandibules, et versant dans
les plaies produites par leurs mor-
sures leur acide l'ormique ; elles y
parvicancnt en courbant rcxtrémité
postérieure de leur abdomen , oii il
est contenu, et eu l'appliquant contre
IGU
la partie oflcnsée. Ces Fourmis dis-
sèquent en lios-pcu de lentps les
c.'tdavres de divers Animaux do petite
taille qu'on leur présente.
Hubert donne une ilcscription fort
intéressante d'un combat entre doux
l'oui milières c!e la même espèce. Les
deux armées s'étaient ronconirécs à
moitié cl)emin de Icu;- habitation res-
pective ; c'est là que se donnait la
bataille ; elles occupaient un espace
Je deux ou trois pieds carres, et il
s'en exhalait de toutes parts une
odeur ]icnétrante. A l'approche de la
nuit , après sètre bien battus , et
avoir laissé un grand nombre de
morts sur le lien de la scène , chaque
parti rentrait graduellement dans la
cité , mais ils retournaient au combat
avant l'aurore , et le carnage recom-
mençait avec plus de fureur. Les
Fourmis sanguines, qui sont souvent
attaquées par les Fourmis fauves , se
défendent en partisans et font une
petite guerre fort amusante pour l'ob-
servateur. Les deux partis se mettent
on embuscade et fondent l'un sur
l'autre à ['improviste; si les Fourmis
sanguines se volent moins en foice ,
elles réclament du secours, et aussitôt
une armée sort de la cité , s'avance
en masse et enveloppe le peloton en-
nemi.
Les Fourmis fauves ont présenté
à Hubert quelques faits singuliers et
dont le Irait suivant retrace une sorte
de scène gymnastique. S'étant un jour
approché d'une de leurs habitations
exposée au soleil et abritée du côté
du nord , il vit ces Insectes amon-
celés en grand nombre sur sa sur-
face et dans un mouvement général ,
qu'il compare à l'image d un liquide
en ébullilion. Mais s'étant appliqué
à suivre séparément cliaquc Fourmi ,
il découvrit qu'elles jouaient entre
elles deux à deux , et se livraient
des combats simulés , pareils à ceux
dont les jeunes Cliicns nous donnent
souvent le spectacle.
FouBMi SANGUINE , F. saiiguinea,
Latr. , ibi(1. , p. i5o , pi. 5, fig. 29.
L'ouvrière ressemble beaucoup à
!• (JÎJ 1 1
celle de lespècc précédente , mais les
antennes et la tète sont entièrement
dun fauve-sanguin ; les yeux lisses
sont apparens; le corselet et les pâtes
sont fauves; l'abdouien estd'un noir-
cendié. Ces Fourmis présentent un
exemple des sociétés mixtes; aussi
allons-nous donner quelques détails
particuliers sur leurs mœurs
Elles ont de grands rapports avec
les Foui mis fauves , tant par la forme
et la couleur de leurs corps , que par
leur manière de bâtir. Nous allons
écouter Hubert qui donne des dé-
tails fort curieux sur celte espèce.
« Une des occupations ordinaires
des Fourmis sanguines , est d'aller à
la chasse de certaines petites Four-
mis dont elles font leur pâture;
elles ne sortent jamais seules ; on
les voit aller par petites troupes,
s'endjusquer près d'une fourmilière ,
attendre à l'entrée qu'il en sorte
quelque individu , et s'élancer aus-
sitôt 'pour s'en saisir. Les Insectes
qu'elles rencontrent sur leur che-
min deviennent aus^l leur proui ,
quand elles peuvent les arrêter.
On ne trouve point chez les san-
guines , non plus que dans les autres
fourmilières mixtes, de mâles et de
femelles de Fo\irmis auxiliaires. Les
femelles sanguines sont remarquables
par la vivacité de leurs couleurs. Les
mâles ressemblent beaucoup à ceux
de la Fourmi noir-cendrée , si ce
n'est qu'ils ont le corps plus allongé ;
on les voit partir en même temps que
les femelles, et ils sont alors accom-
pagnés d'uu double cortège , comme
ceux des Fourmis légionnaires. Tant
de rapports entre ces Fourmis me fai-
saient soupçonner que les sanguines
s'approvisionnaient de noir-cendrées,
de la même manière que les rous-
sâtres ; je les épiai de jour en jour, et
je fus témoin de plusieurs expédi-
tions. En voici un exemple qui pourrr»
donner une juste idée de leur tacti-
que. Le if) juillet , à dix heures du
matin, la fourmilière sanguine envoie-
en avant une poignée do ses guer-
riers. Cette petite troupe marche à
la hâte jusqu'à l'entrée du nid des
13 FOU
Fourmis cendrées, situé à vingt pas
de la fouimilière mixte ; elle se dis-
perse autour du nid. Les habitans
aperçoivent ces étrangères , sortent en
foule pour les attaquer , et en em-
mènent plusieurs en caplivité; mais
les sanguines ne s'avancent plus ,
elles paraissent attendre du secours ;
de moment en moment , je vois ar-
I iver de petites bandes de ces Insectes,
qui partent de la fourmilière san-
guine et viennent renforcer la pre-
mière brigade. Elles s'avancent alois
un peu davantage , et semblent ris-
quer plus volonîiers d'en venir aux
prises; mais , plus elles approchent
des assiégées , plus elles paialsseut
empressées à envoyer à leur nid des
espèces de courriers. Ces Fourmis,
arrivant en hâte, jettent l'alarme dans
la fourmilière mixte , et aussitôt un
nouvel essaim part et marche à l'ar-
mée. Les sanguines ne se pressent
point encore de chercher le com-
bat; elles n'alarment les noir-cendrées
que par leur seule présence ; celles-
ci occupent un espace de deux pieds
carrés au-devant de leur fourmi-
lière; la plus grande partie de la na-
tion est sortie pour attendre l'enne-
mi. Toutaulour du camp, on com-
mence à voir de fréquentes escar-
mouches , et ce sont toujours les as-
siégées qui attaquent les assiégeantes.
Le nombre des noir-cendrées assez
considérable annonce une vigoureu-
se résistance; mais elles se défiant
de leurs forces , songent d'avance au
salut des petits qui leur sont confiés,
et nous montrent eu cela un des plus
singuliers traits de prudence dont
l'histoire des Insectes nous fournisse
l'exemple. Long-temps avant que le
succès puisse être douteux , elles ap-
fiortent leurs nymphes au-dehors de
eurs souterrains, et les amoncellent
à l'entrée du nid , du côté opposé à
celui d'oii viennent les Fourmis san-
guines , afin de pouvoir les emporter
f»lus aisément si le sort des armes
eur est contraire. Leurs jeunes fe-
melles prennent la fuile du même
.côté; le danger s'approche ; les san-
guines se trouvant eu force, se jettent
FOU
au milieu des noir-cendrées, les at-
taquent sur tous les points , et par-
viennent jusque sur le dôme de leur
cité. Les noir-cendrées , après une
vive résistance , renoncent à la dé-
fendre , s'empaient des nymphes
qu'elles avaient rasseaiblées hors de
la fourmilière , et les emportent au
loin. Les sanguines les poursuivent
et cherchent à leur ravir leur tiésor.
Toutes les noires sont en fuite ; ce-
pendant on en voit quelques-unes se
jeter avec un véritable dévouement
au milieu des enncuris et pénétrer
dans les souterrains dont elles sous-
traient encore au pillage quelques
larves qu'elles emportent à la hâte.
Les Fourmis sanguines pénètrent
dans l'intérieur , s'emparent de tou-
tes les avenues , et paraissent s'éta-
blir dans le nid dévasté. De petites
troupes arrivent alors de la fourmi-
lière mixte , et l'on commence à
enlever ce qui re.ite de larves et de
nymphes. Il s'élablit une chaîne con-
tinue d'une demeure à l'autre, et la
journée se passe de cette manière.
La nuit arrive avant qu'on ait trans-
porté tout le butin ; un bon nombre
de sanguines reste dans la cité prise
d'assaut, et le lendemain à l'aube du
iour elles recommencent à transférer
eur proie. Quand elles ont enlevé
toutes les nymphes , elles se portent
les unes les autres dans la fourmi-
lière mixte jusqu'à ce qu'il n'en reste
plus qu'un petit nombre. Mais j'a-
perçois quelques couples aller dans
un sens contraire; leur nombre aug-
mente ; une nouvelle résolution a
sans doute été prise par ces Insectes
vraiment bell queux :un recrutement
nombreux s'établit sur la fourmi-
lière mixte, en faveur de la ville pil-
lée , et celle-ci devient la cité san-
guine. Tout y est transporté avec
promptitude : nymphes , larves , mâ-
les et femelles , auxiliaires et amazo-
nes , tout ce que renfermait la four-
milière mixte , est déposé dans l'ha-
bitaliou conquise , et les Fourmis
sanguines renoncent pour jamais à
leur ancienne patrie. Elles s'établis-
sent en lieu et pkce des noir-cen-
FOU
rliecs , et là enlrepionncnt de nou-
velles invasions. »
Les Fourmis sanguines ne font pas
leurs cxpcditions contre les noii-
conflrées aussi souvcnl que les rous-
sâlrcs ; elles n'allaqucnt que cinq
ou six fourmilières dans un été, et
se contentent d'un certain nombre
de domestiques. IIid)ei t reniai que
que les noir-cendrées attaquées par
les sanguines se conduisent diftcrcm-
ment que lorsqu'elles ont affaire aux
Fournus roussàtres. L'impétuosité de
ces dernières ne leur laisse pas le
temps de se défendre; la tactique des
assiégeans étant diderente , Oille des
assiégés devait l'être aussi. ïrès-car-
nassières et toujours occupées de
chasses , les sanguines ne peuvent
se passer de ces auxiliaires , car leurs
petits se tiouveraient alors sans dé
fcnse. Les Fourmis mineuses enle-
vées delà foui urilière dans leur jeu-
ne âge , rendent aus-;i les mêmes ser-
vices ; ni-us ce qui est bien remaïqua-
ble , c'est qu'il existe des fourmilières
sanguines oii l'on voit ces deux es-
pèces d'auxiliaires. Cette Fourmi se
trouve en France , et est plus com-
mune en Suisse.
Fourmi noiîi-ccxdrée , F. fusca,
L. , Latr. , ibid. , p. lôg, pi. 6. f, 3:2.
L'ouvrière a un peu plus de deux li-
gnes de loug ; elle est d'un noir cen-
dré avec la partie inférieine des an-
tennes et les pâtes rougeàtres ; la fe-
melle est d'un noir très-luisant avec
un léger relie t bronzé; le mâle est noir
avec l'anus et les pates d'un rouge
pâle. Cette espèce est une de celles
qu'Hubert appelle Fourmis maçon-
nes. Les monticules qu'elle élève oi-
frent toujours des murs épais formés
d'une terre grossière et raboteuse ,
des étages tiès-prononcés et de larges
voù'.es soutenues par des piliers so-
lides. On n'y trouve ni chemin ni
galerie proprement dits , mais des
passages eu forme d œil de bœuf;
partout de grands vides , de gros
massifs de terre , et l'on remarque
que les Fourmis ont conservé une
certaine proportion entre les piliers
FOU
i3
et la largeur des voûtes auxquelles ils
servent de supports.
Fourmi jvune, F.JIava, Fabr.,
Dég., Oliv.,Vill., Latr., /Zi/r/., p. 166,
pi. 6, f. 36. Elle est d'un roux jaunâtre
luis.mt; l'écaillé e->t presque carrée,
entière. Cette espèce choisit les parcel-
les les plus fines des Arbres dans les-
quels elles s'est établie, les mélange
avec un peu de terre et des toiles d'A-
raignées, et l'orme une matière delà
consistance du papier mâché , et avec
laquelle elle construit des étages en-
tiers de son habitation. Elle sert de
boussole aux habitans des Alpes ,
parce que son nid se dirige constam-
ment de l'est à l'ouest. Ces fourmi-
lières sont très-multipiiées et plus
élevétS dans les montagnes que par-
tout ailleurs ; leur sommet et la pente
la plus rapcle sont tournés au levant
d'hiver , mais elles vont en talus au
coté opposé. Ces faits ont été commu-
niqués à Hubert par des monta-
gnaris; il les a vérifiés lui-même sur
des mdlieis de ces fourmilières.
Fourmi brune, F. brunnea, Latr.,
ibid. , p. 168, pi. 6, fig. 35, A. Elle
est d'un brun rougeâtre clair ; soa
abdomen est obscur. Cette espèce qui
n'a pas plus d'une ligne et demie de
longueur, se fait remarquer par son
industrie et la perfection de son
travail ; c'est une de celles qu'Hu-
bert appelle Fourmis maçonnes.
Cette Fourmi construit son nid par
étages de quatre à cinq lignes de
haut dont les cloisons n'ont pas plus
d'une demi ligne d'épaisseur. Ces
étages sont égaux et suivent la pente
de la fourmilière. Il y en a quelque-
fois plus de vingt dans la partie su-
périeure , et au moins autant au-des-
sous du sol. Hubert a observé que
cette espèce sort la nuit et presque ja-
mais le jour ; il les a vues travailler.
Pour cola elles choisissent un temps
de pluie; c'est alors qu'on peut les
voir déployer tout leur talent pour
l'architecture; elles appoitent entre
leurs mandibules de petites parcelles
de terre, les placent à l'endroit oLi elles
doivent rester, les divisent et les pous-
it FOU
sent avec leurs deuts, de manlèie ù
remplir les plus pctitos inégalités do lu
muraille. Quand elles ont consliuit
assez de ces pelites murailles et qu'el-
les ont à peu près quatre ou cinq li-
t,'nes de haut , elles les réunissent eu
faisant un plafond de foiuie ccintréc.
Pour cela elles placent leurs parcelles
de terre dans un sens horizontal , de
manière à faire au-dessus de chaque
mur un rehord qui , venant bientôt
à rencontrer celui du mur opposé ,
forme le plafond. Tout cela se fait
toujours pendant la pluie qui , au
lieu de diminuer la cohésion des par-
ticules de terre, ser.ible laugmenfer
encore. Ces parcelles de terre mouil-
lée qui ne tiennent encore que par
juxta-position sont liées étroitement,
les inégalités disparaissent , le dessus
de ces étages composé de tant de piè-
ces rapportées ne présente plus qu'u-
ne seule couche de terre bien unie,
et n'a besoin, pour se consolider en-
tièrement, que de la chaleur du so-
leil. Cetie espèce est assez commune;
elle place sa foiuinilière dans les
Herbes , sur le i)ord des sentiers.
Barboteau a fait quelques obser-
vations sur les Fourmis des Antilles
(Journal d'hist. naturelle et de phy-
sique tle Rosier, 1776, novembre et
décembre); les espèces qu'il mention-
ne n'étant pas suffisamment caracté-
lisces , nous n'en parlerons pas.
On a étendu le nom de Fourmi à
beaucoup d'Insectes différens ; ainsi
on a appelé :
Fourmi klanciie , le genre Ter-
mes. ^'. ce mot.
Fourmi Amazonk. P'. Ponèrk.
Fourmi dk visite , Fourmi cé-
PIIALOTE. / . OKcODOME.
Fourmi resserrée. /^. Poxère.
Fourmi Méeanure. f^. Myr-
MICE.
Fourmi rouge. f\ Myrmice.
Fourmis volantes. Le peuple
désigne sous ce nom la plupart des
Insectes à quatre ailes nues. (g.)
FO U R M I LI E R . Mjrniecopka^a .
mam. Genre de Mammifères de l'or-
FOU
die dci Edentés ou il forme, avec les
P.ingolins, la troisième tiibudanslu
Règne Animal de Cu\ ier.
Ces Animaux, absolument dépour-
vus de dents comme les Pauirolins,
vont nous présenter cl une espèce a
l'autre les mêmes contrastes d'oj ga-
nisation déjà obsersés dans les Bra-
dypes. Ces coutrastes consistent dans
desdiiférences non-seulement de la fi-
gure et de l'agencement des os, mais
aussi dans l'inégalité du nombre de
ces parties. On voit doncquc, malgré
les lesscmblanccs extérieures qui ont
servi à rapi)rocher ces xVnimaux dans
un seul et même genre, ils dillèrcnt
davantage entre eux que beaucoup
de genres dans tel ou tel ordre, par
exemple , dans celui des Singes , dans
celui des Rongeurs, etc. H s'ensuit
encore que ces différences dans des
Oiganes inaccessibles par leur pro-
fondeur à des intlueuces extéiieu-
res , chez des Animaux dont le ré-
gime est uniforme, qui habitent les
mêmes contrées , les mêmes sites, et
qui par conséquent sont soumis aux
mêmes influences , ne peuvent être
que primitives. Ces considérations,
que nous aurons encore sujet de rap-
peler ailleurs, montrent à combien
peu de cas peuvent s'appliquer les
idées de quelques personnes sur la
métamorphose des espèces les unes
dans les autres.
Ce qui , au premier aspect, carac-
térise davantage les Fourmiliers ,
c'est la forme de leur tête effilée
en un long tuyau cylindrique. Les
parois de ce tujau, sur la plus
grande partie de son étendue, sont
formées par les mâchoires dont la
proportion sur le squelette rappelle
celle du bec des Oiseaux , oii il est le
plus long, tel que les Bécasses, les
Coiulis , etc. En effet, dans le Tama-
noir, la mâchoire supérieure est deux
fois aussi longue que le crâne , et la
voûte palatine occupe les onze dou-
zièmes de la lougueur de la tète. Cet
excès énorme de longueur delà bou-
che dépend de ce que les palatins s'u-
ni.-sent sur la ligne médiane par tout
leur bord interne , en continuant ainsi
FOU
le tube des narines. CcHcs-ci ne ilt-
l)oiichent pas, coinino clicz les antres
iMiiinmitèies , sur le liuid poitericTir
du plancher des pahiîins. Ce plan-
cher e^t continué encoïc tlans les
Fourmiliers par des lames transver-
sales des apophyses ptciigoïdcs unies
entre elles couune les lames horizon-
tales des palatins; dcsoitetjiic le luhe
osseux des narines est prolongé par
ce plancher des lames plérigoïdes ,
presque vis-à-vis le bord du trou oe-
cipilal. Or l'articulation du condyle
maxillaire se trouve dans le même
plan vertical; de sorte que, dans le
Tatnanoir surtout, si cesdeux longues
mâchoires sécarlaient de la même
quantité angulaire que dans la plu-
part des .Mammifères , ou seulement
que dans l'Homme, l'écartement de
l'extrémité buccale serait supérieur
au plus graud diamètre du corps de
i'Aniuîal. Mais cet écarlement est ,
au contraire, fort pelit , et moindre
que dans tous les autres Veitébrés
sans exception. En voici la cause: ces
mâchoires , si démesurément longues,
sont bordées sur toute leur longueur
par la peau , et la fente longitudinale
des lèvres n'est pas d'un quinzièuie de
la longueur de la mâchoire. Il s'ensuit
que l'écartement des mâchoires à leur
extrémité n'excède pas le douzième
de la longueur. Les aiuscles qui
meuvent celle mâchoire inférieuie
sont plus faibles encore à propo. tioii
que dans les Bécasses et autres Echas-
siers qui , tout en se nourrissant de
proies molles , doivent cependant en-
coie les saisir et les comprimer avec
leur bec. Les Fourmiliers ne saisis-
sent , ne couipriment rien avec leuis
mâchoires. Une langue tellement ex-
tensible qu'elle excède deux ou trois
fois la longueur de leur si longue tête,
est projetée, toute couverte de glu ,
par l'ouverture terminalci L'Animal
la plie et la replie autour des Four-
mis, des Termites dont il a découvert
et épai pillé les habllalions. 11 la re-
lire couverte de ces Insectes qui sont
immédiatement avalés. Il n'y a donc
ici pas plus de mastication que dans
les Poissons et la plupart des Oiseaux,
FOU 1 b
et de plu.s il n'y a eu aucun serrement
lie la proie par les niàcaoncs. C'est
comme chez les Crapauds et lesG\e-
nouilles , qui saisissent les Insectes
avec le même organe, mais par un
mécanisme dilférenl , vu la laVgeur et
l'épaisseur de leur langue qui doit
être lancée sous un gros vuluiue, ce
qui néoLSsilait nne amplitude corres-
pondante de l'ouverture maxillai-
re. Aussi les Fourmiliers sont-ils, de
tons les Mammifères, ceux dont la
fosse lempoiale et l'arcade zygomati-
que sont le plus effacées. La proémi-
nence de l'apophyse z\gomatique
n'est pas d'un quinzième de la lon-
gueur de la fosse tcuiporale cl de la
fosse orbilaire ici confoudues ( n une
seule. L'os jugal n'est qu'un petit
stylet sans résistance , articulé en-
tre le lacrymal et le maxillaire, et
dont l'autre extiémilé reste floltanle
en avant du tiers moyen de la distance
qui s'étend jusqu'à l'os zygomatique.
Les os du nez occupent presque la
moitié de la longueur du dessus de la
lèle. Les narines, déjà immenses, sont
encore a grandies par deux grandes cel-
lules de chaque côté, dont l'antérieure,
commui'.e à l'aile ptérigoïde et au pa-
latin, s'étend jusqu'au rétrécissement
de celui-ci et communique avec le
tube des narines par un trou jiercé au
bord de l'aile dans le Tamandua.
Dans le Tamanoir, cette cellule et la
postérieure communiquent avec 1:»
caisse. Par coincidcuce avec celle
énorme amplitude des narines , le
lobe olfirctif et ses nerfs sont ici
presqu'autant développés que dans
certaines Chauve - Souiis ; 1 » fo^sc
ethmoïdale représentant bien le quart
de la cavité cérébrale. Le sens du
goût doit être aussi très-actif, à eu
juger parla diuiension du trou maxd-
iaire inférieur triple du supéiicur.
Dans le Fourmilier à deux doigts , les
{lalatinsnesereieiinent cndcssousque
sur les deux tiers de leur longueur,
et là finit le tube osseux des narines,
les apophyses ptérigoïdes ne se fer-
mant pas non plus en plancher et
n existant même que sous la forme
de deux longues arêtes trcs-saillan-
i6 FOU
te? , comme dans beaucoup de Ron-
geurs.
Dans le meilleur Traité d'anatomie
compare'e encore existant , on a dit
que les six dernières vertèbres cervi-
cales étaient soudées ensemble chez
les Foiirmilieis et les Tatous. Celle
rigidité du cou , chez des Animaux à
aussi longue télé que les deux pre-
miers Fourmiliers, eût borné singu-
lièrement les mouvemens de la têtu.
Elle eiît été d'autant plus éton-
nante que le cou est plus long à pro-
portion , et, par conséquent, les ver-
tèbres cervicales sont plus épaisses
dans les Fourmiliers que dans beau-
coup d'autres Quadrupèdes. Or, plus
les vertèbres cervicales tendent à
l'immobilité et par conséquent à la
soudure, plus leur corps s'amincit
dans tous les Vertébrés , à quelque
région de la colonne vertébrale que la
soudure arrive. Les Cétacés en oiFrent
un exemple bien remarquable aux
vertèbres cervicales. Dans plusieurs
Baleines, chez les Daupbins , Cacha-
lots, etc., les six dernières veilèbres
cervicales n'ont pas ensemble plus
d'épaisseur que la première dorsale.
Aussi les Cétacés sont-ils les seuls
Vertébrés qui aient les veitèbres cer-
vicales soudées; car les Poissons n'ont
réellement pas de cou.
Tous les détails de la construction du
tronc desFouriniliers sont relatifs à la
solidité delà poitrineet du dos pour ser-
vir de point d'appui à leurs membres
an ter ieurs de beaucoup plusvigourcux
que ceux de derrière. L'omoplate est
creusé de trois fosses profondes, sépa-
rées par deux longues arêtes saillan-
tes. L'humérus , le radius et le cubi-
tus sont hérissés de crêtes fortement
prononcées séparant des faces ru-
gueuses , de sorte que le corps même
de ces os est taillé prismaliquement.
L'humérus est plus large à son extré-
mité inférieure que dans le reste des
Mammifèics à cause de la saillie du
condyle inlerne, laquelle esl détermi-
née elle-même par la nécessité de
fortes attaches pour les muscles flé-
chisseurs des énormes griffes. Nous
avons déjà fait la même observation
FOU
dans les Chrysochlores , et nous re-
trouverons celte loi de mécanique
animale dans tous les autres Fouis-
seurs {V. notre article Mécanique
ANIMALE et Squelette). L'articu-
lation inférieure de l'humérus pré-
sente au radius un segment de sphère
qui se piêtc à la rotation aussi bien
que dans l'Homme. Aussi la tête du
radius y est-elle presque aussi ronde
que dans ce dernier et les Singes. Il
doit en résulter une rotation presque
aussi facile de l'avant-bras sur le
bras, sorte de mouvement qui élait
indispensable à leur genre de vie , et
aux seuls moyens de défense dont ces
Animaux jouissent en croisant les
bras pour saisir et étouffer leur en-
nemi.
Cuvier a constaté une différence fort
remarquable entre les deux grandes
espèces et le petit Fourmilier à deux
doitgs. Celui-ci a une forte clavicule
qui va s'articuler austeriium. Il n en
existe pas de traces chez les deux au-
tres. Nous avons fait le premier la
même remarque chez les Bradypes, oii
rUnaUjSeul des iroisespèces, est aussi
pourvu de clavicules. Mais les mains
des Fourmiliers sont, après leur tête,
ce qu'ils ont de plus extraordinaire. Les
phalanges unguéales de leurs pieds ,
disposées comme celles des Paresseux ,
de manière à ne pouvoir se réfléchir
qu'en dessous , y sont en effet rete-
nues à l'état de repos par de forts liga-
mens; leur base y est garnie, excepté
sur le côté dorsal , d'une énorme gai-
ne osseuse dans laquelle l'ongle est
enchâssé , et qui leur donne la même
solidité que chez les Chats , quoique
cette gaîne y soit disposée d'une ma-
nière inverse. Le Tamanoir et le Ta-
mamlua ont une main à cinq doigts,
mais à quatre ongles seulement, le
doigt externe n'ayant pas de phalan-
ge ungéale. C'est le médius qui est le
plus gros de tous les doigts : il est
plus que double de l'index. Son mé-
tacarpien n'a guère en longueur plus
du double de sa largeur. Il s'engrène
sur la première phalangcpar une pou-
lie à trois arêtes perpendiculaires à
l'axe de la poulie. Il en est de même de
FOU
cette phalange sur la seconde , de ma-
nière que tout mouvement latéral est
impossible, et que la foicc ne peut
être employée que dans le sens de la
flexion. Cette première phalange tst
beaucoup moins longue que large ; et
la troisième ou l'ungiièale est à elle
seule d'im tiers plus longue que les
deux premières. Ces phalanges un-
cuëales ditrèreut do celles des Pango-
lins et par la gaïue osseuse qui est
presque insensible dans ces derniers,
oii elle est surtout nulle en dessus,
et parce que chez ceux-ci elle est
profondément fourchue, division dont
on aperçoit à peine une trace sur le
dos de la phalange au médius et à
l'index des Fourmdiers. Dans le petit
Fourmilier, il n'y a que deux doigts,
l'index et le médius. Celui-ci a les os
encore plus gros à proportion que
dans les deux autres espèces, et la
première phalanges'y soude de bonne
heure à la deuxième. Le pouce et le
petit doigt ne consistent chacun qu'en
un seul os mince caché sous la peau
et représentant à la fois le doigt , son
métacarpien et l'os du carpe qui leur
sert de base ; car il n'y a au second
rang du carpe de cette espèce que
deux os , quoiqu'il y en ait quatre au
premier comme à l'ordinaire.
Les os des membres postérieurs
sont loin d'avoir la solidité et surtout
ces éminences si saillantes qui, dans
les membres antérieurs, servent à la
fois et de bras de levier , et de point
d'appui à des muscles si vigoureux.
Aussi la progression de ces Animaux
est-elle fort lente; leur plus grande vi-
tesse ne surpasse pas celle d'un Hom-
me marchant à grands pas : ce qui, à la
vérité; ne dépend pas seuleuient de la
faiblesse mu.--culaire du train de der-
rière, mais de la construction même et
du poids des membres antérieurs , et
surtout de la longueur de la réflexion
des ongles couchés sous la main.
Enfin , il y a au tarse un os surnu-
méraire articulé sur le cunéiforme
interne , et qui , très-petit dans le
ïamandua et le Tamanoir, s'allonge
dans le petit Fourmilier , et s'élar-
git de manière à former une sorte de
TOMr VIT.
FOU 17
talon. La grandeur de cet os est réci-
proque à celle du calcanéun> qui,
dans le Fourmilier didactyle, ne se
porte pas en arrière plus que l'as-
tragale lui-même, tandis que, dans
les deux autres espèces, le calca-
néum proémine en arrière autant
qu'il se prolonge dans le tarse. Il en
résulte que le petit Fourmilier qui,
en raison de cette concavité du pied,
griuipe plus aisément aux Arbres,
doit aussi, par la brièveté de son cal-
canéum , être à terre encore plus lent
que les deux autres espèces.
Les côtes duTamanoir et du Four-
milier ont une largeur telle que leurs
intervalles sont presque nuls, et cel-
les du second se recouvrent même
comme des pièces de cuirasses. Le
sternum a ses côtes particulières ,
aussi bien ossifiées que dans les Oi-
seaux. Dans le Tamanoir il y en a
neuf, presque rectil ignés, cylindri-
ques, augmentant de longueur jus-
qu'à la pénultième : ces côtes , com-
me les côtes vertébrales, s'articulent
par une double tête que sépare une
échancrure, dans la gorge interceptée
entre deux des pièces dont la serre
forme le sternum. Ces pièces sont au
nombre de dix. Les huit intermé-
diaires ressemblent parfaiteuient à
des corps de vertèbres ordinaires. La
conjugaison de ces pièces intercepte
inférieureuient un trou semblable au
trou de conjugaison des vertèbres ;
ce trou traverse de droite à gau-
che. Toutes les apophyses épineuses,
dorsales, lombaires et sacréts, sont
presque égales.
Il y a trente vertèbres à la queue du
Tauianoir , plus de trente à celle du
Tauiandua, et au moins trenle-six à
celle du petit Foui milier. Dans tous
ces Founniliei^s , ces vertèbres offrent
une différence ti ès-remarquable avec
leurs homologues dans les Pangolins
qiii ressemblent tant d'ailleurs aux
Fourmiliers. Les veitèbies caudales
de ceux - ci n'ont pas d'apophyses
transverses , au contraire des Panf'o-
iins , oii ces apophyses sont si larges
et si longues que la longueur de cha-
que apophyse est double du diamètre
i8
FOU
du corps de la vertèbre, de manière
que, dans l'étendue transversale de
cette vertèbre, le corps ne représente
qu'un cinquième, tandis que chez les
Founnilieis il forme tout le travers de
la vertèbre. Mais les os en V, tiès-
longs dans les Fourmiliers, donnent
dans le sens vertical la même lai geurà
la queue , que les apophyses trans-
verses en donnent dans le sens trans-
versal à celle des Pangolins. Il en ré-
sulte que, dans ces derniers, les mou-
vemens latéraux de la queue sont
très-étendus , et que ceux de flexion
supérieure ou inférieure peuvent
l'être aussi quand les deux fais-
ceaux de muscles latéraux se con-
tractent ensemble , tandis que, dans
les Fourmiliers , les mouvemens la-
téraux doivent être presque nuls.
( ^., pour les détails de configura-
tion et de proportion du Squelette,
la pi. 9 du T. V, i'^ partie, des
Ossem. Fossil. de Cuvier. )
La protraclilité de la langue des
Fourmiliers ne dépend aucunement
d'un mécanisme semblable à celui
qui produit le même effet dans les
l'ics , les Colibris, etc. Chez ces Oi-
seaux, la langue est portée sur un axe
osseux, saillant du milieu ac l'arc que
forme l'hyoïde. Les deux extrémités
filiformes de cet arc se recourbent der-
rière et en dessus du crâne , de ma-
nière à venir jusqu'au-dessus du
bec. Des muscles fixés à ces cornes
de l'hyoïde , selon qu'ils ont leur
point fixe en devant ou en arrière du
milieu de la longueur du bec , déter-
minent la protraclion ou la rétrac-
tion de la langue. Ici il n'y a rien de
semblable. L'hyoïde des Fourmiliers
n'a aucun prolongement au-devant
de son arc; et les extrémités de cet
arc sont moins prolongées que dans
beaucoup d'autres Mammifères. Dans
la protraction de la langue , l'hyoïde
reste même à peu près immobile.
Yoici d'où dépend le phénomène.
Sur la face inférieure de l'apophyse
xiphoïdc du sternum , naissent deux
faisceaux musculaires à fibres paral-
lèles , dirigées d'abord eu arrière ,
puis réfléchies eu avant sur le bord
FOU
de l'échancrure de la lame que forme
l'apophyse xiphoïde. Depuis cette ré-
flexion, ce» deux muscles se portent pa-
rallèlement en avant le long et au-des-
sus du sternum, puis le long et au-des-
sous de la trachée artère, jusqu'au de-
vant du larynx oLi ils se rapprochent
pour s'unir au muscle annulaire que
nous allons indiquer, et dans lequel
ils ne semblent pas se prolonger. Ils
se terminent ainsi sous le corps de
Ihyoïde , à la base de la langue. Ces
muscles se nomment sterno-glosses.
Les muscles ordinaires de la langue ,
savoir , l'hyo-glosse, et le cérato-
glosse , sont très-petits , et se portent
au-dessous et sur les côtés du ren-
dement formé par les muscles génio-
glosses, avec l'annulaire et les ster-
no-glosses. Ces génio-glosses, divisés
chacun en trois taisceaux , s'insèrent
à l'arc du menton. Les portions laté-
rales de chaque génio-glosse s'écar-
tent au-delà de Ihyoïde pour fournir
aux sterno-glosses une gaine tendi-
neuse qui les suit tout du long du ster-
num. La partie mobile et protractilede
la langue est formée seulement par
le muscle annulaire, dans lequel le
sterno-glosse ne se prolonge pas.
comme dans l'Echidné. Et comme
la langue des Fourmiliers manque
ainsi de fibres longitudinales, cela
explique la fragilité qu'on con-
naît à cet organe dans ces Ani-
maux. Il en résulte encore que la
langue des Fourmiliers ft'est pas sus-
ceptible d'extension rectiligne ; elle
n'est susceptible que de mouvemens
ondulatoires ; c'est le contraire de
celle des Serpens oii il n'y a pas de
fibres annulaires. La langue des
Echidnés tient le milieu entre ces
deux constructions. Le muscle annu-
laire y est creux , et de plus est dou-
ble de chaque côté. Dans chacun de
ces muscles cylindriques et creux se
prolongent plus ou moins , suivant
leurrang, les fibres des sterno-glosses.
Ceux-ci, disposés derrière l'hyoïde
comme chez les Fourmiliers , sont
formés de faisceaux distincts, roulés
sur eux-mêmes en spire allongée.
Les plus extérieurs ou les plus su-
FOU
peiiiciols se tormineut aux premiers
anneaux ; les faisceaux sous-jacens at-
teignent des anneaux plus antérieurs
et ainsi de suite pour les autres ; les
plus intérieurs et les plus longs vont
a la pointe. Ce muscle va donc en dimi-
nuant de calibre en avant. Il rac-
courcit et fléchit la langue qui est
allongée par le muscle -annulaire.
On conçoit maintenant que le Four-
milier ne puisse pas uilroduiie sa
langue dans 1rs trous des Fourmis ,
et qu'il soit obligé, pour en ramasser,
d'éparpiller leurs nids i la surlace de
la terre.
Daubenton a trouvé le foie du
Fourmilier didactyle aussi étendu
dant le tlanc gauche que dans le
flanc droit. Ce volume du foie cor-
respond ordinairement à l'absence
des organes de mastication. Le
grand cui-de-sac de l'estomac y re-
présente au moins les deux tiers de
la capacité totale. Toute la longueur
du canal intestinal n'c?t que de dix
à douze fois celle de l'estomac. Sur
toute cette longueui , l'intestin est
bosselé et bridé comme le colon de
lllomme. Le voile du palais y est
plus long que dans tous les autres
Animaux ; l'épiglotte fourchu , le
cerveau sans circonvolutions, i /^.
les pi. de notre Anat. des Syst.
nerveux. )
Tous les Fourmiliers sont couverts
de poils , eu quoi ils diffèrent beau-
coup des Myimécophages de l'ancien
Continent, qui leur ressemblentd'ail-
leurs le plus pour tous les détails de
la construction osseuse, le défaut ab-
solu de dents, et lerégime alimentaire.
Car les Pangolins sont entièrement
couverts de fortes écailles cornées ,
plus solides que celles d'aucun autre
Animal. La nature de ce poil n'est
pas non plus la même d'ime espèce
de Fourmilier à l'autre. Gomme les
Bradypes , ces Animaux , en mar-
chant , ne portent à terre que le
bord externe du pied ; les ongles
étant alors refléchis en dedans et
appuyés sur une large callosité du
poignet. La queue du Tamanoir ,
garnie dune grosse houppe de crins
[\m 1 9
longs et roides , forme un grand j>a-
naclie , comme une queue deCheval.
Au contraire, celle du TanKudua et
du Fourmilier à deux doigts est
couverte de poils ras, mais nue et
préhensile à son extrémité. Tous
ces Animaux , comme les Brady-
pes , sont de l'Amérique mé>idio-
jiale, dans cotte région comprise
entre la Plata au sud-ouest et l'Ori-
not[ueau nord. Presqu'aussi lourds
et aussi peu capables de se défezidre
que les Paresseux , leur existence sur
une si grande surface de l'Améri-
que , à travers laquelle les grands
fleuves et surtout leurs déborde-
mens opposent à des Animaux ainsi
organisés des obstacles insurmonta-
bles, est ur:c preuve manifeste que
dans chaque contrée, ceux qui y ha-
bitant sont autocthones , et n'y sont
point venus par émigration. Nous
avons d'ailleurs déjà fait observer que,
si autrefois ces émigrations s'étaient
l'éellement faites, il n'y a pas de rai-
son pour qu'elles ne se continuas-
sent pas aujourd'hui dans des con-
trées presque vierges encore de la
présence de l'Homme.
Ou connaît, d'une manière bien
précise, trois espèces de Fourmiliers.
Buffon (in-4'', T. X) avait déjà re-
présenté le grand Fourmilier 'Tama-
noir , et le petit à deux doigis ; et il a
décrit d'une manière reconnaissable
le Tamandua. Mais il est inconceva-
ble que, dans le T. m de son Supplé-
ment, il ait donné sous ce derniei*
nom une figure imaginaire , fabri-
quée avec une peau de Coati , en di-
sant qu'il ne lui trouve de différence
avec la description de Pison et Marc-
graaff, que de n'avoir pas de nu au
bout de la queue, et d'avoir cinq
doigts au lieu de quatre aux pieds
de devant. Il ne s'aperçoit pas que
dans cette figure de Coati , dont ce
falsificateur a démesurément allongé
le museau , le menton se trouve au
milieu seulement de la longueur de
la tète, et qu'eu outre , la bouche
est longuement fendue, taudis que
dans les B^ourmiliers le bout du mu-
seau ne dépasse pas le mcutou. Enfin,
20 FOU
par un ricochet derreur non moins
ridicule , Buffon a fait ailleurs un
Coendou du Tamandua. C'est à tort
qu'Azzara , de son côté , a méconnu
l'existence du Fourmilier didactyle ;
mais il a très-bien décrit les deux
autres espèces d'après plusieurs indi-
vidus vivans.
1. Fourmilier Tamanoir, Mjr-
mecophaga jubata , Buff. , Siippl. T.
m, pi. 55, Schreber, pi. 67 ; Taman-
dua-Guacu de INIarcgraafF et de Pi-
son ; Ouaten-Ouassu à la Guiane ;
Gnouroumt et Yoquuin au Paraguay,
— Long de quatre pieds du museau
à l'origme de la queue; la têle fait le
tiers de celte longueur ; la queue a
trois pieds de long; l'Animal a trente-
neuf pouces au garrot^ et à peu près
autant au train de derrière. Son mu-
seau est presque cylindrique sur toute
sa longueur, et cette forme ne chan-
ge pas quand l'Annnal mange, parce
que les mâchoires ne jouent presque
pas l'une sur 1 autre , la bouclie n'é-
tant fendue que d'environ uii pouce
pour un juuseau de plus d'un pied
de long , à partir des yeux. Et en ef-
fet, sa langue est très-peu épaisse , et
l'ouverture de la bouche ne doit pas
de beaucoup surpasser celte épais-
seur , car le Tamanoir ne mange que
des Fourmis dont il déterre et épar-
pille les habitations. Au moment ou
les Fourmis sortent en multitude
pour former un rempai t el se dé-
fendre, il traîna sur elles sa langue
projetée avec tant de rapidité, qu'en
une seconde, il la tire et la rentre
deux fois toute couverte de Fourmis
euîpêtrées par la salive visqueuse qui
recouvre cet organe. Il paraîtrait in-
croyable , dit Azzara , que des Four-
mis pussent suffire à la nourriture
d'un aussi robuste et aussi grand Ani-
mal, si l'on ne savait quelle mullitutJe
de ces Insectes renferme une fourmi-
lière, et que, dans beaucoup de lieux,
les fourmilières se touchent en quel-
que sorte. On a nourri des Tama-
noirs en captivité avec de la mie de
pain, de la viande et de la faiiue
délayées dans de l'eau. Des quatre
doigts visibles seulement par leurs
FOU
ongles aux pieds de devant, l'in-
terne est petit et n'a qu un ongle
assez faible ; les trois autres sont
très-forts , mais celui qui corres-
pond au médius, et qui est le pénul-
tième apparent , est au moins dou-
ble des autres. Des cinq ongles de
derrière, les trois moyens à peu
près égaux sont les plus grands. La
queue , très-épaisse à sa base , est
comprimée verticalemeut , par la
raison que nous avons déjà dite. Les
bras sont démesvu'ément gros pour
le corps. L'Animal en marchant s'ap-
f)uiesur une grosse callosité, contre
aquelle il tient alors replié le plus
grand ongle, et qui sert aussi de
point d'appui à cet ongle quand il
saisit quelque chose. L'œil est très-
petit , enfoncé et sans cils aux pau-
})ières ; 1 oreille est très-petite , ronde,
arge de quinze lignes et haute de dou-
ze. Le Tamanoir est extrêmement ro-
buste , difficile à tuer et très-dor-
meur. Ses habitudes sont nocturnes
et solitaires. 11 Iréquente les lieux
baignés et les bords des esters; il
entre aussi dans les bois , mais il ne
monte pas aux Arbres. Pour dormir ,
il se couche sur le côté , la tète entre
les jambes rapprochées et croisées
avec celles de derrière , et la queue
étalée sur lui. La femelle , qui n'a
que deux mamelles pectorales , fait
un petit qui se tient accroché sur
elle tant qu'il ne peut marcher , et
la suit encore une année après ce ter-
me. Cet Animal est couvert dun poil
grossier ; ce poil est court , délié et
ferme sur la longueur du museau ,
où il est couché en avant , et assez
doux quand la main le pxxii dans ce
sens. Celui de la tête a un peu plus
de longueur, et est également mêlé
de brun, de gris et de noirâtre. Sur
l'échiné, de l'occiput à la queue ,
règne une crinière, dont les poils
sont d'autant plus longs qu'ils sont
plus postérieurs, et alors ils ont jus-
qu'à quinze pouces. Au garrot, ces
poils forment un épi , dont le devant
est incliné vers la tête, et ledeirière
vers la queue , oîi les poils les plus
longs de tous forment un grand pa-
FOU
iiache. La couleur générale est d'un
gris-brun , plus loucé sur la tête
3u'ail]eurs; une baudenoire, bordée
e blanc , naissant sur la poitrine ,
se dirige en arrière et se termine aux
lombes; les pieds de devantsont blan-
cliàlros, ceux de derrière noirs. Les
grands poils ne sont cylindriques
que sur les deux premiers tiers de
leur longueur , oii ils sont aussi
ci'euscs d un canal , probablement
rempli d'un fluide durant la vie. Le
reste de la longueur est plat et sil-
lonné sur ses deux faces ])ar une can-
nelure ; l'extrémité en est ordinaire-
ment fourchue.
2. Tamx^dva, Mfrmecop/iaga Ta-
mandi/a, Cuv. ; Mjrmecup/uiga tetra-
tyla et tiidactyla , Lin, Le Mjr-
mecopliaga t/idactvla était un double
emploi du TamanJua, fait par Linné ,
d'après la fig. 2, pi. 4o du T. i de
Séba , oii le nombre des doigts est
altéré. Shaw.,Gen. Zool.T. 1, p. 1 ,
copia cette figure, pi. 5i , lig. 2. La
tig. 2 de la pi. Sy représente bien un
jeune, mais toujours avec trois
ongles seulement. CagouaréoM Caaï-
guuaré des Guaranis ; Tamandua de
Marcgraaff; petit Ours Fourmilier des
Espagnols, Schreber, pi. 68. — Moitié
plus petite que le Tamanoir, cette
espèce en ditfère encore par sa queue
firéhensile et entièrement nue dans
e dernier tiers de sa longueur ;
par un poil court laineux et luisant,
généralement d'un gris- jaunâtre ,
avec une bande plus foncée sur l'é-
paule; le tour de l'œil est noli\ La
femelle a moins de noir à l'œil , et
quelques-unes même n'en ont pas du
tout; la bande noire de l'épaule est
aussi plus étroite chez elle. La base
des poils noirs est blanc-jaunâtre , et
C€tte nuance dans tout ce qu'elle oc-
cupe est plutôt d'un blanc-cannelle ,
qui est la couleur des nouveau-nés.
Ceux-ci sont très-laids et se tiennent
accrochés aux épaules de leurs mères.
Les jeunes ne prennent point la
livrée de l'espèce avant la seconde
année; et comme dans cet état, sur-
tout quand leur taille ne surpasse
pas encore celle du petit Fourmi-
FOU Bi
lier didactvle, ils lui ressemblent
assez pour la physionomie, Azzara ,
qui n'eut pas occ;>sion de voir celui-
ci , crut que Bullbu avait décrit ,
sous le nom de petit Fourmilier à
deux doigts , un jeune Tamandua.
L'erreur <\ Azzara ne vient sans doute
que de l'impossibilité oii il fut d'ob-
server le Fourmilier didactvle au
Paraguay , où cette circonstance porte
à croire qu'il n'existe pas. Nous avons
déjà parlé de la singulière erreur de
BulTon , qui, après avoir, T. x,
d'après Marcgraait, décrit exaclement
le Tamandua, a publié (Sup.T. m)
une figure imaginaire , qui n'a pas
plus de 1 apports avec la description
que n'aurait celle d'un Cochon avec
un Chien. Ce qui achève de rendre
absurde l'erreur que nous relevons ,
c'est que le même Marcgraaff avait
accompagné sa description d'une
bonne figure d'adulte. Aussi Azzara
ex'plique-t-il à cette occasion com-
ment cette insigne faute, et d'au-
tres semblables , qui ne sont pas
rares dans Buffon , l'ont porté à
parler d'un aussi illustre person-
nage avec moins de respect qu'il
n'est encore convenu de le faire. On
voit par-là que nous n'avons pas été
les premiers à donner cet exemple
Le Tamandua a le^ mœurs du Ta-
manoir, avec cette ditférence qu'il
monte aux Arbres , se sert de sa
queue comme les Singes qui l'ont pré-
hensile , et qu'il répand une odeur
musquée désagréable , qui se sent
de très-loin , surtout quand il est
irrité. Azzara croit qu'il mange aussi
le miel et les Abeilles qui nichent
dans les trous des Arbres. Il dit que
les Abeilles du Paraguay ne le piquent
pas. On conçoit qu'en effet lespiqii-
res de ces Insectes, sur la langue nue
et délicate des Fourmiliers, dégoûte-
raient ceux-ci d'une pareilleproie. Ses
formes représentent aussi celles du
Tamanoir , excepté qu'il est à pi'o-
portion plus gros et que sa queue est
moins comprimée. — Les propor-
tions de sa tète sont -. cinq pouces du
bout du museau à l'oreille ; trois
pouces du même point à l'œil ; son
2a FOU
museau est donc presque moitié plus
coui't que celui du Tamanoir , ou
la première mesure est de treize
pouces et demi , et la seconde de
dix pouces et demi. Le Tamaudua a
quinze pouces de hauteur au garrot
et quatorze à la croupe ; il est long
de quarante-un à quarante-deux
pouces , sur quoi la queue en a en-
viron seize. Les deux espèces qui vien-
nent de nous occuper se tiouvcnt de-
puis rOrénoque jusqu'à la Plata.
3. FotlRMILlIR A DEUX DOIGTS ,
Myrniecophaga didactyla, Lin. , Oua-
tiri Ouaoïi à la Guiane. Petit Four-
nnlierdeBulïoUjT.Xjpl. 5o,Schrcb.,
SI. 66. — Daubenton a donné une
escription détaillée du squelette et
des viscères de cet Animal. Son crâne
est plus long que son museau , qui ,
malgré sa l)rièveté , est pourtant plus
courbé que dans le Tamandua;ses
oreilles sont tout-à-fait cachées dans
le pod , qui est touffu , doux comme
de la soie , uniformément long d'en-
viron neufligncs , jaunâtre mêlé de
roiissâtre et à reflets brillans. Dau-
benton en observa trois individus.
De deux femelles , l'une avait le dos
couvert d'une bande rousse , l'autre
d'une bande brune ; le troisième
avait une bande rousse le long des
flancs , mais n'en avait pas sur le dos.
Les couleurs varient donc dans cette
espèce comme dans la précédente ,
pour leur distribution. Cet Animal
n'est guère plus grand qu'un Rat; la
queue est aussi longue que le corps ,
et nue seulement sur uue étendue
de deux pouces et demi , à l'extré-
mité de sa surface inférieure. Les
pieds de derrière ont quatre doigts
égaux ; des deux ongles des pieds de
devant , l'interne n'est pas plus grand
que ceux de derrière , mais l'externe
est au moins double. Daubenton a
trouvé quatre mamelles, deu^c sur le
devant de la poitrine , et deux à la
partie postérieure du ventre. On dit
que la femelle ne porte qu'un seul
petit , qu'elle dépose sur un lit de
♦euil les dans le creux des Arbres ,
.sur lesquels vit cette espèce, en s'y
servant de sa queue à la manière
FOU
des Sapajous. On ne lui connaît en-
core d'autre patrie que la Guiane.
(a. D..NS.)
FOURMILIER. Myotheia. ois.
(VieilIot.)Genrede l'ordre des Insecti-
vores. Caractères : bec conique , con-
vexe en dessus, avec l'arête faible-
ment voûtée, un peu déprimé à sa
base , échancré à la pointe qui est
brusquement courbée; mandibule
inférieure droite , conique , un peu
relevée vers l'extrémité ; narines
étroites , placées à la base , et sur les
côtés du bec, à demi-couvertes ])ar
une membrane ; pieds grêles ; trois
doigts devant , l'inlerne joint à l'in-
termédiaire jusqu'à la première arti-
culation , l'externe soudé à la base;
un pouce plus long que le doigt in-
terne, armé d'un ongle plus allongé
et plus crochu qu'aux doigts anté-
rieurs; ailes courtes, arrondies; les
trois premières rémiges également
élagées , les quatrième et cinquième
les plus longues.
Quoique le nom àe Foiumilier^uis-
Se, à la rigueur , s'étendre à tous les
Oiseaux insectivores , on a cependant
jugé à propos d'en qualifier particu-
lièrement une tribu composée d'es-
pèces qui semblent habiter exclusive-
ment les endroits les plus infectés de
Fourmis et voltiger sans cesse autour
des énormes fourmilières qui ne font
qu'accroître les difficultés et les dan-
gers de pénétrer dans les forêts de
i'Amériqueméridionale. Ces Oiseaux,
confondus autrefois parmi les Merles,
ne sont point encore parfaitement
distingués des Bataras; ils ont beau-
coup de pétulance, et si la brièveté
des ailes et de la queue leur interdit
un vol long et soutenu, l'élévation
du tarse les en dédommage en ce
qu'elle les rend très-habiles à la
course , genre d'exercice auquel ils
se livrent avec beaucoup d'agilité , et
qui se trouve plus en harmonie avec
leurs hab itudes et la recherche de leur
nourriture que le vol qui , chez eux,
n'est pour ainsi dire qu'un sautille-
ment continuel du buisson à la four-
milière et de la fourmilière au buis-
son. Retirés au sein des forêts oii les
FOU
l'oininis ;iboni3ent, ces Oiseaux se
moiiireut bien raieineiit clans le voi-
sinage lies habitations; ils y vivent
en soeiélii, y construisent fort négli-
gemment leurs nids qui, souvent,
consistent en de simples biins d'her-
bes eutielaces sphéroulaleinent , et
placés dans les bifurcations de brous-
sailles , ou suspendus à de faibles ra-
meaux élevés de quelques pieds seu-
lement. La ponle est de trois à quatre
œuf-, arronilis. Le chant ou plutôt la
voix des Fourmiliers est forte et so-
nore, ce qui a valu à plusieurs espè-
ces le surnom de Carillonncur, de
Uéfroi , etc., etc. Leur ])lumage ,
dont les teintes sont généralement
remljrunies , est sujet à de grandes
variations, même parmi les espèces
homogènes; aussi leur étude est-elle
très-difficile.
Fourmilier ai^x ailes boi'sses ,
Myotkera rujimaiginata , Temm. , pi,
color. loj. Parties supérieures d'un
cendré verdàtre; sommet de la tète
noir; front, joues et gorge d'un blanc
bleuâtre , rayés de cendré ; rémiges
rousses avec la partie interne noire ;
tectrices alaires noires bordées et
rayées de blanc ; rectrices noires , les
latérales bordées de blanc; parties
inférieures jaunâtres , variées de cen-
dré. Taille, quatre pouces et demi.
La femelle a le sommet de la tète
roussâtre. Du Brésil.
Fourmilier Al api. V. Batara
Al API.
Fourmilier Arada. V. Sylvie-
Troglodyte Arada.
Fourmilier ardoisé, Myotkera
cœrulescens ,yie.i\\. Tout le plumage
gris avec les rémiges et les rectrices
noires, tachetées de blanc. Taille,
quatre pouces et demi. De Cayenne.
Fourmilier Bambla , Turdus
Bambla , Lath. , Buft. , pi. enlum.
7o5. Parties supérieures d'un cendré
l'once ; rémiges et tectrices alaires
noires traversées par une bande blan-
che ; parties inférieures blanchâtres.
Taille, cinq pouces. De la Guiane.
Fourmilier a calotte brune ,
Myotkera fuscicapilla , Vieill. Parties
supérieuies d'un gris ardoisé; tète
FOU '27>
brune ; joues et cou roussâtres ; gor-
ge noire; parties inférieures noirâ-
tres, variées de blanc. Taille, quatre
pouces. De Cayenne. Espèce dou-
teuse qui pourrait bien n'être qu'une
variété du Fourmilier- Tétéma.
FouK.MiLiER Capistrate, Myo-
thera Cap/stnUa ,Tein\n., pi. color.
i85. Parties sujiérieures d'un brun
olivâtre ; une bande noire bordée de
roux au-dessus des yeux ; joues cen-
drées ; gorge blanche ; parties infé-
rieures rousses avec les naucs bruns.
Taille , cinq pouces et demi. De Java.
FouR.^iiLiER DE Cayenne. /^.
Fourmilier Palikour.
Fourmilier carillonneur , Tur-
(lus tlfitinnabula , L. ; Turdus campa-
iiella , Lath., Buff. pi. culum. 700.
Parties supérieiues d'un brun cen-
dré; rémiges et rectrices brunes;
tète , gorge, cou et poitrine blanchâ-
tres , tachetés de noir; un trait noir
au-dessus de l'œil ; abdomen d'un
brun roux. Taille , quatre pouces et
demi. De la Guiane.
Fourmilier châtain , Myotkera
ferruginea , Temm. , pi. color. i5a-,
fig. 3. Parties supérieures d'un brun
roussâtre, variées de noirâtre; tête
noire ; joues et côtés de la tête cen-
drés , variés de gris obscur; un trait
noir derrière l'œil ; rémiges et tectri-
cices alaires noirâtres terminées de
blanc; rectrices noires, terminées de
blanc ; parties inférieiues d'un roux
châtain plus clair vers la gorge. Tail-
le , cinq pouces. Du Brésil.
Fourmilier Colma, Turdus Col-
ma, Lath., BufF., pi. enl.7o3. Parties
supérieures brunes ; une tache blan-
che entre le bec et l'œil ; un demi-
collier rouK; gorge blanche, piquetée
de brun ; parties inférieures brunes ,
variées de cendré ; rémiges et rectrices
noirâtres. Taille , six pouces. De
Cayenne.
Fourmilier. Coroya. V. Batara
CoROYA.
Fourmilier a flancs blancs,
Myrmothera axillarls, Vieill. Parties
supérieures d'un gris bleuâtre ; de-
vant du cou, poitrine, rémiges et
lectrices latérales noirâtres ; celles-ci
34
FOU
terminées de blanc , ainsi que les tec-
trices alnires ; parties inférieures
blanches. Taille , trois pouces et de-
mi. De la Guiane.
Fourmilier Gokgeret , Myothera
Meritalis , Temm ., pi. color. 1 79 , fig.
3. Parties supérieures d'un cendré
verdâtre plus foncé sur la têle et les
oreilles ; lectrices alaires bordées de
blanchîitre ; gorge d'un cendié
bleuâtre ; parties inférieures d'un
jaune citron. Taille , quatre pouces.
Du Brésil.
Fourmilier grand Béfroi , Tar-
das /innicus, Lalh., Buft'. , pi. enlum.
706, fig. 1. Parties supérieures bru-
nâtres , les inférieures blanches , avec
les plumes de la poitrine bordées de
cendré. Les jeunes sont rayés et ta-
chetés de brun en dessous; ils ont en
outre les flancs roux et le ventre bru-
nâtre. Taille, six pouces et demi. De
la Guiane.
FOURMILIERGRTVELÉ , SiUû nŒuia ,
Lath. Parties supérieures cendrées,
obscures; tectrices alaires terminées
de blanc ; gorge blanche ; parties in-
férieures cendrées, tachetées et striées
de blanc. Taille, six pouces. De la
Guiane.
Fourmilier grivelé de Cayen-
NE. F". Fourmilier petit Béfroi.
Fourmilier iiausse-col noir ,
Myothera melanothorax , Temm. , pi.
color. i85 , fig. i2. Parties supérieures
d'un blanc olivâtre; plumes de la
tête assez longues et filamenteuses;
tectrices alaires rousses ; joues , gorge
et parties inférieures d'un blanc plus
ou moins nuancé de cendré; une ta-
che noire en croissant au bas du cou ;
une autre plus allongée de chaque
côté. Taille , quatre pouces trois
quarts. De Java. Cette espèce pour-
rait former le passage au genre Bâ-
ta ra.
Fourmilier huppé. K . Batara
HUPPÉ.
Fourmilier longipède , Myrmo-
thera longipes , Vieill. Parties supé-
rieures d un gris roussâti'e; front,
sourcils , gorge et parties inférieures
blancs ; queue très-courte. Taille ,
six pouces. De la Guiane.
FOU
Fourmilier Manik:up , Fipra al-
lifrons , Lath.; Fithys Leucops ,
Yieill. , Buff. pi. enl. 707, fig. 1. Par-
ties supérieures d'un bleu cendré;
une huppe formée de pi urnes blanches,
longues et étioiies ; derrière de la
tête, devant du cou , poitrine , ventre,
croupion et lectrices orangés ; gorge
blanche avec une zone noire qui va
d'un œil à l'autre. Taille , cinq pou-
ces. De l'Amérique méridionale.
Fourmilier noir et blanc , Myr-
motheia melanoleucos, Yieill. Parties
supérieures noiies avec les plumes
bordées de blanchâtre , et une bande
blanche sur l'aile ; parties inférieures
blanches , striées de noir. Taille ,
trois pouces et demi. De la Guiane.
Fourmilier a oreilles blan-
ches , Tardas auritus , L. ; Pipra leu-
cotis , Gmel . ; Conopophaga teaculis ,
Yieill. , Buif. pi. enl. 822 , fig. 1. Par-
ties supérieures olivâtres , variées de
roussâlre; sommet de la tête brun;
côtés du cou et gorge noirs ; devant
du cou et poitrine roi;x ; parties infé-
rieures cendrées. Taille , cinq pouces.
De la Guiane. ■
Fourmilier Palikour , Tardasfor-
micivoras, L., Bull". , pi. enl. 700, fig. i .
Parties supérieures dun biun roux ,
avec des taches rousses sur les ailes ;
les inférieures brunâtres; gorge, de-
vant du cou et haut de la poitrine
noirs; queue rousse. Taille , six pou-
ces. De la Guiane.
Fourmilier petit Béfroi, Tar-
das lineatas , L., Buff. , pi. enl. 820.
Parties supérieures d'un cendré oli-
vâtre, les inférieures grises , striées
et tachetées de brun roussâtre; gorge
blanche; ventre roussâtre. Taille,
cinq pouces et demi. De la Guiane.
Fourmilier rayé , Myrmothera
viltala , Yieill. Parties supérieures
brunes avec des mouchetures blan-
ches sur les tectrices alaires ; tête
striée de noir et de blanc ; parties in-
férieures blanches, rayées de noir;
flancs roux. Taille, quatre pouces.
De la Guiane.
Fourmilier roi des Fourmiliers,
Tardas /tf.r , Gmel. ; Tardas Gralla-
ria, Lath.; Grallaria fusca ,^'iei[\..
FOU
BnflT., pi. enl. 706, fig. 1 . Parties sii-
Ecrieures brunes , les inférieures
lanches avec les plumes de la poi-
trine frangées de cendré. Taille, six
à sept pouces. Les jeunes ont les cô-
tés de la tête ra)'és de noir et de gris ;
des taches noires sur la poitrine; et
les flancs roux. Delà Giiiane.
Fourmilier roux , l\Iynno!licra
rz//à , Vieill. Tout le plumage roux
avec les parties inférieures d une
teinte plus claire , et quelques plumes
noirâtres sur la tête. Taille , cinq
pouces et demi. De Cayenne.
Fourmilier a sourcils blancs ,
Mjrmothera teucophrjs , Vicill. Par-
ties supérieures -noirâtres avec la
queue terminée de blanc ; sourcils et
côtés du ventre blancs ; gorge noire;
parties inférieures cendrées. Taille,
cinq pouces. De la Guiane.
Fourmilier Taciilt, Myrmothera
Si ri dut ho rax , Temm., pi. color. 179,
fig. 1 et 2. Parties supérieures d'un
cendré venlàlre; sommet de la têle
plus foncé avec les côtés parsemés de
taches blanches; parties inférieures
et gorge jaunes , parsemées de taches
noirâtres sur la poitrine; tectrices
alaircs terminées de blanchâtre. Tail-
le , quatre pouces et demi. Du Brésil.
La lémelle a le sommet de la tète
roux.
Fourmilier tacheté, Fipra nœ-
via , Lalh. ; Cunophaga ncei'ia , Viedl.,
Buff. , pi. enl. 820, fig. 2. Parties su-
périeures brunes avec la queue ter-
minée de blanc ; gorge noire ; poi-
trine blanche , tachetée de noir ; par-
ties inférieures blanches avec l'abdo-
men orangé. Taille, quatre pouces.
De la Guiane.
Fourmilier tète noire , Myrmo-
thera atricapitla , Yieill. Plumage
d'un cendré bleuâtre à l'exception de
la tête , de la gorge , qui sont noirs ;
petites tectrices alaires noires , ter-
minées de blanc. Taille, six pouces.
De Cayenne.
Fourmilier Tétéma , Turdus Co-
lura , var., Lath., Bufi"., pi. enl. 821.
Parties supérieures brunes avec une
tache blanchâtre sur la joue ; un de-
mi-collier roux sur la nuque ; gorge,
FOU 25
poitrine et ventre d'un brun nou'â-
tre. Taille, six pouces. De la Guiane.
(DR..Z.)
FOURMILIÈRE, ins. Habita-
tion des Fourmis. F', ce mot. (b.)
FOURMILLIER ÉPINEUX.
MAM. Ce nom a été donné à l'Echidné
épineux. F . Eciudné. (11.)
FOURMILLIER RAYÉ. IfJyrme-
cophaga striata. mam. L'Animal dé-
signé sons ce nom par Shaw n'est
qu'un Coati défiguré par l'empail-
lage. (B.)
FOURMILLIONS, ois. Ce nom a
été donné comme synonyme vulgaire
de Grimpereau. F. ce mot. (B.)
FOURMILIONS. Mynneleonides.
INS. Tribu de l'oidre des Névroptè-
res , famille des Plauipennes, fondée
par Latreille( Règu. Anim. de Cuv. )
et qui correspond au grand genre
Myrmeleo de Linné. Elle comprend
tous les Névroptcres qui, ayant cinq
aiticles à tous les tarses , présentent
une tête courte , non prolongée , en
forme de museau ; des antennes ter-
minées en bouton et composées d'un
grand nombre d'articles ; des mandi-
bules de consistance cornée ; six pal-
pes labiaux assez longs, et reuQés à
leur sommet; enfin des ailes égales ,
allongées, couchées en toit, et un ab-
domen ordinairement long, cylin-
dioïde, muni dans les mâles de deux
appendice saillans à son extrémité.
Cette tribu comprend : les genres
Fourmilion proprement dit ou Myr-
méléon, Ascalaphe, et le petit groupe
établi par Leach sous le nom de Nym-
phes. F", ces mots , et plus spéciale-
ment Myrméléon. (aud.)
*FOURMILLET. ois. ( Salerne. )
Syn. vulgaire du Torcol. F. ce mot.
(DR..Z.)
FOURNEIROU. ois. F. Four-
MEIROU.
FOURNIE. POIS. (Risso.) On don-
ne ce nom à Nice au Mélops , espèce
de Labre du sous-genre Créuilabre.
(B.)
FOURNIER. Furnarius. ois. Genres
2b FRA
de la mclliode de Vieillot, qui cor-
respond à notre genre Ophie. V. ce
mot. (DR..Z.)
FOURREAU. OIS. Syn. vulgaire
de la Mésange à longue queue. F .
MÉSANGE. (DR..Z.)
FOURREAU DE PISTOLET.
MOLL,. L'un des noms vulgaires des
Jambonneaux et Pinnes. V . ces mots.
(B.)
FOURRE -BUISSON* ois. Syn.
vulgaire du Troglodyte. V. Sylvie.
(Dn..z.)
FOUTEAU. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Hêtre dans quel-
ques cantons de la France, (b.)
FOUTON. ois. (Belon.) Syn. vul-
gaire de la Sourde. V. Bécasse.
(DR..Z.)
FOVEOLARIA. bot. piian. Ruiz
et Pavon , dans leur Flore Péruvien-
ne, ont établi sous ce nom un genre
qui doit évidemment être réuni au
Utrigilia de Cavanilles. /^. ce mot.
(A.D. J.)
* FOVEOLTE. Foueolia. acal.
Genre de l'ordre des Acalèplies li-
bres dans la classe des Acalèphes ,
vulgairement Orties de mer. Ce sont
des Méduses gastriques, tentaculées,
à estomac simple, à une seule ouver-
ture sans pédoncules ni bras ; de pe-
tites fossettes au pourtour de 1 om-
brelle. Tels sont les caractères que
Péron et Lesueur donnent au genre
Fovéolie que Cuvier cite dans son
ouvrage , mais que Lam.arck n'a pas
adopté. Il le réunit aux Equorées ; en
effet les Fovéolies n'en diffèrent que
par les petites fossettes qui se trou-
vent au pourtour de l'ombrelle. Les
mœurs , les habitudes , l'organisa-
tion , etc., sont absolument les mô-
mes que celles de ces Zoopliytes;
ainsi adoptant l'opinion de Lamarck ,
nous avons rapporté aux Equorées
tout ce qui regarde les Fovéolies. ^.
Equorées. (lam..x.)
FRACASTORA. bot. phan.
Adanson avait formé un genre dis-
tinct pour le Stachys Palestina, mais
ce genre n'a pas été adopté. /^. Sta-
CHIDE. 'a. r.]
FRA
''FRiEiNATA. ois. ( Sparmann. )
Syn. de Milouinau femelle. K. Ca-
nard. (nR..z.)
FRAGA. bot. piian. La Peyrouse
(Hist. abrégée des Plantes des Pyré-
nées, p. 287 ) a donné ce nom géné-
rique, emprunté du mot qui en latin
signifie Fraise , au Fragaria stefilis,
L. , que Pontédera avait autrefois
nommé Comaroides. Ce genre ne
forme plus qu'une section des Poten-
tilles. F. ce mot. (g..n.)
FRAGARIA. BOT. phan. J^. Frai-
sier.
FRAGARISTRUM. bot. phan.
Le Fragaria sterilis^ L. , dans les an-
ciens botanistes. (b.)
* FRAGILLAIRES. zooL. ? bot.
CR\PT. ? ( Arthrodiées.) Première fa-
milleque nousavous établie parmi les
Arthrodiées ( V. ce mot ), et dont le
genre Fragtllaria de Lyngbye peut
être considéré comme le type. J^.
N ÉMATOPLATE. (B.)
* FRAGILE ARIA. bot. phan.
(Lyngbye.) V. Fragili.aires et Ar-
throdiées.
*FRAGMOSA. bot. phan.
(Dioscoride.) Syn. de Conyza squar-
rusa. (b.)
FRAGON. Ruscus. bot. phan.
Genre de la famille des Asparaginées
et de la Diœcie Syngénésie, L. , com-
posé de fleurs dioïques ou quelquefois
hermaphrodites , formant des espèces
de petites grappes ou naissant sur la
face supérieure des feuilles. Leur ca-
lice est tantôt étalé , tantôt subcam-
paniforme à six divisions très-pro-
fondes , dont trois intérieures sont
généralement plus petites et comme
pétaloïdes. Dans les fleurs mâles on
trouve trois étamines réunies à la
fois par les filets et les anthères ,
et formant un urcéolc globuleux ,
couronné par les anthères qui sont
à deux loges et s'ouvrant par un sil-
lon longitudinal. Dans les fleurs fe-
melles, i'urcéole existe aussi, mais
il est privé d'anthères ; le pistil est
placé dans son intérieur et le dépasse
un peu dans sa partie supérieure. Cet
FR4
urcéole a é\é décrit par Toariiefoit
comme une corolle et par Linné sous
le nom de nectaire; l'ovaire est li-
bre , globuleux, à trois ou à une
seule loge , contenant deux ovules
apposés et insérés à l'angle inlcrno
de cliaque loge; le style est épais,
simple, terminé par un stigmate
tronqué et à trois angles. Le fruit est
une baie à une ou à trois loges , con-
tenant ordinairement une seule grai-
ne ; celle-ci renferme dans un endo-
sperme dur et corné un embryon
axille, cylindrique, ayant une direc-
tion opposée à la graine , c'est-à-dire
offrant son extrémité cotylédonairc
tournée vers le hile dont elle est assez
éloignée , tandis que son extrémité
radiculaire est très-rapprochée de la
circonférence. Ce genre se compose
d'environ ime dixaiue d'espèces dont
les trois quarts sont originaires d'Eu-
rope; deux ont été trouvées au cap de
Bonne-Espérance par Thunberg. Ce
sont en général de petits Arbustes
toujours verts , quelquefois sarmen-
teux. Leuis feuilles sont simples et
alternes.
FkagoN piqttaxt , Ruscus aculea-
///5,L.,Bulliard , t. 245. Petit Arbuste
roide , toujours vert , croissant dans
les bois ombragés aux environs de
Paris, et surtout dans le midi de la
France où l'on en compose des ba-
lais que l'on appelle Gringons. Sa
souche est placée horizontalement ,
et donne naissance à de grosses
fibres simples et perpendiculaires ;
sa tige est haute d'un pied , très-ra-
meuse , roide, portant des feuilles
très-rapprochées , dures , coriaces ,
persistantes, sessiles, ovales , très-ai-
guës, entières; les fleurs sont dioï-
ques et naissent du milieu de la ner-
vure qui règne sur la face supérieure
des feuilles; elles sont petites et soli-
taires; leur ovaire et leur fruit sont
constamment à une seule loge. Cet
Arbuste est connu sous les noms de
petit Houx , llousson, etc. Sa racine
est employée en médecine comme
diurétique ; ses graines torréfiées ont
été considérées comme un des succé-
danés indigènes du Café.
FRA 27
Le FiiAooN A ouAi'PLS, Ruscus ra-
cemvsus, L. Cet Arbuste, originaire
des lies de l'Archipel , est la plus
grande et la plus belle espèce. Ses tiges
sont grêles et comme sarmenteuses,
hautes de quatre à cinq pieds; ses
feuilles sont alternes, lancéolées, lui-
santes : ses fleurs verdàtres ol dispo-
sées en grappes.
Le Ruscus androgynus , L., qui
croît aux Canaries , se fait ilistinguer
par ses fleurs hermaphrodites, (a. H.)
FRAGOSE. Fragosa. bot. rriAN.
Genre de la famille des Ombellifères
et de la Pcntandrie Digynie, L. , établi
par Ruiz et Pavou , que Persoon réu-
nit aux Jzorella et Sprengel au genre
Bolax. Mais ce geure, quoiqu'ayant
de grands rapports avec les deux pré-
cédens , doit néanmoins en rester sé-
paré , ainsi que nous l'avons démon-
tré dans notre Monographie du genre
Hjdrocotyle , p. 19 et 20; il a même
beaucoup plus de rapports avec le
genre Spananthe de Jacquin, quoi-
que néanmoins il en soit dilYérenl.
Nous allons d'abord en tracer les ca-
ractères , et nous indiquerons ensuite
les diflérences qui le distinguent des
genres avec lesquels on l'a mal à pro-
pos confondu : le limbe de son calice
est à cinq dents; sa corolle est formée
de cinq pétales inégaux; le fruit est
ovoïde , comprimé parallèlement à sa
cloison , couronné par les cinq dents
du calice , et oflVant trois stries lon-
gitudinales sur chacune de ses faces:
les fleurs forment des ombelles sim-
ples , accompagnées d'un involucre
de plusieurs folioles. D.ins le genre
Bolax, le fruit est globuleux , lisse ,
non comprimé ; la corolle a cinq pé-
tales égaux. Ces caractères distin-
guent fiicilement ce genre du Frago-
sa. Quant au Spananthe, il offre aussi
un fruit comprimé dans le sens de la
cloison , mais il est lisse et sans côtes,
et sa corolle a des pétales égaux en-
tre eux.
Le genre Fragosa se compose de
cinq espèces qui croissent au Pérou.
Elles ont été trouvées sur les sommi-
tés des Andes. Ce sont des Plantes
touffues , rameuses , ayant les feuilles
38 FRA
très-ranproche'ps , enlières ou lobées,
à pétioles engaînans ; les fleurs sont
blanches , disposées en on)belles sim-
ples et axillaires. Elles ont été dé-
crites et figurées dans 1p troisième
volume de la Flore du Pérou et du
Chili de Ruiz et Pavon. Kunth en a
décrit une nouvelle espèce sous le
nom de fragosa arctoicles , Nou.
Ge«.,pag. 27, t. 424. C'est le Bolax
arctoides de Sprengel. Elle croît dans
les lieux- élevés du royaume de Quito.
(A.R.)
*FRAGRA]NGIS. bot. piian. Nom
proposé par Du Petit-ïhouars ( His-
toire des Orchidées des îles australes
d'Afrique ) pour remplacer celui
à! Angiœcum fragrans , espèce indi-
gène de lîle de Mascareigne. Celte
Plante est figurée, loc. cil., tab. 54.
(G..N.)
FRAI. REPT. BATR. et POIS. On
donne ce nom aux œufs des Batra-
ciens et des Poissons , que revêt
une humeur particulière albumi-
neuse, et sur lesquels les mâles vien-
nent répauilre leur laite. Jacobi a
fécondé artificiellement du Frai de
Poisson ; et l'on connaît les belles
expériences de Spallanzani sur le
Frai de Grenouilles. Le résultat de
ces expériences, vérifiées par Dumas,
a acquis une nouvelle importance
par les découvertes fort intéressantes
qu'y vient d'ajouter ce jeune savant.
/^. GÉNÉRATION et Grenouille, (b.)
FRAILECITOS. ois. Qui a la mê-
me signification que Fraisillos. Syn.
vulgaire, à Saint-Domingue, de Plu-
vier à collier. /^. Pluvier. (dr..z.)
FRAILILLOS. bot. phan. L'un
des noms vulgaires des Gouets deve-
nus le genve ^irizarKm dont les Es-
pagnols comparent dérisoirement les
spathes aux capuchons des moines.
(B.)
FRAISE. OIS. Espèce de Caille que
l'on rencontre en Chine. P". Perdrix.
(DR..Z.)
FRAISE. MOLL. Nom vulgaire et
marchand des Cardium Fragarium ^
pavoir : la Fraise blanche , et 'Unedo,
la Fraise rouge, f^. Bucaude. (b.)
FRA
FRAISE. Fraga ou Fragum. bot.
piian. Lefruitdu Fraisier. F', ce mot.
Ou appelle quelquefois l'Arbouse
Fraise en grappes, et la Sphérie fra-
glforme, Fraise d'écouce ou des Ar-
bres, (b.)
*FR AISE ANTIQUE, ins. Geoffroy
nommait ainsi l'Acanlhie du Poirier,
espèce de petite Punaise qui vit en so-
ciété sur les feuilles du Poirier. V.
ACANTHIE. (a.r.)
FRAISETTE. moll. Nom vul-
gaire et marchand du Turbo Delphi-
nus, L. J^. Dauphinule. (b.)
FRAISIER. Fragaiia. bot. phan.
Famille des Rosacées , Icosandrie
Polygynie, L. Ce genre , bien défini
seulement par Tournefort et Linné,
est ainsi . caractérisé : calice mono-
phylle divisé en dix parties dont cinq
extérieures , alternes et plus étroites
(bractéoles, selon Necker);cinq péta-
les ovales ou arrondis , étalés et atta-
chés au calice par des onglets très-
courts; étamines en nombre indéfini
( à peu près vingt) , à filets moins longs
que les pétales ; ovaires nombreux,
fort petits , surmontés chacun d'un
style simple naissant latéralement,
et d'un stigmate tronqué. Ces ovaires
sont situés sur un réceptacle convexe
qui grossit considérablement, devient
ovoïde , succulent , coloré, caduc et
bacciforme. Ce genre ne diffère des
Poîentillcs que par la nature de son
réceptacle que le vulgaire prend pour
le fruit du Fraisier. Ce n'est pourtant
qu'un gynophore , un support des
akènes ou véritables fruits ; la ténuité
et la consistance coriace de ceux-ci
déguisent aussi leurnature,et ils sem-
bleraient des graines nues, si on n'é-
tait convaincu que dans les Rosacées ,
plus encore que partout ailleurs , il
ne peut en exister. Quatre espèces
seulement de Fraisiers ont été décri-
tes par Linné sous les noms de Fra~
garia pesca , F. monop/ijlla , F. mu-
ricata et F. slerilis. La piemière est
la seule qui doive nous occuper, car
le /'. monophylla , ou Fraisier de Ver-
sailles, envoyé eu 1764a Linné, par
Duchesnc, est une variété du F. ves~
FRA
ca, puisque le premier individu était
ne dans un semis de Fraisier des bois.
Quant 'au /•'. s/en//s , la consistance
sèche de son réceptacle aurait dû le
faire rejeter du cadre des Fraisiers ;
mais Jjinné, persuadé que les genres
étaient naturels, trouvait tant d'ana-
logie entre le reste de l'organisation
de celle Plante et celle des Fraisiers,
qu'il ne craignit pas de lesiéunir.
quoique la première ne présentât pas
le caractère essenliel. A ne considérer
que les diflerences génériques , on
n'en découvre aucune entre le 7^.
s/eri/is et les PoteiUiLla ; c'est ce qui
a engagé Lamarck , De Candolle et
Nestler à le placer dans ce dernier
genre sous le nom de Potentilla F/a-
garia. La Peyiouse (Flore des Pyré-
nées, p. 287) en fit le type de son
genre Fraga qui n'a pas été admis par
d'autres botanistes, f^. Potextille.
Avant de faire l'histoire parti-
culière du Fraisier commun , exa-
minons les additions et les change-
niens opérés par les auteurs dans
le genre Fragaria. Crantz réunit
sous ce nom générique , des Plan-
tes qui appartenaient aux Poten-
tilles de Linné, et le Comarum palus-
tre, lequel est lui-même, d'après
Nestler , une espèce de Polen-
tille. F', ce mot et Comarum. Eh-
rart , Willdenow et Persoon éle-
vèrent au rang d'espèces plusieurs
variétés du Fragaria vesca , L. Quel-
ques-unes ontété conservées, et il y a
lieu de croire qu'elles continueront
d'être considérées comme espèces dis-
tinctes , quoiqu'ilsoitdifficile de leur
assigner des caractères qui puissent les
faire distinguer facilement. Telles sont
les Fragaria collina, Wdld. ; F. ela-
tior, Willd. ; F. Virginiana, Willd. ;
F. Cài/uefisis,^hv.-,el F'. Bonariensis,
Pers. Sous le nom de F. Indica , est
décrite cl figurée dans Andrews {Bot.
Repos., t. 479) une Plante qui a des
caractères tellement intermédiaires
entre les Fraisiers et les Potentilles ,
que Smith ( Exot. But. ) a cru devoir
en constituer un genre nouveau qu'il
a nomirté Duchesnea. V. ce mot.
Mais aucun auteur n'a traité l'his-
FRA 29
toirc des Fraisiers avec autant d'ar-
deur et de succès que Duchesne
de Versailles. Cet estimable nio-
nograplic , qui s'occupe encore ( en
1824) de botanique , s'était appli-
qué à leur culture dès l'année 1760.
Correspondant avec l^inné, il en avait
reçir les conseils que cet illustre na-
turaliste se plaisait à donner à tous les
jeunes botanistes de son époque; et
son travail sur les Fraisiers, publié
dans Tannée 1766, avait mérité les
éloges du savant suédois , éloges qui
ont été confirmés récemment par le
professeur De Candolle. «Nous avons,
dit celui-ci ( Théorie Elém. de la
Bot. , a'' édit., p. 295), des mono-
graphies d'espèces, qui sont des ouvra-
ges importans ; telles sont celles des
Plantes qui olfrent un grand nombre
de variétés , comme sont les Végétaux
cultivés; l'histoire du Fraisier par
Duchesne peut en otl'rir un exemple
utile à méditer, m L'attention que Du-
chesne a apportée eu observant ses
Fraisiers, lui a fait découvrir une
foule de particularités intéressantes
dans cette espèce , oii les variétés ont
ceci de remarquable qu'elles se con-
servent indéfiniment par les graines.
Ce sont, en un mot, de véritables
races sur lesquelles Pinfkience du sol
et du climat est très-peu marquée. Il
est à regretter que Duchesne n'ait pas
fixé ses idées sur la valeur des mots
espèces et races. On voit bien qu'il ne
1 econnait qu'un petit nombre d'espè-
ces de Fraises; mais au lieu de lesdé-
teiminer , après avoir donné la des-
cription de l'espèce principale, il y éta-
blit deux divisions, les Fraises elles
Caperonniers, auxquelles il conserve
encore le nom d'espèces. Ensuite cha-
cune des variétés est décrite avec ua
nom spécifique latin , qui a induit en
erreur plusieurs botanistes , et les a
fait considérer comme autant d'espè-
ces distinctes. En prenant pour mo-
dèle le travail de Duchesne , nous au-
rons donc soin de ne présenter les
Plantes indéterminéessous cepointde
vue que comme des races ou varié-
tés permanentes. Nous en exceptons
cependant le FrutiUer ou Fraisier
5o
FRA
du Chili, Fragaria Chiloensis , qu'à
l'exemple (le Lamarck, del'ersoon,
Ole. , nous croyons devoir être speci-
fiquemenl séparé.
Le Fraisier commun , Fiagana
vcsca , L. el Lamiv. , Illu.str. , tab.
442. De sa racine noiràtie, fibreuse ,
naissent ]plusieurs liges qui lainpent
H lene el s'y implantent par de nou-
velles racines. Les jets compris entre
celles-ci sont appelés ibuets ou cou-
vans (en \aûn/lageliœ). Mais engrais-
sé par la culture , le Fraisier produit,
au lieu de courans , des œilletons qui
forment une touffe de tiges peu gar-
nies de feuilles et hautes de douze à
quinze centimètres. Les feuilles radi-
cales sont, pour la plupart, velues,
longuement pétiolées et composées de
trois folioles ovales, presque soyeuses
en dessous et fortement dentées en
scie. Les fleurs sont blanches, pé-
donculées et leiniinales, munies de
pétales arrondis et d'un réceptacle qui
s'agrandit considérablement après la
floraison. Cette Plante croît dans toute
l'Europe, dans les bois, sur les co-
teaux ombragés et même jusque
sur les hautes montagnes parmi la
mousse.
Variétés principales de Fraisiers
( d' après Duchesne ) .
§ L Fraisiers proprement dits. —
Ovaires petits et nombreux ,• étami-
ncs courtes.
1. Fraisier des Alpes ou des
MOIS, Fragaria semperfloreiis , Duch.
Reuiarquabie par la vivacité de sa
végétation , ce Fraisier fleurit pen-
dant toute l'année, même en hiver,
et ne cesse de porter des fruits qu'aux
fortes gelées.
2. Fraisier des bois ou Fraisier
COMMUN , F/agaria sj lieslris , Duch.
Cctie variété, si l'on peut lui donner
ce nom, car, étant plus répandus.,
elle peut être regardée comme le type
de l'espèce , cette variété, disons-
nous, se plaît surtout dan» les régions
septentrionales de l'Europe. Elle se
innlliplie très-abondamment dans les
futaies abattues el dans les taillis ac-
FRA
crus. On ne la rencontre jamais dans
les lieux trop humides. Il en existe
une multitude de sous-variélés à pei-
ne susceptibles d'être distinguées.
Celle à gynophores blancs est la plus
remarquable. Le parfum de la Fraise
des bois surpasse celui de toutes les
autres variétés, mais se dissipe un
peu par la culture. Ce Fraisier fleurit
en France à une époque limitée entre
la fin d'avril et la fin de mai.
3. Fraisier d'Angeeterre, Fra-
garia niinor , Duch. En raison du peu
de hauteur qu'acquiert sa tige , ce
Fraisier est élevé sous les châssis par
les cultivateurs anglais- Il porte des
gynophores hâtifs, ronds, très-par-
fumés et hauts en couleur. Ses feuil-
les sont brunes, courtes el souvent
f)almées à quatre ou cinqdivisionsau
ieu de trois. Les fruits ambrés de la
sous-variété blanche, qui se perpétue
par la culture, ont un goût fia- et sont
estimés.
4. Fraisier de Montreuie ou
Fraisier Fressant, Fragaria hor-
tensis , Duch. A l'inverse de la précé-
dente variété , celle-ci est plus haute ,
plus forte que le Fraisier des bois;
son feuillage est moins brun; ses gy-
nophores sont pâles, allongés, et
les plus gros sont aplatis, anguleux
ou cornus. Parmiles nombreuses sous-
variétés, il en est une à laquelle le
peuple de Paris donne le faux nom de
Caperon, et que l'on appelle aussi la
fausse Noire; on l'estime peu, parce
qu'elle est creuse et fade. Le Fraisier
Fiessant ou Fraissant, ainsi nommé
du nom d'un habitant de Montlhéri
qui le cultiva le premier, forme des
pcpinièies en plein champ dans les
terrains sablonneux des environs de
Paris.
5. Fraisier -BUISSON, Fragaria
efflagellis , Duch. Avant l'ouviage de
Duchesne , à peine avait-on indiqué
ce Fraisier qui se distinguefacilemcnt
de tous les autres par l'absence des
jets traînans. Mais le nombre des œil-
letons el des feuilles est si considéra-
ble que leurs touflfes forment une sor-
te de buisson serre, entre l'esquelles
les fleurs elles fruits restent entière-
IRA
nicnl rciifei mes , <iisposition qui rend
les [;yiiopli()ics tlo ce Fraisier allon-
gés et d'un asp(;ct mal , parce qu'elle
les prive do l'air et «le la lumière.
6. Fraisier de Versailles , Fra-
gar'ia monophylta, L. et Uuch. Celte
l'IaiUe n'a été considérée par Uuches-
ne que comme une variété, quoique
Linné, à qui il l'avait envoyée , en
eût fait une espèce. Ses ieuilles , qui
sont communément simples et den-
tées jusqu'à la base , la distinguent
facdemcnt. Une organisation si re-
marquable n'est, selon Ducbesnc ,
3ue le résultat de l'extrême faiblesse
e toutes ses parties; en un mot, ce
n'est qu'une dégénérescence pbysio-
logique. 11 résulte aussi de la fai-
blesse générale du Fraisier mono-
phyllc , qu'il ne donne presque point
d'œiUelons , ce qui le rend plus pro-
pre qu'aucun autre à former un Ar-
brisseau, lorsqu'on lui supprime de
bonne heure ses feuilles radicales.
C'est à peu près la seule utilité que
présente cette variété; elle donne ce-
pendant une grande quantité de gy-
nophores très-petits et quelquefois
anguleux.
7. Fraisier couronné ou mons-
trueux , Tragaria multiplex et bo-
trjfo7/nis, Duch. Dans ce Fraisier, la
majeure partie des étamiues se chan-
gent en pétales, lesquels forment cinq
à six rangées; mais cinq ou six éta-
minesnon transformées suffisent pour
féconder les ovaires et les leudie
fertiles , car on peut multiplier de
graines cette variété. Entre les divi-
sions du calice , on voit quelquefois
d'autres fleurs se développer et don-
ner naissance à des fruits dont les
carpophores se soudent et produisent
des Fi'aises monstrueuses en cou-
ronne ou en irochet.
8. Fraisier de Plimoutii , Fraga-
ria muricata , L. Duchesnc afKrmc
que ce Fraisier n'est qu'une variété
accidentelle , monstrueuse et stérile,
non arborescente , quoique Zauoni
lavait faussement indiquée comme
telle , dont les divisions du calice ,
devenues foliacées, constituent toules
les enveloppes florales auxquelles
F II A 5i
succèdent des gvnophores informes,
durs, acerbes et ayant à peine lo goût
de la Fraise. Cepemlant il paraîtrait,
d'après les observations de Ijamarck,
que ce Frai.sier a réellement des pé-
tales verdàlres , et munis au sommet
de trois ou quatre dents. Du lesfe,
il ne dilTère presque pas du Fraisier
commun.
% II. Fraisiers caperonniers. Ovai-
res gros et ra/'es ; étamincs lon-
gues.
Dans ce groupe, Duchesnc établit
encore quatre sous-divisions qu'il
nomme Majaufes , Breslingcs , Cape-
/o/^/i/e/sproprementdits, et Quoiniios.
Ces derniers, appartenant à une es-
pèce que nous considérons comme
distincte , sortiront de la présente di-
vision , et nous en dirons un mot à la
suitede l'histoiredu Fraisier commun.
Par la couleur et la forme de leurs
feuilles, par la petitesse, la pulpe
tendre, et la couleur rouge de leurs
gynophores, les IMajaufes se rappro-
chent beaucoup des Fraisiers propre-
ment dits; mais ils s'en distinguent
principalement par le peu de iixité
des caractères que la culture fait évr.-
nouir, et par la propension à la stérili-
té. Les feuilles des Breslinges ont une
consistance plus sèche et plus forte ;
ime couleur plus brune et plus terne ;
des poils plus longs; des pétales
moins blancs , les dents du calice ser-
rées contre les gynophores qui adhè-
rent très-fortement au souunet des pé-
doncules. Ces gynophores offrent une
pulpe ferme quoique très-juteuse; ils
sont verdâtres et ne se colorent que
légèrement par l'effet du soleil. La
plupart de leurs ovaires avortent, ce
qui place les autres à distance , et leur
fait acquérir plus de grosseur. Les
Breslinges sont fort inconslans en se
muliipliant de giaines.
De grandes proportions distinguent
surtout les Caperonniers proprement
dits des autres Fraisiers , car ils éga-
lent en grandeur les Fiutillers dont
nous parlerons bientôt. Ils se rappro-
chent des Bieslinges par la consis-
tance un peu moins marquée , il est
32 FRA
vrai , de leurs gynophores , mais leur
calice el la disposiliou de leurs tiges
les font ressembler davantage aux
Fraisiers proprement dits. Comme
ceux-ci, ils se reproduisent fréquem-
ment par le moyen des graines , et
leurs variétés sont en général assez
constantes. On observe que dans les
individus élevés de graines, une moi-
tié est unisexuée femelle, tandis que
l'autre est unisexuée mâle, accident
qui se reproduit avec une étonnante
égalité. Los Hybrides , provenues de
la fécondation des Caperonniers pro-
picment dits par les Breslinges ou
les Frutillers, ont présenté diverses
analogies avec leurs parens , et étaient
souvent frappées d'une stérilité plus
ou moins complète.
A Ma j au/es.
g. Fraisier de Bargemon ou Ma-
JAUFE DE Provence , Fragaria bife-
ra , Ducli. Ce Fraisier se trouve au
pied des Alpes de Provence, et ne
fleurit, lorsqu'on le cultive, qu'au
mois de septembre ou d'octobre. Il
est lent à croître, mais aussi il offre
l'avantage de se conserver plus long-
temps que les autres variétés. Ses
gynopbores sont ronds ou compri-
més, d'im jaune roux qui se colore
en un rouge très-foncé par l'action
du soleil; le reste de la Fraise, c'est-
à-dire la partie cachée par les dents
du calice , est marqué d'une étoile
blanchâtre.
10. Fraisier VINEUX ou Majaufe
DE Champagne , Fragaiia dubia ,
Duch. Variété trouvée près de la
Ferté-sous-Jouarre , et qui a beau-
coup de ressemblance avec les Frai-
siers proprement dits. Il diffère du
précédent par ses gynophores plus
aplatis , plus colorés et très-vineux.
B. Breslinges.
11. Fraisier Coucou, Fragaria
abortiva, Duch. Facile à distinguer
à cause de sa stérilité qui paraît dé-
pendre d'un vice inconnu dont les
stigmates sont affectés , et non de leur
absence totale comme Haller l'avait
mal à propos prétendu. L'explication
FRA
physique donnée par Miller n'est pas
plus satisfaisante , du moins pour les
Fraisiers. Cet auteur prétend que la
multiplication par bourgeons , renou-
velée trois ou quatre fois coup sur
coup , frappe tous les Végétaux de
stérilité.
12. Fraisier Breslinge ou Bres-
LiNGE d'Allemagne, Fragaria ni-
gra , Duch. Sa Fraise , dont la cou-
leur estverdâtre, ou d'un rouge brun
dans la partie exposée au soleil , a
une pulpe ferme, juteuse et très-
Î)arfuméc. Son feuillage est très-brun ,
jas , et présente souvent des feuilles
palmées à cinq divisions. Il abonde
en stolons, et est sujet à la stérilité.
i3. Fraisier-Marteau ou Bres-
linge de Bourgogne, Fragaria pen-
dilla, Duch. Presque semblable au
précédent, il a des gynophores en
îorme de Poire tronquée, aplatie ou
comprimée à l'extrémité.
1 4. Fraisier ou Breslinge de Lokg-
ciiAMP, Fragaria /tispida , Duch-
Cette variété croît au bois de Boulo-
gne oii Duchesne la trouva , en 1767,
entre Longchamp et Madrid. Elle
donne des Fraises analogues aux
précédentes variétés, mais plus ju-
teuses et meilleures. Son feuillage est
petit et fort velu. Duchesne conjec-
ture que son existence est due au voi-
sinage des jardins formés pour Fran-
çois F', autour de son château de
Madrid.
i5. Fraisier vert ou Breslinge
d'Angleterre, Fragaria vi/idis,
Duch. Cultivé depuis long-temps eu
Angleterre , ce Fraisier a de l'analo-
gie avec les précédens , mais son feuil-
lage est plus grisâtre. Ses Fraises sont
rondes et turbinées, d'un vert grisâ-
tre , à peine colorées en rouge terne
par le soleil, succulentes , et d'une
odeur agréable.
1 6. Fraisier BrugnonouBreslinge
DE Suède, l^ragaria pratensis , Duch.
Cette variété croît dans les prés , en
Suède , oii les paysans la distinguent
facilement du Fraisier des bois. Lin-
né l'a citée dans ses ouvrages , et l'a
envoyée, en 1765, à Duchesne; par
ses soins , elle s'est multipliée de grai-
FRA
lies, et n'a pas varie. Son feuillage
est très-court et tombe pendant l'hi-
ver, circonstance remarquable, puis-
que c'est le seul Fraisier à fleurs ca-
duques par l'cflct du froid. Ses cou-
rons sont aussi petits et ramassé-;,
mais sa Fraise est grosse , d'un vert
gni, et se colore d'un rouge fonce
comme les Pêches-Brugnons.
c. Caperonniers proprement dits.
17. Fraisier de Bruxelles ou
Caperonnieu royal, Fragarla mos-
cliata. Le feuillage de cette variété
est franc, ses tlcurs sont grandes, et
il est fécond en grosgynopiioresdoutla
récolte se fiit deux fois par an. Le
Caperon ou Capiton n'en est qu'une
sous-varlélé unisexuée ( Fragaria
mosch. dioica ). Cependant Duches-
ne l'on a sépare , en raison peut-ctre
des nombreuses variations que la cul-
ture a produites dans ce Fraisier. On
ignore sa pati ie , car c'est sans preu-
ves qu'on lui a donné le nom de
Fraisier de la Cliine. l^a forme de ses
Fraises Varie beaucoup , mais elles ne
sont jamais anguleuses ou aplaties.
Au gr;ind nouibre de variétés prin-
cipales du Fraisier commun que nous
venons d'exposer , Dacbesne réunit
les Fraisiers d'Amérique que nous
considérons maintenant comme ap-
partenant à des espèces différentes.
Le Frvtiller ou Fraisier du
Chili , Fragaria Chiloensis. Ses feuil-
les ressemblent à celles du Fraisier
des bois, mais elles sont plus fortes,
d'un vert très-brun , et couvertes en
dessous d'un duvet blanchâtre, cour»,
mais épais et soyeux , qui exista aussi
très-abondamment' sur les courans
et les pétioles. Les gynophorcs sont
Il es- gros, d'un ronge jaunâtre qui
s'auime au soleil d'une nuance dorée
très-brillante. La finesse de leur par-
fum les fait rechercher par les ama-
teurs sensuels ; et sous ce rapport ,
on cultive avec beaucoup de soin le
Fraisier Ananas ou Quoimios de
Harlem , ainsi que les Fraisiers de
Bath et DE Cantorbery qui n'en
sont que dos variétés.
LeFruliller étant dioïque . sa rncc
TOME VIT.
FRA
.S 3
a éprouvé plusieurs altérations par la
fécondation adultérine opérée parles
Caperonniers. Le voyageur Frezier
est le premier qui ail apporté en Eu-
rope cette Plante <lcs environs de la
ville de la Conception au Chili.
Le Fraisier de Virginie , Fraga-
ria Firginiana , Willd. , est une au-
tre espèce qui a de l'analogie avec les
Frutiilers , mais dont les gynophores
sont rouges , et malheureusement
tellement tendres et succulens , qu'ils
ne peuvent supporter le transport et se
conserver plus de cinq ou six heures.
Il serait superflu de nous étendre
sur l'agrément , le parfum et la bonté
salubre des Fraises. Nous laissons à
nos lecteurs le soin de commenter ce
sujet agréable. Nous les engageons à
déterminer le mode d'action qu'elles
exercent sur nos organes, s'd est vrai
qu'elles soient diurétiques et qu'elles
expulsent les calculs , propriétés qui
leur ont été attribuées par certains
médecins , mais que nous n'avons
pas eu occasion de vérifier. Les ra-
cines des Fraisiers passent aussi pour
diurétiques , et on en fiit usage
on décoctions dans les blcnnorrha-
gies; nous pouvons cependant certifier
que l'action diurétique de ces tisanes
dépend plus de la quantité du véhi-
cule que de l'activité du médicament.
On a observé qu'un usage prolongé
de la décoction de ces racines impré-
gnait les excrémens des malades d'u-
ne couleur rouge, laquelle a fait croire
quelquefoLs à une auection grave des
intestins ; mais le changement de
boisson a bientôt fait dissiper ce pré-
tendu flux sanguin. (g..n.)
FRAISIER EN ARBRE, bot.
PUAN. Dans le raidi de la France, ou
appelle ainsi l'Arbousier, paice que
ses fruits ressemblent à desFraises.En
Amérique , c'est le nom qu'on donne
à des Mélastomes. (e.)
FRAMBOISE, bot. phan. Le fruit
du Framboisier. F. Ronce. (b.)
FRAMBOISIERS, bot. phav.
Deux espèces de Ronces portent ce
• nom : le Ruhus Idœus en Europe ;
le Rubus rosœfolitis dans l'Inde, par-
54 FRA
ticulièremenl à l'Ile-de-France. /'.
Ronce. (b.)
* FRANCA. BOT. piiAN. (Miclieli.)
Ce genre est le incrae que le Franke-
nia., f^. ce moi. ' (a.r.)
FRANC-BASSIN, bot. ni.vN.Nom
vulgaire de VOcjmum Avieiicanum
d;ms les Antilles françaises. (b.)
FRANCHE BARBOTTE. pois.
L'un des noms vnlgaiies du Cobitis
Barbatula. V. Cobiï£. (b.)
FRANCIIIPANE. bot. piian. Va-
riété de Poire. (b.)
FRANCHIPANIER. Plumeria ou
Plumiera. bot. phan. Et non Fiangi-
panier. Genre delà famille des Apocy-
nées et de la PentandrieDigynie , L.,
caractérisé par son calice très-court, à
cinq divisions , par sa corolle iufundi-
huliforme , dont le tube est grêle et
cylindrique , la gorge dépourvue d'é-
cailles , le limbe évasé , à cinq divi-
sions profondes et obliques; les cinq
ctamines, insérées à la l)ase du tube,
y sont incluses; leurs filets sont li-
bres, leurs anthères conniventes et
rapprochées en l'orme de cône. Les
deux pistils sont appliques sur un
disque hypogyne assez saillant; les
ovaires sont uniloculaires et poly-
spermes ; les styles courts, terminés
par un seul stigmate renflé, déprimé
et un peu émarginé. Les fruits sont
renflés, et les graines membraneu-
ses dans leur partie inférieure. Ce
genre se compose d'environ une
quinzaine d'espèces , qui toutes crois-
sent sous les Tropiques , et pour
le plus grand nombre dans l'Améri-
que méridionale. Ce sont, en géné-
ral , des Arbres ou des Arbrisseaux
lactescens , ayant de belles et gran-
des feuilles , très- entières , alternes
ou éparses , caraclèrc assez rare dans
les Apocynées. Leur.'; fleurs souvent
très-grandes , et ornées de couleurs
très-vives , rouges , roses , blanches
ou même jaunâties , oflVent différens
modes d inflorescence; elles sont tan-
tôt terminales, tantôt disposées en
corymbcs , etc.
Les deux espèces que l'on rencon-
FRA
tre le plus communément dans les
jardins , sont les suivantes :
Le Franchipanibr a fleurs
BLANCHES, Pli/me/ia alba, L., Sp. ,
Jacq. , Icon. Fict. , t. 58. C'est uu
Arbre qui acquiert quelquefois une
hauteur de quarante-cinq pieds. Son
bois est blanc et rempli de moel-
le , son écorce grisâtre et laiteuse ;
ses feuilles, réunies à l'extrémité des
rameaux, sont très-rapprociiées, ova-
les, lancéolées, aiguës, entières, lon-
gues d'un pied et plus , larges d'en-
viron trois à quatre pouces , vertes ,
glabres et luisantes en dessus, blan-
châtres à leur face inférieure. Les
fleurs sont blanches , formant des
espèces de panicules à l'extrémité des
r.'imeaux. Cet Arbre croît aux An-
tilles , dans les lieux secs et voisins
de la mer. Le suc laiteux qu'il ren-
ferme est d une causticité extrême.
Le Fr.vnciiipanier a fleubs
ROUGES, Plumeria fiibra, L. , Sp.,
Jacq. Icon. Pict. , t. 20, Lamk. ,
ill., t. 175, f. 1. Cet Arbre qui
croît dans les mêmes contrées que
le précédent, est moitié moins grand •.
son bois est d'une couleur jaune et
d'une saveur amère ; ses feuilles,
comme celL's de l'espèce précédente,
sont rapprochées à rextrémité des
ramifications de la tige; elles .sont
moins grandes. Les fleurs sont d'un
beau rouge , quelquefois couleur de
chair , et répandant une odeur sua-
ve. Les fruits sont tiès-longs, ayant
leur surface rugueuse.
Les Franchipaiiiers doivent être ,
dans nos climats, cultivés dans uni;
serre très-chaude. Ils demandent une
terre légère et sèche, et se multiplient
par boutures ou par éclats. (a. r.)
FRANCISCAIN, moll. Nom vul-
gaire et marchand du Cône , dont
ce nonr est devenu la désignation
scientifique, Conus Fi-anciscanus. (b.)
FRANCOA. bot. îHAN. Cavanilles
a établi ce genre d'après une Plante
du Chili (flguréc , Icon. SgG) dans
i'Ocfandrie Tétragynie , L. , et U
lui donne pour caractères : un calice
quadriparti persistant; quatre pétales
onguiculés, et huit étauiincs aller-
V\\ V
H.Tiil avec aillai)', de petits corps pins
courts i't épais; iiti ovairt; lilm-, mar-
qué de (jualic sillons, et surmonte de
quatre sligniates sessilcs. Le fruit est
r-oniposé lie quatre loges comprimées
«pii >c séparent à la maturité , eu si-
mulant autant de capsules, et s'ou-
vicnt en deux valves, aux sutures des-
quelles sont j'uces des graines nom-
breuses. Cavanilles s'étant exprimé
assez obscuiémcnl sur l'iusertion des
étamincs,on regardait son genre /raw-
cna comme liypogvniquc , et on en
cherchait vainement les vraies aflini-
tés.Nous avons observé dans une Plan-
te du Pérou , évidemment congénèie
du J'ra/icua, et par les détails de sa
{leur et par son port, que les é aminés
s'insèrent au calice, au |.oint où il
se divise , et il en résulte que ce
y^^arc devra prendre place près des
Ciassulées. 11 renfermera deux ou
trois espèces herbacées , dont les
feuilles radicales sont pInnatiCules ,
et les ileurs dis|io3ées en épi lâche ,
au sommet d'une ham[ie allongée.
Nous avons consigné nos obseï \ ations
dans les Annales des Sciences nalmel-
les (T. III , p. >92 ), et nous les avons
accompagnées d'une figure, (a.d. j.)
FRANCOLIN. ois. Espèce du
genre Perdrix. Les Francolins for-
ment une petite famille dans le genre
PrnDRix. F. ce mot. On a encore ap-
pelé :
Francolin ALONG BEC, Une espèce
du genre Perdrix, f^. ce mot.
FrANCOLIN a LONGUC QUtUE
(Hearn), la Gelinotte à longue queue.
/'. TÉTRAS.
Francolin a collier , le Tétras
a fraise. F. Tétras. (dr..z.)
FRANCOLIN. moll. L'un des
noms marchands du Drap-d'or, Co-
II us texiilis. K. Cône. (b.)
FRANCOULO. ois. Syn. vulgaire
de GangaCata. P'. Ganga. (dr..z.)
* FRANCOURLLS. ois. Syn. vul-
gaire du grand Courlis. V. ce mot.
.(DR..Z.)
* FRANC -PICARD. BOT. phan.
Une variété de Peuplier blanc, (b.)
F!\A 3r>
* FRANC-RE AL. r.or. pii vn. V«-
riété de Poire d'automne. (n.)
FRANGÉ, FRANGÉE, rois.
Ces noms ont été donnés comme spé-
cifiques à un C\prin, qui paraît
devoir rentrer parmi lesLabéons, et
à une Raie des Antilles , imparfaile-
menl connue , qui doit appartenir au
sous-genre Céphaloptèic. (b.)
* FRANGINE. j;ot. crypt. Nom
français donné par Bridel comme sy-
nonyme de celui du genre Racunii-
tiium. J'. co mot. (b.)
FRANGULA. rot. piian. V. Ner-
prun et Bourdaine. (h.)
FRANGULACÉES. rot. phvn.
Dans la Flore Française, ce mot est
employé comme synonyme de Rliam-
nées. K. ce mol. ^u.)
* FRANKÉNIACÉES. rrankenia-
ceœ. bot. piiaW. Le genre Frankcn'ia
avait été placé . par le célèl)re auteui'
du (rcnera PLantaruin , à la suite de
la famille des Caryopin liées. Au-
guste rie Saint-Hilairc ( Mém. plar.
centrai.), observant les rapports de
ce genre avec les Violettes, en a formé
un petit groupe distinct , auquel il a
donné le nom de Frankéniées. Il y
plaçait le genre Sarotlira , que plu's
tard il a reconnu appartenir aux Hy-
pcricées , ainsi que l'avait déjà ii'i-
diqué le professeur Richard dans la
Flore de l'Amérique septentrionale
publiée sous le nom de Michaux!
Pendant son séjour au Brésil , le
même auteur eut occasion d'observer
le genre Sauvagesia et d'en mieux
connaître l'organisation ; il publia
(Mém. Mus. 3, p. 2x5) le résultat
de ses observations sur ce genre , en-
core si imparfaitement connu , et fît
voir qu'il venait se placer auprès du
J'raiikenia , et faisait, par conséquent
partie de sa famille des Frankcnla-^
cées. De CandoUe , dans le pren:icr
volume de son Prodrome , adonfn
cette famille, en y ajoutant le no\i-
veau genre Luxernbiugia , établi
par Saint-Hilaire, qui en avait in-
rliqué les affinités; mois il en retiia
\c Saituagesia , ('.ont il fit uneseci.ion
36 FRA
à part dans la famille des Violettes.
Enfin, à son retour du Brésil , l'au-
teur des Frankeniacees donna (Mcm.
Mus. II, p. Il) une monographie
étendue des gen\es Sauuagesia et £.a-
vradia , dont il fit connaître l'or-
ganisation avec l'exactitude minu-
tieuse et parfiile qui le caractérise.
Il fit ainsi l'histoire de ce petit
groupe, qui se compose de quatre
genres , savoir : l'iankenia , L. , Sau-
vage&ia , L. , Lavradia , Velozo , et
Ijiixemburgia , Saint -Hdaiie. Nous
allons exposer les caractères géné-
raux de cette famille, caractères que
nous emprunterons surtout à l'au-
teur qui en a si bien fait connaître
lorganisation. Les fleurs sont her-
maphrodites et présentent differens
modes d'inflorescence. Leur calice est
ordinaiicinent à cinq divisions telle-
ment profondes , qu'il paraît formé
de cinq sépalrs distirltls ; la corolle
se compose de cinq pétales , tantôt
égiux , tantôt inégaux, assez souvent
rétrécis en onglet à leur base. Dans
les genres iîauuagesia et Lavradia ,
on trouve dans la fleur dei organes
accessoires qui n'existent pas dans
les deux autics. Ainsi , dans le Sau-
vagesia , on observe , en dedans de
la corolle : i" un verticille de fila-
mcns renflés et eu forme de massue ;
2° une corolle intéiieure , qui se
reti'ouve également dans le Lavradia.
Les parties accessoires ne nous pa-
raissent être que des étamines avor-
tées et plus ou moins transformées.
Telle e^t également l'opinion d'Au-
guste Saint-Hilaire. Les étamines sont
au nombre do cinq, de huit , ou in-
définies ; leur filel est quelquefois
très-court; l'anthère est à deux loges
extrorscs , généralement fixées par
la base, s'ouvrant par une i'entc lon-
gitudinale et latérale, tantôt seule-
ment par deux pores , comme dans le
Luxemburgia , oii elles sont presque
carrées et i approchées les unes contre
les autres; les étamines sont hypo-
gyncs ainsi que la corolle ; l'ovaire
est libre, ovoïde-allongé, quelque-
fois trigone , souvent placé siu' un
disque bypogyiie peu saillant. U offre
FRA
constamment une seule loge , conte-
nant plusieurs ovules attachés à -trois
trophospermes pariétaux suturaux.
Le style est subulé , grêle, simple ,
terminé par wxv stigmate extrême-
ment petit et qui paraît indivis. Le
f uit est une capsule plus ou moins
ovoïde et allongée, recouverte, soit
par le calice , soit par la corolle in-
térieure ; elle oflVe une seule loge et
s'ouvieen trois valves, dontles bords,
légèrement rentrans , foinient quel-
quefois , surtout dans la partie su-
périeure, trois lames plus ou moins
saillantes , mais qui n avancent pas
jusqu'au centre. Ce mode de délus-
cence de la capsule , et celte posi-
tion lelallve des trojdio^permes et
des valves, sont dautaut plus impor-
lans à bien observer, que ce sont
presque les seids caractères qui dis-
tinguent la petite lainille qui nous oc-
cupe des Violacées et des Cislées,
auprès desquelles elle doit être rangée.
Les graines sont généralement at-
tachées sur deux rangées longitu-
dinales , au moyen de petits podo-
speruies filiformes. Elles contiennent
au centre d'un petit cndo>perme
charnu, un embryon axille, à peu
piès cylindrique , ayant sa radicule
tournée vers le hile.
Les Plantes qui constituent la fa-
mille des Frankéniacées sont her-
bacées ou sous-frutescentes ; leurs
tiges sont généralement rameu-
ses, quelquefois simples. Les feuilles
sont alternes, quelquefois verticd-
lées , entières ou dentées en scie ,
t'réqiieminent marquées de nervures
latérales Irèi-rapprochées et paral-
lèles, ce qui les fait paraître striées.
On trouve à leur base deux stipules
persistantes ou caduques , souvent
ciliées ; le genre Frankenia est le seul
qui en soit dépourvu. Les fleurs sont
tantôt axillaii es , tantôt disposées en
grappes simples ou composées , ou
enfin en panicules. Chacune d'elles
Cbt accompagnée d'une bractée.
Celte petite fimillc doit certaine-
ment être placée auprès des Viola-
cées ; elle a néanmoins quelques rap-
ports avce la famille dc3 Caryo-
FRA
|vliyllées , dont elle cliffcîrc par ses
stipules , son style constaniincnt
simple et la structure de son (Vult.
Elle forme , avec les Violacées , les
Cistées et K-s Droseracées , une petite
tribu extiêmement naturelle, dont
aucune de ces quatre familles ne sau-
rait être éloignée. Mais le caractère
qui distingue nettement les Franké-
niacécs de ces trois autres familles
consi>te dans sa capsule, qui est
bei)licidc , c'est-à-dite (|ui s'ouvre
en face de chaque trophospeinie ,
tandis que, dans les (rois autres, la
dehiscence est locidicide , c'est-à-dire
que chacune des trois valves entraîne
avec elle un des trophospernies sur
le milieu de sa face interne, (a*, r.)
FRANKÊNIE. Frankenia. bot.
THAN. Ce genre, que Jussieii plaçait
à la lin des Caryophyllées , et Linné
dans rOctan.lrie , est devenu pour
Auguste de Saiut- liilaire le t\pe
d'une nouvelle famille , qui en a eni-
Srunté sou nom , et qui , suivant
'autres auteurs , n'est qu'une sec-
tion des Violacées. Quoi qu'il en
soit , voici ses caractères : calice à
quatre ou cinq divisions , avec les-
quelles alternent autant de pétales
onguiculés, dont l'onglet est muni
d'une squammule vers la naissance
du limbe , qui est étalé ; des étaniines
insérées sous l'ovaire, tantôt en
nombre égal à celui des pétales et
altei'nant avec eux , tantôt un ou
deux déplus et opposés à ces mômes
pétales ; un style trifide ; une capsule
accompagnée diiu calice perisislant,
légèrement trigone , s'onvrant en
trois ou quatre valves, le long du
bord desquelles sont attachées les grai-
nes.De Candolle, dans son Prodrome,
en décrit seize espèces dont quelques-
unes sont nouvelles. Ce sont des Her-
bes ou plus rarement des sous-Ar-
brisseaux à tiges cylindriques ou ra-
meuses, à feuilles opposées ou ver-
ticillées , dépourvues de stipules ,
Erolongées à leur base en une mem-
rane amplcxicau'.e, souvent glan-
duleuses, oblongues , entières. Les
ileurs , accompagnées de bractées ,
FRA 57
sont scssiles , soit au sommet des ra-
meaux, soit au point oii ils se di-
visent par dichotomie. Elles habitent
en général les rivages , ou de l'Eu-
rope méridionale, ou de l'Afrique;
idusieurs sont originaires du cap de
lionue - Espérance , ctd'autics de la
Nouvelle-Hollande. (a. d.j.)
FR AN KL AN DIE. Franklamlia.
lîOT. ruAN. (jenre de la famille des
Protéacées et de la Tétrandric Mono-
gynie,L., établi par R. BroM n {Trans.
i)f tlie lAiin. Soviet. T. x, p. 167) qui
l'a ainsi caractérisé : périanthe hypo-
craténforme , dont le tube est persis-
tant et le lindje quadriparti et plane ;
anthères incluses, adnées au périan-
the; écailles hypogines , cornées et
formant une gaine; noix fiisiforme,
pédicellée , dilatée et algrettée au som-
met. Ce genre ne se compose que de
la Franklakoie a i'euii.les de Fu-
cus , Frauklandia fuc'ifolia^ Arbris-
seau glabre, de toutes parts couvert
de glandes orangées et pusluliibrmes,
à feuilles alternes, lililormes et di-
chotomes. Les fleurs, munies d'une
seule bractée et d'un jaune sale, sont
disposées en épis axillaires. Le pollen
est sphériqitf , et les cotylédons sont
très-courts. Cet Arbrisseau croît par-
mi les Bruyères, dans les lieux humi-
des de la côte australe de la Nouvelle-
lloîlandeetdela terre de Lewin.(G..N.)
FRANRLINOi. Franllinia. bot.
PHAN. Sous ce nom générique , Mar-
shall {Arbust. yîmer.^ p. 48 J décrivit
deux espèces dont l'une fut rapportée
au genre Gurdonia par l'Héritier (6'///-
pcs iiov., 1 , p. i56) qui changea son
nom à.cFranktiniaylltanialia en celui
de G- FraukUni. Le professeur De
Candolle [Frodr. Syst. P^eget. , 1, p.
5a8) a réuni en outre à cette Plante le
Franklinia A/ncricana, Marsh., et en.
a formé deux variété.-^ de la même es-
jîèce. C'est le Gordonia pubescens ,
Lamk. , si bien figuré dans le Jajdin
de la Malmaison, lab. 1. Salisbury
en faisait sou genre Lacathea , qui
n'est admis par De Candolle que com-
me section générique. /^. Gobdonie.
(G..N.)
58 FJIA
* FHANKLINITE. mis. V. Ftu
OXlUUl,É ZINCIFÈRE.
FRAINQUENINE. bot. piian. Pour
Fiankénie. /''. ce mot. (b)
FRANSERIE. Franseria. bot.
PIIAN. Ce genje , voisin de V ."im-
brvsia et du Xanihiiim , doit en con-
^tVineiice prendre place parmi les
Corvtnbifères anomales de Jussieu ,
ou dans la Iribudes Ambrosiëes de
Cassini. C'est d'api es ce dernier bo-
taniste qui en a complètement dé-
crit une espèce, et d'après Cavanil-
les qui en a t'ait connaître une autre
[Icon., 200) eu établissant le pre-
mier le genre , que nous en trace-
rons les caractères. Les fleurs sont
mouoïques , les mâles disposées eu
grappes ou en épis terminaux; les
femelles au bas du même épi ou sur
des épis plus courts et inférieurs. Les
premières , de forme globuleuse , pré-
sentent dans un involucre multifide
et sur un réceptacle convexe , garni
d'écaillés linéaires et minces , plu-
sieurs fleurons où cinq étamines à an-
thères libres etdresséesentourent,par
leurs filets soudés en tube , un style
tronqué au sommet et surmontant un
seul ovaire avorté. Dansjes fleurs fe-
melles, les folioles del'lnyolucre ac-
compagné à sa base de plusieurs brac-
tées vertlcillées se soudent intime-
ment en un corps hérissé à l'extérieur
par les deux extrémités libres et spi-
nilbrmcsdeces folioles, et renfermant,
plongés dans son Intérieur, des ovai-
res au nombre de deu\ à quatre , nus,
allongés, lisses et dépourvusd'algrel-
tes. Ils sont surmontés de styles pro-
fondément bi ou tripartis qui font
saillie au-dehors. Cassini considère
ces fleurs comme composées de plu-
sieurs femelles distinctes, mais sou-
dées par approche. Cavanilles y voit
un scid ovaire multiloculaire.
Les deux espèces de ce genre sont
des Arbustes à feuilles alternes , pé-
tlolées , bipinnatifides dans le Fran-
seria artemlsioides , qui est onguiaire
du Pérou , sinuées dans le F. ambrn-
5/yir/e5 qui habile le Mexique, (a.d. J.)
FRASÈRE. Frasera. Jjox. I'IIAK
FRA
Genre de la famille des Geutianées
et de la Télrandrle Monogyuie, L. ,
établi par Waller (77o/'. Carul. , p. 88)
et adopté par Richard [in Michx-
Flur. JJoreali-Jnicr., 1, p. 9^) q."i j"-"
a assigné des caractères dont voici le.-,
plus saillans : calice ouvert , à quatre
divisions profondes et aiguës; corolle
beaucoup plus grande que le calice ,
à quatre divisions très - profondes ,
ovales, acuminées, portant sur leur
partie moyenne une glande orblcu-
lalre et cillée ; quatre étamines j)liis
courtes que la corolle ; deux stigma-
tes épais et divergens ; capsule ovale ,
comprimée , comme bordée sur son
pourtour , uniloculalre , bivalve et
renfermant huit à douze graines el-
liptiques, bordées et membraneuses.
Ce fruit se rapproche beaucoup de
celui du Villarsia nyrnphoides , qui a
été aussi placé dans les Genlianées.
Mais le genre i'^/asem , dans les autres
parties de sa fleur , a les plus grandes
affinités avec le genre Swertia , sur-
tout en ce qui concerne la glande de
chaque pétale. Le professeur A.-L. de
Jussieu ( Ann. du Mus. , i5 , p. 345)
observe qu'il ne diflëre de ce dernier
que par une cinquième partie retran-
chée à celles delà fructification.
La Frasère de Caroline , Frasera
Carolinensïs , Gmel. , F. Vallerl ,
Mich., est une Plante bisannuelle ,
très-élevée , à feuilles oblongues , vei -
tlcillées et opposées. On la rencontre
depuis le Canada jusqu'en Caroline ;
elle est surtout très-abondante en cer-
taines localités marécageuses de laPen-
sylvanie occidentale. Dans ce pays ,
ou l'appelle Improprement Racine de
Colombo , à cause de son amerlunie
franche semblable à celle de la véri-
table Racine de Colombo; et qui ne le
cède pas à la Gentiana lutea. (g..n.)
FRASSINELLA. bot. phan.
(Cœsalpln.) Syn. de Coiwallaria Fo-
lygonatuin , L. (b )
FRASYOUN. bot. phan. (De-
lile.) Syn. arabe àeMarrubium Jlys-
sum. Forskahl , qui écrit Frasiuii, dit
que c'est le nom d'une autre espèce
du inciuc genre. (b.)
l'Ut
.FR.VrERCUl..v. OIS. (Teiumiiick.)
S311. ilu Macaicux LVloiiie. V. ce mot.
(UR..Z.)
FilAXINKLLE. «or. phan. Syn.
vulgaire de Dictamc. /^. ce mot. (u.)
* FRAXINELLÉES. Fraxinellœ.
BOT. piiAN. Les deux célèbres botr-
nisles allemnntls, Nées d'Escnbeck
et Martius (Act. Cm., 2, p. 149), ont
déciil sous ce nom une famille na-
turelle de Plante^ qu'ils séparent des
autres Ruiacées; mais cette sé[)a ration
ne saurait être admise , ainsi que nous
le prouverons au mot Rutacées. f^. ce
mo!. (a.r.)
FR AXINUS. BOT. PHAN. r. Frêne.
FRAYE. OIS. Syn. vulgaire de
laGrive-Draine. /".Merle. (Dn..z.)
* FRAYEUSE. ois. Syn. vulgaire
de Rouge-Gorge. /^.Sylvie. (nR..z )
FRAYONNE. ois. Espèce du gen-
re Corl)eau. V. Corbeau. (du..z.)
FRÉGATE. Tadiypetes. ois. (Vieil-
lot. )Gcnre de l'ordre desPalmipèdes.
Caractères : becpluslongque la tète,
robuste , tranchant, suturé en dessus,
déprimé à sa base , élai gi sur les cô-
tés ; mandibules fortement courbées
vers la pointe qui est très-aiguë; na-
rines linéairss, à peine visibles , pla-
cées dans un sillon sur les côtés du
bec; pieds très-courts; tarse moins
long que les doigls , en partie garni
de plumes; quatre doigls , les trois
antérieurs longs , dcmi-palmés ; le
pouce articulé iutéiieurement et di-
rigé en avant; ades très-longues et
étroites , les première et deuxième ré-
miges les plus longues ; queue très-
fourchue. L'étonnante diversilé que
1» nature a répandue sur l'organisa-
tion des êtres a produit les oppositions
extrêmes que 1 on observe dans leurs
modes d'existence : elle semble avoir
condamné les uns au repos presque
absolu , tandis que d'autres ont t'ié
assujettis à un mouvement , pour
ainsi dire , continuel. Au premier
rang de ces derniers doivent être pla-
cées les Frégates; leur envergure ex-
traordinaire peut les soutenir dans les
airs , pendant des journées entières,
F RE .î()
jaus même que la nuit soit un obsta-
cle à leur vol errant; elles y [parais-
sent quelquefois comme suspendues,
immobiles ; d'autres lois , aussi rapi-
dement que le projectile lancé par la
poudre , elles s'élancent et mettent à
parcourir des distances, un temps qui
suffit à peine à l'œil pour suivre leur
vélocité. Cherchant constamment à
satisfaire un appétit dos plus voraccs,
les Frégates dirigent leur vol vers la
surface de l'eau, dont néanmoins elles
ne peuvent guère approcher, à cause
de la longueur démesurée de leurs ai-
les; aussi , dès qu'elles en sont à une
petite distance , ont-elles soin de re-
porter ces ailes au-dessus du dos et de
les y tenir relevées jusqu'à ce que, pa>-
suite du mouvement imprimé au corps,
elles soient parvenues à saisir avec
leur bec on leurs serresaigués le Pois-
son quise jouaitavecsécurité dans son
domaine illimité. Les Frégates au-
raientbien , comme tousles Palmipè-
des , lafaculté de setenir surl'eau et de
nager ; mais ce serait une imprudence
que de s'y abandonner, car elles de-
vraient y rester jusqu'à ce qu'elles
aient trouvé un point a^sez élevé pour
que leurs ailes puissent se déployer
et acquérir, parun battement précipi-
té, la force d'ascension. On assure
que la brièveté de leurs pieds leur
occasione des difficultés non moins
grandes pour plonger, conséquem-
ment ce n'est point sans de fortes rai-
sons qu'elles se maintiennent presque
toujours dans les airs et qu'elles em-
ploient souvent la force pour arra-
cher à des Oiseaux mieux conformés
et plus adroits à la pêche , une nour-
riture qu'ils ne doivent pas céder sans
regrets ; on a remarqué que les Cor-
morans étaient, sous ce rapport, leurs
pourvoyeurs les plus dociies. Pour
lieux de repos , les Frégates choisis-
sent les pointes de rochers , les cimes
d'oii elles puissent facilement s'élever;
elles évitent les plateaux et les plai-
nes d'où elles ne sauraient , par la
fuite, se dérober au danger, si elles
y étaient surprises, et oii elles se laisse-
raient même assommer à coups de
bâton. Ces Oiseaux établissent leur
4o FRE
nid sur des Arbres très-elevés et dans
lesaulVactinesdes rocs ; la ponte n'est
que d'un œuf, rarement de deux ; ils
sont d'un blanc rougedtre, parsemés
de points rouges. Les parcns soignent
leurs petits jusqu'à ce qu'ils soient en
état de voler , et c'est alors seulement
3ue ces derniers quittent le nid, et
s n'y rentrent plus.
La GRANDE Frégate , Pelecanus
uiquilus, L. ; Tachjpetes jS^iuila,
Vieil!., Buft'. , pi. enl. 961. Tout le
pluinagenoir irisé en bleu changeant;
queue très-t'ourcbue ; joues nues et
noires; une membrane charnue et
rouge sous le bec qui est noir et long
de cinq à six pouces ; pieds noirs . Tail-
le médiocre ; envergure de huit à
quatorze pieds. La femelle a le ventre
blanchâtre ; les jeunes n'ont point de
membranes sous le bec. Des mers du
Sud. La Frégate de Palmerslon , Fe-
lecanus Palmersîuni , Gmel. , paraît
être la même chose que la grande Fré-
gate femelle.
Petite Frégate, Velecaiius minor,
L. ; Tachypetes minor , Yieill. Tout
le plumage noirâtre, à l'exception de
la gorge et de la poitrine qui sont
blanchâtres; joues rouges. Envergure,
cinq pieds. On la regarde comme un
ieune des précédentes , ainsi que la
*'régateà lêie blanche, Velecanusieu-
çocephalus , Gmel. , dont la tête, le
cou , la poitrine et l'abdomen sont
blanchâtres.
Une espèce du genre Pétrel a aussi
reçu le nom de Frégate. (dr. .z.)
* FREGGIA. POIS. L'un des syno-
nymes vulgaiies de Cépole. /^. Ru-
ban, (b.)
FREGILUS. OIS. (Guvier.) Syn. de
Grave. P". Pyrriiocorax. (dr..z.)
FRELON. Fucus et Crabro. iNS.
Ce nom a été appliqué à dilFérens
Insectes de l'ordre des Hyménoptè-
res. Les anciens l'employaient pour
désigner les mâles des Abeilles , et
quelques modernes l'ont donné à di-
verses espèces des genres Guêpe et
Crabron. f^. ces mots. {atjd }
FRELON ( Houx ). BOT. l'HAN. Syn.
de Fragon. F . ce mot. (b.)
FRE
FRELOT , FRELOTTE. ois.
Syn. vulgaires de Pouillot. f^- Syl-
vie. (DR..Z.)
FREMIUM. BOT. riiAN. (Gaza.)
Syn. d'Anémone selon L'Ecluse, (b.)
FRÊNE. Fraxinus. rot. piian.
Genre de la famille des Jasminées et
de la Polygamie Diœcie , L. , composé
d'environ une trentaine d'espèces
dont une grande partie croît dans l'A-
mérique septentrionale ou le midi de
l'Europe. Les Frênes sont de grands
et beaux Arbres , d'un aspect agréa-
ble , ayant en général de grandes
feuilles imparipinnées; une seule es-
pèce présente des feuilles simples,
opposées, sans stipules; leurs tleurs
sont généralement petites et polyga-
mes , quelquefois hermaphrodites,
tantôt munies d'un très-petit calice
formé de quatre sépales et d'une co-
rolle à quatre pétales allonges et
étroils , semblables à ceux des Chlo-
nanlhus, tantôt et plus souvent en-
tièrement nues , c'est-à-dire sans ca-
lice ni corolle. Les étamines sont au
nombre de deux: leur filet est tantôt
court et tantôt plus ou moins long.
L'ovaire est allongé, comprimé, à
une seule loge contenant ~ un seul
ovule dressé ; le style est court, sur-
monté d'un stigmate bifide. Le fruit
est une samare linguiforme allongée ,
très-mince, terminée supérieurement
par un appendice membraneux plus
ou moins long , contenant une graine
dressée, tantôt plane , tantôt cylin-
drique, présentant sur l'un de ses
côtés un raphé ou vasiducte saillant
sous la forme d'un petit cordon min-
ce qui s'étend jusqu'au sommet de la
graine, et qui, lorsque celle-ci s'est
détachée de sa base, semble êtie un
podosperme. La graine contient, au
centre d'un cndosperme charnu, uu
embryon droit et dressé , dont la ra-
dicule, tournée vers le hile , est lon-
gue et cylindrique.
Quelques auteurs ont vouluasé-
parer du genre Frêne, VOrnus des
anciens ou Fraxinus Onius , L. , à
cause de ses fleurs munies d'un calice
et d'une corolle, j>oar en former un
FRE
genre distinct sous le nom d'Ornus.
Mais ce caractèi c nous paiiiîl trop jicu
importuntpour autoriser cette sépara-
tion ; cai- clans VOrnus , l'ovaire et le
Iruit ollVent absolument la même
structure tjue tlaus les autres l'rèues.
Nouh allons l'aire ici l'iiisloire abré-
i;ie de quelques-unes des Chpèces les
plus intéressantes.
FiiÈNi: cojMMUN, rraxinua exccl-
siur , L., Lamk. , 111. lab. 858, fig, i.
C'est un des plus grands et des plus
beaux Arbres de nos forêts. Son tronc
droit et cylindrique s'élève souvent
à une hauteur considérable , et se
termine par une tête touffue, mais
peu étendue. Ses rameaux sont lisses;
ses ieuilles opposés , imparipinnées ,
d'un beau vert, ordinairement com-
posées de onze Iblioles presque ses-
silcs , ovales , allongées, aiguës, j)ro-
londén)ent dentées en scie. Les fleurs
bont nues, polygames, naissant eu
panicules rameuses à la partie supé-
rieure des rameaux de l'année précé-
dente. Elles s'épanouissent avant les
feuilles. Les fruits sont très- allongés,
étroits, terminés par une aile mem-
braneuse. Leur graine est plane.
Le Frêne se plaît surtout dans les
terres légères et humides. Celles
qui contiennent beaucoup de Craie
ou d'Argile ne lui conviennent pas.
Son bois qui est blanc, veiné lougilu-
diualementet très-pliant, est Ibrt em-
ployé pour ditlérens usages. On s'en
sert dans le charronnage pour faire
des brancards de voiture , et toutes
les pièces qui demandent du ressort
et de la courbure. Les tourneurs s'en
servent pour faire des chaises, des
manches d'outils et différens autres
ouvrages. On le débite aussi quel-
quefois en planches, ou ou en fait des
cercles quand il est encore jeune. Il
se développe souvent sur les gros
troncs de Frêne des excroissances os-
seuses ou exostoses connues sous le
nom vulgaire de Bronzin. Elles sont
extrêmement recherchées pourles ou-
vrages d'ébénisterie. Les feuilles et
l'écorce du Frêne ont une saveur acre
et amère. Sa première écorce contient
un principe colorant employé pour
FRE -il
donner aux laines une couleur bleue.
Dans (juelques pays, on rem[iloie
au t.mnage des cuiis. Le Frêne se
multiplie généralementdc grainesque
l'on sème en automne au commen-
cement de l'hiver , dans un terrain
bien préparé et un peu oudjragé s'il
se peut. Les jeunes jiiants peuvent
être repiqués dès l'automne suivant;
mais assez généralement on ne les
lève qu'au bout de deux ans , soit
pourles mettre en place, soit pour
en faire des pé[>iniàres. On doit à
Bosc un travail fort important sur les
diflérenles espèces de bois de Frêne,
dont nous donnerons l'extrait sui-
vant.
1 . Le Frêne doré. Son écorce est
d'un jaune très-vif. La connaissance
en est due à Ant. Richaid. Il fait un
très-bel effet dans les jardins paysa-
gers , surtout pendant l'hiver.
2. Le Frêne a rois jaspé. L'écorce
de ses jeunes branches est rayée de
jaune. Il semble être en quelque sorte
le passage de la variété précédente au
type primitif.
,T. Le Frêne HORIZONTAL. Ses bran-
ches sont étalées horizontalement.
4. Le Frêne parasol. Cette va-
riété fait un effet très-pittoresque par
ses branches souples et pendantes
comme celles du Saule pleureur, lors-
que les individus sont forts et ont été
bien dirigés. Elles forment alors un
vaste dôme de verdure , et lorsqu'on
les a soutenues par-dessous ; on fait
souvent , avec un seul pied , un très-
joli berceau.
Les deux variétés précédentes ont
quelquefois le bois d'un jaune doré.
5. Le Frêne a feuilles déchirées
a ses folioles profondes et irrégulière-
ment incisées.
6. Le Frêne a feuilles panachées
DE BLANC. Cette variété fait bon effet
dans les grands massifs.
7. Le Frêne graveleux, dont
l'écorce est épaisse, rugueuse et tu-
béreuse.
Toutes ces variétés se multiplient,
par le moyen de la greffe sur le Frêne,
commun.
^i FRL
Le l'uÉNit A iLtuBs , Fraxinus Oi-
nus , L. On pense que celle espèce est
le véritable Fraxinus des anciens.
C'est un Aibie de moyenne gran-
deur, ayiint absolument le même
teuillagc que le Frêne commun , mais
en différant beaucoup par ses fleurs
munies de quatre longs pélales li-
néaires et blancs. Ses fruits sont plus
étroits , cylindriques dans leur par-
tie inférieure. 11 croît dans les ré-
gions méridionales de l'Europe, et
Farticullèuement en Calabre. C'est
une des espèces d'où suinte la
Manne.
Le Frêne a feuilles bondes ,
Fraxinus rotundifoUa , Lamk. C'est
particulièrement cette espèce qui
fournit la Manne. Ses feuilles se
composent de cinq folioles presque
rondes , aiguës au sommet, double-
ment dentées en scie sur le contour.
Ses fleurs s.ont , comme celles de
l'espèce précédente , munies d'un
calice et d'une corolle. Il croît na-
turellement en Calabre et sur les
côtes de l'Afrique méditerranéenne.
La Manne est le suc propre ou la
sève élaborée de cet Arbre , qui s'en
écoule , soit spontanément par les
seuls effets de la végétation , soit par
des incisions que l'on pratlqiie à sou
écorce. On en distingue dans le com-
merce quatre espèces différentes ; sa-
voir : la Manne en larmes , qui est la
plus pure; la Manne en canons, qui
est également très-cslimée, la Manne
en sorte, et la Manne grasse, qui est
la moins pure , mais la plus active.
f^. Manne.
On cultive encore dans les jardins
diverses autres espèces , presque tou-
tes originaires de l'Amérique septen-
trionale; tels sont: le Fbène A feuil-
les SIMPLES , l'raxinus simplicifolia ,
♦Villd; le Frêne a ghands fruits,
Frax . platycarpos , Miclix. ; le FbÊni'.
ROUGE, J'/ax. tomentosa, MIchx. ; le
Frêne blanc , trax. Americana ,
Willd. ;etc. (a. R.'j
On a donné Improprement le nom
de Fbêneéimneuk au Z/anloxyle, f^^.
ce mot, et quelquefois smiplcmcnt
Fl\E
celui de FnÊNE à l'Ekebergie du cap
de Bonne-l'>spéraiice. (b. )
FRENErÔtEL. ois. Syn. vul-
gaire du Poulllot. /^.Sylvie. (dr..z.)
FRESACO, FRESAIE, FRE-
SAYE ET FREZA1E. ois. Syn. vul-
gaires d'Effraie, f^. Chouette.
(dr. .z.>
FRESILLON ou FRETJLLON.
EOT. piiAN. LeTroëne dans quelques
cantons de la France. (b.)
FRESjNEAU. ois. Syn. vulgaire
et ancien de l'Orfraie. P^. Aigle.
(DR..Z.)
* FRESSAN. bot. phan. Yariété
de Fraisier, p^. ce mot. (b.)
FREriLLET. ois. Syn. vulgaire
de Poulllot. /"-'. Sylvie. (dr..z.)
FREUX, ois. Espèce du genre
Coibeau. F", ce mot. (nR..z.)
FREYERA. bot. phan. Nom don-
né par Scopoli au genre Mayepea
d'Aublet. F . ce mot et Chionanthe.
(G..N.)
FREZIERE. Freziera. bot. phan.
Genre de la fiimille des Ternstrœ-
miacées, établi par Swartz qui Pa-
vait d'abord nommé Eroleum dans
son Prodrome. Le calice, accompa-
gné de deux bractées, est composé
de cinq sépales imbriqués , arrondis ,
persistans. Ils alternent avec autant
de pétales presque égaux entre eux.
Les étamines , très-nombreuses, ont
leurs filets le plus ordinairement
llbi'es et Insérés au réceptacle , très-
rarement adnés à la base des pé-
tales. L'ovaire libre, sessile, ter-
miné par un style court et par
un stigmate à trois ou plus rare-
ment à quatre ou cinq lobes, [iré-
seute des loges en nombre égal , con-
tenant chacune des graines , le plus
souvent fort nombreuses , fixées à un
placenta qui s'attache le long de 1 a\e
central. Le fruit , qu'acuminc le st\ le
persistant, est de forme sphéroïde et
de consistance sèche ; il a le menu;
nombre de loges que l'ovaire , et elles
contiennent de mcine tantôt bcau-
(•ou|) , tantôt et plus rarement peu de
graines. La graine , dépourvue d'ai-
FiU
le , i cnfciinc sous une envcicippe fo .-
laccc , lia yiciispcrine chai nu, lo-
geant un embryon Icgèicnionl ro-
couibé. Ce genre se compose d'A!-
bies à feuilles alternes , petioléos ,
simples , dentées, coriaces, dépour-
vues de stipules. Leurs fleurs blaii-
cIk;s naissent des aisselles au nombre
d une à cinq , portées sur des pédon-
cules accompagnés à leur base par
lies bractées. Aux deux espèces amé-
ricaines que Swai tz avait fait connaî-
tre , Bonpland , dans l'ilisloire do
ses riantes équinoxi-iles (tab. ô-g) ,
en a ajouté cinq toutes originaires
du l'éiou, et c'est d'après elles que
kuntU a couiplété les caractères de ce
genre tels que n.)us venons de les tra-
cer, (a. d. s.)
* FllïAND ou FRIOND. ois. Syn.
vulgaire du Gros - Bec Linote. /^.
Gros-Bec. (dr..z.)
FRIDYTDTAH. ois. Nom de pays
de la Perruche à tète rose. /^. Perro-
(.ÎUET. (DR..Z.)
*FRIESIE. iviVs/a. BOT. PII AN. De
Caiidolle, dans son Prodrome, fait de
y FJœocarpus pedu/icu/a/is de Lnbil-
lardière un genre nouveau qu'il nora-
m» ainsi , et caractérise de la manière
tuivante : calice quadriparti ; quatre
pétales terminés par tiois lobes ; dou-
ze étamines oblongucs , cordif'ormes ,
s'ot.vrant au sommet ; une baie sè-
che , soutenue sur un court support ,
indéhiscente, marquée de deux à
quatre sillons et contenant autant de
loges dlfpermcs. l/unique espèce de
ce genre est originaire du cap de Van
Diémen ; ses feuilles opposées sont
lancéolées et dentées , et ae leurs ais-
selles partent des pédoncules uni-
flores légèrement penchés en dehors.
Elle est figurée (tab. i55 des Plantes
de In Nouvelle-Hollande) par Labil-
lardière. On a pu voir que c'est par le
nombre des parties de la fleur et par
la nature de son fruit que ce genre
difFère de VElœocaijJus , et il est à
peine besoin d'ajouter (pi'il fait partie
de la famille des Elaeocarpées. Spren-
gcl avait établi sous ce même nom de
FUI
4Ô
]'rU:sUi, un geu'.e d'Eu|)horbiacées j
c'est le Crotonopsis de Michaux, qui ,
coinmeantérieur, a du être conservé.
(A.D.J.)
FRIGANE. Phryganea. iNS. On
désigne sous ce n ni un genre de l'oi-
dre des INévropIcres, que l.i pluparL
des entouîologistes écrivent Frigane,
d'après la traduction qu'a donnée
GeofiVoy du \x\o\ Fluyganeaà.c IjIu-
né. Ce nom latin, dérivé du gi'ec ,
doit clvc écrit en français Phiygane ,
et l'usage n'a pas tellement prévalu
qu'on ne puisse lui substituer son
orthographe véritable. Déjà Duméril
à relevé cette faute grammaticale , et
nous croyons qu'un dictionnaire
d'histoire naturelle doit, avant tout ,
signaler et rectifier les erreurs intro-
duites dans le langage de la science.
Nous traiterons par conséquent ce
genre curieux au mot Phrygane.
(aud.)
FRTGANIDES (Lamarck) et FRI-
GANIÏES ( Latreille. ) iNs. K. Piiry-
GANITES.
* FRI-GANTI. OIS. Syn. javanais
de Soui-Manga distingué. V. Soui-
Manga. (dr..z.)
FRIGOULE. BOT. Ce nom se donne
également dans quelques cantons de
la France méridionale au Thym et à
l'Agaric social. (b.)
FRILLEUSE. ois. Syn. vulgaiie
du Rouge- Gorge. V. Sylvie.
(DK..Z.)
FRINGILLA. ois. Ce nom qui ,
chez les Latins, était celui du Pinson,
a été appliqué par quelques natura-
listes au genre entier Gros-Bec ( f'.
ce mot), et des ornithologistes fran-
çais l'ont traduit par le mot Frin-
GIELE. (IJ.)
FRINGILLAGO. ois. (Gesner.)
Syn. de Charbonnière. /^. IMÉsange.
(DR..Z.)
* FRINGILLATRE. ois. Espèce
du genre Faucon. V. ce mot. (u.)
FRIPIER. Fhorrus. mole. Mont-
fort a fait avec les Troc fins agghili-
nans ou ConchiUop/iorus des auteiiis
un genre séparé des Tiuchus par la
44
FRI
propriété qu'ont ces Animaux de
fixer sur leur test les corps étrangers
qui les environnent. ïanlôt ce sont
des fraginens de Coquilles, tantôt des
cailloux plus ou moins volumineux,
et quelquefois l'un et l'autre en mê-
me temps ; mais cette propriété, quel-
que singulière qu'elle paraisse , ne
suffit pas pour faire de ces Coquilles
un genre séparé. V. Troque. (d..h.)
FRIPIÈRE. MOLL. Nom donné
vulgairement pai- les marchands au
Trochus aggluùnans. T^. Troque.
(D..H.)
^ FRIQUET. OIS. Espèce du genre
Gros-Bec. V- ce mot. (dr..z.)
* FRISEDRS D'EAU, ois. Nom
donné par quelques vo_yageurs à di-
verses espèces de Pétrels des mers
australes. (dr..z.)
FRITILLAIRE. Fntillaiia. bot.
l'HAN. Ce genre , qui fait partie de la
famille des Lillacées , et de l'Hexau-
drie Monogynie, L. , se compose
d'environ une vingtaine d'espèces ,
dont un assez grand nombre sont ori-
ginaires des diverses contrées de l'Eu-
rope, et les autres de l'Asie. Ce sont
en général des Plantes munies d'un
bulbe solide, charnu, d'oli s élève
une tige simple et cylindrique , por-
tant des feuilles alternes et quelque-
fois verttcillées. Les fleurs sont géné-
ralement grandes , toujours renver-
sées, tantôt solitaires , tantôt diverse-
ment groupées à la paitie supérieure
de la tige oLi elles sont quelquefois
surmontées d'une touffe ou couronne
de feuilles terminales. Le calice est
régulier et en forme de cloche , formé
de six sépales distincts , offrant à leur
face interne et près de leur base , une
fossette glanduleuse et nectarifère. Les
étamines sont au nombre de six ,
dressées; les anthères sont allongées
et introrscs ; l'ovaire est libre , ovoï-
de, allongé, à trois loges polysper-
mes. Le style est simple^ terminé par
trois stigmates allongés, obtus et di-
yergens. Le fruit est une capsule à
trois ou à six angles plus ou moins
Sailians, à trois loges contenant un
FRI
grand nombre de graines compri-
mées , di-posces sur deux rangées lon-
gitudinales. Nous distinguerons ,
dans ce genre , les espèces suivan-
tes :
Frith-laire Méléagride, fritil-
laria Meleagris ^ L., Red., Lillacées.
Cette Plante , qui croît dans les prés
humides et les pâturages des monta-
gnes de plusieurs parties de la France,
y est vulgairement connue sous les
noms de Vintade , de Damier. Sa tige
est haute d'environ un pied, très-
simple , cylindrique , glabre^ portant
un petit nombre de feuilles alter-
nes , dressées , sessiles , linéaires , ca-
naliculées. La tige se termine par une
seule fleur penchée, assez grande,
campanulée, en général d'une teinte
violette claire, formant des carrés très-
petits, assez semblables à ceux d'un
damier, mais quelquefois presque
blanche ou jaune. On la cultive dans
les jardins.
Fritillaire des Pyrénées, Fii~
tlllarta Fyrenaica , L. Celte espèce
n est peut-être qu'une variété de la
précédente, dont elle diffèie par ses
feuilles inférieures, opposées, et par
sa lige qui porte deux outrois feuilles.
Elle croît dans les lieux montueftx,
en Provence , en Dauplîiné et dans
les Pyrénées.
Fritillaire impériale, Fritil-
laria imperïalis , L. , Red , Lilia--
cées. Cette espèce , la plus lielle
du genre , est connue et abondam-
ment cultivée dans les jardlijs , soui|^
le nom de Couronne impériale. Elle
est, suivant les uns, originaire de
Perse, et, suivant les autres, de Thra-
ce. On dit que le premier pied qui
fut cultivé en Europe avait été ap-
porté de Conslantinople à Vienne,
oii L'Ecluse la cultiva en 1 670. Depuis
fort long-temps elle est extrêmement
commune dans les parterres. Son
bulbe est épais, charnu, à peu près
de la grosseur du poing; il conJ.ient
un suc acre , qui , d'après les expé-
riences du professeur Orfila , peut fa-
cilement occasioner la mort chez les
Animaux. Sa tige est haute de deux
FROE
à trois pieds , garnie d'un grand
nombre de l'euilles cparscs , très-rap-
prochccs, linéaire», lancéolées, ai-
guëSj glabres. Ses flouis, qui sont
très-grandes el d une belle couleur
rouge salVance, sont renversées,
verticillces , et forment à la partie su -
pc'rieiire de la tige une couronne sur-
montée d'une toufl'e de rouilles. JNlal-
bcureusement , ces tleins exhalent
une odeur désagréable; en sorte
qu'on ne peut les transporter dans
l'intérieur des appartenieus. On la
cultive en pleine terre; elle y fleurit
des les approches du printemps.
Fritillaire de Perse , rritilla-
ria Pei'sica , L. , Spec, Red. , l^i-
iiacées. Comme toutes les autres
espèces , sa racine est un bidbe ai'-
rondi donnant naissance à une tige
droite , haute d'un pied et demi à
deux pieds ; ses feuilles sont nom-
breuses, linéaires, lancéolées, d'un
vert glauque et bleuâtre; ses fleurs,
d'un violet obsciu', forment une lon-
gue grappe pyramidale. Elles sont
assez petites comparativen^cnt aux
autres espèces , et presque globuleu-
ses. Elle est originaire de l'erse. Ou
la cultive également dans les parter-
res, mais moins abondamment que la
précédente. (a.r. )
* FRITTE. MIN. Nom donné aux
produits d'une vitrification impar-
faite, soit naturelle, soit artificielle.
(DR..Z.)
FROELICHIE. Frœlichia. iîot.
Pli.vN. Genre de la famille des Rubia-
cécs, établi par Vahl quichangea lui-
même en ce nom celui de Billardiera
qu il lui avait d'abord donné. Il pré-
sente un calice à quatre dents , une
corolle plus longue, tubuleuse et dont
le limbe se partage en quatre lobes
étalés, épaissis à leur extrémité; qua-
tre anthères presque sessiles , et fai-
sant à peine saillie hors du tube; une
baie sèche, o*.'oide, légèrement com-
primée, ombiliquéc à son sommet
après la chute des dents du calice ,
lenfermanl une graine unique, de
même forme , arillée ou coriace ;
lembryon à radicule courte et infère
FRO 4.^
est situé au centre d'un périsperme
charnu trois fois plus volumineux
que lui. Ce genre voisin , peut-être
même congénère du Tetrarnerium
( T'. ce mot ), ne renferme qu'une es-
pèce. C'est le F. paniciilata , Arbris-
seau découvert dans l'île de la Trini-
té, dont les pédoncules terminaux se
divisent en deux ou tiois pédicelles
chargés d'un assez grand nombre de
fleurs. Il est figure tab. lo des Eclog.
de Vahl. (a.d.j.)
FROID. Nom donné à la sensation
que l'on éprouve par l'abaissement de
la température. Lorsque nous lou-
chons un corps dont la température
n'est point aussi élevée que celle de
nos organes, le transport du calori-
que ou de la chaleur qui tend tou-
jours à se mettre en équilibre occa-
sione une sensation de Froid , et
celte sensation paraît d'autant plus
grande que le corps louché est plus
dense. /^. Météore. (nR..z.)
FROMAGEON. bot. piian. L'un
des noms vulgaires de la Mauve dont
on compare, pour la forme, les fruits
à de petits fromages. (b.)
FROMAGER. Bombax. bot.
PfiAN. Genre placé d'abord dans la
famille des Malvacées , mais dont no-
tre collaborateur Kunih a fait le
type d'un ordre naturel nouveau sous
le nom de Bombacécs. Son calice
est nu , campanule, entier ou à trois
ou cinq dents , persistant; sa corolle
est formée de cinq pétales égaux, éta-
lés , hvpogynes ; les étamines sont
monadelphes par leur base oi.i elles se
soudent avec les pétales; les filets
staminaux sont tantôt au nombre de
cinq , tantôt indéfinis; dans lo pre-
mier cas ds nous paraissent formés
de la rtjunion de plusieurs filets sou-
dés , et en efi'et ils sont généralement
terminés par plusieurs anthères, tou-
jours uniloculaircs ; l'ovaire est libre,
à cinq angles et à cinq loges, conte-
nant plusieurs ovules attachés à l'an-
gle interne de la loge ou ils pendent ,
et fuimant deux rangées longitudi-
nales ; le style est simple , termine
4G
FkO
par un stigmate à cinq (îeuts ou à
cinq lol)c.s ; le fruit est une caps:ile
oblongue , ovoïde ou presque csliii-
ilrique, quchiuefois gloljulcuse , à
cinq loges pol\speinies , s'ouvnuit
en cinq valves presque ligneuses ; les
graines sont recouvertes d'une bour-
re soyeuse, comme (ians les espèces
(le Cotonnier; l'embryon est dépour-
vu d'endosperme ; il a ses cotyléi'.ons
chiffonnés. Les espèces de ce genre ,
au nombre d'environ une dizaine ,
sont des Arbres quelquefois armés
d'aiguillons; leurs feuilles sont gran-
des , pétiolées el digilées ; les sli-
pules caduques ; les fleurs réunies
en faisceaux à l'aisselle des feuilles
ou formant des grappes terminales.
Gaertner a tenté de séparer de ce
genre les espèces dont les filets sla-
iiiinaux sont fort nombreux , pour ré-
tablir le genre Ceiba de Plumier ;
jiiais ce clungement n'a pas été
adopté. Plus récemment Kunlh ( in
[Inmholdt Nou. Gen. et Spec. V, p.
297 ) en a séparé le Bombax Gossy-
piuiJi , L., qui forme non-seulement
un nouveau genre qu'il nomme Cocli-
lospcrmiim , mais ce genre va se pla-
cer (kns la famille des Tcrnstrœmi:i-
cées. l^". CocHLOsrrimiiM au sup-
plément.
Parmi les espèces de ce genre, dont
au moins les trois quarts sont origi-
naires de l'Amérique méridionale,
nous ne citcions que la suivant-? :
Bombax pentandrum, L. , Sp.; Cavan.,
Diss. '^, p. 295, t. i5i. C'est un très-
grand Arbre qui croît également
dans les deux Indes. Son bois est
tendre , léger et cassant ; son écorpe
est souvent garnie de gros tubercu-
les épineux ; ses feuilles sont pétio-
lées , digitées, composées de sept à
neuf folioles lancéolées, entières ou
dentées en scie; les (leurs sont réu-
nies en faisceaux à l'aisselle des feuil-
les ; elles sont blanches et grandes;
les filets desétamines sont au nombre
de cinq ou plutôt forment cinq fais-
ceaux portant chacun plusieurs an-
thères à leur sommet : le fruit est une
capsule longue d'environ six pouces ,
rélrécie vers sa base et contenant
FHO
des graines pisiformes allongées ,
enveloppées d'une bourre soyeuse.
On se sert de cette bourre, qui est
d'une grande douceur, pour faire des
coussins et des oreillers qui sont
d'une grande souplesse et très-élasti-
qucs. Malheureusement elle est trop
courte pour pouvoir être filée.
Les autres espèces remarquables
de ce genre sont : Bombax Erian-
i/iofi, Ciw., Diss., t. 1.52, f. 1 ; Bom-
bax heplapliyllum , id. ; Bombax
Ceiba, id., t. 102, f. 2; Bombax glo-
hosiim , Aublet , Guiaii. ; Cav. , t.
ibb, etc. (a. r.)
FROMENT. Tritlcum. bot. phan.
L'un des genres les plus intéressaus
de tout le règne végétal, puisque les
fruits de quelques-unes de ses espè-
ces sont la principale nourriture de
l'Homme dans presque la moitié du
globe. LesFromens ont leurs fleurs dis-
posées en épis simples, très-rarement
rameux par suite de la culture. Leur
axe ou rachis est articulé el denté , à
dents alternes portant chacune un
seul épillet sessile ; chaque épillet
contient de trois à six fleurs , dont
les deux ou trois plias supérieures
sont avortées et rudiaientalres ; la lé-
picènc est h deux vfilves naviculaiies
plus ou moins bombées, égales entre
elles, à peu près de la même lon-
gueur que les glumes , légèrement
mucronées à leur sommet; chaque
gUune est composée de deux paillet-
tes iuégales ; l'extérieure plus gran-
de , convexe , est légèrement éclian-
crée à son sommet et terminée soit
par une petite pointe recourbée en
dedans , soit par une longue arête
roide , droite et très-rude ; l'interne
est plane ou même légèrement con-
cave , euibrassée en partie par l'ex-
teine , toujours entière et mutique ;
les étamines sont au nombre de trois;
la glumelle composée de deux paléo-
les plus courtes que l'ovaire , placées
sur le côt(; opposé à son sillon , et
généralement ciliées dans leur con-
tour ; l'ovaire est comme trapézoïde,
velu dans sa partie supérieure, por-
tant deux stigmates plumeux et g(;ué-
FRO
valemcnt scssile ; le fruit csl ovoï-
de , quelquefois ullongé, barini vers
Sou souiuicl , niaïquc sui' l'r.iip de
ses faces diui t-ilfon louait uduiid
plus ou moins profond , tantôt en-
veloppé dans la gluine et tantôt nu.
Les espèces de ce genre sont assez
nombreuses; ce sont en général des
(iraminées annuelles , quelquefois
\ ivaces et rampiinUs ; leur cliaumc
<st simple , noueux , llstuleux ou
plein ; leurs feuilles rubanécs, aiguës
et engainantes.
Gaerlncr a séparé du genre T/iii-
( um un assez grand nondjrc d'espèces
qui en diffèrent par leurs épillets plus
;dlongés , les valves de la lépicène
i-ntières et non niucronées au sommet,
par la paillette inférieure souvent bl-
iide et terminée par une soie plus ou
moins longue, et enlln par leur fruit
glabra. Ce genre , qu'il a nommé
Jff/opyri/m, a olé adoj)té, par Palisot
de Beauvois cl par Trinius, dans leur
Agrostograpliie. Le premier a déplus
proposé de faire encore un autre
genre nouveau pour quelques au-
tres Trilicurii qu'il a réunis à des
Bromus et à des l'estuca sous le
nom de Bracky podium , mais ce
genre ne diiïèrc réellement pas des
Festuca , et n"a point été adopté.
Le genre Froment .1 beaucoup de lap-
ports avec les ^gylops, les Ivraies,
les Seigles et les Orges. Il diffère des
premiers par sa glumc dont la pail-
lette externe porto une seule arête ,
tandis qu'elle en porte au moins
trois dans les iEgylops ; flu second
par la positiori de ses épillets relative-
ment à l'axe, les bords des valves
correspondant au rachis dans les
Fromens , tandis que dans les Ivraies
ce sont les faces des valves qui sont
tournées vers l'axe ; des Seigles par
ses épillets composés d'au moins
trois fleurs , tandis qu'on n'en
compte jamais que deux dans les Sei-
gles ; enCni des Orges par ses épil-
lets muUi(lore> et solitaires à chaque
dent de l'axe, tandis que, dans ces
derniers , les épillets sont uniilurcs ,
et réimis trois par tiois à chaque
deut du rachis.
F1\0 47
^ I . Des espccpx de Fivrncnt eitlti-
t (ks.
C'est au célèbre agronome ïcssier,
mendue de l'Académie des Sciences,
que l'on doit le premier trav.iil irn-
]>ortant sur les différentes variétés de
Hic , que l'on cultive non-seulcmcnt
en France et en Europe, mais dans
toutes les autres contrées du globe
oii la culture de cette précieuse Cé-
réale a été introiluite. Ce travail a clé
depuis celte époque le seul qui ait
servi do iruido à tous les agronomes
ou botanistes qui ont eu a s occuper'
du Froment. lAlallieiireusement on
peut faire un reproche très-fondé à
la classification des Blés do Tessier ,
c'est qu'il n'a fait aucun cas des ca-
ractères botaniques, et qu'il n'a pas
cherdné à rapporter aux diverses es-
pèces décrites par les naturalistes les
variétés obtenues par la culture. II
résulte de-Ià qu'il semblerait que cet
auteur a considéré les diverses sortes
de Froment , cultivées en France ,
parexemple, comme provenant d'une
seule et même espèce ; ce qui n'est
pas. Quelques botanistes ont depuis
cherché h éciaircir ce point impor-
tant de l'histoire naturelle du Fro-
ment, en v'ssayant de démêler au mi-
lieu des différences nées d'une longue
culture , les traits caractéristiques du
type propre à chaque espèce. Nous
citerons surtout avec éloge, parmi
ces travaux, celui que Scringe de
Berne a publié dans le premier volu-
me de ses Mélanges botaniques.
C'est lui que nous suivrons dans le
tableau que nous allops tracer des va-
riétés principales de Froment qui se
cultivent en France.
Les différences entre ces variélc.s
nombreuses sont principalement ti-
rées de la présence ou de l'absence
de l'arêie , de valves glabres ou ve-
lues, de leur couleur jaune, blan-
châtre ou brunâtre. On peut établir,
parmi les espèces de Froment cul-
tivées , deux sections bien natu-
relles ; la premièra, celle i^a Fro-
mens proprement dits , renferme
les espèces dont les f; uits lo/r.heni
4S pRO
nus sous le fléau, c'est-à-dire entière-
ment dépourvus des écailles florales.
Ces fruits sont ovoïdes ou ellipsoïdes,
marqués d'un sillon très-profond. La
seconde section , à laquelle on donne
le nom d'EPKAUTiîEs, comprend cel-
les dont les fruits tombent envelop-
pés par les valves de la glume qui les
embrasse étroitement ( le racliis se
rompant à chacune des articulations).
Ces fruits sont en général triangulai-
res , et leur sillon est peu profond.
A la première section appartiennent
quatre espèces, savoir : Trilicum sa-
tlvum^T.turgidiim^ T. durum,^\ T.
polonicum. Dans la seconde on en
compte également quatre qui sont :
Trilicum Sptlta , T. angleum , T.
moiiococcum, et T. venulosum.
V^ Section. Fromens.
Froment ordinaire , Trilicum
salipum , L. Nous croyons inutile de
donner une description détaillée de
cette espèce , d'autant plus que, pour
être complète et pouvoir s'appliquer
à toutes les variétés, cette description
serait nécessairement très-longue et
fort obscure. Linné avait distingué
deux espèces dans le Blé ordinaire:
l'une qu'il nommait Trilicum œsti-
vum, avait ses épis munies de barbes;
l'autre, Trilicum hybernum, avait ses
épis mutiques. Mais on sait aujour-
d hui comiiien est faible la valeur du
caractère tiré de la présence ou de l'ab-
sence de l'arête qui suffit tout au plus
pour établir des variétés ; car on peut
assez souvent remarquer sur un mê-
me epi des épillels munis de barbes ,
avec d'autres qui en sont dépourvus.
Quant à la durée relative de ces deux
' espèces de Linné, dont l'une vit en-
viron six mois plus que l'autre, elle
ne saurait être employée comme ca-
ractère spécifique. En effet , l'expé-
rience a démontré que , transportés
dans d'autres climats , des Blés de
mars étaient devenus Blés d'hiver ,
et vice versa. Aussi la plupart des bo-
tanistes considèrent-ils les Trilicum
hybernum et œsliium de Linné com-
me une seule et même espèce.
On ne sait pas encore bien positi-
FRO
vement quelle fut la véritable patrie
du Froment. Sa culture s'est répan-
due dans tant de contrées diverses ,
il a été transporté par l'Homme à
travers tant de pajs, qu'il est diiEcile
de savoir quel est celui qui lui a servi
de berceau et de point de départ.
Les anciens le cheichaient dans la
vallée d'Enna en Sicile oii prirent
naissance les fables de Cérès et de
Triptolème , quiparaissent \ êtrealln-
sionnaircs. On a vu dans notre arti-
cle ^GiEOPS les expériences faites
par le professeur Lataple et re-
cueillies par Bory de Saint-Vincent.
Cependant on pense généralement
que le Blé est originaire de l'intérieur
de la Perse. Cette opinion paraît
d'autant plus fondée , que deux
voyageurs français , Olivier et Mi-
chaux, qui, à deux époques différen-
tes , ont visité le pays , y ont trouvé
le Froment à l'état sauvage dans des
lieux tellement reculés et si loin de
Ihabitation ou du passage habituel
des Hommes , qu'il était impossible
de le considérer comme provenant de
graines domestiques. Quoi qu'il en soit
de son origine première , le Froment
est aujourd'hui cultivé plus ou moins
abondamment dans presque toutes
les contrées civilisées du globe. Beau-
coup de philosophes même attri-
buent les progrès de la civilisation
à l introduction et à la culture de
cette Céréale. En effet , tant que les
peuples trouvent dans les fiuits de
la terre de quoi fatisfaire leurs be-
soins, leur intelligence reste engour-
die , et les arts demeurent dans l'cn-
faiice ; mais dès que les fruits sauva-
ges ne suffisent plus à l'Homme, ses
ficultés intellectuelles se dévelop-
pent pour trouver les moyens de sa-
tisfaire ses besoins , et dès-iors on
voit les arts se créer en quelque sorte
et se perfectionner rapidement.
Les caractères communs à toutes
les A^ariétés de cette espèce sont : un
épi dressé , presque carré , composé
dépillets courts; les balles sont ren-
flées , comprimées dans leur partie
supérieure ; les fruits sont ovoïdes ,
obtus et opaques.
FRO
t Kpillcts aristes. { Tiitkiim œsii-
vum , L. )
'J-- F.pi lâche ; épillets barbus ;
ba/lcs b/a/ic/u's et glabres.
On connaît cette variclé sous les
noms de Froment commun barbu ,
blanc cl glabre; de Blé giison, de
Toiizellc blanche, bail)ue, etc. C'est
Il variéle n*" g de la Classification de
ïcssicr. Elle se cultive dans pres-
que toutes lcs])artiesdela France.
/?. Epi lâche ; épiliets barbus; bal-
les blanches et velues. Elle n'est ,
selon Tessicr , qu'une sous-variélc
de la précédente.
>. Epi lâche ; épillets barbus ,■ bal-
les rousses et glabres. Elle porte les
noms de Touzclle rouge , barbue ,
Saise.tte de Taïascon. C)n la cultive
surtout dans le midi de la France.
è. Epi lâche ; épillets barbus; bal-
les ruusses et velues. Souvent mélan-
gée avec la précédente.
f . Epi compacte , serré ; épillets
barbus; balles blanches et glabres.
Cette variété, ainsi que la suivan-
te , constituent le Triticum compac-
tum de Ilost.
if Epillets nuiliques ( Triticum hy-
bernum , L. )
et. Epi compacte, serré; épillets
mutiques; balles rousses et glabres.
Elle appartient aussi , ainsi que nous
l'avons dit, au Triticum compactum
de Host. On la désigne sous les noms
de Froment commun à épi compacte,
Froment d'Alsace, sans barbes, à
épi court.
/î. Epi lâche; épillets mutiques ;
balles blanches et glabres. Cette va-
riété, dont le grain est jaune, est une
de celles que l'on cultive le plus
abondamment en Fiance dans les
endroits oii la terre n'est pas compac-
te , et oii elle a peu de fond. On la
sème abondamment aux environs
de Montpellier. Elle porte le nom de
Touzelle blanche sans barbes. Elle
est d'automne.
y. Epi lâche; épillets mutiques;
halles blanches et veloutées. On la
nomme aussi Blé de Bohême. Elle
csl très-abondamment cultivée.
TOME vu.
FKO
^>9
è. Epi lâche; épillets mutiques ;
balles rousses et glabres. Elle cor-
respond au n« 8 de 'l'essicr et porte
généialcinent le nom de Blé de
Laminas. Ce Froment nous est venu
d'Angleterre et se cultive particu-
lièrement dans le déparlemetit du Cal-
vados oii il est connu sous les noms
de Blé rouge et Blé anglais.
e. Epi lâche ; épillets mutiques ,•
balles rousses et veloutées. Elle est
souvent mélangée avec les autres va-
riétés.
Froiment renflé, Triticum turgi-
dum , L. Lamarck et quelques au-
tres botanistes, à son exemple , réu-
nissent cette espèce avec la précé-
dente. Jl est vrai qu'elle en diffère
fort peu. Ses principales différence..»
consistent dans ses épis généralement
plus courts et plus carrés, ordinai-
rement penchés , par ses épillets éga-
lement plus coulis , et ponant ordi-
nairement trois ou quatie grains qui
parviennent à leur maturité ; les bal-
les sont ventrues , courtes , terminées
par une pointe ou nuicrone large;
la carène est comprimée dans toute
sa longueur ; les fruits sont ovoïdes
renflés et opaques. Toutes ses varié-
tés sont connues sous le noui vul-
gaire de Pétanielles. Elles sont ton-
tes munies d'arête , à rexception
d une seule. Voici les principales:
a. Epi barbu , blanc et velouté. C'est
la Pélanielle blanche des agronomes.
On lui donne encore les noms de Fro-
meot blanc, de Moulin blanc , etc.
On la cultive en grand dans plusieurs
cantons.
p. Epi barbu , roux et velouté. Cette
vaiiété , qu'on nomme Pétanielle
rous.^e, est en quelque sqrte celle qui
a seivi de type à Linné pour établir
son Triticum turgidum. Elle réussit
très-bien dans les terres fortes et très-
fumées , oii elle produit de gros grains
et en grande quantité. EÏle prcière
généralement une exposition un peu
chaude. Son chaume est plein. On
l'aiipelle aussi Blé de Sicile.
y. Epi barbu , roux et glabre. C'est
la Pétanielle rouge ou Bié rouge de
5o FRO
?.]oulpellicr. Elle est souvent niêléo
Jivecla prect'deiite.
S. Epi barbu , Irès-dense ; halles
noires et velues. On lo connnîl sous le
nom de gros BIc noir. On lo cultive
rarement seul,
e. Epi barbu , lâche ; balles noi-
res et velues. Cette variété, connue
sous les noms de Pétanielle noire, de
Froment giis de ;;oarIs, est assez va-
riable ; elle est quelquefois d'un gris
assez clair, d'autres fois presque
noire.
'Ç Epi mu tique ; halles velues. On
la désigne généialement sous le nom
de gros Blé sans barbe.
M. F.i)i raineux ; balles velues.
Cette belle variété , que l'on connaît
sous les noms de Blé de miracle, Blé
d'abondance , est pour un grand
nombre d'auteurs une espèce dis-
tincte , qu'ils nomment Tiiticum
compositum avec Linné fils. Mais elle
nous paraît rentrer très-bien dans le
T. turgiduni. En effet, ses épis sont
quelquefois parfailement simples ; et
dès-lors son caraclèredistinclif dispa-
raît. La qualité de son grain, ainsi
que le reniarque Villars, dans son
Histoire des Plantes du Dauphiné, csi
tendre , délicate, et le rend propre à
certaines préparations de pâtisserie,
la pâte en élant plus blancbe , plus
fine, et moins susceptible de fermen-
ter. La culture de cette variété poiu-
vait paraître au premier abord plus
productive qu'aucune autre, à cause
de la grosseur de son épi qui est ra-
meux. Mais ces avantages sont en
grande partie annulés , par la diffi~
culte avec laquelle cetlc variété mû-
rit dans nos climats , par le grand
nombre de grains qui coulent , et par
sa prompte^ dégénération. En effet,
au bout de quelques années, si l'on
s'est toujoius servi des mêmes se-
mences , l'épi finit par redevenir sim-
ple. Aus.-i ne la cultive-t-on guère
que comme un objet do curiosité , du
moins en France.
Fromknt nun , Triticum durum ,
Desf., FI. Atl. 1 , p. ii4. Cette belle
espèce, rapportée de Barbarie par le
prolcsseur IJcs fontaines et distinguée
FRO
par lui du Triticum turgidiim, a ses
chaumes pleins; son épi carré, in-
cliné ; ses balles allongées , terminées
par une large pointe pu mucrone ; sa
carène proéminente, sa glume finis-
sant en une longue arête ; ses
IVuils sont ellipsoïdes , rentlés, durs
et demi-transparens. Cette espèce a
été depuis décrite et figurée par Host
( Grain. Justr. 4, t. 5 ) sous le nom de
Triticum hordeifurme.
Ci. Epi longuement aristé ; balles
velues. On lui donne le nom de Fro-
ment dur. Blé corné et barbu , Fro-
ment de Barbarie.
/ï. Epi aristé ; halles roussâtres et
glabres. C'est surtout celte variété qui
correspond au Trit. kordeiforme de
Host. Comme elle ne tlonne que peu
de fai ine , et d'une couleur brune, sa
culture doit être abandonnée.
y. Epi arislé; balles glabres et j^a-
nachées de deux couleurs. Cette va-
riété est connue en Provence sous le
nom de Tangarock. Elle est proba-
blement origmaire de Barbarie. On
la cultive rarement.
Froment de Pologne, Triticum
Polonicum , L. , Sp. Cette belle es-
pèce est extrêmement tranchée et très-
î'acile à distinguer de tous les autres
Fromens. Son chaume est plein,
dune teinte bleuâtre ainsi que les
feuilles , presque jusqu'à la parfùte
maturité; son épi est très-allongé,
comprimé , un peu tétragone , à épil-
lets distiques , alternes , et contenant
quatre fleurs , dont les deux inférieu-
res sont les seules fertiles et aristées;
les valves extérieures sont membra-
neuses , carénées , plus longues que
les fleurs qu'elles renferment, bi-
dentées à leur sommet.
a. Epi comprimé , distique , serré ,
barbu ,• balles velues. On l'appelle Blé
de Pologne à épi serré , Blé de Moga-
dor , Blé d'Egypte , Blé de Surinam.
/2. Ejn lâche ,- balles divariquées et
presque glabres. On la cultive peu.
Les Fromens decetle première sec-
tion ont sur ceux de la seconde un
très-grand désavantage , celui d'être
plut facilement dévastés par les Moi-
neaux et autres Oiseaux des champs;
FRO
lnii(lisqiiolrsKpp,iutiPS,au conlrniip,
pnr ladiirotc de <I(mi\ éc.iilles (jui sont
imiiJtûliiilcnicnl ;i|t|)liquccs sur leur
grain , ix'sisttMit liicilenicnt à leurs al-
laqiK's. iMais aussi ils rouiporlent sur
les Kpcaulics jiar la qualité (le leur
lamii' qui est eu cllot beaucoup plus
liiio ol de uieillcurc qualité.
Il" Section, EfEAUTRES.
Froment Epealtbk, Tritictim
Spclta , L. Cette espèce est bien dis-
liucte jwr ses chaumes fisluleux , ses
épis jnesque tétraqoncs , inclinés à
l'époque de la maturité; ses valves,
tronquées au sommet , sont terminées
par un niuerone obtus, ])roIongement
de la nervure de la carène; ses fiiiits
triquètres, allongés et pointus. La
valve externe de sa gliune est termi-
née par une longue arêle très-roide ,
qui avorte dans quelques variétés , et
alors elle présente deux petites dents.
Le. T/i/hum Zea de ilost est à peine
une variété de l'Epeautre commun.
Cette espèce est abondamment culti-
vée dans quel cjues parties de la France,
et en particulier dans les pays de
montagnes , tels que les Vosges.
Voici ses principales variétés :
^. I::pi barbu; balles blanches et gla-
ires. Cette variété est fort commune.
il. Epi barbu i balles blanches et ve-
loutées. Elle est fréquemment mêlée
avec la précédente.
y. Epi barbu ; balles rousses et gla-
bres,
(5. Epi mutique; balles blanches et
glabres.
s. Epi mutique, balles rousses et
glabres. On cultive particulièrement
cette variété sur les basses monta-
gnes ; elle est très-robuste, mais
mûrit quinze jours plus tard que la
variété précédente.
<^. Epi mut/que ; balles rousses et
veloutées. Souvent conlondue avec la
variété précédente.
M. Epi mutique; balles violacées et
glabres. Cette jolie variété a aussi le
chaume viole! dans sa partie supé-
"/"»' e. Il y en a encore une autre va-
riété qui est presque bleue ; mais elle
est fort rare.
FUO
5i
FitoMENT AMYi.ACK, Triticiim amy-
A'////? ,Sering., (léréal. Suiss-, p. 124.
Celte espèce, que Scriuge sépare de
l'Epéautrc, en dilVère pu les caractères
suivjiiis : elle est glautpie dans toutes
ses p;u lies ; sou chaume est plein; ses
('pis eompiimés, dressés; ses é|)illets
«•troilomenl imbriqués ; ses valves
terminées insensiblement par wn
large mucrone; sa carène comprimée,
très-saillante et arquée, ayant ses
côtés convexes; "ses fruits triquètres ,
allongés, pointus cl renflés. Les au-
teurs anciens , et en particulier C.
Bauhiii, Hoi , etc., avaient très-bien
distingué cette espèce, que l'on trouve
mentionnée dans leurs ouvrages sous
le nom de Zea amylea , etc.
a. Epi aristé; balles blanches , gla-
bres ; mucru/ie recourbé. Cette variété
est l'Epeautre serré de la Flore Fran-
çaise; c'est une Plante exlrètneuiç-nt
précieuse , que l'on cultive également
comme Céréale d'automne etde pi in-
temps. Sa farine est extiémemeut
blanciie, et l'on en forme un amidon
d'une grande blancheur. Seringe diî
qu'elle réussit dans tous les terrains ,
depuis le plus marécageux jusqu'au
plus sec. On la désigne sous les nom.,
de Blé amidonnier, grand Epcautre,
etc.
yé. Epi presque mutique; balles blan-
ches et glabres ; semences très-renflées.
Cette variété se distingue surtout par
ses grains manifestement renflés; ses
arêtes très-courtes, dont les inférieu-
res sont presque conslammeni avor-
tées.
y. Epi ari&té ; balles blanches eti-c-
loutées.
<r. Epi aristé: balles noirâtres , ve-
lues ; grains brunâtres. C'est le Triii-
cwnatratum dellost {Gram.Austr. 4,
t. 8), qui ne diffère en rien du T.
amjleum. On ne la cultive que com-
me objet de curiosité.
ê. Epi aristé rameu.v ; balles blan-
ches et glabres.
FjioMEM' LocuLAR , Triticum mo-
nucoccum, L. ,Sp. Cette espèce est
jauuâtre; son épi est comprimé; ses
épillels étroitement imbriqués, con-
tenant une seule fleur fertile; vfs
r.2 FRO
vulves sont fortement Carénées, tvi-
denîées à leur sommet, un peu plus
courtes que les Jlcurs ; l'aiête est lon-
gue et roide ; les graines sont demi-
transparentes et triquètres. On la
cultive ordinairement en Ble de mnis.
Elle est connue sous les noms de Blé
Locula r, petit Epea ut re, Froment mo-
nocoque, parce que des quatre fleurs
qui composent chaque epillet, une
seule est fertile et porte graine. On
dit généralement que son grain est le
plus petit du genre, rs'ous en avons vu
néanmoins, dont la giosseur égalait
celle du Froment ordinaire et de
bonne qualité.
FnoMENT VEINÉ , Tiidciim veniilo-
sum, Sering. , loc. cit., p. i55. Cette
espèce , originaire d'Egypte , n'est
pas cultivée eu France , du moins à
notre connaissance. Mous croyons
donc inutile de la décrire.
Les grains des Epeautres , obser-
ve Tcssier , sont difficiles à séparer
par le battage , ou plutôt ne se sépa-
rent pas par ce seul moyen. L'axe se
brise , les épillcts se détachent en en-
tier ; et il faut , pour obtenir la fari-
ne , une double opération : i° enlever
les balles; 2" moudre le grain, ce
que l'on peut faire par le même mou-
lin ; il ne s'agit que d'y adapter un
venliculateur , et ensuite de rappro-
cher les metdes. Outre cette particu-
larité qui distingue les Epeautres des
autres espèces de Froment , il y en a
une autre qui en forme le caractère
distinctif, ainsi que nous l'avons dit
précéJeunnent , c'est qu'on ne peut
enlever un seul épillet sans biiser
l'axe commun J.e l'épi , ce qui n'a ja-
mais lieu dans lés Promens propre-
ment dits.
Culture du Froment.
La culture dji Froment est telle-
ment répandue cl si bien connue,
que nous croyons inutile d'entrer
dans aucun détad à cet égard. Nous
nous contenterons d'en indiquer suc-
cinctement les points les plus im-
iiortans. On sème le Froment à deux
époques différentes de l'année, sa-
voir à la tiu de l'automne et à la fin
FRO
de l'hiver , ce qui forme les Blés
d'automne et les Blés de mars. Mais
cette distinction est de bien peu d'im-
portance; car on voit tiès-fréquem-
ment des Fromcns de mars devenir
Fromens d'automne , et vice versa.
Le professeur Yvart assure que le
Froment d'automne , tiré du iMldi ,
devient plutôt Froment de mars que
celui de mars , venu du même pays.
Ijc choix de la semence n'est point
ime chose indifférente. Ou doit tou-
jours la choisir suivant la nature de
la terre. C e^it à l'expérience à éclairer
le cultivateur et à lui faire connaître
les variétés qui conviennent le mieux
à la nature de son terrain. On a dit
que la semence dégénère et qu'il faut
en changer de temps en temps , pour
ne pas semer plusieurs années de
suite les graines provenant d'un mô-
me terrain. Mais les expériences de
Tessier ont démontré que la semence
ne dégénère pas même au bout d'un
grand nombre d'années, lorsqu'elle est
toujours placée dan s le même terra in, à
moins de circonstances accidentelles ,
qui en allèrent la nature et la qualité.
Ainsi, le Blé d'un champ ou d'un
canton aiu'a pu soulVrir par suite de
gelée ou de pluies tiop abondantes ,
et ses graines ne point acquérir une
maturité parfaite. Dans ce cas, on
conçoit que ce Blé pourra ne pas faire
de bonne semence , et qu'il sera utile
d'en cbanger. Mais hors ces cas , il
n'est pas nécessaire de changer la se-
mence. Tessier cite à cet égaid des
expériences faites p-^ndaut trente ans,
toujours avec les mêmes graines, qui
n'ont aucunement dégénéré. Lorsque
l'on veut toujours avoir de bonnes
semences, on fait battre imparfaite-
ment les gerbes au mois d'octobre,
et on les replace ensuite dans la
grange pour les faire-baltre de nou-
veau pendant l'hiver. Par le premier
battage on obtient des grains gros et
bien nourris que l'on réserve ])Our la
semence. Il se présente une autre
question. Doit- on toujours se servir
de lilé récolté la même année pour
semence? Quelques agricidteurs pen-
sent que celte pratique est nécessaire.
FRO
Mais l'expérience ;« encore dc'moutic
que le Blé conservé pontlaut Irois ou
quatre ans, no perd en aucune ma-
nière sa propriété gerniinative , et
qu'ainsi il n'est pas indispensable
d avoir toujours les semences de la
mcnic année. Néanmoins il faut re-
marquer que le blé ainsi conservé
étant plus sec, il faut le semer un peu
plus tôt que celui de l'année^ , parce
qu'il germe moius promplemont.
Lorsque la terre a été Lien préparée
par le nombre de labours nécessaires
et par les engiais convenables, il faut
alors procédera l'ensemencement. On
a d'aboid et préalablement cboisi et
jiréparé la semence paile cbanlai^'c. 11
est clillicile d établir d'une manière
absolue la quantité de semences à ré-
pandre par arpent. Cela dépend beau-
coup et de la naluie du terr.iin et de
l'époque à laquelle on fait l'ensemen-
cement. lS! ou sème clair, ainsi que
1 observe Tessier, dans une terre mé-
diocre, on n'a qu'une trop faible ré-
colle , parce que chaque grain de se-
mence ne produit que Irois ou quatre
tiges , et alors on ne profite pas de
tout le terrain; en seniant dru, on
obtient plus de tiges et plus de grains,
le champ étant mieux garni. N cùt-on
alors que plus de paille , on aurait du
profit, et déplus les tiges étant plus
rapprochées, le terrain est moins fa-
cilement desséché par le soleil. Dans
une terre forte, le contraire a lieu; il
faut lui donner peu de semences ,
parce que les souches tallant beau-
coup, s'étoufferaient si elles étaient
trop nombreuses. Suivant la saison ,
la quantité de la semence devra éga-
lement varier. Ainsi on devra en ré-
pandre moins sur les pièces que l'on
sème en automne que sur celles que
l'on sème eu mars , parce que les
grains tallcnt bien plus facilement
dans les premières que dans les der-
nières. Eu général, on répand trop
de semences. Assez généralement on
sème un seticr de Blé , mesure de Pa-
ris, du poidsd'euvirondcux ceutqua-
rante à deux cent cinquante livres
par arpent de cent perches à vingt-
deux pieds. Par un grand nondjre
FRO 5.1
d'expériences, Te.ssier a reconnu quu
celle quantité était beaucoup trop
considérable , cl qu'à mesure qu'on
la diminuait, on voyait augmenter
en proportion la quantité de la récol-
te. Voici ce qu'il dità cet égard ( Dict.
d'Agric. , art. Fromknt ). Dans une
{)iècc de terre appartenant à un fer-
mier , nous avons pris un espace de
vingt -huit perches de vingt- deuv
pieds carrés , d'une bonne qualité
sans être de la première; elle avait
été bien prépaiée et à la manière ordi-
naire ; quatorze de ces perches out été
ensemencées avec viiigl-huil livres
de Froment, ou deux livres par per-
che, selon l'usage des fermiers qui sè-
ment le plus clair ;lcs quatoizc autres
perches ont été ensemencées chacune
avec une Jivre de Froment. Celles-
ci ont produit des tiges fortes et élevées,
qui out donné cent quarante livres de
Froment, déduction faite de la semen-
ce; cellesqui ont élé ensemencéesavec
le double de grain , n'ont produit en
tout que quatre-vingt-quatorze livres
ou seulement soixante-six livres en
déduisant la semence, proportion qui
n'a pas excédé le produit du reste de
la pièce de terre et des champs enyi-
ronnans oii les tiges étaient faibles et
basses. Ces expériences , faites par
plusieurs autres propriétaires , ont
toujours obtenu le même résultat.
D'oii il suit qu'en ne semant qu'une
livre de grains par perche , non-seu-
lement ou épai gne moitié de la semen-
ce , ce qui est déjà une assez grande
économie dans une grande exploita-
tion , mais encore on obtient constam-
ment un produit plus considérable
qu'en employant le double de se-
mence.
Il y a , comme on sait , trois maniè-
res d'ensemencer les terres : i" à la
volée , 2° au semoir, 5° au plantoir.
La première de ces méthodes, quicon-
siste à lancer le Blé par poignées et à
le répandre sur la terre bien préparée,
est preque la seule qui soit générale-
ment employée en France , du moins
dans les grandes exploitations. Un
cultivateur, qui en a bien l'habitude,
répand de cette manière la semence
5i
FRO
avec iissezde promptitude et d'dgalilé.
Quant aux différentes espèces de se-
moirs , qui ont été inventés pour rem-
placer reusemencement à la volée,
ce sont tous des machines trop com-
pliquées pour être mises dans les
mains des domestiques qui doivent
en faire usage, et d'un prix trop éle-
vé pour les agriculteurs peu fortunés.
La troisième méthode , ou celle au
plantoir, nous est venue d'Angleterre,
à la fin du siècle dernier, tin homme
lient à cliaque main un plantoir à
deux hranches avec lesquelles il lait
quatre trous à environ quatre pouces
(le distance les uns des autres, et en
suivant la trace des sillons. Pendant
ce temps, une femme ou un enfant
place dans chaque trou deux graines
de semences , tandis qu'un autre les
recouvre en hersant au moyen d'une
poignée de petits branchages. Cotte
méthode , qui a d'abord été mise en
pratique à Liancourt par le duc de La
kochefoucauld , économise une très-
grande quantité de semence, mais elle
exige beaucoup de temps. Ainsi, en
quatre jours, un homme et qualre
enfans peuvent ensemencer un arpent
de cent perches. Cette pratique , selon
la remarque de Tcssier, convient au
particulier possesseur de quelques
champs seulement , qui , en se char-
geant lui-même avec sa famille de
les ensemencer , se rend indépen-
dant du laboureur et ne laisse pas
échapper le moment favorable. Il
est préférable à l'ensemencement à
la volée, lorsque le VAé est cher et
dans les pays ou les bras sont nom-
breux et les salaires à bon marché.
Quelle que soit la méthode d'ensemen-
cement dont on ait fait usage, il est
de la plus haute importance, quand
le Blé commence à pousser, di^ le
purger de toutes les mauvaises Her-
bes , par des sarclages nombreux. Par
ce moyen , non-seuleuieul on obtient
du Blé plus pur, mais on en récolte
une plus grande quantité , parce que
les Plantes étrangères n'étouffent pas
le grain.
Nous pourrions multiplier enco-
re de beaucoup les observations et
FRO
les préceptes sur la culture duFio-
nient , mais de pareils détails , malgré
l'intérêt qu'ils inspirent, sortiraient
trop du plan de cet ouvrage. Nous ne
dirons donc rien ni de la récolte du
Froment, ni de sa rentrée dans les
granges , ni de son battage , etc. , ren-
voyant , pour cet objet , aux ouvrages
qui traitent ex professa de l'agricul-
tuie. Nous terminerons tout ce qui a
rapport aux Fromens cultivés par
quelques mots sur les belles pailles
avec lesquelles on fait les chapeaux
en Suisse et surtout en Italie. Les
E ailles d'Italie sont bien plus fines et
ien plus recheichces que celles de
Suisse , aussi ne lesprépare-t-ou pas
de la même manière dans les deux
pays. En Italie , c'est une variété de
Froment a épi blanc , glabre et sans
barbe, que l'on emploie à cette
culture. On choisit pour cela des
champs très - pierreux , ordinaire-
ment sur des collines , que l'on
fume soigneusement avec de la fien-
te de Pigeon. On sème très-dru , afin
que les tiges , étant serrées les unes
contre les autres, s'allongent et s'é-
tiolent. C'est principalement entre
Florence et Pise que ce genre de
culture est mis en usage. Quand l'épi
a fleurs et que la paille est bien blan-
che , ou la coupe ras de terre. Pour se
procurer des brins d'un grand prix ,
ou les coupe un à un , afin de pouvoir
les choisir et rejeter tous ceux qui
])résententquelque imperfection. Pour
la fabrication des chapeauxcommuns,
on fait sécher les pailles au soleil , en
ayant soin de les garantir de la pluie
ou del'humidité. Quand on veutavoir
des pailles très-fines et très-blanches ,
on choisit les brins les plus fius, et
quand ils ont été séchés au soleil , on
les place dans une pièce ou le jour ne
pénètre pas et on les range avec soin.
On y brûle dans un réchaud du Sou-
fre en assez grande quantité pour les
blanchir et leur donner du lustre et
de la souplesse. Après cette première
préparation, on tresse alors les pail-
les. Ce travail exige un soin extrême
et une très-grande habitude delà part
des femmes qui en sont chargée^. La
FHO
«lilVoieDcc outre les pailles d'IlMlic cl
celles de Suisse , c est que dans le prc-
ini<'r de ces pa3 s, on emploie les hrins
entiers, taudis que, dans le sccoud ,
ou les fend dans toute leur longueur.
Pour terminer l'iiistoiic des Fro-
mens , il nous rcsteiait à parler des
espèces sauvages , mais nous nous
contenterons de .dire quelques mots
du Cluen-Dcnt , Triticiim repens , L.
Cette Plante fait ic desespoir du culti-
vateur par la rapidité avec laquelle
elle se propage. Sa racine est horizon-
tale, extrêmement longue et rampante.
Ses liges sont roides , dressées, hau-
tes d'un pied à un pied et demi , glau-
ques ainsi que ses feuilles; ses épis
sont comprimés , composés d'épiliels
îantcit mutiques et tantôt aristés. Ses
racines sont employées en médecine
comme apéritives et diurétiques. Cet-
te Plante fait aujourd'hui partie du
genre Agronyron. /^. ce mot. (a.r.)
On a quelquefois et très-impropre-
ment étendu le jioni de Froment à
des Plantes qui n'ont presque point
de rapport avec le genre l'riticuiii ;
ainsi l'on a nommé :
Fkoment barbu, VHordeumZeo-
ciiturn. P'. Orge.
Froment de Yaciie, le Mélam-
pyre des champs.
Froment noir , le Sarrasin.
Froment DES Indes , le Mais, etc.
(B.)
* FROMENTAIRE ou FRU-
MENÏALITES. Lapis frumentarius.
GÉOL. D'anciens oryctographes , et
Scheuchzer entre autres , donnèi'cnt
ce nom à des Pierres composées de
Nummulites qu'on regardait comme
des grains de Blé fossile. On trouve
dans Fortis la figure assez semblable
à celle d'un grain d'Orge représen-
tant de semblables Fromenlaires
qu'on rencontre en Suisse etdans le Vé-
ronais. Certains champs de la Belgi-
que, si riche en Fossiles , particuliè-
rement dans les environs de Bruxel-
les au bois de Forêt , nous ont offert
aussi des Fromentaires qui ressem-
blent à du Blé ou à de petits Haricots
pétrifiés , mais qui ne sont pas d'o-
rigine végétale. Il est même douteux
FHO 55
que ce soient des restes de i'ulypiers.
Nous serions tentés d'y reconnaître
des fragmens de diverses Coquilles,
joules et arrondis }>ar le IVottemeul,
de manière à présenter la figure par-
ticulière qui leur mérita le nom im-
posé pir les anciens oryclographes.
Nos Fromentaires étaient éparses à
la surface du sol , confondiies avec de
petites Glossopètres et des Auomics.
(B.)
FROMENTAL. rot. piian. L'un
des noms vulgaires de V yîvcna elattor,
vantée connne un excellent fourrage.
(B.)
FROMENTEAU. bot. viiks. Du
temps d'Olivier de Serre , on donnait
ce nom au\ fruits des Ronces; i! est
employé aujourd'hui en Champagne
pour désigner une excellente qualité
de Raisin. (b.)
FROMENTONE. rot. pnAN.(Cœ-
salpin.) Syn. de Folygoniim Convul-
vulus, L.
F'RONDE. Frons. bot. crypt.
( Toi/gères. ) On appelle ainsi en cryp-
togamie les feuilles qui s'élèvent de la
racine ou de la tige. Tantôt la Fronde
est simple et sans divisions, tantôt
elle est pinnatifide, palmée, digitée,
ou plus ou moins composée. Ces dif-
férences servent à établir la distinc-
tion entre les diverses espèces. Mais
Bory de Saint- Vincent, possédant en
herbier des espèces indifleremraent
simples et rameuses , regarde ces
distinctions comme fausses. Le mot
de Fronde, employé aussi dans les
Lichens , y a été remplacé par ce-
lui de Thallus ; il est aussi d'usage
en hydrophytologie. P~. Licuen ,
Lindsée et Hydrophytes. (a. r.)
FRONDICULINE. FroncUcutina.
POLYP. Genre de Polypiers que La-
marck avait établi dans son Extrait du
Cours de Zoologie du Muséum d'His-
toire naturelle. Dès 1810, nous l'a-
vions proposé sous le nom d'Jtleo/ia,
dénomination qi'.e Lamarcka adoptée
dans son grand ouvrage aiu' les Ani-
maux sans vertèbres. 11 le place parmi
les Polypiers à réseau , avec les Flu.-
tres , les Celléporcs , les Eschares ,
etc. Dans notre Exposition mélhodi'-^
56
FRU
que des genres des Polypiers , nous
réunissons les Aileonesaux Escharées ,
ordie dont la composition diflère
be;uicoup de la section des Polypiers
à reseaux. K. Adéones. (lam..x.)
FRONDÎFLORE. bot. phan. Syn.
de Phyllantlie. V. ce mot. (b.)
FRONDIPORE. Frondîpota.
l'oi-i^p. Bonanni a donné ce nom au
Gorgoni.a TlabelLiunAo. Linné. D au-
tres naturalistes l'ont appliqué à des
Madrépores fossiles , ainsi qu'à des
Millépores à expansions foliiformes.
(I.AM..X.)
FROINT. zooL. Partie de la tête
qui surmonte les yeux dans les Ver-
tébrés. Chez les Oiseaux, il s étend
depuis la base de la mandibule supé-
jieure jusqu'au souimet de la tête qui
forme à son tour l'intervalle du Front
à la nuque. (DR..Z.)
* FRONTAUX. ZOOL. V. Crâne.
FRONTIROSTRES ou RHINOS-
TOMES. INS. Duméril donne ce nom
(Zool. Anal.) à une famille de l'ordre
des Hémiptères, qui est comprise
dans celle des Géocorises de La treille,
et qui renferme les genres Pentatome,
Scutellaire , Corée, Acanthie, Lygée ,
Gerre et Podicère. V. ces mots et
GiocoRisES. (aud.)
* FROUFROU. OIS. Nom que Ion
donne, dans les colonies américaines,
aux Colibris et Oiseaux-Mouches dont
le vol est accompagné d'un bruit indi-
catif de ce nom (dr.z.)
FRUCTIFICATION, bot. Ensem-
ble des phénomènes qui accompa-
gnent la formation du fruit, ou des
moyens supposés leproducteurs. C'est
dans ce sens que l'on dit époque
de la Fructification; les organes de
la Fructification sont le péricarpe , la
graine, etc. V. Fruit. (a. b.)
FRUGILEGA et FRUGILEGUS.
OIS. Syn. de Freux. K. Corbeau.
(DR..Z.)
FRUGIVORES, zool. On donne
généralement ce nom aux Animaux ,
quelle que soit la classe à laquelle ils
appartiennent, qui se nourrissent de
FRU
fruits. En ornithologie. Vieillot don-
ne ce nom à la septième famille des
Oiseaux sylvains de sa méthode. Cet-
te famille comprend les genres Muso-
phages et Touraco. V. ces mots.
(nR..z.)
FRUIT, rrtictus. BOT. phan. L'or-
ganisation du Fruit est sans contredit
un des points les plus importans de
la botanique descriptive et fondamen-
tale ; c'est elle qui fournit les carac-
tères les plus fixes pour la coordi-
nation des genres en fiimilles natu-
relles. Aussi n'a-t-on commencé à
bien étudier cet organe que depuis
l'introduction de la méthode des fa-
milles naturelles dans la botanique,
et à cet égard nous devons particu-
lièrement citer les travaux des Jus-
sieu , des Gaertner , des Correa fie
Serra , des Mirbel , des Piob. Brovï^a
et des Richard , qui ont successive-
ment éclairé de leurs lumières ce
point obscur de la botanique fonda-
mentale. Mais pour que la structure
du Fruit puisse être d'une grande
importance dans la classification mé-
thodique des Végét lux , il faut con-
naître les déviations accidentelles
qu'il peut subir dans certains cas et
qui altèrent plus ou moins profon-
dément sa véritable organisation. Le
professeur Richard a émis à cet égard
uli principe général , riche en appli-
caiions utiles , et qui nous paraît un
guide sûr pour reconnaître les al-
térations que le Fruit peut éprouver
pendant sa maturité. C'est dans l'in-
térieur de l'ovaire, a-t-il dit, à l'é-
poque de la fécondation . qu'il faut
étudier la véritable structui'e inté-
rieure du Fruit ; car , plus tard , par
suite d'une fécondation incomplète,
ou voit souvent des ovules avortés,
des loges et des cloisons disparaître ,
au point que dans certains genres,
tel que le Chêne, par exemple, des
ovaires à plusieurs loges et à plu-
sieurs ovules , peuvent devenir des
Fruits unilocidaires et monospermes.
On conçoit , d'après cela , que pour
établir les véritables affinités de ce
genre , il ne faut pas autant avoir
égard à l'organisation de son Fruit
FRU
qu'à celle de son ovaire. Ce que nous
venons de dire du Cliène pounait
dgalomeul s'apjdlqucrà plusicuis i'a-
inilles tout entières, comme à colle
des Jasniinces , par exemple, oii le
Fruit est régulièrement sujet à des
avorlemcns coustaus.
On donne le nom de Fruit à l'o-
vaire fécondé , et qui a pris un ac-
croissement plus ou moins considé-
rable. 11 se compose de deux parties
distinctes, savoir, le péricarpe el
la graine ou les graines. INous n"é-
liuiierons ici (pie le premier de ces
organes, rcuvovant au mot Graine ,
pour tout ce qui a rapport à celle
partie importante du Fruit.
Le péricarpe est la partie exté-
rieure du Fruit, celle qui en forme
les paiois; ce n'est rien autie chose
que l'ovaire , el il présente , comme
ce dernier , une ou plusieurs cavités
nommées loges, contenant chacune
une ou plusieuis graines. C'est le
péiicai-pe qui détermine la forme du
Fruit , ou , pour pailer plus exacte-
ment , ce sont les graines renfer-
mées dans son intérieur , car on voit
cette forme varier quand un certain
nombre de graines avortent. Sur un
des points de la surface externe du
péricarpe , généralement à sa partie
supérieure , on aperçoit une petite
pointe ou une petite cicatrice, qui
indique le lieu ou le stvle était placé.
Quelquelbis le style lui-même per-
siste , et prend un accroissement plus
ou moins considérable , ainsi qu'on
peut le voir dans les genres Pulsa-
tille et Clématite. Il en est de même
du stigmate , toutes les fois qu'il est
sessile il fait partie du péricarpe ; c est
ce que montrent les genres Pavot,
Tulipe , etc. Ce point basilaire du
style ou du stigmate marque cons-
tamment le sommet organique du
Fruit, qu'il ne faut pas confondre
avec son sommet géométrique. Ce
dernier, en eflet , est le point le plus
élevé du péricarpe , celui qui est dia-
métralement opposé à sa base ; or ,
on conçoit que toutes les fois que le
style ou le stigmate est latéral, le
sommet organique est dillcrenl du
FRU 57
sommet géométrique. Cette distinc-
tion est quelquefois importante dans
la doscriiition de certaines espèces de
Fruit. \iC pé\icarpe existe constam-
ment; il n y a pas de Fruit sans ]iéri-
carpe; mais quelquefois, lorsqu'il est
à une seule loge et contient une seule
graine, il est tellement mince et telle-
ment adhérent avec la surface externe
de la graine, qu'd se soude quelque-
fois avec elle et ne peut en être séparé.
C'est dans ce cas que les auteurs an-
ciens ont attribué aux Graminées,
aux Cvpéracées, aux Syuanthéiées ,
aux Labiées , etc. , des graines nues.
Ondoits'élonnerquedans l'étatactuel
de la science quelques auteurs aient
de nouveau reproduit cette erreur ,
en attribuant pour Fruit aux L ibiées
quatre graines nues au fond du ca-
lice. Le péricaipe est essentiellement
formé de trois parties : i° de vais-
seaux, qui servent à le nourrir et
qui forment uu réseau plus ou moins
épais , dont les mailles sont remplies
d'un parenchyme plus ou moins suc-
culent ; 2° d'une meudnane externe,
recouvrant ce parenchyme; .ï" d'une
autre membrane tapissant sa paroi
inleine et circonscrivant ainsi les
loges ou cavités quelle présente. On
a donné le nom de sarcocarpe à cette
partie vasculaire et souvent charnue
du Fruit; celnià'épicarpek la mem-
brane externe , et enfin, celui d'e/i-
docarpe à la membrane intérieure.
Nous allons étudier chacune de ces
parties sépai'ément.
L'épicarpe est cette membrane ou
pellicule qui recouvre la surface ex-
terne du Fruit ; généralement, il n'est
autre chose qu'un prolongement de
l'épiderme , qui recouvre les autres
parties du Végétal. Mais dans cer-
tains Fruits , l'épicarpe est formé par
le calice lui-même ; c'est ce qui ar-
rive, par exemple , toutes les fois que
l'ovaire est infère ; car, comme dans
ce cas le calice est soudé avec toute
la paroi externe de l'ovaire , ou
conçoit que le Fruit doit également
le représenter. On reconnaîtra faci-
lement celte origine de l'épicarpe :
i^par l'observation de l'ovaire , dont
fiy
FRU
ou aura iccouuu la position iiifèic;
2° dans le Fruit mûr , toutes les fois
que l'epicarpe est formé par le ca-
lice , on aperçoit à la partie supé-
rieure (lu Fruit, soit les dents môme
du calice, soit une petite cicatrice
ou ombilic, qui en indiquait la po-
sition. C'est ce qu'on aperçoit très-
bien dans les Grenades , les Pommes ,
les Poires , etc.
L'endocarpe est , ainsi q'ue nous
l'avons dit précédemment , la mem-
brane qui revêt la cavité interne du
péricarpe. Sa consistance varie beau-
coup ; ce n'est, en général, qu'une
simple membrane plus ou moins iine
et mince, se repliant dans l'intérieur
du péiicarpe pour en former les cloi-
sons. Quelquefois il offre la consis-
tance du parcliemin , ou celle d'un
cartilage ou môme d'un os. Dans ce
dernier cas il est épaissi extérieure-
ment par une certaine portion du
sarcocarpe, qui se soude totalement
avec lui et ne peut plus en être sé-
paré , et l'endocarpe ainsi ossifié
constitue un noyau, quand il n'y en
a qu'un dans un môme Fruit, ou
<les nucules quand il en existe plu-
sieurs. Autrefois, on considérait le
noyau comme une partie de la graine,
et non comme api)artenant au péri-
carpe. Mais on reconnaîtra facile-
ment son origine et la manière dont
il se forme, en coupant en travers un
Fruit à noyau , tel qu'un Abricot ou
une Pôclie , peu de temps après la fé-
condation. On aperçoit manifeste-
ment alors l'endocarpe, qui est en-
core mince et memoraneux , et la
portion du sarcocarpe qui l'avoislne ,
qui n'a point encore acquis la dureté
osseuse qu'elle offrira plus tard.
Lorsque l'endocarpe est osseux , il
s'ouvre quelquefois d'une manière ré-
gulière en un certain nombre de
valves , quoique le sarcocarpe et l'e-
picarpe soient indéhiscens ou bien se
déchirent d'une manière irrégulière.
C'est ce que l'on observe , par
exemple , dans le Fruit des diffé-
rentes espèces de Noyer.
Le sarcocarpe est la partie du Fi uit
placée entre la membrane interne;
FllU
il est formé par les vaisseaux qui
nourrissent le péricarpe et la graine.
Il ne faut pas croire que le sar-
cocarpe, ainsi que semblerait l'indi-
quer son nom , soit toujours épais et
charnu, comme on l'observe, par
exemple , dans la Pèche, la Prune,
le Melon , et en général dans tous
les Fruits que pour celte raison nous
nommons Fruits charnus. Quelque-
fois , il forme une couche très-mince ,
et dans les Fruits dont le péricarpe
est sec à l'époque de la maturité , il
semble ne pas exister ; mais on
en reconnaîtra toujours l'existence ,
quelle que soit d'ailleurs sa ténuité ,
en se rappelant qu'il est essentielle-
ment formé par les vaisseaux chargés
de la nutrition du Fruit et de la
graine , et , comme ces vaisseaux ne
peuvent jamais manquer, le sarco-
carpe existe constamment.
Le péricarpe peut présenter inté-
rieurement une ou plusieurs cavités
nommées loges. Suivant le nombre
de ces loges, on dit qu'il est unilo-
culaire , biloculaire , trilocu'.aire ,
quadriloculaire, quinquéloculaire ou
mulliloculaire. On donne le nom de
cloisons aux lames qui séparent les
loges les unes des autres. On dis-
tingue les cloisons en vraies et en
fausses , en complètes et en incom-
plètes. Les véritables cloisons , celles
qui doivent exclusivement porter ce
nom , ont toutes une même manière
de se former. Elles sont le résultat
de l'adossement de deux lames de
l'endocarpe , ou membrane pariétale
interne , soudées entre elles par
une petite portion du sarcocarpe. Il
en résulte que les cloisons vraies
sont toujours lisses et unies. Elles
alternent généralement avec chaque
stigmate ou chacune de ses divi-
sions. Il n'en est pas de même des
fausses cloisons; ce sont des lames de
diverse nature , plus ou moins sail-
lantes dans l'intérieur du péricarpe; ,
jamais formées par l'endocarpe, cor-
respondant en général à chaque stig-
mate ou à chaque division du stig-
mate : le plus souvent ce ne sont que
des tiophospcnnes qui sont chargés
FRU
«ie i;i:iiiies. C'est ce (juc montre ,
par exemple , le Frnil «les Rivots. Il
oQie iiilerieiiieineul des lames sail-
Icintes eu loi me do cloisons , doiil le
Jioiiihre varie suivant les espèces, et
qui , recouvertes enlièrcnient de
graines , sont de véritables troplio-
speriiies.
On distingue encore , avons-nous
dit , les cloisons en complètes et en
incomplètes. Les prcmièi es sont celles
qui s'étendent sans interruption dans
toute la cavité iniéricinc du Fruit,
de manière que les deux loges qu'elles
séparent n'ont entre elles aucune
comnniuicatiou. Dans les laiisses cloi-
sons , au contraire , il y a luic inter-
ruption de continuité qui permet a us
deux loges de communiquer entre
elles. Le Fruit de la Pomme épi-
neuse {Dalura Stramonium, L.) offre
réunies ces deux sortes de cloisons.
Dans le plus grand nombre des cas ,
les cloisons -sont placées de champ;
elles sont longitudinales ; dans quel-
ques genres elles sont placées en
travers ; elles sont transversales , par
exemple , dans toutes les espèces du
genre Casse.
Il est fort important de bien dis-
tinguer les parties qui appartiennent
au péricarpe de celles qui appartien-
nent à la graine. Jusqu'à ces dernieis
temps , on n'avait pas eu de règle
fixe à cet égard , et quelques bota-
nistes décrivaient , comme faisant
partie du Fruit , des organes appar-
tenant à la graine et vice versa. Le
professeur Richard . dans sou excel-
lente Analyse du Fruit, a fait dis-
paraître ces incertitudes , en précisant
avec netteté la limite précise entre la
graine et le péricaipe qui la ren-
ferme. Cette limite, c'est le /lilc , c'est-
à-dire le point de la surface externe
de la graine , par lequel les vaisseaux
nourriciers du péricarpe s'introdui-
sent dans le tégument propre de la
graine. Tout ce qui est en dehors du
hile doit être rapporté au péricarpe;
tout ce qui est placé en dedans fait
partie de la graine.
Les graines ne sont pas libres et
flottantes dans l'intérieur du péri-
FRU :')»
caipe, ou elles ne le soûl qu'acci-
tlentellcmeut. Elles sont toujours
attachées à un corps plus ou moins
saillant de l'intérieur de chaque loge,
auquel on a donné le nom de ]ilu-
centa , par la comparaison qu'on eu
a faite avec le placenta des Animaux,
ou , ce qui est mieux , celui de Iro-
phosperrne , parce qu'en cQ'et c'est
par son moyen que la graine reçoit
sa nourriture. On a appelé cordon,
ombilical, funicule ou mieux encore
podospernie , le Irophospernic qui
ne jiorte qu'une seule graine, ou
chaque saillie de ce corps terminée
par une graine. Le trophosperme e-.t
une saillie interne des vaisseaux qui
forment le sarcocarpe ; il en résulte
nécessairement que là oii il existe,
l'endocarpe doit être percé dans une
étendue plus ou moins considérable;
et, lorsque par suite de la maturité
ou de la dessiccation , le tropho-
sperme vient à se détacher, il laisse
toujours une cicatrice qui sert à faire
reconnaître la place qu'il occupait.
Cette position du trophosperme est
en effet une chose de la plus haute
importance à bien observer. Dans un
péricarpe à plusieurs loges, le tro-
phosperme est en général placé à
l'angle interne de chaque loge: mais
dans un péricarpe uniloculaiic, il
peut offrir plusieurs positions qu il
est nécessaire de distinguer : i" il
peut être basilaire , c'est-à-dire oc-
cuper la base de la cavité péricar-
pienne , comme dans le Dionœa , par
exemple; 2" il peut être si/y>è/e, c est-
à-dire naître du sommet de la logo,
comme dans beaucoup de Santalacées;
5° il est central ou axillc , lorsqu'il
s'élève comme une colouue au centre
du Fruit ; un grand nombre de Ca-
ryopliyllées , de Portulacées , etc. ,
eu offrent des exemples ; 4" enfin , il
]^eul elle pariélal , c'est-à-dire naître
de la paroi interne du péricarpe.
Mais dans ce dernier cas , il faut en-
core distinguer celui qui est placé
sur la face interne de chaque valve ,
et celui qui naît sur la suture qui
unit les valves; dans ce dernier cas,
il est appelé suturai. Ainsi , le
6o
FRD
îrophospcrmc est pariétal dans les
Violettes , suturai dans les Franké-
uiacécs , les Asclépiadces , les Cru-
cifères , les Légimiiiieuses , etc.
Le tiophospernie ou le podospenne
s'ancte oïdiuairciiicnt au coulotir du
hile ot ne louche à la graine que par
la sulfate de ce dernier point. Mais
quelquefois cependant il se prolonge
sur la surface externe de la graine eu
formant une enveloppe accessoire qui
la recouvre en partie ou quelquefois
en totalité. C'est à ce pro ongenient
du trophospermc qu'on a donné le
nom d'ari/le. {V. ce mot.) L'arille est
donc une partie du péricarpe et non
un des tégumens de la graine, ainsi
que le veulent quelques auteurs. Par
un nombre infini d'observations, le
Iîrolesseur Richaid est arrivé à cette
oi générale que l'arille n'existe ja-
mais dans les Plantes à corolle mono-
pétale. Le petit nombre d'exceptions
que l'on avait citées à cette loi prove-
nait de ce qu'on avait donné le nom
d'arille à des parties qui eu difl'éraicut
essentiellement.
Les graines étant renfermées dans
l'intérieur du péricarpe, il faut, à
1 époque de la maturitéduFruit ,pour
3ue les graines se trouvent placées
ans les circonstances favorables à
leur développement , que le péricar-
pe s'ouvre naturellement. Cependant
quelques Fruits restent constamment
indéhiscens; tels sont, par exemple,
tous les Fruits charnus en général,
tels que les Pommes , les Poires , les
Melons , les Prunes , etc. Au contrai-
re , les Fruits secs sont généralement
déhiscens , c'est-à-dire s'ouvi ent en
un certain nondjre de pièces nouiinées
values. Le nombre des valves qui com-
posent un Fruit déhiscent est fort va-
liable, mais il est , en général , cons-
tant dans les espèces du même genre,
et indiqué d'avance par le nombre
des sutures qu'on remarque sur la
face externe du péricarpe. Ainsi , il y
a des Fruits qui s'ouvrent en une seu-
le valve , tels sont ceux du Laurier-
Rose, du Dompte-Venin, etc.; ils
n oiïrent qu'une seule suture longitu-
dinale sur l'un deleurs côtés, par lu-
FRU
quelle ils se fendent. D'autres s'ou-
vrent eu deux valves, tels sont les
Fruits des Légumineuses , des Cruci-
fères , etc.; ceux-ci en trois valves;
ceux-là en quatre , cinq, six, etc.
C'est d'après le nombre des valves
qu'on dit d'un péricarpe qu'il estuui-
v.dve , bivalve , trivalve , quadrivalve,
quinquévalve , multivalve , etc. En
général , le nombre des valves est le
même que celui des lobes des stigma-
tes dans un péricarpe uniloculaire ;
dans un Fruit à plusieurs loges, le
non^bre des valves est généralement
le même que celui des loges. Cepen-
dant quelquefois les valves se sépa-
rent incomplètement en deux parties ,
de manière qu'au premier coup-d'œil
leur nombre paraît double de celui
des loges.
Un caractère d'une grande valeur
dans la classification des genres est
celui qu'on tire de la position des val-
ves relativement aux cloisons. La dé-
hiscencepeut , en etïet ,se faire de trois
manières différentes, i^. Tantôt elle
se fait par le milieu de chaque valve
ou entre les cloisons , qui sont en-
traînées par les valves, c'est la déliis-
ceiïcelocu livide. 2". Tantôt la déhis-
cencea lieu vis-à-vis les cloisons qui
tiennent aux deux bords des valves et
sont partagées en deux lames; c est la
déhisceiice5£'yu//cifl'e. 5". Enfin on nom-
me déhiscence septijrage celle qui a
lieu en face de chaque cloison , qui reste
eu place , comme dans les Bignonia y
par exemple. Les déhiscences septici-
de et loculiciJe ont leurs analogues
dans les capsules undoculaires. Ain-
si , celle des Violacées correspond à
la déhiscence loculicide ; celle des
Frankéniacces , des Légumineuses ,
au contraire , est l'analogue de la dé-
hiscence septicide.
Les valves sont, ainsi que les cloi-
sons , généralement longitudinales.
Mais , dans quelques genres , elles
sont superposées ; ainsi , dans les
Lecythis , le Be?tholetia , le Pourpier,
V Anagatlis , etc., elles sont au nom-
bre de deux , dont une supérieure
semble former une sorte d'opercule
ou de couvercle; c'est à ce genre
FRU
do capsule qu'on donne le nom de
pyxiile ou lioîte à savonnette. JNlais
les Fruits déhiscens peuvent s'ou-
vrir aulronicul que par des valves.
Ainsi la capsule des Antirrhinum lais-
se échapper les graines qu'elle ren-
ferme p;ir des trous iiréguliers , gé-
néralement au nombre de deux , un
pourcliaqiie loge, qui se forment à son
sonunet. Dans le Fruit du Pavot, ce
sont autant de petites soupapes qu'il
y a de lobes au stigmate, qui s'abais-
sent de haut en bas, et forment ainsi
au-dessous du ilisquc sligmatique wnc
rangée circulaire de trous. Dans un
grand nombre de Caryophyllées , tels
que l'OFillet , la Saponaire , etc. , la
<;apsule fait sa déhisccnce par le
moyen de petites dents placées au
sommet, et qui , d abord unies entre
elles, laissent \\x\c ouverture termi-
nale en s'écartant les unes des autres.
Enfin , il ne faut pas confondre avec
les péricarpes vraiment déhiscens les
péricaipes ruiHiles, c'est-à-dire ceux
qui, à l'époque de leur maturité , se
rompent d'une manière irréguiièreen
un nombre de pièces quinest jamais
déterminé d'avance ])ar celui des
sutures. Tels sont plusieurs Fiuils
charnus.
Les formes que peut présenter le
péricarpe sont excessivement variées.
Ainsi , tout le monde sait qu'il y a des
Fruits globuleux; d'autres qui sont
minces et membraneux ; quelques-uns
sont cylindriques, ceux-ci triangu-
laires , etc. En général , la forme du
péricarpe est un caiactère d'une fai-
ble importance, à moins quelle ne
soit rigoureusement déterminée par
sa structure interne. Ainsi, dans les
familles des Légumineuses etdesCru-
cilères, la forme de la gousse, de la
silique et de la silicule, est assez fré-
quemment employée comme carac-
tère propre à distinguer les genres.
Assez souvent le Fruit est recouvert
extérieurement par des parties acces-
soires qui , prenant un certain ac-
croissement, semblent en faire par-
tie, et même ont quelquefois été con-
sidérées commclcvéritable péricarpe.
Ainsi , toutes les fois que le calice est
FRU 61
monoscpale , il accompagne le Fruit ,
et quelquefois le recouvre presqu'en
totalité. (^)uelquefois c'est un involu-
cre qui renferme le véritable Fruit et
qui fort souvent a été considéré com-
me le péricarpe. Ainsi , dans le Chà-
laignier , le llèlre, l'enveloppe épi-
neuse n'est pas le péricarpe, c'est un
involucieouune cupule péricarpoide.
Il en est de même dans 1 If, le Gené-
vrier, la partie charnue appartient à
l'iuvolucre qui a pris un accroisse-
ment considérable. La même obser-
vaiion e.->t applicable aux Fruits du
Figuier, du Dontenia , de V Ambora ,
etc. Quelquefois c'est le calice qui de-
vient chaVnu et qui, immédiatement
appliqué sur le Fruit , semble Ibrmer
un véritable péricarpe, c'est ce qui a
lieu dans le Mûrier et quelques Alri-
plicées. Dans les genres Anacardium,
Semecarpus , Exucarpus , c'est le pé-
doncule qui, après la fécondation,
prenJ un accroissement rapide, de-
vient épais, charnu, souvent beau-
coup plus volumineux que le Fruit
lui-môme , dont il a été considéié
comme le péricaipe. Le Fruit peut
avoir sa surface externe lisse ou
armée de pointes plus ou moins
roides et acérées ; il peut être cou-
ronné par les dents du calice , ce qui
arrive toutes les fois que l'ovaire est
infèie, par une aigrette (/'. ce mot),
comme dans le plus grand nom-
bre des Synanthérées et quelques Va-
lériauées. 11 peut offrir sur ses parties
latérales ou à son sommet des appen-
dices membraneuses en forme d'ailes ,
comme daiis l'Orme , l'Erable , les
Malpighiacées , les Frênes , etc.
Classljication des Fruits.
Les botanistes ont senti de bonne
heure la nécessité de donner à chaque
espèce de Fruiis otirant des difi'éren-
ces bien notables , des noms piopres ,
afin d'éviter , dans le langage descrip-
tif de la science , de longues périphra-
ses ou des descriptions continuelles.
Mais néanmoins ce perfectionnement
ne remonte guère au-delà de Linné ,
car Tournefort , par exemple , qui
fait toujours concourir l'orgRuisation
(lu Fruit pour formel' les cnraclères
(les seclions qu'il a élaljlies dans cha-
cune (le ses classes et des genres qu'il
V renferme, le décrit toujours sans
j unais lui donner un nom spécial.
Ijinné [Philos. Botan.) établit huit
<^spèces de Fruits qu'il nomme : Cap-
sule, Silique, Gousse, Conceplacle
'c'est ce qu'on nomme aujourd hui
Follicule), Drupe, l'omme , Baie et
Cône. Mais lorsque l'on commença à
donner à l'organisation du Fruit tou-
te l'importance qu'elle mérite, et que
dès-lors on l'ctudia avec plus de soin
qu'on ne l'avait fait jusqu'alors, orme
tarda pas à reconnaître que les huit
espèces de Fruiis fondées par l'im-
mortel auteur du Systema natuiœ, ne
])Ouvaient renfermer tous les types
d'organisation que l'on découvrait.
A.-L. de Jussieu admit la classifica-
tion de Linné, sans y apporter au-
cun changement. Gaei tner , qui plus
qu'aucun autre botaniste, avait étu-
dié la structure des Fruits , proposa
d'établir deux nouvelles espèces ou
types d'organisation , savoir ; l'Utri-
cule , qui est un Fruit monosperme,
non adhérent avec le calice , dont le
f)éricarpe est peu apparent , mais oli
e cordon ombilical est cependant dis-
tinct , tel e.;t le Fruit des .\marantha-
cées ; et la Samare, Fruit relevé d'ai-
les mcndjraneuses , comme celui des
Erables, de l'Orme, etc. Le profes-
seur Richard , dans la seconde édi-
tion du Dictionnaire de Bulliard, a
présenté une classification des Fruits
avec plusieurs espèces nouvelles.
Comme c'est cette classification que
nous adopton ; sauf quelques change-
mens que nous avons cru devoir y
faire, nous allons l'exposer avec quel-
ques détails. De CandoUe , Mirbel ,
soit dans le Bulletin des Sciences , soit
dans ses Elémcns de Physiologie vé-
gétale, et enfin Desvaux, ont successi-
vement publié de nouvelles classifica-
tions. Mais ils nous paraissent, en
général, avoir beaucoup trop multi-
plié le noudne des Fruits et les avoir
quelquefois éiablis sur des caractères
d'une faible importance. Néanmoi;;;i
nous présenterons le tableau de leur
FRU
classification après avoir fait connaî-
tre celle que nous adoptons.
Nous (Jivisons les Fi'uits en trois
classes, savoir : les l'ruits simples ou
ceux qui proviennent d'un seul ovai-
re appartenant à une seule fleur; les
Fruits multiples , qui sont formés de
plusieurs pistils renfermés dans une
seule fleur; et enfin les Fruits com-
posés ou ceux qui résultent de l'en-
semble ou de la souduie de plusieurs
fleurs femelles d'abord distinctes.
I'" Classe.
Des Fruits simples.
i"^ Section. — Fruits secs.
A. Fruits secs et indéhiscens.
Les Fruits simples , dont le péricar-
pe est sec et indéhiscent, sont assez
généralement undoculaires et mono-
spermes; on leur donnequelquefois le
nom de Pseudo-spennes. Cesontpar-
licidièrement ces Fruits que les an-
ciens botanistes considéraient comme
des graines nues. Les espèces princi-
pales sont les suivantes :
i". Cariopse, Cariopsis , Rich.
Fruit monosperme indéhiscent dont
le péricarpe est soudé avec la (ace ex-
terne de la graine. (Exemple : Grami-
nées. )
2". Akène , Âkenium , Rich. Fruit
monospernie indéhiscent dont le pé-
ricarpe est distinct de la graine.
(Exemple : Synanthérées.)
5°. Polakène, PoiaJienium ,V\\i-\\.
Fruit à plusieurs loges monosperuies
indéhiscentes , séparables les unes des
autres. (Exemples : les Ombellifères,
la Capucine , etc.)
4°. Samare, Sarnara , Gaertn.
Fruit à une seule loge , oflrant des
ailes membraneuses. (Exemples : les
Erables , les Ormes , les Frênes.)
5". Gland , G/a/Z5. Fruit uuilocu-
laireel monospernie (souvent parsui-
tc d'avortcment) provenant d'un ovai-
re infère , et recouvert en tout ou en
partie par une cupule dont la forme
est très-variable. (Fxemplcs : leCIuV
ne, le Noisetier et le Châtaignier, qui
forment la fjimille des Cupulifcros.)
6". Carcerule, Carcerulus, Desv.
FRU
Fruit piuriloculaiic ,polyspciTiic, iu-
iltlhisoent (Exemple : le Tilleul.)
n. Fruits secs et (fc/iiscetis.
Les Fruits secs el déhiscens sont
généralement désignés sous le nom de
Fruits c;ipsulaires; ils sont oïdinain -
nient polyspcrmes. Le nombre et la
<i Imposition des valves sont très-varia-
bles.
1°. Follicule, J'o/I/'culus. Fvuil
géminé ou solitaire par avortemcnt ,
iiniloenlaire , univalve , souvrant par
luie suture longitudinale et renlcr-
mant plusieurs graines attachées à un
trophosperme suturai. (Exemple :
Aselépiadées. )
8". Siïaqvtl. , Si/iqua , L. Fruit sec
allongé , bivalve , dont les graines
sont attachées à deux Irophospeiraes
suturaux. ( Exemple : Crucifères si-
liqueuses. )
9". SiLiciLE, Silicida, L. Ne dif-
fère do laSilique que par uncU)ngueur
lieaucoup moindre. (Exemple : Cruci-
fères siliculeuscs.)
10". Gousse, Le^i/men , L. Fruit
allongé, sec, bivalve, dont les grai-
nes sont attachées à un seul tropho-
sperme suturai. (Exemple : les Légu-
mineuses.)
n". Pyxide, Pjxidium, Erhart ;
Capsula circumscissa , L. Fruit s'ou-
vrant circulairement en deux valves
superposées. (Exemples : le Pourpier ,
la Jusquiame , etc.)
12"". Elatékie , Elalerluni , Piich.
Fruit à plusieurs loges et à plusieurs
côtes, se séparant naturellement à sa
maturité en autant de coques qui
s'ouvrent longitudinalement et avec
élasticité ( Exemple : Euphorbia-
cées. )
i.î°. Capsule, Capsula, L. On
donne ce nom à tous les Fruits secs
et déhiscens qui ne peuvent être rap-
portées à aucune des espèces précé-
dentes. Leur nombre est très-consi-
iléi ablc. '^Exemples : les Bignoniacées,
les Antiri binées, etc.)
Il* Section. — Fruits charnus.
Ces Fruits , ainsi que nous l'avons
dit précédemment , sont indéhiscens.
FUU 6i
i4". UiuJi'E , IJrujya , L. Fruit
charnu renfcrmani un seul noyau.
( l*\emplcs : le Cerisier, le Prunier,
etc. )
\b^ . Noix , A//.r. iS'c diffère i\i\
précédent que par son péricarpe
moins charnu et moins succulonl.
( Exemples : l'Amandier, le JNoyer,
etc.)
iti". Nuculatne , jSuculoiiium ,
Rich. Fruit charnu provenant d'un
ovaire libre et renfermant dans son
iuléi ieiir plusieurs nucules. ( l'.xcni-
ple : Sapotilicrs.)
17^. I\li£LONiDE, Meluiiida , Ricli.
Fruit charnu provenant de plusieurs
ovaires pariétaux , unilorulaires , réu-
nis et soudés dans l'intérieur du tube
d'un calice qui devient charnu.
(Exemples : la Pomme, la Poire, la
jN'èfle , etc.) Cette espèce de P'ruit
serait mieux rangée dans la classe
suivante.
18°. PÉPONIDE, Pcpunida, Rich.
Fruit charnu, indéhiscent ou ruptile,
à plusieurs loges monospei mes épar-
ses au milieu de la pulpe. (Exemple :
les Cucurbitacées. )
19°. Hespékidie , Hespcri(liu/ii ,
Desv. Fruit charnu , dont rcnvcloppc
est très-épaisse, divisé intérieurement
en plusieurs loges par des cloisons
membraneuses , et dont les loges sont
rempliesd'unepulpc charnue. (Exem
pies : le Citron, TOrauge. )
20^. Baie , Bacca,\j. Fruit cliarmi
à une ou plusieurs loges renfermant
une ou plusieurs graines éparses dan ;
la pulpe. (Exemples : le Raisin, les
Groseilles. )
IP Classe.
Des Fruits multiples.
Les Fruits multiples sont ceux qui
résultent de la réunion de plusieurs
pistils dans une mcme tleur.
21". Syncakpe, Sjiivarpium, Rich.
Fruit sec ou charnu provenant de
plusieurs ovaires soudés ensemble ,
même avant la fécondation. ( Exem-
ples : les Anoncs , les Magnoliers ,
etc. )
64
FRU
Le fruit du Fraisier, du Framboi-
sier est formé d'un grand nombre de
petites drupes réunies sur un gyno-
phore charnu. Il mériterait un nom
particulier.
Plusieurs petits aliènes réunis en
capitules plus oumoinsarrondis, mais
distincts, constituent le Fruit delà
Renoncule
IIP Classe.
Des Fruits agrégés ou composés.
Ce sont ceux qui résullcnt de la
soudure de plusieurs pistils apparte-
nant à des fleurs distinctes , d'abord
séparés les uns des autres, niais qui
ont fini par s'entregreffer.
22^. ConeouStrobtlf. , Conus, L.,
Strohllus , L. Fruit composé d'un
grand nombre d'akènes ou de sama-
res cachés dans l'aisselle de bractées
trcs-développécs , dont l'ensemble a
la forme d'un côue. (Exemple : Co-
nifères. )
23°. SoROSE , Sorosis , Mirb. Fruit
formé de plusieurs tleurs soudées eu-
tre elles par l'intermède de leurs en-
veloppes florales devenues charnues.
( Exemples : le Mûrier, l'Ananas. )
24". Sycone. Mirbel nomme ainsi
un Fruit formé par un involucre
charnu à son intérieur, oii il porte
un grand nombre d'akènes ou de
drupes provenant d'autant de fleurs
femelles. (Exemple : Je Figuier.)
l'elles sont les vingt-quatre espèces
'' principales de Fruit que nous avons
cru devoir adopter. En comparant ce
tableau avec les suivans, on s'aperce-
vra facilement que nous avons em-
prunté à chaque auteur les types ou
espèces réellement nouvelles, qui mé-
ritaient d'être distinguées.
Classification des Fruits par Desvaux.
I'^ Classe.
Péricarpes secs.
i" Ordre.
* Simples et indéhiscens.
1. Cartopse , Rich. — 2. Akèxe ,
Rich. — 3. Stephanoe, Desv. C'est
\\n akène provenant d'un ovaire in-
fère, comme dans les Synanthérées.
FRÛ
— 4. DiCLÉsiE , Desv. Fruit mono-
sperme recouvert par la base de la
corolle. ( Exemple -.les Belles de nuit.)
Cette espèce doit être réunie avec
l'akène. — b. Catoclésie , Desv.
Fruit monosperme indéhiscent , re-
couvert pir le calice. (Exemple : l'E-
pinard. ) Ce n'est également qu'un
akène. — 6. Xylodie , Desv. Fruit
monosperme , indéhiscent , porté sur
un réceptacle charnu formé par le
pédoncule. (Exemple : la Noix d'Aca-
jou ) C'est encore pour nous un véri-
table akène. — 7. Noisette , JSucula.
C'est le Fruit du Noisetier. Il oflVe
absolument la même organisation
que le Gland. — 8. Gland. V. le
tableau précédent. — 9. PtÉrodie ,
Desv. C'est la samare de Gaertner.
— lo. Amphisarque , Desv. Fruit
ligneux multiloculaire et pulpeux ,
intérieurement indéhiscent. (Exem-
ple : Baobab.) — 11. CarcÉRUle. 7-^-
le tableau précédent.
"* * Simples et déhiscens.
12. Utricule , Gaertner. — i3.
Conceptacle , L. C'est le Follicule.
— i4. Siltque , L. — i5. Gousse,
L. J^. letabl. précéd. — 16. Hémigi-
RE,Desv. Fruit ligneux à une ou
deux loges, souvrant d'un seul côté.
(Exemple : Piotéacées.) — 17. Reg-
TviATE , Mirb. F. le tabl. précéd.—
18. Capsule, L. F.\e tabl. précéd.
— 19. Stértgme , Desv. Fruit formé
de plusieurs coques adhérentes à un
même support et provenant d'un seul
ovaire. (Exemple : les Mauves.) C'est
le Polakène du professeur Richard.
— 20. Pyxtde, Erhart. F. le t^bl. pré-
céd.— 21.D1PLOTÈGE. Desv. C'est une
capsule provenant d'un ovaire infère.
11'= Ordre.
Péricarpes secs composés.
22. Follicule, Rich. F. le ta-
bleau précédent. — 23. Carpadè-
LE, Desv. C'est le' Polakène prove-
nant d un ovaire infère. C'est véri-
tablement un Fruit simple et non un
Fruit composé. — 24 Microbase,
D. C. — 25. PlopocarpEjDcsv. Fruit
provenant de plusieurs pistils dis-
FRU
tincts ( Exemple : Rcnonculacccs. )
— 26. PoLYsiQUE , Ucsv. C'est le
Syncarpc du professeur Richarrl. —
27.AMALTnÉK,Desv. PI u.-icurs Fruits
secs et monospci mes , renfermés dans
1 intérieur du tube calicinal. (Exem-
ple : l'Alcliemille, etc. ) — 28. Stro-
liii-Eou CoN£. /". Je labl. précédent.
11° Classe.
Péricarpes charnus.
1*^'" Ordre.
Friiils simples.
29. Spiialérocarpe , Desv. Fruit
composé d'écailies qui sont devenues
cliainues et qii contiennent les vé-
ritables Fruits placés à leur aisselle.
— 00. Baie , L. P'. le tableau précé-
dent. — 5i. AcRosAUQUE , Desv.
Baie provenant d'un ovaire infère. —
02. PÉPONinfi , Ricli. f^. le tableau
précédent. — 33. Akcestride, Desv.
Fruit formé de la soudure des écail-
les. (Exemple; le Genévrier.) C'est un
Fruit composé. — 34 Hespéridie ,
Desv. p'. le tableau précédent. — 5.'>.
Drupe, L. F', le tableau précédent. —
36. Nucui.AiNE, Rich. V. le tableau
précédent. — 07. PYKENAiRE,Ricii. P' .
le tableau précédent. — 38.MÉi.oNir)E,
Rich. — 39. Balauste, Desv. (Exem-
ple : la Grenade.)
11*^ Ordre.
Fruits composés.
4o. Cynarrhode , Desv. C'est une
variété de la iMélonide. (Exemple : le
Fruit du Rosier.) — 4i. Erythros-
TOME , Desv. C'est le Fruit de la
Framboise. — 42. Sarcobase , D. C.
— 45. Baccaulaire , Desv. P^uit
formé de plusieurs ovaires distincts ,
provenant dune seule, fleur. (Exem-
ple : Drymis.) — 44. AsiMiNE , Desv
C'est le Fruit des Anonacées , qui
est le Syncarpe du professeur Ri-
chard. — 45. Syncarpe, Rich. P^'. le
tableau précédent.
Cette classification carpologique de
Desvaux est la plus compliquée des
trois dont nous traçons ici le tableau.
Ceux qui compareront entre elles les
différentes espèces établies par ce bo-
TOME vu.
FRU
e.*»-
taniste , reconnaîtront avec nous
qu wn gmnd nombre ne sont que des
modilications les unes des autres, et
qu'on général l'auteur a attaché trop
dimporlance aux organes accessoires,
qui ne doivent jamais être considérés
comme propres à établir des espèce.";
particulières. Ainsi les Fruits qu'il
nomme Stcphanoe , Diclésic, Caluclà-
sie , Xjlodie , etc. , ne sont évidem-
ment que des akènes. Ceux qu'il dé-
signe sous les noms de Polysique,
Jsimine, etc. , rentrent pour leuror-
ganisalion dans le Syncarpe du pi o-
fesseur Richard.
Ctassijicadon des Fruils par le profcs*
seur MirbeL.
Le professeur Mirbel divise tous les
Végétaux ^ phanérogames en deux
classes, d'après la considération de
leurs Fruits , savoir les Gymnocar-
piens qui ont leurs Fruits nus , et les
Augiocarpiens, dont le véritable Fruit
est recouvert et masqué par quelque
organe accessoire avec lequel il con-
tracte une adhérence plus ou moins
intime. Nous allons exposer ici sim-
plement les noms des divers genres
établis par Mirbel , renvoyant à cha-
cun d'eux pour leurs caractères.
Fruits gymnocarpiexVs.
P-" Ordre.
Fruits Carcèrulaires.
Ce sont des Fruits secs à péricarpe
indéhiscent.
1. Cypsèee , Mirb. — 2. Cerion ,
Mirb. — 5. Carcéruee, Mirb.
H* Ordre.
Fruits Capsulaires.
Fruits simples, secs et déhiscens.
4. Légume, L. — 5. Silique et
Sieicule , L. — 6. Pyxide , Erhart.
— 7. Capsule , L.
III*^ Ordre.
Fruits Diérésiliens.
Fruits simples formés de plusieurs
coques, rangés symétriquement au-
tour d'un axe fictif ou réel.
8. Crémocarpe, Wirb. — 9. Reg-
MATE , Mirb. — 10. DiÉRÉsiLE , Mirb.
66 FRU
TV^Okore.
Frit ils Eta irionnaires .
Fruits composés de plusieurs péri-
carpes irré;^uliers , qui -n'adhèrent
point au calice.
11. l^ouKLE Follicule. — 12.
Etairion, Mirb.
V*^ Ordre.
Fruits Cénobionaires.
i3. CÉNOBioN, Mirbel.
VP Ordre.
Fruits Drupacés.
i4. Drupe.
Vir Ordre.
Fruits Bacciens.
Fruits cliarnus contenant plusieurs
graines.
ib. PYRioroN, Mirbel. — 16. Pe-
PON. — 17. Baie.
Fruits cryptocarpiens.
18. Calybion, Miibel. — 19.
Strobile ou Coke. — 20. Svcone,
Mirbel. — 21. Sorose , Miibel.
Le seul reproche bien fondé que
l'on puisse fiiue à la classification du
professeur Mirbel , c'est d'avoir in-
troduit dans la science un tiop grand
nombre de noms nouveaux , pour
exprimer des objets qui avaient déjà
reçu des noms pariiculiers. (a. r.)
En ajoutant au mot Fruit certai-
nes cpithètes, on l'a appliqué à divers
Végétaux; ainsi l'on a appelé :
Fruit de Cythère , à l'Ile-de-
France, le Spondias.
Fruit élastique , à Saint-Domin-
gue , \e Hura crepUans; en Europe,
les Balsamines.
Fruit empoisonné , le Cerbera
Manghas.
Fruit du père Adam, le Bananier.
Fruit a pain, l'Artocarpe apy-
rène ou Jacquier cultivé.
Fruit du vrai Baume , VJmjrls
Opobalsamum. (s.)
FRUITS FOSSILES, bot. fos. F'.
Carpolithes.
FRTJTILLER. BOT. piiAN.Nom vul-
FUC
S.tireduFraisirrduCbili.^'.FRAlsiET<.
(A. H.)
F UC AGEES. Fucaceœ. bot. cr^pt.
[ Hydrophytes.) Premier ordre delà
famille des llydiophytes que nous
avons établi dès i8i3 dans notre Es-
sai sur lés genres des Plantes marines
non articulées; nous l'avions compo-
sé de six geni-es : Fucus , Lamlnorla,
Osmuiidaiia , Desmarestla , Furcella-
rla et Cliorda. Agardh, dans ses dif-
féiens ouvrages, a adopté la compo-
sition de cette i'amille et a modilié ou
ajoulé quelques genres. Lyngb^e ,
ayant fait une classification entière-
ment systématique des Hydrophytes,
a réparti les Fucacées dans plusieurs
de ses seclions , de telle sorte que les
Fucus se trouvent avec les Ulves et
les Delesseries ; les Desmarestics ,
qu'il nomme Desmies, avec les Plo-
camies et les Gélidles , etc. Les tra-
vaux de ces hommes célèbres et nos
observations nous décident plus que
jamais à conserveries quatre princi-
pales divisions que nous avons pro-
posées dans la classe des Hydrophy-
tes. La première est celle des Fuca-
cées , pourvues presque toujours de
tiges et de feuilles. Ces tiges sont beau-
coup plus compliquées dans leur or-
ganisation qu'on ne l'a cru jusqu'à ce
jour; elles offrent quatre parties bien
distinctes , analogues, par leur situa-
tion et leur grandeur respectives , à
l'épidenne , à l'écorce, au bois et à la
moelle des Plantes dicotylédonées. En
effet, dans toutes les Fucacées, l'on
trouve à la circonférence une pellicu-"
le mince qui se détruit très -facile-
ment et qui paraît formée d'un réseau
très-fin , parsemé de points opaques et
de pores ou petites ouvertures. Dans
quelques espèces, cette pellicule se
sépare facilement du corps de la tige ;
dans d'autres , elle adhère avec force.
Chez un grand nombre , elle se cou-
vre de rugosités lorsqu'elle est des-
séchée , et , dans cet état , elle ne dif-
fère en aucune manière , par \c fades,
de l'épidenne des Dicotylédonées li-
gneuses. Nous regardons cette pelli-
cule comme l'épiderme des Fuca-
cées. Elle recouvre une substance de
FUC
couleur foncée , ayant environ un
sixième d'épaissenr\lu diamètre total
de la tige et paraissant formée d'un
tissu cellulaire à mailles extrêmement
petites, parsemées de lacunes rondes
ou ovalaircs, assez grandes, vides ,
et se prolongeant dans loule la lon-
gueur de la ligo. Cette substance , que
nous compaions à l'écoice des Uico-
tylédonées, disparaît dans les feuilles
dos llydropliytcs ; elle résiste beau-
coup plus que l'enveloppe cpidermi-
que qui la recouvie; quelquefois on
trouve des liges de Fucacées que le
frottement ou quelque autre cause a
dépouillées de celte écoice ; plus sou-
vent elle persiste seule, la partie cen-
trale a disparu : c'est un tube cortical
qui a perdu la partie ligneuse et cen-
trale par la macération. D'autres fois
elle se tiétache de celte sorte de bois,
et s'enlève avec autant de facdité que
l'écorce des Dicot^lédons lorsqu'ils
sont en pleine sève; enfin, cette par-
tie de la tige des Iiydropb\les de.-sé-
chée re-send.)lc parfaitement à l'écor-
ce des Plantes terrestres par leyiicies,
paila couleur, l'épaisseur, etc.; nous
avoiis cru pouvon* lui en donner le
nom. La tige paraît formée par une
masse. le t issu cellidaire pi us distinct et
plusrégulieraucentre qu'à lacircoufé-
rence, otfrant quelquefois des lignes
rayonnantes et coniques d'un tissu
beaucoup plus fin et plus égal, qui
jiai tcnt de la circonférence et qui se
dirigent vers le centre. Le tissu cellu-
laire de la masse offre des cellules qui ,
au lieu desedikiterdans tous les sens,
croissent uniquement en longueur, de
sorte que cette masse paraît compo-
sée , au premier aperçu , d'une gran-
de quantité de petits tubes anguleux ,
coupés transversalement par des dia-
phragmes plus ou moins éloignés,
à peine visibles, et d une substance
beaucoup plus mince que les parois.
Tous les tubes se touchent , leurs pa-
rois paraissent communes , leur gran-
deur varie dans les différentes espèces,
ilsdisparaissentdans lesfeuilles , mais
ils se piolongent d.ms les nervures ,
et ne sont bien apparens que dans les
Fucacées. Tout s'alla isïc par la dcssic-
FCC
67
cation ; ils forment aîofs une ma'^se
homogène, compacte et pesante, d'u-
ne grande dureté , d'une grande fé-
nacilé, d'une couleur blanc-rosàtie
plus ou moins fom ée, suivant les es-
pèces ; quelquefois elle devient légère,
spongieuse par un commem cment de
décou)posilion. Elle seule produit des
lejcions ou de nouvelles feuilles; ce
phénomène remarquable ne s'obseiVc
que dans les Fucacées et piouve en-
core combien l'analogie est Irappante
entre les tiges des Fucacées et celles
des Dicolyledonécs. Enfin , au centre
de celte tige se trouve un corps cylin-
drique ayant de largeur un sixième
au plus du diamètre total de la tigcj
U est composé d'une substance qui
paraît semblable à celle que nous re-
gardons comme l'écorce; elle diffère
par l'absence des lacunes , par plus
de régularité et plus de consistance
dans le tissu; sa forme varie suivant
celle delà tige et lui paraît subordon-
née; elle est la premièie à se détruire
dans les tiges en décomposition ; elle
ne change point de couleur dans celles
qui sont desséchées ; elle se prolonge
dans les principales branches, dispa-
raît dans les petites et ne s'observe ja-
m.iis dans les nervures des feuilles
encore moins dans leurs membranes.
Elle n'existe ni dans les Floridées , ni
dans les Dictyotées , ni dans les Ul-
vacées. Ces rapports avec la moelle
des Dicotylédonées nous ont engagé à
lui donner ce nom. Pour observer,
dans les tiges des Fucacées , les quatre
parties que nous venons de décrire,
d faut choisir les espèces les plus
grandes, celles qui paraissent vivre
plusieurs années et dont le diamètre
est considérable; il faut se transpor-
ter à la fin de l'été au milieu des ro-
chers chargés de Laminaires que les
grandes marées del'équinoxe laissent
quelques instans à découvei t, et l'on
trouvera ces Végétaux dans tous les
états que nous venons de décrire. Les
uns auront perdu la moelle et lécor-
ee, la tigen'otfrira qu'une raasscblnn-
cbàtreque nous regardons comme l'a-
nalogue de l'aubier ou du hois des
Dicotylédonées; les autres ans ont pei--
5*
68
FUC
du cette partie, il ne restera que l'e-
corce fonnanî un ëtiu tuSulaire. Il y
a beaucoup de Dirotylëdonées dont
la consistance est toujours herijacee
et dans lesquelles on cherche.ait en
vain l'écorce et le l)ols des Végétaux
ligneux ; de même il y a beaucoup de
Fucacées qui n'ofFrcntjaniais les qua-
tre modifica lions que l'on observe
dans les grandes espèces. Dans ce cas,
les rapports ç;énéraux se retrouvent
dans la fructification , ainsi que dans
l'organisalion. Celte organisation dif-
fère toujours de celle des Floridées
dépourvues du canal médullaire , et
dans lesquelles le tissu cellulau'e
paraît dominer, de celle des Dictyo-
tées qui ne semblent composées que
de tissu à mailles quadrangulaires ou
hexagonales , jamais d'écorce , jamais
de moelle , et enfin de celles des Ul-
vacées que son homogénéité fait com-
parer à celle des cotylédons. On dé-
chire les Fucacées longitudinalement
avec beaucoup de facdité , et la dé-
chirure oflie à l'oeil nu l'aspect d'une
organisailoii fibreuse bien caractéri-
sée ; il n'en est pas de même si on les .
coupe transversalement, on ne voit
alors que les orifices de ces préten-
dues fibres , et les cellules du tissu
cellulaire. Ces fibres ne sont pas sem-
blables à celles des Plantes phanéro-
games ; en général , elles nous ont
paru cloisonnées ; les cloisons sont
très-éloignées les unes des auti'es, et
d'un tissu plus lâche que celles des
Plantes terrestres. A mesure que l'or-
ganisation devient plus simple, les
cloisons se raj pi ochent ; ainsi , dans
les tiges et les nervuiesdes Floridées,
eller sont plus près les unes des au-
tres que dans les Fucacées ; dans les
Dictyotces , elles sont presque égales ,
et elles le deviennent entièrement dans
les Ulvacées. Doit-on considérer ces
fibres comme des vaisseaux? Ilesl cer-
tain qu'elles n'ont aucune ressamb'an-
ceavec ceux des Plantes terresti es. Les
injections, la macération, l'observa-
tion microscopique etcelteexpérience
citée par touslesauteurs'que la partie
delà Plan te marine plongée dans l'eau
reprend seule sou état naturel , tandis
FUC
que l'autre n'aspire aucun fluide ,
portent à croire que les Hydrophytes
n'ont point de vaisseaux. Mais , d'un
autre côté , si l'on observe la situation
de la fruciificaîion flans les Fucacées
et les Flo; idées , on la trouve presque
toujours sur les ti^es ou les rameaux,
près des nervures ou a leurs extrémi-
tés ; dansles Dictyctées ,on remarque
que plus les mailles du réseau sont
régulières et visibles, plus la situation
ties fruclificuions est régulière, et que
moins elles sont visibles et égales, plus
les fructifications sont épaises; dans
les Ulvacées dépourvues de nervures,
de tiges, et qui n'ont qr un pédicelle,
les fructifications sont entièrement
éparses. Si l'on compare ensuite les
rapports qui exislententre la situation
des fructifications et celle de ces mas-
ses de fdjies ou de tissu cellulaire à
cellules allongées, ne sera -t- on pas
tenté de les regarder comme des vais-
seaux . ou du moins comme en faisant
les fonctions? Il est si difficile de dé-
finir ce que l'on entend par tissu cel-
lulaire , qu'il serait plus aisé de prou-
ver que ces fibres sont des vaisseaux
cloisonnés que de démontrer le con-
traire. De plus il est presque impos-
sible d'expliquer sans une espèce de
vaisseaux quelconques , les fructifica-
tions qui se trouvent tantôt éparses
sur les rameaux, tantôt dans leur par-
tie supérieure , quelquefois sur des
rameaux dépourvus de feuilles , sou-
vent à l'extrémité de ces derniers or-
ganes. Elles ont besoin , pour s'y dé-
velopper, de fluides pi ils élaborés que
ceux de;s autres parties de la Plante.
Ces fluides doivent avoir un mouve-
ment quelconque , d'autant que l'on
remarque souvent, dans les Floridées
«lépourvues de nervures , des fructi-
fications incomplètes , parce que ces
fluides sont restés stagnans. Ce mou-
vement peut -il se faire sans vaisseaux,
ou bien a-t-il lieu dans les nombreu-
ses lacunes de ces Plantes , ou de cel-
lule à cellule et à travers leurs mem-
branes? Tout cela est possible, mais
nous persistons à croire que les fibres
cloisonnées des Hydrophytes , si elles
ne sont pas de véritables vaisseaux ,
FUC
eu font du moins les fonctions. Dans
presque toutes les Fucacées, les or-
ganes de la fruclilicadon sont très-
compliqucs. Les granules sont renfer-
mées dans des capsules, qui sont elles-
mêmes envelopptios d'une membrane
parlieulicre, et forment , par leui reu-
nion , des conceptacies ou tubercules
situes en plus ou moins grand nom-
bre dans uno masse polymorphe, at-
tachée aux rameaux- ou placée à f'cx-
Irenule des feuilles, et remplie d'une
substance mncilagiueuse , dont la
quantité et le^ aississement augmen-
tent jusqu'à la maturité des graiiules,
et qui disparaît avec elles. La fiuctifi-
cation se renouvelle-t-elle plusieurs
fois sur les mêmes Fucus? D'après
nos observations, nous pensons que
ceux sur les rameaux desquels elle se
développe voient chaque année ces
rameaux se couvrir de fruits, et que
ceux qui ollrent leurs fructifications
au sommet des feuilles périssent après
la maturité des graines. Cette règle,
sans doute, n'est pas générale, mais
elle est facile à observer sur la tiès-
giande majorité des Fucus.
Les feuilles des Fucacées sont fa-
ciles à distinguer, pourvu que la
riante soit entière. Elles ne diffèrent
presque point de celles des Plantes
terrestres dans la première , la troi-
sième , la quatrième et la sixième sec-
tion du premier genre. Elles sont tur-
binées et vésiculeuses dans la secon-
de section; rameuses dans la cin-
quième; nulles dans la neuvième et
la dixième. La membrane qui se
trouve à la base du Fucus loreus
pourrait presque être regardée com-
me une feuille unique ombiliquce. La
leuille des Laminaires, quelquefois
simple , quelquefois divisée , est uni-
que dans certaines espèces, telles que
les La m ma 1res digitée et sacchari-
ne, Fucus digitalus el sacc/iariuus ,
L. , tandis que d'autres en possè-
dent un très-giaud nombre; les La-
minaires pyrifère et pomifère i Fuc
pyri/er-us , L. , Famin. pomlfira ,
1N-) eu offrent des exemples. On
trouve souvent les feuilles supérieu-
res de ces dernières soudées ensemble
FUC 69
p-ir leurs bords, entièrement ou de
distance en distance; d'autres sont
perforées comme la peau d'un crible ,
ainsi qu'on l'observe sur le Famiria-
na Jganim. Les feuilles prolifères
dans les Osmundaries , seuddables
aux radicaux dans les Desmaresties,
manquent enlièrcnient dans les Fur-
ccllaires et les Choides. Les feuilles
des Fucacées présentent donc entre
elles [)resque autant de dillerences
que celles des Dicotylédonécs ; elles
varient également sous le rappoit de
la composition , de la situation , des
surfaces, de la forme générale et par-
ticulière , etc.; beaucoup sont or-
nées de nervures simples ou rameu-
ses qui manquent entièrement à d'au-
tres espèces. Presque toutes les Hy-
drophytes à Ol■gani^ation ligneuse
sont pourvues de vésicules aériennes:
elles sont globuleuses et pédicellées
dans les Haigassum; innées dans
les rameaux des Fucus discors , f'œni-
culaceus et nodosus , etc.; innées
dans les feuilles du Fucus vesiculosus ■
en forir de silique dans li Fucus sl-
ii({uosh, ; en form d'entonnoir dans
le Fucus turbinatus. C'est une vaste
lacune au centre de la tige des Lami-
naires buccmale et à longue ti"e;
elle se trouve à la base de la femlle
dans les Laminaires pomifère et py-
nfèiv ; enfin, les Fucacées qui n'en
ont point d'apparente^ les présentent
néanmoins sous formedelacunrsdans
la substance de l'écorce ; elles v sont
quelquefois visibles à l'œil nu et se
prolongent dans la longueur des ti-
ges et des rameaux. ]\ous regardons
les vésicules co. ime des organes par-
ticuliers destinés à des fonctions qui
leur sont propres , et non comme des
feuilles avortées, ou des fructifica-
tions qui ont jeté leurs semences,
ainsi que l'ont avancé des auteurs
modernes. Bory de Saint- Vincent
qui les a soigneusement étudiées avec
Je secours du microscope , les a trou-
vées remplies de libres très-déliées
incolores, fort entremêlées , <l'une fi-!
nesse extrême, de l'aspect d'un Bys-
sus , et articulées par sections de ma-
nière à (présenter l'aspect de Con-
70
FOC
feryes ou d'OscillaIres , ou l'ecar-
tement cies articles varie selon les
espèces. Les anciens croyaient que
ces vésicules des Fucus étaient uni-
quement destinées à tenir ces Plantes
tîottantes dans les eaux de la mer.
A quoi leur servirait alors ce tissu
filamenteux qui les remplit? Nous
ne discuterons aucune de ces liy-
pothèses , elles ne sont appuyées ni
sur des faits ni sur des observations
exactes, et elles s'écartent de tout ce
que l'on observe dans les autres fa-
milles des riantes. Quant à nous ,
nous les considérons comme des or-
ganes respiratoires presque analogues
à ceuv que l'on observe dans la ma-
jeure partie des êtres qui peuplent et
vivifient la surface du globe ; oi-ganes
dont les tissus libreux , observés par
Eory de Saint-Yincent , peuvent être
considérés comme de? trachées ; et si
on ne les \oit point sur les autx-es lly-
drophyles, c'est qu'elles sont moins
parfaites; ayant une organisation
moins compliquée, leurs fonctions
vitales doivent être plus simples. No-
tre hypothèse est fondée sur l'action
qu'exercent les Hydiophytes sur l'air
atmosphérique; elles agissent de la
même manière que les Plantes pha-
nérogames. Les Fucacées ligneuses ,
et d'une couleur olivâtre , absorbent
l'Oxigène pendant la nuit et l'exha-
lent pendant le jour , mais en très-
{:)etile quantité. Les Floridées , sem-
blables au\ corolles, rendent encore
moins d'Oxigène que les Fucacées ;
elles semblent le ) etcnir pour former
les bi'illantes nuances qui les déco-
rent. Les Ulvacées, au contraire, de
même que les tissus herbacés des
Plantes terrestres, développent , par
l'action delà lumière, une énorme
quantité de Gaz oxigène et un peu
d'Acide carbonique ; l'Azote m s'y
trouve que dans les proportions de
vingt à trente sur cent. Cette décom-
position de l'air atmosphérique doit
s'opérer dans les Plantes marines au
moyen des vésicules, des lacunes et
des grandes cellules qui s'observent
dans les diffère u tes organisations de
CCS Végétaux , et qui , peut-être ,
FUC
font tout à la fois les fonctions de ré-
servoir et d'organe destiné à la dé-
composition de l'air atmosphérique.
Le phénomène le plus remarqua-
ble que présentent les vés cules des
Fucacées, c'est la différence du Gaz
qu'elles renferment suivant qu'elles
sont ou non exposées à l'air. Si l'on
examine le Gaz vésiculaire d'une Fu-
cacée, quelques heures après que la
marée l'a laissée à découvert , on y
trouve de l'air atmosphérique. Si ce
Gaz est pris dans les vésicules d'une
Plante avant que la marée l'aban-
donne , c'est-à-dire quand elle a été
couverte d'eau pendant plusieurs heu-
res , la portion d'Oxigène a diminué
et ncst plus que de douze à quinze
centièmes au licude vingt-deux. Celte
expérience , faite par De Candolle il
y a plus de vingt-cinq ans , a été ré-
pétée bien souvent depuis cette épo-
que , et tend à prouver que les vésicules
des Fucacées sont deà organes desti-
nés à remplir des fonctions plus im-
portantes que de tenir la Plante flot-
tante dans l'eau. — Un grand nombre
de Fucacées , et même quelques Dic-
tyotées , ont les ftuilles couvertes de
petites houppes de poi'is blancs , épars
sur les deux surfaces dans les pre-
mières, et sur une seule dans les se-
condes. Réaumur (Mémoires de l'A-
cadémie des Sciences, 1710, 171'j
1712) est le premier naturaliste qui
les ait observés ; il les legarde comme
les parties mâles de ces Végétaux.
Linné et beaucoup d'autres botanis-
tes avaient adopté aveuglément cette
opinion. Les véritables fonctions de
ces poils sont connues maintenant;
analogues à ceux qui convient un si
grand nombre de Végétaux terres-
tres, ils paraissent destinés à sécré'.er
ou à absorber des fluides particuliers;
quelquefois ils semblent n'être qu'u-
ne exubération du tissu cellulaire in-
térieur. Ces poils ne sont point per-
manens, ils disparaissent dans cer-
taines saisons et à différentes époques
de la vie da la Plante; on ne les voit
jamais ni sur les tiges ni sur les ner-
vures des feuilles, et lorsqu'ils se des-
sèchent ou qu'ils tombent , ils laissent
FUC
sur la feuille un pctil point concave
d'uuecouleur l'oncco,etque les jeunes
naturalistes prennent souvent pour
des fructifications; mais, nous le ré-
Eétons , ce n'esl souvent qu'une exu-
ération du tissu cellulaire intérieur.
— La durée de la vie dans les Plantes
marines varie comme dans les Plan-
tes terrestres. De même que les Ar-
bres vivent plus long-îcmps que les
Herbes, de même les llydioph^tes à
organisation ligneuse voient chaque
année se renouveler autour d'elles
les nombreuses tribus des Hydi ophy-
les à organisation corolloide ou her-
iiatée. Certaines Fucacées ne vivent
qu'un ou deux ans; d'autres , si ou
en juge jiar leur grandeur ou la gios-
seur de leur tige, doivent braver la
}niissance destructive du tcmp- , com-
me le Ciicne de nos pays , ou le Bao-
bab des bords du Sénégal; mais jus-
qu'à ce qvi'on ait observé davantage
ces Plantes , on ne peut fixer , même
approximativement, l'âge des espèces.
jNos conuaissauces se bornent à dire
que 1rs Fucacées paraissent annuel-
les , bisannuelles ou vivaces. l^a cou-
leur ne varie que par la nuance dans
cette division , la plus considérable
de toutes ; c'est toujouis un vert plus
ou moins olivâtre, jamais berbacé ,
et que Ion n'observe que dans les
Plantes de celte famille. Celte cou-
leur, par la dessiccation ou par l'ex-
position à l'air et à la lumière , de-
vient ordinairement noire; elle prend
quelquefois une nuance d'un fauve
brun semblable a celle des feuilles
mortes. Les Fucacées ne se colorent
point de brillantes livrées comme les
autres riydrophytes. Les P\icacées ne
croissent pas indifféremment dans tou-
tes les mers, ainsi qu'on le verradans
l'article GÉoGRAriiiE Bot\mq,ue-
Marine. — Les Plantes marines qui
servent de combustible sur les côtes
de plusieurs départemens; celles qui
fournissent la INIanne saccharine qui
remplace le Sucre cbez les Islamlais;
enfin , celles qui donnent les meil-
leuts engrais, n'existent que dans la
famille des Fucacées ; les peuples des
ïégions polaires se nourrissent des
FUC 71
tiges ou des feuilles de plusieurs
d'entre elles.
En 181 3, ainsi que nous venons de
le dire , nous avions divisé les Fu-
cacées en six genres sous les noms de
Fucus , Laminaire , Osmundaire ,
Desmaiestie, Furcellaire el Cliorde ;
les Fucus étalent partagés en onze
sections. Le Fucus Iriqucler, Fork. ,
qui formait la tioislcme section, est
une Cystoseirc , f^. ce mol ; la dixiè-
me section appartient aux Fucus ,
et la onzième aux Nolulaires, qui
jieut-être ne devraient faire qu'une
scclion du genre Fucus; au reste,
nous ne faisons qu'indiquer ces giou-
pes, leur composition ainsi que leurs
dénominations pourront être chan-
gées lorsque nous nous en occupe-
rons d'une manière spéiyale. INous
regardons aujourd'hui ces sections
comme autant de genres dont plu-
sieurs ont été proposés parAgaidh ou
par Lyngbye. Ainsi les Fucacées se-
ront désormais composées des genres :
Sargasse , Sargassum ,- — Turbi-
NAiRE, Tu?-buiaria; — Siliquaire ,
Si/iquana ; — Cystoseire , Cystosei'
ra y — Fucus , fucus; NoUUIi-AlRE,
jVodu/ana ; — MoNiLiFORMiE, Mont'
liforinhi; — LoRiCAiRE ; Luricarla;
— Laminaire, Lamirtaria; — Os-
mundaire , Ostnundaria; — Desma-
KESTiE , Desmarestia ; — Furcellai-
re , Furcellaria; — et Chorde , Chor-
da. V. tous ces mots. (lam..X.)
FUCEES. Fuceœ. bot. cr ypt. {Tly-
d/vphjtes.) Le célèbre botaniste Ri-
chaidpèreavait donné ce nomauxFu-
cus et aux Ulves de Linné, que nous
avons depuis nommés Hydropbytcs
non articulées , et que nous avons di-
visés en quatre ordres, les Fucacées, les
Florldées ,les Dictyotées et les Ulva-
cées./^. ces mots. (lam..x.)
FUCHSIE. Fuchsia, rot. phan.
Genre de la famille des Onagraires ,
et de rOctandrie Monogynie , L. ,
établi par Plumier qui le dédia à
Léonard Fucbs , botaniste du sei-r
zlèine siècle. Son calice coloré , ad-
hérent à Tovaire, se prolonge au-
dessus en uu tube légèrenient rçntlé ,
12 FUC
îuticulé avec cet ovaire inférieure-
nient , tt mpéi icureiiieut terminé par
un limbe qu;idripaili. Avec ses divi-
sions, al tei lient quatre pétales insé-
rés au haut du tube , et plus couils
que lui en général , et de huit étami-
iies insérées à la même hauteur, sou-
vent saillantes, quelquefois au con-
traire presque sessiles; quatre plus
courtes sont opposées aux pétales; les
anthères oblongues sont attachées par
le dos à l'cxtiémité des filets ; le style
simple se rentle à son sommet en un
stigmate ordinairement quadrilobé ;
l'ovaire est à quatre loges , dont clia-
cune renferme des ovules suspendus
plus ou moins nombreux. Il eu est
de môme dans le fiuit qui est une
baie nue , oblongue ou globuleuse.
Les Fuclisies sont des Arbrisseaux à
feuilles opposées , lernées le plus
souvent , denticulées ou rarement
entières; les pédoncules axillaires ou
disposés en grappes sur les rameaux ,
portent une seule fleur souvent pen-
dante , et ordinairement de couleur
écailate. Aux deux ou trois espèces
qui étaient d'abord connues, les ou-
vrages de Ruiz et Pavon et de Hum-
Loldt et Kunth en ont ajouté plu-
sieurs qui portent aujourd'hui leur
nombre à quatorze. Toutes sont d'A-
mérique. La plus connue est le Fuch-
sia cucclnea de Willdenow , ou F.
Magellanica de Lamarck , joli Arbris-
seau d'orangerie , très répandu depuis
une vingtaine d'années dans nos jar-
dins. Ce genre a pour synonymes le
Doivallla de Commersou, le Skiiiiit-
ra de Forster , le Nahusia de Schkuhr
et le Quelusia de Rcsmer. (a. d. i.)
* FUCOIDES. BOT. Foss. {Hj-
d/vp/ijles. ) Quatorzième genre établi
par Adolphe Erongniartdans son ex-
cellent Traité des Plantes fossiles , et
auquel ce sava«.t assigne pour carac-
tères : fronde non symé'.rique , sou-
vent disposée dans un même plan , à
nervures nulles ou mal limitées. Les
Fucoïdes sont, à proprement parler,
des Fucus fossiles. Personne avant
notre zélé collaborateur n'en avait
mentionné les espèces; mais dès long-
temps Tliore avec nous en avait ob-
FUC
serve et déterminé plusieurs dans les
couches calcaiies qui se délitent en
tables souvent très- minces , et qui ,
sur les rives del'Adour, sont connues
sous le nom de Pierre de Bidache.
Cette Pierre, qui ne sauraitêtre d'une
origine bien ancienne , encore qu'on
n'y trouve nulles traces de produc-
tions animales et qu'elle gise à une
certaine élévation au-dessus du ni-
veau de la mer dont elle ne se trouve
qu'à quelques lieues , celte Pierre
contient une multitude d'Hydrophy-
tes , ou du moins leur empreinte.
Nous y avons distinctemenl reconnu
le Fucus canaliculatus f et diverses
variétés du C/iondrus polymurphus.
* FDCOIDEES. Fiicoideœ. bot.
CRYPT. (//;^c//'f/;/fj/es.) Agardha don-
né ce nom à la famille d'Hydropliytes
ou Plantes marines , que nous avons
nommée Fucacce; il consi>ièie cette
famille comme une section qu'il com-
pose des Q^Qn\:es Sargassa/n, Macroiip-
tis , Cjs/useira , Fucus , Furce/Zaria ,
Lichina , Po/jp/iacum , Laiaiiiaria ,
Zoiiaiia , Haliserls , F.ncœlium , Spu-
rochnus , Scytosipkon et Cliordaria.
Ainsi , les Fucoidées d'Agardh sont
formées de nos Fucacées , de nos Dic-
tyotées et de quelques Floridées.
Nous ne croyons pas devoir adop-
ter une classification qui réunit des
Plantes si disparates sous le rapport
deleuro: ganisation.— Ce même nom
de Fuco'idées ou plutôt celui de
Fucoïdes, a été donné par Roussel ,
dans sa Flore du Calvados , à la
deuxième série de sa deuxième classe,
renfermant les Plantes qu'il nomme
Hydroaërées. Ray avait donné le nom
de Fucoides à un groupe dans lequel
il réunissait des Sertulaires , des Co-
rallines , et autres Zoophytes con-
fondues avec des Plantes et objets
qui n'ont aucun rapport entre eux.
(l,am..x.)
* FUCOSUS. OIS. Syn. 'd'Aigle à
queue élagée. V. Aigle. (dr..z.}
FUCUS. Fucus. BOT. CRYPT.
( Hydrophjtes. ) Genre de l'ordre des
Fucacées, vulgairement appelé Va-
rec, V. ce mot, ayant pour caiactè-
FUC
rcs : des fructifications IuIxmcuIcuscs à
rcxticinilo de reiuUes planes , ra-
meuses, en [général vesiculilères , et
presque toujoins munies d'une ner-
vure simple médiane Les nombreux
dévelop.pemetis que nous avons don-
nés à l'Iiisloire des Fueacées, nous
laissent encore quelque chose à ajou-
ter sur le fleure Fucus , tel que nous
le considérons d après Lynghye et
Aga)dli. liétluit maintenant à quel-
ques espèces, ce groupe ollie moins
il'intérèt cpie lorsqu'il réunissait lu
plupart des Mantes qui habitent
l'immensité des mers. Linné et les
auteurs qui l'ont suivi composaient
le genre Fucus de toutes les Hydro-
phytes qui n'étaient point articulées,
ou qui n'avaient point d'expansion
d'un vert vif et brillant. Rolh , Tur-
wcr et beaucoup d'autres ne changè-
rent rien au genre Fucus de Linné.
De Candolle le diminua de toutes les
Plantes marines à feuillus planes et
sans nervures , dépouivues de fruc-
tifications tubercidLases, qu'il réunit
aux Ulves. Ce genre ne fut pas établi
dans la deuxième édition de la ÎS'é-
l'éide Britannique de Stackhousc ;
Lyngbyc ne la forma que du Fucus
vesicu/osus , de ses variétés et des es-
pèces qui en sont à peine distinctes.
Agardii augmenta les Fucus de Lyng-
hye de plusieurs Hydrophytes , que
nous croyons devoir placer dans d'au-
tres genres. En i75o, Donati avait
indiqué le genre Fucus sous le nom
de l'irsoides; Adanson l'adopta sous
le nom de P'irson ; en 1 800 , Roussel
lui donna le nom de Vésiculaires ^
que Siackhouse , dans sa Néréide Bri-
tannique, changea en celui à'Hali-
(ffjs. Ainsi, la première idée du genre
Fucus actuel appartient à Donati.
En 1810, dans notre essai sur les
genres des ïhalassiophytes non arti-
culées , nous avons conservé le genre
Fucus, et nous l'avons composé de
toutes les Hydrophytes à tubercules
réunis en grand nombre dans une
fructification cylindrique, plane ou
comprimée, simple ou divisée, à ra-
cine en forme d'empâtement entier ,
un peu étendu. Ce genre était divisé
FUC 73
en onze sections. Le nombre des es-
pèces connues s'étant considérable-
ment augmenté dej)uis la publication
de notre Fssai, et plusieurs bota-
nistes ayant fait des genres de la plu-
part de nos sections , nous croyons ,
en adoptant quelques-unes des mo-
difications modernes, devoir donner
une nouvelle division de notre genre
Fucus , d'après les travaux de Slack-
house , d'Agardh et de Lyngbye ,
ainsi que d'après les noi.velles obser-
vations que nous avons eu occasion
de faire sur ces Plantes singulières.
Le premier genre a été nommé »S'a/-
gassum par Agardh; nous le conser-
vons. Nous avons nommé le deuxiè-
me Turbinaria. — Le troisième Sili-
quaria, établi par Stackhonse , est le
genre Halidrys de Lyngbye. — Le
quatrième genre se composera de tous
lesFncusde notre cinquième section
sous ie nom de Cystoseire.
Le gcnreanquel Lyngbye et Agardh
conservent le nom de Frcus , se forme
de toutes les Plantes de notre sixième
section , et c'est lui que nous adoptons
ici. Il aura pour caractères : des fruc-
tifications au sommet de feuilles pla-
nes , rameuses ou dichotomes , oïdi-
nairement vésiculifères, presque tou-
jours munies d une nervure médiane.
Les espèces décrites sont peu nom-
breuses, mais il en existe beaucoup de
variétés remarquables parla singula-
rité d^ leurs formes. Nous étabbrons
également les genres : Nodularia ,
qu'il ne faut pas confondre avec le Aw-
clularia de Lyngbye , qui est le double
emploi d'une Chaodinéc; Moiiilifor-
mia et JLorea , qui correspondent à
\ Hlinanthalia des auteurs du Nord.
Il est probable que des botanistes
feront par la suite des changemeus à
ces genres ; nous doutons cepen-
dant qu'ils puissent être considéra-
bles, d'autant que les caractères
qui les distinguent nous parais-
sent tranchés et faciles à observer.
Les Hydrophytes du genre Fucus,
tel qu'il se trouve établi ci-dessus,
ont tous une tige plus ou moins
longue qui s'élève d'un empâtement
assez étendu ; elle se divise en ra-
7->
FUC
mcaiix ailés, partages par une ner-
vure, el que nous considérons comme
des leuilles. Elles varient sons le rap-
port de la langueur et de la largeur ,
çt se terminent par les frucliticalionS
composées de nombreux tubercules.
Toutes les espèces se couvrent de
houppes de poils blancs dont nous
avons parlé, ainsi que des fructifica-
tions, à l'article des Fucacées. La cou-
leur des Fucus est toujoui s un olive
plus ou moins foncé suivant l'espèce
ou l'âge (le la Plante. Leur grandeur
n'est jamais considérable; elle dépasse
rarement six décimèlies (environ deux
pieds}; nous n'en connaissons point
au-dessous de trois centimètres (en-
viron un pouce). I^es Fucus se plai-
sent sur les côtes que les marées cou-
vrent et découvrent; ils y viennent
en énorme quanlilé; car ce sont des
Plantes qui semblent vivre en société.
Ils sont plus rares dans la Méditerra-
née ou sur les rochei s qui ne sont ja-
mais exposés à l'action des fluides at-
mosphériques. Les mers Australes on
semblent dépourvues , ainsi que les
côtes qui bordent la mer Magellani-
que;du moins nous n'en avons jamais
vu de ces pays éloignés : c'est vers le
trente-cinquième degré de latitude
nord, et d;ins la niei' Atlantique, que
les Fucus commencent à paraître;
nous en avons reçu du détroit de Gi-
braltar, des côtes d'Espagne, de
France et même de Norwège; nous
en avons vu de cueillis dans le nord
deUAmérique; et nous en possédons
de Terre-Neuve el des côtes des Etats-
Unis , mais toujours trouvés au-delà
du trente- cinquième degré de latitu-
de , comme en Europe. — Nous ne
parlerons point des usages des Fucus,
et nous traiterons ce sujet à l'article
des Hydroplijtes. Le genre Fucus se
compose des F. vesiculusus , ceranoi-
des, Loiigifructus , distichus, se jy al us,
cumosus , canaliculatus , Gibralta-
ricus, euajiescens , etc., dont la plu-
part sont fort commuiies sur nos
côtes , couvrant les rochers de gazons
jaunâtres ou rembrunis, et qui par-
viennent souvent jusqu'à Paris dans
les paquets de marée , oii on les mêle
FUG
pour entretenir la fraîcheur des Pois-
sons ou des Crustacés. Ges Plantes ac-
quièrent en séchant une couleur noi-
râtre. Elles font le fond de ces engrais
de Goémon que les habita ns des ri-
vages de la Bretagne et du Poitou
recueillent pour fumer leurs terres.
On assure qu& le Bétail s'en nourrit
dans quelques parties des terres voi-
sines du cercle polaire. (lam..x.)
FUENGOSIE. BOT. phan. Pour
Fugosie. P^. ce mot. (g, .N.)
* FUGACE. Fûgax. bot. On
dit d'un organe quil est fugace quand
il disparaît el se détache , presqu'im-
médiatement après l'époque ou il a
commencé à se montrer. Ainsi le ca-
lice des Pavots, la corolle d'un grand
nombre de Cistes sont fugaces. On
dit aussi de certaines Cryptogames ,
et particulièrement des Fongosités ,
qu'elles sont fugaces, pour désigner
celles qui ne vivent que très-peu de
temps. (A..R.)
FUGET. MOLL. PourFujet. r. ce
mot. (b.)
FUGOSIE. Fugosia. bot. phan.
Genre de la famille des Malvacées et
de la Rlonadelpbie Dodécandrie , L, ,
établi par CavanilleS {Dissert, m, p.
174, tab. 72 , f. 2 ) sous le nom de
Cienfugosla, changé par WilHcnow
en celui de Cienfuegia qui n'est guè-
re plus harmonieux. En supprimant
les deux premières syllabes du nom
donné par Cavanilles , le professeur
A.-L. de Jussieu a formé un mot
facile à retenir, et qui a été adopté
par la plupart des botanistes , no-
tamment par Persoon et De Can-
dolle , quoiqu'il n'exprime pas l'i-
dée du botaniste espagnol ; celui-ci
avait en effet voulu adresser un
hommage à l'un de ses compatrio-
tes , amateur éclairé de botanique ,
et nommé Cienfuegos. Voici les
caractères que les auteurs attri-
buent au genre Fugosie : calice à
cinq divisions peu profondes , ceint
d'une involucelle à douze folioles
très-courtes et sétacées ; anthères en
petit nombre , comme verticillées au-
CloÊcAier pàur-'ett/à^xr^
ScÂ/ne/x sctt^ '
Pio:. al. FVLCOllK BIGARREE
r P.itte postérieiiro ^.'fossie.
FULGORA VARIEGATA. Oliv.
FUL
tour de la partie moyenne du tube sta-
iiiinal ; un stignutte eu massue; c:ip-
sule tiiloculiiiic, globuleuse, renfer-
mant trois graines. Le professeur De
Candolle ( Frod. Regn. f'eget.T. i ,
p. 457 ) place ce genre à la suite du
Gussjpium et du Heiloutea.
La FuGOSiE DiGiTÉE, Fugosia (Vigi-
tala , est une Plante herbacée du Sé-
négal, dont les feuilles sont divisées en
trois ou cinq parties linéaires et ob-
tuses; les pédoncules sont unitlores
etaxillaires. (G..N.)
FUIRÈNE. Fuhena. noT. viiax.
Genre de la famille des Cypéracées et
de laïrianlrie Monogynie ,L. , établi
par Roltboel , et adopté par d'aulres
Jiolanistes, dont les caractères sont :
des épillets disposés en ombelles
avillaires ou terminales, composés
décailles imbriquées en tous sens,
unitlores , à trois nervures et arislées
à leur sommet. Le périanthe se com-
pose de trois écailles onguiculées ,
également à trois nervures, et dans
quelques espèces de trois soies hypo-
gyiies placées entre ces écailles ; les
étamines sont au nombi'e de trois ;
le style est simple , surmonté de trois
stigmates fdifornics ; le fruit est un
akène triangulaire, recouvert parles
écailles du périanthe , et teruiiné à
son sommet par la base du st\ le.
Toutes les espèces de ce genre sont
exotiques , et croissent en Amérique,
dans l'Inde et à la Nouvelle-Hollande.
Leur port a généralement beaucoup
d'élégance. (a.k.j
FUJET. MOLL. ( Adansou. ) S^n.
de 2'roc/ius coi-alli/uis, Gmel. (b.)
* FULCADEA. eot. tiian. Nom
donné par Poiret au même genre que
Humboldt et Boupland ont dédié au
célèbre peintre naturaliste ïurpiu.
f^. ÏURPlNIli. (G..N.)
FTILGORE. Fulgora. ins. Genre
de l'ordre des Hémiptèi'es , établi
par Linné, et subdivisé depuis par
Latreille qui place les espèces aux-
quelles il conserve ce nom dans la
famille des Clcadaires, avec ces ca-
ractères : élyties delà même consis-
FUL 75
tance; tarses de trois articles ; anten-
nes insérées sous les yeux , de deux
ou tiois articles, dont le dernier
beaucoup plus grand, presque globu-
leux , chagriné , ayant ww tubercule
surmonté d'une soie; bec long, de
deux ou trois articles apparens ; tête
pointue , prolongée oriliuairement en
une e.-pèce de museau , de forme va-
riée, avec de petits yeux lisses placés
au-dessous des yeux à réseau, qui
sont arrondis et saillans; trompe ou
bec couché sur la poitiine , et renfer-
mant li-ois soies; élylres et ailes en
toit; pales de moyenne longueur,
avec les jambes postérieures armées
d'épines; tarses terminés par deux
crochets et par une pelote. Ces ca-
ractères, assignés par Latreille et que
nous avons cru devoir transcrire en
entier, donnentunc idée presque com-
plète de l'organisation extérieure des
Fulgores. Ces Infectes, remarquables
par les couleurs variées et brillantes
de leurs ailes, oflrenl encore une par-
ticularité bien curieuse dans une pro-
tubérance de leur tête qui semble
être un piolongement du front. Cette
protubérance , dont le volume et la
forme varient, répand souvent une
lumière phosphorique très-vive. Les
Fulgores diÛèrent des Cigales par
l'absence d'un 01-gane du chant, par
l'existence d'une éminence frontale et
par linserlion des anteiuies; elles res-
semblent , sous ces rapports, aux Fiâ-
tes , aux Isses et aux Derbes ; mais il
est encore possdjle de les en distin-
guer par quelques signes faciles à sai-
sir. Elles ont enfin de l'analogie avec
les Cieadelies ; mais l'insertion très-
ditl'éreute des antennes sulTit seule
pour empêcher de les confondre. La
plupart des espèces propres à ce gen-
re sont exotiques; elles habitent l'A-
mérique méridionale, Cayenne, la
Guadeloupe , le Sénégal , les Indcs-
Orientales , la Chine. On ne connaît
pas leur-, mœurs. Nous citerons :
La FuLGORE PORTE-LANTERNE , F.
saternaria , L. , ou le grand Porte-
Lanterne des Indes - Occidentales ,
figurée par StoU (C'/c, pag. i5, tab. 1 ,
fig. 1 ), par Réaumur (Mém. sur les
\
76
FUL
Ins. T. V, pi. 20, fig. 6 et 7), par
Roësel (Ins. T. 11, LocusL, lab. 28 et
tab. 29I , et principalement par Më-
nan ( Hist. des Ins. de Sminam , p.
49, pi. 49 ) sous le nom de Laterna-
rius. Cet observateur nous apprend
que leur tête repuud la nuit une lu-
inière très-vive, à la clarté de laquelle
il ne serait pas difficile de lire , et que
pendant le jour elle est ti-ansparentc
comme une vtssie et ra3'ée de rouge
et de veit.Réaumur, curieux d'éclau'-
cir par l'anatomie b; cause de ce pbé-
noniène singulier, ouvrit une de ces
vessies desséchées ; mais il ne trouva
dans son intérieur qu'une cavité plei-
i»e d'air et ne reulermaut aucun or-
gane. L'individu qu'il avait observé
était desséché. Cette espèce n'est pas
raie à la Guaiieloupe et à Cayenne ;
on la nomme Mouche luisante ou
Mouche à feu; elle, vole très-bien
et se tient habituellement sur les
sommités des giands Aibies. Quel-
ques naturalistes ont paiu douter de
la propriété qu'avait la tête de ces
Animaux d'être phosphorescente ; ils
ont cité à l'appui de cette opinion
l'observation laite par le savant Ri-
chaid,qui, ayî.utélevéàCa^enneplu-
sieurs individus de la Fulgore porte-
lanterne, n'a jamais pu voir ces Insec-
tes kimineux.Cetémoigiiage, quelque
respectable qu'il soit, ne suffit cepen-
dant pas pour révoquer en doute un
hut constaté avec beaucoup de préci-
sion par Mérian , et généralement
reçu dans le pays. Le nom que
I Insecte porte ne saurait avoir été
imaginé à dessein ; on doit plutôt en
conclure que la Fulgore porte-lan-
terne ne jette de lumière phosphori-
que qu'à une cert une saison de l'an-
née et peut-être à volonté , comme le
font nos Vers luisansou Lampyres.
La Fulgore porte -chandelle,
7^. Candelaiia , Fabr., ou la Cigale
chinoise porle-lantei ne de Stoll Çloc.
cit. , p. 44 , pi. 10, fig. 46 , et fig. A),
représentée par Roësel {loc. cit. T. 11,
Luc. , tab. 3o , fig. 1 , a , 3), est très-
commune dans les collections , et se
trouve abondamment à la Chine.
La Fulgore ténébreuse, F. te-
FDL
nehrosa , Oliv., Encycl. méth. , ou
la Cigale porte -lanterne brune de
Guinée , Sloll ( loc. cit. , p. 21, tab.
2 , fig. 7). On la trouve en Guinée.
Olivier (/oc. cit.) décrit plusieurs au-
tres espèces de Fulgores dont plu-
sieurs appartienntmt à des divisions
qui ont élé démembrées du grand
genre Fulgore de Linné. V. FuL-
GouELLEs. Parmi les Fulgores pro-
prement dites , on doit cependant
distingiier encore :
La Fulgore d'Europe , F. Eiiru-
pœa , L. , Fabr. , ou la Cigale à tête
en pointe conique de Stoll {/uc. cit. ,
p. 48 , pi. Il , fig. 5i ). On la trouve
dans le midi de la France , en Sicile
et en Italie. ^., pour les autres espè-
ces , Fabricius. (aud.)
FULGORELLES. Fulgorellœ. ins.
Division établie par Lalreille dans
la faniille fies Cicadaires , et corres-
pondant au grand genre Fulgore de
Linné. Elle renferme divers gen-
res qui en ont été démembrés , tels
que Fulgore propre , Asiraque , Del-
phax , Tetligomètre , Lystre , Flate ,
Isse et Derbe. F", ces mots et Cica-
daires. (aud.)
FULGUR. MOLL. Nom latin em-
ployé par Montfort pour dési-
gner scientifiquement son genre
Carreau. Il le proposa pour le Mure.v
peruersus de Linné , la F irai a per-
pcrsa de Lamarck. Ce genre ne re-
pose sur aucun bon caractère, et
ne se distingue des autres Pirules
que par un rudiment de pli qui
se voit sur la columelle ; encore
semble-t-il plus fort par la manière
dont la columelle se contourne; c'est
(joncà tort que Férussac (Tabl. Syst.
des Anim. moll.) regarde ce genre de
Montfort conmie l'analogue du genre
Fasciolaire dans lequel il sera tou-
joLUS impossible de le faire rentrer.
(D..H.)
FULICA.. OIS. /^'.Foulque.
FULIGO. BOT. CRYPT. {Lycoper-
dacées. ) Genre établi par Haller ,
adopté par Persoon , et ayant pour
type le Mucorsepticus de Linné. Il a
été aussi nommé ^Ethalium par Link
FUM
{Obspiv. I , p. 24), et Bulliai-a l'avait
placé dans son genre Reticulaire
loinposô d'clcinens liclcrogcnes.
Les espèces de Fiiligo ont des for-
mes très-variées ; elles sont d'abord
pulpeuses, coniuuinènient étalées,
velues à l'extérieur ou garnies de fi-
brilles ; leur base est membraneuse ,
et leur iulcricur cellulaire, fibreux
ou poilu. Le nom de Fuligo vient de
la facilité avec laquelle cesCiypIoga-
mes se résolvent en poussière. Leur
place n'est pas encore bien détermi-
'>ée. (G..N.)
FULLO. OIS. Syn. de grand Ja-
seuî. r. ce mot. (nR..z.)
* FUIXO. INS. Nom scientifique
du Hanneton, vulgairement appelé
Foulon. ' (B.)
* FULLONIQUE. Fullonica. rois.
Espèce du genre Raie. T'. ce mot. (b.)
FDLM.IR. OIS. Espèce du genre
Pétrel. V. ce mot. {du..z.j
FULMINAIRE. moll. ross. Ou
Pierre-de-Foudre. On a donné an-
ciennement ce nom aux Bélemniles
et aux Oursins fossiles qu'on croyait
le produit du tonnerre. (b.)
FDLVIE. UEPT. OPH. Espèce du
genre Couleuvre.
(B.)
"^FUMAGO. BOT. CRYPT. ( Miicédi-
/zees.jGenre formé par Persoon [jfjyco-
iogia Europœa, p. 9) qui le caractérise
ainsi : croûte noire composée d'une
matière presque compacte, composée
de fibrilles rares sur lesquelles sont
dispersées les sporules. Les espèces
de ce genre se trouvent ^ur les leudles
de plusieurs Arbres d'Europe , et no-
tamment du Tilleul , de l'Erable,
<lu Peui.lier,du Saule, du Pommier,
etc. ; elles leur donnent une telle ap-
parence , qu'on dirait qu'elles ont été
exposées à la fumée. L'auteur en a
décrit sept divisées en deux sections :
la première comprend les espèces
dont la conformation est homogène,
ou les Fumago vagaiis et F. MaLi. La
seconde, nommée PolycUceton, est ca-
ractérisée par une croûte velue, avec
des soies rigides et éparses. Elle se
FUM 77
compose des Fumago Querciriunt. F.
CUri, F. Fagi, F. J/iciset F. Tjphae.
(O..N.)
FUMARIA. BOT. pnAN. V. FuMii-
TEIIRE.
F U iM A R I A G É E S. Fumariaceœ.
BOT. PiiAN. Le génie Fiunelerre avait
été placé par .1usm(;u à la suite des
Papavéracées. Do Candolle a propose
le premier d'en former le type d'une
famille distincte, mais qui doit de-
meurer à Coté des Papavéracées dont
il est inijiossiblc de l'éloigner. Voici
quels sont les caractères généraux des
Fumariacées : ce sont toutes des
Plantes herbacées, annuelles ou yi-
vaces.dont la tige est charnue, sim-
ple ou jilus souvent ramifiée ; les
feuilles alierncs , décomposées en un
graufl nombre de divisions grêles qui
les font resscndjier à des feuMles com-
posées. Los fleurs sont jautics ou rou-
geatres , généralement disposées en
cpis terminaux. Leur calice se com-
pose de deux petits sépales caducs
opposés, ordinairement dentés; la
corolle est irrégulière, formée de qua-
tre pétales inégaux; en général elle
est plus ou moins tubuleuse par le
rapprochement des pétales qui sont
quelquefois soudés entre eux par la
base; le supérieur est généralement
le plus grand. Il se tei muie à sa par-
lie intérieure par un éperon recourbé
ou simplement par une bosse arron-
die ; des trois autres deux sont laté-
raux et semblables, un inférieur; les
étamines sont au nombre de six, dia-
delphes, c'est-à-dire formant deux
faisceaux, l'un inférieur placé sur le
pétale inférieur, l'autre supérieur,
adhérent par sa base avec les deux
pétales latéraux; chaque androphore
est plane, allongé, simple, terminé
par tiois anthères, une moyenne à
deux loges et deux latérales unilocu-
laires , s'ouvrant par un sillon lon-
gitudinal ; très-rarement les six éta-
mines sont libres et distinctes; l'o-
vaire est libre et supère , tantôt
globuleux , uniloculaire el conte-
nant quatre ovules, tantôt allongé,
et en offrant plusieurs attachés à
deux trophospermes longitudioauï
■?8
VUÛ
placés en face de chaque suture; le
style est grêle, simple, quelquefois
peu distinct du sommet de l'ovaire;
le stigmate est déprimé , un peu iné-
gal et comme discoïde; le fruit est
tantôt un akène globuleux , tantôt
une capsule uniloculaire allongée
ou vésiculeiise , renfermant deux ou
plusieurs graines fivées à deux Iro-
phospei mes suturaux ; celle capsule
s'ouvre généralement en deux valves;
les graines sont globuleuses , cou-
ronnées par une caroncule arillifor-
nie ; elles contiennent, dans un endo-
sperme charnu, un embryon pclit,
un peu latéral, quelquefois recourbé
et placé transversalement. CeUe fi-
mille , ainsi que nous l'a vons dit pré-
cédemment , a les plus grands lap-
portsavec les Papavéïacées; mais ce-
pendant on peut l'en distinguer par
son suc propre, qui est aqueux et ja-
mais blanc ou jaunâtre comme dans
ces dernières ; par la corolle constam-
ment irrégnlière, par six éîaminesdla-
delphes et la structure des anthères.
Elles ont aussi beaucoup d'alfiuilé
avec les Crucifères et notre nouvelle
familledes [Jalsaminées. Mais il est fa-
cile d'en saisir les différences.
La famille dont nous nous occu-
pons ici se compose uniquement du
genre Fumarla de Linné; mais ce
genre a été successivement divisé en
un assez grand nombre d'autres gen-
res , en sorte qu'aujourd'hui on en
compte six formant ce petit groupe na-
turel. Ventenat a d'abord séparé du
genre/ w/7za/7a, les espèces dont le frui t
est allongé et contient plusieurs grai-
nes, et eu a fait son genre Corydalis ,
nom qui avait déjà élé proposé par
Mœnch pour quelques espèces seule-
ment.Depuis cette époque, les espèces
<ie ce genre ayant été mieux étudiées,
on en a fait quatre autres genres ,
savoir : Diclyira de Borckhausen ;
Adlumia de Rafinesque, Cysticapnos
de Gaertner , et Sarcucap/ios de De
CandoUe. f^. chacun de ces mots.
On compte environ une cinquan-
taine d'espèces distiibuées dans les
six genres que nous venons de men-
tionner. Presque toutes sont origi-
FUM
naires des parties tempérées de l'hë-
misphère boréal. Environ huit ont
été trouvées dans l'Amérique sep-
tentrionale; quinze en Europe; deux
en Barbarie ; cinq en Orient ; treize
en Sibérie et dans le nord de la
Chine; deux au Japon et deux au
cap de Bonne-Espé\ancc
Les Fumariacées ne diffèrent pas
moins des Papavéracées par leurs
propriétés médicales, que par leurs
caractères botaniques. On sait que
ces dernières sont acres et narcoli-^
ques • les autres , au contraire , ont
ime saveur franchement amère , et
sont employées comme toniques et
dépuratives. (a.r.)
FUMÉES VOLCANIQUES, géol.
Dans l'usage oii furent la plupart des
écrivains qui s'occupèrent des volcans,
d'exagérer leurs ellets pour en ren-
dre la peinture plus terrible , et
d'accompagner les descriptions qu'ils
donnèrent des secousses éruptives,
de circonstances qui cependant en
étaient presque toujours indépen-
dantes , on fit jouer un grand rôle
à la Fumée dans l'histoire des mon-
tagnes ignivomes. Pline le Jeune
ayant mentionné une Fumée ef-
frayante et profondément obscure,
qui s'élevait en forme d'un im-
mense Pin sur le Vésuve , quand son
oncle en devint la victime , la Fumée
en forme de Pin devint , ainsi qu'une
chaleur suffocante, la terreur des
Animaux, les tonnerres, les gronde-
mens souterrains , les éclairs , les
flammes dévorantes, etc., un carac-
tère indispensable de toute éruption
décrite dans les livres ou dans les ga-
zettes. La Fumée , dans les volcans ,
n'est cependant qu'un incident fort
simple, et qui, presque toujours, tient
à des causes locales. Il ne s'en élève
point d'aussi épaisses qu'on le sup-
pose des cratères qui, le plus com-
munément, lorsqu'ils sont en travail,
ne produisent que des vapeurs à peine
visibles durant le jour, mais rougeâ-
tres la nuit , parce qu'elles sont pé-
nétréesdela lumière sinistrepioduite
par les embrasemens de la chemiuée
FUM
volcanique. Nous ne pouvons mieux
comparer ces cmanalions , à travers
Jesquclles nous avons plusieurs fois
distingué lei objets au-dessus des
cratères embrasés , qu'à celles qu'on
voit on<lulerau-dessus de noscliamps
dépouillés durant les chaleurs des
jours les plus accablans de nos arriè-
re-élés. Il arrive dans quelques éi op-
tions oii les cratères ne se remplis-
sent pas de matières en fusion ; mais
avant de s'embraser, lancent dans
les profondeurs de la montagne , des
cendres ou autres laves réduites en
poussière d'une certaine ténuité; il
arrive, disons-nous, que ces poussiè-
res ou cendres , élevées avec les va-
peurs, donnent à celles-ci une teinte
plus ou moins foncée, et, la Fumée
en forme de Pin de Pline le Jeune ,
n'était que des cendres poussées de
la sorte dans les hautes régions de
l'atmosphère , par des vapeurs qui
ne manquèrent pas de devenir ina[)-
préclables à l'œil, quand les frag-
mens pidviformes, entraînés hors
de la ligne impulsive d'action , toui-
bèrent à la surface du sol , eu con-
séquence de leur pesanteur. De
tels cas «ont beaucoup plus rares
qu'on ne l'a dit.' Quant aux Fumées,
souvent fort épaisses , semblables
en grand à celles qui s'élèvent de
l'eau bouillante , et qu'on aperçoit
souvent à la surface des courans de
laves lorsqu'ils commencent à se fi-
ger , ou quand ils sont figés tout-à-
fait , elles proviennent de Ihumidité
qui se trouvait contenue dans le sol
sur lequel coulèrent les laves , et qui,
léduite en vapeur par la chaleui' exis-
tante au point de contact, profite des
])remières crevasses produites par
le refroidissement pour s écliapper
dans l'atmosphère. Nous avons vu
de pareilles Fumées s'épaissir au
point de couvrir les environs d'un
brouillard extraordinairement épais ,
après des ondées de pluie tombées
sur des coulées non encore tota-
lement refioidies. — De tous les ac-
cideus de ce genre , le plus remar-
quable par sa pompeuse magnifi-
cence, est celui que détermine un
FUM
79
courant igné , échappé des flancs
d'un volcan en éruption , et tombant,
encore incandescent, dans les flots de
l'Océan, tout-à-cou p vaporises. ((Vous
vous I appelez , nous écrivait à ce su-
jet lluber de l'île Ma carcig ne (Voyage
aux quatre îles d'Afrique , T. m , p.
55 1 ), la lettre oii je vous disais que ,
me trouvant en iSoo enveloppé par
la Fumée de la lave tond)anl à la
mer dans l'éruption de la ravine Ci-
tron-Galet , je fus couvert, ainsi que
les pierres et les Plantes qui sC trou-
vaient auprès de moi , d'une pous-
sière blanche , que je reconnus être
du sel marin. La foimation de ce sel,
et la manière dont il s'élève avec une
Fumée qui n'est que l'eau réduite en
vapeur, n'était pas difficile à conce-
voir; et j'ai produit depuis le même
ëflct en diminutif, en jetant de l'eau
de mer sur des morceaux de lave
rougie au feu , ou même sur du Fer
fortement chaufîe. » Le sel, tout-à-
coup réduit en poudie, donnait à la
Fumée une couleur blanche très-re-
marquable. Dans l'épaisseur de cette
teinte , Huber remarqua des paitics
sombres et très-rembrunies ; il se
rappela aussitôt ce que rapporte Ha-
milton des Fumées du Vésuve, (( qui
sont , dit cet Anglais , de deux espè-
ces , les unes blanches comme des
balles de coton , et les autres noires.»
(c Cependant, ajoulait Huber. en exa-
minant plus attentivement les deux
Fumées blanche et noire qui sortaient
du même point, je remarquai que la
noire se trouvait du côté opposé au
soleil , et je présumai que la préten-
due Fiunée noire n'était que l'ombre
de celle qui se trouvait entre le soleil
et elle, w INotre observateur a remar-
qué, de même qu'tiamillon , que les
Fumées résultantes du contact std>it
de la lave coulante avec la mer , s'é-
lèvent en spirale; ce qui tient au poids
de la poussière de sel tenue en sus-
pension , qui , après avoir été d'abord
poussée en gros flocons par la force
de l'eau léduite en vapeur, retombe
peu à peu sur elle-même en tour-
noyant, (b.)
FUMEROLLES, géol. Ouvertures
So
FUM
ou crevasses qu'on trouve dans cer-
tains cratères de volcans brûlans, ou
à 1h surface de coulées de laves nou-
vellement émises et d'où s'ccliappent
des vapeurs et des fumées. (s.)
FUMEÏERRE. Fiwmria. bot.
PHAN. Ce génie, de la Diadelphie
Hexandne , L. , placé par Jiissieii
parmi les Papavcracées , est devenu
pour De CandoUe le t;,pe d'une fa-
mille nouvelle à laquelle il a donné
son nom et qu'il forme seul ; cir les
six genres qui la composent ne sont
que des démembremens du Fumaiia
de Linné. Les différences de struclui e
dans le IVuit et celles des quatre pé-
tales tanlôt libres , tanlôt divei sèment
soudés entre eux, et dont un seul le
plus souvent, ou plus rarement deux,
se prolongent à sa base ou en liosse
ouenépeion : lels sont les caractères
qui ont servi à distinguer ces six gen-
res. Ceux du Fumaria, ainsi limité,
sont les suivans : deux sépales oppo-
sés ; quatre pétales , l'inférieur libre ,
les trois supérieurs inféi ieurement
soudés et celui du milieu éperonné à
sa base ; six étamines soudées trois à
trois en deux faisceaux alternant avec
les sépales , et dans chacun desquels
les trois filets sont unis presque jus-
qu'au sommet, planes et dilatés infé-
rieurement:les anthères granuleuses ,
celle du milieu à deux loges , les deux
latérales à une seule , sans doute par
avortement; un st) le simple, plane ,
souventmarqué d'un sillon longitudi-
nal,cailuc, articulé avecle sommet de
l'ovaire et terminé par un petit cône ,
des deux côtes duquel sont deux stig-
mates lamelliformes ; un ovaire com-
primé , dans lequel nous avons ob-
servé , lorsqu'il est très-jeune , quatre
ovules suspendusle long dedeux pla-
•centas latéraux opposés ; ces ovules
sont déjà fort inégaux , et l'un d'eux
l'emporte plusieursfo^s en volume sur
les autres. 11 vient seul à maturité , et
le fruit indéhiscent simulerait ainsi
un akène , si l'attache de la graine
n'était latérale. 11 est ovoïde ou glo-
buleux, relevé de deux côtes peu sail-
lantes, indicesdes deux placentas lon-
FUN
gitudinaux dont nous avons parlé.
Les espèces de ce genre sont des
Herbes des consistance tendre , ordi-
naii ement rameuses , à feuilles alter-
nes , plusieurs fois pinnées , dont les
folioles sont plus ou moins étroites,
plus ou moins profondément lobées.
Les fleurs petites, blanchâtres ou
nuancées de pourpt e , sont disposées
en grappes terminales ou opposées auv
feuilles. De CandoUe en tiécrit qua-
torze qu'il distribue en deux sections:
la première , qu il distingue p.ir le
nom de Platjcapnos ,3 ses fruits ou
silicules comprimés, et coinprendtrois
espèces : l'une du midi de lEurope ,
1 autre de l'Oiient , la troisième de
1 Atlas. La seconde section , c-uactéri-
sée par ses fiuits globuleux, qu'indi-
que le nom de Sphœrocapiios , se com-
pose de six espèces, toutes plus ou
moins communes en France, ou mê-
me dans nos environs. Du nombre de
ces dernières sont : le Fumaiia capreo-
lata , dont les pétioles se terminent en
vrilles ; le F. paruijiora , à fleurs très-
petites , blanchâtres et marquées de
taches d'un pourpre noir , à iéuillage
glauque et finement découpé; le F.
ojpclnalis , si connu sous le nom de
Fumeterre et si répandu dans nos
champs et nos jardins. Les cinq der-
nières espèces, originaires de l'Euro-
pe méridionale ou exotiques , ne sont
encore connues que d'une manière
incomplète. (a.d.j.)
FUNAIRE. Funaiia. bot. crypt.
^Mousses.) Genre constitué par Hed-
wig,dabord sous le noxndeKœlhreu-
tera , qu'il changea lui-même en celui
de /i/«a/v'a aujourd'hui généralement
adopté. 11 l'a formé aux dépens des
Dlnitim, genre oi.i Linné avait placé
plusieurs Mousses peu analogues , et
qui , dans la réforme de la muséolo-
gie , n'a pas été conservé. Palisot-
Beauvois a c<u devoir substituer au
nom à& Funaiiac^xvv AeStrep/iedirim;
mais cette innovation ne paraît pas
avoir été prise en considération , non
plus que la dénomination de Luida
qui avait été autrefois employée par
Adanson. Voici les caractères assignés
FDN
par Jledwig et De Candolle au gcmo
qui nous occupe ; capsule tcruiiuale
et pyriformc ; jieiislouie double , l'cx-
t c'rieur à seize dculs loiducs oblique-
ï lient et soudées par leur partie supé-
rieure , 1 iutcrieur à seize cils planes ,
nienibraueux et opposés aux dents
• lu lanj; extérieur ; coille ventrue , té-
tragonc à sa base, subulée au sommet ,
se fendant de côté et se détachant
obliquement. Selon licdwig , les
Mousses de ce genre sontdioïques , et
les (leurs niàlcs sont Ibiniées par les
gemmules ou disques terminaux.
Les espèces de Funaires. sont peu
nombreuses; elles habitent principa-
lement les contrées septenti ionales de
notre hémisphère. Cependant il en
est quelques-unes qui croissent dans
des pays assez chauds; telle est lu
J-'unaria 7iy///<7//6'5//, Schwa'gr., qui a
été trouvée en Barbarie et en Egypte
par Desfontaines et Delile. Mais l'es-
pèce la plus digne d'attention, parce
qu'elle est très commune en Europe,
Sur les murs, les rochers et les pen-
tes un peu humides , et parce qu'elle
présente un phénomène d'hygrosco-
picilé bien plus marqué que dans
toute autre Mousse (excepté peut-être
le Tajloria splac/i/wi<les, llook., dont
les dents du péristome sont éminem-
ment hygroscopiques) , c'est la Fl-
NAiRE II YGiioM ÉTHIQUE, Fuiiaiia hj-
grornelrica . Hedw. , Mnium hy grume-
tiicuni , h. et Dillen , Musc. , t. b8 ,
1. 7^- Cette Mousse a une tige légère-
ment rameuse , garnie de feuilles éta-
lées , oblongues , pointues, à une ner-
vure médiane et entièresur les bords ;
la cipsule est grande , oblique , striée,
d'un Ijrun rougcàtre, et suj^portée
par un long pédicelle qui se tord sur
lui-même pendant la dessiccation et
se déroule avec rapidité lorsqu'on
riuiuiecle même assez légèrement ,
comme par exemple avec le souffle
humide de la respiration. (g..n.)
FDNDDLE. FurUulas. pois. Le
genre formé sous ce nom par Lacé-
pède, et auquel ce savant donne pour
caractères : corps et queue presque
cylindriques, point de barbillons, des
TOME A'U.
FUN 8»
dents aux mâchoires, et une seule
dorsale , n'a même point été mention-
né parCuvier. Distrait du genre Co-
bite, il paraît devoir rentier parmi
les Pœcilies. P'. ce mot. (b.)
» FUNÉR.ilRE. iNs. ( Fourcroy. )
Espèce de Phalène des environs de
Paris. (u.)
FUNGICOLES. Fungicolœ. ins.
Famille de l'orcU-e des Coléoptères ,
section ('ei Trimères , établi par La-
tieillc(l\ègn. Anim. de Cuv.), et dis-
tincte de celle des Apiiidiphages par
des antennes plus longues quela têle
et le corselet; par des palpes maxil-
laires filiforuies, ou simplc-ment un
peu nlus gros à leur sommet ; enfin ,
par la forme plus oblongue de leur
corps, dont le piotliorax est eu trapè-
ze. (^)uclques lusectes de cette famille
vivent sous les écorces des Arbres;
m;iis le plus grand nombre habitent
quelques Champignons et se nourris-
sent de leur substance.
Les Fungicoli s comprennent plu-
sieurs genres qui peuvent être rangés
dans deux sections.
f Pénultième article des tarses bi-
lobé; neuvième et dixième articles
des antennes en forme de cône ou de
triangle renversé, et composant avec
le dernier une massue ; tête plus
étroite que le prothorax.
Genres : Eumobpiie , Lycoperdi-
N£ , Exdomyque.
ff Tous les articles des tarses en-
tiers ; derniers articles des antennes
globuleux et velus; tête presque aussi
large que le prothorax.
Genre : Dasycère.
/'. ces mots. (aud.)
FUNtilE , FUNGIÏE ou FUN-
GOIbES. POLY'P. Les anciens oi \cto-
graphes désignent sous ces ditférens
no'iis des Pol-, piers fossiles assez com-
muns dans tous les terrains et que
nous regardons comme des Alcyo-
naires. (i.am..x.)
* FUNGINE. BOT. cuYPT. Principe
immédiat des Végétaux qui constitue
la Substance charnue des Champi-
gnons ; elle est blanche , mollasse, lé-
6
83
FUN
gèrcment claslique : elle donne à l'a-
nalyse chimiquode l'huile enipyreu-
maliqiie, «Je l'acétate d'Ammoniaque,
des phospijates de Chaux , de Fer
et d'Alumine, du sous-caibonate de
Chaux et de l'Eau. On l'obtient puie
en traitant les Champignons par Peiu
bouillante, chargée d'un peu d'Alcali.
(Dr...z.)
FUNGITE. roi.YP. F. Fukgie.
FUÏSGOIDASTER. bot. crypt.
{Charnpigiionn.) Michel i désignait sous
ce nom les espèces qui rentrent dans
les genres 3leiulius et Helpetla des
botanistes modernes. F', ces mots.
(G..N.)
* FUNGOIDES. BOT. crypt.
[Champignons.) Cette dénomination
vicieuse a été employée par plusieuis
botanistes pour désigner des Cham-
pignons de genres diflercus. Le Fun-
goides de 1 ournefort se rapporte au
Feziza de Linné ou Cyatlius de Hal-
1er ; celui de Vaillant au Fungoidas-
tei de Miclicliou 3Terulius des moder-
nes. Dillen et Rai nommaient aussi
Fungoides àixcrsits espèces de Clavai-
res et de Slemonltis. (g..n.)
* FUNGULUS. BOT. cr.YPT. Ce
mot , qui signifie petit Champi-
gnon, a été employé par Menizel
pour exprimer des Cryptogames de
familles diverses; tels sont entre au-
tres un Cy allais et le Rœomyces eii-
cetorum. /'. ces mots. (g..n.)
FUNGUS. BOT. CRYPT. r. Cham-
pignons.
* FUNICULAIRE. Funiculaniis.
BOT. CRYPT. {Bydrop/ij/es.) Génie do
Plrinles marines élabli par Roussel
dans sa Flore du Calvados ; il se com-
pose des Fucus concatenatus d'Esper
et Fucus loreus de Linné qu'il divise
en trois espèces. Ni le genre, ni les es-
pèces n'ont été adoptés par les natu-
ralistes. (LAM..X.)
FDNICULE. Funiculus. aoT. pu an.
(^)uelques auteui s donnent ce nom au
podosperme ou cordon ombilical de
la grame. P'. Podosperme. (a. b.)
FUNICULINE. Tuniculina. pox.yp.
FUO
Genre de l'ordre des Zoophyles li-
bres ou nageurs dans la classedes Po-
lypes à polypiers. Corps libre, fdifor-
me , très-simple , très-long, chai nu ,
garni de verrues ou papilles polypi-
fères , disposées par rangées longitu-
dinales. Au centre, un axe gi êle, cor-
néou subpierreux ; Polypes solitaires
sur chaque verrue. Ce genre a été
établi par Lamarck aux dépens des
Pennatules de Linné ; ce sont des Po-
lypiers flottans ou nageurs, très-voi-
sins des Vérétilles ; ils offrent , com-
me ces dernières , un corps libre, très-
simple , n'ayant ni crêtes, ni papilles
polypifères ; mais les Funicules ayant
le corps filiforme , grêle et fort long ,
et les verrues ou papilles qui portent
leurs Polypes se trouvant par rangées
longitudinales , ces caractères parais-
sent sufBsans pour autoriser leur dis-
tinction d'avec les Yérétilles. Ces
Zoophytes ayant les mœurs , les ha-
bitudes des Pennatules et une orga-
nisation presque semblable, on ne
doit pas s'étonner si on les a long-
temps confondus ensemble; Lamarck
en a fait un genre particulier facile à
distinguer par le défaut de cellules
polypifères. Les Funicules, quoique
très-peu nombreuses en espèces , se
trouvent à des latitudes très-différen-
tes les unes des autres. (lam..x.)
FUNKIE. Funkia. bot. phan. Will-
denow a donné le nom àe Funkia Ma-
gellanica à une Plante qui cioîl à la
Terre de Feu et qui a été décrite par
Forster (Gœtt., g, p. 3o, t. 6) sous le
nom de Melanthium pumiUim. D'a-
près les observations de R. Brown
{Pivdr. Nuv.-Holl. , p. 291), cette
Plante serait une espèce d'Jsie/ia,
genre intermédiaire entre les Aspho-
délées et les Joncées. /^. Astélie.
Un autre genre Funkia a été établi
par Sprengel aux dépens du genre
ilcmerocallis ; il n'a pas encore reçu
la sanction des botanistes. F. HémÉ-
KOCALLE. (g..N.)
* FUON-HIA. bot. phan. Nom
chinois de \Arum F>racuntium , fort
employé dans le pays comme médica-
ment. F- Gouet. (b.)
FOR
* FUR. OIS. (Barlholin.) Syn. du
Labbe. ^. Stercoraire. (Da..z.)
*FDRCELLAIRE.7^^/ce/Ai/ïVï.«oT.
CRYPT. {}Tydiop/iytes.)GiiiiVcàe l'or-
dre des Fucacécs dans la classe des
Hydropbytcs non articulées; ayant
pour caractères : unefiucliiicaliou si-
Hqueuse, ordinairement simple, subu-
Ice, à surface unie ; tige et rameaux
cylindriques et sans feuUics.Ge genre,
composé seulement de deux espèces ,
diilcre des autres Fucacécs par la
fructification toujours raboteuse dans
ces Végétaux à cause de l'ouverture
saillante des tubercules. Roussel l a-
vait indiqué dans sa Flore du Cal-
vados , sous le nom de Furcullaire
que Stackhouse a changé en ce-
lui de Fastigiaire ; ces auteurs
avaient composé leurs genres de plu-
sieurs llydroph} les qui n'ont entre
elles aucun rapport. Agardb , dans
son Synopsis Alganun Scandinaviœ ,
a conservé le genre FurccUarïa, et l'a
placé comme nous parmi les Fuca-
cécs ; mais il y a réuni ù tort le Fucus
ijcopodioides de Turncr. Agardh ,
dans son Species, a lecoiuiii son er-
reur. Lyngbye , dans son Tentameii
Tly dt ophy tologiœ Danicœ , a égale-
ment conservé le genre Furce/laria,
et le compose du Fucus furcelLatus
de Linné, et du Fucus rutundus de
Gmclin , que nous regardons comme
typi'd un genre particulier de l'ordre
des Floridées. Il le place entre ses
"enres Gisfar/iua et Ckordaria , ce qui
nous porte a croire qu il le cousinere
comme uneFloridée. Cependant l'or-
ganisation des tiges dans les parties
inférieures des vieux individus est
évidemment analogue à celle des Fu-
cacécs. Si la fruclitication était par-
faitement semblable ù celle des Flo-
ridées , nous ne balancerions pas uu
moment , malgré lorganisatlon de la
tige, à porter les Furcellaires dans
cette classe ; mais comme il n est pas
encore décidé si cette fructification
renterme des tubercules , ou seule-
ment des capsules grauulifères , nous
conserveions provisoirement le genre
Furcellaire paruù les Fucacécs , à
FUR
83
cause de l'organisation des tiges. La
fructification des Furcellaires est eu
forme de silique allongée , ordinaire-
ment simple , quelquefois bifide ou
trilide dès sa base, située à l'extrémi-
té des rameaux. Elle renferme de pe-
tits corpuscules ovoïdes , situés à la
circonférence sur un ou neux rangs ;
sont-ils des tubercules, avec des cap-
sules ? Lorsque les granules sont par-
venus à leur maturité , les l'ructifica-
lions se décomposent , se détachent
de l'extrémité des rameaux qui pa-
raissent alors comme tronqués. De
ces extrémités sortent, la seconde an-
née, ou dans l'arrière-saison, lorsque
les chtdeurs se prolongent plus qu'à
l'ordibaire, de nouvelles fructifica-
tions, beaucoup plus petites que les
premières , d'une couleur rougeâtre ,
contenant également de petits corps
allongés ou ovales , qui parviennent
rarement à leur maturité. Les Fur-
cellaires sont donc des Hydropliylcs
bisannuelles. La couleur de ces Plan-
tes varie fort peu ; elle est olivâtre et
devient noire par la dejsiccation ou
par l'exposition à l'air et à la lumière;
quelqueibis elle prend une nuance
d'olive rougeâtre, ou de vert d'herbe,
mais c'est très-rare. Leur gi'andeur
varie de dix à vingt-cinq centimètres
(trois à dix pouces). Elles se trouvent
au-dessous de la ligne des marées or-
dinaires; on ne les voit jamais sur les
rochers que les marées couvrent et
découvrent chaque jour.
Le Furcellaiia lumbiicalis est très-
commun depuis le nord de l'Europe
jusqu'au cap Finistère en Espagne
qu'il semble ne point dépasser.
Le Furc. fastigiata n'est pas rare
dans la Méditerranée. Ce sont, jus-
qu'à présent , les seules Hydrophy-
tes de ce genre de Fucacées.
(LAM..X.)
FURCOCERQUE. Furcocerca.
INF. Lamarck établit sous ce nom et
comme le dernier de la classe des In-
fusoires , un genre qu'on doit adop-
ter , en rectifiant néanmoins ses ca-
ractères qui consisteront désormais
en un corps ovale-oblong , un peu
comprimé, continu , c'est-à-dire
6'
84
FUR
sans articulations, nu, sans gaîne ni
test , postérieurement terminé par
une quelle fourchue qui est la conti-
nuation du corps même. INous le rau-
qeonsdans notre familledes Urodiées.
Le savant professeur du Muséum ,
qui n'avait établi le genre qui
nous occupe que d'une manière pro-
visoire , y avait placé des espèces
trop incohérentes pour y pouvoir de-
meurer, et. induit en erreur par
Millier , le Cercaria viridis <!e CPt au-
teur, qui n'a point, comme il l'assu-
re, de queue fourchue. Nous citerons
dans ce genre : i . le Furcocerca ser-
rata, M. y Ftircularia furcata, Lamk.,
Anim. s. ve.t. T.ii , p. 09 ; P'orlicella
yi//ca/fl, Miill.; Encycl. Vers., pi. 22,
fig. 24-27. Celte espèce que Mill-
ier a figurée le premier, se trouve
dans les infusions de foin ; elle est
antérieurement tronquée et dentée
en scie , mais non ciliée comme sem-
ble le croire l'illustre Lamarck en la
plaçant dans un genre auquel il as-
signe des organes ciliaires ou nata-
toires; 2. Furcocerca Podura, Lamk.,
loc. cit. T. I, p. 447 ; Cercaria Podu-
ra , Miill. ; Encycl. Vers. , pi. 9, f.
1-5. C'est certainement par erreur
que Millier a représenté un individu
de cette espèce couvert de petits
poils : nous pouvons affirmer qu'elle
est absolument glabre ; de tels poils
l'eussent rejetée dans un autre ordre;
elle habite dans les marais parmi les
Lenticules; 5. Furcocerca trilobata ,
N. ; Poisson à tête de Trèfle, Joblot ,
part. 2, p. 79 , pi. 10, f. 22. Cette
espèce dont le nom indique le carac-
tère se rencontre dans les infusions
d'écorce de Chêne. (B.)
FURCRÉE. Furcrœa. bot. phan.
Genre proposé par Ventenat pour
r Agave fœlida , à cause de sou calice
plus profondément divisé , de ses éta-
mines incluses, ayant les filets élargis
à leur base. Mais ces caractères n ont
pas paru suffisans pour faire adopter
ce genre. /^. Agave. (a. r.)
FURCULAIRE. Furcularia.
INF .'Genre de la famille des Rotifères,
formé par Lamarck (Anim. sans vert.
FUR
T. II , p. 36 ) qui le place parmi les
Polypes ciliés , et dont les caractères
sont : corps libre , contractile , conte-
nu dans un fourreau oblong, terminé
par une queue fissée qui s'y articule
et n'en est pas un simple prolonge-
ment. Lamarck dit avec raison que
les Furculaires rappellent par leur
forme et leur aspect les Furcocerques
et les Tricocerques; elles présentent
même, selon nous , tant de rapports
avec ce dernier genre, que celui-ci
ne peut être conservé , et que ses es-
pèces les plus remarquables doivent
rentrer parmi les Animaux qui nous
occupent. Les Furculaires sont en-
core fort voisines des Brachioni.les ,
n:ais n'ont pas comme eux de véritable
test. Elles offrent encore des rap-
ports avec les Urcéolarices, mais leur
queue articulée les en sépare essen-
tiellement. Les espèces de ce genre
intéressant sont assez nombreuses :
nous citerons comme les plus remar-
quables: I . FurculariaFarva, Lamk.,
loc. cit., pag. 57; Vorticella , Rliill. ,
Encycl., pi. 21, f. 9-11, qui ressem-
ble à une petite Chenille, et habite
l'eau de mer ; 2. Furcularia au ri ta ,
Lamk. , p. 58; P'oiticella, Miill., En-
cydlopédie , pi. 21 , lig , 17-19 , qui
semble avoir le corps réticulé , et qui
se trouve parmi les Lenticules ;
3. Furcularia longiseta, Lamk., pag.
79 ; Vorticella, Miill., Encycl., p. 22,
f. 16-17, ^^^ ^i't fo'"t remarquable par
l'excessive longueur de ses appendi-
ces ; 4. Furcularia longicauda , N.;
Tricocerca longicauda , Lamk., loc.
cit., p. 23 ; Trichoda, Miill., Encycl.,
pi. 16, f. 9-11, que Lamarck avait
placé dans un genre dont nous avons
dû l'extraire; b. Furcularia Steiilorea,
N.; Trichocerca Pocillum , Lamk.,
loc. cit., p. 26; Trichoda, Miill.,
Encycl., pi. i5, fig. 19-^1 , qui nous
paraît devoir former peut-être
un genre nouveau. Sa figure ur-
céolaire , et surtout sa queue formée
de plusieurs articulations très-sail-
lantes et de cinq divisions dont une
impaire plus petite , et les autres
deux à deux et opposées , semblent
devoir isoler cet Animal qui habite
FUS
l'eau des marais où Eichorn l'obser-
va le prcmiei. ^B.)
FORERA. BOT. priAN. (Adanson.)
byn. dePycuanthème. V. ce mot. (jj.)
FURET. M.vM. Espèce du genre
Marie. V. ce mot. (b.)
FiRET DE Java. V. Vansike.
Furet des Indes. V. Mangovste.
Furet (grand). C'est le Grison.
T^. Glouton.
Furet (petit). C'est le Tayra. K.
Glouton. (^ud.)
FURIE. ivroLL. Nom vulgaire et
marchand de X Arca pilosa. (b.)
FURIE. Furia. int. ? Linné avait
ctabh sous ce nom , parmi les Vers
intestinaux, un genre qu'il plaçait
entre les Gurdius et Lombricus ] et
auquel i\ attribuait pour caractères :
corps filiforme, égal, garni de cha-
que côté d'une série de poils réflé-
chis et déprimés. Il nomma infer-
nale, Fùria infernalis , la seule es-
pèce quil y comprenait , et qu'U
croyait habiter sur les Arbres et sur
les Plantes des marais de sa patrie ,
d'où elle se jetait sur les Hommes et
sur les Animaux , pénétrait dans
leur chair, en leur causant des dou-
leurs atroces qui se terminaient ordi-
nairement par la mort. Il paraît que
Linné fut induit en erreur par un
préjugé populaire ; il crut même une
fois avoir été piqué par sa Furie , à
1 existence de laquelle cependant per-
sonne ne croyait plus depuis long-
temps , si ce n'est Ginclin,qui, dans
sa treizième édition du Sjstema na-
turœ ,n'a pas manqué de reproduire
minutieusement la description de cet
Anunal fabuleux. (b.)
FURNARIUS. OIS. (Vieillot.) Syn.
deFouiuier. r. Ophie. (dr..z.)
FURO ET FURUiNCULUS. mam.
Syn. de Furet. Messerschmidt désigne
sous le nom de Furunculus sciaroides
l'Ecureuil suisse. F. Ecureuil.
(aud.)
FUSAIN. Evonymiis. bot. phan.
Genre de la famille des Rhamnées et
de la Peutaudric Mouogynie,L., qui
se compose d'une dixaine d'Arbris-
FUS
85
seaux originaires d'Europe, de l'A-
mérique septentrionale, de la Chine
et du Japon , et qui otli cnt pour ca-
ractères : des llcurs hermaphrodites
dont le calice persistant, étalé , est à
quatre ou cinq divisions pi d'ondes;
la corolle formée de quatre à cinq
pétales alternes avec les lobes du ca-
lice, insérés autour d'un disque pé-
rigyne qui occupe le fond de la (leur.
Les étamines , en même nombre que
les pétales, sont dressées; leurs filets
s'insèrent sur le disque lui-même qui
est plane , et forme dans son contour
quatre ou cinq lobes obtus ; ces éta-
mines aliernent avec les pétrdes ; les
anthères sont dyd\mes et à deux lo^
ges. L'ovaire est libre , à demi-plon-
gé dans le disque; coupé en travers,
il oÛie quatre ou cinq loges conte-
nant chacune deux ovules dont la
position varie suivant \(^s espèces :
tantôt ils s'insèrent à la partie supé-
rieure de l'angle interne, et sont
suspendus • tantôt ils s'insèrent vers
sa partie inférieure , de sorte qu'ils
sont ascendans. A sa partie supérieu-
re, l'ovaire finit insensiblement en
un style à peu près de la même hau-
teur que les étamines , et qui ss ter-
mine j>ar un stigmate à quatre ou
cinq dents très-petites et très-rap-
prochées.
Le fruit est une capsule à quatre ou
cinq côtes saillantes, obtuses ou aiguës
et en forme d'ailes ; cà quatre ou cinq
loges, chacune contenant une ou deux
graines recouvertes en totalité ou en
partie seulement par unarille charnu
et de couleur rouge ; ces graines ren-
ferment , dans un endospemie char-
nu , un embryon plane dont la radi-
cule est tournée vers le hile , en sorte
que si on considérait la position de
l'embryon relativement au péricarpe,
il serait dressé dans quelques espèces
et renversé dans d'autres , tandis que
sa position est toujours la même ,
étudiée relativement au hile ou à la
base de la graine. Les Fusains sont
de grands Arbustes de l'hémisphère
boréal ; les principales espèces sont
les suivantes :
Fusain d'Europe, Evonymus Eu-
86
FUS
ropœus,\j. , Bull. , tab. î35. C'est nn
Arbrisseau de douze à quinze pieds
d'élévation , dont les jeunes rameaux
sont en général verts et quadr?,ngu-
laires. Ses feuilles sont opposées, pé-
tiolées , ovales , oblongues , aiguës
etlégèrement dentées , accompagnées
de deux slipules très-petites et séta-
cées. Les fleurs sont petites, jaunâtres,
placées à l'aisselle des feuilles, et por-
tées sur des pédoncules bifides ou trifi-
des. Le calice est à quatre divisions
obtuses. Le fruit est globuleux, dé-
primé à son centre, à quatre côtes
très-marquées et arrondies. Le Fu-
sain, que l'on désigne sous les noms
vulgaires de Bois à lardoire , Bonnet
de prêtre , ■etc. , croît communément
dans nos forêts. Son bois est jaunâtre;
il a le grain fin et serré , on l'emploie
quelquefois pour les ouvrages de
tour. Mais sou usage le plus important
consiste en ce que, réduit en cbarbon,
il entre dans la composition de la
poudre à canon. Les de.-sinateurs
s'en servent aussi pour esquisser leurs
dessins, parce que les traits que l'on
trace avec lui s' effacent avec la plus
grande facilité et sans laisser aucune
trace.
Fusain a liAEGES feuilles, Et^o-
nymus lalifullus , Lamk. ,Dict.]Nouv.
Duh. , 3 , p. 2i , T. vu. Cette espèce ,
qui croît dans le midi de la France,
est voisine de la précédente, mais elle
en diffère par ses feuilles beaucoup
plus grandes , ses llenrs plus nom-
breuses et portées sur des pédoncules
plus longs. On la cultive fréquem-
ment dans les jardins d'agrément oii
elle fait un très-bon effet dans l'été
par son feuillage , et en automne par
ses fruits de couleur rose et à cinq
angles aigus. Son bois peut être em-
ployé aux mêmes usages que celui du
Fusain ordinaire. On cultive aussi
dans nos jardins d'agrément VEvo-
Jiymi/s verriccosus, originaire de Hon-
grie , et remaïquable par les inégali-
tés de son écorce. L'on a souvent ap-
pelé Fusain bâtard une espèce du
genre Célastrc. P'. ce mot. (a. k.)
FUSAIPvE. Fi/saria. int. Le genre
FUS * '
formé sous ce nom , par Zéder , a été
reporté parmi les Pilaires et les As-
carides, (b.)
FUSANUS. BOT. PHAN. Genre
de la famille des Sanlalacées et de
la Pentandrie Monogynie , L. Il
a pour caractères : un calice tur-
biné, dont le limbe est divisé en qua-
tre parties caduques, et que tapisse
un disque découpé, dans son contour,
en quatre lobes; quatre étamines
courtes, opposées aux divisions du
calice , à antbères didymes; uii ovai-
re faisant corps avec le calice, cou-
ronné par le disque, surmonté de
quatre stigmates sessiles ou portés
sur un style extrêmement court. Il
devient une drupe globuleuse et mo-
nosperme. Bergius fit connaître la
première espèce de ce genre , sous le
nom de Colpoon que Linné changea
en celui de Fusanus. Son fds crut tie-
voir le réunir au Thesium qui ne pré-
sente cependant ni disque calicinal
ni stigmate quadruplé. Aussi Robert
Brown l'a-t-il rétabli avec raison , et
en même temps, à l'espèce primitive ,
qui était un Arbuste du cap de Bonne-
espérance, il en a ajouté trois autres
de la JNouvelle-Hollande. Les ra-
meaux sont opposés ainsi que leurs
divisions et les feuilles ; celles-ci sont
entières, très-glabres, planes, un
peu épaisses; les fleurs disposées en
grappes ou en épis axillaires ou ter-
minaux. Il n'est pas rare d'en ren-
contrer qui soient mâles par avorte-
ment, ou qui ofTrent cinq divisions
au lieu de quatre. (a. d. J.)
FUSARIA. INT. r. FCJSAIRE.
FUSARIUM. BOT. CRYPT. Genre
établi par Link ( Berl. Magaz. ,
5, p. lo, tab. 1 , fig. lo) et réuni de-
puis par ce fungologiste , avec les
genres Fusisporhim et Fusldlum , en
un genre commun qui porte ce der-
nier nom. Le Fusariuni , qui faisait
d'abord partie des Urédinées, îi cause
de ses prétendues sporules couvertes ,
a été plus convenablement placé par-
mi les Mucédinées. En adoptant cette
fusion , Persoon a conserve au genre
Je nom de Fusariuni donné d'abord à
FUS
l'espèce qui peut en être considérée
comme le type. f. Fusidilm. (g..n.)
FUSCALBIN. OIS. ( Vieillot. ) Es-
pèce du genre l'hilcdou. V. ce mot.
(DR..Z.)
FUSCINA. BOT. CRyrr. {Mousses.)
Schrunk ( Baiets FI. ii , p. 4.')i j a
cnij^lo\c ce mot pour le genre qui est
plus connu sous le nom de l'issidens.
/^. ce mot. (G..N.)
FUSCITE. MIN. Pour Fuszite. r.
ce mot.
FUSEAU. Fusus. moi,i„ Le genre
Fuseau, démembré des Murex île
Linné par Lamarck, présente une
coupe assez naturelle qui offre , d'un
côté,des rapports avec les Pjrules, les
Fasciolaires, les Turbinelles, et d'un
autre avec les Buccins , avec lesquels
il est facile de confondre quelques-
uns d'entre eux. C'est en 1801 , dans
le Système des Animaux sans vertè-
bres, que ce genre fut établid'unema-
nière positive. Avant cette époque ,
Lister et Guallieri avaient indiqué
cette coupe en séparant, le premier,
les Buccins rostratd claviculâ pro-
ductiore, et le second en formant son
second genre de la classe quatre de
la troisième partie sous le caractère
de Stiombus canalkulatus rostratus
ore simplici. Le genre de Gualtiéri
est mieux circonscrit que celui de Lis-
ter , qui , indépendamment de vérita-
bles Fuseaux, contient des Rochers,
des Fasciolaires, des Pleurotomes,etc.
Quoique Linné les ait placés dans
son genre Murex , il les a cependant
assez bien séparés dans sa quatrième
eection générique désignée sous l'é-
pithète de Caudigeri. Il est vrai que
cette section renferme encore des
Fasciolaires et des Pleurotomes ;
Adanson , qui en a mentionné quel-
ques-uns , les a confondus dans son
genre Pourpre qui correspond assez
bien aux Murex de Linné. De Rois-
sy , dans le CufFon de Sonnini, a ad-
mis le genre Fuseau, tel que Lamarck
l'avait fait et sous les mêmes carac-
tères. En 1810, dans l'Extrait du
Cours, Lamarck a réuni en une seule
famille , sous le nom de Trachelipodes
FUS
87
canalifèrcs, tous les genres qui ont
avec celui-ci des rapports très-inti-
mes. 11 a conservé la même division
et les mêmes rapports dans son His-
toire des Animaux sans vcrièbres.
Montfort a fait avec les Fuseaux ce
qu'il faisait avec presque tous les au-
tres genres , c'e.^t-à-dire qu'il eu a sé^
paré inutilement les Lalliires. Cuvier
a considéré les Fuseaux seulement
comme un des sous-gemes des Mu-
rex. Il leur a subordonné les Lallii-
res , les Pleurotomes, les Pyrules,
les Fasciolaires et les Carreaux. Fé-
russac a fait du sous-genre Fuseau
de Cuvier un genre séparé des Mu-
rex , mais il y a laissé comme sous-
genre tous ceux indiqués par Cuvier,
et de plus il y a ajouté les Turbiuel-
les et les Clavatules. Ce genre, tel
qu'il est circonscrit aujourd'hui, peut
être caractérisé de la manière sui-
vante : coquille fusiforme ou subfu-
siforme , canaliculée à sa base, ven-
true à sa partie moyenne ou inférieu-
rement, sans bourrelets extérieurs ,
et ayant la spire élevée et allongée ;
boid droit sans échancrure ; colu-
melle lisse; un opercule corné.
Par ces caraclères, il est facile de
distinguer les Fuseaux des autres
genres qui les avoisineut. Ainsi on les
séparera des Buccins , car ceux-ci
sont seuleuîent échancres à la base
et non canaliculés. Ils n'ont point
de plis transverses sur la columelle
comme les Turbinelles , de plis obli-
ques à la base de la columelle comme
les Fasciolaires. Ils n'ont pas , com-
me les Rochers , des varices sur la
spire. Ils ont cette spire plus allon-
gée, moins ventrue en général que
dans les Pyrules ; enfin ils n'offrent
jamais d 'échancrure à la lèvre droite
comme les Pleurotomes et les Clava-
tules , si on admet encore ce dernier
genre. Les Fuseaux sont des Coquil-
les d'une forme élégante ; leur spire
est le plus souvent chargée de stries ,
de tubercules ou de côtes régulières;
quelques-uns, dépouillés de l'épider-
me qui les couvre lorsqu'ils sortent
de la mer , brillent d'assez vives cou-
leurs ; les espèces fossiles sont fort
88 FUS
nombreuses : Brocchi , Sowerby , La-
marck en ont fait connaître un assez
bon nombre; nous allons mention-
ner les principales espèces de ce
genre.
FusF.i.u COLOSSAL , Tmsus coIos-
seiis, Lamk., Histoire des Animaux
sans verlèbres, T. vu, p. 122, n° i ;
Favanne , Conchyl., pi. 35, fig. E,
4 ; Encyclop. , pi. 427, fig. 2. Cette
dernière figure est fort bonne. Grande
Coquille fusiforme ventrue, sillonnée
en travers de stries qui suivent la
direction de sillons entre chacun
d'eux ; elle est blanche ou d'un
blanc jaunâtre ; ses tours de spire
sont convexes ; druis leur milieu , on '
remarque une série de tubercules as-
sez grands qui forment une sorte de
carène ; le canal de la base n'est pas
recouvert; et il n'est point étroitdès
son origine , mais il naît insensible-
ment. Cette espèce est fort rare et
très-grande, puisqu'elle a jusqu'à
onze pouces de longueur". Sa patrie
est inconnue.
Fuseau Quenouille , Fusus Co-
ins, Lamk. , Hist. nat. des Animaux
sans vert. T. vu, pag. 130, n° 3;
Murex Colas , L. , Gmcl , p. 5543 ,
n° 61 ; Lister, Conch. , tab. gi8 , A;
Martini , Conch. T. vi, tab. i44, fig.
i542 ; Fusus lougicauda , Encycl. ,
pi. 423, fig. 2; Fuseau longue queue,
Jioissy, BuiTon de Sonnini, T. vi de
la Conch., p. 60, n" 1 , pi. 59, fig. 1.
Il ne faut pas confondre dans la
même espèce le Fusus Colus de l'En-
cyclopédie, qui est une espèce voisine
que Lamarck a nommée depuis Fusus
tuberculatus. Le Fuseau Quenouille
est une Coquille bien fusiforme ,
étroite, sillonnée eu travers ; le ven-
tre est petif , la queue ou can;il étroit,
grêle , recouvert , très-long ; les
tours de spire sont convexes , subca-
renés dans le milieu par une rangée
de petits tubercules; elle est toute
blanche excepté au sommet et à la
base oii elle est roussâtre; la lèvre
gauche est dentelée et sillonnée à l'in-
térieur.
Fuseau épais , Fusus incrassa/us ,
Lamk., Anim. sans vert. T. vti, pag.
FUS
124, D. 8; Murex nudatus , L. ,
Gmel., pag. 3556 , n. ii5; Martini,
Conch. ï. IV , tab. i45 , fig. i343.
Coquille leniarqunble par son épais-
seur et sa pesanteur. Elle est toute
blanche , fusiforme; la spire élancée,
chargée de gros tubercules et striée
en travers, la distingue des espèces
voisines ; le canal de la bnse est
long, mais il l'est moins que la spire;
il est recouvert ; la lèvre droite est
saillante et la gauche dentelée et sil-
lonnée en dedans. Cette espèce rare,
qui a jusqu'à six pouces de lon-
gueur, vient de l'océan des grandes
Indes.
Fuseau du Nord , Fusus antiquus,
Lamk., Anim. sans vert. T. vu, p.
J25 , n. II ; Murex antiquus, L. ,
Gmel. , p. 3546 , n. 78 ; 'MiUIer ,
Zool. Danica, T. m , tab. 118 , fig.
1, 2, 5; Othon Fabricius , Faune
Groenl. , p. 397 , n. 596 ; Martini,
Conch. i?. IV, t. i38, fig. 1292 et
1294 ; Encycl., pi. 426, fig. 5. Cette
espèce a l'apparence d'un Buccin ;
elle est ventrue , la spire est longue
et le canal court , mais ce canal
n'est point échnncré, ce qui empêche
de la placer parmi les Buccins; toute
la surCice est couverte de stries trans-
versales, fines; l'ouverture est am-
ple ; les tours de spire convexes ; la
lèvre droite en dedans est lisse.
Cette Coquille, toute blanche ou jau-
nâtre, a six pouces de longueur. Elle
vient des mers du Nord.
Fuseau NOIR, FususMorio, Lamk.,
Hist. nat._ des Anim. sans vert. T.
VII , p. 127 , n. 16; Murex Morio ,
L., Gmel., p. 3544, n. 62; IcNivar,
Adanson , Voyag. au Sénég. , pi. 9 ,
f. 3i ; Encyclop. pi. 43o , f. 3, a.
Linné avait regardé comme une va-
riété du Murex Morio le Fuseaucou-
ronné de Lamnrck. Cet auteur assure
avoir trouvé des caractères distinc-
tifs : sont-ils suffisans? Quoi qu'il en
soit , le Fusus Morio est une grande
Coquille noire ou brune , foncée, fu-
siforme , à spire bien étngce par une
carène légèrement noduleuse qui se
voit dans le milieu de chaque tour.
Au-dessus des sutures on voit une
FUS
ou plusieurs raies blanclies qui tran-
client agiéablemeut sur la couleur
brune du fond des stries ou phi lot
des sillons un peu grossiers , ondu-
leux et distans , et sont placées trans-
versalement sur tonte la surface exté-
rieure ; le canal de la base est plus
court que la spire; il est large, non
recouvert ; la lèvre droite est d'un
fauve blancbàlre , fortement striée en
dedans. Cette Coquille, commune
dans les coUcciions, se trouve sur
les côtes d'Afrique. Elle est longue
de cinq à si\ pouces. Ou la nomme
vulgairement la Cordelière.
FlSEAU MARQLKTÉ, J'uSUsNifaf,
Lamk., Hist. nat. des Animaux sans
vert.ï. VII, p. ini,n. Si; Buccinum
Kifal , Brug. , Encycl., n. 56 ; le INi-
faljAdansou, Voyag. au Sénégal,
pi. 4 , fig. 5 ; Lister , Concli. , t. 9i4 ,
f. 7. Celui-ci pourrait bien être un
Buccin, car son canal est très-court
et lamine par une écbancrure pro-
fonde ; il est Use , blanc, tacheté de
bandes de points carrés , roussâtres;
la columelle n'est point droite ou
presque (boite comme dans les Fu-
seaux; elle est lisse; la lèvre droite
est grossièrement sillonîu-e en de-
dans. On trouve celte Coquille dans
les mers du Sénégal. Sa longueur est
de deux pouces environ.
Fuseau pervers , Fusi/s contra-
ruts, Lamk., Hist. nat. des Anim.
sans vert. T. VIT , p. i55,n.57; ]\lu-
rex contrarius , L. , Gmel. , pig.
5564 , n. 1.67 ; Lister , Conchyl.,
lab. 9.')0, fig. 44 , s, c ; 31 u rex
contrarias , Sow-, 3Uneral Cunch.
T. I, pag. 63, pi. 20. Cette espèce que
l'on trouve vivante dans les mers du
Nord , se rencontre à l'état fo.-^sile en
Angleterre , dans les dépôts coquil-
liers les plus récens du comté d'Es-
sex dans le Crag. Il a beaucoup de
ressemblance avec le Fuseau du
ISord. Sovverby demande même s'il
en est assez distinct pour en faire une
espèce séparée. Eu eOfet, s'il n'était
constamment tourné à gauche , vi-
vant ou fossile , il présenterait peu
de caractères dislinctifs , car il est
blanc, strié , ventru , à canal court ,
FUS
89
non couvert et non Icrniinc par une
écbancrure.
11 v a un tvès-grand nombre d'es-
pèces de Fuseaux fossiles ; ils sont
plus abondans dans le })assiri de Pa-
ris que partout ailleurs ; cependant
en Angleterre et en Italie, on en
trouve quelques espèces remarqua-
bles , ainsi qu'à Uax et à Bordeaux.
Parmi ces espèces, nous en avons
fait figurer dans les planches de ce
Dictionnaire une très-bolle des envi-
rons de Paris, qui ne se trouve que
fort rarement, surtout au volume ou
nous la possédons. INous l'avons
nommée Fuseau à dents de scie, Fu-
sils serratus , N. ; jolie Coqudle
d'un forme analogue au 1 usus Colus,
ayant le canal droit , mince , étroit ,
non recouvert , plus long que la
spire; celle ci est élancée, terminée
par une pointe aiguë ; les tours de
spire sont sillonnés largement en
travers , et leur milieu est fortement
caréné par des dents saillantes, tran-
chantes, très-régulièrement espacées;
la lèvre droite est lisse en dedans ,
non crénelée en son bord. Cette Co-
quille lare se trouve à Parues. On ne
peut la confondre avec le Fnsi/s ac/.~
tulatiis dont elle diffère essentielle-
ment. Le plus bel individu que nous
ayons vu et que nous possédons a
près de quatre pouces de longueur,
lorsqu'ordinairemcnt ceux de la mê-
me espèce n'en ont qu'un et demi ou
deux. (D..11.)
FUSEAU. BOT. CRYPT. Paulet a
élabli, parmi les Chaujpignons , une
famille des Fuseaux, dont les espèces
sont le Fuseau à collet et le Fuseau
à ruban. {'&■)
FUSEAUX A DENTS, moli,. Nom
vulgaire et marchand des lloslellai-
res. f^. ce mot. (b.)
FUSEE. BOT. CRYPT. L'un des noms
vulgaires de \ Jgaricus procerus. (b.)
*FUSER.ois. (Aldrovande.)Syn.
ancien du Butor. V. Uékon. (dr..z. )
*FDSIBILITÉ. MIN. Propriété dont
jouissent les corps de se fondre à une
température plus ou moins clcvcc.
90 GAB
On emploie ce caractère pour la clé-
terrninatiou des Minéraux et pour re-
connaître les parties constituantes des
Roches. (DR..Z.)
FUSICORNES. INS. Famille établie
par Duméril dans l'ordre des Lépi-
doptères , et qui embrasse le grand
genre Sphinx de Linné. Il a été aussi
désigné par le même auteur sous le
nom de Closlérocères. V. ce mot.
(aud.)
FUSIDIUM. BOT. CRYPT. {Mucédi-
nées.) Genre établi par Link {Obseiv.
1 , p. 8), qui l'a ainsi caractérisé:
sporules nues , agglomérées, fusifor-
mes ou oblongues ; absence de thal-
lus ou de base quelconque. Ce der-
nier caractère éloigne ce genre du
Stilbospora qui a d'ailleurs toujours
une couleur noire que ne présentent
pas les espèces de Fusidium. Link a
lui-même réuni à ce genre le Fusa-
riitm et le Fusisporium qui étaient
constitués avec les Fusidium roseum
et Fusidium aurantium. Le'premier,
d'une couleur rose agréable , croît
par touffes sur les tiges sèches des
Malvacées ; le second ( Fusisporium )
se trouve sur les tiges des Cucurbita-
cées et des Maïs; ses sporules ont une
couleur orangée. D'autres espèces ont
été indiquées par Link sous les noms
de F. obtusum, F. hyvodermium et F.
griseum ou albidum de Persoon. Nées
et Persoon ont encore ajouté à cette
liste quelques Plantes , mais il est
bon d'observer que leurs Fusidium
sont autrement caractérisés. Ce sont,
disent-ils, des croûtes laineuses foi--
mées d'amas de corpuscules linéaires.
D'ailleurs , ils ont réuni , ainsi que
GAB
Linlî l'avait déjà fait , le Fusarium et
\c Fusisporium; mais ils en ont cons-
titué un genre particulier qu'ils ont
uoiTimé Fusarium. /^. ce mot. (g..n.)
*FUSIFORME. Fusiformis. zool.
BOT. On nomme ainsi tout organe
qui a la forme d'un fuseau , c'est-
à-dire qui est allongé, renflé dans
son milieu et insensiblement aminci
à ses deux extrémités. La racine de
la Rave est Fusiforme. C^-R.)
'^FUStOLES. BOT. CRYPT. [Mucédi-
nées.) On a voulu désigner sous ce
nom fi'ançais le genre yJtractium de
Link, probablement à cause de sa
capsule fusiforme. V. Atractium.
(G..N.)
FUSISPORIUM. bot. CRYPT. [Mu-
cédinées.) Et non Fusipore. Genre
établi par Link {Obseri^. i, p. 19 ) , et
réuni ensuite par ce même auteur au
genre Fusidium. V. ce mot. (g. .N.)
FUSTET. bot. phan. L'un des
noms vulgaires du Sumac. («.)
FUSUS. M01.X,. V. Fuseau.
FUSZITE. MIN. ( Schumacher. )
Minéral opaque d'un noir verdâtrc
ou grisâtre ; cristallisé en prismes à
quatre ou six pans ; à cassure rabo-
teuse; pesant spécifiquement 2,5.
Il est infusible au chalumeau; sa sur-
face y devient seulement luisante et
comme émaillée. On le trouve à Kal-
lerigen , près d'Arendal , dans un
Quartz grenu , associé au Feldspath
et à la Chaux carbonatée brunissant.
Brongniart le considère comme ayant
du rapport avec le Pinite , et Léon-
hard avec le Paranthine. (g. del.)
G.
GABALIUM. bot. piian. L'aro-
inate désigné sous ce nom dans Pline
qui le disait originaire d'Arabie n'est
plus connu. (b.)
GABAR. ois. (Daudin.) Espèce du
genre Faucon. /^. Faucon , division
des Autours. (dk..z.)
GABBRO. gÉol. Nom donné par
GAB
losarlistcs italiens, et conserve par de
Buch à la Roche composée de Feld-
spath compacte et de Diallage , d'oii
l'on lire le f'erde di Corsica. Kilo
forme eu plusieurs endroits des ter-
rains d'une assez grande étendue, qui
se rattachent au système des terrains
sevpentineux. Les géologues s'accor-
dent aujourd'hui à lui donner le nom
d'Luphotide, proposé par'llaiiy. V.
ErPIlOTIDE. (O. DKL.)
^ GABRONITE.MiN.(Schumacher.)
Substance compacte , à c^tssure écail-
Jeuse , d'une' couleur grise avec diffé-
rentes teintes de bleuâtre et de rou-
geâtre, fusible, avec difficulté, en un
globule blanc et opaque ; rayant
le verre ; pesant spécifiquement 5
environ. Plusieurs minéralogistes ont
regardé ce Minéral comme n étant
qu'un Feldspath compacte ; d'autres
l'ont rapporté au Wernérile. Mais la
f)roportion de Soude qu'il contient,
e rapprocherait plutôt de l'Eleolilhe
ou Pierre grasse. John a trouvé direc-
tement par l'anaK se qu'il estformé sur
cent parties de 2i d'Alumine ; 54 de
Silice; i7,:25 dcSoude ; i,25d'Oxide
de Fer; et deux d'Eau. La Gabronile
a été trouvée en deux endroits de la
Norwège : à Renlig, près d'Arendal;
et à Friederischvi'scrn , oii elle est en-
gagée dans une Siénite. (g. del.)
GABETS. INS. Les Vers que les
veneurs désignent sous ce nom, et
qui se trouvent parfois dans la peau
des Cerfs , paraissent être des larves
d'Insectes. (b.)
GABIAN. OIS. L'un des syn. vul-
gaires de Goéland. J-^. ce mot. (b.)
GABIRA. MAM. Le Singe de Nigri-
tie désigné sous ce nom par Marc-
graaff, paraît être le Mangabey. (b.)
GABON. OIS. L'Oiseau des bords
de la rivière de Gambie, tué par le
capitaine Stibbs , au rapport de l'ab-
bé Prévost , dans l'Histoire générale
des voyages, et qui était d'une taille
gigantesque, ayant six pieds de la tête
à la queue , n'est pas connu et pour-
rait cire une espèce de Pélican, (b.)
GABOT. POIS. C'est , s«lon Bosc ,
GAD 91
un Poisson qu'on pêche pour servir
d'amorce, cl qui a la propriété de vivre
trois ou quatre jours hors de l'eau.
On ne dit pas à quel genre il appar-
tient. (B.)
GABRE. oio. Syn. vulgaire du
Dindon , et dans quelques cantons du
mâle de la Perdrix grise, f^. Dindon
etPERDKlX. (DR..Z.)
GABUAN. BOT. (Forskahl.) Syn.
du Chrysanthemum segetum , en
Egypte. (aud.)
GABUERIBA. bot. pu an. Pour
Caburciba. /^. ce mot. (b.)
GABURA. ROT. CRYPT. {Lichens.)
Nom générique appliqué par Adan-
son à un Lichen figuré par Dillen
{Hist. Muscor. , tab. 19, f. 27), et
qui se rapporte au Collcma fascicu-
tare d'Acliar. /^. Collema. (g..n.)
GACHET. OIS. ( Brisson. ) Syn.
d'Hirondelle de mer à tête noire, f^.
Hirondelle de mer. (dr..z.)
* GACHIPAES. BOT. PUAN. Nom
que les habitans de la Nouvelle-Gre-
nade donnent à une espèce de Pal-
mier du genre Bactris de Jacquin , et
qui lui a été conservé comme spécifi-
que par Humboldt , Bonpland et
Kunth(iVof. Gêner, et Spec. Fiant,
œquuioct. ï. I, p. 002). (G..N.)
* GAD. BOT. PHAW. ( Rauwolf. )
La Coriandre cultivée dans l'Orient.
(B.)
GADE. Gadiis. pois. Genre établi
par Artedi et Linné dans l'ordre des
Jugulaires, type de la famille des
Gadoïdes de Cuvier, parmi les Mala-
coplérygiens subbrachiens , composé
d'espèces fort nombreuses réparties
en sept sous-genres ainsi qiî'on va le
voir, et dontles caractères sont : corps
médiocrement allongé, peu compri-
mé, couvert d'écaillés molles, mé-
diocrement grandes; la tête nije; les
mâchoires et le devant du vomcr ar-
més de dents pointues , inégales , gé-
néralement petites et disposées sur
1 plusieurs rangées faisant la carde ou
a rapc; les oulcs grandes, à sept
rayons ; toutes les nageoires molles ,
93 GAD
dont deux ou même trois dorsales ;
une on deux derrière l'anus, la cau-
dale distincte , les ventrales attachées
sous la goige et aiguisées en pointe;
les ouies grandes à sept rayons; l'es-
tomac robuste en forme de grand sac ;
les cœcums très-nombreux, ayant
leur canal assez long ; vessie natatoi-
re grande et souvent dentelée sur les
côtés. — Le nom de Gade, emprunté
du grec , désigne , dans Athénée , un
Poisson qui probablement, mais sans
qu'on puisse l'affirmer , appartenait
au genre dont il est question. — Les
Gades , dont plusieurs ont la chair
exquise, produisent beaucoup, vi-
vent, en général , par troupes nom-
breuses dans les hautes mers , et
n'approchent des rivages, oii l'on en
fait d'immenses pêches, qu'au temps
du frai.
f Morue, 31oihua. Ce sous-genre
est caractérisé par ses trois dorsales ;
deux anales ; un barbillon à l'exlré-
mité de la mâchoire inférieure. Ce
sous-genre est le plus nombreux et
celui dont les espèces ont le plus d'u-
tilité pour l'Homme.
La Morue, Gâchis Morhua, L. ,
Gmel., Syst. Nat. i3,T. i, p. 11G2;
Bloch,pl. 64; Eucyd. Pois., pi. 28,
101; Moha uel ]\]orhuc de Rondelet,
de Johnston et de Gesner; vulgaire-
ment Cabillau , sur les côlos de Flan-
dre , où se trouve ce Poisson , identi-
que avec celui dont les attérages de
l'île de Terre-Neuve, daus le Nouveau-
Monde, sont remplis. Une descrip-
tion de la Morue serait ici déplacée ,
puisque personne ne saurait confondre
ce Poisson avec quelque autre habitant
des mers que ce soit ; il suffira de l'c-
marquer que les individus de celte
espèce qui ont les parties inférieures
du corps d'une nuance argentée, tant
qu'ils habitent sur des fonds de sable
ou vaseux , deviennent rougeâlres et
tachetés de mai'ques jaimcs quand
ils habitent entre les rochers. Ces
teintes , qui , au premier coup-d'œil ,
paraîtraient caractériser deux espè-
ces, disparaissent quand l'Animal
change d'habitation. Les anciens , qui
GAD
n'ont guère connu que les Poissons
de la Méditerranée, n'ont rien dit de
celui-ci , et cette Morue, dont la pêche
et le commerce sont aujourd'hui l'u-
ne des sources de la prospérité et de
la puissance navale des empires , fut
inconnue aux Etats qui , dans l'anti-
quité , se disputèrent la domination
des mers. Cette pêche, oii concourent
principalement les Hollandais , les
Hamboui'geois, les Français, quel-
ques Espagnols et surtout les Anglais,
occupe annuellement jusqu'à vingt
mille matelots chez ces derniers. On
sait comment à Terre-Neuve la Mo-
rue se sale, et enfin comme elle se
répand dans toute la chrélienlé, oii
elle forme notre principale nourriture
aux temps d'abstinence. Sous le nom
de Bacalado , on en consomme plus
en Espagne durant le carême quedans
le reste de l'Europe piise ensemble.
La Morue est vorace; elle se nourrit
de petits Poissons , de Mollusques et
de Crustacés; ses sucs digestifs, dit
Lacépède, sont si puissans et d'une
action si prompte, qu'en moins de
six heures la digestion peut être opé-
rée. De gros Crabes y sont bientôt
réduits en chyle , selon Anderson ; ils
rougissent durant cette opération
comme ils l'eussent fait s'ils avaient
été mis dans Icau bouillante. La Mo-
rue est si goulue qu'elle avale souvent
des morceaux de bois ou autres subs-
tances qui ne peuvent servir à sa
nourriture; elle jouit comme les
Squales de la faculté de les rejeter.
On ne la voit jamais dans les rivières
ou daus les fleuves; elle ne descend
guèi'c au-dessous du quarantième de-
gré de latitude nord , et ne remonte
que jusqu'au soixante-dixième. On
remarque que du cinquantième au
soixante-sixième sa chair est la plus
savoureuse. On en pêche dans la
Manche ainsi qu'au Kamtschatka ,
mais c'est surtout dans l'espace com-
pris entre la Norwège , l'Ecosse et
l'Islande, quel'ancien monde en offre
le plus. Les côtes de la Nouvelle-An-
gleterre et le grand banc de Terre-
Neuve, aux lieux oii il y a de vingt à
cent mêlres d'eau, en nourrissent en-
G AD
core davantage , et pour se débarrasser
de son frai , c'est parmi les rochers
plus voisins des rivage» que la Morue
se jette en al)ondance. C'est en au-
tomne pour l'Europe, et au premier
piinlemiis pour l'Amérique, que la
ponte a lieu. C'est vers le quatorzième
siècle que les Anglais et les embarca-
tions d'Amsterdam comnicncèient à
armer f)our le banc de Terre-Neuve ;
les Français et autres Européens ne
les y suivirent guère qu'au seizième.
Les Morues se pècbent à la ligne; on
les sale par divers procèdes , dont l'un
les rend si dures , que , dans cet état,
elles portent le nom de iStucÂ-J'is/i ,
c'esl-a-dire Poisson de bois, ou 15à-
lon-Poisson. Les pêcheurs emploient
les entrailles et les débris île ces
Animaux- comme appât , vu qu'ils
se mangent les uns les autres. On
obtient île leur vessie natatoire une
colle aussi bonne que celle qui pro-
vient des Esturgeons. Les vertèbres,
les arêtes et les têtes des 3Iorues ne
sont pas sans u*.lliiè ; ou en nourrit
les Chiens que le Kamtchadale atta-
che à ses traîneaux, et mêlées à du
Goémon, les Norwcgiens en nour-
rissent leur bétail, au lait duquel ce
singulier aliuieut donne, dit-on,
une qualité supérieure. Les ceuls
fournissent une sorte de caviar
appelé rognes ou raues. Ou cite com-
me propre à l'île de ftlau , dans
le canal Saint-Georges , une Morue
de couleur verinillon , et les habilans
du pays attribuent sa couleur à ce
qu'elle se nourrit de Crabes. Noël
pense qu'elle vient de ce que ce Pois-
son mange des Fucus qui sont rou-
ges. De telles assertions ne méritent
pas qu'on les réfute, d. ]4 , i5. — 18,
20. — 19 , 21, p. 16, 20. V. 6, A. 17 ,
21. — i5 , 16, c. 3o, 44.
LVEglefin ou iEcREriN , Gadus
j¥,glejinus , L. , Gmel. , lue. cit. , p.
11 59; Bloch , pi. 62; rAnon,En-
cycl. Pois., pi. 28, f. 99; VOnos des
anciens , le Stkell/isch des Islandais ,
le Kolja des Scandinaves, le Koll et
Co/j'ar des Danois , enfin le Haddock
des Anglais. Cette espèce présente de
grands rapports avec la Morue , mais
GAD
95
elle n'en acquiert jamais la taille.
Elle voyage par troupes innombrables
qui couvrent quelquefois plusieurs
lieues carrées. On assure qu'elle ne
passe jamais le Sund , et qu'on n'en
voit point dans la ijalliquc. On en
fait aussi des pêches considérables au
moyen de la ligne. Les Squales en dé-
voient d'énormes quantités. L'/Kgle-
fui s'élève beaucoup vers le cercle po-
laire arctique, et ne redoute pas la gla-
ce sous laquelle on le voit se tenir,
venant respirer au bord des fentes
qui permettent, avec l'air atmosphéri-
que, le contact de l'eau qui n'est pas
prise. C'est là que de hardis pêcheurs
et les Phoques viennent les surpren-
dre. Ce i'oisson est des plus goulus ,
et sa chair est des plus agréables, d.
i5, 16. — 18 , 20. — 19, 20. P. 17,
19. V. 6 , A. 22 , 24. — 21 , c. 23 , 27.
J^e BiB ou BiBE, Gadus Luscus ^
L., Gmel., lue. cit., p. 1 165 ; Encycl.
Pois., p. 29, f. 102. Cette espèce, que
certains pêcheurs appellent Borgne,
est encore plus petite que les deux
précé. lentes, n'atteignant guère qu'un
pied de long. Sa couleur est oli-
vâtre en dessus , argentée en dessous,
et sa chair exquise. D. ij. — 20. — 10.
P. 11, V. 6, A. 5i. — 18, c. 17.
Le DoRSCH, Cuv-, Règn. Anira.
T. II , p. 01 3, Gadus Collarias , L. ,
Gmel. , loc. cit. , p. 1 160 ; Bloch , pi.
63; leNarvaga , Encycl. Pois., pi. 28,
f. 100, écrit Nawaga par Koelieuter,
dans les Mémoires de Pétcrsbourg :
le 7'ci/s/: des pêcheurs du Nord. C'est
principalement dans la Baltique que
l'on rencontre ce Gade , dont le corps
est tout tacheté , qui se tient particu-
lièrement à l'embouchure des grands
fleuves , dont la taille est médiocre et
la chair exquise, d. 10 , i5. — 16, 20.
— 17, 22, p. 10, 20, V. 6, A. 1 6, 22,
c 24, 26.
Le ÏAC VUD , Gadus Barbât us , L. ,
Gmel. , loc. cit. , p. ii63 ; Bloch , pi.
166; Encycl. Pois., pi. 29, f. io3.
Vulgairement Gode, Morue molle ou
Mollet , le Fico de certains pêcheurs
de la Méditerranée et le Paul ou Fou-
li/ig(]ei Anglais. Cette espèce se tient
dans les plus grandes profondeurs des
94
GAD
mers septentrionales de l'Europe , au
milieu des Fucus qui en tapissent le
fond; sa chair est moins estimée que
celle des precédeutes. d. 12 , i5. —
17, 24. — 16, 20, P. 18, 19, V. 6, A.
19, 5o. — i5, 521, c. 3o, 4o.
Le Gapelan, Gadus miiiutus , L. ,
Gniel. , loc. cit., p 11 64 ; Bloch , pi.
67, f. 1 ; Eucycl. Pois., pi. 29, f. io4;
le MoUq de l'Adriatique , et le Faor
oa Four des côtes de Gornouailles.
Quand cette espèce , qui voyage par
bandes innombrables et qui, à Tappro;
cbe de la belle saison , quitte les pro-
fondeurs de la mer , apparaît sur les
côtes, elle y cause, dit Bosc, une
grande joie parmi les pêcheurs , par-
ce qu'elle y annonce l'arrivée de plus
grandes espèces qui la suivent pour
la dévorer, d. 12. — 19. — 17, P- lo ,
i4, V. 6, A. 27. — 17, G. 18.
Le Saide , Gadus Saida ,G:m&\. ,
loc. cit., Y>. 1266; Encycl.Pois., pi. 86,
f. 100; le Gadus Bleimoides, Gmel. ,
loc. cit. , Il 65; elle JVacluiia , Ga-
dus Macrocephalus de Tilesius , Act.
Fetr., 1 1 , pi. 16 , sont encore des es-
pèces du sous-genre Moiue.
ff Merlan , Merlangus. Ce sous-
genre, qui, de même que le précé-
dent , est caractérisé par trois dorsa-
les , en diffère par l'absence de bar-
billons à la mâchoire supérieure.
Le iMERiiAN COMMUN, Gadus Mer-
langus, L., Gmel. , loc. cit., p. 1167;
Bloch, pi. é."! ; Encycl. Pois., pi. 29, f.
io5. Cette espèce est l'une des plus
communes et des plus connues dans
le nord de la France. Les marchés de
Pai'is et de Rouen l'ofîrent particuliè-
rement en quantilé : aussi ne nous
appesantirons-nous pas sur ce qui la
concerne. Elle se nourrit de petits
Mollusques, de Crustacés et de Pois-
sons , amsi que le font les Morues ;
on la pêche durant toute l'anaée,
parce qu'elle ne s'éloigne guère des
rivages , ou du moins qu'elle y est
aussi fx'équemnieul répandue que dans
la haute mer. C'est particulièrement
après la ponte des Harengs , dont le
Merlan dévore le frai , que ce Pois-
son est le plus gras et le plus recher-
GAD
elle sur les côtes de Flandi'e. On ne
se borne point à le manger frais , on
le sale et on le prépare pour la con-
servation. On a prétendu qu'il exis-
tait des individus hermaphrodites ,
mais c'est une erreur qui vient d'une
fausse apparence du foie souvent très-
volumineux dans les femelles et qu'on
y avait pris pour une laitance. Selon
que le Merlan habite des fonds de ro-
che ou de vase , sa saveur est fort
différente ; légère, tendre et de faci-
le digestion , on j;e.met sa chair aux
convalescens. D. i4, 16. — 18, 21. —
10, 20 , P. 16 , 20 , V. 4, 6, A. 28, 35.
— 19, 2 3, c. 3i.
Le Colin ou Merlan noir , Gadus
Carbonai Lus , L., Gmel. , loc. cit. , p.
1168 ; Bloch , pi. 66 ; Encycl. Pois. ,
pi. 29, f. 106 ; vulgairement Grelin
et Charbonnier, le Coalfish de la
Zoologie Britannique et des Anglais.
Ce Poisson , qui n'est pas rare dans
les mers d'Europe, a été également
trouvé , dit-on , dans la mer Pacifique.
Sa chair est coriace , aussi la mange-
t-on rarement fraîche , et on ne pêche
le Colin que pour en faire des salai-
sons. D. i4. — 20. 22 , p. 18, 21, V. 6,
A. 22, 2.5. 19, 20, C. 26.
Le Lieu ou Merlan jaune , Ga-
dus Pollachius, L. , Gmel. , loc. cit. ,
p. 1169 ; Bloch, pi. 68 ; Encycl.Pois.,
pi, 3o, f. 107; le Gade Pollack, Lac. ,
Pois. T. II, p. 4»6 ; le Lyr des pê-
cheurs du Nord et Lyrbleck des Sué-
dois. Cette espèce , qui n'est pas d'une
grande taille , dont la couleur est noi-
râtre , et qui voyage par bandes in-
nombrables, semble se plaire aux
lieux ou la tempête agite le plus sou-
vent et le plus violemment la mer.
Nous l'avons observée en assez gran-
de abondance sur le marché de Caen.
D. 11, i3. — 17,19. — 16, 23, p. 17,
19, V, 6, A. 78, 28. — i8,25,c.42,
52.
Le Sey, Encycl. Pois. p. 48 fsans
figure); Gadus virens , Gmel., loc.
Cit., p. 1166, est encore une espèce
tlu sous-genre Merlan , qu'on a con-
fondue quelquefois avec le Lieu, et
qui se trouve principalement sur les
côtes de NorAvèee.
GAD
tff Merluche, Mcrlucius. Deux
tlorsales seulement caraclcriscnt ce
soiis-gciire , dont les espèces, dé-
pourvues de barbillons , ne présen-
tent qu'une seule anale.
Le Merlus, Gadus Merlucius , L.,
Gmel , loc. cit. , p. 1169; Bloch , pi.
i64 ; vulgairement la Merluche , le
Merluzo Asellu et A&ino des Italiens ,
le Merlan des Provençaux , Jlake des
Anglais , qu'on a regardé , ainsi que
le vrai Merlan, comme VO/ios d'A-
thénée, est un Poisson qui se poche
également dans l'Océan septentrional
et dans la Méditerranée. 11 y parvient
jusqu'à la longueur de trois pieds , et
lie le cède point en voracité aux Mo-
rues ; il poursuit avec un tel achar-
nement les Chipes , qu'on en a vu se
jeter dans des bateaux à ras d'eau oii
l'on en entassai;. Ijos Merlus ou Mer-
luches voyagent par tioupes , et sont
un objet important de pêche et de
commerce pour certains parages. Il
arrive quelquefois que l'abstinence ,
en faisant maigrn" ce Poisson , lui cau-
se un mauvais goiit. Gommerson l'a
lencontré en abondance dans plu-
sieurs localités de l'hémisphère aus-
tral. Une baie d'Irlande , celle «le
Galloway,en est tellement remplie,
qu'on trouve dans de vieilles cartes
cette baie appelée Hakes-bay. C'est
prmcipalement le Merlan salé qu'on
appelle Stok-Fisch ou Stock-Fish. n. 9,
10.— 59, 4o, p. 12, lô, V. 7, A. 07,
59, C. -20 , 24.
fflf LoTE , Lota. La disposition
des nageoires csl la même que dans
les Merlus , mais les barbillons se
voient aux mâchoires.
La Lingue, Gadiis Moh'a , L. ,
Gmel., loc. cit. , p. 1170; Bloch , pi.
69; Encycl. pi. 3o,f. loS; Enclidyu-
pu^ de Klein; Ling , Lcnge e[ Leiiga
chez les peuples du Nord par corrup-
tion Sans (Joute Ae Fongus , Lo/iga ,
latin, parce que cet!e espèce de Gade,
moins épaisse que les autres , acquiert
une longueur souvent très-considé-
rable , c'est-à-dire jusqu'à cinq pieds.
Ce Poisson . aussi commun que la
GAD
95
Morue , dont une femelle a présenté
neuf millions trois cents et quelques
mille œufs , est comme elle un grand
objet de connnerce , se prend aux
mêmes lieux , se prépare , se sale et se
répand on Europe pour l'usage des
jours oii les pratiques religieuses pros-
crivent la viande. On en retire une
huile de Poisson fort employée, d. i5.
— 63, 1'. 15, 20, V. 6 , A. 59, 62, c.
58, 4o.
La LoTE , Gadiis Lota , L. , Gmel. ,
loc. cit., p. 1172 ; Bloch, pi. 70; En-
cycl. Pois., pi. 5o, fig. 110 ; vulgaire-
ment Motellc et Barbotte en plusieurs
lieux de France, F utael des Belges,
ylulquaôbc des Danois , Jlraupe et
Trusch des Allemands , Laie des Sué-
dois et des Norwégiens, A'alim ics
Pxusses , le Bottaria de Salvien.
Quoique ce Poisson soit évidemment
un GailoïJe par ses caractères , la
forme de son corps , son aspect et ses
habitudes, semblent l'en éloigner
pour le rapprocher des Blennies. Sa
figure , sa couleur , sa viscosité lui
donnent quelque ressemblance avec
l'Anguille. Seul entre ses congénères ,
qui se plaisent dans lOcéan , il vit
dans lei eaux douces, oii il échappe
avccd'autantplus de facilité à la main
qui lèvent saisir, qu\)n le serre avec
plus de force. La Lote , dit Lacépè-
de, préfère les eaux les plus claires oîi
les victimes qu'elle guette échappent
dillicilement à sa poursuite; elle s'y
cache sous les pierres, la gueule ou-
verte, agitant ses barbillons pour y
attirer la proie sur laquelle elle s'é-
lance pour l'engloutir en l'y retenant
au moyen de ses sept rangs de dents.
La Lote croît avec une singulière
rapidité; on l'a crue vivipare , et ce
point de son histoire n'étant pas suffi-
samment éclairci , peut être admis
comme probable. Sa chair estblanche
et d'un fort bon goût. Sa vessie nata-
toiie, fort giande, équivaut parfois
au tiers de son volume; ses œufs, as-
sez gios , liassent pour malsains et do
diOicile digestion ; elle a la vie fort
dure. u. i5, i4. — 68, 76, v. 6, 7, a.
ï^b, 67, c. .3o, 36.
Le Gaue D.'^nojs, Gadus Danicus
9€
GAD
de Millier, fait encore partie du sous-
genre Lote.
ff+ff MusTÈLE , Miistela. Cesous-
gcnre ne diffère du pre'cedcnt que par
la petitesse de la première dorsale qui
est à peine perceptible.
LaMuSTÈLE COMMUNE, Gadiis
Mustela , L. , Gmel. , loc. cit. , p. i 1 7 3 ;
Encycl. Pois. , pi. 01 , f. 111 ; Gadwi
tricinhatiis , Bloch , pi. i6i>; le Ga-
lea , T'esce-Moro et Donzellina de la
IMediterranée , Kriillquappe/i de l'em-
bouchure de l'Elbe et le Jflùstle-
Tlsli des Anglais. L'allongement, la
viscosité et les allures de ce Poisson
lui donnent de lu ressemblance avec
la Lote , mais il vit dans les meis , et
s'y nourrit de Crustacés et de Mollus-
ques à coquilles. Il devient la proie
des Scombres qui s'en montrent fort
avides. LaMuslèlecst souvent bl;in-
cbâtre , taclietée de brun , et avec des
teintes violàtres sur la tête et brunes
ou noiics sur le dos. d. i. — 42 , 56 ,
P. i4, ] 6, V. 7, A. 4o, 47, c. 25.
Les Cadus Ci/nbricusAe Schneider,
Grael., loc. ci/., p. 1174 , et quinque-
cv/y/iû/^/s de Pennant, qui est le Mus-
tela de Bloch , le Gadus Dldactylus
de Brunsvich, et le Trident, Gadus
Dipterjgius de Pennant , Enc. Pois.,
pi. 86, f. 36i , sont d'autres espèces
(lu sous-genre qui vient de nous oc-
cuper.
tttttt BiîosME , Brosmerus. Ce
sous-genre est caractérise par une
seule et longue dorsale qui s'étend
iusqu'à la queue. Parmi les espèces
maintenant connues nous citerons :
Le Brosme, Gadus Brosme dePen-
îiant , Gmel. , loc. cit. , p. 1175; Koila
des Islandais , qui habite les mers du
jNord, et particulièrement du Groen-
land. Poisson qui a près de trois pieds
de longueur et la queue en forme de
fer de lance ; son dos est d'un brun
foncé avec le ventre plus pâle. d.
aoo, p. 20, V. 0, A. 60, c. 3o.
Le Brosme jaune , Brosmerus fla-
vesceiis , Lesueur, Ann. Mus. T. v.
p. J 58, pi. 16 , qui a le corps oblong ,
l^lus large vers la tèle et comprimé
GAD
vers la queue; sa couleur est d'un
brun jaune, avec les nageoires bordées
de noir. Ou voit deux barbillons à la
mâchoire inférieure; sa longueur est
de deux pieds. Cette espèce se trouve
à Terre-Neuve oii elle est rare. b. 7,
p. 25, V. 6.
Le MoNOPTÈRE DE BoNNATERRE ,
Gadus Médite rraneus , L. , Gmel.,
loc. cit. , p. 1175 ; le Torsk , Gadus
Mouopterjgius , 'Encycl. Pois., pi. 87,
f. 362 , paraissent appartenirau sous-
genre Brosme.
t+ttttt Phycie , P/ijcis. Les Ga-
des de ce sous-genre diffèrent des
précédentes par leurs ventrales qui
n'ont qu'un rayon souvent fourchu;
I«ur têle est grosse , leur menton por-
te uu barbillon; le dos est muni de
deux nageoires dont la seconde est
plus longue.
La Molle ou Tanche de mer ,
Blennius Fhycis , L., Gmel. , loc. cit.,
p. 1176; la Moule de Rondelet, la
Molere des Espagnols, le Fàico des
Italiens, le Lesser-Hake ou Lest-
Tlake des Anglais, est un Poisson qui
dans le printemps a sa tète d'une bel-
le couleur rouge; ses pectorales sont
de la même teinte; un cercle noir
environne l'anus, d. 10. — 62 , p. 12,
i5, V. 2, A. 56, 57,0. 20.
LaBLENNoiDE, Gadus atbidus,
Gmel. , loc. cit. , p. 2171 ; Blennius
Gadoides , Risso ; Phjscis Blennoides
de Schneider, Merlus barbu de Du-
hamel. Cette espèce, plus commune
dans l'Océan que dans la Méditerra-
née oir la précédente est au contraire
plus 1 épanduc , a sa première dorsale
pi us relevée et son premierrayon très-
allonge; ses ventrales sont deux fois
plus longues que la tête. d. 10. — 56,
p. 11, V. 2, A. 55, c. ]6.
Le Batrachoidcs Gmelinl de Risso
et le Gadus Americanus de Schnei-
der, qui est le Blennius Cliub , qu'il
ne faut pas confondre avec un Able,et
une Perche qui portent le même nom,
sont encore des Pliycies.
Cuvier {loc. cit., p. 21) établit un
huitième sous-genre de Gades sous
le nom de Raniceps pour le Gadus Ra-
GAD
nînus de Millier qui est le Blennius
Raninus de Gnielin , le Phycis Rani-
na de Schneider , Poisson que nous
avons déjà décrit sous le nom de
Grenouillère;! rariicleBATRACuoini:,
T. II, p. 2'2b. Ce savant y comprend
encore le Gadits Irifurcatus de Pen-
iiant, qui est le P/tjcis fusca de
Schneider. Ce dernier ichlhyologiste
avait réuni les Lotes, les Mustèles et
les Brosmes en un seul genre qui
liait les Gades aux Blennies, et pour
lequel il avait emprunté de Klein le
nom (ÏEnc/telyopus. Ce genre , qui
paraît cependant devoir être assez
naturel , n'a pas été adopté. (b.)
GADELLES. bot. piian. Les Gro-
seilles dans certains cantons de la
France. (b.)
GADELLTER. bot. phan. L'un
des noms vulgaires du Groseiller
épineux. (b.)
GADELUPA. BOT. phan. Pour Ga-
ledupa. /^. ccmot. (e.)
*GADILLE. OIS. Syn. vulgaire de
Rouge-Gorge. F^. Sylvie. (dr..z.)
GADIN. MOLL. C'est le nom
qu'Adanson ( Voyag. au Sénégal,
p. .t5 , pi. 2, fig. 4 ) a donné à une
pelite espèce qu'il rapporte aux Pa-
telles. Blainville , dans le Diction-
naire des Sciences naturelles , doute
que ce soit une Coquille de ce genre.
Cependant on ne saurait en douter
d'après la description , la figure étant
trop mauvaise pour s'en rapporter à
elle seule ; cela est d'autant plus pro-
bable , qu'Adanson , qui a vu l'Ani-
mal , l'a tiouvéen tout semblable à
celui des autres Patelles, f. ce mot.
(D..H.)
GADOIDE. POIS. C'est dans Lacé-
pède une espèce de Saumon , et dans
Linné une Blennie. /^'. ces mots, (b.)
GADOIDES. POIS. Cuvicr établit
sous ce nom une famille, la première
dans l'ordie des Malacoptérygiens
Subbrachiens , qui jienferme les gen-
res Gade , Lépidolèpre et Macroure.
F", ces mots. (b.)
GADOLINITE. min. Ekeberg ;
Ytterbile. Silicate simple A'Ynria,
TOME VII.
GAE 97
ordinairement mélangé de silicate de
Fer , qui le colore en noir. Substance
vitreuse, solublc en gelée dans les
Acides , assez dure pour rayer le
Quartz, et pesant spécifiquement 4.
Elleest rarement cristallisée d'une ma-
nière nette : ses formes paraissent dé-
river d'un prisme oblique rhomboï-
dal d'environ u5", dont la base s'in-
cline sur l'arête obtuse de gS". Elle
se décolore dans l'Acide nitrique ,
avant de se convertir en une gelée
épaisse et de couleur jaunâtre. Trai-
tée au chalumeau avec le Borax, elle
se dissout en un verre que le Fer co-
lore plus ou moins fortement. Elle a
beaucoup d'analogie par son aspect
avec l'AUanite, qui s'en distingue eu
ce qu'elle ne se résout pas en gelée
dans les Acides. Elle n'a encore été
trouvée que sous forme de petits nids
engagés dans le Granité graphique à
Ytterby , Broddbo et Finboen Suède,
à Korarf près Fahlun , et au Groen-
land , dans les environs du cap Fare-
wcl. On l'a nommée Gadolinite , en
l'honneur du chimiste Gadolin ,
qui le premier y reconnut l'existence
d'une nouvelle terre, l'Yttria.
(g. DEL.)
^GADOONG.bot. phan. C'est, se-
lon JMarsden , un Smilax de Suma-
tra fort employé par les habitans dans
les maladies vénériennes. (b.)
* GjEDDABA. BOT. phan.. Fors-
kahl dit qu'on nomme ainsi enÉgypte
la Renoncule maritime. Le Micocou-
lier du Levant porte le même nom à
Ceylan , mais l'orthographe eu est
dilî'érente. V. Gii^,dhaba qu'on a
acissi écrit Gœdhumba. (aud.)
GAERTNÈRE. Gaertnera. bot.
PHAN. Des trois genres dédiés au cé-
lèbre carpologisle Gaerlner , celui
qui a été constitué par Lamarck est le
seul que les botanistes aient adopté.
Ce genre appartient à la Penlandrie
Mouogynie, L., et a été placé à la
suite de la famille des Rubiacées
( Mém. du Muséum d'Histoire natu-
relle , T. VI; année 1820) par le
prof. A.-L. de Jussieu qui l'a ainsi
caractérisé : calice urcéolé, quinqué-
98
GAE
fide , iufère , muni de deux petites
bractées à la base; corolle tubuleiise,
quinquélide , insci éc sous le pistil et
aufouf d'une sorte de disque formée
par la base dilatée de celui-ci; cmq
anthères presque sessiles sur les pé-
tales , oblongues , non saillantes ;
ovaire supère ; style bifide au som-
met; deux stigmates ; fruit baccifor-
nîe , sec, supère , ové , biloculaire ,
à deux graines planes d'im côté sans
sillon ou fossette, et convexes de l'au-
tre; embryon petit, logé dans la ca-
vité inférieure d'un albumen cartila-
gineux ou corné. Le fruit du Gaeil-
ncia donné ici comme supère, d'après
Gaertner fds ( Carp. 58 , tab. 191 ) ,
le calice et l'ovaire décrits l'un com-
me infèie et l'autre comme supère,
d'après Laraarck ( lUustr., tab. 167 ),
et ensuite d'observations laites sur lo
sec, ont décidé le professeur de Jus-
sieu à ne pas admettie déiinilivement
ce genre au nombre des vraies Rubia-
cées , quoiqu'il s'en rapproche infi-
niment par ses feuilles et ses ûeurs
opposées , par ses stipules vaginales
interpétiolaires, par sou fruit disper-
me comme celui du Café (d oii le nom
«le Café marron que lui donnent les
habilans de 1 Ile-de-France), par son
périspcrme coiné, sa radicule infé-
rieure , et enlin par son port qui est
entièrement celui des Rubiacées. Ce-
[lendant ce genre ne peut être placé
<;onveuablemcnt dans aucune autre
famille de Dicotylédones monopéta-
les ; il diCfère en effet des Jasminées ,
des Verbénacées et des Apocynées
monocarpiques , par le nombre de
ses étamines , son périsperme corné ,
sa radicule inférieure et ses stipules ;
mais ne pourrait-on pas admettre,
comme au reste le professeur de Jus-
sieu l'a indiqué lui-même ( Ann.
du Mus d'Hist. nat. T. x, 020), que
l'ovaire du Gaerl/iera n'est pas véri-
tablement et entièrement supère,
mais qu'il est primitivement cou-
ronné par le disque coioUifèie, et
qu'alors il est infère ou semi-infère;
que le disque se contractant et finis-
sant par disparaître, le fruit tievient
libre ou à peine soudé avec la partie
GAE
tubuleuse inférieure du calice , ce
qu'indiquent la largeur de cette par-
tie, ainsi que l'analogie qui existe entre
le Gaeit/iera et le Fagainea^ genre oii
le fruit est adhérent à la base du ca-
lice dontla forme est celle d'une cupu-
le' Au moyen de ces considérations,
l'organisation du Gaertnera ne ditfé-
rerait pas sensiblement de celle des
Rubiacées.
Robert Brown ( Bot any of Congo ,
p. 29) a voulu trancher la difficulté ,
en proposant l'établissement d'une
nouvelle famille intermédiaire entre
les Rubiacées et les Apocynées , et
dans laquelle entreraient avec le
Gaertnera , les genres Paganiea ,
Aubl.; Usteria; Geniostonia , Forst. ,
ou ^fnasser,3us}.,e\.Logania. Cette
famille dont sou auteur avait déjà
prévu l'existence [Prod. Flor. Nov.-
Holl. , p. 455 ), et dans laquelle il
plaçait en outre le genre Fagrœa ,
n'est pas , à la vérité , très-naturelle ,
et exigerait qu'on la subdivisât en
quatre sections; mais les nombreux
points de connexion qui unissent
cette famille ou tribu avec les diver-
ses sections des Rubiacées , tendent à
infirmer la valeur de l'ovaire supère
comme caractère de famille, lequel ne
devient plus qu'un caractère géné-
rique.
La Gaertnèri: a stipules vagi-
nales , Gaertnera vaginata^ Lamk. ,
G. longijlora , Gaertn. fils , est un
Arbre de l'Ile-de-France découvert
par Commerson , dont les rameaux
sont droits, garnis de feuilles oppo-
sées, glabres, coriaces, très-longues,
ovales-lancéolées , rétrécies à leur
base , et marquées de nervures tres-
saillantes; les stipules sont réunies
en une gaîne ciliée ; les fleurs dispo-
sées en corymbes opposés très-rami-
fiés , et munis à leur base de deux
bractées.
Schreber avait appliqué le nom de
Gaertnera au genre que Gacriner
avait appelé Hiptage, et qui avait
été aussi nommé Molina par Cava-
nilles. Le Sphenoclea de Gaertner ou
Pongatiuni de Jussicu avait égale-
ment reçu de Retzius la dénomina-
GAG
tion de Gaertnera. V. IIiptaok et
Sphénocjuée. (o..n)
* GiESS. rois. Nom de pays du
Scomber fuk-o-guttatus. (u.)
* GAESÏEIN ou PIERRE ÉCU-
MAiNTE. Mix. Roimido \XAc désigne
ainsi une Roche l'eKIspalhique que les
ininoralogistcs allemauds et français
noinnienlPeclislcin./'. ceinol. (vld.)
*G.ETlIA(iUORARA. bot. phan.
Suivant liurniann et Liniidou nomme
ainsi à Cevian le Guttier , Cambogia
Gutta. ' (AUD.)
GM^LTj. roTs. Pour Gœss. P'. ce
mot.
GAFARRON. ois. Syn. de lOli-
varcz. l^. Gros-Bec. (dr..z.)
GAFEL. BOT. PHAN. F". Cafal,.
GAFET. MOLL. Adanson (Voyag.
au Sénégal , p. 207, pi. 18, fig. 2)
avait donné le nom de Tulliues
aux Donaces de Linné : celle-ci,
qui est une Telline pour lui , est
le Donax trunculus desautcurs.
ID..II.)
GAGATES. MIN. V. Jayet.
GAGEA, bot. rnAX. \J Ornithoga-
lum spalhaceum et VAntheiicuin stro-
tinum ont été réunis par Gawler en
un genre distinct; ces deux Plantes
ont élé nommées Gagea minima et
G. serolina. (g..n.)
GAGET. OIS. Syn. vulgaire de
Geai. f^. Corbeau. (dr..z.)
GAGNEDI. bot. piian. (Bruce. )
Syn. de Protea Abysslnica. (b.)
GAGNOL ET GAGNOLLES. rois.
Syn. de Syngnathes. Le premier nom
désigne plus particulièicment la
ïrojupelle , et le second l'Hippo-
campe. P~. Syngnathe. (b.)
GAGOU. BOT. PIIAN. Préfontaine
mentionne sous ce nom un Arbre de
la Giiiane qu il classe parmi les Cè-
dres, et dont les naturels emploient
le bois pour la construction de canots
tros-légeis. (b.)
GAGUEDL BOT. piian. Pour Ga-
gnedi, V- ce mot. (b.)
GAII 99
* GAGUEY. BOT. piian. (Oviédo.)
Une espèce de Figuier selon l'E-
cluse, (b.)
GARNIE. ^a/<«/rt. bot. phan.
Genre de la famille des Cypéracées et
delHcNandrie Monogynie, L., établi
par Foisler ( Gcn. , p- 5i , tab. ^6),
adopté par Labillardière et R. Browa
qui en ont décrit plusieurs espèces
nouvelles, toutes oiiginaires de la
Nouvelle-Hollande. Les épillcts sont
uniflorcs , formés d'écaillés imbri-
quées en tous sens, et pour la plupart
vides. Les soies ou écailles hypogy nos
manquent dans toutes les espèces; les
élamines sont au nombre de six , ex-
cepté dans le Galuiia melanocarpa de
R. Brown qui n'en a que trois. Leurs
lilcts sont peisistans et allongés, et
peuvent être facilement pris pour des
soies hypogynes. L'ovaire est allon-
gé , surmonté d'un style simple infé-
rieuiemcnt , trifide dans sa partie su-
périeure oii il porte sur chacune de
ses divisions un stigmate profondé-
mont bifide, excepté dans le Gahnia
melanocarpa , déjà cité précédem-
ment, oli les stigmates sont simples et
indivis. Les espèces de ce genre, au
nombre de quatre, sont toutes origi-
naires de la Nouvelle-Hollande; leur
chaume est roide, et porte des feuilles
allongées , rudes et souvent roulées
sur elles-mêmes ; ce qui les fait paraî-
tre linéaires et sétacées ; les fleurs
qui sont hermaphrodites forment une
panicule lameuse, mêlée de feuilles;
le fruit est un akène globuleux ou
trigone.
Labillardière ( Specim. FI. Nop.~-
Iloll. I, p. 89 , t. ii5 ) en a figuré
luie espèce qu'il nomme GahniaFsit-
tacorum. Quant à son Gahnia trifida
( loc. cit. t. 116 ) , Robert Brown l'a
réuni avec quelque doute à son genre
Lampocary a , sous le nom de L.
hexandra. (a. r.)
GAHNITE. min. Nom donné au
Minéral découvert par Gahn en i8o5,
à Falilun eu Suède; et qu'Haiiy a
laugé dans sa méthode sous le nom
de Spinelle zincifère. Bcrzélius en
fait une espèce à part , et le consi-
loo GAI
dèi'c comme un aluminate de Zinc. Il
est moins dur que le Spinelle , cris-
tallise comme lui en octaèdre régu-
lier, et pèse spécifiquement 4 , 6. Il
a pour gangue un schiste lalqueux.
(g. djel.)
GAI. OIS. Espèce du genre Cor-
beau. V. ce mot. (DR..Z.)
GAI. BOT. PHAN. (Kœmpfer.) On
désigne sous ce nom , au Japon , une
Plante dont on fait le Moxa. Suivant
les uns , c'est V Arleinisia Indica de
Linné , et suivant les autres , VA/le-
misia vulgaris. Thunberg penche
pour celte dernière détermination.
(AUD.)
GAIAC. BOT. FHAN. Pour Gayac-
V. ce mot. (b.)
GAIACINE. Pour Gayacine. r.
ce mot.
*GAIDEROPE. Gaderopiis. moll.
On nommait ainsi ou on donnait le
nom de Pied-d'Ane qui est synony-
me , à une Coquille assez commune
que les anciens plaçaient parmi les
Huîtres épineuses , et qui rentre au-
jourd'hui dans le genre Spondile sous
la dénomination de Spondilus Gade-
ivpus. /^. Spondile. (d..ii.)
* GAIDPv-OPSARUS. pois. Rafi-
nesque établit sous ce nom ( Indice
Iclit. Sic. , p. 5i ) un genre dont les
caractères consistent en plus d'un
rayon aux brauchiostèges , en deux
dorsales dont la seconde est réunie à
la caudale et par suite à l'anale. Il
renferme une seule espèce , Gaidrop-
saïus rîiiistellaris qui est la Mustelle
de Rondelet. (b.)
GAIGAMADOU. bot. C'est un
Arbre dont parle Préfontaine, et qui
est le même que le J^oirouchi de
Cayenne, ou P'iiola d'Aublet. (aud.)
GAILLARD, bot. phan. ( INicol-
son. } Syn. de Gayac dans quelques
cantons de Saint-Domingue. (b.)
GAILLARDA et GAILLARDIE.
BOT. PHAN. Pour Galardie. V. ce
mot. (b.)
* GAILLARDOïELLE. Gaillai-
dotella. BOT. crypt. {Chaodinécs.)
GAI
Genre que nous avons établi aux dé-
pens des Linkies du savant Lyng-
bye , et dédié au docteur Gaillardot,
naturaliste distingue de ïhionviîle ,
qui s'occupe avec le plus grand suc-
cès de l'étude des Végétaux et des
Fossiles du canton qu'il habite. Ses
caractères consistent dans la singu-
lière disposition des filamens dont se
composent ses espèces; ces filamens
microscopiques sont simples, atté-
nués en cil, muqueux et divergens;
ils sont munis à leur base d'une sorte
de bulbe ou article globuleux. Le
Li/ikia natans de l'auteur* danois
(Te/2/. , p. 196, pi. 67, a), qui est le
Rivulaiia nalans de Roth ( Catal. 5 ,
p. 34o), est le type du genre. Cette
Plante a été jusqu'ici fort imparfaite-
ment figurée. JN'ous en donnerons
un dessin fort bien fait par le labo-
rieux et savant Mougeot, et nous en
avons vérifié la parfaite exactitude.
La Gaillardotella natans affecte une
figure globuleuse ; sa grosseur est
celle d'un petit Pois ou d'une forte
Aveline. Elle croît au fond des eaux,
sur la terre ou sur les Plantes inon-
dées d'oii elle se détache avec l'âge et
vient flotter à la surface des mares ,
y présentant 1 aspect d'une Tre-
melle. (b.)
GAILLET ou CAILLE -LAIT.
Galium. bot. phan. Genre de la fa-
mille des Rubiacées et de la ïétran-
drie Monogynie , qui se compose d'uu
très-grand nombre d'espèces qui sont
toutes des Plantes herbacées, vivaces,
ayant une tige carrée ou anguleuse ,
des feuilles verticillées, généralement
étroites et allongées ; leurs fleurs
sont blanches . quelquefois jaunes ou
purpurines, très-petites , disposées
en grappes ou en panicules termina-
les; le calice est adhérent avec Po-
vaiie; son limbe est à quatre dents
très-petites ; la corolle est monopétale
rotacée , quelquefois comme campa-
nulée , à quatre ciivisions aiguës ;
les étamines, au nombre de quatre ,
sont attachées à la base de la corolle ;
l'ovaire est globuleux , infère, à deux
loses contenant chacune un seul
GAI
ovule ; le somniel de l'ovaire ofTrc
un disque cpigyne , un style à deux
divisions poitanl chacune un stig-
mate capitule; le fruit est un diakè-
ne globuleux didynie , légèrement
ombiliqué à son sonunct , se séparant
eu deux akènes ou coques nionosper-
nies, tantôt glabres, tantôt velues ou
même hérissées de pointes roides.
Les espèces de ce genre sont fort
nombreuses et répandues surtout
dans les régions tempérées et sep-
tentrionales du globe. Parmi les espè-
ces européennes , nous citerons les
suivantes :
Gaillet jaune , Galium verum ,
L., Sp. Cette espèce qui est fort com-
mune sur le bord des chemins et
dans les lieux incultes , est vivace ;
ses tiges sont redressées , hautes d'un
pied et plus , légèrement sous-frutes-
cenlcs à leur base , carrées et rameu-
ses ; les feuilles sont verticillées , en
grand nombre , linéaires , terminées
en pointe , glabres , d'un vert fon-
cé ; les tlcurs , qui sont très-petites
et jaunes, forment en se réunis-
sant une sorte de panicule terminale;
les fruits sont globuleux et glabres.
Les fleurs de cette Plante répan-
dent une odeur assez forte qui rap-
pelle*beaucoup celle du miel. On les
considérait autrefois comme antispas-
modiques , et , à une époque où l'on
cherchait quelque ressemblance ex-
' térieure ou quelque rapport caché
entre les médicamens et les maladies
contre lesquelles on en faisait usage ,
quelques médecins avaient recom-
mandé les fleurs de Gaillet , à cause
de leur couleur jaune , contre l'ictè-
re. La saine phdosophie et l'expé-
rience repoussent également des
moyens thérapeutiques fondés sur
de tels raisonneraens. Autrefois on
croyait généralement que les fleurs
de Gaillet caillaient le lait ; de-là
le nom vulgaire sous lequel les
diverses espèces sont généralement
connues ; mais l'expérience a en-
core démontré la fausseté de cette
assertion : les sommités fleuries de
cette Plante n'opèrent point celte
altération dans le lait , mais elles lui
GAI 101
communiquent une couleur jaune et
une odeur et une saveur particulière
assez agréable. Il est probable même
que le nom de Caille-Lait aura clé
donné à cette Plante à cause de l'u-
sage où l'on est dans quelques pays,
entre aiUres dans le canton deChes-
ter en Ecosse, de la mêler avec le
lait , afin de colorer et d'aromatiser
en même temps le fromage.
Gaillet Aparine , Galitirn Jpa-
rine, L. , Sp., Bull., t. 3i3. On dési-
gne vulgairement cette espèce sous
le nom de Graleron , à cause des
crochets ou tubercules recourbés
dont ses tiges , ses feuilles et ses
fruits sont hérissés. Ses tiges sont
faibles , étalées, ou s'élevant , parle
moyen de ses crampons , sur les au-
tres Végétaux environnans. Elles
sont loîigues de deux à trois pieds,
rameuses, carrées, hérissées, surtout
sur ses angles, de crochets très-ru-
des ; les feuilles , verticillées par
huit ou par dix , sont linéaires ,
aiguës , légèrement pubescentes; les
fleurs sont petites, blanches , en pe-
tit nombreà l'aisselle des feuilles ; les
fruits globuleux , assez gros , et
tout hérissés de pointes. On trouve
celte Plante, qui est annuelle , dans
les champs elles lieux cultivés, (a. r.)
* GAILLONELLE. Gaillunella.
BOT. CRYPT. {Confervées.) Genre que
nous avons dédié au laborieux Gail-
lon , naturaliste de Dieppe, auquel
on doit d'excellentes observations mi-
croscopiques sur les Hydrophytes, les
lufusoires et la coloration des Huîtres.
Il présente des caractères fort remar-
quables , et qui tendraient à le séparer
de la famille naturelle olmous le com-
prenons provisoirement pour le rap-
procher des Arthrodiécs , de la section
des Fragillaires , dont il acquiert par
la dessiccation la consistance mica-
cée , scarieuse et brillante. Le plus
fort grossissement seul peut faire ap-
précier son élégante organisation qui
consiste en des filamens simples ,
cylindriques, articulés par sections
renfermant chacune deux corpuscules
capsulaires, sphéroïdes , liansparcns
102 GAI
même quand ils sont remplis d'une
matière colorante, ferrugineuse, et
partagés eu deux parties égales par un
dissépinient qui apparaît au profil
comme une ligne que formerait, en la
coupant en deux parties égales , le
diamètre de chaque globule. Nous y
avons vainement cherclié des traces
d'animalilé; nous n'hésitons pas à
regarder les Gaillonelles comme de
simples Végétaux. Le type du genre
est le Confeiva moniliformis de Mill-
ier {P^. Planches de ce Dictionnaire),
à laquelle on ne voit pas pourquoi
Lyngbye {Tant., p. 274 1, d'après
Dillwyn , a donné le nom de lineata.
Cette espèce forme sur les Plantes
marines et les Ulves des rivages
un duvet grisâtre peu remarquable.
Le Confeiva nitmmuloides de Dillwyn
appartient au genre Gaillonelle. (b.)
GAIjNE. Imagina. iNS. On a donné
ce nom à une partie constituante de
la bouche de certains Insectes , prin-
cipalement de Tordre des Hémiptè-
1 es et de celui des Diptères. Chez les
premiers la (xaîne n'est autre chose ,
suivant les observations comparati-
ves de Savigny , que la lèvre infé-
rieure , et chez les seconds elle re-
présente le labre. V. Bouche, (aud.)
GAINE. Vagina. bot. Dans cer-
taines familles, le pétiole ou la partie
inférieure de la feuille est remplacée
par une membrane tubuleuse et qui-
enveloppe la tige dans une partie de
sa longueur. C'est à cet organe qu'on
donne le nom de Gaîne. Elle est en-
tière (//?/e^ra) , c'est-à-dire formant un
tube continu, dans les Cypéracées; elle
est au contraire fendue longitudina-
lement {Jissa) dans les Graminées.
Les botanistes ont proposé divers
ïioms substantifs pour désigner la
Gaîne de certaines Plantes. Ainsi ,
Willdenow a nommé Ochrea la Gaîne
membraneuse et incomplète qui
existe à la base des Polygonées; Link
a désigné, sous le nom de Reticulu?n,
la Gaîne fdjreuseetbasilairedes feud-
les de Palmiers. Le même auteur a
aussi proposé le mot de F eiicladium
pour exprimer l'évasement plus ou
GAI
moins large de la base des rameaux
ou des pédoncules, comme, par
exemple , dans les Ombellifères. La
Gaîne des Graminées est surmontée
d'un appendice membraneux nommé
Languette ( Ligula, Collaie , Rich.).
(G..N.)
GAIN 1ER. Ce/cis. bot. phan.
Genre de la famille des Légumiueu-
sesetde la DécandrieMonogynie, L.,
qui se compose de deux espèces arbo-
rescentes dont une croît en Orient et
dans le midi de l'Europe, et l'autre
dans les provinces du nord de l'iVmé-
lique septentrionale. Leur calice est
monosépale , campanule , renflé , et
terminé par cinq dents ; la corolle est
papilionacée ; l'étenlard est redressé,
obtus , plus court que les ailes ; la
carène se compose de deux pétales
distincts; les dix étamines sont li-
bres; l'ovaire est pédicellé à sa base ,
allongé , comprimé ; le style est re-
courbé à son sommet ; la gousse est
allongée , plane , bordée sur son
dos ou suture supérieure d'une aile
étroite ; les graines sont pi^esquc glo-
buleuses ; elles contiennent un em-
bryon placé au centre d'un endosper-
me charnu très-manifeste, caractère
qui se rencontre rareuient dans les
Légumineuses ; les fleurs sont d'une
couleur rose très-agréable ; elles
naissent généralement sur le vieux
bois avant le développement des
feuilles. Celles-ci sont simples , al-
ternes , pétioîées , cordiformes , ar-
londies et entières.
Gainier commun, Cercis Siliquas-
trum , L. , Sp. C'est cet Arbre que
l'on cultive si abondamment dans nos
jardins sous les noms d'Arbre de Ju-
dée, Arbre d'amour , et qui , dès les
premiers jours du printemps, y pro-
duit un effet si agréable par la belle
couleur rose de ses fleurs. Son tronc
peut s'élever à une hauteur de vingt
à vingt-cinq pieds ; il e.'^t rameux su-
périeurement et recouvert d'une
écorce noirâtre; ses feuilles sont al-
ternes , péliolées , cordiformes , ar-
rondies, entières , très-obtuses, mol-
les et d'un vert tendre; ses fleurs
naissent sur le tronc et ses ramifica-
GAJ
lions ; elles sont extrêmement nom-
breuses et disposées d'une manière
tout-à fait irrogulière. Il leur succède
des gousses allongées , planes , d'une
couleur brune quand elles sont sè-
ches, conleuanthuit à dix graines glo-
buleuses. L'Arbre de Judée, ainsi que
l'indique son nom, est originaire delà
Judée , mais on le trouve également
en Espagne , en Portugal , et jusque
dans le midi de la France. Cet Arbre
s'accommode de tous les terrains ,
même des plus maigres, et particu-
lièrement de ceux qui abondent en
craie. On le cultive dans les jardins
d'agrément, soit en palissades pour
cacher les murs d'enceinte , soit en
massif dans les bosquets. Les Heurs
qui ont une saveur piquante et agréa-
ble , sont quelquefois employées en
assaisonnement sur la salade. On les
fait aussi confire au vinaigre avant
leur épanouissement.
Gainier du Canada , Cercis Ca-
7iadensis , L. , Sp. Celte espèce a le
même port que la précédente dont
elle diffère seulement par ses feuilles
pointues , ses fleurs beaucoup plus
petites et d'un rose plus pâle. Origi-
naire de l'Amérique septentrionale ,
on la cultive comme la précédente ,
mais moins abondamment. Elle sup-
porte les froids les plus rigoureux.
(A.R.)
GAIROUTES. EOT. piian.
(Gouan. ) Le Lathyrus Cicer dans
certains cantons de la France méri-
dionale, (b.)
GAISSENIA. BOT. PHAN. Au nom-
bre des nouveaux genres que Rafi-
nesque-Schmaltz a proposés, sans les
caractériser , tlans le Journal de bo-
tanique , 1808 , vol. 2 , pag. 166 , se
trouve le Gaisscnia. Mais ce genre ,
formé avec le Trullius Ameiicaniis, de
Muhlenberg et Gaissenheiner , ne
diffère aucunement du Twllius de
Linné; et en conséquence De Can-
dolle {Syst. Veget. i, p. 5i5) l'a dé-
crit comme espèce de ce dernier gen-
re. V. Tbollius. (g..n )
GAJ ANUS. BOT. niAN. La Plante
ainsi nommée, décrite et figurée par
GAL io5
Rumph {Amloin- 1 , p. 170 , t. €5 ),
est la même que V Inucarpus cdulis ,
L. , Suppl. 209. (o..N.)
GAJATL BOT. piiAN. ( Adanson.)
Syn. d'^schynomèue, L. J-'. ce mot.
(B.)
* GAKENIA. BOT. PHAN. (lleister.)
Syn. de Cheiranthus l/ict/spiduliis ,
L. , ou Mathlula tricuspldata , U. C. /^.
Mathiole. (u.)
GAL. ois. Du latin Gallus. Syn.
ancien de Coq. f^. ce mo!. (dr..z.)
CjAL. pois. PourGall. P". ce mot.
GAIjA. bot. riiAN. (Théopliraste.)
Syn. deLaserpiti//m suivant Adanson.
(b.)
GA.LACriE. G alac/ia. BOT. phan.
Ce genre , de la famille des Légumi-
neuses , et de la Diadelphie Décan-
drie , L. , présente un calice accom-
pagné de deux bractées à sa base ,
divisé en quatre parties; la supé-
rieure entière et plus large , l'infé-
rieuie plus allongée ; une corolle pa-
pilionacée dans laquelle l'étendard
réfléchi ou beaucoup plus rarement
dressé est entier au sommet ; des éta-
mines diadelphes ; un ovaire stipité
ou sessile , contenant plusieurs ovu-
les , entouré à sa base d'un disque an-
nulaire ; un stigmate obtus ou léeè-
rement renfle en tête ; une gousse
linéaire, comprimée, uniloculaire ,
polysperme , bivalve ; des graines
sans périsperme , à bile elliptique et
à radicule intlécliie.
P. Browne a établi ce genre d'après
une Plante de la Jamaïque. Michaux
en a fait connaître deux autres de
l'Amérique septentrionale , et enfin
Humboldt et Bonpland en ont re-
cueilli dans l'Amérique méridionale
quatre nouvelles , dont Kunth en a
décrit et figuré deux dans son bel
ouvrage sur les Mimoses du nouveau
continent ( p. 196, t. 55 et 56). On
doit encore y ajouter une espèce dé-
couverte par Commerson dans l'île
de Bourbon. Ijeurs tiges sont herba-
cées ou ligneu-es, couchées, dres-
sées ouvolubiles; leurs feuilles al-
ternes et composées de trois folioles ,
dont la terminale éloignée des deux
autres 5 les fleurs roses ou blancbes ,
]o4
GAL
en grappes axillaires, solitaires ou
géminées , sur lesquelles elles se
groupent en faisceaux où quelques
herinaphrotUles sont mêlées à des
mâles en plus grand nombre.
(A.D.I.)
♦ GALACTIS ou GALAXIE, min.
Lesauciens auteurs confondaient sous
ce nom les Pierres météoriques et les
Pyrites radiées : ils les croyaient des
produits de la foudre. (aud.)
GAIiACTITE. Galactites. bot.
PHAN. Genre de la famille des Synan-
thérées, Cinarocéphales de Jussieu,
et de la Syngénésie frustranée , L. ,
établi par Mœnch et adopté par De
CandoUe ( Flore Française ) et par H.
Cassini. Il est ainsi caractérisé : cala-
thide radiée dont le disque est com-
posé de fleurs nombreuses, réguliè-
res, hermaphrodites , et les rayons de
fleurs stériles , disposées sur un seul
rang et très- développées; involucre
turbiné , formé d'écaillés imbriquées ,
scarieuses , ovales et surmontées d'un
appendice étalé, spiniforme et coton-
neux à sa base ; réceptacle légèrement
plane, paléacé; akènes glabres, sur-
montés d'une aigrette formée de longs
poils plumeux, réunis par la base en
un anneau qui se détache facilement ,
disposés sur un seul rang et non sur
deux ou trois, comme Tindique la
description de Cassini. Cet auteur a
d'ailleurs fait connaître une particu-
larité que nous avons eu occasion de
vérifier ; c'est que les étamines sont
Soudées non-seulement par les anthè-
res, mais encore par les filets. Il est
difficile cependant d'admettre qu'une
circonstance aussi faible puisse avoir
une telle influence sur le reste de
l'organisation pour que d'autres Plan-
tes dans lesquelles on retrouve cette
particularité , tels que les Canluus
Marlanus et Leucographus , types
des genres Sylibum et Tyrimnus ,
puissent être rapprochés par cette
seule observation. Dans les caractè-
res que nous venons d'énumérer, il
en estcertainement d'assez importans
pour assurer l'établissement du gen-
re Galactites. Ses fleurs extérieures ,
GAL
longues et stériles , l'obliquité de la
base de ses ovaires , niée , il est vrai ,
par Cassini , mais réelle d'après notre
propre observation , le rapprochent du
Ceittaurea ,ayec lequel Linné l'avait
confondu; mais ses aigrettes plumeu-
ses et un port particulier le rappro-
chent davantage du Cirsium , quoi-
que sous ce dernier point de vue , il
présente aussi de grands rapports
avec le genre Crocoâilium de Vaillant
et de Jussieu , qui n'est qu'une divi-
sion du Centaurea de Linné.
La Galactite cotonnkxtse , Ga-
lactites tomentosa , Mœnch , Centau-
rea Galactites , L. , est une Plante
haute de cinq décimètres au plus ,
dont la tige est couverte d'un coton
blanc et épais ; ses feuilles Ioniques ,
découpées en segmens multifides et
spinescens , sont cotonneuses en des-
sous , vertes en dessus , et marquées
détaches blanchâtres. Les fleurs sont
ordinairement purpurines. Elle croît
sur les côtes et dans les îles de la Mé-
diterranée. On la rencontre abon-
damment en Provence , au cap Notre-
Dame près d'Antibes. (g..n.)
GALACTITES. min. On croit gé-
néralement que la substance désignée
sous ce nom par les anciens est une
Argile smectique qui jouit de la
propriété de blanchir l'eau dans la-
quelle on la délaie. Valérius pensait
que la Galactite était aine variété de
J aspe dTtalie blanc et très-légèremen t
veiné de rose. (aud.)
* GALACTON. bot. phan. C'est
dans Pline , selon Daléchamp , la
Plante aujourd'hui nommée G/aux
maritima. V. GiiAUCE. (b.)
GALAGO. MAM. Genre de Lé-
muriens , seconde famille de l'ordre
des Quadrumanes. Cette famille est
caractérisée parla diflerence quant au
nombre, par la situation et même la
forme des dents incisives aux deux
mâchoires , par l'excès constant de
longueur des membres postérieurs
sur les antérieurs , l'allongement fili-
forme du second doigt des mains de
derrière, et surtout par l'effilement en
alêne et le redressement de l'ongle de
GAL
ce doigl. Dans cette famille, les Gala-
ijos se distinguent par la rondeur de
leur tête, la brièveté de leur nniseau ,
la grandeur et le rapprochement des
yeux bien dirigés en avant; par l'état
rudimen taire des intermaxillaires non
soudés sur la ligue médiane , d'où
suit la séparation des incisives en
deux groupes latéraux écartés l'un
de l'autre par un vide , et placées en
dedans lies canines; par laproclivité
et même l'horizontalité des incisives
inférieures dont les moyennes très-pe-
tites rappellent la crénelure des dents
analogues des Galéopithèques: par
la grandeur des oreilles susceptibles
de se contracter et de se fermer com-
me celles de plusieurs Chauve-Souris ;
par la rotation du radius sur le cubitus,
et du péroné sur le tibia ; par l'ex-
cès de longueur du tibia sur le lé-
mur, excès qui va jusqu'au triple
dans le tarse comparé au métatarse.
Derrière les canines qui sont fortes
et triangulaires viennent en haut
deux fausses molaires à une seule
pointe ; les quatre molaires suivantes
sont semblables entre elles. Leur
couronne est hérissée de quatre tu-
bercules mousses , deux au côté ex-
terne, deux sur l'interne; mais les deux
molaires intermédiaires sont les plus
grandes. En bas les canines sont
grosses et crochues ; derrière elle est
une fausse molaire suivie de quatre
molaires à couronne faite comme aux
molaires supérieures ; seulement en
bas elles sont aussi larges que lon-
gues , tandis qu'en haut elles sont
plus étendues transversalement. Le
nez se termine par un petit muffle.
De cette construction on peut con-
clure les mœurs et les habitudes de
ces Quadrumanes. Leurs grands yeux
et leurs grandes oreilles annoncent
des Animaux nocturnes ou crépus-
culaires ; leurs dents molaires héris-
sées de pointes annoncent des Insec-
tivores; l'excès de longueur des mem-
bres postérieurs sur les antérieurs,
combiné avec l'existence de quatre
mains , leur donne sur les Arbres ,
site naturel de ces Animaux, le mê-
me élan vertical ou ascendant que les
GAL iu5
Kanguroos et les Gerboises doivent
à terre à la même cause mécanique.
Il en résulte encore que sans quit-
ter la place oii ils se tiennent ac-
croupis , mais en l'cdressant les trois
coudes du levier fléchi que repré-
sente leur corps quand ils sont as-
sis , et en étendant le bras, ils
peuvent atteindre au vol des In-
sectes passant à une assez grande
distance d'eux pour se croire hors
de leur portée. On ne voit pas
aussi clairement l'utilité de leur lon-
gue queue qui n'est pas prenante , et
qui , bien qu'assez touffue , est loin
de s'étaler comme chez les Ecureuils
à qui elle sert de parachute. Geoffroy
Saint-Hilaire , qui a établi ce genre
dans son Tableau des Quadrumanes
(Ann. du Mus. d'Hist. Nat. T. xix),
le compose de quatre espèces dont
une, décrite par Buffon sous le nom
de Rat de Madagascar , nous semble
par la petitesse relative de ses mem-
bres postérieurs , de ses oreilles et de
ses yeux , et la grandeur relative de
sa queue, être plutôt du genre des
Makis, Animaux jusqu'ici exclusi-
vement propres à cette île. Il nous
sendile que c'est avec raison qu'il en
a séparé le Potto de Bosman , qui dif-
fère des Galagospar son corps lourd
et massif, et surtout par l'extrême
lenteur de ses mouvemens, en quoi il
contraste infiniment avec les Galagos
vifs et agiles comme des Ecureuils.
Cette lenteur l'a fait appeler Luyaerd
par les Hollandais. Néanmoins, com-
me Cuvier (Règn. Anini.) a placé le
Potto dans ce genre, nous croyons
devoir en résumer ce qu'en a dit
Bosman ( quatorzième lettre de son
Yoyageen Guinée). — Après avoir
donné une idée de sa lenteur en di-
sant qu'il ne descend d'un Arbre
qu'après l'avoir dépouillé de ses fruits
et de ses feuilles ( un pareil Animal
ne doit guère être propre à attraper
des Insectes au vol), il ajoute : « C'est,
un Animal si vilain et si hideux, que
je ne crois pas qu'on pût trouver son
pareil en aucun lieu du monde. lî
est peint au naturel dans le portrait
que j'en donne ( or la ligure montre
io6 GAL
le Potto marchant à terre dans l'atti-
tude d'un Reptile); ses pâtes de de-
vant leiscmblent très-bien aux mains
d'un Homme ; sa tête est très-grosse
à proportion de son corps ; le poil du
jeune est gris de Rat ,etlais6e voir une
peau luisante et unie; mais quand ils
sont adultes , le poil est roux et dis-
tribué en tlocons comme de la laine.»
Par cette description naïve de Bosman
et parla figure qu'il eu donne, par l'op-
position surtout des mœurs du Potto
avec celles que nous allons voir dans
le seul Galago bien connu , nous ne
doutons pas que cet Animal ne soit
d'un autre genre, et même , très-pro-
bablement, d'un genre différent du
INycticèbe oii l'a placé Geoffroy ;
qu'il ne soit enfin le type d'un genre
nouveau. A tous ces motifs d'exclu-
sion , nous ajouterons que les autres
Wycticèbes sont de l'Inde ou de ses
îles.
Re'cemment , en 1822 (Mam. lilh. ,
2*douz.), Geoffroy de Saint-Hilaire a
fait du Fennec de Bruce , Animal
anonyme de Buffon , une espèce de
Galago. On peut voir (op. cit. et aux
mots Fennec et Megalotîs de ce
Dictionnaire), comment le savant
professeur, frappé surtout des impu-
tations , le plus souvent mal fondées,
qui ont été faites à la véracité du
voyageur anglais , molive la singu-
lière transformation en Quadrumane,
d'un Carnassier assez voisin du gertre
des Chiens. La figure donnée par
Bruce n'a pourtant pas ce disparate
choquant de formes hétéroclites au-
quel on reconnaît d'abord les Ani-
maux symboliques ou imaginaiies.
Adanson ditavoir vu au Sénégal trois
espèces de Galago , y compris celledis-
tiuguée par le nom de ce fleuve. Si
les deux autres espèces, dont l'une
aurait la taille d'un Chat, et l'autre
celle d'une Souris, diffèrent de la
première espèce dont nous allons par-
ler, et du Galago Demidoff, le genre
Galago, après en avoir exclu, j" le
Fennec ou Megalotis , 2" le Bat de
Madagascar, et V le Potto, serait en-
core formé de cinq espèces. Si celte
difféi'cnce n'existe pas , il n'y en au-
GAL
ralt que trois , toutes delà Sénégam-
bie.
Geoffroy [loc. cit.) a sous-divisé les
Galagos d'après le nombre de leurs
incisives supérieures.
1. Quatre iiicisiues supérieures.
I. Galago a queue toufeue , Gar-
lago crassicaudatus , Geoffroy , Cuv.,
Règn. Anim. T. iv , pi. 1, f- i- Uc la
grandeur d'un Lapin ; oreilles ovales
aussi longues que les deux tiers de la
tête; à pelage épais et soyeux, d'un
gris roux. Pairie inconnue.
Geoffroy place ici le Galago de Ma-
dagascar , rfîguré par Buffon , Suppl.,
T. III, pi. 20 , sous le nom de Rat de
Madagascar , et qui nous paraît être
un vrai Makis. J^. ce mot.
2. Deux iucisiues supérieures.
II. Gai-ago de Demidoff , Galago
Demicloffii , Lernur minutus , Cuv. ,
Tab. des Animaux ; Fischer, Act. des
nat. de Moscou , T. i, p. 24 , fig. 1 .
A pelage roux brun, à museau noi-
râtre, à oreilles n'ayant que la moitié
de la longueur de la tète, à queue
[)lus longue que le corps et finissant
en pinceau.
m. Galago du Sénégal, Galago
Senegalensis , Geoff. {lac. cit. etMam.
lithog. , seconde douzaine , oli se
trouve une figure faite d'après nature
vivante). Celle qui existait aupara-
vant dans Audebert , in-f, Makis , p.
'24 ; Schreber , pi. 38 , b, b, quoique
faite d après une peau bourrée , est ce-
pendant bienreconnaissable et carac-
térisée. Cette espèce que Geoffroy a fait
connaître avec détail {lac. c//.)d'après
les renseignemens fournis par Blan-
chût , gouverneur du Sénégal , Geof-
froy de Villeneuve et Adanson , a
dix molaires en haut et huit en bas ,
toutes hérissées de pointes ; une seule
incisive fort petite en haut de chaque
côté; la conque de l'oreille pres-
qu'aussi grande que la tête , suscepti-
ble de se fermer en se fronçant et se
raccourcissant d'abord à la base , et
eu rabattant toute la partie supérieu-
re du pavillon. Les membres posté-
rieurs sont plus longs que le corps
GAL
et la tctc pris ensemble ; la queue a
le poil susceptible de s étaler comme
chez les Écureuils. Le pelage toullu ,
très-doux , s'élend jusque sous le
tarse ; il est blanc jaunâtre sous le
corps, et gris fauve en dessus; la
tête est entièrement grise. Cet Ani-
mal a tout à la ibis les habitudes
et les allures des Singes et des Ecu-
reuils. Il est toujours perché sur les
Arbres , oîi il se choisit un domi-
cile dans des trous pour faire ses pe-
tits. Ses oreilles très-mobiles lui don-
nent luie phvsionomiiî line et spiri-
tuelle à laquelle réiiondenl bien la vi-
vacité et la grâce de ses mouvemens.
Son ouie est très-délicate; quand il
dort , quoique le pavillon de l'oreille
en ferme l'orifice pour isoler cet orga-
ne des sons comme les paupières iso-
lent l'œil de la lumière , le moindre
Ijourdonnement dun Insecte passant
à sa portée suûil pour le réveiller.
Aussitôt ses oreilles déployéesdevien-
nent les auxiliaires de ses yeux pour
diriger sa chasse. Les Maures appel-
lent cette espèce YJnimal de la
gomme. Il est elFectivement très-
commun dans les forêts de Gommiers
qui bordent le Sarah , sous lesquelles
Adanson dit que vivent aussi deux
autres espèces , une plus grande et
l'autre plus petite. Ces deux espèces
ont été indiquées daus le courant
de cet article. Il est probable que
le Galago se nourrit aussi de gomme ;
au moins s'est-on assuré qu'il en
mange volontiers en captivité.
(A.D..NS.)
GALANCIER.BOT. PHAN.(Gouan.)
Syn. d'Eglantier. F. Rosier, (b.)
GALANDE. bot. piian. Variété
d'Amandier. (b.)
GALANE. BOT. PIIAN. L'un des
noms vulgaires du genre Chélone.
/^. ce mot. (a. r.)
GALAjNGA. pois. L'un des noms
de pays du Lopkius piscatorius. V.
LOPIIIE. (b.)
G ALAN G A. bot. phan. Deux
Plantes de la famUle des Amomées
portent spécialement ce nom; l'une
GAL 107
est le Kœmpfena Galanga, l'autre le
Maraiila ou Jlpiiiia Galanga. V.
K^MPFÉRiEet Mauanta.
Dans le commerce , on distingue
aussi deux espèces de Galanga. Ce
sont les racines du Maraiila Galanga
prises à deux époques. Elles sont e\-
trêmement piquantes et aromatiques.
Ou les emploie comme assaisonne-
ment ou comme un médicament puis-
samment excitant. (A.n.)
* GALANG-LANT. bot. piian.
Syn. malais de Sesut^ium Voiiulacas-
trum. V. SÉsuviER. (»•)
GALANT. BOT. PHAN. Nom vul-
gaire de deux espèces de Cestreaux ,
dont l'un, Cestnim diurnum, estappe-
lé Galant de jour , et l'autre, Cestruni
nocturnum , Galant de nuit. (b.)
GALANT D'HIVER ou GALANT
DE NEIGE. BOT. PHAN. Noms vul-
gaires du Galanlhe. F. ce mot. (b.)
GALANTHE. Ga/a«///f/5. BOT. PHAN.
Genre de la famille des Narcissées et
de l'Hexandrie Monogyuie, L. , ca-
ractérisé parun ovaire infère, un calice
à six divisions profondes , dont trois
extéricuresétalées, trois intérieures un
peu plus courtes , dressées , glandu-
leuses, souvent échancrées en cœur à
leur sommet ; six étamines dressées,
à filets courts , à anthères allongées ,
lancéolées , terminées en pointe à
leur sommet , à deux loges inlrorses.
L'ovaire est à trois loges contenant
chacune plusieurs ovules redressés,
attachés sur deux rangs à l'angle in-
terne. Le style est plus long que les
étamines , terminé par un stigmate
simple, tronqué , excessivement petit.
Le fruit est une capsule ovoïde, à
trois côtes et à trois sillons , à trois
loges polyspermes, s'ouvrant en trois
valves par le milieu des loges. Les
graines sont ovoïdes , terminées su-
périeurement par un appendice allon-
gé en forme de corne. Elles renfer-
ment un embryon extrêmement petit,
S lacé à la partie inférieure d'un eu-
ospcrme charnu.
Ce genre se compose d'une seule
espèce , Galant/tus nivalb , L-, Jacq.>
108 GAI^
FI. Austr., f. 010. Elle est connue
sous les noms de Perce-Neige , de
Galant d'hiver. En effet, ses fleurs
s'épanouissent, en général , au milieu
de l'hiver, et quand la terre est en-
core couverte déneige. Son bulbe est
ovoïde-allongé, formé de tuniques.
Les feuilles qui en naissent sont au
nombre de deux , réunies à leur base
dans une gaine tronquée à sou som-
met. Ces feuilles sont dressées , al-
longées , linéaires , obtuses. La ham-
pe, d'environ six pouces de hauteur,
est légèrement comprimée , terminée
à son sommet par une spathe linéaire
qui contient une seule fleur recour-
bée quand elle est épanouie. Le Perce-
Neige croît naturellement dans les
lieux montagneux, en Auvergne, en
Suisse , près de Versailles , etc. On le
cultive assez souvent dans les jar-
dins. • (a. r.)
GALANTINE, bot. ph.vn. Pour
Galanthe. P' . ce mot. (b.)
GALARDIE. Galardia.-&oT.vnK^.
Dans les Mémoires de l'Académie des
Sciences pour 1786 , Fougeroux de
Bondaroy établit un genre de la fa-
mille des Synanthérées et de la Syn-
génésie fruslranée , L., auquel il don-
na le nom de GaiUardia, le dédiant
à Gaillard de Charentonneau , magis-
trat et amateur de botanique. La-
marck a modifié et remplacé ce nom
par celui de Galardia , que Jussieu ,
Willdenow, Persoon et presque tous
les auteurs contemporains ont adop-
té. C'est pourquoi nous ne croyons
pas qu'il soit dans l'intérêt de la
science de rétablir la dénomination
dans sa pureté primitive, d'autant
plus que sa dédicace en a été faite
a un personnage fort estimable sans
doute comme magistrat , mais un
peu obscur sous le rapport des scien-
ces. Ce genre a été placé par H. Cas-
sini dans la tribu des Hélianthées,
section des Héléniées , près du Titho~
nia. Il offre les caractères suivans :
calathide radiée , dont le disque est
formé de fleurs nombreuses , réguliè-
res et hermaphrodites , et les rayons
de fleurs en languettes , très-larges ,
GAL
trifides et stériles ; involucre composé
d'écaillés peu nombreuses , imbri-
quées, coriaces et surmontées d'un
long appendice foliacé et étalé; ré-
ceptacle légèrement convexe et muni
de paillettes (fimbrilles , Gass.) ; akè-
nes couverts de longs poils dressés et
appliqués, surmontés d'une aigrette
longue, formée de six à huit poils
paléiformes dans leur partie inférieu-
re, filiformes et ciliés supérieure-
ment ; dans chacune des fleurs de la
circonférence , on trouve un ovaire
avorté et pourvu d'une aigrette sem-
blable à celle des fleurs fertiles. A
l'espèce qui a servi de type au genre
Galardia , les auteurs en ont ajouté
quelques autres , mais qui appartien-
nent à des genres dift'érens. Ainsi la
Galardia Jimbriata , Mich., forme le
genre ic/j/o/jorfa de Nuttall; la Ga-
lardia acaulis de Puish rentre dans
le genre Acùnella, selon Nuttall;
mais on doit observer que les autres
Actinella étant des Plantes de l'Amé-
rique méridionale , l'espèce de l'Amé-
rique du nord n'appartient probable-
ment pas au même genre ; la Galar-
dia amara de Rafinesque doitêtre pla-
cée parmi les Anthémis ou les Ilele-
nium. La Plante décrite par Fouge-
roux sous le nom de GaiUardia pul~
chella , fut nommée ensuite Galardia
Zi/co/o/' par Lamarck (Encycl. Mélh.),
Calonnea piilchen irna par Buchoz, et
Virgilia helioides piar l'Héritier. Il est
peut-être inutile d'ajouter que ces
deux nouveaux noms génériques, le
premier surtout, ont été rejetés. Un
genre de Légumineuses rappelle d'ail-
leurs aux agronomes et aux botanistes
le chantre har.7ionieux des Géorgi-
ques. Mais , selon le professeur Des-
fontaines et Casslni, ce n'est plus la
Galardia pulchella que l'on cultive
au Jardin des Plantes. Cette belle es-
pèce, originaire de la Louisiane, a dis-
paru peu à peu par l'effet de l'altéra-
tion des graines , et elle a fait place à
une autre Plante spécifiquement dif-
férente, quoiqu'on l'ait rapportée àla
Galardia bicolor , Lamk., dans le
Botanical Magazine.
La Galardie rustique , Galardia
GAL
/vslica , Cass., produit plusieurs tiges
herbacées, hautes de trois à quatre
dccimèlres, dressées et pourvues à
leur partie supérieure de feuilles odo-
rantes , épaisses , glauques, hérissées
#ic poils épars, un peu roides et arti-
culés. Quelques-unes des feuilles infé-
rieures sont presque pinnatilides ou
découpées latéralement en lobes iné-
gaux. Les calathidcs sont solitaires
au sommet des tiges et de leurs ra-
meaux ; le disque en est violet ou rou-
gcatre, tandis que les rayons sont en-
tièrement jaunes en dessus ou nuancés
de rouge à la base. La Galardia arista-
/<z de Pursh semble, d'après la descrip-
tion , distincte de l'espèce précédente ,
et la Galardia lanceolata , Mich. ,aété
réunie parWilldenow etPersoon à la
Plante décrite par Fougeroux. (g..n.)
* GALARDIÉES. Galardiœ. bot.
PHAN. Nom d'une tribu proposée par
Nuttal ( Gênera of Norl/i American
Plants) dans la famdle des Synan-
thérées , et composée des genres Hcle-
Jiium , Leptopoda , Actinella , Galar-
dia cl Balduina. Les Héléniées, sec-
tion de la tribu formée antérieurement
par Cassini , renferment le groupe des
Galardiées. /^. HÉLÉNiÉES et Synan-
TIIÉRÉES. (G..N.)
* GALARHOEUS. eot. phan.
Ha worth , dans son Traité des Plantes
grasses, a distribuélesnombreuseses-
pèces d'Euphorbes en plusieurs genres
d'après leur mode d'inflorescence , le
nombre , la forme et la nature des par-
ties qui composent l'iuvolucre, appelé
par lui calice. Celles oii les divisions ex-
térieures elglanduleuses de cetinvolu-
cre sont entières, où les fleurs sont en
ombelles terminales, forment son gen-
re Galarhœus. Ce nom , qui signifie ,
d'après son étymologie, une Plante
d'oule lait découle, est assez mal choi-
si , carileûtdûsappliqueraux espèces
d'Euphorbes oii le suc laiteux est le
f dus abondant, c'est-à-dire celles dont
a tige charn ue et épaisse lappclle celle
desCierges, et non à des espèces rameu-
ses, où il se trouve aussi, il est vrai,
mais eu beaucoup moindre propor-
tion. D'ailleurs les caractères s;éuéri-
GAL 109
ques choisis par Ilaworlh ne nous pa-
raissent nullement établir des coupes
naturelles, ni par conséquent devoir
être adoptées. (A.n. j.)
* GALARIN. BOT. piiAN. L'un des
noms vulgaires du Trapa nalans. V>
Macre. (b.)
GALARIPS. BOT. riiAN. ( Allioni. )
Syn. d'AUamaude. V. ce mot. (iî.)
* GALATÉADÉES ou GALA-
THEADÉES. Galaleadœ. crust.
Famille établie par Leach dans l'or-
dre des Décapodes et dans la famille
des Macroures. Elle correspond à la
tribu des Anomaux de La treille (Règn.
Anim. de Cuv.), et peut être caracté-
risée de la manière suivante : pre-
mière paire de pales plus grande et
didact^le, les deuxième, troisième
et quatrième paires simples , la cin-
quième petite et didact\ le ; queue for-
mée de plus d'une pièce; les anten-
nes inférieures longues, sans écailles
à leur base. Leach a nombre d'une
manière différente les appendices du
corps. Ainsi , il donne le nom de
première , deuxième et troisième pai-
res de pâtes aux trois paires de pieds-
mâchoires , et ce que nous appelons
troisième paire de pâtes ou les serres
devient pour lui la quatrième. A part
celte ditféi'ence que nous avons fait
disparaître dans les caractères ci-des-
sus, les observations de Leach sont
très-exactes. La huitième paire de
pâtes, par exemple , ou la cinquième,
suivant nous, est petite et très-cer-
tainement didactyle; en effet , le der-
nier article figure une paire de pinces
dont les branches seraient très-cour~
tes et arrondies à leur extrémité. Ces
détails ne peuvent être vus que lors-
qu'on a eu soin d'enlever les poils
qui les masquent. Leach divise cette
famille en deux races ou sections.
f Test de forme triangulaire-ovale,
allongé antérieurement; troisième
paire de pieds-màchoires non dilatée.
Genres : ^glée , Grimotée, Ga-
LATÉE, 3IUNIDÉE.
If Test arrondi , légèrement con-
vexe , non allongé antérieurement;
tioisième paire de pieds-màchoires
iio GAL
dilatée intërieureineht au moins à leur
premier article.
Genres : PisiDiE , Pokcellane.
V. ces difTérens mots. (aud.)
GALATÉE ou GALATHÉE.
Galalea. ceust. Génie de l'ordre
des Décapodes , établi par Fabricius,
et rangé par Lalreille (Règn. Anim.
de Cuv.) dans la famille des Ma-
croures , tribu des Anomaux , avec
ces caractcies : les deux pieds pos-
térieurs beaucoup plus petits que
les autres , filiformes , repliés ; queue
tel minée par des feuillets natatoi-
res , connivens, étendue ou simple-
ment courbée à son extrémité ; an-
tennes latérales , longues , sétacées ,
sans écaille à leur base ; les mitoyen-
nes saillantes ; pieds-màchoires exté-
rieurs non dilatés à leur base; test
ovoïde ou oblong (rugueux) ; yeux
gios , situés , un de chaque côté , à la
base de la saillie , en forme de bec ou
de pointe , de son extrémité antérieu-
re; les deux pieds antérieurs beau-
coup plus grands que les autres, en
forme de serres allongées. Ces carac-
tères très-détaiilés suffiraient presque
pour faire connaître l'organisation
extérieure des Crustacés propres à ce
génie. On peut cependant en décou-
vrir plusieurs autres très-imporlans,
en passant en revue les diverses par-
ties de leur corps. Leur test est ellip-
soïde, déprimé et divisé par des inci-
sions transversales , ondulées dans
quelques points, et toujours ciliées;
il est tronqué en arrière pour s'ar-
ticuler avec l'abiomen , et \\ se ter-
mine antérieurement par un rostie
aigu au sommet, et Irès-épineux
sur les côtés. Les yeux sont très-
saillans ; les antennes s'insèrent en
arrière et en dehors d'eux ; elles
sont composées de trois articles
égaux , supportant un long fdct. Les
antennes intermédiaires sont courtes,
mais saillantes et portées sur un fort
Sédicule. Les mandibides n'ont point
e dents. La première paire de pales
ou les serres sont très- longues , dé-
primées , garnies d'écaillés imbri-
quées, très-visibles à leur f^cc infé-
GAL
rieure et beaucoup moins apparentes
à la face supérieui e , oii elles dégénè-
rent quelquefois en tubercules semi-
circulaires. La seconde, la troisième
etla quatrième paires de pâtes sontdè
beaucoup plus courtes que la pre*
mièrc et presque d'égale longueur ;
elles se tei minent en un onglet aigu
et denté à son bord inférieur; la cin-
quième paire de pâtes ne ressemble
en rien aux précédentes ; elle est très-
grèle , repliée sur elle-même , et ciliée
à son extrémité qui est bifide , et re-
présente une sorte de petite pince. Ce
caractère n'a pas échappé au docteur
Leach , et nous avons eu souvent oc-
casion de le vérifier. L'abdomen des
Galatées est convexe en dessus et for-
mé par cinq segmens qui offrent, de
même que la carapace, des sillons
transveisaux garnis de poils. Il se
termine par une queue composée de
plusieurs plaques. Ce genre a beau-
coup d'analogie avec les Eci'evisses ;
mais il ressemble davantage aux Por-
cellanes dont il diffère cependant par
une queue étendue ou ne se repliant
pas tout entière en dessous , par ua
tronc presque ovoïde ou oblong , par
des antennes intermédiaires , saillan-
tes , enfin par la longueur de la pre-
mière paire de pâtes. Les mœurs de
ces Crustacés sont peu connues.
Risso (Hist. nat. des Crust. de Nice,
p. 69) dit que leur natation est vive et
qu'ils restent en repos pendant le jour,
tandis que la nuit ils se mettent ea
campagne. Lorsqu'on les pi end, ils
agitent vivement leur abdomen et
frappent leur queue contre leur poi-
trine. Bosc qui a souvent eu occasion
de prendre des Galatées à différens
âges , pense que leur accroissement
ne se fait pas , comme celui des autres
Crustacés , par le renouvellement
complet de leur enveloppe , mais par
la dislocation généralede toutes leurs
articulations ou écailles et parla pro-
duction rapide de lames inteiniédiai-
res qui se soudent aux anciennes.
Tout en reconnaissant que l'expé-
rience peut seule prononcer sur une
telle opinion , il nous paraît bien cer-
tain que l'accroissement de l'enve-
GAL
loppc nxlcine des Galalt^cs doit, à
cause de sa composition fort singuliè-
re, présenter des pailicidnriles rmiar-
quablcs qui ne se voient pas ailleurs.
Ce genre comprend plusieurs espèces,
parmi lesquelles nous citerons :
LaGALATÉE RUGUf.USE, (i. jugosa,
Fabr., ou le JJcn de Rondelet ( Hist.
des Pois. , p. 390) , figurée par Leacli
{Malac.Podoph. Bnt. , tab. 29). Elle
se trouve sur nos côtes de la Manche
et de la Méditerranée.
J^a GaLATÉE rORTK-ÉcAILLES, G.
Sijuainmifera de Lcacli qui en donne
une bonne figure [loc. c//.,pl. 28, a).
Elle est peut-être la même que la G.
glabra de llisso , et a élé représentée
par Aldrovande ( de Ciust. , lib. 2, p.
125). Leach (Eucvcl. Brit.) avait éla-
bli , sous le nom de G. Fabricii , une
espèce qu'il a depuis reconnu être
un jeune individu de laGalatéeporle-
écailles.
La Galatée roRTE-ÉPiNEs , G. spi-
n/Jha ,Lcnch {Maine. Podopli. Brit.,
tab. 28, b), ou la Galatée rayée de La-
treille. Les auteurs l'ont con fondue
avec \eCancerstrigosiis de Linné ; elle
se trouve abondamment dans la Mé-
diterranée et dans les mers d Europe.
Elle est d'un beau bleu d'azur extrê-
mement vif.
Risso a décrit sous le nom de
Galatée ANTIQUE, G. antiqua , un
Crustacé fossile qu'il a trouvé aux en-
virons de ]Nice, dans un Calcaire ar-
gileux. (AUD.)
GALATEE. Galatea. bot. piian.
Sous -genre de la famille des Synan-
thérées, Coryndjifères de Jussieu, et
de la Syngénésic frustranée , L., éta-
bli par H. Cassini (Bulletin de la Soc.
Philoui., novembre i8i8 ) dans le
genre Asicr , et caractérisé par les
fleurs neutres delà ciiconféieuce et
parTinvolucre composé de folioles co-
riaces sans appendices , appliquées et
vraiment imbriquées. L'auteur de ce
sous-genrc en a décrit avec beaucoup
de détails six espèces cultivées au Jar-
din des riantes de Paris , savoir :
1- Galatea paivijlora ou ylster cira-
cimculoidcs, hamk.; 2. G. canescens
GAL 1 1 1
ou y/. Canus, Willd. ; 5. c. pvnctata
ou yl. punclatus , Willd. ; 4. G. iii-
tcrmedia ou yl . acris , Huit. lieg.
Par. ; 5. G. rigida ou yl. irineruis ,
Ilurt. rar. ; 6. et O'. albiflora ou yl .
luiifulius , Willd. Puisque ces Plan-
tes ne constituent pas, même aux
yeux de l'auteur, un genre distinct ,
il était fort inutile de surcharger la
nomenclature d'une nouvelle déno-
mination pour chacune d'elles. (g.,n.)
GALATHËE. Galathœa. moli,.
Genre indiqué par Bruguièrc dans la
planche 260 de l'Encyclopédie , adop-
té et caractérisé par Lamarck sous le
même nom. Roissy, dans le Bufl'on
de Sonnini (ï. vi des Mollusques ,
p. 024), proposa de remplacer le nom
de Galathée, qui a déjà été donné
à un génie de Crustacés, par celui
d'Egérie qu'il propose, voulant par
ce moyen évilerlcsilésagrémensd'une
nomenclature embarrassée par des
noms semblables. Cependant cette
dénomination prévalut, et fut consa-
crée à un genre voisin des Cy rênes ,.
que Cuvier ne sépara pas des Cycla-
des , et que l'on peut caractériser de
la manière suivante : coquille équi-
yalve, subtrigone , recouverte d'un
épiderme veidàtie; dents cardinales
sillonnées ; deux sur la valve droite
conniventes à leur base; tiois sur
l'autre valve , l'intermédiaire avancée
séparée; dents latérales écartées; li-
gament extérieur, court, saillant,
bombé ; nymphes proéminentes. On
voit par ces caractères que les Gala-
ibées diffèrent réellement fort peu des
Cyiènes. Voici les principale, diffé-
rences : les dents cardinales sontsd-
lonnées tandis qu'elles sontlisses dans
les Cyrèues ; il y en a deux sur une
valve et trois sur l'autre; ce qui se
voit aussi dans plusieurs Cyrènes.
Enfin les dents sont disposées un peu
difléremment; celle du milieu delà
valve gauche étant plus séparée et plus
avancée. Nous croyons que ces caractè-
res distinclifs ne sont pas Suffisans,
Surtout lorsque la connaissance de l'A-
nimal n'y ajoute pas quelque valeur;
cependant , du moins si l'on s'en aaji-
1 1 2 GAL
porte à la figure de l'Eucyclopédie,
l'Animal était pourvu de svphons
saillans, qui ont laisse leur impres-
sion par l'échancriire de l'insertion
du manteau. Les Cyclades , au reste,
sans présenter cette impression, sont
pourtant pourvus de syphons, et les
Cyrènes les ont probablement aussi.
Férussac , malgré ces motifs , a admis
les Galathées comme genre , dans sa
famille des Cyclades, s'écartant eu
cela de l'opinion de Cuvier et de celle
de Biainville. La Galathée est une
Coquille très-rare, fluviatile, épaisse,
subtrigone , à crochets saillans , à li-
gament très-bombé et très-fort. On
n'en connaît qu'une seule espèce, qui
vient des rivières de l'Inde et de l'île
de Geylan. On la nomme :
Galatiiéjî a rayons, Galathea ra-
<1iata, Lamk., Ann. du Mus. ï. v, p.
45o, pi. 28 ; ibid. . Anim. sans vert.
ï. V, p. 555; Egeria radiata, Félix
Roissy , BufTon de Sonnini , T. vi des
Moll.,p. 527; Feni/s pa,'adoxa,Born.
Mus., Cœs., Vind.,p. 66 ,lab. 4 , fig.
12 , i3 ; l'enus subvirldis , Gmel., p.
3280; Encyclopédie, pi. 25o , fig.
1, an Galathœa , variété; Lister,
Concliyl., tab. i58, fig. iS. Cette
belle et rare Coquille épidermifère
est remarquable par son épaisseur ,
par sa tache violette intérieure sur
un fond blanc , et surtout par ses
rayons au nombre de deux à qua-
tre, d'un beau violetsur unfondblanc
de lait, qui se voient à l'extéiieur
lorsque l'on a enlevé l'épiderme.
La ligure citée de Lister est diffi-
cile à juger. Serait-ce une variété ou
une espèce distincte? c'est ce qu'il est
fort difficile de décider, d'après la
figure qui ne paraît pas exacte. Au
reste , les différences seraient princi-
palement dans la forme des crochets,
et peut-être dans celle de la lunule ,
qui serait plus grande dans celle de
Lister, (d..h.)
GALATHÉE. CRUST. r. GALATÉr.
GALATiON. rot. piian. ( Diosco-
iide.) Syn. de Gaillct. /^. ce mot. (b.)
GALAX. BOT. PHAN. Linné établit
sous ce nom un genre auquel il donna
GAL
pour synonymes le Beluedera deClay-
lon, elle P^ilicella de Mitchel. Palisot-
Beauvois et Richard {in Mich. Flor.
Boréal. Amer. 2, p. 54) constituèrent
le même genre sous deux noms diffé-
rens , et Ventenat (Jardin de Mal-
maison , p. 69 ) adopta celui de Sole-
nandria , proposé par Palisot-Beau-
vois. Ces botanistes ont rejeté l'an-
cienne dénomination , parce que
Linné ayant indiqué comme congé-
nères deux Plantes dont les descrip-
tions sont essentiellement différentes,
il leur a paru convenable de fixer les
caractères de celui qui est suffisam-
ment connu, en attendant que l'on
sache bien positivement ce que c'est
que le Galax , L., ou le ViticeLla de
Mitchel. Cependant Nuttall( Gênera
ofNorlh. Amer. Plants, 1 , p. i45)
admet le nom proposé par Linné, et
cite simplement comme synonymes ,
ceux d'Erj/àror/iizaetde Solanand/a
ou Solenandria. V . ces mois. (g..n.)
GALAXAURE. Galaxaura. polyp.
Genre de l'ordre des Corail inées , dans
la division des Polypiers flexibles ou
non entièrement pierreux, à substance
calcaire mêlée avec la substance ani-
male ou le recouvrant , apparente dans
touslesélats. Ses caractères sont :Poly-
pier phytoïde , dichotome , articulé,
quelquefois subarticulé; cellules tou-
jours invisibles. Les Galaxaures ont
étéclasséesparmilesCorallinesparSo-
landerdansEllis; tous les auteurs qui
se sont occupés de Polypiers ont adopté
cette classification , à l'exception de
Gmelin et d'Esper , qui en ont placé
quelques espèces avec les Tubulaires.
Lamarck les réunit aux Liagores , sous
le nom de Dicholomaires , quoiqu'il
reconnaisse les différences qui existent
entre ces deux groupes , car les Liago-
res nesonlpointdichotomes. Biainvil-
le rapporte les opinions desaïUeurs sur
ces productions sin gulières sans se pro-
noncer pour aucune. Ces Polypiers
se rapprochent presque autant de cer-
tains genres des Tubularices que des
Corallinées : comme les premières , ils
ont une tige et des rameaux fisluleuA,
de forme cylindrique, souvent mar-
GAL
qiics d'anneaux circulaires et parallc
les ; comme les dernières, ils soiilarti-
<'ult;s, ramifies rc'gulièrcuient , d'une
î.ubstancenu;inl)r;ino-iibreuse,encroii-
tcede matière calcaire, l'iùsant eller-
vcsceuce a vec les Acides . 1 1 est vrai que
ces Polypiers n'offrent pointla rigidité
qui semble particulière aux Conilli-
ïiées ; ils se rapprochent des Liagores
(Tubulariécs ) parleur flaccidité , leur
substance et la position des Polypes.
IjCS Animalcules son t placés aux extré-
mités des ramificatiotis , qui souvent
paraissent fermées par le desséchemeut
du corps de l'Animal formé d'une
matière non crétacée, plus cornée ,
plus gélatineuse quele restedu Poly-
pier; quelquefois la substance est la
même sur toute la surface de l'objet ;
d autres fois les ramifications sont ou-
vertes à leurs extrémités. D'après ces
iaits , nous croyons que les Polypes des
Galaxnures , comme ceux des genres
prccédens , ne peuvent être placés
qu'aux sommets des rameaux. Ces Po-
lypes ne doivent jouir que très-peu de
laiacultérétractileque possèdent à un
plus haut degré ceux des Scrtulariécs ,
des Flustrées , etc. ; l'Animalcule ,
comme dans les Tubulaires marines ,
ne peut que seconlractcr et non rentrer
en entier dans une cellule , sans doute
parce que le tube qui le renferme fait
peui-ctre partie du corps, et ne sert
pas uniquement dedemeureauPolype
comme dans les Tubulaires d'eaudoii-
ce. Nous ne serions pas étonnés qu'il
en fût de même dans les Udolées et les
Ilamilèdes. La forme générale desGa-
laxîjurcs varie peu , presquetoutessont
dichotomes , et d'une grande régulari-
iK dans leurs divisions. 11 en est de for-
tement contractées comme articulées ,
etd'autresdans lesquelles les articula-
tions sont à peine sensibles. Presque
loutosoffient dcsauneaux très-rappro-
chcs les uns des autres , mais ces der-
nières les ont pi us marqués que les pre-
mières ; il semble que la nature veut
remplacer par ce moyeu les articula-
tions qui leur manquent. La couleur
des espèces que l'on possède dans les
côit' celions offre diverses teintes de
roilge violet ,de vert, de jaune ou de
TOME VTI.
GAL
ii5
blanc .quelquefois nuancées de la ma-
nière la plus agréable ,- nous croyons
(pu! dans le sein des mers , et lorsque
les Polypes sont en vie, les Galaxau-
res , de mêmequclcsNésécsct les Acé-
tabulaires, sont dunverthcibacé plus
ou moins brillant, tirant un peu sur le
violet. La grandeur de ces Polypiers
n'est pas considérable, et dépasse rare-
ment un décimètre; il yen a qui ont à
peine trois centimètres de hauteur.
C'est par ceux-ci que nous avons termi-
né la description des espèces de ce gen-
re quiselieainsidela manière la plus
naturelle avecle suivant .intermédiai-
re entre lesCorallines et les Galaxau-
res. Ces Polypiers semblent étrangers
aux zones froides des deux hémisphè-
les ; ou commence à les trouver sur les
côtes du Portugal; ils deviennent plus
nombreux en se rapprochant des ré-
gions équatoriales. iNous ignorons s'il
y en a dans la Méditerranée ; les voya-
geurs n'en ont pas encore rapporté;
et comme ces Polypiers ne paraissent
nulle part très-communs, il serait
possible que cette mer en fut privée.
Nous avons divisé les Corallinées en
trois sous-ordres; les Galaxaures
appartiennent au premier. Elles ne
sont d'aucun usage ; leur nombre est
assez considérable; les plus remar-
quables sont : laGalaxaureombellée,
par sa grandeur et sa forme ; la Ga-
laxaurc obtuse, regardée comme une
Tubulalre, ainsi que l'annelée, la
rugueuse et plusieurs autres ; la Ga-
laxaure lapidescente , quclon trouve,
en Portugfd et au cap de Bonne -Espé-
rance; enfin , la Janioïdc , dont les ra-
meaux filiformes ressemblent presque
au Corallina nibensàc Linné.(L,A.M..x.)
GALAXEE. Galaxea. polyp.
Genre établi par Ocken, dans ses Elé-
mens d'histoire naturelle, p. 72, aux
dépens des Madrépores do Linné. Il
renferme des espèces classées par le^
naturalistes dans le genre Cariophyl-
lea de Lamarck. Ocken donne à son
genre les caractères suivans : tubes
simples, courts; étoiles petites, sépa-
rées ou réunies par l'extrémité en un
cercle, mais détachées (ouïes d'une
manière distincte, et non compléte-
8
ni GAL
ment enfermées dans un ciment. — Il
le divise en quatre sections : la pre-
mière à tubes uniques ; dans la
deuxième, les tubes paraissent bour-
geonner ou sont prolifères ; dans la
troisième , ils offrent quelques ressem-
blances avec des clous; enfin, dans
le quatrième, les tubes semblent naî-
tre d un seul point. Le genre Galaxea,
éminemment artificiel , n'a été adopté
par aucun naturaliste. (i^am..x.)
GALAXIE. Galaxis. pois. Sous-
genre d'Esoce. F', ce mot. (b.)
GALAXIE. Galaxla. bot. phan.
Genre de la famille des Iridées et de
la Triandrie Monogynic, L., établi
par Tliunberg aux dépens des Ixia de
Linné , et adopté par Lamarck et
Jussieu , avec les caractères suivans :
spathe univ^ilvc et uniflore ; périan-
llie ti.])uleux , dressé, filiforme à la
base, et divisé supérieurement en six
découpures égales , régulières et éta-
lées ; les trois extérieures ont , d'après
Thunbei g , une petite fossette necta-
rifère à leur base ; trois élamines plus
courtes que la corolle, et dont les fi-
lets sont connés; ovaire inférieur,
triquètre , poitant un style filiforme
plus long que les étamines, et trois
stigmafes mullifides. Ce genre ne dif-
fère réellement des Ixia que par la
soudure des filets staminaux ; il se
compose de sept espèces qui ont tout
l'aspect de ces dernières Plantes , et
sont, comme la plupart d'entre elles ,
originaires du cap de Bonne-Espé-
rance. La Galaxia oi-ata , Thunb. ,
peut être considérée comme le type
du genre; c'était Vixia Galaxia de
Linné fils. Elle se trouve parfaitement
figurée dans les Liliacées de Redouté,
tab. 246. Le professeur De Candolle a
aussi décrit et fait figurer dans le
même ouvrage , tab. 4i , la Galaxia
ixiœjlora et la G. ramosa ,qui étaient
des Ixia pour Salisbury, Del? Roche,
Gawler et Alton. (g..n.)
GALBA. INS. On ne sait aujour-
d'hui quelle larve dinsccle les
anciens désignaient sous ce nom, et
qu'ils disaient naître dans le bois de
Chêne. (B-;
GAL
* GALBA. BOT. PHAN. (L.-C. Ri-
chard. ) Syn. caraïbe de Galophylle.
J^. ce mot. (B.)
* GâLBANOPHORA, bot. pïian.
Necker formait sous ce nom , et
aux dépens des Bubon, un genre
dont le Bubun Macedonicuin eût été
l'espèce unique. Il na pas été adopté.
(B.)
GALBANUM. bot. piian. Subs-
tance gommo-résineuse qui découle
des incisions faites au Bulion galba-
nifère, et qui se dessèche sur la tige
de cette Plante. Le Galbanutn est
amer , odorant et très-inflammable ;
il estsoluble, partie dans l'eau, par-
tie dans l'Alcohol ; son usage en mé-
decine était autrefois très-étendu ,.
mais l'expérience paraît avoir restreint
considérablement ses propriétés.
(DR..Z.)
GALBULA. OIS. (Brisson. ) Syn.
de Jacamar. f^. ce mot et Loriot.
(DR..Z.)
GALBDLE. Galbuliis. bot. piian.
On a donné ce nom aux cônes des
Pins et des Cyprès, r. Fruit, (aud.)
GALE. Gale. bot. phan. Nom spé-
cifique d'une espèce du genre llyricay
et que certains auteurs ont appliqué
comme nom français au genre tout
entier, y. Myrica. (a. r.)
G ALEA MOLii. Klein (Mélhod.
Oslr. , pag. 56) réunit sous cette dé-
nomination toutes les Coquilles qui
ont plus ou moins de ressemblance
avec les casques que portaient les
anciens. Dansée genre, comme dans
presque tous ceux de cet auteur , on
trouve des Coquilles fort difterentes
des Tonnes, des Casques , des Cas-
sidaires , des Pourpres, des Caniel-
laires , etc. , etc. (d..h.)
GALEA. ÉCHIN. Nom donné par
Klein à un genre d'Oursins , dans son
ouvrage sur les Echinodermes; il n'a
pas été adopté ; les espèces appartien-
nent au génie Ananchite de Ijamarek.
Quelques Oursins fossiles du gencc
Galérite de Lamarck , ont aussi été
désignés , sous les noms de Galea et
GAL
«le Galéatule, par Luid et d'autiej
;inciens orvctogra plies. (lam..x.)
GAI.EDUPÀ. liOT. l'iiAN'. Et non
(iadtlupa. Un Arbre de la famille
des Légiiiniiuniscs et croissant dans
les Indos-Oricntalcs avait ainsi elé
nomnio par Lamaick (Dictionnaire
Tlincyclopediquc), parce qu'il lui sem-
blait avoir clé décrit et figuré sous ce
nom par jlnmph ( ylinboin., 2, p. 59,
t. 10). En adoptant ce genre, Jussieu
( Gênera Plantai: , p. 565 ) fit le
premier remarquer que la l'ianle de
Kumi)li était dillérenle de celle que
Khéedc ( Mort. Malab. , 6 , p. 5 , t. 5)
avait figurée et nommée jf-'o//^a/« ou
Minari, et qui était bien certaine-
ment la Plante sur laquelle Lamarck
avait institué le genre, et que Linné
avait décrite connue un Rubinia,
et VVilldcnovv comme un Dalbergia.
Conduit par cette observation , Ven-
tenal (Jardin de Malmaison, p. et lab.
28) changea le nom de Galedupa eu
celui de Fongamia, qui est resté au
genre dont il s'agit. V. Pongamie.
, (G..N.)
GALEES. Galeœ. bot. phan. Le
prolesseur Kunlh appelle ainsi la pre-
mière section des Rubiacées, qui se
cowipose des genres Gallum, Jspe-
nula, liubia, etc. /^. RuciacÉes.
(A. R.)
GALEGA. BOT. phan. Vulgaire-
ment Lavanèse. Genre de la famille
des Légumineuses et de la Diadelphie
Dccandrie, L., établi par ïournefort,
adopté et étendu par Linné , Lamarck,
Jussieu , et tous les botanistes moder-
nes, avec les caractères suivans : ca-
lice tubuleux à cinq dents subulées
et presque égales; corolle papilio-
nacée , dont l'étendard est ovale, cor-
diforme , relevé ou réfléchi ; les deux
ailes oblongues , couchées sur la ca-
rène qui est comprimée sur les côtés,
à pointe courte et montante ; dix éta-
mincs le plus souvent diadelpbes ;
légume obiong , droit , légèrement
comprimé, polysperme, présentant
des lentlemens aux endroits ou les
gr^?ines sont placées, et marquées de
strV's fines et obliques sur chacune
des valves ; graines réniformcs. Per-
GAL
115
soon a séparé des Galegas un
grand nombre d'espèces qui ont les
élaminos monadclplics et les légumes
comprimés et coriaces ; il en a consti-
tué le genre Tcp/uvsia , ne laissant
parini les vrais (ialegas que les espè-
ces à fruits toruleux , cylindracés, et
à feuilles piuju-es Jrès-giabres. 'Ce
genre avait déjà été indiqué par Nec-
ker , sous le nom de Brissunia , et par
Mœijch , sous celui dc/ieineria- Uaus
ui) mémoire sur la famille des Légu-
mineuses , Desvaux (Journ. de bota-
nique , i8i4, p. 78) a adopté le nom
donné par Neckcr, comme le plus an-
cien , el en a décrit trois espèces nou-
velles, r. TÉPURosiK. En admettant
la séparation de ces Plantes , le genre
Galega , autrefois si nombreux en es-
pèces, se trouverait réduit à un bieti
petit nombre, parmi lesquelles les-
pêce dont nous allons donner une
courte description , est la plus remar-
quable.
Le Galega comjiun , Galega offi-
cinalis^ L. , vulgairement Rue de Chè-
vre , est une assez belle Plante, qui a
le port (le certains Astragales , et dont
les tiges sont droites, herbacées,
striées et rameusas. Ses feuilles sont
iniparjpinnées , munies à la base de
chaque pétiole commun d'une grande
stipule hastée , composées de folioles
nombreuses, glabres, obtuses ou un
peu échancrées à leur sommet, avec
une petite pointe dans l'échancrure.
Les Heurs sont bleuâtres, purpuri-
nes , ou quelqueibisentièrement blan-
ches, disposées en longs épis pédon-
cules axillaires. Elles sont pédicellées
et pendent sur le pédicelle î\ Ja ma-
nière des Indigofera , genre d'ailleurs
très-voism du Galega. Les légumes
sont redressés, linéaires, pofntus ,
grêles, glabres et finement striés'.
Cette Plante, qui croît naturellement
dans les lieux humides et sur les bords
des ruisseaux de l'Europe méridio-
nale, a joui chez les anciens méde-
cins d'une célébrité usurpée dans ce
qu'ils appelaient fièvres malignes ,
maladies pestilentielles, etc. Elle ù
perdu aujourd'hui ses qualités alexi-
tères, et on ne la remarque plus qu'à
S»
ii6 GAL
cause «le son aspect agréable. Sous ce
rapport, elle est très-propre à faire
orncuieul daus les grands parterres,
et on pourrait lui adjoindre le Galega
oiicntalls , qui a les (leurs bleues,
ainsi que le G. Persica , dans lequel
les fleurs sont d'un beau jaune.
(G..N.)
GALEJOU. OIS. INoai vulgaire du
jeune Bihorcau. P^.ce mot. (dr..z.)
GALÈNE. MIN. Nom vulgaire et
Il cs-généralement employé, par le-
quel on désigne le Plomb sulfuré,
laminaire , à cassure cuboïde. f^.
P1.0MB. On nomme aussi :
Galène ARGENTIFÈRE, une variété
de Plomb sulfuré à grains fins, et que
l'on suppose contenir plus d'Argent
qu'aucune autre Galène.
Galène de Fer , quelques variétés
de Fer Oligisle, suivant les anciens
naturalistes, qui appliquaient aussi ce
nom au Schéelin ferrugineux.
Galène palmée , une variété de
Plomb sulfuré qui contient de l'An-
timoine sulfuré , et qui , de même
que ce Métal , oùre des espèces de
palmes dans sa cassure. (aud.)
GALENIE. Galenia ou Gallena.
jiOT. THAN. Genre de la famille des
Atriplicées et de l'Octandrie Digynie,
L. , qui se compose de deux espèces ,
ayant pour caractères communs : un
calice persistant et à quatre divisions
profondes; huitélamines à peine sail-
lantes au-dessus du calice ; un ovaire
libre , à deux loges contenant cbacu-
ne un seul ovule, deux styles , deux
stigmates , et pour fruit une capsule à
deux loges, contenant chacune une
graine.
L'une de ces espèces, Galenia /if ri-
cana, L. , Lamk. , 111. , t. oi4 , croît
au cap de Bonne-Espérance. C'est \\n
Arbuste rameux, portant des feuilles
opposées , linéaires , extrêmement
étroites, presque subulées , visqueu-
ses et jaunâtres, et des fleurs exces-
sivement petites , disposées en une
panicule rameuse et terminale.
(A. R.)
GALEOBDOLON. bot. than.
Genre de la famille des Labiées et de
GAL
la Dldynamie Gymnospermie, L. ,
établi par Dillen, et adopté par llud-
son {FI. Angl.), De Candolle (Flore
Française) , Smith et Persoon, avec
les caractères suivans : calice nu pen-
dant la maturation , campanule , à
cinq dents inégales et aiguës; corolle
grande , dépourvue de dents latérales,
à deux lèvres , la supérieure voûtée ,
entière et non crénelée; l'uiférieurc
à trois divisions pointues. Quant aux
autres caractères , ce genre ressemble
parfaitement au Galeopsis , dont il
est un démembrement. Jussieu ne
l'admet pas ; mais il a été proposé
par Roth ( German. i , 254 ) sous
le nom de PolUclda , transporté
dans le genre Lamiiim par Crantz
(^«s^/-. 262 ), parmi les Leoniirus
par Scopoli {CarnioL., n" 7o5) ; et en-
fin parmi les Cardiaca, par Lamarck
(Flore Française, 1"' édition). Il ne
se compose que d'une seule espèce
{Galeobdolon liiteum), Plante herba-
cée qui a le poit des Galéopsides , et
dont les fleurs sont jaunes. Elle croît
dans les bois et les haies des pays
montueux d'Europe. On en a distin-
gué des variétés qui, ont été considé-
rées par quelques auteurs , comme
des espèces distinctes, savoir : une
variété à feuilles ovales et à fleurs so-
litaires ou géminées à chaque aisselle;
une autre à fouilles supérieures , lan-
céolées , et à fleurs vcrticillées ; et en-
fin , la troisième à feuilles panachées.
(G..N.)
GALÉODE. Galeodcs. araciin.
Genre de l'ordre des Trachéennes ,
établi par Olivier ( Encycl. Méthod
T. VI, p. 57») aux dépens des Plia-
laiigium de Fabricius , et adopté par
Latreillequi le place ( Piègn. Aniin.
de Guv. ) dans sa famille des Faux-
Scorpions , et lui assigne pour carac-
tères : corps oblong , annelé ; seg-
ment antérieur beaucoup plus grand,
portant deux mandibules très-fortes,
avancées , comprimées , terminées en
pince dentelée , avec la branche in-
férieure mobile; deux yeuK lisses ,
dorsaux et rapprochés sur un tuber-
cule commun ; deux grands prdpcs
filiformes, sans crochet au boutj
GAL
les premiers pieds égaleincnt fili-
IbrrTics, imitiqucscl eu forme de pal-
pes; bouche composée de deux mâ-
choires , formées chncune par la
reuuiou de hi base d'un de ces pal-
pes et d'uu de ces pieds antérieurs ,
et d'une lauj^iictte sternalc subulée ,
située entre les mandibules ; six au-
tres i)icds filiformes terminés chacun
par deux espèces de lon^'s doigts mo-
biles avec un petit crocliet au bout ;
les deux pieds postérieurs plus grands
avec une rangée de petites écailles
pédicellées sous les hanches. On peut
ajouter à ces caractères génériques
une description plus détaillée de
l'organisation extérieure des Galéo-
clcs. Ces Arachnides singulières ont
un corps allongé et oblong, re-
couvert presque entièrement de
poils longs , soyeux ou roides , de
couleur brune ou bien jaunâtre, et
divisé en trois parties assez distinctes:
la tèle, une sorte de thorax et l'ab-
domen. La tète qui semble compren-
dre les premiers anneaux du thorax,
supporte les yeux , et donne insertion
à deux fortes mandibules; chacune
d'elles représente une véritable pin-
ce; la branche inférieure ( V. Plan-
ches de ce Dict. , fig. 6 , c ) est fort
grêle, allongée, très-mobile , dente-
lée et terminée par une dent aiguë
courbée en haut. Elle s'articule avec
la branche supérieure ; celle-ci ( fig.
6 , i ) est beaucoup plus forte que
l'inférieure ; elle offre des deuts plus
nombreuses et présente à sa partie
supérieure et antérieure un petit
tubercule, sorte de crête cornée et
arrondie , au-devant de laquelle on
remarque dans plusieurs individus
un appendice (fig. 6 , a) , grêle, cor-
ne , llexueux , qui se dirige en haut
et en arrière; l'usage de cette pièce
singidière n'est pas connu : il est pro-
bable qu'elle caractérise l'un des
sexes et qu'elle sert à quelque chose
dans l'acte de la copulation. Les au-
tres parties de la bouche sont les mâ-
choires , dans la composition des-
queli'es entrent plusieurs parties ;
mais qui sont principalement for-
mées par la base des palpes dont l'ar-
GAL 117
ticlc radical est prolongé eu pointe
à son angle interne et .supérieur, de
inanicre à se dilater eu avant pour
former une petite langiietlc! bifi-
de , terminée par deux ap|)eudices
soyeux , et située entre les deux man-
dibules et à leur base. Les autres ar-
ticles des palpes sont cylindroïdes ,
I lus gros que ceux des pâtes, et le
dernier est arrondi. La [uemièrc
paire de pâtes a beaucoup d'analogie
avec les palpes ; elle est terminée
comme eux par un article simple qui
ne ressemble en aucune manière à
un tarse et qui est dépourvu de cro-
cheîs ; la deuxième, la troisièuie et
la quatrième paires de pales présen-
tent toutes des crochets; mais elles
offrent une particularité remarquable
quant au noudjre des articles des
tarses ; la deuxième et la troisième
n'en ont que quatre ; mais la der-
nière paire qui est aussi plus longue
que les autres eu présente sept. INous
les avons comptées à plusieurs repri-
ses sur l'individu dont nous donnons
la figure; les deux dernières pâtes
correspondent à la partie désignée
plus particulièrement sous le nom de
thorax ; on ne distingue pas de sler-
nuni proprement dit ; l'article basi-
laire des patcs paraît eu tenir lieu.
Latreille a découvert un stigmate à
droite et à gauche de la poitrine,
près de la seconde paire de pâtes. En
arrière des patcs postérieures et au-
dessous des hanches , on voit deux
petits appendices dont on ignore l'u-
sage, et qui rappellent les peignes des
Scorpions : ils consistent en une ran-
gée de petites écailles très-minces,
translucides, de forme tiiangulaire ,
larges , pliées en deux , mobiles et
fixées sur un pédicule ; l'abdomen est
mou , oblong, couvert de poils , et
composé de huit anneaux assez dis-
tincts ; il n'est terminé par aucun
appendice.
Les Galëodes ont de l'analogie
avec les Pinces ou Chelifsr de Geof-
froy , mais elles eu diffèrent essen-
tiellement par la forme et la compo-
sition des palpes , et par l'absence
des crochets à la p-emière paire de
li8
GAL
patcs. Elles s'en éloignent par les ha-
Litudes. Ce sont des Aracliu ides pro-
pres aux pays chauds et sablonneux
de l'ancien continent. On les trouve
en Asie , en Afrique , dans le midi de
l'Europe ; Dejcan et Léon Dufour en
ont recueilli une espèce eu Espagne:
elles se reucontient aussi, suivant
Pallas, dans la Russie méridionale ;
Huuiboldt eu a même découvert
une très-petite espèce dans les con-
trées équatoriales de l'Amériqne.
Les Galéodes, quoique répandues
dans une grande étendue de pays , et
très-communes, sont fort mal con-
nues sous le rapport de leurs mœurs;
seulenionl on sait qu'elles ne filent
point , qu'elles aiment l'obscurité ,
qu'elles courent généralement très-
vile, et attrapent leur pi oie avec agi-
lité; elles ont la réputation d'être ve-
nimeuses , mais Olivier qui a eu oc-
casion d'en voir beaucoup dans son
voyage eu Perse , n'a jamais pu cons-
tater un fait authentique sur le dan-
ger de leur bles.urc. On n'est guère
plus instruit siu' le nombre et la c!é-
terminatiou rigoureuse des espèces.
Cependant on s'accorde généralement
à en admettre trois bien caracté-
risées.
La Galéode AkanÉoïde ou Arach-
noïde, Gai. //ra«eo/(/e5 d'Olivier, En-
cycl. Méthod. T. vi, p. 58o et pi.
54i , fîg. 6 et 7 ; Sulpuga Arach-
noides d'Ilerbst, Monogr. Soipug. ,
tab. 1 ,fig- 2, que nous avons fait re-
présenter dans les planches de ce
JJictionnaii e ( i " livraison) , mais dont
l'abdomen est d'un jaune beaucoup
trop clair. 11 n'est pas certain qu'elle
soit la même espèce que le Phataii-
gium Jraneoides de Pallas [Spicil.
ZooL, fasc. 9, pag. 07, tab. 3 , fig. 7,
8 et (j). On suppose que cette espèce
était connue du temps de Pline. Elle
est originaire du Levant, et se trouve
communément dans la Russie méri-
dionale et au cap de Bonue-Espéran-
ce. L'individu que nous avons repré-
senté oflrait un crochet aux mandi-
bules, caractère qui avait été refusé
par quelques auteurs à cette espèce,
cl que l'on croyaitpropreàla suivante.
GAL
La Galéode sétifère , G- setifera
d'Olivier {loc. ci/.), figurée par Herbst
{loc. cit., tab. 2, fig. 1 ), est plus peti-
te que l'espèce précédente , et les
mandibules sont munies d'un appen-
dice soyeux. On la trouve au cap de
Bonne-Espérance.
LciGaléode uorsale, g. dorsahs
de Latreille , et que Léon Dufour
(Annales générales des Se phys. de
Bruxelles, T. IV, p. 070, et pi. 69, tig.
7) a décrite et figurée sous le nom de
Galéode intrépide , a tout le corps
ainsi que les pâtes d'un blond ferru-
gineux plus obscur que l'abdomen.
Les mandibules sont munies vers leur
bord supérieur d'une petite pièce
membrano-cornée , mince, lancéolée,
articulée sur un point discoïdal au-
tour duquel elle joue coinme sur un
yjivot. Cette pièce singulière est l'a-
nalogue de l'appendice dont il a été
déjà question. Le palpe offre une par-
ticularité remarquable : son dernier
article , qui est tort court et articulé
d'une manière serrée avec celui qui
le précède, recèle dans son extré-
mité un organe d'une nature assez
curieuse : le bout paraît^ fermé par
une membrane blanchâti e ; mais
lorsque l'Animal est irrité, cette
membrane , qui n'est qu'une valvule
repliée, s'ouvre pour donner passage
à un disque ou plutôt à une cupule
arrondie , d'un blanc nacié. Dufour,
auquel on doit cette observation cu-
rieuse , a vu cette cupule sortir et
rentrer au gré de l'Animal , comme
par un mouvement élastique. Elle
s'applique, dit-il , et paraît adhérer
à la surface des corps comme une
ventouse. Son contour, qui sem-
ble en être la lèvre, est marqué
de petites stries perpendiculaires,
et l'on voit par les contractions qu'il
exerce que sa texture est musculeuse.
Notre observateur se demande si cet
organe ne sert aux Galéodes que
pour s'accrocher et grimper, s'il est
destiné à saisir les petits Insectes dont
il se nourrit , s'il est le réceptacle ou
l'instrument d'inoculation de quelque
venin , ou bien enfin s'il appartient à
l'organe copulateurmàle. L'observa-
GAL
lion peut seule confirmer ces di-
verses suppositions, ni;iis nous se-
rions porlés à admettre quelque usage
analogue au dernier. C'est dans Vàc
de 1808 que L('on Dufour a reucoulre
la prcuiicrc lois cette Aracliuide en
Espagne, aux environs de INIadrid ;
il l'a retrouvée ensuite sur les coteaux
arides de l'alerua , aux environs de
Valence. Elle court avec agilité, et
lorsquon veut la saisir , elle lait face
à son ennemi , se redresse sin- ses pa-
les de derrière et semble le menacer
de ses palpes. Lichtenslein a remplacé
le nom de Galéode par celui de So/-
ï>i{ga; mais cette dénomination , ad-
mise par Faljricius , n'a pas été reçue.
Le nom de iSolpuge avait été cmpfoyé
par Pline pour désigner un Insecte
venimeux qu'on a cru être une
Founni. Les noms de Tétragnathe
et de Lucifugc ont été aussi donnés
aux Galéodes par d'anciens natura-
listes. (AUU.)
* GALEOLA. ÉcniN. Nom donné
par Klein à un genre d'Oursins, dans
son ouvrage sur les Ecliinodermes ; il
n'a pas été adopté; il dillere [leu de
celui que cet auteur a nommé Galea.
(I.AM..X.J
GALEOLA. BOT. PH.\.N. La Plante
décrite par Loureiro , sous le nom de
Galcola nudijlora , a été réunie par
Swartz au genre Cranichis. jT. ce
"lOt. . (A.B.)
* GALEONYME. rois. On soup-
çonne^ que le Poisson ainsi nommé
par Galien , était le Cabillau. /^.
Gade. . (b.)
GALEOPE ou GALÉOPSIDE.
Galeopsis. bot. phan. Genre de la
famille des Labiées , et de la Didy-
uamie Gymnospermie , L., établi par
Linné , adopté par Jussieu , Lamarck
et De Candolle , avec les caractères
suiyans : calice nu pendant la matu-
ration , campanule, à cinq dents épi-
neuses ; COI oUe dont le tube est court,
la gorge renflée , à deux dents latéra-
les; la lèvre supérieure du limbe,
voûtée , un peu crénelée , l'inférieure
à trois lobes inégaux; quaireétamines
didj^aincs , dont les antlières sont un
peu hérissées en dedans et cachées
GAL 11g
sous h» lèvre supérieure; ovaire qua-
diilobé, surmonté d'un seul style fi-
lilorme, bifide et à deux sliguiates ai-
gus. Ce genre est voisin du La/iiium,
et se compose d'un petit noud)re d'es-
pèces indigènes d'Europe; plusieurs
d entre elles ont été conloiulues avec
\es Lamium, et même avec les Fhlo-
mls. Dillen et Rlœnch en ont séparé ,
sous le nom générique de Telrahit]
les Ga/eopsis Telralùt et G. J.adanum,
L. ; mais cette coupe n'a été reçue pai
aucun auteur. Il n'en est pas de mê-
me du Galeobdulon , autre genre
formé par DiUen aux dépens du Ga-
/eopsis. Indiqué sous d'autres noms
ou placé dans des genres difllrens par
les auteurs d'ouvrages généraux, il
était naturel de ne pas regarder le
Ga/eupsis Galcobdolon , L. , comme
cougénèrc des autres Galeopsis-, aussi
eri a-t-il été de nouveau séparé par
Hudsonf/y. yliigl., 258) et par De
Candolle (FI. Française). V. Ga-
l'ÉOBDOI.ON,
Parmi les espèces que l'on rencon-
tre le plus communément dans les
champs ou sur le bord des bois hu-
mides, nous ne ferons que citer les
Galeopsis Ladanum et G.Tftra/dt, L. ,
Plantes herbacées, à fleurs rouges
verticillées. La première est connue
sous le nom vulgaiie d'Oi lie louge.
Toutes les deux , au rapport de Bosc ,
donnent par l'incinération tant de
potasse, qu'on pourrait les cultiver
utilement sous ce rapport.
Une espèce plus rare , et que l'on
trouve particulièrement à Marcoussis
près Montihéry, est remarquable par
ses fleurs jaunâtres et très-grandes
relativement à celles des autres Plan-
tes du même genre. C'est le Galeopsis
ochroleuca, Lamk., Plante dont la
synonymie est singulièrement com-
pliquée, les auteurs lui ayant appli-
qué au moins huit noms spécifiques
diflérens. (g..n.)
GALÉOPITHÉCIENS. mam. Des-
niarest a formé sous ce nom une fa-
mille oii le genre Galéopithèque est
seul renfermé. (u\
GALÉOPITHÈQUE. Galeopithe-
1 20 G AL
eus. MAïu. Geuie de Mammifères
constituant à lui seul la deuxième
tribu de l'ordre des Chéiroptères
dans le Règne Animal de Guvicr. La
principale difl'érence extérieure entre
les Galèopithèques et les Chauve-
Souris ( P'. ce mot), c'est que dans
celles-ci il n'y a pas de repli de la
peau entre les doigts des pieds de
deriièrc qui sont proporliounés
comme dans un Quadi upède on-
guiculé ordinaire, tandis qu'au con-
traire les doigts des pieds de derrière
des Galèopithèques sont palmes com-
me ceux des pieds de devant. En ou-
tre, le repli de la membrane des ailes
des Chauve - Souris ne commence
qu'au-devant de l'épaule; celle des
Galèopithèques borde au contraire le
cou jusqu'à l'angle de la mâchoire.
Enfin les doigts des pieds de devant
des Galèopithèques ne sont guère
plus grands que ceux des pieds de
derrière , tandis que chez les Chau-
ve-Souris les doigts des mains
sont allongés au-delà de cinq à six
fois la grandeur de ceux des pieds.
Les Galèopithèques ainsi séparés des
Chauve-Souris, sous le titre de famille
dans l'ordre des Chéiroptères , pré-
sentent comme genre les carac-
tères suivans : les quatre membres
ont à peu près les mêmes dimen-
sions ; les proportions de longueur du
bras et de l'avant-bras sont à peu
près les mêines que dans les Chauve-
Souris : les membres postérieurs des
Galèopithèques sont donc , à propor-
tion , beaucoup plus grands que dans
les Chauve-Souris. Les doigts des
quatre pieds ont à peu près la même
longueur proportionnelle que dans
les Singes; le péroné est bien com-
plet à la jambe; le radius n'est st^li-
forme qu'à partir du milieu de l'a-
vant-bras au quart inférieur duquel
il se termine. Le sternum n'a point
de quille saillante , la clavicule n'est
point courle, courbée et épaisse,
les fosses de l'omoplate ne sont point
profondément excavèes , enfin le bec
coracoïde n'est point saillant et ar-
qué comme dans les Chauve-Souris.
11 en rcs'altc que les muscles qui
GAL
prennent leur point d'appui sur tous
ces os ont une bien moindre mas-
se, et n'ont pas à beaucoup près
la même puissance , ce qui n'est
pas nécessaire puisque leur office
n'est point d'élever et d'abaisser
énergiquement par des alternatives
contraires les ailes des flancs, mais
seulement de les maintenir immobi-
les et tendues. Leur sternum est as-
sez semblable à celuides Fourmiliers ;
l'arcade du i)ubis , aussi bien fermée
que dans Tllomme et les Singes,
contraste singulièrementavec le large
écartement des deux pubis chez les
Chauve-Souris. Il en résulte que les
deux cavités cot^loïdes legardent eu
dehors , au lieu d'être tournées en
arrière , direction qui , chez les Chau-
ve-Souris, nécessite cette rétrover-
sion des membres postérieurs que
nous avons signalée le premier. Il
en résulte que les membres posté-
rieurs des Galèopithèques se meuvent
comme chez les Quadrupèdes ordi-
naires. Le bord du bassin incliné
d'environ trente degrés sur le sacruna
en a deux fois la longueur. Il résulte
de cette inclinaison du bassin et de
cette brièveté du sacrum , que ces
deux pièces n'ont d'autre articulation
que la symphyse sacro-iliaque , tan-
dis que chez les Chauve-Souris le
bord supérieur du bassin étant pa-
rallèle au sacrum et prolongéen arriè-
re aussi loin que l'ischion qui vient le
toucher, ces deux os se soudent en-
semble. Il résulte de cet évase-
ment du bassin si largement ouvert
en avant chez les Chauve-Souris,
que leur fœtus peut naître bien
plus tardivement, tandis que le bas-
sin fermé dces Galèopithèques né-
cessite une naissance plus précoce,
pour que le volume du fœtus n'ex-
cède pas le calibre du détroit osseux
qu'il doit traverse!'.
Une crête lamelleuse du pariétal ,
continue avec celle de l'orbite , boi'de
en haut la fosse temporale dont elle
agrandit et multiplie ainsi les surfa-
ces d'insertion musculaires. L'orbite
à rebords lamelleux saillans comme
dans les Galagos , est interrompu en-
GAL
tic le frontal et le jugal sur un arc
ti'cnyiron 55 degrés. A la mâchoire
iurérieurc, il y a six incisives dont les
(luatrc intenucdiaircs pioclives sont
dentelées proloudénieut sur leuis
bords coinuic un peigne très-fin. Les
dca\ moyennes ont huit denlelures,
celles qui viennent après neuf, et les
troisièmes cinq. Les deux incisives
externes, moins inclinées que les
antérieures , ont aussi des dente-
lures plus superlicielles et moins
noinhreu.ses. Vient ensuite une dent
seuihlable aux inoluiies par sa partie
postérieure , mais oUVant en avant
une pointe tri.tngulaiic ; elle a deux
racines bien distinctes. Ueriière cette
dent vient une seconde sur laquelle la
pointe principale est précédée d'une
plus petite, et suivie de trois autres
disposées en triangle. Quatre molai-
res viennent ensuite , dont la pre-
mière est deux fois aussi longue que
les autres. Les trois dernières sembla-
bles entre elles sont formées en de-
liors d'une forte pointe, et en dedans
de deux paires de pointes plus pe-
tites , l'une derrière l'autre. En
haut , il y a également six molaires
dont les quatre dernières sembla-
bles entre elles ont extérieurement
deux pointes triangulaires , et en
dedans une seule pointe princi-
pale séparée des externes par deux
petites très-minces et fort aiguës. Des
deux màchelières antérieures la pre-
mière, fort allongée, triangulaire, est
dentelée sur ses deux tranchans de
trois crénelures; celle qui est der-
rière a deux pointes principales en
série, et est très-épaisse à sa base.
L'os intermaxillaire porte deux dents
dont la postérieure ressemble à la
première fausse molaire ou canine
qui la suit. L'antérieure est den-
telée sur son tranchant coupé obli-
quement en arrière. Ces dentelures
deviennent de plus en plus fines, à
partir de la première qui est la plus
grosse et lapins longue. De ces deux
dents la première s'use assez promp-
tement , et toutes deux sont même
caduques , et ne persistent pas long-
temps chez les adultes.
GAL 1 2 1
L'odorat est de tousles sens celui qui
paraît le plus développé. La losse cth-
moidalc est proportionnée comme
dans les Roussettes , mais les cornets
ethmoïdauxet nasaux y sont à propor-
tion bien plus grands, [m petitesse du
trou sous-orbil.iiie indique un mu-
fle très-peu sensible . — L'os de la cuisse
ellilé eu avant est moyennement déve-
loppé , mais beaucoup moins que dans
les Chats. — La phalange onguéale
très-comprimée représente une laine
taillée en quart de cercle; celle des
Felis lui ressemble , à ra[)latiss(;meut
firès. Aussi paraît-elle èlie habituel-
cment redressée , ce qui conserve
la pointe elle tranchant de l'ongle.
A tous les pieds les trois doigts ex-
térieurs , ainsi que leurs métacarpiens
et métatarsiens , sont de même gran-
deur. L'index est un cinquième
moins long que les trois autres doigts ,
mais l'ongle du pouce ne dépasse
pas la tête de la première pha-
lange des trois doigts cxtérieui'S ;
tous les doigts sont un peu plus
longs aux mams qu'aux pieds. — Il y
a quinze vertèbres à la queue, treize
côtes très-larges et aplaties au dos.
— La membrane de la voile des Ga-
léopithèques n'est pas nue comme
chez les Chauve-Souris; elle est cou-
verte sur les deux faces de poils fins
et doux commue ceux de la Taupe.
Cette voile , comme celle des Chauve-
Souris, a , pour la tendre , un muscle
particulier inséré au fond de l'aisselle,
et longeant l'humérus j usqu'au coude
oii commence son tendon. Ce muscle
n'existe pas dans lesPola touches. — Les
femelles ont deux mjmelles bien sail-
lantes, situées sur l'intervalle delà
tleuxième à la troisième côte. La verge
des mâles est bien détachée et pen-
dante, ainsi que les testicules, comme
dans les Singes. Enfin , la langue est
ciliée à son boi'd comme celle desDi-
delphes. — Par leurs dents on peut
juger que les Galéopithèques sont
frugivores, et qu'ils peuvent man-
ger aussi de la chair et des Insectes
comme les Hérissons. Pallas en a fi-
guré un foetus de quatre pouces
six lignes de longueur, cl de troii
192 G AL
pouces dix lignes d'envergure. La
peau était absolument nue, et les
testicules et la verge déjà bien pro-
noncés.
Il est assez étonnant que le pre-
mier auteur qui ait bien décrit et figu-
re ces Animaux, avant Pallis qui le
cile , n'ait pas été mentionné depuis
par les nalurali^tes. Nous ne relève-
l'ions pas cette singularité s'il ne ré-
sultait delà description bien autbcn-
tiquc de Bontius {Hist. Nat. Indiar. ,
chap. 16) la preuve qu'il existe sur
la côte occidentale de l'Indostan des
Galéopithèques dont on a iusqu'ici
restreint la patrieà l'archipellndien.
La description de Liontius est si
précise, et le fait de statistique zoo-
logique qu'elle détermine est si inté-
ressant , que nous en donnerons ici
l'extrait : une vaste membrane cou-
verte d'un pelage laineux, quelque-
lois blanc et gris- cendré, étendue
comme une voile depuis la tèle jus-
qu'aux ongles dci pieds de derrière ,
distingue des autres ces VesiJeitilions.
Leur voile diffère aussi de celle des
autres, parce qu'elle n'a point ces
plis qui servent à la fermer et à l'é-
tendre chezceux-ci. L'Animal a pres-
que trois pieds de long et autant d'en-
vergure. La queue est complète dans
la membrane qui circonscrit le corps.
Cinq ongles unis , très-aigiiS et ar-
qués, arment tous les pieds. La bou-
che est désarmée. Il termine en di-
sant qu'il pourrait donner d'autres
détails, mais il s'en abstient parce
qu il ne les tenait que des matelots.
Il dit que dans le Guzerat , province
de l'empire du Mogol, ou trouve des
Vespertilious volant en troupe la nuit
comme des Oies sauvages , ou se sus-
pendant aux Arbres, et qui , quoique
semblables pour la taille à un Chat ,
en diflèrent pour la forme; que les
Belges les nomment Singes-Volans ;
que leur pelage est mélangé de bl me
et de noir, et qu'ils se nourrissent
surtout de fruits. Le seul observateur
qui depuis les ait étudiés un peu at-
tentivement clans leur patrie est Ca-
melli (Faune des Philippines, insé-
rée daus le 24'^ vol. des ïrans. Phi-
GAL
losoph.). Il donne leur synonymie
dans plusieurs langues des Philippi-
nes. Les Uisayas nomment cet Animal
Cola^o et Caguang , les Pampangs et
Taglialas, Gigua. Camelli dit qu'il
y en a de si grands dans la provin-
ce de Pampang, qu'ils sont aussi
étalés que des parasols chinois , et
ont six spithames d'envergure ; que
la couleur générale est d'un fauve
brun rayé de blanc sur le dos; que
ces raies deviennent plus courtes sur
les membres; que du haut des Arbres
ils s'abaissent à des étages inférieurs
par une sorte de vol retardé ; qu'ils
regagnent en sautant les étages su-
périeurs quand ils en sont des-
cendus ; qu'enfin ils quittent ra-
rement les Arbres o\\ ils vivent.
Le voyageur le plus récent qui les
mentionne, est le capitaine Wilson ,
mais sans aucun caractère d'espèce.
(Keater, Desci'ipt. des îles Pelew. )
Il a vu aux îles Pelew, dans l'Océanie,
des Galéopithèques qui. courent à
terre, grimpent sur les Arbres comme
des Chats , et voltigent comme des
Oiseaux; il ajoute que les insulai-
res de Pelew les mangent et les
nomment Olek. D'iiiUeuis aucune
mention de grandeur ni de couleur.
Ceux que Séba figure et décrit , ve-
naient de Ternate dans les Molu-
ques , et étaient d'un fauve uniforme.
D après les passages que nous ve-
nons de citer, il y aurait des Galéo-
pithèques depuis le Guzerat, dans l'In-
dostan , jusqu'au milieu de l'Océanleo
Cet échelonnement des Galéopithè-
ques sur des stations séparées par
d'immenses intervalles de mer , forme
une présomption contre l'unité d'es-
pèce des difi'cicns Animaux qu'on y
a observés.
Voici celles que l'on a admises jus-
qu'ici , et dont la première seule est
bien connue. C'est sur deux sque-
lettes de celle-ci que nous venons
d'esquisser l'organisation de ce genre.
1°. Galéopithèque v^ovy. , Lemii r
volans, Lin., bien décrit et figuré avec
des détails anatomiques par Pallas ,
ylct. Petropul. T. iv, p. i'*", tab. 7 et
8. Planches copiées par Schreb. 3o7 ,
GAL
B. 007 , c. Autre figure originale dans
Audcbert, iii-lolio , Galcopitli.,lig. 1.
— Gi iiud comme un Cliul , d'un beau
roux vif à la partie supérieure du
corps, d'un rou\ piiispàleondossous.
Il nous paraît douteux que ce (raléo-
pillièque roux soit le même qii a lié-
crilel représenté l\dlas, lecjuei répond,
bien, pour les rayures gns-blauchos
du dos , à la grande espèce déciile par
Camelli dans les IMiilippines. On no
sait pas foiigine de ces Galéopithè-
ques roux : ceux qu'observa Pailas
avaient un pied neuf pouces et demi
du museau au bout de la queue. Ceux
des squelettes du Muséum ne sont
pas moins grands.
2**. Le GaLÉOPITHÈQUE VARIÉ, G(I-
/eopi(/ieci/svarii'gan/s,Geo{ï.,Sc\i\ch.
Sup. 5o7 , D; Audebert , in-l'olio , JfJa-
Àis, pi. 2, est beaucoup plus petit
que le précéilcnt; il n'a que six pou-
ces du museau à la queue : son pelage
d'un brun sombre , est marqué de
taches blanches sur la f tcc extérieure
et supérieure des membres. Ou ignore
son pays.
5°. Lo Galéopithèque de Ter-
KATE , Galeopithccus Tematensis ,
Geoff. , Séba , pi. 58 , fig. 2 et 3 , sous
le nom de Chat volant, et Encyclop. ,
pi. 22, fig. 1 , sous le nom de lilakis
\olaiil. Pod d'un gris doux plus foncé
en dessu-; qu'en dessous ; quelques
taches blanches sur la queue.
(A.D..KS.)
GALEOPSIS. BOT. V. Galéope.
GALEORHIN. Galeorhinus. pois.
(lilainville. ) Sous-genre de Squale.
P'. ce mot. (e.)
* GALEOS. Pois. Le Poisson dé-
signé sous ce nom par Aristole paraît
être le Squalus glaucus. f^. Squale.
(B.)
GALEOTE. Colotes. rept. Espèce
du genre Agarae , devenu type d'un
sous-genre du même nom. P^. Aga-
ME. (B.)
* GALEPEISDRUM. bot. crypt.
{Lycuperdacées.) Ce nom a été donné
par Wiggers [Huis. , p. 108} au IjJ~
copeidon Epidaiulru/n , \j., Cham-
GAL 12:^
pignon pour lequel Michrli avait
formé le genre Lycogala , adopté par
Adanson , et ensuite par Persoon et
De Caudolle. F". Lycogala. (g..n.)
GALEPHOS. bot. piian. (Diosco-
ride.) Syu. de Galéobdolon. V. ce
mot. (b.)
GALERA. MAM.. Frédéric Cuvier
dit dans le Dictionnaire des Sciences
naturelles ({ue cet Animal dont Brovvn
(Histoire de la Jamaïque) donne la
description et la ligure, paraît être le
Taira de IJullbn , espèce du genre
Glouton. /^. ce mot. (a. d..ns.)
GALERAND. ois. Syn. vulgaire
du Butor. F". Héron. (dr..z.)
GALÈRE, mole, et zooph. Les
marins donnent vulgairement ce nom,
ainsi que celui de Frégate , à V IIolo-
tliuiia Fhysalis de Linné , type du
genre PhysaliaAc Lamarck, à cause
de sa forme et de sou habitude de
rester flottante à la surface de l'O-
céan. Dans les temps calmes et beaux,
le Velelle mutiquc est quelquefois
confondu par les marins avec la Ga-
lère ou P/ifsalis pelagica de La-
marck , quoique celle-ci en diffère par
d'imporlans caractères- Ou donne
encore quelquefois ce nom à la co-
quille de l'Argonaute. (lam..x.)
GALEPJTA. oxs. (Pline.) Le Co-
chevis. V. Alouette. {a.)
GALÉPJTE. Galerita. iNS. Genre
de l'ordre des ColcoptèTcs , section
des Pentamères, tribu des Carabi-
ques , famille des Etuis-Tronqués ,
étaiili par Fabricius pour un Insecte
qu'il avait appelé Carabus Ainencanus
dans les premières éditions de ses ou-
vrages ; en formant ce genre , il y
avait joint plusieurs autres espèces de
la même famille qui composent main-
tenant les genresZuphie,Polystichus,
Siagone et Helluo. V. ces mots. La-
treille a conservé le nom de Galérite
à un très-petit nombre d'espèces. Les
caractèies de ce genre sont : dernier
article des palpes extérieurs en l'orme
de triangle ou de cône renversé et
comprimé ; languette finissant en
pointe et ayant de chaque côté une
ia4 GAL
pièce ou division en forme d'oreillet-
te ; antennes sétacées , avec le pre-
mier article long; tête ovoïde, entiè-
rement dégagée et tenant au corselet
par une sorte de nœud ou de rotule;
corselet en forme de cœur tronqué ;
corps épais ; élytres tronquées ù leur
extrémité , et jambes antérieures
échancrées au côté interne avec le pé-
nultième article de tous les tarses bi-
lobé. Les Galérites ont beaucoup de
rapports avec les Brachines , et nous
ne savons pas si elles n'ont pas les
mêmes propriétés ; mais elles en dif-
fèrent par la languette et par l'inser-
tion de la tête. Les Zupliies et les Po-
iysticlies s'en distinguent par leur
corps qui est beaucoup plus aplati et
par les articles de leurs tarses qui
sont entiers ; elles dilïerent des Dryp-
tes, des Agrès et des Odacanlhes, par-
ce que ceux-ci ont le corselet cylin-
drique.
Les espèces qui composent ce genre
sont toutes propres à l'Amérique.
Humboldt et Bonpland en ont rap-
porté une espèce de la Nouvelle-Es-
pagne ; l'Hcrminler en a découvert
une espèce à la Guadeloupe; Dejean
( Catal. des Col. , p. 3) en mentionne
trois espèces : la principale et celle
qui a servi de type à Fabricius , est la
Galérite Américaine , G. America-
na , Fabr., Oliv. (Col. T. m ,n" 35,
pi. 6, fig. 72), Latr. ( Gêner. Criist. el
Ins. T. I , p. 197 j pi. 7 , f. 2 ). Elle a
près de neuf ligues de long; son corps
est noir, avec le piemier article des
antennes , le corselet et les pâtes fau-
ves ; les élytres sont d'un noir bleuâ-
tre obscur, un peu soyeuses , avec des
lignes enfoncées , peu profondes rf:t
longitudinales. Elle habite les Etats-
Unis, (g.)
GALÉRITE. Galantes, échin.
Genre de l'oi'dre des Echinodermes
pédicellés , ayant pour caractères : le
corps élevé , conoïde ou presque ova-
le ; ambulacres complets , formés de
dix sillons , qui rayonnent par paires
dusommetàla base; bouche inférieu-
"■e et centrale ; anus dans le bord. Le
genre Galérile,établiparLamarck aux
GAL
dépens des Oursins de Linné cl adop-
té par Cuvier, renferme des espèces
que Leske , dans sonédition de K.lein,
a disséminées dans ses genres Conu-
lus , Echinites , Echinoryles et Cly-
peus. Cependant elles se distinguent
des autres Echinides par leur corps ù
dos élevé , le plus souvent conique ou
conoïde , quelquefois presque ovale.
Leurs ambulacres sont complets et
consistent en cinq paires de sillons
qui partent du sommet et rayonnent ,
sans interruption , jusqu'à la bouche
qui est inférieure et centrale. Les deux
rangées de pores qui forment chaque
sillon sont presque confondues et ne
sont pas toujours au nombre de cmq;
il y en a à quatre et à six bandes.
L'anus est dans le bord , ou contigu
à celid-ci , et en dessous. Cette si-
tuation de l'anus distingue les Galé-
rites des Echinonées. Les Galéri-
tes mentionnées par les auteurs sont
toutes à l'état fossile ; on n'en a pas
encore décrit de vivantes ; on les trou-
ve dans deux états : 1" avec le test,
2° sans le test; il a disparu , ayant
laissé sonmoulesiliceux; ces dernières
nepeuventêtre décrites qued'une ma-
nière imparfaite. Les pointes ou les
épines de ces Echinodermes sont in-
connues. Les Galérites , communes
dans les couches de Craie , sont plus
rares dans les Calcaires de seconde
formation , et paraissent étrangères à
ceux de la troisième , du moins aucun
auteur ne les indique dans les dépots
postérieurs à la Craie. Lamai'ck en
décrit seize espèces : les Galérites co-
nique , commune , raccourcie , à six
bandes , fendillée , hémisphérique ,
déprimée , l'otulaire , conoïde , scuti-
forme , ovale , demi-globe , cylindri-
que, patelle, ombrelle et excentrique.
(LAM..X.)
GALÉRITE. BOT. phan. (Tragus.)
Syn. de Tussilage Pétasite. (b.)
GALÉRUCITES. Galerucitœ. iNS.
Latreille a formé cette tribu dans l'or-
dre des Coléoptères , section des Té-
tramères , famille des Cycliques , pour
les genres Adouie, Galéruque, Lu-
père et A1.TISE. V. ces mots. Elle se
GAL
flislingue des mitres tribus de celle
t'iimille en ce que les aiilcnncs sonl
très-rapprochées à leur base et insé-
rées entre les jeux. (avd.)
GALE RU QUE. Gale rue a. ins.
Genre de l'ordre des Coléoptères , sec-
tion des Tétranièrcs, famille des Cy-
cliques , tribu des Galéruoiles, établi
par Geollroy aux dépens du grand
genre Chrysomèle de Linné. Les ca-
ractères qu'il lui assigne sont : anten-
nes d'égale grosseur partout, à arti-
cles presque globuleux; corselet ra-
boteux et bordé. Comme Geoffroy n'a
lormé ce genre qu'avec le peu d'espè-
ces qui existent aux environs de Pa-
ris , les caractères qu'il eu a tirés sont
suflisans pour le distinguer des au-
tres genres du même pays ; mais com-
me il existe une quantité immense
d'espèces exotiques qui se rappro-
clienljilusoumoinsdcsgenrcsvoisins,
on a été obligé de préciser et d'éten-
dre davantage les caractères de ce
genre. Voilà ceux que Latreillc lui a
donuésdansses derniers ouvrages: an-
tennes filiformes composées d'articles
obconiques, et ayant à peu près la moi-
tié de la longueur du corps, avec le se-
cond article un peu plus court ; deux
derniers articles des palpes peudiffé-
rens en grandeur, le dernier conique ;
nianilibules courtes, grosses, en
forme de cuiller; mâchoires bifides.
Les Galéruques se distinguent des
Chrysomèlcs par leurs antennes insé-
rées entre les yeux et très-rapprocbées
t'i leur base ; des Attises par leurs
cuisses postérieures , qui ne sont pas
propres au saut ; les Adories en diffè-
rcut parce que le dernier article de
leurs palpes niaxillaii'es est court et
tronqué ; enfin elles s'éloignent des
Lupères par leurs antennes plus cour-
tes que le corps et composées d'arti-
cles coniques , tandis que celles des
Lupères sonl plus longues et formées
d'articles cylindriques. Fabricius a
formé , avec quelques Galéruques qui
ont le corps allongé, ainsi qu'avec les
Altisesà forme analogue, son genre
Criocéris.
Les Galéruques sont , comme les
GAL la.»)
Chrysomèlcs , des Insectes timides
qui marchent lentement, se servent
rarement de leurs ailes et se laissent
tomber en contrefaisant les morts , à
la moindre apparence de danger'; ils
rongent les feuilles de dillerentcs
Plantes et aiment les lieux ombragés
et frais. Leurs larves vivent do la
substance des feuilles; elles se fixent
dessus et ne cessent de manger que
quand elles doivent subir leur méta-
morphose; ces larves ressemblent à
celles des Chrysomèlcs ; elles sont
allongées, conij^osées de douze an-
neaux distincts; elles ont six pâtes
écaillcuses , garnies à leur extrémité
d'un seul crochet. Le dernier anneau
porte un mamelon charnu qui leur
sert de septième pâte et d'où sort une
matière gluante qui sert à la larve h se
fixer sur le plan oii elle marche, La
tête est écaillcuse. Pour peu qu'on
touche la Plante sur laquelle elles
sont fixées, elles se laissent tomber à
terre et se roulent en cercle. Vers le
mois de juin , ces larves se transfor-
ment en nymphes qui n'ont rien de
remarquable ; leur ventre est courbé
en arc, et l'on voit toutes les parties
extérieures de la Galéruque, telles que
les yeux , les antennes , les six pâtes ,
les élytrcs et les ailes. Vers les
côtés du corps , on aperçoit les stig-
mates. Ces nymphes n'aiment pas à
se donner du mouvement et restent
tranquilles lorsqu'on les touche.
Le genre Galéruque est composé
dun gfand nombre d'espèces. Dejean
(Catal. des Col., p. 1 17) en mentionne
quatre-vingt-deux dont une grande
partie est propre à l'Amérique et à
l'Asie. Nous allons citer quelques es-
pèces d'Europe dont les larves et les
mœurs sont à peu près connues.
Galéruqiîk dk l.v Tanatsie , G.
Tanaecti , Fabr. , Oliv. , Eucycl. T,
VI, p. ftSy; Chrysomèle, Dcgécr, Mém,
sur les Ins. ï. V, p. 299, pi. 8, f. 27.
Celte espèce est très- commune en
France; sa larve vitsurlaTanaisievul-
gairc jaune, dont elle rongo les feuil-
les ; elle est toute noire , longue d'à
peu près cinq lignes; elle a plusieurs
tubercules rangés transversalement
126
GAL
sur le corps et garnis de petits poils.
Cette larve se change en nymphe vers
le mois de juin ; dans trois semâmes ,
riusccte parfait quitte son enveloppe.
Les femelles sont quelquefois telle-
ment gonflées par la quantité d'oeufs
contenus dans leur abdomen, que les
ëlyties ne peuvent plus atteindre que
la moitié de la longueur du ventre, et
que les trois ou quatre derniers an-
neaux sont à découvert.
GalÉRUQUE du INÉNUPHAR , G.
Nj//ip/iece , Oliv. , Col. T. v , n" 90 ,
pi. 3 , f. 3i. D'un brun clair avec le
rebord saillant des élytres jaune.
L'Insecle parfait et la larve vivent sur
les feuilles du Potamogeton , du Né-
nuphar et de quelques autres Plantes
aquatiques. Leslarvesexistent en très-
grand nombre sur les grandes feuilles
du Nénuphar qui sont suspendues à la
surface de l'eau. Elles rongent la subs-
tance supérieure de la feuille et vont
toujours en avant lorsqu'elles man-
gent. Ces larves sont noires et longues
de quatre lignes. Les douze anneaux du
corps sont couverts de plaques coria-
ces , et sont très-bien marqués par de
profondes incisions. Ils ont de chaque
côté des élévations en forme de tu-
bercules, et chaque anneau a , en de.-;-
sus , une ligne transversale en forme
d'incision ; on ne voit la peau mem-
braneuse que lorsque la larve allonge
considérablement son corps ou qu'el-
le le recouibe. Cette larve s'attache
Ïiar le mamelon du derrière à la feuil-
e même sur laquelle elle a vécu , et
prend la figure de nymphe en se dé-
pouillantde la peau qu'elle fait glisser
en arrière jusque près du derrière,
mais sans la quitter tout-à-fait. La
nymphe est courte et grosse; elle a
d'abord une couleur jaune qui se
change bientôt en noir luisant; les
anneaux du ventre ont, en dessus,
quelques tubercules en forme de
pointes courtes. Ces Insectes sont sou-
vent exposés à être submergés quand
les feuilles sur lesquelles ils habitent
sont agitées par le vent; mais ils ne
craignent point l'eau et n'en reçoivent
aucun mal, sous quelque état qu'ils
soient. Cependant ils se tiennent de
GAL
préférence sur la surface de la feuille
qui surnage et qui reste à sec. Quoi-
que tirées de leau , les larves ne sont
point mouillées ; est-ce par une trans-
piration onctueuse ou par une enve-
loppe aérienne qu'elles se garantissent
du contact de l'eau? Par quel méca-
nisme respirent-elles quand elles sont
entièrement submergées ? Ce sont des
questions que l'on ne peut encore
l'ésoudre.
Parmi les espèces exotiques , nous
en citerons une trè.s-belle qui est fi-
gurée dans l'atlas de ce Dictionnaire ,
c'est la Galéruque a antennes
JAUNES, G, albicornis de Dejean.
Cette nouvelle espèce est longue d'à
peu près six lignes. Sa tête, son cor-
selet , son écusson et ses pâtes sont
d'un noir luisant; ses éljti'cs sont
d'un beau bleu tirant sur le violet ,
et ses antennes sont jaunes, excepté
les trois premiers aniîeaux qui sont
noirs. Cette espèce vient de Java, (g.)
GALET. OIS. Nom vulgaire du
jeune Coq. f^. ce mot. (dr..z.)
GALETE. Galea. ins. Fabricius a
donné ce nom à une partie de la mâ-
choire qu'il a cru propre à certains In-
sectes, etil anommé 6//o/m/a un giou-
pe nombreux d'Insectes qui oÛVait ce
caractère , et qu'Olivier a désigné de-
puis sous le nom d'Orthoptères, f^. ce
mot. Des observations comparatives
ont fait penser à Blainville ( Bulletin
des Sciences par la Société Philoma-
thique, p. 85, juin 1820) que la Ga-
ieté existait ailleurs , et que dans l'or-
dre des Coléoptères elle avait son
analogue dans la bifurcation externe
de la mâchoire, qui, dans les Car-
nassiers , est représentée par le se-
cond palpe maxillaire. V. Bouche.
(aud.)
GALETS. gÉoIj. Fragmens de ro-
ches, quelle que soit leur nature, qui ,
roulés par les flots de la mer, en
composent les livages , quand du sa-
ble , des vases ou des graviers ne for-
ment pas ceux-ci. C'est sur les plages
de Galets que la lame produit le plus
de bruit à cause du choc des Galets,
qui, d'un volume plus fort que les
GAL
fiagmens dont se compose le gravier ,
s'anondisscnt, et en se brisant à la
longue , finissent par devenir les clé-
incns de ce gravier même. La plupart
des cailloux roules et arrondis de
nosplnines, furent les Galets d'une
antique mer. K. Mek et Gravier.
GALEUS. POIS. V. MiLAXDRE.
GALGULE. Galgulus. lys. Genre
do l'ordie des Hémiptères, section
des Hétéroptcres, famille dos llydro-
corises ( Règn. Anim. de Cuv. ) , éta-
bli par Latredle qui lui assigne pour
caractères : patcs antérieures ravis-
seuses ; tous les tar:;es semblables ,
cyliudi iqucs , à deux articles très-
distincts , avec deux crochets au bout
du dernier; antennes insérées sous
les yeux, de trois articles dont le
dernier plus grand et ovoïde.
Les Galguîes ont de l'analogie avec
les Beloslomes , les Ncpcs et les Rana-
tres , mais ils en diflorent par le nom-i
brcdcs articles des antennes et par les
vieux crochets des taises. Ils ressem-
blent beaucoup auxNaucores, avec
lesquels Fabricius les a ranges, et
s'en distinguent cependant par le ca-
ractère curieux de deux onglets aux
tarses et par la proportion relative
du dernier article de leurs antennes.
Ces Insectes oftrent encore, dans leur
organisation extérieure , quelquespar-
ticularilés remarquables • le corps est
assez court et raboteux; la tète a très-
peu de longueur , et se prolonge laté-
i-alenient en deux angles qui suppor-
tent les yeux. Le prothorax est lobé à
sa partie postérieure et placé en avant
d\m écusson , ti iangulaire, à chaque
côté duquel sont insérées des élytres
coriaces et courtes; la première
paire de pâtes offre des cuisses très-
renflées et dentées en dessous ; les
jambes et les tarses s'appliquent con-
tre elles dans le repos. Ces Insectes
sont aquatiques. On ne sait rien de
leurs mœurselou n'en connaît qu'une
espèce.
Le GALGUI.E ocuLÉ , Galgulus ocu-
/atus, Latr. ( Hist. Nat. des Crust.
et des Tns. T. xii, p. 286, pi. 95,
GAL lirj
fig. 9), ou le Naucoris oculaladc. Fa-
bricius. Il a été rapporté de la Caro-
Ime par Rose. (aud.)
GALGULUS. OIS. (Brisson. ) /".
ROLLIER.
G.ILIEINE. Galiena. bot. /'. Ga-
l.ÉNIE.
GALTGNOLE. ois. Syn. de Fai-
san, r. ce mot. (DR..Z.)
* GALILÉEN. Galilœiis. pois.
(Hasseiquitz.) Espèce de Spare. K. ce
mot. (b.-)
* GALINACÎIE. OIS. Syn. vulgaire
à la Guiane du Catharte Aura. V .
C.VTHARTE. (DR..Z.)
GALINE. zooL. L'un des noms vul-
gaires de la Torpille. Ce mot , dans
plusieurs dialectes dérivés du latin ,
désigne aussi la Poule. (u./
'^G.ILINETOS. EOT. PHAN. (Gari-
del.) Syn. provençal de Scorsonère
làciniée. (,^\
GALINETTE. bot. rriAN, L'un
des noms vulgaires de la Mâche dans
le niuli de la France oii l'oa donne
aussi le même nom au Rliinanthits
Crista-GalU. [j^\
GALINIE. Galinia. bot. phan.
Double emploi de Galéuie. V. ce
mot. (Bj
GALINOTTE. ois. Syn. vulgaire
de Merle dominicain de la Chine. F~.
Martin. (dr..z.)
G A L I N S O GE. Galinsoga. bot.
piian. Genre de la famille des Sy-
nanthérées , Corymbifères de Jus-
sieu , et de la Syngéncsie super-
flue , L. , établi par Cavanilles
(Icônes et Descriptiones Planlarum,
T- lit p. 4i , tab. 281 ), adopté par
VVilideuow , Persoon , Poirel et Cas-
sini avec les caractères suivans : cala-
thide globuleuse, dont le disque est
composé de fleurs nombreuses , tubu-
leuses et hermaphrodites , et la cir-
conférence de fleurs femelles, peu
nombreuses , espacées , en languettes
courtes , larges , trilobées et arron-
dies ; involucic de cinq folioles à peu
ï-î8 GAL
près égales, appliquées, ovales et
membraneuses ; réceptacle conoïde ,
garni de paillettes courtes et ovales ;
akènes hérissés, pourvus dp deux
bourrelets, l'un basilaire, l'autre api-
cilaire , couronnés par une aigietic
composée de plusieurs paillettes sca-
rieuses , diaphanes et frangées sur
leurs bords. Les aigrettes des fleurs
de la circonférence sont de moitié plus
courtes et composées de paillettes ti-
lifonnes et à peine plumeuses. Ce
genre, de la tribu des Hélianlhées-Ué-
léniées , est voisin des genres Schku-
lia Florestlna et Hjmenopappus ; il
l'ut ensuite nommé Jf iborgia par Roth
{Catalecla , 2, p. 112), et ce nom a été
adopté par Kiinth [Nov. Gêner, et
Spec.Plant.œquiii.T.W,-^. 256). Cas-
sini observe que cette innovation ne
saurait être admise , parce que l'an-
tériorité est acquise au nom donné
par Cavanilles, et que d'ailleurs il
existe deux genres If iborgia, établis
par Thunberg et Mœnch dans les
Légumineuses. Mais comme les deux
GAL
celui de l'absence ou de la présence
de l'aigrette , ont peu de valeur dans
certains cas. (g..n.)
* GALINSOGÉE. Galinsogea.
BOT. PHAN. Le Galiiisoga trilobaia de
Gavanilles ne pouvant rester dans le
même genre que le Galinsoga parui-
Jlora du même auteur, reçut de Kuntli
{Nova Gênera etSpecies Fiant, œquin.
T. IV, p. 253) ce nom aiusi modifié
dans sa terminaison. Pour éviter la
confusion des noms , ce savant bota-
niste n'adopte pas celui de Galin-
soga, donné à l'autre genre, et il lui
substitue celui de Jf''iborgia({\xe Roth
avait proposé postérieurement à
Cavanilles. Selon Cassini , on ne
peut admettre cette innovation , par-
ce que le nom de Galinsoga a été con-
sacré par l'usage qu'en ont fait la
plupart des botanistes , que le mot de
ff 'iborgia est déjà employé pour d'au-
tres Plantes, et qu'il avait lui-mcmc
donné le nom de Sogalgina au genre
Galinsogea de Kunth. Ayant décrit le
enre Galinsoga , nous devons nous
espèces décrites par Cavanilles ne conformer à cet'te manière de voir,
sont point congénères, Cassini a t or-
me avec la seconde {Galinsoga trilo-
bata ) le genre Sogalgina. V. ce mot
CtGALlNSOGÉE.
La Galinsoge a petites eleurs ,
Galinsoga parvifiora , Cav. , Wibor-
gia Acmella , Roth. , ff^. paruifolia ,
Kunth, est une Plante herbacée, dont
la tige est dressée, rameuse et glabre;
les feuilles opposées , ovales et den-
tées en scie ; les fleurs en panicules
terminales , ou situées dans l'ais-
selle des feuilles supérieures. Elles
sont petites et leur disque est jaune ,
tandis que les rayons sont blancs.
Cette Plante croît au Pérou et dans la
république de Colombie. On la culti-
ve au Jardin desPlantes de Paris.
Une nouvelle espèce a été décrite
el figurée par Kunth (/oc cit.., p. aSg,
îab. 089) sous le nom de Jf iborgia
nrticœfolia. Quoique cette Plante soit
quoique, sans attacher trop d'impor-
tance à telle ou telle dénomination ,
nous pensions , avec un auteur re-
coramandable (De Cand., Théorie
clém., p. 270), que les noms qui ne
sont que des anagrammes insignifiaus
de ceux déjà exislans doivent être
proscrits du style botanique. T^. So-
GALGTNE. (G..N.)
GALIOTE. bot. PHAN. L'un des
noms vulgaires delà Benoîte. (b.)
GALIPIER. Galipea. eot. phan.
Genre de la famille des Rutacées, tri-
bu des Cuspariées de De Candolle. Ses
caractères sont ; un calice court , sou-
vent pentagone, quinquédenté; cinq
pétales , ou très-rarement quatre, sou-
dés inférieuremcnt ou simplement
rapprochés en un seul tube, auquel
ordinairement s'insèrent les filets au
nombre de quatre à huit , de cinq le
dépourvue d'aigrette, il n'a pas hési- plus fiéquemment; ils sont aplatis
té à la réunir avec l'autre espèce, à velus , tantôt portant tous des anthè-
cause de sa grande affinité ; ce qui dé- res linéaires , à deux loges s'ouvrant
montre combien des caractères qui dans leur longueur, tantôt, et plus
-semblent d'abord aussi importans que communément, deux ou quatre aen-
GAL
tre eux sont stériles ; cinq , ou beau-
coup plus rarement, quatre ovaires ,
entoures d'un nectaire giabrectcupu-
liforme , portes souvent sur un court
gynophore, cnlièrcniciit libres ou
soudés entre eux à leur base, conte-
lif'Ut chacun dans une seule logcdeux
ovules , le supéi ieur ascendant et l'in-
férieur suspendu. De chaque ovaire
part un sl\ le qui bientôt se réunit à
ceux des autres, et de cette réunion
résulte un style unique terminé ou par
cinqslignialesdistincts,ouparunseul
quniquélobé. Trois ou quatre descinq
ovaires et un des deux ovules avor-
tent ordinairement, et le fruit se trou-
ve ainsi composé d'une ou deux co-
ques monospermes, dont le sarcocar-
pe amsi que l'endocaipe ciustacé qui
s'en détache à la maturité , s'ouvrent
l'un et l'autre du coté interne en deux
valves. Un tégument coriace recouvre
un embryon courbe, dépourvu de
périspcrme,à cotylédons chitFonnés ,
à radicule recourbée et dirigée vers
le hile. Les Galipea sont des Arbres
et surtout des Arbustes, dont les
feuilles, dépourvues de stipules , al-
ternes , parsemées de points Iranspa-
1 ens ou plus rarement de petites glan-
des , sont ternées , moins fréquemment
quaternées ou quinécs , souvent sim-
ples et présentant alors au sommet de
leur pétiole une couibure avec un lé-
ger renflement. Les fleurs , situées à
leur aisselle ou au-dessus, sont dis-
posées en grappes, très-rarement en
corxmbe ou en panicules terminales
ou plus souvent axillaires. On en
compte maintenant douze espèces,
toutes originaires d'Amérique. C'est
Auguste de Sainl-Hilaire qui récem-
ment en a fait connaître la plus gran-
'de^ partie et qui en même' Êmps a rec-
tifié et étendu le caractère générique,
que nous lui avons emprunté. 11 a
prouvé que des genres assez nombreux
devaient rentrer dans celui-ci. Ainsi
son Galipea Cusparia est le Cusparia
de Humboldt, ou Bonplandia de Will-
denow , ou enfin Angusiina de Rœmer .
Cet Arbre est célèbre p^ir les*proprié-
tés de sou écorce si connue sous le nom
d'Augusture. Le G. Laiiosle/iwn d'A.
TOME Vlî.
CAL licj
St.-IIil. est le LasiubtemamWe Nées et
Martius;son G. resiriosa,\e}{a\ia des
mêmes auteurs ; son G. macrup/ijUa
leur Coric/toca/pt,s .- el il pense enfm
que le Jtaptttia d'Aublct ne peut en
être séparé. V. Mém. du Mus. , lo n
379-289, tab. 19-20. [k d jV*
GALll'OT. LOT. niAX. Résine qui
«iecoule du l'in maritime. Klle est en
masses plus ou moins solides , quel-
quefois grasses, onctueuses, qu'elque-
jois sèches et même Iriables ; d'un
jaune doré ou d'un blanc jaunâtre;
amère , très - odorante , très -inflam-
mable , soluble dans l'Alcoliol et les
Huiles essentielles; insoluble dans
1 eau. On l'emploie à la confection
des veruis de qualités inférieures.
GALL. Gatlus. pois. Espèce de
Z.ee de Lmné , devenue pourCuvier le
type d'un sous-genre de Vomer. f^
ce mot. /' » '
* GALLADES. moll. Aristotc pa-
rait designer le C/iarna piperUa sous
ce nom. /^ %
GALLAIQUE. Gailaica, min. Ce
nom , que l'on trouve dans les an-
ciens auteurs , était appliqué , suivant
de Launay, à une vaiiélé de Fer sul-
furé en cubes isolés et blanchâtres
que Pline paraît avoir désignée sous lé
nom à'Jndrociamas. (aud.)
GALLE. Galla. ixs. bot. Plusieurs
Insectes choisissent pour le berceau
de leur progéniture la substance mê-
me des divers organes des Végétaux
Après les avoir piqués , ils y déposent
leurs œuls qui y éclosent et donnent
naissance à des larves plus ou moins
latales à l'organe au sein duquel elles
se développent. Ces petits Animaux
agissent d'abord comme des corps
étrangers introduits dans tous les tis-
sus organiques ; ils y déterminent une
véritable irritation que Virey (Journ.
de Pharm. , juillet iSaS, p. 3i4) re-
garde comme analogue à celle qui
dans les Animaux, cause la tumeur
et l'inflammation. Le tissu cellulaire
se gonfle; ses parties, d'allongées
qu'elles étaient , deviennent rondes
et l'afilux des liquides occasione url
changement dans l'organisation, d'où
loo G AL
résulte uue mutation complète des for-
mes extérieures de l'organe. Lorsque
cette dégénérescence prend une appa-
rence tul)€rculeuse , on lui donne le
nom de Galle en ajoutant comme nom
spécifique celui de l'espèce de Fiante
sur laquelle on la voit se développer.
Ainsi, parmi les principales espèces
de Galles, on distingue la Galle du
Rosier, celle du Chêne , du Genêt,
du Peuplier noir , du Saule Marceau,
des Joncs , de VEuphoibia Cjparissias ,
du Buis et de la Germandrée. Les In-
sectes de plusieurs ordres donnent
lieu à la production des Galles. Un
grand nombre d'entre elles sont pro-
duites par des Cynips ( ^^. ce mot );
mais il en est aussi beaucoup qui doi-
vent leur développement à des Co-
léoptères , des Hyménoptères, des Hé-
mij-tères et des Diptères. Chaque es-
pèce d'Insecte choisit non-seulement
le Végétal , mais encore la portion de
ce Végétal qui convient le mieux à sa
larve , de sorte que la même Piaule
recèle quelquefois les nids de plus de
vingt espèces différentes d'Insectes ■•
tel est le Chêne. D'un autre côté , la
même espèce d'Insecte , ou du moins
des espèces très-voisines , établissent
l'habitation de leurs petits sur des
Plantes de genres différens , mais qui
appartiennent à la même famille na-
turelle. Ainsi , les larves d'un Scatop-
sese développent également sur l'Eu-
phorlîe et le Buis; les Galles du Peu-
plier noir et du Saule Marceau ren-
ferment des laives de Pucerons , etc.
La forme arrondie des Galles est mo-
difiée par les aspérités ou éminences
de sa superficie ; celles du Chêne , par
exemple , sont lisses ou en cerise , en
artichaut, en grappes de raisin , et celte
modificationde formes dépenddela di-
versité des espèces d'Insectes qui y dé-
posent leurs œufs. Selon que les Galles
renferment une seule ou plusieurs
larves dans une même cavité , on les
a distinguées en simples et en compo-
sées. Degéer , Réaumur , Guettard ,
Reynier , Marchant, Danthoine et
Bosc ont laissé un grand nombre de
descriptions de Galles ; mais la scien-
ce réclame encore un travail général
GAL
.sur cette partie intéressante de l'his-
toire naturelle, qui d'un côté compo-
se toute l'histoire de l'enfance chez
plusieurs Insectes, et de l'autre se
lie à un point capital de la pathologie
végétale. La Galle du Chêne est fort
employée dans les arts et principale-
ment dans la teinture. Elle doit ses
propriétés astringentes au tannin et à
l'espèce d'Acide qui y abonde telle-
ment qu'on lui a donné le nom de gal-
lique. Cet Acide est logé entre les pa-
rois des cellules qui forment presque
en entier la substance spongieuse des
Galles , et quelquefois ou l'y rencon-
tre sous forme d'une matière opaque,
jaune et grumelée. p^. , pour plus
de détails, les mots Cynips et Acide
GALLIQUE, oli l'on a exposé l'histoire
naturelle de plusieurs Galles, ainsi
que les propriétés de leur principe
astringent. Le Salvlapomifera,Ve'cs. ,
décrit par Touvneforl ( Itia. , i , p. et
tab. 92), produit, dans l'Orient, une
Galle de la grosseur d'une petite
pomme, charnue et bonne à manger.
(G..N.)
GALLERIE. Gallerla. iNS. Genre
de l'ordre des Lépidoptères, établi par
Fabricius aux dépens des Teignes et
rangé par Latreille (Règn. Anim. de
Cuv.) dans la famille des Nocturnes,
tribu des Tinéites. Ses caractères sont :
ailes très-iucliné'es, appliquées sur les
côtés du corps et relevées postérieu-
rement en queue de Coq ; langue très-
courte; palpes supérieurs cachés, les
inférieurs avancés , garnis uniformé-
ment d'écaillés, avec le dernier arti-
cle un peu courbé ; écailles du chape-
ron formant une saillie vovitée au-
dessus d'eux ; antennes simples. Les
Galleries ont de l'analogie avec les
Lithosies , les Yponomeutes , les Adè-
les et surtout avec les Teignes ; mais
elles diffèrent de ces genres par leurs
palpes inférieurs avancés et couverts
uniformément d'écaillés; elles avoisi-
nent encore les Phycides, les Euplo-
campes , les Ypsolophes qui ont des
antennes plus ou moins ciliées dans
les mâle? et qui s'en éloignent sous
quelques autres rapports ; enfin elles
ressemblent aux Crambus dont les
GAL
quatre piJpes découverts peuvent ser-
vir de caractère pour les en distin-
guer. Ces liépidoplères ne paraissent
vivre à l'état pnrl.iitque pour repro-
duire leur espèce. On les trouve ordi-
nairement dans l'inlcrieurdes ruches,
jiarce que c'est là que leurs larves
prenneuttout leur accroisseuient. Ils
volent peu e{ assez mal ; mais par
compensation, ils courent tiès-vite.
Leur aj^ililé est surprenante , et pour
s'en faire une idée , il faut les voir au
moment oii ils sont poursuivis par les
Abeilles qui cherclienl à les pei cer de
leur aigudlon. Elles en tuent beau-
coup; mais elles ne peuvent les dé-
truire tous , et pour peu qu'une seule
Gallerie lemelle leur échappe, elle
suffit malheureusement pour peupler
la ruche de larves qui savent , par
v.ne industrie fâcheuse, se mettre à
l'abri de leurs attaques. Réaumur a
donné l'histoire détaillée de leuis
mœurs; nous en extrairons les traits
les plus importans. Les larves sont de
deux sortes etdonnent lieu à deux es-
pèces de Galleries très-difl'érentes.
Leur peau est tendre, blanchâtre,
parsemée de taches brunes , presque
rase a vcc quelques poils noirs et dissé-
miués sur le dos ; elles ont seize pâ-
tes, et se ressemblent presque com-
plètement , à l'exception de la taille :
les unes sont petites et les plus vives ;
les autres égalent en grosseur des
Chenilles de médiocre grandeur et ne
se meuvent pas avec autant d'agilité.
Du reste, leurs habitudes sont à peu
près les mêmes. Elles attaquent les
gâteaux des Abeilles , non pas pour
manger le miel , mais pour se nourrir
de la cire. Elles choisissent donc ceux
qui présentent des cellules vides ou
remplies par les petits qu'on y élève.
IMais ces larves sont molles, et les
Abeilles ne manqueraient pas de les
faire péiir avec leui dard , sila nature,
indistinctement prolectrice de cha-
que genre d'Animaux , ne les mettait
à l^abri de leurs attaques; à peine ces
larves sont-elles nées , qu'elles per-
cent les parois des alvéoles , et com-
mencent à se faire des tuyaux cylin-
driques ; chacune d'ellesa lesien et se
GAL i.'îi
lient constamment enfermée dans son
intérieur qui est garni d'un tissu de
soie blanche assez serré et poli; à
l'extérieur le luyau est revêtu d'une
couche de petits grains de cire ou
d'cxcrémens quelquefois si presséb
les uns contre les autres , qu'ils ca-
chent parfaitement la soie dans la-
quelle ils sont engagés et qu'ils for-
tifient assez les parois de celte espèce
de galerie pour préserver l'habitant
de toute attaque. Réaunuir a décrit
le procédé que la larve emploie pour
renforcer ainsi son tuyau. Elle se sert
de ses mandibules qui sont tranchan-
tes pour détacher du gâteau des peti-
tes parcelles de cire qu'elle semble
f)étrir un peu afin de l'arrondir; elle
orme ainsi autant de pe'ils grains
qu'elle busse tomber et qui bientôt
s accumulent en un tas près de l'ou-
verture du tuyau. C'est là , dit Réau-
mur, lamas de moellon que l'Animal
destine à couvrir l'espèce de galerie
dans laquelle il doit être caché. Bien-
tôt on le voit prendre avec ses man-
dibules un des grains de ce tas, avan-
cer ensuite sa tête hors du tuyau et se
recourber vers la surface extérieure
contre laquelle il applique la parcelle
de cire. Ainsi successivement il arran-
ge de ces petits grains de cire les uns
près des autres jusqu'à ce que le
tu^au en soit tout couvert. Si la cire
n'est pas en grande abondance et que
la larve soit réduite à vivre des débris
des cellules qu'elle a traversées , elle
emploie ses propres excrémens au
même usage. Les larves de la plus
grande espèce font des galeries à pa-
rois beaucoup plus solides que celles
des autres, et elles ne les fortifient
pas avec des excrémens ou des grains
de cire. Les tuyaux augmentent en
longueur et en largeur à mesure que
les larves grossissent ; d'abord ils sont
très-courts et gros seulement comme
un fil , puis ils atteignent une cer^
taine ampleur , et présentent quel-
quefois plus d'un jucd de longueur.
Pour cela ils font divers contours.
Quelquefois le^ larves ne se'bornent
pasà percer sur une ligne très-flcxueu-
se les cellules qui sont d'un côté ; elles
i3-2 GA.L
Iraveiseul le milieu du gâleau , pénè-
trent dans les cellules situées sur l'au-
tre lace et reviennent encore vers le
premier côlé; mais elles ont soin,
tant que la nourriture ne leur man-
que pas, de se t<nir à une assez
grande di^tance de la surface , de ma-
nièreque le gàîeauatlaq léneprëscnle
extérieurement aucune ti'acc. N'étant
pas au courant de cette liernière parti-
cularité , nous avions placé en 1819,
dans un lieu convenable , vm gâteau
d'Abeilles que nous supposions con-
tenir des œuls de Galleiie, et nous
le regardions tous lesioursavec beau-
coup d'attention sans y apercevoir
aucun changement ; enfin nous ne
fiÀmes avertis de la piéseuce des lar-
ves , devenues déjà grandes , que par
lebruit qu'elles faisaient en longeant.
INous avions en vue de compléter
quelques lacunes du JMémoiie de
Fvéaiimur relativement aux méla-
moi-phoses. Le 10 juin au matin ,
plusieurs des larves , l'enfermées
dans un vase de verve , se filèrent une
coque qu'elles eurent soin de levèlir
extérieurement de petites parcelles de
cire et de leurs excrcmens. D'autres
individus, placés dans une boîte à
fond de liège , creusèrent, le premier
iuillet , un t;ou vertical dans ce liège ,
et y filèrent contre les parois une co-
que soyeuse. Ces dernières étaient
transformées en Insecte paifait , le 22
du même mois. Cependant il s'en
faut de beaucoup que les transforma-
tions aient toutes lieu à la même épo-
que , puisqu'au mois de septembre
nous avons encore tiouvé des Galle-
ries à l'état de larve. Il est vrai qu'el-
les n'avaient eu que peu de nourritu-
re à leur disposition. Nous avons ob-
servé que ces mêmes larves, pressées
par la faim , n'avaient pas dédaigné
de se nourrii des Insectes parfaits
quiétaient captifs dans la même boîte.
Ces larves, dont Réaumur a parlé
sous le nom de fausses Teignes de la
cire, étaient coiuiues des aTiciens :
Aristote dit po:^itivcmcnl qu'elles sont
à redouter pour les ruches d'Abeil-
les , qu'elles mangent la cire des gâ-
teaux et qu'elles laissent leurs cxcrc-
GAL
meus ; Virgile en a parlé, et Columelle
n'a pas négligé aussi d'en faire men-
tion. A cette époque comme mainte-
nant , on ne connaissait pas de moyen
efficace pour préserver et détruire ce
tléau de l'agriculture. La surveillance
exercée surtout au printemps, et qui
consiste à enlever les gâteaux infectés
et à nettoyer avec soin les parties qui
présentent des œufs ou des coques , est
ce qu'il y a <le mieux à faire ; mais on
conçoit qu'il faut employer les ruches
à hausse qui permeltenl ce genre de
visite. Une ruche est-elle trop infec-
tée , il faut lui en substituer une autre
et ne pas s'en servir avant de l'avoir
prélimiuaircment passée à l'eau bouil-
lante , afin de détruire les germes
qu'elle pourrait receler.
On ne connait que deux espèces
propres à ce gonre , et la seconde ,
quoiqu'ayant des mœurs semblables
à la première, offre une organisation
assez différente et pourrait être pla-
cée , suivant Latrcille , dans un autre
genre.
La GALT>ERIi; DE LA CIRE , G. Ce-
reana , de Fabricius , représentée par
Réaumur (T. m, pi. 19 , fig. lo, i4
et i5}, est cendrée, avec la tête
et le corselet d'une couleur plus clai-
re. Les ailes supérieures sont échan-
crées postérieurement et relevées en
crête. On remarque de petites taches
brunes le long de leur bord interne.
La Gallerie des ruches , G. al-
vearia, Fabr. Réaumur (/oc. cit.) a.
principalement décrit ses mœurs, etil
l'a représentée, ainsi que sa larve et
les galeries qu'elle pratique (pi. 19,
fig. 1-9). Elle a un port dilTérent de
celui de l'espèce précédente et res-
semble assez aux Teignes proprement
dites. (ald.)
GALLICOLES. Gallicolœ. in3
Tribu de l'ordre des Hyménoptères,
section des Térébrans , famille des
Pupivores , établie par Latreille (Rè-
gne Anim. de Cuv. ) et correspon-
dant à la famille des Diplolépaircs
( Gcner. Critst. et 7«5.).Ses caractères
sont : antennes de douze à quinze ar-
ticles filiformes, ou à peine plus
GASj
grosses vers le houl ; palpes Irès-
courls termines p;u- un article u'ti peu
plus efros, et quelquefois nuls; ailes
postérieures sans nervures; une ta-
rière roiilcc en spirale à sa base, lo-
gée dans une coulisse et naissant ilc
la partie inférieure de l'abdomen.
Cette Iribu coTnprend le grand genre
ry////« de Linné, qui, lui-mènic, a
été divisé en plusieurs petits genres
rangés dans deux soctitnis.
t Pédicule de ral)domen irès-court ;
• ■ antennes de treize à quinze arti-
cles; des palpes, i\es niaclioires et
une lèvre très-distincts.
Genres : Cyntps , Idai-te.
tt Abdomen porté sur un long pé-
dicule; antennes de douze articles
grenus; boucbe n'a3rant de distinct
que les mandibules.
Genre ; Eucharis.
Les Insectes de cette tribu atta-
quent certains Végétaux, et après
qu'ils ont entaillé cà laide de leur
tarière plusieurs de leurs parties,
telles que les feuilles, les boutons,
l'écorce ou les racines, ils déposent
leurs œufs dans l'intérieur de la
plaie, et l'on voit naître de la bles-
sure des excroissances très-variées
Suiont généralement reçu le nom de
rALLE. /^. ce mot C'cst là un des
traits caractéristiques des Gallicoles.
(aud.)
GALLTG ASTRE, ois. Syn. vulgai-
re de Poule d'eau. /"'. Gallinule.
fDR..Z.)
GALLIGNOLE. P'. Galignole.
GALLINA. POIS. (Risso. ) C'est-à-
dire Poule. Le Dactjloptère pyropède
sur la côte de Nice. (e.)
GALLINACE (Pierre de), min.
/^. Obsidienne.
GALLINACÉS. Gallhiaceœ. ois.
Cet ordre très-nalurel , adopté par
f)resque tous les ornithologistes , est
e dixième de la méthode de Tem-
niinck. Caractères : bec court , voû-
té ; mandibule supérieure courbée
depuis la base qui est quelquefois
garnie d'une membrane ou cire jus-
qu'à la pointe; narines placéesdc cha-
que côté du bec, recouvertes d'une
G AL i,î3
membrane épaisse, nue ou garnie de
très-peliles plumes. Pieds médiocres ;
tarse assez généralement élevé ; qua-
tre doigts , trois devant réunis à leiu"
base par une membrane plus ou moins
étendue ; le pouce quelquefois peu ou
point apparent , s'arliculanl assez
haut, l'ainii les présens dont nous a
comblés la bienfaisante nature, il en
est peu qui nous soient aussi précieux
que la nombreuse famille des Galli-
nacés. Les Oiseaux qui la composent
sont, pour la plupart, grands et
épais ; il sont d'une fi'condité quel-
quefois prodigieuse, vivent inditie-
remmcnt sous tous les c!im;ils , et
présentent, par la délicatesse de leur
chair , une ressource inappréciable
pour réconoinic domestique. Les
Gallinacés se nourrissent tous de
graines qu'ils cherchent ordinaire-
ment en grattant la ferre; quelques
espèces font aussi usage de baies, de
bourgeons et d'Insectes ; ils se vau-
trent dan=. la poussière et construisent
à terre , sans aucun apprêt, leur nid
qu'assez souvent ils abritent sous un
buisson ; ils renouvellent plusieurs
fois dans l'année leurs pontes nom-
breuses , et les petits , au sortir de la
coquille, se mettent à courir et à cher-
cher déjà le grain que les parens leur
montrent; ils continuent à vivre eu
famille jusqu'à ce que de nouveaux
fruits de ses amours appellent la mè-
re à de nouveaux soins : le mâle ne
partage point les douceurs de l'in-
cubation. Presque tous les Gallinacés
courent avec vilesse ; ils ont en re-
vanche le vol lourd et difficile ;' rare-
ment on les voit se percher.
Les genres de Galh'nacés sont nom-
breux , quoique chacun d'eux ne con-
tienne qu'un assez petit nombre d'es-
pèces. Ceux établis jusqu'à ce jour
sont les genres Paon , Coq , Faisan ,
Lophophore , Epcronnier , Dindon ,
Argus, Pintade, Pauxi , Hocco , Pé-
nélope, Tétras, Ganga, Hétéroclite,
Perdrix , Cryptonyx , Tinamou et
Turnix. /^. tous ces mots. (i)r..z.)
GALLINARIA. BOT. PiiAN. Runiph
[Hcrb. Amboin. , 5 , 285 , tab. 97 ) a
décrit et figuré sous les noms de Gai-
i3» G AL
li/Hina aciilifoha et G. rutundifolia ,
deu\ Piailles de l'Inde qu'il est facile
de reconnaître pour des espèces du
genre Cassia , L. La première est bien
fa iTièmc Plante que le Cassia Sophe-
ra , h. ; mais la seconde , qui a ële
don n de par Loureiro et d'autres au-
teurs , comme synonyme du Cassia
vbtusifolia , L. , est une espèce dis-
lincle, selon Colladon fHist. naturelle
et médicale des Casses , Montpellier ,
J8i6),quira nommée Cassia Galli-
jiaria. V". Casse. (o..n.)
GA.LLINAZE. ois. Genre institue
par Vieillot pour y placer les deu*i
Vautours Aura et Urubu qui font
partie du genre Calharte de la mé-
thode de ïemminck. V. Cathaute.
(DB..Z.)
GALLINË. zoox.. Ce mot, qui du
latin oii il désigne la Poule est passé,
avec sa même signification, dans di-
verses langues qui en dérivent, a égalc-
nient été appliqué à plusieurs Pois-
sons du genre Trigle. f^. ce mot. (b.)
GALLINOGRALLES. ois. Nom
donné à des Oiseaux dont Blainville a
fait une famille intermédiaire entre les
Gallinacés et les Echassicrs. (dr..z.)
GALLINOLE et GALLINETTE.
DOT. CRYPT. Sjn. vulgaire de quel-
ques espèces de Champignons du
genre Clavaire. /^. ce mot. (aud.)
GALLINSECTES. INS. Réaumur
donnait ce nom aux Insectes du gen-
re Keimès, et, par opposition, il nom-
mait Frogallinsectes ou Faux-Gallin-
sectcs ceux du genre Cochenille. De-
gcer a formé avec lesGallinsecles un
ordre particulier correspondant au
grand genre Cochenille de Linné, et
Latreille a fondé sous ce nom une
famille de l'ordre des Hémiptè-
res , section des Homoptères. Ses
caractères sont : un seul article
aux tarses, avec un crochet au bout ;
des antennes filiformes ou sélacées ,
ordinairement de onze articles ; mâle
privé d'un bec, mais pourvu de dciix
ailes se recouvrant horizontalement
sur le corps , avec un abdomen ter-
miné par deux soies; femelle aptère
G AL
munie dun bec. Cfelte famille oflic
wne particularité bien curieuse, et
qui la distingue suffisamment de tou-
tes les autres. Les femelles, lorsqu'el-
les ont été fécondées , se fixent sur des
Végétaux de diverses sortes ; bientôt
leur corps se gonUe , puis se dessè-
che et présente l'aspect de galles ou
d'eicroissances ; les œufs , placés sous
cet abri maternel , ne tardent pas à
éclore. /". Cochenille et Kermès.
(aud.)
GALLIiNULA. moll. Genre établi
par Klein (Méthode Ostrac.,p. 56),
pour les Coquilles que l'on compare
à des Poules qui couvent , parce
qu'elles ont le bord droit eu forme
d'aile. On trouve dans celte coupe
principalement des Stronibes qui se
rapprochent du Strombus canarinus ,
et des Volutes, tels que la Neigeuse,
le Pavillon d'Orange, elc. (D..11.)
GALLINULE. Gallinula. ois. (La-
tham.) Genre de l'ordre des Gralles.
Caractères : bec moins long que la tête ,
comprimé , conique , beaucoup plus
haut que large <à sa base: mandibu-
les d'égale longueur , comprimées
vers la pointe , la supérieure légère-
ment courbée ; narines placées de
chaque côté du bec vers le milieu de
sa longueur , fendues longitudinalc-
ment, percées de part en part et en
partie recouvertes par une membra-
ne; pieds longs; trois doigts devant
et un derrière ; les antérieurs Irès-
longs et bordés d'une membrane
étroite; ailes médiocres, concaves ;
la première rémige plus courte que
les deuxième et troisième; celle-ci,
ou la quatrième, la plus longue.
Ces Oiseaux , auxquels des carac-
tères assez équivoques ont fait trou-
ver difficilement une place immuable
dans les méthodes , ont tour à tour
été séparés , réunis ou confondus
parmi les espèces d'autres genres ,
qui, sous certains points de vue , of-
fraient des analogies admissibles ,
mais qu'en écartaient des anomalies
de mœurs ou de conformation. Les
voici de nouveau groupes jusqu'à ce
que la découverte de quelques espè-
GAL
CCS iiiterinediaii'cs ne vienne encore
dérouter les versatiles méthodistes.
S'il fut difficile de s';iccorder sur la
réuniou de ces espèces en famille ou
genre , il ne l'est pas moins d'en pré-
senlei un ensemble de mœurs et d'ha-
bitudes : cependant quelques t^ënéia-
lités peuvent être jnésenlées : telles
sont celles de se complaire plus habi-
tuellement sur la terre qu'au sein des
étangs et des marais oii , néanmoins,
elles nagent avec vitesse, plongent
avec célérité ; de se dérober avec
adresse aux regards du chasseur et à
la poursuite des Chiens, en courant
à travers les joues et les liges maré-
cageuses; de se nourrir indiÛereni-
ment de Végétaux, de Vers, d'In-
sectes, de Mollusques et même de
petits Poissons ; de passer la plus
grande partie de la journée dans des
retraites abritées et de n'en sortir que
vers le son\ L'on assure que les Gal-
liuules sont voyageuses , mais leurs
voyages ne peuvent être que de courte
durée , et seulement pour les lieux oii
l'extrême rigueur de la saison leur
ôte tout espoir de trouver la moindre
nourriture, car dans les régions un
peu plus tempérées, on les aperçoit
à toutes les époques de l'année, lors
même que tout semble enveloppé de
neige et de glaçons ; elles sont , pen-
dant ces jours de disette , réunies près
des fontaines et des eaux vives. Du
reste, voyageuses ou sédentaires, les
Gallinules n'en sont pas moins très-
attachécs aux lieux qui les ont vues
naître , car chaque année elles y vien-
nent déposer les gages de leur ten-
dresse. Leurs nids , que font souvent
respecter la solitude et la difficulté
d'aborder là oii ils sont placés , se
composent d'un amas de joncs et de
roseaux entrelacés ; la ponte est ordi-
nairement de sept à huit œufs , que le
mâle et la femelle couvent alternati-
vement; les petits courent en nais-
sant, suivent pendant quelque temps
leur mère , mais bientôt ils lui lais-
sent le loisir d'élever une seconde fa-
mille qui , à son tour et avant la fin
de l'année , est suivie d'une troi-
sième.
GAL i5;>
f Arête de la mandibule supérieure
s'avançant sur le front, et se dila-
tant en une plaque nue.
Galltnule Angoli , 1 ulica ina-
deraspatana ,Gmel. P.iriics supérieu-
res cendrées , les inférieures blanches
ainsi que les côtés de la tête et le de-
vant du cou; rémiges bordées de noir;
quelques taches noires sur la poitrine.
Taille, seize pouces. Des Indes. Es-
pèce douteuse.
Gai>i.inule brune , Porphyrio
p/iœniciiius , Var., Lath. Parties su-
périeures noires , les inférieures blan-
ches , avec l'abdomen rouge; pieds
jaunes. Taille, huit pouces. Du cap
de Bonne-Espérance.
Gat^linule cendrée, Fulica cine-
rea , L. Parties supérieures cendrées,
nuancées de vert sur les ailes et le
corps ; les postérieures blanchâtres ,
avec le milieu du ventre blanc ; pieds
bruns. Taille, dix-sept pouces. De la
Chine.
Gallinulede LA Chine, f'. G\l-
LINULE KaRUKA.
Gallinule couleur de Plomb ,
Gal/inu/a plumhea , Vieill. Parties
supérieures noirâtres, avec les plumes
lisérées de cendré; tectrices a'aircs
noires bordées de joux ; rémiges cen-
drées rayées de gris et de blanc; par-
ties inférieures et cou d'un cendré
bleuâtre rayé de blanc; bec roux;
plaque frontale rouge. Taille, vingt
pouces. De Java.
Gallinule favorite , Fulica fla-
virostris , Gmel. , BufT., pi. enl. 897.
Parties supérieures bleues , ainsi que
les côtés de la tête , de la gorge et les
flancs; devant du cou, poitrine et
ventre blancs ; tète et queue noirâ-
tres; bec et pieds rouges. Taille , dix
pouces. De Cayenne.
Gallinule Glout, Fulica Jislu-
lans. Variété douteuse de la Galli-
nule Poule d'eau , jeune.
Gallinule, grande Poule d'eau.
F. Gallinule Poule d'eau.
Gallinule grinette, Fulica nœ-
via, Gmel. Espèce peu connue, qui
pourrait bien n'être qu'une variété
d'âge du Râle d'eau. F. ce mot.
Gallinule grise , Porphyrio ci-
i36
GAL
nt-reus , Vie'iU. Parties supérieures
grises; côles du front, sourcils, gorge ,
devant du cou, milieu de la poitrine
et du ventre blancs ; bec jaune ; pieds
rougcùtres. Taille , sept pouces. Pa-
trie inconnue.
Gallinule Karuka , Rallus phœ-
/liciirus , GincJ., Bufl'. , pi. enl. SS6.
Parties supérieures noires, tachetées
de bleu ; les inférieures de même que
la tète , blanches ; ventre et queue
d'un roux vif; bec et pieds verts.
Taille , huit pouces.
Gai^linuj.e du Mexique , Fiilica
Mexicana , Lath. Parties supérieures
verdâtres , variées de bleu et de fau-
ve; les inférieures, la tcle et le cou
pourpres; rémiges et rectrices vertes;
bec rouge, jauue à l'extrémité. Taille,
douze pouces.
Gai.linul.e mouchetée , FuUca
maculata , Gmel. Var. de ia Galli-
KULE Pouj^E d'eau , jeune.
Gai-linule, petite Poule d'eau,
Callliiula fusca , Lath. f-^. Gallinu-
iiE Poule d'eau , jeune.
Galltnule , Poulette d'eau. J^.
Gallinule Poule d'lau, jeune.
Galltnule Poule d'eau, Galli-
nula Chloropus. L., Buff., pi. enl. 877.
Parties supérieures d'un brun olivâ-
tre foncé; les inférieures, la tète, la
gorge et le cou d'un bleu ardoisé ;
rémiges , tectrices caudales inférieu-
res blanches; base du bec et plaque
frontales rouges; pieds d'un vert jau-
nâtre avec uïie jarretière rouge. Taille,
douze à quatorze pouces. D'Europe.
Les jeunes sont d'un brun olivâtre
plus clair en dessous; le blanc des
ailes est d'un brun clair; la plaque
frontale est presque nulle; les pieds
sout olivâtres , avec la jarretière jau-
nâtre. D'Europe.
Gallinule Smirring, FuUca fla-
vipes , Gmel. V. Gallinule Poule
d'eau, jeune-
Gallinule Tavoua, FuUca Mar-
ilnica, Gmel. Tout le plumage vert,
changeant en bleu sur la tête et sous
le corps; rémiges et rectrices noirâ-
tres , bordées de vert; tectrices cau-
dales inférieures blanches; base du
bec et plaque frontale rouges ; pieds
GAL
jaunes. Taille , douze pouces. Les
leuues et les femelles sont nuancés de
brun; ils ont le dessous du corps
blanc, nuancé de noir, les pieds
bruns. De l'Amérique méridionale.
ff Point de plaque frontale.
Gallinule Bâillon , Galllnula
BaUloini^ Vieill. Parties supérieures
dun loux olivâtre avec des taches
blanches entoui'ées de noir; sommet
de la tète roux, strié de noir 5 gorge,
soiu'cils , côtés du cou , poitrine et
ventre d'un gris bleuâtre; tlancs, ab-
domen et tectrices caudales inférieu-
res, variés de blanc et de noir; bec
vert; pieds rougeâtres. Taille, six
pouces et demi. Les jeunes ont la
gorge et le milieu du ventre blancs ,
layés de zig-zags cendrés, les flancs
olivâtres , nuancés de blanc. D'Eu-
rope.
Gallinule Bidi-Bidi , Rallus Ja~
maicencis , Lath. Parties supérieures
d'un brun olivâtre , rayé de blanchâ-
tre ; tête noire ; parties inférieures
d'un cendré bleuâtre ; bec noir avec
la base de la mandibule inférieure
rouge; pieds bruns. Taille, cinq
pouces. Des Antilles.
Gallinule blanche et rousse ,
Rallus leucopy rrhus , Vieill. Parties
supérieures d'un roux châtain, plus
vif sur la tète, le cou et surtout les
joues ; rémiges et rectrices d'un brun
roussâtre ; parties inférieures blan-
ches , rayées de noir sur les flancs et
les jambes ; bec noirâtre, vert en des-
sous ; tarse rouge. Taille , six pouces
etdemi. De l'Amérique méridionale.
Gallinule Brunoir, /?a////s me-
lanoplialus , Vieill. Parties supérieu-
res d'un brun noirâtre; une mousta-
che rousse; gorge blanchâtre ; par-
ties inférieures cendrées, noirâtres ,
rayées de blanc ; bec nouâtre , vert à
sa base; pieds blanchâtres. Taille,
sept pouces. De l'Amérique méridio-
nale^
Gallinule brune-olivatre, Ral-
lus rufescens , V. Parties supérieures
d'un brun olivâtre , plus foncé sur la
tête; parties inférieures d'un cendré
bleuâtre; gorge blanche: flancs et
ventre bruns , rayés de blanc et de
GAL
roux ; bec et pieds bruns. Taille , neuf
ponces. D'Aliiquc.
GaI-LTNULE lillUNE , RAYÉE DE
>;oiR, Ralliis obscurus , Lalh. Parties
supérieures f.iuves , striées de noir,
les intérieures d'un brun ferrugineux;
bec noir borde de jaune ; pieds d'un
brun rougeâtre. Taille , cinq pouces
et demi. Ùc l'Océanique.
GaI^LINULE a COLEIER DES PlII-
LiriMNES. f^. GaLLINULE TÉK1.1N A
COLLIEK.
Gallinuee a cou bleu , Rallus
cœriilescens , Lath. Parties supérieu-
res d'un brun rougeàtre; gorge , de-
vant du cou et poitrine d'un bleu
pâle ; parties inférieures blanclies
rayées de noir; bec et pieds rouges.
Taille, sept pouces. Uu cap de Bonne-
Espérance.
GALLiNL'Lr. de LA DaOURIE. /"'.
Gaelinule Raelo-Marolette.
Galein'ule DE Genêt, /fû////5 ( '/ex,
L.; Crex pralcnsis, Bec; Roi des Cail-
les , Bufï. , pi. enl. 7 5o. Parties supé-
rieures d'un brun noirâtre, nuancées
de cendré et de roux ; un large sour-
cil cendré; tectrices alaires rousses;
rémiges rousses extérienrement ; gor-
ge, ventre et abdomen blancs; poi-
trine d'un cendré olivâtre ; flancs
roux , rayés de blanc ; mandibule su-
périeure brune, l'inférieure blanchâ-
tre; pieds rougeâtres. Taille, neuf à
dix pouces. D'Europe.
(jaeeinule grand Râle de
Cayenne, Fulica Cayennensis , L. ,
Buff-, pi. enl. obi. Parties supérieu-
res olivâtres , avec les ailes d'un roux
vif; tête, cou , queue , abdomen et
jambes d'un gris brun; côtés de la
tête d'un blanc verdâtre ; poitrine
rousse; bec noirâtre varié de rouge ;
pieds rouges. Taille, dix-huit pouces.
Les jeunes ont presque tout le plu-
mage plus ou moins cendré.
Gallinule grise, Rallus cinereus,
\ieill. Parties supérieures brunes, les
inférieures grises rayées de noir et de
blanc sur les flancs; milieu de la
gorge et du cou blanc ; bec brun ;
pieds gris. Taille , cinq pouces. De
Cayenne. C'est probablement une va-
riété d'âge du petit Râle de Cayenne.
GAL
j57
Gallinule de l.a Jama'ique. f^.
Gallinule Didi-Bidi.
Gallinule jasi'Ée , Rallus macu-
lusus, Vieil!. Parties supérieures bru-
nes , variées de noirâtre , de blanc et
de roux; moitié de la tête, devant
du cou et parties inférieures d'uu
roux vif; queue brune ; bec noirâtre;
rieds rouges. Taille, si\ pouces. De
Amérique méridionale.
Gallinule Kiolo, Rallus Caya-
ne/isis, Lath., BufF., pi. enl. 568 et
753. Parties supérieures brunes avec
le manteau d'un veit olivâtre; som-
met de la fête roux , ilcméme que les
parties inférieures; jaml)es olivâtres;
bec el pieds bruns. Taille , sept pou-
ces. De l'Amérique méridionale.
Gallinule Marouette, Rallus
Poi-zana, L.; petit Râle d'eau, Bufl'. ,
pi. cnl. 7.5i . Parties supérieures d'urt
i)run olivâtre, tachetées et striées de
blanc; les inférieures d'un olivâtre
foncé, variées de cendré et tachetées
de blanc; front, sourcils et gorge
d'un gris bleuâtre; côtés delà tête
marqués de noir; rectrices intermé-
diaires bordées de blanc; bec ver-
dâtre , rouge à sa base; pieds jaunes.
Taille , sept à huit pouces. Los jeunes
ont la gorge et le milieu du ventre
d'un blanc cendré, la face et les joues
pointillés de blanc et dq brun. D'Eu-
rope.
Gallinule MunnEN , Rallus Vii-
ginianus, L. Parties supérieures va-
riées de roussâtre et de noirâtre ; les
inférieures d'un brun orangé, rayés
de noir et de blanc sur l'abdomen et
les flancs; goige jaunâtre; tectrices
alaires d'un rouge brun ; bec noirâ-
tre, rouge à sa base en dessous ; pieds
rougeâties. Taille, sept à huit pou-
ces. La femelle a la tête noirâtre, avec
les joues cendrées, le haut de la
gorge blanc , et les parties inférieures
d'un fauve obscur. Do l'Amérique
septentrionale.
Gallinule noire, Rallus niger ^
Lath. Tout le plumage d'un noir
irisé ; bec jaune ; pieds rouges. Taille,
huit pouces et demi. Du Sénégal.
Gallinuje noire a paupières
kouges , /?a//ws Tahuensis y\jdi\}a.. Tout
1 38 GAL
le plumat^e noir; bec noir; iris rou-
ge; pieds d'un brun rougeâtre. Tail-
le , six pouces. De l'Océanique.
GALL,I^aII.E NOTRE POtNTlLLÉE DE
Bh\i>ic, Rd//as jjaci/j'cus, La th. Par-
ties supérieures noires , piquetées do
blanc; nuque et rémiges brunes; gor-
ge blanche; poitrine bleuâtre; le
reste des parties inférieures blanchâ-
tre; bec et iris rouges; pieds rou-
geâtres. Taille, neuf pouces. De l'O-
céanique.
Gallinule OLIVATRE, RallusoH-
paceus , Vicill. Parties supérieures
olivâtres , tachetées et striées de noir;
gorge blanchâtre; parties inférieures
a'un gris fauve avec les flancs rayés
de noir ; bec et pieds bruns. Taille ,
six pouces et demi. Des Antilles.
GaLLINULE PERLÉE. T^. GaLLINU-
LE Marquette.
Galltnule petit Râle de Cayen-
NE, Rallus minulus , L. , BufF. , pi.
cnl. 847. Parties supérieures variées
de roussâtre, de noir et de blanc;
sommet de la tête et cou bruns ; gor-
ge , devant du cou et poitrine d'un
blanc roussâtre; abdomen rayé de
noir; pieds d'un brun jaunâtre. Tail-
le , cinq pouces.
Gallinule petit Râle d'eau. V.
Galltnule Marouette.
Gallinule DES Philippines , Ral-
lus P/iilippensis, Lath. , BufF., pi.
enl. 774. Parties supérieures brunes ,
variées de rouge ; les inférieures noi-
res , rayées de blanc ; sommet de la
tête roux; un large sourcil blanc;
rémiges mélangées de noir , de blanc
et de roux; rectrices noirâtres , bor-
dées de roussâtre; gorge blanchâtre.
Taille , dix pouces et demi.
Gallinule plombée a gorge
BLANCHE, Rallus albicollis , Vieill.
Parties supérieures noires, avec le
bord des plumes roussâtre; rémiges
d'un noir irisé ; gorge blanche ; de-
vant du cou , côtés de la tête , poitrine
et ventre d'un cendré bleuâtre très-
pâle; tectrices caudales inférieures
brunes , rayées de blanc ; bec verdâ-
Ire ; pieds d'un brun rougeâtre. Tail-
le , huit pouces. De l'Amérique méri-
dionale.
GAL
Gallinule Porzane , Rallus Fur-
zana , Guiel. f^. Galltnule Ma-
rquette.
Galltnule Poussin , Rallus pu-
sllliis , L. Parties supérieures olivâ-
tres , avec le milieu des plumes noir ,
et un grand espace noir strié de blanc
sur le dos ; parties inférieures d'un
giis bleuâtre, avec quelques raies
blanches et brunes sur l'abdomen et
les flancs; bec vert, lougeâtre à sa
base ; pieds cendrés , bleuâtres. Tail-
le, six à sept pouces. Europe.
Gallinule Râle de Genêt. P'.
Gallinule de Genêt.
Gallinule Rallo - Marquette.
F". Galltnule Poussin.
Gallinule rouge. /^.Gallinule
DE Genêt.
Gallinule p.ougeatre , Rallus
Zeylanicus, Lath. Parties supérieures
d'un brun ferrugineux ; rémiges noi-
res ; parties inférieures d'un brun
rougeâtre. Taille, dix pouces. Des
Moluques.
Gallinule rougeâtre a bec et
PIEDS CENDRÉS , Rallus Sandwlceiisis,
Lath. Plumage d'un brun ferrugi-
neux , plus pâle en dessous du corps.
Taille, sept pouces. De l'Océanique.
Gallinule rousse a front bleu ,
Fulica Carthagena , L. Tout le plu-
mage d'un brun roux, tiiant sur le
fauve vers les parties inférieures ;
front d'un gris de plomb ; bec et
pieds bruns. Taille, quinze polices.
De l'Amérique méridionale.
GallinuTvE rousse , Rallus rufus ,
Vieill. Parties supérieures d'un brun
noirâtre , rayées et tachetées de blanc;
tête et cou d'un roux foncé ; gorge
roussâtre ; parties inférieures brunes,
striées de noirâtre ; bec et pieds
bruns. Taille , six pouces et demi.
D'Afrique. La femelle a la gorge et
les parties inférieures blanchâtres ,
tachetées de brunâtre.
Galltnule Rufalbin , Rallus
rufescens , Vieill. Parties supérieures
d'un brun roussâtre ; les inférieures
blanches , avec les côtés et les flancs
roux ; abdomen noir , rayé de blanc ;
bec brun; pieds verdâtres. Taille,
six pouces. De Java.
G AL
GAiLlNULE A SOUUCILS lii-AKCS ,
Kalliis superciUaris, Vicill. Parties
siipérieuvcs noires, sUieestle blanc;
une laclic lousse sur le dos; reniiges
hruncs; rccliicei noiiàlrcs, liqiie-
tecs de blanc; une bande blanche et
deux noii es de chaque cote de la tèlo
qui csl d'un roux jaunàlrc ; [larlics
infcrieuios blanches avec des raies
noires sur les flancs et les janibes;
bec noir; pieds jaunes. ïadle, six
pouces. De l'Amérique méridionale.
GaJ.LINUI.E de TEUUE. /". G ALLI-
NULE DE GeNÈT.
GallinlleTiklin. F". Gallinu-
LE DES PlllLTPriNES.
Ga1,LINVLE TlKLlN A COLLIER ,
lialliis torqualiis , ijalh. Parties supé-
rieures brunes, lavées d'olivâtre;
toues et gorge noirâtres ; un trait
>lanc qui part de chaque angle du
bec; parties inférieures brunes,
rayées de blanc ; un large demi-col-
lier roux ; bec cl pieds bruns. Taille,
onze pouces. Des Philippines.
Gallinule de Virginie, Galli-
nula Caroli/ia, Lath. Parties supé-
lieures d'un brun olivâtre, tacheté
de blanc; sourcils , joues et poitrine
d'un cendré clair ; une bande noire
iouj;iludinalc qui s étend sous le
corps à partir du menton qui est de
cette couleur; venlie blanc; flancs
rayés de blanc , de fauve et de noir;
rectiices brunes , les quatre intermé-
diaires cendrées et bordées de blanc.
Taille, sept pouces et demi. De lA-
niérique septentrionale.
Galltxule VARIÉE A GORGE ROUS-
SE, /-'////'ca, A'a('œZ)o/ace«s/5 , L. Par-
ties supérieures variées de roux , de
noir et de blanc; tectrices caudales
noires, rayées de blanc; sommet de
la tète noir, pointillé de blanc; par-
ties inférieures roussâtres, variées de
brun et tachetées de noir et de blanc
sur la poitrine et les flancs ; bec noi-
râtre; pieds rouges. Taille , cinq pou-
ces. De l'Amérique septentrionale.
Gallikule Widgeon. P'. Galli-
nule de Virginie. (UR..Z.)
* GALLINULE. inf. Espèce du
genre Enclielide. A', ce mot. (u )
(jAL 1 'M
* G A LLIQUE. ^. ACIDEG ALLIQLE.
GALLIRÏOIN. HOT. riiAN. Pour
Gallyrion. /^. ce mot. (u.)
G.\LLlTE./iAc//7//-w5.Qis.( Vieillot.)
Genrt établi par Vieillot pour y pla-
cer deux espèces de l'Amérique mé-
ridionale, auxquelles Temminck n'a
point trouvé de caractères suffisans
pour les séparer des Gobe-Mouches.
A^''. ce mot. (dr..z.)
GALLITE. no-r. phan. Nom vul-
gaire dans le Midi du LinariahirsiUa.
y. LlNAlRE. (B.)
GALLITRICHUM. bot. piîan. La
Sclarée, l'Hoimin et la Sauge chez
d'anciens botanistes. (u )
GALLITZINITE min. On a dédié
sous ce nom , au prince Dimitri de
Gallilzin,' une variété de Tilanc
oxidéferrifèrc. V. Titane, (aud.)
GALLOT. pois. Syn. vulgaire de
Lahrus Ti/ica, L. 7^'. Labre. (b.)
GALLUS. OIS. r. Coq.
GALLONNÉ , GALLONNÉE.
itEPT. et POIS. Espèces des genres
Squale, Tortue, Lézard , Grenouille
et Vipère. /''. ces mots. (b.;,
GALLYRION. bot. phan. { Menl-
zol.) Syn. de JJlium bulbiferum ou
Martagon. (b-)
* GALOPHTALMUM. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthé-
récs, Corymbifères de Jussieu, et de la
Syngénésie superflue, L. , vécem-
niont établi par Nées et Martitis
[Beitrag zur Flora Brasil. , p. 7) i>vcc
les caractères suivans : calalhide dont
le disque est composé d'un petit nom-
bre de petites fleurs égales , tubuleu-
ses et hermaphrodites; et la couronne
luiilalérale, formée de deux ou trois
fleurs femelles , en languettes ovales
et émarginées ; involucrc cylindracé ,
composé de huit folioles , dont quatie
extérieures plus larges et embrassant
les intérieures; réceptacle nu, ponctué;
akènes télragones , comprimés, ob-
coniqucs, surmontés d'un rebord à
deux ou quatre épines. Ce genre ap-
partient à la tribu des Hélianlhées,
i4o
GAL
et se rapproche des genres P'erhesiiia ,
Pcctis, et du Chtonia de Cassini. Il dif-
fère du premier par la forme de l'ai-
grette et le réceptacle nu ; du Peclis
et du C/itotiia par l'involucre .octo-
phylle , et du dernier surlout par son
aigrette non membraneuse à la base.
L'auteur de ce genre n'en a décrit
qu'une seule espèce , Gahphtalmum
Brasiliense , Plante herbacée dont les
feuilles sont ovales , hérissées et vei-
ticillées au nombre de quatre. Elle est
figurée ( /uc. cit. , tab. 2 ) avec plu-
sieurs détails sur les oi'ganes dé la
fructification. (g..n.)
GALOPIJNE. Galoplna. bot. phan.
Genre de la famille des Rubiacées et
de la ïétrandrieDigynie, L. , établi
par Thunberg , et adopté par Will-
denow et Jussieu avec les caractères
suivans : calice entier, non proémi-
nent (nul selon Thunberg) ; corolle à
quatre segmens réfléchis; quatre éta-
nnnes ù anthères oblongues di essées;
deux styles ; fruit très-petit , divisible
en deux coques globuleuses et mûri-,
quées. Thunberg, dans son Pro-
drome des Plantes du Cap, a lui-
même réuni ce genre à V AntJiosper-
mum malgré la diversité de leur port.
Au reste , le Galoplna ne renferme
qu'une seule espèce, Galupina cir-
cœoides , qui est une Plante herbacée,
annuelle , à feuilles opposées ; ses
fleurs sont disposées en panicules
lâches, terminales, et elles sont ac-
compagnées de bractées. Elle croît au
cap de Bonne-Espérance. (g..n.)
GALOS-PAULES. mam. Le Singe
désigné sous ce nom par Marmol,qui
le dit de couleur de Chat sauvage,
paraît être le Patas. (b.)
GALPHIMIE. Galphimla. bot.
PHAN. Genre de la famille des Mal-
pighiacées, et de la Décandrie Mono-
gynie, L. , caractérisé par un calice
quinquéparti , persistant , dépourvu
de glandes ; cinq pétales onguiculés,
à limbe ovale ; dix étamines hypogy-
nes à filets libres ou réunis vers leur
base ; un ovaire surmonté de trois sty-
les simples , à trois loges contenant
un seul ovule ; une capsule à trois
GAL
coques s'ouvrant extérieurement sui-
vant leur longueur. Il se compose
d'Arbrisseaux à feuilles opposées , en-
tières , portées sur des pétioles le long
desquels on remarque quelquefois
une double glande. Les fleurs jaunes,
disposées en grappes terminales , sont
soutenues sur des pédoncules munis
d'une bractée à leur base et de deux
un peu plus haut. A trois espèces
du Mexique que Cavanilles , auteur
de ce genre , avait décrites , Kunth en
a ajouté avec doute deux , différentes
en effet par leur calice glanduleux, et
originaires du même pays. f". Cav. ,
Ico/L. , 489 et 565 , et Kunth , Nov.
Ge/i.,5, 172, tab. 45:a. (a.d. i.)
GALTABE. kevt. saur. L'un des
noms vulgaires du Lacerta Moniïur y
L. r. MONITOB. (b.)
GALUCHAT, pois. LacépèJe ^
démontré que celte substance était
la dépouille du Raja Sep/ten de la
mer Rouge, préparée d'une certaine
façon. Tout le monde connaît cette
peau dure et polie dont l'usage nous
est venu des Orientaux , et qui sert à
faire des couvertures d'étuis, de boî-
tes , d'épées , de sabres , etc. (b.) • '
*GALURUS. BOT. PHAN. Syn. dans
Sprengel , de Cal u rus, genre de la fa-
mille des Euphorbiacées. (a. d . J.)
GALVANIE. Galuania. bot.
PilAN. Genre de le Pentandrie Mono-
gynie , L. , établi par Vandelli {SpeCy
Flor. lAtsit. et Bras. , p. 1 5 , tab. 1 ) pour
une Plante indigène duBrésil. Ce gen-
re , placé parmi les Rubiacées , n'est
point mentionné par le professeur de
Jussieu dans le travail qu'il a publié
sur cette famille (Mém. du Mus. T.
VI, année 1820). lldiUère , en effet , si
peu du Palicourca d'Aublet , qu'il y
a lieu de croire qu'on le réunira ainsi
que celui-ci avec le Fsjc/io/n a. Selon
Jussieu, le Palicourea, comme le
genre qui nous occupe, possède une
corolle à tube gibbeux; celui-ci ne
s'en distingue que par l'orifice de
sa corolle fermée par des poils, f^.
PSYCHOTRIE. (G..N.)
GALVANISME, zool. Noui don-
GAM
ri(i à réleclricité,qui se manifeste au
conliict des iiei fs et des muscles , chez
les Animaux vivans , comme dans
ceux qui viennent de perdre la vie,
mais auxquels il leste encore un
j)eu de clialcur propre. Ce nom est
tiré de celui du physicien italien ,
Galvani , auquel la science est reele-
vablc de cette découverte imjjorlanle
qui a depuis reçu une application
plus générale et jeté un giand jour
siu' nondjre de pliénouiènes delà phy-
sique et de la cliinue. V. Electbi-
CITli. (DK..Z.)
GALVEZIE. Galvezia. bot. phan.
Et non Galvesic. Genre de la famille
des Jjaurinées et de l'Octandiie ïé-
tragsnie , L. , établi par Hiiiz et
Pavon ( Piodr. l'ior. Peiis. , p,
56, tab. 55), qui lui ont donné
iKuu' caractères essentiels : un ca-
lice à quatre segmens ; quatre péta-
les; huit étamines , dont quatre al-
ternes plus courtes; disque glandu-
laire placé sous les ovaires qui sont
connivcns et au nombre de quatre ,
sunmontcs d'autant de sylcs ; quatre
drupes renfermant chacun une noix
imiloculaire.
La Galvézie roNCTUÉ£, Galvezia
pu/icia/a,J\.. et P. , seule espèce du
genre, est un Arbre du Chili , dont
les feuilles sont opposées, oblongues ,
lancéolées, dentées en scie et parse-
mées de points glandulaires; elles
répandent une odeur aromatique très-
agréable. Les fleurs sont disposées en
grappes paniculées et axillaires.
11 ne faut pascoufondiele genre que
nous venons de décrire avec le Galie-
zia établi par Jussieu {Gêner. Plant. ,
p. 119), d'après les manuscrits de
Dombej'. Les auteurs de la Flore du
Pérou et du Chili ont réuni celui-ci au
Dodartia dont il ne diÛere que par
son stigmate simple et le tube ren-
flé de sa corolle. (g..n.)
GAMAICU. POLYP.? Les corps cal-
caires et globuleux auxquels , sous le
nom barbare de Gamaicu , l'on attri-
bua long -temps des propriétés mer-
veilleuses , sont toiit au plus de légers
aijsorbans et paraissent être des frag-
GAM
i4i
mens de diveis Madrépores fossiles.
GAMAL. MAM. V. Dromadaire ,
au uiot Chameau.
G A M A S E. Gamasiis. akaciin.
Genic de l'ordre des Trachéeimes,
famille des llolètres , tribu des Aca-
rides, Ibudé par Lalreille aux dépens
du genre Avants de Linné , et adopté
depuis par Fabricius et par les ento-
mologistes fiançais. Ses caractères
sont : huit pâtes simplement ambu-
latoires; mandibules en pince; pal-
pes saillans ou tiès-distuicts et en
ibrme de fil. Le genre Gamase n'est
pas encore très-bien circonscrit , et il
comprend des espèces dont les liabi-
tudes dllFérentes et fort singulières
autoriseront sans doute quelque jour
plusieurs changcmens. Dès à présent
il se divise en deux sections. La pre-
mière se compose de ceux qui ont le
dessus du corps revêtu en tout ou eu
partie d'une peau écaïUcuse. Tels
sont :
Le Gamase cordé , Gamasus mar-
ginatus , Latr. , ou l'Jcan/s margi-
na/us d'iiertnanu (Mcm. Aptérologi-
que, p. 76 , pi. 6 , flg. 6). Cet obser-
vateur picteud qu'il vit sur les cada-
vres et qu'il a été trouvé dans le cer-
veau d'un Homme , sans qu'on puisse
supposer qu'il y soit venu tlu de-
hors. Cette espèce est dis'incte, sui-
vant lui, de Vudcanis motalorius de
Linné, et elle est peut-être la même
que l'Acarus car/auerini/s , Herm.,
trouvé sur le corps d'une Alose en
état de putréfaction.
Le Gamase iongipède , Gamasus
loiigipes ou le Tiombidium longipes
d'Iiermann {lue. cit. p. 5i , pi. 1 , fig.
8). On le trouve dans les Mousses.
Le Gamase des Coléoptères , Ga-
masus Culeoptratorum ou V Acarus
Coleoptratorum de Linné et d Her-
mann. Il a été décrit et figuré par
Degéer(Mém. sur les Ins. T. vu, p.
112 , pi. 6 , flg. i5).
La deuxième section comprend les
espèces dont le corps est entièrement
mou; les unes vivent sur diflereus
Mammifères et Oiseaux, telles que ;
Le Gamase dd vx Ciiauve-Sou-
Eis, Gaviaiits T- esi^ei lllionis ou \' A-
carus P^cspertilionis d'Ilenuann {loc
c//. ,p. 84, pi. i.fig. i4).
Le Gamase pe l'Hirondelle,
Gamasus Jlirundinis ou VJcarus IIi~
rundinis d'Hermann (/oc. cit. , p. 85,
pL 1, fig. i3) qui rappoile à cette
espèce VAcarus Gnilinœ île Degder.
On le trouve dans le nid de l'Hiion-
delle de cheminée.
Les autres espèces de cette section
habitent difFérens Végétaux elfilenl à
la surface inférieure des feuilles, des
toiles qui les enlac<>nt et les font
périr.
Le Gamase tisserand, Gamasus
telaiius , ou VAcarus telarius de Lin-
né , qui est la même espèce que le
Trombidium telaiium d'Hermann (/or.
cit. , p. 4o , pi. 2 , fig. i5). Il se trou-
ve sur diflerentes Plantes , et parlicu-
lièrement sur les Tilleuls auxquels
il paraît faire beaucoup de tort. Her-
inanu a décrit et représenté sous les
noms de Tilianum et de Socium deux
autres espèces propres au Tilleul , et
qui vivent en société sur les Arbres.
(aud.)
* GAMBARUB.. pois. Espèce du
sous-genre Hémiramplie. V. Esoce.
(Tî.)
GAMBETTE, ois. Espèce du gen-
re Chevalier. P'^ ce mot. (dr..z.)
GAMMA. INS. S3/11. de C. album,
espèce de Papillon du genre Nym-
phale et une Noctuelle. (b.)
* GAMMARELLE. Gammarellus.
CRUST. Leach a désigné sous ce nom
un genre de Crustacé qui correspond
à celui des Euphées de Risso, lequel
a été réuni par Latreille au genre
Apseude. /^. ce mot. (aud.)
GAMMAROLITHE. crust. Vieux
synonyme de Crustacés fossiles, (b.)
* GAMMAPvOLOGIE. zool. V.
Entomologie.
GAMMARUS. crust. f . Crevet-
* GAMMASLDE. Gammasides.
ARACIIN. Lcach a établi sous ce nom
GAN
( T/ans. Linn. Societ. T. xi) une f.i-
mille dans sa classe des Cepkalosto-
mata et dans son ordre des Monoine-
rusumala.YAic comprend uniquement
le genre Gamasus de Latreille, que
Leach écrit Gammasus. F . Gamase.
(aud.)
* GAMOPÉTALE et GAMOSÉ-
PALE. BOT. PHAN. Le professeur De
CandoUc ayant posé en principe
(Théorie Elémentaire de la Botanique,
2'= édit. , p. 121 et 128) que toute co-
rolle dite monopétale et tout calice
nommé monosépale , sont composés
de parties soudées en un seul coi-ps
plus ou moins profondément divisé ,
a proposé de remplacer ces mots par
ceux de corolle Gamopétale et de ca-
lice Gamosépale. (g..n.)
• GAMOPliYLLE. Gamophylluin.
BOT. PiiAN. Nom proposé par Palisot
de Beauvois et adopté par Lestibou-
dois (Fam. desCypéracées) pour l'en-
veloppe ou écaille propre de chaque
fleur des Cypéracées. F". Cvpéra-
cÉES. De CandoUe donne aussi ce nom
à l'involucre composé de folioles sou-
dées dans quelques Plantes, (a.r.)
GAMUTE. On donne , selon Bosc,
aux Philippines ce nom à ces filamens
qui pendent de la base des feuilles de
certains Palmiers, et servent à faire
de.^ cordages. (c.)
GANACHE. INS. Latreille a dési-
gné ainsi , dans ses premiers ouvra-
ges , une partie de la bouche des In-
sectes , qu'on a depuis nommée Men-
ton. F. ce mot et Bouche, (aud.)
GANDARUSSA. bot. piian. Es-
pèce du genre Justicia [F. ce mot),
qui est le Gandan/ssa-Sosaàa Rumph
[Amb. 4, t. 28 et 29) et le Vada-Koki
des Malais. (b.)
GANDOLA. BOT. phan. (Ptumph,
Amb. 5, t. i54 , f. 2). Syn. AeBasella
rubra , L. V . Baselle. (b.)
GANELLT. pois. (Risso.) Le Lo-
pklus Fiscatorius à Nice /^. Lopiiie.
(B.)
GANGA. Pterocle, Temra.; Arias,
Vieill. OIS. Genre de l'ordre des Gal-
linacés. Caractères : bec médiocre,
comprimé , grêle dans quelques es-
pèces; mandibule supérieure courbée
G AN
seulement vers la pointe ; naiines
placées à la base du bec , à clcnii l'or-
inces par une nicinbiaiie quo lecou-
vrenl les plumes du tionl, ouvirlrs
en dessous ; quatre doit^ts courls , les
trois antérieurs réunis jusqu'."^ la pre-
mière articulation et bordés de mem-
branes , le postérieur presque nul,
s'articulaut li ès-liaul sur le tarse dont
le devant seul est garni de très-petites
plumes; ongles très-courts, obtus, à
rcxceplion de celui du pouce ; queue
conique avec les deux rectrices inter-
médiaires assez souvent prolongées
au-delà des aulies; ailes longues,
acuminécs ; la première lémige la
plus longue.
Confondues pendant long- temps
avecies Tétras et les Perdrix , les cb-
pèces qui composent aujourd'hui le
genre Ganga n'ont été séparées de
leurs premiers congénères que d'après
quelques légères diflérences produi-
tes probablement par des habitudes
que détermine la température des
climats dont ces Oiseaux s'éloi-
gnent rarement, plutôt que le résultat
d'une organisation particulière bien
prononcée. Les Gangas ont exclu-
sivement adopté les contrées équa-
loriales de l'ancien continent ; quel-
ques espèces seulement traversent la
Méditerranée et viennent visiter les
côtes méridionales de l'Europe, mais
leur séjourn'y est pas de longue durée ,
et bientôt ils retournent vers leurs
])lages arides et brûlantes. C'est là ,
près des torrens et des sources qui hu-
mectent les tristes Bruyères et les buis-
sons à demi-desséchés dont ces vas-
tes solitudes sont parsemées, que l'on
voit les Gangas venir par centaines se
désaltérer et se remettre des fatigues
de la journée qu'ils emploient tout
entière à la recherche d'une nourri-
ture qu'un sol aussi ingrat ne peut
leur offrir en abondance. Cette nour-
liture consiste en graines et petits
Insectes. \ ers l'époque des amours ,
les sociétés nombreuses se dissolvent,
chaque couple s'isole , non pour va-
quer aux soms de la construction du
nid, mais pour couver alternative-
ment et sans inquiétude les quatre ou
G AN !>:,
cinq œufs que la femelle di+posc ordi-
nairement sous un buisson, au milieu
d'une fossette qu elle arrondit dans le
blé. Dès que les œufséclosent , les pe-
tits en sortent et se mettent à courirj
ils suivent les parcns , et gagnent avec
eux les points de réunion , tout aussi-
tôt qu'ils sont en état de voler.
Ganga bi-bande, Ptervclc bi-
ci/ic/us , ïemm., yJnas ùi-ci/ic/a ,
'Vieill. Parties supérieures d'un cen-
dré brun tacheté do blanc ; souunct
de la tète et occiput loux, varies de
noirâtre; une pelite tache blanche à
la base du bec et une large baude
noire coupée par deux taches blan-
ches au-dessus des j'eux ; joues , cou ,
poitrine et petites tectrices alaires
d'un gris jaunâtre ; croupion et tec-
trices caudales rayés de brun et de
jaunâtre ; rectrices layées de mê-
me , terminées par une grande ta-
che roussâtre; rémiges noirâtres;
parties inférieures blanchâtres, fine-
ment rayées de brun ; un collier
blanc , puis en dessous un autre noir;
bec, doigts et ongles jaunâtres. Tail-
le , neuf pouces et demi. La femelle a
les joues et la gorge pointiilées de
brun, les parties supérieures rayées
de brun et de jaune ; des zones blan-
ches sur les ailes; enfin ni sourcils,
ni colliers. D'Afrique.
Ganga Cuta , P/erocle seturius ,
Tem. ; Tetrao olchata, Crmel., Tetrau
cawr/ac///i/5,Gmel.,Buff. ,pl. enl. lo?)
et io6. Parties supérieures jaunâtres,
rayées de noir, avec les ])lumes du
dos et des scapulaires fcrmmées de
bleuâtre; petites rectrices alaires mar-
quées obliquement de roux brun et
terminées par une tache lunaire blan-
che; les grandes olivâtres, terminées
par un croissant noir ; côté de la tète
et devant du cou cendrés; gorge noi-
re ; un large collier ou ceinturon
orangé, bordé de noir; parties infé-
rieures blanches; reclrice, terminées
de blanc , les intermédiaires elfilées ,
dépassant les autres de trois pouces.
Taille, treize à quatorze pouces. La
femelle a les tectrices alaires d'un
cendré bleuâtre avec une bande obli-
que, roussâtre; elles sont toutes ter-
i44
G AN
minées de noir ; la gorge blanche avec
un demi -collier noir; les filets de la
queue ne dépassent guère plus d'un
pouce et demi. Du midi de l'Europe.
GaNGA a DOUliLE COLLIER. V.
GaNGA BI-13ANDE.
Ganga des Indes. V. Ganga a
QUATRE BANDES.
Ganga Namaquoïs , Tterocle Ta-
chypeles , Temm. , Tetrao Senegali/s ,
h., Tetrao Namaqua, Latli. , Euff. ,
pi. enl. i5o. Parties supérieures d'un
brun rouge foncé , variées de brun
noirâtre; petites tectrices alalres
blanches , bordées de biun ; les gran-
des brunes, terminées de bleuâtre;
rémiges noirâtres; tète, cou et poi-
trine d'un gris cendré; gorge jaune
avec les côtés roussâtres ; un croissant
blanc et étroit, suivi d'un autre brun,
sur la poitrine; abdomen dun noi-
râtre pourpré ; lectrices cendrées ,
terminées de jaunâtre , les deux in-
termédiaires subulées et noirâtres
vers rextrémllé ; bec bleu ; pieds gar-
nis déplumes bleuâtres ; ongles noirs.
Taille , dix à onze pouces. La femelle
a les parties supérieures raj'ées de
noir, de blanc et de roux; la gorge
roussâtre , la poitrine rayée et striée
de noirâtre; le ventre d'un roux
clair; le reste comme dans le mâle.
D'Afrique.
Ganga a quatre bandes , Pte-
rocle quadii-cinctus , ïemm. , Te-
trao Indiens , Gmel. Parties supérieu-
res jaunâtres , rayées de brun et
de noir; tectrices alaires jaunes, avec
une bande noire bordée de blanc ;
front blanc, surmonté d'un bandeau
noir ; occiput roussâtre , strié de noir ;
cou cendré ; poitrine lousse , variée
et ravée de noir et de blanc formant
quatie petits ceinturons; parties infé-
rieures cendrées , rayées de noir ; bec
jaunâtre; pieds et ongles bruns. Tail-
le neuf pouces et demi. La femelle a
les couleurs moins vives que le mâle,
et plus de noir dans les rayures du
ilos ; elle a la lête d'un roux jaunâtre,
sans bandeau noir ; elle n'a point non
plus de ccinlurons sur la poitrine.
Î3e l'Inde.
Gang.v d£s sables, Ganga uni-
GAN
bande , Pterocle arenaiius , Tem m . ,
pi. 52 et b'S. Parties supérieures d'un
cendré jaunâtre, irrégulièrement ta-
chetées de bleuâtre et terminées de
jaune; rémiges d'un cendré noirâtre;
tête , cou et poitrine d'un cendré rou-
geâtre; base de la mandibule infé-
rieure et région des oreilles rousses ;
une tache triangulaire noire sur la
gorge ; un ceinturon noir sur la poi-
trine ; ventre , flancs , abdomen et
cuisses noirs , de même que les tec-
trices caudales et le dessous des rec-
trices ; celles-ci en dessus rayées de
cendré, de roux et terminées de
blanc. Taille , douze à quatorze pou-
ces. La femelle a toutes les parties
supérieures d'un jaune sale, tachetées
et rayées de noir ; la tête et la poitri-
ne jaunâtres , tachetées de noir; point
de tache noire sur la gorge , mais un
demi-collier cendré; le ceinîurou
noir est beaucoup plus étroit. Du mi-
di de l'Europe.
Ganga vélocifère. P^. Ganga
Namaquots. (dr..z.)
* GANGILA. BOT. PHAN. r. Ju-
GÉOLINE.
GANGLIONS, zool. On nomme
ainsi des renflemens de couleur gri-
sâtre , d'une consistance dure et
un peu élastique , dune nature ho-
mogène dans leur coupe, mais dont
la texture se manifeste par plusieurs
dissolvans chimiques , et qui sont
situés sur différens points de la lon-
gueur des nerfs. — Cette défini-
tion exclut donc les Ganglions de tout
le système cérébro-spinal, oii ne se
trouve jamais aucun tissu semblable.
Ce que Gali a nommé Ganglion, dans
ce système, ne consiste que dans des
amas de matière grise , plus molle
précisément et plus pulpeuse que la
matière blanche ou fibreuse. Il est
bon de dire aussi que ce qu'il a ap-
pelé Ganglions dans la moelle épl-
nièren'a qu'une existence nominale.
Il a cru que la moelle épinière était
renflée à l'origine de chaque paire de
nerfs, et que le no^au de ce renfle-
ment était un amas plus considéra-
ble de matière grise qu'il nommait
GAN
Ganglion. Rien de tout cela n'existe :
la moelle épinièie n'est point renflée
parlielleineut à l'origine de chaque
paire de ncrl's. Celle moelle ne con-
tient pas plus de matière giise dans
le segment conespondant à ces origi-,
nés , que dans leurs intervalles.
II y ;î trois sortes de Ganglions : l '^
des Ganglions intervertébraux. Nous
avons le premier reconnu ( llechercli.
Anal, et Phys. sur le sjst. nerveux
des Poissons , couronné à riuslllut
on 1822) que les nerfs spinaux de ces
Animaux n'ont pas de Ganglions,
oxcepié dans quelques espèces, par
exemple les ïrigles , chez les nerfs
excitateurs spéciaux de la sensibilité.
Dans tous les Vertébrés , les nerfs ex-
citateurs (.le la scnsibililé tactile (y
compris le goût) sont pourvus de Gan-
glions ordinairement situés dans le
trou de sortie du crâne ou de la co-
lonne vertébrale. Pour les paires de
nerfs également contUictcurs du sen-
timent et du mouvement, les lilcts
conducteurs du prcnùer et qui sont
constamment les supérieurs^ passent
seuls par le Ganglion. Les ueifs ex-
clusivemenl conducteurs du mou-
vement n'ont pas de Ganglion , par
exemple, les Iroisiènie, quaîricme et
sixième paires de nerfs, etc. , dans les
JMammifères. Ces Ganglions ont quel-
quefois un volume énorme à la cin-
quième et à la huitième paire chez
les Poissons. Dans un Tetrodon Luna ,
par exemple , posant une centaine de
livres et de près de deux pieds de dia-
mètre , un seul des deux Ganglions
de la huitième paiie est à lui seul
aussi volumineux que tout le système
cérébro-spinal.
2°. DesGanglions.il existe d'au-
tres Ganglions bien distincts des
préccdcns par leur position , leur
texture plus serrée, lobscurité plus
mystérieuse encore de leurs fonc-
tions , enfin la variabilité de leur
existence jusque dans une même
espèce , ou au moins dans des espèces
voisines : ce sont les Ganglions oph-
talmique , sphéno-palalin , naso-
palatiu, maxdlaire, etc. Ces Gan-
glions se trouvent sur le trajet des
GAN i45
nerfs , soit des sens , soit du mouve-
ment; mais ils n'existent pas dans
l'épaisseur même du nerf; ils lui
sont collatéiaax, et des filets d'un ou
de plusieurs nerfs appartenant même
à des paires diÛerentes , viennent
s'embrancher sur eux. Ainsi le Gan-
glion ophtalmique, dans 1 llonune et
tous les J'élis, Canis , etc. , reçoit des
filets du nerf ophtalmique et du tronc
de la troisième jiaire ; et c'est du
Ganglion que paiteat le plus grand
nombre des nerfs de l'iris. Dans les
Plongeurs, il n'y a plus du lout de
Ganglion ophtalmique, non plus
que dans raicun Ovipaie, même
ceux .\ pupille le plus mobile, par
exemple , les diiférenlcs espèces de
Strix. INous avons, avec M.igcndie,
en expérimentant les propiiétés du
système nerveux , examiné les nerfs
iridiens des pupilles si mobiles de
ces Oiseaux , et ce sont de tous
les Oiseaux ceux où ces nei fs sont à
proportion les plus petits. Ils vien-
nent directement de la tioisième
paire seule qui n'a même pas le
petit renflement existant chez tous
les l'alco. Il n'y a pas la moindre
trace de Ganglion sphéno-palatiu
dans les Chiens, les Chats, les La-
pins , les Cochons d'Inde , les Ru-
mlnans, les Chevaux , etc., et il n'y a
pas l'apparence d'un seul Ganglion
de ce second ordre dans aucun Ovipa-
re , oii les Ganglions du troisième or-
dre ne manquent jamais, excepté chez
les Chondroplérygiens à branchies
fixes, où il nous a été impossible
d'en découvrir des traces. L'existence
des Ganglions du second ordre se
trou\c à peu près limitée à l'ilomme
et aux Singes. Les Ganglions ophtal-
mique , sphéno-palalin, naso-palatiu
ne sont donc pas, pour les paires cé-
rébrales de nerfs, ce que les Ganglions
du grand sympathique sont pour les
paires rachidiennes , ainsi que l'a cru
Bailly (Cuvier, Analys. des tray. de
l'Académ. des se, iSaS , p. 61 ) , car
ces derniers Ganglions sont conslans
partout ailleuvsjles cartilagineux déjà
cités , et ensuite ces trois Ganglions
ne devra ieut doue pas exister sur le
TCME VII.
l4b
GAN
Irajet des nerfs de la seule cinquième
paire; mais ces Ganglions devraient
c'tie repartis sur chacune des paires
célébra les.
3*^. Ganglions du grand sympa-
thique. Ceux-là sont les plus nom-
breux , car il y en a tout du long
de l'épine deux séries pour cor-
respondre à chaque nerf spinal .gé-
néralement , et en outre il y en a un
très-grand nombre sur le trajet des
nerfs de ce système , distribués aux
organes de la digestion, de la circu-
lation , de la respiration et de la gé-
nération. Ces Ganglions manquent
absolument aux Chondroptérvgicns à
branchies fixes , à ces Squales si vora-
ces et siféroces. Ces Ganglions ne sont
donc pas non plus les excitateurs au
moins constamment nécessaires des
sécrétions biliaires et intestinales ,car
les Squales et les Raies sont de tous
les Aniuiaux ceux qui on lie foie le plus
volumineux et les séciélions digesli -
ves les plus abondantes. Quoi qu'on
en ait dit , ces Ganglions sont insen-
sibles aux excitations mécaniques e!
chimiques; en quoi ils (JiÛèrenl beau-
coup des Ganglions intervertébraux
dont la sensibilité est très-vive.
Ce qu'on nomme cerveau dans
tous les Mollusques autres que les
Céphalopodes, ressemble beaucoup à
ces Ganglions. C'est aussi avec eux
que les autres Ganglions épais des
Mollusques , y compris les Céphalo-
podes, paraissent avoir le plus de
ressemblance , car tous ces Ganglions
fournissent principalement des nerfs
aux organes digestifs , respiratoires et
génitaux ; mais ils paraissent aussi
animer l'js muscles volontaires à qui
ils se distribuent. Enfin , dans les In-
sectes , les Crustacés et les Annelidcs,
il existe aussi une double série de
renflemcns nerveux, disposés régu-
lièrement par paires, liés entre eux
par des rameaux communiquant et
fournissant aussi tous les genres dor-
g^nes , comme les Ganglions irrégu-
liers des Mollusques.
Des renflemens semblables se re-
trouvent sur les points de l'anneau
en apparence nerveux qui entoure la
GAN
bouche des Astéries; et c'est à eux
qu'aboutissent les filets pris pour des
neii'sqvii régnent le long de l'axe de
chaque layon. ( F". Tiedman , Anat.
des Astéries.)
On ne sait encore rien d'exact ni
de démontré sur les propriétés de ces
deux derniers ordres de Ganglions.
On ne possède que quelques induc-
tions négatives contre des hypothèse-;
vagues , arbitrairement conçues et
admises à leur sujet. {K. notre Anat.
des syst. nerveux et notre article
Nerf dans ce Diction.) (a.. u..ns.)
* GANGUE. BOT. THAN. Ce nom
de pays désigne chez les Nègres du
Sénégal une Plante dont on retire une
fécule pareille à l'Indigo et qui n'est
peut-être qu'une espèce du genre In-
digofera. («.)
GANGUE. MIN. Ce nom vient du
mot allemand Ga'g qui veut dire Fi-
lon. Il désigne proprement les subs-
tances de nature pierreuse qui set vent
de support ou d'enveloppe aux Mine-
rais dans les filons mélalliières ;
mais il a reçu une acception plus vaste
dans la langue des minéralogistes ,
qui l'appliquent indistinctement à
toute substance dans laquelle est en-
gagé le Minéral que l'on considère en
particulier. On donnait autrefois aux
Gangues des Minéraux le nom de Ma-
tiices, expression qui faisait allusion
à l'idée que l'on avait alois d'une
sorte de fécondation opérée dans
les mines par les vapeurs qui les
pénétraient , et de leur trans-
mutation les unes dans les autres.
La Gangue des Minéraux s'est for-
mée en même temps qu'eux : elle est
le plus souvent amorphe, rarement
cristallisée. Sa nature diffère ordinai-
rement de celle de la roche environ-
nante ; mais quelquefois elle n'est
autre chose que cette roche elle-mê-
me plus ou moins altérée. Un niême
gîte de Minerais renferme ordinaire-
ment plusieurs espèces de Gangue :
celles qu'on rencontre le plus fré-
quemment sont : le Quartz, le Calcai-
re spathique, la Baryte sulfatée, le
Spath brunissant et le Spath fluor.
On obsoive aussi, mais plus lare-
iiieitt, le Jaspe, le Silex corné, les
Agates , la^Vacke , l'Asbosle, le Mica ,
le Foldspatli, la Topaze, la Cliaux
siillatee c( la Cliaux phosphatée. En-
iin le Schiste argileux , les diverse.;
Roches tongloiiiérées , les Argiles et
terres grasses de toute espèce font
également fonction de Gangue dans
un granil nombre de gîtes de Minerais.
Dans le langage des mineurs ou des
métallurgistes, la Gangue est la par-
lie stérile cl de non-valevir du Mine-
rai qui lail l'ohjet d'une exploitation.
Une opération très- importante est
«'.elle qui a pour but la séparation de
la matière utile de cette matière
étiangèie et do rebut avec laquelle
elle est mélangée et même combinée.
Les grillages , !a fusion , l'amalgama-
lion, la dislillatiou sont les ino\<;-ns
chimiques que 1 on emploie pour ob-
tenir le Métal à l'état de pureté , lors-
qu'il a subi les préparation.-, par les-
quelles on le dégage le plus possible
(le sa Gangue appaienle. Ces pré-
parations consistent à trier le Mi-
nerai, à le bocaider, à le laver et
le cribler ; elles sont d'autant plus
nombicuses que les JMuierais sont
plus disséminés dans leur Gangue.
Ou a remarqué que quelquefois la
Gangue facilitait la lusion des Mine-
rais . soit parce qu'elle est par elle-
même très-ftisible, soit paice qu'elle
se combine avec quelque principe
étranger au Métal, et contribue par-
là à l'épurer. Elle s'empare souvent
d'une substance métallique qui est
unie à celle q'.ie l'on veut isoler, et
l'cnuaîne avec elle dans les scories.
(G.IJEL.)
•GANIAUDE. i:oT. PHAN. /'". Ega-
GAîXIL. MIN. Nom sous lequel Kir-
wan a désigné, dans la deuxième édi-
tion de sa Minéralogie , la Dolomie
granulaire. /^'. Dolomie. (aud.)
GAMÏRE. (ianitriis. bot. phan.
Gaertucr^Ve/vv/c/. ï. ii, p. 271 , tab.
j 58 ) a substitué ce nom générique à
celui à" lllœocarpns employé par Lin-
né et Burmaun , à cause, dit- il , du
GAN 1 47
peu di> I apport de ce fruit avec celui
de l'Olivier. Ce cUaugement n'a pa.s
élé adopté, et le Ganiirussp/icrica de
Gaertner n'est plus qu'un synonyme
de i'L'/œucar/u/s sc/ran/s, L.,cité seu-
lement pour la ligure du i'ruit. f^.
Ei-jEOCAUPE. (o..n.)
GAiNNET. OIS. L'un tics noms
vidgaires du Goéland brun. (b.)
GANINILLE. bot. phan. L'un dos
noms vulgaires de la Ficaire et du
Calthc des marais. (a.)
G.l^SBLUM. BOT. l'HAN. ( Adan-
son d'après Gesner. )Syn. de Drave.
Ce mot allemand signilic Heur d'Oie
et s applique quelquefois à d'au-
tres Crucifères, tels que V vllyssuni
incanurn. (b.)
GANSO. OIS. r. Oic.
* GANSO. BOT, cRYPT. (ihun-
berg.) Le Pteris neivosa au Japon.
GANT DE NOTRE-DAME, G AN-
TELÉE , GANTELLET ou GAK-
TILLER. BOT. PII AN. Ces noms vul-
gaires sont indifféremment donnés à
la Digitale pourprée , ainsi qu'aux
Campanida Tracheliutn ov\^Iomerata.
G.\1NTE. OIS. Sju. vulgaue de la
Grue Cendrée. /^. Gkve. (db..z.)
GANTELINE. bot. cuypt. Diver-
ses Clavaires ramifiées, particulière-
ment le coralloides et 11' cinaiea , sont
ainsi nommées vulgairement. (b.)
GANTS DE NEPTUNE, polyp.
Ce nom a élé donné à quelques
Eponges par les anciens natinalistes.
f^. Eponge. (i.am..x.)
GAN US OT7 GANNUS. mam. Syn.
d'Hyène, f'. Chien. (b.)
* GANYMÈUES. Ganymcdes. bot.
PiiAN. Genre de la famille des Amaryl-
lidécS(,{cBrownetde l'fL-xandrie Mo-
nogynie , L. , fondé par Salisbury
[Tians. Ho/ 1. Soc. , vol. i , p. 553) et
adopté par liawortli [Narcissorum Re-
uisiu , p. i5o) qui l'a ainsi caractérisé :
segmcns du perianthe réfléchis à la
manière des pétales du Cyclamen, ay
moins deux fois plus longs que la
i48
GAR
couronne qui a la forme d'une coupe ;
étaniines droites , très-incgales ; trois
des filets sont plus courts que le tube,
soudés avec lui jusque piès des an-
thères; les trois autres filets se déta-
chent du tube vers son milieu , mais
sont plus courts que la couronne ;
style plus long que celle-ci , surmon-
té d'un stigmate à trois lobes, petit et
pâle. Ce genre a été formé aux dépens
du grand genre J^arcissus de Lin-
né , dont il ne devrait être considéré
que comme une simi)le subdivision.
Salisbury l'avait composé de deux
Plantes cultivées depuis long-temps
dans les jardins et qui sont originai-
res dePoilugal. Ce sont les JSa/vissus
cerinius , Salisb. , Piodr. ; N. tiian-
dnis , Cuitis, Bot. Mag. , 48, et
N. pulchetlus ^ dont Salisbury {lac.
cit. ) n'a fait que changer le nom gé-
nérique. Haworth a augmcnlé ce
groupe de quatre nouvelles espèces
qu'il a nomuiées Ganymedes Irian-
drits , G. niitans , G. concolor , G.
stiialulus. Ces espèces sont dcj Plan-
tes herbacées , bulbeuses et très-
élégantes. Leurs fleui-s, au nombre
de deux à sept dans chaque spathe ,
sont penchées , blanches ou d'un
jaune pâle, et elles exhalent l'odeur
ia plus suave. (g.n.)
* GAOUR.MAM. V. Boeuf.
GARAGAY. ois. Et non Gara-
guay. Espèce peu connue que l'on
place parmi les Milans. J^. Faucon.
(DR..Z.)
GARAGIAU, GARAIO. ois.
(Dapper.) Syn. de la Mouette rieuse
dansla Gafrerie. (dr..z.)
GARAGOL MOLL. Nom donné par
Rumph et adopté par Klein ( Metlt.
Osirac, pag. 55) pour distinguer
une Coquille qui , d'après cet auteur,
ressemble à un Buccin , lorsqu'on la
voit du côté du dos, mais dont la
forme de l'ouverture l'en éloigne. 11
est fort difficile de juger cette ques-
tion, puisqu ou ne cite que de mau-
vaises figures, et vues seulement du
côté du dos. (D..n.)
* GARAIS ET GARAS, bot. than.
GAR
Syn. vulgaires de Fusain. F", ce mot.
(B.)
GARAMAN. pois. Et non Gara-
mon. Le T/igla pini de Bloch à Nice.
(B.)
* GARAMIÏ. pois. Espèce du gen-
re Blennie. J^. ce mot. (b.)
*GARAN. ois. Sju. vulgaire de la
Grue cendrée. ^. Gkue. (dr..z.]
GARANCE. Jluhia. bot. phan.
Genre de la famille des Rubiacées,
section des Galiées et de la ïélran-
drieDigynie,L.,qui a donné son nom
à toute la famille des Rubiacées , et
que l'on peut ainsi caractériser : l'o-
vaire est infère et à deux loges mono-
spermes ; le limbe du calice n'est pas
marqué ; la corolle est monopctale ,
subcampanifonne , régidièie , à c[ua-
tre ou quelquefois à cinq lobes ai-
gus ; le nombre des étaniines est égal
à celui des lobes de la corolle ; 1 o-
vaire est surmonté d'un disque épi-
gyne et d'un style bifide , dont cha-
que division est terminée par un
stigmate capitulé ; le fruit est globu-
leux, didyme , légèrement charnu en
dehors , non couronné à son sommet.
La graine qui remplit exactement la
cavité de la loge qui la contient est
recourbée en forme de fer à cheval :
elle se compose, outre le tégument
propre qui est mince , d'un endo-
sperme blanc et corné , contenant un
embryon placé dans son centre , et à
peu près cylindrique. D'après l'ex-
posé de ces caractères , on voit que le
genre Garance a beaucoup d'aflinilé
avec les genres GaUum et jlsperula
dont il diffère seulement par sa corolle
évasée et presque campaniforme ,
tandis qu'elle est rotacée dans le pre-
mier et tubuleuse dans le second,
et surtout par son fruit légèrement
charnu en dehors.
On compte au moins une vingtaine
d'espèces de ce genre. Sur ce nombre
environ six ou sept croissent en Eu-
2ope, particulièrement dans les ré-
gions méridionales, une dans l'Amé-
rique septentrionale , une à Téné-
rifie, deux dans l'Inde, et le reste
dans les lieux montueux au Chili, au
OAR
Pérou et à la Nouvelle-Grenade.
Humboldt, Boinilaud et Runth, dans
leur niaguifique ouvrage intitulé :
Nova Gcneia ci Species, cic. , en ont
décrit si\ espèces nouvelles , ori-
ginaires de ces dernières contrés.
Mais de toutes les espèces de ce
genre , une seule mérite un véritable
inléièt, c'est LiGakance des teintu-
RiKRs , liubia tinclorum, Ij. , qui est
cultivée en grand dans certaines par-
ties de 1 Europe , et dont la racine
fournit un principe colorant, Tort
employé dauh les arts. C'est une
Plante vivacc qui croît naturellement
dans le midi de la France , en Ilalie,
en Autriche , etc. Sa racine est une
soucUe ou tige rampante , souterrai-
ne, horizontale, rameuse, delà gros-
seur d'une ])lume à écrire ou de celle
du petit doigt. Sèche et telle que le
commerce nous la livre , elle est cy-
lindrique , striée , recouverte d'un
épiderme d'un brun lougeâtre qui
s'enlève assez facilement ; son écorce
qui a environ une demi-ligne d'é-
paisseur est d'un rouge très-iulense,
ainsi que la moelle qui occupe le cen-
tre de la racine. Quant à la partie li-
gneuse, elle est jaunâtre et ne con-
tient pas de principe colorant; les
tiges qui naissent de cette racine sont
hautes de trois à quatre pieds , trop
faibles pour pouvoir se tenir droites,
s'accrochant entre elles et aux corps
voisins, au moyen de petits crochets
dont elles sont armées. Ces tiges sont
carrées et leurs angles très-saillans;
les feuilles sont verticillces , sessiles ,
lancéolées, aiguës , fermes , hérissées
de petits crochets ; les fleurs sont
jaunes, très-petites, formant une sorte
de panicule lâche et rameuse à l'ex-
frémité des rameaux;
On cultive la Garance en grand
dans plusieurs provinces de la Fran-
ce : en Alsace, en Normandie, en
Languedoc ; mais la plus estimée est
celle qui vient du Comtat Venalssin,
et particulièrement des environs d'A-
vignon où nous en avons vu des
plantations très-considérables. Cette
culture exige un terrain substantiel ,
profond , bien ameubli par des la-
GA1\ 149
bours profonds , et môme par un dé-
Jbnçagc de deux pieds qui permet
aux racines de s'étendre et de se mul-
tiplier. On conçoit que tel doit être
le but de la culture de cette Plante.
Lorsque le terrain a été bien préparé,
on y plante la Garance, soit par le
moyen des graines qui , à cause de
leur excessive dureté , sont très-
long-temps ;\ germer , soit par le
moyen d'éclats que l'on détache
des vieux pieds, appartenant à d'au-
tres plantations. Il faut environ trois
ans j)Our que la racine de Garance
ait acquis le degré de maturité qui
lui est convenable. On doit, jusqu'à
cette époque, avoir soin chaque année
de biner exactement les garancières,
afin de détruire toutes les mauvaises
herbes qui pourraient nuire au par-
fait développement de la Garance.
Cette racine, dont le commerce est
assez étendu, produit un principe
colorant qui communique une belle
teinte rouge ou rose à la soie , à la
laine ou au coton. On se sert surtout
de l'Alumine pour fixer et aviver
cette couleur.
La racine de Garance a été aussi
comptée au nombre des agens de
la thérapeutique. Son usage interne
donne lieu à un phénomène physio-
logique extrêmement remarquable.
Lorsqu'on en mélange une certaine
quantité aux alimens d'un Animal,
ses os prennent au bout de quelques
jours une teinte rougeâtre analogue
à celle que la Garance communique
aux étoffes de laine ou de soie.' Ce
phénomène sera produit d'autant
plus promptement que l'Animal sera
plus jeune. Les humeurs excrétées ,
telles que le lait et l'urine, prendront
également une teinte rouge. Ce qu'il
y a de remarquable , c'est que les au-
tres tissus de l'économie restent étran-
gers à ce changement. Cependant ,
chez les Oiseaux , le bec et les écail-
les qui recouvrent les pâtes partici-
pent au phénomène de la coloration.
Quelques auteurs assurent que , si
l'on suspend pendant un certain
temps l'usage de cette substance , la.
coloration disparaît.
i5o G A II
Les piopiiéttis médicales de la Ga-
r.mcc sont peu remarquables : vantée
toiir à tour contre l'ictère et le rachi-
tis , administrée tantôt comme diu-
rétique et tantôt comme emuiéna-
goj^ue , elle s'est presque constam-
ment montrée infidèle et sans ac-
tion. Néanmoins sa saveur acerbe
doit lui donner quelque pro[)riété as-
tringente; mais on en a abandonné
rusaç;e. On appelle vulgairement pe-
tite Garance les Asperuia Cjaancfii-
caeitincloria. f'. Aspérule. (a. r.)
GARAS. DOT. piiAN. V. Garais.
GARBANZO. bot. phan. Les Es-
pagnols désignent sous ce nom le Ci-
eer /hielinum ou Pois-Chicbe dont
ils font lUie consommation extraor-
dinaire , et qui est indispensable
dans la olla ou pot-au-feu. Depuis les
plus pauvres gens des plus basses
classes jusqu'au monarque , nul ne
cioirait avoir dîné dans la péninsule
Ibérique, s'il n'avait avalé quelques
graines d'une Légumineuse généia-
Jement méprisée ailleurs. Le goût
pour les Garbanzos est tel , que
Charles IV, détrôné et exilé par son
fils, ne cessait de regretter que Rome
n'en produisît pas , et que la première
chose demandée par le roi Ferdi-
nand VII en rentrant dans son
royaume fut un plat de Garbanzos.
On appelle Garbancillos le Phaca
Jietica. (b.)
GARÎ50TEAU et GARBOTIN.
Pois. Syn. vulgaire de CjprinusJeses,
espèce d'Able. F", ce mot. (n.)
GAUCIANA. bot. phan. Le genre
décrit sons ce nom par Loureiro n'est,
^clon VVilldenov^r , que le Phylidrum
de Gaerlner. Leurs descriptions ne
diffèrent en effet qu'en ce que, dans
le premier, l'anthère est dite roulée
en spirale. T'. Phylidre. (g..n,)
GARCIE Garcia, bot. pu an. Gen-
re de la famille des Euphorhiacées, et
de la Mouœcie Polyandrie, L. Ses
(leurs monoïques offrent un calice bi-
i.)arli et des pétales plus allongés ,
réfléchis , revêtus de poils soyeux et
dont le nombre varie dé .sept à onze.
GAR
Dans les màlcs , des étamines nom-
breuses à filets libres s'insèrent sur
un réceptacle charnu , hémisphéri-
que , couvert de longs poils sur sa
surface, et entouré de petites glandes
à sa hase. Dans les femelles ua style
court , terminé par un stigmate colo-
ré et trilobé , surmonte un ovaire tri-
gonc, porté sur un disque épaiset ren-
fermant trois loges monospennes; le
fruit est une capsule à trois coques.
On en connaît une seule espèce :
c'est un Arbuste! de l'Amérique mé-
ridionale, à feuilles alternes, entièies,
glabres, veinées. Les pédoncules ter-
minaux portent cinq à six fleurs
accompagnées de bractées, une in-
férieure femelle, les autres maies.
C'est ainsi que nous les avons obser-
vées. Suivant Vahl cependant, les
mâles seraientportés sur un autre ra-
meau que les femelles. (a. d. 3.)
GARCINIE. Garcinia. bot. phan.
Genre de la famille des Gultilères ,
et de la Do.iécandrie Monogyuie ,
L. Ses fleurs sont polygames ou
dioïques; leur calice persistant com-
posé de quatre sépales; leur corolle
de quatre pétales ; leurs étamines
nombreuses sont libres ou réunies;
le stigmate sesslle , divisé en qua-
tre à huit lobes ; l'ovaire dans les
femelles n'a pas autour de lui de
nectaire ; le fruit est une baie à
quatre ou huit loges contenant une
seule graine arillée , à cotylédons
épais et soudés. Ce sont des Ar-
bres a feuilles opposées dont los
fruits sont succulens et très- re-
cherchés dans l'Asie, leur patrie.
Choisy , dans sa Monographie des
Guttifères, en indique neuf espèces
qu'il distribue en deux sections ca-
ractérisées par les étamines , libres
dans lune, monadelphes ou po-
lyadelphes dans l'autre. A la pie-
mière appartiennent le Mangoustan,
Garcinia Mangostana , le Garcinia
Camhugia dont Linné et Jussieu fai-
saient un genre sous ce nom spécifi-
que , les G. cornea eimorella. Gacrt-s
ner a figuré ( tab. io5 et 106 ) les
fruits de trois de ces espèces. Dans la
GAR
seconde section doivont rentier trois
Arbres que nous avons déjà signales
sons le nom de Brindonia { F . ce
mol). Elle doit disparaître si ce der-
nier genre est adopté, et alors il s'en-
richit ;i il de deux rfutrcs espèces, l'une
qui est le Garcinia Cowa de Rox-
IJurgli , l'autre , le G. elUpùca de
Choisy. (a.u.J.)
GARDE-BOEUF, ors. Nom que
l'Aigrette porte vulgairement chez
les Européens établi- en Egypte. /^.
ilr.ROK. (UB..Z.)
GARDE-BOUTIQUE, cis. Syn.
vulgaire de Martin-Pècheur. J^. ce
mot. (DR..Z.)
GARDE-CIIARRUE. ois. Nom
(jue l'on donne en quelques endroits
au Molleux. /^. Traquet. (dr..z.)
GARDÈNE. Gardénia, bot. than.
Genre de la famille des Rubiaréeset
de la Pentandrie Monogynie, Tj., éta-
bli par Ellls ( ^c/. y/'/i,'/., vol. 5l,t.
q5 ), adopté par Linué et ainsi carac-
térisé : calice persistant, à cinq dents
ou à cinq segmens ; corolle iufundt-
buliforme dont le tube est souvent
plus long que le calice ; le limbe étalé
ordinairement à cinq lobes obtus ; le
nombre des lobes peut varier de
cinq à neuf selon KutRh; cinq an-
thères sessiles à l'euliée de la corolle;
un seul style et un stigmate bilobés;
baie sèche ,biloculaire (rarement qua-
driloculaire), remplie de graines dis-
posées sur deux rangées dans chaque
loge. On a ])lacé parmi les Gardènes
quelques Plantes qui appartiennent à
des genres voisins, ce qui a causé né-
cessiirement un peu de confusion
dans la classification d'une famille
aussi difficile que celle des Rubia-
cées. Plusieurs espèces de Gardènes
doivent être reportées dans le genre
Randia. Celui-ci est même , selon
Swartz , congénère du Gardénia, et ,
en effet, il n'en diffère réellement que
par les graines peu nombreuses et le
tube moins long de la corolle. La-
marck et VVilldenow lui ont égale-
ment réuni , mais à tort, les Genipa.
Une Plante décrite et figurée par Jac-
GAR ini
([Uiii sous le nom de Aluiisanda fur-
mosa a été rapportée aux Gardènes
pai Tluuiberg, VVilldenow etKunth.
l'.nfin , sous le nom de Rot/imannia ,
Tluudjerg a lait connaître un genre
3 ni depuis nous a pas paru distinct
u Gardénia , quoique Gaertner dé-
crive son fruit comme renfermant
des graines non disposées par rangées.
Les espèces de Gardènes dont le
nombre est assez considérable , .se
trouvent répandues dans les climats
chauds des deux contineus et des îles
adjacentes. Ce sont des Arbres ou
plutôt des Arbrisseaux , quelquefois
munis d'épines opposées et placées
au-dessus des aisselles des feuilles.
Leurs fleurs, d'une couleur blanche
et d'une odeur très-agréable , sont
terminales et axillaires , le plus sou-
vent solitaires, quelquefois ternées ,
sessiles et accompagnées de bractées.
Dans la grande quantité d'espèces
remarquables que renferme ce genre,
nous ne saurions passer sous silence
la suivante qui est un des Arbustes les
Ïdus agréables que Ton cultive dans
es serres européennes.
La Gardéne a grandes fleîjrs,
Gardénia fiorida, L., s'élève à la hau-
teur d'un à deux mètres : sa tige est
rameuse supérieurement oîi elle porte
des feuilles grandes, ovales, atténuées
vers les deux extrémités. Ses fleurs
.sont presque sessiles , solitaires au
sommet des branches , d'un blanc ti-
rant sur le jaune, et répandant l'o-
deur la plus suave. Elle est originaire
des Indes-Orientales, et on la cultive
comme Plante d'ornement à Am-
boiue et au cap de Bonne-Espérance.
Elle croît avec tant de vigueur au Ja-
pon, qu'on en fait de belles haies vi-
ves. La température du midi de la
France lui est assez favorable pour
qu'on puisse la cultiver en pleine
terre, mais à Paris elle exige loran-
geric pendant l'hiver. Comme elle ne
fructifie pas chez nous , et que ses
fleurs doublent le plus souvent par
l'ciret d'une cultui'e soignée , on ne
peut la multiplier que par boutures.
(G..N.)
GARDE-ROBE. bot. phan. Nom
j52 GAR
vulgaire de l'Aurone et des Santoli-
Des qu'on suppose préserver les vè-
temcns déposés dans les armoires de
la piqûre des larves de Teignes, (b)
*GAR.DNÉRIE. Gardnerla. bot.
PHAN. Genre de la Tétraudrie Mono-
gynie, L., établi par le docteur Wal-
Jichde Calcutta {in Carey Flora In-
dlca, vol. 1, p. 4oo; Serampore, 1820)
qui le caractérise ainsi : calice inl'ère,
persistant , divisé en quatre segmens
concaves, orbiculaires et ciliés ; co-
rolle non tubulcuse , formée de qua-
tre pétales jaunes, ovales, aigus,
alternes avec les segmens du calice ,
et offrant l'eslivation valvaire ; qua-
tre étamines dressées , plus courtes
que la corolle , ayant leurs fdets in-
sérés sur les angles de séparation des
pétales, et simulant un tube par leur
cohérence ; anthères ovales , aiguës ,
unies parleurs côtés eu un tube ven-
tru et à quatre dents ; ovaire parfai-
tement distinct du calice, petit, à
deux loges , chacune renfermant un
ovule attaché au centre sur la ligne
de séparation, surmonté d'un slyle
court , filiforme , et d'un sigmatc al-
{\\i ; le fruit est une baie écar-
ate , ronde ou quelquefois dépri-
mée , lisse, couronnée par les dé-
bris du style , supportée par le ca-
lice , et renfermant des graines so-
litaires dans chacune des deux loges.
Le port de la Plante qui a servi de
type à ce nouveau genre, ainsi que
la structure de son fruit , le rappro-
chent beaucoup des Ptubiacées, mais
la supérilé de l'ovaire s'oppose à ce
qu'on le réunisse à cette famille.
D'un autre côté, l'adhérence des an-
thères entre elles , et le défaut pres-
que complet de stipules établissent
quelques affinités entre ce genre et
lesApocynées dont II diffère à d'au-
tres égards. Ces rapports avec deux
familles diverses ont fait embrasser
au docteur Wallich ropinion de R.
Brown sur l'établissement d'une
nouvelle famille intermédiaire , et
qui comprendrait les genres Gaert-
nera , Lamk. , Paganiea, Aubleî , etc.
f^. GAERTNÈnr, et Géntostomk. Le
GAR
Gardneria devrait donc être ajouté
à ceux indiqués par l'auteur des Ob-
servations de la botanique du Congo.
Wallichobserve que les parties jaunes
et tendres de la Plante contiennent
un suc jaune et analogue à celui des
Gultifères.
Ce genre est dédié à Edw. Gard-
ner , résident à la cour du Piajah du
Népaul , qui a enrichi le Jardin bo-
tanique de Calcutta d'un grand nom-
bre de Plantes nouvelles. Il ne se
compose que d'une seule espèce,
Gardneria ovata, Wall., Arbre bran-
chu , dont l'écorce est gri.se, les feuil-
les opposées , rapprochées , ovales ,
lancéolées , pétiolées et acumlnées ;
les fleurs en corymbes axillaires. On
le rencontre sur les montagnes du
district de Sillet dans le Bengale ; il
est aussi indigène du Népaul , mais
le docteur Wallich ajoute que les
individus de ce dernier lieu ont des
feuilles plus petites et lancéolées ; les
segmens de la corolle sont plus velus,
les baies plus grosses et le stigmate
bifide. Ces différences ne suffiraient-
elles point pour constituer une espè-
ce , ou tout au moins une variété re-
marquable? (g..n.)
GARDON. POIS. F. Able.
GARDOQUÏE. Gardoquia. bot.
rilAN. Genre de la famille des Labiées
et de la Didynamie Gymnospermie ,
L., établi par Ruiz et Pavon dans la
Flore du Pérou , adopté et augmenté
de plusieurs espèces par Kunlh qui l'a
ainsi caractérisé {in Humb. et Bonpl.
Nov. Gen. etSpec. il, p. 3li ) ■• calice
tubuleux , à cinq dents ou à cinq seg-
mens , bllabié : corolle beaucoup
plus grande que le calice , tubuleuse ,
dont la gorge est velue, le limbe bl-
labié ; la lèvre supérieure échan-
crée, l'inférieure triiide , et les lobes
presqu'cgaux ; les quatre étamines
écartées. Ce genre se compose de
Plantes toutes Indigènes du Pérou et
de la république Colombienne. Ce
sont des Arbrisseaux très-rameux , et
répandant une odeur fort pénétrante.
Leurs feuilles sont entières , cl ils
portent des fleurs incarnates ou jau-
GAR
ncs, aTÏUaircs , solitaires , rarement
verticillt'cs ou réunies deux et trois à
Ja fois sur le même pcdouculc.
Aux cinq espèces ilécrites dans la
Flore du Pérou, Kunth ( loc. cit. ) en
a ajouté ilix espèces nouvelles dont
aucune n'est figurée dans son l)cl ou-
vrage. (G..N.)
♦ GARENT-OGUEN. bot. piîax.
(Lafileau.) Nom de pays du Vanax
quinqucfolinrn, L. (b.)
GARFUANA. BOT. rn.vN. C'est au
Brésil le nom vulgaire du Morus
tinctorius. (b.)
GARGxVNON. bot. phan. ( Mcnt-
zel. ) Syn. de Fimptnella Haxifraga.
(B.)
* GARICDM. BOT. PUAN. (Dalé-
cliamp.) F". Garique.
GAR[DELLE. ois. .Syn. vulgaire
de Rouge-Gorge. /^.Sylvie. (dr..z.)
GARIDELLE. Garidella. bot.
riiAN. ïournefort [Irislit. Rel heih. ,
655, tab. 45) dédia ce genre à Gari-
del qui en a très-bien déciil et fi-
gure la Plante principale dans son
Histoire des Plantes des environs
d'Aix en Provence. Linné l'a placé
dans la Décaudrie Trigynie , et il ap-
partient à la famille des Renoncula-
cées , section des Helléborées de De
Candolle [Sjst. Veget. riat. i, p. 525 ).
Les caractères qui lui sont assi-
gnés sont : calice à cinq sépales
caducs et à peine pétaloïdes ; cinq
pétales bilabiés , bifides ; dix éta-
luines et quelquefois plus ; trois
ovaires réunis entre eux , surmontés
de styles très-courts ; tiois capsules
( quelquefois deux par l'avortement
d'une d'entre elles) polyspcrmes et
si bien soudées qu'elles ne paraissent
constituer qu'un seul fruit bi ou tri-
loculaire , à peine surmonté de deux
ou trois proiongemens cornus. Ce
genre a de grands rapports avec le
J^igella, mais il s'en distingue princi-
palement par son calice plus petit ,
et par le nombre moindre de ses éta-
inines et de ses capsules.
La Gariueli.e Nioeli.astke ,
Garidella J\igc//asln//n, L. , a une
GAR iDS
tige haute de trois à six décimè-
tres , divisée en quelques rameaux
droits et presque nue supérieure-
ment ; ses feuilles radicales sont
longues , ailées et finement dé-
coupées ; celles de la tige sont écar-
tées et à trois ou cinq découpures li-
néaires; les fleurs terminales , rou-
geâîres et solitaires, ont des pétales
sessiles et étalés. Cette Plante croît
dans les lieux cultivés , parmi les
Vignes et les Oliviers de la Provence,
et probablement de toutes les côtes
orientales ilcla Méditerranée.
Lamarck(niust.,t. 079 , fig. -j) en a
fait connaître une seconde espèce sous
le nom de Garidella unguicularis
dont les pétales sont dressés , con-
vexes et onguiculés , et qui a jusqu'à
quarante étamines. Elle croît près
d'Alcp. (O..N.)
GARTES. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Cbêne. (b.)
GARIN. MoLL. Adanson donne
ce nom à une espèce de Coquille bi-
valve qui appartient au genre Pllca-
tule. F", ce mot. (b.)
GARIOTS. BOT. piiAN. L'un des
noms vulgaires du Geuni urhanum.
V. Benoîte. (b.)
GARIQUE. bot. crypt. Quel-
ques auteurs donnent ce mot com-
me désignant chez les habitans du
Canada un Champignon qui croît
sur le Pin , et dont le suc est effi-
cacement employé dans les maux de
gorge. Le mot Garique est évidem-
ment une corruption A' Â garicus , la-
tin , ou Gariciim, arabe, Agaric , fran-
çais. Il ne peut élre pas plus que Ca-
lumet dérivé de Culnius, Chaume,
un mot employé par les indigènes du
Nouveau-Monde. (b.)
GARLU. OIS. Syn. du Tyran Tic-
tivie. P^. Gobe-Mouche. (dr..z.)
GARNOT. MOLI-. (Adanson.) Es-
pèce de Coquille du genre Crépidule.
r. ce mot. (aud.)
GARO. BOT. PiiAN. Nom de pays
proposé par quelques botanistes Iran-
çais poui' (.lèsigner le genre Aquilaho.
f^. ce mot. (u.)
GAROSMUiM ET GAROSMUS.
BOT. rnAN. C'est-à-dire ayant odeur
de Poisson. C'est chez Dodœns et
d'autres nucieus botanistes , le nom ,
plus convenable, du Chenopodlum
VuLvaiia , L. (b.)
GAROU ET GAROUTTE. bot.
niAN.Svn. de Gnidium. ^.Daphné.
(B.)
GAROUIL ET GAROUILLEÏ.
BOT. PHAN. Syn. vulgaires de M.iïs.
J^. ce mot. (b.)
GAROUlLHE.BOT.PiiAN. L'un des
noms vulgaires du Chêne à Kermès.
(B.)
GAROUPE. BOT. PiïAN. Lun des
noms vulgaires du Cneorum tricoccum.
(B.)
GARRANIER. bot. phan. L'un
des noms vulgaires du Cheiranthus
Chius y L, (b.)
GARROFERA. bot. phan. De
Garrobo , espagnol, qui lui-même
vient <ï JÎlgarrobo , arabe. L'un des
noms vulgaires du Caroubier , dans
les parties méridionales de la France,
cil cet Arbre brave les hivers. (b.)
GARROT, ois. Espèce du genre
Canard. Dans le Règne Aniipal de
Cuvier , les Garrots forment un sous-
genre. F". Canard. (dr,.z.)
GARROUN. ois. Nom vulgaire du
vieux mâle de la Perdrix grise, f. Per-
drix. (DR..Z.)
GARRU. OIS. L'un des synon^imes
vulgaires du Combattant, f^. Bécas-
seau. (DR..Z.)
GARRULUS. OIS. ( Aldrovande.)
Syn. du RoUier vulgaire. Brisson
l'a depuis appliqué au Geai d'Europe.
P'. RoLLiER et Corbeau. (dr..z.)
GARRUS. bot. phan. (Garidel.)
Le Houx dans certains cantons de la
France méridionale. (b.)
GARS ou GARZ. ois. Syn. vul-
gaire d'Oie cendrée. P^. Canard.
(DR.-Z.)
GARSOTTE. ois. Syn. vidgaire de
Sarcelle d'été, f. Canard, (dr z.)
GAR
♦ GARUGA. BOT. Pii.vN. Un bel
Arbre des Indes Orientales ri été dé-
crit et figuré par Rhéedc ( Hort. 31a-
lab. T. IV, p. 69, tab. 35), sous le
nom de Catu-Calesjam. Il est aus.si
nommé Gari/ga ( que l'on prononce
Garoiigou ) par les Telingas; et c'est
ce nom que Roxburgh [Coromand.
T. m , p. 4 , tab. 208) lui a imposé
comme générique. Il appartient à la
Décandrie Monogynie, et il nous sem-
ble devoir être placé dans la famille
des Térébinthacées. Cependant, ce
n'est qu'avec doute que nous indi-
quons ce rapprochement, ne pouvant
nous guider ici que d'après les figu-
res et les descriptions des auteurs ci-
dessus mentionnés; mais les caractè-
res et le port de cet Arbre nous em-
pêchent d'établir d'autres affinités.
Car il ne faut pas songer à placer
cette Plante près des Pomacées , dans
le ^Giw'ii Sorbus , ainsi que l'a jadis
proposé le commentateur de Rhéede.
Dans l'intéressant travail que Kunth
vient de publier (Annales des Scien-
ces naturelles , T. 11, p. 333) sur les
genres de Térébinthacées, il nestpas
question de ce genre; tandis que le
Boswellia , genre décrit par Rox-
burgh à côté du Garuga , est admis
parmi les Burséracées de Kunth , les-
quelles sont un démembrement des
Térébinthacées. Une seule Plante
constituant ce genre , nous allons en
donner la description , de laquelle on
extraira facilement le caractère géné-
rique.
Le Garuga pinné , Garuga pinna-
ta, est un Arbre dont le tronc, revêtu
d'une écorce lisse et grise, s'élève à
une grande hauteur , et se divise en
rameaux et ramuscules, à l'extrémité
desquels sont placées les feuilles;
celles-ci sont pinnées avec impaire ,
composées de folioles opposées , obli-
ques, lancéolées, crénelées ou den-
tées on scie; les fleurs jaunes et ino-
dores , sorit disposées en panicules
courtes , peu serrées, et naissant des
aisselles des feuilles qui paraissent
1rs premières. Elles se composent d'un
calice campanule, à cinq dents; d'une
corolle à cinq pétales lancéolés , insé-
G AU
rés sur le calico , ol allcines avec soo
ilivisioiis: (le dix élaïuines à anlhi^ios
oblougiies el à illels siibiilcs , plus
courts que la corolle, insérés sur le
calice, et entre lesquels existent cinq
nectaires jaunes , glanduleux, cl d'un
ovaire oval, surmonté d'un style court
et d'un stigmate à cinq lobes; le truit
o.A uuc drupe arrondie , charnue ,
'"sse, renlVrinanl deux ou un plus
grand nombre de noyaux placés irrc-
gulièrenieut d.nf' .s lu pulpe. (o..n.)
G À R U L É O >' . Gcriileum . bot .
l'UAN. Famille des Synanthérée.s ,
Corymbifcres deJussicu, el S^ngé-
nésie nécessaire, V-t-AJ Osteusperrnum
pinnatifiduni , Lliérlt.jOu O.cœni-
leum , Jacq., a été érige en un genre
fiarticulier par H. Cassi?;i (Bullet. de
a Société Pliilom., novoiiibre 1819),
qui l'a nommé Gariileum, et l'a ainsi
caractérisé : calathide radiée, dont le
disque est composé de fleurs nom-
breuses, régulières et mâles, et la
circonié: ence de demi-fleurons nom-
breux, femelles, et ayant la corolle
liguk'e et tridcnléc ; involucre cam-
naindé , formé d'écaillés disposées
sur deux rangs, égales , appliquées ,
oblougues et aiguës; réceptacle uu et
convexe; akènes de la circonférence
tlépourvu s d aigrettes, à péricarpe sec
coriace , mujcc et muni tîe cinq côtes.
(-e genre ne ditrèrc de V Osteospermum
que par la nature du péricarpe , qui
est osseuv dans les akènes de celui-ci.
Cassini signale en outre une différence
à laquelle il semble attacher quelque
importance; c'est que le Garuleiim
n'est mâle que par avortement des
ovules, tandis qu'il y a non-seulement
défaut d'ovules , mais encore absence
complète de stigmates dans l'Osteo-
spennuin. Les fleurs centrales du Ga-
ndeiim possèdent, au contraire , deux
styles divergens liérissés extérieure-
ment depoils collecteurs et munis sur
leur face intérieure de deux bourre-
lets stigmn tiques. L'auteur de ce genre
a nommé Garu/eufnviscosum\'unic[ue
espèce dont il se compose jusqu à pré-
sent. C'est un Arbuste du cap de
Bonne-Espé'.anco , odorant , ramcux,
G AS lii^
el garni de leuiUci glulineUbc»6, alter-
nes et pinnatifulesdans la partie supé-
rieure du limbe ; les calathides de
fleurs jaunes dans le centre avec des
rayons blancs, sont disposées eu co-
rynd)cs par tiois ou quatre à la fois ,
portées sur de longs pédoncules , et
accompagnées de bractées linéaires.
On le cultive en le plaç:uitdans l'o-
rangerie pendant l'iuvoi , et en avant
soin de lui procurer , autant que pos-
sible, de l air , de la lumière et de
l'humidité. (o..N.)
GAllYOPIlYLLATA. bot. piivn.
L'un des anciens noms du Geitin iir-
bauiim , T". benoîte , et qui est évi-
demment une corruption de Caryo-
phyllala. Il avait été appliqué par Da-
léchamp au Saxifraga rotundifulia.
(B.)
GARYOPHYLLUM. bot. phan.
On a vainement prétendu reconnaître
l'Ai buste désigné par Pline sous ce
nom, dans quelque Myrte d'Améri-
que. On s'accorde généralement à j
voir le Ulyrtus caryophyllata, origi-
naire de Ceylan. (n.)
GARZ. OIS. r^. Gabs.
GARZKTTE. ois. Espèce du genre
Hérou. V. ce mot. On a quelquefois
appelé la Sarcelle Garzotte. /^.Ca-
nard. (DR..Z.)
GAS , GASH. OIS. Syn. vulgaire*
de Geai. V. Coriîeau. (dr..z.)
GASAR. iwoLL. (Adanson.) Une
variété de VOstrea parasllica. f.
Huître. (b.)
GASELLE OIT GAZELLE, mam.
J-^. Antilope.
Gx\SIOL. BOT. PHAN. ( Avicènc. )
Syn. à'Eitpatorium cannabinuin ou
l'Eupatoiied'Avicène./^. EuPAToir.E.
(B.)
* GASIPAES. BOT. piiAN. T'. Ga-
CHiPAES et Bactris.
* GASSICOURTIE. Gassicurtia.
BOT. CRYPT. {Licliens.) Genre établi,
par Fée dans son Essai sur la crvp-
togamic des écorces exotiques oÛici—
n;ues, pag 46, tab. 1, f ig , et dont
les caractères sont ■ thalle mince,
i56
GAS
uniforme , ëtalé ; apothécles d'a-
bord sous-ovoïdes , ensuite cupu-
lifornies , prives de lames proligèrcs ,
sessiles, presses et nombreux , i ecou-
vertspas une membrane fort délicate
formée pnr la croûte , se déchirant en
travers, et renfermant des gongyles
colorés sous-pulvérulens. La seule et
élégante espèce connue de ce genre,
dédiée à feu C-L. Cadet-Gassicourt ,
pharmacien célèbre, savant des plus
spirituels et noire ancien ami, enva-
hit l'épideimc du Quinquina jaune
[Cinchona longifoLia de la Flore du
rérou ) oii elle n'est pas rare ( ^. pi.
de ce Dictionnaire.) (b.)
GASTA. POIS. L'un des noms
vulgaires de la Sardine. (b.)
GASTAUDELLO. Pois. (Risso.)
Le Campérien , espèce d'Esoce du-
sous-genre Scombiésoce, à Nice, (b.)
*GASTÉRIE. GasLeria. bot.
PHAN. Genre de la famille des Lilia-
cées et de l'Hexandrie Monogynie ,
L. , établi par Duval ( Plantes gras-
ses du Jardin d'Alençon, p. 6 , 1809)
et adopté par Haworth ( Synops.
Plant, succul. , p. 85 ) qui l'a aug-
menté de plusieurs espèces et l'a ainsi
caractérisé : calice pélaloïde, courbé,
dont les divisions se terminent eu
massue , portant à sa base les étami-
nes ; capsules marquées de côtes peu
saillantes. Végétaux à peine caulcs-
cens , ayant les feuilles linguiformcs
et les fleurs penchées.
Ce genre , formé aux dépens des
Aloës, n'en diffère que par la cour-
bure de son périanlhe, de sorte qu'à
la rigueur il ne devrait être consi-
déré que comme une section du genre
Aloës , ainsi que toutes les autres di-
visions de celui-ci proposées par Ha-
worth. Dans les douze espèces décri-
tes par Haworth ( loc. cit. ), six n'é-
taient que des variétés de VyJ/oe Lin-
gua, Thunh., selon Curtis , Aiton et
Haw^ortli lui-même; les autres étaient
des espèces d'Aloës dont la synony-
mie est fort confuse. En publiant le
Supplément de ses Plantes grasses et
un autre ouvrage intitulé : Plant,
succul. Revisiones ( Londres, 1821 ) ,
GAS
Haworth a encore décrit plusieurs
autres espèces de ce genre , sans
compter celles qu'il ne fait que men-
tionner, et qu'il dit être cultivées
par plusieurs botanistes , et notam-
ment par le prince de 8alm-Dyck. Il
est à craindre que ces prétendues es-
pèces ne diffèrent entre elles que par
des caractères aussi peu tranchés que
ceux qui distinguent les genres for-
mésaux dépens du genre Aloës. Dans
ce cas l'erreur serait plus grave , car
des coupes fûtes dans un genre pour
en faciliter l'élude n'entraînent au-
cune conséquence fâcheuse pour la
classification; ce sont des groupes que
chacun est libre de prendre pour
des genres ou des sections de genres ;
mais les espèces étant données par la
nature , il serait très-contraire à la
vérité de présenter comme nouvelles
espèces des individus qui n'offriraient
que des différences accidentelles ou
d'une valeur très-faible. (G..N.)
*GASTÉRIPE. Gasteripus. ÉcniN,
Genre de Polypiers établi par Rafl-
nesque ( Journ. de Phys., 181g , tab.
89, p. i55 ) dans l'ordre des Echino-
dermes pedicellés deCuvier; ayant
le corps cylindrique mou ; bouche
nue ; anus terminal ; des branchies
en forme de tubercules striés sous le
ventre. Le genre Gastéripe n'est en-
core composé que d'une seule espèce
{Gasteripus vittatus) Visse, roussâtre ,
à deux raies longitudinales brunes;
la tête est obtuse , le cou rétréci , et
la queue amincie et obtuse. Rafines-
que n'indique point l'habitation de
cette Holothuridie , de laquelle nous
ne parlons que d'après le Journal de
Physique que nous avons cru devoir
citer textuellement, n'ayant pas sous
les yeux l'ouvrage de Rafinesque.
(LAM-.X.)
GASTÉROMYCES ou G ASTÉRO-
MYCIENS.EOT. CRYPT. r. Gastro-
MYCIENS.
GASTÉROPLÈQUE. Gasterople-
cus. POIS. Sous-gènre de Saumon. J^.
ce mot. (b.)
GASTÉROPODFiî ou GASTRO-
PODES. TAOX.ÏU. Les nomenclateurs
GAS
modernes qui ont fonflo les dislinc-
tioiis de premier ordre sur l'organi-
sation des Animaux, ont donnti ce
nom à tous les Mollusques qui ram-
pent sur le venirc. Comme cet ordre
est le plus nombreux en genros, et
qu'il a des rapports avec les ordres
avoisinans , nous renvoyons à l'arti-
cle MoM.usQUE, pour le l'aire connaî-
tre dans tous ses détails et dans tous
ses rapports. (d..ii.)
GASTÉR0STÉ15. Gaslcroslcits.
l'Ois. Genre de l'ordre des Acautlion-
terygiens et de la seconde Irihii de la
tamille des Scoinhcroïdes oii la prc-
nuèrc dorsale est divisée en épines.
Linné, qui l'établit d'après Artedi,
le plaçait entre les genres Perche et
Seombre dans l'ordre des Thoraci-
ques. Ses caractères sont : point de
fausses nageoires derrière la dorsale
ou l'anale; cette dorsale aiguillonnée.
— Il se compose de petites espèces et
se divise de la manière suivante eu
cinq sous-genres :
f Ei'iNocnE , Gasterosteijs , oii les
ventrales sont soutenues chacune par
une forte épine sans autre rayon ; oii
les os du bassin forment entre eux un
bouclier pointu en arrière et remon
tant par deux apophyses de chaque
côté. Ce sont des Poissons d'eau dou-
ce et les moindres par la taille de
toutes les espèces de celte grande
classe , où , lorsqu'il est des Epinochcs
qui n'atteignent guère que trente li-
gnes , il est des Squales, par exemple,
qui dépassent trente pieds de lon-
gueur.
L'Efinoche commitne , Rond. ,
Pois. 2, p. 206, Gaslerosteus aculea-
tiis , L. , Gmel. , Syst. Nat. xiii, 1 ,
pais o , p. i5a5 ; Bloch. , pi. 55, 5;
Encj'cl., pi. 57,lig.a22; laSpinarelle
Belon , qu'il ne faut pas confondre
de avec le (iasterosteus Spinarella de
Gmel., loc. cit., p. 1.Î27, qui est une
autre petite espèceindienueet peucon-
nuc du même sous -genre. Vulgaire-
ment l'Epinarde ouEscharde, si com-
mune dans les eaux tranquilles , dans
les ruisseaux, dans les parties des riviè-
GAS i57
rcs oii le cours s'est ralenti , dans les
flasques limpides des marais, et jus-
que dans les bassinsde nos jardins, oh
nous nous sommi-s convaincus que le
frai en pouvait être apporté par les
jets d'eau qui d'ordinaire les alimen-
tent. Ce |)etit Animal puUide telle-
ment qu'en certains lieux les bande.s
que l'orme sa progéniture deviennent
comme massives ; il est des cantons
oii on les iccueillc en assez grande
auanlité pour en exprimer une huile
e Poisson et pour en couvrir la terre
comme engrai-;. Sa chair n'est pas
bonne, et , fùl-elle agréable, on ne re-
chercherait guère comme aliment une
sorte d'Animalcule dont la douzaine
fournirait tout au plus, selon l'expres-
sion de La Fontaine, une tiemi-bou-
chée. Outre la fécondité des Epinoches
une autre particularité contribue à en
favoriser la piopagation , c'est la fa-
culté de vieillir que leur procurent au
milieu des eaux les armes dont elles
sont munies. En effet, peu d'Animaux
voraces en font leur proie; les Pois-
sons carnassiers expérimentés ne
s'attaquent jamais à elles; les jeunes
Brochets seuls eu avalent quelque-
fois une ou deux, mais n'y revien-
nent plus s'ils ont le bonheur de sur-
vivre à cet essai de gloutonnerie. L'E-
pinoche,en danger, hérisse les redou-
tables piquans dont se composent sa
dorsale et ses pectorales, de manière à
déchirer l'œsophage qui l'engloutit,
et de telles piqûres causent, en gé-
néral , la mort de l'ennemi. Mais si
la faible Epinoche triomphe du vo-
race Brochet, elle est à son tour la
victime de plus petits qu'elle ; ce
qu'elle ne redoute pas du tyran des
eaux, elle l'éprouve de créatures qui
ne sont pas même pour elle dans la
proportion de sa taille avec celle des
grands Poissons qu'elle brave. Un pe-
tit Binocle, un Vers intestinal sucent
sa peau ou décbirent ses entrailles, et
les Canards , qui ont dans la dureté
de leur bec les moyens de l'écraser
avant do l'avaler, sont les causes de
deslruclion que lesGastérostées ontà
redouter. Leurs couleurs, qui sont
celles de la souris, de l'argent , de
ir>8 G AS
loi" et du rubis même , joiules à
l'élégance de leur forme, rendiaient
les Epinoches remarquables dans nos
bassins , si la petitesse de leur taille
ne les faisait presque toujours con-
fondre avec les objets qui les entou-
rent.p. 5-l3, P. 10, V. 1-2, A. 1,0.12
L'Epinochette , Gasterosteus pun-
giiius, L. , Gmel. , loc. cit. , 1026;
Ï5loch, pi. 5.Î, fîg. 4; l'Epinoche de
1 Encycl.,p. 57, f. 225. Encore pluspe-
tit que le précédent. Ce Poisson ha-
bile les rivières d'oii il descend jus-
que dans la mer. Il vit également en
troupes nombreuses , et n'est absolu-
ment d'aucun usage. Neuf ou dix ai-
guillons sur le dos le caractérisent.
I). 10, P. 10, T. i,A.. 11, c. i3.
Mitchill a décrit deux nouvelles es-
pèces de ce sous-genre dans son His-
toire des Poissons de New-Yorck :
Gasterosteus biaciileatus y tab. i,iig.
10, et Gasterosteus quadratus , tab. 1,
lig. 11.
ff GastrÉ, Spinachia. Ligne laté-
rale armée comme dans les Caranx ;
les ventrale^ placées en arrière des
pectorales avec une petite membrane
et un rayon outre l'épine. Le corps
est allongé et les épines dorsales
nombreuses.
La Spinachk, Gasterosteus Spi-
nachia , L. , Gmel. , loc. cit. , p.
i327 ; Bloelî, pi. 55, lig. 1 ; Encycl. ,
pi. 57, fig. 226. Ce Poisson, qui
atteint six pouces <le longueur et
qui a le corps fort allongé , ne fré-
quente point les eaux douces ; 11 se
trouve en quantité dans les mers du
Nord oii les pécheurs l'attirent à la
côie au moyen de feux. On n'en man-
ge point la chair , mais on en fait de
i'hulle , et l'on s'en sert encore pour
fuuier les champs sur les rivages de
la Baltique, d. i3 , 6-7 , p. 10 , v. 2 ,
A. 6-7, c. 12.
jf f Centronotk, Centro/iotus. Les
ventrales ayant plusieurs rayons qui
sont mous; les côtés de la queue saii-
laus en carène comme dans les Scora-
bros ;ranale , plus courte que la dor-
sale, ayant eu avant de très-petites
épines libres.
LePiJ^OTE, Gasterosteus Ductor, L.,
GA.S
GnvjL, loc. cit. , p. i324; Bloch , pi.
358; Encycl. Pois., pi. 57,iig. aaS.Par
sa taille , sa forme et ses couleurs , ce
Poisson est rinlermédiaire des petites
espèces de Scombres et des grandes
Gaslérostées ; dans l'eau et nageant
avec rapidité , on dirait , aux bandes
brunâtres qutdiaprenten raies brunes
1 azur foncé de son dos , et aux retlcts
d'argent poli dont brillent ses par-
ties inférieures , le Maquereau si bril-
lant dcins la mer par des nuances
dont le Poisson mort oflVe à peine les
indices. 11 est cependant des Pilotes
plus petits et plus gris qui', à la sur-
face des mers , ne rappellent que la
Perche de nos eaux douces. — L'habi-
tude qu'ont ces Poissons de voyager
counne de concert avec les Requins et
autres grands Carnassiers de l'Océan,
leur donna , dès le temps des premières
grandes navigations , une certaine cé-
lébrité, et sembla mériter au pilote le
nom par lequel on le désigne. En effet,
l'apparition d'un ou de plusieurs de
ces Poissons annonce de près celle
d'un ou plusieurs Requins. On dirait
que de tels Animaux ont fait un pacte
pour ne se point quitter , et nous
avons cru remarquer un lapporl pro-
portionnel constant entre la taille
des individus associés d'es[ èccs si dif-
férentes. Les petits Pilotes précèilent
les petits Requins , les grands voya-
gent avec les giands; vieilliraient-
ils ensemble? Les écrivains qui
ont cherché, à la manière de Pli-
ne, si pompeusement imitée par le
comte de Bufthn, à retrouver dans
les Bêtes les penchans de rtlomme
et jusqu'à des traces de nos mœurs ,
ont imaginé avec les matelot», ou
plutôt admiralivement répété d'après
le grossier témoignage de ces gens de
mer, que le Requin était myope,
qu'il ne pouvait que très-difficilement
se servir de sa vaste gueule , et
que , malgré la force de ses armes ,
il mourrait de faim dans l'élément
oii s'exerce sa :yrannie , si le Pilote
ne servait de iniulslre à sa puis-
tiance. Partout oii l'on trouve un poj-
voir sanguinaire dans la nature , on a
cru devoir chercher des agens de ce
GAS
pouvoir, des êtres qui , de concert
avec lui, j)Ouisuivaici)l la faiUlcr^sc
et rinnoceiice ; et le IMoîe fut le ii^
mior (lu Kefjuiu , coimiio les ('liions
sont ceux du ciia scur , comme les
espions sont ceux de la police. On
ajoutait (]ue le Requin, leconnais-
sant de i'cmpreasemcut avec lequel
son Pilo'e 1 aidait à faire le )n;il ,
abandounuilà cet agent des parcelles
de toute proie qu'il lui avait piocu-
rée , cl que celui-ci poussait le dc-
voueiuent jusqu'à nettoyer les dents
de ton maître. De telles niaiseries
déshonorent les ouvrages dans les-
quels on les reproduit sérieusement ;
on doit les laisser à Pline ainsi qu à
SCS imitateurs , qui ne i)arviendront
jamais, quelle que soit raulorilé de
leur style, à les introduire dans une
science dont la vérité seule doit être
la base et la philosopliie une sévère
icgulatrico. Il n'ot de vrai, dans tous
les contes qu'on a débités sur les Pilotes
et sur leuis llequins , que l'habitu-
de oii sont les premiers de suivre , ou
plutôt de précéder les seconds. Les
Pilotes ue .vont ni îles conductcuis, ni
des limiers, ni même des curedents
de Requins; ils sont les commen-
saux et les parasites de ces domi-
nateurs : semblables en cela aux Oi-
seaux voleurs qui viennent dans nos
champs et dans nos villes enlever ce
qu'ils peuvent de nos récoltes, aux
Rais qui s introduisent dans nos ile-
meures pom* s'y nourrir de ce (ju'ils
nous peuvent dérobe" , aux faméli-
ques enfin que le liche tolère à sa
table pour eu consommer le superflu.
Et le Pilote n'est pas le seul compa-
gnon du Requin que la Réniore es-
corte aussi; l'un et l'autre vien-
nent certainement , sans y être priés,
s associer aux repas sanglaus, des re-
liefs ou des miettes desquels, s il est
permis d'employer cette image, la
Rémore et le Pil'te ont 1 instnicf de
profiter. — Le Pilote habile indifle-
remmenl la Méditerranée et l'Océan
dans lequel on ne le trouve guère
au-dc. sus diiquaraniièiueiicgré nord ;
c'est à l'ouest des Açores que nous eu
avons le plus rencontré. La chair de
V,\S
1 .f)9
ceux que nous avons péchés nous a
paru médiocre. B. 7, n. 5-3o, 4-37, r.
j8 , 20, V. .fijG, A. 16, 17, c. 16, 26,
IjC Gasterusleiis ^tvaiithia&, Gmel.
loc. cit. , p. 1)28, de Pontopidan'
Poisson des mers de Danemai k , la'
Crevale , ou 'Girolinian , G. Caroli-
nus , le Gasterosteas niger de Bloch
pi. 557, qui atteint dix pieds de lon-
gueur, le Rudiver-perh de Mitchill
dans son Histoire des Poissons de
New-Yorck , sont encore des espèces
du sous-genre Cenlronote, formé
par Lacépèdc qui l'avait élevé au
rang des genres.
tttt LîciiE , Lie/lia. Les espèces
de ce soub-geurc ont , comme les
Gentronotes, des ventrales nnuiies
de quelqiies rayons ; mais leur ligne
latérale n'a ni carène ni armure; au-
devant de leur anale, sont une ou
deux épines libres; leur corps est
généralement plus haut et plus com-
primé qu'aux précédons, souvent la
première des épines de leur dos est
coucjiéc en avant et immobile; îtur
estomac est un sac large ; ils ont beau-
coup de cœcums. On voit encore
dans quelques espèces des divisions à
la dorsale et à l'anale, comme d.ms
les Scombres. M. de Lacépèdc les
nomme Scembéroïdes.
Les espèces de ce sous-genre sont le
Scomber salie as, Bloch, ^. 555, Lac.
'^is. T. II , pi. rg, iig. 2 ; le Scomber
<^iculeatus de Bloch ( pi. 35b, iig. i ) ,
que cet auteur confond mal à propos
avec la Liche de la Wéditeiranée ; le
Scombéioïde Commersouien , Lac.
Pois, n , pi. 20, fig. 3; Scomber } ors-
teri de Schneider, dont nous avons
donné une figure d'aprè:; Miluis, qui
a péché ce Poisson jusque dans les
mers de la Nouvelle-Hollande ( /^.
planches de ce Dictionnaire ) ; Je
Scomber Lysan de For.skahl , le Ta-
loo-parah des Russes ; la Liche de l.-j
lUcdiferranée, vulgairement Dcrbis ,
Lampuge,elc. , qui n'a point comme
les prétcdens les nageoires divisées ,
qui est ie ^cc/raZie/'^w/rt de Bloch (éd.
de Schneider, 34} : ra .is qui pourrait
bien ne pas être le Poisson désigné
so.s ce nom par Linné, celui-ci rap-
leo G AS
portant à son Jmia des synonymes et
des figures convenant à diverses es-
pèces; le Scomber Calcar, Bloch., pi.
556 , f. 2 , et le Scomber Sauras de
Brown, Gasierosteus occidenlalis , L.
Les Trachinotls de Lacépède ne
diflèrcntdes Liclies que par les poin-
tes plus prolongées de leur dorsale et
(le leur anale ; ce sout les Scumber
falcatus de Forskahl , auxquels il faut
joindre les Acanthinions de Lacé-
pède , c'ost-à-dii e les Chœtodon rhom-
boïdes et glaucus de Blocli , pi. 209
et 210; ce sont encore les deux Cœ-
sioniores de Lacépède , savoir , le C.
Bâillon ( T. m , pi. 3 , fig. 2 ) qui est
un double emploi du Caranx glau-
que de cet auteur , et le C. liioch
{ibid., fig. 2). /^. Cuvier, Règne Ani-
mal, ï. II , p. 521.
ttt+t C11.IAIRE, Blepharis, Cuv. ,
Règn. Anim. T. 11 , p. 322. Le Zeus
ci/ians de Blocli, pi. 191 , Gmel. , loc.
cil. , p. 1225, dos mers d'Orient , est
le Poisson qui a servi de type à ce
sous-genre dont les caractères consis-
tent dans le coi'ps plus élevé qu'il ne
l'est dans les Liches , et conformé eu
rhombe parfait de manière que l'an-
gle supérieur et l'inférieur répondent
au commencement de la deuxième
dorsale et de l'anale ; les épines
dorsales sont tvès-courtes, mais les
premiers rayons mous, ainsi que ceux
de l'anale , s'allongent eu filamensqui
surpassent la longueur du corps; ils
ont d'ailleurs de petites épines libres
avant l'anus, et leurs seules écailles
sensibles forment une petite carène
sur la fin de la ligne latérale. (b.)
*GASTERUPÏ10N. iNS. Latreillc
avait établi sous ce nom ( Précis
des caractères génériques des Insec-
tes, p. ii5) un genre dans l'ordre
des Hyménoptères , et voisin des
Iclmeunions. Fabricius l'a remplacé
par celui de Fœne. /^. ce mot. (aud.)
GASTONIE. Gastonia. bot. phan.
Genre de la famille des Araliacées
et de la Dodécandrie Polygynie ,
L. , établi par Commerson pour vui
Arbre originaire de l'île de Mas-
careigue, oii il porte le nom vul-
GAS
gaire de Bois d'Epongé. Ce genre
peut être ainsi caractérisé : l'ovaire
est infère , surmonté par le limbe
du calice qui est persistant , et forme
un rebord entier et sinueux. Le nom-
bre des loges est extrêmement varia-
ble , non-seulement dans les diverses
espèces, mais aussi dans les difl'érens
individus de la même espèce. Le plus
souvent on en comple dix ou douze ,
quelquefois cinq seulement. Cbaque
loge contient toujours un seul ovule;
les styles sont au nombre de cinq, de
dix ou de douze ; ils sont chacun ter-
minés par un petit stigmate capitulé;
les pétales sont sessiles , caduques ;
tantôt on en compte cinq seulement,
tautôt dix , douze ou même quinze.
La même observation s'applique aux
étamines dont le nombre est généra-
lement le même que celui des pétales,
et qui sont, comme ces derniers, in-
sérées sur l'ovaire en dedans du re-
bord calicinal et en dehors d'un dis-
que épigyne. Le fruit est une baie pi-
siforme, globuleuse, évasée veis son
sommet qui est couronné par le limbe
du calice. Elle contient de cinq à
douze graines , suivant le nombre des
loges de l'ovaire ; les fleurs sont peti-
tes , vcrdâtres , oJoraalcs, disposées
en grappes rameuses, qui se compo-
sent d un très-grand nombre de peti-
tes ombellules, dont les pédoncules
sont articulés et caduques. En le dé-
diant à la mémoire de Gaston, duc
d'Orléans, frère de Louis XIII, et
fondateur du Jardin botanique de
Blois , Commerson ne s'était pas sou-
venu que Linné avait établi le genre
Borbonia en l'honneur du même
personnage; et comme l'usage d'im-
poser deux noms ayant la même éty-
mologie n'est pas reçu en botanique,
il serait peut-être convenable de rem-
placer par un nouveau mot celui de
Gastonia si le temps ne l'eût consacré.
Jusqu'à préseut on ne connaissait
qu'une seule espèce de ce genre, Gas-
tonia sjjongiosa , Lamk., qui croît aux
îles dcFranceetde Mascareigne. Mais
le magnifique herbier de Benja-
min Delessert en renferme plusieu s
nouvelles qui ont été rapportées de
GAS
1 Ile- de France par un jeune natura-
liste plein de zèle et de counaissartcc,
noiiune PserauJ. Ces espèces seront
décrites dans la Flore des îles de
France et de Mascareigue, à laquelle
^nous travaillons depuis long-temps,
sous les auspices de ce prolecteur
éclaire des sciences naturelles. Ces
diveises espèces se ressenibleul au-
tant par le port que par l'organisa-
lion. Les créoles les coulondeut sous
le nom généial de iMapou ou Bois
d'Epongé. Ce qui les rend Irès-reniar-
quaoles et leur douue une plnsiono-
inic toute purllculière, c'est surtout
l'obésité de leuis formes , indice cer-
tain de leur mollesse et de leur fragi-
lité. Une écoice bien lisse , d'un gris
cendré , que traversent de gros vais-
seaux pleins dcgonune-résine, recou-
vre le corps ligneux ; celui-ci est tel-
lement mou , qu'une lame de couteau
s y enfonce tout entière par le moin-
dre effort. Au centre se trouve un ca-
nal inédullaire , d'un diamètre con-
sidérable et pénétré comme Técorce
de vaisseaux gumuiifères. Les ra-
meaux sont chai gcs des cicatrices qu'y
ont laissées les anciennes feuilles api es
leur chute; à leur sommet ils se ren-
flent et s'épaississent comme dans les
Tenninalia. Les feuilles imparipin-
néessont, en naissant, chargées d une
gomme-résine odoriférante. Quand
elles sont bien développées , elles for-
ment alors un bouquet que l'élasti-
cité de leurs supports permet de cé-
der aux plus légères agitations Ae
l'air. Immédiatement au-dessous de
ce faisceau , naissent les fleurs vers
les mois de septembre et d'octobre';
elles se font plutôt remarquer par
leur grand nombre que par l'éclat de
leurs couleurs; elles se dislingnent
aussi par l'odeur suave d'Angélique
qu'elles exhalent. Leurs pétales, ap-
pliqués bord à bord dans le bou-
ton , restent quelquefois ainsi sou-
dés et tondjent tous ensemble. Le
plus souvent ils s'étalent , se ren-
versent et ne durent pas plus d'un
jour. Ils sont scssilcs , épais et lé-
?,o;-emeut chinnus. Les styles, d'a-
IxJi'd réunis , finisseut par se renver-
TOME VII.
GAS 16 1
ser. Les fruits sont des baies bleuâ-
tres ,'presque sèches. (a. n.)
* GASTORCins. BOT. PII AN. Dé
nommation générique proposée par
Du Pelit-Thouars (Histoire des Or-
chidées des îles australes d'Afrique)
pour deux Plantes qu'il a figurée (/oc.
cil., tab. .^i et ai ) sous Ici noms de
Tuberogaslris et de Villosogastris , et
pour lesquelles il cite couune syno-
nymes les noms de Limodotumtuber-
ciilosum cl Liinodomm villosum.
INéanmoins dans le premier tableau
des genres de l'ouvrage cité, l'auteur
dit que le Gaslorchis correspond au
genre Epipactis de Swartz; mais nous
avons lieu dépenser qu'il doit former
un genre particulier; ses caractères
sont : péri:inthc à six segmens don tics
trois supérieurs dressés et oblongs-
lancéolés ; les inférieurs latéraux
étalés ou réfléchis; le labelle ven-
tru, ployé en forme d'auge, dont
le linibe est peu développé et fran-
gé ; l'éperon nul ou réduit à un sim-
ple renflement basilaire ; anthère à
deux loges recouvertes par un oper-
cule pédicule et renfermant plusieui's
globules distincts dans chaque loge.
Ce genre est placé par son auteur
dans la seconde section , c'est-à-dire
celle des Helléboilnes, et il se com-
pose de Plantes qui croissent iumié-
diatemcnt sur le sol. (g..n.)
GASTRÉ. Spinachia. pois. Sous-
genre de Gastérostéc. f^. ce mot. (b.)
GASÏRIDIE. Gastridium. bot
CF.yPT. {Hjdruphytes. ) Genre établi
par Lyngbye dans son Hydrophytolo-
gie du Danemarck, et classé par lui
dans sa deuxième section , celle des
Soleniata oaPlantes marines tuhuleu-
ses. Il offre pour caractères : fronde
cylindrique, tubuleuse, continue, ra-
meuse ou simple , gélatineuse, quel-
quefois avec des contractions q li la
font paraître comme articulée ; fruc-
tifications, graines nues, plongées
dans la substance des petites ramifi-
cations. L'auteur danois divise ce
genre en deux sections. La première
renferme les Hydrophytes à fronde
rameuse ; la deuxième celles dont la
ib2 GAS
fronde est simple. Des espèces très-
(lisparates se trovivent réunies dans
l'une comme dans l'autre , et quel-
ques-unes manquent des caractères
que Lyngbye leur atli ibue. Pasions-
les rapidement en revue afin de dé-
truire les erreurs d'un botaniste dont
on est porté à adoptei- les divisions
sur sa seule réputation : plus celte
réputation est méritée, plus il est
nécessaire de faire connaître les er-
reurs que le défaut de moyens , trop
de précipitation ou d'autres causes
ont pu faire commettre.
Le Gastndiu77i filiforme présente
cinq variétés; c'est bien la Plante que
nous avons nommée Vumoiitla iii-
crassata ; sa fructification est tou-
jours capsulaire cl aulhospermique.
D'après la description cl la figure du
Gastridium purpurascens , nous le
regardons comme le Fucus c/asj-
phylhis de Turnei , Gigartina dasj-
phylta , espèce à fionde pleine, of-
frant fi'équemmenl la double fructi-
fication. 1! eu e^lde même des deux
espèces suivantes, les Gas!. clavello-
sum et kaliforme dont la fructifica-
tion tuberculeuse est très-fréquente ,
caractère éminemment différent de
celui que Lyngbye attribue à son
genre Gastridium. La cinquième es-
pèce désignée sous le nom d'O-
puntia est le même que l'^s/'e/o-
coccus huUosus , qui varie depuis
l'ovale subglobuleiix jusqu'à la for-
me subulée , et qui paraît se trou-
ver dans toutes les mers. Les Gastri-
dium lubricum et cyliiidricum appar-
tiennent aux Rivulaires de Roth ,
et la huitième, le G. ovale, a tous
les caractères d'une Alcyonidiée.
Ainsi le genre Gastridium de Lyng-
bye se trouve composé d'une Du-
monlie, de trois Gigartines , d'une
Aspérocoque , de deux Rivulaires, et
d'une Alcvonidiée, selon l'acception
que nous donnons à ces mots. Peut-
on adopter un genre qui renferme
des êtres si difierens sous les rap-
ports de l'organisation , de la fructi-
fication et des couleurs? (lam..x.)
GASTRIDIUM. bot. phan. Pali-
GAS
îOt-Beauvois (Agrostographie , p. 21)
a établi ce genre pour une Plante de
la famille des Graminées et de la
Triandrie Digynie , L. , que Linné
plaçait dans son genre Milium et
dont VViildenow" , Persoon et De Cau-
doUe avaient fait une espèce d'y/^/0.9-
tis Voici ses caractères : valves de la
lépicène {glumes, Palisot-Ueauvois )
renflées à la base , trois l'ois plus lon-
gues queles glumes ^'/ja/7/e//es,Palisol-
Beauvois ), lesquelles sont durcies et
d'une consistance coriace; glume in-
férieure à trois ou qi.atie dent:; , mu-
nies d'une petite soie près du som-
met; glume suiériense bifide ; style
court bipartite; stigmates velus.
1.1 inflorescence est une panieule com-
posée et resserrée contre Taxe en forme
d'épi. La seule espèce indiquée par
l'auteur de ce genre est le Gastridium
lendigerum ou Milium lendigerum ,
L. , Plante indigène de.s contrées mé-
ridionales de l'Europe. On la rc-
tiouve aux environs de Paris , mai-,
elle y est très-rare. (g..n.)
GASTROBRANGHE. pois. r\
Myxine.
GASÏROCHÈNE. Gaslrochœna.
MOLL. Spengler avait créé ce genre
( Nova Acta Danica, T. 11 ) pour des
Mollusques conchiteres , qui jouis-
sent de la propriété de se revêtir d'un
tube plus ou moins complet , soit li-
bi'e , soit revêtant l'intérieur de loges
creusées dans les Pierres ou les Ma-
drépores. Ce genre était resté oublié,
et, dans l'intervalle, Brugiiière avait
fait de son côté le genre Fistulanc ,
dans lequel il rassemblait des co-
quillages analogues.
Lamarck adopta le genre de Bru-
guière ; mais fit sentir dans les Anna-
les, qu'on serait obi ig.é de le réfor-
mer; c'est ce qu'il fit d'abord dans
l'Extrait du Cours de 1811, et bien
plus complètement encore dans sou
grand ouvrage , les Animaux sans
vertèbres , T. T. Il y créa la fa-
mille des Tubicolées , oii le genre
Fistulane et les démembremens, Cla-
vagelle, Térédiue cloisonnaires, vin-
rent naturellement se ranger avec les
(iAS
Arrosoirs et les Taiels. Dans l'inlcr-
vnllc qui sépara la publication île ces
(Unix nuvia<:;cs du célèbre auteur de
la l'iiilosophic zoologique, Cuvier
donna aux sciences naturelles son
Règne Animal. C'est là que le geure
de Spcngler est rapporté; mais Cuvicr
m; i-ai le pas des tubes que Spcngler
a considérés comme parties essen-
tielles de ses Gastrochènes ; il ne
cite que la seule figure de cet auteur,
qui ne représente pas le tube oli est
rcnrernïée la coquille. Au reste, le
ttdic n'était point connu de Spcngler,
qui n avait mis cette espèce dans son
genre que par analogie. C'est ainsi
qu'en rapportant au genre de Spcn-
gler dos Coquilles sans tube , et en
admettant d'un autre coîé le genre
Fistidane de Bruguière qui lui est
ruialoguc , Cuvier a donné lieu à
un double emploi , reproduit par
les conehyliologues français qui ont
jiarlé du genre après lui. La m ne le ,
dans sa manière de voir, a dû sépa-
rer d'après cela les Gastrochènes de
la famille des ïubicolécs , et les rap-
procher des Phoiades , d'aboi d à cause
de la disposition du manteau et du
pied qui est analogue, ainsi que par
la forme générale de la Coquille.
Depuis la publication de ces divers
travaux , Turton , dans sa Conchylio-
logie Britannique, a retrouvé svu- les
côtes d'Angleterre le Gastiochène
cunéiforme, et il l'a constamment
trouvé pourvu d'un tube plus ou
moins complet ; il dit même que ce
tube fait saillie hors du rocher , et
qu'il s'aperçoit dans les fentes. jNous
avons également observé la même
espèce dans une masse madréporiquc,
et nous l'avons aussi trouvée munie
d'un long tube , adhérent aux parois
de la cavité qui la renfermait. Nous
avons conclu de ces observations et
de beaucoup d'autres, que nous avons
multipliées à dessein sur les Flstulanes
fossiles des environs de Paris , et no-
tamment sur celles de Valmondois,
que le genre Gastrochèue devait se
confondre jusqu'à nouvel ordre parmi
l'es Fistulanes , puisque les Coquilles
qu il renferme sont pourvues d'un
C.XS
i63
trdjc comme celles-ci , et qu'elles ont
d'ailleurs une forme ab.solument ana-
logue. /'. FiSTUL,\N£',. Si ensuite, dans
ce dernier genre , il faut faire un dé-
membrement lorsque les Animaux
seront connus, ce sera sans doute
avec les espèces à tube droit, dont
les valves sont minces et étroites ,
semblables à la J'iatalana clava.
(D..II.)
*GASTRODE. Gastrodus.fss. ,\le-
gerlcdésigne souscenom unedescou-
Sies nombreuses établies aux dépens
Les Charansons. Nous ne connaissons
pas les caractères de ce geure , il avoi-
sinc les Pachygastrcs de Germa r, et
renferme des espèces propres à l'Ita-
lie , à l'Espagne, à rAulîîche , à la
Styrie et au Brésil. Dejeau ( Catal. des
Coléopt. , p. 90) adopte ce nouveau
genre et eu mentionne sept espèces.
(aud.)
GASTRODIE. Gastwdia. bot.
PiiAN. Genre de la famille des Orchi-
dées et de la Gynandrie Monogynie,
établi par R. Brown {Prodr. Flor.
Noi'.-Holland. p. 53o) qui lui a don-
né pour caractères : un périanthe
monophylle , tubuleux , divisé en
cinq lobes; iabelle libre, ongui-
culé, appuyé sur la colonne ( gy-
nostème ) ; celle-ci est longue ,
creuse a son sommet , épaisse en de-
vant et à la base oii est situé le stig-
mate; anthère terminale mobile , ca-
duque , à lobules rapprochés; masses
polliniques formées de particules an-
guleuses , un peu grandes , adhé-
rentes entre elles avec une sorte d'é-
lasticité. D'après son auteur, ce gen-
re a la plus grande affinité avec VE-
pipogiu/n , surtout par la caducité de
son anthère, par ses masses pollini-
ques , et la situation de son stigmate-
La seule espèce qu'il renferme, Gas—
trodia sesarnuides , Brown, croît au
port Jackson , dans la Nouvelle-Hol-
lande. C'est une Plante herbacée, pa-
rasite sur les racines des Arbres. Sa
racine est charnue, rameuse, articu-
lée; sa hampe porte des gaines al-
ternes , courtes , et des fleurs blan-
châtres ou jaunâtres , disposées en
i64
GAS
{grappes , et ajrant un peu l'apparence
tic celles du Sesami/m. (g..N.)
GASTROLOBIUM. t.ot. phan.
Genre de la famille des Légumineu-
ses et de la Décandrie Monogvnie.
établi par R. Brown {in Hort. Keti^.
2" édit. vol. 5 , p. i6) qui l'a caracté-
risé ainsi : calice quinqucfide , bilobé
et sans bractées ; corolle papiliona-
cée, dont les pétales sont à peu piès
égaux entre eux ; ovaire disperme ,
pédicellé , surmonté d'un style subu-
]é ascendant, et d'un stigmate sim-
ple; légume renflé contenant des
graines munies d'appendices calleux
autour de l'ombilic. Ce genre, qui
est voisin du Fiiltenœa de Smith , se
compose d'une seule espèce , Gastro-
lohium bilohiim , Plante indigène de
la côte sud-ouest de la Nouvelle-
Hollande. On la cultive en Angle-
terre depuis i8o3. Ses feuilles sont
assez grandes , soyeuses en dessous ,
tronquées au sommet et ayant une
petite pointe entre les lobes ; le pédi-
cellé des légumes est de la grandeur
du tube calicinal. (g..n.)
GASTROMYCIENS. Gastromyci
et Gasteiomyci. bot. crypt {Ljco-
jjenlacées. ) Willdenow établit sous
ce nom un groupe de genres dans la
famille des Champignons , qui a été
adopté et développé par LinketNées
d'Esenbeck ( .Sj5/. 2 , p. 27 ). 7^. Ly-
COPERDACÉES. (g..N.)
GASTROPACHA, ins. Genre éta-
bli par Gcrmar aux dépens des Bom-
byces et comprenant ceux de ces In-
sectes qui ont des palpes avancés en
forme de bec et des ailes dentelées.
La coideur de leurs ailes les fait
ressembler à des feuilles mortes : aussi
plusieurs espèces ont-elles reçu les
noms de Quercifolia , Populifolia,
Betulifolia, Ilicifolia, etc. P'^. BoM-
BYCE. (Aun.)
GASTROPLACE. Gastroplax.
MOLL. En 1811 , Lamarck créa pour
la Patella umbdlata , vulgairement
le Parasol chinois , le genre Ombrelle
dont on ne connaissait pas alors l'A-
nimal. Blainville l'ayant vu le pre-
mier dans le Muséum britannique, le
GAT
fit connaître sous le nom de Gastro-
plax. Ce sera à l'article Ombrelle que
nous donnerons quelques détails, et
sur l'Animal et sur sa coquille.
(D..11.)
GASTROPODES, moll. F^. Gas-
téropodes.
GATALES. ROT. phan. (Diosco-
ride.) Syn. d'Astragale, l-^. ce mot.
GATAN. MOLL. C'est ainsi qu'A-
danson ( Yoy. au Sénég. , pag. 255,
pl. 17) a nommé une lies Coquilles
bivalves , qu'il plaçait dens son genre
Came, que Linné a désignée sous le
nom de Su/en vespertiniis , et dont
Lamarck a fait la Psammobie vespei-
tinale, Psammubia vespertina. (D..n.)
GATANGIER. pois Le Squale
Roussette dans divers ports de la
Fr^.nce méditerranéenne , particullè-
icmeut à Marseille. (b.)
GATEAU. INS. C'est le nom sous
lequel on désigne l'assemblage des
ceiiules des Abeilles ou des Guê-
pes; les premières construisent deux
rangs de loges qui se touchent par
leur fond, et les secondes n'en font
qu'une rangée. P^. Abeille, Cire et
GuÈPE. (aud.)
GATEAU FEUILLETÉ, moll.
]Nom vulgaire et marchand du Cliama
Lezarus , L. (b.)
GATEAUX. Éciii>^. Desbois , dans
sa traduction de Klein , uonnne Gâ-
teaux ou Placeiuœ la quatrième
seclion de sa classe des Oursins
Catoeystes divisée en trois genres
qu'il appelle MelUtas , Lagana , Ro-
tulas. /^. ces mots. (lam..x.)
GATEAUX DE LOUP. bot. crypt.
Nom vulgaire de quelques espèces de
Champignons du genre Bolet, (auu.)
* GATE-BOIS. INS. Espèce du
genre Cossus. ^. ce mot. (b.)
GATERIN. pojs. Espèce, des mers
d'Arabie, du genre Holocenlre. F'.
ce mot. (b.)
GATIFE. BOT. PHAN. (Forskahl.)
Syn. arabe de l'Œillet d'Inde. De-
lile écrit Quatifeh. (ai?d.)
GAT
GATILlERou GATTILIER. uot.
l'HAN. Vieux noms français proposes
f»ar quelques botanistes pour ilésigner
c genre Vitex. V. ce mot. (b.)
GATTAIR. OIS. (Forskahl.) Es-
pèce du genre Canard. V. ce mot.
(DR..Z.)
GATTE. rois. L'un des noms vul-
gaires du Clupea fallax ou Feinte.
V. Glupe. (iî.)
GATTENHOFFIA. bot. piiax.
Genre proposé par Necker {Elcm.
Bot. 1 , p. 59) et formé aux dépens du
Calendiila de Linné. Le seul carac-
tère qui le distinguerait de celui-ci
serait d'avoir tous ses akènes fertiles
et nus au sommet. Ce genre ne paraît
1)as avoir élé adopté , du moins sous
enom proposé par son auteur. (g..n.)
GATTILIER. bot. tha^n. V. Vi-
tex.
GATTILIERS. eot. phan. V.
VEnBÉNACÉrS.
GATTORUGINE. pois. Espèce du
genre Blennie. V. ce mot. («.)
*GATYONE. Gc/j'o//rt. bot. phan.
Genre de la famille desSynanthérées,
Chicoracées de Jussieu , et de la Syn-
génésie égale , L. , établi par H. Cas-
sini (Bullet.de la Sociét. Philom. ,
novemb. 1818) qui l'a placé dans la
tribu des Lactucées, et lui a assigné les
caractères suivans : calathide sans
rayons, composée de demi-fleurons
nombreux et hermaphrodites; invo-
lucre formé de folioles linéaires , éga-
les, sur un seul rang, et accompa-
gnées à leur base d'autres petites fo-
lioles subulées; réceptacle plane et
alvéolé; akènes du centre cylindra-
cés, terminés en un col court , striés
transversalement ; ceux de la circon-
férence lisses et munis d'une aile
membraneuse sur leur face interne;
les uns et les autres sont surmonlés
d'aigrettes légèrement plumeuses. Ce
genre est voisin , dit son auteur, des
genres Crépis, Barckhaiisia et Pi-
cris. Nous en sommes bien convain-
cus, et nous ajouteron.s même que
malgré ses akènes légèrement atté-
nués en col ( caractère àes B^rckhau-
GAD
i65
sies) et ses aigrettes plumcusca , nous
le regardons encore comme congé-
nère des Crépis, s'il est constant tou-
tefois que la (ralyuna glubulifera ,
Cass. , soit bien le vrai Crépis IJiusco-
ridis , L. , ainsi que Vald l'a assuré
au professeurDesfontaines. La Plante
en question a trop d'affinité avec les
auties espèces de Crépis , pour qu'où
doive l'en éloigner, d'après les légè-
res dirtérences qu'ollrent certains ca-
ractères dont on ne connaît pas exac-
tement la valeur. Cette Plante a
été ligurée dans les Icuncs. Plant,
rariur. Gall. , lab. 18, du profes-
seur De Candolle, et elle est cultivée
au Jardin des Plantes de Paris , sous
le nom de Picris globulifsra. (G..N.)
GAUCHE-FER. bot. phan. (Gari-
del.) Syn. de Calcndula civensis. F^.
Souci. (b.)
GAUCHL MAM. f^. Loutre.
G AUDE. bot. phan. Espèce de Ré-
séda, ResedaLiUeota, dont on fait un
grand usage dans la teinture. (b.)
* GAUDICHAUDIE. Gaudichau.
dia. bot. phan. Genre de la famille
des Malpighiacées , et de la Pentan-
drie Mouogynie , L. , dédié par Kuuth
à Gaudichaud , botaniste de l'expé-
dition du capitaine Freycinet au-
tour du monde , qui a recueilli et
décrit un grand nombre de Végé-^
taux , de la publication desquels il
s'occupe en ce moment même , dans
la Relation du voyage de i'Uranie.
Kunth avait établi le caractère gé-
nérique d'après une seule espèce
du Mexique ; et Auguste de Sainl-
Hilaire , en ayant depuis rencontré
trois nouvelles dans le Brésil, a dû
ajouter quelques détails à ces ca-
ractères qui sont les suivans : cali-
ce à cinq divisions plus ou moins
profondes , muni extérieurement de
huit ou dix grandes glandes adnées à
sa base ; cinq pétales étalés , onguicu-
lés , à limbe orbiculaire ou elliptique,
et dont l'insertion est hypogynique ,
ou périgynique quelquefois ; cinq
ctamiues , dont l'insertion présente
la même diversité , inégales entra cl-
i66
GAU
les ,à filets aplatis et soudés iuférieu-
renient eu anneau, à anthères bilocu-
laireset introrses; souventdeux d'en-
tre elles avortent et tantôt ont des
dimensions plus petites, tantôt, au
contraire, en acquièrent de plus
grandes et se terminent par une
masse spongieuse ; ovaire partagé ou
dans sa totalité en trois coques dis-
tinctes , ou partiellement en trois lo-
bes plus ou moins profonds , chaque
coque ou lobe contenant un ovule
unique , qui, fixé à l'extrémité d'un
funicule pendant, se redresse dans
ime diiection parallèle à lui. Le style
simple, terminé par un stigmate ob-
tus , s'insère , tantôt au réceptacle en-
tre les trois coques de l'ovaire , tan-
tôt à la base ou au sommet de cet
ovaire plus ou moins profondément
lobé. Le fruit se compose de deux
samares fixées par leur base au ré-
ceptacle, proloni^ées chacune inférieu-
vement en une membrane courte , su-
périeurement en une aile beaucoup
plus longue. La graine, dépourvue
de périsperme , contient sous une
enveloppe membraneuse un embryon
droit.
Les espèces de ce genre sont des
Ariirisseaux grimpans ou des sous-
Arbrisseaux , à feuilles opposées et
entières. Les fleurs, decouleur jaune,
sont portées sur des pédicelles munis
tie deux ou quatre petites bractées
solitaires ou en grappes axiilaires, ou
bien plus rarement en ombelles ter-
minales. V. Kunth, Isuv. Gen., 5 ,
i56, tab. 445, et Aug. Saint-Hilr.ire ,
jVJém. du Mus., lo, 365, tab. 24.
(A.D.J.)
GAUDIJNIE. Gaudinia. bot. phan.
Genre de la famille des Graminées et
de la Triandrie Digynie , L. , dédié
au respectable pasteur Gaudin, au-
teur de l'Agrostographie helvétique,
par Palisot-Beauvois (Agrostogr. , p.
95) qui Ta ainsi caractérisé : valves
delà lépicène [ghiines , Palis.-Beauv.)
inégales et obtuses ; glume inférieure
[paillette , Palis.-Beauv.) bifide, por-
tant une barbe tordue et plisséc sur
le milieu du dos; la supérieure à
d|;ux ouqiiatrc denl<; style bipartite ,
GAU
portant des stigmates en goupillou; ca-
riopse sillonnée et enveloppée par les
glumes. Les tieurs sont disposées en épi
composé sur un rachis ; elles épillels
sont sessiles, alternes, et contiennent
de neuf à onze petites fleurs distiques.
Le type de ce genre est V Avcna fra~
gilis , L. , espèce à laquelle son inflo-
rescence donne un aspect fort différent
de celui des Avoines. Elle croît dans
les régions un peu chaudes de l'Eu-
rope. Cependant le climat de Paris ne
paraît pas être trop froid pour elle ,
puisqu'on la trouve en abondance
près deBondy; mais elle n'est pas
mentionnée dans la Flore de ïhuil-
lier. Palisot-Beauvois a joint à celte
espèce V^çena planiculmis àe Sclire-
beret Willdenovy. (g..n.)
GAUFFRE. MOi-L. On donne vul-
gairement ce nom à une Coquille du
genre Murex [Murex j4nus). Certains
marchands emploient aussi la déno-
mination de Gauffie roulée pour dé-
signer une espèce du genre Bulle
{Bulla Itgnarta) dont Denys de Monl-
forl a faille genre Scaphandre, (aud.)
GAULTHÉRIE. Gaultheria ou
Gualtkeiia. bot. phan. Genre de la
famille des Ericinées et de la Décan-
drie Mouogynie, établi par Linné,
adopté par Jussieu et par R. Brown
[Prodr. Flor. Nop-HolL , p. 558) qui
l'a ainsi caractérisé : calice infère à
cinq divisions; corolle de forme ovée,
dont le limbe est court et à cinq di-
visions; dix étammes incluses ayant
leurs filets planes , souvent hérissés,
insérés au fond de la corolle ou
hyppgynes; leurs anthères bifides au
sommet etportanldeuxarêtes; écailles
hypogyues au nombre de dix (quel-
quefois connées) ; capsule (ordinaire-
ment couverte par le calice bacci-
forme) à cinq loges dont les valves
portent les cloisons sur leur milieu ;
graines anguleuses recouvertes d'un
test réticulé, et attachées à des pla-
centas adosrés à la base de la colonne
centrale. En établissant ainsi les ca-
ractères génériques , R. Brown j)ense
qu'on doit y rapporter toutes les es-|
pèces d'Audrouièdes américaines qui
r i;,„//,i.
',-/ Ji,
■ l'in.f rt tlir.- X/i/ilf/x J'ri///>'
(HM/niKlUK l>KS sniAKîNKS . li( ALTIIEIUA SPn.UlMCOJ.l Urd..
GAU
s'éloignent , il est vrai , des Gaultliti-
riesde Linné parkuii calice non bacci-
fonne, mais qui leur resseriiblent par
les anlhèies et la capsule. Il en ré-
sulte que le caractère essentiel des
Gaullhérics ne réside pas, selon
Brown , dans l'apparence et la con-
sistance du calice; quand un auteur
s'est exprimé aus.<i clairement, on a
lieu d'être surpris que dans le Dic-
tionnaire dos Sciences naturelles,
son opinion ait été conlradictoirc-
nient interprétée. Kunth [J^oua Gê-
nera et Spec. Planl. œquinoct. T. m,
p. 282) s'est rangé à l'opinion du sa-
vaut anglais, et a décrit neuf espèces
nouvelles de Gaulthéries dont quel-
ques-unes avaient été mentionnées
par llumboldl dans les Prolégomènes
du même ouvrage, sous le nom gé-
nérique à.' Andronieda. Les espèces de
ce genre sont des Arbrisseaux ou des
Arbustes à feuilles alternes, à fleurs
axillaires et terminales , disposées en
grappes rarement solitaires sur des
pédoncules partiels, et accompagnées
de deux petites bractées. Elles crois-
sent en Amérique, principalement
dans les climats chauds. R. Brown
n'en a Iroiivé qu'une seule espèce
( G. Idspida ) qui croît à la terre de
Diémen dans l'Australasie.
La Gaulthérie des Sphaignes ,
Gaultheria sphagriicola, a été figurée
dans l'atlas de ce Dictionnaire. Swariz
l'avait improprement nommée Epl-
gœa coixllfolia , et fe:i le professeur
Richard père l'a décrite dans les Ac-
tes de l'ancienne Société d'Histoire
naturelle de Paris, T. i , p. 109. Elle
croît à la Guiane. (g..n.)
*GAURA. BOT. PHAN. Genre de la
famille des Onagrariées de Jussieu , et
de rOctaudrie iMonogynie , L. Le ca-
lice , adhérent à l'ovaire, se prolonge
au->lessus de lui en un tube et se ter-
mine par quatre divisions , entre les-
quelles s'insèrent autant de pétales;
huitélamines sont fixées au tube un
peu au-dessous ; le style, long, porte
un stigmate quadriparli : l'ovaire se
partage en quatre loges , dont cha-
cune contient un ou deux ovules sus-
GAÏ
167
pendus à l'angle interne; les cloisons
disparaissent , et on ne trouve plus
qu'une seule loge et une à quatre
gndnes dans le fruit, qui est capsu-
laire , coriace , indéhiscent , relevé ex-
térieurement de quatre angles. Il es!
à remarquer que le nombre des di-
verses parties de la fructification se
réduit dans une espèce de quatre à
trois. Les espèces de ce genre sont
des Herbes ou plus rarement des sous-
Arbrisseaux , a feuilles alternes et en-
tières. Les fleurs blanches, roses ou
plus rarement jaunes , et tournant au
rouge après la floraison, sont dispo-
sées en épis terminaux et accompa-
gnées de bractées. Si l'on en excepte
une espèce originaire de Chine , elles
croissent toutes en Amérique, f.
Lamk., Illustr., tab 281 ; Cavanilles ,
Icônes, 258 et .I96 ; Kunth, Noi^. Gê-
nera, tab. 529. (a.d.J.)
GAUTEREAU. ois. Syn. vulgaire
du Geai. V. Corbeau. (dr..z.)
GAUVERA. MAM. Ou trouve ce
nom dans les écrits de quelques voya-
geurs anciens; i! y désigne un Ani-
mal qu'on ne saurait reconnaître, qui
aurait des rapports avec les Taupes, le
dos en carène et les pieds blancs, (b.)
GAVIA. OIS. (Brisson.) Syn. de
Mauve. P^. ce mot. (nR..z.)
GAVIAL. REPT. SAUR. F. Croco-
dile.
GAVIAL. POIS. Espèce du genre
Lépisostée. F. ce mot. (b.)
GAVIAN. OIS. ( Belon. )Syn. vul-
gaire de la Mouette Tridactyle. F.
Mauve. (dr..z.)
GAVIAON ,GAVION.ois. (Marc-
graaflf.) Syn. brésiliens du Caracara.
f^. Faucon, division desCaracaras
(DR..Z.)
GAVIOTA. ois. Syn. de la Mouet-
te. F. MaUTE. (DR..Z.)
GAVOUÉ. OIS. Espèce du genre
Bruant. F. ce mot. (dr..z.)
* GAYA. BOT. PHAN. Genre de la
famille des Malvacées , de la Monadel-
phie Monogynie , L. , très-voisin du
Sida , dont il ne se distingue que par
i68 GAY
la structure de son fruit. Celui-ci est,
en effet, composé de plusieurs coques
comprimées, dont chacune s'ouvre,
non en deux valves , mais en trois ;
celle du milieu est en carène et ar-
quée ; les deux latérales, planes, la
dépassent en dehors, et, venant se
rejoindre par leurs bords , forment
une cavité vide dans laquelle elle
reste cachée jusqu'à la déhiscence.
Kunth a établi ce genre [Nou. Gen.,
5 , 266) auquel il rapporte les Sida ca-
lyptrata de Cavanilles et occidentalis
de Linné. 11 en ajoute trois espèces
américaines dont deux sont figurées
{loc. cit., tab. 475-476). Pour les au-
tres caractères , f^. le mot Sida.
(a.d.j.)
GAYAC. Guajaciim. bot. phan.
Genre delà famille des Zygophyllées,
de la Décandrie Monogynie , L. Son
calice est divisé jusqu'à sa base en
cinq lobes arrondis , avec lesquels
alternent autant de pétales deux fois
plus longs; dix éta mines, à filets nus
ou quelquefois accompagnés d'un ap-
pendice à leur base , s'insèrent sur
un court support au-dessous de l'o-
vaire; celui-ci, aminci inférieure-
ment et terminé par un style simple
et aigu , présente de deux à cinq loges
dans chacune desquelles sont plu-
sieurs ovules suspendus par un court
funicule le long et vers le haut de
l'angle interne. Le fruit est une cap-
sule divisée en autant de loges mo-
ïiospermes par avortemcnt. La graiue
offre un périsperme cartilagineux ,
qui entoure un embryon recourbé,
de couleur verte, à ladicule supère ,
à cotylédons elliptiques et un peu
ëpais.
Les espèces de ce genre sont des
Arbres à feuilles pennées avec im-
paire , à pédoncules axillaires et uni-
flores. La dureté de leur bois et le
beau poli qu'il est susceptible de
recevoir le fait rechercher dans les
lieux où ils croissent. Le Guajacum
officinale, à feuilles bijuguées et à
capsules ordinairement bi'locuîaires ,
est coijtui par les propriétés de son
bois qui est un sudorifique puissant ,
et comme tel, employé dans le traile-
GAY
ment des affections syphilitiques , et
qui fournit une substance d'un as-
pect résineux , principe végétal parti-
culier auquel on a donné le nom de
Gayacine. V.ZQ mot. Il est originaire
des Antilles ainsi que le Guajacum
sanctum , à feuilles composées de cinq
à huit paires de folioles avec une im-
paire et à fruits pentagones. On cite
aussi deux autres espèces d'Améri-
que -. le G. verticale et le G. arho^
reum, qui est pour Jacqnin une Fa-
bagelle, dont il offre en effet la fleur j
et enfin le G. dubium que Forster a
observé dans l'île de Tonga tabu.
(a.d.j.)
*GAYAC[NE.BOT.PHAN. LeGayac
officinal produit une résine particu-
lière que Ton obtient soit par l'épais-
sissement et la dessiccation du suc qui
découle des incisions faites à l'Arbre,
soit par réchauffement auquel on
soumet les parties les plus compactes
de ce Végétal : alors la résine liqué-
fiée tombe par gouttelettes dans les
vases disposés à cet effet. On peut en-
core l'obtenir de la macération pro-
longée des copeaux de Gayac dans
lAlcohol , et c'est le moyen employé
lorsqu'on veut l'avoir dans son plus
grand état de pureté. Cette résine est
d'un brun verdâtre, fragile et même
friable, amère, très-odorante, très-
inflammable ; elle est peu soluble
dans l'eau, et se dissout complète-
ment dans l'Alcohol. C'est la partie
soluble dans l'eau que l'on a nom-
mée Gayacine , pour la distinguer de
la résine ; toutes ses propriétés ne
sont pas encore bien connues , néan-
moins Ton en sait assez pour déjà
1 admettre comme un nouveau prin-
cipe immédiat des Végétaux. La rési-
ne de Gayac donne, à la distillation,
de l'eau acidulée , de l'huile brune ,
épaisse, de l'huile empyreumatique ,
des Gaz acide carbonique et hydro-
gène carboné, enfin un peu plus de
o,.^o de charbon, quantité double de
celle que l'on trouve dans les autres
résines. On emploie la résine de
Gayac comme sudorifique. (dk..z.)
GAYAPTN. EOT. riiAN. Nom vul-
GAZ
gairc du Genista Angllca. V. Genêt.
(b.)
* GAYLUSSACIE. Gaylussacia.
BOT. niAN. Genre de la iainiilc des
Ericinées et de la Dccandrie INlono-
gynie, L., dédié au célèlnc cliiuiisle
Gay-Lussac par Ilumboldt et Kunlli
{l^ou. Gêner, et Spec. J^lant. œquin.
ï. iii,p.ai5), qui lui ont assigné les
principaux caractères siiivans : calice
adliéront à l'ovaire, dont le limbe
est lilire et à cinq divisions ovales ,
acuniinces cl beaucoup plus petites
que la corolle ; celle-ci est tubu-
leuse , renllée à la base, et sou limbe
est composé de cinq petites dents
droites; dix étamiues incluses , insé-
rées à l'entrée du tube , ayant des an-
thères m utiques, se terminant au som-
met en deux tubes ouverts ou en forme
de petits cornets ; style dressé terminé
par un stigmate capité; fruit drupacé
piesque globuleux , recouvert par le
calice , à dix loges dont chacune ne
contient qu'une seule graine lenticu-
laire. Ce genre a beaucoup d'aflinité
avec le Tldbaudia de Pavon , mais il
en diffèreparses graines solitairesdans
'chacune des loges et par le nombre
double de celles-ci. La seule espèce
décrite par les auteurs de ce genre,
est la Gaylussacia huxifolia ( loc.
cit. , tab. 257) que, dans la Relation
historique de son voyage , Humboldt
a désignée sous le nom de Tldbaudia
glandulosa. C'est un Arbrisseau très-
jameux dont les feuilles , semblables
à celles du Euis, sont épaisses, ayant
leur nervure médiane terminée par
une glande sessile; les fleurs, ornées
de bractées et de couleur écarlate ,
sont disposées en grappes axillaires
très-denses. Celte Plante a été trou-
vée près de Caraccas el de Sanla-Fé
de Bogota. (g..n.)
GAZ. MIN. CHiiM. Parmilcscorpsde
la nature et ceux que lart peut pro-
duire , il en est dont les particules
offrent un tel état de ténuité et
d'écartement qu'elles échappent à la
vue, et n'annoncent leur présence que
par lodeur , la couleur , les proprié-
tés chimiques des masses, ou même
GAZ 169
par des qualités pour ainsi dire néga-
tives. On les a nommés fluides élasti-
ques ou aéi iforuies, et on les a distin-
gués en Gaz et en Vapeurs, selon
qu'ils restent pcrmanens , ou qu'ils se
liquéfient a près avoir été soumis à une
forte pression el à une basse tempé-
rature. Quoiqu'il y ait une certaine
justesse dans celle distinction pour les
corps de la nature que nous observons
dans les circonstances ordinaires de
la température et de la pression at-
mosphériques , et les seuls qui doi-
vent être traités dans un ouvrage
d'histoire naturelle, nous ferons ce-
pendant observer qu'elle est pure-
ment factice, et qu'il n'y a réellement
fiasde caractères hxesquidifl'érencient
es Gaz des vapeurs. A l'aide d'une
pression de plusieurs centaines d'at-
mosphères, Faraday à Londres, gui-
dé par les expériences antérieures de
Cagniard-Tjatour, est parvenu à li-
quéfier le Chlore, le Gaz acide carbo-
nique , etc. Tout récemment , Bussy,
habile chimiste de Paris , a réduit,
par l'elTet d'un froid artificiel, leGaz
acide sulfureux à létal liquide, et se
servant de la volatilité de ce nou-
veau liquide pour produire le froid
le plus considérable possible, il est
parvenu à liquéfier la plupart des
Gaz. Ceux-ci ne peuvent doue plus
être rigoureusement considérés com-
me permanens , et l'on ne devra
plus, dans l'étude de leurs proprié-
lés , les séparer des vapeurs dont on a
fixé arbitrairement la liquéfaction à
une température toujours supérieure
à 20** au-dessous de zéro. Il nous
semble convenable de faire précé-
der riiistoire abrégée des Gaz qu'où
rencontre dans la nature par un aper-
çu des propriétés générales les plus
remarquables des fluides aériformes.
Quatre Gaz que, dans l'état actuel
de la science , nous regardons com-
me simples, savoir: l'Oxigène, le
Chlore , l'Azote et l'Hydrogène , en
se combinant entre eux ou avec les
vapeurs de plusieurs corps solides
aussi supposés simples , donnent
naissance à une foule de Gaz et de
vapeurs qui se présentent plus fré-
170
GAZ
quemméut , soit dans la nature, soit
dans les expériences , que leurs élé-
mens , vu la tendance de ceux-ci
à se combiner entre eux. — Loin
d'exercer les unes sur les autres
ujne action simplement atti;)Ctive
comme dans les solides ou liquides ,
les particules des Gaz sont dans un
état de répulsion qui tend à les écar-
ter de plus en plus. Il n'est pourtant
pas exact de dire que cette répulsion
va sans cesse en augmentant et
qu'elle est indéfinie , car s'il en était
ainsi , il arriverait un ternie oii cha-
que molécule gazeuse , dépassant
les limites de sa sphère d'attrac-
tion, serait isolée de ses sembla-
bles, et alors la masse du Gaz di;-
Ï)araîtrait. On voit , au contraire ,
es Gaz, quoique très-dilatés , s'op-
poser à la séparation de leurs mo-
lécules , et loger dans les interstices
que laissent celles-ci d'autres corps
dont la présence ne détruit pas la co-
hésion générale du système gazeux.
C'est ce qui arrive dans la dissolution
de l'eau et de plusieurs autres subs-
tances , dissolution opérée par les
Gaz. Quoi qu'il en soit , ceux-ci
sont doués d'une grande élasticité ,
laquelle croît proportionnellement
à leur densité , selon la loi obser-
vée par Boyle et Mariotte. — La di-
latabilité des Gaz s'exerce d'une ma-
nière très-uniforme pour tous les de-
grès du thermomètre. Gny-Lussac
et Dalton ont observé simultanément
cette uniformité de dilatation , et le
premier de ces physiciens a évalué
celle-ci à 0,00075 ou —r^—r^ du vo-
^ ' a 6 6. 6 7
lume à zéro pour chaque degré centi-
grade. — Les fluides aériformes sont
doués d'un pouvoir réfringent très-
différent de l'un à l'autre. On ne
peut pas déduire positivement du
calcul de l'intensité avec laquelle
chaque Gaz réfracte la lumière les
causes influentes de cette propriété ;
mais on a remarqué que les Gaz
ou leurs combinaisons et les corps
qui en résultent sont d'autant plus
réfringens qu'ils sont plus com-
bustibles , que les combinaisons
dans lesquelles les Gaz ont éprouvé
GAZ
une foi te contraction , réfractent
moins la lumière que le simple nié-
lange de leurs élémens , ou que les
combinaisons de Gaz dont les élémens
n'ont pas contracté une forte union.
On sait, par exemple, quel'Hydrogène
a un pouvoir réfringent très-consi-
dérable ; que l'eau ne réfracte pas la
lumière aussi bien que le mélange
d'un volume d'Oxigèue et de deux
volumes d'Hydrogène , mais que ce
pouvoir réfringent de l'eau avait
tellement frappé Newton , qu'il eu
avait conclu que l'eau devait contenir
un principe combustible.
Les chimistes et les physiciens ont
mesuré avec beaucoup de rigueur et
calculé les densités des divers Gaz
et vapeurs. A l'exception de l'Hy-
drogène ( le plus léger de tous les
Gaz ) , et des combinaisons où il do-
mine , du Gaz azote , des vapeurs
d'eau, d'Acide hydrocyanique, tous
les autres fluides aériformes ont
une densité plus considérable que
celle de l'air : aiusi le Chlore , l'A-
cide carbonique , le Gaz nitreux , les
vapeurs d'Etlicr , d'essence de Té-
rébentbine, d'Alcohol , etc., pèsent
spécifiquement plus que l'air , et
tendent à occuper les régions basses
de l'atmosphère lorsqu'ils y sont dis-
séminés par des causes naturelles ou
fortuites.
Enfin un petit nombie de fluides
élastiques, au lieu d'êlre invisibles
comme les autres, sont affectés de
couleurs particulières qui les font
distinguer facilement. Tels sont: 1° le
Chlore , qui est d'un jaune verdâtre ;
2° la vapeur d'Acide nitreux d'un
rouge orangé; 5" les vapeurs d'Iode
et d'Indigo, d'un beau violet ; 4° la
vapeur de Soufre d'un iaune-orangé.
Le plus intéressant de tous les
Gaz , aux yeux des natur-distes , est
sans contredit l'air atmosphérique.
Nous renvoyons aux mots AiRet At-
mosphère, pour connaître les pro-
priétés de ce fluide et le rôle impor-
tant qu'il joue dans la nature , mais
c'est ici le lieu de parler en particu-
lier des deux Gaz qui le constitueni ,
c'est-à-dire de l'Oxigènc et del' Azote.
Gaï oxiuèm:. PricslU'Y q-'» c" ''•
la flécouverte ou 1774 , le nomma
tlabord air vital ou air «loplilo^isli-
quc. Lorsque Giiylon-Morveavi eut
réformé la nouieiulaturc cliiniique ,
Oïl l'appela Oxigèiie , parce qu'on
lui Jiltribuait alors la propriété ex-
clusive de douncr uaissauce aux Aci-
des. Plus dense et rélraclaut davan-
tage la lumière que l'air, il active
aussi bien plus la respiration des Ani-
maux et la combustion des corps ;
c'est même lui qui dans l'air en est le
tirincipe viviliant et actif par excel-
ence. Il est sans odei-r m couleur ,
et n'a pas encore pu être liquéfié
dans les expériences récentes que
nous avons citées plus baut. La f.i-
cilité avec laquelle ce Gaz se com-
bine avec presque tous les corps de
la nature, sa fad)lc densité, et consé-
quemment sa ditfusdiilité , doivent
empêcber qu'on le trouve isolé dans
quelques beux particuliers, connne
on observe l'Acide carbonique dans
la grotte du Cbien en Italie. L'acte
lie la végétation en verse cependant
des torrens continuels dans l'atmos-
pbcce pour réparer celui que consu-
ment sans cesse la respiration des
Animaux et la combustion.
Gaz azote. Des propriétés absolu-
ment négatives caractérisent ce Gaz :
il est , en effet , moins dense que
l'air, invisible, incolore, inodore,
ne peut servir à la respiration ni à la
combustion , et ne se combine faci-
lement qu'avec un certain nombre
de corps. Le Gaz azote , ancienne-
meut nommé Mofette atmosphéri-
que , n'es', pas délétère par lui-même,
comme le Gaz acide sulfureux , l'Hy-
drogène sulfuré, etc., mais il fait pé-
rir les Animaux par asphyxie, et i'I
joue à leur égard le même rôle que
iout autre corps étranger et inutile à
la respiration; mais par son mélange
avec le Gaz oxigène , il facilite l'ac-
tion de celui-ci , isolant pour ainsi
dire chacune de ses molécules , et
lui faisant éprouver des combinai-
sons qui ne peuvent avoir lieu que
lorsque les corps sont à i'élat de Gaz
naissant. C'est ainsi qu'à la tcmpéra-
GA7> 1 - '
tuire oïdinaiic, l'air almosphériqur
a plus (l'action sur le Phosphore que
n'en a l'Oxigène pur, ele. L'Azote est
le principe dominant dos matières
animales ; tout le momie sait qu'é-
lant le radical des Acides nitri-
que , nitreux et hylrocyaniquc ,
ainsi que de l'Ammoniaque , on pro-
duit artificiellement ces eoiiibuiaw
sons, en employant de diverses ma-
nières les substances azotées. C e..t
sur cet emploi bien dirigé que repo-
sent l'art de faire le nitre , celui de
fabriquer le bleu de Prusse , le sel
ammoniac, et plusieurs composés
d'une grande utilité. Les Végétaux
en contiennent aussi, mais toujours
en petite quantité comparativement
aux Animaux. On savait depuis long-
temps que l'Azote était un des prin-
cipes constituans des Crucifères, que
l'Acide hycirocyanique, dont l'Azote
est un des élémens , existait tout tor-
nié dans la plupart des organes d'un
grand nombre de Drupacées , etc.
Une expérience de Chevallier, phar-
macien de Paris , vicui de nous ap-
prendre que la fétidité du C/te/wpu-
dium rulvaiia, L., paraîldueà l'exha-
lation d'un Gaz qu'il a reconnu pour
être de l'Ammoniaque pur ( Hydrure
d'Jzofe).hes fleurs, même celles dont
l'odeur est fort agréable, dégagent
aussi du Gaz ammoniaque rendu sen-
sible au moyen des réactifs chimi-
ques.
Les chimistes ne sont pas d'ac-
cord sur la nature de l'Azote; les uns
ne veulent y voir qu'un corps sim-
ple ; les autres , à la tête desquels
on remarque le célèbre Berzélius , le
croient compose d'un atome d'Oxi-
gène et d'un atome d'un principe mé-
talloïde qu'ils nomment IMtriciim
ou ylmmoniiim. Ils se fondent prin-
cipalement sur ce qu'un globule de
Mercure placé dans une coupelle
d'Hydrochlorate d'Ammoniaque, eL
soumis à l'action de la pile voltaique,.
se convertit en une substance demi-
solide et présentant tous les caractè-
res d'un amalgame.
Les autres principaux Gaz qui se
produisent dans le vaste laboratoire
173 GAZ
de l'univers , sont l'Acide carboni-
que , les Hydrogènes carbures, l'Hy-
drogène sulfuré , l'Hydrogène phos-
phore et l'Acide sulfureux. V., pour
le premier et le dernier de ces corps,
le mot Acide oii leur histoire est
aussi complète que le comportent les
bornes de ce Dictionnaire. Quant aux
Gaz hydrogènes carburé , phospho-
re et sulfuré , nous allons exposer
leurs propriétés les plus saillantes ,
ainsi que les circonstances sous lem-
Ï)ire desquelles on les rencontre dans
a nature.
Gaz hydrogène carburé ou car-
boné. Lorsque l'Hydrogène se com-
bine avec le Carbone , il en absorbe
des proportions diverses : il y a donc
plusieurs degrés d'Hydrogène carbu-
ré , et selon que le Carbone est aug-
menté , la lumière produite par Ja
combustion de ce Gaz est d'autant
plus vive et plus blanche. Son odeur
est désagréable et sa pesanteur spéci-
fique plus considérable que celle de
l'Hydrogène. C'est à l'inflammation
du Gaz hyiirogène carburé qu'il faut
attribuer les feux naturels et les fon-
taines ardentes dont les voyageurs ,
les géographes et les historiens ont
souventexagéré l'importance et les ef-
fets. C est lui qui constituece terrible
Grisoudes mineurs, lorsqu'étaut mé-
langé avec une certaine quantité
d'air , il se trouve en contact avec un
corps incandescent; enfin ce Gaz est
un de ceux qui se dégagent sans in-
flammation des salses ou volcans
d'air. Spallanzani et Ménard de la
Groye (Journal de Physique, t. 8.5,
1817 ) ont décrit le gissement et les
phénomènes curieux des feux natu-
rels de Pielra-Mala, sur la route de
Bologne à Florence, et ceux de Ba-
rigazza dans le Modenois. Ce qu'ils
en ont dit peut s'appliquer à tous
les feux naturels connus , à ceux ,
par exemple , qui existent dans la
presqu'île d'Abscheron en Perse ; on
prétend que les Guèbres ont établi
dans ces lieux un caravansérail oii
CCS adorateurs du feu cuisent leurs
alimens et calcinent de la Chaux
avec le seul secours des flannnes de
GAZ
l'Hydrogène sortant du sol. Ces feux
sont toujours pioduits par l'émana-
tion lente, continuelle et paisible du
Gaz hydrogène carburé pur au tra-
vers du sol , et sans que celui-ci pré-
sente de fentes ni de crevasses. Dans
les fontaines ardentes, le Gaz hydro-
gène carburé s échappe du sol , et
vient brûler à la surface de l'eau ,
sans que celle-ci fournisse la moindre
quantité de Gaz hydi ogène , car lors-
que les fontaines sont à sec , le Gaz
continue toujours de brûler à la su-
perficie du sol. Telle est celle des
environs de Grenoble.
Les Gaz hydrogènes phosphore et
sulfuré, sont le plus souvent des pro-
ductions accidentelles de la nature.
Ainsi il est très-probable que le pre-
mier soit la cause des feux follets qui
se dégagent des cimetières ; car on
sait qu'il jouit de la singulière pro-
priété de s'enflammer au seul contact
de l'air. Le Gaz hydrogène sulfuré ,
ou Acide hydrosulfurique , si facile à
distinguer par son odeur d'œufe
pourris , existe quelquefois à l'état de
Gaz isolé dans les galeries des mines;
mais le plus souvent il est dissous
dans les eaux thermales sulfureuses,
et c'est à ce Gaz qu'elles doivent l'é-
nergie de leurs propriétés médicales.
(G..N.)
* GAZ AL. MAM. P^. Gazelle et
Antilope. (b.)
GAZANÉ. POIS. Syn. de Sjngna-
thus pelagicus , sur les côtes de Pro-
vence , pai ticulièrement à Mirseillc.
(B.)
GAZANIE. Gazania. bot. phan.
Genre de la famille desSyuanthérées,
Corvmbifères de Jussieu, et de la
Syngénésie frustranée ,L. , établi par
Gaertner [de Fruct. T. 11, p. 45i ,
tab. 173) qui l'a ainsi caractérisé :
involucre campanule, formé de fo-
lioles nombreuses , imbriquées et ob-
longues-lancéolées ; capitules radiés,
composés de fleurs centrales réguliè-
res et hermaphrodites , et de tleurs
marginales ligulécs,non tubuleuses,
et stériles, ou pourvues d'un ovaire
demi-avortéj réceptacle plane, alvéo-
GAZ
le , à cinq cloisons velues ; akènes tc-
fragonos, glabres, suiinontccs (.l'une
longue aigiclle lorniec de poils très-
lins et non plunioux.
L'auteur ilc ce genre , en indiquant
comme tvpc le Oorleria ligens, L., a,
selon II. Cassini, induit en erreur
la plupart des botanistes, et leur a
fait conromlrc dis Plantes qui ne sont
mèniepa-. congénères. Eu eirol, ^Vill-
dcnow lit voir que le Gorteria ri-
gens /î 'riuinb. , diflère du vrai Gor-
teria rige/is, L. , par plusieurs ca-
ractères que nous regardons, à la vé-
rité , comme peu importans, mais sur
lesquels li. Cassini n'a pas la même
manière de voir ; il eu a coustilué le
genre JUi/ssinia , dont Jussicu (An-
uales du Muséum, T. vi, vu) a le
premier reconnu l'ideuliié avec le
Gaza/lia de Gaerlncr. Cassini admet,
sans pourtant en être j)arfaitemcni
certain , que le Mussinia speciosa,
Willd., est la Plante dtcrite par
Gaertner ou une espèce bien voisine,
et de même que Willdenow, il pense
que le Gorteria ligens , L., doit être
placé dans un autre genre. Willde-
now s'était conlenté de laisser cette
Plante parmi les Gortéries ; C^issini
l'en a retirée avec raison à cause de
ses akènes aigrettes ; mais sur des
différences très-faibles, il a établi avec
le vrai Gorteria rigens , L. , un genre
nouveau qu'il a nommé Mclanchry-
siim. Dans V Horlus Kei.vciisis{2'^ éàit.
.^,8i3), R. Brown reprenant l'examen
des caractères du Gazania sur le Gur-
teria rigens, L., leur en substitua
d'autres que Cassini n'a pas adoptés,
parce qu'il a regardé 1 espèce obser-
vée par Brown , comme géuéri-
quement distincte. Les difl'érences
que ce savant botaniste (H. Cassini)
s'est efforcé d'établir entre ses genres
Melanchrysum et Gazania, ne nous
paraissant que fort peu importantes,
nous pensons qu'il serait avantageux
pour la science de réunir ces deux
genres en un seul , dont on modifie-
rait les caractères, en ce qui concerne
le réceptacle (conique sans villosités
dans quelques espèces) et les fleurs
marginales (légèrement tubuleuses et
GAZ 173
sans traces d'ovaires , dans le G. ri'
gens, L.)
Les espèces de ce genre sont de
belles Plantes lieibacées, indigènes
du cap de Bonne-Espérance , ainsi
que toutes les autres Plantes de la
même section, à laquelle Cassini a
donué le nom d'Aiclotitiées-Gorté-
liées.
La G.vzANi£ DK Gaertnf.u , Gaza-
nia Gaertneri , Cass.; Mussinia spe-
ciosa, W'iWd.f esi surtout fort remar-
quable par ses capitules de fleurs so-
litaires au sonunel des pcdouculcs ra-
dicaux , et par la beauté des corolles
de la cil conférence, lesquelles sont
oblongues , lancéolées, d'un jaune
orangé , et marquées d'une bande
obscure sur le milieu de leur lace in-
férieure , et d'une tache noire à la
base (le la face supérieure. C'est sans
doute cette même espèce qui est figu-
rée dans Andrews [Rcposit. , t. 52 3)
sous le nom de Gorteria Pai-vnia. R.
Biown {Hort. Kew. T. v, p. 1 4o) lui
donne le nom de Gazania Pavonia,
et la distingue spécifiquement du G.
rigens ou Melanchrysum de Cassini.
Nous avons vu celte Plante en fleur
dans les jardins de Paris, Aucune Sy-
nanthérée ne peut lui être comparée
sous les rapports de la beauté des
formes et de l'éclat des couleurs.
(G..N.)
GAZE. Papilio cratœgi. ins. Es-
pèce de Papillon du genre Piéride. F'.
ce mot. (b.)
GxlZELLE. MAM. De l'arabe Ga-
zai. V. Antilope. (b.)
GAZOlN. Cespes. bot. piiax. On
donne en général ce nom à l'Herbe
serrée, fiue et courte, qui tapisse le
sol. Le Gazon composé de Graminées
fait l'ornement de nos campagnes
européennes; on ne le connaît guère
dans les pays plus chauds , oli la vé-
gétation rapide et dure ne forme pas
de prairies. On s'est servi quelquefois
de ce mot pour désigner certaines es-
pèces ; ainsi , l'on a appelé :
Gazon d'Angleterre , le Saxi-
frage Hypnoïde.
Gazon de montagne , d'Espagne
ou d'Olympe , le Statice Armeria.
174 GEA
Gazon de Mahon , le Cheiranlhus
Chius.
Oazon du Patinasse, U Farnas-
61 a palustris.
Gazon de Chat , le Tcucrium Ma-
rum.
Gazon Turc , le Saxifrage Hyp-
iioïtle, etc. (15.)
GEAI. OIS. Espèce du genre Cor-
beau , Conus glandarihs , L. , devenu
type d'un genre pour Yieillot. P^.
Corbeau.
Ce nom de Geai a cté applique en-
suite à plusieurs espèces qui prennent
place dans des genres difierens; ainsi
on a noniuié :
Geai bleuâtre et du Bengale
( Albin ) , le RoUier de Mindanao.
Geai d' Alsace et deStrasiiourg,
le RoUicr vulgaire. P". Ixollier.
Geai d'Auvergne, d'Espagne, du
Limousin et de Montagne , le Casse-
Noix F", ce mot.
Geai de bataille, le Gros-Bec
d'Europe. Z''. Gros-Bec.
Geai de Bohème, le grand Jaseur.
/^'. Jaseur.
Geai huppé , la Huppe. P^. ce
mot.
Geai a pieds palmés , le Cormo-
ran nigaud, f^. Cormoran.
Geai a ventre jaune de Cayln-
NE. F. GoBE-MoUCHE. (DR..Z.)
GÉAINT. Gigas. mam. Ce n;ot dé-
signe particulièrement , lorsqu'il s'a-
git du genre Homme , une race ou quel-
que variété dont la taille est au-dessus
(les proportions communes; il signi-
fie le contraire de Nain. F', ce mot.
La race des Géans n'existe plus si ja-
mais elle exista. CependanL il esl peu
de mvtliologics ou même d'histoires
qui n'en parlent. Au commencement
il y eut parlout des Géans; on les
fait naître du commerce des enfans
des dieux avec les filles des Hommes,
et nous disons des dieux , parce que
la Genèse elle-même semble arlmel-
tre cette pluralité dans le livre oii il
est question de Gé^ins. Ce qui nou^
paraît singulier, c'est que l'on plaça
souvent la pairie des Géans dans les
régions oii le froid le plus \\ï semble
GEA
être un obstacle au développement
de la croissance , oii se trouvent les
L <pons , les Esquimaux , les Samoiè-
des, véritables nains , oii la terre ne
se couvre que de Mousses et de Li-
chens quand d humbles Arbustes n'y
sont pas clair-semés. Ils sont souvent
appelés enfans du INord , et l'on
nous peint sans cesse les héros sep-
tentrionaux sous les formes les plus
gigantesques. On veut que vers l'o-
rigine de notre espèce, de formida-
bles Géans aient osé attaquer jus-
qu'au:; dieux , qu'ils aient entassé
(,es montagnes pour assiéger le ciel
comme ou applique des échelles con-
tre les remparts qu'il s'agit d'enlever
d'assaut. Oue prouvent de pareilles
traditions? c'est que le mot Géant
désigna dabord tout conquérant qui ,
dans l'enfance de l'état social , fut as-
sez avancé sur les autres Hommes
pour essayer de soumettre violem-
ment ses pareils. De tels Géans fu-
rent souvent détruits, et les dieux
qu'ils combattaient et qui les vain-
quirent n'étaient que ces prêtres dont
l'autorité fut la première , et qui
détendaient leur théocratie. Il était
nécessaire d'établir ce point pour
prouver quelle est la puérilité des
recherches qu'ont faites plusieurs
érudits afin d'établir lantiqiie exis-
tence des races de Géans. On n'en
retrouvera pas plus de traces dans
les couches du globe qu'on n'y a
liouvé de véritables Anthropolithes.
Le-^ Géans furent fabuleux et l'Hom-
me est moderne. On a tellement cru
à l'existence de Géans , que non- seu-
lement le docteur Hablcot prétendit
avoir trouvé, en i6i3, les restes de
Teutobochus , qui aurait eu vingt-
cinq pieds de haut, mais que peu de
voyageurs ont renoncé à nous en dé-
crire. De nos jours, on assure avoir
vu des pieds de Géans à la terre d'En-
diach. Le comte de BufTon a Ibrt
élégamment écrit qu'il put en exis-
ter , et que les Patagons en sont mê-
me encore. On sait aujourd'hui que
les Patagons ne sont point des Géans,
mais qu'ils constituent une simple
race américaine dont certains m-
GEA
ùiviiliis ont uuc l;iille de giena-
diei-. Il paraît aussi avoir exislô
parmi les Guanclies dos Canaries dos
Hommes liès-grands ; on ne peut pas
plus doiilcr que Cîiarlemagne n'ait
eu plus d'une loise qu il n'est per-
mis de révoquer en doute que le
lit d'Og, roi de Bassan , ne lui île
neuf coudées, et, abstraction faite
dj Goliath qui en cul six et un.>
palme, un certain Gabbare, vu à
Home sous lempereur Claude , et
«;ité par Pline, avait neuf pieds neuf
pouces do iiaulcHir. C. Bauliin, dont
l'autorité vaut bien celle de Pline , a
vu un Suisse de Ir.iit pieds , et Ulfen-
bach parle d'une lille qui n était pas
moins grande. Sous le rapport acci-
<lentel do taille, il existe jiarfoisdc ces
Géans , non-seuloineut chez les Hom-
mes , mais encoie chez toutes les autres
espèces d'Animaux. Le naturaliste no
s'occu{)c guère de pareil les aberrations
dont nous pourrions donner une liste
•'e plusieurs colonnes à paitirdes v.n-
fans d'iinoch jusquà ce particulier
que tout Paris a remarqué, de 1800
à 1808, dans SCS promenades. Los
variétés individuellos gigantesques
se recherchent seulement pour les
montrer à la foire nar curiosité ,
quand le hasard ne suscite pas quel-
que prince allemand qui les recrute
pour sa compaç;nie des gardes. Le
père du grand Fiéderic eut ce capri-
ce, et l'on nous a montré dans le bo au
eal)inet d'auatomie de Berlin le scj-.ie-
lettG de 1 un de ses soldats déme.<ui es :
il a près de sept pieds. — Yirey a
soigneusement décrit les mœurs des
Géans qui, d'après lui, seraient les
mcdleurs des hommes. Cet écrivain
n'est conséqucmment pas d'accord
avec ce que nous disent la Bible ,
l'Arioste ou le Tasse , qui font de
Nembrod, de Ferragus et d'Argan
de forts chasseurs et de viiden? guer-
riers. Selon Virey, dans le Diction-
naire de Déterville : « Les Géans ont
peu de prévoyn.nce et on les trompe
sans peine; leur sincérité ne peut
comprendre la finesse et la ruse , et
la méchanceté n'entre pas dans leur
ame. Ils possèdent des vertus débon-
GEA 17:.
uaires d'humanité , de franchise.
Leurs amours oflrenl plutôt un atta-
chement de confiance que l'ardeur et
la jalousie; etc. » (T. xii, p. 5oi ).
Joignez à ces précieuses qualités six
ou sept pieds d'élévation avec de bel-
les formes , et l'on doit avouer que
les Géans doivent être des maris fort
précieux et d' cxcellens citoyens. Vi-
rey conseille de traiter leurs maladies
par le système de Brown !
Comme nom propre , on a appli-
qué le mol do Géant à plusieui s espè-
ces d Animaux et même de Champi-
gnons qui surpassent leurs congé-
nères par la grandeur. Ainsi l'on a
ap.polé Géant un Oiseau du genre
Canard, un CoiuoucouetleFlami)ant.
Paidet a son Géant blanc qui est 1'^/-
^^arici/s ^fi^a/i/eus dei auteurs systé-
matiques, (b.)
* GEANTHIE. Geanthia. bot.
PHAN. Sous le nom de (ieaiithia
colchicoides , Rafinesque Schmaitz
( Journal de Botanique , T . ii , p. 167)
a seulement indiqué le type d'un
genre nouveau qui diffère du Colchi-
citm par le nombre des étamines.
Cette Piaule qu'on peut considérer
comme encore inconnue , est indi-
gène de Peusylvanie. (g..n.^
* GÉANTHRAX. min. (Tondi.)
Syn. d'Anthracite. V. ce mot. (b.)
GEASïEROIDESouGEASTROI-
DES. BOT. CRYPT. ( Cliampii^nQns. )
Ce 7not a été employé par Baltara
{ Finig. Arim. , tab. 29, iig. 168) rt
par Adanson , pour désigner le Geas-
fiurn quadrijidum , Persoon , ou bien
une monstruosité de cette espèce.
(G..N.)
GEASTRE. Geas/rum. bot cryft.
{Champignons.) Vulgairement Vessc-
de-Loup étoilée. Genre anciennement
indiqué p»ar Micheli sous le nom de
Gcasler, réuni par Linné aux Lyco-
Î)erdons , et que Persoon a rétabli en
ui donnant les caractères suivans
adoptés dans la Flore Française :
Champignons globuleux à leur nais-
sance , formés d'un périrlium contenu
dans une enveloppe coriace, épaisse,
176
GEA.
hygi'oscopique, qui s'ou\Te à son
sommet et se feud eu plusieurs (4-io)
rayons; ceux-ci s'étalent , se reco-
quillent en dessous , soulèvent le pé-
ridium et lui forment une espèce de
piédestal en voûle. Lepéridium glo-
buleux s'ouvre au sommet par un ori-
fice bordé de cils caducs; son inté-
licur est rempli d'une poussière bru-
ne entremêlée de iilamens épais et
peu distincts. L'enveloppe externe
qui otlVe un caractèiesi iiancliépo'.ir
ce genre , est analogue en quelques
points à la volva de certains Cham-
pignons. Cependant, l'organe que
De Candolle considère comme le re-
présentant de la votva , est une se-
conde enveloppe mince , très-fragile
et peu appaienle , qui est placée cn-
trerenveloppeexterueetlepéridiu.m.
L'existence de cette membrane , ob-
servée d'abord par Bolton et Bulllard,
n'est pas constante, selon Desvaux ,
dans toutes les espèces; et lors-
qu'elle s'v trouve, on observe qu'elle
se déchire de deux manières : avec
régularité ou au contraire irréguliè-
rement; et de ces légères diti'éren-
ces, ce botaniste en a conclu que les
espèce» à membranes très -distinc-
tes , pouvaient constituer un genre
pour lequel il a proposé la dénomi-
nation de Plecostonia; mais ce grou-
pe ne doit tout au plus être regardé
que comme une subdivision du Geas-
trum. Les Géastres croissent à terre et
se montrent ordinairement après les
pluies d'automne. On en a décrit une
dixaine d'espèces , toutes indigènes
d'Europe , et qui ne présentent que
des caiactères fort peu ti'anchés. ( Le
Geastrum ]iy promet licum a été aussi
trouyé au Mexique par Humboldt
et Bon pi and , V. le Synopsis Plant,
or bis noul, yo\. i, p. 8, de Kunth.)
Plusieurs d entre elles ont été con-
Ibndues par Linné et Bulliard , dans
leur Lycoperdon stellatuia. Si l'on
adopte le Plecostoma de Desvaux
comme section des Geastrum , on a
dans ce geni'e deux sections caracté-
risées de la manière suivante :
f Péridium sessile s'ouvi'ant au
sommet par une simple déchirure
GEB
(Geastrum , Desv. ) On y a réuni les
Geastrum hygronietricum , G. ba-
din m et G. rnfescens , Pers. Celte der-
nière espèce n'est peut-être qu'une
variété de la première. Elles crois-
sent dans les enviions de Paris, et
surtout dansles bois de Romainville.
tt Péridium stipité ; orihce plissé
ou pectine (Plecostoma, Desv.). Les
espèces qui composent cette section
sont : G. coronatum , Pers. , espèce
d'Italie et d'Allemagne qui atteint
plus de quinze centimètres de lar-
geur; G. nannm,I*e\'s., ou G.pcctina-
tum , Pers. ou G. mulùfidum? D. G. ,
qui croissent dans les bois de Sa-
pins ; et G. quadrijidum , Pers. et
L). C. Cette espèce, remarquable par
sa collerette à quatre découpures , qui
se divise en deux membranes , habite
les mêmes lieux que la précédente.
(G..N.)
GEBEL-HENDY. bot. phan. Nom
arabe du Datisca cannabina, exotique
en Egypte, mais dont les graines , se-
lon Dclile,y sont transportées de Crê-
te, et employées comme éniétiques.(B.)
* GEBETIBOBOCA. bot. phan.
(Surian. ) Syn. caraïbe à'Ejiiden-
drum secundum. (b.)
GÉBIE. Gebia. crust. Genre de
l'ordre des Décapodes, établi par
Leach et rangé par Latreille (Règn.
Anim. de Cuv.) dans la famille des
Macroures , section des Homards. Ses
caractères sont : les quatre antennes
insérées sur la même ligne, avancées ;
les latérales à pédoncule nu , les in-
termédiaires terminées par deux filets
allongés; pieds antérieurs en forme
de "Serres, avec Tindex notablement
plus court que le pouce; les autres
pieds simples , velus à leur extrémi-
té ; queue en nageoire; feuillets crus-
tacés , les latéraux triangulaires , ce-
lui du milieu presque carré. Outre
ces caractères qui leur sont propres,
les Gébies offrent extérieurement
quelques particularités d'organisation
assez remarquables; leur enveloppe
est très-peu consistante et flexible;
leurs yeux sont peu saillans ; leurs
antennes n'ont pas une excessive Ion-
GEB
gucur; la soie qui les tcnnine est
simple dans les autennes externes, et
doLiuIc dans les antennes intermé-
diaires. Leur carapace est peu épais-
se, membraneuse , assez semblable
pour la forme à celle de l'Kcrevisse ,
poilue ou plutôt garnie de très-petits
piquans et terminée en avant par une
pointe peu avancée; elle .se prolonge
jusqu'à la base des pâtes de manière
à la recouvrir eu partie. Celles-ci sont
garnies de poils qui Ibrmentà l'extré-
mité et sur les bords autant de petites
franges; l'abdomen est assez long , et
les lames natatoires et foliacées qui
le teiminent et qui constituent la
queue proprement dite , sont entiè-
res , fort larges et surmontées de cô-
tes longitudinales; ces feuillets sont
presque triangulaires , et c'est là un
des caractères les plus saillans qui
permet de distinguer les Gébies des
Thalassines avec lesquelles elles ont
de grands rapports. Les Gébies sont
des Crustacés assez rares qui se ren-
contrent sur nos côtes et dans les en-
droits oii la mer est babituellement
calme. Elles se nourrissent de Néréi-
des et d'Arénicoles j c'est la nuit
qu'elles font leurs excursions ; le jour
elles se tapissent dans de petits trous
ronds et assez profonds qu'elles pra-
tiquent à cet effet. Elles nagent prin-
cipalement avec leur queue en la re-
pliant et la redressant alternative-
ment avec force. On ne connaît en-
core qu'un petit nombre d'espèces :
La GÉBiE ÉToii-ÉE , Geb. stellata ,
Leach (iWa/ûc. S/vV. tab. 5i,lig. 1-8)
ou le Cancer Astacns stellatus , décrit
et figuré par Montagu ( Trans. Llnn.
Societ. T. IX , p. 89 et tab. ô , fig. 5),
peut être considéré comme le tvpe
du genre. Latreille pense qu'elle est
la même que la Thalassina lilloralis
Risso fHist. nat. des Crust. de Nice,
p. 76 et pi. 5, fig. 12). Desmarest
n'est pas de cet avis ; il croit que celte
dernière espèce est bien distincte, et
il l'établit (Dict. des Sciences nat. T.
xxviii , p. 3o2 ) sous le nom de GÉ-
BiE RIVERAINE , Geb. Utlomlis. Risso
dit qu'elle est recherchée par les pê-
cheurs comme un excellent appât
TOME VII.
GEB
177
iiour prendre les Poissons à la ligne.
Elle fait son séjour sur les bancs
d'Argile du littoral de Nice. Les œufs
sont vcrdàtrcs; la femelle les porte
aux mois de juin et de juillet. Il en
existe une variété distincte par les
couleurs de la carapace et de l'ab-
domen.
La GÉBIE Delture , Geb. Dellura,
Lcach [lue. cit., tab. 3i, fig. 9 et
10). Elle a été tiouvéeen Angleterre,
et sur les côtes de France , à l'île de
Noirmoutiers , par D'Orbigny , obser-
vateur habile et animé d'un grand
zèle pour l'étude des productions
marines.
La GÉBIE DE Davis, Geb. Dacia-
uus. Espèce nouvelle établie en 18^2
par Risso (Journ. de Phys. et d'Hist.
nat. , t. 95 , p. 245; qui en donne la
description suivante : son corps est
allongé, mince, d'un blanc nacré,
luisant; son corselet est uni , renflé,
terminé par un petit rostre subconi-
que, glabre; l'œil est petit , noir, si-
tué sur de gros pédicules ; les anten-
nes antérieuies sont courtes , les ex-
térieures beaucoup plus longues; les
palpes sont longs et ciliés ; la pre-
mière paire de pales courte, la se-
conde plus grande , toutes les deux
terminées par de longues pinces cour-
bées , dont une à peine ébauchée ; la
droite de la seconde paire beaucoup
plus grosse et plus longue ; toutes
les autres paires de pâtes sont petites,
aplaties , garnies de poils à leur som-
met ; l'abdomen est long , composé
de six segmens glabres; les écailles
caudales sont arrondies et ciliées. La
longueur de tout le corps est de
OjOiS"", et la largeur de 0,004"^. Celle
Gébie paraît au mois de juin; on la
trouve sur le littoral de Nice , dans
les régions madréporiques. A l'occa-
sion de la description de cette nou-
velle espèce , Risso fait savoir que
déjà, en 1816, il avait rétabli , avec
cette espèce et la précédente , un nou-
veau genre sous le nom de Gebios ,
et qu'il n'avait eu connaissance du
genre Gebia du docteur Leach que
parrouvragedeCuvier(Règn. Anim.)
178 GEC
publié clans le courant de l'année
1817. (aud.)
GEBIOS. CRUST. (Risso. ) Mrme
chose queCébie. F', ce mot. (aud.)
GEBOSCON. BOT. PHAN. (Ruell.)
Sjn. d'Ail dans DIoscoride. (b.)
GECARCIN. Gecarcinus. crust.
Genre de l'ordre des Décapodes, l'a-
mille des Biachyurcs, ti'Ibu des Qua-
drilatères , fondé par Leach aux dé-
pens des Ciabcs et des Ocypodes.
Ses caractères dtsllnclit's sont: lest en
forme de cœur, largement tronqué
en arrière ; pédicules des yeux courts
et logés dans des fossettes arrondies;
i)ieds- mâchoires extérieurs très-écar-
lés et laissant voir une partie de l'in-
térieur de la bouche ; deuxième paire
de pieds plus courte que les suivan-
tes ; les Géca reins diflerent des Cra-
bes par la for^lre en cœur de leur ca-
rapace; ils s'éloignent des Plagusies
et des Grapscs par leur front inflé-
chi , n'occupant que le milieu du de-
vant du test , et par l'insertion très-
rapprochée des pédicules oculaires.
Sous ces deux rapports, ils se rappro-
chent des Ocypodes et des Gonepla-
ces ; mais ils en sont encore suflisam-
mcnt dislinclspar le peu de longueur
des pédicules des yeux; enfin l'écar-
tement des pieds-màchoires est un
caractère qui leur est propre , et qui
ne se retrouve que dans les Grapses
et les Plagusies avec lesquels ils ne
sauralenlêlre confondus. L'examen de
l'organisation externe donne lieu aux
observations suivantes : leur corps
est épais et presque quadrilatère ; les
côtes ou les rayons branchiales de la
carapace sont arrondies et tellement
bombées en avant , qu'elles envahis-
sent la place des régions hépatiques.
Cet'.e carapace qui est tronquée en
arrière se termine antérieurement et
sur le milieu par une sorte de chapc-
lon carré ou arrondi, et rabattu à la
partie inférieure. De chaque coté on
voit, dans une fossette liansversale, le
pédicule de i'œil qui lîe se prolonge
pas jusqu'à l'extrémité latérale du
test ; les antennes sont courtes et ap-
parentes ; les intermédiaires sont re-
GEC
pliées sur elles-mêmes près du bord
inférieur de l'espèce de chaperon , et
les extérieures s'insèrent près du can-
thus interne des cavités orbitaires.
Leur base est formée par un article
fort large , et elles se terminent en
une petite tige conoïde ; les pieds-
mâchoires , outre la sinj^ularilé de
teur ecarteinenl , présentent encore
un fait remarquable dans les second
et troisième articles qui sont com-
primés et comme foliacés ; la pre-
mière paire de pâtes a la forme de
deux grandes pinces souvent inéga-
les entre elles; la seconde est moms
étendue que les suivantes, et munie,
ainsi qu'elles toutes , de tarses très-
épmeux ; l'abdomen est composé de
sept anneaux ; celui du mâle est
triangulaire ; la femelle a le sien plus
large , presque demi-circulaire et ar-
l'ondi au bout.
Les (jécarcins sont connus dans
nos colonies sous le nom vulgaire de
Crabes de terre et de Tourloiiroiis.
Plusieurs voyageurs en ont fait men-
tion , et voici ce qu'ils ont recueilli
de plus positif sur leurs mœurs sin-
gulières. Ces Animaux se tiennent
pendant une partie de l'année dans
les terres , sur les montagnes, à une
distance quelquefois assez grande de
la mer. Ils s'y rendent en troupe pour
déposer leurs œufs et pour changer
de peau. Cette dernière opération pa-
raît exiger de la part du Crustacé quel-
ques préliminaires importans , et qui
paraissent avoir pour butpiincipal
de les préserver pendant celte épo-
que critique des dangers auxquels
ils se voient bien pins facilement ex-
posés. Au dire des observateurs , ils
pratiquentdes trousouterriersdans le
sable , et à l'époque de leur mue ,
ils ont le soin de les boucher. Ils y
rci lent cachés pendant six semaines,
et lorsqu'ils en sortent , ils sont en-
core mous ; on les nomme alors Cra-
bes Boursiers , et leur chair, qu'on
mange à toutes les époques , est plus
estimée. Les ïourlourous sont quel-
quefois très-dangereux à manger. Ou
attribue leur propriété délétère au
fruit du Manccuillier {Hippomane
GEC
Jilancinclla ), c!ont on prétend qu'il
se nourrit; mais Jacqiiin réfute cette
assertion , et il est probable qu'ils
sont tous carnassiers.
Les Crustacés propres à ce genre
ont été designés par quelques voya-
geurs sous les noms de Touiioi/ivus ,
Crabes i.ùu/ets et Crabes peintes ,
Crabes blancs ou blanches; mais il
reste encore quelques doutes sur la
déterminalion des espèces. Les natu-
ralistes en admettent un certain nom-
bre bien caractérisés cl qui sont ori-
ginaires du sud. Tels sont :
Le GÉCARCiNTouRLotiRou , G. ru-
ricula ou le Cancer ruricolade Linné,
de Fabricius cl d'Herbst. 11 a été li-
gure par ce dernier auteur (lab. 5, fig.
36; lab. 20,lig. ii6 , et tab. 49 , fig. 1)
et par Séba ( Mus. T. m , pi. 20 , fig.
ï) ). C'est le véritable Tourlourou
des voyageurs français , très-com-
mun aux Antilles. Sa carapace est de
couleur rouge foncée, et la partie
moyenne offi e une impression qui fi-
gure une sorte d'il dont les jamba-
ges seraient très-prolongés et atlein-
clraieut presque les yeux. Le bord in-
féiieurdela cavité orbitaireest den-
telé, et. présente une échancrure
vers l'extrémité interne.
Le GÉCAKcix BoLRUEAtr, G. Car-
nifex ou le Cancer Carnifex de
Herbst(tab. 4i, fig. 1, et tab. 4, fig.
07, var. ). Il est le même que VOcj-
poila Carnifex de Bosc ou i'Ocypoda
co/v/a/fl de La treille. JMaugé a recueilli
celt espèce à lile de Saint-Thomas ,
dans les cimetières.
LeGÉcARciN Fouisseur, G. Fossor
ou Ocypuda Fossor Ae Latredle. Il est
assez petit ; ses pinces sont presqu'é-
gales entre elles et dentelées à leur
bord supérieur.
Pison a décrit sous le nom de Crabe
Guanhumi un Crustacé originaire du
Brésil et de la Guianc. Latreille
n'hésite pas à le ranger parmi les
Gécarcins. Il réunit encore à ce genre
le Cancer Hjdro- dromus d'ileibst
(tab. 4i, fig. 2 ), son Cancer litleralus
(lab. 48, fig. 4), et son Cancer aiiran-
/wi(tab. 48, fig. 5).
GEC
179
Ou connaît une espèce fossile de ce
genre assez bien caractérisée. Desma-
rest (Hist. nat. des Crust. fos., p. 107
et pi. 8, fig. 10) la nomme Gécaucin
A TROIS ÉPINES , G. trispinosus , et il
la décrit de la manière suivante : elle
est assez petite, de la grosseur d'une
châtaigne dont elle a presque la cou-
leur ; sa l'orme est à peu pi es en cœur
tronqué postérieurement ; sa plus
grande dimension est dans le sens
transversal; le bord antérieur de la
carapace dans les individus examinés
était en trop mauvais état pour qu'il
fiït possible de le décrire; mais en
général il n'est poinl tranchant : on
aperçoit de chaque côté une petite
fossette ronde, légèrement creuse,
qui est , à n'en point douter, le point;
oii l'œil qui devait avoir im court pé-
doncule, était logé dans le repos ; la
carapace est arquée en voûte de de^
vant en arrièi^e, légèi émeut rugueuse,
et présente des lignes peu enloncées
qui dessinent ses diU'érentes régions ;
celle de l'estomac est traversée longi-
tudinaleraent par un prolongement
pointu de la région génitale; celle-ci
et la région du cœur sont confon-
dues en une largo bande saillante lé-
gèrement sinueuse sur les bords , et
prolongée jusqu'au bord postérieur de
la carapace , de manière à partager
ainsi le test en deux parties distinc-
tes ; les régions hépatiques anté-
rieures , situées près du bord anléro-
latéral de la carapace, sont , dans ce
Crabe , légèrement renflées, très-sé-
parées delà région de l'estomac par
une ligne enfoncée , et l'on voit sur le
même boi'd , dans les individus bien,
conservés , trois épines dont la plus
forte est l'intermédiaire. Si la présen-
ce de ces épines pouvait être considé-
rée comme un caractère générique,
cette espèce devrait prendre place
dans le genre Thclphuse. Les régions
bianchiales sont assez sinueuses; le
l^ord postérieur est assez droit, et
piesque tronqué net. Desmaresl n'a
eu occasion de voir que des individus
mâles ; leur abdomen était fort étroit
et allongé; le sternum sur lequel il
se recourbait avait un sillon très-
i8o
GEC
étroit et présentait cinq pièces trans-
versales distinctes dont les trois an-
térieures plus grandes que les autres,
la première surtout; celle-ci était tra-
pézoïdale et rebordée; les deux sui-
vantes, en forme de parallélogram-
me , transverses et légèrement re-
courbées en avant , avaient à peu
près une égale dimension. La pre-
mière paire de pâtes a paru assez
forte et renflée ; celte pâte avait les
deux premières pièces petites , arron-
dies et lisses ; la troisième était aussi
lisse, renflée , et avait une arête mar-
quée de petits points élevés et placés
à la suite les uns des autres; la qua-
trième , presque cuboïde, avait six
faces antérieures et postérieures légè-
rement granulées; enfin le cinquiè-
me article ou le gros de la pince était
surtout lenflé et portait au côté exté-
rieur des tubercules très- distincts ,
plus gros et plus nombreux vers les
points d'attache de cette pièce qu'ail-
leurs , et dont plusieurs des plus re-
marquables paraissent disposés sur
trois lignes longitudinales. Desmarest
ajoute que dans l'un des individus
qu'il a examinés, ou remarquait sur
celte pince une épine à la partie anté-
rieure de l'articulation qui l'unissait
à l'article précédent. On ignore le
gissement de ce Fossile. (aud.)
GECEID. OIS. (Gesner.) Syn. de
Cochevis. V. Alouette. (dr..z.)
GECKO. Ascalabotes. rept. saur.
Genre unique dans la famille des
Geckotiens , comme les Crocodiles et
les Caméléons le sont dans les famil-
les qu'ils constituent , et que Linné
confondait, mais en l'indiquant com-
me section [Gekkones) entre tant d'A-
nimaux disparates; dans son giaud
genre Lézard; genre qui non-seule-
meut est devenu un ordre, mais qui a
encore fourni des genres à des ordres
nouvellement reconnus. « Les Geckos
ont, dit Cuvier (Règn. Anim. T. ii, p.
44), un caractère distinclif qui les rap-
proche un peu des Anolis. Leurs doigts
sont fort élargis sur toute leur lon-
gueur, au moins à leurs extrémités, et
garnis en dessous d'écaillés et de re-
GEG
plis de la peau tiès-régulicrs. Ils leur
servent si bien à se cramponner, qu'où
les voit marcher sur des plafonds;
mais ces doigts sont presqu'égaux.
En général, les Geckos n'ont pas,
comme les Anolis , la forme élancée
des Lézards; ils sont au contraire
aplatis, surtout leur tête. Leur mar-
che est lourde et rampante ; de très-
grands yeux dont la pupille se rétrécit
à la lumière comme celle des Chats ,
en font des Animaux nocturnes qui
se tiennent le jour dans les lieux
obscurs. Leurs paupières très-courtes
se retirent entièrement entre l'orbite
et l œil , et y disparaissent, ce qui
donne à leur physionomie un aspect
difl'érent des autres Sauriens. Leur
langue est charnue et non extensible;
leur tympan un peu renfoncé ; leurs
mâchoires sont garnies tout autour
d'une rangée de très-petites dents ser-
rées; leur peau chagrinée en dessus de
très-petites écailles grenues, parmi les-
quelles on voit souvent des tubercules
plus gros, a en dessous des écailles un
peu moins petites , plates et Imbri-
quées. Quelques espèces ont des pores
aux cuisses. La queue est marquée de
plis circulaires comme celle. des Ano-
lis , mais lorsqu'elle est cassée elle re-
pousse sans plis et même sans tuber-
cules , quand elle en a naturellement,
accident qui a quelquefois fait multi-
plier les espèces. Ce genre est très-
nombreux, et les espèces en sont ré-
pandues dausles pays chauds des deux
contlnens. L'air triste et lourd des
Geckos, et une certaine ressemblance
avec les Salamandres et les Crapauds
les ont fait haïr et accuser de venin ,
mais sans aucune preuve réelle. Leurs
ongles sont rétractiles de diverses ma-
nières, et conservent leur tranchant
et leur pointe; conjointement avec les
yeux, ces doigts peuvent faire compa-
rer les Geckoliens parmi les Sauriens,
à ce que sont les Chats parmi les Mam-
mifères carnassiers; mais ces ongles
varient eu nombre selon les espèces,
et manquent entièrement dans quel-
ques-unes. Le nombre des espèces de
ce gonre et des caractères communs
à plusieurs d'entre ces espèces , qui
GEC
les Isolent naturclleinenl en divers
groupes, ont dôtcrininc le savant,
dont nous venons de transcrire les
ge'néralllés sur les Geckos , à les di-
viser de la manière suivante en cinq
sous-genres.
t Platy-Dactyle , Platy-Uacty-
lus. Doigts élargis sur toute leur lon-
gueur, et garnis on-dcssous d'ccail-
Ics transversales. Dans ce sous-genre,
plusieurs espèces manquent d'ongles
et ont le pouce très-petit ; elles sont
en gênerai peintes et diaprées des
plus vives couleurs. Les unes présen-
tent des pores aux cuisses ; d'autres
n'en présentent pas.
Gecko des murailles , Gecko
fascicutarls, Daud. ; Lacer ta 31auri-
ianica, Gmel., Syst. nat. T. i, pars.
5, p. io6i(cnlre les StcUioneu); La-
certa turclca, Gmel., loc. cit. p. 1068
( entre les Gekkones ]; Geckoste, Lac.
Quadr. Ov. T. i , Encycl. Rept. pi.
n, fig. 1 ; le Stellion des anciens ;
Tarcntc des Provençaux , mot qui
vient de Tarentola ou Teneiitola des
Italiens; Carapata ou Garapate des
Espagnols qui débitent les contes les
plus absurdes sur cet innocent Ani-
mal , et chez lesquels son nom , passé
dans diverses colonies pour désigner
d'autres Sauriens soi-disant malfai-
sans, est devenu comme un terme
d'horreur et de dégoût pour désigner
\\n objet importun , dangereux et
persécuteur. Cet Animal se trouve
en Egypte, en Barbarie, dans l'Espa-
gne riveraine orientale, en Proven-
ce , en Italie, en Grèce , et jusqu'en
Syrie. Il semble propre au bassin de
la Méditerranée; il y habite en sécu-
rité parmi les pierres , non-seulement
des ruines , mais des demeures ac-
tuelles de l'Homme. Ou l'jr voit
poursuivre jusqu'à l'ombre Aqs In-
sectes volans dont il fait sa proie.
Il ne s'effraie pas de notre approche,
parce qu'il peut se soustraire à notre
envie de nuire par son agilité et par
la faculté qu'il a de courir au-dessus
de nos têtes sans que nous puissions
l'atteindre, ainsi qu'eu se retirant
dans des trous que l'on ne sonderait
GEC i8i
pas aisément. Le Gecko des murailles
est donc comme un domestique qui ,
dans certains cantons, purge nos de-
meures des Araignées et des Mousti-
ques ; de-là cet esprit de sagesse que
leur supposait le plus sage des rois,
car il paraîtque c'est de l'Animal dont
il est question qu'entendait parler Sa-
lomon , quand d dit : Il est trois cho-
ses qui sont les plus petites delà terre,
mais qui sont plus sages que les sa-
fes : les Lièvres, les Sauterelles et
es Lézards qui habitent les palais
des rois. Les Lièvres, les Sauterelles
ou les Lézards ne nous paraissent
pas, à la vérité, être les plus petites
choses de la terre; la sagesse des pre-
miers qui consiste , selon l'auteur sa-
cré, à coucher par terre, et celle des
secondes qui se montre , dit toujours
le prince inspiré , à ne pas recon-
naître de rois, n'est pas autrement
prouvée ; mais il est constant qiie des
Geckos foisonnaient dans le palais du
fils de David puisque ce monarque en
fait expressément l'observation, et
que nul autre Reptile, à notre con-
naissance , ne paraît avoir l'habitude
de pénétrer dans les appartemens
somptueux et de se montrer à la cour.
Le Geitje, Lacerta Geilje deSpav-
man , Gmel. loc. cit., p. 1068, qui
passe au cap de Bonne-Espérance
pour un Animal fort dangereux, quoi-
qu'il n'en soit peut-être rien , et qui
se niche, dit-on, dans les coquilles
vides des Limaçons du pays , à dé-
faut de palais de rois ; le Gecko à
gouttelettes de Daudin; Gecko de La-
cépède, loc. cit. y pi. 29, qu'on a con-
fondu avec le Gecko des murailles ,
mais qui habite l'Archipel de l'Inde ;
le Gecko à bandes , Lacerta vittata ,
Gmel. , loc. cit. , p. 1067: enfin ,
les Gecko immguis , occellatus et Ce-
pedianus , figurés dans la planche
5 du tome iv du Règne Animal par
Cuvicr , sont les autres espèces du
sous-genre qui nous occupe. Le
SruTATEUR dont ou fait un Auolis
pourrait, selon Cuvier, lui appartenir
encore.
ff HÉMiDACTYiiE , Hemidactylus.
Les Geckos de ce sous -genre ont la
i82 GEC
hase de leurs doigts garnie d'un dis-
que ovale , formée en dessous par un
double rang d'écaillés en chevron;
du milieu de ce disque s'élève la
deuxième phalange qui est grêle et
porte la troisième ou l'ongle à son
extrémité. Les espèces connues d'Hé-
midactyle ont toutes cinq ongles et
la rangée de pores des deux côtés
de l'anus. Les écailles du dessous
de leur queue sont en forme de ban-
des larges comme celles du ventre
des Serpens.
Le ToKAiE , Perrault, Mém. sur
les Anim. , 2*^ part. , pi. 67 , Gecko
tubercu/osus, Daud.; Animal de Siam,
long d'un pied et marbré de brun ou
de bleu. — Le Gecko de Java , que
Bontius avait déjà connu , et dont le
cri, selon ce naturaliste , détermina
le nom de tout le genre; le GecÂo
triednts de Daudin, ainsi que son Spi-
nicauda elle Stellio Mauritanicus de
Schneider, qui pourrait bien n'être
que la picmièrc de ces deux espèces,
appartiennent à ce sous-genre.
f f f Th écadactyle , Thecadaclj-
lus. Ces Animaux ont les doigts élar-
gis sur toute leur longueur, et garnis
en dessous d'écaillés ti'ansversales
comme les précédcns ; mais ces écail-
les sontparlagées par un sillon longi-
tudinal profond , où l'ongle peut se
"cacher entièrement. Ils n'ont pas de
pores aux cuisses, et leur queue est
garnie de petites écailles en dessus et
en dessous. La plupart manquent
d'ongles aux pouces seulement.
Le Gecko lisse , Gecko lœvis de
Daudin, Lacerta apicauda, Gmel.,
loc. cit. , p. 1068 , Stellio perfoliatus
de Schneider, est un Sa u rien assez
commun aux Antilles, qui y fut le
plus fréquemment appelé Mabouja,
nom également appliqué à plusieurs
Anolis, marbré de brun et de gris
en dessus et de petites écailles tu-
berculeuses. Il acquiert jusqu'à dix
pouces de longueur. Il est fort su-
jet à perdre sa queue , qui repousse
aisément , mais, le plus souvent, avec
des formes'monstrueuscs , qui lui ont
mérité les noms de Pcrfolié et de
GEC
Rapicaude que lui donnèrent les na-
turalistes.
Le Gecko de Surinam , Gecko Su-
tinaniensis de Daudin , qui , de mê-
me que le précédent , se trouve à la
Guiane , et le Gecko squalidus d'Her-
mann, appartiennent encore au sous-
genre des ïhécadatyles.
fftf Ptyodactyles , Ftyodacty-
lus. Ce sous-geni'e , dont le nom vient
du mot grec qui signifie un éventail ,
est caractérisé par le bout des doigts
qui seul est dilaté en plaques dont le
dessous est slrié longitudinalemeut et
en divergeant du centre à la circon-
férence. Le milieu de la plaque est
fendu , et l'angle placé dans la fis-
sure; des ongles fort crochus existent
à tous les doigts. Les Ptyodactyles
peuvent être divisés en deux groupes :
a. Ceux qui ont les doigts libres et
la queue ronde.
Le Gecko des maisons , Lacerta
Gecko , L., Hnsselq., //., 006, GnicL,
loc. c/V.,]p.io68 ;Encyclop. Rept., pi.
10 , fig. 6 ; Gecko teres de Laurenti et
lobatus de GeoOroy de Saint-Hilaire ,
placé par Schneider entre les Slel-
lions, sous le nom d'Hasselqi/istii, est
l'une des espèces les plus ancicnne-
mentconnues dansl'Ancien-Monde. Il
habile les côtes de l'angle oriental et
méridional de la Méditerranée. L'un
des Lézards les plus communs en
Egypte et en Syrie , il pourrait être
celui que l'on trouve désigné dans les
Saintes Ecritures comme plus sage
que les sages , si, comme le Fascicu-
laire ou Gecko des minailles, il ne
fuyait les murs secs , élevés , biûlés
du soleil ou assainis par les soins de
l'Homme , pour vivre dans les (rous
des caves et les souterrains humides ,
oii il semblefuirlalumièrequerecher-
clie l'espèce au sujet de laquelle nous
avons cité le roi Salomon. Celte espè-
ce est hideuse; elle fait entendre une
sorte de coassement. Ses doigts cau-
sent sur la peau , quand ils s'y appli-
quent , une sorte d'intlammation
qu'on attribue à la présence de quel-
que venin , mais qui ne provient,
sans doute , que de la piqine des on-
GEC
j^lcs. Dans l'honcur qu'il leur inspi-
re , les iiabilans du Gain; l'appellent
vibuu-Biirs , ce qui siguilie père de la
lèpre ; mais ce n'est pas une raison
Î'our que cet Animal fût connu des
Icbreux, si sujets au mal horrible
dont il est question dans toute leur
histoire et qu'ils communiquèrent,
lors de leur dispersion, à l'Europe
grossièi'e , ainsi qu'au teni[>s oii les
croisades mirent en rapport avec l'Oc-
cideut le recoin du ujonde que la lèpre
avait infesté de tout temps.
Acetic division appartiennent , dit
Cuvier, plusieurs Geckos de l'archi-
pel des Indes, parmi lesquels se trou-
ve le Porphyic que Daudin a cru , à
tort , de lAmériquc , et synonyme du
Mabouya des Antdles. Nous avons
vu que ce jNlabouya était le Gecko
lisse.
/£ A queue bordée de chaque côté
d'une membrane , avec les pieds à
demi palmés j ce sont les Uroplates de
Daudin.
Le Frangé , Gecko fimhiiatus de
Schneider , ou la Tèle-l^lale de Lacé-
pède, Encyclop. llept. , pi. ii,lig.
2. Cette espèce parait être le Ta-
mo-canlara de Flacourt, dont il a déjà
été question , et sur laquelle les ha-
bitans de Madagascar racontent les
mêmes erreurs qu ou débile sur les
diverses espèces de Geckos qui se trou-
vent ailleuis. Une bordure particuliè-
re, qui règne le long de la queue et des
flancs , caractérise le Frange , et lui a
mérité son nom. Cet Animal vit sur
les Arbres. Ou elle encore comme
propre à Madagascar un autre Gecko
appelé Sarroubé , qui n'aurait pas de
franges à la queue et qui manquerait
de pouces aux pieds de devant.
Le Fouette-Queue , Lacerta cau-
diverbera , L. , Gmel. , /oc cit. , p.
io58, que Feuillée fit le premier con-
naître et qu'il observa dans une fon-
taine des Cordilières au Pérou. Cet
Animal est noirâtre , long d un pied ,
dépourvu de franges au corps, mais
en présenlantsur les côtés delà queue
qui est aussi munie d une crête.
+tttt PuYLLURE , Phjlliiius. Ces
Animaux, mieux examinés, pourront
GEC i85
former un genre dis'.inct de celui oii
Cuvier send)le ne le com]Me!idfe que
provisoirement. Ils n'ont point les
doigts élargis des autres Geckos , et
leur queue présente , par sa dila-
tation , un caractère fort singulier ; on
dirail celle des Castors , si elle n'élait
terminée par une pointe particulière,
et si son extraordinaire fragilité ne la
rendait un organe presque fugace,
l'éron qui ol)serva fort superficielle-
ment lune des espèces de ce sous-
gcnrc , lui allriiiuait une queue lan-
céolée, et proposa pour elle le nom de
Geckoïdes. Outre que les noms de cet te
désinence rendent une idée fuisse,
Shaw avait déjà désigné l'Animal de
Péion sous le nom de Gecko platurus
qui le caractérisait beaucoup mieux.
Cuvier a encoreété plus hecueux dans
le choix du mot Phyliure (queue en
feuille) que nous adopterons. On ne
sait pourquoi Daudin avait rapporté
l'espèce connuo- de son temps aux
Siellions. INous en dédirons deux es-
pèces ; l'une doit être dédiée à l'illus-
tre Cuvier qui créa un nom significa-
tif pour les Animaux qui nous occu-
pent et qui voulut bien nous en com-
muniquer un individu pour le faire
graver; l'autre portera le nom de Mi-
Hus , aujourd'hui gouverneur de
Cayenne , qui nous le fit connaître
et nous en procura la figure.
Phyllure de Cuvier , Phyllunis
Cuuicri , N. (A. pi. de ce Diction.)
Hérissé de tubercules comme pi-
quans; à tête pointue avec les mâ-
choires allongées en museau , marbré
de brun en dessus avec la queue en
forme de feuille à peu près cordée.
C'est cette espèce qui habite les lieux
marécageux des environs du port
Jackson , où elle vit d'Insectes et de
larves aquatiques , et dont on con-
serve un individu dans les collections
du Muséum d'Histoire naturelle.
Phyulure de MiLiuo , Vliyllurus
Hlilil, n.{r. pi. de ce Dict.) Notre
ancien et illustre ami le capitaine de
vaisseau Milius , ci-devant gouver-
neur de Mascareigne , maintenant
chargé du bonheur de la Guiane
française , a découvert celte espèce
i84 GEH
dans l'Australasie sur les rives de la
baie des Chiens-Marins; nous lui en
devons la figure etla description. Plus
petite que la précédente , mais propor-
tionnellement plus haute sur jambes ,
sa tête estobtuse,sa couleur d'un rou-
ge de brique en dessus, qui ne permit
que difficilement de la distinguer sur
la terre rougeâtre oii elle se tenait.
Une sorte de demi-collier noir à
trois bandes la rend fort remar-
quable, ainsi que la forme obtuse de
sa tête, et l'extrême grosseur de ses
yeux , caractères par lesquels elle dif-
fère surtout du Phylluie de Cuvier.
La queue n'est d'ailleurs pas si poin-
tue , et loin d'être cordée, elle est
comme spatuliforme , et la pointe qui
la termine paraît d'autant plus re-
marquable que la partie élargie en est
plus plate et plus ronde. (b.)
GEGKOIDE. Geckoides. bept.
SAUR. (Péron.) f^. Gecko, sous-genre
Phyllure. (e.)
GECtvOTE. KEPT. SAUR. (Lacépè-
de.) Syn. vulgaire de Gecko des mu-
railles , espèce du genre Gecko. F".
ce mot. (b.)
GECKOTIENS. rept. saur. Qua-
trième famille de l'ordre des Sauriens
dans la méthode naturelle de Cuvier,
tellement bien circonscrite, que toute
distincte qu'elle est des plus voisines ,
elle ne contient qu'un seul genre, le
genre Gecko. V. ce mot. (b.)
GEERIA. BOT. PHAN. ( Necker. )
Syn. d'Enourea d'Aublet. F. ce mot.
(B.)
GEHLENITE. min. Nom donné
por Fuchs , en l'honneur du chimiste
Gehlen , à une substance minérale
en cristaux rectangulaires trouvée
dans la montagne de Mozzoni, près
de Fassa en Tyrol, dans une gangue
calcaire. Elle est d'un noir grisâtre ;
sa surface s'altère et se recouvre d'un
enduit jaunâtre. Elle raye fortement
le Spath-Fluor ; pèse spécifiquement
2,98; fond avec difficulté au chalu-
meau en un globule d'un vert jau-
nâtre. Elle contient, d'après l'ana-
lyse de Fuchs, 29,64 de Silice,
35, 5o de Chaux, a4,8o d'Alumine,
GEI
6,56 d'Oxide de Fer ; perte , o,4o. Les
minéralogistes ne sont point d'accord
sur la place que ce Minéral doit oc-
cuper dans la méthode. Cordier le
considère comme une variété d'Ido-
crasc, et Léman comme vme variété
de son espèce Jamesonite, qui com-
prend les substances nommées An-
dalousite et Feldspath Apyre.
(g. DEL.)
GEHUPH. BOT. PHAN. L'Arbre cité
sous ce nom par C. Bauhin et Dalé-
champ comme originaire de l'île Tra-
fiobane , n'est pas connu. Il faudra
e rechercher à Ceylan ou à Sumatra.
Les noix que contient son fuit doi-
vent fournir une huile médicinale
fort estimée dans le pays. (b.)
GEHYDROPHILE. moll. Férus-
sac , dans ses Tableaux systémati-
ques , a proposé de réunir sous ce
nom, dans le quatrrième ordre, les
Pulmonés sans opercules , tous les
Mollusques qui , quoique vivant dans
l'eau, respirent l'air et sortent sou-
vent de cet élément pour vivre sur
la terre. Ce sont les Amphibies des
Mollusques. Ce second sous-oidre
des Pulmonés sans opercule ne com-
prend qu'une seule famille, les Au-
ricules , qui, elle-même, présente
quelques doutes à l'égard des genres
que Férussac y fait rentrer, p^. Au-
B.ICULE. (d..h.)
GEIRAN. mam. [Gemelli-Careri.)
Syn. d! Antilope guttur osa, sans doute
par corruption du nom de Tzeirau
qu'on donne à cet Animal dans sa
patrie. V. Antilope. (b.)
GEISSODEA. BOT. crYPT. {Li-
chens.) Mot employé par Yenteuat
pour désigner une tribu de Li-
chens remarquables par leur thallus
dont les bords offrent des décovi-
pures imbriquées. Cette tribu corres-
pond à \ Imbricaiia d'Achar, adop-
té comme genre par De Candolle, et
réuni postérieurement par Achar
lui-même à son genre Pannelia. V.
Imbricaire et Parmélie. (g..n.)
GETSSORHIZE. Geissorhiza._ bot.
piian. Genre de la famille des Iridées
GEL
et de la Triandric Monogynic , L. ,
établi dans In Botanical Àfagazine ,
aux dopons dos 7.v/(Z de Linnô. Ses
caractôros sont : spatlie bivalve; pé-
rianlhe dont le tube droit est un peu
renflé à son orifice ; le limbe à six
divisions égales étalées; trois étami-
nes droites ; style incliné , surmonté
de trois stigmates un peu élargis et
frangés à leurs bords ; capsule ova-
le , trigone , rcntermant un grand
uonibre de graines tort petites. Ce
genre uc diilère des autres Ixia que
par une légère modification de for-
mes dans le tube du périantlie et
dans les stigmates. La plupart des
botanistes ne le considèrent que com-
me un sous- genre des Jxia qu'il a été
utile de subdiviser à cause du noni-
bi'e extrêmement considérable de
leurs espèces. Les Geissorhizcs sont
toutes indigènes du cap de 13onne-Ks-
pérance. Les principales espèces dé-
crites par Valil et Thunberg sont :
Geissorhiza liochensis ou Ixia ra-
dians, Thunb.; G. secundaon I. se-
cunda , ïlmnb.; G. setacea ou /.
setacea, Thunb.; G. geminata ou 1.
geminata , Vahl ; G. humilis ou 7. hu-
milis , Thunb.; G. scillaris ou /.
pentandra? L.? G. hirta ou /. hirta ,
Thunb.; G. excisa ou /. excisa, L.
(G..N.)
GEITJE. REPT. SAtJB. (Sparman.)
f^. Gecko.
*GEITOHALE.MiN. Nom proposé
par Wild pour désigner la Chaux sul-
fatée anhydre , et qu'il est pour le
moins inutile d'adopter, f^. Chatjx.
(AUD.)
* GEKROSTEIN ou GEKROES-
TEIN. Mi.v. Syn. de Baryte sulfatée ,
et suivant Stutz , de Chaux sulfatée.
/^. ces mots. (b.)
GELA. BOT. PHAN. Loureiro ( Flora
Cocàinc/iin. i , p. 285 ) a décrit sous
ce nom un genre qu'il a placé dans
rOctandrie Monogynie, L., et qui
offre pour caractères essentiels : un
calice infère, à quatre divisions pro-
fondes ; une corolle à quatre pétales
glabres, linéaires, étalés; un pistil
arrondi , surmonté d'un style court et
GEL iS5
d'un stigmate légèrement bilobé ;
une drune presque ronde inonosper-
me. L'éditeiM- de la Flore de Cochin-
chine, Willdenow, a fait remarquer
les rapports de ce genre avec le Xi/ne-
nia , et il a conjecturé que la nouvelle
e.spèce de Ximenia décrite par Fors-
ter {Prudr. n" 162), pouvait bien
être identique avec le Gela lanceolata
de Loureiro. /^. Ximénie. (o..n.)
GELA.L.\. BOT. PHAN. (Rumph.)
Syn. d'Erythrinc. /^. ce mot. (b.)
* GÉLASIE. Gelasia. bot. piian.
Genre de la fauiille des Synanthé-
rées, Chicoracées de Jussieu , et de la
Syngéncsie égale , L. , établi par H.
Cassini (Bullet. de la Soc. Philom. ,
mars i8i8)qui l'a ainsi cai'actérisé :
calathide composée de demi-fleurons
hermaphrodites ; iuvolucre formé
d'écaillés sur deux ou trois rangs ,
les extérieures courtes, ovales, ap-
pliquées , surmontées d'un très-long
appendice filiforme étalé ; les inté-
rieures presque sans appendice; ré-
ceptacle nu et plane ; ovaires cylin-
driques à côtes striées transversale-
ment , surmont Js d'une aigrette irré-
gulière dout les poits sont très-légè-
rement soyeux , mais non plumeux
comme dans le ^enve Scorzonera dont
le Gelasia est un démembrement.
Une autre différence entre ces deux
genres, consiste dans la disposition et
la structure des parties de l'involu-
cre dans celui dont il s'agit ici. L'au-
teur a décrit comme type le Scorzo-
nera villosa de Scopoli {Flor. Car-
niol. ) qu'il a nommé Gelasia villo-
sa. Cette Plante croît aux environs
de Trieste. (g..n.)
GÉLASIME. Gelasimus. crust.
Genre de l'ordre des Décapodes , éta-
bli par Latreille aux dépens des Ocy-
podes et pouvant être rangé (Règne
Animal de Cuvier) dans la famille
des Brachyures , section des Quadri-
latères, à côté des Goneplaces, dont
il n'avait pas d'abord été distin-
gué. Ses caractères sont : test en
forme de trapèze , transversal et plus
large au bord antérieur, dout le mi-.
i86 GEL
lieu est rabattu en manière de cha-
perou ; pieds-mâchoires extérieurs
rapprochés l'un de l'autre; leur troi-
sième article inséré à l'extrémité la-
térale et supérieure du précédent; les
(quatre antennes découvertes et dis-
tinctes, les latérales sétacécs ; yeux
situés chacun à l'extrémité d'un pé-
dicule grêle, cylindrique, prolongé
jusqu'aux angles antérieurs du test,
et reçu dans une fossette longue et
linéaire; l'une des serres beaucoup
plus grande que l'autre ; la longueur
des autres pieds diminuant graduel-
lement , à partir de la seconde paire.
Les Gélasimes out de grands rapports
avec le genre Ocypode, et ne s'en
distinguent guère que par leurs yeux
placés au sommet du pédicule qui les
supporte et par leurs antennes appa-
rentes; ils partagent ces caractères
avec les Goneplaces, mais ils en dif-
fèrent essentiellement par l'insertion
du troisième article des pieds-mâ-
choires extérieurs , par le développe-
ment très-différent de la première
paire de pâtes , et par la longueur
relative des autres pieds. Ainsi établi,
le genre Gélasime correspond exacte-
ment à la coupe fondée par Leach
( Trans. Linii. Soc. T. xi ) sous le
nom A'Uca; mais c'est à tort qu'il
y a rangé V Uca una de Pison et de
Marcgraaff ; ce Crustacé offrant
des caractères parfaitement tranchés.
Latreille en a fait un nouveau gen-
re qui ne correspond nullement à
celui de Leach , et auquel il a con-
servé le nom à' Uca. V. ce mot.
Les Gélasiraes sont remarquables
par le développement extraordinaire
d'une de leurs piiices, tandis que
celle du côté opposé , indistinctement
la gauche ou la droite, est réduite à
1 étatrudimenlaire. Cette grosse pince
est une sorte déboucher que l'Animal
lient élevé au-devant de lui , et qu'il
fléchit et redresse alternativement ;
cette particularité a valu à une des
espèces la plus commune le nom de
vocans , parce qu'on a comparé ce
mouvement au signe que nous fai-
sons avec le doigt pour appeler quel-
qu'un. Ces Crustacés sont propres
GEL
aux pays chauds ; ils habitent près de
la mer et se tiennent dans des espèces
de terriers que chacun d'eux prati-
que dans le sable; ils sont carnivores.
Les espèces qui se rapportent à ce
genre sont assez nombreuses ; nous
citerons :
La GÉLASIME APPEJL,.VNTE , G. PO-
cans , Latr. , ou le Cancer pocans de
Degéer (Mém. sur les Insectes , T.
vil, p. 45o , pi. 26, fig. 12), qui
est la même que VOcypode vocans de
Bosc(Iiist. Nat des Crust. T. i, p.
198). Elle a été hgurée par Rumph
(Mus., tab. 10 , fig. 1 ) et par Herbst
( Cancer. , tab. 1 , fig. lo ). On
la trouve dans l'Amérique méridio-
nale, particulièrement aux Antilles.
Cette espèce est très-carnassière :
Bosc rapporte qu'elle se nourrit d'A-
nimaux en putréfaction , et de ceux
que la marée rejette sur le ri-
vage. Chaque individu passe les trois
ou quatre mois d'hiver dans le fond
de son trou , et n'en sort qa'au prin-
temps.
Delalande a recueilli au Brésil une
espèce très-voisine de celle-ci , et que
Latreille croit être le Ciecle Panema
de Marcgraaff. Elle est d'un brun
roussâtre ; le dessus de la carapace ,
à l'exception des côtés , est d'un brun
très-foncé.
La GÉLASIME Maracoani, g. Ma-
racoani , haïr. , ou l'Ocypode noir ,
O. /leferockelos de Bosc {lac. cit., p.
197 ), a été décrite anciennement par
Pison [Hist. Nat. lib. m, p. 77 ), et
figurée par Séba ( Thés. T. iii, tab.
18, fig. ] ), par Marcgraaff {Bras. ,
p. iS* , fig. I jet par Herbst (/oc. cit.,
tab. 1 , fig. 9), qui a copié la figure
de Séba. Elle se trouve dans l'Améri-
que méridionale , au Brésil , à Gayen-
ne. On la mange.
La GÉLASIME COMEATTANTE , G.
pi/gillator, Latr. , ou lOcjpode pu-
gillator de Bosc ( loc. cit. , p. 1 97 ), qui
cite la figure de Marcgraaff (/oc. cit.,
p. i85, fig. 4), se trouve dans les deux
Amériques , et a été observée dans la
Caroline par Bosc; cet auteur donne
{loc. cit. y p. 187) la description sui-
vante de ses habitudes :
GEL
« Les Ocypodes combaltans sont
terrestres; ils vivent par milliers et
même par millions sur le borfl de la
nier ou des rivières dans lesquelles
remonte la inariie. Dès qu'un homme
ou lin Animal paraît au milieu d'eux,
ils redressent leur grosse pince, la
Jnésentcnt en avant, semblent le dë-
ler au combat, et se sauvent, en
courant de côte , mais conservant
toujours la même position. Leurs trous
soni si nombreux dans certains en-
droits , qu'ils se touchent. Ils sont
cylindriques, ordinairement obliques
et très-profonds. Rarement ]5lusicurs
individus entrent dans le même trou,
excepté quand ils sentent le danger
trop pressant. On ne les mange point.
Ils ont un grand nombre d'ennemis
parmi les Loutres , les Ourses , les
Oiseaux , les Tortues , les Alligators,
etc. ; mais leur multiplication est si
considérable, que la dévastation que
ces Animaux font parmi eux n'est pas
sensible. Ils ne craignent pas l'eau
qui les couvre quelquefois; mais ils
ne cherchent pas à y entrer; et ja-
mais ils n'y testent long-temps de
leur gré , si ce n'est peut-être pour
faire leurs petits. » Bosc a vu les femel-
les garnies d'œufs dès le mois de ven-
tôse (mars); mais il n'a jamais
trouve de petits du premier âge. Il
faut qu'ils restent dans l'eau ou dans
la terre pendant l'année de leur
naissance. Les maies se distinguent
des femelles parce qu'ils sont plus
petits, plus colorés , et que leur queue
est trlangulane. Il n'est pas vrai ,
comme le dit Gronovius, que la
grosse pâte à gauche dénote le mâle ;
Bosc s'est assuré qu'elle variait de
position dans les deux sexes.
On doit rapporter encore au genre
Gélasime le Cancer vocans d Herbst
( loc. cit. , tab. ôg , fig. i ), et plusieurs
espèces de Crustacés rapportées par
Lesueur et Pérou de leur voyage aux
Terres Australes. IMarion de Procé ,
l'un des médecins les plus distingués
de la ville de Nantes et habile natu-
raliste , a recueilli à INIarseille une es-
pèce nouvelle, que Desmarest a dé-
crite sous le nom deGÉLASiME de Ma-
GEL
187
nioN , G. Marionis. Elle est à peine
longue de huit lignes et large d'un
pouce. Sa carapace est lisse avec une
nnprcssiou en forme d'ii sur son mi-
lieu; elle se termine de chaque côté
par un angle assez vif et dirigé en
avant. Les pédoncules oculaires gros-
sissent insensiblement par le bout.
Le bord inférieur du sillon des yeux
est crénelé. La pince droite était
beaucoup plus grande que la gauche,
très-comprimée cl granuleuse à son
extrémité et près de sa base. Le pouce
est droit , lisse sur les deux faces et
granuleux sur sa tranche interne. Le
doigt est immobile , arqué en dessous
dans toute sa longueur , avec son
}jord in terne largementéchancré dans
son milieu , et partout garni de den-
telures mousses disposées sur sa
tranche.
Ou connaît une espèce fossile pro-
pre au genre Gélasime , c'est la GÉ-
LASIJIE j:.uisante, g. nùida, décrite
et figurée par Desmarest ( Hist. des
Crust. fossiles, p. 106, pi. 8 , fig. 7
et 8). Elle est de la même taille que
la Gélasime Maracoani , et lui res-
semble sous plusieurs rapports ; mais
elle en ditlère essentiellement , parce
que les bords latéraux et antérieurs
de la caiapacc sont lisses et non épi-
neux comme dans l'espèce vivante.
Desmarest n'a vu qu'un individu de
cette espèce; il était engagé dans une
Pierre argileuse assez dure , dont le
gisement n'est pas connu. (aud.)
GELASON. BOT. ( Adanson.)Nom
celtique du Dlotis maritima, Dasf.
(aud.)
* GEL A TIN A. bot. cuypt. Le
genre proposé sous ce nom pour dé-
signer divers Champignons gélati-
neux qui croissent sur le bois pourri
dans l'Amérique septentrionale, né-
cessite un nouvel examen pour être
adopté , et pourrait rentrer parmi les
Tremelles. Rafinesque (Journal de
botanique, T. Il, ]). 177) en parle
fort légèrement, et cite quatre espèces
sous les noms àc fœlidissiina , lutea ,
rubra et alba. (b.)
GELATINARIA. bot. ( Roussel. J
i88 GEL
S^n. deBalrachosperrae. f. ce mot.
GELATINE, zool. chim. Quoique
cette substance , suivant la théorie ad-
mise généralement anjourd hui , ne
soit pas un principe immédiat des ma-
tières animales, il suffit qu'on l'ait
pendant long-temps considérée com-
me telle, et qu'on l'obtienne en abon-
dance toutes les fois qu'on traite par
l'eau bouillante la plupart des parties
solides des Animaux , pour que nous
devions en exposer sommairement
les propriétés physiques. Elle n'a ni
couleur, ni odeur, ni saveur; elle
est solide, et sa densité est plus con-
sidérable que celle de l'eau. Elle est
très-soluble dans l'eau bouillante,
tandis c(u'elle ne se dissout qu'en
très-pefite quantité dans l'eau froide;
aussi la solution chaude se prend-elle
en gelée par le refroidissement. Alors
les molécules de la Gélatine envelop-
pent comme dans un l'éseau l'eau
qui la tenait en dissolution et qui
retient seulement la quantité de Gé-
latine qu'elle est .susceptible de dis-
soudre à froid. Un grand nombre de
eels, principalement ceux dont la sa-
veur est très-stiptique , tels que le
nitrate de Mercure, le persulfate de
Fer, etc., occasionert dans la solu-
tion aqueuse de Gélatine , un préci-
pité composé de Gélatine , de la base
du sel et de l'Acide qui était uni à
cette dernière. La Noix de Galle , l'é-
corce de Chêne , et généralement tou-
tes les substances végétales astrin-
gentes qui contiennent l'Acide galli-
que et le Tannin, précipitent aussi
la Gélatine en formant avec elle des
composés plus ou moins insolubles.
Traitée par les agcns chimiques très-
énergiques , tels que le Chlore , l'A-
cide nitrique et l'Acide sulfurique ,
la Gélatine s'altère , se décompose et
souvent se change en d'autres subs-
tances immédiates. Ainsi , par le
Chlore, elle se précipite sous forme
de flocons blancs , que Thénard con-
sidère comme composes de Chlore ,
d'Acide hydro-chlorique , et de Gé-
latine altérée. L'Acide nitrique finit
par la convertir en Acide oxalique.
GEL
L'Acide sulfurique concentré , mis
d'abord en macération avec la Géla-
tine , puis étendu d'eau soumise à
l'ébullition, et saturé par la Craie,
donne lieu , selon Braconnot de Nan-
cy , i"à des Cristaux sucrés, non sus-
ceptibles de fermentation, pouvant
se sublimer par la distillation , et dé-
velopper un produit ammoniacal; en-
fin qui, traités par l'Acide nitrique ,
donnent naissance à une substance
acide , que Braconnot appelle Acide
nilro-saccharique. 2°. Un liquide si-
rupeux incristallisable, duquel on
a extrait de la matière sucrée cristal-
lisab!e,une matière peu azotée qui
empêchait celle-ci de cristalliser, de
l'Ammoniaque, et une substance
nouvelle blanche pulvérulente ou en
Cristaux grenus, ayant le goût du
bouillon, et précipitable seulement
par le nitrate de Mercure. C'est à cette
dernière substance que Braconnot a
donné le nom de Leucine , et il a dé-
couvert un nouvel Acide (nitro-leu-
cîque ) qu'elle produit lorsqu'on la
traite par l'Acide nitrique. D'après
l'analyse de la Gélatine par Gay-
Lussac et Thénard , ses principes
constituans sont : Oxigène 27,207 ;
Azote 16,998 ; Carbone 47,881 ;
Hydrogène, 7,91 4.
Pendant long-temps on a cru que
cette substance était toute formée
dans la peau, le tissu organique des
os , les tendons , etc. , et qu'elle ne
faisait que se dissoudre dans l'eau
à l'aide de l'ébullition. Fourcroy et
Bostock l'ont considérée comme un
principe immédiat du sang et de la
plupart des liquides animaux, par-
ce qu'on obtenait des précipités par
la Noix de Galle dans ces liquides ,
après que par l'action de la chaleur
on avait coagulé l'Albumine qu'ils
contenaient. Mais outre que cette
dernière substance ne se coagule
pas lorsqu'elle est étendue d'eau ,
elle partage avec la Gélatine et plu-
sieurs autres substances , la pro-
priété d'être précipitée par la Noix
de Galle. On admet aujourd'hui que
la Gélatine n'est que le résultat d'un
changement de composition que cer-
GEL
taines substances solides des Ani-
niiiiix éprouvent lorsqu'on les fait
bouillir dans l'eau.
C'est de l'Ichlbyocole (^. ce mot
et Esturgeon ) qu'on extrait la
Gélatine à son état de pureté le
plus parfait. Mais on la retire en
très-grande quantité des peaux non
tannées , des oreilles , des cornes ,
etc., de plusieurs Animaux. Les os,
soumis a l'ébullition dans l'eau ,
dont on augmente l'action par une
liaute pression , fournissent aussi
une grande quantilé cle Gélatine.
G est de cette manière qu'on s'est pro-
curé, dans les années de disette, assez
de cette substance pour subvenir en
partie à l'alimentation des classes in-
digentes. Un chimiste qui s'est prin-
cipalement occupé des applications
de la science aux besoins de la so-
ciété , Darcet a perfectionné le pro-
cédé de Hérissant, qui consiste à
faire macérer les os dans l'Acide
hydrochlorique, à les laver ensuite,
et à faire bouillir dans l'eau le tissu
organique qui a conservé la forme
de l'os.
Les usages de la Gélatine sont
très -multipliés. Ou s'en sert prin-
cipalement dans les arts sous le
nom de Colle -Forte. Celle-ci est
plus ou moins pure, selon la nature
des substances animales qu'on em-
ploie pour sa fabrication. La colle
de Poisson est employée à des usa-
ges pharmaceutiques et culinaires ;
elle sert à clarifier les vins en déter-
minant le dépôt des substances as-
tringentes , et enveloppant comme
dans un filet toutes les impuretés qui
altèrent la transparence des liquides.
Nous devons aussi mentionner la Gé-
latine ou le tissu organique qui lui
donne naissance , comme l'élément
principal de la substance qui joue le
premier rôle dans le tannage des
cuirs. (g..n.)
GÉLATINEUX, rois. Espèce du
sous-genre Cvcloptère. J^. ce mot.
(B.)
GELATINEUX, bot. crypt. Pau-
lel donne ce nom comme généiique y
GEL 189
à divers Champignons, dont les
uns sont les Gélatineux à soies, les
autres à bandes ou unis, et à papil-
les. Il les appelle aussi CJiainpignoM
en gelée , ou Agarics Gélatineux à
bandes; ce sont îles Tremelles et des
liydnes. f^. ces mots. (b.)
GELÉE DE MER. acal. Réau-
mur,dans les Mémoires de l'Acadé-
mie des Sciences de 1710, p. 478 , pi.
XI , fig. 27-28 , donne ce nom à la
Cépliéc Rhizostome de Lamarck , à
cause de sa ressemblance avec la
Gélatine ou Gelée animale, y. CÉ-
riiÉE. (I,4.M..X.)
GELÉE MINÉRALE, min. Quel-
ques Minéraux , précipites de leur
solution dans les Acides ou les Alca-
lis , retiennent tout le dissolvant ou
au moins une grande partie ; ce qui
leur donne un aspect tremblottant ,
et une consistance à peu près sembla-
ble à celle de la Gelée végétale. La
Silice et l'Alumine dites en Gelée, en
sont des exemples, f^. Coagulation
et Précipité. (g .n.)
GELÉE VÉGÉTALE, bot.
On a donné ce nom à une substance
extraite des Végétaux , soluble dans
l'eau bouillante et qui, de même que
la Gélatine animale , est susceptible
de se convertir par le refroidissement
en une masse molle et tremblottante,
parce qu'elle retient entre ses parti-
cules une partie ou la totalité de son
dissolvant. Thénard place la Gelée
végétale au nombre des substances
douteuses , parmi celles qui, ne cris-
tallisant pas , peuvent varier et va-
rient beaucoup en effet dans leur na-
ture. Il est extrêmement probable que
les Gelées de divers Végétaux ne sont
pas identiques ; que , par exemple, la
Gelée de Tamarins, dont les proprié-
tés se rapprochent beaucoup de celles
des Mucilages ou de la Gomme , est
bien différente de la Gelée de Lichen,
qui offre beaucoup d'analogie avec
l'Amidon , selon Berzélius. Quoi qu'il
en soit , la Gelée se rencontre dans
une grande quantité de fruits, dans
les Groseilles, les baies de Sureau, de
igo GEL
Yiovne , les Pommes , les Coings, etc.
Elle y existe (oiite formée, puisque,
par le simple repos de leur suc expri-
me , elle se sépare en grande quantité.
On ne peut pas dire que la chaleur
occasione ici un changement dans
la composition du tissuorganique vé-
gétal ; il serait tout au plus permis ,
en supposant un tel changement , de
l'attribuer à la fermentation qu'é-
prouve le suc , et qui précède tou-
jours l'appaiition de la Gelée.
(G..N.)
GELIDIE. Gelldium. bot. crypt.
{Hjd/op/ij/es. ) Genre de l'ordre des
Floridées que nous avons établi dans
notre Essai sur les genres de ïhalassio-
phytes non articulées, aux dépens des
Fucus de Linné. Nous l'avons ainsi
caractérisé : H^droph^tes à tubei'cu-
les presque opaques, oblongs et
comprimés, situés à l'extrémité des
rameaux ou de leurs divisions, rare-
ment épars sur les rameaux ; organi-
sation corolloide; couleur pourpre
ou rougeâtre devenant brillante à
l'air, caractère desFloridées ; feuilles
nulles ; divisions de la tige ou fron-
de plane ou très-comprimée. — Nous
avons donné à ce groupe le nom de
Ge/ic/ium parce que la plupart des
espèces qui le composent peuvent se
réduire piesque entièrement en une
substance gélatineuse parl'ébullition
ou la macération. Les Gélidies for-
ment un groupe particulier facile à
distinguer des autres Floridées par
plusieurs caractères. Néanmoins ,
Agardh n'a pas cru devoir l'adopter
et en a placé des espèces dans la sep-
tième tribu de son genre Sphœiococ-
cus avec d'autres Plantes qui nous
semblent en différer essentiellement.
Slackhouse a fait deux genres parti-
culiers des Gélidies cornées et à
feuilles de Coronopus , sous les noms
de Néréidée et de Coronopifoliée.
Lyngbye, dans son Tenlamen, a con-
servé le nom de Gelidium sans y pla-
cer aucune de nos Gélidies, et a
réuni sous ce nom une Laurencle et
ime Gigartine. Ainsi aucun de ces
auteurs n'a cru devoir adopter le gen-
re Gelidium tel que nous l'avons éta-
GEL
bli. Nous le regardons cependant
comme un des plus naturels de la
classe nombreuse des Floridées ; en
effet les Gélidies diffèrent des autres
Hydrophytes par leur fructification;
c'est, dans toutes les espèces, un tu-
bercule comprimé , oblong, presque
opaque, situé à l'extrémité des ra-
meaux et de leurs divisions; toutes
f»résentent ce caractère de la manière
a plus évidente, à l'exception delà Gé-
lidie versicolore {Fucus caitilagineus,
Gmel.) , dont la fructification a quel-
ques rapport's avec celle des Gigarli-
nes, mais qui en diflère tellement
par \e faciès qu'il nous paraît impos-
sible de l'y classer ; il vaudrait mieux
en faire un genre particulier. Nous
présumons que c'est l'examen de
cette espèce qui a empêché Agardh et
Lyngbye d'adopter le genre Geli-
dium. Si ces botanistes avaient exa-
miné avec attention ou avaient eu à
leur disposition les Gelidium spinœ-
Jbrmis,Anthonini e\. Amansii, ils au-
raient vu que ces espèces remplissent
l'intervalle qui semble exister entre
le Gelidium conieum et le versicolor.
L'absence des feuilles ou expansions
planes sépare les Gélidies de» Deles-
series et des Chondres ; les Lauren-
cies , les Hypnées , les Dumonties ,
les Plocamies et les Champies, en
diffèrent par l'organisation , la fruc-
tificalion et \e faciès. Les Gigartines
sont les Hydrophytes qui s'en appro-
chent le plus, mais toutes ont pour
fructification des tubercules arrondis
ou subglobuleux, environnés d'une
grande quantité de substance muci-
lagineuse qui rend la fructification
semblable à un grain de raisin d'un
millimètre environ de grosseur. La
plupart des Gigartines ont la double
fructification , tandis que l'on n'ob-
serve jamais ce phénomène dans les
Gélidies, et que leur fructification,
constamment tuberculeuse, e.>t tou-
jours comprimée, oblongue, et rem-
plie en entier de capsules qui la ren-
dent opaque; ces capsules ne for-
ment point un globule au centre des
tubercules comme dans les Gigarti-
nes , elles les remplissent en entier.
GEL
Ces faits nous engagent à conserverie
genre Geliilium, quoique Agardh et
Lyngbye l'aient rejeté. Tout ce que
nous avons dit sur l'organisation et la
couleur des Floridëes peut s'appliquer
aux Gélidies , remarquables par la
variété et l'éclat des couleurs que
développe dans ces Piaules l'action
des Éluides atmosphériques. Ces bel-
les nuances, réunies à des formes élé-
ganles , ont fait employer les Gélidies
à former des tableaux qui ornent
quelquefois le cabinet du naturaliste.
Ces brillantes llydrophytes semblent
répandues dans toutes les mers de
l'Ancien -Monde; néanmoins leur
nombre est plus considérable dans
l'océaii Indien ctdansles zones chau-
des et tempérées , que dans les ré-
gions froides des deux hémisphères
eli elles sont très-rares. Nous n'en
avons encore reçu ni vu aucune es-
pèce des cotes de l'Amérique; serait-
ce un groupe de Végétaux particu-
lieis, comme quelques autres, à l'Eu-
rope , à l'Asie et à l'Afrique ? Les Gé-
lidies servent de nourriture à plu-
sieurs peuples de l'Asie. A l'Ile-de-
France, et sur toutes les côtes de l'o-
céan Indien , les habilans en font
usage dans les sauces pour leur don-
ner de la consistance ou pour mas-
quer le goût acre et brûlant des épi-
ceries qu'ils aiment avec passion.
C'est avec des Gélidies que les Salan-
ganes construisent les nids comesti-
bles si renommés parmi les Chinois
et les autres nations riveraines de
1 océan Indien et des îles asiatiques ,
qu'on les paie presque au poids de
l'or , et que leur prix augmente
chaque jour. — Le genre Geildium
est assez nombreux en espèces. Parmi
les plus remarquables , nous citerons
le Geli(lium\coinenm. dont les nom-
breuses variétés fatiguent le botaniste
toujoui'S tenté d'en faire des espèces
particulières; le Gelidium venicolur ,
si commun au cap de Bonne-Espé-
lance, et doct on fait des tableaux ;
le Gelidium. corunopijblium qui se
trouve en Europe , dans la Méditer-
ranée , comme dans l'Océan ; le Ge-
lidium crinalc , de la giosieur d'un
GEL 19)
cria de Cheval; et le Gelidium cta-
vatum qui acquiert à peine un cen-
timètre de hauteur. (LAM..X.)
CELINE. OIS. DeGaline, l'un des
syn. vulgaires de la Poule domesti-
que. V. Coq. (nR..z.)
GELINEÏTE. ois. Même chose
que Gelinotte. V . ce mot. (dr..z.)
GELINOTTE, ois. Espèce
du genre Tétras. V. ce mot. On
apphque le nom vulgaire de Geli-
notte à plusieurs autres espèces du
genre Tétras et à quelques-unes du
genre Ganga. Ainsi on nomme :
GELINOTTE A l'KAisB, le Tetiaoum-
bellus, L.
Gelinotte huppée d'Amérique,
le Tetrao Cupido.
GÉEiNOTE DES Inbes , le Ganga
à quatre bandes, Fe/drix Jndica,
Lath.
GELINOTTE DE Laponie ( Sonniui ),
le Tétras de Laponie.
GELINOTTE DES SPALES (Souninl),
le Ganga unibande.
GELINOTTE DU SÉNÉGAL. (Buffon.)
Syn. du Ganga velocifer. (dr..z.)
GELONA. EOT. CRYPT. [Champi-
gnons.) Et non Gelone. Les espèces
d'Agarics dont le chapeau est laté-
ral , porté sur un stype ou sessile ,
ont reçu d'Adanson ce nom géné-
rique qui est tiré d'une des espè-
ces nommée Gelone par les Italiens.
Fries vient de rétablir ce genre sous
le nom de Schizophjllus. (G..N.)
GELONIUM. BOT. PiiAN. Genre
de la famille des Euphorbiacées ,
et de la Diœcic Icosandrie , L. Ses
fleurs sont dioïques ; leur calice à cinq
divisions réfléchies; dans les mâ-
les , les étamiues , au nombre de dou-
ze ou pi LIS, saillantes, poriéessurun
réceptacle paisemé de tubercules
glanduleux. Dans les femelles , deux
ou trois stigmatci sessile^ , laciniés ,
surmontent un ovaire charnu, porté
sur un disque glanduleux , à deux ou
trois loges qui coutiennent un ovule
unique. Le fruit est une capsule à
deux ou trois coques.
iga GEL
Ce genre renferme trois ou quatre
espèces originaires, l'une de Timor,
les autres de l'Inde Leurs tiges sont
ligneuses ; leurs feuilles alternes , en-
tières ou déniées vers le sommet seu-
lement, coriaces, très-glabres, lui-
santes et veinées; les fleuis dispo-
sées en faisceaux axillaires qu'ac-
compagnent plusieurs bractées. Sous
ce même nom de Gelonium , Gaert-
uer avait établi un genre , synonyme
de Tina , V. ce mot , qui appartient
à la famille des Sapindacées.
GELOTOPHYLLIS. bot. piian.
(Piine.) Syn. de Ranunculus lllyri-
cus. F. Renoncule. (b.)
GELSEMINDM. bot. phan. Chez
les anciens , ce mot était souvent em-
ployé pour désigner les diverses es-
pèces de Jasmin. Les premiers au-
teurs qui ont écrit sur les Plantes
de l'Amérique septentrionale , Cor-
nuii, Sloane, etc., l'ont appliqué à
quelques espèces de Bignonia , telles
que le B. radicans , L. , B. Vnguis
Cati, L. , etc. l^e Bignonia sernper-
virens, L. , était aussi nommé Gel-
seminum par Catesby; il est devenu
le type d'un genre de la famille des
Apocinées établi par Richard ( in
Michaux Flor. Boréal. Amer.) , sous
le nom de Gelsemium. /^. ce mot.
JG..N.)
GELSEMIUM. bot. phan. Genre
de la Pentandrie Monogynie, L. éta-
bli par Jussieu ( Gênera Plantarum ,
p. i5o) et placé à la suite de la famil-
le des Apocynées, parmi les genres
non lactescens , et ainsi caractérisé ;
calice petit, à cinq dents; corolle
beaucoup plus longue, infundibuli-
forme, dont le limbe est à cinq lobes
étalés, presque égaux; capsule petite,
plane, ovée, biloculaire et bivalve;
valves carénées formant la cloison au
moyen de leurs bords rentrans , et de
cette manière pouvant être considé-
rées comme deux fentes uniloculaires
Cl polyspermes ; semences planes ,
insérées sur les bords des valves. Le
type de ce genre est la Plante que
Linné a nommée Bignonia semjyen'i-
GEM
fens, et quia été figurée par Catesby,
1, tab. 53, sous le nom de Gelsemi-
num. Le professeur Jussieu a indiqué
l'affinité du Gelsemium avec les Bi-
gnoniacées , et celle non moins gran-
de avec les Apocynées; mais sa cap-
sule, simple en apparence , semble-
rait le distinguer. Dans la description
du Bignonia sempeivirens , Linné n'a-
vait mentionné que quatre étamines.
En plaçant le Gelsemium dans la
Penlan(îrie, Ptichard père ( in Micli.
Flor. bor. Amer. , p. laija rectifié
cette eneur soupçonnée par Jussieu.
Le Gelsemium nitidum , décrit dans
ce dernier ouvrage, est une Plante
grimpante, très -glabre, à feuilles
lancéolées , à fleui-s jaunes , d'une
odeur agréable, peu nombreuses et
fasciculées. Elle croît dans la Caroli-
ne , la Géorgie , la Floride et la Vir-
ginie maritimes. (G..N.)
* GELSEMORO. bot. piian. L'Ar-
bre du Congo désigné sous ce nom,
et qu'il ne faut pas confondre avec le
Gelsomoro des Italiens, qui est le
Mûrier , ne peut être reconnu sur ce
qui en a été dit, encore que sou
écorce soit en usage, dit-on, dans le
pays comme une sorte de monnaie
(B.)
GELSDM. BOT. PHAN. (Cœsalpin.)
Syn de Mûrier. F. ce mot. (b.)
GEMAL. MAM. L'un des noms du
Chameau chez les Aiabes. (aud.)
* GEMALLIE. crust. Leach (Dict.
des Se. nat. , article Crustacés) ins-
crit ce nom dans la liste qu'il donne
des genres de Crustacés publiés jus-
qu'à lui. Nous n'avons pu découvrir
l'auteur de ce nouveau genre, et nous
ignorons aussi quelles espèces il ren-
ferme, (aud.)
GEMARS. MAM. Blême chose que
Jumar. F. ce mot. (b.)
* GEMEINER-ARSENIKKIES.
MIN. (Werner.) F. Fer-Aksenical.
GEMELLA. BOT. phan. Genre éta-
bli par Loureiro ( i^/oA Cochijichin.
2 , p. 796), mais qui , selon Jussieu
et De CandoIIe, n'est qu'une répcti-
GEM
lion de Y^Jporetica do Forstcr. Cekii-
ci , aux yeux do Jusjicu, Kuntn et
Aug. Saint-Iiilairc , ne ditVère pas
assez du Schmidclia , pour conslltucr
un genre particulier, f^. Sciimidelu:.
(G..N.)
* GEMELLAIRE. GemeUaria.
roLYr. Savi.gny , dans le grand ou-
vrage sur l'Ëgyple, a ligure sous ce
nom , des Pol\piers flexil>les de Tor-
dre des Cellariécs , que nous avions
d'abord regardés coninic des Crisics ,
cl dont, par la suite, nous avons fait
un gioi pe sous le nom Ue Loricaircs
dans notre Tableau méthodique des
génies de l'ordre des Polypiers. K.
LORICAIRES. (LAM..X.)
GEMINALTS. BOT. phan. Sjn. de
Sciaréeetd'IIormin. T'. ces mots, (u.)
* GEMINE, E. Gerniiiatus, ta. zool.
et BOT. Cet adjectif désigne que tels
ou tels organes sont disposés par pai-
res. Lorsque les feuilles naissent deux
à deux d un même point de la tige ,
comme dans un grand nombre de
Solanées, elles sont géminées. Les pis-
tils sont géminés dans 1 Aigreinoine ,
les Saxifrages , parce qu'il en existe
deux dans le même calice, etc.
(A. K.)
* GEMTNELLE. inf. Espèce du
genre Dendrelle. T^. ce mot. (b.')
GEM^LITION. Gemmnth. bot.
PiiAN. Ce mot a reçu diftérentes ac-
ceptions. Le plus généralement il
.s'entend de l'ensemble des diverses
parties qui appartiennent aux bour-
geons. Mais quelquefois il désigne
l'époque de l'évolution de ces bour-
geons ou la rupture des enveloppes
qui forment le bourgeon. P'. Bour-
geon, (a. r.)
GEMMES. Gemmce. min. Les an-
ciens mlnéraloolstes réunissaient sous
ce nom , dans im même genre , tou-
tes les substances qui fournissent
aux artistes la matière des objets d'a-
grément que l'on désigne sous celui
de Pierres , précieuses. P'. ce mot.
(g. DEL.)
GEMMES. BOT. JUAN. V. BouR-
Gi:oN.s.
TOME VIT.
GEN iç>3
GEMMULE. Gemmula. r.oT phan.
Ce mot proposé par le professeur Ri-
chard, a été, avec juste raison,
substitué à celui de Plunude , em-
ployé pour désigner les petites fo-
lioles ou rudimens des feuilles qui
existent dans l'embryon. Tantôt la
Gcuunule qui se compose de petites
feuilles embrassées les unes dans les
autres est nue entre les deux cotylé-
dons, tantôt elle est renfermée dans
une sorte de gaine formée ])ar le co-
tylédon unique. P". Embryon, (a. r.)
* GEMMULARL1. bot. crypt.
( Champignuns. ) Rafiuerquc-Smallz
(Journal de physique, août 1819)
nomme ainsi un genre qu'il caracté-
rise de la manière suivante : Cham-
pignon tubéreux , souterrain, cou-
vert de petites gemmules qui s'en
déiachenlà certaine époque; chaume
homogène crevassé sans veines dans
son intérieur. Les deux espèces dé-
crites par l'auteur sous les noms de
Gemmulaiia leuiuscula et G. rugosa,
croissent en Virginie , dans le Ken-
tucky , etc. On les confond avec les
Trutfes (Ti^Zie/j, qui, selon Rafiiies-
que, n'existent pas aux Etats-Unis
d'Amérique. (g..n.)
* GÉMONE. KEPT. OPH. Espèce du
genre Couleuvre. P^. ce mot. (b.)
GENCIVE. MOLL. Lun des noms
vulgaires et marchands du I^'eri/aPe-
lorunta. f. ÎSébite. (b.)
GENCIVES, zool. V. Mâchoires.
* GENDARUSSA. bot. pu an. Es-
pèce du genre Justicia. V. ce mot.
. . . (n.)
GENEPI ou GENIPI. bot. piian.
Chaque pays a sa Plante sacrée, que le
vulgaire regarde comme une panacée
universelle. Celle qui dans les Alpes
porte le nom de (iénépi est, dans l'es-
prit des paysans , un remède souve-
rain pour tous les maux; loisqu'ils ne
la possèdent pas dan s leurs montagnes,
ils vont la chercher très-loin , sou-
vent aux risques de leur vie. Quand
lui chasseur ou un guide part pour
une course lointaine, on lui recom-
mande beaucoup de rapporter le Gé-
19'*
GEN
népi. Quelle est doue la Plante si re-
marquable aux yeux de ces Hommes
i impies et iguoraus pour qu'ils liii
aient donne la préférence sur une
foule d'autres que la natuie a prodi-
i!uées sous leuis pas? Ce n'est autre
chose que V Arteinisia glacialis , L. ,
jolie Plante dont le feuillage, d'un
blanc argenté, est tiès amer et aro-
matique. \J Arlemisia riipcstris , L. ,
âue l'on a considéré comme le viai
énépi des Savoyards , est une espèce
rare et douteuse.
On mêle aussi dans les vulnéraires
suisses , sous le nom de Genipi , les
Achillea atrata, nana et moschata.
Cette dernière espèce est , selon Hal-
1er, le Génépi de certaines contrées
de la Suisse. (g..n.)
GÉNÉRAL. MOLL. Nom vulgaire
et marchand , devenu scientifique ,
d'une espèce du geni'e Cône. (b.)
GÉNÉRATION, zool. Pris dans sa
plus grande généraliié, ce mot expri-
me la fonction en ver lu de laquelle un
être peut en produire un autre qui
lui ressemble par toutes les qualités
essentielles. Dans la nature inorgani-
que , il se passe un grand nombre de
phénomènes qu'on a pu dans des
temps éloignés de nous confondre
avec uneGénéjation analogue à celle
qui se manifeste dans les Animaux.
Ils en diffèrent toutefois d'une ma-
nière évidente en ce qu'ils semblent
toujours dus à un simple transport
de parlicules élémentaires ou déjà
composées qui se dégagent d'un état
antérieur lIc combinaison pour rester
isolées ou ])ien pour entrer dans un
autre composé. Ces réactions pure-
ment chimiques pjaraissent dues le
plus souvent à des effets galvaniques
qui se produisent sans cesse dans le
sein du globe, et que notre expérien-
ce actuelle permet non-seulement de
concevoir théoriquement , mais en-
core d'observer en beaucoup de cir-
constances. Quoi qu'il en soit , pur
conséquent, le corps que nous voyons
apparaître tout-à-corrp dans certai-
nes parliez du globe , que nou.s
voyons augmenler progr'essivement
GEN
en quantité, ce corps n'a point été
créé; il existait déjà; seulement rnie
action quelconque est venue le sépa-
rer et l'amener au lieu oii il se trouve
aujouid'hui , sans lui donner aucune
propriété particulière. Il n'en est pas
de même des phénomènes de la Gé-
nération organique. Celle-ci présente
des particularités lemarqrrables qui
peuvent être ramenées cependant à un
certain nombre de principes assez
simples. Q.ie l'on place un fragment
de chair musculaire ou dune matière
animale analogue dans de l'eau, et
qu'on abandonne le mélange à lui-
même , on observera bientôt , au
moyen du microscope , une foule de
petits globules dans le liquide, et l'on
pourra se convaincre aisément que
chacun deux est doué d'un mouve-
ment spontané qu'il paraît peu capa-
ble de dii-iger, et qui ressemble as?ez,
mais avec beaucoup plus de précipi-
t.ttion, aux oscillations de la lentille
d'une pendule. Z"^. Monade. Toutefois
ce mouvement est progressif. Le dia-
mètre de ces petits êtres qui parais-
sent propres à réaliser la haute pen-
sée des molécules organiques de fîut-
fon, est absolument semblable à celui
des globules élémentaires qui consti-
tuent la fibre musculaire. Ils sont par
conséquent aussi petits que la plus
petite particule organique qu'il nous
ait été donné d'observer encore, et ce-
pendant ils jouissent du mouvement
volontaire, ou drr moins d'un mouve-
ment spontané, fonction qui semble
supposer une organisation déjà com-
pliquée. Si la faible puissance de nos
mo\ens d'observation pose des limi-
tesànotreaidentecuriosité, ctne nous
permet pas de nous éclairer sur la vé-
ritable organisation de ces êtres , elle
nous permet du moins d'étudier
les iransformations successives qu'ils
peuvent subir, et d examiner les phé-
nomènes qui en dépendent.
On a vu une matière organique
morte, et que tout nous autorise à
considérer comme inerte , se trans-
former en autant de petits êtres vi-
vans qu'elle contenait de globules
(•iémentaircs. Ce fait donne déjà la
CErî
tncsiire du la sin;j;iil;intcet del impo:-
l'ancc (le ceux qui nous lesteiU à exa-
miner. On apeicoil bientôt deux de
CCS globules inouvnns s'accolant
conîplclcf.icnt l'un à l'autre, de ma-
nière à produire un être nouveau ,
plus gos, plus agile, et capable de
niouveinrns mieux déterminés que
ceux (Tii'on observe dans les simples
globules. Ce courpo-é binaire ne lar-
dera point à attirer à lui un troisième
globule qui viendra se réunir aux
précédens et <c souder intimement
avec eux. Enfin un quatrième , un
cinquième, et bientôt trente ou qua-
rante se trouveront ainsi accolés et
constitueront un Animal unique ,
doué de monvemens puissans, éner-
giques , et muni d'appareils locomo-
teurs plus ou moins compliqués ; en-
fin un être dent l'organisation sa-
vamment calculée repousse au pre-
mier abord toute idér; d'une Géné-
ration aussi simple que celle dont
ou vient d'offrir l'histoire. Toutefois
quelques jours d'une observation at-
tentive et patiente suffiront pour con-
vaincre de la réalité des résultats que
nous venons d exposer, et l'on pour
ra se foiiner une idée juste de la na-
ture de ces étranges Animalcules mi-
croscopiques désignés sous le nom
d'Infnsoires. Que d'ailleurs on [uen-
ne un de ces êtres tout achevé , et
qu'on le tue au moyen de l'étincelle
électrique, et bientôt on verra se dé-
sunir ces particules élémentaires, ces
petits globules qui le constituent. Ils
ne se sépareront point complètement,
à la vérité, mais leur l'orme nettemenl
dessinée donnera au cadavre de l'A-
niinalcule un aspect framboise qui
permet au besoin d'en évaluer le
nombre.
Tel est le phénomène de 1a Gé-
nération dans les Animaux micros-
copiques , et peut-être ce mode
peut-il se retrouver aussi dans beau-
coup d'autres espèces animales ,
tels que les Vers inicstinaux, etc.,
qui otfrenl une organisation jihis
élevée.
Passons m'iintenant à l'autre ex-
trémité de l'échelle , et jetons un
GK^' 195
coup-d'œil rapide sur les principales
circonstances de la Génération dans
les Animaux vertébrés Deux êtres
animés, l'un mâle , l'autre feiiielle ,
piis à leur naissance, commencent,
dès leur entrée dans le monde, à exé-
cuter toutes les fonctions qui carac-
térisent le règne auquel ils appartien-
nent. Leur sang circule , ils respi-
rent, digèrent, sentent, se meuvent,
et si l'on pénètre dans l'intérieur de
leur organis^ilion , on ne (,trdc pas à
s'apercevoir qu'ils possèdent aussi
la faculté de produire plusieurs
transformations sécréloires. Cepen-
dant ils sont encore inhabiles à lu
Génération. Les organes que l'exer-
cice de celte fonction exige ne
manquent pourtant pas, mais ils
se montrent sous une forme riuM^
menlaire bien suffisante pour indi-
quer la nullité de leur emploi. A u;ie
époque déterminée, ces appareils se
déseloppent d'uiie manière brusque
et atteignent en peu de temps le de-
gré de perfection nécessaire à l'objet
qu'ils ont à remplir. Celui du mâle
produit un liquide d'une nature par-
ticulière qui est rais en réserve dans
lies cavités appropriées. Dans beau-
coup de cas même , sa présence ne
se manifeste qu'au moment oii il de-
vient utile , et alors l'appareil de la
Génération plus simple manque en-
tièrement de réservoir. La femelle
crée des ovules. Ce sont des corps
particuliers sécrétés par les ovaires
et qui se composent généralement
d'une matière liquide ou pulpeuse
renfermée dans un sac membraneux
de forme sphérique ou allongée.
Lorsque ces préparatifs sont terminés
de part et d'autre^ les deux êtres sont
devenus capables d'en produire un
troisième , et si l'acte par lequel ils
arriveront à ce résultat varie beau-
coup pour les détails, il est toujours
le même quant à sa principale cir-
constance. Celle-ci consiste en ce
que , d'une manière quelconque , la
liqueur fournie par le mâle arrive en
contact avec l'œui produit par la fe-
melle. Ce petit corps devient dès-lors
susceptible d'un développement ul-
jgG GEN
terfcur,et, pourvu qu'il se trouve
tl.ins des conrlitions convenables de
luilrition, se trnnsfoinie, par degrj ,
pxi un jeune Animal de môme espèce
que le père et la mère desquels il
provient.
Tels sont les divers plicnonièncs
de la Génération des Animaux, ré-
duits à leur expression la plus c;éné-
raie. Au premier coup-d'œil, lesdetix
séries que nous venons d'indiquer
semblent très-éloignées l'une !. l'au-
tre. Un examen plus approfondi va
montrer en quoi elles diffèrent réelle-
ment, et quels sont les caractères de
resscMïblance qtton peut y rencon-
trer. Afin de procéder avec ordre
dans celle discussion , on va parcou-
rir en premier lieu les diverses cir-
constances de la reproduction des
Animaux élevés , et quant à celles
qui sont particulières à la forma-
tion des Animalcules infusoires, on
ajoutera peu de chose à ce qui en
a été dit; leiu' hisîoire étant l'objet
d'articles distincts dont Bory de Saint-
Vincent s'est chargé dans ce Dic-
tionnaii'e.
De la Généra/ion dans les animaux
susceptibles d' accouplement.
Elle se compose essentiellement de
trois temps principaux qu'il importe
de séparer pour établir quelque
clarté dans notre examen. Jl faut
en premier Heu acquérir une bonne
définition de la liqueur prolifique ,
apprendre comment elle se forme,
étudier ses divers élémens et en ap-
précier l'importance. L'œuf fixera
notre attention ensuite , et nous es-
saierons, t'il est possible, d'analyser
sa structure , de manière à assigner
l'empjoi des diverses parties dont il
est formé. Après avoir acquis ces don-
nées , nous serons bien mieux en état
de saisir les phénomènes qui arrivent
au moment où l'œuf et la liqueur
prolifique entrent en rapport , sous
les conditions nécessaires à la fécon-
dation , et nous suivrons avec plus
de profit les* cbangemens divers
qu'il éprouve après cette époque ,
jusqu'au moment oii nous aurons
GEN
établi l'existence de tous les organes
du nouvel être.
Parcourons en premier lieu les ob-
servations recueillies sur les fonctions
du màlc; mais avant de passera lé-
numération des expériences tentées
sur ce sujet , disons quelques
mots des organes préparateurs de la
semence. On peut distinguer jus-
qu'à cinq sièges de sécrétion qui sem-
blent tous concourir au résultat. Le
premier , le plus général de tous, est;
le testicule ^ organe buiaire dans les
Animaux vertébrés , mais dont lii
ibrme et le noiidire varient dans les
autres classes. Chez les Mammifères ,
les testicules consistent, comme ou
sait , en une mas-^e de vaisseaux sper-
matiques entortillés, liés entre eux
par un tissu cellulaire parenchyma-
teux ; au milieu duquel viennent se
répandre les vaisseaux sanguins. Ils
percent en petit nombre la membrane
aibuginée, et se réunissent en un con-
duit unique connu sous le nom d'e-
pididyme qui se continue lui-même
avec le canal défèrent. Celui-ci amène
dans l'urètre le liquide fourni par la
testicule, et le verse dans la parlin
connue des anatomi^^tes sous le nom
de vérumontaninn. Cette cavité re-
çoit aussi les aboulissans de divers
organes sécréteurs. L'un des plus re-
marquables que Ion a pourtant cou-
sidéré jusqu'à ce jour comme un sim-
ple liea de dépôt pour la liqueur
fournie par le testicule, porte le nom
de vésicule séminale par analogieavec
la vésicule du foie à laquelle ou
la compare d'ordinaire. On verra
qu'il est peut-être convenable d'éta-
blir quelques restrictions aux fonc-
tions qu'on lui attribue générale-
ment. D'ailleurs un grand nombre
de Mammifères se trouve privé de ce
réservoir quel que soit son emploi. La
prostate verse dans le même lieu le
liquide qu'elle sépare du sang. Celte
glande que peu d'Animaux possèdent
ne se trouve pas dans certaines espè-
ces très-rappiochées par le reste de
leur organisation de celles qui en
sont munies. Enfin on a distingue
dernièrement un appareil vésiculeus
G EN
j)lulôt que gliindulaire qu'on a consi-
ilëré CQinino lailjuviint îles vésicules
scmiuales , cl auquel, ca conséquen-
ce , on a donné le nom de uésicules
accessoires. 11 existe fort rareniont.
L'urètre recevrait les luatièies que
chacun de ces organes est habile à
j>io. luire, s'il était possible que leur
existence fût simultanée ; mais les
trois derniers manquent trop lié-
(lucmment.pour qu'on puisse imagi-
ner que leur coo[)ération soit néces-
saire à la production de l'ap/jul i'é-
condateur. La vésicule séminale elle-
même peut être éliminée avec faci-
lité, soit qu'on ne voie en elle qu'i.n
simple lieu de dépôt , soit qu'on lui
accorde le rôle d'organe sécréteur.
Dans l'une et l'autre supposition,
son absence fréquente démonlre as-
sez qu elle ne joue qu'un rùle secon-
daire. Le testicule paraît donc l'or-
gane essentiel à celte formation , et
rien ne confirme mieux la véiité
d'une telle conclusion que l'exemple
d'une fouie d Animaux qui n'en pos-
sèdent pas d autre. Les Oiseaux ,
beaucoup d'Animaux à sang froid ,
n'ont réellement que des teslicules
dont le liquide est |)orté jusqu'au lieu
tle l'énnssion par un canal droit ou
fréquennnent replié sur lui-même.
Passons maintenant à l'élude de la
liqueur spermatique , et clierchous à
fixer les idées des personnes que la
physiologie intéresse sur un sujet
qu on regarde aujourd'liui comme
fort obscur , d'autant que la plupart
des auteurs qui ont écrit sur cette
science, ont manifesté des opinions
vagues ou douteuses sur ce pohil im-
portant. Personne n'ignore cependant
que plusieurs natuialistes du plus
grand mérite ont signalé et confirmé
l'exisleuce de certains êtres agités de
niouvemens spontanés dans les liqui-
des séminaux de presque tous les
Animaux. Leur petitesse les avait dé-
robés aux recherche.; jusque vers
l'an 1677. A celle époque , ils fuient
découverts par Ham et Lcewenhoeck
d'un côté , et par llartsœkcr de l'au-
tre , sans qu'il soit possible il'établir
entre eux la priorité d'une manière
GEN 197
hi(jn précise. Lcewenhoeck décrivit
les Animalcules qui lui furent offerts
par les semences fie divers Animaux,
et constata des diil'érences assez no-
tables entre eux. iMais les idées hy-
pothétiques qu'il mit en avant , jetè-
rent beaucoup de discicdit sur les
résultais de ses travaux, surtout à
l'époque où le système de l'cniLoîte-
meut prit faveur. On en était resté là,
pendant un temps assez long, lors-
q-ie l'attention des obseï valeurs fut
(le nouveau rappelée sur ce point par
les recherches de Needliam , dont les
disserlations sont trop connues pour
qu'il soit utile de les rappeler ici.
nullbn s'en occupa beaucoup aussi
vers la même époque , et nous exami-
nerous plus tard les résultats qu'il
obtint ; ils étaient trop peu nom-
breux pour justifier la hardiesse des
conclusions qu'il en avait déduites. Il
paraît en outre que ton instrument
n'était pas favorable à de telles re-
cherches , et que notre Pline était
lui-même peu familiarisé avec l'em-
ploi du micioscope. Siiallanzani fixa
aussi son attention sur le même sujet;
il le traita d'une manière plus posi-
tive et avec la sagacité qu'on admire
dans tous les ouvrages dont ce savant
a enrichi la physiologie. Il examina
et décrivit les Animalcules d'un grand
nombre d'Animaux , et remarqua
toujours le plus parfait accord entre
ses propres observations et celles de
Leeweuhoeck ; mais il envisagea le
sujet sous un point de vue pariiculier
qui lui fut suggéré par ses propres
travaux sur les Infusoires, et par les
idées de Bonnel qui occupaient alors
toute l'Europe savante. Gleichen, na-
turaliste allemand , nous a donné des
résultats'analogues , et Bory de Saint-
Yincent, qui s'est comme nous occu-
pé de ce sujet, a observé de son côté
un grand nombre d'Animalcules
spermatiqucs pour lesquels il a pro-*
jiosé le nom de Zoospermes. 11 a
trouvé beaucoup d. harmonie entre
nos descriptions et ce qu'il a lui-
même vu dans la nature oii nous
avons uniquement puisé.
Pour prouver qu'il est facile de
11,8 GEN
donner une desciiption compaiabk;
des Animalcules , et surtout que ces
êtres sont le produit d'une véritable
sécrétion, il est à propos de rappor-
ter quelques-unes de ces descrip-
tions et de nos expériences en com-
mençant par les Mammifères. Parmi
ceux-ci nous choisirons le Putois, à
cause de l'extrême simplicité de son
appareil générateur. Nous n'y voyons
on effet que deux testicules ovales , à
peuprèi delà grosseur d'une noisette,
dont les canaux déférens viennent
s'ouvrir dans l'urèlre, à quelques li-
cnes seulement au-dessous du col de
la vessie. Arrivé dans cet endroit, le
liquide spcrmatique suit la direction
du canal et s'échappe à l'état de pu-
leté par l'orifice du gland au moment
de réjaculation. Si l'on examine au
microscope le liquide éjaculé, on y
reinarque une foule d'Animalcules on
mouvement, parfaitement semblables
entre eux, pour la forme, la gran-
deur et le mode de locomotion. Leur
extrémité antérieure est renflée, cir-
culaire, mais raplalie, en sorte que
lorsqu'ils se placent sur le côté , on
ne la distingue plus du reste de l'A-
nimalcule. La queue est longue, sus-
ceptible de flexion ; et c'est à l'aide
des mouvemens qu'elle exécute, que
le petit être devient capable de loco-
motion. En général , la manière dont
ces Animaux nagent, se i-approche
beaucoup de l'alltue des petits Tê-
tards de Grenouille, dont ils ont en
effet la forme et la vivacité. Dans le
canal défèrent, on rencontre un li-
quide laiteux, épais, qui renferme
une masse si considérable d'Animal-
cules , qu'il serait impossible d'y rien
distinguer , si l'on n'avait soin de le
délayer avec un peu d'eau pure ou
de salive. Il est Irès-vraisemblable ,
comme le pensait Leewenlioeck , que
dans cet étal ia semence contient plus
d'^Lnimalcules que de véhicule liqui-
de , en sorte qu ils se trouvent entas-
sés les uns sur les autres et à peine
humectés. Ils ressemblent d'ail-
leurs en tous points à ceux qu'on
trouve dans le liquide éjaculé. Ils
ont la même forme, les mêmes di-
GEN
mensiûns , et se meuvent de La même
manière. Comme eux , ils ne sont
mêlés d'aucune matière organique
étrangère. L'épididyme donne lieu à
des remarques semblables. Si l'on
prend le testicule et qu'on en coupe
des tranches , soit à sa surface , soit à
sa partie centrale , près de l'insertion
de l'épididyme ou à l'extrémité op-
posée , qu'on délaye dans un peu
d'eau le liquide qui s'en écoule , et
qu'on l'examine au microscope , on
le trouvera toujours abondajumcnt
chargé d'Animalcules sendîlables en-
tre eux et identiques avec les précé-
dens. Seulement ils seront mélangés
de globules graisseux et de petits
fraguiensde lissi: celhdaire ou paien-
chymateux. Ces corps étrangers sont
dus à la facilité avec laquelle se dé-
chire et se brise la masse du testicule
dont ils proviennent évidemment. La
faculté locomotrice des Animalcules
cesse très-rapidement lorsqu'on les
extrait ainsi des organes après la mort
de l'Animal; mais elle dure davan-
tage dans la liqueur obtenue par éja-
culation. Elle se prolonge encore plus
lorsqu'on laisse le liquide dans les
vaisseaux; ainsi, quelques portions
du canal déférent , délayées dans un
peu d'eau ou de salive, chargent ces
véhicules d'une foule d'Animalcules
en mouvement ; mais au bout de
quinze à vingt minutes, on les trouve
tous morts. Ils vivent ou se meuvent
pendant deux ou trois heures sous les
mêmes circonstances , si l'on fait
usage de liqueur éjaculée. Eufin , si
l'on extrait l'appareil générateur du
corps de l'Animal et qu'on le con-
serve dans un linge humecté, on peut
en obtenir des Animalcules vivans ,
quinze à dix-huit heui^es après l'opé-
ration , soit qu on les prenne dans les
canaux déféiens, soit qu on les relire
des testicules eux-mêuies. Leur mort
n'arrive pas d'une manière brusque.
En effet, lorsque les Animalcules
sont bien vivans , on remarque en
eux des flexions rapides et alternati-
ves de la queue, qui ne permettent
pas de chercher ailleurs la cause de
leur mouvement progressif Presque
GEÎS
toujours ils scdirii;cul en avant, 'ja-
mais on ne les voit léliograiler, mais
bien souvent ils ne semblent avoir
aucun but détciminé et s'agitent pen-
dant long-temps sans changer de
place d'une manièie appréciable.
Dans tous ces cas on observe une dé-
gradation manifeste de vélocité depuis
l'instant oii on les a extraits de l'or-
gane , jusqu'à celui qui marque le
terme de leur laculté locomotrice.
L'étendue de leurs mouvemens dé-
croît progressivement , l'amplitude
de leurs oscillations (iiminuc peu à
peu, et bientôt ils se montrent sans
vie et tlottans au gré du liquide dans
lequel ils sont immergés.
Le Chien est l'Animal qui nous of-
fre, après le Putois, lesorganes sécré-
teurs les moins nombreux. On n'y
trouve en effet que les testicules et la
prostate. Les vaisseaux spermatiques,
susceptibles d'ètie isolés les uns des
autres, possèdent un diamètre d'un
cinquième de millimètre, lorsqu'ils
sont gorgés de semence. Ils se co'i-
tractent un peu après l'évacuation.
Ils sont replies sur eux-mêmes eu
ibrme d'anse , et produisent ainsi des
faisceaux parallèles. En essayant de
les suivre pendant un trajet de plu-
sieurs pieds de longueur , on les voit
toujours continus , sans divisions ni
anastomoses ; et si l'on examine avec
attention leur embouchure dans l'é-
pididyme , on voit très-bien qu'ils y
parviennent en petit nombre. Les ca-
naux déférens versent dans l'urètre
leur liquide au moyen de deux petites
ouvertures placées sur les côtés d'une
espèce de papille légère qui en mar-
que la situation. C'est précisément
uans cet endroit que se trouve la
prostate. Elle est à peu près de la
grosseur d'une fève , nwis arrondie
et partagée en deux lobes principaux,
ce qui lui donne la forme d'un cœur
renversé. Si on la divise , on voii
qu'elle est composée d'un grand nom-
bre de petits canaux parallèles entre
eux et repliés dans l'endroit où ils
atteignent la surface de la glande. Le
liquide qu'ils séparent du sang , vient
se rendre dans le canal de Turètre
GEN
'99
sur les côlés du petit tubercule , qui
porte les ouvertures des déférens.
C est là que se mêlent les deux liqui-
des, ils passent en.^uita sans éprou-
ver d'autre addition tle matière or-
ganique jusqu'à l'exl rémité de la
veige , et s'écoulent goutte à goutte
d'une manière uniforme à l'instant du
coït. Le canal déférent et les conduits
de la prostate amènent donc dans le
vérumontanum des liquidesdistincls,
et leur mélange produit la liqiieur
qu'on voit s'écouler du pénis , à l'ins-
tant de réjaculatinn. Uans les défé-
rens, nous trouvons en abondance
un liquide épais, blanc et rempli
d'Animalcules fort agiles. Ils sont
plus petits que ceux du Putois, mais
d'une forme analogue. Ils existent
aussi dans ré[)ididyine , et se présen-
tent dans l'un et l'.uitre cas parfAile-
ment distincts et dégagés de toute
matière hétérogène. Que l'on prenne
des tranches du testicule en divers
endroits , qu'on délaye le liquide
qu'elles laissent échapper ; et celui-ci
montrera de même une foule d'Ani-
malcules en mouvement , semblables
eu tous points aux précédcns. Ils se-
ront toutefois mélangés de graisse et
de débris que nous savons être dus
à la destruction du tissu de l'organe;
ainsi , le testicule du Chien comme
celui du Putois , émet des Animalcu-
les et seulement des Aniinalcides , il
les transmet à son canal déférent , et
celui-ci les transporte dans le canal de
l'urètre. Quant à la prostate , elle sé-
crète aussi un liquide opalin , blan-
châtre, qu'ilesl facile dese procurer à
l'état de pureté, soit eu prenant des
tranches de cet oi ga.uc et recevant sur
une plaque de verie le liquide quon
eu fait sortir au ni03en d'une com-
pression graduée, soit en obtenant
de la même manière celai qi;i trans-
sude des canaux cxcrétevirs de la
glande. On peut encore, comme nous
l'avons pratiqué fiéquemmcnt , laver
l'intérieur du vérumontanum, com-
primer l'organe et se servir de la li-
queur qui est venue s'y rassembler.
Dans, toutes ces circonstances , on ne
remarquera rien d'analogue aux Aui-
200 GEN
malcfilpri. Des globules nombreux,
semblal)!e5 à ceux du lait , (lolteront
dans le liquide, mais ils ne manifes-
teront aucune lacullé locomotrice
quelconque , seront toujours dépour-
vus de queue, ctl'œii le moins exercé
pourra, dès le premier essai, distin-
guer les liquides lournis par les ca-
naux dcférens , de ceux que l'on au-
rait obtenus de la glande prostate.
Chez les Lapins, les vaisseauxspcr-
matiqucs ont un quart de millimètre
de diamèire; ils sont disposes en fais-
ceaux et lies par un tissu cellulaire, au
milieu duquel circulent les vaisseaux
sanguins. Ceux-ci serpenlent à peu
près dans un sens perpendiculaire à
Taxe du testicule, et se ramifient peu.
La vésicule séminale possèdedes parois
épaisses assez souples et ressemblant
par leur texture a celles de la vessie
\n-inaire. L'intérieur est revè.'u d'une
membrane n^uqueuse et présente une
cavité simple. Sur sa paroi postérieu-
re , on remarque un renflement glan-
duleux qui n'atteint pas le sonnnet
de^ la vésicule et se termine à peu
près aux trois quarts de sa hauteur.
Son apparence est granuleuse , ce qui
provient des petits culs-de-sac dont il
cstcomposé, et qui, se trouvant placé?
les uns à coté des autres , ne lausent
voir que leur sommité. Cuvier consi-
dère cet appareil comme la prostate,
et nous verrons que l'examen de la
liqueur qu'il sécrète confirme cette
opinion que le célèbre auteur de l'A-
uatomie comparée n'avait oHerte qu'a-
vec l'apparence de quelque doute.
Dans le testicule , l'épididyme et les
canaux déféiens, on trouve une li-
queur blanche , épaisse , qui renferme
une foule d'Animalcules plus longs
que ceux du Chien. La rapidiié de
leurs mouvemens est extraotdinaire ,
et c'est peut-être de tous les Mammi-
fères ^ celui qui possèîeles Animal-
cules les. plus remarquables sous ce
raj>port. La piostale contient un li-
quide blanc , laiteux , dans lequel on
trouve beaucoup de globules analo-
gues à ceux du lait pour la forme et
la grosseur, mais qui ne présente ja-
mais d'Anmialculcs. Enfin ^ dans l'iu-
GEN
Jérieur de la vésicule séminale, on
rencontie un liquide gris jaunâtre
dans lequel on distingue une foule
d'Animalcules en mouvement. Ils
sont mêlés de quelques corps étran-
gers très-gros , sphéroïdaux et glo-
buleux , comme toutes les parcelles
de mucus qui se détachent des mem-
branes muqueuses. On n'a pas be-
soin d'ajouter aucun véhicule pour
voir les Animalcules distincts et sé-
parés ,' et lorsqu'on examine la li-
queur avec attention , on reconnaît
qu'ils sont accompagnés de petits
globules semblables à ceux qu'on
trouve dans la prostate.
Les organes de la génération pos-
sèdent chez le Hérisson comme
chez tous les Rongeurs, un déve-
loppement fort considérable. Les
testicules ont fourni un liquide blan-
châtre qui transsudait des points in-
cisés. Il fourmillait d'Animalcules
qui s'y trouvaient comme à l'ordi-
naire mêlés de quelques particules
étrangères. Ils étaient très-grêles,
leur tête paraissait circulaire, ra-
])latie et marquée dans son centre
d'une tache lumineuse. Leur queue
longuesemblaitplusopaqne que celle
des Animalcules dont nous avons eu
occasion de parler précédemment.
L'épididyme et le canal déférent
contenaient tous deux un liquide
blanc de lait, visqueux et rempli d'A-
nimalcules sans mélange de matières
hétérogènes. Les vésicules séminales
étaient gorgées d'un liquide blancopa-
lin qui jailHssait des grosses ramifica-
tions lorsqu'on les ouvrait. Celui-ci
s'est coagulé lentement et d'une ma-
nièie imparfaite, n'a point offert d'A-
nimalcules , soit qu'on l'ait examiné
pur avant etaprès la coagulation, soit
qu'on l'ait délacé préalablement avec
un pende salive ou d'eau tiède. Il con-
tenait seulenient une foule de corps ir-
réguliers de toutes les formes et de tou-
tes les grosseurs, et semblables sous
plusieurs rapports à des débris de ma-
tières muqueuses dont ils avaient la
transparence et l'aspect grenu. On
arrive au même résultat, quelle que
soit la partie des vésicules croii l'on
GEN
lire la liqueur. Pour les vésicules ac-
cessoires . le liquide qu'elles reirfer-
ment est clair , iueo:ij:;u!ablc sponta-
tiément, et sou inspcctiou nûcrosco-
piquenomonliequedes globules rares
de grosse u rs va riées , pa rni i le>quels on
distingue aussi des vésicules graisseu-
ses. Ou voit que les vésicules séminales
du Hérisson n'out point l'usage d nu
réservoir destiné à rasscndjler le li-
quide lourni par le testicule Elles
sont remplies d'un liquide tout-à-fait
1)aiticulier, et qu'elles sécrètent pro-
jahlemcnt elles-mêmes. Celui-ci se
mélange à la liqueur des déféiens ,
à celle des vésicules séminales , et
c'est là ce qui constitue le sperme
émis par l'Animal au luonient de l'é-
jacidalion.
DansleCocnoN d'Inde, lesdiverses
sections du testicule laissent transsu-
der un liquide épais et blanchâtre ,
qui.délayé dans delà s;:iliveoude l'eau
pure, olîVe au microscope une foule
d'Animalcules nuiuvans plus longs
que ceux du Chien , du Lapin ou du
Chat, mais très-rapprochés pour les
dimensions ou la forme de ceux que
MOUS avons reconnus dans le Putois.
Leur tète est circulaire, plate , et
jnarquée dans le milieu dun cercle
plus transparent que le bord. Leur
queue est longue , assez large , ondu-
lée dans l'état de mort ou pendant la
progression. Mais lorsqu'ils sont agi-
tés sans locomotion sensible , elle est
courbée en arc et semble inflexible.
Ils sont d'ailleurs mêlés de matières
liélérogènes qui ne peuvent provenir
que du (issu du testicule et qui otîVent
la même apparence que les fragmens
qu'on en détache. Lépidid\me est
gorgé d'iui liquideblanc, d'apparence
laiteuse. Pris à l'origine ou à la fin
du canal , et délavé comme à l'ordi-
naire, il oflVe toujours des Animal-
cules eu grand nombre et sans aucun
mélange de substances étrangères.
Leur Ibrme est identique avec celle
des précédens. Le canal déférent don-
ne lieu aux mêmes observations ; les
Animalcules s'y montrent nets et
pleins de vie. La matière contenue
dans les vésicules sé;uinalcs est épais-
GEN 20 1
so , transparente, opaline et comme
Inilpeuse ; elle s'épaissit rapidement à
air et devient alors concrète , blan-
che et friable. En se desséciiant clic
prend un aspect corné. On l'examine
au microscope , seule ou délayée dans
un peu de salive; elle ne présente
que des globules transparens souvent
agglomérés, mais faciles à séparer.
Dans plusieurs expériences, nous
n'avons pas trouvé d'autre substance
dans les vésicules, mais quelque-
ibis la base de ces boyaux était
plus blanche qu'à l'ordinaire et con-
tenait des Animalcules. Ceux-ci
provenaient d'un peu de liquide re-
tluédu canal déférent et se voyaient
mêlés à une grande quantité de la
substance propre aux véhicules. Dans
quelques occasions , nous avons ob-
servé que la portion de liquide en
contact avec la membrane muqueuse
en contenait jusqu'au sommet des
culs-de-sac. Us étaient en mouvement
dans l'un et l'autre cas , identiques
avec ceux du canal déférent ,mais dis-
séminés dans une grande masse de la
matière propre aux vésicules elles-
mêmes. La liqueur des vésicules ac-
cessoires est transparente , très-flui-
de , incoagulable spontanément. Elle
ne montre au microscope aucun Ani-
malcule, mais seulement quelques
globules gros , rares , dillerens en vo-
lume et dun aspect qui rappelle celui
des gouttelettes de graisse. Enfin ou
peut extraire des glandes de Cowrper,
au moyen des procédés que nous
avons déjà fait connaître, un liquide
blanc laiteux rempli de globules très-
petits , de la même dimension que
ceux qu'on observe dans le lait.
On voit donc qu'au milieu de tous
ces appareils variés, la constance de
l'emploi du testicule se fait remar-
quer de la manière la plus satisfai-
sante. Lui seul sécrète des Animal-
cules , et les autres glandes fournis-
sent à la liqueur séminale des maté-
riaux tout-à-fait ditlérens dont nous
ne saurions encore assigner, il est
vrai, l'utilité , mais qui jouent pro-
bableuieut un ri)le secondaire.
Les Animalcules du Surmulot
aoa GEiN
oat une longueur considérable, se
meuvent «avec vivacité et nagent à
la manière des Anguilles dont Ils ont
à peu près la forme, car leur tête est
moms grosse relativement à la queue
que dans les Animaux précédens.
Elle offre ceci de remarquable, qu'elle
est marquetée de points translucides
lorsqu'on l'examine de champ , et ce
caractère singulier se retrouve dans
le Rai, la Souris blanche et grise.
Vue de côté, la tête se distingue de
la queue, car elle est dirigée d'une
façon anguleuse qui la rend aisée à
reconnaît! e , circonstance que nous
n'avons observée que dans les Ani-
maux qu'on vient de citer. Dans tous
les autres , la tête est aplatie , mais
elle se dirige selon l'axe de la queue.
Nous avons pu , grâces à la com-
plaisante amitié de CoUadon , mem-
bre distingué de la Société de Physi-
que à Genève , soumettre à diverses
reprises les liqueurs sperma tiques de
la Souris blanche etgriseà un examen
comparatif très-soigné. L'identité de
leurs Animalcules est complète, soit
pour la longueur absolue, soit pour
la forme du renflement céphalique
qui, comme on l'a déjà dit, pré-
sente des caractères particuliers.
Les Animalcules du Cheval, ceux
del'ANE, du Taureau, et les appa-
reils générateurs du Mulet, doivent,
à leur tour, fixer notre attention. On
conçoit l'utilité d'une comparaison
semblable lorsqu'on réfléchit à la pos-
sibilité reconnue du croisement entre
ces trois espèces. De tous ces Animaux
le Cheval était le seul que nous eus-
sions examiné , lors de la publication
de notre Essai sur les Animalcules
spermatiques ; depuis lors , nous
avons eu de fréquentes occasions de
vérifier nos premiers résultats. Les
testicules et le canal déforent ont
fourni toujours de nombreux Ani-
malcules très-vivans , même dou-
ze heures après l'extirpation des or-
ganes. Leur tête est arrondie , mar-
quée au centre d'un point globu-
leux et clair. Leur longueur totale
est de o ,n"n o5o à o ,™"o5.'S. Spallan-
zani, Gleichen et plus ancienne-
GEN
ment Hill avaient déjà reconnu
leur existence dans la liqueur obtenue
par éjaculation dans les haras. Plu-
sieurs appareils générateurs de l'Ane
ont été le sujet de pareilles observa-
tions. Dans tous, nous avons reconnu
des Animalcules fort analogues à ceux
du Cheval, mais qui semblaient avoir
la lète plus ovale. Leur longueur to-
tale était de o.^^oGo, c'est-à-dire
à peu près la même. Gleichen nous
païaît être le premier naturaliste
qui les ail bien décrits , mais comme
le dessin qu'il en a donné , de même
que tous ceux que renlérme son ou-
vrage, a été fait d'après une liqueur
éjacidêc , on y trouve non-seulemen^
des Animalcalcs, mais encore d'au-
tres matières organiques fournies par
les glandes secondaires de l'appareil
mâle. Nous avons aussi observé soi-
gneusement les liqueurs retirées du
testicule ou de l'épididyme de plu-
sieurs Taureaux. Nous avons mê-
me eu la facilité de comparer une fois
les Animalcules que nous en obte-
nions avec ceux d'un Cheval dont ca
nous avait apporté les organes en mê-
me temps. La forme est analogue,
mais ceux du Taureau ne nous offri-
rent pas ces taches circulaires et
plus blanches qu'on rencontre dans
les Animalcules du Cheval et de
l'Ane. Leur longueur est de o,™""
o5'8 à Oj'^^oôa, c'est-à-dire sembla-
ble à celle que nous avons reconnue
dans les Animaux précédens. Glei-
chen, qui avait beaucoup de facilité
pour se procurer la liqueur émise par
les Taureaux à Pinslant du coït, en
a fait le sujet d'un très-grand nom-
bre d'observations. Ce sperme a , se-
lon lui, l'odeur et la couleur de l'eau
de colle , et il pense avoir trouvé
beaucoup plus d'Animalcules dans
celui des jeunes Animaux que dans
celui des Taureaux plus âgés.
On conçoit qu'il est d'un haut in-
térêt , pour rendre cette histoiic
complète, de comprendre dans notre
investigation les organes du Mulet , de
ce singulier Animal auquel on refuse,
presque d'un commun accord , la fa-
culté fécondante. Quoique beaucoup
d'Jciivains aicut siipj)OSo qu'il tilail
capable d'engencher , parlicuUèrc-
meiit avec la Jumeul, nous n'avons
pas encore tiouvé sur ce point une
seule preuve de lait. Parmi ceux qui
sont les plus disposes à le croire, nous
n'en voyons aucun qui puisse four-
nir des détails suflisaniment précis.
Les autres, au contraire, cilcnt en
leur faveur une foule d'essais infruc-
tueux. Il en est de celte question
comme de tous les cas ou les person-
nes qui se vouent aux sciences sont
appelées à se prononcer sur des ré-
sultats négatifs. Un témoignage posi-
tif suffirait pour annuler la valeur do
tous les autres , quelque multipliés
qu'ils fussent. Il devient donc fort
épineux de prendre une opinion arrê-
tée ; et dans la circonstance présente ,
nous nous bornerons à énoncer qu'il
est fort probable , si l'on s'en tient à
la majorilédes avis , que le plus grand
nombre des Mulets n'est pas apte à la
Sropagalion. Dans les grandes fermes
e l'Amérique oii il se trouve d'im-
menses troupeaux de Mulets , on cite
quelques exemples de fécondation.
Les circonstances , en cette occasion ,
.sont bien favorables, puisqu'on peut
observer plusieurs milliers de Mulets
mâles. Cependant les cas oli ils ont
paru propres à la propagation sont
presque aussi rares et non moins
équivoques que les observations faites
en Europe. On conçoit d'ailleurs que
l'on ne peut affirmer avec certitude
que le Mulet soit inhabile à la Géné-
ration, mais on a du moins des preu-
ves très-positives et plus que suffi-
santes pour montrer combien il est
rare que l'exercice de cette fonction
lui soit accordé. Quoi qu'il en soit
dans le fond , il importait beaucoup à
notre point de vue de savoir s'il exis-
tait des Animalcules dans ses appa-
reils générateurs , et de connaître
leur forme et leur longueur compa-
rativement aux espèces d'oii il pro-
vient. iNous nous sommes procuré un
Mulet d'une douzaine d'années et
qui montrait des signes d'ardeur non
équivoques. On l'a tué , et nous avons
examiné de suite tout son appareil
GEN
aoS
^énéiatcur avec le [l'.us grand soin.
Il ne nous a pas été possible d'y ren-
contrer autre chose que des globules
tels que ceux que nous rencontrons
dans les Animaux impid)èies. Les
testicules étaient remplis d'un fluide
opalin très-abondanl , et qu'on aurait;
confondu facilement à l'œil avec la
liqueur spermatiquc la plus parf;iite ;
mais sous le microscope , ou ne pou-
vait y apercevoir autre chose que des
corpuscules immobiles. Les vésicule»
séminales et le canal déférent conte-
naient le même liquide et reprodui-
saient la même apparence. Les pros-
tates ofiVaient au contraire une li-
queur jaune sale dans laquelle flot-
taient des globules rares et plus
petits. Bory de Saint-Vincent nous
assure avoir obtenu absolument les.
mêmes résultats sur divers Mulelfi
dont il a eu occasion d'observei'
l'appareil générateur en Espagne.
Gleichen , qui avait l'intime convic-
tion de l'exislence des Animalcules
dans le Mulet, avoue pourtant qu'il
ne lui a pas été possi'ile d'en aperce-
voir. Il est vrai qu'ill'attribue plutôt
à l'âge du Mulet qui avait plus de dix
ans qu'à toute autre cause , et il pen-
se que son expérience prouve seule-
ment l'absence des Animalcules dans
les vieux Animaux. Or, comme nous
avons vu nous-mêmes des Etalons
fort estimés , quoiqu'ils eussent plus
de quinze ans , il nous est impossible
d'admettre unetellc explication. Glei-
chen cite encore des tentatives faites
pour obtenir un accouplement fécon-
dant entre les Mulets et les Jumens.
L'acte en lui-même se passait comme
à l'ordinaire et sans difficulté , m;às
les femelles ne retenaient pas. Malgré
toutes les preuves qu'il accumule
ainsi contre sa propre opinion , ca.T il
croyaitquelesAnimalculesétaient né-
cessaires à la Génération ,il n'enc(m-
clut pas moins que le JMulet doit titre
habile à la reproduction comme tou-
tes les autres espèces.
Nous avons pu faire aussi de fré-
quentes observations sur les Ani-
malcules du Bouc. Ils ont une er-
trême vlcacilé dans Icui^s mouve-
2o4 GEN
inens, et se rapprochent d'une ma-
nière remarquable de ceux du Lapin,
soit par la longueur, soit par la ior-
me. Il en est de même des Animalcu-
les du Bélier. Nous n'avons pas besoin
de faireobserver, quanta ces dentiers,
que les remarques dont Leewenîioeck
a publié le clélail sont eulièi'ement
fausses. Il'o cru reconnaître dé)à chez
eux les mœurs particulières de l'espè-
ce et leur disposition à errer par trou-
pes nombreuses. De telles hallucina-
tions se réfutent d'elles-mêmes; elles
ont discrédilé, dès sa naissance, le
système de la Généralion, d'ailleurs
fort bizarre, auquel cet habile obser-
vateur s'était arrêté.
La plupart des Oiseaux sont soumis
à des alternatives nettement tran-
cliées qui les rendent inhabiles à se
reproduire hors de certaine i époques,
et les Moineaux, par exemple, ne
sont pubères que vers la saison de
leurs amours. On trouve alors leur
testicule, volumineux, blanc, gorgé
de semence , et celle-ci fourmille d'À-
nimalcules dont la tête plate et ciicu-
laire se présente souvent de coté ; leur
queue, longue et effilée comme une
aiguille, se contourne peu dans leurs
mouvemens , qui semblent s'exécuter
d'une seule pièce. Mais il n'en est pas
de même en tout autre temps, et le
testicule, réduit au dixième de son
volume, offre la teinte gris-jaunàtie
qui est propre aux vaisseaux spermu-
tiques qui le composent. Ceux-ci ne
contiennent absolument aucune es-
pèce de liquide , et l'un a beau le coui •
primer, le diviser, en délayer des
fragaiens dans l'eau , rien ne"^ peut y
faire recounaîtje des Animalcules. Le
Moineau mille n'est donc véritable-
ment pubère qu'au printemps, et perd
celte prérogative dès qu'il a accouipli
l'œuvre de la reproduction. Il en est
de même des Serins de Canarie , des
Linottes , des Pinsons , des Canards
domestiques etdes Coqs d'IniJc. Onse
bornera a présenter ici quelques résul-
tats propres à donner une idée préci-
se de leur forme. Ceux du Coq, que
Leewenhoeck avait découverts et par-
iaitemeut dessinés, et que Gleichcu
G EN
lui-même avait eu l'occasion d'obser-
ver , peuvent fournir l'occasion d'ad-
mirer l'exactitude extraordinaire de
l'infatigable scrutateur hollandais.
Les Animalcules du Coq consistent
en une tête oblongue qui se rétrécit
tout-à-coup à sa base et se continue
en une queue extrêmement fine qu'il
est pres(|uc impossible de reconnaîtie
aux premières observations. Mais si
l'on se livre pendant quelques jours à
cet examen, on parvient aisément ù
s'assurer de son existence, et alors
l'Animalcule se montre tel que nous
venons de le dépeindre. Mais co
qu'il y a de plus singulier , c'est que
le Coq , pris en toute saison , se prête
lacilementà ce genre de recherches,
et se dérobe par conséquent à une loi
qui pourrait sembler plus générale.
Le j'xGEON possède aussi des Ani-
malcules, et leur forme, leur lon-
gueur les rapprochent singulière-
ment de ceux qu'on vient de décrire
dans le Coq, tellement même qu'il
serait impossible de dire en quoi ils
diffèrent. On trouve que les organes
de cet Animal en contiennent à
une époque ou il est impossible d'eu
obtenir des Molneauv , du Canard
et du Coq d'Inde , ce qui porte
à penser qu'il conserve sa pu-
berté pendant toute l'année de même
que le Coq domestique. Ceux du Ca-
KARD sont plus courts et ne se présen-
tent qu'au printemps et au commen-
cement de l'été. Eu automne ou trou-
ve les testicules secs et arides , d'une
couleur jaune sale , et le canal défé-
rent est entièrement vide.
La liqueur séminale de la Gre-
nouille commune , obtenue par
émission spontanée , contient une
te) le quantité d'Animalcules , et
leur mouvement est si rapide , que
l'œil , armé du microscope, n'y aper-
çoil qu'une espèce de bouillonnement
très-singulier. Mais lorsqu'on la dé-
laie ou qu'on prend le liquide du
testicule, le mouvement plus lent et
les Animalcides plus isolés permet-
tent d'en percevoir la forme sans
difficulté. Ils sont foi t courts, leur
tête est oblongue , aplatie et mar-
CxEN
(jiiée clans son centre iVune tnchc
plus claire que nous n'uvons bien
vue qu'au luoyon de l'exccllonl mi-
croscope du |)iolcsscur Amici. La
Grenouille à tempes rousses a ol-
fcrt des Animalcules semblables en
tout point, mais elle se distingue
de la piëcedentc par quelques par-
tictdariti's de son a;>pareii généra-
teur, qui paraissent singulières lors
quOn réflécliit à la ressemblance
qui existe d'ailleurs entre ces deux
espèces. Le lenticule est beaucoup
plus |)clil, l'uretère est plus large
comparativement, mais il est privé de
dilatation et se termine dans le cloaque
par un simple oritice sans papille. La
femelle olîie des dififérences encore
plus saillantes.
On trouve chez les Crapauds des
variations plus remarquables , mais
elles ne portent que sur les arran-
gemens accessoires de l'appareil, et
le testicule s'y voit toujours gorgé
d'un liquide qui fourmille d'Animal-
cules plus ou moins longs.
Les Animalcules de la Sala-
mandre ont une forme très-remar-
quable et ditTèrent entièrement de
ceux décrits jusqu'à présent. Ils sont
fort longs, t'oit grêles, et se termi-
nent en avant par une tète obovale
tellement plate que lorsqu'elle se
présente sur le côté , on dirait qu'ils
n'en ont pas du tout. Ils se meuvent
d'une manière aussi latigaule que
singulière. Leur corps entier se cour-
be en un arc très-régulier , mais qui
change de direction à (ont instant.
Quelquefois ils exécuîcnl cette espèce
d évolution pendant plus de dix mi-
nutes sans bouger de place. On les
volt aussi, mais plus rarement, nager
par des ondulations répétées et liori-
zuutaies , à peu près à la manière des
Serpcns. Lorsqu'ils sont à sec , leur
corps devient tres-flexueux. ÎNlais ce
qu'ils ont certainement de plus ex-
traordinaire, c'est leur longueur ab-
solue qui est égale à o,'"'"4. Sous ce
rapport , ils s'éloignent é!range-
ment des Animalcules précédens qui
eont beaucoup plus courts. Malgië
cette différence, il ne paraît pas que
GEN
2o5
leur diamètre soit plus fort ; bien
nu contraire , les Animalcules du
Cochon dinde, par exemple, ont la
queue plus épaisse et la tète bien
plus grosse, quoiqu'ils soient à peu
près cinq fois monis longs. La Sa-
lamanihe palmée et la Salamandre
teireslre possèdent aussi des Ani-
malcules qui ne diffèrent que par
la longueur de ceux que nous venons
de décrire. Chez ces Animaux, il
suffit de presser le ventre au mâle
ve:s le piinteinps pour faire sortir
par l'ouverture du cloaque une li-
queur qui en offre une quantité pro-
digieuse.
La Vipère, l'OiiVET, quelques Cott-
LtiUVRES , les Lézards grjs et yerts
nous ont fourni des Animalcules, et
l'occasion de les examiner s'est renou-
velée plusieurs fois pour chacune de
ces esj'èces. En général, ils se rappro-
chent de ceux des Mammifères pour
la forme et la longueur, quoique leur
tèfe se trouve beaucoup moins mar-
quée.
La laite des Poissons fourmille de
corps mouvans sur la forme desquels
il y a beaucoup de vai ialions dans les
auteurs qui font examinée. Pour le
plus grand nombre, ils n'ont vu que
des globules vivement agités; mais
celte illusion provient évidemment de
l'extrême ténuité de leur queue qui
échappe aux yeux les mieux exercés.
Au moyen de 1 instrument d'Amici ,
noire ami le docteur Prévost a eu
l'occasion de s'assurer que chacun de
ces globules était bien réellement
pourvu d'une queue.
Quant aux Mollusques, ils se prê-
tent merveilleusement à ce genre de
recherches en raison de la dimensiou
extraordinaire de leurs Animalcules,
et dans 1 Escargot , par exemple,
ceux qu on y rencontre en abondance
ont près d'un millimètre de longueur
absolue, et ressemblent beaucoup,
pour le port et la forme générale, ;i
ceux de la Salamandre. Ils ont le corps
ondulédans toute sa lougueur,se meu-
vent avec assez de lenteur pour qu'on
puisse aisément les suivre, et se ter-
minent en avant par une tête obovale.
206
GEN
Ils nagent toujours de la même ma-
nière que les Anguilles ; mais quel-
quefois ils ont l'air d'êlre en repos
complet , quoique leui' lêle pivote sur
sa base en décriv;iut des oscilla linns
fort l'apidcs. Cebalnncementpeut du-
rer pendant tiès-long-temps sans que
rAniinalcule change de place. Pour
les mesurer , ou est forcé de pren-
dre un grossissement moins fort
qu'à l'ordinaire , car leur corps entier
ne pourrait être perçu avec celui de
trois cents diamètres, quoique son
champ embrasse près de cinq pou-
ces. Il semble qu'on devrait les voir
à l'œil nu , puisqu'ils ont une demi-
ligne de longueur;'mais si l'on réflé-
chit à la ténuité de leur corps, on
concevra comment ils peuvent échap-
per aux regards lorsqu'on ne fait
pas usage d'une lentille. Les autres
Escargots en possèdent aussi de sem-
blables ; les Limaces , les L^ninécs on
ont de même natui e ; mais on pourra
voir, dans le tableau des mesures ab-
solues, qu'ils sont généralement plus
courts que ceux de V Hélix pomatia.
Après avoir poursuivi dans ces
principales classes du règne animal
l'étude de la sécrétion spermatique,
il importe de discuter les résultais
principaux qui s'ensuivent. On a
vu que le testicule était le seul or-
gane constant et essentiel , tous
les autres pouvant manquer dans le
plus grand nombre des cas sans que
la fonction généra ti^ce en soit influen-
cée. Cette circonstance prouve d'une
manière presque incontestable qu'il
est le siège delà sécrétion au raoxen
de laquelle s'opère la fécondation des
œuls. 11 semble aussi , d'après les
mêmes recherches , que les Animal-
cules spermaliques ne se montrent
que dans cet organe, et la liaison de
ces deux lois de l'économie animale
semble indiquer que ces êtres jouissent
d'une importance réelle , et peut-être
exclusive dans l'acte de la Génération.
Il est donc nécessaire de poursuivie
leur élude sous ce [oint de vue, et de
multiplier les faits afin d'éclairer la
question sous toutes ses faces.
Les Animaux impubères sont inha-
GEN
biles à la reproduction, et l'étude
atteutive" de leurs organes pouvait
éclairer sur la cause prochaine de leur
incapacité. Nous avons mis à profil
toutes les occasions qui se sont pré-
sentées à nous depuis deux ans, et
nous pouvons assurer , d'après un
nombre d'expériences extrêmement
considérable , que les Lapins , les
Veaux, les Poulains, les Anons, les
Cochons d'Inde de quelques mois,
un grand nombre de Suunulots, de
Souris du même âge, les Poulets et
les petils Canards , enfin les Grenouil-
les jeunes, ne possèdent pas d'Ani-
malcules speimatiques. La liqueur
qu'on extrait de leurs organes con-
tient les globules inéguliers qu'on
observe dans les testicules du Mulet;
mais elle est complètement privée de
corps mouvans, et jamaisnousn'avons
pu découvrir au milieu des globules
qui flottaient dans le liquide quelque
objet qui rappelât par sa forme les
Animalcules propres aux Animaux
pubères. Nos prédécesseurs avaient
déjà fait mention de cette circons-
tance , mais nous ne pensons pas
qu'ils eussent apporté , dans leurs re-
cherches , le scrujHile et le soin que
nous avons mis dans les nôtres, et
qu ils les eussent surtout variées et
multipliées suffisamment pour donner
à cette loi un caractère général et
précis.
Après une époque de la vie , qiu,
sans être bien déterminée, varie peu
dans chaque espèce, les Animaux
deviennent stériles. Il était fort im-
portant de comparer le., matières sé-
crétées dans cette période avec celles
que nous avions examinées , soit dans
1 état adulte , soit dans le jeune âge ,
avant la manifestation des symptômes
connus de la puberté. Sur ce point,
nous n'aurons pas l'avantage d'oflrir
un grand nombre de résultais , et Ion
conçoit qu'il est bien moins ai.sé do se
procurer des êtres dans les conditions
(le vieillesse convenable. Cependant
nous avons pu soumeltre à l'examen
les parties de la Génération d Un Eta-
lon âgé de vingT-clnq années, et qui
se trouvait hors de service depuis qua-
GEN
tie ou cina ans , ainsi que ceux de
quelques Cniens Tort âgés dont nous
avons pu disposci . Les oii;;ines n'é-
taient pas dans un état inaladil; in:iis
ils se trouvaitnl dépourvus d'Ani-
malcules , et la liqueur qu'iN conte-
naient ressemblait, sous tous les rap-
ports, à celle que nous avions obser-
vée dans les jeunes individus des mê-
mes espèces. Ce point de vue avait
aussi, dans plusieurs occasions, été le
sujet de quelques recherches, et nous
trouvons dans les auteurs qui s'en
sont occupés des résultats parfaite-
ment conformes à ceux que noi;s
avons obtenus nous-mêmes.
Les données que nous venons d'ac-
c[uérir établissent déjà suffisamment
l'importance des Animalcules , et
montrent qu'il existe unerelatiou in-
time entre leur présence dans les
organes et le pouvoir fécondateur de
l'Animal. Il est donc indispensable
d'en faire l'objet d'une élude parti-
culière , et de définir exactement les
principales propriétés qui les carac-
térisent. Ce que nous avons dit sous
le point de vue de la forme , de la mo-
tilité , etc. , peut suffire pour le mo-
ment, et nous allons les étudier dans
leurs rapports avec quelques agens
physiques. Le sperme du Chien de-
meure parfaitement fluide et trans-
parent, le mouvement s'y conserve
pendant plusieurs heures. Ces deux
circonstances le rendaient plus propre
que tout autre aux observations sui-
vantes. No\is avons mis dans des
capsules d argent des quantités égales
de liqueur spermatique. Nous avons
laissé l'une comme terme de com-
paraison , et nous avons fait plonger
dans l'autre une baguette métallique
vernie jusqu'à son extrémité ^ de ma-
nière qu'en mettant en communica-
tion la baguette et la capsule avec les
deux surfaces d'une bouteille de
Leyde , fortement chargée , on exci-
tait une étincelle qui passait en to-
talité au travers du liquide et non
point à sa surface. Après quelques
décharges , les Animalcules étaient
complètement immobiles , tandis que
ceux qu'on n'avait point électrisés
GEN
207
s'agitaient tout autant qu'avant l'ex-
périence , qui n'avait duré f|i!e cinq
minutes. Nous avons fixé sur une
glace .deux lils de platine , dont les
extrémités vis-à-vis l'une de l'autre
étaient séparées par (|uelques lignes
d'intervalle ; cet appareil a été placé
sous le micioscope , et les fils ont été
mis en communication avec deux
branches de laiton , qui se rendaient
dans des capsules pleines de mercure
et portées par une table indépen-
dante de l'appui du microscope.
L'une d'elles communiquait à de-
meure avec l'un des pôles d'une
forte pile ; l'autre servait à établir ou
rompre le circuit, au moyen de lim-
ïuersion ou de rémersion du rhéo-
phore. On a mis alors une goutte
de liqueur spermatique entre les
deux fils de platine , et le mouve-
ment des Animalcules étant bien
perçu , l'on a établi le circuit gal-
vanique. Mais, soit qu'il ait été con-
tinu , soit qu'on ait donné des se-
cousses , on n'a pu voir aucune
altération dans le mouvement. Ajuès
avoir suffisamment constaté ce point ,
on a promené le nricroscope dans
toute l'étendue du liquide , et l'on a
vu que dans les portions contiguës
au pôle positif ils étaient tous immo-
biles , taudis que soit auprès du pôle
opposé, soit dans les autres parties du
liquide , on les voyait aussi agités
qu'avant l'expénence. Cet effet doit
être attribué à 1 action des Acides pro-
duits au pôle positif. Les expéilences
nouvelles sur les propriétés du cou-
rant galvanique fermé ne nous per-
mettaient pas de négliger son ac-
tion dans cette circonstance. Nous
n'avons aperçu aucun effet sensible
en nous servant de l'appareil précé-
dent, dans lequel on avait substitué
aux deux pointes de platine un fil
entier du même Métal. Les expé-
riences qui n'ont pas été troublées par
l'effet calorifique , ont certainement
mis en évidence la nullité d'effet du
courant. Nous n'avons pas été plus
heureux en nous servant d'un fort
aimant , que nous avons mis en rap-
port avccle liquide ,soit sous le nii-
5208
GEN
Cl 05cope lui-même , soit ailleurs pen-
dant un temps assez long.
On voit que ces diverses épreuves
laissent beaucoup de (loute sur l'ir-
ritabilité de ces petits êlres , et nous
pensons-, pour notre propre compte ,
qu'elles démontrent l'absence d'un
système musculaire analogue à celui
tles grands Animaux.
Il résulte de tout ce qui a été dit ,
1° que tous les Animaux mâles en
état de puberté posicdcnt des Ani-
jnalculcs spermaliques. Les individus
j eunes , ceux qui sont trop âgés, n'en
offrent aucun indice , et les Oiseaux
se font remarquer par l'absence com-
plète de ces êlres , à toute autre
époque que celle fixée par la nature
pour leur accouplement. Le Coq do-
mestique et le Pigeon écbappent à
cette loi.
2°. Que les Animalcules spermati-
ques existent dans le testicule à l'état
de perfection complète ; qu'ils sont
transmis aux canaux déférons et n'é-
prouvent aucune altération dans ce
trajet. Leur mouvement et leur forme
ne sont point influencés non plus au
moment du mélange des liquides sé-
crétés par les autres glandes , en sorte
qu'ils arrivent au dehors tels qu'on
les voyait déjà lorsqu'on les prenait
dans les vaisseaux spermatiques eux-
mêmes.
5". Que les vésicules séminales, les
vésicules accessoires, la glande pros-
tate et celles deCowper ne fournissent
jamais d'Animalcules , et que si l'on
en rencontre quelquefois dans la vé-
sicule séminale, ils proviennent évi-
demment des canaux délérens.
4". Que le mouvcmenî spontané des
Animalcules spermaîiques est inti-
mement lié à l'état physiologique de
l'individu qui les fournit. Cette cir-
constance sufEt à elle seule pour les
distinguer nettementdes Animalcules
infusoircs.Ils en diffèrent encore par
la constance de leur forme dans tous
les êtres d'une même espèce , et
toutes nos expériences démontrent
qu'ils sont le produit d'une véritable
r.écrétion.
.^".Querétincelleélcctriqucles tue;
GEN
que le courant galvanique ne les af-
fecte pas, même dans un état d'inten-
sité suffisant pour décomposer l'eau
et les sels que contient celle-ci.
6". Qu'enfin , quelle que soit l'opi-
nion qu'on adopte sur le rcMe des Ani-
malcules spermatiques , nous avons
démontré qu'ils sont produits par le
seul organe essentiel à la ûiculté fé-
condante , qu'ils existent dans tous
les Animaux capables de reproduire
leur espèce autrement que par bou-
ture , qu'ils manquent au contraire
dans tous ceux qui se trouvent inha-
biles à la Génération, et que leur pré-
sence dans le liquide séminal est le
véritable signe qui sert à le carac-
tériser.
Tableau des mesures précises de quel-
ques Animalcules spermatiques.
NOM
de
l'animal.
LONGUEUR
en
millimètres.
Putois o,o83
Chien o,oi6
Lapin o,o4o
Chat o,o4o
Hérisson. . . o,o66
Cochon-d'In-
de o,o83
Surmulot. . . o,i66
Souris grise
ou blanche. o,o8o
Cheval. . . . o,o55
Ane o,o6o
Taureau.. . . o,o58
Bouc o,o4o
Bélier o,o4o
Moineau.. . . o,o83
Coq o,o4,5
Canard. . . . o,d.52
Pigeon. . . . o,o54
Yipère. . . . o,o6b
Goideuvre de
Razomow^s -
liy Ojioo
Orvet o,o66
Crapaud ac-
coucheur. . . o,o5o
LONGUEUTi.
relative ,
celui du
Chien pris
pour 10.
5o
lO
25
25
4i
5o
lOO
5o
34
37
36
25
25
5o
28
20
34
41
62
4i
iB
GEN
0,026
i6
o,4oo
2 5o
o,853
b2o
o,6j 1
SSi
Grenouille.. .
Salamandre à
crête
Escargot ( //.
pomatia). . .
Lymnce (//.
palustris ). .
Dans les observations qu'on vient
»ie parcourir, nous avons cherché,
par <livcrses considérations , à éla-
hlir le vrai point i!e vue sous le-
quel doivent cire envisagés les Ani-
malcules spermatiqucs. Nous allons
niauitenant faire connaître les expé-
riences tentées dans le but de saisir
les phénonicncs qui se passent à l'ius-
taut de la fécondation dans les Mam -
mifères , les Oiseaux , les Pois-
sons et les Batraciens. Dans ces der-
niers , on s'aperçoit, au premier
coup-d'œil , que la grappe des ovai-
res renferme réellement des ovu-
les Irès-différens. Les uns sont extrê-
meinent petits, d'une couleur jaune-
clair , et ne doivent être pondus qu'à
des époques fort éloignées. Il en est
d'autres qui se sont cléjà colorés en
brun et qui ont acquis un diamètre
d'un tiers ou d'un quart de millimè-
tre ; ce sont les ovules de la saison
prochaine. Enfin la presque totalité
dcl'ovaue se trouve remplie par des
œufs sphériqpes partagés, sous le rap-
port de la couleur , en deux hémi-
sphères égaux, l'un brun clairet l'au-
tre d'un beau jaune. Ils ont un mil-
limèti cet demi ou deux millimètres
de diamètre ; et si on les considère
avec attention, on observe d'abord
qu'ils sont composés de deux sacs
nieinbraneux concentriques, l'un in-
térieur rempli de cette bouillie opa-
que, colorée, qui caractérise l'œuf,
l'autre extérieur, très -mince, fort
transparent et appliqué sur le précé-
dent d'une manière si intime qu'on
ne peut les bien distinguer qu'api'ès
la destruction ou le déchirement de
l'ovule. On remarque ensuite qu'il
existe au centre de l'hémisphère brun
une tache circulaire , très - régulière,
(aune et marquée d'un point fort opa-
que dans son milieu. Celui-ci provicul
TOAiE vu.
GEN 209
d'un petit trou dont Ici deux mem-
branes sont percées , ce qui met à
découvert la bouillie brune que ren-
ferme l'ovule. Pour s'en assi^rer il
suffit de vider l'œuf et dexamine'r à
la loupe les membranes transparen-
tes qui sont restées intactes dans tou-
tes leurs parties , sauf l'cndi oit qu'on
a piqué pour faire évacuer la pulpe
qu'elles contenaient. Tel est l'état des
organes à l'époque des amours. Les
œufs sont prêts à sortir des ovaires
les Irouipes ont accumulé le mucus
qui doit les recouvrir , il ne manque
plus qu'une circonstance pour déter-
miner ces organes à se mettie en jeu.*
Il est bon de faire observer que bien
souvent la lemeîle se débarrasse toute
seule de ce poids incommode qui gê-
ne tous ses mouvemens et qui dislend
d'ailleurs son abdomen de manière à
rendre la respiration trcs-difiicile.
Bien entendu qu'alors les œufs res-
tent complètement stériles et pourris-
sent au bout de quelques jours. Mais
cette observation, qui se présente
assez fréquemment , nous indique
la cause prochaine de la ponte. Lors-
que la femelle, au lieu d'être iso-
lée , se trouve avec des mâles de son
espèce, l'accouplement ne tarde pas
à avoir lieu. L'un d'eux se place sur
son dos, la saisit sous laisselle avec
ses pâtes antérieures et se cramponne
fortement au moyen des callosités
qu'on remarque à*la base des pouces
de tous les mâles. Il la serre avec une
force incroyable et reste dans cette po-
sition pendant plusieurs jours. Il est
très-probable que la femelle éprouve
alors un surcroît de gêne auquel se
joint aussi sans doute l'excitation na-
turelle des organes générateurs. Ces
deuxcausesréunies amènent le déchi-
rement progressif des petits sacs de
l'ovaire, et les ovules qui se détachent
sont saisis par les trompes, amenés un
à un dans la partie qui doit les rs-
couvrir de mucus , puis enfin dépo-
sés à la base de ces organes dans
les dilatations qui s'y observent. La
couche de mucosité est régulière-
ment distribuée à leur surface, et elle
a un millimètre d'épaisseur. Lorsque
l'k
2IO GEN
cette opération est terminée , l'accou-
chement commence, les œufs sortent
de leur réservoir et sont évacués par
l'anus peu à peu , et c'est alors seule-
ment que le mâle répand sa liqueur
séminale dont il les arrose à mesure.
Toutes ces couililions sont donc par-
faitement nettes et distinctes , et le
phénomène se divise en deux parties
bien caractérisées : la chute des ovu-
les et leur arrivée dans la dilatation
des ti'ompes ; leur expulsion hors du
corps de la femelle qui coïncide
avec la fécondation. Nous avons vu
que la femelle pouvait , sans le con-
cours du maie, reproduire tous ces
actes, mais, dans ce cas, les œuls
qu'elle pond se gâtent au bout de
quelques jours.
Les expériences par lesquelles nous
avons cherché à établir le-, conditions
de la fécondation sont nombreuses ,
et la plupart ont été répétées jusqu'à
huit ou dix fois. Il devient important
d'en rapporter quelques-unes : d'a-
bord nous avons séparé deux Gre-'
nouilles accouplées. Les œufs étaient
rassemblés dans les trompes , et prêts
à sortir. On en a mis une partie dans
de l'eau pure pour observer les chan-
gemens qu'ils y éprouveraient. Le
premier phénomène qui s'est otTertà
nous consiste en une absorption d'eau
que le mucus opère et de laquelle ré-
sulte un gonilemcnt considérable de
cette portion de l'œuf. Il est probable
que celui-ci se trouve lui-même dans
(les conditions analogues, mais nous
sommes foicés d'avouer qu'il ne
nous a pas été possible de percevoir
aucune altération dans son diamètre.
Yoici la table des dimensions de
l'œuf enveloppé de sa couche de mu-
cus , prise d'après une moyenne de
vingt mesures.
Midi. A leur sortie de l'ovaire, on les
plonge dans l'eau. 2™™, 5
1 h. 00' .'), »
2 h. 3o' 6, 5
5 h. 5o' 7, 1
4 h. 3o' 7, 2
5 h. 3o' 7» 1
6 h. 5o' 7, 3
GEN
Il suit de-là qu'au bout de quatre
he lires d'immersion , l'absorption
était complète et que le mucus était
satuié d'eau. Depuis ce moment ,
l'œuf n'a plus ottcrt de changement
de cette espèce , et pendant quelques
jours on n'a pu reconnaître aucune
altération dans ses diverses parties.
Mais alors le mucus a commencé à
peidre de sa consistance, et les matiè-
res renfermées dans l'œuf ont paru
sujjir une décomposition chimique.
Ou voyait d'abord paraître des taches
blanchâtres sur la membrane d'enve-
loppe , la bouillie colorée que celle-ci
renferme disparalssaiteusuitcàsa par-
tie supérieuie oii elle était remplacée
par un liquide transparent et par
quelques bulles gazeuses. Enfin la
presque totalité de cet te matière éprou-
vait une altération analogue, et au
bout de quinze à vingt jours, il en res-
tait à peine quelques flocons suspen-
dus dans le liquide clair qui l'avait
remplacée. Il est probable que ce sont
ces divers phénomènes qui, par une
observation trop superficielle, ont tait
croire que l'œuf des Grenouilles pou-
vait acquérir un commencement de
développement , même dans le cas oii
il n'avait pas été soumis à l'iutluence
du liquide fécondateur. La putréfac-
tion était perceptible à l'odorat au
bout de quinze jours , quoique l'on
eût eu le soin de changer l'eau qui
baignait les œufs deux fois par jour.
Nous avons répété la même ex-
pci ience sur une autre portion des
œufs que nous avions trouvés dans cet-
te femelle, et nous en choisissons
l'histoire de préférence, parce qu'el-
les ont été strictement comparatives.
Dans ce cas , au lieu d'employer de
l'eau pure , nous avons fait usage d'u-
ne liqueur qui renfermait le suc ex-
primé des deux testicules du mâle.
Mais avant de décrire les phénomènes
que nous avons observés , nous rap-
pellerons qu'au centre de la partie
brune de l'œuf, il existe, ainsi que nous
l'avonsdéjà dit,une tache jaune circu-
laire. Après la ponte ou la chute dans
les trompes, celte triche semble diffé-
rer un peu de l'état sous lequel elle se
GEN
présente lorsque l'œuf estencore dans
l'ovaire. En ellbl, la W^^ne qui en des-
sine le contour, au lieu d être nelte-
inent ciiculairc, se trouve découpée
irrégulièrement, comme fraudée et
d'un aspect très-nuageux 1 A l'inté-
rieur de celle-ci ,on remarque un au-
tre cercle concenlrique plus net et
surtout plus régulier. Son centre est
occupé par un point coloré dont nous
avons liiit connaître la cause. Nous
insistons sur ces détails, et l'on en
verra bientôt la raison. Cette partie
n'est autre chose que la cicatricule, et
doit servir de siège au développement
du fœtus. En comparant avec soin les
œufs que nous avions plongés dans
l'eau pure et ceux qui avaient e'témis
en rapport avec le liquide exprimé des
testicules, il nous a été d'abord impos-
sible d'y reconnaître aucune différen-
ce ; maisauboulde trois quartsd'lieu-
reouune heure , ces derniers ont com-
mencé à s'en distinguer par un petit
sillon qui j>art de la cicatricule ou
d'un point tiès-iapproché d'elle , et
se dirige vers la circonférence de l'iié-
niisphère brun , comme le ferait le
rayon d'un cercle. A peine s'est-il
manifesté , qu'il se prolonge égale-
ment vers la partie opposée , et dans
peu de minutes on le voit couper
l'hémisphère en forme de diamètre.
Uientôt il se continue à ses deux ex-
trémités et attaque la partie inférieu-
re jaune de l'œuf, mais il ne tarde pas
à s'arrêter. Celte ligne, qui d'abord
ne se dessinait à la surface de l'œuf
que par une très-légère dépression , se
creuse avec une inconcevable rapi-
dité , et détermine la formation dun
nombre considérable de petites rides
parallèles entre elles et per^ndicu-
laires à sa propre direction, qui pren-
nent naissance dans le sillon qu'elle
produit. Celui-ci devient toujours
plus profond et l'œuf se trouve bien-
tôt divisé en deux segmens très-pro-
noncés. A peine cette forme s'est-elle
bien déterminée , qu'on voit les rides
s'effacer pour la plupart , excepté
toutefois deux d'entre elles situées à
peu près vers le mdicu du premier
sillon, et par conséquent sur la cica-
GEN 211
tricule ou dans son voisinage. Celles-
ci, dans un espace de temps très-
court, «leviennent plus profondes,
plus marquées , se dirigent vers l'hé-
misphère jaune qu'elles ne tardent
pas à atteindre. La portion brune se
trouve alors coiqiéc en quatre seg-
mens égaux par ces deux lignes qui
dessinent une cioix sur sa surface.
Bientôt la dernière devient tellement
semblable à l'autre, qu'il serait im-
possible de les distinguer. 11 se mani-
feste alors une nouvelle ligne , mais
celle-ci passe à peu près sur la limite
qui sépare les deux hémisphères
brun et jaune , et coiqje l'œuf circu-
lairement comme une espèce d'équa-
teur. Elle réunit ainsi les extrémités
des précédentes , mais ce nouvel ar-
rangement n'est pas plus stable que
les autres, et à ptcine est-il achevé ,
que de tous côtés il se passe de nou-
veaux phénomènes. L'hémisphère
brun était partagé en quatre portions
égales ; chacune d'elles se divise en
deux au moyen de nouvelles dépres-
sions parallèles au sillon qui s'était;
montré le premier. L'hémisphère
jaune encore intact se trouve bientôt
envahi par les lignes primitives qui se
prolongent rapidement et se rencon-
trent bientôt de manière à reprodui-
re sur celte surface la forme que nous
avons observée dans l'autre. Au mê-
me instant deux nouveaux sillons pa-
rallèles à celui qui s'était montré le
second sur la partie brune viennent
se dessiner sur elle d'abord sous la
foi>me d'une trace légère, et bientôt ils
atteignent une profondeur analogue
ta celle de leurs prédécesseurs. Cet
hémisphère se trouve alors divisé en
seize parties égales ou à peu près. La
portion jaune continue à suivre la
môme série de changemens de forme,
mais elle se trouve toujours devancée
par l'autre qu'elle se borne pour ain-
si dire à copier. A dater de cette épo-
que, il se développe une quantité con-
sidérable de lignes qni apparaissent
presque toutes à la fois; les unes par-
tent du premier sillon et courent
parallèlement au second , les autres
prennent naissance dans celui-ci et
21 a GEN
se dirigent dans le même sens que le
premier, enfin il en est plusieurs qui,
sous forme de rayons, parcourent
l'héraisphère du ceulie à la circonfé-
rence. IDès-lors la partie brune de
l'œuf se trouve divisée en un certain
nombre de granulations analogues à
celles d'une framboise et dans les-
quelles on ne pourrait reconnaître
rien de régulier, si l'on n'avait suivi
soigneusement toutes les circonstances
de leur production. On en compte
d'abord trente ou quarante , mais au
bout de deux heures , elles se sont
elles-mêmes sous-divisées, et leur nom-
bre s'élève à plus de quatre-vingts. La
fécondation avait été opérée à deux
heures après midi , il était neuf
heures du soir , el tous ces singuliers
accidens avaient eu lieu d'une m:^niè-
re uniforme , continue , el sans qu'il
fût possible de saisir un intervalle de
repos. Les œufs se trouvaient alors
eontlés complètement , et ils avaient
atteint le même diamètre que ceux
dont nous avons donné la mesure
dans l'observation précédente. Afin
d'être bien assurés de ne perdie aucu-
ne des modifications qui pourraient
survenir dorénavant , nous avons
suivi ces œufs d'heure eu heure pen-
dant trois jours et trois nuits , en les
éclairant au mo^^en d'une loupe qui
concentrait la lumière d'une lampe ,
lorsque nous étions privés de soleil,
A l'œil nu l'on peut aisément recon-
naître et suivre toutes les lignes que
nous venons de décrire, mais on les
distingue mieux lorsqu'on s'arme
d'une loupe faible et pure. A minuit,
la division des granulations était en-
core plus avancée et l'on ne pouvait
pas les compter. L'hémisphère jaurve
.se trouvait précisément au point oii
nous avions vu , vers dix heures , la
partie brune elle-même. A deux heu-
res du matin , la surface de l'œuf
n'offrait qu'un aspect chagriné , et les
petits sillons qui lui donnaient cette
apparence semblaient s'effacer pro-
gressivement. A quatre heures ils s'é-
laient presque entièrement oblitérés,
el l'on n'en retrouvait les traces que
dans une multitude de petites ligues
GEN
sinueuses, courtes etirrcgulières,qui
n'avaient pas le moindre rapport avec
les formes précédentes. Enfin , à six
heures , celles-ci s'étaient également
ellacées et l'œuf avait repris son appa-
rence ordinaire; mais en l'examinant
à la loupe, on le trouvait marqueté
d'une foule de petits points noirs
qu'on n'aurait pu distinguer à l'œil
nu et qui n'ont pas tardé à disparaî-
tre à leur tour à mesure que les chan-
gemens subséquens se sont effectués.
La cicalricule que nous avions per-
due au travers de tous ces boulever-
semens reparaissait alors avec sa for-
me primitive , mais elle n'avait pas
la même netteté. Elle consistait , pour
ainsi dire , en une simple tache jaune
circulaire , de laquelle partait une pe-
tite ligne brune qui passait par son
axe. Cette ligne n'est autre que
le rudiment de la moelle épinière
autour duquel vont se développer
tous les organes de l'Animal fu-
tur , ainsi qu'on peut aisément s'en
convaincre , en suivant leur évolution
pendant le troisième et le quatrième
jours. Mais il serait difficile ae décrire
ces phénomènes sans entrer dans des
détails que la nature de cet ouvrage
nous interdit. Le cinquième jour tou-
te l'organisation se trouve encore plus
avancée , et l'Animal est devenu sus-
ceptible de mouvemens spontanés. Ce
serait sortir de notre sujet que de le
suivre plus loin.
On a pris deux testicules qu'on
a brisés et délayés dans dix grammes
d'eau pure. Cette liqueur a été divi-
sée en cinq par lies qu'on a employées
de la manière suivante :
Poids des Poids de la Eau ajou- Rapport de»
tsufs. liqueur. tée. œufs dévelop-
pés, à ceux qui
ont péri.
! gram.
2 gram
o
gram.
1 :
; 8
Jd.
Id.
'2
1 ;
: 5
Id.
Id.
4
1 :
: 2
Id.
Id.
6
2
: 2,5
Id.
Id.
8
2
: 1
Ce tableau montre suffisamment
qu'il est indispensable de délayer
la liqueur fécondante dans une cet-
f:
GEN
taîne quantité de véhicule si l'on
veut lui faire j^)iocluiro son plus ^rancl
eil'ct. Mais il ne nous apprend pas
dans quelles circonstances la l'i'con-
datiou s'opèie coinplélemenl ou à
eu près coniinc nous le voyons dans
acte de l'accouplement. INous avons
doue essayé d augmenter encore la
proportion du véliicule , en conser-
vant d'ailleurs les conditions énon-
cées ci-dessus.
Poids des Poids de la £an ojou- Rapport des
iituf-i. liqueur. tée. œufs dévelop-
pés, il ceux qui
ont péri.
a 6""»- 2 8""". I Q eram- (, . j
Jd. 1(L i8 9:1
Ici. Id. ai lo : 1
Id. Jd. 48 lo : 1
Id. Id. 96 10 : 1
Ces expériences montrent que la
quantité de véhicule doit être en
poids douze fois plus considérable
que celle des œufs sortant de la trom-
pe, elles établissent encore que cette
piopoition peut aller jusqu'à cin-
quante fois ce poids sans qu'on
éprouve une diminution notable dans
le nombre des fécondations. Nous
observerons ici que les œufs fécondés
naturellement suivent à peu près la
même proportion , et qu'on en trou-
ve toujours huit , dix ou douze pour
cent qui restent stationnaires , soit
qu'ils n'aient pas été fécondés, soit
qu'ils aient subi quelque altération
organique.
Nous avons vu que le mucus
absorbait la liqueur dans laquelle il
était plongé; nous avons même pu
Dpus convaincre de l'importance
de cette fonction relativement au plié-
nomène de la fécondation. Il était
nécessaire d'entrer plus avant dans
les paiticularilés de cette action , et
de voir si la liqueur fécondante était
absorbée en totalité , ou bien si le
mucus refusant le passage aux parti-
cules solides qu'elle renferme ne
s'appropriait que sa partie aqueuse
seulement. Du sang mêlé à l'eau pure
en propc^rtion convenable pour lui
donner une teinte rouge intense ,
GEN ai3
nous .1 servi dans v\n second essai. Le
mucus s'est gontlé comme à 1 ordi-
naire, mais il a pris une couleur
rouge ti-ès-vive , et l'on n'a pu la lui
enlever par des ablutions i-épétées
d'eau pure , et même par un long sé-
jour dans ce liquide. Ou y distin-
guait au microscope beaucoup de
iragmcns de matière colorante , mais
nous n'avons pu y découvrir un.
seul globule de sang entier. Ce résul-
tat ne doit pas surprendre lorsqu'on
se rappelle la grosseur considérable /
des globules du sang de Grenouille
dont nous avions fait usage.
La facilité avec laquelle nous
avions obtenu ce résultat nous fit es-
pérer que nous n'aurions pas trop de
peine à réussir avec la liqueur fécon-
dante elle-même. Nous avons doue
répété sur des œufs de Grenouille
l'opération que nous venons de dé-
crire en faisant usage d'eau sperma-
tisée , et nous avons trouvé de même
le mucus pénétré à l'intérieur d'A-
nimalcules vivans. Ils s'agitaient
dans cette situation , mais ne pou-
vaient changer de place, à cause sans
doute de la résistance que leur ofifrait
la matière muqueuse.
Il était néanmoins possible ,
quoique les expériences précédentes
parussent nous démontrer le con-
traire , il était possible que l'œuf sa-
turé d'eau fût susceptible d'être fé^
condé. Pour éclaircir ce point de
vue, nous avons fait les épreuves sui-
vantes : nous avons pris des œufs
que nous avons fait séjourner dans
l'eau pure pendant des temps déter-
minés, et que nous avons plongés en-
suite dans la liqueur fécondante.
Voici nos résultats :
OEufs fécondés en sortant de l'ovaire ,
25 fée. 3 inf. 8 : 1
Id. Après un séj. de
I h. dans l'eau, 17 Id. ig Id. i : i
Id. Après un séjour
de 2 heures , 7 Id. 23 Id. \ : 3
/^. Après un séjour
de 3 heures, 2 Id. 33 Id. i : 16
Id. Après un séjour
de 4 heures , o Id. fyj Id. o : 47
Ces résultat? nous montraient avec
3i4 OEN
évidence la diminution progressive
que nos œufs avaient éprouvée tlaus
leur aptitude à la fécondation, par
leur séjour dans l'eau pure; mais
pour la mettre à l'abri de toute
objection , nous avions senti d'a-
vance la nécessité d'établir par ex-
périence la durée de celte jacullé
dans les œufs que l'on sépare du
corps des femelles. Une partie de ceux
que nous avions extraits dans les re-
cherches ci-dessus a été mise dans
une capsule qu'on plaça dans un ap-
partement à 12° , sous une cloche
dont ou mouillait de temps en temps
les parois in téi'ieures à l'effet de pré-
venir la desàiccation des œufs. Nous
avoiîs vu qu'en sortant de l'ovaire,
ils avaient été fécondés dans le rap-
port de 8ài.
Après 12 h., 29 fée. ainf. i4:i
24 27 Id. 5 Jd. 9 : 1
56 6 /(/. 21 Id. 1 : 3,5
48 o Id. 17 Id. G : 17
Ces faits suffisent pour lever tous
les scrupules qu'on aurait pu conser-
ver sur les véritables conséquences
de nos résidtats précède us , en nous
prouvant que la durée de l'aptitude
a la fécondation dépasse de beaucoup
le temps pendant lequel nous avions
maintenu nos œufs dans l'eau pure.
Les faits que nous venons de par-
courir suffisent pour démontrer jus-
qu'à l'évidence la nécessité du con-
tact maté! iel entre les œufs et la li-
queur pi'olifique, pour qu'il en résul-
te une fécondation ; cependant nous
avons dû chercher à nous convaincre
par des preuves plus positives encore.
J»pallanzani , dans ses expericnses ,
cite un cas par lequel il établit assez
clairement l'inefficacité de la vapeur
spermalique pour produire la fécon-
dation. 11 prend deux verres de mon-
tre susceptibles de s'adapter l'un sur
l'autre, place dans l'inférieur dix à
douze grains de semence, et fixe dans
la cavité de l'autre une vingtaine
d'œufs. Au bout de quelques heures
la liqueur a subi une évaporation
sensible , et les oeufs se trouvent hu-
GEN
mectes, mais ils restent entièrement
inféconds, quoique le résidu de la
semence soit encore très-propre à vi-
vifier d'autres œufs. On sent qu'il se
présente ici une objection assez grave
qui se déduit de nos expériences pré-
cédentes. On a vu que la fécondation
n'était bien assurée que lorsque la li-
queur qu'on voulait essayer suffisait
pour gonflerle mucus jusqu'àsou en-
tière saturation. Guidés par cette
donnée essentielle, nous avons repns
cette recherche sous une autre forme.
En opérant avec soin et sur des quan-
tités plus considérables , les résultats
montrent que la liqueur retirée par la
distillation de la semence à de liasses
températures , est entièrement inha-
bile à la fécondation , tandis que le
résidu conserve encore ses propriétés
sous les mêmes circonstances. Ils
prouvent aussi que les œufs ou la li-
queur sperma tique subissent peu ou
point d'altération lorsqu'ils sont pla-
cés dans un air humide , quoiqu il
soit raréfié d'une quantité coriespon-
dante à une demi-pression. Si l'on
poussait l'exhaustlon plus loin , il
surviendrait peut-êti'e des accidens.
Nous avons vu plus haut la mar-
che décroissante qu'éprouvent les
œufs relativement à leur aptitude
à la fécondation, lorsqu'on les con-
serve hors de l'ovaire pendant un cer-
tain temps. Il convient de rapporter
ici les tentatives analogues qui nous
ont servi à fixer la durée du pouvoir
fécondateur dans la semence. On a
préparé cinquante grammes de li-
queur prolifique de la même ma-
nière que dans l'expérience préce^
dente , et ou en a fait cinq pjfl^-i
ties égales. Chacune d'elles , mièfe
en contact avec quinze œufs, a fourni
les résultats ci-dessous :
Après oh., 12 fée 5 slér. 4 : 1
12 10 5 2:1
18 9 6 5:2
24 4 11 1 ; .'
56 o i5 ô : i5
La température de l'appartement
varia de 18 à 22" centigrades. La li-
OEN
qucur des trois premières exi't'rifii-
ces fourmillail (l'A.iiimalculcs Irès-
agites ; celle ilc la quatrième en coii-
scivait eueore quelques-uns; eiidii,
flans la deinière ils élaienl tous jn i-
ves de mouvement spontané.
Mais on pourrait penser avec
raison que l'altération de la semence
tenait rncorc à d'autres causes , et
que le temps nécessaire pour amener
la mort des Animalcules serait bien
siiilisant pour décomposer tout autre
principe fécondateur dont on suppo-
serait l'existence dans la liqueur.
C'est dans le but de nous éclairer sur
ce point que nous avons examiné les
divers moyens propres à tuer les Ani-
malcvdes ou à les séparer de la se-
mence. Il est aisé de les priver de vie,
comme nous l'avons vu dans le pré-
cédent mémoire , mais la plupart des
agens qui amènent leur mort sont
trop violens pour être de nature à
servir dans de telles recherches. Les
Acides, par exemple , qui tuent si
vite les Animalcules, sont également
funestes aux œuis , en sorte qu'on
ne pourrait tirer aucune conclusion
de leur emploi. 11 fallait donc trou-
ver un principe assez puissant pour
détruire leur faculté locomotrice et
en même temps assez transitif pour
que le liquide ne changeât pas de na-
ture après en avou' éprouvé l'eiVet.
Nous avons vu que l'étincelle d'une
bouteille de Leyde remplissait toutes
ces conditions lorsqu'elle était forcée
de passer au travers du liquiJe. On a
préparé vingt grammes de liqueur
prolifiqiie; on en a prélevé la moitié
quion a placée à part ; le resie a reçu
six éxplo^ious électriques dans 1 ap-
pareil dont nous avons l'éjà donné la
description , et nous avons ce^sé lors-
que nous avons vu que tous les Ani-
malcules étaient bien privés de vie.
Pour s'en assurer , on examinaitqucl-
ques gouttes du liquide au micros-
cope avec le plus grand soin. On a
mis alors celte liqueur et celle qu'on
avait réservée , chacune en contact
avec quinze œufs dans des vases sé-
parés ; la première n'avait produit
aucune fécôudatloo ; la seconde a
GEN ii5
fourni quatorze têtards. On a répété
liois fois l'expérience avec un l'csul-
tat semblable.
Toutes ces recherches étaient bien
favorables à l'opinion qui place le
principe prolifique dans les Animal-
cides spermatiques ; nous avions
bien vu aussi que lorsque la semence
avait été doucement évaporée à sic-
cité , puis délayée avec précaution
dans l'eau , on n'obtenait point de
fécondation , mais nous étions per-
suadés qu'il était facile d'imagi-
ner des objections et d'en ex-
pliquer les ré>ultats d'après d'autres
vues. Nous avons repris alors les ten-
tatives que nous avions [irécédem-
mcnl faites , et qui semblaient pro-
pres à fournir des données plus
concluantes dans un sens ou dans
l'autre.
Lorsqu'on filtre la liqueur prolifi-
que composée en délayant la matièie
des vésicules séminales dans l'eau ,
on ne parvient pas à séparer la tota-
lité des Animalcules qu'elle lenfer-
me , bien que leur nombre diminue
sensiblement. Nous avons e->sayé di-
verses méthodes ; d'abord en la fil-
trant au travers d'une couche de
vcri-e tiè;-{in,et nous n'avons pas été
plus heureux. Alors on a pris des
filtres sur lesquels on avait rassemblé
un dépôt assez épais de Silice préci-
pitée récemment , et lavée avec beau-
coup de soin, li est probable que
ce moyen eiîl réussi , mais nous avons
abandonné cette idée, nous étant
aperçus qu'il suffisait de multiplier
les filtres pour parvenir au résultat
que nous avions en vue. En cilet la
liqueur qui passe au travers d'un
seul filtre contient beaucoup d'Ani-
malcules, mais si l'on en combine
deux, elle en renferme bien moins ;
ils deviennent très-rares lorsqu'on
en met trois ensemble, et l'on n'en
retrouve plus dès qu'on en emploie
quatre à la fois. Celle donnée suffi-
sait ; cinq filtres emboîtés l'un dans
l'autre ont été lavés avec de l'eau diS'
tillée pendant plusieurs jours; on
a attendu qu'ils fussent vides , et
ou a préparé cent grammes de li--
3l6
GEN
queur fécondante avec douze tesli-
culeà et nu tant de vésicules sémina-
les. Celle-ci a été jetée sur le filtre ,
et l'on a eu soin d'y verser de nou-
veau les premières portions qui se
sont écoulées ; enfin on en a lecueilli
dix graninies dans l'espace dune
heure, et on les a reçus au fond d'un
vase très propre. Nous avons cher-
ché à y découvrir des Animalcules ,
mais tous nos soins ont été inutiles.
Alors cette portion a été mise en con-
tact avec quinze œufs d'un côté, et
la liqueur restée sur le filtre a été
versée sur une masse d'œufs très-con-
sidérahle de l'autre. Ces derniei's ,
au nombre de plusieurs centaines ,
ont été fécondés comme à l'ordinai-
re ; les autres se sont tous gâtés
au hout de quelques jours. L'expé-
rience a été répétée deux fois avec
le même succès, et nous avons par
la suite vu avec élonnement qu'elle
avait eu le même lésullat entre lôs
mains de Spallanzani. Il l'a consi-
gnée dans son ouvrage comme une
note de peu d'importance, ce qui
nous avait empêchés de la remarquer
auparavant. Si nous l'eussions con-
nue, elle nous aijrait épargné beau-
coup d'inutiles essais. L'expérience
de Spallanzani est très-importante
en ce qu'il a remarqué que les nais-
sances diminuaient avec le nombre
des filtres employés , et qu'enfin
elles devenaient entièrement nulles
quoique la liqueur exprimée des
papiers conservât les pi'opriétés fé-
condantes. Ces données précieuses
sont en rapport avec ce que nous
avons vu du nombre décroissant des
Animalcules sous les mêmes circons-
tances, et ne peuvent plus laisser de
doute sur leur rôle actif dans l'acte
de la Génération. Après avoir cons-
taté d'une manière aussi satisfaisante
la nécessité des Animalcules relati-
vement aux fécondations artificiel-
les, on a dû chercher s'il était pos-
sible d'évaluer le nombre des œufs
qu'on peut féccnder avec une quan-
tité connue de ces singuliers êtres.
Ces expériences demandaient de
la délicatesse et du soin ; nous
GEN
avons lieu d'espérer que l'habitude
d'en exécuter de ce genre nous a
pei mis de surmonter les difficultés
qu'elles présentent. Chacun pourra
d'ailleurs former son jugement sur ce
point en parcourant les détails dans
lesquels nous allons entrer.
On a pris un mâle accouplé. Ses
vésicules séminales, gorgées de se-
mence , ont été délayées dans quinze
grammes d'eau. Le mélange étant
bien opéré , la liqueur a été jetée sur
une gaze claire pour la débarrasser
des débris qui eussent pu tromper
l'œil. On eu a placé alors une gout-
telette sur un micromètre divisé en
carrés. Elle en occupait soixante , et
les Animalcules jouissaient tous d'un
mouvement très-vif. On a compté
ceux qui se trouvaient dans plusieurs
carrés , et on a eu pour résultat.
6, 7^6,7, 5, 5,6, 5, 8,5, 5, 7,6, =41=6.
pour chacun des carrés. On a plongé
de suite le micromètre dans quarante
grammes d'eau pure pesée d'avance,
et après avoir agité doucement le li-
quide avec une baguette jusqu'à ce
que le mélange parût complet , on l'a
partagé en fractions decinqgrammes.
11 est aisé de voir qu'elles devaient
contenir A^-A2. :::^ 45 Animalcules
chacune. On les à mises alors séparé-
ment en contact avec un certain
nombre d'œufs, et la table suivante
indique les résultats obtenus :
Eau ajoutée aux
Nambfe des œufs
id.
id.
cinq giam. de
(
Ësaploycâ.
fécond.
stéril.
iiq. fécond.
5 g'-""'-
10
8
•2
10
20
12
8
20
4o
17
23
ôo
60
' i5
45
4o
80
12
68
4o
80
7
73
40
80
10
70
4o
80
17
65
Total pour
ces
5 expériences.
38o
6)1
619
En comparant les résultats des
cinq dernières expériences, on trouve
GEN
que deux cent vingl-cuiq Animalcu-
les n'ont féconde que soL\anlc-un
œuls sur trois coût qualre-vingls. 11 est
donc bien ^nouvc que le nombre des
œufs fécondés est de beaucoup infé-
ileur à celui des Animalcules exis-
laus din;. la liqueur prolifique. Cela
paraîtra plus positif encore , lorsque
nous ajouterons qu'après avoir répété
J'expéiieuceà plusieurs reprises, nous
avons toujours trouvé des nombres
inféiieurs à ceux que nous venons de
citer. Mais nous donnons la préfc-
j ence à ce tableau , parce qu'il a été
fait sur des quantités plus conjidéra-
bles que les autres.
Des expériences qui viennent d'ê-
tre rapportées nous conclurons : i"
3ue les œufs piris dans la dilatation
e 1 oviducle éprouvent, à 1 instantde
leur immersion dans leau , une im-
bibilion qui goulle le mucus dont ils
sont entourés. Si le liquide qu'on
emploie renferme du sang , la nialière
colorante pénètre sans diflicullé tou-
tes les enveloppes. S il contient des
Animalcules spermatiques, ceux-ci
ne sont point arrêtés à-la surface , et
parviennent jusqu à l'ovule lui-mê-
me , sans perdre leur mouvemeut
spontané.
2°. Que gonflés d'eail pure,lesœufs
ne tardent pas à se décomposer; mais
lorsque celle-ci se trouve mélangée
de semence , ils éprouvent des phé-
nomènes de plissement fort singuliers;
et qu'au bout de quelques lieiues, ou
distingue dans la région delà cicatri-
cule un corps linéaire , renllé à sa
partie antérieure. Cest le rudiment
de la moelle épinière , autour de la-
quelle on voit s opérer l'évolution de
tous les organes.
3°. Que la liqueur sperniatique a be-
soin d être étendue d'eau dans certai-
nes proportions pour jouir de tout son
clTct. Concentrée et pure , son action
est moins assurée; trop délayée , elle
s'affaiblit et finit par disparaître. Il en
est de même si on 1 évapore douce-
ment à slccité , sans employer la cha-
leur. Quoiqu'on Ll dissolve de nou-
veau dans l'eau, elle ne reprend plus
son pouvoir.
GKN a 1 7
4". Que l'œuf saturé d'eau n'est
plus apte à la fécondation , et que la
diminution de cette faculté paraît
jiroportiounellc au séjour qu'il a fait
dans ce licjuide.
.•)". Qu'après l'extraction du corps
de l'Animal , les œufs perdent pro-
gressivement loin- état normal ; mais
que ce genic d altération n est pas
sensible avant la vingt-quatrième
lieuie, à une température de 12° ou
i5" C.
6". Que la semence subit elle-
même des modifications analogues;
et qu'à mesure que les Animalcules
meurent, elle devient inerte. L'effet
total a lieu vers la trentième heure de
la préparation j il commence à se
faire sentir déjà au bout de dix ou
douze heures.
7". Qu'en distillant à de basses
températures la liqueur fécondante ,
on voit la partie qui s'est léduite en
vapeur rester tout-à-fait inerte , tan-
dis que le résidu conserve toutes
les propriétés du sperme.
8". Que l'explosion d'une bouteille
de Leyde tue les Animalcules, et dé-
truit la faculté prolifique de la li-
queur qui les renferme.
9*^. Qu'un filtre suffisamment re-
doublé , arrête tous les Animalcules.
La liqueur qu'il laisse écouler n'est
pas proyirc à vivifier les œufs ; celle
qu'il conserve , produit au contraire
les résultats particuliers au iluide sé-
minal.
10°. Que le nombre des œufs fé-
condés est toujours inférieur à la
quantité d'Animalcules qu'on em-
ploie ; et que si l'on compare les ex-
périences les plus étonnantes de Spal-
lanzani , avec la valeur qui exprune
le nombre des Animalcules qui se
trouvent dans une liqueur fécondante
déjà très-délayée, on demeure con-
vaincu que leur résultat n'a rien
d'exagéré. '
11". Qu'enfin, la fécondation des
œufs ne peut avoir lieu , tant qu'ils
sont encore dans l'ovaire. JNous insis-
tons sur ce résultat, à cause de ses
conséquences, relativement à la clas-
se des Mammifères.: ...
2l8
GEN
Si l'on poursuit maintenant l'étude
fie la Génération dans les autres clas-
ses des Animaux vertébrés, l'on re-
trouvera des phénomènes analogues
à ceux que les Batraciens ont présen-
tés, avec des différences cependant
qu'on peut regarder comme spécifi-
ques et qui n'atteignent pas le point
ibndamental de l'acte. En effet, dans
les Mammifères, la fécondation n'a
point lieu dans l'ovaire , puisqu'à
aucune époque on ne rencontre les
Animalcules spermaliques dans la
poche qui renl'errae cet organe d'a-
près les observations précédentes. En
admettant ce premier résultat, il est
aisé de voir que le moment de la fé-
condation est de beaucoup postérieur
à celui de l'accouplement. Car alors
l'œuf n'est réellement fécondé que
lorsqu'il parvient dans la trompe ou
la corne , et qu'il se trouve en con-
tact avec la liqueur séminale. Les
capsules de l'ovaire s'ouvrent, les
ovules qu'elles renfermaient sont mis
en liberté, ils sont reçus par le pavil-
lon et amenés dans les cornes. Pour
chaque ovule , ces divers mouvemeus
doivent avoir lieu dans un temps fort
court; mais il n'en est pas de même
lorsqu'il est question d'ovules diffé-
rens ; car il paraît , d après les obser-
vations de De Graaf et les nôtres , que,
dans le Lapin et le Chien, il Jaut
deux jours au moins pour que tous
les œufs d'une portée se détachent
des ovaires. Les ovaires d'une feuielle
en folie ue dilïèent de l'état naturel
que par une cuculation plus abon-
dante. Les œufs possèdent un volume
peu considérable, et tel qu'on l'ob-
serve sur des Animaux qui ne sont
pas disposés à s'accoupler. 11 n'en est
pas de même après la copulation.
Quelques œufs prennent alors un ac-
croissement rapide , et l'on voit leur
diamètre devenir en quelques jours
troisou quatie fois plus considérable.
Enfin le tissu de l'ovaire se déchire,
et l'on trouve à la place occupée pai'
chaque œuf une cavité remplie de sé-
rosité albumineuse. La fente se cica-
trise avec rapidité , la cavités'oblitère ,
et le tissu voisin devient le siège d'un
GEIS
dépôt muqueux , jaunâtre , qui sert à
reconnaître les coi ps jaunes. Les ovu-
les qu'on rencontre dans les cornes
sont remarquables parleur petitesse.
Ils ont, en effet, un ou deux millimè-
tres de diamètre au plus, tandis que les
vésicules de cet organe en possèdent
un de sept ou huit millimètres au
moins. Ce sont donc deux choses qu'il
ne faut pas confondre , et très-proba-
blement les vésicules et les œuis de
l'ovaire contiennent dans leur inté-
rieur les petits ovules des cornes qui
s'y trouvent environnés d un liquide
destiné peut-être à faciliter leur arri-
vée dans l'utérus. Il nous est arrivé
deux fois, en ouvrant des vésicules
très-avancées, de rencontrer dans
leur intérieur x\n petit corps sphéri-
que d'un millimètre dediamètre. Mais
il difféiaitdes ovules que nous obser-
vions dans les cornes par sa transpa-
rence qui était beaucoup moindre. Il
serait donc nécessaire de rechercher
avec soin quel est le rapport qui exis-
te eutre les vésicules de l'ovaire et les
ovules des cornes- Cela paraîtra plus
important encore , si l'on réfléchit
à l'influence singulière que celte cir-
constance inaperçue a toujours exer-
cée dans les travaux relatifs à la Gé-
nération des Mammifères. On a dit
et répété mille fois que ce phénomène
offrait un mystère inextricable. 11 l'au-
rait toujours été sans doute , si Ion
s'était obstiné à chercher lé lendemain
de l'accouplement des œufs dans i'u-
térus, tandis que 1 ovaire n'en avait
point encore fourni. Enfin , quelques
jours plus tard, à l'époque oii les
ovules se trouvent déjà dans les cor-
nes, on en aurait toujours perdu l'ob-
servation, si l'on avait Cl u les trouver
égaux en volume à ceux que l'on
apercevait dans l'ovaire. Pour éviter
dorénavant cette confusion d'idées
qui a tant influé sur les recher-
ches anatomiques , nous désirerions
qu'on donnât le nom de vésicules
aux corps particuliers renfermés
dans l'ovaire , jusqu'à ce qu'on ait
mieux étudié leur nature. Ou pour-
rait peut-être supposer que ces vé-
sicules contiennent la liqueur se-
GEN
minale des femelles. Cela paraîtrait
encore plus probable , sil'ou accor-
tlait qiielqiieconllance à l'observation
faite par BiilVon sur des ovaires de
Chienne. Mais, en premier lieu , nous
remarquai ODS que c'est dans les corj)S
jaunes qu il a cru rcconnaîîie des
ctres sciuJjlableaà ceux que l'on trou-
ve dans la liqueur spermatique du
Chien. iNous avons examiné, sous ce
rapport, un grand nombre de vési-
cules plus ou moins avancées , et la
liqueur limpide qu'on eu relire ne
nous a jamais oflért, non -seulement
des Animalcules , mais même des
globules , comme on en observe dans
le plus granii nombre des Ihiides ani-
maux. Il est donc évident que les
femelles ne coopèrent pas à l'acte de
la Génération au mojen d'une li-
queur semblable à celle que les mâles
fouruissen:. L'observation de ButVon,
si elle était exacte, prouverait donc seu-
lement que la semence du inàlc pour-
rait parvenir jusqu'à l'ovaire. Mais ,
sous ce point de vue, nos résultats,
constatés avec soin et répétés à plu-
sieurs reprises , ne sont pointu accord
avec le sien. Le liquide des corps jau-
nes ne nous a pas offert plus d'Ani-
malcules que celui des vésicules.
Bailleurs la négligence avec laquelle
la dissection fut pratiquée dans l ex-
périence citée par Buffon , laisse con-
cevoir aisément la possibilité d'un
mélange entre la liqueur des cornes
et celle des corps jaunes.
Les ovules des coi nés sont d'abord
ellipsoïdes , ils grossissent ensuite
et deviennent pyritbrmcs, et à me-
sure qu'ils s'accroissent , ils mon-
trent un prolongement à chacun
de leurs bouts. Ils conservent cette
troisième modifrcalion jusqu'à ce
qu'il se produise de nouvelles mem-
branes qui allèrent alors l'aspect
général , mais lœuf primitif peut en-
core se reconrraîlre à sa forme au bout
d'un temps asicz long. Darrs le pre-
mier état, on ne peut encore y re-
connaître le fœtus. Peut-être se trou-
ve-t-il situé à 1 intérieur de la
tache blanche circulaire qui s observe
sur leur enveloppe. A la seconde
OEN a>9
période , ou le voit tout do suite. Su
position est déterminée par celle
d'une espèce d'aire subcordiforme
dans l'inlérieur de laquelle il se montre
comme une ligrre à peu près droite,
plus opaque que la membr'ane qui
l'environne. Celte ligne s'allonge,
s'entoure de diver.ses produclious
membraneuses qui proviennent d'un
I)lissement de lamenrbrane propre de
l'aire. Son extrémité antérieure mar-
que la place des vésicules cérébi'ales ,
son bout postérieur sa dilate pour pro-
duire le ventricule rhomboïdal , et ,
dans sa partie moyenne , elle occupe
la position propre à la moelle épiniè-
re. La ligne primitive n'est donc au-
tre chose que le rudiment du systè-
me nerveux. La plupart de ces résul-
tats qui ont été obtenus avec beau-
coup de difficultés sur des femelles
de Chien et de Lapin se trouvent
appiryés avec une rare netteté par
d'anciennes observations laites sur les
Marsupiaux. C'est à Geoffroy de
Saint-Hdaire, qu'on est toujours sirr
de rencontrer quand on attaque les
questions élevées de la philosophie
naturelle, c'est à ce profond anato-
miste qu'était réservé le soin d'en ap-'
précier l'importance. lia saisi l'occa-
sion de les rappeler aux amis de 1^
science en écrivant l'article M.\RSU-
riAUX du Dictionnaire des Scierrces
naturelles , et il a donné en même
temps sa théorie de la Génération;
Les vues ingénieuses qu'il a publiées
à ce sujet sont toutà-fait en harmo-
nie avec nos expériences relativement
aux époques de l'existence foetale.
Quant à la manière dont il conçoit
la fécondation, nous différons de lui
dans l'expression , puisqrr'il n'a pas
pris en considération les Animalcules
Spermatiques; mais il est possible que
hi fond de nos idées soit toiil-à-fait le
même d'aillerrrs.
Dans les Oiseaux, nous retrouve-
rons les mêmes points de la doctrine
forrda mentale, avec quelques varia-
tions dans les détails. Les expériences
ont été faites sur des œufs de Foule
eu de Canard , et elles ont conduit
aux résultats suivans.'La cicatricule
aao GEN
de l'œuf pris dans l'ovaire présente
une tache blanche, circulaire, due à
une membrane épaisse placée entre
le vitellus et sa membrane d'enve-
loppe. Au centre de la cicatricule ,
on observe un point de couleur jaune,
etd après les observations récentes de
notre excellent ami le docteur Prévost
de Genève , celui-ci est dû à une pe-
tite vésicule transparente , entière-
ment semblable à celle qui se ren-
contre dans la corne des Mammifères,
dès les premiers jours de l'accouple-
ment. Si l'œuf se détache de 1 ovaire
et qu'il reçoive le contact de la li-
queur fécondante dans l'oviductus ,
on retiouve toutes les formes que
nous venons de décrire ; mais la
membrane binncbe de la cicatricule
s'est dilatée et s'est frangée sur les
bords; d'un autre côté, la vésicule
centrale porte sur sa surface externe
une petite ligne. facile à, observer , et
qu'on reconnaît aisément pour le ru-
diment de la moelle épinièrc , en sui-
v<jnt pendant vingt-quatre heures
seulement le développement de l'œufj
car entre lu vingtième et la vingt-r
quatrième , on voit apparaître'sur ses
cotés les premiers points vertébraux.
Mais si l'œuf a été privé de l'influence
fécondante, la cicatricule diange
tout-à-fait de forme et d'aspect. Son
point central s'efface ; elle devient
irrégulière et paraît criblée de petits
trous. En la regardant au microscope,
on voit qu'elle consiste alors en une
membrane blanche opaque , plus
épaisse au centre que vers ses bords,
et percée de petites ouvertures qui
lui donnent l'apparence d'une den-
telle. D'ailleurs les Animalcules pé-
nètrent dans l'organe femelle, à l'ins-
tant de l'accouplement; ils parvien-
nent dans l'oviductus, oii il est facile
de les observer , mais n'arrivent ja-
mais jusqu'à l'ovaire. Mais, chose
remarquable, ces petits êtres qui,
conservés à l'air ou dans des vases
fermés , môme à une température
analogue à celle de l'Animal qui les
fournit, ne tardent point à perdre
leur mouvement spontané, le con-
servent au contraire dans l'oviducte
GEN
pendant quinze ou dix-huit jours.
Ce fait important , observé par notre
ami Prévost qui consacre si noble-
ment ses loisiis aux progrès de la
physiologie, nous fournit une expli-
cation simple des expériences rappor-
tées par Dutrochet, et desquelles il
résulte qu'une Poule reste propre à
pondre clés œufs féconds, vingt jours
après l'accouplement.
C'est ici une sorte de diminutif du
fait remarqué par Hubcr sur la reine
Abeille , qui conserve pendant si
long-temps la propriété de produire
des œufs féconds , sans renouveler
l'acte de l'accouplement; phénomène
mystérieux dont rien ne semblait an-
noncer une solution prochaine, lors-
qu'un des collaborateurs de ce
Dictionnaire est venu l'expliquer
avec un rare bonheur par une obser-
vation fort simple. L'appareil génital
femelle des Insectes se compose es-
sentiellement de deux ovaires qui
possèdent chacun un canal particulier
pour la chute des œufs. Ces deux tu-
bes se réunissent au sommet du va-
gin. Auprès de leur point de réunion
se remarque une poche qui abou-
tit également dans le vagin par un
can^l particulier. Avant la décou-
verte d'Audouin , tous les anato-
mistes avaient cru que le pénis du
mâle se dirigeait droit dans le va-
gin et épanchait sa liqueur à la base
des oviductes, doit elle arrivait dans
les ovaires. Il n'en est rien pourtant ;
et le pénis vient au contraire s'enga-
ger dans cette poche latérale qui re-
çoit et conserve la liqueur fécondante
sans en fournir aux ovaires. Les Ani-
malcules s'y observent pleins de vie
et doués d'un mouvement actif. De
ce fait , il résulte comme conséquence
évidente , que la fécondation n a point
lieu dans l'ovaire, qu'elle se produit
au contraire au moment oii les œufs
qui en sortent, viennent passer au-de-
vant de l'orifice de la poche que no-
tre confrère nomme copulatrice , et
pour laquelle nous proposerons le
nom de vésicule d' Âudoidn. Il en ré-
sulte encore que si les Animalcules
peuvent se conserver dans celte po-
GKN
clic, la fécondation des œufs pour-
ra se faive bien lonj; - temps après
1 acte même de 1 accouplement. Ces
diverses consé(jucuces n'ont point
échappé à la sagacité de l'investi-
gateur, et son observation est un
des faits les j>lus dignes de médi-
tation que ia science ait acquis
depuis long-temps.
<>e qui se passe dans les Poissons, se
rapproche tellement de ce que nous
avons vu dans les Batrnciens , que
nous croyons peu nécessaire d'entrer
ici dans de plus longs détails.
L'appareil mâle pioduit l'Animal-
cule spermatique. L'appnreil femelle
l'roduit un ovule sur un point parti-
culier duquel se trouve une l.ime
menibraueu-^c que llolando désigne
sous 11- nom de lame cellulo-vasculai-
re. Dans l'acte de l'accouplement , si
les ovules sont sortis de l'ovaire ,
conime dans les Batraciens et les
Poissons, l'Animalcule spermatique
pénètre dans l'ovule et se grefl'e sur la
membrane cellulo-vascidaire; si les
œufs ne se détachent pas de l'ovaire
avant ou pendant l'accouplement,
mais après , les Animalcules sont re-
çus dans les cornes (Mammifères),
dans l'oviducliis (Oiseau\), dans luie
poche particidière (Insectes), et ils se
greffent surl'ovuleà mesure que celui-
ci , détaché de l'ovaire , vient traver-
ser l'organo qui les renferme. Le dé-
veloppement du fœtus, ob^ervé avec
soin , nous montre que l'Animalcule
n'est autre chose que le rudiment du
système nerveux , et que la lame
membraneuse sur laquelle il s'im-
plante fournit, parles diverses modi-
iications qu'elle éprouve , tous les
autres organes du fœtus. Ainsi se
trouve expliquée l'iutlucnce particu-
lière au mâle et à la femelle dans la
procréation de l'être auquel ils don-
nent naissance, ainsi se tiouvent ex-
pliquées toutes ces ressemblances hé-
réditaires qui ont tant occupé les
philosophes du siècle dernier. Tout
physiologiste qui aiua soigneusement
étudié l'ouvrage si riche en aperçus
heureux de Geoffro^y' SaintHilairesur
les monstruosités ; ceux des analomis-
GEN 221
les allcuinml.s, de Rolando , et les
belles observations de Serres , sur
l'organogénésie, sera obligé de con-
venir que l'hypothèse de l'emboî-
temenl est insoutenable aujourd'hui ,
et trouvera peul-èlie que celle que
nous proposons satisfait aux condi-
tion-,) connues du problème.
Si l'on voulait reuionter ensuite à la
production de l'Animalcule spermati-
que lui-mèu»e, nous pensons qu'il
faudrait la compa' er à celle des Vers
intestinaux et des Animalcules com-
munément appelés Infusones. Quant
aux premiers, on sait qu'en thèse gé-
nérale les zoologistes allemauils qui
les ont étudiés avec tant de soin, ont
fini par les regarder co\nme pro-
duits par une Génération spontanée.
Relativement aux seconds , los ex-
périences de Gleichen , de Spallanza-
nl ,de Fray , delNeedham , de Bory de
Saint-Vincent et de beaucoup tf'au-
tres naturalistes , sont également fa-
vorat)les à l'hypothèse tl'une Géné-
ration spontanée. Mais avant d'adop-
ter une opinion dans une question
aussi délicate, il faudrait répéter
les expériences de la plupart de ces
observateurs avec un soin tout-à-
fait scrupuleux , écarter les causes
d'erreurs qu'ils ont pu négliger et
surtout éviter l'extensiou qu'ont don-
née à leurs opinions ceux d'entre
eux qui ont cru à la Génération
spontanée.
Fray, qui pense qu'une Mouche ou
•tout autre Insecte aussi compliqué a
pu naître spontanément dans des ma-
tières animales pourries , et Spallan-
zani , qui croit que l'ébuUition ne dé-
truit pas les germes des Infusoires ,
professent l'un et l'autre des opinions
qu'il est difficile à notre esprit d'ad-
mettre aujourd'hui. H est donc impor-
tant de faire de nouvelles recherches,
et celui qui aura le bonheur de mettre
au jour sur cette question des faits
clairs , précis et débandasses de toutes
les chances d'erreurs que la physique
et la chimie peuvent nous permettre
en ce moment de prévoir et d'éviter ,
celui-là, disons-nous, aura rendu à
la physiologie un service éminent et
223 GEN
dont les conséquences sont incalcu-
lables. On a cru devoir se borner
dans cet arlicle à l'exposition d'une
théorie générale relative aux Ani-
maux susceptibles d'accouplement.
Parmi les auteurs qui ont écrit sur
celle matière , nous citerons avec
éloge Geoffroy Saint-Hilaire et Ro-
lando. Ce dernier avait été conduit
à cette conclusion par ses obser-
vations sur le Poulet : que le mâle
fournit le système nerveux et la fe~
melle le système vasculaire j conclu-
sion si bien d'accord avec la nôtre,
qu'elle nous autorise à regarder no-
tre opinion comme une vérité démon-
trée.
On trouvera le développement de
cet article et les planches nécessaires
à son intelligence dans les Annales
des Sciences naturelles, T. i, p. 167,
p. 274, p. 092 : ï. n, p. 100 , p. 1 29,
p. 281 ; T. III, p. 1 1 3 , et dans les vo-
lumes suivans seront donnés les Mé-
moires qui n'ont pas encore paru. V.
encore Cercariées et Zoospermes
de ce Dictionnaire. (d.)
GENESIPHILLA. BOT. phan.
L'Héritier a décrit sous ce nom et
comme type d'un genre qui n'a pas
été adopté, une espèce de Xylophyl-
le. y', ce mot. (a.d.j.)
GENESTROLE. bot. piian. Nom
sous lequel ou désigne vulgairement
le Genista tuictu/ia qui fournit une
belle couleur jaune. V. Genêt.
(AUD.j
GENÊT. Ge«/5/fl. BOT. PIIAN. Gen-
re de la famille des Légumineuses et
delà Diadelphie Décanarie,L., connu
des plus anciens botanistes, et com-
posé de Plantes faciles à distinguer
par leur port, mais dont les caractè-
res génériques sont peu tranchés.
Linné adoptant quelques-unes des
divisions de ce genre faites par Tour-
nefort, et même par les botanistes qui
ont précédé celui-ci, en a séparé par-
ticulièrement, sous le nom de Spar-
tium , les espèces dont le calice est
étalé en dehors, les filets des étamines
appliqués contre l'ovaire et le stig-
mate velu en dessus, tandis que le Ge-
GEN
nista ne se composerait, selon l'illus-
tre naturaliste suédois , que des espè-
ces à calice bilabié , ayaut l'étendard
oblong, réfléchi en dehors, et laissant
à découvert le pistil et les étamines.
Tournefort avait en outre créé d'au-
tres genres qui ne sont réellement que
des subdivisions du GenUta , et qui
cependant ont été en partie reproduits
par Mœnch et par d'autres auteurs
modernes. Tels sont les genres Genis-
iella , Genista-Spartium , Cyt/so- Ge-
nista et Scorpius. Enfin, dans l'Ency-
clopédie méthodique , Lamarck a fait
voir que le caractère du Spartium ,
L. , assez exactement tracé pour
quelques espèces , s'évanouit insen-
siblement dans les autres , et que tous
ces prétendus genres, admis par
Tournefort et Linné, pourraient se
fondre en un seul, auquel on conser-
verait le nom de Genista. Cette opi-
nion a été embrassée par le professeur
A.-L. de Jussieu, qui, néanmoins,
a pro\-)Osé {Gênera Plantarum, p. 354)
de distinguer génériquement avec
Tournefort, les espèces monosper-
mes de Spartium à feuilles très-peu
nombreuses et à branches le plus sou-
vent opposées. Voici les caractères du
Genista , selon Lamarck et Jussieu :
calice petit, campanule, tantôt à un
seul lobe latéral terminé par cinq pe-
tites dents , tantôt , et c'est le cas le
plus fréquent, à deux lèvres dont la
supérieure est à deux dents droites et
l'inférieure à trois; étendard oblong,
cordiforme , relevé ou réfléchi; ailes
divergentes concaves en dedans; ca-
rène pendante, bifide, ou entière-
ment bipéiale , ne recouvrant pas les
organes sexuels; étamines monadel-
phes t quoique le genre soit placé
dans la Diadelphie); stigmate velu
longitudinalement d'un côté; légume
ovale ou oblong, souvent renflé,
contenant une ou plusieurs semen-
ces globuleuses ou réniformes. Ce
genre a de si grands rapports avec
le genre Cytise {P^. ce mot), qu'il a
été très-difficile de l'en distinguer par
des caractères tirés uniqueuient des
organes reproducteurs ; aussi La-
marck ne considère- t-il les genres
GEN
Cenista et Cytisus que comme deux
tlivisious d'un même groupe naturel,
qui ne diflèreni réellement entre
elles que par l'ensemble de la vcgéla-
tion , et surtout par la diversité du
l'cuillagc. Les Genêts sont caracléii-
sés par leurs feuilles simples avec
ou Sans mélange de iouilles tei nées.
Linné avait placé dans les Spaniam
une espèce du cap de Uonne-Espé-
rance, que Lamarck a réunie aux Ge-
nista , en lui conservant son nom spé-
cifique. C est le Genit,la sepiaria qui
est devenu , pour Thunbeig, le type
ilu gem'c l.cbeckia oii se rangent plu-
sieurs autres Légumineuses du mê-
me pavs , et parmi lesquelles on le-
marque le Spailium Cy liquides , L.
fils , ou Cytisus Capensis. Ce genre ,
qui a été admis par VVilldenow et
Persoou , parait devoir être conservé.
V. Lébkckie. Les Aspaiathus, Plantes
du cap de 13onne-K>pérance, ont aussi
beaucoup d'affinité avec les Genêts.
Cependant leurs feuilles linéaires fas-
ciculées , et un port particulier ser-
vent à les faire lecounaîtic au pre-
mier coup-d'œil.
Le nombre total des espèces du
genre qui nous occupe sélève à envi-
ron quatre-vingts qui sont , pour la
plupart, indigènes de la région médi-
terranéenne. On en trouve à peu près
vingt en France , réparties en cteux
sections, d'après leurs rameaux iner-
mes ou au contraire épineux, et parmi
lesquelles nous signalerons comme
les plus intéressantes à connaître , les
espèces suivantes :
§ P"". Rameaux non épineux.
Le Genêt a balais , Genista sco~
paria, Laink. , Spaiiium scopa/ium ,
L. , est un Arbrisseau très-commun
dans les environs de Paris , oii >ses
belles fleurs prlnlanièies , et d'un
jaune inteiise , pioduisent un efl'et
très-piltorcsque. 11 abonde aussi en
divers lieux du centre et du midi
de l'Europe , mais on ne le rencon-
tre pas dans une grande partie des
Alpes. Ses rameaux s'élèvent jus-
(ju'à un niètre; ils sont nombreux,
droits, flexibles, anguleux, et por-
GEN aaô
tcnt des feuilles petites et légèrement
velues.
Li: Gr.NÈT a uuanches de Jonc,
Genista juncea, Lamk. ; Spartium
junceum, L. Ce cbarmant Arbris-
seau s'élève ordinairement à un mè-
tre et demi ; ses rameaux tUoits , flexi-
bles, lisses, munis de feuilles sim-
ples et peu nombreuses, sont remplies
de moelle et ressemblent aux tiges du
Sci/pus /acustris, confondu par le vul-
gaire avec le Jonc. 11 porte des fleurs
jaunes , Irès-gr.uides , d'une odeur
suave et qui naissent aux sommités
des rameaux, en grappes droites..nucs
et un peu lâches. On rencontre cette
espèce dans les lieux incultes de l'Es-
pagne , de l'Italie el de la France mé-
ridionale. 11 est cidtivé comme orne-
ment dans les jardins sous le nom de
Genêt d'Espagne , dénomination qui
doit être lejetée , afin qu'on ne con-
fonde pas cette espèce avec le vérita-
ble Genêt d Espagne, Genista His-
panica, L. , dont les rameaux sont
épineux. Eu faisant macérer dans
1 eau l'écurce du Gtnista juncea , ou
peut en retirer une filasse très-pro-
pre à faire des tissus de bonne qua-
lité.
Parmi les ?utres Genêts de cette
section , nous nous contenterons
d'indiquer : i" le Genista sagittalis,
L. , jolie espèce que l'on trouve dans
les terrains sablonneux et pierreux,
depuis la Galice jusqu'au fond de
l'Allemagne. On la reconnaît facile-
ment à ses tiges bordées de plusieurs
saillies produites par une membrane
verte qui se rétrécit eu manière d'ar-
ticulation à la base de chaque feuille ;
2** Genista tincloria , L. Elle est as-
sez commune sur les collines et au
bord des forêts de l'Europe tempérée.
Son nom lui vient de ses fleurs qui
donnent une teinture jaune; aussi la
nomnie-t-on vulgairement Herbe à
jaunir; 5° Genista pilosa , L. Elle se
trouve dans les bois élevés , à Fon-
tainebleau, en Bourgogne, dans le
Jura , etc. Les feuilles et les tiges de
celle Plante sont peu velues, compa-
rativement à plusieurs autres Genêts,
mais les calices et les légumes sont
234 GEN
couverts de poils couchés qui ont va-
lu à l'espèce le nom spécifique im-
posé par Linné. Les trois espèces que
nous venons de citer faisaient partie
du genre Genistella de Mœuch.
§ IL Rameaux épineux.
Le Genêt d'Angleterre , Genista
jingiica. Jolie espèce peut-être plus
commune aux environs de Paiis et
dans la France occidentnle qu'en An-
gleterre. Nous avons observé qu'elle
ne dépasse pas à l'est une ligne tracée
par le cours de la Saône et du Rliône.
Ses liges sont grêles , épineuses et
souvent couchées; elles portent au
sommet de petites feuilles lancéolées
ctétroiles; les fleui's sont jaunes, axil-
laires et portées sur de courts pédon-
cules.
Le Genêt d'Allemagne , Genista
Germanica, L. Ses tiges sont rameu-
ses , très-épinèuses, et couvertes dans
leur jeunesse de feuilles ovales , lan-
céolées , très-vertes ; les fleurs sont
jaunes, et disposées en grappes cour-
tes au sommet des tiges. Cette Plante
croît sur les collines des provinces
méridionales et orientales de la
France.
LeGENÊTD'EsPAGNE , Geiiista His-
panica, L. , ressemble à la précédente,
mais elle en diffère par sa tige plus
basse , par ses épines vertes et très-
rameuses , et parce qu'elle est beau-
coup plus velue sur ses jeunes pous-
ses. Dans cette espèce, comme dans
les précédentes, les épines sont dues
à la dégénérescence plus ou moins
complète des feuilles. Leur origine
est surtout bien visible sur le Genista
Germanica.
Les autres Genêts sont des sous-
Arbrisseaux qui n'offrent que peu
d'intérêt , puisqu'ils ne se composent
que de Plantes épineuses, petites et
peu agréables à l'œil.
On a quelquefois et improprement
nommé Genêt épineux, l'Ulex Eu-
rupeus. (g..n.)
GENETTE. mam. Espèce du genre
Civette. /^. ce mot. On a étendu ce
nom à plusieurs autres Animaux
GEN
congénères, avec des dpithètes qui
indiquaient leur patrie. (b.)
GENETTE. bot. phan. L'un des
noms vulgaires du Narcissus pueticus,
L. /^. Narcisse. Ce.)
GENEVRIER. Junipems. eot.
piian. C'est un genre de la famille
naturelle des Conifères et de la Diœ-
cie Monadelphie , L. , auquel on peut
assigner les caractères suivans : les
fleurs mâles forment de petits cha-
tons ovoïdes , axillaires ou terminaux,
composés d'écaillés peltées , poitées
sur un axe commun et présentant à
leur face inféi'ieure quatre étamines
sessiles uniquement formées par une
anthère uniloculaire qui s'ouvre
longitudinalement par son côté in-
terne. Les fleurs femelles forment
également de très-petits chatons com-
posés d'un involucre , de plusieurs
écailles épaisses , charnues , dont les
plus intérieures sont quelquefois sou-
dées entre elles , et forment une sorte
d'involucre intérieur monophylle,
qui recouvre les fleurs. Celles-ci sont
au nombre de deux à trois , placées
au fond de l'involucre oii elles sont
sessiles. Leur forme approchede celle
d'une bouteille. Leur ovaire , qui est
parfois adhérent, est globuleux; le
calice se prolonge au-dessus de lui, et
for^ne un tube rétréci plus ou moins
allongé. Le fruit est une fausse baie
globuleuse etonibiliquée, renfermant
deux ou trois noyaux osseux. La par-
tie charnue est formée par l'involucre
qui persiste et s'accroît. Les osselets
sont de véritables fruits dont le pé-
ricarpe est dur , osseux et indéhiscent.
La graine est dressée et se compose
d'un endosperme charnu au centre
duquel est placé un embryon ren-
versé presque cylindrique, ayant la
radicule ti'ès-longue et _ adhérente
par sa base , et les cotylédons au
nombre de deux. On compte au-
jourd'hui environ vingt à vingt cinq
espèces de Gencvrieis. Ce sont en
général des Arbrisseaux ou de pe-
tits Arbres résineux dont les feuil-
les sont persistantes , étioites , li-
néaires, roides ou imbriquées. Parmi
GEN
ces espèces, sept ou huit sont orîgi-
uaires d'Europe; trois de l'Amérique
septentrionale ; autant de l'Aineriqiie
méridionale, et le reste provient de
l'Asie sepleiUrionale et des diverses
contrées de l'Orient. Plusieurs de ces
espèces méritent d èlre citées. Nous
mentionnerons ici les suivantes :
Gi;xj;vniKR commux, Juniperus
communis , L.; llich. , Couif. inéd. ,
tab. 5. C'est un Aibrisscau tort com-
mun en France, dans les lieux incul-
tes et rocailleux. Généralement, il est
petit et rabougri, mais quclquelois il
se développe davantage et lonne alors
un petit Arbre de quinze à dix-huit
pieds d'élévation. Les feuilles sont
ternées-verticillées , étalées, scssiles,
linéaires, aiguës, roides; les fieurs
dicïques ; les chatons très-petits, so-
litaires et à l'aisscUc des feuilles : les
mâles sont sessiles et globuleux ; les
femelles sont portées sur un pédon-
cule court et recouvert d'écaillcs im-
briquées; l'involuci'e se compose de
plusieurs écailles épaisses et soudées
entre elles. Il contient trois fleurs
sessiles. Le fruit est une fausse baie
globuleuse, ombiliquée à son som-
met, de la grosseur d'un très-petit
Pois. Les trois osselets sont durs et
osseux. Le bois du Genévrier com-
mun est rougeàtre , assez dur, et sus-
ceptible d'un beau poli. Quand il
provient d'individus qui ont acquis
une assez grande élévation , on peut
l'employer à des ouvrages de tour ou
deboissellerie. Comme toutes les au-
tres parties de la liante , il contient
une substance résineuse qui en suinte
dans les grandes chaleurs de l'été , et
que pendant Ion g- temps on a cru
être la même que la Sandaraque qui
découle du Thuya articulata. Ou cul-
tive assez rarement le Genévrier; ce-
pendant quelquefois on l'emploie à
faire des pali>sades et à cacher les
murs dans les jardins paysagers.
Ses fruits ont une saveur très-chau-
de et aromatique. Dans certaines con-
trées du nord de l'Europe , on les fait
fermenter, et on en retire une sorte
de liqueur alcoholique, qui porte le
nom de Genevrette , ou bien ou les
TOME VII.
GEA'
2-j5
distille avec de l'cau-de-vie , et l'on
obtient \' eau-de-vie de Genièvre. Ces
baies sont également employées en
médecine , comme Ioniques et sti-
mulantes. Quanfl l'estomac est dans
un état de débilité qui en lalcntit les
fonctions, quand la sécrétion de l'u-
rine et la menstruation sont diminuées
ou suppriniécs à cause de l'état de
faiblesse de la vessie ou de l'utériîs,
les baies de Genièvre peuvent être
avantageusement employées comme
stomachiques , diurétiques ou em-
ménagogues. On en prépare une in-
fusion aqueuse ou vineuse, après en
avoir concassé une demi-once , que
l'on met dans une livre de liquide.
L'extrait est une préparation fort
énergique, dont la dose est d'un
scrupule à un demi-gros.
Genévrier Sabine , Juniperus So-
bina , L. ; Ricli. , Bot. Méd. i, p.
x44. De même que le précédent
c'est un Arbrisseau quelquefois très-
bas , presque couché et quelquefois
s'élevant à une hauleur de douze à
quinze pieds. Ses feuilles sont extrê-
mement petites , en forme d'écaillés
opposées, dressées, imbriquées sur
la tige, ovales , aiguës , non épineu-
ses. Les chatons sont portés sur de
petits pédoncules écailleux et recour-
bés. Les fruits qui succèdent aux
fleurs femelles sont pisiformes, ovoï-
des, d'un bleu noiiàtre, et ne con-
tiennent qu'un ou deux petits noyaux;
La Sabine croît dans les lieux secs et
montueux des provinces méridiona-
les de la France , en Espagne, en Ita-
lie, eu Orient , etc. On en distingue
deux variétés qui tiennent unique-
ment à la grandeur. L'une dite Sa-
bine mâle , tonne un Arbrisseau éle-
vé; la seconde ou Sabine femelle,
est basse oL presque étalée. Toutes
les parties de la Sabine ont une sa-
veur acre et térébin'hacéo. C'est dans
les feuilles qu'elle est plus concen-
trée. Aussi ces feuilles sont-elles un
médicament extrêmement énergique.
On les administre eu poudre. Elles
agissent avec une très-grande force et
déterminent, lorsque la dose en est un
peu élevée , tous les symptômes pro-
2 26 GEN
duits par les médicameus initans ,
c'esl-à-dire une ardeur incommode
dans l'estomac, des coliques violentes,
«les déjections sanguinolentes, l'accé-
lération du pouls, l augmentation
delà chaleur animale, elc. Quelques
médecins recommandent l'usage de la
Sabine pour détruire les Vers qui se
développent dans le canal alimentai-
1 ç. Ce médicament a souvent été suivi
lie succès tiaus cette ciiconstaute.
Mais c'est pariiculièrement comme
exerçant une action stimulanie et
spéciale sur l'utérus, que la Sabine
a joui d'une grande réputation. Ad-
ministrée à la dose de deux à six
grains, elle active et favorise le tra-
vail de la menstruation ; mais don-
née à des doses plus fortes , elle oc~
casione des accidens extrêmement
graves , tels que l'inQammatlon et
l'ulcération des intestins, l'inflam-
mation de l'utérus, et par suite, i'a-
vortement et l'expulsion du pi'cduit
de la conception. On ne doit donc
administrer ce remède qu'avec les
plus grandes précautions et à des
doses qui peimeltent de n'en pas
craindre les redoutables effets.
Genévrier de Virginie , Junipe-
///s p^i/gin/ana ,• L. Grand Arbris-
seau ou Arbie de mcj^enne grandeur
connu vulgairement sous les noms
de Cèdre rouge ou de Cèdre de Virgi-
nie. Les feuilles sont imbriquées sur
les jeunes rameaux , et quelquefois
ternées et linéaires sur les branches;
les fleurs dioïques en chatons pédon-
cules. Dans les chatons femelles, les
écailles sont épaisses , charnues , ob-
tuses et étalées. Les fruits sont ovoï-
des , de la groseur d'un Pois. En gé-
néral , on ne renconti'e que deux
osselets dans l'involucre devenu
charnu. Cette espèce, qui aujour-
d'hui est très-cultivée dans les jar-
dins d'Europe , oii elle s'est natura-
lisée, croît naturellement en Virgi-
nie, dans le voisinage de la mer. Le
nom de Cèdre rouge , sous lequel on
le désigne communément en Améri-
que , vient de la couleur de son bois,
qui estduretd'unetiès-grande durée.
On l'emploie surtout pour les petites
G EN
parties de la charpente des vaisseaux.
Quelques autres espèces méritent
aussi de l'intérêt. Ainsi, d'après Lin-
né , Broussonet et un. grand nombre
d'autres botanistes ,on relire 1 Oliban
ou Encens du Juniperus Lycia ^ qui
cioît dans le midi de l'Europe. Le
Juniperus Fhœnicea est uiîe foi t belle
espèce, originaire delaPhoenicie,que
l'on tiouve également dan;. le midi de
la France , sur les bords de la Médi-
teiranéc. (a. k.)
* GENGLÏN. rois. On désigne
ainsi eu quelques cantons le Lucit,-
cus Jeses. V. ce mot. (lî.)
* GENIAÏE. Ge///a/e5. INS. Genre
de l'orJre des Coléoptères , section
des Pentamèrcs, famille des LamelH-
coines, établi par kirby ( Trans. Unii-
Societ. T. XII, p. 4oi et 4o3 ), et
ayantplusieurs rapports avec les Han-
netons et les Rutelles. L'auteur ne dé-
crit et figure qu'une seule espèce, le
Géniale barbu, G. barbatus {loc. cit.,
tab. 20 , fig. 8). Elle est: oi'iginaire du
Brésil. Les détails de l'organisa lion
de la bouche , des antennes et des pâ-
tes , sont représentés à côlé de l'In-
secte.
Dejean (Catalogue des Coléoptères,
p. 58 ) mentionne ce même genre
sous le nom , sans doute mal ortho-
giaphié, de Gematis, fondé par Mac-
l^eay , et il y rapporte , outre le Ge-
niates barbatus de Kirby , dix-sept
autres espèces originaires du Brésil ,
de Cayenne , de l'Ile-de-France , des
Indes-Orientales et de la llussie mé-
ridionale. Quelques-unes avaient été
décrites par Fabricius sous les noms
de MeloLontha lanata , M. obscura ,
M. rauca et M.ferruginea. (aud.)
* GENICHELLA. bot. phan. Selon
Dodœns , quelques anciens auteurs
donnaient ce nom au Sceau de Salo-
mon , Convallaria Polygonatum , L.
(G..N.)
* GENICDLARIA. bot. cRypr.
Roussel , dans .sa Flore du Calvados,
appelait ainsi des Confervcs qui pa-
raissent devoir être les Chaodinées ,
dont nous avons formé le genre Le-
mane. V. ce mot. ^B.)
GKiNICULAUlS. bot. piian. Sui-
vnnt Riicll , c'était un des noms
lionnes pal les Romains ù Vjlg/vstem-
riia Coronaiia , L. Uoilœns piétcnd
ffii'il (Icsignait aussi la Valéiianc. f^.
CCS mots. (G..N.)
♦ GÈ.MCULÉ ou GENOUILLÉ.
Gcniciilatus. bot. piian. Cet adjectif
est appliqué à foui organe néclii ou
courbé par un angle ou un genou {^e-
riiciilurn). Dans cet angle est ordinai-
rement un nœud ou une articulation
tixc. Les chaumes de plusieurs Gra-
minées, la nge de la Spergule des
champs, le style de la Benoîte com-
uiune, les arêtes dorsales de la gUune
des Avomcs, sont des exemples d'or-
ganes géniculcs. (g..n.)
GEN lÈVRE (Baies de). BOT. PiiAN.
IjC fruit du Genévrier, f^. ce mot.
(G..N.)
GENIOSTOIME. Gcniostuma. bot.
riiAN. Genre de la Penlandrie Mono-
gj'nie , L. , établi par Forster ( C /la-
ract. Plant. , tab. ii2 ) et ainsi carac-
térisé : calice turbiné à cinq divisions
persistantes; corolle mouopétalc , lu-
buleuse, dont l'entrée est velue et le
limbe § cinq divisions profondes ;
cinq étamincs insérées sur la goige
de la corolle et alternes avec ses divi-
sions ; un ovaire supère , .surmonté
dun st\le et d'un stigmate sillonné ;
capsule oblongue , bi'oculaire et po-
lysperme. Ce genre avait été rejeté
dans \e?> iiiceitce sedis par le profes-
seur A.-L. Jussieu. 1\. Brovvn [ProJ.
Flor. Nou.-Holland. : p. 4.'i3) est le
seul au leur qui ait cherché à en dé-
terminer les affinités. Il fit voir que
le Geniosloma se rapprochait beau-
coup du Logania par son port , ses
stipides vaginales et ses tlcurs, mais
qu'il en difiérail par les valves entiè-
res de sa capsule , sur les bords in-
iléchis àe laquelle sont insérés deux
placentas qui persistent après la dé-
liiscence des valves. Le même auteur
[loc. cil. , et Botany of Congo , p. 29)
proposa d'établir une nouvelle fa-
mille intermédiaire entre les Apocy-
nées et les Rubiacécs , dans laquelle
entreraient les genres Gaertncra , Us-
GEN
237
/cri II , J-'agrœa , Ijogarda , Gcniosto-
nia , elc. Il réunit à ce dernier genre
VJnasscr de Jussieu , réiuiiou qu'il
avait déjà pressentie dans >on Pro-
dmrnus. En adoptant celte fusion , il
taudiait conserver le nom donne par
Forster à cause de son antériorité.
Ainsi au Geniosloma n/peslris de
Forster , il faudrait ajouter comme
seconde espèce V Anasscr Borbonica
de LamaicK. Quanta VJnasscr AIu-
li/ccnria de Lnmarck et Persoon , éta-
bli d'après une figure de Rumpli
{Ilerb. Amb. , vol. vti, tab. 7 ), R.
Brown a prouvé que c'était une es-
pèce de l'iltospore. (g..n.)
GENIPAYER. Genipa. bot. piian.
Genre de la famille des Rubiacées et
de la Pentandrie Monogynie, établi
par Linné, adojité par Jussieu (Mém.
du iMus. , vol. VI, année i8jo) et par
Kunth {Isova Gêner, et Spec. Plant,
œquinocl. , vol. m, p. 407) avec les
caractères suivans : calice supère , à
cinq dents peu marquées, persistant ;
corolle infundibuliforme «iont le tu-
be est souvent plus court que le ca-
lice ; le limbe à cinq divisions très-
grandes, étalées ; cinq anthères ses-
siles à l'entrée du tube et saillantes;
un seul style surmonté d'un stigmate
en massue; fiuit bacciforme ové , à
deux et quelquefois à quatre loges
polyspermes. Ce genre a été réuni au
Gardénia par Swartz et Willdenow,
mais il s'en distingue suffisamment
par le tube de sa corolle moins grand
que le calice et par la forme de son
stigmate. Il se compose d'Arbres sans
épines , à feuilles opposées, très-en-
tières , munies de stipules interpétio-
laires. Les fleurs sont jaunâtres ou
blanches , accompagnées de bractées ,
et, disp sées en corymbes ou en fais-
ceaux sur des pédoncules axillaires
et terminaux. Parmi les espèces, tou-
tes indigènes de l'Amérique, nous
mentionnerons, comme exemples, les
deux suivantes :
Le Genipaveb. d'Ahkbique , Ge-
nipa Anicricana , L. , croît dans les
Antilles et dans les parties chaudes
du continent. Cet un Aibrc de
15-»
2i8 GEN
ilouze à quinze mètres de hauteur ,
dont le tronc est épais , les bran-
ches très-étalées , lamifiées et cou-
vertes de feuilles oblongues , «cu-
minées , élioiles à la base , glabres et
presque sessiles. Les habitans de l'A-
mérique méridionale mangent ses
baies qui sont rafraîchissantes et as-
tringentes. Ils se servent de son bois
pour fabriquer des montures de fu-
sils et des brancards , parce qu'il est
dur et susceptible d'un beau poli.
Le Genipaver Cartjto , Genipa
Caruto , Kunlh , n'est pas aussi
élevé que le précédent ; ses feuil-
les sont obovales , obtuses , gla-
bres en dessus , pubescentes en des-
sous , et presque sessiles. Il croît sur
les rives de l'Oréuoque et du fleuve
Noir où les Indigènes l'appellent Ca-
ruto et se servent de la couleur noire
tlu suc de ses fruits pour se faire des
taches au visage. Les habitans de
Carlhagène, en Amérique, lui don-
nent le nom de Xagiia.
Les auteurs de la Flore du Pérou ont
décrit et figuré (vol. ii, p. 67, tab. a 20),
sous le noui de Genijia obloiigifolia ,
ime espèce qui a les plus grands rap
ports avec la précédente, et dont les
fruits, delà grosseurd'unePêche, sont
employés aux mêmes usages que ceux
du Genipa Caruto^ par les habitans
des forêts chaudes du pied des Andes
oli cet Arbre croît naturellement.
Son bois rose est aussi fort utile pour
des objets de menuiserie.
Dans les Actes de l'ancienne So-
ciété d'Histoire naturelle de Paris, p.
107, feule professeur Richard père
u donné les phrases spécifiques du
Genipa ediilis et du Genipa Meria-
lice qui croissent à Cayenne. Cette
dernière espèce était le Duroia Erio-
pila , L. , Suppl. (g..n.)
GÉINIPI.BOT. PHAN. -^.GÉNÉPI.
GÉNISSE. MAM. Nom de la Vache
danssa seconde année. /^.Boeuf. (b.)
GENISTA. BOT. PHAN. V. Genêt.
GENISTA-SPARTIUM. bot. pu an.
Sous ce nom , les botanistes anciens
jusqu'à et y compris Tournefort, dési-
GEN
guaienl non-seulement les Genêts
épineux , mais encore des Plantes
dont Linné a fait son genre Ulex , ou
qu'il a réunies aux Anthyllis. F . Ge-
nêt, Ulex et Anthyllide. (g..n.)
GENISTELLA. bot. phan. Tour-
nefort avait établi ce genre sur
une Plante que Linné réunit aux
Genêts , sous le nom de Genista sagit-
talis. Il était caractérisé par l'étendard
de sa corolle plus long que les ailes et
la carène , par les deux pétales qui
composent celle-ci , par sa gousse li-
néaire , lisse , et par ses tiges aplaties ,
à bords membraneux. Adanson et
Mœnch ont rétabli ce genre de Tour-
nefort ) mais le premier avait changé
son nom en celui de Chamœspartium.
/^^. Genêt. (g..n.)
GÉNISTOIDES. bot. phan. Toutes
les espèces de Genêt à calice bilabié,
différentes en cela de celles qui ont
cet organe uuilobé et terminé par
cinq petites dents , ont été constituées
par Moeuch en un genre distinct. Le
peu d'importance de ce caractèie ,
aussi bien que la dénomination vi-
cieuse du genre , ont empêché qu'au-
cun autrebotaniste l'aitadopt^. (G..N.)
GENITALIS. BOT. phan. Selon
Ruell , c'était un des noms du GLa-
diolus communis ciiezXt'à anciens. F.
Glayeul. (g..n.)
GENOPLESIUM. bot. phan. Gen-
re de la famillâ des Orchidées et de la
Gynandrie Monogynie , L. , établi
par R. Brown {Prodrom. Florœ Isov.-
HoUand., p. Sig), etainsicaraclérisé :
périanthe très -irrégulier, presqu'en
masque; les divisions supérieures
conniventeSj.galéiforraes; deux d'en-
tre elles sont adhérentes; les deux
divisions latérales inégales ; labelic
ascendant , entier, onguiculé , en for-
me de capuchon à sa base , sans épe-
ron ; gynostème (colonne de la fruc-
tification) à demi-bifide, sans décou-
pures latérales ; anthère parallèle au
stigmate. Ce genre, très - voisin du
Piasophyllum , ne renferme quune
seule espèce , Genoplesiian Bauei'i ,
Plante de la Nouvelle-Hollande, qui
GEN
a (ies racines hulhcus^s , des tiges ou
hampes siriipk-s , le plus souvent mu-
nies d'une seule feuille à la base, et
des fleurs disposées en un épi termi-
nal. (O..N.)
GENORIE. noT. phan. Pour Gi-
norie. f^. ce mot. (o..N.)
GENOSrRIS. BOT. PiiAN. Genre de
la famille des Iridées et de la Trian-
drie Monogynie, L., établi par La-
l)illardière(7Vop'.-//o//. i , p. i5 , lab.
9) et qui a été constiluc de nouveau
par 11. Biown [Prodrom. Flor. Nou.-
Ifoll. 1 , p. 5o5) sous le nom de Pa-
tcrsunia , attendu que les caractères
du Geiwsiris sont inexacts. R. Brown
prétend en effet que dans la Plante
de LablUardière ( Geiwsiris fragilis)
le périanllie est à six divisions dont
trois intérieures , il est vrai , très-pe-
liles , et les filets des étamines conni-
vens , tandis que LablUardière dé-
crit le périanthe comme n'ayant que
trois divisions et les filets des éta-"
mines non réunis entre eux. L'au-
teur anglais ayant décrit sept espè-
ces de ce genre avec son exactitude
reconnue , il a été nécessaire d'adop-
ter la dénomination qu'il a proposée.
/^. Patersonie. (g..n.)
GENOT. MOLL. Cette Coquille ,
nommée ainsi par Adanson (Sénégal ,
f). i45, pi. 9), a été placée à tort dans
e genre T'oluta par Gmelin. Blain-
ville lui trouve plus de rapports avec
les Cônes qu'avec les Volutes, (b.)
GENOUILLÉ. BOT. piian. V. Gé-
NICULÉ.
GENOUILLET. bot. phan. Le
Sceau de Salomon , Convallaria Po~
lygonatuni, L., porte ce nom vulgaire,
selon Bosc. (g..n.)
GENRE. /^.MÉTHODE et Système.
GENS-ENG. BOT. phan. ^. Gin-
SENG.
GENSIN. BOT. phan. (Thunberg.)
Nom que les Japonais donnent à un
Corchorus. — ( Mentzel. ) La racine
d'une espèce de Mandragore chez le
même peuple. Il ne faut pas la con-
GEN 2i9
fondre avec le vrai Glnseng. /'". ce
mot. (G..K.)-
GENTIANE. Gentiana. bot. phan.
Principal genre de la famille des Gen-
lianées, placé dans la Penlandrie Di-
gynie par Linné , et ainsi caractérisé :
calice campanule, dont le tube est
angideux et le limbe divisé ordinai-
rement en cinq , et quelquefois en
quatre , six , sept , huit et neuf seg-
niens plus ou moins profonds; co-
rolle campanulée, infundibuliforme
ou rotacée , partagée en autant de di-
vi.-^ions qu'il y a de segmens au calice,
et présentant entre les divisions du
limbe , des laciniures de diverses for-
mes ; l'cstivation de ces divisions de
la corolle est toujours tordue , et elles
offrent le phénomène du sommeil ;
étamines dont le nombre corres-
pond également à celui des divi-
sions des enveloppes florales , ayant
des filets plus courts que la corolle ,
et des anthères oblougues, dressées,
quelquefois soudées entre elles ;
ovaire fusiformc , muni à sa base
d'élévations tuberculeuses , détermi-
nées par l'impression des filets slami-
naux qui sont en partie soudés avec
le tube de la corolle et alternes avec
ses divisions; style nul; deux stig-
mates lamellaires, persistans; cap-
sule fusiforme aiguë, comprimée, à
deux valves uniloculaircs , déhiscen-
tes par le sommet , et renfermant un
grand nombre de graines ovées ou
oblongues , quelquefois ceintes d'un
bord membraneux , attachées à des
placentas suturaux , qui s'étendent
plus ou moins sur les parois des
valves.
Ce genre est connu dès la plus hau-
te antiquité. Dioscoride et Pline disent
que son nom d.ërlve de celui de Gen-
tis ou Gentius , roi d'Illyrie, qui ne
fit cependant point connaître le pre-
iriier la principale espèce du genre
[G. lutea, L. ), car celle-ci était
trop commune pour n'avoir pas fixé
l'attention des premiers hommes qui
ont écrit sur les Plantes ; mais Gen-
tius, avant tout autre, vanta probable-
ment l'efficacité de sa racine contre
si5o GEZ<
cert.iines iiialadies , et suiloul daus
une épidémie qui ravageait son pa^s.
Les espèces de Gentianes sont fort
nombreuses; ou 'en compte aujour-
d'hui plus de cent. A l'exception de
quelques-unes qu'on trouve daus les
Lois, les colline.-^ et les nnrecages ,
elles ont toutes pour stations les hau-
tes montagnes des deux mondes. La
beauté de la plupartd'enlre elles, leur
localité spéciale, la difficulté de leur
culture, ont excité, dans tous les temps,
l'attention des botanistes, qui nous
ont transmis un grand nombre de do-
cumens plus ou moins inexacts sur
leur hi'itoire. Nous laisserons de côté
toutes les observations antérieures
à celles de Linné; ce célèbre natu-
raliste porta le nombre des Gentia-
nes à une trentaine d'espèces, parmi
lesquelles il compta quelques Plan-
tes devenues depuis les types de gen-
res assurément distincts. Tels sont
ses Gentiana Centaurium et G.fiUJhr-
mùi. Cependant les différences que
présententles espèces, non-seulement
dans la forme, la grandeur, la direc-
tion des tiges et des feuilles , mais en-
core dans l'inflorescence , le nombre,
la forme, la division plus ou moins
profonde des enveloppes florales , les
appendices barbus qui orueut l'en-
trée de la corolle de quelques espè-
ces , le nombre des étainines ,1a con-
nexion deleurs anthères, lesplacenlas
des graines tapissant plus ou moins
les parois capsulaires : toutes ces mo-
dificaîions ont paru des caractères
suffisans à quelques botanistes, pour
éiablir <ies divisions génériques dans
le grand genre Gentiane. Ainsi ,
Eorckhausen (Arcli.de la botanique
par Rœmer, vol. i*^'', p. 25 j, ressus-
citant plusieurs dénominations em-
ployées autrefois par Reneaume et
Adanson , établit aux dépens des
Gentianes les genres ^5/e/iûs, Coi-
lantha , Dasjslep/iana , Cimiiialis ,
L'ricui/a, Ejrjthalia , Gentianella et
Ccntautiiim. Il ne laissa parmi les
Geutianes que le Gentianajiliformis ,
et quelques autres espèces dont les
unes sont douteuses , et les autres ap-
partiennent à des genres différcns,
GEN
11 est ijn[ossiblc d'admettre les nou-
vortux genres éîablis par cet auteur,
altcndu que leurs caractères ïont
mal exprimés , ou se nuancent les
uns daus les antres. C'est à tort, par
exemple, que Borckhausen a donné
des anthères libres comme caractère
essentiel à ses genres Coilant/ia et
Daajslep/iana , qui ont pour types
les G. purpurea eipi/nc/ala ; et quelle
dilTérence généi ique peut -on éta-
blir entre ces deux Plantes, si ce
n'est l'apparence spathacée du calice
des Cuilantha ? Mais une si faible dis-
tinction qui, d'ailleurs, ne se présente
pas dans tous les individus, doit cé-
der devant les nombreux rapports
qui unissent ces espèces. Les Hybri-
des auxquelles elles donnent nais-
sance, fournissent un fort argument
contre leur séparation; car, ainsi que
nous croyons l'avoir démontré (Mém.
de la Soc. d'Hisl. Nat. T. I, p. 79), il
ne se forme d Hybrides que par le
croisement des Plantes non seulement
de même genre , mais encore des es-
pèces qui ont les plus grandes analo-
gies de taille et de structure. Notre
opinion à cet égard est corroborée
par celle du professeur De CandoUe
(Théorie élém. de la Botanique, 2''
édit. , p. 220') , qui pense que la forme
du calice a peu d'importance dans la
famille des Gentianées. Dans le même
volume des Archives de Rœmer, p.
3, F.-W. Sclimidt a publié aussi un
travail sur le genre Gentiana. Plus
exact et plus circonspect que Eorck-
hausen, ce botaniste a très-bien dé-
lini et caractérisé les ti'ois genres
formés aux dépens des Gentianes de
l^inné , et auxquels il a donné les
noms de Gentiana , Hippion et Pneu-
munant/te ; mais si quelques différen-
ces dans les organes floraux pou-
vaient suffire pour former des genres
parmi les Gentianes , il faudrait alois
tellement les multiplier, qu'on arri-
verait à iîolcr pour ainsi dire chaque
espèce de ses voisines. Le genre Gen-
tiana de Schmidt est réduit à la seule
G. Intea qui , par sa corolle jaune ro-
taeée, offie, il est vrai, un aspect assea
différent de celui des autres Plant, s.
GEN
Noire intcutiou n'clanlpasde j'aiie
coiiiiaîlrc (iaus cet article tout ce qui
a élc écrit sui' le j^iiue Geulianc, nous
parlerons iinincdiatemenl d'une nio-
nogiapliio qui a niéri'é d'être propo-
sée coiiinic un modèle d'exactitude.
Elle a été le sujet d'une thèse inau-
gurale, publiée eu 1S02 à Erlang, par
Frœlich, sous le titre de de Geiilianâ
Disscrtatio. A rexcinplc de Linné,
de Haller et d'Allioni , il a ctahli des
sections l'ondécs sur la loi me des co-
rolles , le nombre de leurs divisions ,
et sur les appcn. lices du liiubc de
celles-ci} mais quoiqu'il ait gioupé
assez heureusement la plupart des es-
pèces , ces divisions , fondées sur des
lormesqui ne sont que des modifica-
tions les unes des autres, telles sont,
par exemple , les campanulées et les
infimdibuliformcs , doivent être re-
gardées comme purement artificielles.
La première section , à laquelle Frœ-
lich a donné le nom de Goelan-
Tii^E , est caractérisée per ses co-
rolles campanulées ( rotacées dans
la G. lutea ) et présentant de cinq à
neuf divisions. Elle comprend toutes
les grandes espèces de Gentianes , au
nombre de vingt-une, qui habitent
les Alpes d'Europe , la Sibérie et
l'Amérique septentrionale. Dans la
deuxième section ^Calatian^), Fi oe
lich a placé dix espèces , dont les co-
rolles sont infundibuliformes , nues,
et offrant cinq à dix divisions. Les
Plantes de cette section ont toutes des
fleurs bleues et habitent les Alpes
d'Europe. Nous observei'ons que cette
section se nuance avec la précédente
par la G. acaidis , qui doit faire partie
du même groupe que la G. Pncumo-
nanthc. Nous ferons aussi remarquer
que le nombre des segmens de la co-
rolle ne surpasse jamais cinq , et
qu'ainsi , le»caractère de dix segtnens,
assigné aux G. Pyrenaicact Alfaica,
est erroné, les cinq lobes surnumé-
raires n'étant à nos yeux que des la-
ciniures très-développées. La troi-
sième seclion ( Endotkicii.î: ) est re-
marquable par ses corolles , dont l'en-
trée est muni(; d'aiipcndices capilli-
formcs et à quatre ou cinq divisions.
GEN 20Ï
Les dLx espèces qu'elle renferme for-
ment un petit groupe as ez natuiel ;
il laul pourtant en excc|)tcr quelques-
unes qui, non-seulomcnt , ne sont
pas bien placées dans celte section >
mais encore qui a])i);irli<'nnent à un
genre différent. Telles sont les G.
Carin/hiaca et G. lotata , dont Jac-
quin et Pallas avaient conveuabh;-
ment fait des Swertia. Les espèces de
la quatrièmeet dernière section (Gi'.os-
SOPLTAI/^) ont des corolles quadiili-
dcs, hypocratériformes, dépourvues
;\ l'entrée d'appendices barjjus, mais
ciliées sur lesbordsde leurs divisions.
Frœlich y a réuni cinq espèces qui
ont assea de rapports entre elles. L»
monographie de cet auteur comprend
donc quarante-sept espèces, dont la
synonymie est très-bien établie , et
qui sont décrites avec beaucoup de
soin. Si , comme nous l'avons fait
voir, les sections ne péchaient par
le peu de fixité des caractères , il n'y
auraitrienà ajouterau travail deFrœ-
lich si ce n'est les espèces nouvelle-
ment décrites. Mais nous pensons que
lorsqu'on veut apportcrautantde pi é-
cisionquepossibiedans l'histoire d'un
genre qui oflVe tant de variations dans
la structure de ses espèces, nous pen-
sons , disons-nous, qu'il est nécessaire
de multiplier les subdivisions , dût-
on former des groupes qui ne seraient
composés que d'un Irès-petit nombre
d'espèces. C'est ce que nous nous
sommes proposé d'exécuter dans une
Histoire des Gentianécs, à laquelle
nous travaUlons depuis quelques an-
nées. En attendant q e des circons-
tances favorables nous permettent de
la publier, nous allons tracer ici le
canevas des coupes que nous établi-
rons dans le genre Genliane, et nous
décrirons d'une manière abrégée les
espèces les plus remarquables de cha-
cune des sections.
f Grandes espèces, toutes alpines
ou croissant sui les montagnes assez
élevées de l'Europe; calice le plus-
souvent spathacé; corolle rotacéc à
longues divisions, ou plus ou moins
tubuleuse.campani forme, ou infundi-
buliforme; ce dern ier carac 1ère (coi ol-
a32 '■ GEN
le infundibaliforme) entraînant tou-
jours la soudure des anthères; graines
munies d'un rebord membraneux.
Gentiane jaune , Gentiana lutea ,
L. Sa tige, haute d'un mètre et plus,
est droite , ronde , fisluleusc , portant
des feuilles sessiles , opposées et croi-
sées à angles droits , ovales , aiguës ,
et à Cinq nervures; les inférieures
que l'on appelle radicales, ovales-ob-
longues , atténuées inférieurement en
une sorte de pétiole. Les fleurs, enve-
loppées par des feuilles légèrement
transformées en bractées , sont pé-
donculées, disposées en verticilles
axillaires ou terminaux. Le calice est
spathacé et d'une consistance de par-
chemin très-fin , à trois ou quatre pe-
tites dents. Lt corolle dun jaune
pâle , presque sans aucunes lâches ,
e.,t rotact'e , à cinq ou six divisions
longues et aiguës , et sans laciuiu-
res. Celte Plante habite non -seu-
lement les Alpes , mais encore les
montagnes et les plateaux assez bas
de certaines contrées de l'Europe.
Ainsi , en France, on !a rencontre eu
plus grande abondance sur le Jura et
dans les monlagre» de Bourgogne,
que sur les Alpes. Nous avons observé
en 1820 que sa localité la plus occi-
dentale et la moins élevée au-dessus
de la mer , est en Fi ance un bois à
une demi-lieue de Tonnerre (Yonne),
et situé à une hauteur d'environ cin-
quante mètres au-dessus de cette
ville. Nous ferons observer que la
partie de cette Plante qu'on prend
pour la tige, n'est en réalité qu'un
pédoncule floral ; car la tige , ou pour
nous exprimer plus exactement , le
caudex est situé à fleur de terre,
et porte encore les débris ou les cica-
trices des feuilles radicales des années
antérieures. La racine de cette Plante
a joui depuis un temps immémorial
d'une réputation méritée; sa franche
amertume dénote des propriétés to-
niques qu'une longue expérience a
constatées, et son emploi dans la mé-
decine humaine, aussi bien que dans
l'hippiatrique, n'a souffert aucune
atteinte de la révolution des doctri-
nes médicales. Son principe amer
GEN
( Gentianin ou Gentianine) a été dé-
couvert par Pelletier et Caventou ;
mais il nous paraît appartenir à la
classe des substances douteuses; car
il est souillé de matières étrangères,
à en juger d'après quelques échantil-
lons préparés par les auteurs mêmes.
La racine de Gentiane contient en ou-
tre une grande quantité d'un principe
gommeux ou mucilagineux qui, en
passant à l'état sacchariu , devient
très-susceptible de fermentation. Les
paysans suisses et t3'roliens en pré-
parent une eau-de-vie dont le goût
aromatique paraît dû à une huile vo-
latile particulière.
Parmi les autres Gentianes de cette
section, nous nous contenterons de
citer comme espèces les Gentiana pur-
purea&X. G. piJnctata,h. Ces deux
Plantes , indigènes des Hautes-Alpes,
ont des corolles campanulées ou in-
fundibuliformes , d'un rouge vineux,
ou d'un jaune sombre , tachetées
d'unegrande quantité de points bruns
disposés en stries longitudinales et
assez régulières; leurs étamines sont
soudées par les anthères. Elles diffè-
rent principalement entre elles par
leur calice spathacé dans la première
espèce, isopérimétrique et à cinq peti-
tes divisions dans la seconde. On les
emploie en Suisse aux mêmes usages
que la Gentiane jaune. Nous avons,
avec notre collaborateur Dumas ,
fait connaître (Mémoires de la Société
d'Histoire naturelle, T. 1") une Hy-
bride très-remarquable , produite par
cette dernière Plante , et la Gentiana
purpurea. C'était sur le revers septen-
trional de la montagne du Môle (Al-
pes de Faucigny ) , que les deux es-
pèces mères , réunies dans la même
station, avaient effectué leur féconda-
tion adultérine; les individus qu'elles
avaient produits , présentaient tous
les caractères de leurs parens,
tt Espèces dont la stature est
moyenne entre celle des Plantes que
nous venons de mentionner , et celle
des petites espèces alpines à corolles
hypocratériformes formant une des
sections suivantes : calice régulier,
à cinq divisions très-longues et folia-
GEN
ct'es ; corolles bleues ou jaunâtres ,
infundibulifoi mes ou canjpanulées, à
limbes divises en seginens plus ou
moins dressés et séparés par des laci-
niures à une ou deux dents ; étamincs
{jresque toujours syngénèses; feuil-
es le plus souvent étroites et linéai-
res. Cette section représente le genre
Tneumonanthe de divers auteurs.
Parmi les espèces les plus remarqua-
bles, nous citerons :
La Gkntianu Pneumonantiie, Ge«-
tiana Pneumonaiitke , L. Cette Gen-
tiane est la seule qui se plaise dans
les lieux butnides des /orcts d'une
grande partie de l'Europe. Elle a des
fleurs peu nombreuses, mais que leur
amplitude et leur belle couleur azu-
rée font distinguer au milieu des au-
tres ^^lautcs sylvaliques et maréca-
geuses.
La Gentiane a courtes tioes ,
Gentiaiia acaulls , L. Aucuiie fleur
n'est plus éclatante que celle-ci, dont
la belle couleur bleue se marie très-
élégamment avec le rose tendre de la
P/imu/a /hrinosa et le jaune doré du
Geurn rnoiilanum.^We décore les hau-
tes sommités des Alpes. Sa racine est
caractérisée par une amertume déga-
gée de tout principe étranger, et qui
ne le cède point aux racines et écorces
les plus célèbres sous ce rapport.
Les autres espèces habitent les
Alpes de Sibérie ; mais elles ont des
corolles jaunâtres et ponctuées, qui
les lient avec celles de la section pré-
cédente.
fff Espèces à fleurs bleues , in-
fuudibulit'ormes , dont les lobes de
la corolle sont au nombre de quatre
à cinq réfléchis ; anthères séparées.
Les tiges et autres organes de la vé-
gétation sont à peu près semblables à
ceux des espèces de Pneumonaulhe.
Nous regardons , comme types de
cette section, les G. cruciata, L., et
G. macruphylla , Pallas. La première
est une Plante que l'on rencontre dans
les bois montueux de l'Europe , no-
tamment à Fontainebleau et Saint-
Germain. Sa racine a ceci de particu-
lier , qu'elle présente quatre faisceaux
soudés entre eux . et qui , chaque
GEN a53
année , donnent naissance à autant
de tiges, du milieu desquelles s'en
élève une cinquième plus forte que
les quatre latérales.
tttt Espèces à corolles hypocra-
téril'ormes d'un bleu azuré njagnifi-
quc , à divisions étalées et séparées
par de petites laciniures , le plus sou-
vent bifides , dressées et protégeant
l'entrée du tube. La stature de ces
Plantes est très-petite; et de leur cau-
dex qui rampe à la superficie du sol,
s'élèvent des toufles de ramuscules ,
portant un grand nombre de fleurs.
Les Genliana l'crna, G. Bavaiica ,
G. utriculosa, G. niualis , etc. , sont
les piincipales espèces de ce groupe.
Par leur abondance et la vivacité de
leur couleur azurée, elles forment un
des plus gracieux ornemens des Alpes
de l'Europe.
f-j-itf Espèces à corolles infundi-
bulil'ormes, violettes, à cinq segmens
plus ou moins dressés, séparés par des
laciniures dont la grandeur est telle,
qu'on les a toujours considérées com-
me des divisions de la corolle; ovaire
soutenu par un pédicelle qui s'allonge
considérablement après la floraison.
Nous citerons, comme exemples
de celte section , les Gentiana Py-
renaica, L. , G. Altaica , L., G.
aquatica , L. , et G, sedi/olia , Kunth.
Elles habitent quelques localités spé-
ciales dans les hautes montagnes des
deux hémisphères. Ainsi ,1a première
se trouve dans les Pyrénées ; les deux
suivantes, dans les monts Alta'is et
le Caucase ; et la quatrième , dans les
Andes de l'Amérique méridionale.
tttttt Espèces à corolles hypocra-
tériformes d'un bleu rougeâtre ou vio-
let, à quatre ou cinq segmens étalés,
sans laciniures , et munies chacune
à leur face interne d'un faisceau de
poils longs , dressés , et qui protègent
l'entrée du tube. Les espèces de cette
section sont rameuses et portent un
grand nombre de fleurs situées cha-
cune à Pextrémité d'une division des
branches.
Les Gentiana amaiella, L., et G.
campestrls , L., qui croissent dans les
montagnes peu élevées de l'Europe ,
peuvent <}tre considérées coiinne les
espèces les plus remarquables de ce
groupe.
ttttttt Espèces à corolles divisées
très-profoudémeut en cinq segniens
bleus, connivcns, et présentant sur
leurs bords de longs poils papillaires;
ovaires pédicellésj tiges simples et
ne portant qu'un petit nombre de
fleurs.
Exemples: Gentianaciliata, L., que
l'on rencontre sur les collines argi-
leuses de la France orientale et de
l'Allemagne; G. c/v«//a , Frœl., belle
espèce des Etats-Unis de l'Amérique
du nord; et G. barbala , Fi'œl. , qui
se trouve en Sibérie et dans la chaîne
Caucasique.
tf+ttltt Nous plaçons dans celte
section toutes les Gentianes qui crois-
sent dans les montagnes de l'Améri-
que méridionale , sauf la Genliana
sedlfulia, Kuntli, et peut-être quel-
ques autres espèces qui se rapporte-
raient à la section ou se trouve celle-
ci. Elles ont un port qui les fait re-
connaître facilement ; leur calice est
évasé et consistant; les segmens de
leur corolle sont profonds et sans ap-
pendices qui les réunissent; la cou-
leur des fleurs varie du bleu au rose
violet, et même au blanc. Kunth
( NosJ. Gênera et Spec. Fiant. Amer,
œquin. ï. III, p. 167, tab. ^220 et
suivantes) en a fait connaître plu-
sieurs espèces nouvelles , sous les
noms de G. limoselloicles , G. rupl-
cola , G. gracilis , G. saxifragoides ,
G. graminea , G. cerastioiJes , G.
ceriiua , G. dianthoides , G. fotiosa ,
G. corjrnbusa , G. liniflora , G. diffu-
sa, G. hyssopifuUa et G. spathacea.
Quelques-unes de ces espèces ont été
publiées sous d'autres noms par Schul-
tes [Syst. Veget., vol. vi , p. i85 et
suiv. ) , parce qu'elles étaient inscrites
sous ces dénominations dans l'Her-
bier de Willdenow, auquel Humboldt
les avait communiquées. Ainsi , les
G. peduncularis, G. linifolia, G. con-
gesla , G. floribiaïua, G. rapiuiculol-
des , G. cœspitosa , et G. plicala de
Willdenow ctSchultes, se rapportent
respectivement aux G. limuselhidcô ,
GEiN
G. graminea , G. curjmboùa, G. lini-
y/ura, G. dijfi/sa, G. sedi/blia, et G.
apat/mcea àii Kuulh. (o..N.)
GEINÏIANËES. Gentianeœ. bot.
PHAN. Famille de Plantes dicotylé-
dones monopctales liypogyues, of-
fiant pour caraclèies principaux : un
calice persistant, monopli} lie , divi-
visé en plusieuis segmens plus ou
moins profonds ; une corolle mono-
pétale , hypogync, le plus souvent
régulière, marcescenle ou caduque ,
dont le limbe est jiavlagc en autant
de lobes réguliers et égaux entre eux
qu'il y a de divisions calicinales , le
plus souvent au nombre de cinq ,
quelquefois de quatre à huit, imbri-
qués pendant l'estivation ; des étami-
nes iuséi ées sur la corolle et alignes
avec ses lobes , par conséquent en
nombre égal à ceux-ci; les anthères
sont soudées jusqu'à leiu' milieu avec
l'extrémité des filets , et le pollen est
elliptique et lisse ; l'ovaire est sur-
monté d'un style ou de deux soudes
en toutou en partie, et d'un ou deux
stigmates. Il devient une capsule,
quelquefois une baie, polysperme, dé-
hiscente par le sommet suivant deux
sutures longitudinales qui unissent les
deux valves dont elle se compose; à
une ou à deux loges. Dans les capsules
uniloculaires , les bords des valves ne
proéminent pas intérieurement , ou
bien ne forment qu'une saillie plus ou
moins reniranîe et circiuale où les
graines sont attachées; dans les bilo-
culaires , les bords rentrans des val-
ves s'atteignent , foi'ment une cloi-
son et un axe central séminifère ; les
semences sont nombreuses , petites ,
quelquefois bordées d'une membrane
renfermant un embryon droit au mi-
lieu d'un albumen mol et charnu ; sa
radicule est longue et regarde l'oiubi-
lic. Les Gentianées sont lics Herbes
ou rarement des sous-Arbrisseaux ,
le plus souvent glabres , à feuilles
toujours opposées , entières et sans
stipules. Les feuilles qui occupent le
sommet de la tige ou des rameaux ont
souvent un aspect un peu difl'érenl
des inférieures ; ce sont de vraies
hiactccs qui cinbnisscnl le i'aisccau
tic lloiiià a>ill.iiri's ou Icriiiiualcs. Le
calice des (jeuliauces est lui-iDuine
cvideminent un verlicilie de feuilles à
peine ddlbnnees ; celui de la G- cain-
pestn's , L., |iar exemple, n quatre sé-
pales qui se croisent à angles di oils et
places sur <leux plans; linféricur est
l'orme île deux feuilles parfaitement
semblables à celles de la tige. C'est
donc dans cette famille nncux que
dans toute autie parmi les Monopé-
tales, qu'on peut vérifier la théorie
du professeur De CandoUe qui regar-
de . les enveloppes tlorales comme
composées de plusieurs pièces cons-
tamment icunies en vertu d'une cau-
se inhérente à l'organisation , et non
comme des organes uniques plus ou
moins découpés ou divisés.
Les caractères que nous avons expo-
sés rapprochent beaucoup les Plantes
de la famille qui nous occupe de cel-
les des Polémoniacées , des Scrophu»
larinées et des Apocynées. Elles s'éloi-
gnent des premières par la déhiscence
des capsules, et par le mode d'iuser-
lion des graines, des Scrophularinées
parleurs fleurs régulières et par leius
étamines égales. Riais elles possèdent
un port assez particulier et qui les
lait reconnaître au premier coup-
d'œil. Sous ce dernier point de vue,
elles se lient avec les Apocjnées , et
ces deux familles ont encore ceci de
commun que la plupart de leurs es-
pèces sont douées de propriétés trcs-
actives qui sont dues à un principe
amer et acre , très-dcveloppé surtout
dans les racines des Gentianes.
Plusieurs genres de la famille des
Gentianées ont éprouvé des coupes
ou des subdivisions plus ou moins
naturelles. INous n'adopterons ici
comme genres distincts que ceux qui,
outre des caractères assez importaus ,
forment des groupes de Plantes ayant
entre elles de grandes ressemblan-
ces générales. Ainsi il y aurait abus
de diviser le genre Gentiane (/^. C2
mot) comme l'a fait Borckhausen.
D'un autre côté on ne saurait réunir
dans le même cadre toutes les Plan-
tes qui ont été agglomérées parmi
GEIS a 33
les C/ti/v/iiti par tous les auteurs sys-
léir.atiques.
On a divise la famille des Gcntia-
nécs en trois sections. La première
est caractérisée par une capsule uni-
loculaiie, et se compose deî genres :
Geiitiana, L.; Sn'erlia, L.; Chlora,\j.',
Frasera , Walt. ; Erythrœa , ilich. ;
Cenlaiirella, Kich. , in Jilic/i.v. ; T'o//-
toubea, Aubl. ; P^ohiria, Aubl. ; Or-
thoslemon , 1\. Br. ; et Canscora ,
Lanik.
La seconde section a la capsule bi-
loculaire et renferme les groupes
suivans : Lxacuf)i,\,.; Sebœa, Soland .
et 11. Br. -, ])lurasacme , Labill. ;
Chironia, L.; Sabbatia, Adans. ; LL-
sianthus , L. , et Tac/iia, AuLl.
Une troisième section pourrait être
formée avec les genres Spigelia, L. ,
Mitreola , Ach. Rich. Leur capsule
est didyme , c'est-à-dire formée de
deux carpelles ariondis et soudés.
Vcnlenat et De CandoUe ( Flore
Française ) ont réuni aux Gentiances
le genre Menyanlhes placé autrefois
par Jussieu à la suite des Piiinula-
cées ; mais ses feuilles composées et
alternes ( cas insolite dans la famille
des Gentianées ) sont un indice que
la nouvelle place qu'on lui a fait oc-
cuper n'est pas celle qui lui con-
vient; et s'il fallait justifier cette as-
sertion , et faire voir en quoi le Mé-
nyanlhe diffère des Gentianées quant
à ses organes reproducteurs , il nous
suffirait de parler de la manière dont
les graines sont attachées dans la
capsule. Nous les avons observées
sur le milieu des valves, et non sur
des placentas suturaux, comme dans
les Gentianées. Mais si nous rejetons
de cette famille le Menyanthes, peut-
être serons-nous forcés d'y laisser
le Villarsia que Ventenat a formé
aux dépens de celui-ci. Ce genre a des
feuilles opposées , entières , des pla-
centas suturaux , des graines bor-
dées , etc. Son port l'éloigné , il est
vrai , des autres Gentianées , mais
on sent combien la station aquatique
de cette Plante doit en modifier l'or-
ganisation générale.
Le genre Ophyothiza avait été
236 GEN
conslllud par Linné avec deux Plan-
tes de familles différentes. R. Brown
( Prod. rior.Nov.-HoUand.,^. 45o )
a le premier indiqué la place de l'O-
jj/iyoï/iiza Mungos parmi les Rubia-
cées, et celle de V OphyorhizaMitieola
dans les Gentianées. Cette opinion a
été embrassée par notre collabora-
teur Achille Richard-, qui a donné
les descriptions et les figiues de ces
deux Plantes , dans le premier volu-
me des Mémoires de la Société d'His-
toire naturelle de Paris.
Le genre Potalia d'Aublet, que le
professeur de Jussieu avait placé à la
fin des Ge?itianées, a été renvoyé aux
Apoc^ynées par R. Brown ( Botatiy
of Congo , p. 3o). Ce dei'nier auteur ,
dans son Proihome de la Flore de la
Nouvelle-Hollande , a formé une au-
tre section à laquelle il assigne pour
caractères une capsule bipartible ,
et qu'il compose du genre JLoganla.
Mais il a fait observer que ses affini-
tés avec les Apocynées et les Ru-
biacées nécessitent l'établissement
d'une nouvelle famille intermédiaire,
et qui en outre doit se composer des
genres Geniostoma , Gaertnera, Uste-
ria , etc. T^. ces mots. On ne compte
plus au nombre ries genres de Gen-
tianées le Nigrina de Linné ou iîfe/fis-
ma de Bergius. Linné fils en a fait
une espèce de Gérardie. F", ce mot.
Quant au genre ylnopterusAe Labil-
lardière, il n'est pas conveuable de le
réunir aux Gentianées, quoiqu'il s'en
rapproche beaucoup par la fructifica-
tion. Le port de cet Arbre et ses
feuilles éparses, glanduleuses et den-
tées en scie, semblent le rapprocher
davantage des Ericinées. (g..n.)
GENTIANELLE, bot. phan. r.
EXACUM.
L'Ecluse désignait sous cette dé-
nomination le Gentiana acaulis. Elle
a été de nouveau employée par De-
larbre et Borckhausen pour un genre
formé avec le Gentiana ciliata , L., et
qui n'a pas été adopté. (g..n.)
GENTIANOIDES. BOT. phan.
(Fcuillée. ) Syn. de Gentiana sessilis du
Species de Reichard; espèce américai-
GEO
ne omise dans les Species postérieurs.
(B.)
GENTILHOMME, ois. Sorte d'Oie
selon les uns , et de Fou selon d'au-
tres, mentionnée par Pontoppidan
(Hist. nat. de Norwège, T. ii, p. 7G )
comme une bête assez stupide, venue
du Nord , et qui vivrait de proie, (b.)
* GENTIL DE STRASBOURG.
OIS. (Buffon.) C'est le nom donné à
une variété de la Linote. V. Gros-
Bec. (DR..Z.)
• GENTIS. BOT. phan. (Ment-
zel. ) Syn. de Gentiane, et probable-
ment racine du nom donné aux Plan-
tes de ce genre ; il paraît dériver du
nom d'un Gentius, roi d'Illyrie. Ce
serait avec Ei/phorbia , l'un des pre-
miers exemples de ces dénominations
patronimiques dont Linné fit un si
ingénieux emploi, et dont aujour-
d'hui l'on fait un si ridicule et déplo-
rable abus. f^. Baudinie et Bucho-
si£. (b.)
GÉOCORTSES. Geocorisœ. iNs.
Famille de l'ordre des Hcmiptèi'es ,
section des Hctéroptères, fondée par
Latreille ( Règn. Anim. de Cuv. ) et
ayant, suivant lui , pour caractères :
antennes découvertes , plus longues
que la tête , insérées entre les yeux
près de leur bord interne, de quatre
à cinq articles. Les Géocorises , c'est-
à-dire Punaises terrestres , nom qui
leur a été donné par opposition à ce-
lui de Punaise d'eau , se composent du
grand genre Cimex de Linné. La
plupart des espèces qu'elles compren-
nent vivent aux dépens de plusieurs
Lisectes qu'elles sucent avec leur bec;
plusieurs se nourrissent aussi de cer-
tains Végétaux. En général , elles
répandent toutes une odeur assez for-
te et très-puante. Cette grande famil-
le est divisée par Latreille de la ma-
nière suivante :
f Gaîne du suçoir de quatre arti-
cles distincts et découverts; labre
très-prolongé au-delà de la tête en
forme d'alêne et strié en dessus ; les
tarses toujours de trois articles dis-
tincts, dont le premier presque égal
au second ou plus long que lui. (Tri-
GEO
I)u des Longilabrcs ou aucicnne fa-
inilJe des Corisics.)
I. Antennes toujours filiformes ,
composées de cinq ai ticles ; corps or-
dinairement court, ovale ou arrondi.
Genres : ScuTELLiiRE , I'jbntatome.
II. Antennes de quatre articles ;
corps oblong.
et. Antennes filiformes ou plus
grosses à leur extrémité.
Genres : Corée , Lygée, Alyde ,
Neide, Myodoque.
/3. Antennes pins grêles à leur ex-
trémité et diminuant inseusiblcment
en pointe.
Genre : MiRis.
y. Antennes plus grêles à leur ex-
trémité et dont les deux derniers arti-
cles sont brusqucmeul plus grêles
que le précédent.
Genre : Capse.
ff Gaîne du suçoir de deux ou
trois articles apparens ; labre court
et sans stries; piemier article des tar-
ses, et souvent même le second, très-
courts dans le plus grand nombre.
( Ancienne famille des Cimicides. )
I. Pieds insérés au milieu de la poi-
trine et terminés par deux crochets
distincts, prenant naissaucedu milieu
de l'extrémité des tarses , et ne ser-
vant ni à ramer ni à courir sur l'eau.
a. Bec toujours droit, engaîné à sa
base ou dans sa longueur ; jeux
de grandeur moyenne ; point de
cou ni d'étranglement brusque à la
jonction de la tète avec le corselet j
corps ordinairement en tout ou en
partie membraneux etleplus souvent
très-aplati. ( Tribu des Membraneu-
ses.)
Genres : Macrocépiiale , Phyma-
TE , TiNGis , Arade , Punaise.
/S. Bec arqué ou quelquefois droit ,
découvert, avec le labre saillant; yeux
de grosseur moyenne ou très-gros;
tête étranglée biusquemcnt ou rétré-
cie postérieurement en Ibrme de cou.
* Tète oblongue portée surun cou ;
yeux de grandeur moyenne. (Tribu
des Nudicolles.j
GEO a37
Genres : Reduve, Nabis, Péta-
LociiiîiRE, Zelus, Pl,oière.
** Tête transverse n'ayant point
de cou apparent, mais étant séparée
du corselet par un étranglement;
yeux très-gros. (Tribu des Oculées.)
On les rencontre sur le bord des caux;
elles courent très-vite et accélèrent
leur marche par de petits sauts.
Genres : Leptope, Acântiiie, Pe-
LOGONE.
II. Quatre pieds postérieurs tiès-
grêies et fort longs , insérés sur les
côtés de la poitrine et très-écartés en-
tre eux à leur naissance , terminés
par des crochets fort petits , peu dis-
tincts , situés dans une fissure de
l'extrémité latérale du tarse et servant
à ramer ou à marcher sur l'eau. (Tri-
bu des Rameuses.)
Genres : IIydromiître, Gerris,
Velie.
Fabricius avait établi plusieurs
genres dans cette famille; voici leur
concordance avec ceux de La treille
qui viennent d'être mentionnés : le
genre Telyra^ Fabr. , e.;t compris dans
le genre Scutellère. Les genres Edes-
sa , Aî.Lia , Ciniex , llaiys , Cydnus
correspondent à celui des Penlatomes.
Presque tous les Gerris sont des Aly-
des, et les Berytus sont des Neides.
Son genre Syrtis est dispersé dans les
genres Macrocéphale etPhymate. Son
genre Acanthia tel qu'il l'a démembré
lui-même est représenté par celui de
Punaise , et celui à!Emesa rentre dans
les Ploières. Son genre »S'a/</a est l'ana-
logue du genre Acanlhie. Enfin son
genre Hydrornetra se trouve réparti
dans les Hydromètres , les Gerris et
les Velies de Latreille. V. tous ces
mots. (aud.)
GEODE. MIN. On donne ce nom à
certains rognons cieux dont les pa-
rois intérieures sont ordinairement
tapissées de Cristaux ou de Stalacti-
tes, tantôt de la même nature que la
substance enveloppante, et tantôt
d'une nature différente. Souvent la
cavité est occupée par une matièie
terreuse qui ne la remplit pas enliè-
a j8
Gi.O
rement, et qu'où eulend résonner
Hans l'inlei-icAir , loi'squon l'ait mou-
voir la Géode. C'est probablement de
cotle circonstance qu'est venu le
nom que lui ont donné les anciens
ininéralogiàles. (g. vel.)
GÉODIE. Geodia. P01.YP. Genre
de l'ordre des Alcjonaires dans la
division des Polypiers sarcoïdes, plus
ou moins irritables et sans axe cen-
tral. Il ofire pour caractères : Poly-
pier libre , charnu , lubériforme ,
creux et viJe intérieurement , ferme
et dui' dans l'état sec ; à surlace exté-
rieure p.'tilouf poreuse ; des îroiis
plus grands que les pores, rassemblés
en une facette latérale, isolée et orbi-
culaire. Lamaick a établi ce genre
tlans son grand ouvrage sur les Ani-
maux sans vertèbres , et le place
avant les Alcyons. Il n'est composé
que d'une seule espèce , la Géodie
bosselée , Geodia gibberosa , qu'il
croit originaiie des mers de la Guia-
ue. N'ayant aucune idée de ce
Polypier, nous croyons devoir nous
boiiier à copier Lamarck. « Le Po-
lypier singulier dont nous formons
ici un gtnve à part , appartient
sans doute à la famille des Alcyons ;
mais il est si particulier , qu'en
le réunissant" aux Alcyons , l'on
augmenterait encoie ia disparate qui
exi.>tedéià entre plusieurs des e^pèces
que Ion rapporte à ce génie. Les
Géodies, que l'on peut, en effet, com-
parer à des Géodes marines, sont
des corps subglobuleux , creux et vi-
des intérieurenieut comme de petits
ballons. Ils sont composés d'une chair
qui empâte des fibres extrêmement
Hues, et qui, par le dessèchement,
devient ferme, dure même , et ne con-
serve que peu d'épaisscLir. La surfa-
ce externe de ces corps est parsemée
de poies enfoncés , séparés et éjiais ;
et , en outre, 1 on voit en une facette
particulière, orbiculaire et latérale,
un amas de trous plus grands que le:^
pores, qui donnent à cette facette
l'aspect d un crible isolé , et parais-
sent être les ouvertures des cellule,-> ,
mais qui ne sont que des issues pour
GEO
icntiée de Teau dans l'intérieur du
Polypier. Ainsi , la forme d'une Géo-
de close, et la facétie orbiculaire et en
crible que l'on observe sur les Géo-
dies , constituent leur caractère géné-
rique. Nous n'en connaissons encore
3u'uue espèce que nous croyons iné-
itC. (1.AM..X.;
GEODORUM. lîoT. PUAN. Genre
de la famille des Orchidées et de la
Gvnandrie Mouandrie, L., établi par
Jackson ( in Andrews Reposit. , tab.
626 ) et adopté par R. Brown ( iu
Ilort. Kew. , vol. 5, p. 207 ) avec les
caractères suivans : périanthe à six
paities dont cinq semblables, pres-
qu égales, étalées , labclle tn forme
de capuchon renflé ( quelquefois
muni d'un éperon à sa base ), sessilc
et non articulé avec le gynostème ;
anthère terminale , opcrculaire , ca-
duque ; deux masses poUiniqucs ,
uniformes, céréacées , et ayant un
petit lobe situé postérieurement. Ce
genre se compose de trois Plantes in-
digènes des Indes-Orieritaies, et cul-
tivées dans les jardins d'Angleterre.
Lindiey ( BotanicaL Register , n^
116 ) l'a placé dans la première
section des Epidendrées, que carac-
térisent les masses polliniques sou-
tenues par un fil unique ou seu-
lement distinctes par une glande.
Le Geoduriun ciliinum , figuré par
Andrews {loc. cit.), peut en être con-
sidéré comme le type. Les deux au-
tics espèces sont les Geudoiuin pur-
pi/ leum , R. Br., ou Malaxis niitans ,
Willd. , Limodoruxn nutans , Ko.xb.
( Curorn., vol. 1 , tab. 4o ) ; et le G.
dilatalutn ou Limodoium recuivum ,
Willd. et Roxb., Coromand., vol. 1,
t.d). 59. (Ct..n.)
GEOFFRÉE . Geoffrœa. bot. phan.
Genre de la famille des Légumineu-
ses et de la DiadelphieDécandrie, L.,
établi par Linné et adopté par tous
les botanistes modernes avec les ca-
ractères suivans : calice campanule,
divisé jusqu'à son milieu eu cinq lo-
bes étalés et formant presque deux
lèvres ; corolle papilionacée dont
letendard est grand, plane, arrondi
et cchancic, les ailes t'galoà à la «-
roDcquicslcompriiiK'o; li iiildrupacë,
ovuïile , marque duu siUou de chaque
.:ùtc , coiiUiiaiil un' noyau ilc incine
lorine q.e le iVuit , piesq^uc ligneux ,
bivalve cl nionospeiine. Lu décrivant
ce genre, Schieberel Wdlilenow ont
changé l'oi ihographe de son nom cl
l'ont appelé Geoffivya , conservant
ainsi sans alléralion le nom de Geof-
IVo^ , naturaliste célèbre auquel Lin-
né avait dédié sa Plante. Les gen-
res ,/«(///a de Lainarck et Deguelia
d'Aublet ont de si grands rapports
avec le Gcoffrœa que jlusieurs au-
teurs les ont réunis. P'. Angi;i-in et
DÉGUÉj.ii:. Aublel a décrit plusieuis
Plantes sous d autres noms généri-
ques, mais qui doivent aussi prendre
|dace \)armi les GeofVrées. Ainsi le
F'ouapoua ylmericaua (Guiau. , tab.
.^7 3) est synonyme du Geojfrœa
racemosa,Vo\vcX, ou Andira racemosa,
\^;\m\\.\j\Icouroa violncca [loc. cit.
tab. 3oi ) a été nommé Geuffrœa wo-
lacea par Persoon. C'est sur cette
Plante que Nccker établit son genre
Drackenstenia. Mais ce dernier rap-
prochement , opéré par Persoon , exi-
ge une révision.
Les espèces de ce genre , au nom-
bre d'une dixaine , habitent les con-
trées equinoxiales et orientales de
l'Amérique. Poiret (Encycl. Méthod.,
vol. VIII, p. 182) en cite une {Geoff.
tumcnlosa) comme indigène du Séné-
gal , mais il n'est pas certain que cetle
Plante appartienne à notre genre ,
puisque l'on n'en connaît pas le Iruil.
Ce sont des Arbres ou des Arbustes,
dont quelques-uns sont épineux;
leurs feuilles sont opposées et impari-
pennées ; leurs fleurs sont disposées
ei) grappes axillaires et odorantes.
Parmi les Plantes les plus remarqua-
bles ou distingue les G. spinosa , L. ,
cl G- inermis , Swutz. La première
est un Aibre haut d'environ quatre à
cinq mètres, dont les branches sont
armées d'épines subulées qui ontjus-
(pi'à trois centimètres de long. On la
trouve dans les granilos forèls qui
a voisinent la mer près de Carthagène
et dans les Antilles. MaiCirraaiTet Pi-
GEO jM,
sou eu ont parlé {B/asil. , lai) sous
le nom iV Umati qui a élé ado|)té par
les auteurs de l'L!ju:yclopédie. Le
Geojfrœa inermis croît dans les mê-
mes couirées que la précédente espè-
ce, il en ilillère surtout , comme son
nom iin'.ique, par l'absence des
épines sur ses branches. (g..n.)
• GEOFFROY, zool. (Temminck.)
Espèce du genre Coua. /'. ce mot. Le
même nonr a éié inqiosé [)ar lllsso à
un Crénilabre. (ii.)
GEOGASTtlt. noT. crvpt. Divi-
sion i]eà Gasteromyci , établie par
Nées dans son Systeina , et qui cor-
respond à une des sections (le la l'i-
mille des Lycoperdacées. /^. ce mot.
(ah. iî.;
GEOGENIE. P^. GÉoLooiE et
Terhains.
GEOGLOSSE. Gcoglossurn. bot.
CUYPT. {Champignons.) Lk genre Géo-
glosse a été fondé par Persoon aux
dépens des Clavaii-es ; il dlU'èrc de
celles-ci par sa massue fructifère
distincte du pédicule, beaucoup plus
courte que ce pédicule, qui est en
général allongé, cylindrique , simple,
taudis que la massue est ovale et or-
dinairement comprimée ; du reste, la
structure de la membrane qui recou-
vre cette massue , est la même que
celle des Clavaires; elle présente de
même des thèques entremêlées de pa-
raphyses ou filamens stériles ; ce."!
thèques renferment ordinairement
cinq à six sporulcs.
Les espèces de ce genre sont peu
nombreuses; elles sont la plupart
noires ou d'une couleur foncée. On
les trouve en général dans les prairies
ou dans les lieux humides, oii elles
croissent sur la terre.
La Clavaria ophioglossoida, Linn.;
Bull., Champ., t. 072 , peut être re-
gardée comme le type de ce genre,
dans lequel sont venus ic ranger
quelques espèces nouvelles assez voi-
sines, (ad. jj.)
GÉOGNOSIE. r. GÉOLOGIE et
Terrains.
(GÉOGRAPHIE. MOLL. Nom mar-
24o GEO
chand d'une Porcelaine et d'un Cône.
(B.)
GEOGRAPHIE, sous les bap-
rORTSDE L'HISTOIRi; NATURELLE. La
Géographie , science autour de laquel-
le se viennent , pour ainsi dire , grou-
per toutes les autres , n'est pas seule-
ment, comme semblerait l'indiquer
l'étymologie de son nom , la connais-
sance de la figure de la terre ; son
étude embrasse l'histoire du globe en-
tier et se rattache aux médilalions de
l'astronomie qui nous fait connaître
les imprescriptibles lois auxquelles
obéit la multitude de globes dissé-
minés dans l'espace. — Sous le point
de vue politique, elle appartient à
l'histoire, et hxant les limites de ces
dominations fondées selon l'audace
ou la pusillanimité des Hommes ,
elle marque encore les bornes où nos
usurpations sur le reste de la na-
ture doivent s'arrêter.
Telle que nous devons l'envisager
ici, la Géographie se dégage de ces
divisions factices qui , fugitifs résul-
tats de conquêtes et jouets du temps ,
varient ou s'effacent souvent dans la
seule durée d'une révolution annuel-
le. La constitution des continens et
des îles, la circonscription des mers,
les fleuves , les rivières et les torrens
qui fertilisent ou dépouillent le sol ,
les montagnes, les roches et les vol-
cans qui sont comme la charpente
de la terre ou qui en déchirent le sein,
la distribution des Plantes que nour-
rissent les divers terrains et les eaux
à des profondeurs ou à des hauteurs
diverses et selon des lois si variées;
celle des Animaux qui, vivant de
Plantes ou d'autres Animaux , ne
peuvent avoir de pairie que la patrie
même de ce qu'ils dévorent ; en un
mot, l'histoire entière des corps soit
bruts, soit organisés, dont se com-
pose la planète que nous habitons ,
et tout ce qui peut donner une idée
de sa phjsionomie, est du ressort
de cette partie de la Géographie
dont nous allons nous occuper. Pour
son étude , nous soumettrons au lec-
teur l'esquisse d'une mappemonde
oii l'on ne trouveia point de ces
GEO
frontières arbitrairement coloriées
d'empires éphémères ou des capitales
destinées à déchoir, avec des villa-
ges qui peuvent à leur tour s'élever
au rang de capitales ; nous y indique-
rons à leur place les plus remarqua-
bles des bassins généraux et les ré-
gions naturelles où divers modes de
création ont dû s'opérer, où ces mo-
des de création doivent se perpétuer
tant que des révolutions physiques
ne viendront pas interrompre le cours
actuel des choses; enfin où, par di-
verses causes nécessairement et cons-
tamment agissantes, les résultats de
ces modes de création doivent se rap-
procher , se mêler, se confondre mê-
me, et passant parfois de l'un à l'au-
tre, demeurer subordonnés à des mo-
difications successives et continuelles
qui changent insensiblement l'aspect
de l'univers.
îNous avons, dans l'article Créa-
tion , indiqué quel dut être l'ordre
dans lequel les êires organisés vin-
rent successivement animer le globe ;
nous suivrons , pour indiquer la dis-
sémination de ces êtres à sa surface,
la gradation selon laquelle ils y fu-
rent introduits. — Les productions
des eaux durent, comme on la dit,
précéder celles d'une terre que sub-
mergeait un Océan sans rivages. Les
Végétaux purent plus tard, seule-
ment quand cette terre fut exondée
et suffisamment desséchée, parer son
étendue primitivement fangeuse. Les
Animaux herbivores, qui n'eussent
pu précéder les Végétaux, les suivi-
rent dans le pompeux cortège des
existences perfectionnées ; les espèces
sanguinaires vinrent à leur tour ;
l'Homme apparut enfin , et , dans
son orgueil , imagina que l'univers
était achevé. Cependant il devait
encore éclore d'innoTnbrables tueries
de créatures organisées qui , vivant
aux dépens des créatures dépréda-
trices mêmes , et habitant la piopre
substance de celles-ci , n'auraient
pu se développer si les corps qu'ils
dévorent vivaus n'eussent vécu pré-
cédemment et comme pour leur
fouinir une curée. Ainsi la création
GEO
qui, passant du simple au compliqué,
s'était élevée du gcme Monade au
genre Humain , se leiuiiuait enfin
Îardes séries non moins simples dans
cur organisation que telles par oii
tout avait commencé ; comme si ,
dans la totalilé île ce qui la compose,
la nature s'était plue à se lentcrmer
cil un vaste ceicle.
Avant de suivre la même inarclic ,
nous ilonuerons d'abord une idée
succincte de la foi me de ce globe
qu'il esl question lîe peupler, et dont
cet ouvrage est destiné à faire counuî-
trc les habitans.
Corps opaque, à peu pi es sphéii-
que , lancé dans le système solane
dont il est une planète, sa distance
à l'asticquiléciaiie est de 54,505,422
lieues; il tourne autour de cet astre
en 565 jours 5 heures 45 minutes 45
secondes , et cette révoiulion estfan-
née; tournant en outre sur lui-même
dans vingt-qi;alre heures, celte ré-
volution secondaire est le jour. Lu
axe sur lequel esl censé s'exercer
ce dernier mouvement, Iraveisant
le globe, 3' passe par deux points op-
posés appelés pôles ; l'un se nomme
a/clique et niar(|ue le nord; i'aulre
s'appelle fl///a/c//^i/c' , c'est celui du
sud. Vers ces deux points, la terre
est légèrement aplatie: le diamèlie
dont les pôles sont les deux exUé-
luilés, est de 2,860 lieues; celui qui
le coupant à angle droit se conçi>it
d'un point de l'équateur à un pomt
opposé est de 10 lieues environ plus
grand, l^'équaleitr est le cercle du
globe qui, à une distance égale des
deux pô'es , le coupe précisément par
le milieu, et dont la circonférence
est d'euviion 8,58u lieues. Comme la
rotation diurne n'a pas lieu dans un
plan parallèle à celui delà coupe du
globe par l'équateur , mais que l'axe
qui pa;se par les pôles e^t incliné
de 20" 28' sur ce plan , on a ima-
giné deux parallèles appelés i/upi-
(jitcs, limites apparentfS pour nous
de la marche du soleil ; le seplentj io-
nal est le tropique du Cancer , le mé-
ridional celui du Capricorne. Ces
noms viennent de ce que pour les
TO.MK VII.
GliO 24i
Hommes de l'hémisphère où fut in-
ventée l'astronomie, le soleil, parve-
nu au solstice d'été, semble redescen-
dre vers le sud , ou reculer par une
marche imitative de celle d'un Crus-
tacé,veis le tropique opposé , d'oli
il remonte vers le septentrion aussi-
tôt ([u'il y est parvenu , comme la
Chèvre escalade d'un pied agile le
sommet des monts escarpés qu'elle
habite. La marche du soleil entre les
tropiques détermine l.'S saisons qui
sont opposées pour les deux hémisphè-
res , c'est-à-dire dont l'un se trouve eu
hiver quand l'autie est en été, et
au prinleu'ps quand celui-ci est en
automne. On appelle solstice le point
de chacun des tropiques qu'atteint la
plusgrande élévation ou le plusgrand
abaissement du soleil dans Vécllpll-
^//e, qui est le cercle coupant oblique-
ment l'équateur dans lequel le so-
leil paraît tourner autour de la terre.
Le solstice d'été est pour nous celui
oii le soleil , parvenu au tropique
septentrional ou du cancer, doit re-
descendre; il détermine le plus long
jour de l'année pour notre hémisphè-
re , et conséqueinment le plus court
pour Phéinisphèreauslral. Le .«-olstice
d hiver , qui marque le jour le plus
court de nos hivers, et conséquem-
nient le plus long pour l'autre côté
tle la ligne , est celui oii le soleil, arri-
vant au tropique du Capricorne , l'a-
bandonne aussitôt pour remonter
ver.^ le nôtre. Les deux points opposés
oiil'écliptiquc coupe l'équateur, s'ap-
pellent équinuxes , parce que les nuits
sont égaies aux jours endurée , quand
le soleily passe dans sa révolution an-
nuelle. Cette élévation et cet abaisse-
ment alternatif et régulier du soleil
sur le plan de l'équateur terrestre,
jjroduisant l'S saisons et conséquem-'
ment l'inégalité de la durée des jours
et des nuits, a nou-seulemeiit servi de
moyen pour mesurer le temps, mais
encore pour déterminer sur le globe
une division i!e climats que les astro-
nomes et les géographes ont évaluée
en heures, mais que le naturaliste
considère sous le point de vue de l'in-
tlueuce qu'ils exercent sur la réparli-
16
242 GEO
lion à la face du globe des éties orga-
nises. La circonscription de ces cli-
mats, considérés ainsi physiquement,
ne dépend pas uniquement de la dis-
tance à l'équateur; elle se modifie
par une multitude de causes locales,
ainsi que De CandoUe l'a fort savam-
ment expliqué quand il a porté la lu-
mière dans la Géographie botanique
jusqu'à lui seulement indiquée , et
déjà surchargée de considérations
spéculatives qui , sans l'esprit judi-
cieux du professeur genevois, eussent
détourné cette science de la marche
qu'elle doit tenir.
Les principaux climats sont ceux
qui dès long-temps ont été indiqués
sous le nom de zones. Ils sont au
nomlire de trois :
i". La Zone TORRiDE : unique, cen-
trale, contenue entre les deux tro-
piques, de plus de 1,100 lieues de
largeur, coupée en deux parties pres-
que égales par l'équateur ; ainsi
nommée de la chaleur perpétuelle qui
ne cesse d'y régner , chaleur plus
grande, à circonstances égales de loca-
lité , qu'elle ne l'est jamais eu dehors
des tropiques. Ici, quand le soi n'est
point abandonné à l'ardeur dévorante
d'un soleil rarement éloigné de la
perpendiculaire , et que les eaux, fé-
condées par l'influence de ce grand
foyer, ne s'évaporent pas sans profit
pour la végétation, la nature produit
avec complaisance et même avec
luxe , les plus pompeuses de ses
merveilles et le plus de ces créatu-
res auxquelles ses lois imposèrent
des formes prodigieusement va-
riées. La végétation n'y cesse point,
la vie dans toute son intensité ne s'y
use que par l'exercice continuel de
ses propres forces; et quand une mort
hâtive y vient atteindre des êtres qui
vécurent trop vite , ces êtres sont
aussitôt remplacés sansefforts par l'ef-
fet d'une puissance productrice in-
fatigable.
2". La ZONE TEMPÉRÉE: double ,
dont une moitié est au nord de la
zone torride , et l'autre au sud, s'é-
tendant des deux lro| iques aux deux
cercles polaires. La largeur de cha-
GEO
cune de ses parties est de mille lieues
au moins. Dans leurs limites tropi-
cales , elles sont souvent plus chaudes
que certaines parties de la torride ,
tandis que d'autres points de leur
surface éprouvent déjà les rigueurs
d'un éternel hiver.
3". La Zone glaciale : également
double, dont les deux parties opposées,
limitées d'un côté par le cercle polai-
re, ont les pôles pour centre et non
pour extrémité. Région déshéritée ,oti
la nature semble expirer dans les lon-
gueurs alternatives de jours sans
éclat ou dans la profondeur de ténè-
bres humides. Des neiges éternelles y
réfléchissent une lumière égarée au
bruitconfusdii déchirement des mon-
tagnes de glaoe contre lesquelles bri-
sent en mugissant des flots qui de-
viennent aussitôt solides. Lieux oii
la vie ne saurait s'acclimater , où
des rayons épars dans une atmos-
phère brumeuse donnent au sein de
nuits de plusieurs mois une im-
parfaite image de nos aurores, tan-
dis que des vapeurs épaisses et des
nuages glacés, s'élevant de la surface
des mers à l'aspect d'un soleil tou-
jours présent sur l'horizon , viennent
obscurcir l'astre qui partout ailleurs
féconde l'univers.
Ainsi , en partant de l'équateur
pour nous élever ou nous abaisser
vers les pôles, nous avons vu la zone
torride <iurant trois cent soixante-
cinq jours et le même nombre de
nuits , se montrer féconde quand l'ar-
deur du soleil n'en dévore pas les in-
nombrables productions ; nous avons
vu , au contraire , la zone glaciale
plongée dans le deuil du seul jour et
de la seule nuit dont l'année se com-
pose pour elle. Eprouvant l'influen-
ce du voisinage de l'une et de
l'autre vers ses deux extrémités , la
zone tempérée a des saisons mieux
déterminées ou du moins plus ma-
nifestées. Par l'efiet que ces saisons
produisent sur les créatures qui
l'habitent, la nature, toujours à
circonstances égales de localité, ne
s'y montre point aussi libérale-j'
ment dispensatrice de trésors que
GEO
d;ins la lomùo , mais n'y paraît jii-
mais avare; ce n'est qu'en se rap-
prochant des pôles qu'on la voit de-
venir parcimonieuse et finalement
stérile. Si dans un point favorisé des
zones fécondes , cette mère commune
éiide au bord des eaux foules ses ri-
chesses , le rivage , la plaine ou le
vallon seront couverts de rianîes
prairies ou de majestueuses forêts;
de uombicuses races d Animaux y
viendront chercher leur pâture , leur
proie et des ombrages ; que le sol s'é-
lève, que la plaine, la rive ou le val-
lon se trouvent situés vers la ba«ie de
quelque mont sourcilleux dont le
faîte se perd dans les dei iiières ré-
gions de l'atmosphère , on observera,
en gravissant sur les pentes alpines,
que la température changeant de leur
base jusqu'aux sommets, et passant par
les mêmes nuances quila diversifient
depuis l'équateur jusqu'aux pôles,
les productions végétales et animales
se modiîieiont successivement , sui-
vant ces changcmens de températu-
re , de sorte que parvenu au faîte des
montagnes, on y trouvera les glaces et
l'infécondité des pôles. Nous pour-
rions citer un grand nombre d'exem-
ples de localités où de pareilles transi-
tions s'opèrent dans un court espace
•de chemin. Ils sont fréquens dans
les hautes crêtes de certaines îles
et du voisinage des mers des pays
chauds ; le pic de TénéritVe entre
l'ancien et le nouveau monde, la
Sierra-Nevada au sud de l'Espagne
et vis-à-visia Barbarie , nous ontparu
les points du globe où, sans aller
trop loin , un naturaliste européen
peut , dans le cours d'une seule jour-
née, passer d'une nature torride à
une nature polaire; il y observera de
toise en toise de ces changemens de
climat que , dans un voyage entrepris
depuis la ligne jusqu'aux glaces
arctiques, il ne reconnaîirait guère
que de cent lieues en cent lieues. Une
excursion de cette nature donne plus
d'idées exactes en Géographie natu-
relle que la lecture de tant d'ouvrages
oii l'on croit avoir additionné les pro-
ductions de la terre quimd on a com-
GEO 245
puisé des catalogues souvent infor-
mes et composés par des auteurs qui
tous n'attachaient pas aux noms im-
posés à chaque chose une valeur ri-
goureusement déterminée.
Agrandissant le cercle des idées que
firent naître de tels voyages dans no-
tre esprit, nous pensâmes, dès notre
première ascension sur de grandes
montagnes , qu'on pouvait considérer
les deux moitiés du globe même com-
me deux jnonlagnos immenses, op-
pos('es base à base, dont la ligne
équatoriale était le vaste pourtour, et
dont les deux pôles étaient les cimes
avec leurs éternels glaciers; et, com-
me à mesure qu'on s'élève dans les
Alpes , ou îrouve sur leurs flancs des
régions variées où, selon l'exposi-
tion, les abris, la nudité, la séche-
resse, l'arroseinent et autres causes
d'humidité et de chaleur, mille aber-
rations climatcriques se peuvent ob-
server; de même, à mesure qu'on s'é-
lève sur l'une des deux grandes mon-
tagnes terrestres de leur base com-
mune à leurs sommets distincts , c'est-
à-dire de l'équateur aux pôles, on
est frappé des perturbations occasio-
nccs par les mers, par les bassins,
par les déserts dépouillés ou par des
ramifications des montagnes dans la
physionomie des lieux. C'est dans la
partie de cet article consacré à la
Géographie des Plantes que l'in-
fluence de ces causes diverses sera
plus particulièrement examinée ; nous
devons auparavant terminer ces gé-
néralités par un aperçu de la figure
du globe, Jigure qui n'a pas moins
d'influence sur la Géographie natu-
relle que l'élévation des lieux par rap-
port à l'équateur.
Outre les parallèles à l'équateur ,
par lesquels sont circonsciites les
zones , les astronomes imaginèrent
d'autres cercles qui les coupent per-
pendiculairement et qu'on nomme
méridiens. Ces c>îicles indiquent
qu'il est simultanément midi ou mi-
nuit sous tous les points de leur
étendue qui va d'un pôle à l'autre.
On leur avait supposé quelqu'in-
fluençe dans la Géographie naturelle,
16*
244 GEO
mais celte iiillLience paraît être nulle
ou à peu près nulle.
La surface du globe se compose île
terre et d'eau ; cette eau doit , antë-
ricuiementà l'exislence de la plupart
des créatures actuelles , avoir couvert
la terre. Il n'entre pas dans le cadre
de cet article de rechercher les causes
qui ont pu faire surgir les coulincns
et les îles, ou par quelles révolutions
physiques les îles et les contincus
furent soustraits à l'empire de l'O-
céan. C'est aux articles \oi>cans ,
GÉOLOGIE , Mer et Cuéation , que
ces points doivent être examinés. Il
suflit ici de dire que les mers, maiu-
tenaut restreintes dans leur bas-
sin où des lois qui légissont les li-
quides euchaîneut leuis flots, occu-
pent les trois quarîs au moins de la
surface du globe. Un niouvemcnt de
ilux et de reflux leur csl imprimé par
l'action qu'exeice sur notre atmos-
phère {V. ce mot) la luue, 49 fois
plus petite que la planète, à la mar-
che de laquelle ce satellite se trouve
attaché, et que 85, 000 lieues sé-
parent de nojs. Ce mouvement de
flux et de \e(lux a son importance en
Géographie naturelle puisqu'il nous
procure la facdilé d'étudier les pro-
ductions océaniques qui prospèrent
ou décroissent en nombre selon qu'el-
les vivent alternalivemeut couvertes
ou découvertes par les enuxdela mer,
ou qu'elles demeurent éternellement
plongées dans ses profondeurs. Il in-
flue encore sur la Géographie phy-
sique, eu ce que, impriuiaut, par réac-
tion , des mouvcmeus dans l'atmos-
phère, il n'est pas étranger à l'action
tics vents dont le rôle est important
à la surface de la terre pour dissémi-
ner, favoriser ou contenir la végéta-
tion. La mer influe encore sur les
productions terrestres eu modifiant la
température de ses rivages. Ceux-ci
n'étant, /ow/es circonslances delacalllé
égales d'ailleurs , ni aus^i fioids eu
hiver , ni aussi chauds en été que l'in-
térieur des teries, jouissent d'une
sorte d'égalité atmosphérique par l'ef-
fet de laquelle la propagation d'iine
quantité il'èlrcs de la Torridc ï'c-
GEO
tend dans les deux moitiés de la zone
tempérée, et des créatures de cette
ricrnière jusque dans quelques baies
de la zone glaciale. Aussi les îles,
d'autant plus assujetties à l'influence
de cette égalité qu'elles sont moins
considérables , présentent-elles sou-
vent dans leur végétation , et dans
les Animaux qu'elles nourrissent , des
particularités qui paraissent renver-
ser l'idée qu'on se forme de l'influen-
ce des climats jusqu'ici trop servile-
ment considérés dans leur parallé-
lisme.
Après l'influence du voisinage des
mors , celle de l'élévation du sol
a le plus d'empire sur la répartition
des corps organisés à la surface du
globe. Nous l'avons déjà indiquée en
comparant le globe à deux monta-
gnes opposées par leiu' base ; elle sera
bientôt examinée sous d'autres rap-
ports. Quant aux corps bruts, aux ro-
ches , aux substances minérales ,
charpente de notre planète , élémcns
cl supports de tous corps organisés ,
la nature , en les prenant pour base
de ses enfantemens , ne leur donna
]>oinl de limites géographiques. Par-
tout les mêmes, ces corps bruts ne
sont sujets qu'a des circonslances lo-
cales qui peuvent partiellement les
bouleverser et rompre leurs rapports
de juxta-position , mais non leur
fournir les movens de se propager de
])roche en proche à la surface de ce
globe duni ils sont les Ibndemens
éternels mais inertes par eux-mêmes.
P. GÉOLOGIE.
Cej)endant si ces corps bruts ne
sont poinl soumis aux lois qui prési-
dent à la distribution des Plantes et
des Animaux à la surface des terres ou
dans les profondeurs des mers , ils
exercent une grande action sur cette
distribution. Les pluies abaissant les
monts qu'elles dépouillent, et nive-
lant à la longue le globe dont elles
étendent insensiblement les plairies
aux dépens des sommités; les volcans
à leur tour soulevant des plaines pour
les trr.nslbinier en monlagncs , sont,
en Géogra[)hie physique , ce que les
guerres et les conquêtes sont rela-
GEO
livemem à la Gcogr.iphic politique.
Ces causes viennent bouleverser les
'Mnitos cliins lesquelles se icnler-
"iiaicnt certaines créatures , qucl-
les contraignent à la dispersion
'Orsqu'cïllcs ne les détruisent pas.
On pourrait citer d'autres exemples
d inlluenccs perlurbalricos ; ainsi l'a-
ît^iie niohilo , envahissant certains
nyagcs, y vient dctcuninor une vé-
gétation et conscqueinnient un mode
d'animalité fort difl"érent de ce qui
dut exister dabord. La SalicoUîc,
Je friglochin, les Glauccs disj^araî-
tront pour l'aire place au Pani-
caut njaiiiimc, aux Soudes, à la
.Soliianclle , à l'Arénaire portula-
coide. (Quelques Pimélics et plu-
sieurs Curculionides , qui, s'aban-
donna nt aux vents, se plaisent à se
laire rouler avec les parcelles arénn-
cées, succéderont au Carabe mari-
time ainsi qu'aux petits Crustacés de
la plage. Que l'Homme parvienne ù
iixer ce sable vagabond , que se fai-
sant un auxiliaire de quelques Gra-
ïDuiées à racines agglomératiiccs, il
contraigne l'éblouissaïUc surface de
a dune à supporter de verdoyantes
lorêts , le mode de végéiation et de
vie doit changer de nouveau, /.es
boudes, les Panicauts, la SoldancUe ,
leronl place aux Genêts , aux Cistes ]
aux Ronces, et bientôt même aux
Mousses ainsi qu'aux fraîches Fougè-
les qui , dans d'autres exposilioùs ,
eussent précédé tout autre mode
d existence. Alors , llnsecte dont la
larve se nourrit de bois viendra rem-
placer dans la forêt nouvelle le Co-
léoptèrc dos sables, et l'Oiseau , soit
granivore, soit insectivore, rempla-
çant la Mouette ou le Vanneau du ri-
vage , viendra mêler au murmure des
leuiUes ses chants d'amour, qui , tra-
hissant son existence, doivent'atii-
rer l'Epervier. L'Ecureuil et d'autres
Rongeurs, le Chevreuil, enfin le Cerf,
appelleront à leur tour la férocité des
Loups et du chasseur.
L'Homme apporte encore de nou-
veaux changemens dans la phvsiono-
mie du globe , soit qu'il en défriche
les solitudes , qui , sous sa main , se
GEO 245
peuplent d'êtres nouveaux, soit qu'au
contraire il épuise un sol long-temps
leitde, pour le métamorphoser eu
aride dé.scrt. Son influence est puis-
sante ; s'il extermine des races , il en
propage; il opprime les nnes' pour
protéger les autres j enfin cette in-
fluence, dans la distribution géogra-
pliiqucdcs créatures, n'est pas moin-
tlre que celle des vents, des eaux et
du feu des volcans.
C'est donc au milieu de mille aber-
rations et de tant de causes de cban-
geujontque le naturaliste doit étudier
les lois , en vertu desquelles la dissé-
mination des êtres a lieu a la sur-
lace de la planète que nous habi-
tons , et reclierclicr les lois qui pré-
sidèrent à l'établissement de ces êtres
siu' tel ou tel point de la terre , ainsi
qu'à leur colonisation hors des cii-
conscriptious naturelles entre les-
quelles ils avaient été originairement
formés. ^g \
t DlSTRIBtlTlON GÉOGRAPHIQUE DES
PRODUCTIONS AQUATIQUES.
a Hydrophytes des eaux salées.
Aucun naturaliste, en s'occupant
de Géographie physique , n'a paru
songer jusqu'ici qu'il existât des Hy-
drophytes, doutnousdevions d'abord
nous occuper. INous avons songea ré-
parer cette omission en lisautdernlère-
ment à l'Académie des Sciences un
Mémoire sur la distribution de ces
Plantes au sein des mers. Possesseur
de i>lus de douze cents espèces dans
notre herbier, ayant consulté les
collections de Delessert , de Jussieu,
de Desfontaines, de Labillaidière '
(lu Muséum, et surtout celles que
ruii de nous ( Bory de Saint-Vincent)
a réunies, dans ses nombreux voyages,
avec tant d'élégance; très- riche en
Hydrophytes des mers australes, rap-
portées par divers navigateurs ; ayant
reçu beaucoup de 'triantes marines
ramassées dans les environs du cap
Horn, à Lima, à Valparaiso, sur le
bancde Bahama, à Terre-iNeuve; enfin
possédant presque tous les ouvrages
qui ont traité des Hydrophytes, nous
a46 GEO
crovons pouvoir hasarder quelques
nolions sur leur répartition , avec la
certitude que ce qu'on a publié sur les
Aéropliytes , ou Plantes qui végètent
dans l'atmosphère, n'est guère plus
avancé.
Moins une Plante est compliquée
dans son organisation, plus elle sem-
ble avoir de force pour résister aux
influences des milieux qui l'environ-
nent; d'après ce principe, ion ne
doit pas être étonné de trouver les
mêmes Plantes agames à toutes les la-
titudes; elles semlalenl braver les cha-
leurs de la zone torride et les frimats
des régions glacées. Il en est de même
de quelques Hydrophytes , principa-
lement dos Ulvacées, dont quelques
espècesviventindiflféremmentdansles
mers équatoriales et sur les rochers ma-
rins duGroenland.il est reconnu que
le nombre des genres comparé à celui
des espèces est plus grand dans les
régions tempérées que dans les pa^s
très-chauds ou très-froids , ainsi que
sur le sommet des hautes moutagnes.
Ce principe ne peut s'appliquer qu'en
partie aux Hydrophytes , à moins que
l'on ne veuille considérer les profon-
deurs ou les abîmes de la mer comme
les pics qui dominent les chaînes des
montagnes; il est possible que leur
effet soit le même ; mais c'est une cho-
se qu'il sera peut-être loujour.s im-
possible de vérifier. On verra que dans
iilusieurs familles d'êtres organisés,
le nombre des espèces semble partir
d'un point commun et central , et di-
minuer dans tous les sens à mesure
qu'on s'en éloigne. Il n'en est pas ainsi
des Hydrophytes; soumises, en géné-
ral, à l'intluence de la couche d'eau
qui les couvre , ces Plantes suivent
les courbures des côtes , et la quan-
tité des espèces peut diminuer en par-
tant d'un point déterminé et suivant
la direction des terres, mais celte di-
minution ne rayonne jamais. On ne
peut pas considérer comme une dimi-
nution rayonnante celle que présen-
tent quelques genres et qui a lieu d'u-
ne mer profonde vers la côte ou des
côtes vers la mer. Pour les Hydrophy-
tes de même que pour les Phanéioga-
GEO
mes, il y a des localités centrales oii
des formes particuHères semblent do-
miner, soit dans des groupes de plu-
sieurs genres, soit dans des groupes
de plusieurs espèces. A mesure que
l'on s'éloigne du point oii elles
se montrent dans toute leur beauté
et dans toute leur profusion, ces
formes perdent quelques-uns de
leurs caractères; elles se dégradent ,
se confondent avec d'autres , et fi-
nissent par disparaître pour faire pla-
ce à de nouveaux caractères, à de
nouvelles formes entièrement diflé-
rentes des picmières. L'on peut assu-
rer que les Plantes marines de l'A-
mérique méiidionale ne sont pas les
mêmes que celles de l'Afrique et
de l'Europe, et que les exceptions,
s'il en existe , sont infiniment ra-
res. On verra que , parmi les Pha-
nérogames , quelques espèces se
trouvent dans des pays sépares par
l'immense intervalle de la zone
équatoriale ou torride et d'une par-
tie des zones tempérées, et qu'elles
n'y ont pas été transportées par les
voyageurs Le même phénomène se
présente dans quelques Hydrophytes
que bien cei taiuement aucun naviga-
teur n'a entraînées des côtes de France
à celles de Van-Dlémen.LesPhauéro-
games présenteront plusieurs grands
systèmes de végétation , et l'on recon-
naîtra bientôt des difiereuces mar-
quées entre les Plantes de l'Améri-
que, de l'Afrique , de l'Asie , de
l'Australasie et de l'Europe ; rious
avons cherché ces grandes divisions
dans les Hydrophytes , et xious avons
cru observer que le bassin atlanti-
que, du pôle au quarantième de-
gré de latitude nord, offrait une vé-
gétation particulière, qu'il en était
de même de la mer des Antilles ,
y compris le golfe du Mexique , de la
côte orientale de l'Amérique du sud,
de l'océan Indien et de ses golfes,
des mers de la Nouvelle- Hollande.
La Méditerranée a un système de vé-
gétation particulier qui se prolonge
jusqu'au fond de la mer Noire , et ce-
pendant les Plantes marines du port
d'Alexandrie ou des côtes de Syrie ,
GEO
difl'èreut piosque enlièrcincnlilo cel-
les de Suez et du Coud de l;i iiur Rou-
ge, inalyrii le voi^iuHge. Nous connais
sons trop peu la végétation marine
des côtes occidentales d'Afrique pour
nous en occuper ; elle doit se rappro-
cher de celle des Canaries , différente
de celle des Autillee : la côte occiden-
tale de l'Amérique et l'immense océan
Magellaniquc sont dans le même cas.
Les voyageurs ont rapporté des Uy-
diophyles de ces mers éloignées, mais
en trop petite quantité pour qu'on ose
essayer de les diviser en grands systè-
mes de végclalion. On sait seulement
que le Laminaria pyrifera des meis
australes remonte jusqu'à Valparaiso,
Sue le Larninaria poiroidea , le Fu/ro
es Espagnols, commence à se trouver
à Callao et remonte jusqu'à six cents
lieues plus au nord, oia son apparition
était pour le Galion, à son retour des
Philippines , un signe de la fin du
voyrge et de ses dangers.
Il est des mers dont on ignore la
fécondité, encore qu'elles aient été
visitées par des botanistes ; ainsi l'on
est réduit à présumer celle de la mer
Vermeille et des côtes de la Chine.
On ne sait pas si la Caspienne , qui a
ses Phoques, produit des Fucus; ce-
pendant on doit le présumer, puis-
que, si l'on s'en rapporte à Léon Du-
four (cité dans le Guide du voyageur
eu Espagne, p. ôi ), de simples lacs
salés de i'Aragon à Buralajos, nourri-
raient de véritables Hydrophytes.
Alors la mer Morte, l'Aral et le Baikal
auraient lesleurs. Abstraction faite de
ces mers intérieures , les obstacles qui
limitent les Plantes terrestres dans
l'espace que chacune occupe sur le
globe, n'existent point dans le sein de
l'Océan et des mers qu'il met en com-
munication , mais d'autres semblent
les remplacer, ce sont les grandes pro-
fondeurs, les hauts-fonds sablonneux,
les courans généraux et conslans , les
caps avances, l'introduction de l'eau
douce des grands fleuves, enfin les
changeincns dans la nature du sol.
Ces obstacles s'opposent dans les mers
à une dissémination uniforniedes es-
pèces d'Hydiophytcs , cl sont peut-
GEO
24?
être , avec la température , une des
principales causes de la formation de
ces glands systèmes de végc^at ion dont
on peut soupçonner l'existence.
L'observation tend à prouver que,
plus la température de l'année a été
élevée, tenue moyen, plus est riche
la végétation marine de nos côtes;
c'est dans les mois de juillet , d'août
et de septembre, que l'on trouve en
France et en Angleterre la plus gran-
de quantité d'Hydrophytes en pleine
fructification. Mais comme les varia-
lions de température sont moins con-
sidérables , moins subites et moins
nombreuses dans l'eau que sur la tel-
re , il en résulte que la végétation va-
rie beaucoup moins dans un espace
déterminé; que cette variation est en-
core moins grande dans les lieux
sans marées que dans les lieux expo-
sés au flux et au reflux, parmi les
Plantes des eaux profondes quo parmi
celles qui reçoivent deux fois p<ii jour
l'influence des fluides atmosphéri-
ques. Il est possible que sous l'équa-
teurles Hydrophytes du fond de l'O-
céan , si la température y est de qua-
tre à cinq degrés , aient des rapporls
de forme avec celles des mers polai-
res , et que celles qui croissent à une
profondeur de cent à deux cents bras-
ses se retrouvent dans les mers tem-
pérées ; c'est un fait que nous n'avons
cependant pu vérifier. Néanmoins la
végétation marine change comme
celle de la terre dans une étendue li-
mitée, et les Hydrophytes des côtes du
Portugal ne sont déjà plus les mêmes
que celles delà Normandieou de l'An-
gleterre. Les différences de formes sont
moins tranchée.^ que sur les Plantes ter-
restres , parce que le milieu éprouve
des changçmens moins grands et moins
nombreux , mais elles n'en existent
pas moins pour l'œil exercé du bota-
niste.
La lumière, dit -on, ne pénèll'e
point dans les abîmes de l'Océan ; elle
semble s'arrêter à une petite distance
sous la surface des eaux , et cependant
l'on trouve à mille pieds de piofon-
deur des Hydrophytes aussi forte-
ment colorées, d'un tissu aus.n dense
248 GEO
que sur le rivage; le fluide lumineux
n'est donc pas aussi nécessaire aux
Hydropliytes qu'aux Aérophytes ; el-
les se parent de couleurs brillantes
sans l'action de la lumière , au moins
de celle qui est sensible poiu' nos
organes , car au fond de la mer , quel-
que profonde qu'on la suppose, il ne
peutpoinlexistcr d'obscurité absolue;
le peu de rayons qui pénètrent dnns
ces profondeuis, ou bien des particu-
culesde lumière, ou ses molécules élé-
mentaires combinées avecTeau , suffi-
sent pour anime: et coloi'er les êtres
destinés à vivre dans ce monde que
DOtre organisation nous empêcliera
toujours de connaître. Que la crois-
sance de ces êtres doit être longue,
que IcuîS mouvemens doivent être
lents, que les fonctions vitales doi-
vent êtie peu activeSj sous 1 énorme
couche d'eau qui les couvre! Il leur
faut plusieurs années pour acquérir
la grandeur à laquelle ils parviennent
dans quelques mois à une profondeur
de trois à quatie brasses.
Les Hydropliyles ont-ellei de l'air
le même Itesoinqueics Aérophyiesont
de l'eau ? Il est impossible de repon-
dre à cette question ; mais tout porte
à croire que, même dans les plus
grandes piofondeurs, la Hante ma-
rine trouve l'air qui lui est nécessaire
Four croître et se développer, et que
eau non aérée est aussi contraire h
le végétation marine, que l'air parfai-
tement desséclié à celle de la terre. Il
semble également démontré que la
p'upart des Fucacées ont des organes
parliculieis destinés à la décomposi-
tion de l'air, et que ces organes vcs;-
culiformcs ou lacuneux se remplissent
d'Oxigène ou d'air atmosphérique ,
suivant qu'ils sont plongés dans l'eau
ou hors de l'eau. On dira que des
XJlves et plusieurs autres Hydrophy-
tes vivent constamment clans l'air,
et que des PhanéiOgames même ne
végètent que dans les eaux : les pre-
mières vivent dans un air éminem-
ment humide: les secondes épanouis-
sent leurs (leurs cà la surface du li-
quide ou possèdent des cavités ou les
organes delà reproduction se fécon-
GEO
dent et se développent à l'abri du
fluide ambiant. Ainsi considérées sous
le rapport de la Géographie botani-
que, les Hydrophytes ont besoin d'air
comme les Aérophytes d'eau , et , s'il
y a une énorme dififérence enti c les
Plantes des marais et celles des dé-
serts de l'Afrique , de même il doit
en exister une aussi grande entre les
Plantes marines que le flux ou le
reflux couvrent et découvrent alterna-
tivement, et celles qui ne vivent que
dans les profondeurs de l'Océan.
Considérées sous le rapport de la
station, De CandoUe a, comme on
le verra, divisé les Plantes en seize
classes : il en existe peut-être autant
parmi les Hydrophytes ; néanmoins
nous ne connaissons encore que les
suivantes, et même il serait facile de
les réduire.
1". Hydrophytes que la marce
couvre et découvre chaque jour.
2". Hydrophytes que la marée ne
découvre qu'aux syzygies.
5°. Ilydiophytes que la marée ne
découvre qu'aux équinoxes.
4". Celles que la mer ne découvre
jamais.
5". Qui appartiennent à plusieurs
des classes précédentes.
6*. Qui ne croissent qu'à une pro-
fondeur de cinq brasses au moins ou
de vingt-cinq pieds.
7". De dix brasses ou de cinquante
pieds.
8'^. De vingt brasses ou de cent
pieds.
Les notions nous manquent pour
assigner les limites de chaque groupe
dans les quatre classes précédentes
ainsi qu'au-delà de cent pieds. Nous
croyons pouvoir assurer que l'on a
trouvé des Hvdrophyles à toutes les
profondeurs où la sonde a pénétré.
9". Hydrophytes qui ne s'atta-
chent que sur les terrains sablon-
neux.
10''. Dans la vase ou sur l'argile.
11°. Sur les terrains calcaires.
1 2". Sur les rochers vitrifiabies ou
qui font feu avec le briquet.
Noui ne considérons point si le
terrain est de première, de deuxième'
GEO
formation, etc. : l'antiquité du sol ne
paraît pas agir sur les espèces d'IIy-
(Iropliytes , mais bien sa nature.
Ainsi le Grès tertiaire sert de point
d'a|)piu aux incmcs Plantes que celui
de Iransilion , que le Granit le plus
ancien. Les couians inlluent , mais
d'une manière si générale , que nous
n'a\ous pu rien déterminer à cet
égard ; il en est de même de l'exposi-
tion méiidionalc ou septentrionale.
Telles sont le principales causes qui
font v:irier les llydrophyles sous le
rapport de la station.
l'ius les côtes sont rapprochées ,
plus leur végétation offre do l'analo-
gie. Prenons pour exemple les mers
au Nord. Il existe les plus grands
rapports entre les Plan les de la baie
d'iludson, de celle de Baffin , du
iipilzberg, de l'Islande et de la Nor-
vège boiéalc. Les différences augmen-
tent avec les distances , et peut-être
plus rapidement. En eflét,la végéta-
tion marine du Danemarck et de
Terre-Neuve, de France et tics Etats-
Unis, anioinsde rapports que celle des
côtés opposés sous le cercle polaire ;
l'on trouve cependant quelques espè-
ces semblables dans ces deux pays
éloignés l'un de l'autie ue plus de
quinze cents lieues; ils semblent liés
par des bas-fonds qui existeraient en-
tre l'Angleterre et l'Amérique septen-
trionale ; leur végétation participe de
celle des deux pays. Il n'en est pas
ainsi dans 1 hémisphère austral : les
terres y sont trop éloignées , et les
Hydrophytes du détroit de Magellan
n'ont plus d'identiques à la Nouvelle-
Zélande ou sur la côte do Van-Dié-
men.
De même que dans les Plantes ter-
restres , le nombre d'individus , chez
les Hydrophytes de la même espèce ,
du même genre , de la même fa-
mille, varie souvent suivant la na-
ture des localités : ici ce sont des
Plantes sociales , endémiques ; là
elles existent , mais éparses et isolées.
Les Sargasses, entre les deux tropi-
ques , forment d'immenses prairies
flottantes , et l'on ne les trouve plus
que par groupes ou éparses au-delà
GEO
349
du trentième degré de latitude. Les
Laminaires couvrent toutes les plage*,
tous les rochers dans les mers froides
des deux hémisphères ; elles devien-
nent rares et isolées vers le quarante-
quatrième degré; les Ulvacécs domi-
nent dans le voisinage des eaux dou-
ces ; elles y forment de vastes tapis
du vert le plus éclatant ; où les eaux
douces cessent d'affluer , les Ulvacées
sont remplacées par des Fucacées.
Ces exemples suÛiseut; il est inutile
de les multiplier.
D'après un coup-d'œil jeté sur le
catalogue très-incomplet des Hydro-
phytes décrites par les auteurs , il
paraît que le nombre desFloridécs est
toujours plus considérable que celui
des Fucacées; ces dernières plus que
celui des Ulvacécs, et ces Plantes plus
nombreuses que les Dictyotées. Il
nous paraît également prouvé que la
quantité de ce qui était nommé Con-
iervcs diminue à mesure que l'on
s'approche des régions méridionales
de 1 Europe. Ces Confcrvées forment
près des deux tiers des Plantes des
mers du Nord ; la moitié euviroa
sur les cotes de France, et un peu
plus du tiers dans le golfe de Ve-
nise. Le nombre des Fucacées aug-
mente en se rapprochant des régions
tempérées ou chaudes. Il en est de
même des Floridées. Ces dernières
d'abord en quantité double de celle
des Fucacées , ne tardent pas à deve-
nir trois ou quatre fois plus nom-
breuses. Elles sari êtent vers le qua--
rante-quatrième ou quarante-cin-
quième degré de latitude , diminuant
lentement jusque vers le trente-cin-
quième, oii la diminution semble plus
rapide, tandis que celui des Fucacées
n'éprouve pas de chanc;ement, et ten-
drait même a s accroître. Le nombre
des Diclyotées augmente constamment
des régions polaires à la zone équato-
riale. Les tJlvacées varient peu ; la
quanlité des grandes espèces augmen-
te, tandis que celledes petites ou Con-
feivoides, tend à diminuer. L'on pour-
rait presque regarder la zone polaire
comme la patrie des Ulvacécs , les
zones tempérées comme la patrie des
200 GEO
Flondëes, les zones voisines des deux
tropiques ainsi que l'équateur corn-
ine celle des Fucacëes et des Dictyo-
lées. Ces notions sont bien insuffisan-
tes pour calculer le nombre d'espè-
ces d'Hydrophytes que renferment
les mers du globe terrestre. Nous ne
croyons pas néanmoins devoir y re-
noncer. En attendantdes observations
plus exactes que celles qui ont été
faites jusqu'à ce jour, on peut éva-
luer que les eaux douces et les côtes de
France offrent aux botanistes a u moins
six cents espèces d'Hydrophytes as-
sez bien caractérisées , la diNième pai--
tie environ des Plantes de France; et
si la Flore Française renferme la
vingtième partie des espèces végéta-
les , ainsi que le soupçonne De Can-
dolle , appliquant la même propor-
tion aux Hydrophytes, le nombre
des espèces de ces Végétaux sera de
douze mille, et de dix raille au moins.
Nous en possédons douze cents dans
notre herbier; les collections des na-
turalistes de la capitale ou les ou-
vrages des algologues en renferment
deux cents de plus que nous n'a-
vons pu nous en procurer encore :
ajoutons la même quantité pour les
herbiers des botanistes anglais , al-
lemands , etc. ; portons à seize cents
espèces le nombre d'Hydrophytes
mentionnées dans les auteurs, ce sera
la sixième partie tout au plus de cel-
les qui existent. Quel vaste champ de
découvertes pour les botanistes qui se
livreront à l'étude de ces Végétaux !
Les Sargasses , communes entre les
deux tropiques, dépassent bien rare-
ment le quarante-deuxième degré de
latitude dans les deux hémisphères :
la mer Rouge paraît la plus riche de
toutes en espèces de ce genre. Les
Turbinaires ne se trouvent jamais
qu'entre les deux tropiques ou dans
leur voisinage. Nous ignorons s'il y
en a dans la mer Pacifique , elles ne
sont pas rares dans l'océan Indien et
dans celui des Antilles. Le Fucus si-
liquosus offre ses congénères sur les
côtes méridionales de l'Australasie ,
au JaponetauKamtschatka. LesCys-
toseires dominent du vingl-cinquiè-
GEO
me au cinquantième degré de lati-
tude et sont rares au-delà. Les vrais
Fucus , particuliers au bassin atlanti-
que, se plaisent du quarante-quatriè-
me au cinquante-cinquième degré;
on commence à en trouver vers le
trente-sixième. Nous n'en avons ja-
mais vu de la Méditerranée , quoltiue
plusieurs auteurs les y indiquent; ils
varient autant sur les côtes de Terre-
Neuve et de l'Angleterre septentiio-
nale que sur celles de France ; une
espèce a été portée du Kamtschàtka,
Le Fucus serratus ne se trouve que
dans l'Océan européen et y est fort
commun. Les Laminaires, communes
sous les glaces polaires , sont très-
rares au trente-sixième degré de la-
titude ; elles dominent entre le qua-
rante-huitième et le soixantième de-
gré. La Laminaire pyrifère est parti-
culière aux mers Australes , ainsi
que la Laminaire buccinale au cap de
Bonne-Espérance. Les Desmaresties ,
très-peu nombreuses en espèces, com-
mencent à paraître vers le soixantiè-
me degré. Elles sont rares au cin-
quante-cinquième. Nous n'en connais-
sons qu'une espèce de l'hémisphère
austral ; une autre se trouve sur la côte
nord-ouest de l'Amérique. Le Desma-
restia aculeata est répandu jusqu'à
Terre-Neuve et jusqu'au Kamtschal-
ka. Les Ghordas sont des Plantes so-
ciales , nous en avons reçu deux espè-
ces de la mer des Antilles; il n'en
existe qu'une seule en Europe. Nous
n'en connaissons point des autres
mers. Le cap de Bonne-Espérance a
son Fucus tuberculatus comme les cô-
tes de France. Le Fucus moniliformis
se trouve depuis la terre de Van-
Diémen jusqu'au Japon. Aucun voya-
geur ne l'a rapporté de la mer des In-
des. Les Claudées n'existent que sur
les côtes de la Nouvelle-HoliauMe; ce
sont les plus extraordinaires de toutes
les Hydrophytes par leur tissu et par
leur fructification. Nous avons divisé
lesDelesseries en plusieurs genres : le
Fremier , auquel nous avons conservé
ancien nom générique , offre plu-
sieurs espèces d'ans les mers d'Euro-
pe, une seule dans la Nouvelle- Hol-
GEO
lande el une autre dans la mer des
Indes. Une espèce de Deliscesc trou-
ve dans la Modilenanée , les deux
autres dans TAustialasie. Nous ne
connaissons que deux espèces de Vo-
lubilaires, une dans les mers austra-
les , 1 autre dans loutc la INIèditerra-
uée. Les Seminerves se plaisent danà
les parties des zones tempérées voisi-
nes des tropiques ; les Halyménies
dans la partie moyenne des zones
tempérées , les Erinacées sous les tro-
[)iques. Les Chondrus , si communs
en Europe , nous ont otlert trois es-
pèces seulement de riiéiiiisplière aus-
Iral , deux de l'Amérique occidentale
et 1 autre du cap de Bonue-Espérauce.
LesGéliflies parais.^enl plus commu-
nes dans la mer des Indes que partout
ailleurs. Les Laurencies sont plus ré-
|)ândues entre les tropiques que dans
les régions froides ou tempérées des
deux hémisphères; il en est de même
desHypnées el des Acantophores. Les
Uumonties appartiennent à la zone
tempérée. Le groupe nombreux des
(Tigartincs est divisé eu trois sections.
La première a pour type le Fucus oua-
/us de Turner; son congénère se trou-
ve sur les côtes de la Nouvelle-Hol-
lande ; la deuxième a pour type le
Fucus confervoides de Turner, dont
les nombreuses variétés en Europe
fitiguent le botaniste ; ses congénères
existent dans les mers du Japon, de
Il Chine el de la Nouvelle-Hollande.
La troisième , à fronde articulée , oflTre
des espèces eu Europe , au cap de Bon-
ne-Espéiance et dans l'Australasie.
il en est de même des Hocamies. Les
Floridées sont , en général , peu nom-
breuses dans les mers équatoriales et
polaires; et si l'hémisphère austral
e-t moins riche que le nôtre dans
cette classe d'Hydrophytes , ne pour-
rait-on pas l'attribuer au peu de lar-
geur de la zone tempérée dans cette
partie du monde. Les Amansies , ra-
res partout, ne dépassent point les
tropiques. Les Dictyopteris , les Padi-
ues et les Dictyotes augmentent en
nombre des pôles àl'équateur; trois
.seulement se trouvcut en Norwège.
Les Flabcll-iircs u'ejïistent que dans
GEO u.')î
la Méditerranée. Les grandes Ulves
planes ou fistuleuses varient peu dans
les différentes régions, et les pays tem-
pérés les plus riches en oflrent au
plus le double de ce qu'on eu
trouve dans les zones froides. Il n'en
est pas de même des Ulvaeées fdamen-
teuses ; elles sont beaucoup plus
nombreuses dans les deux hémisphè-
res du ciièquantième au soixante-cin-
quième degré que clans les autres la-
titudes. L'on peut regarder les Bryop-
sides comme des Plantes des zones
tempérées, les Caulerpcs connue des
liydrophytes équatoriales ; une espè-
ce se trouve dans toute la Méditerra-
née et non ailleurs. Les Spongodiées,
principalement le Dichotome , sont
Eresque cosmopolites; celte dernière
abiie depuis le nord de l'Ecosse jus-
que sur les côtes delà terre de Van-
Diémen,
Cet examen très-rapide de la distri-
bution géographique des Végétaux de
la mer semble indiquer que le maxi-
mum des genres et même des espèces
doit se trouver dans la zone tempé-
rée , patrie de la majorité des Plantes
aunutlles et bisannuelles. Les Hy-
drophytes que la même saison voit
naître et mourir , ou qui par leur na-
ture sont peu sensibles au froid, se
plaisent dans les zones polaires, et les
Hydrophytes les plus ligneuses entre
les deux tropiques. Il reste sans
doute encore beaucoup à dire sur
la Géographie botanique marine ,
mais les faits nous manquent, el
nous n'entendonspoint entrer dans le
domaine des hypothèses; nous croyons
donc devoir nous arrêter; les prin-
cipes que nous avons établis ou déve-
loppés pourront aider dans leurs re-
cherches les naturalistes qui se livre-
ront à cette partie si intéressante de
la botanique. (lam..x.)
jS Hydrophytes des eaux douces.
La distribution des Hydrophytes
ne se borne pas dans la nature au
vaste bassin de l'Océan et des mers
intérieures. Si, par ce mot d'Hydro-
phytes , on comprend collectivement
les Végétaux qui ne peuvent guère
853 GEO
vÙTe que dans les eaux , ou du moins
le plus souvent plongés dans leur
masse; les fontaines, les rivières,
les lacs, les eaux stagnantes, nous
en offrent comme les mers. Elles n'y
représentent seulement pas les Plan-
tes de l'onde amère , elles y sont plu-
tôt comme elles des rudimens de toute
végétation. Mais sans nous apesantir
sur cette idée, dont il a été touché
quelque chose au mot Création,
nous ferons observer aux botanistes
que les eaux douces ne nous ont point
encore présenté de Fucacées , mais
qu'elles nourrissent un pelit nombre
d'Ulvacéei. Les Plantes articulées, si
long-lemps et si vaguement confon-
dues sous le nom maintenant res-
treint de Conferves, y sont les plus
•nombreuses, et pnraissent former le
passage à la végétation plianérogami-
que, composée de trachées à valvules,
comme les Ulvacées sont un passage
à la végétation vasculaire des Hépati-
ques, des Mousses et même des Fou-
gères par les Hyménophy liées. Nous
avons aussi cru remarquer qu'à l'op-
f)osé des Hydrophytes marins dont
e nombre paraît être plus considé-
rable en raison de la ma.sse des eaux
3ui les nourrissent , ceux des eaux
ouces étaient moins nombreux dans
les grands lacs, un peu plus communs
dans les simples cours d'eau, et !)lus
répandus dans les marais. Enfin il y a
presque identité entre la plupart des
Hydrophytes d'eau douce sur la sur-
face du globe ; nous possédons les
mêmes espècesprises surles parliesles
plus éloignées du monde. Mérat nous
a communiqué des Batrachospcrmes
des Antilles, qui sont ceux des envi-
rons de Paris. Le Confeiva alpina de
l'île de Mascareigne est identique
avec le Conferua alpina de l'Allema-
gne. Nous devous à Bonplaud des
Céramiaircs du Pérou pareilles à
celles de nos environs. IMais un fait
de Géographie naturelle encoie plus
remarquable selon nous , c'est qu'il
est des êtres qui habitent indiffé-
remment dans les eaux les plus froi-
des et dans certaines eaux thermales
dont le tissu de notre peau ne sau-
GEO
l'ait supporter la chaleur; qu'on aille
ensuite prononcer que telle Plante
de telle ou. telle famille ne doit pas
croître en dehors des tropiques , par-
ce que la plupart de ses congénères
vivent sous l'équateur? Avouons-le ,
nous savons bien peu de choses en
Géographie botanique.
Un fait non moins singulier et
bien propre à venger du ridicule
qu'on voudrait jeter sur elle , l'idée
du passage de certaines modifications
d'organisation à d'autres toutes dif-
férentes , est celui que fournit VUha
compressa, Hydrophyte des plus
polymorphes et très - répandue
dans tout le globe. Sa couleur d'un
vert intense , la forme tubuleuse et li-
néaire de se 3 expansions , sa force
propagatrice , et la maille de son
tissu, la caractérisent sous toutes les
formes qu'elle affecte. Croît-elle sur les
Fucacées et sur les corps inondés des
rives de la grande mer, aux limites
des plus basses marées, elle se pré-
sente dans toute sa vigueur et at-
teint à ses plus fortes dimensions;
alors son aspect, bien caractérisé,
semble l'isoler, comme espèce, des
dégradations par lesquelles nous Tal-
ions voir passer avant de devenir
un Végétal d'eau douce ou même to-
talement terrestre : ainsi à mesure
que l'obsei'vateur s'éloigne de la li-
gne des plus basses eaux pour s'é-
lever vers celle oîi viennent ex-
pirer en écume les dernières la-
mes des syzygies , l'Ulve comprimée
change de figure; elle diminue de
taille, s'allonge, se dilate en tubes
plus ou moins cylindriques ou bour-
soutilés; et, sur la voûte des cavernes
du rivage, sur les parois des frag-
mens de rochers qu'humecte à peine
la vapeur aqueuse de la crête des bri-
sans , raccourcie , crépue, elle ne for-
me plus qu'un tapis serré d'un vert
obscur; l'entrelacement de filamens
confervoïdes de ce tissu le rend aussi
tenace , aussi difficile à séparer de ses
supports que le serait le Bysse le plus
compacte. Qu'au temps des grandes
marées la mer pins élevée se ré-
pande jusque dans les lagunes voisi-
GEO
ucs de la Cote , ou Jciiioîite dans les
luisseaiix qui, s'y vouant jeter, en de-
uieuieiît souvent sepaits par des di-
j^iies de gidels à travers lesquels leur
tribut secliappc par filtration, l'Ulve
conij.riuiée , transportée dans une
nouvelle habitation, ne cessera pas
de prospérer; elle se répandra dans
toutes les eaux sauni.Ures du pays ;
elle pénétrera dans les canaux voi-
siils , et de proche eu proche dans
les eaux douces jiour y devenir
rUlve intestinale et l'Ulve confeivoï-
de (le ces algologues qui se iont un
malin plaisir de nudiiplier les espèces,
et qui, par les noms divers qu'ils im-
posent aux phases des mêmes objets ,
semblent s'elForcer de ioiunir des
preuves aux bons esprits qui ne
croient pas possible de l'aire de l'arith-
métique hotn nique dans l'élat actuel
de nos connaissances. INous avons re-
trouvé cette Ulve intestinale des rives
delà mer, qui n'est qu'une modili-
cation du Compressa, dans la rivière
des Gobelins à Paris, dans les
étangs d'Kterbck près de Bruxelles ,
et jusque daus les fossés des cn\'i-
rons de Bilfeld , au cœur de la Wesl-
phalie. Desfontaines l'a recueillie
dans les eaux dei'intcrieur delà Bar-
barie, à deux cents lieues delà mer la
plus voisine. Et ce n'est pas la seule
métamorphose qu'éprouve l'Hydro-
phyte dont l'histoire peut fouinir
de si hautes conséquences. Si les
eaux douces qui la tiennent flottante
viennent h être desséchées par acci-
dent ou par l'évaporation , on la ver-
ra Cloître encore , mais sous une au-
tre l'orme , à la surface de la vase hu-
mide; elle y deviendia cette Uha
teiresl/is des auteurs, que nous avons
d'autres fois rencontrée loin des ma-
res , au sein des villes , au bas des
murs , et jusque dans les inters-
tices des paves sur lesquels tom-
bent , aux jouis de pluie, les gout-
tières de nos toits, enfin sur des toits
mêmes. De tels changcmens ne se-
raient-ils propres qu'à VUha com-
pressa , i/iteslinatis , coiifervoides ou
lerrestris, comme on voudra l'appe-
ler^ non, d'autres 11^ drophyles y sont
GEO
2.53
sujettes; lesFucacéessciilcscn parais-
sent exeuques , mais certaines Hydre-
phytes articulées les subissent; ainsi
s'explique la création, dans les eaux
douces , de la plupart des Confervécs
et des Céramiaires qui s'^ sont méta-
moi phosées avec b s siècles et selon
les influences locales , pour devenir
ce que nous les voyons aujouid'hui ■
la plupart y ont passé aux Ectosper-
mes inarticulées , ensuite aux Chara-
gucs, et sont devenues les types decer-
tains Végétaux aquatiques dont quel-
ques espèces sont maintenant com-
plètement teiresties. La même chose
dut avoir lieu pour des l'olypiei's et
même pour des Mollusques. l'Ius d'u-
ne espèce terrestre n'offre peut-être
que la progéniture d'espèces marines
dont le mode de respiration , et par
suite la foi me a dû changer en passant,
comme l'Ulve comprimée, des eaux dé
la mer à l'eau saumàtre, puis à l'eau
douce, et enhn sur la terre humide ,
et dans les lieux frais ou obscurs,
dans lesquels les Mollu.'^^ques terres-
tres se plaisent encore de nos jours,
comme par un reste de besoin qui
les rappelle vers l'élément dont ori-
ginairement ils sortirent.
y Animaux inuertéhrés.
* Microscopiques , Acalèphes et Po-
lypiers.
En même temps que les premières
Hydrophytes, des Animalcules im-
proprement appelés Infusoires durent
se développer originairement au sein
des eaux, et par la raison qui fait
que les Wantes aquatiques , c;oissant
à de glandes distances les unes des
autres , présentent plus d'analogie
entre elles que les Phanérogames, les
Microscopiques que nous nous plai-
sons à nommer les ébauches de l'exis-
tence animale, durent préparer de
bonne heure l'existence des Poissons.
Ils sont à peu près les mêmes à toutes
les latitudes , du moins en avons-
nous observé d'identiques sur divers
points du globe où nous avons pu ap-
peler le cristal grossissant au secours
de notre faiblesse. TSous avons obser-
■2.V* GEO
vé les mêmes Navicules , des Cercai-
res et fie» Volvoces pareils dans les
eaux du Niémen et dans celles de l'Ile-
de-France. Des Animalcules obtenus
de l'inlusion de corps organises rap-
portés de Terre-îNcuve , du Japon, de
la Nouvelle-Hollande jdclapresqu'île
de l'Inde, des Antilles et de l'Amé-
rique méridionale , nous ont donné
les mêmes Animalcules avec un petit
nombre d'espèces différentes propres à
chacune de ces infusions; espèces qui,
peut-être, lecherchées de nouveau ,
se retrouveront ailleurs comme les
autres. Nous en avons conclu que le
mode d'organisation animale dans la
plupart des Microscopiques était le
même en chaque lieu dans des cir-
constances pareilles- Plus compli-
qués , les Acalèphes sontmoins les mê-
mes dans les diverses régions de l'O-
céan. Le nombre en paraît augmen-
ter vers les régions équatoriales.
C'est là aussi que les Polypiers pré-
fiarent de grands changemens dans
a figure et dans la profondeur des
mers. Ils s'y multiplient en quan-
tités énormes ; leur superposition
forme des écueils , effroi du na-
vigateur , là même oii la sonde ne
trouvait naguère point de fond. Les
petites espèces de Polypiers flexibles
paraissent être plus fréquentes dansles
régions tempérées; leurs dimensions
diminuent à mesure qu'on s'approche
des pôles ; elles augmentent au con-
traire dans les mers chaudes qui seu-
les produisent ces magnifiques Ma-
drépores , ces élégantes Gorgones ,
ces Antiphates en arbustes ou bien
en éventails dont nos collections
d'histoire naturelle empruntent leur
ornement. Les Eponges sont aussi
plus nombreuses vers l'équateur ;
quelques-unes persistent jusque sur
nos côtes ; elles disparaissent entière-
ment dans les régions glaciales. Les
Acalèphes , d'une animalité presque
problématique, n'ayant pas, com-
me les Polypiers , besoin d'appui ,
et ne végétant pas à l'égal des Hy-
drophytes, s'égarent à la surface des
mers, oii l'on rencontre les Médusai-
res particulièrement, isolées ou par
GiiO
bancs immenses ; la plupart ne s'éloi^
guentpas de l'équateur, d'autres ne
flottent qu'en dehors des tropiques.
Un petit nombre d'espèces est pro-
préaux mers circonjiolaires oii les in-
dividus de ces espèce? se multiplient
à linfini , comme pour attirer dans
les parages qu'ils remplissent, des
bandes innombrables de Clupées et
de Gades qui s'en nourrissent , et qui ,
à leur tour, attirent des Squales avec
les Cétacées qui les dévorent.
Ces Animaux informes sont sou-
vent teints des plus belles nuances
d'un azur qu'ils euipruntent du mi-
lieu dans lequel on les voit flotter.
La plupart répandent au sein des
nuits des lueurs phosphoriques qui
trahissent leur existence. D;ins ces
parages de la ligne oii des calmes dé-
sespérans arrêtent si souvent les
vaisseaux ,on en rencontre fréquem-
ment des masses innombrables que le
moindre grain fait disparaître ; ces
masses ne se revoient que lorsque
l'orage est passé : à quelles profon-
deurs se retirent-elles? Des Acalè-
phes et des Polypiers peuplent-ils
aussi les derniers abîmes de l'Océan?
Nulle expérience certaine ne peut
fixer nos idées sur ces points de Géo-
graphie naturelle. Mais on voit déjà
des Polypes succéder aux Microsco-
piques dans les eaux douces. La terre
n'en saurait produire d'aucune es-
pèce, (b.)
** Mollusques et Conch'ifères.
Par la nature de leur organisation,
les Mollusques peuvent mieux que
ceux des autres classes nous éclairer
sur les lois qui ont présidé à rétablis-
sement de la vie sur le globe. Tar-
digrades, s'éloignaut peu des lieux
qui les ont vu naître, résistant diffi-
cilement aux transports d'un long
cours , échappant à la plupnrt de.s
causes naturelles ou accidentelles qui
ont pu mélanger et qui ont mélangé,
en effet, dans bien des cas, urie partie
des autres productions des divers cli-
mats et des deux mondes , les Mollus-
ques terrestres et fluviatilcs surtout ,
■pourront nous apprendre si l'on doit
GEO
ncUeiiient ailmettre pour ics êlrcs
organisés divers centres ou un centre
unique çle création ; si les analogies
ou l«s tlifl'érences qui s'observent en-
tre l'ancien et le nouveau conliucnt,
entre riiéniisphère austral ou boréal,
tiennent, dans l'un et l'autre cas, aux
limites des zones cliinatériques , aux
obstacles ou aux facilités naturelles
<le propagation, ou bien si elles dé-
pendent plus ou moins des lignes iso-
tlieriues. Ces giand^ cl intéressans
résidt;its doivent être les fruits de l'é-
tude I igoiucuse et complète de la dis-
Irihulion géographique des Mollus-
ques à la surface des terres et dans
toute l'étendue des mers. La même
étude, appliquée aux dépouilles fos-
siles des diverses époques de forma-
tion, eirexamen comparatif et ration-
nel de ces Fossiles avec les espèces ac-
tuellement vivantes , nous donneront
les moyens de résoudre des questions
non inoins importantes et qui se lient
immédiatement à celles que nous ve-
nons d'cnutnérer. Y a-t-il eu plu-
sieurs ou seulement une création ?
c est-à-dire la vie a-l-elle été une ou
plusieurs fois renouvelée sur le glo-
be, ainsi que le pense Cuvier, et ce
monde primitif dont les Allemands
donnent si fréquemment l'histoire,
a-t-il réellement existé? ou bien la
diversité que présentent l'animalité
et la végétation, et la différence qu'on
observe entre les races perdues et
celles du monde actuel, sont-elles le
résultat de modifications graduées
dans la génération successive des es-
pèces primitives d'une création uni-
que'ou bien encore, sans admettre le
renouvellement de la vie ou la modi-
fication des races, de nouvelles espè-
ces ont-elles apparu successivement?
ce phénomène se continue-t-il? ou
a-t-il cessé depuis que l'équilibre pa-
raît s'être établi à la surface de la
terre? enfin l'animalisation et la vé-
gétation ont-elles, comme nous l'a-
vons avancé, éprouvé un refoulement
gradué des pôles vers l'équateur et
des hautes sommités vers les plaines ,
par suite de l'abaissement des eaux
et de la température terrestre, en
GliO 3f)r.
peidant , dans cette migration et par
suite des causes qui l'ont déterminée,
un certain nombre de races primiti-
ves? Tels sont les problèmes que l'é-
lude suivie de la Géographie des
Mollusques vivans et fossiles, plus
qu'aucune des autres branches de
l'histoire naturelle , peut faire espérer
de résoudre. Ces problèmes se lient
à tout ce que la Géologie offre de plus
important et de plus caché aujour-
d'hui à nos regards; à tout ce que
l'hisîoire naturelle des êtres et celle
de rifomme en particulier piésente
fie plus gland et de plus digne des
médita ioiis du philosophe.
Cette prééminence que nous don-
nons ici à l'étude des Mollusques sur
celle des Animaux des autres classes
ne saurait être contestée , et les Poly-
piers peuvent seuls la partager avec
eux. Ceux-ci , comme les Mollusques
premiers hôtes de l'élément aqueux'
offrent une série non interrompue de
termes comparatifs , depuis la nais-
sance de la vie jusqu'à nous , et leurs
dépouilles se présentent à notre ob-
servation pendant tout le cours de
cette longue période , le plus souvent
dans toute la rigueur des formes pri-
mitives. Ces médailles précieuses
abondent dans toutes les couches ; el-
les se succèdent presque sans inter-
ruption; leur multiplicité éloigne,
dans la plupart des cas , les chances
des causes accidentelles; enfin tous
les noeuds de cette vaste chaîne de
inonumens irrécusables qui remon-
tent aux premiers âges de la terre ,
peuvent se comparer, s'étudier dans
leurs rapports réciproques de formes,
de localités et de dépendance, soit des
phénomènes qui les ont ensevelis , soit
des circonstances d'organisation et
d'habitudes, des Animaux auxquels
ils appartenaient. Les débris de la
végétation, au contraire, sont rare-
ment distincts , et l'on pourrait , si on
les considérait isolément , en suppo-
ser assez souvent le transport. Les
squelettes des Animaux des classes
supérieures , dont un si petit nombre
d'ailleursremonteauv premiers temps
de la vie , sont affectés , dans leur gis-
256 GEO
sèment, de toutes les causes acciden-
telles, ils ne témoignent le plus fré-
quemment que de l'antique existence
de telle ou telle race ; car à toutes les
phases d'abaissement du niveau des
eaux , les Animaux terrestres ou aqua-
tiques de cet ordre , ont pu être en-
traînés et se trouver ensevelis dans
des couches de diffcrens âges géolo-
giques. Enfin l'immense série des
Animaux inférieurs aux Mollusques
ne fournit, en les comparant à ceux-
ci, que des tionnées peu nombreuses
et moins concluantes.
Mais combien nous souimes loin
encore d'avoir rassemblé les maté-
riaux nécessaires pour élaboier ces
grands résultats que l'étude de la
distribution géographique des Mol-
lusques peut nous procurer ! Quant
aux espèces actuellement existantes
et spécialement à celles qui vivent
sur la terre ou dans les eaux douces,
bien qu'elles n'aient été observées,
avec quelque soin , que dans une f'ar-
tie de l'Europe et de l'Amérique sep-
tentrionale ; cependant les faits con-
nus et ceux que nous avons rassem-
blés pour notre histoire naturelle de
ces Animaux , peuvent, comme nous
le verrons tout à l'heure, fournir,
dès aujourd'hui, des inductions pré-
cieuses. Il existe d'ailleurs heureu-
sement moins de travaux sur ces
Mollusques que sur ceux qui habitent
les mers , et la confusion des langues
n'a pu s'établir encore entièrement à
leur sujet, entre les naturalistes qui
s'en occupent. Au contraire, les Mol-
lusques marins , réunis et observés
depuis si long-temps et qui pai-là
sembleraient devoir offiir tant de ré-
sultats , ne fournissent, en général ,
par suite de l'incerlilude et de la di-
versité des nomenclatures et des lo-
calités , que des bases incertaines et
vagues. Les mêmes désavantages se
rencontrent dans l'examen des espè-
ces fossiles, et d'ailleurs l'étude des
dépouilles des Mollusques terres-
tres et fluviatiles est encore au ber-
ceau, quoiqu'à sa naissance elle ait
déterminé une grande révolution
dans la science.
GEO
Avant d'entrer dans l'exposé des
failsquel'on peut présenter avec quel-
que certitude sur la distribution des
Animaux mollusques à la surface de
la fene, cxaunnons rapidement ce
qui a été fait et ce qui reste à faire ,
quant à l'étude des espèces vivantes
et fossiles des diverses contrées du
globe. Nous commencerons par celles-
qui habitent la terre et l'eau douce.
Le Groenh'ud et l'Islande ont été peu
observés. La Su^de et la Norwège ,
dont Linné et MuUer se sont occupés
spécialement , ont un bon catalogue
de leurs espèces indigènes, dans l'ou-
vi'age du professeur Nilsson intitulé:
Historia Molluscoivrn Succiœ. Nous
n'avons sur le Danemarck que les an-
ciens travaux de Millier : ils suffisent
pour se faire une idée de ses produc-
tions en ce genre La Russie et la Po-
logne sont totalement inconnues , et
Ion n'y cite aucun amateur. L'Alle-
magne est assez bien connue, à l'ex-
ception de ses parties méridionale et
orientale , vers la Pologne, la Tur-
quie et la Méditerranée. Nous com-
prenons sous la dénomination d'Alle-
magne la Prusse et l'Autriche , avec
tous les Etals de la Confédération ger-
manique enclavés entre la Pologne
et la France, l'Italie et la Baltique.
Un assez grand nombre de travaux
spéciaux ont préparé les voies pour
foi mer le beau Catalogue de ce pays
qu'a publié Pfeifïer. Ce catalogue
doit être augmenté des nouvelles cé-
couvertes des naturalistes autrichiens
Partsch et Ziegler. L'Angleterre est ,
sans contredit , le pays de l'Europe
où les Mollusques indigènes ont été
le plus étudiés , et dont on connaît le
mieux les espèces. Des observations
sur chacun des comtés , sur ITilamle
et l'Ecosse , des catalogues généraux
sans cesse augmentés et perfection-
nés , depuis ceux de Merret et de Lis-
ter , ont produit successivement les
ouvrages de Da Costa , Pennant, Do-
novan , Montagu , Maton et Ratkett ,
Fiemming et Turton ; en sorte qu'a-
vec les découvertes récentes du doc-
teur Goodall , de Sowerby, Bean ,
Grijy et Swainson , etc. , on peut se
GEO
flatter d'avoir une connai<;sance suf-
fisante des espèces de ce pays. Nous
n 'avons sur la Hollande et la Belgique
que l'ancien travail de Gronou , au-
jourd'hui bien incomplet ; mais les
naturalistes de ce royaume s'occupent
acluelletncnt d'en étudier les produc-
tions. Grâce aux travaux de ceux de
la Suisse, cette contrée alpine est as-
sez bien connue. Le catalogue de ses
espèces a été publié par le professeur
Studer, et un peu augmenté par les
observations de Hartmann , de Chai-
pentier, Thomas , etc. Eu France ,
quelques travaux particuliers à telle
ou telle partie de notre pays , surtout
les observations d'un assez grand
nombre de naturalistes zélés, ont aug-
menté le catalogue dressé par Dra-
parnaud , en sorte que nous con-
naissons actuellenjent assez bien les
espèces tcnestres et fluvialiles de
notre sol. Quant à l'hlspagne et
au Portugal , rien n'a été publié sur
ces deux pays oii l'on ne connaît
aucun amateur; mais nos propres re-
cherches et les communica lions qui
nous ont éléfaitespeuventdonner une
idée de ses productions. Il n'existe
presqu'aucun travail spécial sur l'Ita-
lie ; heureusement ses espèces nous
sont assez bien connues par les obser-
vations et les communications des
naturalistes qui l'habitent , celles des
voyageurs qui font parcourue , et les
soins obligeans de nos consuls. La Si-
cile et la Sardaigne attendent un ob-
servateur. La Grèce , l'Archipel et la
Turquie d'Europe ne sont connus
que par les espèces qu'en a rappor-
tées Olivier et les communications
que nous devons au comte Mercatide
Zante, et aux divers consuls du Roi.
La côte de Syrie est dans le même cas.
Si nous passons à l'Afrique , l'E-
gypte seule et la Nubie , ou la vallée
du Nil, ont été observées avec quelque
soin par les naturalistes de la grande
expédition française d'abord, puis par
Olivier , et en dernier lieu par le cou-
rageux voyageur Cailliaud. Quelques
espèces citées par Poiret, quelques-
unes décrites par Chemnitz, d'autres
rapportées de Maroc par Grove, na-
TOME VII.
GEO 257
turaliste danois, sont les seuls ren-
seignemens que nous a\ons sur la
côte de Barbarie. Adanson n'a décrit
que quatre ou cinq espèces du Séné-
gal ; l'infortuné Bow^dich n'eu a guère
trouvé davantage sur les bords de la
Gambie. Levaillant n'a rapporté
qu'une espèce de la Cafreric; mais feu
Delalande en a recueilli plusieurs dans
cette contrée , et nous a fait connaître
quelques-unesde celles du Cap. Man-
gé , De Buch , et surtout Bovvdich ,
nous ont rapporté quelques Coquilles
de Madère , de Téncriflé et de Porto-
Santo. Ces îles paraissent très-riches
en espèces pai-ticu!ières et méritent
d'être étudiées. Madagascar, les îles
de France et de Mascareignc doivent ,
par le peu qu'on en connaît, offrir
une riche et précieuse récolte. L'A-
sie tout entière est presque inconnue
sous le rapport qui nous occupe. Les
auteurs ont décrit plusieurs espèces
des Grandes-Indes et de la Chine ;
mais le plus souvent sans localités
déterminées. Les voyages de Lesche-
nault de Latour, Diard et Duvaucel,
nous ont procuré un assez grand
nombre d'espèces des presqu'îles d'au-
delà et en-deçà du Gange et de Cey-
lan. Les Chinois ont décrit et figuré
quelques Coquilles dans leur Ency-
clopédie. Mais on et encore loin de
connaître les productions de cette
partie du monde , dont le.^ antres
branches de l'histoire naturelle sont
bien plus avancées. L'Archipel d'A-
sie, étudié depuis long-temps par
les naturalistes holiand^iis Ruuiph ,
Séba , etc. , est m.'eux connu, grâce
aux observations de Pérou et Le^ueur
dans l'expédition du capitaine Bau-
din, à celles de Quoy, Gayuiard, Gau-
dichaud, dans le vo\ âge du capitaine
Freycinet , et enfin aux belles dé-
couvertes de Kulk et Van-H;tsselt
H Java. Nous ne connaissons quel-
ques Coqudles de la Nouvelle-Hol-
lande , que par les expéditions de
Baudin et de Freycinet; ce nouveau
continent est encore à cx[)lorer. —
La Polynésie dont Cook, Banks,
Dickson ont rapporté quelques espè-
ces , nous a enrichis de quelques
17
258
GEO
découvertes dans lee incnies expé-
ditions.
Le Nouveau-Mon le a él6 iiiiciix
ttudic que lAbie , surtout l'Aiiicri-
quc septonlrionale. Listei et Pf-tiver
eu avaient fait connaître quelques
espèces ; nuiis nous devons aux voya-
at^s et aux observations de Richard ,
Michaux , Milbei t , Lesueur , de la
>^ilaie, sirtoul à Say , Rafincsquc,
Barness et aiitres naturalistes du pa\ s,
de pouvoir dresser un catalogue déjà
fort considérable des espèces d'une
grande partie de cette contrée. Les
Antilles , dont Sloaue , Brown et Ni-
cholson ont décrit quelques espèces ,
ont fourni depuis long-temps aux
cabinets de l'Europe une foule de bel-
les Coquilles , mais dont les patries
étaient incertaines. Heureusement, le
voyage de feu Richard , les soins
bienveillans du comte de Lardenoy ,
les communications de Krauss, Thou-
nens, L'Herminler, Mayol, etc., nous
ont procuré une partie des espèces
des Antilles françaises; mais Saint-
Domingue , la Jamaïque et la plupart
des Antilles anglaises et espagnoles ,
si riches en Coquilles précieuses, sont
presque inconnues.
L'Amérique méridionale est pres-
que dans le même cas , malgré les
découvertes de Dombey au Pérou , de
Molina au Chili, de Leblond et de
Richard à Cayenne, de Humboldt et
Bonpland dans une grande partie de
cette contrée , celles de JVIawe, du
prince de Neuwied , de l'expédition
de Freycinet , d'A. de Saint-Hilaire ,
et des naturalistes bavarois au Brésil;
malgré eucore les communications
que nous ont faites Howe et Banon
<îe Cayeune , et Taunay du Brésil ,
nous ne connaissons qu'une bien fai-
ble partie de cette immense et riche
partie du globe. L'on voit , par l'ex-
posé qui précède , combien peu noua
bommes avancés dans la conn»dissauce
approximative des espèces qui peu-
plent la terre ou les eaux douces des
diverses parties du globe , mais on so
tromperait si , tombant dans un ex-
trême , on croyait que ce qui est
connu ne permet pas d'établir quel-
GEO
ques rapprochemens. Les espèces
recueillies dans celles de ces par-
ties qui ont été le moins observées ,
sont piécisément , en général , celles
qui les caractérisent. Ce sont les es-
pèces les plus communes, celles qui
se sont présentées pour ainsi dire
d'elles-mêuies aux voyageurs , qui
ont, généralement parlant, le plus
d'iniérêt sous ce rapport.
]Nou3 sommes encore bien moins
avancés quant à lexamen des dé-
pouilles fossiles des Mollusques ter-
restres et fluvlatiles. L'on a dé-
crit ou signalé des terrains déposés
sous l'eau douce, dans une grande
partie de l'Europe, à Madère, et
dans l'Amérique septentrionale ; il
?en a certainement en Asie, mais
es espèces qui les distinguent n'ont
été pour la plupart ni figurées ni dé-
crites, et toutes celles qui sont con-
nues de l'une ou de l'autre manière
par les observations de Razoumowski
d'abord, celles de Brongniart, Bi'ard,
Faujas de Saint- Fond , Brocchi ,
Prévost, Schloteim , Marcel de Ser-
res , Sowerby , Buckland et nous ,
ont pour la plupart besoin d'un nou-
vel examen comparatif entre elles et
avec les espèces vivantes , et eu égard
à l'antéi'iorité des couches qui les
renferment. Ce travail sera exécuté
dans notre Histoire naturelle des
Mollusques terrestres et fluviatiles oh
déjà nous avons figuré quelques-uns
de ces Fossiles. L'Angleterre , la
France , l'Allemagne , la Suisse et
l'Italie , sont les seuls pays oli l'on
ait jusqu'à présent recuedli et étudié
une partie des Fossiles des terrains
déposés dans l'eau douce.
Les mers polaires, au nord de l'Eu-
rope et de l'Amérique, ont été, en gé-
néral, peu explorées sous le point de
vue qui nous occupe ; celles qui bai-
gnent le nord de l'Asie jusqu'au dé-
troit de Behring ne l'ont pas été du
tout. Cependant, en réunissant les es-
pèces mentionnées par quelques voya-
geurs ou dans les mémoires particu-
liers d'Ascanius , Abildgaard , Mar-
tens, etc., et celles qui existent dans
les collections et qui sont connues
Jiotir avoir élé rapporloes dos niiray\:s
oii l'on pêclic les lîaleincs, aux Mollus-
ques des rôles du (Vroeidaiid , d'I-;-
landc et delà iNovwège dont il existe
des catalogues; eu ajoulaut à ect en-
sciid)Ic les espèces observées ou re-
cueillies par Scoreshy, Parry et Fran-
klin , on pourra se faire une idée des
espèces qui caractérisent ces mers
glacées.
Otto Fabricius a donné de bonnes
desciiptions de cinquante -cinq es-
pèct-s du Groenland; Olafsen et Pol-
velseu ont indiqué quelques-unes
de celles de l'Islande. Linné, Mill-
ier, Stroem, Gunnerus et le célèbre
entomologiste Fabricius ont jeté les
bases du Catalogue des Mollusques
qui vivent sur les côtes de la Noiwè-
ge. Ceux des rivages de la Suède ne
sont guère connus que par la Faune
de Suède de Linné , laquelle suffit
pour juger les principales productions
en ce genre d'une partie des bords du
golfe de Finlande et de la Baltique.
Les Mollusques des côtes de la Russie
et (le la Prusse sont peu connus; le
fond de ces deux golfes est peu salé et
la mer y nourrit des coquillages de
genres qui appartiennent à l'eau dou-
ce, fait intéressant sur lequel nous re-
viendrons. Les côtes du Dauemarck
olfrent un catalogue important dans la
Zoologie danoise de Millier. Un Mé-
moire de Gunnerus doit être aussi
consulté. Quant à celui de Schonvel-
de sur les côtes de Hoîstein , il mérite
à peincd'êtrecité. Quelques espèces si-
gnalées par Pallas, voila tout cequon
connaît des côtes russes, au nord sur
rOcéan glacial et au midi sur la mer
Noire. La mcrCaspienne dont i! serait
important de connaître les produc-
tions, n'a pas été explorée; Pallas et
Gmelin ont cité quelques Coquilles qui
y vivent, mais ces espèces n'ont point
été comparées à celles de la mer Noi-
re et sont inconnues dans nos collec-
tions. Cette comparaison contribue-
rait sans doute à décider la question
de l'ancienne union de ces rclaissécs
primitives.
Ce que nous avons dit plus baut de
l Angleterre au sujet des Mollusques
GEO aSg
ten entres et iliivialiles des îles de cet
Etat, s'applique également à ses es-
pèces marines. F^es traités généraux
que nous avons cites contiennent la
description et les ligures des unes et
des autres. Nous n'avons sur les mers
si découpées de la Hollande , et qui
doivent être fort riclies en Mollus-
ques, que des Mémoires cpars sur
des genres de quelques familles, tels
que ceux de lîobatsch et de Bommé,
et les catalogues peu imporians de
Gronou et de Van-Halem.
Les côtes de notre patrie, sur l'O-
céan , n'ont donné lieu jusqu'à pré-
sent à aucun travail de quelque in-
térêt. IJes Mémoires é[)ars sur quel-
ques espèces par Réaumur, Guet-
tard, Dicquemare, Fleuriau de Bel-
levue , etc., les citations rarement
exactes des auteurs systématiques ,
voilà tout ce que peuvent ibuinir les
docuinens imprimés; lieurcusement
que les recbeiclies de Gerville de
Valognes , d'Orbigny père et fils de
La Rocbelle, Dargelas, Giateloup et
Desinoulins de Bordeaux , suppléent
au silence des documeus écrits et peu-
vent nous pei mettre de dresser un
catalogue déjà considérable de nos
principales productions en ce genre
sur cette mer. Nous n'avons sur les
rivages du Portugal que quelques ci-
tations du Sysfema nalurœ.
Nous voici parvenus à la Méditer-
ranée. Quelques figures de Bane'ier,
un Mémoire de Breyn , des obser-
vations disséminées dans divers re-
cueils , quelques citations des au-
teurs , voilà l'ensemble de nos rensei-
gnemens sur les espèces des côtes
d'Espagne. Celles de la France sur
cette mer sont aujourd'bui mieux
connues. Sans parler de Rondelet ,
les Mémoires de Lesueur et ceux de
Risso , surtout les deux Catalogues ,
l'un de la Statistique du département
des Bouclies-du-Rliône , l'autre de
celle de l'Hérault par Marcel de Ser-
res , nous ont heureusement mis à
même de compléier la liste des Mol-
lusques de notre sol. La Faune ap-
proximative française qui se publie
nous offrira sans doute de nouveaux
17*
26o
GEO
renseignemens. Les rivages de l'Italie
ontëtesouveut explorés, mais il faut,
pour dresser le catalogue qui nous
manque de ses espèces, entreprendre
le travail difficile d'établir, s'il est pos-
sible , une synonymie exacte entre
tous les auteurs qui ont éciit sur ce
sujet. Coiumna, Jjuouanni et Aldro-
vande ne peuvent êtie entièrement
négligés. Planciib, Blanchi , Scopoli,
Olivi, Gualtieri, Soldani, Forlis, Ca-
volini , surtout Poli, Ranzani et Re-
nier!, voilà les source» oii l'ou peut
puiser les éiéinens de ce travail. Quel-
ques espèces ont été signalées dans la
baie de Naples par Salis Marschlins,
et sur les cotes de Gènes par Carus.
Le Catalogue de Renieri est précieux
pour les espèces de l'Adriatique, mais
à quoi peut servir cette foule de noms
nouveaux qui se rapportent à des
objets dont il ne donne pas la des-
cription? Et d'ailleurs combien de
déterminations y sont évidemment
fautives ! Les recherches de Risso ,
celles de plusieurs naturalistes lia-
liens, les espèces rapportées par Oli-
vier de l'Archipel, de la Grèce, des
côtes de Syrie, de l'Egypte; celles
observées par Savigny dans ce der-
nier pays , le voyage de Poiret en Bar-
barie, quelques Mémoires spéciaux ,
les citations du Système de la nature ,
et de l'ouvrage de Lamarck, tous ces
renseignemens sont loin de fournir
un catalogue complet des Mollusques
du vaste bassin qui nous occupe, ca-
talogue qu'il serait bien à désiier
qu'on pût comparer à celui des Fossi-
les des collines subapennines et du
Roussillon. Ce qu'on connaît de la
mer Noire mérite à peine d être cité ;
selon toutes les apparences , elle doit
nourrir , comme la Baltique , des
Mollusques des eaux douces mêlés
aux espèces réellement marines ,
fihénomène que présente également
a mer d'AzofF.
L'ouvrage d'Adanson est précieux
pour les côtes occidentales d'Afi ique ;
c'est le seul travail important sur le
contour des mers de celte vaste pres-
qu'île; ainsi, sur cette longue ligne de
côtes, depuis le cap Nord, nous n'avons
GEO
des notions exactes , mais non com-
plètes, que sur les rivages de la Nor-
vège, du Daneraarck , de l'Angle-
terre et du Sénégal, Cuningham a
donné un petit catalogue des Coquil-
les de lîle de l'Ascension , mais il est
preiquinutile par la manière dont el-
les sont désignées. Cette île et celle
de Sainte-Hélène seraient , par leur
isolement , importantes à étudier.
Cette partie de l'Océan, entre lEu-
rope et le cap de Bonne-Espérance , a
été parcourue par tant de naturalis-
tes, et les relâches des Canaries, des
îles du cap Vert, etc., si souvent vi-
sitées par eux, que les Mollusques
qui l'habitent devraient être bien
connus. Des descriptions , des indi-
cations sont disséminées dans des re-
lations de voyages , mais aucun tra-
vail méthodique n'a réuni les noms
des espèces pélagiques et riveraines
qui distinguent cette portion du
grand Océan. Les espèces du Cap
sont en partie connues, elles ont été
souvent recueillies; les citations des
auteurs et l'examen de nos collections
peuvent en faire dresser une liste as-
sez considérable pour laquelle les ré-
sultats du voyage de Djlalande seront
fort uldes. Les bords orientaux del'A-
fi ique sont presqu inconnus ; les riva-
ges de Madagascar , des îles de France
et de Mascareigne , et cette partie
de l'océan Indien entre ces îles et le
Cap ont fourni une grande quantité
de belles espèces à nos collections;
mais, à l'exception du Voyage de
Bory de Saint-Vincent, de celui de
Pérun, du capitaiue Freycinet , de
quelques indications de Lesueur , et
des citations deBruguière, rien de
précis ne peut êtie utilisé. Pour la
mer Rouge , on ne peut signaler que
l'ouvrage de Forskahl et les travaux
non encore publiés de Savigny dans
l'ouvrage d'Egypte. L'on connaît sans
doute beaucoup d'espèces des Gran-
des-Indes, les citations du Systema
nalurœ, de 1 ouvrage de Lamarck,
les Mémoires ou les ouvrages de Mar-
tini, de Chemnitz , de Spengler , de
Marlyn, ceux plus anciens de Petiver
fournissent aussi quelques laits: mais
GEO
à le Lien prendre , presque tout est
vague au sujet des localilcs , à l'ex-
ception des indications qu'on doit à
LeschenauU et à quelques voyageuis
de CCS derniers temps.
Cook, Banks et Dickson ont rappor-
té en Europe les premières Coqudles
de la Polynésie. Quelques Mémoires
épars nous ont conservé le souvenir
de ces conquêtes; mais les expéditions
Baudin et Freycinet , seules , nous ont
donné des résultats certains et un peu
étendus sur les RloUusques de ces
nombreuses îles.
Entre tant de voyages de long cours
destinés aux progrès des sciences , à
peine cite-t-ou après ces deux expé-
ditions quelques observations sur les
Mollusques. Celles de Lauiartinière ,
de Forster, etc., ont été bien res-
treintes; le seul voyage de Krusens-
tern a été riche en résultats qui ont
été publiés en partie seulement dans
le magnifique atlas do ce voyage; les
Mémoires de Tilésius, d'E'yseniiardt
et de Ghamisso , ont aussi enrichi la
science de belles et curieuses obser-
vations.
Nous ne connaissons presque rien
des cotes de l'Amérique septentrionale
depuis le détroit de Behring jusqu'à
l'isthme de Panama; celles des Etats-
Unis paraissent peu riches. Les Mol-
lusques qui les habitent viennent en-
fin , grâce à Say, d'être décrits; mais
le catalogue descriptif qu'd en a don-
né, a besoin d'être confirmé quant
aux déterminations des espèces con-
nues. Les Mollusques des Antilles et
du golfe du Mexique , abondans dans
nos collections , y sont cependant
avec des indications si peu certai-
nes, quant aux localités , et les espè-
ces citées dans les ouvrages , offrent
en général si peu de certitude , sous
le même rapport , qu'il est difficile
d'établir rien de pi'écis et de satis-
faisant. Quant au catalogue des espè-
ces de cette portion des mers d'Amé-
rique , les ouvrages de Nicholson, de
Parra , de Brown et deSloane, ne
peuvent fournir que peu de rensei-
gnemens. Il en est de même des ma-
nuscrits ou des ouvrages imprimés
GEO
aGi
de Plumier, du père Fouillée, de
Molina , etc., sur le reste de l'Améri-
que tuéridlonale. Les renseignemens
fournis par Bruguière, quelques cita-
tions des auteurs , le catalogue de Le-
blond poiu" la Guiane, les voyages
de Humboldt et Bonpland, piésen-
tcnt seuls des résultats positifs. L'ex-
pédition du capittine F'e\cinel, les
voyages du prince Maximilien de Neu-
wied et des naturalistes bavarois Spix
et Martius, nous donnei ont sans doute
des renseignemens siu" les Mollus-
q.;esdes côtes du Brésil.
Nous allons passer maintenant à
l'examen topographique des observa-
tions connues sur les pétrificaiionsou
les Fossiles des couches meubles qui
ont appartenu aux Mollusques ma-
rins. Les premiers de ces corps ont
donné lieu à une prodigieuse quantité
de travaux et d'ouvrages de tous les
genres , mais jusqu^à ces derniers
temps, les desciiptions et les figures
qui en ont été publiées manquaient ,
pour la plupart, de cette exactitude
qui peut seule faire reconnaître les es-
pèces. Les Fossiles des couches meu-
hles, inconnus dans une grande partie
de lEurope, n'ont guère été étudiés
que de nos jours. Il suit de cet exposé
que les ouvrages vraiment utiles à la
comparaison des espèces vivantes avec
les espèces fossilessoiit réellement peu
nombreux; la plupart oflrent cepen-
dant des renseignemens dont on doit
tenir compte , surtout dans l'examen
géographique de ces êtres. Nous ci-
terons d'abord les ouvrages généraux
ou les travaux systématiques, parce
qu'ils oflVent des indications de loca-
lités plus ou moins exactes. Tels sont
ceux de Langius, Vallcrius , Colum-
na , Scilla , Scheuchzer, Bourguet,
Briickraann , Gesner , Hollmann ,
Schlotterberg , Breyn , Klein , Spen-
gier, Walch, Kuorr , D'Argenville ,
Liiidius , Schrœller, Faujas , Schlo-
theim , Parkinson , Lamarck, Dé-
fiance , etc. Les travaux spéciaux
sur les diverses contnes sont : sur
la Norwège et la Suède, les écrits
de Sroem , Bromell , Modeer, Sio-
bœus, Wallerius , Briinnich , et sur-
•2L.-2 GîiO
tout le.-; travaux rëceiis de Wahlem-
herg; ils offrent les premieis elëmens
du catalogue tles pélrificalions de ces
contrées. Spengler en a donné quel-
ques-unes de celles du Danemarck.
iSous n'avons sur la Russie et la Po-
logne que les indications assez vaguer
de Carosi et de Ferber, celles plus pré-
cises de Oeynhausen et Puscli, et cel-
les enfin deSfi angways sur la Russie
proprement dite. L'Allemagne four-
nit un grand nombre de travaux qui
n'ont point été coordonnés , et dont
quelqucs-uijs n'ont pas même été cités
malgré l'intéiêt qu'ils préseulent. On
» un Mémoire de Klein et les indica-
tions de Germar sur les pétrifications
d'une partie de la Prusse , l'ouvrage
de Wolkmann sur la Silésie , un
travail anonyme sur celles de la Bo-
hême. Briickmann a écrit sur les es-
[)èces de la Hongrie , Fichtel sur cel-
és de la Transylvanie : ce dernier
«st important par ses figures. Cons-
tant Prévost a traité des Fossiles du
bassin de Vienne qui seront bientôt
connus entièrement sans doute ,
ainsi que tous ceux de l'empire d'Au-
triche, par suite des recherches aux-
quelles se livrent des naturalistes
aussi laborieux qu'habiles, Parsch et
Brunner. Ehrhart, Gmelin, Mohr et
Schrœtter surtout , dans ses nom-
breux ouvrages, ont parlé des Fossiles
de la Souabe; Bauder a décrit les pé-
trifications d'Altdorf et des environs
de Nuremberg; Beurer, Bajerus père
et fils , et Schrœtter encore , celles de
la Franconie ; Briickmann , Melle ,
Arens\vald, Rilter , Biittner, Mylius,
Albrccht, Alberti, Schrœtter, Hebcn-
streit , Ilesk , Schulze , Verdion,
Schiitte, Freuzels, Reinecke, celles
de la Saxe ; Uiipsch , Liebkuecht ,
Wolfart, Bilter , celles de la Prusse
rhénane; on connaît les indications
d'Oeynhausen sur la Westphalie ;
Schlothelm a indiqué les Fossiles du
Tuf calcaire, et Boue a donné de
nonibicux renseignemens sur toute
l'Allemagne dans ses divers Mémoi-
res ; enfin le recueil de Léonhard, ce-
lui de Nœggerath , plusieurs d'Ur-
welt, surtout celui de Kriigcr, offrent
GEO
aussi des renseignemens , des maté-
riaux à consulter. C'est l'Angle-
tene qui a la priorité sur les au-
tre» pays sous le rapport de l'élude
des dépouilles fossiles ou pétrifiées
du sol national. Lluvyd, Baker, Beau-
mont, Lister, Walcott, Brander ,Bar-
ringlon, Gray, Jacob, Luidius, Mor-
ton , Da Costa, Gilkes, King, fci-
mon's , Brewer , Hatley, Dale, de la
Pryme , Martin , Parkinson, etc., ont
préparé les voies à Sowerby père et
lils dont le grand et important ouvra-
ge , malgré quelques imperfections ,
est et sera long-temps le type auquel
ou rapportera les productions en ce
genre des autres pays. La Hollande
n'offre aucun travail connu , et ce
fiays en était peu susceptible, mais
a Belgique présente quelques tra-
vaux : Vilry, de Limbourg, de Lau-
nay , Burtin , Faujas , le Mémoire de
La Jonquière sur Anvers , le grand
travail de Drapiez, offrent dans leur
ensemble les élémens d'un catalogue
assez nombreux pour cette partie du
royaume de Hollande. La Suisse a été
l'objet d'un grand nombre d'ouvra-
ges ; Muralto, Scheuchzer, Langius ,
D'Annone , Wagner, Blumenbacli ,
Leeuvvenhoek, Razoumovpsky, Saus-
sure , Deluc , SteinmuUer, les Mé-
moires de Brongniart père etdeStu-
der fils , du professeur Mérian sur les
environs de Bâle , peuvent fournir les
moyens d'établir la liste des espèces
de celte partie alpine de l'Europe.
Pour la France , nous ne sommes pas
moins riches en matériaux : les tra-
vaux de Gejeri , de Jussieu , Lassone,
Odanel , D'Argenville , Astruc ,
Réaumur , Amoreux , Lamanon ,
de Mairan, Guettard, l'abbé Sauva-
ges , Lapeyrouse , Daubenton , Ra-
zouraowsky ; ceux plus récens de La-
marck , Faujas , Defrance , Bron-
gniart , Deshayes; le Catalogue des
Fossiles du département des Bou-
ches-du-Rhône , dans la Statistique
fie ce département ; les rechoiclu^s de
Grateloup , d'Orbigny père et fils ,
Fleuriau de Bellevue, Lamouroux ,
de Gerville , Bazoches , Millet , de
Tristan , etc. , nous mettent à même
^ GEO
de dresser un catalogue ucs-cousmIc-
rable îles productions de ce genre
propres à noire sol. .Miiiscocalalogue
est encore à faire.
L'Espagne et le Portugal Dépossè-
dent rien ou presque rien ; ïoiruhia
et quelques indications de lioulwcs ,
nic'rilentà peine d être signales. L'I-
talie a été plus observée ; Allioni ,
Monti , Spada , Lessers , Odoandi ,
Soldaui , Modeer, 13ossi , Moscati ,
Bartolini , Feibcr , Septalius , ont
devancé Borson qui a été suivi de
Brocchi dont le magnifique ouvrage
présente un catalogue considérable ,
surtout des Fossiles des couclics ter-
tiaires, catalogue encore augmenté
dans ces derniers temps par les nou-
veaux Mémoires de Borson , ceux de
Brongniart , Maraschini , Cortési ,
etc. — INous ne connaissons rien sur
la Grèce et la Turquie dEurope.
L'Afrique entière n'offre aiscun au-
tre renseignement que les planches
du gi and ouvrage sur l'Egypte et les
résultats du voyage de Cailliaud sur
les Fossiles du mont Barkal. L'Asie
est dans le même cas ; quelques indi-
cations des géologues anglais , voya-
geurs dans l'Inde , sont les seuls ren-
seiguemens qui nous soient con-
nus.
On a un Mémoire peu important
de Kamel , sur les pétrifications des
îles Philippines , et quelques figures
de Rumph sur celles des îles de
l'Archipel d'Asie.
L'Amérique méridionale ne pré-
sente non plus que de faibles indica-
tions dans le Mémoire de Le Gentil
sur les Coquilles trouvées au Pérou ,
et le travail de Pana sur les pétrifica-
tions de l'île de Cuba L'Amérique
septentrionale , oii le goût de lobser-
valion se propage d'une manière si
remarquable , ne tardera pas à être
mieux connue. On a un ancien Mé-
moire de Lincoln sur les pétrifications
de la \ irginie, quelques Mémoires de
Rafinesque , presque inutiles à con-
sulter par la brièveté des détails qu'ils
présentent, et l'absence de bonnes
figures ; enfin , beaucoup d'indica-
tions dans les nombreux Mémoires
GIÎO
i()5
géologiques et les ouvrages publies
sur cette partie depuis cjuelques an-
nées. En nous lésumant, nous trou-
vons beaucoup de maléiiaux à inellre
en œuvre , mais peu de résultats éla-
borés. L'Augleteire seule , l'Italie et
la France, pour les Fossiles des ter-
rains tertiaires , ont des catalogues
plus ou moins complets.
D'après les travaux précédens ,
nous présenterons maintenant quel-
ques données sur la distribution
des Animaux qui nous occupent
à la suiface du globe. Les espèces
terrestres ot iluviatiles réunies pa-
raissent être infiniment moins nom-
breuses que les marines; mais d'a-
près ce que nous avons dit sur les
pays et les mers qui n'ont point été
explorés , on sait qu'il est difficile de
calculer, même approximativement,
1)ar le nombre des espèces connues ce-
ui des espèces qui peuvent exister à
la surface du globe. Il est certain que
les marines sont mieux connues que
les terrestres et les fluvialiles (à l'ex-
ception peut-être des espèces micros-
copiques des sables maiins, dont
D'Orbigny s'occupe avec tant de zèle),
d'abord , parce qu'en général on les a
beaucoup plus recherchées , et ensui-
te, parce qu'on avait beaucoup plus
de chances pour rencontrer la plu-
part d'entre elles , assez souvent com-
munes à une grande étendue de cô-
tes. L'on peut admettre quinze à dix-
huit cents espèces de Mollusques ter-
restres et Iluviatiles connues dans les
collections , décrites ou figurées dans
les auteurs, tandis qu'il existe plus
de cinq à six mille Mollusques marins
signalés de cette manière.
Entre les Mollusques qui vivent
sur la terre ou dans les eaux dou-
ces , les uns sont destinés parla na-
ture à habiter spécialement les lieux
couverts ou humides; tels sont les
divers genres de la famille des Lima-
ces , les Hélicaiions , les Hélicolima-
ces , quelques groupes parmi les Hé-
lices , les Vei tigos et les Cyclostomes;
d'autres, au contraire, n'habitent
que les endroits découverts et exposés
à toute l'ardeur du soleil , les rochcra
a64 GEO
MUS , les tiges des Plantes ligneuses ,
etc., comme plusieurs groupes du
genre Hélice. Quelques espèces peu-
plent les contrées granitiques , les
Hehx zonata, ruderata, etc. ; la pres-
que généralité n'aime que les terrains
calcaires. Un assez grand nombre ne
s éloigne jamais beaucoup des côfes ,
et préfère les plages maritimes, tels
sont les Hélices pjmmidata , elegans ,
conica , conoidea , tnaritima , varia-
hilis, albella, etc. Parmi les coquil-
lages fluviatiles , quelques genres,
comme les Limnces, les Planorbes ,
les Pbyses, les Anc^-les , les C_ycla-
des, quelques Anodontes peuplent les
sources, les mares, les étangs, les
petits courans exposés à être dessé-
chés pendant la saison chaude , et at-
tendent dans la vase humide le retour
des pluies ; aussi sont-ils organisés
pour respirer l'air en nature, tandis
que les Pectînibranches sont plus spé-
cialement affectés aux lacs , aux riviè-
res , aux fleuves; tels sont les genres
Paludine, Mélanie, Nérite , et dans
les Acéphales , les grandes Cyclades ,
les Gyrènes , les Unios , les Galatées ,
les Ethéries, les Moules. D'autres
Mollusques sont destinés pour d'au-
tres circonstances; les parties basses
des côtes, les étangs saumâtres, les
rochers couverts et battus par les va-
gues , toutes les parties du littoral
soumises à l'alternative des marées,
sont habités par divers genres de la
famille des Auricules et par de petits
Pectinibranches du genre Paludine.
Les embouchures des fleuves nour-
rissent aussi certaines espèces qu'on
ne trouve guère ailleurs , entre autres
certaines Cérites et plusieurs Acé-
phales. Parmi les Mollusques entiè-
rement marins, les uns ne s'éloignent
pas des côtes, et vivent exclusivement
dans les anses sablonneuses, les bas-
fonds, etc., à divers degrés de pro-
fondeur sous les niveaux variables des
eaux; d'autres se tiennent plus au lar-
ge ou tout-à-fait en pleine mer, com-
me les Argonautes , les Nautiles, les
Spuules , les Biphores et les Janthi-
nes , qui s'y tiennent à la surface des
eaux, De-là , la division reçue en
GEO
espèces littorales et pélagiennes. Ain-
si l'on trouve .des Mollusques pour
toutes les circonstances, et la fécondi-
té de la création a répandu partout
l'animalisation modifiée, adaptée à la
nature des lieux, aux aspects qui di-
versifient la surface terieslre et aux
conditions de l'air et des eaux. II en
est do même à l'égard du climat : les
contrées polaires ne sont point entiè-
rement dépourvues de Mollusques
terrestres et fluviatiles ; le Groenland
a offert Vllelicolimax pellucida et
l'Hélix cellaria; l'Islande VArion
empincorum , quelques Hélices et
VUnio margariiifera. A mesure qu'on
se porte vers le Midi, le nombre des
genres et celui des espèces devient
plus considérable. Pour l'ancien con-
tinent, ce nombre diminue dans les
contrées arides et brûlées de l'Afri-
que; il augmente, au contraire , en-
core dans la zone torride de l'Asie et
de l'Amérique oli la chaleur humide
des Grandes-Indes , des Antilles , du
Brésil , de la Guiane et de la Nouvel-
le-Espagne, etc. , convient à ces Ani-
maux. Les terres plus rares dans les
zones tempérée et glaciale de l'hé-
misplière austral paraissent nourrir
peu de Mollusques terrestres et flu-
vialiles. La progression en hauteur
perpendiculaire sur les hautes mon-
tagnes offre des faits analogues à ceux
qu'on observe en allant vers le pôle ;
on ne trouve qu'un petit nombre d'es-
pèces qui dépassent mille à douze
cents toises. Dans les Alpes et les Py-
rénées V He/icolimax pellucida, les
Hélix syhatica {alpicola), a/busto-
rum [alpicola) , glacialis , alpina , ho-
locericea , zonata , ruderata , cellaria
et \epomatia lui-même alteignentcet-
te élévation , et quelques-unes d'entre
ellesviventauxpieds des glaciers. Ain-
si l'on peut admettre pour les Mollus-
ques terrestres et fluviatiles , que le
nombre des espèces et même celui des
individus dan s les espèces est en raison
directe de l'élévation de la tempéra-
ture humide et de l'abondance des
Végétaux divers qui couvrent la sur-
face de la terre. Quant aux espèces
marines, les mers polaires nourrissent
GEO
une innombrable quanlitë de petits
INJ^lusques nus de la classe des Ptc-
jopodcs, tels que le Clio ôurea/is , et
des Gastéropodes Nudibranches et
Teciri)raucbes , ainsi que des Pecti-
nibranches et des Acéphales de di-
verses espèces; une foule de genres y
manquent; le nombre de ceux-ci et
celui dos espèces augmentent des deux
côtés en se rapprochant de l'équateiir,
d'oii Ion peut inférer que la même
loi déduite pour les espèces terres-
tres cl fluviatilcs leur est applicable.
Cependant certains genres et beau-
coup d'espèces paraissent appropriées
à certaines zones ou à certain bassin ,
et ne se retrouvent plus passé cer-
taines limites. Souvent, à mesure
que certaine espèce s'éloigne de sa vé-
ritable station et de son habitation
naturelle, elle dégénère et dis|!araît.
C'est ainsi que Péron a cité son//a//o//5
gigantea qui habite les mers polaires
australes. Il perd déjà de ses dimen-
sions après le détroit d'Entrecastcaux,
on n'en trouve plus au-delà du port
du Rx)i-Georges ; c'est ici également
que s'arrête le Faisan, Phaslanella
bulimoides , Lamk., dont la véritable
patrie est l'île Maria. D'autres espèces
semblent habiter toutes les mers ,
comme les Glaucus, la Scyllée na-
crée , la Bulée plancienne et cer-
tains Auatifes, etc. ; un grand nom-
bre sont communes à la Méditer-
ranée et à l'Océan , d'autres aux côtes
septentrionales de l'Europe et de
l'Amérique. Quelques-unes sont com-
munes au rivage du Sénégal et à ceilx
de la France, d'autres aux mers des
Antilles età celles d'iurope. La Bid~
laslriata vil également dans la Médi-
terranée depuis l'Egypte , sur les cô-
tes d'Angleterre et de France , sur
celles du Sénégal , au Brésil et aux
Antilles. Le Cyclosloma Iruiicatulum
de Draparnaud, qui est une petite Pa-
ludine du sous-genre Rissoa , habite
les côtes de la Méditerranée, de l'O-
céan , en France et en Angleterre , et
celles de la Guadeloupe; le Turbo
pet/XBus est dans le même cas, et
arrive jusqu'au cap de Bonne-Espé-
rance , etc.
GEO a65
Les espèces terrestres et (luvialiles
nous offrent des faits très-curieux et
très-importans en ce genre , étant
d'ailleurs bien constatés , et fournis
par des espèces communes bien con-
nues, et qui, pour la plupart, éloi-
gnent toute idée de transport acci-
dentel. Le Limax s'aiici^atus de Dra-
parnaud, qui ini'ecle les caves de Paris,
est commun à Philadelphie; il abon-
de également dans le midi de la
France, dans l'ilc de Chypre, à
Malte, età Valence en Espagne. Le
Limax antiquorum se trouve depuis
le Danemarck jusqu'à l'île de Zante
et à Ténériffe; \' Arion einpiricorum ,
depuis l'Islande et la Norwège jus-
qu'en Italie et en Espagne. XJHelix
puttis de Linné semble être orbicole :
commune en Euiope, depuis la Nor-
Avège jusqu'en Italie et en Egypte ,
dans l'Archipel , elle abonde aux
États-Unis , à Terre-Neuve , à la Ja-
maïque, au Tranquebar et aux îles
Marianes. Notre Hélix pomatia
semble être l'espèce terrestre caracté-
ristique de l'Europe septentrionale ,
comme \aspcrsa de l'Europe méri-
dionale, et cependant ces espèces ha-
bitent ensemble certains points d'une
zone assez étendue , depuis Paris et
Soissons jusqu'à Valence en Dauphi-
né , aux environs de Montauban et
d'Agen,eûSuisse,àLauzanne, etdans
plusieurs parties de l'Italie jusqu'à
Naples et à ïrieste; il ne se trouve
cependant pas en Provence, h'aspersa
ne franchit pas les Alpes , et est in-
connu dans toute l'Allemagne. Ainsi
le poma/ia s'étend depuis la Suède
jusqu'à l'extrémité de l'Italie, et il est
remplacé vers l'orient , en Turquie ,
en Syrie, dans l'Archipel , par deux
espèces qui en sont très -rappro-
chées , les Hélix cincta et luco-
rum , munies comme lui d'un épi-
phragme crétacé en hiver. Ces trois
espèces et Vaspersa sont communes à
l'Italie. Le poma/ia n'existait point
en Angleterre où il a été importé d'I-
talie par un membre de la famille
d'Arundel : Vaspersaest l'espèce vul-
gaire primitive de ce pays qui semble
être ainsi sa limite septentrionale.
2^6 GEO
d'où il m propage sur toutes les cèles
de la Méditeiranée , en Europe, en
Asie et eu Afrique jusqu'à Alger et
aux Canaries. Ce n'est pas tout, ce
singulier limaçon franchit l'Océan
et se rcLouve à Charlestown, dans
les forêts de la Guiane , au Brésil et
aux pieds du Chimboraço. Un fait
non moins remarquable nous est
fourni par l'Hélix caadldissima qui
vit sur toutes les côtes de France et
d'Espagne sur la Méditerranée , eu
Sardaignc, en Sicile et à Tripoli de
Barbai ie. Gaudichaud nous l'a rap-
porté des îles Marianes avec VHelix
putris. h' Hélix nernoralis qui ne passe
pas jusqu'en Orient, se retrouve aux
Grandes-Indes d'oii Gray en a reçu
des exemplaires parfaitement identi-
ques à ceux de notre pays. \j Hélix
papillaiis , si commune en Italie et
dans l'Archipel , se retrouve en Suède.
La Nerita fluviatilis est commune à
tous les fleuves et grandes rivières de
l'Europe. Un assez grand nombre
d'espèces sont communes à l'Améri-
que septentrionale et à l'Europe ; ou-
tre \eLimax panegatus, \cs Hélix pu-
tris et aspersa, nous citerons V Hélix
horlenais à Terre-Neuve , V Hélix piil-
cliella, cette très-petite Coquille , si
commune du nord au midi de l'Eu-
rope, aux Etats-Unis ; V Hélix niti-
da , à Philadelphie et à la Guadelou-
pe ; les Hélix { Bulimus) radiata , de-
collata , etc. , aux Etats-Unis ; et par-
mi les fluviatiles, qui certainement
n'ont pas été importées d'Europe , le
Limneus stagnalis , la Paludina uiui-
paia ( ces deux dernières se retrou-
vent jusqu'à Moscow) , la Phjsa hyp~
norum , et enfin les tfnio margariti-
fera et ■ci'assissima ; le premier peu-
ple les lacs et les rivières des Etats-
Unis, de l'Islande , du nord de l'Eu-
rope , et les lacs de la Russie ; il sem-
ble être parmi les espèces fluviatiles
et avec le Limneus stagnalis , le
Piano/ bis corneus , et la Paludina
vivipara , les types caractéristiques
du n.ord de l'Europe , tandis que VU-
nio crassissima de Klein caracléiise
les rivières et les fleuves du midi de
la Ranoe c4 de l'Espagne, et ccpcn-
GEO
dant ces cieux espèces se trouvent en-
semble jusque dans le Canada et 4a
rivière liudson. M;iis l'Amérique sep-
tentrionale ofTre , avec les espèces
communes à l'Europe, des différen-
ces nombreuses et importantes , par
la quantité d'espèces particulières et
par certains genres , comme l'Hclici-
ne, étrangeis à l'ancien continent.
Les bords de la Méditerranée, en Eu-
rope, et depuis les Dardanelles, les
côtes de S^rie, d'Egjpte, de Barba-
rie, jusqu'au détroit et aux îles Ca-
naries , ainsi que l'Archipel , forment
\\w système parfaitement distinct par
une foule d'espèces communes , telles
que les Hélix naticoides, aspersa ,
i'ermiculata , pisana , pariabilis ,
slriata, decollata , etc. , et les Méla-
nopsides qui appartiennent exclusive-
ment aux vei'sans de ce bassin, tant
eu Europe qu'en Asie et en Afrique.
Les îles Madère et Porto-Santo sont
en dehors du système dont on vient
de parler, et caractérisées par des es-
pèces particulières. Certaines espèces
semblent n'habiter que des parties de
ce système; ainsi V Hélix algira de
l'Egypte et de la Barbaiie ne se re-
trouve qu'en Provence et pas en Ita-
lie ; il en est de même de ['Hélix lac-
tea d'Espagne et d'Alger, étrangère
à la Provence, mais qui ariive jus-
qu'au Roussilion.
L'Afrique offre une particularité
remarquable dans l'analogie des pro-
ductions de ces bords opposés. L'Iri-
dine et \ Anodonta rubens du Nil se
retrouvent au Sénégal , V Hélix fîarn-
mata de la Nubie , sur les rives de la
Gambie , etc. Ces exemples, et quel-
ques autres encore, semblent prou-
ver que les circonstances de stations ,
c'est-à-dire de localités convenables ,
semblent avoir présidé , dans la plu-
part des cas , à la distribution de ces
Animaux sur la surface du globe , et
si l'on répugne à admettre , comme
cela se conçoit, la propagation de pe-
tites espèces ou des coquillages flu-
viatiles entre l'Europe et l'Amérique,
entre les deux rives de la Méditcr-
1 anée , etc. , il faut admettre des cen-
tres ou des bassins psuticuliers de
GEO
crôulioii comme ou ;uimcl eu Gtio-
graplùe physique des bassina et îles
massifs li^cliogripliiques se rcnétaiit
sur (livoiî^es p;irlics d unegianuc sur-
Aice ou dans des coiiliuens opposiis ,
et étant alleclcs eulre eus: d'un no;a-
1)1 e variable de dillérences et d'ana-
logies. De même les bassins et les
ceulres de ciéaliou présentent des
productions semblables, équivalentes
ou tiitl'érentes suivant les lieux j et
l'animalisation paraît avoir élé sou-
mise à de certaines conditions dépen-
dauies de la l'orme et do la nature du
sol , de l'état de l'air et des eaux , do
telle sorte que certains genres et cer-
taines cspccesmènie se reproduisent à
de«grandes distances et j usque sur des
contiuens opposés, d'après l'influence
des localités , et sans qu'on puisse
soupçonner quelles y sont arrivées
par voie de dill\isidu eu partant d'un
centre unique ou de plusieui'S centres
de productions distinctes.
L'examen de la répartition des fa-
milles naturelles et des principaux
genres des Mollusques à la surface du
globe dépasserait les bornes déjà
Iranchies de cet article; nous nous
conlenlerousd'eu exposer ici les prin-
cipaux résultats : i° la plupart cfe ces
lauiilles, un grand nombre de genres
et même beaucoup d'espèces appar-
tiennent à toutes les mers ou aux
contrées les plus opposées. Cette com-
raunautéa surtout lieu entre les zones
lorride et tempérée. •2'i. Le nombre
des genres et surtout celui des espèces
dans les genres et le volume de celles-
ci est en raison directe de l'accroisse-
ment de la température, mais une
foule d'espèces peuvent supporter
une différence considérable sous ce
rapport, puisque nous les retrouvons
sous presque toutes les zones, comme
la Bulla aperta , la BuUa striala, etc.
3^. Certains genres'ou certains grou-
pes sont affectés spécialement à telle
ou telle localité ; ils y sont mélangés
quelquefois avec certaines espèces
caractéristiques d'autres centres ou
d'autres bassins; ou en d'autres ter-
mes , les conditions de station étant
semblables ou analogues , on retrou-
Ql-30 -jC?
ve souvent ïc^ mêmes types à de
grandes distances , mais pour les uns
ces conditions sont irès-bornées, pour
d'autres elles sont très-étendues ; ce
qui délernnne les limites de l'exten-
sion des espèces sur le globe. Ces ré-
sultats seiid)lenl prouver que la loi
générale de leur repartition est basée
sur l'analogie des stations, c'esl-à-
dirc des circonstances inllueulcs dans
lesquelles les espèces semblables ou
équivalentes sont appelées à remplir
un rôle analogue ; ces deux termes ,
savoir l'analogie de station et de des-
tination , étant corrélatifs et dans une
dépendance mutuelle l'un par rapport
à l'autre.
L'examen de la répartition des es-
pèces fossiles dans les diverses con-
trées, nous fournit des faits absolu-
ment analogues à ceux qui ont moti-
vé les résultats généraux que nous
venons de présenter , lorsque du
moins ou examine les formations de
même nature et dues aux mêmes cir-
constances géologiques; mais ces faits
sont plutôt analogues que semblables;
f>ar exemple, pour chaque partie do
a croûte terrestre , les terrains for-
més avant le premier sol découvert ,
paraissent être d'autant plus riches
en Fossiles , qu'on se rapproche des
zones tempérées ; les Fossiles des ter-
rains tertiaires semblent rares dans
les températures extrêmes ; mais les
espèces que tous ces terrains renfer-
ment, paraissent avoir été soumises
aux mêmes lois de répartition que les
espèces vivantes aujourd'hui. On re-
trouve les mêmes Coquilles à de
grandes dislances; d'autres sont plus
circonscrites; les différences princi-
pales s'observent entre les couches
superposées, comme aujourd'hui dans
les niveaux divers d'une même mer ,
mais en général, lors du dépôt des
premiei's terrains , il régnait plus d'u-
niformité dans la nature ; souvent
une seule espèce compose presque à
elle seule une grande étendue de pays.
Tout étant alors sous les eaux , ïe.s
conditions de station et de destination
étaient très-réduites , et par consé-
quent les esjjèces devaient être moins
263
GEO
nombreuses , et appartenir presque
toutes à des familles pëlagiennes et
organisées pour les cii constances oii
se trouvaient alors les mers. Les
conditions de niveaux, celles des la-
titudes , l'éloigneraent ou le voisi-
nage des terres et des volcans , voilà
presque les seules qu'il pût y avoir.
Mais à mesure que, pour chaque point
du globe, les premières terres fu-
rent découvertes , soit que la mer les
ait abandonnées , soit qu'elles sortis-
sent en s'élevant progressivement au-
dessus de son niveau ; dès -lors, d'au-
tres conditions d'existence, d'autres
stations ont eu lieu , et l'on sent qu'à
toutes les périodes d'extension des
surfaces terrestres, la vie qui se dé-
veloppait sur ces surfaces, a pu mê-
ler ses proiluils , ses débris à ceux
des liabitans des mers. Les chances
de ces mélanges ont été en raison de
l'éloignement de cette première épo-
que. De ?nême, et toujours en consi-
dérant chaque portion de la surface
terrestre à part , lors du dépôt de la
craie, les conditionsde stations étaient
déjà changées; le niveau n'était plus
le même , et l'état des choses se rap-
prochait de plus en plus de ce qui
existe aujourd'hui. Aussi y a-t-il une
analogie marquée entre les Fossiles
des terrains tertiaires de l'Amérique
septentrionale et ceux de l'Europe.
Il ne faut pas oublier qu'à des dif-
férences près , réduites dans de cer-
taines limites, et provenant surtout
de l'état général des choses , les con-
ditions de la vie furent les mêmes
pour les points élevés et pour ceux
qui étaient plus bas , une lois que
les mêmes niveaux des eaux les
atteignirent; et c'est si vrai, qu'un
même système de couches super-
posées, vous offre quelquefois toute
la série des Fossiles , depuis les plus
anciens jusqu'à ceux analogues aux
espèces vivant, actuellement, dans
la mer voisine; en sorte qu'on pour-
rait dresser une échelle dont les di-
visions serviraient à calculer rabais-
sement du liquide primitif, si l'on
avait des rapports qu'il n'est pas im-
possible de découvrir.
GEO
Toutes les formations considérées
en masse, oSrent des résultats géné-
raux fort remarquables. i°. Les fa-
milles , les genres et les espèces sem-
blent augmenter considérablement
en nombre , à mesure que des cou-
ches plus anciennes on arrive aux
plus nouvelles; ainsi, le calcaire du
Jura offre plus d'espèces et même de
genres, que les terrains plus anciens,
et moins que les terrains tertiaires ;
mais les individus dans les mêmes
espèces et quelquefois les espèces
dans les genres décroissent dans la
même progression. Ainsi , le petit
nombre de genres et d'espèces des
terrains anciens , a été compensé par
celui des individus; les Gryphéés ,
les Nautdes, les Ammonites, les Té-
rébralules , étonnent par la multipli-
cité des individus dans l'espèce; les
Huîtres, les Cërites, par la quantité
d'espèces dans le genre , etc.
2°. Les genres et les espèces sont
de plus en plus semblables à ceux de
nos mers actuelles, à mesure que des
couches inférieures on arrive à cel-
les de dernière formation , et même
les plus récentes de celles-ci renfer-
ment des espèces semblables à celles
de nos côtes , chose généralement
reconnue.
.^". Les rapports d'identité ou d'a-
nalogie de familles, de genres et d'es-
pèces entre les Fossiles de tous les ter-
rains dus aux mêmes circonstances
géologiques, et les familles, les gen-
res et les espèces aujourd'hui vi-
vant sur la terre , dans les eaux dou-
ces ou salées , suivent la progression
des parallèles des pôles vers l'équa-
teur , et en ligne perpendiculaire , le
décroissement d'élévation , sauf des
anomalies qui tiennent aux lois de
station. Ainsi , par exemple , les gen-
res Nautile, ïérébratule, Delphinule,
Cadran , Pleurotome , Harpe , Tonne ,
Vis , Mitre , Volute , Strombe , Cône ,
Olive, Porcelaine, Ovule, etc., si
communs dans les terrains anciens ou
tertiaires , ne se retrouvent dans leur
véritable station qu'entre les tropi-
ques. Les Mélanopsides , les Méla-
nies, les Cyrènes des pi-emiers ter-
GEO
î-ains déposés sous l'eau douce en An-
gleterre et en France, ne se rencon-
trent dans leur station naturelle au-
jourd'hui que sur les versans du
bassin de la Méditerranée ou dans
l'Inde; les Litnnées, les Planorbes
de certains dépôts élevés des Alpes
ne se retrouvent qu'à un niveau plus
bas. Les Fossiles des terrains ter-
tiaires de même nature , de Paris , de
la Touraine, de Bordeaux, de l'Ita-
lie , sont entre eux dans une progres-
sion send)lab!c; le nombre des es-
pèces analogues croît en se rappro-
chant de la Méditerranée ou des mers
plus méridionales.
4°. Une quantité d'espèces sem-
blent s'être progressivement anéan-
ties de manière que celles des cou-
ches les plus anciennes paraissent
ne plus exister, et cela par suite
des mêmes lois qui limitent aujour-
d hui l'extension des espèces, c'est-
à-dire linflucnce des stations, ou
eu d'autres termes parce qu'elles fu-
rent privées des conditions d'exis-
tence qui leur étaient nécessaires.
Quand on rapproche cette observa-
lion de ce fait énoncé plus haut, la
plus grande analogie entre les genres
et les espèces fossiles d'un pavs avec
les espèces vivantes aujourd'hui , à
mesure qu'on s'approche des contrées
méridionales , il est permis de con-
clure que l'abaissement de la tempé-
rature est la principale des condi-
tions d'existence qui ont m;iuquc à
ces espèces aujourd'hui anéanties;
ainsi , si nous ne trouvons plus
d Ammonites ni de Bélemnites, les
INautdes, leurs contemporains, ont
encore des représeutans dans les mers
de l'Inde, etc., et puisque nous
voyons que la principale condition
d existence des Cônes, des Olives, des
Porcelaines, est aujourd'hui la cha-
leur des contrées situées entre les tro-
piq^es, nous pouvons en conclure
qu'à l'époque oii la mer couvrait no-
tre sol et y déposait tant d'espèces de
ces genres, elle avait un plus haut
degré de température que la mer ac-
tuelle , et que quand les Mélanopsi-
dcs et les Cyrcucs vivaient dans le
GEO 269
bassin de Londres et de Paris , la
température y était plus élevée , puis-
que aujourd'hui les mêmes espèces
se sont conservées en P^sp.igne et en
Afrique. Certaines espèces de nos ter-
rains tertiaires se sont conservées dans
nos parages actuels parce que leur
condition d'existence ou de station
étaient moins restreintes , analogues
sous ce rapport aux espèces qui vi-
vent aujourd'hui depuis la Noiwège
jusqu'en Italie ou en Afrique.
5". En parcourant la série des Fos-
siles des diverses fonnalions, ion
n'aperçoit nulle part une ligne tran-
chée de démarcation enire les difTé-
rens termes de cette série , de ma-
nière à prouver que la vie a été re-
nouvelée en totalité sur la teire une
ou plusieurs fois. Au contraire, nous
trouvons la preuve d'un changement
successif et gradué. Avec de nouvel-
les espèces , nous en trouvons quel-
ques-unes de celles des couches anté-
rieures , et certains genres encore vi-
vans sont communs à toutes les cou-
ches. On n'apeiçoit de changement
déleimiué qu'aux véritables époques
géologiques , c'est-à-dire e//;o///-f//a_
que points \^ l'époque antérieure à
l'existence de la vie; 2° celle oîi le
sol n'était pas découvert; 5° celle où
le sol fut libre. Entre ces deux der-
nières , on trouve souvent des résul-
tats d'une époqueintermédiairc , celle
oii la surface était encore en combat
avec l'élément aqueux , et oii les eaux
tendaient à se mettre en équdibre;
on reconnaît alors dans les bassins
les vallées, des alternats , des mélan-
ges de productions marines , fiuvia-
tilcs ou terrestres. Il semble donc
qu'on peut conclure de tout ce qui
précède : i" que l'analogie de station
et de destination , c'est-à dire des
conditions d'existence et du rôle à
remplir, est la loi générale qui a pré-
sidé à la distribution de la vie sur
le globe ; 2" que les changemens que
la vie a éprouvés sur sa surface ont
été gradués; qu'elle n'a point été
renouvelée ; que les races n'ont
point été modifiées , mais qu'à me-
sure rjiic les conditions d'existence
a-o GEO
cbangcaicnl ou qu'il s'en form.'iit de
nouvelles , df-s espèces uouvellcs ont
remplace celles qui ne jx)uvai(ut
jOus exister et qui n'av.iient plus de
rôle à remplir , et cela jusqu à l'é-
poque oîi , l'our chaque partie de la
surface successivement, l'équilibre
entrelcs causes influentes a été établi.
r. CRÉATION. (F.)
S. Animaux vertébrés.
Comme si les Polypiers Mollusques
et les Conchifères eussent tous origi-
nairement été conçus par l'Océan , le
nombit; des espèces appartenant à ces
classes, est bien plus considérable
dans les mers que dans les eaux dou-
ces ; aussi trouve-t-on à peine quel-
quesSpongiaireSjdesDendrellesetdes
Alcyonelles , dans nos lacs et dans nos
marais, pour les mettre en parallèle
avec tant d'autres Animaux des mê-
mes genres ou des mêmes ordres dont
se compose la Faune Pélagienne ; et
l'on peut dire que le nombre des Co-
quilles fluviatdes et teirestres n'est
pas à celui des Coquilles marines,
dans l'état actuel de la science , com-
me un à vingt. Les Echinodermes sont
essentiellement marins, ainsi que les
Acalèpbes fixes ou libres. Tous ces
êtres durent paraîlrc les premiers
dans l'univers : les restes de ceux
que leur mollesse ne condamne pas à
une prompte dissolution sont les plus
anciens monumcns qui nous soient
restés de l'organisation animale en
son berceau. Des Eponges et jusqu'à
des Alcyons, sont devenus , malgré
le peu rie consistance de leur tissu ,
comme des médailles d'un monde
primitif d'essai dont la physionomie
ne devait avoir que peu de rapports
avec celle du monde actuel perfec-
tionné , et même d'un monde des
temps intermédiaires. A ces débris
succèdent ceux de quelques Crusta-
cés, puis ceux des Poissons, enfin
ceux des Reptiles , Animanx verté-
brés des eaux, qui durent y paraître
quand les ilydrophytes, les Polypes,
les Acalèpbes et les Mollusques , des-
tinés à les nounir, s'y furent suffi-
samment multipliés. Les Poissons ,
GEO
beaucoup plus que ces êtres kurs
prédécesseurs, sontsoiimis à degrands
moyens de dispersion; aussi, la pa-
trie de chaque espèce est-elle che^
eux moins limitée que celle des Ani-
maux terrestres et des autres créatu-
res marines. Plusieurs sont des cos-
mopolites qu'on retrouve depuis un
pôle jusqu'à l'autre et sous tous les
méridiens. La plus grande égalité de
température des eaux explique com-
ment beaucoup de Poissons purent ,
sans inconvénient, passer à travers les
froiszôncs. A la facilité de fendre sans
obstacle un élément oii l'influence du
froid et du chaud paraît être peu con-
sidérable, le Poisson joint l'avantage
de trouver à vivre partout. Souvent
égaré à la poursuite de sa proie, il
s'éloigne de plusieurs centaines de
lieues du point qui le vit naître; il
peut jeter son frai dans tout climat
oii le besoin de se reproduire vient
à le surprendre; il colonise ainsi son
espèce. Les races qui voyagent par
troupe, doivent être celles qui se dé-
placent le plus et qui sont répandues
en un plus grand nombre de lieux ;
consommant beaucoup sur leur rou-
te , elles changent de canton pour
trouver une nourriture suffisanle ,
comme le font ces peuples pasteurs ,
qui sont obligés de voyager de pàtu-
l'ages en pâturages. C'est aussi dans
toute l'étendue de l'Océan septen-
trional, qu'on trouve ces Morues et
ces Harengs , dont THomme et les
Poissons voraces nepeuvent diminuer
le nombre , malgré la guerre achar-
née qu'ils leur font. Les espèces qui
vivent sédentaires , se tiennent entre
des limites au contraire restreintes ;
piusiems ne quittent pas le fond ou la
plage qui leur produit un genre de
nourriture approprié. C'est par cette
raison que les Chœtodons , par exem-
ple , qui se plaisent entre les i-ocheis
couverts de Madrépores, s'éloignent
peu de la torride oii croissent ces
ornemens de la mer ; mais plusieurs
de ces espèces domiciliées se trouvent
identiquement les mêmes sur les cô-
tes du Brésil, dans les parages arabi-
ques , et dans cette Pol vnésie indienne
GEO
doul les écueilsjSenuiltipUant cliaqiio
jour , préparent siins cesse des ïIch
nouvelles. On no peulcepemlant su}>
poser que de telles espèces, coulii-
mières dos riv;tges, aient pu se lia-
sarder à traverser la profondeur pé-
lagiennc pour se coloniser, et 1 on
doit conclure qu'elles ont été créées
en plusieurs lieux ù la fois, ainsi
qu'ont dû l'èlrc toutes les espèces
identiques qui se retrouvent séparées
à des distances énormes , par des obs-
tacles physiques insurmontables.
C'est ici le lieu de remarquer com-
bien l'Homme , dont nous avons déjà
signalé le pouvoir sur la Géographie
physique des continens, a contribué
encore à changer celle des eaux.
Nous ne citerons pas ces Cyprins
brillans que, de la Chine , il répandit
dans toutes les eaux douces de l'hé-
misphère boréal , ces Goura mis que ,
de l'Inde, il transporta jusque dans
les rivières des îles africaines , ces
Murènes, qu'un roi philosophe, poè-
te , guerrier, et amateur de bonne
chère , introduisit dans les lacs de la
Poméranie; nous ne parlerons que
des races puissantes ou carnassières
de l'Océan, que les navigateurs ont
presque partout dépaysées. Long-
temps , les Requins se tinrent entre
les tropiques , et les Cétacés dans les
mers de notre zone tempérée. Ce fut
ilans la Méditerranée que les anciens
connurent la Baleine, et sur les cô-
tes de la France aquitanique, que les
Basques lui firent leur première guer-
re. Les voyageurs qui, surles traces des
Gaina et des Colomb , se familiarisèrent
avec le passage de la ligne ou des tropi-
ques , en rencontraient fréquemment ,
cl voyant aussi le Requin jusqu'aloi s
ignoré , admiraient la force et la fé-
rocité de cet Animal des mers les
plus chaudes. Mais les expéditions de
pèche étant devenues familières à une
multitude de peuples qui, avant le
quinzième siècle, ne possédaient pas
une nacelle; les procédés pour con-
server le Poisson s'ctant multipliés
pour en répandre la chair dans toute
l'Europe, oii la superstition en fait une
nourriture obligée deux fois la sc-
GEO
^71
iiiaine , et durant une quarantaine de
jours d'abstinence, lesPoissons, pour-
suivis sans relâche, s'éloignèrent des
côtes oii tant de dangers les mena-
çaient; les Baleines , cgaUment tour-
mentées,suivirentlcur p oie , pensant
éviîcr Icuis ennemis; le Noid devint
pour elles une nouvelle patrie , oîi les
Européens les atteignent encore. On
les y voit de nouveau diminuer de
nombre et chercher quelque sécurité
en d'autres parages, où les pêcheurs
les atteindront toujours. Quant aux
Requins, ils s'aperçurent bientôt que
les vaisseaux dont ils s'étaient d'abord
eflrayés, portaient des Hommes sujets
à mourir durant leur traversée, et
dont les flots devenaient la sépultu-
re; ils suivirent ces vaisseaux ,dontle3
ordures leur assuraient aussi des re-
pas; ils suivirent suitout ceux qui
faisaient la traite d'autres hommes ou
bien la pèche; et c'est ainsi qu'ils se
sont répandus d'un monde à l'autre,
et du Midi au Nord; nous les rencon-
trons aujourd'hui dans la Manche ,
oii nos aïeux ne les avaient jamais vus.
Si les Poissons grands nageurs de
l'eau salée ont pu se répandre dans
toutes les mers, il en est autrement de
ceux des eaux douces. Comment ceux-
ci ont-ils pu se propager d'un lac dans
un autre, et peupler d'espèces identi-
ques des fleuves sans communication
et que séparent d'inaccessibles monts
ou de brùlans déserts? C'est au mot
Poissons que cette importante ques-
tion doit être renvoyée afin de nte
pas grossir un article déjà fort éten-
du. Nous renverrons en outre à l'ex-
cellent Mémoire publié par Gaymard
sur la distribution géographique des
Poissons, ouvrage intére5i.ant et qui
laisse peu à désirer dans l'état ac-
tuel de la science. Il suffira de faire
remarquer ici qu'alors que le Bro-
chet vulgaire de l'Europe, Esox Lu-
cius^ a été retrouvé par Bosc dans
les eaux douces de l'Amérique du
*ord , et que nous avons observé
dans les rivières de Mascareigne no-
tre Anguille con^mune. [Mure na Ait-
gnila ), le Gobie Awoua, par exem-
ple , est comme cantonné dans los
272 GEO
ruisseaux d'OtaïtI , el n'a point été re-
trouvé ailleurs.
Aux Poissons succédèrent enfin les
Reptiles , essai aquatique d'un ordre
de création plus avancé ; ces premiers
Reptiles des eaux dont on trouve les
débris dans cerlaines . couches du
globe , paraissent avoir été de la plus
grande taille. Le Mouitor de Maës-
triclit pris par Faiijas pour un Croco-
dile , et les Gavials primitifs ne le cé-
daient point en longueur aux plus
grands Crocodiles de nos jours. Un
Protée d'alors avait de telles propor-
tions, que des savans en ont pris les
restes pour ceux d'un contemporain
du patriarche Noé; les Chéloniens et
les Ichthyosaui-es égalaient nos plus
fortes Tortues et nos Sauriens les plus
allongés. Tous ces êtres ont disparu ;
nous n'en connaissons plus que les
ossemens,et rien ne nous apprend
quelle fut leur distribution sur les
premiers rivages de la terre fangeuse
et naissante.
Cependant , les restes superposés
de tant de races d'Animaux marins ,
ayant formé dans une longue suite de
siècles ces couches de sédiments! va-
riées, dont les terrains habités sont
formés aujourd'hui , les Plantes ne
purent tarder à se montrer sur la
surface de la terre humide et vierge
que venaient féconder les rayons du
soleil. Nous avons vu comment l'Ul-
ve comprimée explique l'apparition
d'une première végétation terrestre ;
les Lichens nous apprennent tous les
jours comment la végétation peut
commencer sur les Roches. Il en est
un {Stercocaulon Kulcani) qui s'em-
presse de naître sur la lave à peine
figée des volcans , et qui ne peut êti e
conséquemracnt que postérieur aux
vomissemeus volcaniques ; il en est
un autre ( Parmelia tessellaris ) qu'on
ne rencontre jamais que sur les bri-
ques; celui-là ne peut être que posté-
rieur à l'Homme , comme la plupart
dcj Opégraphcs et des Stictes qui
couvrent les écorces des grands Ar-
bres , n'ont pu précéder ceux-ci dans
l'ordre de la dispersion des êtres or-
ganisés à la surface du globe; ces
GEO
parasites ont, pour ainsi dire, suivi
la marche des forêts , comme certains
Aranéides incommodes s'attachent à
l'Homme, aux dépens duquel cette
vermine naquit , se multiplie et se
répand dans tout l'univers. Ainsi,
chez les Végétaux comme chez les
Animaux, l'organisation qui com-
mença par les êtres les plus simples ,
pour passer à de plus composés , re-
tourne encore à l'état de simplicité,
comme pour rappeler encore une fois
l'image éternelle du cercle. (b.)
ff Distribution géographique des
PRODUCTIONS TERRESTRES.
et. Géographie botanique.
Après la connaissance des substan-
ces minérales el fossiles, distribuées
par couches sur la surface de notre
planète , les Plantes sont les objets
naturels qu'il importe le plus d'étu-
dier , à l'effet de caractériser les dif-
férentes régions du globe. L'influence
que les agens physiques exercent sur
les productions de la nature , leur
fait revêtir des formes extrêmement
diversifiées, et dont chacune semble
]iarticulière à telle étendue de pays.
Si nous reconnaissons que la plu-
pait des Végétaux ont une patrie
resserrée entre certaines limites ,
nous serons obligés d'admettre que ,
malgré leurs nombreux moyens d'é-
migration , ces Végétaux ne pourront
jamais devenir cosmopolites. La fixité
des individus au sol qui les a vu naî-
tre , ainsi qu'une foule de conditions
indispensables à leur existence, se-
ront toujours des obstacles qui les
empêcheront de franchir leurs bar-
rières naturelles. Et si l'on considère
celte classe d'êtres sous le point de
vue de leur existence dans telle ré-
gion , exclusivement à toute autre ,
on pourra réunir une masse de faits
assez positifs pour en constituer une
science particulière qui aura ses lois
et ses théories. Cette science existe ,
et pi us complète que les autres parties
de la Géographie naturelle, elle a reçu
le nom de Géographie botanique.
Par ses préceptes comme par sfis
GEO
exemples, Liuné, toujours créateur,
en posa les premiers fonclcmens ; il
eut soin d'indiquer , dans les ou-
vrages généraux et dans les Flores ,
la patrie de chaaue Plante, circons-
tance à laquelle les anciens natura-
listes ne donnaient qu'une impor-
tance très-faible. L'attention des bo-
tanistes ne s'est néanmoins portée
que long-temps après Linné sur cette
partie intéressante de la science; mais
en peu de temps, les progrès de celle-
ci ont été si rapides , qu'elle s'est
presque mise au niveau des autres
sciences naturelles, et qu'elle a de-
puis attiré les remarques de plusieurs
savans. Il est vrai que l'on compte
parmi ses historiens , quelques-uns
de ces hommes aussi distingués par
une vaste érudition que par un es-
prit juilicieux, de ces hommes qui
commencent par constater et ras-
sembler des faits, les enchaînent en-
suite avec sagacité , sans pourtant
omettre d'exposer ceux qui , dans
l'imperfection de la science , sem-
blent faire exception aux lois qu'ils
étaient parvenus à établir. Les tra-
vaux des Humboldtjdes De CandoUe,
des Robert Brown , seront donc
nos guides dans l'exposition concise ,
et, autant que possible , suffisante de
toutes les données acquises sur la
Géographie botanique, et des résul-
tats généraux qu'on en a déduits.
Nous mettrons aussi à profit les ou-
vrages publiés récemment sur cet ob-
jet , parmi lesquels se distinguent
éminemment les travaux et Mémoires
de Schouw^, Boue, De Buch, Winch,
etc.; et peut-être aurons-nous l'avan-
tage d'enter quelques idées sur celles
qui ont été développées par le pro-
fesseur De CandoUe , relativement à
la circonscription des régions botani-
ques. Avant de parler des limites qui
captivent les Végétaux dans certaines
zones , ou de ceux propres à telles
contrées et à telles localités , nous al-
lons passer rapidement eu revue les
causes physiques dont l'influence est
si marquée sur la végétation ; nous
ferons suivre cet examen de quel-
ques considérations sur la profusion
TOME vit.
GEO 375
et la rareté des Plantes, sur leur
acclimatation en des régions exo-
tiques , et sur l'impossibilité du
transport, ou du moins de l'exis-
tence dura\)lc de certaines d'entre
elles hors de leur climat naturel.
La végétation de chaque pays est
soumise à l'influence constante et
perpétuelle des agcns physiques qui ,
non-seulement, modilicnt les formes
des espèces , mais encore s opposent
tout-à-fait à l'existence de plusieurs
d'entre elles. Si nous cherchons à
classer ces ageus en rai>on de leur
importance pour l'objet qui nous oc-
cupe , nous placerons en première
ligne la température; puis nous étu-
dierons l'action de la lumière, de
l'eau , du sol , de l'air atmosphérique
et des phénomènes météoriques qui
s'opèrent dans ce vaste laboratoire.
En examinant l'action de la tem-
Sérature sur les Plantes , nous ne
evons pas perdre de vue qu'elles
sont des êtres organisés doués d'une
vie intérieure , et par conséquent
soumis à des causes physiologiques
dont nous ne pouvons nous ren-
dre compte avec précision. L'in-
fluence de la chaleur sur les Vé-
gétaux, ne peut donc être assimi-
lée à celle qu'elle exerce sur tous les
corps de la nature ; elle est ici su-
bordonnée à l'organisation qui fait
que telle Plante placée dans les con-
ditions les moins favorables à l'exis-
tence , résiste cependant avec vigueur
à l'empire destructeur des élémens.
Mais faisons abstraction de cette ac-
tion physiologique de la chaleur sur
la force vitale des Végétaux , et voyons
seulement quelle sera son action pu-
rement physique sur leurs liquides
et leurs solides. En ce sens , elle ne
peut agir assez activement que sur
les premiers , car les bois à l'étal par-
fait et les graines bien mûres , c'est-à-
dire , dont toutes les parties sont pres-
que entièrement solidifiées, paraissent
insensibles aux extrêmes du froid et
du chaud. Quant aux liquides , ils
sont ddatés ou condensés , selon les
diverses températures. Si le froid est
assez intense pour solidifier l'eau qui
18
274 GEO
doitêlre le vëliicule des sucs iilimon-
taires de la Plante, celle-ci ne peut
exister faute d'aliraens ; uu même ef-
fet est produit par la cause opposée,
c'est-à-dire par une haute tempéra-
ture , car le terrain se dessècbe el de-
vient entièrement stérile ; aussi , de
vastes pays (les légions polaires elles
climats arénacés de l'Afrique) oii ces
deux causes agissent d'une manière
continue , sont presque tout-à-fait
dépourvus de \égélaux. Les seuls
que l'on y rencontre , possèdent une
constitution qui les fait triompher des
effets destructeurs de la température,
et chez eux la force vitale, unie à des
circonstances visibles et susceptibles
d'explication , suffit pour conserver
dans leurs organes essentiels la cha-
leur ou l'humidité nécessaire à l'exis-
tence.
Comme il est démontré que la cha-
leur intérieure des Arbres est tou-
jours plus élevée que la température
de l'atmosphère , puisqu'on l'a as-
similée à celle qu'indiquerait un
thermomètre placé à la profondeur
moyenne de leurs racines , la tempé-
rature de l'air ambiant ne peut donc
agir que sur les parties extérieures
des Végétaux , et la facullé de résister
au froid, augmentera dans ceux-ci,
en raison, i" du nombre et de la den-
sité des couches ligneuses , 2* de la
quantité des feuillets de l'écorce ou
des écailles des bourgeons qui retien-
nent captives plusieurs zones d'air,
dont la conductibilité du calorique
presque absolument nulle, préserve
la sève en circulation; 5** de la naluie
résmcuse des sucs propres contenus
dans les bourgeons et dans l'écor-
ce , ou de la nature charbonneuse de
celle-ci. A l'appui de ces pi'opositions,
nous citerions un grand nombre
d'exemples, si nous ne craignions pas
d'exposer des faits connus de tout le
monde. Pour peu qu'on ait porté son
attention sur les Plantes du Nord, on
y aura vu, en effet, parmi les Arbres,
des Bouleaux munis d'une multitude
d'épideimes , et des Conifères rem-
plis de sucs résineux. Il est remar-
quable en outre que les Plantes suc-
GEO
culenies sont infiniment plus sujettes
à la gelée , que celles dont le tissu est
serré et charbonneux , et qu'un Ar-
bre des pays chauds est d'autant plus
susceptible de culture dans nos cli-
)i)ats, qu'il est plus avancé en âge, ou,
en d'autres termes , que le nombre de
ses couches ligneuses s'est augmenté.
Ainsi, on voit au Jardin des Plantes
de Paris , entre autres Plantes des
contrées chaudes, un superbe indi-
vidu (V Acacia Julibrisin , qui vit en
pleine terre el ne redoute aucune-
ment la rigueur de nos hivers.
Une température qui ne varie, dans
les deux saisons extrêmes de l'année,
qu'entre des degrés peu éloignés, est
favorable à l'existence des Plantes vi-
vaces auxquelles un froid rigoureux
devieiit mortel; tandis qu'au con-
traire, les Plantes annuelles dont les
graines restent endormies pendant
l'hiver, s'accommodent mieux d'un
climat oii la température est très-éle-
vée dans certains jours de l'été. Nous
reviendrons un peu plus loin sur
cette question, en parlant de la trans
migration et de 1 acclimatation des
Végétaux.
On sait que la lumière est en grande
partie la cause déterminante de l'ab-
sorption de la sève , de l'émanation
aqueuse des parties vertes, de la dé-
composition de l'Acide carbonique,
et conséquemment de la fixation du
carbone; on sait qu'elle produit la
coloration des parties vertes, le de-
gré de consistance et la direction des
oiganes ; enfin, qu'elle donne nais-
sance à plusieurs phénomènes , dont
le plus saillant est celui du sommeil
des feuilles et des fleurs. Ces influen-
ces s'exercent bien certainement sur
tous les Végétaux , mais elles ne dé-
terminent quelque chose de par-
ticulier dans les Plantes , que par
leur durée ou l'intensité de leur ac-
tion. C'est dans les climats équi-
noxiaux seulement, oii une lumière
vive et à peu près égale pendant toute
l'année, envoie ses rayons perpen-
diculairement sur ces régions du
globe; c'est là que vivent les espèces
qui sont remarqfuables par le sommeil
GL\3
qI le rdveil allcrnatirs de leurs orga-
nes ; Inodis qu'on ne trouve dans les
contrées rapprochées de.-, pôles , que
des Plantes dont les fleurs et les
feuilles, p<-u sensibles au faible éclat
diiiic lumière oblique, conservent
liabitucllemcut la même position.
Ija coloration des organes des
Plantes, leur tissu compacte , et leur
nature charbonneuse ou résineuse ,
ayant pour cause efliciente la lumière,
il est naturel de chercher ceux qui
présentent au plus haut degré ces
qualités dans les pays chauds et ex-
posés à une grande lumière. On ne
rencontrera au contraire dans les
lieux froids et ombragés, que des Plan-
tes blanches, comme étiolées, peu
consistantes, qui absorbent beaucoup,
sans évaporer en proportion , souvent
même de véritables liydropiques qui,
pour leur guérison , ont besoin de
l'action vivilianle des rayons lumi-
neux. Il Y a sans doute de nombreu-
ses exceptions à ces règles; ainsi , Ion
voit des Arbres très-verts et riches
en principes résineux , occuper des
lieux fort peu favorisés de la lumière
et de la chaleur ; on voit des Plantes,
telles que les Fougères , les Mousses ,
conserver leur verdure dans 1 obscu-
rité qui décolore tous les autres Vé-
gétaux. Mais cesexceplions nous sem-
blent prouver que les Plantes Je fa-
milles diverses réclament des doses
diverses de lumière , et il est possible
d'en tirer celte conséquence pratique,
que dans la culture des espèces exo-
tiques, c'est non-seulement la quan-
tité de chaleur du climat dont il faut
tenir compte et qu'il convient de leur
approprier , que celle de la lumière
de ces mêmes climats. Cette quantité
est, il est vrai, souvent dillicile à
évaluer , et nous en avons la preuve
dans les Plantes alpines que 1 on n'é-
lève qu'avec tant de peines dans les
f jardins botaniques : mais ne pourrait-
on pas en approcher d'une manière
sufiisantc, en donnant, ainsi que l'un
de nos collaborateurs le proposa h:
premier dans les Annales îles Scien^
ces ;,énérales physiques , une lu-
mière artificielle aux Plantes des
GlsO
275
serres , durant un espace de temps
égal à celui où le soleil éclaire l'ho-
lizon de leur patrieV 11 est hors d«
doute que les Plantes ont une orga-
nisation eu rapport avec les circons-
tances de Icius climats respeclils, et
qu'on ne peut activer ou ralentir
leurs fonctions sans les modifier, sans
porter atteinte à leur organisation ,
et conséquemment à leur existence.
Lorsque, dans cet ouvrage, on a
traité de l'Eau ( f^. ce mot ) dans ses
rapports avec les corps organisés , il
a été question de ses fonctions com-
me menstrue des aliniens des Plan-
tes et même comme élément do cer-
tains tissus organiques. Il règne à
cetégardla plus grande diversité entre
les Végétaux. Les uns en. absorbent
une grande quantité ; les autres , au
contraire, n'ont besoin pour leur
existence que d'une faible portion de
ce liquide , et semblent même le re-
douter comme un élément destruc-
teur. Les premiers vivent dans des
localités humides , ont un tissu lâ-
che et spongieux , des feuilles molles
présentant de grandes surfaces, mu-
nies de beauco;ip de pores corticaux,
et sont très-peu velus ; leur végéta-
tion est rapide , et ils ne sont guère
susceptibles d'être altérés par l'hu-
midité. Les seconds n'habitent que
les lieux les plus secs, et offrent une
organisation eu harmonie avec leur
station. Ainsi ils sont très-den-
ses ; leurs feuilles sont petites, ve-
lues, et ne présentent que peu de
f)ores corticaux ; leur végétation est
ente ; ils abondent en sucs propres ,
gommeux , résineux ou huileux ; en-
fin ils n'ont que peu de racines et
sont prompteraent altérés par l'hu-
midité.
Puisque les Végétaux se présen-
tent avec des qualités si opposées, ils
sembleraient, sous ce point de vue,
susceptibltjs d'être partagés en deux
classes , auxquelles les expressions
d'ilsdrophiles et d'Hydrophobes se-
raient conven:ibIement .appliquées.
Mais , ainsi que leurs stations , les
Plantes n'offrent pas toujours le maxi-
mum ou leniiniuuun d'humidité. Il
276 GEO
y en a de tellement intermédiaires ,
qu'elles vivent dans plusieurs locali-
tés , suivant lesquelles ces Plantes ,
il est vrai, varient extrêmement , et
ont un aspect semblable à celui des
Végétaux qui croissent exclusivement
dans une région humide ou sèche.
L'influence de l'eau sur la distri-
bution topographique des Végétaux,
est liée intimement avec celle des
causes que nous avons énumérées
plus haut. Nous avons vu que son ab-
sorption était considérablement mo-
difiée par la lumière et la tempéra-
ture. Dans les paragraphes suivans,
nous dirons en peu de roots comment
l'influence de l'eau se trouve aug-
mentée ou diminuée par les differens
états du sol et de l'atmosphère.
Selon la consistance du terrain et
la nature chimique des terres et
des pierres qui le composent, les Vé-
gétaux varient aussi plus ou moins
dans leurs formes. Il est inutile de
rappeler à nos lecteurs les différences
que présentent, dans leur végétation,
les localités sablonneuses ou argi-
leuses, pierreuses ou contenant beau-
coup d'humus végétal sous les mêmes
climats ou des endroits très-rappro-
chés. Telles Plantes néanmoins pros-
pèrent malgré la consistance désa-
vantageuse du sol , pourvu que ce-
lui-ci ait une bonne exposition, tandis
qu'un terrain semblable , mais mal
exposé , est complètement stérile.
Ainsi les contrées battues par les
vents, exposées au nord ou au midi ,
dénuées de forêts ou de montagnes ,
n'offrent certainement pas la même
végétation que celles qui sont suffi-
samment abritées, quoique ces der-
nières possèdent la même constitution
géognostique. Ainsi un sol dont les
molécules sont mobiles les unes sur
les autres , et ne contient qu'un petit
nombre de parties sol ubles dans l'eau,
ne peutscrvir que d'excipient pour les
riantes. Il ne les nourrit pas, et peut
tout au plus soutenir la vie de celles
qui puisent dans lair atmosphérique
leurs subtances alimentaires. Le nom-
bre de ces dernières doit être fort
limité, et elles ont un aspect aus.-;i
GEO
particulier que leur mode d'existence.
8i une foule de Plantes ne peuvent
vivre que sur les bords de la mer ; si
d'autres , telles que les Crucifères et
les Champignons , croissent de préfé-
rence dans les terrains qui renfer-
ment beaucoup de matières animales
en décomposition ; s'il en est qui se
plaisent dans un sol siliceux , gyp-
seux ou contenant des matières sa-
lines, il devient évident que la na-
ture chimique des terres doit influer
puissamment sui" le développement
des Végétaux propres à chaque ré-
gion. Cette action de la nature des
terres sur les Végétaux, augmente d'é-
nergie lorsque la localité est soumise
en même temps à l'action de l'eau
qui disiout les matières alimentaires,
et à celles de la température qui fa-
vorise la dissolution , et de la lumière
qui produit une répétition plus fré-
quente du phénomène del'absorplion.
On a beaucoup parlé de l'influence
que les roches , c'est-à-dire les mas-
ses compactes de matières minérales
qui constituent les montagnes, exer-
cent sur l'habitation des Plantes,
soit qu'on considère leur couleiu" ,
leur surface plus ou moins lisse et en-
fin leurs autres qualités physiques ,
soit qu'on envisage seulement leur
nature chimique. Quant à la pje-
mière considération , il est certain
que la chaleur réfléchie par les ro-
chers modifie la température de
certains lieux , et y fait prospérer
plusieurs Végétaux qui n'habitent
ordinairement que des contrées
beaucoup plus i.néridionales. C'est
ainsi que les yjarties basses de quel-
ques vallées étroites et enclavées au
milieu des Hautes-Alpes off^rent au
voyageur étonné des Plantes qui se
retrouvent seulement à plusieurs de-
grés de latitude plus au midi. Mais
cette influence ne s'exerce que dans
un très-petit nombre de localités , et
doit agir légèi'cment sur le choix des
Plantes susceptibles d'y prospérer.
l<]n ce qui concerne l'action de la na-
ture chimique des roches sur les Vé-
gétaux, action que plusieurs obser-
vateurs ont singidièremcnt exagérée,
GEO
elle a été réduite à sa juste Vidcui-
par le professeur De Candolle. Le
sol dans lequel croissent les Plantes
des roches calcaires, granitiques,
schisteuses, etc. , se compose bien
plus de l'humus formé par les corps
organisés qui ont vécu à sa surface
et de molécules terreuses étrangères
aux roches, que du propre détriUisde
celle-ci , et c'est une bonne raison
pour "croire que leur nature n'est
qu'une cause purement accessoiieà
la naissance et à l'habitation des Plan-
tes. Aussi telles Plantes, comme le
Ikiis , qu'on croyait particulier aux
terrains calcaires , le Châtaignier qui
paraissait en être exclu, etc., etc.,
ont-elles été rencontrées dans pres-
Sue tous les terrains minéralogiques.
n ne peut nier toutefois que ces Vé-
gétaux marquent une sorte de préfé-
rence pour telle espèce de terrain ;
mais il n'est pas liicile d'expliquer
cette préférence, car l'intluence du
sol dans lequel plongent leurs raci-
nes, nous paraît devoir l'emporter
sur celle des roches qui lui servent de
simple support , et d'après ce que
nous avons dit plus liant , ce sol est
composé , dans les divers terrains, de
matériaux presqu'identiques par leur
nature. C'est ainsi que les terrains ca-
laminaires, par exemple, pré->entent
parfois une végétation tellement {)ar-
ticulière, qu'il est des pays où l'appa-
yitionde certaines Plantes a détermi-
né des exploitations du Zinc. 7^. Ca-
lamine. LesseulsVégétaux immédia-
tement appliqués contre les roches eu
reçoivent incontestablement une ac-
tion marquée. Ces Végétaux ne con-
sistent qu'en Cryptogames des clas-
ses les plus inférieures. Pour ne pas
abuser des citations , nous nous bor-
nerons à mentionner ici la station du
Rldzocarpon geograp/iicurn. Ce Li-
chen ne se trouve que sur les roches
syénitiques ou primitives oii il forme
des croules verdâtres, faciles à distin-
guer de très-loin. En certaines loca-
lités de montagnes calcaires (sur le
mont Salève et le revers oriental du
Jura ) , gissent d'énormes débris de
rochers , témoins irréfragables de
GEO 377
grandes catastrophes qui k.s ont
transportés à une grande dislance de
leur position primitive. Ou les dis-
tnigue aisément d'avec les rochers
cnvironnansaux taches vertes et con-
tinentes du lîidzocarpon. 11 a déjà
été quciliou d'un Sléréocaulon qui
ne vient que sur les scories de vol-
cans , et d'une Lécanorc qu'on ne re-
trouve jamais ailleurs que sur des
briques.
C est peut-être à tort que l'on
attribue aux seules inlluenccs de la
température et de la lumière la vé-
gétation si particuliùe des monta-
gnes. La nature de celles-ci y est
bien pour quelque chose, et cette
assertion ne détruit pas ce que
nous avons avancé sur la nullité d'in-
fluehcc des roclu s quant à leur com-
position minéralogique; expliquons-
nous : deux montagnes se trouvent»
dans des circonstances semblables ,
c'est-à-dire qu'elles ont la même hau-
leui', une exposition pareille, qu'el-
les sont sous le même climat, et ce-
pendant leur végétation est totale-
ment différente ; dans l'une, le roc
e-it presqu'à nu , ou bien il est re-
couvert par une légère couche de
terreau pur formé par le détritus des
corps organisés ; dans l'autre, le ter-
rain est arénacé ou argileux , plus ou
moins mobile, et susceptible de nour-
rir de grandes Plantes dont les raci-
nes peuvent pénétrer à une profon-
deur considérable. Les différences
que présentent les sommets des hau-
tes chaînes de montagnes en sont des
exemples frappans. Sur les unes, ou
ne voit que des Plantes herbacées ap-
partenant à des genres tout-à-fait
étrangers à ceux de la plaine , tels
que des Saxifrages, des Gentianes,
des Primevères , tandis qu'ailleiu's
les Sapius , les Rhododendrons, etc. ,
ainsi que plusieurs Arbustes des plai-
nes,croissent en abondance. Usuitde-
là que certaines Plantes préfèrent on
terrain à cause de la dureté des ro-
ches qui le supportent, et qui n'é-
tant pas faciles à désagréger , restent
totalement étrangères à la composi-
tion du sol dans lequel les Plantes
878 ge:o
piiiseal leur nourriture. Les terraius
mous, au contraire , influent directe-
ment sur la végétation, et facilitent
Sar eux-mêmes le développement
es Arbres et des Arbustes.
Comme il a été bien constaté que
les proportions dOxigène et d'A-
zote qui composent l'atmosplière ne
varient pas sensiblement dans quel-
que partie que ce soit du globe, ei à
quelque hauteur que l'on s'élève, il
n'est pas naturel d'attribuer à sacom-
j!Osition chimique (me action sur la
distribution géographique des Végé-
tîiux. Mais la nature des substances
que l'air atmosphérique fient en dis-
solution ou en suspension , et surtout
la quantité d'eau qu'elle peut conte-
nir , son agitation qui prodidt les
vents , sa stagnation , les phénomè-
nes météoriques que déterminent le
fluiflc électrique ou toute autre cause
physique; sa denfité , sa rareté ou
son inégale pression : toutes ces cir-
constances sont autant de causes réel-
lement agissantes sur le développe-
ment des Plantes. Les substances
gazeuses , étrangères à la compo-
sition habituelle de l'atmosphère ,
n'existent que dans quelques grot-
tes et dans certaines mines oii el-
les y sont coërcées par les terrains
que forment les parois de celles-ci. Il
est bon d'observer que l'absence de
la lumière et d'autres agens puissans
doit , aussi bien que la nature des
Gaz mélangés avec l'air, prévenir la
naissance de toute espèce de Plantes,
à l'exception de quelques Crypfoga-
mes. Dans l'atmosphère libre de tou-
tes entraves, l'eaii est le corps répan-
du en plus grande abondance et qui
a ivne influence très-considérable sur
la production des Plantes. Sa quan-
tité varie dans chaque pays suivarit
les saisons , les vents ou toute autre
cause météorique , ce qui favorise ou
empêche le développcmeiU de ses
propres Végétaux. Mais nous ne de-
vons parler en ce moment que de sa
plus ou moins graiide abondance en
tel pays qu'en tel autre , et sous ce
point de vue, elle nous semble une
des causes les plus importantes de la
GEO
production des Végétaux. Les fo-
rêts vierges de toutes les contrées in -
tertropicales doivent la vigueur et
le luxe de leur végétation autant à
l'humidité qu'à la haute tempéra-
ture qui règne constamment dans
ces climats.
Lorsque des contrées sont expo-
sées au\ effets d'une trop grande agi-
tation de l'air, elles ne présentent
que des Plantes peu élevées, à moins
que la compacité du sol ne s'oppose
au déracinement des Arbres qui y
prennent naissance. Un efiet non
moins fâcheux pour les Végétaux ,
c'est celui produit par la stagnation
de l'air , car Knight a prouvé que
dans des lieux oii l'air est extrê-
mement calme les Arbres croissent
moins dans un temps donné que ceux
qui sont soumis à l'action du vent.
Les autres phénomènes météori-
ques sont des causes trop accidentel-
les pour qu'on doive leur attribuer
quelqu'importancc relatirement à
1 habitation des Végétaux. Ils n'a-
gissent d'ailleurs que sur les indivi-
dus , mais ne portent jamais atteinte
à l'existence de l'espèce. Ainsi une
gelée extraordinaire aura bien pu
faire périr une quantité immense d O-
rangers et d'Oliviers dans le midi de
la France , mais un nombre suffisant
aura survécu à cet accident pour con-
server ces Plantes dans une contrée
cil depuis bien des siècles elles sont
acclimatées.
Nous ne pouvons placer la pression
atmosphérique au nombre des cau-
ses qui influent sur la végétation. Ce
serait nous engager dans le dédale
des théories 5 et d'ailleurs, pourquoi
rechercher une cause réellement très-
f.dble , quand nous en trouvons une
si marquée dans les différences de
températuie qu'offrent les régions
plus ou moins élevées ? On doit tout
au plus tenir comp!e de cette pression
dans l'histoire des Hydrophytes ma-
rines ) parce que son effet sur l'Océan
nous facilite leur recherche. Les Vé-
gétaux sont modifiés sur les hautes
sommités par le concours de toutes
les influences que nous avons passées
GEO
eu rcYuc , cl la rareté de l'air ne doit
leur être ajoutée que comme une lù-
ble cause accessoire. Lu théorie uoiis
indique que cette rareté de l'air a par
clle-'uème une action directe sur la
végétatiou , eu ce que les parties vei-
tes et colorées des Plantes absorbant
une quantité plus ou inoius grande
d'Oxigèue, quelques-unes n'eu trou-
vcul point assez pour leur existence.
On a dit aussi que la diminution de
la piession atmosphérique agit en
augmentant l'évaporatiou. Mais il est
nécessaire d'ajouter que ces efl'ots ont
besoin d'être constatés par des expé-
liences directes et peut-être impossi-
bles dans l'élat actuel des sciences ,
pour qu'on puisse apprécier leur in-
fluence réelle.
C'est une observation bien vulgaire
que celle qui consiste à reconnaître
la nature spéciale de la localité dans
laquelle chaque espèce a coutume de
croître. On sait que telle Plante ha-
bite les marais, telle autre les mou-
lagues , une troisième les forêts , etc.,
etc. , et l'on dit alors que les marais,
les moutagnes , les iorèts, etc. , sont
les S/afions habituelles et respectives
de ces Plantes. D'un autre côté , il
n'est personne qui , ayant voyagé eu
divers climats, n'ait vu les formes de
la végétation changer ou plutôt être
remplacées par d'autres formes entiè-
rement différentes. Chaque espèce a
un centre où elle est très -commune ,
et diminue à mesure qu'on s'en éloi-
gne; enfin elle ne dépasse pas cer-
taines limites. La partie du globe que
celles-ci circonscrivent est ce qu'on
appelle V Habitation de l'espèce , ter-
nie dont la signification est loin d'être
semblable à celle de station avec la-
quelle néanmoins on l'a souveul con-
fondue.
Lorsque le terrain d'une même ré-
gion se trouve dans plusieurs cir-
constances entièrement dissembla-
bles, les stations des Plantes se mul-
tiplient d'après lesintluenccs qu'exer-
cent sur celles-ci la chaleur, la lu-
mière, l'eau, le terrain et l'atmos-
phère. Si une Plante est douée d'une
constitution robuste , si elle est facile
GEO '279
à cultiver dans un terrain quelcon-
que , elle se répandra sur une grande
étendue do la contrée, et n'alVeclerade
préférence aucune localité. Sa station
restera indécise , et on la verra seule-
ment varier considérablement d'apiès
l'action que les agens extérieurs exer
ccront sur elle. Mais si , au con--
traire, un Végétal oilVe une organisa-
tion telle qu'il ait besoin d'une plu3
ou moins forte dose de chaleur , de
lumière et d'humidité , il ne se trou-
vera que dans les terrains dont les
circonstances seront en harmonie
avec sa structure; il croîtra donc seu-
lement dans une station déterminée-
Jouissant alors de tout ce qui peut as-
surer sa prospérité, il abondera dans
cette station particulière , et finira
même par en chasser toutes les Plan-
tes étrangères qui tenteraient de s'y
établir. C'est ainsi que se sont déve-
loppées ces masses d'individus de la
même espèce qui couvrent toute la
superficie d'un marais , d'une lande
sablonneuse, d'un terrain argileux,
etc., et si à la vigueur de leur végéta-
tion ces Plantes joignent de puissans
moyens reproducteurs , on conçoit
qu'elles pourront se rencontrer dans
toutes les localités de la région, ap-
propriées à leur existence. Quand, au
contraire , les Plantes sont munies de
graines peu nombreuses , légères et
susceptibles d'être transportées au
loin par les vents , quand , d'ailleurs,
elles requièrent des conditions parti-
culières par leur accroissement, non-
seulement elles ne forment jamais des
agglomérations d'individus propres à
telles contrées, mais encore elles sont
ce qu'on appelle des Plantes éparses , ^
égrenées ou rares dans le lieu même S
de leur station. Par opposition à cel-
les-ci, Humboldt a nommé Plan-
tes sociales celles dont les indivi-
dus se trouvent rapprochés et vi-
vant en nombreuses sociétés. Ce sont
les Plantes de cette nature qu'il est le
plus utile de considérer sous le point
de vue de la Géographie botanique.
En effet, comme elles exigent pour
leur existence , des terrains spéciaux ,
et des doses de chaleur, de lumière et
«8d GEO
d'humidité déterminées , leui' con-
naissance se lie à celle des êtres natu-
rels et des circonstances qui ca-
ractérisent invariablement les ré-
gions. Ne sait-on pas , par exemple ,
que Je CaLamagrostis arenaria ( P^.
ce mot et Dunes ), le Carex arenaria,
envahissent de grandes régions sa-
blonneuses , que les Rhododendrons ,
les Gentianes rougissent ou bleuissent
les pentes élevées des Alpes et des
Pyrénées , que les Eriophorum blan-
chissent d'immenses marais à moitié
desséchés, etc.? Quelques Plantes,
douées d'une constitution robuste ,
3ui peuvent occuper plusieurs s ta lions
ifféi'entes , et sont par conséquent
destinées par leur nature à vivre épar-
ses et égrenées, deviennent cependant
sociales, lorsqu'elles rencontrent un
sol aride dont elles s'accommodent
très-bien , tandis que tous les autres
"Végétaux y périssent. Si, dans cette
occurrence, deux espèces différen-
tes viennent se disputer le terrain ,
celle qui a le plus de vigueur dans
tous ses organes étouffe les individus
de l'autre , et quelquefois l'en chasse
entièrement. Mais lorsque des avan-
tages à peu près égaux rendent leur
lutte incertaine, alors, tout en se par-
tageant la contrée , elles semblent y
vivre dans un état de guerre et d'ini-
mitié perpétuelles. Ainsi le savant
R. Brown nous a fait remarquer que
VEryngium campestre et le Centaurea
calcitrapa , qui couvrent simultané-
ment certains lieux incultes , n'y sont
jamais mélangés indistinctement, mais
que l'une et l'autre de ces espèces for-"
jment des séries de masses partielles ,
dont chacune est placée à une certaine
distance de son ennemi.
Une région vaste et fertile doit nour-
rir et nourrit en effet une grande va-
riété de Végétaux. Voilà pourquoi la
végétation des immenses forêts vierges
des tropiques, sif'avorisée parla nature
de son terrain, la chaleur el l'humi-
dité, présente des Végétaux de toutes
les formes et de toutes les grandeurs.
Dans nos climats tempérés, il y a plus
d'uniformité; certaines Plantes do-
minent dans diverses localités, et on
GEO
remarque assez généralement que plu-
sieurs espèces en accompagnent tou-
jours d'autres , de sorte que la vue
d'une seule d'entre elles annonce
constammentlarencontredecellesqui
composent ordinairement sa société.
Au résumé , la station d'une Plante est
une sorte de résultat moyen produit
f>ar la combinaison variée de toutes
es influences des agens physiques.
Telle Plante aquatique , par exem-
ple, qui habite les marais des plaines
basses , ne pourra se développer dans
les marais des montagnes ; telle au-
tre, qui croît sur une pente élevée et
dans un sol argileux , ne se trouvera
pas dans une localité semblable ,
mais oii le sol sera de sable , etc.
Il suit de-là que les stations des
Plantes ne se réduisent pas à un petit
nombre, comme on l'exprimait au-
trei'ois par les mots de Plantas carn-
pestres , sylvestres vel umbrosœ , palu-
dosœ , aqiiaticœ , marinœ , subalpines
et alpinœ. Le professeur De Candolle
a établi seize classes de stations qu'on
ne doit pas considérer d'une manière
rigoureuse , parce que l'auteur a été
forcé de faire prédominer une cause
influente, de s'en servir comme base
de ciiaque division , et faisant, pour
ainsi dire ^ abstraction de toutes les
autres. Les influences des autres élé-
mens sont néanmoins appréciées, et
sont employées pour ti'acer des sous-
divisions dans chaque classe. Les
noms de ces classes étant assez expres-
sifs pour n'avoir pas besoin d'en dé-
velopper les définitions , nous allons
seulement les mentionner ici. D'après
les stations qu'elles occupent, les
Plantes sont :
1 ^. Maritimes ou salines ; il ne faut
pas les confondre avec celles de la
classe suivante : on veut seulement
parler ici des Plantes teri'estres qui ont
besoin de vivre près des eaux salées
pour en absorber une portion néces-
saire à leur existence. Exemple : les
Salicornes, les Soudes, la plupart
des Slalices , V Aster Tripolium, etc.
'i". Plantes marines (Thalassiophy-
les de Lamouroux) , plongées dans la
mer ou flottant à sa surface, y. plus
GEO
haut ce qui a été dit sur les Hydro-
phvtes.
3°. Plantes aquatiques , plongées
daus les eaux douces , iinmergces ou
tlottantcs. Cette classe serait suscep-
tible (le plusieurs sous-divisions , d'a-
près la nature et les circonstances phy-
siques des eaux. Ainsi les Plantes des
eaux moites difl'èrent de celles des
eaux courantes , celles qui nagent
dans les rivières lentes ne sont pas les
mêmes que celles des fleuves impé-
tueux , etc.
4*. Plantes des marais cVcau douce-,
le sol oia elles croissent est souvent à
sec, ce qui leur fait prendre des for-
mes hétéroclites. Cette classe ne de-
vrait former qu'une sous-division de
la précédente.
5". Plantes des prairies et des pâ~
tu rages secs.
6". Plantes des terrains cultivés,
dont le développement est dû à l'ac-
tion de IHomme , soit que leurs grai-
nes aient été transportées d'un pays
étranger avec celles des Plantes cul-
tivées, soit que la terre ait été con-
venablement disposée pour favori-
ser la naissance fortuite de celles
qui aiment un terrain substantiel
et léger.
7°- Plantes des rochers, que l'on
pourrait subdiviser en Plantes des
murailles , des lieux rocailleux ou
pierreux , et des grai'iers, selon que la
masse des fragmens va en diminuant.
JNous observerons cepenlaut que les
Plantes des murailles ne sont peut-
ctre pas aussi indépendantes de la
nature chimique de leurs supports
que celles des rochers. Plusieurs es-
pèces des premières eufoncent leurs
racines dans les fentes des murs , et
contiennent des sels qui ne sont pas
absolument étrangers à la composi-
tion de ceux-ci.
8^. Plantes dessables ou des terrains
très -meubles et peu substantiels.
9°. Plantes des lieux stériles; classe
hétérogène, car les teirains sont stéri-
les par l'etfet d'une foule de causes
qui influent de diverses manières sur
la végétation.
lo". Plantes des décombres. Elles
GEO i o8i
choisissent les habitations des Ani-
maux, parle besoin qu'ellcsëprouvent
de sels et de substances azotées.
11°. Plantes des forets. Il faut dis-
tinguer parmi celles-ci les Arbres
qui constituent la forêt et les Plantes
auxquelles ils prêtent leur abri. P^.
Forêt.
12°. Plantes des buissons ou des
haies. Outre les petits Arbustes qui
en sont l'ornement essentiel, on y
rencontre un certain nombrede Végé-
taux herbacés et pour la plupart grim-
pa ns.
1 5°. Plantes souterraines. Elles peu-
vent se passer de la lumière, cl quel-
ques-unes d'entre elles ne peuvent
même la supporter. La plupart vivent
dans les cavernes obscures; d'autres
dans le sein de la terre.
i4°. Plantes des montagnes. Toutes
les stations précédentes pourraient en-
trer comme sous-divisions dans celle-
ci. Le professeur De Candolle propose
d'établir parmi les Plantes montagnar-
des une division importante , c'est-à-
dire celles des espèces qui croissent
dans les montagnes alpines, dont les
sommités sont couvertes de neiges
perpé tuelles et oiiTarroscmen test con-
tinu et abondant pendant les chaleurs
de l'été; et celles des e-pèces qui ha-
bitent les montagnes d'oii la neige se
retire avant l'été, et qui sont privées
d'une iriigation continue.
i5°. Plantes parasites, qui pompent
leur nourriture sur tous les autres
Végétaux. Elles se trouvent dans tou-
tes les stations précédentes.
i6°. Plantes /(lusses parasites. Elles
vivent sur des Végétaux morts ou sur
des Végétaux vivans, mais sans en ab-
sorber la sève. Un grand nombre de
Lichens, de Mousses, et même de
Plantes phanérogames ( les Epiden-
dies ) forment cette classe.
Selon Bory de Saint-Vincent , De
Candolle eût encore pu ajouter deux
classes à celles qui viennent d'être
établies; celle oii se placent plusieurs
espèces qui végètent daus les eaux
thermales, depuis vingt jusqu'à qua-
rante-huit degrés de chaleur, et celles
qui ne se développent que daus les
aSa
GEO
inlusions ou dans des liqueurs ai titi-
cielles. Il en a élé trouvé jusque
dans des vins de Madère et récem-
ment dans de l'eau de Goulard par
Diitrochet.
Plusieuis de ces divisions sont très-
générales et n'offrent pas de caractè-
res bien tranches. Si l'on voulait ob-
tenir une classification quin'oflVîtpas
cet inconvénient, il faudrait augmen-
ter encore le nombre des divisions,
surtout pour les Plantes sablonneuses,
aquatiques , sylvestres et montagnar-
des. Il serait raclle , par exemple , de
former aux dépens des premières ,
une classe qui renfermerait un nom-
bre immense de Végétaux, puisque
la nature du sol qui en ferait le carac-
tère essentiel , est celui qui convient
à la majorité des Plantes. Nous vou-
lons parler de celles qui vivent dans
le terrain arénacé et rempli d'humus
végétal, connu sous le nom de terre
de Bruyère. Mais après avoir établi
ces nombreuses divisions , on les ver-
rait encore se nuancer les unes dans
les autres , et offrir beaucoup d'am-
biguïtés pour leur distinction.
Noua avons défini plus haut ce que
l'on entend par le mot habitalions des
Plantes ; nous avons vu en quoi il
diffère de celui de stations dont nous
venons d'analyser rapidement les phé-
nomènes. Il semblerait qu'en réunis-
sant toutes les données acquises par
l'étude de ces dernières, nous de-
vrions arriver à la connaissance des
habitations, puisqu'on a dit que l'étu-
de des stations est , en quelque sorte,
la topographie, et que celle des habi-
tations constitue la Géographie bota-
nique. Mais il n'en est pas ainsi ; les
causes climatérlques et essentielles au
sol, qui déterminent une Plante d'un
pays donné à vivre dans telle locali-
té spéciale , n'ont pas seules présidé
à sa production originelle, et l'in-
fluence absolument semblable des
mêmes agens physiques en des con-
trées fort éloignées ne donne pas
toujours naissance aux mêmes espè-
ces. Les causes réelles qui ont relégué
les Plantes dans chaque région du
globe nous sont encore si peu con-
GEO
nues , qu'elles ouvrent un vaste
champ de dispute aux édificateurs de
théories et d'hypothèses. Loin de
nous l'idée d'aborder ce point obscur
de la philosophie naturelle. Conten-
tons-nous seulement d'exposer quel-
ques observations qui découlent du
rapprochement de laits bien avérés ,
et qui renversent à peu près toutes
les Idées que les anciens naturalistes,
les philosophes s'étalent formées sur
le centre originaire du monde vé-
gétal.
Quoiqu'en thèse générale il soit
vrai de dire que les mêmes Influences
physiques doivent produire les mê-
mes résultats, l'application de ce
principe ne saurait être faite avec ri-
gueur au sujet qui nous occupe.
Pouvons-nous en effet apprécier exac-
tement tout ce qui, dans les climats
étrangers, doit Influer sur la végéta-
tion, etalors comment prononcerons-
nous sur leur identité avec d'autres
climats que nous voudrons leur com-
parer? La surface du globe est modifiée
dans une multitude de points, en sorte
que ses productions doivent varier
comme les circonstances physiques
dans lesquelles chacun des points se
trouve. Ces variations sont d'abord in-
sensibles et peu Importantes ; mais à
mesure que l'on s'éloigne de chaque
point central, l'analogie des formes
disparaît , et, par des transitions qui
ne sont jamais brusques (à moins que
de grands obstacles géologiques ne
viennent s'y opposer ) , la végétation
prend un aspect tout-à-falt différent.
Ainsi les zones glaciales, tempérées
et équlnoxiales , offrent de grandes
diversités, non-seulement de l'une de
ces zones à l'autre , mais aussi dans
les parties qui composent chacune
d'elles. Quelques contrées très-éloi-
gnées , et qui ne peuvent être compa-
rées entre elles que sous le rapport
des mêmes causes physiques aux-
quelles elles sont soumises, ont entre
elles des ressemblances qui ont frap-
pé les voyageurs, mais cependant elles
n'offrent qu'un petit nombre d'espèces
végétales parfaitement semblables;
cos espèces appartiennent à la classe
GLO
lie celles iVont l'organisulLon ost peu
compliqut'o ; toiles sont les Piaules
cellulaires ou acotyh'tloues, ainsi que
les Végétaux qui sont exlrèiuenicnt
robustes, parce qu'ils s'accomnioiieat
lacilenieut de divers degrés delernpi.'-
rature et de froid. Eu adnieltaul qu'il
y ait nu certain nonibie d'espèces
coninuincs à deux régions à la (ois ,
en admettant même qu'il y en ait de
cosmopolites, nous devrons toujours
considérer la majeure partie des Vé-^
gétaux comme distribués par groupes
géographiques, cl localisés dans des
espaces déterminés de la terre.
Plusieurs genres , et même des fa-
inillcs entières , ne se rencontrent
qu'eu cei lains lieux spéciaux : ainsi le
cap de Bonne-Espérance est l'unique
patrie des nombreuses espèces deBor-
Donies, d'Antholizes, d'Hermannies ,
de Stapelies , etc. Dans la Nouvelle-
Hollande croissent exclusivement les
Banksies, Styphelies , Goodenies ,les
Epacridécs, etc. C'est dans l'Inde et
la Chine seulement qu'on rencontre
les Hcspéridées et les Caméliées ; en-
fin, pour ne pas donner une trop lon-
gue liste d'exemples; les nombreuses
espèces de Mutisies, de Quinquina , de
Fuschies , de Cierges , sont réparties
et concentrées en diverses régions de
l'Amérique équatorialc.
Quelques-uns de ces genres con-
finés dans certains coins de la terre ,
groupes auxquels !c professeur De
Candolle a donné , par métaphore ,
le nom de genres endémiques , lais-
sent échapper des espèces qui se
répandent au loin , et jiourraient être
comparés à des déserteurs éloignés
de leurs régimens. Toutes les espèces
en nombre si considérable de Fi-
coïdes , d'Ixies , et de Glayeuls ,
sont aborigènes du cap de Bonne-
Espérance , à l'exception, pour cha-
cun de ces genres, de deux ou trois
espèces qui croissent jusque sur les
côtes méridionales de l'Europe.
Ailleurs, ce sont les espèces des
mêmes genres qui se trouvent parta-
gées entre les deux contrées éloi-
gnées. De Candolle a même fait cette
remarque c\-inousc, que dans certains
GEO
28 '>
f cures , torniés de lieux espèces seu-
enienl , l'une habile un hémisphère,
taudis que l'autre croît dans l'hémi-
sphère opposé ; ainsi , le l^latauus
urieittalis croît sur l'ancieu conti-
nent, et le Plataniis occiilciUalis dans
le INouveau-iMonde, etc. Sous les tro-
piques, les Plantes de l'Amérique, de
l 'Afi ique et de l'Asie ap|)arlicnneul le
plus souvent aux mêmes genres, mais
rare.nenl elles sont spécifiquement
semblables. Il y a toutefois plusieurs
exceptions à celle sorte de loi que le
célèbre llumboldt avait cru cons-
tante. Unecerlaine quantité d'espècei
recueillies sur la côte d'Afrique, tant
au Congo qu'au Sénégal , sont aussii
indigènes de l'Amérique, et Auguste
Saint-Hilaire , dans un mémoire ré-
cemment publié sur le genre Sauua-
gesia , a prouvé qu'une de ses espè-
ces { S. erec/a, VVilld. ) , avait pour
communes patries l'Amérique, l'Afri-
que et les Indes- Orientales. Entre les
Plantes des climats tempérés, celles
surtout qui habitent l'hémisphère
Iwréal , il y a encore moins de diffé-
rence. Peut-être cela tient-il à ce que
les conlinens sont à peine séparés ,
et que l'influence des élémens sem-
ble uniforme sur loate cette partie
du globe. Si l'on compare les Plantes
qui habitent les climats froids et tem-
pérés des deux hémisphères opposés,
on observe aussi de singuliers rap-
ports. Les terres magcllaniqucs , les
environs de Monle-Video, présentent
plusieurs espèces de nos genres eu-
ropéens , et les Plantes que l'on y a
transportées s'y sont natui'alisées
avec la plus grande facilité.
Enfin , ou voit certains genres
très -nombreux en espèces ne croître
3 n'en deux contrées de la terre fort
istantes l'une de l'autre , mais pla-
cées aux extrémités de deux grands
continens. Tels sont les Felargonium
et Frotea dont les espèces sont parta-
gées entre le cap de Bonne-Espérance
cl celui de Van-Diémen , telles sont
encore les Mimeuses à pétiole déve-
loppé en feuilles , qui croi?sent dans
la Nouvelle-Hollande et dans l'îte
Mascareigne.
a84
GEX)
Nous ne pousserons pas plus loin
nos observations sur les rapports et
les différences que les climats offrent
entre eux dans leur végétation. Il
nous paraît suffisamment démontré
que le plus grand nombre des espèces
ont pris naissance dans le pays même
oii on les trouve plus abondamment,
sans pour cela recourir à des expli-
cations par des moyens de transmi-
grations que ne prouvent aucunes ob-
servations exactes , ni même le rai-
sonnement ou l'analogie qui souvent
suppléent si facilement à l'observa-
tion. Les principaux obstacles qui
s'opposent à ces transmigrations
sont :
i**. Les mers dont l'immense éten-
due n'est pas la seule cause de la non
propagation des Plantes végétales au-
delà de leurs limites, mais qui , par
l'action de leurs eaux salées, détrui-
sent la faculté génératrice de la plu-
part des graines. Plusieurs naturalis-
tes admettent, il est vrai, que l'eau
salée n'agissant pas au même degré
sur toutes celles-ci , les mers out dû
être la route et le véhicule au moyen
desquels les espèces se sont dissémi-
nées. Cet effet aurait eu lieu surtout
dans les plages parsemées d'îles que
l'on a ingénieusement comparées à des
points d'étape où les Plantes se sont
fixées dans leur voyage maritime.
Mais cette supposition gratuite de l'in-
fluence des courans pélagiques nous
semble devoir cé>ler à cette idée très-
vraisemblable que chaque Plante a
pour origine primordiale le lieu mê-
me où nous la trouvons , ou bien que
sa dissémination est antérieure à l'é-
poque où les îles et les continens fu-
rent séparés par quelque grande ir-
ruption de l'Océan. L'identité de la
plupart des Plantes qui se trouvent
sur les côtes de la Méditerranée, en
Barbarie , en Espagne , en Italie et
dans la France méridionale , est une
forte induction en faveur de cette
dernière hypothèse.
2^. Les déserts arides, malgré leurs
Oasis (qui pourraient être assimilés
aux îles de l'Océan), s'opposent puis-
samment au transport des graines^
GEO
Aussi les parties de l'Afrique séparées
par les sables brûlans du Sahara ,
présentent une grande différence
dans leur végétation. Les Plantes de
Maroc et de l'Afrique septentrionale
n'ont presque point de rapports avec
celles du Sénégal, tandis que la simi-
litude deplusieurs Végétaux rappor-
tés delà Haute-Egypte par l'intrépide
Cailliaud avec ceux que Palisot-Beau-
vols a figurés dans sa Flore d'Oware
et de Bénin, nous fait présumer qu'il
n'y a pas de déserts vastes et continus
entre ces contrées éloignées. Si les dé-
couvertes de Beaufort, lieutenant de
la marine française , et des voyageurs
anglais qui pai'courent en ce moment
l'intérieur de l'Afrique, ne confirment
pas notre supposition , on pourrait
admettre que l'existence des espèces
semblables soit dans les royaumes
d'Oware et de Bénin , soit dans la
Haute-Egypte , est antérieure à l'ir-
ruption des déserts, c'est-à-dire des
amas arénacés qui , au dire des voya-
geurs , empiètent continuellement sur
les terrains fertiles.
3*. Les hautes chaînes de mon-
tagnes. L'obstacle qu'elles offrent à la
firopagation des graines en raison de
eurs hautes sommités le plus sou-
vent neigeuses , serait insurmon-
table, si les montagnes n'étaient pas
coupées par des fissures, des gorges,
par où les Plantes peuvent se glis-
ser dans les pays adjacens. On voit
d'ailleurs la végétation d'un pays être
brusquement arrêtée par des collines
ou des élévations que l'on ose à peine
décorer du nom de montagnes. Cela
nous paraît tenir à un ordre de con-
sidérations que nous présenterons
lorsque nous parlerons des régions
botaniques.
INous venons d'énumérer les obs-
tacles qui luttent contre la transmi-
gration des Végétaux; parmi les cau-
ses qui facilitent cette transmigration
à de petites distances seulement , et
dont on a trop exagéré l'importance,
nous citerons :
1^. Les mouvemens des eaux dou-
ces. Ainsi les lleuvcs et rivières ap-
portent, ainsi qu'on le verra plus
GEO
tard, des lieux voisins de leurs sour-
ces plusieurs Plantes qui se natu-
raliseut sur les bords, et se propagent
souvent jusqu'à leurs emboucliurcs.
2°. L'action des vents. Personne
n'ignore la facilité avec laquelle
quelques Planles dont les graines
sont aigrellées ou munies d'ailes ,
voyageul et se disséminent à quel-
ques distances.
5 '. La vie errante de certains Ani-
maux dont les toisons emportent des
gi aines accrochantes.
4°. L'appétit de certains Oiseaux
qui disséniincut autour de leurs habi-
tations les graines contenues dans les
baies dont ils se nourrissent.
5". La culture des Plantes utiles à
l'Homme. On ne conteste pas lori-
glne américaine du Maïs et de la
Pomme-de -terre , l'origiue asiatique
du Café et du Froment, maintenant
répandus en tant de régions diverses;
mais tout en s'accordant sur le fait
du transport de certaines Plantes , il
est bien difficile de déterminer si le
nouveau continent en est redevable à
l'ancien , ou l'ice l'erse ; tel est le Ba-
nanier.
L'importance de ces moyens a de-
puis long-temps été pesée dans le
Voyage aux quatre îles des mers d'A-
frique (T. ni, p. i54-i6o, et dans le
tome cinq de ce Dictionnaire, p. 45 ).
L'Homme a semé, sans s'en douter,
un certain nombre de Végétaux dont
plusieurs se sont assez bien acclima-
tés dans quelques lieux. C'est à la cul-
ture des Blés de Barbarie ainsi qu'à
celle des Riz de l'Inde, au transpoit
des laines et cotons de l'Orient , à
la culture des Plantes dans les jar-
dins botaniques qui deviennent au-
tant de centres de naturalisation, et
quelquefois à des accidens, comme le
naufrage du vaisseau qui répandit les
bulbes d'une Amaryllis sur les côtes
de Guerne.^ey, que l'Europe doitplu-
sieurs Plantes, inutiles pour la plu-
part , et qui y sont maintenant très-
commune.-;. \i JLly chry siim fϝdiim ,
Plante du Ciip , a tellement pullulé
sur la côte de Brest, qu'elle y couvre
une grande étendue de teriain , au
GEO a85
détriment des Végétaux indigènes
qu'elle a chassés de leur pays. Réci-
proquement , d'autres régions du
globe ont reçu de l'Europe un certain
nombre de Plantes qui paraissent y
prospérer aussi bien que dans leur
patrie. Ainsi les environs de Monte-
Video sont maintenant infestés, pour
ainsi dire , par nos Artichauts. On
rencontre dans cette contrée quelques
Plantes évidemment d'origine euro-
péenne, cl qui, au rapport d'Aug.
Saint-Hilaire, offrent toutes une par-
ticularité qu'elles ne présentent pas
en Europe. Tel est le Sureau, qui ,
en Amérique, a toujours trois styles,
de sorte qu'on le considérerait peut-
être comme une espèce distincte , si
on n'était assuré de son origine. Tel
est encore le Fraisier, qui selon Bory
de Saint- Vincent , ayant été planté
Far Commerson dans les hauts de
île de Mascareigne, y envahit au-
jourd'hui la plaine des Caffres , et qui
y a pris un faciès tellement particu-
lier, qu'un auteur l'a cité comme une
variété remarquable.
Cependant il est important de ne
point exagéier l'influence qu'exerce
le transport des graines par l'Homme
sur la végétation d'un pays. Le nom-
bre des Plantes ainsi disséminées au
loin n'est pas fort considérable , parce
que tous les terrains et les climats ne
sont point aptes à la perpétuation de
la plupart des espèces , quelques
eflbrts qu'aient tentés plusieurs agri-
culteurs, pour acclimater des Vé-
gétaux importans. Malgré les nom-
breux semis de Plantes exotiques que
des amateurs ont essayés dans îesen-
vuons des grandes villes , bien peu
de Plantes ont répondu à leurs espé-
rances. Les unes ont traîné sans fruc-
tification une vie languissante quia
fini par s'éteindre sans retour ; les au-
tres , après avoir prospéré pendant
deux ou trois années , out été détrui-
tes par le simple effet d'une grande
variation dans la température.
D'après les faits que nous avons
tracés , il est certain que dans chaque
7.ône , le plus grand nombre des indi-
vidus est produit par un petit nombre
.86
Gt:o
d'espèces; et c'est de-là que dcporul
le caraclèrc du passage. Si ces espè-
ces , au lieu de vivre en sociclcs
d'indivitlus seniblahles, oftrent enlie
elles de légères diftcrenccs, alors la
prépondérance des familles qu'elles
constituent, imprime à la nature un
aspect riant , varié et majestueux.
Ainsi , dans une région boréale oii
le nombre lotal des Bruyères est beau-
coup moins considérable que celui des
Composées, les premières intlueront
davantage sur l'aspect général de la
contrée que les secondes, parce qu'une
ou deux de leurs espèces pounont
occuper un espace dix fois plus grand
que celui (ie toutes les Composées en-
semble . ce qui fait voir que certaines
familles de Plantes sont dominantes
par la masse, taudis que d'autres le
sont par la singularité et la diversité
de leurs formes; cl c'est dans ce der-
nier cas seulement , que la nature
l^araîtra plus gracieuse et plus riche.
Mais, de ce que plusieurs familles pa-
raissent dominantes dans certaines
contrées, il n'en faut [lourtant pas
conclure que c'est le lieu de la terre
oii elles prospèrent davantage. Cer-
taines espèces de Fougères, telles que
le Ptéris aquilin par exemple, crois-
sent dans le Nord où le froid est mor-
tel pour d'autres Plantes; elles y sem-
blent abondantes à l'œil du voya-
geur , qui n'aperçoit autour d'elles
quune chétive végétation; mais cette
abondance n'est qu'une illusion , car
les Fougères sont d'autant plus noin-
l)reuses, et elles ont des formes d'au-
tant plus variées, qu'on s'avance
plus vers les zones équatoriales.
Après avoir reconnu que les espè-
ces sont beaucoup plus diversifiées, à
mesure qu'on s'éloigne des pays froids,
les naturalistes auxquels la Géogra-
phie botanique doit la rapidité de ses
progrès , ont cherché à déterminer
si le nomb'.;o des genres de Plantes
est aussi augmenté dans les pays
chauds; ils ont comparé les classes
et les familles d^ns les différentes
zones , et voici quelques-uns des
résultats auxquels ils sont arrivés.
Va d'abord en ce qui concerne les
GEO
genres, comme leur valeur est très-
inégale, vu la tendance pi us on moins
grande des auteurs à distinguer un
plus grand noinlne d'espèces, il n'a
été possible d'arriver à aucune don-
née satisfaisante. On ne connaît
donc pas le rapport des espèces aux
genres , pour les diveis climats; mais
une observation assez remarquable ,
et que l'on doit au piofessenr De Can-
dolle , c'est que dans les îles isolées ,
le nombre des espèces de chaque
genre est généralement moindre que
sur les continenSi
On a dit que le nombre des Plantes
acotylédones ou cellulaires allait en
augmentant vers le pôle, et en dimi-
nuant vers l'équateur. Cette loi avait
clé fondée d'après le peu d'observa-
tions qu'on avait faites sur les Plantes
cryptogamiques. \jq Lichen sciiptusde
Linné, par exemple , qui passait pour
restreint aux écorccs des pays tempé-
1 es, examiné depuis attentivement par
noire collaborateur Fée, sur les écor-
ces des Arbres des pays équinoxiaux,
y constitue la vaste famille des Gra-
phidécs dont on connaît aujourd'hui
près décent espèces. Notre assertion
devient encore plus vraie , si l'on
sépare de cette classe les Fougères,
en les réunissant aux Monocotylédo-
ncs , comme l'a fait De Candolle.
Proportionnellement à la totalité des
Plantes qui croissent avec les Di-
cotylédones , cette classe , considé-
rée en masse, est en général moins
nombreuse dans les climats tropiques
que dans les régions voisines des pô-
les ; et on observe une progression ré-
gulière dans ce nombre , en se diri-
geant de l'équateur vers ceux-ci.
La vaste famille des Fougères suit
une loi inverse de la précédente, c'est-
à-dire que leur nombre est plus con-
sidérable dans les contrées intra tro-
picales , que partout ailleurs. Mais ,
ainsi que l'observe le célèbre Hum-
boldt, leur distribution géographique
dépend de la réunion de ciicoustan-
ces locales d'ombre , d'huuiidité et de
chaleur tempérée : en sorte que leur
maximum se trouve dans les parties
montagneuses des tropiques. FiU
GEO
certaines îles de peu d'clcndue , le
nombre des Fougcics s'tilèvc à un
tiers environ de la totilile de» Vé~
gétiiux qu on y a rencontics. L'hu-
uiidilc qui règne dans ces localités
spéciales, est sans doute la cause de
l'augmentation du nombre des Fou-
gères, comme elle contribue aussi à
élever celui des Monocotyledones ,
tloiit la rai-cté est d'autant plus re-
marquable, que le climat est plus
sec. C'est ici que l'étude des station*
peut jeter quelque jour sur les causes
qui déterminent les habitations des
Plantes.
Enfin , le nombre proportionnel
des Dicotylédones va en augmentant,
à mesure que l'on approche de l'équa-
teur , et en diminuant , vers les
pôles. Parmi ces Dicotylédones , les
espèces arborescentes se rencontrent
en plus grande proportion dans les
climats ciiauds que dans les climats
tempérés , et dans ceux-ci, plus que
dans les régions froides. C'est même
un fait très-remarquable , que la na-
ture ligneuse des espèces méridiona-
les, qui appartiennent cependant à
des genres ou à des familles dont tou-
tes les Plantes sont herbacées dans
les autres climats. Les Végétaux des
Canaries qui offrent des formes évi-
demment analogues à celles des Plan-
tes européennes, les Composées et les
Malvacées arborescentes des tropi-
ques, sontdes exemples frappans de la
vigueur qui caractérise les productions
végétales des climats équatoriaux.
Relativement à la distribution géo-
graphique des familles , nous ne re-
viendrons pas sur ce que nous avons
dit de la circonscription de plusieurs
d entre elles , entre des limites très-
resserrées, ou de celles qui habitant
CNclusivement , soit la zone torride ,
soit les zones tempérées et h>perbo-
réennes. C(; serait nous exposera des
reproches fondés de trivialité , que de
reproduii'c comme exemples les Pal-
miers , les Cactées , les Conifères , les
Ombellifères , les Protéacées , les
Myrtliées , les Mélastomécs , etc.
Mais nous nous arrêterons un mo-
ment à la considération des graules
GEO
287
familles qui ne sont, à proprement
parler, que des embrancluMnt;ns dos
grandes classes, ou bien des abstrac-
tions plus ou moins graduées de la
méthode naturelle. La répartition de
leurs espiJccs sur les ilifféienles par-
tics du globe , offrirait un sujet
d'études qui pouri'ait entraîner la
comparaison des climats et l'applica-
tion théorique de toutes les causes
dont nous avons examiné Pinduence
sur les productions naturelles; mais
ce nesl point ici noire but, et nous
nous contenterons de soumettre à nos
lecteurs une esquisse du tableau de
cette répartition que nous devons
aux savons Humboldt, R. Brown et
Schouw.
Parmi les Monocotylédones . les
trois fy milles des Graminées , des Cy-
pcracées et des Joncées , offrent des
disparates très-marquées. Le rapport
approximatif des Graminées avec la
totalité des Phanérogames, ne varie
priS beaucoup dans chacune des zones,
tandis que les deux autres familles
diminuent près de l'équateur et aug-
mentent vers le Nord. Il y a toutefois
plusieurs exceptions; les Graminées,
par exemple, sont très-rares sur les
côtes du Groenland. Comme il n'est
ici question que des espèces sauvages,
nous faisons abstraction de toute au-
tre considération sur la profusion ou
la rareté des Graminées. Ainsi , lors
même que ces Plantes , éminemment
utiles à l'Homme , domineraient par
leurs masses dans les contrées civdi-
sées , nous dirions également qu'elles
n'y sont pas plus abondantes qu'ail-
leurs.
Jetons maintenant un coup-d'œil
rapide sur quelques-unes des grandes
familles de Dicotylédones. Les Sj'^-
nanthérées , lépartles sur presque
toute la surface de la terre , abondent
surtout dans les climats tempérés et
tropiques. H y en a moins dans les
stations chaudes de l'Amérique équi-
noxiale que dans les stations subal-
pines et tempérées des mêmes ré-
gions. Le Congo et Sierra-Leone en
Afrique, 1rs Indes-Orienlalcs et la
Nouvelle-Hollande cri nourrissent un
388
GEO
nombre très-petit , relativement à ce-
lui d'autres contrées situées entre les
mêmes parallèles , mais qui offrent
des stations plus appropriées à l'exis-
tence de ces Végétaux ; enfin dans la
zone glaciale, soit au Kamtschatka ,
soit en Laponie , le nombre relatif des
• Plantes de cette vaste famille est à
peu près moitié moins considérable
que dans les climats tempérés.
C'est surtout dans les contrées équi-
noxiales que les Légumineuses domi-
nent ; elles s'effacent peu à peu dans
chaque hémisphère on s'éloignant de
l'équateur, à l'exception toutefois de
quelques régions où certains genres,
parla multiplicité de leurs espèces,
donnent quelque chose de pariicu-
lier à la végétation ; telle est la Sibé-
rie et les vastes provinces de 1;; Russie
asiatique oii se trouvent une si grande
quantité d' Astragales.
R. Brown a partagé , sous le point
de vue géographique , les Rubiacées
en deux groupes. Le premier se com-
pose de toutes les Plantes sans sti-
pules interposées {Stellatœ) ; il appar-
tient à la zone tempérée. Le second,
composé des Rubiacées à feuilles op-
posées et accompagnées de stipules,
est presque exclusifaux régions équi-
noxiales.
Les Crucifères et les Ombellifères
manquent presque totalement sous
les tropiques , abstraction faite des
montagnes élevées de deux mille
quatre cents à trois mille mètres
au-dessus du niveau de l'Océan.
Les Plantes de ces deux familles pa-
raissent affectionner le bassin de la
Méditerranée.
Maintenant que nous avons re-
connu avec tous les naturalistes
que les Plantes ont des habita-
tions dont elles ne peuvent sortir
qu'en vertu de causes fortuites ,
et que de nombreux obstacles s'op-
posent à leurs transmigrations ;
maintenant que nous savons que tel-
les formes générales sont incompa-
tibles avec certains climats, et qu'el-
les s'évanouissent à mesure qu'on
s'éloigne de celui qui est favorable à
la nature des Plantes qu'elles carac-
GEO
térisent; qu'il y en a même dont
l'existence exclusive eu telle ccmtrée
particulière ne peut être expliquée
par les causes que nous avons analy-
sées; il nous sera possible de diviser
le globe d'après l'ensemble des Plan-
tes qui sont resserrées entre certaines
limites , et d'obtenir par-là le com-
plément de la Géographie botanique.
Déjà dans son élégant et substan-
tiel article du Dictionnaire des Scien-
ces naturelles, le professeur De Can-
doUe avait indiqué les Régions Bota-
niques qui divisent la surface de la
terre, et il avait imposé à la plupart
d'entre elles des noms empruntés à la
Géographie physique. Ainsi , il avait
■ établi les régions hyperboréenne, euro-
péenne, sibérienne, méditerranéenne ,
orientale, etc.; et il avait défini les
espaces de la terre que chacune de
ces régions comprenait. En indiquant
seulement ces régions, le professeur
De CandoUe ne les a pas caractérisées
par les productions végétales, qui
dominent dans chacune d'elles , car
c'est la réunion de beaucoup de fa-
milles, plutôt que telle famille ou
même tels genres particuliers qui
doivent servir à les distinguer. Le
docteur Schouw ne paraît pas avoir
été frappé par cette dernière consi-
dération. L'important ouvrage qu'il
a récemment publié , contient , ainsi
que son Atlas géographique , les ré-
gions botaniques , sous les noms des
î'amilles et des genres qui se trouvent
plus particulièrement dans chacune
d'elles. Ainsi, par exemple , la région
hyperboréenne de De CandoUe est
appelée région des Mousses; les ré-
gions européenne , sibérienne et
méditerranéenne , sont réunies en
une seule que Schouvf nomme Région
des Ombellifères et des Crucifères ; la
région du cap de Bonne-Espérance
a été désignée arbitrairement , cenous
semble, par le mot de Région des Mé-
sembry antlièmes ou des Stapélies , et
ainsi de suite. Mais peu importe le
nom donné à chacune de ces divi-
sions territoriales , pourvu qu'il soit
reçu unanimement et qu'il indique des
espaces déterminés avec exactitude
GEO
sous le rapport de la vés^t'tation. Ce
résultat avantageux sera obtenu par
la comparaison du plus grand nom-
bre de Végétaux qu'on pouna se pro-
curer , et par la connaissance de tou-
tes les circonstances physiques à l'em-
pire desquelles les diverses contrées
de la terre sont assujetties. D.ins les
Flores des contrées peu dtcndues , on
observe (léjà des régions partielles
subordonnées aux circonstances géo-
logiipies , c'est-à-dire que les Plantes
répandues dans le même bassin (et
l'on sait ce que nous entendons par
ce mot, /''. 1 article Bassin) forment
une végétation déterminée et homo-
gène, quelle que soit l'étendue et la
direction de chaque bassin. Ce sont au-
tant d'immenses vases de tleurs (qu'on
nous permette cette image simple et
îjaturelle)remplis d'une terre dont la
nature vai ic , exposés à des degrés
difiérens de chaleur, de lumière ,
d'humidilé, etc. , et dans lesquels
germent une multitude de grai-
nes d'espèces purticulièies. De même
les glandes régions botaniques sont
circonscrites par de hautes monta-
gnes ou d'immenses plateaux qui
étaient jadis les bairières des eaux
dont l'écoulement a produit les fleu-
ves et les rivières. Elles ne sont
donc pas toujours comprises entre
les latitudes parallèles à l'équateur;
mais , au contraire , elles tracent
sur le globe des figures qui ont
leurs contours marques par de hau-
tes chaînes dont les versans oppo-
sés appartiennent à des régions bo-
taniques difTérentes. Ajoutons à ces
causes géologiques celles qui sont
produites par rnifluence des puissans
ageus de la natui'e , et nous pourrons
nous faire une idée assez juste des ré-
gions botaniques , ou , en d'autres ter-
mes, des habitations générales des
Plantes.
En adoptant les idées que nous ve-
nons d'émettre, on se rend compte
de l'analogie des Plantes qui crois-
sentdanslescontréessituées à d'énor-
mes distances, mais (pii forment les
versans ou les bords d'immenses ré-
servons dont le fond est encore rcm-
TOME vu.
GEO
S89
pli par les gouffres de l'Océan. D'un
autre côté , en examinant l'action de la
température, de la lumière , etc. , sur
la végétation , nous pouvons expli-
quer les ressemblances des Végétaux
qui habitent les zones diverses , mais
qui se trouvent sous les inllueuces
semblables des agens physiques,
comme par exemple l identité des
Plantes du Groenland et de nos Al-
pes européennes , et !a l'cssemblance
générique des Végétaux qui habitent
les hautes chaînes du Caucase, du
Mépaul, des Pyrénées, des Andes,
etc. C est ainsi que l'on parviendra à
asseoir sur des bases fixes l'établisse-
ment des divisions territoriales bola-
niqucs , et à rapprocher celles dont
les rapports intimes, d'obscurs qu'ils
étaient autrefois , sont aujourd'hui
facilement appréciables. (g..n.)
La carte qui doit accompagner cet
article , complétera en même temps
les idées de Géographie botanique
dont nous venons de tracer l'esquisse.
Dans cette carte , nous examine-
rons soigneusement les bassins géné-
raux dans lesquels circulent les eaux
douces , les seules dont 1 action ne
soit pas mortelle aux germes des Plan-
tes. Si la mer frappe de mort ces ger-
mes, qu'on la dit cependant apte à
propager , les torrens , les rivières et
les fleuves au contraire doivent être
comptés au rang des plus puissans
movcns de propagation végétale.
C'est par leur action que l'on voit
descendre du sommet des monta-
gnes, dans les vallons, et jusque
dans les plaines , des semences de
Végétaux alpins , dont le grand
nombre , comme exilé , ne saurait
s'acclimater sur le sol inférieur, mais
dont quelques-uns se développant ,
prospérant et s'acclimatant, prennent
un fades tout nouveau et fort diffé-
rent de celui des types originaires.
C'est ainsi que des Plantes de mon-
tagnes ont reçu par la culture, dans
nos jardins de botanique , un aspect
qui les ferait totalement méconn;iître
du naturaliste le plus exercé, si
depuis qu'on étudie la Géographie
19
^go GEO
physique , ou ne s'était familiavisc
avec de pareilles mélamoipho'ies. Par
(les causes dont l'elVet opposée fit re-
monter vers le faîle des montagnes ,
des graines de nos champs qui purent
résister à la température des som-
mets, y Cloître et s'y propager , les
Plantes , provenues de ce genre d'émi-
gration, ont aussi pris une figure nou-
velle , et de tels échanges de tor-
mes qui ont suffi , à beaucoup d'au-
leurs peu scrupuleux , pour établir
des espèces, résulte encore l'un des
grands inconvéniens qui s'opposent
à l'introduction dans la science , de
l'arithmétique botanique.
Les fleuves (;^. ce mot), et générale-
ment les grands amas d'eau douce ,
sont encore un moyen de perturbation
dans la distribution des Plantes , par
la propriété qu'ils partagent avec les
eaux de la mer , ae conserver dans
leur profondeur, une certaine égali-
té de température. Les Végétaux al-
pins , qui , vers la base des glaciers ,
triomphcnt,en quelque sorte, du froid
des hivers rigoureux , sous une épaisse
croûte de neige qui les tient entre le sol
et la couche inférieure toujours fon-
dante , comme dans une orangerie
humide, gèlent lorsqu'on les cul-
tive dans les légions inférieures sans
les abriter. Celles de ces Plantes
dont les graines entraînées par les tor-
rens et par les rivières jusque dans
les plaines , viennent à s'y dévelop-
per , y succombent le plus souvent
aux approches de décembre. VJn-
tirrhinum alpinum , descendu dans
la plaine de Tarbes, du faîte des Py-
rénées, est l'une des plus palpables
exceptions qu'on puisse opposer à
Fexécullon de celte loi de la nature.
Mais qu'un fleuve coule du nord au
sud, que vers la partie supérieure
de son lit dans une contrée méridio-
nale, croissent, par exemple , des
Souchets , dont le feuillage redoute
le trop grand froid , et ne se déve-
loppe que dans les régions au moins
tempérées , et que des graines de ces
Plantes abandonnées au courant de
l'eau , viennent à s'arrêter vers l'em-
bouchure du fleuve dans une région
GEO
déjà froide , elles s'y développeront
durant l'été, etleur progéniture pour-
ra se perpétuer à jamais , parce que le
débordement des eaux de l'hiver qui
ne gèleront pas jusque dans leur pro-
fondeur, tiendra la racine et les
bourgeons du Végétal dépaysés dans
une sorte d'orangerie humide , com-
me les Al éties , des Saxifrages et des
Draves y sont tenues par l'épaisseur
des neiges sur les grands sommets
alpins.
Aux Plantes des fleuves et de la
terre succédèrent les créatures qui se
nourrissent des unes et des autres ;
après avoir parlé de la Géographie
de ces Plantes , nous devons coiisé-
quemment nous occuper de celle
des êtres qui parurent ensuite et se-
lon l'ordre de leur complication, (b.)
/3. Géographie zoologique.
A. Animaux articulés.
* Insectes et Arachnides.
A l'époque fi8i5) où nous avons
lu à l'Académie royale des scien-
ces notre Mémoire sur la Géogra-
phie générale de ces Animaux , à
peine sortions-nous de cette crise
terrible qui avait armé contre nous
l'Europe entière , et de cet état d'hos-
tilité qui pendant vingt-cinq ans nous
avait interdit toute communication
maritime. Les voyages de Bosc , d'O-
livier et de Palisot de Beauvois , et
deux expéditions du capitaine Bau-
din , l'une aux Antdles et l'autre aux
Terres Australes , avaient seuls enri-
chi nos collections et consolé de leurs
privations les amis de la nature. Les
Insectes qu'ils avaient recueillis , et
ceux parmi les exotiques , que l'on
possédait avant la révolution , et
qui se trouvaient alors dispersés
dans les musées de Paris , formaient
avec les espèces indigènes ou euro-
péennes , les uniques matériaux dont
nous pouvions disposer. Nos collec-
tions , depuis le retour de la paix,
c'est-à-dire dans l'espace de huit à
neuf ans, se sont tellement accrues
par des recherches dans toutes les par-
ties du monde , et spécialement dans
GEO
l'Aincrique septentrionale, au Brésil,
au cap (le Bonnc-E<pt5r.incc et ;inx
Indes j que trtinc extrême pénurie ,
nous avons passe presque subilcmcut
à nue si excessive opulence, que
nous en sommes encombrés. On sent
donc que nous pourrions au joui d'hui
donner sur la (géographie de ces Ani-
maux un travail bien plus complet.
Nous avons vu néanmoins avec une
grande salisfaclion , que les nouvelles
acquisitions, loin de contredire les
principes que nous avions élal)lis dans
notre INIémoire, qui n'était au surplus
qu'un essai, les confirmaient pleine-
ment. Les détails étant exclus dans
un ouvrage de la nature de celui-ci ,
une analyse sommaire de ce Mémoire
atteindra notre hul. Nous présente-
rons d'abord les principaux laits et
des réflevions générales. Nous jette-
rons ensuite un coup-d œil sur les
diverses contrées du globe, afin de
découvrir les changemcns qui s y
opèrent, relativement à certaines ra-
ces d'Insectes considérées par masses.
Nous terminerons enfin par une
division géographique et mathémati-
que de la terre , en rapport avec ces
changemcns, de manière que les di-
visions partielles ou climats, seront,
en quelque sorte , des états ou des
empires propres à ces diverses races
d'Insectes ainsi groupées ou peloton-
nées.
S'il existe pour les Plantes une
circonscription géographique , elle
doit aussi avoir lieu pour les Insectes
qui s'en nourrissent; et dès-iors en-
core à l'égard des Insectes carnas-
siers, puisque la plupart de ceux-ci
font leur proie des précédens, et n'ont
pas fous les mêmes goûts. La tempé-
rature qui convient au développe-
ment d'une espèce, ne convient pas
toujours à celui d'une autre; il faut
donc que l'étendue des pays occupés
par certaines espèces ait des bornes,
et qu'elles ne puissent franchir, du
moins instantanément, sans perdre la
vie. Là oli se terminera l'empire de
Flore , là aussi cessera le domaine de
la zoologie ; et par opposition , les
coutrées dont le sol est très-varié , et
GEO 991
é|MOuvG à la fois une chaJeur forte et
accompagnée d'une humidité modé-
rée , seront les plus f.ivorablcs à la
végétation et à la propagation ainsi
qu'à la multiplicité des espèces du rè-
gne animal. L'observation vient à
l'appui de ces idées. Olhon Fabricius
qui a ])ublié une très-bonne Faune du
Groenland, n'y mentionne que quatre
cent soixante-huit espèces d'Animaux,
sur lesquelles cent dix appartien-
nent à la classe des Insectes de Lin-
né. Dès qu'on aborde les i égions que
Ihivcr obsède sans cesse , les êtres
vivans ont disparu et la nature n'a
plus la force de reproduire. Quelle
pourrait être en eflet son énergie dans
un climat tel que celui du Cap-Nord,
oii la température moyenne de l'an-
née est au point de congélation , et à
plus forte raison dans celui du lieu
nommé Nain , oii cette température
moyenne est inférieure de trois de-
grés? Et sans nous avancer jusqu'aux
régions polaires, ne savons-nous pas
que lorsque l'on s'élève sur les hautes
montagnes , sous la zone torride mê-
me , à la région des neiges perpé-
tuelles , on ne trouve presque plus de
traces de Végétaux? Les plaines qui
avoisinent les pôles sont , à cet égard,
dans le même état d'inertie. Aussi ,
les montagnes , envisagées sous le
rapport des Végétaux et des Ani-
maux qui leur sont propres , forment
graduellement et par superposition
des climats particuliers , dont la tem-
pérature et les productions sont sem-
blables ou analogues à celles des
plaines des contrées plus septentrio-
nales. C'est pour cette raison que l'on
est parvenu à acclimater dans quel-
ques montagnes de la zone torride
des Plantes céréales et des fruits des
zones tempérées. Plusieurs Insectes
des environs de Paiis n'habitent,
dans le midi de la France, que des
montagnes sous-alpines. Ainsi, encore
les Alpes el les Pyrénées nous offrent-
ils des espèces propres à la Suède et
aux autres coutrées fin nord de l'Eu-
rope. Le naturaliste attentif tiendra
compte de ces circonstances locales ,
ainsi que de la constitution minera-"
19*
29J GEO
logique (iu tcnain ou il rencontre ces
espèces ; car la nature du sol influe sur
celle des Végétaux, et par corrélaliou
sur celle des Insectes qui s'en nourris-
sent. Les Insectes du Levant , de la
Barbarie, et des contrées maritimes
de i'exti'émité la plus méridionale de
l'Europe, ont une grande analogie
entre eux, ce qui doit tenir à l'iden-
tité du sol, des Végétaux et de la
température. On voit aussi que sans
aller très-loin , soit que le terrain soit
peu mon lue ux ou presque horizon-
tal , soit qu'il s'élève considérable-
ment , des espèces affectent certaines
localités : ce sont autant de topogra-
phies enlomologiques qui doivent
exercer notre paiience et notre saga-
cité.
La plupart des Arachnides et des
Insectes ajant pour patrie des con-
trées dont la température est isother-
me , et dont le sol et la latitude sont
les mêmes , mais qui sont séparées
par de grands intervalles , ne se res-
semblent point spécifiquement. Ceux
de ces Animaux qui nous ont été ap-
portés de la Chine et des pays les plus
orientaux de l'Asie , sont évidemment
distincts de ceux d'Europe et d'Afri-
que.
Des barrières naturelles et insur-
montables , comme des chaînes de
hautes montagnes , des mers, de vas-
tes déserts , produisent, sans que les
distances soient aussi grandes, des
différences semblables. Les Insectes
des Etats-Unis , quoique souvent très-
analogues aux nôtres, présentent
néanmoins des caractères particuliers.
Quelques Lépidoptères, cependant,
etqrrelques autres Insectes, mais dont
l'habitation s'étend jusqu'au nord de
la Suède et probablement à des pays
situés entre elle et ceux de l'extrérarté
septentrionale de l'Amérique , se
trouvent aussi dans les possessions
anglo-américaines. D'autres es[)èces
paraissent avoir pris une route oppo-
sée , ou avoir gagné du côté du Lc-
vantou vers le Sud. Quelques Sphinx ,
tels que l'Ati'opos , celui du Ncrium,
le Celerio , etc. , sont dans ce cas. Le
Papillon dir Chardon ou la Belle-
GEO
Dame est presque cosmopolite pour
l'ancien continent; et il païaît même
n'avoir été arrêté dans le nouveau ,
que par le golfe et les montagnes du
Mexique. Beaucoup de genres d'In-
sectes, et particulièrement ceux qui
vivent de Végétaux, sont répandus
sur un grand nombre de points du
globe. Quelques autres sont exclu-
sivement propres à une certaine
étendue du pays de l Ancien et du
INouveau- Monde. On chercherait
vainement dans celui-ci les genres siii-
vans : Manticore , Siogone , Anthie ,
Graphiptère , Drypte , Pimélie ,
Scaure, Cossyphe , Mvlabre , Bracliy-
cère,Némoptère , Abellleet plusieurs
autres. Mais en revanche il en offre
que l'autre ne possède point, tels
que ceux d'Agre , de Nilion , de Te-
traonix , de Dutèle, de Doryphore,
de Cupès , de Corydale , de Labide ,
de Pélécine , de Cenlris, de Mélipone,
d'Euglosse, d'Héliconie , d'Erjcine ,
de Gastnie, etc. ]Nous avions cité en
oulre les genres Agre et Trigone ;
mais nous avons vu depuis une es-
pèce du premier , recueillie au Séné-
gal, et une autre du second, trouvée
à Sumatra. La découverte de celle-ci
et de quelques autres Insectes des îles
les plus orientales de l'Asie, appuie
l'idée que nous avions émise sur l'af-
finité qu'ont, sous quelques considé-
rations zoologiqiies, les parties les
plus reculées de l'ancien continent
avec le nouveau. L'Afiique est aussi
en possession exclusive de quelques
gcnrei , tels que ceux de Manticore,
de Graphiptère , d'Eurlchore , de Pu-
nuinore , etc.; les Colliures , les Hel-
luos, etc., sont propres aux Indes-
Orientales. Les genres Lamprine ,
Hélée, Céraptère, Paropside, Pa-
nops , etc. , viennent uniquement de
la Nouvelle-Hollande. L'étendue de
pays qu'occupent ces genres et leur
foyer principal , que l'on peut déter-
miner par les proportions relatives et
comparées des espèces, doivent frxer
l'attention des observateurs. C'est
ainsi que les plus gra;:des espèces de
Cossus, de Zeuzères, d'Hépiales , pa-
ra issjnt avoir l'Auslralasie pourdoini-
GEO
cile. C'est dans l'Emope tempérée
qu'est celui des Caral>o.s. Ijcs plus
grands lioinbyx cl les [)lus grands l'a-
pillous proi)rciiictU dits , se trouvent
aux Moluques. Ceux do la division
des Troycns >o\\\. propres aux Indes-
Orientales cl à l'Anierique.
La Suède cl particidièrement la La-
ponie nous olVreut beaucoup d'espè-
ces qui leur sont proiMes; mais plu-
sieurs de celles de la partie méridio-
uale , comme la Scauic , sont com-
munes à l'Allemagne. Celles i.\\\ nord
lie la Grande- liretagne ou de l'Ecos-
se paraissent aussi , à raison du cli-
mat, avoir de grands rapports avec
celles des mêmes contrées et de la
INorwège, tandis que celles de l'An-
gleterre méridionale se rapprochent
heaucoup des espèces des côtes mari-
times et occidentales de la France, ou
sont même identiques, mais souvent
plus petites. 11 semblerait que le voi-
sinage de rOcéan exercerait du nord
au sud une assez grande influence sur
la nature des Insectes , car plusieurs
espèces des environs de Bordeaux se
leirouvent aussi dans les parties de
lEspague situées sous le même mé-
ridien ou à peu de distance de lui,
et disparaissent lorsque l'on s'avance
de quelques degrés à l'est. Quoique
nos départemens septentrionaux aient
au-^si (plusieurs espèces communes à
l'Allemagne , il semblerait encore
néanmoins que le Hhin et ses mon-
tagnes orientales lormeraient à l'égard
de quelques autres espèces, une sorte
de frontière qu'elles ne iranchissent
point. Celles qui sont propres aux
contrées chaudes de l'Europe occi-
dentale commencent à se montrer
vers le cours inférieur de la Seine ou
aux environs de Paris, et précisément
au point oii la Vigne commence à
prospérer, sans le secours de circons-
tances locales , nous voulons dire
sans être abritée par des montagnes.
J/Ateuchus flagellé , le Mylabre de la
Chicorée , la Mante religieuse , la Ci-
gale Hœmatode d'Olivier , l'Ascala-
phe italique , etc., indiquent ce chan-
gement. Il devient plus sensible dans
les départemens situés sur la Loire
GEO 233
inférieure; mais c'est surtout vers le
quaianle-quatrième degré de lalilude
cl dans les lieux oii l'Olivier, en al-
lant du nord au sud , se montre pour
la première fois et oii croissent spon-
tanément le Grenadier , la Lavande ,
l'Aibous'ier , etc., que les Insectes
méridionaux et presque afiicains frap-
pent nos regards. C est ce que nous
avons particulièrement remai que en-
tre Valence et Montelimnr. L'Alcu-
chus sacré , les Scaurcs , les Akis , h;
Scorpion européen , diverses autres
espèces de Cigales , les Termes , etc.,
sont les avanl-coureurs de ces races
d'Animaux. Les bords de la Méditer-
ranée sont plus riches à cel égard. Là ,
apparaissent les Mygales , les Onitis ,
lesCébrions, les Pimélies, les Bra-
chycères , les Broutes, les Scaiiteset
quelques espèces de Lépidoptères ,
plus particulièremcntproprcsaii nord
de l'Afrique. Les contrées de 1 Espa-
gne situées siu' celte mer tiennent en-
core beaucoup plus , sous le rapport
des productions entomologiqucs, de
cette partie du monde et du Levant.
On y volt des Erodies , des Sépidies ,
des Zygies , des Némoptères , des Ga-
léodes , des Brachines de grande
taille et d'autres Pimélies. Mais la
Barbarie et les autres p;iys ilc 1 Afri-
que au nord de l'Atlas et ceux à l'o-
rient jusqu'à la ii'.er Rouge, nous
montrent , pour la pi ornière fois, des
Anthies, des Graphiptèrcs , dos Sia-
gones et un grand nombre d'espèces
inconnues en Europe. L'Atlas et le
grand Désert franchis , les nôtres ont
Eresque totalement disparu. La INu-
ie , PElhiopie, le Sénégal et une
grande partie de la Guinée , forment
une zone transverse habitée par les
mêmes races ou présentant peu de
diff"érences essentielles. C est des ré-
gions brûlantes de la Guinée et du
Congo que nous viennent les plus
grandes espèces du genre Goliath de
Lamarck ; les autres nous sont four-
nies par l'Amérique méridionale et
Java. Les Pétalocheires et les Ence-
lades paraissent être confinés dans
les contrées équinoxiales et occiden-
tales de l'Afrique. La colonie du cap
(le Bonne -Kspéi'ance abonde suitout
en espèces d'Ànthies et de Brachycè-
res. Elle est aussi la pairie exclusive
des Manticores et des Piicumo! es. Le
midi de l'Afrique et les Indes-Orien-
tales nous offrent encore des Sa grès ,
des Diopsis et desPaussus. Les îles de
France et de Mascareigne , celles de
Madagascar et de Sainte-Hélène tien-
nent, par quelques espèc* , de l'A-
frique; mais elles en ont beaucoup
d'autres qui leur sont particulières :
quelques-unes de celles-ci se rappro-
cheraient de celles des Indes -Orien-
tales. Les Insectes de la côte de Coro-
mandel, du Bengale, de la Chine
méridionale, du Thibet même, sem-
blent, parleurs affinités naturelles ,
apparteniràlamême zôneouaumême
climat; mais quoiqu'ils rentrent dans
plusieurs genres d'Europe et d'Afri-
que, les espèces sont cependant distinc-
tes de celles de ces dernières contrées.
On n'y rencontre point de Graphi{^>-
tères , d'Akis , de Scaures , de rimé-
lies, de Sépidies, d'Erodies,ni de
Brachychères. On n'y a encore obsei-
vé qu'une seule espèce d'Anthie {sex~
gullata). Ici commence le domaine du
genre Helluo, et il s'étend jusqu'à la
ïVouvelle- Hollande. Nous avons dit
plus haut que quelques espèces d'Eu-
rope paraissent avoir gagné de proche
eu proche les pays orientaux, ou, si
l'on veut, avoir pris une marche op-
f)osée , en allant de l'est à l'ouest.
La Cantharide orientale, le Mylabre
Grassicorne (genre OEnas) et une bel-
le variété du Hanneton occidental
nous en fournissent un exemple ,
1)uisqri'on commence à trouver ces
nsectcs aux environs de Vienne en
Autiiche ou du moins en Hongrie.
Ceux de l'Asie-Mineure , de la Syrie,
de la Perse, etc., quoique très voi-
sins de ceux du midi de l'Europe , en
sont cepen>!aut distincts, pour la
plupart, d'une manière spécifique.
Il eu est de uième de ceux de la Rus-
sie méridionale et des parties les
moins froides du plateau de la Sibé-
rie. La Nouvelle-Hollande ne possède
aucune espèce de Mylabre, circons-
tance qui la rapproche à cet égard de
GLO
l'Amcjique ; on en trouve ceneui^nt
dans l'île de Timor. L'Europe, et, à ce
que nous croyons, l'Afrique ne présen-
tent aucun Passale, genre dont les espè-
ces sont ti'ès-répandues aux Indes et
dansle Nouveau-Monde. Les Insectes
de la Nouvelle-Zélande et de la Nouvel-
le-Calédonie nous semblentavoir beau-
coup d'affinllés avec ceux de la Nou-
velle-Hollande. Les îles de l'archipel
du grand Océan austral étant compo-
sées en grande partie d'agrégations
de Polypiers, et formant une chaîne
qui les unit à l'ouest avec les précé-
dentes , mais très-interrompue à l'au-
tre extrémité, les espèces que l'on y
trouve sont probablement plus ana-
logues à celles de la Nouvelle-Hollan-
tle qu'à celles d'Amérique, ou parti-
cipent peut-être des unes et des au-
tres. Le voyage de Duperrey et d'Ur-
ville nous donnera , il faut espérer ,
le moyen d'éclaircir nos doutes à cet
égard , et de fixer ainsi, par la natu-
re des Végétaux et des Animaux , les
limites physiques de l'Asie orientale
et de l'Amérique, limites très-arbi-
traires sous les rapports mathémati-
ques. Le nouveau continent nous
montre, dans les changeuiens progres-
sifs des espèces , une maiche succes-
sive semblable. La Caroline en a plu-
sieurs que l'on ne trouve point en
Pensylvanie , et encore moins dans la
f)rovince de New- York. Les bords de
a rivière de Missouri, à l'ouest de Phi-
ladelphie, d'environ une vingtaine
de degrés, en offrent aussi de nou-
velles. Quelques Lépidoptères de la
Géorgie sont communs aux Antilles ,
et l'entomologie de cet Archipel, ainsi
que celle de la Louisiane , contras-
tent notablement avec celle des Etats-
Unis. Du continent équatorial de l'A-
mérique semblent avoir passé dans
1 île de la Trinité, ou i^ice i^ersd, grand
nombre d'Insectes et même plusieurs
Mammifères ; le Brésil , et notamment
le Para , possède beaucoup d'espèces
communes à la Guiane franc? ise et
hollandaise; mais, près du voisinage
du tropique, elle en présente plusieurs
qui lui sont particulières et qui dégé-
nèrent à mesure que l'on tire vers le
GEO
suil. Ici quelques -uuos oiil une pli}'-
sionomic europi5cniic, de même que
{>lusieurs de celles des Etats-Unis,
'roportions gardées, la quantité des
Coléoptères carnassiers est moins
considérable en Amérique que dans
l'ancien monde. La grandeur des In-
sectes ayant les mêmes habitudes est
souvent aussi iuierieure à celle des
nôtres. Mais le nouveau continent ne
!e cède point à l'ancien , à l'égard des
espèces phytipliages , surtout en Lé-
pidoptères , eu Scai abéides , en Chry-
somélines , eu Longicornes , et par-
ticulièrement en Orthoptères , en
Guêpiaires et Formicaires. Aucune
contrée du monde n'offre une profu-
sion aussi riche et aussi variée de
Charansouites. L'Europe , l'AlVique
et l'Asie occidentale n'ont qu'un petit
nombre d'espèces du genre Phasma
ou Spectre , et toutes généralement
petites ; mais les Moluques et l'Amé-
rique méridionale en ont beaucoup
et d'une taille ti es -remarquable.
L'humidité atmosphérique et habi-
tuelle du nouveau continent , sa for-
me étroite et allongée, la vaste éten-
due des mers qui l'environnent de
toutes parts, et la nature de son sol,
nous fournissent l'explication de la
discordance que l'on observe entre
ces climats et ceux de notre hémi-
sphère , situés sous les mêmes paral-
lèles. Elle est telle que beaucoup
d'espèces que no^'S commençons a
trouver ici , entre le quarante-huitiè-
me et le quarante-cinquième degrés
de latitude, ne paraissent dans l'Amé-
rique septentrionale que vers le qua-
rante-troisième. Ou conçoit sans peine
que certains genres d'Insectes de l'an-
cien continent, qui aiment les lieux
secs , sablonneux et très-chauds , tels
que les Anthies , les Piméiies, les
Erodies , les Mylabres , les Brachy-
cères , etc. , n'auraient pu vivre dans
des terrains gras , aqueux et ombra-
gés, comme le sont généralement
ceux du Nouveau-IMoude.
Fabricius, sous le nom de climat,
comprend l'universalité des habita-
tions des Insectes. 11 divise le climat
en huit stations ou sous-climits , sa-
GEO
ïgir
voir : V Indien, V Austral, le Médi-
lenanéen , le Boréal ,V Oriental , V Oc-
cidental et V Alpin. Le Boréal s'étend
depuis Paris jusqu'à la Ijaponie ; l'O-
riental est composé du nord de l'Asie ,
de la Sibérie , et de la (Xirtion froide
ou montagneuse de la Svrle; l'Occi-
dental renferme le Canada , les Etals-
Unis, le Japon et la Chine; le Médi-
terranéen comprend les pays adja-
ceus à la mer Méditerranée , la Mé-
die et l'Arménie. On voit par ces dé-
finitions qu'il y a ici beaucoiip d'ar-
bitraire; que plusieurs de ces con-
trées peuvent avoir, et ont réelle-
ment une température isotherme ; et
que , par exemple , les Insectes de la
Chine et du Japon ne peuvent être
associés , dans la môme division ,
avec ceux des Etats-Unis et du Cana-
da. Ces distinctions ne sont presque
d'aucune utilité pour la science ; ain-
si que nous l'avons observé plus haut,
des lieux dont la température est iso-
therme nous offrent , lorsqu'ils sont
séparés les uns des autres , soit par de
grands intervalles, soit par des bar-
rières naturelles , des productions
très-différentes. Les diverses éléva-
tions du sol au-dessus du niveau de
la mer, sa constitution minéralogi-
que, la quantité plus ou moins con-
sidérable des eaux qui l'arrosent , les
montagnes , les forêts , Tinfluence
réciproque de la température des
contrées adjacentes, les vents , etc. ,
compliquent et rendent les calculs
incertains. Nos coupes géographi-
ques ont pour base les observations
suivantes ;
1°. Les extrémités septentrionales
du Groenland et du Spilzbcrg peu-
vent être considérées comme le der-
nier terme de la végétation de l'hé-
niisphère boréal; la terre de Sand-
wich, le nec plus ullrà dci décou-
vertes, dans l'hémisphère opposé,
deviendra l'autre extrême. Le qua-
tre-vingt-cjuatrième degré de lati-
tude nord et le soixantième de lati-
tude sud, seront ainsi les deux bouts
de la portion productive de notre;
globe; 2" l'eulomologii- du nouveau
continent diffère du mouis à corn-
agô GEO
menccr aux Etats-Unis et en allant
vers le sud de celle de l'aiicien con-
tinent; 5" la partie du Groenland ,
qui a été le théâtre des observations
d'Olhon Fabricius , nous oiiVe beau-
coup d'espèces communes aux con-
trées les plus septentrionales et les
plus occidentales de l'Euiope. Le
Groenland peut donc, souscepointde
vue, servir au nord de liuiite entre
les deux mondes; 4" les Insectes de
l'Asie orientale , à partir des con-
trées dont la longitude est d'environ
soixante-deux degrés plus orientale
que Paris, les Insectes de la Nou-
velle-HoUaride et ceux de l'Afrique
trans-atlantique s'éloignent aussi et
toujours au moins spécifiquement des
Annnaux de la même classe qui ha-
bitent les autres pays lie 1 ancien
continent ; 5* un espace ou laliluùe ,
mesuré par un arc de cercle de douze
degrés, produit, abstraction faite de
quelques variations locales , un chan-
gement Irès-sensible dans la masse
des espèces. Il est même presque to-
tal , si cet arc est double ou de vingt-
quatre degrés, comme du nord de la
Suède au nord de l'Espagne; 6° les
îles Canaries , celles du Cap-Vert et
Madère sont afiicaines sous le rap-
port de l'entomologie et de la bota-
nique. L'île Sainte-Hélène l'est aussi
en partie ; donc, un méritlien qui,
parlant du Groenland , se dirigera
eiitre ces îles et le cap Sainl-Roch , et
aboutira à la terre de Sandwich , sé-
pareia naturellement à l'ouest , l'An-
çien-Monde du Nouveau. Sa longi-
tude sera de vingt-qviatre degrés à
l'ouest du méridien de Paris; 7" un
autre méridien, plus oriental de
soixante-deux degrés , détachera la
partit orientale de l'Asie, de l'occi-
deutalc, ainsi que de l'Europe et de
l'Afrique; 8° enfin , un troisième mé-
ridien , plus oriental de cette même
quantité , passant à peu de distance
du défioit de Bering, et traversant le
grand Océan austral, formera, à lest,
l'autre ligne de démarcation des deux
continens. Les autres cent quarante-
quatre degrés compléteront le cercle
de l'équateur , cl seront ^ en longitu-
GEO
de, l'étendue de la grande zone pro-
pre aux Insectes de l'Amérique. Nous
la partagerons, au moyen d'un qua-
trième méridien, en deux portions
égales , ayant chacune soixante-douze
degrés en longitude.
Ces quatre grandes zones seront
arctiques ou antarctiques selon leur
situation en-decà ou au-delà de l'é-
(juateur. Nous divisons chacune d'el-
les en climats , ayant une étendue en
latitude de douze degrés. Celui qui
est compris entre le quatre-vingt-
quatrième degré de latitude nord et le
soixante-douzième degré , portera le
nom de pu/aire ; continuant de suivre
la division duodécimale, et en allant
vers l'équateur, nous aurons les cli-
mats suivans : sous-polaire , supé-
rieur ^ intermédiaire , sur-tropical, ,
tropical , équatorial. Les zones an-
tarctiques , se terminant au soixan-
tième degré de latitude sud, auront
deux climats de moins, \e polaire et
le sous-polaire. Ces zones seront dis-
tinguées pour chaque hémisphère,
en occidentales et en orientales. Le
méridien passant au soixantième de-
gré à 1 e.->t de celui de Paris, déter-
mine pour l'ancien continent ces li-
mites, celui qui partage la grande
zone américaine en deux portions de
soixante-douze degrés chacune, for-
me , pour l'autre hémisphère, des
limiles analogues.
La progression croissante de l'in-
tensité et de la durée du calorique
paraît exercer une grande influence
sur le volume et le développement
du tissu muqueux des Arachnides et
des Insectes. Plus, en général, on
s'avance vers les régions équinoxia-
les, plus on trouve d'espèces re-
marquables par leur taille , les inéga-
lités et les éminences du corps, et la
variété du coloris. L'augmentation
de la lumière tend à convertir le jau-
ne en rouge et en orangé. Les Lépi-
doptèies diurnes de nos montagnes
alpines ou sous-alpines ont ordinai-
rement le fond des ailes blanc ou
d'un brun plus ou moins foncé. Si
l'on suivait ces observations, il est
probable que l'on parviendrait à
GEO
<*claircir plusieurs doutes relatifs A la
dislinctiou des espèces et des va-
riétés.
Crustacés.
En atieuilaut que nous puissions
publier un travail complet sur les
Crustacés, nous nous boruerons ici
à quelques observations générales ,
déjà consignées, en partie, à l'ar-
ticle l-NSiicii: de la seconde éiiition du
nouveau Uicliounaiie d Histoire na-
turelle de Détervillc.
Les genres Lithode , Gai athée , Ho-
niore et l'bronyme sont propres aux
mers d'Europe. Le prcnner n'habite
que celles du Nord, et ne descend
point au-dessous de la mer d'Ecosse.
Il paraîtrait, d'après Tilésius , que
celle du Kamstcliatka en produi-
rait une espèce particulière. Les
Hoinoles habitent la Méditerranée.
Là aussi se trouvent les Dorippes ,
mais les mers orientales nous en
fournissent aussi des espèces. Feu
Dclalande, voyageur natiaaliste , a
l'apporté du cap de Bonne-Espérance
une seconde espèce de Coriste. Ce
genre n'est donc point restreint aux
côtes de noire Océan , ainsi que nous
l'avions d'abord cru. Celui d'Ilépate
n'a encore été trouvé que dans l'océan
Américain , qui nous offre aussi une
espèce d'Hippc ; dès-lois, ces derniers
Crustacés ne sont point exclusivement
Îtropresaux mers'des Indes-Orienta-
es. JMais c'est là que les Mursies, les
Orithyes, lesMatutes, les Ranines,les
Albunées, les Fèthres , les Podoph-
thalmcs et les Th2lassines , paraissent
avoir uniquement leur domicile. Les
Rémipède.i sont particuliers aux pa-
rages de l;i Nouvelle Hollande. Jjcs
Leucosies , les Calappes , les Plagu-
sics et les Di'omies nous viennent de
la Méditerranée et des mers des
deux Indes. Les Limulessont propres
aux rivages de l'Amérique, de la
Chine et des Moluques. Considérés
dans leur primitive étendue , la plu-
part des autres genres sont communs
à toutes les meis ; mais les espèces de
plusieurs de leurs divisions ou de di-
vers genres établis par le docteur
GEO 397
Leach afTeclent certaines localités.
Les Ocypodes ne se trouvent que
dans les pays chauds et sablonneux.
C'est encore des contrées équaloria-
les ou tropicales que nous recevons
les plus grandes espèces de Grapses.
Parmi les Telphuses ou Crabes fluvia-
tilcs , les espèces d'Amérique forment
un groupe particulier. Tous les Crus-
tacés fossiles trouvés en Europe , à
l'exception d'un petit nombre d'es-
pèces, qui paraissent appartenir aux
couches formées les dernières, ont ex-
clusivement pour analogues des es-
pèces équaloriales ou voisines des
tropiques.
*** Clrr'tpèdes.
Avant de parler des Cirripèdes, nous
devons prévenir que la dénomination
de cette classe provenant des n\o{s cir-
rus et pes , celle de Cirrkiptdes em-
ployée par Laniarck qui l'a établie,
ainsi que celle de Cirrhopodes de Cu-
vier , doivent , grammaticalement ,
être rejetées. Clrrhos , en grec , si-
gnifie une couleur fauve , et Cyrrka
ou Cinha est le nom d'une ville.
Nous sommes forcés de motiver ces
changemens de noms, pour qu'on
ne croie pas qu'il y ait ici une erreur
typographique.
Les Tubicinelles et les Coronules
étant fixés sur le corps des Baleines ,
ont dès-lors les nrèmes. habitations
et so trouvent ainsi plus particulière-
ment dans les mers des deux pôles.
Les Acastes sont propres à celles qui
baignent les côtes de la Nouvelle-
Hollinde etdes contrées voisines. Les
Otions et les Cineras ne se rencon-
treraient que dans les mers septen-
trionales de notre hémisphère. Les
autres Anatifes seraient ,.en général,
répandus dans toutes.
**"* Aniielides.
Parmi les Annelides, les unes, telles
que les Annelides anteunées et séden-
taires de Lamarck, sont toutes mari-
nes. Parmi elles, les Galéonaires sont
propres aux mers de la Nouvelle-
Hollande , et les Euphrosines , les
OEnones , les Aglaures cl les Syllis aux
298 GEO
côtes de ia mer Rouge ; les Spios ha-
bitent l'océan Atlantique septentrio-
nal; et les Palmyres les parages de
rile-de-Frauce. Parmi les Annelides
apodes de ce naturaliste,^ les unes,
comme la plupart des Lombrics, sont
terrestres ; les autres vivent , soit dans
les eaux douces , soit dans la mer ou
sur ses rivages. Mais nous ne pou-
vons , faute d'observations , fixer les
limites de leurs habitations , ainsi que
de celles de la plupart des autres An-
nelides des divisions précitées, (lat.)
B. Animaux vertébrés.
• Reptiles.
On remarque combien les Repiiles
augmentent en nombre vers l'équa-
teur. Tandis que la Faune Suédoise
ne possède guère qu'une douzaine de
Serpens ou de Sauriens , trois ou qua-
tre Gi-enouille.s ou Crapauds , et pas
une Tortue , l'Europe tempérée nour-
rit déjà une quarantaine d'Ophidiens
pu de Lézards etquelquesChéloniens.
A partir de l'Espagne méridionale ,
non-seulement le nombre des espèces
de cette classe animale s'accroît , mais
l'apparition du Caméléon vient com-
pléter l'aspect africain de la chaude
Andalousie. En augmentant numéri-
quement vers les tropiques, les Rep-
tiles y augmentent aussi dans les pro-
portions de leur taille ; c'est vers le
tropique septentrional , et jusqu'au-
delà delà ligne, que se voient ces Cro-
codiles et ces Boas , véritables géans
entre les races rampantes. C'est aussi
dans la zone chaude , soit à la sur-
face des terrains arides , soit dans la
bourbe des marécages , soit enfin dans
retendue des mers, qu'on rencontre
les plus grandes Tortues.
Les Reptiles leriestres sont peut-
être parmi les Animaux, ceux qui se
déplacent le plus difficilement et dont
conséquemment les espèces demeu-
rent le plus restreintes entre les limi-
les des régions dout elles sont autoch-
tones. Ainsi, les Sirènes sont améri-»
caines ; le Protée angidu est propre h
l'Autriche , le Basilic aux Moluques ,
et notre hideux Crapaud commun
GEO
n'a jamais été retrouvé hors de l'Eu-
rope occidentale. Les Caméléons ,
tous sans exception propres à l'ancien
monde , ne franchissent jamais les
déserts qui séparent la patrie des espè-
ces dont se compose leur singulière
famille. Les trois Dragons connus ,
quoique munis d'ailes, ne se sont
jamais répandus hors des cantons
propres à chacun d'eux. Nous pour-
rions multiplier de telles citations,
mais la distribution géographique des
Reptiles étant soigneusement indi-
quée dans ceux de nos articles qui
les concernent , nous devons nous
borner à y renvoyer le lecteur pour
éviter toutes répétitions sans utilité.
Il doit sullirc ici de faire remar-
quer combien , sur de fausses indica-
tions puisées dans Séba ou données
par des voyageurs superficiels , il
existe d'erreurs sur la patrie des Rep-
tiles et noiamment des Serpens dans
les coUecùons et dans les ouvrages
des Erpélologlsles. Il est certain qu'on
trouvera beaucoup moins d'espèces
communes aux tleux mondes qu'on
suppose en exister , quand l'histoire
des Reptiles sera mieux connue.
** Oiseaux.
Les Oiseaux piscivores purent vi-
vre dès qu'un roc vint leur offrir le
point de repos sur lequel leur progé-
niture se trouvait à l'abri des vagues.
Il était cependant impossible aux
Granivores de naître avant les Vé-
gétaux ; enfin ceux qui vivent de proie
complétant la cohorte des réglons de
l'air parurent les derniers. La distri-
bution géographique des êtres qui
composent cette grande classe sera éta-
blie à l'article Ornithologie. Il suf-
fit ici de remarquer que dans cette
classe les espèces douées d'une voix
mélodieuse habitent généralement les
zones tempérées, tandis que celles
dont les chants ne son! point harmo-
nieux, mais dont les couleurs sont
les plus vives , semblent recevoir leur
éclat de la zone torride d'oii ne s'éloi-
gnent point les nombreuses tribus de
Perroquets, de Calaos , de Toucans,
et autres non moins singulières par
GDO
leur Ibrnic que par Ic'S i cllcts do icui"
j>Jumage. Quelques genres sont con-
finés en diverses régions dojut ils ne
sortent point, mais qu'ils parconient
d'une extrémité à l'Hutro. Telle est
l'Autruche qu'on leirouve depuis
Je cap de Bonne-Espéiancc jusque
dans la Cyiénaïquc, du Cap-Vert
«u détroit de Babel-JMandel. Sous
les mêmes latitudes que cet Oiseau
teircstrc , la Frégate au coutraire
ne se tient que suspendue entre les
cieux et les mers; il ne paraît point
(qu'elle ait tenté de francliir l'Amé-
rique méridionale, puisqu'on ne la
retrouve pas dans l'océan Pacifique.
L'Albatros, malgré la puissance de
ses ailes , s'éloigne peu des parages du
Cap des tempêtes. Les Oiseaux de Pa-
radis sont propres aux archipels de
l'Asie. Les Colibris et les Oiseaux-
Mouches brillent dans les îles de l'A-
mérique et vers le nord de la partie mé-
ridionaie de ce vaste continent oii le
Nandou représente l'Autruche afri-
caine et le Casoar indien. Nous pour-
rions citer beaucoup d'autres Oiseaux
oui, malgré la facilité qu'ils auraient
des'éloignerdeslieuxoiion les rencon-
tre , semblent s'y être imprescriptible-
inent confinés. Il en est au contraire
qui sont répandus , comme les Pigeons,
à la surface entière du globe , et com-
me nos Hirondelles ou nos Cailles, qui
semblent se complaire dans leurs émi-
grations périodiques el régulières. Les
Oiseaux de proie, c'est-à-dire ceux
qui vivent de la chair des Animaux
à sang chaud, car les tyrans ailés de
l'Océan ne sont pas mis au nombre
de ces compagnons de l'ancienne no-
blesse féodale; les Oiseaux de proie
f Paraissent se tenir de préférence dans
es hautes régions de l'atmosphère ,
d'oii leur vue perçante peut, au loin,
discerner des victimes. Ils s'élèvent
plus que tous les autres vers les ci-
mes glaciales des montagnes, au-des-
sus desquellesonvoitencoreplaner le
Condor. L habitation à peu près con-
tinuelle de ees régions oii la chaleur
paraît être presque sans inlluence rend
raison de ce que les Oiseaux de proie
des pays êquinoxiaux mêmes , ne se
GI'X) agç)
diaprent point des nuances brillantes
dont resplendit , aux pays chauds , le
plumage des espèces monis vagabon-
des. Le Roi des Vautours dans le
Nouveau -Monde fait peut-être seul
exception à celle règle ; mais ce pré-
tendu loi, dans ses mœurs abjectes
et sanguinaires, ne quitte guère la
surface du sol; l'effet d'une chaleur
colorante déguise ses ignobles nudités
en les peignant de teintes vives qui
semblent prodiguées sur sa tête com-
me l'or et les pierreries le sont sur ces
couronnes dont l'Homme fit l'emblè-
me de la domination.
*** Mammijeivs.
Moins nomlircux que les Oiseaux,
les Mammifères sont aussi moins
qu'eux disséminés génériquement; ils
manquent de moyens de déplacement
favorables tels que do nageoires ou
d'ailes; la plupart de leurs raeessont
demeurées dans les environs de leur
berceau, ou se sout toutau plus éten-
dues de proche en proche à la surface
de quelques bassins particuliers. Ceux
même que pousse un instinct voya-
geur vers des terres lointaines , et
que n'arrêtent point dans leurs émi-
grations, les montagnes, les fleuves
ou des bras de mer, reviennent aux
lieux qui les virent naître; tel» sont
ces Campagnols Economes et ces Lem-
mings qu'on voit souvent descendre
des régions glaciales vers des climats
plus doux, pour retourner, après
avoir affronté mille dangers , dans
leur triste patrie.
C'est particulièrement dans la dis-
tribution géographique des Mam-
mifères que l'Homme a produit de
grandes perturbations; nous l'avons
déjà vu repousser ceux de l'Océan
de certains parages oli d'abord ils
s'étaient établis; il répandit ses do-
mestiques partout oîi il pénétra , et
des croisemens notables sont prove-»
nus de ces dépaysemens |)anni les
espèces asservies, particulièrement
chez les Chiens , cl peut-être chez
les Bœufs. L'Homme restreignit au
contraire d'autres races dans des li-
mites beaucoup plus étroites ffuc cel-
3oo
GEO
les entre lesquelles la nature les avait
établies. Ainsi le Castor cessa de bâ-
tir sur les rivaj^cs du Danube et du
Rhône; et le Lion, dont l'ancienne
existence en Grèce , et même dans le
reste du midi de l'Europe paraît un
point historique constaté , fut relégué
dansles régions brûiantesde l'Afrique.
On sait que nul des Mammifères
terrestres de l'Amérique du sud , n'a
été identiquement retrouvé dans le
raidi de l'Ancien-Monde. Il n'en est
pas de même pour ceux de l'Amérique
du nord dont plusieurs sontcommuns
aux deux conlinens. On n'a pas trou-
vé un seul Bœuf dans le Nouveau-
Monde méridional , tandis que le Ca-
biai , les Tatous , et tant d'autres gen-
res lui sout propres. Les Eléphans ,
les Rhinocéros, les Hippopotames,
les Giraffes , en un motles plus grands
Animaux , sont à peu près des mêmes
latitudes dans notre hémisphère oii
l'on vient de trouver un Tapir. Quand
l'histoire des Mammifères sera mieux
connue, on pourra peut-être les ré-
partir en cinq grands systèmes de can-
tonnement : i" celui de l'Amérique,
depuis le cup Horn au tropique du
Cancer; a" celui qui dans l'hémi-
sphère boréal s'étendrait à la surface
des deux mondes entre ce tropique
du Cancer ou le oo*' degré et le
pôle arctique; 3^ celui que compo-
seraient l'Asie au-dessous du 5o" de-
gré et l'Afrique entière; 4*^ celui de
l'Australasie; 5*' enfin, celui de la
Polynésie. Quoi qu'il en soit , le
dernier effort de la nature produc-
trice , c'est-à-diie le mode d'orga-
nisation des Mammifères , suppose
l'essai de beaucoup de modes anté-
rieurs; et, peut-être, la disparition
des espèces , dont les débris fossi-
les attestent l'antique existence , est
moins la preuve d'un ensemble de
création complet qui cessa par l'effet
de quelque grande révolution physi-
que , que d'un ensemble imparfait où
les moyens de perpétuation n'étaient
point suffisans; ensemble composé
de ces grandes ébauches, mainte-
nant remplacées par des conceptions
facilement propagatrices , mais qui
GEO
ne sont pas éternelles et dont plu-
sieurs tendent encore à disparaître
puisque nous en avons vu s'évanouir
presque sous nos yeux. V. Dronte
et ToBTUE. Ceux de nos collabora-
teurs qui s'occupent dans ce Diction-
naire de l'histoire des Mammifères,
ayant le soin , dans leurs articles ,
d'établir scrupuleusement la distri-
bution géographique à la surface du
globe de chacune des espèces qu'ils
décrivent, et notre mappe-monde
physique pou van tmdiquerficilement
la patrie des espèces et des familles
qui ne franchissent pas ceitaiues li-
mites, nous ne répéterons point ici ce
qui se trouve en d'autres parties de
cet ouvrage, en nous contentant
d'y renvoyer, ainsi qu à l'excellent
Mémoire de Desmoulins sur la Géo-
graphie des Vertébrés , inséré dans
le Journal de Physique (février i 822),
et au bel article Mammifère de Des-
marest dans le Dictionnaire de Déter-
ville. Quant à la distribution à la
surface de la terre , des diverses espè-
ces dont se compose le genre humain,
c'estau motHoMME qu'il en sei a parlé.
Additlun.
Il ne nous reste plus qu'un mot
à dire sur les essais infructueux
qu'on a jusqu'ici tentés pour intro-
duire dans la Géographie , considérée
sous les rapports de l'histoire natu-
relle , un élément de clarté qui ne sau-
rait encore y être admis. Adanson ,
dont l'érudition fut des plus vastes
sans doute , mais qui ne se piquait
pas moins de singularité que de sa-
voir , imagina , vers le milieu du der-"
nier siècle , de faire ce qu'il appelait
de la géométrie botanique. Que la mi-
néralogie ait appelé à son secours des
formules rigoureuses pour détermi-
ner les formes primitives et caraclé-
listiques de ses espèces cristallisables,
cetteidéeeslingénieuse; ellefutconsé-
quemiuent féconde sous le goniomètre
du prudent Haiiy; mais appliquer le
calcul rigoureux à quelque partie que
cesoitdel'hisloire des corps organisés,
était une tentative prématurée, tant
qu'on n'avait pas bien établi les pro-
GEO
porlions numéiiqucs dans lo5cjiieilcs
dis espèces, des genres et des llimilles
de Plantes ou d Animaux sont lëpai-
lis à la surface du globe ou dans l'é-
tendue des eaux. Il iaudiait d'abord
senleudre paifaitemeni sur ce qu'on
regarde comme espèce, comme genre
ou comme i'amille, avant de statuer
sur la place qu'occupent ces choses.
Puiscra-i-on les clémcns d'une arith-
métique naturelle dans les ouvra-
ges i\cs botanistes ou des voya-
geurs ? mais les botanistes et les
voyageurs ont -ils tous également
bien vu? Fera-t-on entrer comme
des élémens de calculs dans les ré-
sultats cherchés , les objets que les
voyageurs n'ont indiqués que va-
guement par une phrase ou par une
figure insuflisante? Consul tera-t-on
les herbiers et les collections des na-
turalistes? mais ne sait-on pas que
chacun , en voulant dans ses ré-
coltes embrasser la nature entière ,
atVectioiine, sans s'en apcrcevoirquel-
quelois , tel ou tel rameau de la scien-
ce, et que les productions de ce ra-
meau dominent nécessairement par-
mi les richesses que chaque voya-
geur parvient à réunir? Tel collecte
des Graminées , des Ombellit'ères ou
des Orchidées de préférence , un au-
tre cherche des Papillons ou des Co-
léoptères , des Colibris ou des Ser-
pens faciles à conserver dans la li-
queur, et d'après ce que de tels col-
lecteurs auront rapporté de leurs ex-
cursions , on établira que les Ombel-
lifères , les Graminées , les Orchidées,
lesPapdlous, les Coléoptères , les Co-
libris et les Serpens sont en tel ou tel
lieu dans la proportion d'un onzième,
d'un cent trentième , ou d'un huit
centième et demi?...
Il suffit, pour démontrer la néces-
sité d'ajourner entièrement de tel-
les spéculations , de jeter un coup-
d'œil sur les erreurs matérielles qui
s'étaient él:djlics seulement eu cryp-
togamie jusqu'à ce jour. De ce que les
naluialistes du Nord , oii la végéta-
tion est pauvre , avant bientôt épuisé
la description des Phanérogames , qui
partout appellent d abord les ro-
GEO ôoi
gards, s'attachèrent les premiers à
i étude des Cryptogames , dont ils
trouvèrent un plus giand nombre
d'espèces qu'on n'en avait soup-
çonné, et que d'un autre côte, les
voyageurs, fiappés de la pompe des
grands Végétaux de la zone torride ,
négligèrent les Mousses , les Lichens
et les Hépatiqties des contrées oi.i tant
de magnificence appelait ieur atten-
tion ; on se hâta de conclure que le
Nord était la région des Cryptoga-
mes dont le nombre était censé di-
minuer à mesure que l'observateur se
rapprochait des tropiques. (Quelques
Fougères somptueuses ayant attiré
l'a ttention du père PI umier , on en con-
cluait aussi que le bon minime avait
connu toutes les Fougères des Antil-
les , et l'on imaginait une proportion-
nelle entre les Fougères et le reste
delà végétation de ces îles? Cepen-
dant aujourd'hui que les natura-
listes ne négligent plus l'étude
d'objets long-temps méprisés , parce
qu'ils n'avaient pas la taille des Pal-
miers , et qu'ds recherchent les Cryp-
togames , il faut en venir à cet axio-
me que nous posâmes dès 180^ , au
retour d'un voyage aux tropiques :
à circonstances égales de localités ,
le nombre des Cryptogames aug-
mente à mesure qu'on s'approche de
l'équateur , dans une immense pro-
portion , et dans des expositions ana-
logues , la cryplogamie est probable-
ment au reste de la végétation des
pays chauds dans le rapport du dou-
l)le avec ce qu'elle est dans les piys
froids.
Voilà sans doute un résultat bien
ditVérent de ce qu'on avança jusqu'ici ,
mais qui sera peut-être encore au-
dessous de la réalité , quand on aura
porté dans 1 étude de toutes les peti-
tes espèces cette sagacité qui carac-
térise les recherches de notre collabo-
rateur Fée , sur les parasites des
écorces officinales. Ce botani^te n'a—
t-il pas trouvé , ainsi qu'il a été
dit plus haut, une famdle entière
des Graphidées composée de près
de cent cinquante espèces réparties en
divers genres très-naturels, dans ce
5ou GEO
qu'on eûl naguère regardé comme le
seul Liclien scriptus de Linné' On ne
fourra introduire tlarithniélique en
istoire naturelle que lorsque loua
les êtres créés seront connus et dé-
crits ; encore devra-t-ou songer, loi s-
qu'on possédera les matériaux suf-
lisans pour l'étude d'une pareille
science , que le résultat des plus
beaux calculs peut être entièrement
renversé par l'omission ou par l'ad-
dition d'un terme. Les Lichens
nous ont démontré , comme on vient
de le voir, que, dans certains cas,
une unilé eu arithmétique botani-
que pouvait être subitement méta-
morphosée en une centaine. Cepen-
dant on ne doit pas confondre avec
les idées systématiques d'Adanson ,
celles de l'illustre Humboldt sur la
même malièie. Ce savant a essayé de
poser les bases d'une arithmétique
botanique plus philosophique , bases
qui pourront être adoptées dans ci tte
partie de la science quand la valeur
des termes numériques et leur quan-
tité seront des points suffisamment
connus. (b.)
GÉOLOGIE. Ce mot, pris dans
sou sens étymologique, signifie pro-
prement discours sur la terre. Il dési-
gne parfaitement cet état d'enfance
dans lequel s'est maintenue si long-
temps la science du globe , alors que
des esprits systématiques , s'abandon-
nant à leur nnaginalion déréglée, se
plaisaient à rêver l'origine des cho-
ses , et créaient un monde au gré de
leurs caprices. Ce n'est que vers la
fin du siècle dernier que l'on a senti
la nécessité de suivi'e une marche
plus philosophique , et de se livrer
avec persévérance à la recherche lon-
gue et minutieuse des faits, pour ap-
puyer sur eux les conjectures à l'aide
desquelles on peut remonter à leur
cause. Dès-lors la Géologie purement
spéculative a fait place à une science
véritable qui s'est divisée naturelle-
ment en deux parties : l'une esl la
Géologie positive , ou la Géognosie
dont le but est la connaissance exacte
de cette mince écorce de la terre qvii
GEO
seule est accessible à nos recberclus;
l'autre est la Géologie conjecturale ,
ou la Géogénie, qui comprend tou-
tes les conséquences plus ou moins
probables que Ton a déduites des
faits observés relativement à la lor-
ination de l'enveloppe extérieure dii
globe, el aux difterentcs causes qui
l'ont successivement modifiée.
De tout temps l'histoire de la terre
a excité la curiosité de l'Homme.
Quelques faits, mais en petit nombre,
reconnus par les premieis observa-
teurs , quelques vérités proclamée?
par les poêles et les plus anciens écri-
vains ont servi de base aux disserta-
tions des philosophes pendant une lon-
gue suite de siècles. De vieilles tradia
tions chez certains peuples s'accor-
daient avec la version de Moïse , pour
faire regarder la terre comme.ayant été
loi niée d'une manière successive,
et originairement recouverte nar les
eaux , dont la retraite graduelle avait
mis les continens à découvert. Elles
enseignaient aussi que les YégétauX,
les Animaux et l'Homme avaient été
créés à des époques différentes ;
qu'une portion de l'écorce du globe
s'était déposée sous les eaux posté-
rieurement à l'existence des êtres or-
ganisés , ce qu'attestaient les nom-
breux vestiges de ces êtres qu'on
ti'ouvait enfouis dans l'intérieur des
masses minérales, à de grandes hau-
teurs au-dessus du niveau des mers;
enfin elles faisaient mention de la
grande inondation diluvienne , qui
a bouleversé en dernier lieu la sur-
face du sol , et lui a donné son relief
actuel. Les esprits naturellement
portés à la spéculation , ont enfanté
de vaines théories pour rendre raison
de ces faits dont ils demeuraient
frappés, et telle est la bizarrerie ou
l'absurdité des hypothèses émises à
ce sujet, qu'elles ont jeté une sorte
de défaveur sur une science dont
l'objet est si curieux et si digne de
l'attention des homuies éclairés.
li n'entre point dans notre plan de
donner ici une énumération com-
plète de tous les systèmes géologiques
qui ont paru jusqu'à ce jour. On
GEO
pcul voir dans la Thëoi wî tUi la Icrre
de Lanicthcrie l'analyse d'une soixan-
taine (le ces systèmes , tous plus ou
moins opposés les vins aux autres.
Comme la plupart des vérités aux-
quelles semble devoii' conduiie l'é-
tude des faits géognostiques ont été
pressenties par les auteurs ds quel-
ques-uns de ces systèmes, nous nous
bornerons k parler ici de ceux qui
sous ce rapport ont fixé plus particu-
lièrcuicnt l'attention des minéralo-
gistes.
Bulfon a supposé qu'une comète ,
en clioquant le soleil, en avait déta-
ché une partie qui , lancée dans l'es-
pace , s'y était ilivisée , et avait for-
mé les dillérentes planètes de notre
système. Le globe terrestre était ori-
ginairement une masse en fusion qui
prit une figure sphériqueen tournant
sur son axe. Cette masse , en se re-
froidissant peu à peu , s'est consoli-
dée d'abord à la surface ; les vapeurs
dont son atmosphère était composée
se sont condensées et ont formé les
mers. Celles-ci attaquèrent les par-
ties solides et vitrifiées du globe, les
délayèrent, et , les abandonnant en-
suite sous_ forme de scdimens, don-
nèrent ainsi naissance aux diverses
couches de l'enveloppe terrestre. Des
courans sous-marins dirigés de l'est
à l'ouest sillonnèrent cette écorce
après la consolidation , et produisi-
rent ainsi les montagnes et les val-
lées. Au bout d'une longue série de
siècles , la terre a été assez refroidie
pour que les Végétaux et les Ani-
maux pussent vivre à sa surface.
Mais sa partie centrale était et est en-
core à une température fort élevée.
On sait avec quelle magie de style
Buffon a développé ce système dans
son Discours sur la Théorie de la
terre et dans ses Epoques de la na-
ture.
Hutton et Playfair admirent aussi
la chaleur souterraine comme étant
propre au globe , et se fondant sur de
nombreuses expériences de Hall, ils
regardèrent la compression de la
grande masse d'eau qui pesait sur la
croûte minérale, comme la cause des
GEO
3o:s
altérations diverses que les dilléren-
tes couches avaient éprouvées de la
part de cette chaleur interne. L'ac-
tion de la chaleur n'avait pu que ra-
mollir les couches supéricuies ou les
terrains stratifiés, tandis qu'elle avait
entièrement fondu celles qui étaient
au-dessous , cl leur avait donné l'as-
pect de substances cristallisées au
milieu des eaux. Cette même chaleur,
par sa force expansive, a injecté la
matière fluide de Pintérieur à ti avers
ces couches, et produit ainsi les vei-
nes et filons qu'on y observe. Elle a
pu même soidever ces masses au-
dessus du niveau des eaux, el don-
ner naissance à de nouveaux couti-
nens. Ces conlinens se dégradent peu
à peu par l'action da l'air et des eaux
courantes; leurs débris s'accumulent
au fond de la mer, y forment de nou-
velles couches, qui un- jour seront
soulevées , et deviendront des conli-
nens à leur tour. Cette alternative de
destructions et de formations a eu lieu
plusieurs fois et pourra se répéter in-
définiment.
Breislak suppose que le globe ter-
restre a subi successivement l'action
du feu et celle de l'eau. 11 se trouvait
originairement dans un état de flui-
dité ignée. Cet état a changé peu à
peu , et le calorique se combinant
plus intimement avec quelques subs-
tances , a formé les difFérens Gaz ;
des torrens de matière électrique , en
favorisant l'union de l'Oxigène et (\c
l'Hydrogène , ont donné naissance à
une grande quantité d'eau qui s'est
élevée sous forme de vapeurs. La
consolidation de la masse a eu lieu
de la surface vers le centre, mais des
substances gazeuses se dégageaient
continuellement de l'intérieur , sou-
levaient ou déchiraient les couches
déjà formées , et produisaient ainsi
tous ces changemens de niveau, tou-
tes ces solutions de conliiiuité que
présentent les terrains du sol primor-
dial. Quant aux roches secondaires,
elles doivent leur naissance à l'eau ,
mais à l'eau animée par tout le calo-
rique qui ne s'était pas encore rendu
latent, et à ces principes chimiques
5o4
GEO
qui claient le produit du développe-
ment des Gaz, et qu'elle avait ab-
sorbés.
Werner admet qu'une vaste disso-
' lution contenant les ëlémens des ter-
rains qui constituent la surface du
glnbe , l'a primitivement recouvert,
et qu'elle s'est élevée au-dessus du
sommet des plus hautes montagnes ;
que les dépôts les plus anciens , ceux
sur lesquels tous les autres reposent ,
ont formé les principales sommités ;
qu'ensuite les eaux baissant de ni-
veau , et la nature de la dissolution
venant à changer, de nouveaux dé-
pôts ont recouvert les premiers sous
l'orme de couches d'une grande éten-
due, mais en s'élevant à des hauteurs
de moins en moins considérables ;
qu'à mesure que- le niveau du fluide
baissait, il éprouvait une agitation
plus grande qui rendait la cristallisa-
tion plus confuse, et que bientôt ses
produits n'ont été que des masses
terreuses, de simples sédimens; que
les courans se rapprochant de plus en
plus du fond du réservoir , l'attaquè-
rent, en charrièrent les débris, et
mêlèrent ainsi des dépôts purement
mécaniques aux précipités chimiques
qui se formaient sans cesse. Des
temps de calme succédèrent à ces
temps d'agitation , et c'est alors que
parurentles premiers êtres organisés.
Mais ces périodes de tranquillité fu-
rent interrompues par de grandes
révolutions ; à deux époques diffé-
rentes, le niveau des eaux est remon-
té, et elles ont produit de nouveaux
dépôts cristallins qui ont recouvert
tous les terrains précédemment for-
més.
Laplace a émis une hypothèse à
l'aide de laquelle il a cherché à ex-
pliquer un grand nombre de faits as-
tronomiques. En considérant toutes
les parties de notre système plané-
taire , il fut conduit à penser qu'en
vertu d'une chaleur excessive , l'at-
mosphère du soleil s'est primitive-
ment étendue au-dehà des orbes de
toutes les planètes , el qu'elle s'est
resserrée buccessivemenl jusqu'à ses
limites actuelles. Les planètes ont
GEO
été formées aux limites successives de
cette atmosphère par la condensation
des zones de vapeurs qu'elle a aban-
données dans le plan del'équateur,
en se refioidissant. Ces zones de va-
peurs ont pu former , par leur refroi-
dissement , des anneaux liquides ou
solides autour du noyau central,
comme cela paraît avoir lieu relati-
vement à Saturne. Mais, en général ,
elles se sont réunies en plusieurs
globes qui se sont attirés les uns les
autres. La terre n'est donc que le ré-
sultat de la condensation dune mas-
se originairement gazeuse, et la lune
a été formée par son atmosphère ,
comme les planètes par celle du so-
leil.
Herschell admet aussi que les
grands corps planétaires ont été
formés par la condensation d'une
matière fluide , mais que cette ma-
tière est celle qui compose les nébu-
leuses , observées par lui dans tous
les lieux de l'espace. Cette matière ,
d'abord très-rare , se condense peu à
peu , et forme les étoiles , les planè-
tes , etc.
Telles sont les principales opinions
émises jusqu'à ce jour sur les causes
premières des phénomènes que pré-
sente le globe terrestre. Abandon-
nons maintenant le champ des con-
jectures pour entrer dans celui de
1 observation , et donnons un aperçu
des objets qu'embrasse l'étude île la
Géognosie proprement dite, et des
résultats qu'elle a déjà obtenus.
Cette science, indépendamment de
l'avantage qu'elle a de fournir des
documens précieux sur l'histoire pri-
mitive de la terre, en offre d'autres
qui sont de la plus grande impor-
tance pour l'Homme en société. Elle
éclaire et guide le mineur dans la re-
cherche des Minerais utiles , dans la
conduite des travaux d'exploitation ,
et dans les moyens de retrouver un
filon qu'il poursuivait et qu'il a per-
du. Elle est utile à l'ingénieur pour
le tracé des routes et des canaux , au
géographe qui veut explorer une con-
trée , à l'agronome qui a besoin de
connaître la couslilutiou du sol. On
GEO
ne doit donc jw.^ s'étonner de l'ardeur
avec laquelle on s'occupe aujour-
d'hui d'une science qui a d'ailleurs
par elle-même un attrait particulier
pour notre esprit.
La Geognosie a pour but la con-
naissance de toute la partie du globe
qui peut être l'objet direct de nos ob-
servations. Cette partie ne forme
réellenient qu'une mince ccorce dont
l'epnisscur n'est pas la millième par-
tie (lu rayon terrestre.
Legéognostc porte d'abord son at-
tention sur la figuie de la terre , et il
trouve que cette figure est précisé-
ment celle qu'aurait prise d'elle-
même une masse fluide assujettie aux
mêmes mouvemens qu'elle. Il consi-
dère les rapports du globe avec les
autres corps du système planétaire,
ceux de la partie solide de ce globo
avec les fluides qui lui servent d'en-
veloppes ; il examine ces nombreuses
inégalités dont la surface est recou-
verte , l'aspect morcelé qu'elle pré-
sente , l'immense quantité de débris
qui témoigne en faveur des change-
mens et des dégradations qu'elle a
éprouvés ; il rechcrclie la nature des
agens qui ont pu produire ces effets ,
ou qui exercent encore une action
semblable sur les masses minérales.
Après avoir considéré le globe exté-
rieurement , il pénètre dans son inté-
rieur , et il trouve que son écorce mi-
nérale se compose d'un assemblage
de couches de différentes natures,
qui s'enveloppent l'une l'autre, et
qui ont entre elles des rapports de
position assez fixes. Il recherche les
caractères distinctifs de ces grandes
masses , examine leur structure et les
règles suivant lesquelles elles se su-
perposent. Les unes lui paraissent
avoir été formées par voie de cristal-
lisation ; d'autres, par l'action des
leux volcaniques , et le plus grand
nombre lui présentent tous les carac-
tères d'un dépôt opéré dans le sein
des eaux. Il remarque une immense
quantité de Roches, qui renferment
des debns de Roches plus anciennes
ou des dépouilles de Plantes et d'Ani-
maux, dont les types nous sont iu-
TOMn VII.
GEO 3o5
connus; il observe en outre la pré-
sence des corps marins, dans des lieux
situés à de grandes distances du ri-
vage des mers , ou fort élevés au-des-
sus de leur niveau , et la distribution
régulière dans certains Terrains des
Animaux qui vivent dans la mer, et
de ceux qui vivent dans les eaux dou-
ces. En rapprochant tous ces faits , il
est conduit à admettre que la croûte
cxtérieuie du globe est une suite de
dépots qui se sont formés à différen-
tes époques , et à déterminer l'âge re-
latif de ces dépôts, d'api es l'ordre
constant des superpositions. Cette
écorce minérale s'offre à lui comme
nalurelletnent divisée en douxespèces
de sols , dont l'un , le Sol primordial,
a préexisté à l'apparition des êtres
organisés et à toutes les destructions
ou formations de Terrains qui ont eu
lieu depuis; et l'autre , qu'on appelle
Sol de transport et de sédiment , com-
prend les Terrains formés de débris de
Roches anciennes , ou de matières dé-
posées tranquillement dans le sein
des eaux. Un examen plus attentif
bu montre que cette longue suite de
Terrains peut se partager en divers
ordres , d après leur ancienneté rela-
tive et leurs différens caractères de
composition. Tous ceux qui compo-
sent le Sol primordial , qui sont eu
général de structure cristalline, et ne
contiennent ni fragraens de Roches
m débris organiques, forment un
premier ensemble, auqnel on a donné
le nom de Terrains primitifs. Au-
dessus d'eux se présente une série
nouvelle , caractérisée par l'interca-
la lion des matières de transport et des
dcbrisorg;njiquesavecdesRochesana-
logues à celles de la série précédente.
Les Terrains de cette série ont reçu
le nom de Terrains intermédiaires
comme faisant le passage des pre-^
miers terrains à ceux des formations
subséquentes. Une troisième série
comprend les Terrains secondaires
qui n'offrent plus que des matières dé
transport alternant avec des Roches
sédimentaires remplies de débris or-
ganiques. Ces débris appartiennent k
des familles de Plantes, de Poissons
20
3o6
GEO
de Mollusques, qui s'éloignent eu
général de celles qui sont vivantes
aujourd'hui , mais qui paraissent s'en
rapprocher de plus en plus , à mesure
qu'on s'élève dans la succession des
Terrains. Enfiu, à la limite de cette
troisième série on en distingue une
autre dont la fonnalioti est beaucoup
plus récente , et qui comprend les
Terrains tertiaires : les débris orga-
niques qu'ils renferment , ont beau-
coup plus d'analogie avec les êtres
organiques vivans ; on y observe des
Mollusqucsquiserapproclientdcceux
que nous trouvons dans nos mers, ou
qui vivent dans les eaux douces. En-
lin , on y rencontre fréquemment des
squelettes de Repldcs , de Mammi-
fères et d'Oiseaux, dont à peine les
Terrains précède us olïrent des tra-
ces. Un dernier ordre de Terrains qui
paraissent indépendans de ceux des
iîutres séries et qui sont de ditférens
âges , comprend tous les Teirains
ignés, ou formés par le feu , tels que
les Terrains de Trachyte, de Basalte
et de Laves.
Les Tepraiiis dont nous venons
d'indiquer les groupes les plus géné-
raux , si l'on vient à les considérer
en eux-mêmes , se présentent comme
de grandes, masses minérales, ordi-
nairement 5//fl//^'ee5 , c'est-à-dire di-
visées en masses partielles , superpo-
sées et parallèles les unes aux autres.
Ces masses partielles ou couches sont
de même naluxe entre elles ou de na-
ture différente : dans le premier cas ,
la masse totale ou le terrain est sim-
ple; dans le second cas, cette masse
est composée. Chaque couche est for-
mée , ou d'un seul Minéral, ou de
l'agrégation de plusieurs Minéraux.
On donne en général le nom de
Roche à la substance simple ou
mélangée qui constitue ùe grandes
masses, soit couches , soit amas ou
filons. Lorsque la Roche est un
agrégat de plusieurs Minéraux qui se
distinguent à l'œil , alors sa compo-
sition est apparente , c'est une Ro-
che phariérogène. Mais si la Roclic
parart simple à l'œil nu , quoique
plusieurs MinéraUT[ soient réunis dans
GEO
sa composition , on dit qu'elle est
adèlogène.
Les Roches sont solides ou meu-
bles; d'après leur niode de formation,
elles sont agrégées , conglomérées
un sédimentaires. Le géoguosie étu-
die avec soin les différentes sortes de
structure des Roches , dont les prin-
cipales sont les sti uctures granitoïde,
schisteuse , porphyrique , varioliti-
que , cellulaire , am\ gdaloïde et frag-
mentaire. Il cherche les moyens de
reconnaître leur nature minéralogi-
que; il les classe entre elles d'après
les substances qui jouent le principal
rôle dans leur composition. De-là les
différentes familles de Roches, con-
nues sous les noms de Roches quarl-
zeuses , feldspathiques , inicactM^s ,
pliylladiennes , talqueuses, amphi-
boliques, etc. (/^. Roches.) Les subs-
tances minérales qui servent de ba-
ses à ces agrégats , sont en petit nom-
bre : les plus remarquables , celles
qu'on l'etrouve presque partout à
la surface du globe, sont les suivan-
tes : le Quartz, le Feldspath, le Mica,
la Diallage, la Serpentine , le Gre-
nat, l'Amphibole, le Pyroxènc , le
Calcaire, la Dolomie et le Gypse.
Une même Roche peut former la
partie essentielle et dominante d'un
Terrain , ou bien elle peut n'y jouer
qu'un rôle accessoire ou accidentel.
Ce dernier cas a lieu lorsqu'une Ro-
che se trouve comme par hasard in-
tercalée entre les couches de la Ro-
che principale qui donne son nom
au Terrain ; elle lui est alors suboidou'
née. Une Roche peut être subordon-
née dans un Terrain , et jouer dans
un autre le rôle de Roche indépen-
dante.
Les Terrains classés d'après leur
ancienneté relative , se divisent en uu
certain nombre de systèmes ou de
formations ^ comprenant chacun l'en-
semble des couches qui ont été dé-
posées à la même époque , et qu'on
retrouve partout avec les mêmes ca-
ractères généraux de composition et
de gisement. Toutefois , la composi-
tion d'un système de Terrains peut
n'être pas identiquement la même
GEO
dans toute s.cfn étendue. Les drllerens
inenilires de ce svslcine sont l;inlôt
analogues, tantôt cquivalens. C est
ainsi que, selon Cordicr, le Terrain
d'Eiiphotide se présente en certains
lieux comme l'équivalent du Terrain
de Serpentine.
Les formations sont ou générale-
ment lépandues sur toute la croûte
du globe, ou bien elles sont locales ,
c'est-à-dire s'observent en un endroit,
et ne se représentent en aucune autre
contrée. D'autres se retrouvent les
mêmes datis différens pays ; mais dans
chaque localité elles n'occupent qu'un
espace peu considérable , borné de
toutes parts par les autres Terrains ;
on leur donne le nom de Formations
circonscrites.
Huit principaux systèmes de Ter-
rains entrent dans la composition du
Sol primordial , savoir : le Terrain
de Gi anite , le Terrain de Siénile in-
dépendante , le Terrain de Gneiss , le
Terrain de Micaschiste, le Terrain de
Protogyne indépendante, le Terrain
de Serpentine , le Teri ain de Calcaire
indépendant, et le Terrain de Talc
schistoïde (Cordier). Le caractère gé-
néral de ces Terrains primitifs , est
d'avoir été formés sur place et par
voie de cristallisation , de ne point
renfermer de Ciment, de Sables, de
Cadloux roulés, ni de débiis organi-
ques. Leurs couches sont ordinaire-
ment très-lnclinées et composent de
grands massifs de montagnes et de
Terrains. Tout annonce que le Sol
primordial a éprouvé une dislocation
qui en a bouleversé toutes les parties,
et il est souvent difficile au géognoste
de les replacer dans leur position
originaire.
Vers la partie supérieure de ce Sol,
on remarque une stratification plus
prononcée dans les Roches , et une
diminution dans le volume de leurs
parties : c'est une tendance vers ce
nouvel ordre de choses qui a donné
naissance au Sol de tr.insporl et de
sédiment. Werner a reconnu le pre-
mier qu'il n'y avait pas un saut
brusque entre le Sol primordial el le
GtiO .V7
Sol secondaiic proprement dit , mais
que ('.es Roches an.dugiies à celles
qui se reucontrenl dans les deux Sols,
formaient le passage de 1 un à l'autre.
Ces Roches intermédiaires ne sont
pas toutes formées dun seul jet, ou
])ar voie de sédiment : qr.elqucs-unes
présentent une sirucluie glohuleuse,
et d'autres , la structure cellulaire ,
qui semble être un indice de forma-
tion par voie de fusion ignée. Des fi-
lons traversent quelquefois en même
temps les Roches prin)itivcs et les
Roches intermédiaires. Le plus sou-
vent la siratilîcation de cc:; deux clas-
ses de Roches est concordante, par
conséquent elles doivent ofiVirles mê-
mes accidens de direction. Toutes
deux aussi conslituent de hautes
montagnes etprésenient de nombreux
escai pemens. G est à la >oconde classe,
que se rapportent les Terrains d'O-
phite , de Phvllade et de Porphyres.
Les débris d'êtres organisés qu'on
trouve dans lesPhyllades, et qui sont
les plus anciens qu'on ait encore dé-
couverts , appartiennent aux Ortho-
céralites, aux Trilobilcs et aux En-
crines. On y a observé aussi quelques
empreintes végétales.
Les Terrains secondaires propre-
ment dits, se présentent en slratiiica-
tion transgressive sur les Terrains in-
termédiaires. Ils n'oilVeut plus que
des matières de transport alternant
avec des Roches sédimentaires rem-
plies de débris organiques. La série
commence par les dépôts arénacés ,
connus sous les noms de Grès houil-
1er et de Grès rouge , et se continue
par d'autres dépôts du nsême genre,
nommés Grès bigarré , Grès à pierres
de taille { Quadersandstcin) , Grès
vert , lesquels sont séparés les uns
des autres pai difféicns dépôts calcai-
res , le Zechstein , le IMuschelkalk, le
Lias et le Calcaire oolitique. La Craie
forme la limite supérieure du Sol se-
con laire proprement dit. Ce Sol
abonde en débris de Plantes, de Pois-
sons , de Mollusques ; et c est ici que
l'étude de la Conchvliologie est d un
grand secours au géologue, pour dis-
tinguer les époques de fiannalion des
3o8 GEO
différentes couches , d'après la nature
des débris qu'elles recèlent.
Au-dessus du Terrain de Craie, les
Terrains tertiaires se présentent en
superposition transgressive , et ,en
couches presque toujours horizonta-
les , qui se correspondent sur les dif-
férens plateaux que séparent les val-
iées. Ces Terrains occupent les par-
ties basses de nos continens; leurs
]\oches ont beaucoup moins de con-
sistance que celles des Terrains plus
anciens , et semblent être des Roches
meubles, dont une partie a été ci-
mentée parla matière calcaire ou si-
liceuse. La série commence par des
Poudingues et des Grès calcarifères ,
nommés en Suisse Nageiflue et Mol-
lasse , et que remplace dans certaines
localités l'Argile plastique. "Viennent
ensuite une succession de couches de
Marnes , de Sables et de Grès quart-
zeux, de Fahluus , de Calcaires très-
coquilliers, et de Gypse. Les débris
organiques qu'on y rencontre appar-
tiennent encore à des espèces perdues,
excepté ceux de la partie supérieur'e ;
mais pour la première fois, ce sont
des squelettes de Mammifères et d'Oi-
seaux. On a donné aux Terrains ter-
tiaires le nom de Terrains parisiens ,
jîarce qu'ils constilueirt le Sol des
environs de Paris, et qu'ils ont été
observés et décrits avec une exacti-
tude remniquable par Cuvier et Bron-
gniart. Parmi les faits irrtércssans que
nous a révélés leur important ouvrage
l'un des plus curieux est celte alter-
nr.tive qu'ils ont rerrrarquée entre les
formations marines, et celles qui ont
été déposées par les eaux douces.
Il existe un ordre de Terrains , qui
ont été visiblement formés par le feu,
mais qui paraissent être de différens
âges , et dont il est difficile d'assigner
la place panrri les Roches des séries
précédentes. Ce sont les Terrains vol-
caniques anciens , connus plus parti-
culièrement sous les rroms de Terrains
trachvtiques cl basaltiques. Enfin , le
Sol tertiaire est i-ecouvert par un der-
nier ordre de Terrains , qu'on peut
appeler Terrains modernes, et qui
comprend les produits des volc^ms
GEO
actuels , les dépôts des lacs et des
nrers , les bancs de Mollusques et de
Zoophy les, et le grand atlerrissement
diluvien qui a donné naissance au
Sol végétal.
Nous nous sommes bornés à indi-
quer ici les résultats les plus géné-
raux des recherches géologiques, en-
treprises depuis un.petit nombre d'an-
nées sur tous les poiirts du globe.
Nous renvoyons pour le détail des
faits et des descriptions géognostiques
aux mots Roches , Teurains, Vol-
cans, etc. (g. DEL.)
GEOMETRIQUE, zool. Espèce de
Tortue et d'Holacantbe. J^. ces mots.
(B.)
GEONOME. Geonorna. bot. phan.
Genre de la famille des Palmiers et de la
Monœcie Monadelphie , L. , établi par
Willdenow [Spec. Fiant. 4 , p. SgS),
qui en a ainsi pi'ésenté les caractères:
spalhe double , bivalve , renfermant
des fleurs monoïques; les mâles ont
un calice à trois parties ; une corolle
à trois pétales ; six étamines , dont
les frlels sont réunis en cylindre; les
fleurs fenrelles ont des enveloppes
comme celles des irrâles; l'ovaire porte
un style latéral et un stigmate bilobé.
Le fruit est une drupe sèche et mono-
sperme. Martius ( P aimai: familia
ejusquegcnera denuà illustr. Munich,
r824)a réulri au Geonorna de Will-
denovf ,le Gj/ze5////«, ce singulier gen-
re de Palmiers nains , que Poiteau a si
bien décrit et figuré dans les Mémoires
du Muséum, 5*^ année, p. 585. Les
caractères que le savarrt Bavarois a
donirésau Geonorna, sont différens de
ceux qui lui ont été assignés par Will-
denow , et ils sont assez conformes à
cerrx que Poiteatr a présentés pour sorr
Gynestum , à l'exception cependarrt
d'un seul caractère. Poiteau dit que
son gorrie a des fleurs diorques et ra-
lenrent irroiroïques, et Martius expri-
me le contraire. Cependant , comme
Willdenow n'a pas parlé de cet or-
gane rronrmé P//jco5/<}///e, qui entoure
l'ovaire , et qui a donné sorr rrom au
genre de Poltearr, orgairc que Martius
appelle cylindre , et qu'il dit être le
Ot)0
repr^cnlant des ëtamtnes ( avoilccs' ;
comme le stigmate est tlit Inlohe dans
le Geoiwnia , tandis ({u'il est trilobé
dans le Gyricstum; comme, ciilin ,
dans la ilcscriplion des espèces de
Geunorna , il est dit que les fleurs sont
réunies au nombre de trois dans vme
iosselte du racliis , deux mâles et U!)e
femelle, tan. lis que Poitcau expiime
clairement que le Gyneslum a des
ileurs dioïqucs ou rarement monoï-
ques sur des régimes distincts, il
nous semble , d'après ces graves mo-
tifs , conlraiie à la vérité de réunir
les deux genres. Si ccj^cndant on ve-
nait à prouver que Willdenow el Poi-
teau oui observé des Plantes du même
genre, ou serait toujours forcé de
convenir que le premier a présenté
des caractères si peu exacts , qu'il ne
conviendrait pas d'admettre le nom
qu'il a proposé. /^. Gyneste.
A ne considérer que les caractères
présentés par les auteurs, le Geonuma
a beaucoup de rapports avec VElœis
de Jacquin et \ A Ifonsia de Kunth.
Willdenow n'en a décrit que deux
espèces , sous les noms de G. piniia-
tifrons et G. simplicifrons. Ces d(!ux
Palmiers, dont les noms indiquent les
principales différences spécifiques, et
qui ont deux mètres environ de hau-
teur, habitent les forêts des hautes
montagnes, aux environs de Caraccas.
(G..N.)
GEOPHILE. Geophilus. ins. Genre
de l'ordre des Myriapodes el de la
famille des Chilopodes de Latreille
(Règn. Anim. de Cuv.), établi par
Leach ( Trans. Linn. Societ. T. xi)
aux dépens des Scolopendres. Ses ca-
ractères sont : yeux peu distincts ; an-
tennes cylindriques composées d'ar-
ticles courts ou allongés ; corps com-
fiosé d'anneaux très-nombreux avec
eur plaque dorsale presque de la
même grandeur et supportant cha-
cun une paire de pâtes , celles-ci dé-
veloppées presque également , à l'ex-
ception de la dernière plus longue.
Ces Insectes diffèrent essentiellement
des Scolopendres par la longueur
égale des pieds, par leurs yeux peu
apparens^ et par l'étendue de leur
0\L0 009
corps qui est très-étjoil ; plusieurs
d'entre eiux sont éle(tri([ucs. Leach
rapporte à ce genre (jtiatre espèce)^
auxquelles il donne les noms de car-
pophagiis , si/ilcrrancus , acurnina-
liis et luiigiconiis. ils peuvent être
traduits eu français par ceu\ de Fru-
^voi"e , Mineur , Pointu el Longi-
corne. Ces espèces ont été tiouvées
en Angleterre. On doit rapporter au
genre Géophile plusieurs autres In-
sectes rangés parmi les Scolopendres ;
telle est par exemple la ticvlopcndra
eleclrica , L. , ligurée par Frisch el
décrite par Geoffroy ( liist. des Ins.
T. II, p. 67G, n. 5) sous le nom de
Scolopendre à cent quarante-quatre
i)ates. On la trouve aux environs de
^aris. (auu.)
* GEOPHll.ES. MOi,L. Dans le
quatrième ordre des Gastéropodes
que Férussac, dans ses Tableaux
Systématiques , a nommé Pidmonés
operculés, on trouve rassendjlés en
un premier sous-ordre , tous les Mol-
lusques oui vivent à l'air libre à la
surface du sol; et le nom de Géo-
philes exprime la manière de vivre
de ces Animaux. Ce sous-ordre est
divisé en deux familles : les Limaces
elles Limaçons. J^. ces mots. (D..11.)
*GEOPHILIDES. Geophilides. i#s.
Famille établie par Leach dans l'or-
dre des Myriapodes , et qui renferme
le seul genre Géophile. P^. ce mot.
(aud.)
GEOPHILLA. BOT. PHAN. (Berge-
ret.) Syn. de Mérendère f^. ce mot.
(B.)
GEOPHOjNE. Geophonus. moll.
Montfort, dans sa Conchyliologie
Systématique, a établi ce genre pour
une petite Coquille de ta Méditerra-
née, qui vit, comme beaucoup d'autres
Céphalopodes microscopiques, sur
les Fucus ou les Polypiers. 11 l'a ca-
ractérisée de la manière suivante : co-
quille libre , univalve, cloisonnée et
contournée en spirale aplatie, mais^
un peu lenflée sur les côtés, sans
ombilic; le dernier tour de spire ren-
fermant tous les autres ; dos aigu :
bouche triangulaire, recouverte par
3io
GEXD
i»n diaphragme perce danssalongueui'
]>ar six trous, dont celui de l'angle
extérieur est le plus grand et disposé
en série; le diaphragme l'cccvant un
peu de côlé te dos de la coqi.ille;
cloisons unies. Avant Montfort, celte
Coquille avait été placée par Fichtid
et Moll ( Tes/oc. Microscop. p. 66.,
lab. lo , fig. c , F, G ) parmi les N lu-
tiles, soi;s le nom de Nautilus Ma-
cellus. Aiiciiu des auteurs systéma-
tiques modcrues n'a cherché à pla-
cer ce genre dans ses rapports, si ce
n'est Férussacdans ses Tableaux des
Animaux Mollusques, qui l'a placé
dans le geure L«iticuline et dans le
second groupe qui comprend les Po-
lysiphitcs. La Coquille qui lui sert de
type est le Géopoite jaune , peti-
te, lenticulaire, sans ombilic, ayant
jcs deux côtés inégaux; la spire fai-
sant plus de saillie d'un côté que de
l'autre; elleestégalement striée, trans-
parente, à cloisons unies; le dia-
phragma est bombé en dehors. Cette
Coquillen'a qu'une lignedediamètre.
. (D..H.)
* GEOPHYTES. bot. Nous avons
proposé ce nom dans noire Résumé
d'un cours élémentaire de Géographie
physique, pour dislinguer les Plantes
qui croissent sur la 6urf;\ce solide de
la ierre de celles que l'on a nommées
Ilydiophytes ou l'iantes qui ne peu-
vent vivre que dans l'eau. Nous pen-
sons maintenant que le nom de Géo-
phyles doit être remplacé par celui
d'Aérophytes qui nous semble plus
exact. (LAM..X.)
- G É O P I T H È Q U E . Geopithecns.
MAM. Geoffroy Saint-Hilaire a donné
ce nom , qui signifie Singe de terre ,
aux Sagouins de Buffon , par opposi-
tion avec ses Hélopithèques ou Singes
à queue prenante , et ses Arctopithè-
ques ou Singes à ongles d'Ours , qui
vivent sur les Arbres, (is. G. st.-h.)
GÉOPONE. MoLL. Pour Géophojie.
/-'. ce mol. (D..n.)
»GEOPYXIS. BOT. cKrPT.{C/ia;/2pi~
^muus. ) Nom donné par Fries à une
section du genre Pczizc. /^. ce mol.
(ad.b.)
GEO
GEORGIA. BOT. CRYPT. (lUousses.)
Erhart a désigné sous ce nom le genre
Tetraphls d'Hedwig. Ce dernier nom
est généralement adopté, f^. ce mot.
(ad. b.)
GEORGINE. Georglna. BOT .vax^ .
Famille des Synanlliérées , Corymbi-
1ères de Jussieu , et Syngéuésie frus-
tranée , L. Ce gcnie a été fondé par
Cavanilles {Icônes et Descript. Plan-
/a^.,p.55, t. :266),quilui donnalenoin
de Dahlia , sous lequel il est plus
connu chez les jardiniers de la France
et dos Etals méridionaux de l'Europe.
Mais comme Thunberg , quelque
temps auparavant , avait appliqué la
même dénomination à une autre
Plante (/^~. Daiii.ia), Willdenow a
remplacé le nom du genre dont il est
ici question, par celui de Georgina ,
qui a élé adopté par De CandoUe ,
Kunth , et la plupart des auteurs,
avec les caractères suivans : involucre
double; l'extérieur formé de cinq à
huit folioles unisériées , égales, éta-
lées ou l'éfléchies , et simulant des
bractées; l'intérieur composé de huit
folioles sur un seul rang , appliquées,
ovales-oblongues , obtuses et un peu
membraneuses ; réceptacle plane ,
garni de paiUettes égales aux fleurs ,
obtuses et niejnbraneuses ; fleurons
du disque tubuleux , nombreux et
hermaphrodites ; ceux de la circon-
férence , ligules , très-grands , sur un
seul rang et neutres; ceux que le
professeur De CandoUe a décrits com-
me femelles , sont des neutres , mais
munis d'un ovaire ou d'un style lu-
diraentalre ; akènes munis d'un bour-
relet au sommet, mais dépourvus
d'aigrettes. Cassini y a observé deux
petits rudimens de squamellules quel-
quefois assez développées. Cette deu-
xième circonstance, qui de l'aveu de
l'auteur n'est pas constante, est un
des motifs ,pQur lequel il a proposé
de réunir le genre Georgina aux Co-
reopsis. Mais quand on s'est montré
aussi facile que ce savant en fait de
division des genres, pourquoi réunir
aiusi des Plantes qui, non-seulement ,
ne présentent pas un port semblablcj,
mais encore qui diffèrent par (quelques
GEO
caracttiroe? Et d'nbord , rinvolucre
est rcollfiucnt clillcrcnt iians les dt-UK
j^cnrcs; 1 extérieur n'est pns claie
daus les Corcupsis , aiiniiie il IVst
daus le Gcorgina. En second lieu , les
tleurs delà cinoufércuco de ce dei-
nier genre , sont des femelles impar-
faites et non entièrement neutres. En-
liu le caractère des akènes inaigrettés
ne se trouve que <lans des espèces qiù
ont été séparées des Coréopsides par
quelques auteurs ; tel est le Cun'Ojisis
tincloiia de ]Nul1all , dont Tauscli
{llort. Canal.) a f;\il le type du genre
Diplusasiera. V- ce mot au Supplé-
ment. Nous regarderons doncle genre
Georgina comme distinct , et nous
décrirons les deux races de la même
espèce, parce que leurs uondjieuses
variétés sont ttès-répandiies mainte-
nant dans les jardins d'Europe , dont
elles l'ont un des plus beaux orne-
mens.
La GÉORGINE CHAxVGEANTE , Gcor-
gina variabilis , Kunth {Nou. Gêner,
et Spec. Plant, œquin. T. iv, p. a43 ),
est une Plante oiiginairede l'empiie
mexicain , dont la tige est herbacée ,
haute de deux mètres environ , ra-
meuse, tantôt lisse, tantôt couveite
d'une poussière glauque. Ses leuilles
sont of^iposées , grandes, imparipin-
nées. Elle a des racines vivaces , tubé-
reuses , oblongueset amincies aux ex-
trémités. Willdenow(//o//. Berul. 2,
t. 94 et 96; ejusd. Enumer., p. 899)
avait établi deux espèces de Georgina;
l'une sous le nom de G. variabilis ,
l'autre sous celui de G. coccinea.
Ces deux espèces ont été confirmées
dans un Mémoire spéci^ sur les
Géorgines(Annalesdu Muséum , vol.
là , p. 5io) par le professeur De
CandpUe qui les a distinguées Surtout
par les variations ou les anomalies des
sexes dans les fleurs de leur circon-
férence ; il les a nommées , eu consé-
quence, G.superfluae^ G.frustranea.
Mais , d'après les observations de
Kunth et de Cassini , les organes fe-
melles de la première espèce étant en
partie avortés ( f^. plus haut le cariic-
tère générique ) , il semble plus con-
venable de ne regarder ces deux Piau-
oco -M
tes, que comme i\es vaiiétés d'un
ordre supérieur , des races eu un
mot, qui sont susceptibles de trans-
mettre, par la génération et par la
culture, toutes leurs qualités acci-
denleihs, quoiqu'on ait observé quel-
quefois que les graines de l'une ont
donné naissance à des individus qui
avaient les caractères de l'autre , ob-
servation qui confirme la réunion
des deux espèces en une seule.
Ees Géorgincs de la première race
( Georgina si/pe/^lua, D. G. )sont des
Plantes plus élevées et plus roliustes
que celles de la seconde; elhs ne
sont pas couvertes d'une poussière
glauque, et leurs feuilles sont plus
grandes et d'un vert foncé. Le style
de leurs tleurs marginales est plus
développé que dans celles de la se-
conde race. Ellei ont reçu plusieurs
synonymes, sous les noms génériques
de Da/ilia et de Georgina. Ainsi, on
peut rapporter à cette race les Dahlia
superjiua., Horl., Kew.; D. purpurea,
Poiret, Encycl. ; D. pinnata et rosea ,
Cav. (Icon., tab. 80 et 260 )j I). sam-
bucina, Salisb., et Georgina variabi-
lis , purpurea et rosea , Willd .
La seconde race ( Georgina frustra-
nea , D. C. ) est caraclérisée par ses
tiges couvertes d'une poussière glau-
que , par ses feuilles plus petites et
plus incisées que dans les précéden-
tes , et par le style des fleurs margina-
les, entièrement avorté. Les synony-
mes de cette lace dans les divers au-
teuis sont : G. coccinea, Willd.:
Dahlia frustranea , Horl. Kew. ; D.
crocea, Poiret, Encycl.; D. coccinea,
Cavan., /oc. cit., et Thouin , Ann.
du Mus. 5, p. 422 ; et D. bidentifoUa,
Salisbury.
Les variétés de couleur que la cul-
ture a produites dans lesGéorgines ,
sont trop nombreuses pour que nous
devions les énumérer ici. Il suffit de
dire que la première race donne des
tleurs rouges , purpurines, filas , pâ-
les et jaunâtres ; que la deuxième race
en produit de jaunes, de safranées
et d écarlates. On voit donc que sous
le rapport des couleurs, les deux ra-
3l2
GEO
ces 66 nuancent parfaitement entre
dles.
Une si belle Plante a dû vivement
exciter l'attention des jardinieis tleu-
Hsles ; c'est à leurs soins qu'on doit
les individus à fleurs doubles, ainsi
querétormaute multiplicité des races.
Elle n'est plus la jouissance exclusive
de l'Honjir'e opulent, qui naguère
avait le privilège d'en décorer ses
jardins pittoresques et élcgans. Près
de la cabane du pauvre, dans des
villages éloignés du commerce des
villes et isolés au fond des vallées ,
nous avons vu souvent de superbes
Géorgines qui , dans un sol et une ex-
position convenables, avaient produit
des Heurs diaprées des plus brillantes
couleurs. Les semis ne réussissant
Îias toujours , on préfère multiplier
es Géorgines par le moyen de la di-
vision des racines. Vers le commen-
cement du printemps , après avoir eu
soin de laisser un petit morceau de
la racine principale après chaque
faisceau de tubercule, on plante ce-
lui-ci dans un vase que l'on met à
l'abri du froid jusqu'au mois de juin,
et on transplante les Géorgines daiis
des terrains substantiels et exposés au
midi. On les arrose fréquemment, en
évitant toutefois de leur donner trop
d'humic^ité. Dans les contrées du
Nord, on est obligé de déterrer les
racines au mois <1 'octobre, et de les
conserver pendant l'hiver dans un
lieu chaud et bien sec ; mais dans les
départemens méridionaux de la Fran-
ce , il suffit de couvrir la terre où sont
plantées les Géorgines , d'unecouver-
turedelitièrependantla saison rigou-
reuse. Les rapports botaniques qui
existent entre les Géorgines et le Topi-
nambour ( Heliantlius tuherosus ), au-
torisaient à penser que leurs tubercu-
les pourraient fournir vin aliment sain
et agréable poui l'Homme et les bes-
tiaux ; mais, tout en exagérant cette
précieuse qualité (lorsque, par exem-
ple , on a avancé que leur substance
était farineuse et sucrée), on n'avait
pas assez fait attention au goiit aro-
matique et désagréable que ces tuber-
cules conservent, même après la cuis-
GEO
son. Desmazièies (Recueil des frav.
de la Soc. des sciences de Lille, i8a3,
p. a47 ) vient d'annoncer des résul-
tats diftérens de ceux que l'on avait
obtenus auparavant. Il a observé que
la plupart des variétés , cuites sous la
cendre ou avec des corps gras , per-
dent environ un sixième de leur vi)-
lume, deviennent fibreuses et con-
servent une saveur résineuse et répu-
gnante. Il pense que la culture n'a
pas encore amélioré ce nouveau Lé-
gume , et qu'on doit en restreindre
l'emploi à la nourriture des Animaux
domestiques, qui paraissent en être
très-friands. Les qualités alimentaires
des tubercules de Géorgines auraient
pu être déterminées à priori , d'après
î'analvse qu'en ont faite l'an dernier
Payen et Chevallier. Ces chimistes
ont vanté ces racines connue subs-
tance fermentescible , et ils y ont re-
connu un principe qu'ils ont nommé
Dahline , mais qui, selon Bracou-
not, n'olTre que les caractères de l'/-
nuline. ■ (g..n)
GÉORISSE. Georlssus. iNS. Gen-
le de l'ordre des Coléoptères , section
des Pentamères , établi par Latreille
qui le place (Règn. Anim. de Cuv.)
dans sa famille des Clavicornes , et
lui assigne pour caractères : tarses fi-
liformes de longueur moyenne , de
?[uatre articles distincts ; antennes
ort courtes , repliées en arrière et
formées de neuf articles, dont le pre-
mier long, presque cylindrique, et
dont les trois tlerniers forment une
massue presque globuleuse et soli-
de ; palpe» courts , plus gros à leur
extrémité; corps court et rende, avec
la tête très-incilnée et cachée alors
sous le corselet ; pâtes non contrac-
tiles, avec les jambes étroites et pres-i
que linéaires. Les G^orisses sont
de petits Insectes qui fréquentent les
lieux humides , et qui ont de grands
rapports avec les Byrihes , les Elmis
et les Macronyques. Ils eu diffèrent
cependant par la proportion des àh-
tennes, le nombre des articles qui les
composent et par la manière dont
elles se terminent. Ce genre ne com-
GEO
prend encore qu'un petit nombre
d'espèces.
LeGÉonissKPTGMÉK, G.pygmœus,
Lalr., ou la rimclia pygmœa , Payk.
et Fabr. , qui csl la même e^iièce que
le T/ux (lubius de Panzer, peut être
considéré comme le type du genre.
On le trouve en Allemagne. Léon
Dufour et Dejean en ont obseivc
d'autres espèces en Espagne Ce der-
nier entomologiste (Catal. des Col. ,
p. 49) nomme l'iuie G. canaliculalus,
et l'autre G. sulcatus. (axjd.)
GEOTRICHUM. bot. crypt. {Mu-
cédinées.) Le genre auquel Link a
donné ce nom , appartient à la section
des Wucédinées à filanieus décoin-
bans. Il est caractérisé ainsi : lila-
niens cloisonnés, rameux , décom-
bans, entrecroisés , se séparant vers
les extrémités en articles tronqués
aux deux bouts qui se répandent à la
surface des filamens. On ne connaît
qu'une seule espèce de ce genre qui
croît sur la terre, dans les Bruyères
et autres lieux sablonneux. Elle s'y
E resente sous forme de petites tacbes
lanches cotonneuses , semblables à
un légei duvet, (ad. B.)
- GÉOTRUPE. Geotriires.rtis.Gça-
re de l'ordre des Coléoptères, section
des Pentamères , établi par Latreille
aux dépens des Scarabés et rangé par
lui ( Règn. Anim. de Cuv.) dans la
famille des Lamellicornes , tribu des
Scarabéides , avec ces caractères : an-
tennes de onze articles dont les trois
derniers en massue feuilletée; mandi-
bules cornées , fortes , avancées et
arquées autour du labre; labre sail-
lant; palpes labiaux terminés par un
article de la grandeur au moins du
précédent; languette bifide, saillante;
menton écbancré ; écusson visible ;
élytres voûtées, embrassant le pour-
tour de l'abdomen; anus peu décou-
vert. Ce genre , confondu avec les
Scarabés , en avait été déjà distingué
sous le litre d'une grande division par
Olivier (Entom. T. i, p. 55). Latredlc
lui a imposé le nom de Géotrupe
qui signifie fouisseur de terre. Depuis
on a vu le nom de Scarabé êtreclian-
GEO 5i5
gc en celui de Géotrupcs . cl ces der-
niers être nommés Scarabés. tabri-
cius est l'auteur de ce bouleverse-
ment qui fort beurcusement n'a pas
été généralement admis. Les Géotru-
pcs se distinguent essentiellement des
Bousiers, des Apbodies, des jEgia-
les , des Trox , des Oryctes , des Sca-
rabés proprement dits , etc. , par les
caractères génériques que nous avons
mentionnés ; ils avoisinent davantage
le genre Lclbrus; mais ils en diffè-
rent par la forme des articles des an-
tennes. Leurs mœurs les séparent
aussi de plusieurs des genres de la
famille de. Lamellicornes. La plupart
fréquentent les bouses et les fientes
des Animaux herbivores , principale-
ment celles des Bœufs , des Vaches et
des Chevaux ; ils en font leur nourri-
ture, et pratiquent dans la terre pla-
cée au-dessous de ces matières des
trous cylindriques, as<ez profonds,
dans lesquels ils se renferment pen-
dant le iour. Ils y déposent aussi leurs
œufs en ayant le soin de les entourer
d'une nourriture convenable pour les
jeunes larves qui en ccloront; celles-
ci vivent d'abord aux dépens de la
pâtée qu'elles trouvent à leur portée,
puis elles s'enfoncent assez profondé-
ment en terre et se nourrissent des
racines des Plantes à la manière des
larves des Hannetons. Elles ressem-
blent beaucoup à celles-ci , mais elles
sont pi us petites. Leur corps est mou,
blanchâtre, replié sur lui-même et
muni de trois paires de pales écail-
leuses et d'une têle assez consistante.
Elles restent un ou deux ans dans cet
état, puis elles se transforment en
nymphe et ne se changent eu Insecte
que l'année suivante. A l'état parfait,
les Géotrupes sont ornés de couleurs
métalliques très-brillantes ; le dessus
des élytres et du corselet est quelque-
fois d'un vert doré ou cuivreux ma-
gnifique , tandis que le dessous est de
même couleur ou bien d'un violet
assez fonce et très-vif. On les trouve-,
pendant les saisons chaudes et tem-.
pérées de l'année. Ils volent assez
lourdement, et sortent de leur reti'aile
lorsque le iour commence à tomber.
5i4
GEO
Ils portent sur leur corps et nour-
rissent quelquefois en tiès-grande
abondance une espèce de iMile ( Ga-
masus Culcuptratorum ) qui paraît
les incommoder beaucoup.
Ce genre est nombreux en espèces;
Olivier en a décrit quatorze; mais de-
puis on en a de'couvert plusieurs au-
tres. Les principales sont le G éoïrupb
STERCORAIRE , Geol/upcs stercoiarius,
La t., Scarabœus stercora/ius , Oliv. ,
&!'',P^" ^ '/^»- ^9' ^' ^. C' <^ g'a°cl
l'illulairc , GeuiTr. llist. des Ins. T. i,
p. 75, n" 9. Type du genre, très-
commune dans "les bouses de Vacbe
de nos environs. — Le Phalangiste ou
TypHÉE,Geofïr.,'/oc. cit., pi. 1, f.3);
Begéer ( Mëm. sur les Ins. T. iv, pi,
10, f. .'î), Scarahœiis Typhœus , L.,
plus commun dans le midi de la
France que dans les environs de Pa-
ris.— LeGÉOTRUPE PRINTANIER, 5c«-
rabœus veniaUs , L. ,01iv. {loc. cit.,
pl.4,flg. 20, a, b); petit Pillulaire,
Geoflr-. {loc. cit., T. i, p. 77, n** lo),
fénéralement répandu dans toute
Europe. — Le GÉOTRUPE disparate ,
Geotr. dispar. , Lalr.; Scarabœus A m-
mon et Scarab. Poljceros, Pall. [le.
Ins. Siber. , tab. A , fig, 8, A , B , Iter.
ni, p. 707 ,n° ."îo, et Iter. 1 , app., p.
461 , n* 22), ligure de nouveau par
Olivier , loc. cit. , pi. 3 , f. 30 , a, è, c,
qui a été observé en Sii^érie le long
du Volga et en Espagne. K. pour les
autres espèces, Olivier {loc. cit.),
Dejean (Catal. des Col., p. 56) et
Schœnherr (5j«. Ins. T. 1,1"^* partie,
f). i22). Ce dernier observateur a suivi
e changement opéré par Fabricius ;
ainsi il désigne tous les Géotrupes
6OUS le nom de Scaiabés.
Kirby {T/uns. ofthe Linii. Societ.
T. xii) a établi sous le nom de Bolbo-
ceras un nouveau genre d'Insecte
très-voisin.des Géotrupes. (atjd.)
GÉOTRUPINS. Geotruplni. ïns.
Famille des Coléoptères Pentamères
établie par LatrelUe [Gêner. Crust. et
Ins. T. Il , p. 91 ) , et ayant pour ca-
ractères : antennes en massue feuil-
letée ou pcctinéc de onze articles ;
mandibules toujours cornées , avau-
GER
cées ; labre saillant ; chaperon rhom-
boïdal (jambes antérieures grandes et
dentées). Il e^t aisé de distinguer, à
l'aide de ces signes, la (tnnille des Géo-
trupins de celle des Coprophagcs et
des Scarabéides avec lesquelles elle. a
plusieuis rapports. Ou ne connaît que
deux genres qui lui soient propres .
celui des Géotrupes et celui des Le-
thrus. Latrcille (Règn. Anim. de
Cuv.)a converti la famdle des Géotrur
pins en une section de la tribu des
Scarabéides , faniille des Lamellicor-
nes. /^. ces mots. (aud.)
GÉRANT A CE ES. Geraniaceœ.
BOT. PHAN. Le nom de celte famille
est tiré de celui du Géranium , qui en
est le type et le genre principal. On
peut assigner aux Plantes qui !a for-
ment les caractères suivans : le calice
est à cinq divisions tics -profondes ,
égales ou inégales, se recouvrant en
partie sur les côtés avant l'épanouis-
sement de la fleur ; quelquefois l'une
des divisions se prolonge à sa base en
un éperon plus ou moins allongé , li-
bre ou soudé avec le péJ.oncule. La
corolle se compose de cinq pétales
onguiculés , égaux ou inégaux , alter-
nes avec les divisions du calice , gé-
néralement inséi es sous l'ovaire , la-
rement sur le calice. Les étamines
sont en nombre double des pétales ,
excepté dans le Moiisonia où elles sont
en nombre triple; fréquemment leurs
filets sont soudés par la base et mo-
nadelphes ; quelques-uns sont parfois
dépourvus d'anthère et stériles. L'o-
vaire est libre à cinq ou à trois loges,
contenant deuxovules qui naissent de
l'angle rentrant. Chaque loge forme
une côte très-saillante et arrondie ,
le sommet de l'ovaire se termine par
un appendice pyramidal, à cinq faces.
Le style est simple et se termine par
trois ou cinq stigmates filiformes gé-
néralement recourbés en dehors. Le
fruit , qui est à trois ou à cinq côtes ,
se compose d'autant de coques gént'^
ralenient monospermes, attachées à
l'axe central qui persiste, tandis que
chaque coque s'enlève en emportant
avec elle une p^trtie de l'appendice
GER
qui les surmonte et en se roulant de
bas en haut. Ijcs f;raincs sont dé-
pourvues d'endo^peime. Leur cm-
cryon est rccoLubc ou droit. Les
Gcraniacccs .sont, en général, des
Hautes lierbacées annuelles ou viva-
ces , ou de pelits Arlnislcs. Leur
tige est souvent articulée et noueuse ;
leurs feuilles opposées ou alternes
avec ou sans stipules ; ces feuilles sont
tantôt simples , entières ou plus ou
moins profondément découpées, quel-
quefois composées et pinnées. Les
lie lus , qui sont généralement d'un
aspect agréable , sont tantôt solitai-
res, tantôt en sertule , portées sur
des pédoncules axiUaires.
Lesgenrc.squi forment celte famille
sont : lihynchoiheca , Ruiz et Pavon ;
31onsonia , L. , Suppl. ; Géranium ,
i'Hérit. ; Erodlum , l'Hérit. ; Felargo-
iiiiirn, l'Hérit. ; ces trois genres sont
des divisions du genre Géranium de
Linné (/^. GÉRanier); et Tropœolum,
L. Autrefois on plaçait encore dans
cette famille les genres Oxalis et
JBa/samina qui sont devenus l'un et
l'autre le type de deux nouvelles fa-
milles. P'. Balsamine et Oxau-
DÉEs. Quant au genre TropœoUim ,
Jus.sieu et De Caudolle en font une
famille nouvelle qu'ils nomment
Tropéolées. Néanmoins il nous sem-
ble que ce genre doit rester parmi les
Géraniacées dont il ne diffère que par
le nombre de ses parties. (a.r.)
GÉRANIER. Geimiium. bot.
riiAN. Genre qui a donné son nom à
la famille des Géraniacées, et qui ap-
partjienpà la Monadelphie Décandrie,
L. L'Héritier, dans un travail spé-
cial sur-les Géranium de Linné , a di-
visé ce genre en trois groupes , sous
les noms de Pelargonium, Erodium
ci. Géranium. Ces divisions ont été
adoptées par Ailon , Willdenow^ et
De CandoUe , qui , d'après l'Héri-
tier, ont ainsi exprimé les caractères
du Géranium proprement dit : ca-
lice composé de cinq folioles égales;
cinq pétales égaux à la corolle; dix
étamines fertiles , alternativement
plus grandes ; à la base de chacune
GER 5i5
des plus grandes adhère une glande,
ueclarilère ; style terpiiné par cinq
stigmates ; fruits Ibrmcs de cinq cap-
sules ou c;u pelles uniloeidaiies , mo-
nospermes , et soudés autour d'un
axe cential cl anguleux ; chaque car-
pelle est surujonté d'une arête glabre
iutérieurenient , et qui détache avec
élasticité le carpelle de la base de
l'axe , se replie eu cercle ou en spi-
rale, et resté fixée au sommet de ce
même axe. Ces caractères excluent
parfaitement toutes les espèces fru-
tescentes, à corolles iriégulières et
Eour la plupart originaires du cap de
onne Espérance, et dont on a fait
le genre P'etars^onium; mais il faut
avouer qu'ils diflèient bien peu de
ceux que l'on attribue aux Erodium,
qui d'ailleurs ont une grande ressem-
blance de port avec les vrais Géra-
nium. P^. En CD TER et PÉLARGONIER.
Les espèces de Géraniers sont des
Plantes herbacées ou très-rarement
ligneuses , à feuilles palmées ou lo-
bées , arrondies ou incisées , et à pé-
doncules ordinairement chargés de
deux fleurs. De CandoUe ( Prudrom.
Sjst. Regn. Veget. T. i, p. Gog) en a
rassemblé soixante-six espèces, dont
la moitié se trouve en Europe. Le
reste est répandu sur presque toute
la surface de la terre , mais principa-
lement dans les contrées montueu-
ses et tempérées Aussi , ou en reri-
conlre surtout dans la Russie asiati-
que , le Caucase, le INépaul , les An-
des du Pérou , les montagnes de Po-
payan, la Nouvelle-Hollande, la Nou-
velle-Zélande , etc. Parmi les espèces
européennes, il en est qui mériteraient
d'être cultivées à cause de leur beauté;
telles sont les Géranium sanguineum,
G.Phœum, G. pratense , G. syluati-
cum , etc. ; mais ces espèces n'ont re-
çu les honneurs de la culture que
clans quelques jardins de botanique.
On trouve en abondance sur les
vieux murs , dans des localités
pierreuses , le long des haies , etc., de
toute l'Europe , un Géranier qui
avait autrefois une très-grande répu-
tation de propriétés médicinales; c'est
l'Herbe à Robert, Géranium Rober-
5i6 GER
tianum , L. , dont les rtges sont ra-
meuses , veli»s , rougeâtres , noueu-
ses , garnies de feuilles divisées en
cinq lobes pinnatifides. Toute la
Plante répand une odeur forte et très-
désagréable , surtout lorsqu'on la
froisse. Elle passait pour astringente
et résolutive, et on en faisait usage
particulièrement dans les béinorrha-
gies et l'esquinancie , ce qui lui a
valu le nom vulgaire d'Herbe à l'Es-
<}uinancie. Nous avons vu de bons
eflets obtenus de l'emploi de celte
Plante pilée et appliquée extérieure-
ment dans quelques afTectious érysi-
pélateuses. (o..N.)
GÉRANION. BOT. PHAN. Pour Gé-
ranier. F', ce mot.
GERANIUM. BOT. phan. r. GÉ-
lîANIER.
GERANOGETON, bot. phan.
(Ruell.) F". Geranos.
GÉRANOIDES. bot. phan. Pour
Géraniacées. /^. ce mot. (b.)
GERANOS. ois. et bot, piian.
C'était le nom de la Grue chez les
Grecs ; d'oîi Géranogeton et Géra-
nium qui désignent en botanique un
genre dont on comparait la forme de
la fructification au bec de la Grue.
P^. Géranier. (b.)
GÉRARDIE. Gerardia. bot. piian.
Genre de la famille des Scrophula-
rinées et de la Didynamie Angiosper-
mie , L. , établi par Plumier {Gêner. ,
3i), et ainsi caractérisé : calice à cinq
divisions réunies jusque vers leur
milieu ou à cinq dents ; corolle pres-
qu'en cloche, dont le limbe est à
cinq lobes inégaux, arrondis , émar-
ginés, et formant deux lèvres; qua-
tre étamines courtes ; un seul style et
un seul stigmate; capsule bivalve,
déhiscente par 1» sommet. Ce genre
se compose de Plantes herbacées ,
très-rarement frutescentes , à feuilles
en général opposées , entières et pin-
natifides; les fleurs sont solitaires ,
axillaires , opposées , et d'une cou-
leur jaune ou purpurine ; la capsule
plus ou moins ovoïde , mais non acu-
^ninée, et partagée par une cloison mé-
GER
diane parallèle et unie avec le placen-
ta qui est simple, bordé et longitudi-
nal. La Plante sur laquelle Plumier a
établi le genre Gerardia est indigène
de la Martinique. Linné et ïhunberg
lui ont réuni quelques espèces qui
croissent en des contrées fort distan-
tes, telles que l'Amérique septentrio-
nale , les Indes-Orientales , la Chine,
le Japon et le cap de Bonne-Espé-
rance. Enfin Michaux, Pursh et Nut-
tall ont décrit un grand nombre d'es-
pèces qui croissent dans le nord de
l'Amérique , et font partie du genre
qui nous occupe , quoique , selon
Nuttall , les Plantes américaines de-
manderaient une comparaison soi-
gnée avec les Digitales , et il ajoute
qu'on doit probablement exclure de
ce genre les espèces de l'Afrique et de
1 Inde. Lamarck (Dict. Encycl.) avait
aussi observé que les Gérardies for-
ment un de ces genres peu saillans
par leurs caractères , et qui ne sont
composés le plus souvent que de l'as-
semblage d'espèces que l'on auraitpu
rapporter à d'autres genres déjà con-
nus, mais qu'on a rapprochées d'a-
près un aspect particulier. L^ Nigri-
na viscosa, L. , ou Melasma scabrum
de Bergius et Gaertner, a été rap-
porté au Ge/û/rfm par Linné fils. Ou
y a réuni le genre Afzelia de Gme-
lin ( Syst. 927 ) qui a été rétabli par
Pui'sh et Nuttall sous le nom de Sey-
merla. Ce dernier auteur observe que
l'espèce est munie d'une cinquième
étamine imparfaite qui établit une
certaine affinité entre ce genre , le
Verbascum et le Celsia.
Les Plantes américaines qui. pro-
bablement doivent seules coùfetltuer
le genre Gérardie , au nombre de
quinze environ, sont divisées en deux
groupes, d'après la couleur de leurs
Heurs. Le premier ( celui dont les
fleurs sont purpurines el qui a un ca-
lice campanule à cinq dents ) ren-
ferme une dixaine d'espèces qui
croissent en des stations différen-
tes , les forêts et les marais salés. Le
second n'est composé que de quatre
ou cinq Plantes à fleurs jaunes et à ca-
lice dont les divisions atteignent la
GER
moltic de sa longueur. On distingue
dans ce groupe le Geranlia Vedicula-
ria , h- , Plante commune dans les
Etats du milieu de l'Amérique , dont
les feuilles sont oblongucs et pinna-
tifides à segmens dentés en scie. INut-
tall mentionne une variété de celte
espèce , et à laquelle il donne le nom
de pectinata , qui croît particuliè-
rement dans les forêts de Pins de la
Caroline et de la Géorgie. C'est une
Plante fort belle qui a de très-gran-"
des ileurs , et qui est probablement
une espèce distincte (g..n.)
GERASCANTHUS. bot. piian.
Nom spécifique d'une espèce de Car-
dia. V. SeBESÏIER. (G..N.)
GERBERA, bot. phan. V. Ger-
BEBIE.
GERBERIE. Gerberia. bot. phan.
Famille des Synanthérées , Corym-
bifères de Jussieu , et Syngénésie su-
perflue. Linné établit dans les pre-
mières éditions de son Gênera tlan-
tarum , un genre sous le noni de Ger-
ùera, qu il réuintip]us tard al'J mica.
Cependant , J. Burmann ( Rarior.
Jfric. Plant. Decad. ) l'avait adopté
et en avait décrit deux espèces du cap
de Bonne-Espérance. Ces Plantes ,
observées par Cassini , ont leurs co-
rolles labiées , et ditTèrent tellement
du genre Arnica , qu'elles n'appar-
tiennent point à la même tribu.
Cet auteur a donc rétabli ( Bullet.
de la Soc. Pliilom., janvier 1817) le
genre Gerbera;\\Va placé dansla tribu
des Mutisiées, près du genre Tricho-
chine , constitué en même temps avec
le Doronicum incanum , Lamk. Voici
les caractères principaux assignés au
genre en question par Cassini , qui
doit en être considéré comme le véri-
table auteur , et qui , probableraeiit
pour cette raison , a cru devoir modi-
fier la dénomination employée d'a-
bord par Linné : calathide radiée ,
dont le disque est composé de fleu-
rons nombreux , hermaphrodites , et
la corolle labiée ; l'extérieure triden-
téeau sommet, l'intérieure plus étroite
divisée profondément en deux laniè-
res linéaires ; les fleurs de la clrcon-
GER 5i7
férenco sur un seul rang, femelles et
à deux languettes dont l'extérieure
est très-longue, linéaire, tridentée au
sommet, l'intérieure plus étroite, et
divisée en deux Innièies longues et
roulées en dehors; involucrc formé
de folioles imbriquées, lancéolées et
coriaces; réceptacle plane et nu; ovai-
res cylindracés , surmontés d'une ai-
grette longue et plumcuse.
Cassini a placé dans le genre Ger-
heria cinq espèces, dont quatre étaient
\es Arnica Gerbera, A- curunopifotia,
A. crocea, et A. piloselloides de Lin-
né , Plantes herbacées , originaires du
cap de Bonne-Espérance, et qui ont
reçu les nouveaux noms de Gerberia
Linncei , G. coronopifolia , G. Bur-
manni , et G. piloselloides. La cin-
quième espèce est une Plante décrite
par Lagasca ( Amenid. natiir. , p. .^8 )
sous le nouveau nom générique à! A-
jy /ij/Zoca^/o/z. Mais comme celtePlante
n'a pas été vue et étudiée par le bota-
niste parisien, et qu'il l'a placée parmi
les autres Ge/'^e/ia, seulement d'après
une siuiilitude de caractères ; comme,
d'ailleurs , il signale et nie l'herma-
phroditisme des fleurs de la circon-
férence, observé par Lagasca , il n'est
rien moins certain que l'Aphylloeau-
lon soit une espèce du genre Gerbe-
ria. (G..K.)
GERBILLE. mam. V. Gerboise.
GERBO. MAM. Espèce du genre
Gerboise. V. ce mot. (b.)
GERBOISE. MAM. On avait donné
ce nom, adopté déjà auparavant com-
me nom spécifique, à un genre de
Rongeurs clavicules , ayant pour
principal caractère des membres pos-
térieurs excessivement allongés , et
par suite , la faculté et l'habitude de
sautera deux pieds, au lieu de mar-
cher à quatre: de-là le nom lalin Z?/-
pus, c'est-à-dire Bipède , qui lui fut
donné parles auteurs systématiques;
de-là aussi les noms de Rats bipèdes ,
de JU«/e5.Sa/ii,souslesquels quelques
espèces ont été connues. Les espèces
quicomposaientce genre avaient tou-
tes des rapports plus ou moins in-
3i8 GER
innés avec les R.its , et Linué ainsi
que Pallas avaieul inêiiie nipporlé
au genre Mus le petit nombre d'es-
pèces connues de leur temps. Par
la suite, les voyages de Geoû'ioy
Saint-Hilaire , de Delalaude tt d'au-
tres voyageurs, ont procuré la décou-
verte d'espèces nouvelles , et la con-
naissance plus approfondie des an-
ciennes ; et le genre Gerboise qui n'é-
tait, comme on voit, qu'uu démem"
hrement du grand genre Mus, a été
détinitivement constitué, et sidjdivisé
lui-même. De ces subdivisions dues
principalement à Desmarest et à F.
Cuvier, sont résultés plusieurs petits
genres que nous allons faire succes-
sivement connaître.
f Gkrboise, Dipus, Mus, h.,Jacu-
lus, Erxl. On a conservé ce nom à la
division la plus remarquable, dont les
caractères princip iiixsont : deux inci-
sives à chaque mâchoire, six molaires
à l'inférieure , huit à la supérieure.
La première molaire supérieure n'est
que rudimentaire , et elle tombe avec
l'âge; les trois suivantes sont plus
grandes et présentent des contours ex-
trêmement irréguliers ; la seconde
est plus grande que la troisième ;
celle-ci l'est plus que la quatrième ,
mais elles se ressemblent toutes trois;
les molaires inférieures ont des con-
tours encore plus irréguliers: la pre-
mière est plus grande que la seconde,
et celle-ci l'est plus que la troisième;
les yeux sont grands et à fleur de
tête; la pupille est [presque ronde ; les
oreilles sont généralement très-déve-
loppées ; les mamelles sont au nom-
bre de huit , et le pénis du mâle est
rude et couvert de petites papilles ou
de petits tubercules très-durs ; le poil
est très-doux et moelleux ; les mem-
bres antérieurs sont très-courts, et ont
quatre doigts armés d'ongles fouis-
seurs; le pouce est ordinairement ru-
dimentaire ; l'extrême brièveté de
ces membres ne permet pas aux Ger-
boises de poser souvent sur eux dans
leur marche: ils n'emploient ordinai-
rement à cet usage que les posté-
rieurs , mais les antérieurs sont, en
quelque sorte, suppléés par la queue,
GER
qui fait véritablement rofike d'un
troisième membre. Si on la coupe, el-
les perdent l'équilibre et tombent eu
arrière. Il ne faut pas cependant croi-
re que cet organe puisse être chez les
Gerboises d'une aussi grande utilité
et d'un aussi grand secours qu'il l'est
chez les Kanguroos. En effet , toutes
les vertèbres caudales de ces derniers
Animaux sont fortes , et pour ainsi
dire hérissées de grandes et larges
apophyses , donnant attache à des
muscles d'une extrême puissance ;
chez les Gerboises, au contraire,
toutes les vertèbres caudales, sans
même en excepter lespremièies, sont
grêles et allongées, sans aucuneapo-
physe distincte. Au reste , on peut
très-bien se convaincre de ce fait re-
marquable par la simple inspection
de l'Animal; car la queue est mince,
grêle chez les Gerboises , comme
chez le9 Rats , et même il est peu
d'Animaux où elle soit aussi dissem-
blable de la forte et large queue des
Kanguroos. Cette remarque est appli-
cable à tous les genres que nous al-
lons décrire dans cette article. Les
Hélamys , l'un de ces genres , ont ce-
pendant la queue un peu moins fai-
ble que les autres. Le membre pos-
térieur est environ six fois plus long
que l'anlérieur ; il est terminé par
trois grands doigts; quelques espèces
ont d'autres petits doigts placés laté-
ralement. Mais le caractère le plus
remarquable des Gerboises, et qui
leur est particulier, c'est d'avoir les
trois métatarsiens médians réunis en
un seul os qui donne attache aux
trois uniques doigts chez les Gerboi-
ses tridactyles , aux trois principaux
chez les autres. Cet allongement et
ce développement extrêmes des mé-
tatarsiens , la formation d'un os com-
posé qui en résulte, en un mot, l'exis-
tence d'un véritable os du canon chez
des Animaux de la famille des Rats ,
et cette ressemblance si grande du
membre postérieur de ces Rongeurs
avec celui des Ruminans , ne sont-
ils pas des faits bien remarquables ?
L'allure ordinaire des Gerboises
est le saut ; elles peuvent, dit-oa ,
GER
fiauchir uuc distance de dix pieds.
KUes ont, quand ellcb saulont , les
pieds anléiieur» appliqués contre la
poitrine, cl le corps tiès-pcnclié en
avant. Elles posent tantôt sur 1rs
doigts seulement , cl tantôt sur la
plante du pied. Elles emploient Icins
membres antérieurs pour porter leurs
alimcns à la bouche ; elles s'en ser-
vent aussi à la manière des Rangu-
voos, quand elles veulent gravir. El-
les se creusent des terriers oii elles
passent l'hiver plongées dans un som-
meil léthargique ; la lumière les in-
commode : aussi dorment-elles le
jour , et veillent-elles la nuit.
On connaît dans ce genre plu-
sieurs espèces qui habitent toutes les
parties orientales de 1 ancien conti-
nent.
Le Gerbo, Uipus Gerdoa ,Gme\.,
Mus 6'<7^/'//(i, Pallas. C'est la Gerboise
tridact^le de quelques auteurs. Elle
n'a que trois doigts dont l'intérieur
est le plus long; les oreilles sont de
moitié aussi longues que la tête , et
assez larges ; la lèle élargie est cour-
te , les yeux sont latéraux; les mous-
taches sont très-longues. Cette espèce
a un petit pouce onguiculé à la pâte
antérieure; son pelage est fauve en
dessus, blanc en dessous; une li-
gne blanche en forme de croissant
s'étend de la partie antérieure de la
cuisse jusque sur la fesse ; la queue
est fauve dans une grande portion de
son étendue , mais la portion termi-
nale est noiie, et elle-même terminée
d'un peu de blanc. Le corps de cet
Animal est long de six pouces , et la
queue est |)lus longue que lui.
Le Gerbo habite les parties sablon-
neuses et désertes del'Afriquesepten-
tiionule, de l'Arabie, de la Syrie ; il
vit en troupes, et se nourrit principa-
lement de bulbes de Plantes. Les voya-
geurs qui ont vu cet Animal et qui
l'ont décrit, en ont parlé sous les
noms de Gerbua , Gerboa , Gerbo ,
d'oix est dérivé le nom de Gerboise
appliqué maintenant au genre tout
entier.
L'A LAC T. A. G A , Dipus Jaculus ;
Mus Jaculus, Pallas. La disposition
GER Si 9
des couleurs est la m^ine dans cetfe
espèce que dans la précédente : il y a
de même une ligne blanche en forme
de croissant sur la fesse et sur la par-
tie antéiieure de la cuisse ; mais l'A-
lactaga dilfère du Gcrl)o parmi pe-
lage moins fauve, par une tète plus
longue, par ses oreilles presque nues,
assez étroites, mais plus longues que
la tète, et surtout par l'existence de
deux petits doigts latéraux aux pieds
postérieurs ; ces deux doigts sont
très-ca,urts et sans utilité pour l'A-
nimal, qui ne marche, comme le
Gerbo , que sur trois doigts. C'est
toujours le doigt moyen qiu est le
plus long. La queue, d'une longueur
considérable , est terminée par un
flocon de poils, dont la moitié ter-
minale est blanche , et l'autre moitié
noire. Le museau, fauve à son extré-
mité, est brunâtre en dessous. Cette
espèce est plus grande que la précé-
dente; elle a environ sept pouces de
long; la queue est beaucoup plus lon-
gue. L'AÎactaga bouche les issues de
son terrier avant de se livrer à son
sommeil léthargique d'hiver; il s'en-
gourdit pareillement dans les grandes
chaleurs ; il n'amasse pas de provi-
sions dans son terrier : c'est la nuit
qu'il va à la recherche de sa nourri-
ture qui consiste en herbes, eu feuil-
les et en racines, en Insectes et en pe-
tits Oiseaux. Il n'épargne même pas sa
propre espèce. La femelle produit plu-
sieurs fois l'année, et toujours un nom-
bre assez considérable de petits. Cet
Animal dans sa fuite, dit Pallas, fran-
chit par ses sauts des dislances si
considérables , et ses sauts se succè-
dent avec une telle rapidité , qu'il
semble ne pas toucher le sol, et qu'un
bon Cheval ne peut le dépasser.
C est à cette rapidité dans le saut
qu'il doit le nom de Jaculus. 1\ habite
la Ta r ta lie.
La Gerboise Brachyure , Dipus
Brachjurus , lilainv. Pallas ne consi-
dérait celle espèce , ainsi que la sui-
vante , que comme des variétés de son
jUus Jaculus. Leur disiinction, com-
me espèces à part, estdu^ Blainville.
Le coi-ps de la GerboiseTirachyure a
3iM)
GER
quatre ponces et demi de long , et la
queue est seulement un peu plus lon-
gue ; la tête est moins allongée que
celle de l'Alactaga , et les oreilles
sont plus courtes; le tarse est aussi
plus court elles doigts plus forts pro-
portionnellement ; les couleurs ont à
peu de chose près la même disposi-
tiori; une ligne blanche en forme de
croissant s'étend aussi sur la fesse et
sur la cuisse , mais elle est moins
grande et moins distincte. Cette es-
pèce habite la Sibérie et la Tartarie.
Elle est la seule qui se trouve au-delà
(lu lac Baïkal. Ses habitudes sont cel-
les de l'Alactaga. On cite le bulbe du
Lilium purnponlum comme formant
sa nourriture ordinaire.
La Gerboise Naine , Dipus mi-
niitus, Blainv. ; IVIus Jaculus minor ,
Pallas. La taille de cette petite espèce
est celle d'un Mulot, et ses couleurs
sont celles de l'Alactaga, dont elle
diffère cependant en ce qu'elle a le
museau de même couleur que les
parties supérieures du corps , et non
pas blanc comme dans les deux espè-
ces précédentes. La cuisse est un peu
plus longue que chez l'Alactaga.
Pallas n'a trouvé dans cette espèce
que trois molaires, au lieu de quatre,
à la mâchoire supérieure. F. Cuvier
en attribue la cause à ce que la pre-
mière serait tombée, comme il paraît
que cela arrive chez les vieux indivi-
dus des autres espèces. Cette espèce
a \es mêmes habitudes , et à peu près
la même patrie que l'Alactaga et la
Gerboise Brachyure.
Bruce a trouvé dans le désert de
Barca une Gerboise qui se rapproche
beaucoup du Gerbo, et qui n'en est
probablement qu'une variété.
La Gerboise Géante, Dipus maxi-
mus. Cet Animal , que Blainville a
observé à Londres , et qu'il a fait
connaître , était farouche et craintif
à l'excès, et ne permettait pas qu'on
l'examinât; et comme on l'a jeté aus-
sitôt après sa mort, on n'a pu déter-
miner avec précision ses caractères.
Il est don^ très-possible qu'il ne
doive pas être lapporté à ce genre.
GER
Les parties supérieures de son corps
étaient grises , les inférieures étaient
blanches, ainsi que la partie anté-
rieure de la tête; deux lignes noires
naissaient de chaque côté sur la têle,
et allaient, en passant sur les yeux,
se réunir sur le chanfrein. Il avait
quatre doigts aux pieds de devant;
et à ceux de derrière, trois, dont
l'interne était le plus long. Le
métatarse était très-long, et posait
en entier sur le sol dans le re-
pos : il était couvert de poils très-
courts; les oreilles étaient de médio-
cre grandeur et de forme carrée ; la
lèvre supérieure était fendue ; la cloi-
son des narines recouverte de poils ,
et la peau de son nez très-'plissée ; ses
incisives étaient très-apparentes, lon-
gues, étroites, et tranchantes à l'ex-
trémité , comme dans les vrais Ron-
geurs. On nourrissait cet Animal de
pain , de Carottes et d'autres Légu-
mes, qu'il portait à la bouche avec ses
mains. Il venait, disait-on, de la
Nouvelle-Hollande; cela est très-pro-
bable ; mais ou il n'est pas originaire
de cette contrée , ou ce n'est pas une
véritable Gerboise.
tt Gerbille , Gerbillus ; Merio-
nés, Illig. Ce second genre éîabli
par Desmarest, est formé de Ron-
geurs ressemblant aux Gerboises,
par le grand développement de leurs
membres postérieurs , mais en dif-
férant par la présence d'autant de
métatarsiens distincts, qu'il y a de
doigts. Les pieds antérieurs sont
courts, et n'ont que quatre doigts
onguiculés et un rudiment de pou-
ce ; les postérieurs , longs ou très-
longs , sont pentadactyles; la queue
est longue et couverte de poils; les
oreilles sont petites et arrondies. Il
y a deux incisives et trois molaires
à chaque mâchoire. Les molaires sont
semblables aux deux mâchoires ; la
première étant la plus grande , et à
trois tubercules, qui la partagent éga-
lement dans sa longueur, la seconde
n'en ayant que deux , et la troisième,
qui est la plus petite, n'en ayant
qu'un. Ces Animaux ont la tête al-
longée , et les pommettes peu saillan-
GER
les. Ils vivent dans d'.;s terriers, à la
manière des Gerboises, et sautent
aussi avec une grande l'orcc. l'eu d'es-
pèces s'cngoiiidissent l'hiver. Une
seule espèce de ce genre est bien con-
nue ; presque loulos les autres ne
le sont que fort iniparfaitcnicnt , en
SOI te qu'il est bien possible qu'il y
ait dans ce genre des doubles emplois,
et aussi, qu'on y ait rapporté des
Animaux d'organisation dill'eienle.
INous suivrons autant (jue possible,
dans la description des espèces , le
savant fondateur du genre, Dcsma-
rest : nous nous écarterons cepen-
• lant de lui sous un rapport : nous
croyons en effet devoir distinguer du
Dipus Gerbillus il 'Olivier, le Dipus
pyiamidiwi tie Geolfroy Saint-lii-
laire, réunis parDesmarcst sous le
nom de Gerbillus yHgyptius. Nous con-
serverons à la première espèce le nom
impose par Uesmaresl ; nous décri-
rons l'autre sous celui de Gei bille des
pyramides.
Lt GeRBILLE des PYRAMIOrS ,
GerbiUus pyramidum. Cette espèce
a cinq pouces du bout du museau à
l'origine de la queue qui, presque
nue et terminée par un petit pin-
ceau de poils jaunâtres, est à peu
près de la même longueur. Du reste ,
le dessus du corps et de la tète est
jaiine-roussatre ; le dessous , d'un
blanc sale; le bout du museau, ainsi
que deux petites lignes qui se voient
au-dessus des yeux, sont de la même
couleur. Le milieu du dos est beau-
coup plus foncé que le reste du corps;
il est presque brun; les oreilles, pres-
que nues , sont de grandeur médiocre
et de forme arrondie ; le tarse est al-
longé et presque nu; malgré sa lon-
gueur , le membre postérieur est ce-
pendant peu allongé ; les deux doigts
latéraux, et surtout le pouce, quoi-
que plus courts que les trois médians,
comme cela est chez les Gerboises
oii ils existent, ne sont pas, comme
chez celles-ci, sans usage, et posent
sur le sol. Les trois médians sont à
peu près égaux en longueur. Les
mains antérieures ont quatre doigts ,
dont les deux du milieu sont les plus
TO.ME VII.
GER 321
longs ; point dr' |)ouco. Celte espèce
habite les environs des deux grandes
j)yramides en Egypte. C est là qu'elle
■', . ''''^" l'ét^oiiverte par Geotfioy
Saint-llilaire, qui l'a nommée pour
cette raison Dipus pyramidum. L'in-
dividu d'après lequel nous a\ons fait
la description qu'on vient de lire, est
celui- l<i même que le professeur du
Muséum a rapporté d'Lg^pte , et qui
a servi de type.
Nous ajouleions que cette espèce,
quoique bien distincte à nos yeux ,du
Gcrbil/us Algypiius , avec lequel on
l'a confondue, ne nous paraît pas
cependant une espèce à part : nous
lui voyons en cQct tant de ressem-
blance av(>c une espèce à laquelle ou
assigne , il est vrai , une autre patrie ,
la Gerbille du Tamarisc, que nous
sommes convaincus que de nouveaux
voyages, de nouvelles observations ,
obligeront quelque jour à les réu-
nir en monlranl que les dilTéreu-
ces observées aujourd'hui, et con-
sidérées comme des caractères spé-
cifiques, ne sont, ou que des ca-
ractères de vaiiété , ou même q-ue des
alîératious individuelles. Nous nous
sommes contentés ici de séparer la
Gerbille des pyramides, de la Ger-
bille d'Egypte", n'osant encore la
réunir à celle du Tamarisc, parce
que cette réunion fondée sur une opi-
nion seulement tiès-probable , mais
non démontrée , pourrait par la suite
occasioner une nouvelle confusioa
dans une matière déjà tiès-difficile.
La GERBII.LE d'Egypte, Gerbillus
A^gyptius .Vietx-n. , Dipus Gerbillus,
Olivier. Cette espèce a la même pa-
trie que la précéaente , car c'est aussi
en Egypte qu'Olivier l'a découvei te.
Elle est fauve en dessus , jaune ea
dessous; ses pieds postérieurs sont
pentadactyles, ses doigts un peu iné-
gaux. C est ainsi qu'OIiviei la carac-
térise, ci tous ces caractères convien-
nent presque également à la Gerbille
des p\ramides. C'était là ce qui avait
porté à les réunir; mais la Gerbille d'E-
gypte n'est que de la taille d'une Sou-
ris; elle a les pales antérieures penta-
dacty les , la queue brune , et les niem-
5-.2 GER
bres posleiieurs aussi longs au moins
que le corps. Aucun de ces carac-
tères ne convient à l'espèce précé-
dente. La Gerbille d'Egypte vit dans
des terriers.
3". La Gerbille du Tamarisc ,
(ierblllus Tamanciitits , Desni. ; Mi/s
'Tamaricinus , Pallas. Cette espèce a
clé découverte sur les bords de la nier
Caspienne , par Pallas qui l'a décrite
dans son bel ouvrage sur les Ron-
geurs (iVofO? Spec. Gllrium). Elle est
de la taille du Surmulot, et a quel-
ques rapports avec le Lérot : la queue
anuelée de blanc et de gris, et velue
dans toute son étendue , est à peu
près aussi longue que le corps; les
pieds postérieurs sont pentadactyles,
et le pouce est plus court que le doigt
externe; le pelage plus moelleux que
celui du Rat , plus rude que celui de
l'Ecureuil, est iaune eu dessus , blanc
en dessous ; le tour des ycux^ du nez,
est d'un blanc sale; les dents inci-
sives ont leur face antérieure jaune ;
les oreilles sont presque nues et de
forme ovale; la tête est, dans son
ensemble, allongée. Cet Animal vil
dans des terriers d'une profondeur
extrême , d'oli il ne sort que la nuit.
Il fait sa nourriture liabituelle de
Tamarisc. 11 habite les parliesles plus
méridionales des déserts des bords de
la mer Caspienne.
La Gerbille de la Torkide ,
Gcrbillus meridlaniis , Desm. ; Mus
longipes et Mus meridianus , Pallas .
C'est encore à Pallas que nous devons
la connaissance de cette espèce , dont
la taille est intermédiaire à celle du
Rat et à celle du Mulot. Le dessus
du corps et de la tête , la queue et les
oreilles sont d'un fauve-grisâtre uni-
forme ; le ventre , les membres et le
dessous de la tête sont blancs; la ligne
mojenne est brunâtre; les pieds de
derrière ont cinq doigts armés d'on-
gles; ceux de devant ont aussi un
pouce, très-court à la vérité, mais
onguiculé; la queue est à peu près de
la longueur du corps ; les membres
postérieurs sont plus allongés que
dans l'espèce précédente. Ces Ani-
maux, qui se creusent aussi des ter-
GER
riers, habitent les déserts sablonneux
et arides qui séparent le Yolga de
la chaîne des monts Ourals.
La Gebeille de l'Inde , Gcrbillus
Jndicus , Desm. Thomas Hardwicke a
découvert ce Rongeur, qu'il a fait
connaître sous le nom de Yerbua. Ce
petit Animal , de la taille d'un Rat , a
la queue à peu près de même longueur
que le corps; son pelage est, en des-
sus , marron et parsemé de tachesbru-
nes; il est blanc en dessous ; la tête
est d'un loux beaucoup moins foncé;
la queue, garnie dans toute son éten-
due de poils bruns peu abondans , est
tel mince par un pinceau de poils de
même couleur; des cinq doigts des
pieds postérieurs , les trois du milieu
sont très-longs, l'externe est court;
les oreilles , larges et arrondies , sont
presque nues. Il habite l'indostan ,
est nocturne comme les espèces pré-
cédentes , et se creuse , comme elles ,
de pi'ofonds terriers , dans lesquels il
ramasse d'abondantes provisions.
On rapporte encore à ce genre une
espèce nommée par Mitchiil, Gerbil-
lus sjhaticus , mais non décrite , et
six autres espèces découvertes par
Rafuicsque dans l'Amérique septen-
trionale , dont voici les noms et la
courte indication : Gerbillus Sorici-
nus. Pelage giis-brun eu dessus; une
ligne rousse longitudinale sur les
flancs; oreilles presque nues, ovales;
queue soyeuse, plus courte que le
corps , et de même couleur. — Ger-
billus Megalups. Longueur totale , six
pouces ; la queue est plus longue que
le corps ; yeux grands et noirs ; nez
long et arrondi , noir ; oreilles ovales,
longues comme la tête; pelage gris;
une touffe de poils blanchâtres termi-
nant la queue. Cette espèce se nour-
rit de grains et de fruits; elle court
plutôt qu'elle ne saute. — Gerbillus
Leonurus. Pelage entièrement fauve ;
oreilles aussi longues que la tête,
blanches en dedans ; queue aussi
longue que le corps , noire et termi-
née par un flocon de poils fauves.
Cette espèce saute plutôt qu'elle ne
court. Les trois autres espèces , nom-
mées Gerbillus Hudsonius , G. Ma-
GER
crourus , et G. Brachyurus, n'ont pas
uicine été succinctement caractéii-
sées comme les piccedonlcs. On sait
si peu (le clioscs sur toutes ces es-
pèces qu'il n'y a aucune raison
pour les rapporter à ce genre plutôt
qu'au suivant. La considération de
leur patrie serait même un motif pour
les rapporter aux Mériones , puisque
toutes les espèces de Gerbillcs con-
nues jusqu'ici habitent seulement les
parties orientales de l'ancien conti-
nent.
fff MÉRioNE , Mériones. Fré-
déric Guvier a établi ce genre sur
une petite espèce du Canada , qu'on
avait considérée il'aljord conmie une
simple Gerbille. Elle a le métatarse
desGerbilJes, dont elle diffère d'ail-
leurs par ses dents qui sout compo-
sées , au lieu d'être simples. Elle res-
semble au contraire beaucoup aux
Gerboises par son système dentaire;
ses dents sont en même nombre, et
à peu près de même forme que chez
elles.
La MÉRIONE DES BOIS, MeHones ne-
moralis. Nous décrirons sous ce nom
la jolie espèce dont se compose encore
uniquement ce genre. Ou ne la con-
naissait encore que par une mauvaise
figure oii l'Animal ne serait pas re-
connaissable, sans la distribution par-
icullèredeses couleurs. Davics, qui
a donné cette figure ( Transactions de
la Sociéié Linnéennc), n'en décrit
point le modèle; il dit seulement qu'il
a quatre doigts aux pieds de devant,
cinq à ceux de deiTière; qu'il passe
l'hiver engourdi au fond de son terrier;
qu'il fuit en faisant des sauts considé-
rables; et qu'il se trouve habituelle-
ment dans les piairies et dans les bois.
Aujourd'hui le Muséum d'Histoire
Naturelle possède deux individus de
cette espèce; c'est ce quia mis Fr, Cu-
vier en état de faire connaître ses
dents , et ce qui nous permet aujour-
d'hui de décrire ses caractères ext('-
rieurs. Elle est sur le do? et sur la
tète d'un gris noirâtre, légèrement
varié de jaune en quelques endroits;
les côtés du corps et les joues sont
d'un jaune légèrement varié de gris,
GER
32.5
et entre cette portion et le dessous du
corps qui est blanc , on voit une bande
d'un jaune un peu roux , s'étendant
du meuibrc postérieur au incuihie
antérieur. Toutes les parties intérieu-
res du corps et de la tète , les parties
internes des membres, et le bout du
museau, sont d'un beau blanc; la
tcte comme le corps présente quatre
zones successives; l'une supérieure
grise ,puis une jaunâtre séparée , par
une ligue jaune , du dessous de la tête
qui est blanc. Ces zones sont très-dis-
tinctes chez les individus qui se trou-
vent en bon état : chez les autres
chaque xône se confond avec sa voi-
sine. Le métatarse est assez long et
nu. Les oreilles sont de forme arron-
die; presque nues à leur base, elles
sont couvertes à leurs extrémités de
poils de même couleur que ceux du
dos; la queue, une fois et demie aussi
longue que le corps , est écailleuse et
presque nue. Les membrespostérieurs
sont pentadactyles. Les trois doigts
du milieu sont longs et forts ; les deux
externes sont extrêmement petits j
les membres antérieurs sont tétra-
ilactyles , et presque de moitié aussi
longs que les postérieurs. Cette espèce
est de la taille de notre Souris , à la-
quelle elle ressemble beaucoup aussi
à d'autres égards.
ttlf HÉLAMYS , Helamys , F. Cu-
vier; Pedeles, lUig.; Yeibua, Sparm,
Ce genre oii les molaires n^'ont pas
de racines proprement dites, et ne
se composent que d'une couronne,
a deux incisives et quatre molaires à
chaque mâchoire. Toutes celles-ci
se ressemblent et ont une échan-
crure située du côté externe à celles
de la mâchoire supérieure , du côté
interne à celles de la mâchoire infé-
rieure. Les membres antérieurs sont
courts ; ils ont cinq doigts très-dis-
tincts et terminés par des ongles
fouisseurs. Les posténeurs sont très-
longs, tétrc^daclylcs , terminés par
des ongles droits et Irès-épais; le
doigt externe est le plus petit , le se-
cond du côté interne est le plus long.
On voit à la paume des mains deux
tubercules d'une grosseur remarqua-
ai»
)34
GER
ble; la bouche et la langue sont petites;
le palais est rugueux ; les yeux très-
grands , placés latéralement et à fleur
de tête, iinnonccnt un Animal noc-
turne; les oreilles sont à peu près
aussi longues que la tête, et remar-
quables par un tragus très-long et
très-étroit; la lèvre supérieure est en-
tière , mais ses bords se réunissent
de chaque côlé en arrière , et forment
une sorte de poche. Les mamelles
sont au nombre de quatre , et pecto-
rales ; le rccluvn et les parties géni-
tales ont un même orifice à l'exté-
rieur ; la vulve est grande et simple ;
de chaque côté du vagin , sur les
bords de roridcc , il y a deux cavités
assez profondes. Les femelles ont
une poche abdominale comme les fe-
melles de Didclplies, celte poche ne
contient pas de mamelles, et on en
ignore l'usage. La verge est dirigée
en arrière et hérissée de papilles ex-
trêmement dures. On 'ne connaît dans
ce genre qu'une espèce :
L'IIÉLAMYs MANNET,//e/a/rtj'5 Ca-
fé r , Fr. Cuvier, appelé vulgairement
Lièvre sauteur du Gap. Get Animal
est en effet à peu près de la grosseur
et de la couleur du Lièvre; il a le
dessus de la tête et du col , le
dos, les épaules, les flancs et la
croupe d'un brun fauve , légère-
ment grisâtre; le dessus de la cuisse
est un peu plus pâle; la jambe est
plus brune et a une ligue noire vers
le talon ; les parties intérieures et in-
ternes du coips sont blanches, ainsi
qu'une ligne transversale placée sur
les flancs ; les oreilles sont rousses à
la racine et noires à la pointe; la
queue est à peu près aussi longue que
le corps ; elle est roussâtre , mais ter-
minée de noir; le dessus du nez est
pareillement noirâtre. LesMannets,
comme nous l'ont appris Sparmann
et Delalande, vivent dans des ter-
riers profonds d'où ils s'éloignent
peu, et OLi ils rentrent dès qu'ils sont
inquiétés. ïantùt ils marchent sur
leurs quatre pâtes ; tantôt, et c'est
surtout dans la frayeur , ils sautent à
deux , et franchissent alors des espa-
ces considérables. Ils se nourrissent
GER
d'heibes et de grains qu'ils ne vonf
chercher que la nuit, et s'apprivoi-
sent facilement. Leur chair est assez
bonne à manger. Les pieds de devant
leur servent à fouiller la terre et à
porter leurs alimens à la bouche. Ils
habitent les montagnes qui environ-
nent le cap de Bonne-Espérance.
On avait autrefois réuni aux Ger-
boises quelques Mammifères d'orga-
nisation très-différente , mais qui leur
ressemblaient par un grand déve-
loppement des picils postérieurs; tel
est le Tarsier. Cuvier et Geofh'oy
Saint-Udaire, dans un article écrit en
commun sur cet Animal ,où ilslui ont
assigné sa véritable place dans l'échel-
le animale, ont fait voir qu'il n'y a
même rien de réel dans le seul rap-
port qu'on avait cru saisir entre lui
et la Gerboise; car si la Gerboise et
le Taisier ont tous deux le pied pos-
térieur très-allongé , cet allongement
qui résulte j chez la première, de la
longueur du métatarse, est produit
chez le second par une toute autre
cause , c'est-à-dire par l'allongement
du taise. Le Kanguroo avait aussi
reçu d'abord le nom de Grosse Ger-
boise, (is. G. ST. -H.)
GERBDA. MAM. P". Gerboise.
GERCE ET GERGE. ins. Noms
vulgaires des Teignes dont les larves
causent des gerçures aux objets qu'el-
les attaquent. (b.)
GÉRENDE. re™. opii. Le Serpent
auquel certains voyageurs ont donné
ce nom paraît appartenir au genre
Boa ; mais il n'est pas suffisamment
connu. (b.)
GERFAUT. OIS. Espèce du genre
Faucon. V. ce mot. (dr..z.)
GERGYR. ROT. PHAN. (Delile.)
Syn. arabe de Roquette. Daléchamp
écrit Guargir. (b.)
GÉRILLE. ROT. CRYPT. L'un des
noms vulgaires delà Chanterelle. P'.
MÉRULE. (b.)
* GÉRINL OIS. Espèce du genre
Perroquet, f . ce mol. On a aussi
donné ce nom à un autre Oiseau
dont l'existence est très-douteuse et
GER
dont ou a i'ait successivement , cld'a-
}>rès une dcAcii()lion iucciiainc, un
^ic et un B;ubu. (dil.z.J
GERLE. rois. Syn. de Maudolc
dans la mer de INice , où l'on nonmio
Gerle Blavie le Sj)ari/s Alcedo. (ii.)
GERMAINE. Germanea. iîot.
PiiAN. Sous ce nom , Laniajck (Uict.
cncyclopéd. T. m )élablit en 1786 un
genre qui est identique avec le Plec-
tranthus fonde par rilciritier ( Sti/pes
nuuœ) en 17S4. Tous Jes botanistes ,
et nolamnienl II. lîrown qui a décrit
plusieurs espèces nouvelles de ce
tjenre, ont adopte le nom imposé par
l'Héritier. K. ri,ECTa.\NTiiii:. (g..n.)
GERMANDRÉE. Teiicrium. bot.
PiiAN. Genre de la famille des La-
bides et de la Didynamie Gymnosper-
mie , L., établi par Touinefort, et
adopté par Linné qui y a réuni les gen-
res Ckamœdrys et Pullum de cet au-
teur. Mœnch , fidèle à son système de
subdivision , a séparé en outre , sous
le nom de Scurodunia, un genre qui
n'est pas réellement distinct du Teu-
crium. Voici les caractères de celui-
ci : calice tubuleux ou rarement
campanule, à cinq lobes; corolle
dont le tube est court et le limbe à
deux lèvres, quoique ne paraissant
en posséder qu'une seule; la supé-
rieure très-petite, profondément fen-
due en deux dents , entre lesquelles
sortent les ëtamines ; l'inférieure
étalée , grande , à trois lobes dont
celui du milieu est très-grand ; ca-
ryopses unis et non réticulés. Ce der-
nier et si faible caractère est le seul
qui puisse distinguer , dans une
desciiption , les Germandrées des
Bugles , quoique ces Plantes aient
un faciès assez différent, et qui prou-
ve qu'elles doivent former deux gen-
res distincts. Scbreber et De CandoUe
ont réuni aux Bugles quelques Ger-
mandrées de Linné, tels que le Teu-
crium Ckamœpytis et le T. Iva. Ces
Plantes sont donc maintenant nom-
mées Ajiiga Chamœpylis et Ajuga
Iva. V . BuGj>E.
Les espèces de Germandrées sont
très -nombreuses ; on en compte
GER 325
maintenant au moins quatre-vingts,
«lont quelques-unes sont des Plantes
ligneuses et d'un port assez élé-
gant; la plupart sont indigènes de
la région méditerranéenne, et sui-
toul de l'Espagne , de la France mé-
ridionale, des îles tle la (rrèce et de
la Barbarie. Le nord de l'Amérique
et le Japon en nourrissent aussi quel-
ques espèces. Parmi les espèces fran-
çaises doct le nombre s'élève à près
de vingt, nous citerons comme les
plus 1 emarquabîes , cl parce qu'el-
les ont été employées dans la mé-
decine :
La Germvndhée petit Chêne ,
Teiicrtum Cha/nœdiys, L. Cette Plan-
te a des tiges hautes d'environ deux
décimètres , nombreuses , un peu
couchées, ligneuses à la base, grê-
les, velues et presque cylindriques ;
ses feuilles sont ovales , fortement
crénelées, lisses et d'un vert gai en
dessus, plus pâle en dessous; ses
fleurs sont ordinairement purpuri-
nes et disposées deux ou trois de cha-
que côté dans les aisselles supérieu-
re^'des feuilles. Cette Plante est fort;
abondante dans les bois montagneux
et sur les coteaux secs et arides. On la
connaît vulgairement sous le simple
nom de Germandrée ou sous celui de
Petit Chêne; son amertume est très-
intense , d'oii résultent des propriétés
toniques et stomachiques qui peuvent
avoir de bons effets dans certaines
fièvres intermittentes.
La Germandrée aquatique, Teu-
criumScorrlium, L. Ses tiges, hautes
d'environ trois décimètres , un peu
velues et souvent couchées à terre ,
sont munies de feuilles molles, ova-
les-oblongues , dentées , obtuses et
pubescentes ; ses fleurs axillaires
et peu nombreuses à chaque nœud
sont portées sur de courts pédon-
cules , et ont une couleur rougeâ-
tie et quelquefois blanchâtre. Elle
croît dans les lieux humides , et
on lui donne les noms vulgaires de
Scordhim et de ('hamarsas. Comme
l'espèce précédente, elle est amère et
tonique ; de plus .son'odeur alliacée
doit augmenter encore ses propriétés
536 GER
sliinulanteâ; celte odeur est sans
doute le principe anthelmiutique re-
connu dans la Plante dont il est ques-
tion.
Nous ne ferons que mentionner
ici le Teucjium Maniin , jolie espèce
à fleurs rouges et à petites feuilles
blanches, qui croît en Provence et en
Espagne. On l'employait autrefois
beaucoup en médecine sous les noms
de Marum ou d'Herbe aux Chats ,
nom qu'elle partageait avec la Cha-
taire \ Nepeta ) , probablement à
cause de leur odeur agréable à ces
Animaux. Le Teuciium Scorodonia
est une Plante assez élégante qui
abonde eu été dans les bois de toute
l'Europe. On lui donue les noms
de Sauge des bois, de German-
drée sauvage et de Baume sauvage ,
quoique son odeur soit assez désa-
gréable. (G..N.)
GER M A NE A. bot. phan. ^.
Gebmaink et Plectranthe.
GERME. zooL. BOT. On entend
proprement par ce mot le rudiment
d'un nouvel être; et de ce que le Ger-
me des Plantes ou des Animaux est
contenu dans ce qu'on appelle com-
munément graine et œufs , on a
imaginé que nul être organisé ne
pouvait se développer sans avoir pas-
sé par l'état d'œut ou de graine. Dé-
terminés par l'assentiment général
mais irrétléchi du vulgaire , justement
révoltés par le système incomplète-
ment et vicieusement exposé des gé-
nérations spontanées , de grands phi-
losophes ont adopté le système exclu-
sif des Germes , et donné pour raison
de leur manière de voir, que la pu-
tréfaction ne pouvait produire des
créatures vivantes, ou que rien ne
pouvait se former de rien. Les bons
esprits , que des observations scrupu-
leuses et des raiionnemens suivis ont
conduits à l'idée de générations spon-
tanées, possibles et même nécessaires,
ne prétendent pas non plus que les
Plantes ou les Animaux viennent de
rien; que des Hommes , des Insectes ,
ni même des Champignonsse dévelop-
pent spontanément par hasard , mais
GER
veulent qu'onnelimitepas lapuissan-
ce organisatrice dans leà deux seules
conditionsiudispensables de l'œuf ou
de la graine. Ils disent que le système
des Germes n'est pas plus soutenable
que celui des générallons spontanées
dans son absurdité, qu'il n'est pas plus
aisé de concevoir la formation d'un
Germe, quelque simple qu'il soit,
que celle du plus compliqué des Ani-
maux , et queprélendre établir l'exis-
tence des Germes pour la produc-
tion de toute chose est une aussi gran-
de folie que de discuter sérieusement
pour savoir si l'œul" ou le gland ont
produit la Poule et le Cliêne , ou si le
Cliêue et la Poule ont produit le gland
et l'œuf; l'énoncé de ces questions est
bas , mais il confond la sagesse hu-
maine. — Il serait sans doute extra-
vagant aujourd'hui de soutenir, d'a-
près les expériences imparfaites de
Rédi et de Valisnieri , que des Mites
ou des Vers s'engendrent spontané-
ment dans du fromage ou dans la
viande gâtée ; mais il n'est point ridi-
cule , comme on l'a imprimé, de sou-
tenir, avecRudolph^, que des Vers in-
testinaux peuvent devoir leur origine
à des générations spontanées. Ru-
dolphi est un observateur scrupu-
leux , un savant exact et du premier
ordre, qui ne saurait être ridicule,
quelque opinion qu'il avançât. H est
des hommes à l'égard desquels de
telles expressions sont au moins fort
légères. C'est aux mots Matière et
Organisation, que nous examine^
rons s'il y a lieu de se récrier sur la
possibilité de toute génération spon-
tanée. Il suffit, à propos de Germe,
d'établir ici qu'on n'en saurait dé-
montrer l'existence partout, et que
les générations spontanées peuvent
fort bien n'cti'e pas des résultats du
hasard , mot qui , dans les sciences
physiques, nous paraît être totale-
ment dénué de sens. • (b.)
* GERMINATION, Germinatio.^
BOT. PHAN. Lorsqu'une graine a été
fécondée , et qu'elle est parvenue à
son état de maturité , elle renferme
dans son intérieur le germe d'un nou-
vel individu. On nomme Germinatian
GKl\
le développement ou l'ëvolution de ce
gcime. On peut Jonc clcfinir la Ger-
jninalion la séricilo phcnoinèncs que
présente' une graine , lorsque , placée
dans des circonstances lavorables ,
le germe ou embryon qu'elle renl'er-
nie se développe , et donne naissance
à un nouvel èlre. Pour que la Germi-
nation puisse avoir lieu, il faut la
réunion d'un certain nombre de cir-
constances qui dépendent de la grai-
ne elle-même, ou qui, bien que lui
étantétrangères, n'en sont pas moins
indispensables à son développement.
Ainsi parmi les premières de ces cau-
ses , nous placerons : i " l'état de par-
faite maturité de la graine qui ne
saurait germer avant d'y cire enlière-
meut parvenue , car c'est alors seule-
ment que l'embryon qui est la partie
essentielle de la graine , puisque c'est
la seule qui soit susceptible d'accrois-
sement, a acquis les qualités néces-
saires pour se dévelop|)er ; 2" la
graine doit èlre bien conservée, c'est-
à-dire n'avoir pas été altérée par une
trop grande humidité ou rongée par
les Insectes; 5" elle ne doit pas être
trop ancienne , car un très-grand
nombre de graines perdent avec le
temps la faculté de germer. Ainsi il y
a certaines graines qui demandent eu
quelque sorte à être semées aussitôt
qu'elles sont parvenues à leur matu-
rité. Pour peu qu'on les conserve , el-
les s'altèrent et deviennent incapa-
bles d'évolution. En général, les
graines dont l'endospernie est hui-
leux ne peuvent pas se conserver
long-temps , parce que l'huile qu'el-
les renferment se rancit et détruit
dans le germe la faculté germinative.
Au contraire , les graines farineuses
peuvent se conserver pendant un
grand nombre d'années : telles sont
par exemple les graines des Légumi-
neuses , des Céréales , etc. Ainsi il y
a peu d'années, on est parvenu à
faire germer des graines de Haricot
conservées depuis près de cent ans
<lans les herbiers de Tournefort ;
mais néanmoins ces graines doivent
avoir été préservées de l'humidilé et
de l'action de la lumière.
G EU
027
On compte comme agcns extérieurs
indispensables de la Germination ,
l'eau , la chaleur et l'air.
j". L'Eau est un des élémcns es-
sentiels aux diiVérens phénomènes de
la végétation. Ce n'est pas seulement
comme substance élémentaire que
l'eau agit dan^ la (rcrmination , mais
c'est aussi par si faculté dissolvante
et sa fluidité ; elle sert alors de mens-
true et de véhicule aux substances
vraiment alibiles du Végétal. C'est
elle qui , pénétrant dans la substance
de la graine , en ramollit les envelop-
pes , fait gonfler l'embryon et l'en-
dosperme quand ce dernier existe ,
y détermine des changemeus chimi-
ques qui les rendent solubles d'in-
solubles qu'ils étaient, et propres à
fournir au jeune Végétal les premiers
matériaux de son accroissement.
L'eau , par sa fluidité , se charge
aussi des substances gazeuses ou so-
lides qui peuvent servir d'aliment à
la jeune Plante. Elle concourt encore
à son développement par la décom-
position qu'elle éprouve dans l'inté-
rieur du tissu végétal : ses élémens
désunis , savoir : l'Hydrogène et
rOxigène, s'unissent en diverses pro-
portions avec le Carbone, et donnent
naissance aux difFérens principes im-
médiats des Végétaux. Néanmoins,
pour qu'une graine puisse germer,
l'eau ne doit pas être en quantité trop
considérable , car alors elle subirait
une sorte de macération qui détrui-
rait leur faculté germinative. Nous
n'entendons parler ici que des grai-
nes appartenant aux Plantes terres-
tres ; car celles des Végétaux aquati-
ques germent , bien qu'elles soient
entièrement plongées dans l'eau.
Quelques-unes cependant montent ù
sa surface pour commencer à germer,
et n'éprouvent aucun mouvement
d'accroissement quand elles restent
submergées. D'après ce que nous
venons de dire de l'eau dans sa Ger-
mination, on voit qu'elle a deux mo-
des d'action : 1° elle pénètre la grai-
ne, la gonfle, ramollit ses envelop-
pes et en facUitc la rupture ; 2* elle
sert de dissolvant et de véhicule aux
528 GER
substances qui doivent servir d'ali-
niens au jeune Végétal.
2°. Le Calorique est également
nécessaire à la Germination des grai-
nes. En eflet , placée dans un milieu
dont la température resterait cons-
tamment au dessous de zéro, une
graine ne germerait paS : elle y reste-
rait en quelque sorte engourdie , jus-
qu'à ce qu'une température plus dou-
ce, vienne la tirer de cet état. Une
chaleur modérée , au contraire , ac-
célère singulièrement les phénomè-
nes de la Germination ; mais cepen-
dant la température ne doit point pas-
ser certaines limites , sans quoi, loin
de favoriser le développement des
germes , elle les dessécherait et y dé-
truirait le principe de la vie. Ainsi
une chaleur de 45 à 5o'^ + o s'oppose à
la Germination , tandis que celle
qui n'excède pas ab à 5o° , surtout si
elle est jointe à une certaine humi-
dité , accélère l'évolution des difîé-
reutes parties de l'embryon.
3*^. L'Air. Tout le monde sait com-
bien l'air est nécessaire aux Animaux
pour respirer et vivre ; il n'est pas
moins indispensable aux Plantes pour
germer et s'accroîU'e. Que l'on en-
l'once des graines trop-profondément
dans la terre^ de manière à les sous-
traire à l'action de l'air , elles n'é-
prouveront aucun accroissement, jus-
qu'à ce que, ramenées vers la surface
par une cause quelconque, elles se
développeront rapidement. C'e.t mê-
me un moyen employé pour conser-
ver pendant un grand nombre d'an-
nées les Céréales. On fait de grands
trous dans la tei re , on en garnit des
parois avec de la paille, eton les rem-
plit de grain que l'on recouvre en-
suite d'une couche de paille et de
terre plus ou moins é|iaisse. Homberg
cependant prétend avoir vu germer
des graines sous le vide de la ma-
chine pneumalique: mais celte as-
sertion paraît dénuée de fondement,
et tous les essais qui ont été faits pour
répéter cette expérience ont donné
un résultat opposé. L'air , comme on
sait , n'est pas un corps simple ; il se
i^ompose d'Oxigène et d'Azote. Tci se
GER
présentent naturellement deux ques-
tions : l'air, dans l'acte de la Germi-
nation agit-il par le mélange de ses
deux élémens , ou bien est-ce l'un
des deux seulement qui favorise l'é-
volution de la graiue? L'action de
l'air sur les Végétaux , à celte pre-
mière période de leur développe-
ment, présente les mêmes particula-
rités que pour la respiration dans les
Animaux. Cebi l'Oxigène de l'air
qui dans l'acte de la respiration agit
principalement pour donner au sang
les qualités qui doivent le rendre pro-
pre à la nutrition des organes. De
même c'est encore l'Oxigèue qui aide
et favorise la Germination des Végé-
taux. Si l'on place des graines dans
des cloches pleines de Gaz azote ou
de Gaz acidecarbonique, elles ne peu-
vent s'y développer , et ne tardent
pas à y périr. On sait qu'il en serait
absolument de même pour des Ani-
maux que l'on soumettrait à de pa-
reilles épreuves. Mais néanmoins il
ne faut pas crolie que ce soit TOxi-
gèneà l'état de pureld et d'isolement
qui exerce une action aussi favorable
sur l'évolution des germes. Il est
vrai qu'il l 'accélère d'abord, mais il
la détruit par l'activité trop grande
qu'il lui communique. Aussi les grai-
nes , les Plantes et les Animaux ne
peuvent-ils ni se développer, ni res-
piier , ni vivre dans du Gaz oxigène
pur. Il laut qu'une autre substance
mélangée avec lui tempère sa trop
grande activité pour qu'il devienne
propre à la végétation ei à la re.spira-
tion. On a remarqué que son mélan-
ge avec l'Hydrogène ou l'Azote le
rendait plus propre à remplir ces
ionctlous , et que les proportions les
plus convenables pour opérer ce mé-
lange étaient une partie d'Oxigène
poiu" trois parties d'Azote ou d'Hy-
drogène. L'Oxigène ab^^orbé pen-
dant la Germination et qui pro-
vient en grande partie de la décom-
position de l'eau , se combine avec
l'excès de Caibone que contient le
jeune Végétal et foi'me de l'Acide
carbonique qui est rejeté au-dehors.
C'est par suite de cette combinaison
GER
uouvcllo que les tlcmous constitutifs
<lc ren(los|icrnic et des cotylédons
éprouvent lies cliangcnicns noialiles
dîinsleur uatuie , el que, par exem-
ple, la fécule qui les compose en
grande pariie , d'insoluble qu'elle
était avant cette époque, devient so-
lublc , cl est eu grande partie absor-
bée pour servir de prouiière nourri-
ture à l'endir^on jusqu'à l'époque ou
sa racine et ses feuilles rempliront
leurs usages.
Wignoiant pas , amsi que nous 1 a-
vons dit), que la chaleur modérée
jointe à l'humidité accélérait la
Germination des graines , lorsque
les cultivateurs veulent hâter l'évo-
lution de certaines graines , ils les
placent dans une couche chaude , et
i).ir ce procédé la Germination se
"ail beaucoup plus rapidement. Cer-
taines substances paraissent avoir
une influence bien manifeste pour ac-
célérer la Germination des graines.
C'est du moins ce qui résulte des ex-
périences de llumboldt. Cet illustre
savant a prouvé que les graines de
Cre.sson alénois {Lcpidiuin sativiim) ,
mises dans une dissolution deChloie,
germent en cinq ou six heures , tan-
dis que dans de l'eau pure, les mê-
mes graines exigent au moins trente-
six heures pour arriver au même ré-
sultat. Cette découverte a eu d'heu-
reux résultats pour l horticulture. En
effet certaines graines exotiques qui
jusqu'alors avaient résisté à tous les
moyens employés j>our les faire ger-
mer, ont cédé à ce procédé. Le même
auteur a déplus fait remarquer qu'en
général toutes les substances qui pou-
vaient céder facilement une partie de
leur Oxigcne à l'eau , tels que beau-
coup d'Oxides métalliques, les Acides
nitrique et sulfiuique sufTisamment
étendus, hâtaient le développement
des graines, mais produisaient en mê-
me temps l'etrctquenous avons signalé
pour le Gaz oxigène pur, c csl-à-dire
qu'ils les épuisaient rapidement et ne
tardaient pas à y tarir les sources delà
vie. La terre dans laquelle on place
les graines pour déterminer leur Ger-
mination n'est pas une condition in-
GEil Sag
disponsable de leur développement,
puisque tous les jours nous voyons
des graines germer sur des éponges
ou d'autres coips que l'on a soin
d'imbiber d'eau ; mais il ne faut pas
croire cepentlant qu'elle .soit tout-à-
fait inutile à la végétation ; la Plante
y puise par ses racines des substances
terreuses , des Sels , des Gaz , qui en-
trent dans sa compositum. J^a Lumiè-
re , loin de favoriser la Germina-
tion , la ralentit dune manière ma-
nifeste. Il est constant en elVet que les
graines germent beaucoup plus rapi-
dement à l'obscurité que quand elles
sont exposées à la lumière du soleil.
Les graines de tous les Végétaux:
n'emploient pas le môme espace de
temps pour que leur embryon déve-
loppe les ditférens organes qui le
composent. On trouve même à cet
égard des ditFérences extrêmement
grandes. Ainsi, tandis qu'un grand
nombre germent en quelques jours ,
il en est d'autres qui emploient plu-
sieurs mois. Le Cresson alénois ger-
me en deux jours ; l'Epinard , le Na-
vet , les Haricots en trois jours ; la
]jaitue en quatre; les IMelons et les
Courges en cinq; la plupart des Cé-
réales en une semaine; l'Hysope au
bout d'un mois; l'Oignon commun en
cinquante à soixante jours. D'au-
tres graines restent un temps fort
long avant de donner aucun signe de
développement; ce sont principale-
ment les graines à noyau osseux , ou
celles qui ont leur endocarpe dur et
corné. Ainsi, le Pêcher, l'Amandier
ne germent guère qu'au bout d'une
année; et les graines du jNoisetier ,
du Rosier , du Cornouiller , ne se dé-
veloppent que deux ans après avoir
été placées en terre.
Lorsqu'une graine est placée dans
des circonstances favorables et qu'el-
le commence à germer , le premier
phénomène qui se mauileste, c'est
son gonflement. Placée au milieu
d'une terre bien humectée , elle en
aspire l'humidité , se gonlle et se
ramollit. Bientôt les enveloppes qui
la recouvrent se déchirent et lu
ladicule se montre sous la forme
33o GER
d'un petit mamelon conique. Géné-
ralement la rupluie de l'épisperme se
fait d'una manière tout-à-fait irré-
gulière; quelquefois cependant elle
offre une i égularité remarquable qui
est la même dans tous les individus
de la même espèce. C'est ce que l'on
observe dans toutes les graines pour-
vues d'un embryoslège , sorte d oper-
cule qui se détache de l'épisperme ,
pour livrer passage à l'embr^ on. L'E-
fdiémère de Virginie, la Comméline,
eDaltier, et plusieiii's autres Mono-
cotyléilonc's en offrent des exemples.
Dès le moment oLi l'embrvon com-
mence à se développer et à s'isoler
des parties de la graine dont il était
revêtu , il prend le nom de Plantule.
On lui distingue deux extrémités ,
l'une inférieure , l'autre supérieure,
qui croissent constamment en sens
inverse , c'est-à-dire que l'une tend à
s'enfoncer perpeudiculairemeut vers
le centre de la terre , tandis que l'au-
tre s'élève vers le ciel. Dans le plus
grand nombre des cas c'est l'extré-
mité inférieure ou la radicule qui
éprouve la première le mouvement
de la Germination. On la voit faire
une saillie sous l'épisperme, le dé-
chirer , s'allonger et tendre à s'enfon-
cer dans la terre. Bientôt les autres
parties de l'embryon obéissent au
même mouvement; elles se dégagent
des enveloppes séminales qui les re-
couvraient, et se montrent à nu. Les
cotylédons une fois dégagés , l'évo-
lution des autres parties se fait rapi-
dement. Si l'embryon est dicotylédo-
né , les deux cotylédons s'écartent ,
la gemmule qu'ils recouvraient se dé-
roule , les petites feuilles qui la com-
Ï)Osent s'épanouissent, la tigelle s'al-
onge , et bientôt la Germination est
achevée. — Si l'embryon est à un seul
cotylédon , on voit ce cotylédon s'al-
longer , s'amincir en pointe. Bientôt
la gemmule qu'il renferme et recou-
vre à la manière d'uçe gaine , prend
un accroissement plus rapide , le per-
ce dans sa partie supérieure et laté-
rale, et ses folioles se déroulent.
Quand le caudex ascendant com-
mence à se développer au-dessous du
GER
f)oint d'insertion des cotylédons , il
es soulève et les porte hors de la
terre. On dit alors que les cotylédons
sont éplgcs , tandis qu'on les nomme
hypogéa lorsqu'ils restent sous terre.
Ainsi les cotylédons sont épigés dans
le Haricot , et hjpogés dans le Mar-
ronnier d'Inde.
Il nous reste à examiner quels
peuvent être les usages des parties
accessoires de la graine , c'est-à-
dire de l'épisperme ou tégument
propre et de l'endosperme. — L'é-
pisperme ou tégument propre de
la graine a pour usage d'empêcher
l'eau ou les autres matières dans les-
quelles une graine est soumise à la
Germination d'agir trop directement
sur la substance même de l'embryon.
Il remplit en quelque sorte l'office
d'un crible à travers lequel ne peu-
vent passer que des molécules fines et
très-divisées. Duhamel en effet a vu
que les graines que l'on dépouille de
leur tégument propre se développent
rarement ou donnent naissance à des
individus grêles et mal conformés.
L'endosperme , qui n'existe pas tou-
jours , n'est que le résidu de Peau
contenue dans la cavité de lovule ou
s'est développé l'embryon. Cette
liqueur que Malpighi a comparée à
l'eau de l'amnios dans les Animaux ,
est quelquefois absorbée en entier
pour servir à la formation de l'em-
bryon. C'est alors que l'endosperme
manque. Quand , au contraire , une
rartie seulement a été employée pour
accroissement du gei'me , ce qui en
reste prend peu à peu de la consis-
tance et se change en un corps qui
accompagne l'embryon et dont la na-
ture varie beaucoup. C'est à ce corps
qui est en quelque sorte Inorganique
que l'on a donné le nom d'endosper-
me. Quelquefois tout le liquide qui
n'a pas servi à la nutrition de l'em-
bryon ne se solidifie pas; une partie
reste encore fluide , ainsi qu'on le
remarque dans le Cocotier. Chacun
sait en effet qu'au milieu de sou
amande il existe une cavité remplie
d'un liquide blanchâtre d'une saveur
douce et agréable , qu'on désigne sous
GER.
le nom de lait de Cocos. L'endosper-
me , d'après ce qui vient d'être dit ,
doit donc être considéré comme le
véritable aliment de l'embiyon. Dans
la prenilère période de la vie, c'est-à
dire aussitôt après la l'écomlation ,
c'est lui qui lournit au germe les pre-
miers matériaux de sa nutrition, i'ius
tard, au n)oment de la Germination,
c'est encore l'eudosperme qui, après
avoir éprouvé des chnni;emen6 dans
sa composition cliimique , aide l'em-
bryon à sortir de ses enveloppes , et
favorise l'évolution de ses diverses
parties. Si l'on prive un enibryon de
son eodosperme , et qu'on le sou-
mette à la Germination , il ne se
développera pas. Donc l'endospcr-
nie , quand il existe , est indispen-
sable à la Germination. Mais quand
cet organe manque , les cotylédons
suppléent à ses tondions dans l'ac-
te de la Germination. Eu effet, ils
sont alors gros , épais , charnus ,
et remplis d'une substance amlla-
cée, analogue à celle que Ibnne
l'endosperme. Lorsqu'au contraire
ce dernier existe , les cotylédons sont
minces et foliacés. On peut donc les
considéier comme remplissant les
mêmes lonctions que l'endosperme.
Aussi est-ce pour cette raison que le
célèbre physicien Charles Bonnet les
appelait Mamelles végétales. Si l'on
retranche les deux cotylédons sur
un embryon de Haricot , il ne sera
plus susceptible d'aucun développe-
ment. Si l'on n'en ôte qu'un seul , il
se développe! a , mais d'une manière
faible et languissante et comme un
être maladif et mutilé. Mais un fait
des plus remarquables, c'est que l'on
peut impunément fendre et séparer
en deux parties latérales un embryon
dicotylédoné. Si chaque moitié con-
tient un embryon bien entier , elle se
développera aussi bien qu'un em-
bryon avec ses deux cotylédons , et
donnera naissance à un Végétal aussi
fort et aussi parfait. Enfin , d'après
les expériences de Desfontaines ,
Thouin , Labillardière, il suffit d'ar-
roser les cotylédons pour qu'un em-
bryon germe et s'accroisse. La gran-
GER 53i
de difTérence qui existe, sous le rap-
port de la structure , entre l'embryou
monocot>lédoné et l'embryon à deux
cotslédons, doit en entraîner une nou
moins grande dans leur mode de
Germination. Nous avons déjà si-
gnalé les différences les plus remar-
quables à cet égard. Elles tiennent
à ce que, dans le premier, la radi-
cule et la gemmule sont d'abord ren-
fermées cliacune dans une sorte de
gaine ou d'étui qu'elles doivent per-
cer pour pouvoir se développer libre-
ment.
La tendance pour ainsidirc invinci-
ble par laquelle le caudex ascendant
se dirige vers le ciel et la lumière ,
et le caudex descendant vers le
centre terrestre, e.it telle que l'em-
bryon , quelque faible qu'il soit ,
surmonte constamment les obsta-
cles par lesquels on tend à les con-
trarier. Si l'on place une graine ger-
mante de manière que sa radicule
soit tournée vers le ciel et sa gem-
mule enfoncée dans !a terre, on les
verra bientôt l'une et l'autre se re-
courber simultanément ; la première
pour s'enfoncer dans la terre , la se-
conde pour se redresser vers le ciel.
On a cherché à expliquer de bien des
manières différentes , cette tendance
de la radicule vers le centre de la ter-
re. Les uns ont dit qu'elle provenait
de ce que les sucs qui circulent dans
la radicule , étant beaucoup moins
élaborés, leur poids doit être plus
considérable et l'entraîner vers le
centre de la terre. Mais cette asser-
tion est détruite par ce qui a lieu
dans certains Végétaux , tels que le
Clusla /osea par exemple, qui ont la
propriété de développer des racines
dedifférens points de leurs branches.
On voit ces racines descendre per-
pendiculairement vers la terre , sou-
vent d'une hauteur considérable , et
s'y enfoncer. Le même phénomène
s'observe aussi assez souvent dans le
Maïs et dans les Vaquois. Or, dans
ce cas , les racines naissant des
tiges contiennent des fluides égale-
ment élaborés, et néanmoins elles
tendent vers le centre de la terre. Ce
332 GER
n'est donc pas la différence de pesan-
teur des ilui.les qui circulent dans la
radicule et la plume , qui e>l la cause
du mouvement opposé auquel elles
obéissent. D'autres l'onlatlrihace à l'a-
vidité desracinespourrhumidilé, qui
est plus grande dans la terre que dans
l'atmosphère. Duhamel a fait une ex-
périence bien simple qui est contraire
à cette assertion. Il a mis des graines
germer entre deux Eponges bien im-
bibées d'eau et suspendues en l'air
au moyeu de ficelles. Si les radicules
tendaient à se diriger vers l'humidi-
té, il était naturel de penser qu'elles
se seraient enfoncées dans les trous
et les porosités des Eponges, ce qui
n'eut pas lieu. Toutes fdèrent entre
les deux Epouges et vinrent pendre
perpendiculairement vers la terre.
Ce n'est donc pas l'humidité qui at-
tire les racines vers le centre de la
terre. Mais c'est peut-être la terre par
sa nature, sa composition ou sa mas-
se ? L'expéi'ience contredit encore
cette explication. Un très-ingénieux
expérimentateur, Dutrochet , auquel
on doit des observations fort inléres-
santes sur l'accroissement des Végé-
taux, ayant rempli de terre une caisse
dont le fond était percé d'un grand
nombre de trous , plaça dans ces
trous des graines germantes , et sus-
pendit la caisse en plein air à une
hauteur de plusieurs mètres. De cette
manière, les graines placées dans les
trous pratiqués à la face inférieure
de la caisse , recevaient de bas en
haut l'influence de l'atmosphère et
de la lumière. La terre humide se
trouvait placée au-dessus d'elles. Si
la cause de la direction de la radicule
existait dans sa tendance pour la ter-
re humide , on devait voir la radi-
cule monter dans la terre placée au-
dessus d'elle , et la tige , au contrai-
re , descendre dans l'atmosphère pla-
cé au-dessous. Le contraire eut lieu;
les radicules descendirent dans l'at-
mosphère et les tigelles montèrent
dans la terre.
Knight, célèbre physicien anglais ,
a voulu reconnaître par des expé-
riences directes , si cette tendance ne
GEÎl
serait pas détruite par un mouvement
rapide et circulaire imprimé à des
graines germantes. Il fixa des giai-
nes de Haricots dans les augels dune
roue mue continuellement par un
fdet d'eau dans un plan vertical.
Cette roue faisait cent cinquante ré-
volutions en une minute. Placées
dans de la Mousse sans cesse hu-
mectée, ces graines ne tardèrent
pas à germer. Toutes les radicules se
diiigèrent vers la circonférence delà
roue, et toutes les gemmules vers
son centre. En suivant cliacune de
ces directions, les radicules et \e:>
gemmules obéissaient à leuro ten-
dances naturelles et oppo-^ées. Le
même physicien fit une expérience
analogue avec une roue mue hori-
zontalement et faisant deux cent cin-
quante révolutions par minute; les
résultats furent semblables, c'est-à-
dire que toutes les radicules se por-
tèrent vers la ciicouférence et les
gemmules vers le centre , mais avec
une inclinaison de dix degrés des pre-
mières vers la teire , et des secondes
vers le ciel. Ces expériences, répé-
tées par Dutrochet, ont eu les mê-
mes résultats; à l'exception toutefois
que ce dernier a obtenu une incli-
naison beaucoup plus considérable ,
et que les radicules et les gemmules
sont devenues presque horizontales,
quoique le nombre des rotations de
sa roue mue horizontalement fût
moins considérable.
Des diverses expériences rappor-
tées ci-dessus , il résulte évidemment
que les radicules se dirigent vers le
centre de la terre , non parce qu'elles
contiennent un fluide moins élaboré,
ni parce qu'elles y sont attirées par
l'humidité ou la nature de la terre,
mais par un mouvement spontané,
par une sorte de soumission aux lois
générales de la gravitation.
Quelques Végélauxprésentent dans
leur Germination des particularités
dignes d'être notées. Ainsi en géné-
ral les Plantes parasites ne peuvent
germer dans la terre. C'est ce qui ré-
sulte des observations de Vaucher de
Genève sur la Germination des Oro-
GER •
banchcs. Ou sait que ces Piaules sin-
gulières sont (les parasites qui vivent
cl sont iuiplantces sur la racine li au-
tres Ycgclaux. Si l'on sème leurs
graines, elles ne prendront aucun
uévcloppcnient jusqu'à ce qu'elles
soient roucoutrces par quelque ranii-
ficatiuu (le la racine d'une des Plan-
tes siw lesquelles elles végètent. Ou
voit alors ces graines qui , jusque-là ,
étaient restées dans un état station-
na ue , se crain[)onner en ([ucKpie
sorte sur cette racine et piésenter
t(Uis les phénomènes de la(ieruiu}a-
lion. liien que la loi de la tendance
des radicules vers le centre de la terre
soit générale, ou voit néanmoins
qiiclqucs Végétaux s'y soustraire.
Nous citerons en particulier le Gui
{f'tscum a'buin , L.) qui est une Plan-
te parasite que l'on trouve eu abon-
dance sur les Ponuniers, les Peu-
pliers, etc. Lorsque sa graine germe,
elle pousse sa radicule dans quelque
position que le hasard la dirige. Ainsi
({uaud la graine qui est enveloppée
d'une glu épai.sse et tenace vient à se
coller sur la partie supérieure d'une
branche , sa radicule , qui est une
sorte de tubercule évasé en forme de
cor de cbasse , se trouve alors per-
pendiculaire à l'horizon. Si, au con-
traire , la graine est placée à la partie
inférieure de la branche, la radicule
se dirige vers le ciel. La graine esl-
elle située sur les parties latérales de
la branche , la radicule se dirige laté-
ralement. En un mot , dans quelque
position que le hasard place la grai-
ne , la radicule se dirige toujours vers
l'axe de la branche. Mais ce n'est pas
seulement sur le bois que cette graine
fieut germer. Elle se développe éga-
ement bien sur des pierres , sur du
fer, (les carreaux de vitre, etc., parce
qu'elle trouve dans la substance vis-
queuse qui l'enveloppe les élémens né-
cessaires à son évolution. Mais dans
tous les cas, la radicule se dirige tou-
jours vers le centre de ces corps et obéit
à l'altraclion qu'ils exercent sur elle.
Cette attraction n'est qu'une cause
éloignée de la tendance de la radi-
cule du Gui vers les corps. Sa véri-
GER 3.t3
table cause est un mouvement inté-
rieur spontané, exécuté par l'em-
bryon, à l'occasion de l'attraction
exercée sur sa radicule. Dutrochet ,
qui a fait plusieurs expérlenci-s fort
ingénieuses sur la Germination de ce
singulier Végétal , ayant collé une
grAme de Gui germante à l'une des
extrémités d'une aiguille de Cuivre
semblahle à une aiguille de bous-
sole et placée de même sur un pivot ,
lîl à l'autre exliémilé le coiure-poids
avec une petite boulette de ciie. Les
choses ainsi disposées, il approcha la-
téralement de la radicule une petite
planchette de bois quil plaça a envi-
ron un milliiuèlre de clistance. Cet
appareil fut ensuite recouvert avec
\\\\\i cloche l'e verre, alin de le bien
préserver de l'action des agens exté-
rieurs. Au bout de cinq jours, la tige
de l'embryon s'est fléchie et a dirige
la radicule vers la petite planche qui
l'a voisinait , sans que l'aiguille ait
changé de position, malgré son ex-
trême mobdité sur .le pivot. Deux
jours après, la radicule était dirigée
iprpendiculairement sur la planche
avec laquelle elle s'était mise en con-
tact. La radicule du Gui présente en-
core une autre tendance constante,
c'est celle de fuir la lumière. Si l'on
fait germer des graines de Gui sur la
face interne des vitres dune croisée
d'appartement , on verra toutes les
radicules se porter vers l'intérieur de
l'appartement et fuir la lumière. Pre-
nez une de ces graines gcrmées , ap-
Fliquez-la sur la vitre en dehors de
appartement , et sa radicule , d'abord
dirigée en dehors, s'appliquera con-
tre la vitre , comme si elle tendait à
se porter vers l'intérieur de l'appai'-
tement pour y trouver l'obscurité.
Pour terminer cet article nous de-
vrions parler ici de la Germination
des Plantes Agames, mais comme cette
prétendue Germination est fortdifle-
renle de celle des Végétiux Phanéro-
games , en ce qu au lieu d'être une
évolution de parties déjà existantes
dans un embryon , c'est en quelque
sorte la création d'organes qui n'exis-
taient pas dans le germe , nous croyons
334 GER
devoir nous abstenir d'en parler ici.
D'ailleurs, comme elle est fort difle-
rente dans chacune des familles qui
compo ent le groupe des Agames ,
nous renvoyons à ces familles pour
les parliculaiiles qu'elles présentent
dans chacune d'elles. V. Agames ,
Cryptogames , Germe , Fougères ,
Hydrophyïes , Mousses , Prèles ,
ZoocARPES , etc. (A.R.;
GERMON, mam. (Duhamel.) L'un
des noms vulgaires du Delphinus Del-
phis. V. Dauphin. (b.)
GERMON. Oicynus. pois. Espèce
de Scombre devenu type d'un sous-
genre, (b.)
GERNOÏTE. ROT. PHAN. On don-
ne ce nom, au Scnégal , au Millet
qu'on y cultive et dont on fait une
grande consommation. (u.)
GÉROFLE. BOT. PHAN. V. GÉRO-
FLIER. (B.)
GÉROFLÉE. INT. Tour Giroflée.
V. ce mot. (b.)
GÉROFLIER ou GIROFLIER.
Caryophyllus. bot. phan. Ce genr^
de la famille des Myrthacées et oe
l'Icosandrie Monogynic, L. , établi
par Tonrnefort et Linné , est ainsi
caractérisé : calice adhérent à l'o-
vaire , iiifundibuliforme , ayant le
tube allongé, étroit, et le limbe à
quatre divisions épaisses , ovales ,
aiguës; corolle à quatre pétales ar-
rondis , sessiles , un peu concaves ;
étamines nombreuses , insérées , ain-
si que la corolle , sur un bourrelet
quadrangulaire entourant le sommet
de l'ovaire; ovaire infère surmonté
d'une sorte de disque au centre du-
quel est implanté un style court ,
épais, et qui supporte un stigmate
petit et capitulé ; drupe ovoïde , cou-
ronnée parles divisions du calice per-
sistant.
La seule espèce qui compose ce
genre , exige que nous entrions
dans quelques détads sur son histoi-
re , en raison de l'importance de ses
produits.
Le GÉROFLIER AROMATIQUE , Cil-
ryophyllus aiomaticus , L., est un
GER
grand Arbrisseau fort élégant- Sa
forme générale est celle d'une pyra-
mide ovale:iI est toujours vert et orné
d'une multitude de jolies fleurs roses ,
disposées en corymbes terminaux et
ti'ichotomes. Il porte des feuilles op-
posées, obovales, entières, lisses, à
nervures latérales, nombreuses, acu-
minées , portées sur un long péiiole
canaliculé , articulé , et renflé infé-
rieurement. Le Géroflier est indigène
des îles Moluques , d'oii il a été trans-
porté dans les autres parties de l'Inde,
dans les îles Maurice et Mascarcigne,
et jusqu'à la Guiane et aux Antilles ,
oii il paraît prospérer. Ponrle répan-
dre dans ces colonies , il a fallu es-
sayer plusieurs tentatives infructueu-
ses et braver de nombreux obstacles.
Quand les Portugais furent chassés
par les Hollandais de leurs possessions
dans les îles de la mer des Indes , ces
derniers , aussi égoïstes qu'indus-
trieux , forcèrent tous les peuples
qu'ils soumirent à détruire leurs Gé-
roQiers , et ils en concentrèrent la
culture dans les îles d'Amboine et de
ïernate. C'est au zèle ardent de Poi-
vre, alors intendant des îles de Fran-
ce et de Mascareigne, que les colo-
nies françaises sont redevables de ce
précieux Arbrisseau. Cet administra-
teur-philosophe fit partir en 1769
deux vaisseaux commandés par les
lieutenans de Trémigon et d Etche-
verry , qui parvinrent , non sans pei-
ne , à se procurer près des rois de
Gueby et de Patany une grande quan-
tité d'Arbres d'épiceries , au nom-
bre desquels était le Géroflier. Le
déplacement de Poivre faillit pres-
que anéantir tout ce que les soins de
ce philanthrope avaient créé. Il se
trouva heureusement dans l'île de
Mascareigne un de ces hommes qui
joignent à l'amour du bien public
des connaissances très-étendues sur
la culture , et qui fit réussir les plan-
tations des Gérofliers. Bory de Saint-
Yincent (Voyage aux îles des mers
d'Afrique , ï. 11 ,p. 46) parle du pre-
mier Géroflier qui fut planté dans
lîle, et qui existait en l'an x de la
république dans le verger de M. Hu-
GER •
bcrt. Cet Arbre «nvail si bien prospère
qu'il a donné en certaines années
jusqvi'à soixanle-quiuzc kilogrammes
de clous , quantité prodigieuse en
comparaison de celle que produisent
ordinairement les (réroHiers des
plantations en grand et qui ne s'élève
qu'à queUpies kilogrannncs par cha-
que ])iaut. Le sol el le climat de l'île
ftlascareignc paraissent si convena-
bles auGéroflier, que les fruits prove-
nus des clous oubliés dans les cueillet-
tes lombcntà terre et rcpous^cnt, de
SOI le qu on ne manque jamais de
plants. Mais il est nécessaire de choi-
sir une bonne exposition pour les
Gérodiers. Les premiers essais tentés
dans certaines colonies n'ont peut-
être été infructueux que parce qu'on
a entièrement négligé cette importan-
te considération. Le Géroflier se plaît
dans les terrains fertiles que des va-
peurs rafraîchissent souvent ; il doit
t'ire abrité des vents , car son bois est
des plus fragiles. Près dos habitations,
on le plante en bordure el en allées,
mais dans les véritables gérofleries ,
les Aibres sont disposés en quinconce.
C'est aux soins de Céré , homme qui
possédait des connaissances très-éten-
dues sur la culture, que la planta-
tion des Gérofliers dut sa prospérité.
Ce fut lui qui en fit de nombreux en-
vois à Cayenne, à Saint-Domingue el
à la iNlartinique.
Les clous de Gérofle ou do Gi-
rofle, sont les boutons des fleurs re-
cueillis avant leur entier épanouis-
sement. Leur partie supérieure, for-
mée par les pétales dans leur estiva -
tion , est renflée; mais souvent cette
sorte de petite tête tombe pendant
le transport, efil ne reste que leur
lût, c'est-à-dire la portion formée par
le tube du calice soudé à lovaire.
Leur récolle se fait, soit en le-; enle-
vant à la main , soit en les faisant
tomber sur des toiles à l'aide de longs
roseaux, et on les fait tout simple-
ment sécher au soleil. Les Hollandais
passent à la fumée ceux que l'on ré-
. coite dans les Moluques, ce qui leur
donne une coideur extérieure d'un
noir huileux que n'ont point les clous
G EU 335
des colonies françaises. Ceux-ci sont
d'ailleuis inléi leurs aux premiers
tant par le volume (pic par les qua-
lités. Ils sont éminemment aroma-
tiques, ainsi que presque toutes les
parties de la Plante. Leur odeur et
leur saveur acre et brûlante , sont
dues à une huile volatile Irès-abon-
danlc, plus pesante que l'eau, d'a-
bord incolore, puis brunâtre, que
Ton emploie, soil comme parfum,
soit pour apaiser, par une sorte de
cautérisation , les douleurs des dents
cariées. L'analyse des Clous de Gé-
rofle a fourni à Tromsdorfl" sur looo
parties : huile volatile , 180 ; matière
extraclive astringent», 170; gomme,
i5o; résine 60; fibre végétale, 280 j
eau , 180.
Les fruits du Géroflier sont des
baies ou drupes presque sèches , rem-
plies d'une sorte de gomme , dont le
goût est fort aromatique. On leur
donne les noms de (,luus~Matrices ,
yliUho/lea , et de 3Ières des fruits.
Lorsqu'ils sont lécens, on les confit
avec du sucre, et on en mange après
les repas pour faciliter la digestion.
Quelques auteurs prétendent que
la Cannelle Girojléeest l'écorce du Gé-
roflier ; mais d'autres l'altribuent au
Mjrius caryophyllata. (g..n.)
* GERON. Geron. ins. Genre de
l'ordre des Diptères , et de la famille
des Tanystomes de Lalredle (Règn.
Anim. de Cuvier.), mentionné par
Meigen (Descript. Syst. des Diptè-
res d'Europe, T. 11, p. 220) qui lui
assigne pour caractères : antennes
étendues, rapprochées, de trois ar-
ticles , le premier allongé et cylin-
drique, le second conoïde, le troi-
sième cylindrique et tubulé; trompe
dirigée en avant, horizontale et al-
longée. Ce genre peut trouver place
entre celui des Phithiries et des Usies
de La treille, dont il ne diffère que par
de légers caractères tirés de la forme
plus ou moins aiguë du dernier arti-
cle. Meigen a décrit deux espèces aux-
quelles il donne les noms de Gibbosus
et d'tlalleralis; il figure la première
( tab. 18 , fig. iS el 19. ) (.\UD.)
336 GER
GÉRONTOPOGON. bot. phan.
C'est-à-dire harbc de vieillard , dont
par contraction Linné fit Géropogon ,
nom par lequel les anciens désignaient
la Plante qui sert de type au genre
ainsi appelé. F . Gkropogon. (b.)
GÉROPOGON. lîOT. PHAK. Genre
delà famille des Suiaulhéiées, Chi-
coracées de Jussieu , et de la Syngé-
nesie égale, établi par Linné, et
caiaclérisé ainsi : involucre pyrami-
dal composé de plusieurs folioles
égales, disposées sur un seul rang, ap-
pliquées, oblongues, subuléescl éta-
lées supérieurement ; calathidc for-
mée de tleurs nombreuses, ligulées et
hermaphrodites*; réceptac'e plane, nu
selon Gaerfner , pourvu d'écaillés
longues, membraneuses, étroites et
filiformes, selon Cassini; akènes sil-
lonnés horizontalement par des cô-
tes hérissées d'aspérités , prolongés
supérieurement en un col qui sou-
tient l'aigrette ; celle-ci est plumeuse
dans les akènes du centre , et à cinq
ou six poils légèrement roides et iné-
gaux dans ceux de la circonférence.
Ce dernier caractère est celui qui dis-
tingue le genre en question du ïra-
gopogon dans lequel il était confon-
du par ToLirnefort. Linué et les bo-
tanistes qui ont presque toujours co-
pié ses descriptions ont admis trois
espèces de Geropogon ; mais l'une
d'elles ( Geropogon hirsutiim , L. )
doit rentrer, selon De CandoUe, dans
le genre ïragopogon, et l'autre ( G.
calyculatum, L. ) doit former, d'a-
près Cassini , un genre particulier.
Le Geropogon glabbe , Geropo-
gon glahnim , L. , est une Plante her-
bacée qui ressemble tellement au
Tragopogonporrifoliiim, type sauvage
du Salsifix des jardins , quon a peine
à l'en distinguer avant la floraison.
Ses fleurs sont d'un rose violet très-fu-
gace, car elles blanchissenide suite par
la dessiccation. Celle Plantecroît dans
les environs de Nice et en Italie sur le
littoral de la Méditerranée. (g..n.)
* GÉROTJSSE ou JÉROUSSE.
BOT. PHAN. Même chose qu'Arousse.
f^. ce mot. (c.)
GER
GERRES. POTS. Syn. vulgaire du
Sparits Smaris. F'. SvA.Ti]i. (b.)
GERPiIS. Gerris. iNs. Genre de l'or-
dre des Hémiptères, section des Hé-
téroptères, famille des Géocorises
(Règn. Anim de Cuv. ), établi par
Fabncius, et singulièrement restreint
depuis par La treille, qui comprend
sous ce nom le petit nombre d'espèces
ollrant pour caractères : les quatre
pâtes postérieures insérées sur les co-
tés de la poitrine, très-écartées trans-
versalement à leur naissance, longues,
grêles , avec les deux crochets de l'ex-
trémité des tarses très-pclils et situés
dans une fente latérale; seconde paire
de jpates très-éloignée delà première;
celle-ci petile et faisant l'office de
pmces ; antennes fdiformes ; gaine du
suçoir de trois articles. Le nom de
Gerris appartient à Fabiicius ; mais il
a tellement boulevei se lui-même le
genre auquel il l'appliquait d'abord ,
qu'il ne saurait plus en être considéré
comme l'auteur. Ses Gerris compre-
naient d( s Hémiptères de mœurs et
d'organisation très-diSerentes; La-
treille en fit le premier la lemarque,
et il précisa davantage ce genre , en
créant à ses dépens ( Précis des caract.
géuér. des Ins. , p. 86 ) celui des Hy-
diomèties ; peu d'années après Schel-
lenberg ( Ciinicum in Heluetiœ aquis
et terris degentium genus , p. 20) éta-
blit sous le nom d'Jquarius , un nou-
veau genre, dans lequel il plaçait le
Genis des marais , espèce apparte-
nant aux Geriis proprement dits, et
qu il distinguait ainsi très-clairement
desautres Gcrrisde Fabricius.Ceder-
nier auteur n'osant pas rejeter en en-
tier les nouveaux changemens parce
qu'ils étaient judicieusement établis,
et ne voulant pas non plus les adop-
ter , crut sans doute utile de lempla-
cerle nom à'Aquariits par celui d'Hy-
dromètre; mais il ne fit par-là que
jeter de la confusion sur les modifica-
tions proposées. Plus tard, Latreille
a créé aux dépens des Gerris le genre
Vclie; et Fabricius lui-même a établi
ceux de Béryte et d'Emèse. Le genre
Gerris , tel que nous l'adoptons ici
GER
ne se compose donc plus que de fort
peu d'espèces , et il correspond en par-
tic au genre ylquarius de Schellcn-
berg. Les Gerris dillèrent essentielle-
ment des Ilydromètrcs par leurs paies
antérieures ,et des Vclies par la gaîne
du suçoir; ce sont des In;iecles à corps
allonge, de couleur noirâtre, et que
l'on rencontre trcs-fréqucmmcnt à la
surface des eaux dorniautes. Ils y na-
gent ou plutôt ils y courent avec agi-
lité, en se servant des pales posté-
rieures. Leur progression a lieu par
secousse et comme par autant de
sauts, ils ne s'enfoncent pas dans le
liquide, et leur coips n'est pas mê-
me mouillé. Il est couvert inférieure-
ment d'un enduit noir ou argenté ,
suivant qu'on leiegardepar réflexion
dans un sens ou dans un autre;
celte sorte de vernis pcuts'enleyer par
le frottement. Les Geriis sont cïirnas-
siers; leur nourriture habituelle con-
siste en petits Insectes qui tombent
sur les eaux, el quils saisissent pré-
cipitamment avec leurs pales anté-
rieures. Degéer(Mém. sur les Ins. T.
II r , p. 01 1 ) a décrit avec soin ces In-
sectes curieux; et tout en rapportant
à une seule espèce les observations
qu'il a eu occasion de faire, il en dis-
tingue trois variétés qui constituent
réellement deux espèces que nous fe-
rons connaître en empruntint à cet
auteur l'histoire des mœurs de cha-
cune d'elles.
Le Gf.RRis DES LACS , G. lacuslris,
I^atr. , ou VHjdrometra lacust/is de
Fabricius , offre une particularité re-
marquable , en ce qu'étant ailé ou bien
aptère, il s'accouple dans ce dernier
état. Degéer {loc. cit. T. m, p. 5i5,
pi. 16 , fig. 8-12) distingue les indivi-
dus d'après ce caractère. Il nomme les
uus Punaises aquatiques très-allon-
gées, ailées , etc. , et les autres, Pu-
naises aquatiques très-allongées, non
ailées : ces deux variétés d'une même
espèce, méritent de fixer notre atten-
tion. Les Gerris qui paraissent au prin-
temps, et quiontsans doute passé l'hi-
ver sous la glace, sont tous aptères,
mais à part le défaut d'ailes, ils offrent
dans les autres parties de leur corps
TOME VII.
GER
3.57
une conformation analogue à celle des
Insectes parfiits; de plus, ils s'accou-
])lent, et ce dernier caractère suffit pour
renverser l'opinion de Geoffroy , qui
pensait que ces Insectes fais dent une
excoptioii à la règle générale, (U qu'ils
se fécoudaieul à l'élalde larve ou de
n\m|)he. Uegéer , en combattant le
sentiment de Geoffroy , a peut-être
é'é trop loin, en avançant que ce
Gerris, privé d'ailes, constituait une
espèce distincte et constante. Nous
émettrons à cet égird une opinion
que nous pourrions appuyer de plu-
sieurs faits analogues. Nous pensons
que les Gerris aptères ne sont autre
chose que des larves de l'année pré-
cédente , dont le développement a été
arrêté , pour certains organes , par la
saison fioide. Si l'on réfléchit ensuite
que les ailes sont fort peu importan-
tes et très-sujettes à disparaître , ou
concevra très-bien que l'influence des
causes environnantes devait princi-
palement agir sur elles, et qu'elles
pouvaient rester rudimenlaires, tan-
dis que toutes les parties du corps et
l'appareil générateur en paiticulier
atteignaient le maximum d'accroisse-
ment. Voilà comment il est permis
d'expliquer la faculté qu'ont ces In-
sectes aptères d'opérer un accouple-
ment, et la chose n'est pas plus impos-
sible à admettre pour eux , que
pour les femelles de plusieurs espèces,
par exemple celles du Lampyre et du
Urile, chez lesquelles le développe-
ment des parties extérieures du corps
s'est évidemment arrêté à l'état de
larve, tandis que les organes inté-
rieurs , ceux de la génération entre
autres , ont continué à cioîire et à se
développer. Les individus aptères du
Gerris des lacs, sont donc des lar-
ves , en ce sens seulement que leurs
ailes ne sont pas dévelop|)ées. Du
reste , ils odrent tous les caractères
des Insectes parfaits, el ils ne ditfè-
reut pas spécifiquement des individus
ailés. Laideur des mâles à rechercher
les femelles est très-grande. Voici ce
qu'en rapporte Degéer : « Pour con-
naître plus particulièrement leurs fa-
çons d'agir, je plaçrd plusieurs de ces
i38
GliR
Pu-naiscs non ailées dans un grand
poudrier à demi plein d'eau; et la
première chose que je remarquai, fut
qu'elles s'accouplèrciit coiitiniielle-
nienl ; je n'ai même jamais vu de mâ-
les plus ardcns que ceux de cette es-
pèce : car sitôt qu'ils rencontraient
quelques femelles, ils ne finissaient
pas de s'y altaclier.en sorte que toute
la journée il v eut des accouplemcns,
comme s'ils n'eussent été occupés que
du soin de la propagation de leur es-
pèce. Le mâle, dans l'accouplement ,
se fixe sur le dos de la femelle avec
ses pâtes antérieures , dout il em-
Lrassc le corselet , et la tient ainsi as-
surée. Il fait ensuite sortir de son der-
rière un petit corps noueux qii'il
coule vers celui du ventre de la fe-
melle, laquelle paraissant quelquefois
lasse de ses caresses , parce qu'il ne
lui laissait presque pouit de relâche ,
faisait alors toute sorte d'efforts pour
s'en débarrasser, soit en élevant le
devant de son corps , ou en se servant
de ses pâtes de devant pour le ren-
verser, au moyen de quoi elle parve-
nait quelquefois à le chasser; mais le
plus souvent il tenait bon et se lais-
sait culbuter avec elle , sans pour cela
lâcher prise. « Quant aux Gerris ailés
des lacs, qui sont nés aux premiers
jours du printemps, et qui ont achevé
Inur développement dans le courant
fie la saison chaude, leur accouple-
ment n'a lieu qu'à la fin de l'été; et
les œufs qu'ils pondent n'éclosent que
l'année suivante.
Le Gerrts des marais, G. palu-
'Utm , ou XlJydvoinelra paludum de
Fabricius , avait été distingué de l'es-
pèce précédente par Degéer ( loc. cit.,
p. 020 et pi. i6,fig. vet i5-i9)qui lui
assignait pour caractères : espèce
très-allongée,à corps et àpatcs noires,
dont les antérieures sont courtes et le
d;»rrière garni de deux pointes. Cet
observaîcur décrit avec soin les méta-
morphoses des Gerris, et les repré-
sente à leurs divers états de larves ,
de nymphes cl d'Insectes pai faits.
Ccile espèce se trouve* ainsi que
la précédente , à la surlace de nos
lues, de nos étangs et de nos marais.
GER
On en connaît une espèce des Indes-
Orientales , qui a reçu le nom de
Gerris fossari/m. Elle a été décrite
comme un Hydromètre par Fabricius.
Thomas Hardwicke ( Trans. Linn.
Societ. ï. XIV, p. i54 , pi. 6, fig. 1-
4) a décrit récemment une espèce
nouvelle, originaire du royaume de
Népaul , il la nomme Gerris tadcau-
data ; il figure la larve , i'Insecte par-
fait, la têie , les antennes et le bec
grossis , ainsi que l'extrémité de l'ab-
domen , lemarquahlc par les dents et
onglets qu'il présente. (auo.)
GERTE. BOT. PHAN. Nom de l'Ara-
chide au Sénégal, selon Adanson. (n.)
GERUMA. BOT. l'HAN. Genre établi
dans la Pentandrie IMonogynie, L. ,
par Forskahl qui lui donne pour ca-
ractères : un calice à cinq dents .
aplati , petit , persistant ; cinq pélale.s
élidés , lancéolés et tronqués; cinq
étamines , dont les filets se soudent
inférieurement en un anneau épais et
portent des anthères trigones ; un
st>le; trois stigmates; une capsule
ovoïde qui s'ouvre en quatre ou cinq
valves , et contient autant de loges ,
dans chacune desquelles sont une ou
deux graines fixées à un réceptacle
pulpeux et trigonc La seule espèce
de ce genre , le Geruma alba, est ori-
ginaire d'Arabie, oii elle porte le
nom àe DJernim. Ses feuilles sont al-
ternes , ovales oblongues , légèrement
dentées. Ce n'est qu'avec doute qu'on
rapproche des Méliacées le Geruma,
aussi iucomplétementconuu. (a.d. 3.)
*GERVILIE. Gervilia. MOLii.ross.
Défiance , dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles, a créé ce genre
dédié à De Gerville, pour lies Coquilles
fossiles dont on a d'abonl trouvé les
moules à Valognes. C est avec ces
moules asiez bien conservés , que
Defrance a fait le genre. Il est facile
de sentir que des matériaux .si diffi-
ciles à bien caractériser, sont in-
suffisaus pour fixer invaiiablement
les caractères génériques. Deslong-
champs qui , dans le dernier volume
des Recueils de la Société Linnéenne
du Calvados, a traité, d'après des Co-
GER
quilles entières, le genre de Défiance,
a rectifié quelques en eiirset y a ajoiiié
plusieurs espèces. \oic;i les caractèies
fxposésparDefrancc: coquille bivalve,
inéquilatëraie, très-allongce longilu-
dinaleinent,un peu courbe cl a|)iatie,
bâillante très-piobablcinent à l'ex-
trcinité anléricnire oii se trouve si-
tuée la charnière et oii chaque valve
c.^t un peu reirous-ce dans la place
de la courbure delà coquille; trois
fossettes obliques qui ont dû conle-
nir autant de ligainens , dont deux
vis-à-vis les crochets et l'autre un
peu plus éloignée ; cinq ou six petites
dents obliques au-dessous des deux
premières , deux longues parallèles ,
et quelques autres plus petites au-
delà de la tioisième fossette; une im-
pression muscidaire vis-à-vis de la
charnière. iNous opposons ces carac-
tères à ceux donnés par Deslong-
champs, exprimés lie la manière sui-
vante : coqdille bivalve, int'quival-
ve , inéquiîatérale, allongée, un peu
arquée, subiiansverse , très-oblique
sur sa base , non bâillante ; char-
nière double; lexlérieure formée
de sillons large-., peu profonds,
plus ou moins nouibreux , opposés
sur chaque valve , destinés à recevoir
des ligamens comme dans les Pernes;
l'intérieure à dents très-obliques , al-
ternes sur cliaque valve, el se rele-
vant mutuellement En comparant les
caractères donnés et par Defrance et
p^r Deslongcliamps , on voit que les
principales diflerenccs viennent de ce
que le premier de ces observateurs a
manqué de matériaux nécessaires. Il
convient donc d'adopter ceux du
dernier qui a eu l'avantage d'ajouter
quatre espèces nouvelles à celle déjà
connue. D'après ce que nous con-
naissons de ce genre , il paraît avoir
les plus grands rapports avec les
Pernes , les Crénatules el les Galillus,
et doit conséqucmuient faire partie
de la famlllo des Malléacées de La-
marck; il en difiere principalement
par la double charnière ou le second
lang de dents articulées dont sont
dépourvus les genres que nous ve-
nons de citer. Ne pouvant indiquer et
GER 559
renvoyer à de bonnes ligures , cellei
de Deslongchamps étant au-dessous
du médiocre, cl celle île Defrancedans
l'Atlas du Dictionnaire dis Sciences
naturelles étant iusufJisanle , nous
nous contenlerons de cilcr nominali-
veinenl les espèces avec la pliiase ca-
ractéiisliquc de Deslongcliauips , ca
attendant que cet habile observateur
trouve un dessinateur plus habile et
qui nous divine, par des figures re-
connaissables , une idée plus nclte de
ce genre intéressant.
Gkrvilie pernoïde, Geruilla per~
noic/cs , Desl., Recueil de la Société
Linnéenne , T. i. Coquille grande,
épaisse, très-large, à oreilles entiè-
res ; les sillons extérieurs de la char-
nière sont grands , nombreux , paral-
lèles ; leurs dents cardinales intérieu-
res tout de (orme variable , très-obli-
ques. Caen el les Vaches-Noires.
Gervilie Siljque, (îe/vilia Sill-
qua, Desl. {lue. cit.) Coquille allon-
gée, subcomprimée , à oreilles entiè-
res; les sillons cardinaux extérieurs
au nombre de trois ou de quatre seu-
lement ; les dents cardinales internes
sonl simples et obliques. Caen et les
Vaches-Noires.
Gertilte solénoïde , Gervillaso-
lenoides, Def. , Dict. des Se. nat ,
T. xviii , 26** livraison de planches ;
Desl. {loc. cit.] Coquille très-allon-
gée, étroite, à oreilles entières; les
sillons cardinaux extérieurs au nom-
bre de trois ou quatre; dents cardi-
nales internes, variables, nombreu-
ses et inégales. Des environs de Va-
lognes où on n'en trouve que les
moules.
GeRVJLIE fNI-AURICTTLÉE, Ge/vi-
lia monutis , Desl. (Joe. c//.) Coquille
petite et large , ayant une de ses oreil-
les très-petite; l'autre , au contraire,
fort longue et émarginéc. De Caen,
Gervilie a côtes , Geruilia eosta-
tuLa , Desl. (/oc. cit.) Coquille pe-
tite, large, submutique, présentaiit
quatre ou cinq cotes longituduiales
étroites ; l'oreille la plus longue étant
' ■ • '^ - ^ (D..H.)
émai"inée. De Caen.
* GERYONIA. BOT. PiiAN. Genre
sa*
54o GES
établi par Schrank aux dépens du
genre Saxifrage , et dont le Saxifraga
crassifolia serait le type. Ce genre n'a
pas été adopté. (g..n.)
GÉRYONIE. Geryonia. acal.
Geni'ede l'ordre des Acalèphes libres
deCuvier, proposé par Féron et Le-
sueur ; il appartient aux Méduses
agastriques , pédoiiculécs et tentacu-
Ices , et offre pour caractères : des
filets ou des lames au pourtour de
l'omlirelle ; une trompe inférieure et
centrale; point de bras. Ce genre,
adopté par Cuvier, ne renferme que
deux espèces décrites par Pérou et
Lesueur sous les noms de Geryonia
(Unema et de Geryonia hexaphylla.
Cette dernière est !e Médusa probosci-
flalis de Foiskahl. Lamarck réunit
ces deux Méduses au genre Dianée.
/^. ce mot ^i,AM..x.)
GEUZiEAU. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires de \ Agwstemma Gi-
thagO. K. AGROSTÈiME. (b.)
GERZERIE. BOT. piian. L'un des
synonymes vulgaires d'Ivraie. F", ce
mot. (b.)
GESIER. OIS. Organe de la diges-
tion, véritable eslomacoii les alimens,
qui n'ont été que ramollis dans le ja-
bot, viennent éprouver une sorte de
trituration, et conséquemmentde dé-
composition complète par l'effet de la
contraction dont les deux principaux
muscles qui composent le Gésier sont
susceptibles. On trouve souvent dans
le Gésier, des Gallinacés surtout, de.s
petites pierres que ces Oiseaux pa-
raissent avaler à dessein pour faciliter
le broiement des graines. Cette ha-
bitude leur devient quelquefois fu-
neste en certains endroits. F . Cala-
mine. (DR..Z.)
* GESIEPi. MOLL. Les marchands
donnent ce nom à une Porcelaine
très-rare des mers de la Nouvelle-
Hollande. Lamarck, dans son grand
ouvrage (Anim. sans vert. T. vri ,
p. 38i) ainsi que dms les Annales ,
lui a conservé le nom de Cyprœa
/ entriculus^ (d..ii.)
GESNERIE. Gcsneria. bot. viian.
GES
Genre établi par Plumier, placé par
Linné dans la Didynamie Angiosper-
mie , et par Jussieu dans la famille des
Campanulacées , mais dont le profes-
seur Richard a fait le type d'un nouvel
ordre naturel, sous le nom deGesné-
riées. Les Gesnéries sont originaires
des diverses contrées de l'Amérique
méridionale. Ce sont des Plantes her-
bacées ou des Aibustesà feuilles op-
posées ou verticillées ; les fleurs sont
souvent très-grandes et peintes de
riches couleurs ; leur calice adhérent
avec l'ovaire infère se termine supé-
rieurement par un limbe à cinq divi-
sions égales ; la corolle est tubuleuse,
évasée dans sa partie supérieure qui
est bilabiée ; la lèvre supérieure est
bilobée ; l'inférieure a trois lobes
presque égaux et arrondis. Les éta-
mines sont didynamcs et placées sous
la lèvre supérieure. L'ovaiicest infè-
re , à une seule loge contenant deux
tropliospermes formés d'une lame
courte et perpendiculaire aux parois
de l'ovaire et d'une autre lame p)lus
épaisse placée parallèlement à ces pa-
rois. Cette dernière est toute couverte
d'une multitude de petits ovules. Le
sommet de l'ovaire est couronné par
un disque épigyne qui forme une
sorte de bourrelet à cinq angles ar-
rondis. Le style est à peu près de
la même longueur que les étaminesj
il se termine par un stigmate simple ,
évasé et légèrement concave. Le fruit
est une capsule couronnée par les
lobes du calice , à une seule loge s'ou^
vrant en deux valves.
Gesnérie tomenteuse , Gesneria
Jomentosa,h., Jacq., Jm. 17g, t. 175,
f. 64. C'est un Arbuste de trois à
quatre pieds d'élévation , qui croît à
Cuba et à Saint-Domingue et qu'on
cultive quelquefois dans les serres.
Ses feuilles sontrapprochées, alternes,
presque sesslles , oblongues- lancéo-
lées, dentées, pubcscentcs des deux
côtés. Les fleurs, d'un jaune sale , sont
portées sur des pédoncules axillaires ,
très-longs, qui so terminent par deux
ou trois Ileurs pédiccllées. Leur ca-
lice est court et turbiné; son limbe
offre cinq lobes aigus. La corolle est
GES
liibulcusc , évasée , légèrement pu-
be.scentc , aiu.si que le calice et les
pédoucules.
Dans le second volume des j^o^'a
Cenera Americœ œquinocùafis,no\.vc
ami le prolessciir Kunth eu a décrit
di\ espèces nouvelles lecueillies par
les illustres voyageurs liuuiboltll et
Bonpland. Parnii ces espèces , il en a
ligure ciuq, savoir : Gesneria spicata,
loc. cit. , t. j88 ; Gesneria liirsuta, lue.
cit. , t. 189; Gesneria Hundensis, loc.
cit. , t. 190 ; Gesneria mollis ., loc. cit.,
t. 1 9 1 ; Gesneria elongala, 1. 1 9 i . (a. n. )
» GESNÉRIÉES. Gesnereœ. bot.
l'HAN. Famille de Plantes dicot\lé-
dones , monopélales , hypogynes,
jiroposée par le professeur Ricliard ,
et adoptée par Kunth ( Nou. Gêner.
et Species Plant, œtiuinoct. vol. a,
p. 09^). Ces auteurs n'en ayant pas
evposé les caractères , ce n'est p:is
notre devoir de les donner ici , quoi-
que nous a vous appris de Kunth
lui-même, qu'indépendamment des
genres Gesneria et Besleria qui sont
décrits dans sou grand ouvrage, la la-
raille des Gesnériées doive se com-
poser du Glu.vinia , l'IIérit.; de 1',/-
c/timenes ,\a\\l, ou Treuirana,W iWd.;
dcl'Orobancke, L.; eldu Columnea, L».
En combinant avec sagacité leurs ca-
ractères , on parviendra à asseoir ceux
de la famille, et c'est pour faciliter
un tel résultat aux botanistes que
nous croyons utile de leur donner
l'indication de ces genres. (g..n.)
GESSE. Lathyrus bot. phan.
Genre de la famille des Légumineu-
ses et de la Diadelphie Décandrie,
établi ou plutôt circonscrit seule-
ment par Luiné qui l'a ainsi caracté^
risé : calice campanule à cinq décou-
pures ; les deux supérieures plus
courtes; corolle papdionacée dont
l'élendard est coruilorme et relevé ;
les ailes oblongues et lunulées; la
carène semi-oibiculaire montante
un peu plus couite que les ailes ;
style plane, élargi vers le sommet ,
velu etpubescent dans sa partie an-
térieure; légume oblong, renfermant
plustcuis graines globuleuses ou
GES 34i
quelquefoLs anguleuses. Tourneiort
avait restreint ce genre à un petit
nombre d'espèces, et plusieurs au-
tres genres qvd rentrent évidem-
ment dans celui-ci avaient été cons-
titués par ce père de la botanique
sous le.-> noms a Aphaca, Ciymenum^
Ochrus et IS'issolia. INIœnch a long-
temps après rétabli tous ces genres
en y ajoutant un nouveau sous le
nom de Cicercula. Mais le Lathyrus,
tel ({ue Linné la présenté, a des af-
finités si grandes avec les genres f'i-
cia et Pisum , qu'il est bien difficile
de les distinguer autrement que par
un port particulier. Toutes les
Plantes qui composent les divisions
formées aux dépens des Lat/ty rus prc-
sentant le même faciès , sauf quel-
ques espèces dont les organes de la
végétation offrent une constante ano-
malie , le Lathyrus Aphaca , par
exemple ; il ne paraît donc pas
convenable d'adopter ces divisions.
Les Gesses sont des Plantes herba-
cées, annuelles ou vivaccs , à tiges
souvetit ailées et grimpantes , à pétio-
les terminés en vrilles, portant deux
à six folioles, à stipules semi-sagit-
tées , et à fleurs portées sur des pé-
doncules axillaires , et d'un aspect
agréable. Leur nombre s élève ù plus
de quarante dont la moitié croît na-
turellement en Francî. En généial ,
ce sont des Plantes de la région mé-
diterraneenne; on en trouve pourtant
quelques espèces dans le nord de l'A-
mérique , en Sibérie , et même au Ja-
pon. Celles qui habitent Monte-Vi-
aeo et les parties les plus australes de
l'Amérique démontrent l'analogie de
la végéiation de ces coiitrées avec cel-
les (le l'Europe.
Ou a distribué les Gesses en deux
groupes : le premier se compose des
espèces annuelles , et dont les pé-
doncules supportent une , deux ou
trois fleurs. Parmi les plus remar-
quables de ces Plantes, nous citerons:
La Gi:ssE ODORANTE , Latfiyru.i
odoratus, L. , vulgairement Pois de
senteur, Pois musqué. Elle est herba-
cée, grimpante ; sa tige est ailée, et
ses feuilles sont [xiliolécs , terminées
c'i2 GES
en vrilles rameuses , et composées de
Aeu\ folioles ovales ; elle procluil. de
grandes tleurs de couleur de chair ou
d'un violet purpurin , et des gousses
longues , hérissées de poils. La beau-
té , l'odeur suave des fleurs , et la fa-
cilité avec laquelle cette Plante se
cultive , l'ont multipliée étonnam-
ment dans toute l'Europe, oii l'on
«nj garnit surtout les murs et les
Irclllages. La variété violette passe
pour originaire de Sicile , tandis que
celle qui est incarnate est, dit-on,
indigène de Ceylan. Cette distinction
nous semble arbitraire, puisqu'on
obtient souvent sur le même pied des
tleurs qui sont afiectées de l'une et de
l'autre de ces couleurs.
La Gesse cultivée, Lathyrus sa-
tivus, L. , a des tiges faibles , gla-
î)res et allées ; ses feuilles sont com-
jiosées de folioles pointues ; ses légu-
ïues sont ovales, larges, comprimes,
glabres, et chargés sur leur dos de
deux rebords. On la cultive dans les
jardins potagers sous les noms de
Gesse à laige gousse et de Pois de
Brebis.
La Gesse Chiche , Lathyrus Cl-
ivera, L., ne diflère delà jirécédente
espèce que par ses légumes qui ne
sont pas ornés dun rebord sur le
dos, mais simplement sillonnés ; ses
fleurs sont rouges. Cultivée comme
fouriage dans plusieurs départemens,
elle y est connue sous des noms par-
ticuliers: ainsi , près de Montpellier,
on la nomme Gairoutte, et aux en-
virons d'Angers , elle s'appelle Ja-
rosse, etc.
LiC Lathyrus Jphaca , si commun
parmi nos moissons, etsiremarquable
par l'amplitude des stipules formées
aux dépens des folioles qui avortent
en totalité, appartient encore à la pre-
niièic section.
Dans le second groupe , les espèces
sont vivaces , et les pédoncules por-
tent plus de trois fleurs. C'est ici que
l'on a placé le iMthyrus tuberusus.
Celle Plante, si élégante par ses belles
ileurs de couleur rose , est assez com-
mune eu plusieius lieux sur le bord
des champs. Le peuple mange les tu-
GET
hercules de ses racines après les avoir
fait cuire sous la cendre, et leur donne
les noms d'Anote et de Marcusson.
Les Lathyrus syhxstris , jjrateiisis
et palustres, sont des Plantes ■ qui
abondent en diverses localités des
environs de Paris. (G..N.)
GESSETTE. bot. phan. L'un des
noms vulgaires du Lathyrus Cicera ,
L. f^. Gesse. (b.)
GESTATION, zool. Ce nom est
employé par les physiologistes pour
désigner l'état d'une femcll? qui a
conçu et qui nourrit ou porte dans
son sein le produit de la conception.
Considérée dans le genre Homme , la
Gestation se nomme grossesse, (g.)
GETA. ois. Yieux syn. de Corpus
glancJarius , L. f^. Corbeau. (dr..z.}
GETHIA. bot. phan. (Scaliger.)
Syn. de Jacée. (u.)
* GÉTHIOIDES. BOT. PHAN. (Co-
lumna.j Syn. A'yllUurn pallens. Ce
nom vient de Ge///jo,7 ,'que Dodœns
dit avoir désigné l'Oignon et le Poi-
reau chez les Grecs. (b.)
GETHYLLIDE. GethylUs. bot.
PHAN. Genre de la famille des Nar-
cissées de Jussieu, ou Amarillidées
de lirowu , et de l'Hexandrie Mono-
gynie , établi par Linné , et ainsi ca-
lactérisé : périaulhe tubuleux, fdi-
iorme , très-long, à limbe court, et
composé de six divisions égales; éla-
mines au nombre de six selon Linné
fils, ayant les fdets divisés et por-
tant des antlières en spirale; ovai-
re recouvert par le calice , surmonté
d'un style fdiforme et d'un stigmate
irifide. Le fruit est capsulairc , baccl-
formc, et renferme des graines enve-
loppées d'une pulpe. Dans ce genre ,
la fleur est radicale et solitaire; un
périanthe simple persiste après la flo-
raison et recouvre la capsule. Cette
inflorescence rappelle celle des Ify-
poxis ; par leur grandeur, ainsi
que par la forme de la fleur, les Gé-
ih, Uides ont quelques rapports avec
le Safran ou avec le Colchique. Une
Plante placée dans le genre Hyjwxn
GKT
par Linné lils qui l'avait iioin-
iiiée Ifyp- plicata , en a clé retirée
|);ir Jacquin ( I/or/. Schœnbrunn . , i,
tab. 80 ) et nommée Gethyllis plicata.
La Gelhyllis afra , L. , a été repro-
duite sous le nouveau nom générique
de Papiria p uTluuiberg ( .tct. IauvA.
1 , sccl. 2 , p. 5). Linné. iils, eu la re-
plaçant dans le genre tonné par son
père, lui a laissé le nom spécifi-
que de spiralis que lui avait doniu;
Tluiuherg. Cette Plante est indigène
du cap (le Bonne-Espérance ainsi que
loulcs ses congénères qui sont au
nombre de cinq , et dont les feuilles
ne paraissent qu'après la fructifica^
lion. (G..N.)
' GÉTHYON. BOT. pn.vN. (Théo-
phraste.] K. GÉTiiioiDts.
GÉTHYR A. BOT. phan. (Sallsbury.)
Syu. à.'Alpinia occldentalis. P^. Al-
riNi£. (b.)
GÉTIERGERTE. Falco Tigiinas.
OIS. (Latliam.) Espèce peu connue que
l'on a placée parmi les Aigles; on ne
l'a observée qu'en Courlande. F".
Aigle. (dr..z.)
GÉTONIE. Getonia. bot. ph.vn.
Roxburgh ( Plantes de Coromandel ,
tab. 87J établit sous ce nom le genre
que Lamarck figiue sous celui de
Calycoptetis ( llluslr. , tab. 557 ). H
appartient à la Uécandrie Monogy-
nie,L. , et, quoiqu'apétale , est rap-
porté à la la mille des Combrétacées.
Le calice, adhé/ent à l'ovaire, s'évase
au-dessus de lui , et plus liaut se dé-
coupe en cinq parties; vers cette hau-
teur, dit élauiines s'insèrent à lui ,
sur un double rang; un stvle plus
long qu'elles surmonte l'ovaire uuilo-
culaiie au sommet duquel pendent
quatre ou cinq ovule.s. Le fruit, au-
dessus duquel persiste le calice agran-
di et qui est marqué de cinq stries
longitudinales, reiiferme une graine
unique, dépourvue de périsperme ,
doulla radicule est supérieure et dont
un cotylédon embrasse légèrement
l'autre par ses bords.
Le Getonia floiibuiula est un Ar-
brisseau grimpaut qui croît dans
GEV
543
l'Inde. Ses feuilles sont opposées , ses
ileurs disposées en paniculesaxillaircs
ou terminales. (a.d.J.)
GEUM. BOT. PiiA.N. V. Benoîte.
* GEUNSIA i:t GEUNZLA. bot.
riiAN. Necker donne, avec ces deux
orthographes, ce nom à une division
qu'il établifdans le genre Justicia, et
au Sarnjcla de Linné. (b.)
GEUSADEA. bot. phan. (Avicen-
nc. ) La Châtaigne chez le; Arabes.
D'autres écrivent Gcasaclua. (B.)
GEVUINE. Ge^'uina. bot. tuan.
Molina(Ghili,p.i98,et .!'édil.,p. 279)
a établi sous ce nom un genre dela'ié-
IraudrieMonogyuie, 1j., qui a été placé
par Jussieudans ses genres ///te/'/cPAS-
dis. Les auteurs de la Flore du Pérou et
du Cbiii ont reproduit, sous le nom de
Quadria heteruphjlla [l'I. l'cnw. , l,
p. G5, tab. 99), la IMantes. r laquelle
il a été formé; mais Peisoon lui a res-
titué sou ancien nom, à un léger
changement près; il l'a nommé Guc~
uina , et c'est aussi sous cette déno-
mination que R. Biown {Transact. uf
Li/in, Societ. T. x, p. i65} en a ex-
pose les caractères. Sa place dans la
famille des Piotéacées avait, pour
ainsi dire, été i.idicjuée par les au-
teurs systématiques qui l'avaient
mis près des genres Einbothriuin. ,
Persounia^ etc. R. Brown ( loc. cit. ),
dans son beau Mémoire sur les Pro-
léacées , l'a compiis effeclivement au
uoinbi'e des genres de celte famille ,
et il la caractérisé aiusi : périanthe
télraphylle , irrégulier, composé de
trois folioles relléchies et d'une qua-
trième dressée ; au thères cachées dans
les concavités des sommets des folio-
les calicinalcs; deux glandes hvpo-
gynes et placées à la partieaulérieure;
ovaire disperme ; stigmate oblique;
drupe ayant tin noyau osseux et ne
contenant qu'une graine.
La Gevuine ou Chili, Gcvuina
./Lvellaiia, Mol. , est un Arbredontlcs
feuilles sont alternes, pinnées; les
ileurs, géminées sur chaque pédicelle,
sont disposées en graphes axillaires;
chacune des paires de Heurs cat ac-
544 GUI
compaçnéc d'une bractée. L'amande
du fruit a le goût du fruit de notre
jVolsetle {Curyhts Avellana); d'où le
nom spécifique. Cet Arbre croît dans
les forets et au pied des montagnes
duCbili. (G..N.)
GEYSERITE ou TUF DU GEY-
SER. MIN. (Delamétherie.) Concré-
tion siliceuse qui se forme sur les
Jjords de la soiuxe volcanique d'eau
bouillanie du Geyser , en Islande. /^.
Quartz- Agate Thermogéne.
(g. DEL.)
GÉZIR ET GÉMEN. bot. phan.
( Avicenne.) L'Oppopanax chez les Ara-
bes , qui nomment Gézar la Carotte
et le Panais. (b ^
" GliiEDHABA. bot. piian. Nom
que porte à Ceylaii le Micocoulier du
Levant, suivant Hermann et Bur-
mann. {kvh.)
GHAINOUK. MAM. (Gmelin.)
L'un des noms de pays du Yak. F".
JiOEUE. (U,)
^ * GHAIP. OIS. Nom de pays de
î'Aricou. V. Vautour. (dr..z.)
* GHALKURU. bot. phan. La
riante désignée sous ce nom à Ceylan,
doit être , selon Linné , une Casse
dont l'espèce reste à déterminer, (b.)
* GHANAM. POIS. Espèce de Sciœ-
ne dans Forskahl, laquelle appartient
aujourd'hui au genre Hoiocentre.
GlIANDIROBE. bot. pijan. Même
chose que Nhandirobe. ï^. Feuili.ee.
(b.)
GHARGED. bot. phan. (Delile.)
Et non Gkarqed. Syn. de Nitrarla
tridenlala , vers l'embouchure du Nil.
Forskahl écrit Gliargkœdd-., ce nom
désigne aussi le Feganum Ha/mala.
(B.)
* GHARGHAFÏI. bot. phan. r.
Kharkhafty.
*GHASDAMINI. bot. phan. (Bur-
mann.) Syn. àeCasaia Jbsus, L. (b.)
GHA-TOITOI. OIS. Espèce du
genre Merle, f. ce mot. (dr..z.)
GHIAMALA. mam. L'Animal
{africain , plus grand que l'Eléphant ,
GIA
mais plus mince, à sept cornes et à
deux bosses , désigné sous ce nom par
d'anciens voyageurs, paraît être, se-
lon Valmont de Bomare, une Girafe
exagérée; il nous paraît puéril de
chercher au Ghiamala quelque iden-
tité parmi les Animaux réellement
existans. Cu.)
GlIINIA. BOT. phan. (Schreber. )
Syn. de Tamonea d'Aublel. F. ce
mot. (B.)
*GHITAIEMOU. bot. phan. Le
suc durci qui teignait en jaune, et
que l'Ecluse avait reçu et mentionné
sous ce nom {Exot.M. 4, cap. 8,
p. 82 ; , paraît devoir être la Gomme-
Gutte. (b.)
*GHOBBAN. pois. Forskahl a
donné ce nom à une espèce de Scare.
GHOBBEYREH. bot. phan. ( Ue-
lile. ) Le Glinus lotoides , le Croton
tincturium, et Vinula undulata , por-
tent ce nom sur les rivages du»Nil .
(B.)
GHODAPARA. bot. Hermann a
cité sous ce nom un Arbre que De
Candolle rapporte au Dil/enia spe-
ciosa, et qui serait le Dillenia dentala
de Thunberg, suivant Willdenow.
RottboU en a fait son genre Wunnia.
(aud.)
GHODHAKADURA. bot. phan.
( Hermann.) C'est le nom que porte à
Ceylan le Slrychnos Nux-uo/nica.
(aud.)
* GHOTARRE. ois. Nom de pays
du Martin-Pêcheur. ]^. ce mot.
(DR..Z.)
GIACOTIN^ ois. Frezier mention-
ne sous ce nom un Oiseau de l'île
Sainte-Catherine, sur la côte du Bré-
sil, qu'il compare au Faisan, mais
dont la chair est moins délicate. On
a soupçonné qu'il avait entendu par-
ler duHocco. /^. ce mot. (b.)
GIARENDE , GÉRENDE et GO-
RENDE. rept. oph. Ces noms dési-
gnentau Brésil un ou plusieurs grands
Serpens appartenant probablement
au genre Boa, mais encore peu con-
nus, (b.)
GIAROLE. OIS. V. Gearéole.
* G F ARRET, pois. L'un des noms
GIB
vulgaires du Smarisdans la Méditcr-
lanee. (b.)
GIBBAIRE. Gibbaria. bot. phan.
Genre de Ik famille desSynauthérées,
Corymbifèrcs de Jussieu cl de la Syu-
génesie nécessaire, L., établi par
H. Cassini (Bullct. de la Sociét. l'iii-
loin. , sop(endire 1817) qui l'a ainsi
caractérise : calatliide radiée dont le
disque est composé de llourons nom-
breux réguliers et màlos , et la cir-
couiéreuce de dcini-lleurons femel-
les , à tube court et à languette tri-
dentée ; involucre hémisphérique
formé de folioles lancéolées , imbri-
quées , spinesceules et étalées à leur
sommet; réceptacle plane et sans ap-
pendices; ovaire des tleurs de la cir-
conférence courts , lisses et bossus
Bur leur face extérieure; faux ovaires
des tleurs centrales comprimés, striés
et surmontés d'un rebord irréguliè-
rement découpé. Ce genre est placé
f)ar son auteur dans la tribu des Ca-
endulées près des genres Calendula
et Osteospermum. Il ne se compose
que d'une seule espèce , Gibbaria bi-
color , Cass. , dont les fleurs sont
d'une belle couleur de feu dans le
centre et sur la partie iuférieure des
deMii-lleurons , taudis que la partie
supérieure de ceux-ci est blanche. La
description eu a été faite sur un
ëchanlillon recueilli au cap de Bon-
ne-Espérance par Thunberg et con-
servé dans l'herbier de Jussieu oii
cette Plante est placée parmi \c?> Arc-
totis (G..N.)
GIBBAR. MAM. Syn. de Balénop-
tère à ventre lisse. V. Baleine, (b.)
GIBBE. Gibbus. moi,l. C'est à tort
que Montfort, dans sa Conchyliolo-
Êie systématique (T. 11, p. 3o2), a éta-
li ce genre. 11 en a pris le type par-
mi les iMaillots , et pour celui de ce
genre qui oÛ're une bosse ou une dé-
viation latérale du dernier tour , ce
qui le rend largement ombiliqué ; son
ouverture est subquadrilalère. C'est
2e Bulimus Lyonelianus de Bru-
guière, et un véritable Maillot pour
Lamai'ck et les auteurs qui le sui-
vent. Fcrussac a placé cette Coquille
GIB 345
parmi les Cochlodontes , dans le pre-
mier groupe ( les Maillots ) sous le n"
47a. Elle vient de l'Ile-de-Erance,
et elle est encore extrêmement rare
dans les collections, quoique Bory de
Saint-Vincent nous ait assuré qu'elle
remplissait tous les bois du centre de
l'île parmi les Mousses. (d..h.)
GIBBIE. Gibbium. ins. Genre de
l'ordre des Coléoptères, section des
Pentamères, établi parScopoli ctadop-
tc par Latrcillc qui le place ( Règn.
Anim de Cuv.) dans sa famille des
Serricornes , tribu des Ptiniores. Ses
caractères sont : antennes insérées
au-devant des yeux, plus velues à
leur extrémité , .'iélacées et composées
d articles cylindriques, dont le se-
cond et les deux suivans un peu plus
épais; yeux très- petits et aplatis;
corps assez court; prothorax cylin-
drique très-court , plus étroit que
l'abdomen , et dilaté en manière d'an-
gle au milieu de son bord postérieur;
point d'écussou visible à l'extérieur ;
elytrcs embrassant l'abdomen; celui-
ci très-grand , renflé , presque demi-
globuleux. Les Gibbies dilVèrent es-
sentiellement des Ptines par l'inser-
tion des antennes , et ils s éloignent
ties Ptilins , des Dorcalomes et des
Vrillcttcs, par la forme générale du
corps , et par celle des antennes. Les
habitudes de ces Insectes sont assez
analogues à celles des Ptiues ; ou les
rencontre ordinairement dans les
collections d'Animaux et de Plantes.
Le GiBBiE ScoTiAS, Gibhia Sco-
iias ou le Ptlnus Scutias des auteurs ,
et la Bruche sans ailes de Geoffroy
(Hist. des Ins. T. i , p. i6t , n. 2 ) ,
peut être considéré comme le type
du genre. Il a été figuré par Olivier
(His't. Nat. des Coléopt. T. 11 , n. 17,
pi. \ , fig. 2, a b). Il habite lEu-
rope. On connaît encore quelques
autres espèces; l'une d'elles porte le
noju d'Hirticoliis. Une autre a été
appelée Bicolor par Dejean (Catal.
des Celéopt. , p. 4i). Elle est origi--
naire du Péiou. (aud.)
GIBBON. MAM. V. Orang.
GIBBUS. MOLL. 1^. GUBBE.
346 GIF
GIBECIÈRE. MOi-L. On donne
vulgairement ce nom à tous les Pei-
gnes dont les valves sont également
creuses. Lamaick l'a particufièrement
applique à VOslreaPes-felis de Linue.
Blainvillo croit au contraire que c'est
l'Ostrea variegata qui a été nommée
ainsi ; mais à cet égard , nous pensons
que l'auleur a voulu ciler VOatrea
varia de Linné, car nous avons inu-
tilement cUerclié le uarie^ata dans
le Sjstema Naliirœ. h'Ostrea uaria
de Linné répond au Peigne bigarré,
FecteiL varius de Lamarck. Le Pec-
ieri operculaiis , Laink., porle aussi
ce nom, qui, comme on le voit, s'ap-
plique indistinctement à plusieurs
espèces. On en fait des bourses à Na-
ples. (D..H,)
GIBEL ou GIBÈLE. pois. Ceîte
espèce, encore qu'elle ait été figu-
rée par Bloch, pi. 12, sous le nom
de Cypiinus Gibelio, n'est pas
assez exactement connue pour pou-
voir être placée dans l'un des sous-
genres établis chez les Cyprins. /^. ce
mot. (b.)
GIBOYA. UEPT. OPH. L'un des
noms brasiliens du Boa Aboma. (b.)
* GIÇARA. BOT. PHAN. Le Palmier
du Brésil mentionné sous ce nom par
Pison n'est pas plus connu que celui
que le même auteur appelle Giocara.
(B.)
"GICLET. BOT. PiiAN. L'un des
noms vulgaires du Momordica Elate-
liiim , L. (b.)
* GIFOL.E. Gi/bla. bot. phan. Ce
nom, qui est un anagramme insigni-
liant du mot Filago , a été donné par
H. Cassini (Bullet. de la Société Phi-
lomathique , septembre 1819) à un
des genres qu'il a établis aux dépens
de ce dernier. Il appartient à la la-
mille des Synantliéi ées , Corymbi-
fères de Jussieu , tribu des Inulées de
Cassini , et à la Syngénésie superflue ,
L. Ses différences d avec le wsi\. Fi-
lago , consistent seulement dans les
fleurons du disque qui sont herma-
phrodites au lieu d'être mâles, et leurs
ovaires aigrettes , lundis que ceux
GIG
des Filages sont dépourvus d'aigrette^.
L'auleur de ce genre, ou plutôt de
ce sous-genre , n'y rapporte avec ccr-
tiuide que le Filago gerrnanica , L. ,
Plante herbacée, annuelle, à tige
ramifiée, dichotome, laineuse, et à
capitules solitaires , terminés ou
axillaires. Elle es', commune en Eu-
) ope dans les champs, et on la con-
naît vulgairement sous les noms
d'Herbe à Coton et Cotonnièie.
hc Filago pjrajnidata, L. , appar-
tient encore à ce sous-genie, selon
Cassini, qui , cependant , ne donne
pas ce rapprochement comme certain.
(G..N.)
GIGALOBIUM. bot. phan.
(P. Browne.) Syn. de Mimosa scan-
dens , L. (b.)
* GIGA^iTÉE. Gigantea. bot.
CRYPT. {Hydropliytes. ) Genre proposé
par Stackhouse dans la deuxième édi-
tion de sa Néréide Britannique, qui
l'a caractérisé ainsi : fronde simple ou
découpée, cartilagineuse, épaisse, très-
glabre , remplie intérieurement d'une
mucosité diaphane, rétiforme, dans
laquelle sont des graines étroites , al-
longées, formant de pcliies taches
éparses ou dispersées en séries. Ce
genre , dont le nom est celui que
C. Bauhin donnait au Topinam-
bour, ce qui ne le rend pas meilleur
puisqu'il pèche contre toutes les rè-
gles de la nomenclature , ne diffère en
aucune manière de celui que nous
avons nommé Laminaria , adopté
sous ce nom par les naturalistes.
Stackhouse ne l'avait composé que
de trois espèces, qui sont nos La-
minaires saccharine , bulbeuse et di-
gilée. /^. Laminaire. (lam.-x.J
* GIGARTINE (fbuctification).
BOT. CRYPT. {Hydrophjtes.) Du mot
qui, en grec, signifie grain de Raisin.
Les fructifications des Ilydrophytes,
auxquelles nous donnons cette épi-
thète,ont la demi-transparence nébu-
leuse des grains de raisin et leur cen-
tre opaque par la i-éunion des capsu-
les, comme les pépins dans le fruit
de la Vigne; ce caractère s'observe
dans toutes les Plajilcs marines que
GÏG
nous avons réunies dans un seul
groupe , sous le nom de Gigartine.
y. ce mol. (LAM..X.)
GIGARTINE. Gigartina. rot.
CRYPT. ( Jfydrophytes. ) Genre de
l'ordie des Floridées à feuilles cy-
lindriques ou uidies ayant pour ca-
vaclèiu : des tuhercules spliéiiquos
ou liéniispliéiiquc-s , sessiles , gigar-
tins , épai s sur di-s rameaux conslam-
mcul cylindriques ou sur leurs divi-
sions loliilormes. Presque toutes les
Gigartines ont été classées par Uotli
dans le genre Cerarnium. De CaniU)l-
le en a placé plusieurs parmi les Ul-
ves ; beaucoup d'autres botanistes les
ont considérées comme des Fucus.
JStackhousea conservé le genre Gigar-
tina , mais il ne le compose que d'une
seule espèce , le Gigartina pisiiltata ,
qu'il nomme Gigartina LœJUngii.
Agardli, d ins son Synopsis Âlga-
runi Scandinaviœ , a classé les Gigar-
tines parmi ses Sphérocoques et ses
Chondries ; il n'a pas adopté le genre
Gigartina. Lyngbj'e l^a conservé dans
Son Tentamen , mais après en avoir
sépaié quelques espèces, principale-
ment le Fucus Gigartinus de Linné
qui lui sert de type. Il a cru devoir y
placer le Fucus viridis , qui est une
Desmarestie, genre de l'ordre des Fu-
cacécs , les Fucus iycopudiuides et
pinastroidcs de Turner qui appartien-
nent aux Géra mies ; il a décrit deux
espèces nouvelles sous le nom de lu-
brica et de Fabriciana. Nous regar-
dons la première comme une Dumon-
tie, et la ileuxième ne diffère point du
Fucus gtandulosus de Turner. D'a-
frès ces faits, nous ne croyons pas que
on puisse adopter le genre Gigarti-
na tel que Lyngbye l'a élabli. L'or-
ganisation des Gigartines ressemble à
celle des autres Floridées. Au centre,
un tissu cellulaire grand et régulier ,
entouré d'une petite couclie de tissu
cellulaire à mailles très-petites, taisant
peut-être fonction d'écorce, etdont la
surface secliangeen un épidémie très-
mince. Dans quelques espèces, lorsque
la Plante a fini sa croissance, cet épi-
ilerme s'enlève avec la plus grande
GlG 34?
facilité au moyen de la macération.
Kotl» et (pulquos autres naliualistes
ont, ainsi (pie nous l'avons dit , classé
dans le genre Cerarnium la plupart
des Gigartines et des Plocamies, et
les ont conlondues avec les Hydro-
pli V tes ailiculées. Il est facile cepen-
dant de l(!s distinguer. Si l'on coupe
lotigiludinalement une tige , un ra-
meau , une feuille des premières, la
substance ou le tissu n'est pas inter-
rompu , il est toujours homogène.
Les contractions ou étranglcmens va-
rient beaucoup dans les individus de
la même espèce; quel({uefois elles
sont si fortes , si apparentes, que la
Plante paraît parfaitement articulée;
mais aucune Florldée cylindrique
n'est cxemplede quelque contraction,
principalement aux extrémités ; quel-
ques-unes, comme la Gigarline articu-
lée et les es[)èces congénères, en offrent
depuis la racine jusqu'au sommet.
Nous croyons que les contractions ne
commencent à se former que lorsque
la Piaule est parvenue à un certain
âge , ou bien au moment où les fruc-
tifications se développent. Il semble
que la nature forme cesétraiiglemens
pour donner de la solidité au tissu
de ces Plantes , ou pour retarder la
marche des fluides , leur faire subir
une élaboration plus complète, en les
soumettant plus long-temps à l'action
vitale, et , par ce moyen , les rendre
aptes à former ou à développer les
organes destinés à la reproduction.
Nous ne séparons point les Floridées
contractées des Floridées cloisonnées ,
parce qu'elles se lient entre elles par
une foule de caractères, et que sou-
vent la même espèce offre des con-
tractions ou un tube continu, rempli
de quelques filamens qui se dirigent de
Il circonféienceau centre. Il en estqui
paraissent entièrement cloisonnées ,
d'autres n'ont des cloisons que dans
les tiges, ou dans les rameaux, ou
'«'.ans leur partie supérieure ; quel-
ques-unes n'offrent ce caractère que
dans leur jeune-se. Enfin la même es-
pèce possède quelquefois ces préten-
dues cloisons, et d'autres fois elle
n'en a pas même l'apparence, Ilexis-
548 GIG
te des Piaules marines de couleur
verte ou olivâtre qui ont également
les tiges ou les rameaux fortiiiés par
des cloisons réelles ou apparentes.
Les caraclères qu'ofFient les fiuclifi-
catioDS de ces Végétaux , réunis à
ceux de îa couleur , les éloignent des
genres qui composent la brillante fa-
mille des Floridées. Quoique la forme
des Glgartines varie beaucoup, leurs
fructifications présentent toujours les
mêmes caractères ; elles ne diffèrent
que par la grandeur, quelquefois
égale à celle d'une graine de Radis ,
d'autres fois si petite qu'elle est pres-
3 ue invisible. Plusieurs espèces ont la
ouble fructification particulière à
une grande partie des Floridées. La
couleur présente les nuances les plus
brillantes , lorsque les Gigartiues ont
été exposées à l'action de l'air, de la
lumière , etc. ; vivantes , elles sont
d'un rouge purpurin plus ou moins
foncé; cette couleur , dans quelques
espèces, est extrêmement fugace et
s'altère avec la plus grande facilité.
Les Gigartines ne sont pas d'une
grandeur considérable ; la plupart
ont , en général , un ou deux décimè-
tres de hauteur; quelques- unes trois
à cinq ; et nous n'en connaissons
qu'un très-petit nombre de six à huit
décimètres.
Pour aider à déterminer les nom-
breuses espèces que nous avons réu-
nies dans ce genre, nous les avons
divisées en trois sections : la pre-
mière offre pour caractère : feuilles
distinctes , éparses sur les tiges ou
les rameaux. La deuxième : tiges et
rameaux dépourvus de feuilles et sans
contractions. La troisième : contrac-
tions ou élranglemens dans les tiges
iCt les rameaux. Chacune de ces trois
sections pourrait former un genre par-
ticulier; mais la fructification étant
la même dans toutes les espèces, nous
.croyons devoir conserver le genre Gi-
gartine tel que nous l'avons ancien-
nement établi. Ces Hydrophytes sont
toutes annuelles , et bien peu se tiou-
vent dans les régionséquatoriales; c'est
principalement au centre des zones
iempérées des deux hémisphères que
GIL
les espèces sont les plus nombreuses ,
et beaucoup d'entre elles ont des
rapports singuliers de formes à la
même latitude dans les deux hémi-
sphères. Parmi les espèces les plus re-
marquables, nous croyons devoir ci-
ter les Gigarlina uvaria et ovala par
leur ressemblance; mais l'une se
trouve dans la Méditerranée et l'autre
sur les côtes de la Nouvelle-Hollande.
Le G. confc/voides des côtes occiden-
tales de France , dont les nombreuses
variétés diffèrent toujours de celles
que l'on trouve dans la Méditerranée;
le G. tendx , dont les Chinois font
une si grande consommation ; le G.
Helminthochorton, qui devrait former
à lui seul la Mousse de Corse des
pharmaciens, mais qui souvent ne
s'y trouve même pas. Nous avons re-
connu plus de quatre-vingts espèces
d'flydrophytes dans cette Mousse de
Corse , et ses propriétés étaient toutes
les mêmes. Nous mentionnerons en-
core les G. capillaris et cLaveLlo&a , si
difficiles à distinguer, surtout le pre-
mier qui n'est peut-être qu'une variété
tiès-singulière du G. purpurascens ;\e
G. arliculata, qui n'est pas toujours ar-
ticulé et donton a découvei t ])lusieurs
congénères dans la Nouvelle-Hollan-
de. Sa tige , presque fisluleuse , est
remplie intérieurement de petits fila-
niens articulés qui se projettent sans
ordre de la circonférence au centre.
Ce caractère , réuni à celui de la for-
me que l'on observe dans toutes les
Gigartines de la troisième section , in-
dique les rapports qui existent entre
ces Plantes; peut-on s'en servir pour
caractère générique? Les G. pedun-
culata, scurpioicles et rutunda pour-
ront former par la suite autant de
genres , à cause des caraclères qu'el-
les présentent, tant dans leur organi-
sation que dans leur fructification.
(LAM..X.)
GIGARUM. BOT.i'iiAN. (Cœsalpin.)
Syn. de Gouet. J^. ce mot. (b.)
♦GIGENlA.ois.(Aldrovande.)Syn.
de Grive. V. Merle. (dr..z.)
GIGERI. BOT. PIIAN. F . JUGÉOLINE.
GILBE. BOT. PUAN. L'un des sy-
GIL
lionymes vulgaires de Gcncl dos tcin-
liiricrs. (k.)
* GIUIOOTKR. OIS. (Chailcton.)
Syn. de la Hulotte. F. Chouette.
(DU..Z.)
GILIA. BOT. niAN. Le genre établi
sous ce nom par les auteurs de la
Flore du l'éiou a dtc réuni, malgré
SCS liges herbacées, au Cantua, par
le prôfes.seur Jussicu ( Annales du
M uséum , T. m , p. 1 1 3 ). r. Cantua.
(G..N.''
GILIBEUTIE. Gillherlla. bot.
PHAN. Genre de la famille des Ara-
liacées, et de l'Hcptandrie lleptagy-
nie, L. , établi par Ruiz et Pa\on
[J'iur. Pcniv. 0 ,p. yS, lab. 012) qui
l'ont ainsi caractérisé : calice à sept
dents; corolle à sept pélales; sept
ctamines , et sept stigmates ovés et
écartés; capsule à sept loges dispo-
sées en étoiles et renfermant chacune
uue graine oblongue. Le nombre des
parties de la tleur est quelquefois
augmenté d'une ou deux. Ce yenre
est liès-<"approché du Foly scias de
Forstcr; Jussieu pense même qu'il
doit lui être réuni. Un bel Arbre le
constitue ; c'est le Gilibertia iimhel-
lata qui croît dans les forets de ÎSlun-
na au Pérou , et dont la hauteur est
de dix mètres.
Le nom de Gilibertia a été donné
parGmelûn ( Syst. 682) à un genre
de la famille des Méliacées qui avait
déjà été nommé Quivisia par Com-
merson et Jussieu. Willdenow en a
néanmoins décrit les espèces sous le
noni de Gilibertia. V. QuivisiE.
(G..N.)
GILLENIE. Gdlenia. bot. phan.
Sous ce nom , Mœnch a établi aux
dépens du Spirœa de Linné , un gen-
re qui a été adopté par ISutlal et
par d'autres botanistes améiicains.
La diversité du port et quelques ca-
iactcres dans les organes de la fruc-
tification , sembleraient déposer en
faveur de ce genre qui renferme-
rait deux espèces, les G. trifoUata ^
Mœnch, et G. stipularea, de Barton et
JNuttal. Mais notre ami Cambessèdes
de Montpellier, dans la Monographie
GIN 349
du ^c.nvc Spirœa , récemment publiée
'^ Annal, des Seienc. natur. T. i,
p. aiîg), a démontré l'insuffisance de
ces caiactères, et ne s'est servi du
mot Gillenia que pour nommer une
section du genre Spirée. V . ce mot.
(G..N.)
GILLIT. ois. Espèce du genre
Moucherolle. /"'. ce mot. (dr. .z.)
GILLON. BOT. PiiAN. L'un des
noms vulgaires du Gui. V. ce mot.
GIL[.ONIERE. OIS. C'ost-à-dire
Mangeuse de Gui. Syn. vulgaire de
Draine. J^. Mjekle. (dr..z.)
''GTLOCK. OIS. (Schv^renck.) Syn.
de Courlis cendré. P". Courlis.
(DH..Z.)
GILTSTEIN. MIN. Nom vulgaire
sous lequel ou désigne, dans le Jiaut
et bas Valais , une roche serpenti-
neuse qui résiste très-bien à une forte
chaleur et sert à construire des poêles
et des fourneaux. (aud.)
GIMBERNATIA. bot. piian. lluii
et Pavon, dans la Flore du Pérou et du
Chili , ont donné ce nom au genre que
Jussieu avait antérieurement fait con-
naître sous celui de Chunchua. V . ce
mot. (g. n.)
* GIMELL. MAM. Le Chameau
chez les Arabes. (b.)
* GIMRI. ois. (Forskahl.)Syn.
arabe de Tourterelle. F'. Pigeon.
(DR..Z.)
GINANNIA. BOT. PHAN. Nom subs-
titué par Scopoli et Schreberà celui
de Falovea, genre de la famille des
Légumineuses établi par Aublet , et
adopté par Jussieu. F. Palovée.
(G..N.)
GINGE. bot. phan. Camerarius
nommait ainsi la jolie graine écarlate
marquée de noir de l'Abrus. F. ce
mol. (B.)
GINGEMBRE. Zingihcr. bot,
piian. Genre de la famille des Amo-
mées ou^'cifamincesde Brownctde la
Monandrie Monogynie , L. , confon-
du par Linné, Lamarck et Jussieu ,
parmi les Amomes , et séparé de
350
GIN
ceux-ci par ^osco'é {Transact. Lin.
Soc. T. viii , p. 548 ) qui l'a ainsi ca-
raclërisé : périanthe extérieur à trois
divisions courtes; l'intéiieui tuLuIeux
à trois divisions irrdgulicres: anthè-
re fendue eu deux; piocessus termi-
nal simple et subuié ; style reçu dans
le sillon de i ctamine. Jussieu avait
déjà fait remarquer la différence de
rinflorescence des Gingembres d'avec
celle des Amomes; les premiers ont
des fleurs disposées en épi .serré , ra-
«lical et imbriqué Comme presque
toutes les autres Amomées , les espè-
ces du genre Gingembre sont indi-
gènes des Indes-Orientales.
Le Gingembre orFJCiNAL, Zingi-
ber officinale , Rose. [loc. cit.) , Ach.
Richard, Bot. médic. T. i, p. 112;
yl momian Z ingiber , L. Cette Plante a
ime racine tuberculeuse de la grosseur
du doigt , irrégulièrement coudée ,
coiiace el blanche à l'intérieur; sa
tige , haute de sept à huit décimètres,
est cylindrique ; elle porte des feuilles
alternes, distiques, lancéolées, ai-
guës , terminées iuférieurement par
une gaîne longue et fendue. La ham-
pe qui porte les fleurs naît à côté de
la tige, et elie est recouverte d'écaillés
ovales, acuminées , engainantes , ana-
logues à celles de la base des feuilles.
Chaque écaille florale renferme deux
fleurs jaunâtres qui paraissent succes-
sivement ; leur labelle ou division
interne et inférieure du périanthe est
pourpre, varié de brun et de jaune.
La culture du Gingembre piospèie
maintenanlàCayenne et aux Antilles.
C'est sur des échantillons provenant
de ces lieux el recueillis par le pro-
fesseur Richard, que son fils , notre
collaborateur, a fait la description de
^l'espèce dont nous avons extrait les
détails précédens.
La racine de Gingembre , quoique
séchée , a une odeur piquante, une
saveur aromatique et brûlante qu'elle
doit à la présence de beaucoup d'hui-
le volatile ; elle renferme , en outre ,
une grande quantité d'Amidon. La
violente action de ce médicament sur
toutes les parties de la membrane mu-
queuse fait qu'on l'emploie rarement.
GIN
Ingéré dans l'estomac, il y détermine
un sentiment de chaleur ti ès-pénible,
et il excite puissamment les forces
digestivcs. Sous ce rapport , on peut
l'administrer, soit en poudre et associé
avec d'autres médicamens pour miti-
ger son énergie , soit en infusion ou
en élixir. Si on met eu contact la ra-
cine de Gingembre avec la membra-
ne pituitaire , ou qu'on en mâche une
petite quantité, elle produit à l'ins-
tant même de violens éternuemens ou
un écoulement abondant de salive.
Certains marchands de Chevaux tiès-
rusés ont su profiter de cette activité
irritante du Gingembre; avant d'es-
sayer un Cheval, ils lui en mettent
une petite quantité à l'entrée de l'a-
nus ; et l'irritation produite sur les
muscles releveurs de la queue, donne
à la bête une allure factice à la-
quelle on veut bien attacher quel-
que prix.
On appellcjdans quelques colonies,
le Balisier Gingembre bâtard.
(G..N.)
GINGEOLIER. bot. phan. L'un
des noms vulgaires du Jujubier, (b.)
GINGEON ou VINGEON. ois.
Syn. du Canard siffleur. V. Canard.
(DB..Z.)
GINGIDIE. Gingidium. bot.
PHAN. Genre de la famille des Om-
bellifères et de la Pentandrle Dy-
ginie, L. , établi par Forster {Cka-
ract. Gêner, austral., tab. 21) qui
l'a ainsi caractérisé : calice à cinq
dents; cinq pétales lancéolés , inflé-
chis et cordiformcs; fruit ové , cou-
ronné par le calice et marqué de qua-
tre sirles. Les ombelles sont inégales;
chaque ombellule , dont la collerette
a six folioles , n'est composé que d'un
petit nombre de fleurs dont les cen-
tiales avortent. La Plante qui consti-
tue ce genre est indigène de la Nou-
velle-Zélande.
Willdenow {Species Plant- T. i, p.
1428) et Sprengel [in Sc/iultes Syst.
veget. T. VI, p. 552) ontdécrit le Gln-
gidiuni montanum , Forst. , comme
une espèce de Ligusticum. 7-^. Livîï-
CH£, (g..n.)
GIN
GINGLIME. MOLJ.. Co nom a élc
employé pour ilcsigiicr la chavnièic
ties Coquilles bivalves. (b.)
GINGO. BOT. riîAN. V. GiNKGO.
GINGOULE. BOT. CRYrT. Nom
barbare que l'aulet n'a pas manqué
d'emprunter au langage rustique pour
désitjrnei- la Chanleiellc el l'Airaric
«lu Panicaut.
(B.)
GINKGO. noT. pii.vn. KiKmpfer
a ('.écrit sous ce nom un grand et bel
Arbre de la taille de noire Noyer ,
qui croît à la Chine et au Ja[>on , et
qui depuis long-temps est en quel-
que «orte naturalisé en l'Europe dans
les jardins d'agrémens. Pendant long-
temps on n'a connu que fort incom-
plètement la structure de ses fleurs.
Aussi u"avait-on pas pu déleiminer
ses rapports naturels, ni la famille à
laquelle il devait être rapporté. Mais
les observations de Smith ( Linn.
l'raris. iii, p. .t5o ) et surtout celles
du professeur Richard ne laissent
aujourd'hui aucun doute sur ses af-
finités. C'est dans la famille des Co-
nifères , auprès des genres Phjllo-
ctadus et Dacrjdiitm, qu'il doit être
placé. \ oici les caractères de ce gén-
ie auquel Linné avait conservé son
nom primitif, que Smith ch;ingea
sans raison suffisante en celui de Sa~
lisburia. Les fleurs sont unisexuées ,
monoïques ou plus souvent dioï-
ques ; les fleurs mâles forment des
chatons allongés , composés d'un
axe simple, duquel naissent un très-
grand nombre d'étamines qui sont
autant de fleurs mâles sans aucune
trace d'enveloppes florales. Ces éta-
mines offrent un filet assez court qui
se termine par deux anthères uniîo-
cula res , d'abord rapprochées, puis
écartées l'une de l'autre et divergen-
tes. Elles s'ouvrent chacune par un
sillon longitudinal ; à leur partie su-
périeure on trouve entre elles une
très-petite écaille fimbrice; ces deux
anthères peuvent être considérées
comme appartenant à deux étamincs.
.Les fleurs femelles naissent comme
les mâles ilu sommet de petits ra-
GIN ô.'^i
meaux courts et écaillcnx; elles sont
portées sur des pédoncules longs et
grêles qui se terminent chacun par
deux ou trois fleurs scssiles ou légè-
rement pédonculées ; le sommet du
pédoncule s'évase pour former une
cupule qui embrasse la fleur dans son
tiers inférieur. Chaque fleur est pe-
tite ; son calice est semi-adhérent
avec l'ovaire, s[)héroïde , anjinci à
son sommet qui se termine en un pe-
tit limbe orbiculé , plann; l'ovaiie a
la mêuic forme que le calice , le fruit
est de la grosseur d'une noix , d'un
jaune verdàtre , drupacé ; la chair est
formé par le calice épaissi; la partie
ligneuse est peu épaisse; la gi aine of-
fre dans un endosperme cfiarnu et
fort épais un embryon renverse ,
cylindrique , placé dans une cavité
intérieure; cet embryon est intime-
ment soudé par sa radicule avec l'en-
dosperme ; les cotylédons sont au
nombre de deux.
Le GiNKGO , Ginkgo hiloha , L. ,
Salisbiii-ia Ginkgo, Rich. , Conif. ,
t. 5 et ,5 bis , est , ainsi que nous
Pavons dit, un fort grand Arbre,
mais qui en Europe s'élève lare-
ment à une certaine hauteur. Nous
en avons vu de fort beaux individus
mâles dans le jardin du professeur
Gouan à Montpellier, qui chaque
année se couvraient de fleurs. Bory
de Saint - Vincent en a observé de
pareils à Saint - Leu-laverny dans
le parc de la Chaumette que pos-
sède son ami de La Tour. Il en
existe des individus femelles qui fleu-
rissent et fructifient aux environs de
Genève. Leurs feuilles sont alternes
ou fasciculées , longuement péliolées
en rhomboïde raccourci , Vjilldes à
leur milieu , irrégulièrement sinueu-
ses dans leur bord supérieur, coria-
ces , glabres , striées longitudinale-
ment , toutes les nervules parlant
de la base , en divergeant vers le bord
supérieur. Cet Arbre que l'on cultive
en pleine terre sous le climat de Paris
doit néanmoinsy être garanti du froid
au moyen de paillassons pendant les
hivers trop rigoureux , surtout dans
la jeunesse. Il prospère dans les lieux
>5a
GIN
humùles ou frais, auprès des puits.
{A.R.)
GINNOS ET GINNUS. mam. Les
Grecs et les Romains désignaient
sous ces noms le métis qui provient
quelquefois, dit-on, de l'accouplement
possible d'un Mulet avec une Jument
ou avec une Anesse. Ce mélis est fort
rare , si jamais il en a existé. (h.)
* GINOCHIELLA. ois. (Aldro-
vande. ) Espèce douteuse du genre
Yanneau. /^^ . ce mot. ^dr..z.)
GINORIE. Ginoria. bot. piian.
Genre de la famille des Salicaiiées
et de la Uodécandrie Monogynie,
L. , établi par Jacquin qui l'a ainsi
caractérisé : calice urcéolé à six di-
visions colorées et peu profondes;
six pétales plus longs et onguicu-
lés; douze étamines dont les an-
thères sont réniformes; style su-
bulé ; stigmate obtus ; capsule sphé-
rique , acuminée par le style per-
sistant, marquée de quatre sillons,
uniloculaire , à qiiaire valves, renfer-
mant un grand nombre de graines at-
tachées à un grand placenta.
La GiNORIE AMÉniCAINE , Guioiia
amerlcana , L. et Jacq. ( yJmer. , tab.
gi ), est un Arbuste élégant , à feuilles
opposées, et dont les fleurs, très-
grandes , d'un beau . ouge bleuâtre ,
sont solitaires sur des pédoncules
terminaux ou axillaires. Elle croît
le long des ruisseaux dans l'île de
Cuba. (G..N.)
GINOUS. MAM. L'un des noms
de pays du Simia Inuus, L. 7^.
Magot. (b.)
*GINOUSÈLE. BOT.PHAN. (Gouan .)
Syn. d'Epurge en certains cantons de
la Provence. (b.)
GIINSEN ou GINSENG. Panax.
BOT. PIIAN. Genre de la famille
des Araliacées , placé dans la Pen-
tandrie Digynie , L. , établi par cet
illustre naturaliste, et présentant les
caractères suivans . fleurs polyga-
mes; calice à cinq dents; cinq pétales
placés sur le bord d'un disque épi-
gjne; cinq étamines insérées au mê-
GIN
me point que les pétales et alternes
avec eux; ovaire infère, surmonté
de deux styles ou d'un seul bifide ;
stigmates simples. Le fruit est bacci-
forme , ombiliqué, orbiculaire ou di-
dyme, comprimé , à deux noyaux
de consistance coriace chartacée , et
monospeimes. Les Plantes de ce gen-
re sont des Arbres ou des Arbustes à
feuilles alternes , et même des Herbes
à tiges simples ; elles habitent les con-
tiées chaudes des deux contuiens et
principalementdansles îlesdel'arclii-
pel Indien et dans l'Amérique méridio-
nale. Quelques espèces herbacées se
trouvent dans le nord de l'Amérique
et en Chine. Les feuilles sont ternées,
quinées ou digitées , rarement sim-
ples ou décomposées : leurs pétioles
sont engaînans à la base. Les fleurs
sont disposées en grappes ombellées ;
dans les espèces herbacées, elles sont
solitaires au sommet de la tige et lon-
guement pédonculées.
Parmi les espèces herbacées , nous
citerons seulement :
Le GiNSENG A CINQ FEUILLES ,
Panax quinquefolium , L. Cette Plan-
te a des racines charnues fusiformes,
de la grosseur du doigt , roussâtres en
dehors , jaunâtres en dedans, souvent
divisées en deux branches pivotantes,
garnies à leurs extrémités de quelques
fibres menues , d'une saveur un peu
acre, aromatique et légèrement amè-
re. De ces racines s'élève chaque an-
née une tige simple , glabre , droite ,
haute de trois à quatre décimètres , et
portant à sa partie supérieure trois
feuilles pétiolées , verticillécs , com-
posées chacune de cinq folioles iné-
gales, ovales, lancéolées, aiguës et
dentées à leurs bords. Les fleurs de
couleur herbacée forment une petite
ombelle simple au sommet d'un pé-
doncule commun , et il Iciir succède
des baies arrondies acquérant une
couleur rouge par la maturité. INous
avons décrit avec quelques détails les
racines de cette Plante, à cause de la
haute réputation dont elles jouissent
chez les Chinois. Les missionnaires
jésuites, en attestant les merveilleu-
ses qualités du Ginseng, ont voulu
GIN
nous imposer encore un objet ridicu-
le de crédulitë , mais leurs récits exa-
gères n'ont produit aucun effet sur
personne. Tout ce qu'on a dit sur les
propriétés analeptiques et aphrodi-
siaques de cette racine aromatique est
con trouvé par l'expérience , qui n'a
lait reconnaître eu elle que des quali-
tés légèrement toniques et stimulan-
tes. Les Chinois avaient une telle con-
fiance dans ses vertus qu'ils la payaient
au poids de l'or, parce quelle était
très- rare dans leiu" pays et qu'elle
ne se rencontrait que dans les mon-
lagues voisines de la Tartarie. Ils lui
donnaient, dans leur style emphati-
que, les titres d'Esprit pur de la terre,
de Recette d'immortalité, de Reine
des Plantes. Lorsqu'elle fut découverte
dans l'Amérique septentrionale , les
Hollaudais, profitant de l'aveugle en-
thousiasme des Chinois, en apportè-
rent une grande quantité dans le pays
de CCS derniers, et gagnèrent par ce
moyen des sommes considérables. De-
puis ce temps, IcGinseng a beaucoup
diminué de valeur , mais n'a cepen-
dant pas perdu toute sa réputation.
On l'administre en poudre, à la dose
de quatre à huit grammes , ou en in-
fusion aqueuse et vineuse , à une dose
double ou triple.
Les espèces ligneuses de Ginseng,
au nombre de huit ou dix , sont de
beaux Arbres à feuilles et à Heurs très-
odorantes. On 1 emarque, entre autres,
les Panax pinnalum, Lamk., et P.fru-
ticosum, L. , qui croissent à Amboine,
etqueRumph(//e/3.^wio/«.,4,p. 76
et 78 , tab. 52 et 33) a décrites et figu-
rées sous les noms de Scutellarla se-
cunda et tertia. Aublet (Guian. , 2,
p. 949 , tab. 36o ) en a fait connaître
une fort belle espèce remarquable par
le duvet jaunâtre et comme doré qui
revêt les jeunes rameaux , le dessus
des feuilles et les parties extérieures des
fleurs. C'est pourquoi Vahl [Eclog.,
1, p. 33 ) lui a donné le nom de Pa-
/lax chrysop/iyllum, mais Kunth lui a
restitué celui de 7-*. iindulatum{Mo-
rolutoni) imposé par Aublet. Il est
connu chez les colons de la Guiane
sous les noms de Bois-Canon bâtard ,
TOME VTI.
GÎR 353
d'Arbre de Mai et d'Arbi c de la Saint-
Jean. (G..N.)
*GINTEL, GYNTEL. ois. Nom
donné à un Gros-Bec particuher que
l'on prétend avoir été vu aux envi-
rons de Strasbourg. (DR..Z.)
* GIOÇARA. BOT. PUAN. ( Pison. )
y. GiçAiiA.
* GIOENIA. MOLL. Tous les con-
chyliologistes ont reconnu avec Dra-
paniaud la supercherie de (ïloeni ,
qui a décrit dans un petit Mémoire
imprimé à Naples , en 178:2 , les ha-
bitudes , la manière de marcher,
d'un Animal fabuleux qui n'était que
l'estomac armé de pièces calcaires du
Bulla lignaiia. Sa description était
tellement circonstanciée, que Bru-
guicre et Reizius y furent trompés
et en firent un genre sous le nom de
l'inventeur, f^. BuLLii et Char.
(D..H.)
* GIOL. BOT. PiiAN. (Gouan.)
Syn. provençal d'Ivraie. (b.)
GIOLET. BOT. PiiAN. L'un des
noms vulgaires du Moinordica Elaie-
rium et non du Concombre sauvage.
n . < ^""'^
GIP-GIP. OIS. Espèce du genre
Martin-Pêcheur. V . ce mot. (dr. .z.)
GIPS. MIN. K. Gypse.
GIRAFE. Camelopardalis. mam.
Ce genre de Ruminans, tvès distinct,
et iormant même dans son ordre une
petite famdie à part , est caractérisé
par l'existence permanente, et dans
les deux sexes , de prolongemens
frontaux solides , enveloppés d'une
peau velue qui se continue avec celle
de la tête. Ces prolongemens sont
d'abord formés de deux portions ,
dont l'une , interne , est très-réticu-
laire et spongieuse , l'autre externe
est dense et compacte ; mais chez les
vieux individus , toute la m issea pris
une dureté et presque une contexture
éburnéesj des trous plus ou moins
grands dont la base est percée, don-
nent passage aux vaisseaux nourri-
ciers, comme l'a constaté Geoffroy
Saint-Hilaire, qui a trouvé dans les
23
]f>i
GIK
cavités longitudinales de l'os quelques
altères qui s'y étaient desséchées, f^.
Bois. Outre ces deux prolongctneiis ,
on remarque encoie un tubeicule
osseux , reaseinblant un peu à uue
Iroisièuie corne , et qui est l'oriué par
une excroissance spongieuse du froii-
lal. Ce tubeicule qui occupe le milieu
du chanfrein , est quelquefois cal-
leux. Quelquefois aussi , à ce qu'il
paraît ( probablement chez les jeu-
nes individus ) , il est garni de très-
longs poils. Mais le caractère, sinon
le plus reuiarquable , du moins celui
qui a le plus attiré l'attention des
voyageurs , c'est la hauteur dispro-
portionnée du train de devant. L'A-
nimal est , vers le gariot , plus élevé
de quinze ou dix-h;nt pouces qu'il
ne lest vers la croupe. La Girafe
étonne encore par ses membres longs
et grêles, contrastant avec la briève'.c
de son corps, et surtout par son cou
très-allongé. Sa tête , très- longue
aussi, ressemble à quelques égards en
elle-même à celle du Chameau , et
l'allongement considérable du cou
rend cette ressemblance encore plus
sensible. De -là l'origine du nom
de Camelopardalis , Chameau-Léo-
pard , qui lui fut appliqué originaire-
ment. L'élévation disproportionnée
du train de devant a été attribuée
par les uns à l'extrême hauteur de?
•Tpophyses transverses des premières
vertèbres dorsales ; par quelques au-
tres , à la longueur très-grande de
l'omoplate; par le plus grand nom-
bre, à l'exlrême grandeur des jambes
de devant. Plusieurs voyageurs , et
d'après eux Bufïbn et d'autres zoolo-
ijistes, ont même été jusqu'à dire
que les rneuibres antérieurs sont deux
fois aussi longs que les postérieurs.
Pour détruire cette assertion erronée,
il suffit d'observer que le fémur et
l'humérus sont égaux , et que le ra-
dius ne surpasse le tibia que de six
pouces seulement. Cette différence ,
bien faible, eu égard à la taille consi-
dérable de l'Animal qui a quinze ou
seize pieds de haut , est même en par-
tie compensée par l'os du canon pos-
térieur, qui a un pouce ou deux (ic
GIR
plus que l'antérieur. La vérité e^t
que cette hauteur disproportionnée
du train de devant ne peut être expli-
quée par aucune de ces trois circons-
tances organiques en particulier, mai.s
l'est par leur existence simultanée, il
nous paraît très-vrai^erablable aussi ,
que l'Animal tient dans une flexion
habilueile les diverses parties de sa
jainbe de derrière , et fait ainsi l'es-
sortir la hauteur de celle de devant.
Cette seule supposilion rend tiès-
bien compte de 1 exagération où sont
tombés , en avançant que le membre
antérieur est double du postérieur,
les voyageuis qui ont vu la Girafe
vivante. Le cubitus et le radius sont
très-séparés dans leur partie supé-
rieure ; ils le sont aussi à leur partie
inférieure ; mais dans le reste de leur
étendue , ils sont , du moins chez les
adultes, entièreuient confondus, sans
qu'il reste aucun indice de leur sé-
paration primitive. On n'avait point
encore remarqué cette disposition ,
qui, sans être très-digne d'attention
en elle-même , devient remarquable ,
parce qu'elle est particulière à la Gi-
rafe. Du reste, le squelette de cet Ani-
mal ressemble en général à celui des
autres Ruminans. Comme dans la
majeure partie d'entre eux, le cuboi-
de et le scaphoïde sont soudés au
tarse ; et les dents sont au nombre de
trente-deux , savoir : à la mâchoire
inférieure , douze molaires et huit in-
cisives ; à la supérieure douze molai-
res seulement. La Girafe n'a ni lar-
miers ni mufle : ses genoux sont cal-
leux ; une callosité se voit aussi à sa
f)oitrine; ses mamelles sont inguina-
es et au nombre de quatre.
Ce genre n'est formé que d'une
seule espèce, Camelopardalis Giraffa,
L. Ce Quadrupède est le plus élevé
de tous les Animaux : il a d'ordinaire
de treize à dix-huit pieds de haut,
quand il tient son cou dans la position
verticale. Delalande a vu au cap de
Bonne - Espérance une très - grande
peau de Girafe , q^u'il a trouvée être
longue de vingt-quatie pieds. Le
Ibnd de son pelage est blanchâtre ;
mais sa robe est parsemée de taches
tic disposition el do i'ornie v.tna-
hlcs, toujours si nonihicuscs t?t si
^nmdcs en iiièine temps , qu'elle pa-
r;nt tic loin picsque enlièremeiit bru-
ne. Ces taches, tirant sur le fauvo
chez les loinelles et les jeunes indivi-
«lus, deviennent presque uoires chez
les vieux niàies ; une petite crinière
prend naissance un peu au-dessous
des oreilles, et finit au milieu du dos
chez les jeunes, vers l'opaulc chez
les vieux sujets ; la queue ne descend
pas tout-;4-l'ail jusqu'au canon ; elle
est terminée par une touli'e de crins
d'une grosseur el d'une dureté ex-
trêmes. Les cornes, étroites et paral-
lèles enirc elles , et longues de six
pouces cliez le mâle , sont garnies à
l'extrémité d'une semblable touilc ;
les oreilles sont un |)eu [)his lon-
gues. I^es femelles diffèrent des mâ-
les par des taches beaucoup plus
claires , une taille moins élevée, et
des cornes moindres. Levaillaul avan-
ce , sur le témoignage des liotten-
tols , que leur gestation est d'un an ,
et qu'elles donnent naissance à un
seul petit. Les Girafes sont douces
et timides ; elles vont par petites
tioupes de cinq, six ou sept envii'ou.
Attaquées , elles préfèrent la fuite à
la défense. Mais, si la fuite leur de-
vient impossible, elles se défendent,
en lançant à leur ennemi des ruades
qui se succèdent en si grand nombre
et avec une telle rapidité, quelles
triomphent même des efforts du Lion.
L'allure babituelle de cet xlulmal est
une sorte d'amble : elle n'a rien de
gauche ni de désagréable, quand il
marcbe ; « mais vient-il à trotter,
ou croirait , dit Lcvaillant à qui nous
empruntons une partie de ces dé-
tails , que c est un Animal qui boite,
en voyant sa tête perchée à l'ex-
trémité d'un long cou qui ne plie
jamais, se balancer de l'avant en
arrière , et jouer dune seule pièce
entre les deux épaules qui lui servent
de charnières. » Du reste la Girafe
court avec une grande vitesse : un
Cheval au galop ne peut l'atteindre.
Elle se nourrit habituellement des
feuilles dcsArbres,et particulièrement
Glll n55
de celles d'une »;spèce do Aliineuse;
elle broute aussi quelcjucfols l'herbe,
mais assez larement, parce qvu% ajou-
te Lcvaillant , le piituragc manque
dans la conirtie qu'elle habite; parce
que, disent les autres voyageurs, elle
ne peut le faire que difficilement, et
en s'agenouiU int , ou en écartant les
jambes. — Les llottenlots lui donnent
la chasse , et la tuent avec des flèches
empoisonnées. Ils emploient son cuir
à faire des vases pour cousurver l'eau,
et mangent sa chair et la moelle de ses
os. La Girafe n'est pas rare dans le
pays des grands Namaquois, sous le
vmgl-huitième degré. On la rencon-
tre aussi dans quelques autres par-
ties de l'Afrique méridionale centrale.
Klle était connue des anciens : les
Humains lui donnaient le nom de
Camelopardalis , dont Linné a fail
sou nom générique. Le nom de
(jirafe, adopté depuis assez long-
temps par les Européens, est dérivé
du nom arabe du même Animal. Les
Romains ont eu plusieurs fois des Gi-
rafes vivantes dans leurs jeux. C'est
sous la dictature de César que ces
Animaux parurent à Rome pour la
première fois. (is.g.st.-h.)
GIRALDIEU. OIS. Syu. vulgaire
de Marouettc. J^. Gallinule.
(nR..x.)
GIRANDETS. bot. crypt. Fa-
mille de Champignons qui, dans
Paulet , sont la même chose que Gi-
rolles. /^. ce mot. Il y a des Giran-
dets ordinaires , pruines, en fuseau ,
femelles , entonnoirs , aurore , oreil-
les-de-lièvre , etc. Il est douteux que
de tels noms soient jamais adoptés
des botanistes. (u.)
GIRANDOLE, bot. piian. Les
jardiniers appellent ainsi V Amaryllis
urientalis el le Mendia dudccathea.
On a aussi appelé V floUonia palus-
tris et le Cliara %>ulgaris Girandole
d'eau. (b.)
GIRARD. OIS. L'un des noms vul-
gaires du Geai. /^. Corbkau. (dr..2.)
*GIRARDEL. OIS. Syn. vulgaire
"3r»6 GIR
de Chevalier abojeur. V. Gheva-
MER. (Dn..Z.)
GIRARD-ROUSSIN. eot. tuan.
L'un des noms vulgaires de l'Azaret
d'Europe. (b.)
GIRARDIN , GIRARDINE. ois.
Noms vulgaires de la Marouetle, T^.
Gallintle. (DR..Z.)
GIRASOL. BOT. Ce nom , qui si-
gnifie proprement dans les dialectes
méridionaux soleil tournant, avait
d'abord été donné à \ Helianthus an-
niius, aussi appelé Tournesol, ce qui
veut dire la même chose: de-là l'ap-
plication que l'on a faite quelquefois
du nom de Girasol au Pastel, Isatis
tincloria , au Croton tinctorium , mê-
me au Kicinus communis. L'Ecluse
appelle encore le fruit du Jacquier
Girasol. Paule,t appelle Girasol feuil-
leté, ou Girasole, peu importe, un
de ces Champignons auxquels il a
donné de si drôles de noms. (b.)
GIRASOL. MIN. On désigne par
ce mot un certain aspect chatoyant
qu'ofire l'Opale ordinaire , lorsque
d'un fond gélatineux et d'un blanc
bleuâtre , elle lance des reflets rou-
geâtres et quelquefois d'un jaune
d'or. Les lapidaires donnent le nom
de Girasol oriental à une variété de
Corindon, qui est à peu près dans le
même cas. (g.dei,.)
GIRAÏORES. OIS. Ordre établi par
Tîlaiuville afin d"y placer les Pigeons.
(DR..Z.)
GIRAUMONT ou CITROUILLE.
BOT. PII AN. Espèce du genre Cour-
ge. V. ce mot. (b.)
GIRELLE. 3ulis. pois. Sous-gen-
re de Labre. J^. ce moU (b.)
GIRERLE. OIS. Syn. vulgaire de
Mauvis. V. Merle. (dr..z.)
GIRILLE. BOT. CRYPT. L'un des
noms vulgaires de la Chanterelle. V.
MÉRULE. (b.)
GIRITILLA. BOT. piiAN. Plante
de Ceylan , eitéc et figurée sous ce
nom par Burmann {Thesaur. Zeyl.)
qui en faisait une espèce de Lysiina-
che , et <^ui depuis a été rapprochée
GIR
de V Exacum pedunculatum . D'autres
Plantes de Ceylan sont encore citées
par Hcrmann [Mus. Zeyl.) sous les
noms de Ghinilella et de Ghiritella ,
dont l'une est peut-être une Gen-
lianée aquatique et l'autre un Lise-
ron. (G..N.)
GIROFLADE DE MER. polyp.
Le JRe/epu/a cellulosa d'Eliis et de La-
marck est ainsi nommé par les pê-
cheurs de la Méditerranée, à cause
de son odeur semblable à celle de
rOEillet( Rondelet , seconde partie ,
p. gS). V. RÉTÉPORE. (l,AM..X.)
GIROFLE (clou de), bot. phan.
T'. GÉROFLIER. (B.J
* GIROFLE. Caryohyllœus. int.
( Nous préférons cette orthographe à
celle qu'ont employée les dictionnai-
res précédens , à cause de l'analogie
du nom scientifique latin avec celui
du Giroflier.) Genre de l'ordre des
Cestoïdes , ayant pour caractère : le
corps aplati, inarticidé ; la têîe dila-
tée, frangée ; deux lèvres, une supé-
rieure et l'autre inférieure. Ce genre
ne renferme qu'une espèce : le Giro-
fle changeant , ainsi nommé par Ru-
dolphi ; Pallas , Batsch et Gmelin le
regardaient comme un Tœnia , Gœze
comme un Fasciola; les auteurs mo-
dernes lui ont conservé le nom de
Caryophyllœus proposé par Gmelin
au lieu de Caryophyllinus que lui
avaient donné Bloch etSchrank. Abil-
gaard l'avait nommé Phy Hine. Ce sont
des Vers longs de quelques lignes ,
larges d'une demi-ligne environ , de
couleur blanche. La tête, aplatie,
plus large que le corps de moitié ou
des deux tiers, continue avec lui, est
assez épaisse , frangée et profondé-
ment découpée en avant; le nombre
des découpures varie beaucoup, elles
sont plus ou moins saillantes et obtu-
ses. La bouche ne s'aperçoit que très-
dilficilement et lorsque les franges de
la tête sont rétractées ; elle est formée
par deux petites lèvres larges , cour-
tes et trcs-obluses. Le corps est ob-
long , plus ou moins atténué vers l'ex-
trémité postérieure et le plus sou-
vent aplati , rarement très-plat ou cy-
GIR
linilrique. Sa surface est presque tou-
jouis lisse, rarement rugueuse ou crc-
iielée ; rexlrcuiité poslcrieure est ob-
tuse; elle a paru à Rudolphi peicce
d'une ouverture labiée dans quelques
individus ; il indique cncoi e une sor-
te de c;uial longitudinal parcourant le
corps; nous ne l'avons point distingua
dans les indiviilus que nous possé-
dons. Enlin, Rudolphi , d'après Ze-
der, avait indiqué [Entoz. Uist. T. i,
S. 26 i) des sexes séparés sur deux in-
ividiig diÛerens ; celte opinion lui
paraît maintenant erronée ( Syn. , p.
44o) , et cela est fort probable. La l'or-
me générale de ce Ver varie beaucoup;
lorsqu'il est vivant, il prend une in-
linité d'as[)ects par les mouvemens de
dilatation et de contraction de sa tête
et de sou corps. Il se trouve dans les
intestins de la 13o;delicre, delà Carpe,
de la Tanche, de la Loche et dun
grand nombre d'autres Poissons qu'il
serait trop long de mentionner.
(LAM..X.)
G I R O F L ïl E. Cheiranthus. bot.
PHAN. Genre de la famille des Cruci-
fères , et de la Tétradynamie sili-
queuse , établi par Linné qui lui
donna la plus grande extension, c'est-
à-dire y comprit un grand nombre de
Plantes , dont R. Brown( Hort. Kew.
édit. 2 , vol. 4) et de CandoUe {Syst.
Regn. Veget.^ vol. 2) ont formé plu-
sieurs genres distincts. Voici les ca-
ractères du Cheiranthus , d'après les
auteurs que nous venons de citer :
calice fermé , à deux sépales laté-
raux-, ayant leur base en forme de
sac; pétales à limbe ouvert, oboval
et émarginé ; étamines libres sans
dents; stigmate à deux lobes écar-
tés, ou capité, placé sur un style
tantôt long, tantôt au contraire très-
court; silique cylind racée, compri-
mée , biloculaire et bivalve ; semences
ovales, comprimées , disposées sur un
seul rang , ayant des cotylédons ac-
combans. Ainsi constitué , ce genre
est restreint à un nombi'c assez petit
d'espèces ; ce sont des herbes bisan-
nuelles ou vivaces, quelquefois même
des sous-Arbrisseaux qui s'élèvent
iusqu'à un mètre; leurs tiges sont cy-
GIll
357
li?idriques ou cannelées , couverte.'»
parfois d'une pubesccnce courte et
appliquée; leurs tleurs sont en grap-
pes , de couleurs variables, jaunes ,
blanches , ou pourpres ; d y en a de
versicolores,c"est-à-dire qu'elles nais-
sent i)lanches ou jaunâtres , et que ,
vers leur déclin , elles deviennent
pourprées ou de couleur do rouille.
Les genres entièrement formés aux
dépens du Cheiranthus i\c Linné, sont
\ii Jflathiula et le jVa/co/«/a de Piob.
Bi'own. Ou a porté, en outre, pi iisieurs
de ses espèces dans les genres Hcspe-
risel Sisjmbrium; enfin ,les Cheiran-
thus de la Russie méridionale et de
l'Asie-INlineure , décrits par Pallas,
Willdenow , Marschal de Bieberstein
et Russel, appartiennent au genre
S/erigma de De Candolle. Le Chei-
ranthus de Browu diftère du Mathiola
par ses stigmates , qui ne sont ni trop,
épaissis ni prolongés en forme de cor-
nes, des JfJa/comia et de V/fesperis ,
par les mêmes stigmates distincts et
non réunis , et formant une pointe
longue , et du Sterigma , par ses fdets
distincts. La structure des cotylédons
fait encore diflérer le Cheiranthus d'a-
vec ces difFérens genres. Dans ceux-
ci , ils sont incombans , c'est-à-dire
3ue la radicule est couchée sur leur
os. Ce caractère, bien plus que la
silique tétragonc , distingue VErysi-
muni , genre d'ailleurs très-voisin du
Cheiranthus ; plusieurs espèces de ce-
lui-ci ayant aussi une silique de celte
forme.
Le plus gran 1 nombre des vraies
Giroflées habite la Taurie et l'Eu-
rope australe; quelques-unes croissent
en Sibérie , et une seule dans l'Amé-
rique du îNord. Les espèces ligneuses
et à fleiu's versicolores , sont indigè-
nes de Madère et des autres îles Cana-
ries. Dans son Frodromus Syst. Regni
Vegetalnlis , t. 1 , p. 1 55 , le professeur
De Candolle a distribué, en deux sec-
tions auxquelles il a donné les noms
de CheirivX Cheiroides , les huit espè-
ces bien déterminéesqui composentle
Cheiranthus , genre qu'il place dans la
tribu des Arabidées ou Plcurorhizées
siliqueuses. Lapicmièrc section est ca.-
5Ô8
GUI
1 actéiisée par l'absence presque com-
plète du s[\le, et par les graines non
bordées. Outre le Clieirantkus alpinus
et le C. ochtoleucus , belle Plante qui
croît dans le Jura et jusque sur les
montagnes assez basses de l'inlérieur
de la France, celle seclion renferme
l'espèce suivante, que sa beauté et
son agréable odeur font cultiver avec
} rofusion d.ms tous les jardins.
La GiKoixÉE YiOLiER , Cheiran-
ihus Ckeiti , L., a une tige dure, pres-
que ligneuse , blanchâtre , et émet
jiîusieurs branches qui atteignent
quelquefois cinq décimètres. Ses feuil-
les sont éparses , lancéolées , un peu
étroites , (rès-enlières , verdâlres, et
quelquefois couvertes de poils bipar-
tites et rares. Elle porte des fleurs
d'un jaune rouillé, qui, par la cul-
ture , prennent beaucoup de dévelop-
fiement. Sous le rapport des couleurs,
es jardiniers en distinguent un grand
nombre de variétés. A ces fleurs suc-
cèdent dessiliques linéaires terminées
Eîir les lobes du stigmate recourbés,
etie Plante croît naturellement sur
les murs, les toits, et dans les endroits
pierreux de l'Europe.
La seconde section ( ChsiroUles ,
D. C. ) a le style filiforme, les graines
bordées et la silique tétragone. Elle
contient les espèces ligueuses ou sous-
ligneuses qui habitent les îles Fortu-
nées et l'Espagne. Andrzejoski , au-
teur d'un travail inédit sur les Cru-
cifères, en constitue un genre particu-
lier sous le nom de Psi/ostjlis.
Enfin, De Candolle {loc. cil.) a
placé à la fin six espèces décrites pai-
les auteurs , comme des Cheitanthi/s ,
mais dont les descriptions sont trop
incomplètes pour être rapportées dé-
finitivement à ce genre. (g..n.)
GIPiOFLlER. BOT. THAN. Pour
Géroflier. /^'. cemot. (g..n.)
GIROL. :,ioLL. Adanson ( Voyage
au Sénégal, p. 61, pi. 4) nomme ain-
si une jolie espèce d'Olive que La-
niarck , d'abord dans les Annales du
Muséum et ensuite lans le tome sept
des Animaux sans vertèbres , p. 427,
I.'.'' 97, nomme Obve glandiibrnie ,
GIS
Oliun glandifonnis. Le Girol d'Adau-
son n'en est qu'une variété. (D..11.)
GIROLE. BOT. PHAN.La racine de
Chervi eu quelques endroits de la
France orientale. (ç.)
GIROLLE ET GIROLEÏTE. bot.
CRTPT. Noms vulgaires adoptés par
Paulet pour designer des Mérules et
des Agarics que nous ne perdrons pas
trois pages à mentionner une à une.
(B.)
* GUION. OIS. L'un des noms de
pays du Lagopède, f^. Tétras, (b.)
GIRON. BOT. PU AN. L'un des .syno-
nymes vulgaires deGouet. f^. ce mol.
(B.;
* GIRONDELLE D'EAU, bot.
PHAN. Ce nom , donné dans le Dic-
tionnaiie de Déterville comme syno-
nyme de Charagne vulgaire, provient
probablement d'une faute typogra-
phique. /^. Girandole. (b.)
GIPvOUILLE. BOT. PHAN. On dési-
gne sous ce nom , dans quelques can-
tons de la France méridionale , des
Ombellifères appartenant aux genres
Carotte et Caucajide. /^. ces m'ois, (c.)
GIS. BOT. CRYPT. (Dloscoride.) Syn.
de Prêle. V. ce mot. (b.)
GISEK.IE. Gisekia. bot. piian.
Genre de la famille des Por tu lacées ,
et iie la Pentandrie Pentagynie , éta-
bli par Linné { Mantiss., 554 et 562 ),
et caracléri.sé ainsi : calice composé
de cinq foliole.^ ovales , persistantes et
légèrement scarieuses sur les bords ;
point de coroile; cinq étamines dont
les filets sont très-dilatés à la basej
cinq styles et autant de stigmates ob-
tus ; fruit composé de cmq carpelles
c. psulaires , rapprochés , scabrcs ,
chacun contenant une graine ovale.
Miuray(/« Comment. Golt., 1772, p.
67, lab. 2 , f. 1) a reproduit ce genre
sous le nom de Kulreutera, qui a été
depuis transporté par Laxmann et
l'Héritier à un genre de la famille des
Sapindacées. La Plante qui le con.s-
titue, Gisekia pharnaciuiilcs , L. et
Roxb. (Corom. 11, tab. i83),ades
tiges herbacées, couchées et genouii-
lées; ses feuilles sont opposées, pé-
(US
liolties , cllipliqiics-obloiigiici , cnliè-
res et velues. Les (lour? petites, de
couleur triste , blnncliàtres cl dispo-
sées presaue en verticillcs dans les
aisselles des fouilles. Elle croît dans
les Indes-Oiientides.
Le Pharnaceum occultiim de Fors-
kahl ( 77. yEgypt. Atab. , p. 58 ) a été
ajouté comme seconde espèce sous le
nom de Gisekia occulta par Schultcs
ISjsf. f'eget. T. vi , p. 705). Le peu
de mots qu'en dit Forskahl convient ,
en effet, au genreGisckie , mais avant
de prononcer sur leur réunion défini-
tive, il faudrait evainiiier de nouveau
la Plante, et en faire une descri[)lion
ilélailléc. (G..N.)
GISEMENT. MIN. Souvent , mais
mal à propos écrit Gisscmenl. On dé-
signe engénéralparcenomla manière
d'être d'un Minéral dans Icsnin de la
terre. Les substances minérales peu-
vent se trouver à la surface ou dans
1 intérieur du globe de beaucoup de
manières différentes : tantôt elles se
présentent en grandes masses sons la
forme de montagnes , decoucbes, d'a-
mas , de filons ou de veines d'une
étendue plus ou moins considérable ;
tantôt elles s'offrent en parties isolées
ordinairementd'un petitvolume , qui
sont disséminées sous la forme di^
cristaux , de grains ou de rognons au
milieu des roches, ou bien en tapis-
sent les fentes et les cavités et s'im-
plantent, pour ainsi dire , dans leurs
]iarois. Quelquefois elles se montrent
en enduit pulvérulent ou en efflores-
ccnce à la surface de roches d'une na-
ture différente. Il est des espèces mi-
nérales qui affectent dans l'ensemble
de leurs variétés la plupart de ces ma-
nières d'être, tandis que d'autres sem-
blent avoir une disposition plus par-
ticulière pour tel ou tel mode de Gi-
sement. La description d'une substan-
ce , pour être complète , exige que
l'on fasse connaître avec soin ce que
1 on peut appeler ses habitudes , c'est-
à-dire sa manière de se présenter en
général , la place qu'elle occupe or-
dinairement dans l'ordre des terrains,
et les associations minéralogiques
GIS
5&(,
qu'elle forme avec d'autres substan-
ces. Il s'en faut de beaucoup que les
espèces niinéralos soient également
réparties entre les terrains des difle-
rcns âges ; quelques unes, en très-pe-
tit nombre , y jouent un grand rôle ,
tandis que la plupart n'y paraissent
qu'accidentelleuieut. I-es premières
font j)aitie essentielle de la structure
du globe , et se retrouvent presque
partout dans des circonstances à peu
près semblables. On peut les réduire
aux suivantes : le Quartz, le Fcld-
sjiath , le Mica , la Diallage , l'Amphi-
bole , le Pyroxènc , le Grenat, l'Ido-
crase , le carbonate de Chaux et le
sulfate de Chaux. Les huit premières
se montrent particulièreuunt dans
les terrains de la première formation,
et les deux autres dans les dépôts des
périodes plus récentes. Il est encore
quelques substances qui forment à
elles seules des masses assez considé-
rables , mais circonscrites et placées
çà et là au milieu des grands systè-
mes de terrains , avec lesquels elles
ont des rapports de position assez
fixes : tels sont les divers combusti-
bles charbonneux , le Sel gemme et la
Tourbe. Enfin plusieurs substances
métalliques se renconlrcnl aussi dans
la nature en dépôts assez consi-
dérables, résultant de l'accumulation
d'un grand nombre de nodules ou ro-
gnons dans des couches pierreuses ,
ou composant des amas d'une grande
puissance , des veines , des filons plus
ou moins nombreux dans des roches
de diverse nature. Ces précieux gîtes
sont recherchés avec soin parle mi-
neur et deviennent l'objet d'exploita-
tions importantes ; mais il est peu de
substances métalliques dont les Mine-
rais se trouvent ainsi en grande abon-
dance. On ne peut guère citer que le
Fer , le Manganèse , le Cuivre , le
Plomb, l'Argent, le Zinc, l'Etain, le
Mercure et l'Antimoine. Quant aux
autres substances minérales, elles ont
de simples relations de rencontre avec
celles dont nous venons do parler , ou
se montrent comme par accident dls-
séminées au milieu des grandes mas-
ses, (g.dej..)
3bo GIT
GISÈQDE. BOT. PHAN. PourGise-
kie. V. ce mot. (g..n.)
• GISOÏ>TERIS. BOT. CRYPT. [Tou-
gères.) Le genre formé sous ce nom
Eour le hygodium palmatum par
ernhardi ne saurait être adopté. T^.
Lygodie. (b.)
GITES DE MINÉRAUX ou DE
MINERAIS. MIN. On donne ce nom
aux diverses espèces de masses miné-
rales , lorsqu'on les considère relati-
vement à certaines substances qu'el-
les recèlent et qu'on veut en extraire.
Les Gîtes de Minéraux se divisent en
Giftes généraux et en Gîtes particu-
liers. Les premiers , généralement ré-
pandus sur toute la surface du globe,
ne sont autre chose que les masses
jninérales connues sous le nom de
Terrains, f. ce mot. Les Gîtes par-
ticuliers ne sont que des masses par-
lielles , intercalées entre les terrains ,
et d'une nature diSérente; tels sont
les bancs , les filons , les amas ,
etc. , qui renferment la plupart des
substances métalliques , combustibles
et salines que l'on exploite. Les Gîtes
particuliers sont de deux classes : les
uns sont àe formation contemporaine
aux terrains qui les contiennent; les
autres , produits dans ces terrains
postérieurement à leur existence, sont
déformation postérieure.
Les Gîtes de la première espèce
sont les bancs , les amas et les stock-
werks. Un banc est une masse miné-
rale plus ou moins épaisse et étendue
en longueur et largeur comine les
couches, dont il ne diffère que parce
qu'il est d'une nature différente. Les
bancs ont la même direction et la mê-
me inclinaison que les assises du ter-
rain qui les renferme , et en cela ils se
distinguent des filons, qui coupent
dans tous les sens les plans de stratifi-
cation au lieu de leur être parallèles.
Lesbancs présentent de grandes varia-
tions dans leur épaisseur et dans leur
étendue en surface. Lorsqu'ils sont
très-épais, ils finissent par devenir
des amas ou des montagnes entières.
Quelquefois ils s'amincissent vers
je^rs JjQids et forment ainsi de gran-
GIT
des lentilles très-aplaties ou des coins
plus ou moins aigus. Les Minerais
que Ion trouve le plus fréquemment
en bancs dans la nature sont : le Fer
oxidulé , le Fer oligiste , le Fer hy-
droxidé , les Pyrites fenugineuses et
cuivreuses , la Galène , l'Elain , le
Mercure et le Cobalt. Les amas sont
des dépôts de matière qui ne s'éten-
dent plus indéfiniment en longueur
et en largeur comme les bancs ou
couches , mais qui se renflent consi-
dérablement , et forment ainsi des
masses plus ou moins irrégulières,
quelquefois arrondies. Lorsqu'elles
sont lenticulaires , aplaties , et situées
entre deux couches d'un même ter-
rain , on les distingue de celles-ci sous
le nom d'amas couchés (Liegende-
Stocke). Il y a des amas d'un volume
considérable; mais il en est aussi de
très -petits, et lorsque ces derniers
sont accumulés dans une même cou-
che , on dit que le Minerai y est dis-
séminé en nodules ou en forme de ro-
gnons. Les Stockwei'ks sont des por-
tions de roches qui renferment une
grande quantité de Minerais, soit eu
veines , soit en rognons ou en grains.
Tels sont les Gîtes d'Etaiu d'Alten-
berg et d'Ehreufriedersdorf eu Saxe.
Les Gî.es de formation postérieure
sont les filons et les amas transver-
saux, c'est-à-dire toutes les masses
minérales qui coupent transversale-
ment les couches des terrains qui les
renferment et sont formées d'une ma-
nière distincte de celle de ces ter-
rains. Nousavonstraité en particulier
de cette espèce de Gîte au mot Filon.
Le mode d'exploitation d'un Gîte
de Minerai varie suivant l'espèce de
ce Gîte et la nature du INIiuerai qu'il
renferme. On attaque le Gîte tantôt
avec le feu , ou au moyen delà poudre,
tantôt avec des outils de fer. On fait
usage du feu lorsqu'on veut attendrir
la roche en diminuant la cohésion de
ses parties. Lorsqu'elle est très-dure,
elle nécessite l'emploi de la poudre;
on perce un trou dans le rocher , puis
on introduit au fgnd une cartouche à
laquelle ou met le feu. L'explosion
fait sauter une pajtie de la roche, et
GLA
en ébranle une autre qu'il est .olors
facile il'atlaquer avec le lor. Ou cni-
f)loie quelquefois l'eau jiour extraire
e Sel des Gypses et terres argileuses
avec lesquels il est mélangé /^^. ,pour
plus de détails sur ces diilerens tra-
vaux d'exploitation ,1e mot Mines,
(g.dkl.)
GITH. BOT. piîAN. La Plante ilé.->i-
gnée chez les anciens par ce nom
paraît avoir été Vylgrosternma Gilha-
go , qui est le type du genre Gitliago
d'Adanson. f^. ce mot. (b.)
GITHAGO. BOT. PHAN. Nom sous
lequel Tragus a désigné la Plante si
connue sous le nom vulgaire de
INiclIc des Dlés , et dont Linné avait
lait le type de son ^çnrc Agrostcmma.
Adanson 1 avait sép:iré des espèces
qui lui avaient été associées par Lin-
né, en lui conservant le nom généri-
que de Gil/iago. Ce genre a été admis
par le professeur Destontaines dans
sa Flore atlantique. F. Agiiostemme
etLYCHNIDE. (G..N.)
GITON. MOLL. Adanson (Voyage
au Sénégal , p. 1 24 , pi . 8 ) place sous
ce noui , parmi les Pourpres , une
petite Coquille qui n a point été
indiquée dans la synonymie des
auteurs nouveaux, et qui laisse du
doute quant à son genre , parce que
la figure qui est mauvaise ne supplée
pa* suffisamment à la description.
Blainville la laisse dans les Pourpres ;
ce pourrait être un Buccin. (d..h.)
GIU. OIS. (Scopoli.) Nom donné
dans la Carniole à un petit Duc qui
paraît n'être qu'une variété du Scops.
F'. CUOUETTE-HIBOU. (DR..Z.)
GIVAL. MOLL. Nom donné par
Adanson (\ oy. au Sénég. , p. 87, pi.
2, n° 7 ) au Patella grœca ae Linné,
qui est aujourd'hui pour Lamarck le
Fissurella grœca. ^' . Fissurelle.
(D..H.)
GIVRE ou FRIMATS. K. Mé-
téore.
GIXERLE. OIS. Sjn. vulgaire de
Mauvis. V^. Merle. (dr..z.)
GLABIS. BOT. niAN. L'uu des
GLA 56i
nonvs de pays du Fruit à pain aux
Philippines. («•}
GLABR VRLV. bot. piian. Ce gen-
re, établi par l^inné , paraît devoir
être réuni au Litsea de Jussieu. f .
LlTSÉE. (G..N.)
* GLABRE. zooL. bot. Se dit de
tout organe ou surface d'organe qui
est entièrement ilépourvue de poil.
La lace de la plupart des Singes et les
feuilles du Noyer sont Glabres, (b.)
GLACE. MIN. On nomme ainsi
l'eau solidifiée et cristallisée par un
grand abaissement de température.
Ses propriétés ont été exposées au
mol Eau. Quant à son accumulation
dans diverses régions du globe , f.
les mots Montagnes et Mer. (g..n.)
GLACÉE. MOLL. Nom vulgaire et
marchand de VyJiiomia Placenta ,
qui est la Placuna Placenta de La-
marck. y. Placune. (b.)
GLACIALE, bot. piian. F". Ficoi-
DE CRISTALLINE.
GLACIÈRES ET GLACIERS.
GÉoL. f'. Montagnes.
* GLADIANGIS. bot. phan. Du
Petit-Thouars(Hist. des Orchid, des
îles austr. d'Afr.) a proposé ce nom
pour une Plante de son genre An-
gorchis ou Jngrœcum des auteurs.
Cette Orchidée , dont le nom serait
Angrœcum gladiifolium , selon la
nouienclaturc ordinaire, habite les
trois grandes îles de l'Afrique oc-
cidentale , où elle fleurit en février.
Ses tiges , hautes de deux à trois
décimètres, sont garnies de feuilles
ovales, aiguës, situées à égale dis-
tance sur la tige qu'elles embrassent
par leur partie inférieure, comme les
gaines des feuilles de Graminées. En-
tre les gaines s'élèvent des fleurs so-
litaires blanches et de moyenne gran-
deur. (Elle est figurée, loc. cit., tab.
52.) (G..N.)
* GLADL\TEUR. mam. Syn. d'E-
paulard , espèce du genre Dauphin.
f^. ce mot. C^O
* GLADIÉ, ÉE. BOT. Même chose
qu'Eusiforme. f^. ce mot. (b.)
5b j GLA
GLADIOLE. BOT. phan. L'un des
noms vulgaires du Glayeul. V. ce
mot. (b.)
GL AD 10 LUS. liOT. mian. V.
Glateul.
GLADIUS. POIS. V. XipniAS.
GLADIDS. MOLL. Dénomination
tirée de la comparaison avec !e Pois-
son Xip/lias G/adius,que Klein ( Ten-
tarn. Ostrac. , p . Sg ) a appliquée à une
coupe générique qui a été établie de
nouveau par Lamarcksous le nom de
Rostellaiie. /'".ce mot. (D..n.)
glaïeul, bot. phan. pour
Glayeul. f^. ce mot. (b.)
* GLATIS OS ou GLINON. bot.
PHAN (Daléchanip.) Syn. à! Jcercam-
pestre. V. Erabt^e. (b.)
GLAIRE D'OEUF, zool. V. Al-
bumine.
GLAIREUX, lot. çrypt. Nom
imposé^par Paulet à l'une de ces i'^-
niilles formées d'une manière si arbi-
traire dans un ouvrage sur les Cham-
pignons oii la bizarrerie de la no-
înenelâîllre l'emporte encore sur celle
d'une monstrueuse classification. Il
y a des Glaireux rayonnes, des Glai-
reux Limace, gorge de Pigeon , etc.,
etc. ' (b.)
GLAIS. BOT. PHAN. L'un des noms
vulgaires du Glayeul. V. ce mot. (b.)
GLAISE. Mix. Sorted'Argile com-
munément appelée ïerie à potier,
que compose beaucoup de Silice , et
que colore diversement le Fer. Eien
qu'elle retienne l'eau qui , en la pé-
nétrant , lui donne une certaine duc-
tilité, et que molle et onctueuse au
toucher , auand elle sort du sein de
la terre , elle ne présente aucune res-
semblance avec des substances fort
dures, elle contient les mêmes prin-
cipes et à peu près dans les mêmes
proportions que le Basalte qui fait feu
sous le choc du briquet. On dirait la
même substance sous un autre aspect;
aussi voit-on souvent , dans l'épais-
seur des bancs de Glaise misa jour
et exposés au dessèchement , se former
dea retraits prismatiques , qui sont
GLA
des pavée lic géaus en miniature. La
Glaise est d'un grand usage dans les
aits ; elle sert dans la fabrication des
briques, et de base à la poterie com-
mune. On en forme des conduils
d'eau; on en revêt les digues; on
l'emploie pour prévenir la nltratlon
dans les. bassins, et pour la distilla-
tion de l'eau forte. Le statuaire lui
confie la première pensée de ses chefs-
d'œuvre; sous ses doigts elle prend
tous los contours. V. Argile et La-
ves, (b.)
GLAISIÈRES. MIN. Ce sont les
couches de Gluise en exploitation.
Ces couches sont parfois énormes : il
en est de plus de cent pieds d'épais-
seur sur plusieurs lieues carrées d'é-
fendue , et qui sont absolument
exemptes de tout mélange de corps
étrangers. On en voii dépareilles aux
environs de Paris; elles y séparent le
Calcaire coquillier, ou Pierre à bâtir,,
des bancs de Craie dont l'épaisseur
est inconnue. Les Glaisières ou cou-
ches de Glaise , sont les obstacles na-
turels qui , s'opposant en certains lieux
à l'infiltration des eaux , letiennent
celles-ci et déterminent l'apparition
de fontaines, de sources et de lacs.
V. Glaise. (b.)
GLAITERON ou GRATERON.
BOT. PHAN. Syn. vulgaires de Galium
Aparine. Il ne faut pas confondre
Glaiteron avec Gloulron, qui est le
Xanthium Strumaiium. V. Gaillet
et Lampoubde. (b.)
GLAIVANE. bot. phan. V. Xi-
PHiniE. (G,.N.)
GLAIVE ou PORTE -GLAIVE.
POIS. Syn. de Xiphlas Gladius. T^.
XlPHIAS. (b.)
GLAMA. M.VM. Même chose que
LIama , espèce du genre Chameau.
/'. ce mot. (b.1
GLAMMER et GLAMMET. ois
Syn. vulgaires de Mouette tridactyle.
V. Mauve. (dr..z.)
GLAISD. Glaiis. bot. phan. Ou
donne ce nom .à une espèce particu-
lière de fruit offrant les caractères
suivans : péricarpe sec , indéhis-
G LA
cent, provenant d'un ovaire infère
quelquefois à plusieurs loges et
plusieurs graines avant l-i féconda-
tion , mais toujouis uniloculaire ,
nionospoinie h sa maturité et enve-
loppé dans un involucre ou cupule
dont la nature csl Irè-i-variéc. Ainsi ,
dans le Chêne , la cupule est courte et
écailleusc; dans le Noisetier , elle est
foliacée et recouvre le fruit en grande
partie; dans le Cliàtaignier , le Hêtre,
elle est formée de valves ou panneaux
qui s'ouvrent comme une véritable
capsule. Cette espèce de li uit carac-
térise toute une famille de Plantes à
laquelle le professeur Richard a don-
né le nom tie Cupulifères. f^. ce mot.
(A.B.)
GLAND DE JUPITER. BOT. pixAN.
Les anciens ont quelquefois donné ce
nom à la Châtaiguj et à la Noix. Quel-
ques voyageurs ont aussi appelé
Gland d'or, traduction du nom scien-
tifique , le fruit du Chrysobalaiius
IcaCO. r. CURYSOBALANE. (E.)
OLANDDE MER. MOLL. Nom vul-
gaire et marchand des grandes espè-
ces de Balanes. V. ce mot. (b.)
GLAND DE TERRE et GLAND
TERRESTRE, bot. Le premier de
ces noms est employé parPaulet pour
désigner un Geoglossnin des S3vans,
qui est une Clavaire-TvufTon pour le
fongologue de Fontainebleau. Le se-
cond est appliqué par le vulgaire au
Lalhyrus tuberosus ainsi qu'au Bu-
niitm Bulbocaslaniim , L. (b.J
GLANDES. Glandulœ. zooL. bot.
On désigne ainsi les organes chargés
de la sécrétion des diverses liqueurs
chez un grand nombre d'êtres vivans.
Cependant , certaines parties des Ani-
maux et des Végétaux ont reçu ce
nom , quoiqu'elles ne sécrétassent
aucune liqueur ; mais l'analogie de
leur texture les a fuit placer au rang
des Glandes quand d'ailleurs on igno-
rait complètement .leurs fonctions.
Chez tes Animaux , les Glandes
sont des organes de forme obronde ,
lobuleux, entourés de membranes
ayant beaucoup de vaisseaux et de
G LA 36.5
ncrfij , pourvus de conduits excré-
teurs ramifiés, qui aboutissent aux
membranes tégumentaircs , et y ver-
sent un liquiele sécrété. Les Animaux
Iiourvus de vaisseaux et de cœur sont
es seuls qui possèdent des Glandes
massives; dans ceuv qui nout point
de vaisseaux, les Glandes existent,
mais à un état ruduneutaire. Le foie,
la plus constante de toutes les Glan-
des, si ce» n'est cependant le rein ,
existe dans les Insectes sous forme
d'un canal excréteur , rauiiiié, abou-
tissant au canal intestinal , mais libre
et flottant dans l'abdomen. Ce qu'on
a nommé lollicules ou Cryptes , oUVe
la plus grande analogie avec les Glan-
des ; on ne voit pas de ligue de dé-
marcation bien tranchée entre ces
diveis organes; et il n'y a point de
raison pour ne pas ranger parmi les
Glandes , la Prostate , les Amygda-
les , les Glandes de Cowper , qui ont
des conduits ramifiés, aussi bien
que les Glandes sublinguales , lacry-
males, etc.
Parmi les Glandes non équivoques,
nous citerons les lacrymales, les tryi;»
saliva ires, sa Voir : la paio'.'jue , la
maxillaire et la sn.bl'uiguale, le pan-
créas, le foiéj les mamelles, les reins,
les testicules et Icsovaires. Leur forme
est irrégulièrement arrondie, mais
elle se modifie considérablemeut.EUes
sont enveloppées dune membrane
tantôt cellulaire et tantôt fibreuse ; et
le tout est entouré soit d'une mem-
brane séreuse , soit de tissu cellulaire
ou adipeux. Une grande quantité de
vaisseaux sanguins et lymphatiques
traversent ces organes, oii se mon-
trent peu de nerfs. Leur texture in-
time est peu connue. Malpighi et
Ruysch ont émis à cet égard des opi-
nions contradictoires. Lie premier a
considéré chacun des grains glandu-
leux comme un follicule , cl chaque
Glande comme une congloméralion
de follicules qui aboutissent à un ca-
nal excréteur commun. Ruysch, au
contraire , a prétendu que les grains
glanduleux sont des entre'.acemens
de vaisseaux fins, dans lesquels les
artères se continuent en canaux ex-
364 GLA
crc'teurs. Ces deux opinions ont cha-
cune quelque cliose de vrai, mais
l'une et l'autre ne sont point exactes.
Le professeur Béclard (Dict. de Mé-
decine , T. X , p. 269 ) s'exprime ainsi
sur la texture des Glandes : Elle pa-
raît bien certainement re'sulter de la
réunion intime des conduits excré-
teurs ramifiés et clos à leur origine,
avec des vaisseaux sanguins et lym-
f>hatiques, et des nerfs situés dans
eurs intervalles , divisés et terminés
dans leur épaisseur j le tout réuni par
du tissu cellulaire et entouré de mem-
branes.
La fonction des Glandes, ou leur
mode de sécrétion est appelé glandu-
laire ; ce mode ne diffère des sécrétions
folliculaire et perspiratoire , que par
la complication plus grande de son or-
gane. Elles ne reçoivent que du sang
artériel (excepté le foie dans les Mam-
mifères , le foie et les reins dans les
Ovipares, qui reçoivent en outre du
sang veineux), et elles transforment
ce liquide en des liqueurs dont la na-
ture chimique et les propriétés diffè-
rent beaucoup entre elles, sans qu'on
sache bien comment s'opère cette
transformation ; telles sont la salive ,
les larmes, la bile, l'urine , le sperme
et le lait que les diverses Glandes
versent par leurs canaux excréteurs.
J^. le mot SÉCRÉTION. C'est par leur
canal excréteur que les Glandes com-
mencent à se former; il est d'abord
libre et flottant dans l'embryon , cir-
constance qui s'observe toujours dans
les Insectes. Les Glandes sont lobées
dans les Arachnides et les Crustacés,
comme elles le sont dans les reins des
Mammifères. A mesure que les orga-
nes des fonctions animales se dévelop-
pent, les Glandes qui étaient très-
volumineuses dans les premiers âges
de la vie, diminuent proportionnel-
lement. Enfin, quelques-unes, comme
les testicules , les ovaires et les ma-
melles, se développent beaucoup à
l'époque de la puberté et se flétrissent
dans la vieillesse.
En botanique , les auteurs ont mal
à propos nommé Glandes plusieurs or-
ganes qui n'ont aucun rapport avec les
GLA
véritables organessécréfeurs, auxquels
il convient de donner ce nom. Ainsi, les
pores corticaux ont été nommés Glan-
des corticales par DeSaussure .Glan-
des miliaires par Guettarrl , et Glandes
épiderraoïdales par Lamétlierie. Guet-
tard a encore appliqué cette dénomi-
nation en lui ajoutant quelques épi-
thètes , au tégument [indusiurn) des
Fougères, à la poussière glauque très-
grossière des Arroches , et aux ta-
ches qui s'observent sur l'épiderme
des Arbres. Les premières sont les
Glandes écailleuses; les secondes ont
reçu le nom de Glandes globulaires,
et les troisièmes, celui de Glandes
lenticulaires. Mais ces dénominations
arbitraires ont disparu, et les bola^
nistes modernes n'admettent plus au
nombre des Glandes que des tuber-
cules qui sécrètent réellement quel-
que liqueur. La diversité de leurs for-
mes a servi à les distinguer; il faut
convenir néanmoins que les distinc-
tions établies par quelques auteurs
sont très-légères. Les Glandes globu-
laires ne diffèrent pas réellement des
Glandes vésiculaires , des Glandes
vitriculaires ou ampullaires , et des
Glandes en mamelon ou papillaires.
Ce sont de petites vésicules remplies
d'un fluide quelconque , le plus sou-
vent odorant ou coloré. Elles sont
tantôt immergées daus la substance
intérieure des feuilles, ou logées dans
de petites fossettes , ou paraissant
formées par la dilatation de l'épider-
me , ou bien n'adhérant à celui-ci que
par un point de leur périphérie. Ou
en voit de longuement pédonculées ,
et d'autres qui supportent des poils
qu'on peut considérer comme des
conduitsexcréteiirs. Les nectaii'es des
fleurs ne sont plus aujourd'hui con-
sidérés que comme des Glandes flora-
les qui affectent diverses formes ; cette
définition a donné un sens précis à
ce mot, imaginé par Linné, mais qui
exprimait trop vaguement ce qu'il de-
vait signifier. P\ Nectaire.
Mirbel considérant les Glandes ,
quant à leur auatomie , les a divisées
en deux ordres, savoir : i*" les Glan-
des cellulaires , formées d'un tissu.
GLA
cellulaire très-fin , et n'ayant aucune
communication avec les vaisseaux.
Elles paraissent destinées à rejeter au
dehors un suc particulier, el sont
conséqncmment excrétoires, a'', l-^es
Glandes vasculaires , composées d'un
tissu cellulaire très-fin , et traversées
par (les vaisseaux qui n'excrètent au-
cun suc visible à l'extérieur ; elles pa-
raissent donc purement sécrétoircs.
A cette SOI te de Glandes , appartien-
nent ces tubercules qu'on observe sur
les pétioles des Drupacées, du Pliim.'
Iiago rusea , etc., et qui ont été nom-
mées Glandes à godet (Gl. iirceolares,
cyathijbrmcs ), à cause de leur forme.
. (G..N.)
GLANDES ARDOISEES, bot.
CRYPT. Petite famille de Paulet , dans
son Traité des Champignons. (b.)
GLANDIOr^E. Glandloliis. moll.
Une peliteCoquille fort extraordinaire
observée per Soldani {Test, microsc,
t. 117 , vas. 244, r) a servi à Monlfort
de type pour le genre auquel il impose
ce nom. Personne, à l'e.vception de
Fcrussac , ne l'a mentionnée et placée
dans la série générique; c'est dans la
famille des Mdioles que cet auteur la
range ( F", ses Tableaux systémati-
ques ) ; mais il ne l'admet qu'avec
doute et en observant que ce pourrait
être une graine végétale, comme la
Gyrogonite. Quoiqu'il en soit, voici
de quelle manière Moutfort la carac-
térisée : coquille libie, univalve ,
cloisonnée , droite, implantée et for-
mée en gland; .commet pomtu, cen-
tral; cloisons glandiforuies et multi-
pliées dans chaque gland; siphon in-
connu ; bouche environnante et fes-
tonnée. Moutfort nomme Glandiole
ÉTAGÉE , Glandiolus gradatus , ce petit
corps que l'on trouve dans la Médt-
terranée , qui est grand d'une demi-
ligne environ, transparent, irisé et
formé d'une série de cupules toutes
fermées par des cloisons qui imilent
le gland qui s'3' implante; il y a plu-
sieurs cloisons dans chaque gland ;
on ignore si elles sont percées par un
siphon. (D..n.)
* GLAiNDITES. échin. Quelques
GLA 365
oryctographcs ont donntî ce nom à
des pointes d'Oursins fossiles ayant à
peu prè^ la forme d'un gland de Chê-
ne , ainsi qu'à dcsBalauiles. (LAM..X.)
GLANDOU. BOT. PHAN. Une va-
riété (l'Olivier cultivée en Provence,
selon Léman- (b.)
GLANDULARIA. bot. piian.
Gnielin a ilonné ce nom générique
au T'erhena lungijlora ou f^erbena
Aubletia , qui se distingue des autres
Verveines par sa corolle plus allon-
gée, son stigmate divisé en deux lo-
bes entre lesquels est situé un corps
glanduleux. Ce genre avait déjà été
établi dans le Journal de Physique
par Rosier qui lui avait imposé le
nom d'yiubleùa. Si ses caractères
avaient réellement de la valeur , il
serait peut-être convenable d'adop-
ter ce dernier nom , parce qu'd est
antérieur à tous les Aubletia que les
auteurs ont fondés , et qui d'ailleurs
ont été réunis à des genres déjà con-
nus. Mœnch a aussi donné à ce genre
le nom de Billardiera. (g..n.)
GLANDULIFÈRE. bot. Tout or-
gane qui porte une ou plusieurs glan-
des. Les feuilles de plusieurs Myrthi-
nées et Térébinthacées, les fleurs des
Orangers , de certaines Rutacées ,
les poils du Pois chiche, du Croton
pejilcillatum,e\.c., sont glandulifères.
(G..N.)
GLANDULTFEUILLE. Glanduli-
folia. BOT. PHAN. Wendland(Co//. 1 ,
tab. 10) a employé ce mot comme
nom d'un genre formé aux dépens
des Diosma , genre que Willdenow
avait nommé de son côté Adenandra.
11 ne forme plus qu'une section du
^enve Diosma. /^. ce mot. (g..n.)
* GLANDULITE. géol. Pinkerton
( Remarques sur la nom. des Hoch.)
proposait ce nom assez convenable
aux roches qui contiennent des
noyauK dune même substance et
d'une formation contemporaine. Ain-
si , le Granité globuleux de Corse for-
mé de Quartz et de Hornblende serait
une roche Glandulite. Pmkerton at-
tribue l'introduction de ce nom à
S66
G LA
Saussure dans les ouvrages duquel
nous ne le tio.;voii.i cepeudaut pas.
* GLANIS. rois. Espèce du génie
Silure. V. ce mot. (b.)
GLANS. MOLL. D'après Beloa
{de Âqiiat. , p. ôgb), il semblerait que
les anciens ont donné ce nom aux
Arches et surtout à VÂica IS'oe. Mais
Arislote el Pline ne l'ont jamais ap-
pliqué qu'aux Balaues. (d..h.)
GLAPHYRE. Glaphyrus. ins.
Genre de l'ordre (les Coléoplères ,
section des Pentamcres , établi par
Jjatreille aux dépens des Hannetons ,
étrange ( l\ègn. Anim. de Cuv.)dans
la famille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides, avec ces caractères
propies : labre saillant ; mandibules
dentées. Par-là , ils se distinguent es-
sentiellement des Amphicoincs et des
Anisonyx , avec lesquels ils ont un
grand nombre de rapports. Les Gla-
jihyres présentent eu outre plusieurs
])arlicularilés d'organisation qui les
éloignent des liannctons,des Rutèles,
des Géotrupe^ ei autres genres de la
famille. Leur corps est allongé; leurs
antennes sont terminées en une mas-
suc feuilletée, presque ovoïde, com-
posée de trois articles. Ils ont un
cliapcion avancé et presque carré ; un
labre saillant; des mandibules cor-
nées, anguleuses et dentelées; des
mâchoires à ileux divi>ions,dont l'in-
lerne petite , eu forme de dent jCtlex-
terne presque ovoïde; une languette
bilobée et prolongée au-delà du men-
tonet des palpes terminés par un pe-
tit article en massue. Le prothorax
est pi esque carré , aussi long et même
plus long que large. Les élytres sont
écartées ou béantes à leur sommet
qui est arrondi. Les pales antérieures
sont courtes avec les jandjes frès-
dentécs; les deux autres paires ont
une longueur moyenne ,^et sont assez
fortes : les postérieures se font re-
marquer par leurs cuisses renflées
<lans les deux sexes. Le dernier article
des tarses est terminé par deux cro-
chets entiers, égaux, et légèrement
unidentés au côté interne près de leur
GLA
l>ase. Les espèces connues paraissent
habiter l'Afrique. Ou ne sait rien sur
leurs mœurs.
Le GLAruYRi: cjc i..v Seiiratule ,
67. Her/ati/lœ de La treille, a été dé-
crit par cet auteur ( Gêner. Crust. et
Iiisect. T. II, p. 1 18), et figuré (T. i,
pi. 9 ,fig. 6). Il est originaire de Bar-
barie.
Le Glapiiyre maure, Gl. mau-
riis , Latr. , ou le Scarabœus maurus
de Linné, qui e^t le même que le Me-
lolontha Cardui, Fabr., el le Hanne-
ton maure, lUel. maurus d'Olivier
(Hist. Nat. des Ins. Coléoptères, T. i,
n°,5,pl.8,fig. 90,c.-/>.).
Dejean (Calai, des Coléopt., p. 69)
mentionne une espèce propre à ce
genre, sous le nom de Nilidulus, Dej .
Elle a été trouvée eu Egypte, (aud.)
» GLAPHYRIE. Gtaphyrla. boï.
PiiAN. Genre de la famille des Myr-
tacées et de l'IcosandrieMonogynie ,
L., nouvellement proposé par le doc-
teur W.Jack ( Ttansact. oftlie Linn.
SocJÏ. XIV, p. J28) qui le caractérise
ainsi : calice supèie , divisé supérieu-
rement en cinq segmens oblongs ; co-
rolle de cinq pétales insérés sur le ca-
lice , ainsi que les élamiues qui sont
fort nombreuses ; ovaire à cinq loges,
plusiovulé, couronné par un disque
cotonneux , et surmonté d'unseulsly-
le. Cet ovaire devient une baie égale-
ment 5-loculaire et polj sperme ; grai-
nes fixées à l'axe central dans cha-
que loge et disposées sur deux rangs.
Ce genre se compose de deux espè-
ces que l'auteur décrit sous les noms
de Glaphyria nitlda et de Glaphyria
sericea. La première est un joli Ar-
brisseau qui a quelque ressemblance ,
pour le feuillage , avec le Myrte
commun, mais ses feuilles obovales
et obtuses sont, en outre, plus petites
et plus consistantes. Cet Arbrisseau
croît sur les sommets des montagnes
de Sugarloaf et particulièrement sur
le Gunong-Deinpo dans le Passumah,
oii on le nomme Kayu-Umur-Fan-
jaiig , c'est-<à-dirc Arbre de longue
vie, probablement parce qu'il existe
au-dessus des limites naturelles des
G LA
autres forêts. A Bcncoolcn, les lialji-
lans lui donnent le nom de Plante do
'riié, et ils boivent, en ell'et, l'inl'u-
>ii)n de ses feuille-, en ionise doTlie.
L'autre espèce {Glaphyria seiicea)
est caractérisée pai' ses feuilles lan-
céolées , longuement acuniinécs; le
calice, les pédoncules et les bractées
sont trcs-soycu\ j l'ovaire a quelque-
fois siv loges. Celle Plante croît dans
I île de Pulo-Penang, sur la côle
ouett de Suuialia. ((>..N.)
GLAPISSEMENT, mam. C'est pro-
prement la voix du Renard, qui n'est
pas aussi iorle que celle du Chien et
qui est plus aigué. {s.)
GLAllEANA. ois. (Aldrovande.)
Syn. (icSpioncelle. /^. Pii'iT. (du..z.)
GLARÊOLE. Gtareola. ois. Gen-
re de l'ordre des Alcorides. Caractè-
res : bec plus court que la tête, ro-
buste, convexe, comprimé vers la
pointe; mandibule supérieure cour-
bée dans la dernière moitié de sa lon-
gueur , l'inférieure droite; narines
placées sur les cotés et près de la base
du bec, obliques; pieds emplumés
jusqu'aux genoux; tarses longs et
grêles; quatre doigts, trois devant
dont l'intermédiaire est réuni à l'ex-
terne par une petite membrane ; pou-
ce articulé sur le tarse et portant à
à terre sur le bout ; ongles étroits , su-
bulés; ailes très-longues ; la premiè-
re vémige dépassant toutes les autres.
Les Glaréoles dont on ne compte en-
core que trois espèces bien distinctes,
ne se montrent jamais dans les con-
trées septentrionales ; il est même
très -rare qu'elles outrepassent une
latitude de quarante-six à quarante-
huit degrés. C'est sur les bords des
grands lacs de Fancicn continent ,
vers les marais d'une grande étendue,
qu'elles établissent leur résidence ha-
bituelle. Rarement encore ou les ren-
contre sur les plages maritimes oii
cependant leur vol rapide et long-
temps soutenu pourrait les faire riva-
liser d'adresse et de vivacité avec les
Sternes et les Mouettes , si leurs ha-
bitudes les portaient à visiter les mê-
mes rivages; ce n'est donc que d'a-
GLA SG;
pi es uik: connaissance superficielle
ue ces mêmis habitudes que l'on
avait donné aux Glaiéoles le surnom
de Perdrix de mer. Les Glaréoles
montrent dans la course autant d'agi-
lité qu'elles ont de légèreté dans le
vol; aussi les voit-on saisir avec une
adresse vraiment admirable les petites
proies qui courent sur le sable comme
celles qui voltigent entre les Jones et
les Roseaux. Elles nichent parmi ces
derniers commeau milieu des Herbes
les plus élevées et les plus toidTues des
marécages inaccessibles. Ijcur ponte,
à ce que 1 on assure , est de trois ou
quatre œufs. Les circonstances qui
accompagnent l'incubation sont com-
plètement inconnues.
Glaréolk a collier , Hirundo pa-
trificola, L. ; GIareolalorqua/a,Me.ycv;
Glareula austriaca , senegalensis et
nœ^j'ia ^ Gniel. , BulF. , pi. enl. 882.
Parties supérieures d'un cendré obs-
cur ; rémiges brunes avec la tige
blanche ; joues d'un brun noirâtre ;
gorge et menton d'un blanc fauve,
entourés d'un double cordon blanc et
noir ; poitrine brunâtre ; parties infé-
rieures blanchâtres avec les lianes
noirâtres; rectrices brunes avec la ba-
se et la face inférieure blanches , les
extérieures progressivement plus lon-
gues; bec brun , rougeàtre à sa base;
uis rouge; pieds brunâtres. Taille,
neuf pouces et demi. Les jeunes, sui-
vant leur âge, otfrent des différences
plus ou moins sensibles dans la nuan-
ce des teintes; la bande étroite qui
encadre la gorge et se perd sur les
joues dans les adultes , est peu mar-
quée dans les jeunes , souvent même
elle n'est indiquée que par des points.
D'Europe et d'Asie jusque dans ITnde.
Glaréole Echasse, Glareolagral-
Iiiria, Temin. ; Glareola Isabella ,
Yieill. Parties supérieures d'un roux
fauve; rémiges noires ; poitrine rous-
se ; goige, devant du cou, tectrices
caudales et croupion blancs ; abdo-
men et lianes cl'un brun marron ;
quelques taches noirâtres sur la gor-
ge indiquent une espèce de collier;
rectrices égales et coupées carrément;
première rémige tres-ionguc et mince;
368 GLA
bec rouge avec la pointe noire; pieds
roussâtres. Taille , neuf pouces. De
l'Aiistralasie.
Glaréole lactée, Glareolalaciea,
Temm. Parties supcrieurescl'un blanc
cendre; rémiges et {ectrices alaires
iiîfcrieures noires ; parties inférieures
blanches ; rectrices blanches avec une
tache noire vers l'extréinité , les deux
latérales entièrement blanches; bec
rougeâtre , noir à la pointe ; pieds
bruns. Taille, six pouces. Du Ben-
gale. (DII..Z.)
GLASTEIN. MIN. L'un des syno-
nymes d'Axinile. F', ce mot. (b.)
GLASTIFOLIA. bot. phan. r.
Glastum.
GL AST I VID A.BOT. phan. Quelques
anciens auteurs, et entre autres Pona,
viipportent que ce nom était donné
dans l'île de Crête à deux Plantes qui
ont pour caractère commun d'être
épineuses , mais qui appartiennent à
deux genres dfféreus. L'une est VEu-
phorbia spinosa et l'autre le P'erbas-
cum spinosum. (aud.)
GLASTUM. BOT. piiAN. Tous les
anciens botanistes ont donné ce nom,
d'après Pline, kX Isaùs tinctoria, L.
y. Pastel. (g., n.)
GLAUBÉRITE. min. Double sul-
fate de Soude et de Chaux. Substance
soluble et décomposable par l'eau
en ses deux composans immédiats ,
dont l'un, le sulfate de Chaux, se
précipite. Elle a pour forme primitive
un prisme rhomboïdal oblique , dans
lequel 1 incidence de deux pans est de
80*' 8' , et celle de ces pans sur la base
de 104* 3o'. Cette même base est in-
clinée sur l'arête longitudinale de
1 1 1 ? 1 .^'. Sa pesanteur spécifique est de
2" 75'. Elle est d'unedureté assez fai-
ble; sa couleur est ordinairement le
jaune pâle; mais il y a des cristaux qui
sont presque limpides. Exposée au feu
du chalumeau, elle se décrépite et se
fond en émail blanc. Elle est compo-
^ée , suivant Brongniart, de 5i de
sulfate anhydre de Soude et de 49 de
sulfate anhydre de Chaux. Ses cris-
GLA
taux dérivent du prisme primitif dont
ils portent tous l'empreinte, par des
modifications sur les arêtes des bases.
La Glaubérite a été trouvée en Espa-
gne, à Villarubia , près d'Ocagna ,
dans la Nouvelle-Castille. Ses cris-
taux y sont engagés dans des masses
de Soude murialce laminaire.
(g. DEL.)
GLAUCE. Glaux. bot. puan.Toui-
nefort avait établi sous ce nom un
genre formé de Plantes hétérogènes,
puisque Linné a composé avec les
unes son genre Pep/is, et qu'il a con-
sacré à une autre le nom de Glaux.
Celui - ci , qui se range dans la Pen-
tandrie Monogynie, avait été pla-
cé par le professeur de Jussieu à la
suite des Salicariées, parmi les gen-
res dépourvus de pétales. Des ob-
servations plus récentes faites par
Dutour de Salvert et A. de Saint-Hi-
laire , à la suite du travail de ce der-
nier sur les Plantes à placentas libres,
p. 103, tendent à prouver que le Glaux
devait être éloigné , non-seulement
des Salicariées et desPortulacées avec
lesquelles on lui avait aussi trouvé
quelques rapports, mais encore de
la classe à laquelle ces familles ap-
partiennent : en effet, l'inseition hy-
pogynique des étamines observée de-
puis long-temps par Lamarck, jointe
à d'autres caractères que nous expri-
merons plus bas, justifie Adansoa
d'avoir placé le Glaux parmi les Pri-
mulacées. Les auteurs que nous ve-
nons de citer ont adopté ce rappro-
chement , et ont rectifié de la manière
suivante les caractères du genre Glau-
ce : calice coloré, campanule , à cinq
découpures profondes ; corolle nulle
ou quelquefois offrant un pétale uni-
que ; étamines au nombre de cinq ,
hypogynes , alternes avec les petites
divisions du calice ; style unique ;
stigmate capitulé; capsule unilocu-
laire à cinq valves; semences fixées à
un réceptacle central , globuleux ,
muni d'un périsperme charnu et
d'un embryon droit , parallèle à
l'ombilic. Les caracières do la graine
représentés ( loc. cit. , fig. 29 , 5o ,
5i , 02 et 33) concordent parfaite-
GLA
ment avec ceux de toutes les Piiinii-
lacées.
Le Glauce iMARiTiMK , G/aux rna-
rilu/ia , L. , est une petite l'IiuUe dont
les tiges sont raineiiscà cl étalées sur
ia terre, garnies de petites leuillos
ovalcs-cUiptiques , glauques et nom-
l)reuses ; les iKuis sont axdlaires et
«l'un lilanc ijuclquelois légèieuieut
rose, lille croit abuutianunent sur les
bords de l X^céan et pièj des salines
de lAlleuiague. On ne la rencontie
<|ue rarement sur les côtes de la Mé-
diterranée. (G..N.)
GLAUCIENîSE. Glaucium. bot.
j'iiAN. Genre de la lamille des Pa-
pavciacées , de la l'oUaudrie Mono-
gyuie , L. , établi par Tournefort ,
réuni par Linné au ('helulotiiu/n
dont les auteurs plus modernes l'ont
séparé de nouveau. Ses caiaclères
sont : un calice composé de deux
sépales; quatie pétales; des étamines
en nombre indéfini ; une capsule al-
longée en foi nie de siliquc, couron-
née par un stigmale é|iais , glan-
duleux, bifide, s'ouvrant du som-
met à la base en deux valves et sé-
parée en deux loges par une cloi-
son spongieuse , dans les fossettes île
laquelle sont à demi nichées des gi'ai-
ncs rendormes , poinldlées. C est
l'absence de dète glanduleuse sur ces
graines et la présence de la cloison
qui distinguent ce genre des Chéli-
doines. Ses espèces sont des Herbes
})isannuelles , glauques , remplies
d'un sucsatVané , acre. Leurs racines
sont perpendiculaires; les feuilles
radicales pétiolées , celles de la tige
sessiles et presque amplexicaules ,
découpées en plusieuis lobes obtus
que termine quelquefois une petite
pointe. Les pédoncules solitaires et
uniflores sontaxillaiies ou terminaux;
les fleurs jaunes ou tiraut sur le rou-
ge sont plus grandes que dans les
Chélidoincs. Ces espèces sont au nom-
Ijre de cinq : la plus commune est le
G.fiavum ou Pavot cornu : on le dis-
tingue par sa lige glabre du G. cor-
/i/cu/a/um doul on connaît deux va-
riétés, l'une rouge et l'autre jauus.
TOME vu.
GLA 069
Ces deux espèces, ainsi qu'une troi-
sième intermédiaire entre elles deux,
le G. fuLvuin , croissent en Kurope.
Deux autres sont originaires de l'O-
rient, (a.d.j.)
GLAUCION. OIS. (13elon.)S^n. de
Garrot jeune. Divers auteurs ont
donné ce même nom au Moi illou. y.
Canakd. (nii..z.)
GLAUCIUM. uoT. l'iiAN. V. Glau-
ClKNXi;.
GLAUCOIDES. bot. iiian. (Mi-
clieli,i\t)f. Gêner., Y>. 21, t. 45.)Syn.
lie Peplis Pullula (Ruppi). Syn. de
Glaux inaniima. V. Gi^auce et PÉ-
l'Lioi:. ^B.)
* GLAUCONIE. GÉoL. P'. Craik.
GLAUCOPE. Glaiicupis. ois. Gen-
re de Tordre des Omnivores- Carac-
tères : bec niédit)cre, robusie, épais:
mandibule supérieure convexe , voû-
tée , courbée vers le bout, sans
échancrure ; riuférieure droite , cou-
verte de petites plumes veloutées,
ou entourée d'une membrane char-
nue un peu pendante de chaque côté;
naiines placées à la base et su*' les
côtés du bec, à demi-termées par
une membrane; pieds robustes;
tarse plus long que le doigt iiitei-'
méiliaire; trois doigts en avant, di-
visés, un en arrière, armé d'un on-
gle long et courbé; ailes médiocres;
rémiges étagées; queue conique. Ce
genre , établi par Forster pour y
placer un Oi-eau qu'il avait rapporté
de la Nouvelle-Zélande , se composa
d'abord de cette seule espèce ; mais
en examinant couiparalivement et
avec toute l'attention convenable, les
caractères du Temia de Levaillant,
on ne saurait trouver de dittcrcuces
essentielles entre cet Oiseau et celui
qui constitue le genre Glaucope;
conséquemmcnt rien ne paraît s'op-
poser à la fusion du sou-^-genre Te-
mia de Cuvier {C/jpsirina , Vieill. ,
Flirenolrix , Horsfield ) avec le genre
Glaucope dont la création est un peu
plus ancienne. Une troisième espèce a
léccmment été découverte dans les
Moluques.
2i
.)70
GLA
Gl\ucop£ cenoré , Glaucopis ci-
ne rea , Lfitli. l^arlies supéiieuies d'un
(•endié l'once idcsque noirâlre sur la
tôtc , Jes inférieures i^çrise» ; une tache
noire entre l'oeil et le bec; celui-ci
d'un noir décidé, avec la ha.se (\es
caroncules hlcuo el l'exlréniilé d'un
jaune orangé; iris bleu; pieds noirâ-
tres. Taille , quatorze à quinze pou-
ces. De la Nouvelle-Zélande.
GL.iX^coi'E Lkucoi'tère, Glaucopis
Leiicupterus. Tout le plumage noir, à
l'exception ries barbules internes îles
rémige.s et des tecUices alaires secon-
daires qui son! d'un blanc pui ; une
petite huppe comprimée sur le front;
lectrices louv.ues et légèiement éla-
gées; bec noir; pieds noirâtres. Tail-
le, qualorze à quinze pouces. Des
Moluques.
Glaucope TtiMiA, Curviis t-arians,
Tialli.; Cryu&iriiia ua/ia/ia, Vieill.,
Lcvaill. , Ois. d'Afr., pi. 56. Tout le
plumage d'un noir soyeux à reflets
verdâtres ; ces reflets deviennent
pourprés sous certain jour; la face ,
les joues et la gorge paraissent dun
noir franc et décidé; ailes noirâtres
ainsi que la face inférieure des rec-
lric€S dont les quatre intermédiaires,
égales entre elles, sont plus longues
que les autres ; les deux externes
tiès-courtes ; bec et pieds noirs. Des
Moluques. [ini..z.)
GLA.UC0P1DE. Glaiecopis. iNS.
Genre de l'ordre îles Lépidoptères,
établi par Fabricius [Sjst. Gloss.)
aux dépens de son genre Zvgèue, et
rangé par Latieille ( Ilègu. Anim. de
Cuv.) dans la famille des Crépuscu-
laires , avec ces caractères distinclifs :
antennes non terminées en houppes ,
mais doubicjnent pectinées , soit dans
le mâle seulement , soit dans les deux
sexes; langue tantôt apparente, tan-
tôt non distincte. Latieille {loc. cii.,
a réuni à ce genre ceux établis sous
les noms de Procris , d'A^ychie , de
GInucopide proprement dit , d'A-
glaope et de Stygie. Ils ne s'éloignent
desGlaucopidesque par un petit nom-
bre de caractères secondaires. Ainsi,
Je.s Proeris et les Alychiss ont les an-
GLA
tenncs pectinées dans les mâles, el
simples dans les femelles ; dans les
premiers, les palpes ne s'élèvent pres-
que pas au-delà du chaperon et ne
sont pointvelus; les ailes sontlongues,
et les jambes posiérieures n'ont que
des ergots très-petits à leur extrémi-
té. Dans les seconds, les palpes s'é-
lèvent notablement au-delà du cha-
peron et sont très-velus; les ailes sont
courtes, et il existe des ergots très-
forts à l'extrémité des jambes posté-
rieures. On peut citer pour exemple
le Sphyiix C///wœ/w d'Hubner. Dans
les trois autres sous-gcnies, les an-
tennes sont pectinées" dans les deux
sexes. xMais les uns ont une langue ,
ce sont les Glaucopides propres; et
les autres, les Agiaopes et les Stygies,
en sont privés.
Le genre Glaucopide comprend
plusieurs espèces, dont le plus grand
nombre est propre à l'Amérique méri-
dionale. Nousciteronspourexempie :
La GiiAUcopinE turquoise, Gl.
statices, ouïe Spkjnx statices de Lin-
né. Elle a été décrite et ligurée par
Degéer ( Mém. sur les Ins. 1 . ii, pag.
25.^,tab. 5, fig. 8-io). On la trouve
tiès-connni;nément en France. La-
treille rapporte au même genre les
Zygènes Polymeiia, Auge, jlrgy unis,
etc. (AUD.)
* GLAUCOS. POIS. Aiislolc sem-
ble désigner sous ce nom une espèce
de Squale ,peul-êiie XcSqiialus Gtati-
cua. (i;.)
GLAUCUS. Moi.L. Poly , dans les
Testacés des Deux-Siciles, a appliqué
ce nom aux Animaux des Limes et
des Avicules qui paraissent avoir
beaucoup d'analogie; mais comme
on ne peut considérer séparénatnl les
Animaux de leurs co'^uilles , nous
renvoyonsauxmots AvicuiiEetLiME.
(D..H.)
GLAUMEÏ. oTS. Syn. vulgaire de
Pinson. V. Gros-Bec. (dr..z.)
GLAUQUE. l'Ois. Espèce des gen-
res Squale et ^Scombre./^^. ces mots. Cb.)
GLAUQUE. Glaucus. moll. Con-
nus depuis long-temps, les Glauques
ont été établis en genres par Forster
GLA
dans le tome V du Magasin de Voi^t ;
ce genre a été eusuile admis par la
plupart des zoologistes cjui , à 1 exem-
])lc deForster, l'ont fait >ortir des
Horis oîi Linné et Gnielin l'avaient
placé. Ciivier (Kèt^n. Aniin. T. il) les
range dans les Gasicropodes nudi-
hranchescntie les Eolidesel les Scel-
lées. Bosc les avait confondus avec
ce dernier genre. Laniaick a consiilé-
réces Mollusques, d'après leur habi-
tude de nager à la surface de l'eau ,
comme un passage entre les liélé-
roplères et les Gastéropodes ; aussi
les met-il les premiers dans la fa-
mille des Tritonies {F. ce mol) qui
commence les Gastéropodes et qui
suit immédiatement les Héléropo-
des. Férussac a laissé ce genre dans
les mêmes rapports que Cuvier ;
mais il a formé avec eux une famille
séparée des Nudd)ranchcs polybran-
ches sur le nombie des tentacules.
Il est à remarquer avec lilainville
que jusqu'à 1,1 publication de son JMé-
moiiesur l'ordre des Mollusques po-
lybranchcs , inséré dans le Journal
de Physique, tous les obseï valeurs
qui ont mentionné ce Mollusque ou
qui 1 ont figuré, comme Bliunenbach,
etc., l'ont tous représenté seui dessus
dessous, ayantconsidéré la surface ab-
dominale comme étant la dorsale, et
vice t-'ersd. Cette erreur a dû les porter à
dire que les orifices de l'anus et pour
la génération sont situés à gauche , ce
qia aurait été unique jusqu'à présent
chez les Mollusques. En rétablissant
celui-ci dans sa véritable position , il
rentrera dans la règle générale. Il pa-
raît aussi qu on avait vu cel Animal
d'une manière fort incomplète, car
Blainville, qui en a fait une descrip-
tion fort détaillée dans le Dictionnai-
re des Sciences naturelles , a eu occa-
sion de rectifier plusieurs erreurs as-
sez notables. Nous ne suivrons pas
cet auteur dans sa description détail-
lée et savante; elle pourrait faire le
sujet d'un mémoire plutôt que d un
sim})le article de dictionnaire. Nous
nous contenterons d'en donner un
extrait. Ce petit Mollusque , très-
contractile d'après les formes que lui
GLA
571
donnent les figures des auteurs com-
parées à celle de l'Animal lui-mêm«T
conservé dans l'Alcohol , est revêtu
dune peau qui est beaucoup plus
ample qu'il ne le faut pour contenir
juste les viscères qui sont rassemblés
en une petite masse à la partie anté-
rieure. Le corps , vu dans son entier,
est triangulaue; à sa partie antérieu-
re ou à sa base est placée la bouche,
surmontée de qu.iUe tentacules ; la
surface abdominale est aplatie et
entièrement occupée par un disqiuî
charnu, musculaire, qui est le pied
que I on avait pris pour le dos. L'.V-
nimal ayant l'habitude de nager ren-
versé , le dos est bombé et ne présen-
te rien de remarquable. 13e chaque
côté et oidinaircment d'une manière
symétrique, naissent quatre appendi-
ces digilés qui servent de nageoires
et piobablement à porter les bran-
chies. Les llalurall^tes (jui ont vu cet
Animal vivant s'accordent à dire qu'il
est d'un tiès-l)eau bleu tendre nacré
ou nuancé d'argent, et les branchies
sont de la même couleur, mais d'un
bleu plus foncé et non méiallique.
On peut caractériser ce genre de la
manière suivante : corps allongé ,
sub-cylindrique , gélatineux, av'nt
luie tète antérieurement, et terminé
postéi ieuremenl par une queue grêle,
subulée ; tête courte ; bouche pi obos-
cidifoime, surmontée de quatre ten-
tacules par paire, les plus grands
étant sans doute oculés ; nageoires
branchiales opposées , palmées et di-
gitées à leur sommet, latérales , hori-
zontales,au nombre de trois (ju quatre
paires ; les postérieures piesque ses -
silos ; les ouvertures pour la généra-
tion et l'anus ouverts iatéralement du
côté droit.
On a préiendu qu'il y avait plu-
sieurs espèces de Glauques ; on a
pensé que le nombre de paires de na-
geoires pouvait servir pour les distin-
guer ; mais on s'est bientôt aperçu
que ce caractère, pris seul, était insuf-
fisant par son extrême variabilité.
On ne connaît donc encore que le
GlaL'QUE D£ FoiîSTKR , G/auci/s
Fufù/e/i , Lamk., Auiin. sans verlèbr. ,
24^
072
GLA
T. VI, i'* partie, p. 5oo ; Glaucus
atla/iticus , Bluincubach , si exacle-
încnt représenté par Bory de Saint-
Vincent dans l'Atlas de son Voyage
aux qualie îles des mers d'Afiiquc,
où , d'«|>iès Bosc , il rappelle Sc\ liée
nacrée. Ce Glauque cstlong d'environ
un pouce et demi; il vit très-ahon-
daiinnent clans les mers chaudes et
même dans la Médilerranée. On le
voit on giund nombre à la surface
de l'eau, nageant avec une grande
rapidité duiant les temps calmes.
Bory de Saint-Vincent dit qu il se
retourne avec vigueur et comme par
bonds , quand on le place hors de
l'eau sur une .suiface unie. (n..ii.)
* GLAUQUES. MOLL. Férussac
a emprunté ce nom du genre Glau-
que ( T^. ce mot) pour l'appliquer
à une famille entièic. Cette fa-
mille fait partie des l'olybranches
{F. ce motel Mollusque) , qui eux-
mêmes forment le second sous-ordre
des Nudibranches ( P'. également ce
mot). Elle est composée des génies
Laniogère , Glauque, Eolide et Ter-
gypc. /-'. cea mots. (d..h.)
GLAUFiE. MIN. Syn. ancien de
Bismuth. V. ce mol.
* GLAUX. OIS. (Aristole.) Syn.
ancien de Hulotte, y. Ciioui.tte.
('DR..-Z.)
GLAUX. BOT. PHAN. J^. Gl.iuce.
On ne sait quelle Plante les anciens
désignaient sous ce nom qu'on leur a
emprunté. Les coipmentateurs y ont
vu le Galéga officînal , la Lina:re ,
le Polvgale vulgaire, l'Andrachne ,
risnarde et la Péplide. P"". tous ces
mots. (li.)
GLAYET. BOT. PHAN. Vieux nom
du Glayeul. f'''. ce mot. (b.)
GLAYEUL. Gladiolus. bot. phan.
Genre de la famille des Iridées et de
la Triandrie Monogynie, établi par
Linné , et présentant les caractères
suivans : péiianlhe coloré et lubu-
leux à sa base; le limbe offrant six
divisions irrégulièies , qui forment
tleux lèvres, dont la supérieure se
comp,d.'.)C de trois divisions conni-
GLA
ventes, l'inférieure de trois plus ou
moins étalées; élamines ascendantes
à anthères [)arallèles ; trois stigma-
tes creusés en gouttière; capsule ova-
le, oblongue, sublrigone; graines
nombreuses ailées. Ces caiaclères
limitent le genre Glayeul et en
excluent un grand nombre de Plan-
tes qui lui avaient é!é rappoitées par
les auteurs. Ker {Annala of Botarij ,
p. 227 et suiv.) a sépaiésous les noms
génériques d'Â/wmat/ieca , de Trito-
nla , de Bablana et de JP'atsonia ,
plusieurs Gladiulus et Ixia. Ces ré-
formes ayant été adoptées par la plu-
pai l des auteurs modernes et notam-
ment dans ia seconde édition de
V Horlus Kewe/isis , nous ne devons
parler ici que des autres espèces lais-
sées dans le génie Glayeul , espèces
trèsremaïquables par la beauté de
leurs fleurs, et cultivées en consé-
quence dans les serres d'orangerie.
La plupart sont indigènes du cap de
Bonne-Espérance, ainsi qu'une foule
d'Iridées très-voisines; telles sont
les Antholyzes, les Diasies, etc. On
en connaît un nombre très-considé-
raljle , et les amateurs de ces belles
Plantes en cultivent plus de trente,
qui ont l'avantage de fleurir de bonne
heuie et de présenter des couleurs
très-variées. Elles demandent à être
garanliesde lapins petite gelée, parce
que la plupart entrent en végétation
pendant l liiver. C'est par cette rai-
son qu'elles doiventêtre exposée.s piès
du jour sur les tablettes des séries,
afin qu'elles ne s'étiolent pas ; il faut
que les arrosemens soient modérés et
appropriés à la température ; enfin ,
ou doit les placer dans un mélange
d'une bonne terre franche et de ter-
reau végétal. Leur multiplication s o-
père par le moyeu des cayeux qu'elles
fournissent asse^ abondamment, et
qu'on enlève lorsque les feuilles et
les tiges sont mortes , c'est-à-dire en
été. Celte culture, qui est aussi celle
des Ixies et des Antholyzes , réussit
lacilement , et récompense ample-
menl le fleuriste , par la beauté des
Plantes qu'il voit prospérer comme si
elles croissaient dans leur patrie.
G LE
Nous nvons vu , dniis le jjirdin royal
deiSainl-Cloud , une série luagnifique
de Gl.'iyculs cl dixics, qui ollraieiit
lin coiip-d'u'il ;idiuiraljle dans les
mois d'avril el de mai.
Si le grand nond^re des Glayeuls
ne nous perniel pas d'entrer dans des
détails sur cliacune de leuis espèces,
nous ne saurions loulefois passer sous
silence la seule qui soil indigène de
l'Europe niéridiouale et (juavec quel-
ques soins l'on cidtive en pleine ter-
re dans les jardins , à cause de la
beauté et îles couleurs varices de ses
épis de (leurs.
Ee Gl,AYEllL COMMUN, Clafilultis
commiuiis , E. , a une racine bulbeu-
se j mie tige haute de trois à six déoi-
rnèlres , lisse, terminée pai' un é[)i
communément unilatéral ; ses feuilles
sont cnsiformcs , pointues , nerveu-
ses et embrassantes; ses (leurs sont
sessiles , un peu dislantes entre elles,
souvent tournées d'un seul côté , et
munies chacune à leur base d'une
spathc assez longue , lancéolée , et de
deux pièces. Eeurs couleurs varient
entre les nuances du blanc, du rose
et du rouge pourpre. Ees fleurs de
celte dernière couleur, qui paraît
être la naturelle, sont loujours plus
grandes, et les Plantes qui les pro-
duisent, plus fortes dans toutes leurs
parties. (g..n.}
GEE. BOT. PHAN. E'un des noms
vulgaires de l'Jris germanica , L. /^.
Iris. (b.)
GEÈBE. Gleba. acal. Biuguière,
dans l'Encyclopédie méthod. ( Hist.
des Vers , pi. 89), a figuré sous ce
nom , un Animal voisin de la fa-
mille des Méduses, peut-être même
en faisant partie. Jusqu'à ce moment,
on ne connaît de ce Zoophyte que la
figure que nous venons de citer.
(LAM..X.)
GLÉCHOME.BOT.PiiAN.PourGlé-
come. F", ce mol. (b.)
GLECïION ET GEICHON. bot
PHAN. Dioscoride paraît avoir désigné
le Mentfia Puleglurn sous ce nom qui
depuis est devenu la racine de la dé-
GEE
J7;
sigriatioii scientifique du liione ter-
restre. /". Gi-KCOMK. (1;.)
GLECOME. Glecuma ou Glccho-
nia. bot. fuan. Ce génie, de la la-
mille des Eabiécs et de la Didyuamie
Gymnospermie, établi par Linné,
est ainsi caractérisé : calice cyiindii-
que, strié, à cinq deuts très-aiguës ;
corolle à tube plus long <|ue le calice,
évasé supérieurciucnt ; lèvre supé-
rieure courte et bifide ; l'inlei ieure à
trois lobes dont les deux latéiales
sont obtus , et celui du milieu plus
grand et éch'incié ; élamiues situées
sous la lèvre supérieuie , ayant leurs
anthères riiunies en lorine de croix;
style plus long que les étamines ,
terminé par un stigmate bifide.
Le Gt.ÉcoM£ HÉuÉiiACÉ, (ilecoriia
hederacea , L. , figuré dans Bidliard ,
lab. 24i , est l'unique espèce du gen-
re , car on ne doit leganier que com-
me une simple variété plus grande
dans toutes ses parties , et munie de
poils blancs aux crénelures de ses
leuillcs, le Glechoma hirsuta, Waldst.
et Kilaib. [Plant. Rar. Hung. , p.
iv4, tab. 119), qui a été trouvé dans
les forêts de la Hongrie. L'espèce Lin-
néenne possède une tige haute d'un
à deux décimètres, dressée à sa partie
supérieure , rampante à sa base , uq;
peu rude et velue ; ses feuilles sont
opposées, pctiolées , cordilbrmes ,
arrondies, obtuses et crénelées ; en-
tre la base de chaque paire de feuil-
les, on remarque une petite touffe de
foils s'étendaut horizontalement de
une à l'autre. Celte Piaule est très-
commune dans les buissons , les bois
ombragés ou le long des murs des
villages de toute l'Europe. On lui
donne en France les noms vulgaires
de Lierre terrestre , de Kondole , el
d'Herbe de Saint-Jean; elle partage
ce dernier nom avec plusieurs Plan-
tes , et notamment avec l Armoise.
Le Lierre terrestre exhale, dans
toutes ses parties , une odeur aroma-
tique assez agréable; et comme il
possède en même temps une saveur
légèrement acre et amère, il jouit de
propriétés médicales généralement
ô"4 tjLL
reconnues. Adniinislré fréquemment
sous foïnie d'infusion , il délennine
une lei^ère excitation et facilite l'ex-
pectoration. On le prescrit spéciale-
ment dans les catarrhes pulmonaires
chroniques. (o..N.)
GLEOITSCIIIE. Gleditschia. bot.
PHAN. r^. FkVIER.
GLEICENIE. BOT. cryft. Pour
Gleichcnie. /'. ce mot. (b.)
GLEICHENIP- Gleichcnia. bot.
cbypt. {Fougères.) Genre établi par
Smith , et dont les caractères consis-
tée dans la fructification formée par
des capsules réunies en figure d'étoi-
le , trois ou quatre ensemble , et for-
mant des sorcs presque ronds à n-.oi-
tié enfonces dans des creux hémi-
sphériques situés à la surface inférieu-
re de la fronde. Les capsules sont
nues, c'est-à-dire non recouvertes par
une induse, et s'ouvrant par une fente
longitudinale, uniloculaires et rem-
plies de séminules an ondies. Ce genre
a été adopté par Swartz, par Willde-
now et par Brown. Ce dernier y a réuni
le genre 3/e/7e//j/a appelé Dicranupte-
/•Aspar Bernhardi, mais en convenant
cependant que ce genre diiTère par ses
capsules membraneuses, en nombre
indéterminé dans chaque sore , pres-
que pédicellécs, et par la nudilédes
divisions inférieures des stipes. Le
faciès des Gleichenies et des Merten-
sies étant d'ailleurs assez diflerent ,
nous pensons qu'on doit conserver
lesdeux genres. Les Gleichenies n ont
encore été observées que dans l'hé-
misphèie austral au-delà du tropique,
une au cap de Bonne-Espérance, les
autres à la iNouvelle-HoUande.Cesont
des liantes d'un aspect singulier, fort
élégantes dans les herbiers, par leur
dichotomie et la fine régularité des
divisions obtuses de leurs pinnules.
La plus anciennement connue est le
Gleichcnia po/jpodioides , VVilld. ,
qui ne ressemble pas le moins du
monde à un Polypode , et que Linné
avait mentionné comme uneOnoclée;
C'est l'espèce du cap de Bonne-Espé-
rance. Les autres sont le Gkiclieiua
glaiica , omis par Brown dans son
Prodrome 5 le G. ciicinaia, dont ce sa-
GLt
vant a , l'on ne sait pourquoi , change
le nom pour celui do G. mycrophylla ,
qui convient à toutes les espèces , les
G. spetiincœ et dicaipa , qui toutes
croissent aux environs du port Jack-
son. (B-)
* GLEITRON ET GLETTEROiV.
BOT. PiiAN. Même chose queGloutron.
f^. ce mot. (b)
* GLICHON. BOT PHAN. ^. Gle-
CHON.
* GLIDA. OIS. (Charlcton.) Syn.
vulgaire de Milan parasite, y. Fau-
con. (DR -z-}
GLLMMER. min. ;>-. Mica.
GLINOLE. Glinus. bot. piian.
Genre de la famille des Fieoïdées et
delà Dodécandne Pentagynie, L. ,
désigné par Tournefort sous le nom
à'Jlsi/ie , et ainsi caractérisé par Lin-
né : calice à cinq divisions conniven-
tes , colorées intérieurement et per-
sistantes ; cinq pétales plus courts ,
en languettes à deux ou t'.ois dents ;
étamines au nombre d'environ quinze;
cinq styles; capsule couverte par le
calice , à cinq loges et à cinq valves;
semences petites tuberculécs d'un cô-
té , a\ant un cordon ombilical très-
long!^ Bernard de Jussieu , Linné et
Adanson regardaient ce genre comme
appartenant à la famille des Caryo-
phy liées. Ce dernier , en lui donnant
le nom de Rolofa, lui assignait cinq
à dix pétales, un style et cinq slig-
males. Le professeur A.-L. de Jussieu
a fait voir ses rapports avec le genre
Jizoon, qui a le même port, et dans
lequel doit rentrer le Glinus crystal-
linus de Forskahl , qui est la même
Plante que V Jizoon Canariense , L.
Les espèces de Glinus , au nombre de
trois, savoir : Glinus loluides,h.; G.
fliclamnoides , L. , et G. setijlorus ,
Forsk., sont des Plantes herbacées,
rampantes, souvent cotonneuses , a
rameaux alternes ainsi que les feuil-
les qui naissent par paires du même
point de la tige; leurs fleurs sont
axillaires. Elles croissent dans les
terrains les plus arides de la Sicile,
de l'Arabie , de lEgypte, de la Bar-
barie et de l'Espagne. (g..n.)
GLO
GLINON etGLINOS. bot. phan.
l^. Gl,aino.s.
GLINUS. HOT. l'iiAN. ^. Glinole.
GLIRES. MAM. A^. Rongeurs.
GLllllENS. MAM.Desmaiost donne
ce nom à la fjimille fies M.nnmifères ,
qu'il composa dans la première cili-
hon (le ÎJèteiville des (icrboises , des
Gci l)illes et d^s l^oirs. f^'. RoNGi'.iiRS
<.'lGi:iiuoiSE. (b.)
*GLIRICAPA. REPï. OFii. Espèce
tlu genre Coideuvre. J^'. ce mol. (b.)
GLIS. MAM. D'oîi Glires cl Gli-
riens. K. Loir et Rongeurs. (b.)
GLOHBKE. Gluhba. bot. I'iian.
Genre de la (aniille des Amomées et
de la Dlandrie ftlonogynie, étal)lipar
Liinic et ainsi eaiactérisé : péiianllie
doul)le , l'exlcrieui' court , persistant,
tritide; l'intérieur tubuleux , à trois
«livisions égales ; deux étaniines dont
les fdels hont courts, liliformcs , et
les anthères attachées dans toute leur
longueur sur les filets; ovaire sur-
monté d'un style sétacé et d'un stig-
mate aigu; ca|>sule arrondie, cou-
ronnée par le périanthe , à trois val-
ves , à trois loges et polyspernies. Les
espèces de ce genre sont encore trop
impartailement connues, pour que
les auteurs soieut d accord sur celles
qui doivent le constituer ou l'ormer
des genres particuliers. Linné fds ,
dans son supplément ,a séparé de ce
genre le Glubba autans, L., espèce
qui est devenue le type d'un genre
distinct , sous le nom de Reneal/nla ,
auquel Jussicu [Gênera Plant., p. 62)
a substitué celui de Catimbium. Vend-
laud ( Sert. Hanow. , tab. 19 ) a figuré
la même Plante et l'a nommée Zerum-
bet speciosurn ; enfin, Smith ( /i.ro/.
I3ot., tab. 106) en a fait une espèce
à'J/pinia. L'appendice (nectaire se-
lon Linné) bidcnié à la base , trilobé
au sommet et situé dans l'intérieur
du périanthe que possède cette Plante,
est un caractère qui semblerait devoir
en autoriser la séparation générique.
Le genre Cotebruokia de Donn [Hort.
Co.ntabr. ) a été reconnu par Smith
GLO 075
comme identique avec le Globba , de
SOI te <jue le V. btilbifera du premier
n'est autre que le Glubba marantlna ,
dont Smith \loc. cit., t. io5 ) a donne
une belle ligure.
Les Globbées sont des Plantes her-
bacées , à leuilles simples, alternes j
et à fleurs dis]>osées en épi laUiral ou
terniMial. Elles croissent ilaus les In-
dcs-Orieutales. Deux esjiccessontcuï-
tivées dans les jardins d'Europe , sa-
voir : le Glubba niitansAovM nous avons
déjà parlé, et le Glubba crccta , D. C.
et flcdouté, Liliaeées. Ce sont de très-
belles Plantes, surtout la première,
qui est rouiarquable par la grandeur
de ses feuilles et par le nombi e de ses
fleurs. Elles demandent la même cul-
ture , c'est-à-duc un mélange rie
terre franche et de terre de Bru_)cre ,
à être mises dans des pois , expo-
sées en plein au- pendant l'été, et
alors anosées frécpieinment , mais
renfermées soigneusement pendant
Ihiver.
Plusieurs espèces de Globbées sont
déciites dans la Nouvelle E'iore de
l'Inde, publiée en 1820 à Scrampore
par Carey et Wallich. Ce sont les
Globba bulbifera , Piosb. ; G. orixen-
sis , Roxb. ; G. Jlura, Roxb., ou G.
versiculor, Smith, E.xot. But., tab.
117 ; G. Carejana , Roxb., G. subii-
lata, Roxb.; et G. spatulata, Roxb-
Le docteur Sims[Butanical Magazine,
xxxTi , lôio) a fon.ié sur le G. siibu-
lala un genre particulier qu'il a nom-
mé Mantisia, et qui a été adopté par
Smith dans la Cyclopédie de Rees. A
ce genre, Wallich {hlor. Indica, 1 , p.
81) rapporte comme deuxième espè-
ce, le G. spathulala , Roxb. (g.-n.)
GLOBE. POIS. Nom vulgaire du
Tetrudon lineatus et du Diutloa His-
tri.x. V. DiODON et Tétrodon, (u.)
GLOBE ou PETIT GLOBlv Glo~
hulus. ÉCHiN. Uesbori, dans sa Tra-
duction de Rlein , p. 73 , donne ce
nom à la troisième espèce de ses Our-
sins boutons , qui offrent ]>lusieurs
variétés; ils appartiennent aux Ga-
lériles de Lamarck. V. Gaeérite.
(LAM..X.)
S76 GLO
*GLOBTCEPS. MAM. Espèce du
genre Dauphin. V. ce mot. (b.)
GLOBIFÈRE. Globifera. bot.
FHAN.(Gi»ieîin.)Syn.deMicranlhcme,
J^. ce mot. (b.)
GLOBOSIÏE. Globosites. moll.
ross. C est ainsi que les anciens orvc-
tograplies désignaient toutes les Co-
quilles péSniiées qui ont une forma
globuleuse. (d..h.)
* GLOBUL^A. BOT. PHAN. r\
CUASStJLE.
GLOBULAIRE. Globularia. bot.
PHAN. Genre établi par Linné dans
la ïétrandi ie , rangé par Jussieu à
la suite des Primulacées , et dont
le professeiu' De CandoUe a formé
vine famille particulière sous le nom
de Globulnriées. P". ce mot. Dans
ce genre , les fleurs petites et vio-
IcUcs sont réunies en tête comme
dans les Dipsacées. Chaque fleur, qui
est sessile sur le réceptacle , est ac-
compagnée d'une bractée en forme
d'écaillé , et offre un calice monosé-
pale , allongé , à cinq divisions pro-
fondes et un peu inégales; une co-
rolle d'une seule pièce , irrégulière ,
longuement tubuleuse, évasée et di-
visée en cinq lanières inégales , qui
forment comme deux lèvres; une su-
périeure, à trois divisions; une infé-
rieure , à deux lanières plus courtes.
Les étamines, au nombre de quatre
à cinq, sont alternes avec les divisions
de la corolle. L'ovaire est ovoïde-al-
longé, uniloculaire , contenant un
seul ovule, pendant du sommet de la
loge; la base de l'ovaire est environ-
née d'un disque hypogyne , mince et
inégal ; le style est à peu près de la
longueur des étamines , terminé par
un stigmate bifide, dont les deux di-
visions sont linéaires et inégales; le
fruit est un akène ovo'ùle , i-ecouvert
par le calice qui est persistant; la
graine est pendante , et se compose
d'un tégument propre, mince, d'un
endosperme blanc et charnu, conte-
iiant un embryon cylindrique , ayant
la même direction que la graine.
Ce genre se conij^iose d'eiiviron
GLO
douze ou quinze espèces : ce sont des
riantes herbacées vivaces , ou des
Arbustes dont les feuilles sont per-
sistantes, coriaces, alternes, les fieurs
quelquefois toutes radicales ; les fleurs
forment des capitules globuleux ou
hémisphériques.
Globulairi: commune, Globularia
vulgaris , L. Elle croît dans les lieux
secs et Incultes , particulièrement sur
les coteaux de l'Europe. Ses feudles
sont radicales, à lexception de quel-
ques-unes qui sont éparses sur une
tige simple, haute de six à dix pouces.
Eiles sont spathulces , vétrécies à leur
base en un long pétiole. Celles de la
tige diminuent progressivement de
grandeur; les fleurs sont violettes , et
forment un seul capitule terminal; les
feuilles delà Globul-iiie ont une sa-
veur amère; elles sont légèrement
purgatives.
Globulaire Ttjrbîtiï , Globula-
ria Âljpum, L., Rich., Bot. méd. 1,
p. 228. C'est un Arbrisseau de quatre
à six pieds d'élévation , qui forme des
buissons épais sur les bords de la Mé-
diterranée , en Provence , aux envi-
rons deToulon et d'Hyères; ses feuilles
sont alternes , obovales, lancéolées ,
aiguës , très-entières , presque sessl-
les , coriaces , dressées contre la tige;
les fleurs sont disposées en capitules ,
qui terminent chacun l'extrémité
d'une des petites ramifications de la
tige. Ces capitules sont globuleux,
scssiles , entouiés d'un iuvolucrenn-
briqué , dont les écailles sont brunes,
scarieuses et cillées sur les bords; le
réceptacle est convexe et spongieux à
l'intérieur; les fleurs sont nombreu-
ses et serrées les unes près des au-'
très. Chacune d'elles est accompagnée
d'une bractée spathulée, un peu plus
courte qu'elle, chargée sur sa face
externe de poils longs et soyeux.
Les feuilles de cette Plante ont une
saveur extrêmement amère et légère-
ment acre. Les anciens avalent déjà
signalé ses propriétés éminemment
purgatives. Mais c'est i)arllculière-
mciit aux recherc/ies récentes du doc-
teur Loiselcur Deslongchanrps , que
GLO
l'on doit la coiin.iissancc de son vc'ri-
tahlc mode d'action. Ce médecin con-
sidère les feuilles de la Glol)ulairc
Tiubith , comme le meilleur succé-
dané indigène du Séné. La dose
pour un adullc , est depuis un gios
jusqu'à une once , que 1 on lail bouil-
lir dans huit onces deau. Malg.c son
efficacité, ce purgalit tonique est
inusité à Paiis; mais les habilans du
midi de la Fiance , eu font assez sou-
vent usage.
Glo1!IJ«VIRE a LOXGTJrS FEUILL-ES,
Globulaiia hiigijhlia , Willd. Cette
jolie espèce, qui est originaire de
Madère et qui figure ilans nos jardins,
forme un Arbrisseau de huit à dix
pieds de hauteur, dont les rameaux
auguleux portent des i'euilles alternes,
lancéolées , aiguës , entières, glabres,
luisantes et persistantes ; ses (leurs,
dim bleu pâle , sont disposées en ca-
piluies portés sur des [lédoncules
axillaires. Cette espèce demande à
être rentrée dans l'orangerie pendant
l'hiver. (a. r.)
* GLOBULARIÉES. Globn/anœ.
j?OT. PHAN Ainsi que nous l'avons
dit, le professeur De CandoUe a re-
tiré le genre Globulaire de la famille
des Primulacces , pour en former un
ordre naturel distinct sous le nom
de Globidariées. iMais comme celte
nouvelle famille ne se compose en-
core que du seul genre Globulaire,
les caractères sont les mêmes »|ue
ceux que nous avons tracés pour ce
genre.
Les Globulariées diffèrent des Pri-
nmlacécs par plusieurs caractères :
i*' leurs fleurs sont constamment dis-
posées en capitules; 2'' leurs élami-
ues ne sont pas opposées , mais alter-
nes avec les lobes de la corolle; 3**
l'ovaire ne contient qu un seul ovule,
qui pend du sommet de la loge; 4"
le fruit est indéhiscent ; b^ l'embryon
offre une position différente. Cette
nouvelle famille a beaucoup plus de
rapport avec les Plumbagitiées et sur-
tout les Nyctaginées: et si l'ovaire
était infère, il serait fort difficile de
la distinguer des Uipsacées , dont elle
GLO
377
a le port cl les autres caractères. V.
Gx.oiiui..\iRK. • (A. n.)
* GIjOBULE. INF. Espèce des gen-
res Monade et Volvoee. f^. ces mots.
(1..)
GLOBULES. GlobiilL bot. ckvpt.
{Lichens.) Acliar est disposé à regar-
der comme apolhécies ces organes qui
sont globuli.'ux, .solides, crustacés,
formés de la. même substance c{uc le
thalle , terminaux, entiers, caduques,
laissant une lossetlc après leur chute,
et recouverts souvent, comme cela a
lieu dans le genre Isidiurii , par une
membrane qui est peut-être spori-
gère? (a. F.)
G LOBD LICORNES, ins. Dumé-
ril désigne sous ce nom et sous celui
deUopalocères, une fimille de l'ordre
des Lépidoptèies qui correspond au
giautl goure Papillon de Linné , et à
laquelle il assigne pour caractère es-
sentiel d avoir de.5 an tenues en massue
ou rcntlécs au bout. Elle renferme
les genres Papillon, Ilespérie, Hété -
roptère, et elle se tiouve comprise
dans la giande fiimille des Diurnes
de Latreille. (Règn. Anim. dcCuv-V
(aud.)
* GLOBULINA. zool.? eot.?(^/-
ihrodlécs .) Link , dans une classifica-
tion des Algues qui ne nous est pas
connue , a donné ce nom à la seconde
division des Conjugécs du \aucher ,
qui forme noire genre Teudaride.
F", ce mot et l'article Autiirodiées,
T. I , p. 595 de ce Dictionnaire, (b.)
GLOBULITES. Glohulita. ins. La^
treille propose d'appliquer ce nom à
une tribu de la division des Erotyles,
dans la famille des Clavipalpes , et
dont les caractères distinctifs sont
d'avoir les palpes maxillaires filifor-
mes avec le dernier article allongé et
plus ou moins ovale. Tels sont les
genres Languric, Phalacre , Agathi-
dieet Clypéastre ou Lépadile. f . ces
mots. (aud.)
* GLOBDS. MOLL. Nom sous le-
quel Klein ( Tenlam.^ ]>. 173) a dési-
gne certaines Coquilles à forme sphc-
SyS
GLO
nque , qui appartiennent au genre
Chame. (aud.)
GLOCHIDION.BOT. phan. Genre
de la ianiille des Euphorbiacécs. Ses
fleurs monoïques , ou peut-être quel-
quefois dioïques, olFient un calice à
dix divisions , dont trois intérieures.
Dans les mâles, les élamlnes , au
nombre de trois à six , ont leurs filets
Soudes à la base, leurs anthères ad-
nées à ces filets au-dessous de leur
sommet qui se prolonge en pointe.
Dans les femelles, on observe un st\ le
épaissi ou nul , six stigmates courts ,
obtus , dressés ou connlvens ; un
ovaire charnu , à six loges contenant
chacun deux ovules. Le fruit capsu-
laire a la forme d'un sphéroïde dé-
primé , Cl eusé à son sommet d'un en-
foncement ceniral , et sur son con-
tour, de douze sillons longitudmaux.
Le sarcocarpe , assez épais , se sépare
en six valves , dont chacune porte sur
son milieu une cloison formée parles
replis de l'endocarpe. Celui-ci , très-
ténu, formait ainsi intérieurement six
coques renfermant deux graines sou-
vent placées l'une au-dessus de l'au-
tre. Ces graines sont remarquables
par une cavité indépendante de celle
qui renferme l'embryon , et qui , si-
tuée au-devant de celui-ci , commu-
nique à l'extérieur par une ou trois
ouvertures.
Forster a le preuiier décrit une es-
pèce de ce genre, originaire de îles
de la Société et des nouvelles Hébri-
des ; et il lui a donné le nom de Glo-
chidion , que nous avons dû conser-
ver. Gaertner a fait connaître le fruit,
mais en nommant le môme genre
BraïUeia. Outre quatre espèces citées
par les auteurs, les herbiers en con-
tiennent plusieurs qui paraissent iné-
dites \ mais l'imperfection des descrip-
tions d'une part, et de l'autre des
échantillons , rendrait ici une syno-
nymie fort difEcile à bien établir.
Quoiqu'il en soit, ce sont des Arbus-
tes ou des x\rbrisseaux de la Chine,
de Ceyian , de Java , des Philippines.
Leurs feuilles sont alternes .entières,
légèrement coriaces , glabres et sou-
GLO
vent luisantes en dessus , veinées en
dessous ; les fleurs axillaires , solitai-
res ou fasciculées. (a. d. j.)
* GLOIONEMA. zool. ? ou bot.
CRYPT.? Genreétabli par Agardh, qui
le caracléiise de la manièie suivante:
lilamens gélatineux , tenaces, conti-
nus , remplis de sporanges ou concep-
tacles elliptiques, et disposés en lignes
droites. Si l'on s'en rapporte à ers ca-
ractères, le genre Gloionenia flotte
entre les Arthrodiées et les Confer-
vées; cur Ae~ filcunens continus , avec
des sporanges elliptiques disposés en
lignes droites dans l'intéiieur de ces
filamens , sont des caractères qui peu-
vent convenir à des êtres ou les fila-
mens présentent des articulations ,
soit dans tout leur diamètre , soit
dans un tube intérieur seulement ,• et
les séries de sporanges en lignes
droites indiquent bien évidemment
un lul)e intérieur , formé d'articles
bout à bout. Agardh lui-même sem-
ble douter de la validité de son gen-
re , quand il met en question sa na-
ture animale ou végétale. Et cette va-
lidité devient bien plus problémati-
que, lorsqu'on voit que ce genre est
formé de trois e>pèces tellement dis-
parates, que la réunion d'une Sertu-
laire, d'un Fucus et d'une Mousse,
sous un même nom générique , no
seraient pas plus étranges.
Le Gloionenia paradoxum de Fau-
teur suédois , espèce dessinée par
Lyngbye , la dernière de son Tenta-
men , nous paraît devoir évidemment
faire partie du genre Tiresias. V, ce
mot et ArtiipiODiées. Les prétendus
sporanges de ce Psychodiaire sont
certainementdcs Zoocarpes. Le Gloio-
nenia fœtidiim n'est pas sufiisamment
décrit , et serait peut être l' Ulva fœti-
<^/ade Vaucher , laquelle est uneChao-
diiiée. Le Gluionema cli/onoplastes ,
enfin , Plante des rivages maritimes ,
dont quelques-uns font un Oscillaire,
nous parait d'aboi d , malgré l'asser-
tion de Lyngbye, n'avoir pas le mom-
dre rapport avec son Oscillatoria
chtonoplasles , qui est le type de
notre ^enve P^aginaria. K- ce mot et
GLO
AnTiiRODiKF.s. Daijs la figure de la
Flore Danoise, la siiperposilioii des
couches qu'on ilil l'ornicos par celle
singulière produclion , proscrit lout
rapproclicnicnt. Le genre Gloioiicina
doit conséqueniinent èlre supprimé ,
comme ayant élé {'orme sur des obser-
vations incomplètes , souvent à l aiiie
d'échaniillons secs ou dctigurés, et
pour réunir des êtres totalement i!is-
pai'ates. (B.)
GLOIRE DES ACACIAS, bot.
ï'HAN'. Quelques voyageurs et des jar-
tlinicis ont donné ce nom à la Poin-
cenille. T' . ce mot. Léman dit qu'on
la aussi appliqué à V yE^ckiiwinene
grandijlora , L. f^. Sesbanie. (b.)
GLOIRE DE MER. Gloria maris.
MOLL. Un Cône extrêmement rare ,
dont on ne connaît que quelques in-
dividus , et qui est con.-équemmcnt
très-cher et fort recheiclié dans les
collections de luxe, a reçu ce nom,
qui a élé ensuite adopté par Bru-
guière et Lamarck. [d..h.)
* GLOMERARIA. polyp. Nom
donné par Luid, dans sa Lichénogra-
phie britannique , à une espèce d Al-
cyon de iorme globuleuse. (LA.M..X.)
GLOMERIDE. Glomeris. iNs. Gen-
re de l'ordre des Myriapodes, famille
des Clulognathcs , établi par liatreil-
le aux dépens des Iules, et ayant ,
suivant lui, pour caraclères : corps
ovale-oblong , crusiacé , susceptible
de se rouler en boule , ayant sur cha-
que boid latéral une rangée de petites
écailles , de onze à douze scgmens ,
dont le dernier plus grand et demi-
circulaire; antennes renflées vers leur
sommet. Ces Insectes ditFèrent essen-
tiellement des Polyxèncs par la con-
sislance de leur corps et par leurs an-
tennes. Ils jiartagent ces caractères
avec les Iules e! les Polydêmes : mais
ils s'en distinguent par la forme ovale
de leur corps et par quelques auties
particularités importantes. Cuvier
(Journal d Hist. nat. , rédigé par La-
marck , etc. , ï. II , p. 27 et pi. ^G)
avait établi ce genre sous le nom
d'Armaddlc que Lalreille a rempla-
cé pai celui de Glomeris , c'est-à-dlrc
GLO o-r,
roulé enboule, de Glomas, peloton. Ce
genre ressemble , au premier abord ,
aux Clopoi tes ; mais Cuvier (/oc. cit.)
a le premier signalé lesdillerences no-
tables qui le caractérisent ; suivant
lui, le corps a dix demi-anneaux,
sans compter la tête ni la queue.
On remarque entre le premier seg-
ment et la tête une placpie demi-
circulaire qui manque dans lesClopor-
tes. La queue est d'une seule pièce
dcini-circulairc et sans appendices;
il y a seize paires de pales ; les anten-
nes n'ont que quatre articulations,
dont la dei nièrc est en massue. Quant
aux parties de la bouche, elles sont
aussi très -diil'éren tes de celles des
Cloportes , et voici ce qu'en dit Cu-
vier : l'organe le plus extérieur sem-
ble tout d'une pièce, mais parlagc
en quatie triangles par quatre sil-
lons; les externes ont leur pointe en
arrière; c'est le contraue dans ceux
du milieu. Le bord antérieur et libre
de cette sorte de plaque est den-
telé. Lorsqu'on l'a enlevée, on voit
la mâchoire supérieure large à sa
base et échancrée à son extrémité.
Les diverses parties mentionnées
par Cuvier sont figurées et grossies
( loc. ck. , pi. 26 , fig. 27 , 28 , 29). A
ces divers signes , on doit ajouter
comme un des plus remarquables la
présence de cette série de peliles écail-
les qu'on observe de chaque côté de
leurcoips,etqui, suivant nous, cor-
respondent exactement au\ flancs des
Crustacés et des Insectes. Ils repré-
sentent encore , ainsi que l'a ju '1-
cieusement noté Latreillc (Règn.
Anim. de Cuv. ) , les lobes latéraux
des Trilobites. La plupart des Glo-
mérides sont terrestres, ils se tiennent
cachés sous les pierres et se contractent
en boule lorsqu'on veut les prendre
et quand on les inquiète. Ce genre
est peu nombreux en espèces.
On trouve dans le grand Océan :
Le Gloméride ovale, Gl. ovalis ,
Jj., qui a été représenté par Gronou
{Zouph. Gronou. y x\° 99.^, p!. i7)
lig. 4, .5). Il peut être considéré com-
me le type du genre.
Le Glomébjue pustule , Gl. pustu-
o8o GLO
lattis , Latr., ou VOnisciis pustulatus,
Fabr., figure par Panzor (/a.v/^. Ins.
Germ., fasc. 9 , tab. 22) ,;\ ete décrit
par Cuvicr {loc. cit.) sous le nom
à'Armadilto pastu/atiis.
Le Gloméride bordé , Gl. margi-
natus , ou VOnisciis zonatus de Pauzi-r
{loc. cit., fasc. 9 , fig. 20) , a été décrit
par Cuvicr, qui le nomme Annadillo
margina/is et le rcpréscnle (/t»f. cit.,
pi. 26 , fig. 23- 26}. Il n'est pas rare
dans le midi de la France.
Cuvier parle encore d'une espèce
qu'il n'a pas vue, mais dont la des-
cription lui a été envoyée par Hart-
mann et Slultgardt. Il la croit une
variété de son Jrniadillo marginalis.
(aud.)
GLOMERULES. bop. crypt. [Li-
chens.) Achar nomme ainsi, dans son
Prodrome de la Lichénograpliie sué-
doise, des réceptacles hémisphériques
pulvérulacés , sessiles, qui se trou-
vent à la surface des Variolaires , des
Ramalinécs, des Parméliacées , des
Usnées et des Coiuiculaires, dont ils
occupent les marges ou les extrémi-
tés ; dans les autres ouvrages, il nom-
me ces productions des Sorédies.
(A. F.)
GLORIA MARIS. MOLL. /^:Gloi-
BE DE MER.
GLORIEUSE. POIS. L'un des noms
vulgaires du Raja Aqiiila. P^. Rate,
sous-genre Mourines. (b.)
GLORIOSA. BOT. PHAN. Ce nom ,
imposé par Linné à un genre que
constitue uue superbe Plante du Ma-
labar, a été changé avec juste raison
par le professeur Jussieu , en celui de
Methonica, qui lui avait été donné
autrefois par Hermann. C'est en effet
une règle invariable que les noms de
genres doivent être des substantifs.
Linné, dans cecas-cicommepour les
ïuots Mirabilis, Micranthus , etc.,
n'ayant pas joint l'exemple au pré-
cepte, on s'est en général accordé à
remplacer ces noms par des mots in-
signifians. p". Methonica. (g..n.)
GLOSSARIPHYÏE. Glossariphy-
fiim. BOT. PHAN. C'est ainsi que Nec-
^er désigne un de ses genres , c'est-
GLO
«-dire un ordre, une tribu , ou en nu
mot la réunion d'un gi-and nombre de
genres établis {)ar les autres botanis-
tes. Le Glossariphyte du bizarre sys-
tème de Ncckcr coriespond aux Seini-
flosculeuses de Tournefort. ^. Stnan-
THÉRÉES. (G..N.)
* GLOSSARRUEN. bot. piian.
Genre de la famibc des Violacées ,
établi dans le Prodrome de De Can-
dollc, 1 , p. 290, par Marlius qui l'a
ainsi caractérisé : sépales du calice
très-inégaux, décurrens sur le pédon-
cule; les trois extérieurs plus grands
que les pétales, le plus souvent cor-
dés, acuminés et munis à leur base
de deux oreillettes hastées ; les infé-
rieurs , eutic lesquels l'éperon est
interposé , inégaux avec des oreillet-
tes extérieures le plus souvent arron-
dies; les deux sépales intérieurs ]ilus
petits et très-étroits ; pétales inégaux,
à onglets munis de trois nervures , les
deux supérieurs plus courts, les deux
latéraux plus longs que le supérieur,
l'inférieur très-grand, se terminant
en éperon par derrière; filels des éta-
mines séparés à la base , dilatés d'un
côté , oblongs, pressés contre l'ovaire,
portant des antbères dont les lobes
sont divergens au sommet et rappro-
chés à la base ; deux des filets anté-
rieius , munis sur le dos d'appendices
subulés , neclarifères , et s'engaînant
dans l'éperon ; stigmate un peu re-
courbé au soumiet, le plus souvent
muni d'un appentlice presque en spa-
thule. Ce genre tient le milieu enttc
le Noisettia et le F'iola; il diffère d-c
l'un et de l'autre par la forme de son
calice. Deux espèces indigènes du
Brésil , Glossarrhcn floribundus et G.
parvi/lurus , constituent ce genre. Ce
sont des Plantes frutescentes dont l'é-
corce est rougeâtre , les feuilles alter-
nes penninerves , à stipules très-pe-
tites. Leurs fleurs sont portéessur des
pédoncules solitaires, articulés , uni-
iloreSj et accompagnés de cleux biac-
tées. (G..N.)
GLOSSATES. Glossata. ins. Fa-
bricius(5f5/. E/i/o/nul.) donne ce nom
à une classe d'Insectes dont les carac-
GLO
tèrcs soTïl • d'avoir une laiii^ue plus
ou moins dévcloppcc , loiilct: on spi-
i;ilecl cachi'eenlie deux palpes gar-
nis de pods soyeux. LaUeilIc ajoute
à ces caractères celui d'avoir les ailes
recouverlcsii iMiepoussièi eiai ineuse,
el il convei lit la classe des Glossatcs
en un ordre qu'il désigne sous le
nom de Lépidoptères. / . ce mot.
(AUD.)
GLOSSE. G/ossi/s. iM(ii,i-. Genre
clal)li par l'oly (Tcstac. des Oeux-
Siciles ) pour les Animaux des Iso-
caides. C'est à ce mot que nous don-
nerons les détails de 1 organisation
lies Animaux que reniernie ce genre.
(D..1I.)
G LOSSOCARDIE. Glossvcanlia.
EUT. riiAN. Genre de la famille des
Sj.nar>lhéiées , Coryndjifères deJus-
sieu, et de la S\ngénésie superflue ,
L., établi par if. Cassini (Bull, de la
Soc. l'hil. , septembre 1817 ), qui l'a
ainsi caractérisé : involucre accompa-
gné à sa base de deux ou trois brac-
téoles, subcylindrique , loi iné de cinq
folioles elliptiques, membraneuses sui
les bords et di.-.posées sur deux rangs;
calalln«ie dont le disque se compose
d'un petit nond)re de fleurs régidiè-
res lieiniaphiodites , ayant quatre di-
visions à la corolle, et la ci 1 confé-
rence de fleurs en languettes et fe-
melles; réceptacle plane, garni de
paillettes linéaires, lancéolées et mem-
braneuses ; akènes allongés, étroits ,
marqués de tpiati e cotes hérissées de
longs poils fourchus; leur aigrette est
composée (ie deux petites écailles tri-
quètres, filiformes , épai.sscs, cornées
et lisse».
Ce genre a été placé par son .luleur
près lie ï [[ete/vspennijin , dans la
tribu des Hélianlhées Goréopsidées.
Une seule espèce le constitue ; elle
est herbacée, glabre, à tiges rameu-
se'^, à feuilles alternes, linéaires, bi-
pinnées et à tleurs jaunes , solitaires
au sommet de petits lanieaux nus,
pcdonculirorrnes. Cette Plante, nom-
mée Glussccan/ia inicarifoUa par Cas-
sini, était étiquetée Zinnia Hiciena ,
dans l'heibicr du protèsseur Oesfon-
taincs; mais la description donnée
GLO 58 1
par Retz [Observât, bulanicœ), ne
correspond pas avec les caractères de
la l'Iante <{ui forme le type du geine
en question. (g..N.)
* GLOSSODERME. moll. Poly a
emi)lo3é ce mot pour toutes les Co-
quilles de son genre Glossus qui ré-
pond au genre Isocai tle de Laniarck.
/". ce mot. (D..11.)
G LOS son II-:. Olussodia. BOT.
l'HAN. Geine de la famille des Orcbi-
dées , et de la Gynamlne Diandrie ,
L. , établi par R. Rrown ( Pwdivm.
Hor. t\ov.-llollaiid. , p. 5^6) qui l'a
ainsi caractéiisé : périanlhe à six
divisions, dont cincj étalées , presque
égales , la sixième labelliforme , très-
couile, en forme de langue de Ser-
pent, placée entre le labcUe et le gy-
nostème j anthères à deux loges ren-
fermant chacune deux masses polli-
niques. Ce genre est compose de
deux espèces , Glossodia major et
G/ossodia minordeBiown , qui habi-
tent l'une et l'autre la JNouvelle-Hol-
lande. La forme de l'appendice qui
est adné à la colonne des organes
sexuels sert à les caractéiiser ; dans
la première, il est divisé jusqu'à la
moitié en deux lobes étalés, aigus;
dans la seconde , ces lobes sont paral-
lèles et obtus. Au reste , ce sont des
herbes terrestres dont les racines sont
bulbeuses, qui ne produisent qu'une
seule feuille radicale, enveloppée à
sa base d'une seule gaine membra-
neuse. Les hampes sont terminées
par une ou rarement par deux fleurs,
et accompagnées chacune d'une brac-
tée. (G..N.3
GLOSSOMA. BOT. PII AN. Schreber
et, après lui, Willdenovvr nomment
ainsi le genre P^o/omila d'Aublel. f^.
ce mot. (a. n. j.)
GLOSSOPETALUiM. bot. phan.
Nom donné par Schreber et Willde-
now au genre Goupia d'Aublel. f^.
ce mot. (a. d. j.)
GLOSSOPÈTflES. pois. ross. Ce
mot, qui signifie proprement Xfl//^'"«/?5
pétrifiées , désigne en histoire natif-
relle des dents fossiles, dont la plu-
part appartinrent à des Sélaciens;
582 GLO
on ne s'explique pas trop d'abord
comment les anciens naturalistes
ont pu prendre des dents pour des
langues ; mais quelques auteurs en
donnent la raison suivante : on ob-
serva des Glossopèlres à Malte, ou ,
comme cbacun s^it, saint Paul dé-
truisit les Seipens , pour y avoir été
mordu par lune de ces vilaines bêles;
l'on en conclut que les langues des Ser-
peos punis de mort par 1 apôtre irrite ,
s'étaient pétrifiées en ménioiie d'un
si grand miracle. On ne manqua pas
ensuite de retrouver jusqu'à le, rs
yeux , mais ces )eux sont encore
des dents; seulement ils ont appar-
tenu à quelque Spare ou bien à
quelque Anarrique , au lieu d'avoir
meublé la triple mâchoire de quel-
que Requin. — Outre Malte, les en-
virons de Paris, de Montpellier,
de Rome, de Dbx , de Boideaux , la
Touraine , la Toscane , la Sicile ,
l'Angleterre, et le plateau de Saint-
Pierre de MaëstrichtjOfiVcnt des Glos-
sopèlres. jNous en avons encore re-
cueilli à la surface de certains champs
laboures des environs de Bruxelles.
Pallas en observa dans les parties
les plus éloignées de la Russie , con-
fondues avec des bois carbonisés et
des os brisés d'Eléphans. Selon les
localités, ces débiis d'Aniniaux va-
rient quant à la forme, l'état de con-
servation , les dimensions et la cou-
leur. Celles que les naturalistes ont
recueillies à Long'jumeau , par exem-
ple, ont peidu leur racine ainsi que
leur noyau , et sont maintenant vides.
D'ordinaire, elles sont plus ou moins
triangulaires , pleines , légèrement
dentées par deux de leurs bords, ob-
tuses , d'une couleur brunâtre ou
bleuâtre, irès-luisantcs et comme ver-
nies à leur surface, avec une base plus
ou moins arquée, ayant l'une de leurs
faces plus plane que l'autre; et d'au-
tres fois une forme plus subulée, une
certaine courbure , ou trois pointes.
Selon ces ligures , qui indiquent plu-
sieurs espèces parmi les Squales, d'oii
viennent les Glossopèlres , les oryc-
lographes leur donnèreul divers
noms. Ils les appelaient Lamino-
GLO
DONï£8, selon qu'elles présentaient
davantage l'image d'une lame, Ly-
coDONTF.s , qui répond à dent de
Loup, Gi^OTiDES, quand elles avaient
la loi me d une alêne , et même Or-
NiTUOGLOssES, Car ou y vit aussi des
langues d'Oiseau. En général , les
véritables Glossopèlres paraissent
avoir appaitenu à des espèces en-
core aujourd'hui existantes; ainsi, les
plus grandes, qu'on a appelées Car-
cHARiODo.NTES , out bcaucoup d'ana-
logie avec les dents du véiitable Re-
qum nolie contemporain, Carcha/ias
verus de Bloch: mais les individus qui
les portèrent dans leur gueule, de-
vaient être énormes; el si l'on en juge
par proportion , ils n'atteignaient pas
moins de soixante-dix et quatre-vingts
pieds. — Celles du département de
la Manche offrent les plus grands rap-
ports avec les dents de la Z\gène ou
Squale-Marteau ; l'espèce figurée par
Parkinson (T. m , pi. 19 , iig. 3) est
l'analogue de la dentduïiburon ; l'es-
pèce de Bruxelles aurait appartenu ,
selon Blainville , au Squalus auricu-
latiis. L'espèce de dent trouvée en Si-
cile, à Malte, et dans le Hamp^hire
en Angle leire , a les plus grands rap-
ports avec celles du Squalus Vacca;
enfin d'aulres sont celles du Long-
rsez, Squalus cornubicus.
Les dénis fossiles , communé-
ment désignées sous le nom de Bu-
fonites, de Batrachites et de Chélo-
niti'S , ont , ainsi que nous l'avons
déjà dit, appartenu à des êtres très-
diflerens de ceux qui laissèrent les
Glossopèlres pour reliques de leur
antique e\islence. On a recoiwiu par-
mi elles , non-seulement les dents de
Spares el d'Anarriqucs , mais encore
de diverses Raies; et celles qui sont
appelées en Italie dents de sorcières,
ont appartenu à quelque Pois-on per-
du , voisin des Balistes, dont Blain-
ville a rétabli le genre Palseobaiiste.
F', ce mot. - (b.)
GLOSSOPHAGE. mam. -T. Piiyl-
LOSTOME.
» GLOSSOPTERIS. bot. foss. (A.
Brongniart.) P'. Filicites.
* GLOSSOSTÈME. Glussosiemun.
GLO
BOT. PiiAN. Genre elal)!! par Desfoii-
tiHiics (Mémoires lUi IMuscum, 5, n.
258 , tah. II, rappoi le par lui à ]a
laniiUe des Tiliaccies , el a celle des
Byltnériacées par Kunlli. Le calice
est à cinq divisions proibndcs, oyalcs,
algues ,avec lesquelles alternent cinq
pétales plus longs, lennines pai une
pointe, l-^ntie les pétales , sont insé-
rées cinq lanquetlcs plus courtes, tu-
beiculeuses, quou rcijaicle comme
autant détaniincs avoitées , et qui
)>orlent cliacune six lllels partant des
deu\ côtés de leur base , et chargés à
leur sonunet d'une double anthère,
lie style simple est teiiniué par cinq
siigmales connivens ; l'ovaire libre,
globuleux, héiissé de pointes régu-
bèrenient disposées, piésenle exté-
rieurement cinq sillons, et intérieu-
rement cinq logos , dans chacune tles-
quelles des ovules nombieuv s'atta-
chent à l'angle intei ne sur deuk rangs
longitudinaux. On n'a pu encore ob-
server le huit.
Le (Jlossoslemon Bruguierii a été re-
cueilli eu Perse par Brùguière et Oli-
vier. Sa tige ligneuse se partage en
rameaux cannelés; ses feuilles alter-
nes , arrondies ou ovales , anguleuses
sur les bords ou un. [leu lo])ées , iné-
galement dentées , traversées dans
leur longueur par cinq grosses neivu-
res divergentes, sont portées sur des
pétioles cannelés et plus courts, (jui
accompagnent à leur base doux stipu-
les allongées et étroites. Ces diverses
parties sont, ainsi que les calices et
les ovaires, parsemées de petits poils
étoiles. Les Heurs , dont la largeur est
d'un pouce environ , et dont les péta-
les sont loses ainsi que les langueites
alternant avec eux, et veinés, sont
disposées en corymbes axillaires , et
leurs pédicelles u'iTi enl à leur base des
bractées filiformes. (v. n. j.J
* GLOSSUS. MoLi,. V. Glosse.
* GLOTIDRS. Glviidœ. pois. foss.
f^- Glossopètres.
GLOTTE. zooL. r. Larynx.
GLOTTIDES. ois. Ordre proposé
par Forster, el qui comprend tous les
Oiseaux ayant une langue très-allou-
GLO 5&r,
gée; les genres Pic , Torcol , Grimpe-
rcau , Colihil , Ilu|)pe, Guêpier , 8il-
telle el Mai tin-l>écheur lu composent.
GLOTTIDIUM. noT. phaJ.' Genre
de la famille des Légumineuses , pro-
posé par Desvaux (Journal de Bota-
nique , mars i8i5, T. iii, p. ,,9)
qui l'a ainsi caractérisé : calice bila-
liié , à cinq d-nts ; gousse elliptique ,
comprimée, à deux graines et à une
seule loge ; valves pouvant se .sépa-
rer. Lj type de ce genre est une Plan-
te qui a éié placée parmi les TE-chy-
nomènes, les.Sesbanics et les Dalher-
gics. C'était VyEschjnomc/ic Plaly-
carpus, Michx., c\.U Dalbcrgla po/j-
phythulc Vo'ixci. (G..N.)
GLOTTIS. OIS. J^. Gallïnulk.
GLOUPICHI. OIS. (Sieller.) Nom
donné à un Palmipède qui se trouve
communément dans le détroit qui
sépare l'Amérique du Kamtschatka,
et que l'on présume être le Pingouin-
Perroquet, f'. StaRIQUE. (DR..Z.)
GLOUSSEMENT, ois. Petit cri
d'appel ou de tendresse au moyen du-
quel la Poule ralJie ses Poussins. P'.
^"'^- (DR..Z.)
GLOUT. OIS. Nom que l'on a don-
né à la jeune Poule d'eau ordinaire,
que la [)lupart des auteurs ont mal a
propos considérée comme une espèce
«listincte. /^. Galunule. (nu..z.)
GLOUTON. Gtilo. MAM. Ce nom ,
appliqué «l'aboi d au seul Glouton dii
Nord , est devenu le nom d'un genre
de Carnivores Plantigrades , dont
Linné avait compris une portion dans
son genre P'werra , une autre dans
son genre Musttla , une troisième en-
fin dans son genre U/sus. Comme
ces Animaux sont Plantigrades ,
leurs jambes, en les comparant a
celles des Carnassiers or.iinaires
sont raccourcies de toute la lon-
gueur du carpe et du métacarpe,
d'où résultent une allure lourde
et une forme de corps épaisse, qui
semlilenl exclure la vivacité. Ce sont
en général des Animaux à lar'^e têle
de taille médiocre, se rapprochant
du Blaireau par leur démarche , des
â84
GLO
Martes par leius habitudes et par
leur syslcinc denlalre : ils sont très-
caniiissiers , mais susceptibles de
s'apprivoiser. Los oreilles honl foil
pcliles et très-peu développées ; ia
queue est courie, et il y a bOUs elle
un simple repli de la peau, au lieu
de la poclie remplie de matière fé-
tide , qui s'y remarque clieic le Blai-
reau; les quatre membres sont pen-
tadactyles cl armés d'ongles fouis-
seurs ; les couleurs, l'abondance,
la finesse du poU varient beau-
coup ; mais ordinairement , la couleur
des })arties inférieures du coips est
plus foncée que celte des parties su-
périeuies, disposition trè^-siiiguliè-
re , puisque c'est la disposition inverse
qui se rencontre chez presque tous
les autres Mammifères. Il y a à cha-
que mâchoire six incisives et deux
canines ; le nombre des fausses mo-
laires varie, mais il y a toujours une
tuberculeuse et une carnassière. On
trouve des Gloutons dans les deux
coniineus.
Glouton du Nord, Gulo arcti-
cus , Desm. ; U/sus Gm/o , Pall. ,
Lin. Cette espèce est à peu près de la
taille de notre Blaiieau; le dos est
brun-roux et même blanchâtre, sui-
vant les individus; le dessus de la
tête est de même couleur aussi, mais
la face est noire; une ligne blanchâ-
tre s'étend sur les tlancs , depuis l'é-
paule jusque sur l'origine de la
queue; le bord des oreilles est de mê-
me couleur ; tout le reste du corps
est d'un brun foncé. Le Glouton a
le» deux sortes de poils : les soyeux
très-longs, surtout à la queue, déter^
rainent les couleurs du pelage; les
poils laineux sont grisâtres ; la tête
n'est couverte que de poils ras ; la
queue est-très courte dans cette es-
pèce. ^
On a i-éuni au Glouton d Eu-
rope celui d'Amérique ou la Volve-
renne, Ursus Lu&ciis , Gniel. , Lin.,
qui n'en diffère que par des couleurs
un peu plus paies. L'espèce ainsi éta-
blie habite le nord des deux contincns.
Le Glouton est très-1'éroce et très-
vorace : il attaque les plus grands
GLO
Animaux, comme le Renne , sautant
sur eux, se cramponnant sur leur dos,
et leur déchirant le col jusqu'à ce
qu'ils tombent épuisés. Buflon , qui a
possé lé un Glouton très-apprivoisé ,
nous apprejid que cet Anunal lappe
en buvant, à la nianlère des Chiens ;
<)u'd ne fait entendre aucun cii , qu'il
est tiès-remuant , et qu'cprès s être
repu , il met en réserve le reste de sa
viande.
Grison , Gulo viltatus , Desm. , P'i-
perra vittata. Lin. Il esta peu près
de la taille de notre Furet. Le dessus
du corps et la queue de cet Animal
sont couverts de poils annelés de
blanc et de noir, mais qui , dans
leur ensemble, paraissent gris; le
dessous du cuips et les membres
sont noirs ou du moins plus loncés.
On voit sur les côtés de la tête une li-
gne blanche dans laquelle est placée
l'oreiller , et qui passe un peu au-des-
sus de l'œil ; tout ce qui se trouve au-
dessous est noir ; ce qui est au-dessus
est gris. Les oreilles , de couleur
blanche, sont très-petites, et man-
quent de lobule ; la langue est rude ,
le scrotum est sans poils , et le mem-
bre du mâle est dur et osseux ; il se
dirige en avant ; le.^ doigts sont gros,
courts etun peu unis par la membrane;
la queue , liois fois moins longue que
le corps, est, dit-on, toujours placée
dans la position horizontale. Le Gri-
sou se creuse des terriers, et répand,
lorsqu'on l'irrite, une forte odeur de
musc; il est très-féroce , et toujours
disposé , même lorsqu'il est apprivoi-
sé , à donner la mort aux petits Ani-
maux qui sont à sa portée. Il parait
que les différences qu'on observe
dans son pelage ne tiennent ni au
sexe, ni à l'âge. Cette espèce habile
l'Amérique méridionale ; ellc^ a été
nommée aussi Fouine de la Guiane
par Buftbn , petit Furet par d'Azzara,
et Ours du Brésil par Thuuberg.
Taira , Gulo barbatus, Uesma-
rest ; Muslela barbala , Linné; et
non barbara. Cet Animal a été ap-
pelé aussi Galera , Caiigueibeiu ,
grande Marte de la Guiane, grand
Furet , Vipena Vulpecula , etc. ,
GLO
Gniel. La tète et quelquefois le col
sont jjlus ou moins gris ; et le corps
est noir ou brun-noir ; les jeunes ont
les couleurs du pelage moins l'oucées;
il y a toujours au-devant du cou une
grande tache blanchâtre, de Toxine à
peu près Iriangulaue ; les doigts sont
réunis par une membrane au\ pieds
de derrière. Le Taira a de vingt-deux
a vingt-quatre pouces, depuis le bout
• du museau jusqu'à l'oiigine de la
queue, qui est d'environ quinze pou-
ces. Cette espèce a la même patrie , et
a peu près les mêmes habitudes que
le Grisou.
Glouton oriental , Gulo orien-
lalis y Horsfield. Nous décrirons un
peu plus au long celte nouvelle es-
pèce encore très-peu connue. Elle a
seize pouces de long depuis le bout
du museau jusqu'à l'oiiginc de la
queue ; les extrémités antérieures
ont quatre pouces de long; les pos-
térieures sont un peu plus longues;
la queue a six pouces. Le Mu-
séum d'Histoire naturelle ne pos-
sède de cette espèce qu'un jeune in-
dividu n'ayant que sept pouces de
long : c'est d'après lui qu'est i'aile
la description suivante : les bords de
la lèvre supérieure , l'inférieure , les
joues, presque toute la poitrine, pres-
que tout l'abdomen , sont d'un blanc
jaunâtre ; une petite ligne de même
couleur s'étend le long de l'épine
dorsale depuis l'occiput jusqu'à la
moitié postérieure du corps; quel-
ques petites taches blanches se voient
aussi autour de l'œil ; le reste du pe-
lage est brun ; les doigts sont terminés
par des ongles forts et arqués; le
doigt inleine est le plus petit , soit au
pied antérieur, soit au postérieur;
les oreilles sont petites et delà cou-
leur générale du corps ; leur contour
est cependant blanchâtre; quelques
poils blancs se voient encore à l'extré-
mité de la queue; le poil laineux est,
comme chez le Glouton du Nord, gri-
sâtre ; enfin la tête de cet Animal est
en général plus allongée que celle
des espèces précédentes. Cette espèce
se trouve à Java : on la nomme dans
le pays Nienteck.
TOMK vu.
GLO oU
Nous terminerons l'histoire de ce
genre par celle d'un Animal qui lui a
été réuni par plusieurs naturalistes,
mais qui en a été séparé par d'autres.
Ratel, Gulo Capensis, Dcsm.; Vi-
verra Capensis et P . melliuura , Lin.;
Vrsus liidicus , Sh. Sou système den-
taire a beaucoup de raj-porls avec
celui des Chats et des Hyènes, dit F.
Cuvier: à la mâchoire supérieure, il a
quatre fausses molaires, deux carnas-
sières , deux tubeiculeuses; à l'infé-
rieure , six fausses molaires, deux
carnassières, point de tuberculeuses;
les incisives et les canines sont en
inême nombre que chez les Gloutons.
Cet Animal est d'ailleurs très-remar-
quable par la disposition de ses cou-
leurs ; la tête et le corps sont en des-
sus d'uu gris beaucoup plus clair en
devant ; les flancs sont presque toul-
à-fait blancs ; le reste du corps est
noir; les oreilles sont blanches à leur
partie supéiieure, noires à leur partie
inférieure; le doigt interne est , aux
pieds antérieurs comme aux pieds
postérieurs, très-court, et les ougles
sont forts et arqués comme dans l'es-
pèce précédente : ce qui n'existait
pas chez elle , ce sont de longs poils
noirs qui garnissent toute la surface
supérieure du pied, même celle des
dernières phalanges. Le Ratel habite
les environs du cap de Bonne-Espé-
rance. Il se trouve aussi au Sénégal.
Cet Animal répand une odeur désa-
gréable , mais qui n'est pas compa-
rable à celle des Mouffettes ; il creuse
la terre avec une grande facilité , et
il est très-friand de miel; aussi em-
ploie-t-il toute son industrie à s'en
procurer; il se trouve pourvu d'une
défense naturelle contre les piqûres
des Abeilles; car sa peau, couverte
de poils et d'une dureté extrême ,
est presqu'impénétrable aux aiguil-
lons de ces Insectes. Les nids d'A-
beilles posés dans les Arbres n'ont
rien à craindre du Ratel. On dit
qu'il a coutume de mordre le pied
des Arbres oii sont ces nids , et que
ces morsures sont pour les Hoîten-
lols un signe certain de la présence
des Abeilles.
586 GLO
Le célèbre de Humboldt a donné
Je nom de Gulu Quitensis à un pelit
Carnassier de Quito, dont les caractè-
res sont: aler , zunls albis diiabus
iorigUudinalibus iiotatus; cauda ex
airu et albo variegata. Cuvier et Des-
marcst le considèrent coiimie une
Mouflette , et il en est de même du
MapurUo du même voyageur. Le
Glouton du Lal)rador de Souuini est,
dit Desmarest , un vrai Blaireau , ou
le Carcajou de Buflbn.
Cuvier ( Ossemens Fossiles , T.
IV, pi. 58, fig. 1 et 2 ) a repré-
senté une tète fossile de Glouton
trouvée à Caylenreuth. On a trouvé
aussi aux environs de Muggendoril
une demi-mâchoire inférieure , puis
une tèle de la même espèce. One
troisième tèle a été trouvée aussi dans
la caverne de Sandwich , caverne
très-riche en ossemens d'Ours. La
tête fossile ne i-essemble , dit Cuvier ,
qu'au Glouton du Nord, mais elle
lui rcssembe à un point étonnant.
Les deux premières têtes n'étaient
point entourées de Stalactite, mais
seulement de ce limon jaunâtre et
friable dans lequel les os des cavernes
sont enterrés. La conservation de
l'iHic d'elles était parfaite ; les dents
en sont encore brillantes, et le tisiu
des os n'est point altéré, (is. g. st. -h.)
" GLOUÏRON. BOT. PII AN. Syn.
de Xanlhium Strumaiium. Ce nom a
aussi été donné à la Bai'danne. (li.)
GLOXINIE. Xiloxuda. bot. piian.
L'Héritier a retiré , et avec juste lai-
son , du genre Maityiiia, l'espèce dé-
crite par Linné sous le nom de M.
pc/e/inis, pour en former un nouveau
genre qu'il nomme Gloxinla. Ce nou-
veau genre , en effet , appartient à la
famille des Gcsuériées, tandis que le
Mailynla fait, partie des Bignonia-
cées ou des Sésamées de Kunlli. Voici
les caractères du genre Gloxinie : le
calice est adhérent avec l'ovaire inière,
terminé par un limbe à cinq divisions
très-profondes et presque égales. La
corolle est monopétale, subeampa-
nulée, allongée , un peu oblique, à
cinq lobes recourbés , arrondis et via
GLU
peu inégaux. Les étamines sont di-
<lynames. L'ovaire est infère, à une
seule loge, contenant deux tropbo-
spermes pariétaux et opposes, sinueux
et recouverts d'une multitude de pe-
tits ovules. Le style est simple et
oblique, terminé par un stigmate
évasé, simple, légèrement concave,
l^e Iruit est une capsule uniloculaire,
bivalve. Ce genre diffère surtout des
Martynia par son ovaire infère.
La Gloxinie maculée , Gloxinia
?naculata , l'Hérit. , Silrp. Nov. , p.
i49, ou Mai ly nia perennis , L. , est
originaire de l'Amérique méridio-
nale; sa racine est vivacc; sa tige,
haute d'un pied , porte des feuilles
opposées , ovales , presque cordifor-
mes, dentées et glabres. Les fleurs
sont très-grandes, d'un beau bleu,
légèrement pubescentes , portées sur
des pédoncules axillaires et uniflores.
On la cultive dans les serres oii elle
est assez commune (a. b.)
GLU , GLUE. BOT. piian. Matière
gommo-résineuse impure qui est le
résultat de la putréfaction lente delà
seconde écorce broyée et cuite dans
l'eau , du Houx commun , llex Aqid-
folium , L. Elle est verdâtre, filante
et tenace, d'une odeur oléagineuse ,
piquante , d'une saveur amère; elle
est insoluble dans l'eau, décompo-
sable par la plupart des Acides qui
ont sur elle une action plus ou moins
vive et variée.__Le contact de l'air la
brunit et la dessèche; exposée au feu ,
elle se fond , s'enflamme, et laisse un
cbarbon spongieux ; elle donne à la
distillation des Gaz Acide carboni-
que, Oxide de Carbone, et Hydro-
gène carboné, des Acides acétique
et oxalique , une huile épaisse , bitu-
mineuse, et enfiu un résidu chai-
bonueux et salin. Tout le monde con-
naît l'usage de la Glu pour prendre
les petits Oiseaux à la pipée ; l'extrc-
me viscosilé de cette matière colle et
enlace les plumes et rend nul le jeu
des ailes. (dr..z.)
GLUCINE. MIN. Matière blanche ,
inodore, insipide , happant à la lan-
gue , douce au toucher , que Yauque-
GLU
lin , qui la découvrit en 1798 , regar-
da comme une substance terreuse
particulière , mais que des travaux
postérieurs loiulciit à l'aire consitlcrcr
comme l'Oxide d un métal qui serait
le Gluciiiium^. La Cilucine est conte-
nue dans rLincraudo, l'Aigue-Ma-
rine cl l'Euclase , tous minéraux
précieux dont on ne la encore obte-
nue qu'eu très-petites quantités. Cette
substance est remarqualjle parla pro-
1>i iélé dont elle jouit de iormer avec
es Acides des Sels sucres, d'oii lui
€St vetju son nom dérivé du mot grec
qui signifie doux. La pesanteur spéci-
fique de la Glucine est 2,967 ; inalté-
rable à l'air dont elle n'absorbe qu'a-
vec peine le peu d'Acide carbonique
qui y est contenu , insoluble dans l'eau
et infusible même à une lempéiatui e
très-éicvéc. La Glucine, que son ex-
trême rareté rend très-chère , est 1 es-
tce sans usage. (dr..z.)
GLUE DES CflÊNES. bot.
CRYPT. L'un des noms vulgaires de
la FistuKne Langue de Bœuf, (b.)
* GLUET. BOT. THAN. Nom de
pays du Loianihus spicaius à Masca-
reigne. (b.)
* GLUMACÉES. Glumaceœ. bot.
rnAN. Quelques auteurs nomment
ainsi un vaste groupe de Monocoty-
lédones dont le principal caractère
résiderait dans leurs enveloppes flo-
rales de consistance scarieuse que
l'on appelle Glume dans les Grami-
nées. Outre celles-ci , les Glumacées
se composeraient des Cypéracées et
desJoncées. f^. ces mots. (CN.)
GLU.ME. Gluma. bot. piian. Ce
terme a été spécialement employé
par les botanistes pour désigner les
écailles florales des Graminées. Mais
tous les auteurs ne lui ont pas donné
lenxêmeseus. Ainsi Linné, Jussieu et
beaucoup d autres appliquent ce nom
aux deux écailles les plus extérieures
de chaque épillet , et dans ce sens di-
sent Glume uuivalve , bivalve , etc.
Palisot de Beauvois, dans sou Agros-
tographic, appelle Glume chacune
des valves de la Glume de Linné ,
GLU 387
qu'il nomme, balle. Le professeur Ri-
chard , au contraire , désigne la Glu-
me de Linné sous le nom de lépicène,
et réserve celui de Glume pour les
deux écailles intérieures qui appar-
tiennent à chaque fleur, f^. LÉPi-
cÈWK et Gkaminéks. (a. 11.)
G L U M E L L E . (i lu met/a . bot .
niAN. Le professeur Richard appelle
ainsi l'organe que , dans les Grami-
nées , Linné et beaucoup d'autres bo-
tanistes ont appelé nectaire. La Glu-
mclle se compose dune ou deux par-
ties d'une forme et d'une structure
foit variables, qui portent le nom de
paléoles. Beauvois nomme cet organe
Lodiculc et Uesvaux Glumellulc.
(A.B.)
• GLUMELLULE. Glumellula.
BOT. rnAN. Desvaux avait donne ce
nom à l'organe nommé Nectaire par
Linné, Lodicule par Beauvois, Glu-
melle par Richard dans la farailledes
Graminées. (a.r.)
GLUPISHA. OIS. Syn. de Pétrel-
Puflin gris-blanc. V. Pétrel.
(DR..Z.)
GLUTA. BOT. PHAisr. Genre de la
Peutandrie Monogynie, établi par
Linné , mais encore trop impar-
faitement connu pour qu'on puisse
fixer sa place dans l'ordre natu-
rel. Lamarck lui avait assigné quel-
ques rapports avec les Sterculies , et
De CandoUe [Frodiom. Regn. P'eget.
Isat. 1 , p. 5oi ) l'a rangé dans la fa-
mille des Byttnériacécs , à la suite de
la section des Dombéyacées. Il oflFre
les caractères suivans : calice cam-
panule , membraneux, caduc; cinq
pétales lancéolés , plus longs que le
calice , agglutinés contre le torus qui
soutient l'ovaire ; étamines monadel-
phes collées aussi contre le torus,
saillantes et libres au sommet; an-
thères arrondies , oscillantes ; ovaire
o.boval, surmonté d'un seul style;
fruit inconnu.
Le Giuta Benghas , L. , est un Ar-
bre qui croît à Java , dont les bran-
ches et les bourgeons sont pubescens,
les feuilles lancéolées, obtuses, en-
tières , lisses des deux côtés, et les
388 GLU
tleurs disposées en panicules comme
celle de la Clematia FLammula , L.
(G..N.)
GLDTAGO. BOT. phan. Sous ce
nom , Commerson a voulu établir un
genre qui n a pas été adopté , parce
qu'il ne diffère pas du Lora/Uâus. V.
LORANTHE. (G..N.)
GLUTEN. zooL. bot. Substance vé-
géto-anima le qui constitue l'un des ma-
tériaux les plus abondans des graines
céréales. Ou l'obtient ordinairement
en formant avec de la farine de Fro-
ment et de l'eau une pâte de consis-
tance moyenne ; on malaxe ensuite
cette pâte sous un petit filet d'eau qui
entraîne insensiblemeBt les subs-
tances solubles et étrangèi'es au
Gluten; celui-ci reste seul entre les
doigts sous la forme d'une matière
suigcneris, molle, collante, très-élas-
tique, d'uM blanc grisâtre, qui prend
un aspect argentin lorsque l'on étend
la substance , comme l'on poun-ait
faire d'une membrane ; son odeur est
fade , assez semblable à celle des os
lorsqu'on les racle; il est insipide ;
exposé à l'acfion de l'air sec, il se
dessèche , devient semi-transparent
et cassant ; sa couleur alors tire sur
le noirâtre ; si, au contraire , on l'a-
Landonse au contact d'un air humi-
de , il s'altère et se décompose. La
chaleur opère également sa décompo-
sition , et lorsqu'on en recueille les
produits, on trouve de l'Acide car-
bonique et de rOxide de Carbone, de
l'Hydrogène carburé, du sous-carbo-
nate d'Ammoniaque , de l'huile em-
pyreumatique, et un résidu char-
îaonné. Les Alcalis et la plupart des
Acides le dissolvent 5 le sulfurique
le carbonise , le nitrique a sur lui la
même action que sur les matières
animales. Il paraît n'éprouver aucu-
ne altération de la part de l'Alcohol ,
de l'Ether ni des huiles ; l'eau bouil-
lante le rend spongieux et le dur-
cit au point de deveuir fragile; leau
froide et à l'abri du contact de l'air
1« décompose lentement , et en don-
nant lieu à une production d'Acide
carbonique et de Gaz hydrogène; le
GLY
Gluten se transforme ensuite en une
pâle grise, filante, acidulé , et si on
laisse se compléter la décomposition,
on recueillera successivement de
l'Ammoniaque, de l'Acide acétique,
de l'Acide caséique et de l'Oxide ca-
séeux. Le Gluten seul est encore sans
usage; néanmoins, il est le principal
agent de la fermentation panaire, car
la fécule sans Gluten n'est pas sus-
ceptible de former de pâte levée ,
quelle que soit la quantité de ferment
que l'on y puisse ajouter. La raison
en est facile à saisir : le ferment que
l'on ajoute à la pâte donne lieu à di-
verses décompositions et recomposi-
tions que la chaleur rend très-rapi-
des ; il se dégage des fluides élasti-
ques qui, soulevant la matière gluti-
neuse , s'y trouvent renfermés com-
me dans un tissu impénétrable; la
chaleur dessèche toutes les cloisons
ou enveloppes , et le pain qui en ré-
sulte est d'autant plus léger et plus
blanc que la fécule avec laquelle on
le prépare contient plus de Gluten.
Ce Gluten pourrait n'être qu'un étal
de ce que Bory de Saint-Vincent ap-
pelle Matière muqueuse dans spn Mé-
moire sur la matière considérée dans
les rapports de l'histoire naturelle.
f^. Matière. (dr..z.)
GLUTIER. BOT. PHAN. r. Sa-
PIUM.
GLUTINARIA. bot. phan. Heis-
ter donnait ce nom à la Sauge, Le
Terminalia anguslifolia, qui produit
une résine molle et balsamique , avait
aussi été nommé Glutinaria par Com-
merson. F . Badamier. (g..n.)
GLYGERATON. bot. phan.
(Ruell.) Syn. ancien de Réglisse. F".
ce mot. (b.)
* GLYCÈRE. Glycera. annel.
Genre de l'ordre des Néréidées, fa-
mille des ]Néréides, fondé par Savigny
(Syst. des Aunelides, p. 12 et 56; qui
lui assigne pour caractères dislinc-
tits : point d'antenne impaire ; anten-
nes courtes , égales , de deux articles ;
point de mâchoires; trompe sans ten-
tacules à son orifice ; point de cirres
GLt
lentaciilaires , ni de pieds en cf-clcs
denteldes ; tous les cirrcs en mame-
lons très -courts; des branchies dis-
tinctes. Les Glycères s'éloignent des
Lycoiis et des Neplithys par l'absen-
ce des mâchoires. Elles avoisinent,
sous ce rapport, les genres Aricic,
Ophélie, liesionc, Myrianc , Phyllo-
docë et Syllis, mais elles en diftercnt
cependant par des caractères assez
faciles à saisir et tires essentielle-
ment de la trompe , de l'absence des
cirres tcntaculaires et des pieds en
crêtes dentelées , de la lorme mame-
lonnée des cirres , enfin de l'existence
des branchies.
Considérées en détail etdansles di-
vers points de leur organisation, les
Glycèrei présentent encore plusieurs
caractères zoologiques importans à
noter. Leur tête est élevée en cône
pointu et parfaitement libre ; elle pré-
sente la bouche, les yeux et les an-
tennes. La bouche offre une trompe
longue, cylindrique, un peu clavi-
fornie,d'un seul anneau, sans plis
ni tentacules à son orifice; on ne voit
point de mâchoires. Les yeux sont
peu distincts; les antennes sont in-
complètes; l'impaire est nulle , les mi-
toyennes sont excessivement petites,
divergentes, bi -articulées et subu-
lées ; les extérieures sont semblables
aux mitoyennes et divergent en croix
avec elles. Le corps est linéaire , con-
vexe, à segmens très-nombreux; le
Eremier des segmens apparens est
eaucoiip plus grand que celui qui
suit; il donne insertion aux pieds et
aux branchies. Les pieds sont tous
ambulatoires, sans exception de la
dernière paire; ils ont deux rames
réunies en une seule pourvue de deux
faisceaux desoies, divisés chacun en
deux autres; les premiers , seconds,
troisièmes et quatrièmes pieds sont à
peu près semblables aux suivans ,
mais fort petits, surtoutlespremiers ,
et portés sur un segment commun
formé parla réunion des quatre pre-
miers segmens du corps ; les soies
sont très-simples , les cirres sont iné-
gaux, les supérieurs ont la forme de
mamelons coniques et les inférieurs
GLY S8$
sont à peine saillans; la dernière
paire de pieds est séparée de la pé-
nultième et tournée directement en
arrière. Les branchies consistent ,
pour chaque pied , en deux languet-
tes charnues, oblongues , finement
annelées, réunies par leur base et
attachées à la face antérieure dés deux
rames sur leur suture. Savigny dé-
crit une seule espèce :
La Glycère unicoune , Glyceris
uriiconùs , Savigny, Nereis unicor-
nis, Cuvier ((Collection), qui est
peut-être la même que la Nereis alba
de MiUler (Zool. T. n , tab. 6i2 , fig.
6, 7) et de Linné {Syst.-JS'at. , édit.
Gmel. , p. .Siig, n" 20). Sa patrie est
inconnue. Il serait sans doute à dési-
rer , pour confirmer l'établissement
de ce nouveau genre, que plusieurs
espèces ou au moins un as^ez grand
nombre d'individus aient été obser-
vés à l'état frais, (aud.)
GLYCERIE. Glyceria. bot. phan»
Genre de la famille des Graminées
et de la Triandrie Digynie , L, , éta-
bli par H. Brown ( Prodr. Flor.
Nou.-Holl. ), et adopté sous le mê-
me nom par Palisot-Beauvois (Agros-
tographie , p. 96) , quoique ce bota-
niste eût proposé le nom de Desvauxie
dans un mémoire lu à l'Académie
des Sciences de Paris. Ses caractères
sont : lépicène multiflore bivalve ;
épillet rond, mutique; glume im-
berbe, à valvules très-obtuses , éga-
les en longueur; écaille hypogyne
unique, charnue, demi-sculellée,-
stigmates décomposés; caryopse libre,
oblong, sillonné d'un côîé ; fleurs
disposées en paniculcs. En adoptant
ce genre, Palisot-Beauvois observe
qu'il y a deux écailles hypogynes
tellement soudées entre elles, que R.
Brown les a considérées comme n'en
formant qu'une seule. Cette observa-
tion ne nous a pas semblé exacte lors-
que nous avons voulu la vérifier. L'il-
lustre botaniste anglais n'a pas cru
devoir y déférer, puisque, d^ns un
ouvrage récemment publié ( Chloris
MelwilUana , p. Sa ) il assigne au
Pleuropogon , genre nouveau très-
voisin du Glyceria., comme un des
caractères qui le distinguent de celui-
ci , deux écailles distinctes , rappro-
chées , courtes , légèrement coliéren-
tes par la base , mais séparables sans
déchirement. Le Fesîuca Jluitans ,
L., est le t^'pe du genre Glyceria.
Cette Plante, qui est commune dans
les fossés pleins d'eau de toute l'Eu-
rope, se retrouve en des contrées ilu
globe fort éloignées , et particuliè-
rement à la Nouvelle-Hollande.
* Nuttall ( Gênera of north Jmer.
Plants , II , pag. 177 ) a de nouveau
proposé le nom de Glyceria pour un
genre de la famille des Ombellifè-
res, formé aux dépens des Hydroco-
lyles de Linné. Il se composerait des
H. Asiatica , L. ; H. sibthorpioides ,
Lamk. ; H. ficaiioides , Lamk. ; H.
triflora , Ruiz et Pavon. Ce genre ne
saurait conserver le nom que son au-
teur lui a imposé , vu l'antériorité et
l'admission du Glyceria de Robert
Erown ; d'adleurs il n'a pas été adopté
dans les ouvrages dont la publication
est postérieure à celle de Nuttall.
Dans sa Monographie des Hydroco-
tyles , notre collaborateur, Achille
Richard , exprime formellement son
opinion sur le genre Glyceria tle ce
dernier auteur. Il assure que la for-
medes fruits ne peut fournir un ca-
ractère générique (le Glyceria a un
fruit en noix, tronqué et comprimé
latéralement ) , car les difl'érences
qu'ils offrent sont fort légères et très-
peu en rapport avec les caractères ti-
rés des autres parties. /^^. Hydroco-
TVI>E. (G..N.)
* GLYCICIDA , GLYCISIDE et
GLYCYSIDE. bot. piian. Ces divers
noms désignaient la Pivoine des jar-
dins chez les anciens. (b.)
GLYCIMÈRE. Glycimeris. îîgll.
Genre de la famille des Solénacées de
Lamarck, et de celle des Enfermés
de Cuvier, établi , dès 1801 , dans le
Système des Animaux sans vertèbres
de ce premier auteur , et adopté en-
suite parles conchyliologues français.
Daudin avait déjà proposé ce genre
sous le iiom de Sertodarre qui n'a pas
pas
GLY
été adopté , et qu'Ocken a changé en
Cyrtodaria. Linné avait confondu ces
Coquilles avec les Mvcs , avec les-
quelles , il est vrai , elles ont beau-
coup de rapports , mais dont elles se
distinguent néanmoins très-facile-
ment par les caractères suivans :
Animal inconnu , probablement fort
analogue à celui des Solens ou des
Myes; coquille transverse , très-bâil-
lante de chaque côté j 'charnière
calleuse , sans dents ; nymphes sail-
lantes en dehors; ligament extérieur.
Il est probable que les Glycimères
vivent enfoncées dans le sable com-
me les Solens et les Myes ; cepen-
dant on n'a, à cet égard, aucune ob-
servation ; on n'en juge que par l'a-
nalogie , et il n'y a qu'un fort petit
nombre d'espèces connues. Elles
sont fort rares et recherchées dans
les collections. Nous signalerons sur-
tout : •
La Glycimèke stltque , Glyci-
meris siliqua , Lamk. , Anim. sans
vert. T. V, p. 458, n° 1 ; Glycimeris
incrassala, Lamk., Syst. des Anim.
sans vert., 1801, p. 126; Mya siliqua,
Chemnitz,T. ii,tab. 198, f. ig54.Elle
est figurée dans la sixième livraison
des planches de ce Dictionnaire : elle
est assez grande , couverte d'un épi-
démie biun foncé ou noir , d'un
blanc grisâtre en dedans, très-épaisse
et laissant voir les impressions du
manteau profondément creusées, ce
qui indique l'existence de siphons
fort grands; la charnière n'a point de
dents ; elle est formée par un bourre-
let assez irrëgulier , décurrent sur le
bord. (D..H.)
GLYCINE. Glycine, bot, wian.
Genre de la famille des Légumineuses
et de la Diadelphie Décandrie , L. ,
ainsi caractérisé : calice quinquéfide
ou quinquédenté muni de bractées, les
divisions acuminées , l'inférieure plus
grande que les autres; étendard ovale,
émarginé, réfléchi et étalé; ailes bi-
déntées à la base ; carène le plus sou-
vent courbée, plus courte que l'éten-
dard ; ovaire à deux valves et ceint
d'im disque annulaire à sa basej lé-
GLY
guiue sessile , quelquefois stJpilé ,
ohlong, comprime , à deux graines.
C'est ainsi que Kunlli ( Aof . Gênera
et Spec. Plant, œquinoct., tab. G , p.
4i8) a récemment exposé les carac-
tères de ce genre sur lequel les auteurs
sont loin de s'accorder. G.iertner et
Jussieu ont observé que Linné et plu-
sieurs auteurs modernes l'avaient
composé d'espèces hétérogènes , et
qu'il demandait un examen ultérieur.
Mœnch foi ma ensuite aux dépens des
Glycines, le genre y/^>/o5 que l'ursh
et JNuttall ont adopté. Ce dernier a
en outre créé les genres Amphicarpa
et If'istaria, dont les types sont le
Glycine monoica et le Glycine fni-
tesccns. Venlenat, dans le Jardin
de Malmaison , a , de son côté, cons-
titué le genre Kennedia , composé de
plusieurs espèces de Glycines. Enfin ,
Du Petitïhouars (Gênera Nopa Ma-
dagascar., p. 2 5) a fait son genre
f'uandzeia avec le Glycine suljterra-
nea , L. J>^. chacun de ces mots. La
synonymie des espèces de Glycines a
été fort embrouillée par la grande
quantité des Plantes de ce genre , que
les auteurs ont décrites sous d'autres
noms génériques. Ainsi VOnonis ar-
gentea , L. fils , est le Glycine argen-
Ica, Tiumb, ; le Dolichus polysta-
c//yos, Thunb. , a été nommé par
Willdenow Gl. floribunda-, Vahl a
donné le nom de Gl. picta au Crota-
laria iineata , Lamk. , etc.
Parmi lescï^pècesqui appartiennent
bien certainement aux Glycines ,
Kunth {loc. cil.) mentionne les Gly-
cine tomentosa , Michx. ; Gl. reticula-
ta, Swarlz; Gl. rhoînbifulia ,y^ï\\à. ;
GL angustifolia , Jacq. ; Gl. picta,
Vahl; Gl. suau'colens , lu. , Suppl.;
Gl. striata , Jacq. ; Gl. nummularia ,
L. ; Gl. phaseoloides , Sw^aitz ; Crota-
laria psoralioides , Lamk.; Crotala-
ria macruphylla , Willd. ; Dolickos
minimus , Jacq. ; Crotalaria rolundi-
folia , Poirel , etc.
En adoptant les réformes opérées
dans le genre Glycine de Linné , par
Mœnch , Yentenat,UuPetit-Thouars
etNuttall, il ne restera qu'environ
quarajile véritables espèces qui crois-
GLY S91
sent dans les ilix^jjl-scs jrarties des ré-
gions chaudes. Quelques-unes habi-
tent aussi les contrées tempérées de
l'Amérique septentrionale. Ce sont
des Plantes herbacées ou sous-ligneu-
ses , dont les tiges sont di oitcs oa vo-
lubiles; les stipules cauliiiaires peti-
tes ; les feuilles tcrnées , rarement
simples ; les fleurs jaunâtres , en
grappes axillaircs et terminales ,quel-
3uefois solitaires , et les bractées ca-
uques. (g..n.)
GLYCISIDE ET GLYCYSIDE. bot.
THAN. y. GlICICIDA.
GLYCOSMIS. BOT. pn.\N. Genre
de la famille des Aurantiacées , Dé-
candrie Monogynie , L. , établi par
Correa(Ann. du Mus. vi, p. ô84) d'a-
près deux espèces d'Arbres qui crois-
sent sur la côte du Coromandel , et
qui avaient été décrites et figurées par
Roxburgh ( Plant, de Corom. i, tab.
84-85 ) comme des Limonia. Il a pour
caractères : un calice à cinq dents ,
avec lesquelles alternent cinq pétales;
dix étamines à filets libres, subulés,
planes, à anthères ovoïdes ; un style
court, cylindrique; un ovaire à cinq
loges contenant chacune un seul
ovule, et pour fruit une baie plutôt
charnue que pulpeuse , qui , suivant
Correa , contient cinq graines, et,
suivant De Candolle , se réduit par
avortement à une ou deux loges ; la
graine suspendue se compose d'un
embryon à cotylédons très-courte-
ment auriculés à leur base , recou-
vert d'une pellicule membraneuse;
les feuilles glabres sont pinnées avec
une impaire , et parsemées de points
glanduleux , comme il arrive géné-
ralement dans les Aurantiacées; l'in-
florescence est presque terminale. Des
deux espèces , l'une , le Glycosmis
arborea , a ses folioles oblongucs,
étroites et dentées; l'autre, le G pen-
taphylla, les a ovales et entières.
(a.d.j.)
* GLYCYDIDERMA. bot. crypt.
Ce nom , le seul peut-être qui , dans
Paulet , ne soit pas imaginé contre
toutes les règles de la terminologie ,
paraît désigner, chez ce fougologue,,
Sga GLY
legenreantérîeureinent nommé Geas-
truin. Il ne peut conséqucmment être
adopté. F". GÉASTRE. (b.)
GLYCYPICROS. bot. phan. C'est-
à-dire doux et amer. Syn. de Sola-
rium Dulcamara dans le mo^en âge.
(B.)
GLYCYRHIZITES. bot. piian.
Syn. à'jlbrus preca/orius , qu'on ap-
pelait vulgairement à Saint-Domin-
gue graines de Réglisse. (b.)
GLYCYRRHIZA. bot. phan. r.
RÉGLISSE.
* GLYCYS. BOT. PHAN. Ancien
syn. d'Aurone. /^. ^le mot et Armoi-
SJE. (b.)
* GLYPHIDE. Gljphis. bot.
CRVPT. ( lAchens. ) Ce genre établi
dans le Synopsis Lichenuni d'Achar,
développé et figuré dans les Tran-
sactions de la Société Linnéenue de
Londres, \ol. 13 , est placé dans
notre méthode parmi les Verruca-
riées, sous-ordre de Glyphidées. Ses
caractères génériques sont d'avoir
un thallus crustacé cartilagineux,
plane, étendu , attaché et unifor-
me ; des apothécies sous-cartdagi-
neuses , rotundo-linéaires , formées
d'une substance propre, colorée à
l'intérieur, homogène ; la partie ex-
térieure est sillonnée par des impres-
sions canaliculées, immergées, ob-
longues , sous -cartilagineuses. Ce
genre dont Achar avait fait con-
naître une espèce dans la Lichéno-
graphie universelle parmi les Gra-
phis, et plusieurs autres dans les Ac-
tes de la Société de Gorenki comme
étant desTrypéthélies, n'a point d'in-
dividus en Europe. Les espèces qui
le composent , encore peu nombreu-
ses , croissent toutes sur l'éplderme
des écorces saines, et se lient aux
Graphidécs par le genre Sarcogra-
phe dont il diffère cependant essen-
, tiellement ; les lirelles du Sarco-
graphe sont enchâssées dans la base
charnue qui les supporte, sans jamais
faire corps avec elle , tandis que l'a-
polhécie allongée des Glyphis se con-
fond avec la verrue qui est homogè-
GLY
ne. Quatre espèces constituent jus*
qu'à présent ce genre remarquable :
i" le Glyphis Labyrinthe qui se
trouve sur divers Arbres de Guinée ,
dont le thalle sous -olivâtre brun se
couvre d'apothécies blanches à im-
pressions élégamment sous-réticulées
ou disposées en anastomoses ; 3° le
Glj phis embrouillé , Graphya trico-
sa , Lich. Univ., Add., p. 674, dont
le thalle est d'un jaune ferrugineux,
et dont les apothécies oblongues
cendrées sont sillonnées par des im-
firessions mêlées et comme embrouil-
ées. Cette Plante croît sur les Arbres
de l'Inde; 3° le Glyphis à cic;Urices,
Glyphis cicatricosa,^. , Trypethelium
cicatricosum , Ach. , qui croît sur le
Codariumaculi/bliumdeGu.\née, dont
le thalle brun cendré, limité de noir,
est envahi par des apothécies noires
cendrées, aplaties, sous-crénées dans
leur pourtour , à impressions imi-
tant des cicatrices; 4° enfin le Gly-
phis guêpier, Glyphis fauulosa , IN.,
Trypethelium cicatricosum d'Ach. ,
in Jet. Soc. Gorenk. Le plus com-
mun de tous , dont nous avons des
individus de l'Ile-de-France , de la
Guadeloupe, de Sainte-Lucie, du
Pérou , du Brésil, sur les écorces de
Quinquina gris , de Quinquina Pi-
ton , d'Angusture vraie, de Casca-
rille, à'Jchras Sapota, de Mangifera
indica, etc., etc. ; espèce qui se recon-
naît facilement à sa croûte blanchâ-
tre, à ses apothécies arrondies , diffor-
mes , noirâtres , à impressions pro-
fondes simulant les alvéoles d'un
guêpier. (a. F.)
* GLYPHIDÉES. bot. crypt. r.
Yerrucariées.
• GLYPHIE. Glyphia. bot. phan.
Genre de la fdmille des Synanthé-
rées , Corymbifères de Jussieu, et de
la Syngénésie superflue, L., établi
par H. Cassini ( Bulletin de la Société
Philom., septembre 1818) qui l'a
ainsi caractérisé : calathide dont le
disque est formé de fleurs nombreu-
ses régulières et hermaphrodites, et la
circonférence de fleurs femelles tubu-
leuses et en languettes courtes; invo-
GLY
lucre composé de folioles Inégales ap-
pliquées , disposées sur deux rangs ,
presque membraneuses , et parse-
mées de quelques glandes; récrplacle
piano et paléacé; ovaires oblongs ,
striés, munis d'un bourrelet basllaire
cartilagineux, pourvus d'une ;iigrelte
Icuigue composée de poils inégaux et
pluinciix.
La Plante .avec laquelle Cassini a
constitué ce genre qu'il place avec
doute dans la tribu desTagctinées , a
reçu le nom de Glypliialiicida. C'est
une espèce très-glabre, à tiges proba-
blement ligneuses, rameuses, flexueu-
ses et striées, portant des leuiUes alter-
nes, sessiles, ovales, acuminées, très-
entières , luisantes et glanduleuses;
les fleurs sont jaunes et disp )sées en
petites panicules au soinmol des ra-
meaux. Elle a été recueillie parCom-
merson à Madagascar, et elle est con-
servée dans riieibier de Jussieu.
(G..N.)
GLYPHISODON. Glyphlsodon.
rois. Genre de Thoraciques formé
par Lacépède aux dépens des Chœ-
todons de Linné, et adopté par Cu-
vier qui le place entre les Kyphoses
et les Pomacentres , dans la seconde
section de la nombreuse famille des
Squammipennes , de l'ordre des
Acantlioptér^giens. Ses caractères
sont : dents distinctes, crénelées , sur
une seule rangée ; tête entièrement
écailleuse; corps et queue très-com-
primés ; une seule dorsale dont les
écailles sont fort petites; ligne latéra-
le se terminant entièrement vis-à-vis
la fin de cette nageoire. Ces Poissons,
dont le nom ( dents crénelées ) indi-
que la principale particularité , n'ont
encore été trouvés que dans les mers
des pays chauds ; il en est qui parais-
sent être communs aux deux couti-
nens. Lacépède n'en mentionnait que
deux espèces auxquelles il a encore
fallu ajouter quelques-unes de celles
qu'il laissait dans le genre aux dépens
duquel est formé celui-ci.
Le MorcHARBA, Chœtodon saxati-
lls , L. , Gmcl. , Sjst. NaL, 1 3 , T. i ,
pars .î, p. J253; JBloch, pi. 206, f. 2;
le Jaguaca^uara de Marcgraaff. Ce
GME 393
Poisson , qui n'a guère que six à sept
pouces de longueur, est fort difiicile
à prendre , p.irce qu'il ne se lient que
dans les creux et lochers caverneux
de la mer, oii il se nourrit de petits
Polypes et de Vers. Sa couleur est
d'un blanc terne avec cinq bandes
transversales noires sur le corps. Il se
trouve inditrércmmeut dans les mers
du Brésil , de l'Arabie et de l'Inde.
D. l5/26, P. i5, 18, V. 1/6, A. 2/24,
3/i3, c. i5, 19.
Le Kakaitsel , Chœtodon macula-
tus, Bloch,pl. 427;— leMACBOoAs-
TRE , Labms JtJacrogasler ,hacép. ,T.
m, pi. 29,fig. 5,etpeut-êtreleZ/a6/7/s
sexfaciatus du même auteur, ibid.^G^.
2 ; — le Sargoide , Lac. , Pois. T. iv,
El. 10, f. 3; Chœlodon rnarginatus f
loch , pi. 207 ; — et le Benoalien ,
Chœtodon Bengaleiisis, L., Bloch, pi.
2i3, f. 2, sont les autres espèces au
genre Glyphisodon. (b.)
GLYPHITE. MIN. Syn. de Pierre-
de-Lard ouPagodite. JT. Talc, (b.)
* GLYPHOMITRIUM. bot.
CRYPT. [Mousses.) Genre séparé des
Enca/jpta par Bridel dans son Me-
thodus , mais qui ne paraît pas devoir
être conservé. /^. Encalypte. (ad. b.)
GLYPTOSPERMES. bot. phan.
(Ventenat.) Syn. d'Annonacées. ^.
ce mot. (b.)
GMÉLINE. Gmelina. bot. phan.
Genre de la famille des Verbénacées,
et de la Didynamie Angiospermie ,
établi par Linné , et ainsi caractérisé :
calice très petit, à quatre dents; co-
rolle tubuieusc à la base, dont le
limbe est quadrifide et à deux lèvres,
la supérieure en forme de casque,
l'inférieure à trois lobes , et plus cour-
te ; deux des filets des étamines sont
très-épais, et à anthères bipartites,
les deux plus petits à anthères sim-
ples; un seul stigmate; drupe sphé-
rique renfermant une noix bilocu—
laire et disperme selon Jussieu (qua-
driloculaire , et chaque loge mono-
sperme, l'inférieure stérile d'après
Gaertner). Les Plantes de ce genre
sont des Arbres très-épineux , à ra-
394
GNA
meaux opposes , nus ou feuilles , axil-
laires, uivariqués , piquans , et à
fleurs terminales. On n'en connaît
que deux espèces , savoir : i°]e Gme-
lina aslatica , à épines opposées , à
feuilles ovales, entières, à fleurs
jaunes , pédonculées et striées au
sommet des petits rameaux. Cet Ar-
bre estiudigènedes Indes-Orientales.
s^. Le GmeLlna parviflora , à feuilles
obovales , simples ou presque trifi-
dcs , couvertes d'aiguillons dressés.
Cet Arbre , qui croît à la côte de Co-
romandel , a été figuré par Roxburgh
(Cofornarid.-p. 162, lab. 02). (g..n.)
*GNANCU. OIS. (Molina.)Nom au
Chili d'un Aigle qui paraît être une
espèce voisine de l'Aigle royal.
(DR..Z.)
GNAPHALE. GnaphaUum. bot.
ï»iiAN. Genre de la famille des Synan-
thérées , Corymbifères de Jussieu ,
tribu des Inulées de Cassini, et de
la Syngénésie superflue, L. Le nom
de GnaphaUum , que les anciens
botanistes donnaient à un grand
nombre de Synanthérces qui n'a-
vaient d'autres rapports entre el-
les que l'aspect cotonneux de leur
superficie , fut restreint p&r Tour-
nefort à une seule Plante main-
tenant un peu éloignée du genre
GnaphaUum tel qu'on l'entend au-
jourd'hui , et qui , pour Desfontaines
et De CandoUe, est devenue le type
du genre Dloùs. V- ce mot. Le Gnn-
phalium formé par Vaillant était un
genre très-différent de celui de Tour-
neforl , mais composé de Plantes fort
rapprochées de celles qui font partie
du genre qui nous occupe. Linné ,ne
trouvant pas ses prédécesseurs d'ac-
cord, n'adopta point le genre de
Tournefort , et il donna le nom de
l'ilago {V. ce mot) à celui de Vaillant.
Une foule de Plantes furent rapportées
au G/ia/;/!a//w/« de Linné, mais les dif-
férences assez grandes qu'elles of-
fraient dans leurs caractères les firent
considérer par plusieurs auteurs , soit
comme devant former de nouveaux
genres , soit comme devant rentrer
dans des genres déjà connus. Ainsi
GNA
Gaerfner e'tablit VElichrysum ou
\ Helychrysuni avec le GnaphaUum
orientale , L. , et toutes les autres es-
pèces à fleurons hermaphrodites , à
réceptacle nu et à aigrettes simples.
Les genres yi rgj rocoma , Antennaria,
et AnaxetonAu. même auteur , ont été
encore formés aux dépens des Gna-
phaUum de Linné. Robert Brovrn ,
dans ses observations sur les Compo-
sées , a rectifié les caractères du genre
Antennaria de Gaertner , et en outre
du Leontopodium proposé par Per-
soon , il a encore constitué avec d'an-
ciennes espèces de Gnaphalium , le
genre Métal asia. La plupart des au-
teurs modernes ont admis ces inno-
vations; quelques-uns cependant les
ont rejelées. Lamarck, Willdenow ,
De Candoile, etc., firent rentrer le
genre Filago de Linné parmi les
Gnaphalium. H. Cassini non-seule-
ment s'est opposé à celte réunion ,
mais encore a cru nécessaire de sub-
diviser les Filago et les Gnapha-
Uum en tant de genres distincts , que
leur énumération suffit pour effrayer
d'abord celui qui cherche à débrouil-
ler le chaos dans lequel est plongé le
vaste groupe des Corymbifères. Eprou-
vant sans doute une grande peine à
trouver les noms qui devaient servir à
les désigner, cet auteur a retourné
de toutes les manières le mot Filago ,
et il a présenté (Bullet. de la Société
Philomat.) les caractères des genres
Gifola, IJlùga , Logfia et Oglif'a. 11 a
ensuite établi , avec des espèces de
Gnaphalium et des Plantes voisines,
les genres Endoleuca , Facelis , La-
siopogon , Leptophyllus , Elylhropap-
pus et Phagnolon. A chacun de ces
mots , on a exposé ou on exposera
les caractères qui sont attribués par
leur auteur aux genres qu'ils dési-
gnent. Nous allons maintenant faire
connaître ceux qui sont assignés au
Gnaphalium ; calathide dont le dis-
3ue est formé d un petit nombre
e fleurs régulières , hermaphrodi-
tes , et la circonférence de fleurs tu-
buleuses femelles , peu nombreuses ,
et disposées sur plusieurs rangs ; style
des fleurs hermaphrodites à branchef
GNA .
tronquées au sommet ; anthères pour-
vues de longs appcmliccs basilaircs;
involucrc ovoïde dont les c'caillcs sont
imbriquées et appliquées; les exté-
rieures plus larges , ovales, les inté-
rieures plus étroites, oblongues, et
pourvues d'un appeudice scarieux ;
réceptacle plauc et nu ; ovaires grêles,
cylindriques, surmontés d'une ai-
grette composée de poils égaux légè-
remeut plumeux, s'arquant on de-
hors, et caduques. Dans le nombre
des espèces légitimes du genre Gfia-
j}/ia/ium de Cassini , nous nous bor-
nerons à mentionner celles qui
croissent en France. Ce sont : les G.
luteo-album , L. ; G. supinurn, L. -,
G. sylvaticum , L. ; G. rectum , Smilh;
et G. uliginosiim , L. Ce sont de pe-
tites Plantes herbacées qui ont un
aspect peu agréable , et dont on ne
tire aucun usage. Elles suffisent , se-
lon Cassini , pour se former une idée
du genre dont elles font partie. Ce-
pendant leurs affinités si nombreuses
et pour ainsi dire si croisées avec
plusieurs espèces rapportées au genre
i-'ilago ou à ses suudivisions , nous
f)orlent à considérer comme factices,
a plupart des genres établis par les
auteurs aux dépens des Gnaphalies.
(G..N.)
* GNAPHALIEES. Gnaphalieœ.
BOT. PHAN. C'est le nom de la troisiè-
me section ét;iblic par H. Cassini
dans sa tribu des luulées. P^. ce mot.
(G..N.)
GNAPHALODES. r.oT. phan.
(Tournefort. ) Syn. de Micropus , L.
(Plukenet.) Syn. de Gnaphalium mii-
ricatum, L. (b.)
G?^APIIALOIDÉES. Gnaphaloi-
âeœ. BOT. PiiAN. R. Brown , dans ses
General liemarcks , nomme ainsi ,
sans lui assigner de caractères , une
section des Corymbifères qui renfer-
me la plupart des Synanlliérées des
terres australes. (G..N.)
GNAPHALOS. ois. Syn. de Ja-
scur. F", ce mot. {dr..z.)
GNAPHOSE. Gnaphosa. abachn.
Nom sous lequel Lalreille ( Diclion-
GNA 3^
naire d'IIisto'irc naturelle , première
édition, T. xxiv) mentionne un
genre trAraclinidc que Walckcnacr
a depuis désigné sous le nom de
Drassc. f^. ce mot. (aud.)
GNATHAPTÈRES. crxjst. et
ARACiiN. Nom donné par Cuvier
(Analomie comparée, T. i, 8*' tabl. )
à une division des Animaux ai ticu-
lés qui renfermait les genres Aselle,
Cloporte , Cymolhoé , Jule , Scolo-
pendre , Scorpion , Faucheur , Arai-
gnée , Podure, et quelques autres qui
composent aujourd'hui ( Règn. Ani-
mal ) l'ordre des Crustacés Isopodcs ,
la classe des Arachnides et l'ordre
des Insectes Thysanoures. (.lUD.)
* GNATHIE. Gnathia. crust.
Genre de l'ordre des Isopodcs, fon-
dé par Leach qui lui assigne pour ca-
raclère distinctif et essentiel, d'avoir
le dernier segment de ha queue ar-
rondi, cilié, et sans lamelles nata-
toires. A part cette ditlerence sin-
gulière , les Gnathics ressemblent
beaucoup au genre Ancée , et on
peut, jusqu'à ce que de nouveaux
faits viennent à l'appui de cette ob-
servation, les y réunir. Cette par-
ticularité appartiendrait au Cancer
maxillaris de montagne, y. Ancée.
(aud.)
* GNATHIE. Gnathium. iNS. Gen-
re de l'ordre des Coléoptères , section
des Hétéromères, établi par Kirby
( Trans. Linn. Societ. ï. xii)quilui
donne pour caractères distinctifs :
labre transversal ; lèvre inférieure
très-petite, à peine visible; mandi-
bules étendues, allongées , courbées,
sans dents, très-aigucs ; mâchoires
ouvertes à lobe très -long et très-
grêle; palpes filiformes à articles cy-
lindriques ; menton trapézoïdal ; an-
tennes grossissant insensiblement avec
ledernier article plus long et conique ;
corps linéaire , un peu en forme de
cône; corselet cajppanulé. Ce genre
oflVe plusieurs poînts de ressemblance
avec celui des Mylabres. Kirby en
décrit et représente une seule espèce,
le Gnathium FrancillonL II est origi-
naire de Géorgie. (aud.)
396 GNA
GNATHOBOLUS. pois. (Schnei-
der. ) Syn. d'Odontognathe. /^.
CX.UPE. (j^,
GNATHODONTES. pois. Blainvil--
lea donne ce nom, par opposition à
celui de Dermo.lonte, aux Poissons
dont les dents sont implantées dans
1 épaisseur osseuse des mâchoires, f^.
Poisson. ^b i
* GNATHOPHYLLE. Gnathophyl-
lum. CBUST. Genre nouveau de l'or-
dre des Décapodes, établi par La-
treille aux dépens des Aiphées , et
3ui prend place à côté de ceux-ci et
es Hippolytes dans la famille des
Macroures. Il a pour signes distinc-
tifs: des pieds-mâchoires extérieures
foliacés ; le carpe des deux premières
paires de pieds non divisé en petites
articulations, et les antennes inté-
rieures terminées par deux filets. Le
premier de ces caractères éloigne ce
genre des Alphceset des Hippolytes,
auxquels il ressemble par la forme
générale du corps; le second empê-
che de le confondre avec les Penécs
et les Stenopes , dont il diffère encore
par le nombre des serres, qui n'est
que de quatre ; enfin , le troisième
permet de le distinguer des Hyméno-
<^^[cs , qui ont comme lui des pieds-
mâchoires extérieurs foliacés. La-
treille place dans ce genre :
Vi'Jlphœus elegans de Risso (Hist.
des Ciust. de Nice , p. 92 , pi. 2 , fig.
4 ), qu'il désigne sous le nom de Gna~
thophyUurn elegans, ainsi que son
Alphœus Tyrrhenus{loc. cit., p. 9'* ,
tab. 2 , fig. 2 ), auquel il conserve le
même nom spécifique, et qui, suivant
Risso , est la même espèce que le Can-
cer candidiis d'Olivi (Zool. Adriati-
que), ou VAstacus Tyrrheni/s de Pe-
tagna. /^. dans ce Dictionnaire l'arti-
cle AlphÉe , qui est antérieur aux
changemens opérés par Latreille.
(aud.)
GNAVELLE. ^ot. phan. Quel-
ques botanistes français ont propo-
sé ce nom pour désigner le genre
Scléranthe. r. ce mot. (b.)
GNEDIE. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires du Marceau , particu-
GNE
lièrement sur les bords de la Loire.
V. Saule. (b.)
GNEIS ou GNEISS, min. Ro-
che composée de Feldspath et de
Mica , à structure toujours schis-
toïde , due principalement à la dis-
position des petites lamelles de Mi-
ca. Les feuillets de cette roche sont
quelquefois ondulés; ses couleurs
sont très-variables. Le Quartz ne s'y
montre que d'une manière acciden-
telle ; le Feldspath est tantôt aré-
noïde , tantôt en grains plus pronon-
cés. Les Minéraux qu'on trouve le
plus communément disséminés dans
cette roche sont : le Grenat, le Gra-
phite, le Pytoxène, la Cordiérite,
l'Eméril ou Corindon compacte fer-
rifère , et la Tourmaline. Le Gra-
f)hite semble quelquefois avoir pris
a place du Mica dans cette roche.
Le Gneis forme un vaste système
de terrains qui se montre partout à
découvert à la surface du globe : on
l'observe en France , dans les Alpes ,
la Saxe, la Suède et la Norwège, la
Sibérie , l'Himalaya , la presqu'île de
l'Inde, les régions équinoxiales de
l'Amérique , le Brésil , le Groen-
land. Le Gneis forme à lui seul des
montagnes puissantes. Sa variété la
plus ordinaire est celle dont le Mica
est grisâtre et le Feldspath a une
teinte roussâtre. Il est peu de terrains
plus riches en couches subordonnées.
Elles sont formées des matières sui-
vantes: la Pegmatite, la Leptynite ,
le Micaschiste , l'Amphibole schis-
toïde , la Coccolithe, le Fer oxidulé
et le Calcaire primitif. La stratifica-
tion du Çjrm'is est parfaitement dis-
tincte : les nombreuses roches su-
bordonnées qu'on y rencontre en in-
diquent le sens. Mais il y a dans l'in-
clinaison et dans la direction des cou-
ches de ce terrain des variations con-
sidérables. Il est regardé comme le
plus ancien après le terrain de Gra-
nité , parce qu'il est en contact avec
lui , et qu'on l'a trouvé recouvert par
tous les autres. Ce terrain renferme
beaucoup de filons , les uns de ma-
tières pyrogènes , les autres métalli-
GNE
fères , et contenant piH^ue toutes les
substances minérales qui sont l'ob-
jet des recherches du mineur. C'est
dans le Gueis que se trouve principa-
lement le Kaolin , |iiovcn;int des
grands amas de Pcgmatite qui lui
sontsubordonncs. V. Roches etTER-
HAINS. (g. DEL.)
GNEIMON. BOT. FH.vN. Espèce du
génie Gnct. V. ce mot. (b )
•GxNKPHOSIDE. Cnephosis. bot.
PHA.N. Genre de la famille des Sy-
nanlhéiécs et de la Svngéncsie sé-
parée, L. , établi paV H. Cassini
iBull. de la Soc. Philom., mars 1820)
qui le place près des genres Siloxerus,
Labill. , ex. Hirnellia , dans la tribu
desinulées, secliou des Gnaphaliées,
et lui assigne les caractères suivaus :
calalhide sans rayons, composée de
fleurons égaux , au nombre seule-
ment de un, deux ou quatre, régu-
liers et hermaphrodites; involucre
ovoïde, double; l'extérieur court,
persistant , formé de quatre écailles
elliptiques et membraneuses ; l'inté-
rieur plus long, formé aussi de qua-
tre écailler oblongues , membraneu-
ses , et surmontées d'un appendice
scarieux et coloré ; réceptacle ponc-
tiforme et sans appendice; ovaires
courts , épais et lisses , et possédant
une aigrette excessivement petite ,
sous forme d'une membrane cadu-
que, annulaire, profondément divisée
eu lanières fdiformes et irrégulières.
Un grand nombre de calalhides for-
ment, par leur réunion, un capitule
ovoïde; elles reposent sur un sup-
port (calathiphore) filiforme , garni
de longs poils, et de bractées squain-
miformes , scarieuses, régulièrement
imbriquées , appliquées , suborbicu-
laires ou rhomboïdales.
La Gnéphoside urèle, Gnep/iosis
tenuissima , Cass. , unique espèce du
genre , est une jolie Plante herbacée,
annuelle , dont les tiges sont dres-
sées, rameuses et fléchies en zig-zag
à chaque point de division. Les bran-
ches sont elles-mêmes fort divisées ,
et d une ténuité presque capillaire ;
elles sout garnies de feuilles alternes,
GJNE 397
épaisses et linéaires ; les capitules ,
d un jaune doré , sont solilanes aux
extrémités des dernières divisions
des branches. Celte Plante a été ré-
coltée au port Jackson et à la baie
des Chiens Marins, dans la INouvelle-
liollande. (g..n.)
GNET. Gnetum. bot. puan. Ce
genre , établi par Linné, et qui ap-
partient à sa IMonœcie Monadelphie ,
a été placé par le professeur de Jus-^
sien parmi les genres voisins de.-; Ur-
ticées, près du genre TAoa d'Aublef ,
auquel il ressemble d'ailleurs parle
port. Voici ses caractères: fleurs mo-
noïques , disposées autour d'un ra-
chis en verticilles interronipus qui
sont enveloppés chacun d'un involu-
cre ou calice commun multdlore, en-
tier, urcéolé, calleux et entourant
l'axe; les fleurs marginales sont mâ-
les, les centrales femelles , et elles re-
posent sur un léceptacle garni de
paillettes uniflorcs qui font fonctions
de calices. Dans les fleurs mâles, on
ne trouve qu'un fdet simple terminé
jiardeux anthères réunies. Dans les
temcllcs , un ovaire immergé dans le
réceptacle, supporte un style et trois
stigmates; il se change en une sorte de
drupe ovée contenant une noixoblon-
gue et striée. Linné n'a décrit qu'une
seule espèce de Gnetum, en lui don-
nant pour nom spécifique celui de
G ,emoii qui lui avait été appliqué
par Rumph ( Herb. Arnboiit. i, tab.
71 ). C'est un Arbre des Moluques et
des Indes-Orientales, dont le tronc
droit et noueux est comme ai ticulé ;
ses feuilles sont opposées , glabres
ovales , lancéolées , acuminées , en-
tières et luisantes en dessus. Les
fruits sont des baies ovales qui de-
viennent rouges dans leur maturité,
et ressemblent au fruit du Cornouil-
ler. Les habitans du pays s'en nour-
rissent après les avoir fait cuire, car
étant mangés crus, ils excitent une
démangeaison dans la bouche. (g..n.)
GNIDIE. Gnidia. bot. phan. Gen-
re de la famille des ïhymelées, de
l'Octandrie Monogynie, L. Son calice
est tubuieux, allongé, un peu réiré-
59»
GNO
ci vers son milieu, et termine par
quatre lobes; entre eux s'insèrent in-
térieurement quatre petites ccaillcs
pëlaloïdes , et au-dessous, sur deux
rangs circulaires , huit éta mines pres-
que sessiles ; le style , grêle et allongé,
se rentle à son sommet et part un peu
latéralement de celui de l'ovaire, dans
lequel est suspendu un seul ovule.
Plus tard les léguinens de la graine se
confondent avec ceux du fruit, et
alors on trouve un embryon revêtu
d'un périsperme mince , sous un test
ponctué que recouvre une couche
verdâtre. Ce genre renferme d'élégans
Arbustes exotiques, originaires la plu-
j>art du cap de Bonne -Espérance , à
feuilles simples, opposées ou alternes;
à fleurs teriiiinales, écartées ou rap-
prochées entre elles. Remarquons qu'il
y a unegrande confusion dans ces espè-
ces et celles des genres voisins. En effet,
on a eu égard , pour la distinction
de ces genres , à l'absence ou à la pré-
sence de squammulespétaloïdes, à leur
nombre égal à celui des lobes calici-
naux ou bien double. Mais ensuite en
nommant les espèces, on semble avoir
oublié ces caractères génériques. Ain-
si, les Gnicllasimplex , sericea onthuit
squammules; d'autres espèces, qui
en ont quatre , sont réunies au Dais ,
oii il ne doit s'en trouver aucune. Il
faudrait donc revoir avec soin toutes
ces Plantes avant de les rapporter dé-
finitivement à leurs genres, (a. d. J.)
GNIDIEiNlNE. BOT. ni AN. PQur
Gnidie. V. ce mot. («•)
G-MDIUM. BOT. PHAN. Espèce du
genre Daphné. f^. ce mot. (b.)
* GNISION. OIS. (Belon.)Syn. d'Ai-
gle royal. ^. Aigle. (DR..Z.)
GINOME. Gnoma. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères, section des
Tétramères , famille des Longicornes
(Règn. Anim. de Cuv.), établi par
Fabricius (5j5/. Elculh. T. ii, p. oi5)
aux dépens du genre Capricorne, Ct
a',anl , suivant iui , pour caractères :
quatre palpes avec le dernier article
sétacé; mâchoires bifides , la division
extérieure renflée à son sommet ; lan-
guette cornée, arrondie à son extré-
GNO
mité , presque échancrée ; antennes
sétacces. Fabricius place ce genre
entre les Rhagies et les Saperdes. Il
ressemble en eflet à celles-ci et avoi-
sine beaucoup les Lamies. Lalrcillc
réunit les Gnomes à ces derniers In-
sectes. Us ont le corselet allongé , et
les palpes sont plus eflilés à leur
pointe. Fabricius décrit quatre espè-
ces :
Le Gko.me LONGicoLLE , Gn.
longicoUis , ou le Cerambyx longi-
collis de Fabricius [Entuin. Syst.), fi-
guré par Olivier (En(omol., n° liy ,
pi. 11 , fig. 70) , peut être considéré
comme type du genre. Il est origi-
naire des Indes-Orientales. Les trois
autres espèces portent les noms de
cylindricollis, clavipes et rugicollis.
Cette dernière est la même, suivant
Dejean (Catal. des Coléopt., p. 109) ,
que la Sapeida bicolor à'OXwiev {/oc.
cil. , n" 68, pi. 3 , fig. 25). Latreille
rapporte au genre Gnome le Ceram-
byx Giraffa , décrit et représenté par
Charles Schreihev {T/ ans. Linn. iSoc.
T. VI , p. 198, pi. 21, fig. 8). il a été
recueilli à la Nouvelle-Hollande. De-
jean {/oc. cil.) mentionne une espèce
nouvelle sous le nom de Sanguiiiea.
Elle habite le Brésil. Ce Gnome, dont
nous n'avons pas encore la descrip-
tion , ne diffère peut-être pas de l'une
ou de l'autre des deux espèces dont
le docteur Dabnan {Jnalecta enlorno-
logica , p. 67 et 68) a tout récemment
donné la description sous les noms
de Gnoma nodicollis et Gnoma denti-
collis. Elles ont le Brésil pour pa-
trie, (aud.)
* GNOMESILOiN. bot. crypt. Les
anciens paraissent avoir désigné sous
ce nom les Plantes marines aujour-
d'hui confondues sous le nom de
Mousse de Corse. (e.)
* GNORISTE. Gnoriste. iNS. Genre
des Diptères établi par Hoffmausegg
et adopté par Meigen (Descript. syst.
des Dipt. d'Europe, T. I, p. 245) qui
le range dans la famille des Tipulai-
res et' lui assigne pour caractères :
antennes étendues, cylindriques, de
seize articles , les deux articles de la
GOB
liase plus gros et plus courts ; trompe
allonijée, munie de palpes à sou
sommet; trois yeux lisses, inégaux,
placés en triangle sur le IVoQl ; jam-
bes épcionnées , épineuses sur les
côtés. Meigen {loc. cit., tab. 9, lig. 1)
décrit et représente une seule espèce,
le Gnorisic apicatis, Hotl'm. (ald.)
GNOTARIS. BOT. P11.1N. (Ruell.)
Ancien nom du Mairube noir. On a
aussi éciit Gnotera et Gnoleria. (b.)
GiNOU ou NIOU. MAM. Espèce du
genre Antilope, p'. ce mot. (b.)
GNOUROUMI. MAM. ^\zzara.)
Nom de pays du Tamanoir. F'. Four-
M1LI£R. (b j
GOACHE, GOUACHE, ois. Syn.
ancien de Perdrix grise, r. ce mot.
(DR..Z.)
GOACONAZ.BOT. PHAN. (Oviédo.)
Le Baume de Tolu. 1^. Baume, (b.)
* GOAN. bot. phan. L'Écluse
mentionne sous ce nom, dans ses iï-TO-
ticœ , un Arbre de Perse dont la cen-
Jre produit la Tulbie. P\ ce mot. (b.)
* GOANGULARIS et GONGU-
LARliJ. BOT. cRYPT. (G. Bauhin et
Mentzel.) P^. Gongolara. (b.)
GOB AURA. BOT. PHAN. La
Plante vulnéraire brésilienne dési-
gnée sous ce nom dans les recueils des
voyages pourrait bien élre l'Ayapana.
y. ce mot et Eupatoire. (b.)
* GOBE-ABEILLE, ois. (Eidous.)
Syn. de Guêpier vulgaire. P'. GuÈ-
l'^^^»l- (DR..Z.)
GOBELET D'EAU, bot. piian.
Même cliose qu'Ecuelle d'eaii. /^.
Hydrocotyle ' (B.)
* GOBELET DE MER. poi^yp.
Quelques naturalistes ont donné ce
nom à la Caryopbyliie Gohdcl , Jfla
dreporaCyathits de Linné, /^Caryo-
PHYLL1E; ainsi qu'à des Polypiers de
la famille des Eponges. (lam..x.j
GOBE-MOUCHE. Muscicapa. ois.
Genre de lordrc des Insectivores. Ca-
ractères : bec médiocre, angulaire,
plus ou moins large , déprimé à sa
base , comprimé vers la pointe qui est
GOB 399
lorte, dure, courbée et très-échan-
crée; base garnie de poils longs el
roides ; narines placées de cbaque cô-
te du bec et près de sa base , ovoïdes,
couvertes en partie par quelques poils
dirigés en ayant; tarse un peu plus
long ou aussi long que le doigt inter-
médiaire; quatic doigts, trois en
avant, les latéraux égaux en lon-
gueur, rcxlérienr soudé à sa base à
l'extérieur; le doigt de derrière arme
d'un ongle très arqué ; la première
rémige trè.'--courtc , la deuxième moins
longue que les troisième et quatriè-
me qui surpassent les autres. Les
Gobe-Mouches que l'on retrouve
dans tous les pays, et sous presque
toutes les latitudes, sont des Oiseaux
voyageurs que dirige en quelque sorte,
dans leurs émigrations , une tempé-
rature ardente , la plus favorable au
développement et à la multiplication
des Insectes dont les Gobe-Mouches
sont les plus terribles ennemis. Des-
tinés à trouver leurs moyens d'exis-
tence dans la destruction de ces nom-
breuses colonies qui peuplent les airs,
il semble que la nature les ail placés
partout oii ils pouvaient être utiles à
l'Homme en le préservant et le débar-
rassant de ces essaims, dont l'extrê-
me fécondité serait l'un des plus
grands fléaux, si quelques circonstan-
ces semblables à celles-ci ne venaient
l'atténuer. Ils ont l'habitude de vol-
tiger autour des buissons, mais rare-
ment ils s'y arrêtent pour saisir leur
proie, ils la chassent au vol, et c'est
même ce qui leur a valu le nom de
Gobe-Mouche. Quoique vifs et pétu-
lans , ces Oiseaux sont, pour la plu-
part, silencieux; ils vivent solitai-
rement; néanmoins, dans la sai-
son des amours, les deux sexes pa-
raissent avou' beaucoup d'attache-
ment mutuel, car pendant l'incu-
bation , dont les soins se partagent
entre les deux époux, on ne les
voit séparés que le temps rigoureuse-
ment nécessaire pour aller chercher
la nourriture; lorsque les œufs sont
éclos , les père et mère apportent al-
terna livement la béquée aux petits.
Le nid , construit assez négligem^
4oo GOB
ment, est composé de duvet qu'eu-
tourentde petites brochettes réunies
et liées par des brins d'herbes et de
ioncs; il est ordinairement placé sur
les plus grosses branches et dans les
trous qu'a pu y occasioner la pour-
riture ; quelquefois il est suspendu
aux rameaux élevés ; on le trouve en-
core , mais plus rarement , dans les
fentes et crevasses des rochers et des
vieux bâtimens, La ponte est , sui-
vant les espèces , de quatre à six œufs.
Les parens montrent beaucoup de
courage lorsque la jeune famille est
en danger; ils affrontent alors tous
les périls pour la défendre, et sou-
vent des Oiseaux, de plus forte taille
qu'eux, succombent sous les coups
réitérés qu'ils leur portent. La mue,
pour plusieurs espèces, est unique
dans l'année; pour d'autres , elle est
double ; elle ne se fait apercevoir que
chez les mâles , dont les couleurs , au
printemps , prennent assez générale-
ment beaucoup d'éclat et de vivacité ;
les femelles conservent en tous temps
une parure sombre et modeste; les
mâles sont souvent décorés d'orne-
mens qui seraient de bous caractères
spécifiques s'ils étaient constans et
surtout communs aux deux sexes,
mais les femelles en sont toujouis
privées. Le genre Goba-Mouche , très-
nombreux en espèces , le fut bien
plus encore dans les anciennes mé-
thodes , à tel point que Bùffon , mal-
gré toute son antipathie pour les sys-
tèmes, avait cru devoir établir une
division de ce genre et mettre d'un
côté les véritables Gobe-Mouches , et
de l'autre ce qu'il a appelé les Tj/fl«5.
Mais cette séparation paraît n'avoir
eu pour base que la taille. Les Gobe-
IVIouches de Linné ont fourni matière
à la création d'un assez grand nom-
bre de genres , création que les di-
vers méthodistes ont pu étendre au
gré de leurs désirs, puisque les dirte-
rences dans la forme du bec leur lais-
saient un vaste champ. Ces diSéren-
ces plus ou moins prononcées rendent
très- difficiles les limites de sépara-
lion des Gobe-Mouches avec les Pla-
ijrhynques, les Pie-Grièches et les
GOB
Drongos ; d'un autre côté le passage
par les plus petites espèces , au genre
Sylvie , est presque insensible ; et
dans des espèces d'une taille moyen-
ne , on trouve encore des rapproche-
mens qui , plus d'une fois , ont fait
confondre de vrais Gobe-Mouches
avec des Eataras , des Fourmiliers ,
des Vangas et même des Cotengas.
Temminck a séparé les Gobe-Mou-
ches , des MoiicheroUes qui, dans
beaucoup de méthodes, ne font qu'un
seul genre sous la dernière des deux
dénominations; cette division, qui
ne paraît pas reposer sur des caractè-
res bien tx'anchés , a néanmoins une
sorte d'avantage, celui de diminuer
le nombre des espèces dans un seul
et même genre ; du reste , les Mou-
cherolles et les Gobe-Mouches se
touchent, et la ligne de démarcation
peut s'effacer sans que cela porte at-
teinte à la méthode.
GOBE-MoUCHE A AILES ET QTJEUE
ROSES, Muscicapa B/iodoptera, Lalh.
Parties supérieures brunes, les infé-
rieures blanches; plumes de la tète
effilées et tachetées de noir ; une
grande tache rose sur le milieu des
grandes rémiges et des quatre rec-
trices intermétliaires ; bec et pieds
bruns. Taille , cinq pouces. De la
Nouvelle-Hollande.
GoBE-MoucHE d'Amérique , Mus-
cicapa Rulicil/a , Lath. , Ois. de l'A-
mérique septentrionale, pi. 35 et 56.
Parties supérieures noires ; cotés de
la poitrine , milieu des grandes ré-
miges , et base des rectrices latérales
d'un jaune orangé; poitrine , abdo-
men et tectrices caudales inférieures
d'un blanc mat ; tête et gorge noires;
bec et pieds bruns. Taille , quatre
pouces et demi. La femelle a les tein-
tes noires du mâle d'un gris brunâ-
tre , et celles orangées d'un jaune
pâle.
GoBE-MoUCHE AUDACIEUX, JUuSCi-
capa auda.v , Lath.; Gobe-Mouche
tacheté de Cayenne , BufF. , pi. enl.
455, fig. 2. Parties supérieures d'un
gris noir ; base des plumes du som-
met de la tête d'un jaune orangé;
deux traits blancs entourant l'œil ;
GOli
rcmigcs et rectriccs noires , bordées
de roux; parties inrcrieiires blan-
ches , striées de noirâtre; 1)(C et pieds
noirs. Taille , hiii( pouces. La feniclle
a les plumes de la tète entièrement
noirâtres.
GoEE-MorciiE AZUR , JHIuscicapa
cœritlcci, Lath., Ciifl'. , pi. eulum.
663, tîg. 1. Parties supérieures dun
bleu dazur; nuque et poitrine noi-
res ; abdomen blanc , nuancé de
bleuâtre; bec et pietls noirs. Taille,
quatre pouces buit lignes. La l'emcllc
n'a point de taches noires. Des Plii-
lippincs.
Gobe-Mouche azuror , Musc i ta-
pa aurea, Levaill. , Ois. d'Afr. , pi.
i58, fig. 1 et 2. Parties supérieures
d'un bleu d'azur , les inférieures d'un
roux vif; abdomen, jambes et tec-
trices caudales inférieuies d'un blanc
pur; bec et pieds brunâtres. Taille,
cinq pouces. La femelle a la gorge et
une partie de la poitrine blanches.
D'Afiique.
GoBE-MoiCUE A BANDEAU BLANC
DU SÉNÉGAL. /^ PlaTYRIIYNQUB A
BANDEAU BLANC.
GoBE-MoUCHE A BANDES ROUSSES ,
Jtliiscicapa rufutœniata. Parties supé-
rieures d'un brun-olive foncé; tec-
trices alaires , petites et mo^ ennes ré-
miges, bordées de brun fauve, ce qui
dessine eur l'aile plusieurs bandes de
cette nuance; grandes rémiges et rec-
triccs brunes ; parties inférieures
d'un blanc verdâlre; gorge, poitrine,
et un trait de chaque coté de la tête
entre le bec et l'œil d'un verdàtre
cendré ; bec et pieds bruns. Taille ,
cinq pouces. Cette espèce , qui a beau-
coup de ressemblance avec le Gobe-
Mouche tacheté de Cayenne, mais
qui en diffère par la forme plus allon-
gée et plus aplatie du bec , par une
taille plus forte, par l'absence de
plumes orangées sur le front, celles
des stries, sur la poitrine, et par
quelques autres nuances assez sensi-
bles , nous a été envoyée du Brésil.
GoBE-MouciiEBARBrcuoN. r. Pla-
TYRIIYNQVE UaR BICHON.
GoEE-MouciiE Bec-Figue , Musci-
capa luctuosa , Temm. ; Muscicapa
TOME VII.
GO 13 4oi
atricaiiilla , Gmel.; Rubelra angli-
cana, Briss. ; Traquct d'Angleterre
et Bec-Figue , Buff. , pi. eulum. 668 ,
fig. 1; Motacilla jicedula , Gniel.;
Syhia Jicedula, Lath.; Muscicapa.
muscipcla, Bechst. J*aities supérieu-
res et rectriccs noires ; moyennes et
grandes tectrices alaires l'irtuclies
avec les barbes intérieures terminées
de noir; parties inférieures etfiont
d'un blanc pur ; bec et [ùeds noirs.
Taille, cinq pouces. La femelle a les
pai tics supérieures d'un brun cendré
et les trois lectrices latérales bordées
de blanc. Les jeunes màles ressem-
blent aux femelles; ils ont déplus
des plumes noires semées sur le fond
grisâtre des parties supérieures. On
voit parla nombreuse synonymie de
cette espèce , combien de fois elle a
pu induire en en eur les orniiholo-
gisles ; elle a en effet des caractères si
variables suivant les usages, et se
rapproche quelquefois tant an Musc,
albico/lis, que l'on ne peut assez sou-
vent saisir les caractères distinctifs
(\cs deux espèces ; les màles ne peu-
vent être reconnus facilement qu'a-
près leur seconde mue du printemps
et seulement dans leur plumage d'ai
mour; hors ce temps, tous, ainsi
cpic les femelles, se ressembleraient
à s'y méprendre, sans le miroir des
ailes que l'on trouve toujours indi-
qué d'une manière plusou moins sen-
sinle dans le Muscicapa albicollis.
On le trouve en France , en Allema-
gne , en Italie, oîi sa chair fournit
un mets délicat.
GocE-MouciiE belliqueux, Ty-
ra/nius bellicosus , Vieill. Parties su-
périeures noirâtres; tête et cou d'un
brun roussâtre; tectrices alaires noi-
re;, bordées de cramoisi; rénii°^es
rectriccs, croupion et parties inie-^
rieures d'un rouge cramoisi ; une ta-
che noire à l'extrémité des lémi'^es-
paupières blanches; bec et pîeds
noirs. Taille, sept pouces six lignes.
De l'Amérique méridionale.
GoBE-:>IouciiE Bellot, Tyraunus
bellulus, Vieill. Parties supérieures
bleuâtres, avec la tige des plumes
noue ; tectrices alaires et rémiges
4o2
GOB
noires, bordées de cendré; goige
blanche enlouréc d'un hausse-col
non; parties inférieures d'un cendre
bleuâtre, avec un trait brun dans le
niiheu des plumes ; rectiices noires,
les deux extérieures beaucoup plus
longues que les autres , et terminées
en palette, les autres diminuant in-
sensiblement de longueur jusqu'aux
intermédiaires qui sont les plus cour-
tes ; un trait blanchâtre sur les côtés
de la fêle , derrièi e l'œil ; bec el pieds
brut'S. Taille , quatorze à quinze pou-
ces. Du Brésil.
Gobe- Mouche Bextaveo, Tyran-
nus Caniivorus , Vieill. : Lanius Pi-
tangiia, Lath. , BuflT. , pi. enl. 212.
Parties supérieures noires , avec une
bandelette blanche au-dessus de l'oeil ;
sommet de la tête d'un jaune orangé;
tectrices alaires, rémiges et rectrices
noirâtres , bordées de loussâtre ; gor-
ge Idanche ; poitrine et parties inté-
rieures jaunes : tète grosse ; bec volu-
mineux et long de plus d'un pouce,
noir; pieds blaiicliâlres , avec les
écailles noiies. Taille , neuf pouces
et demi. De l'Amérique méridionale.
Cette espèce joint aux Insectes , pour
sa nouiriture, les débris de chair
abandonnés par les Vautours et au-
tres Oiseaux de proie.
GoBr.-MouciiE BicoLOîi , Miiscica-
pa blcolor, Spuvm. Parties supérieu-
res cendrées , les inférieures et la
moitié de la longueur des rectrices
d'un jaune terne ; bec et pieds noirâ-
tres. Taille , six pouces et demi. D'A-
frique.
Gobe-Mouche blanc du Dane-
MARCK , Musclcopa alba , Lath. Pa-
raît êl)e une vaiiélé de la Bergeron-
nette jaune. /^. Bergeronnette.
Gobe-Mouche blanc huppé du
CAP DE Bonne-Espérance. /". Pla-
TYRHYNQUE HUPPÉ A TETE COULEUR
d'acier POLI OU BRUNI.
Gobe-Mouche bleu des Philip-
pines. /^. Gobe-Mouche azur.
GoiiE-MouciiE Booddang , Musci-
capa Erythrogastra , Lalh.; Musci-
capa jnullicolur , Gmel. Parties supé-
rieures noires; front et mo^cniics
teclrices alflires d'un blanc pur; poi-
GOB
Irlne d'un rouge carmin; abdomen
et tectrices caudales inférieures rou-
geAtres; bec noir , jaunàtie à sa base
on dessous; pieds brunâtres. Taille ,
quatre pouces six lignes. La femelle
est brune; elle a les parties inférieu-
res d'un orangé pâle. Des Philip-
pines.
Gobe-Mouche des bords du JeNi-
SEï, Miiscicapa Erythropis , Lath.
Parties supérieures variées de biun
et de gris; sinciput rouge; parties
inférieures blanches; dessous des ai-
les roux. Taille, cinq pouces.
Gobe-Mouche du Brésil. T'. Go-
be-Mouche Bentaveo.
Gobe-Mouche brillant, ]\liisci-
copa iiitida , Lath. Le plumage vert;
tectrices alaires bordées de blanc ;
rectrices noirâtres , frangées de jau-
nâtre ; bec et pieds noirs. Taille , qua-
tre pouces. De la Chine.
Gobe-Mouche brun de Cayenne ,
Muscicapa fuliginosa , Lath. Parties
supérieures d'un brun noirâtre , avec
le bord des plumes fauve ; rémiges
brunes; rectrices noires , frangées de
blanchâtre; parties inférieures blan-
ches , avec la poitrine fauve ; bec et
pieds noirs. Taille , quatre pouces.
Gobe-Mouche brun cendré , HJus-
clcapa ai/stralis , Lalh. Parties supé-
lieures d'un brun cendré; trois traits
jaunes de chaque côté de la tète ,
dont un au-dessus de l'œil; parties
inférieures jaunes ; bec et pieds bruns.
Taille , cinq pouces. De l'Australasic.
Gobe- Mouche brun de la Marti-
nique. V . MOUCHEROLLE BRUN.
Gobe-Mouche brun roux , Tyran-
nus pyrr/iop/iaius , Vieill. Parties su-
périeures d'un brun olivâtre; les in-
férieures , le croupion , tectrices cau-
dales , base des rectrices , bord- in-
terne des rémiges , tectrices alaires
inférieures d'un roux plus ou moins
vif; bec et pieds noirs. Taille , sept
pouces. Du BrésiL
Gobe-Mouche brun a ve-ntre
JAUNE. jT. MoUCHEROLLE BRUN A
ventre jaune.
Gobe-Mouche brun de Virginie,
/". Merle Catbird.
Gobe -Mouche Bvnnih ,Musticapa
GOD
rujtfmns , Lalh. Pailles supérieures
brunes , avec la moitié du ilos rousse ;
front , oreilles et base des reclrices
d'un brun rougeâtie; gorge , devint
du cou et poitrine d'un blanc jaunâ-
tre , avec quelques taches noires; ab-
domen d'un brun pâle; bec et pieds
bruns. Taille, six pouces. De l'Aus-
tralasie.
GoBE-MorciiE DE Cambaye. V.
Sylvie.
gobe-iniouciie a capuchon noik ,
Muscicapa cucullata, La th. Parties
supérieures noires; Icie très-garnie
de plumes, ce qui la fait paraître fort
épaisse; petites tectrices alaires noi-
res , frangées de blanc; parties infé-
rieures blanches; bec et pieds noirs.
Taille , cinq pouces. De l'Australaùe.
GoBE-MorCHE CARNIVORE. F". Go-
EE-MOUCIIE BeNTAVEO.
GoBE-MorCHE DE LA CAROLINE,
Lanius Tyiannus, var. b et c, Lath. ;
Laiiius Carolinus, Gniel. , Ois, de
rA.mérique septentrionale, pi. 45.
Parties supérieures d'un gris noirâ-
tre; base des plumes de l'occiput
d'un jaune orangé; rémiges et rec-
trices noirâtres , terminées de blanc ;
paities inférieures blanchâtres; iris,
bec et pieds noirs. La femelle a les
couleurs moins vives; lesjeuncs n'ont
pas de jaune à l'occiput. Taille, sept
pouces.
GoBE-MoucnE Caudec , Tyrannus
audax , Vieill. T^. Gobe-Mouche
AUDACIEUX.
GoBE-iMorCIIE DE Cay'enne. J^.
PlATYRHY'NQUE EÉROCFi.
Gobe- Mouche cendré du Cana-
da, Muscicapa Canadeiisis, Lath.
Parties supérieures cendrées ; sommet
de la tète noirâtre; une tache jaune
sur la joue , et une autre noire entre
le bec et l'œil ; rémiges et rectrices
brunes, bordées de cendic; parties
inlérieures jaunes, tachetées de noir
sur le devant du cou; tcctiices cau-
dales inférieures blanchâtres ; bec
brun; pieds jaunes. Taille, quatre
pouces et demi.
GoBE-MorCHE CHANTEUR , MUSCL-
capa cantatrix , Temm., pi. color.
226, fig. 1 et 2. Parties supérieures
Gon 40.1
bleues ; un bandeau azuré sur le
fiont; tour du bec et joues noirs,
ainsi que la face inféiieure des rec-
trices ; gorge , devant du cou et poi-
trine d'un roux vil ; abdomen 'ous-
sàlre ; bec noir , entouré à sa base de
poils longs et roides; jiicds bruns.
Taille, cinq pouces huit lignes. La
femelle a les parties su[)érieures oli-
vâtres ; le bandeau et les joues d'un
blanc jaunâtre ; le sommet de la tète
et la nuque d'un cendré bleuâtre;
les rémiges et les leclrices brunes
bordées de roussàtre qui est la cou-
leur des parties inférieures. De Java.
Cette espèce se fait remarquer parmi
les congénères, par la mélodie de .son
chant.
GoBE-MoUCHE CITRIN DE LA LOUI-
SIANE. /^. Sy'lvie mitrée.
GoBE-MoUCHE DE LaCoCHINCHINE,
Muscicapa Cochinchineiisis , L;tth.
Parties supérieures d'un brun olivâ-
tre; rémiges noirâtres avec une tache
blanche sur les barbes extéiicures;
rectrices brunâtres , étagées , les in-
termédiaires longues de deux pouces
et iei latérales de cinq lignes; quel-
ques-uues sont blanches , avec une
lunule nuire; parties iulérieiues rous-
sâties ; bec noir; pieds rougcâtres.
Taille , quatre pouces quatre lignes.
G0EE-M0UCHE COLÉRIQUE, Musci-
capa crinila, Lath. , l'yrannus irrita-
bilis , Vieill. Parties supérieures d'un
gris verdâtre ; plumes de la nuque
longues et se relevant en forme de
huppe; tectrices alaires bordées de
blanchâtre ; rémiges brunes , bordées
les unes de brunâtre, les autres de
b'anc; rectrices brunes bordées inté-
rieurement de roux; bec et pieds
bruns. Taille, sept pouces. L» femelle
a Iei parties supéiieures d'un gris
brun; les inférieures jaunâti es avec
la goige ardoisée ; Iei ailes rousses ,
avec quelques traits blanchâtres sur
les tectrices. De lAmérique septen-
trionale
Goi:e-Mouciie a collier , Musci-
capa albicullis , Temm. Gohe-.Mou-
cheà collier de Lorraine, 13ulF. , pi.
enl. 56â, f. 2; Muscicapa collai is ,
Bechstein; M. atricapilla , Jacquin.
26*
4o4
GOB
Parties supérieures noires ; un large
collier; frout et parties inférieures
d'un blanc pur; croupion varié de
noir et de hbno ; une tache blanche
sur l'origine des rémiges; tectrices
alaires blanches, les grandes ont une
tache noiie à l'exliémité interne;
rcctri ces noires ; bec et pieds noirs.
Taille , cinq pouces. La femelle a les
parties supérieures d'un gris cendré ;
\in petit bandeau blanchâtre sur le
iront; les grandes lectrices alaires
idanches sur le bord externe, et les
<leux rcctriccs latérales bordées de
blanc; un petit collier d'un cendré
clair , les parties inférieures blanches.
Le jeune mâle ne diffère de la femelle
que par l'absence du bandeau; il a
en outre les parties inférieures tache-
tées de cendré. On le trouve dans
l'intérieur ries grandes forêts du cen-
tre de l'Europe , ou il paraît être fort
lare.
Gobe-Mouche a collier t>v Cap,
JJIuscicapa torquata , Gmel. ; Hhisci-
capa Capensis , Lath. , Buff. , pi. enl.
572, fig. i et 2. Parties supéiieures
Tioires; gorge de cette couleur; poi-
trine rousse; côtés du cou, bas de la
nuque , une tache près de l'œil , ven-
tre et caudales inférieures d'un blanc
pur; bec et pieds bruns. Taille , cinq
pouces. La femelle a le sommet et les
côtés de la tête , les tectrices caudales
supérieures, le devant du cou et la
poitrine noirs ; les tectrices alaires
brunes; les rémiges brunes bordées
de gris et de 1 oux à l'extérieur ; les
rcctrices noires terminées de blanc ,
avec le bord des latérales de cette
nuance ; la goi ge et le ventre b'ancs;
les flancs roux. D'Afrique.
Gobe-Mouche a collier du Séné-
gal. /^. Platyrhynque a gorge
brune.
Gobe-Mouche a cordon noir, Le-
vail. , Ois. d'Afriq., pi. i5p, f. 1 et 3.
/^. Sylvie a cordon noir.
Gobe-Mouche couronné DE blanc.
f'. Mouchebolle a huppe blan-
che.
Gobe-Mouche couronné de noir,
iluscicapa melaxantha , Lath., Spar.
pi. 96. Parties supéiieures d'un cen-
GOB
dré foncé , avec la tête noire; les in-
férieures jaunes; tectrices alaires , ré-
miges et lectrices noires, bordées de
jaune; extrémité de la queue blanche;
bec et pieds noirs. Taille , cinq
pouces.
Gobe-Mouche a crête de Ceylan,
Miiscicapa cow<z/a,"Lath. Parties su-
périeures noires; manteau noir; de-
vant du cou, poitrine et ventre blancs;
abdomen jaune; recti ices intermé-
diaires terminées de blanc; bec noir;
yiieds bleuâtres. Taille, cinq pouces.
Gobe-Mouche a croupion jaunb
DE Cayenne. f^. Moucherolle a
croupion jaune.
Gobe Mouche a croupion orav-
GÉ, Muscicapa melanocephala , Lalh.
Parties supérieures d'un jaune rou-
gcàtre avec la têle et le cou noirs;
ailes et queue brunes; rectrlces à bar-
biiles désunies ; parties inférieures
blanches, striées de noir ; bec et pieds
bruns. Taille, cinq pouces et demi.
De l'Océanique
Gobe-Mouche Darwany , Musci-
capa auricornis , Lath. J^. Phileooî*
Darwany.
Gobe-Mouche distingué, Musci-
capa eximia, Temm., Ois. color., pi.
i44, f. 2. Parties supérieures d'un
vert clair; sommet de la tête d'un
cendré bleuâtre ; un large sourcil
blanc ; lorum varié de jaunâtre et de
vert obscur; tectrices alaires, rémi-
ges et rectrlces d'un brun noirâtre ,
bordées de verdâtre; parties inférieu-
res d'un vert jaunâtre , plus foncé sur
la poitrine et les flancs; bec brun ,
blanchâtre en dessous; la femelle a
les teintes plus obscures et le sommet
de la tête varié de vert. Taille , quatre
pouces. Du Brésil.
Gobe-Mouche double oeil , Mus-
cicapa diops, Temm., Ois. color., pi.
i44, f 1. Parties supérieures d'un
vert clair tirant sur l'olivâtre; tectri-
ces, rémige^ el; rcctrices brunes, bor-
dées de vert ; une taclie blanche en
avant de l'œil ; parties inférieures
d'un cendré blanchâtre , un peu plus
foncé sur la gorge et la poitrine, bec
brun , bianchâlre inférieureinent.
Taille, quatre pouces. Du Brésil.
GouE-Moucnn Dumicole, Mui>ci-
capa viridis, L:Uh. , Ois. île l'Amérique
jjcptcul., pi. r)5 ; Icleria Dumuola ,
Yieill. Pallies supéiieuies d'un vert
cendré; uu cercle lilanc autour de
l'œil ; sourcils noirs ; inoustaclie.s
Llanches; léinigcs brunes bordées de
verdàtre ; rccirices brunes, grisâtres
en dessous; gorge , devant Uu cou et
poitrine d'un jaune tirant à l'orangé;
parties inféiieures blanches; bec et
))ieds noirs. Taille , six pouces. Les
jeunes et la temellc ont les couleurs
l)lus ternes et les cotés de la tête d'une
seule teinte, sans aréoles aux yeux ^
ni sourcils , ni nioustaclics. Celle es-
pèce, dont on a lait tour à tour \\n
Merle, un Colingu et un Ictérie, ne
paraît pas oUi ir de carac ères assez
saillaus pour être séparée des Gobe-
Rlouches , oii elle a été placée par La-
thain et par Gmelin. Elle habite les
bioussailles des taillis épais de l'A-
mérique scptcnirionale , oli elle se
nourrit également de baies et d'In-
sectes.
Gobe- Mouche Ertthrogastre.
y. GOBE-MOUCHK BoOUDANG.
GoBE-IMoucnE ÉTOIT.É , Muscicapa
stellata, Vieill., Levail.,Ois. d'Afr.,
pi. i57, f. 1 et 2. Parties supérieures
d'un vert olive , varié de jaune ; une
tache blanche étoiléc entre le bec et
l'œil; tète et gorge d'un cendré bleuâ-
tre; une espèce de collier blanc; ré-
miges d'un gris brun, frangées île
grisâtre; rectrices verdâtres , frangées
de jaune ; parties inférieures jaunes ,
nuancées d'olivâtre sur la poitrine et
les flancs; bec et pieds noirs. Taille ,
cinq pouces. La femelle a les parties
supérieures olivâtres; les joues et la
gorge d'une teinte plus claire ; les
fiarties inférieures jaunes, variées d'o-
ivâtre.
GoBE-MoUCHE FAL'VE DE CaYENNE.
y. MoUCHEROEIiE FAUVE.
GOBE-IMOUCHE l'ÉROCE. /^. PlATY-
RUYNQUE FÉROCE.
GoBE-lMoUCHE FERRUCrlNEUX DE
LA Carox^ine, Muscicapa ferruginca,
Lath. Parties supérieures d'un brun
cendré ; tectrices alaires , rémiges et
• ectrices noires frangées de luux;
GOB
4o5
pariit-s inférieures jaunâtres; goigc
blanche; bec noir avec h; bord des
mandibules d'un jaune rougeâtrc;
pieds bruns. Taille, cinq pouces six
lignes.
Gobe-Mouche flamboyamt, TUus-
cicapajlainmiceps,'ï<înun., pi. color.
ii4, lig. 5. Parties supcricures d'un
brun mordoré ; sommet de la tête re-
couvert déplumes plus longues, blan-
châtres à la base , puis d'une belle
teinte rouge de feu , et enfin cendrées
à la pointe; celle teinte est entière-
lueiil rousse dans les feuielles; rémi-
ges brunes, avec lextrémité roussâ-
tie, ce tpii forme Aenx bandes sur
l'aile; rectrices brunes; parties infé-
rieures et joues d'un blanc jaunâtre,
varié de stries mordorées sur la poi-
trine; bec et pieds bruns. Taille, qua-
tre pouces. Celte espèce, qui se trou-
ve au Brésil, a beaucoup d'analogie
avec le Gobe-Mouche à poitrine ta-
chetée de Cayeime, Bufî"., pi. enl.
b'j'i , Muscicapa virgata, Lath.
GoBE-MoUCliE A FRONT BLANC ,
Muscicapa albifrons , Lalh. Parties
supérieures d'un brun noirâtre; rémi-
ges brunes, bordées de roussâtre;
rectrices noires; front, gorge et poi-
trine blancs ; parties inférieures jau-
nâtres; bec et pieds noirs. Taille,
cinq pouces six lignes. D'Afrique.
GoBE-MoUCHE A FRONT JAUNE ,
Muscicapa flauifrons , Lath. Parties
supérieui'es olivâtres ; un petit trait
blanc derrière l'œil ; tectrices alaires
et rémiges noirâtres , bordées de jau-
ne; rectrices d'un brun olive, plus
pâles à l'extrémité ; front et parties
inférieures jaunes: bec et pieds bleuâ-
tres. Taille, cinq pouces. De l'Océa-
nique.
GoBE-MoUCHE A FRONT NOIR, Mus-
cicapa uig/ifro/ts, Lath. Parties supé-
rieures brunes, avec les côtés de la
tête noirs ; rectrices latérales d'un
brun olive ; parties inférieures jaunâ-
tres; bec et pieds noirâties. Taillg ,
quatre pouces trois lignes. Patrie in-
connue.
GoBE-MoUCHE GoBE-MoUCHERON^
Muscicapa minuta, Lalh. Parties su-
périeures d'un cendré olivâtre j crou-
4o6 GOB
pion verdàtre; tectrices aLiires noirâ-
tres , boniées de jaunâtre ; rémiges et
rectrices d'un brun noir ; bec et pieds
noirs. Taille , quatre pouces De l'A-
mérique méridionale.
Gobe-Mouche GORGE bleue, Mus-
cicapa hyacynlliina, Temni, ,Ois col.
pi. ôo, f. 1 et 2. Parties supéiieures ,
lète , cou , gorge et poitrine d'un bleu
azuré brillant; tour du bec et loruni
d'un noir bleuâtre ; un large sourcil
d'un bleu très-vif; rémiges et rectri-
ces brunes , bordées de bleu azuré ;
parties intérieures rousses ; bec et
pieds noirs. Taille , six pouces. La
leniellea les particssupérieures bleues
variées de cendré et de verdâlre; les
rémiges et les rectrices d'un brun
verdàtre, bordées de bleu; la gorge ,
la poitrine et toutes les parties infé-
rieures rousses. DesMoluques.
Gr)B£-MoUCHE A GORGE BRUNE DU
SÉNÉGAL. V. PlATTRHYNQUE A GOR-
GE BRUNE.
Gobe-Mouche a gorge jaune,
Muscicapa 31ainllensis , Latb. Parties
supérieures grises , variées de brun
marron ; sommet et côtés de la tête
Moirs ; joues noli âtres , traversées par
deux raies blanches; rémiges et tec-
ti'ices alaires noires; celles-ci traver-
sées par une raie blanche ; rectrices
intermédiaires noires, les autres blan-
ches ; parties inféiieures jaunes, la
})oitrine rongeâli'e et le dessous de la
queue blanc; bec et pieds noirs.
Taille, quatre pouces et demi. De l'île
de Luçon.
Gobe-Mouche Gorgeret , Musci-
capa gularis , Katt., Temm., pi. col.
1 b7, f. 1. Particssupérieures verdàtres;
sommet de la tête et nuque d'un gris
noirâtre; joues et sourcils roussâtres;
{parties inférieures cendrées ; bec assez
ong , large et déprimé, noirâtre;
pieds bruns. Taille , trois pouces. Du
Brésil.
Gobe-Mouche a gorge rousse du
SÉNÉGAL, f^. PlATYRHYNQUE A GOR-
ge rousse.
Grand Goee-Mouche a longs
jjRiNs. T^. Drongo a raquettes.
Grand Gobe-Mouche noir a gor-
fi£ pourprée, r. CoR.\CIN£PlAUHAU.
GOB
T. IV, p. 45i , que par erreur on a
écrit Pianhau.
Grand Gobe-Mouche noir huppé
DE Madagascar. J^. Drongo huppé.
Grand Gobe-Mouche a queue
FOURCHUE de la Chine. /^. Drongo
DONGRI.
Gobe-Mouche gris de la Chine,
Muscicapa grisea , Lath. Parties supé-
rieures noires , avec une bande blan-
che sur les ailes; les inférieures d'un
rouge pâle avec la poitrine grise ; bec
noir; pieds jaunâtres. Taille, cinq
pouces.
Gobe-Mouche gris d'Europe,
Muscicapa grisola, L., Buflf., pl.tnl,
565, f. 1. Parties supérieures d'un
brun cendré , avec une l'aie longitu-
dinale d'un brun foncé sur la tête;
front blanchâtre ; parties inférieures
blanches ; côtés du cou , poitrine et
flancs parsemés de stries d'un brun
cendré. Taille, cinq pouces six lignes.
Gobe-Mouche gris-jaune, Musci-
ca.paJIatJigastra ,\4?i\.{i. Parties supé-
rieures d'un gris bleuâtre ; rémiges
et recirices noires; parties inférieures
d'un jaune pâle; bec d'un brun cen-
dré; pieds d'un gris rougeâlre. Taille,
si\ pouces. De l'Australasie.
Gobe-Mouche gris- vert, Musci-
capa Nuuœboracensis , Lath.; p'ireo
Musicus,Y[ei\.,0\i. de l'Amérique
septent., pi. 52. Parties supérieures
d'un vert-olive foncé; front et tache
sur la joue jaunes; rémiges brunes ,
olivâtres à l'extérieur; tectrices alai-
res terminées de jaune clair, ce qui
forme deux bandes sur les ailes; rec-
trices brunes bordées d'olivâtre; gor-
ge et devant du cou grisâtres ; parties
inférieures blanches avec les flancs
jaunes ; bec et pieds bleuâtres. Taille,
quatre pouces. La femelle a le som-
met de la tète d'un gris vert , et les
tectrices alaires terminées de blan-
châtre.
Gobe-Mouche Guir AYETAPA,^/ec-
trurus Guirajetapa, Vieil. Parties su-
périeures noirâtres, variées de brun
clair ; tour du bec et des yeux , gorge
et parties inférieures d'un blanc pur;
un large demi-collier noir sur le xxaut
de la poitrine ; tectrices alaires et ré:»
GOB
luiges noires ilMiipécs île blanc; tic-
Irices ctugces , les deux latéiales jUus
longues, repliées en dessous, et joi-
gnant lin colé à l'aulre, de nianièie à
tenir toujours la queue relevée; les
barbes de ces deux rcctrices sont roi-
des et desunies; les autres lectrices
bont slinpIeTncnt élagées , mais avec
la tige terminée en pointe ; bec jau-
nâtre; pieds noirâtres. Taille , cinq
pouces. La femelle est moins grande,
elle a les parties supéiieures brunes ,
loussàtres; les rémiges et les lectrices
brunes , iVangécs de loussâtre ; la tète
et le devant du cou blanchâtres; le
demi-collier roux; les parties infé-
rieures blanches, avec les Hnncs rou-
geàtics; la queue simple. De l'Amé-
rique méridionale.
GoBE-,M()l CIIE HUPPÉ DU BrÉ-
SIL. Nom donné par erreur ou par
ignorance au Platyrhynque huppé,
à lète couleur d'acier poli. D Afrique.
GoDE-iMoLClIK HUPPÉ DU CAP DE
Bonne-Espérance. V. Pj:.atyrhyn-
«iUEnipPÉ, a tète couleur d'acier
POU.
GoBE-MoUCnE HUPPÉ DE Cayenne.
J^. Platyrhynque couronné.
Gobe-Mouche huppé de l'île
Bourbon. V. Platyrhynq.ue de
l'île Bourbon.
Gobe-Mouche huppé de la Mar-
tinique. V. Moxcherolle a huppe
blanche.
Goee-.Mouche a huppe noire. V.
Batara huppé , mâle.
Gobe-Mouche huppé de la ri-
vière DES Amazones. F'. Platy-
rhynque RUniN.
Gobe-Mouche a huppe rousse.
V- Batara HUPPÉ, femelle.
Gobe-Mouche huppé a ventre
GRIS , Sjlvia cristata , La th. ; Mi/sci-
capa c/w/a/a , \ ieill. ; Figuier hup-
pé,Buft\, pi. enl, 091, f. 1. Parties supé-
rieures d'un brun vei-dâtre; une hup-
!)e composée de plumes hérissées ,
irunâtres , frangées de blanc ; parties
inférieures blanchâtres , vai'iées de
gris; bec et pieds d'uu brun jaunâ-
tre. De la Guiane.
Gobe-Mouche de l'île Bourbon ,
Muscicapa ivfiventii-i ., La th., BuÛ". ,
GOB
4 07
pi. enl. 57.J, f. 5. Tout le [duinage
noir, à l'exception de l'abilomcti et
des tectrices caudales inférieiues qui
sont d'un roux assez clair; bec brim;
pieds rougeâires. Taille , quatre pou-
ces neuf lignes.
GoBE-MoUCHE DE l'IlE-DE-FrAN-
CE , Muscicapa modulata , La th. Tout
le lîlumagc varié de blanchâtre et de
brun , à l'exception de la tète qui est
d'un brun noirâtre , et des aiUs qui
sont rousses; bec et pieds uoirâtrcs.
Taille, quatre pouces six lignes.
GoBiî-MouciiE DES iLE« Sandwich
Muscicapa Sandwicherisis , La th. Par-
tics supérieures brunes ; tecirices alai-
res bordées de roussâtre ; sourcils
blancs; nuque fauve; rectnces inter-
médiaires blanches à l'extrémité ;
gorge blanche , striée de roussâtre ;
poitrine jaunâtre; parties inférieures
blanchâtres; bec et pieds noirs. Taille
cinq pouces et demi.
GOBE-MOUCHEINTRÉI'IDE ^'.GOBE-
MoUCHE DE LA GaROLINE.
Gobe-Mouche de la Jamaïque.
f. GoBE-MoUCHE OLIVE DE LA Ca-
KOLINE.
Gobe-Mouche de Java , Muscica-
pa hœmorrhousa , La th. Parties supé-
rieures d'un brun noirâtre ; tête et
queue noires ; poitrine et ventre
blancs ; abdomen rouge; bec bleuâ-
tre; pieds noirâtres. Taille, quatre
pouces et demi. Espèce douteuse.
Gobe-Mouche jaunâtre , Musci-
capa oc/uoteuca , Lath, Parties supé-
rieures d'uu vert sombre olivâtre; ré-
miges et tectrices alaircs vertes bor-
dées de jaune; gorge jaune; parties
inférieures blanches, variées de jau-
nâtre; rectrices d'un vert olive bril-
lant ; bec et pieds bruns. Taille , cinq
pouces. De l'Amérique septentrio-
nale.
Gobe-Mouche aux joues noires ,
Muscicapa bardala, halh. Parties su-
périeures brunes ; sommet de la tête
noir ; une bande noire sous l'œil ;
rémiges brunes, bordées de jaune;
rectrices longues et noires ; parties
inférieures jaunes; bec noir; pieds
bleuâtres; taille, cinq pouces. Dc:
l'Océanique.
4o8 Gi^B
GoBE-MOUCIIE DU K AMTSC'HATKA,
Muscicapa Sibirica, Lath. Parties su-
périeures brunes, les inférieures cen-
drées, tachetées de blanc; bec et
pieds noirs. Taille , cinq pouces.
Gobe - Mouche King-Biud. F".
GuBE-MoUCHE DE L,A CAROLINE.
Gobe-Mouche a longue queue
DE GiNGI. J^. BIeRLE a longue
QUEUE.
Gobe-Mouche a longue queue
DE Java , Muscicapa Javanica ,
Lath.
Gobe-Mouche de Lorraine. F.
Gobe -Mouche a collier.
Gobe-Mouche de la Louisiane.
y. Gobe-Mouche de la Caroline,
Gobe-Mouche magnanime , Ty-
fannus magnanimus ,y ïe'AÏ. V . Gobe-
Mouche ÏICTIVIE.
Gobe-Mouche Macule , Muscica-
pa jnaculata, Lath. Parties supérieu-
res d'un jjrun roux , tacheté de
blanc sur les ailes; tête fauve; rémi-
f;es noirâtres ; rectrices brunes , les
atérales terminées de blanc ; parties
inférieures d'un brun rougeâtre ,
ti'ès-pâle vers l'abdomen ; bec noir ,
bordé de jaune ; pieds noirs. Taille,
cinq pouces. De l'Inde.
Gobe-Mouche du Malabar. F.
Dbongo a raquettes.
Gobe-Mouche Malkala-Kour-
LA , Muscicapa Melanictera , Lath.
Parties supérieures brunes, variées
de jaune ; rémiges et i-ectrices noirâ-
tres , frangées de jaune ; joues noi-
res; parties inférieures jaunes; bec
et pieds bleuâtres. Taille, cinq pou-
ces et demi. DeCeylan.
Gobe-Mouche mantelé, Musci-
capa Cy cinomelas , Vieill. ; Levaill.,
Ois. d'Afr., pi. i5i. Parties supérieu-
res d'un gris bleuâtre; front noir;
nuque garnie d'une huppe bleue ;
rémiges et rectrices noires , bordées
de bleuâtre ; une bande blanche sur
l'aile; deyant du cou bleu ; poitrine
et parties inférieures d'unblancnuan-
cé de bleuâtre ; bec et pieds bleuâ-
tres. Taille , cinq pouces. La femelle
a les couleurs moins vives, les parties
inférieures cendrées , lavées de noi-
GUB
râtre ; les rémiges et les rectrices
d'un brun clair.
Gobe-Mouche Matinal , Tyran-
nus matulinus, Vieill. ; Lanius Ty-
rannus, var. a, Lath.; Buff. , planch.
enl. 557. Parties supérieures d'un
brun cendré; sommet de la tète oran-
gé à la base des plumes ; tectrices
alaires, rémiges et recîrices brunes ,
bordées de blanchâtre. Parties infé-
l'ieures d'un blanc grisâtre et cendré
sur la poitrine ; bec et pieds noirs.
Taille, huit pouces. La femelle a la
base des plumes du sinciput jaunei
Des Antilles.
Gobe-Mouche mélancolique ,
Tyrannus melancholicus, Vieill. Par-
ties supérieures d'un brun noirâtre ;
tète et cou gris , avec la base des plu-
mes du sommet d'un rouge orangé ;
ces plumes sont étroites, effilées et
hérissées; tectrices alaires lisérées
de blanc jaunâtre; rémiges brunes ;
rectrices noirâtres, terminées de blan-
châtre et d'inégale longueur, les laté-
rales étant les plus longues ; gorge et
devant du cou d'un brun mêlé de
jaune et de vert; le reste des parties
inférieures d'un jaune foncé; bec et
pieds noirs. Taille, sept pouces.
Gobe-Mouche Mignard , Musci-
capa Scita, Vieill.; Levaill., Ois.
d'Afrique, pi. i54, fig. 1 et 2. Parties
supérieures d'un gris bleuâtre; ban-
de oculaire noire ; sourcils blancs ;
rémiges noires ; les intermédiaires
bordées de blanc; rectrices étagées ,
noires , frangées de blanc; les latéra-
les presqu'entièremcnt blanches ; poi-
trine et gorge rougeâtres , encadrées
de blanc ; les parties inférieures cen-
drées; bec et pieds bruns. Taille, cinq
pouces.
Gobe-Mouche Molinar, Musci-
capa pristinaria , Vieill.; Levaill. ,
Ois. d'Afrique, pi. 160. Parties supé-
rieures d'un roux olivâtre; tectrices
alaires et rémiges noirâtres , bordées
de fauve pâle; rectrices noirâtres,
lisérées de blanc extérieurement ;
bande oculaire noire; gorge et de-
vant de la poitrine noirs; mousta-
ches blanches, ainsi que le devant
du COU; flancs roux ; parties inférieu-
GOB
rcs Manches; bec et pietls bruns.
Taille , quatre pouces huit ligues.
Ija l'etuellc h h's parties inlericurcs
d'un roux jaunâtre.
Gohe-ÏMduche Moineau de Tan-
na, l^hiscicapa J' assert na, La th. Par-
ties supérieures noirâtres; rémiges
et rcctrices noire-;; parties inférieu-
res bhTucliàtics. Espèce douteuse.
Gobe- Mouche multicolor. V.
GoitE-INlorcHE lioonDANG.
GoBE-MoucnE MrsiciEN , Musci-
capa Aedun , Lath. Parties supérieu-
res d'un brun ferrugineux ; rectrices
de moyenne longueur , étagées, d'un
brun cendré ; parties inférieures
blanches; bec et pieds bruns. Taille,
huit pouces. De la Tartarie.
Gobe- Mouche nébuleux. F'.
Sylvie nébuleuse.
Gobe Mouche noir. ^. Gobe-
Mouciie Bec-Figue , adulte.
Goi^E- Mouche noir a collier.
/^. Gobe-Mouche a collier.
GoBE-MoUCHE NOIR des îles DELA
MER DU Sud , JtJuscicapa nigra, Lath.
Tout le plumage noir, avec quelques
nuances de cendré sur la tète et les
ailes; bec et pieds bruns. Taille,
cinq pouces six lignes. La femelle
est d'un brun noirâtre.
GoBE-MoUCHE NOIR ET BLANC DES
MoLUQUES , Muscicapa Moliiccen-
sis. Parties supérieures d'un noir iri-
sé ; les inférieures , le croupion et le
bord des rectrices latérales d'un blanc
plus ou moins pur; poitrine et flancs
cendrés; bec noir; pieds bleuâtres.
Taille , cinq pouces. La femelle a les
parties supérieures brunes, variées de
cendré légèrement irisé.
GOBE-MOUCIIE NOIR ET JAUNE DE
Ceylan. f^. GoBE-MoucHE Mal-
KALA.
GoBE-MoUCHE NOIRATRE DE LA
Caroline, f^. Moucherolle Per-
VIT.
GoBE-MoUCHE DE LA NOUVELLE-
Ecosse , Muscicapa Acadica , Lath.
Parties supérieures d'un gris verdâ-
tre; rémiges noirâtres; la plupart
bordées de blanc ; tectrices alaires
bordées de blanc , ce qui dessine sur
les ailes deux bandes ; parties infé-
GOB 4o9
rieurcs d'un blanc jaunâtre ; bec et
pieds noiis. Taille, cinq pouces. Les
f)lumes du sommet de la lêlc sont
ongues et susceptibles de se relever
eu huppe.
GoBE-MoucnE OLIVATRE , Musci-
capa atra , L. ; Muscicapa F/iœbe ,
Lath. Parties supérieures d'un cen-
dré olivâtre; tête noirâtre; rémiges
noires bordées de blanc extérieu-
rement; poitrine d'un cendré pâle;
parties inférieures d'un blanc jaunâ-
tre ; bec et pieds noirs. Taille ,
cinq pouces. De l'Amérique méridio-
nale.
Gobe -Mouche olive de la Ca-
roline, Muscicapa olivacea , Lath.
Parties supérieures d'un brun olive ;
sourcils blancs ; rémiges et rectrices
d'un brun verdâtre, bordées de blanc;
Earties inférieures d'un blanc sale ;
ec cendré ; pieds rougeâtres. Taille,
cinq pouces.
GoBE-AloUCHE OLIVE DE CaYEN-
NE, Muscicapa agilis , Lath., BufF. ,
pi. enl. 575, fig. 4. Parties supé-
rieures d'un brun olive ; rémiges et
rectrices d'un brun noirâtre, bonlées
d'olivâtre. Parties inférieures blan-
châtres ; gorge roussâtre ; bec noir ;
pieds bruns. Taille, quatre pouces
six lignes.
GoBE-MouciiE ondulé , Levaill. ,
Ois. d'Afrique , pi. 169, f 1 et i2. Pa-
raît être la même espèce que le Gobe-
Mouche de l'Ile-de-France.
GOBE-MOUCUE ORANGÉ ET NOIR
DES Indes-Orientales, Muscicapa
jJammea , Lath. Parties supérieures
d'un noir irisé, de même que la tête,
la gorge , le cou et le croupion; quel-
ques taches à la base des rémiges;
côté externe des rectrices latérales
d'un jaune orangé, plus pâle vers
l'abdomen ; bec noir ; pieds plom-
bés. Taille, six pouces. La femelle a
la tête et le dos d'un cendré bleuâtre;
la gorge , partie des rémiges et des
lectrices noirâtres; la poitrine et le
croupion orangés 5 le resiedes parties
inférieures jaune.
G0BE-M0UCHE Oranor , Muscicapa
subflava, Vieill., Levaill. , Ois. d'A-
frique, pi. i5.5, fig. 1 et 2. Parties su-
4io
GOB
pdrieures d'un gris bleuâtre ; les rë-
iiiiges el les quatre rectrices intermé-
diaires noires ; gorge cendrée; crou-
pion, quelques traits sur les ailes ,
rectrices latérales et parties inférieu-
res d'un jaune orangé viC^ bec et
pieds noirs. Taille , quatre pouces six
lignes. DeCeylan.
GoBE-MoucuE Paille, Muscica-
}]a stramlnea , Nutt. , Temm. , Ois.
color., pi. 167, iig. 2. Parties supé-
rieures d'un cendré verdàtrc; sominet
delà tête, joues, gorge el poitrine
d'un blanc plus ou moins pur , varié
de cendré sur les deux derniers or-
ganes; une bande d'un cendré bleuâ-
tre de même que la nuque au-dessus
du front et des yeux; lectrices et ré-
miges noirâtres , bordées de blanc ;
rectrices d'un brun noir; paitiesin-
lérieures d'un jaune paiJle; bec et
pieds noirs. Taille , trois pouces sept
ligues. Du Brésil.
Petit Goue-Mouciie d'Allema-
gne. P'. Gobe-Mouche rougeatke.
Gobe-Mouche petit aurore, f.
Gobe-Mouche d'Amérique.
Gobe-Mouche petit azur. V. Go-
be-Mouche AZUR.
Petit Gobe-Mouche de Cayen-
NE. /^. MoucHEROLLE JAUNE.
Gobe-Mouche Petit-Coq , Muscl-
capa Aleclor , Temm., Ois. color.
pi. \bb, fig. 1 et 2 ; Alectruius trico-
lor, Vieill. Parties supérieures noi-
res ; front et joues variés de noir
et de cendré ; une tache derrière
l'oeil, biancbe ainsi que la gorge et
le devant du cou ; côtés de la poitri-
ne noirs; base des ailes blanche;
lectrices a la ires et rémiges noires ,
bordées de blanc ; parties inférieures
d'un blanc cendré ; queue compo.sée
de rémiges d'inégales longueur et
structure, relevées en forme de toit
sur deux plans verticaux ; rectrices
intermédiaires plus longues que les
autres , ayant leurs barbules très-lar-
ges , décomposées , pourvues de pe-
tites franges , et la tige terminée en
pointe longue et roide ; les rectrices
latérales ont leurs barbules unies ; el-
les s'élargissent à leur extrémité qui
est pointue au milieu el échancrcela-
GOB
tdralement; bec jaunâtre, pieds cen-
diés. Taille , cinq pouces. La femelle
est un peu plus petite ; elle a les par-
ties supérieures d'un brun sombre ,
avec le bord des plumes roussâtre ;
les inférieures d'un fauve isabelle ,
avec la gorge blanche ; sa queue est
légèrement fourchue , avec les rectri-
ces terminées en palette que dépasse
la pointe des tiges , surtout aux laté-
rales. De l'Amérique méridionale.
Petit Gobe-Mouciie iiuipé. /^.
Gobe -Mouche de la ISouvelle-
EcossE.
Petit Gobe-Mouche noir aoro-
BE , 3Iuscicapa tuticilla, Lath., Ois.
de l'Amérique septentrionale, pi. 35
et 36. Parties supérieures noires; cô-
tés de la poitrine , milieu des rémi-
ges et base de toutes les rectrices la-
térales d'un jaune orangé. Parties
inférieures blanches; bec gris; pieds
noirs. Taille , quatre pouces et demi.
La femelle est brune et jaune au lieu
de noire et orangée.
Petit Gobe-Mouche tacheté de
Cayenne, Mitscicapa Pjgmœa,\j'AÛ\.
Parties supérieures d'un cendré fon-
cé, avec le bord de chaque plume
verdâtre; tête el dessus du cou roux,
tachetés de noir ; rémiges noires ,
frangées de gris ; rectrices noires ;
croupion cendré. Parties inférieures
d'un jaune clair; bec assez long et
noirâtre; un sourcil jaunâtre ; pieds
rougeâtres. Taille , trois pouces.
Gobk-Mouche petit Gouyavier
DE Manille , 31uscicapa Psidli ,
Lath. Parties supérieures brunes ;
tête noire; un trait blanc au-dessus
de l'œil; une moustache noire; rémi-
ges et rectrices noirâtres. Parties in-
férieures d'un blanc sale; tectrices
caudales inférieures jaunâtres. Tail-
le , quatre pouces.
Gobe-Mouche Pie. y. Platy-
RHYNQUE GlLLlT.
Gobe-Mouche Pipirin. P^. Gobe-
Mouche DE LA GiROLINE.
Gobe-Mouche Pitangua. V. Go- .
be-Mouche Bentaveo.
Gobe-Mouche plomré, Musclcapa
cœsla , Temm., pi. color. 17. Tout
le plumage d'uu coudre bleuâtre fou-
GOB
ce; rémiges d'un brun cendré, bor-
dées de bleuâtre ; reclrlcos uoiràlies;
bec noir; pieds ceutlrés. Tiiillc, cinq
pouces six Ugnes. La leincllo a les
Iiarties smiérieiues d'un brun lauvc ;
es lém'ges et les rcclriccs «l'un roux
foncé; les parties inférieures rousses,
avec le manteau biancbâlre. De l'A-
mérique méridionale.
GOBE-MOUCIIE A rOITRINE NOIUE
J)U SÉNÉGAL, f^ . PlATYUIIYNQ.UE A
BANDEAU BLANC , nialc.
GOBE-MOUCIIE A POITRINE KOSE ,
Muscicapa lihodogastra , Latb. Par-
ties supérieures d'un brun noirâtre i
les inléricures brmies; une grande
laclie rose sur la poitrine , et quel-
ques autres de la même nuance sur
les lectrices alaires ; bec et pieds
bruns, l'aille, cinq pouces. Del'Aus-
Iralasie.
G013E-M0UCHE A rOITKINE ROUSSE
DU SÉNÉGAL, f. GOBE-MOUCIIE A
jîANDEAU BLANC , femelle.
Gobe -Mouche a poitrine et
VENTRE ROUGES, Muscicapa Coccini-
gostra , Latb. Parties supérieures
d'un brun olive; sommet de la léte
noir; rémiges blanches dans la moi-
tié de leur longueur et noires dans le
reste; rectrices noires, terminées de
blanc, à l'exception de deux intermé-
«liaires ; menton et cotés du cou
blancs; poitrine et ventre d'un rouge
foncé ; bec et pieds bruns. Taille,
cinq pouces trois ligues. De l'Aus-
îralasie.
Gobe-Mouche de Pondichéry ,
31iiscicapa Fondiceriana , Latb. Par-
ties supérieures d'un cendré obscur ;
nu trait blanc au-dessus de l'œil ;
tectrices alaires terminées par une
tache triangulaire blanche ; rectri-
ces latérales terminées de blanc; par-
ties inférieures blanches; bec et pieds
noirs. Taille , cinq pouces.
Gobe-Mouche Pririt , Muscicapa
Fruit, Yieill., Levaill., Ois. d'Afri-
que, pi. 161, f. 1 et 2. Parties supé-
lieures d'un gris ardoisé ; trait ocu-
laire noir; sourcil blanc; rectrices
noires , terminées de blanc ; les laté-
rales ont le bord externe blanc ; ré-
piigcs et lectrices alaii es bordées de
GOB 4«»
blanc. Parties inférieures blanches ,
tachetées de noirâlre sur les flancs {
un collier blanc ; bec et pieds non;».
Taille, quatre pouces et demi. La
feruelle est moins grande; elle a les
parties supérieures rousses, variées
de noirâtre et de blanc ; le front cl le
dessus de la tète d'un giis cendré,
que borde un trait noir ; la gorge et
la poitrine rousses, entourées d'une
ligne jaune; les parties inférieures
blanchâtres.
Gobe-Mouche querelleur, Ty-
ninnus rixosiis , Yieill. Parties supé-
rieures d'un brun clair; plumes du
sommet de la tête d'un beau rouge à
leur base, brunes à l'extrémité; gorge
et partie du cou jaunâtres ; le reste
des parties inférieures jaune; bec et
pieds noirs. Taille, sept pouces six
lignes. De l'Amérique méridionale.
Gobe-Mouche a queue blanche,
Muscicapa leucura, Lalh. Parties su-
périeures d'un gris cendré; rectrices
intermédiaires noires; les autres ter-
minées de blanc , et d'autant plus
longuement qu'elles approchent da-
vantage des latérales qui sont entiè-
rement blanches. Particà inférieures
blanches ; bec et pieds noirs. Taille ,
quatre pouces trois lignes. Du cap de
lionne-Espérance.
Gobe-Mouche a queue grêle,
Muscicapa Slènura , Temm., planch.
color. 167 , fig. 5. Parties supérieu-
res cendrées, variées de roussâtre,
couleur qui borde les rémiges et les
tectrices alaires ; sommet de la tête
d'un gris de plomb; front et bande
oculaire d'un blanc pur ; parties su-
périeures rousses , avec la gorge et
l'abdomen blanchâtres; rectrices lon-
gues , étagées , noirâtres , bordées de
ijlauc; bec et pieds noirs ; taille,
quatre pouces. Du Brésil.
Gofe-Mouche rosé , Muscicapa
rusea, Viedl. Parties supérieures cen-
drées ; croupion et tectrices caudales
dun gris ro3é; récniges brunes , va-
riées au centre interne de rouge et de
rose; rectrices intermédiaires brunesj
les autres plus ou moins variép de
rouge; menton blanc; ï>arties posté-
rieures d'un rouge rose, plus pâle
4i;
GOB
vers le ventre: bec et pieds noirs.
Taille , cinq pouces et demi. Des In-
des
Gobe-Mouche rougeatre , Mus-
cicapa parva, Bcchsl. Parties supe-
riemesd'un cendré rougeâlre; mique
d'un gris bleuâtre 5 rémiges d'un
brun cendré ; rectrices blanches ,
avec les quatre intermédiaires et l'ex-
Irémité des latérales noires; gorge ,
devant du cou et poitrine d'un rou-
ge vif. Parties inférieures blanches ,
avec les flancs rougeâtres ; bec et
pieds bruns. Taille, quatre pouces et
demi. Les femelles et les jeunes ont
les nuances moins prononcées. D'Eu-
rope.
Gobe-Mouche de i.a Caroline.
V- Tangaka rouge.
Gobe-Mouche rouge huppé. V.
Pj.atyrïiynque rue in.
Gobe-Mouche roux, Muscicapa
cinerea , L.; Tyrannus rufus, Vieill.
Parties supérieures d'un brun verdâ-
V^ ' }^^^' go'ge et cou d'un cendré
bleuâtre. Parties inférieures et rectri-
ces latérales d'un roux assez vif; bec
et pieds bruns; taille, sept pouces et
demi. Du Brésil. '
GOEE-MOUCHE ROUX DE BrISSON ,
Muscicapa Cayennensis ru fa, Briss!
Parties supérieures d un roux brun;
tête et dessus du cou d'.un brun cen-
dré ; rémiges brunes bordées de roux.
Parties inférieures , croupion et rec-
trices d'un roux vif; gorge et devant
du cou blanchâtres ; bec noir , gris
en dessous ; pieds bruns. Taille, huit
pouces trois lignes.
GoBE-MoUCHE ROUX DE GUYEN-
NE. V. Platyrhynque roux.
Gobe-Mouche roux a poitrine
orangée. P'. Platyruynq ue a gor-
ge orangée.
Gobe-Mouche de Saint-Domin-
gue. J^. Gobe-Mouche matinal.
Gobe-Mouche des Savanes, Mus-
cicapa Tyrannus, La th.; Tyrannus
Sauanna, Vieill., Ois. de l'Amérique
septentrionale, pi. 45. Parties supé-
rieures d'un gris ardoisé ; sommet de
la tête noirâtre , avec la base des plu-
mes jaune; tectrices aiaires et rémiges
bi\iues; croupion noirâtre j rectrices
GOB
d'inégale longueur, nofi es ; les latéra-
les plus longues de quelques pouces ,
et blanches dans la moitié du bord
externe ; les suivantes insensible-
ment plus courtes jusqu'aux intermé-
diaires , qui ont à peine la huitième
partie de la longueur des latérales.
Parties inférieures blanches; bec et
pieds noirs. Taille, quatorze pouces.
Les femelles et les jeunes n'ont point
de jaune à la base des plumes du
sommet de la tète. De l'Amérique
méridionale.
Gobe-Mouche solitaire, Tyran-
nus solitarius , Vieill. Parties supé-
rieures cendrées, variées de brun et
de blanchâtre ; sommet de la tête
noir , arec la base des plumes jaune :
bande oculaire noire ; sourcil varié
de noir et de blanc; moustache blan-
che , bordée de noir ; petites tectri-
ces aiaires noirâtres , frangées de
roux, les grandes lisérées de blanc;
rémiges brunes , bordées de rougeâ-
tre ; rectrices noirâtres , frangées de
rougeâtre; les latérales frangées de
blanchâtre; parties inférieures blan-
châtres, variées de noir et de jaune
vers le cou et la poitrine; bec noir ;
pieds bleuâtres. Taille, huit pouces
et demi. De l'Amérique méridionale.
Gobe- Mouche solitaire de la
GtowGm , Muscicapa solUarius , Wil-
son ; F'ireo so/i/arius , Vieill. Parties
supérieures d'un vert olivâtre ; joues,
sommet de la tête et cou d'un cendré
bleuâtre; tour du bec noir ; bande
oculaire blanche; tectrices aiaires
noires, terminées de blanc; rémiges
frangées de jaunâtre et de vert; rec-
trices noires bordées de vert ; parties
inférieures blanches , avec la poitrine
cendrée et les flancs jaunes ; bec noir ,
bleuâtre en dessous; pieds cendrés.
Taille , quatre pouces.
Gobe -Mouche strié, f^. Sylvie
striée de l'Amérique septentrio-
nale.
Gobe-Mouche Suiriri, Muscicapa
Suiriri , Vieill. Parties supérieures
grises variées deverdâtre ; tête et cou
d'un cendré bleuâtre ; un petit sour-
cil blanc ; lectrices aiaires et rémiges
noires , bordées de blanchâtre ; rec-
GOB
triccs brunes, les latdralcs blanclics
exléricuremenl; paitics infcri(>nrcs
l)lanches, Duancëes <ic gris bleuâtre ;
bec noii âtre , l)buicK;itre en dessous ;
Ficds noirs. Taille, six pouces. De
Amérique méridionale.
GOBE-MOVCIIE DE SuRIN.AM, iU//5-
cicapa Surinama, Lalh. Parties su-
périeures noires, les inférieuies l)lan-
ches; rectriccs terminées de blanc;
bec et pieds noirs.
GOBK-MOUCHE TACHETÉ , BufF., pi.
enl. 455 , f. 2. F". GouE-MoucuE au-
dacieux.
gobe-mouciie tacheté de guyen-
NE , Muscicapa vir^ata , Lath , Bull". ,
pi. enl. 574, lig. 5. l'ai lies supérieu-
res brunes ; sommet de la tête varié
de cendré et de jaune ; lectrices alai-
res cl rémiges bordées de iauve, ce
3 ui dessine sur l'aile deux larges ban-
cs de cette couleur ; parties inférieu-
res d'un cendré jaunâtre, striées de
brun ; cotés de la poitrine et lianes
obscurs ; bec brun ; pieds noirs. Tail-
le , quatre pouces trois lignes.
GoBE-MouciiE Tectec , Muscicapa
Tectec, Latb. Partiessupérieures bru-
nes avec le bord des plumes roussâ-
Ire; tête et dessous du cou bruns
pointillés de roux; parties inférieu-
res rousses avec la gorge blanchâtre;
rémiges et recti ices d'un brun foncé ,
bordées de roux ; bec et pieds bruns.
Taille, quatre pouces neuf lignes.
GoBr-MouciiE A tète bleltatre
DE l'île de LrçoN , Muscicapa cya-
nocepliala ^ Lalli. Parties supérieures
d'un rouge foncé ; tête d'un bleu noi-
râtre ; gorge rouge ; parties inférieu-
res brunâtres ; rectrices inégales , les
intermédiaires plus courtes, d'un
rouge brun, terminées de noir ; bec et
pieds bruns. Taille, cinq poi ces.
Gobe- Mouche a tète bleue de
l'île DELuçoN,jV«5c/ca/>û! cœrulecca-
pilla ,^\e\\\. l'arlies supérieures d'un
gris ardoisé ; tête d'un beau bleu ,
ainsi que la gorge et le dessus du cou ;
une large taclie brune sur les tectri-
ces alaires; rémiges et rectrices noi-
res; parties inférieures cendrées; les
deux rectrices intermédiaires dépas-
sant les autres eu longueur; bec et
GOB 4i3
pieds noirs. Taille, quatre pouces.
Gobe-Mouche a tète grise, lilus-
cicapa griseicapilla , Vieill. Paities
supérieures d'un vert olive , lavé de
giis sur la tête , le cou, les ailes et la
queue ; rémige externe bordée de
blanc; menton blanchâtre; parties
inférieures jaunes nuancées de verdâ-
tre sur la poitrine et les flancs; bec
noir; pieds bruns. Taille, cinq pou-
ces. Ucs Moluques.
GoiiE-MoUCHE A TÊTE NOIRE , Mus-
cicapa pusilla, VVils. Parties supé-
rieures d'un brun obscur, varié de
vert olive; sommet de la tête noirj
sourcils, joue-, gorge, devant du
cou et poitrine jaunes ; abdomen
brun vert; bec et pieds rougeâlres.
Taille, quatre pouces trois ligues. La
femelle a le sommet de la tête d'uu
jaune olive terne. De l'Amérique sep-
tentrionale.
GoBE-MoUCHE A TETE NOIRE DE LA
Chine, Muscicapa atricapilla, Vieill.
Pariies supérieures d'un gris brunâ-
tre; tête noire, avec la nuque garnie
déplumes longues et effilées ; rémi-
ges et rectrices brunes ; celles-ci ter-
minées de blanchâtre; croupion d'un
blanc sale ; parties inférieures d'un
gris cendré plus pâle vers la gorge ;
tectrices caudales inférieures rouges;
bec et pieds noirs. Taille , neuf pou-
ces. Espèce douteuse.
Gobe- Mouche Tictivie , Laiiius
sulphuratus , L. , Connis Jlavigaster ,
Latb., Curvus Jlauus , Giuel. , Ois.
de l'Amer, sept., pi. 47. Parties supé-
rieures brunes ; sommet de la tête
orangé avec l'extrémité des plumes
noire; sourcils blancs; moustaches
noires ; rémiges et rectrices brunes,
rougcâtres extérieurement, grises aux
barbes internes ; gorge blanchâtre ;
pariies inférieuJ'es jaunes ; bec et
pieds noirs. Taille, huit pouces. Des
deux Amériques.
GoEE-MoucHE Titirt. V. Gobe-
Mouche MATINAL.
GoBE-MoucHE TRTCOLOR, Muscica-
pa tiicolor, Vieill. Parties supérieu-
res noires ; tectrices alaires et rémiges
variées de noir et de brun; sourcils ,
poitrine et ventre blancs ; gorge , bee
4i4
GOB
et pieds noirs ; queue ëtagée. Des
Moîuques.
GoUE-MoCrCHE VARIÉ A LONGUE
QUEUE DE Madagascar. V. Platy-
BHYNQUE ScHET.
Gobe-Mouche varié des Indes ,
Muscicapavariegala , Lath. Plum;ige
brun à l'exception d'une bande blan-
che qui occupe le front , les côtés de
la tête, eldescend sur les épaules, des
parties et de l'extiémité de la queue
qui sont également blanches; bec et
pieds noir>. Taille , cinq pouces.
Gobe-Mouche véloce , Muscicapa
hirundinacea, Temm. , Ois. col. , pi.
119. Parties supérieures d'un bleu
noirâtre avec le boi'd des plumes d'un
bleu azui'é foncé ; croupion , bord des
reclrices latérales et parties inférieu-
res d'un blanc nuancé de cendié;
bec et pieds d'un gris de plomb. Tail-
le , cinq pouces qualité lignes. La fe-
melle a les parties supérieures d'un
noir cendré avec le bord des plumes
d'un noir bleuâtre. De Java.
Gobe-Mouche a ventre blanc de
Cayenne. F". Platyriiynque Gil-
LIT.
Gobe-Mouche a ventre jaune.
j^. moucherolle jaune.
Gobe-Mouche a ventre rouge
de la mer du sud. p^. g0be-m0uche
Eooddang.
Gobe-Mouche verdatre de l'A-
mérique SEPTENTRIONALE. ^. TaN-
GARA verdatre.
Gobe - Mouche verdatre de
Cayenne. P^. Gobe- Mouche SuiRiRi.
GoiîE- Mouche verdatre de la
Chine, Muscicapa Sine/isis , Lath.
Parties supérieures d'un gris verdâ-
tie ; sommet de la tête noir , entouré
d'une bande blanche qui part de l'an-
gle du bec ; rémiges d'un vert jaunâ-
tre ; sortie blanche • devant du cou et
■ • " ■ A 11
poitrine gri^alres : abdomen jaune;
bec et pieds noirs. Taille, cinq pouces.
GoBE-MoucHE Yj^RMiuhON , Musci-
capa miniata , Temm., pi. color. i56.
Parties supérieures d'un rouge oran-
gé , brillant et nuancé de noir; tête,
gorge , scapula ires et tectrices alaires
noires à rellets d'acier bruni; extré-
mité des rémiges , les externes et les
GOB
quatre rectrices intermédiaires noires;
croupion, reclrices latérales à l'excep-
tion de leur base, et parties inférieu-
res d'un rouge rie vermillon; queue
étagée; bec et pieds d'un noir bleuâtre.
Taille, sept pouces. La femelle a les
parties supérieures d'un rouge plus
obscur , tacheté de noir , le front , les
joues et la gorge orangés tachetés de
blanc. Des Moîuques •
Gobe-Mouche vert luisant, 3Ius-
cicapa nitens , Lath. Parties supérieu-
res d'un vert doré , irisé ; rémiges et
reclrices noiiâlres, bordées de vert;
gorge et poitrine rousses ; croupion
et ventre jaunes; bec et pieds noirs.
Taille , quatre pouces. Des Lides.
Gobe-Mouche violent, Tyrannus
violentus , Vieill. Parties supérieures
d un cendié bleuâtre; sommet de la
tête jaune avec l'exti cmité des plumes
noire; rémiges brunes; lectrices iné-
gales, les deux latérales beaucoup
plus longues, noires; parties infé-
rieures blanches; bec et pieds noirs.
Taille, neuf à dix pouces. De l'Amé-
rique méridionale.
GôBE - Mouche de Virginie a
huppe verte. V. Gore-Mouche mé-
lancolique.
Gobe-Mouche vorace, Tyrannus
vorax , Yieill. Parties supérieures
grises ; sommet de la tête d'un jaune
orangé , avec Pextrémité des plumes
brune; rémiges et lectrices brunes;
parties inférieures d'un cendré blan-
châtre: reclrices inégales; bec et pieds
noiis. Taille , huit pouces. Des An-
tilles. (DR../.)
GOBE -MOUCHERON, ois. Es-
pèce du genre Gobe-Mouche. V. ce
mot. (DR..Z.)
GOBE-MOUCHES, bot. phan. Es-
pèce du genre Apocin. f^. ce mot. (b.)
GOBERGE. POIS. Même chose que
Merluche dans certains ports de iner.
V. Gade. (b.)
GOBIE. Golius. POIS. Genre qui
dans l'ordre des Acauthoptéiygiens
tle la méthode de Cuvier, sert de type
à la famille des Gobioïdes , ctqui pré-
sente de grands rapports avecles Bien-
GOB
nios par \efaùes et la taille des espaces
qu'il renferme. Outre que les Goljies
peuvent, comme ces l*oissons, vivre un
certain temps horsde l'eau, ils se tien-
nent sur les rivages , et ont leur esto-
mac sans cul-de-sac, avec U" can^il in-
testinal sans cœcum; la plupart des mâ-
les ont aussi un même petit appendice
derrière l'iinus , et les femelles, dans
plusieuis espèces, sont également vi-
vipares. Les caractères du genre Go-
bius consistent dans les nageoires
ventrales qui , situées très en avant et
jusque sur la poitrine , y sont réunies
dans toute leur longueur ou au moins
par leur base on un seul disque ci eux,
et formant l'entonnoir d'une manièie
plus ou moins complète. Ou prétend
que l'Animal emploie ce disque com-
me une ventouse pour s'appliquer
contre les rochers, lorsqu'il veut se
fixer au fond des eaux eu résistant à
leur mouvement. Les épines de leur
dorsale sont flexibles ; l'ouverture
des ouïes est peu considérable avec
la branchioslègc munie de quaire
rayons ; deux petits porcs rapprochés
sont situés sur la tète entre les yeux.
Le corps, dont les proportions sont
peu considérables , est comprimé ; la
vessieaérienne est simple. Les anciens
avaient connu des Poissons de ce
genre ; mais les modernes, en cher-
chant à reconnaître dans les espèces
de l'Océan leurs espèces de la Médi-
terranée, en embiouillant la syno-
nymie, et en rapportant aux Gobies
des Pois-ons qui n'en présentent
qu'imparfaitement les caractères , je-
tèrent sur leur histoire une confusion
que Lacépède essaya de débrouiller,
en y établissant quatre coupes géné-
riques, les Gobies , les Gobioïdes, les
Gobiomores et les Gobiomoroïdes.
Cuvier , qui n'a sans doute pas trouvé
dans les c;iractères imposés par son
prédécesseur, assez de solidité pour
l'aire adopter des noms qui , formés
lei uns des autres, ponvaient intro-
duire une nouvelle confusion dans la
science, n'a adopté, même comme
sous-genre , ni les Gobiomores, ni
les Gobiomoroïdes , mais on conser=-
vaul la coupe des Gobies proprement
GOB
4i5
dits , et des Gobioïdes, il ajoute au
genre comme sections, les Ténioïdea
du même auteur , avec les Périoph-
talmes de Schneider et les Eléotiidcs
de Gionou. Les espèces du gein'o qui
nous occupe sont nombreuses; toutes
ont le corps enduit d'une certaine vis-
cosité oii s'attache delà vase qui, ca-
chant leurs petites écailles et les ren-
dant méconnaissables , leur permet
de saisir l'imprudente proie qui s'ap-
pioche d'elles, Elles ont été la plu-
part confusément décrites et médio-
crement figurées , de >orte qu'on ne
saurait trop en recommander l'étude
aux ich(h^ologistes,que leur position
sur les rivages de la mer met à portée
d'éclaircir les doutes qui régnent à
leur égard. En attendant qu'ils soient
levés , nous imiterons Cuvier dans sa
circonspection, en ne mentionnant
que les Gobies positivement détermi-
nées, parce que, dans les sciences
exactes , il vaut mieux omettre des
faits, que d'en rapporter qui ne soient
pas sulfîsamment constatés.
f Gobies proprement dites , ou
BouLEREAUX, Gublus , vulgaiicmcnt
Goujon de mer. Ont, selon Cuvier,
les ventrales réunies sur toute leur
longueur et même en avant, de sorte
qu elles forment un disque concave
et complet. Leur corps est allongé ,
leur tête médiocre, arrondie, avec les
joues renflées et les yeux rapprochés;
deux dorsales , dont la postérieure est
assez courte. Les espèces bien cons-
tatées qui rentreut dans ce sous-genre
sont :
Le BouLEREAU ou Bouï^EROT, ap-
pelé aussi BoULEREAU NOIR , Gubitis
niger, L, Gm.el., Sjsf. Nat. i3, T. \,
pars 3, p. 1 196; Bloch., pi. 08, fîg. 1 ,
2, 5. Rond. Fisc. 1 , p. 200; Encycl.
Pois. , pi. 5.5, f. i3t. Goblus lioule-
jot , Lac. , Pois. T. 11, p. aS a. Cette
espèce est l'une des plus abondantes
sur nos rivages océaniques, et se re-
trouve sur ceux de l'Asie. Elle est
en forme de coin , longue de cinq à
six pouces , variée de brun noirâtre
et de gris foncé en dessus, avec le
ventre blanc pointillé de jaune clair;
la caudale est arrondie ; sa bouche est
4l6
GOB
grande, munie de petites dents sur
deux rangs , et de lèvres épaisses ; sa
chair est assez bonne à manger , et
les Poissons du genre Gade en sont
très-friands, n. 6-i4, p. i5, 18, V.
10 , 12. A. 11 , i4. c. i4 , 18.
L'Aphyse, vulgairement appelée
aussi Boulereau blanc et Loche de
mer, dont on paraît avoir l'ait un
double emploi sous les noms de Go-
biiis ^phy o. et Guhius minulus , Gmel . ,
/oc. cit., p. 1199. Cette espèce, qui
n'a guère plus de trois pouces de lon-
gueur et qu'on dit se trouver en égale
abondance depuis le Nil jusque sur
les côtes de Belgique, paraît être celle
dont il était déjà question dans Aris-
lole. D. 6-17. P. 17, 18. T. 6, 12. A.
11 , i4. c. i5.
Le Paganel. , Gobius Paganellits ,
L. , Gmel., loc. cit., p. 1198; Gou-
jon de mer, Encycl. Pois., pi. 35, f. i35.
Celte espèce atteint jusqu'à dix pouces
de longueur; sa dorsale antérieure
est bordée de jaune; son dos est d'un
verdâtre foncé, et son ventre jaunâtre
tacheté de noirâtre ; une lunule noire
se distingue sur les pectorales. Com-
mun dans la Méditerranée, Rondelet
dit quil dépose ses œufs , un peu
aplatis, dans les endroits oii l'eau
paraît être la plus tiède, d. 6-17. P.
17. V. 12. A. 1 6. c. 20.
Le Jozo , Gobius Jozo , L., Gmel.,
loc. cit.,'p. Î199; Bloch., pi. 107, f. 1;
Goujon blanc, Encycl. Pois , pi. 35, f.
1 36, qui est le Gobie blanc de Ronde-
let , et qui atteint de quatre à six pou-
ces de longueur. Cette espèce , qui
babite inditféremment la Méditerra-
née , la Baltique et l'Océan du Nord ,
a ses écailles un peu plus grandes
que les congénères , le dos couleur de
brique , et le reste du corps blanchâ-
tre. Elle dépose ses œufs sur le sable;
sa cliair est médiocre. D. 6-i4. p. 16,
19. V. 12. A. i5, i4. c. i4,.i6.
Pour les autres espèces méditerra-
néennes , entre lesquelles on peut ci-
ter le Gobou jaune de Nice, Gobius
auratus , découvert par Risso, Cuvier
renvoie à l'ichthyologie de ce savant;
mais en prévenant qu'il n'adopte pas
entièrement sa nomenclature. 11 re-
GOB
garde comme des espèces exotiques ,
qu'on peut sans difficulté admettre
dans le sous-genre qui nous occupe ,
les Gobius PI umeri , Bloch, pi. 176 ,
fig. 5 ; Gmel., loc. cit., p. i2o5. Des
Antilles. -- Gobius lanceolatus ,h. ,
Gmel., p. i2o5. Le Gobie Lancette
de Bonnaterre, Encycl. Pois., pi. 87,
f. 566, qui jusqu'ici n'a été onservé
que dans les ruisseaux et les petites
rivières de la Martinique. — Gobius
elongatus , Cuv., que Schneider avait
rapporté mal à propos au genre Eleo-
tris , sous le nom de Lanceolata , pi.
1 5 . — TÊTE DE Lièvre , Gobius lagoce-
phalus dePall.,Gniel., loc. cit., 1202,
dont on ne connaît pas positivement
la patrie. — Gobius Brocldaerti du mê-
me auteur, Gmel., p. 1201; Encycl.
Pois., pi. 36, f. i4o. Des mers de l'In-
de. — Gobius cyprinoidcs, Gmel., p.
1202. Des mers d'Amboine. — Enfin,
l'AwAou de Lacép. , Gobius occella-
ris. Brous. Dec. n° 2, tab. 2, Gmel.,
p. j2o4, Encycl. Pois., pi. 56, f. i4i.
Espèce d'eau douce, propre aux rui.s-
seaux et aux rivières d'Otaïti, oii elle
n'a certainement pu être transportée
de nulle part, puisqu'elle ne se ren-
contre en aucun autre lieu, fait qui
ne prouve point en faveur de l'opi-
nion d'un centre unique de création.
Cuvier ne prononce point sur les au-
tres espèces rapportées par les auteurs
au sous-genre qui nous occupe, entre
autres sur le Gobie Bosc de Lacépède,
et sur le Pectinirolhe , qui est Vyipo-
cryptes Chinensis d'Osbeck.
ff GoBioiDES , dont les espèces dd-
fèreiit de celles du sous-genre précé-
dent, en ce qu'elles ont leurs deux
dorsales réunies en une seule, et
qu'elles ont le corps plus allongé. On
en connaît quatre :
L'Anguillard, Encycl. dict., Go-
bius auguillaiis , Gmel., loc. cit., p.
I 201 ; Gobioides anguilliformis , Lac,
Pois. T. II, p. 577. De la Chine. — Le
SmyrmÉen, Encycl. Pois., p. 66; Go-
bioides Smyrnensis, Lac, loc. cit., p.
.')79. — Le Gobioides Broussonetii,
Lac. , loc. cit., pi. 17, f. 1 ; Gobius
oblongatus de Schneider ; enfin , la
Queue noire , Gobioides melanurus ,
GOB
Lac- , loc. cit. , p. 58 j , qui est le G(>-
lius metanurus de Bioussonet et de
Gmel., sont les espèces plus ou moins
bien connues du sous-gcure {iobioidc.
fff T.'T.NioinES , Tœnioidcs. Les
Poissons de ce sous-genre n'ont , com-
me les Gobioïdes, qu'une dorsale,
mais qui est plus allongée. Leurs
yeux sont oblitérés , et leur lèvre su-
périeure porle quelques barbillons.
C'est dans l'cdiliou que Schneider a
donnée de Blocli que les Tacnioides
ont été séparés des autres Gobies , et
Cuvier pense que le Cepu/a cœciila ,
probablement identique avec le Tœ-
nioïde hcrmannica de Lacépèdc ,
doit se placer ici.
tttf PÉRioPHTALMES , Peiiophtal-
rni. Ont -la tête entièrement écail-
Icuse, les veux tout-à-fait rapprochés
l'un, de l'autre , sarnis à leur bord
intérieur d une paupière qui peut
les recouvrir , et les nageoires peclo-
ralcs couvertes d'écaillcs dans plus de
la moitié de leur longueur , ce qui
leur donne l'air d'être posées sur une
espèce de bras. Leurs ouies étant plus
étroites encore que celles des autres
Gobies, ils vivent aussi plus long-
temps hors de l'eau , et l'on prétend
même qu'ils ont la faculté de ramper
sur le rivage pour échapper à leurs
ennemis aquatiques ou pour attein-
dre les petits Crustacés dont ils se
nourrissent. On distingue les Përioph-
talmes en deux sections :
et Ceux qui ont les ventrales réunies
en un disque complet comme les Go-
bies proprement dits. Tels sont le Go-
bius Sc/ilosseri , Gmel., Sjsl. Nat. ,
XIII, T. I, p. 1201 , d'Amboine, et
le Gcbius striatus de Schneider , qui
ayant établi le genre Périophtalme ,
n'y avait cependant pas rapporté ce
Poisson.
yé Ceuxquiontles ventralesséparées
presque jusqu'à leur base, tels sont
le Gobius Kœklieuteii , Gmel. , loc.
cil., ^ i56, avec les Periophtalmus
ruber et Papilio de Schneider.
fi-ffl ÊLEOTRinES , Eleotrides.
N'ont presque pi us le caractère du gen-
re , puisque les ventrales y sont libres,
et que la brauchiostège a six rayons;
TOME VII.
GOC 417
mais ley;;<:/('s et les mœurs , qui sont
les mêmes, paraissent avec l'appen-
dice situé derrière l'anus, et la natiins
des rayons des deux dorsales , avoir
tiécidé Cuvier à ne pas l'en extraire
entièrement. Le genre Elcutiis de
Schneider n'est pas celui que Gro-
nou fonda sous le même nom ,
puisque les espèces qu'd y rapporte
auraient les ventrales réunies eu
éventail; mais ce caractère ne pa-
raît pas être constant. C'est sur-
tout parmi les Eleotrides que règne
une grande confusion. Il faut y rap-
porter, i" le Gubii/sP/sor//s , Gmel. ,
loc. cit., p. 1206 , qui n'est que le
Gobiomoroide-Pison de Lacépède,
mais lAmore-Pixuma de Marcgraaff;
2" l'Amore-Guara du même Marc-
graafl'; 5" le Gobiomore-Taiboa de
Lacépède , Gobius striatus de Brous-
sonet. Il en existe d'autres espèces,
non encore décrites, dans les galeries
du Muséum de Paris. (b.)
GOBIÉSOCE. Gobiesox. pois. Le
genre formé sous ce nom par Lacépède
n'a été conservé par Cuvier que comme
un sous-genre de Lépadogastres. F .
ce mot. (b.)
GOBIO. POIS. Nom scientifique du
Chabot , espèce du genre Cotte. K. ce
mot. (B.)
GOBIOIDE. POTS. Sous-gcure de
Gobie. /'. ce mot. (b.)
GOBIOMORE. POIS. ( Lacépède. )
/^. Gobie.
GOBIOMOROIDE. rois. ( Lacé-
pède. ) F. Gobie. •
* GOBIONARIA. pois. Syn. de
Gobius Aphy a. J^.(job\^ " (b.)
*GOBIOS. pois. Syn. de Paganel,
espèce du genre Gobie. /^. ce mot.
(B.)
GOBIUS. pois. r. Gobie.
* GOBOU. rois. L'un des noms
vulgaires du Gobius Aphy a, et des au-
tres espèces du même genre. K. Go-
bie. (b.)
GOBODS. POIS. Pour Gobie. K.
ce mot. (b.)
GOCHET. MOLL. AdansoaCVoy.
27
4i8 GOC
au Sénégal, pi. i3, fig. 4 ) a donné
cette épithète à une fort belle espèce
cleNatice, qui est la Naticafulmiiiea
tle Lamarck. (d..ii.)
* GOCIINATIE. Gochnatia. bot.
viiAN. Genre de la famille des S^ nan-
ihérées et de la Syngénésie égale , L. ,
établi par Kunth ( in Hurnb. et
Bonpl. JS'ova Gênera et Species P tant,
œquinoct. T. iV , p. i5 ) qui l'a placé
flans la section desCarduacées, tribu
des Barnadésiées , et lui a donné les
caractères suivans : involncre cam-
panule , composé de folioles nom-
l)reuses , étroitement imbriquées et
piquantes ; les extérieures plus cour-
tes , ovales ; les intérieures oblon-
gues et lancéolées ; réceptacle plane
et nu ; fleurons nombreux, tous her-
njaphrodites et tubuleux, dépassant
l'JnvoUicre ; corolle tubuleuse, à
limbe divisé en cinq découpures
égales , linéaires et étalées ; Filet des
étamines libre ; anthères linéaires ,
munies à leur base de deux soies ;
ovaire cunéiforme un peu comprimé,
soyeux, surmonté d'un style filifor-
me et d'un stigmate bdobé ; aigrette
sessile , composée de poils aussi
longs que la corolle et légèrement
hispidules. Ce genre, qui a de l'affi-
nilé avec le Barnadesia, le Chuqui-
ragacX \eDasyp/iyllum, est aussi très-
rapproché du Vernonia dont il dif-
fère par ses anthères munies de deux
soies, et par son aigrette simple; il
s'éloigne des premières par ces mê-
mes caractères et par son réceptacle
nu. Kunth [SynupsO?b.-Nov. T. ii ,
p. 362 ) a cité le genre Stiftia de Ml-
kan comme synonyme du Gochnatia.
Celui-ci ne se compose jusqu'à pré-
sent que d'une seule espèce , Gochna-
tia vernonioides , Kunth, loc. cit., t.
Sog. C'est une Plante à tige frutes-
cente et inerme , à feuilles allerncs ,
très-entières ,blancheset cotonneuses
en dessous , oblongues , aiguës, ar-
rondies à la base ; ses fleurs jaunes
sont solitaires ou géminées au som-
met des ramuscules. Elle croît dans
les régions chaudes de la province de
IJracamora en Amérique sur les rives
du (Icuve des Amazones. (g..n.)
GOD
GOCI. BOT. riiAN. Variété de Fro-
ment cultivé dans quelques cantons
delà France occidentale. (b.)
GODAILLE. BOT. crypt. Nom
vulgaiie, adopté par Paulet, du faux
Mousseron , espèce du genre Agaric.
(B.)
* GODAL. bot. crypt. Adanson a
donné ce nom à des Cryptogames
placés par Linné parmi ses Bjssus,
mais qui appartiennent à diverses
familles. Quelques espèces se rap-
portent à V Hirnantia candida et au
Desmatium petrœum de Persoon. Au-
cun auteur n'a adopté ce genre artifi-
ciel. (g..n.)
*GODE. ois. (Denys.)Syn. présu-
mé du Pétrel Tempête, f^. Pétrel,.
(DR..Z.)
" GODE. BOT. PHAN. L'un des*noms
vulgaires et le plus usité dans le com-
merce, du Reseda luteola. V. PiÉ-
sÉDA. (b.)
GODET CROTINIER et GODET
MONTÉ. BOT. CRYPT. Paulet donne
ces noms à deux Champignons, (b.)
*GODOVIA. bot. PHAN. (Persoon.)
PourGodoya. /^". ce mot. (b.)
GODOYA. BOT. PHAN. Genre de
la Polyadelphie Pentagynie, L., éta-
bli par Ruiz et Pavon [Prodr. Flor.
Peruv. etChil., p. loi ) et classé par
Clioisy ( Mémoires de la Soc. d'hist.
natur. de Paris, vol. i , p. 221 )dans la
famille des Gultifères , avec les carac-
tères suivans : calice à cinq sépales
colorés; étamines définies ou indéfi-
nies ; anthères lançant leur pollen au
moyen de deux pores ; stigmate à
cinq angles; capsule quinquélocu-
laire ; semences imbriquéesou ailées.
Le rapprochement que Cboisy a
fait de ce genre avec les Guttifères a
quelque chose de douteux. En effet ,
il offre , ainsi que les genres Mahurea
d'Aublet et Mari/a de Swartz, qui
concoui ent ensemble à former la sec-
tion des Clusiées , des affinités , d'un
côlé avec les Guttifères , cl de l'autre
avec le genre Gomphia de la famille
des Ochnacées. Comme ce dernier , il
a des feuilles alternes et dentées , un
GOE
calice colore , le même nombre des
parties de la tlear , la loi me des an-
thèies et leur mode de déhisccnce ;
mais il s'en liloigne par son ovaire
unique , multiloculaire el dépourvu
de gynobase-
Lès espèces de Godoja, au nom-
bre de deux [G. spathulala cl G. obu-
vala , Ruiz et i'avon ) , sont de lort
beaux Arbres qui croissent au Pérou.
Leur bois est très-dur et employé
pour fabriquer plu.-ieurs ustensiles.
Dans la preuiière, les feuilles sont
crénelées en fonncde spatule, elles
Heurs ont plus de quarante élamincs.
Dans la seconde les feuilles sont
aussi crénelées, mais obovales; elles
ne renferment que dix étamines.
(G..N.)
GODRILLE. OIS. Syn. ancien de
Rouge-Gorge. /■-^. Sylvie. (dr..z.)
GOELAND. OIS. Ce nom , donné
dans la Méthode de Temminck à une
division des Mauves , vient de celui
qu'on donne vulgairement , sur nos
côtes , aux plus gros Oiseaux de ce
genre, el que plusieurs ornithologistes
avaient adopté comme spécifique.
(DR..Z.)
GOELETTE, ois. (Salerne. ) L'un
des noms vulgaires du Pierre Garin.
/'. HmONDLLLE- DE-METl. (DR..Z.)
GOEMON OU GOUEMON.
BOT. CRYPT. ( Jlydrop/ij/cs. ) Sur
la plupart des côtes de France,
l'on donne ce nom aux Hydrophyies
que la mer jette sur les rivages ou qui
couvrent les rochers , principalement
aux Fucus , aux Laminaires , aux Si-
liquaires , aux Lorées,etc. La plupart
des Plantes marines et des Zoophytes
lejetés par les flots, sont également
désignés sous le nom de Goémon ou
Gouémon, et forment un engrais pré-
cieux dans certaines contrées littora-
les , particulièreuient en Bretagne et
en Poitou. (lam..x.)
GOERTAN. OIS. Nom de pays de-
venu scientifique d'une espèce du gen-
re Pic. r. Pic.
*GOETHÉE. Gœthœa. bot.phan.
Genre de la Monadelphie Polyandrie ,
L. , dédié à l'un des plus célèbres
GOI 419
poêles et philosophes allemands de
ce siècle, par Nées et IMartius {Nou.
Âct.Boim. T. XI , p. 91 ) , qui en ont
ainsi tracé les caractères ; calice cam-
panule, court, à cinq dents, ceint
d'un involucelle liés- grand, vésicu-
leux el à quatre ou six divisions pro-
fondes ; cinq pétales qui adhèrent
par la base, à e>tlvalion roulée en
spirale; étamines nombreuses flont
les lilets sont réunis en une longue
colonne, et les anthères ovali s à deux
loges; style allongé .partagé au som-
met en huit à dix stigmates ; fruit
capsulaire formé de cinq coques co-
riaces et monospermes. Ce genre avait
été rapporté par ses auteurs à la fa-
mille des Malvacées , mais à. cause
de ses anthères décrites comme bilo-
culaires , le professeur De CandoUe
{Prodrom. Sysl. univ. Fcget., 1 , p.
5oi) l'a réuni aux byttnéiiacées, tri-
bu des Wallichiées. Il ne se compose
que de deux espèces , Gœthœa sem-
perflorens et G. caiilijîora , Nées et
Marlius, loc. cit. , tab. 7 el 8 , qui
habitent les forêts vierges du Brésil.
Ce sont des Arbres ou Arbustes à
feuilles coriaces , un peu glabres , el-
liptiques et dentées dans la première
espèce, oblongues et entières dans
la seconde, à pétioles velus , à stipu-
les étroites el à fleurs très -grandes
axillaires, sur des pédoncules uniflo-
res el penchés , naissant sur le tronc
dans la seconde espèce , et possédant
desinvolucellesvésiculeiix , léticulés
d'une belle couleur écarlate ou d'ua
brun pourpré. ''g..n.)
GOETZIA. INT. Et non Goezia.
Genre établi parZeder qui lui donna
parla suite le nornde Colchus. Il était
composé de deux espèces : le Goetzia
inermis dont Rudolphi a fait le genre
Liorliynckus , el le Guetzia armata
Prionoderme de Rudolphi. C'est un
Ver douteux trouvé une seule fois par
Goéze dans l'estomac dun Silure
(LAM..X.)
* GOHORIA. BOT.PHAN. (JNecker.)
Syn. de Visnage. A^. ce mot. {ji )
GOIAVE ET GOYAVIER, bot.
riiAN. Pour Gouyave et Gouyavier.
I^. ces mots. (q\
27"*
-iso GOL
GOIFFON r.T GOISNON. rois.
Syn. vulgaires de Goujon. (li.)
GOIRAN. OIS. (Belon.) Syn. an-
cien de Bondiee. K. Faucon , di-
vision des Buses. (dk..z.)
GOITRE, zoor,. Dëveloppcmmt
considérable du corps thyroïde, qui,
chez l'Homme , est une tuméfac-
tion morhifique , laquelle , portée
à un certain degré de développe-
ment, caractérise des individus im-
bécillcs appelés communément Cré-
tins. On attribua phis d'une fois
cette maladie, assez fréquente dans
plusieurs cantons de montagnes, à
l'usage de l'eau de neige, mais tous
les montagnaiMs qui boivent de cette
eau ne sont p:is goîlreux , et nous
avons trouvé des crétins en beaucoup
de lieux éloignés des neiges éternel-
les. L'Iode passe pour un excellent
remède contre cette infirmité qui sou-
vent attaque le cou des plus belles
femmes de nos capitales, qui ne boi-
vent pas d'eau de neige et ne sont
pas Imbécilles. Chez les Reptiles , le
Goitre n'est pas une iufirmilé , mais
un caractère d'espèce ou de genre
dont l'erpétologiste doit tenir comp-
te. Il est alors soutenu par des pro-
longemens de l'os hyoïde. Quelque-
fois la peau qui le recouvre change
de couleur selon la passion qu'é-
prouve l'Animal en la renflant, (b.)
GOITREUSE. OIS. Nom employé
par quelques auteurs pour désigner
le Pélican. (dr..z.)
GOITREUX. OIS. Espèce du gen-
re Mauakin. V. ce mot. (dr..z.)
GOITREUX ou GOITREUSE.
rept. saur. Noms vulgaires de l'I-
guane ordinaire. (b.)
* GOL. ANNEL. (Ocken.) Syn. de
Pontobdelle. V. ce mot. (b.)
GOLA. MAM. L'un des noms de
pays du Chacal. V. Chien. (r.)
GOLANGO ou GOULANGO.
MAM. L'espèce d'Antilope désignée
au Congo sous ce nom n'est pas dé-
terminée; on dit que sa chair, quoi-
que fort bonne, ne se mange pas , par-
GOL
ce qu'un préjugé fait regarder le Go~
laugo comme un Animal sacré, (b.)
GOLAR. Moi-L. (Adanson.) Syn
de Solen strigillatus , Gmel. (b . )
GOLD. MIN. r. Or.
* GOLDBACHIE. Goldbachia.
BOT. piiAN. Genre de la famille des
Crucifères et de la Télradynamie sili-
queuse, L. , établi par le professeur
De Candolle [ Syst. Feget. natur. T.
II, p. 575) qui l'a placé dans la tribu
des Anchoniées ou des Notorhizées
Lomenlacées,ct l'a ainsi caractérisé :
calice dressé, à sépales non bossus
à la base ; pétales à peine onguicu-
lée , obtus et oblongs ; étamines li-
bres; silique oblongue , biarticu-
lée ; style presque nul ; gi aines pen-
dantes dans chaque loge, à cotylé-
dons incombans , planes ou légè-
rement coui'bés ; fleurs petites, de
couleur blanche ou lilas. Ce genre
a été formé aux dépens des Raphanus.
Parla forme de sa silique, il est très-
voisin du Didesinus , mais il s'en
éloigne par la structure des cotylé-
dons; toutes ses étamines libres le
distinguent de X AncJionium , et ses
graines pendantes du Cakile. Il se
compose de deux espèces : i'' Gold-
bachia lœvigata, U. G.; Raphanus
lœvigatus, Marsch.Bieb. , Flor. Tau-
rico-Cauc. , 11 , p. 129. Cette espèce
croît dans des sables mobiles autour
d'Astracan. Ses pétales sont oblongs,
entiers , du double plus longs que le
calice; ses siliques lisses et pendan-
tes. Elle a été figurée dans les Icônes
seleclœ du baron Benjamin Delessert,
T. Il, tab. 81. 2°. Goldbachia torulo-
sa, D. C. , espèce très -voisine de la
précédente et qui s'en distingue à
peine par ses feuilles , ses fleurs et ses
fruits lorsque la Plante est jeune. Ses
siliques sonlcylindracées ,tubuleuses
transversalement et presque redres-
sées. Elle croît dans l'Orient. (g..n.)
* GOLEIAN. POIS. Pallas donne ce
nom à untrès-petitCyprin, le Cypri-
nusriuulaiis, L., qui, malgré ce qu'on
en a'dit , cslfort peu connu. (b.)
GOLFE. GÉOL. J^. Mer.
G-OL
GOLGOSION. BOT. PHAN. (ïbco-
phiaste.) Syii. «le llave selon Ailan-
MJU. (il.)
GOLÏA.BOT. pii\N.Nointloiint'p;A-
Adanson au s^ciiie iS'o/(/rt//t'//rt tles au-
tres botanistes. F", ce mol. (c.N.)
GOLIATH. Goliath. iNS. Genre
de lonlre des Coléoplcrcs , section
des Penlanjères, élabli par Lainarck
aux dépens des Cétuines (Sysl. îles
Anim. sans vert., p. 209), et rangé par
Latrcille(Règii. Auiin. de Guv.) dans
la lainille des Lamellicornes, tribu
des Scarabéides , avec ces caractères
tlistiuctifs : niàclioiies entièrement
éeailleuses ; menton fort large, tians-
versal ou eu forme de cœur très-éva-
sé; chaperon très-avancé et divisé ca
deux lobes , en forme de cornes. Les
Goliaths ont une grande analogie
d'organisation avec les Cétoines. Ils
lessemblent encore davantage aux
Trichies; niais ils s'en distinguent
par la forme de leur menton et par la
consistance écailleusedu lobe termi-
nal des mâclioires. Leur prolhorax
est orbiculaire , ce qui les éloigne
sensiblement des Cétoines. La pièce
axillaire située en avant et à la base
des élytres et que nous avons dé-
montrée (Annales des Sciences natu-
relles ) être l'épimère du mésolhorax ,
n'existe que dans quelques espèces
du genre Goliath; elle est, au con-
traire , développée et très-visible dans
toutes les Cétoines. Les Goliaths sont
des Insectes remarquables par leur
Ibrme et presque tous de grande tail-
le. Ils sont exotiques et appartien-
nent à l'Afrique et à l'Amérique mé-
ridionale. Nous citerons :
Le Goliath GÉANT, G. giganteus ,
Lamk. , ou la Celonia Gotiathus de
Fabricius. Il peut être considéré
comme type du genre. On en trouve
deux variétés qui ont été figurées
par Olivier (Entomol. nS 6, pi. 5, fig.
55 , et pi. 9, fig. 55).
Le Goliath Cacique, G. Cacicus,
Lamk., ou la Cc/onia Cacicus de Fa-
bricius et d'Olivier. Ce dernier en a
donné une bonne figure {loc. cit. ,
u' 6, pi. 4, fig. 22). Fabricius et
GOM 4ii
OliviXir disent qu'elle habile l'Amé-
lique méridionale.
Le Goliath Polypuème, G- Po-
lyphcmiis , l-ianik., ou la CctuiiiaPoly-
p/iemusd'0\\\icv{/vc. cit. , n" 6, pi. 7,
lig. 6i ). Elle a été recueillie en Afri-
que. Lamarck se borne à la description
de ces trois espèces ; n)ais il rappoile
au même genre les Ciitoines mica/is,
Ynca de Fabricius et ùijida d'Oli-
vier. Lalrcdle croit que la première et
la troisième appartiennent au genre
Cétoine , et que celle désignée sous le
nom d'Ync:i est seule un Goliath. Le
même auteur décrit une espèce nou-
velle, le Goliath barbicorne, G. bar-
bicor/ùs de Maclay. P' . Dejean (Cal.
des Coléopt., p. 61) et Kirby {Trarts.
Liiin. Sociei. T. xiiij. (aud.)
* GOLIN. EOT.PHAN. L'Heyniassoli
d'Aublet à liGuiaue , selon Richard
P'. XlMÉNIE. (B.)
GOLO-BEOU. OIS. Espèce du gen-
re Merle. /^. ce mot. (DU..Z.)
GOLOCKS. M.\M. (Devisme.) Le
Singe ainsi appelé au Bengale paraît
être le Gibbon. (b.)
GOLONDRINA. ois. bot. Ce nom ,
qui en espagnol désigne l'Hirondelle,
est donné par Feuillée à une espèce
d'Opercuiairc. /^. ce mot. (b.)
GOLONGA. MAM. Môme chose
que Golango. /^. ce mot. (b.)
GOMARA. BOT. PHAN. Genre de
la famille des Personnécs et de la Di-
dynamie Angiospcrmie , L. , établi
par Ruiz et Pavoii {P/vdr. F/or, Pcr.
162 ) qui lui ont assigné pour carac-
tères : une corolle irrégulière dont le
tube est courbé et resserré vers son
milieu; le limbe à cinq découpures ,
les quatre supérieures égales ; l'infé-
rieure plus arrondie et plus profon-
de ; un appendice membraneux en
forme de coupe ; filets des étamines
courts et insérés à l'étranglement du
tube; style très-court, persistant,
terminé par un stigmate capité; cap-
sule ovale, presque létragone, à
deux valves et à deux loges renfer-
mant un grand nombre de pelitesi
graines oblonguçs.
42 2 GOM
Le Gornara racemosa , Ruiî et Pa-
von {lue. cit.), est une Plante dont les
tiges sont ligneuses et les branches
garnies de t'euiiles lancéolées , den-
ticulécs à leur partie supérieure ; et
les fleuï-s disposées en grappes. Elle
croît dans les grandes forêts du Pérou.
Le nom de Gomara avait été
employé par Adanson pour désigner
le genre Crassuta de Linné. F. ce
dernier mot. (g..n.)
GOMARL MAM. L'Hippopotame
en Abyssinie. (.b.)
GOMA.RT. Bursera. jîot. piian.
Ce genre, de l'Hexandrie Monogy-
nie, a été constitué par Jacquin et
Linné. Placé d'abord dans la famille
des Térébinth;icées, il est devenu le
type de la famille des Burséracées,
établie par Kunlli dans l'ouvrage
qu'il vient de publier sur les gen-
res de Térébinthacées (Annales il es
Sciences naturelles, juillet 18^4 ).
Voici les caractères que ce botaniste
en a tracés : calice persistant , qiia-
drifide , à trois ou à cinq parties ca-
duques, selon Jacquin; lobes ovales ,
obtus, concaves et égaux; qua-
tie pétales insérés sous le disque,
oblongs, larges à la base, trois fois
plus longs que le calice , égaux, ré-
îléchis , et à estlvation valvaire; huit
élamines insérées sous le disque, plus
petits que la corolle , à anthères
oblongucs et déhiscentes dans le sens
de leur longueur ; disque annulaire,
presque toujours à huit crénelures;
ovaire ovoïde, sessile , trilocidaire ,
renfermant des ovules géminés ,
collatéraux et fixés à l'axe central,
surmonté d'un stigmate sessile et tri-
lobé ; drupe obliquement oblongue ,
convexe du côté extérieur, offrant
des angles obtus à sa partie intérieu-
re, H trois osselets ou noyaux^ dont
deux sont rudimentaires ; l'écorce du
fruit est charnue , succulente , et se
sépare en trois valves; chaque osselet
monosperme est couvert d'une pelli-
cule (pulpeuse , d'après Jacquin);
graine pendante du sommet de la
loge , dépourvue d'albumen , munie
d'un tégument membraneux , d'un
GOM
embryon qui a la forme de la graine ,
et dont les cotylédons sont foliacés ,
charnus et chitlonnés; la radicule su-
périeure est droite.
Le GoMART Gommier , Bursera
guminlj'era , L. et Jacq. {Amer. , tab.
65) , est un Arbre de l'Amérique mé-
ridionale et des Antilles où on lui
donne les noms vulgaires de Sucrier
de montagne, Chibou , Cachibou ,
Gommier et Bois à Cochon. Les co-
lons et les naturels de Saint-Domin-
gue donnent aussi ces noms à V Hed-
wigia balsamifera de Svvartz, dont
Persoou a fait une espèce de jjw/'ie/vz.
Les feuilles du Bursera gummifera
sont alternes, imparipinnées , quel-
quefois ternées ou simples, à folioles
très-entières et obscurément poin-
tillées. 11 porte de petites fleurs poly-
games et soutenues par des pédicelles
qui sont accompagnés d'iuie bractée
à leur base. Le nombre des parties de
la fleur est variable entre trois et
quatre, selon Jacquin. Le fruit du
Gomart est plein d un suc balsami-
que qui découle aussi des incisions
laites à l'écorce et qui se concrète à
l'air. Ce suc a de la ressemblance avec
laGonnne résine Elémi qui provient
de Plantes appartenant aux Amyri-
décs , voisines aussi dans l'ordre bota-
nique de la famille des Burséracées.
On a essayé de cultiver le Gomart
Gommier dans les serres d'Europe,
mais il n'y a pas encore fleuri. Cet
Arbreet \cBuisera acuminata,y^\\\à.,
sont les seules espèces du genre , de-
puis que Kunth doc. cit.) a adopté
les genres Marignia de Commerson
ou Dammara de Gaertner, Hedwigia
de Swartz , Culuphonia de Commer-
son , qui avaient été i éunis au Bur-
sera par Lamarck. /^. ces mots. (g. .n.)
* GOMBARAN. ois. Syn. arabe de
la Farlouse. F". PiPiT. (dr..z.)
GOMBAUT ET GOMBO. bot.
PIIAN. Lt' Hibiscus escuLentus porte co
nom aux Antilles oii son fruit muci-
lagineux est employé dans le ragoût
appelé Calalou. V. ce mol et Ket-
MIE. (C.)
* GOMBAY. BOT. PHAN. La Plante
GOM
de Sumatra désigntic sous ce nom par
Marsden paraît être Vixora cocci/tea.
(B.)
GOMESE. Gomesa. hot. imian.
Genre de la f;imille des Orchùlces et
delà Gyniiiidilc Uiiindrie , L., établi
sur une Plante décrite dans le Bota-
nical Magazine , tal>. 1948 , et oSVant
pour caractères essentiels ; un périan-
the presque bilabié , à six divisions
profondes , dont les deux antérieures
sont connivenles avec les intérieures,
et plicées sous la lèvre inféiieurc ;
celle-ci est entière, sessile, dépour-
vue d'éperon , à deux crêtes, Taisant
corps iivec la bise du gynoslème;
une anthère mobile , terminnle , ren-
ferniHUt deux masses polliniques ,
conniventes à leur sommet, avec le
prolongement du stigmate. Le Go~
/iiesa lecun'a est une Plante origi-
naire du Brésil , dont les racines sont
bulbeuses , et les feuilles radicales
lancéolées , oblongucs et élargies à
leur partie supéiieure ; ses hampes
soutiennent un long épi recourbé
de Heurs vcrdâtres et accompagnées
de bractées ovales et membraneuses.
(g..n.)
gomeze. bot. phan. /^. gomo-
SIA.
GOMEZTA.. BOT. PHAN. Pour Go-
mozia. /^. ce mot. • (g..n.)
GOMME. BOT. Produit immédiat
d'un grand nombre de Végétaux , or-
dinairement solide , incolore , translu-
cide, insipide ou d'une saveur très-
fade. Exposée au contact de l'air, la
Gomme paraît n'en éprouver aucune
altération; la lumière la jaunit; l'eau
la dissout. On forme avec elle uae
masse gélatineuse plus ou moins
épaisse, quelquefois simplement vis-
queuse; elle est insoluble dans l'Al-
cohol et l'Ether. Les Acides la déna-
turent ou la décomposent -. le sulfu-
rique la carbonise d'abord , puis en
modifie les caractères et les proprié-
tés ; le nitrique la convertit presque
totalement en Acide mucique. Les
iUssolutious alcalines la précipitent
d'abord sous forme d'une matière as-
sez sendjlable au Cuscuru , et finis-
GOM
42",
sent parla dissoudre conrplétcr.ient.
ChauHée dans un appareil dislillatoi-
re , elle se ramollit , se boursoulle et
donne, outre les produits que l'on
obtient ordinairement des matières
végétales , une petite quantité d'Am-
moniaque. La Gomme se trouve ré-
]>andue dans toutes les parties des
Végétaux ; souvent elle transsude de
la tige et vient se concréter sur l'é-
corce ; souvent aussi on est obligé de
faire macérer dans l'eau bouillante
les parties qui la contiennent et de la
séparer ainsi des substances insolu-^
bli'S dans l'eau. Quoi qu'il en soit,
la Gomme n'est jamais pure, et les
principes qui l'accompagnent en ont
fait Distinguer autant d'espèces qu'il
y a de Végétaux qui la contiennent
en quantités notables. On ne peut
énumérer ici que les plus remarqua-
bles par leurs propriétés el leurs usa-
ges.
Gomme arabique : en fragmens
arrondis, translucides, limpides ou
colorés en jaune ou en rougeâfre,
fragile et très-sol uble dans l'eau sur-
tout après avoir été fortement dessé-
chée au feu ; composée de 7 ,o5 d'Oxi-
gène , 45, 84 de Carbone , 46,67
deau et 0,44 d'Azote. Les usages de
la Gomme arabique sont très-éteudus :
elle sert à donner de la consistance
au feutre, du lustre à certaines étoffes,
à coller et fixer les couleurs , etc. On
l'eniploie en médecine comme adou-
cis.->anl.Elle découle de plusieurs Aca-
cias et surtout du A7/o/ica et du Gum-
mifera.
Gomme Adragante. T^. Adra-
O-ANT.
Gomme africaine ou du Sénégal.
C'est la même chose que la Gomme
arabique; les fabricans la préfèrent
parce qu'elle donne plus de consis-
tance à leurs apprêts.
Gomme de Bassora. Même chose
que Gomme Adragante.
Gomme de Cerisier ou du pays ;
en fragmens arrondis , quelquefois
très-volumineux, trausparens, lim-
pides ou colorés en jaune et en brun;
d'une saveur fade particulière , même
un peu acerbe. Elle est composée de
424
GOM
0,19 d'Acide carbonique, o,4a d'eau
cld'Aciile acétique, de o, 5a de Carbo-
ne, o,o4 de siilfy te et de phosphate de
ChaUx, o,o5 d'huile chargée d'un peu
d'Ammoniaque. La Gomme du paj's
est peu soluble dans l'eau, sans ce-
pendant former avec elle un mucilage
semblable à celui de la Gomme Adra-
ganle ; elle tient une ^orte de milieu
entre celle-ci et la Gomme arabique
Tous les Pruniers et Cerisiers four-
nissent de cette Gomme.
Gomme turique. Même chose à
très-peu près que la Gomme arabique.
On a improprement donné le nom
de Gomme aux substances suivantes ;
Gomme Alouchi, ammoniaque,
Caxjcume , Caraigne, Gutte , Oppo-
PANAX , Sagapenum ou séraphique ,
DE CÈDRE , COPAL , ÉLÉmI , DE GaY AC ,
Laque, de Lecce, Hédère ou de
Lierre , Tacamaque. V. Résines.
Gomme des funérailles. V. As-
PHALT.
Gomme élastique. J^. Cahout-
ÇHOUC.
Gomme ENL armes. /^.Galbanum.
Gomme Résine. V. Résine. (dr..z.)
GOMMIER, bot. phan. On a don-
né ce nom à divers Arbres qui pro-
duisent de la gommcj ainsi l'on a ap-
pelé :
Gommier d' Arabie , \ Acacia
gummifera , qui produit la véritable
gomme arabique du commerce.
Gommier blanc , aux Antilles , les
Bursera gummifera et balsamifera.
V. Gomart.
Gommier rouge, l'^cac/a Niloci-
ca , etc. (u )
GOMORTEGA. bot. phan.
C'est ainsi que Ruiz et Pavou {Sjs-
tem. Ilur. Feruvianœ et Chiliensis ,
p. 108) ont nommé un genre de la
Decandrie Monogynie , L. ; ils Tout
déJié à Gomez Ortega , en l'honneur
duqpel le genre Orlegia avait déjà été
fondé. Pcrsoon s'arrêtant à cette seule
considération avait, changé ce nom
générique cii celui à'Jdenostemum ,
etDeCandolle a semblé sanctionner
cettemulationlorsqu'il a établi (Théo-
rie Elément, de la Botan. , -2." édition ,
Ç). 265)queles non)S génériques, dans
GOM
lesquels on veut exprimer à la fois le
nom et le prénom de ceux auxquels
on les dédie , devaient être proscrits.
Gependint, le genre dont il s'agit
n'a pas été admis dans ce Dictionnaire
sous le nom donné par Persoon , pro-
bablement à ^use de sa trop grande
ressemblance avec celui d'y/denos-
temma , autre genre de la famille des
Corymbifères établi par Forster. Eu
conséquence, nous en exposerons ici
les caractères : corolle à six pétales ;
dix élaraines disposées sur trois ran-
gées, et graduellement plus petites;
deux glandes à la base de chaque filet ;
deux à trois stigmates; drupe unilo-
culaire , renfermant une noix très-
dure à deux ou trois loges; noyaux
comprimés. L'unique espèce de ce
genre , mentionnée par Persoon sous le
nom à'Adeaostemum niddum , est un
bel Arbre toujours fleuri , à feuilles
oblongues , lancéolées , luisantes ,
exhalant une odeur analogue à celle
du Romarin , et qui paraît due à une
substance résineuse imprégnée d'une
huile volatile particulière. Ses fruits
ont une saveur agréable , et son bois
est pesant, marqué de très-jolies vei-
nes. Il croît dans les forêts du Chili.
C'est le même Arbre que Molina {Hist.
Ckil. p. 202) a décrit sous le nom de
Lucuma keale. (o..n.)
GOMOSIA ou GOMOZIA. bot,
phan. Genre établi par Mutis sous le
nom de Gomezia , et adopté par Lin-
né fils , qui , par erreur typographi-
que, l'a fait connaître sous celui de
Gomozia. Selon Smith, ce genre est
le même que le Nerteria de Gaert-
ner. P^. ce mot. (g..n.)
GOMOTE ET GOMDTO. bot.
PII an. Noms de pays de l'Areng, don t ,
en les latinisant, on avait fait Gomu-
lus. V . ce mol. (b.)
GOMPîlIE. Gomp/iia. bot. phan.
Ce genre fait partie de la famille des
Ochnacées , Decandrie Monogynie ,
et même de VOckna de Linné. Ses
fleurs herniaphrodites présentent
un calice à cinq divisions profondes
et caduques , avec lesquelles alter-
nent cinq pétales onguiculés , égaux ,
GOM
ouverts et caducs également. Dix
étamincs égales el libres dont les (i-
Icls sont exlrciiieincnt couits ,etdont
les antlièies dies>ces , oblongiics et
Liloculaires , s'ouvicutpar un double
fiore au sommet , s'iuséiant aulour de
a base aniiucie de l'ovaire. Celui-ci
se compose de cinq loges distinctes
contenant chacune un ovule fixé au
bas de leur aiigle interne et portées
sur un support coTumun , du milieu
duquel pari un style dressé. Ce sup-
port, épaissi après la chute du style ,
[)i end le nom de Gynobase , et les
oiies dont le nombre est souvent di-
minuc par avorlemcnt, sunulent a la
maturité autant de fruits , légèrement
charnus et mouospermes. Les graines
sont dépourvues de péri.^perme , et
l'embryon est à cotylédons épais et à
radicule supérieure.
Les espèces de ce genre sont des
Arbres ou des Arbrisseaux très-gla-
bres. Leurs feuilles alternes, simples,
entières , ont à leur base deux petites
sti[)ules libres ou beaucoup plus ra-
rement soudées entre elles. Les fleurs ,
portées sur des pédicelles articulés ,
sont disposées à l'extrémité des ra-
meaux eu grappes simples ou plussou-
vent rameuses. On a décrit vingt-qua-
ti e espèces de Gomphies dont quinze
croissent eu Amérique , tiois dans les
Indes, quatre à Madagascar , et deux
dans le loyaumed'Oware. DeCandol-
le, dans uue Monographie de la famille
des Ochnacées , en a décrit et ligure
la plus glande partie. (/^'. Annales
du Muséum , T. xvii, p. .S98. ) Les
genres JahutapUa de Plumier , Oura-
tca dAublet, et Cu/reia de Vellozo
doivent rentrer dans celui-ci. (a. d. j..)
GOMl'HENA. OIS. (Aldrovande.)
Pour Gomplirena. F. ce mot. (dr..z.)
GOMPHOCARPE. Gomphocarpus.
BOT. PH.w. Genre de la l'amille des
Asclépiadées et de la Peutandrie Di-
gy nie , L. , établi par Pi.. Brown (Mém.
de la Soc. Verner., 1 , p. 58) qui l'a
ainsi caractérisé : corolle à cinq divi-
sions réfléchies ; couronne stauiinale
à folioles cajmchuunées , munies d'u-
■ic dent de chaque coté et sans laci-
GOM 42 5
uiuros intérieures ; masses pollhiiques
com[)rimées , lixéesau sommet cl pen-
dantes; stigmate déprimé , mutique ;
follicules renflés , couverts d'aspérités
pointues , mais non piquantes ; graines
aigrettées. Ce genre, qui a été formé
aux dépens des Jsclcpias de Linné,
se compose de quatre espèces , savoir :
1** Gurnp/iocarpiis arburcscens ,)Xoh.
Brown , ou yJsc/epias arboresceiis , L. ,
Plante frutescenle dont la lige est de
la grosseur du doigt; les feuilles ob-
tuses , mucronées , pétiolées , glabres
el nerveuses ; et les fleurs blanches,
disposées en ombelles presque termi-
nales. Elle est lactescente dans toutes
ses parties, et on la trouve sur les
collines près du cap de Bonne-Espé-
rance; 2" Go/nphocarpus fiuticosiis ,
R. Brown, ou yj'6c/e/}ias f/v(icosa,
L. ; c'est un petit Arbrisseau de près
d'un mètre de hauteur , à rameaux
droits , grêles , pubescens el couverts
de feuilles longues, étroites, luisan-
tes en dessus et pâles en dessous et
roulées sur leurs bords. Ses fleurs
forment des ombelles latérales à la
partie supérieure des rameaux. Il est
assez abondant au cap de Bonne-Es-
pérance, au-delà de la première chaî-
ne de montagnes; 5'' Gornp/iocarpus
setosus , R. Brown , ou Jsc/epias se-
losa, Forsk. ; Arbrisseau de l'Arabie
heureuse , à liges dressées , à fleurs
vertes , disposées en ombelles laté-
rales , terminales , et à follicules
soyeux; 4" Gomphocarpus crispus, R.
Brown , ou ylsclepias crispa , L. , dont
la tige droite , pubesceute , rameuse
inféricureinent , porte des feuilles
cordées, lancéolées , ondulées et hé-
rissées. Ses fleurs sont purpurines el
disposées en ombelles terminales. Il
croît au cap de Bonne-Espérance.
(G..N.)
GOMPHOLOBE. Gompholohium.
BOT. PiiAN. Genre de la famille des
Légumineuses el de la DécaiidrieMo-
nogynie , L. , établi sur des Plantes
indigènes de la Nouvelle-Hollande
par Smith {'îraiisact. of tlie Linn. «So-
ciet. , vol. 4, p. 2 '20), adopté par La->
billardière et Brown, el ainsi carac-
térisé par CCS auteurs : calice campa-
436 GOM
nuld , à cinq divisions pi'ofondes et
presque dgales entre elles ; corolle pa-
pilionacée dont l'étendard est plane;
stigmate simple , aigu ; légume poly-
spenne, renflé et presque sphérique ,
très-oblus et uniloculaire.
On connaît une dixaine d'espèces
de Gompholobium , la plupart décrites
Ïiar Smith dans les Transactions de
a Société Linnéenne , T. ix , p. 24r),
etdansr£'.ro//c.Z?o/a«/.LabilIardière
{Flor. Nov.-Hullaiid. i , p. 106, tab.
1 54) en a fait connaître une espèce
sous le nom de Gompholubium toinen-
tosuin. Quanta ses Gomph. ellipticurn
et Gompli. spinosum, le premier a été
érigé en un genre particulier nommé
Oxylobium par Andrews {Reposit.,
492 ), et le second est devenu le type
du genre JacÂsonia de Rob. Brovvrn
(Hort. Kew. , vol. 3 , p. i 2). Ce der-
nier auteur a donné les descriptions
des trois espèces de Gompholobes , et
les a nommées Goinph. marg'uiatum ,
G. polymvrphum et G. venustum. Il
a en outre séparé du genre en ques-
tion le Gomp/i. scab?um àeSm'iÙiàonX.
il a forméle nouveau genre Biirtuiiia.
Enfin, dans Andrevv^s {Reposit.,^2'])
on a donné le nom de Gomph. ma-
culatum au Cyclopia genistuides de
Ventenat et Brown , nommé aussi
Jacksonia dans le Botanical Maga-
zine. V . tous ces mots. L'indication
des nombreux changemens que les
auteurs ont déjà fait éprouver aux es-
pèces du genre Gompholobium fait
voir que la connaissance de ces Légu-
mineuses n'est pas encoie bien avan-
cée, malgré les beaux documens que
Rob. Brown a donnés sur elles dans
VHort. Kewensis. Ce sont des Plantes
arborescentes, à feuilles ternées ou
impaiipinnées , et à fleurs très-gran-
des et jaunes. On en cultive quelques-
unes dans les jardins d'Europe, (g. .M.)
GOMPHOSE. Gomphosus. pois.
( Lacépède. ) J^. Labre.
GOMPHRENE. Gomphrena. bot.
PiiAN. Vulgairement Amaranthine.
Tournefort établit ce genre sous le
nom à' ylmaranthoidcs. Linné , en lui
imposant le nom de Gomphrena qui
GOM
a été adopté , le plaça dans la Penlan-
drie Digynie, mais il a été transporté
dans la Penlandrie Monogynie parles
auteurs modernes, llappartientàla fa-
mille des Amaranlhacées , et ses carac-
tères sont les suivans : périanthe à cinq
divisions profondes ; cinq étamines
dont les fruits sont réunis en un tube
cylindroïde , plus long que l'ovaii-e,
sans dentelures intermédiaires , et
portant des anthères distinctes , unilo-
culaires; un seul style et deux stig-
mates ; utricule monospeime , sans
valves. Ces caractères, tracés par R.
Brown {Frodrom. Flor. Nou.-IIoll.
p. 4i5 ) excluent un grand nombre de
Gomplirena de Linné. Les Gomphrena
Brasiliensis , L. , et G. pcrmicularis,
Swarlz , forment le genre Philoxerus
de R. Brown , auquel Poiret a réuni ,
dans l'Encyclopédie, les espèces de
la Nouvelle-Hollande que le savant
botaniste anglais a décrites comme
de véritables Gomph rênes. Celui-ci
indique en outre les G. globosa , L. ,
perennis , Mill. , serrata , L. , et arbo-
rescens , L. Il faut , sans aucun doute,
leur ajouter le Gomph. decumbens de
Jacq. , ou G. è/co/o/" des jardiniers ,
qui est très-voisin du G. globosa.
C'est de cette dernière espèce seule-
ment que nous parlerons ici , parce
qu'elle seule mérite d'être remarquée
en raison de son élégance et de la fa-
cilité de sa culture.
La GoMPiiRÈNE GLOBULEUSE a des
tiges hautes d'un demi-mètre envi-
ron , droites , articulées , un peu ve-
lues, quelquefois simples , et le plus
souvent munies de rameaux courts ,
opposés, inégaux et axillaires. Ses
feuilles sont opposées , ovales , lancéo-
lées , entières , molles et pubescentes.
Les fleurs sont disposées entête globu-
leuse , et munies chacune à leur base
de deux bractées opposées et d'un
jouge vif. L'ensemble de ces bractées
donne aux capitules de fleurs un as-
pect fort agréable, et comme leur
consistance est scarieuse , elles con-
sei'vent pendant long - temps leur
couleur. La Gomphrène globuleuse
croît naturellement dans les Indes-
Orienlales , et on la cultive dans près-
GOMPIIOSK l..\(Kl»ÈDE. GOMPUOSrS TlUCOLOTt. OuovcKJahn
GON
que tous les jardins de l'Europe.
Après avoir adopté le Gomphrena de
Browu , Kunth (Aoi-. Gcner. ctSpec.
Flantar. œquuwct. T. ii , p. -202) a
décrit à la suite des Plantes qui appar-
tiennent légitinieincnt à ce genre,
une espèce hous le nom de G. laiiata,
dont les épis sont oblongs , sessiles au
sommet de la tige , et opposés ; à
bractées concaves ,à calices tubuleux,
renflés, et ayant le limbe qiiinqué-
fide , et à un seul stigmate capité. Les
feuilles sont oblongues, lancéolées
et laineuses en dessous. Cette Plante
qui croît sur les rives sablonneuses
dcl'Orénoque , est voisine du Gomph.
inlerrupta que Jussieu ( Gêner. Vlant.
p. 89) indique avec doute comme un
genre distinct. (g..k.)
GOMPIIRENIE. BOT. piian. Pour
Gomphrène. T^. ce mot. (g..n.)
*GOMPHUS. BOT. CRYPT. ( Cham-
pignons.) Les botanistes allemands
ont donné ce nom à un sous-genre
de Champignons , placé parmi les
Agarics par Pries, et parmi les Mé-
rulcs par Nées d'Esenbeck , et qui de-
vient, dans ces deux genres , une sec-
lion biencaractérisée. Lechapeau, au
lieu dêtre en ombelle, est en forme
de tête de clou ou n'est qu'une sorte
de rentlement du pédicule et porte des
feuillets ou veines sinueuses et anas-
tomosées , caractères qui devraient
plutôt les placer parmi les Mérules.
Le type de ce sous-genre est le Me-
rulius clavatus ., Pers. , ou Clavaria
tfuncata de quelques auteurs. V.
MÉRULE. (ad. b.)
GOMUTO ET GOMDTUS. «ot.
l'UAN. ^. GoMOTE et Areng.
GON. INS. L'un des noms vulgai-
res des Charansons et des Calandres ,
Insectes destructeurs des Grains, (b.)
GONAMBOUCH. OI3. Espèce du
genre Bruant. J^. ce mot. (dr..z.)
*GONANDIMA. bot.phan. L'Ar-
Ijre brésilien ainsi nommé par Marc-
graaS" qui compare les ombelles de
ses fleurs à celles du Géroflier , de
ineurc inconnu. Le Gonandima pro-
GON
427
duit , par incision , une gomme jaune
et inodore. (b.)
* GONATOCARPUS. bot. phan.
Morne chose que Gonocarpe. f^. ce
mol. (b.)
* GONATODE. polyp. Donali
donne ce nom à un genre de Poly-
piers noueux ou articulés dont la
substance ressemble en partie à celle
des os et en partie à celle de la corne ;
les cellules ont en dedans la figure
d'un petit vase. — Nous croyons que
ce genre rentre dans les Corallinées.
(LAaL.X.)
* GONATOPE. Gonatupus. iNS.
L. lungh a fondé sous ce nom un
genre de l'ordre des Hyménoptères,
que Klug et Dalman avaient d'abord
adopté , mais que Latreille dési-
gnait antérieurement sous celui de
Dryine. f^. ce mot. Dalman {Act.
lieg. Acad. scient. Holm, année j8i8)
a décrit plusieurs espèces propres à
ce genre, et dans un ouvrage plus
récent enco'cc{ A nalecta entomologl.ca,
p. 7 ) , ce nombre s'élève à quatorze.
(aud.)
GONDOLE. MOLL. Nom mar-
chand d'une belle espèce de Bulle as-
sez commune dans les collections.
Lamarck l'a nommée Bulla ampulLa.
La grande Gondole ou la Gondole pa-
py racée est une autre espèce de Bulle
dont Montfort a fait son genre Athys,
et qui n'est rien autre chose que la
Bulla ancuuin, Lanik. (d..h.)
*GONDOULI. BOT. PHAN. Cossigny
nous apprend qu'on désigne dans
l'Inde, sous ce nom, une sorte de
Riz dont le grain est presque sphé-
rique et la qualité supérieure. (b.)
GONE ou GONELLE. Gonium.
INF. Ce genre , tel que l'avait formé
Miiller (Inf., p. 1 10 ) et que l'adopta
Lamarck ( Anim. sans vert. T. i, p.
423)ne pouvait être conservé. On lui
assignait pour caiactères un corps
très-simple, aplati et anguleux,
tandis que l'une de ses espèces, le
Gonium pectorale, se compose de plu-
sieurs corps ronds, et qui u'aCTectant
pas le moins du monde de figure an-
4^8
GON
galeuse, proscrivent , par leur ag-
glomération, toute idée de simplicité.
En adoptant les caractères proposés
par le savant danois , on doit élinii-
ner d'entre les Goues ou Gonelles les
espèces composées. Celles qui pour-
ront y demeurer ne différeront guère
des Kolpodes que par leur taille qui
est beaucoup plus petite, et par les
angles de leur pourtour qui ne dispa-
raissent jamais entièi'ement dans les
plus grandes conti^aclions de l'Ani-
mal. Nous ne connaissoiîs que trois
espèces constatées de ce genre : le
GoNK RIDÉ , Lamk., loc. cit., p. 424,
■a^ 3 ; Encvcl. Inf. , pi. 7 , f. 8 ; Go~
nlum corrugatum, Miill. , loc. cit.,
p. 11 a, pi. 16, iig. 16. Des infusions de
fruits, et particulièrement de Poires.
— Le GoN£ RECTANGLE, Lamk., n"
4 , Encycl. , pi. 7, f. 9, Goniuin rec-
tanguluni , Miill. , p. 1 13 , pi. 16 , f.
17, qui vit en abondance, ainsi que le
suivant, dans les eaux les plus pu-
res. — Le GoN£ OBTUSANGLE , Lamk. ,
n* 5 , Encycl. , pi. 7 , f. 10 , Gonium
obtusanguluiii , Mull., p. ii4, pi. 16,
f. 18. Nayanl point encore eu l'occa-
sion d'objcrvcr le Gonium pulvina-
tum, nous ne pouvons rien détermi-
ner à l'égard de ce singulier Animal-
cule, sinon que sa composition ne
permet pas de l'intercaler dans un
genre que caractérise la plus parfaits
homogénéité et simplicité des pai ties
constituantes. (b.)
GONENION. l'Ois. Le genre formé
par Ralinesque sous ce noui {Iriclic.
d'Ist. Sicil., p. 26}, dans son 17" or-
dre des Sp;a es , a pour caractères : un
corps très-comprmié , tranchant; la
tête anguleuse et tranchante eu ar-
rière, traversée par une suture qui
unit les opercules ; deux nageoires
dorsales , la première ayant tous ses
huit rayons épineux; les opercules
il 'ont ni épines ni dentelures. Ce
genre ne renferme qu'une espèce ,
Gonenion Serra , qui a quatre pouces
de longueur et une couleur argentée.
Elle oflic quelques rapports àefacics
avec les Perches. (b.)
GONEPLACE. Guncpla.r. ckust.
GON
Geme de l'ordre des Décapodes , fa-
nulle des Brachyures , section des
Quadrilatères (Règn. Anim. deCuv.),
fondé par Leach aux dépens des
Ocypodes , et offrant pour caractères ,
suivant Latredle : test ayant la for-
me d'un quadrilatère transversal,
plus large en devant; yfiux situés
chacun à l'extrémité d'un pédicule
long , grêle , s'étendant jusqu'aux
angles antérieurs , et reçu dans une
fossette linéaire de la même lon-
gueur ; les quatre antennes découver-
tes; troisième article des pie is-mâ-
choires extérieurs inséié à 1 angle in-
terne et supérieur du précédent ; ser-
res, ou du moins celles des mâles,
longues et cylindriques ; la seconde
paire de pieds plus courte que la sui-
vante. Les Goneplaces se rappro-
chent beaucoup des Crabes , en ce
qu'elles ont des habitudes analogues ,
et surtout parce que le troisième ar-
ticle des pieds-mâchoires extérieurs
est inséré à l'extrémité interne et su-
périeure de l'article précédent; elles
partagent ce caractère avec les Pola-
niophiles etlesEiiphies ; mais elles en
diflèrent essentiellement par la forme
de leur test, par la longueur des pé-
dicules oculifères et par celle des
pinces. Les Goneplaces avoisinent
aussi les Ocypodes et les Gécarcins:
mais elles se distinguent des premiers
par la position de l'œil sur la tige
qui le supporte , ainsi que par les an-
tennes apparentes ; et des seconds ,
par l'étendue de cette même tige.
Elles sont encore remarquables par
quelques particularités. Desmarest
observe , avec raison , que la cara-
pace est plane , peu bombée , presque
carrée, transverse, et plus large en
avant qu'en arrière ; son bord anté-
rieur est légèrement sinueux et ter-
miné par un angle bien marqué de
chaque côté; l'espace inter-orbitaire
est prolongé en une saillie étroite , le
plus souvent spatuliforme , et quel-
quefois simplement anguleuse. Quant
aux régions, elles sont bien circons-
crites et distinctes ; la stomacale est
très-large et i)lacée sur la même ligne
transversale que les hépatiques anté-
GON
riciires : celles-ci sont assez grandes
t'I siliides dans les angles anlcrieurs
delà ciuapace; les régions in anchia-
Ics sont peu honilx'cs , in.iis assez dc-
velop|)cos. Les jialos sont grêles, peu
velues , sans épines, avec les jainhes
quadrilatères; l'alxlomen des niàles
et des femelles paraît formé ])ar sept
tables ou anneaux déprimés. Les Go-
neplaces sont des Crustacés marins.
INous citerons :
La GoNEl'LACE Bl ÉPINEUSE de
Leach {Malac. Brit. , tab. i3), ou le
Cancer angulatus de Fabricius , et
VOcjpoda angulata de bosc (llist.
nat. des Crust. , t. i, p. 198 ). 11 a
clé figuré par llerbst ( Cane. , lab. i ,
fig. i5). On le trouve sur les côles
de la Manche.
La GoNEPLACE FiiOiMr>oïn£ , G.
rhomboides , ou le Cancer rhom-
boïdes de Fabricius , et VOcjpoda
ràoniùoides de Bosc {loc. cit. , p.
'99)> 'îui Est la même espèce que
VOcypoda lortj^imana de Latreille , a
été représentée par Herbst ( Cane. ,
tab. T , fig. 12 ). Elle habite la Médi-
terranée, et se tient toujours à de
grandes profondeurs.
La Nouvelle- Hollande a fourni une
espèce désignée sous le nom de G.
fransversa , à cause de l'excessive lar-
geur de son test.
On connaît cinq espèces de Crusta-
cés fossiles que Desmarest (Hist. des
Crust. fossiles, p. 98) a cru devoir
rapporter au genre Goneplacc , et qu'il
a décrites avec soin.
La GoNEPT.ACE DE Latreille, G.
Latreitlii, Dcsm. (pi. 9, fig. i-4 ).
Carapace sub-trapézoïdale , ayant les
angles antérieurs très-aigus et tri-
dentés latéralement ; espace inter-
oibiiaire tiès-étroit et avancé , spatu-
liforme ; corps partout recouvert de
petits points ronds saillans , ou de pe-
tits tubercules qui en rendent la sur-
face rugueuse. Celte espèce originaire
des Indes-Orientales est ordinaire-
ment incrustée dans un calcaire ar-
gileux grisàlre assez din", qui ne se
délaie pas dans l'eau.
La GoNEPLACE INCISÉE, G. ùicisa ,
Dcsm. (pi. 9, fig. 5, 6). Carapace
GON
429
presque carrde , transverse , très-
iuicment chagrinée , ayant les angles
antérieurs obtus et marqués d'une
échancrure assez profonde ; région
génitale ayant son bord postérieur
fort saillant; une ligne étroite , éle-
vée , granuleuse, en forme d'S al-
longé sur chaque région branchiale,
l^rès du bord latéral. Cctie espèce est
la mémo que le Cancer lapidescens
représenté par llumph {Barit Kanier,
tab. 60 , fig. 1 , 2 ) et par Knorr
(Monum. du déluge , T. i , pi. 16, a,
b). Elle a été souvent apportée des
Indes , et son gisement est une roche
calcaire grise , aigileusc et sablon-
neuse.
• La GoNEPLACE ÉCHANCUÉE , G.
emarginata , Desm.(pl. 9, fig. 7 et 8).
Carapace un peu trapézoïdale, légè-
rement transversc , chagrinée, avec
une échancrure peu marquée aux
angles antérieurs ; point de ligne éle-
vée en forme d'S sur les régions
branchiales. Cette espèce, commune
dans les collections , y est indiquée
comme venant des Indes-Oi ienlales ;
elle a beaucoup de ressemblance avec
l'espèce qui précède.
La GoNEPLACE ENFONCÉE , G. im-
pressa , Desm. (pi. 8 , fig. 1 5, i4). Ca-
rapace à peu près carrée, légèrement
chagrinée, avec le bord échancré et
relevé vers les angles latéraux; ré-
gions très-séparées par des impres-
sions profondes. Desmarest suppose
que cette espèce a un gisement ana-
logue à celui de la précédente.
La GoNEPLACE INCEPvTAINE , G.
incerta, Desm. ( pi. 8, fig. 9 ). Cara-
pace ayant les angles antéiieurs légè-
rementobtus ,avecun sinusd'oli part
une ligne enfoncée située sur le milieu
de chaque région hépatique anté-
rieure; deux lignes enfoncées , trans-
versales de chaque côté , parallèles
entre elles, l'une en avant des ré-
gions branchiales , l'autre eur ces ré-
gions même. Desmarest ( Nouv, Dict.
d'hist. nat., 2'' édit. , art. Crustacés
fossiles , T. viii, p. 5oi) Ta fait con-
naître sous le nom d Ocypode incer-
tain. Cette espèce est très-dilTérente
de celles qui précèdent. Son gise-
43o GON
ment est inconnu ; l'individu observé
appartenait au cabinet du marquis
de Drée. (axjd.)
* GONGOLARA. bot. crypt. Le
Fucus désigné sous ce nom par Ini-
perato paraît être Yericoides ou le
baibalits que C. Bauhin et Menlzel
ont écrit Goangularis et Gongularis.
(B.)
GOPs'GORA. BOT.niAN. Genre de
la famille des Orchidées et de la G^-
nandrie Diandrie, L., établi par Ruiz
et Pavon {^jst. Veget. Jrlor. Peiuv.
etChiL, p. 227), qui l'ont ainsi ca-
ractérisé : périanthe irrégulier, à six
divisions étalées; l'inférieure ou le
labelle concave , les latérales con-
vexes et cornues à leur sommet : rfh-
tlière double , caduque , operculée.
Ce genre , qui a des rapports avec les
Epidendres , n'est composé que d une
seule espèce, Goiigora quinquenervls,
R. et P. loc. cit., Plante parasite sur
les Arbres des grandes forêts du Pé-
rou. (G..N.J
* GONGROS. POIS. (Aristote.) Le
Congre , espèce du genre Murène.
F', ce mot. (b.)
GOjNGYLE. bot. Ce nom désignait
la semence de la Rave chez les Grecs
auxquels Gaertner l'emprunta pour
désigner les corps reproducteurs des
Cryptogames. (b.)
GOINIE. Gonius. iNS. Jurine (Clas-
sif. desHyménopt., p. 200) a désigné
sous ce nom vui genre de l'ordre des
Hyménoptères, que Latieille nomme
Palare. F~. ce mot. (aud.)
GONIER. bot. phan. TNom fran-
cisé de Gonus dans le Dictionnaire
de Déterville. ^. GoNus. (b.)
*G0INI0CAUL0N. bot. phan. Gen-
re de la famille des Synanthérées ,
Cinarocéphales de Jussieu , et de la
Syngénésie égale , L. , établi par H.
Cassini (Bull, de la Soc. Philomat. ,
février 1817 et décembre 1818), qui
l'a ainsi caractérisé : calathide sans
rayons , cylindracce, composée d'un
petit nombre de fleurs régulières et
hermaphrodites ; involucre cylin-
dracé,dont les folioles sont imbri-
GON
quées, appliquées, ovales, aiguës ,
coriaces et membraneuses sur les
bords ; réceptacle garni de paillettes
membraneuses, longues et inégales;
ovaiies glabres, surmontés d'une ai-
grette longue, composée de paillettes
roides , coriaces , finement dentées en
scie sur les bords ; les extérieures
courtes, linéaires ; les intérieures plus
longues. Ce genre a été placé par son
auteur dans la tribu des Centauriées,
et ne se compose que d'une seule es-
?èce , Goniocatilonglabrum ,\i. Cass. ,
lante dont la tige est droite , rameu-
se, munie de feuilles alternes , sessi-
les , semi-ample\icaules, presque li-
néaires, aiguës et glabres. Ses cala-
thides sont fasciculées, à l'extrémité
des rameaux, et d'une couleur qui
paraît avoir été jaunâtre ou rougeâtre.
Cette espèce est originaire de la côte
de ïranquebar. (G..N.)
* GONIOMÈTRE, min. r. Cris-
tallisation.
*GONIOMYCES. GoniomycL bot.
CRYPT. Cettedivision, établie par Nées
dEsenbeck, parmi les Champignons,
correspond à une partie de la famille
des Urédinées. t^. ce mot. (ad. b.)
GONION. POIS. On donne ce nom
pour synonyme de Goujon. (b.)
*GONIOSPORE. Gonlospora.'&OT.
CRYPT. Genre établi par Link , et
auquel se rapportent plusieurs es-
pèces de Trichies. V . ce mot. (g.)
GONNELLE. POIS. Pour Gunnel-
le. F . ce mot et Blennje. (b.)
GONOCARPE. Gonocarpus. bot.
PHAN. Genre de la famille des Cer-
codiennes , et de la ïétraudrie Mono-
gynie , L. , établi par ïhunberg
{Flor. Japon., p. 5) qui l'a ainsi carac-
térisé : calice (corolle selon ïhun-
berg) supérieur, persistant, à quatre
divisions ; corolle souvent nulle ; qua-
tre ou huit étamines insérées siu' le
calice ; ovaire supérieur surmonté
d'un ou quatre styles; drupe très-
peiit , à huit côtes , uniloculaire, cou-
rouné par le calice, renfermant une
ou quatre semences. Thunbergn'en
a décrit qu'une seule espèce , Gono-
GON
( ar]u/s niicranthus , qui croît au J.i-
pon. C'est une petite Plante ayant le
poil cl une Yèioniqiie, tlonl les liges
sont létragoncs , coucliëcs, dressées
et ranuuses à leur sonuncl, garnies
(le feuilles opposées , petites , ovales ,
dentées , aiguës , et de fleurs très-
petilcs , réunies eu épis grêles et lâ-
ches. Labillardière en a découvert
une autre espèce au cap Vau-Dié-
nicn, dans la Nouvelle-Hollande. Il
l'a nommée Guiwcaipus tetragyna.
(G..N.)
, * GONODACÏYLE. bf.pt. batr.
Kuhl, naturaliste hollandais, pro-
pose sous ce nom un nouveau sous-
genre parmi les Geckos; mais l'es-
pèce qui doit servir à le former ne
nous est pas encore connue. (b.)
*GONOGEONA. bot. phan. La
Plante ainsi nommée dans les livres
hébreux , est , selon lUiellius , la
Mandragore. (b.)
GONOLEK. OIS. Espèce du genre
Pie-Grièche. Vieillot en a fait le type
d'un genre qui comprend cinq ou six
espèces. /'.Pie-Grièche. (dr..z.)
GONOLOBE. Gonololiis. ibot.
PiiAN. Genre de la famille des Asclé-
piadées de R. Brovpn et de la Pen-
fandrie Digynie , établi par Richard
père ( in Michx. Flur. Boréal. Amer. ,
I, p. 119) qui l'a ainsi caractérisé :
corolle rotacée, à cinq divisions pro-
fondes ; appendice court , inclus ; sty-
le discoïde et à cinq angles ; masses
polliniques transversales , à cause
de la brièveté du style ; follicules le
plus souvent anguleux ou munis de
côtes. Les autres caractères généri-
ques sont semblables à ceux du F^in-
ce/o.xicum et du Cynanchiim , genres
avec lesquels le Gonolobus a beau-
coup d'affinités. Eu adoptant ce gen-
re , Pv. Brown , dans son travail sur
les Asclopiadées(j>/e/7/. berner. Soc. ,
I, p. 55), en a ainsi présenté les carac-
tères : corolle subrotacée , quiuqué-
partife; couronne staminale, mouo-
phylle et lobée; anthères s'ouvrant
liansversalement , terminées par une
membrane ; masses polliniques lisses
et au nombre de dix; stigmate pla-
GON 4:^1
niuscule, déprimé; graines aigretlées.
Ce genre se compose de sous-Ai bris-
seaux grimpans , à feuilles opposées ,
un peu larges , à fleurs disposées en
ombelles dont les pédoncules sont
situés entre les pétioles. On en con-
naît environ trente espèces qui avaient
été placées pour la plupart par Lin-
né et VVilldenow parmi les (y~
nanchuni. Elles sont toutes indigè-
nes de l'Amérique , soit septentriona-
le , soit méridionale. Les espèces qui
ont formé les types du genre, crois-
sent dans les Etats-Unis, mais un
plus grand nombre habite ta côte oc-
cidentale de l'Amérique du sud et les
Antilles. Kunth (iVoi^. Gêner, et Spec.
Fiant, œqnin. T. ni , p. 207 et suiv.)
en a décrit quatre espèces nouvelles ,
dont deux sont figurées; ce sont les
Gonolobus uniJloriis{loc. cit. , tab. 208)
et G. barbatus (tab. -iôg). Ces Plantes
croissent au Mexique, la première
près de Mexico et la seconde aux
environs de Campèche
Le nom de Gonolobus a été changé
inutilement en celui de Gonolobium
par Persoon ( Synopsis) et par Pursh
{Flor. Amer, sept., i, p. 178). (g.. N.)
* GONOLOBroM. BOT. PH AN. (Pers.
et Pursh.) Pour Gonolobus. V. Go-
NOLOBE. (g..n.;
* GONOPERE. Gonopera. polyp.
Foss. Genre de l'ordre des Tubipo-
rées dans la division des Polypiers
entièrement pierreux , ayant pour ca-
ractères : corps pierreux composé de
tubes anguleux, à rides transversales
formant une légère apparence de cloi-
son ; bouche non crénelée , un peu
radiée à la circonférence (Rafiuesque,
Journal de Phys. , 1819, T. 88, p.
428). Le savant , auquel on doit l'éta-
blissement de ce genre, n'en mentiou-
ne qu'une seule espèce, Gonopera ru~
gosa i elle est pentagone et striée.
(LAM..X.)
* GONOPHORE. Gonophorum.
BOT. PiiAN. De CandoUe ( Théor.
élém., 2*^ édit., p. 4o5j donne ce nom
au prolongement du réceptacle ou
torus , qui parldu fond du calice, et
porte les étamines et îe pistil. Cet
43a GON
organe n'est bien visible que dans
les Annonacces et les Magnoliacées.
(O..N.)
GONOPTERIDE. Gohopleris.
UOT. CRyPT. La famille établie sous ce
nom par Wilklenow, dans son vo-
lume des Fougères , répond à celle
des Equisétacées , et ne renferme éga-
lement que le genre Prêle auquel
nous renvoyons pour tout ce qui con-
cerne ces Pla n les . { B . )
* GONOPTÉRYCE. Goiwpteryce.
INS. Genre de l'ordre des Lépidoptè-
res, famille des Diurnes , établi par
Leach dans les Mémoires de la iSocié-
té d'Edimbourg et qui comprenil des
Papillons du genre Coliadc; telles
sont les Coliades Mœiida , Rhamni ,
Cleopatra. V. Coliade. (aud.)
GONORHINQUE. Gonorhynchus.
POIS. (Gronou.) Sous-genre de Cy-
prin. V. ce mot. (b-J
* GONOSTEMON . bot. pu an. Gen-
re de la famille des Apocjnées et de
la PentandrieDig^nie, L., établi par
Haworth ( Synops. Succulent Plants ,
p. 97 ) aux dépens du Stapelia des
auteurs, duquel il diffère parles par-
ties qui constituent l'étoile extérieure
du nectaire [Ligulœ, Haw-), distinc-
tes et cannelées , au lieu d'être réu-
nies à la base comme dans les vraies
Stapélies. Les étamines sont en outre
courbées à angles droits , crochues
et courtes. Les autres caractères sont
ceux des Stapélies , mais les rameaux
sont trois fois moins gros que dans
celles-ci, et les corolles sont gla-
bres , sans taches , et d'un aspect de
chair qui fait illusion. Les deux es-
pèces rapportées à ce genre, dont la
valeur est au reste extrêmement fai-
ble , ont été figurées sous les noms
de Stapelia dlvarkata et St. stricto ,
dans le Bolanical Magazine, lab. 1007
et 2007. Elles croissent au cap de
Bonne-Espérance. (cN.)
* GONOSTOMA. pois. Le genre
ioimé par Pvafinesque {Indic. d Ist.
SiciL, p. 64) sous ce nom , a pour ca-
ractères : la foi me conique du corps
<jue recouvrent de grandes écailles
GON
caduques ; la têle obtuse et compri-
mée , avec une bouche très-grande,
sans dents aux mâchoires, mais avec
le palais muni de dents ciliées ; l'o-
percule très-grand, membraneux;
une seule dorsale. L'espèce unique
de ce genre, qui ne saurait être adop-
tée sans un nouvel examen , est le
Gunostoma denudata à queue four-
chue avec vingt-quatre rayons , vingt
à la dorsale, seize à l'anale, douze
aux pectoYales qui sou t extrêmement
petites , et dix aux ventrales. (B.)
GONOTE. Gonotus. crust. Genre
de l'ordre des Isopodes , section des
Ptérygibranclies (Règn. Anim. de
Cuv.), établi par Rafinesque (Précis
de Découv. somiol.,p. 26) qui le ca-
ractérise ainsi : corps linéaue, plat , à
dos caréné; quatorze jambes; quatre
antennes , deux plus longues à quatre
longs articles et plusieuis courts ;
queue sans appendices utriculés. Ce
genre ne comprenil qu'une espèce, la
GoNOTE VERTE, G. uiridis. Elle est
peut-être la même que la Stenosoma
hecticuin de Leacii. Rafinesque l'a
recueillie dans la Méditerranée sur
les cotes de Sicile. Ce nouveau genre
peut être rapporté à celui des Idolées,
et plus spécialement au genre Sténo-
some de Leach. f^. ces mots, (aud.)
GONOTHECA. bot. phaîj. (Rafi-
nesque.) Syn. de Tetragonolheca de
l'Héritier. P'. ce mot. (b.)
GONOTRICHUM. bot. crypt.
{Mucédinées. ) Genre de Cryptogames
de la famille des Mucédinées, voisin
des genres Circinolriclium et Comp-
sotriclium, établi par Nées dans les
Actes de l'Académie des curieux de
la nature, T. ix , et caractérisé ainsi :
filamens roides entrecroisés , rameux ,
articulés; rameaux verticillés; spo-
lulcs globuleuses éparses.
On ne connaît qu'une seule espèce
de ce genre; elle croît sur les branches
mortes , humides et à demi pourries ,
sur lesquelles elle forme des amas
semblables à un duvet d'un brun
bleuâtre; les sporules sont très-pe-
tites et réunies en grand nombre à
l'extrémité des rameaux. (ad. b.)
GON
GOJNOVAN. BOT. PU AN. Les Nè-
gres de Guinée emploient , pour cor-
riger la mauvaise qualité do certaines
eaux , une graine ainsi nommée. Us
la laissent infuser, et elle communi-
que à la boisson une anierliime agiéa-
J>lc. On présume que l'Arbre dont
elle provient appartient cependant au
genre suspect des Slrychnos. (u.)
* GONSANA. iioT. piiAN. (Adan-
son.) Syn. de Subularia, L. F'. Subu-
LAIRE. (b.)
GOiSSII , GONSIL ET GUNSUL.
iiOT. PU AN. Noms malabares de VA-
denaiilhera. r. ce mot. Adansou
les adopta le premier pour désigner
scientiliquement ce genre. Cette in-
novation ne pouvait pas plus être
adoptée que tant d'autres du même
auteur. (bJ
*GONSOL. MOLL. Petite espèce de
Vol"! te mentionnée dans Adanson^Sé-
négal , p. i5^ , pi. 9). (G.)
GO>'US. BOT. PHAN, Loureiro
{tior. Coch., ^^ vol., p. 809) a établi
sous ce nom un genre qui , selon Jus-
sieu, doit être rapporté au genre Tetra-
diu/n. T'. ce mot. (g..n.)
* GONYANTHES. bot. phan.
Dans le Cat;.logue da jardin de Bui-
tenzorg à Java, publié en iSio par
Blume , se trouve la description d'un
nouveau genre appartenant à la Gy-
nandrie Triaudrie. Nées d'Esen-
beck en a tout récemment exposé les
caractères subséqueus ( Annales des
Sciences naturelles, T. m, p. 569,
novembre 1824), et a indiqué sa
place dans la famille des Cytinées,
établie par noire collaborateur Adol-
phe Brongniart : calice corolloïue ,
persistant , adhérent à lovaire , tubu-
leux , inférieiirement dilaté et tiian-
gulaire, supéricurenienl rétréci et
triquèlre , muni à son orifice de trois
dents ovales et recourbées au som-
met ; entrée (lu tube calicinal presque
fermée par le stigmate ; trois anthères
presque sessilcs , ovales , auiiculées,
c'est-à-dire latéralement appendicu-
lées, alternes avec les dents du calice,
TOME VII.
GON 43S
insérées sur le tube de celui-ci et au-
dessous du stigmate; ovaire infère;
style capillaire presque de la lon-
gueur du tube ; stigmate à trois lobes
obovés , un peu convexes et adnés
avec les oreillettes des anthères; fruit
capsul.iire, triquètre, uniloculaire >
déhiscent par trois fentes latérales et
transversales; réceptacle en colonne
c\lindrique rugueuse et très-petite;
semences fort nombreuses, petites,
elliptiques, comprimées, munies d'uu
arilie linéaire , ailé , réticulé et mem-
braneux.
La seule espèce de ce genre a reçu
de Blume le nom de Goiiyanlhes can-
dida. C'est une petite Plante herba-
cée, haute de trois à quaire pouces ,
parasite sur les racines d'autres Plan-
tes ; sa hampe est télragoue , bifide au
sommet , et supporte trois ou quatre
tleurs. Une note de l'auteur expose
la structure des anthères; ce sont de
vraies masses polliniqucs glanduleu-
ses , tellement analogues à celles des
Orchidées , qu'on serait tenté de pla-
cer le genre Gonyanthes dans cette
famille. Mais undessin de la Plante qui
a été communiquée au professeur Nées
d'Esenbeck , fait repousser un pareil
rapprochement ; la structure du style
ayant quelque chose de ressemblant
à celui des Asclépiadées. (g..n.)
* GONYCLADON. bot. crypt.
[C/iaodinées?) Link , qui avait déjà
proposé de substituer le nom de Ay-
dulaiia à celui de Lemanea , imposé
par nous à un genre extrait des Con-
ferves linnéennes, a créé cette nou-
velle désignation pour notre même
genre , faisant ainsi un double emploi
dans sa propre nomenclature. Les ca-
ractères que nous avions donnés à no-
tre geiiie Lemanea sont vicieux , ainsi
que nous l'avons déjà indiqué dans cet
ouvrage , et seront réformés quand
nous en traiterons en particulier; mais
le nom est bon , et uousle conserverons
scrupuleusement , non - seulement
comme ayant l'antériorité , mais
parce qu'il est un hommage à l'un des
naturalistes les plus instruits de Pa-
ris, en même temps que des plus rao-
28
434 GOiN
destes. Nous saisirous celte occasion
de rappeler que cette manière de
changer légèrement des noms déjà
imposés, est une preuve de négli-
gence, pour ne pas dire plus, ou
d'impolitesse dans les naturalistes
qui se la permettent. Llnk ne méritg
cependant ni l'un ni l'autre de ces
reproches qu'on pourrait adresser à
ceux-là seulement qui s'obstinent
dans leur erreur. (b-;
* GONYLEPTE. Gonyleptes.
ARACHN. Genre établi par Kirby
{Trans. of theLinn. Social. T. xii) et
assez semblable pour le/ûc/esaux Fau-
cheurs. Ses caractères essentiels sont
d'avoir les mandibules en pinces, les
palpes onguiculés et les tarses de six
a dix articles. Les espèces propres à
ce nouveau genre sont encore peu
nombreuses et appartiennent au Bré-
sil. Kirby décrit les Gonyleples sca-
ber , aculeatus ei horridus i \\ figure
soigneusement cette dernière [loc.
cit., pi. 22, fig. 16) avec les détails
des mandibules, de la poitrine et du
sternum. (aud.)
GOB^YPE. Gonypes. ins. Genre de
l'ordre des Diptères, famille des Ta-
nystomes , établi par Latreille aux
dépens des Dasypogons. Ses carac-
tères sont : antennes plus courtes
que la têle, les deux pièces inférieu-
res presque égales , courtes et gre-
nues , la dernière ovale , avec un
stylet sétifère ; tarses terminés par
trois crochets sans pelotes ; abdomen
linéaire. Les Gonypes ressemblent ,
sovis plusieurs rapports , aux Asiles ,
aux Laphries et aux Dasypogons ; ils
eu diflèrent cependant par le noni-
bre des crochets des tarses. Ils avoi-
sinent aussi les Dioctries et les lly-
bos; mais on peut les en distinguer à
l'aide des caractères tirés de la di-
mension des antennes et du nornbre
d'articles qui les composent. Meigen
( Descr. syst. des Dipt. d'Europe ,
T. II , p. 542 ) désigne ce genre sous
le nom de Leptogaster, et y rapporte
trois espèces. Latreille considère com-
me type du genre le Gonype tipu-
fcoïDE, G. tipn/oic/es , Latr. , ou VA-
GON
siliJS cylindiicus de Degéer (Mém.
Ins. T. VI, p. 99 , et pi. i4 , fig. i3),
qui est la même espèce que le Dasy-
pogon tipuloides de Fabricius ( SjsC.
Jntl. ), l'Asile à patcs fauves allon-
gées de Geoffroy ( Hist. des Ins.
T. Il , p. 474 ), et le Leptogaster cy-
lindiicus de Meigen ( loc. cit. , tab.
21 , fig. 16 ). On le trouve aux envi-
rons de Paris, dans les champs, (aud.)
♦ GO^^YTRICHICM. bot. crypt.
Pour Gonolrichum. F', ce mot.
GONZALA. BOT. CRYPT. El non
Gonzalc. Le genre formé par Adan-
son sous ce nom , qui n'a point été
adopté , renfermail des Pezlzes pla-
nes , oibiculaires et sessiles. P'. Pr.-
ZIZES. (b-)
GONZALAGUNIA. bot. phan.
Pour Gonzalée. y. ce mot. (g..n.)
GONZALÉE. Gonzalea. bot. phan.
Persoon a adouci de cette manière le
nom de Gonzalagunia donné par
Ruiz et Pavon à un genre de la fa-
mille desRubiacées et de la Tétran-
drie Monogynie , L. Celte abrévia-
tion avantageuse a été adoptée par
Jussieu,Bonpland et Kunth. Celui-ci,
en plaçant le Gonzalea dans sa sixiè-
me section des Rubiacées, où la baie
est biloculaire et les loges polysper-
mes*, a tracé ainsi les caractères de ce
genre : calice supérieur, urcéolé , à
quatre dents persistantes ; corolles
presque infuudibuliformes , dont le
tube est allongé et le limbe à quatre
divisions étalées ; quatre étamines
inclinées; ovaire infère, surmonté
d'un style et d'un stigmate capité et
quadrilobé; drupe globuleuse dépri-
mée, à quatre coques et à quatre
noyaux de consistance de parche-
min, uniloculaires et polyspermes.
Kunth ( Nova Gênera et Species PI.
œquinoct. T. m, p. 4i6) a réuni à
ce genre le Buena Panamensis de
Cavauilles , réunion qui , d'ailleurs ,
avait été indiquée par Cavauilles lui-
même et Jussieu. Quant au Lygistum
spicatum , Lamk., Illustr. , p. 286 ,
que l'on a signalé comme congénère
du Gonzalea , il a été placé par Kunth
GOO
il;ins unaulre genre. C'est lo Cocco-
cypsilum spicaturn de ccl.nUcur. Jac-
quin {Obseiv. 2, p. 7, tab. oi , et
Jnier. , p. 4), trompé par dos res-
semblances extérieures , avait fait de
celte Ruhiacée deux espèces de gen-
res appartenant à d'autres familles;
l'une était placée dans les Baiieria ,
l'autre dans les Juslicia. Jussieu a on
outre proposé de réunir au Gunzatea
le Ti'pesia de Gaertner fils.
On ne connaît que trois espèces de
Gonzalées ; ce sont des Arbrisseaux à
feuilles opposées , à stipules interpé-
tiolaircs , et à fleurs éparscs cl dis-
posées en épis ou eu panicules termi-
nales et solitaires. Le Gonzalea to-
mentosa , à.éc\'\l et figuré par lluni-
boldl et Uonpland ( Plant, œqitin. 1 ,
p. 225, t. 6i) , a beaucoup de rap-
ports avec le Gonzalagunia depea-
c/eris de Ruiz et Pavou. Le Gonzalea
cornifolia , Kunth , est le Buena Pa-
namensis de Cavanilles. La première
espèce croît au Pérou , entre Loxa et
Gonzanama , ainsi que le Gunzalea
])uh>erulenta , Humb. et Bonpl. , PI.
équinoxiales. La deuxième espèce ha-
bite les environs de Honda , dans la
république de Colombie. (g..n.)
*G0NZ1LY. BOT. PH4.N. (Rhéede.)
S^n. de V Jssa fœtida. (b.J
GOODEÎNIACÉES.BOT.PHAN. Pour
Goodénoviécs. P''. ce mot. (b.)
GOODENIE. Goo(/e/zia. BOT. PiiAN.
Genre établi par Smith et qui appar-
tient à la nouvelle famille dos Goodé-
novlées et à la Pentandrie Monogy-
uie, L. Toutes les espèces de ce genre
sont origmaires de la Nouvelle-Hol-
lande ; ce sont des Plantes herbacées
ou de petits Arbustes , dont les feuil-
les alternes sont tantôt entières, tantôt
dentées ou plus ou moins profondé-
meul incisées. Les fleurs sont portées
sur des pédoncules axillaires ou ter-
minaux. Ces fleurs , d'un aspectagréa-
ble , sont tantôt jaunes , tantôt bleues
ou purpurines. Leur calice est adhé-
rent avec l'ovaire infère , terminé
par un limbe à cinq divisions égales.
La corolle est nîonopétale, irrégu-
lière, lubuleuse , à cinq lobes iué-
GOO
455
gaux formant ordinairement deuic lè-
vres , rarement une seule. Le tube
est fendu dans sa partie antérieure.
Les étamines, au nombre de cinq,
naissent immédialeuient du sommet
de l'ovaire ; les filets sout courts ; les
anthères sont distinctes. Le style est
sim[)le , surmonté il'un stigmate très-
concave , dont le bord est cilié. L'o-
vaire est adhérent , à deux , rarement
à quatre loges contenant chacuue un
petit nombre d'ovules attacliés au
milieu de la cloison. Cet ovaire de-
vient une capsule à deux ou à quatre
loçes , s'ouvrant en deux valves pa-
rallèles à la cloison. Les graines sont
comprimées et imbriquées.
Ou connaît aujourd hui une qua-
rantaine d'espèces de ce genre dont
f)lusieurs sont cultivées et fleurissent
dans nos jardins. Nous citerons les
suivantes .•
Goodenia ovata , Smith, Vent.,
Cels. 3 , Cav. ,Ic. 6 , p. 4 , tab. 5o6.
Arbuste dressé , d'environ deux pieds
de hauteur, ayant sa tige rameuse;
ses rameaux dressés et Hexueux; ses
feuilles alternes, courteraent pélio^
lées , recourbées, ovales, aiguës et
finement denticulécs , glabies ou un
peu rudes. Les fleurs sont jaunes,
pédouculées , axillaires et solitaires.
Les cinq lobes du calice sont lancéo-
lés , étroits, aigus, égaux entre eux;
la corolle monopétale irrégulière ,
tubuleuse , recourbée ; le limbe pres-
que plane , à cinq divisions ovales,
obtuses, sinueuses et inégales. Les
étamiues ont les anthères allongées,
à deux loges , et terminées par un
petit bouquet de poils. La capsule est
allongée et à deux loges. Cette espèce,
comme toutes les autres du même
genre, se cultive en orangerie.
Goodenia grandiflora , Bot. Mag.
890. Cette belle espèce a ses tiges
herbacées, dressées, pubescentes et
glanduleuses ; hautes de trois à qua-
tre pieds ; ornées de feuilles alternes,
cordiformes , allongées, velues et
dentées en scie; les fleurs sont jau-
nes , grandes , portées sur des pédon-
cules tantôt simples, tantôt trifides
ou même tricholomes. Cette espèce a
28*
436
GOO
«té trouvée au port Jackson. On la cul-
tive dans les jardins. (a. k.)
* GOODÉNOVIÉES. Gooilenoviœ.
BOT. PUAN. Nous avons déjà , à l'ar-
ticle CampanulacÉes , indiqué liès-
sommairenient les principaux caiac-
lères de celle famille établie par R.
Brown , et qui appartient à la grande
tribu des Campanulacées. /^. ce mot.
Nous allons ici exposer, avec plus de
détails, quels sont les caractères d'a-
pi es lesquels elle a été foudée.
Le calice est adhérent avecl'ovaire,
excepté dans le genre Euthales ou il
estlioie; son limbe offre cinq, rare-
ment trois divisions plus ou moins
profondes , persistantes, presque tou-
jours égales entre elles et qui man-
quent rarement. La corolle est mono-
pétale , irrégulière , d'une l'orme va-
riée , mais généralement fubuleuse
et fendue lougiludinalenient sur son
côté inférieur; le limbe est à cinq di-
visions inégales, quelquefois dispo-
sées de manière à représenter une ou
deux lèvres ; chacune de ces divisions
est épaisse dans sa partie moyenne ,
mince et comme sinueuse sur ses
bords. On compte cinq étamines qui
naissent immédiatement du sommet
de l'ovaire, toutes les fois qu'il est
infère. Ces étamines sont libres; leurs
filets sont courts; leurs anthères,
quelquefois légèrement adhérentes
entre elles, à deux loges introrses
souvrantpar un sillon longitudinrd.
Le slyle est simple , plus long que
les étamines , recourbé vers son ex-
trémité supérieure oîi il se termine
par un stigmate concave assez ana-
logue à celui qu'on observe dans
beaucoup d'Aniomées , et que Rob.
Rrown considère comme une sorte
à'indusium qui renferme le véritable
stigmate. L'ovaire est infère, semi-
iufère ou libre; tantôt à deux, quel-
quefois à une, rarement à quatre lo-
ges renfermant chacune plusieurs
ovules redressés. Le fruit est généra-
lement une capsule à deux ou à qua-
tre loges s'ouvrant en deux valves et
ayant la cloison parallèle aux valves
qui , quelquefois , se séparent en deux.
GOO
Quelquefois les graines sont solitaires
dans chaque loge. Le fruit est alors
ou une drupe, ou une noix , ou un
utricule dont la graine naît du fond
de chaque loge. Ces graines ont leur
tégument propre assez épais, quel-
quefois dur et ciustacé. Leur endo-
sperme est charnu et manque fort ra-
rement; il contient un embryon dres-
sé à peu près de la même longueur
que lui.
Les Goodénoviées sont des Arbus-
tes ou des Plantes herbacées , non
lactescentes. Leurs feuilles sontépar-
ï^es. sans stipules, entières ou rare-
ment divisées ; leurs fleurs sont jau-
nes , rougeâtres ou bleues. Cette fa-
mille offre de grands rapports avec les
Campanulacées, les Lobéliacées et
les Stylidiécs. Elle se distingue des
premières par sa corolle irrégulière
et la forme de son stigmate; des Lo-
béliacées et des Stylidiées par ses éta-
mines libres et son stigmate qui for-
me son caractère essentiel.
R. Brow^n a rapporté à celte fa-
mille les genres suivans qu'il divise
en deux sections.
r^ Skction. — Graines indéfinies.
Goodenia ,Sm\lh; Ca/ogjne , Rob.
Brown; Euthales, R. Brown; T^el-
leia . Smith ; Lechenaultia , R . Brown;
ylnthodum , R. Brown.
IP Section. — Graines définies. Fruit
dntpacé.
Scœvola , R. Brown ; Diaspasis, R.
Brown ; Dampiera , R. Brown.
R. Brown rapporte encore à celte
famille le genre Brunonia de Smith ,
qui , cependant , s'en éloigne par plu-
sieurs caractères. (a. r.)
GOODIE. Goodia. bot. phan.
Genre de la famille des Légumi-
neuses et de la Diadelphie Décan-
drie , L. , établi par Salisbury {Pa-
radis. Londin. , 4i j, et ainsi carac-
térisé : calice à deux lèvres presque
égales, la supérieure aiguë , à demi
bifide ; corolle papilionacée ; l'é-
tendard plane , très-grand; dix éta-
mines diadelphes; vin style et un
stigmate capité} légume comprime ,
GOO
I>é(Iiccliê , coutenaiit oiclin;iiicineiil
deux graines.
Les deux espèces de ce genre
{Goodia latijblia, S;disb. , et G.
pubescens , But. Magaz. , tab. lôio)
sont des Arbrisseaux indigènes de la
INouvelle-Hol lande.
Ces Plantes ont de» rameaux roides,
garnis de l'euilles alternes , pétiolcies
el composées de trois folioles pédi-
cellées et obovales. Leurs fleurs sont
terminales et disposées en grappes
droites et très-simples. La Goodia
latifoUa est cidlivée eu Europe, oii
elle fleurit pendant les mois de mai,
juin et juillet. (o..N.)
GOODYERA. Goodycra. bot.
riiAX. Le Satyrium repens de Linné ,
petite Plante de la famille des Orchi-
dées , qui croît dans les Alpes, a été
retiré avec juste raison du genre Sa-
tyrium, auquel il n'appartient en
aucune manière. Déjà Swartz, dans
son Travail sur les Orchidées, l'avait
placé parmi les Aeottia,- mais il s'é-
loigne également de ce genre par tous
ses caractères, et R. Brow^n {Hort.
Kew. , éd. 2 , vol. v , p. 198) en a
fait un genre particulier qu'il a
nommé Goodyera. Ce genre , adopté
par le professevir Richard, dans son
Mémoire sur les Orchidées d'Europe,
peut être ainsi caractérisé : les trois
divisions extérieures du calice sont
Sresque dressées, inégales; les deux
ivisions internes el latérales sont
étroites , lancéolées ; le labelle est
très-concave, entier, sans aucun épe-
ron; le gynostème est court; l'anthère
est terminale et operculée, à deux
loges contenant chacune une masse
de pollen sessile, c'est-à-dire formée
de grains élastiques , sans caudicule ,
ni rétinacle , mais aboutissant par
leur pointe à une glande qui leur est
commune à toutes les deux ; le stig-
mate est large et placé à la face anté-
rieure du gynostème; l'ovaire est lé-
gèrement tordu. Ce genre diffère du
Satyrium par l'absence des deux épe-
rons du labelle qui forment le carac-
tère essentiel de ce dernier, des Neot-
tia par la nature de son pollen.
GOR
4.Ï7
Le Goodyera repens , Rrnwn , /oc.
cit. , Satyrium repens , L. , Feramium
rjpens, Saiisb., Plant, rar. 48, est une
petite l'ianle alpine , vivace , ayant sa
tige rampante à sa partie inférieure,
dressée supérieurement; les feuilles
qui naissent toutes de la partie infé-
rieure et qui paraissent radicales sont
ovales, un peu aiguës, entières, for-
mant une rosette; la tige est haute
de six à liuit pouces , légèrement pu-
bescente, terminée par v,n épi de
fleurs petites et roulées en spirale.
On a décrit récemment en Angle-
tene, sous le nom de Goodyera dis-
color, une autre Plante, mais qui ne
nous semble pas appartenir à ce gen-
re. Elle en diffère surtout par son la-
belle non concave , mais oflVarit à sa
base une petite bourse bilobée, par
son pollen dont les deux masses sont
caudiculées et sans glandes. Nous
pensons que cette espèce forme un
genre nouveau , que nous décrirons
sous le nom de Ludisia. V. ce mot.
(A.R.)
GOO-ROO-WANG. ois. Espèce
du genre Faucon du sous-genre Au-
tour, (b.)
GOR. MOLL. Cette Coquille , qui
est peut-être le Trochus rnodulus de
Linné , est figurée et décrite dans
Adanson (Sénég. , p. 187, pi. 12).
C'est une espèce de Troque dépri-
mé , à touis de spire presque tran-
chans , qui appartient probablement
au genre Eperon de Denys de Mont-
fort. (G.)
GOR. BOT. PHAN. L'Arbre ainsi
nommé par Dalécliamp d'après Jean-
Léon, ancien voyageur, et cilé par
Scaliger, n'est pas encore déterminé.
On sait seulement que , de grande
taille , il croît sur les bords du Ni-
ger , et porte de3 fruits pareils à des
Châtaignes , mais amers. (b.)
* GORAB. OIS. (Forskahl.) Syn.
égyptien de Corbeau. V. ce mot.
(DR..Z )
GORAMI ET GORAMY. pois.
Pour Gouraray. V. ce mot. (b.)
GORD. MIN. On nomme ainsi ,
438 GOR
dans les houillères de cei'tains can-
tons , des veines d'une Argile schis-
teuse et hitùmineuse qui se'pare les
lits de Houille. (b.)
GORDET. MOLL. La Venus afii-
cana a été nommée ainsi par Adanson
(Sénég. , p. 225, pi. 16). (g.)
GORDIDS. ANNEL.? r. DR.4GON-
K£AU.
GORDONIE. Gordonia. bot.phan.
Ce genre de la Monadelphie Polyan-
drie , L. , placé autrefois par Jussieu
dans les Malvacées , et réuni main-
tenant à la fcimille des Ternslrœ-
miacées, présente cinq sépales coni-
.^ques, airondis; cinq pétales soudés
souvent à leur base avec celles des ft-
lets nombreux qui sont chargés d'an-
thères oscillantes; cinq styles ou un
seul ; cinq stigmates ; une capsule à
cinq loges dont chacune renferme
deux graines terminées en aile folia-
cée; Ipur embryon , dépourvu de pé-
risperme , ofifre une ratUcule allongée
et des cotylédons foliacés plissés dans
leur longueur. Les espèces de ce
genre sont des Arbres ou Arbustes
à feuilles alternes , ovales ou oblon-
gues, entières ou dentées, à l'ais-
selle desquelles sont de belles fleurs
portées sui' un pédicelle quelque-
fois très-court. Nous avons vu que
ces fleurs tantôt présentent, tantôt
ne présentent pas de soudure entre
les diverses parties dont elles se com-
posent , et c'est d'après cette considé-
ration, que De Candolle a partagé en
auatre sections les quatre espèces
c Gordon ies qu'il décrit. La première,
sous le nom de Lasianthus , en com-
prend deux originaires , l'une de
Virginie , l'autre du Napaul, et dans
lesquelles les pétales sont légèrement
soudés à leur base , les étamines en
cinq faisceaux- , les styles en un seul.
La seconde , qui est V Hœinochaiis de
Salisbury, offre une espèce de la J 1-
maïque à pétales et à styles libres ; la
troisième , le Lacathea du même au-
teur , une espèce de la Caroline qui
présente deux variétés , et dans la-
quelle les pétales sont réunis à leur
base; les filets libres, \e style uni-
GOR
que. V. Lamk. , lUustr. , tab. 594;
Cavanilles , Monadelph. , tab. 161-
162 ; et Ventenat, Malmais. , tab. 1 .
(a.d.j.)
*GORDONIÉES. GorJonieœ.JiOT.
PHAN. Sous ce nom. De Candolle
( Prodr. (Sjst. f'eg. un'w. , 1 , p. ^27 )
a proposé l'établissement d'une cin-
quième tribu dans la famille des
Ternstrœmiacées, et à laquelle il a as-
signé les caractères suivans : calice à
cinq sépales libres ou réunis entre
eux ; pétales souvent réunis à la base ;
étamines nombreuses , dont les filets
grêles sont monadelphes à la base , à
anthères ovales oscillantes ; cinq sty-
les, ou distincts, ou réunis par la
base seulement , tandis qu'ils sont
appliqués au sommet ; carpelles cap-
sulaires , tantôt distincts , tantôt for-
mant par leur intime réunion une
seule capsule à une ou deux graines ,
et à valves portant les cloisons sur
leur milieu. Les graines sont dépour-
vues d'albumen ; leur embryon est
droit , la radicule oblongue , les co-
tylédons foliacés, plies et ridés longi-
tudinalement, sans plumule visible.
Cette tribu est formée des genres
Gordonia , Stèwartia et ^1 alaclioden-
drou , confondus autrefois avec les
Malvacées et les Tiliacées , à cause de
leurs cotylédons plies et ridés , mais
qui s'en distinguent par leur calice im-
briqué et parl'absence des stipules. El-
les différent aussi des autres tribus de
Ternstrœmiacéespar l'absence de l'al-
bumen. Les Gordoniées sont des Ar-
bres ou des Arbrisseaux, la plupart
originaires de l'Amérique ; quelques-
uns se trouvent en Asie. Leurs feuil-
les sont alternes , souvent caduques ,
ovales , oblongues , entièrement peii-
ninervcset sans stipules. Leurs fleurs
rappellent celles des Camellias et des
Coignassiers. (g..îi.)
* GORDYLIUM. bot. phan.
( PauWEginètc.) Syn. de Tordylie.
V . ce mot. (b.)
GORENDE. R£PT. OPH. Même
chose que Giarende. F", ce mot. (b.)
GORET. MAM. POIS. Syn. vulgaire
de Porc , appliqué à ceux des Pois-
GOll
sons qui portent, sur divers rivages,
le nom de cet Animal. (u.)
GORFOU. OIS. Espèce du genre
Manchot. /^'. ce mol. Bri^son en a
fait le type d'un genre dans lequel il
a placé des espèces qui font partie
des genres Sphcnisque et Manchot de
la méthode de Temminck. (dr..z.)
GORGE. OIS. On applique généra-
lement ce nom à la partie antérieure
du col des Oiseaux; mais on s'en
sert aussi , en l'accompagnant d'une
épitlièle , pour désigner certaines es-
pèces. Ainsi on nomme :
Gorge-Blaxche , la Sylvie gri-
sette et la Mésange nonette.
Gorge-Jauni;, le Figuier Trichas.
Gorge-Noire, le Rossignol de mu-
raille.
Gorge-Nue , une espèce de Per-
diix.
Gorge-Rouge, la Sjlnia rubccula.
K. MÉSANGE, Perdrix, etc. (dr..z.)
GORGE. Faux. rot. pu an. On
nomme ainsi l'entiée du tuhe de \-a
corolle, du calice, du périgonc ou
périanlhe , soil que les diverses par'
ties qui composent ces organes soient
soudées en un tube réel , soit qu'on le
suppose formé par la réunion des on-
glets non soudés entre eux. (g..n.)
* GORGERET. ois. Espèce du gen-
re Rolle. K. ce mot. C'est aussi le
nom d'un Fourmilier {V. ce mot)
et d'un Gobe-Mouche du Brésil. V.
Gobe-Mouche. (nR..z.)
* GORGERETTE. ois. Syn. vul-
gaire de la Sylvie à tête noire. V.
Sylvie. {dr..z.)
GORGINION. BOT. PHAN. (RuelL)
Ancien synonyme (ÏEryngium cam-
pestre. V. Panicaut. (h )
GORGONE. Gorgonia. polyp.
Genre de l'ordre des Gorgoniées ,
dans la division des Polypiers flexi-
bles, et non entièrement pierreux ,
et Corticifères, ayant pour caractères .
Polypier dendroïde , simple ou ra-
meux ; rameaux épars ou latéraux ,
libres ou anastomosés ; axe strié lon-
gitudinalement , dur, corné et élasti-
que , ou alburnoïde et cassant; écorce
^ GOR
4*0
charnue cl animée, souvent crétacée,
devenant ,par la dessiccation, terreu-
se , friable et plus ou moins adhé-
rente; polypes entièrement ou en
partie rétractiles, quelquefois non
saillans au-dessus des cellules, ou
bien formant sur la surface de l'é-
corce des aspcrilés tuberculeuses ou
papillaires. Les anciens naturalistes
avaient classé les Gorgones parmi les
Plantes sous les noms divers de Li-
thophytes, Kératophyles, Lithoxiles,
etc. Boerhaave les appelait Titanocé-
ratophyles , Boccone et Lobcl Goral-
lines frutescentes, Imperati Fuci
i'cstiti; Linné, d'après Pline, les nom-
ma Gorgones, et ce nom a été adopté
par tous les naturalistes modernes.
Ces Polypiers , par leur grandeur ,
l'élégance de leurs formes et les bril-
lantes couleurs de leurs enveloppes ,
ont attiré les premiers l'attention des
zoologistes des dix-septième et dix-
huitième siècles. Aidés du miscros-
cope inconnu aux anciens , ces res-
taurateurs des sciences reconnurent
les polypes des Gorgones; mais im-
bus de vieux préjugés, ou faute de
bons instrumens , et ne faisant leurs
expériences que sur les espèces d'Eu-
rope plus petites en général que cel-
les des latitudes élevées en tempéra-
ture , ils prirent ces petits Animaux
pour les fleurs des Végétaux péla-
giens. Cette ciTeur subsista plusieurs
années après la découverte de Peyson-
nel, qui fut oubliée jusqu'au moment
où Trembley , en faisant connaître
les Polypes d'eau douce, rappela à
plusieurs membres de l'Académie des
Sciences les Polypes marins de Pey-
sounel. Bientôt, grâce aux observa-
tions de Bernard de Jussieu et de
Guettard , on ne douta plus de la vé-
ritable nature des Gorgones , ni de
celle des autres Polypiers. Depuis
cette époque , Linné , Ellis , Pallas ,
Cavolini , Spallanzani , Bo^c et quel-
ques autres savans ont étudié les Po-
lypes des Gorgones , nous ont fait
connaître leurs observations, et ont
enrichi leurs ouvrages de bonnes fi-
gures. Cependant on ignore encore et
la manière de vivre et l'organisation
44o GOR
interne de ces Animaux , qui doivent
se rapprocher de ceux des Alcyons ,
à en juger par leur forme dans l'état
de mort et de dessiccation. Toutes
les Gorgoniées sont attachées aux ro-
chers ou aux autres corps marins par
un empâtement plus ou moins éten-
du , et dont la surface est ordinaire-
ment dépouillée de la substance char-
nue qui recouvre les autres parties du
Polypier. De cet empâtement s'élève
une tige diminuant graduellement de
grosseur jusqu'aux ramuscules dont
l'extrémité est souvent sétacée; les
rameaux varient beaucoup dans leur
forme et leur situation respedives;
ils sont épars ou latéraux , quelque-
fois distiques , d'autres fois pinnés ;
il en existe de flexueux, de droits,
de courbés, de libres et d'anastomo-
sés ; enfin on en trouve de légèrement
comprimés , tantôt presque planes ,
tantôt anguleux ou tétragones ; le
plus grand nombre présente une for-
me cylindrique. Elles ofïVent deux
substances dans leur organisation,
une intérieure cornée et très-dure ,
ou bien semblable, par sa consistan-
ce , à l'aubier mou et cassant de
certains Arbres et de beaucoup de
Plantes bisannuelles. Celte substance
intérieure paraît composée de couches
concentriques formées de fibres lon-
gitudinales; nous l'appelons axe d'a-
près Lamarck : elle est produite , dit-
on , par une sécrétion particulière de
la partie inférieure du corps du Po-
lype, et par le dessèchement de l'ex-'
trémité de ce corps; on ajoute qu'elSe
ne possède aucune propriété vitale ,
même pendant l'existence des Ani-
malcules ; nous croyons qu'il serait
facile de se convaincre du contraire ,
en examinant avec attention les par-
ticularités que présente l'axe des Po-
lypiers. PI us l'écorcc est épaisse, plus
il est petit et compacte ; il est d'au-
tant plus grand et d'un tissu plus lâ-
che, que l'écorce est plus mince. Dans
cedernier état , ilestcompressible, et
se rapproche un peu de la substance in-
terne de certains Alcyons desséchés.
La surface est eu outre marquée de
lignes et de pores, au moyen desquels
GOR
la partie la plus extérieure de la
masse animée doit communiquer avec
la plus interne. Puisque ce mode
d'organisation s'observe dans les
Gorgones dont l'axe a la consistance
de 1 aubier, il doit en être de même
dans les espèces oti cet axe est corné
et très-dur; peut-être la petitesse des
pores les déiobe-t-elle à la vue ;
peut-êlre les trouvera-t-on , si l'on
examine ces êtres avec un peu d'at-
tention et dans l'état de vie ; enfin ,
cet axe , dans les Polypiers, doit rem-
plir des fonctions analogues à celles
que l'on reconnaît au squelette os-
seux des Animaux vertébrés , à l'en-
veloppe articulée et cornée des Insec-
tes, à celles des Crustacés, etc.; donc
il fait partie de l'Animal, puisque cet
Animal ne peut exister sans lui. La
croissance de l'axe des Gorgones pa-
raît s'opérer par couches posées les
unes au-dessus des autres ; ces cou-
ches sont formées ou sécrétées par le
sac membraneux dans lequel est ren ■
fermé le corps du Polype; ce sac ,
après avoir tapissé la paroi interne de
la cellule, se prolonge en forme de
membrane entre l'axe et l'écorce , et
donne naissance à l'un et à l'autre.
C'est le cambiuin qui se dépose entre
l'écorce et l'aubier, et qui produit ,
d'un côté une couche ligneuse, et de
l'autre une couche corticale ; mais
dans les Gorgones , cette dernière
couche est à peine sensible ou nulle;
la première , beaucoup plus considé-
rable , enveloppe souvent , dans son
intérieur, des portions de l'écorce
charnue, privée de la vie par une
cause quelconque ; ce phénomène
s'opère de la même manière que
le renouvellement de l'écorce et
du bois. Dans les Arbres ligneux oii
ces parties ont été détruites par les
Hommes , par les Animaux et par les
gelées, l'écorce enveloppe l'axe dans
toute son étendue ; en général , elle
est charnue dans le Polypier vivant,
et tout fait présumer qu'elle est irri-
table et sensible; par la dessiccation,
elle devient crétacée ou terreuse ,
friable et susceptible de se dissoudre
en plus ou moins grande quantité
GOR
dans les Acides ; toujoui'S elle fait ef-
fervescence avec eux. Ut'S auteurs ont
prétendu qu'elle était formée par une
sécrétion particulière des parties la-
térales du corps des Polypes cpii se
réservent une letralte au milieu de
cette masse animée au fond de la-
quelle ils adhèrent parla partie infé-
rieure du corps ; la supérieure est li-
bre , et peut , à la volonté de l'Ani-
mal , s'élever au-dessus de celte ])e-
tite habita'ion pour chercher la nour-
riture, ou y rentrer pour éviter le
danger. Nous ne pensons pas que
cela soit ainsi, du moins d'après nos
observations.
Dans les Spongiées , la matière gé-
latineuse recouvre le squelette fibreux,
elle est uniformément animée; dans
les Antiphates qui viennent ensuite,
cette masse , toujours gélatineuse et
fugace comme dans les Eponges, pré-
sente déjà des parties où se trouve
ime réunion d'organes qui constituent
un Animal peut-être beaucoup plus
simple dans son organisation que ce-
lui des Gorgones , dans lesquelles la
matière encroûtante , beaucoup plus
solide , est produite par des Polyes
d'une organisation très-compliquée ;
mais à mesure que l'écorce augmente,
l'axe diminue, il disparaît dans les
Alcyonées; ces dernières forment le
dernier échelon qui réunit les Polvpes
à Polypiers aux Anima ux pi us parfa its,
aux Mollusques. L'écorce des Gorgo-
nes n'adhère pas immédiatement à
l'axe, elle en est séparée par une
membrane d'une nature particulière,
si mince dans le genre Gorgoriia, qu'i\
est très- difficile de l'apercevoir; elle
est plus apparente dans les PI exaures et
les Eunicées.Nousla regardons comme
un prolongement de la membrane qui
tapisse la cellule, et dans laquelle flot-
tent les particsinférleures du corpsdu
Polype. Atlachée au-dessous des ten-
tacules,ellepeut s'étendreet se replier
dans beaucoup d'espèces, tandis que
dans d'autres , non-seulement elle
n'est point contractée , mais encore
elle semble collée contre les parois
des cellules, de manière à en faire
partie. D'après ces faits, le corps de
GOR 4ii
l'Animal doit ressembler à celui des
autres Polypes , et offrir un corps dont
l'cvlrémité se divise en autant de cœ-
cums inlestinilormes , qu'il y a de
tentncides. Quelles sont les fonctions
de cette membrane , dont aucun au-
teur ne fait mention? Nous pi ésumons,
d'après sa situation, qu'elle est des-
tinée à lier entre eux tous les habi-
tans de cette ruche pélagienne , et à
sécréter, ainsi que nous l'avons déjà
dit, la matière qui forme l'axe; car
cet axe ne peut êtie produit par le
dessèchement de la partie inférieure
du Polype , puisqu'elle est libre dans
la cavité à laquelle on a donné le nom
de cellule. Ainsi, l'organisation des
Polypes des Gorgones offre les plus
grands rapports avec celle des Al-
cyons,des Tubipores, des Lucernaires
et des Ascidies. Une Gorgone ne re-
couvre jamais une autre Gorgone,
lorsqu'elle est vivante ; il est même
très-rare d'en rencontrer placées sur
les rameaux d'une espèce différente :
certains naturalistes ont prétendu ce-
pendant avoir vu souvent des Gorgo-
nes greffées les unes sur les autres; ils
avaient confondu des Alcyons avec
ces Polypiers. Il arrive quelquefois
qu'une grande Gorgone s'établit à
côté d'une petite; l'empâtement delà
première, croissant avec rapidité, re-
couvre celui de la seconde , mais sans
se confondre avec lui, sans même
adhérer d'une manière très-forte, car
le moindre effort les sépare. Les Po-
lypes , dans les Gorgones à rameaux
cylindriques , paraissent épars sur la
surface de l'écorce ; lorsque ces ra-
meaux sont comprimés , les Polypes
sont placés sui' les parties latérales.
En général , leur forme cl leur situa-
tion oflVent de bons caractères spéci-
fiques. Nous avons encore remarqué
quesouvent l'axe était comprimé dans
les rameaux cylindriques , et cylin-
drique dans les rameaux comprimés;
celte règle offre beaucoup d'excep-
tions.
La forme générale des Gorgones.-
varie beaucoup; les unes n'offrent
qu'une tige simple , sans aucune sorte
de ramification; les autres présen-
442 GOK
teutJes laniMeaux nombreux, anasto-
moses ensemble et formant un réseau
à mailles quelquefois très-senées ; en-
tre ces deux extrêmes , se trouvent
une foule de formes inlermédiaires
qui les lient enire eux. La couleur i es
Gorgones desséchées présente rare-
ment de brillantes nuances; mais,
dans le sein des mers , il ne doit pas
en être de même. Dans les collections,
on en trouve de blanches , de noires,
de rouges, de vertes, de violettes et
de jaunes , presque toujours ternies
par l'action de l'air et de la lumière
dont l'effet est de la plus grande
énergie sur la matière colorante des
Polypiers corail igcnes , au point mê-
me de la changer ou de la détruire
Iîresque subitement. La couleur de
'axe varie beaucoup moins que celle
de l'écorce ; elle est ordinairement
d'un brun foncé, presque noir dans
les parties opaques , et devenant brun
clair fauve et même blond aux extré-
mités ou dans les parties où cet axe
est transparent. En général , la cou-
leur paraît d'autant plus foncée , que
l'axe est plus corné et plus dur. Dans
les Gorgones dont l'axe est albur-
noïde, il est blanchâtre ou jaunâtre;
cette règle est assez générale. La
grandeur varie autant que la couleur;
dans quelques espèces , elle esta peine
de cinq centimètres , tandis que d'au-
tres s'élèvent à plusieurs mètres de
hauteur. Si l'on en juge par l'axe de
quelques Gorgoniées inconnues que
nous avons eu occasion d'examiner ,
et qui avait plus de cinq centimètres
de diamètre (enviion deux pouces),
il doit y en avoir d'énormes dans les
mers équatoriales d'oîi ces Polypiers
étaient originaires.
Les Gorgones habitent toutes les
mers , et se trouvent presque loujoui'S
à une profondeur considérable ; nous
ne croyons pas qu'elles puissent exis-
ter dans les lieux que les marées cou-
vrent et découvrent. Comme les au-
tres Polypiers, elles sont plus gran-
des et plus nombreuses entre les tro-
piques que dans les latitudes froides
ou tempérées. Elles ne sont d'aucun
usage, ni dans les arts ni en méde-
GOR
cinc. Nous croyons cepeudaul que
l'on pourrait tirer parti de l'axe corné
de beaucoup de Goi goniées , et l'em-
ployer à la fabrication d'une foule de
petits meubles, pour lesquels on a
besoin d'une sub.itance dure et élas-
tique. Jusqu'à présent , on ne recher-
che ces Polypiers que comme objet
détude ou de curiosité; ils ornent
tous les cabinets d'histoire naturelle.
Lamarck a divisé le genre Gorgone
en deux sections : la première a pour
caractères : cellules, soit superficiel-
les , soit en saillies granuleuses ou
tuberculeuses. La deuxième: cellules
cylindriques ou turbinées , très-sail-
lantes. Il réunit dans ces deux grou-
pes toutes les Gorgones de Linné que
nous avons divisées en plusieurs gen-
res, ces deux groupes ne peuvent donc
plus être adoptés. INous avons fait
quatre sections des Polypiers, que
nous conservons dans le genre Gor-
gone. La première a pour caractères:
polypes internes ou non saillans ;
écorce unie, très-rarement sillonnée.
La deuxième : polypes saillans for-
mant par leur dessèchement des ex-
croissances pustuleuses ou verru-
queuses ; écorce ordinairement sil-
lonnée. La troisième : polypes très-
saillans sur tout le Polypier ou sur
une partie seulement, toujours re-
courbés eu haut et du côté de la tige.
La quatrième : Polypiers qui n'ap-
partiennent peut-être pas au genre
Gorgone.
Dans la première division, l'on re-
marque la Gorgone gladiée par ses
rameaux aplatis; la Gorgone plnnée,
dont les nombreuses variétés sont
difficiles à distinguer ; la Gorgone pi-
quetée, dont l'écorce jaune est em-
bellie par le rouge éclatant de ses po-
lypes. La Gorgone éventail , si com-
mune dans les collections , appartient
à la deuxième section , ainsi que la
Gorgone à filets , qui offre quelque-
fois un éventail de cinq pieds de dia-
mètre; la Gorgone de Richard dont
l'nxe est mou et blanchâtre; la Gor-
gone violette d'une belle couleur de
lie de vin; la Gorgone verruqueuse ,
la plus sepleutrionale de toutes ; la
GOR
(iorgone sai menteuse à laim-aux lâ-
ches, flexibles et longs; la Gorgone
pcctince, si singulière par ses rainns-
cules simples et unilatéraux. Dans la
troisième section se trouvent la Gor-
gone vcrticillaire , dont les cellules
forment un anneau autour des ra-
meaux; la Gorgone plume , une des
plus élégantes par son port; la Gor-
gone sélacée , dont la tige est simple
dans toute sa longueur. La quatrième
section , qui renferme les Gorgones
douteuses , nous offre la Gorgoiie
briarée.qui est peut-être un Alcyon ;
la Gorgone fleurie , l'Ecarlate et la
Coralloïde se rapprochent des Alcyo-
nées beaucoup plus que des Gorgo-
nes ; mais ne les ayant jamais vues
vivantes, nous n'avons pas cru devoir
les changer de genre. (lam. .x.)
GORGONÉCÉPH ALE. échin.
Pour Gorgonocéphale. V. ce mot.
(LA.M..X.)
GORGONIÉES. Gorgunieœ. polyp.
Ordre de la division des Polypiers
flexibles ou non entièrementpierreux,
dans la section des Gorticifères com-
posés de deux substances : une exté-
rieure et enveloppante , nommée
écorce ou encroûtement; l'autre ap-
pelée axe , placée au centre et soute-
nant la première. Les Gorgoniées
sont des Polypiers dendroïdes , inar-
ticulés , formés intérieurement d'un
axe en général corné et flexible , rare-
ment assez dur pour recevoir un beau
poli , quelquefois albui'noïde ou de
consistance subéreuse et très-mou.
Cet axe est enveloppé dans une écor-
ce gélatineuse et fugace , ou bien
charnue , crétacée , plus ou moins
tenace , toujours animée et souvent
irritable, renfermant les polypes et
leurs cellules , et devenant friable
par la dessiccation. Tels sont les
caractères de l'ordre nombreux des
Gorgoniées. On les observe dans tous
ces Pol\ piers , mais d'une manière
graduelle par rapport à l'écorce, tan-
dis que l'axe varie peu. Ainsi, dans
les Anadvomènes , l'existence de
l'encroûtement est douteux , et ce
n'est que par analogie et provisoire-
GOR
4-*.")
meut que ce genre très naturel , quoi-
que composé seulement de deux es-
pèces , se trouve placé dans les Poly-
piers corticifères. Les Anliphates ont
un axe parfaitement semblable à celui
des Gorgones : leur écorce est une
matière gélatineuse, gluante comme
du blanc d'œuf , qui se comporte
hors de l'eau absolument de la même
manière que l'encroûtement des
Eponges, qui offre le même aspect par
la dessiccation, mais qui présente une
organisation plus parfaite en ce que
l'on y a reconnu des Polypes isolés
dans leurs cellules et armés de tenta-
cules. Les Gorgones, plus nombreu-
ses en espèces que toutes les autres
Gorgoniées et que l'on divisera peut-
être encore eu plusieurs genres , ont
im axe plus variable que celui des
Antiphates. Leur écorce est animée,
mais d'une vie analogue à celle de
l'écorce des Végétaux , c'est-à-dire
qu'elle n'est apparente et bien sensi-
ble que dans les jeunes individus ou
dans les jeunes rameaux; et, comme
l'axe croît toujours eu grosseur, sans
a ue l'encroûtement primitif se fende,
faut qu'il se dilate; la vie doit donc
exister dans sa masse entière ; s'il en
était autrement , cet accroissement
serait un phénomène inexplicable.
Les Polypes des Gorgones ressem-
blent , par leur organisation considé-
rée en général , à ceux des Alcyons el
des Tubipores : ce sont de petits Ani-
maux dont le corps est enfermé dans
un sac membraneux , contractile ou
non, attaché autour des tentacules, et
qui , après avoir tapissé les parois de la
cellule , se prolonge dans la membra-
ne intermédiaire entre l'écorce et
l'axe. Les organes de l'Animal sont
libres dans le sac membraneux. L'or-
ganisation est la même que la cellule
dépasse ou non la surface de l'écorce.
Les Plexaures ne diffèrent des Gor-
gones que par l'épaisseur de leur en-
croûtement , sa nature terreuse et la
grandeur des cellules , jamais saillan-
tes et souvent inégales et irrégulières.
Les Eunicées, au contraire, ont
une écorce épaisse, mais couverte de
longs mamelons qui renferment la
444 GOR
cellule polypeuse ; la surface de ces
mamelons est unie , tandis qu'elle est
couverte de papilles ou d écailles su-
bulées et imbriquées dans les Muri-
cées. Enfin , dans les Primnoas , les
mamelons sont allonges , pyriforrnes
ou coniques , pendans , se recouviant
les uns les autre, , et formés d'écaillés
imbriquées et arrondies. — Les ma-
melons cellulifères de ces Polypiers
paraissent, en général , plus animés
quele restede l'encroûtement, et nous
ont fait croiie long-temps qu'ils fai-
saient partie intrinsèque du Polype,
tandis qu'ils ne sont à l'Animalcule
que ce qu'est la masse charnue de
l'Alcyon au corps du Polype. — Le
Corail diffère de toutes les Gorgo-
niées par son axe d'une brillante cou-
leur et susceptible de prendre un
beau poli. — D'après cet aperçu ra-
pide des genres qui conipojent l'ordre
des Gorgoniées , l'on voit que s'il est
très- facile à les distinguer les uns
des autres , leurs rapports entre eux
sont aussi nombreux et qu'ils se lient
d'un côléaux Spongiées par lesAnti-
)hates et de l'autre aux Isidées dont
es articulations pierreuses ressem-
blent quelquefois à l'axe du Corail.
L'ordre des Gorgoniées est compo-
sé des genres Anadyomène, Antipha-
te , Gorgone, Plexaurée, Eunicée ,
Muricée , Primnoa et Coraillée. r.
ces mots. (l\m..x.)
GORGONION. BOT. phan. (Do-
dœns.) Ancien synonyme deGrémil.
V . ce mot. (b.)
GORGONOCÉPHALE. Gorgono-
cephalus. échin. Genre de l'ordre des
Echinodermes pédicellés, dans la fa-
mille des Astéries ou Stcllérides de
Lamarck, proposé par Leach et adop-
té parSchweigger pour placer Vjsle-
rias Caput-MeduscE de Linné. Il cor-
respond au genre Euryale de La-
marck. V. EuRYALÊ. (1.AM..X.)
GORITAS. OIS. Ce mot espagnol ,
diminutif de Goio , signifie petits
bonnets. Oviedo (et non Ovide) en a
fait le nom d'un Pigeon dont la tête
est couronnée de plumes qui motivent
cette application. ^. Pigeon, (b.)
l
GOR
GORO. POIS. (Risso.) Le Spare
Osbeck à Nice. (b.)
GORTERA. BOT. phan. (Adan-
son.) Syn. deCorlérie /^. ce mot. (b.)
GORTÉRIE. Gurleria. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthérées,
Corymbifères de Jussieu , et de la
Syngénésie frusiranée , établi par
Linné , et ainsi caractérisé selon
H. Cassini : calathide dont le disque
est composé de plusieurs fleurons ré-
guliers , hermaphrodites extérieure-
ment , mâles intérieurement , et la
circonférence de fleurs en languettes
et neutres; involucre ovoïde , formé
de folioles nombreuses , régulière-
ment imbriquées , sétacées, droites
et spinescentes au sommet; récep-
tacle plane, garni, à la base des fleurs
mâles, de paillettes courtes, rondes
et sétacées; ovaires obovoïdes , re-
vêtus en leur partie supérieure de
poils crépus , laineux et soyeux, sans
véritables aigrettes. Toutes les es-
pèces placées dans ce genre par
Linné et les botanistes modernes , ne
présentent pas les caractères pré-
cités. Aussi a-t-on été forcé d'eu
constituer plusieurs genres distincts.
Ehrhart a établi le Berckheja avec
le Gorteria fruticusa , L. , qui avait
été rapporté à \' Atractylis par Linné
lui-même , et que Jussieu a nommé
Agriphyllum. Gaertner a formé le
Gazania [Mussinia , Willd. ) aux dé-
pens du Gorteria rigens , L. , dans
laquelle espèce H. Cassini a en outre
distingué un autre genre sous le
nom de Melanchrysum. Enfin , R.
Brown a constitué le genre Cullumia
avec les Gorteria squarrosa et G. ci-
liaris , L. — /^^. tous les mots géncii-
ques ci-dessus mentionnés.
Au moyen de ces retranchemens le
genre Gorteria s'est trouve réduit par
Cassini à une seule espèce, et il l'a
placé dans la tribu des Arctotidées.
Le Gorteria personata , L. , est une
Plante herbacée annuelle , indigène
du cap de Bonne-Espérance. Elle a
des tiges dressées , peu rameuses ,
garnies de feuilles étroites lancéolées,
cotonneuses et blanches à leur face
GOR
infcriouie. Les cahithidcs sont tioli-
liiiics à l'cxlreinilti dos tiges cl des
uiiiieaiix ; leur ilisqiie esl jaune, ainsi
que les llciiis de la circoidéience qui
ont en outre une leinlc bleue à la
base et en dessous. (g..n.)
*GORTÉRIÉES. Gorteriece. bot.
l'HAN. Nom d'une section de la ttibu
des Arciotidces de Cassini. Elle est
caractérisée par l'involucre formé
de l'oliolcs soudées en tout ou en
partie, et elle comprend les genres
suivans : Be/cieja , Elirait; Ciillti-
miii , R. lirow. ; Cuspidia , Gaerln. ;
DUlelta , l'Hér. ; Eiopis , H. Cass. ;
Favoniurn , Gaert. ; Gazania, Gaert. ;
Gorteria , L. ; // i rjjicium, ïi. Cass. ;
Ictinus , H. Cass.; et JUe/anc/irjsurn ,
H. Cass. f^. ces mots. (G..N.)
GO-RUCK.. OIS. Espèce du genre
Pliilédon. ^. cemot. (dr..z.)
GORYTE. Gorytes. iNs. Genre de
l'ordre des Hyménoptères, section
des Porte-Aiguillons, famille des
Fouisseurs (Règn. Anim. de Cuv.),
établi par Lalreille qui lui assigne
pour caractères : segment antérieur
du tronc très-court , transversal et
linéaire; labre caché ou peu décou-
vert; abdomen ovalaiie; antennes
insérées au-dessous du milieu de la
face de la tète, presque contiguës à
leur base, point coudées , grossissant
un peu vers le bout , du moins dans
les femelles; yeux entiers, de gran-
(Icurmoyenne , écartés ; palpes maxil-
laires allongés, sétacés au bout; à
articles inégaux; languette à trois di-
visions , dont l'intermédiaire plus
large ; mandibules sans dents au côté
interne ; chaperon demi-circulaire ,
rcn tlé ou convexe. Le genre Gory te cor-
respond à celui des Arpactes de Jurine;
il otfre plusieurs points de ressemblan-
ce avec les Mellines et les Crabrons ,
mais il en difière par des caractè-
res assez tranchés. Les Gorytes ont
une analogie plus frappante avec les
Asiates , les Oy\ bêles el les Trypoxy-
lons , mais ils difïèrent des deux pre-
miers par la forme des antennes , l'ab-
sence d'épine à l'écusson , etc. , el ils
s éloignent du dernier genre par leurs
GOS
445
yeux enlicrs et s.ms échancrure. La-
lreille leur réuuit les Nyssons {f^. ce
mol) «le Jurine. Ce dernier observa-
teur (Classdic. des Hyménopt.,p. 192)
donne à ses Arpactes ou Gorytes, les
caractères suivans : une cellule ra-
diale, oblongue; trois cellules cubi-
tales à peu près égales , la deuxième
resseriée antérieurement, recevant
les deux nervures réci'i renies (on
voit souvent le commencement d'une
quatrième cellide); mandibules pe-
tites, biclentécs; antennes iililormes,
composées de douze anneaux dans les
femelles, et de treize dans les mâ-
les. Jurine ajoute que ces Insectes
présentent ce caractère particulier,
que derrière leur écusson il existe
une plaque triangulaire encadrée et
sillonnée ou guillochée par des lignes
parallèles. Les jambes se terminent
par une espècr île pelote plus dilatée
chez les femelles que chez bs mâles.
Dans plusieurs espèces, on remarque
en outre que les tarses des jambes an-
térieures sont garnis de longs poils
qui sont placés en dehors de ces par-
lies , el dont on ignore encore l'usage-
On trouve ces Insectes sur différentes
fleurs , et en particulier sur les Om-
bellifèies. Les espèces propres au
genre Goryte ont été presque toutes
rangées par Fabricius dans le genre
Melline. Parmi elles, uolis citerons :
Le GoRYïE A MOUSTACHES , Gor.
mystaceus, Latr. , ou le ItJe/iinus mys-
taceus, Fabr. , qui peut être consi-
déré comme Ivpc du genre.
Jurine mentionne encore les Go-
rytes; 4" fasciatus , campesiris ; 5"
cinctus , fasciatus et armarius , que
Fabricius et Panzer rangent par-
mi les Mellines. Il cite aussi le Go~
rytes cruentus ou le Pompilus cruen-
tus de Fabricius, el il figure (pi. lo,
fîg. 20) sous le nom de fonnosus une
fort jolie espèce, dont la tcle est noi-
re , le thorax et les deux premières
paires de pales rouges; la dernière
paire noire, l'abdomen noir, avec
deux taches et deux bandes blanches.
(aud.)
GOSCHIS. MAM. Il paraît que le
Chien était fort commun dans l'île
446 GOT
cVIïaïti quand on eu fit la découverte,
et que non-seulement admis dans la
l'amiliarilé de Itiomme , il peuplait'
ses habitalions et l'aidait dans ses
chasses , mais encore que sa chair
était une nourriture habituelle , com-
me elle le fut chez les anciens Cana-
riens et chez les indigènes de la plu-
part des îles. Un gi and nombre de
variétés de couleurs fort vives compo-
saient la race que les naturels appe-
laient Goschis. L'introduction des
Chiens de l'Europe a ramené les Gos-
chis aux formes et aux nuances com-
munes en Euiope. (u.)
GOSIER. zooL. V. Pharynx.
* GOSIER (grand), ois. Les ma-
rins ont quelquefois désigné les Pé-
licans sous ce nom qu'emploie le
père Labat. (b.)
GOSSAMPINUS. BOT. fhan. (Pli-
ne. ) Qu'on a mal à propos francisé
sous le nom de Gossampisl. Synony-
me présumé de Bombax. P". Froma-
ger, (b.)
GOSSON. MOLL. Adanson (Séné-
gal, p. 4, p!. 1 ) donne ce nom à une
Bulle, BuLla Jinpulta, L. (g.)
* GOSSYPIINË. Gossjpina. bot.
CHiM. Substance obtenue du Coton
ordinaire par Thomson. Elle est fi-
breuse , insipide , tiès-combustible ,
insoluble dans l'Eau , TAlcohol , l'E-
ther , soluble dans les Alcalis; traitée
par l'Acide nitrique, elle se convertit
en Acide oxalique. (c.N.)
GOSSYPIUM. BOT. PHAN. V. Co-
tonnier.
GOSTURDUS. OIS. (Gesner.) Syn.
ancien du Cochevis. f^. Alouette.
(DR..Z.)
GOTHOFREDA. bot. phan.
Genre de la famille des Apocynées
et de la Pentandrie Dyginie , L. ,
établi parVenlenat (Choix de Plantes,
p. 8, tab. 6o) qui l'a ainsi caracté-
risé : calice à cinq divisions pro-
fondes; corolle tubuleuse , dont le
limbe est étalé, à cinq divisions très-
longues , ligulées et flexueuses ; struc-
ture et disposition des étamiues
GOU
comme dans les j4scl€pias; cou-
ronne staminale ou gaine ( Vagina ,
Vent.) appliquée contre l'ovaire,
presque charnue , le plus souvent
saillante, piofondcment divisée au
sommet ; deux ovaires ovales ; deux
styles cylindriques , et deux stig-
mates obtus. Le Golhofreda curdi-
folia. Vent. , loc. cit., est un sous-
Arbrisseau grimpant, qui a le port
d'un Cjiianchuin , dont les feuil-
les sont opposées , cordées-ovales ,
acuminces, cotonneuses. Les ileurs ,
eu petit nombre , sont disposées
en grappes axillaiies et terminales.
La coioUe de cette Plante , qui res-
semble à celle du Strophantus , et
la structui'e de la gaîne du pistil ,
ont décidé Ventenat à constituer ce
genre en l'honneur du célèbre pro-
fesseur Geoffroy de Saint-Hilaire.
Jussieu ( Annal, du Muséum , T. xv,
p. 348) , observant que le Cynan-
chum erectum , Jacq. , a la même
structure du stigmate , pense qu'on
doit le joindre , comme seconde es-
pèce , au genre Go/àq/'reda , ou sup-
primer celui-ci. Enfin , ce genre a
été définitivement réuni par Kunth
( Aoua Gênera etSpec. Planlar. œqui-
noct. , tab. 3, p. 197 ) à VOxypeialunt
de Brow^n. A', ce mot. (g..n.)
GOTHIM. bot. phan. Le fruit de
Camboye , cité sous ce nom par L'E-
cluse, paraît être le Myrobolan Béli-
rique qui provient d'un Badamier.
p-'. Terminalia. (b.)
GOTNÉ. BOT. PHAN. Les deux
Plantes égyptiennes désignées sous ce
nom par C. Bauhin sont un PsyLUum
et une autre espèce de Plantain, (b.)
GOTTINGA. BOT. phan. L'Arbre
désigné sous ce nom indou , parais-
sant à Adanson celui qui pioduit le
Myrobolan Bélirique, pourrait être le
même que le Gothim. T^. ce mot. (b.)
GOU. BOT. phan. L'Arbre dont les
feuilles sont employées sous ce nom,
à Sierra-Leone , pour tanner le cuir ,
n'est pas encore déterminé; on en re-
commande la recherche aux voya-
geurs naturalistes. (b.)
GOU
GOUACHE. OIS. (Bclon.) Syu. an-
cien de Perdrix grise. /'. Perdrix.
(DR..Z.)
GOUALETTE. ois. Syn. vulgaire
de Alouette. K. Mauve. (dr..z.)
* GOUANCHE. MAM. Pour Guan-
che. K. ce mol.
GOUANDOU. MAM. Pour Coen-
(lou. /'. ce mot etPoRC-Epic. (u.)
GOUANIE. Gouania. bot. pu an.
Genre établi par J;icquin et Linncqui
l'ont placé dans la Pentandrie .Mouo-
gynie , quoique .ses fleurs soient or-
dinairement polygames. Voici ses ca-
ractères : calice bupère turbiné et quin-
quéfule , muni intérieurement d'un
disque niembraneuvqui se développe
en cinq découpures opposées à celles
du calice; cinq pétales squammifor-
mes ; cinq étamines opposées aux pé-
tales et enveloppées par elles ; ovaire
infère surmonté d'un style semitri-
fide et d'un stigmate ; Fruit capsu-
laire , triquètrc , formé de trois car-
pelles nionospermes , indéiiiscens ,
munis sur leur dos de ti'ois ailes ar-
rondies. Outre les tleurs hermaphro-
dites que nous venons de décrire , on
trouve sur les mêmes individus des
fleurs mâles ou stériles. Linné et La-
marck ( Encvcl méth.) n'admettent
point de corolle dans ce genre; ce
dernier parle néanmoins de coifies en
cornets qui enveloppent les anthères,
et qui pourraient bien être les mêmes
organes considérés par Jussieu com-
me étant les pétales. F', plus haut le
caractère générique. La iiiace qu'oc-
cupe le genre Gouania dans l'ordre
na turel , n'est pas déterminée avec cer-
titude. Jussieu l'a relégué à la suite
des Rhamnées dont l'ovaire est su-
père. Il se compose d'Arbustes grim-
pans,à feuilles alternes garnies de
stipules , à rameaux axillaires se ter-
minant en arilles ou en grappes flo-
rales contiguës à celle-ci. Leur port
est celui des \ ignés et des Paullinia.
On en compte une dixaine d'espèces,
la plupart indigènes des AntillfS et
de l'Amérique du Sud. Quelques-
nnes croissent dans l'Inde et aux îles
GOU 4i7
Maurice et Mascareignc. Celle qu'on
peut regarder comme le ly()e du gen-
re , est le Gouania Dorningensis , L.
Elle croît dans les bois de la républi-
que d'Haili , oii les habitnns lui don-
nent le nom de Liane biulée. Ses
branches sarmenteuses sont I igneuses
et s'accrochent aux Arbres voisins
par le moyen de leurs vrilles. Les
feuilles .sont alternes, pétiolées, ova-
les , oblongues , acumimies et dentées
en scie. L'aspect de celte Plante,
semblable à celui des Bnnisteria et des
Paulli/iia , l'avait d'abord fait con-
fondre avec les espèces de ces genres
par Linné lui-même. Roxburgh ( Co-
romand. i , p. 67 , tab. 98 ) a donné
une figure du Gouania tiliœfulia ,
Lamk.
Sous le nom générique de lletina-
ria, Gaertner a déciit [de Fruct., vol.
2 , p. 187 et lab. 120 ) un genre qu'il
a considéré comme nouveau , mais
qui est évidemment une espèce de
Gouanie. (g..n.)
GOUARAUNA, GOUARONA et
GUARANA. ois. Espèce du genre
Courlis. F", ce mot. (dr..z.)
GOUARÉE. BOT. PH.iN. Pour
Guarée. ^. ce mol. (g..n.)
GOUARIBA ou GUARIBA. mam.
Espèce de Sapajou. F", ce mot.
(a. D..NS )
GOUAROUBA. ois. Espèce du
genre Fenoquet, sous-genie Perri-
cbe. F'. Perroquet. (n«..z.)
•GOUAYAVIER. bot. phan. Pour
Gouyavier. F", ce mot.
• GOUAZOU. MAM. r. GUAZOU
et Cerf, pour tous les noms de Cerfs
américains dans lesquels ei.lrc cette
désignation de pays. (b.)
GOUAZOUARA. mam. Syn. gua-
rani de Cougar. F'. Chat. (b.)
GOUDIC-GOUDIG. ois. Sait dit
que les Abyssins désignent sous ce
nom un Oiseau de proie dont la pré-
sence est pour eux d'un augure favo-
rable ou défavorable , selon qu'ils le
rencontrent dans leurs voyages ve-
448 GOU
liant à eux ou fuyant à tire- d'aile.
Une telle indication ne suffit pas pour
juger ce que peut être le Goudic-
Goudic. (b.)
GOUDRON. BOT. Matière rési-
neuse très impure, mêlée de Carbone,
d'eau , d'Acide acclique et de plu-
sieurs autres piiucipes; on 1 obtient
par la combustion dans des fours
préparés à cet effet, des copeaux
de Pins et de Sapins. Le Goudron ,
dont les éléinens existaient dans les
copeaux , v<'tporisé par la chaleur, se
condense sur les parois du four ,
en découle et vient se rendre , à
l'aide de rigoles, dans un réservoir
exlé'iein'. Le Goudron est d'un
usage très-étendu, surtout d^ns la
marine oii il sert à recouvrir les
surfaces du bois et le garantit ainsi
de l'action destructive des eaux. On
le fait entrer avec succès dans la
composition des cimens qui doivent
servir aux constructions souterraines.
On l'employait autrefois en médecine
comme balsamique. (dr. z.)
GOUEMON. BOT. CRYPT. Pour
Goémon, f^'. ce mot. (l,am..x.)
GOUET. Aivm. bot. phan. Genre
principal de la famille des Aroïdées
et de la Monœcie Polyandrie , L.,
présentant les caractères suivans :
spallie monophylle, en capuchon,
roulée à la base; spadice nu au som-
met , slaminifère vers le milieu , à an-
thères disposées sur plusieurs l'angs,
femelle à la base; les étamines ou les
pistils stériles, ordinairement très-
rapjjrochés des fertiles; baies unilo-
culaires , pol\ spermes ou quelquefois
inonospormes ; graines insérées sur
les parois opposées, à radicule con-
traire à l'ombilic C'est ainsi que R.
Brown iProdr. Flor. Nov.-HollancL,
I , p. oSô ) a exposé la structure du
genre Arum. En adoptant ces carac-
tèies, plusieurs espèces quiluiavaient
été rapportées par Linné et par plu-
sieurs botanistes qui ont marché sur
les traces de ce grand naturaliste ,
s'en trouvent exclues, et constituent
des genres particuliers. Tournefort
avait anciennement distingué les trois
GOU
genres Ai-um , Dracunculus et Arisa-
rum , que Linné réduisit en un seul.
Ventenat ( Jardin de Cels, n" 3o ) a le
premier séparé plusieurs espèces A'A-
rum de Linné, de Jacquin et d'Aiton,
qu'il a constituées en un genre dis-
tinct , sous le nom de CaLadiutn ; Pa-
lisot-Beauvois ( Flore d'Oware et de
Bénin , p. 3, t. 3) établit en i8o4,
c'est-à-dire quatre ans après la publi-
cation de l'ouvrage de Ventenat, un
genre Cw/cas/a, identique avec le Ca-
ladium. V. ce mot. Enfin , R. Brown
{loc. cit. ) a encore proposé de parta-
ger le genre Arum d'après la structure
de l'ovaire qui , dans plusieurs espè-
ces, est polysperme (c'est à ces es-
pèces qu'il conviendrait de conser-
ver l'ancien nom ), et dans quelques
autres est certainement monosperme ;
il faudrait aussi reconnaître la nature
des appendices du spadice, détermi-
ner, par exemple, si dans les vrais
Arum., on doit les considérer comme
des étamines avortées , lorsqu'elles
sont très-rapprochées des anthères,
et si , dans les espèces monospermes,
les appendices contigus aux ovaires
sont des pistils imparfaits.
On a décrit environ quarante es-
pèces de Gouets , qui se trouvent ré-
pandues dans les contrées chaudes et
tempérées de l'un et l'autre hémi-
sphère. L'Europe méridionale, l'Afri-
que , l'Inde et son Archipel , le Ja-
pon , la Nouvelie-Hollande, l'Améri-
que septentrionale et les Antilles, en
uoui rissent chacune des espèces par-
ticulières. Nous nous bornerons à
faire connaître les suivantes :
1*. Le Gou£T maculé , Arum ma-
culatum, L. , A. vulgare , Lamk. , a
une racine tubéreuse , lactescente et
fibreuse; des feuilles radicales, pétio-
lées ,sagillées, à oreillettes peu diver-
gentes, et le plus souvent parsemées
de taches blanches ou noirâtres , sur
un fond vert , veiné , lisse et luisant.
Sa hampe est terminée à son sommet
par une spathe droite, grande, ver-
dâtre en dehors et blanchâtre en de-
dans. Le spadice, beaucoup plus court
que la spathe, est d'abord d'un blanc:
GOU
jaunâtre, mais ensuite devient ron-
geàtre ou d'un poui me livide. Celte
Plante croît dans les haies et les bois
des parties tempérées de l'Europe.
Toutes les parties du Gouct macu-
le , et principalement la racine ainsi
que le spailice , sont fort acres, brû-
lantes et conosives, qualités qu'elles
perdent en pariie par la dessicca-
tion ; leur emploi, autrofuis assez fré-
quent eu médecine, comme purgati-
ves, incisives, déter.^ives , etc., est
mainlciiant (ombé complètement en
désuéuulc. La racine est très-riclie en
principe amylacé, qui peut devenir
nutritif après la torréfaction. Cette
opéra lion lui enlève l'àcreté qui la
rend désagréable et vénéneuse.
2°. Le Gou£T d'1t\lie , Arum Tta-
llcum, Miller et Lamarck. Cette es-
pèce est fort rappiochée de la précé-
dente, mais elle est constamment plus
grande dans toutes ses parties; les
oreillettes de ses feuilles sont très-di-
vergentes et son spadice est toujours
jaunâtre. Ce Gouet croît naturelle-
ment en Italie, dans le midi de la
Fiance, et dans la Péninsule espa-
gnole. C'est sur lui que Lamarck
observa, en 1777, le curieux phéno-
mène dun développement considéra-
ble de chaleur à l'époque de la florai-
son. Les spadices épanouis devenaient
tellement chauds , qu'ils paraissaient
brûlaiis, tandis que ceux qui n'étaient
pas encore développés, restaient à la
température de lair ambiant. La-
marck s'était proposé de mesurer la
chaleur développée en cette circons-
tance, au moyen du thermomètre,
raaisilne parait pas avoir exécuté ce
projet. Ce que Lamarck avait seule-
ment indiqué , sans tenter de nouvelles
expériences que devait provoquer la
découverte d'un fait aussi intéressant ,
est devenu l'objet de plusieurs re-^
cherches fort ingénieuses, entrepri-
ses par Hubeit, savant agriculteur de
1 lie Mascareigue. liorv de Saint- Vin-
cent(Voyage aux îlcsdes mersd'Afr.,
vol. 2, p. 66) en a exposé la narra-
tion. Il paraît que la découverte du
développement de la chaleur dans les
spadices de Gouets, n'était pas cou-
tome VIT.
GOU 449
nue de Hubert, lorsque sa mère aveu-
gle de vieillesse , ayant voulu se faire
par le tact une idée de la forme des
i\em-n\'yJrum, qui répandaient une
odeur agréable, fut surprise de les
trouver extrêmement chaudes. Elle
en avertit son hls qui s'assura du
fait et mesura avec des tbeimomè-
tres les degrés de la chaleur four-
nie par les spadices de VAriim cordifo-
liurii , liory , espèce voisine des Arum
arborescens et Seguinum, L. , placées
aujourd'hui dans le genre Caladium.
Dans ces expériences, les thermo-
mètres appliqués contre les spadices
s élevèrent jusqu'à 44°, tandis que
le thermomètre de comparaison ne
montait qu'entre 19 et 21". Nous ren-
voyons nos lecteurs à l'ouvrage cité
pour connaître les expériences ingé-
nieuses et variées tentées par Hu-
bert, celles surtout de la mutilation
des spadices , qui n'a pas empêché le
développement de la chaleur , pour
lequel le contact de l'air atmosphé-
rique était nécessaire, mais qui pa-
raissait indépendant de l'action de la
lumière.
Plusieurs Gouets sont remarqua-
bles par l'amplitude de leurs feuilles
de leurs spathes et de leurs spadices!
Tels sont les Gouet Serpentaire,
Gouet peint et Gouet à longue
pointe {Arum Dracunculus , L. A
piclurn, Lamk. , et A. DracuntiLm ,
}-'. ) Le premier croît dans les lieux
incultes de l'Europe méridionale; le
second , que l'on cultive dans les
jardins de botanique, est, dit-on ori-
ginaire des îles Baléares. Les veines
de ses feuilles sont médiocrement co-
lorées. L' -Irurn Dracuntium est indi-
gène des terrains humides de la Vir-
ginie et d'autres Etats de l'Amérique
du Word. ^
Enfin, on observe dans les fleurs
de certaines espèces une fétidité in-
supportable; celles de VArum mus-
ciuorum, L. fils, dégage une odeur
de cadavre tellement Ibrte que les
Mouches, attirées par cette odeur
s enfoncent avec avidité dans la spa-
the; niais n'y trouvant point l'appât
quelles y cherchent, c'est en vain
29
450 GOU
qu'elles s'efforcent d'en sortir. Les
poils tournes en bas qui ferment l'o-
rifice de la spathe , les retiennent , et
elles y périssent. (g..n.)
GOUFFEIA. BOT. riiAN. Genre de
!a famille des Cai'yophyllées et de la
Oécandric Digynie , L. , établi par
Robillard et Castagne dans le sup-
plément de la Flore Française de De
CandoUe. Ses caractères sont : calice
à cinq folioles étalées; corolle à cinq
pétales entiers; étamines au nombre
de dix; deux styles ; capsule globu-
ieuse, uniloculaire , se fendant lon-
giuidinalement en deux parties à la
tnUurité, et renfermant une graine.
Ce dernier caractère n'est pas très- .
constant; il y a probablement dans
i'ovaire deux ou plusieurs ovules qui
avortent tous , excepté un. La Plante
qui a servi à établir ce genre , a reçu
le nom de Goiiffeia arenarioides, par-
ce qu'elle ressemble beaucoup à V yl-
renaria tenitifolia. Elle est glabre ,
un peu visqueuse supérieurement,
illtFuse , divisée dès sa base en bran-
(;lies grêles , ascendantes , souvent
rougeâtres ; ses feuilles sont petites ,
ovales , lancéolées , pointues , rappro-
chées , et souvent rélrécies en pétiole
dans le bas des tige? , écartées et ses-
siles supérieurement. Les fleurs sont
petites , nombreuses , terminales pé-
dicellées, et disposées en panicules;
leurs pétales sont ovales , blancs et
persistons. Cette Plante fleurit au
premier printemps dans les endroits
rocailleux des collines près de Mar-
seille. (G..N.)
GOUFFRE. GÉOL. Antres commu-
niquant à quelque abîme ou profon-
deur du globe, dans lequel les eaux
des fleuves ou de la mer disparais-
sent avec plus ou moins de violence.
Ne pensant point que de tels accidens
» de terrain iouent un rôle plus imr
portant à la surface du globe que les
abîmes , nous renvoyons à ce mot
pour ce qui concq^ue les Goufl'rcs.
/'" aussi Cavernes au supplément.
(B.)
* GOUG. OIS. Syn. vulgaire du Fou
dcBassan. r. Fou. fDR.z.)
GOC
GOUGOULA.1NES. bot. piian. Va-
riété (le Bananes Irès-estiniée aux
Philippines. (b.)
GOUl. BOT. PHAN. (Adanson.)Nom
de pays du Baobab au Sénégal, (b.)
GOUJON. POIS. r. Cyprin et
Goujons.
* GOUJONNîÈRK ou PERCHE
GOUJO.NNIÈUE. POIS. Nonr vulgaire
de l'espèce qui sert de type au genre
Grémille. f^. ce mot. (b.)
GOUJONS. POIS. Sous-geiu'e de
Cyprnis auquel le Goujon commun
sert de type. /-^. Cyprins.
On a étendu ce nom à beaucoup
d'autres petits Poissons qui n'appar-
tiennent pas même au genre Cyprin ,
et comme de telles désignations sont
toujours aibilraires, nous n'en gros-
sirons pas notre ouvrage. (b.)
*GOUKR. OIS. (S.ivigny. ) Syn.
égyptien du Pygargue. F. Aigle.
(DR .Z.)
GOULIAVAN. OIS. Même chose
que Couliavau. (dr..z.;
GOU LIN. OIS. Espèce du génie
Martin. /^. ce mot. (dr..z.) '
* GOULONGO. MAM. r. Go-
r, vNGO .
GOULU. MAM. Syn. de Glouton.
/^. ce mot. (b.)
GOULU. OIS. Syn. vulgaire du
Cormoran et des Mauves. F^. ces
mots. (DR..Z.)
GOULU DE MER. pois. L'un des
vieux noms vulgaires du Requin. 1^.
Squale. Cb.)
GOUMIER. MOLL. Atlanson (Voy.
au Sénég., pag. i56, pi. lo) a nomme
ainsi une espèce du genre Cérite.
Cette espèce se trouve dans la Médi-
terranée et sur les côtes du Sénégal, il
y est fort commun. On ne le trouve pas
cité dans la treizième édition de Lin-
né, mais il l'est dans l'Encyclopédie,
article CÉrite, n*^ i3, sous le nom de
Cerithium vulgatum qui n été adopté
par Lamarck. Il est évident d'apr-è«
cela que Blainville a commis une er-
reur en rapportant au Goumierdans
GOU
itî Dict. des Sciences naturelles le
Murex fuscatus du Liimé, qui est une
espèce fort diUerenle nommée Ceri-
thiuin muiicatum par Hni^uière (En-
cyclop. méthod., art. Cj^iutk, n» 27),
adoptée sous le même nom par La-
marck ( Anim. sans vert. ï. vu ,
pag. 70, n. i3). (D. H.)
GOUPI. Goupia.noT. i'iian. Genre
de la famille des Rhamnées et de la
Penlandrie Monogynic, L., établi par
Auhict ( Guian., tab. 116) qui l'a
ainsi caractérisé : calice très-petit à
cinq dents: cinq pétales insérés au-
tour d'un disque calicinal , lancéolés,
munis intérieurement d'un appendice
lamelliforme et pendant de leur som-
met; cinq étamincs placées sur le dis-
que, à filets courts et à anthères té-
Iragones; style nul et cinq stigmates;
baie pisiforme, adhérente au calice
peisislaiiit, marquée de cinq stries
uniloculaires, à trois ou cinq grai-
nes. Le nom de ce genre a été changé
inutilement en celui de Glussopeta-
luni, par Schreber et Willdenow. Au-
blet en a décrit deux espèces, Goupia
glabra et G. tomenlosa. Ce sont de
grands Arbres qui croissent dans les
forets de la Guiane; leurs feuilles sont
alternes , marquées d'une nervure
principale un peu déviée de la ligne
médiane , accompagnées de stipules
très-petites; leurs tleurs sont jaunes ,
nombreuses, disposées en ombelles
ou en tête , et supportées par des pé-
doncules solitaires et axillaires. Le
bois du Goupia glabra est blanc et
peu compacte; les indigènes de la
Guiane en font des pirogues. (g..n.)
GOUPIL. MAM. L'un des vieux
noms français du Renard. T'. Chien.
(B.)
^_ GOUPILLON. poLYP. Ce nom a
été donné par EUis au Seriularla
Thuja de Linné (pi. 5 , fig. 6. r, p.
24, u. 9) ainsi qu'au Fucus penl-
culus de Turner; Polyphysa As-
pergillosa, Lamx. , G en., p. 20,
lab. 69, fig. 2-6. /^. POLYPHYSE.
(EAM..X.)
GOURA. OIS. Espèce du genre
Pigeon, r. ce mot. Vieillot en a
GOC 45i
luit le type d'un genre particulier.
(nR..z.)
GOURAMl. rois. Et non Guraml.
Espèce du genre Osphronème. P^. ce
mol. (B.)
GOURDE. BOT. piiAN. Variété de
la Calebasse, espèce du genre Cour-
ge, f^. ce mot. (]i.^
GOURGALLE. crust. L'un des
noms vulgaires , sur certaines cotes
de France, du Cancer Pagurus. (u.)
GOURGANDINE mole. La /'tv///*-
Meretrtx, dont Lamaick a fait le
genre Mérétrice [f^. ce motj, est
connue sous ce nom par les mar-
chands.
La Gourgandine striée ou Fausse
Gourgandine , est peut-être la P^enus
flexuusa de Gmelin. (g.j
GOURGANE. bot. piian. L'un
des noms vulgaires de la Fève, et
particulièrement d'une petite variété
fort tendre, f^. Fève. (b.)
GOURGOURAN. mole. Nom vul-
gaire et marchand du Conus Barba-
densls. (u.j
GOURNAU.POis.Etnon Gournan.
Pour Gurnau. F", ce mot. (b.)
^ • GOUROU. BOT. PHAN. Dans
l'herbier formé par Adanson au Sé-
négal , on trouve le Pontede/ia ouata
de Beauvois désigné sous ce nom de
p-'^y-^- (B.)
* GOURRAOU. LOT. PHAN.
(Gouan.) Une variété de Figue dan?
les environs de Montpellier. (b.)
GOUSOL. MOEL. Petite espèce de
Volute mentionnée dans Adanson,
Voy.auSénég. , p. i34,pl. 9. (g.)'
GOUSSE. Legumen. bot. phan.
On désigne plus particulièrement sous
cette dénomination le fruit de la fa-
mille des Légumineuses. Il est mem-
braneux , à deu\- valves (rarement
trois ou quatre)-, à cordon pistillaire
divisé en deux branches , qui mar-
chent parallèlement scr la suture su-
périeure, de sorte que les graines sont
tontes attachées à cette suture, alter-
n.i'ivoinent à l'une et à l'autre valve.
/>&,! GUU
La disposition unilatérale du cordon
pistillaire dans un fruit pi'esque tou-
jours solitaire , est une anomalie qui
a porté le professeur De Caudolle à
considérer celle simplicité du fruit
dans les Légumineuses , comme ré-
sultant de l'avortemcut habituel de
celle qui se trouvait vis-à-vis d'elle.
Cette opinion qui, en 181 5, n'était
d'abord présentée que comme une
simple hypothèse , a été confirmée
depuis par des f lits trèsremarqiwibles.
Il existe souvent dans les Légumineu-
ses deux pistils plus ou moins soudés
par le bord le plus voisin du côté où
les trraines sent attachées. C'est ce
que l'on observe fréquemment dans
le Gleditschia liiacanthos, et quelque-
fois dans le Genisla scopaiia ; c'est ce
que Willdenow a figuré dans sa des-
cription du Cœsalpinla digy/ia.
Les Gousses sont le plus souvent
uniloculaires. Il y en a de biloculai-
res, c'est-à-dire qui sont divisées en
deux loges polyspermes par une cloi-
son longitudinale , comme par exem-
ple dans les Astragales. Les Gousses
mulliloculaires , ou divisées en deux
ou plusieurs loges monospermes , par
des cloisons transversales, sont encore
appelées Diaphraginaliques [Phrag-
migera). Telles sont celles du Cassia
fistula. Enfin , quelques Gousses sont
lomentacées ou articulées, c'est-à-dire
divisées en deux ou plusieurs loges
monospermes , par des articulations
transversales. Willdenow donnait le
nom particulier de Lomentum à cette
sorte de Gousse qui existe dans les
Hedysarum, les Coronilles, les Hip-
pocrepis, etc.
On a improprement nommé Gous-
ses , des fruits qui n'ont que des rap-
ports extérieurs avec ceux des Légu-
mineuses , et qui sont des follicules ,
des capsules ou des baies sèches.
(G..N.)
GOUTTE-BLEUE, moll. Nom
vulgaire et marchand du rolu/a /iis-
pidula. («•)
GOUTTE-D'EAU, moll. Nom
vulgaire et marchand du Biilla Am-
indla. («■>
GOU
* GOUTTE-DE-LIN. bot. phAK.
Ij'un des noms vulgaires de la Cus-
cute. V. ce mol. (b.)
GOUTTE-DE-SANG. bot. L'un
des noms vulgaires de \ Adonis an-
nua , L. Paulel donne ce nom et ce-
lui de Goutte-de-Lait à deux petits
Champignons ou Lycoperdacées. (b.)
GOUTTEUSE, moll. Nom vul-
gaire et marchand du Strombus Scor-
pius , espèce du genre Plérocère. (b.)
GOUTTIÈRE. MOLL. Terme
employé en conchyliologie , pour in-
diquer un sillon à l'une des extré-
mités de l'ouverlurc d'une Coquille
univalve. f^. Conchyliologie.
Ce nom est donné quelquefois au
Murex biiffuiùiis de Linné, dont on
a fait un genre. (g.)
GOUTTIÈRE. INS. ( Geoffroy. )
Syn. de Sylphe Lire. V. Sylpiik.
fB.)
GOUVERNEUR, moll. Nom
marchand, devenu scientifique, d'une
belle espèce de Cône. (b.)
GOUYAVE. BOT. THAN. Fruit du
Gouyavier. V. ce mot. (g..n.)
GOUYAVIER. ois. Espèce du
genre Gobe- Mouche. V. ce mot.
(dr.z.)
GOUYAVIER ou GOYAVIER.
Psidium. bot. phan. Famille des
Myrthacées , Icosandrie Monogynie ,
L. Ce genre fut constitué parTour-
nefort sous le nom de Guaiava ,
mot vulgaire de l'espèce principale.
Linné , adoptant ce genre, lui subs-
titua la dénomination de Psidium,
plus anciennement employée et uni-
versellement admise par les bota-
nistes modernes, excepté Gaertner
qui a conservé le nom imposé par
Tournefort. Voici ses caractères d'a-
près Liudley etKuuth(JVo('a Generaet
Spec. Plant, œquincct. T. vi , p. 1 h2) :
calice supérieur presque pyriforme,
ayant trois ou cinq lobes à son ori-
fice lorsqu'il est fermé, profondé-
ment et irrégulitrement fendu entre
ses lobes lorsqu'il est ouvert; quatre
ou cinq pétales insérés sur le calice j
GOU
<ilitinlucs exlrêincinonl nombreuses ,
insérées sans ordre sur le calice; an-
thères l)ilocula[rcs , dcliisceiites lon-
gitutlinalenient ; ovaire infère à trois
ou cinq lot;es;aiilant deplacentas que
de loges, iixés à un a \e central , etbi-
Ï>artiÉlcs suivant leur longueur ( dans
e FsUitum Calllcjanum , l^indl. , les
lobes des placentas sont rétlcchis et
renferinenl inlérieiuenienl les ovu-
les) ; ovules noinbieux; un st^'lo cl un
stigmate presque en tèle; baie con-
tenant d'une à cinq loges polyspci-
nies ; graines réniioimes , dont le lé-
gumenl extérieiu- est presque osseux,
l'intérieur membraneux et marqué de
noirpar la chalaze; poinld'albumeu ;
l'embryon arqué ou presque en spi-
lale. Les genres de la famille des Myr-
thacées offrent une telle difficulté
dans leur distinction, et leur orga-
nisation a été si bien étudiée en ces
derniers temps par Lindley et Kunlh,
qu'il a été nécessaire d'en tracer les
caractères minutieusement d'après les
botanistes.
La plus grande partie des Gouya-
viers iiabite l'Amérique méridionale.
Ce sont des Arbres àrameaux opposés,
à feuilles opposées , entières et mar-
quées de points glanduleux , à fleurs
blanclies , munies de deux bractées ,
portées sur des pédoncules axiilaires
à une, à trois ou à plusieurs fleurs.
Parmi les espèces de ce genre, nous
nous contenterons de déci'ire suc-
cinclcmeut les deux suivantes :
Ijc Gouyavier Poire, Psidiumpy-
nfenun , L. , vulgairement Goyavier
blanc. Ce petit Arbie s'élève à la hau-
teur de cinq à six mètres; son tronc est
droit , divisé en rameaux quadrangu-
laires; ses feuilles sont elliptiques, ob-
longues , aiguës et pubescentes en
dessous. A ses fleurs, qui sont blan-
ches et de la grandeur de celles du
Coignassier, succèdent des fruits de
la forme d'une poire et de la grosseur
d'un œuf de Poule, jaunes extérieu-
rement, rouges, blancs ou verdàtres
à l'intérieur , contenant une pulpe
succulente et charnue , d'une saveur
douce , agréable et parfumée. Ces
fruits , qu'on nomme Gouyaves dans
GRA 463
les Antilles oLi on cultive eu abon-
dance l'Arbre qui Us porte, pas-
sent dans le pays pour un aliment
très -sain. On eu fait dos gelées,
des confitures et des pâtes; elles
relâchent lorsqu'elles sont parfaite-
ment mûres; mais elles sont très-
astringentes avant leur maturité.
Quoique originaire des climatschauds,
le Gouyavier se cultive assez facile-
ment en Europe dans une terre subs-
tantielle, en le plaçant en été contre
un jnur exposé au midi , et le conser-
vant pendant l'hiver dans l'orange-
rie. On a même réussi à le tenir en
pleine terre pétulant toute l'année
dans le midi de la Provence, oii il a
porté des fruits et reproduit de nou-
veaux individus.
Le Gouyavier Pomme , Psidiuru
pomif'erurn , L. , vulgairemeul Gouya-
vier rouge ou Gouyavier des Sa vannes.
Cette espèce a de si grands rapports
avec la précédente, qu'on la regarde
comme une simple variété. Elle ea
diffère par ses feuilles plus acumi-
nées , par se;; fruits moins gros , plus
arrondis , remplis d'une pulpe acide,
plus rougeâtre et moins agréable que
celle du Gouyavier Poire. Uu reste, il
croît dans les mêmes contrées , etde
plus se rencontre aussi dans les Indes--
Oi'ientales.
Kunth (/oc. cit., p. i52, tab. .'i'iy
bis) a décrit et figuré une espèce sous
le nom de Psidium dubiuni , qui croît
dius les missions de l'Oréiioque, et
qui pourrait bien se rapporter au
genre Myrthc. Les ha bilans la nom-
ment Guayauo. (g..n.)
GOYAVIER. BOT. priAN. Pour
Gouyavier. f^^. ce mot. (g..n.)
GRAAB-EL-ZAHARA. ois. Nom
arabe que l'on rapporte à une espèce
de Pyrrhocorax propre au noid de
l'Afrique. (dr..z.;
* GRABBE. POIS. L'un des noms
vulgaires du P/ewTOrtec/es Passer. V.
Pleuronecte. (b.)
GRACGUS etGRACCULDS. ois.
Syu. du Choucas. V . Corbeau.
(DR..Z.)
454 GRA
* GRACILANGIS. bot. phan.
Nom pioposé p'ir Du Petit -Tiio unis
(Hisl. des Oicliiddes des îles australes
d'Afr.) pour une Plante de son genre
-'Ingorcàis on y} ngrœ eu m des auteurs.
Cette Orchidée, qui, dans la nomen-
clature linnécnne, porterait le nom
^' Jnqiœcum gracile , croît dans l'Ile-
de-France. Ses tiges florifères, hautes
de trois dccimèties , s'élèvent des ais-
selles de plusieurs feuilles rubannées,
ramassées à la base de la Plante et ar-
ticulées dans la partie inférieure de
leur limbe. Les fleurs sont blanches ,
petites et écaitt'es. Elle est figurée
(/oc. 67/., tab. 76). (G..N.)
GRACILIA. MAM. C'est-à-dire
Grêles Illigcr, dans son Prodrome,
forme sous ce nom une petite famille
naturelle oii se classent les Mangous-
tes, Moufettes, Martes et Loutres. P".
ces mots. (b.)
GRACILIPÈDES. ois. Epithèle
que l'on donne à tous les Oiseaux à
pieds grêles. (dr..z.)
GRACILIROSTRES. ois. Oiseaux
à bec grêle. (dr..z.)
* GRACILOPHYLIS. bot. phan.
Du Petit-Thouars (Hist. des Orchi-
dées des îles australes d'Afr.) a pro-
posé ce nom générico -scientifique
pour une Plante que ce savant rap-
porte à son genre Bulbophyllum ou
Phyllorchis , et qui correspond au
CYinbidium de Swariz. Cette Orchi-
dée , qui serait appelée C. gracile se-
lon la nomenclature linnéenne , croît
à l'Ile- de -France. Elle est figurée
(/oc. c//., ta b. 100). (G..N.)
GRACIOLLbot. phan. La variété
dePoire ainsi appelée est la même que
le Bon-Chrétien d'été. (b.)
* GRACIRRHYCTES et GRA-
CIRRINGES. POIS. foss. Ces noms
ont été donnés à des dents fossiles , à
la figure desquelles ou trouvait quel-
qu'air de bec d'Oiseaux ou de forme
triangulaire, et qui toutes paraissent
avoir appartenu à des Sélaciens, (b.)
GRACULA. ois. Que Laccpède a
traduit parGiacule. V. MaïNote.
GRA
GRACULUS. ots. (Belon.)Syn.dti
Freux. J^. Corbeau. C'estaussi ,dans
Mœhring, le synonyme du Fou de
Bassan , et dans Willughby , celui du
Wigaud. V. Fou et Cormoran.
* GRADEAU. pois.
d'Eau. K. ce mot.
Pour
(DR..Z.)
Gras-
(B.)
*GRADIPES. ois. (Klein. )Syn. du
Hobereau. ^. Faucon. (dr..z.)
GRA DOS. pois. Nom vulgaire par
lequel les pêcheurs désignent, dans
certains cantons , de petites espèces
d'Ables et même de Cyprins, soit
d'eau douce, soit denier. (li.)
GRADUEE. BOT. CRYPT. ( Mous-
ses.) Nom proposé parBeauvois pour
désigner en fiançais le genre Clima-
ciuni. /^. ce mot. (b.)
GRAFFA et GRAFFE. MAM.
Nieremberg, d'après Marc-Paul sans
doute , désignait la Girafe sous ce
nom. (b.)
* GRAIE. OIS. Syu. vulgaire du
Freux. V. Corbeau. (dr..z.)
GRAILLANT, GRAILLE,
GRAILLOT. OIS. Syn. vulgaires de
la Coi bine. /^. Corbeau. (DR..z.)
* GRAILLON. ois.(Salerne.)Syn.
vulgaire de la Chevêche. V . Chouet-
te. (DR..Z.)
GRAIN D'AVOINE, moll. Geof-
froy , dans la Conchyliologie des en-
virons de Paris, pag. ,55, a nommé
ainsi, à cause île sa forme et de sa
grosseur , une petite Coquille mise
par Draparnaud et Lainarck dans le
genre Puppa, sous le nom de Puppa
nucleus. (d..h.)
GRAIN DE MILLET, crust. L'es-
pèce de Crustacé microscopique à la-
quelle Joblot donne ce nom paraît
appartenir au genre Cypris. P'. ce
mot. (b.)
GRAIN D'ORGE, moll. Nom vul-
gaire du Bulimus ohscurus de Bru-
guière et de Draparnaud. (i)..ii.)
GRAIN DE SEL. moll. On nom-
me quelquefois ainsi une Porcelaine
fort commune, connue plusprdinai-
iciiioiit sous le iioia de JNciguilo, Cj-
p/cea Fi tell us. (i)..ii.)
GRAINE, ^eiiitu. liox. l'iiAN. Ou
appelle lie ce nom les ovules fécon-
des. Le caraclîne cssenllel de la Grai-
ne, est de eonleiiir, sous une enve-
loj^pe géncralcinciU simple , un cm-
lnyon ou eorps organise', qui plus
tard doit se développer pour repro-
duire un nouveau Végétal. Les Grai-
ncssont loujoius renl'ennéesdans l'in-
îérieur d'un péricarpe; jauuiis elles
n'eu sont dépourvues. Aussi , :ous les
Ijutauistcs s'accordcnl-ils aujourd'hui
^ur ce point, qu'il n'oxistepasdc Grai-
nes nues , c'est-à-dire de Graines pri-
vées de péricarpe. Mais ce dernier est
quelquefois si mince, si peu distinct
ou tellement soudé avec la suiface
externe de laGi'aine, qu'il est difficile
de l'en distinguer; c'est dans ce cas
que Linné et nue foule d'autres bo-
tanistes ont élit que les Graines étaient
nues; comme dans les Graminées, les
Cuiéracécs , les Atrlplicécs , les Om-
bellifères , les Labiées , etc. Mais si
l'on examine l'ovaire à l'époque de la
fécondation , on verra que l'ovule qui
est le rudiment de la Graine , est
renfermé dans une cavité dont il est
fort distinct. La Graine est formée «e
(Icuv parties : l'une est nue mem-
brane qui la lecouvre extérieure ment
et qu ou nomme tégument propre de
la (iraiue ou Epispenne ; l'autre est
tyule la partie contenue dans l'épi-
sperme, et se nomme Vylmandc Toute
Graine est constamment attachée à la
paroi interne du péricarpe, de ma-
nière que lorsqu'elle vient à s'en dé-
tacher, elle oflVc une petite cicatrice
qui indique le point au mojen <lu-
quel elle était lixée. Ce point , qui
marque la base de la Graine , a reçu
le nom de Ilile ou ombilic. Quelque-
fois il est petit et difficile à distinguer
du reste de la surface de l'épisperme ;
dans quelques genres, au contraire ,
il forme une cicatrice bien apparente
et parfois très-large , qui se distingue
par une couleur différeulc de celle du
tégument propre. Ainsi , dans le Mar-
ronnier d'Inde, le bile est fort large et
GilA -»>:>
sa couleur terne et blanchAtrc se dis-
tingue facilement de l'épisiierme qui
est brillant el d'une belle teinte
biune. C'est par le bile que les vais-
seaux nourriciers passent du péri-
caipc dans la (Trame à Ira vins son
tégument propre. Veis la partie cen-
trale ou sur les cotés du bile, or.
aperçoit une très-petite ouveituic ,
par laquelle entrent les vaisseaux
nourriciers du péricarpe, on la nom-
me Oniphalode. Quelquefois ces vais-
seaux , au lieu de percer l'épisperme
directement, rampent entre les deux
feuillets qui le constituent, et forment
un faisceau ou ligne saillante qu'on
appelle Raphé ou P'asiducle-, et le
p.)int intérieur par lequel le vasielucle
perce la paroi interne de l'épisperme,
a reçu le nom de Chalaze ou à'Orn-
hilic interne. Ces parties s'observent
tiès-facilemcnt dans les Graines des
Orangers.
Outre l'omphalode dont nous ve-
nons de parler tout à l'heure, le té-
gument propre de la Graine ollre en-
core assez fréquemment une autre ou-
verture à laquelle l'habile iconogra-
phe Turpin a donné le nom de Mi-
cropjle. Cette ouverture se trouve en
général près du bile , et toujours di-
rigée vers le stigmate. On pense assez
généralement que c'est par elle que
le fluide fécondant arrive j usque dans
les ovules. En eft'et, c'est vers ce point
que viennent aboutir les faisceaux de
vaisseaux, désignés sous le nom de
Curduns pistlîlaires. L'amande est tou-
te la partie d'une Graine qui se trouve
contenue dans l'intérieur de l'épi-
sperme. On n'a pas encore pu décou-
vrir de communication vasculaire en-
tre ces deux parties , quand la Graine
est parvenue à son état parfait ele- ma-
turité. Mais dans les premiers temps
de la formation de l'embryon , les
vaisseaux du placenta connnuniquent
avec l'amande , à travers le tégument
propre. Tantôt c'est l'embryon seu!
qui forme l'amande ; tantôt, oiitri;
l'embryon , elle se compose encore'
d'un autre corps qu'on nonnne Eii^a-
sper/ne. Rien de plus facile que de'
distinguer ces dcu>: organes. L'eui-
4r)6 GRA.
bryon , en effet , est un corps orga-
nisé, offrant dé']h , mais à l'elnt rudi-
mentairc, une racine , une tige , des
feuilles, etc., qui se développent par
l'effet de la germination. L'endosper-
me , au contraire , est en quelque
sorte un corps inorganique, une masse
de tissu cellulaiie, dans laquelle on
n'aperçoit aucune trace de vaisseaux,
et qui, loin de se développer et de
prendre de l'accroisiement par la
germination, diminue à cette épo-
que , et finit même par disparaître
entièrement. Il est inutile de con-
naître la position respective de ces
deux organes, pour arriver plus fa<-
cilement à leur distinction. Quelque-
fois l'embryon est complètement le-
couvert par l'endosperme, de sorte
que l'amande se présente sous l'as-
pect d'une masse de tissu cellulaire.
Dans ce cas , il faut nécessairement
fendre l'endosperme pour découvrir
Tembryon. C'est ce qui forme l'em-
bryon inlraire. D'autres fois , au con-
traire, 1 embryon est simplement ap-
pliqué sur l'un des côtés de l'endo-
sperme, et on dit alors qu'il est ex-
traire Comme l'endosperme et l'em-
bryon ont l'un et l'autre été l'objet
d'un article spécial , nous renvoyons
à ces deux mots pour les détails qui
les concernent. V. Embryon et En-
DOSPERME.
La position des Graines et surtout
leur direction relativement à l'axe du
péi icarpe , sont importantes à consi-
dérer, surtout quand ces Graines sont
en nombre déterminé. Elles fournis-
sent alors d'excellens caractères pour
la classification naturelle des Végé-
taux. Ainsi ^ une Graine fixée par sa
base, même au fond du péricarpe ou
d'une de ses loges , quand il est mul-
tiloculaire, et dont elle suit plus ou
moins bien la direction , est dite
dressée ; comme , par exemple , dans
toute la famille des Synanthérées. On
dit au contraire qu'elle est renversée ,
quand elle est attachée au souimet de
la loge , dans les Dipsacées par
exemple. Si la Graine est attachée un
peu sur les côtés de la base ou du
somn)et de la loge, dont elle suit la
GRA
direction , on dit dans le premier cas
qu'elle est ascendante , et dans le se-
cond, qu'elle est suspendue. Enfin,
on api)lique aux Graines le nom de
péritropes , quand elles sont horizon-
tales , relativement aux parois du pé-
ricarpe On distingue dans une Graine:
i' sa base, qui est constamment re-
présentée par le bile ou point d'atta-
che; 2" son sommet, qui est le point
diamélialcment opposé à la base; 3'
ses /'aces.
Quand une Graine est comprimée,
celle de ses deux faces qui regarde
l'axe du ]iéricarpe , porte le nom de
face proprement dite ; l'autre , qui est
tournée du côté des parois du péri-
carpe, celui de dos. Le bord de la
Graine est représenté par le point do
réunion enire la face et le dos. Quand
le bile est situé sur un des points du
bord de ta Graine, elle est dite com-
primée. On dit au contraire qu'elle est
déprimée, quand le bile se trouve sur
la face ou sur le dos.
On doit à Dutrochet des recherches
fort curieuses sur la formation suc-
cessive des diverses parties de la
Graine et spécialement de l'embryon.
Cet organe ne se montre pas immé-
diatement après la fécondation. Quel-
quefois il ne commence à se distin-
guer que trente à quarante jours après
cette époque. C'est communément
sous la forme d'une petite vésicule
qu'il apparaît. Celte vésicule est en-
veloppée ou contenue dans une masse
comme celluleuse , qui tantôt dispa-
raît entièrement par suite de l'ac-
cioissement de 1 embryon ; tantôt
forme autour de lui un corps acces-
soire, destiné à le nourrir, et quon
nomme eiidosperme. Dutrochet est
porté à considérer l'endosperme ,
quand l'embi-yon est intraire, comme
une enveloppe séminale particulière,
dont les paiois sont devenues paren-
chymateuses. Quand l'embryon est
extérieur , tantôt l'endosperme est
formé par un organe particulier, sorte
d'accessoire de l'embryon , auquel
l'auteur donne le nom d'IIjpostate ,
tantôt par un placenta qui sert à
nounir l'embryon. Il résulte de là
GRA
que l'cndospernie n'est pas priiniti-^
veinent un organe partout identique,
et que son origine est l'orl dillcrenie
dans un grand noFubre Je Vt'i,'élaux.
Doit-on doiuier le nom de Graines
aux oiganes reproducteurs des Plan-
tes aguuies ou cryptogames, telles
Îue les Fougères, les Mousses, les
lianipignous , les Algues , etc.? Nous
ne le pensons pas. Eu eilèt, le carac-
tère essentiel de la Graine , celui qui
la constitue réellement , c'est de con-
tenir un embryon , c'est-à-dire un
corps organisé , devant reproduire uu
nouveau Végétal , et offrant déjà à l'é-
tat rudinientaire les parties essentiel-
les qui doivent le constituer. C'est
par ce caractère que les Graines se
distinguent des bourgeons et des bul-
billcs , qui jouissent également de la
faculté de reproduire de nouveaux
individus. Mais les organes repro-
ducteurs des aganies , ou les Sporu-
/es , im renferment pas d'embryon;
ils reproduisent , il est vrai , de nou-
veaux individus , mais à la manière
des gemmes et des bulbilles. On doit
donc plutôt les assimiler à ces der-
niers , que les considérer comme de
véritables Graines. P^. Cryptoga-
mes, (a. b.)
Le mot Graine a souvent été em-
ployé comme nom propre avec quel-
que épitbète caractéristique pour dé-
signer diverses Plantes ou leurs fruits}
ainsi l'on a appelé :
Graine d'amour , leGrémil oflSci-
nal et le Sota/ium Pseudo-Capsicum.
* Graine d'Ambrettk , l'Hibiscus
Àhdmoschus dont on faisait autrefois
un grand usage en la mettant dans
la poudre dont on chargeait les che-
veux.
Graine d'Anse , qu'on a eu tort
d'écrire Graine de Lance, les aman-
des de V Omphalea diandra , qui croît
le long des golfes ou anses sur les ri-
vages de la mer , aux Antilles.
Graine d'Avignon, Graine jau-
ne ou Grenette , le fruit du Rham-
nus infectorius.
* Graine de Baume, le fruit de
y.lmyris Opobalsamiim.
GRA 457
Graine DE Canarie ou de Cana-
ris , la semence de l'Alpisfe.
(> raine en coeur , le Curispermum
hjssopifulium .
Graine a dartres, la Graine
du Cassia testa et du Vatcria guia~
nensis.
Graine d'écarlate, la petite
galle que produit le Que/eus eue-
cifeia.
Graine de Girofle, le fruit d'un
Aniome et la graine du Myrlus Pi-
menta.
Graine jaune, V. Graine d'Avi-
gnon.
■* Graine kermesievne fC. Bau-
hin), le fruit du Myrte de Tareute,
variété du Myrte commun.
Graine de Lance , pour Graine
d'Anse. K. ce mol.
* Graine Macac^ue, \cMatuubea.
d'Aublet et le Mtiastuma lœi'igata.
Graine des Moluques ou de Til-
l>Y , le Croton Tiglium.
Graine de Musc ou hiusquée ,
\ Hibiscus Abelmosclius.
Graine d'Oiseau, l'Alplsle et le
Millet.
* Graine orientale , le Ménis-
perme.
Graine de paradis , un Amome
qu'on emploie dans l'Inde pour les
ragoûts et pour filsifier le Poivre.
Graine perlée, le Grémil offi-
cinal.
Graine de Perroquet , le Cartha-
mus tinctorius.
Graine de Perruche , le Celtis
micranllius selon Richard père.
Graine de PsYLLioN, la semence
du Piantago Psyllium, qu'on emploie
dans le blanchissage des n ousselines
et dentelles.
Graine de Réglisse, V Jbrusprc-
catorius à Saint-Domingue.
* Graine royale ( Mesué ) , le.
Ricin commun.
Graine a Tatous, l'Amajova à la
Guiane.
Graine de Tilly. /^.Graine des.
MoLlQUES.
* Graine tinctoriale , même
chose que Graine d'Ecarlate, f^. ce,
mot.
GuAiNB DE TuRQuiK , le Maïs.
Gkaine a Vers , le Chénopode
authelinentique à la Guiane, selon
Richard père , et le Semen-Conlia.
* Graink verte ( Aviccnne), l'a-
mande du Pistachier, (k.)
GRAIN ES FOSSILES, bot. crypt.
K. Carpolitiie.
GRAINETTE. bot. phan. Même
chose que Graiue d'Avignon, y. ce
mot, (b.)
* GRAINS DE MURE. bot. crypt.
{^Champignons.'^, Genre formé par Pau-
let pour des Plantes fongueuses et
membraneuses , d'une chair ferme ,
etc., etc. Conmient une Plante fon-
gueuse peut-elle être membraneuse ,
et avoiràla fois une chair quelconque?
Ce genre , aux c'^ractères duquel il est
conséqueinment impossible de rien
comprendre , renferme des Oreillet-
tes rouges et des Godets crotiniers !
(B.)
* GRAINS DE ROSAIRE, échin.
Ce nom a été donné par d'anciens
auteurs à des articulations fossiles de
la colonne des Crinoïd^s ou Encri-
nes. V. Crinoïde. (iiAM..x.)
GRAINS DE SEL. min. Nom vul-
gaire, parmi les lapidaires, de très-
petits Diamans bruts globulifornies.
(B.)
GTJAINS DE ZELIN ou POIVRE
D'ETHIOPIE. BOT. PHAN. Les grai-
nes de V U varia odorata. [a.)
GRAINZARD. ois. Syn. vulgaire
de Sarcelle d'été. P^. Canard.
fDR.Z.)
GRAISSANE. BOT. PHAN. Variété
de Figues fort estimée dans le midi
de la France, particulièrement en
Provence. (b.)
GRAISSES. zooL chim. On a dé-
signé sous ce nom toutes les substan-
ces grasses extraites du corps des Ani-
maux et dont la fluidité varie entre
25 à 4o degréi. Cette déteriuination
est inexacte, puisque la Graisse de
l'Homme est toujours fluide au-des-
sus seulement de i5 à 17 degrés. La
nature chimique des Graisses ne dif-
GRA
férant aucunement , si ce n'est par la
proportion de leure principes immé-
diats , de celles des huiles , du beur-
ic, de la cire et autres corps gras;
nous I envoyons à ce dernier mot pour
traiter de leur histoire chimique sur
laquelle Chevreul a , dans ces der-
niers temps, jeté tant de lumière.
/^. Gr.vs (corps). La solidité plus ou
moins grande des Graisses en a dé-
terminé les distinctions et leur a fait
appliquer dlfférens noms particulieis.
Ainsi , les Graisses de Porc , de Mou-
Ion , de Bœuf, etc. , sont nommées
Axonge, Saindoux, Suif, etc. Les
Animaux vertébrés semblent être
seuls pourvus de cette sorte de corps
gras , ou du moins on n"a pas cher-
clié à les comparer dans les diverses
classes d'Animaux. Les Graisses
d'Homme , de Porc , de Mouton , de
Bœuf, de Jaguar et d'Oie, ont seules
été étudiées avec soin. Ces Graisses,
à l'élal de pureté, sont en général
incolores; celles de l'Homme et du
Jaguar sont colorées en jaune par un
principe soluble dans l'eau. L'otieur
de certaines Graisses est due à la pré-
sence d'Acides volatils récemment
découverts par Chevreul , et qu'il a
nommés Acides hircique, capriquc ,
etc. La fusibilité des Graisses est va-
riable ; elle dépend de la quantité de
Stéarine et d'Eiaïne qui la consti-
tuent. Celle de l'Homme , à l'état de
santé , se prend en masse à i7'',o ceu-
tigr. ; dans certaines maladies aiguës ,
elle est beaucoup moins concrète. Les
Graisses de Porc et d'Oie se figent à
56 ou 27"; celle du Jaguar à 29**, 5 ;
dans le Bœuf, à Sg" ; enfin , le suif
du Mouton se fige tantôt de 07 à 39°,
tantôt de 4o à 4i°.
Les Graisses sont très-susceptibles
de saponification; exposées à l'air et
à la lumièi-e, elles acquièrent de l'a-
cidité et une odeur piquante connue
sous le nom de Rance. On les em-
ploie principalement à l'éclairage, a
la fabrication du Savon, comme ali-
ment, et comme préparations phar-
maceutiques. (G..N.)
GRAISSET. BEPT. lîATK. L'un des
GRA
noiuo vulgaiics de la Ruinclte vei (c.
f^. RAiNi:TTr.. (b.)
GHAISSON. rois. L'un tles noms
du Hareng sur les côtes ïeplcntrio-
uales de la France. (u.)
GRALL/E. OIS. T^ . Grallf.s et
KCUASSIEKS.
GRALLARIE. ois. Espèce du
genre Fourmilier. Vieillot fait de
celte espèce le type de son genre Gral-
laria. /^. Fourmilier. (dr..z.)
GRALLES.Y;/a//a/6)AC5. ois. Cet or-
dre, le treizième de la méthode de Tein-
niinck, a pouricaractèrcs : pieds grê-
les, longs , dépourvus de plumes au-
dessus du genou dans un espace plus
ou moins étendu; trois seulement ou
trois doigts dessous et un derrière ,
celui-ci ae niveau avec les autres ou
articulé un peu plus haut. La forme
du bec est assez variée ; elle est le plus
souvent droite, en cône très-allon-
gé et comprimé , rarement plate, dé-
primée. Les ornithologistes systé-
matiques avaientaussi consacré cet or-
dre qui renferme beaucoup de genres,
mais généralement peu nombreux
en espèces, ce qu'il faut rapporter
principalement à la variation éton-
nante 'le la forme du bec La prc-
mièie famille des Gralles renferme
ceux qui n'ont que trois doigts; ils
sont répartis en six genres , savoir :
Odicnème , Sanderling , Falcinclle ,
Echasse , Huîtrier et Pluvier. Les
genres Vanneau , Tourne-Pierre ,
Grue , Courlan , Héron , Cigogne ,
Bec-Ouvert, Ombrette, Flammant ,
Avocelte, Savacou, Spatule, Tantale,
Ibis, Courlis, Bécasseau, Chevalier,
Barge , Rhyuchée, Caurale , Râle,
Gallinule , jacana et Talève, dont les
espèces ont toutes quatre doigts, for-
ment la seconde famille. Tous ces Oi-
seaux ont des habitudes à peu près
communes , et à l'exception d'un
très-petit nombre qui sont en quel-
que sorte omnivores, tous ne se nour-
rissent que d'Insectes aquatiques, de
Mollusques, de Poissons et de Rep-
tiles, lorsque les dimensions et la
consistance du bec le leur pcrmet-
GRA
459
lent; ils ont les ailes longues el pro-
pres conséquemnient aux longs voj/a-
ges qu'ils ont l'habitude d'enlrepreu-
drc , surtout aux deux époques des
changemens principaux de saisons.
Ces voyages sont déterminés chez
la plupail des Gralles par le besoin
de nounituro qu'ils ne trouvent que
dans une tcmpéraUue tempérée; eu
effet, comment, avec la faiblesse de
leur bec , pourraient-ils chercher les
Vermisseaux au sein d'une vase que
la gelée aurait recouverte dune
croûte impénétrable? Dans la saison
rigoureuse aussi , les Reptiles en-
gourdis ne se montrent plus à la sur-
face du sol , et l'Oiseau qui s'en
nourrit doit suivre en quelque sorte
pas à pas le rayon qui réveille la na-
ture ou la tient à l'abri d'un repos
forcé. Les marais fangeux , les bords
des lacs et des rivières , les côtes soûl
les endioitsou s'arrêtent les Gralles ;
ils y séjournenl plus ou moins long-
temps selon l'abondance de la nour-
riture ou la marche plus ou moins
rapide de la saison; ils voyagent or-
dinairement en troupes , et chacune
composée d'espèces du même âge ,
les vieux précèdent les autres de plu-
sieurs jours ; dans le vol , ils tiennent
toujours les jandjes étendues en ar-
rière ; dans la marche ils apportent ,
suivant le rapport de la longueur des
doigts avec celle du tarse , ou beau-
coup de gravite ou une vitesse extrê-
me ; tous sont rusés el sauvages; ils
se laissent diflicilemenl approcher.
Chez plusieurs d'entre eux la mue est
double; elle change périodiquement
les couleurs du plumage, ce qui n'a
pas peu contribué à jeter de la con-
fusion dans les divisions spécifiques j
chez d'autres elle n'a lieu qu'une fois
Tannée, et dans ce cas, les jeunes
mettent un temps beaucoup plus
long à se revêtir de la robe lies adul-
tes. (DR..Z.)
GRALLIPÈDES. ois. ( Vander-
stegen de Putte. ) Syn. d'Echassiers.
V. ce mol et Gralles. (dr..z.i
GRALLINE. GralUna. ois. Genre
établi par Vieillot pour y placer la
46o GRA
seule espèce connue qui existe au Mu-
séum de Paris. Les caractères assi-
gnés à ce genre sont : bec droit et lé-
gèrement convexe en dessus; man-
aibule supérieure un peu courbée
vers le bout et écliaucrée ; l'inférieure
entière; les narines arrondies; tar-
ses longs : quatre doigts , trois devant
et un derrière ; l'ongle postérieur
très-crochu et robuste ; les antérieurs
Irès-pelits et grêles ; deuxième et
troisième rémiges les plus longues.
Gralline noire et blanche ,
Grallina melanoteuca , Vicill. Parties
supérieures noires ainsi que la gorge,
le haut de la poitrine et l'extrémité
de la queue; parties inférieures,
sourcils , côtés du cou , croupion ,
une large bande sur les ailes, origine
de la queue dun blanc pur ; bout du
bec et pieds uoii's. Taille, onze pou-
ces. La femelle a la gorge et le front
blancs. CetOiseaua été rapporté de la
Nouvelle-Hollande; ses mœurs et ses
habitudes sont entièrement ignorées.
(DR..Z.)
GRAMALLA. «ot. phan. L'E-
cluse cite ce motcounneetnployédans
le Décan pour désigner la Casse des
boutiques. (b.)
• GRAME. LOT. PHAN. Mot dé-
rivé de Gramen , vieux nom fran-
çais des Céréales , encore employé
dans quelques cantons de la France
méridionale, particulièrement en Pro-
vence, (b.)
GRAMEN. BOT. PHAN. Ce nom ,
employé par les anciens , et adopte
par les botanistes modernes , est au-
jourd'hui remplacé par celui de Gra-
minées. P^. ce mot. (b.)
GRAMINÉES. Gramineœ. bot.
PHAN. L'une des familles les plus na-
turelles du règne végétal , et qui se
compose de cette foule de Plantes
que l'on désigne le plus communé-
ment sous les noms d'Herbe , de Cé-
réales et de Gramens. L'importance
des Plantes qui la composent , les par-
ticularités qu'elles offrent dans leur
^organisation , les discussions dont el-
les ont été l'objet, nous engagent à
donner à cet article plus de dévelop-
GRA
pemens qu'aux autres articles de fa-
milles déjà traités dans cet ouvrage.
% P''. Caractères généraux de la fa-
mille des Graminées.
Les Graminées sont généralement
des Plantes herbacées, annuelles ou
vivaces. Leur tige a reçu le nom
spécial da Chaume; il est cvlinihi-
que, rarement comprimé, fastuleux
ou plein , et oflVant de distance eu
distance des nœuds solides. C'est de
chacun de ces nœuds que partent les
feuilles; elles sont alternes et engai-
nantes à leur base. Leur gaînc , q'ie
l'on peut considérer comme un péiiole
très-dilaté, est fendue dans toute sa
longueur; elle offre à son point de
jonction avec la base de la feuille une
sorte de petit collier membraneux ou
formé de poils , el qu'on nomme col~
lure ou ligule. Les tleurs offrent dif-
férens modes d infloiescence , dont
les deux principaux sont l'épi et la
panicule. Elles sont ordinairement
hermaphrodites , tantôt unisexuées ,
monoïques, dioïques ou polygames.
Ses fleurs sont »anlôt solitaires, tan-
tôt réunies plusieurs ensemble et for-
mant de petits groupes auxquels on
donne le nom à'épillets. A la base de
chaque épillet, on trouve la lépicène,
généralement formée de deux écail-
les, rarement d'une seide ; plus ra-
rement elle manque tout-à-fait; elle
est commune à une , deux ou à un
plus grand nombre de tleurs , portées
sur un axe commun. Chaque fleur
hermaphrodite se compose de la glu-
rne , de la glumelle , des étamines et
du pistil : i" la glume est formée de
deux valves opposées l'une à l'autre,
généralement roulées et dont l'une
extérieure , plus grande et plus épais-
se , embrasse l'autre qui est plus in-
térieure et plus mince. La valve ex-
terne , qui est souvent carénée , est
tantôt mutique à son sommet , tantôt
terminée par une arête ou une soie,
quelquefois par plusieurs arêtes ou
plusieurs soies; 2° la glumelle se
compose en général de deux petites
paléoles d'une forme très -variée ,
minces ou épaisses, glabres ou vc-
GRA
lues , rapprochées l'une contre l'au-
tio et placées sur la lace de l'ovaire
opposée au ï^illon ; quehiuei'ois elles
inanqucnl enticrenienl, a'autres lois
on ne trouve qu'une seule paléole;
5° le nombre (ies élaniiues est lorl
variable. jDn en compte une, deux,
trois , six , ou un grand nombre. Mais
le nombre trois est celui qui se pré-
sente le plus souvent. Les filets sont
capillaires ; les anthères sont termi-
nales, ordinairement bifurquées à
leurs deux extrémités; elles sont,
ainsi que les paléolcs de la glumelle,
insérées sous l'ovaire; 4" 1 ovaire est
globuleux ou allongé , sessilc , à une
seule loge, contenant un seul ovule.
Les sl>les sont ordinairement au
nombre de deux: quelqucfoison n'en
trouve qu'un seul qui se bifurque
vers sa pai lie supérieure; plus rare-
niant il n'en existe que trois. Le nom-
bre des stigmates est le même que
celui des styles ou des divisions du
style. Ils sont ordinairement compo-
sés de poils glanduleux et barbus,
tantôt formant une sorte de petit pin-
ceau, tantôt ressemblant à une plu-
me. Le fruit est une cariopse, très-
larement un akène , tantôt nu , tantôt
enveloppé dans les écailles (loi aies ,
oflVant quelquefois un sillon longitu-
dinal. L'embryon est appliqué sur la
partie inférieure d'un endosperme fa-
rineux qui forme la plus grande par-
tie de la masse de la giaine. Cet em-
bryon , qui est monocot^lédon , pré-
sente, par le côté oix il est appliqué
sur l'endosperme , une sorte d'écus-
son nommé hypublaste par le proles-
seur Richard, et viteUus par Gaert-
ner , et que quelques uns considè-
rent counne le cotylédon, tandis
qu il n est qu'une dépendance de la
radicule; celle-ci forme un gros tu-
bercule dans lequel sont renfermés
de trois à cinq uiamelons coléorhizés
qui percent la partie iuféiieure de
l'embryon pour pouvoir se dévelop-
per. Le cotylédon est sous la forme
d'un petit cône, renfeimanl intérieu-
rement la gemmule. Entre le corps
radiculaiie et le C(it>lédon on voit
quelquefois un petit appendice
GRA 46i
Sfjuammiformc nommé cpihlaste; tan-
dis qu'on donne le nom de hlaste à
toute la partie de l'embryon qui se
développe et prend <le l'accroissement
à l'époque de la germination.
LfS écailles florales qui consti-
tuent la lépic. ne et la gluine, ont
été autrefois considérées comme for-
mant un caliee et une corolle ; mais
c'est à tort , car elles n'ont rien
de commun avec le véritable pé-
rianthe des autres Végétaux. Ce
sont , ainsi que le professeur Ri-
chard l'a enseigné le premier, de»
organes entièrement analogues aux
br.ictées et aux spathes. Quant à la
glumelle, que Linné et la plupart
des autres botanistes désignaient sous
le nom àe nectaire , quelques auteurs
modernes ont pensé que les écailles
qui la forment étaient des étamine.s
avortées. IMais cette opinion ne sau-
lait prévaloir; car si l'on examine
atteniivemenl la position de ces écail-
les relativement aux étamines, on
verra quelles sont situées sur un plan
plus extérieur. La structure de l'em-
biyon a été un des points le plus
contesté de l'histoire des Graminées.
Suivant Jussieu, Mirbel , R. Brown ,
etc., l'écusson qui est appliqiié con-
tre l'endosperme est le véritable co-
tylédon; suivant Richard, au con-
traire , ce corps fait partie de la radi-
cule, tandis que le cotylédon est
l'espèce de gaîne qui revêt la gem-
mule. Si nous comparons un instant
l'embryon des Graminées à celui des
autres Plantes monocotylédonées ^
nous arriverons naturellement à cette
conclusion. En eflét, dans toutes les
Monocotylédonées, nous verrons que
Ja gemmule est constamment reniér-
mée dans l'intérieur même du coty-
lédon ; jamais elle n'est à nu ni sail-
lante. Nous devons donc, dans les
Graminées, donner le nom de coty-
lédon au cor[)S qui revêt la gemmule,
quoiqu'ici il soit plus mince qu il oc
lest généralement. Quant au corps
charnu nommé vitellus par Gaertner,
hypublaste parle professeur Richard ,
il liait partie de la radicule. L'analo-
gie vient encore à l'appui de cette
463
GRA
opiniou. Ea effet, ce qui paraît d'a-
bord surprenant , c'est de rapporter à
la radicule une masse aussi considé-
rable , mais dans \e lîuppla marilima,
le Pekea tubercitlata , l'embryon est
composé de deux parties fort différen-
tes , l'une cylindioïile, mince et su-
périeure, l'autre inférieure, extrême-
ment grosse , et toul-à-fait semblable
à lécusson des Graminées, h^ pre-
mière est évidemment le corps coty-
lédonaire qui, dans le Ruppia , ren-
ferme la gemmule, et dans le PeÀea
est partagé en deux lobes ou cotylé-
dons; la seconde est nécessairement
la radicule , ainsi que le prouve la
germination. Voilà donc des radicu-
les excessivement volimiineuses dans
d'auires Plantes que les Graminées ,
et leur extrême ressemblance avec le
vileUus de ces dernières doit néces-
sairement faire considérer ce corps
comme faisant également partie de la
radicule.
§ II. Classification des genres.
Les genres de la famille des Gra-
minées sont fort nouibreux. Comme
dans toutes les familles éminemment
naturelles, les caractères en sont sou-
vent fondés sur des particularités
d'organisation fort minutieuses , à
cause de lapelite.^se de leurs fleurs:
aussi leur étude est-elle fort difficile.
Plusieurs auteurs se sont spéciale-
ment occupés de cette famille. Nous
citerons plus particulièrement ici
l'Agrostographie de Scheuchzer, ou-
vrage oîi l'on trouve d'a>sez bonnes
descriptions et des figures analyti-
ques assez exactes; celle de Palisol de
Be.Tuvois , qui a établi un très-grand
nombre de genres nouveaux, et don-
né des figures analytiques exprimant
les caractères de tous les genres dé-
crits dans l'ouvrage; ces genres y
sont au nombre de cent trente-qua-
tre. Peu d'années après la publica-
tion du travail de Beauvois, un bo-
taniste de Vienne, G.-B. Trinius , a
publié un nouveau Gênera de cette
famille, sous le nom de Fimdamenla
Agrostographiœ. Il a adopté un assez
grand nombre des genres du bola-
GRA
uiste français , et en a créé quelques-
uns de nouveaux, en sorte que le
nombre total est porté à cent quatre-
vingt neuf. Tels sont les trois traités
généraux sur les genres de la famille
des Graminées ; mais cette famille a
donn(j naissance à plusicms autres
travaux irnportans. Ainsi notre colla-
borateur C. Kuuth a publié dans les
Mémoires du Muséum des considéra-
tions générales sur cette famille, et a
le premier p: oposé une classification
naturelle de ses genres. Gaudin et
Kœler ont publié deux ouvrages fort
estimables, le premier ïur les Gra-
minée-i de la Suisse , le second sur
celles de la France ; enfin les proies-
seuis Richard et Mirbel ont donné
desavansméuioires sur l'organisation
de leurs graines. Outre ces différens
travaux , nous ne devons pas non
plus passer sous silence le Gênera
P lantarum de Jussieu , les ouvrages
de Kuntb {Nou. Gêner, et Spec. Am.
yEquinoct. ) , de R. Brown ( Prodr.
FI. Nou.-Holl.) , et les Graminées de
Host , de Schreber, etc. , oii un grand
nombre de genres nouveaux se trou-
vent décrits avec un soin tout parti-
culier.
La classification suivie par ces dif-
férens auteurs est loin d'être la même
quoique cependant elle soit toujours
artificielle , si nous en exceptons celle
de Kuuth. Ainsi Liniié a dispersé les
différens genres de cette famille dans
un grand nombre de classes de son
Système, savoir : Monandrie , Dian-
drie, ïiiaudrie , Hexandrie , Polyan-
drie , Monœcie, Polygamie. Gaudin
les a divisés en deux grandes sec-
tions , savoir : les Uniflores et les
Multitlores , qu'il divise ensuite en
deux groupes, suivant que leur glume
est aristée ou mutique. Les premiè-
res divisions de Kœler reposent sur
l'inflorescence; il établit deux gran-
des tribus , l'une pour les genres dont
les fleurs sont disposées en paniculc ,
l'autre pour ceux qui forment des
,cpis. Palisot de Beauvois forme d'a-
bord deux groupes qu'il nomuieà tort
familles : dans la première il range
les genres Monolhalamés , c'est-à-
GRA
dire ceux dont tons les opillols 8011I
ser7iJ)l;iblos ; dans la secoiuU;, les gen-
res l'olvllianialés dont icscpiilcis sont
dissrnil)lal)lcs. Chacune de ces deux
iiiniilles est divisée en deux tribus,
suivant que l'axe qui supporte les
tlcurs est articulé ou nonarticidé. La
considération des épillels uuiUores ,
ijiflores , nudtiflores, sert ensuite à
subdiviser les tribus en cohortes.
(Juant à la classification de Tiinius,
elle est absolument la nicine que cel-
le de Ijinné. Toutes ces méthodes sont
puiement artificielles , puisque les
caraclères des divisions qui y ont été
établies sont généralement tirés de la
considération d'un seul organe ou des
modifications d'vni seul org.iiie. Il
n'en est pas de même de celle publiée
par Kunth. Cet habile observateur
a cherché à saisir les rapports natu-
rels qui hent entre eux les difFérens
genres de cette t'aniille, et après un
examen attentif, il est parvenu à
former dix groupes ou sections qui
peuvent être , en quelque sorte, consi-
dérés comme autant cle petites famil-
les. Nous allons exposer brièvement
les caractères de ces groupes , et indi-
quer les genres principaux qui s'y
lapportent.
1°. PAyicÉEs. Fleurs disposées en
épi ou en panicule ; épillets solitaires
ou réunis; lépicèue uni ou biflore ;
l'une des deux fleurs stérile ou uni-
sexuée ; valves de la lépicène ordinai-
rement membraneuses ; celle de la
glumc cartilagineuse ; deux stvles.
« V ni flores.
Faspalum , L. ; Axonopus^ Beauv. ;
Piptatherum, Beauv.; Mllium , L.~;
Microchloa , R. Brown ; Jllihora ,
Adans. ; Reimaria , Fliigge.
y£ Biflo/es.
Digitaiia , Ha lier; Panicum, L. ;
Ântheitaiithia , Beauv.; Isachiie , R.
Br. ; Setaria , Beauv. ; Uiochlua ,
Beauv. ; Oplismenus , Beauv. ; Pe/ii-
ci/i'a/ia, Swartz: Gymnofrlx, Beauv.;
Feniùsettiin , Rich. ; Cenchrus , L. ;
ylnt/iep/ioia, Schreber; Trachys, Retz;
Tf/psacu/n; b. ; lHanisuris , L. ; Fel-
GUA 465
(opho/iiSy Desv. ; Ec/iirio/œna ,Desv.:
Thnnrea, l'ers. ; Tragiis , lia lier.
•2". Stipaciîes. Fleurs en panicule;
épillets solitaires et uniflores; lépicè-
ne membraneuse; valve inférieure de
la glume cartilagineuse, aristée , non
embrassante ; deux styles.
Arhtida , L. ; ArthratlLcnnn ,
Beauv. ; Strcptachne, R. Brown ; Sli-
pa, L. ; Orjzopsis , Rich.
3". AguostidÉes. Fleurs en pani-
cule simple ou rameuse; épillets so-
litaires cl undlores; lépicène el glume
de la même consistance; iiaillclte in-
férieure aristée ou mutique; la sii-
périeuic jamais bicareuéc. Deux
styles.
Fodosœnium, Desv.; Muldenherg'ia,
Sciireb.; C/o/we«a , Beauv. ; Chœlurus,
Link; y'Egopogon, Hunib. et Bonpl.;
Culobachiic , Beauv.; Lagurus ,\j, ;
Polypogun, Desfont.; Gastridium ,
Beauv.; Jgroslis, Adans.; Calarna-
grostis; Adans.; Trichodium ,ïkich..;
Jgraidus , Beauv. : Apera , Adans. ;
Vilfa^ Beauv. ; Cin/ia, L. ; Sparlina,
Schreb. ; Psamma, Beauv.; Heliu-
cldoa , Host; Crjpsis, L. ; Comucopiœ ,
Scheuchz. ; Ec/iinupogo/i , Beauv. ;
Alopecurus , L. ; Phleum , L. ; Ac/i~
nodo'iton , Beauv.; Phalaris, L. ;
Ghlluchloa . Beauv.
4^. Festucacées. Fleurs en pani-
cule; épillets solitaires à deux ou à
pltisicius fleurs; valves de la lépicè-
ne carénées; paillettes de la glume
de la même consistance que les val-
ves , l'inféiieuie concave ou carénée,
souvent aristée, la supérieure bicare-
née ; deux styles.
«. Auénacées. Epillets pauciflores ;
paillette inférieure aristée sur son
dos; arête géniculée et tordue,
Dejcuxia , Clar. ; Corjnophorus ,
Beauv. ; Deschampsia , id. ; ilolcus ,
id.; Hieroc/Uoa , Gmel. ; Tu resta ,
R. et Pav.; A/ithuxnnlhum, L. ; Aira,
id. ; Cahibrosa, Beauv. ; vlrrheiiathe-
runi , id. ; Avena , L. ; Pensameris ,
Beauv. ; Pommereulla, \^.\ Dantho-
nia , I). C; Gaudinia , Bjauv.
(3. Iruridiriacées. Kpiliels mulliflo-
464
GRA
res ; paillette inférieure concave , su-
biilée à son sommet, et accompagnée
de poils à sa base.
Donax, Beauv. ; Gynerium, Ilurab.
el Bonpl. ; Arundo , Beauv.
y. Bi ornées.
Chrysuriis, l'ers. ; Sesleria, Scop. ;
Cy nos unis; Beauv. ; Eirythrophorus ,
ici. ; Kœleria , Pers. ; Daclylis , L. ;
Glycena,VL. Br.; Centollieca , Desv.;
Festiica , L. ; Bromus , id. ; Strepto-
^jrtrt, Beauv. ; Brachypodium, id.;
Uiiiola , Ij- ; Tricuspis , Beauv. ; Di-
plac/ine , id. ; Ceratochloa ,id. ; Sc/iis-
miis , id. ; Triodia , R. Br. ; Cœ'acàne ,
id. ; Beckrnannia , Host ; Melica ,
L.; Molinia, Kœler; jB/v'sa, L.; Poa, id.
f)*". Chloridées. Fleurs en épi;
épillets solitaires, rarement multitlo-
res , avec la fleur terminale avoi tée et
difforme ; valves carénées non oppo-
sées ; paillette inférieure ti ès-souvent
aristée, rarement inutique ; la supé-
rieure bicarenée ; deux styles.
Sclewchloa , Beauv. ; Eleusine ,
Gaeitn. ; Dactyloctenium, Willden.;
Rabdochlua , Beauv. ; Leptochloa ,
id. ; Gymiiopogon , id. ; Chloris , Sw.;
Cynodon , Kich. ; Dinebra , Jacq. ;
Triaf/iera ,Desv.; Buuieloua , Beauv.;
C/iond/vsium , Desv. ; Heteroscega ,
id. ; Echinaria , Desf. ; Pappopho-
j-um, L.; Triraphis , R. Br. ; Ennea-
pogon , Desv.
6°. HoiîDÉACÉES. Fleurs en épi;
épillets solitaires ou réunis, unitlores
ou multiflores ; valves opposées , éga-
les ; paillette inférieure ai istée ou mu*
tique ; la supérieure bicarenée ; deux
styles.
A'gylpps , L. ; Trilicum , id.; Agro-
pyron , Beauv. ; Lolium , L. ; Elymus,
id.; Seca/e, id.; Hordeum, id.; Rolt-
ioe//a , Beauv. ; Opkiurvs , Gacrtn. ;
Monernia , Beauv. ; Lodicularia , id. •
J^' ardus , L.; Z oysia ,Wi\ld. ; Cha-
mœraphis , R. Br.
7*". Saccharinéks. Fleurs en épi
ou en pauiculc; axe articulé ; épillets
ordinairement géminés , unis ou bi-
llores ; l'un des épillets sessile , l'autre
GRA
pédicellé et très -souvent unisexué;
valves plus dures que les paillettes ,
non carénées ni opposées; paillettes
membraneuses non carénées , 1 infé-
rieure très-souvent aristée; deux sty-
les.
Perotis, Ai ton; Saccharum, L. ;
Imperala , Cyrillo ; Eriochrysis ,
Beauv.; E/ iani/iu s jKich.; jindropo-
gon , L.; Anthistiria , L. fils ; Cata-
mina , Beauv.; Apluda, L.; Surghum,
Pers.; Zea, L.; Diecturnis, Humb. et
Bonpl.; Elionurus , id.
S''. Oryzées. Fleurs disposées en
panicule : épillets solitaires uniflores;
paillette inférieure cartilagineuse ,
carénée; étamines très -souvent au-
dessus de trois; deux styles.
£'/t/7^a/•/o, Smith; Trochera, Ricli.;
Leersia , Swartz ; Oryza , L. ; Pola-
mophila , R . Br.
9". Olyrées. Fleurs enp.micule;
épillets uniflores , unisexués , mo-
noïques ou dioïques ; valves de la
fleur femelle plus minces que les
paillettes ; un seul style.
Zizania , L. ; Luziola , Juss.; Hy-
diochloa , Beauv.; Phaïus , L.; Olyra^
L. ; Coix , L.
10°. Bambusacées. Chaumes arbo-
rescens ; fleurs en panicule; épillets
multiflores ; paillette supérieure bica-
renée; un seul style.
Diarrhena , Swartz; Arundirtaria,
Rich. ; titemmatosperma , Beauv.;
Ba/nbusa , Schreb.; Nastus , Juss.;
Beeshay¥^\mûx; Chusquea, Kunth;
G«a<^/wa, Kunth . (a.r.)
GRAMINIFOLIA. bot. phan.
C'est-à-dire à feuilles de Gramen. Ce
nom a été donné par les anciens bo-
tanistes à diverses Plantes, telles que
\e Zanichellia palustiis , la Pilulaire
et la Subulaire aquatique. P^. ces
mots. (c.)
* GRAMINISATIS. bût. phan.
Nom propo.-é par Du Petit-Thouars
(Hisl. des Orchidées des îles austra-
les d'Afrique) pour une Plante que ce
savant place dans son groupe des Sa-
GRA
torchis qui correspond au Saijnum ,
]j. Colle Orchidée , iloul le uoiu serait
Salyrii/m gramliiciirn, selon la nomen-
clature linnécune , liabile lîlc de Ma-
dagascar oii elle tleuril au mois d'août.
Sa tige est liante d'un à deux décimè-
tres , et ses flcuis sont petites et pour-
prées.Elle est figurée li)c. cil. y lab. 6).
(G..N.)
GRAMMARTimON. bot. tiian.
Genre de la famille des S^nanthé-
rees , et de la Syngénésie superdue,
Ij. , établi par H. Cassini (Bullet. de
Ja Société l'hilom., février 1817 )qui
l'a ainsi caractérisé : calalhitle ratliée,
dont le (iisqué est composé de flou-
ions réguliers , hermaphrodites , et la
circonférence de demi-lleurons à une
ou lieux languettes et femelles : invo-
lucre plus long que les fleurons du
disque . formé de folioles presque éga-
les , lancéolées et disposées sur trois
iMugs; réceptacle nu; ov;-.ires cylin-
dracés , striés, velus, munis aune
aigrette composée de poils légèrement
plumeux. Les étauiines ont leur ar-
ticle anthéiifère bordé de di ux bour-
relets longitudinaux, cartilagineux,
jaunes cl épais. Ce dernier caiactère
ainsi que le réceptacle nu et les ovai-
.es aigrettées , distinguent le genre
Graminarthron du Duionicum. Ces es-
j.èces faisaient partie du genre Jr-
nica de Linné; mais H. Cassini , con-
sidéiaut YyJniica montana comme le
vrai type de celui-ci, a même séparé
<ie la tribu le G/ammarthi'oii <\eV A mi-
ca. Le premier fait paitie des Doroni-
cées , tandis que l'autre est placé dans
les Senécionées. L'auteur de ce genre
y rapporte trois espèces , savoir : le
Graminarthron scorpioides, H. Gass.,
ou A mica acurpiopidcs , L. ; le G. bi-
ligulatum , H. Cass. , ou ^. Doroni-
cu/ii , Jacq. ; et le G. opposiiifolium ,
H. Cass. , ou Durunicum nudicaule?
Michx. Les deux premières croissent
dans les Alpes d Europe et dans les
montagnes dAuvergne. Ce sont des
l'iantes hei bacécs, munies de grandes
Heurs d'un beau jaune doié. La der-
nière habite les lieux ombragés des
forêts de l'Amérique septentrionale.
{G..N.)
TOME VII.
GRA 46.r>
GR AMMATIAS. min. Pour Gram-
malite. l^ . ce mot. (u.;
GRAMVIATITE. min. Substance
blanche ou légèrement verdàtre , cris-
tallisant en prisme ihomboidal , très-
obtus, et qui paraît analogue à celui
de l'Amphibole- Aussi a-t-elle été
réunie à cette espèce prfv llaiiy et la
plupart des minéralogi^tes contem-
porains. Cependant une différenceas-
sez sensible dans la mesure des an-
gles du prisme avait été aperçue Ct
regardée par Bournon comme une
preuve de la séparation des deux
substances. Aujourd'hui cette diffé-
rence n'a plus rien qui doive étonner,
depuis que l'on sait que dans l'Am-
phibole il peut y avoir substitu-
tion d'un Silicate isomorphe à un au-
tre , et que ce 1 emplacement entraîne
presque toujours quelque variation
dans la mesure «les angles de la forme
dominante. Dans l'Amphibole noir
la plus grande incidence dos pans est
de 124", 12, tandis que l'incidence
correspondante dans le prisme de la
Grammatite paraît être de 127". La
Grammatite se présente dans la na-
ture on masses assez considérables,
mais elle n'occupe pas une étendue
suffisante pour qu'on puisse la consi-
dérer comme une véritable roche.
On la trouve en blocs de plusieurs
mètres de puissance engagés dans des
couches de Uolomie au Saint-Go-
thard. (g. uex..)
GRMVnifCA. BOT. niAN. Ce nom
a été donné par Loureiio à un genre
dont le port est celui de laCuscule et
qui lui ressemble tant par les carac-
tères, qiie le professeur Jussieu les
considère comme identiques V. Cus-
cute. (G..N.)
GRAIMMIQUE. bot. pu an. P'.
Grammica.
GRAMMISÏE. Grammisles. pois.
Genre de la grande famille des Per-
coides , à dorsale unique , à dents ea
velours , dans l'ordre dei Acanlhop-
térygiens , qui a pour caractères : une
gueule très-fendue ; des écailles si pe-
tites qu'à peine elles sont percepti-
bles ; point d'aiguillons à la nageoire
So
4<)(i
GRA
(lu dos ; et deux ou trois piquans au
préoperculc altisi qu'à l'opercule.
C'est Schneider qui , le premier , dis-
tingua ce genre adopté par Cuvier. Il
n'est encore composé que de tiois
espèces : le Grammistes orieiitali'i ,
figuré par Séba , ï. m, pi. 27, <ig.
ft, et deux inédites conservées dans
ies galeries du Muséum d'Histoire
Naturelle. Ce sont des Poissons in-
diens, (n.)
GRAMMIT. MIN. Sjn. de Tafeld-
sprith ou de Wollastonite. P^. ce der-
nier mot. (g. ufx.)
GRAMMITE. Grammitis. r.OT.
CRYPT. {Fougères. ) Ce genre qui ap-
partient à la tribu des Polypodiacées,
ou Fotigèrts à capsule entourée d'un
anneau élastique étroit et souvent in-
complet , est caractérisé par ses cap-
sules disposées en lignes simples le
long des nervures secondaires , et dé-
pourvues de tégumeus. Ce genre se
rapproche par ces caractères d'un
côté des Polypodes , de l'autre des
llémionites; il diiiere du premier par
l'allongement des groupes décapsule,
clu second parce que ces lignes sont
simples et courtes , et non pas ra-
meuses et anabtoino:iées. Ce genre ne
renferme qu'un petit nombre d'es-
pèces, qui varient beaucoup pour la
iorme de leur iVonde; elles offrent
aussi quelques différences dans leur
fi uctification , qui ont engagé plu-
sieurs auteurs à en séparer quelques-
imes, pour en former de nouveaux
genres. Svvartz avait le premier établi
le genre Grammite avec le caractère
que nous venons d'iôdiquer; Wilkle-
now en sépara le genre Cctcrach; Ue
CandoUe a adopté ce dernier genre,
mais eu modifiant sou caractère et en
V joignant quelques autres Plantes. Il
Vaut convenir que la plupartdes Plan-
tes qu'il a rappoi tees à ce genre ont un
port Irès-éloigné des vrais Gramuiites,
et en diffèrent beaucoup par ies écail-
les nombreuses qui couvrent la face
inférieure des feuilles et qui cachent
entièrement les fi u'ctilications : ainsi
la plupart des espèces rapportées an
genre Cétéracli, parDeCaiidolle, doi-
GRA
vent sortir de ce genre. Les uneSjteL*?
que ses Ceterach Alpinum et Hyper-
borcnm , forment le genre ff^our/sia
deR. Brown ; les autres, tels que les
Ceteracli Marantœ et le Cet. T'cl-
leiim,sc rangent paruii les Notholœna
du même auteur. Il reste donc dans
le genre Cétérach proprement dit,
le Ceterach offtcuiaram et le Ceterach
Canariensis , Wilhl., d'abord décrit
par Bory de Saint-Vincent sous le
nom à'Jsplenium latifoUum. Ces
deux Plantes ne difl'èrent des vrais
Grammilcs que p;ir les écailles sca-
rieuses qui environnent les capsules,
mais qu'on ne peut confondre avec
un véritable tégument; car la dis-
tiuction que Willdenow établit entre
les groupes de capsules obliques,
dans les Grammiles, et transversaux
dans les Cétcrachs, est si légère , que
personne ne sera tenté de l'admet-
tre comme seul caractère distinclif
de ces deux genres; nous laissons aux
personnes qui seront tentées de faire
un nouveau Gênera de cette belle la-
mille, à décider jusqu'à quel point
on peut admettre comme caractères
génériques, la présence ou l'absence
des écailles qui couvrent les feuilles.
Schkuhr et Desvaux ensuite ont
proposé de séparer des Grammiles le
Grammitis graminea , et d'en former
un nouveau genre sous le nom de
Monogramma. Ce genre est très-
bien caractérisé et mérite d'être adopté.
Il reste donc parmi les Graunnites
toutes les espèces à groupes de cap-
sules linéaires, simples, insérés sur
les extrémités des nervures secon-
daires , et qui ne sont recouverts par
aucune sorte de tégument. Ce carac-
tère embrasse encore un grand nom-
bre d'espèces très-variables par leur
porl; leur fronde est tantôt simple
comme dans les Grammitis austra~
lis , Brown , Gi'ammitis marginella ,
Schkuhr, etc.; d'autres fois die est
pinnéeoumêmeplusieursfois pinnée.
Les nervures sont en général pmnées,
les dernières sont fourchues , et
une de leurs divisions porte les groupes
de capsules, et ne se continue pas au-
delà , tandis que l'autre s'étend jus-
GRA
rjuiiu boni d<j 1.1 IVondc. Ln seule
espèce de ce genre qui croisse en Eu-
rope , Graminilis Icplnpliylla , qu'où
trouve sur les rocliers i\\\ uii>li de !a
France , de l'Italie et de l'Kspagnc ,
n nu port très - dilï'i rcnt dos autres
espèces; ses pinnules sont cunrifor-
nies , crénelées à leur extréinilé sans
nervure médiane. Les nervures sont
dicholoines , et portent des groupes
de capsules allongées , quelquefois
bifides. Ces caractères ont fait placer
celle Plante, par Desvaux, dans son
genre Gymiiugramma , mais sa posi-
tion nous paraît encore incertaine.
Les espèces de ce genre , comme
lie presque tous ceux qui app;ir-
licnnent à cette famille , sont beau-
coup plus nombreuses dans les ré-
gions cbaudes du gloi)c, que dans
les parties tempérées ; il est même
im de ceux dans lequel cette limite
est le mieux marquée. Aucune es-
pèce ne croît dans la zone boréale ,
une seule dans la partie chaude de la
zone tempérée septentrionale , et
deux ou trois dans la zone tempérée
australe à la Nouvelle-Hollande ; au
contraire elles sont assez nombreuses
dans les régions équinoxiales , et sur-
tout dans les Antilles et dans l'Amé-
rique méridionale, (ad. b.)
GRAMPDS. MAM. Syn. d'Epau-
l.ird , espèce du genre Dauphin. )^.
ccn>it. (u.j
GRANADIÉ. POTS. (Risso. ) Les
liépidolèpres à Nice. (b.)
GRANADILLA. noT. phan. C'é-
tait sous ce nom que les anciens bo-
tanistes , avant Linné , désignaient le
genre Passitlore. ^. ce mot. (g..n.)
GRAN.\OU. POIS. (Risso.) Le
Grondin dans la mer de Nice. P' .
Tbigle. (b.)
GRANATITE. min. r. Gkena-
TiTE et Staurotide.
*GRAND,GRANDE.zooT..etBOT.
Cet adjectif est devenu nom propre
en beaucoup de cas. Comparatif et
piéposé à quelque autre , il désigne ,
dans le langage vulgaire et même
dans beaucoup d'ouvrages d'histoire
GRA 467
nnlureile, des Animaux et des Plantes
de genre fort dill'ércnt. Ainsi l'on ap-
pelle :
Gb AND AiGi,r.nF.MER(Ois.), un Fau-
con du sous-genre Aigle. F", ce mot.
Grande AnisTOLociiE ( Bot.j , \'A-
ristulochia Sypho.
Grand Balai (Bot.) , le Sida coarc-
/fl/a à Caycnne , selon feu Richard.
Grande Barge (Ois.), la Barge à
queue noire.
Grand BAUME(Bot.), uneTanaisic
en Europe , et le Piper Nhaiidi à
Cayennc.
Grand BiîcAiiUNGA (Bol.), le Bé-
cabunga ordinaire. F". Véronique.
Grand Baumier (Bot.), les Popu-
lus nigra et balsamij'era.
Grand Béfroi (Ois.), une espèce
du geni c Fourmilier.
Grande Bercc (Bot.), la Bran-
cursine.
Grande Bète (Mam.) , le Tapir.
Grand Bleuet (Bot.), le Ceiitau-
rea montana.
Grand Cachalot (Mam.), le Phy-
setcr macroceplialus.
Grande Centaurée (Bot.), le
Ce/itaurea Centaurium.
Grande Ciiélidoine (Bot.), la
Chéiidoine vulgaire.
Grande Cigue (Bol.) , le Coniuni
maciilalum , L.
Grande Consoude fBof .) , la Con
soude ofTicinale, Symphytinn offici'-
nale.
Grande Cheyèche (Ois.) , le Sliix
Brachyotos.
Grand Diable (Ins.), une Cigale
de Geoffroy, qui apparlient mainte-
nant au genre Lèdre.
Grand Duc (Ois.), le Strix Biibo
Grande Douve (Bot.) , le Ranun-
culus Liingua.
Grande Écaille ;Pois.), le Chœ~
todon macrolepidotus , aujourd'hui
du genre Heniochus.
Grande Eclaire (Bot.) , la Chéli-
dome vulgaire, Chelidonium majus.
Grand Frêne (Bot.), \g Fraxi/tus
excelsior.
Grande Gentiane (Bol.) , le Gen-
tiana lu te a.
Grand Gosier ou Grand Gou-
468 GRA
ziER (Ois.) , le Pélican blanc et quel-
quefois l'Argala.
Grand Grimvereau (Ois.), la Siî-
telle, et même le Pic varié, dans Albin.
Grande Grive (Ois.), la Uiaine.
Grand Jonc {Bot.) ,Vyhundo Do-
nax , cllesSc^rpes les plus élevés des
étangs el des marais.
Grande x,angue (Ois.) , le ïorcol
vulgaire.
Grande Linote des Vignes (Ois.),
la Linote ordinaire, dans les planches
enluminées de BuiTon.
Grand Liseron (Bot.) , le Conuol-
vulus sepium.
Grande Marjolaine (Bot. ), rO/7-
gaii'im uulgare.
Grande Marguerite (Bol.), le
Chrysanthème des prés.
Grand M wève (Bot.) , le Potalia
amata à Cayenne.
Grand M irle de MoNTAGNE(Ois.),
nnc variété du Merle à plastron.
Grand Merlus (Pois.), le Gadus
Merlucius.
Grand Mouron (Bol.) , le Séneçon
vulgaire.
Grand Montain (Ois.), le Frin-
gilla Lnpunlca.
Grand Moutardier ( Ois. ) , le
Martinet des Murailles, Hiruiulo
y/pus.
Grand OEil (Pois.), unSparedaus
richlhyo'.ogie de Lacépède.
Grand ÔEil de Boeue (Bot.) , l'A-
donide vernale.
Grande Oreille (Pois.) , le Scom-
bre Germon.
Grande Oreille de Rat (Bot.),
V llieracium auricula.
Grandoule (Ois.;, le Ganga Cata,
Tetrao caurdatiis.
Grand Panaco (Bot.), le Sopàora
coccinea à Cayenne, selon feu Ri-
chard.
Grand Pardon (Bot.) , le Houx
piquant.
Grande Perce (Bot.) , la Berce.
Grande Pervenche (Bol.) , la Per-
venche commune , Vinca major.
Grande Pimprenelle (Bot.), le
Sanguisoiba ojfficinalis.
Grande Pimfrenelle d'Afrique
(Bot.), le Meliant/tus major.
GRA
Grand Pin (Bot.), le Pin de tsf-
tarie dans Miller.
Grand Pingouin (Ois.), le Pin-
gouin brachyplère, yllca impennis.
Grand Plantain (Bot.), le Plaii-
tago major.
Grand Pouliot ou Pouillot
(Ois.) , la Sylvie à poitrine jaune.
Grand Rouge-Queue (Ois.), le
Merle de roche dans Albin.
Grand Raifort (Bot), le Coch-
learia Annoracia.
Grand Séneçon d'Afrique (Bot.),
\ Àrctotis la c in iata.
Grand Soleil (Bot.) , V Hetianthus
annuus.
Grand Soleil d'or (Bot.), le Nar-
c issu s Tazetta.
Grande Valériane (Bot.), la
Valériane officinale.
Grands- Voiliers. (Ois.) Nom
donné communémentaux Oiseaux de
mer, dont les ailes soûl très-longues.
Cuvier, adoptant ce nom significatif ,
eu fait celui d'une famille que carac-
térisent de très-longues ailes, un
pouce libre quand il existe, et le bec
sans dentelures. (b.)
GRANEÏTE. bot. phan. Diverses
Renouées , en particulier celle de
Tarlarie , Folygoman Tartaricum ,
portent ce nom en quelques cantons
de la France, oii leur graine sert à la
noui rilure des petits Oiseaux. (b.)
GRANGÉE. Grangea. bot. pîian.
Ce genre, de la famille des Synan—
thérées , Corymbifères de Jussieu , et
de la Syngénésie supeiflue, Li., a été
établi par Adan.sou ( Familles des
Plantes), et a ;opté par Jussieu dans
son Gênera Flantarum. Ce dernier a
indique quelques espèces à'Artemisia
et à Ethulia de Linn^i , comme devant
lui appartenir, ainsi que le Sphœran-
thus de Burmann , el le Slrucliium de
Brovvne. Le genre Centipeda de hon-
1 eiro , formé avec V Artemisia minima
de Linné , un des types du Grangea ,
a été réuni avec celui-ci au genre
Cotula y mais en considérant leur as-
sociation comme un sous-genre, sous
le nom de Ceniipeda , H. Cassini
adopte la séparation du i'entipeda de
GKA
Louieiio , et il assigne les caraclèrcs
suivans au Gnin^ea d'Adansoii : ca-
lalhide subgloljuleusc, dont le dis-
que est composé de floiirs nombreu-
ses régulières, tridontées au sommet
et lieniuiphrodiles; celles de la cir-
couiéreuce sur plusieurs rangs , uom-
breuscs , lubuleuses , à cinq divisions
et leniclles; antlières dépoiirvues
d'appendices basilaires ; iiivolucre
héniisphéiique , cylindrique, loi nié
do iolioles piesque égales , appli-
quées, oblongues et obtuses; récep-
tacle nu et hémisphérique; ovaires
oblongs, compiimés des deux côiés,
hérissés de poils globulilcres , amin-
cis à la base, munis au sommet d'un
bourrelet très-élcvé et formant une
sorte de col ; aigrette coronilorme ,
coui te , épaisse , charr ue , divisée su-
périeurement en lanières subulées.
Ce genre a des affinités croisées avec
quelques genres de tribus différentes;
cependant Cassini s'est décidé à le
ranger parmi les Inulées- lîuphtal-
niées, non loin de V Egides, du Ce-
ru an a , et d'autres genres analogues.
L'espèce qui forme le type de ce
genre , est le Grangea Adansonii , H.
Cassini; G. Maderaspaiana,¥o\rel;
A rtemlsia Madaraspalana, L.; Plante
herbacée des ludes-Orientales. H.
Cassini a en outre indiqué deux es-
pèces sous les noms de (frangea Ga-
lamcnsis et de G. Centaiioides, mais
sans en donner de descriptions, ni
sans mentionner leur habitation ; le
nom spécifique de la première sem-
blerait pourtant désigner qu'elle est
d origine africaine. Elles existent
dans l'herbier du professeur Jussieu.
Il n'est pas vraisemblable que le
mol de Grangea dil été consacré à la
mémoire de Granger , comme quel^
ques-uns l'ont prétendu. S'il en était
ainsi, il faudrait rétablir l'orthogra*
phe du nom, et supprimer le Grange-
ria , genre de Chrjsobalanées établi
postérieurement par Commersou ;
mais il est inutile de s'appesantir sur
l'inutilité et les inconvéniens de ces
mutations. (o .N)
GKA?»iGELLE. bot. pjjan. Pour
Grangéc. /". ce mot. (b.)
GRA 469
G I\ ANGE RIE. G ranger ia . nor.
Pil.VN. Ce genre, delà UodécandrieMo-
nogynie, L., place par R.Brown (I3o-
tany of Congo ,p. i4) dans la famille
des Chrysobalanées, a été déilié par
Commeison à la mémoire deGringer,
voyageur français qui péril en Egypte,
victime lie son zèle pour la botanique.
Ses caractères ont été Iracés de la
manière suivante dans le Gênera
F/an/arnm (\u professeur Jussieu : ca-
lice à cinq divisions peu profondes;
cinq pétales ; quin.'e elamines; ovaire
lanugineux; un style et un stigmate;
drupe ayant la forme d'une olive, et
légèrement triquètie , contenant un
noyau de même forme , osseux et
monosperuie. L'espèce sur laquelle ce
genre a été constitué, Grangeria Boi^
bonica, est indigène de 1 île 31asca-
reigne. C'est un grand .Arbre à feuilles
entières, stipulées, à tleurs disposées
en épis axiîlaires et terminaux. Les
habitaus de l'île lui donnent le nom
vulgaire d'Arbre de Buis. (g..n.;
GRANILITE. min. Nom qu'a pro-
posé Pinl^erlon, pour désigner les Gra-
nités à petits grains. Kiiwan avait ap-
pliqué antérieurement ce mot aux
Granités composés de plus de trois
substances minérales. (g.)
GRANITE. MIN. et GÉOL. Roche du
sol primordial composée de grains de
Feldspath, de Quartz et de Mica,
immédiatement agrégés entre eux et
comme entrelacés. Le Quartz forme
souvent à lui seul le tiers ou les deux
cinquièmes de la masse ; il a le plus
ordinairement une couleur grise. Les
teintes du Feldspath sont très- va-
riées: le Mica est tantôt noir, tantôt
d'un blanc d'argent. Le Granité est
toujours massif, jamais schistoïde; il
prend quelquefois une texture por-
phyroide. On distingue le Granité à
grains fins , et celui qui est à grains
plus grossiers. Le Quartz , le Feld-
spath et le Mica sont les élémcns es-
sentiels du Granité; mais parfois il
semble s'associer d'autres élémens
accessoires dont les principaux sont :
le Grenat (Granité du tlépartement
du Tarn), la Piuite et l'Amphibole.
4^0 GRA
Coiisid(îr« minéialogiquciiieut, le
Granité offre trois variétés dislincles :
le Granité ordinaire, le Granité pi-
nilifère, et le Granité amphibolifère
OLi syénilique. (Cordier , Distribution
Minéralogique des Roches.)
Les Granités des diverses localiiës
présentent des différences remarqua-
bles sous le l'apport de la désagréga-
tion , et de la facilité avec laquelle ils
se décomposent. On connaît des obé-
lisques construits avec cette roche et
qui résistent aux injures du temps
«îepuis des milliers d'années; et il est
des Granités , particulièrement dans
le Limousin , qui se réduisent en
graviers dès qu'ils sont exposés à
lair , ou qui se transforment en terre
argileuse. D'autres se décomposent
en blocs plus ou moins arrondis, et
de dimensions colossales.
Les roches granitiques se montrent
auelquefois accidentellement dans
es terrains de nature différente r
mais elles composent exclusivement
le fond d'un vaste terrain indépen-
dant , que l'on retrouve dans toutes
les parties du globe , qui occupe à la
surface une étendue assez considéra-
ble , et qui s'étend , sans aucun dou-
te, par-dessous les autres terrains con-
nus. On observe le Granité à décou-
vert dans la chaîne carpétanovélo-
nique du centre de l'Espagne , dans
les Pyrénées , dans une partie de
l'ancienne Bretagne , dans les Vosges,
les montagnes de la Saxe , le Cauca-
.se , les monts Ourals , les Llanos ,
les grandes chaînes du Brésil, etc.
La manière dont le Granité se dé-
compose est la cause principale de
l'aspect que présentent les pays gra-
nitiques. Leur relief est très-variable :
dans les contrées hautes , ce sont des
croupes arrondies, des crêtes et des
pics escarpés. Dans les pays plats,
les roches ont été décomposées,
ameublies, et le sol est entièrement
défiguré. Dans les contrées moyen-
nes, on observe des sommets arron-
dis, et des pentes assez rapides en
approchant du fond des gorges ou
vallées occupées par les ruisseaux.
C'est dans ces pays que l'on trouve
GUA
les eaux vives les plus limpides et les
plus pures.
La variété de Granité qui paraît la
plus abondante esta grain moyen et
a Quartz grisâtie. Celles quioccupeiU
ensuite les espaces les plus considé-
rables sont : le Granité pinitifère , le
Granité amphibolifère , le Granité à
Mica de couleur plombée , et le Gra-
nité porphyroïde.
Un des caractères des terrains grani-
tiques est de ne présenter que très-peu
de roches subordonnées. Celles qu'on
y rencontre sont souvent de grands
amas plutôt que des couches. Elles
appartiennent presque toutes à la
Pegmatite , qu'on peut considérer
comme n'étant qu'un simple jeu de
cristallisation qui a eu lieu pendant la
formation du système des terrains
granitiques ; et au Greisen , espèce
de Granité auquel il manque le Feld-
spath. On observe aussi dans ce sys-
tème des Stockwerks, des veines stan-
nifères , quartzeuses , etc. , de peu
d'étendue, des amas de fer oligrSte,
écailleux , et de fer spathique.
Le Granité présente une masse con-
tinue sans stratification apparente ou
bien prononcée. C'est une des raisons
pour lesquelles il est si difficile de se
rendra compte de la dislocation que
sa masse a dû éprouver. Les filons,
composés de roches proprement dites,
y sont très-abondans, surtout dans
certaines localités. Suivant Cordier ,
beaucoup de ces filons ont été pris
pour des couches : ils sont composés
de Porphyre pétrosillceux ordinaire,
de Porphyre diorilique et de Diorite
compacte. Les matières qui remplis-
sent les filons en d'autres endroits
appartiennent aux roches pyrogènes;
tels sont les filons de Basalte de l'Au-
vergne et de la Catalogne. Les fi-
lons métalliques sont rares et de peu
d'importance pour le mineur. On y
trouve c\n Fer oligiste , du Fer spa-
thique, de l'Etain oxidé, du Molyb-
dène sulfuré , de l'Urane sulfaté, du
Cuivre pyrileux , et du Fer sulfuré
aurifère. Bory de Saint-Vincent rap-
porte , dans son Guide du Voyageur
en Espagne , que les monts du Gua-
daruiua bout tous lonuês d'un Gra-
nité fort employé clans les conilinc-
tions tUi pa^s. Ce Granité grossier,
giisâlre, cl se décomposant aisément
quand il est travaillé et exposé à l'air,
conlien ides rognons d'un Gianile pi us
noir, plus compacte et tnoins destruc-
tible. Les murs de l'Escurial, d'A-
vila et de Ségovie, les colonnes des
Patios de toute la Nouvellc-Castille
olîVent de fréquens exemples de celte
singularité qui mérite d être men-
tionnée. P''. les mois Roches et Teu-
RAIN. (g. DEL.)
GRANITELLE. géol. Ce mol est
la traduction du nom italien Gmni-
telto , par lequel les marbriers de
Rome et àc Florence désignent les
Granités à petits grains , dont les an-
ciens Romains oui fabriqué des colon-
nes et autres monumens. (g. del.)
GR-UNiriN. GÉOL. Daubenton don-
nait ce nom à la Pegmatite, ancien-
nement appelée Grauile giaphique.
(g. del.)
GRANIÏINE. MIN. Même chose
que Granilite. ^. ce mot. (g.)
* GuANIïOIDE.GÉoL.Ce mot in-
dique une sUucliire analogue à celle
du Granité , et convient à différentes
roches agrégées , telles que le Diorite
formé de grains de Feldspath et d' Am ■
phibole , le Greisen , etc. (g. del.)
GRANITOÎS^E. GÉoL. Nom donné
par les marbriers italiens à une va-
riété de roche à base de Feldspath
compacte d'un blanc verdàlre , et
qui renferme de grands cristaux
d'Amphibole d'un noir verdâtre. ELU;
est originaire d'Egypte et appartient
au Diorile. On ne la trouve plus
qu'en fragmens épars au milieu des
ruines de Rome. Kirwan a donné le
même nom à une roche composée de
Feld.spath blanchâtre et de INnca , ap-
pelée par les Finois Radakivi.
(g. del.)
GRANIVORES. Granivores, ois.
Ce nom , qui signifie proprement
Mangeurs de graines , a été dès long-
temps et vaguement donné à tout Oi-
seau qu'on supposait se nourrir uni-
GiwV. 47»
quement de Grains. ïenuniuck eu a
restreint la signification au quatrième
ordre de sa Méthode , dont les carac-
tères sont : bec robuste , court , gros ,
plus ou moins conique, avec rareté
ordinairement aplatie et se prolon-
geant sur le front ; rarement les
mandibules sont échancrées ; qua-
tre doigts, les trois antérieurs divi-
sés , le pouce libre ; ailes médiocres.
Cet ordre se compose d'une dou-
zaine de genres dont quelques-uns
sont très-nombreux en espèces ; tou-
tes font leur principale nourriture de
graines , cl la consommation qu'elles
eu font est si grande , chez quel-
ques-unes d'entre elles, que dans
bien des cantons , l'on a dû prendre
des mesures sérieuses pour mettre les
moissons à l'abri de leur voiacilé.
En général , les Oiseaux granivores
paraissent redouter peu la présence
de l'Homme , car presque tous se rap-
prochent constamment de ses habita-
tions , et se font assez facilement à la
captivité dans laquelle on se plaît
souvent à les retenir à cause des
jouissances que procurent la mélo-
die ou l'étendue de leur chaul,la
pétulance et la familiarité de leurs
mouveraens. On a observé que peu
d'espèces européennes étaient assu-
jetties à la double mue, tandis que
presque tous les Granivores étran-
gers , tant des régions septentrionales
que de celles du midi , muaient ré-
gulièrement deux fois dans l'année ,
cette remarque , si elle est aussi géné-
rale qu'on l'annonce, mérite de iixei
l'attention particulière des physiolo-
gistes ; du reste , Ion sait que la plu-
part des mâles qui , d'ordinaire , se
distinguent pevi de leur femelle par
l'élégance de la parure , prennent,
dans la saison des amours , des robes
extrêmement brillantes en couleurs
comme en accessoires de plumage.
(DR..Z.)
GRANO. POIS. Nom vulgaire don-
né sur les côtes de Nice, suivant Ris-
se, à une espèce du genre Trigle, Tri-
glaCuculus. V. Trigle. (aud.)
GRANUI.AIRE. GranuUuia.
473 GRA
BOT. CRYi'T. Ce nom, d'après Bosc ,
a élc (ionnë à un genre de la fa-
mille des Ch;iinpignons , qui a beau-
coup d 'aflinités avec celui des Moi-
sissures. C'esl sans doute le même
(|ue celui de Sowerby, qui ressemble
à un Uredo. Il diffère du GranuLaiia
de Willdeuow, de Rotb et de Gme-
lin, que l'on regarde comme une
Ilydropbyte , voisine des RivuLaria
ou des Liiikia. C'est une Plante peu
connue. (,i.am..x.)
* GRANULAIRE. Granularius.
BOT. CRYPT. ( Hydivphjles. ) Genre
établi par Roussel aux dépens des
Fucus de Linné , dans sa Flore du
Calvadoi. Il lui donne pour caractè-
res : tige rameuse; expansions mem-
braneuses ; surface ponctuée. Il se
compose deDelesseries, deChondres,
de Gigartines et de Diclyoptères. Ce
genre n'a pu être adopté. (lam..x.)
GRAOULE. INS. L'un des noms
vulgaires de la Guêpe. (b.)
GRAOUSELLE. bot. phan. L'un
des noms vulgaires du Coquelicot
dans le midi de la France. /^. Pavot.
GRAPELLE. bot. phan. Nom
vulgairement employé , selon les di-
vers cantons de la France, pour dé-
signer le Grateron , la Lampourde,
les Cynoglosses , les Myosotides et les
Luzernes , dont les fruits accrochans
se prennent à la toison des Animaux
ou aux vêlemens des Hommes, (b.)
GRAPHEPHORE. Graphephorum.
BOT. PHAN. Genre fondé par Desvaux
(Journ. de Botaniq. T. m, p. 71 1
et adopié par Palisot-Beauvois dans
son Agrostographie. Ses principaux
caractères sont : lépicène à deux
fleurs et à deux valves aiguës très-
entières, plus longues que celles de
la glume , dont les valves sont bifides;
épillets disposées en panicules. Un
appendice Irès-allongé, chargé de
poils ,~ rudiment d'une fleur avortée,
forme le caractère principal de ce
genre, d'ailleurs fort peu important,
et qui a été foudé sur l'y/Z/a melicoi-
fies de Michaux. (g..n.)
GRA
*GRAPriIDÉES. BOT. CBYPT. (Z/-
chens.) Ce groupe , le troisième de no-
tre méthode, 1 enferme les Lichens
dont la fructification est linéaire ou
allongée. Ce caractère pourrait justi-
fier l'établissement d'une famille par-
ticulière qui renfermeiait les genres
Hypodenna , Hyatenian et plusieurs
auties liypox^lonsqui, sansavoirpré-
ci.sémenl une croûte , reposent assez
souvent sur une tache qui en tient
lieu; cette famille se lierait aux Hé-
licérulées par le genre Xyloma, et
aux Lichens par les Arrliuaia. fj'or-
ganisation intérieure des lirelles est
assez simple. Dans certains genres ,
c'est un thalamium muni d'un pe-
rithecium entourant un noyau; dans
d'autres, c'est simplement un thala-
mium iiiarginépar le thallus,à surface
impressionnée ou non impressionnée,
immergé ou superficiel. Chevalier a
proposé, dans sou Histoire des Hy-
poxylons, la formation d'une famille à
laquelle il a donné le nom de Phéropo-
rées parce qu'il a , dit-il , remarqué que
l'accroiasement commençait toujours
par un pore. Il ilonne pour première
section à cette famille les Graphidées;
les Verrucarices forment la deuxiè-
me. Ce rapprochement ne nous sem-
ble point heureux. Les Graphidées
n'ont point de pore véritable; au pre-
mier âge d'une Plante de ce groupe ,
le ihallus , qui , dans quelques espè-
ces, est assez épnis, renferme les rudi-
mens de la lirelle , qui , en s'nccrois-
sant, fendille le thallus longitudina-
lement, s'il est cartilagineux , l'en-
trouvre inégalement, s'il est mem-
braneux ou pulvérulent, et peut,
dans ces deux cas , simuler un pore,
car on sait qu'une ligne n'est compo-
sée que de points. Les Verrucarices
sont pourvues d'un véritable pore;
ce conduit arrondi qui communique
avec l'intérieur est une paitie de l'a-
pothécionqui a ses fonctions etqui ja-
mais ne disparaît entièrement. Deux
groupes de Végétaux cryptogames ,
dont l'un renferme des Plantes à //ta-'
Lamiiun constamment allongé et apla-
ti , et l'autre des Plantes à llialamimn
toujours globuleux ou hémisphéri-
GUA
(juc, ne nous paraissent pas ponvoir
ligurer dans une niênie famille ( V.
Lichens et Vkurucah itts). l'aiini
Jcs Giaphiilccs du mémo auteur, se
trouve un genre qu'il nomme Allo-
giaphe , figuré dans le tableau de ses
genres, fig. 5. Nous la ferions connaî-
tre ici , mais Chevalier, page ode l'ou-
vrage cité, a^aut dit que le genre
Allographe, composé d'espèces exoti-
ques , ne paraissait être , à le bien
con^idérer, qu'une section du genre
Opégraphe , et (jue cetic opinion de-
venait surtout probable , quand on
rértéchissait qu'un l'ait semblable
s'observait dans le genre llysleriurn,
cil l'on voit des espèces dune autre
couleur, nous nous rangeons à son
avis et nous nous croyons dispensés
tien parler.
Eschweiler vient de publier récem-
ment à Munich un Systema Liche-
num , dans lequel on trouve aussi un
groupe de Graphidées où ces Plantes
sont étudiées avec une grande exac-
titude. Ce groupeest ainsi caractérisé :
thalle crustacé ; apothécion oblong ou
allongé, sous-immergé , lidé etcana-
liculé; il .se compose de neuf genres
que voici : i. Diurygma , E.schw. ,
lormé sur VOpegrap/ia hieroglyphica
de Persoou ; 2 . helorievima , Eschw.,
sur VOpegrapha Lyclià de Sowerbj;
T). Giaphis, Ach. ; 4. Opegrap/ia ,
Ach. , pro parle; 5. O.rys/uma,
Opegf. lylindrica ? de Raddi ; 6.
Scaphis , Eschw. , sur VOpegi. aiy.vo-
rina d'Acharius ; 7. Lecamoctis ,
Eschw., sur V Opegrapha astroides de
l'Engl. Bot., cl^suiï^rt/iuniijmh'j/i-
çca , Ach. 5 8. Sclerophylon , Eschw. j
<). 7-'>'/oc/i/oa , Eschw. , sur le Gra-
j}/iis carihœa , Ach. , et le G. coccinea
de Willd. On regrette de ne voir dans
ce groupe ni X Arthonia , qui figure
parmi les Tripéthéiiacées, ni \eltJedu-
sula , fondé surl'Opegrapka medusida
de i'ersooii , qui ne pourrait se trou-
ver que dans les Graphidées. Nous
examineions la validité de ces di-
vers genres dans leur ordre alphabé-
tique , et nous nous l)orneron5 à
donner ici les caractères du genre
Piorvgma dont la lettre est passée :
GRA 47Ô
tlialle crustacé , atlaclié , couiforme;
apothéc ion oblong et linéaire, allon-
gé, sous - ramcux , rcnfi-rmé dans le
thalle d'abord ridé, ensuite ouvert,
renfermant un noyau gélatineux ,
nu , thccigère, à disque plane, ca-
naliculé, de couleur rougeàtie ; thè-
ques grandes, ovales, cylindriques,
disposées en anneau. \J Opegiaplia
hicroglyphicaàe. Persoon , sur laquel-
le nous avons dit qu'était fondé ce
genre, est une Plante de Saint-Do-
mingue, qui a un port qui lui est
projae , et qui dilVerc du Graphis par
l'absence d'un perithecium et d'une
marge; consi léralion assez puissante
pour motiver rétablissement d'un
genre. S'il était adopté , notre G/a-
p/tis Poitœiif. Crjptog. des écorces
exot. officin., tab. 11, f. 1) devrait en
fali-e partie. L'espèce figurée dans la
Méthode d'Kschweiler est le Dioryg-
ma tinctorium , qu'il ne décrit point.
Le groupe des Gny^>hidées , tel que
nous l'avons établi dans noire Mé-
thode , se compose de huit genres
diftércnciés par la régularité ou l'ir-
régularité de la lirelle , par son ho-
mogénéité ou son hétérogénéité, par
son mode d'insertion sur le thalle ,
enfin par l'impression ou la non im-
pression de son disque , etc.
\ Gr.4.phidées A lireli.es réguliè-
res. ( Vraies Graphidées. )
m. Homogènes.
* A disque impressionné.
Opegrapha.
** A disque non impressionné.
Lirelles profondément inimergées :
Enlerograp/ia.
Sessiles ou peu immergées ; Arlko-
nia.
(2 Hétérogènes.
* Sur le thalle ; Graphis.
** Sur une niasse charnue iudé-
pendante du thalle : Sarcographa.
ff Graphidées a lirelles irrégu^
LIÈKES.
Polymorphes maculiformes cîj),
vieillissant : tielerugrapha.
474 (iRA
Corps ovoïde , silué infëiieiireinent
et déterminant une fissure sur le
thalle : lissurina.
Imniarginées , ro^undo - linéaires ,
sessiles , non impressionnées : Arrhii-
nia.
Nous terminerons cet article en fai-
sant connaître le genre Enterographa
quin'apu figurer en son lieu. Cegenrc
est fondé sur V Opegrapha crassa de De
Candolle. Il se trouvait séparé des au-
tres Opégraphes comme devant for-
mel- un genre distinct dans l'herbier
du célèbre mycologue Persoon , au-
3uel nous devons la commnnicatiou
e deux nouvelles espèces, dont l'une
croît sur l'If et l'autre sur le Char-
me ; il diffère des autres Graphidées
par l'immersion des apothécies qui
est profowde , et par la surface de ces
mêmes organes qui est lisse. Le thal-
le des Enlérographes est cruslacé et
très-épais ; sa couleur est jaunâtre ou
verdâtre à l'extérieur , et d'un blanc
lacté à l'intérieur. La base des li-
relles est couleur de chair ou brun
clair. Voici ses principaux carac-
tères : thalle épais , crustacé , lis-
se, divisé en plusieurs parties for^
mant de petites aréoles ; apothécie
(lirelle) tiès-étroite , punctiforme ,
sans rebords, intérieurement homo-
gène , profondément immargée , de
couleur de chair à sa base inférieure.
h'/iabùus des Graphidées est assez
variable , néanmoins la plus grande
partie d'entre elles se fixent sur l'épi-
dcrme des écorces saines ; celles qui
se trouvent sur les vieux bois appar-
tiennent, ainsi que les espèces obser-
vées sur les pierres , au genre Ope-
graphe, dont deux espèces fort cu-
rieuses envahissent les feuilles de
quelques Arbres de Cayeune à feuil-
les persistantes, f^^. Opégbaphe.
(A.r.)
GRAPHIPTERE. Graplùpterus.
INS. Genre de l'ordredes Coléoptères,
section des Pentamères , famille des
Carnassiers , tribu des Carabiques
(Règn. Anim. de Cuv. ) , établi par
Lalreille qui lui assigne pour carac-
tères : point d'ailes ; palpes extérieurs
filiformes, terminés par un article
GRA
cylindrique; point de dent dans
l'échancrure du menion ; antennes
comprimées, avec le troisième article
beaucoup plus long que les autres ;
abdomen grand , très-aplati, subor-
biculaire ; yeux grands ; espace de la
tête compris entre eux, élevé de cha-
que côté à leur bord interne; pieds
hérissés de cds spinulifor-mes; l'une
des deux épines terminant les jambes
postérieures beaucoup plus grande
que l'autre, presqu'en forme de lame.
Le genre Graphiptère a été établi
aux dépens des Anthies; il leur res-
semble beaucoup et en diffère tou-
tefois par une languette presque
carrée, membraneuse sur les côtés et
cornée seulement dans son milieu.
Ce caractère lui est commun avec les
Aptines , les Bracbines et les Cata-
cospes, qu'il est cependant possible
de distinguer en comparant les ca-
ractères fournis par la forme des
palpes , par le manque de dent au
milieu de l'échancrure du menton ou
même par l'absence des ailes. — Les
Graphiptères ont, en général, le corps
aplati, large et court; le corselet en
forme de cœur élargi sur les côtés; les
élytres unies et tronquées oblique-
ment au bout. Ce sont des Insectes
qui vivent dans le sable des déserts de
la Barbarie , eu Egypte et dans toute
la péninsule de l'Afrique. On en con-
naît plusieurs espèces.
Le GRAPiiirTÈRE moucheté, Gr.
mulùguttatus , Olivier, Entom. ï. m,
u. 35, pi. 6 , fig. 66 , que Lalreille
croit être la même espèce o^&\' Antliia
variegata de Fabricius , mais qui en
est distingué par Dejeau (Catal. des
Coléopt. , p. 4).
Le Graphiptère triliné , Gr.
tiilineatus ou VAnthia exclamationis
de Fabricius, qui a été figuré avec
soin par LatreUle et Dejean ( Hist.
nat. des Coléopt., a*" livr., pi. 6, fig.
3). Il est originaire du cap de Bonne-
Espérance.
Le Graphiptère petit, Gr. mi~
nu tus , Dej. et Latr. {loc. cit. ,pl. 6,
fig 4 ). On le trouve en Egypte.
On doit rapporter au même genre
i' 1 âiit/ttrr p
Yw . 1 ClLU^inS JAU.NE ET ?JOm . OliAPIUS ATliO -FLAVA . Fc'e.
Fuv. j CRAPIllS A LlllELLE.S GllELES . OniPinSOIliCJf.E.\TA. Fée.
Fia: >^> • C'K -UM 1 1 S A Tl lAl ,1 ,R JUCOL Olî . GRAJ'IIIS liH OI. OR . Fée .
I.ocaiiore ano'iilcii se . ViU" . ainefioame . /.oc-uiora mi^iJosa . aelti'm-- .tnicricaiiA Fee.
Fkv 4 STICTK I)i; EEK . . STHTA FEIll . (/hli.so .)
GKA
Jes Jnthia ubsokta et tiilineata d'Oli-
vier et de Fabricius. Los inélainoi-
plioses cl les mœui s des Gruphiptcics
u'ont pas eucore élc obsci"vées.
(aud.)
GllAPHIl'TÉUtDES. INS. Nom
donné par Latreille à une division
des Cara biques , qui conipienait les
i;enre5 AniliieetGraphiplcre. ^. ces
mots et Cauabiqu£s, (aud.J
GRAPHIS. Grap/iis. bot. crypt.
(Lic/iens.) En examinant avec atten-
tion les diverses espèces du genre
Opégraphe , tel que la plupart des
botanistes français le définissent, on
s'assure facilement , par des coupes,
que les lirellcs sont liomogènes ou
hétérogènes. Celte difléieuce d'orga-
nisation en amène une plus grande
encore dans le pori de ces Plantes.
Les lirelies homogènes sont ordinai-
rement courtes , noires , presque ja-
mais ramifiées , si ce n'est par con-
fluence , sessiles et fendues dans leur
largeur; les Graphidces qui les four-
uissent se trouvent parfois sur les
vieux bois et les pierres, el plus rare-
ment sur les feuilles vivantes. Les li-
relies hétérogènes sont étroites et ont
toujours une grande disposition à se
ramifier; elles forment le disque,
ont une couleur variable , et ne pa-
raissent se plaire que sur les écorccs
saines ; jamais on ne les trouve sur
les pierres , et les vieux bois n'en
nourrissent qu'une ou deux espèces.
Il nous semble impossible , d'après
ces considérations tirées tout à la
fois de l'organisation intérieure et
de Yhabitits , de refuser de recon-
naître deux genres distincts. Lirel-
ies homogènes : genre Opcgrapha ,•
lirelies hétérogènes : genre Grajj/iis.
Adanson est le créateur de ce gen-
re, qu'il avait formé aux dépens du
Lic/ienoides de Dillen (tab. 18, fîg.
I et 2). On ne sait trop pouiquoi il
l'avait placé dans les Champignons,
à côté de l'Agaric ; car la ditléreuce
qui sépare les Graphis des Agarics
est immense. Voici, du reste , com-
ment il les caractérise : poussière fi-
ne, rampante comioe une larve ,par-
GRA
475
semée de sillons simples ou rameux ,
quelquefois relevés en côte. La pre-
mière partie de cette phrase paraît
conveinr aux Graphis , et la seconde
à rOpégraphe. Le nom de Graphis
n'a point été adoplé dans le Gênera
Flantarum de Jussieu , et , plus lard ,
dans la Flore Française. Ehrart, et
aprè3 lui Acharius, dans sa Lichéno-
gi'aphie universelle et dans \cSyn<jp-
sis Lichenuiii , l'ont rétabli , en sé-
parant , sous le nom d' Opegrap/ia
créé par de Humboldt, les espèces
dépourvues de nucleum et de peri-
thecium. Cette distinction est main-
tenant adoptée généralement. Acha-
rius avait indiqué la couleur noire
comme l'in des caractères généri-
ques du Graphis; nous possédons
un grand nombre d'espèces dans les-
quelles cet organe est blanc, jaune,
couleur de sang; cette couleur du
thalamium n'est point un caractère
suffisant pour justifier la formation
d'un genre , lorsque du l'este les
autres cai-actères sont les mêmes.
Voici la phrase caractéristique pour
le genre Graphis, ainsi que nous l'a-
vons modifié : thalle crustacé , mem-
braneux ou lépieux , uniforme ; apo-
théciou (lirelle) immergé, simple ou
lameux, de couleur variable , à dis-
que nu , marginé par le thalle ou
par leperilheciuni; nucleum allongé,
intérieurement celluleux et strié.
Quatorze espèces, sans compter les
variétés , sont décrites dans Acharius.
Ce nombre est loin de la réalité, puis-
que, indépendamment des espèces
qui se trouvent dans l'excellente Mo-
nographie de Dufour et dans les ou-
vrages des auteurs allemands , posté-
rieurs à Acharius , nous en avons lait
connaître plus de trente espèces nou-
velles qui sont pour la plupart figu-
rées dans notre Cryptogamie des
écorces exotiques officinales. Parmi
les espèces inédites de notre collec-
tion, se remarquent les suivantes qui
toutes, ainsi que la plupart de leurs
congénères, croissent en Amérique.
Le Graphis jaune iît noir , Gra-
phis atrojiava , N. [V. planches de
ce Dictionnaire). Thalle tarlareux ,
476
GRA
épais, d'un blanc jaunâtre , marqué
de fossettes; lirelles cparses et sans
limites , raccourcies , foi-mant des
sortes d'étoiles rameuses et lion-
3uées ; disque large , poudreux ; bord
uperilhecium mince; nucleum très-
noir, immargé. Cette élégante espèce
se trouve sur les rameaux encore
jeunes de plusieurs Arbrisseaux de
la Guadeloupe.
Le Graphis a lirelles con-
rLUExSTES , Graphis confluens , N.
Thalle cendré ou d'un jaune pâle,
cartilagineux, sans limites, presque
granuleux; lircUes nombreuses, rap-
prochées, confluentes, souvent très-
longues , droites -flexueuses , ren-
flées , bordées par le thalle; disque
noir; nucleum blanchâlre, charnu.
Ce Graphis habite à Saint-Domin-
gue sur l'épidémie sain de difFérens
Arbrisseaux et Arbustes. Il nous a
été communiqué par Poiteau.
Le Graphis a thalle eicolore ,
Graphis bicolor , IN. (/^. planches de
ce Dictionnaire). Thalle membra-
neux, lisse, sans limites, jaune paille
vers ses bords ; lirelles bleuâtres
au centre, ramassées, très-nombreu-
ses , droites , un peu flexueuses et
terminées en pointe, entourées à la
base par le thalle ; a disque linéaire,
très-étroit; nucleum immargé, carné.
Celte Plante croît sur l'épiderme
des écorces saines des Arbres de la
Jamaïque. Elle nous a été communi-
quée par Balbis. Le thalle de cette
espèce est bicolore; la circonférence
est jaune paille, et le centre vers le-
quel les lirelles paraissent se refouler
est bleuâtre; elles sont disposées cir-
culairement. On pourrait croire que
le phénomène de cette double colora-
tion du thalle tient aux lirelles dont
le ihalamium, à l'état humide, tache
la croûte, mais l'examen attentif de la
Plante ne permet pas d'adopter cette
explication , car la couleur bleuâtre,
également répartie, ne se dégrade que
sur les bords.
Graphis a libelles grêles, Gra-
phis gracilenta, N. (7^. planches de
ce Dictionnaire). Thalle membraneux,
î)la}ic , un peu farineux , lisse , ter-
GRA
miné par une large bordure noire;
lirelles très-grêles, djoites et si-
nueuses, noires, sous-immergées, à
disque noir, très-étroit, à nucleum
blanchâtre. Cette Plante nous a élé
communiquée par Berlero , qui l'a
rencontrée à la Guadeloupe, sur le
Cissus sycioide, dont elle envahit
de grands espaces. (a. F.)
GRAPHITE. MIN. r. Fer carbu-
BÉ.
GRAPHOLITE. min. Nom sous
lequel on a quelquefois désigné le
Schiste Ardoise , qui se délite en la-
mes ou feuillets, r. Schiste et Ar-
doise, (g)
* GRAPHORCHIS. bot. fhan.
Sous ce nom générique. Du Petit-
Thouars (Hist. des Orchidées des îles
austr. d'Afr.) désigne un groupe de
liantes qui n'est qu'un démembre-
ment de l'ancien genre Limodorurn
de Swartz. Il le place dans la section
des Epidendres , et le caractérise par
son labelle ventru , ouvert , sans épe-
ron court, et ses anthères à deux loges
operculées, contenant chacune un seul
globule. Ce geni e se compose de cinq
espèces indigènes des îles de Mada-
gascar et de Mascareigne, liistinguées
entre elles par la proéminence plus
ou moins grande de la base du la-
belle, par la forme de l'éperon, lors-
qu'il existe, et par l'inflorescence.
Ces espèces ne sont pas parasites.
L'auteur, d'après sa nouvelle nomen-
clature , a donné à chacune d'elles
un seul nom générico- spécifique :
ainsi il les a appelées : Flabellogra-
phls , Monographis , Jlismographis ,
Calugraphis et Aiulographls. l' . ces
mois, excepté les trois derniers qui
n'ont pu être décrits dans ce Diction-
naii-e , les premiers volumes ayant
paru avant la publication de l'ouvra-
ge de Du Petit-Thouars. Comme ce
sont simplement des espèces , il sufii-
ra de dire que ces trois noms sont
synonymes de Liiiwdorum plantagi~
neum , L. pnkhruiii et L. scripluni-,
qu'ils sontap|)liqucs à des Plantes fi-
gm-ées par Du Pelil-Thouars {loc.
GRA
^/'/. , tab.'"4i et 42, jllisrnographis;
tnl). 45, Calographis; et tab. ï6 et 4?,
j4iulographis). (O..N.)
GRAPHYPTÈRK. ins. Pour Gra-
pliiptèrc. T^. ce mot.
GRAPPE. Racenms. bot. I'uan.
Assemblnge <lc flcuis portées sur des
pédieelles allaché.s aiilouf d'un pé-
doncule central. La Grappe diflère
de l'épi , en ce que , dans cette der-
nière inflorescence, les fleurs sont
scssilos; elle est simple quand les pé-
dieelles ne sont point ramitiés; on la
dit composée ou rameuse , lorsqu'ils
se divisent. Le Thyrse ( Thyrsus) et
la Panicule f Panicula) sont des va-
riétés de la Grappe. Dans le premier,
les fleurs sont disposées en Grappe à
pédieelles ramcux , qui dans le mi-
lieu sont plus longs qu'à la base et
au sommet ; par exemple , le Lilas , la
Vigne. Ou dit que les fleurs sont en
panicule, lorsque étant en Grappe
à pédieelles ramcux , ceux qui se
trouvent à la partie inférieure sont
allongés , écartés et très-rameux.
Toutes les fleurs de Graminées qui
ne sont pas en épis, ont reçu de Tour-
nefoi t la dénomination spéciale de
Panicule. (g..n.)
GRAPPE MARINE ou GRAPPE
DE MER. POLTP. elCRUsT. L'on dit
que Rondelet a donné ce nom à une
Holothurie qu'il a même figurée ;
nous croyons plutôt que c'est à un
Polypier sarcoïde, voisin des Botrjl-
les. Les pécheurs donnent également
le nom de Grappe marine aux amas
d'oeufs de Sèche, qui imitent une
Grappe de raisins noirs. Des Crusta-
cés portent le nom de Grappes sur
les côtes du Calvados. (i>am..x.)
* GRAPPON. BOT. PHAN. On donne
ce nom dans diverses parties du midi
de la France, aux Plantes à semences
accrochantes , et plus particulière-
ment à la Bardane. (u.)
GRAPSE. Grapsus. crust. Genre
de l'ordre des Décapodes , famille des
Brachyures , tribu des Quadrilatères
(Règn. Anim. de Cuv.), établi en
i8oi par Lamarck (Syst. des Anim.
GRA
477
sans vert. , p. 1 fio) qui le caractérisait
de la manièic suivante : quatie an-
tennes courtes , articulées , cachées
sous le chaperon ; les yeux aux angles
du chapcion et à pédicules couils;
coi'ps déprimé , presque carré , à cha-
peiou tiajisversal , rabattu eu de-
vant ; dix paies onguiculées ; les
deux antérieures terminées en pin-
ces. Ce génie, démembré du Cancer
de Linné, a été adopté par tous les
entomologistes, et en particulier par
Latreiile qui lui assigne pour carac-
tères : lest piesque carré, aphiti ,
jiortant lesytux aux angles de de-
vant; son boid antérieur incliné j
pieds - mâchoires extérieurs écartés
l'un de l'autre et laissant à découvert
une partie de la bouche ; Iciu^ troi-
sième article inséié près de l'cxtrémi-
lé extérieure et supérieure du précé-
dent; les quatre antennes situées au-
dessous du chaperon. Les Grapses
oflrent encore quelques particularités
remarquables dans leur organisation.
Leur corps est aplati ef orné sou-
vent de couleurs tiès-vives , princi-
palement de rouge. Leur front occupe
presque toute la largeur du test; il
est infléchi ou très-incliné en forme
de chaperon. Les yeux sont reçus aux
angles externes dans une cavité trans-
verse , et les antenues sont situées
sous le bord inférieur du fiont; les
latérales ou externes prennent nais-
sance à la base des j'eux, et les in-
termédiaires sont distarjles à leur ori-
gine et logées chacune dans une fos-
sette du chaperon. L'épistome ou le
chaperon proprement dit est trans-
versal , étroit et divisé ordinairement
dans le sens de sa largeur par une
aiète saillante. Le p: emier article des
pieds-mâchoires inférieurs et l'article
suivant , rétrécis , l'un à son sommet
et l'autre à sa base, forment un es-
pace angulaire qui laisse voir une
portion des mandibules et quelques
autres parties de la bouche. La cara-
pace piéscnte les particularités sui-
vantes observées par Desmarest : elle
est plane, peu bombée, assez exac-
tement carrée avec les orbites situés
aux angles antérieurs ; le bord intcr-
478
GilA
oibilaire est transversal et uni , le
bord postérieur est étroit; les régions
stomacale et génit;ile sont à peu près
confondues. Im première offre un en-
foncement sur sa partie Tnoyenne et
antérieure ; les régions cordiale et hé-
patique postérieure sont aussi réunies
et forment ensemble une saillie re-
mai-quable; les régions branchiales
occupent en arrière les cotés et les
angles postérieurs de la carapace,; el-
les sont marquées souvent sur leur
bord externe de lignes élevées , pa-
rallèles entre elles et obliques , qui
répondent à la direction des orga-
nes branchiaux inlernes. Les deux
pieds antérieurs sont courts, les au-
tres sont assez longs, surtout la troi-
sième et la quatrième paires. Toutes
ont des cuisses larges , sont carénées
sur leur bord antérieur et se termi-
nent par un article pointu. L'abdo-
men est composé de sept anneaux
dans les deux sexes.
Les Grapses , connus dans les An-
tilles sous les noms de Crabes peints
et Crabes de Palétuviers, sont des Crus-
tacés très-carnassiers qui se trouvent
égalementdansle reste de l'Amcrique.
Bosc,qui a eu l'occasion d'en observer
un grand nombre, rapporte qu'ils se
tiennent presque toujours cachés sous
les pierres el sous des morceaux de
bois; ils ne nagent point, mais ils
ont la faculté de se soutenir momen-
tanément sur l'eau à raison de la
largeur de leurs corps et de leurs pâ-
tes, et ils y réussissent par des espèces
de sauts répétés ; ils font ce mouve-
ment, dit- il, toujours de côté, tan-
tôt à droite, tantôt ta gauche, selon
les circonstances. Ils se cachent au
fond de la mer pendant la saison froi-
de , et ne reparaissent qu'au prin-
temps ; c'est alors qu'ds porleut des
œufs. On peut considérer comme type
du genre :
Le Grapse peint. G/: pi dus ,
Lamk. , Xiatr. ; Cancer pictus , L.,
Herbst; CatJcer. , lab. 5, fig. 33, et
tab. 47 , fig. 5, Séba ; JUi/s. T. m ,
tab. 18, fig. 5, 6. Il se trouve dans
1 Amérique méridionale, aux Antil-
les, à Cayenne, etc.
GRA
Le GUAPSE MÉLANGÉ , G/'. l'O/hlS ,
Lalr., Risso, ou le Cancer marmora-
/us de Fabricius et d'Oliv. (Zool.
Adi iat., lab. 2, fig. 1 )qui est la même
tspècc que le- Cancre mat /ré de llon-
deiet. On le trouve dans la Méditer-
ranée et sur les bords de l'Océan.
Nous l'avons rencontré abondamment
sur les côtes de l'ouest de la France ,
particulièrement à l'île de Noirmou-
licr.
On doit ajouter à ces espèces le
Grapsus jienicilliger figuré par Rum-
phius(tab. 10, n. 2)et Cuvier (Règn.
Anim. T. iv, pi. 12 , fig. i); cruenta-
tiis, Latr., ou ruricola deDegéer(Ins.
T. VII, p. 417, pi. 25, fig. 1); cine-
reus , Bosc(Hist. nal. desCrust. T. i,
pi. 5). On pourrait peut être rappor-
ter au même genre, suivant Latreille,
le Criibe espagnol d'Herbst (/oc. cit.,
tab. 37, fig. 1), voisin du Cancer
mutus de Linné, et le Cancer messor
de Forskahl.
On ne connaît qu'une espèce
fossile, encore n'est-ce pas très-
certain qu'elle appartienne au genre
Grapse. Desmarest (Hist. nat. des
Crust. foss., p. 97) l'a décrite sous le
nom de Grapse douteux, Gr. dubius,
Uesm. (aud.)
GRAPÏOLITHES. m;n. On trouva
ce nom dans quelques oryctographes
pour désigner des Pierres figurées.
GRAS (corps), zool. bot. chim
PrirK;ipes immédiats des Animaux et
des Végétaux, caractérisés par leur
insolubilité dans l'eau , leursolubilitë
dans l'Alcohol etl'Ether , leur extrê-
me inflammabilité, leur composition
chimique non azotée, et leur plus
ou moinsgrande fusibilité. Cedejnier
caractère a fait distinguer plusieurs
espèces de corps Gras sous les noms
d'Huile , de Beurre , de Graisse el do
Cire. J^. chacun de ces mots poiu-
1 histoire particulière des substances
qu'ils désignent. Nous devons eu ce
moment parler des découvertes inté-
ressantes de Chevreul sur la compo-
sition des corps Gras, el exposer les
propriétés qui leur sont communes.
Co célèbre clnmislc a iiiit voir f|iio
les corps Gras sont composés d'un
certain nombre de sul)stanccs immt'-
diates, et que la plupart no dillôrent
les uns dos aulros que parla projor-
tion qu'ils en contiennent. Il a donné
les noms de Stéarine, Elainc , Céline
et Cliolestéri.'jeà ces substances im-
médiates; luie cinquième sorte de
matière huileuse a élé extraite du
beurre et de l'Huile de Dauphin.
Nous renvoyons h chacun de ces mois
pour connaître les propriétés parti-
culières de ces prineipiîs. Il nous
suffira de dire ici que la Stéarine et
l'Elaïne, chauU'ées dans un malias
avec de la l'olassc à l'Alcohol et de
l'eau, se saponifient, c'est-à-dire sont
converties en Acides margarique ,
oléique , et en principe doux, avec
celtcdiirérencequela Stéarine fournit
beaucoup d'Acide margariquc et un
peu de principe doux , tandis que
l'Elaïne se transforme en une grande
quantité d'Acide oléique et en prin-
cipe doux. La Cholestériuc n'éprouve
aucun changement par la réaction des
Alcalis La Cétine se saponifie comme
la Stéarine et l'Elaïne ; mais elle
produit , outre les Acides margari-
que et oléique , une substance non
acide dont la composition peut être
représentée par de l'Hydrogène car-
buré , plus de l'eau. Enfin les Huiles
extraites du beurre et delà graisse de
Dauphin se convertissent par l'action
des Alcalis en principe doux, en
Acides margarique et oléique et en
Acides volatils, odorans, qui ont reçu
les noms d'Acides butirique et del-
pliinique. Les Acides margarique et
oléique ayant toutes les qualités des
corps Gras, forment parmi ceux-ci une
section très-distincte; ils se combinent
avec les différentes bases et donnent
naissance à des sels que l'industrie
humaine a su utiliser; tels sont les
savons. Le Gras des cadavres ou l'A-
dipocire est également un assembla-
ge de margarates et d'oléates à base
d'Ammoniaque , de Potasse et de
Chaux. Chevreula partagé en quatre
groupes la deuxième section des
corps Gras , c'est-à-dire celle qui
GRA 4-79
oonmrend les subst mecs non acides ,
et il les a caractérisés d'après leurs
diverses manières de se comporter
avec les Alcalis.
Les matières grasses existent dans
les Animaux oli elles sont contenues
<lans des iitricules d'iuic structure
parli.culière et qui constituent ce que
les anatomistes nomment tissu adi-
peux. C'est principalement sous la
peau, aux environs des reins, dans
la duplicature membraneuse de l'é-
piploun , à la surface des muscles et
des intestins, qu'on en trouve de
grandes quantités. T^eur consistance ,
leur couleur et leur odeur varient
selon les genres d'Animaux qui les
fournissent. Celles des Cétacés sont
généralement fluides ; elles ont de la
mollesse et une forte odeur dans les
Carnivores ; elles sont solides et
inodores dans les Ruminans ; enfin
les jeunes Animaux ont leurs graisses
ordinairement blanches et abondan-
tes , tandis que les vieux n'ontqu'unc
bien moindre quantité de graisse
jaunâtre. Ces observations générales
sur les graisses n'ont pas été poussées
plus loin , et ainsi que nous l'avons
dit ;.u mot Graisses, demanderaient
à être suivies dans les différentes
classes des Animaux.
Les corps Gras obtenus des Végé-
taux se présentent également avec
des qualités très -opposées. On re-
cueille de la cire sur les fruits de
plusieurs Myrica , sur l'écorce du
Ceroxylon andicula , dans le pollen
des fleurs , etc. ; YElais guineensis
fournit un corps Gras butyreux nom -
mé beurre ou huile de Palme; Itis
graines du Cacaoyer , celles du Mus-
cadier donnent aussi des espèces do
beuri-e d'une consistance plus ou
moins solide. Mais le plus grand
nombre des matières grasses végétales
sont huileuses , c'est-à-dire ont de la
fluidité à la température ordinaire de
l'atmosphère. La graine est la partie
des Plantes où elles se trouvent le
plus généralement; cependant quel-
ques autres organes en contiennent
en abondance; tel est le péricarpe du
fruit de l'Olivier.
480 GRA
Les substances grasses h l'état de
pureié sont en général peu odorantes,
d'une saveur douce et fade, plus lé-
gères que l'eau et d'une consistance
qui varie depuis celle de la cire et du
blanc de Baleine qui sont solides,
jusqu'à celle de l'huile de Poisson et
de l'huile d'Amandes qui sont très-
fluides. Chauffées fortement avec le
contact de l'air, elles se décomposent
et dégsgent surtout une grande
quantité d'Hydrogène carboné qui
s'enflamme. Insolubles dans l'eau ,
elles se dissolvent, au contraire,
toutes en plus ou moins grande
proportion dans l'Alcohol. (g..n.)
GRAS DE GALLE, bot. piian. Ce
nom est employé à Saint-Domingue
pour designer, selon Jacquin , VE-
chites curymbusa. INicoison le cite
comme donné à d'autres Arbrisseaux,
qu'il dit être un Sparliiim , un Cytise
et un Alaterne. (b.)
*GRASEPOLTLY. bot. tiian. (Cor-
das.) Sj n. de Lathyrus hyssopifulia ,
L. (B.)
* GRAS-D'EAU, pots. Commer-
son donnait ce nom aux Aihérines
tellement transparentes , qu'elles res-
semblent à une simple gelée dans l'é-
lément qui les nourrit. (b.)
GRAS DE MOUTOiN. bot. ph.vn.
L'un des noms vulgaires du Lamp-
sana communis , L. (b.)
GRAS DES CADAVRES, zool.
F'. Adipocire.
GRAS-MOLLET, pois. Nom vul-
gaire du Cycloptère Lumpe. f^. Cy-
CLOPTÈUE. (b)
* GRASPOIS. MAM. Syn. d'Epau-
lard , espèce du genre Dauphin. F".
ce mot. (b.)
GRASSET. OIS. Syn. vulgaire du
Mouchet. r. ce mot. (dr..z.)
GRASSET. BOT. PHAN. L'un des
iiouis vulgaires du Sedum Tele-
plduin. (b.)
GR ASSETTE . ois. Sy n . vulga ire de
la Sarcelle d'été. F. Canard. (dr..z.)
GRASSETTE. Pingidciila. bot.
GRA
PHAN. Genre de la famille des Len-
libulariées de Richard , et qui a été
placé dans la Diaudrie Monogvnie
L., quoique ses éiamines offrissent le
caraclcrc de la Didynamie. Ses ca -
raclèrcs sont : calice bilabié , trifide
supérieurement , bifide inférieurc-
nient ; corolle irrégulière , munie
d'un éperou à la base, resserrée piès
de sa gorge, à limbe bilabié , la lèvre
supérieure trilobée , l'inférieure plus
courte, bilobée ; deux étamiues très-
courtes ; style court , surmonté d'un
stigmate à deux lames; capsule
uniloculaire , remplie d'un grand
nombre de graines attachées à un
réceptacle central. Ce genre, quia
beaucoup d'afliuilés avec VUtricula-
ria, est tiès-naturel , puisque toutes
ses espèces offieut un port parfaite-
ment caractérisé. Elles ont des feuilles
radicales d'une consistance tellement
grasse et niolle , qu'elle a mérité
au genre les noms sous lesquels nous
le décrivons. Leurbampe est uniflo-
re, et leurs fleurs sont pcnchéi.-s. La
plupart des espèces de Grassettes
sont indigènes des pays montueux et
humides de l'hémisphère boréal. Les
Alpes d'Euiope, les inontagnes de
l'Amérique du nord en nourrissent
une dixaine d'espèces; les autres
croissent dans des localités élevées da
midi de l'Europe et de l'Amérique
méridionale.
La Grassette COMMUNE, Pingui-
ciila vulgaris , jolie Plante à fleurs
violettes et d'un port tout particulier,
se trouve dans les marécages de plu-
sieurs parties de l'Europe. Elle cioît
près de l'élang de Saint-Gratien aux
environs de Paris. Le Pinguicula Lu-
sUanica , qui est plus rare au Por-
tugal que son nom ne le ferait suppo-
ser, se trouve dans nos landes aqui-
taniques, en Bretagne , et jusqu'aux
environs d'Aix-la-Chapelle. (g..n.)
GR ATELIER, bot. phan. Nom
proposé par quelques botanistes fran-
çais, pour le genre Cnestis. V.
Gneste. (b.)
* GRATELOD PELLE. Gratelou-
pella. BOT. crypt. ( Cérarniaircs. )
QRA
(xcnre digne par son élégance d'êîie
dédié à (iratelouji , savant mais trop
modeste holanisto , qui, dans l'étude
des Hydroplivtes, a lait d'injpoi lanles
l'écouverles, qu'on voit avec regret de-
meuier enfouies dans ses intëressans
manuscrits. Il est caraciéiisë par 1rs
capsules parlaiteuieut ses.>ilos , grou-
pées à l'exlrémilé des lameaux tlexi-
!)les et colorés. Le Ccramium bra-
Lhji;onium de L^ngbye ( Te ut. Alg.
Dan. p. 118, pi. 5b, 1". c; est ietype
ile ce genre. On le trouve, sur nos
côlcs , assez fréqueuïuicnt fixé aux
rochers que la marée ne découvre
que pe.i d instans. iSous eu connais-
sons plusieurs autres espèces. (b.)
* GRATKLOUPI.l. bot. crypt.
( Tlydiopkyles. ) Genre formé par
Agardli {Spec. Alg Pars 11 , p. a2i)
chins l'ordre des Floridées , dont les
caractères consistent en des tuber-
cules fructifères agrégés sur les ra-
meaux , percés d'un pore et contenant
des sémiuules elliptiques. L'auteur y
rapporte trois espèces : i"le Gratelou-
pia ornata , qui est \c Fucus erinaceus
de Turner , du cap de Bonne-Espé-
rance ; 2° le Grateioupla Hysliix éga-
lement du cap de Bonne-Èspérance ;
5° le Grateioupla JiHciiia(\\x\ serait le
Dclesserla filicina de Lamouroux.
Celle dernière que nous vivons trouvée
sur nos côlcs, et que nous avons fort
soigueuscmeut observée , nous parajt
pouvoir difficilement être séparée des
Delesserie-; , et nous croyons que le
genre ilont il est question , formé sur
des caractères insuffisans , ne sauiait
être conservé. (u.)
GRAÏGAL. KOT. THAN Nom tri-
viaWippliqi'é par quelques botanis-
tes fiançais au genre [iaiidia de Lin-
né, f^. ce mot. (G..N.)
GRAilA-DEL bot. piian. Dans
la haute opinion que Ion avait de
leuis vertus médicinales, plusieurs
Plantes avaien' reçu ce nom avant la
légénération de la botanique ; de ce
noinbreétaient \ç.Buplevruin rigidum^
le Géranium iioherlianum , le Scutel-
laria galeiiculala , le Gratiola ojji-
TOME VII.
GRA 48 i
cina/is , et le hylhrum hyssopifolium.
(B.)
GRATIOLE. Gratiola. bot. phan.
Ce genre, de la famille des Scrophu-
larinées, cl de la Diandrie Monogy-
nie , fondé par Linné cl confondu par
Tournefort avec les Digitales, est
ainsi caractérisé : calice à cinq divi-
sions profondes , quelquefois accom-
pagnées de bractées à la base; corolle
tubuleuse , à deux lèvres, la supé-
rieure bilobée, l'inférieure à trois lo-
bes égaux; deux étamines fertiles , et
deux ou trois rudimcntaircs ; stigmate
à deux lames; capsule à quatre val-
ves qui, après la maturité, se sépa-
rent de la cloison formée par l'in-
flexion de leurs bords Ces caractères
ont éié tracés par R. tîrown et Nut-
tall d'après l'examen du Gratiola offi-
cinalis .. L. , et d'autres espèces de la
Nouvelle-Hollande et de l'Amérique.
Les autours postérieurs à Linné, et
ce grand botaniste lui-même , out
placé dans le genre Gratiola des
Plantes dont l'organisation était assez
différente pour devenir les types de
genres distincts. Ainsi Willdenow a
établi le genre Hornemannia avec
deux espèces de Gratiola décrites par
Hornemann. La principale espèce de
VHerpestis de Gacrtuer ou du Monnie-
ra de Brown et de Michaux est le Gra-
tiolaMonnieri,\j. — R. Brown (Prodr.
Flor. Nov.-Hvll. , p. 44i) a fait voir
les grands rapports des Gratiola hys-
sopoides et rotumli/blia , L. , avec les
Lindernia dont elles ne difièreut que
par deux de leurs étamines stériles.
On a décrit plus de cinquante espèces
de Gralioles; maisen éloignant celles
qui appariienncnt bien certainement
à d'autres genres, et en tenant comp-
te des doubles emplois d'espèces qui
embrouillent la synonymie de ce gén-
ie, on ne compte réellement qu'une
trentaine de Plantes qui s'y rappor-
tent bien légitimement. Une seule es-
pèce habite l'Europe , une au Pérou,
deux dans les îles de l'Amérique du
sud , huit dans les Etats-Unis de l'A-
mérique septentrionale, et le reste
dans les Indes-Orientales et la Nou-
velle-Hollande. Les Etats-Unis pa-
5i
48 i GRA
raissent doue êtic la conlrée où l'on
1 encontreproportionnellement leplus
(!e Gratioles , quoique ce genre soit
K'pandu sur une grande partie de la
surface du globe , et qu'il préfère les
pays chauds. Dans le nouveau conti-
nent, on n'en rencontre pas au-delà
du 4o'' degré de latitude nord. Les
Gratioles sont des Plantes herbacées,
à feuilles opposées et à pédoncules
>"Iifaires, axillairesel unJflores Nous
citerons ici l'eipèce suivante, euro-
péeniie, comme exemple et type du
genre :
La Gratiox^eofficinaj-e, Graiio-
la officinalis , L. , a une tige haute de
trois décimèires , droite , cylindrique ,
ordinairement simple et garnie de
feuilles opposées , sessiles , ovales ,
lancéolées , dentées vers leur sommet ,
lisses, glabres et marquées de tiois
nervures longitudinales. Ses fleuis
sont d'un blanc jaunâtre. On trouve
cétteGratioledans les lieux aquatiques,
ci principalement dans les fossés hu-
mides des prairies de la France méri-
dionale. Elle est assez rare aux envi-
rons de Paris. Cette Plante , à laquelle
on donne vulgairement le nom d'Herbe
au pauvre Homme, parce que c'était
autrefois un purgatif employé par les
indigens , jouit de propriétés dange-
reuses. Elle a une saveur amère ,
désagréable et nauséabonde. Son ana-
lyse a donné au célèbre Vauque-
lin de la gomme , quelques Sels
et un Acide végétal , une matière ré-
sinoïde d'une extrême amertume, so-
luble dans l'Alcohol , très-peu solu-
ble dans l'eau à l'état de pureté, et
ne s'y dissolvant que par son mélange
avec les autres matériaux de la Plante.
C'est dans ceiie uiailère résinoïde que
paraît résider le principe actif de la
Gratiole. Elle purge violemment et
elle excite en même temps le vomis-
sement; aussi est-elle fréquemment
employée )>ar les charlatans entre les
mains desquels clic peut devenir un
poison funeste. Glc;!itsch(^e/v72zsc/!/e
Abliani. T. m, p. SGyj prétend que
les Chevaux qui se nourrissentdufoin
oii il y a beaucoup de Gratiole, mai-
gri.ssent considérablement. (g.n.)
GRA
GRATTE-CU. bot. piian. Nom
vulgaire des fruits de la plupart des
Rosiers, employés dans certaines phar-
macies , sous la désignation plu.s con-
venable de Cynorrhodon. Cenora vient
de ce que lorsqu'on les mange sans
en retirer les graines que recouvrent
des poils très-fins , ces fruits causent,
dit-on, d'assez vives démangeaisons à
l'anus. (b.)
GRATTE-PAILLE. ois. Syn. vul-
gaire de Mouchet. (dr..z.)
GRATTERON. bot. fhan. Nom
vulgaire da Galiurn Apariiie, ainsi
que de V Asperula odorala. (b.)
GRATTIER. bot. phak. L'un des
syn. vulgaires de "Vitex. T^. ce mot.
(B.)
GRAUGALUS. ois. (Cuvier.)Syn.
du genre Choucari , dont les espècq^
sont des Coracines pour ïemminck.
/^. ce mot. (DR..Z.)
GRAULE ET GRAYE. ots. Syn.
vulgaire de la Corneille raantelée. V.
Corbeau. (dr..z.)
GRAUSTELN. GÉOL. Mot allemand
qui veut dire pierre grise, et dont
Werner a fait le nom d'une roche ap-
pelée Dolérile par les minéralogistes
fiançais. P . les mots DoLÉRiTE et
Roches. (g.)
'gRAUWACKE. min. r. PsAM-
MITE.
* GRAVANCHE. pois. Une variété
du Lavaret qui se pêche dans le lac
de Genève, f^. Saumon , sous-genre
CORÉGONE. (b.)
GRAVE. OIS. Syn. vulgaire de
Freux. F. Corbeau. (dr.z.)
GRAVELEÏ. OIS. Syn. vulgaire
du Grimpereau. K. ce mot. (DR..Z.)
GRAVELIN. BOT. phan. L'un des
noms vulgaires du Chêne à grappes.
(B.)
GRAVELOTTE. ois.Nom vulgaire
du petit Pluvier à collier, y. Plu-
vier fuR .z.l
GRAVIER . GÉoL. Intermédiaire
du Sable et des Galets , il se compose
de fragmens plus gros que l'un , el
GRE
plus petits que les autres; le Tit des
fleuves et des torrons en présente da-
vantage que les plages de la mer , oii
cependant de vastes étendues en sont
quelquefois entièrement formées. Il
se compose de toutes sortes de Roches
réduites par le frottement en fragracns
arrondis et souvent aplatis. On en
rencontre des dépôts immenses dans
l'intérieur des continens , soit au-
dessous de la couche de terre vé-
gétale , soit à la surface même du sol.
La plame de la Giau , vers l'embou-
chure du Rhône , est célèbre par le
Gravier qui la couvre , et dans lequel
une végétation particulière fournit
aux Moutons du pays »me nourriture
à laquelle, dit on , leur chair doit son
excellente qualité. Ce sont les Galets,
f^. ce mot, et le Gravier qui, unis
par un ciment quartzeux, forment la
plupart dei Roches conuues sous le
nom de Poudings. (b.)
GRAYIERE.ois.Syn, vulgaire de
grand Pluvier à collier. P^. Pi^uvier.
(dr.z.)
GRAVIGHADES.mam. Blainville
a donné ce nom à un ordre qu'il éta-
bUt pour y placer le seul genre Elé-
phant, (b.)
GRAVISSET , GRAVISSEUR ,
GRAVISSON. OIS. Syn. vulgaires de
Grimpereau. P". ce mot. (dr..z.)
GRAYIVOLES. ois. Nom donné
aux Oiseaux qui ont le vol lent et
pesant. (dr..z.)
GRAZIRRHINCHUS. pois. fos.
Des oryctographes qui ont cru aper-
cevoir quelque ressemblance entre
les Glossopètres et le bec du Corbeau
ont donné ce nom à ces dents fossi-
les. P'. Glossopètres. (b.)
GRÉAC. POIS. Pour Créac. P^. ce
mot ei Esturgeon. (b.)
GRERE. Podiceps. ois. Genre de
Tordre des Pinnatipèdes établi par
Latham aux dépens du Colymbus de
Linné , et caractérisé de la manière
suivante : bec de médiocre taille,
ordinairement plus long que la tête ,
droit , conique , cylindrique ou com-
primé; mandibule supérieure su-
GRE
483
J)ulée ou courbée brusquement vers
la pointe; narines situées vers le mi-
lieu de chaque côté du bec, concaves,
oblongues, ouvertes extérieurement
et fermées à l'intérieur par une mem-
brane, se communiquant de l'une à
l'autre; pieds reportés à l'extrémité
du corps: tarse très-comprimé; qua-
tre doigts , trois en avant , Irès-dépri
mes par une seule membrane qui les
entoure en festons; l'externe le plus
long; pouce comprimé et festonné,
s'articulant sur la face interne du
tarse, et portant à terre seulement
sur le bout de l'ongle, qui est, ainsi
que les autres, large et déprimé ; ai-
les courtes , les trojs premières rémi-
ges presque égales et les plus lon-
gues. Quoique les Grèbes nlSiient les
doigts réunis que par une demi-mem-
brane, ils n'en sont pas moins de tous
les Oiseaux d'eau, les nageurs les
filus lestes et les plus infatigables;
eur conformation , d'ailleurs , indi-
que assez que l'eau leur a été assi»
gtkée comme demeure habituelle et
même unique ; car s'ils s'élancent
dans les airs , ils s'y soutiennent avec
peine et semblent plutôt être portés
par les vents , qu'y suivre une direc-
tion volontaire , que leur interdit
1)eut-être la trop grande brièveté de
eurs ailes,, relaiivement au volume
et au poids du corps ; si une circons-
tance quelconque les place sur terre,
la position de leurs jambes à l'exti c-
miié du corps , les oblige à une sta-
tion verticale qui rend leur marche
difficile et pénible. Aussi, pour ces
motifs , les voit-on rarement prendre
le vol , et lorsqu'ils sont poussés ou
jetés par les flots sur le rivage , leur
premier mouvement est de quitter la
plage oii ils se trouvent sans défense,
et oii ils n'auraient que des coups de
bec à opposer à la main habile qui
voudrait les saisir. Ils plongent avec
une adresse admirable, poursuivent
et saisissent au fond de l'eau les Pois-
sons qui s'y croyaient en sûreté ; lors-
qu'ils nagent entre deux eaux , ils
tiennent suivant le besoin leurs ailes
plus ou moins étendues, qui font office
de gouvernail, et leurs pâtes se leur
3i*
484 GRE
servent que de janicj , dont ils peuvent
accélérer considérablement le mouve-
ment. A l'exception de la plus petite
espèce, qui paraît ne se plaire que sur
les lacs et les rivières , dans les étangs
et les marais, les Grèbes se montrent
également t>ur les vagues qui frap-
pent les côtes , comme à la surface
plus tranquille des eaux douces ; il en
est même quelques -unf, qui parais-
sant dédaigner les marécages , ont,
pour la mer , une préférence mar-
quée , et c'est sur ce théâtre aussi
vaste que mobile, qu'ils aiment sur-
tout à déployer toute leur souplesse.
Ces Oiseaux ont un plumage tiès-
sujet à varier, ce qui jetle assez de
confusion dans leur nomenclature )
Earmi l'Es nombreuses espèces éta-
lies par les ornithologistes , il en est
plusiems que ion a léunies, et ces
réunions seront très-vraisemblable-
uient poussées plus loin encoi'e, lors-
que l'on connaîtra mieux les change-
mens que peuvent pioduire 1 âge et
les saisons. Ces changemens consis-
tent en aigicties, ciinières et autres
ornemens , vaiiés tant dans la forme
que dans les couleurs ; ils ne se trou-
vent que chez les adultes, et se fout
long-temps attendre, car ce n'est or-
dinairement qu'à la troisième année
qu'on commence à les apercevoir;
i Oiseau les conserve alors pendant
tout l'hiver, et on les observe chez
les femelles comme chez les mâles.
Si l'on en juge par l'état d'eiiibon-
f)oint qui se fait )emarquer dans tous
es Glèbes aue l'on prend en toutes
saisons , l'on doit croire que ces Oi-
seaux ne sont guère exposés aux jeû-
nes et aux privations; en effet, se
nourrissant indifféremment de Pois-
sous et de Mollusques , de Plantes
aquatiques et de Fucus , ils trouvent
loujouis de quoi satisfaire amplement
leur appétit; leur chair'en retient uu
goùl désagréable, ce qui fait quelle
e>t généraleuient dédaignée. L'on ne
recherche quelques-uns de ces Oi-
seaux , que pour leur duvet argentin,
qui fournil à la mode des fourrures
propres à en renouveler de temps en
temps les pKases. Les Grèbes nichent
GKE
dans les Joncs et les Roseaux ; îe ber-
ceau qui doit recevoir les fruits de
leurs amours, est composé de ces
mêmes Végétaux entrelacés; il flotte
au-dessus des eaux, et n'y est retenu
que par quelques liens qui l'araar-
lenl aux Roseaux les plus solides. La
ponte est de trois ou quatre œufs, ra-
semenl cinq, o.dinairement d'un vei t
blanchâtre , lavé ou tacheté de jaune
et de brun.
Grèbe castagneux , Pod/ceps mi-
nor, La t 11 . ; Poaiceps hebryclicus ,La t h. ;
Colymbus pyre/taicus , Lap.; Co/jm-
bus Jluviatilis , Briss. , Buff. , pi. enl.
905. Parties supérieures d'un noirâ-
tre lavé d'olivâtre ; sommet de la tète,
nuque et gorge noirs ; côtés et devant
du cou d'un roux vif; parties infé-
rieures d'un cendré noirâtre , avec la
poitrine et les flancs plus obscurs;
bec noir; iris brun ; pieds d un brun
verdâtre , et couleur de chair sur la
face interne. Taille , neuf à dix pou-
ces. Les jeunes ont le sommet de la
tête, la nuque et les côtés du cou
blanchâtres , variés de taches et de
tiaits roussâlres , la partie inférieure
du devant du cou , la poitrine et les
ilancs d'un roux clair, le milieu du
ventre blanc. Ceux de l'année sont
d'un cendré roussâtre sur les parties
supérieures; ils ont la gorge blanche
et la mandibule inférieure jauuâtre.
Du nord des deux continens.
Grèbe de Cayenne. F^. Grand
Grèbe.
Grèiîe cerclé ou A bec cerclé ,
Pudiceps CaroUne/isis , La th . ; Colym-
bus Podiceps, h. Parties supérieures
brunes , les inférieures d'un blanc
sale; gorge noire: un cercle blanc
entourant les yeux et une tache noire
à la base de la mandibule inférieure ;
poitrine lavée d'olivâtre ; bec cendré,
avec un anneau noir dans le milieu ;
pieds noirs. Taille, dix pouces. Les
jeunes ont les parties supérieures
d'un brun foncé; les côtés du cou, le
ventre et le croupion loux , le milieu
de la poitiine d'un blanc sale, avec
une grande tache noire transver-
sale à l'extrémité. De l'Amérique
septeuli'ionale.
GRE
Grèbe COMMUN, y. Grèbe nuprÉ.
Grèbe cornu, Podiccps cornatus ,
l^ath.; Colymbus obscuitis, Ginel.;
Podiceps caspictis , La th.; Colymbus
nigricaris , Scop.; Colymbus cristalus
minor, Briss., liufl"., pi. enl. 4o4 , lig.
2 et 94j. Pai lies supérieures iioiià-
lies; une fraise très-aniplc et duu
noir liisti e, entourant le haut du cou;
deux touHes tie plumes rousses s'éle-
vant en l'orme de cornes derrière les
yeux ; pues et poitrine rous.->es; par-
ties inférieures blanches ; avec les
flancs nuancés de roussàtre; bec fort,
plus couit que la tête, noir avec la
pointe ronge ; pieds gris , noirs à l'ex-
térieiu'. Taille, douze à treize pouces.
Les jeunes ont toutes les parties su-
périeuies d'un ccnilié noiiâtre , sans
fraises ni cornes, les secondes rémiges
blanches; une ligne blanche horizon-
tale qui s'étend au-dessous des yeux,
et vient se confo.dre sur la gorge
avec une teinte semblable , qui se di-
rige Irès-en airière sur l'occiput; le
milieu du devant du cou cendré , les
parties inférieures blanches avec les
flancs d'un cendré noirâtre ; le bec
cendré , avec la pointe jaunâtre.
D'Europe.
Grèbe cornu , Buff., pi. enl, 4oo.
J^. Grèbe huppé.
Grèbe cornu delà baie d'Hudson.
/^. Grèbe cornu.
Grèbe Dlc-Laart. V. Grèbe de
l'île Saint-Thomas.
Grèbe d'Esclavonie ou Esclavon.
7^. Grèbe cornu.
Grand Grèbe , Podiceps Cajanus,
Lath.; Colymbus Cajennensis, Gmel.,
Buff. , pi. enl. 4o4 , n" i . Parties su-
Eérieures noirâtres , les inférieures
lanches , avec la gorge, le devant
du cou et les flancs roux ; bec et pieds
noirâtres. Taille, dix-neuf à vingt
pouces. Espèce douteuse.
Grèbe huppé , Podiceps cristalus ,
Lath.; Colymbus urinator , Gmel.;
Colymbus cornutus , Briss., Buff. , pi.
enl. 4oo , 64] et 944. Parties supé-
rieures noirâtres , variées de brun ;
sommet de la tête, nuque et traise
d'un noir lustré; une huppe noire
plate et pendante sur le cou; joufs
GRE 48^.
blauclics ; parties inférieures d'un
])lanc nncié avec les cotés de la tête
et de la poitrine roussâtres ; bec plus
long que la tête , d'un brun lougcà-
tre , brun à la pointe; iris rouge;
pieds d'un blanc jaunâtre , uoiiâlre ù
l'extérieur. Taille , dix-huit à dix-
neiifpouces. Les jeunes ont les plumes
de la huppe et de la fraise très-cour-
tes, bordées de blanchâtre; point de
roussâ re à la face : avant l'âge de
deux ans, on ne voit chez eux ni'
fiaise ni huppe; le front est blanc
comme la face ; il y a sur le cou des
lignes en zigzag noirâtres. Dans l'ex-
trcme jeunesse, ils ont la tête et le
haut du cou d'un brun foncé. D'Eu-
rope.
Grèbe de l'île Saint-Thomas ,
Podiceps Thomensis , Lath. Parties
supérieures biunes, les inférieures
blanches avec une grande tache noire
sur la poitrine; un Irait blanc entre
le bec et l'œil ; tectrices alaires rous-
sâtres; Oancs tachetés de gris; pieJs
noirâtres. Taille, dix-huit pouces.
Grèbe sous-gris ou a joues gri-
ses , Podiceps rubricollis , Lath.; ('o-
lymbus subcrisia/us^Gmel.; Colymbus
parotis , Spaini., Buff.pl. enl. gSi.
Parties supérieures d un cendré noi-
râtre; front, sommet de la tète çt nu-
que noirs ; une huppe très-courte;
joiics et gorge d'un gris soyeux ; par-
ties inférieures blanches ; devant du
cou et côtés de la poitrine roux ; flancs
et cuisses tachetés de brun ; bec de
la longueur de la tête , noir à l'extré-
mité , jaune à sa base; iris brun rou-
geâtre ; pieds noirs , d'un vert jau-
nâtre à l'intérieur. Taille, quinze à
seize pouces. Les jeunes ont la gorge
el les joues blanches , le haut du cou
jaunâtre, rayés irrégulièrement de
brun ; point de vestige de huppe.
D'Europe.
Grèbe du lac de Genève. P^.
Grèbe cornu.
Grèbe montagnard. J^. Grèbe
Castagneux.
Grèbe de la Louisiane , Podiceps
Ludovicianus, Lath. f^. Grèbe de la
Caroline , jeune.
Grèbe Oreillard , Podiceps au"
486
GRE
ritus, La th. Parties supérieures noires ;
lace , sommet de la tête et fraise d'un
noir lustré; une huppe très-courte
sur l'occiput; un pinceau de plumes
longues, effilées, jaunes et rousses,
s'élève de chaque côlë derrière les
yeux et vient couvrir l'oreille ; parties
inférieures hlanches, avec les flancs
et les cuisses d'un brun marron ;
gorge , cou et poitrine noirs ; bec
plus court que la tête , noir, rouge à
sa base , avec sa pointe relevée; pieds
verdâtres , noirâtres extérieurement.
Taille, onze à douze pouces. Les jeu-
nes ont la plus grande ressemblance
avec ceux du Grèbe cornu ; ils s'en
distinguent en ce que le blanc des
joues est plus étendu , et descend sur
jes côtés du cou , et en ce que les
deux mandibules se relèvent un peu
vers la pointe. D'Europe.
Grèbe (petit), Buff., pi. enl. géa.
V. Grèbe cornu , jeune.
Grèbe (petit), Gérardin. f- . Grè-
be Gastaoneux.
Grèbe (petit) cornu , Buffon, F.
Grèbe cornu, jeune.
Grèbe (petit) cornu, Gérardin.
P'. Grèbe Oreillard , jeune.
Grèbe (petit) huppé, BufTon. F .
Grèbe cornu , jeune.
Grèbe de rivière de la Caro-
line. /^. Grèbe cerclé.
Grèbe de rivière noirâtre, f^.
Grèbe Gastagneux.
Grèbe de rivière des Philippi-
nes, Podiceps Philippensis , ïemm. ,
Buff., pi. enl. 945. Parties supérieures
d'un noirâtre lavé de pourpré ; deux
traits roux sur les joues et les côtés
du COU; parties inférieures d'un cenr
drc noirâtre; bec noir , cendré à la
base et à la pointe; pieds noirâtres à
l'extérieur. Taille, dix à onze pouces.
Grèbe de rivière de Saint-Do-
mingue , Podiceps Dominicus , Lath.
Parties supérieures noirâtres , les in-
férieures d'un gris nacré , tachetées
de brun ; rémiges blanchâtres avec
l'extrémité brune ; bec noir ; pieds
bruns. Taille , sept ù huit pouces.
(du. .2.)
GRÈBE-FQDLQUE. Podoa. ois.
Genre établi par Illiger dans Perdre
GRE
des Pinnatipèdes.Caraclères : bec aus-
si long que la tête, droit, cylindrique,
avec la pointe inclinée et échanciée;
arête distincte, déprimée ; bords de la
mandibule supérieure un peu élar-
gis ; l'inférieufe droite , anguleuse
vers le bout; fosse nasale grande et
longue ; narines placées vers le mi-
lieu de chaque côté du bec, longues
et totalement percées; pieds courts ,
retirés dans l'abdomen; tarse arron-
di ; quatre doigts , les trois auférieuis
réunis par une membrane en festons;
le postérieur lisse ; ailes médiocres ,
pointues; première rémige plus cour-
te que la deuxième , qui est aussi lon-
gue ou plus longue que la troisième,
et dépasse toutes les autres; queue
très-large. Les espèces qui composent
ce genre sont peu nombreuses , on
n'en connaît encore que deux. Leurs
mœurs et leurs habitudes ont été peu
étudiées, et soid conséquemment
presque inconcHies; quelques indices
portent à croire qu'elfes ont de grands
rapports avec celles des Grèbes; du
reste les deux genres , ainsi que l'in-
dique le nom , se rapprochent déjà
par les principaux caractères de con-
formation.
Grèbe-Foulque d'Afrique, He-
liornis Senegalensis , Vieill. Parties
supérieures brunes , mouchetées de
noir sur les côtés du cou et le dos ;
sommité de la tête et dessus du cou
noirâtres; une raie blanche prend
naissance à la base du bec, se dirige
au-dessus de l'œil et descend de cha-
que côté, le long du cou ; rectrices
étagées ; toutes les parties inférieures
blanches avec quelques mouchetures
noires seulement sur les flancs; bec
et pieds rouges. Taille du Canard.
Grèbe - Foulque d'Amérique,
Platus Surinamensis , Gmel. ; Fte-
liornis Surinamensis , Vieill. , Buff. ,
El- enl. 895. Parties supérieures d'un
run obscur; sommet de la tête cou-
vert de plumes noires , longues et
pendantes; joues d'un brun fauve;
côtés du cou striés de noir et de
blanc ; trait oculaire blanc , s'éten-
dant sur toute la longueur du cou;
rectrices étalées , terminées par une
\/
GUE
bande uoire, bordée de blauc ; par-
lies inférieures blanclies j becce»»a.ié ;
pieds d'uu brun jaunâtre avec les
demi-palmures rayées de noir et de
blanc. Taille, treize pouces. (dr..z.)
GREC. BOT. CKYPT. Paulet a don-
né ce nom au Champignon qu'il nom-
me aussi Bistre et Crochet. (b.)
GRECQUE. KKPT. CHÉL. et INS.
Espèce de Tortue, V. ce mot. On
donne aussi ce nom à une espèce peu
connue du genre Mante , qui se trou-
ve dans l'Archipel . (b.)
GREDIJN. MAM. Race de Chiens
originaire d'Angleterre. (c.)
* GREEN BOT. ciiypT. {Mousses. )
Adanson avait forme sous ce nom ,
tiré de sa roue de loterie , un genre
dont le caractère était d'avoir les ui-
nes sessiles et terminales. Il y rap-
fiortait , comme on en peut juger par
es figures qu'il cite de Dillcn , le
Buxbaiimia foliosa , les Fhascum
alors connus , le Dicranum flexuo-
sum , etc. Ce genre n'a pas été adop-
té, [ii-]
GREFFE. Inseitlo , Iiwsculatiu.
BOT. Ce mot s'emploie d'une manière
générale , pour exprimer l'union in-
time de deux Végétaux ou de deux
parties quelconques d'un Végétal.
C'est en ce sens qu'on doit entendre
le terme de Greffe naturelle, synony-
me d'ailhérence ou de soudure na-
turelle , opération souvent voilée à
l'observation , et que le scrutateur des
affinités sait seul apprécier. ^^ Sou-
dure NATURELLE. Mais on désigne
spécialement sous le nom de Gretle ,
Tacle artificiel par lequel on main-
tient en contact in)médiat les libers
de deux Végétaux. Il en résulte une
adhérence si intime que les phénomè-
nes de l'existence sont désoi mais con-
fondus dans les deux Plantes greffées.
Cette opération réunit tous les avan-
tages que l'on se propose dans la mul-
tiplication des Arbres utiles; elle hâte
surtout leur végétation , ou plutôt
elle leur fait devancer l'époque oii ils
doivent nous faire jouir de leurs pro-
duits que d'un autre côté elle amé-
GRE 487
liore ctuiiidérablemeut. l^oisqu'un
voudra greffer un Arbre sur unaiitie,
il faudra enlever un bourgeon du
premier et le placer sur le second ,
auquel on donne le nom île 5///'e/; mais
fréal.iblemeut un aura dû détacher
écorce du sujet dans une dimension
égale à celle de la base du bourgeon ,
choisir une place oii un bourgeon ait
existé , et faire en sorte que le
liber soit resté dans la cicatrice. Le
bourgeon greffé reçoit la nourrituie
que le sujet lui prépare ; il l'élabore
ensuite à sa manière ot produit dct»
fleurs et des fruits de l'espèce que
porte l'Arbre d'oii on l'a lire. Le sujet
n'est donc plus qu'un magasin de
sève et de nourriture; mais celte sève
déjà ujodifiée doit apporter quelque
cbungement dans l'économie de l'Ar-
bre greffé et altérer en quelque chose
la nature de ses produits. Ce n'est
donc pas seulement pour hâter la flo-
raison des Plantes utiles , que les jar-
diniersmettent la Greffe en pratique ,
mais encore parce qu'ils ont reconnu
qu'elle conservait les qualités ou les
bizarreries de l'espèce greffée , et
qu'elle en faisait naître d'acciden-
telles.
On a beaucoup varié les procédés
de la GreSe. Le vénérable Thouin ,
don lies amis des sciences utiles déplo-
rent la perte récente, a publié sous le
titre de Monographie des Greffes , un
traité complet sur cette matière , au-
quel nous renvoyons ceux de nos lec-
teurs qui voudront connaître avecdé-
tails la pratique, les avantages et les in-
convéniens de chacune des manières
de greffer. Cependant nous allons
dire un mot de celles qui sont le plus
fréquemment usitées : 1" la (Greffe par
soudure ou par approche , couaiste à
enlever l'écorce sur deux jeunes bran-
ches et à les unir ensemble , de ma-
nière que les deux libers soient su-
perposés ; a" la Greffe ea écusson se
jrratique en enlevant . n bourgeon
avec une portion d'écorce qui ait la
forme d'un écusson, et la plaçant sur
la branche d'un sujet que l'on a
choisie sensiblement égale à celle d'oii
on a tiré le bourgeon. On a soin de
488
GRE
laisser le liber intact, et on enve-
loppe soigneusemenl l'écusson pour
qu'il puisse résister à l'aetion du vent
et de la pluie ; si l'on fait celte opéra-
tion au printemps, l'écusson est dit
à œil poussant; si c'est en automne ,
on le nomme écusson à œil donnant;
3* la Greffe en fenle consiste à faire
une incision conique sur le sujet et à
y introduire un bourgeon. On lui
donne le nom de Greffe en couronne,
lorsque l'on fait plusieurs incisions
et que Ton introduit plusieurs bour-
geons tout autour du sujet. Elle est
usitée pour Je Cerisier, et l'on se pro-
cure assez prompfement, par son
moyen , un grand nombre de bran-
ches chargées de fruits.
L'expérience a démontré que la
Greffe ne réussit point entre deux Ar-
bres , s'ils ont leurs .sèves en mouve-
ment dans des temps ditFérens , si les
uns sont pelits et les autres grands, si
l'un préfère l'ombre à la grande lumiè-
re et une température basse, quand
l'autre a des habitudes opposées. Il
faut donc i)our que la Greffe puisse
réussir , d'abord que les deux Arbres
soient de l;t même famille naturelle,
et qu'ils aient beaucoup de rapport
entre eux. Un Lilas , par exemple,
greffé sur un Frêne, produira d'abord
de foil belles touffes de fleuis , parce
qu'il aura pompé une grande abon-
dance de sucs , d'où résultera un véri-
table effet hydropique , et la branche
greffée périra au bout delà seconde ou
de la troisième année. Par une cause
inverse , la Greffe d'un Frêne sur un
Lilas ne pourra réussir complètement.
Mais tout ce qu'on a dit des Greffes
sur des Plantes de fimilles fiifféien-
tes, est mensonger. On doit même
taxer de friponneiie les jardiniers qui
font croire que l'on peut greffer un
Jasmin e.ur un Oranger, parce que
certains Jasmins portent des fleurs
qui sentent la fleur d'Oranger. Cette
odeur vient de ce qu'on a greffé sur
des Jasmins ordinaires, les branches
d'une variété originaire de Toscane ,
et qui exhale une odeur analogue à
la fleur d'Oranger. (o.N. )
GREGAl\ll. OIS. Nom donné par
GRE
niiger à une famille d'Oiseaux qui
comprend les genres Sittelle, Pique-
Bœuf, Loriot, Troupiale et Etour-
neau. (dr..z.)
GREGGLl. BOT. PiiAN. Ce genre,
établi par Gaertner {de Fruct. ï. i,
p. 168, tab. 53), a été considéré
par Swariz comme congénère du
IM^rte. Ce lapprochement a été con-
firmé par Kuntlî dans sa note sur les
genres Myrte et Eugénie (Mém. de la
Soc. d'Hist. nat. de Paris, T. i, p.
3:27 ). ^. MtrTJÎ. (G..N.J
GRELE. Petits glaçons, plus ou
moins arrondis, qui tombent des
régions élevées de l'atmosphère. Oa
a observé que le noyau de ces glaçons
consistait en un flocon de neige dur-
cie, recouvert de couches plus ou
m.oins nombreuses d'eau glacée. Cet-
te observation a fait naître la pensée
que la Grêle n'était (\\\ç. de la pluie
glacée par un refroidissement subit
de l'atmosphère, et que le volume des
petits glaçons s'était successivement
accru dans les régions humides et
vaporeuses qu'ils parcouraient rapi-
dement. A mesure que les glaçons
arrivaient dans ces régions, l'humi-
dité se condensait sur ces corps beau-
coup plus froids, qui la solidiliaient.
De-là vient que les grêlons son! beau-
coup moins rares et plus voliunineiix
en été qu'en hiver; en été, l'atmo-
sphère est fortement chargée de va-
peurs aqueuses, et ses 1 efroidissemens
subits, occasionés par la formation
des orages, sont assez fiéquens ; au
contraire, en hiver, l'air froid est
chargé de peu de vapeurs qui d ail-
leurs ne se soutiennent guère , pen-
dant cette saison, dans les régions
médiocrement élevées. Jusqu'à ce
que l'on ait trouvé une théorie moins
hypothétique, ces idées peuvent, sans
inconvénient, être admises. (dr..z.)
GRELEE. Moi.i>. L'un des noms
vulgaires et marchands du Cyprœa
Vitellus. J^. PoRCEX.AiN£. (b.)
GRELET. INS. L'un des noms
vulgaires du Gryllon. (b.)
GREIjIN. rois. L'un des noms
GRE
vulgaires du Gadus Caibonarius. V.
Gaue. (b.)
GRELOT DE SAINT-JACQUES.
BOT. PHAN. Le fruit du Sophora bi-
flora dans les colonies. n)
GRÉMIL. Lllhospermum. bot.
PHAN. Genre de la famille des Borra-
ginées et de la Penlandrie Moiio<;y-
nie, L., ainsi cnractéiise : c;dico plus
ou moins profondément divi:^é en
cinq segmens; corolle infundibuli-
forme, régulière , à cinq lobes, ayant
la gorge dépourvue cî'appeiulices ;
cinq éiamincs insérées sur la corolle;
stigmate en lèle et légèrement éclian-
cré ; quatre petites noix osseuses, lis-
ses ou ridées , monospermes, cachées
daus le fond du calice persistant.
Deux ou trois de ces petits fruits
avortent fiéqucmment. Ce genre a
été déciit par Tournefort , qui eu
çoufoudait les espèces avec celles des
JUjusot/s et des u-hic/iusa. Selou Jus-
sien , le e,ci\\c Arncbia de Forskahl
doit lui ctie rapporté. Le nom de
Liithuspennurn y dérivé de la nature
pierreuse de ses fruits, lenferme une
trentaine d'espèces qui sont des
Plantes herbacées ou suflrutescentes,
à fleurs solilaiie», axillaires, ou en
épis terminaux accompagnés de deux
braclées. l'rès de la moitié sont indi-
gènes du bassin de la Méditerranée ;
les autres croissent au Pérou, au
Chili et au cap de Bonne-Espérance.
On les a distribuées en deux sections,
d'après laspect de leurs noix qui
sont lisses et luisantes daus la pie-
lnière^eclion , chagrinées ou tubercu-
leuses dans la seconde. INous choi-
. sirons la Plante la plus remarquable
de chacime d'elles pour eu faire une
description abrégée.
Le Gbéhil orFiciNAL , Lithosper-
murn officinale, L., vulgairement
Herbe aux perles , a une tige herba-
cée, droile , haute de cinq à six dé-
cimètres, le plus souvent rameuse,
garnie de feuilles sessiles, lancéolées
et couvertes de poils courts et cou-
chés. Ses fleurs sont blanchâtres, pe-
tites, portées sur des pédoncules
courts et solitaires dans les aisselles
GRE
48()
des feuilles supérieures. Les petits
fruits, impropiemenl nommés Grai-
nes par plusieurs botanistes, sont
tièsduis , luisans et d'un gris de
perle. Ils étaient autrefois employés
en médecine, et on leur su|)pi)Sait
très-gialuitement des propriétés diu-
I cliques foit actives; on allait même
jusqu'à croire qu'ils pouvaient ré-
duire en poudre les calculs des reins
et de la vessie. Maison ne croit plus
à des propriétés aussi merveilleuses ,
dans une Plante qui n'a aucune sa-
veur ni autres qualités physiques.
Elle est tiès-commune en Europe
daus les lieux incultes.
Le Grémil tinctorial, Litho-
spermum tinctoiiuin , L. , yîncUusa
tinctoiia , Lamarck , vulgairement
Oi'canette. De sa racine vivace , pres-
que ligneuse et d'un rouge foncé, s'é-
lèvent plusieurs tiges étalées, héris-
sées de poils blancs et roides , garnies
de feuilles oblongues et sessiles; ses
fleurs, bleues ou violettes, sont dis-
posées au sommet t es tiges en épis
simples et unilatéraux. Elle se trouve
dans les lieux stériles et sablonneux
de lEiuope méridionale et de la Bar-
barie. L» racine de celte espèce con-
tient un principe colorant, très-solu-
ble dans l'Alcohol , et surtout dans
les corps gras. Aussi les pharmaciens
en font-ils un fréquent usage pour
la coloration en rose de leurs prépa-
rations huileuses. (O..N.)
GREMILLE. Jceiina. rois. Gen-
re de la famille des Percoïdes , à dor-
sale unique , à dents en velours dans
l'ordre des Acanthoptérygiens , qui
a pour caractères : la bouche peu fen*
due ; la tête entièrement dénuée d'é-
cailles, cieusée en fossette à sa sur-
face ; le bord du préopercule armé
de huit ou dix petites épines en cro-
chet , une épine y>oiutue à 1 opercule
et une autre à l'os de 1 épaule. Les
écailles , dont le corps est recouvert ,^
ont leur bord dentelé. Ce sont des
Poissons de petite taille, qui habitent
les eaux douces de l'Europe, particu-
lièrement dans ses parties orientales.
On n'en connaît encore que trois es-
4ç)o GRE
pèces donl la chair est fort délicate.
La GoujONNiÈRE , Jcerina Cernua ,
Cuv. ; Perça Cernua, L. , Gmel. ,
Sjst. Nef. XIII, T. i,pars 3, p.
SaojBloch, pi. 55, fig. a,dontLacé-
pède avait fait son Holocentre Post,
est un Poisson de six à dix pouces de
longueur , d'un jaune vei dâlre ou
doré , avec de petites lâches noires ,
vulgairement connu sous le nom de
Pelite Perche ou Perche Goujonnière.
Il se nourrit de Vers , d'Insectes aqua-
tiques, et même de Poissons plus
f>etits que lui. Il quitte au printemps
es lacs pour remonter dans les riviè-
res et y frayer sur les fonds de sable.
Bloch a compté soixante-quinze mille
SIX cents œufs dans l'ovaue d'une fe-
melle. On le trouve en Suède, en
Allemagne , çt j usque dans l'Eure qui
donne son nom à l'un des déparle-
mens de la France. D. 16-28, p. 12-
i5, V. 1-6 16. A. 2-7 , c. 16-17.
L'AcÉRiNE, ylcerina uutgaris , Per-
ça y/ceri/ia de Guldenstœdt {/oc.
cit. p. i32i ), qui habite la mer Noire
d'oii il remonte, durant l'été, les
grands fleuves qui alimentent cette
mer. b. 17-00, p. 25, v. 1-6 , a. 2-
79, c. 17.
Le Perça Sckrœtser, Bloch., pi.
532, fig. 1 : Gmel. [ioc. cit., y». 1021),
estla troisièmeet la plus grande espèce
du genre Acérine; elle atteint jus-
qu'à quinze pouces de longueur et
habite le Danube et ses affluens oii
elle .se plaît dans les eaux les plus
limpides. Les débordemens la trans-
portent quelquefois dans les lacs où
elle ne dépérit point, mais où elle
paraît ne plus multiplier. Elle a la
vie fort dure. Ses écailles sont gran-
des et jaunâtres. Trois raies lon-
gitudinales, noires, régnent sur les
côtés du corps. Ses nageoires sont
bleuâtres. D. 18-20, i8-32, p. i4-i6,
V. 1-6 , A. 2-9, 8, c. 17-18. (B.)
GREMILLET. bot. phan. L'un
des noms vulgaires des Myosotides.
P^. ce mot. (B.)
GRENADE, bot. phan. Le fruit
du Grenadier. Z-^. ce mot. (B.)
GRENADE AQUATIQUE, inf.
GRE
Le Brachionide figuré sous ce nom
par Joblot (part. 2 , ^X. 9) et rappor-
té par Mùller comme synonyme du
Brachwnus urceolaris, ne saurait être
lui , et nous paraît même appartenir
à quelque autre genre. (b.)
GRENADIER, ois. ( Edwartz. )
Syn. vulgaire d'Orix. F Gros-Bec.
(DR..Z.)
* GRENADIER, pois. (Cuvier.)
Syn. de Lépidolèpre. P^. ce mot. (b.)
GRENADIER. Punica. bot. phan.
Genre de la famille des Myrthinées ,
et de l'Icosandrie Monogynie, L.,
ayant pour principaux caractères :
calice infundibuliforme , presque
campanidé, à cinq divisions; corolle
composée de cinq pétales chiffonnés;
étamines très-nombreuses, garnissant
les parois du tube calicinal ; style
épais à sa base et lagéniforme ; stig-
mate simple; fruit sec, coriace, d'une
forme sphérique , couronné par les
dents du calice, à plusieurs loges
contenant un grand nombre de grai-
nes charnues, anguleuses, et enve-
loppées d'un arille pulpeux. Ce genre
n'étant constitué que de deux espèces,
nous allons les décrire, en nous arrê-
tant surtout à la première qui est un
de nos plus b< aux Arbrisseaux d'or-
nement.
Le Grenadier commun, Punica
Granatum , L., atteint jusqu'à six ou
sept mètres de hauteur; son tronc est
très-inégal, so-vent couvert de petites
épines ou rame., ux avortés, et garni de
feuilles opposées, elliptiques , luisan-
tes, glabres et ondulées. Ses fleurs,
d'un beau rouge, sont presque sessiles
et solitaires à l'extrémité des rameaux;
elles ont un calice coloré , épais et
charnu , adhérent par sa partie infé-
rieure avec l'ovaire infère , un peu
dilaté au sommet , puis étalé et à cinq
divisions lancéoiées et pointues. Le
fruit, de la grosseur du poing, a un
péricarpe d'un jaune rougeâtre, dur
et coriace , rempli de graines rougeâ-
tres, charnues , succulentes, et géné-
ralement d'une saveur aigrelette
agréable. On mange les Grenades
dans le midi de l'Europe, où elles sont
5
GRE
Torl utiles pour t'iancher la soif cl ra-
fVaîchir la bouche pendant les gran-
des chaleurs de l'été. Les fleurs de
(grenadier, que l'on nomme en phar-
itiacie Balaustes , sont douées d'une
saveur extrêmement astringente , et
qui paraî^ue au tannin et à l'Acide
alliquequ'ellescontiennenten abon-
ance. On emploie leur décoction ,
soit à l'extérieur , soit à l'intérieur.
C'est surtout contre la diarrhée chro-
nique qu'on en fait usage, lorsque
tous les symptômes d'irritation ont
disparu. L'écorce du fruit, connue
sous le nom pharmaceutique de Ma-
licoriurn, possède les mêmes proprié-
tés. — Le Grenadier paraît avoir pour
véritable patrie , les côtes septentrio-
nales de l Afrique. Le nom àe Malus
Punica , qui fut imposé à son fruit
par les Romains, s'accorde assez avec
ce que l'on dit de l'importation que
ces vainqueurs du monde en firent
à l'époque de la destruction de Car-
thage. Mais comme on le rencontre
à l'état sauvage , soit dans la Pénin-
sule espagnole, soit dans l'Italie et
dans la France méridionale, contrées
qui appartiennent au même bassin ou
à la même région botanique , il n'y a
fias de raison pour ne pas considérer
e Grenadier comme aborigène de
l'Europe méridionale. Il croît égale-
ment dans l'Orient et les Indes , d'oîi
il sembleraitaussi bien originaire que
l'Oranger, le Citronnier, l'Olivier,
etc. Les Romains en cultivaient , du
temps de Pline, six variétés, dont
quelques-unes semblent perdues j du
moins telle est celle dont les grains
étaient dépourvus de noyaux , et que
Pline nommait Apyrène ( j4pyrenum).
La belle couleur des fleurs de cet
Arbrisseau , le rend plus précieux
3ue ses fruits aux yeux des mo-
ernes. Nous avons maintenant des
Grenadiers à très -grandes fleurs
simples, blanches, jaunes, pana-
chées , des Grenadiers à fleurs serai-
doubles, à fleurs complètement dou-
bles , des Grenadiers prolifères, etc.
La culture du Grenadier est moins
délicate que celle des Orangers; com-
me ceux-ci , ils demandent une terre
GRE
491
substantielle, dans laqueUe la terre
franche entre au moins pour moitié;
m;»is ils ne sont pas si sensibles au
froid, et on peut sans crainte , à Pa-
ris, les exposer à l'air huit ou dix
jours plus tôt, c'est-à-dire dans les
dernier» jours d'avril. Les Grenadiers
se font aussi remarquer par leur lon-
gévité; il en existe a Veisailles et à
Paris qui ont plus de deux siècles
d'une existence bien constatée.
Le Grenadier nain , Punica
nana, L., croît aux Antilles et à la
Guiane, oii les habitans en font des
haies pour leurs jardins. Cette espèce
ne diffère de la précédente , qu'en ce
qu'elle est plus peiite dans toutes ses
parties; aussi est-il tiifiicile de lui
trouver quelques caractères précis.
Le Grenadier nain est d'une culture
plus difficile que le Grenadier com-
mun (o .N.)
GRENADILLE. bot. i-h.vn. Nom
vulgaire du genre Passiflore P'- ce
mot. (B.)
GRENADIN, ois. Espèce du gen-
re Gros-Bec. ^. ce mot. (nu../..)
GRENAILLE. Chondrus. Moi.i..
Cuvier (Règn. Anim. T. 11, p. 4o8)
avait séparé des Maillots et des Clau-
silies les espèces ovales dont l'ouVer-
ture, garnie de dents ou de lames sur
le bor,d ou plus profondément , a la
forme des véritables Bidimes. Ce
sous-genre n'a point été conservé par
Lamarck; il fait partie du treizième
sous-genre des Hélices de Férussac ,
les Cochlodontes , qui répondent
assez bien aux Maillots des auteurs.
Blainville, dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles , en fait la deuxiè-
me division des Maillots. (d..h.)
GRENAT. OIS. Espèce du genre
Colibri , Trochilus auralus , Gmel.
F'. Colibri. (dr..z.)
* GRENAT. CRXTST. On donne ce
nom sur les côtes de Flandre aux
Crevettes dont on pêche d'énormes
quantités qui se consomment jusque
dans le cœur delà Belgique. (b.)
GRENAT. MIN. Les minéralogis-
tes ont réuni sous ce nom un grand
493 GRE
nombre de substances minérales,
qui avaient entre elles des ressem-
blances exlcrieures assez frappantes,
mais qui montraient dans leur com-
position intime des différences re-
marquables. L'importante découver-
te de Mitscheilich a fourni le moyen
de débrouiller la confusion qui exis-
tait dans cette partie de la classifica-
tion , en faisant considérer le Grenat
comme un de ces groupes d'espèces
qui se rapprochent par une composi-
tion analogue, et se distinguent entre
elles parla nature des bases isomor-
phes , qui se substituent l'une à l'au-
tre dans cette composition. Les carac-
tères généraux du Grenat sont de
présenter un aspect vitreux , d'être
fusible et de cristalliser toujours en
dodécaèdre rbomboïdal, ou en for-
mes déîivées de ce dodécaèdre , telles
que le trapézoèdre , etc. La forme
primitive de l'espèce ou du groupe
d'espèces est donc ce même dodécaè-
dre ; les joints naturels ne sont sen-
sibles que dans qu'îlques variétés. La
composition de tous les Grenats peut
être ainsi i'ormulée • deux atomes de
silicate d'Alumine ou de peroxide de
Fer, combinés avec un atome de si-
b'cate d'un bioxide quelconque (Beu-
dant). Les Grenats sont tous asse^
durs pour rayer fortement Je (Quartz.
Leur pesanteur spécifique varie de-
puis 3,56 jusqu'à 4,19. Ils ont tous la
réfraction simple. Tous agissent par
attraction sur l'aiguille aimantée, lors-
que celle-ci est très-sensible. Le résul-
tat de leur fusion au chalumeau est en
général un émail coloré et noirâtre.
Les formes crislallmes du Gre-
nat sont peu variées : celles qu'Haiiy
a décrites sont au nombre de cinq.
La première est la forme primitive;
c'est celle que l'on observe le
plus communément. Elle est souvent
d'une régularité parfaite ; quelque-
fois , et cela se voit surtout dans les
Grenats de Norwège, elle s'allonge
dans le sens d'un axe qui passe par
deux angles trièdres opposés. La se-
conde variété déforme est le solide
trapézoïdal à vingt-quatre faces. Elle
■se fait quelquefois remarquer par les
GRE
stries dont les trapézoïdes sont sillon-
nés dans le sens de leurs grandes dia-
gonales, ce qui s'accorde parfaite-
ment avec la structure de cette forme
secondaire, telle qu'on la conçoit
dans la théorie des décrojssemens.
La troisième variété de forme est l'e-
marglnée , provenant d'une modifica-
tion par une facette sur tous les boids
du dodécaèdre primitif. Elle a trente-
six faces , savoir -. douze rhombes et
vingt-quatre hexagones allonges. La
quatrième variété est le solide tii-
émaiginé , provenant d'une double
modification sur les arêtes , dont cha-
cune est remplacée par trois faces.
C'est la forme ordinaire de ces cris-
taux bruns , qui ont été connus peu-
diint long-temps sous le nom d'Hya-
cinthes de Dissenlis. Enfin la dernière
variété estV imUernaire, dont le nom
indique leS lois de structure. Elle
présente avec les faces primitives
deux autres ordres de facettes, pro-
venant l'un d'une modification sim-
ple sur les arêtes, et l'autre d'une
modification également simple sur
les angles composés de quatre faces.
Beudant a sous-divisé l'ensemble
des Grenats en quatre sous-espèces ,
d'après les différences qu'ils oSirent
dans leurs compositions.
i*. Grenat almandin , ou Gre-
nat de Fer, d'un rouge violet, ve-
louté; Grenat noble des Allemaudsj
Grenat syrien des lapidaires. Quel-
quefois il est d'un rouge de feu, et
porte alors le nom de Pyrop dans
les minéralogies allemandes. Sa pe-
santeur spécifique est de 3,8 à 4,3. Il
est composé de deux atomes de sili-
cate d'Alumine et d'un atome de si-
licate de Fer ; ou en poids : de Silice,
38; Alumine , 20; bioxide de Fer, 42.
3°. Grenat manoanèsien , Gre-
nat manganésifère, H.; Manganèse
granatifornie , R. , d'une couleur
brune ; composé de deux atomes de
silicate d'Alumine et d'un atome de
silicate de Manganèse; ou en poids:
de Silice , 38 ; Alumine, ao ; bioxide
de Manganèse, 42; total, 100.
o*". Grenat cALCARirÈuE ou
Grossulaire ; couleur verdâlre ou
GRE
d'un rouge hyacinthe. Pesanteur
spécifique, 3,55 à 3,4o. Composé de
deux atomes de siUcale d'Ahimine et
d'uu atome de silicate de Chaux ; ou
en poids : de Silice , 4i ; AJuraine ,
33 ; Chaux, Sy.
4". Grenat méi-anite , noir; pe-
santeur spécifique , 3,71. Composé de
deux atomes de silicate de peroxide
de Fer et d'uu atome de silicate de
Chaux.
Beiidaut range dans lu première
division le Grenat roiigc de feu nom-
mé Pyrup par Wernrr : le Grenat
d'un rouge violet appelé Grenat sj~
rien, et enfin tous ceux qu'on nom-
me Grenats orientaux , et qui sont les
plus diaphanes et les plus partails.
Uaus Id seconde division , il place la
ïopazolite de Bonvoisin , ou le Gre-
nat orangé brunâtre , qui est la Ver-
meille des lapidaires 5 le Grenat suc-
ciniie , rAllochroïle et enfin deux
autres substances dont Haùy avait fait
des espèces particulières , savoir :
l'Aplome et l'Essonite. Les caractè-
res optiques de ceite dernière éta-
blissent entre elles et le Grenat une
analogie que confirme d'ailleurs sa
composition. A la troisième division
appartiennent les variétés auxquelles
on a donné les noms de Rothoffile,
de Romantzowite, de Colophonite.
Enfin on doit rapporter à la quatriè-
me division le Grenat nommé Vyré-
néite par VVerner , et qu'on trouve
engagé dans la Chaux carbonatée
granulaire du pic d'EredIitz.
Le Grenat , considéré seul , forme
des masses assez considérables pour
prendre rang parmi les Roches pro-
prement dites. Il compose à l'état
granulaire ou compacte, quelques
couches subordonnées au Micaschis-
te , dans la vallée d'Ala en Piémont,
et au calcaire primitif dans le pays
de Hesse. Mais le plus souvent il est
disséminé dans diverses espèces de
Roches; et quelquefois il s'y montre
en si grande abon^lance qu'on le
prendrait pour une partie constituan-
te essentielle. C'est ainsi qu'on le
trouve dans le Granité, et principa-
lement dans le Gncis et dans le Mi-
GRE 495
caschisie. On le rencontre aussi dans
le Schiste argileux, la Serpentine,
le Calcaire, enfin dans les Roches
tracli^ tiques et basaltiques «;t dans les
Tufs volcaniques modernes.
Les Grenals , lorsqu'ils sont taillés
perpendiculairement à l'axe qui pas-
seiait par deux angles trièflres du
dodécaèdre primitif, et qu'on les re-
garde par réfraction , juésenlent un
phénomène analogue à celui du Co-
rindon Astérie. O.i aperçoit , surtout
à la lumière d'une imugio , une étoile
à six rayons, d'une teinte extrême-
ment vive. — Le Grenat syrien et
celui qui est d'un beau rouge de Co-
quelicot sont les plus estimés dans le
commerce. Leur prix est quelquefois
très -élevé. Les pierres que les lapi-
daires désignent sous le nom A' f[ja'
cinthes, et qui ne sont souvent que
des variétés de l'Essonite ,sont aussi
fort chères, lorsqu'elles sont parfai-
tes. Les Grenats plus communs se
taillent ordinairement en perles, en
cabochon 5 souvent , pour diminuer
lintcnsité de leur couleur, on les
c//èie, c'est-à-dire qu'on 1rs creuse
en dessous , et on les double d'une
feuille d'Argent. (g.del.)
GRENAT BLANC, min. r. Am-
PriTGÈNE.
GRENATITE. min. V. Stauro-
TIPE.
GRENELLE, iîot. piian. On donne
ce nom aux fruits de l'Aubépine en
divers cantons de la France. (b.)
* GRENESIENNE ou GUERNE-
SIENNE. EOT. PHAN. Syn. à' Amaryl-
lis Sarniensis ou Lis de Guernesey.
Belle Liliacée propre aux îles de-; cotes
de la Normandie, oli l'on prétendqu'el-
les provien nen t du na ufrage d'un vais-
seau qui en portait dos bulbes du Ja-
pon. (B.)
GRENOUILLARD. ors. Espècedu
genre Faucon. V. ce mot. Tcmminck
le considère comme la femelle ou le
jeune du Cuzard Saint-Martin, (du. .z.)
^ GRENOU[LLE./?rt«a.KEPT.BATR.
Genre de la famille des Anoures dans
l'o: dre des Batraciens , et que carac-
térisent : les pales postérieures très-
49* GRE
longues , ou au moins de la longueur
tiu corps, avec des pieds pentadact^-
les parfiiitement palmés ; un renfle-
ment parliculier au pouce des pâtes
antérieures tétradactyles, à doigts li-
bres , qui se développe dans le mâle
au temps des amours ; une rangée de
petites dents fines autour de la mâ-
choire supérieure , avec une seconde
rangée transversale et interrompue
au milieu du palais ; une langue vi-
sible ; le cou dépourvu de glandes ;
les doigts n'étant point terminés par
des pelotes visqueuses. Malgré les
caractères que nous venons d'énu-
niérer, et qui sont fort tranchés , si
l'on met en comparaison la Gre-
nouille , le Crapaud commun , une
Rainette verte et le Pipa , il existe de
tels passages d'une espèce à l'autre
dans les quatre genres dont se com-
pose la famille des Anoures , que l'on
rst tenté d'en revenir au sentiment
de Linné. Ce législateur ne formait
qu'un seul genre Rana pour renfer-
mer les Reptiles qu'il caractérisait
ainsi : corps tétrapode , nu et sans
queue, avec les pâtes de derrière plus
longues que celles du devant. Quoi
qu'il en soit, pour faciliter l'étude des
espèces d'Anoures dont le nombre
s'est considérablement accru depuis
Linné, nous adopterons les qualie
genres qu'y forment les erpétologistes
modernes; remarquons toujours que
les genres établis par le naturaliste
suédois furent en général si bien cir-
conscrits et basés sur des caractères
si naturels, qu'on les voit surgir au
milieu de la multitude de divisions
qu'on fait subir à l'histoire natu-
relle , soit comme familles , soit même
comme ordres. En conservant le
genre Grenouille restreint comme on
le veut aujourd'hui, nous ferons ob-
server qu'il diflère du Crapaud qui
a les jambes de derrière plus courtes,
la peau tuberculeuse , et surtout
deux glandes saillantes aux côtés du
cou ; du Pipa qui n'a pas de langue ,
et des Rainettes dont les doigts sont
munis de pelotes à leur extiémité. Le
squelette ne présente aucune trace de
cotes ; le sternum formé en devant par
GRE
un appendice ca;-tilagineux , et ter-
miné par un disque placé sous le la-
I ynx, y reçoit les clavicules , s'élargit,
et se prolongeant en un autre disque
jusque sur l'abdomen, sert d'atta-
che à des muscles de cette partie Le
crâne est presque prismatique , aplati
en dessus , et fort élargi par derrière ;
il est moins arrondi que dans le Cra-
paud ; toutes les parties en sont tel-
lement soudées avec les os de la face,
qu'il ne compose avec ceux-ci qu'un
seul os. La tête eslarticidée par deux
condyles sur un atlas peu mobile ;
les vertèbres , au nombre de dix en
tout , sont pourvues d'apophyses
transverses qui, dans la dernière,
s'étendent jusqu'aux os des îles. Le
sacrum est long, pointu et compri-
mé ; nul coccyx ne le prolonge. Le
fémur est dépourvu de trocbanler;
la pièce osseuse particulière au sque-
lette des Anoures qui le suit , et dont
il a déjà été fait mention en parlant
du Crapaud , est bien plus longue ici
que dans cet Animal. On doit ren-
voyer à Roësel , Historia Ranarum
nosiralum , etc. , pour de plus amples
détails anatomiques. Il suffit ici de dire
que les muscles de la Grenouille sont
iièg-forts, très-irritables et Irès-sen-
sibles à l'action galvanique. Quant
aux organes par lesquels les Gre-
nouilles se perpétuent, et à leur
mode de reproduction , c'est au mot
GÉNÉRATION de ce Dictionnaire qu'il
faut recourir.. Sans adopter absolu-
ment la totalité des conclusions que
l'auteur y tire de ses belles expérien-
ces, nous ne pouvons laisser passer
l'occasion de rendre à cet excellent ré-
sumé une pleine justice en regrettant
que son insertion dans notre ouvrage
nous interdise la faculté d'en faire
un suffisant éloge. On trouvera sur
le même sujet un complément à cet
article , oii nous nous plaisons à ren-
voyer, dans les Annales des Sciences
naturelles ( T. ii , Atlas de 1824 j, en
nous bornant ici à ce qui concerne la
distinction des espèces du genre Gre-
nouille , et à rapporter ce que l'on
sait de certain sur l'hisloire de cha-
cune de ces espèces. — Il a été parlé
GRE
au mol Batraciens des importantes
expéiiences qu'a faites Edwards sur
les Grenouilles, et l'on sait combien
ces Animaux ont la vie dure : nous
en avons vu non-seulement ne pas
momir après l'extirpation du cœur
et de tous les oiganes internes, mais
nous avons réitéré une expérience
faite par Bartholin. Elle consiste à
couper la tète d'un mâle accouplé , et
qui n'en continue pas moins, pen-
dant plusieurs heures , à féconder les
œufs qu'émet la femelle. Cet accou-
plement a lieu aux premières appro-
ches du printemps. A peine celte sai-
son vient-elle réchauffer au fond des
mares les Grenouilles qui s'y étaient
retirées à l'abri des rigueurs de l'hi-
ver, qu'une distension noirâtre et
papilleuse se manifeste à la base des
pouces dans le mâle; en même temps
le ventre de celui-ci se gontle, il re-
cherche une compagne , la rencon-
tre, s'élance sur son dos , et, passant
ses pâtes antérieures sous les aisselles
de cette femelle , l'embrasse étroite-
ment, au point que, joignant ses
doigts, il les passe les uns dans les
autres. La distension du pouce alors
lavorise la solidité de cette jonction qui
dure plusieurs jours. Dans cette po-
sition , les individus des deux sexes ,
joints l'un à l'autre , ne sont même
pluslibres de se séparer. Ils vivent ain-
si , nagent ensemble , de huit à quinze
et même jusqu'à vingt jours. On a vu
des couples demeurer plus d'un mois
attachés de la sorte; mais si l'on coupe
les pouces des mâles, l'embrassement
cesse; ils ne peuvent plus se tenir
cramponnés sur celle qu'ils fécon-
daient. Ce fait, constaté parRoësel,
est devenu la source de l'erreur oii
tomba un docteur de Leipsick , qui
voulait que ce fût par les pouces du
mâle qu'eût lieu l'accouplement , et
que le sperme sortant des dilatations
qui s'y formentau temps du rut, péné-
trai dans la poitrine de la femelle par
des canaux mystérieux pour se rendre
aux ovaires?.. Ce n'est pas le seul
conte absurde auquel l'histoire des
Grenouilles ait dcuiné lieu. Ce cré-
dule Pline, dont les loquaces imita-
GRE 4.5
leurs ont voulu faite un grand natu-
raliste , ne nous apprend-il pas que
ces Animaux se fondent tous les six
mois en une sorte de limon, pour se
reformer et renaître au fond des
eaux chaque pi intemps? Sur l'auto-
rité du compilateur romain , des éru-
dits ont adopté de si ridicules fables,
et l'on ne saurait citer un seul pas-
sage de ce Pline tant vanté qui n'ait
donné lieu à une erreur plus ou
moins grossière. L'accouplement ne
s'effectue qu'une fois par an , s tns la
moindre intromission, quoi qu'en dise
le grand Aristote; il se fait parla sor-
tie des œufs qui s échappent de la fe-
melle en longs chapelets flottatis. A
mesure que ces œufs viennent au jour,
le mâle les arrose graduellement de
sa liqueur spermatique. Peu d'heures
après que cette opération est termi-
née, il se sépare de sa femelle, et
vingt-quatre ou quarante-huit heOres
après cette séparation , les pâtes «le
devant ont acquis leur flexibilité ,
tandis que les pouces ont repris leur
forme ordinaire. Chaque femelle pond
annuellement de six cents à mille
œufs. Guénaud de Montbeillard , au
sujet des Oiseaux dont il a essayé de
peindre l'histoire, dit inême avoir
compté treize cents œufs provenus
d'une seule Grenouille. Il faut bien
admettre une pareille fécondité pour
3ue l'espèce se perpétue; elle a tant
ennemis à redouter. Certains Pois-
sous avaient ces œufs. Le Têtard qui
en provient d'abord est exposé à la
voracité de mille Animaux aqua-
tiques, et l'évaporation des mares
en détruit des milliers. Les Oi-
seaux du ciel et des eaux, les Cou-
leuvres , l'Homme enfin, font une
guerre permanente aux individus
adultes. ^-11 paraît que les Grenouil-
les vivent fort long-temps et ne sont
guère aptes à se reproduire qu'à l'âge
de deux ou de trois ans, oii cepen-
dant elles sont loin d'avoir acquis leur
grandeur définitive. La chair de%
Grenouilles est aujourd'hui un mets
assez recherché, mais les anciens pa-
raissent n'en avoir pas fait usage ; ce
n'est que très-fard qu'on a trouvé dans
\' \
496 GRE
nos histoires modernes l'introduc-
tion de ces Animaux sur nos tables.
( /^. à ce sujet Malthiole et Aldro-
vande.)Si les anciens ne mangeaient
pas de Grenouilles , leurs médecins
les employèrent dans l'art de guérir.
Dioscoride les lecommanilait cuites
avec du sel et de l'huile contre le
venm des Serpens , et voidail qu'on
en avalât un cœur chaque matin,
comme une pilule, pour des mala-
dies invétérées. On recommandait
leur foie calciné au four entre deux
plats , et sur une feuille de choux,
contre l'épilepsie ; on appliquait leur
corps coupé en deux sur les reins des
hydropiques , pour attirer au-dehors
la sérosité épauchce dans l'abdomen ,
etc. , etc. Il faut convenir, malgré la
meilleure volonté qu'on pût a voird'ad-
miier les bons anciens, que leurs na-
turalistes et leurs médecins ne feraient
pas fortune aujourd'hui. — Comme les
autres Batraciens, toute Grenouille
passe d'abord par l'état de Télard
( T' . ce mot ) avant de parvenir à la
forme qui lui est enfin propre. Dans
une espèce même , cet état rudimen-
taire existe dans un âge très-avan-
cé, counne nous le verrons en dé-
crivant la Grenouille que 1 on prit
successivement pour un Lézard , pour
un Prolée et pour un Poisson. On en
compte cinq espèces en Europe.
La Grenouillk V£KTK, Rana es-
culenta, L. , Gmel. , Sjst. J^ai. xiii,
T. 1, pars 111, p. io55; liana viri-
dis aquatlca, Koës. , Ran. iiost. , lab.
i5 et i4, si bien figurée dans l'atlas
du Dictionnaii'e des Sciences natu-
'.elles, est l'espèce la plus commune
aux environs de Paris. Elle ne s éloi-
gne jamais du bord des eaux dans les-
quelles on la voit sauter au moindre
bruit. Elle y nage à la manière de
l'Homme, élevant la tète au-dessus
de la surface, quand la crainte, ou le
besoin ne la déleiniineut pas à plon-
ger. On la voit se jouer entre les
Plantes aquatiques , y poursuivre les
Insectes ailés , monter sur les feuilles
du Nénufar, s'accroupir sur le ri-
vage, la tête dressée, immobile,
comme savourant les rayons du so-
GRE
leil dont elle supporte la plus grande
ardeur durant les jours d'été. Elle pa-
raît même d'autant plus agile que la
chaleur est plus grande; c'est alors
qu'elle saule à de grandes distances.
Elle se nourrit uniquement de cho-
ses vivantes, et n'avale rien que des
mouvemens ne l'aient avertie que
sa proie n'est pas morte. Sa voracité
est telle qu elle se laisse prendre à
tout ce qui remue et qui res.semble à
de la chair. En écrivant cet article,
nous nous souvenons qu'il suffit d'un
pétale de Rose ou de Coquelicot fixés
à l'hameçon qu'on fait toiu noyer au-
tour de la Grenouille pour la décider
à mordre. Ce fiit l'un des amusemens
de notie enfance, au lieu natal oii
les fossés des vieux châteaux et les
lagunes aquitaniques sont remplis
de Grenouilles ; elles y font en-
tendre, dans les soirées de la belle
saison , ces incommodes concerts de
la discordance desquels Aristophane
essaya de donner une idée par Breke-
kekex-coax-coax. Voltaire s'est beau-
coup moqué d'un poète français qui
reproduisit dans ses vers le langage
des Grenouilles , d'après le poète
grec; mais il n'a pas dit oiison anta-
goniste en avait trouvé la pittoresque
orthographe. En automne, c'est-à-
dire lorsque la saison se refioidit, les
Grenouilles vertes cessent de s'agiter
gaiement, et pour peu que la tempé-
rature devienne rigoureuse, elles dis-
paraissent entièrement et vont au
îbnd de la vase chercher un asile con-
tre l'hiver. On les y trouve quelque-
fois pressées en quantité considéra-
ble, les raie; contre les autres , com-
me si leur rapprochement devait pro-
duire quelque chaleur. Il paraît ce-
pendant qu'elles peuvent se geler
sans mourir, et Heaine, voyageur
digue de foi, assure avoir trouvé,
dans son excursion aux rives de la mer
Glaciale, des Grenoudlcs tellement
roidics par le froid, sous les Mous-
ses ou elles s'étaient réfugiées, qu'on
leur pouvait casser les pâtes comme
des petits bâtons secs, sans qu'elles
témoignassent la moindre douleur.
Prudemment dégelés , ces Animaux
GRE
paraissent n'avoir rien pcnlu de l'in-
teusitc tle leur vie. Nous avons déjà
rapporté des faits analogues {f^. 13a-
TRACips et Cvi'juNs). U serait impor-
tant d'assurer le résultat de telles expé-
riences ; on doit les reconimandcr à la
Sagacité d'Edwards. — Lesanciensont
prétendu quc les Grenouilles de la
C}rénaïr]ue étaient muettes, quand
cette piovince de lAliiqucse peupla
d Hommes, et qu'elles ne lirent en-
tendre leur voix que lorsqu'on y eut
transjorté des Gienouilles d Eiuope
qui savaient coasser. l'Iino ajoute à
celte tiadition , qui datait au moins
du temps d'Arislote, que de son
temps les Grenouilles de Serpho,
dans l'Archipel, étaient encore muet-
tes. Touinciort, dont le témoignage
vaut bien celui du compilateur ro-
main , assuie qu'aujourii'hui les
Grenouilles de la C\cladc ne sont
pas plus muettes que les autres. Au-
raient-elles, depuis le teuips de Pline ,
appris à coasser, ou Pline a-t-il
avancé un conte populaire?.,. Nous
laissons aux doctes à décider ce point.
Ils pourront aussi rechercher les rai-
sons de ces pluies de Grenouilles aux-
quelles croit encore le vulgaire, et
dont Elieu fut témoin en allant de
Naples à Pouzzolcs. — La Grenouille
commune varie beaucoup par la
taille et par la couleur, et Pon serait
tenté d'en former plusieurs e pèces.
La Grenouille eousse, Encycl.
Repf, , pi. 2 , fig. 2 ; Rana temporaiia ,
L., Gmel., /oc. c/A, p. loboiHanafus-
ca te/res/ris, Roës. , /oc. cit. , lab. i-5 ;
Rana muta , Laurenti , Amph. , n" 1 7.
Cette espèce, dont les formes élégan-
tes et sveltes sont celles de la précé-
dente, en diÛere par sa couleur géné-
ralementrousseoudefeuille morte, et
par les taches noirâtres presque en
figure de moustaches qui lègnent en-
tre ses yeux bnllans et ses mâchoires
supérieures , en se prolongeant sur
les côtés du cou. On la rencontre au
printemps et en été sautant dans les
bois. Elle se tient souvent dans les
haies, et pénètre dans nos jardins
potagers, oiides naturalistes pensent
avec rai.son qu'on devrait la proté-
TOME VIT,
GRE 4ç)7
ger, puisqu'elle y fait la guerre aur
Limaçons destructeurs. Aiissi bonne
a manger que la Grenouille verte, on
la conlond avec elle sur nos tables.
Elle ne coasse point , et ce n'est qu'eu
peu d occasions et quand on la tour-
mente, qu'elle fait entendre quel-
ques plaintes. Se tenant loin des
eaux durant la belle saison, elle ne
s en rapproche qu'en automne pour
s y plonger durant Ihiver: elle les
abandonne au piinlemps, après y
avoir déposé sa progéniture. Gmeliïi
en mcniionne une variété très-grosse
origmaire de Perse, et qui, dans hî
nuit fait entendre un coassement
que I on compare aux cris que pous-
serait un Homme en colère.
La Ponctuée, Rana punctata ,
Daudin. Cette espèce, découverte par
Défiance, est assez rare dans les en-
virons de Paris qu'on lui assigne pour
patrie. Sa taille est d'un pouce envi-
ron ; sa couleur grisâtre est relevée
par une foule de petits points yer\s
plus loncés vers leur centre. Il n'existe
pointde tache noire derrièie les veux'
et \qs doigts sont séparés au moins
jusqua la moitié de leur longueur.
Elle est sujette à changer de couleur
quand on lui cause de l'elïloi.
La Plissée , Rana plicata, Dau»
clin, brune en dessus et grise en des-
sous; de la taille delà précédente,
i-es doigts de devant tous séparés
ceux de derrière seulement à demi
palmes j deux plis régnent sur cha-
que flanc , et quatre gros points bruns
se voient sur la poitrine et les bras.
Cette espèce a été trouvée dans les
parties les plus méridionales de la
r rance.
La Grenouille alpine , Rana al-
pina,Laur.,Amp/ii6.,p. j55. Cette
espèce n'est guère connue que par le
peu qu'en rapporte Laurenti. Jl la
dit être entièrement noire et habiter
les pentes du Schueeberg, montagne
autrichienne célèbre par le grand
nombre de Plantes rares qu'en ré-
colta Jacqnin.
Les Grenouilles exotiques sont plus
nombreuses ; les mieux connues sont :
La Criarde , Rana clamitans. Nous
32
49» GRE
devons à BoâC, qui rendit tant de
services à toutes les parties de l'his-
toire naturelle , la connaissance de
celte espèce; il la découvrit dans les
marais de la Ciroline du nord , aux
environs de Ciiarlestown. Elle est,
dit ce savant , d'un cendré obscur ,
parsemé de points noirs , inégaux ,
avec la lèvre supérieure verte; extrê-
mement vive dans ses mouvemens ,
elle coasse continuellement d'une
manière insupportable. Lorsqu'on
la surprend près des eaux dont eHe
ne s'éloigne guère , elle s'y élance en
jetant un cri aigu. Sa longueur est
de deux pouces. Elle se rapproche de
notre Grenouille par la forme. Elle
est moins allongée que la Piaulante.
La Mugissante, Encyclop. Rept. ,
pi. 3, fig. 4, Rana pipiens , L, ,
Gmel., /oc. c//., p. 1062; Rana aqua-
lica , Catesb. , tab. 2 , p. 72. Vulgai-
rement la Grenouille Taureau à cause
de sa voix que l'on compare aux mu-
gissemens du Taureau , et que tous
les voyageurs s'accordent à dire ef-
frayante et d'un volume prodigieux ,
surtout lorsque cet Animal se tient
au fond de 1 eau. D'un vert sombre,
varié de noir; ses teintes sévères sont
relevées par un cercle d'un jaune
cuivreux, qui, de chaque côté de la
tête, entoure le tympan et signale la
place de l'oreille. La plus grande de
toutes les Grenouilles, elle n'a pas
moins de dix-huit pouces du bout du
museau à l'extrémité des pâtes posté-
rieures. Très-agile , elle saute jusqu'à
dix et douze pieds. Elle se tient or-
dinairement à l'entrée du trou qu'elle
a choisi pour demeure au bord des
eaux oîi elle s'enfonce au moindre
bruit; elle est fort difficile à prendre et
très-vorace : aussi en trou ve-t-on rare-
ment plus d'un couple dans chaque
marais. Elle va , selon Bartram ,
chasser de nuit assez loin de sa re-
traite, et c'est alors qu'on la peut
suprendre pendant les soirées d'été.
Elle faitbeaucoup de bruit. Sa nour-
liture consiste en Poissons ; mais elle
est surtout très-friande des jeunes
Canards et des Oisons qu'elle nvnle ,
dit-on , tout entiers.
GRE
La Piaulante ou Pxt-Pit, Encycl.
Repf. pi. 4, fig. 5, Rana haleclna ,
Daud. Prise par Schneider pour le
Pipiens de Linné , cette espèce a de
grands rapports avec la Grenouille
verte, mais sa forme générale est beau-
coup plus allongée; tlle est variée de
t.iclies brunes environnées d'un cercle
jaune. Bosc qui l'a soigneusement
observée , nous apprend qu'elle est
fort couîuiune en Caroline oii elle
fatigue l'oreille par le bruit continu
de son insurportable coassement. Son
museau est fort pointu ; elle saute
avec une surprenante agilité : aussi
est-il fort difficile de la prendre même
à la course, ses sauts ayant de quinze
à dix-huit pieds d'étendue.
La Grognante , Rana grunniens,
Daud. Aussi grande que la Mugis-
sante, cette Grenouille, bleuâtre,
brune ou rougeâtre, a des points jau-
nes oblongs derrière les yeux; elle
habite les Florides et les lieux humi-
des ombragés des Antilles, oii on
l'appelle vulgairement Crapaud. Elle
ne sort de ses asiles que de nuit. On
l'élève, dit-on, en domesticité dans
quelques habitations oii elle devient
familière, pour se nourrir de sa chair
qui estblanche, succulente et délicate;
préparés en fricassée de Poulet , deux
de ces Animaux peuvent fournir un
plat copieux. Leur vivacité est consi-
dérable dans la saison des pluies, oii
l'on en voit franchir d'un seul saut
un obstacle de cinq pieds de haut ,
mais la saison sèche les engourdit et
les plonge dans une sorte de torpeur.
L'OccELLÉE, Rana occellata,h.,
dont Gmelin {loc. cil., p. io5a ) a
fait un double emploi sous ce nom et
sous celui de Pentadactyla, induit
sans doute en erreur par deux figures
de Séba , qui représentent grossière-
ment le même Animal altéré. Aussi
grosse que la Mugissante et que la
Grognante , cette Grenouille a été
plusieurs fois confondue avec elles; on
la trouve depuis les Florides jusqu'à
la Guiane. Sa couleur est brune,
parsemée de taches occelliformes sur
les flancs , avec le ventre blanc.
La Galonnée, Rana niarginata,\^. ,
GRE
qui , sous le uom de Typhoiiia, forme
encore un double emploi diins Gme-
lin, et même trois espèces si le Raiia
f'irghncn ùe L.iurcnli tloit y être rap-
porte, liile est fort commune dans les
prés et (la us les cau\ de la Guiane ,
oii les serpens en font leur habituelle
nourriture. Di-s lignes longitudinales
bleuâtres, qui régnent sur le dos de
cette Grenouille , au nombre de trois
ou de cinq sur un fond cendre ou
rougeàlre , la particularisent.
La Jackie, Rana Paradoxe, Tj.,
Gmel. , loc. cit., ioô5, Daud. , pi. 0.2
et 20; Piotcus Raninus, Laur. , Amph. ,
p. 56, n*^ 54, prise pour un Lézarl ,
dans la sixième édition du Sjstema
riaturœ , figurée par Sybile de Me-
rlan (pi. 71) qui croyait que cette es-
pèce était une Grenouille passant à
l'état de Poisson. Séba avait consacré
cette fable fondée sur ce que le té-
tard de la Jackie devient quelque-
fois si gros , et prend si bien la forme
d'un Poisson , que lorsque les pâtes
lui poussent et que sa queue robuste
tombe , il en deuieure une Grenouille
plus petite que n'était le têtard. Ce
lait , très-remarquable et mainte-
nant constaté , montre que l'espèce
doul il est question est un passage des
Grenouilles aux Tritons , qui ne sont
peut-être que des têtards pennanens
d'espèces dont le développement s'est
arrêté à cet état. Graelin n'ayant pro-
bablement connu que des individus
auxquels leur queue large et forte de-
meurait encore fi>cée , avait formé
pour la Jackie une section particu-
lière des Caudatœ à la fin de son
genre Rana. Verdàtre et tachetée de
brun , cette Grenouille possède des
lignes irrégulières brunes qui régnent
le long des cuisses et des jambes ; elle
a deux pouces environ de longueur
après la chute de sa queue , et les
formes de nos espèces européennes ,
mais tant soit peu plus arrondies. On
ia trouve dans toutes les mares de la
Guiane , particulièrement à Suri-
nam et dans les environs de Cayenne.
L'ARtJNCo et le Thaul, sont deux
espèces du Chili. La Tachetée, Rana
maculata , a été découverte par Mau-
GllE 499
gé, à Portorico. Bosc mentionne en-
core une espèce américaine : « J'ai
trouvé trois ou quatre fois en Caroline,
ditccsavant , sous les écorccs d'Arbres
abattus et à demi pourris , une Gre-
nouille dont la forme et la couleur
conviennent beaucoup à la Jackie;
mais qui avait un pouce au plus de
long; elle était si délicate que, lorsque
je la mettais dans leau , elle périssait
et se décomposait en peu de momens ;
lorsque je l'enfermais dans une boîte,
elle s'y desséchait dans le même es-
pace de temps. Je n'ai jamais pu en
apporter une seule en vie dans mon
domicile , et ne l'ai par conséquent , ni
décrite , ni dessinée ; elle était pres-
qiie ronde et sans aucun pli. »
La RouGETTE ou RosiÎE, Rana
rubella , dont on ignore la patrie ,
et la Tigrée, Rana Tigeiina, rap-
f)ortée du Bengal , sont à peu près
es seules Grenouilles qui ne soient
pas américaines ou d'Europe, et que
nous aient fait connaître jusqu'ici
les erpétologistes. Il doit en exister
cependant dans l'Aucien-Monde un
plus grand nombre qu'on ne Ta
cru ; on en mentionne déjà plusieurs
de la Polynésie et du Cap. Kuhl , na-
turaliste hollandais , vient d'en dé-
couvrir cinq espèces à Java. On
en trouve dans des peintures chi-
noises et japonaises , qui seront pro-
hablem'ent des espèces particulières.
Enfin nous en avons vu une à l'Ile-
de-France , oii ses coassemens fort
aigres faisaient parfois retentir les
échos de ce qu'on appelait alors le
Champ-dt-Mars. LNous négligeâmes
malheureusement de la décrire el de
la figurer, croyant toujours \ être à
temps; mais nous avons distinctement
souvenance que Lillet Goffroy, sa-
vant ingénieur du pays et correspon-
dant de l'Académie des Sciences , ra-
contait une particularité digne d'être
annotée au sujet de cet Animal. Lillet
Gofl'roy se rappelait qu'il n'y avait
aucune Grenouille dans le pays au
temps de son enfance; il eu rapporta
lui-même plusieurs couples de Ma-
dagascar , où il fit un voyage vers le
milieu du siècle dernier , etoii des Gre-
ôoo
GRE
nouilles sont fort communes. Ayant
lâché ces Grenouilles dans les mares ,
elles y ont pi'ocluil îoutes celles qu'on
voyait à l' lie -de-France quand nous
visitâmes ce pays. Il n'y en avait
certainement point alors à Mascarei-
gne, île voisine. Soit qu'on en ailiniro-
duit depuis , soit qu'on en introduise
jamais, il est bon de constater ce point
de gëograpliie zoologique. Bachelot
(le la Pilaye nous a assuré qu'il n'en
existait absolument d'ai:cune espèce
à Terre-Neuve , île cependant consi-
flérable et voisine d'un continent qui
en produit plusieurs.
Walbainu a mentionné sous le nom
de Rana squammosa, i. ne Grenouille
grise, marbrée de brun et de marron
foncé , qui avait des écailles à diverses
parties du corps. On a reconnu depuis
que cette espèce n'existait point. L'er-
reur vient de ce que la prétendue Gre-
nouille écailleuse qui n'était qu'un
individu altéré de quelque espèce
connue , avait été long-;emps confon-
due dans un bocal avec divers Reptiles
presque décomposés, dont plusieurs
des écailles tombées s'étaient dépo-
sées sur le dos et sur les reins de l'Ani-
mal. (B.)
GRENOUILLE, moll. On donne
vulgairement ce nom à un Strombe
assez commun dans les collections,.
Strombus lentiginosus , L. f'. Strom-
be. Sous la mé;ne dénomination , on
indique aussi une véritable Pumelle ,
le Murex Rana de Linné , Ranella
Kiumena de Lamarck. V. Ranex^le.
(D..II.)
GRENOUILLE PECHEUSE ou
DE MER. POIS. L'un des noms vul-
gaires du Lophius piscatorius. K.
LOPHIE. (g.)
* GRENOUILLÉES ou GRE-
NOUILLETTES. pois. Vieilles fe-
melles de Brochets. V. Esoce. (b.)
GRENOUILLER, pois, et rept.
OPH. Espèces des genres Batrachoide
et Couleuvre. V. ces mots. (b.)
GRENOUILLE'L'TE. rept. batr.
Syn. vulgaire de Rainette verte. V.
Raine. (b.)
GRENOUILLEÏTE. moll. Nom
GRE
vulgaire et marchand d'une espèce
de Ranelle dont Montfort a fait son
genre Apolle. C'est [eMurex Gjri/ii/s,
L. , Ranella Ranina , Lamk. On
donne aussi quelquefois cette dénomi-
nation na Murex Bufonius, L., Ra-
nella Bujbnia , Lamk. f^. Ranelle.
(D..H.)
GRENOUILLETTE. bot. piian.
Nom vulgaire de quelques espèces de
Renoncules aquatiques, dans l'idée
oii sont les gens de la campagne que
les Grenouilles se nourrissent de leurs
feuilles. P'. Renoncules. (b.)
GRENY. OIS. (Gesner.) Syn. de
Courlis cendré. /^.Courlis. (i)R..z.)
GRES. MAM. On a donné ce nom ,
en terme de chasse , aux dents de la
mâchoire supérieure du Sanglier qui
touchent ses défenses. (b.)
GRÉS. GÉOL. Pendant long-temps
on a appliqué le nom de Grès à toute
espèce de pierre, visiblement formée
de grains de Quartz réunis entre eux
par agrégation , ou bien au moyen
d'un ciment plus ou moins apparent,
quel que soit d'ailleurs le mélangé
d'autres substances minérales acces-
soires avec les particules quartzeuses
regardées comme essentielles. Bron-
gniart, dans sa Classification miné-
ralogique des Roches, iiropose, d'a-
près les principes rigoureusement
établis qui ont servi de base à son
travail , de restreindre le nom do
Grès à la réunion de très petits grains
de Quartz agglutinés par un ciment
invisible , etd'appelerPsammite toute
espèce de Grès mélangé. Quelque
rationnelle que paraisse être celle
distinction, elle n'est cependant pas
généralement adoptée; la plupart des
géologues volent dans les terrains
qu'ils observent , le Grès homogène
p. sser trop fréquemment d'une ma-
nière insensible au Grès mélangé,
dans les mêmes couches et jusque
dans les mêmes échantillons , pour
qu'il leur paraisse nécessaire de
raj)porter à deux espèces distinctes ,
deux manières d'être qui n'ont au-
cune importance géologique. Il faut
dire cependant que ce qui se re-
GRE
marque ici cnlic le Grès et le Psnm-
mile s'observe ci^iilcnicnt entre toutes
les Roches, telles que le Granité, le
Gneiss , le Porphyre , etc. , dont ks
uoins sont athj)is par tous les au-
teurs. Aussi c est moins pour éinellrc
une opinion à ce sujet que ]>our ne
pas (livi-'cr ce que nous avons à dire
sur les Roches à j^i'ains quarizeux ,
que nous comprendrons dans le pré-
sent article les Grès houiogènes et les
Grès mélanges , c'est-à-duc les Grès
et les l'sammites de Brongniavl. Une
considération importante dans l'his-
toire des Grès lepose sur l'état des
grains dont ils sont composés. Dans
la plupart des circonstances ces grains
sont visiblement arrondis, usés; ils
proviennent du brisement de Roches
antérieurement existantes; ils ont été
libres , et ce n'est qu'après avoir été
entraînés et rassemblés par une cause
quelconque , qu'ils ont élé réunis au
moyen d un ciment d une création
postérieiue à leur existence. Dans
d'autres cas , les grains quarizeux ,
examinés au microscope , ou même
à l'œil nu , se trouvent être autant de
petits cristaux imparfaits de Quartz ,
agrégés par juxta-position ou liés par
un ciment de même nature qu'eux ,
de manière qu'ils paraissent être le
résultat d'une précipitation confuse
de matière siliceuse préliminairement
dissoute. Voigt et Sarlorius ont dé-
montré ce fait remarquable, qui ap-
puie l'opinion émise par Deluc sur
la nature des Sables des landes et
des déserts. Ces Sables ne diffèrent
en effet des Grès que par l'état d'a-
grégation de ces derniers, et l'on
peut plutôt attribuer l'origine de
beaucoup de Grès à l'agglutination
ultérieure des grains quartzeux , qu'il
n'est po:>sible de cioire que tous les
Sables proviennent de la désagréga-
tion des Grès. C'est surtout dans les
Giès modernes que ce mode de for-
mation est très-apparent , on peut
l'observer dans les différens Grès des
environs de Paris; ceux-ci ne sont
souvent que des accideus dans les
masses sablonneuses; au milieu d'a-
mas Irès-puissaus de Sable fin , on
GRE 5oi
trouve des Grès en tables ou en
couches interrompues , et aussi en
rognons informes et isolés ; leur sur-
face est iriégulière , bosselée, ma-
melonnée , elle n'a aucun rapport avec
le sens de la stratification en lits
minces , que 1 on remarque dans lo
Sable et qui se continuent dans le
Grès. Celui-ci présente des anfractuo-
sités et des cavités remplies de S^ble ;
il semble, en un mot , que l'aggluti-
nation a commencé par un ou plu-
sieurs points et qu'elle se soit étendue
en divergeant dans tous les sens;
quelquefois le bloc de sable ag-
glutiné contient proportionnellement
une plus granfle quantité de corps
étrangers que le Sable qui l'enve-
loppe ; ces corps sont des Coquilles
ou d'autres corps organisés : quel-
quefois aussi l'agglutination semble
avoir eu pour cause la fdtration lo-
cale d'un ciment calcaire ou feirugi-
neux , qui a pénétré plus oa moins
loin dans la masse sablonneuse. On
voit , d'après ces détails , combien
il devient difficile de distinguer géo-
logiquement le Grès et le Sable pro-
prement dits.
Les Grès, considérés d'une ma-
nière générale et d'après ce que nous
avons dit piécédenmient , peuvent
donc être séparés en ceux qui sont
homogènes et ceux qui sont mé-
langés. Les Grès homogènes sont
formés , ou bien de particules cris-
tallisées, produites par précipitation,
ou bien de grains arrondis et usés par
le frottement avant leur réunion; lois-
que les parties sont liées par un
ciment , celui-ci peut être cristallin
ou sablonneux. Les Grès mélangés
diffèrent entre eux par la nature et
la proportion des substances étran-
gères qu'ils renferment , et suivant
que ces substances sont à létat de
grains ou à celui de ciment. Le
Feldspath, le IMica , le ïalc , sont
les principaux Minéraux qui se ren-
contrent dans les Grès à l'état de
grains ou paillettes ; l'Argile , la
Marne , le Calcaire se mêlent au con-
traire à leur ciment quartzeux; de-là
viennent les dénominations de Grès
Koj
GRE
micacé , Grès feldspath ique , Grès
argileux , Grès calcaire , etc. Les
grains varient beaucoup en grosseur;
quelquefois ils sont invisibles à l'œil
et dans les mêmes couches , ou plutôt
dans les couches conliguës d'un
même système, ils offrent des di-
mensions égales à celles d'un pois ,
d'une noix , etc. C'est alors que le
Grès prend le nom de Poudding ,
lorsque ses parties sont arrondies , et
de Brèche si elles sont anguleuses.
Ces divers passages se font encore
sentir d'une manière insensible. La
couleur des Grès est très-variable ;
le blanc et le rouge sont les cou-
leurs dominantes; on eu rencontre
dans les mêmes terrains et en couches
alternantes , de gris, de bruns, de
jaunes , de roses , de violets , de
verts , etc. Cette dernière couleur
est due à la matière verte désignée
long-temps sous le nom de Chlo-
rite , et que Berthier a reconnu
être du Silicate de Fer en grains. La
constance dans la couleur des Grès
de certaines formations est telle que ,
malgré de nombreuses exceptions ,
les géologues allemands , anglais et
français, ont désigné les Grès formés
à différentes époques par leur cou-
leur dominante (Grès rouge, Grès
bigarre, Grès ferrugineux, Grès vert).
Les Grès sont très-abondans sur
la surface du globe ; ils s'y voient
toujours en couches solides et con-
tinues , ou en amas dans des couches
sablonneuses stratifiées ; on les ren-
contre depuis les terrains dits de
transition ou intermédiaires , jusque
dans les dépôts les plus modernes ; ils
alternent avec des Roches granitoïdes,
que l'an a regardées long- temps
comme primitives, avec des Schis-
tes , des Calcaires , des Houilles ,
des Marnes , etc. On les voit passer ,
comme nous l'avons déjà dit, par des
nuances, au Quartz grenu ou Quar-
tzite , qui , géologiquement , ne sau-
rait peut-être en être distingué, aux
Pouddings , aux Brèches , aux Por-
phyres, aux Schistes phylladiens et
argileux, au Calcaire grenu sablon-
neux, etc. Bien que les débris de
GRE
corps organisés soient généralement
moins abondans dans Tes Grès que
dans les Roches calcaires qui alter-
nent avec eux , les Fossiles se ren-
contrent dans les Grès les plus an-
ciei:s comme dans les plus modernes.
Les Trilobites , les Spirifères , les
Pi oductus , etc. , un grand nombre
de Madrépores , se voient dans les
Grès intermédiaires. Les Grès de la
formation houillère sont remplis
d'empreintes de Végétaux ; les Grès
du terrain parisien enveloppent des
Coquilles marines et d'eau douce , et
des ossemens de Mammifères. Ces
divers fossiles n'ont souvent laissé
que leur moule intérieur ou leur em-
preinte extéiieure; d'autres fois , les
Coquilles elles-mêmes ont conservé
leur état calcaite, lorsque dans les
couches de Calcaire les mêmes Fos-
siles ont été changés en Silex.
Aux articles Roches et Terrains
nous verrons quelle place occupent les
différentes espèces de Grès dans les
couches solides du globe que nous
pouvons étudier ; nous exposerons
seulement ici les caractères généraux
et les propriétés de quelques variétés
plus connues par leur importance et
leurs usages.
Grès rouge. Cette dénomination
vague , parce qu'elle convient à des
Grès très-différens par leur position ,
a été appliquée soit aux Grès supé-
rieurs delà formation houillère prin-
cipale , nommé par les Allemands
Jiotlie todie Liegende , soit aux Grès
inférieurs à cette formation , Old red
sand Stone , des Anglais; certaines
couches des deux formations présen-
tent, il est vrai , des caractères telle-
ment semblables, que leur position
relative peut seule servir à les distin-
guer ; leur couleur rouge dominante
est celle de brique , quelquefois de lie
de vin ; elle n'est pas toujours répan-
due également, elle est distribuée
par zones droites ou ondulées. Ce
Grès ou ces Grès rouges 5ont durs,
serrés , luisans , à cassure conchoïde ,
ou bien friables , à grains grossiers ,
à cassure terne ; ils renferment quel-
quefois une très-grande quantité de
GRE
pailiclics de Mica, et les Fossiles y
sout rares. 13roiit,'riiai t range une par-
tie de ces Grès dans ses Psammites.
On emploie le Gios rouj^c dans les
constructions ; c'est lui qui sert à laiie
des meules pour user et polir les
AgHllies à Oberstein.
Grès BiGvnHiî:. Ce nom est encore
applicable à desGrès très-dilTërens,si
1 on s'en rapporte au caractère indiqué
par lui ; il convient cependant davan-
tage auxGrès supérieurs de la forma-
lion houillère , Bunler sandstein des
Allemands , Qil^ew red sarid sfoneàes
Anglais , qui sont souvent bigarrés de
rouge vif, de jaune , de biun vio-
let , etc. Ils alternent avec des lits de
Marne également rouge , et leur tex-
ture est en général moins sevrée que
celle des Grès rouges plus anciens j
quelques-unes de leurs couches sont
employées aux mêmes usages que ces
dernitrs ; les Fossiles y sont très-rares.
GlJÈS FERRUGINKUX. Ce SOUt pOUT
les géologues plus spécialement les
couches solides des Sables pénétres
d'oxide de Fer qui forment des assi-
ses puissantes sous la Craie ; mais on
trouve des Sables tout aussi ferrugi-
neux dans tous les Grès supérieurs à
la Craie , et même ces Grès dits fer-
lugineuxsontquelquefoistrès-blancs;
leur couleur dominante est le brun et
le jaune de rouille , ils renferment
un grand nombre de coquilles fossi-
les , du bois , et même des ossemens
de Reptiles.
GnÉs VERT. Ce sout les couches
supérieures aux Grès ferrugineux
dans lesquels le Fer paraît être com-
biné avec la silice; mais comme cette
combinaison n'a pas lieu dans toutes
les localités , le Sable vert est tout
aussi souvent ferrugineux que vert; en
outre et comme les couches inférieures
de la Craie sont généralemen t sablon-
neuses et mélangées de matière verte,
on les a aussi confondues avec le Sa-
ble vert qui devrait leur être infé-
rieur. Nous rapportons à dessein tous
ces exemples pour faire voir combien
les noms significatifs peuvent pro-
duire de confusion , surtout en géo-
logie. ^
CRli 50*
Gués BLA.NC. On appelle ainsi plui
spécialement les Grès des teriains
tertiaires ou parisiens , bien que par-
mi eux on en trouve de rouges, de
bigarrés, de ferrugineux ,de jaunes et
bruns , et de verts. Ils sont plus
ou moins durs ou friables ; dans
quelques localitc's les grains sem-
blent n'être que juxta-posés; dans
d'autres il y a un ciment très-visible
de nature quartzeuse, dont le tissu
est très-serré ; cette dernière manière
d'être produit une variété qui se
trouve dans les assises supérieures à
Montmorency, à Treii , et qui a reçu
le nom de Grès lustré. C'est elle qui
donne lieu à \in phénomène remar-
quable que Gillet-Laumonta fait con-
naître : le Grès lustré est en plaques
peu épaisses, et lorsque l'on frappe
sur une de leurs faces avec un mar-
teau , le choc se propage en diver-
geant , et il se détache de la masse un
cône très-évasé dont fa surface est
unie. Les Grès blancs servent à faire
des meules pour aiguiser les outils ,
pour les constructions , et surtout aux
environs de Paris , pour faire des pa-
vés dont sont recouvertes les rues de
la capitale et des routes qui y abou-
tissent : c'est à Fontainebleau , à Pa-
laiseau que sont les principales ex-
ploitations. Les Grès blancs sont quel-
quefois coquilliers, mais le plus sou-
vent ils ne contiennent pas de Fos-
siles.
Les voyageurs rapportent du Bré-
sil une variété de Grès qui a été ap-
pelée Grès flexible , parce que , lors-
qu'il est en plaques minces , il se
courbe si l'on ne fait porter que ses
deux extrémités , et si on le retourne,
il revient sur lui même et se recourbe
dans le sens opposé. Cette propriété
paraît due plutôt à la forme des grains
quartzeuxqui sontaplatis et allonges,
qu'à la présence du Mica auquel on
l'avait attribuée , et que les analyses
n'y ont pas fait découvrir. Nous cite-
rons encore parmi les variétés de Grès
celle dont le tissu est assez lâche
pour laisser fdtrer l'eau ; elle est
employée utilement dans les usages
domestiques , et sa propriété a étd.
5o4 GRE
mise à profit pour en imposer au peu-
ple i^no^i(nt. On a fait en Espagne ,
QÙ II se trouve, des statues de saints
dont la tête est creusée pour recevoir
de l'eau qui s'échappe miraculeuse-
ment en larmes par le yeux. Les Grès
des terrains houiilers présentent des
caractèies généraux très -remarqua-
Lies dans toutes les contrées oii ils ac-
cojnpagnentieCharbonde terre. Nous
reviendrons sur ce sujet au mot Ter-
rain, où nous distinguerons les Grès
géologiqueraent. (c. p.)
GRESIL. OIS. Syn. vulgaire du
Proyer. K. Bruant. (dr..z.)
GRESIL. GÉOL. V . MÉTÉORES.
GRESILLON. ins. L'un des noms
vulgaires du Gryllus campest/is,{B.)
GRESSET. REPT. I3ATR. L'un des
noms vulgaiijes de la Rainette verte.
(B.)
GRESSORIPEDES. ois. Ce terme,
qui signifie pieds marchcvns , a été
donné par quelques ornithologistes
aux Calaos et auxGucpiers , dont les
trois doigts antérieurs sont en partie
réunis de manière à former une sorte
de Plante. (b.)
GREDBE.MiN.Nomvulg;ured'une
matière pulvérulente et calcaire qui
se trouve près de Genève , et qu'on
emploie dans cette ville pour conser-
ver aux boiseries de Sapin la couleur
blanche-jaunâtre qui est propre à ce
J)ois. (g.)
GREUL, MAM. L'un des noms vul-
gaires du Loir. (b.)
GREVE. GÉOL. Les parties des ri-
vages soit de la mer soit des fleuves ,
oii la pente douce permet l'accumu-
la tiou de sables, de graviers ou de ga-
lets d'un abord plus ou moins facile.
(B.)
GREVIER ouGREUVIER.
Gretvia. bot. phan. Genre de la
famille des Tiliacées , placé par Lin-
né dans sa Gyn;»ndrie Monogynie, et
reporté dans la Polyandrie par Will-
denow. Son calice est à cinq divisions
profondes , colorées dans leur inté-
GRE
rieur; ses pétales, au nomljre de
cinq, garnis à leurongletd'uneécaille
intérieure ou d'une glande velue dans
son contour, sont attachés au bas
d'un support central plus ou moins
élevé , qui porte à son sommet des
étamines nombreuses et distinctes,
dont les anthères sont ari'ondies, et
qui entourent un pistil central élevé
sur le même support. Il est surmonté
d'un style simple terminé par unstig-
mate à plusieurs lobes , et devient une
baie charnue contenant ordinaire-
ment quatre noyaux osseux, chacun
à deux loges remplies d'une seule
graine dont l'embryon aplati est re-
couvert d'un périspcrme charnu. Ce
genre est composé d'Arbrisseaux ou
petits Arbres dont les feuilles sont
toujours alternes , simples, stipulées;
les fleurs disposées, au nombre de
deux à six , sur des pédoncules axil-
laii'cs en ombelle entourée d'écaillés
à sa base. De Jussieu , auquel nous
empruntons cette description géné-
rique, a donné, en i8i4 , dans les
Annales du Muséum (T. iv , p. 8i ,
tab. 47-5i) une Monographie de ce
genre, dans laquelle , après en avoir
tracé l'historique, examiné les di-
vers ordres de caractères , et pesé
leur valeur , il décrivait comparative-
ment trente-trois espèces , dont plus
de la moitié étaient nouvelles. Il les
distribuait en trois sections d'après le
double caractère de leurs pétales très-
courts ou oblongs , de leurs feuilles
marquées dans leur longueur de trois
ou cinq nervures. Le nombre des es-
pèces se trouve , dans le Prodrome de
De Candolle(i824), portéà cinquante-
trois , qu'il sépare en plusieurs grou-
pes basés également sur la considéra-
tion de la longueur des pétales et du
nombre des nervures des feuilles , à
laquelle il ajoute celle du nombre des
nervures, et ses divisions calicinales ,
ce qui lui fournit quatre sections. Ces
espèces, à l'exception de quelques-
unes originaires d'Afiique, habitent
le continent ou les îles de l'Asie.
Le genre Microcos de Linné a été
réiSni au Grewia par son auteur lui-
même. On y a egrdement associé le
GRE
Mallococca de Forster et le Chadara
dcForskalil. (a.i).J.)
GRÉ VILT.ÉE. Grevillea. bot. ni an.
Genre de la fainilledcsProleacéesel de
la Téliaiidiic Mouogynie, L. , fondé
par R. Biown {Traiis. Hoc. Liiin. vf
J^ondun, vol. io,p.i67)quira ainsi ca-
raclerihé : calice on pcnantlie ii régu-
lier à loliolcsou découpures lonmées
du même côté , cl portant les étamines
dans leurs concavités ; anthères im-
mergées; glande unique liypogyne,
très - courte; ov.àie biovulé , sur-
monté d'un stigmate oblique , dé-
primé ( rarement vertical cl coni-
que ]; follicule uniloculairc dispcr-
lue , ayant une loge centrale; graines
bordées et munies au sommet d'une
ijïle courte. Quelques-unes des espè-
ces les plus remarcpiablcs de ce genre
considéiable ont été décriles sous le
nom générique d'Embothrium par
Smit h, Ca vanilles et au très auteurs. Ce
sont des Arbrisseaux , rarement des
Arbres , couverts quelquefois de poils
iixés par leur milieu. Leuis feuilles
sont alternes, indi vises ou pinnatiiides.
Leurs fleurs, de couleur le plus sou-
vent rouge , quelquefois jaunâtre ,
sont disposées en épis qui tantôt sont
allongés et en grappes, tantôt rac-
courcis en corymbes ou en faisceaux,
sans involucres; les pédicelles sont gé-
minés, rarement nombreux ou fasci-
cules , et accompagnés d'une bractée.
Les trente- huit espèces dont R.
Brown ( loc. cit. ) a donné de courtes
descriptions, sont toutes indigènes de
la Nouvelle -Hollande. Il les a distri-
buées en plusieurs sections qui sont
non-seulement caractérisées par un
port particulier, mais encore qui se
distinguent par des caractères tirés
des organes de la fructification. Ce-
pendant il n'a pas voulu les séparer
en genres distincts , tant sont resser-
rés les liens qui , d'ailleurs , les unis-
sent ; mais il leur a imposé des noms
particulicis que nous allons faire
connaître, en même temps que les
caractères des deux grandes divisions
du genre et des sections.
Jja première division du genre Gre-
GRE r,o5
villea a pour caractères : des follicules
coriaces, couronnés par le style en-
tier et le stigmate déprimé; des grai-
nes ovales , munies d'un rebord très-
étroit , et au sommet d'une aile cour-
te. Elle se subdivise en cinq sections :
i". Ijjssustylis. Toutes les feuilles
entières dans la plupart; elles parais-
sent avoir trois nervures à cause de
leurs bords réfléchis; fleurs fascicu-
lées ou en grappes raccourcies ; style
glabre; follicule sans côtes. Cette sec-
tion contient treize espèces, parmi
lesquelles figurent les Gre^HLea se-
ricea et G. punlcea , ou Embothiium
sericeum , -jl et /S , Smith , New- 1 Joli.
20 , tab. 9 , 27 , t. 9 ; Embothiium cy-
tisuldes , Cavan., lcun.,'ii, t. 586,
f. 2 ; et le Grevillea linearis , ou Em-
bothriiim Uncarifolium , Cavan. ,
loc. cit.., 4, tab. 586 , f . 1 .
2*'. Ptychocarpa. Toutes les feuil-
les très-entières ; fleurs fasciculées
ou en grappes raccourcies , les su-
périeures ])lus précoces; style hé-
rissé ou cotonneux , ovaire presque
sessile; follicule muni de côtes Les
ciuq espèces de cette section sont
toutes indigènes de la côte orientale
de la Nouvelle-Hollande , non loin
du port Jackson.
3". Eriostyl/s. Toutes les feuilles
très-entières; fleurs fasciculées , eu
ombelles; pistil laineux pédiccUé;
follicule sans côtes. Cette section ren-
ferme quatre espèces de la côte orien-
tale près du port Jackson , à l'excep-
tion du Greuillea occidentaiis qui
croît sur la côte australe , à la terre
de Lewins. Le Grevillea bii.xifulia
avait été figuré par Smith , loc. cit. ,
29 , t. 10 , sous le nom iï Embuthrium
buxifoliiim , et par Cavandles , lue.
cit. , p. 60 , t. 087 , sous celui d'Em-
botlirium genianthum .
4°. Plagiopoda. Feuilles très-en-
tières ou divisées ; fleurs en thyrse ;
pédicelle de l'ovaire adhérent au
sommet oblique du pédoncule, à cha-^
que côté duquel deux folioles du ca-
lice sont insérées l'une au-dessoua
de l'autre. Des deux espèces qui cons-
tituent ce groupe , l'une , Grevillea,
Goodii, croît près du rivage de U\
5o6
GRl
c6le septeulrionale de la Nouvelle-
Hollande , dans la terre d'Arnhem;
l'autre , G venusta , habile les en-
dioits ombrages au pied des raouta-
gnes, près du cap Townsend , sur la
côte orientale.
5°. Calothyvsus. ( Gré VillÉes pro-
prement dites. ) Fleurs disposées en
th^Tse; feuilles pinnalifides (quel-
quefois, mais rarement indivises ).
Cinq espèces torapo.-ent cette sec-
tion. Il y en a trois , G. pungens,
G. Dryandri et G. c/irjsodendrum^
R. Br. , qui croissent sur le littoral
de la côte septentrionale dans la
Carpentarie et la terre d'Arnhem. Les
G. aspleniifolia et G. BanksiisQ trou-
vent sur la côte orientale.
La seconde division du genre est
caractérisée par ses follicules ligneux
presque arrondis , terminés en pointe
par le bas du sljle. R. Brown ne l'a
pas subdivisée et lui a donné le nom
de Cyctoptera. Cinq espèces de ce
sous-genre sont particulières au lit'
toral de la côte septentrionale et de
la Carpentarie; les trois autres habi-
tent le long des côtes orientales , en-
tre les tropiques.
Plusieurs des espèces de Grévil-
lées font partie des genres Lysan-
the et Stylurus constitués par Knight
et Salisbury {Proteac. , p. 1 13 et sui-
vantes). Telles sont les Greuillea
ai-enaria , G. llnearisy G.mucronata
et G. 5e/7cea,R. Br. , qui ont été pla-
cés dans le genre Lysanthe , et le
G. buxifolia , R. Br. , dont les au-
teurs ci-dessus nommés ont fait deux
espèces sous les noms de Stylurus
buxifolia et Stylurus collina. On cul-
tive maintenant une dixaine de Gré-
villées dans les jardins d'Europe;
elles exigent à peu près les mêmes
soins que toutes les autres Plantes de
la Nouvelle - Hollande , c'est-à-dire
une bonne terre de bruyère et une
chaude exposition. (g,.n.)
GREWIA. BOT.PHAN. ^.Grévier.
GRIANEAU, GRIANOT. ois.
Syn. vulgaires de Coq de bruyère à
queue fourchue. V. Tétras. (dr..z.)
G RI A S. BOT. PHAU. Ce genre,
GRI
établi par Linné qui l'a placé dans sa
Polyandrie Monogyuie, avait été
rapporté auxGultilères. Dans le Mé-
moire sur rarrangement méthodique
des genres de cette famille publié par
Choisy ( Mém. de la Soc. d'Hist. nat.
T. I, 2"^ partie), il n'y est pas admis,
et l'auteur u'en parle que pour le
ranger parmi les Myrthinées. Voici
ses caractères difi'éi en liels ; calice à
quatre segmens peu profonds ; corol-
le à quatre pétales ;• étamines nom-
breuses à anthères arrondies et à filets
plus longs que la corolle; stigmate
sessile , épais et tétragone ou en for-
me de croix ; fruit très-gros , globu-
leux , acuniiné àla base et au sommet,
renfermant un noyau marqué de huit
sillons. Le rapprochement du Grias
avec les Myrthinées est infirmé par
le caractère des étamines hypogynes
et de l'ovaire supérieur exprimé par
quelques auteurs. Quoi qu'il en soit,
on n'a décrit que l'espèce suivante :
Le Grias cauliflork , Grias eau-
lifiora , L., et Sloane, Jam. , 2 , tab.
217. C'est un Arbre de l'Amérique
méridionale et principalement de la
Jamaïque OLi son fruit, nommé Poire
d'Anchois , se mange comme celui
du Manguier. Son tronc est droit ,
simple, et s'élève à environ trois ou
quaire mètres. Il porte à son sommet
des feuilles simples, éparses, oblon-
gues-lancéolées , glabres et luisantes.
Ses fleurs , d'un jaune pâle , naissent
sur la tige, circonstance qui a déter-
miné le nom de l'espèce. (g..n.)
GRIBODRI. Cryptocephalus. iNS.
Genre de l'ordre des Coléoptères,
section des Tétramères , famille des
Cycliques (Règn. Anim. de Cuv.),
établi aux dépens des Chrysomèles
par Geoffroy (Hist des Ins. T. i, p.
23i ) qui lui donnait pour caraclè-
res ; antennes filiformes à longs ar-
ticles ; corselet hémisphérique et en
bosse. Ainsi conçu le genre Gribouri
comprenait un grand nombre d'In-
sectes , entre lesquels une observa-
tion attentive a fait découvrir d'im-
portantes différences , ce qui a enga-
gé les auteurs à en extraire les genrefe
GRI
Clylhre, Eumolpc , etc. — Les Gri-
boiiris sout canictcriscs par Latrcille
de la mauièie suivante : antennes in-
sérées au devant des yeux , distantes
l'une de l'autre, simples et presque
de la longueur du corps; tète enfon-
cée vcrlicalement dans le corselet;
corps de forme c\Iindrique. Ils dilVè-
rent essentiellement des Galéruques ,
des Adories , des Lupères et des At-
tises , par l'insertion des antennes ;
ce caractère leur est propre avec les
Clythres , les Eumolpes , lesColaspes ,
les Chrysomèles et quelques petits
genres qui en dérivent; mais ils s'en
éloignent essentiellement soit par la
forme des antennes et celle du corps,
soit par l'enfoncement vertical de la
tète dans le prothorax. On doit ob-
server encore que les Gribouris ont
la bouche formée par des mandibules
courtes tranchantes , par des mâchoi-
res divisées en deux , et que- leurs
jialpes au nombre de quatre sont fili-
iormes. Les tarses ont quatre articles,
et le pénultième est large et bilobé.
Les Gribouris sont des Insectes her-
bivoies , très-nuisibles à l'agricultu-
re ; ils attaquent les jeunes bourgeons
d'un grand nombre de Plantes , et
s'opposent ainsi au développement
des feuilles. Il est très-difficile de
s'opposer à ces dégâts , mais on peut
en diminuer le nombre en cherchant
l'Insecte qui les occasione. Très-timi-
de , fort leste dans sa marche , ne
volant que très-rarement, le Gri-
bouri n'a d'autre moyen de se sous-
traire à la chasse qu'on lui fait que
de contrefaire le mort , et de se lais-
ser tomber sur le sol , en repliant
tiès-exacteraent ses antennes et les
pâtes contre son corps, et eu cachant
sa tête dans son corselet. La larve
paraît avoir été découverte dans ces
derniers temps; elle vit, dit-on,
dans une sorte de tuyau assez sem-
blable à celui des Clylhres. Ce genre
est très-nombreux en espèces qui
toutes ont une petite taille et bril-
lent en général de couleurs très-vives,
et souvent métalliques. Schœnherr
{Syst. Insect. ï. i. part. 2, p. 555) en
mentionne près d'une centaine. ctDe-
GRI
5o7
Jean ( Gital. des Colëopt., p. 127) en
cite soixante-<lix parmi lesquelles un
assez grand nombre sout nouvelles.
Le GiiiBOURi SOYEUX, Ci: scriceus,
Fabr., ou la Clirysomela sericea, L.,
peut être considéré comme type du
genre. Il a été figuré par Olivier (Ilist.
uat. des Colcopt. T. v, n. 96, pi. 1,
fig. 5, a). Les couleurs de ses él\tres
et de tout son corps varient beaucoup,
ce qui l'a souvent fait décrire sous
des noms différens. Ainsi on doit re-
garder comme des variétés de cette
espèce les Crypt. nuratus, puijmratus,
pratorum, chlnrodlus deMegerle, etc.
Il est commun aux environs de
Paris sur les Saules et dans toute
l'Europe. Parmi les espèces les plus
connues on doit citer encore les Crjp-
tocephalus bi-punctatus , Fabr. ; 4-
punctatus , 01 iv . ; sex-punctatus, Fabr . ;
sex-maculatus, Oïi\ .; lo-puncia tus ,\ 2-
piaictatus, curdiger, co/j//', Fabr., etc.
L'Insecte redoutable, connu sous
le nom de Gribouri de la Vigne ,
Cijpt. vitis, Fabr., appartient au genre
Eumolpe. f^. ce mot. (aud.)
GRIECHE. OIS. ^. Pie-Grièche.
C'est aussi , suivant Belon , l'ancien
nom delà Perdrix, f^. ce mot. (dr..z.)
GRIEL. OIS. (Gesner.) Syn. de
l'OEdicnème criard. J^. OEdicnème.
(DR..Z.)
GRIEL. Grielum. rot. phan. Ce
genre, établi par Linné et placé dans
la Monadelphie Décandrie,a été con-
sidéré par Cavanilles et Jussieu com-
me identique avec le Géranium de
Linné. Il était fondé sur une espèce
africaine que Linné nommait Grie-
lum tenuifolium et qui était décrite
comme un Arbrisseau à tiges courtes,
rameuses , étalées par terre et à feuil-
les composées de folioles menues ,
presque capillaires. Willdenow {Spec.
Plant. T. Il, p. 772) a cité comme sy-
nonyme du Grielum tenuifolium , L. ,
le Géranium frutescens incanum , etc.,
de Burmann {Jfric. , p. 88 ; tab. 54)
et le Ranunculo-platicarpos du même
auteur [loc. cil. , tab. 55). L'inspec-
tion des figures seule suffit pour con-
vaincre que ces deux Plantes , non-
5o8
GRI
seulementnesont pas identiques, mais
n'appartiennent pas àla même famille.
Gaertner, qui avait adopté ce genre ,
en avait décrit et figuré une seconde
espèce sous le nom de Giielum la-
ciniatum [de Fruct. , tab. 56). (g..n.)
* GRIENE. OIS. L'un des synony-
mes vulgaires du Chevalier Arlequin.
A^. Chevalier. (dr..z.)
GRIFFARD. ois. Espèce d'Aigle.
/^. ce mot. (DR..Z.)
GRIFFE DE CHAT. bot. phan.
Nom vulgaire aux Antilles, et devenu
scientifique, d'une espèce du genre
Biguone, Bignonia Unguis-Cati. (b.)
GRIFFE DE LOUP. bot. phan.
L'un des noms vulgaires du Lycopo-
dium clavatum. K. Lycopode. (b.)
GRIFFE DU DIABLE, bot. pkan.
L'un des noms vulgaires et mar-
chands du Stromhus Cldragra , L.
(B.)
GRIFFES ou CRAMPONS. Ful-
cra. BOT. On donne ce nom à des
appendices de la tige qui servent à
l'accrocher aux corps environnans
en s'implanlant dans leurs anfrac-
tuosités. Ils ne sont pas roulés en
spirale comme les vrilles, et on ne
doit pas les confondre avec les ra-
cines puisqu'ils ne pompent aucune
nourriture. Tels sont les Crampons
par lesquels le Lierre et le Bignonia
radica/is se tiennent appliqués contre
les murs; tels sont aussi les organes
que l'on nomme improprement raci-
nes dans les Fucus. Le mot de Griffes
est aussi un terme d'horticulture
qui désigne les racines de quelques
R.enoncules de jardins. (g..n.)
GRIFFET. OIS. Syn. vulgaire du
Martinet de muraille. P^. Martinet.
(DR..Z.)
* GRIFFITHSIA. bot. crypt. (T/j-
dropJiytes. ) Le genre proposé sous ce
ïiompar Agardhnesauraitêtreadopté
jpar les algologues qui ont observé
les Plantes marines autrement quesur
des échantillons d'herbiers. Il ren-
dre parmi les Céramiaires. (lam.x.)
GRIFFON. MAM. Variété mélivc
GRI
du genre Homme , et race de Chiens
originaires d'Angleterre, dont les
poils sont durs , noirs , peu nom-
breux et singulièrement implan'.és.
V. CiiiEX et Homme. Ce nom est em-
prunté decelui d'un Animal fabuleux
qu'on supposait avoir le corps d'un
Lion et la tête d'un Aigle. (b.)
GRIFFON. G/j7j/«/s. OIS. Espècedu
genre Vautour, y. ce mot. Duméril
en a fait, dans sa Zoologie Analyti-
que, le tjped'uu genre. (dr..z.)
GRIFFON, bot. phan. Nom vul-
gaire d'une variété de \ Acer platanol-
de^ , espèce du genre Erable, t^. ce
mot. (b,)
* GRIFFONÉE. ins. (Fourcroy.)
Petite Phalène des environs de Paris.
(B.)
* GRIFFUS. OIS. Pour Gryphus.
F. Griffon. (b.)
* GRIFOLE. BOT. CRYPT. L'un
des noms vulgaires de VAgaricus
/rondosus , Vei's. (b.)
GRIGNARD. géol. Les carriers
des environs de Paris donnent ce nom
aux couches du Gypse cristallisé qui
se trouvent entre les couches de pierre
à'plâtre. En Normandie, leGrignard
est une sorte de Grès fort dur em-
ployé dans la bâtisse. (b.)
* GRIGNET. OI3. (Levaillant.) Mê-
me chose que la Fauvette grlsette. F".
Sylvie. (dr..z.)
GRIGNON. BOT. PiiAN. Pour Bu-
cide. /^. ce mot. (b.)
GRIGRI. OIS. L'un des noms vul-
gaires du Proyer. .?^. Bruant. (dr..z.)
GRIGRI. BOT. PiiAN. Dans le Dic-
tionnaire de Déterville , le mot Gris-
gris est, par eiTeur typographique,
ainsi orthographié. /^. Grisgris. (b.)
GRIGRIS, ois. Nom par lequel on
désigne vulgairement, dans î'Amé-
lique méridionale , les Aracaris. p^.
ce mot. (DR..Z.)
* GRIL. INS. et CRUST. Les pê-
cheurs donnent ce nom aux Ho-
mars sur certaines côtes de France,
GRI
cl le Grillon est niiisi appelé dans
tout le midi de la Fiance. (b.)
GRILAGINK. pois. Tour Grisla-
gine. V. ce mol. (b.)
GRILLET. OIS. Sjn. vulgaire de
Cincle. /'. ce mot. (dr..z.)
GRILLON ET GRILLON-TAUl'E.
INS. Pour Gijllonet Gr^llou-T;iupe.
/''. ces mol». (b.)
GRILLOTS. INS. L'un des noms
vulgaires du Grillon. (b.)
GRILS. POIS. Les pêcheurs don-
nent ce nom aux Saumons jeunes.
(B.)
GRIMACE. MOLL. Nom vulgaire
AwMurex Anus de Linné dont Mont-
lort a lait à tort un genre séparé sous
le nom do IMasquc, f^. ce mot, et
qui n'est autre cliose qu'un Triton
que Lamarck a nommé Triton gri-
maçant, Triton Anus. (d..h.)
GRIMACE BLANCHE, moll. Les
marchands nomment ainsi une autre
espèce de Triton qui a des rapports
de forme avec le Triton Anus. La-
marck l'a nommé Triton gaufTré ,
Triton clathratum. (d..h.)
GRIMACE GAUFFRÉE. moli..
Autre nom vulgaire du Triton cla~
t/tratum , Lamk. (d..h.)
*GRIMALDIE. Grimaldia. bot.
PHAN. i^e Cassia nictitans , L., a été
érigé en un genre particulier par
Schranck qui lui a donné le nom de
Grimaldia. Il lui a réuni deux autres
espèces, .^ousles noms de G. decum-
bens et G. opifcra. Ce genre ne pa-
raît pas devoir être adopté , vu la
grande affinité de la Plante dont on
a formé le type avec les autres espèces
de Casses, f^. ce mot. (g..n.)
GRIMALDIE. Grimaldia. bot.
CRYPT. [Hépatiques.) Raddi, dans
son Mémoire sur la famille des Hépa-
tiques, a divisé le genre Marchantia
en plusieurs genres différens ; il a
donné le nom de Grimaldia à l'un
deux qui est fondé sur le Marchan-
tia triandra de Sco^ oli. Dans ce gen-
re , les capsules sont insérées , comme
dans les Marchanties,à la partie infé-
GRI 5o9
rieure d'un réceptacle on forme de
parasol; mais ces capsules , d'abord
enveloppées dans une coiffe qui se
fend irrégulièrement, s'ouvrent par
le moyen d'un opercule , laiulis que
dans les vr.tis Marchantia elles se
rompent sans régularité.
On ne connaît encore qu'une seule
espèce de ce gonie, la Grimaldic
diclïotome de Raddi , Marchantia
triandra de Scopoli , Balbis et Ue
CaudoUe; elle ci'oît dans les lieux
légèrement humides en Italie. Sa
fronde est assez petite , plane , dicho-
tome, linéaire, d'un vert vioiàtrc ;
les lobes sont échancrés à leur extré-
mité , et de cette échancrure sort le
l'édicelle qui supporte les capsules.
(.VD. n.)
GRIMAUD, GRTMAUDE ktGRI-
MAULT. ois. Syn. anciens de Che-
vêche, f^. Chouette. (dr..z.)
GRÏMM. WAM. Espèce du genre
Antilope. /". ce mot. (b.)
GRIMMIE. Grimmia. bot. crypt.
[Mousses.) Ce genre , intimement lié
d'une part aux Trichostomum dont il
a le port et la coiffe et de l'autre aux
Jf'eissia qui ont un péristome sem-
blable , est par cette raison difficile à
limiter. Uooker, qui nousparaîcavoir,
eu général, mieux fixé les limites des
genres qu'aucun autre muscologiste ,
réunit dans le genre Grimmia toutes
les Mousses dont l'urne est terminale
la coiffe en forme de cloche et les dents
du péristome assez courtes , égales
rarement perforées ou divisées. Ce
dernier caractèie , qui se trouve dans
quelques espèces , a fait ranger plu-
sieurs de ces Plantes parmi les Dicra-
num; mais leur coiffe campanulée
les en distingue facilement , tels sont
les Grimmia puLvinata, Grimmia oua>
/a, etc., qui avaient été placés par
Hcdwig parmi les Vic/-anum, et dont
Bridel avait formé son genre Campy-
lupus fondé sur ce double caractère"
d'avoir les dents bifides comme les
Dicranum et la coiffe en cloche com-
me les Grimmia. Le genre Grimmia^
tel que nous l'avous caractérisé d'à-'
près Hooker , renferme deux sections»
bien caractérisées : la pren)iàre com-
5 10
GRI
prend les espèces dont l'urne est ses-
sile ou portée sur une soie plus cour-
te que les feuilles, elle est alors envi-
ronnée par les feuilles supérieures, et
cette disposilion donne à ces Mous-
ses l'aspect de plusieurs espèces d'Or^
thotrichum , tels sont les Grimmia
apocarpa, alplcola, marïtiina , elc. La
plupart croissent sur les ti oncs d'Ar-
bre ou sur les rochers ; leurs tij^es
sont rameuses, couvertes de feuilles
assez courtes , obtuses , imbriquées
dans tous les sens. La seconde sec-
tion renferme les espèces dont le pé-
dicelle du fruit est plus long que les
feuilles ; elles ont, en général , le port
âes Tiicliostomum ou des Dicranuin ,
et croissent oi<!inairement sur les
rochers ; leurs tiges sont plus cour-
tes , moins rameuses, leurs feuilles
plus aiguës, souvent terminées par
un poil blanc j l'urne est portée sur
wn pédicelle assez long, souvent tor-
du ; elle est, en général , ovale, petite,
quelquefois sillonnée longitudiuale-
nient. Tous ces caractères leur don-
nent beaucoup de l'aspect des Tri-
chostomum et 'surtout des espèces à
capsules ovales, tels que les Tiichos-
tomum eltipticum , microcarpum , etc.
(ad. b.)
GRIMONEM. BOT. PHAN. Selon
Léman , l'un des noms vulgaires de
l'Aigremoinedans le midi delaFran-
ce. (b.)
GRIMPANT, GRIMPART, GRIM-
PE A.U , GRIMPENHAUT . GRIMPE-
LET, GRIMPERET. ois. Syn. vul-
gaires de Grimpereau commun. T^.
ce mot. La Sitlelleest aussi vulgaire-
ment appelée Grimpart. (dr..z.)
GRIMPART. Anabates. ois. Genre
établi parTemminck dans l'ordre des
Anisodactyles. Caractères: bec droit,
de la longueur de la tête ou un peu pi us
court, comprimé, plus haulque large
à sa base , un peu fléchi vers la poin-
te qui est entière, sans échancrure ;
narines placées à la base et sur les
côtés du bec, ovoïdes, recouvertes
en partie par une membrane emplu-
mée; quatre doigts, trois devant,
l'extérieur réuni jusqu'à la deuxième
GRI
articulation, l'intérieur soudé à sa
base , l'intermédiaire plus court que
le tarse; les latéraux toujours égaux
eu longueur; ailes courtes ; les deux
premières rémiges moins longues que
les troisième, quatrième et cinquième
qui dépassent toutes les autres; tiges
des rectrices faibles sans pointes ai-
guës.
Toutes les espèces connues de ce
genre sont originaires de l'Amérique
méridionale, et il est assez vraisem-
blable que bientôt le nombre en de-
viendra fort considérable; onlesavait
confondues avec les Picuculcs, mais
l'absence des piquans à l'extrémité
des rectrices, la position respective
des doigts latéraux qui sont égaux
entre eux, et la couleur du plumage
qui est eutièi'ement roussâtie, ont
décidé la séparation des espèces et la
formation du genre nouveau.
Grimpaut moucheté, Anabates
striolatiis , Temm. , pi. color. 358,
fig. 1. Parties supérieuies d'un brun
rouge très-foncé , striées de roux
brun; tectrices alaires et rémiges
d'un brun rouge uniforme ; rectrices
longues et étagées, d'un roux claii';
parties inférieures, joues et côtés du
cou d'un brun olivâtre, striées de
blanchâtre; menton roux ; haut de la
gorge jaunâtre ; bec bleuâtre , pieds
bruns. Taille, six pouces. Du Bi'ésil.
Grimpart oreillon BRim. Jna-
bales amaurotis , Temm. , Ois. color.,
pi. 238, fig. 2. Parties supérieures
d'un brun olivâtre; sommet de la tète
brun, tacheté deuoir; rectrices rous-
ses , faiblement étagées ; joues et men-
ton blanchâtres; une bande biune ,
partant de l'angle postérieur des yeux
et couvrant les oreilles ; poitrine nuan-
cée de blanc et de brun olivâtre clair ;
le reste des parties inférieures d'un
brun olivâtre foncé; bec jaunâtre;
pieds bruns. Taille, six pouces. Du
iîrésil.
Grimpart rouge queue, Mota-
cilla Guianensis , L. , pi. enlum. 686,
fig. 2. Parties supérieures d'un brun
olivâtre; rémiges et rectrices d'un
brun roux; pai'ties inférieures blan-
châtres, nuancées de jaune et de cen-
GRI
tiie ; gorge et tectrices caudales iiif«?!-
rieures hianclics ; hec et pieds d'un
biuii rougeatre. Taille , cinq pouces
et demi. De la Guiane. (db..z.)
GRIMPER EAU. Ceiihia. ois.
Genre de l'ordro des An isodactylos.
Caractères : bec long ou de moyenne
longueur, eflile, comprime , triangu-
laire, plus ou moins arquoj narines
placées à la base du bec , percées
horizontalement, à moitié recou-
verk'S par une membrane qui s élend
en lorme de voûte ; quatre doigts :
trois devant , lextérieur réuni à sa
base avec l'intermédiaire; un der-
rière, muni d'un ongle très-long;
première rémige courte , deuxième
et troisième moins longues que la
quatrième , qui surpasse toutes les
autres ; rectrices ctagées , à tiges
roidcs et piquantes.
Les réformes et les modifications
apportées jusqu'ici dans la nomen-
clature ornithologique , paraissent
n'avoir frappé que sur des mois
vagues et d'un intérêt médiat pour
la science , tandis que l'on a épargné
des mots qui donnent une idée fausse
des choses ou des noms qui concen-
trent en eux des qualités et des
facultés dont jouissent également
nombre d'individus que, méthodi-
quement , l'on est forcé de placer à
des distances très-éloignées de celui
qui semble, par une dénomination
trop générale , devoir être le chef de
la tribu. Telles sont les léflexions
que fait naître particulièrement lar-
ticleGuiMPEREAU. On trouvait autre-
fois réunis sous ce nom la plupart
des Oiseaux qui , sous divers climats,
manifestent des habitudes à peu près
semblables; par la suite, on a in-
sensiblement démembré ce genre ,
pour en former de nouveaux , de ma-
nière qu'il n'est resté de véritables
Grimpercaux que trois ou quatre es-
pèces. Or , en leur conservant cette
épithète , n'est-ce pas faire croire
que l'on a élagué du genre tous les
Oiseaux qui n'avaient pas l'habitude
de grimper'' Il eût été plus conve-
nable peut-être de rendre la dénomi-
GRI ;)U
nation purement spécifique , ou de
l'étendre à tout un oidre , ou, mieux
encore , de l'abandonner définitive-
ment.
LesGrimpereaux répandusdans les
diflcrentcs parties de l'Europe , et
même dans presque toutes les con-
trées septentrionales de l'ancien con-
tinent, s'y font remarquer, moins
Ear l'élégance de leur robe que par
I prestesse et la vivacilé de leurs
mouvcmens. On ne sait trop admirer
l'exlrême mobilité avec laquelle ils
parcourent en tous sens l'écorce des
Arbres ; on n'est pas moins élonné
de l'ailresse qu'ils déploient lor.sque,
suspendus à l'extrémité des branches
les plus 1 approchées du tronc, ils
font , en se balançant, la ciiasse aux
très-petits Insectes qui viennent im-
prudemment voltiger autour d'eux.
On aperçoit plus fréquemment les
Grimpereaux en hiver qu'en été ;
cela est facile à concevoir ; pendant
1 été les feuilles les dérobent à notre
vue, au lieu que dans la saison
morle , tout petits qu'ils sont , leur
pétulance les décèle toujours. Ils pa-
raissent attachés à la retraite qu'ils se
sont choisie , et qui est oïdinairement
le tronc veritioulu d'un vieux Chêne
ou de tout autre antique ornement
lies forêts. Ils en font en quelque
sorte leur garde -manger pour le
temps de disette , car la quantité de
larves et dTnsectes engourdis dans
le terreau , peut pourvoir pendant
long-temps à leur subsistance. Ils
ressentent de bonne heure les feux
de l'amour; à peine les frimats ont-
ils cessé , que déjà la couveuse, après
avoir déposé dans le trou qu'elle a
habité pendant la froide saison les
six ou nuit œufs qui composent sa
ponte , attend avec une constance
maternelle l'arrivée de ses petits. Les
Grimpereaux joignent assez souvent
à leur nourniure favorite l'usage
des petites semences.
Grimper£au Cinnamon, Certhia
clnnamomea , Lath. , Ois. dorés,
pi. 62. Parties supérieures d'un roux-
brim;les inférieures blanches; rec-
trices terminées en pointes aiguës,
Ôi
GRI
dénuées de barbes à quelques lignes
de leiii' exlicmilé; bec noir; pieds
bruns. Taille, cinq pouces.
Grimpereatj commun , Certhiafa-
miliaris , L. , BufF. , pi. enluin. 68),
fig. 1. Parties supérieures cendrées,
variées de stries blanches , rousses
et noirâtres ; rémiges d'un brun
foncé, terminées par une tache jau-
nâtre, avec une bande de la même
teinte vers le milieu ; gorge , poi-
trine et ventre blancs ; abdomen
d'un blanc roussâtre ; bec brun ;
mandibule inférieure jaunâtre; pieds
cendrés. Taille , cinq pouces à cinq
pouces et demi. La femelle est plus
petite que le mâle ; elle n'a point de
roux dans le plumage, et la bande
jaunâtre des rémiges est blanche. Les
jeunes ont le bec presque droit.
D'Kurope.
Grand Grimpereau, Ce/7/«'<z ctc-
jor , Briss. V. Grimpereau commun.
Grimpereau de i-a Terre-de-
Feu , Motacilla spinicauda , Ginel.
Parties supérieures d un brun-rou-
geâtre obscur; sommet de la tête
varié de jaune; une tache jaunâtre
entre le bec et l'œil qu'elle dépasse;
tectrices alaires rousses, variées de
brun ; grandes tectrices et lémiges
brunes; lectrices dépourvues de bar-
bules vers l'extrémité ; les quatre in-
intermédiaires rousses ; les autres
brunes, terminées de blanc; parties
inférieures blanches , de même que
les épaules ; bec et pieds bruns ; le
premier blanc à sa base. Taille, six
pouces.
Grimpereau vert, Certhia viri-
dis , Lath. , Scopoli. Parties supé-
rieures d'un cendré verdâtie; les in-
férieui'es d'un jaune -verdâtre; une
bandelette bleue de chaque côté du
cou ; une tache brune sur la gorge;
rémiges brunes ; rectrices d'un brun-
verdâtie ; bec et pieds noirs. Taille ,
cinq pouces. De la Caruiole. Espèce
douteuse.
Espèces étrangères au genre Grim-
pereau :
Grimpereau aux ailes dorées.
l^. Soui-Manoa.
GRI
Grimpereau de Bahamv. V.
Guit-Guit sucrier.
Grimpereau a barbes. 1^. Soui-
Manga a bouquets.
Grimpereau du Bengale. V-K.
Soui-Manga a DOS rouge.
Gbimperau du Bengale (Albin).
V. Pic vert du Bengale.
Grimpereau nu Bengale a bec
rouge, r. Soui-Manga a bec
rouge.
Grimpereau bleu du Brésil. IT.
GuiT-GuiT NOIR ET BLEU.
Grimpereau bleu de Cayenne.
^. GuiT-GuiT NOIR ET BLEU.
Grimpereau du cap de Bonne-
Espérance. 7'^. Soui-Manga a col-
lier.
Grimpereau a dos rouge de la
Chine. T^.Soui-Manga ados rouge.
Grimpereau a gorge violette
ET A poitrine ROUGE. ^'. SoUI-MaNGA
A GORGE VIOLETTE ET POITRINE
ROUGE.
Grand Grimpereau a longue
QUEUE DU Cap. V. Soui-Manga
malachite.
Grimpereau gris de la Chine.
f^. Soui-Manga.
Grimpereau gris des Philip-
pines, f^. Soui-Manga olive a
gorge pourpre.
Grimpereau de l'Ile -Bourbon.
P'. Soui-Manga vert.
Grimpereau des Indes. F'. Soui-
Manga MARRON POURPRÉ.
Grimpereau de la Jamaïque. /^.
GuiT-GuiT sucrier.
Grimpereau a long bec. F".
Soui-Manga a long bec.
Grimpereau a long bec des îles
Sandwich, f^. Héorotaire akai-
CAROU.
Grimpereau a longue queue du
Sénégal. K. Soui-Manga vert-do-
ré A LONGUE QUEUE.
Grimpereau de la Martinique.
y. GUIT-GUIT SUCRIER.
Grimpereau de muraille. F".
TiCIIODEOME.
Grimpereau noir (Albin). A'. Pic
NOIR.
Grimpereau noir et jaune.
(Edvf.). /^. GUIT-GCIT SUCRIER.
GUI
Grimpereatt olive de Madagas-
car ou DES PlIILïPl'INKS. V. SoUI-
Manga ui.ivk a gouge poukprée.
Petit GuiMPEia;AU (Albin). V.
Pic EPEIClir.TTE.
PKTiTGiîiMpr.PEAU (Eilwiirds) V.
Soui-Mangv mvuron poijupkiî.
Petit Giumpf.uc.vu a longt-E
QUEUE DU CAP DE BoNNE-EsPÉRANCK.
T^. Suui Manga veut-doké a longue
QUEUE.
Petit Grimpereau noir (Albiu).
V. Pic NOIR d'AMIÎIUQI E.
Petit Grimpekeau hom, rouoe
ET BLVSC. V. SoUI-MaNGA A DOS
HOUGE.
Petit Griinipereau des Philip-
pines. F. SoUI-iMaNGA OLIVE DES
Philippines.
Grimpereau DES Philippines. V.
Soui-Manga marron -pourpré a
poitrine ROI5GE.
Grimpereau a queue noire, y.
Soui-Manga.
Grimpereau a queue violeite.
V. Soui-Manga.
Grimpereau de Saint-Domingue.
v. guit-guit sucrier.
Grimpi.reau siFFLEun. F . Soui-
Manga SlFFLEUR.
Grimpereau varié d'Amérique.
V. GuiT GuiT VARIÉ.
Grimpereau vert du Brésil. ^.
GuiT-GlIT VERT ET BLEU A GORGE
BLANCHE.
Grimpereau vert du Cap. V.
Soui-iManga vert a gorge rouge.
Grimpereau vert mis. Cayenne.
f-' . GuIT-GuIT VERT TACHETÉ.
Grimpereau vert de Madagas-
car. V . Soui-Manga Angala-uian.
Grimpereau vert a tète noire
d'Amérique ou du Brésil. /'. Guit-
GuiT vert et bleu a tète noire.
Grimpereau violet du Brésil.
V. GuIT Gt'ITNOIR ET VIOLET.
GrI3IPERE\U VIOLET DE MADA-
GASCAR, y. Soui-Manga.
Grimpereau Vioi.ET du Sénégal.
V . Soui-Manga violet a poitrine
rouge. (DR..Z )
GRIMPEREAUX. ois. Nom que
Vieillot a imposé à une famille qui
TOME VII.
GRI
li.-î
comprend une pariie des Any.sodac-
t^les de la mctliode de Temmiuck , et
que Cuvicr , dans son Règne Animal ,
appelle Grimpeurs. (UR..Z.)
• GT. IMPEUR. ois. Espèce du
genre Echelet. V. ce mot. (r.)
GRIMPEURS. MAM. et r.EPT. oph.
Blainville donne ce nom à l'un des
sous-ordics de Rongeurs , dans son
Prodiomc, oii il apjielle aussi Grim-
peurs une sous-ilivision d'Ophidiens.
(»•)
GRIMPEURS. OIS. r. Grimpe-
REAUX.
G RI N DE LIE. Griiulelia. rot.
PiiAN. Genre de la runiUe des Synan»
tliérées, Coryinbifères de Jussieu et
delà Syngénesie supeifluc, L., éta-
bli par \N illdcnovN' ( Méin. delà Soc.
d'ilist. nalur. de Berlin, >8o7; et
Entimcr. Plant. Ilort. Bervl.) etadop-
té par Kunlh {lSoi>. Gencr. et iSpec
Fiant, œquiii. ï. iv, p. oog) avec les
caractères suivans : involucre com-
posé de folioles nombreuses, imbri-
quées , oblongues , coriaces et sur-
monlées d'un peut appendice subulc;
réceptacle nu; calathide formée d'un
disque dont les tleuions sont nom-
breux , tubuleux et hermaphrodites ,
et de ia\oas à fleurs en languettes et
femelles; anthères nues à la base;
akènes ovales et obliques, presque
lenticulaires et à t; ois barbes Irès-
glabres, roidcs zi caduques. Les ca-
raclères assignés à ce genre par Cas-
sini ne diffèrent des précédens qu'en
ce que les anthères, suivant ce der-
nier botaniste , sont munies de deux
appendices basilaires el remplies de
pollen , diflérence qui doit suffire ,
ajoute Cassini , pour séparer du
Giindelia le genre Jurelia ou Donia
de R. Brown que ce dernier auteur
lui-même a ensuite indiqué comme
congénère du Grindclia. Cassini
s'est opposé à ce rajpioclicment
adopté par Kunlh (/oc. t//. ), parce
qu'indépendamment du caraclèie
cité plus haut, VAiirclia en pré-
sente un autre prcsqu'aussi impor-
tant, celui d'avoir les squamelluîes
de l'aigrette barbellulécs. Il a placé
33
5i4 GRI
le Uriadelia dans la tribu des Asle-
lées, à côte de V Aurélia. Le genre
Demetria, publié en 1816 par Lagas-
ca , et i'ondé sur la Plante qui a servi
de tjjpe à Willdenow pour établu le
sien , ne doit êlre cité ici que comme
synonyme.
La Grindélie Intjloïde , Giinde-
lia Ini//uides fWïWd., est une Plante
Kerbacée , un peu ligneuse à sa base,
originaire du plateau élevé du Mexi-
que, et cultivée dans les jardins bo-
taniques de l'Europe. Sa tige est ra-
meuse , couverte de feuilles ovales-
oblongues, aiguës, dentées et mar-
quées de veines. Ses calathides sont
composées de fleurs jaunes et solitai-
l'es au sommet des rameaux.
Le G/indelia angustifolia , Kunlli ,
est une nouvelle espèce indigène du
même pays que la précédente, et qui
diffère de celle-ci par ses tiges simples,
ses feuilles inférieures spatulées et ses
feuilles supérieures linéaires, oblon-
gues , dentées en scie et à une seule
nervure. (g..n.)
GRINEÏTE. OIS. Syn. de Râle de
Genêt dans son jeune âge, que quel-
ques auteurs ont placé au nombre
des espèces, sous le nom de Poule
sultane tachetée. V. Gallintjle. Une
espèce de Sylvie porte ce même nom.
/^.SYIiVIE. (DB..Z.)
GRINGETTE. ois. (Belon.) Syn.
ancien de Perdrix de passage , qui
paraît n'être qu'une variété très-pe-
tite en taille de la Perdrix grise. P'^ .
ce mot. (DR..Z.)
* GRINGON. BOT. PHAN. V. Fra-
GON.
GRINSON. OIS. Syn. vulgaire de
Pinson. V. Gros-Bec. (dr..z.)
GRIOT. BOT. PHAN. L'un des noms
vulgaires àw Spardum purgans. (b.)
GRIOTE. MIN. Nom vulgaire d'un
Marbre coquillier qui est une sorte
de Lumachelle , et qu'on exploite à
Gaunes dans la Montagne-Noire du
département de l'Aude. (g.)
GRIOTTE. BOT. PHAN. Variété de
Cerises. (b.)
GRI
GRIOTTIER. BOT. piian. L'espèce
de Cerisier qui porte la Griotte. ^^
Cekisieb. (b.)
*GRIPART. OIS. Syn. vulgaiie de
Grimpereau conunun. T^. Grimpe-
beau. (DR..Z.)
GRIPPE. BOT. PHAN. On donne
vulgairement ce nom, dans le midi
de la France, aux Plantes à feuilles
rudes et accrochantes , telles que les
Borraginées , le GaliumJparine , etc.
(B.)
/GRIS etGRIS BLANC. BOT.CRYPT.
Paidet donne ce nom à des groupes
de Champignons dont les espèces ne
sont cependant pas toutes grises, car
il est des Gris bruns , et même d'en-
tièrement roux. Il y a aussi des Giis-
P'ariniers, des Gris-Perles , etc (b.)
GRISAILLE. BOT. piian. Variété
assez communément cultivée du Peu-
plier blanc. (b.)
GRISALBIN. OIS. Espèce du genre
Gros-Bec. P'. ce mot. (nR..z.)
GRISARD. MAM. L'un des noms
vulgaires du Blaireau. P^.ce. mot. (b.)
GRISARD. OIS. Syn. du Goéland
à manteau noir, jeune. P^. Mauve.
(DR..Z.)
GRIS-BOCK. MAM. Espèce du
genre Antilope. P''. ce mol. (b.)
* GRIS-DE-LIN. BOT. phan. Nom
vulgaire de Vlberis umhellata. (b.)
GRISE-BONNE, bot. phan. Va-
riété de Poire d'été , en forme de
Courge. (b.)
GRISELETTE. ois. Syn. vulgaire
de Pierre-Garin. F". Hirondelle de
MER. (DR.Z.)
GRISELINIA. bot. phan. Necker
a nommé ainsi le Moutouchi d'Au-
blel , genre de Légumineuses reconnu
comme congénère du Ptérocarpe. P^.
ce mot. Forster , dans son Prodromus,
a donné aussi ce nom au genre qu'il
avait d'abord appelé Scopolla et qui
servait déjà à désigner une autre
Plante. (g..n.)
* GRISELLE. pois. Nom vulgaire-
ment donné à divers Poissons , par-
GUI
ttculièreinent à un Holaoanthe. y . ce
mot. (u.)
GRISKT. MAM. Le Maki gris, Le-
ffiur ciiieicuii,Gcoï!î. Sainl-llihure, c^t
ainsi nointné dans l'IIisioiic nalurclle
des Singos et des Makis d'Audcborf.
L'existence de celte espèce , regardée
long-ienips comme douteuse , paraît
aujourd'hui certaine. /". Maki.
(IS.G. ST.-II.)
GRISET. OIS. Syn. vulgaire de
Marouctte. F". G.vlunilk. C est
aussi le nom que l'on donne en quel-
ques endroits au Chardonneret jeune.
f^. GRt)S-l}KC. (DR..Z.)
GRISET. Nolldanus. pois. Sous-
gonre de Squales. /^. ce mot. (b.)
GlUSET. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires de THippophaë. F'.
ce mot (b.)
GRISET'l'E. OIS. E^pèce du genre
Alouette. C'est aussi le nom d'une
S\lvie. /'. ces mots. (dr..z.)
^ GRISETTE iNS Nom donné par
Geortroy à uu Lépidoptère du genre
Hispérie ( /-'fl'7i///o Tages , L. ), et à
une espèce de Charanson. Fourcroy
a nommé ans i Griselle à zig-zag,
une Phalène, Phalcna arenata. (o.J
GRISGRIS. BOT. PiiAN. La graine
d'un Palmier qui pai ait êtie le Bac-
tris minirna de Gaeitner, a été dé-
crite sous ce nom par Jacquin dans
ses Plantes d'Amérique. A Saiul-Do-
mingue , on nomme aussi Gris-Gris
le BucidaBuceras. J^. Bi:cide.^g..n.)
GRISIN. OIS. Espèce du genre Sy-
uallax. V. ce mot. On désigne aussi
sous le nom de Grisin , une espèce
du genre Batara. J^. ce mot. (dr...z.)
GRISLAGINE. pois. Espèce du
genre Able. V. ce mot. • (b.)
GRISLEE. Grislea. bot. phan.
Genre do la f\i mille des Salicariées et
(le rOctandrie Monog3nie , L. , éta-
bli par Lœfling et Linné , et dont les
caractères ont été exposés de la ma-
nière suivante par Kunth (Aop". Gen.
et Spcc. riant, œquin. T. vi, p. i85) :
calice campanule , tubulcux , dont
le limbe est coloié,à huit ou dix
GRI
5i5
dents, les quatre ou cinq extérieures
plus comtes ; quatre ou cinq pétales
égaux , onguiculés , insérés sur le
liud)e du calice entre les dents inté-
1 icurcs 5 huit ou dix étamincs dispo-
sées sur un seul rang, saillantes et
insérées au-dessus de la base du cali-
ce ; leurs filets soûl libres , leurs an-
thères biloculaircs , allacliées pur le
dos et déliisccnteslongitudinalemcnt;
ovaire .«upère, sessilc, biloculaiic,
muni d'un placenta central attaché
par une cloison à la paroi interne ,
renfermant un grand nombre d'ovu-
les; st\le terminal, saillant, sur-
moulé d'un stigmate simple cl obtus;
fruit globuleux ou elliptique, recou-
vert par le calice persistant, mem-
braneux, indéhiscent? Les Grislées
sont des Arbres ou Arbrisseaux non
piquans , à tiges effilées, à feuilles
opposées, très-entières , maïquées
en dessous de points glanduleux. Les
tlcurs sont pédicellées et disposées on
corymbes axillaires et opposées. Le
Grif^lea securtrla , L. , type du genre ,
croît près de Caracas , dans l'Améri-
que niéii<lionale, oii les habilans lui
donnent le nom à' ludiccito. Rox-
burgh (Corom. , i , tab. .3) a décrit et
figuiésous le nom de Giislca tomen-
tusa le Lytlivum fruticosum , L. , que
Salisbury {Parad., tab. 42) a érigé en
genre distinct et décrit sous le nom de
iroodfurdia Jloi-ibunda. C'est un Ar-
brisseau qui croît sur les collines de
l'empire chinois. (g..n.)
GRISOLA. OIS. (Nonnius.) Syn.
du Sizerin. ^. Gbos-Bec. (dr..z.)
• GRTS-OLIVE. ois. Espèce du
genre ïangara. V. ce mol. (dr..z.)
GRISON. MAM. Ce nom a été don-
né à plusieurs Animaux, particuliè-
rement à un Singe placé par Geofl'i'oy
dans son genre Lago-ti icbe , ainsi qu'à
une espèce de Glouton. V. ce mot.
(IS.G. ST. -II.)
GRISON. REPT. oPH. Espèce du
genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)
GRISON. POIS. Les pêcheurs don-
nent ce nom à une espèce tlu g?nre
Labre. b.)
5â6 GRI
* GRISONNEÏTE. ins. Nom vul-
gaire imposé par Fourcroy à une es-
pèce du genre Piialène. (g.)
GRISOU (feu), min. F. Feu, Gaz
et Mofette.
GRIS-PENDART. ois. S^n. vul-
gaire de la Pie-Grièche. V. ce mot.
(Dn..z.)
GRIS-PERLE. BOT. CRYPT. (6'/ia//2-
pignons.) ]Nom vulgaire donné par
Paulet à une espèce de Champigno'i
vénéneux du genre Agaric, et qu'il
regarde comme V ^garicus pustulatus
deScopoli. (A.D.B.)
* GRITADORES. ois. Syn. vul-
gaire de Grive. ï-^. Merle. (dr..z.)
* GRITTONE. OIS. Nom d'un Fai-
san du Mexique, dont on n'a point
encore donné une description exacle.
(DR..Z.)
GRIVE. OIS. Espèce du genre
Merle, f. ce mot. (dr..z.)
GRIVE. POIS. L'un des noms vul-
gaires du Paon , espèce de Labre. J^.
ce mot. (e.)
GRIVE MOI.L. De vulgaire qu'il
était, ce nom a été employé par La-
marck pour désigner le Cyprœa Tiir-
dus. On s'en sert aussi ordinairement
pour le ]Scrita exuuia, L. , que l'on
nomme encore quelquefois Grive à
vives arêtes. (d..h.)
GRIVE D'EAU, ois. r. Cheva-
lier.
GRIVE DE BOHÊME, ois. Syn.
vulgaire de Jaseur. f^. ce mot.
(DR..Z.)
GRIVE DE MER. ois. Syn. vul-
gaire de Combattant , L. P'. BÉC.4.S-
SEAU. (DR..Z.)
GRIVELE. OIS. Espèce du genre
Chevalier. On a aiissi donné ce nom
à un Philédon et à un Fourmilier, f^.
ces mots. (dr..z.)
GRIVELÉS ou MOUCHETÉS.
BOT. CRYPT. Paulet donne ces noms
à une famille d'Agarics qu'il caracté-
rise par la bigarrure des teintes et
des mouchetures. Le Grivelé vis-
queux passe pour un Champignon
fort dangereux. [b.)
GRO
GRIVELETÏE. ois. Espèce du
genre Merle, f^^. ce i.not. (dr..z.)
GRIVELIN. OIS. Espèce du gen\e
Gros-Bec /^'. ce mot. (db..z.)
GRIVELIN A CRAVATTE. ors.
Syn. du Gros-Bec Nonelte. 7^. ce
mot. {DR..Z.)
*GRIVEROU. OIS. Espèce du gen-
re Merle. P~. ce mot. (dr..z.)
^GRIVET ou GROVET. mam.
Espèce de Guenon. F', ce mot. (b.)
GRIVETINE. OIS. Espèce du
genre Sylvie. A', cemot. (or..z.)
GRIVETTE. OIS. Espèce du genre
Meile. p^. ce mot. (nH..z.)
GROÉGROÉ oir GROUGROU.
INS. La larve du Charanson du Pal-
miste à Surinam oii on la mange sur
les meilleures tables. (b.)
GROGNANT , GRONDIN et
GRONEAU. POIS. Ces noms ont été
donnés à plusieurs espèces de Tri-
gles. P^. ce mot. (li.)
GROGNEMENT, mam. La voix
du Sanglier et du Cochou. On lui
compare les voix de divers autres
Animaux. On prétend que l'Hip-
popotame fait entendre i:n Grogne-
ment, (b.)
GROGNEUR. mam. On donne
ce nom à une Mouffette du Chili, (b. )
GROGNEUR et GROGNARD,
rois. Espèce du genre Batrachoïde.
/^. ce mot. (b.)
GROIN. ZOOL. Ce nom, qui dési-
gne l'extrémité du museau dans les
Cochons , a été donné comme spéci-
fique au Ludjanus rostratus. (e.)
GROIN DE COCHON, bot. phan.
L'un des noms vulgaires de Vlxia
Bulbocodium. (b.)
GROLLE. OIS. Syn. vulgaire de
quelques espèces du genre Corbeau.
r. ce mot. (r)R..z.)
GROMPHENA. ois. ( Pline. ) Syn.
présumé du Flammant. /'. PiiÉNi-
COPÏÈKE. (DR..Z.}
GRONA. BOT. PHAN. Genre de la
GKO
famille des Légumineuses et de la
Diandric Decandrie, établi par Loii-
reiio(/7y/-. Cuc/ti/ic/tin., cdil.W\]\d. ,
p. 56i) qui l'a ainsi caracléiisé :
calice pcrsistanl à quatre segmens
presqueègaux, le supérieurccliancré;
étendard de la corolle obcordé , plus
grand que les ailes qui sont obtuses ;
carène intlcchie, concave, soudée jus-
que vers son milieuaveclesdeuxailes,
et s'ecartant en dessus de manière à
former une sorte de caverne ; légume
linéaire , droit , comprimé , acumiué ,
hérissé et reufermaiil ^dusieurs grai-
nes petites, comprimées et rendor-
mes.
L'unique espèce de ce genre sur les
caractères duquel il est permis de
conserver quelques doutes , croît
sur les collines de la Coohinchine.
Le Grona repcns a une lige sullratcs-
cen te , rampante , garnie de feuilles
ovales, très-entières , alternes , pétio-
lées et accompagnées de stipules su-
bulées. Ses tieurs sont purpurines et
disposées en épis dressés, axdiaircs et
terminaux. (g..n.)
GRONAD ou GRONEAU. pois.
V. GllOGN\NT.
GRONDEUR, pois. Même chose
que Grondin , Grognard , etc. y. ces
mots. (b )
GRONDIN. POIS. r. Grognant.
Ou donne aussi ce nom à la Vieille
au Sénégal. (b.)
GRONEAU. pois. J>-. Gronau.
GRONLARD. ois. Syn. vulgaire
de Bouvieuil commun. /^. Bou-
vreuil. (DR..Z.)
GRONOVE. Gronovia. bot. phan.
Genre de la famille des Cucui bitacées
et de la Pentandrie iMonogNuie, L.,
établi par Houston et Linné , et
ainsi caractérisé ; calice campanu-
le et divisé au-delà de la moitié en
cinq découpures droites et lancéolées;
cinq pétales extrêmement petits , ar-
rondis et insérés entre les divisions du
calice ; cinq étamines attachées sur le
calice, allei nés avec les pétales; ovai-
re inférieur surmonté d'un style long
et ûlifoiine et d'un stigmate obtus j
GRO bi7
b aie sèche , petite , arrondie , colorée
et monosperme. Les organes décrits
ici comme des pétales sont appelés
écailles par le professeur Ju>sieu qui
a rangé les Gucurbi lacées paimi ses
Dicotylédones apétales.
La Grosove grimpante , Grono^
i'iascaiiclens , L. et Lamarck, Illustr.,
tab. i44, est une Plante à liges her-
bacées , grimpantes, fort rameuses,
hérissées d'aspérités crochues et pre-
nant une grande extension en s'ac-
crochant aux Plantes voisines par le
mo\ en des vrdies dont elles sont gar-
nies. Ses feuilles sont alternes , pé-
tiolées, palmées, anguleuses et cor-
dées à leur base. Elle a de petites
fleurs d'un jaune verdàtre qui nais-
sent aux aisselles des feuilles, et sont
porlées sur des pédoncules divisés
presque en corymbes. Cette Plante
est indigène de l'Amérique méridio-
nale , et on la cultive ficilcment en
Europe dans les jardins de bota-
nique. (G..N.)
*GRONOVIENNE. rept. opii. Es-
pèce du genre Couleuvre. F^. ce mot.
(B.)
* GROS, GROSSE, zool. bot.
Ainsi que l'adjecllf Grand, Grande ,
les mots Gros et Grosse sont devenus
spécifiques comparativement ; ainsi
l'on trouve désignés par :
Gros Argentin (Pois.), leGymnè-
tre de Lacépède dans les mers de
Nice , selon Risso.
Gros-Bec (Ois.) , P\ ce mot qu'on
a étendu aux Toucans à la Guiane.
Gros-Bill (Ois.), le Loxia cuivi-
rostra dans Latbam.
^ Gros bleu (Ois.), une espèce de
Gros-Bec.
Gros Colas (Ois.), le Goéland à
manteau noir.
Grosse-Gorge (Ois ), le Combat-
tant.
Grosse Grive (Ois.), la Draine.
GRosGuu.LAUME(Bot.), une variété
de Vigno.
Gros Guilleri (Ois.), le Moineau
domestique mâle
GRctssE Mésange (Ois.), la Mésange
charbonnière dans les planches en-
5i8 GRO
laminées de Buffon. Biisson nomnTC
Grosse Mésange bleue, la Mésange
azurée.
Gros MiAXJi.AHD{Ois.), le Goéland
à niante;iu gris.
Gros Mondaik (Ois.), une variété
de Pigeon.
Gros-N£Z (Rept. Oph.), uiie espèce
du genre Couleuvre.
Gros-OEuil (Pois.), une espèce du
genre Denté.
GrosPilleri (Ois.), la même chose
que Gros Guilleri.
Gros Pinson (Ois.), le Gros-Bec or-
dinaire , type du genre qui porte ce
nom.
Grosse Pivoine (Ois.), le Loxia
enucleatur.
Grosse-Queue (Ois.), peut-être la
Bergeronnette à collier.
Gros Saigne (Bot.), peut-être par
corruption de Gros Seigle , une va-
riété de Froment barbu , mais pau-
vre , que l'on cultive dans quelques
contrées de l'Aquitanique.
Grosse-Tète (Ois.), le Bouvreuil
et le Gros-Bec ordinaire.
Grosse-Tête (Rept. Oph.), une
espèce du genre Couleuvre.
Gros-Ventre (Pois.), les Tétrodons
et les Diodons dans la plupart de*
colonies françaises.
Gros-Verdier (Ois.), le Proyer.
Gros-Yeux (Pois.), un espèce du
genre Anableps, etc. , etc. (b.)
GROS BEC. OIS. Coccothraustes ,
Bris.; l'ringilta, Illig. ; Loxia, Lath.
Genre de l'ordre des G l'anivores. Ca-
ractères : beccourt, robuste, bombe,
droit et conique en tous sens ; mandi-
bule supérieure renflée, légèrement
inclinée à la pointe, souvent prolongée
anguleusement entre les plumes du
front ; narines placées près de la base
du bec, derrière l'élévation cornée
de la partie bombée , rondes, presque
totalement cachées par les plumes
frontales; quatre doigts , trois devant
entièrement divisés, l'inlermédiairc
plus long que le tarse; ailes courtes,
les deux à trois j)remières rémiges
ctagécs ,1a troisième ou la quatrième
les plus longues.
GRO
Il n'est point de genre plus nom-
bieux en espè<:es et dont les espèces
soient plus multipliées que celui des
Gros-Becs. En vain a-t-on cherché
àes caractères qui pussent établir
des coupes , des divisions, afin d'a-
bréger et de rendre moins fastidieuse
l'étude de ces innombrables cohorte;;;
des transitions insensibles d'une es-
pèce à l'autre , ont toujours fait
échouer les tentatives des méthodis-
tes, et malgré les soins qu'ont exigés
de leurs auteurs les formations
successives des genres Fringille ,
Pinson , Moineau, Loxie, Chardon-
neret, Linote, Veuve, Passerine ,
Pitylus, etc., on est forcé, ne trou-
vant point de lignes de démai'cation,
à ne voir dans tout cela que des
Gros-Becs. Peut-être , à la rigueur,
devrait-on encore y joindre, comme
l'a fait Illiger, les Bouvreuils dont
les caractères distinctifs ne sont
guère plus tranchés ; mais il existe
parmi ces derniers un air de famille,
un faciès particulier qui empêche de
les confondre avec les Gros-Becs.
Temminck a proposé, pour aider la
classification des Gros-Becs, de divi-
ser le genre en trois sections qui com-
prendraient: la première , les Latico-
NES; la seconde, les Brévicônes , et
la troisième , les Longicônes. Ou
sent qu'il est ici question de la forme
du bec ; mais celte division, moins
importante à la vérité que celle des
genres, est -elle plus admissible?
C'est une question que l'analyse et
l'embarras de l'observateur ont plus
d'une fois résolue négativement. Les
Gros-Becs font leur nourriture piiu-
cipale de grains , dont ils séparent
lenveloppe corticale , souvent très-
dure, avec beaucoup d'adresse ; ils
y joignent, mais rai'ement, l'usage
des larves et des Insectes. Hors Je
temps des amours, giand nombre
d entie eux vivent en société ; ils
renouvellent une et même deux fois
leur ponte par année. La plupai t des
mâles éprouvent une double mue, et
prennent dans la saison des ajuours
une robe très-éclatante qui ne res-
semble quelquefois en rien à leur
GRO
liliijuage d'hiver. La l)eaiile de leur
jobe et dans plusieurs la mélodie de
leur chaut les l'ail rechercher des
amateurs; ilssesoumetlcnt lacilement
à la captivité et semblent même
reconnaître la main qui les nourrit.
GhosBi:c u'AuYssiNir.. T^. Tissr.-
lUN A TÈTE NOIRE.
Gros-Bec Acalautiie. V. Psitta-
CIN AcaLalthe.
Gros-Bec agripenne, Emberiza
onziiora, Lath., BulF. , pi. enl. 588.
Parties supérieures d'un cendré ver-
tlàtre ; trois raies longitudinales sur
le sommet delà tèle , lintermédiaire
jaunâtre, les deux autres nolràlres;
parties inférieures jaunâtres; tout le
pliunage varié de taches noirâtres et
d'un vert obscur. Le mâle en robe
d'amour a la tête . la gorge , le dos ,
la queue et l'abdomen noirs ; les
rémiq;es tVangées de jaune et de rous-
satre, le dessus du cou d un ]aune
pâle; les scapulaires, le croupion et
les tectrices caudales blancs. Taille,
six pouces et demi. De l'Amérique
septentrionale et des Antilles , oii il
vit en troupes nombreuses et porte
le ravage dans les rizières avant la
maturité du grain : il voyage au loin
vei\s le Nord , et tori jours de compa-
gnie. (C'est par en-eur qu'au premier
volume page 1 56 on a désigne celte
espèce comme devant faire partie du
genre Bruant.)
Guos-Bec a ailes bleues , Loxia
fascinaiis , Latli. Parties supérieures
d'un brun noir avec les tectrices
alaires d'un bleu foncé , et l'origine
des rémiges blanche ; une bande
blanche sur le milieu de l'aile; parties
inférieures brunâti es; rectrices bleuâ-
tres; bec et pieds bleus. Taille, six
pouces et demi. De la Nouvelle-
Hollande.
Gros-Bec aux ailes noirds et
BLANCHES , Coccothraustes leucoptera,
Vieill. Parties supérieures bleues
nuancées de noirâtre ; ailes noires
avec une bande blanche , interrom-
pue à la base; queue noire. Taille,
cinq pouces. Amérique méridionale.
Gros -Bec Amandava ou pique-
té, Fringilla Amandapa , Lath.,
ORO
5iq
Vieill. , Ois. ch., pi. i et a. Parties
supérieures brunes; front, joues et
menton d'un jaune varie de rouge;
tectrices caudales d'un louge obscur;
parties inférieures d'un brun foncé;
abdomen non" , quelques points
blancs répandus çà et là dans le plu-
mage d'amour ; parties supérieures
d'un rouge foncé ; rémiges brunes ,
tectrices noires , les latérales termi-
nées de blanc; des points blancs sur
les parties principales du corps, dont
les inférieures sont d'un fauve rou-
gcâtre avec un trait noir à la gorge.
Taille , quatre pouces. Du Bengale.
Gros-Bec d'Amérique. K. Gros-
Bec jaune.
Gros-Bec d'Angola , Loxia ery-
throcephala , Lath. Parties supérieu-
res d'un gris noirâtre , nuancé de
bleu : tête et gorge rouges ; queue
ctagée ; bec et pieds rougeâtres.
Taille, cinq pouces.
Gros -Bec d'Ardennes , TringUla
Ilontifringilla , L. , Fringillaflam-
mea , Beseke ; Fringilla lutensis ,
Gmel. Tête, joues , nuque , côtés du
cou et haut du dos variés de cendré
et de noir brillant ; scapulaires, tec-
trices alaires , devant du cou et poi-
trine d'un roux orangé , de même
qu'une bande sur les ailes qui ont en
outre une tache blanche ; parties
inférieures et croupion d'un blanc
pur; flancs noirâtres, tachetés de
noir ; rectrices noires , les deux in-
termédiaires bordées de roux cendré.
Dans le temps des amours, la tête est
entièrement d'un noir luisant. La
femelle a le sommet de la tête d'un
roux cendré avec une bande noire au-
dessus des yeux ; les joues et le haut
du cou cendrés ; la poitrine orangée.
Les jeunes ont souvent la gorge
blanche. Taille, six pouces et demi.
D'Europe.
Gros- Bec asiatique, Loxia asia-
tïca , Lath. Parties sftipérieures d'un
cendré rougeâtre; les inférieures
cendrées, avec le ventre d'un louge
pâle; tête noire ainsi que les ailes et
l'extrémité de la queue ; bec jaune ;
pieds rouges. Taille, cinq pouces et
demi. De la Chine.
520 GRO
Gbo9>Bec d'Asie. /'. Gbos-Bec
asiatique.
Gros-Bec Astrild , LoxiajIstriU,
Lalh. , Vieill., Ois, ch., pi. la. Tout
le plumage finement rayé de gris et
de brun ; parties inléiieures nuancées
de rouge ; un trait de chaque coté île
la têle et bec d'un rouge vif; .'ulcs,
queue et pieds bruns. Taille, quatie
pouce? et demi. D'Al'i ique.
Gros-Bec atrocéphale, r/lngilla
atrocephala , ftli!. Parties supérieu-
res d un cendié bleuâtre; tèle, nuque,
rémiges , recirices et milieu de la
gorge noirs ; parties inférieures blan-
ches ; poitrine jaune. Taille, cinq
pouces. Amérique méridionale.
Gros-Bec auréole. P^. Bruant
AURÉOLE.
Gros-Bec automnal , Fiingllla
Gutumimlis , Lath. Le plumageverdâ-
Ire avec le sommet de la tète roux et
l'abdomen d'un rouge brun. Taille,
V cinq pouces. Amérique méridionale.
Gros-Bec Azilam, Lo.via Cya-
nea , Lalh., Vieill., Ois. ch. , pi. 64.
Plumage bleu , avec le front, les ailes
et la queue noirs ; sommet de la tèle ,
côtés de la gorge et poignets bleuâ-
tres; bec d'un bleu cendié. Taille,
six pouces. De l'Amérique méridio-
nale.
Gros-Bec azu- rouge , rringilla
i/co/(//-,Vieill.,Ois.ch.,pl. ig. Parties
supérieures d'un violet irisé ; un Irait
bleu de chaque côlé de la tête; ailes
mordorées ; reetrices noires, frangées
de bleu; parties inférieures et pieds
rouges. Taille, cinq pouces. D'Afri-
que.
Gros -Bec azu -vert , Trlngilla
tricolor ^ Vieill., Ois. cb., pi. ao.
Parties supérieures d'un vert olive;
les inférieures ainsi que le sommet
de la tète d un bleu azuré; croupion
rouge; rectrices intermédiaires un
peu plus longues que les autres, La
femelle est d un cendré ollvâire avec
les parties inférieures et le sommet de
la lète d'un bleu cendré ; elle a toutes
les recirices égales. Taille, cinq
pouces. De Timor.
Gros-Bec Baglafecht. V. Tisse-
rin Baglafecht.
GRO
Gros Bec balanceur, Azzara et
Vieillot. Parties supérieures noirâ-
tres , variées de brun avec les recti i-
ces alaiies bordées de jaune vif et de
jaune verdàire; rémiges bordées de
roux; rectrices noires, les deux in-
tenuédiaire? rousses dans leur moilic';
parties inféi leurcs d'un cendi é bleuâ-
tre. Taille, quatre pouces. Amérique
méridionale.
Gros-Bec beau-marquet , Fiiii-
gilla elegans, Lath., Vieill., Ois. ch.,
pi. 2.T. Parues siqiérieurcs li'un vert
oiive; fropt et goige ioug>.'S; sommet
de la tête et des.-us du cou gris ; poi-
trine rayée de noir, de vert et de
blanc; abdomen blanc; rectrices d'un
rouge ob-cur; croupion et pieds rou-
geâtres. Taille, quatre poucesetdemi.
D'Afrique,
Gros-Bec a bec rouge, Emberiza
quelea , L. , Loxia sanguiiiirostiis ,
Cuv., But!'., pi. enl. i83, f.:2. Parties
supérieures variées de noir et de brun ,
les inférieuies d'un cendré lavé de
rougeâlre; bec et gorgp rouges ; pieds
i-ougeàtres. Taille, quatre pouces et
demi. D Afrique.
Gros Bi.c a bec rouge des Etats-
Unis , l'ringilla pusilla , A ils.. Pas-
serina pusilLa , Vieill. Parties supé-
rieures cendrées, variées de noiràire;
sommet de la lète roux avec trois
raies longitudinales cendrées; cou,
gorge, poitrine et lianes roux; men-
ton gris ; abdomen blanchâtre ; bec
rouge: pieds jaunâtres. Taille, cinq
pouces.
Gros-Bec du Bengale V- Gros-
Bec Orchef.
Gros-Bec Bengali Amandava.
V . Gros-Bec Amandava.
Gros-Bec Bengali BRUN, ^.Gros-
Bec Amandava , jeune.
Gros Bec Bengali cendré. V.
Gros-Bec cendré.
Gros-Bec Bengali chanteur, y.
Gros-Bec chanteur.
Gros-Bec Bengali a cou brun
y . Gros-Bec a cou brun.
Gros-Bec Bengali enflammé.
V. Gros -Bec enflammé.
Gros-Bec Bengali gris-bleu.
V. Gros-Bec GRIS-BLEU.
GRO
GnosBcc BENGALI impérial. V
Gros-Bec imvéuial..
Gros Bkc Bengali a joues oran-
cÉEs. F . Gkos-Bec a joues oran-
gées.
Gros-Bf.c Bengali Mariposa. F .
GrO.S-Bec m VRll'OSA.
GRos-Br.c Bengali moucheté. /".
Gros-15ec Morciir-TÉ.
Ghos-Hec Bengali a oreilles
lîLANHn.S. y. GuOS-BEC a ORinLLES
ELANLIIES.
Gros-Bec Iîengali rERRi:]N. V.
Gros-Bec Ferre in.
Gros-Beo Bengali piqueté. V.
Gros-Bec viqueté.
Gros-Bec Bengali atéted'azur.
J'. Gros-Bec a tète d'azur.
Gros-Bec Bengali tigré. K.
Gros.Bec tigré.
Gros-Bec Bengali vert. /'.
Gros- Bec vert a ventre rougea-
TRE.
Gros -Bec bleu, EmbenzaCyaiiea,
Latli,, Passerina Cya/tea , \ ieill.
Tout le iiliimnge varié de brun, de
noirâtre , de cendré et de verdâtre ,
avec du bleu sur la poitrine et à
l'extérieur des rémige.-;. En plumage
d'amour, le mâle esl d un bleu d'ou-
tremer qui prend une nuance verdâ-
tre sous le corps ; il a les ailes et la
queue noires avec chaque plume
bordée de bleu verdàlre. Taille ,
quatre pouces. De lAméiique sep-
tentrionale.
Gros^^Bec bleu d'Acier. F . Gros-
Bec Tarin bleu d'Acier .
Gros Bec bleu d'Amérique. P'.
Bouvreuil bleu a gorge blanche.
Gros-Bec bleu d'Angola. F.
Gros-Bec Azulam.
Gros-Bec bleu de Cayenne ,
Tanagra cœiulea , Lath. Plumage
bleu; bec uoir; pieds d'uu bleu
violet. Taille , cinq pouces.
Gros Bec bleu du Chili, Friri-
giUa diuca , Lath. Tout le plumage
bleu avec la gorge blanche. Taille ,
quatre pouces et demi.
Gros-Bec bleu des Etats-Unis ,
Loxia cœrulea, Lath. Tout le plu-
mage bleu avec l'origine des plumes
noire; rémiges et rcclrices noiiàtres ,
GRO 5ji
frangées de bleu ; bec noir ; pieds
bruns. Taille, six pouces. Les jeunes
ont le plumage varié <le gris bleuâtre
et de brun.
Gros Bec de Bologne, l'ririgilla
liolonicnsis , Gmel. F. Gros-Bec
jsoulcie.
Gros-Bec de Bologne a queue
blanche, J'iingilla Icncura, Latli.
Variété à\.\ Gros-Bec Soulcie.
Gros-Bkc Bonam, Fringilla Ja-
maica, Lath. Parties supérieures d'un
bleu obscur, les inférieures d'un
bleu plus clair avec le ventre varié
de jaune: tectrices alaircs, rémiges
et rectriccs d'un bleu verdàlre; bec
et pieds noirs. Taille , quatie pouces.
Gros Bec Bonjour Commandeur.
F. Bruant du Cav.
Grus-Bec boréal. F. Gros-Bec
SiZERIN.
Gros-Bec boréal. F. Bruant
BORÉAL.
Gros-Bec Bouveret, Loxia au-
rantia , Lath., BulT. , pi. enl. 2o4.
Tout le plumage oi ange à re\ceplioa
de la tète, des ailes et de la quçue
qui sont noires; bec brun; pieds
rougeâtres. Taille, quatre pouces et
demi. La femelle a les parties infé-
rieures blanches. D'Afrique.
Gros- Bec du Brésil. F. Gros-
Bec Grivelin.
Gros-Bec des broussailles, Pas-
serina dumetorum , Vieill. Parties
supérieures brunâtres, tachetées de
non- ; un trait blanc au-dessus de
l'œil ; rémiges et reclrices noirâtres ;
parties inférieures cendrées, avec le
ventre blanc et les lianes roux ; bec
et pieds bruns. Taille, cinq pouces.
Amérique septentrionale.
Gros-Bec brun, Fringilla flavi-
rostris , Lath, F. Gros-Bec Sizerin.
Geos-Bec brun, Fringilla atra ,
L., Fringilla ubscura, Latli. Plumage
d'un brun noirâtre , plus clair sur la
poitrine et le croupion ainsi qu'à la
frange des plumes ; bec cendré;
pieds brunâtres. Taille, quatre pou-
ces. Patrie inconnue.
Gros-Bec Brunoir , Loxia bicolor,
Lath. Parties supérieures d'un brun
foncé, avec le bord de chaque plume
5j3 GRO
d'un biiin roux ; parties inférieures
d'un rouge orangé ; bec blanc ; pieds
bruns. Taille , trois pouces un quart.
De l'Inde.
Gros-Bec Cabaret , Limaria ru-
fesce/is, Vieill. y. Gros-Bec SiZE-
RIN.
Gros-Bec Cafbe , Loxia Carra ,
Lath. Tout le plumage cendré. En
robe d'amour , le mâle est d'un beau
noir soyeux, à l'exception des ailes
qui sont blanches avec une tache
rouge fonce , et des rémiges qui sont
brunes , bordées de blanc ; bec et
pieds cendrés. Taille, six pouces.
Gros-Bec du Canada. F". Bou-
vreuil dur-bec.
Gros -Bec du cap de Bonne-
Espérance, Loxia sulfurata , Lath.
Parties supérieures , poitrine et jam-
bes d'un vert d'olive ; les inférieures,
la gorge et un trait oculaire jaunes ;
rémiges et rectrices brunes , bordées
de vert ; bec et pieds bruns. Taille ,
six pouces.
Gros-Bec du Cap , Emberiza Ca-
pensis , Lath /^'. Bruant du Cap.
Gros-Bec Capi , Fringilla erytkro-
notos , Temm. Parties supérieures
d'un vert olive ; joues et gorge noires ;
tête grise ; croupion rouge ; parties
inférieures d'un Idanc grisâtre ;
mandibule supérieure noire; pieds
bruns. Taille , quatre pouces. D'A-
frique.
Gros-Bec Capi a fraise, Fringilla
oniata , Temm. F. Gros-Bec élé-
gant.
Gros-Bec Cardeline, Fringilla
erjthrocephala , Lath., Vieill. , Ois.
ch.,pl. aS. Partiessiipérieures brunes,
variées de verdâlre ; tête et croupion
d'un rouge vif ainsi que le devant du
cou et la gorge: un trait noir sur
l'œil; rémiges et rectrices brunes
terminées de vert. Taille, quatre
pouces et demi. De l'Ile-de-France.
Gros - Bec Cardinal huppé ,
Loxia Cardinalis. Plumage rouge,
plus foncé sur les ailes et la queue ;
une huppe sur la nuque ; tour du
bec et menton noirs ; bec et pieds
rougeâtres. Taille, six pouces et demi.
La femelle aies couleui's moins vives;
GRO
les jeunes sont nuancés de brun
verdâtre. Amérique septentrionale.
Gros-Bec de la Cauoline , l'/in-
g'iUa Carolinensis , Lath. , Buff. , pi.
enl.i8i, f. 2. Parties supérieures bru-
nes, rayées de noirâtie ; front noir;
côtés, devaiitdu cou et croupion rou-
ges; rémiges noires; rectrices brunes,
bordées de roux; parties inférieures
noires avec les flancs rougeâtres;
poitrine fauve avec une bande noire.
Taille , cinq pouces.
Gros -Bec DE Carthagène , Frin-
gilla Car/liaginensis , Lath. Parties
supérieures cendrées , tachetées de
brun et de jaune; les inférieures
jaunâtres ; bec et pieds brunâtres.
Taille , cinq pouces. Amérique mé-
ridionale.
Gros-Bec Catotol, Fringilla Ca-
catototl , Lath. Parties supérieures
variées de roussâtre et de brun ; les
inférieures blanchâtres; bec et pieds
cendrés. Taille , quatre pouces. Du
Mexique.
Gros-Bec du Caucase , Loxia ru-
bicilla , Lath. Parties supérieures
d'un rouge foncé, ainsi que le de-
vant du cou et la poitrine , parsemés
de taches triangulaires blanches ;
{jarties inférieures rosées , ondées de
blanchâtre ; tectrices alaires et ré-
miges brunes , bordées de rose.
Taille , sept pouces et demi.
Gros-Bec de Cayenne. /^. Bou-
vreuil Flavert.
Gros-Bec cendré, Loxia cinerea ,
Lath. Parties supérieures d'un brun-
cendré ; les inférieures blanchâtres ;
une sorte de huppe sur la nuque ;
rectrices noires , bordées de blanc ;
bec blanchâtre; pieds rouges. Taille ,
sept pouces. De Java.
Gbos-Bec cendré de la Chine.
J^. Gros-Bec Padda.
Gros-Bec cendré aux oreilles
noires , Fringilla nilicla , Lath. Par-
ties supérieures grisâtres; une bande
oculaire noire qui descend sur les
oreilles ; rémiges d'un brun-roux ;
parties inférieures blanchâtres , la-
vées de jaune sur les flancs ; bec
rougcâtre; pieds jaunes. Taille, cinq
pouces. Nouvelle-Hollande.
GUO
GHOS-DliC CJJNDRÉ nu SÉNÉOAL ,
IVifii^illa c/«e/ea, Vieil 1. , Ois. cli.,
pi. 6. Pùilies siiprrieiires cendrées,
avec les ailes , le croupion et la
queue plus obscurs ; jwrties infé-
rieures grises , lavées de rougeâlrc
sur la poilrino; de fines raies noins
sur tout le corps; bec, sourcils cl
pieds rouges. Taille , quatre pouces.
Gkos-Bkc de Ceylan , l'nngllla
Zeylonica, Lath. Parties supérieures
jaunes , avec le dos verdàtre ; tête
noire , ainsi que les rémiges et les
rectrices ; parties inférieures blan-
ches; bec et pieds noirs. Taille,
quatre pouces.
Gros - Bkc changeant , Cocco^
thraustes mulans , Yieill. Parties su-
périeures noiiâtres , variées de brun
et de blanc ; les inférieures blan-
châtres ; ces nuances sont très-su-
jettes avarier, l'on trouve des in-
dividus presque noirs et d'autres
chargés de beaucoup plus de blanc;
bec et pieds noirâtres. Taille , quatre
pouces. Amérique méridionale.
Gros-Bcc chanteur , Loxia ca-
nora , Lath. Parties supérieures d'un
vert cendré; les inférieures cendrées;
joues brunes, bordées par un trait
jauue qui descend sur la gorge ;
bec noirâtre ; pieds blanchâtres.
Taille , quatre pouces et demi.
Gros-Bec chanteur du Sénégal ,
FringUla musica, Yieill. , Ois. ch. ,
pi. Ji. Parties supérieures gri-âtres ,
avec un trait brun longitudinal sur
chaque plume; tête, dos, poitrine
et ventre d'une teinte plus îbncée ;
rémiges et rectrices brunes. Taille ,
quatre pouces.
Gros-Bec chapeau eoux, Frin-
gUla ruticapilla , Lath. Parties su-
périeures noires ; les inférieures cen-
drées ; sommet de la tête et nuque
roux , bordés de noir ; front et joues
blanchâtres, tiquetés de noir; rec-
trices d'un brun noirâtre ; pieds
bruns. Taille , cinq pouces. Patrie
inconnue.
Gros- Bec Chardonneret, Tiiii-
gilla Carduelis , L. , Buff. , pi. enlum.
4, fig. \. Parties supérieures brunes ;
front et gorge cramoisis; joues, de-
GRO
5a5
vaut du cou et parties inférieures ,
d'un blanc pur ; moitié supérieure
de l'aile jaune, le reste noir tacheté
de blanc; queue noire, terminée de
blanc ; tour du bec , occiput et
nuque noirs; bec blanchâtre. Taille,
cinq pouces et demi. La femelle et
les jeunes ont les couleurs ternes.
D'Europe.
Gros-Bec Chardonneret d'Amé-
rique. P^. Gros-Bec jaune.
Gros-Bec Chardonneret du Ca-
nada. F. Gros-Bec jaune.
Gros-Bec Chardonneret écak-
LATE. /'. Gros-Bec écarl.vte.
Gros-Bec Chvrdonneret a face
rouge. F. Gros -Bec a face rouge.
Gros- Bec Chardonneret jaune.
f^. Gros-Bec jaune.
Gros - Bec Chardonneret Oli-
VAREZ. f^. Gros-Bec Oeivarez.
Gros-Bec Chardonneret Perro-
quet. P^. Pssttacin Acalauthe.
Gros-Bec Chardonneret a qua-
tre raies ou de Suède. P^. Gros-
Bec d'Ardennes , femelle.
Gros-Bec Chardonneret vert.
T^. Gros-Bec vert.
Gros Bec de la Chine , Fringilla
asiatica , Lath. , Fringilla Sine/isis ,
Gmel. Parties supérieures d'un vert
olive ; les inférieures petites ; tec-
trices alaii'es et caudales, jaunes;
deux bandes noires sur les ailes,
tête , bec et pieds noirs. Taille , cinq
pouces.
Gros-Bec de la Chine ( Son. ). P^.
Gros-Bec Mélanure.
Gros-Bec Chipiu , Azzara. Parties
supérieures brunes , variées de jaune ;
les inférieures d'un jaune foncé, avec
une tache blanche sur le ventre:
sommet de la tête noirâtre , varié de
jaune; trait oculaire jaune ; rectrices
noirâtres ; bec cendré ; pieds ver-
dâtres. Taille, cinq pouces. Amé-
rique méridionale.
Gros-Bec Chipiu BALANCEUR. F.
GroS-BeC BALANCEUR.
Gros-Bec Chipiit Manicubé. P^.
Gros-Bec Manicuré.
Gros -Bec Chipiu a oreilles
NOIRES. F. Gros -Bec a oreilles
noires.
524 GRO
Gros-Bec Cmpiu a tète ray^e.
V. Gkos-Bec a tète rayée.
GrOS-BkC CIIRYSOPTÈRE, FiiiigUla
chrysopiein, Vieil., Ois. ch. , pi. 4i.
Tout le plumage brun , tacheté de
gris , de roux et de blanc ; en robe
d'amour , le mâle est d'un beau noir
velouté , avec le dos et la partie an-
térieure de laile d'un jaune d'or;
les plumes de la tète ont une struc-
ture particulière , et les deux rec-
trices intermédiaires dépassent les
autres de deux pouces. Taille , sept
à neuf pouces. D'Afiique.
Gros-Bec Cini , fringilla Serinus ,
h., Bufl'. , pi. enl. 658 , fig. i. Par-
ties supérieures olivâtres , nuancées
de griset tachetées de noirâtre; front,
tour des yeux , joues et sourcils d'un
jaune verdâtre ; uoe bande olive sur
les côtés du cou; croupion et poi-
trine jaunes , ondes de cendré; deux
bandes d'un jaune verdâtre sur les
ailes ; parties uiférieures d'un blanc
jaunâtre , avec quelques traits bruns
sur les flancs. Taille , quatre pouces
et demi. D Europe.
Gros-Bec Cisalpin, Fringilla Ci-
salpina , Temm. Parties supérieures
variées de cendré , de brun et de
noirâtre; les inférieures grisâtres;
sommet de la tète , nuque et cou
d'un brun marron vif; joues blan-
ches ; bec noir ; pieds cen 1res. La
femelle a les couleurs moins vives;
le sommet de la tèîe et la nuque
d'un brun cendré clair. Taille , cinq
pouces. D'Europe.
Gros-Bec a collier , Coccothraus-
tescollaris, Vieil I. Parties supérieures
d'un cendté bleuâtre ; ailes et queue
brunes ; trait oculaire et menton
noirs ; gorge blanche , avec un collier
blanc au-dessub de la poitruie qui
est cendrée; parties inféiieures blan-
châtres ; bec jaune ; pieds cendrés.
Taille , quatre pouces et demi. Amé-
rique méridionale
Gros-Bec a collier noir , Passc-
rina collaris , VieiW. F . Bruant a
collier.
Gros-Bec a collier d'or , Fjùi-
gilla Paradisea , V. , Emberiza Fa-
ladiseUf Lalh., BufF.,pl. enluiii. 194,
GRO
fig. 1 et 2 , Vieill., Ois ch. , pi. 5j.
Parties supérieures d'un brun orangé,
tache(é de noiiâtre ; rémiges et rec-
triccs brunes; tête variée de blanc
et de noir ; parties inférieures blan-
châtres. Taille, cinq pouces. D.ins
le plumage d amour, le mâle a la
tête , le devant du cou et toutes les
parties supérieures d'un lieau noir ;
un large collier et la poitiine d'un
jaune d'or foncé; l'abdomen blan-
châtre ; les deux rectriccs intermé-
diaires sont extrêmement longues ,
relevées à leur base , ensuite recour-
bées et moirées dans toute leur lon-
gueur , qui eA garnie de distance à
autre de filamens ou appendices dé-
liés. Deux autres rectrices ont une
position respectivement verticale , et
sont cannelées dans leur surface.
D Afi ique.
Gros-Bec Combasou, Fringilla
nitens , L. , Fringilla ullramarina,
Lath. , Buft'. , pi. enl. 291. Parties
supérieures d'un brun noirâtre, avec
le bord des plumes cendré; les infé-
rieures grisâtres; trois bandes d'un
brun noirâtre sur la tète ; rémiges et
lectrices noirâtres bordées de gris.
Plumage d'amour du mâle entière-
ment d'un noir luisant à retJets bleus ;
bec et pieds rougeâtres. Taille ,
quatre pouces. D'Afrique.
Gros-Bec commun , Loxia Cocco-
thraustes, Gmel., BufF.,pl. enl. 99 et
100. Parties supérieures d'un brun
foncé; tête et joues fauves; tour du
bec noir , ainsi que la gorge; un col-
lier cendré; une tacheblaijchesur lai-
le ; rectrices blanches avec les barbes
extérieures noirâtres; partiesinférieu-
res d'un roux vineux ; bec et pieds
cendrés. Taille , sept pouces. Les
jeunes ont la gorge jaune; la tête
d'un gris jaunâtre ; les parties inté-
rieures blanchâtres. D Europe.
Gros-Bec de Coromandel, Luxia
Capensis , Lath. , Buff. , pi. enl. 101,
f. 1 et 669. Parties supérieuresbrunes,
variées de gris et de noirâtre ; les
inférieures , ainsi que les côtés de la
tète, et les lectrices caudales d'un
blanc sale ; rémiges etrectrices noires;
tectrices alaires et croupion jaunes.
GllO
Taille, six pouces. Le plumage
(l'.nmour du mâle est d'un noir
S()\eux , avec les scapulaircs, le crou-
pion , le bord des tectrices et des
reiiiigi's d'un brun jaune doré.
G nos -l> ce A couBUUN, Frhigitla
fuscicollis, Lath. Parties supérieures
cendiées avec les ailes noiràlres;
sommet de la tète , croupion et
venlre verts; trait oculaire blanc;
,m)r;j;e d'un fauve roussàtre plus foncé
sur la poitiinc; rectriccs jaunes à
1 origine , noires à l'exlrémité; bec
rouge; jùeds jaunes. Taille , quatre
pouces. De la Chine.
Gros-Uec A cou Nom. f. Bruant
.\COU NOIR.
Gros -Bec couleur de brique ,
Fringilla teslacea , Lalh. Parties
supérieures d un brun rougeàtre ,
nuancé de noir; pariies inférieures
fauves; rémiges et rectrices brunes ;
bfc rouge ; pieds rougeàtres. Taille ,
cinq pouces et demi. Espèce douteuse.
Patrie inconnue.
Gros Bec couleur d'ocre , Frin-
gilla ochracea, Lalh. Variété du
Gros-Bec iMo.neau.
Gros-Bec couronné ue noir. F .
Bruant couronné de notr.
Gros-Bec a couronne bleue,
Ftingillacyaiiocephala, Lath. Parties
supérieures d'un brun rougeàtre;
somnut de la lète et croupion bleus;
pariies inférieures jaunes , avec l'ab-
domen blanc ; remisses et rectrices
noires ; bec noirâtre ,bordé de rouge;
pied.^ brunâtres. Taille , sept pouces.
D Afrique.
Gros-Bec a croissant, Fringilla
arciiala , Latli., Bufl. , pi. enl. 200, f.
j. Parties supérieures d'un brun
marron ; tète , gorge et devant du cou
noirs ; un croissant blanc allant de
l'œil jusque sous le cou; tec'rices
alaires noirâtres, terminées de blanc;
rémiges et rectrices brunes, bordées
de cendré. Taille, six pouces. D'A-
frique.
Gros-Bec a croissant noir et
jaune, Fringilla torqtiala. Parties
supéiieures rougeàtres avec le crou-
pion d'un bleu pâle ; ailes noires avec
une tache blanche vers l'extrémité
GKO
f.25
qui est bleuâtre; parties inférieures
jaunàties; un croissant noir bordé
de jaune sur le cou ; rectrices noires
ainsi que le bec et les pieds. Taille ,
six pouces. Des Indes.
Gro.s-Bec a crouimon vert, Fiin—
gilla inutiiculor^ Lath. Parties supé-
rieures noires; les inférieures, les
joues et la gorge jaunes ; ailes noires,
marquées d'une tache blanche ;
partie inférieure du dos et jambes
vertes ; bec et pieds bleuâtres. Taille,
six pouces Des Indes.
Gkos-Iîf.c a croupion jaune,
Loxia hordacea, Lalh. Paities supé-
rieures fauves , avec les tempes blan-
ches; scapulaircs, jambes et pariies
infcrieurca cendrées ; le reste du
plumage noir. Taille, six pouces. De
llnde.
Gros-Bec Cuscniscii , Emberiza
Icncopkrys , Lalh. Pariies supérieures
tl un brun ferrugineux , varié de noir,
avec le croupion jaunâtre ; sommet
de la tète blanc bordé lie noir; deux
traits blancs de chaque coté de l'œil;
gorge , cou et poitrine cendrés ; par-
lies inférieures blanches; rémiges et
rectrices d'un brun noiiàtre. Taille ,
six pouces. Amérique septentrionale.
Gros-Bec de Datte , Fringilla
capsa , Lalh. Parties supérieures d'un
gris rougeàtre; les inférieures grises,
avec quelques reflets rouges sur la
poitrine; partie antérieure de la têle
el gorge blanches; tectrices alaires ,
rémiges et rectrices noires ; bec épais
à sa base qui est garnie de mousta-
ches , noir en dessus , jaunâtre en
dessous; pieds jaunes. Taille, quatre
pouces et demi. De Barbarie
Gros-Bec Dattier. F. Gros -Bec
DE Datte.
Gros-Bec Danbik. F. Gros-Bec
ROUGE.
GrOS-BeC demi-fin noir et BLEtr,
Fringilla cyanonielas , Lath. Plumage
d'un bleu irisé, à l'exception de la
partie antérieure du dos, de la base
desailes, d'un demi-cercle sur le cou
et de la goige qui sont noirs; bec
assez fin , brun ainsi que les pieds.
J'aille, quatre pouces. DclTndc.
Gbos-Bec a deux brins, Fringilla
5.6
GRO
sitperstUiosa , Temm. Parties supé-
liciircs noires ; liois lignes bJanchos
sur la tête; deux bandes transversales
sur les ailes cl la moitié des rectiices
extérieures Llanclu-s ; rectrices in-
termédiaires étroites, blanches , avec
les tiges et les bords noirs , dépassant
les autres des deux tiers; parties
inférieures et gorge blanches, avec
une ceinture noire sur la poitrine.
Taille, neuf pouces. D'Afrique.
Gros -Bec Dioch , Fringilla que-
/efl, Vieill., Ois. ch., pi. 22 à 23.
Parties supérieures d'un roux bru-
nâtre, pointillé de noir vers la nuque ;
les inférieures d'un brun jaunâtre;
joues et menton noirs ; rémiges et
rectrices brunes , bordées de roux ;
bec et pieds rouges. Taille, quatre
pouces et demi. La femelle a les
parties supérieures d'un cendré rous-
sâtre; la tête et le cou blanchâtres ;
les parties inférieures d'un fauve
blanchâtre , presque roux vers les
flancs. D'Afrique.
Gros-Bec Diocii pose. Paraît être
une variété du précédent dont le
sommet de la tête , la nuque , la gorge
et toutes les parties inférieures se-
raient d'un rouge rose très - vif. Il a
en outre le bec etlcs pieds cramoisis.
Gbos-Bec DiURA, TringillaDiuia ,
Lath. /^. Gros-Bec bleu.
Gros Bec Dominicain , Fringilla
5e/e«a, Yieill., Ois. ch., pi. 56. Tout
le plumage brun avec des mouche-
tures noirâtres sur l,a tête , le cou et
le dos. En plumage d'amour, le mâle
est d'un noir brillant , à l'exception
du collier , des petites tectrices alai-
res , de la gorge , des côtés du cou et
de toutes les parties inférieures qui
sont d'un blanc plus ou moins pur ;
bec rouge ; pieds noirs ; rectrices
intermédiaires presque réunies aux
deux les plus voisines , dépassant les
autres de sept à huit pouces.
Longueur totale , douze pouces.
D'Afrique.
Gros-Bec Domino , Loxia punc-
tiilaria, Lath. Parties supérieures
d'un brun marron , rémiges et
rectrices d'un brun foncé , de même
que la gorge; parties inférieures
GKO
blanchâtres avec des taches d'un blanc
pur entouré d'un liséré noirâtre, et
traversées par un trait brun; ab-
domen blanc; bec et pieds biuns.
Taille, quatre pouces. Dos Indes.
Gros -Bec a dos doré, Loxia
auiea , Lath. Parties supérieures
d'un jaune doré; tête et çou noirs;
lectrices alaires brunes tachetées de
noir; parties inférieures noirâtres;
bec noir ; pieds bleus. Taille , cinq
pouces et demi. De l'Inde.
Gros-Bec a dos rouge , Loxia
bella, Lath., VieilL, Ois. ch., pi. .56.
Parties supérieures d'un gris cendré
foncé , les inférieures d'une teinte
plus pâle , toutes finement rayées de
noir; bec, croupion et tectrices cau-
dales inférieures d'un beau louge ;
pieds bruns. Taille , un peu plus de
trois pouces. De l'Océanie.
Gros-Bec a douele cole,ier, Frin-
gilla imUca , Lath. Parties supérieu-
res noirâtres avec les plumes bordées
de roux ; les inférieures d'un blanc
roussâtre ; tête noire; goigc blanche;
un double collier, dont les couleurs
font opposition à celles du cou. Taille,
cinq pouces. De l'Inde.
Gros - Bec Dltfresne , Fringilla
Dufresni, Yieill. Parties supérieures
d'un vert-olive foncé; tête et nuque
d'un cendré foncé; rémiges noirâtres;
rectrices noires ; parties inférieures
grises avec une tache j-ouge sur le
milieu du ventre ; menton noir avec
quatre taches blanchâtres ; bec noir ,
jauneen dessous; pieds bruns. Taille,
quatre pouces. D'Afrique.
Gros - Bec écarlate , Fringilla
coccinea, Lath., VieilL, Ois. ch., pi.
01. Tout le plumage d'un rouge
orangé , à l'exception des barbes in-
ternes des rémiges et des rectrices qui
sout noirâtres; bec fauve; pieds noirs.
Taille, cinq pouces. De l'Océanie.
Gros-Bec élégant , Fringilla or-
nata , P. Max. , Tem. , pi. color 208.
Parties supérieures cendrées; rémiges
noires , ainsi que le sommet de la
tête, la gorge, la poitrine et le milieu
du ventre; joues blanches ; côtés de
la poitrine et flancs d'un jaune rous-
sâtre; rectrices noires, blanches à la
GRO
hase; nuque ornec do longues i>lumos
que l'Oiseau relève à volonté. Taille,
quatre pouces. L:i icmellc a la tête
brune cl les jiaiiies infcricuies d'un
roux blanchâtre. Du brcsil.
Gkos-Bec enflammé, l'ri/igilla
ignila, Lath. Parties supcricuies d'un
rouge brun éclatant , les inférieures
d'un rouge sombre; rémiges et rec-
iriccs noirâtres ; l)cc noirâtre, jaune
à sa base; pieds rougeâtres. Taille ,
quatre pouces. D'Afrique.
Ghos-Bkc a épaulettes, Emberiza
lungicauda , Lath. , Vicill. ,Ois. ch. ,
pi. 09 et 4o. Parties supérieures d'un
brun noirâtre , avecle bord des plu-
mes roussàtrej parties inférieures
d'une teinte plus pâle; rémiges et
lectrices brunes, bordées de blan-
châtre. Le mâle, en robe d'amour,
est d'un noir velouté avec la partie
antérieure de lépaule rouge, bordée
de blanc ; il a les rémiges bordées de
brunâtre; plus, un appendice aux
reclrices , composé de six plumes éta-
gées , très-allongées , s élevant verti-
calement et se recourbant ensuite en
arrière. Taille ,di\-ncuf à vingt pou-
ces; la longueur ordinaire est île six
pouces. D'Afrique.
Gros-Bec erytiiromèle , J.oxia
erjthromelas , Lath. / '. Bouvreuil
A TÈTE noire.
Gros BEcn'EscLAVONiE,jPr/rt_§-/7/a
domestica , Lath. Espèce douteuse qui
paraît n'être qu'une des nombreuses
variétés du Bruant de neige. P'.
Bruant.
Gros - Bec espagnol , Fringilla
htspaniolensis , Temm. Parties supé-
rieures noires , avec les plumes bor-
dées de roux; sommet de la tète et
nuque d'un roux brun; parties infé-
rieures , ceinturon sur la poitrine ,
gorge , joues et sourcils noirs ; milieu
du ventre et de la poitrine blanchâ-
tre; bec et pieds cendrés. Taille,
cinq pouces.
Gros-Bec des États-Unis , Loxia
cœrulea^ Lath., Wils., pi. 24, n° 6.
f^. Gros-Bec bleu des Etats-Unis.
Gros-Bec éteint , Emberiza psit-
tacea, Lath. Tout le plumage d'un
brun cendré , à l'exception du tour
GRO .fia 7
du bec qui est rouge , des ailes et de
l'cxtrémitt' de la queue, qui sont d'un
louge vaiié de brun pâle; rectrices
inlermédi.'iires dépassant les autres
des deux tiers. Taille , neuf à douze
pouces. Espèce douteuse. D'Afrique.
Gros-Bec a eaci: rouge, J'ringilla
ajra , Lath. Plumage vert foncé ; ctV-
tés de la tète d'un rouge cramoisi; ré-
miges noirâtres bordées de fauve;
reclrices d'un rouge terne ; pieds jau-
nâties. Taille, cinq pouces. D'Afri-
que.
Gros-Bec tascié, Loxia fasciata ,
h., Vicill., Ois. ch., pi. 58. Parties
supérieures brunes , ondées de noir ;
une bande rouge sur la gorge et les
joues ; parties inférieures roussâtrcs,
raj'écsde noir; milieu du ventre brun;
reclrices noirâtres ; bec bleuâtre ;
pieds rougeâtres. Taille, quatre pou-
ces et demi. Du Sénégal.
Gros-Bec ferrugineux , Loxia
fenuginea, L Parties supérieures
noirâtres , avec le bord des plumes
jaune ; tête et gorge d'un brun foncé;
parties inférieures rousses d'une teinte
plus foncée sur la poitrine; bec et
pieds cendrés. Taille , cinq pouces et
demi. Patrie inconnue.
Gros-Bec en feu , Fringilla Pa-
nayensis , Vieill., BufF. , pi. enl. 647.
Tout le plumage noir , à l'exception
d'une large plaque d'un rouge vif
sur la poitrine ; les quatre rectrices
intermédiaires dépassant de beaucoup
les autres et se terminant en pointe.
Taille , douze pouces. De l'île Panay.
Gros-Bec Flavert, Loxia Caria-
densis , L. , Buff. , pi. enl. i52 , f. 2.
F". Bouvreuil Flavert.
Gros-Bec fluteur. F'. Gros-Bec
grisfluteur.
Gros-Bec fou , Fringilla stulta ,
Gmel. F. Gros-Bec Soulcie.
Gros-Bec Foudi , Loxia Mada-
gascariensis, Lath., Vieil., Ois. ch. ,
pi. 65. Parties supérieures brunes va-
riées de roux et de noirâtre ; trait
oculaire noir; tête, cou, croupion ,
gorge et parties inférieures rouges;
rémiges noirâtres ibordées de blanc
jaunâtre; rectrices brunes boi'dées de
rouge; bec noir; pieds rougeâtres.
528 GRO
Taille, quatre pouces et demi. De
l'Ile-de-France. Ou assure que la fe-
melle est d'uu vert olive, avec les par-
ties inl'érieures jaunâtres.
Gros-Bec Frjquet, Fringilla mon-
tana^lj., Buff., \A. eul. 267. Parties
supérieures noirâ'res, variées de brun
et de marron; sommet de la tête et
occiput d'un rouge bai; joues , trait
oculaire , oreilles , gorge et parties du
cou noirs; tempes et collier blancs;
deux bandes blanches s ir les ailes ;
parties inférieures blanchâtres , cen-
drées sur la poitrine. Taille, cinq
pouces. D'Europe. Nous avons reçu
de Java des individus absolument
semblables à ceux de nos contrées.
Gros-Bec Friquet huppé , Frin-
gilla cristala , L. , BufF. , pi. enl. 181.
Pariiessupérieuresbrunes; une huppe
d'un louge vif; gorge ,devaut du cou
et parties inférieures d'un rouge ter-
ne; bec rougeàtre; pieds jaunâtres
Taille , quatre pouces et demi. Amé-
rique méridionale.
G B os-Bec frisé , Fringilla crispa ,
Lath. Parties supéiieures d'un biun
olivâtre , les inférieures jaunâtres ;
tête et cou noirs; bec blanc ; pieds
bruns. Taille, cinq pouces et demi.
Du Brésil.
Gros-Bec fiîont j.vune , Loxia
butyracea , Vieill. Parties supérieures
vertes, tachetées de noir, les inl'é-
rieures jaunes, tachetées de vert; ré-
miges et rectrices noires; la femelle
a les sourcils et les tempes jaunes , et
les taches du dos olivâtres; bec et
pieds noirs. Taille, quatre pouces et
demi. Du Cap.
Gros-Bec front pointillé, Loxia
frontalis , Lath. , Vieil., Ois. ch., pi.
16. Parties supérieures variées de gris
et de brun ; gorge et parties inférieu-
res blanches , avec les tlancs cendrés;
front et moustaclics noirs pointillés
de blanc; sommet de la tête et nuque
orangés; sinciput tacheté de noir;
bec blanc ; pieds fauves. La femelle a
le sommet de la tête roux , les parties
supérieures variées de blanc , et les
inférieures toutes blauches. Taille ,
quatre pouces et demi. D'Afrique.
GRO
Gros-Bec de G.\.mble, F. Gros-
Bec MÉLANOCÉPHALE. .
Gros-Bec a gorge et bec jaunes,
Fringilla Surinama , Lath. Parties
supérieures cendrées , les inférieures
blanches; rémiges noires bordées de
blanc ; rectrices noiràires, terminées
de blanc; bec et gorge jaunes; pieds
cendrés. Taille, cinq pouces. Améri-
que méridionale.
Gros-Bec a gorge blanche , ///V^-
gilla Pensyluanica^ljiÛx. Parties su-
périeures brunâtres , tachetées de
noir; de chaque côté de la tê!e une
tache jaune , qui s'étend au-dessus
de l'œil et s'avance en blanchissant
sur l'occiput; trois raies sur l'occi-
put, rintermédiaire blanche, les
deux latérales noires; gorge blanche;
parties inférieures d'un cendré blan-
châtre sur le ventre, avec les tlancs
roux; bec brun; pieds jaunâtres.
Taille , cinq pouces et demi. Améri-
que septentrionale.
Gros-Bec a gorge blanche ,
Loxia grossa , l^ath. f. Bouvreuil
BLEU A GORGE NOIRE , Fringilla atri~
collis , Vieill. Parties supérieures
d'un cendré foncé; front, joues
et gorge noirs; parties inférieures
blanchâtres , rayées de noir; bec noir
en dessus , rouge en dessous; pieds
cendrés. Taille , trois pouces ua
quart. Du Sénégal.
Gros- Bec a gorge orangée. f\
Bouvreuil a gorge orangée,
Gros-Bec a gorge rousse, f^".
Gros-Bec de montagne.
Gros-Bec Grenadin , Fringilla
granatica, Lath. , Vieill., Ois. ch., pi.
17 à 18. Parties supérieures d'un
bruii jaunâtre , avec le croupion
d'un bleu violet ; côtés de la tête
bleus avec les joues brunes ; menton
noir; goige d'un brun verdâtre;
rémiges brunes: lectrices noires;
parties inférieures d un bleu violet;
bec et aréole des yeux rouges ; pieds
rougeàtres. Taille , cinq pouces. La
femelle a les parties supérieures
brunes ; les côtés de la lête d'ua
violet pâle et les parties inférieures
d'un fauve blanchâtre. D'Afrique.
Gros -Bec Gbi VELIN, Coccothraus-
GRO
tes erylfirocephala , Vieill. , Ois. ch. ,
pi. 49. Parties supéru'uves d un brun
clair ,avcc le^ tectrices alaires termi-
nées par dos tnchcs jaunâtres; tèlc
et gorge rouges; devant du cou et
Coitrliic jaunâtres , avec des lunules
runes; parties iuférieures blanchâ-
tres , avec les plumes rayées de noir.
Taille ,cinq pouces. D Afrique.
Gros-Bf.c Griveltn a chavatk ,
Loxia cullaris , Var. , La th. , ButV. ,
pi. enl. 609. Parties siipéiicuics
brunâtres ; les inférieures roussàtres,
rayées de noir ; un collier et une
bande sur la poitrine d Un blanc pur.
Taille, quatre pouces. U'AlViquc.
Gros-Bec gris, Frin^illa grisea ,
Vieill. Paitics supérieures brunes ,
avec l'exlréniité de quelques tectrices
blanche ; tête et dessus du cou
cendrés ; gorge et parties inlérieures
blanchâtres ; bec noir ; pieds cendrés;
queue fourchue. Taille, cinq pouces.
Amérique septentrionale.
Gros-Bec gris ai.bin , Loxia
grisea , Latii. , BufT. , pi. cnl. 3c)5 , f.
i. Plumage gris avec la tête elle cou
blancs; bec noir : pieds lougeàtres.
Taille, quatre pouces. Amérique
septentrionale.
Gros-Bec gris bleu , Fringilta
cœrulescens , Vieill. , Ois. ch. , pi. 8.
Tout le plunuge d'un gris bleuâtre,
avec le croupion et les tectrices
caudales rouges ; Irait oculaire noir ;
gorge blanche; abdomen noii'àire;
rectriccsd'uu rouge brun ; bec rouge;
pieds bruns. Taille, quatre pouces.
Des Indes.
Gros-Bec gris bru.v, Loxia
Javensis , Lath. Parties supérieures
brunâtres; sommet de la tète noir;
parties iuférieures d'un briui grisâtre,
avec le ventre blanc ; rémiges et
rectrices noires ; pieds jaunes. Taille,
cinq pouces. Des Moluques.
GrosBec grisFjluteur, io.ria caji-
tans, Lath. Parties supéricuresbrunâ-
tres, ra \ ées de noir ; sommet de la tête
et nuque d'un gris brun, avec des
plumes bordées de blanchâtre; crou-
pion et tectrices noirs ; ])arties infé-
rieures cenilrécs , avec les côtés du
cou et la poitrine nuancés de roux;
tome VII.
GRO F.29
bec violâtre ; pieds bleuâtres. Taille ,
quatre pouces et demi. D'Alrique.
Gros-Bec gris de Fer , Loxia
cana , Lath. Parties supérieure»
d'un gris bleuâtre ; les mlerieures
blanchùires; rémiges et reciriccs
noires; beccendié; pieds rougeâtres.
Taille, cinq pouces. D'Asie.
Gros-Bec Guirnegat , Embciiza
Btasilicnsis, Lath., Bufl". , pi. cnl. 52i ,
f. 1 . Parties supérieures brunes ,
variées de jaunâtre ; sommet de la
tête , les côtés et toutes les parties
inférieures d'un jaune doré; bec
brun; pieds verdâlres- Taille, cinq
pouces. La femelle a les côtés de la
têle bruns , avec une raie blanchâtre;
les parties inférieures blanchâtres,
tachet- es de brun sur la gorge et la
poitrine. Du Brésil. Cette espèce
appartient peut-êire au genre Bruant.
Gros- Bec Gyntel ou Gentyi, ,
Fringilla Argentoratertsis , Gmel.
Variété du Gro.î-Bec Linotte.
Gros -Bec Harescxi de Syrie ,
TringilLa Sjriaca, Lath. Parties su-
périeures variées de jaune, de brun
et de noirâre; sommet de la têle
rouge ; gorge , joues et dessus du cou
noirâtres; rémiges et rectrices cen-
drées, frangées de jaune orangé;
parties inlériourcs blanchâtres , ta-
chetées ; bec et pieds centlrés. Taille ,
cinq pouces. D Asie.
Gros Bec H.î;matine , Loxia Hœ-
//Z(7//«a,Vieill.,Ois. ch.,pl 67. Parties
supcriiMires , tête , cou et milieu du
ventre noirs; les inférieures rouges.
Tadle, cinq pouces et demi. D'Abi-
que.
Gros-Bec H.4Mbouvreux , Loxia
Jlamburgia , Gmel. /'". Gros-Bec
Friquet.
Gro.s-Bec des Herbes , Fringilla,
graminea , Lrith. /". Bruant des
Herbes.
Gros-Bec huppé , Fringilla Jlam-
mea , Lath., Viedl., Ois.cli., pi. 29.
Parties supérieures brunes, les infé-
rieures ainsi que la huppe rouges.
La femelle a les côtés de la tête et fi
gorge blanchâtres; les parties infé-
rieures d'un brun rougeâlre. Taille,
cinq pouces. Patrie inconnue.
S4
•'>3o GRO
Gros-Bec a huppe jaune, Cocu-
ihraustes cristata , Vieil!. PH,iies
•supérieures variées de vert et de
no.ratre; tête, joues , gorge et par-
tie du cot. noires; côtés de la tête
<\î du cou, épaules et parties infé-
neures jaunes; .émiges jaunes, les
quatre uitermédiaires noiidtres; bec
'>!ei! et noir; pieds cendrés. Taille
>iv pouces. Amérique méridionale. '
LtRos-Bkc a huppe noire, Loxia
'oronata, Lath. -P". Bouvreuil iiuprÉ
i) Amérique.
Gros -Bec ignicolor , Frineilla
ignicolor, Vieill. , Ois. ch. , pi. 59
larties supérieures, cou, tectrices
caudales et poitrine d'un rouge de
tou ; sommet de la tête noir ; rémige;
et lectrices i>runes, bordées de rouge •
gorge orangée; parties inféneu^ies
noires; bec noir, pieds lougeâires.
i aille, cinq pouces. Les femelles ont
les parties supérieures cendrées
vanees de stries brunes ; les inférieu-
res semblables , miiisplus pAles, les
ailes et la queue d'un brun (onré
U Afrique.
Gros-Bec de l'île de Bourbon
Loxia striala, Latli., Buff! , pi. enl!
1 53, t. 1. Parties s «périeures brunes ,
les intérieures blanches ; rémiges et
reclrices noirâtres de même que la
.gorge ,1e devant du cou , le bec ci \es
pieds. Taille, quatre pouces.
Gros-Bec DES Indes Loxia indu a,
Lath. Tout le plum.igo rouge avec le
bec et les pied., jaunes. Taille, huit
pouces. Lspèce douteuse,
Gros-Bec impérial , Trinmlla
imperialis, Lath Parties supérieures
grises, nuancées de loge; sommet de
la tête et parties Inférwures jaunes-
rémiges et recirices noirâtres; bec et
pieds d'un rouge brun. Taille trois
pouces. De la Chine.
Gros -Bec d'Italie, Fririgilla
Itnhœ , Vieill. r'. Ghos-Bec Cts/vl-
PJN.
Gros-Bec Jacarim , Tauagra Jaca-
/v//a,Lath., Vieill., Ois. ch., pi. 35. Par-
ues supérieures d'un brun verdâtre ;
tectrices a la ires , rémiges et tectrices
iioires, bordées de verdàfrc; parties
inlérieures gri-es , variées de brun-
GRO
flancs roux, tachetés de noirâtre ;
bec et pieds bruns. Le mâle dans son
P'umage d'amour est d'un noir iiisé
avec une tache blanche à la base
del aile. Taille, quatre pouces. Amé-
rique méridionale.
Gros-Bec Jacobin, Loxia IJalac-
(•a, Lath., Vieill., Ois. chant., pi.
J2- Parties supérieures d'un roux
marron; tête, cou , milieu du ventre
et tectrices caudales inférieures noirs:
poitrine et côtés du ventre blancs; bec
fileuatie; pieds brunâtres. Taille
quatre pouces et demi. De. InJes. '
Gros-Bec jaunâtre , Loxia flavi-
ca/is, Lath. Parties supérieures d'un
jaune veiviâlre, les inférieures jau-
nes; bec noir; pieds rougeâtrcs. Tail-
fe, cinq pouces. D'Asie.
Gros-Bec jaune , Cuccoihmi/stes
flava. larties supérieures brunes, les
inférieures jaunes ; tête et nuque jau-
nes; joues d'un louge noirâtre; gor-
ge noire. Taille, cinq pouces. D'A-
irique.
Gros-Bec (Chardonneret) jiune
Fnngilla tristis , Lath. , Buff. pi.'
enlum. 202 , fig. 2. Parties supérieures
et poiSrme jaunes; front noir; petites
rectrices alaires jaunâtres, termi-
nées de blanc, les grandes noires,
terminées de blanc; rémiges et rec-
trices noires frangées et terminées de
blanc; ventre blanchâtre; bec rou-
geatre. Taille , cinq pouces. La ie-
nielle a les couleurs plus sombres et
flu verdatie au lieu de jaune. De l'A-
mérique septentrionale.
GroS-B£C jaune du cap de B»NN£-
LSFERANCE. F. GrOS-BeC A VENTRE
JAUNE.
G-ROS-BeC JAUNE A FRONT COULEUR
DE Safran, FringiUa flaveola , Lath.
Parait n'être qu'une variété du Gros,
Bec Serin des Canaries.
Gros-Bec jaune et rouge , Fringil-
[a ■fc'«5/'flc/i/7, La th. Parties. upérieures
jaunes; ailes et queue rouges; un
trait bleu sous l'œil; parties infé-
rieures jaunes, tirant à l'orangé; bec
fit pieds rouges. Taille, six pouces.
Des Antilles.
Gros-Bec de Java, Fringilla me-
lanoleuca, Lath., lluff. , p|. enlum.
GRO
2.>-4. riiimagc noir, à 1 oxception
ù uue bande blanclie sur la poi.'rinc ;
l)ec et piedà rouges. Taille , cinq
pouce;,.
Gros Bec a joues blanches , Frin-
gilla nœiùa, Lath. Pnrlies suiciieu-
rcs rousses , striées de noir , les infé-
rieures cendiées, striées de noiràîrc
de même que la tête et le cou ; deux-
bandes rougcàtres, bordées de noir
sur les côtés de la lète ; bec cendré;
pieds noirs. Taille , cinq pouces et
demi. Du cap de Bonne-Espérance.
Gros-Bi:c a joues orangées, /'y/Vi-
giUa me/poJa , Vieil!. , Ois. chaut. , pi.
7. Parties .'Supérieures d'un gris rou,--
sàlre , plus i'oncé sur les ailes et la
queue ; croupion et tcctiices caudales
d'un rouge brun ; joues el bande ocu-
laire d'un jaune orangé ; 'èlc , gorge
cl devant du cou d'un cendré bleuâ-
tre ; milieu de la poitrine et bas ven-
tre orangés ; bec et pieds rouges.
Taille, quatre pouces. D Afrique.
Gros-Bec Leucophore. f^. Gros-
Bec A TÈTE RLANCHE.
Gros-Bkc Linéoj:,e. /'. Bouvreuil,
Bouvekon.
Gros- Bec FjIvotte ,FnngUiaCan-
nabina , \j.; FiuigiIlaJLinota,(jme\. ,
BulF, pi. cnluin. lôi, fig. 1 et :2, 48'),
tig. 1. Parties supérieures d'un brun
châtain ; plumes du front et de la poi-
trine d'un rouge cramoisi , bordées
de louge rose; sommet de la tête,
nuque et côtés du cou cetulrés; lé-
niiges noiiâtres, bordées de blanc;
rectrices noires, bordées de blanc;
parties inférieures biauclies, avec les
lianes d'un brun rougeâtre ; gorge
blanchâtre ; bec d'un bleuâtre foncé,
de la largeur du front; pieds d'un
brun rougeâtre. Taille , cinq pouces.
La femelle est un peu plus petite ; elle
a toutes les parties supérieures il'uu
cendré jaunâtre, tachetées de brun ;
les rectrices alaires d'un brun roux;
les parties inférieures roussâti'es ,
blanches au ventre, tachetées de
brun. Hors !e temps des amours, le
mâle ressemble à la femelle, mais il
a les couleurs plus foncées, surtout à
la poitrine qui est d'un rouge brun.
D'Europe.
cuo 55 1
Guos-BecLinotte bruxe. /^.Gnos-
l}i:C RRl N.
Gr(;s-Bec Linotte a gorge et bec
j.vuNEs. f-^. Gros-Bec a gorge et bec
jaunes.
Ghos-Bec Linotte grande. C'est
la Linotte adulte.
Gros-Bec Linotte gris de fer.
F". Gros-Bec gris de fer.
Gros Bec Linotte Gyntel. f-'.
Gros-Bec Linotte.
Gros-Bec Linotte iiuffée. P^,
Gros-Bec huppé.
Gros- Bec Linotte a longue
QUEUE. J^. Gros -Bec a longue
QUEUE.
Gros-Bec Linotte de montagne.
F'. Gros-Bec de montagne.
Giîos-Bec Linotte des plaines.
/^. Gros -Bec Linotte.
Gros-Bkc Linotte Sénégauchan-
TEUR /^. Gros Bec chanteur du Sé-
négal.
Gros-Bec Linotte a tète jaune.
V. Gros-Bec a tète jaune.
Gros-Bec Linotte Tobaque. K .
Gros-Bec Vengoline.
Gros-Bec Linotte Vengoline. F'.
Gros-Bec Vengoline.
Gros-Bec Linotte des vignes.
La i^inotte adulte.
Gros- Bec Longicone, Fringilla
Sphccura, Temm. , pi color. 96, fig.
1 cl 2. Parties supérieures vertes;
front, côtés du cou et gorge d'un
bleu d'azur; rémiges noires bordées
de vert ; rectrices longues et étagées ,
d'un rouge vif; parties inférieures
cendrées , avec le milieu de la poi-
trine et du ventre d'un rouge tirant
sur l'orangé ; bec bleuâtre ; pieds rou-
geâtj-es. Taille, cinq pouces. La fe-
melle a la queue beaucoup moins lon-
gue; la gorge grise", avec les joues
seules d'un gris bleuâtre; toutes les
parties inférieures d'un gris cendré.
De Java .
Gros-Bec a long bec. J^. Gros-
Bec longirostre.
Gros-Bec longirostre , Fringilla
lo/igi rusùis , Liiih. Parties supérieu-
res variées de brun et de jaune; les
inférieures d'un jaune orangé; tête et
gorge noires; un collier d'un brun
553
GRO
marron; rectrices d'un gvis olivâtre;
bec el pieds bruns. Taille , six pouces.
Du Sénégal.
Gros-Bec a longue queue , Frin-
gi lia macro ura , Lath. Parties supé-
rieures d'un brun rous>âlre, tache-
tées de cendré; les inférieures cen-
drées; les deux rémiges intermédiai-
res longues el étroites, d'un brun
verJâtre , les latérales élagées et bru-
nes , de même que les rémiges ; bec et
pieds bruns. Taille , sept pouces. De
l'Amérique méridionale.
Gros Bec de la Louisiane. T^''.
Ghos-Bec rose gorge.
Gros -Bec Lovely, Fringillafor-
mosa , Lath. Plumage vert, avec la
gorge et le devant du cou jaunâtres;
le ventre gris, rayé de blanc el de
noir; bec et pieds rouges. TaiDe,
cinq pouces. De l'Inile.
Gros Bec lunule , Loxla nitida ,
Lath. , Vieil! . , Ois. chant. , pi. 60.
Parties supérieures d'un biun olive ;
les inférieures blanchâtres, chaque
plume bordée de brun, formant au-
tant de croissans ; rémiges el rectrices
brunes , rayées de noirâtre; croupion
rouge ainsi que le bec; pieds jaunâ-
tres. Taille , quatre pouces. De l'Aus-
Iralasie.
Gros-Bec de Macao , Fiingilla
melaiiictera , Lath., Bail., pL. enl.
224, fig. I. Plumage noir, avec quel-
ques taches blanches sur le ventre cl
les rémiges, et lectrices bordées de
gris bleuâtre ; bec et pieds d'un rouge
brun. Taille , quatre pouces.
Gros-Bec maculé. F. Gros-Bec
TACHETÉ.
Gros-Bf.c Maïa , Fiingilla Maja ,
Lath. Parties supérieures d'un mar-
ron pourpré ; tête , gorge et parties
inférieures noires ; une ceinture rous-
se sur la poitrine ; bec et pieds gris.
Taille, quatre pouces. Du Mexique.
Gkos-Bec Maïan, Loxia ]\laja,
L. , Buft". , pi. enlum. 109; Vieill. ,
Ois. chant. , pi. .'>6. Parties supérieu-
res brunes; tête et cou blancs ; poi-
trine lauve, passant au brun sur le
reste des parties inférieures; bec et
pieds noirs. Taille , quatre pouces.
OeJava.
GRO
Gros-Bec du Malabar, Loxia
Malabarica, Lath. Parties supérieu-
res cendrées; gorge blanche; rémi-
ges , rectrices cl ventre noirs , de mê-
me que le bec et les pieds. Taille ,
quatre pouces.
Gros-Bec de Malimbe. T^. Gros-
Bec MOUCHETÉ DE MaLIMBE.
Gros-Bec Manimbé. Parties supé-
rieures d'un gris bleuâtre , avec le
bord des plumes noirâtre ; rémiges
brunes , bordées de roux ; rectrices
brunes , bordées de blanchâtre; trait
oculaireetépaules jaunes ; gorge blan-
che ; parties inférieures d'un blanc
jaunâtre ; bec noirâtre , blanc en des-
sous • pieds olivâtres. Tadle, cinq
pouces. De l'Amérique méridionale.
Gros Bec des marais , Fiingilla
paluslris , Wils. Parties supérieures
noires ; sommet de la tête d'un brun
rougeâlre , avec les plumes bordées
de noir ; côtés du cou cendrés, avec
une tache jaune et deux traits noirs;
tectrices alaires i.oires , bordées de
brun roi.ge; rémiges et rectrices bru-
nes; parties inférieures d'un blanc
brunâtre, avec la poitrine cendrée;
bec noirâtre; pieds bruns. Taille,
cinq pouces et demi. De l'Amérique
septentrionale.
Gros-Bec Mariposa , Fiingilla
Bengalensis , Lath., Vieil., Ois. ch.,
pi. 5. Parties supérieures grises ; crou-
pion , gorge et parties inférieiues
d'un bleu clair ; une tache rouge rc-
niforme sous les yeux; bec rougeâtre;
pieds noi'âtres. Taille, cinq pouces.
D'Afrique.
Gros-Bec maritime , Fiingilla
maritima, VVils., pi. 54. Parties su-
périeures d'un cendré olivâtre , va-
riées de bleuâtre; deux traits blancs
de chaque côté de la tête ; gorg?
blanche ; poitrine cendrée rayée de
fauve ; ventre blanc; abdomen rous-^
sâtre, rayé de noir; rectrices d'un
brun olivâtre terminées de noir.
Taille , six pouces. Amérique sep'en-
trionale.
Gros-Bec Mélanocéphale ou de
Gambie, Loxia melanocepliala, Lath.
Le corps jaune varié de vert , à l'ex-
ception de la tête, de Va gorge et du
GRO
devaul du cou qui sonl noirs ; bec et
pie.ls cendres. Taille, six pouces.
D'Afrique
Gros Bec Miîj:..\note , Ti iiigUla
Melanutis ^ Tem., pi. coloi'. 22 1 , fîg.
1. Croupion et Icclrlces caudaks rou-
ges ; tète cl cotes du cou d'un giis
bleuaire, avec des lâches noires aux
\eux cl aux oieilles; lectrices noires ,
les deux latérales cendrées; t;or{^c
blanche; poitrine grise; ventre d'un
blanc i»)ussalre;iuaniUbidesupéiieu! c
noire , l'inlerieiae rouge; pieds noiis.
Taille , trois pouces et demi. D'Afri-
que.
Gros-Bec MÉLAMÈru: , Lnxia Me-
lamerat^ Ij. Parties supérieures noiics
avec les rémiges terminées de blanc ;
parties infciieures grises, avec le
ventre d'un roux clair; bec et picils
jaunes. Taille, sept pouces. De la
Chine.
Gros-Bec nu Mexique. 1^. Gros-
Bec CARDiy.VL HUPPÉ.
Gkos-Bec ministre. F". Gros-Beg
BEEU.
Gros-Bec Moineau , Viingilla do-
mestica,L. Parties supérieures noires,
avec les bords des plumes bruns;
sommet de la tète et occiput cendiés;
trait oculaire brun; une bande blan-
che sur l'aile; gorge noire; cette teinte
se prolonge en ligne sur la poitrine ,
qui est cendrée ainsi que les parties
inférieures. Taille, cinq pouces. La
femelle a la goige et le milieu du
ventre cendrés blanchâtres , le reste
des parties inférieures roussàlre. D'Eu-
rope.
Gros-Bec Moineau bleu. A^. Gros-
Bec BLEU DE CaYENNE.
Gros-Bec Moineau bleu du Chili.
F". Gros-Bec bleu du Chili.
Gros-Bec Moineau des bois. F.
Gros-Bec Soulcie.
Gros-Bec Moine.4.u de Bologne.
F". Gros-Bec Soulcie.
Gros-Bec Moineau de Bologne
A queue blanche. F. Gros-Bec
Soulcie.
Gros-Bec Moineau de la Caro-
line, f^. Gros-Bec de la Caro-
line.
Gros-Bec Moineau de Caiitua-
GUO îiSS
CÈNE. yT", Gros-Bec deCarthagéne.
Gros-Bec Moineau cendré aux
oreilles noires. F. Gros- Bec aux
oreilles noires.
Gros-Bec Moineau de Ceylan.
/^.Gros-Bec de Ceylan.
Gros-Bec Moineau Comba-Suu.
F. Gros-Bec Comua-Sou.
Gros-Bec Moineau couleur de
BRIQUE. F. GR03-BeC COULEUR DE
BRIQUE.
Gros-Bec Moineau couleur d'o-
CRE. Var. du Gros-Bec Moineau
Gros-Bec Moineau a croissant.
F. Gros Bec .v croissant.
Gros-Bec Moineau a croissant
NOIR et jaune. /'■. Gros Bec a crois-
sant NOIR ET JAUNE.
Gros-Bec Moin£.\u a croupion
VERT. P^. Gros -Bec a croupion
VERT.
Gros-Bec Moineau de Datte ou
Dattier. F. Gros-Bec de Datte.
Gros-Bec Moineau dEsclavo-
NIE. Variété du Bruant de neige.
Gros-Bec Moineau fou. A^. Gros-
Bec Soulcie.
Gros-Bec Moineau Friquet. F'.
Gros-Bec Friquet.
Gros-Bec Moineau Friquet hup-
pé. F. Gros-Bec Friquet huppé.
Gros-Bec Moineau gris./'^. Gros^
Bec gris.
Gros-Bec Moineau dds Herbes.
P\ Bruant des Herbes.
Gros-Bec Moineau ignicolor.
F. Gros-Bec ignicolor.
Gros-Bec Moineau d'Italie. F".
Gros-Bec Cisalpin.
Gros-Bec Moineau jaune. Var.
du Gros-Bec Moineau.
Gros-Bec Moineau de Java. F'.
Gros- Bec de Java.
Gros-Bec Moineau a joues blan-
ches. F. Gros-Bec a joues blan-
ches.
Gros-Bec Moineau de Mac.vo. F.
Gros-Bec de Macao.
Gros-Bec Moineau noir et? blanc.
F. Gros-Bec noir et blanc.
Gros-Bec Moineau de Norton.
F. Gros-Bec de Norton.
Gros-Bec Moineau d'Ounalasch-
KA. /^. Gros- Bec d'Ounalaschka,
534 GRO
Gros Bkc Moineau des Pins y.
Giîos-Bec des Pins.
Gros-Bec Moineau a queue blan-
che, f^. Gros-Bec Soclcie.
Gros-Bec Moineau a queue rayée.
f . G nos Bec a queue rayée
Gros-Bec Moineau rose. V. Ghos-
Bec rose.
Gnos-Brc Moineau roux. P".
Giios-BrcROux.
Gros-Bec Moineau du Sénégal.
/'. Gros-Bec Dioch.
Gros-Bec Moineau a tempes roi-
G£s. r. Gros-Bec a tempes rouges.
Gros-Bec Moineau de la Terre
CE FEU. / . Gros-Bic de la Terre
DE FEU
Gros-Bec Moineau a tète mar-
ron. T''. Ghos-Bec Cisalpin.
Gbos-Bec Moineau a tête noire.
P'. Gros-Bec a tète noire.
Gros-Bec des Moluques , BufF.,
|jI. enl. iSg, f. i. /^. Gros Bec Jv-
COEiN , femelle.
Gros -Bec de montagne, Fringilla
montium , Gmeî. Parties supérieures
noires , avec le bord des plumes roux;
croupion rose : de x bandes roussà-
tres sur le milieu des ailes ; gorge ,
devanl du cou et sourcils roux ; côlés
du cou , poitrine et flancs roussàlres ,
tachetés denoiiâlre; abdomen blanc;
Lee triangulaire , jaune ; pieds noirs.
Taille , quatre pouces et demi. La fe-
melle a les couleurs plus ternes, sans
aucune nuance de rose au croupion.
D'Europe.
Gros-Bec moucheté , Fringilla
gutlata , \ieill. , Ois. ch., pi. 3. Par-
tics supérieures cendrées ; rémiges
brunes; joues rougeâtres , avec un
Irait blanc; croupion, jambes et tec-
trices caudales noires , celles-ci lon-
gues et terminées de blanc; gorge
grise, parsemée de lunules noires;
parties inférieures blanchàtivs, avec
les flancs rougeâtres tachetés deblanc;
bec rouge ; pieds rougoâîres. Taille ,
tîois pouces trois quarts. La femelle
est toute grise, sans moiichcluri'S et
sans teintes rouges. Des Moluques.
Gros-Bec moucheté de Malimbe,
JLo.ria guttata , Vieill., Ois. ch. , pi.
68. Parties supéieures d'un brun
GRO
noirâtre ; tour des yeux, ioiicS, gorge,
poitrine et tectrices caudales rouges ;
purlies Inférieures brimes monchi-
tées de blanc; bec bleu ; pieds bruns.
Taille, cinq pouces et demi. La fe-
melle a les couleurs moins vive? et
les parties inférieures brunes sans
laciies. D'Alriqce.
Gros Bec a moustaches noires,
Triiigilla Erjllironutos , Vieill. , Ois.
ch.,pl. i4. Parties supérieui es rou-
ges , avec la tête , le cou et les tectri-
ces alaires gris ra\és dcbiun ; goigc
grise, rajée; joues noires, ainsi que
les parties inférieures et le milieu du
ventre; bec noirâtre; pieds d'un
rouge brun. Taille, quatre pouces.
De l'Inde.
Gros-Bec a moustaches rouges,
Fringilla mysticea , Daiid. Parties
supérieures d'un brun olivâtre ; tête
et dessus du cou d'un rouge brun ;
un Irait rouge sur les joues et un sur
les yeux; parties Inféiieuros blan-
châtres ; bec rouge , noir à la pointe;
pieds d'un rouge vif Taille , quatre
pouce-. De la Cochlnchine.
Gros- Bec jiultizone, Fringilla
polyzona , Tem . , pi- color 221 , f. i .
Parties supérieures ceiKJrées , large-
ment tachetées de brun ; front , joues
et gorge noirs ; une tache blanche à
l'exlréinilé des deux rectrices latéra-
les ; parties inférieures roussâtres
passant au blanc vers l'anus ; des zo-
nes formées de tr lits blancs , bruns
et noirs , sur la poitrine et les flanc«;
mandibule supérieure noire , l'infé-
ricure rouge; pieds cendrés. Tadle,
trois pouces et demi. La femelle n'a
point de noir à la tête ; elle a le men-
ton blanc , ainsi que les sourcils.
D'Afiique.
Gros-Bec INIuNGUL , Loxia atrica-
pilla ,\'ie\\\.,0\s. ch. , pi. 53. Plu-
muge d'un brun roux; tête et cou
d'un noir dont la teinte se prolonge
sur la poitrine ; mandibule inférieure
blanche, la supérieure noirâtre à sa
b;ise ; pieds noirs. Taille, trois pou-
ces un quart. La femelle a les parties
supérieures et la tête cendrées , nuan-
cées de biun; les inférieures d'un gris
lObé, les tectrices caudales blanches,
GRO
les rcinines uoiiàlres, les piuiis lou-
geâlres. Des Iiules.
Gros-Bkc musicien , Passerina
musica, Vieill., Wils.,Orn. de l'Ain.,
pi. i4, 1". 4. Pallies supérieures va
ri('cs de noir, do brun , de rougeàtre,
de jaune ol de blanc; sommet de la
tète 1)1 un, avec un trait blanc et une
tache jaune île chaque coté ; sourcils
cendrés; trait oculaire roux ; gorge
blanche ; poitrine parsemée de taches
i<>ug("àtre.s enloiircos de noir; parties
intérieures blanchâtres ; rémiges et
rectrices brunes ; bec cendré; pieds
rougeàtres. Taille, six pouces. De
1 Amérique seplentrionale.
Gros-Bec n.4.in. F. Bouvreuil
NAIN.
Gros- Bec niverolle , FringUla
riii'alis , L. Parties supérieui'cs bru-
nes , av.c le bord des plumes brunà-
Ire; .sommet de la tête , joues et nu-
que d'un gris bleuâtre; rémiges noi-
res; rectrices intermédiaires noires,
les latérales blanches lenninées de
noir; parties iuférieures blanchàires
ou blanches; bec jaune en hiver,
noir en été; pieds noirs. ïaille, sept
pouces. D'tlurope. La femelle a les
couleurs plus ternes.
Gros-Bec noirâtre. F". Gros-
Bec rose-gorge , femelle.
GroS-BeC noir V bec BbANC , CuC-
^othraustesalbiroalris, V ieill. PI uma ge
noir avec quelques taches blanches
•lUx ép;iulesel sur les tectrices al a ires;
bec blanc; pieds rougeâtres. ïaille,
six pouces.
Gros-Bec noir et beanc , trin-
^illa mela/ioleuca , Vieill. Parties su-
périeures blanches avec des taches
noires sur le manteau. Parties infé-
rieures variées de noir et de blanc ;
bec blanc ; pieds rougeâtres. Taille ,
cinq pouces. De l'Inde.
Gros-Bec noir et rouge. V. Gros-
Bec H^MATINE.
Gros-Bec îNoir-Souci, Loxia Bu-
iiariensis , Fjath. Parties supérieures,
avec les rémiges bordées le bleuâtre,
qui est la couleur de la tête et du cou;
parties inférieures jaunes; gorge et
poitrine orangées ; bec noirâtre ;
GRO y^■^
pieds d'un bi un rouge. Taille , sept
pouces. Amérique méri«liona!t'.
Gros-Bf.c NoNETTi: , Loxia Colla-
ria, L., BidV. , pi. enl. Sgô, f. 5. Par-
ties supérieuri's d'un bleu verdàlre ,
avec les tcHipes noires et les ailes va-
riées de jaun>- ; parties inférieures ,
croupion et collier d un blanc lou.s-
sàtre, avec une bande noire sur la
poitrine; bec noir; pieds brunâtres.
Taille, quatre pouces et demi. De
ITnde.
Gros-Bec non-pareil, Emberiza
ciuis, Lath., Bull"., pi. enl. ifig , f. i
et 2. Dos varié de vert et d'olivâtre ;
tête d'un bleu violet; petites tectrices
alaires violettes , les grandes vertes ;
devant du corps et croupion ronges;
1 eclrices d'un brun rougeâtre ; bec
blanchâtre en dessous; pieds biuns.
Taille, cinq pouces. La femelle a les
f)arties supérieures d'un vert ibncé,
es inférieures olives. Amérique.
Gros-Bec de Norton, Fjingilla
JSortuniensis , Lalh. Parties supérieu-
res variées de bi un-roux ; une ligne
blanche sur les ailes ; parties infé-
rieures blanchesavec quelques taches
roussâtres sur les côtés; rectrices noi-
râtres bordées de blanchâtre. Taille ,
cinq pouces. Amérique.
Gros- Bec de la Nouvelle-An-
gleterre. F. Gros-Bec tacheté.
Gros-Bec obscur. F. Gros-Bec
rose gorge, femelle.
Gros-Bec Olivarez , JringilUi
Magellauica,\'ie'\][ . : 1 riiigilla Sju'//a,
\ar., Lath., Ois. ch.,pl. oo. Parties
supérieures noires ou d'un brun oli-
vâtre , avec la tête, la gorge et deux
bandes noires sur les ailes ; base de
l'aile, cou, poitrine et parties infé-
rieines jaunes ; rémiges et rectrices
jaunes , terminées de noir. Taille ,
quatre pouces et demi. La femelle a
les parties supérieures variées de
brun et d'olivâtre , la tête cendrée ,
les parties iuférieures jaunes. De l'A-
mérique méridionale.
Gbos-Bec Olive , Etnhcriza oliia-
cca , L, Parties supérieures d'un vei t
olive, les inférieure.; d'un gris ver-
dâtrc; sourcils et gorge jaunes; de-
vant du cou noir, aiusi (pie le bec et
536
GRO
les pieds. Taille , trois pouces un
tiers. La femelle est brunâtre en des-
sus, blanchâtre en dessous. Des An-
tilles.
Gros-Bec olivette , fringilla Si-
nica , Lath. Parties superi*;ures d'un
brun olivàtie, nuance de verl et de
roux ; rectrices noires , bordées do
jaune et terminées de blanchâtre ;
joues et gorge vertes; poitrine el ven-
tre d'un roux varié de jaune; bec et
pieds jaunâtres. Taille, cinq pouces.
De la Chine.
Gros-Bec d'Ounalaschka , Frin-
gilla ci/ierea, Lath. Parties supé-
rieures brunes , avec les plumes bor-
dées de gris; un trait gris et un noir
de chaque côté de la tcte; devant du
cou cendré , lâcheté de blanc ; par-
ties inférieures blanches; bec et pieds
noirs. Taille , cinq pouces.
Gros-Bec Or \ noir, Fringilla au-
rea, Temm. Sommet de la tète, goige
et partie de la poitrine d'un rouge
orangé; front, irait oculaire, base
et extrémité des rémiges , reclrices
intermédiaires noir»; milieu des ré-
miges et reclrices latérales oranges;
extrémité de la queue noire; côtés de
la tête et inanleau fauves , tachetés
de noir; parties inférieures blanchâ-
tres. Taille, quatre pouces et demi.
De Java.
Gros-Bec Orchef, Loxia Benga-
lensis , L. , Coccut/iraustes c/uysuce-
phala , Vieill. Parties supérieures
brunes, avec le bord des plumes cen-
dré; tête et partie du cou jaunes;
parties inférieures d'un blanc jaunâ-
tre, avec une bande biunâtre sur la
l)oilrine ; côtés de la lète et gorge
blancs; bec rougeâtre; piedsjaur.es.
La femelle a la tête presque sembla-
ble aux parties supérieures. Taille ,
cinq pouces. Des Indes.
Gros-Bec a oreilles blanches ,
Fi'ingilld Icucotls , J^ath. Parties su-
périeures d'un brun pourpre plus ou
moins éclatant, avec les ailes plus
foncées et la queue quelquefois ver-
dâtre ou blanche ; les inférieures jau-
nes, nuancées de pourpre ou de cra-
moisi; une tache blanche de chaque
GRÔ
côté de la tête. Taille , quatre pouces.
De la Chine.
Gros -Bec a oreilles noires,
Azzara. Parties supéiieuresnoiiâtres,
avec le bord des plumes gris ; tectri-
ces alaires jaunes ; icmiges brunes
bordées de jaune; reclrices intermé-
diaires brunes , les latérales noires
terminées de blanc; une tache noire
de chaque côté de la tête, dont le som-
met est de la même couleur ; parties
inférieures blanches ; bec non"; man-
dibule inférieure orangée; pieds oli-
vâtres. Taille , cinq pouces. De l'A-
mérique méridionale.
Gros-Bec Orix , Loxia Onx ,
Lalh., Ois. ch. , pi. 66. Parties supé-
rieures grises, tachetées de brun ; lec-
trices alaires bordées de blanc; rémi-
ges et lectrices brunes; parties infé-
rieures blanchâtres; joues roussâtres;
bec brun; pieds rougeâtres. Taille,
six pouces. Le mâle , en plumage d'a-
mour , a la tête , la gorge , la poitrine
et leventie d'un noir velouté, les
réndges et les reclrices brunes , bor-
dées de blanc, le res'e du plumage
d'un roux orangé. Du cap de Bonne-
Espérance.
Gros Bec Outatapascu, Passe-
rinajlafi/rons , Vieill. Parties supé-
rieures brunes; front et trait ocu-
laire jaunâtres; joues noires; rectri-
ces intermédiaires brunes , les latéra-
les blanches en dehors ; parties infé-
rieures d'un blanc blcuâlre; gorge
jauue, avec le milieu noir; bec et
pieds noirs. Taille, sept pouces. Amé-
rique septentrionale.
Gkos-Bec Padda, Loxia Orjzivora,
Lath., Bufl\, pi. enl. ibi, f. i. Par-
ties supérieures d'un cendié violâtre;
les inférieures plus pâles, rosées sur
le ventre; lête , gorge, premières ré-
miges et reclrices d'un noir pur; joues
et tempes blanches; bec et pieds d'un
rouge de rose. Taille, cinq pouces.
La femelle a les couleurs moins vives,
sans tache blanche sur les joues. De
l'Inde.
Gkos-Bec Padda brun , Cocco-
thraustes fuscata , Vieill., Ois. ch. ,
pi. 63. Parties supérieures d'un brun
vineux ; sommet de la iêle brun ;
GRO
front, sourcils, menton et poitrine
uoirs; devant du cou brun; joues et
parties iufcricmvs blanches; bec et
pieds d'un gris bleuâtre. Taille, qua-
tre pouces et demi. La femclie est ,
en dessus, d'un giissombieel d un
gris-blanc en dessous, avec quelques
taches sur la poitrine. Des Moluques.
Gkos-Buc Pai'e. P . Giios-Br.c non-
p.vnEii,.
Gros-Bec Paroave, 7/v/?_§'///(z Do-
mi/iiciuia , Vieill , Ois. ch., pi. 69,
LuxiaDumiiiicana, Lath J»arties su-
périeures noires , variées de cendré
sur le dos et le manteau ; lectrices,
rémiges et rcctrices bordées de blanc;
tète , gorge et devant du cou rouges ;
Earties inférieures et côtés du cou
lanchâtres; bec et pieds rougeâtres.
Taille , six pouces. Du Brésil.
Gros-Bec Paroave huppé , Loxia
citcullata, Lath., Yieill.,Ois. ch., pi.
70. Parties supérieures d'un cendré
bleuâtre; tectrices et rémiges noires
bordées de cendré; recSrices noires ;
tête garnie d'une huppe t!e plumes
effdées , rouge ainsi que la gorge et le
devant du cou; côtés de la lète, du
cou et parties inférieures blancs;
bec et pieds noirs. Taille , six pouces
et demi. Amérique.
Gros-Bec perlé , Loxia pei'lata ,
Lath. Parties supérieures noires , les
inférieurci brunes , mélangées de
blanc et de noir vers les jambel et la
queue. Taille , trois pouces et demi.
D Afrique.
Gros-Bec hePerrein, Tringilla
Peirei/ii , Vieill. Parties supérieures
iioiiâtres , avec le dos et le cioupion
rouges ; tète et parties inféiieures
ceudrées ; la teinte est plus obscure
vers l'abdonrcn: bec et pieds bleuâ-
tres. Taille, trois pouces et demi.
D'Afrique.
Gros-Bec Perroquet. P'. Psitta-
Ciy ACAl.iUTHE.
Gros-Bec petit chanteur de Cu-
ba , l'riiigilla Icpida , L. Parties su-
périeures d'un vert olive avec les ré-
miges et les rectrices bordées de jau-
ne ; lète et côtés du cou jaunes ; man-
teau noir; poitrine noirâtre; parties
inférieures grises; bec noir; pieds
GKO •'■>37
rougeâtres. Taille , trois pouces et
demi. I-a femelle est d'un brun ver-
dâlre en dessus, fauve en dessous.
<}ROs-Brc PETITE IjINotte des vi-
gnes. /'. Gros-Bec Sizi;rin.
Gros-Bec piîtit Moineau de Bo-
logne, Iriiigilla brac/iyura , J-'alh. ,
variété du Gros-Bec Friquet.
Gros-Bec p;Trr Moineau du Sé-
négal, Loxia JstriUi , Var. , Lath.,
BulV., pi. enl. ilo, fig. J. Parties su-
périeures blanchâtres , variées de ro-
se , avec les tectrices alaires et les
scapulaires brunes ; sommet de la
tête bleuâtre; trait oculaire louge;
rémiges et rectrices noirâtres ; parties
inférieures bleues; becctpieds rouges.
Taille , quatre pouces. D'Afrique.
Gros-Bec petit Sénégal! bouge,
rriiigilla minima, Yieill., Ois. ch. ,
pi. 10. Plumage rouge, nuancé de
vert olive sur le dos et l'abdomen ;
rémigos et rectrices brunes , bordées
de rouge ; quelques points blancs
aux parties inférieures; bec et pieds
rouges. Taille, trois pouces et demi.
D'Afrique.
Gros-Bec petit Sénégalt a ven-
TRE bouge, Tringilla rubri-ventriSy
Vieill., Ois. ch., pi. i.î. Parties supé-
rieures brunâtres; plumes rayées de
noir; rémiges et rectrices brunes,
noirâtres en dessous; une tache rou-
ge qui entoure l'œil; parties Inférieu-
res brunes , variées de rouge sur la
poitrine et le ventre; bec et pieds
rouges. Taille, quatre pouces. D'A-
fiique.
GroS-BeC des PlULTPPlNES. V.
Tisserin Toucnamcourvi.
Giios-Bec des Pins , Tringilla
Tinetorum , Lath. Parties supérieures
roussâlres, mêlées de rouge-brun ,
les inférieures jaunes avec une bande
brune sur la poitrine; bec et pieds
cendrés. Taille, cinq pouces. De Si-
bérie.
Gros-Bec Pinson , Tringilla Cœ-
Icbs, L.,ButT. , pi. eul. 54. Parties
supérieures brunâtres, nuancées d'o-
livâtre ; front noir ; sommet de la tète
et nuque d'un gris cemlré ; croupion
vert ; rémiges et rectrices noires ;
deux bandes blanches sur les ailes i
538 GKO
recldces laférales terminées par une
tache blanche; parties inférieures d'un
cendré vineux; bec bleu; iris brun,
ainsi que les pieds. Taille , six pouces
un quart. La femelle est plus petite ;
elle a toutes les parties inféiieurcs
d'un cendré blanchâtre. D'Europe.
Gros-B£c Pinson d'Ardennes. f.
Gros-Bec d'Ardennes.
Gros-Bec Pinson brun. V. Gros-
Bec SiZERIN.
Gros-Bec Pinson de la Chine. V.
Gros-Bec olivette.
Gros-Bec Pinson a double col-
lier./^. Gros-Bec A double collier.
Gros-Bec Pinson FRISÉ. /^.Gros-
Bec FRISÉ.
Gros-Bec Pinson a gorge blan-
che. T^. Gros-Bec a gorge blanche.
Gros-Bec Pinson grivelé , Fiin-
gilla iliaca, Laih. Parties supérieures
brunâtres, variées de taches plus
foncées et rougeâtres sur les ailes ;
deux bandes d'un brun rougeâtre de
chaque côté de la gorge; parties in-
férieures blanches avec une grande
iache brune sur la poitrine entourée
de quelques traits réunis deux à deux
par le sommet ; bec brun en de^^sus ;
pieds jaunâtres. Taille, six pouces.
Amérique septentrionale.
Gros-Bec Pinson jaune et rouge.
y. Gros-Bec jaune et rouge.
Gros-Bec Pinson a long bec. /^.
Gros-Bec longirostrk.
Gros-Bec Pinson leucophore. /'.
Gros-Bec a tète blanche.
Gros-Bec Pinson de neige. F^.
Gros-Bec niverolle.
Gros-Bec Pinson Paroave. f^ .
Gros-Bec Paroave.
Gros-Bec Pinson Paroave huppé.
/^. Gbos-Bec Paroave huppé.
Gkos-Bec Pinson de Ténériffe.
f^. Gbos-Bec de Ténériffe.
Gros-Bec Pinson a tète blanche.
P^. Gros-Bec a tète blanche.
Gros-Bec Pinson de Worabée.
f^. Gbos-Bec Worabée.
Gros-Bec piqueté. P'. Gros-Bec
Amakdava.
Gros-Bec a poitrine noire, Loxia
Americaiia , Lath. , Loxia peçtoralis ,
ViellI. Parties supérieures noires ; les
GRO
inférieures blanches avec une bande
noire sur la poilrine; bec noir; pieds
bruns. Taille, quatre pouces. D'A-
mérique.
Gros-Bec ponceau , Coccothraus-
tes ost/ina, Vieill., Ois. ch. , pi. 48.
Le plumage noir à l'exception de la
lête , de la gorge , du cou , de la poi-
trine , des flancs et des rectiices , qui
sont d'un rouge ponceau ; bec et
pieds noirs. Taille, six pouces. De
l'Afrique et de riude.
GROS-Bic DE PoRTO-Ricco, Lox'ia
Fortu-Ricensis , D. Le plumage noir
à l'excepllou d'une lunule sur le cou
et des plumes anales qui sont d'un
brun roux. La femelle est d'un gris
cendré avec l'anus roux ; bec et pieds
noirs ou bruns selon le sexe. Taille ,
six pouces trois quarts.
Gros-Bec Prasin, Loxia Prasina,
Lath. Le plumage d'un vert olive,
avec le croupion et les rectnces in-
termédiaires rouges, les latérales
noires , bordées de rouge ; bec et
pieds noirs. La femelle est d'un bi uu
olive en dessus , jaunâtre en dessous;
le croupion est d'un rouge terne ; les
rectrices noires , tei minées de blanc.
Taille , quatre pouces et demi. De
Java.
Gros-Bec des prés , Passerina
pratensis , Vieill. Parties supérieures
grises^ variées de taches noires ; pe-
tites tectrices alaires bordées de vert;
rémiges et rectrices noirâtres , bor-
dées de blanchâtre ; sommet de la
léte noir , avec une bande longitudi-
nale grise; sourcils et poignets jau-
nes; gorge et parties inférieures rous-
ses ; bec brun ; pieds brunâtres. Tail-
le , quatre pouces. La femelle a les
sourcils roux et n'a point de jaune
aux poignets.
Gros-Bec quadbicolor , Emberi-
za quadricotur , Lath., Buff'., pi. oui.
ioi,f. 2. Parties supérieuies vertes;
têic et cou bleus; rectrices rouj^es ,
terminées de vert; parties inférieures
d un brun clair , avec une bande
rouge sur le milieu du ventre; bec
brun ; pieds rougeâtres. Taille , cinq
pouces. Des Moluques.
Gros-Bec a quatre brins , Embe-
GUO
rizaregia, Lnlh. , friiigUia rugia ,
Vieill., Ois. ch.,pl. b4 cl 55. Piiitios
supérieures noires; les quatre lectri-
ces intermédiaires presque tlénuées
de barbes cl très-allongées; joues,
goigc, collier, poitrine et ventre
orangés; abdomen blanc; bec et
pieds rouges. Taille, dix pouces. La
femelle est privée lie longs biins, et
n'a que trois pouces et demi. Ella est
en dessus d'un brun roux , laclielé
de noirâtre; trois traits et une tache
auriculaire d'un brun noirâtre ; ré-
miges et lectrices noirâtres , bordées
de cendré : parties inférieures cen-
drées. D'Afrique.
Gros-Bec a quatre raies. F.
Gros-Bec d'Aruennes, femelle.
Gros -Bec a queue blanche Va-
riété du Gros-Bec Souicie.
Gros-Hec a queue courte , Coc~
cothraiisti'S brevicatida ,^\ç\\\. Par-
ties supérieures d'un brun rougeâlre;
grandes tectrices alalies blanches;
l'eclrices brunes, terminées de blanc;
gorge , poitrine et haut du ventre
rouges , rayés de brun ; abdomen
d'un blanc bleuâtre; bec et pieds
bruns. Taille, trois pouces un tiers.
La femelle est brune en dessus , d'un
brun rougeàtre endcsîous.DeCeyIan.
Gros -Bec a queue étagée, Pas-
scruia siiheintra , Vieill. Parties supé-
rieures vcrdâtres , tachetées de brun;
tête et cou bruns avec les plumes en-
tourées de gris ; rectrices étagées ,
pointues , b.unes, bordées de vert;
parties inférieures cendrées , brunâ-
tres vers les flancs ; bec brun; pieds
blanchâtres. Taille , cinq pouces. De
l'Amérique méridionale.
Gros-Bec a queue en éventail ,
Loxia/label/i/era , Lath. , BufF. ,p].
enl. 58o. Parties supérieures d'un
brun rougeàtre, les inférieures d'un
rouge brunâtre; rémiges , rectrices,
bec et pied» noirâtres. Taille , cinq
pouces. Amérique septentrionale.
Gros -Bec a queue pointue,
fringilla caudacuta , Wils. , Omit.
Amer. , pi. 34 , f. "h. Parties supérieu-
res olivâtres avec le bord des plumes
blanchâtre ; côtés de la tète cendrés ,
avec deux bandes orangées; sommet
delà tête et occiput entourés de brun;
parties inférieures blanchâtres , avec
la poitrine fauve, tachetée de noir;
abdomen brunâlrc ; bec non âirc ,
pieds jaunes. Taille, cinq pouces.
Amérique .seplcnlrionalc.
Gros Hec A queue rayée, /-'/y//-
gilla fasciata , Lalli. P.irlirs supé-
rieuies brunes, tacheti-cs de noir;
tectrices alaue.> roussâtres; rémiges
noirâtres, bordées de blanc; rectri-
ces brunes , rayées de noir; parties
inférieures blanchâtres, striées de
noir ; bec et pieds bruns. Taille, cinq
pouC(^s. Amérique jeptentrionale.
Gros -Bec ql'inticoi.or , Cocco-
t/irai/s/esqi/irii/co/or,Y'ic\\l., Ois. cli.,
pi. 54. Parties supérieures cendrées,
avec les ailes et la queue brunes ;
croupion orangé ; gorge et abdomen
noirs; parties inférieures blanches;
bec rougeàtre; pieds noirs. Taille,
quatrepouccset demi. Des Moluques.
Gros-Bec quinticolor du Séné-
gal, Fringilla quinticolor, Vieill.,
Ois. ch., pi. i5. Parties supérieures
d'un veit olive, les inférieures d'un
gris bleuâtre ainsi que la tête ; crou-
pion et sourcils rouges ; rectrices
noires; bec rouge, rayé de noir;
jticds rougeâtres. Taille , quatre pou-
ces.
Gros-Bec rayé, Loxia radiata.
Lath. Parties supérieures noires ainsi
quela poitrine; rémiges etflancs rayés
de noir et de blanc; ventie blanc ainsi
que le bec ; pieds noirâtres. Taille,
quatre ]30uces.
Gros-Bec républicain. F . Gros-
Bec social.
Gros-Bec rose, Tringilla rosea,
Lath. Parties supérieures variées de
brun, de gris el de rose; tête rose avec
la base du bec entourée de plumes
blanchis ; rémiges et rectrices noirâ-
tres bordées de rose. Parties inférieu-
res d'un cendré rosé. Taille , six pou-
ces. De Sibérie.
Gros-Bec rose des Tnues , Cocco-
thraustcs /'os^ja, Vieill . , Ois . ch . , pi . 65 .
Parties supérieures d'un gris brun ,
varié de rose ; tête , tectrices caudales,
croupion , gorge et poitrine d'un rose
pur ; parties inférieures blanches; ré-
54o
GRO
migeà et rectrices brunâlres , boi'dées
de rose; bec et pieds bruns. Taille,
cinq pouces. Hors le tenipj des amours
le mâle est, ainsi que la l'enielie , brun
en dessirs , varié de gris-blanc et de
verdâtie en dessous.
Gbos-Bec rose-gorge, Loxia JmcIu-
■viciaiia , La th. , Coccot. lubiicoUis,
Yieill., buil"., pi. enl. i55,r. 2. Paities
supérieures noires avec quelques ta-
ches blanches sur les ailes ; gorge
noire ; haut de la poitrine rose; par-
ties inférieures blanches ; bec et pieds
biuuâlres. Taille , sept pouces. La le-
nielle a les pa.rties supérieures noi-
râtres vaiiées de brun, les inléricures
blanches, tachetées debi un. De l'A-
mérique septentrionale.
Gros-Bec rouge, Fiingilla Sjmcga-
lensis, Vicill. , Ois. ch. , pi. 9. Parties
supérieures d'un gris olivâtre, iii é;
côtés de la têie et du cou, croupion et
parties inféiieures rouges avec des
points blancs siulescô:és delà poitii-
nej rectiiccs noires; bec uoii'àtri'; pieds
bruns. Taille, quatre pouces. La fe-
melle est brune en dessus , d'un
biun 1 ougeâlre en dessous , avec lab-
domen blauchâlie. Du Bengale.
Gros-Bec rouge x.t noir , Loxia
G/v.r,Var. Lalh. f'. Gros BecFondi.
Gros-Bec roussatre, Passe/iuaru-
yèice«s, Vieill. Parties supérieures d'un
cendré roux, tachetées de noir; bords
du front , deux raies sur le sommet
de la tète et^ trait oculaire noirs ; une
raie grise au milieu de la nuque;
rémiges et rectrices noirâtres, bordées
de cendré , ces dernières sont poin-
tues; parties inférieures cendrée-;, ta-
chetées de brun sur les flancs ; bec et
piedi bruns. Taille , six pouces. Amé-
rique septentrionale.
Gros-Bec roux, Fiingilla calida,
L. Parties supérieures rousses, lache-
téesde noir , les iulerieuies d'un loux
cendré; bec noirâtre; pieds jaunes.
Taille , cinq pouces. Des Indes.
Gros-Bec sanguinolent, i-'/vw^/Z/a
sanguinolenla ,'\1q.\\\\\\ . ,0\% . color., pi.
221, f. i. Parties supérieures d'un
brun cendré; sourcils, croupion, mi-
lieu de la poitrine et du ventre , côtés
dci mandibules , d'un rouge de sang
GRO
très-vif; gorge et côtés de la poitrine
et du ventre jaunes ; flancs cendrés ,
rayés de bleuâtre et de noirâtre ; rec-
trices brunes , les latérales terminées
de blanchâtre; milieu des deux man-
dibules noir; pieds rougeâlres. La fe-
melle a les couleurs peu tranchées ,
la gorge blanche , les parties infé-
rieures jaunâtres , l'abdomen seul
rouge. Du Sénégal.
Gros-Bec de Sa\ ana, Fiingilla Sa-
t-awa, Wils.,Orn. Am. [)1. 34, f. 4. Par-
ties supérieures bleuâtres , tachetées
de brun; lectrices alaires et rémiges
bordées de blanc; parties inféritures
blanches, tachetées de lougeâlre sur
la poitrine; bec briui ; pieds jaunes.
Taille, cinq pouces un quart. De l'A-
mérique septentrionale.
Gros-Bec du Sénégal, F'. Gros
BecDioch.
Gros-Bec Sénégali a couronne
BLEUE. F. Gros-Bec a couronne
BLEUE.
Gros-Bec Sénégali Dancik. F".
Gros Bec Danbik.
Gros-Bec Sénégali Dufbesnk. F.
Gros-Bec Dufresne.
Gros-Bec Sénégali a front poin-
tillé. F. Gros-Bec a front poin-
tillé.
Gros-Bec Sénégali a gorge noire.
F. Gros-Bec a gorge noire.
Gros-Bec Sénégali a mousta-
ches NOIRES. F. Gros-Bec a mous-
taches noires.
Gros-Bec Sénégali a moustaches
ROUGES. F. Gros-Bec a moustaches
ROUGES.
Gros -Bec Sénégali quinticolor.
F . Gros Bec quinticolor.
Gro.s-Bec Sénégali rouge. F.
Gros-Bec rouge.
Gros-Bec Sénégali rouge (petit).
F. Gros- Bec petit Sénégali rou-
ge.
Gros-Bec Sénégali a ventre rou-
ge (petit). P'. Gros-Bec petit Sé-
négali A ventre rouge.
Gros-Bec Serevan. F. Gros-bec
Amandava.
Gros-Bec Serin des Canaries ,
Fiingilla Canaiia , Lalh., Bufl'. , pi.
enl. 302, f. 1. Parties supérieures
GRO
})runes avec le bord des plumes cen-
dre ; front, cotes de la tête, crou-
pion , gorge, devant du cou et poi-
trine d'inî jaune verdàtre, lâcheté de
l)run sur les flancs. Parties inlVricu-
res blanchâtres; bec cendré; pieds
biuns. Taille, cinq pouces. Les cou-
leurs sont sujettes à varier dans la
domesticité, au point que Ion voit
des individus d'un jaune d'or et
d'autres entièrement d'un jaune blan-
châtre.
Ghos-Bec Si.rin du cap de Bonne-
Espérance. Var. de l'espèce précé-
dente.
Gros-Bec Serin de la Jamaïque,
Fringilla caria, Lath. Parties supé-
rieures d'un brun jaunâtre, les infé-
rieures jaunes avec l'ab. Ionien blanc ;
rémiges et reclrices brunes, rayées de
blanchâtre; bec et pieds bleuâtres.
Taille , huit pouces.
Gros-Bec Seuin jwse a front
couleur de safran, TringilLa Jla-
veola, \j;\\\\. Variété présumée du
Gros-Bi.c Serin des Canaries.
Gros-Bec Serin de Mosambique,
Fri/igilla iciifa, Vieill., Buff., pi. enl.
^64, (". 1 et Q. Paraît n'être aussi qu'une
variété du Gros-Bec Serin des Cana-
ries.
Gros-Bec Six, rringillci barbota ,
Lath. Plumage jaune, nuancé de
verl; ailes variées de noir, de vert et
de jaune; tèlc d'un noir velouté; la
femelle est grise avec les ailes tache-
tées de jaune. Taille , cinq pouces.
De l'Amérique méiidionale.
Gros-BecStzerix, Fringilla Lina-
ria, L.; Friii^illajlavirosliis, L. ,Buti'. ,
pi. enl. 48.'), f. 2. Parties supérieures
d'un cendré roux, tacheté de noir;
front, joues et gorge noirs; sommet
de la tête d'un cramoisi foncé; côtés
de la gorge , devant du cou , poitrine,
ilancs et croupion d'un cramoisi
clair; rémiges et rectrices noires bor-
dées de roussâire ; bec jaune; pieds
noirs. Taille, cinq pouces. La femelle
n'a point de rouge au croupion et
sur les parties inférieures. D Europe.
GrOS-BeC SlZERlN CaRARET. f-' .
(jR os-Bec Sizf.rin.
Gros-Bec Social, Loxia Socia ,
GRO f.4i
Lath. Parties supérieures d'un brun
roux, les inférieuies jaunes; tour du
becnoir ; cotés tlela tête jaunâtres; bec
noir; pieds bruns. Taille, cinq pou-
ces et demi. Uu cap de Bonne-Espé-
rance.
Gros Bec SOUFRÉ. J^. Gros-Becdu
CAP DE BoNNE-EsPÉRANCE.
Gros-Bec SouLciE, l'ringilla Pe-
truriia, L.; J'/i/igilln xtulla, Gmel.j
Fringilla So«(;/«e//5/6,Gmel.,Bufr. ,pi,
enl. a25. Parties supérieuies brunes ,
variées de noirâtre et tachetées de
blanc; wne tnciie blanche à l'extré-
mité inléiieure des reclrices; sourcil
blanchâtre; tiait oculaire brun ; par-
ties inférieures cendrées , variées de
blanchâtre; une tache jaune sur le
devant du cou; mandibule supérieu-
re hrune ; pieds d'un brun rougeâlre.
Taille , cinq à six pouces. D'Europe.
Gros -Bec Souiciet , Fringilla
montccota, F. Canadensis , F. tiyema-
lis, L., Buif., pi. enl. 220, f. 5. Parties
supérieures d'un brun roux , tacheté
de noir; sommet de la tête marron;
crou[)ion fauve; tectrices alaires gri-
ses bordées de blanchâtre; rémiges
et reclrices noirâtres , bordées de
blanchâtre; parties inférieures grises
avec le milieu du ventre roux; bec
et pieds noirâtres. Taille, cinq pou-
ces et demi. La femelle a les couleurs
moins vives , et le sommet de la tête
gris. De l'Amérique septentrionale.
Gros-Bec strié. P". Gros-Bec de
l'île de Bourbon.
Gros-Bec de Suède, f^. Gnos-BEc
d'ARDENNES, jeune âge.
Gros-Bec XAcnETÉ, Loxia niacu-
lata, Lath. Parties supérieures bru-
nes, tachetées lie blanc, les inférieures
blanchâtres, rayées de noirâtre; rec-
trices latérales blanches à l'exté-
rieur et à l'extrémité; tectrices cau-
dales inférieures jaunes; bec et pieds
bruns. Taille, six pouces. De l'Amé-
rique S(j)tcnlrionale.
Gros-Bec tacheté de Java. J^.
Gros-Bec Jacobin.
Gros-Bec Tarin, Fringilla Spinus,
L.,BuÛ'. ,pl.enl. 485,f. 5. l'artiessupé-
ricuresverdâlrcs et cendrées, tachetées
d;j noir; sommet de la tèle et gorge
542
Gi\0
noirs; bande oculaire , parties iiift'-
rieures et bord des rémiges et des
rectrices jaunes; deux bandes sur
l'aile, l'une noire, l'autre verdâtre ;
abdomen blanchâtre ; bec et pieds
noirâtres. Tadie, quatre pouces et
demi. La femelle a touies les pai-
ties supérieuics d'un cendré olivâ-
tre , striées de noir , les inférieures
blanchâtres et également striées, les
. bandes des ailes d'un blanc jaunâtre.
D'Europe.
Ghos-Bcc Tarin bleu d'acier ,
Fringilla splendetis, Yieill., F. nltens,
Var. Lath., BufF., pi. enl. 224, f. 3.
Plumage noir irisé en bleu; bec et
pieds noirs. Taille, cinq pouces. D"A-
friquc.
Gros- Bec 'J'arin de la Chine ,
Fringilla ylsiatica , l.ath., Fringilla
Sinensis , Gmel, Parties supérieures
d'un vert olive; tète noire; tectrices
jaunes; deux bandes noires sur les
ailes ; parties inférieures jaunes; bec
et pieds noirs. Taille , cinq pouces.
Gros-Bec a tempes rougf.s, frin-
gilla temporalis, Lath. Parties supé-
lieures brunes , les inférieures blan-
ches; somnict de la 'ête bleuâtre;
trait oculaire et croupion rouges ; bec
et pieds rougcâtrcs. Taille , quatre
pouces et demi. De l'Australasie.
Gros-Bec df, TÉNÉRif fe , Fringilla
Cananensis, Vieill. Parues supérieu-
res noires; tectrices aiaires bordées
de blanc; parties inférieures roussâ-
Ires; pieds rougeâlres. Taille, cinq
poLicc.^'.
Gros-Bec de la Terre de feu ,
Fringilla ai/straiis , Lath. Plumage
brun avec tm collier ronssàtre.
Gros-Bec a tète d'azur , Fringilla
pic/a, Lath. Paities supérieures d'un
cendré pouri^e; sommet de la tête
bleuâtre; devant du cou, gorge et
poitrine rouges ; venîre blanchâtre;
croupion jaune; rémiges et rectrices
bleues; bec et pieds rouges. Taille,
trois pouces deux tiers. De Chine.
Gros-Bec a tète blanche, Loxia
ferruginosa, Lath. Plumage brun avec
la tète et la nuque blanches; des
■ taches noires à la base du bec, à la
eorge et au milieu de la poitrine;
GRO
bec cendr<? ; pieds noirs. Taille, qua-
tre pouces. De l'Inde.
Gros-Bec a tète blanche et dos
rouge , fringilla leucocephala. Tête ,
cou , gorge et milieu du ventre
blancs; un croissant noir entre le
bec et l'œil ; rémiges et rectrices
noires bordées de roux; dos et crou-
pion rouges ; une plaque noire sur la
poitrine; flaucs noiis , tachetés de
blanc; bec rouge; pieds bruns. Tail-
le , quatre pouces. De l'Australasie.
Gros-Bec a tête jaune, Loxia
Mexicaiia, Lath. Parties supérieures
brunes, variées de brunâtre; les in-
féiieuresjaunâtres, tachetées de brun;
sommet de la tête et gorge jaunes
avec les joues et les côtés du cou
bruns; bec rougcâtrc; pieds bruns.
Taille , cinq pouces et demi. Améri-
que.
Gros-Bfc a tête marron. F".
Gros-Bec Cisalpin.
Gros-Bec a tête noire , Cuc-
ro/lirai/stesrnelanocepliala,Yiciï[.Var-
fies supérieures d'un brun rougeâ-
Ire; tète d'un noir velouté; gorge
blanche avec un demi-collier noir:
poitrine et ventre rougeâlres ; rectri-
ces aiaires noirâtres avec une bande
blanche; rectrices noires , terminées
de blanc; bec et pieds noirâtres. Tad-
ie,quatre pouces c!eu\ tiers. Amérique
méridionale.
Gros-Becatêtenoibe. /■'. Bruant
A tète noire.
Gros-Bec a tête noire de la Cnr-
NE , Fringilla melanocephala , L.
Parties supérieures brunes; devant
du cou noir , avec les côtés striés et le
derrière blanc; ventre blanc; poitri-
ne striée; bec rouge; pieds cendrés.
Taille , quatre pouces.
Gros-Bec a TÈTE RATÉE. Parties
supérieures noirâtres , variées de
blanc et de jaunâtre ; les inférieures
blanchâtres; tête noirâtre avec trois,
raies jaunes ; bec et pieds cendrés.
Tadle,six pouces et demi. Amérique
méridionale.
Gros -Bec tigré. P'. Gros-Bec
a manda va.
Gros-Bec Titit, Fringilla socialis,
Wils. , Orn. Amer. , pi. i6, fig. b-
GRO
Parties supérieures varices de bruu ,
de roux et do noirùlrc ; sonnnct de la
tête roux ; Sourcils bl;»iics ; Unit ocu-
laire noir, ainsi que le Irout qui est
traversé par une li^nc blaucUc ; joues
cl côlés (lu cou gris; nuque Incnetcc
de noir; parties inférieures d'un gris
blanchâtre ; bec et pieds noirâtres.
Taille, quatic pouces trois quarts.
Amérique seplenlrionale.
Gros -Bec ïoxiïf, , Friiigilla va-
riegala, Lalh. Le plumage varié de
j unie , de rouge , de brun et de bleu;
tète rouge, variée de pourpre ; rémi-
ges et rcctrlces brunes , bordées de
blanc; poitrine jsune ; bec jaune;
pieds rouges. Taille , cinq pouces
deux tiers. Ue l'Océanic.
Gros-Bf.c Vkngoline , Fringilla
Ângolensis, Lalh. Parties supésieuics
variées de brun et de brunâtre ; ré-
miges et lectrices bordées de gris
clau' ; cotés de la tête roux; trait
oculaire brun; croupion jaune; par-
tics inférieures fauves , tachetées de
brun ; bec et pieJs bruns. Taille, cinq
polices. De l'Afrique.
Gbos-Bec a venthe jaune, Loxia
/laviventris ,\ja.\\\. Parties supérieu-
res brunes, avec le bord des plumes
verdâtre ; les inférieures et le trait
oculaire jaunes ; croupion verdâtre;
bec et pieds d'un gris-brun. Taill ■ ,
cinq pouces.
Gro.s-Bec a ventre noir , Loxia
ylfra y Lalh. Parties supérieures jau-
nes avec quelques taches brunâtres ;
ailes et queue noirâtres; parties infé-
rieures noires. Taille , cinq pouces.
D'Afrique.
Gros-Bec a venire roux. V.
Bouvreuil a bec blanc.
Gros - Bec Vestarou , Fringilla
citrinella , L. , Eml/eriza brama/is ,
Scop. , Buff. , pi. enl. 658, f. 2. Parties
supérieures d'ua vert jaunâtre ,
nuancé de cendré; front, sommet »'ie
la tête, gorge, devant du cou , poitri-
ne et ventre d'un vert jaunâtre; oc-
ciput, nuque , côtés du cou et flancs
cendrés; une bande sur les ailes et
croupion jaunâtres; rémiges et rec-
ftices noires, lisérées de cendré.
GRO 54. î
Tadle, quatre pouces cl demi. D'Eu-
rope.
Gnos-Bi'.c Ventarou de Proven-
ce. /^. Gros-Bec Ventabou.
Gros-Bec verdâtre , Loxia vi-
re ris , Lath. Plumage verdâtre , avec
les scapulaires et les tectrices alaircs
bleues ; rémiges et reclrices noires ,
bordées de verdâtre. Amérique méri-
dionale
Gros-Bec vert-rrunet , Fringilla
hutyracea , Lath., Bufi"., pi. enl. ô^i ,
f. 1 . Parties supérieures d'un vert-
brun foncé ; sourcils, croupion et
parties inférieures jaunes; trait ocu-
laire olivâtre : un troisième trait de
couleur noire sur les joues; bec et
Sicds bruns. Taille , quatre pouces et
cmi. Du cap de Bonne-Espérance.
Gros-Bec Yerderin , Loxia Do-
minicensis, Lath. , BuÛ"., pi. enl. 54i ,
f. 2. Parties supérieures d'un vert-
brun avec le bord des plumes verdâ-
tre ; gorge el poitrine rousses , tache-
tées de brun ; abdomen blanc. Tail-
le, cinq pouces. Des Antilles.
Gros- Bec Verdier , Fringilla
Chloris , Loxia Cltloris, Gmel., bufF. ,
pi. enl. 167, f. 2. Plumage d'un vert
jaunâtre ; tectrices alaircs cendrées ,
tachetées de noir ; rectrices jaunes ,
terminées de noir ; les deux iutermé-
diaiies entièrement noires ; bec et
pieds rougeâtres; iris brun. Taille,
six pouces. La femelle a les parties
supérieures cendrées , nuancées de
jaunâtre; la gorge et le milieu du
venlie jaunâires ; le reste cendré.
D Europe.
Gros-Bec Verdier de la Chine,
Loxia Sinensis , Lath. Parties supé-
rieures d'un brun clair; lête et cou
d'un gris \erdâlre; rémiges variées
de roux , de cendré el de noir; rec-
trices noires, terminées de blanc;
parties inférieures d'un gris roussâ-
tre ; bec et pieds verdâtres. Taille ,
six pouces.
Gros-Bec Verdier sans vert ,
Loxia jîfricana , Lath. Parties supé-
rieures variées de gris et de brun
verdâtre; tectrices rousses; poitrine
variée de blanc et de Inutii; gorge el
parties inférieures blanchâtres. Tail-î
544 GRO
le, six pouces. Du cap de Bonne-
Espérance.
Gros-Bec des vekgers. V. Gros-
Bec TiTIT.
Gros -Bec vermiculé , Cocco-
thr-austes variegata^ Vieill., Ois. ch.,
El. 5i. Parties supériciiresdun gris-
run nuancé de jauiiàtie; tête,
joues et gorge noires; croupion et par-
ties inférieures blanchâtres , rayées
de zig-zags noirs; rectriccs intermé-
diaires plus longues que les autres;
bec et pieds cendrés. Taille , quatre
pouces. Dos Moluques.
Gros-Bec vert , Fringllla melba ,
Lath. Parties supérieures d'un vert
jaunâtre; iront , gorge, tectrices
caudales et rcctrlces rouges ; rémiges
verdâlres , bordées de rouge; parties
inféiieures verdâlres, rayées de brun ;
abdomen blanchâtre ; bec rougeâtre;
pieds gris. Taille , quatre pouces et
demi.
Gros-Bec vert a ventre rou-
geâtre, Jringilla pirîdls , Vieill.,
Ois. ch. , pi. 4. Parties supérieures
d'un vert olive ; têle d'un gns verdâ-
lres ; joues, gorge et parties inférieu-
res grises, nuancées de rouge; bec et
pieds rouges. Taille, quatre pouces.
De l'Afrique.
Gros-Bec VERT A croupion rouge.
/'. Gros-Bec Prasin.
Gros-Bec Veuve Chrysoptère.
V. Gros-Bec Chrysoptère.
Gros -Bec Veuve au collier
d'Or. F'. Gros-Bec a collier d'Or.
Gros-Bec Veuve a deux erins.
/^. Gros-Bec A deux brins.
Gros-Bec Veuve Dominicain, f.
Gros-Bec Dominicain.
Gros-Bec Veuve a épaulettes.
V. Gros-Bec a éi'aulettes.
Gros-Bec Veuve éteinte. /^.
Gros-Bec éteint.
Gros- Bec Veuve en feu. V.
Gros-Bec en feu.
Gros -Bec Veuve mouchetée,
Tlmheriza piincipalls , Lalh. Parties
-supérieures d'un brun orangé, varié
de noir ; côtés de la tète , petites lec-
îiices alairrs , ventre et cuisses blah-
châtres ; poitrine orangée; l'cclriccs
d'un brun obscui*, bordées de roux ;
GRO
lesquatre intermédiaires plus Ion gués
et noires; bec et pieds rougeâtres.
De l'Afrique.
Gros-Bec Veuve a quatre brins.
r^. Gros-Bec a quatre brins.
Gros-Bec des Vignes, f^. Gros-
Bec Linotte.
Gros-Bec de Virginie. F. Gros-
bec Cardinal huppé et Gros-Bec
gris-albin , qui sont deux espèces
différentes auxquelles on a donné la
même synonymie.
Gros -Bec vulgaire. /^. Gros-
Bec COMMUN.
Gros -Bec Weebong. /^. Gros-
Bec a DOS ROUGE.
Gros -Bec Worabée, Fringilla
Abyssinica , Lath., Vieill. , Ois. ch.,
pi. 28. Plumage jaune; nuque, joues
et gorge d'un noir velouté ; rémiges
et rectrices brunes; bec noir; pieds
rougeâtres. Taille, cinq pouces. La
femelle est grise , tachetée de brun ,
et le mâle lui ressemble hors le temps
des amours. (dr..z.)
GROSEILLER. Rihes. bot. phan.
Ce genre de la Penlandrie Digynie,
L., avait été placé dans la famille des
Cactées par le professeur Jussieu. 11
est devenu le type d'une nouvelle
famille établie par De CaudoUe (Flore
Française, 2'' édition ) sous le nom de
Grossularices. JNous allons le décrire
d'après notre collaborateur Achille
Ptichard (Botanique médicale, i'^vol.,
p. 407), qui, eu adoptant la famille
fondée pnr le professeur De Candolle,
a changé sa dénomination en celle
de Ribésiées. Le? Groscillers offrent
les caractères suivans : calice adhé-
rant par sa base à l'ovaire , plus ou
moins campanule , à cinq divisions
égales ; corolle composée ae cinq pé-
tales en général fort petils et alternes
avec les divisions du calice ; cinq
étamines alternes avec les pétales , à
iilcls insérés ta la base des divisions
calicinalcs sur une sorte de bourrelet
peu saillant lormé par une mntière
glanduleuse épanchée sur le calice et
constituant un disque périgyne; loges
des anthères tantôt rapprochées , tan-
tôt écartées par un connectif; style
GRO
bifide , ou pix)foatlcmenl bipailito
au sommet de chacune des branches
duquel se trouve un sligm;'te simple;
ovaire infère, ou semi-inlère, à une
seule loge dans laquelle un granil
uombie d'ovules sont insères à deux
placentas paiiétauv et longitudinaux;
baie globuleuse polysperme, ombili-
quèe à sou sommet. Les graines ont,
selon Ue Caudolle, l'embryon droit
très-petit , «itué à la base d'un pé-
risperme corné. Les Groseillers sont
de petils Arbrisseaux à feuilles al-
ternes plus ou moins profondément
lobées , péliolées , souvent armées
d'aiguillons simples ou divisés, que
l'on peut considérer comme de véri-
tables stipules endurcies et persis-
tantes. Leuis fleurs sont quelquefois
solitaires, le plus souvent dis[J03ées
eu épis ou en grappes axillaires. On
en a décrit plus de trente espèces qui
habitent les contrées montueuses de
l'Europe , de la Sibérie , de l'Amérique
septeulrlonale, du Pérou et du Chili.
Cellesquicroisseuldanslenordde l'A-
xntric[ite{R/bes ai/reum, Vviish, li.I'en-
syhanicum , Lamk. , etc.), et qui sont
assez nombreuses, oÛreut, dans le cali-
ce et les autres parties de la tleur, des
différences peut-être suffisantes pour
constituer un nouveau genre, surtout
depuis qu'on a proposé de constituer
la fanjille des Ribésiées avec le seul
genre Ribes de Linné. Ou peut en
dire autant pour celles de l'Ainé-
rique méridionale. Quant aux es-
pèces européennes , elles ont été pai-
tagées par A. Richard [loc. cit.), en
trois groupes qui pouiront bien être
élevés par la suite au rang de gen-
res, nuis que l'auteur n'a considérés
que couiine des sous-genres eu leur
imposant des dénominations particu-
lières Nous allons exposer leurs ca-
ractères, et les descriplions abrégées
des espèces remarquables qu'ils ren-
ferment.
§ I. Grossularia. Ovaire complè-
tement infère; calice campanule; an-
thères cordiformes ; style profondé-
ment bipartite; fleurs non disposées
eu grappes ; tige ordinairement gar-
nie d'aiguillons.
TOME VII.
GRO
54f>
Le GnosEiLLER Épineux, Ribes
Grossularia, L., est un petit Arbuste
très-rameux qui ne s'élève guèie ai;-
delà d'un mètre. Sa tige ligneuse
porle des feuilles , d'abord eu fais-
ceaux , à la base desquelles on trouve
un aiguillon à trois branches divari-
quées ; ces lèuilles deviennent en-
suite alternes et péliolées , presque
en cœur, pubrscentes , à cinq lobes
arrondis el profondément déniés. Les
fleurs, qui naissent au printemps,
sont virtcs, axillaires et solitaires sur
un pédoncule i>ubescent, penclié et
orné de deux iteliles écaillesopposées.
Le fruit est une baie globuleuse de la
grosseur d'une Cerise , d'un rouge
foncé , hérissée de poils ludes, et
ombiliquée à soti sommet. Cette es-
pèce croît dans les haies el les bois
de l'Europe. On la cultive dans les
jardins , ainsi que le Ribes U^a cris-
pa,L., regardé par Lamarck comme
une variété de la précédenie. L'i/pa
crispa porle vA'ulgairemtnt le nom de
Groseiller à alaquereau- Cette épi-
thète vient de ce qu'on assaisonne
avec ce fruit , lorsqu'il est encore
vert , les viandes et le Poisson ,
et particulièrement les Maquereaux.
Parvenus à leur maturité, ces fruits
ont une saveur acidulé et suci'ée ,
mais dont nous faisons si peu de
cas en Fiance , qu'il n'y a guère que
les enfans qui eu mangent par fi ian-
dise. Les Anglais, au contraire, ayant
rarement l'avantage de voir réussir
les Arbres fruitiers sous le climat né-
buleux de leur île , mais pouvant cul-
tiver avec facilité le Gioseiller Epi-
neux, lui ont donné beaucoup de
soins et en ont obtenu, dit-on, plus
de cent variétés Irès-eslimées.
§ IL RiBES. — Ovaire infère; calice
presque plane; anlhèies didymes;
style bifide à son sommet; fleurs en
grappe; tiges dépourvues d'aiguil-
lons.
Le Groseiller rouge , Ribes ru~
brum, L., a des tiges dressées, cylin-
driques, garuies de feuilles très-
grandes, pubescentes , à cinq lobes
dentés ; ses fleurs sont très-petites et
forment une petite grappe simple
35
hi€
GRO
pendante, composée de huit à douze
fleura pédicelle'es ; le fruités! une pe-
lite baie globuleuse, onibiliquce ,
tanlôt d'un rouge vif, tantôt blanche,
transparente, ou légèrement jaunâ-
tre. Cet Arbrisseau e~t indigène des
contrées septentrionales de l'Europe.
Dans les pa^^s chauds il a besoin d'ctre
jslacé au nord et contre un mur. On
a soin de retrancher les branches
qui ont plus de trois ans, parce
qu'on a observé que les jeunes ra-
meaux portaient de plus beaux fruits
queles vieu\. La saveur acide des Gro-
seilles est due aux Acides malique et
citrique qu'elles contiennent; leur
suc se convertit en gelée trembloltan-
te sur la nature de laquelle les chi-
mistes n'ont pas prononcé. Les usa-
ges alimentaires et thérape. «tiques des
Groseilles, sont si connus, que nous
croyons inutile de les signaler à nos
lecteurs. Dans le nord de l'Europe ,
ou l'on ne peut cultiver la Vigne, ou
retire une sorte de vin du suc de Gro-
seilles après lui avoir fait subir un
certain degré de fermentation.
§ III. BoTP^YCARi'UM. — Ovaire se-
mi-infère; calice companulé; anthères
cordifonncs ; style simple ; fleurs en
grappes; liges sans aiguillons.
Le Groseiller noir , Kibes nl-
grum, L., vulgairement nommé Cas-
sis, a beaucoup d'analogie pour le
port avec le Groseiller rouge. Ses
liges sont rameuses et couvertes de
feuilles qui ressemblent beaucoup à
celles de la Vigne, mais qui sont
trois fois plus petites , glabres en des-
sus , pubescentes en dessous, et sup-
portées par des pétioles élargis et
membraneux à leur base. Les grappes
sont composées de fleuis pédicellées ,
écartées les unes des autres. Le fruit
est une baie d'un noir foncé terne ,
et ombiliquée à son sommet. On ren-
contre fréquemment cet Aibusle à
l'état sauvage dans les bois un peu
humides et ombiagés de la France ,
de l'Allemagne et du nord de l'Eu-
rope. Il est cultivé depuis un temps
immémorial dans les jardins , et on
lui donne les mêmes soins qu'au Gro-
seiller rouge. Le goût aromatique
GRO
des baies de ce Groseiller , est dû à
un principe qui réside dans des vais-
seaux propres attachés aux parois in-
térieures de leur enveloppe. Cette
odeur est peu agréable lorsqu'on
mange le fruit , mais elle fait la base
d'une liqueur assez estimée, que l'on
connaît sous le nom de ratafia, et
dont on rehausse l'arôme avec de la
Cannelle, du Mais, des Girofles el au-
tres épiceries. (G..TS.)
On a donné le nom de Groseillers
d'Amérique à divers Mélastomes ainsi
qu'à des Cactes, et particulièrement
au Cactus Pe reskia. (b.)
* GROSSOSTYLIDE. Grossostylis.
ROT. PH.iN. Sous le nom de Grossvsty-
lis bijlora , Forster {Prodrom. , n. 266)
a mentionné une Plante des îles delà
Société qui serait le type d'un genre
particulier et ainsi caractérisé : calice
à quatre divisions profondes; corolle
à quatre pétales insérés sur le calice;
étainines nombieuses,à filets réunis
eu cylindre et entre lesquels sont si-
tués vingt filets iitériles ; baie striée ,
polysperme , uniloculaire. (g..n.)
GROSSULARIA. bot. phan. Nom
générique des Groseillers chez les
anciens botanistes , auquel Linné
substitua celui de Ribes. Il désigne
aujourd'hui plus particulièrement
un sous-genre. /^".Groseiller. (b.)
* GROSSULARIÉES. Grossula-
riœ. BOT. PHAN. Souscenom , le pro-
fesseur De Candolle a séparé d'avec
les Cierges une famille adopiée par
la plupart des botanistes , et par-
ticulièrement parKunth(5j'«o/J5. Or-
bis-Novi, 3, p. 565) , mais dont le nom
a été changé par notre collaborateur
Ach. Richard en celui de Ribésiées.
/^. ce mot. (G..N.''
* GROSSUS. BOT. Les anciens dé-
signaient par ce nom les Figues qui
ne parviennent pas à leur maturité.
(B.)
GROTTES. GÉOL. Cavités souter-
raines plus ou moins grandes , que
l'on rencontre particulièrement dans
les terrains calcaires et dans les ter-
rains volcaniques. Il en sera traité à
GRU
l'article Caverne au supjilénicnl (ie
ce Dictionnaire. (lî )
GROUGllOU.BOT.iMiAN.(Jacquin.)
Syn. caraïbe de Cocos acitlcatus , es-
pèce du genre Cocotier. (u.)
GROULARD. OIS. S_>n. vulgairedu
Traquct. y. ce mot. Bcloa l'a aussi
appliqué au Bouvreuil. (dr..z.)
GROUNE iNÈGRE. fois. (Risso. )
La Murène noire dans les nier.s de
Nice. (u.)
GROUS. ois. (Edwards.) Syn. de
Tétras rouge. / . ïiîtras. {n^^..7..)
GRUAU. OIS. Les petits de la
Grue. Ce nom e.-t aujourd'hui rejeté
dans le vieux langage. (b.)
GRUAU. BOT. PHAN. Préparation
poiu" l'usage culinaire des graines des
Céréales, qui consiste à dépouiller ces
graines de leur enveloppe extérieure.
(B.)
GPiUBBIE. Gntbbia. bot. I'iian'.
Bei'gius [yîct. S/ocÂ/i., 1767, p. 55, t.
2 ) a fondé sons ce nom un genre de
l'Octnndrie Monog^nic, L., dont les
caractères ont ensuite été exposés de
la manière suivante [Descript. Fiant,
ex cnp'it. Bon. Spei, p. 90): tleursaxil-
laiies, agglomérées , laineuses, sessi-
les ; périanthe composé de deux fo-
lioles larges , ova les , opposés, concaves,
obtuses , renfermant deux ou trois
(leurs ; corolle de quatre pétales con-
caves , glabres inlérieuremcnt , lai-
neux en dehors; huit étamincs à filets
subulés plus couits que la corolle:
ovaire blanc renflé, surmonté d'un
style court, subulé, et d'un stigmate
simple. Selon Lamarck (Uicl. Eucy-
clopéd.), les fleurs de ce genre ne
sont pas toutes hermaphrodites; il y
en a aussi de femelles parcillemeul
axillaires et sessiles , mais ayant uu
calice turbiné , à quatre lobes couris;
un ovaire remplissant tout le calice ,
comme tronqué supérieurement , à
sommet élargi , chargé de trois styles
courts , et placés à dislance , à stig-
mates simples ; capsule globuleuse ,
aplatie en dessus, velue, très-petite
eltriloculaire. Jussieu(Ge«e/'aP/a/?/. ,
p. i6j) a exposé des caractères sein-
GRU
547
blables à ces ilernicrs , et il s'est de-
mandé si les fleurs sont vraiment
distinctes dans le genre de Bcrgius ,
et si alors les fruits ne sont pas for-
més par la réunion des ovaires? Au
surplus, le genre Grubbie a été rap-
proché des yi////Jt'//v//«par les deux cé-
lèbres auteurs que nous venons de
citer ; mais ce rapprochement ne doit
être considéré que comme une sim-
ple indication. Le Grubbia rosinari-
nijolia est une Plante frutescente, à
rameaux dressés , opposés et garnis
de feuilles linéaires obtuses, roulées
sur leurs bords , scabres en dessus ,
glauques en dessous , et plus longues
que les enirenœudsdes r.imeaux. Elle
croit au cap de Bonne -Espérance.
(G..N.)
GPxUE. G/7/5. OIS. Genre de l'ordre
des Gralles. Caractères : bec aussi
long ou plus long que la tête, robus-
te, droit, comprimé, en cône très- -
allongé , mais obtus vers le bout ;
mandibule fortement cannelée sur les
côtés et près de la base ; arête élevée;
narines placées au milieu du bec ,
fermées en arrière par une membra-
ne; région des yeux et base du jjec
ordinairement nues ou couvertes de
mamelons ; pieds longs et forts , cm-
plumés bien au-dessus du genou;
quatre doigts dont trois devant ; l'ex-
térieur réuni à l'intermédiaire par
un rudiment de membrane, l'inté-
rieur divisé; le pouce s'articulanl as-
sez haut sur le tarse ; ailes médiocres;
première rémige plus courte que la
seconde , celle-ci égalant quelqiefoii
la troisième qui est la plus longue.
De tous les Oiseaux voyageurs , les
Grues paraissent être ceux qui ap-
portent le plus de prévoyance dans
leurs transports rapides des régions
boréales aux contrées équatoriales et
dans les retours périodiques de ces
contrées vers celles que, précédem-
ment, les daugers d'une disette tota-
le leur avaient fait quitter. Elles n'en-
treprennent point isolément leurs
voyages ; elles se témoignent mutuel-
lement et dans un rayon de plusieurs
lieues, l'intention de se mettre en
route , et plusieurs jours avant ie
55*
648 GRU
départ , elles s'appellent par un cri
particulier, se rasscinblcnt vers un
point central, et l'instant favorable
étant arrivé , toutes les voyageuses
prennent l'essor et se rangent à la
file, sur deux lignes parallèles qui se
réunissent augulairement veis un
sommet que foi me le chef auquel la
troupe semble s'être engagée d'obéir.
Ce chef, qui déjà suppoile le fardeau
bien plus grand qu'on ne le peut
penser , de frayer le chemin dans le
domaine aérien , est chargé de veiller
à la sûreté commune , de prévenir ou
plutôt d'éviter l'attaque improviste
<ies Aigles , de faire resserrer circu-
lairement, dans le cas de tempête , les
deux lignes parallèles, afin de résis-
ter plus efficacement au\ toui billons,
et d'éviter la dispersion; enfin, de
ne pas trop s'éloigner des côtes, et
d'indiquer à la tioupe , après les fa-
tigues du vol , un lieu d'étape sûr , et
qui pût offrir abondamment de quoi
pourvoir aux besoins de tous. Il pa-
raît que les fonctions du chef ne
sont que momentanées , et q.ie leur
durée est proportionnée à ses forces
et à ses moyens ; car on a observé que
ce même chef, loisquil se sentait
trop fatigué, cédait la place à celui
qui le suivait , et venait modestement
prendre le dernier rang à l'extrémité
de la file. Les voyages s'exécutent
pendant la nuit, et c'est encore, as-
surc-t-on, par un excès deprévoyance
de la part de ces Oiseaux , auxquels
il n'a pas été dépaiti des armes assez
fortes pour opposer de la résistance cà
toutes les attaques que leur attire sur-
tout leur grande stature. Pendant la
nuit, leurs courses sont assez bruyan-
tes , la voix éclatante qu'ils font en-
tendre , est sans doute l'indication de
marche de la part du chef, el la ré-
clame des autres est pour lui l'assu-
rance que chacun conserve son po^te.
L'instinct singulier qui porte les
Grues à se soumettre à cette espèce de
discipline , e^t im des faits les plus re-
marquables de l'ornithologie ; leur
sociabilité ne cause pas le même élon-
nement; car elle peut n'être que le
résultat de l'impulsion naturelle qni
GRU
entraîne l'un vers l'autre les êtres de
même espèce; on a dit , et l'on ré-
pèle , que le besoin force tous les
Animaux à se réunir; on en juge d'a-
firès les Hommes qui ne peuvent réel-
einent se passer de leurs semblables,
quoique l'intérêt personnel les isole
trop souvent; mais il en est autre-
ment parmi la plupart des Oiseaux:
le besoin sépare tous ceux qu'une
conformation particulièie de leurs
organes semble avoir condamnés à la
disette : les Pies , les Hérons , les Oi-
seaux de proie vivent isolés, l'Aigle
est bientôt oblige de bannir ses petits
de son domaine. H n'y a que les Oi-
seaux aquatiques auxquels les eaux
fournissent une ample nourriture, et
les Oiseaux omnivores ou granivores,
accoutumés partout à l'abondance ,
qui se rassemblent et jouissent des
douceurs de la société. Ils ne s'en
privent que périodiquement, pour
être tout entiers à d'auires charmes
et aux soins de leur progéniture. Les
Grues construisent leur nid dans des
buissons épais , quelquefois dans les
Joncs touffus des marais à demi des-
séchés , rarement sur les toits ou les
plate-formes des édifices abandonnés.
La ponte consiste en deux œufs ver-
dâties , oïdinaircmeut tichetés de
brun. Elles font leur nourriture
d'Herbes et de graines , d'Insectes, de
Vers, de Grenouilles, Lézards , etc.
Grue d'Amérique , Jrdea Jme-
rkana, L., Buff"., pi. enl. 889. Plu-
mage blanc ; grandes rémiges el tache
triangulaire sous l'occiput noires ;
bec bi un jaunâtre., long de cinq pou-
ces et demi, en partie dentelé; crâne
couvert d'une peau calleuse , range
et parsemée, ainsi que les joues, de
poils noir-. Taille, cinq pieds deux
pouces.
Gruiî Argala. V. Cigogne Ar-
GALA.
Grue DE LA. baie d'Hudson , ./^r-
deaCanadensis, L.; Grusfusca,yW\\\.
Plumage d'un gvis cendré, varié ou
plutôt nuancé de brun clair el de bleu
céleste; sommet de la tête d'un rouge
de rose , dénué de plumes , et seule-
ment garni de plusieurs poils courts.
G RU
tliiis et noirs. Tiiille, environ six
j)ie 's.
Grue Baléariqu£. V. Gkue cou-
ronnée.
Grue a bec courbk. V. Tantale.
Grue blanche. V. Grue d'Amé-
J<IQU£
Grue blanche de Sibérie , Ardea
gigantca , Lalh. Paraît ètro la même
espèce que la Grue d'Amérique.
Grue brune. P'. Grue de la baik
d'Hudson.
Grue brune et crise, Edwards.
f^. Grue brune.
Grue brune du Japon. F"- Grue
couronnée.
Grue CARoNcuLÉE, Ardca canin-
cu/ata, Lalh. Toul le plumage noir,
à l'exception du sommet de la fête ,
du dos et des tectrices aUiires,qui
sont d'un lileu cendré; face et cou
blancs ; bec en partie rouge , et par-
tie noirâtre, avec deux caroncules
garnies de plumes blanches et pen-
dantes à sa base; pieds d'un noir
bleuâtie. Taille , cinq pieds. Du sud
de l'Afrique.
Grue cendrée, Ardca cincrea , L ,
Bull., pi. enl. 769. Tout le plumage
d'un gris cendré , à l'exception de la
gorge , du devant du cou et de l'occi-
put , qui sont noirâtres ; sommet de
la tête nu et rouge; bec d'un noir
verdâtre , rougeâtre à sa base. Taille,
trois pieds dix pouces. Le mâle a quel-
ques-unes des lémiges à bajbes dé-
composées et frisées. Les jeunes sont
entièrement cendrés. C'est l'espèce
la plus généralement connue en Eu-
rope et dont la stupidité est devenue
proverbiale.
Grue a collier, Ardea torquata,
Gmel. , Buff. , pi. enl. 865. P^. Grue
DES Indes-Orientales.
Grue commune. F'. Grue cen-
drée.
Grue couronnée, y/zr/ea/^apo/zi/za,
h.; Ardea Ba/earica,}iviss.f Buflf., pi.
enL 265. Parties supérieures d'un
bleu cendré; premières rémiges noi-
res, les secondaires brunes; deux
grandes plaques blanches sur les ai-
les ; une gerbe de soies jaunes et tor-
ies sur l'occiput ; front d'un noir ve-
GRU
549
louté; joues rouges ; membrane tem-
pirale blanche; pieds nous. Taille,
quatre pieds. U'AiVique.
Grue Demoiselle, ^//v/ert f^irgo ,
L. , vulgairement la Demoiselle de
Numiilie, Bull., pi. enl. 24i. Plumage
varié de gi is, de rroir etde blanc; deux
faisceaux de plumes fines et blondes,
t)artairl de l'angle de l'œil , et relom-
)ant sur les oreilles ; côtés de la tête
noirs , ainsi que les plumes douces et
soyeuses, qur garnissent la gorge et
retombent sur le bas du cou; bec
d'un jaune verdàlre, rouge à lex-
trémité. 'Paille, trois pieds. D'Afrique
et d'Asie.
Grue des Indes-Orientales , Ar-
dea A ntigone, La th. Parties supé-
rieures d un cendré blanchâtre; ré-
miges noires ; sommet de la tête cal-
leux et blanc ; une tache blanche vers
les oreilles; partie de la tête et du
cou nue et rouge , avec quelques poils
noii-s;bec jaunâtre, avec la pointe
noire ; pieds rouges. Taille , six
pieds.
Gi;uE DU Japon, Ardea Grus,Yar.,
Lath. Paraît n'être qu'une variété de
la Grue cendrée.
Grue du Mexique , Grus Mexi-
canay Briss. F . Grue cendrée.
Ghue de NuMiDiE. F^. Grue De-
moiselle.
Grue panachée d'Afrique. F".
Grue couronnée.
Grue péteuse, Grus crepitans ^
Pallas. F'. Agami. (dr..z.)
GRUET. BOT.PHAN. L'un des noms
vulgaires du Landier ordinaire, (b.)
-^GRUGNAO. POIS. (Risso. ) Le
Trigle Grunau dans les mers de
Nice. (B.)
* GRUHLM ANIA . bot. ph an. Gen-
re fondé par ^eckev [Elément. Botan.
T. I , p. 202), pour y placer quelques
espèces caulescentes de Speimacoce
d'Aublet, et dont les caractères se-
raient : calice quadripartite ; corolle
quadrifide; style allongé bifide; qua-
tre glandules au sommet de l'ovaire ;
akènes dispermes. Ce genre n'a pas
été adopté. F. Spehmacoce. (g..n.)
•GRUMARIA. BOT. crypt. {Mucé-
55o
GRY
dinées. ) Dans sa Mycologie eiiro-
péeune, Persoon avait donné ce nom
à une section du genre Erineum qui
reufeiine les espèces dont les fila-
meus sont loides, renfles au sommet,
en forme de toupie ou de cupules , ou
irréguliers. Ces espèces forment le
genre Erineum proprement dit de
P'ries , et probablement son genre
Rubigo, T'. ce mot. (ad. b.)
GRUMILEE. Gramilea. TiOT. phan.
Gacrtner {de Fruct. i, p. 108 ,ettab.
28, f. 2) a constitué ce genre sur un
fruit de l'île de Ccylan , que les lia-
bilans \ïo\x\\x\Q.xi\.Rugdala. Il l'a ainsi
caractérisé : calice à cinq dents , su-
père; corolle, étamines et style in-
connus; baie inlère à deux ou trois
loges; graines solitaires, munies d'un
albumen grumelé. Gaertuer indique
les affinités de ce genre avec les Ru-
biacées (Eloilées) près du Psychotria.
C'est sans doute cette indication qui
aura décidé Scliultes à placer ce
genre douteux dans laPentandrieMo-
nogynie , L., au milieu d'un groupe
de Rubiacées. (g..n.)
*GRUNERDE. mIn. /^.Chlorite
Baldogée.
GRUNON ou GRYNON . eot . pn an .
(Dioscoride.)Syn. de Momor-dica Ela-
/e/i«/7z,L.,selonRuelletAdanson. (b.)
GRUNSTEIN ou GRUSTEIN.
MIN. Nom sous lequel Werner réu-
nissait les Roches qui sont compo-
sées d'Amphibole Hornblende et de
Feldspath compacte, et qui appartien-
nent aux Diabases de Brard ou aux
Diorites d'Haùy. LaDolérite de Brard
était aussi un Grunstein, quoique
composée de Pyioxène et de Feld-
spath. La Diabase, qui est connue en
Egypte sous le nom impropre de
Basalte antique et qui passe à la Sié-
nite et la i)ia!iase orbiculaire de
Corse , sont les deux principales va-
riétés de Grunstein. /^. Diabase et
DOLÉRITE. (g)
GRUS. OIS. /^. Grue.
GRYCALLUS. ois. (Gesner.)Syn.
du Tétras Tuerhan. F . Tétras.
(DR..Z.)
GRY
GRYLLE. o!s. Espèce du genre
Guillemot. J^. ce mot. fuR..z.)
GRYLLIFORMES. ^. Grylloi-
DES.
GRYLLOIDES ou GRYLLIFOR-
MES. INS. Dans sa Zoologie analyti-
que , Duméril désigne sous ces noms
tous les Insectes Orthoptères qui ont
les pâtes postérieures plus longues et
plus grosses que les autres et propres
à leur faire quitter promptemenl le
sol en exécutant un saut rapide. Il
divise cette famille en deux groupes
qui contiennent les genres Criquet ,
.Sauterelle , Gryllon , Courlilière ,
ïruxale , etc. (g.)
♦ GRYLLOIDES. OIS. (Bruin.) Syn .
du Guillemot à miroir blanc. J^.
Guillemot. (dr..z.)
GRYLLON. Giylliis. ins. Genre de
l'ordre des Orthoptères , famille des
Sauteurs , tribu des Gryllones , éta-
bli par Linné qui comprenait sous ce
nom plusieurs genres dont Latreille
a fait la tribu des Gryllones. Le
genre Gryllon, tel qu'il est adopté
aujouid'hui par tous les entomolo-
gistes, a pour caractères : pâtes pos-
térieures propres au saut; élytres et
ailes horizontales; ailes plissées lon-
i;iludinalement et formant chacun£ ,
dans le repos, une sorte de lanière
prolongée au-delà des élytres ; tarses
à trois articles; antennes sétacées , à
articles très-nombreux , insérées en-
tre les yeux; languette à quatre divi-
sions dont les deux mitoyennes très-
petites ; labre entier , une lanière
saillante dans les femelles; jambes et
tarses semblables. Les Gryilons se
distinguent des Courtilières et des
Tridactyles par leurs pâtes de devant
qui sont simples , tandis que dans ces
deux genres elles sont dilatées, en
scie et propres à fouir la terre. Les
Gryilons ont le corps gros , presque
de la même largeur dans toute son
étendue ; leur tète est grosse , verticale
et arrondie postérieurement; leurs
yeux sont composés, petits, presque
ronds , et l'on voit entre eux et sur le
devant de la tête deux petits yeux
lisses : leurs élytres sont tout au plus
Uelalongueur de l'abdomen, eUeâ«oiil
denii-transpaicnles , Ibrtement réti-
culées , couchées liorizoulalemciU sur
le corps en dessus , et courbées brus-
quement sur les Cotés. Les mâles ont,
pour le chant, une portion intérieu-
re de leurs étuis en l'orme de miioir
ou (le peau de tambour; les ailes sont
plus longues et finissent par une
sorte de lanière sétacée débordant
1 abdomen qui est muni, dans les
deux sexes , de deux appendices së-
taccs placés de chaque côté de l'a-
nus, et sans articulations ; les femelles
ont un oviducte écailleux allongé , un
peu renflé au bout , s'élevanl un peu
en haut et formé de deux'pièces con-
caves intérieurement dont la réunion
compose un tuyau. Les pâtes sont
fortes , les cuisses des pâtes postérieu-
res sont très-grandes , avec les jambes
et les tarses même garnis d'un dou-
ble rang d'épines. Le jabot des Gryl-
lons forme souvent une poche laté-
rale : ils n'ont au pyloie que deux
gros cœcuins et leurs vaisseaux bi-
liaires s'insèrent dans l'intestin par
un canal commun. Ces Insectes sont
connus généralement sous le nom de
Cri-Cri ; ce nom leur a été donné à
cause du bruit qu'ils font entendre
en frottant leurs élytres l'une contre
l'autre • ils se nourrissent ordinaire-
ment d'Insectes , plusieurs sont noc-
turnes. Les principales espèces et
celles qui sont les mieux connues
sous le rapport des mœurs sont:
Le GRT1.LON DOMESTIQUE , G. du-
Jiiesticus, L. , GeofF. ; Acheta domes-
//co, Fabr., Roès.,Ins.ï, ii , Gryll.,
tab. 12. Il a environ huit lignes de
long, tout son corps est d'un jau-
nâtre pâle mélangé de brun. Les
élylres du mâle sont d'une nature
plus élastique et plus sèche que
celles de la femelle , ce qui les rend
propres à exciter , par le frottement ,
un son semblable à celui que produit
le froissement du parchemiu. Quand
il veut se faire entendre pour avertir
la femelle de sa présence , il élève ses
élytres de manière qu'elles forment
un angle aigu avec son corps ; alors
il les frotte l'une contre l'autre par
GKY 55.
un mouvement très-vif. Des idées su-
perstitieuses , qui existent même en-
core chez le [)euple , ont fait redouter
le chant du Gryllon et ont fait consi-
dérer cet Insecte comme sacré. Il pa-
raît que c'est en novembre ou décem-
bre que les femelles de Gryllons
domestiques pondent ; car Degéer ,
qui a ouvert le ventre d'une femelle
vers celte époque, l'a trouvé rempli
d œufs blancs et allongés. Elles pla-
cent ces œufs dans des plâtras ou en
terre , au moyen de l'oviducte dont
elles sont munies; les petits écloseut
au bout d'une douzaine de jours, et
ce n'est qu'après trois mues qu'ils ac-
quièrent des apparences d'ailes ou
qu'ils se changent en nymphes. Ce
n'est qu'au bout de quatre mois qu'ils
subissent leur dernière transforma-
tion ; mais l'on distingue déjà les fe-
melles des mâles bien long-temps
avant la présence de la tarière dont
celles-ci sont munies. Ces Insectes vi-
vent dans les malsons , ils aiment à se
Placer dans le voisinage des lieux oîi
on fait du feu, comme les cuisines ,
les trous et les fentes de murailles,
près des fours des boulangei-s , etc.
Pendant le jour ils se tiennent dans
leur trou et ils n'en sortent qu'au-,
approches de la nuit ; c'est alors qu'ils
cherchent leur nourriture que La-
treille présume être composée d'In-
sectes, et que divers auteurs disent
consister en pain , farine et autres pro-
visions. Cette espèce se trouve dans
toute l'Europe. Bory de Saint-Vin-
cent nous a rapporté qu'on les affec-
tionne en Espagne , oii les gens de la
campagne en élèvent dans de petites
cages fort bien faites qu'on accroche
dans les cheminées, et oii ces petits
Animaux continuent à faire entendre
ce que les paysans appellent chant.
Gryllon CHAMPÊTRE , G. campes-
tris , L. , Geofï. ; Acheta carnpestris ,
Fabr.,Roës., loc. cit., tab. i5. Plus
grand que le précédent, noir, avec
la base des étuis jaunâtre ; tête grosse;
cuisses postérieures rouges en des-
sous. La femelle pond , en juillet ,
près de trois cents œuf»; les petits qui
éclosent quinze jours après, se nom-
&53
GRY
rissent , dil-on , d'heibcs tendres ou
de leurs racines ; ils font leurs pre-
mières mues avant la mauvaise sai-
son , et dès que le froid commence à
se faire sentir, ils s'en garantissent
en se cachant dans la terre oii ils ne
prennent aucune nourriture ; aussitôt
que les beaux jours du printemps
sont revenus, ils reparaissent, .se
creusent une grotte qui leur sert
d'habitation et oii ils se tiennent à
l'affût. Cette larve se distingue de
rinsecte parfait, par le manque d'ailes
et d'ëlytres ; elle prend sa nourriture,
saute et marche comme lui : après
quelques mues elle se change en
nymphe, on voit sur son dos quatre
parties aplaties qui sont les four-
reaux des ailes et des elytres. Ces qua-
tre fourreaux sont en forme de lames
minces et ovales. Leur dernière trans-
formation a lieu en juin ou juillet ;
c'est alors qu'ils sont en état d'engen-
drer ; l'organe sexuel du mâle est gar-
ni de deux crochets qui doivent lui
servir, pendant l'accouplement , à re-
tenir la femelle. C'est en été que l'on
entend le cri monotone et aigu de ces
Insectes qui se tiennent dans les pâ-
turages et les prairies exposées au
soleil. Les enfans de la campagne
s'amusent à les chasser; pour ctda ils
jettent dans leur ts ou une Fourmi at-
tachée à un cheveu : le Gryllon ne
manque pas de la poursuivre , sort
de sa retraite , et vient se livrer à son
ennemi. Celte manière de les prendre
était en usage parmi les anciens. Il
suffit même d'introduire dans son
trou un brin d'herbe pour l'en faire
sortir; de-là vient, dit Latreille, que
l'on disait proverbialement sot comme
un Gryllon. Il habite toute l'Europe
méridionale et l'Afrique.
On trouve en Espagne et en Bar-
barie un Gryllon très-singulier (G/j/-
lus umbriculatus) , dont le mâle a sur
la tête un prolongement membraneux
qui tombe en forme de voile. Dans le
Gryllon monstrueux, les ailes se rou-
lent en plusieurs tours de spire à
leur extrémité. H se trouve aux Indes-
Orientales, (g.)
GRYLLONES. Gryllides. iNS.Ïri-
GP.Y
bu d'Insectes de l'ordre des Orthop-
tères, établie par Latreille et renfer-
mant tous les genres de la famille des
Sauteurs , qui ont les antennes séta-
cées ou filiformes, écartées, insérées
à peu de distance de la bouche, com-
posées d'un grand nombre d'articles
dans la plupait; la lèvre supérieure
très-grande , voûtée , arrondie et en-
tière ; la lèvre inférieure à quatre di-
visions distinctes , presque de lon-
gueur égale ; les pâtes postérieures
propres à sauter; les tarses de trois
articles, les ailes et les elytres hori-
zontales. Ces Insectes ont la têle ova-
laire , verticale et lisse postérieiue—
ment , deux ou trois petits yeux lisses
entre leurs yeux qui sont écartés,
ovales ou presque ronds , le corselet
très-grand, transversal, tronqué et
concave en devant et n'ayant point
d'écusson; elytres couchées sur le
corps , réticulées , se courbant sur les
côtés , à leur base , et rétrécies en-
suite brusquement; ailes prolongées
en queue ou en forme de lanière ;
deux appendices sétacés à l'anus.
Leurs quatre pâtes antérieures sont
rapprochées à leur naissance , les pre-
mières sont quelquefois propres à
creuser la terre ; les pâtes postérieures
sont beaucoup plus grosses, toutes
ont deux crochets au bout des tarses
sans pelotes intermédiaires. Les gen-
res Couitilière , Tridactyle et Gryl-
lon , composent cette tribu. J^. ces
mots. (g.)
GRYLLUS. INS. r. Gryllon.
GRYNON. BOT. PHAN. /^.Grunon.
GRYPHÉE. G/j;j/im.MOLL. Genre
établi par Lamarck aux dépens des
Huîtres. /^. ce mot. (aud.)
GRYPHITE. MOLL /^.Huître.
GRYPHON. OIS Suivant Salerne ,
ce nom d'un redoLitable Animal fa-
buleux qu'on supposait être moitié
Aigle et moitié Lion , a été appliqué,
dérisoirement sans doute, au Marti-
net de muraille. (dr..z.)
GRYPHUS. OIS (Klein.) Syn. de
Condor, aussi désigné sous le nom de
Gryps. F^. Gypaète. (dr..z.)
GUA
GRYPS. OIS. r. Gbyphus.
•GUAAP. BOT. riiAN. (Masson.)
Le Stapelia pllifera est ainsi noiiinié
par les HollLUiots qui se nounissent
quelquelois de celle Piaule. (B.)
*GUABAR, GUABO et PACAKS.
BOT. PH.vN. Moms de pays de VJ/iga
insignis de Kunlh. /'. Inga. (b.)
GUABIPOCAIBA. bot. phan. (Pi-
son.) Ccl Arbre du Brésil, men-
tiouné par MarcgraaflTsotis le nom de
Guaibi-Hocaba-Biba , est, selon Au-
blet , le Mimosa vaga , et, selon Bar-
rère, une espèce de Café. (b.)
• GUABO. BOT. PHAN. J^. GUABAR.
GUACA-GUACU. ois. Nom bré-
silien de la Mouette d'hiver, f^. Mau-
ve. (DR..Z.)
GUACAMAYA et GUACAMIAC.
OIS. Noms de pays des AràS rouge et
bleu. r. Ara. (dr..z.)
GUACATANE. bot. phan. La
Plante menlionnée sous ce nom par
l'Ecluse el Monaid, comme un Po-
liurn fnodore de la Nouvelle- Espa-
gne , paraît être une Germandrce.
(B.)
*GU4CIMO. BOT. phan. ( Her-
nandez.) f^. Guazuma.
GUACO. BOT. PHAN. C'est le nom
vuli^aire de deux Plantes appartenant
à la famille des Synanthérées. Les ha-
bitans des rives du fleuve de la Ma-
deleine, entre Mahates et Angostura,
l'appliquent au Mikaiùa Guaco de
Humboldt et Bonpl. [Plant, équin.
2, p. 84, lab. io5); tandis que le
Guaco des environs de Santa-Fë de
Bogota est le Spilanthes ciliala de
Kunth {Nuv. Gêner, et Spec. Plant.
Amer. vol. 4, p. 208). Nous pensons
que le Guaco, si célèbre par ses pro-
priétés efficaces contre la morsure des
Serpens venimeux , eU celle dernière
Plante , et non pas le Mikania Guaco.
En effet , Mutis ne connaissait
pas celle-ci , lorsqu'en présence de
Zéa et d'autres naturalistes colom-
biens, il fil 1 imprudente expérience
de laisser piquer un peintre de sa so-
ciété par un Serpent legardé comme
très-venimeux, pour le guérir avec
GUA 553
le Guaco. Quelque confiance qu'on
puisse avoir dans la vertu des sim-
ples, il nous paraît dangereux d'ac-
créditer de pareils récits , parce que,
dans les accidens de ce genre, on pré-
fère toujours appliquer une Plante
piléc , boire quelques cuillerées de
son suc , ou bien , comme on n'a pas
craint de l'imprimer, se contenter
d'en poi ter quelques feudles sur soi,
qu'employer la cautérisation et les
autres moyens puissans dont l'expé-
rience a démontré l'exclusive effica-
cité. (G..N.)
GUADARELLA. bot. phan.
(Cœsalpin.) Syn. de Gaude , es-
pèce de Réséda dont le nom spéci-
fique vulgaire paraît venir de Gua-
dum ou Guadduva , aussi employé
par d'anciens botanistes pour dési-
gner l'Isatis ou Pastel, (b.)
* GUADUA. BOT. pj^AN. Genre de
la famîl'e des Graminées et de
1 HexandrieTrigynie , L., établi par
Kunlh {Synops. Plant. Orbis-Nuvi,iy
p. 2.5a ) qui l'a placé dans sa section
des Bambusacées , /^. Bambou, et
lui a jissigné les caractères suivans :
épillets cylindracé-» , formés de plu-
sieurs fleurs distiques, les inférieu-
res mâles ou à une seule valve et
deux paillettes avortées; deux glu-
mes , l'inférieure concave, la supé-
rieure carénée, renfeimantla fleur;
trois écailles hypogynes ; six éta-
niines; style à trois divisions pro-
fondes , tejiminées par des stigmates
plumeux; caryopse enveloppée par
les paillettes. Les Plantes de ce genre
formé aux dépens des ISambusa , ont
des chaumes in gazon , ai bore.-.cens
et rameux ; les plus jeunes branches
sont piquantes. Leuis feuilles sont
planes , à pétioles courts ; les épillets
sont disposés en épis ou fascicules.
Kunth (/oc. c//.)en a décrit deux es-
pèces : la première , Guadua angustl-
fulia , avait été nommée Bambusa
Guadua par Humboldt el Bonpland ,
qui eu ont donné une figure dans
leurs Plantes équinoxiales , T. i, p.
68, lab. ao. Cette espèce croît dans
les régions chaudes et tempérées de
l'Amérique méridionale et principa-
554
GUA
lement sur les pentes occidentales
des Andes de la Nouvelle-Grenade et
de Quito, aune hauteur qui ne dépas-
se pas quatre cents mètres au-dessus
du niveau de la mer. Le nom de Gua-
dua est celui sous lequel les habitans
du pays la désignent. La deuxième
espèce , Guacliia latifolia , a été figu-
rée par Humboldt et Bonpland {loc.
cit. , p. 70, tab. 21 ) sous le nom de
Bambusa latifolia. Elle est indigène
des forêts ombragées et humides ,
près du fleuve Cassiquiare , dans les
Missions de l'Orénoque supérieur et
duRio-jVégro. Ces Plantes ne fleuris-
sent guère , ainsi que les autres Bam-
busacées , que lorsque le tronc a souf-
fert soit par quelque brisure , soit par
quelque incendie. (g..n.)
GUAGUEDL bot. phan. Nom de
pays du Protea Abjssinica. (b.)
GUAHEX. MAM. (Marmol. )Nom
de pays en Barbarie du Zébu. F".
Boeuf. (b.)
GUAIABARA. bot. phan. Pour
Guiabara. V. ce mot. (b.)
GUAIACANA , GUAICANA. bot.
PHAN. ( Tournefort. ) Syn. de Dios-
pjros, L. p^. Plaqueminier. (b.)
GUAIACANÉES. Guaiacaneœ.
bot. PHAN. La famille ainsi nommée
par Jussieu a reçu le nom d'Ebéna-
cées, qui a été plus généralement
adopté, et sous lequel nous avons
décrit cette famille. J^. Ébénacées.
(A.B.)
GUAIACUM. BOT. PHAN. Qu'on a
aussi écrit Guyacum. Même chose
que Gayac. /^. ce mot. (b.)
GUAIARATA. bot. phan. Pour
Guajarata. V. ce mot. (b.)
* GUAIAYA. BOT. PHAN. Formé
des noms de pays Guaiabo , Guajava
et Guajavo. Tournefort , d'après
l'Ecluse et les anciens botanistes ,
donnait ce nom au Gouyavier.
Linné v a substitué celui de Psidium.
(B.)
GUAIBI - POCABA - BIBA. bot.
PHAN. F". GUABIPOCAIBA.
GUAIGURU. BOT. PHAN. Et non
GUA
Guajcuru. Nom de pays de l'Arbuste
chilien dont Molina a fait son genre
Flegoiiza. V. ce mot. (b.)
GUAID. BOT. PHAN. Le Teucrium
Poliiim chez les Arabes qui attri-
buent de glandes vertus à cette Plante.
F". Germandrée. (b.)
GUAIERU. BOT. PHAN. ( Marc-
graaff). Et non Guajero. Syn. de
Chijsobalanus Jcaco. V. Chryso-
BALANE. (b.)
GUAINIER. BOT. PHAN. Pour Gai-
nier. /'. ce mot. (b.)
GUAINUMBI. OIS. Nom de pays
des Colibris. V. ce mot. (dr..z.)
GUAINUMU. CRUST. On iguoic
quel est le Crabe désigné sous ce
nom au Brésil , oli sa chair est fort
estimée. (b.)
GUAJA-APARA. crtjst. (Pison.)
V. Calappe.
GUAJABARA. BOT. phan. Pour
Guiabara. V . ce mot.
* GUAJACUM. BOT. PHAN. Du
nom de pays Guaja. V. Gayac.
•GUAJx\NA-TENIBO. bot. phan.
Même chose que le Cururuape de Pi-
son, qui est une PauUinie. V. Cu-
RURU. (b.)
GUAJARATA. bot. phan. Et non
Guaiarata. Bosc dit que c'est un
Palmier de l'Amérique méridionale
qui appartient peut-être au genre
Avoira. (b.)
GUAJAVUS. BOT. PHAN. (Rumph,
Amb., 1 , tab. 47. ) Syn. de Psidium,
ainsi que Guaiava et Guajavo. F.
Gouyavier et GuAiA VA. [b.)
GUAJCDRU. BOT. PHAN. Pour
Guaicuru. J^. ce mot. (b.)
GUAJERO. BOT. PHAN. Pour
Guaieru. V. ce mot. (b.)
*GUALMALLES. bot. crypt.
L'un des noms vulgaires de VAgaricus
jwcerus. Il semble une corruption
de Coulamelle. /^. ce mot. (b.)
GUALTHÉRIE. bot. phan. Pour
Gaulthérie. ^. ce mot. (g..n.)
GUAMA. BOT. PHAN. ( Oviédo.)
GUA
S\ij. présumé d Hyméiicc. V. ce
mol. (B.)
*GUAMAIACU - Al'K. rois.
( Maicgiaair. ) Syu. île Coffre maillé.
V. OSTKACION. (li.)
GUAMAJACU - ATIAGA. rois.
( Marct;ranff. ) Syii. A^Jtiiiga, et non
de Lu/iipe. T'. Diodon. Le Guama-
JACv-Gi ARA est une autre espèce du
mèiiie genre. («.)
GUAN. OIS. ( Temininck. ) Espèce
du genre Pénélope. /^^. cemot. (DU..Z.)
GUANA.BEPï. SAUU. Pour Iguane.
y. ce mot. (b.)
GUAN A B ANUS. BOT. phan. Ce
nom a été appliqué par les anciens
botanistes et voyageurs au Baobab,
au Corossolier ou à d'autres Ano-
ncs , ainsi qu'au Durion. (b.)
GUANAC tT GUANACO. ma»:
Noms de pays devenus scientifiques,
pour désigner l'espèce de Chameau
décrite dans notre Dictionnaire au
mot Ganaque. V. Champ-AU. (b.)
GUANAPO. MAM. Pour Guana-
que. r . ce mot. (b.)
GUANAQUE. mam. Espèce du
genre Chameau. ^. ce mot. (b.)
*GUANCHE. MAM. (Et non
G ou anche , comme l'ont écrit ceux
qui n'ont consulté que la prononcia-
tion espagnole au lieu de l'orthogra-
phe. ) Variété détruite de l'une des
espèces du genre Homme. V. ce
mot. (b.)
GUANDATAVA et GUAN DU.
BOT. PHAN. On ne sait rien sur ces
deux Plantes brésiliennes , sinon
qu'on les mange comme des Haricots,
suivant Pison. (b.)
GUANDIROBA. bot. phan. Pour
Nhandiroba. V. Feuillée. (b.)
GUANGUE. MAM. Molina a décrit
sous ce nom un petit Quadrupède
propre au Chili , et qui paraît être le
Mus cyaneus de Linné. On ne sait
trop encore oli le placer. Desmarest
pen^e qu'il appartient peut-être au
genre Hamster, ou au moins qu'il
i'avoisine. (g.)
* GUANLMIBIQUE. ois. L'un des
GUA 55r'
noms de pays des Oiseaux-Mouches.
y. Colibri. (dr..z.)
GUANO. zooL.?MiN. ? Humboldt
et Bonpiand ont rapporté du Pérou
celte substance qu'on y emploie com-
me engrais pour t'cridiser la teirc.
On la recueille à ciel ouvert comme
on ferait d'une mine de fer ocracé ,
d'une couche de cinquante à soixante
pieds d'épaisseur dans cet laines îles
de la mer du Sud, peu éloignées de la
côte, et qui sont habitées par des
hordes nombreuses d'Oiseaux de ri-
vage. Cette substance analysée par le
savant VauqucI in, est formée : i^pour
le quart de son poids d'Acide urique,
saturé d'Ammoniaque et de Chaux ;
2** d'Acide oxalique combiné en par-
tie à l'Ammoniaque et à la Potasse;
5? d'Acide phosphoriquc uni aux
' mêmes bases et à la Chaux; 4" d'une
petite quantité de Sulfates et Muria-
tes de Potasse et d'Ammoniaque ;
5° d'une matière grasse ; 6° enfin
d'un peu de Sable quarlzeux et ferru-
gineux. La fertilité des terres rive-
raines du Pérou , naturellement sté-
riles, est due au Guano qui est un
objet considérable de commerce. Des
petits bâtimens appelés Guaneros ,
sont uniquement employés à ce tra-
fic. L'odeur de cette substance est
ammoniacale , et fait éternuer les
personnes qui n'y sont pas habituées.
L'usage en vient des indigènes de
qui les Espagnols l'empruntèrent.
C'est surtout pour les champs de
Maïs qu'on l'emploie. Une trop gran-
de quantité brûle les racines des
Plantes. On est tenté de croire qu'elle
doit son origine à la fiente des Oi-
seaux,mais combien de siècles eussent
été nécessaires pour en accumuler
d'inépuisables quantités ! On propo-
se pour le Guano le nom scientifique
d'Ammoniaque uraté. (b.)
GUAO. BOT. PHAK. ( Jacquin. )
Nom de pays , à la Havane , du Co-
mocladia dentata. V. Comocladie.
:b.)
GUAPARAIBA. bot. phan. L'Ar-
bre brésilien cité sous ce nom par
Pison , et écrit Guapereiba par Marc-
556 GUA
graaff,est un Ràlzop/iorastslan Brown.
(B.)
GUAPERVA. POIS. On n'a pas
adopté le genre formé p;ir Soiinerat
sous ce nom , qui , dans Jes mei i du
Nouveau-Monde , a été appliqué au
Chevalier américain, ainsi qu'à un
Holacanthe. P^. ces mots. Daubenton
a traduit ce mot brésilien par Gua-
peive. Marcgraaff l'appliquait plus
particulièrement au Chœtodon arciia-
tus et non à un Zée, comme l'a fait
supposer une transposition de figure
dans l'ouvrage de ce voyageur, (b. )
GUAPICOPAIBA. BOT. phaxV. Le
Cassia mullis qui remplace au Brésil
la Casse des boutiques , est mention-
né sous ce nom par Pison. (b.)
GUAPIRA. BOT. l'HAN. Ce genre
de la Didynamie Angiospermie , L.,
établi par Aublet (Plantes de la
Guiane, p. 3o8 , tab. 119) sur un
Arbre qui croît dans les haies de ia
Guiane , a , selon Jussieu [ Gêner.
Plant., p. 108), tous les caractères de
V Avicennia, si ce n'est une étamine
de plus. Ce rapprochement n'est ce-
pendant donné que comme une sim-
ple indication, et ne devra être adopté
qu'après un scrupuleux examen. En
admettant ce genre, Necker l'appe-
lait Gynostrum. (G..N.)
GUAPURU. Guapurium. bot,
PHAN. Génie é abli par le professeur
Jussieu ( Gênera Plantarum, p. 3^4 )
qui l'a placé dans la famille des Myr-
thinées et la ainsi caractérisé : calice
dont le limbe est à quatre divisions ;
corolle à quatre pétales; étamines
nombreuses, à anthères presqu'ar-
rondies ; baie sphérique , ombiliquée
par le limbe callcinal, pulpeuse in-
térieurement et renfermant deux à
quatre graines. Les car.ictères de ce
genre quia ppartient à l'Icosandrie Mo-
nogynie, L., ont été tracés d'après les
notes et les échantillons rapportés par
Joseph Jussieu.
Le GuAPUP.u DU PÉROU est un
Arbrisseau dont les feuilles des
branches principales sont caduques ;
celles des petites branches sont op-
posées, simples , marquées de points
GUA
glanduleux, composées de liois ou
six paires, et paraissent ainsi ailées
sans impaires. Les fleurs sont dispo-
sées en faisceaux sur l'écorce des
branches nues. Le port de cet Arbre
est celui du Plinia. (g..n.)
GUARA. POIS. Espèce du genre
Diodon. V. ce mot. (b.)
GUARACAPEMA. pois. (Marc-
graaff. ) Syn. brésilien de Cory-
phœne. V. ce mot. (b.)
GUARACIABA , GUARACIGA-
BA. OIS. Noms de pays des Colibris.
f^. ce mot. (DR..Z.J
* GUARAL. REPT. (Léon.) r.
Warhal.
* GDARANYS. mam. r. Cabiai.
GUARAPUCU. POIS (Marc-
graaff. ) Un Scombre qui paraît être
l'Albacore ou Albicorc. (b.)
GUARAUNA. ois. Espèce du genre
Courlis. V. ce mot. On écrit ce nom
Guarana et Gouarana en le rappor-
tant à un Ibis. (b.)
GUARCHO. MAM. Pour Gua-
roho. f^. ce mot. (b.)
* GUARDIOLE. Guardiola. bot.
PHAN. Genre de la famille des Sy-
nanthérées, Corymbifères de Jus-
sieu , et de la Syngénésie nécessaire,
L. , établi par Humboldt et Bonpland
( Plant. CBijuinoct. 1, p. 144 ) , adopté
et ainsi caractérisé par Kunlh {Nov,
Gêner, et Spec. Plant, œquinoct. ï.
IV, p. a47 ) : involucre tubuleux, cam-
panule , formé de trois folioles pres-
que égales, oblongues , obtuses,
membraneuses , vertes et diaphanes
sur les bords ; réceptacle couvert de
paillettes oblongues , linéaires ou
lancéolées, aiguës et scarieuses;
fleurons du disque au nombre de dix
à quinze , tubuleux , mâles ; ceux de
la circonférence au nombre de trois à
cinq , en languettes et femelles.
Les ovaires des fleurs femelles sont
oblongs , en forme de coin , compri-
més , striés, glabres et dépourvus
d'aigrettes. Kunth a placé ce genre
GUA
dans la Irihii des liclianlhées entre
les genres Hetetvspeimum et Trago-
ceros. Celte place est incertaine, selon
Ciissini, qui, attaciiant une grande
impoi tance au sens suivant lequel les
ovaires sont aplalis , observe que
cette indication manque dans la des-
cription. Le Guardiola Mexicatia ,
Humb. et Bonpl., espèce unique, est
une Plante herbacée , à lanieaux et à
feuilles opposées , entières , et à fleurs
blanches , au nombre de trois à cinq ,
pédonculée.- et terminales. (g..n.)
GUAI\E. POIS. Syu. de Scumber
Cordilla, h. V. Scombre. (d.)
GDARÉE. Guarea. bot. m an.
Genre de la t'amille des Méliacces ,
de rOclandiie Monogynie , L. Il
présente un calice court à quatre
dents j quatre pétales allongés; un
tube cylindrique , entier au sommet ,
portant intérieurement huit anthères
sessiles, disposées en ceicle vers son
ouvertuie; un ovaire velu prolongé
eu un style épais que termine un
stigmate reuflé en tête; une capsule
pynlbrme à quatre loges monospei-
mcs: des graines revêtues d'un arille
mince , et dépourvues de périsperme.
Les espèces de ce genre au nombre
de cinq, originaires de l'Amérique ,
sont des Arbres à feuilles pennées,
avec ou sans impaire. L'un d'eux , le
Guarea tric/ii/ioides, ^lovle commu-
nément à Saint-Domingue le nom de
Bois rouge. /". Lamarck, Illustr.,tab
Tioi ; Cavanilles, Monadelph. , tab.
210, et Ventenat , Choix de Plantes ,
4l. (A.U.J.)
* GUARGIR. BOT. PHAN. (Dalé-
champ.) f^. Gergyr.
GUARI. BOT. PHAN. On ne con-
naît que par ce nom de pays un Pal-
mier de l'Amérique méridionale,
dont on ne peut conséquemmeut fixer
le genre. (b.)
GD ARIBA. MAM. L'un des noms de
pays de TOuarine. f^. Gouariba et
Sapajou. (b.)
* GU.\RICAMO. bot. phan. Nom
sous lequel les habitaus des Missions
GUA 557
de rOrénoque désignent les Patrisia
dentata vX Patrisia affinis de Kunlh,
Plantes de la lamille des Bixinées
fondée récemment par cet auteur, y.
Patrisie. (g..n.)
* GUARIGUE. BOT. CRYPT. On
lit dans le Recueil des Vojages que
c'est un Champignon qui croît dans
l'Améiique septentrionale surlesom-
met des Pins ; et que les naturels em-
ploient comme lemède contre la dys-
senteric. (b.)
GUARIMBÉ. ois. Syn. de Canard.
F . ce mol. (dr..z.)
GUARIRUMA. bot. phan. Nom
de pays des Mutisies. V. ce mol. (b.)
GUAROHO. MAM. (Kolbe.) Nom
de pajs du Buffle du Cap. P'. Boeuf.
(B.)
*GUAR0UBA. ois. Espèce du gen-
re Perroquet. J^. ce mot. (dr..z.)
* GUAST. bot. PHAN. Même chose
que Chada. f^. ce mot. (b.)
GUATTE. POIS. ( Ce qui signifie
Chatte.) Le Cl upe désigné sous ce nom
dans les bassins de la Garonne et de
l'Adour, païaît être la Feinte. P'. ce
mol à l'article Clupe. On donne éga-
lement ce nom aux jeunes Aloses.
(B.)
GUATTERIE. Guatteria. bot.
PHAN. Genre de la famille des Ano-
nacées et de la Polyandrie Polygynie,
L. , établi par Ruiz et Pavon ( Prodr.
Hor. Peruv. p. 85, lab. 17) et adop-
té par Dunal ( Monogr. des Anona-
céea , p. bo et la.i) qui lui a donné
pour caractères principaux : calice à
trois sépales soudés à leur base , ova-
les , aigus et presque cordiformes ;
six pélales ovales ou obovales; éta-
raines nombreuses dont les anthères
sont pre-que sessiles ; carpelles nom-
breux formant des baies sèches , co-
riaces , ovées ou presque globuleu-
ses , slipitées et monospermes. Les
genres Abcreinoa et Cananga d'Au-
blet , ainsi que plusieurs espèces à.' U~
varia de Lamarck et Willdenow, ren-
trent dans ce genre. Celui-ci se
dislingue de ceux de la même famille,
par ses pétales souvent étalés et
s 58
GUA
assez petits, par ses ctamiiies souvent
moins nombreuses et moins serrées
que dans les autres genres, et par les
cai'actèrcs tires du fruit. Les Gualté-
ries sont des Arbres ou des Arbris-
seaux à rameaux étalés , cylindriques,
portant des feuilles à courts pétioles
et très-entières. Les fleurs, toujours
en petit nombre, naissent sur des
pédoncules axillaires ou opposés aux
feuilles. Le Prodrornus du professeur
De Candolle contient l'énumération
de vingt-deux espèces , toutes origi-
naires des contrées chaudes de l'un
et l'autre hémisphère; huit croissent
dans l'Inde , el le reste dans l'Amé-
rique équinoxiale. Parmi ces espè-
ces, nous citerons , indépendamment
des Guatteria hirsuta , pendula, oua-
lis et glauca de Ruiz et Pavon , les-
quelles croissent dans les montagnes
et les forêts du Pérou , et qui , malgré
leurs descriptions incomplètes, doi-
vent être regardées comme les types
du genre; nous citerons : i°le Guat-
teria A be/emoa ,ow Aheremoa Gula-
«e/w/5 d'Aublel , Arbuste des forets
de Sinamarv dans la Guiane; 2° le
G. Ouiegou, ou Cananga Ouregou,
Aubl. , Arbre de quinze à vingt mè-
tres , originaire aussi des forêts delà
Guiane; 5° le G. Eriopoda, De
Cand. ; Arbre indigène du Pérou , et
dont une ])clle figure a été donnée
par M. Benjamin Delessert ( Icônes
Select. ï. I, tab. 90); 4" et G. vir-
gata, Diinal, ou Uvaiia lanceuLata-,
petit Arbie des Antilles , remarqua-
ble par l'odeur suave de ses tleuis , et
dont le bois , ainsi que celui du G.
laurifoUa qui croît dans les mêmes
îles , est recherché à cause de sa té-
nacité et de son élasticité. (G..N.)
GUATUCUPA, POIS. On rapporte
au Labrus Chroinis , L. , le Poisson
mentionné par Marcgraaflf sous ce
nom brésilien. (15.)
GUAVAMAYA. ots. Pour Guaca-
maya. V. ce mot. (dr..z.)
* GUAVAS ET PAGAYES, bot.
PHAN. (G. Bauhin.) Syn. d'I//ga insl-
gnis. V. GuABAR et Inga. (b,j
GUA
GLAYABA. bot. phan. La Gou,a-
ve au Brésil, d'où Guayavier, nom
qu'on a quelquefois donné à l'Arbre
qui porte ce fruit. (b.)
GUAYAGUM. bot. phan. ( L'Éclu-
se. ) F . Guaiacum. (b.)
* GUAYAGANr\. BOT. piiAN. Ce
qui signifie Bois dur , d'oii le nom de
Gayac, etc. Jacquin applique plus
particulièrement ce nom de pays à
son Zygopliyllum arboreum , qui
croît à Garthagène dans l'Amérique
méridionale. (b.)
GUAYAPIN. BOT. PHAN. Nom vul-
gaire du Geitista Aiiglica y L., qui,
malgré ce nom spécifique , croît si
communément aux environs de Paris
et dans tout l'ouest de la France, (b.)
* GUAYARA-ARAYAN. bot.
PHAN. Nom sous lequel les habitans
de Garichana , sur la rive de l'O-
rénoque , désignent le Myrtus saluta-
ris (le Kiuith, Plante dont la racine
en décoction arrête l'hémorrliagie.
(g.. s.)
* GTJAYAVITA. bot. phan. Sur
les bords du fleuve de l'Orénoque ,
près d'Angostura et de Garichana ,
les habitans donnent ce nom au Com-
breturn frangulœfoLiuTn décrit et figu ré
par Kuntli {Nov. Gêner, et Spec.
Plant, œquinoct. T. Vi, p. iog , lab.
538).
* GUAYGA. BOT. PHAN. Le Cum-
bretuni alternifolium de Peisoon est
ainsi nommé par les habitans des
bords de l'Orénoque, près de Saint-
Thomas d'Angostura. Les serruriers
et autres artisans de la Guiane se
servent, pour souder, du suc gom-
meux qui découle des jeunes bran-
ches de cet Arbuste. (g..n.)
GUAZE. POIS. Espèce du genre
Labre, (B.)
* GUàZOU. mam. { Que d'après
la prononcialiou espagnole on a écrit
Gouazou.) Nom par lequel on désigne
génériquement , dans l'Amérique mé-
ridionale , divers Animaux du genre
Cei'f, dont on distingue les espèces
par quelque épithète ou terminaison
(iUA
cnracléiislique. Ainsi l'on nomme':
GuAzotninA, le Ccrvus ncmoriva-
giis, F. Cuv.
GoUAZoTTETÉ, un Cerf qu'on dit
être ideniique avec l'espèce euro-
péenne.
GouAzouPAUA , le ("oiigouacou-
Apara de l'ison ou Cerf tacheté de
blanc, qui paraît être une variété
d'âge du Guazoupita.
GuAzoupiTA, le Cen'us m fus, F.
Cuv.
GiTAzou Poucou , le Cerviis palus-
Cris, F. Cuv.
GuAZOL'Ti , le Cervus campestris ,
F. Cuv.
GuAZoUY , les Faons des espèces
précédentes et quelquefois le Gua-
zoiiti. F". Ceuf. (b.)
* GUAZU. OIS. Espèce du geure
Tinamou. /".ce mot. (dr..z.)
GUAZUMA. BOT. PHAN. Linné
avait réuni nu Theobiuma ce genre
établi 'par Plumier; mais Lamarck ,
.Jiissieii, et les botanistes moder-
nes, len ont de nouveau séparé.
Il appartient à la Monadelpliie Dé-
caudrie , L. , et Kuntli [Nou. Ge-
itei: et Spec. Plant, œquinoct. T.
V, p. .T2o) l'a placé dans la famille
des Buttnériacées. Ses caractères
principaux sont, d'après De Candollc
{Prudrom. i , p. 485) : calice à
cinq sépales ou à deux ou trois di-
visions profondes par suite de la di-
verse' soudure de quelques sépales ;
corolle à cinq pétales bicornes , c est-
à-dire terminés par une languette
bifide ; dix étamines dont les lileti
sont à peine monadel plies à la base;
cinq d'entre eux sont des lobes sté-
riles , et alternes avec cinq filets fer-
tiles, trifides , et à trois anthères au
sommet ; cinq styles connivens; cap-
sule ligneuse , tuberculée, sans val-
ves , quinquéloculaire , percée de
trous placés sur dix rangs , et conte-
nant un grand nombre de graines
ovales, dont les cotylédons sont plis-
sés suivant Kunth {loc. cit.). — Ce
genre a été nommé Bubroma par
ijchreber et Willdenov?.
Le GuAZi'MA A FF.i'Tiji.ts d'Ormf, ,
GUB
.T :) 1 )
thiazuina ulmiJuUa , Lamk.; Theo-
hroma (iuazuma , L. , est un Arbre
qui s'élève à la hauteur de dix ù(|nin-
ze mèties ; son tronc est garni de for-
tes branches étalées horizonlalcmenl.
Les jeunes rameaux , couverts d'un
duvet court et cotonneux , portent
des feuilles alternes , pétiolées , ova-
les, amincies, dentées et accompa-
gnées de stipules linéaires. Les fleurs
sont petites , d'un blanc pâle, dis-
posées en petites grappes axillaiics
etcoryinbiformcs. Les branches nom-
breuses et irès-divisées qui forment
le sommet de cet Aibre, pioduisent
un très-bel ombrage. Pour lui donner
une lèlc plus toulluc , on a soin ,
tous les cinq ans , de débarrasser son
sommet de toutes ses branches, et
un mois après cette opération il est
chargé de feuilles. En Amérique, on
le plante pour faire des allées, et ses
feuilles sont vme excellente nourri-
ture pour les bestiaux. Cet Arbre a
reçu le nom vulgaire d'OnME d'Amé-
RK^UF. , à cause de la ressemblatice
de son port avec celui du véritable
Orme. Les feuilles adultes, glabres
des deux côtés dans cette espèce , la
distinguent du Guazuvia tomenlosa
de Kunth , dont les deux variétés
( Monpoxensis et Cumanensis ) crois-
sent, l'une sur les bords de la Made-
leine , et l'autre près de Cumana.
Celle-ci , qui a quelques différences
dans le nonibre des divisions calici-
nales et dans la longueur de ses co-
rymbesde Heurs , pourrait bien cons-
tituer une espèce distincte. Le Gua-
zuma Polybotryaàe CavaniIles(/co/.'.
5 , p. f)i , tab. 199) est nue troisième
espèce indigène de la Nouvelle-Es-
pagne et de Saint-Domingue. Her-
nandcz l'a figurée sous le nom de
Guncirno {Me.v. , 4o , fig. 1). (g..n )
GUBARTAS. mam. D'où Jubarte.
P^. ce mot. Syn. de Balena Boops dans
les langues du Nord. (b.)
* CUBERA. BOT. PHAN. Selon Sera
pion , médecin arabe , c'est une es-
pèce de Sorbier sur lequel on trouve
la Laque qui , dit Rhasès , autre mé-
56o GUE
dccin arabe, y tombe du ciel. On ne
connaît pas cet Arbre. (b.)
* GUEBDCU. POIS. ( Marcgraaff. )
Syn. hrésiVien de Xip/iias gladius . (b.)
GUÈDE. BOT. PHAN. L'un des
noms vulgaires de l'Isatis tinctoria ,
L. , d'où le Pastel s'appelle quelque-
fois Guède dans le commerce. (b.)
* GDEMINTE. OIS. (Geoffroy Sain t-
Hilaire.) Syn. du Calao d'Afrique.
/^. Calao. (dr..z.)
GUEMUL. MAM. Molina ( Hist.
Nat. du Chili)a décrit sous ce nom un
Animal singulier qu'on nomme au^sl
Huemul et Cheval bi-alque; il le
rapproche du Cheval et de l'Ane.
Mais Sonnini a judicieusement ob-
servé que , d'après les caractères qu'il
mentionne , le Guemul ressemble da-
vanlageau Lama età la Vigogne, (g.)
GUENON. MAM. Genre de Qua-
drumanes appartenant à la première
division de la famille des Singes
( Catarrhinins de Geoffroy Saint-Hi-
laire), c'est-à-dire à tous ces Sin-
ges qui ont la cloison des narines
étroite et les narines ouvertes au-
dessous du nez. Dans ce premier
groupe tous les genres ont cinq mo-
laires partout aux deux mâchoires.
— La distance d'organisation entre
ce groupe très-nombreux et celui de
Singes à narines latérales et séparées
par une cloison épaisse , en même
temps qu'à six molaires partout ( ou
Platirrhinins), coïncide avec des dis-
tances non moins lointaines de leurs
fatries. Tous les premiers sont de
ancien continent, tous les autres
du nouveau. A commencer par le
genre q"i nous occupe ici , on verra
que les coïncidences de la séparation
de ces êtres et par le lieu de leur
création et par la diversité de leur or-
ganisation , se retrouvent aussi dans
chacune des divisions de ces groupes.
Wous avons déduit, de ce fait de sta-
tistique zoologique, le principe le plus
important de la géographie des Ani-
maux , et nous en avons exposé les
premières conséquences il y à quatre
ans dans noire Mémoire sur la dis-
GDE
Iribution géographique des Animaux
vertébrés (Journal de Physique, fé-
vrier 1822 ). Les applications de ce
principe seront développées dans no-
tre Histoire physique , archéologique
et géographique des Mammifères, que
nous publierons incessamment.
Voici d'abord les caractères géné-
raux des Guenons : ce sont des Singes
à tête ronde , à angle facial de cin-
quante à soixante degrés , à queue
autant ou même plus longue que le
corps, redressée en arc sur le dos
jusqu'à la lèle ou au moins au -dessus
de Taxe du corps , dont les membres
postérieurs sont constamment plus
longs d'environ un cinquième que
les antérieurs et pourvus de callosités
aux fesses. A ces caractères on ea
avait ajouté d'autres, savoir : l'exis-
tence d abajoues, et surtout le nombre
de quatre tubercules seulement à la
dernière molaire d'en bas , comme
dans l'Homme, les Orangs elles Gib-
bons. Mais ces derniers caractères ,
qui sont les plus précis parce qu'ils
portent sur les formes des organes les
plus essentiels de l'Animal , n'ayant
été établis que sur l'examen des
Guenons africaines, en vertu de ces
analogies si trompeuses en histoire
naturelle , on les appliquait mal
à propos aux Guenons asiatiques.
L'examen plus exact de ces derniers
Animaux vient de montrer, premiè-
rement , que leur dernière molaire
d'en bas a un tubercule postérieur de
plus en forme de talon, caractère
qui conduit vers les Macaques et les
Cynocéphales , où ce talon a deux tu-
bercides ; qu'en second lieu plusieurs
espèces, peut-être toutes, n'ont pas
d'abajoues, autre caractère qui les
rapproche des Gibbons et des Orangs,
dont ces mêmes Guenons ont , en ou-
tre , le naturel gmve , doux et tran-
quille. En quoi elles se distingtient
absolument des Guenons d'Afrique,
toutes si pétulantes et la plupart si
brusques, si brutales et si intraitables.
Les Guenons se séparent donc en
deux sous -genres. Les premières,
outre les caractères généraux précités,
ont des abajoues et quatre tubercules
GUE
à leur dernière molaire d'eu bas; ce
sont les GiENONS proprement dites.
Les secondes ont un talon de plus à
cette dent, manquent d'abajoues, et
leurs membres, d'ailleurs inégaux,
sont d'une longueur disproportionnée
à leur corps , ce qui leur donne pirini
les Guenous la physionomie des
Alèles pai mi les Sapajous d'Aincri-
2ue. Ce second sous - genre , à cause
c la gravité douce <les espèces qu'il
comprend , a été nommé Semno-
PixnÈQUEs par F. Cuvicr qui le pre-
mier en a reconnu les dill'éiences
d'organisation.
Geoffroy Saint- Ililaire (Tableau
des Quadumaues, Annales du Mu-
sée. T. XIX) a dispersé dans cinq gen-
res différens les Singes que nous al-
lons décrire sous le nom de Guenons.
Les coupes de ce naturaliste n'é-
taient point motivées sur la foime
des dents , caraclèie capital chez les
Mammifères. Les deu\ premiers de
ces cinq genres étaient formés cha-
cun d'uneseule espèce : c était i* le
genre Pygatriche , composé de la
Guenon Uouc; 2° le genre iVas/ywe ,
de la Guenon Kaliau; son troisiè-
me genre Colobe, adopté par Illiger,
devra être conservé si l'absence de
fiouce aux mains antérieures est réel-
e; son quatrième genre Ce/co/;///(t'-
quc rassemble la plupart des vraies
Guenons et l'Enlelle, le seul des Seni-
no-P»lhèques alors connu. Enfin sou
cinquième genre Cercocèbe confond
avec tous les Macaques plusieurs
Guenons ordinaires.
Dans la coupe de ces genres , et les
limites d'organisation et les limites
d'habitation des espèces étaient donc
également confondues. Or, ce n'est
pas un des résultats les moins im-
poitans de la zoologie que la coïn-
cidence de ces doubles barrières
pour marquer la différence origi-
nelle des Animaux. L)ès-lors la réu-
nion rie CCS êtres dans les groupes
artificiels appelés genres , n'ex[)OSe
pas à prendie chaque espèce pour
des transformations d'un seul ou du
moins d'un très-pelit nombre de ty-
pes dans chaque genre j manière de
TOME VII.
GUE
:>6t
voir qui attribue à la nature une éco-
nomie de production dont elle ne se
pique même pas aujourd'hui pour les
Animaux infusoires.
Nous allons, d'après nos propres
observations , continuer la détermi-
nation de ces deux .sous-genres. —
Les phalanges aux doigts des quatre
mains, surtout de celles de derrière,
et les os du métacarpe et du métatarse
n'ont a;uèie plus de courbure que
dans l'Homme chez toutes les Gue-
nons «rAlVique. Cette courbure uni-
forme à toutes les mains est aussi
grande que dans les Gibbons et les
Orangs chez les Guenons asiatiques.
En outie, toutes ces phalanges et ces
os du métacarpe et du métatarse y
ont le même excès de longueur que
les membres qu'ils terminent. Enfla
le pouce de devant y est un quart
plus court que dans les africaines ,
raccourcissement qui contraste avec
la disproportion des autres doigts et
qui complète ce rapport déjà indiqué
avec les Atèles. Toutes les Guenons
d'. Afrique ont -lix vei tèbres lombaires,
et il n'y a que la Guenon Doue, parmi
les asiatiques, qui eu ait certainement
le même nombre Les autres n'en ont
que cinq ou sept. Tous les Semno-Pi-
thèques ont les incisives supérieures
et inférieures de grandeur imiforme,
et toutes à proportion beaucoup plus
petites que les Guenons , oii , sur-
tout en haut, les incisives moyen-
nes excèdent d'au moins un tiers les
latérales. Il résulte de cette grandeur
des incisives, surtout des supérieures,
et par conséquent de celle de leurs
alvéoles dans l'intermaxillaire , que
le museau des Guenons est plus sail-
sant , plus allongé, ce qui diminue
d'autant leur angle faci il par rapport
auxSemno-Pithèqucs. Enfin lacauiue
supérieure, constamment plus petite
au?si à proportion dans cos Guenons,
\ est ou bien tout-à-fait lisse , ou bien
n'a qu'un sillon superficiel sur sa
face antérieure toujours profondé-
ment cannelée dans les africaines. Il
en résulte que l'alvéole de cette
canine dans le maxillaire étant plus
petite , la fosse canine est moins
56
5b 9
GUE
lelevée , et que la pommelle l'est
ilavantage, ce qui rend moins plal le
visage des Seniuo-rilhcques.
Avant d'esquis-^er qLiclqiiesconéla-
tions des trails supeinciels de la phy-
sionomie de ces Aniinauv avec les
fonnes, et, pour ainsi dire, la sculptu-
re de leur organisation intérieure (oii
l'étude du s^ystème cëréljro-spinal et
des sens nous révélera certainement
un jour de plus grands contrastes en-
core),plaçons ici, poureu mieux faire
sentir la fa\isseté , quelques-unes
des l'ègles générales qui dirigèrent
les travaux de Buffou. Il est temps
de montrer non-seulement combien
le génie de ce grand éci ivain mécon-
nut la nature, mais aussi par quelle
singulière fatalité il ne parla presque
jamais qu'à contresens de l'organi-
sation et des rapports des êlres.
Après avoir exposé les principes de
son système d'unité d'organisation,
et par lequel on impose à la puis-
sance créatrice une stérilité de plans
et de moyens qui en dégraderait
la majesté , Buffon a renlermé dans
un tableau de ressemblances tout
l'univers vivant (Nomenclature des
Singes, p. aSetsuiv. T. xiv, in-4°).
N'admettant de différences apprécia-
bles qu'en vertu des grandeurs en fa-
veur de quelques espèces majeures ,
(elles que l'Eléphant, l'Hippopotame,
ie Tigre , le Lion, qui, selon lui , doi-
vent avoir leur cadre, il réunit avec
leurs voisins tous les autres Anima ux
par groupes de similitudes dégradées,
dont les nomenclaleurs ont fait, dit-il,
un lacis de figures se tenant les unes
par les pieds, les auties par les dents,
par les cornes, par ie poil et par d'au-
tres rapports encore plus pelits. Or,
voici les motifs de cette dérision ; « Par-
ce que , dit Buffon , c'est jnoins à la
forme qu'à la grandeur qu'est attaché
!e privilège de l'espèce isolée, et que
l'Homme lui même, quoique il'cspèce
unique , iitfiniiuenl difféienteiie tou-
tes celles des Aniinavix , n'étant que
d'une grandeur médiocre , est moins
i>olé et a plus de voisins que les
grands Animaux. » D'après ce princi-
pe de l'insignifiance des formes, notre
GUE
Pline trouve qu'à rexceptiondelame,
il ne manque à l'Oi-ang-Outang rien
de ce que nous avons , el qu'il diffère
moins de l'Homme pour le corps que
des autres Animaux auxquels ou a
donné le uième nom de Singe (Buffon
a restreint ce nom aux Quadrumanes
sans queue , et marchant sur leurs
membres postérieurs seulement). En-
fin Buffon sut si peu profiter des
travaux d'un collaborateur exact et
modeste , pour connaître la nature,
qu'il dit [lue. cit. , p. 02). u Je l'avoue,
si l'on ne devait juger que par la
forme , l'espèce du Singe pourrait
être prise pour unevaiiété de l'es-
pèce humaine. »
De pareilles aberraiions de juge-
meiît sont grandes. Les formes sont
inaltérables dans les espèces, et les
formes les plus essentielles, les plus
personnelles pour ainsi dire, ne sont
pas seulement celles des os , comme
on l'a insinué : ce sont celles des
systèmes nerveux, comme, avant
tout autre, nous l'avons démoniré [f. ,
notre Anatomiu dos systèmes nerveux
des Animaux à vertèbres). Or, au
défaut des systèmes nerveux , Buffon
aurait pu connaître les différences de
natuie des Animaux, au moyen des
corrélations constantes de formes que
les os ont avec ce système qui est aii
fond tout l'Animal.
Yoici quelques-unes de ces cor-'
relations dans les Guenons. Toutes
celles d'Asie avec un caractère doux,
grave et réfléchi , onl un cerveau
bien plus volumineux à proportion
que celles d'Afrique, dont la turbu-
lence , la mobilité d'affections et
d'idées ressemble beaucoup à certai-
nes folies del'espèce humaine. Toutes
ont un pelage plus long, plus fin,
plus laineux que celles d'Afrique ;
elles en diffèrent aussi par un double
contraste pour la couleur du visage
et des mains. Presque toutes les
Guenons africaines , excepté les
Mangabeys , onl la tête couleur de
chair ou peinte de couleurs claires;
celles d'Asie l'ont toutes unifoimé-
ment noire. El chacune à cet égard
contrasle avec les Hommes tic leur
GUE
pays. Les Guenons d'Asie vivent au
njilîcu (les peuples malais ou mongols
à teint bnui ou olivâtre cl à cheveux
lisses; celles il'AIVique au milieu des
Nègres cafVes ou guinéens à la peau
tout-à-l;iit noire et aux cheveux
l.iincux. Nouvelle preuve, ainsi que
nous l'avons dt-jà dit au iviot Ueume,
qu;.' la coideurest un atuibut onguicl
*ie 1 espèce et n'est point un accident
du climat, excepté chez les Hommes
ceito-scyth-arabes. [T^. nos Tableaux
des Mammifères et du genre luimaiu ,
dans la Physiologie de Magendie,T.
1 , 2^ èdif. ) Enfin , pour aciiever ces
oppositions dans les Ibrmcs et dans
les résidtals de l'organisalipii de ces
Singes, qu'uu œil superficiel croyait
piesque confoiuius , noii-s'eulement
entre eux, mais avec i>eaucoup d'au-
tres genres, toutes les Guenons d'A-
fiique sont active» durant le jour,
et la plupart de cèdes d'Asie, que
Ton connaît bien, sont noctuiues
ou crépusculaires. Aux deux limites
(le l'océan Indien, l'on voit combien
la variation du plan de 1 organisa-
tion fie ces Singes a produit entre eux
de difFéronces morales et physique^.
Les anciens ne paraissent avoir
connu aucun des Semno-Pilhèques ;
mais ils ont bien connu plusieuiS
Guenons, entre autres la Mone, Ke-
bos des Grecs , ia Gallilricbe nommée
ain-i par les Grecs. Mais nous avons
reconnu sur les monumeusd Egypte ,
de Nubie et du Sennaar, un bien plus
grand nombre d'espèces de ces Aui-
mauv que celles dont les noms uous
ontété transmis. {V. Gau, Antiqui-
tés de la Nubie; Caillimd, Antiqui-
tés de Méroé; et Antiquités d Egyp-
te .) Il y a aussi plusieurs Guenons
figurées sur la mosaïque de Pales-
tiine. Mais les Grecs et les Latins
confondaient eu général tous ces Ani-
maux sous le nom de Cercopil/iecus ,
Singes à queue.
Par leur organisation , ces Singes
sont intermédiaires aux Orangs-0^-
tangs et aux Macaques. Les Gucaoas
j>ropremenl dites se rapprocuent des
Macaques par tous les autres carac-
tères moins celui des dents, et les
GUE 563
Semno-Pilhèques des Gi!)bjns par
tous les caractères moins celui des
dents et la queue.
t GuEiroNs.
Leur front déprimé est biisc iirec-
tcmcnl en arrière sur les arcailts sour-
cllièics, mais saus crête salllanlc
comme dans les Macaques. Le cadre
de l orbite n'est p.is non plus échan-
cré à sOn bord supéiicur. L'.ingl'
ficlalii'a pas plus de cinquante dcg.és;
le nez est })lat et ouvei i à la hauicur
Aqs fosses nasales, à peu près à égale
distance de la bouche et des yeux.
Toutes les espèces ont des abajours.
Les lèvres minces sont g.irnie!:., sur-
tout la supérieure, de poils plus lougs
que sur le reste de la face, elordinai-
icmeat dune couleur bien fianchéc.
Le pelage est entièrement soyeux dans
toutes les espèces , et n'oÛie aucune
ditTérence d'un sexe à l'autre, soit
poiii' la quantité , soit pour la couleur
et lu longueur. Mùlcs et femelles sont
égalcujent bai bus , et toujouis les
poils des fivoris, ordinairement assez
épais, sont dirigés eu arrière. Les tes-
ticules et les lèvres génitales des fe-
melles sont nuancées de diverses cou-
leurs, ordinairement fqi"t éclatantes,
comme dans les Macaques et les Cy-
nocéphales. Le gland dés mâles, ter-
miné en forme de Champignon, au
centre duquel se trouve l'orifice de
l'ujètre, est supporté par la pointe
d'un osselet oblong. Le clitoris des
ûîmelles a aussi un champignon ter-
minal , et, plus lie longueur à pro-
porliou que chez les Femmes. Elles
ont également une incnsti nation ,
dont la lluxion a cependant des pé-
riodes plus abondantes qui marquent
le rut. Les callosités des fesses ad-
hèrent aux tubérosltés de l'ischion ,
et sont beaucoup moins pouivues
de tissu érectile , que dans les Cy-
nocéphales ( P'. ce mot). Aussi ne
participent -elles pas à la conges-
tion menstruelle. Les canines d'en
bas sont plus petites que celles d'en
haulj la premièie fausse molaire qui
les suit, est mince et a une seule
pointe comme celle des carnassiers ;
56*
564 GUE
la seconde ressemble aux deux faus-
ses molaires supérieures.
Tout le monde connaît le genre de
marche de ces Animaux. La brièveté
de leurs membres antérieurs nécessi-
te une déniai che en zig-zags, qui n'est
pour ainsi dire qu'une suite de sauts
surbaissés. Mais sur les Arbres leur
agilité est extrême • car le mécanisme
decesbrasplus courts que les jambes,
de ces jambes dont les jarrets sont
toujours à demi tléchis, et de ce corps
oblique sur les jambes et ainsi mer-
veilleusement disposé pour grimper à
trav£r5 les bi anches, est mis en jeu
par des muscles robustes, qu'excite
un système nerveux d'une énergie
inépuisable, à en juger par les agita-
tions incessamment renouvelées de
tout leur corps , et par l'expression
continuellement changeante de leur
figure imitatrice et grimacière. En
liberté dans les forêts et captifs dans
nos ménagtries, ils montrent égale-
ment leur haine pour l'Homme et
leur passion pour l'indépemlance.
Chaque espèce vit par troupes can-
tonnées dans des régions de forêls ,
oii elles ne tolèrent guère que les
Animaux qu'elles ne [leuvent cliasseï ,
ou que leur petitesse dé'obc à leur
jaloux instinct de propriété. A l'ap-
proche d'un Homme , d'un Antilope,
d'un Eléphant, toute la tioupe se
rassemble au ci i d'alarme de quelque
sentinelle toujours en faction. Du
haut des Arbres, et en avançanlou en
fuyant décime en cime , ils attaquent
l'ennemi à coups de branches cassées,
de fruits, et lui lancent jusqu'à leurs
excrémens. Dans leurs retraites ,
toujours lesGuenons savent interposer
quelque grosse branche entre elles et
l'ennemi. Pleines d'afiection pour leurs
petits, s'ils tombent par blessure ou
par hasard, elles les attendent, vont
les chercber , ou restent près d'eux
eu les embrassant au risque de pé-
1 ir. Elles ont la même tactique de
maraudequelesCynocéphales qu'elles
semblent beaucoup surpasser en in-
telligence. Elles ne paraissent pas, au
moins en captivité, avou" aucun ins-
tinct de prop:ctc , encore moin.-> de
GUE
décence. A côté de leurs exerémeOs ^
elles ne paraissent nullement eu être
Incommodées ; et cependant leur odo-
rat doit être délicat, car elles ne
mangent rien qu'elles n'aient d'a-
bord flairé. Elles portent les alimens
à la bouche avec leurs mains , et quoi
qu'on en ait dit, saisissent les petits
objets eutre le pouce et l'index , com-
me les autres Singes. Toutes les Gue-
nons boivent en humant , et sont
moins portées au coït que les autres
Singes dans nos climats. Leur verge
est tout-à-fait rétraclile dans le scro-
tum.
Une tête un peu plus ronde , une
taille un peu plus petite , un carac-
lèie un peu plus docile , avec tout
autant de pétulance, ont fait séparer
des Guenons proprement dites, deux
petits groupes , ayant tous deux l'A-
frique et ses îles pour patrie ; uous
désignons le premier par le nom
d'une de ses plus jolies espèces.
* Les DiANES.
1 . La MosE , Simla Mona, Schreb. ,
pi. i5 , F. Cuv. , Mam. lithog. ; Buff.,
t. i4, pi. 36,etSuppl. 7, pi. ig- — Dos,
dessus du cou , flancs et dessus de la
croupe, d'un beau marron tiqueté de
noir; dessus des jambes et des cuisses,
ainsi que la queue , d'un gris ardoisé;
sur la croupe , près de la queue, une
tache oblongue blanc pur de chaque
côté; dessous du cou , poitrine, ven-
tre et face interne des membres , aussi
d'un blanc tiès pur; tête vert doré
brillant; un léger bandeau gris ceint
le front au-dessus des sourcils, et de
chaque côté des joues d'épais favoris
jaune paille, joints sous le menton,
lui encadrent la face qui, des yeux
jusqu'au nez, est bleuâtre et d'une
belle couleur de chair sur le reste de
son étendue ; pâtes et oreilles couleur
de chair livide. Différente de tous les
autres Singes par son sérieux , la
Mone ne grimace jamais. Sa figure
e.U toujours grave et calme. Sa dé-
cence n'est pas moins exemplaire
ivirnii celte race d'impudiques : sa
douceur n'est pas même altérée par
les souffrances de la maladie. Nous
GOE
en afons observé une dans le dernier
mois t l'une consomption pulmonaire;
elle recevait avec reconnaissance les
caresses et les téuioiguages d'allVc-
tion , lors même que son état ne lui
permettait plus de manger le sucre
ou le gâteau qu'on lui présentait. La
Mone habite les régions de l'Atlas.
2. L'AscAGNE ou Pétauriste, 5/-
mia Petaurista, Gmel., F. Cuv., Maui.
litli. Verdàtre c^ dessus, avec un peu
de fauve au dos et à la queue ; tête et
cuisses d'un vert as^ez pur; dessous
du corps et dedans des membres blanc;
ioues et menton garnis de poils blancs,
egers et louU'us; favoris de même
couleur; mains, lèvres , oreilles et
menton violàlres; le bout du nez n'est
blanc quà cause de la couleur de ses
petits poils ; dessus du nez, tour des
yeiixel mamelles bleuâtres. Sclueber,
tab. 19, donne sous le nom de Blanc-
Nt'z, d'à près lèdition deBuffon d'Al-
lauiand, I. i4,pl. 09 , une Guenon
qui ne difiéierait de l'Ascagne que
pour avoir i\{.\ noirâtre au lieu de
bleuâtre à la face. D'ailleurs , le mo-
ral est le même que celui de l'Asca-
gne.— Avec autant de décence que la
ftlone , l'Ascagne est si preste, qu'elle
semble voler plutôt que sauter; son
attitude favorite, quand elle est en
repos, est d'appuyer sa tête sur une
de ses mams de derrière, avec 1 air
d'une méditation profonde. Contraste
charmant avec la vivacité si pétulante
de ses mouvemens et de ses émotions!
Avant de manger ce qu'on lui pré-
sente, elle le roule entre ses mains ,
comme fait un pâtissier d un morceau
de pâte. Vaniteuse, elle n'aime pas
qu'on la raille d'une maladresse , ni
«
GUl<: ib5
le corps; lios et flancs liquelés de
blanc et de noir ; des poils fauves seu-
lement autour des callosités ; lui arc
mélangé de |)elits poils blancs et jau-
nes assez clair-semés sur le !ix»nl;
quelquis poils autour du menton ,
mais sans former de longue barbe ;
toute la f.ice vioiâtre, avec du bleu
dominant sur les pommettes et les
joues , et du rouge dominant autour
(lu museau et sur les paupières; mains
noires; les yeux d'un JHune fauve.
Telle était à son entrée à la niénagcrie
la Diane observée par Frédéric Cu-
vier. Depuis, les anneaux blancs des
poils du dos plissèrent au fauve, et
cette couleur augmenta aux favoris.
On a rapporté à la Diane l'Exqui-
ma, nom Congo d'une autre Guenon,
Cercopithecus barbatus de l'Ecluse,
et Cercopithecus barbatus Guineen-
sis de MarcgraafF; enfin le Rolloway
d'Allamand, édit. de Buffon , pi. i5 ,
tab. I 5 , et Schreber , pi. ib. Celui-ci
est tiqueté sur les flancs, les cuisses,
les jnmbcs et la tête; la poitrine,
le ventre, le contour des fesses , le
dedans des bras et des cuisses sont
blancs, et le menton garni d'une barba
aussi longue que la face et fourchuci
— On en a aussi rapproché la Diane
de Linné ; le pelage de cette dernière
espèce est varié de blanc dans le pre-
mier âge, avec du blanc à la partie
antérieure et supérieure delà poitrine
et (les cuisses qui sont noires dans
celle qu'a observée Fi'édéric Cuvier.
De plus le croissant du front était
double, le dedans de la cuisse cou-
leur de rouille, et le bout de la
queue blanc. C'est cette espèce qu'a
représentée Schreber, pi. i4. Il est
qu'on l'interrompe en mangeant. Elle très-douteuv que cette Guenon Diane
s'en irrite, mais pas pour long-temps, soit la même que celle de F. Cuvier.
car elle est sans rancune. Elle ne Toutes les trois sont de la côte occi-
niarche sur les pales de derrière, que dentale d'Afrique,
quand elle veut reconnaître ou exa- 4. Le Hocheur , Simia nictitans ,
miner quelque chose.
3. haDiMisiE, Simia Diana, Mamm.
lith., 4<' douz. — Tout le dessus du
coips, les flancs, les bras , les cuisses,
les jambes , la poitrine, le ventre et
la queue d'un noir uniforme ; cette
teinte est un peu moins foncée sous
Gmel., Schreb., pi. ]9, et Audebert,
Hist. Nat. des Sing., lam. 4, sect. i ,
pi. 2 , et BufF. , Suppl. 7. — Tout le
dessus du dos, de la tête, dessus des
cuisses , poitrine et ventre gris d'ar-
doise ; le cou et la queue noirs ; favo-
ris très-touffiis et de la couleur de la
5.6
GUE
tête, dont ils sont sëpavci par r.ne
baude toul-à-fait noire , tendue de
Tceil à rorcillc;, qui est d'un brun
noiiâtie; lace noire bleuâtre; pau-
pières supérieures de couleur tannée;
nez noir à la ])ase , et d'un beau blanc
à la nioitiéinférieure. — Voici ses pro-
portions : du bout du niu^e. u à l'o-
rigine de la queue, un pied quatre
pouces; tète , quatre pouces ; queue,
deux pieds i.n pouce ; hauteur au
garrot, huit pouces. On le présume
de Guinée.
5. MeJuABIIIH E , Simia 3Je/ar/iina ,
F. Cuvier, Mamm. lith., 4*^ douzaine,
Talapoin de Buiîon , t. i4 , pi 4o, et
Schieber, pi. 17. — Tout le dessus du
corps du même vert qu'au Gallitri-
che ; dessous du menton et queue
blancs ; mains, oreilles, nez, excepté
sa base , noii's; yeux bruns ; dessus
des paupières blanc ; dessous des
jeux couleur d'ocre; tour de la bou-
che couleur de chair; devant des
oreilles blanc, les favoris couchés à
plat sur la face , s'ëtendanl en tra-
vers de dessous l'oreille jusqu'au nez;
les testicules couleur de chair; aucune
trace de handeau au iront. Jusqu'à
F. Cuvier, on l'avait pris pour un
jeune du Malbrouk ou du Grivet.
i*atrie inconnue en Afrique.
6. Le MousTAC , Sirnia Cephits ,
L. , BufF. , t. i4 , pi. 54 , Schreb. ,
tab. 29; Audebert, Sing., famille i4,
sect. 2, pi. 5 2. — Cette espèce es; d'une
taille intermédiaire à l'Ascagne et à
lu Mone : toute la tête est couverte
de poils verdâtres , plus foncés à 1 oc-
ciput qu'au front; ceux du dos , des
épaules, des flancs, de la croupe et de
la base de la queue sont d'un vert
plus brun qu'à la tête ; ceux des
membres sont gris, avec une teinte
de jaune. Ces nuances résultent de
ce que les poils sont annelés. Tous
sont gris vcis ia racine , puis noirs et
jaunes au bout. Les deux derniers
tiers de la queue sont roux. Les fa-
Voris sont très-épais et d'un, jaune
brillant , passant au blanc sur la mâ-
choire inférieute. Une raie de poils
noirs les sépare de la coiffure vcrle de
la tête. Les oreilles , les testicules et
GUE
la peau des mains couleuV de chair ;
toute la face d'un bleu lapis à teinte
noirâtre près des lèvres; un chevron
blanc sur la lèvre supérieure.
Cette espèce n'est pas le Cephus
des anciens , lequel n'était proba-
blement qu'un Cynocéphale. On la
croit de Guinée. Voici ses propor-
tions : lête , trois pouces neuf lignes ;
corps, dix pouces troislignes; queue,
vingt-un pouces.
** Guenons ordinaires.
7 . Mangabey , Simia yElhiups ,
Lin. , Cercocebus fuliginosus , Geof. ,
Schreber, pi. 20, et t. i4, pi. lo
de Buffon , qui lui donna ce nom
parce que , sur de mauvais renseigne-
mens , il le crut de Madagascar oii
il est même à peu près certain qu'il
n'existe pas de Singes. On ignoie
encore sa patrie, quoiqu'on l'apporte
très-communément en Europe; ce
qui rend très-piobable qu il est de
la côte occidentale d'Afrique. Tout
le dessus du corps et la queue
giis d'ardoise , passant au noir sur
les membres; le dessous du corps
et favoiis blanc grisâtre ; mains
noires ; oreilles violâtres ; la pau-
pière supéiicure, toujours blanche ,
se détache fortement du visage , quel-
quefois tout entier d'une teinte li-
vide foncée ; quelquefois noirâtre
en bas et cuivré sur tout le reste.
C'est la seule des Guenons qui porte
sa queue renversée et droite parallè-
lement au dos. F. Cuvier n'en a pas
vu , sur un très-grand nombre , une
seide qui ne fût douce et familière ,
malgré la plus grande pétulance. Les
mâles accompagnent leurs gesticula-
tions d'une sorte de rire. INous en avons
long-temps observé un vivant au mi-
lieu des Animaux destinés aux ex-
périences de Magendie; jamais il ne
les maltraitait. Il opposait même
une assez grande patience aux pro-
vocations des élèves. Chaque mois les
côtés de la vulve des femelles se ren-
flent en deux protubérances plus
grosses du côté de l'anus.
8. Mangabey a collier, Cerco-
cebus JF.thiops , Geoff. , Buff. , t. i4 ,
GUE
\\\. 55; bchieb. , pi. ji. — 11 nediirùrc
de l'autre que par le biun-inaiion du
verlex et le collier l)l;ti:c qm lu»
passe du cou à la uuque , en euler-
inaut les oreilles : lace , ni;iius et
oreilles uoircs. Il est au piécedent
ce que l'Ascague est au lîlanc-
INez. Tout le jeu de sa physiouoniie
consiste dans le mouvement de
ses lèvres qu'il relève en nionlrant
les dents , grimace qui lui est nropre.
Il est de 1 Afrique occideulale , au
sud du Cap-Vert.
9. Callitriche, Simiasabœa, Lin.,
Biiff. , t. i4 , pi. 07; Scbreb. , Suppl. ,
pi. 18; et Fréd.Cuv.,Mani.liib-, pre-
mière douzaine. — YeitjauuiUiC en
dessus ; dessous du corps , dcilans des
membi-es blanc jaunàUe; les poils au-
tour des organes génitaux , au-dessus
des sourcils et ceux des {avoris , sont
d'un beau jaune ; la face, les oreilles et
les mains tout-à-fait noires; tesli-
cules verdàtres ; ;oreillcs un peu plus
fiointues qu'au Malbrouk. Adanson
es a vus dans les forets du Sénèg;!l vi-
vre en troupes nomlireuses. Ils sont
tellement silencieux , qu'ils ne crient
même pas quand ils sont blessés; ils
n'ont pas peur du feu et attaquent
toujours les premiers. Ils ne fuient
qu après avoir perdu beaucoup des
leurs. Un adulte observé par F. Cu-
vier était doux et faisait entendre
dans le contentement un grognement
doux exprimé par grou-grou. — Eu
voici les proportions : longueur du
tronc, un pied quatre pouces; de la
tète , six pouces ; de la queue , deux
pieds deux pouces. — On ditqu'il ha-
bite, outre le Sénégal , la Mauritanie
et le Gap- Vert. Il est très-nombreux
à l'Ile-de-France oii il fut , dit-on ,
introduit par quelque colon.
10. Le G ra VET, Simia subviridts ,
F. Cuv. , Mammifères lithogiaph. ,
première douzaine. Cette espèce for-
me le passage du Callitriche au
Malbrouk. Tète moins ronde qu à
celui-ci; testicules d'un veit île
cuivre ; poils environnaus les or-
ganes génitaux orangés , et blancs
dans le Malbrouk. D'un voit plus
.sombre que le Callitriciie , il s'en dis-
GUli L67
tingue encore par le bandeau blanc
du fiout, des favoris blancs, et la
queue giise jusqu'au bout. La nuance
tie son viMt est sale, et occupe tout
le dessus du coips ; tout le dessous
et le dedans lies membies sont blancs;
le tour des yeux couleur de chair li-
vide; Is oreilles ,les mains et la face
d'un noir violâlre. Sa patrie inconnue
est eu A'uique.
11. Malbuoi'k, Simia Fan nus ,
Gnicl., Mamm. lith., [iremière douz.;
Scopoli , pi. 19, Délie , Faun. et
Flor. , qui le nomme i'/z/i. Cynosuros;
Bufl'. , t. i4, pi. 29 — Tout le dessus
du corps gris verdàlre; tout le des-
sous , joues et un bandeau au front ,
blancs ; membres en dessus et queue
sur toute la longueur, gris; poils
blancs autour des organes génitaux ;
museau noir, excepté le tour des
yeux qui est couleur i\o. chair ; oreil-
les et mains noires; callosités et tour
(le l'anus louges ; testicules du bleu
lapis le plus pur. — Le Simia Tau-
nus d.e Lin., représenté par Schreber,
pi. 12 , serait plutôt le Ccrcopith.
baibalus de l'Ecluse. — Longueur du
corps , un pied quatre lignes; delà
tête, cinq pouces quatie lignes;
queue longue à peu près comme \b
corps. — Ballon le croyait au Ben-
gale , mais celte conjecture est plu^j
qu ' douteuse.
1 ia . Vervet , Simia pygerithra ,
F. Cuv., Mamm. lith. — Cette espèce,
très-voisine des précédentes , et sur-
tout du Callitriche, a tout le dessus
du co.ps vert grisâtre , le dessous
blanc , et les testicules couleur vert
de cuivre comme le Grivet , mais les
poils environnans sont blancs; en
outre, l'anus est environné de poils
d'un roux foncé qui ne se voient que
quand la queue est redressée ; les
quatie mains noires dcpuislepoigiiet;
tète approchant de celle du Malbrouk;
le bout de la queue iauiié dans le
Callitriche , gris dans le Malbiouk et
le Grivet, est noir dans le Vervet.
Delalande en a beaucoup rapporté
du Cap ou ils peuplent les forêts que
n'habite pas u lie seule des trois .au-
tres espèces précédenles.
568
GUE
*** Singes teuts.
Les Guenons l'cunies sous ce li-
tre, forment une petite division bien
distincte. Dociles dans la jeunesse ,
elles deviennent méchantes en vieil-
lissant, même pour ceux qui les soi-
gnent.
i5. Le Patas, Simia ruLra,Gme\.,
Buff. , t. i4, pi. 35 et 26; F. Giiv.,
Manim. litli. , 2*^ douzaine. Tout le
dessus du corps d'un fauve brillant,
nuaucé de gris au bout de la queue
et des membres ; tout le reste blanc ;
inains et face couleur de chair verdà-
tre. Un bandeau étroit de poils noirs
borde les sourcils; la lèvre inférieure
porte aussi une moustache noire.
•: — En voici les proportions ; longueur
du corps, un pied et demi ; de la têle ,
cinq pouces; de la queue , un pied
cinq pouces. Plus grandehauteur , un
pied Jeux pouces. — Cette espèce est
du Sénégal et peut-être de toute
cette zone de l'Afrique jusqu'au
Nil. Lacépède {in Bujfun , Sup. 7),
a donné , sous le nom de Pa'as à
queue courte, une espèce tie Maca-
que ; c'est le Rhésus.
i4. Guenon bar bique, Cercopithe-
çus /atibarèatus , Geoff. , BuiY. , Sup.
T. VII, pi. 21. Une grande barbe
^tendue en ailes , le bout de la queue
en pinceau ; face d'un pourpre violet;
pelage noir dans l'adulle, entièrement
roux chez les jeunes. — Patrie in-
connue.-?- L'individu du Muséum de
Paris , dont le corps n'a pas plus de
liuit pouces de long , semblerait un
jeune de la Guenon dorée , s'il n'a-
vait pas les incisives mitoyennes su-
périeures proportionnées comme dans
Jes vraies G^'enous.
i.*!. Guenon naine Delaeande,
Cercopitàecus pusillus Delalande ,
]N. Tête et corps uniformément
gris cendré, ainsi que la queue dont
le bout est noir. Des poils plus longs
débordent le pelage sur la nuque ,
Je dos et les épaules; la gorge est
grisâtre, le dedans des membres est
d'un gris blanchâtre , plus foncé
nue la gorge. Sous le menton , une
(ache gris-brun se prolonge vers le
GUE
larynx au milieu du blanchâtre de k
gorge. La face est de couleur tannée
ainsi que les mains ; les sourcils sont
noirs et surmontés d'un bandeau
grisâtre. Le corps avec la tète n'a pas
plus de neuf à dix pouces ; la queue
estun peu plus longue. — Delalande a
découvert cette espèce sur la lisière
des forêts le long desquelles habitent
les Chacmas, au-delà de Groote-Vis-
River, au Reiskama. ( /^', Cynocé-
phales.)
La Guenon couronnée ou Bonnet-
Chinois et la Guenon Aigrette sont
deux Macaques, f^. ce mot.
■j-f Semno-Pithèques.
- Aux caractères ci-dessus énoncés ,
ajoutons que la branche montante
de la mâclioire a une hauteur , un
élargissement suitout dans la partie
angulaire, qui rappellent sa propor-
tion dans les Hurleurs d'Amérique.
V. ce mot. Aussi la plupart des Sem-
no-Pithèques ont-ils une poche guttu-
rale communiquant avec le larynx à
la manière de ces Hurleurs. Leur
cœcum est long et boursoufflé. Tous
les Seuino-Puhèqucs dont on connaît
le squelette, excepté la Doue, ont
Elus ou moins de six vertèbres lom-
aires , nombre constant chez toutes
les vraies Guenons. L'on conçoit
quelle différence dans la grandeur de
l'élan et dans la facilité de la marche
à terre apporte cette inégalité du
nombre des vertèbres lombaires. Ces
inégalités des profondeurs de l'orga-
nisation dans des espèces qui habitent
les mêmei îles ,qul sont compatriotes
des mêmes forêts , excluent toute pos-
sibilité qu'elles soient des transfor-
mations d'un moindre nombre de
types primitifs et à plus forte raison
d'un type unique. On peut voir dans
notre tableau du genre humain (Phy-
siol. de IMagendie, 2'' édit.)quedes con-
trastes pareils existent entre les Hom-
mes de ces mêmes archipels qu'liabi-
tenl les Semno-Pilhèques. — Toutes
les espèces de ce sous-genre habitent
le continent et les îles de l'Inde.
1. L'Entelle, Simia Eniellus,
Dufrcsne , Houlman au Bengale ^
GUE
Sclircbcr , pi. ao , B , Audcberl :
Histoire Nnlur. des Sing. Fainil., n,
sect J , pi. 2. — A lace et mains d'un
noir violel conliasiant avec le blan-
châtre obscur et presque isabelle du
reste du corps. Les poils qui entourent
la face lonnent lui toupet plat au-
dessus des sourcils , et sous le men-
ton , une barbe dirigée en avant. Sous
le corps et sur le dedans des mem-
bres, le poil est piesque blanc. La
couleur de la peau même est bleuâtre
au dos, mais violette au vis. ige , à la
tête , à la gorge , aux callosités , aux
membres et au-dessus des mains; elle
est blanche au ventre; l'iris est brun
roux. — L'Eulelle a se[)t vertèbres
lombaires. Voici les pioportions de
l'Entelle : longueur du ti onc, un pied
un pouce ; de la tête , quatre pouces ;
de la queue, deux pieds deux pouces
trois lignes ; hauteur : devant, neuf
fiouces ; derrière , un pied. — C'est
cplus commun des Smgcs au Ben-
gale. Vénéré de tous les adora leurs
de Brama , il les lionoi e et les réjouit
quand d va piller leuis jaidins , leurs
maisons et même leuis tables déjà ser-
vies. Malgié salenteui',la longueurde
Ses bras fid donne une étendue , une
portée d'élan supérieure à celle des
autres Singes du Bengale. Aussi dans
les langues de l'inde , son nom ex-
prime-t-il cette faculté particulière de
mouvement.
2. CiMEPAYE, Si/nia Melaluphos ,
Raffl., Trans. Lin., tab. i 5, Fr. Cuv.,
Mammif. lith. , 3" douz. — Pelage
roux brillant sur le dessus du corps, à
la face extérieure des membres , à la
queue, au-devant du front, et aux
joues oii les poils dirigés en arrière
forment d'épais favoris; poitrine,
ventre et dedans des membres blan-
châtres ; la tête ceinte d'un cercle de
poils noirs ; quelques poils sembla-
bles sont clair-semés aussi le long du
dos et sui- les épaules. La face est
bleue jusqu'à la lèvre supérieure qui
est couleur de chair ainsi que l'infé-
rieure et le menton. Les oredies sont
de même couleur que la face, et le de-
dans des mains est noirâtre comme les
callosités. Le ventre est presque nu, et
GUE
569
le dedans des membres peu velu. Le
nez fait une grande saillie , et est
très-ridé à sa l)ase. Les pods de tout
le corps sont liès-longs ei un peu lai-
neux. — Le Gimepaye a sept vertè-
bres aux lombes , trente à la queue,
et de gi osses canines supéiieures sil-
lonnées. Sa longueur , du museau à la
queue , est d'un pied six pouces ; de la
léte, quatre pouces; de li queue,
deux pieds huit pouces; hauleui : de-
vant , un pied un pouce; derrière,
un pied quati epouces. — Le Gimepaye
n'a encore été trouvé qire dans les
îles de la Sonde et la presqu'île de
Rlalaca.
3. TcniNcou , Semno-Pitheciis prui-
nosus , Desmarest; Si/nia cristata ,
Kaffl., Ttniis. Lin., t. i3 , oii il est
nommé Chingkou; Mammif. lithogr.,
4*^ douzaine. — Pelage uniformément
noir, plus fourni en dessus et très-
raie au ventre. Oreilles et face nues,
excepté le long des lèvres , surtout
aux angles oi.i s'élèvent quelq.ues poils
blancs. La peau du corps est bleuâtre,
celle des mains très-peu velues est
noire , ainsi qu'aux callosités ; l'iris
est jaune, ce qui annonce une exis-
tence nocturne. Les jeunes sont bruns
rougeâtres ; le noir ne se prononce
qu'avec l'âge. — Voici ses proportions :
corps , deux pieds ; queue , deux
pieds et demi ; hauteur : devant ,
quinze pouces ; derrière , dix-huit
pouces.
4. L'Erro , Semno-Pithecus co-
matus , Desm. — Gi is de fer noir
en dessus depuis le front jusqu'au
bout de la queue et des membies.
Tout le dessous de la tête, du cou ,
du tronc , de la queue, et le dedans
des membres d'ime couleur blanc
sale, unifoime; tous les doigts à
pioporlion moins allongés qu'aux
autres Semno-Piihèques ; sur la tête ,
une huppe noire lougiludinalement
comprimée et se commuant sur la
nuque doii le noii se perd sur les
épaules ; la face et la paume des
mains noires ; la queue est aussi lon-
gue que le corps ; le pelage, excepte
la huppe , est plus ras et plus luisant
que dans le reste des Semuo-Pilhè,-
Ô7U GOE
qucs. — IXard l'a découvert à Java.
5. GutNON Maure de Lesche-
NAULT, Simia Maura , GeoftV. , Tab.
des Quadruni., Annal, du Mus. T.
ig. — A pods beaucoup plus longs
que tous les aulrcs Senino-Pithèques
sur tout le corps et princip demeut
sur la tête où il forme une véritable
chevelure inclinée de chaque côté de
la ligne médiane. Cette espèce est en-
tièrement noire; la peau de la tace ,
des mains et du ventre est de couleur
tannée ; le poil de la queue est pres-
que ras. CommelEntelleetle Cyme-
paye , elle a sept vertèbres lombai-
res, et diffère , outre la chevelure,
d'un autre Semno-Pithèque aussi
tout noir de Java que Diaid a décou-
vert, par deux vertèbres de plus aux
lombes , et parce que les canines su-
périeures plus petites ne sont pas
creusées d'un sillon sur la face anté-
rieure. — Découverte à Java par Lcs-
chenault.
Le Maure de Diard , nommé Lou-
tou par les Malais , a cinq vertè-
bres lombaires et des dents cani-
nes supérieures , creusées d'un pro-
fond sillon ; son pelage noir est
semblable à celui du Tchincou ;
ses petits sont aussi, dans le premier
âge , d'abord d'une couleur brun-
roux , phase qui leur est commune et
avec les jeunes du Tchincou et avec
ceux de la Maure de Leschenault. —
Est-il le même que le Tchincou? La
comparaison des squelettes peut seule
le décider; mais il diffère certaine-
ment , ainsi que le Tchincou , de la
Guenon maure.
Le Simia Maura des nomencla-
teurs , fondé sur le Simia Callithrix
magnitudine magnorum Cynocephalo-
rum de Prosper Alpin, /i/!>. 4,ch. lo,
et le Singe noir d'Edvvarls,Giau., pi.
3ii , ne sont sans doute que des Cy-
nocéphales , car ils passent pour être
d'Afrique.
6. Le SouLiLi, Semno-Pithecus
fuli'O-griseus , N. D'un gris-fauve
passant au brun sur les épaules et
le bas des quatre membi-es. Les
quatre mains noires ; le visage tan-
né,- favoris , gorge et menton d'un
GUE
gris blanchâtre saie; la queue , com-
posée de trenie-deux vertèbres, est
d'un quait plus longue que tout le
coips dont le tronc est raccourci
comme au Loiitou par deux vertèbres
de moins aux lombes oii il n'y en a
que cinq. Les doigts sont très-longs ,
ti'ès-grêles , et ont leurs phalanges
bien ai quées. Ses canines supérieures
sont très-grandes et creusées d'un pro-
fond sillon sur la face antérieure. —
Diard a découvert le Soulili à Java.
7. Le Doré, Semno- Pithecus
auratus , N. — Celte belle espèce,
si remarquable par sa taille, ayant
enviion deux pieds de haut, et la
queue aussi longue que le corps,
est d'un beau roux doré uniforme ,
excepté une tache noirâtre à la rotule,
et le ventre qui est presque nu. Les
doigts des mains antérieures sont
couverts de poils jusqu'à la deuxiè-
me phalange , ceux des mains de
derrière le sont jusqu'aux ongles.
Cette espèce de Singe a toujours été
classée avec leSjGuenons proprement
dites , et elle termine leur série dans
la collection du Muséum de Paris.
Mais la longueur de ses doigts aussi
disproportionnée que dans aucun
Semno-Pithèque, la figure et la gran-
deur uniforme de ses incisives , tout
annonce im Semno-Pithèque , ce que
peut seulement déterminer toutefois
l'existence dun talon à la dertlière
molaire inférieure. — Temminck as-
sure qu'elle est des Moluques , posi-
tion géographique qui éloigne encore
l'idée que ce Singe soit une Guenon.
8. La Doue, Simia JSemœus, L. ,
Bufifon, t. i4, pi. 4i ; Schreb. , pi.
24. — Le plus richement peint de
tous les Singes ; il a le corps et la tête
gris ; l'épaule et le haut des bras d'un
grisplusfoncé; l'avant bras, la queue
et sur le bas de la croupe , une large
tache d'un blanc jaunâtre ou mê-
me jaune serin , mais d'un blanc pur
dans la jeunesse; les cuisses et les jam-
bes d'un brun pourpré; les qiiatre
mains et le front noirs; favoris et
barbe bien touffus et jaunes; le cou
d'un rouge bai , avec un collier brun
pourpré, — Cçlte espèce a six vertèbres
GUli:
'o.nbaiies, et d'ailleurs sou «(juc-
Ictle ressemble oiitièremout à celui
(les précédens. Jus<[u'lci, ou a heu
«le la cioiro parliculièic à la Cociiiti-
chine. Diaid en a cuvoyé de noui-
hreux iudividus au Muséum. Uo-
Ijoul , il a plus de deux pieds de
haut. Geoili-oy ( Tab. des Quadiuui. )
a tait de laGiicnou Doue , sous le
nom de Pvg<itriche,un genre particu-
lier dont le caractère le plus saillant,
le défaut de callosités, n'était fondé
que sur le mauvais état de l'indivilu
empaillé qu'd observait , car la Doue
a des callosités aussi prononcées à
proportion , pour sa taille , que pas
une autre Guenon.
9. Le K.vriAU, Sirnia Nasica,Schrc-
ber,suppl , pi. 10, u, et 10, d. — BufF.,
Suppl. 7 , pi. 1 ) et 1-2. — Plusgiandet
plus trapu que la Doue 5 il est roux,
avec la queue blanchâtre ainsi qu'une
tache sur la croupe. Le trait le plus
caractéristique est un nez long de
quatre pouces , divisé en deux lobes
dans sa moitié inférieure, très-élargie
par un sillon qui règne dessus ; les na-
rines sont percées en dessous ; mais
leur contour postérieur n'est point
adossé à la moustache qui en est
séparée par une portion du plan infé-
rieur du nez. L'Animal peut seule-
ment élargir et renfler ses narines ,
mais non mouvoir le nez en totalité.
Les os de la face n'olïrcnt aucune
configuration particulière dans cette
région. Le visage et les oreilles sont de
couleur tannée ; le front et le som-
met de la tèle roux foncé; une barbe
d'un loux clair au menton , se re-
courbe en haut ; la poitrine et le ven-
tre légèrement teints île gris , avec
une ligne transversale plus claire sur
les mamelles ; les bras d'un roux vif,
avec une diagonale jaune pâle; avant-
bras , jambes et quatre mains d'un
gris jaunâtre. — Le Kahaun'a encore
été apporté que de Bornéo et de la
Cochinchine. On ne connaît de son
squelette que le crâne. — Le nom de
Doue , à la Cochiîichine , s'applique
génériquement à tous les grands Sin-
ges , et partant aussi au Kahau. Geof-
IVoy de Saint-Hilaire (Tabl. des Qua-
GUK b7«
drunianes) a fait du Kahau le type
d'un genre particulier, sous le nom
de Nasique.Si, comme il le dit, Ic K-a-
ha\i a des abajoues , il serait possible
que cette séparation fût motivée en-
core par quelque particularité du
squelette.
ff-j- Coi.ours.
Après lesSemno-P'tlièques n'ayant
qu'un pouce rudimentaire aux mains
de devant , se rattacher dent par
une dégradation progressive les es-
pèces de Quadrumanes dont lUiger
a fait le genre Colobe , adopté par
Geoffroy ( ,uc. cit. ) , si ces espèces
existent réellement semblables aux
descriptions et aux figures qu'on en
possède. Comme ces espèces con-
tinuent d'être admises dans les
autres Dictionnaiies {)armi les Gue-
nons, nous les donnons ici. — Leurs
caractères sont : un corps allongé et
njenu; ties membres gièles,et, au con-
traire des Semno-Pithèques, des doigts
très-courts; le pouce de derrière trcs-
ccarté et reculé , et surtout l'absence
de ce doigt ,au moins extérieurement
aux mains de devant. Us contraste-
raient encore avec les Semno-Pilhè-
ques par leur patrie en Guinée. On
ne dit rien de l'existence des abajoues
et des callosités.
1. CoLOBE A CAMAiL, Simîa poljco-
mos , Zimmermann ; Schreb. , Suppl.
10, DjOiil'ona mal à propos rajusté un
pouce , après coup , à la main gauche;
Buff., Suppl. 7, pi. 17. — Sommet de
la tète, le tour de la face , cou , épau-
les et poitrines couverts d'un poil
long, touffu et flottant , d'un jaune
mêlé de noir; corps, bras et quatie
membres à poils ras , luisant et d'un
beau noir, contrastant avec celui de
la queue qui serait d'un jaune blanc,
et même d un blanc très-pur , avec
une touffe terminale. Il habiterait les
forêts des deux Guinées , et surtout
près de Sierra-Leone. Les nègres le
nomment le Roi des Singes. Il aurait ,
debout, îrois pieds de hauteur.
2. CoLOBE FERRUGINEUX, Simiu
/c'/ruginalus , Shaw ; Ba\-Monkey de
PennantjQuadr. 1 ,p. 198. — Nediffé-
573 GUE
rerait du précédent que par la répar-
tition des couleurs du pelage ; noir
6ur la tête et les jambes ; b.ii foncé
sur Je dos ; bai trèiclair sur les joues,
le dessus du cou et le dedans des
membres. Aussi de la Guinée.
3. CoLOBE Temminck , Si mi a Tem-
minkii, Desmarest. Le dessus de la
tête, du cou, du dos , les épaules et
la face extérieure des cuisses sont
noirs; les jambes et les bras d'un
roux clair; face , mains et queue d'un
roux pourpré; le ventre jaune rous-
sâlre. Voici ses proportions : du mu-
seau à l'origine de la queue , un pied
sept pouces et demi.
Enfin , il y a encore quelques es-
fèces présomptives de Guenons dont
existence paraît bien constatée , mais
dont la situation générique est fort
équivoque. Entre autres :
1. La Guenon a crinière, Si/nia
Leonina, BulF. , Suppl. 7 ; et Sclneb.,
Suppl. 1 1 , B. Un individu mâle , assez
bien privé , vivait à la Ménagerie de
Versailles en 1775. Il avait deux pieds
de long (lu museau à l'origine de la
queue, dis-huit pouces de hauteur.
La face nue et noire ainsi que le pe-
lage de tout le corps dont le poil était
long et luisant; une belle crinière
d'un gris brun autour de la face et du
cou ; la barbe gris clair; les narines
larges et écartées; une touffe de longs
poils au bout de la queue. On igno-
rait sa patrie.
2. La Guenon nègre, Schreb. ,
pi. 22 , B ; Simia Ceylonicus de Séba ,
tab. 1 , pi. 48, fig. 3; Middle-Sized
Black Monkey, Edwards , Glan.
3 , tab. 3i 1 ; n'aurait au corps que six
ou sept pouces de longueur, et la
queue longue comme le corps; le vi-
sage fait comme celui d'un nègre;
elle serait de Ceylan suivant Sébn, de
Guinée suivant Edv^'ards toujours
bien mieux informé que le pharma-
cien hollandais.
La Guenon a museau allongé de
Pennant , Quadr. , T. i , pi. 23; et
Buff. , Supplém. , pi. j5, paraît, d'a-
près l'ensemble de ses formes et l'in-
dication de sa patrie, être quelque
Cynocéphale à longue queue , peut-
GUE
être différent des espèces actuellement
connues. (a. d..ns.)
*GUENTHERIE. bot, crypt. /^.
CORSINIE.
GUENUCHES. mam. Les petits des-
Guenons. J^. ce mot. (b.)
GUÉP AIRES. Vespariœ. ins. Tri-
bu d'Insectes de l'oidre des Hymé-
noptères , section des Porte-Aiguillons ,
famille des Diploplères , établie par
Latreille et renfermant tous les Hy-
ménoptères auxquels Linné avait
donné le nom de Guêpes ; ils ont
toujours les antennes [)Ius épaisses
vers leur extrémité et coudées au
second article , les yeux échancrés; le
chaperon grand , souvent diverse-
ment coloré dans les deux sexes ; les
mandibules fortes et dentées ; une
fùèce en forme de languette sous
e labre ; les mâchoires et les lèvres
allongées; la languette communément
divisée en trois parties , dont celle
du milieu plus grande en cœur et
les latérales étroites, allant en pointe;
le premier segment du corselet ar-
qué avec les côtés élargis en forme
dépaulette , et replié en arrière, jus-
qu'à la naissance des ailes ; le corps
glabre, ordinairement coloré de noir ,
de jaune ou de fauve. Les femelles
et les neutres sont armées d'un ai-
guillon très-fort et venimeux. Leurs
ailes supérieures sont doublées longi-
tudinalement. Plusieurs vivent en so-
ciétés composées de trois sortes d'in-
dividus.
Les larves des Guépaire.« sont ver-
miformes , sans pâtes , et renfermées
chacune dans une cellule oii elles se
nourrissent tantôt de cadavres d'In-
sectes , dont la mère les a approvi-
sionnées au moment de la ponte, tan-
tôt du miel des fleurs, du suc des
fruits et de matières animales que la
mère ou les mulets ont élaborées dans
leur estomac , et qu'ils fournissent
journellement à ces larves.
Latreille divise ainsi cette tribu :
I. Mandibules beaucoup plus longues
que larges , rapprochées en devant
en forme de bec; languette étroite
GUE
el allongée ; chaperon presqu'en
forme de cœur ou ovale , avec
la pointe eu avant plus ou moins
tronqiiée,
* GuÉPAiREs solitaires.
t Languette sans points glandu-
leux, divisée en quatre tilefj longs
et plumeux. ^
Lts Syxagres ( Latr. et Fabric. )
f^. ce mot.
tt Languette ayant quatre points
glanduleux à son cxlreniilé , divisée
en trois pièces, dont celle du milieu
Elus grande , évasée , échancrée ou
ifide au bout.
Les Ei'»iÈN£s(Lati-. et Fabr.)com-
prenant les genres Céuamie (Lalr.) ,
Ptérocheile ( Klug) , Odynèkes
(Lalr.j , auxquelles il réunit les Ryg-
CHiEs de Spinola. Les EuMÈNES pro-
prement dites (Fabr. ), l.s Zèthes
(Fabr. ) et les Discoelies (Latr.) F .
ces mots.
Tous ces genres vivent solilHire-
ment , et chaque espèce n'est com-
postfe que de mâles et de lemelles ;
ils approvisionnent leurs petitsavant
leur naissance , en mettant dans cha-
que trou OLi ils ont pondu une cer-
taine quantisé d'In-^ectes qu'ils ont
préalablement piqués de leur aiguil-
lon; ils font leius nids dans la terre ,
dans les vieux murs ; ils en bâtissent
quelquefois en terre sur diverses
Plantes.
IL Mandilules guère plus longues
que larges , avec une troncature
large et oblique à leur extrémité ;
lauguelte courte et peu allongée ;
chaperon presque carié.
** GfÉPAiRES sociales.
Les Guêpes comprenant les genres
PoLisTE de Latr. et Guêpe propre-
ment dits.
Les espèces de ces deux genres
se réunissent en sociétés nombreuses,
composées à& malus , àe femelles et
de neutres. Les individus des deux
dernières sortes font, avec des par-
celles de vieux bois qu'ils détachent
avec leurs mandibules et qu'ils ré-
duisent en pâle de la nature du pa-
pier ou du carton, des nids compo-
GUE 573
ses de gâteaux dans les cellules des-
quels les femelles pondent leurs œufs;
elles nourrissent leurs larves en leur
donnant la becquée. (g.)
GUEPARD. MAM. Espèce du
genre Chat. /^. ce mot. (b.)
GUEPE. T^e^pa. iNs. Genre de
1 ordre des Hyménoptères , section
^c^ Porte- Aiguillons , famille des
Diploplèies, établi par Linné qui
comprenait sous ce nom un grand
nombre d'Hyménoptères de diffé-
rens genres , dont Latreille a fait
sa tribu des Guépaires ( V. ce mot ).
Le genre Guêpe, tel qu'il a été adopté
dans ces derniers temps , a pour ca-
ractères : languette droite, pru al-
longée, ayant à son extrémité quatre
points glanduleux , divisée en trois
p irties , dont rinlermédiaire presque
eu cœur; palpes maxillaires à r.ix ar-
ticles ; quatre aux lubiaux, la plupart
de ces aiticles courts, obconiques ;
mandibules guère plus longues que
larges , obliquement et largement
tronquées au bout; cette portion
tronquée de leur bord interne, plus
longue que l'autre portion du même
bord; chaperon presque carré, mi-
lieu de son bord antérieur fortement
tronqué et unidenté de chaque cô-
té ; abdomen ovoïdo- conique et
tronqué en devant à sa bise. Les
Guêpes se rapprochent beaucoup
des Polistes, mais elles en diffèrent
en ce que ces dernières ont la por-
tion du bord interne des mandi-
bules, qui est au-delà de l'angle et
qui le termine , plus courte que celle
qui précède cet angle; le milieu du
(Jevant du chaperon s'avance en
pointe; lein- abdomen est tantôt de
forme ovalaireou elliptique, tantôt il
ressemble à celui des Eumènes.
Les Guêpes sont des Insectes qui
méritent autant de noua intéresser
que les Abeilles et les Fourmis; com-
me ces Animaux , les Guêpes vivent
en société et ont une industrie et un
ordre dms leur gouvernement, qui
les placent à leur niveau aux yeux du
naturaliste, et quoique les ravages
qu'elles font les rangea» prirnii les
57,4 GUE
Insectes niiisibles et que nous de-
vons déliniire , leurs moeurs , leur
aichitecture et leur adresse à exé-
cuter des ouvrages qui prouvent
leur patience el la finesse de leur ins-
tinct, les reuiienl dignes de toute
notre altcntion. Ces Insecles se nour-
rissent indifféremment d autres In-
sectes, notamment d Abeilles oïdi-
ûaires , dont ils font une grande con-
sommation , ou de fruits; ils aiment
aussi beaucoup la viande, le Miel , et
en général toutes les matièits ani-
males et végétales qu'ils peuvent
trouver. L'aigi.ilion dont les Guêpes
^ont armées , est poiu' elles un sûr
uïoyen d'exercer leur brigandage et
de se livrer à leur l'érocité ; elles se
jettent sur les Insectes plus petits
qu'elles , les percent à plusieurs repri-
ses de leur arme envenimée , et les
apportent à leur nid pour servir de
pâture aux larves.
Les G uêpes ne vivent pas , comme
les Abeilles , sous les lois d'une seule
reine : leur gouvernement est tout-à-
fait républicain; elles ont, ainsi que
celles-ci et les l'^ourmis, des individus
de trois sortes, des mâles, des femel-
les et des neutres ; ces dernières ne
paraissent êt\e autre chose que des
femelles plus petites et dépourvues
d'ovaires. Ces individus neutres sont
chargés d'aller à la piovisiou , ils
sont continuellement à la chasse ou
à piller; les uns attrapent de vive
force des In:,ectcs qu'ils portent à
IçLir guêpier; d'autres vont dans les
boucheries , s'attacher à la pièce de
viande qu'ils préfèrent; après s'en
être rassasiés, ils en coupent un mor-
ceau qu'ils portent à leur nid ; d'au-
tres, enfin, se répandent dans les
jardins , ravagent les fruits qu'ils ixm-
gent et sucent ; tous fout part du pro-
duit de leurs courses aux mâles , aux
femelles , et même à d'autres neutres,
et ce partage se fait sans confusion et
de gré à gré. Réaumur a vu des Guê-
pes qui venaient de sucer des fruits ,
rentrer sans rien apporter de solide ,
mais elles ne laissaient poui tant j a-^
d'être en état de fournir quelque
ci^osc à manger à leurs compagtus;
GUE
elles se posaient tranquillement sur
le dessus du guêpier, et faisaient
sortir de leur bouche une goutte de
liqueur claire , qui était avidement
sucée par une et quelquefois deux
Guêpes dans le même instant. Dès
que celte, goulfc était bue , elle en fai-
sait soijpf une seconde et quelquefois
tme troisième , qui étaient distribuées
à d'autres. *
Les Guêpes neutres , quoique les
pluslid>orieuses, soûl les plus petites,
les plus légères et les plus actives ;
les femelles, qui ne laissent pas que
de travaillera certaines époques, sont
le^ plus grosses el les plus pesantes;
il arrive un temps oii le guêpier n'a
qu'une seide de ces femelles ; mais
dans d'autres temps, on peut comp-
ter plus de trois cents femelles dans
un seul guêpier. La grosseur des mâ-
les est moyenne entre les neutres et
les femelles. Pendant ks mois de juin,
juillet, août , et jusqu'au commence-
ment de septembi c , les Guêpes fe-
melles se tiennent dans le guêpier; on
ne les voit guère voler à la campagne
(Tue dans les mois de septembre et
d octobre : dans les mois d'été elles
sont oceupées à pondre , et surtout à
nourrir leurs petits.
Les Guêpes font leur nid à l'abri
des vents et des grandes pluies, soit
dans des troncs d'Arbres pourris, soit
dans des combles d'édiRces abandon-
nés , sous des toits, sur des Arbres
ou dans la terre, selon les espèces.
Quand elles ont une fois déterminé
le lieu de leur demeure , elles com-
mencent par poser les premieis fon-
demens de leur édifice , qui consiste
en un pilier gios et solide , de même
manière que le leste du nid. Celte ma-
tière est composée de fibrilles qii'( Iles
détachent des menues branches de
Frêne ou de différens bois qui ont été
exposés auv injures de l'air, el qu'el-
les broient avec les mandibules,
pour en former une pâte qui se durcit
apiès qu'elle a été mise en oeuvre. Ces
nids diffèrent selon les espèces; c'est
pourquoi nous ne. parlerons de leurs
formes qu en traitant de ces espèces.
Us sont composés d'une enveloppe
GUE
gtiiiëiale, dans laquelle se Iruuvcnt
des gâteaux placé» les uns sur les att-
ires, et assez espacés eiilic eux pour
laisser passage aux Guipes Les cellu-
les dont se coinposeul cis gàluauv
sont hexagones , et 1cm' ouverture l'Sl
louniéc en Lias ; les cellules deslinée»
aux œufs qui doivent donner des ou-
vjieres , ne se trouvent jamais placées
]»arini celles qui renferuieut les niàlos
et les rcinelles. Des iràleaux entiers
sont composes des premières qui
sont plus petites que les au'.res. L é-
dificequeies Guèpcsont bàli euquel-
ques mois , ne dui e quuue année , et
cette liabiiytion, si ilorissantc et si
peuplée en été , est presque déserte
1 hiver, entièrement abandonnée au
prinicm|)s, et le plus grand nombre
de ses liabitaus périt en automne.
Quelques femelles, destinées à perpé-
tuer 1 espèce, passent l'hiver engour-
dies, et au printemps suivant cha-
cune d'elles ilevicnt la fondatrice
d'une nouvelle république , et elle est
la mère de tous les individus qui la
composent. Les ouvrières , connue
étant les plus uliies , sont les premiè-
les qui naissent; les mâles et les fe-
melles ne paraissent que vers la fin
de l'été ou au commencement de l'at.-
tpmne : leur accouplement a lieu dans
le guêpier même oii ils sont nés.
Les Guêpes pondent leurs œufs à la
fin de l'été ; ces œufs sont placés cha-
cun dans une cellule ; ils sont blancs,
de figure oblougue, et un peu plus
gros vers une extrémité. Le bout de
l'oeut le plus poinlu,estle plus pro-
che du fond de la cellule, et y est collé
contre les parois, de manière qu'il est
difficile de l'arracher sans le casser.
Les larves éclosent huit jours après la
Fonte ; elles ont la tête tournée vers
entrée de ia cellule; ces larves sont
blanches. On leur distingue des man-
dibules : elles n'ont aucun poil , et
sont recouvertes d'une peau molle.
C'est à cette époque que les Guêpes
sont le plus occupées : les femelles el
les neutres travaillent alors conti-
nueTlemeni à nouirirces larves; elles
leur apportent la becquée , el la leur
donnent eu faisant entrer leur tête
GUK -r:»
plus ou nioius avant dans la cellule ,
selon que la larve est plus ou moins
avancée en âge. On voii les plus gros-
ses larves avancer leur lêie liors de la
cellide,et demander I.i ijecquée , en
taisant de petits inouv^mens et en
ouvraul leurs mandibules el leur bou-
che à plusieurs reprises; quand la
mère leur a donné à manger, elles se
renfoncent pour quelques instans
ilans leur cellule et se tiennent tran-
quilles. Lorsque les larves sont prêtes
à se métamorpboser , elles bouclicnl
l'entrée de leur cellule avec i;ne ma-
tière soyeuse qu elles filent elle -mê-
mes, l'eu îipiès que la laive s est
ainsi renfermée, elle se transfoune en
nymphe qui laisse voir parfaitement
toutes les parties de 1 Insecte parfait,
mais qui est encore enveloppée d Une
peau très-mince; lorsqu'elle s'esl dé-
pouillée de cette enveloppe , l'Insecte
parfait ronge tout auloui le couvcicle
qui le renfermait , le pousse sans
l>eine au dehors el soi t. La cellide
qui a été abandonnée par une jeune
Guêpe , ne reste pas long-temps libre;
aussitôt qu'elle est vacante , une
vieille Guêpe ou un mâle y entre ,
travaille à la net'.oyer , el la rend pro-
pre à recevoir un nouvel œuf.
La paix ne règne jias toujours dans
les républiques de Guêpes, et il y a
souvent des combats de mulets con-
tre mulets ou de mâle contre mâle.
Ces derniers , quoique plus grands ,
sont plus faibles ou plus làclies, et
après avoir un peu tenu, ils pren-
nonl la fuite. Les Guêpes ne traitent
p;is si mal leurs mâles que les Abiil-
les quand elles les combattent, c'est
plus bravement et à partie égale.
Vers le cominencimenl d'octobre ,
il se fait dans chaque guêpiei un cruel
cbangement de scène. Les Guêpes
alors ce -sent de songer à nourrir leurs
petits; on les voit ari'acher des cellu-
les les larves qui ne les ont point en-
core fermées et les porter hoi s du guê-
pier ; rien n'est épargné , ni sexe, ni
âge ; les mulets arracheul indiilérem-
ment les larves de mulets, de mâles
ou de femelles de leurs cellules, et
même les rongent un peu au-dessous
576 GUE
de la tête. Le massacre est général, et
les mâles s'en mêlent comme les au-
tres. Cette expédition se lait quand les
Guêpes j ugen t que le fioid va les sur-
prendre et qu'elles ne pourront plus
suffire à la conservation des petits.
Lorsque le froid devient plus grand ,
les Guêpes n'ont pas même la force
d'attaquer les Mouches communes
qui viennent alors se promener impu-
nément dans leur guêpier : le froid
les fait enfin périr, et il n'y a que
quelques mèies qui en réchappent et
qui passent tout l'hiver sans manger.
Quoique les Guêpes soicul des In-
sectes dont l'industrie et les mœurs
méritent toute notre admiration , el-
les n'eu sont pas moius redoutables
pour les cultivateurs eu ce qu'elles
gâtent les fruits avant leur matu-
rité; aussi divers moyens ont été pi^o-
])Osés pour les déiruiie. Quelques
personnes ont imaginé de placer aux
enviions du nid des brins de paille
enduits de glu , mais celte méthode
est longue et pénible , et l'on court
le danger d'être piqué. On peut aussi
employer l'eau bouillante quand on
a affaire à des Guêpes communes qui
font leur nid dans la terre. Mais le
meilleur moyen e.-<t de les étouffer
avec de la vapeur de Soufre ; pour
faire cette opération , on introduit
dans le guêpier des mèches allumées
et on bouche l'entrée de manière à ne
pas empêcher qu'il n'entre un peu
d'air pour cnlreleuir la combustion
du Soufie : en peu de temps les Guê-;
pes sont toutes étouffées.
Le genre Guêpe des anciens au-
teurs renfermait un grand nombre
d'espèces , mais depuis qu'il a été res-
treint dans ses limites naturelles , il
n'en renfeime qu'environ une ving-
taine ; parmi celles d'Europe , nous
citerons :
La Guêpe Frelon , T^espa Crabro,
L., Fabr., Réauin. , 1ns. T. vi, tab.
18 , fig. 1 , et T. IV, tab. 10 , fig. 9.
Longue d'un pouce; tête fauve , avec
le devant jaune ; corselet noir , ta-
cheté de fauve; anneaux de l'abdo-
men dun brun noirâtre , avec une
baude jaune, marquée de deux ou
GUE
trois points noii's. Cette espèce vit en
très-giandes sociétés dans les greniers
abandonnés , les troncs d'Arbres
ci'eusés par le temps ou dans les trous
de rochers ; la matière dont ces guê-
piers sont composés est un papier
grossier de couleur de feuille morte.
Les Guêpes le préparent en broyant
avec leurs mandibules la partie fibreu-
se de l'écorce séchée de jeunes bran-
ches de Saule et de Frêne ; elles y dé-
gorgent un suc visqueux qui en forme
un mastic mou et solide avec lequel
elles font la base ou un palier sur le-
qiel est attachée d'abord une sorte de
calotte ou de voûte de forme variée ,
suivant l'espaceoLi elle doit s'étendre.
En dedans de cette voûte , elles posent
un deuxième pilier, qui est la conti-
nuation du premier et qui doit servir
d'attache au premier gâteau de cellu-
les. Ces cellules sont hexagones et
leur ouverture est tournée en bas.
Les femelles que l'on trouve au prin-
temps , et qui probablement ont été
fécondées avant l'hiver, commencent
à faire quelques cellules et y pondent
des œufs de neutres. Aussitôt qu'ils
sont éclos, ils aident leur mère à cons-
truire d'autres cellules dans lesquel-
les elle pond aussitôt d'autres œufs, et
la population s'accroît •«(•nsi rapide-
ment; quand le logement est devenu
trop petit, les neutres agrandis-ent
l'enveloppe et le gâteau, et quand
celui-ci est arrivé aux bords de l'en-
veloppe, elles en recommencent un
autre sur-le-champ. Ce dernier est
attaché au premier par un ou plu-
sieurs )>iliers ; bientôt l'enveloppe
est achevée et de nouveaux gâteaux
la remplissent : alors il ne reste
plus qu'une ouverture au nid. Cette
ouverture correspond à celle du trou
qui est la porte par laquelle les
Guêpes arrivent à leur nid ; elle n'a
souvent qu'un pouce de diamètre.
En automne , on rencontre des mâ-
les et des femelles de Frelons sur les
Arbres doii découlent dos liqueurs
acides et sucrées. Us ne relournent
plus au nid et périssent misérable-
ment au premier froid, et c'est ainsi
que finissent ces sociétés dont la plus
GUE
grande populn t ion n 'excède guère cent
cinquante à doux ccnis individus.
La GuÈPEcoMMUNE, /''. l'ulgaris ,
L., Fabr., Réaum., ibid., T. vi , pi.
i4, f. 1,7. Longue d'environ huit
lignes, noire; devant de la tête jau-
ne, avec un point noir au milieu;
plusieurs taches jaunes sur le coi-
selet , dont quatre à l'ccusson ; une
bande jaune avec trois points noire au
bord postérieur de chaque anneau.
Cette espèce fait (hms la terre un
nid analogue à celui de la Guêpe
Frelon , mais composé d'un papier
plus fin ; son enveloppe est formée de
Slusieurs couches, disposées par ban-
es et se recouvrant par leurs bords ;
elle est raboteuse et les pièces qui la
composent sont en forme de valves
de coquilles posées Its unes sur les
autres de manière à ne laisser voir
que leur partie convexe. Quand cet-
te enveloppe est entièrement finie,
elle a au moins deux portes qui ne
;^ont que deux trous ronds. Les Guê-
pes entrent toujours dans le guêpier
par un de ces trous et sortent par
l'autre. Chaque trou n'en peut laisser
passer qu'une à la fois. Ces guêpiers
contiennent jusqu'à quinze ou seize
gâteaux parallèles et à peu près hori-
zontaux. Tous ces gâteaux sont com-
me autant de planciiers disposés par
étages qui fournissent de quoi loger
un grand nombre d'hibitans. Ces gâ-
teaux sont fnits de la même matière
que l'enveloppe du nid. Leur diamè-
lie change en même proportion que
celui de l'enveloppe. Les premiers et
les derniers n'ont que quelques pou-
ces de diamètre, tandis que ceux du
milieu ont quelquefois un pied.
Réaumur a calculé qu'un guêpier
de grandeur ordinaire pouvait con-
tenir environ quinze à seize mille
cellules. Les liens qui attachent ces
gâteaux les uns aux autres sont mas-
sifs et semblent autant de petites
colonnes dont la tase et le chapi-
teau ont plus de diamètre que le mi-
lieu qui n'a pas plus d'une ligne.
Réaumur a vu les Guêpes commu-
nes travaillera la con.^truction de leur
nid; il n'est point d'ouvrage quelles
TOME VIT.
GUE 577
conduisent plus vite ; uu grand nom-
bre de Guêpes y sont occupées, et
chaque individu entreprend une
bande du cintre, et mène seul plus
dunpouced'ouvragcà la fois. Quand
la Guêpe est arrivée chargée d'une
boule de matière prête à être mise en
œuvre, elle la porte à l'endroit oii elle
veut travailler, la pl.ice cl l'applique
contre un des bords de la voiite qui
c,-,t commencée. Aussitôt on la voit
marchera reculons : à mesure qu'elle
marche, elle laisse devant elle une
portion de sa boule; cette poition
est aplatie sans êtrcdétac'hée du reste
que la Guêpe tient entre ses pâtes
antérieures pendant que ses man-
dibules allongent, étendent et apla-
tissent ce qu'elle en veut laisser.
Cette bande, qui ne vient que d'ê-
tre aplatie, est perfectionnée et apla-
nie par la Guêpe qui va la repren-
dre à 1 endroit oii elle l'a commen-
cée , et puis va à reculons en don-
nant, sans discontinuer et très-rapi-
dement, des coups à cette bande
avec ses mandibules. Elle retourne
de la sorte quatre à cinq fois jus-
qu'à ce qu'elle soit satisfaite de l'é-
paisseur et du poli de son ouvrage.
Ijh matièie que ces Guêpes em-
ploient est très-analogue à celle des
Frelons , seulement ce n'est pas sur
le Frêne et le Saule qu'elles vont la
chercher , mais bien sur les boiseries
des édifices qui sont exposées aux in-
tempéiies de l'air, et qui ont déjà
épouvé un comn)enceinent de dé-
composition. Il n'est personne qui
n'ait eu occasion de voir les Guêpes
occupées à ratisser avec leurs mandi-
bules la suiface des fenêtres ou de
différentes barrières dans les jardins;
ce sont les parcelles de bois qu'elles
en détachent qui sont bi^oyées dans
leur bouche avec une maiière gluan-
te et qui servent à leux's constructions.
La diversitédes espèces de bois qu'el-
les emploient explique pourquoi leurs
guêpiers ne sont pas de la même
couleurpartnut.
GuÈPK DE HoLSTEiN, 7^. Holsalica,
Fabr. , Latr. , Ann. du iVJus. Elle est
un peu plus gianda que la Guêpe
57»
GUE
commune , noire , avec une ligne à
chaque épaule et deux taches à l'é-
cusson jaunes. Son abdomen est jau-
ne , avec une bande noire , transver-
sale à la base des anneaux et des
points noirs contigus au bord poste-
rieur des premières bandes. Le guê-
pier de cette espèce est de forme
ovoïde dont le petit bout est tronqud.
Ccnidestetablitanlôt dans l'intérieur
lies maisons, tantôt dans les roches
abandonnées ou sur des Arbres; nous
en avons observé im à Toulon , qui
était attaché à une branche de Plata-
ne et qui avait acquis jusqu'à un jiied
de longueur; il était formé d'une
matière très-mince , papyracée, gri-
sâtre, et son enveloppe était composée
d'un assez grand nombre de couches
parallèles. Le bas de cette enveloppe
finissait par un trou qui était la porte
par oii entraient et sortaient les Guê-
pes. Ayant coupé ce guêpier dans si
longueur, nous y trouvâmes plusieui s
gâteaux placés horizontalement les
uns sur les autres et percés tons d'un
trou au milieu qui correspondait au
trou du nid.
La GuÈPE MOYENNE , V. média ,
Oliv. , Degéer , Ins. T. ii , pi. 27 , f.
224, est un peu plus petite que la
Guêpe Frelon ordinaire. Elle se trou-
ve en Europe , autour de Paris , et
suspend son nid au-dessous des toits
des maisons ou à une branche d'Ar-
bre.
La Guêpe tbançaise , Vesim gal-
lica, L., Fabr. /^."Poltste.
Guêpe Tattja. J^. Poliste Morio,
Fabr.
Guêpe cartonnière. F". Poliste
NTDULANS, Fabr.
Guêpe dégigandée ou dislo-
quée. Geoffroy donne ce nom à un
Ghalcis. ^. ce mot.
Guêpe DORÉE. F'. Chrysis.
Guêpe Ichneumon. J^. Sphex Pé-
LOPÉE.
Guêpe maçonne. V. Odynêre.
(G.)
GUÊPIATRES. INS. Pour Gué-
paires. V. ce mot. (aud.)
GUÊPIER. Merops. ois. Genre de
GUE
l'ordre des Alcyons. Caractères : bec
médiocre , épais à la base , tranchant,
à poi«te aiguë, un peu courbé , avec
l'arête élevée ; narines placées de cha-
que côté à la base du bec , rondes ou
ovoïdes, petites , couvertes à leur ori-
gine de soies dirigées en avant; taise
très-court, enlièrenient nu; quatre
doigts , dont trois devant ; l'extérieur
réuni à l'intermédiaire jusqu'à la se-
conde articulation , l'intérieur n'y est
uni que jusqu'à la première; le pouce
élargi à sa base , son ongle est le plus
petit de tous; première rémige pres-
que nulle, la seconde la plus longue.
Habil.ins des contrées les plus chau-
des de l'ancien continent , les Guê-
piers ne se inontreni, que très-acci-
dentellement au-delà des 47 et 48"
degrés de latitude. Il leur fuit un
sol brûlant où. ils trouvent en abon-
dance les Insectes Hyménoptè^^es et
Diptères dont ils font une ample
consommation; dès que cette nourri-
ture, la seule qu'ils recherchent,
vient à manquer , on les voit émigrer
par bandes nombreuses, vers des ré-
gions oii puisse recommencer pour
eux la saison des Guêpes et des Abeil-
les. Ces Oiseaux ont le vol direct,
rapide et long-temps soutenu , ce qui
les rend capables de très-longs voyi-
ges que bornent cependant les rives
de l'Océan, où les engloutiraient les
suites inévitables d'une disette ab-
solue. Ils ne se posent jamais à terre ;
leurs jambes extrêmement courtes ,
relativement à la longueur du corps
et des ailes, ne leur permettent , pour
lieux de délassement, que les Arbres
et les buissons oii l'on a remarqué
qu'ils choisissent ordinairement les
branches desséchées pour se percber
et prendre du repos. Comme les Mar-
ti ns-Pêcheurs et les Martins-Chas-
seurs , avec lesquels ils constituent
seuls l'ordre des Alcyons , les Guê-
piers établissent leurs nids dans des
trous qu'ils creusent avec le bec et
les pieds , dans les terres qui forment
des crêtes et des coteaux ou les bords
élevés des fleuves et des rivières dont
ils aiment à parcourir la surface. Au
fond de ces trous pratiqués oblique-
, GUE
meut et où ils entrent à reciilf.ns, les
Guêpiers déposent sur un peu tie
Mousse qu'ils y ont pré«écleintncnt
apportée , cinq , six et même sept
œufs blancs. L'incubation que l'on
prcicnd être de plus longue durée que
celle des Oiseaux de même taille , ap-
partenant à il'autrcs genres , a lieu
vers l'époque des plus fortes cbalcurs.
Il est probable que la nililication
souterraine , à l'abri de tout rayon
solaire , amortit l'action de la chaleur
et s'oppose au développement trop
prompt du germe ou (lu fœlu^. Les
petits restent long-temps réunis en
famille, prè-; de leurs parens , et ne
s'en séparent que lorsqu'eux-inêmcs
sont à leur tour appelés à s'accoupler
el à se reprodnire.
riusieurs auteurs ont compris par-
mi les Guêpiers , diverses espèces
étrangères à ce genre , ce qui en rend
l'étude s^nonymique assez dilTicul-
tueuse.
(lUÙPiER d'Adanson, Merops cas-
i(i/iei/s, Y ai-., h\[h., Bull'., pi. enlum.,
5i4. Parties supérieiues d'un brun
marron ; les intérieures , ainsi que les
petites tectrices alaires et le croupion ,
d'un veit d'aigue-marine ; gorge,
devant du cou et poitrine d'un vert
bleu brillant ; rémiges vertes ; rectri-
ces bleues en dessus , cendrées en
dessous , les deux intermédiaires dé-
passant les autres de deux pouces,
noirâtres à l'extrémité; bec noir;
pieds rouges. Taille , un pied quatre
pouces. Du Sénégal.
Guêpier d'Angoi.a. , Merops An-
golensis , Lath. Parties supérieures
d'un vert doré ; yeux entourés d'une
bande cendrée , tiquetée de noir ; par-
lies inférieures d'un vert d'aigue-ma-
rine; gorge et devant du cou d'un
brun niarron ; rémiges et rectrices
vertes en dessus , cendrées en des-
sous ; queue étagée ; bec cendré;
pieds noirs. Taille, cinq pouces et
demi.
Guêpier bicolor , Merops blcolor,
Vieill. Parties supérieures d'un cen-
dré vineux ; trait oculaire brun ; joues
et côtés de la tête d'un blanc pur ; ré-
niiges noirâtres ; rectrices d'un brun
Gut: .579
noliTâl'.e en dessus , cendrées en des-
.sous , les deux inlerniédlaircs plus
longues; parties inférieures louges;
bec et pieds noirâtres. Taille, dix
pouces. t)'Afrique.
Guêpier eltu-vert , Merops cœ-
jutcsccns , Lalli. Tout le plumage
d'un bleu vert, à reflets d'un bleu
noirâtre; bec et pieds noir.s. Taille,
onze pouces.
Guêpier Bonelli. /^. Guèpif.r
rousse tète.
GuÈPii'.R Di: BuEocii , Merops JSu-
luc/iii , VieiU. , Levaill., Ois. d'A-
frique, pi. 20. Paities supérieures
d'un vert mêlé île fauve; sommet de
la tête bleu; nuque fauve; un large
trait oculaire noir ; parties inférieures
brunes , avec la gorge rouge et le ven-
tre bleu; tectrices caudales inférieu-
res bleues ; bec et pieds noirs. Taille,
dix pouces. iJ'Afriquc.
Guêpier de Ciiaduoejr ,Mcrups vi-
ridis, Yar. , Latb. Tout le plumage
vert, à l'exception d'un trait noir île
ciiaque coté de la tête et de la gorge
qui est jaune; Dec noir. Taille, onze
pouces. D'Egypte. Espèce douteuse
(pu pourrait bien être un jeune du
Guêpier Palrich.
Guêpier Citrine ou Citrinelle ,
Merops Citruiella , Vieill. Tout le
plumage jaune, varié de blanc verdâ-
ire ; bec noir. Taille, six pouces. De
l'Inde.
Guêpier a collier du Bengale ,
Merops piridis torqiiatiis , Latb. Par-
ties supérieures d'un vert nuancé
de cendré obscur; front d'un vert
(i'aigue-marine; rémiges vertes, bor-
dées de brun ; gorge d'un blanc jau-
nâtre ; parties inférieures blanches,
verdâtres; rémiges d'un vert obscur,
les deux intermédiaires cendrées et
plus longues que les autres; bec et
pieds noirâtres. Taille, onze pouces.
Guêpier a collier gros bleu ,
Merops variegalus , Vieill., Levaill.,
Ois. d'Air., pi. 7. Parties supérieures
d'un vert foncé ; trait oculaire noir;
rémiges rousses intérieurement , ter-
minées de noir; reCiriecs noires,
rousses à leur origine; parties itifé-
vieiues d'un vert roussâtre ; gorge
37*
r,8o cJUE
el'un jaiiuc pâle, avec un large collier
bleu, bordé de blanc; poitrine et
Ibincs d'un ronge marron; bec et
pieds noirs. Taille , six pouces. De
Ma limbe.
GUÈFIER A COLLIER DE MaD.4.GAS-
CAR. V. Guêpier vert a gorge
BLEUE.
Guêpier a collier et a très-lon-
gue QUEUE , Merups longlcauda ,
Vieill. Parties supérieures d'un yerl
brun; trait oculaire brun , boidé de
blaac'et d'algue-maiine; une grande
tache bleuâtre sur l'ade; gorge mé-
langée de jarnâlre et de fauve , avec
un demi-collier noir; parties infé-
rieures d\m brun verdâîre; lectrices
intermédiaires dépassant les autres
de six pouces; bec noir ; pieds bruns.
De Malimbe. Espèce douteuse.
Guêpier commun, Merops apias-
ter , L. , Merops clirysucep/ialiis, Latli. ,
jMewps Sc/ioghaga, F. Butf. , pi.
enl. 908. Parties supérieures d'un roux
TTiarron plus pâle sur le dos; fiont
blanc , nuancé de verdâti e ; trait ocu-
laire large et noir; lémiges et lec-
trices d'un vert olivâtre; gorge d'un
jaune doré, avec un demi-collier
noir; parties inféiieures d'un vert
bleuâtre; rectrices intermédiaires dé-
lassant les a.itres d'un pouce; bec
noir ; pieds bruns. Taille , onze pou-
ces. La femelle a les teintes plus ter-
nes, une bande jaunâtre au-dessus
des 'yeux , et la poitrine nuancée de
roussàtre. Les jeunes ont les parties
supérieures d'un brun verdàtre; une
bande rousse au-dessus des yeux , et
toutes les rectrices égales; lU n'ont
point de collier. D'Europe.
Guêpier Cuvieu. r. Guêpier a
gorge blanche.
Guêpier Daudin. P'. Guêpier
VERT A QUEUE d'aZUR.
Guêpier d'Europe. F. Guêpier
COMMUN.
Guêpier a gorge elanche, Me-
rops albicollis , Vieill. , Levaill. , Ois.
de Paradis, pi. g Parties supérieures
d'un vert roussàtre; croupion, tec-
trices caudales et rectrices dun bleu
paie; rémiges rousses; rectrices inter-
médiaires dépassant les autres, ter-
GDE
minées de noir; parties inférieures
d'un vert blanchâtre ; front et gorge
blancs; sommet de la tclc noir, de
même cpiun large plastron frangé de
bleu sur la poitrine. Bec noir; pieds
bruns. Taille, dix pouces. Du Sé-
négal.
Guêpier a gorge bleue, f^. Guê-
pier VERT A gorge BLEUE.
GuLPiER A GORGE ROUGE, Merops
gularis , Lalh. Parties supérieures
noires; fiont et croupion bleus; une
grande tache brune sur les ailes ; rec-
trices égales , avec les bords bleus
ainsi que les rémiges; gorge louge;
parties inféiieures bleues , tachetées
lie noir ; bec et pieds noirs. Taille ,
dix pouces. D'Afiique.
Grand Guêpier des Philippines.
P'. Guêpier vert a queue d'azur.
Guêpier gris-bose. P'. Guêpier
BICOLOR.
Guêpier hausse-col noir , Me-
rops co/laris , Vieill. Parties supérieu-
res d'un vert obscur; une tache noi-
re, oblongue, derrière lœil ; parties
inférieures d'un brun olivâtre ; gorge
jaune , avec un dcmi-coUier noir ; ré-
miges et rectrices rous,-.es à leur base ;
les deux rectrices intermédiaires ver-
tes ; bec et pieds noirs. Taille, six
pouces. Du Sénégal.
Guêpier Ictérocéphale, Merops
congener, Latb. Parties supérieures
jaunes, variées de veit, avec le dos
brun; tête jaune ; trait oculaire noir;
tectrices alaires jaunes , variées de
vert et de bleu ; lémiges noires, ter-
minées de rouge; rectrices jaunes,
terminées de vert ; bec et pieds jau-
nes. Taille, onze pouces. Espèce dou-
teuse que l'on présume n'être qu'une
variété du Guêpier d Europe.
Guêpier de l'Ile-de-France,
Vieill. , Merops badius , L. , Merops
castaneits , L»th., Butf., pi. enlum.
252. Parties supéiieures d'un brun
marron ; trait oculaire brun ; tectri-
ces alaires vertes ; rémiges terminées
de noirâtre ; rectrices bleues en des-
sus , d uu gris brun en dessous ,
les deux intermédiaires dépassant les
autres de deux pouces ; croupion et
parties inférieures d'un vert d'aiguë-
GUE
iiKuine; })cc noir; pieds louycûlrcs.
Taille, onze pouces.
GuÈPJl'K JAUNJi DE LA COTE UK Co-
HOMANDKL , J^Jcwps (.'uivrnandds ^
La th. Pallies supérieures jaunes, va-
rices et ondulées de bleu vcrdàtic ;
tiatt oculaire noie; léniiges et rec-
tiicesd'uii jaune fonce, leiininces en
pailiede uoii ; parties inlerieures jau-
nes , variées de vei t au cent' c ; bec et
pieds noiis.
Gi'ÈPitii l.,AMAnfK. A'. Guêpier
VKRT A GORGK BLEIE.
GuÈi'iEu L.vriîEiLLE. /^. Guêpier
Marron eï bleu.
Guêpier de Lescutnault , Merops
l'Csc/u liait Iti , Lcvaill. , Ois. de Para-
ilis, pi. i,s. Parties supérieures d'un
vert brillant; front d'un vcit sombre,
à rellels rougeàtres ; occiput vert oli-
ve; rémiges roussâtrcsintériouiement
et terminées de brun ; croupion bleu ;
lectrices vertes en dessus , noiiâtres
en dessous; parties inférieures d'un
vert jaunâtre nuancé de bleuâtre
sur l'abdomen ; gorge d'un roux jau-
uâlie, avec lui collier noirâtre; bec
noir; pieds brunâtres. Taille, huit
j)Ouces. De Java.
Guêpier a longs brins , Hflerops
tenuipennis , Levaill., Ois. de Para-
dis , pi. 4. Parties supérieures vertes,
nuancées de roux; une large bande
noire sous les yeux ; occiput roux ,
ainsi que la gorge ; un demi-collier
noir; parties inférieures d'un vert
nuancé de roux el de bleu; croupion
et tectrices caudales d'un bleu vif;
les deux rectrices intermédiaires lon-
gues , effilées et terminées eu palet-
tes; bec noir; pieds bruns. D'Afrique
el des Indes.
Guêpier a longue queue du Sé-
négal. /". Guêpier d'Adanson
Guêpier de Madagascar. /^.Guê-
pier Patirich.
Guêpier marron et bleu. f^.
Guêpier de l'Ile-de-France.
Guêpier marron et bleu du Sé-
négal, p^. Guêpier d'Adanson.
Guêpier Minule, Merops Erythrop-
Icnis ^ Gmel. , Buff. , pi. enlum. 5i8 ;
Levaill., Ois. «le Paradis, pi. 17.
l*arties supérieures d'un vert clair ,
GUE .581
varié de jaune cl de bleu ; Irait ocu-
laire noir; rémiges et lectrices rous-
ses, terminées de noir et frangées de
lauve , pai liesinférieuresd'un vert pâ-
le , nuancé de roux ; gorge jaune ; un
plastron roux sui' la poitrine; bec
noir; pieds bruns. Taille, six pou-
ces. D'Afrique.
Guêpier de Nibie. /-'. Guêpier
ROUGE a tête bleue.
Guêpter Patirich, Merops supet-
cHiosus , Lalh. , Bulf. , pi. enlum.
Q5g. Pallies supérieures d'un vert
obscur qui s éclaircit veis le ciou-
pion ; un large bandeaii noirâtre ,
bordé de blanc verdâtre , entoure lu
base du bec et une partie de la gorge
qui est d"un blanc jaunâlie , termi-
née par un plastron d'un brtm mar-
ron ; sommet do la tète biun , à re^
ilets verts brillans; rémiges vertes,
bordées de brunâtre , et terminées de
noirâtre; rectrices vertes , frangées
de brun ; les intermédiaires cendrées,
dépassant de deux pouces; parties
inférieures vertes; bec noir; pieds
bruns. Taille , ouzo pouces. De Ma-
dagascar.
Guêpier du p.ivs des Marattes ,
Merops Orientalis , Lath. Parties su-
périeures d un vert terne; rémiges
d'un rouge sale , bordées de verdâtre,
et terminées de noir; rectrices vertes ,
les deux intermédiaires plus longues ,
terminées de noir ; parties inférieu-
res verdâtres ; bec et pieds noirâtres.
Taille , six pouces.
Guêpier de Perse , Merops Fer-
sica , Lalh. Parties supérieures ver-
tes ; front blanc; trois traits d'un
bleu tirant plus ou moins sur le vert
de chaque côté de la tête ; rémiges et
rectrices d'un veil jaunâtre , rougeâ-
tre à leur base inférieure ; gorge blan-
che , terminée par une plaque rouge ;
parties inférieures verdâlres; rectrices
intermédiaires dépassant les autres
de près de moitié ; bec et pieds noirs.
Taille, seize pouces. Quelques au-
teurs le considèrent comme une va-
riété du Guêpier Patirich.
Petit Guêpier des Philippines ,
Merops torquatiis, Lalh. f^. Guêpier
a'ert a oorgi: bleue.
582 GUE
Petit Guêimer vert et bleu a
QUEUE ÉTAGÉE. V. tiuÊPIER d'AN-
GOX.A .
Guêpier a ailes et queue rous-
ses. K. Guêpier vert a ailes et
QUEUE rousses.
Guêpier A queue d'azur. V. Guê-
pier vert a queue d'azur.
Guêpier A queuefourchue, Gué-
l'IER A QUEUE d'HiKONDELLE. V.
Guêpier Tawa.
Guêpier quinticolor , Merops
<ju//i/icalor , Yieill. Parties superieu-
l'cs d'iiu brun marron vif; scapulai-
res, tectrices alaircs et bord des ré-
miges d'un vert brillant; croupion et
rectriccs supérieures bleus; gorge
iaune, terminée par un collier noir;
parties inférieures bleuâtres, variées
de jaune ; bec noir ; pieds bruns.
Taille , huit pouces. Des Moluques.
Guêpier rose ou bouge a {tête
RLEUE, Mefojjs Nubiens , L. ; Merops
cœruleocephalus ^ Lath. Parties supé-
rieures d'un rouge terne, les infé-
rieures d'un rouge cramoisi, plus ou
moins nuancé de roux; tête, crou-
pion , tectrices caudales et gorge "d'un
vert d'aigue-marine; rémiges termi-
nées de vert brun et bleuâtre; bec
noir ; pieds cendrés. Taille , dix pou-
ces. D Afrique.
Guêpier rouge et vert du Séné-
gal, 3Ierops erjt/u-opterus , L., pi.
enlum. 3 18. P'. Guêpier Minule.
Guêpier rousse gorge, Merops
rujicollis, Vieill. ; Levaill. , Ois. de
Paradis, pi. )6. Parties supérieures
vertes , à reflets perlés : front roussâ--
tre; une bande noire sur la joue ;
rémiges terminées de brun noirâtre;
parties inférieuresd'un vert bleuâtre;
gorge fauve ; bec noir; pieds bruns.
Taille , dix pouces. D'Egypte.
Guêpier rousse tête , Mervps
ri/Jicapillus , Vieill. ; Levaill. , Ois. de
Paradis , pi. 19. Parties supérieures
d'un vert lustré; tête et partie du cou
d'un vert marron; trait oculaire noir;
sourcils blancs; parties inférieures
d'un vert jaunâtre à reflets roussâ-
trcs; gorge jaune ; reclrices intermé-
diaires dépassant de beaucoup les au-
tres chez les mâles. Les femelles ont
GUE
les couleurs nrains vives. Taille , onze
pouces. D'Afrique.
Guêpier de Savignt. P'. Guêpier
de Perse.
GuÊPJER ScHOEOHAGHA. F. GuÊ-
piER d'Europe.
Guêpier de Sonnini. F. Guêpier
A COLLIER GROS-liLEU.
Guêpier superbe , Merops super-
bus, Lath. Parties supériemes rouge-;
front, tour des yeux et croupion
bleus; lectrices intermédiaires plus
longues que les autres, terminées de
noir; parties inférieures d'un rouge
pâle; gorge bleue; bec noir; pieds
bruns. Taille , dix pouces.
Guêpier Taava , Merops Tawa ,
Merops hirundlnaceus , Vieill . Parties
supérieures d'un vert jaunâtre et lui-
sant; rémiges terminées de noir;
croupion et rectrices bleus; paities
inférieures d'un vert clair; trait ocu-
laire ncir ; gorge jaune , avec un col-
lier bleu ; queue longue et fourchue ;
bec et pieds noirs. Du cap de Bonne-
Espérance.
Guêpier a tête iaune. P~. Guê-
pier Ictérocéphale.
Guêpier a tête rouge , Merops
erythrocephalus , Lath. Parues supé-
rieures d'un vert brillant; tête et cou
rouges ; trait oculaire noir; parties
inférieures jaunâtres, nuancées de
rougeâtre et de verdâire; gorge jau-
ne; bec noir; pieds cendrés. Taille,
six pouces. De l'Inde.
Guêpier de Thouin. F"- Guêpier
a longs brins.
Guêpier varié. P'. Guêpier a
collier gros-rleu.
Guêpier vert et bleu a gorge
JAUNE , 3Ierops chry socephalus , Lath.
Parties supérieures d'un bleu d'aigue-
marine; sommet de la tête et gorge
jaunes; front d'un bleu verdâtre ;
tectiices alaires variées de vert brun
et de jaune ; parties inférieures ver-
dâlres, nuancées de jaune; tectrices
caudales vertes; lectrices intermé-
diaires un peu plus longues que les
autres ; bec et pieds noirs. Taille, dix
pouces. De ITnde.
Guêpier vebt a* gorge rleue,
Merops i'iridis^ Lalh, Buff. , pi. enl.
GUE
746. Parties supéiieiires vc'i tes : IVoiil
bleu; Irait oculaire noir; tectrices
caudales d'un bleu d'aiguë -inarine;
parties iui'érieurcs d'un veit clair;
gorge bleue , encadrée de noir ; des-
sus de la tète et dii cou oranges ; jam-
bes d'un brun rougeàlre ; reclrices
in tertnediaircs dépassant lei autres de
quelques pouces, terminées de brun ;
bec noirâtre; pieds bruns. Taille,
huit à neuf pouces. Du Bengale.
GuÉPltU VERT A QUEUE UAZUR,
Merops Fhilippinus, LatU. , Bull'., pi.
enluminée .'jy. Parties supérieures
d'un vert obscur, avec des reflets g,Zr7s.) T.YKXOhVS
cuivres; croupion et teclnces eau
dalcs d'un bleu d'aisfue-inarine; trait
oculaue noir; gorge jaunâtre ; parties
inférieures jaunâtres, irisées de fau-
ve ; rectrices égales , bleues en des-
sus, cendrées en dessous; bec noir;
pieds bruns. Taille, huit à neuf pou-
ces. Des Philippines.
Guêpier vulgaire. /^. Guêpier
d'Europe.
Espèces étrangères au genre Guêpier,
auxquelles on a donné ce nom.
Guêpier aux ailes et queue
ROUSSES. V. Merle.
Guêpier aux ailes orangées. T^.
Philédon Gorruck.
Guêpier a capi chon , Merops cu-
cullalus , Lalh. P^. Philédon.
Guêpier caroncule, Merops ca~
runculatus , Lalh. ^. Philédon.
Guêpier cornu, Merops cornicu-
latus , La th. V. Philédon.
Guêpier flambé. V. Picucule.
Guêpier a front blanc. V. Phi-
lédon.
Guêpier gris d'Ethiopie , Merops
Cafer , Lath. f^. Pro^merops.
Guêpier jaseur , Merops garrulus.
V. Philédon.
Guêpier aux joues bleues , Me-
rops Cyanops, L. P". Philédon.
Guêpier Kogo , Merops Cicinna-
tus , Lalh. F". Philédon.
Guêpier Mono, Merops fascicula-
tus , Lath. l'. Philédon.
Guêpier noir et jaune, Merops
Phrjgtus, Lath. f^. Philédon.
Guêpier aux oreilles noires. /^.
Philédon.
GUE 585
Guêpier a tête grise, Merops
cinereus, Lalh. f^. Solï-MAxHGA.
Guêpier Wf.rgan , Merops Moncy-
chus, Lath. F. Philédon, (dr..z.)
GUÊPIEl\. INS. Nom que l'on
donne au nid que les Guêpes se cons-
truisent soit dans les trous des mu-
railles , dans les cavités des vieux
troncs d'arbres ou sous les toils des
maisons , soit sous terre. La consis-
tance de ce nid approche de celle
du carton ou d'un papier grossier.
(G.)
GEEPfER. bot. crypt. {Champi-
(B.)
GUEPINIA. BOT. PHAN. Sous ce
nom , Bastard ( Suppl. à la Flore du
département de Maine-et-Loire , p.
â.'i) a constitué un genre de Cruci-
fères qui , très-peu de temps aupara-
vant , avait été formé par R. Brown
dans la seconde édition du Jai\lin de
Kew , et nommé Teesdalia. V. ce
mot. (G..N.)
GUÉREBA. MAM. Même chose
queGuariba. (R-)
GUERLINGUET. mam. Buftbn
donne les noms de grand et petit
Guerlinguet à deux espèces d'Écu-
reuil qui sont devenus types d'un
sous-genre ainsi appelé. V. Ecu-
reuil, (b)
GUERRIER. OIS. (Dampier.)Syn.
de la Frégate. /^. ce mot. (dh..z.)
* GUERSE. BOT. PII AN. Syn. ara-
be de Cannelle. V. ce mot. (b )
GUERTÉE. BOT. PHAN. L'un des
noms de l'Arachide au Sénégal, (u )
GUERZIM. BOT. PHAN. Adanson
n'indique pas quel est l'Arbrisseau
du Sénégal auquel on donne ce nom
de pays. (b.)
GUETTARDE. Guettarda. bot.
PHAN. Ce genre, dédié à Guettard, cé-
lèbre naturaliste de Paris , a été place
dans la Peutandrie Monogynie, L., et
il appartient à la famille des R.ubia-
cées. Plumier avait anciennement for-
mé le même genre sous le nom de3fat-
thiola. Le genre Laugieria ou Laugc^
ria de Jacquin , fut indiqué par Yahl
584
GUE
comme congénère du Guettcfrda , et
Persoon ainsi jue Kimlh ont adopté
cette réunion. Voici les caractères gé-
nériques exprimés par ce dernier au-
teur (5j'«. Plant. Orb.-Aou. ï. m, p.
67) qui en a fait le type de sa tribu des
Guettardées : fleurs hermaphrodites
ou monoïques ; calice supère , cam-
panule, très-entier ou obscurément
denté ; corolle hypocralériforme, dont
le tube est très-long, et le limbe étalé,
offiantdequatre à neuf divisions; éla-
mines en même nombre que les divi-
sions calicinales et incluses ; style uni-
que surmonté d'un stigmate capilé ;
drupe contenant un noyau à quatre
ou six loges monospermes. Le nombre
des parties est variable dans ce genre;
celui des loges varie probablement
par suite d'avortement , car à la ma-
turité , plusieurs fruits ne présentent
qu'une ou deux loges. Il en est peut-
être de même pour les graines; les
ovaires doivent contenir deux ou plu-
sieurs ovules qui avortent, à l'excep-
tion d'un seul ou de deux , comme on
l'observe dans les espèces qui compo-
saient le genre Laugie/ia.
Les Guettardes sont des Arbres ou
des Arbrisseaux à feuilles opposées
très-entières, munies de stipules in-
terpétiolaires. Les fleurs sont unila-
térales , accompagnées de bractées et
portées sur des pédoncules axillaires,
quelquefois terminales. On en compte
une quinzaine d'espèces toutes indi-
gènes de l'Amérique méridionale et
des Antilles , à l'exception du Guet-
larda speciusa, L., qui croît dans les
indes-Orientales. Cette Plante est un
bel Arbre, que l'on cultive pour l'or-
nement dans son pays natal, et dont
les fleurs répandent une odeur très-
agréable. Elle porte le nom vulgaire
de fleur de Saint-Thomé. Sonnerat l'a
figurée dans son Voyage aux Indes ,
tab. 128. Le Matthiula scabra de Lin-
né et Plumier , Arbre de moyenne
grandeur , a été décrit par Ventenat
(Choix de Plantes, tab. i) sous le nom
de Guctlarda scabra. Le Dicrobo-
tryum diuaricatum de Rœmer et
Schultes {Syst. Veget., 5, p. 221J, dé-
crit d'après l'herbier et les nianus-
GUE
crits deWilldenow, doit être rapporte
au Guettarda xyloslluides de Kunth
{Noi^. Ge/i. et Spec. jïmer., tab. 29a).
(G..N.)
* GUETTARDEES. Guettardeœ.
BOT. PHAN. Kunth {Sova Gênera et
Species Plant, œquinuct., et Synopsis
Fiant . Orbis-Noi'i, T. m, p. 67 ) a
donne ce nom à la huitième section
qu'il a établie dans la famille des Ru-
biacées , et qu'il a ainsi caractérisée :
f;uit miiltiloculaire; loges monosper-
mes ; étamines le plus souvent au
nombre de cinq. L'auteur >ie celte
tribu y place les trois genres amé-
ricains suivans : Guettarda, L.; Re-
tiniphylli/m, Humb.et Bonpl.; g\.No-
natelia, A.\xh\ei. /^. ces mots. (g..n.)
GUEULE, zoox.. bot. On entend
généralement par ce mot la bouche
des Animaux; on en a fait en plu-
sieurs cas un nom spécifique, même
parmi les Plantes où l'ovivertnre île la
corolle présente quelquefois la figure
d'une Gueule. Ainsi l'on a appelé
vulgairement :
Gueule de four ^Ois.)) ^^ Mésan-
ge à longue queue.
Gueule de Lion (Bot. Phan.),
\ Jntirrlàauni majits , L.
Gueule de Loup ( Moll. ) , l'Hélix
Scarabœus , L. , dont Montfort a fait
son genre Scarabé.
Gueule de Souris (Moll.) , le My-
tiUis mi/rinus , L.
Gueule noire (Bot. Phan), les
fruits du P'accinium Myrtilus, parce
qu'il noircit la bouche.
Gueule noire (MoU.^' , le Strom-
hus luhanus. V. Bouche noire, (b.)
* GUEUSE. MIN. Nom donné à la
fonte de Fer. /^. ce mot. (dr..z.)
* GUEUX, ois. (Bartram. ) Nom
donné dans la Floride à des Oiseaux
que l'on présume être des Fous.
(dr.z.)
G UE VEL. MAM. Qui n'est peut-
être que le mot sénégalien Guevei ,
oii 1'^' terminal aura été, par faute
d'impression, remplacé par i'/; es-
pèce du genre Antilope. J^. ce mot.
(«■)
GUI
GUEVTNA. BOT. piiAN. Pour Ge-
vuina. /^. ce mol. (u.)
GDHR. MIN. V. Agaric minéral.
GUI. Visciim. toT. rnAN. Genre
de la raiiiillc'clts Loianthccs de Jiis-
sieii el Richard , el de '.;i Diœcie Té-
trandrie, L., ainsi caractérisé : tlcurs
dioïqnes ^ ou quelquclbis ii)onoï([ues
selon Gacrtner; calice dont le bord
est entier, très-peu saillant et même
à pou près nul clans les lleuis mâles ;
corolle à quatre pétales très-larges à
Icni base où ils sont réunis; les quatre
ëtamincs des fleurs maies sont for-
mées d'anthères sessilesel adncesaux
F étales; dans les tlcurs Icmelles,
ovaire est supèie, surmonté d un
stigmate sessile , glanduleux et pres-
que oibiculé; baie globuleuse, rem-
plie d'une pulpe très-visqueuse dans
laquelle Hotte une seule graine cordi-
formc, un peu comprimée. Ce genre
se compose de Plantes ligneuses émi-
nemment parasites sur les AibieSjà
branches opposées, dicholomes et
articulées , garnies de feuilles le plus
souvent opposées , un peu épaisses et
très-entières ; quelques espèces en
sont dépoui vues. Les tleurs sont so-
litaires , axillaires ou en épis. On en
connaît enviion vingt espèces qui la
plupart sont originaires des climats
chauds des deux hémisphères , car
elles se trouvent dans les Indes-
Orientales, au cap de Bonne-Espé-
rance, au INlexique, dans les Antilles,
etc. Nous ne parlerons ici que des
deux espèces françaises.
Le Gui BLANC, Vi&cum album , L. ,
a sa tige divisée presque dès sa base en
rameaux dichotomes articulés, por-
tant des feuilles lancéolées, très-ob-
tuses, épaisses et glabres. Ses lleurs
dioïques sont ramassées trois à six
ensemble, dans les bifurcations supé-
rieures des rameaux. Elles paraissent
à la fin de l'hiver et il leur succède
de petites baies blanches qui ressem-
blent assez à celles du Groseiller blanc.
Le Gui ne croît jamais dans le sol; c'est
inutilement que Duhamel a essayé
de l'y faire développer. Ses liges et
ses feuilles ne peuvent absorber l'eau
GUI
585
dans laquelle on les plonge , selon les
observations du professeur De Can-
dollefMém. del'lnstit., année 1806).
Il est toujours parasite sur les Arbres
fiuiticrs, principalement sur les Pom-
miers dont il pompe la sève ctauxquels
il est par conséquent très-nuisible.
On l'observe plus larement sur les
Frênes , les Peupliers , les Saules , les
Pins, sans que les difléi en tes sèves dont
il se nourrit paraissent influer sur les
formes extérieures; l'espèce est iden-
tique sur ces divers Aibics. Les an-
ciens médecins avaient une croyance
vraiment superstitieuse aux vertus
anti-épilepliques , fébrifuges, etc. ,
du Gui. Ils ordonnaient expressé-
ment celui du Chêne, mais leurs ma-
lades, nonobstant les ordonnances,
ne prenaient que du Gui de Pommier.
Les pauvres apothicaires auraient, ea
vériié, été fort embarrassés pour exé-
cuter strictement les prescriptions
doctoi-ales, car le Gui de Chêne est si
tare que les botanistes ont long-temps
cru qu'il ne croissait pas sur cet Ar-
bre. Cependant il existe au Muséum
d'histoire naturelle une branche de
Chêne sur laquelle le Gui est implan-
té, et qui a été trouvée dans les fo-
rêts de la Bourgogne. P)ine(//Zi. 16 ,
cap. 44) a rapporté , et beaucoup d'é-
crivains ont répété d'après lui, l'es-
pèce de culte el les cérén)onies supers-
titieuses que lesGaidois, conduits par
leurs druides , célébraient en l'hon-
neur du Gui de Chêne. Mais l'exces-
sive rareté du parasitisme de cet Ar-
buste sur le roi de nos forêts n'indi-
que-t-elle pas une erreur des moder-
nes relativement à la Plante que les
anciens avaient en vue ; ou bien doit-
on admettre ce que l'on a raconté
du zèle outré des premieis chrétiens
à détruire dans les forêts tous les
Chênes qui portaient le Gui , objet
de vénération pour leurs aïeux sim-
ples et crédules? C'est une question
dont nous abandonnerons léclaircis-
sèment aux érudits et aux amateurs
de discussions sur les usages de l'an-
tiquité.
L'embrvon de la graine du Gui a
une conformation particulière : s;^
58e GUI
radicule eU une sorte de tubereule
évasé en cor de chasse qui se recour-
be en tous sens dans le liquide vis-
queux qui l'cutouie, se dirige tou-
jours vers le centre des corps sur les-
quels la graine se colle et paraît obéir
a l'attraction qu'ils exercent sur elle.
Elle présente encore une tendance
constante, celle de fuir la lumière.
Les circonstances dans lesquelles s'o>-
père celte germination ont l'ié exami-
nées avec beaucoup de soins par Du-
tiochet qui a fait plusieurs expérien-
ces très- ingénieuses pour expliquer
les phénoincnes que piésente la ger-
mination du Gui. V. le mot Germi-
nation , oti l'on a donné le résumé
lie ces expériences et les conséquen-
ces que l'auteur en a déduites. La
substance visqueuse qui enveloppe
les graines du Gui servait autrefois à
faire la glu. Elle préserve la graine
de l'action digestive des Oiseaux qui
s'en nourrissent et qui la disséminent
en répandant leurs excrémens sur les
Arbres.
Le Gui de l'Oxvcèdre , T^iscum
Oxycedii , D. C. , Flor. Franc. , iv,
p. 274, a une tige grêle, rameuse et
dépourvue de feuilles. Cette Plante
est parasite sur les branches du Ju-
niperus Oxycedrus , dans les contrées
méridionales de l'Europe. Bory de
Saint-Vincent l'a retrouvée à l'en-
droit même oii l'indique l'Ecluse.
(G..N.)
* GUIABARA. BOT. phan. (Plu-
mier. )Syn. de Cocco/o3a uvifera. V.
COCCOLOEIS. (b.)
GUIB. MAM. Espèce du genre An-
tilope. V. ce mot. (b.)
GUIBON. MAM. Pour Gibon. V.
ce mot. (b.)
* GUICHENOTIE. Gidchenotla.
BOT. PHAN. Genre de la famille des
Byttnériacées , et de la Pentandrie
Monogynie, L., établi par Gay (Mo-
nographie de la tribu des Lasiopéta-
lées , p. 18) qui l'a ainsi caractérisé :
calice pétaloïde , persistant, campa-
nule , à cinq segmens cotonneux sur
l'une et l'autre face , marqué exté-
GUI
rieurement de trois côtes ; cinq pé-
tales extrêmement petits , ayant l'ap-
pareucc d'écaillés , alternes avec les
divisions calicinales; cinq étanxines
dont les filets sont libres, et les an-
thères linéitires , lancéolées, adnées
au filet, déhiscentes par une fente qui
occupe les côtés et la partie supé-
rieure; ovaire unique, surmonté
d'un seul style sessile, mucroné , co-
tonneux , à cinq loges renfermant
cinq ovules et contenant dans leur
intérieur un duvet très-épais. Les
fleurs ïont disposées en giappes axil-
laires et portées sur des pédoncules
longs et pendans. Ce genre est très-
voisin du Lasiopetaluin ei àuT/ioma-
sia. 11 diffère du premier qui a l'in-
florescence en coryinbe , ses anthères
déhiscentes par un pore apiculaire ,
et les loges de l'ovaire à deux lobes ;
il s'éloigne du second entièrement
par le port , l'absence des stipules ,
et par ses feuilles entières , linéaires
et lancéolées. Une seule espèce , Gui-
c/ieno/ia ledifoLla , Gay ( loc. cit. ,
tab. 20), constitue ce genre; c'est un
petit Arbrisseau pubescent qui croît
sur la côte occidentale de la Nouvelle-
Hollande , près de la baie des Chiens-
Marins. Il ne faut pas confondre
avec cette Plante le Lasiopetalum le-
difolium de Ventenat , qui paraît de-
voir être placé dans le genre Boronia
de la famille des Rutacées. (g..n.)
GUIDE. zooL. Dans l'idée où l'on
fut long-temps que divers Animaux
avaient les mœurs analogues aux nô-
tres , on appela :
Guide du Lion (Mam.) , le Cara-
cal , espèce du genre Chat.
Guide du MIEL (Ois.), le Coucou
indicateur.
* Guide du Requin ( Pois. ) , le
Rémore. ^. ces mots. (b.)
GUIDONIA. BOT. PHAN. Plumier
avait donné ce nom à un genre dont
les espèces rentrent dans les genres
Samyda , Guarea et Swietenia. Il
existait d'ailleurs un genre Fagonia
dédié par Tournefort à Gui-Fag,on ,
personnage en l'honneur duquel le
Guidonia a été aussi établi.
GUI
Le Guù/uriia de Browne ( Jantaic.
j49, lab. 29) a été réuni par Swaila
iiii Lœtia. f^. ce mot. (g..N.)
GUIER. Cidera, lior. phan. Genre
«le la rauiillc des Conibrclacées, et de
la Décandi ie Monogyuic, L. Le ca-
lice, adliércnt à l'ovaire, s'évase au-
dessus de lui el se termine par cinq
découpures aigi.ës entre lesqueUes
s'insèrent autant de pétales petits cl
très-étroits. De dix élamines saillan-
tes , cinq s'insèrent au calice immé-
diatement au-dessous des pclales,
cinq qui paraissent plus courtes à
l'extérieur , beaucoup plus bas. Le
stjle simple se termine par un stig-
mate légèrement reutlé. L'ovaire ren-
ferme cinq ovules pendans de son
sommet. Le fruit allongé en forme de
gousse présente cinq côtes longitudi-
nales , cachées sous les poils nom-
breux qui le recouvrent; il est cou-
ronné par les dents du calice persis-
tant et contient cinq graines, rédui-
tes souvent à une par avortement ,
suspendues par uu fil gicle. L'em-
bryon , dépourvu de périsperme, offre
une radicule supérieure et deu.<c co-
tylédons plissés , dont l'un enveloppe
l'autre eu partie. La seule espèce
connue jusqu'ici a été recueillie au
Sénégal. C'est uu Arbrisseau à feuilles
opposées et ponctuées. Les fleurs sont
disposées au sommet des rameaux en
capitules, dont chacun est environné
d'un involucre de quatre bractées.
Celles-ci sont , ainsi que les calices,
parsemcesde tubercules noiià très. P^.
Lamk., lUustr., tab. 56o. (a.d.i.)
GUIFETXE or GUISETTE. ois.
(Buffon.) Syn.de l'Hirondelle-de-mer.
F", ce motl^ (db..z.)
* GUIGNA. MAM. (Molina.) Pro-
bablement le Margay. F . Chat, (b.)
GUIGNARD. OIS. Espèce du gen-
re Pluvier. F", ce mot. (dr..z.)
GUIGNARD. POIS. L'un des noms
vulgaires du Lavaret, (b.)
GUIGNE. BOT. PHAN. Espèce de
Cerise. (b.)
GUIGNE -QUEUE , GUIGNE -
GUf
587
QUO'ÏK, ou GUIGNO QUOUE. ois.
Noms vulgaires de la Lavandière. F .
lÎERGlillONNETTi:. (UU..Z.)
GUIGNEÏÏE. OIS. MOLX.. Espèc«
du génie Chevalier. F. ce mot. On
donne également sur nos côtes le nom
de Guignette au Vignot , espèce fort
commune du genre Turbo. (b.)
* GUIGNIER. BOT. PHAN. L'espèce
de Cerisierqui produit la Guigne, (b.)
GUIGNOT. OIS. Syn. vulgaire de
Pinson. F. Gros-Bec. (dr..z.)
GUILANDINE. Guilandina. bot.
PHAN. Vulgairement Bonducet Que-
niquier. Plumier avait établi ce gen-
re , de la famille des Légumineuses
et de la Décandrie Mouogynie , L. ,
sous le nom de BonJuc; mais Linné
lui donna celui de Guilandina qui a
prévalu chez les botanistes modernes.
Lamarck en a séparé le genre Gjm-
noclac/us, et Jussieu a rétabli le ^Vo-
ringa de J.-B. Burmann qui lui avait
été réuni par Linné. F. Gymnocla-
DE et MoRiNGA. Ainsi réformé , le
Guilandina oflre les caractèi-es sui-
vans : calice urcéolé à cinq divisions
égales ; cinq pétales sessiles, presque
égaux ; dix étamines dont les filets
sont distincts , courts , non saillans et
laineux à la base ; ovaire oblong,
surmonté d'un style court ; légume
hérissé de pointes ou lisse , ovale , à
deux valves légèrement comprimées,
contenant de uue à trois graine- os-
seuses et globuleuses. Outre les chan-
gémens opérés dans le genre Guilan-
dina de Linné et énuniérésplus haut,
le professeur Jussieu a indiqué le
rapprochement des espèces à fruits
lisses avec les Cœsalpinia. Les Plan-
tes de ce genre sont des Arbres ou
des Arbrisseaux dont les tiges et les
pétioles sont garnis d'aiguillons , à
feuilles bipinnées et à fleurs dispo-
sées en épis ou en panicules axillaires
et terminales. On en compte cinq es-
pèces , toutes indigènes des contrées
situées entre les tropiques , principa-
lement de l'archipel Indien.
La GuiLANDiNE BoNDUC , Guilan-
dina Bonduc , L., qui a la tige liéris-
588 GUI
sée d'aiguillons , les feuilles pinnëes à
folioles ovales , accompagnées cha-
cune d'un seul aiguillon, esl l'espèce
la plus reuiarquabJe. Son légume inu-
liqué contient ordinairement trois
graines pai laitementsphériques , d'u-
necouleur veidâtre , et connues vul-
gairement sous le nom d'OEil de Bon -
rique. R. Brown ( Z^o/. of Cuiigu , p.
62) a observé que les graines de cette
Plante , ainsi que celles de V Ahrus
precatoiius , conservent une faculté
germinative plus grande que dans
toutes les aulies Légumineuses, fa-
culté qu'elles doivent à la manière
dont leur embryon est protégé. Cette
puissance vitale des graines est telle
aux yeux du savant anglais , qu'elle
ne serait pas fiétruitepar l'action di-
gestive des Oiseaux ou des autres
Animaux , ainsi que par l'eau de mer.
Comme ces deux Légumineuses sont
les Plantes les plus générales des cô-
tes équatoriales , il a paru vraisem-
blable d admettre que les Oiseaux et
les courans pélagiens ont été les seuls
moyens de transport de leuis graines.
Mais il nous send)le difficile d'adopter
cette opinion, si nous rétléchissons
à la rapidité avec laquelle l'eau pénè-
tre les tissus lorsqu'on les y fait ma-
cérer. Nous pensons que la naissance
d'un individu de Guilandiiia Bon-
duc sur la côte d'Islande , résulte du
semis accidentel d'une graine et non
de son transport par les courans ma-
ritimes. (G..N.)
GUILANDINOIDES. bot. phan.
L'Aibie ainsi désigné dans Linné
{ Hort. Cliffoit.) et dont ce savant na-
turaliste avait ensuite fait son Guaia-
cutn afriim , a été érigé par Jacquin
en un génie particulier de la famille
des Légumineuses, sous le nom de
Scholia. V^. ce mot. (g..n.)
* GUILIELMA. BOT. phan. Gen-
re de la famille des Palmiers , établi
par Martius ( Gêner, et Spec. Faim.
Bras., t. 66 et 67) qui Va ainsi carac-
térisé : fleurs monoïques sur le mê-
me régime, sessiles, accompagnées
de petites bractées ; spathe double ;
calice des fleurs mâles trifidc ; corol-
GUI
le subglobuleuse à trois pétales j six
étamines inséiées sur un réceptacle
charnu; calice des fleurs femelles en
forme d anneau ; corolle monopélale,
campanulée ; ovaire triloculairc; stig-
mates sessiles; drupe renfermant un
noyau qui au sommet otFre trois poils
disposes en étoile; graine pourvue
d'un albumen homogène et d'un em-
bryon placé dans un pore. Martius
1 apporte à ce genre le Valnia Ptrijao
deHumboldtet Bonpland. La souche
de ce Palmier est annelée , couverte
d'aiguillons, et se compose d'un bois
noir. Les feuilles sont pinnées sur
des pétioles et à deini-embrassautes à
la base. Les spadices se divisent en
branches simples ,• ils portent des
fleurs jaunâtres et des drupes co-
lorées. (G..N.)
GUILLEM. OIS. L'un des noms
vulgaires du Guillemot à capuchon.
F^. Guillemot. (dr..z.)
• GUILLEMllNÉE. Guilleminea.
BOT. PiiAN. Dans l'un de nos ou-
vrages ( J^oua Gênera et Spec. Plant,
œquin. ï. vi ) , nous avons dédié ce
genre à notre ami Guillemin , colla-
borateur de ce Dictionnaire. Il ap-
partient à la famille des Paronychiées
d'Auguste Saint-Hilaire et à la Pen-
tandrie Monogynie , L. Les caraclè-
resprincipaux que nous lui avons assi-
gnés sont : calice campanule dont le
limbe est à cinq divisions égales, orné
à sa ba.se de trois bractées ; point de
corolle ; cinq étamines inséiées sur
le sommet du tube, courtes; filets
dilatés à la base et réunis entre eux ;
anthères uniloculaires ; ovaire supc-
re , sessile , uniloculaire , renfermant
un seul ovule , et surmonté d'un
style et d'un stigmate échancré; cap-
sule elliptique, uniloculaire, raono-
spcruie, indéhiscente, recouverte par
le calice persistant ; grauie compri-
mée ayant à peu près la forme d'une
Lentille. Ce genre est voisin du Pa-
rony cilla, Juss., ou Illecebriim, L.,
mais il s'en distingue suffisamment
par ses feuilles sans stipules , ses cinq
étamines toutes fertiles ( et non pas
dix dont cinq alternes stériles), par
GUI
SCS anthèiesuniloculalres , elpai^son
style iiK'ivis (et non bifide ). Les an-
llières hilociilaircs elles feuilles mu-
nies (le si i pi lies clans Wliiycltia <\c
Richard {QueriaCanadensis, L.), sont
encore des dilVeienccs assez tranchées
pour ne pas lui réunir le genre que
nous avons proposé
La Guillemi/iea illeceb/oldcs , N.
lue. cit., p. 'i-2 , tab. bi8; lllecebrum
densum , W'illd. , TIerb. in Rœm. et
Schi/tl. , est une Plante herbacée ,
rampante, à feuilles opposées , por-
tées sur des pétioles foi mes à leur
ba.>-c , dépourvues de stipules , cl dont
les capiliiies formés de huit à douze
petites fleurs sont sessiles dans les
aisselles des rameaux. Elle croît au
Pérou , près de la ville de Quito, et
dans la \aliée de Saint-Jacques. Les
échantillons récoltés dans celle der-
nière localité sont plus petits dans
toutes leurs paities. (k.)
* GUILLEMINIA. hot. pu an. Et
non Giiillclminia. INecker [Elem. But.
T. iT, p. i52) a donné ce nom au J^o~
turnila d'Aublet, nommé aussi Glos-
sorna par Schreber et Willdenow.
(G..N.)
GUILLEMOT. Uria o\s. (Brisson.)
Genre de l'ordre des Palmipèdes.
Caractères : bec médiocre ou court,
robuste, droit, pointu, compiimé;
mandibule supérieure légèrement
courbée vers la pointe, rinlérieiirc
formant un angle plus ou moins ou-
vert ; nai ines [lacées de chaque eôlé
à la base du bec, concaves, tendues
longitudiuaicmcnt , en partie recou-
vertes par une large membrane em-
plumée : pieds courts , retirés dans
1 abdomen ; tarses grêles , trois doigts
seulement et entièremenl palmés ;
ailes courtes , la première rémige la
plus longue.
LesGuillemols, que Tcmminck con-
sidère dans la chaîne zoologique com-
me l'un tics derniers anneaux qui
unissent graduellement les habitans
des airs aux Animaux de la teire ou
des mers, s'éloignent en effet d'une
manière sensible, et jiar leur con-
formation et par leurs habitudes, de
GUI .58g
la plupart des autres Oiseaux. Par-
tageant le plus ordinairement avec
les Poissons le va.-te domaine des
eaux, les organes du vol, qui chez
eux paraissent n'être qu'ébauchés et
dont l'usage est borné à des interval-
les assez courts pour etUeurer seule-
ment la surlace des rivages, leur ser-
vent habituellement de nageoires
pour se soutenir entre deux eaux ou
pour plonger, exercice dans lequel
ils ne sont surpassés en adresse et en
vélocité que par ([uelques Poissons.
Cependant ces exercices ont leurs li-
mi'.ts , caries Guillemots n'ont point,
comme lesPoissons, la faculté de trou-
ver dans le liquide même le principal
élément de la vie ; ils sont obligés de
l'aspirer au dehors. AiiS:u , lorsqu ils
nagent submergés , ont-ils souvent le
bec et les narines au-dessus de l'eau.
Ces Oiseaux, que rien ne force à habi-
ter les régions tempérées , ne quitte-
raient probablement jamais les mers
les plus voisines des })(jles , si les fri-
mais ne venaient solidifier ces plaines
liquides pendant la plus grande pai lie
de l'année; c'est alors que les Guil-
lemots , quoique plongeant facile-
ment sous la glace, n'y trouvent plus
qu'avec trop de peine les petits Pois-
sons et les Mollusques dont ils font
leur nourriture ; ils se décident à
abandonner leurs trop fioides de-
meures , s'embarqueni par troupes
nombreuses sur quelques éclats de
glace floltante, et se laissent ainsi
déi-iver, plusieurs centaines de lieues,
vers une température un peu moins
rigou;euse,cl dans laquelle ils prolon-
gent leur >éiour tout aussi long-temps
que les glaces s'opposent au retour
à leurs chères et tranquilles staiions.
Il arrive quelquefois que des Guille-
mots , victimes de 1h tempt'te, sont
f>ortés au loin p;ir les vents ou par
es vagues et délaissés bien avant sur
les plages. Ces pauvres Animaux ,
qui justifient alors l'épithèle anglaise
de stupides d'oii leur nom est dérivé
se trouvent dans le plus cruel em-
barras; ne pouvant user de leurs ai-
les trop courtes et trop étroites-, la
ruaiche leur* étant interdite ù cause
Sgo
GUI
de la position de leurs jambes qui
mal le corps hors d'éqiiilibi e et leur
occasione autant de culbutes qu'ils
cherchent à fHire de pas , l'iiianilioii
met fin à leur existence, ou bien ils
deviennent la proie des Orfraies et
des Quadrupèdes carnassiers. Ce sont
aussi les coups de vents qui les amè-
nent dans l'embouchure des fleuves
et des rivières , mais ces Oiseaux ne
s'ypiaisent point, ils regagnent bien-
tôt la haute mer. Soumis, comme tous
les êtres, aux douceurs de l'amour, ils
s'accouplent de'très-bonne heure et
sans cesser d'être réunis ; ils niclient
en très-grande société , tout près les
uns des autres , dans les trous des ro-
chers littoraux et à la plus grande
hauteur qu'ils puissent atteindre. La
ponte consiste en un seul œuf gros et
même disproportionné à la taille de
l'Oiseau. Suivant Temmuick , la mue
serait double chez toutes les espèces,
et le plumage complet d'hiver, pour
les deux sexes , serait précisément ce-
lui que les auteurs assignent aux fe-
melles ainsi qu'aux jeunes , lesquels
ditfèrent très-peu des adultes en plu-
mage d'hiver , et qu'on ne peut mê-
me distinguer que par le bec moins
formé dans la première année.
Cuvier et "Vieillot ont séparé du
genre Guillemot la plus petite es-
pèce, eî en ont fait un genre particu-
lier pour lequel le premier a proposé
le nom de Cep/ius, et que le second de
cessavans naturalistes a nommé Mer-
gulm. Temminck s'est contenté d'en
fo) mer une seconde section généri -
que.
GuTX,l,BMOT A CAPUCHON , Ufla
Troi/e, Lalh. , Buff. , pi. enl. goS.
Parties supérieures d'un noir velou-
té , les inférieures et l'extrémité des
rémiges secondaires blanches ; som-
met (le la tête , espace entre l'œil et
le bec ainsi qu'une bande longitudi-
nale noirs; partie latérale du cou
d'un cendré noirâtre , s'avançant en
espèce de collier vers la poitrine : bec
noirâtre , très- comprimé dans toute
sa longueur, plus long que la tête ;
piedsobscuis; doigts jaunâtres. Tail-
le, quinze à seize pouces. Dans le
GUI
temps des amours , la tête , la région
des yeux , la gorge et la partie supé-
rieure du oou sont d'un brun velou-
té. Les jeunes ont le noir des parties
supérieures nuancé de brun cendré,
la raie longitudin.nle confondue , par
des "taches cendrées , avec le blanc
des côtés de l'occiput , les tarses et
les doigts d'un jaune livide , avec la
membrane brune. Des mers arctiques
des deux conlineus.
GurLLEMOT A GROS BEC, UtiaBruTi-
nic/iil, Sabine, Uria Francsii , Leach.
Parties supérieures noires, les infé-
rieures d'un blanc pur qui se prolon-
ge sur le devant du cou en forme de
ter de lance ; gorge et devant du cou
d'un noir brunâtre; bec d'un bleu
noirâtre, large et dilaté cà sa iiasequi
est d'un bleu clair , aussi long que la
tète; tarses et doigts verts; membra-
nes d'un noir verdàtre. Taille, dix-
huit pouces. Sur les mers arctiques
des deux continens.
Guillemot Grylle ou Guille-
mot A MiRoin BLANC , Uiia Grylle ,
La th., Uria minor strlata , Briss. ,
Uiia baltica , Briinn., Colymbus
Grylle, Gmel., Colymha Groenlan-
<//ca , Briss., Cep/ius lacteolus, PhI-
las. Parties supérieures noires avec
un grand espace blanc sur les petites
tectrices alaires; parties inférieures
et joues blanches; bec noir; pieds
rougeâtres. Taille, douze pouces.
Les jeunes ont le sommet de la lête ,
la nuque et les côtés de la poitrine
noirâtres, tachetés de gris; le dos
elle croupion noirs ; les ailes noires
avec l'espace blanc , tacheté de cen-
dré. Du nord des deux continens.
Guillemot marbré , Uria niar-
mor-ata , Lalh. A la plus grande res-
semblance avec le jeune Guillemot à
miioir qui commence à prendre le
plumage de l'adulte , et paraît être la
même espèce. Du nord de l'Amérique
Guillemot Nain ou petit Guil-
lemot NOIR, Jlca Jlle , Gmel.,
Uria minor , Briss. , ButF. , pi. enl.
917. Parties supérieures noires ; les
inférieures , quelques blindes longi-
tudinales sur les tectrices alaires,
l'extrémité des rémiges secondaires,
GUI
Li gorge et le devant du cou d'un
blanc pur ; quclciucs petits trait.;
noirâtres occupent les cotes de la tète
et se liirigcnl en hau.lc clroile siu'
rocciput; bec noir, très-court, de
moitié moins long que la tête, très-
laiblenient arqué ; iris noirâtre ; pieds
il un brun jauuàtrc avec les palmu-
res vcrdàtics. Taille, huit à neuf pou-
ces. Dans le plumage daniour , la
tète , les joues , la gorge et toute la
partie supérieure du cou sont d'un
noir piofond. Le^ jeunesse distin-
guent des adultes par plus ou moins
de taches noires sur la gorge et le
cou, et qui salissent, en général, tout
le blanc du plumage; les raies blan-
ches des ailes sont peu ou point ap-
parentes. Du nord des deux conti-
"ens. (DR..Z.)
GUILLERI. ois. Syn. vulgaire du
Moineau. V. Gros-Bec. (dr..z.)
GUILLOT. OIS. On a nommé vul-
gairement Guillot à bec plat , le Pin-
gouin Macroptère, t^. Pingouin; et
Guillot à long bec, le Gudlemot à
capuchon. V. Guillemot. (dr..z.)
^ GUIMAUVE, jlhhœa. bot. i han.
Genre de la famille .les Malvacées et
de la Monadelphie Polyandrie , L. ,
dont les caractères sont : calice à cinq
divisions profondes, ceint d'un cali-
cule offrant de cinq à neuf lobes ai-
gus; pétales échancrés ou entiers, lé-
gèrement soudés à leur base ; carpelles
capsulaires monospermes, iudéhis-
cens , réunis en cercle à la base du
stvie. Ce genre a beaucoup d'affinité
avec les Mauves, dont il présente
presque tous les caractères généri-
ques, mais ses espèces se distinguent
d'ailleurs facilement par un port par-
ticulier. Cavanilles lui a réuni le gen-
re yllcœa de Linné , réunion qu'ont
adoptée Jussieu , Lamarck et De Can-
doile. Ce dernier auteur a donné,
dans son Prodromiis , T. i", p. 456 ,
les phr.nses caractéristiques de dix-
neuf espèces distribuées en trois sec-
tions. La jn-emière ( Alt/iœastrum ,
D. C.) est ainsi caractérisée: caipel-
îes émargiués, sans bord mcrabra-
GUl
591
neux; calicule le plus souvent à huit
ou neuf divisions. Elle renferme six
espèces indigènes d'Europe , et prin-
cipalement du bassin de ia Méditer-
ranée. N(jus ne décrirons t[ue la prin-
cipale e-.pèce de ce groupe.
La GUIMAU VEOFFICINALE , Jlt/iœa
officinale, L. Celle Plante possède
une racine fusifoime, |>ivotante
charnue , blanche , de la grosseur du
doigt, simple ou quelquefois rameu-
se, de laquelle s'élève une lige hor-
bacée , dressée , c}'lindriquc, coton-
neuse, ainsi que toutes les parties de
la Plante. Ses feuilles sont alternes
I^éliolées , molles , douces au tou-
cher, cordiforincs , à trois ou cinq
lobes peu prononcés , aigus et créne-
lés , accompagnés à leur base de deux
stipules membraneuses, caduques,
pubescentes, divisées profondément
en deux ou trois lanières étroites Les
fleurs sont blanchâtres ou légèrement
rosées, presque sessiles, axillaires ,
formant une espèce de panicule à
l'extrémité de la lige. La Guimauve
fleurit aux mois de juin et de juillet
dans les champs cultivés de l'Europe.
Tout le monde connaît les propriétés
émollientcs de la racine ainsi que des
ieuilles de Guimauve ; elles sont dues
au principe mucilagineux que ces 01-
gincs contiennent en abondance. Les
fibres des tiges de cette Plante peu-
vent être réduites à l'état de filasse
dont on a formé ces tissus, mais qui
sont spécialement employées en Fran-
ce , à la fabrication d'un papier trans-
parent destiné à calquer les dessins.
La seconde section ( Alcœa , L. )
possède des carpelles bordés d'une
memb.ane sillonnée, et un calicule à
six ou sept divisions. On y compte
onze espèces qui habitent les conliées
orientales de l'Ancien-Monde, à
l'exception de deux espèces dont une
[A. caribœa) croît dans les Antilles
et l'autre {A. a/ricana) dans les ré-^
gions orientales de l'Afriaue.
La troisième section [yllp/iœa, De
Cand. ) a des carpelles à nervures,
rugueux et non bordés; le calicule
ollre cinq divisions. Elle ne contient
que deux espèces : la première, Al-
h^
GUI
t/uea Bujclielu , croît au cap de Bonnc-
Espcrance où elle a été découverte
par Burchell qui, dans son Catalo-
gue des Plantes de l'Afrique australe,
l'avait nommée Urena pilosa. La se-
conde espèce , Allhœa Boi'bonica , a
beaucoup de rapport avec la précé-
dente. Elle croîi à lîle de Mascarei-
gue , sur les bords de la rivière de
Saint-Denis , doii Bory de Saint- Vin-
cent l'a rapportée. (g..n.)
On a étendu le nom de Guimauve
à plusieurs espèces de Sida, ainsi
qu'à d'antres Malvacées , telles que
l'Hibiscus syriacus que les jardi-
niers appellent Guim vuv^E royale ;
l'Hibiscus Jbelmoschus , qu'on dé i-
gne par Guimauve veloutée aux
colonies; le Corc/torus olitorius qui
est la Guimauve potagère, et le
Sida jîbutilon v^'on appelle fausse
Guimauve. (b.)
GUIMPE. REFT. OPH. Espèce du
genre Couleuvre. V. ce mot. (b.;
GUINAMBI. OIS. Nom de pays des
Colibris. V. ce mot. (dr..z.)
GUODOULIER ou GUIINDU-
LIEPi.. BOT. PHAN. Vieux nom fran-
çais du Cerisier , appliqué encore
au Jujubier dans quelques cantons
de la France méridionale. (b.)
* GUINKEN. REPT. oPH. Espèce
du genre Couleuvre. V. ce mot. (b.)
GUINETÏE. ois. Vieux nom de
la Peintade. V. ce mot. (dr..z.)
GUINGARROUN. OiS. L'un des
noms vulgaires de la Mésange bleue.
V. MÉSANGE. (DR..Z.)
GUINIARD. rois. Bosc dit que
Pison nomme ainsi un Poisson brési-
lien du genre Salmone et qu'on a cru
êîie le Lavarct. (B.)
GUINPUAGUARA. rept. opii. Le
Serpent brésilien ainsi désigné par
Pison, est la Guimpe. /^. ce mot.
(B.)
GTJIOA. BOT. PHAN. Genre établi
par Cavanilles {Icon. 4, p. 49), et
rapporté par Jussieu au Cupania de
GUI
Plumier. DeCandolle en a formé une
quatrième section de ce dernier genre.
V. CUPANIE. (g.. NT.)
GUIRA. OIS. Ce mot signifie Oi-
seau dans la langue du Brésil, d'oii
tant de noms rapportés par les voya-
geurs , et adoptés par quelques orni-
thologistes , pour désigner des Oi-
seaux d'une partie de l'Amérique ,
si riche en productions naturelles,
et même des espèces qui viennent
d'ailleurs. Ainsi l'on a appelé:
GuiRA Acangatara , le Coua
huppé de Madagascar. K. Coua.
GuiRA Beraba , le Tangara à
gorge noire. V. Tangara.
Guira-Cantara , écrit quelque-
fois et mal à propos Cuira Gantera ,
une espèce du genre Anhinga.
GuiRA CoEREBA, le Guil-Guilnoir
et bleu. f. Guit-Guit.
GuiRA GUACEBERABA, mèmC choSC
que Guira Beraba , dans Edwards.
GuiRA - GuAiNNUMEi , le Momot
Houtou. F'. Momot.
GuiRAHURO , par contraction de
Guira-Hur-Bannado. Une espèce du
genre Troupiale. P^. Troupiale.
GuiRA Genoia, le Tangara bleu.
P'. Tangara.
Guira Mheemgara, le Guirnegat.
P^. Bruant.
Guira Mhemgera, le Téïté. J^.
Tangara.
GuiRAHTT-GuAZU, IcCossiquc noir.
Guira Panga , une es[)èce du
genre Averano. F', ce mot.
Guira Payé , le Coucou Pyaye. /^.
Coua.
Guira Perea , même chose que
Guira Beraba.
GuiRA-PiTA , la Spatule couleur de
rose. V. Spatule.
GuiRA-PuNGA , une espèce du gen-
re Averano. F', ce mot.
Guira Querea, une espèce du
genre Engoulevent. /^. ce mot.
GuiRARou , un Oiseau encore peu
connu , dont on a fait successivement
un Cotinga , une Pie-Grièche , un
Motteux, enfin un Gobe-Mouche.
Guira-Tangeima , le Troupiale à
long bec. F". Troupiale.
GDI
GuinAïi , lu Spatule couleur de
lose. V. Spatule.
GuiRA-TiNOA, le Héron blanc, l'.
HÉRON.
GuiR.v TiRicA, un Gros-Bec du
Brésil , que l'on présume être le mê-
me que le Paioure. /^. Gros-Bkc.
GuiRA Yetapa, le Gobe-Mouche
petit Coq. /■. GoRE-MouonE (dr..z.)
GUIRA- PEACOJA. ins. Nom de
pays dune larve qui ronge les raci-
nes dos Cannes à Sucre au lirésil.
L'Insecte qui eu résulte n'est pas
connu. (b.)
GUIRNEGAÏ. OIS. Espèce du
genre Gros-Bec. V. ce mot. (dr..z.)
GUISANTES. iioT. phan. V.
GuiSSE.
* GUISEAU. FOIS. V. Anguille à
rarticlc Murène.
GUISETTE. OIS. V. Guifette.
GUISSE. rot. phan. Nom vulgaire
de la Gesse, dans quelques parties
de la France limitrophe de l'Espagne,
où l'on nomme GuisANTES les grai-
nes de la plupart des Légumineuses
employées pour la nourriture de
l'Homme. Ue-là j également , le nom
très-impiopre de Gujsantes des In-
des , donné par quelques voyageurs à
Vjîirus precatoriits qu'on ne mange
nulle part. (B.j
* GUISTRICO. BOT. PHAN. (Do-
docns.) L'un des syn. de ïroëne.
(B.)
GUIT. ois. L'un des noms vul-
gaires du Canard. J^. ce mot. On
nomme GunouN, lians le midi de la
France, le petit de cetOiseau.(DR..Z.)
GUITARE. MOLL. Lun des noms
marchands du Murex pcruersus. V.
Rocuer. (b.)
GUITAUD. POIS. Même chose que
Tacaud. f^. ce mot et Gade. (b.)
GUIT-GUIT. ors. tœreba. (Bris-
son. ) Genre de l'ordre des Anysodac-
tyles. Caractères : bec faiblement ar-
qué , grêle , mais assez épais à la base;
TOME vu.
GDI 595
mandibules acérées, avec les bords
fléchis intérieurement, la supérieure
finement échancrée vers la pointe;
narines petites , recouvertes par une
membrane; quatre doigts, (rois de-
vant , un derrière; tarse plus long
que le doigt intermédiaire , les laté-
raux égaux en longueur ; première
rémige presque nulle, les deuxième ,
troisième et quatrième à peu près
égales entre elles et plus longues que
les autres; queue médiocre; rémiges
flexibles.
Les Guit-Guils ont dans les mœurs
beaucoup d'analogie avec les Coli-
bris; comme eux, ils recherchent la
matière sucrée qui s'élabore dans le
nectaire des fleurs; ils vont même Li
puiser dans la lige des cannes , en y
i'aisaiit pénétrer leur bec menu et acé-
ré. Cependant ils ne font point du
sucre leur unique nourriture; ils font
une égale consommation de petits In-
sectes et surtout de larves dont ils
paraissent très-friands. Quelques es-
pèces construisent leui' nid de la mê-
me manière que le font les Colibris ;
d'autres y apportent plus d'art en-
core , et lé suspendent entre les petits
rameaux d uue branche assez flexible
pour que le vent puisse doucement
l'agiter, bercer mollement l'Oiseau ,
tandis qu'il est tout entier aux eoins
de l'incubation. Souvent ce nid , qui
se trouve fermé as.^ez hermétique-
ment, a la forme d'une poire de Ca-
lebasse , dont la partie amincie , dé-
crivant une courbure, ser.iit une es-
pèce de galerie pour arriver à la par-
tie sphérique oii se ti ouve le duvet et
la jeune famille. L'ouverture, toujours
toianée vers la terre, est placée vers
l'extrémité oli se trouve la queue
dans la poire. Tout le nid est composé
de duvet qui retient extérieurement
et garantit de la pluie, un tissu de
brins d'herbes fibreuses, très-artis-
tement entrelacées. La ponte est le
plus ordinairement de quatie à cinq
œufs , et se renouvelle deux fois dans
i'imnée. Les Guit-Guils sont propres
aux climats chauds de l'Amérique
méridionale. Cuvier pense que lou
doit comprendre parmi eux quelques
3S
fi 9*
GUI
jolis petits Oiseaux de l'Inde, que
Temminck a placés dans son genre
Philédon.
GuiT-GtiiT A BRACEI-ET8 , Certlùa
a/millnta, Lath. Parties supérieures
verles,les iiîférieures blanchâtres;
ail»^ noires , avec les épaules bleues ;
lectrices alaires inférieures et abdo-
men jaunâtres ; bord externe des ré-
miges et rectrices noirs; bec et pieds
jaunes. Taille, quatre pouces. C'est
le Guit-Guit commun , jeune.
GuiT-GuiT BicoLOR , même chose
que Guit-Guit noir et bleu.
GuiT-Guiï CANNEI>LE./^. GrIMPE-
llEAU CiNNAMON.
Guit-Guit Colibri , Cert/ua Tro-
chilea, Lath. Parties supérieures bru-
nes, -variées d'olivâlre, les inférieu-
res jaunâtres ; tectrices alaires vertes;
rémiges brunes ; rectrices noires ; bec
et pieds bruns. Taille, deux pouces
trois quarts. C'est le Guit-Guit noir
ot bleu, jeune.
GuiT-GuiT COMMUN, Ceitliia cya-
;/ea, Lath., BufF., pi. enl. 83, f...2.
Sommet de la tête d'un bleu verdâ-
tre ; côtés de la tête, tectrices alaire?;
et caudales , croupion et parties infé-
rieures d'un bleu violet; bord inter-
ne des rémiges jaune; poitrine verte
et bleue, avec la base des plumes
brune ; le reste du plumage noir
ainsi que lebec; pieds orangés. Taille,
quatre pouces trois lignes. Les jeunes
sont très-différens , suivant leurs di-
vers âges.
GuiT-GuiT FAUVE, Ceit/ùa fulpa,
Lath.; Trochilus fidvus , Gmel. Plu-
mage fauve, avec les rémiges et les
rectrices noirâtres. Taille , cinq pou-
ces. Espèce douteuse, que Ion pré-
sume être le Guit-Guit vert à tête
noire, jeune.
GuiT-GuiT A GOKGE BEEUE , Ce7-
t/ùa gularis , Lath., Sparm. Parties
supérieures brunes; rémiges noirâ-
tres ; rectrices noires ; sourcils et ven-
tre jaunes; gorge, devant du cou et
poitrine bleus; bec noir; pieds bruns.
Taille, trois pouces trois quarts. Es-
pèce douteuse que l'on a trouvée à la
Martinique.
GciT-GuiT KoiR ET BLEU, Cœreba
GUI
cœruka , Viedl. ; (krthia cœrulea.
Front, gorge, rémiges et rectrices
noirs , le rc^te du plumage d'un bleu
violet; bec noir; pieds jaunâtres ou
noirs. Taille, quatre pouces. La fe-
melle a les parties supérieures brunâ-
tres , la poitrine et la gorge jaunâtres,
Tabdonien roussâtre. Les jeunes sont
d'un brun ver âtre en dessus et va-
riés de jaune, de veit el de blanchâtre
en dessous ; ils ont en outre , suivant
leur âge, des taches bleues et noires,
qui indiquent le passage au plumage
adulte.
GuiT-GuiT suciUER, Ceit/ùa fla-
veula, L. ; Cœreba fiaveola ^ Vieil!.,
Ois dorés, pi. 5i. Paities supérieures
d'un brun noiiâîre; croupion d'un
jaune verdâire; un bandeau blanc
sur le front et les yeux ; rémiges noi-
râtres; tectrices alaires bordées de
jaune ; rectrices noires , les deux la-
térales terminées de blanc ; gorge
cendrée ; parties inférieures jaunâ-
tres ; bec et pieds noiis. Taille , trois
pouces deu\ tiers. La femelle a les
teintes plus claires. On trouve des
variétés dont les sourcils et le ventre
sont jaunes, avec la gorge nowâtie;
d'autres ont les parties supérieures
presque noires ou d'un brun plom-
bé , etc.
GuiT-GuiT A TÈTE GRISE , CcBieba
gri&eicapilla , Vieill., Ois. dor., pi.
5o. Pallies supérieures d'un vert
olive , les inférieures jaunes ; somni'ît
de la tête cendré; front et joues noirsj
queue un peu arrondie à son extré-
mité; bec et pieds bruns. Taille,
quatre pouces.
GuiT-GuiT TOUT VERT , Ceithia
Spiza, Var., Lath P^. Guit-Guit
VERT A TÊTE NOIRE , femelle.
GuiT-GuiT VERT. P^. Guit-Guit
VERT A TÊTE NOIRE.
GuiT-GuiT VERT-BLEU DE SURI-
NAM, Certkia Oc/iroc/dora , Li.; Cei-
thia Suiinamensis , Lath. Parties su-
périeures vertes ; joues et gorge jau-
nes ; poitrine d'un vert jaunâtre, ta-
chetée de bleuâtie ; ventre jaune.
Taille , deux pouces trois quarts. Pa-
raît être une variété d âge du Guit-
Guit noir et bleu.
GUI
Glit-Guit vert-bleu de C.vykn-
KE , Certhia Jlai'ipcs, L. ; Cèrlkia
cyanogastia , Lalli. l'ailics stipiricii-
les vertes, Itîs inlVricures d'un bleu
foncé ; réinlgos el rcclriccà noires ;
une marque jaunâtre de chaque coté
près du bec qui est noir; pieds jau-
nes. Taille, quatre pouces un quart.
On présume que c'est une variété eu
mue du Guit-Guil noir et bleu.
GuiT-GllT VERT ET BI.F.U A GORGE
BLAXciiE, Certhia Spiza, Var., La th.
Parties supérieures d'un vert jaunâ-
tre; sommet de la tèle et petites tec-
trices alaircs bleus; rémiges biuncs ;
gorge blanche ; parties intérieures
jaunâtres; bec blanchâtre , cendré en
<lessous; pieds jaunâtres. Taille, cinq
pouces. Quelques auteurs doutent
que cet Oiseau soit une simple va-
riété du Guit-Guit vert à lèle noire.
GuiT-GuiT VERT ET ULEU A TETE
NOIRE. F'. GUIT-GUIT VERT A TETE
NOIRE.
GlJT-GuTT vert TACHETÉ, Cei-
t/da Cayana ,\jà\\\ Parties su périeu-
I es variées de vert, de brun et de
i)leu ; gorge bleue ; joues variées de
vert et de blanchâtre; rémiges noiia-
trcs bordées de vert ; parties inférieu-
res mêlées de bleu , de vert et de
blanchâtre. C'est une variété d âge et
en mue du Guit-Guit commun.
. GuiT-GuiT VERT A TETE NOIRE ,
Certhla Spiza, Var., Lai h.', Cœreba
atricapilla , Vieill., Ois. dor., pi. 47.
Tout le plumage vert qui prend \\n
reflet bleuâtre sur le croupion, la
poitrine, le ventre, le boid des ré-
miges et des rectrices qui sont dans
le reste d un brun noirâtre; tête noire;
bec noir en dessus , blanchâtre en
dessous ; pieds plombés. Taille , cinq
pouces. La femelle a les couleurs
moins vives et les parties inférieures
jaunâtres. Les jeunes ressemblent à
la femelle, ils ont quelquefois la gor-
ge jaune. (DR..Z.)
GUITTARLN. bot. piian. V. Ci-
THAREXVLON. (B.)
GUITY. BOT. PIIAN. Syn. de
Sapindus Saponuria au Brésil. P^.
Savonnier. (b.)
GUM .595
GLJANUS. BOT. piiAN. (Rumph.)
S;yn. (.Vlnocarpus edutis , L. (b.)
GULA.UND. OIS. Espèce du genre
Gmard. p' . ce mot , division des
Oies (nR..z.)
*GULDElNSTEDTIA. BOT. puAN.
Necker {Elem. Bolan , p. 928 ) avait
donné ce nom au genre Eurotia d'A-
danson. V. ce mot. Ce nom se trou-
vant sans emploi, le do( leur Fischer
de Pétersbourg l'a employé pour dé-
signer un nouveau genre de la famil-
le des Légumineuses et dont les carac-
lèics suivans ont été consignés par ex-
trait dans le Bulletin lies Sciences de
Férussac, 1824, T. i, p. i45. Calice
muni fie deux bractées à la base
campanule, à cinq divisions courtes,
dont les deux supérieures sont plus
larges; corolle papilionacée dont l'é-
tendard est entier; les ados grandes
à peu près comme l'étendard , la carè-
ne très-petite ; étamines diadelphes ;
légume presque cylindrique, polv-
speime , à valves qui se séparent
entièrement et deviennent spirales,
rempli d'une moelle qui disparaît par
la maturité ; graines réniformes ,
marquées de petites fossettes. Ce gen-
re renferme deux Plantes indigènes
de l'empire russe , que le port de
l'une avait fait placer parmi les As-
tragales ; c'était V Âstragalus pauci-
flonis de Pallas. L'autre espèce , re-
marquable par ses feuilles simples,
existait sans nom dans les herbiers,
et avait été rapportée de la Sibérie par
Sievers, mais sans fleurs ni fruits.
(G..N.)
* GULEDER. OIS. Syn. vulgaire de
Mouette rieuse. /^^ Mauve. (dr..z.)
* GULF-STREAM.GÉOL. r. Cou-
rant.
GUJ^-GAT. OIS. Syn. de Merle
brunet. /^. Merle. (dr..z.)
GULIN. OIS. Même chose que
GOULIN. F^. IMaRTIN^^ (DR..Z.1
* GULO. MAM. V. Glouton.
GULO. OIS. ( Klein. ) Syn. du Pd-
lican blanc. /'. Pélican, (dr.z.)
GUMENISKL ois. ( Krascheniu-
38*
SgÇ GIJN
nikow- ) Nom donné à une Oie du
Kamtschalka, dont la description
n'est point encore suffisante. (dh..z.)
GUMILLÉE. Gumillœa. bot.
PliAN. Genre de la Pentandrie t)igy-
nie, L., dlabU par Ruiz et Pavon
{Tlor. Teruv. T. iri,'p. aS, tab. 245)
qui lui ont assigné les caraclères sui-
vans : calice campanule à cinq divi-
sions ; corolle nulle ; cinq étamines
hypogynes ; ovaire supère, surmonté
de deux styles ; fruit capsulaire à
deux loges, offrant deux Becs réflé-
chis , renfermant une grande quan-
tité de graines. La GuMiLLÉE AURi-
cuLÉE, GunUllœa auriculata, Kuizet
Pavon , est un Arbrisseau qui croît
dans les granules forêls du Péiou,
dont la tige droite , cylindrique , s'é-
lève à pi us de quatre mèlies el porte
des i-ameaux étalés , garnis de feuilles
alternes , péliolées , ailées avec im-
paire, accompagnées de stipules op-
posés et presque réniformes. Les
fleurs sont sessilei et disposées en
grappes longues, spiciibrmes et pen-
dantes. (G..N.)
* GUMIRA.. BOT. PHAN. (Rnmpli.)
Syn d'Andarèse. P^. Premna. (b.)
* GUNDÉLIACÉES. Guiidetiaceœ.
BOT. PHAN. Nom d'une tribu de la
famille des Ciuarocéphales de Jus-
sieu , établi par De CandoUe dans un
Mémoire sur les Composées , lu à
l'Institut en janvier 1808, et dont le
caractère principal serait d'avoir les
paillettes du réceptacle soudées et for-
mant des loges monospermes. L'au-
teur l'a composée des genres Gunde-
lia et ylcicarpha , mais ce dernier ap-
partient à la nouvelle famille des
Calycérées. Celte tribu , par consé-
quent restreinte au seul genre Gun-
delia , doit rentrer dans celle des
l'chinopsidées de Richard père. V^.
Calycérées et Echinofsidéks.
(G..N.)
GUNDELIE. Gundelia.^ot.VRKH.
En dédiant ce genre à Gundelshei-
mer, compagnon de Tournefort dans
S(m voyage au Levant , cet illustre
botaniste a le premier donné l'exem-
GUN
pie d'adoucir dans la construction des
noms génériques, ceux dont la pro-
nonciation est par trop difficile pour
les Français et les autres peuples mé-
ridionaux. Le Gundelia appartient à
la famille des Synanthérées , Cina-
rocéphales de Jussieu , et à la Syngé-
nésie séparée, L. Voici ses princi-
jwux caraclères : fleurons réguliers
et hermaphrodites, groupés ensem-
ble par petites lascicules, au nombre
de quatre ou cinq et dont les involu-
celles sont intimement soudés et
confondus ; réceptacle dépourvu de
paillettes; ovaire surmonté d'un pe-
tit disque du centre duquel s'élève
un style à deux branches intérieure-
ment glanduleuses et sligmatiques ,
et garnies à l'extérieur de poils col-
lecteurs; akène renflé dans sa partie
moyenne et terminée à son sommet
par un petit rebord membraneux ir-
régulièrement denticulé et formant
une sorte d'aigrette. Ce genre fait
partie du groupe des Echinopsidées
de Richard père. Cependant Cassini
l'a placé dans la tribu des Verno-
niées , au milieu de genres qui ne
semblent pas avoii de rapport avec
lui. Nous renvoyons au mot Echi-
nopsidées , où l'on a exposé les rai-
sons qui doivent faire rejeter l'opi-
nion de ce dernier botaniste.
La GUNDÉLIE DE TOUUNEFORT,
Gundelia Tournefortu, L., unique es-
pèce du genre, est une Plante her-
bacée dont la tige est rameuse; les
feuilles radicales longues , incisées
inégalement en découpures épineu-
ses , garnies d'un duvet lanugineux
sur leur nervine médiane qui est
saillante en dessous, les feuilles cau-
linaires semidécurrentes sur les ra-
meaux et moins profondément décou-
pées que les radicales. Les fleurs pur-
purines ou rougeâtres forment des
capitules qui ressemblent à ceux des
Dipsacus ou des Eryngium, et sont
munis de quelques bractées uiégales et
en forme dinvolucre. Cette Plante
habite les lieux arides et incultes de
la Syrie etde l'Arménie. (c4..n.)
GUNDI. MAM. Animal du mont
GUN
Atlas, placé par Gmclin parmi les
Marmottes. /^ ce mot. (b.)
GUNDON. TNS. Oapper ineiition-
iiesousce nom des Fourmis alVicaitics
qui sont très-voraces , et qui pour-
raient bien être des Termite?, f-^. ce
mot. (u.)
GDNNEL. POIS. Espèce du genre
Jilennie, devenu le type du sous-
genre Gunnellei. K . ce mol et I5i.en-
NIE. (b.)
* GUiNNELLES. rois. Sous-genre
de Blennies ; il était le genre Ceiitio-
nutus de Schneider, qu'il ne faut pas
confondre avec le Ce/itrotiutus de La-
cépède,qui forme un sous-genre de
Gastérostécs. C'est sans doute par
suite d'une erreur typographique ,
que ce mot a été écrit jcsqu ici Ciun-
nelle , puisque le type du sous-genre
qui a dû lui donner son nom , est le
Gutincl, Blennius Gunellus, L. F'.
Blennie et Gastérostée, (b.)
GUNNÈRE. Gunnera. bot. phan.
Genre de la famille des Urlicées et
de la Uiandrie Dig^nic, L. , établi
f)ar Linné et ainsi caractérisé : tleius
leiniaphroditcs , rarement dioïques;
calice mcéolé , à deux dénis ; corolle
nulle ; deux élainines ; ovaire ovoiMe,
surmonté de deux styles avec des
stigmates simples; akènes couverts
par le calice persistant et charnu , ag-
glomérés de manière à former des es-
pèces de baie-. Ce genre se compose
de Plantes herbacées , sans tiges , à
feuilles radicales , péliolées , rénifor-
mes ou palmées , et à fleurs sessiles ,
disposées en épis tiès-denses. La prin-
cipale espèce est le Gunnera scab ta ,
Ruiz et Pav., Flur. Peruv. , i, p. 29,
tab. 44, ou G. C/iilensis , Lamk.
Cette Plante a des feuilles à cinq lobes
oblongs et laciniés sur les bords, mar-
quées de veines et de veinules héris-
sées lie poils rares en dessus; la hampe
est plus petite que les feuilles et les
pétioles sont muriqués. Elle croît au
Chili et au Pérou dans les lieux
humides. Le Père Feuillée {Per., n ,
p. 742, tab. 3o) l'a décrite et figurée
sous le nom de Panke qu'il porte dans
GUR 597
le pays. La décoction de ses feuilles
est rafraîchissante , et ses pétioles se
mangent crus et dépouillés de leur
écorce. Les racines sont très -riches
en principe astringent, car les tein-
turiers s'en servent souvent pour tein-
dre en noir , et les tanneurs préparent
leurs peaux en les faisant bouillir
avec celte racine qui augmente con-
sidérablement le gonlleuient et par
suite l'épaisbcur des cuirs. Le Gun-
nera pÙosa, Kunth., indigène i\es
environs de Quito et de Santa-Fé de
Bogota , est , d'après son auteur lui-
même , une variéié de la précéilente
espèce; elle en dilVère par ses feuilles
couvertes en dessus de papilles plus
denses , à lobes obtus , marqués en
dessous de veines et de veinules hé-
rissées de poils plus nondneux.
Linné a rapporté à ce genre le Per-
pensum Blitiapcrmum de Burmann
{Prudr. , 26) et l'a nommé Gunnera
Perpensa. Cette espèce croît dans les
lieux humides et marécageux du cap
de Bonne Espérance. Enfin le genre
Misandra de Commerson ou Disume-
ne de Banks et Solander, a été réuni
au Gunnera par Lamarck (Encyclop.
Méth.) qui a décrit l'espèce dont il se
compose sous le nom de G. magella-
nica , changé depuis Inutdoment ea
cchu de G. plicata par Vahl {Enum. ,
I, p. 558). Celte Plante croît au détroit
de Magellan. (g..n.)
* GUNSIL BOT. PHAN. r. GONSII.
* GURANH^ - ENGERA. ois.
( Laert. ) Syn. du Téilé. P'. ÏANGAnA.
(DR..Z.)
■ GURG. MAM. F. Rhinocéros.
* GURGUR. POIS. Syn, de Pymé-
lode dans la Haute-Egypte. (b.)
GURNAUou GURNAOU et
GURNEAU. POIS. Espèce du genre
Trigle. F. ce mot. (b.)
G U R O N . MOLL. Dénomination
sous laquelle Adanîon (Voy. au Sé-
négal, p. 206, pi. i4) a décrit et fi-
guré une Coquille très-commune ,
connue sous le nom de Spondilepied
d'Ane , Spondilus Gadcropus. (d..h.)
* GURT. BOT. PHAN. r. NAFXfc.
598
G UT
* GURUNDI. OIS. S^n. du Téilc.
V. TaNGAKA. (DU..Z.)
*GUSGASTAK. ois. Syn. du grand
Courlis, f'^. ce mot. (dr..z.)
GUSMANNIE. bot. phan. Pour
Guzniannic. f^. ce mot. (g..n.)
* GUSSE^LA. MAM. L'espèce de
Chat noir d'Abyssinie à fourrure pre-
cii^use, mentionne sous ce nom par
S:dt, n'est pas encore suffisamment
connue. (u.)
* GUSSONIA. BOT. PHAN. Genre
établi par Spreugel dans la famille des
Eupliorbiacées et dans la Monœcie
Triandi le , L. Ses fleurs sont mo-
noïques; les mâles disposées en cha-
tons, dans lesquels chaque écaille,
glanduleuse à l'intérieur, porte trois
étammes; les femelles ont un calice
trifide, trois stigmates réfléchis portés
surdon st^de presque nul; un ovaire à
trois coques. La tige est ligneuse ; les
feuilles alternes, très-glabres, lui-
santes en dessus; les fleurs axillaires,
les femelles situées à la base des cha-
tons sur des pédoncules allongés ,
ceints à leur base de plusieurs brac-
tées imbriquées. Ce que nous nom-
mons ici bractées , est pour Sprengel
un calice extérieur, et il donne aux
pédoncules le nom de petites colon-
nes [Culumnulœ.) Ce genre, dont
deux espèces croissent au Brésil , pa-
raît devoir rentrer dans VExcœcaria.
/^. ce mot, (a. d. j.)
GUSÏAVIE. BOT. PHAN. Ce nom
a été substitué par Linné fils à celui
dePirigara , employé antérieurement
par Aublct et adopté parles botanis-
tes moderties. V. Pirigara. (g..n.)
*GUTIERREZE. Gutierrezia. bot.
PHAN. Genre delà famille des Synan-
thérées , Coiymbifères de Jussieu , et
de la Syngéuésie superflue , L., établi
par Lagasca [Gênera et Spec. Plant. ,
Madrid, 1816) qui l'a ainsi caractéri-
sé • calathide radiée dont le disque
est composée de cinq fleurons régu-
liers et hermaphrodites , et la circon-
férence de trois demi-fleurons femel-
les; involucre formé de foliol s ini-
GUT
briquées et réfléchies au sommet; ré-
ceptacle alvéolé; cloisons des alvéo-
les se prolongeant supérieurement en
membranes dentées ; ovaires surmon-
tés d'une aigrette composée de plu-
sieurs petites écailles paléiformes.
L'auteur de ce genre l'a placé près
du Culumellea de Jacquin. H. Cassi-
ni , qui n'a connu le Giitieirezia que
sur la description de Lagasca , lui a
trouvé dt's affinités avec le Brachyris
de Nuttal , et il l'a rangé parmi les
Aslérces , à côté de ce deinicr et des
genres Pteronia et Lepldophjllu/n.
(G..N.)
■^GUTTiEFERA. bot. phan. L'Ar-
bre, d'oLi découle la Gomine-Gulte,
a été décrit par Ivœnig sous le nom
générique de Guttœfera. Murray
{Comm. Golt. 9, p. 175) a constitué le
même genre en le nommant Stalagnii-
tis , dénomination quia prévalu chez
tous les botanistes. /^. Stalagmitis.
(G..N.)
GUTTIER. Cambogia. bot. phan.
Genre de la famille des Guttifères
et de la Pol_yandrie Monogynie , éta-
bli pai Linné qui l'a ainsi caractérisé :
calice à quatre sépales ; corolle à qua-
tre pétales; étamines nombreuses à
anthères arrondies; stigmate sessile,
persistant, à quatre divisions; baie
sphéiique à huit côtes saillantes , à
huit loges qui renferment chacune
une graine entourée d'une substance
pulpeuse. Ce genre a été réuni au
Garclnia de Linné, par plusieurs bo-
tanistes modernes , et notamment par
Choisy (Mém. de la Soc d'Hist. nat.
de Paris , T. i, 2^ part. , p. 225). Ces
deux genres n'olîrent , en effet , que
des diflerences extrêmement légères.
Le GuTTiER-GoMMiER, Canibogia
Giitta,h., Garcinia Ca/nbogia , Choi-
sy , et Marigostana Cambogia.^ Gaert-
ner, est un grand Arbre des Indes-
Orientales , dont le fruit , d'une sa-
veur un peu acide et légèrement as-
tringente , se mange cru ; cependant
les Malais l'emploient sec et en pou-
dre dans leurs alimens. La liqueur
visqueuse et inodore qui découle des
incisions que l'on fait à son tronc,
forme, en se desséchant, une Gom-
nie-l\ésine siilVaiiôc vl opaqiu' qui jki-
raît dirtorentc de la viaio Gomino-
Giilte, laquelle csl une production
du Stalagmitis cambogioides de Mur-
ray. (g..n.)
GOTTIFÈRES. Guttiferœ. «ot.
l'ii VN. Famdle de Plantes hypopéla-
lées ou dycotvlédones polvpétales à
ctainincb insérées sous l'ovaiic. Com-
posée de Végétaux aiboresccns dont
la beauté et l utilité devaient inspirer
plusd'intérèt pour cllequepour beau-
coup d'autres , elle n'était pourtant
que très- imparfaitcnientconnue sous
le rapport botanique. Tous ces Vé-
gétaux, en ctlet , ëta.t exotiques à
l'Europe , ce n'est que d'après des
échantillons secs , souvent très-m-
coinplets , que l'on a pu deviner en
cjuelque sorte les affinités des genres
qui y ont été rapportés. Cependant
aidé lies noies du professeur de Jus-
sieu insérées dans les tomes xiv et
XX des Annales du Muséum , notre
ami Cboisy de Genève a essayé ré-
ceuMucnl de présenter un arrange-
ment méthodique de la famille des
Gultilèrcs. f^. les Mémoires de la
nouvelle Société d'Histoire naturelle
de Paris, T. i, 2'' partie. D'après cet
auteur, les Guttifères offrent les ca-
ractères suivans : ficus bermapliro-
dites , dioïques ou polygames; calice
persistant, composé de deux à six sé-
f>alcs arrondis , membraneux , oppo-
sés et serenouvelani, quelquefoisiné-
gaux et colorés (larement nuls); co-
rolle foiinée de (|uatre à dix pétales
le plus souvent jaunes; étamines hy-
pogvnes, nombreuses , rarement dé-
finies , dont les filets de diverses lon-
gueurs portent des anthères allon-
gées, adnées, déhiscentes longitudina-
lement, rarementextrorscs, quelque-
fois très-petites et simulant deux po-
res ; ovaire unique, libre, surmon-
té d'un style court qai manque quel-
quefois, et d'un stigmate tantôt ses-
sile , pcité et radie , tantôt à plusieurs
lobes situés au sommet du style, ou
Ïilus rarement déprimé et concave ; le
mit, tantôt capsulaire, bacciformc
ou drupacé , muni d'un péricarpe
GLT
='99
épais cl à plusieurs valves dont les
bords le j)liis ordinairement sont rcu-
Iraus et fixés à un jilacenta unique
ou à plusicvus ])laccntas épais; grai-
nes peu nombreuses dans les fruits
uniloculaires, solitaires ou en petit
nombre dans chaque loge des drupes
ou baiesmultiloculaiies où elles sont
enveloppées d'une pul}>e; albumen
nul; embryon droit; cotylédons épais,
tantôt faciles à séparer, tantôt inti-
mement unis.
Les Guttifères se composent d'Ar-
bres ou d'Arbrisseaux qui croissent
sous les tiopiques dans 1 ancien et le
nouveau inonde. Quelques-uns d'en-
tre eux sontparasites,ct presque tous
sont remplis de sucs résineux jaunes ,
dont l'un , employé dans la peinture
et la pharmacie sous le nom de Gom-
nie-Gutte, a lait donnera la famille
le nom qu'elle porte. Ils ont des
feuilles opposées ou très-rarement
alternes , coriaces , portées sur de
courts pétioles , le plus souvent en-
tières , marquées d'une nervure mé-
diane qui en émet d'autres latérales
et parallèles. Les fleurs sont dispo-
sées en grappes axillaires, ou en pa-
niculcs terminales. Cboisy (/oc. cit.)i\
établi les quatre sections suivantes
dans la famille des Guttifères , sec-
tions dont les principaux caractères
ont été tirés de la position des anthè-
res et de la nature du fruit.
Sect. I. Ci.usiÉES , Clusieœ. Fruit
multiloculaire , à loges polyspermes ;
anthères intiorses.
Genres : J^laluirea , Aubl.; IJari/a,
Swartz; Gcr/yja , Ruiz et Pav.; C/u-
sia, L. Ces quatre genres renferment
vingt-deuîi espèces, toutes indigènes
de l'Amérique. Les affinités des trois
premiers de ces genres sont très-
douteuses; Cboisy, qui a exprimé les
différences qu'ils i résentent d'avec
les vrais Guttifères et leurs rapports
avec les H\ péricinées , surtout avec
le Carpodontos et VEucryphia, serait
tenté de les réunir à ceux-ci et d'en
former un petit groupe qui se place-
rait entre les deux familles.
Sect. 11. Garcini££s, Garcinieœ,
6ao GUT
Fruit mulfiloculaire ; loges mono-
spennes ; aulhèies introrses.
Génies : Chloromymn, Pers. ;
Ochrucarpos , Du Petit- Thouais ;
Maiialua , Vandeili ; Micianthera ,
Choisy , et Garcinia, L. Les cinq
genres de celte section ont des affini-
tés avec les Aui'antiacées; ils ne se com-
posent que d'une quinzauic il espèces ,
qui presque toutes hal)itent les Indes-
Oricnlales et leur archipel. En dé-
crivant le Toi'omita et le Beauhnr-
noisia , genres que le professeur Jus-
sieu a indiqués comme identiques
avec le Marialva d'Aublet , Kuiz
et Pavon ont pris pour des pores
terminaux , les anthères elles-mêmes
qui sont fort petites et attachées au
sommet du filet. Cette singulière
siruclure est surtout très-évidente
dftns le nouveau genre Micraitthera.
Il n'est pas facile de décider quelle
est la nature du périanthe unique que
présentent plusieurs des genres de
cette section. Il est coloré et il offre
les apparences extérieures d'une co-
rolle; mais, d'un autre côté, il est,
comme le calice des Clusia, composé
d'une suite de paii-es croisées de fo-
lioles dont les extérieures recouvrent
les autres.
Sect. III. CvLopn\i,LÉ£s , Calo-
jphjlleœ. Finit uniloculaire, conte-
nant un petit nombre de graines ,
tantôt drupacé , tantôt en baie et
rempli de pulpe; anthères introrses.
Genres : Mammea , L.; Xniitho-
chy mu s, V\.oxh.; Stalagmitis, Murray;
Mesua , L., et CaluphjUurn , L. Celte
section , dont Choisy a indiqué les
affinités avec les Méiiacées , pi'ésente
des ditïéiences dans l'organisation du
fruit de ses genres. Le Mammea ou
Abricotier des Antilles, ainsi que les
deux suivans, ont des fruits charnus
au pleins de pulpe et naturellement
uuiîoculaires , tandis que dans le Me-
sua et dans le Calophyllum le fi uit est
d'une consistance sèche et unilocu-
laire par avortenient. Les quinze espè-
ces qui constituent cette section habi-
tent diverses conli'ées de l'Amérique
et de l'Asie.
GUZ
Sect. IV. MoRONOBÉBS , Moronoheœ.
Fruit multiloculaire; filets des éta-
mines tantôt polyadelphes , tantôt
réunis en un seul urcéole; anthères
extrorses.
Genres : Canella , Murray, ou
Jf'interania , L. ; Moronuhea , Aubl.,
et Chrysupia, Du Petit-Thouars. Le
genre Caiiella avait clé autrefois pla-
cé parmi les Méiiacées , en raison de
la monadelphie des étamincs.
Enfin l'auteur du Mémoire sur
l'arrangement méthodique des genres
de Guttifèies a rejeté à la fin de la
famille les genres Macanea, Juss.;
Singa/ia , Aubl.; Rheedia , L. , et
Macuubea , Aubl. , trop peu connus
pour pouvoir être définitivement
classés. (G..N.)
*GUTTURm;UM. MOLL. Klein
(Osirac. Méthod.,p. 5i,pl. 3,n*'64)
avait proposé une petite coupe géné-
rique , dans laquelle il comprenait
ceux des Murex de Linné qui sont
cordonnés et qui ont le canal un peu
relevé; le tjpe eu était pris dans la
fig. H de la planche 24 de liuinph.
Aujourd'hui, cette Coquille rentre
Earfaitement dans le genre Triton de
ainarck : elle s'y trouve désignée,
T. vu , pag. i85 , sous le nom de Tri-
ton dos noueux, Triion tuberosnm.
(D..II.)
■^GUUO. OIS. Syn. de grand Duc.
V. ChOUETTJE. (DR..Z.)
GUYNETTE. ois. (Cotgrsve.) Mê-
me chose que Guinetle. V'. ce mot.
(DR..Z.)
GUZMANNIE. Guzmannia. bot.
l'HAN. Genre de la famille des Bromé-
liacées et de l'Hexandrie Monog\ nie ,
L., établi par Ruiz et Pavon {77o/".
Feruu. , o , p. .ïg , t. 261 ) qui lui ont
assigné pour caractères essentiels : un
périanthe à trois divisions lOulées sur
elles-mêmes ; trois divisions intérieu-
res rapprochées en tube; six élami-
nes dont les anthèies sont réunies en
cylindre; ovaire pyramidal, surmon-
té d'un style et do trois stigmates ;
capsule triloculalre. Ce genre avait
d'abord été rapporté au Pourrelia par
Ruiz et Pavon. II paraît être ideati-
GYA
que avec le Puya de Molina ou lie-
riealmia de Feuillce.
L;i GUZM.VNNIK TRICOLORE, GlIZ-
manuia triculor , lliiiz et l'avon , est
une liante qui croît sur les Ironi s des
Arbics dans les nionla^nis du Pérou.
Elle a des raciius lusiloi mes ; des
liges drossi'es, ('cailleuscs , garnies à
la base de fciiillcs ind)i iqiées t>i esque
sur deux rangs , élaléos , ensilornies ,
larges et canaliculées l^es tlems Ibi-
nient un l'pi simple et sont aceonipa-
gnées de biactées concaves et ind)ri-
quiies, les inrérieurcs plus longues et
tiès-aiguës, les inlciincdiaires larges
et rayées de lignes violettes, les supé-
rieures plus courtes. (g. .N.)
GWENNELI. OIS. L'Hirondelle en
Basse-Bretagne. (uR..z.)
GYALECTE. Gjalecta. bot.
CRYPT. ( J Ai. liens. )Ce genre a été Ibn-
dé par Acliar, dans sa Licliénogra-
pliie, aux dépens des Urcéolaii es dont
d ne nous semble pas sensiblement
différer. Ses caraclèi'es sont : thalle
crustacé , uniforme, peu déterminé;
iipoihécion oibiculaire, concave, iin-
meigé dans le thallus, marginé par
le rebord de la lame proligere, re-
couvert par une petite membrane très-
mince , coloriée , à parenchyme sous-
gélalineux, similaire, plus rarement
strié et maculé. Les Gyalecles sont
plates entre les genres Solorina et Le-
cidea , et l'on pourrait remarquer que
ce rappiochement n'est pas naturel ,
si cejeprochene devait s'étendre à
tout le système lichénographique
d'Achar. La différence qui existe en-
tre ce genre et 1 Urcéolaire n'est pys
sufEsante pour constituer un genre.
Dans rUrcéolaire, les conceptacles
ne sont pas lormés par une subs-
tance propre , taudis que, dans les
Gyalecles , ils sont formés d'une
substance diÛerente du thalle. Les
Gjalecta se trouvent sur les écorces ,
sur la terre , les pierres et les Mous-
ses. Achar en a décrit huit espèces
dans son Synopsis ; trois sont com-
munes en France : les G. esculenta ,
Peisooniana et bryophila. V. Urcéo-
LAIRJi. (a. F.)
GYM 601
GY.MEROGYNE. bot. piian. Pour
Gymnogynum. /'. ce mot. (b.)
G Y M N A DENIE. Gymnadcnia. bot.
PHAX. Genre de la fandlle des Orchi-
dées et de la Gynandrle Diaiidrie, L.,
établi aux dépens des Orchis de Lin-
né par R. Brown {in Huit. Kew-, a*"'
édit. T. V, p. 191 ), et .adopté par Ri-
chard père (7)e Orcliideis Europ. , p.
16 et fig. 5), qui l'ont ainsi caractéri-
sé : périantlie dont les divisions sont
relevées en l'orme de cheminée on de
casque; labelle éperonné , trifidc;
glandules des pédicelles du pollen
( rétinacles i.\i:s caudicules, Rich. )
nues, très- rapprochées , mais dis-
tinctes; gynizeévaséel confondu avec
l'orihce en foi me de lune de l'éperon.
L'Orc/i/s coiiupsea , L., est la seule
espèce indiquée par R. Brown. Ri-
chard y a rapporté en outre les Or-
chis odorat Issi ma , omit/lis, albuhij
ti/idiset cucitUaia, Willd. Ces trois
dernières espèces qui faisaient partie
du Satjriiim de Linné , forment , dans
le genre , une deuxième section ca-
laciérisée par les divisions connivcn-
tes en forme de casque. (g.-N.)
GYMNA1NI3RA. bot. I'Iian. Genre
formé par l'allas , et que Linné his a
réuni au Bartsia. Gacriner a établi
le même genre sous le nom de Lago-
tis. En adoptant le genre et le nom.
donnés par Pallas, Willdenoxva réu-
ni en outre plusieurs autres espèces
de Sibérie. Le lihinanthus alpina de
Lamarck { Slehœlina, Crantz) et le
lihinanthus uersicolor, Lamk. , ou lih.
Bellardi d'Allioni, doivent aussi être
reportés parmi les Bartsies. P'. Rui-
NANTiiE et Baktsie. (g..n.)
GYxMNANTHE. Gymaanthes. bot.
THAN. Ce nom, qui indique des fleurs
dépourvues de toute enveloppe , avait
été donné par Sw^arlz , dans son Pro-
drome, à des Arbtisseaux dont les
étamines ne sont en eiTet accompa-
gnées que d'une simple écaille. Ce
l)Otaniste a reconnu lui-même qu'ils
rentiaient dans un genre depuis long-
temps établi , VE.xcœcaria , et c'est
sous ce nom générique qu'il les a dé-
6(>j GYM
crils d;inà sa Flore des Indes-Occiden-
tales, (a. d. j.)
GYMNANTHÈME. Gymnanthc-
mum^BOT.vaxN. Genre delà f;unille
des Syuanthérées, Corymbifères de
Jussieu , et de la Syngénesie égale ,
établi par H. Cassini (Bulletin de la
Soc. Phiionia [. , janvier 1817) qui lui a
donné les principaux caractères siii-
vaus : involucre bémisphérique ou
cylindrique bcaucoiip plus court que
les fleurs, formé d'ccaïUes régulière-
ment imbriquées , sans appendices,
appliquées, ovales et coriaces; cala-
thide sans rayons , composée de fleu-
rons égaux , réguliei s et hermapbro-
dites; léceptacle plane , nu ou quel-
quefois muni de quelques paillettes
piliformes , éparses; ovaires cylindra-
cés , glanduleux ou velus, pourvus
d'un bourrelet basilaire, cartilagi-
neux, et d'une aigrette dont les poils
sont tous conformés de même , c'est-
à-dire légèrement plumeux. L'auteur
de ce genre l'a placé dans la tribu
des \ernouiées, près des genres f^er-
nonia, Lepidachloa, Jscaricida, C'en-
trajjalus , Centratheium et Oligai-pha.
Il ne se distingue essentiellement des
trois premiers que par une très-légère
différence dans l'aigrette; les folioles
de son involucre non appendiculées
servent à le différencier d'avec le
Centra-palus et le Centratketum ; enfin
ses fleurons hermaphrodites empê-
chent de le confondre avec VOligar-
j)ha. H. Cassini a décrit comme type
de ce genre le Baccharis senegalensis
dePeisoon qu'il a nommé Gyiiviian-
tliemum cupulaie. Cette Plante est,
comme son nom l'indique, indigène
du Sénégal. Les deux autres espèces,
Gymnantliemum fimbriHiferum et G.
congestum , H. Cass., ont des habita-
tions bien éloignées de celles-ci ; la
Sremière a été recueillie dans l'île de
lascareigne par Commerson , tandis
que l'autre paraîtrait originaire du
Mexique. (g..n.)
GYMN ANTHÈRE. Gymnant/iera.
BOT. PHAî^. Genre de la famille des
Asclépiadëes, et de la Pcntandrie
GYM
Digyuie, L., établi par R. Biowii
{Tiansact. ofthe Soc. JVertier. T.-i,
p. .'>8) qui l'a ainsi caractérisé ■ co-
rolle h\, pocratériforme; couronne de
Icnlréè de la corolle à cinq folioles
arislées; étamines saillantes dont les
filets, insérés à l'entrée de la corolle et
distincts, portent des anthères acu-
muiées et glabres ; masses polliniqucs
granuleuses, appliquées, par nombre
de quatre, contre le sommet dilaté
de chaque corpuscule du stigmate;
follicules cylindracées , lisses , divari-
quées , renfermant des graines aigret-
tées et Sans albumen. Ce genre qui a
beaucoup d'affinités avec le Peiiploca,
se compose d'une seule Plante indi-
gène des contrées intratropicales de
la INouvclle-Hollande, Gymnanthera
niti(la,K. Brown [Pivdr. F/or. Nuv.-
Holl. p. 464). C'est un Arbuste volu-
bile, tièa-glabre et lactescent, à feuil-
les opposées et luisantes ; les fleurs
sont d'un blanc verdâtre, portées sur
des pédoncules latéraux et presque
dichotomes. Chaque fleur est remar-
quable par les cinq écailles qui se
trouvent à l'intérieur du calice et au-
dessus de ses divisions. (g..n.)
GYMNARRHÈNE. Gymriairhena.
UCT. PHAN. Ce genre remarquable de
la famille des Synanthérées et de la
Syngénesie nécessaire, L., a été cons-
titué par le professeur Desfontaines
(Mém. du Mus. d'Hist. nat. T. iv ,
p. 1), et caractérisé de la manière sui-
vante : fleurs terminales réunies en
petites têtes parfaitement sphériques,
très-rapprochées les unes des autres
et accompagnées chacune à leur base
de feuilles oblongues, sessiles, gla-
bres, inégales, disposées sur un seul
rang, les unes tronquées, les autres
pointues ou munies au-dessous du
sommet de deux petites dents latéra-
les ; réceptacle plane, oblique, gar-
ni de loges dans le centre, de loges et
de paillettes concaves, membraneu-
ses , pointues dans tout le reste de sa
surface. ïoiictes les fleurs sont floscu-
leuses ; mais il y en a de deux sortes :
au centre du réceptacle existent dix
ou douze fleurons hermaphrodites,sté-
GYM
riles , 1res- petits , dont la coioUe , à
Il ois ou quatre lobes , irulVnne trois
ou quatre élaniiucs à tllots courts el à
antlièi es réunies seulciiKiil à la base
et teiniinécs à leur exlrcmilc supé-
rieure par un petit appendice; le >ty-
le de ces tleui ons est capillaire cl sup-
porte un sligniale eu massue cl rcr-
couvcrl do papilles très-pelilcs ; l'o-
vaire est stérile , lililornie et ca^^n-
né d'une aigrette dont les soieS ai-
gués , dentées , se réunissent infe-
rieurement en un tube qui entoure
le tleuron. Les fleurons disséminés
sur le réceptacle autour <les précé-
dcns sont très-grèles , terminés par
trois pelilcs dents et renfermés ciia-
cun dans une paillette; leur st}le
est terminé par deuv stiijmates re-
courbés ; l'ovaire est infère, cylin-
drique et velu; il lui succède une
graine soyeuse, en cône renversé,
couronnée d'une aigrette sesslle , for-
mée d'un grand nombre de soies très-
fines , placées à l'extérieur , et de cîiiq
à sept soies intérieures eu forme d'a-
lène , plus larges que les autres , den-
tées el lacérées sur les bords. Plu-
sieurs des fleurons femelles se ren-
flent à la base après la fructification,
et ne renferment plus que la moitié
inférieure du style.
Les caractères de ce genre sont si
singuliers queuous nous sommes crus
obligés de reproduire presqu'en son
entier l'excellente description du pro-
fesseur Uesfontaines. Ces caractères
sont énoncés clairement, et la figure
dont ils sont accompagnés ne laisse
aucune incertitude sur leur existen-
ce. Cependant il est très-difficile de
dire à quel groupe de la famille des
Synanthérées le Gymnarrliène doit
être réuni. Son auteur a seulement
indiqué ses affinités avec le genre
Evax de Gaeitner. H. Cassiui l'a pla-
cé dans la tribu dos Inulées, auprès
des genres Grangea et Ceruana. Coo-
pérateur du professeur Desfontaines
dans l'examen des fieurs de ce genre ,
il a donné (T. XX du Dict. des Se.
nat.) deux descriptions très-délaillées
des fieurs de Gy mnaiikena , telles
qu'elles sont au commencement de la
GYM 6o3
fleuraisou et après les changemens
qui s'y sont opérés.
Le GYMNAUKIliNE A PETITES
ri-Euiis, Gymnanhcna micrantha ,
iJesf. {lue. cil., tab. i), est une Plante
herbacée dont la racine est pivotante,
divisée mférieuremcnt on plusieurs
fibres capillaires ; elle a une tige
très-courte , partagée supéi icuremcnt
en petits rameaux inégaux , glabies,
striés , renflés vers le somuret. Les
écliaulilloiis sur lesquels celle Plante
a été décrite ne possédaient point de
feuilles , si ce n'est celles de l'involu-
cre. Elle a été trouvée en Perse , sur
la route de INlosul à Bagdad , par
Bruguière et Olivier. (g..n.)
GYMNÈME. Gymnema bot.phan.
Genre de la famille des Asclépladées
et de la Pcutaudrie Digynie, L., éta-
bli par R. Brown {Transacl. of ihe
IFerner. Soc. , i, p. 53) qui lui a im-
posé les caractères suivans : corolle
presque urcéolée , quinquéfide, dont
l'entrée est le plus souvent couronnée
par cinq petites dents ou écailles pla-
cées entie les lobes; couronne slami-
nale nulle ; anthèies terminées par
une membrane ; niasses poUiniques
dressées, fixées par la base ; follicules
grêles, lisses, renfermant des semen-
ces aigrettées. Les Plantes de ce genre
sont des Arbustes le plus souvent vo-
lubiles, à feuilles opposées, mem-
braneuses et planes. Leurs fleurs for-
ment des ombelles interpéliolaires.
Les Gy mne/na geininatum et G In-
nerve, R. Br. {Pivdr. Flor. Nov.-HoL. ,
1, p. 462) croiss'înt dans les con-
trées de la Nouvelle-Hollande, situées
entre les tropiques. L'ai-.teur a indi-
qué comme étant congénères et très-
rapprochés de la première espèce ,
V .lacelpias lactlfera, fj. , et le Peri-
ploca syluestris , Willd. (g..n.)
* GYiMNERPIS. 130T. phan. Nom
proposé par Du Petil-Thouars (Hist.
des Orchidées des îles australes d'A-
frique} pour une Plante que ce savant
place dans son genre Erporchis qui
correspond au genre Goodiera de R.
Biov^fu. Celte Orchidée, dont le nom
serait Goodiera niida , selon la no-
bo4
GYM
menclature en usage , croît dans les
îles Maurice et de Mascareigne , où
elle fleurit en octobre. Sa tige est éle-
vée de deux à trois décimètres, et ses
fleurs sont petites et pourprées. Elle
.ost figurée ( loc. cit. , tab. 29 et 5o).
(0--N-)
GYMNETRE. Gymnetrus. pois.
Genre fo\nio par Bloch , et adopté
par Cuyier(Règn. Auim. T. 11, p.
344) qui le place dans la famille des
Tœnioïdes, la première de l'oidre des
Acaiithoptérygiens. Ses caractères
consistent dans une seule dorsale;
dans l'absence de l'anale; dans les
rayons très-allongés, mais non en
forme de fil des ventrales ; les pecto-
rales sont peu considérables, les mâ-
choires supérieures très-extensibles,
et les dents fort pelites. Les Gym-
nètres offrent les plus grands traits
de ressemblance avec lei Régalées,
mais n'ont pas comme eux deux dor-
sales; ils sont aussi fort voisins des
Trachyptères et des Vogmares. On
n'en connaît avec certitude qu'une
seule e^pèi e.
Le LAcitpÉDiEN, GymnetrusCepedia-
nus, Risso , pi. 5 , fig. 17 , est un beau
Poisson de la Méditerranée, où il s'ap-
proche des côtes de Nice par les temps
calmes , pai ticulièremenl vers leB
mois d'avril et de mai ; sa chair mé-
diocre et peu estimée est muqueuse;
elle se putréfie peu de temps après
que l'Animal a été tiré hors de l'eau.
La taille du Lacépédien est de trois à
auatre pieds de longueur, et son poids
ix à douze livres environ. 11 est paré
des plus belles teintes. Tout son corps
recouvert comme d'nne poussière
d'argent, est marqué de grandes ta-
ches londes toutes noires, avec une
grande marque de même couleur sur
le ventre; les yeux ont un éclat ii.é-
tallique que lehai sse la pupille ovale
aussi foncée que du jayet. La dorsale
«st pourpre, la caudale d'un carmin
vif, et les pectorales d'un lose tendre.
Il se nourrit de Méduses , de Velelles
et de petits Poissons.
Le Gymnetrus HawJienil, sur lequel
Bloch (pi. 423) avait établi le genre
dont il est question , est une espèce
GYM
douteuse , ou du moins regardée
comme telle par Cuvier. Ce Poisson ,
péché dans les meis de Goa , aurait
environ tiois pieds et demi de lon-
gueur , ses nageoires d'un rouge de
sang , avec le coips et la queue d'un
gris bleuâtre , parsemé de taches noi-
res , assez régulièrement disposées.
(B.)
GYMNOCARPE. bot. phan. Pour
Gymuocarpos. /^. ce mot. (g..n.)
GYMNOCARPES (fruits). Gym-
nocarpi. bot. phan. Par opposition
au mot Angiocarpes donné par Mir-
bel aux fruits qui sont couveits par
des organes floraux persistans et ac-
crus , comme , par exemple , ceux des
Conifères, du Châtaignier, etc.; ce
professeur a nommé Gymnocarpes
ceux dont la surface n'est masquée
par aucun organe étranger. La plu-
part sont dans ce cas. (g..n.)
GY M NOCARPES . Gymnocarpii.
( Champignons. ) bot. crypt. Persoon
a donné ce nom au premier ordre de
sa méthode des Champignons ; les
genres nombreux dont il était com-
posé , foi ment maintenant diverses
tribus plus naturelles sous 1 s noms
de Funginées , Clavariées, Pezizées
et Trémellinées. Ces tribus et celle
des Clathroïdées , dont les genres ont
été considérés comme Angiocarpes ,
constituent la famille des Champi-
gnons proprement dits. F", ce mot.
(G..N.)
Achar , dans sa Méthode de liché-
nographie, donne le nom de Gymno-
carpes ( Gy mnucarpa) ni}% apotbécies
fermés du péiithéclon , par opposi-
tion avec ceux qui sont ouverts et
nus , et qu'il nomme Angiocarpes.
P'. Lichens. (a.f.)
GYMNOCARPON. bot. phan.
(Rœmer et Schultes.) Pour Gymno-
carpos. P^. ce mot. (g..n.)
GYMNOCARPOS. bot. phan.
Genre de la l'amlUe des Paronychiées
d'Auguste Saint-Hilaire et de la Pen-
tandrie Monogynie , L. , établi par
Forskahl {Flor. Aigypt. Jrab. , p.
65 , et Icon. , tab. 10 ) et adopté par
GYM
.(nssicu avec les caractères suivans :
calice persistant , à cinq divisions
en forme de capuchon , inucronées,
colorées intérieurement en violet et
diaphanes sur les bords ; point de
coiolle; cinq étamines lerliles alter-
nant avec cinq filets plus coin ts et
stériics; iit^le et stigmatj uniques;
capsule recouverte par le calice uni-
loculaire et uionosperme. Ce genre a
été réuni, mais à tort, au Triantliema
par Vahl ( Symbol. , r, p. 32). On l'a-
vait donc placé dans les Porlula-
cées , quoique Jussieu et Forskalil
lui-même eussent indiqué ses affini-
tés avec les Amaranthacées. L'espèce
sur laquelle il a été constitué, Ciyîii-
nocarpus (lecandrum , Foisk., Trian-
themafruticosa , Vahl , est un Ari)ri5-
seau ilifFus , à tigesgéniculées ,à feuil-
lesopposées , réunies par desstipulcs ,
et munies dalis chacune de leurs ais-
selles d'un bourgeon de petites feuil-
les ; les fleurs sont entremêlées de
petites bractées et disposées en fas-
cicules à l'extiémité de tons les ra-
meaux , rarement axillaires. Cette
Plante croît dans les déserts de l'A-
rabie , ainsi qu'en Barbarie , dans les
environs de Gafsa. (g..n.)
GYMNOCÉPHALE. pois. F. Ilo--
lOCENTRE et LuTJAN.
GYMNOCÉPHALE. ois. Espèce
du genre Coracine , dont Geouroy
Saint-Hilaire et Cuvicr ont fait le type
d'un sous-genre. F. Coracine.
(DR..Z.)
GYMNOCEPnALUS. bot. crypt.
( Mousses. ) Le Bryum androgynum
d'Hedwig, dont les fleurs mâles sont
disposées en çictiles tcles pédicellées
et dégarnies de feuilles , constitue un
genre particulier selon Schwœgri-
chen qui l'a nommé Gymnocephalus,
et lui a réuni le Bryum conoideum de
Dickson. Bridel , Hookcr et Taylor
ont fait rentrer ce genre parmi les
Brysy mais ces deux derniers au-
teurs ont conservé comme genre dis-
tinct le Bryum conoirleum , sous le
nom de Zygodon , en lui assignant
d'autres caiacîères que ceux du Gym-
nocephalus. Tant de rapports unissent
GYM 6o5
les deux Mousses en question , qu'il
sera peut-èlrc nécessaue de les réu-
nir de nouveau , si l'on adopte le^Zj-
godon de llooker et Taylor. Avant ces
auteurs, et même avant Schwœgri-
chen , Palisot-Beauvois avait formé
le genre Orthopy.xis avec le Bryum
androgynum. F. Zygodon et Ortiio-
PYXIS. (G..N.)
GYMNOCLADE. Gymnocladus.
bot. puan. Genre de la famille des
Légumineuses et de la Dioecie Décan-
drie , L., établi par Lamarck aux dé-
pens des Guilandina de Linné, et
ainsi caractérisé : fleurs dioïqucs ou
polygames; calice infundibulil'orme
à cinq deuts; les mâles ont cinq pé-
tales courts et dix étamines non sail-
lantes , dont quelques-unes sont sté-
riles ; dans les femelles , le légume est
lisse, oblong, large , comprimé , pul-
peux intérieurement; graines globu-
leuses et osseuses comme celles des
Guilandina. Eu constituant ce genre,
Lamarck lui a réuni V Ilyptranthera
de Forskahl, qui en diflère cependant
par ses fleurs hermaphrodites, el que
l'éloignempnt de sa pairie et la diffé-
rence de son climat doivent faire con-
sidérer comme un genre distinct.
Le Gy'mnoclade du Canada ,
Gymnocladus Canadensis , Lamk. et
Michx. {Flor. Boréal. Amer. , ii, p.
24i, tab. 5i), Guilandina dioica , L.,
est un petit Arbuste dépourvu d'ai-
guillons ; à feuilles bipiunées , com-
posées de folioles alternes, très-gran-
des , que les rigueurs de l'hiver font
tomber, ce qui dénude le bois au
point de le faire paraître mort , d'oii
le nom vulgaire de Chicot qu'il porte
au Canada , et celui de Gymnocladus
tii é de deux mots grecs qui signifient
rameau nu. Les fleur.i sont termina-
les et dis[)osées en épis paniculés.
GYMNOCLTNE. bot. rHAN.^G^n-
re de la famille des Synanihérées ,
Corymbifères de Jussieu , et de la
Syngénésie superflue , L. , établi par
H. Cassini(Bul!et. de la Soc. Phil. ,
décembre 1816) qui l'a ainsi caracté-
risé : involucre presque hémisphéri-
6o6 GÏM
que , forin<i clo folioles imbriquées ,
appliquées , oblongues , scaricnses
sur les bords ; calaliiide dont le dis-
que est composé de fleurous noui-
breux, régulieiset bermaphioditcs ,
et la circonférence d'un petit nond>re
de demi-fleurons disposés sur un seul
rang, femelle^ étalant leurs corolles
on languellcs courtes , larges et lii-
dentées au sommet ; réceptacle nu et
convexe; ovaires oblongs , non com-
primés , marqués de côtes et surmon-
tés d'une aigrette courte , membra-
neuse, entière oudenticulée. Ce gen-
re , formé aux dépens de quelques
Chrysaiithemimi , PyretiiruincX Acliil-
lea de certains auteurs, diffère des
deux premiers par les corolles de la
circonfi rence en tout semblables à
celles des Achillea, et de ce dernier
genre par son réceptacle nu et par
l'espèce d'aigrette qui surmonte l'o-
vaire. H. Cassini place ce genre dans
sa ti'ibu des Anthémidées , et y
comprend les trois espèces suivan-
tes : i" GytnnucUne leiicocepkala ,
Cass. , Ckiysantlietniun /nncrophyl-
lum , Waldst. et Kitaib. Cette belle
Plante, cultivée au Jardin des Plantes
de Paris sous le nom à' Achillca sam-
hucifolia, Desf., a , en effet, le port
écs jlckitlea; son odeur est très-forte
et analogue à celle de certaines e.ipè-
ces à' yl/U/iemis. Elle croît naturelle-
ment dans les forêts de la Croatie , de
l'Eselavonie et du Bannat. 2*^. Gy/n-
nocline xanthocephala , Cass. ; Ackil-
lea paiicijlora , L:imk., cultivée éga-
lement au jardin botanique de Paris;
cette espèce exhale , quand on la frois-
se, une odeur analogue à celle dés
Jchillea. Elle habite l'Espagne, ainsi
que les contrées orientales du bassin
méditerranéen. r>'^ . Gy mnocime J^ail-
lantii , Cass., AchiLlea pubescens , L.
Cette Plante a été placée parmi les
Gymnoclines , seulement surla foi des
descriptions ; car Vylchilleapubescens,
L. , n'est pas bien connue , et les bo-
tanistes ne sont pas très-d'accord à
à son sujet. Les uns veulent que ce
soit une espèce distincte delà précé-
dente , les aulres ne la regardent que
comme une simple variété. Vaillant
G\M
eu fais:iit une Malricaire, etGacrtner
un Pyrethrum. (g..n.)
* GYMISOCPJTHON. bot. phan.
On ne sait trop quelle Céréale Jean
Bauhin a voulu désigner sous ce
nom. C'est la même que le Zéopyron
de son frère Gaspard. (b.)
GrYMINODËRE. ois. Espèce lu gen-
re Coracine dontCuvier a fait le type
d'un sous-genre dans son Règne Ani-
mal, r. Coracine. (dr..z.)
GYMNODONTES. pois. Première
famille de l'ordre des Plectognathes ,
d?ns la méthode de Cuvier, dont les
caractères généraux sont ainsi établis
par ce savant (Règn. Anira. T. il,
p. i45) : au lieu de dents apparentes,
les mâchoires sont garnies d'une
substance d'ivoire , divisée intérieu-
rement en lames dont l'ensemble re-
présente comme un bec de Perroquet,
et qui , pour l'essentiel , sont de vé-
ritables dents réunies, se succédant à
mesure delà trituration ; leurs oper-
cules sont petits; leurs rayons au
nombre de cinq de chaque côlé , et
les uns et les autres fort cachés. Ces
Poissons vivent de Crustacés et de
Varecs; leur chair est généialement
muqueuse et peuestiuiée; plusieurs
même passent pour vénéneux : les
genres Diodon , Télrodon et Alole ,
composent la f miille des Gymnodon-
tes , qui répond à celle des Ostérodei -
mes de quelques ichthyologistes. (b.)
GYMNOGASTER. pois, (Brun-
nich.) /^. VOGMARES.
GYMNOGRAMME. Gymnogram-
ma. BOT. CRYPT. {Fougères.) Desvaux
a établi ce genre dans le Magasin des
curieux de la nature de Berlin pour
i8ii. Il y rapporte des Plantes que
presque tous les auteurs avaient pla-
cées parmi les Ilejnionitis et quel(|ues
espèces rapportées au genre Acrosti-
chuni; le caractère qu'il donne au gen-
re Gym/iogramma esl le suivant : cap-
sules insérées le long des nervures
simples ou bifurquées de la fronde ;
tégument nul. Ce caractère ne diffère
lie celui des Hemionitis que par la
disposition desfructifications en lignes
G Y M
siin[ilos ou bifurquécs et non en lignes
iuiastomosées , ce qui dépend évidein-
nientdc la distribution des nervures.
Or, les caractères dédiais de la dispo-
sition des nervures, seraient peul-êire
Irès-esscnticis, mais jusqu'à présent
ils n'ont point été employés dans la
division des Fougères en genres , et si
on l'admet dans ce genre, il i'audra
de même subdiviser les l'olypodes ,
les Acrostics et plusieurs autres gen-
res dans Ic-quels les nervures oiTreut
des ditlérences remarquables; le gen-
re Gymnogrammc, quoique peut-être
bien fondé , nous paraît par ces rai-
sons ne pas être en rapport avec ceux
qu'on a établis jusqu à ce jour parmi
les Fougères , et nous pensons qu'il
doit rester uni aux Héinionites , tant
qu'un travail général sur la famille
dont d fait partie naura pas prouvé
que li's caractères sur lesquels il est
fontlé doivent être adoptés dans la
formation de tous les genres.
Desvaux rapportait à ce genre les
Hemionitis riifa , Swarlz ; Asple-
nium tomentosum, Lanik.; Hemionitis
acrostichoides, Swartz; Àspleniuniji-
lipeniiulœjolium , Du Petit-Thouars;
Acrostichum trifoliatum , Linn.; He-
mionitis japonica, Thunb.; Grammi-
tis leptophylla , Swartz; Hemionitis
(iealbata ,^A\A.; Acrostichum sul-
p/iitreum , Swartz ; Hemionitis aurea ,
VVilld. ; Hemionitis argentea, Willd.,
et quelques espèces nouvelles.
Bernliardi qui s'était beaucoup oc-
cupé de la famille des Fougères, pa-
raît avoir formé le même genre lors-
qu'd a donné le nom générique de
GymnoptciiskV Hemionitis rufa, une
des espèces , et pour ainsi dire le type
du genre Gymnogramma de Desvaux,
et Bernhardi a sur ce dernier une an-
tériorité éviilente , puisque c'est dans
le journal de Schrader , de 1801 ,
qu'il a proposé son genre Gymnop-
teris; il serait donc peut-être conve-
nable de conserver ce nom, si on adop-
tait le genre que nous venons de faire
connaître. (ad. b.)
GYMNOGYNUM. bot. crypt.
[Lycopodiacées.) Jj'un des genres que
GYM fio7
fiirmiit Boauvois entre des Plantes
que la nature , malgré la divcisifé de
leur port , a douées de trop de caractè-
res communs , pour pouvoir étregéné-
riqucmeut séparés, f. Lycopouk. (b.)
* GYMNOLOMIE. Gymnohmia.
BOT. PIIAX. Genre de la famille des
Synanthérées , Corymbifères deJus-
sieu, etde la Syngénésie nécessaire ,
L., établi par Kunth [Nova Gênera
et Spec. Jetant. œqi/in.T. iv, p. 217)
qui l'a ainsi caractérise : involucre
presque bémispliérique , formé de
plusieurs folioles lâchement imbri-
quées , lancéolées, membraneuses;
réceptacle légèrement convexe, cou-
vert de paillettes linéaires ou lancéo-
lées et scarieuses; fleurons du disque
nombreux, tubulcux, bermaphro-
dites , ceux du centre le plus souvent
stériles ; tleurons de la circonférence
en languettes et neutres; anthères
nues à la base , terminées par des ap-
pendices ou processus petits, oblus
et diaphanes; akènes obovés , ou en
forme de cône, un peu comprimés,
obscurément télragones , dépourvu»
d'aigrettes. L'auleiu" de ce genre l'a
placé dans la section des Hélianthées;
d a indiqué ses affinités avec le //"<?-
de/ia de Jacquln et le C/irysant/iel-
lum de Richard, dont le Gymnolomia
diffère par ses fleurons du rayon neu-
tres et par ses akènes sans aigrettes.
Peut-être doit-on rapporter à ce gen-
re le ffulffia de Necker? Les quatre
espèces dont ce genre est composé
habitent la république de Colombie
et le Pérou. Ce sont des Plantes hei -
bacées , scabres, hérissées , à feuille.^
opposées, ovales, entières , crcnées et
à trois nervures. Leurs tleurs jaunes
sont solitaires au sommet de pédon-
cules très - allongés , presque termi-
naux et axillaires. Les Gymnolomia
Tenella et G. Rudbeclioides sont fi-
gurés {loc. cit., tab. 575 et 574) avec
les détails de l'organisation florale.
(G..N.)
GYMNOMURENE. Gymnomur-œ-
na. POIS. Le genre formé sous ce nom
par Lacépècle, d'après deux Poissons
découverts par Commerson, ne sau-
6o8 GYM
rait même être séparé comme sous-
geure des Murènes. V. ce mot. (b.)
GYMNONECTES. crtjst. V. Dé-
nudés.
*GY1V1N0N0TE. Gymnonotus. pois.
Nom sous lequel est traité le génie
Gymnote dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles. Il paraît sans
doute plus exact, mais l'usage ayant
consacré l'autre , nous devons l'adop-
ter. (B)
*GYMNONTHES. bot. phan. Pour
Gymnanthes. F. ce mol. (g..n.)
G Y M N O P E . Gjmnopus. bot.
CRYPT. {Cha/npignons.) Les mycolo-
gistes ont en général désigné par ce
nom les espèces de grands Champi-
gnons, et particulièrement des gen-
res Agaric et Bolet, dont le pédicule
est central et dépourvu de ce collier
produit par les restes de ce tégument
qui couvre d'abord le dessous du cha-
peau. F. Agaric et Bolet, (ad. b.)
GYMNOPOGON. bot. phan. Ce
genre de la famille des Graminées et
de la Polygamie Monœcie, L., a été
établi par Palisot-Beauvois (Agros-
togr., p. 4i. tab. 9, f. 3) sur \ And 10-
pogon amb'iguum de Michaux. Nut-
tall, dans son Gcnera of ISorthAiner.
Plants , 1, p. 82, a constitué le même
genre sous le nom ayînthopogon. Les
botanistes n'ont pas sanctionné ce
démembrement du genre Andropo-
gon. F. ce mot.
Au mot Alyxia il a été par erreur
typographique renvoyé à Gymnopo-
GON , lisez Gynopogon. V. ce mot.
(G..N.)
GYMISOPOMES. pois. Duméril a
établi sous ce nom, dans sa Zoologie
analytique , une famille de Poissons ,
parmi ses Holobranches abdominaux,
qu'il caractérise ainsi : nageoires pec-
torales réunies-, opercules lisses sans
écailles ; des rayons osseux aux na-
geoires du dos; mâchoires non pro-
longées. « Cette famille, dit judi-
cieusement H. Cloquet, qui corres-
pond aux genres Cyprin et Chipée des
.uiteurs, présente beaucoup de diffi-
cultés pour la détermination des es-
GYM
pèces , qui sont très-nombreuses , et
qui ne se trouvent ainsi réunies que
par la peine que les ichthyologistes
ont éprouvée, quand ils ont voulu les
diviser en genres établis sur des ca-
ractères solides et bien tranchés. »
Les genres qui composent cette fa-
mille sont, dans l'ordre analytique
de Duméril : Hydrangyre, Carpe, La-
béon , Cirrhine, Barbeau, Goujon,
Tanche , Able , Brème, Stoléphore ,
Athérine , Buro , Mené, Xystère ,
Dorsulaire , Serpe, Ciupée, Anchois,
Clupanodon et Myste. F. tous ces
mots, dont plusieurs ont été traités
comme sous-genres dans les genres
oii ils sont respective',nent réunis. F .
aussi Abdominaux. (b.)
GYMNOPTÈRES. Gymnoptera.
INS. Nom donné par Degéeret Schaef-
fer à tous les Insectes à ailes nues ,
sans étuis ni écailles, et placés dans
les ordres des Hyménoptères et des
NÉVROPTÈRES de Linné. F. ces mots.
(G.)
* GYMNOPTERIS. bot. crypt.
{Fougères. )^evxï\vAvà\ a proposé sous
ce nom un genre parliculiei de Fou-
gères ayant pour l\pe V Hemioniùs
rufa , Svpartz. Ce genre paraît être
le même que celui établi depuis par
Desvaux sous le nom de Gjmnogram-
ma; mais le nom de Bernhardi ayant
l'antéiiorilé , devrait être adopté de
préférence si le geme l'était. F.
Gymnogramme. (ad.b.)
* GYMiNOt^US. Bor. crypt. T'.
Gymnope.
* GYMNORHYNQUE. Gym-
norJiynchus. int. Genre de l'ordre
des Ccstoïdcs , ayant pour caractères :
le corps aplati , inarticulé , très-long ;
réceptacle du col subglobuleux; tête
munie de deux fossettes biparties et
armée de quatre trompes rélractiles.
Il ne renferme encore qu'une espèce
que Cuvier a fiit connaître sous le
nom de Scûîex gigas. Malgré l'auto-
rité de ce célèbre naturaliste , nous
croyons devoir adopter lopiniou de
Piudolphi, et nous pensons comme
lui que cet Animal oflVe des caraciè-
res trop particuliers, pour ne point
foi mer un genre distinct. Rudolphi
GYM
lui a donne le nom de Gyninorli^n-
t{ue rampant, Gyiitnorhynchus rep-
tans; c'est un Ver qui alleinl iusqu'ù
trois pieds de longueur; sa largeur
est d'une à deux ligues, sa couleur
l)lanclie, à l'exception du réceptacle
du col qui est jauuàlre. La Icte et les
trom|ies , prises euscndile, ont une
ligne et demie de longueur; la pre-
mière est subtétragoue , munie de
deux iossetles peu profondes , sépa-
rées eu deux parties par une petite
saillie longitudinale; elle ressemble
beaucoup à la tète d'un Bothi iocë-
])liale. Du rebord antérieur des fosset-
tes , sortent quatre trompes plus lon-
gues que la Icie, tétragones, à angles
arrondis , couvertes d'une iidinilé de
très-petites papilles rondes. Ces trom-
pes ne sont point armées de crocbet.i,
et leur extrémité libre est perforée.
Le col est quelquefois plus long que
la tèle; il se continue avec un récep-
tacle long de quatre à cinq lignes,
large de trois, de figure sphéroidaie
ou ovoïde , presque toujours de cou-
leur jaune, et destiné à contenir la
tête ou la faire saillir au dehors , sui-
vant la volonté de l'Animal. Le corps
est continu en arrière, avec la partie
postérieure du réceptacle; et dans ce
point, il est presque toujours con-
tracté; dans le reste de sa longueur,
il est à peu près égal , un peu aplati
ou presque cylindrique , contracté
dans quelques points. Vers son ex-
trémité postérieure, il s'amincit peu
à peu et se termine par une très-pe-
tite pointe un peu obtuse , et souvent
de couleur jaune. Toute la substance
du Gymnorhynque est molle et lio-
mogèue;coui'éeou déchirée par petits
fragmens, elle ne présente aucune
trace d organes internes ou d'œufs.
Ce Ver habite au milieu des chairs ;c
la Castagnole , dont il enveloppe les
faisceaux de mu.-cles, depuis la tète
'jusqu'à la queue. Rudolphi l'a obser-
vé à Niples, pendant les mois de juin,
de juillet et d'août, dans toutes les
Gastagnolcs qu il a ouvertes.
Des Entozooaires fort singuliers ,
paraissant avoir des rapports de forme
avec les Gymnoihyuqucs , out été dé-
To^rE VJI.
GYM
6û9
couverts ilaus les chairs d'un Héris-
son, d'une Musaraigne musquée, etc.
On en verra la description à l'article
VfiR comme d'un genre douteux.
(I-\M..X.)
*GYMNOSR. POIS. L'espèce d'Ho-
locentre désignée sous ce nom par
Lacépède, paraît , selon Cuvier , être
le même que son bodian à grosse tête.
(B.)
GYMNOSPERISTO\LVrL bot.
cuYi'T. (Mousses.) Dans sa premièie
classification des Mousses , Bridel
avait ainsi nommé la seconde classe
de cette famille, qui comprenait les
genres Sphagnum, Anyctangium ,
Gymnoslomum et Jnodontium. Le
même auteur a publié une nouvelle
classification qui rompt les groupes
formés dans la première. K. Mousîes.
(r,..N.)
* GYMNOSPERMIE. bot. piia^j
Linné , considérant comme des grai-
nes nues les akènes des Labiées et de
plusieurs autres Plantes, a donné le
nom de Gynospermie, d'un mot grec
qui en est la significition , au pre-
mier ordre de la Didynamie. (g..n.)
GYMNOSPORANGIUM.bot.
CRYPT. (• Urédinées. ) Ce genre , établi
par Hedwig , est l'un des plus remar-
quables de la famille des Urédinées.
Son aspect l'éloigné même d'abord
de cette famille; mais ses caractères,
mieux observes, prouvent qu'on doit
l'y ranger. Les Plantes qui le compo-
sent, ressemblent intérieurement à
imeTrenielle; elles sont, comme ces
Champignons, d'une consistance gé-
latineuse, d'une forme souvent iné-
gulière; elles sortent de dessous l'épi-
(lerme; mais la masse gélatineuse
dont elles sont composées, n'est que
la base qui sert de supporl à des spo-
ridies pédicellées, divisées en deux
loges par une cloison transversale. Ce
caractère distingue ce gemedes Po-
c/isoma, c[ue Link en a séparés, et dont
la base cliarnue est formée par la réu-
nion des pédicciles simples et paral-
lèles, qui supportent des sporidies
divisées en plusieurs cloisons. Le
genre Gy mnospoi angium ne renfer-
ma
(ilO
GYM
me conséquem ment plus qu'une seu-
le espèce, le Gymnosporangium juni-
perinum, que Linné avait placé dans
le genre ïreinelle, à cause de la
«consistance gélatineuse quil présen-
te. Cette Plante esit d'une forme ii ré-
gulière, plitosée, d'un beau jaune.
Elle croît sur les rameaux du Gene-
vriercommunetdu Genévrier Sabine.
Le Gymnosporangium fuscum y D.
C, elle Gymnosporangium clavariœ-
-/ÔA/we ,fontpartie du genre Podisoma.
V. ce mot.
Persoon avait rapporté toutes ces
Plantes au genre Puccinia , dont elles
sont en effet assez voisiues , puis-
qu'elles n'en diffèrent que par la con-
sistance gélatineuse et l'adnéi ence des
(ilamensqui supportent les sporidies.
(ad. b.)
G YMNOSTACHYS. bot. phan.
Genre constitué parR. Brown (Prodr.
F/or. Nov.-Holland., i , p. 537 ) qui
l'a placé dans la seconde section de
la lamille des Aroïdécs , section à
laquelle ce savant a donné le nom
d'Orontiacées. Il appartient d'ail-
leurs à la Tétrandrie Monogynie ,
L. , et il offre les caractères suivans :
spathe petite , carénée ; spadice cy-
lindracé , entièrement couvert de
fleurs; périanthe à quatre divisions
profondes; quatre étaraines insérées
à la base de celle-ci ; ovaire renfer-
mant un seul ovule pendant ; stig-
mate sessile, en forme'de sphyncter;
baie bleue , nue , contenant une grai-
ne munie d'albumen et d'un em-
bryon renversé.
Le Gymnostachys anceps , unique
espèce du genre , croît près du port
Jackson dans la Nouvelle-Hollande.
C'est une Plante herbacée, vivace,
possédant un port très-particuliei.
Sa racine est composée de tubercules
fusiformes et fascicules. De ses feuil-
les radicales , munies de nervures et
allongées , comme celles des Grami-
nées , s'élève une hampe nue et dont
la forme est anguleuse et ancipi-
tée. Les spadices , situés au sommet
de la hampe , sont fascicules , grêles ,
Eédonculés , soutenus chacun par une
ractée (spathe) aiguë, carénée, à
GYM
peine plus longue que le pédoncule.
(G..N.)
GYMNOSTOME. Gymnostomum.
BOT. CUYPT. {Mousses. ) Hedwig avait
d'aijo'.d réuni «ans ce genre toutes
les Mousses dont l'orifice de l'urne
est nue; il en a ensuite séparé lui-
même les deux genres Jnyctangium
et Hedwigin ; mais il a varié sur les
caractères qui seivent à définir ces
deux genres; depuis, on a encore
formé aux dépens du genre Gymnos-
tomum , les genres Schistostega et
Hymenostumum. Tous ces genres
ayant été successivement séparés des
Gymnostomum , nous allons compa-
rer leurs caractères pour bien fixer
celui de ce dernier genre : dans \'^-
nyctangium , la capsule est latérale,
et la coiffe se fend de côté ; dans les
quatre autres, la capsule est termi-
nale; la coiffe est campanulée dans le
geure Iledwigia, dont Bridel a changé
le nom sans raisons suffisantes en
Schistidium ; elle est fendue latérale-
ment dans les genres Gymnostomum,
Hymenosto/numeX. Schistostega; enfin
dans ce dernier, l'opei'cule, au lieu
d'être entier, est divisé eu lanière*
rayonnantes. Quant aux deux genres
Gymnostome et Hyménostome, ils
diffèrent à peine , et i\ est encore dou-
teux si on doit les séparer : dans le
premier , l'orifice de Ja capsule est
tout-à-fait nue; dans l'Hyménoslome,
au contraire, elle est en partie fermée
par une membrane annulaire , en-
tière , plus ou moins large; dans quel-
ques espèces même qui forment le
genre Hyménostome proprement dit,
cette membrane couvre entièrement
l'orifice de la capsule. Il est cepen-
dant bien difficile de séparer les es-
pèces qui ont cette membrane entière,
de celles qui l'ont percée à son cen-
tre , et ces dernières, de celles dans
lesquelles on voit peu à peu cette
membrane se réduire à un anneau
membraneux très-étroit , qui borde
l'orifice de la capsule. Cette mem-
brane , en effet , ne paraît qu'un pro-
longement de celle qui tapisse inté-
rieurement les parois de la capsule ,
et qui semble former la coiumelle.
GYM
D'après ces consitlerations , il iioiis
ftamît preférahie de. ne pas sépaicr
e genre Hymënoslome du genre
Gyninostoine , ilaulaul i>lus que les
espèces de ces deu\ geiii'es ont les
plus grands ripports par leur port et
leuraspecî. On peut donc caracièri-
ser ainsi Icgcine Gjm/iostumi/m : cup-
sule (eiMiinale ; péristonie nu ou fer-
mé par une membrane entière, ou
percée d'un Irou circulaire dans son
centre ; coitt'e fendue latéralement et
se détaciiant ol)liquement.
On remarque dans ce genre deux
sections assez distinctes par leur port.
Dans la jn'cmière , qui est la plus
nombreuse en espèces , la tige est
simple, Irès-courle ; la soie est assez
longue, la capsule petite et lisse ; les
feuilles sont souvent crispées; toutes
les espèces de celte section sont assez
petites , et se rapprochent beaucoup
par leur port des f/'eissia, tellement
même , que sans l'inspection des cap-
sules, il est irès-difficile de distinguer
le Gymnostomum microslumum du
ff'eissia co/itroversa. C'est à cette sec-
tion qu'appartiennent tontes les es-
pèces qui forment le genre Hymerioi>~
tomiiin de quelques auteurs. La plu-
part croissent sur la terre ou sur les
murs ; la seconde section renferme
quelques espèces dont la lige est ra-
meuse et assez longue; elles croissent
en général dans les montagnes, sur
les rochers humides, oii elles forment
des touffes épaisses et serrées. Tels
sont les Gymnostomum taponicum ,
curvi/ostnim. Plusieurs de ces espèces
ont la capsule striée. (ad. b )
* GYMNOSTRUM. BOT. phan.
Necker [Elein. Bolan., i , p. 224) a
substitué ce nom à celui de Guapira
donné par Aublet. /^. ce dernier mot.
(G..N.)
GYMNOSTYLE. bot. puan. Ce
genre de la famille des Synanthé-
rëes , élabli par le professeur Jus-
sieu , (Annales du Muséum d'His-
toire naturelle) , a été réuni par R.
B:o^yn au genre Saliva de Ruiz et
Pavon. Plusieurs botanistes , notam
ment Kuntli ( Nov. Gêner, et Spec.
G Y. M
Gii
Plant, œquin. T. iv, p. Soa), s'étant
cimformésà cette décision, nous ren-
vo\ons à ce mot pour en décrire les
caractères génériques, f". Soliva.
(O..N.)
GY iVnVOTL. (;j//:«o///6\voi.s. Genre
de la famille des Anguil'ormes , dans
l'ordre des JMalacoptérygiens apodes
deCuvirreldes Apodesdc Linné, dont
toutes les espèces liabilent les eaux
douces , soit des lacs , soit des fleuves
de l'Amérique méi idionale , sans que
l'on en ait retrouvé oucune daus qucl-
qu'autrc partie du monde que ce soit,
encore que Gmelin prétende qu'où
en rencontre en Afiiquc. Ces Poissons'
ont, comme les Anguilles , les ouies
en partie fermées par une mendiranej
mais cette membrane s'ouvre au-de-
vant des pectorales; l'anus est placé
fort en avant; l'anale sous la plus
grande partie du corps, et le plus
souvent jusqu'à l'extrémité de la
queue; mais la dorsale manque en-
tièrement. Les genres Aptéronotc et
Carape , formés aux dépens des Gym-
notes, n'ont été adoptés que comme
des sous-genres par le grand ichthyo-
logiste qui nous sert de guide. Le
geiu'e Noloptère , établi par Lacépède
pour le Gymnutus Notopteriis de Pal-
las et de Gmelin , doit être renvoyé
aux Harengs parmi les Clupes. J^.
NoTOPTÈRE au mot Cll^pe.
Le plus connu des Gymnotes , cé-
lèbre sous le nom d'Anguille électri-
que ou trembleuse, et de Torpille de
Ca\ enne ou de Surinam , a été le su-
jet de beaucoup décrits, et l'on en a
débité beaucoup de merveilles. C'est
au mot Poissons électriques, qui
terminera l'aiticle Poissons de ce Dic-
tionnaire, qu'on s'occupera de la sin-
gulière propriété qu'on lui attribue ,
et comparativement aveccelle quisin-
gularisa long-temps la Torpille; il
ne sera question ici des Gymnotes ,
que sous le rapport systématique et
de classification.
f Gymnotes vrats. Ils sont non-
seulenieut dépouivues de dorsaîes ,
mais n ont même pas de caudale dis-
tincte: leur peau paraît dépourvue
d'écaillés; Icuis iule^tins, plusieurs
6ï3 GYM
fois replicà , n'occupent qu'une cavité
médiocre dans le corps , et sont mu-
nis de nombreux cœcums ; ils ont
deux vessies aériennes dont l'une ,
cylindrique et allongée, s'étend beau-
coup en arrière dans un sinus de la
cavité abdominale, l'autre, ovale et
bilobée, de substance épaisse, occupe
le haut de l'abdomen sur 1 œso-
pbage.
Gymnote électrique , Gymnotus
electiicus, L., Gmel., Syst. Nat. xiii,
pars 3 , p. 1 1 38 ; Bloch , pi. 1 56 , En-
cycl.Pois., pi. 84, fig. 25. Si connu
par tout ce qu'en a récemment publié
Humboldt, et ce qu'en ava ient dit Mus-
senbroëck et Prieslley (qui le confon-
daient avec noire Torpille), Gurailla ,
Gionou , Hunier , La Condamine , In-
gram , Bajon , Gravesand, Allaman ,
Schillmg, Vanderlott, Séba , Ban-
kroft , Wdlamson , Garden , Walsh ,
Pringle, Bruant, Collins-Flagy , La-
cépède, etc.; si connu, disons-nous,
le Gymnote électrique fut observé
pour la première fois à Cayenne en
J677(et non en 1671 ) parl'astronome
Kicher. Il est très-commun à la
Terre-Ferme, dans les rivières d'A-
puré, delà Meta et de l'Orénoque.
îl en existe une telle quantité dans
les environs de Calabozo près d'Uri-
tuca, que, selon Humboldt, on a été
obligé d'y renoncer à un gué oii ces
Animaux attaquaient les Mules elles
Chevaux de monture, elles faisaient
noyer en déchargeant leur appareil
galvanique dans leurs jambes. Il en
a déjà paru de vivans dans trois occa-
sions en Europe. Eu 1778, cent ans
(à peu près) après la découverte de
Riclier , Walsh en observa un indi-
vidu à Londres ; au commencement
de 1797, on en transporta un à Stoc-
kholm ; récemment , nous eu avons
vu un à Paris où la multitude des
expériences dont il fut l'objet causa
promplcmenl sa mort. Soit que ces
Poissons dépaysés eussent perdu de
leur vigueur, soit que le voyage les
ait fatigués , leur effet électrique a
paru bien au-dessous de tout ce qu'on
en raconte, lorsqu'en liberté ils par-
courent les eaux de leur patrie, sous
GYM
un ciel brûlant qui développe en en»
de grandes forces. Mais l'amour du
merveilleux n'a-t-il pas fait un peu'
exagérer celte puissance qu'on a com-
parée à celle du carreau fulminant?
Est-il bien vrai qu'un Poisson soit ca-
pable de tuer sur-le-champ les plus
vigoureux Quadrupèdes ? Nous exami-
nerons la probabilité de telles asser-
tions au mot Poissons Électriques oii
nous avons déjà renvoyé. Le Gymnote
dont il est question , ordinairement
longdedeuxpieds, atteint jusqu'à une
toise ; sa chair , que plusieurs auteurs
ont dit être délicate et savoureuse ,
est au contraire de médiocre qualité ,
visqueuse et fétide ; aussi les pauvres
nègres esclaves sont-ils à peu près les
seuls qui la mangent. On ne voit con-
séquemnient pasdans quel dessein les
naturels du pays, qui n'en tireraient
aucun parti, en feraient de ces grandes
pêches dont ils lacoutent des circons-
tances merveilleuses.il n'est pas na^
turel qu'on force, par exemple, à l'ai-
de de pénibles battues , des troupes
de Chevaux à entrer dans les marais
oii sont les Gymnotes , pour que
ces Poissons , se fatiguant à les tuer,
demeurent ensuite sans défense con-
tre les Hommes. Que feraient les pê-
cheurs de leur capture? Ne seraient-
ils pas bien mieux payés de leurs pei-
nes en prenant les Chevaux même, ne
fvit-ce que pour en vendre les peaux,
dont une seule vaut mieux que tous
les G^'mnotes ensemble? Quoi qu'il
en soit, il nous semble qu'il y a un
peu de poésie à nous représenter « le
formidable Gymnote , cylindrique et
serpenliforme , habitant les fleuves
immenses qui coulent vers les bords
orientaux de l'Amérique méridionale,
dans ces régions brûlées par les feux
de l'atmosphère et sans cesse humec-
tées par l'eau des mers et des rivières;
oli la terre est prodigue de Végétaux
vénéneux et d'Animaux nuisibles,
impurs habitans des savanes noyées...
où quoique le Poisson porte le nom
d'Anguille, il se ressent de la na-
tiue du climat sous lequel il est
destiné à vivre... ; attaquant de loin
et renversant d'une seule comraolioB
les Hommes et même les Chevau^t les
plus vigoureux...; d'aulant plus re-
doutable que , doue d'oigaues de na-
tation trés-cnergiqucs , le G^mnole
est, dans un espace de temps incal-
culable, transporté près de sa proie
oa loin de ses ennemis, etc., etc.. Cet
Animal, continue l'auteur de son
histoire dans le Dictionnaire des
Sciences naturelles, vit dans les petits
ruisseaux et les mares que l'on trouve
«à et là dans les plaines immenses de
Venezuela.. » Or, comment , dans les
petits ruisseaux, peut-il exercer ses
très-énergiques organes natatoires et
sa formidable puissance au point oii
on le prétend? Encore une fois , les
merveilles de la nature n'ont pas be-
soin d'un coloris d'exagération pour
provoquer l'admiration des bons es-
prits : tenons-nous en aux faits.
Iliimboldt ,que l'on doit consulter
sur l'histoire des Gymnotes (Obs.
Zool. , p. 49 et suiv. ), en décrit une
seconde espèce , le Gymnotiis œqiiila-
hiatus {loc. cit., pi. 10, n" 2 ,, qui n'a
point de vessie natatoire postérieure ,
n'atteint guère que trente pouces de
longueur , a les mœurs de la précé-
dente, sans jouir de sa propriété gal-
vanique , et se trouve aux environs de
Santa-Fé de Bogota.
ft G.\RAr£ , Carapus. Ils ont le
corps plus comprimé que les vrais
Gymnotes, la peau écailleuse et la
queue s'amincissant beaucor.p en ar-
rière. Le PuTAOL de Lacépède , Gym-
notus fasciatus , Gmel. , loc. cit. , p.
iiSy; G. brac/iyurus, Bloch , pi. 167,
f. I i — le Carape , Encycl. Pois. , pi.
24, fig. 82, n. 2; Gymnotus macrurus^
Bloch, pi. 1.57, f. 2; G. 6'a/û;/>o,Gmel.,
loc. cit. , 1 1 36; — le Gymnotus albus,
Gmel., loc. cit., p. 1107, Séba, T.
in, pi. 32, f . 3 ; — et le Museau long ,
Eucycl. Pois., pi. 25, fig. 80, Gymno-
tus rostralus,Gmc\.,loc. c//. ,p. iiog;
Schneider, pi. 106, sont les espèces
connues de ce sous-genre.
fff ApTÉRONO'ffi, ylpteronotus. Ils
ont leur anale terminée avant d'arri-
ver au bout de la queue qui porte
une nageoire particulière. Sur le dos
est un filament charnu, mou, couché
GYM
6i:
dans un sillon creusé jusqu'à l'cxlré-
mité lie la queue , et retenu dans ce
sillon par des lilets tendineux qui
lui laissent quelque liberté; organi-
sation très-singulière, dit Cuvier , et
dont on n'a pu encore deviner l'u-
sage; la tète, oblongue et comprimée,
est recouverte il'unc peau qui ne
laisse voii' ni les opercules ni les
layons. Le reste du corps est écail-
le,ux; les dents sont en velours et à
peine sensibles sur le milieu de cha-
cjue mâchoire. Le Passan , Enc\cl
l'ois. , pi. 24 , fig. 82 , n. 3; Gymnotus
alhifruns de Pallas eldeGmelin [loc.
cit.,^. 1 1 39), représenté par Lacépède
(T. II, pi. 4, fig 3) , est la seule es-
pèce connue d'Aptéronote Elle se
trouve à Surinam oii elle ne dépasse
guère un pied de longueur, el n'a
nulle réputation électrique. (b.)
GYMiNOTES. Gymnota. ckust.
Latreille avait établi sous ce nom
une tribu de Tordre des Brancbiopo-
des , comprenant les genres C^clope,
Polyphème et Zoé, qui sont compris
(Règn. Anim. de Cuv. ) dans la sec-
tion des Lophiiopes. f"'. ce mot et
Branchiopoues. (aud.)
GYMNOTÉTRASPERME. bot.
PHAN. C'est le nom que Boerhaave
donnait au fruit des Labiées et des
Borraginées. (b.)
GYMlNOTHORAX. rois. (Blain-
ville.) r. Murène. "
GYMNpTRIX. BOT. puan. Genre
de la famille des Graminées et de la
ïriandrie Digynie , L., établi par
Palisol-Beauvois [ Agrostogr., p. 59 ,
tab. 18, f. 6) et adopté par Kunlh
[NoiJ. Gêner, et Spec. Plant, œquin.
ï. I, p. Il 2) qui l'a ainsi caractérisé :
épilleis biflores.', solitaires , entourés
d'un involucie composé de soies nom-
breuses et caduc-, la fleur supérieure
hermaphrodite, l'inférieure neutre;
lépicène à deux valves membraneuses
et mutiques ; valves de la gluine mu-
tiques , au nombre de deux dans la
fleur hermaphrodite , unique dans la
fleur stérile; deux écailles hypogy-
ncs; trois étaniines; deux styles à
6i4
GYN
stigmates plu;neux. L'axe clés fleurs
n'est pas articulé ; il poi le des épis
solitaires ou ternes. Ce genre est ibr-
nié aux dépens du Pennisetum de Ri-
cîiard , et se compose de trois espèces
dont la princij aie, Gymnotrix Tliua-
rii , est indigèiie des îles Maurice et
Mascareigne. Les deux autres espèces
ajoutées à ce genre par Kunth ( loc.
cit.) habitent le Mexique et le Pérou.
Il les a décrites sous le nom de Gym-
notrix crinita et de G. tristacàya.
(G..N.)
* GYMNOTUS. rois. /^.Gymnote.
* GYMNUPiA. POIS. Yan-Hasselt ,
naluralîste hollandais, propose sous
ce nom l'établissement d'un genre
nouveau pour le Raja micrura de
Schneider. Valenciennes pense qu'il
ne saurait être adopté. V. Raie.
(B.)
GYNANDRIE. Gynandria. iîot.
PHAN. Vingtième classe du système
sexuel de Linné, qui renferme les Vé-
géiaux dont les étamines et les pistils
sont soudés ensemble et forment un
même corps. Linné l'a divisée en sept
ordres, selon le nombre des élamines,
savoir : i° Gynandrie Diandrie; 2"
G. ïriandrie"; 5" G. Tétrandrie ; 4°
G. Pentandrie; 5° G.Hexandrie; 6^
G. Décandiie; 7 '^ G. Polyandrie.
Plusieurs de ces ordres doivent être
supprimés, parce que les genres qui
y ont été rapportés appartiennent à
d'autres classes. P^. Système sexuel.
(A.R.)
* GYNANDROPSIS. bot. phan.
Genre de la famille des Capparidées ,
établi aux dépens du Cleo/ne de Lin-
né par le professeur De Candolle
{Prodr. Syst. iiat. T. i, p. 207) qui l'a
ainsi caractérisé ; calice à quatre sé-
ales étalés ; corolle de quatre péta-
es; torus allongé ; six étamines mo-
nadelphes autour de ce torus , et li-
bres à son sommet ; silique portée
dans le calice sur un pédiccUe placé
au sommet du torus. Ce genre se
compose de neuf espèces indigènes
tles climats équatoriaux de l'Améri-
que méridionale et de l'Afrique. On
distingue parmi elles les Gynandrop-
&is sessi/olia ei triphylla , qui étaient
f.
GYN
le Ckome tripàyl/a, L., les O, penta-
phytla et G. speciosa. Cette derniè-
re Plante a été figurée et décrite par
Kunth {]S/ov. Gêner, et Spec. Plan t.
œquin. T. V, p. 84, tab. 456). (g..n.)
■^GYNÉCANTHE. bot. piian.
(Pline, j Syn. de Bryone. (b.)
GYNEHETliRIA. bot. piian. Et
non Gynliateria Ce genre de la fa-
mille des Synanthérées ,Corymbifères
de Jussieu , établi par Willdenow ,
est le même que le Tcssaria de Ruiz
etPavon , réuni par Kunth au Conyza
de Linné. J^. Tessarie el Conyze.
(O..N.)
* GYNEME. Gynema. bot. phan.
Genre de la famille des Synanthérées,
Corymbifères de Jussieu, et delà Syn-
génésie superflue , L., proposé par
Rafinesque-Smaltz {Flora JLudovi-
ciana, New-York, 1817), et composé
de trois Plantes que H. Cassini soup-
çonne n'être pas congénères. La \jïe-
mière, Gynema balsamica ., Rafin.,
croît dans les forêts de la Louisiane ,
oiiles sauvages là considèrent comme
un puissant remède stomachique et
sudorifique. C'est une belle Plante
dont l'odeur est fortement aromati-
que , et qui a de l'analogie avec le
Conyza camphorala. D'après la des-
cription très-imparfaite de cette Plan-
te, PL Cassini a lieu de croire qu'elle
doit appartenir au genre Pluchea
qu'il a proposé dans le Bulletin de la
Société Philomatique de février 1817.
Les deux autres Plantes, Gynema
argentea et G- microcephala , crois-
sent aussi dans la Louisiane. Elles
doivent être rapj^ortces au genre
G/iaphalium selon Cassini. L'obscu-
rité qui règne sur le genre Gynema
nous empêche d en exposer les ca-
raclères. (g..n.)
GYNERIUM. BOT. phan. Genre de
la famille des Graminées et de la
DiœcieTriandrie, L., établi par Hum-
boldt et Bonpland (Plantes équinoxia-
les, T. 11 , p. 112, tab. J i5) qui l'ont
ainsi caractérisé : épillets biflores, les
mâles et les femelles sur des indivi-
dus séparés; lépicène à deux valves;
glume aussi à deux valves subulées,
GYN
1 inft'rieurc ornée à la base île pi)ils
très-longs; écailles liypog)'iies nul-
les'.'deux élauiiiies ; deux styles sur-
montés ilcsliginates en goupillon. Ce
genre a beaucoup de lapports avec
\' Aniiulo , dont il dilî'ère essen-
ticlleineul par ses tleurs dioïqucs. Le
Gyiicriiim saccluitv'ulcs , Hunib. et
Boupl.jCSt une belle IMniitc tiui ac-
3uiert jusqu'à six mètres de hauteur ,
ont les cbaunies, d'un diamètre ti ès-
considérable , portent des feuilles
très-longues et garnies sur les bords
de dents épineuses. Les Heurs sont
disposées en paniculcs touffues et
Irès-rnnicuses. Celte belle Gir.minée
croît dans les lieux humides près de
Cumana, dans la Guiaue et à Saint-
Domingue. Elle a été nommée Ârun-
do sagUlatQ. par Persoon et Gyneriuni
sagiltatum \>i\v Palisol-Beauvois-
(G..N.)
* GYNESTE. Gynestum. bot.
PiiAN. Ce nouveau genre , de la fa-
mille des Palmieis, a été constitué
par Poileau (Mém. du Mus. , b'^ cahier
de la 5"^ année) et ainsi caractérisé :
Heurs dioïques ou rarement monoï-
ques sur des régimes distincts; une
spatlie monophylle existe à la base
du spadice qui est -impie ourameux.
Dans les tleurs maies, le calice offre
trois divisions profondes ; la corolle
est trifjdB, tubuleuse ; six étamines
dont les filets sont monadelphes à la
base , libres , divcrgens et léfléchis
au sommet , portant des anthères sa-
gittées, à lobes très-écartés. Dans les
ïleurs femelles , le calice et la corolle
ressemblent à ceux des mâles , mais
ils sont un peu plus grands ; un pliy-
costème tubuleux, cylindrique, plus
long que la corolle , et que l'on t^on-
sidèie comme le représentant des éta-
mines , entoui e l'ovaire à la base du-
quel naît le styhî ; celui-ci fait saillie
hors du phycostème et porte trois
stigmates aigus et en crochet. Le
fruit est une petite drupe globuleuse
ou ovée , crustacée , lisse , légèrement
charnue à l'extérieur, et uniloculaire.
L'embryon est placé à la base de la
graine. Ce genre a été réuni au Geo-
noma de Willdenow ^par Martius
GYN
()i.f>
{Gêner, l'ain. Palm., |). i5); mais
l'inci-rtitude des caractères assignés à
ce dernier genre , nous empêche d'a-
(lopler une semblable réunion. Z-^.
GÉono.me. Poiteau a décrit et figuré
avec soin 'Joe. cit. , tab. 1,2, 5 , 4 et
5) cinq espèces deGynestes, toutes
indigènes de la Guiane, et prm-
cipalement des bords de la Mana.
Les Gyuestes, auxquels les habi-
lans donnent le nom de WouAiES ,
pullulent du pied et croissent dans
les lieux frais, à l'ombre des grands
Arbres. Leurs fruits sont trop pe-
tits pour être mangés. Ou fait avec
leurs tiges , des cannes , des ba-
guettes et des lattes plus ou moins
solides. Les feuilles des Gynestum ha-
ciilij'erum et G. acaitle , remarqua-
bles par leurs cxtiémités bifides ou
Iburchues , servent à faire d'excellen-
tes couvertures pour les cari els. Quel-
ques-uns de ces Palmiers sont de vé-
ritables nains dans leur famille; il
en est {G. strictum et G. acaule) qui
n'ont pas plus de huit décimètres de
hauteur , de sorte que c'est une chose
curieuse, que de voir dans les her-
biers im de ces Palmiers tout entier
avec ses feuilles fourchues et ses ra-
cines proportionnellement plus gros-
ses que celles des grandes espèces.
(G..N.''.
GYISHETRIA. bot. phan. Pour
Gyneheteria. V. ce mot.
* GYîNICIDA. BOT. PH\N. Le genre
Mesemhry anthemum rie Linné ayant
été subdivisé par INecker {F.lem. Bo-
tan. 2, p. 81) , le nom de Gynicida a
été donné à l'une des subdivisions:
(G..N.)
* GYNIZE. Gy/iizi/s. bot. phan.
Le professeur Richard père ( de Orch.
Fùiropœis, p. 10) a proposé ce nom
pour désigner la principale partie du
stigmate des Orchidées, qui est placée
à la face antérieure du gynostème, et
formée d'un tissu glandulaire qui sé-
crète une humeur visqueuse. F.
Orchidées. (g..n.)
* GYNOBASE. Gynobasis. bot.
jHAN. Le professeur De Candolle a
donné ce nom à la baae du style qui ,
6i6 GÏN
dans certains ovaires mulliloculaires
et monost^les, transmet la féconda-
lion aux ovules renfeiméà dans les
loges qui lui sont adhérentes. Les
Ochnacées présentent Irès-manifes-
temcnt cet organe. Auguste de Saint-
Hilaire , dans son premier Mémoire
suc le Gynobase (Mém. du Mus. T.
X, p. 129) le regarde comme une dé-
pression très-considérable de l'axe
central. Indépendamment des Ochna-
cées , ou on le trouve constamment ,
quelques espèces éparses dans les la-
milles des Maipighiacées, des Malva-
cées et des Sapindacées, 1 offrent aus-
si , tandis que les Simaioubées oii on
l'avail indiqué, ne possèdent qu'un
Gynophore surmonté de plusieurs
ovaires munis chacun d'un sîyle. La
présence du Gynobase ne peut donc ,
aux yeux d'Auguste Saiut-Hilaire ,
avoir assez d'importance pour servir
à former une des divisions présumées
de la treizième classe de Jussieu.
(G..N.)
GYNOBASIQUE. bot. phan. Ce
nom a été donné par Mirbel au nec-
taire placé sur le réceptacle , et resser-
ré sous l'ovaire , comme dans les La-
biées et les Rutacées, etc. C'est par
le même terme que De CandoUe a
désigné les fruits nommés Cénobions
par Mirbel. V. Ce mot. (g..n.)
*GYNOCARDIE. Gynocardia.
BOT. PHAN. Genre de la Diœcie Po-
lyandrie, L. , établi par Roxburgh
( Coromand., vol. 4, p. gS) qui a ainsi
lixé ses caractères essentiels : fleurs
dioïques; les mâles ont un calice à
quatre ou cinq lobes , et une corolle
à cinq pétales insérés, ainsi que les
filets ries étamines qui sont nombreu-
ses, sur le réceptacle, et munis à leur
base d'écaillés ciliées, moitié moins
grandes qu'eux , et ressemblant à de
petits pétales (nectaires, L. ) Les
fleurs femelles sont un peu plus gran-
des que les mâles ,et composées com-
me elles d'un calice, d'une corolle et
de cinq nectaires. L'ovaire , entouré
de neuf ou dix fdets pinnatifides , et
velus au sommet, est supère et sur*
monté de cinq stigmates presque ses-
GYN
siles , sagittés en cœur; il est unilocu-
laire , et contient des ovules nom-
breux , attachés à cinq placentas in-
lervalvaires. Le fruit est une baie
uniloculaire , remplie de plusieurs
graines, dont l'embryon est pourvu
d'albumen , et la radicule a des direc-
tions variées. L'auteur de ce genre a
indiqué ses affinités avec les Cappari-
dées de Jussieu ; mais les singuliers
caractères qu'off"rent les enveloppes
florales et la structure des graines „
s'opposent à ce rapprochement. Aussi
ne le trouvons-nous pas compris dans
la famille des Capparidées qui fait
partie du premier volume du Prod/o-
mus publié récemment par le profes-
seur De Candolle.
Le Gynocardia odorata y Roxb. ,
loc. cit., tab. i«99 , est un Arbre à peu
près grand comme notre Sycomore
[yJcerPseudu-Flatanus). Il croît dans
les Indes-Orientales, district de Sil-
let. Les habitans emploient ses grai-
nes, qu'ils nomment Cliaidmougrl et
Petarcurrah , contre les affections de
la peau , en les fiisant cuire avec du
beurre, et frottant de cette soi te d'on-
guent les parties malades. (g..N.)
* GYNOCIDIUM. BOT. crypt.
Necker a donné ce nom à un petit
renflement qui se trouve à la base de
la soie des Mousses. (&..N.)
* GYNOON. BOT. PHAN. Genre
de la famille des Euphorbiacées et
de la Monœcie Tiiandrie , L. Ses
fleurs sont monoïques; dans les mâ-
les , on observe un calice quinqué-
parti , trois étamines , dont les filets
courts, soudés inférieurement, libres
plus haut, portent les anthères adnées
a leur face externe, un peu au-dessous
de leur sommet. Les fleurs femelles
présentent dans un calice à six divi-
sions , un pistil dont l'ovaire glo-
buleux, marqué de six sillons, ren-
ferme trois loges contenant chacune
deux ovules , et dont les stigmates
sont très-remarquables par leur for-
me; c'est celle d'un segment d'ovoïde,
et ces trois stigmates , soudés entre
eux dans le commencement de la flo-
raison, constituent une masse unique
GYN
deux fois plus considérable que l'o-
vaire, et qu'on prendriùt volontiers
pour lui. Li; tViiit n'est p.is connu.
Nous .avons établi ce genre ( de
Euphorb. Tentamen, pag. 18 , tab. 5-
9) d'après une Piiinti; origuiaiie de
l'île de Ceylan. Sa tige e.->t ligneuse ;
ses feuilles sont alternes, munies «le
deux stipules , e7itières, coriaces , gla-
bres; ses lleuis disposées en faisceaux
axillaires, qu'accompagnent plusiems
bractées, et qui renferment quelques
fiîmelles entremêlées avec des mâles
en plus grand nombre. (a. d. j.)
GYNOPHORE, Gynophorum. bot.
PHAN. Espèce lie support qui s'élève
du fond du réceptacle et soutient le
pistil. Linkla aussi nommé Carpopho-
re {Carpophurum). Le Thécaphore
{Thecaphorum, Ehr. , Basigyniumy
Rich.), cl le l'olyphore [Pulyphorum,
Ricli.), sont des modifications de cet
organe qui ue supporte qu'un ovaire
dans le premier cas , et eu porto au
contraire plusieurs dans le second.
On a proposé de restreindre le mol de
Gynopbore à la partie saillante du
réceptacle qui ne soutient que le pis-
til ; inais dans certaines Plantes (6Veo-
me , Passiflura, Silène), ce prolonge-
ment porte également les étamines et
la corolle; il est vrai qu'on a proposé
d'imposer des noms particuliers ,
comme ceuxd'Anlhophore, de Gono-
phore , de Torus , de Podogyne, etc.,
aux supports intérieurs des organes
floraux. Mais Auguste de Saint-Hilaire
(Méra.du Muséum, T. X , p. 129) s'est
élevé contre cette abusive raultipîica-
lion des termes , et a prouvé que les
diverses expressions par lesquelles on
a voulu désigner plus exactement les
différentes variations du Gynopbore,
n'indiquaient toujours qu'une saillie
plus ou moins grande uu réceptacle
de la fleur. (g..n.)
GYNOPLEURA. bot. phan. Nom
donné par Cavanilles [Icon. rar., p.
52, tab. 075) à un genre décrit anté-
rieurement par Ruiz et Pavon sous
le nom de Hlatesherbia. V. ce mot.
(G..N.)
GYNOPOGON. BOT. PiiAN. Genre
GYP 617
de la famille des Apocynécs et de la
Pentnndiie Digynie , L., établi par
Forsier ( Gêner. .î6, et Prodiom. 19),
et présentant les caiactères essentiels
siiivans : calice fort petit à cinq divi-
sions ; corolle hypocratéiifoime , nue
à son orifice ; cinq étamines non sail-
lantes ; deux ovaires surmontés de
deux styles presque connivcns et de
stigmates obtus; deux diupcs pédi-
cellées, dont une avorte souvent,
renfermant un grand nombre de grai-
nes qui n'achèvent pas leur maturité,
à rexce[>tion d'une seule ; cetie graine
est munie d'un albumen corné et d'un
embryon dressé ou légèrement cour-
bé. Rob. Brown {Pivdr. Flor. Isuu.-
Holland., p. 471 ) a changé le nom
de ce gcnie en celui d'yi/yxia; il en a
décrit cinq espèces toutes originaires
de la Nouvelle-Hollande. Ce sont des
Arbrisseaux glabres, laclescens, gar-
nis de feuilles opposées ou verticil-
lées , coriaces et toujours vertes. Leurs
tieurs sont axillaires ou terminales,
blanches , souvent odorantes et quel-
quefois disposées en épis. Forster en
avait mentionné trois espèces sous les
noms de Gynopogon stellaturn , G.
yllyxia, G. scandens , qu'il avait re-
cueillies dans les îles de la Société et
des Amis. (g..n.)
• GYNOSTÈME. Gynoslemium.
B.)T. PHAN. C'est le nom que le pro-
fesseur Richard donne à cette partie
de la fleur des Orchidées qui porte les
étamines et le stigmate, et que les
auteurs désignent communément sous
le nom de Columna. f. Orchidées.
(A. U.)
GYNTEL. OIS. Nom donné à une
variété accidentelle de la Linotte, f^.
Gros-Bec et Gintei.. (dr..z.)
GYPAÈTE. Gypaetus. ois.i'ë'lorv.)
Genre de l'ordre des Rapaces. Ca-
ractères ; bec long et robuste ;
mandibule supérieuie convexe, ar-
rondie, élevée vers la pointe qui se-
courbe en crochet ; narines ovales ^
recouvertes de poils roides , dirigés
en avant; pieds courts et forts; qua-r
tre doigts , les trois antérieurs réunis
par une petite membrane avec l'in--
6i8
GYP
lermédiaire très-long ; ongles faible-
ment crochus, c«ux du doigt inté-
rieur et du pouce plus grands que
les autres ; première rémige un peu
plus courte que la deuxième et la
troisième qui sont les plus longues.
' Doués de la force et de la noblesse
des Aigles, mais partageant avec les
Vautouis l'habitude de se repaître
indilléremineut de chai'ogues et de
proies vivantes , les Gypnètes pou-
vaient naturellement prendie place
dans la méthode , entre le genre
Vautour et le genre Faucon ; en effet
l'ensemble de leurs caractères étant
mieux connu , les ornithologistes leur
ont définitivement assigné cette place.
Ces Oiseaux, -comme tous les Ani-
maux qui ne s'offrent que rarement
aux regards de l'IIomme , et qui sont,
en outre, remarquables, soit par une
taille gigantesque , soit par une con-
formation particulière , ont été sou-
vent l'objet des erreurs ou des récits
fabuleux du vulgaire : les uns out ra-
conté qu'ils les avaient vus enlever
des Quadrupèdes d'un volume beau-
coup supérieur au leur ; d'autres ont
dit avoir été témoins de combats en-
tre ces Oiseaux et des Hommes, dans
lesquels ceux-ci, ayant été vaincus,
étaient restés la proie des vainqueurs
qui les emportaient dans leurs aires
pour les déchirer plus à l'aise et faire
à leurs petits une distribution de
membres encore palpitans. Ces récits
outrés ou absurdes tendentnéanmoins
à accorder aux Gypaètes une force
extraordinaire ; les véritables obser-
vateurs qui ont été à même d'éclaircir
quelq>ues doutes relativement à ces
Oiseaux, disent qu'il n'est pas rare
de les voir enlever des Moulons, des
Chamois ou des Bouquetins , mais ce
n'est que sur ces Animaux très-jeu-
nes qu'ils fondent; lesadidtes savent
éviter parla ruse et l'agilité l'attaque
de ces ennemis redoutables qui, quoi
qu'on en dise , ne sont ni assez auda-
cieux ni assez puissans pour venir at-
taquer l'Homme ; du moins l'on n'en
connaît aucun exemple authentique.
Les Gypaètes ne vivent point aussi
îolitaires que les Aigles; ils se réu-
GYP
nissent quelquefois trois ou quatre
et parcourent ensemble les monta-
gnes, en chassant de compagnie, se
jetant tous à la fois, sans se la dis-
puter, siu- la proie que l'uu d'eux
a rencontrée. Ils choisissent, pour
établir leur nid, Taufracture la plus
inaccessible du rocher ; ce nid ,
d'une étendue considérable , se com-
pose de bûche! les entrelacées et ci-
mentées , en quelque sorte, par des
débris mous et infects de matières
putrescibles. La ponle consiste en
deux œufs blancs, tachetés de brun,
et dont la surface est parsemé d'aspé-
rités. Les parens élèvent leurs petits,
les conservent assez long-iemps près
d'eux et les conduisent à la recherche
de leur nourriture.
Gypaète B.\RBU, Gypaètes barbatus,
Cuv. ; Viiltur barbatus et barbants ,
L. , La th. ; Vultiu- leitcocepkalus ,
Me^er; Fultur awews , Briss. ; Talco
rnagnus , Gmel. ; Vulturniger, Lath.;
Gypaètes melanocephalus , Meyer; le
Gypaète des Alpes de Savigny et le Gy-
paète d'Afrique ou Niser de Bruce.
Tête et partie supérieure du cou d'un
blanc sale ; deux raies noires , l'une
depuis la base du bec jusqu'au-dessus
des yeux, l'autre derrière les yeux
jusque sur les oreilles; scapulaires ,
dos et tectrices alaires d'un brun cen-
dré foncé , avec une raie blanche sur
la longueur de chaque plume; rémi-
ges et rectrices cendrées avec la lige
blanche ; dessous du cou et parties
inférieures d'un roux orangé ; queue
longue, très-étagée; bec et ongles
noirs ; pieds bleus ; iris orangé. Tail-
le, q^uatre pieds sept pouces. Les jeu-
nes, suivant l âge , ont la tête plus
ou moins noirâtre, les parties supé-
rieures noirâtres, tachetées de brun
clair; les inférieures d'un gris-brnn,
tachetées de blanc. D Europe , sur
les chaînes les plus hautes du Tyrol ,
des Alpes et des P_^rénées; commun
aussi en Egypte.
Gypaète caffre, Falco vultiirinus,
Lath., Levaill., Ois. d'Afriq. , pi. 6.
Tout le plumage noir , avec quelques
reflets brunâtres sur les ailes ; bec
jaunâtre ; cire bleue; iris brun ; pieds.
GÏP
jaunâtres; ongles noirs. Taille , Wois
jneds à trois pieds eUlcini. D'Afrique.
(nu..z.)
GYPAGUS. OIS. Svn. de Znpilotc,
genre clabli par Vieillot pour y
placer le roi des Vautours. V. C\-
TlIARTr:. (DK..Z.)
GYPOGERANUS. ois. ( Illiger. )
S^n. de Messager. V. ce mot.
(»R..Z.)
GYPSE. Gypsuni. GÉol. Mot con-
sacré pour designer les diverses varié-
tés de Chaux sulfatée qui se présen-
tent en masses assez considérables
dans la nature, pour être considé-
rées par les géognostes comme Ro-
ches e.-scnlieiles dans la structure
des montagnes cl de certains terraiiis.
Le Gypse paraît être, dans tous les
états oii il se trouve , le résultat d'une
préci[Mlation chimique , opérée dans
le sein d'un liquide qui tenait en dis-
solution les élémcns dont il est com-
posé ; il ne paraît jamais pvoir été
formé, comme beaucoup de Calcaires
et les Marnes, par voie de sédiment,
après une simple suspension de par-
tics; cette observation peut être faite
même siir les couches gspseuses qui
alternent avec de véritables dépôts
sédimcnteux. Le Gypse est donc tou-
jours plus ou moins visiblement cris-
tallisé. Quoique en général il le soit
d'une manièie confuse , sa structure
est quelquefois lame'.leuse ; les lames
dont il se compose sont tantôt trans-
parentes et nacrées, tantôt d un blanc
opaque translucide; d'autres fois il
est formé de fibres droites ou ondu-
lées , d'une ténuité extrême , qui imi-
tent la soie; on le désigne alors sous
le nom de Gypse fibreux ou soyeux ,
lorsque le Gvpse est compacte ou
grenu , on aperçoit toujours dans sa
texture la disposition cristallisée de
ses molécules. C est dans cet état qu'il
est nommé Albâtre gypseux. La va-
riété appelée niviforme, ne constitue
véritubicment pas une Roche , elle se
présente sous forme de rognons peu
volumineux , au milieu des masses
gypseuses: c'est la réunion d'une
multitude de petites paillettes ou la-
GYP
6«9
nielles d'un blanc de neige et nacrées,
qui ressemblent à des particules de
Talc. Le G}pse grossier ou Pierre à
Plâli e , est moins pur que les variétés
précédentes ; il a , plus (|u'ellps, l'ap-
parence de la Chaux carbonaléc en
masse , dont il ne peut êtie souvent
distingué au premier aspect, d'au-
tant plus qu'étant souvent iné'angc
avec cette dornièie substance, il tait
conamc elle elTervescence avec les
Acides que l'on emploie pour cher-
cher à le icconnaîlre. Le Gypse gros-
sier affecte plusieurs couleurs : il est
presque noir, rouge, bleuâtre, d'un
jaune sale ou blanc.
Le Gypse a été déposé à la surface
de la terre, à des époques très- dif-
férentes , et sa présence caractérise
des formations d-stincles ou des
Terrains particuliers. Il est en cou-
ches plus ou moins épaisses, ho-
rizontales ou inclinées, qui alternent
avec des Marnes argileuses ou cal-
caires; il accompagne presque tou-
jours les mines de Sel Gemme et les
sources d'eau s;dée ; le Mica , la Stéa-
tite, le Fer oxidulé , le Fer sulfuré ,
le Soufre, la Sélenile et la Chaux
anhydro-sulfatée, se rencontrent avec
les diverses variétés de Gypse, sui-
vant les terrains auxquels elles appar-
tiennent. On voit encore avec les mas-
ses gypseuses, des Silex cornés, delà
Chaux carbonatée compacte en frag-
mens, descristauxde Quartz, du Gre-
nat, de la Magnésie boiatéeet del'Ar-
ragonite. — Les couches de Gypse sont
quelquefois caverneuses ; Pallas , qui
a pénétré dans plusieurs excavations
naturelles de celte Roche , pense que
le froid qu'il a ressenti, est particu-
lier aux cavernes gypseuses. Les Gyp-
ses des formations modernes, ceux
qui par exemple constituent en grande
partie la colline de Montmartre et les
sommités correspondantes du bassin
de Paris , sont devenues célèbres par
les ossemens de Poissons, de Tortues,
de Crocodiles , d'Oiseaux et de Mam-
mifères , qu'ils renferment en grand
nombre, et qui se voient au milieu
même de bancs puissans formés par
voie de cristallisation confuse. Les
6i20
GYP
importaus travaux de Cuvier l'ont
conduit à reconnaître que parmi les
Mammifères de celle époque il en
existait plusieurs qui sont maintenant
inconnus sur Ja surface de la lene
( ^'. Anoplotherxum, Paloeothe-
RitTM, etc. ), et que les Poissons et les
Reptiles ressemblaient plus particu-
lièrement à ceux qui habilentles eaux
douces. Ces derniers résultats coïnci-
dent avec la présence des Coquilles
terrestres et d'eau douce, que l'on
rencontre aussi , soit dans les mêmes
Gypses, soit dans les couches mar-
neuses qui les accompagnent; et ils
appuient Topinion émise par Lama-
non, que ces derniers dépôts gypseux
ont pu être formes dans un lac.
Le Gypse grossier , privé de son
eau de cistallisation par une assez
forte chaleur , constitue le Plâtre qui,
délayé avec de l'eau ou gâché , forme
presque aussitôt une masse solide, en
absorbant cette eau pour lemplacer
celle qui lui a été enlevée par la cuis-
son. C'est celte propriété qui rend le
Plâtre ou Gypse cuit, si utile pour
les constructions. Le Plâtte est en-
core employé avec le plus grand
avantage en agriculture, principale-
ment pour l'amandemeni des prai-
ries artificielles. On s'en sert aussi
pour faire des moules et pour prépa-
rer avec de la colle une matière par-
ticulière assez dure pour prendre un
beau poli et imiter le Marbre ; on
emploie cette matière, dans les déco-
rations de bâlimens, sous le nom de
Stuc, r' . Roche et Terrain, (c. p.)
GYPSOPHILE. GypsophUa. bot.
PHAN. Genre de la famille des Caryo-
phyllées , et de la Décandrie Digynie ,
L., établi par Linné et ainsi caracté-
sé : calice campanule , anguleux et
formé de cinq pièces soudées et mem-
braneuses sur leurs bords; cinq pé-
tales ovales , non onguiculés ; dix éta-
mines; ovaire presque globuleux sur-
jnonté de deux styles à stigmates
/simples; capsule globuleuse, à cinq
valves , uniloculaire et contenant un
frand nombre de graines arrondies,
les Gypsophiles sont des Plantes her-
GYP
bacées , à feuilles connëes à la base ,
et à petites fleurs le plus souvent dis-
posées en panicules terminales. La
multitude de ces fleurs donne à quel-
ques espèces un aspect fort élégant ,
et sous ce rapport elles méi itéraient
d'être cultivées dans les jardins d or-
nement. Dans le Prodromus Regn.
f^eget. T. 1 , p. 5f)2 , Seringe en a dé-
crit trente-six espèces , distribuées en
deux sections. Lapremière(5^A«//z/w/7ï,
Sering. , mss. ), renferme toutes les
espèces dont les calices sont dépour-
vus d'écaillés. Le plus grand nombre
des Gypsophiles appartient à ce grou-
pe. Ce sont les espèces généralement
les plus élégantes ; elles croissent par-
ticulièrement dans l'Europe orien-
tale , en Hongrie, dans les parties mé-
ridionales de l'empire Kusse , et dans
le bassin méditerranéen. Les Gyp-
sop/dla fastigiata et miiralis sont
indigènes de la France. On rencontre
en grande quantité le long des tor-
rens des Alpes et des Pyrénées, le
Gypsop/iila repens, qui produit, dans
les localités, un très-joli effet avec le
JJnaria Alpina , et d'autres espèces
dont les graines sont enli'aînées par
les eaux du haut des montagnes. La
seconde section {Pelrorhagia , Sering. ,
mss. ) renferme quatre espèces dont
les calices sont munis à leur base de
deux à quatre écailles scaiieuses et
opposées. Le G. Saxifraga, que l'on
trouve en abondance dans lest et le
midi de la France , avait été placé
par Linné, dans sa première édition,
parmi les Diaiithus , à cause de ses
bractées calicinales. Dans une disser-
tation récente sur V À renaria tetra-
quetra (Anu. des Se. natur. 7 septem-
bre 1824), Gay a réuni à cette Plante
comme variété le Gypsophila aggre-
gata, L. (G..N.)
GYPSOPHYTON. bot. phan.
Adanson a emprunté des Grecs ce
nom qui désignait probablement le
Gypsophila repens , pour l'appliquer
à un genre" de Plantes fort voisines ,
qui se compose des Alsines , d'un
Géraiste et de quelques Arénaires.
(B.)
GYR
GYPSUM. MIN. r. Gtpse.
♦ GYPTIDE. Gyptis. bot. piian.
Sous ce nom, H. Cassini { BuUot. de
la Société Phiiom. , septembre 1818)
a proposé un groupe aans le genre
nombreux des Eupatorium. Sans
pourtant l'élever au rang de genre, il
en a ilécrit les espèces sous un uom
générique particulier. Voici les carac-
tères principaux qu'il lui a assignés :
involucre foi me d'écaillés irréguliè-
rement imbriquées, appliquées, co-
riaces , oblongues et striées inférieu-
rement , foliacées et arron.lies au
sommet qui se termine en pointe ; ca-
iathide globuleuse, sans rayons, com-
posée d'un grand nombre de fleurons
réguliers et hermaphrodites ; récep-
tacle nu et plane; ovaires oblongs ,
pentagones, surmontés d'une aigietic
très-plumeuse. L'auteur de ce sous-
genre a indiqué comme types deux
Plantes rapportées des environs de
Mentevideo , et qu'il a nommées Gjp-
fis pinnatijida et G. Commersond.
Li première était nommée à tort Eu-
patorium svphiœfulium dans l'her-
bier du professeur de Jussieu. (g..n.)
*GVRA.RIA. BOT. CRYPT. {Champi-
gnons ) Nom donné par quelques au-
teurs aux Tremelles à lobes diverse-
ment repliés, telles que le Tremetla
Mesenterica. f^. Tremelle. (ad. b.)
GYRASOL. BOT. PHAN. Pour. G i-
rasol. ^. ce mot. (b.)
GYRTN. Gyiinus. iNS. Genre de
l'ordre des Coléoptères , section des
Pentamères, établi pir Linné et ran-
gé (Règn. Anim. deCuv.)dans la fa-
mille des Carnassiers , tribu des Hy-
drocanthares , avec ces caractères dis-
liuctifs : antennes en massue , plus
courtes que la tète ; les deux pre-
miers pie !s longs , avancés en forme
de bras, les quatre autres très com-
primés , larges et en nageoires ; yeux
au nombre de quatre. Les Gyrins
sont remarquables par leur organisa-
lion extérieure. Leur corps est ovale
et en général très-luisant ; la tète,
qui est reçue dans le prolhorax , pré-
sente des yeux grands et divisés en
GYR 621
deux portions par les côtés tranchans
de la tète de manière à constituer
quaire yeux distincts ; deux .sont in-
férieurs , et l'Animal s'en sert pour
voir tout ce qui se passe au-dessous
de lui; les deux autres occupent le
somntet de la tête et rcç(nvent la lu-
mière d'en haut. Celte disposilion cu-
rieuse servirait seule à caractériser
les Gyrins , si d'ailleurs ils ne se dis-
tinguaient des autres genres par un
grand nombre d'à ulres particularités.
Les antennes occupent une petite ca-
vité au devant des yeux et se compo-
sent de neuf à onze articles , le second
est prolongé extéiieurement en une
so:te d'oreillette, les suivans sont
très-courts et réunis entre eux de ma-
nière à former une pelile masse fusi-
fonne légèrement courbée ; le labre
e.^t arrondi antéricuiemcntet villeux.
Les palpes sont petits, en général au
nombre de six. Les élytres sont bril-
lantes et prolongées jusqu'au dernier
anneau de l'abdomen qu'elles laissent
à découvert: les ailes membraneuses
sont assez développées ; l'Animal
s'en sert quelquefois pour voler; mais
il fait un bien plus grand usage de
ses pa'es. Ces appendices .sont des or-
ganes de natation fort bien conformés
pour ce but. La première paire de
pieds est grêle et longue ; la seconde
est très-large, aplatie et comme mem-
braneuse; elle est plus courte que la
paire antérieure et garnie d'une touf-
fe de longs poils; le Gyriu s'en sert
principalement comme d'aviron. La
troisièmepaii'e de pâtes est très-aplatie
et plus large que les pâtes intermé-
diaires ; on lui remarque des pro-
longemens foliacés dans l'intérieur
desquels se distinguent de fines tra-
chées. A l'aide de cet appareil, les
Gyrins nagent avec une grande faci-
lité. On les voit, dès les picmiefs-
jours du printemps et pendant tout
l'été jusqu'à la saison froide, par--
courir avec une vitesse inconcevable
lasiu'face des eaux. Ils se ticnncntor-^
dinairement réunis en petits groupes;
au moindre (langer, ils s'éloignent et
s'enfoncent quelquefois dans l'eau.
Léon Dufour a décrit et représenté-
6J3
G va
(Ann. des Se. nat. T. m, p. 218) l'or-
ganisation du c.mal intestinal de l'es-
pèce la plus coniniune. Le tube de la
digestion a quatre fois la longueur de
tout le corps. L'œsophage est gros ,
vu la petitesse de l'Iasecte. Le jabot
est très-lisse , sinipîement membra-
neux, sans aucune apparence de ru-
bans musculeux , soit en long, soit
en travers. Il n'est pas rare que la
portion de ce jabot qui pénètre dans
l'abdomen, offre un renûement laté-
ral de manière qu'alors l'œsophage
s'y insère tout-à-fait par côté. Léon
D'ufour a presque toujours trouvé cet--
te poche remplie d'une pâte alimen-
taire noiiâlre. Le gésier est ovale-
oblong, rénitent, élastique , et à Ira-
vers ses parois on reconnaît qu'il est
garni intérieurement de pièces bru-
nes, destinées à la trituration. Le ven-
tricule chylitique est court, hérissé
de grosses papilles conoïdes, bien
distinctes. L'intestin giêle est filifor-
me , remarquable par sa longueur
qui égale la ino.lié de tout le canal
digestif. Le cœcum n'est point laté-
ral comme dans les Dytiques; il est
peu renflé et séparé de l'intestin grê-
le par une légère contracture. Exami-
né à une forte loupe, on y découvre
quelques traces de plissures trans-
versales , ce qui, joint à la texture
membraneuse , le rend susceptible
d'être gonflé par l'air. Le même
auteur ( loc. cil. ) nous a donné
des détails fort curieux sur quelques
autres points de l'anaiomie tles Gy-
rins. Suivant lui, leurs testicules
sont tout autrement organisés que
ceux des autres Coléoptères carnas-
siers. Au lieu d'être formés par les
replis d'un vrisseau spermatique,
ils consistent chacim en un sachet
oblong , cylindroiJe , plus ou moins
courbé , obtus par un laout, dégéné-
rant insensiblement par l'autre en un
canal déférent oii l'on n'observe au-
cune trace d'épididyme et qui va s'in-
sérer dans la vésicule séminale cor-
respondante tout près de l'endroit oii
celle-ci s'unit à sa congénère pour la
lormation du canal éjaculateur. Ces
vésicules, au nombre de deux , sor:t
GYIl
longues , filiformes, diversement re-
pliées. L'armure copulatrice se com-
pose de trois lames principales, cor-
nées, allongées, droites, comme
tronquées à leur extrémité; les laté-
rales , qui sont les panneaux de l'in-
termédiaire, se terminent par des
soies blanches , assez roides , lon-
gues , épaissies vers leur base. La
pièce intermédiaire forme plus parti-
culièrement l'étui de la verge. Elle
est dépourvue de soies et offre dans
son mdieu une fente longitudinale
destinée à donner issue à la verge.
Quant à la femelle , chacun des ovai-
res est , d'après l'observation de Uu-
four , un faisceau d'une vingtaine de
gaines ovigères, lesquelle-. aboutis-
sent à un calice cupuliforme. Le vais-
seau sécréteur de la glande sébacée
est renflé , et ce renflement se termi-
ne par un petit filet tubuleux. Il s'a-
bouche à la partie postérieure du ré-
servou-; celui-ci est ovalaire. l^es cro-
chets vulvaires sont bruns et très-
ciliés.
Les Gyrins exhalent par les côtés
de l'anus une odeur infecte qui est
lournie par un appareil de sécrétion
particulier situé dans labdomen.
Les Gyiins s'accouplent à la surface
de l'eau, et les femelles déposent leurs
œufs sur les feuilles des Plantes aqua-
tiques. Les larves qui en naissent ^ont
hexapodes et ont le corps d'un blanc
sale et formé par treize anneaux ; les
trois premiers supportent les pâtes ;
les suivans sont remarquables cha-
cun par une paire de filets membra-
neux et coniques qui paraissent être
des organes respiratoires analogues
aux branchies des Ephémères. Uœsel
et Degéer ont étudié ces larves , mais
seulement dans leur premier état,
Modéer (Mém. de l'Acad. des Se. de
Stockholm) les a observées <lans leur
grand développement , et elles ne pa-
raissent pas alors avoir une organisa-
tion diflérente; les nymphes qu'il a
vues étant renfermées dans un petit
cocon que la larve avait formé sur des
roseaux en dehors de l'eau. L'In-
secte parfait saute dans l'eau aussitôt
qu'il est né.
GYll
On connaît p\us de vingt espèces de
Oyrins ; un grand nombre sont exoti-
ques ut ou ue trouve eu Fiance que
quatre espèces.
Le Gyjunnageur, G-natator, L.,
représenlé par Olivier (llist. nat. de.i
Col. T. m, u. il, pi. 1 , fil?. 1 , a-e),
peut être regarde comme le type du
genre. Il est le même que le Gy.
œneus de Lcach. On le trouve aux
environs de Paris. Lus «lutres espèces,
proptcs à notre pays, ont êlê décrites
par Fabricius sous les noms de ininu-
tus , xùllosus et striatus. (aud.)
GYRINOPS. BOT. PHAN. Sous ce
nom , Gaertner(6^e Fruct., Il, p. 276,
tab. i4o) a figuré et décrit un fruit
de Ceylan nommé f'alla par les lia-
bitans et pour lequel il a proposé de
former un genre particulier, quoique
les autres parties de la fleur fussent
ignorées. Voici les caractères essen-
tiels qu'il lui a attribués : calice in-
fère, monopliylle , cylindrique et
court ; corolle etétaniincsinconnucs ;
capsule compi imée , pédicellée , bilo-
culaire^ graines solitaires, piésentant
d'un côté une queue subulée.
R. Brown {Bot. of Congo ^ p. 24 ) a
essayé de classer le Gyrinops parmi
les ordres naturels. Il l'a placé, avec
Vylquitariad^c Lamarck, dans lanou-
velle famille desCbailletéesquiapour
t\pe le Chailletia de De Caudolle.
AlaLs ces deux genres devront former
une section particulière pour laquel-
le R. Brow^n a proposé le nom d'A-
QUILARINÉES {JquÙariliœ). (G..X.)
GYROCARPE. Gyrocarpus. bot.
PHAN. Ce genre, que les auteurs sys-
tématiques ont placé dans la Tétrau-
drie Monogynie , quoiqu'il fût réel-
lement polygame , a été établi par
Jacquin [Plant. Amer. , p. 282 ) , et
adopté par Gaertner , Pioxburgh et
Willdenow. R. ^\oyfn{Prodroni.Flor.
Nou.-Ho//and.'y. i,p. 4b4 ) l'a placé
à la suite des Laurinées , observant ,
dit-il , dans ce genre plus de rapports
avec les Plantes qui constituent cette
famille malgré l.i supérité de leur
ovaire , qu'avec les Myrobaumées ,
Ju>s , ouCombrétacées, 6r., dans Ics-
GYU «..-î
quellsb le professeur JiiSsieu(AnD. du
Mus. T. V , p. 125 ) voulait le faire
cnli'er. Cette opinion a été récem-
ment embrassée par notre collabora-
teur Kunth, dans son Sj/iopsia l'iant.
0/bi:>-^\uti , T. m, p. 397. Voici
les caractères iuiposés à ce genre
par le savant botaniste de Lundi es:
dans les individus hermaphrodites ,
le périantheest sjpère . et oilrantde
quatre à huit scgmens, quatre élami-
nes perigynes, opposées aux segmens
du périaulb" i aulhcres à loges déhis-
centes par le moyen d'une valvule
qui s'élève de bas en haut; ovaire
contenant un seul ovule pendant,
surmonté d'un style très -court et
d'un stigmate caplté et oblique ; IVuit
drupacé , offrant deux ailes à son
sommet; graine sans albumen, munie
d'un embryon renversé , de cotylé-
dons en spirale et pétioles , et d'une
plumule à deux folioles. Les fleurs
mâles réunies sur le même coryml)e
que les hermaphrodites ont aussi la
même structure du périanthe et des
élamines. Les Gyrocarpus sont des
Arbres à feuilles éparscs sur la tige,
mais resserrées aux extrémités des
rameaux , pétiolées , sans stipules
larges , indivises ou lobées , et ca-
duques. Les fleurs sont disposées eu
corymbes axillaires et dichotomes.
Le GyROCAKP£ d'Amérique , Gy-
rocarpus Âme-ricanus (Jacq. , loc. cit. ,
tab. i78,f. 80), e.^t un Arbre élégant,
rameux , à feuilles très-grandes , lon-
guement pétiolées , indivises ou tri-
lobées dans les individus adultes ,
à trois ou cinq lobes dans les jeunes.
Les enfans s'amusent à jeter son
fruit dans les airs ; les ailes dont il
est revêtu lui serven: de parachute,
et le font descendre lentement, en
décrivant des tours de spire (gyri),
et c'est de ce leu que Jacquin a tiré
le nom générique. Celte espèce croît
dans les forêts de Carthagène.
Le Gyrocarpus yJsiaùcus, Willd ,
Arbre des Indes-Orieutales, est si voi-
sin du précédent, qu'il lui a été réuni
par Roxburgh [i 'oromandel ,1 , p- 1 ,
tab. 1 ) sous le nom de G. Jacquini.
IjCS gîandes distances onirelespatiies
624
GYR
respectives de ces Plantes portent à
croire qu'elles doivent former des es-
pèces distinctes ; mais R. Brown [loc.
cit.) observe qu'on ne peut compter
sur l'exactitude des difFërences carac-
téristiques exprimées par Wijdenow ,
puisque les feuilles d'un individu de
Gyrocnrpus Asiaticus son t encore [ijus
cordifortnes que celles du G. Aineii-
canus. Il a donc cru plus convenable
de former deux espèces nouvelles avec
les Gjrocarpus qu'il a trouvés drins
les contrées intra-tropicaies delà Nou-
velle-Hollande , que de les réunir à
des espèces sur les caractères des-
quelles il y a de Tincertilude. Ces
deux Plantes ont reçu les noms de
G. Sphœnopteriis et de G. ragosus.
(g.n.)
GYROFLÉE. bot. phan. Pour Gi-
roflée. J^. ce mot. (b.)
GYROGONITE. bot. foss. f^.
Chabagne.
GYRO/jE. bot. On donne ce nom ,
selon les divers cantons où il est
usité, soit aux racines de Chervi, soit
aux Bolets mangeables. (b.;
GYROME. Gyroma. bot. crypt. {Li-
c/iens.)Lei Gj roma de Persoon , Sphœra
ou T/ïca d'Acliar, sont des réceptacles
sous-arrondis , sessiles , marginés et
iminarginés, formés d'une substance
propre , compacte , solide et continue
dans toute leur surface. Leur partie
supérieure offre des plis circulaires
ctsplroïdau\ couveits par une mem-
brane commune. Ils renferment à
l'intérieur des sporules nues; ces plis
{ gyii) se fendent dans leur longueur
à leur maturité ,el laissent échapper,
suivant l'opinion de quelques au-
teurs , des élytres à huitséminules.
Il existe entre les Gyromes et les
lirellcs des Opégraphes ( notamment
celles de l'espèce nommée Meclusuta,
par Persoon ) , une assez grande res-
semblance ; cependant elles différent
de. ces dernières par leur port , leur
structure intérieure, et par leur mode
d'accroissement; nous établirons cette
différence à l'article Lirelle. F^. ce
mot. Acliar , en définissant cette sorte
dapothécie , avait étendu le nom de
GYR
Gyroma ou de l'rica à tous les récep-
tacles des Ombilicariées , mais c est
à tort ; les vrais Gyromes ne s'ob-
servent que dans le genre Gy rophora ,
tel que nous l'établissons. Les apo-
ihécies des Ombllicaires sont des scu-
telles sous-sessiles toujours margi-
nées , à disque rugueux ou verrucu-
leux , dépourvu de plis spiroïdaux;
elles se touchent et paraissent con-
fluentesdansTOmbilicaire pupuleuse;
cependant , examinées avec atten-
tion , on s'aperçoit qu'elles sont dis-
tinctes et que la marge, quelquefois
crispée , n'est point le résultat d'une
fente longitudinale. Le disque , dans
celte même espèce , paraît être pro-
lifère , mais ce phénomène s'observe
dans les scutclles de quelques espè-
ces de Lecanora , notamment dans
celles de la belle variété du Lecanora
Domingensts (\i.\e. nous avons uoniiuée
prolifère , et dont la figure se trouve
dans notre Essai sur les Cryptogames
des écorces exotiques officinales, f^.
Gyrophore et Ombilicaire. (a. f .)
* GYROMIE. Gyiomla. bot. ph an.
Genre de la famille des Asparaginées
et de l'Hexandrie Trigynie, L., cons-
titué avec le Medeola Virginica de
Linné, parlMutlall {Gêner. ufNurth
Amer. Fiants , T. i, p. 208 ) qui l'a
ainsi caractérisé : périantheà six di-
visions peu profondes, roulées en de-
hors ; six étamines dont les filets et
les anthères sont libres ; trois stigma-
tes sessiles , filiformes , divergens
et réunis à leur base ; baie trilocu-
laire , renfermant dans chaque loge
cinq à six graines comprimées et tri-
gones. L'espèce avec laquelle Nut-
tall a constitué son genre croît dans
l'Amérique méridionale. On la nom-
me vulgairement Concombre des In-
des , à cause de ses racines qui , par
leur nature épaisse , charnue et suc-
culente , simulent les fruits des Cii-
cumis. Sa tige est dioite, engainante
à la base, et munie de feuilles gla-
bres , entières , sessiles , lancéolées et
verticillées. Les fleurs sont termina-
les , petites, d'une couleur pâle,
verdâtre , et soutenues par des pédi-
GYR
celles filiformes et au noinbie de trois
a SIX. Elles sont plus nombreuses
dans une .lutre Plante fort voisine et
queNuttall a nommée Gyrorniapicta,
a cause de ses feuilles ovales-aiguës
et d un rouge cramoisi. (g..n.)
* GYROMIUM. BOT. cuYPT. {Li-
chens.) r. GYROniORE.
GYROPHORE. Gyrophora. bot.
CRYPT. {Lichens. ) Ce genre, établi
par Achar et que nous phicons dans
le groupe des Ombilicanées , est
ainsi caractérise dans notre méthode :
thalle foliacé, pelté, attachéau centre;
apothécie ( Gyroma ) orbiculaire ,
Sûus- convexe , sous-sculcllifonne ,
scssile , marginé et immnrgiué, cou-
vert d'une membrane cartdagineuse,
noire , à disque marqué de plis spi-
roïdaux, à l'intérieur similaire. Le
nom de Gjrophore vient de ce que le
disque de l'apolhécion est composé eu
entier de cercles ou plis concentriques.
{fC genre Gyrophora d' Achar est
{. UmbiUcaria de Schneider et d'Hof-
jman; c'est le Gyromium de VVah-
A u*""^/' le Capnia de Ventenat.
Achar, dans son Prodrome de la Li-
chenographie suédoise, avait admii le
genre UmbiUcaria des auteurs qui
lavaient précédé. Dans sa méthode,
" rejette ce nom pour celui que
nous adoptons ici, et range parmi les
iiecidees les espèces à disque patel-
luloide division qui n'esi plus ad-
mise dans sa Lichénographie uni-
verselle m dans son Synopsis. Nous
eussions blâmé Achar d'avoir per-
sisté à laisser dans les Lécidées des
Plantes aussi diflerentes , quant à
leur port , que le sont les Ombili-
canées ; mais cependant nous aurions
lait remarquer que le célèbre liché-
nographe avait été frappé de la dif-
férence qui existe entre les Ombili-
cariées à apothécies , pourvues ou
dépourvues de plis spiroïdaux, diffé-
rence remarquée par Persoon , et qui
a paru suffisante à Merat dans sa
Flore des environs de Paris pour
créer un genre nommé Lasaltia. Ce
genre lui- même est notre Ombilicaire,
qui est un démembrement du Gy-
TOME vu.
GYR 6 ai
lophora d'Achar. La différence qui
se trouve exister entre les apothécies
des Gyrophores et ceux des Ombili-
caires , tels que nous reformons ces
genres, n'est pas la muiIc. Le thalle
du premier est lisse ou rugueux
assez souvent polyphyllc, rarement
garni de ces sortes .!c productions
qiion nomme pulvinules, presque
toujours velu en dessous , à marge
souvent ciliée; le thalle du second
est marqué d'enfoncemens et de bos-
selures assez réguliers, ovoïdes ; il est
lisse en dessous , quelquefois garni de
pulvimiles en dessus, et jamais po-
Jypliylle ; il est aussi plus cassant •
celte (hilérence de structure du thalle
et de l'apothécion justifie suffisam-
ment 1,1 séparation que nous pro-
posons. ^
L'habitat des Gyroi)hores est ei-
clus..vement fixé sur les rochers dans
les endroits découverts et élevés • la
France en possède plusieurs espèces
qui se trouvent pnsque toutes sur
les rochers de Grès de la foret de
i-ontamebleau, si riche en Lichens.
LesGyrophoreslcs plus remarquables
sont le Gyrophore Trompe d'Élé-
phant , Gyrophora proboscidea, Ach
fïjn. méth. lich. , p. 64: Umbilicc^-
na proboscidea, D. G. FI. Fr. n-
Lichenproboscideus, Linn., FI. Suéd'
iio6. Espèce remarquable par son
tùalle membraneux , réticulé , ru-
gueux , et par ses apothécies turbinées
imitant avec, assez d'exactitude la
trompa d'un Eléphant ; elle se trouve
sur les lochers , dans les Alpes et
dans les Pyrénées. — Le Gyrophore
laineux, Gyrophora vellea, Ach
Lich. univ. , p. 2i8; IJchen velleus
Liun., dont le thalle lisse et cendre
jnunàtre en dessus , laineux et noi-
râtre en dessous ; il se couvre d'a-
pothécies sessiles et planes dont les
plis concentriques sont marginés •
c'est sur les rochers des Alpes de
Laponic et du Canada que croît ce
Lichen , le plus grand de tout le
genre. — Le G\ rophorc enfoncé, Gy-
rophora saccata, D. C. FI. Fr. i
p. 4o8. Cette espèce assez rare a été
découverte par Ramond dans les
4o
I
626
GYR
Pyrénées , sur les rochers , autour du
lac de Gaube ; on la reconnaît faci-
lement à son thalle arrondi , un peu
lobé , à sa surface supérieuie grise ,
unie et glabre, tandis que l'inférieure
eàt d'un blanc sale dans le milieu ,
hérissé de radicules blanches en
dessus , à bord grisâtre , hérissé de
radicules , à apothécies enfoncées
dans la feuille sous la forme de pro-
tubérances coniques ou hémisphéri-
ques. — Le Gyrojihore gris de souris,
Gyrophora marina, Ach. Lich. univ. ,
p. 25i; Lichen griseus , Ach. Nov.
Act. Stockl. , V. XV , T. II , fig. 3 ;
Umbilicaria g/isea , Hoffm. Gerra.
53, p. 111. Dans celte espèce qui
se trouve fréquemment sur les Grès
de Fontainebleau , le thalle est d'un
gris cendré , glabre , uni , avec le
centre un peu blanchâtre creva-;sé et
mamelonné à la surface supérieure;
il est hérissé de petites papilles assez
rares en dessous. Les apothécies sont
éparses , noires , planes , ensuite hé-
misphériques , marquées de sillons
ou de rides.
Les Gyrophores ne sont d'aucun
usego en médecine , mais ils peuvent,
comme presque tous le Lichens , ser-
vir à la teinture. LeGyrophore brûlé,
Gyrophora deusta, Ach., fournit une
belle coul'eur violette et un rouge
assez fixe. Les voyageurs nous ap-
prennent que les Canadiens, pressés
par la faim , mangent le Gyrophore
laineux après l'avoir fait long-temps
bouillir dans de leau. (a. f.)
GYROSELLE. bot. phan. Quel-
ques botanistes français ont proposé
ce nom vulgaire pour désigner le gen-
re Dodécathéon. F", ce mot. (b.)
* GYROSTEMON. bot. phan. Ce
genre, établi par Desfontaines dans
les IVfémoires du Muséum , paraît ap-
partenir à la famille des Tiliacées.
àes fleurs dioïques présentent un ca-
lice découpé supérieurement en six
ou sept lobes courts ou étalés, et point
GYR
de corolle. On observe dans les mâ-
les des anthères nombreuses , rappro-
chées, sessiles, disposées en cercles
concentriques, télragones , obtuses
au sommet, à deux loges s'ouvrant
longitudinaleraent sur les côtés ; dans
les femelles , vingt à quarante styles
aigus, un peu charnus, disposés en
cercle sur un seul rang ; un ovaire^
libre, ovoïde, à vingt ou quarante
côtes un peu saillantes dont chacune
est marquée d'un léger sillon dorsal.
Elles répondent à autant de loges,
renfermant un ovule oblong, placé
près de leur bord interne et attaché à
un placenta central. Le fruit mûr se
compose de capsules en même nom-
bre , rapprochées cireulairement les
unes des autres autour d'un axe cen-
tral , très-comprimées , minces , s'ou-
vrant en deux valves uniloculaires ,
monospermes. La graine est recour-
bée , rugueuse , marquée de stries
transversales, attachée par sa base
vers le sommet de la loge à l'axe cen-
tral. L'embryon grêle , à cotylédons
accombans , à radicule infère , est
fortement arqué et enveloppé dans un
périsperme charnu de même forme.
On en connaît deux espèces origi-
naires l'une et l'autre delà Nouvelle-
Hollande. L'une , le G. ramulosum ,
est un Arbrisseau du port de l'Ephe-
dra , divisé en un très -grand nombre
de rameaux grêles , verts , glabres ,
inégaux, un peu fragiles, sans feuilles
et sans nœuds, à l'aiiselle desquels
sont des fleurs solitaires, soutenues
sur un pédicelle court et grêle. La
seconde , le G. cotinifolium , est ?in
Arbuste de cinq à six pieds , garni
de feuilles alternes , ovales , entières,
lisses et glabres , et de fleurs disposées
en grappes. /". Mémoires du Muséum,
T. VI, p. i6, tab. 6, et T. viii , p.
ii5, tab, lo. (a.d.j.)
GYRRENERA. ois. (Latham.)
Syn. présumé de l'Aigle des Grandes-
Indes. /^. Aigle. (DR..Z.)
FIN DU TOME SEPTIÈME,
ERRATA.
Pag. iB, prem. col., lign. i5, latéraux, lisez : verticauic. — Idem.,
idem., ligQ. ao, supérieure ou inférieure , lisez : latérale. — Idern.,
idem., ligu. aa, faisceaux de muscles, lisez: faisceaux supérieurs
et inférieurs de muscles. — ■ Idem. , idem. , lign. aS , latéraux ,
lisez : verticaux. — Pag. 19, deux, col., lign. 46, ce, lisez: le. —
Pag. lao, deux, col., lign. S4 , et, lisez : lequel est. — Pag. 121,
deux, col., lign. 8, cuisse, lisez : caisse. — Pag. 123, prem. col.,
lign. 4o , des, lisez: ces. — Pag. i45, prem. col., lign. 4a, 3°
Des Ganglions, lisez : Des Ganglions extérieurs aux nerfs. —
Idem. , deux. col. , lign. 55, ailleurs, lisez : ailleurs que les. —
Idem., idem., lign. dernière, devraient donc pas, lisez .-devraient
pas. — Pag. 284, prem. col., lign. 25, génératrice, lisez : germi-
natrice. — Pag. a86, deux. col. lign. 35, Dicotylédones, lisez:
Acotylédoaes.
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