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Full text of "Chronique des arts et de la curiosité"

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PURCHASED  FOR  THE 

UNIVERSITY  OF  TORONTO  UBRARY 

FROM  THE 

CANADA  COUNCIL  SPECIAL  GRANT 


FOR 
ART 


LA 


CHRONIQUE   DES   ARTS 


ET 


DE      LA      CURIOSITÉ 


SUPPLEMENT    A    LA     GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 


A-lSriSTEE      19  1  O 


PARIS 

GAZETTE     DES     BEAUX- ARTS 

I06,  BOULEVARD   SAINT-GERMAIN,    1  o6 


nio 


PARIS.   -    IMPRIMERIE   DE   LA  PRESSE,    IG,   RUE   DU   CROISSANT 
V.   SiMART,  Imprimeur. 


/// 


LA 


CHRONIQUE    DES    ARTS 


ET  DE   LA   CURIOSITE 


K°  1.  -  1910. 


BUREAUX  ;  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')  1"  Janvier. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAIiSANT    LI    SAHIDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  rtçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


Prix  de  l'abonneiuent  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oisc.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 
Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

XjS    XT-azuâro    :    O    tr.    35 


PROPOS    DU    JOUR 

^j^  F.  Conseil  municipal  de  Nancy  vient 
^•^~*  de  prendre  une  décision  relative 
à  l'un  des  (juatre  pavillons  de  la 
|)lace  Stanislas.  11  a  résolu  de  l'al- 
longer par  une  construction  neuve  destinée 
il  loger  le  théâtre.  Ou  ne  saurait  trop  regret- 
ter que  cette  atïaire,  discutée  depuis  long- 
temps, et  dèji  exposée  à  nos  lecteurs,  se 
termine  par  une  aussi  déplorable  conclusion. 
La  prolongation  du  pavillon  de  la  place 
Stanislas  aura  en  effet  trois  conséquences, 
toutes  trois  déplorables.  Et,  tout  d'abord, 
cette  magnifique  place,  qui  est  la  gloire  de 
Nancy,  et  qui  a  gardé  jusqu'à  présent  son  ca- 
ractère, va  se  trouver  déûgurée.  C'est  l'argu- 
ment que,  depuis  tant  de  mois,  font  valoir 
tous  ceux  que  le  débat  ouvert  à  Nancy  a 
passionnés,  et  il  n'a  rien  perdu  de  sa  force. 
Les  quatre  pavillons  doivent  demeurer  in- 
tacts, si  l'on  ne  veut  pas  que  la  place  entière 
perde  le  dessin  et  l'aspect  que  lui  a  donnés 
son  créateur.  Agrandir  l'un  d'eux,  c'est  rom- 
pre par  une  barbare  initiative  une  harmonie 
qui  est  unanimement  admirée. 

Mais  il  y  a  autre  chose  encore.  Le  dévelop- 
pement de  ce  pavillon  suppose  que  la  ville 
projette  d'y  installer  son  théâtre.  C'est  donc  la 
renonciation  à  un  essai  de  construction  nou- 
velle dans  une  ville  qui  a  tant  fait  )ii)ur  le  ra- 
jeunissement des  arts  et  qui  a  manifesté  par 
les  travaux  de  ses  écoles  tant  d'heureuse  vita- 
lité. C'est  aussi  l'abandon  du  projet  qui  con- 
sistait i'ioterle  musée  de  la  ville  des  locaux  in- 
commodes et  périlleux  où  il  prolonge  une  exis- 
tence menacée,  pour  lui  donner  un  asile  digne 
de  lui.  Il  y  avait,  comme  on  sait,  une  combi- 
naison d'après  laquelle  le  transfert  du  gou- 
vernement militaire  à  l'ancien  évêché  devait 


permettre  rinstailation  du  musée  dans  le  pa- 
lais actuellement  occupé  par  le  commandant 
du  corps  d'armée.  Tout  ce  système  se  trouve 
ruiné. 

Il  est  difficile  de  savoir,  tant  le  projet  a 
déjà  une  longue  histoire,  si  la  décision  ma- 
lencontreuse est  définitive,  et  si  les  Conseils 
des  Monuments  historiques  et  des  Bâtiments 
civils  accepteront  des  plans  qui  doivent  leur 
être  nécessairement  soumis.  Il  ne  faut  pas,  en 
tout  cas,  se  lasser  de  protester,  et,  jusqu'au 
dernier  moment,  rien  ne  doit  être  négligé 
pour  que  le  pavillon  garde  ses  proportions 
et  pour  que  la  place  Stanislas  soit  sauve. 


Un  des  sites  les  plus  émouvants  de  la 
France  est,  on  le  sait,  à  Arles  ce  cimetière 
des  Alyscamps,  chanté  par  Dante  et  l'Arioste, 
où  les  tombeaux  s'alignent  à  l'ombre  de 
magnifiques  platanes.  Dijà  mutilée  vers  1850, 
cette  allée  sacrée  vient  d'être  dépouillée  de 
tout  son  charme  :  la  municipalité  de  la  ville 
en  a  fait  couper  les  arbres.  Nous  espérons 
que  la  Société  ])our  la  protection  des  paysages 
de  France  ne  manquera  pas  d'intervenir  pour 
arrêter  le  mal  si  elle  se  reconnaît  incapable 
d'y  porter  remède. 


NOUVELLES 


***  Lundi  dernier  a  été  inauguré  au  Père- 
Lachaise  le  monument  élevé  au  journaliste 
Cornély,  ceuvre  du  sculpteur  Moreau-Vau- 
thier  et  de  l'architecte  André  Bérard. 

***  Le  peintre  lleilbuth,  décédé  il  y  a  plu- 
sieurs années,  avait  par  testament  laissé  la 
nue  propriété  d'une  somme  de  310.000  francs 
à  la  Société  des  Artistes  français.  Le  der- 
nier des  usufruitiers  de  cette  fortune  étant 
mort  récemment,  la  Société  des  Artistes  frau- 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


rais  \ieiit  d'être  appelée  à  la  recueillir.  Les 
310.0UO  l'rancs  du  legs  Ileilbuth  seront  ver- 
sés en  jiartie  au  fonds  de  réserve  de  la  Soeiété 
des  Artistes  français,  en  partie  à  la  caisse  des 
retraites  de  cctte'Société,  et  enfin  à  la  maison 
de  retraite  de  Montliynon. 

***  Le  Salon  d'Automne  vient  de  procéder 
■i  l'élection  partielle  de  son  bureau,  qui  se 
trouve  ainsi  composé  :  MM.  Rodin  et  Renoir, 
présidents  d'honneur;  Frantz-  Jourdain,  pré- 
sident ;  Georges  Desvallières,  Camille  Lefè- 
vre  et  Charles  riumet,  vice-présidents;  Geo 
Weiss,  trésorier  ;  Charles  Guérin,  Sauvage, 
Pcrrichon,  A.  Marque,  Dethomas  et  Hamm, 
présiilcnts  de  sections;  lîaignères,  Ducliamp- 
Villon,  Laprade,  Le  Bail,  Massoul,  membres 
titulaires. 

***  Dans  le  même  champ  des  Fins,  prés 
Annecv,  où  fut  trouvé  récemment  un  sarco- 
phage "en  tuiles  d'une  jeune  Gallo-Romainc, 
les  ouvriers  ont  mis  à'  jour  une  importante 
construction  souterraine  :  escaliers  à  larges 
et  hautes  marches  accédant  à  une  profondeur 
de  quatre  mètres  à  un  caveau  à  parois  cons- 
truites en  petit  appareil  romain,  au  sol  dallé 
d'un  pavage  en  marbre,  qui  contenait  un  sar- 
cophage monolithe  recouvert  d'une  énorme 
pierre  et  scellé  au  mur  et  au  sol.  Au-dessus 
de  cette  pierre  rejiosait  une  dalle  à  trois  or- 
nements en  triangle  du  type  ordinaire  des 
couvercles  de  sarcophagc«  antiques.  Des  tra- 
ces de  peinture  rouge  formant  plinthes  se 
voyaient  encore  sur  l'enduit  de  la  Ijaso  des 
mûrs.  Il  s'agit  vraisemblablement  d'une  sé- 
pulture du  111°  siècle,  au  temps  d'Alexandre 
Sévère,  à  une  époque  où  le  rite  de  l'incinéra- 
tion commençait  à  être  abandonné  dans  la 
province  de  l'empire  jiour  être  reraplaîé  par 
celui  de  l'inliuniation.  Aucun  mobilier  funé- 
raire n'a  été  rencontré  dans  ce  tombeau,  qui 
contenait  seulement  quelques  débris  d'osse- 
ments. 

***  Le  professeur  Ludwig  .îusti,  nommé  à 
la  tête  de  la  (ialerie  Nationale  de  Berlin  en 
remplacement  de  M.  11.  von  Tschudi,  vient 
de  prendre  possession  de  son  poste  direc- 
torial. 


PETITES   EXPOSITIONS 

EXI'OSITION    Hlî  I.'HaIUTATION    a    liON   MAllCUÉ 

(Grand  l'alaisj 

UIflicilo.  périlleuso,  est  Iriitiviiiiso  d'  logi>r  et 
do  meubler  à  bon  maiclié.  Ou  sacrilio  lo  luxe, 
inutile,  ou  uo  laisse  rieu  subsister  qui  n'ait  une 
desliualiuu  ]inuique.  Mais  la  maison,  le  mobiUor 
ainsi  vccluUs  aux  élomeuls  essonliols  ont  une  fri- 
1,'idité  qui  rebute  la  classe  i  laquelle  ils  sont  d-js- 
liués.  Les  potiU'S  gous  aiment  Ivs  signes  do  l'opu- 
lence ;  on  leur  deuiaudo  d'abandonner  le  clinquant 
de  bazar  qui  leur  en  dnnnait  l'ilhisiou.  Ii\(|nié- 
tanle  mission- 


(Juelques  artistes  s'ellbrcont  do  concdier  la  sim- 
plicité et  l'élégance.  I^a  première  exposition  orga- 
nisée par  la  Préfecture  de  la  Seine,  encore  qn'in- 
compléle,  révèle  quelques-unes  do  leurs  reclier- 
chos.  Parmi  les  architectes,  MM.  Turin,  H.  I^am- 
bei-t  ont  édifié  des  maisimnettes  à  figures  pas  trop 
maussades.  Fabricants  de  meubles.  MM.  Ausseur 
et  Ilipp,  comme  MM.  Ciautliiur  et  Poinsignon,  ces 
derniers  soutenant  la  réputation  nancéenue,  ont 
trouvé  d'heureuses  proportions,  de  gracieux 
profils;  leurs  chambres  d'enfants  sont  particulière- 
ment réussies. 

Il  L'ÉcLKCTioeE  » 
.Galerie  des  Artistes  modernes) 

Les  arts  soraptuaircs  restreignent  aussi  leur 
ambition  et  ne  visent  plus  guère  à  orner  les  pa- 
lais, mais  plutôt  les  appartements  bourgeois.  Ils 
doivent  se  contenter  d'une  clientèle  moins  éprise 
du  travail  parfait.  Ce  n'est  pas  pourtant  qu'un 
Hammouse  ou  un  Feuillàlre,  comme  on  lo  voit 
ici,  ne  soient  des  artistes  comparables  à  ceux  du 
passé.  M.  Charles  Rivaud,  aussi,  pourrait  rivaliser 
avec  les  joailliers  d'autrefolF,  auxquels  il  sait,  par 
uuo  recherclio  heureuse,  emprunter  la  technique 
du  métal  enroulé.  M.  Jean  Dunand,  ^  chauldrou- 
nicr  «  excellent  et  digne  de  ceux  de  Dinant,  no 
laisse  pns  au  cuivre,  comme  ceux-ci,  sa  couleur  et 
son  éclat  natif,  mais  les  transforme  peut-être  trop 
par  des  savantes  patines.  L'aigle  qu'a  sculpté 
M.  Raymond  Bigot  dans  le  bois  est  un  beau  mor- 
ceau à  tous  égards,  ainsi  que  sa  frise  des  pigeons 
qu'accompagne  une  broderie  à  gros  points  de 
M"'°  Le  Meilleur.  Ingénieux  ferronnier,  M.  limite 
Robert  forge  non  seuleraeut  des  grilles,  des  lustres 
et  des  Consoles,  mais  encore  des  animaux  aux 
membres  solidement  rivés.  M.  A.  Bigot  continue 
eu  niailre  de  modeler  et  de  colorer  lo  grès.  Enfin, 
si  les  arts  majeurs  restent,  par  exception,  auscconu 
plan  à  r  «  Éclectique  i>,on  y  rencontre  pourtant  la 
Jeune  lille  à  la  gazelle  de  M.  Bouchard,  un 
bronze  d'une  exquise  gracilité,  h  s  animaux  dessi- 
nés par  M.  Paul  Jouv3,  et  les  paysages  gravés  par 
M.  Le  Meilleur. 

Expositions  Mkthey 
(Musée  Galliera  et  Galerie  Druet) 

S'il  s'agit  des  œuvres  d'un  céramiste,  trop  sou- 
vent on  excuse  la  furme  peu  gracieuse  ou  le  décor 
médiocre  en  vantant  la  matière  admirable  ou  lo 
travail  prestigieux.  Voici  des  œuvres  qui  se  pas- 
sent de  ces  restrictions.  Céramiste  autodidacte, 
rénovateur  do  procédés  abandonnés  ou  méprisés, 
M.  Melliey  est  par-dessus  tout  un  artiste  qui  crée 
do  licites  formes  et  de  beaux  décors.  Au  musée 
Galliera,  M.  Lelard  a  eu  l'heureuse  idée  de  réunir 
une  série  de  pièces  qui  constituent  l'histoire  de 
.  ses  recherches  ;  k  la  galerie  Druet  se  voient  ses 
dernières  productions. 

Le  plus  souvent,  les  plats,  les  larges  vases 
où  se  réalisent  de  si  magnifiques  sympho- 
nies, sont  tn  argile  commune,  couverts  d'un 
décor  géométrique  grassement  coloré,  éclatant, 
joyeux,  jouant  sous  la  couverte,  à  jieine  métallisée, 
cpielquefois  d'une  technique  aussi  fruste  que  de 
rustiques  bols  à  cidre  ou  que  des  pots  :'i  fait  de 
'rtioune.  parfois  centres  de  lumière  et  de  couleur 
aussi  puissants  que  les  plats  liispano-mauresciuos 
el,     ciimme     eux,     prédestinés    à     embellir   les 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


murs.  L'art  ili'  M.  Metlicy,  en  ffTct,  —  et  c'est  là 
ce  qui  fait  sa  force,  —  u'est  juisun  ait  de  vitrine  et 
do  bibelot  ;  il  rayonne  comme  un  foyer  qui 
néeessaircmeut  ornera  nos  demeures  modernes, 
claires,  aérées;  ces  demeures  l'appellent,  comme 
il  appelle  autour  de  lui  les  anivies  des  peintres 
modernes.  Il  est  un  exemple  récouforlaul  de  ce 
que  peut  l'application  hardie  des  principes  an- 
ciens, soutenue  par  une  imaginalion  jeune. 

J.-F.    SciINERE. 


Académie   des    Inscriptions 


Séance  du  S4  décembre 

Élection  de  correspondants  natiomiux.  —  L'Aca- 
démie élit,  en  comité  secret,  correspondants  natio- 
naux : 

M.  Clerc,  professeur  à  la  Faculté  d'.\ix-MarseiIle, 
conservateur  du  Musée  BorcUi,  auteur  de  travaux 
sur  l'antiquité  grecque  et  l'histoire  de  la  Provence; 

Le  R.  P.  Ronzcvalle,  de  Beyrouth,  professeur  à 
l'Université  de  Beyrouth,  orientaliste,  auteur  do 
travaux  sur  les  antiquités  en  Syrie; 

Le  général  de  Beylié,  commandant  les  forces  mi- 
litaires de  Saigon,  auteur  de  nombreux  travaux 
d'exploration  en  Birmanie,  en  Mésopotamie,  au 
Cambodge  et  en  Algérie. 

Découverte  d'une  mosaïque.  —  Le  P.  Séjourne, 
des  missions  de  la  Terre-Sainte,  entretient  l'Aca- 
démie de  la  découverte  d'une  mosaïque  portant 
quatre  inscriptions  grecques  sur  le  pourtour, 
trouvaille  qui  a  été  faite  à  Betlir  prés  Jérusalem. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  ?2  décembre 

M.  le  comte  Durricu  entretient  la  Société  de  la 
célèbre  Bible  iieinte  de  Saint-Paul-hors-les-Murs 
et  propose  une  explication  des  vers  du  prologue  oii 
est  nommé  le  calligraphe  Ingobert. 

M.  Toutain  complète  sa  communication  anté- 
rieure sur  le  cadastre  de  l'Afrique  romaine  et  ré- 
pond aux  objections  faites  par  M.  Barthel  dans  une 
revue  allemande. 

M.  Pallu  de  Lessert  lit  une  note  de  M.  Mowat 
sur  le  nom  du  prétendu  dieu  gaulois  Ogmios  (pii, 
en  réalité,  devrait  se  lire  ^  Oglaios  ». 

M.  Moreau  de  Npris  lit  une  note  sur  diverses 
antiquités  romaines  qui  ont  été  récemment  décou- 
vertes à  Néris  et  dans  la  région. 

M.  Stein  communique  la  photographie  d'une 
charte  de  Robert  de  Courtenay  (1273)  qui  présente 
cette  particularité  très  rare  d'être  scellée  de  deux 
sceaux  du  même  personnage  :  l'un  ecclésiastique 
{il  était  évéque  d'Orléans),  l'autre  laiciue  et  féodal. 

M.  Monceaux,  de  la  part  du  R.  P.  Delattre,  com- 
munique des  sceaux  byzantins  récemment  trouvés 
à  Carthage. 


CORRESPONDANCE     D'ITALIE 


I.IOS    "    EMBliLI.lSSEMKNÏS    »    DE    HOME 

Lois  de  leur  Exposition  l'uiverscUe  de  1911,  les 
Romains  désirent  présenter  aux  nombreux  touristes 
dont  ils  espèrent  la  visite  une  Rome  toute  nou- 
velle. Ou  se  liàto  d'achever  le  monument  de  Victor- 
Emmanuel,  li'zardé  avant  que  d'être  inauguré,  et 
l'on  multiplie  les  projets.  Gomme  de  nombreux 
souverains  ne  sauraient  manquer  d'accepter  son 
invitation,  la  commune  de  Rome,  iuslalléo  au 
l'apitoie,  aurait  voulu  éviter  à  ces  hôtes  de  marque 
l'ennui  de  quitter  le  palais  du  sénateur  pour  ga- 
gner celui  des  conservateurs  ou  le  musée  do 
Benoit  XI'V.  Aussi  le  syndic  proposait-il  de  réunir 
ces  divers  édifices  par  des  sortes  de  ponts.  On 
avait  déjà  habitué  les  Romains  à  ces  déguisements 
ilu  Capitole  lors  do  la  venue  de  M.  Loubet  et  de  , 
(iuillaumc  II;  mais  ce  n'était  que  du  provisoire; 
cette  fois,  la  Ville  avait  des  projets  plus  durables, 
et  c'était  do  bon  travertin,  de  solide  calcaire  de 
Tivoli  qu'eussent  été  construits  ers  chefs-d'œuvre. 
On  se  rend  compte  de  l'elTet  :  les  trois  palais 
élevés  par  le  génie  de  Michel  Ange  laissent  aper- 
cevoir entre  eux  l'échappée  du  ciel,  puis  la  masse 
brune  et  verlo  du  Palatin  ou  l'arc  de  Septime- 
Sévère  et  les  ruines  du  Forum,  tandis  que,  do 
chaque  côté,  se  dressent  la  tof/f/elta  de  Vignole  et 
le  portique  de  Sixte-Quint.  'l'eut  cela  disparais- 
sait. Heureusement,  le  Conseil  supérieur  de  l'art, 
créé  en  juin  dernier  par  la  loi  Rava,  a  tenu  ses 
premières  assises  depuis  le  20  novembre.  Après 
un  discours  on  M.  Rava  a  établi  le  bUan  de 
lllO'J,  a  rappeli'  l'entrée  au  musée  les  Thermes  de 
la  statue  d'Anzio,  l'acVat  du  Mariage  de  sainte 
Catherine  par  le  Sodoma  pour  la  galerie  Corsini, 
la  substitution  de  bourses  de  voyage  aux  désuètes 
médailles,  le  Cons^eil  a  aussitôt  discuté  la  question 
des  palais  capitolins,  et,  convaincu  par  les  argu- 
ments de  MM.  Boni,  Vonturi,  Gnoli,  Calandra  et 
Molmenti,  a  repoussé  h  l'unanimité  la  proposition 
de  la  commune  de  Rome. 

La  commune  de  Rome,  par  la  bouche  de  son 
svndie,  M.  Nathan,  s'est  exprimée  en  termes  vio- 
lents contre  cette  décision.  M.  Nathan  a  déclaré 
que  le  projet  n'avait  pas  été  examiné.  Les  mem- 
bres de  la  commission  ont  protesté  et,  durant  huit 
jours,  la  «  Cronaca  di  Roina  «des  divers  journaux 
tut  pleine  d  une  éloguente  polémique.  D'ailleurs, 
ne  se  tenant  pas  pour  battu,  M.  Nathan,  dans  un 
récent  discours,  aflirma  que,  dessus  ou  dessous,  la 
liaison  des  palais  capitolins  se  ferait.  Espérons 
que  M.  Nathan  se  contentera  du  sous-sol.  L'opi- 
nion est  fort  excitée  contre  le  syndic.  On  lui  repro- 
che moins  ses  projets  que  les  paroles  anières  dont 
il  usa  envers  des  artistes  célèbres  on  Italie. 

Voici  que  la  querelle  se  prolonge  maintenant 
à  in-opos  de  la  «  systématisation  »  de  la  place 
Coliiuna.  Il  s'agit  d'élever  un  palais  en  face  de  la 
colonne  Aurélienne,  où  se  dressent  des  masures 
di'masquées  par  la  démolition  du  palais  Piombino. 
Plusieurs  artistes  ont  protesté  contre  les  projets 
municipaux  et  le  sénateur  Monteverde  doit  inter- 
peller le  ministère  sur  «  la  tutelle  des  monuments 
et  objets  d'art  de  Rome  et  do  l'Italie.  " 

La  commune  a  d'autres  constructions  pour  se 
consoler.  Bientôt  s'ouvrira  un  concours  pour  dé- 
corer de  groupes  monumentaux  le  pont  Victor- 
Emmanuel.    On  annonce  que  410  sculpteurs  sont 


.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


déjà  engagés.  C'est  parmi  eux  que  seront  choisis 
les  artistes  destinés  à  exécuter  les  Victoires  et 
les  groupes  de  la  Valeur  militaire,  de  \a  Fidélité 
à  la  Constitution  et  du  Triomphe  politique. 

Voici,  d'autre  part,  que  l'on  nous  parle  de  la 
"  systématisation  »  des  Thermes  de  Dioclétieu.  La 
TrÙnina  aflirme  que  c'est  une  des  questions  les 
plus  importantes  de  celles  posées  à  l'édilité  ro- 
maine et  publie  un  article  d'un  nouveau  député, 
M.  Toscanelli.  On  sait  que  les  anciens  Thermes 
de  Dioctétien  abritent  le  musée  national  d'anti- 
quités, l'église  Santa  Maria  degli  Angcli  et  les 
boutiques  do  marchands  do  bois  et  de  charbon. 
Qu'on  expulse  ces  derniers  des  arcades  où  ils  se 
sont  pittoresquement  logés  à  la  manière  des  paysans 
dans  les  ruines  du  xviii*  siècle,  personne  ne  pro- 
testera trop  violemment;  mais  qu'on  prétende 
changer  l'aspect  de  SaintcMarie-des-Anges,  voilà 
qui  est  plus  contestable.  L'argument  est  le  suivant  : 
Vanvitelli  a  gâté  l'onivre  attribuée  par  d'anciens 
écrivains  à  Michel-Ange.  .Jusqu'à  Pie  W  le  calda- 
riu7n  était  demeuré  presque  intact  avec  ses  huit 
colonnes  de  granit  oriental;  mais  le  Pape  désira 
s'élever  un  mausolée  digne  de  lui,  et  Michel-Ange, 
tout  en  essayant  de  respecter  l'édifice,  s'elTorca.d'y 
introduire  une  église.  Vanvitelli,  a\i  xviu»  siècle, 
vint  tout  bouleverser  :  de  la  nef  il  fit  le  transept 
et  du  transept  la  nef;  il  mit  à  l'ouest  le  grand  por- 
tail, qui  resta  d'ailleurs  inachevé.  On  orna  l'église 
de  tableaux  enlevés  à  Saiut-Pierre,  où  des  mosaï- 
ques les  remplacèrent,  et  c'est  là  que  fut  placé  le 
Saint  Bruno  de  Houdon. 

Voici  quelques  années,  on  prétendit  mener  à 
bonne  lin  l'œuvre  de  Vanvitelli,  et  la  jolie  somme  de 
3i)O.CO0  lire  fut  accordée  à  la  façade  nouvelle.  Mais 
les  desseins  de  Sacconi  ne  furent  jamais  réalisés  et 
ne  le  seront  jamais,  à  ce  qu'affirme  M.  Piicci.  Tou- 
tefois, certains  voudraient  qu'on  revint  au  pian  de 
Michel-Ange  et  qu'on  rèédiliàt  une  porte  Renais- 
sance sur  le  cote.  M.  Toscanelli  propose  une  so- 
lution plus  radicale  :  d'après  lui,  jamais  salle  do 
bains  ne  fera  église  convenable;  pourquoi  dès  lors 
reprendre  l'œuvre  de  Michel-Ange'?  Deux  hypo- 
thèses subsistent  :  ou  laisser  Sainte-Mario-des- 
Anges  avec  les  transformations  de  Vanvitelli,  qui 
en  eût  fait  une  véritable  église,  ou  reconstituer 
scientifiquement  le  caldariwn  antique  et  construire 
ailleurs  une  église  nouvelle.  C'est  ce  dernier  parti 
que  le  député  italien  désirerait  voir  suivre  :  on 
pourrait  ainsi  disposer  dans  le  cal(i<irium  la  col- 
lection Ludovisi,  écrasée  aujourd'hui  dans  les 
salles  trop  basses  du  musi'o.  Sans  doute  cette  so- 
lution est  préférable  aux  autres.  Mais  l'ieuvre  de 
Michel-.\nge,  la  restauration  même  de  Vanvitelli, 
sont-elles  dépourvues  d'intérêt  et  même  do  gran- 
deur'? Pour  retrouver  la  Home  antique,  faut-il  de 
truire  la  Uonio  de  la  Renaissance,  faut  il  au  nom 
de  l'archéologie  faire  la  guerre  à  l'histoire?  M. 
Toscanelli  déclare  (ju'il  e.st  inutile  de  se  hâter, 
qu'on  peut  attendre  pour  ces  travaux  la  fin  de 
l'Exposition  de  l'Jll. 

Espérons  ({\iù  le  monument  de  Victor-Euiuianuel 
ne  lai.^seia  libre  aucun  crédit  et  que  nous  ne  ver- 
rons plus  annoncer  à  Rome  trop  de  «  systématisa- 
tions ». 

La  polémique  sur  les  luoiilnges  •■  michelange- 
lesques  »   de  Pérouse  (1)  semble  à  peu  près  close. 

(1)  V.  Curonique  des  Arts  du  11  décembre  l'JOl), 
p.  298. 


M.  Walter  Bombe  déclare  lui-même,  dans  le  Mar- 
zûcco,  n'avoir  point  fait  de  découverte  sensation- 
nelle :  ce  serait  un  journaliste  trop  désireux  d'in- 
formations à  succès  qui  serait  cause  de  tout  le 
bruit. 

M.  Bombe  affirme  n'avoir  jamais  dit  que  les 
marbres  de  S.  Lorenzo  fussent  l'œuvre  des  disci- 
ples de  Michel-Ange  et  non  du  maitre  en  personne. 
Après  avoir  relevé  les  différences  de  dimension 
entre  les  plâtres  pérugins  et  les  statues  lloren- 
tines,  il  avait  supposé  que  les  plâtres  avaient  été 
moulés  sur  des  modèles  aujourd'hui  perdus.  Mais 
un  sculpteur,  M.  Vermehren.  lui  fit  part  dune 
autre  hypothèse  :  les  plâtres  de  Dauli  seraient  bien 
des  moulages  des  statues  de  S.  Lorenzo,  niais, 
comme  certaines  parties  étaient  difficiles  à  repro- 
duire ainsi,  Dauli  se  serait  contenté  de  les  copier 
librement  et  ne  les  aurait  qu'ébauchées.  Une  vérifi- 
cation à  S.  Lorenzo  confirma  l'iiypnthèse. 

M.  Loccatelli,  le  journaliste  trop  rapide,  affirme 
de  son  côté  que  l'article  publié  dans  le  Giornale 
d'Italia  était  la  traduction  exacte  de  la  pensée  de 
M.  Bombe.  Ceci  est  affaire  entre  ces  messieurs;  ce 
qui  reste,  c'est  que  les  plâtres  de  Pérouse  ne  sont 
pas  des  moulages  fidèles. 

L.  H. 


REVUE  DES  REVUES 

0  Les  Arts  (décembre  190!)).  —  Ce  fascicule  est 
consacré  tout  entier  à  la  belle  collection  de  M'"  la 
marquises  de  (ianay,  née  Ridgway  :  tableaux  et 
bronzes  de  la  Renaissance  italienne  et  surtout 
œuvres  françaises  et  anglaises  des  xviii"  siècle  et 
XIX'  siècle  dues,  entre  autres,  à  Boucher,  Louis 
Moreau,  Watteau,  La  Tour,  Hubert  Robert, 
Duplcssis,  M""  Vigée-Lebrun,  David,  Ingres, 
Houdon,  Reynolds,  Eomney,  tapisseiie  d'après 
Leprince,  etc.,  que  reproduisent  38  gravures  et 
qu'étudie  M.  Carie  Dreyfus. 


BIBLIOGRAPHIE 

La  Vie  et  l'Œuvre  de  Titien,    par  (ieorges   La- 

i-ENr.sTRK.  Pari^.  Hachette,  1900.  l'n  vol.  in  16°, 

315  p. 

On  est  surpris,  quand  on  aborde  l'étude  des 
grands  maîtres  de  l'art,  de  voir  combien  de  graves 
questions  restent  encore  non  résolues.  Pour  Titien, 
nous  ne  savons  nu''me  pas  l'année  de  sa  naissance. 
Est-il  vraiment  né  en  U77?  Est-il  possible  de  le 
suiiposer  du  même  âge  que  Giorgioue  et  Palma 
Vecchio  dont  il  fut  l'élève  ?  N'est-il  pas  jilus  logi- 
que de  penser  à  une  date  plus  récente  do  dix  ans 
environ?  Et  la  chronologie  de  ses  o'uvres!  que 
d'incertitudes,  suitout  pour  celles  de  sospremicrcs 
annéi  s!  Naguère,  ne  considérait-on  pas  comme  une 
onivre  de  ses  débuts  celte  incomparable  merveille 
de  L'Amour  Mcri'  et  firiij'ane,  que  M.  Lafenestre 
classe  très  justement  vers  151.'r? 

La  profonde  connaissance  i.u'a  M.  I.afiuestre  de 
toutes  les  écoles  italienm  S  h'ii  permet  les  plii'^ 
utiles  comparaisons.  H  a  très  excellemment  mon- 
tré les  origines  lloreutines  de  l'école  vénitienne; 
cette  iufiuence  fiorenline  qui  pénètre  à  Venise  tout 
d'abord  avec  Giotto   et  son  élève   (.iuareutio,  plus 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


lard  avec  Gpntik'  lia  Fubriano  et  Pisaiiello,  pour 
s'aflirmer  cléliiiitivenient  lorsque  Jacopo  Bellini 
vient  à  Florence  faire  s-ou  ('ducation  do  peintre. 
On  trouve  dans  le  Titien  tout  ce  qui  fait  le  mé- 
rite des  livres  de  M.  Lafenestre  :  une  profonde 
connaissance  du  s-ujet,  une  très  vive  sensibilité 
artistique,  et  le  style  d'un  poète. 

Marcel  Reymond. 


.Après  l'étude  que  la  Chronique  consacra  jadis  (1) 
à  l'Art  religieux  du  Mil»  siècle  en  France,  il  ne 
saurait  éUv  de  nouveau  qi.eslion  ici  du  livre  de 
M.  lîmile  Màlo.  Nous  tenons  seulement  à  saluer 
l'apparilion  delà  troisième  édition  de  l'ouvrage  et  à 
signaler  les  additions  nombreuses  dont  elle  a  été 
l'objet  aussi  bien  au  point  de  vue  du  texte  qu'à  celui 
de  l'illuslration.  Elles  ne  font  qu'accroître  l'excep- 
tionnel prestige  d'un  travail  tenu  pour  classique 
aujourd'hui. 

Andréa  Corna.—  Storia  ed  arte  in  S.  Maria  di 

Gampagna  iPiacenza  .  Berganio.   Istitulo   ita- 

liano    d'art i    grafichc.   Un  vol.   in-8,    304   pages 

avec  59  gravures  hors  texte. 

Le  livre   que  le  Pore  Andréa  Corna  confacre  à 

l'église  de  son  couvent,  la  Madona   di  Campagna, 

de    Plaisance,  est  la  preuve  de  l'intérêt  que  peut 

prendre   un  livre  écrit  avec   amour   et    sincérité, 

même  si    son  auteur  n'est  pas    un  arclK-ologue  et 

un  historien  d'art. 

Le  Père  Corna  a  eu  tout  d'abord  le  grand  mérite 
en  dépouillant  les  archives  de  son  couvent,  de  re- 
trouver le  nom  de  l'auteur  de  cette  église,  Alessio 
Traniello,  qui  s'était  si  bien  assimilé  le  style  de 
Bramante  que,  jusqu'à  nos  jours,  sou  omvro  était 
universellement  altribuée  à  ce  maitiv.  De  très  in- 
téressantes gravures,  faites  d'après  dos  photogr.a- 
phies  peu  connues,  nous  montrent  le  charmant 
intérieur  de  cette  église,  avec  sa  grande  coupole 
soutenue  par  des  piliers  légers  et  flanquée  do 
quatre  basses  coupoles.  Il  y  a  là  une  impression 
de  légèreté,  d'élégance,  de  finesse  décorative,  qui, 
plus  «pie  partout  aitleur.s,  nous  montre  ce  que  fut 
l'art  de  l'école  do  liramante  dans  le  milieu  mila- 
nais. 

Cotte  église  si  intéressante  par  son  ar.'hitecture, 
est  non  moins  précieuse  par  ses  œuvres  d'art,  et 
notamment  par  les  fresques  du  Pordenone,  qu'il 
lit  vers  la  tin  de  sa  vio,ot  qui  nous  montrent  sous 
sa  forme  la  plus  savante  l'art  do  ce  Vénitien  qui, 
ayant  été  appelé  à  diverses  reprises  dans  le  centre 
do  l'Italie,  trouva  à  Crémone  et  à  Plaisance,  dans 
les  coupoles  construites  par  les  maîtres  de  l'école 
de  Bramante  un  vaste  champ  décoratif  que  les 
Titien  et  les  Véronè^e  n'avaient  pas  à  Venise 

Marcel  RnvMoxn. 


NECROLOGIE 

Le  peintre  Georges  Becker  est  mort  à  Paris 
cette  semaine.  11  y  était  né  eu  184.j.  Élève  de 
(Jérôme  a  rKoole  des  Beaux-Arts,  il  prit  près  do 
lui  le  goi'it  de  la  peinture  d'histoire,  et  la  première 
partie  de  sa  cirrière  fut  marquée  par  de   grandes 

(1)  V.  Chronique  des  Arts,  1899,  p.  108. 


toiles  dont  les  sujets,  empruntés  à  l'antiquité  clas- 
sique ou  à  la  Bible,  se  caraclérisaiout  d'ordinaire 
par  la  recherche  du  dramatique.  Elles  lui  valurent 
en  18Î0  et  en  1872  des  médailles  de  troisième  et  de 
deuxième  classe.  Son  tableau  du  Salon  de  1876, 
Kesfha  protégeant  Ip$  cadavres  de  sis  fils  contre 
les  raulours,  acheva  de  le  rendre  célèbre. 

Eu  1880  il  obtint  un  non  moindre  succès  avec 
un  Portrait  du  fjénéral  de  Galli^rt.  Puis  il  partit 
pour  la  Russie  pour  les  fêtes  du  coi.ronnement 
d'.Moxandre  III  à  Moscou,  où  il  prit  nombre  r'e 
croquis  et  d'esquisses,  condenses  plus  lard  dans 
une  grande  toile  commandée  par  le  gouvernomont 
russe  Le  succès  qu'elle  obtint  lui  valut  la  com- 
iiiamle  de  nombreux  portraits  de  hauts  person- 
nages ou  de  grandes  dames  russes  auxquels  il  se 
consacra  désormais. 

Il  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  dfpuis 
l'Exposition  de  1889. 


Le  mercredi  C'2  décembre  dernier  est  moit  à 
Paris  un  artiste  qui,  quoique  jeune  encore,  eut  une 
influence  indéniable  sur  plusieurs  des  jeunes 
s:ulptPHrs  du  temps  présent  et  laisse  une  œuvre 
déjàcoiibidéiablo.  Lucien  Schnegg,né  à  Bordeaux 
en  1854.  avait  été  formé  par  un  de  ces  sculpteurs 
ornemanistes  qui,  dans  cotte  ville,  perpétuèrent 
avec  un  goût  et  une  intelligence  supérieurs,  durant 
une  partie  du  xi\°  siècle,  les  traditions  du  siècle 
précédent.  Venu  à  Paris,  Lucien  Schnegg  acheva 
son  éducation  dans  l'atelier  de  Falguière  d'abord, et 
ensuite  aucontact  de  Rodin,  dont  l'art  vivant  l'avait 
vite  séduit.  Mais  à  rencontre  de  tant  d'autres,  Lucien 
Schnegg  ne  s'en  tint  pas  à  l'imitation.  Il  chercha 
de  son  côté  et  conçutune  sculpture  très  équilibrée, 
d'un  modelé  extrémemont  savant,  si  poussé  que  le 
travail  disparait  pour  laisst  r  une  figure  tout  en 
lumière. 

Il  eut  longtemps  la  vie  dillicile,  non  seu- 
lement pour  lui,  mais  pour  la  petite  famille  qu'il 
avait  constituée  à  ses  côtés  .Aussi  fut-il  contraint 
bien  souvent  d'abandonner  li's  i cherches  person- 
nelles pour  les  travaux  qu'oIVrent  aux  artistes  pau- 
vres les  ateliers  do  décoration,  où  sa  grande  habi- 
leté et  son  sens  artiste  étaient  fort  appréciés.  Mais 
sa  main  ne  s'était  pas  avilie  à  cette  besogne.  Peut- 
être  mémo  l'initia- t-elle  à  des  t  ffots  do  C(doration 
inconnus  des  sculpteurs  do  morceaux. 

D'abord  exposant  au  Salou  de  s  Artistes  fran- 
çais, il  passa  on  1894  à  la  Société  Nationale,  où  il 
avait  envoyé  une  Fontaine  décor atii'e  érigée  à 
Toul.  Il  a  exposé  depuis  d'almirablos  bustes 
d'hommes  et  de  femmes,  paimi  les(iuels  celui  de 
son  élève.  M""  Poupelet.  obtint  parmi  les  artistes 
un  succès  considérable:  il  est  maintenant  au 
Luxembourg.  Schnegg  a  modelé  un  grand  nombre 
do  délicieuses  statuettes  féminines  qui  seront  dans 
l'avenir  sûrement  très  recherchées.  Il  est  l'auteur 
des  frontons  d'angle  de  l'hôtel  .Astoria  et  do  la  dé- 
coration du  bol  immeuble  construit  par  l'architecte 
Plumet,  50,  avenue  Victor-Hugo. 

Ch.  S. 


On  annonce  également  la  mort  de  M"'  Pauline- 
Elisa-Léonide  Bourges,  artiste  peintre,  décédée 
à  Auvi  rs-sur-Oise  la  semaine  dernière.  Elle  était 
née  à  Paris  le  22  janvier  18:i8.  Klève  do  T.  Salmon 
et  d'Edouard  Frère,  elle  exposa  souvent  au  Salou, 
à  partir  de  1857,  des  natures  mortos  et  surtout  des 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


tabloaux  de  genre.  Ayant  eu  aussi  pour  niaitrc 
Daubipiij,  elle  s'appliqua  ;i  servir  lu  gloire  du 
grand  paysagiste  en  gravant  un  album  d'eaux-fortes 
d'après  les  œuvres  du  uiailre,  accompagné  d'un 
texte,  et  prit  :\  son  compte  une  gracde  partie  des 
frais  du  monument  de  Paubiguy  par  le  sculpteur 
Fagel. 

Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort  de 
M.  Théophile-Narcisse  Chauvel.  peintre,  graveur 
et  aquafortiste,  décède'  ;\  Paris  le  28  décembre,  à 
l'âge  de  soixauto-dix-huit  ans.  \é  à  Paris  et  élève 
de  ri'',cole  des  Beaux-Arts,  il  avait  commencé  à  se 
faire  connaître  comme  peintre  de  payt-ages.  Il  s'était 
ensuite  plus  spécialement  consacré  aux  divers 
procédés  de  l'art  de  la  gravure  et  a  donné,  à  l'eau- 
forte  notamment,  de  magistrales  interprétations 
d'œuvres  de  Corot  et  de  nos  grands  paysagistes. 
Il  avait  obtenu  une  médaille  eu  1870,  une  médaille 
de '2°  classe  en  18.3  et  à  l'Exposition  de  18*i8,  la 
médaille  d'iionneur  en  1881,  deux  grands  prix  aux 
Expositions  de  1889  et  de  1900.  Officier  de  la  Lé- 
gion d'honneur  depuis  1896,  il  était  président 
d'honneur   de  la  Société  des  aquafortistes. 

Ou  annonce  la  mort,  à  Paris,  du  colonel  d'état- 
major  en  retraite  Lahalle,  décédé  dans  sa  soixante- 
dix-septième  année,  'l'out  en  suivant  sa  carrière 
militaire,  le  colouel  Lahalle  faisait  de  la  peinture 
et  avait  plusieurs  fois,  dans  ces  dernières  années, 
exposé  au  Salon  des  toiles  dont  les  sujets  étaient 
le  plus  souvent  empruntés  à  la  vie  militaire. 

M.  Ernest  Otuentin-Bauchart,  qui  fut  un  des 
membres  du  ('ouseil  d'Etat  sous  le  second  Em- 
pire, vient  de  mourir  à  l'âge  de  quatre-vingts  ans, 
en  son  château  de  Villers  le-Sec,  dans  l'Aisne. 
M.  Quentin  Baucliart  était  très  connu  comme  un 
de  nos  grands  bibliophiles  ;  il  fut,  après  M.  Pi- 
chon,  président  de  la  Société  des  Bibliophiles  fran- 
çois.  Comme  écrivain,  on  cite  de  lui  :  sous  le  titre 
Mes  Livres,  le  catalogue  raisonné  de  sa  biblio- 
thèque ;  puis  Les  Femmes  biblio)>lnles,  La  Bihlio- 
théqtie  tic  Marie-Antoinette,  La  Uibliolhcqne  de 
Fontainebleau. 

Nous  avoMs  le  vif  regret  d'annoncer  Ui  mort  ilo 
notre  éminent  collaborateur  M.  Heinrich  von 
Geymuller,  architecte  et  ingénieur,  correspon- 
dant de  l'Institut  de  France,  décédi''  à  Baden-Baden 
à  r:\ge  de  soixante-dix  au:;.  On  lui  doit  de  très 
nomiireux  ouvrages  et  écrits  sur  l'histoire  de  l'art, 
tous  de  haute  valeur,  nolamuieut  A"o//'(ip»o  Sa>izio 
sludiato  conie  archileHo  (1885),  Les  Du  Cerceau 
(1888),  Die  Itau/tunst  dcr  lienaissanre  in  Fran/i- 
rcich,  son  ouvrage  capital,  CJ  vol.,  189.-i  et  1901), 
etc., Ole,  et  dans  imM'v  Gazette  :  Trois  dessins  d'ar- 
rhiiectwe  inédits  de  liapliarl  (1870),  Nouvelles 
Observations  sur  Bramante  (1874),  Les  derniers 
travaux  sur  Léonard  de  Mnci  (188()),  Le  passé, 
le  présent  et  l'avenir  de  la  cathédrale  de  Milan 
(1890),  Les  l'cinturcs  décoratives  de  Paul  Robert 
dans  l'escalier  du  musée  de  Neuchàtel  (190li),  etc. 

Le  28  octobre  (9  novembre)  dernier  est  mort  à 
Sainl-Pét'rsbourg,  i\  l'âge  de  soixante  quatorze 
ans,  le  directeur  do  l'Krmitage  linin'rial  et  inleii- 
dant  de  la  Cour  Ivan  Alexandrovitch  'Vsevo- 
losbskoi.  D'abord  dii)lomate,puis  intindaut  géné- 


ral des  théâtres,  il  fut  placé  en  1899  à  la  tète  de 
rKrmila(;e  IJoué  dune  haute  culture  intellectuelle, 
ilaiis  la  tradition  du  xvm"  siècle,  il  était  bien  fait 
pour  poursuivre  l'ouivre  entreprise  par  Cathe- 
rine II,  et  y  donna  tous  ses   soins. 


MOUVEMENT   LES   ABTS 

Objets  d'art  et  d'ameublement 

"Vente  faite  ;\  l'hôtel  Drouot,  salle  1,  les  17  et 
18  décembre  1909,  par  M"  Henri  Baudoin  et 
MM.Mannheim. 

An'^ienncs  faïences  variées.  —  12.  Buste  do 
femme,  sur  piédouche.  Rouen  :  ;3.!300.  —  13.  Ai- 
guière, à  sujets  mythologiques  et  guirlandes. 
Moustiers  :  700.  —  2i.  Oiiatre  assiettes,  à  person- 
nages mytliologiques.  Moustiers  :  1.525.  —  38. 
Plat,  décore  eu  bleu  :  sujet  de  chasse  dans  le  goût 
de  Tempesia;  marli  à  Heurs  et  mulles  de  lions. 
Moustiers  :  3.000.  —  39  Plat  rond,  dé<'.or  bleu  : 
sujet  de  chasse  dans  le  goût  de  Tempesta.  Mous- 
tiers :  1.500.  —  86.  Moutardier,  personnages  dans 
un  paysage.  Marseille  :  1.350.  —  193.  Plat  rond, 
décor  bleu  et  manganèse  :  scène  de  chasse.  Ne- 
vers  :  1.200. 

Anciennes  faïences  de  Delft.  —  l'i7.  Présentoir, 
Heurs  sur  fond  noir  :  790.  —  150.  Deux  plaques 
avec  rehauts  d'or  :  paysages  :  1.210.  —  151.  Gar- 
niture do  trois  potiches,  et  deux  cornets,  à  tleurs, 
oiseaux  et  lambrequins  :  3.650.  —  152.  Plaque 
ovale,  festonnée,  à  vase  do  fleurs  et  lambroquinf, 
Quadrillés,  tleurs  et  amours  :  1.800. —  154.  Plat, 
composition  de  style  japonais  :  1.220. 

160.  Assiette,  corbeille  de  fleurs  et  comparti- 
ments; rehauts  de  dorure  :  1.500.  —  16'2.  Assiette 
aux  armes  du  comte  do  Burlington  ;  rehauts  de 
dorure  :  4.400.  —  165.  Plat,  écusson  d'armoiries, 
casque  et  feuillages;  rehauts  de  dorure  :  3.000. — 
170.  Pot  ovoide,  scènes  familiales,  Amours  et 
grappes  de  raisin  :  1.070. 

173.  Cadran  d'horloge,  contourné,  à  (leurs  it 
médaillon  d'.\mours.  Au  revers:  "  P.V.M.  1785"  : 
1.680.  —  174  Plat  rond  aux  armes  de  Frédéric, 
roi  de  Prusse.  Au  revers,  la  marque  de  Keiser  et 
Pyuacker  :  2.200.  —  175.  Garniture  deux  poti- 
ches ovoïdes  et  doux  cornets,  dé'cor  de  style  japo- 
nais en  bleu,  rouge  et  or,  lambrequins,  branches 
lleuries  et  oiseaux  :  15.000. 

Porcelaines  diverses.— Q'io.  Pot  à  lait,  Tournai, 
sujets  des  Fables  de  La  Fontaine  :  1.000.—  234. 
Aiguière  et  bassin,  semis  de  roses.  Sèvres  :  1.250. 
—  235  Aiguière  et  bassin,  papillons  et  filets  bleus. 
Sèvres  :  1.600, 

Objets  varies.  — 260.  Boite  à  panneaux  de  jaspe 
vert-sanguin,  c:ige  en  or.  Balmont  i\  Paris.  Kp. 
L,  XV  :  1.'.50. 

Pendules  et  bronzes.  —  ■,;79.  Deux  candélabres, 
bronze  doré  i  rocailles,  lleurettes  en  (lorcelaine 
et  groupes  à  sujets  mythologiques  en  Saxe.  Kp. 
L.  XV  :  14,500,  ' 

Mciiides.  tapisseries.  —  28'i.  C^'.ar.apé  et  deux 
fauteuils  bois  doré,  couverts  eu  tapisserie  du  temps 
de  L.  XV,  ;\  personnages  et  animaux  :  13.100.  — 
287.  Écan  bois  doré  ;  fouille  en  tapisserie  d'Au- 
busson  du  temps  de  !..  XVI  :  2  2(10.  —  288.  Huit 
fauteuils  bois  peint  gris,  couverts  en  tapisserie 
d'Aubusson,  ép.  L.  XV  :  9.000.  —  289.  Canapé  bois 
peint  gris,  et  tapisserie  ù  bouquets  de  Heurs.  Kp. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


L.  XVI  :  4.400.  —  290.  Deux  fauleuils  bois  sculpté 
à  rocailles,  cannés  :  <•  L.  Gressou  ».  Ép.  L.  XV  : 
1.285.  —  201.  Canapé  et  quatre  fauteuils  en  bois 
peint,  et  tapisseried'Aubussondu  temps  Je  L.XVI, 
il  personnages  et  Fables  de  La  Fontaine  ;  13.000. 
—  20j.  Tapisserie  llamande  du  \vi"  siècle,  à  sujet 
de  l'hisloire  de  Tobie.  Bordure  de  fruits,  Heurs  et 
oiseau. \  :  14.000  fr. 
Produit  total  :  201.882  fraucs. 


Collection  de  M.  de  T. 

Vente  de  tableaux  modernes  faite  à  l'hôtel 
Urouot,  salle  11,  le  24  novembre  1909,  par  M"  Lair- 
l'ubrcuil  et  M.  Georges  Bernlieim. 

Tableaux.  —  13.  Fautin-LatouV.  Terpsycliore  : 
4.900  —  15.  llenuer.  Nymphe  couchée  :  4.150. 
—  16.  Jac-iue  ^Charles).  Moulons  au  pâturage  : 
3.400  —  26.  Tassaert.  Jeune  <illo  enlevée  par 
les  amours  :  1.600.  —  27.  Vcvrassat.  Don  Qui- 
chotte :  1.220.  —  31.  Ziem.  La"  Corne  d'Or,  Cons- 
tantinople  ;  5.O0O. 

Produit  total  :  26.246  francs. 


Livras  anciens  et  modernes 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  8,  les  29  et  30 
novembre  et  1"  décemhre  1909,  par  M°  Oriyel  et 
M.  du  May. 

Manuscrit  de  «  Louison  »,  par  Alfred  de  Musset, 
en  vers  avec  ratures  et  ajoutés  ;  reliure  eu  maro|uin 
et  notes  manuscrites  :  3.600.  —  Manusi-rit  persan: 
orné  de  seize  miniatures,  du  xvr  siècle  :  l.'i'iO. — 
Kecueil  de  poèmes  persans,  par  Haliz,  xv  siscle  , 
1.700.  —  Livre  en  langue  persane,  xv=  siècle,  avec 
inscriptions  kutiques  :  800. 

Proluit  :  environ  25.000  francs. 


Atelier  Caran  d'Ache 

{S'  vente) 

Vente  de  dessins  de  Caran  d'Ache  faite  à  l'hùlel 
Drouot,  salle  6,  les  22  et  23  décembre,  par 
M'  Henri  Baudoin  et  MM.  Graat  et  Madoulé. 

Aquarelles  et  lavis.  —  14.  Un  déjeuner  en  fa- 
mille :  420. 

Dc.isms.  -  32.  La  Veille  d'Austerlitz  :  130.  — 
40.   Diner  de  famille  :  260.  —  78.  La  Revue  :  300. 

—  80.  Soldats  de  93  :  170.  —  81.   Policiers   :  255. 

—  82.  Histoire  du  tambour  :  210. 
Produit  total  :  15.222  francs. 


Deux  tableaux 

Vente  faite  il  l'hôlel  Drouot,  salle  6,  1'  20  <lé- 
ceiubre,  par  M"  Ki\.  Petit  et  Henri  Uauduin  et 
MM.  !..  Petit  et  Brame. 

1.  Isabey  (Eug.).  Village  au  bord  de  la  mer  : 
5.2C0.  —  Zieui.  Pêcheurs  à  Naples  :  18.000  francs. 

Produit  :  23.200  francs. 


Collection  de  M.  Fitzhenry 

(Suite)  (1) 

Aneieniies  porcelaines  tendres  de  Sainl-Cloud . 
—  171.  Boili;   à  épices   eu    forme   de  trèfle,  décor 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  25  décembre  1909. 


bleu  dans  le  goût  rouennais  :  2.135.  —  175.  Boite 
à  savon  sphéri(iue,  décor  polychrome,  bandes  ver- 
tes, quadrillés  nuirs  et  réserves  contenant  des 
écrevisses.  Monture  argent  :  3.500. 

188.  Deux  pots  à  pommade  à  sujets  chinois  et 
ornements  ;  applications  de  lames  d'or  ciselées  : 
o.lOO.  —  190.  Buste  de  femme,  en  costume  décol- 
leté et  coillëe  d'un  diadème,  porcelaine  blanche, 
socle  adhérent  :  3.705. 

206.  Pot  k  eau  porcelaine  blanche,  décor  à 
reliefs  :  1.3Û0.  —  208.  Deux  bouts  de  table.  Chinois 
et  Chinoise  assis  et  caressant  un  animal  fantas- 
tique, porcelaine  blanche  :  1.500. —209.  Cache-pot 
rond,,  sur  piédouche  godronué,  à  têtes  de  dau- 
phins, décor  polychrome  et  or  ;  2.700.  — 210.  Trois 
brûle  parfums  ovoïdes  lobés,  porcelaine  blanche, 
décor  en  haut-relief.  Marque  S.  C.  T.  ;  2.700. 

Anciennes  porcelaines  tendres  de  Sèvres.  — 
211.  Cachepot  à  anses  coquilles,  décor  polychrome 
oiseaux,  branchages,  bonquets  de  fleurs  "et  filets 
bleus  et  or  :  4.500.  —  212.  Boîte  à  savon  sphéri- 
que,  sur  piédouche,  décor  polychrome  et  or,  fleurs 
et  feuillages  sur  fond  pointillé  or,  ornements 
rayonnants.  Marque  B.  Décor  de  Noël  :  5.100  —  213. 
'Tasse  trembleuseobconique  et  préseutoir.  Amours 
d'après  Boucher,  en  grisaille  dans  des  médaillons 
cerclés  or;  semis  d'œils  de  perdrix  et  guirlandes 
de  feuilles  sur  fond  bleu  turquoise.  Marque  Pi.  : 
1.850.—  214.  Théière,  décor  polychrome  à  mé- 
daillons cerclés  or,  paysages  animés  sur  foud  rose 
jaspé  Ijleu.  Marquée  I  :  1.560.  —  215.  Sucrier  cou- 
vert, même  service  :  2.960.  —  216.  Pot  de  toilette 
cylindrique,  décor  polychrome  et  or,  médaillons  à 
paysages  animés  sur  fond  bleu  clair,  semis  œils 
de  purdrix.  Décor  de  Vieillard.  Marqué  L.  :  3.500. 

—  218.  'Tasse  mignonnette  droite  et  soucoupe, 
décor  polychrome  et  or,  semis  de  fleurs  el  orne- 
ments. Décor  de  Micaud  :  2.520.  —  219.  'Tasse  mi- 
gnonnette et  soucoupe,  décor  polychrome,  corbeille 
de  fleurs  dans  un  méd.aiilon  et  rinceaux  sur  fond 
jaune  clair,  tilet  or.  Marque  KK  et  Se  :  4.100. 

220.  Tasse  mignonnette  et  soucoupe,  décor  poly- 
chrome, médaillon  cercle  de  bleu  et  paysage,  rin- 
ceaux de  fleurs  sur  fond  jaune  clair.  Décor  de 
Pierre  jeune.  Marque  KK  et  Pj  :  4.900.  —  222. 
Deux  plateaux  à  bords  contournés,  à  filets  or, 
décor  polychrome,  oiseaux  sur  un  arbuste  dans  un 
paysage  et  guirlandes  de  feuilles  de  chêne  sur 
fond  bleu  turquoise.  Marque  X  et  N  ;  4.OO0.  — 
238.  Coquetier,  décor  polychrome,  médaillons  cer- 
clés or,  roses  sur  fond  bleu  turquoise  :  1.000. 

241.  Deux  pots  à  fard,  décor  polychrome,  ins- 
trumeuts  et  cahiers  de  musique,  sur  fond  rose  et 
vert,  caillouté  or:  3.000.  —  242.  Plateau  présentoir 
carré,  tassd  et  soucoupe,  décor  polychrome  semis 
de  roses,  feuillages  et  ornement.--,  sur  fond  poin- 
tillé or.  Décor  de  Noël  :  4.420.  —  243.  (.;rou]ie  de 
deux  personnages,  sur  terrasse  rocailleuse,  jardi- 
nier et  femme.  Biscuit  tendre.  Marque  L.  IJ.:  1.700. 

—  245.  Écuelle  et  plateau  décor  bleu  et  or,  paysa- 
ges, dans  le  gotit  chinois,  et  guirlandes.  Marquée 
L.  L.  Décor  de  Vieillard  :  1.600.  —  247.  Pot  à 
ciëme,  décor  polychrome  et  or,  bouquets  de  fleurs 
sur  fond  jaune:  1.140.  —  2G6.  Pot  à  pommade, 
décor  camaïeu  rose  d'oiseaux  sur  branchages. 
Marqué  L.  :  1.610.  —  268.  Pot  à  pommade,  décor 
camaïeu  rose.  Marqué  G.  Décor  d'Fvans  :  1.640. 
2/1.  Pot  de  toilette,  décor  polychrome  et  or  de  mé- 
daillons. Marque  G.  N.  Décor  d'Aloncle:  2.105.  — 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


276.  Groupe  biscuit  sur  terrasse  rocailleuse,  deux 
enfants  et  une  chèvre;  3.20L).   —  27G  bis.   Plateau 

présentoir  :  3.500. 

(A  suivre.) 


Collection  du  baron  A.  von  Lanna 

(Suite)   (1) 

Principaux  pri.v  en  marks. 

Faïences.  —  1100.  Cruche  évidée,  sujet  peint  en 
cauiaieu  pourpre  :  Jeune  Civalier  en  berger  Paris. 
Nurouiberg,  lin  du  ww  s.  :  1.850.—  1102.  Cruche 
franconienne  pansue  à  col  étroit  peint,  camaïeu 
pourpre,  d'apr.  Lepautre.  Nuremberg,lin  du  xvu-  s.; 
1/jOU.  _  11U3.  Autre  semblable,  frise  pointe  ca- 
maïeu pourpre  :  Combat  de  cavaliers  d'après  liu- 
gendas.  Nuremberg;,  fm  du  xvir  s.  :  'J.IOO.—  llOti- 
U07.  Deux  assiettes  plates,  sujets  peints  au  noir- 
plomb  :  vue  de  village  et  paysage  Uuvial,  au  marli 
deux  écussons  de  Nuremberg,  xviii"  s.  Manière  de 
Joh.  Schaper  :  1.9Ô0.  —  1114.  Terrine  à  couvercle, 
forme  poisson,  écailles  relief  conlourèes  bleu.  Ho- 
litsch,  xviii-  s.  :  1.750.  —  1115.  Aiguière  forme 
dragon  ailé  en  couleurs.  Holitsch,  xv!!!"  s.  :  1.250. 
—  1I19-1I20.  Terrines  à  pâtés,  formes  faisanes, 
peintes  coul.  nature.  Holitsch,  xvui'  s.  :  2.900.  — 
112'J.  Assiette  plate,  décor  rayonnant  draperies, 
pahnettes  et  grillages  en  bleu  et  rouge  briLpie. 
l'iouen,  xviu'  s.  (l'rov.  de  la  collection  Wadding- 
ton)  :  1.010.—  1133.  Terrine  à  pâtés  forme  oie,  en 
couleurs.  Holitsch,  xvui*  s.  Sign.  en  noir  au  cou- 
vercle :  «  H.  A.  »,  au  fond  :  <■  H.  K.  »  :  1.500.  —  1149. 
Pichet  forme  rouleau,  décor  frises,  peintes,  faunes 
et  daupliins  sur  fond  bleu  d'eau,  à  la  bordure  et 
entre  frises,  rubans  jaunes.  Nevers,  xvii'  s.:  1.750. 

Porcelai  lesde  Vienne.  —  1245.  Jeune  paysanne 
pris  d'une  grande  cruche  dont  elle  tient  de  la  main 
droite  le  couvercle,  de  la  gauche  l'anse,  vêtements 
en  couleurs  ;  sur  cruche  paysage  camaïeu  pourpre. 
xviii"  s.  Mai-que  écusson  noué  et  lettre  I  :  1.1(J0.— 
1248.  Groupe  blanc  de  Grassi:  La  Famille  polonaise 
oulionheur  familial,  cinq  personnages,  socle  fleuri. 
Marque  :  écusson  noué  en  bleu  sous  couverte  ; 
4.010.  —  1408.  Trois  pièces  d'un  déjeuner  (soli- 
taire). Plateau  rectang.  contours  évidés,  galerie 
ajourée,  pot  à  anse  et  couverc,  tasse  et  soucoupe; 
pot  et  tasse  forma  gobelet  à  anse-oreilles,  sur  cha- 
11  ue  pièce  décor  peint  :  Combats  de  cavaliers  et  de 
'Turcs,  fines  bordures  dorées.  Vienne,  vers  1760. 
Marque  :  écusson  noué  et  couronne  :  2.000.  —  1421 . 
Tasse  forme  gobelet  élancé,  sans  anse,  décor  peint 
sur  émail,  stylo  Bérain,  et  soucoupe  à  médaillon 
central  à  sujet  hollandais  en  rouge  ;  décor  et  scène 
de  chasse  :  1.275.  —  1422.  Tasse  à  chocolat  avec 
son  présentoir,  forme  gobelet  à  deux  anses,  plateau 
ovale  évidi',  bord  relevé,  décor  grillages  et  écus- 
sons cardinalesques  peint  or  et  rouge  brique  et 
noir  de  iilomb.  llevers  peint,  décor  L.  XIV,  genre 
Bjnlle.  Période  Du  Paquier  :  3.050. 

Ii2i.    Jatte    évidée    sur  pied-bordure   doré   sur 
paroi  extérieure,   frise  peinte   par  Bottengruber  : 

(l)  V.  Chronique  des  Aris  des  4  et  25  décembre 
190i). 


bacchanale  à  nombreuses  figures.  Sur  fond  signé 
en  toutes  lettres  et  daté  1730  :   3,950. 

Pichet-mesure  cylindrique  sur  panse,  frise  en 
couleurs,  paysage  animé  do  figures,  pied  et  bor- 
dures décor  japonais,  xviir'  s.  Lettre  grav.  Z  : 
1.100.  —  1433.  Tonnelet  sur  piédestaux-figures  de 
Chinois,  cercles  en  relief  et  bandes  blanches  ornées 
lambrequins  et  fleurs  alternés  en  couleurs,  can- 
nelle argent,  contours  dorés  :  4.500.  —  1434.  Bé- 
nitier ovale  évidé  ;  décor  ;  médaillon  Madone, 
fleurs  et  feuillages.  Période  Du  Paquier  :  2.100. — 
1435.  Gobelet  forme  tonnelet,  anse  figurine  de 
Doetlscher,  bordures  lambrequins  et  grillages 
rouges  et  or,  frise  centrale  de  lleurs  indiennes. 
Période  Da  Paquier  :  5.100.  —  1436.  Gobelet  à 
couvercle  forme  tonnelet,  monture  argent,  décor 
lignes  or,  lambrequins  et  feuillages  et  frise  : 
paysage  animé  de  figures  ;  bouton  do  couvercle  : 
nain  de  Callot.  Période  Du  Paqu  or.  Lettres  II.  I. 
en  écusson  :  4.050. 

Porcelaines  de  Saxe.  —  1521.  Statuette  debout  : 
Docteur  de  la  Comédie  italienne,  socle  rectang. 
Trav.  de  Boettger  (très  rare)  :  G. 600.  —  1551. 
Tliéièro  pansue,  décor  de  lambroiiuins  en  relief, 
palmottes  et  franges,  anse  argent  doré,  représ,  en 
haut  masque  de  faune,  pied,  bordures,  montures 
du  couvercle  et  déversoir,  argent  doré.  A  l'intérieur 
du  couvercle,  plaque  argent  doré  repoussé,  profil 
du  roi  .\uguste  le  Fort.  Moisson  (du  début).  Mou- 
ture argent  signi'e  de  Paul  Ingermann,  avec  poin- 
çon de  Dresde  et  lettre  d'année  :  W.  :  6.800.  — 
1554.  Soupière  à  couvercle,  sur  trois  pieds,  inté- 
rieur  doré,  sur  paroi  extér.  et  sur  couvercle  gra- 
vées or,  scènes  de  genres  chinoises  avec  cuiller 
argent  d)ré  et  ciselé.  Meissen,  période  Hœrolds. 
Lettre  B.;  et  1555.  Assiette  pla'e,  entièrement  dé- 
corée de  peinture  et  grav.  doréjs,  cartouches  scè- 
nes chinoises.  Meissen,  marques  glaives.  Lettre  B. 
Ensemble  :  3 .  000. 


CONCOUBI    ET    EZPOSITIONI 


iCXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

8°  Exposition  de  la  Société  des  peintres-litho- 
graphes, galerie  Devambez,  43,  boulevard  Males- 
horbis  jusqu'au  15  janvier. 

2"  Exposition  de  «  La  Cimaise  ",  galerie  Geor- 
ges Petit,  8,  rue  de  Sèze,  du  5  au  20  janvier. 

Province 
Nice  :  22°  Exposition  internationale  de  pointure 
l't  de  sculptura,  jusqu'à  fin  février. 

Etranger 

Monte  Cari?  :  18'  Exposition  internationale  des 
Beaux-Arts  do  la  principauté  de  Monaco,  au  Palais 
des  Beaux- Arts,  jusqu'à  avril  1910. 

(Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  lieranl  :  P.  Guiardot 


PAKU    -      mPKWVfttB  OB   LA    PRB8SK,    16     BUB    DU  OaOlSSANT.    —    V.    81MABT     lMraIIMO&. 


5 


N-  3.  —  1910. 


BUREAUX  ;  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


8  Juuviei'. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES    BEAUX-ARTS 


PÀRIISSIMT    Ll    SàIIIDI     HÀTIM 


Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiositi 


Prix  de  l'abonneiuent  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   .   .   .       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie    de 

Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

X^*    XTiizuéro    :    O    fr.    26 


PROPOS    DU    JOUR 

(^j^^^^A  gravure  occupe  au  Salon  annuel 
■^«^^  des  Artistes  français  une  section 
^■oT^^  où  les  œuvres  intéressantes  ne 
j^^;;4iJi  manquent  pas,  mais  dont  la  pré- 
sentation a  besoin  d'être  modifiée. 

Par  une  habitude  ancienne,  les  gravures 
de  reproduction  et  les  gravures  originales 
sont  exposées  ensemble.  Le  visiteur  se  trouve 
en  présence  d'une  masse  confuse  de  cadres, 
et  il  lui  est  impossible,  à  moins  qu'il  n'y 
mette  beaucoup  de  zèle  minutieux,  de  se 
rendre  compte  de  l'effort  fourni  par  la  gra- 
vure originale. 

Or  l'art  de  la  gravure  se  trouve  aujourd'hui 
dans  une  situation  tout  à  fait  spéciale,  qui 
lient  non  pas  aux  artistes,  mais  aux  chan- 
gements survenus  dans  les  arts  mécaniques. 
Les  procédés  industriels  de  reproduction  se 
perfectionnent,  en  effet,  tous  les  jours.  Ils 
.permettent  d'obtenir  pour  moins  de  travail, 
■et  par  conséquent  à  meilleur  prix,  des  épreu- 
ves d'après  les  ouvrages  célèbres;  ils  rendent 
des  services  aux  revues,  aux  magazines  et  à 
toutes  les  Sociétés  d'éducation  qui  ont  pour 
■effet  de  répandre  la  connaissance  des  arts. 

Dans  ces  conditions,  il  faut  bien  le  dire,  la 
gravure  de  reproduction,  sans  rien  perdre  de 
ses  mérites,  demeure  une  survivance,  et  on 
peut  déjà  prévoir  l'époque  où  elle  sera  une 
rareté. 

Il  en  est  tout  autrement  de  la  gravure  ori- 
ginale. Elle  a  bénéficié  de  tout  ce  que  perdait 
la  gravure  de  reproduction.  Beaucoup  d'ar- 
tistes ont  eu  recours  en  ces  derniers  temps  à 
ce  moyen  d'expression,  et  ils  l'ont  trouvé 
plein  de  ressources,  riche  en  nuances,  et  des 
plus  propres  à  traduire  leur  personnalité.  De 
là  l'intérêt  de  cette  gravure  originale  pour 
daquelle  on  voit  certains  2'>eintres  avoir  de  la 


prédilection.  La  Société  des  Artistes  français 
répondra  donc  à  l'attente  du  public  et  se  con- 
formera à  la  réalité  des  faits  si,  au  prochain 
Salon,  elle  groupe  dans  une  même  salle  des 
œuvres  qu'on  se  résignait  trop  facilement  jus- 
qu'ici à  éparpiller  dans  le  voisinage  des  frises 
ou  sur  le  pourtour  de  la  galerie  extérieure. 


NOUVELLES 

***  Par  décrets  en  date  du31  décembre  1909, 
rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Ins- 
truction publique  et  des  Beaux-Arts,  sont 
nommés  chevaliers  de  la  Légion  d'honneur  : 
MM.  Rolland  {Romain- Edme-Paul-Emile), 
liomme  de  lettres,  auteur,  comme  nos  lecteurs 
le  savent,  de  livres  remarqualjjes  sur  Michel- 
Ange  et  Beethoven  ;  Surand  (Gustave-Paul- 
Alexandre)  et  Anquetin  (Louis), artistes  pein- 
tres ;  Bernard  (■Joseph-Antoine)  et  Husson 
Henri),  sculpteurs  ;  Fenaille  (Maurice),  mem- 
bre de  la  Commission  de  perfectionnement  de 
la  Manufacture  nationale  des  Gobelins,  auteur 
d'un  important  ouvrage  (dont  il  a  été  rendu 
compte  dans  la  Gazelle)  sur  les  taiiisseries 
des  Gobelins  ;  Sarradin  (Edouard-Louis),  cri- 
tique d'art. 

***  Nous  avons  plaisir  à  trouver  dans  la 
liste,  parue  au  Journal  officiel  du  1"'  janvier, 
des  nouveaux  officiers  de  l'Instruction  publi- 
que ou  d'Académie,  les  noms  de  nos  collabo- 
rateurs MM.  Besnus,  dit  G.  Denoinville,  cri- 
tique d'art  ;  E.  Blochet,  Camille  Couderc, 
bibliothécaires  à  la  Bibliothèque  Xationale  ; 
A.-J.  Mayeur,  graveur,  promus  officiers  de 
l'Instrucnon  publique; 

.lean  Ghantavoine,  publiciste  ;  Jean  de  Fo- 
ville,  lùljliotliécaire  au  Cabinet  desmédailles, 
nommés  officiers  d'Académie. 

*'''*  Un  concours  est  ouvert  entre  les  artis- 
tes français,  peintres,  sculpteurs,  architectes, 
graveurs,  âgés  de  moins  de  trente  cinq  ans, 
en  vue  de  l'obtention  de  deux  bourses  de  sé- 
jour d'une  année  en  -\Igérie,  dont  le  montant 
est  fixé  à  3.000  fr. 


10 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Les  boursiers  sont  logés  clans  une  villa 
située  à  Alger.  Pendant  une  seconde  année,  les 
mêmes  artistes  n'auront  pas  droit  au  loge- 
ment, mais  pourront  recevoir  une  indemnité 
(le  100  francs  par  mois. 

Les  concurrents  devront  adresser  leur  de- 
mande avant  le  15  janvier  au  gouverneur 
général  de  l'Algérie,  Oftice  de  l'Algérie,  5, 
galerie  d'Orléans,  Paris,  où  leur  seront  four- 
nis tous  les  renseignements  nécessaires.  Les 
œuvres  présentées  seront  remises  avant  le 
!"■  février,  à  la  Société  des  Peintres  orienta- 
listes français,  à  laquelle  est  confié  le  soin  de 
[irésenter  les  titulaires  des  deux  Lourses. 

jf**:  Le  général  N'iox,  directeur  du  INI  usée  de 
l'Armée,  vient  d'ouvrir  au  public  la  •'  cliapelle 
Napoléon  »,  où  sont  exposés  tous  les  souve- 
nirs funéraires  de  l'empereur  que  possède,  en 
dehors  de  son  tombeau,  lliotel  dos  Invalides. 

Une  nouvelle  salle  contenant  la  collection 
des  uniformes  des  armées  étrangères,  va, 
quoique  non  encore  complète,  être  aussi  ou- 
verte aux  visiteurs,  ainsi  que  les  salles  des 
armures,  entièrement  rem'aniées. 

***  Le  statuaire  Auguste  Rodin  vient  de 
faire  don  au  lycée  Victor-Hugo  d'un  exem- 
plaire de  son  buste  du  poète,  qui  a  été  placé 
dans  la  salle  d'honneur  de  cet  élablissement. 

***  Quelques  beaux  livres  et  divers  spéci- 
mens de  reliures  anciennes  viennent  d'être 
olïerts  par  de  généreux  donateurs  à  la  biblio- 
thèque de  la  Malmaison,  à  laquelle  ces  livres 
appartinrent  jadis.  Citons  notamment  :  un 
exemplaire  de  la  magnifique  Ironoiiraphie 
çivraïuo  et  romaine,  donné  par  JM.  Piclion, 
"ministre  des  Alfaires  étrangères;  vingt-sept 
volumes  d'un  ouvage  sur  l'Egyiite,  don  de 
M.  Marcel,  administrateur  delà  Bililiothèque 
Nationale;  une  flisloire  de  la  décadence  ro- 
maine, en  dix-huit  volumes;  une  Chronologie 
des  anciens  roi/aurnes,  traduitedlsaac  Newton; 
un  Apollon  et  tes  Muses,  dédié  à  l'impé- 
ratrice; trois  volumes  des  Mémoires  de  M.  de 
CréC!j,e\-,  provenant  de  M.  Huiry  Gonse,  le 
manuscrit  d'une  cantate  en  l'honneur  de 
I  Impératrice,  paroles  de  M""'  Fanny  de 
licauharnais,  musique  de  Gabriel  Le  Moyne. 

***  Les  membres  de  la  Société  nationale 
des  Beaux-Arts  se  sont  réunis  la  semaine 
(lernière  en  assemblée  générale,  sous  la  pré- 
sidence de  M.  l'ioll. 

Le  tiers  réèligible  des  membres  de  la  délé- 
gation a  été  réélu  à  l'unanimité  et  MM.  Mue- 
nier  et  Fagel  ont  été  élus  en  remplacement 
de  MM.  Dubufc  et  Charpentier.  Puis,  l'as- 
semblée a  voté  la  nomination  d'un  nouveau 
memljre  d'honneur.  M""'  .Jeanne  Paquiu,  en 
témoignage  de  reconnaissance  pour  la  fonda- 
tion (l'un  prix  annuel  de  'i.OUO  francs  —  prix 
Isidore  Paquin  —  «auprofitd'un  artiste  dont 
l'ipuvre,  dans  un  genre  i|ucli''ini|iie,  se  dis- 
tinguera p.ir  son  caractère  d'(U-iginalilè  et 
pure  sincérité  ».  l>'autres  libéralités  ont  été 
aimoncées  à  l'assemblée,  nolamnient  celle 
(l'un  nouveau  jn-ix  annuel  de  l.ci.iO  francs  créé 
|iar  M.  Merlaud-Pontv,  gouverneur  général 
de  l'.Xfrique  occidonlale,  au  jvrdlit  de  jeunes 
(U'icnlaliiles  (lue  ce    dernier  entr>''tiendra   è 


Iiakar  et  dans  la  colonie  pendant   plusieurs 
mois. 

Enfin,  on  s'est  occupé  du  programme  de  la 
prochaine  exposition  de  Bagatelle,  qui  sera 
consacrée  aux  portraits  d'enfants  de  1789 
à  1900. 

:;:**  La  Société  Nationale  de  l'Art  à  l'Ecole 
vient  de  tenir  son  assemblée  générale  pari- 
sienne. Son  président,  M.  Ch.-M.  Couyba, 
sénateur,  a  montré  le  haut  idéal  poursuivi 
par  la  Société.  Après  un  compte  rendu  finan- 
cier du  trésorier,  le  secrétaire-général,  M. 
Biotor,  a  rappelé  les  résultats  obtenus  cette 
année,  ainsi  que  les  progrès  en  cours  de  réa- 
lisation. Il  a  tout  particulièrement  insisté  sur 
l'entente  établie  avec  la  Ville  de  Paris  qui, 
dans  les  devis  de  constructions  scolaires,  a 
décidé  d'altecter  un  crédit  spécial  à  l'œuvre 
entreprise  par  l'Art  à  l'Ecole. 

***  Le  musée  do  Lille  vient  de  s'enrichir 
d'une  importante  donation:  celle  delà  collec- 
tion de  M.  Géry  Legrand,  olïerte  par  la  veuve 
et  les  deux  filles  de  ce  dernier.  Cette  collec- 
tion comprend,  notamment,  un  très  beau 
buste  en  marljre  blanc  du  xvi'  eiècle,  trouvé 
à  Ilouplin,  et  un  lot  considérable  d'objets  da- 
tant des  premiers  siècles  de  l'ère  chrétienne 
découverts  presque  tous  dans  les  fouilles 
faites  à  Bavai,  l'ancienne  Bavacum  des  Ro- 
mains. 

***  l'Jnile  (jebhart  a  légué  à  la  bibliothèque 
de  Nancy  ses  propres  manuscrits,  qui  sont 
assez,  nombreux  et  dont  plusieurs  sont  inédits. 
Au  cas  où  la  bibliothè(i'je  de  Nancy  n'accep- 
terait pas  tout  ou  partie  de  ce  legs,  le  surplus 
reviendrait  à  l'Institut.  Par  le  testament  de 
M.  (iebhart,  le  musée  de  Nancy  est,  en  outre, 
autorisé  a  faire  un  choix  dans  la  collection 
assez  importante  de  tableaux  du  défunt. 

***  A  la  demande  de  'Si.  Aynard  et  de  la 
Chambre  de  Commerce  de  Lyon,  les  splendi- 
des  étoQ'es  du  premier  Em]iire  actuellement 
montrées  au  Musée  des  Arts  décoratifs  se- 
ront, à  la  clôture  de  cette  exposition,  présen- 
tées à  Lyon  oii  elles  furent  tissées. 

***  Une  série  de  concerts  de  musique  de 
chambre  seront  donnés,  comme  chaque  an- 
née, à  l'Ecole  des  Hautes-Etudes  sociales,  16, 
rue  de  la  Sorbonne,  les  jeudis  à  8  h.  3  4  du 
soir.  Six  (du  13  janvier  au  17  l'é\rier',  seront 
consacrés  à  la  musique  fran(;&ise  et  italienn(; 
des  xvi''  et  xvir  siècles  ;  six  autres  dont  les 
dates  seront  indiquées  ultérieurement',  seront 
consacrés  à  la  musique  française  contempo- 
raine. 


Institut    de    France 

Séance  trimeslvietle   .3  jtiiicier, 
M.  (ieorges  Lafenestre.  membre  libre  de  r.\ca- 
cli'iuio  dos  Be:.ux-Arts,   présenté  par  cette  Acad('- 
iiiic,  a  été   élu  conservateur  du  Mu.si}o  Gondé    ou 
leniplaceuii'ut  de  M.  ('iruy(.n'  décédé. 

L;i  sé.incc^  a  l'-lv  terminée  par  la  lecture  du  rap- 
jiort  do  M.  de  l'oviUe  sur  la  situation  fuianciére  du 
domaine  de  Chantilly  et  du  nipport  de  M.  Alfred 
Mo/ii'res  sur  l'état  actuel  du  Musée  C'.ondé. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


11 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  31  décembre  1909 

Reiiouvellcment  du  bureau.  —  L'Académie  a 
procédé  au  renouvellement  de  son  bureau  pour 
l'année  1910.  M.  Edmond  Puttier  a  été  élu  pré- 
sident et  M.  Omont  vice-président. 

Fouilles  en  France.  —  M.  Edmond  Pottier  a 
rendu  compte  des  fouilles  de  Montlaurés,  près  de 
Narbonne,  poursuivies  par  M.  Rouzaud  depuis 
plusieurs  années.  Il  s'agit  d'un  oppidum  composé 
de  plusieurs  petites  habitations  très  antiques 
groupées  sur  la  pente  d'une  acropole  et  dans  la 
plaine.  Le  mobilier  mis  à  jour  est  d'un  caractère 
primitif  et  barbare.  La  présence  de  poteries  yrEC- 
ques,  qui  forment  l'intérêt  principal  de  la  décou- 
verte, montre  une  fois  de  plus  l'activité  des  rela- 
tions entre  la  Gaule  et  la  Grèce  dès  le  vi«  siècle 
et  surtout  pendant  le  iv  et  le  m»  siècle  avant 
notre  ère. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  i'9  décembre  1909 

M.  E.  Micbon  lit  une  note  de  M.  Franz  Gumont 
relative  à  une  communication  précédente  de  M. 
Laucr  sur  des  bustes  d'impératrices  conservés  à 
Home  et  à  Paris.  D'après  un  texte  de  Nicetas  do 
Remesiana,  ces  bustes  pourraient  dater  de  la  lin  du 
TV"  siècle. 

M.  Marcel  Aubcrt  signale  la  restauration  du 
cliùteau  de  Lassay  (Loir-et-Cber,,  construit  de 
1480  à  1.500  par  Philippe  du  Moulin.  Dans  une 
fresque  de  l'église  voisine  tst  une  représentation 
du  cheiteau  ;  dans  cette  même  fresque  est  repré- 
sentée la  légende  do  saint  Christophe  :  on  ne  doit 
pas  admettre  la  tradition  qui  attribue  au  saint  les 
traits  de  Philippe  du  Moulin. 

M.  Monceaux  communique,  de  la  part  du  11.  P. 
ijelattrc,  des  plombs  byzantias  et  une  monnaie 
r.Dglaise  du  Moyen  ;'ige  récemment  découverts  à 
Cartilage. 


REVUE  DES  REVUES 

0  L'Echo  de  Paris  (v!  janvier).  —  Dans  un  ar- 
ticle intitulé  :  Un  sanctuaire  menacé,  noire  colla- 
Dorateur  M.  Raymond  Bouyor  plaide  oloquemmcnt 
la  cause  de  la  salle  de  concerts  du  Conservatoire, 
menacc'e,  comme  on  sait,  de  démolition,  et  invoque 
pour  la  sauver  les  raisons  do  sentiment  (souvenirs 
de  Gluck,  de  Beethoven,  de  Berlioz,  etc.,  qui  s'y  rat- 
tachent) et  les  raisons  d'ordre  technique  (excellence 
de  la  salle  au  point  de  vue  de  l'acoustique,  qui  en 
fait  la  meilleure  des  salles  de  concerts  existantes; 
qui  militent  en  sa  faveur.  Souhaitons  que  sa  voix 
soit  entendue. 


avec  goût  par  notre  confrère  le  D'  Pietro  Nurra, 
renferme  des  articles  illustrés  sur  toutes  les 
questions  de  maisons  à  bon  marché,  d'hygiène 
urbaine,  d'amélioration  de  l'habitation. 

Ce  qui  nous  intéresse  particulièrement  dans  cette 
nouvelle  revue,  c'est  la  place  prédominante  qui  y 
sera  donnée  aux.  questions  concernant  les  plans 
d'extension  et  d'embellissement  des  villes,  et  ;'i 
celles  relatives  aux  cités-jardins. 

Nous  ne  pensons  pas  qu'il  y  ait  un  art  pour  le 
peuple  et  un  art  pour  chaque  classe  sociale,  — 
mais  que  la  cité  elle-même  doit  être,  en  son  en- 
semble, une  œuvre  d'art.  Nous  souhaitons  vive- 
ment à  notre  confrère  de  Milan  de  se  consacrer 
tout  spécialement  à  l'étude  et  à  la  propagande  do 
ces  villes  modèles.  Signalons  particulièrement, 
dans  le  2«  fascicule,  l'article  sur  Milanino,  la  pre- 
mière cité-jardin  italienne. 


V  Le  Case  popolari  e  le  città  giardino  (1"  an- 
née, n"  1).  —  Celte  nouvelle  revue  italienne  (Ij,  éditée 


(1)  Administration  à  Milan,  20,  vialle  Monforte. 
Abonnement  annuel  :  iT)  lire. 


=z  Rassegna  d'Arte  (janvier  1908).  —  Repro- 
duction cotiiparalirc  d'une  admirable  peinture  et 
d'une  sculptuic  du  xv  siccle,  par  M.  G.  Frizzoni. 
La  peinture  est  le  chef-d'o'uvro  d'Alvise  Vivariui, 
La  Vierye  sur  un  trône  entre  s/.r  saints  et  deux 
awjes;  la  sculpture  est  un  haut-relief  sur  bois  de 
l'église  San  Stefano  de  Bclluno,  œuvre  honorable 
d'un  artiste  qui  s'est  inspiré  du  tableau  du  muséi' 
de  Berlin. 

=  Les  Collections  privées  lombardes  :  la  col- 
lection de  dessins  anciens  Dubini,  par  M.  F. 
Malaguzzi-Valeri.  L'auteur  étudie  et  reproduit,  en 
les  comparant  à  des  tableaux  de  ces  maîtres,  les 
nombreux  dessins  du  ïintoret,  de  Paul  Vérouèse, 
du  Gorrège,  de  Jean  Bologne,  de  Schedonc,  de 
Procacciui,  de   Daniele  Oispi,    etc.  (17  roprod.V 

=  L'Édi/ice  «  hramantesijue  »  de  Santa  Maria 
alla  Fonlana,  à  Milan,  par  M.  Ambrogio  Annoui 
'  l"  article)  (8  reprod.). 

=  V'ilrauv  du  dôme  de  Milan,  par  M.  Ugo 
Nebbia  (l  lig.  et  1  planche  hors  texte  en  couleurs). 

=  Le  Cataloi/ue  d'étoffes  anliijues  et  modernes 
de  .1/""  Isabelle  Errera,  par  M.  Corrado  Ricci 
(.j  reprod.). 

=  Objets  d'art  antiques  au  Musée  d'art  indus- 
triel de  Rome,  par  M.  G.  Fei-rari  (1"  article, 
8  reprod.). 

=  L'Arl  du  médaïUeur  dans  la  médaille  mo- 
derne,■par  M.  Seraphino  Ricci  (3  reprod.). 

(Février).  —  Cesare  da  Sesto  et  une  nouvelle 
acquisition  du  musée  Brera,  par  M.  Fr.  Malaguzzi- 
Valeri.  C'est  Ma  Saint  Jérôme  k  mi  corps.  L'auteur 
rapiieUe  que  la  Vierge  au  bas-relief  do  Brera 
n'est  qu'une  ancienne  copie  de  celle  de  la  galerie 
de  lord  r.arysfort  (comme  l'a  montré  M.  Herbert 
Cook),  dont  il  existe  deux  autres  répétitions  :  l'une 
chez  la  ducliesse  Giuseppina  Melzi  d'Esté,  l'autre, 
avec  d'importantes  variantes,  à  l'Ermitage.  11  re- 
produit plusieurs  dessins  du  maître  (14  reprod., 
dont  une  hors  texte). 

=  Un  tableau  inconnu  de  Giacomo  Francia. 
par  M.  T'mberto  Gnoli  :  Le  Christ  portant  la 
croix  (reprod.). 

=  L'Editée  «  branuintcsque  y.  de  San'a  Maria 
alla  Fontana,  éi  Milan,  par  M.  Ambrogio  Annoni 
{■Z'  et  dernier  article)  (G  reprod.). 

=  La  Vasque  baptismale  de  Filippo  d'Azzanello 
de  l'ilo,  par  M.  Diego  Sauf  Ambrogio  (I  reprod.). 

=    Transitions  et  filiations  d'art  :  «  Madones  « 


12 


i.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


sculptées  de  Regijio  (Emilie),  par  M.  Andréa 
Balletti  (9  reprod.;. 

^  Les  Arabes  el  l'ini  en  Sicile,  pav  M.  Fazio 
Allmaycr  (6  reprod.). 

=  L'Art  du  mcdailleur  dans  la  médaille  mo- 
derne, par  M.  Seraûno  Ricci  (2°  article)  3  reprod. 1. 

(Mars).  —  Les  Sujets  mythologiques  chez  Cima- 
da  Conegliano,  par  M.  G.  Crizzoni (2 reprod.,  dont 

I  hors  texte). 

—  Une  «  Madone  »  de  Fra  Filippo  Lippi,  par 
M.  Giovanni  Poggi  (6  reprod.). 

=^  Lettre  de  M.  Bernard  Berenson  an  sujet  de  la 
discnssion  de  (luolques-nnes  de  ses  opinions  sur 
Giotto. 

=  Le  Centenaire  de  Giuseppe  Piermarini  ;ar- 
cliitecle),  par  M.  Guido  Marangoni  (11  fig.). 

=^  fù/lises  //otIUqiies  de  Cadore,  par  M.  Arturo 
Frova  (12  reprod.). 

=  Les  Transformations  des  peintures  â  l'aide 
de  restaurations  rationnelles,  par  M.  D.  G.  L'au- 
teur rappelle  qu'à  l'Anibrosicnne  un  Portrait  de 
femme  et  un  Musicien  attribués  à  Léonard  fu- 
rent repeints  pour  la  somme  de  34  lire  en  1847.  Le 
savant  restaurateur  Cavenaghi,  au  grand  bénéfice 
de  l'ouvrage,  a  ôté  ces  repeints  du  portrait  de 
femme.  On  se  demande  si  le  Musicien  ne  gagnerait 
pas  à  être  nettoyé  de  même. 

=  A  propos  des  dessins  du  Tintoret,  parM. 
F.  M.-V.  L'auteur,  dans  son  article  do  janvier, 
considérait  hypothétiquenient  un  de  ces  dessins 
comme  fait  pour  la  Multipliration  des  pains  de 
la  Sf«otedeSaint-Hocli,;iVenise.  Vérilication  faite, 
il  dit  que  c'est  pour  le  Saint  Elisée  distribuant 
les  pains  de  la  même  scuolii. 

=  Objets  d'art  antique  au  Musée  d'art  indus- 
triel de  Rome,  par  M.  Giulio  Ferrari  (suitei  ^5  fig.). 

(Avril'.  —  Un  tableau  attribué  éi  Meloz^o  da 
FûTli,  par  M.  Giorgio  Bernardini  i2  fig.V 

=  Deux  figttres  de  Foppa  ?  par  M.  IL  Gook 
(2  reprod.). 

=  Les  Restaurations  de  monuments  dans  les 
provinces  de  tVn<?(!'e,  parM.  GarloMalagola(l"  ar- 
ticle) (8  reprod.). 

=^  Notes  d'art  novarais  :  Dans  l'abbaye  de 
San  Xa^aro  alla  Costa,  par  M.  Ralfaello  Giolli 
(4  reprod.). 

=  L'Ostensoir  gothique  de  Voghera,  par  M. 
.\mbrogio  Annoni  (2  fig.). 

=  F.ncore  l'église  de  Santa  Maria  alla  Fontana, 
par  M.  A.  Annoni  (1  reprod.). 

=  Gênes  et  quelques  portraits  du  w  siècle,  i^Oir 
M.  Carlo  Gesari  (10  reprod.). 

=  Une  nouvelle  fresque  de  Benoao  (jOz::oli 
(dans  l'église  San  Francesco,  à  Lucques),  par 
M°"  Nelly  Ericlisen  (1  reprod.). 

=  Les  Arabes  el  l'art  en  Sicile.  \>aï  M.  V.  Fazio 
AUmayer  (suite)  16  reprod.). 

:=  in  nouveau  bas-relief  du  Ilaniliaja  lau  mu- 
sée Sforza  de  Milan),  par  M.  Diego  .Sant'Anibrogio 
(reprod.). 

(Mai). —  /,'(  "  Madone  »  pisane  de  Masaceio,  par 
M.  Berenson.  L'autour  a  trouvé  chez  le  Kév.  Arthur 
F.  Sutlon,  à  Brant  Brouglilon,  Ncwark ,  une 
grande  ]'icriie  avec  quatre  anges,  attribuée  ù  P. 
délia  Francesca,  qu'il  propose  de  rendre  à  Masaccio. 

II  aflinue,  en  outre,  que  ce  tableau  est  la  partie 
centrale,  longtemiis  jierdiie,  du  polyiUyquo  du 
Carminé  à  Pise.  Il  profite  de  l'occasion  pour  citer 
tous  les  tableaux  connus  de  Masaccio  (7  reprod.). 


^  Un  pastel  de  Léonard  de  \'inci  a  retrouver, 
par  M.  X"r.  Novati.  Eu  1709,  Mussi,  professeur 
à  Pavie,  publia  un  volume  de  poésies  dans  lequel 
il  parle  d'une  tète  de  Christ,  au  pastel,  de  gran- 
deur naturelle,  faite  pour  la  Cène,  et  possédée  par 
lui  L'auteur  cite,  à  cette  occasion,  deux  séries  de 
tètes  du  Christ  et  des  Apôtres,  qui  sont  sans  doute 
des  copies  de  pastels  de  Léonard.  [1  pense  que  la 
tète  de  Christ  de  Mossa  pourrait   être  recherchée. 

=  L'Exposition  de  miniatures  et  d'cvenlails  à 
Milan  :  les  Miniatures,  par  M.  Guido  Cagnola 
(14  reprod.). 

=  Une  «  Anno7iciation  »  éi  l'E.vpositiou  de  Pc- 
rouse.  par  M.  Angelo  Lupatelli.  L'autour  croit  pou- 
voir attribuer  cet  ouvrage,  projriéto  du  comte  E. 
liaineri,  à  la  jeunesse  du  Pérugin  (4  reprod.). 

=  Notes  sur  Alessandro  Vitloria  (fculpteur  du 
xvi"  siccle),  par  M.  Luigi  Serra  (!•'  article)  (-5  re- 
productions). 

=  La  Médaille  :  les  ho7incurs  rendus  à  Solonc 
.-imbrosoti  et  la  commémoration  du  premier  cen- 
tenaire du  médaillier  national  de  Brera.  par  M. 
Serafino  Ricci  (4  reprod.  sur  une  planche  hors 
texte). 

=  M.  Diego  Sant'.\mbrogio  décrit  et  reproduit 
un  lias-relief  du  xv  siècle,  qui  se  trouve  aujour- 
d'hui encastré  dans  un  tabernacle,  rue  Molino  délie 
Armi. 

(.Juin).  —  L'Exposition  de  miniatures  et  d'éven- 
tails de  Milan  :  Objets  de  vitrine  et  éventails,  par 
M.  Guido  Cagnola  (12  reprod.  dans  le  texte  et  4  en 
couleurs  sur  une  feuille  hors  texte). 

=  Une  nouvelle  acquisition,  du  musée  Brcra 
(portrait  d'homme  par  Girolamo  Romani  dit  le 
Romanino),  par  M.  ^reprod.). 

=  Notes  sur  Alessandro  Vittoria  (suite  el  fin), 
par  M.  Luigi  Serra  (10  fig.). 

=  Les  Restaurations  des  monuments  dans  les 
provinces  de  f'énétie  'suite  ,  par  M.  Carlo  Mala- 
gola  1,8  reprod.). 

=  Arts  décoratifs  :  Précicu.r  vwns  de  trie-trac  a» 
musée  de  la  Porta  (Viota,par  M.  D.  Sont'  Ambro- 
gio.  Ce  sont  des  pions  en  bois,  d'une  exquise 
finesse,  en  forme  de  médailles.  L'un  d'eux  porte, 
au  dos,  l'inscriplion  eu  allemand:  «  Paulin  von 
Glorum  bin  icJi  genannt  ji.  (^est  sans  doute  de. 
J.  PaïUini  graveur,  de  la  seconde  moitié  du  xvu" 
siècle,  qu'il  s'agit. 

(.luillet).  —  Un  autre  fragment  de  l'œuvre  de 
Luini  à  la  Peliicca,  par  M.  Luca  Beltrami.  L'au- 
leur  peuse  avec  vraisemblance  que  la  Tête  de 
jeune  fille  personnifiant  le  Silence,  fragment  do 
fresque  de  Luini,  exposé  au  Louvre,  faisait  partie 
di!  la  dèccratiou  de  la  Pelucca.  Il  cite  et  reproduil, 
pour  la  comparaison,  deux  autres  fragments  de 
cette  décoration  ,3  fig.,  dont  1  hors  texte.) 

=  Dcu.r  â'uvres  inédites  de  ]'.  rr/t'c//),  par  M. 
F.  Masou  PerUius.  Il  s'agit  d'un  beau  polyptyque 
inédit  de  la  collection  Wilstack,  de  Philadelphie, 
et  d'un  Saint  Antoine  de  Padoue  à  mi-corps,  jadis 
dans  la  galerie  Nevin,  à  Rome. 

=  l'ranresco  Franeia  dans  l'évolution  de  la 
Iteinture  bolonaise  i,l"  article),  par  M.  Tiberio 
Gerevich.  L'autour  passe  l'oeuvre  en  revue,  depuis 
le  premier  ouvrage,  une  Crucifi.vion  en  argent 
niellé  qui  porle  l'influence  de  Zoppo,  jusqu'à  l'an 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


1500,  les  œuvres  principales  du  maître  (4  reprod.) 

=  Le  Palais  Beiilacqim  à  Bologne,  par  M.  Al- 
fonso  Rubbiani  (6  reprod,). 

=  Sculptures  de  l'Amadco  inspirées  de  dessins  ? 
par  M.  F.  Malaguzzi-Yaleri.  [2  lig.). 

=  Glanes  historico  artistiques  de  Montefeltro, 
par  M.  Onofrio  Fattori  [0  Cg.)- 

(Août).  —  Vn  chef-d'œuvre  de  l'art  lonibard  en 
Danemark,  par  M.  G.  Frizzoni.  C'est  une  Vierge 
avec  l'Enfant  qui  n'est  pas  sans  analogie  de  pose 
avec  celle  de  Solario  au  Louvre,  mais  qui  est  au- 
tlientiquement  un  beau  Luini  (reprod.  liors  texte.) 

=  Art  herfjaniasque  :  Vn'Jablcau  d'Andréa  Pre- 
vitali  à  Alzano  Maggiore,  jiar  M.  Luigi  Angelini 
(3  reprod.). 

^  Frnncesco  Franc'ia  dans  l'évolution  de  la 
peinture  bolonaise  (suite),  par  M.  Tiberio  Gere- 
vich  (7  reprod.). 

=  Glanes  historico-artistigues  de  Montefeltro 
(suite),  par  M.  Onofrio  Fattori  (.5  reprod.). 

=  Un  tableau  de  Dartolomeo  Vivarini.  par 
il.  F.  Mason  Perkins  (1  reprod.). 

=  L'Art  en  Sicile  :  Fcnclrcs  et  portes  mcdicvalcs, 
par  M.  Lorenzo  Fiocca  (13  fig.}. 

•=  Une  icône  de  marbre  avec  l'effigie  de  saint 
Ambroise,  par  M.  D.  S.  (1  fig.). 

(Septembre).  —  La  Représentation  des  petits 
n  génies  »  chez  Desiderio  da  Settignano,  par 
M.  Paolo  Giordani  (5  fig.,  dont  une  hors  texte;. 

=;  L'Art  italien  dans  les  galeries  de  province 
en  France.  Notes  de  voyage.  —  Première  partie  : 
Amiens,  Arra»,  Douai,  AbJjeville,  Lille,  par 
M.  Umberto  Gnoli  (4  reprod.). 

=  Un  portrait  par  Memlirg  au  Louvre,  par 
M.  W.  Bode.  Le  savant  critique  déclare  que  ce 
Portrait  de  vieille  femme,  qui  avait  été  ofl'ert  au 
musée  de  Berlin,  a  été  refusé  à  cause  du  prix, 
qui  semblait  trop  élevé,  et  nullement  parce  qu'on 
l'aurait  considéré  comme  apoorj'phe. 

=  Encore  les  pions  de  tric-lrac  du  musée  de 
la  Porta  Giova,  par  M.  G.  S.  Des  constatations 
faites  au  Cabinet  des  médailles  de  Berlin,  il  ré- 
sulte que  ces  exquises  médailles  de  bois  sont  tirées 
d'une  série  complète  de  dessins  de  Ilolbein,  ce  qui 
eu  augmente  encoie  l'intérêt. 

=:  Notes  d'art  novarais  :  Le  Baptistère  de  Xo- 
vare,  par  M.  RalVaello  Giolli  (4  reprod.). 

=  Un  tableau  de  Giovanni  Franccsco  du  Ri- 
mini  au  Louvre,  par  M.  G.  G.  (2).  Le  Miracle  de 
saint  Nicolas  de  Bari,  classé  dans  les  «  incon- 
nus »  par  le  catalogue  du  Louvre,  est  une  œuvre 
de  ce  maître,  dont  il  a  reproduit  dans  la  Rassegna 
plusieurs  autres  ouvrages,  qu'il  énumère  (1  fig.). 

=  Œuvres  d'art  dans  les  hôpitaux  de  Rome, 
par  M.  Michèle  de'  Beneditti   4  fig.). 

=  Un  nouveau  tableau  de  Jacopo  Dellini 
(  ^'iergc  avec  l'Enfant)  acquis  par  le  mu.'ée  Poldt- 
Pezzoli  à  Milim,  par  M.  F.  Malaguzzi-Valeri. 

(Octobre).  —  Campione  (peintre  du  xiv*  siècle  , 
par  M  F.  Malaguzzi-Valeri  22  fig., dont!  hors  texte). 

=  Les  Esquisses  de  G.- A.  Lic'inio  da  Porde- 

(1)  V.  Gazette  des  Beaux-Arts,  190!:>,  p.26G. 

(2)  Dans  la  Rassegna  d'octobre,  la  rédaction  si- 
gnale une  erreur.  Cette  identification  n'est  pas  pro- 
posée par  M.  G.  C,  mais  par  M""  Mai  y  Logan. 


noue  du  Musée  civique  de  Placenta,  par  11.  .\i- 
turo  Ptittorelli  (12  fig.). 

=  (juatre  nouvelles  peintures  de  Ticpolo,  par 
M.  Fr.  Malaguzzi-Valeri.  L'auteur  les  reproduit  eu 
','  planches  hors  texte.  Elles  font  partie  de  la  col- 
lection de  M.  A.  Cartier,  de  Gènes. 

=  M.  G.  G.,  à  son  tour,  signale  au  musée  de 
Carisruhe  une  peinture  de  Giov.  Francesco  da 
l'iimini,  e.xposée  sous  le  numéro  408,  et  l'atri- 
bulion  à   1'  «  écolo  de  Filippo  Lippi.   » 

=^  Nouvelles  acquisitions  du  -musée  de  Berlin, 
par  M.  Paul  Schubring.  L'auteur  reproduit  l'> 
ouvrages,  parmi  lesquels  un  portrait  en  buste  du 
ïiutoret. 

=  Un  tableau  de  Pao'o  di  Venezia,  par  M.  Giu- 
aeppe  Gigli.  C'est  une  Vierge  avec  l'Enfant  si- 
gnée ;  Il  Paulus  de  Veneciis  pix'it  mcccxlvii  » 
il  reprod.). 

=  La  restauration  de  la  «  Cène  «  de  Léonard 
de  Vinci  terminée  :  note  de  la  rédaction. 

iXovembre).  —  Les  nouveautés  de  la  pinacothè- 
que de  Munich,  par  M.  G.  Frizzoni.  L'auteur  fait 
remarquer  que  les  ouvraf;e3  dont  il  parle  ne  sont 
pas  tous  très  récents.  Il  rend  à  Antonello  di  Saliba 
un  Christ  mort  avec  deux  anges,  signé  :  "  .l)!<ti- 
ncllus  Messane  pinsil  •>  fsicl.  Il  cite  un  très  beau 
Portrait  d'homme  de  Frans  liais,  une  très  remar- 
quable étude  de  G.  Ferrari  pour  la  coupole  do 
Saronno,  etc. 

=  L'.-irt  italien  dans  les  galeries  de  province 
de  France  (suite',  par  M.  Umberto  Gnoli.  L'auteur 
signale  de  nombreux  tableaux  italiens  aux  musées 
de  Dijon,  Nancy,  Lyon,  Avignon,  et  propose  quel- 
ques changements  d'attribution.  Faisons  remar- 
quer que  la  Vierge  et  saint  Joseph  adorant  l'En- 
fant, du  musée  de  Lyon,  dont  il  accepte  l'attribu- 
tion à  Lorenzo  Costa,  a  été  rendue  par  M.  Herbert 
Cook  il  Fr.  Blanchi  (10  fig.). 

=  La  Légende  Irajane  dans  une  sculpture  du 
quattrocento,  par  M.  C.  de  Fabriczy.  L'auteur  re- 
produit deux  bas-reliefs  du  musée  de  Klagenfurtl. 
qui  représentent  deux  sujets  de  la  vie  de  Trajan, 
et  qu'il  attribue  à  Luca  Fancelli  de  Settignano. 

=  Apres  la  restauration  de  la  «Cène  »  de  Milan. 
Une  souscription,  qui  a  déjà  de  nombreux  adhé- 
rents, a  été  ouverte  pour  ofl'rir  un  souvenir  au 
savant  restaurateur,  le  professeur  Clavenaghi,  en 
remerciement  de  l'excellent  résultat  de  son  travail. 

=  L'Art  en  Sicile  :  Monuments  siciliens  du 
Moyen  âge  ignores  ou  peu  connus, -pdiV  M,  Lorenzo 
Fiocca  (5  fig  ). 

(Décembre).  —  Un  tableau  méconnu  de  MatlC'i 
di  Giovanni,  par  'M..  F.  Mason  Perkins.  C'est  un 
triptyque  mutilé  de  l'église  San  Agostino,  à 
Asciàno.  L'auteur  publie  7  reproductions  pour  fa- 
ciliter les  comparaisons. 

=  Un  II  Ange  musicien  »  de  Dosso  Dossi,  par  M. 
G.  Frizzoni  (2  reprod.  hors  texte). 

=  L'.lrt  italien  dans  les  musées  de  province  de 
France  (suite)  :  Nimes,  Arles,  Marseille,  Toulon, 
par  M.  Umberto  Gnoli  (4  reprod.). 

=  L'.irt  en  Sicile  :  Monuments  siciliens  du 
Mogen  âge  ignorés  ou  peu  connus,  par  M.  Lo- 
renzo Fiocca  (26  reprod.). 

=  Une  belle  iruvre  d'art  à  âonacardo,  en  Sar- 
daigne,  par  M.  Diego  Sant'Ambrogio.  C'est  un 
très  remarquable  bas-relief,  représentant  la  Vierge 
ù  mi-corps  tenant  l'Enfant  embrassé,  qui  méritait 
d'être  reproduit  (l  fig.). 


14 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


=  A  propos  d'une  peinture  de  lu  l'inacotltéqne 
Rrcra  attribuée  à  Marco  Basaili,  par  M.  Ha- 
(leln.  L'auteur  rend  cet  ouvrage  à  Vicenzo  Catena 
(2  reprod.). 


BIBLIOGRAPHIE 

Cologne,  par  Louis  Béat  i127  grav.)  ;  —  Bâle, 
Hirne  et  Genève.  ]iar  A.  Saixte-Marie-Piîi'.rin 
(115  grav.);  —  Bordeaux,  par  Charles  Sainikr 
(112  grav.);  —  Avignon etle  Comtat  Venaissin. 
par  André  Hai.lws  (127  grav.'  ;  —  Caen  et 
Bayeux,  par  Henri  Puentout  (108  grav.).  — 
Paris,  IL  Laïu-ens.  ln-4.  (Coll.  des  Villes  d'art 
célèbres], 

Fréjus,  par  J.  Ciiarles-Roux  (21  grav.)  ;  —  Le 
Costume  en  Provence,  par  J.  CiuRi.EsRrux 
(uombr.  grav.).  —  Paris,  Bloud  et  C".  In-IG. 
(  Hibliothèquc  régioniiliste). 

Die  Provence,  von  Hans  Uildebhandt.  —  Stras- 
1)1 'urg,  J.  Ileitz.  In-10,  112  p.  av.  95  grav. 

Athen,  von  E.  Petei-.sen  (122  grav.';  —  Riga  und 
Reval,  von  W.  Neimann  (121  grav.);  —  Berlin. 
von  Max  Osboisn  (179  grav.  :  —  Assisi,  von  W. 
Gn;Tz  (118  grav.)  ;  —  Soest,  von  IL  ScrniiTz 
(114  grav.);  -  Dresden,  von  P.  Schomann  (185 
grav.).  —  Leipzig,  E.-A.  Secmann.  In-16.  (Coll. 
des  Bcridimfe  Kunftsln.'tlen). 

Rothenburg  ob  der  Tauber,  vou  II.  Tude-Ber- 
NAV.-»  ;  —  Wien,  von  Franz  Sekvaes  —  Koeln, 
von  Egbert  Deli'Y  ;  —  Granada,  von  Erust 
KiHNEL.  —  Leipzig,  Kliakbardt  et  Biermanu. 
In-lU  iU.  (Coll.  Slxtlen  der  Kiiltuv). 

Roma,  di  Diego  Axgeli  (2  vol.  ;  128  et  160  grav.)  ; 
Arezzo,  di  Giannina  Fraxciosi  (199  grav.)  ;  — 
Pesaro,  di  G.  Wacca.i  (176  grav.)  ;  —  Tivoli, 
di  Attilio  Kussi  !  166  grav.); —  Benevento,  di 
A.  Meomartlm  (144  grav.  ;  —  Verona,  di  G. 
BiADEiio  (171  grav.)  ;  —  Cortona,  di  (i.  Man- 
ci.M  (185  grav.);  —  Syracusa  e  la  valle  deir 
Anapo,  di  E.  MAvr.Eui  .  180  grav.);  —  Elruria 
méridionale,  di  Santé  Bargellini  (169  grav.i; 
—  Randazzo  da  Valle  dell'  Alcantara,  di  I'. 
du  UoBERTo  (US  grav.)  ;  —  Brescia,  di  Antonio 
rooiJïTTi  (U'O  grav.).  —  Bergamo,  Istituto  ilal. 
d'arti  grafiche.  ln-4.  (Coll.  Italia  artislira'. 

Com;ne  on  le  voit  par  celte  longue  énumération. 
l'intOrêl  qui  s'atlacho  aux  monographies  de  «  vilks 
d'art  "  n'est  pas  moins  grand  que  celui  dont  sont 
l'objet  les  monographies  d'artistes.  Ue  tous  cotés 
les  éilileurs  ont  créé  des  collections  où  régulière- 
ment les  volumes  succèdent  aux  volumes,  appor- 
tant aux  travailleurs  aussi  bien  qu'aux  voyageurs 
la  plus  inli^ressante  et  la  jilus  utile  documentation, 
1  Chez  nous,  la  série  des  Villes  d'art  célèbres  de 
'éditeur  Laurens  s'est  enrichie  depuis  un  au.  en 
ilehors  de  VOxford  et  Canrbridric  de  M.  .1.  Ayuard, 
récemment  signalé,  de  cinq  volumes  entre  lesquels 
il  faut  louer  particulièrement  le  Colof/nc  très  sa- 
vant de  M.  L.  Beau,  où  l'auteur  a  tu  le  bon  goût 
de  réagir,  comme  l'avait  déjà  fait  Huysniaus, 
contre  les  préjugés  créés  par  les  romantiques  qui, 
en  exaltant  la  sublimité  de  la  cathédrale  de  Co- 
logne, sec  et  froid  théorème  architectural,  et  le 
lirétondu  mysticisme  des  Primitifs  colonais,  ont 
en  réalité  travesti  Cologne  dont  la  beauté  réside 
surtout  dans  ses  admirables  églises  romanes  ;  — 


puis  le  BorJeaux  de  M.  Ch.  Saunier,  érudit  bien 
informé,  épris  de  la  beauté  propre  à  notre  art 
français,  et  qui,  d'un  style  clair  et  vif,  d'une  plume 
enthousiaste,  a  célébré  comme  il  convenait  les 
nombreux  monuments  anciens,  les  belles  déco- 
rations du  xviii*  siècle,  la  gaieté  de  cette  cité 
heureuse;  —  le  Caen  et  Biyeux  de  M.  IL  Pren- 
tout,  monographie  sérieuse  et  attachante  de  deux 
villes  particulièrement  chères  aux  fervents  du 
Moyen  âge  et  dont  les  admirables  monuments,  y 
compris  la  célèbre  Tapisserie  de  Bayeux,  ont  fait 
l'objet  d'abondantes  et  belles  reproductions;  — 
enfin,  et  surtout,  l'A t'i^noi  de  M.  André  Hallays, 
pèlerin  fervent  du  passé  de  la  terre  de  France, 
dont  mieux  que  personne  il  sait  comprendre  et 
faire  goûter  les  fines  beautés,  le  langage  éloquent. 
La  pittoresque  ville  des  Papes,  avec  son  château 
tel  qu'il  se  présente  maintenant  après  le  déblaie- 
ment entrepris  par  le  service  des  Monuments 
historiques,  ses  églises  et  son  charmant  Musée 
Calvet;  Villeueuve-lés-Avignon,  non  moins  émou- 
vant avec  ses  ruines  et  ses  trésors  artistiques;  le 
Comtat,  "  qui  est  un  peu  notre  Toscane  »  et  où  se 
trouvent  des  édifices  comme  l'église  du  Thor,  la 
cathédrale  de  Yaison,  la  cathédrale  de  Cavaillon, 
lui  ont  inspiré  des  pages  à  la  fois  très  documen- 
tées et  d'un  sentiment  exquis,  dignes  d'être  mises 
en  parallèle  avec  le  Sanci/  pubié  antéi'ieureraent 
par  lui  dans  cette  collection. 

Dans  la  Bibliothèque  réqi'jnalistc,  qui,  en  fai- 
sant connaître  et  aimer  le  passé  de  nos  provinces, 
poursuit  le  but  si  !o\iable  de  la  renaissance  de  nos 
traditions  provinciales,  M.  J.  Charles-Roux,  autre 
amoureux  de  la  Provence,  a  publié  deux  nouveaux 
volumes,  l'un  consacré  à  Fréjus,  avec  ses  ruines 
romaines,  sa  cathédrale  et  son  triptyque  du  xiv 
siècle,  ses  anciens  hôtels,  ses  souvenirs  histo- 
riques, ses  grands  hommes  ;  —  l'autre  mettant  à 
la  portée  de  toutes  les  bourses,  en  une  édition 
abrégée,  mais  richement  illusti'ée,  le  grand  ouvrage 
sur  le  costume  on  Provence  dont  il  a  été  rendu 
compte  ici  même  '1). 

C'est  encore  la  Provence  qui  a  inspiré  eu 
Allemagne,  un  petit  livre  illustré  d'un  heureux 
choix  di'  reproductions  des  monuments  les  plus 
remarquables,  où  M.  Ilans  Ilildebrandt  a  donné 
de  brefs  croquis  d'Orange,  .Vvignon,  Yilleneuve-lès- 
Avignon,  Vaucluse,  Tarascon  et  Beaucaire,  Saint- 
Gilles  et  Aigues-Mortes,  Nimes  et  le  pont  du  Gard, 
Arles  et  Montmajour,  Les  Baux  et  Saint-Rémy, 
enfin  Marseille.  Mais  pourquoi  la  charmante  ville 
d'Aix,  si  riche  en  souvenirs  et  en  monuments,  ne 
figure-t-elle  pas  dans  cet  ensemble  ?  C'est  une  grave 
lacune  à  combler. 

L'éditeur  Seemauu  a  eu  l'excellente  idée  do  ré- 
duire le  format  de  sa  collection  des  Beriihnde 
Kuiiststailen  al  d  en  faire  désormais  de  poliis 
volumes  cartonnés,  faciles  à  mettre  en  poche, 
d'une  impression  claire,  et  qui  peuvent  ainsi 
servir  de  guides  d'art  au  cours  des  voyages.  Les 
six  volumes  parus  de  cette  nouvelle  série  ont  été 
confiés,  comme  d'habitude,  aux  historiens  les  plus 
compi'tents  et  sont  consacré.^  non  pas  uniquement 
à  de  grandes  villes  comme  Berlin  et  Dresde,  objets 
de  deux  livres  compacts,  richement  illustrés,  mais 
aussi  à  d'intéressantes  petites  cités  allemandes, 
telles  que  Soest  en  Westi>halie  (avec  ses  vieilles 
églises  et   les   «uvres   de   son  ancienne  école   de 

(1)  V.  Chronique  des  Arts,  1908,  p.  330. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


15 


peinture),  Riga  et  Keval  (riches  en  vieux  édilices 
et  en  curieuses  sculptures  et  peintures  du  Moyen 
;'igc),  ou  à  des  villes  d'un  renom  plus  universel, 
telles  que  Athènes  ;objet  d'une  monographie  très 
remarquable  comme  texte  et  comme  gravures)  et 
la  délicieuse  Assise. 

La  colJection  des  St.'clten  der  Kultur,  comme 
son  titre  l'indique,  ne  se  restreint  pas  uniquement 
à  l'art,  et  l'illustration  de  ses  volumes,  qui  n'est 
pas  exclusivement  pliolographique,  est  moins  docu- 
mentaire. Par  contre,  la  présentation  est  du  goût 
le  plus  achevé:  les  vignettes  oulettres  ornées  en  cou- 
leurs, les  dessins  à  la  plume  semés  dans  le  texte 
et  complétant  des  planches  en  pliotogravure,  font 
de  ces  monograpliies.  consacrées  ù  l'exquise  petite 
cité  moyenâgeuse  de  Rothenburg,  à  Cologne,  à 
Vienne  et  à  Grenade,  des  livres  de  tous  points 
charmants. 

Quant  à  la  série  Italia  arlislica,  où  l'actif  Ins- 
titut des  Arts  graphiques  de  Bergamo  poursuit, 
sous  la  direction  de  léminent  historien  C.  Ricci, 
concurremment  avec  les  collections  des  Artistes 
célèbres,  des  Raccolti  d'artc,  etc.,  l'étude  de  cha- 
cune des  villes  importantes  de  la  Péninsule,  les 
volumes  qui  s'y  succèdent  rapidement  (le  cinquan- 
tième vient  do  paraître),  et  qui,  cette  fois,  concernent 
des  cités  aussi  marquantes  dans  l'histoire  do  l'art 
que  Rome  (qui  a  fait  l'objet  de  deux  importants 
volumes),  Arezzo,  Tivoli,  A'éronc,  Cortone,  Syra- 
cuse, Brcscia,  etc.,  sont  à  louer  et  à  recommander 
pleinement  pour  l'agrément  cl  la  solidité  de  leur 
texte  dû  aux  meilleurs  écrivains,  l'abondance  et  la 
beauté  do  leur  illustration. 

A.  M. 


AUgemeines  Tjexikon  der  bildendenKiinstler. 

ilerausgegeben  vom  Prof.  D'  l'IricU  TuiEMii, 
uud  Prof.  D'  Félix  Becker.  £"  Baud  (Bassano- 
Bickham).  Leipzig,  Engelmann,  1009.  Un  vol. 
in-i°,  (j08  p. 

Ce  troisième  tome  du  Dictionnaire  des  Artistes 
est  digne  des  premiers,  elles  directeurs  continuent 
à  nous  donner  un  travail  à  la  fois  complet  et  par- 
faitement proportionné  sur  tous  les  artistes 
connus  soit  par  un  ouvrage,  soit  par  une  simple 
menton  de  texte.  Quelques  articles  impor- 
tants sur  des  Italiens  se  distinguent  cette  fois  :  sur 
Benozzo  Gozzoli  et  sur  G.  Bellini.  par  M.  Gronau; 
sur  Benedetlo  da  Xlajano.  par  M"»  SchottmJiller; 
sur  Berniui,  par  M.  Fosse.  Les  artistes  français 
tiennent  leur  bonne  place,  comme  auparavant, 
dans  le  tonie  3"  ;  notons  le  Bastien-Lepoi/e,  de 
M.  Gustave  GeH'roy;  le  Paul  Baudry  et  le  Bes- 
nard  de  M.  François  Monod,  résumés  excellents 
de  la  vie  et  de  l'o'uvre  de  ces  maîtres;  et  il  faut 
admirer  la  précision  de  M.  Enlarl  et  de  M.  Dur- 
rieu  à  nous  dire  tout  ce  que  l'on  sait  sur  les  ima- 
giers, les  architectes  et  les  peintres  de  notre 
Moyen  âge.  Toute  bibliothèque  d'art  devra 
posséder  cette  publication,  car  elle  tient  lieu  de 
milliers  de  volumes  et  les  résume  pour  la  plus 
grande  commodité  des  travailleurs. 

R.  K. 


NECROLOGIE 

La  semaine  dernière  est  mort  à  Paris,  à  l'âge 
de  soixante-cinq  ans,  le  peintre  et  dessinateur, 
d'origine     polonaise,    André    Slomczynski,    dit 


André  Slom,  qui  a  collaboré  à  ÏUltistration,  au 
Monde  illustré,  etc.,  et  à  quantité  d'ouvrages  des 
librairies  Hachette,  Flammarion,  Armand  Colin, 
etc.  C'est  lui  notamment  qui  a  composé  la  plupart 
des  dessins  de  la  Gt?of/)'a;)/(ie  universelle  d'Elisée 
Reclus.  Celait  un  artiste  aussi  original  et  lin 
qu'érudit  et  consciencieux. 

La  science  allemande  vient  de  faire  une  perle 
sensible  en  la  personne  de  M.  Ludwig  Fried- 
laender,  professeur  à  Kœnigsbcrg,  oii  il  était  né 
en  I82i,  et  correspondant  de  notre  .académie  des 
Inscriptions  depuis  Iyû2.  Il  s'était  consacré  à 
l'étude  de  l'histoire  cl  de  l'archéologie  romaines  et 
avait  publié,  entre  autres,  un  ouvrage  en  trois  vo- 
lumes souvent  réimprimé  et  traduit  en  français  : 
Darslelliingen  ans  dtr  Sitlengeschichtc  Homs, 


MODVEMENT  LES   ARTS 

Collection  de  M.  Fitzhenry 
(Suite   et  fln)  (1) 

Anciennes  porcelaines  tendres  de  ^'incennes. 
—  asô.  Deux  vases  à  oignons,  décor  polychrome  : 
O.500.  —  256.  Boite  à  thé,  décor  polychrome  de 
quatre  médaillons.  Décor  de  (Chevallier  :  1.300.  — 
287.  Boite  à  thé,  décor  polychrome  et  or  do  quatre 
médaillons,  sur  fond  vert  pomme  :  2.850.  —  288. 
Sucrier  en  forme  de  grenade,  décor  polychrome  : 
930.  —  283.  Cache-pot  à  oreilles,  à  coquilles,  dé- 
cor polychrome  :  1.12).—  290.  Tasse  obconiquo  et 
soucoupe,  décor  polychrome  et  or,  sur  fond  gros 
bleu  marbré.  Écrin  maroquin  rouge.  Marque  A  ; 
1.185. —  291.  Plateau  ovale  contourné,  sucrier.pol 
à  lait,  tasse  et  soucoupe,  décor  polychrome  et  or, 
sur  fond  gros  bleu.  Décorde  Boucher.  Marque  A. 
Écrin  maroquin  rouge  :  4.305.  —  292.  Groupe  jar- 
dinier assis  sur  un  tertre,  faisant  manger  une 
grappe  de  raisin  à  sa  compagne,  à  .ses  pieds  un 
cliien.  Composition  d'après  Boucher  :  16.600.  — 
296.  Pot  à  pommade,décor  polychrome  d'attributs; 
et  297.  Deux  pots  à  pommade,  décor  semblalilc  : 
5.500.  —  oOli.  Deux  vases  à  oignons,  décor  poly- 
chrome :  2.000.  —  301.  Cache-pot,  personnages 
dans  des  paysages,  d'après  Lancret  :  3.500.  —305. 
Plateau  doré,  décor  camaïeu  bleu  :  2.750.  —  306. 
Groupe  porcelaine  blanche  :  '\'énus  assise  couron- 
nant r.\mour  ;  3. SCO.  —  307.  Plateau,  décor  poly- 
chrome et  encadrement  sur  fond  gros  bleu.  Mar- 
que B  :  1.200.— 3(8.  ïéte-à-téte,  décor  polychrome 
et  or.  Marque  A  :  5.005.  —  309.  Deu.x  tableaux, 
décor  polychrome  et  or,  paysages  animés  :  jeunes 
femmes  au  puits  et  laveuses.  Marques  V.  P.  Décor 
par  Pierre  aine  :  9.000. 

Bo'des,  étuis,  pommes  de  canne  en  anciennes 
porcelaines  tendres  diverses.  —  (Chantilly).  314. 
Pomme  de  canne,  béquille,  tète  d'homme  avec 
turban  jaune  :  710. 

(Mennocy).  319.  Tabatière  ovale,  couple  amou 
reux,  décor  polychrome  :  l.iOO.  —  325.  Bonbon- 
nière ovale,  abbs,  noir,  étendu  sur  un  tertre,  décor 
dans  le  goût  coréen  :  1.600.  —  343.  Tabatière,  bou- 
quets de  Heurs,  et  portrait  d'une  dame  et  en. 
faut  :  1.805. 

(Saint(jloud).    851.    Bonbonnière   ronde,    orne- 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  des  25  décembre  1909 
et  L' janvier  1910. 


10 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


ments,  applications,  lamelles  d'or  ciselé  et  émaux 
translucides  verts  :  4.400. 

(Sèvres  .  353.  Bonbonnière  ovale,  décor  ijoly- 
chrome  de  sept  médaillons,  scènes  'lamandes. 
Monture  or  ciselé  :  7.350. 

(Tournait.  356.  Boite  oblongue,  décor  polychrome 
de  paysiges  animés,  et  Vénus  et  l'Amour:  3.710. 

Anciennes  porcelaines  françaises  diverses.  — 
(B3urg-la-rieinp).3.')7.  Gaclie-pot.  à  télés  de  dauphin, 
décor  polychrome.  Marque  B.  R.  :  1.800. 

Anciennes  porcelaines  élranqères  de  diverses 
fa'>riqttes.  —  iBuen-Retiro).  367.  Socle,  décor  po- 
lychrome à  médaillons  champêtres  :  2.S50. 

Produit  total  :  427.177  francs. 

Œuvres  de  Théodore  Rivière 

Vente  de  bronzes,  marbres,  terres  cuites,  faite 
à  Ihotel  Drouot,  salle  10,  le  1"  décembre  1909,  par 
M"  Lair-Dubreuil  et  MM.  Graat  et  Madoulé. 

6.  Retour  des  guerriers.  Bronze,  patine  natu- 
relle. Epreuve  unique  :  -JOO.  —  7.  .Juive  tunisienne. 
Marbre  transparent,  tête  et  main  ivoire  :  350.  — 
23.  Ophélie.  Ivoire  et  bois  :  470.  —  26.  La 
Femme  au  mur  d'Alexandrie.  Marbre  de  diverses 
couleurs.  Œuvre  unique  :  620.  —  29.  Buste  d.t 
Tolstoï.  Bronze  patine  noire  :  480.  —  30.  Danseuse 
voilée.  Bronze,  patine  tlorentine  :  520.  —  31. 
Egyptienne  au  lotus.  Bronza  :  500.  —  SL  Xéron. 
Marbre  bleu  turquin.  lEuvi'e  unique  :  1.500.  — 
34.  Juifs  et  Maronites.  Bronze  :  950.  —  36.  La 
Pomme  d'or.  Statuette  ivoire,  serpent  argent 
émiillé,  sur  bois  des  îles  :  1.500.  —  37.  Cavalier 
arabe.  Bronze,  patine  noire  :  1.000.  —  38.  La 
Marche  funèbre,  statuette  bronze,  patine  floren 
tiuo  ;  400.  —  39.  Léda  au  cygne,  bronze  patine 
florentine,  épreuve  unique  :  400.  —  41.  Bacchus. 
Statuette  bronze  :  6ij0. 

Produit  total  :  15.251  francs. 

Collection  de  M.  le  vicomte  L.  de   Buisseret 

Vente  d'objets  d'art,  faite  à  la  galerie  Le  Roy,  à 
Bruxelles,  les  0  et  7  décembre,  par  MM.  J.  et  A. 
Le  Rjy  frères. 

Porcelaines  de  Chine  Drcor  polijchrome}.  — 
1.  Doux  potiches,  arbustes  lleuris,  oiseau  perché 
et  papillon.  Famille  rose  :  7.100.  —  2.  Deux  vases 
carrés  à  paysages  et  habitations,  personnages.  Fa- 
mille verle  :  11 .0  lO.  —3.  Garniture  de  cinq  pièces  : 
trois  potiches  et  deux  cornets,  objets  mobiliers  et 
lambrequin.  Famille  rose  :  3.800.  —  4.  Deux  ])oti- 
ches  couvertes  :  C.liinoiscs  faisant  de  la  musique 
ou  montées  sur  clievaux.  Famille  verle  :  5.101*.  — 
5.  "Vasque  ovale,  créneaux,  branches  tleurics,  objets 
mobiliers  et  écus-on  :  1.850.  —  G.  Plat  à  quadril- 
lages et  fleurettes  paysage  avec  Chinoises.  Famille 
verte  :  1.K50.  —  11.  l.>eux  candélabres,  paysage 
avec  figures,  personnages  et  paysages  dans  dos  en- 
I  a  li-ements  à  ornements  dorés.  Montures  bronze  : 
1  550  francs. 

Porcelaines  de  ChinciDécor  monochrome hleu). 
—  87.  Deux  potiches  à  compartiuieals  do  paysages 
avec  figures;  1.100.  —88.  D^-ux  potiches  couvertes, 
arbustes    lleuris   et    objets   mibiliers  ;   l.OOJ.   — 


93.  Garniture  de  quatre  pièces  :  oiseaux  et  arbustes 
fleuris  couronnant  des  rochers  :  1.500. 

Porcelaines  de  Chine  (fond  bleu  à  décor  doré). 
—  125.  Deux  potiches  paysage  accidenté  avec  pa- 
godes :  600. 

Porcelaines  du  Japon  [décor  polychrome  re- 
haussé d'or).  —  139.  Garniture  de  cinq  pièces: 
trois  potiches  et  deux  cornets.  Fond  noir  et  bleu 
à  ornements  et  semis  de  fleurs,  rouge  de  fer  et  or: 
18.500.  — 140.  Garniture  de  cinq  pièces:  paysage 
avec  arbres  en  fleurs  et  oiseaux;  ornements  dorés 
sur  fond  rouge:  3.200.  —  141.  Garniture  de  cinq 
])ièces  :  fond  parsemé  de  feuillages  et  ornements 
dorés:  3.500.  —  147.  Deux  potiches  fond  bleu  à 
ornements  dorés,  fleurs  et  arbustes,  ornement 
noir:  1.500.  —  148.  Potiche  octogonale  à  feuillages 
et  oiseaux  voltigeant:  2.100.  —  149.  Potiche,  pay- 
sage avec  habitations  et  flgures:  2.500.  —  150.  Po- 
tiche fond  bleu  à  ornements  dorés,  fleurs  et  arbus- 
tes fleuris  et  oiseaux:  1.050. 

Porcelaines  de  Tournai.  —  21G.  Tôte-à-tète  à 
guirlandes  de  fleurs  et  fleurettes  émaillées  bleu  et 
dorées  ;  dans  un  médaillon,  l'inscription  :  «  M.  M.  Re- 
connaissance. Y.  S.  M.  »  en  or  sur  fond  d'émail 
bleu  :  4.600.  —  220.  Plateau  ovale  contourné  et 
doré,  -Vmours  en  camaïeu  rose.  Marque  aux  épées 
d'or:  3.50J. 

Faïences.,  Grès.  —  239.  Garniture  de  trois 
pièces,  décor  polychrome  de  fleurs,  arbusies  et 
ornements.  Delft  :  2  650.  —  240.  Potiche,  décor 
polvchrome  à  compartiments  de  stvlo  chinois. 
Délit:  2.000.  —  254  bis.  Encrier.  "  Delft  doré: 
1.1 100  francs. 

Produit  total  :  147.528  francs. 


Le  produil  total  de  la  vente  .\.  von  Lanna,  dont 
nous  avons  donné  les  prix  principaux   dans  nos 
derniers  numéros,  a  été  de  plus  de  1.250.000  marks 
soit  près  d'un  million  EiiO. 000  francs. 


CONCOURI    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

Expcsition  spéciale  de  sculpteurs  sculptures 
de  petites  dimensions,  maquettes  et  dessins  de 
scnlpliiresl,  au  Cercle  international  des  Arts,  97, 
boulevard  Raspail,  jusqu'au  2:ijanvier. 

Fxposllion  d'ieuvres  do  MM.  Luc  Hooreman, 
Jordan,  Mia  Eleo,  Assa,  Forain.  Anquetin, 
Ten  Cate.  Stephen  Miinnich,  au  Petit  musée 
Beaudoiu,  253,  rue  Saiut-lloaoré,  jusqu'au  29  jan- 
vier. 


KXPosrno.Ns  anxo.n-ckes 
Paris 
7'  Salon  annuel  de  la  Société  des  Peintres  du 
Paris  moderne,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  do 
S;:z<>,  du  H  février  au  8  mars.  Pour  tous  rensei- 
gnements s'adresser  à  M.  Igounet  do  Villers, 
53  ter,  quai  des  Grands-.\ugustiiis. 


/,('   (gérant  :    P.  Girardot 


l.vi'klli*r*(tll  l,K    Ljk    »>bJIM>R.    16     BUB   OU   CbtllNKA.N  r. 


V.    8IMABT     UiyBtWSUB. 


N»  3.  -  1910. 


BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


15  Janvier. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA  GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 


rARAIISAMT    Ll    SAMISI     HATIM 


Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  U  Curiositi 


Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 
Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

Xj*    XTTlzIldro    :     O     fir.     SB 


PROPOS    DU    JOUR 


JL  }•  a  quelques  jours  les  passants 
qui  se  trouvaient  sur  le  quai  Vol- 
taire ou  sur  le  quai  d'Orsay  ont 
pu  voir  au-dessus  du  Louvre  une 
gerbe  d'épaisse  fumée  rouge  mêlée  d'étin- 
celles. C'est  une  cheminée  du  pavillon  de 
Flore  qui  était  en  feu  et  qui  renouvelait  la 
menace  périodique  infligée  à  nos  collections 
nationales.  Heureusement,  cette  fois  encore, 
l'incendie  a  pu  être  éteint  très  vite,  et  tel  est 
l'état  des  choses  qu'on  se  peut  réjouir  une 
fois  de  plus  que  le  Louvre  n'ait  pas  briilé. 

Est-ce  le  ministère  des  Colonies  qui  a  été 
en  cette  occasion  et  comme  d'habitude,  le 
coupable  d'où  nous  vient  tout  le  mal  ?  On  l'a 
cru  d'abord  ;  on  a  craint  qu'avant  son  départ 
le  ministère  n'ait  voulu  prouver  à  quel  point 
son  voisinage  est  périlleux  ;  on  a  vu  dans 
cette  manifestation  incendiaire  la  justification 
des  terribles  prophéties  que  nous  entendons 
depuis  trop  d'années  à  l'endroit  des  Colonies. 
Mais  d'après  des  renseignements  certains,  ce 
n'est  pas  le  ministère  qu'il  faudrait  accuser  du 
feu  :  c'est  un  logement  de  fonctionnaire  ins- 
tallé au  pavillon  de  Flore.  Nous  ne  dispute- 
rons pas  longtemps  sur  les  causes  quand  l'elïet 
est  aussi  clair,  aussi  impressionnant,  et  la 
seule  conclusion  à  retenir  c'est  que  le  Louvre 
n'est  pas  menacé  par  un  seul  danger. 

On  en  compte  deux;  on  en  compte  même 
trois.  Il  y  a  les  Colonies,  il  y  a  les  Finances, 
il  y  a  les  logements  de  fonctionnaires  et 
d'employés.  Des  Finances,  on  ne  parle  même 
plus,  tant  on  est  persuadé  qu'il  sera  difficile 
de  les  faire  partir.  Des  Colonies,  on  annonce 
l'exode  prochain,  moins  peut-être  parce 
qu'elles  vont  partir  que  p?rce  que  leur  obsti- 
nation à  rester  était  devenue  un  scandale  pu- 
blic.   Des  logements  de   fonctionnaires,   on 


assure  qu'ils  sont  utiles,  et  l'on  fait  entrevoir 
le  jour  où,  les  Colonies  ayant  enfin  laissé  la 
place  libre,  il  sera  possible  de  procéder  à  un 
meilleur  aménagement.  Le  public  et  les  amis 
du  Louvre  sont  donc  encore  une  fois  priés  de 
prendre  patience  :  demain  on  déménage!  Une 
voiture  pleine  de  cartons  est  déjà  partie. 
Mais  une  voiture  fait-elle  à  elle  seule  un  dé- 
ménagement, plus  qu'une  hirondelle  no  fait  le 
printemps? 

Ne  quittons  pas  le  Musée  du  Louvre  sans 
mentionner  un  petit  fait.  La  nécessité  d'une 
surveillance  active  a  obligé  à  grouper  les 
gardiens  et  à  fermer  quelques  jours  de  la  se- 
maine certaines  salles.  Si  l'on  se  rappelle 
d'autre  part  que  la  loi  sur  le  repos  hebdoma- 
daire a  ses  exigences,  on  s'apercevra  qu'avec 
un  personnel  restreint  il  est  difficile  de  ré- 
pondre à  tous  les  vœux  du  public.  Il  n'est  pas 
étonnant,  dans  ces  conditions,  que  tout  ne 
soit  pas  visible  tous  les  jours.  Le  Mastaba, 
par  exemple,  ne  peut  être  visité  le  dimanche. 
Cet  arrangement  n'a,  en  fait,  d'inconvénient 
que  pour  la  curiosité  de  quelques  visiteurs 
qui  ne  seraient  jamais  libres  dans  la  semaine. 
Peut-être  serait -il  jiossible  d'organiser  un 
roulement  de  façon  que  le  dimanche  figure  de 
temps  en  temp.?  parmi  les  jours  où  telle  col- 
lection ou  telle  salle  est  visible. 


NOUVELLES 

***  Nous  avons  plaisir  à  apprendre  que 
notre  distingué  collaborateur  M.  F.  de  Mély 
vient  d'être  nommé  membre  du  Comité  des 
Sociétés  des  Beaux- Arts  des  départements. 

***  M.  Raphaël  Falcon,  chef  du  service 
d'architecture  à  l'Hôtel  de  "Ville,  est  nommé 
inspecteur  en  chef  des  Beaux-Arts  de  la  Ville 
de  Paris,  en  remplacement  de  M.  Ralph 
Brown,  qui  vient  de  prendre  sa  retraite. 


18 


L,A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


M.  Falcon  continuera  à  s'occuper,  à  côté 
de  M.  Bouvard,  des  fêtes  et  expositions  mu- 
nicipales. 

***  L'P^xposition  des  objets  d'art  du  pre- 
mier Empire  actuellement  ouverte  au  Musée 
des  Arts  décoratifs  fermera  ses  portes  di- 
manche prociiain  IG  courant.  Ces  collections 
feront  place  h  une  exposition  d'estampes 
japonaises  auxquelles  viendra  s'ajouter  en- 
suite une  série  de  dessins  de  maîtres  modernes. 

***  ^otre  coUafiorateur  M.  Pierre  Marcel 
Lévi  a  repris  cette  semaine  son  cours  libre  à 
la  Sorbonne.  Il  fera  cette  année,  tous  les  lun- 
dis à  4  h.  3/4,  ÏHisloire  des  dessins  français 
du  xviie  siècle. 

***  Les  élections  pour  le  renouvellement 
triennal  du  comité  de  la  Société  des  Artistes 
français  ont  eu  lieu  le  8  janvier.  Ont  été  élus  : 

Peinture.  —  MM.  Bonnat,  Gormon,  Gollin, 
Ferrier,  Ilumbort,  Bjatigny,  (iagliardini, 
Adam,  J.  Bail,  Ilenard,  L.-O.Mersou,  Dawant, 
IJapré,  Maillart,  Harpignies,  Tattegrain,  El. 
Détaille,  iiaschet,  Olive,  Guillemet,  Pelez, 
Vayson,  Rochegrosse,  .J.-P.  Laurens,  Laugée, 
Comerre,  Saintpierre,Ghabas,  Robert  Fleury, 
A.  Morot,  J.  Leiebvre,  Duffaud,  Saubès, 
Wencker,  Glaize,  Dabat-Ponsan,  de  Riclie- 
mont,  Thirion,  Lecomte  du  Nouj',  Barillot, 
Demont,  /willer,  Gervais,  Luigi-Loir,  Gos- 
selin,  Petitjean,Flam3ng,  Gagniat,  Umbriclit, 
V.  Gilbert. 

Sculpture.  —  MM.  Georges  Lemaire,  Bois- 
seau,.!. Goutan,Allouard,  Cou  lheillas,Larche, 
Gardet,  A.  Mercié,  Loiseau-Rousseau,  Michel, 
Hannaux,  Frémiet,  Vital-Cornu,  Louis-Noël, 
Blanchard,  Cariés,  A.  Bouclier,  E.  Carlier, 
Mathurin  Moreau,  Tonnellier. 

Archileclure.  —  MM.  Pascal,  Dauniet,  La- 
loux,  Vauilrenier,  Nénot,  Daglane,  Louis 
Bonnier,  Blavette,  Defrasse,  Yvon. 

Gravure.  -  MM.  Focillon,  Léandre,  La- 
gaillermie,  Jules  Jacquet,  Firmin  Bouisset, 
Ruflfe,  Boulard,  Mignon,  Daté,  Huvey. 

***  Le  13  janvier  a  eu  lieu  la  nomination 
du  bureau  pour  l'année  1910. 

Ont  été  élus  :  MM.  Laloux,  président  ;  Da- 
want et  Bouisseau,  vice-présidents  ;  Louis 
Bonnier,  secrétairo-rapporleur  ;  Focillon,  se- 
crétaire-trésorier; E.  Renard,  Georges  Le- 
maire, Pascal  et  .Iules  Jacquet,  secrétaires. 

M.  lionnat,  a  été  nommé  ])rcsident  de  la 
section  de  peinture  pour  luio  ;  M.  Antonin 
</arlés,  président  de  la  section  de  sculpture  ; 
M.  Daumot,  président  de  la  section  d'arclii- 
tectufi' ;  M.  t'irmin  Bouissel,  président  de  la 
section  de  gravure  et  litliograpliio  ;  M.  Anto- 
nin Mercié,  président  de  la  sous-section  des 
arts  décoratifs. 

***  Le  comité  de  la  Société  Nationale  de-i 
Beaux-Arts  vient  de  composer  son  bureau 
ainsi  qu'il  suit  : 

Président:  M.  Roll  ;  vice-présidents:  MM. 
BesnarJ,  Rodiu,  Waltncr,  de  Baudot,  Lhor- 
mitte  ;  secrétaires  :  MM.  .lean  Béraud,  Bil- 
lotte;  trésorier  :  M.  Agaclie. 

***  La  Société  qui  a  pour  titre  :  «  Le  Droit 
d'auteur  aux  artistes  -  a  constitué  do  la  fa- 


çon suivante  son  comité.  Membres  :  MM. 
Roll,  Frantz-Jourdain,  Poilpot,  Gabriel  Fer- 
rier, H. -G.  Ibels,  Léon  Rutl'e,  de  Schryver, 
Paul  Dufresne,  Eugène  Chaperon,  Ed.  Lœwy, 
Poupinel,  Omerth,  Dubois,  Menant,  Rodin, 
J.-P.  Laurens,  Prouvé,  Willette,  Louis  Cabié, 
Karl  Cartier,  Osbert,  Bartholomé,  Jean  Bé- 
raud, Agache,  Signac,  Deltombe,  Debat-Pon- 
san,  Duvent,  Jacques  Belliaut,  J.  Benoit- 
Lévy,  Didier-Pouget,  Paul  Méry,  Paul  de 
Plument,  Allouard,  Lombard,  Camille  Lefé- 
vre,  Louis  Dumoulin,  Humbert,  Montenard, 
J.  Desgolle,  Debraux,  Grandigneaux,  Petit-Gé- 
rard, Panuemaker,  Montagne,  Schleininger. 

***  M.  Frantz  Jourdain,  président  du  Syn- 
dicat de  la  presse  artistique,  vient  de  fonder 
un  nouveau  prix  à  la  Société  des  Gens  de 
lettres.  M.  Frantz  Jourdain  s'est  engagé  à 
verser,  sa  vie  durant,  une  somme  annuelle 
de  200  francs  «  destinés  au  critique  d'art, 
appartenant  ou  non  à  la  Société,  qui  aura 
défendu  l'art  indépendant  et  mis  en  lumière 
les  talents  inconnus  ou  méconnus,  soit  en 
France,  soit  à  l'étranger  ». 

***  Les  fouilles  subventionnées  par  l'Aca- 
démie des  Inscriptions,  que  poursuit  depuis 
plusieurs  années  à  Montlaurès,  près  Nar- 
bonne,  M.  Rouzaud  ont  mis  au  jour  tout  un 
mobilier  d'un  caractère  primitif  et  barbare 
très  curieux,  des  poteries  grecques  d'un  grand 
intérêt,  prouvant  l'activité  des  relations  com- 
merciales entre  la  Gaule  et  la  Grèce  ])endant 
les  iv°  et  111°  siècles  avant  notre  ère,  puis  des 
armes,  des  meules,  des  perles  d'amore,  des 
bijoux  et  jusqu'à  des  reliefs  de  festins. 

***  Le  25  janvier  s'ouvrira  à  l'Académie 
des  Beaux-Arts  de  Berlin,  une  exposition 
d'art  français  du  xviii'^  siècle,  organisée  au 
prolit  de  l'œuvre  du  <^  Home  français  ». 

Elle  comprendra  les  collections  impériales 
des  tableaux  français  de  Berlin  et  de  Pots- 
dam,  plus  une  cinquantaine  d'ceuvres  prêtées 
par  des  collectionneurs  français,  et  sera 
inaugurée  par  l'empereur  d'Allemagne,  as- 
sisté de  notre  ambassadeur,  M.  Jules  Cambou. 

***  On  annonce  la  découverte,  par  M.  Heinz 
Braunc,  à  l'Université  de  Munich,  d'un  ta- 
bleau représentant  le  Christ  bafoué  par  la 
soldatesque,  daté  de  150:3  et  attribué  à  Mat- 
thias Griincwald.  Cette  peinture,  après  avoir 
appartenu  au  couvent  des  Carmélites  de  Mu- 
nich, entra,  en  iS03,  lors  de  la  sécularisation 
de  ce  couvent,  dans  la  galerie  de  tableaux  du 
royaume,  d'où  il  fut  envo\é  peu  après  à 
l'Université.  La  reproduction  en  est  donnée 
dans  le  dernier  fascicule  (1900,  n"  tj)  du 
Heperlorium  jûr  Kunslicissenschafl. 

***  M.  Ph.  Zilcken,  l'aquafortiste  et  écri- 
vain hollandais  bien  connu,  vient  d'offrir  au 
Rijksmuscum  d'.\msterdam  un  choix  d'eaux- 
fortes  et  de  lithographies  do  M.  A.  Stenge- 
lin,  de  l'uuvre  gravé  duquel  il  a  dressé  un 
catalogue  descriptif. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


19 


PETITES  EXPOSITIONS 

Petites  Sculptures  et  Dessins  de  Sculpteurs 
(Cercla  Intcrnalioiial  des  Arts) 

La  petite  sculpture  est  sacrifu'O  dans  les  grands 
Salons:  ni  les  locaux,  ni  l'entourayn  ne  Ini  con- 
viennent. Lui  consacrer  une  réunion  plus  intime 
était  une  heureuse  idée.  Itéunion  do  talents  fort 
divers  d'ailleurs,  mais,  parmi  les  jeunes,  influence 
sensible,  inévitable  de  Rodin.  Et  même  les  feuil- 
les d'album  accrochées  derrière  les  statuettes 
montrent  que  les  œuvres  du  maître  ont  in 
lluencé  bien  des  disciples.  Cette  influence,  chez 
M.  Clara,  n'empêche  qu'on  reconnaisse  en  lui 
l'émotion  directe  et  de  véritables  qualités  de  mo- 
deleur. 11"°  Mario  Gazin  aime  les  figures  pensives. 
M.  Bourdelle  continue  ses  effigies  de  grands  artistes 
et  cherche  un  Beethoven.  M.  Dampt  et  M.  Angstont 
traduit  avec  délicatesse  ces  gras  modelés,  ces  crâ- 
nes à  peine  ossiflés  de  l'enfance.  M.  Roche  évoque 
en  poète  les  ébats  d'une  sirène  dans  un  paysage  de 
rêve. 

Les  Peintres  Lithographes 
(Galerie  Devambez) 

Les  lecteurs  de  la  Qazette  connaissent  parfaite- 
ment, grâce  à  M.  Bénédite  (1),  l'histoire  du  grou- 
pement des  lithographes  sunissant  pour  défendre 
non  seulement  leurs  intérêts,  mais  l'existence 
même  de  la  lithographie.  Vers  1885  on  ne  l'em- 
ployait guère  que  pour  les  travaux  de  commerce. 
S'ils  veulent  utilement  défendre  leur  art,  les 
peintres-lithographes  agiront  peut-être  sagement 
en  espaçant  davantage  leurs  expositions  et,  par 
suite,  en  y  apportant  une  pi'oduction  plus  impor- 
tante. Il  n'est  plus  guère  de  dessinateur  qui  se 
consacre  uniquement  à  la  lithographie  et  l'on  sent 
ici  que  plusieurs  qui  l'avaient  délaissée  se  sont 
mis  en  hâte  à  reporter  quelques  croquis  sur  pierre. 
Ainsi  se  font  des  lithographies,  mais  non  des 
estampes.  Plus  que  l'eau-forte,  la  lithographie  a 
besoin  d'une  destination.  L'œuvre  de  M.  Chérel 
qui,  pour  notre  plaisir,  est  exposé  là  —  moins  les 
afliches  — en  est  une  preuve.  II  n'est  peut-être  pas 
une  de  ces  charmantes  petites  pièces  qui  ne  soit 
ou  une  couverture  de  livre,  ou  un  programme,  un 
simple  menu.  Ces  êtres  de  fantaisie,  pourtant  si  vi- 
vants, ces  petites  Parisiennes,  dont  les  hauts  talons 
ont  quitté  le  bitume  pour  les  nuages,  gambadent, 
répandent  leurs  farandoles  autour  des  lettres  d'un 
titre.  Le  mélange  du  texte  et  de  l'image  est  un 
charme  de  plus.  M.  Ghéret  a  dessiné  de  superbes 
lettres  ;  il  connaît  à  fond  son  métier  de  lithogra- 
phe, et  pourtant  quelle  sobriété  dans  les  moyens  '. 
Un  noir,  un  blanc,  un  fond  teinté,  cela  lui  suffit 
pour  faire  une  œuvre  d'art  exquise,  légère,  mais 
durable. 

L'un  des  fondateurs  do  la  Société,  Dillon,  récem- 
ment décédé,  est  représenté  par  des  scènes  de  la 
rue  dout  on  peut  ne  pas  goûter  l'exécution  froide; 
il    a  tenté   du    moins   de  réaliser    des   estampes. 
M.  Belleroche   ajoute  de  nouveaux   visages  fémi- 
j    nins  à  son  œuvre.   De  M.  Maurice  Eliot   se  voient 
j!  six  compositions  pour    Diane   au    Bois    de  Ban- 
jt  ville,  colorées  comme  du   Nanteuil;  de  M.  Ernest 
Jackson,  des  portraits  bien  étudiés;  de  M.  Léandi-e, 
'des  crayonnages  qui  amusent  certains  visiteurs. 

(1)  V.  Gazette  des  Beaux-Arts  de  décembre  1909. 


n  La  Cimaise  ■> 
(Galerie  Georges  Petit) 

Je  ne  sais  si  la  meilleure  partie  de  cette  exposi- 
tion n'est  pas,  non  sur  la  cimaise,  mais  dans  les 
vitrin.'s  ou  sur  les  socles.  Le  petit  bronze  joliment 
patiné,  l'objet  d'art  bien  exécute  ont  dos  séduc- 
tions qui  reposent  des  elTorts  plus  tapageurs  do  la 
peinture.  Nous  avons  parmi  le?  sculpteurs  actuels 
un  bon  nombre  d'excellents  animaliers.  Ici  M. 
Henri  Vallette  —  malgré  les  très  petites  dimen- 
sions qu'il  donne  à  ses  Lévriers  russes,  à  sa 
Chouette,  à  ses  Chats,  dont  l'un,  en  marbre  do 
Sienne,  est  d'une  vie  si  bien  exprimée  —  prouve, 
par  sa  science  de  la  construction  en  larges  plans, 
qu'il  est  de  bonne  école.  M.  Ed.  Sandoz,  admirateur 
des  Egyptiens,  simplifie  à  leur  manière  les  silhouettes 
lie  ses  pigeons,  de  ses  hiboux,  de  ses  lapins, tail- 
lés dans  des  marbres  polychromes.  M.  Jouve,  que 
nous  avons  vu  à  1'  «  Eclectique  ■>,  montre  icidepetils 
bronzes  :  un  mouflon,  un  tigi'o,  des  singes.  M,  Bou- 
chard lance  une  jument  et  son  poulain  avi  galop;  sa 
petite  i)an.st'«.serom(7iwen'est  elle  pas  aussi  presque 
unijelit  animal  plein  de  vie?  M"'  Jeanne  Jozon,  qui 
remplit  deux  vitrines  de  petits  sujets  en  plâtre,  a 
modelé  avec  goût  une  étude  de  Jeime  fille  au  divan. 

.Vvec  les  sculpteurs  voisinent  M.  Brindeau  de 
Jarny,  ferronnier,  dout  les  lustres  et  les  petits  objets 
—  miroirs,  tire-boutons  —  sont  joliment  inventés  et 
bien  exécutés;  M'"«  Gaston  Lecreux,  auteur  de  pei- 
gnes à  motifs  d'algues;  M"»  Marguerite  Brossard, 
dont  les  broderies  à  l'aiguille  ont  mon  admiration, 
et  enfin  les  grès  à  décor  bleu  de  M.  Methey ,  le  fécond 
céramiste.  Je  signale  trop  rapidement  les  pointes 
sèches  de  M.  Chahine  et  de  M.  Dehérain;  les  eaux- 
fortes  de  JI.  Beurdeley,  et  surtout  ses  Vieillards  à 
l'hôpital:  les  bois  de  M.  Colin  et  les  figures  dessi- 
nées par  M.  ÎMorerod,  et  j'arrive  aux  peintres- 
M.  Barnetta  Asleinsa,  peintre  du  pays  basque,  est 
physionomiste;  M.  Harr.y  Bloomfield  a  celtes  une 
belle  palette,  mais  pourquoi,  pas  plus  dans  son  nu 
que  dans  ses  portraits  d'enfants,  où  il  semble 
avoir  tenté  de  donner  son  maximum  d'éclat,  a-t-il 
omis  le  coin  tranquille  où  nos  yeux  se  repose- 
raient? M.  Marcolesco  est  plus  simple,  c'est-à-dire 
plus  pénétrant  que  ne  le  sont,  en  général,  ses  voi- 
sins. Enfin,  nous  n'avons  garde  d'oublier  la  femme 
étrangement  maigre  et  singulièrement  construite 
((ue  M.  Zuloaga  a  placée  près  d'une  toilette,  dans 
une  chambre  assez  obscure. 

Exposition  Cézanne 
(Galerie  Bernheim) 
Une  exposition  comme  celle-ci,  représentant 
dune  façon  complète  l'art  do  Cézanne,  est  le  véri- 
table hommage  à  rendre  à  sa  mémoire.  Point 
n'était  besoin  d'un  monument,  d'un  comité  qui, 
parmi  de  véritables  «  admirateurs  et  défenseurs 
du  maître  »,  réunit  des  personnalités' qui  de  son 
vivant  l'ont  ignoré,  sinon  décrié,  et  de  ses  notables 
compatriotes  qui  n'ont  su  enrichir  le  musée  d'Aix 
il'aucune  de  ses  ojuvres  Ceux  qui,  voyant  la  statue 
de  Gérome  dans  les  jardins  du  Louvre,  ont  crié  : 
o  Laissez  passer  cinquante  années  avant  de  statu- 
fier», doivent  logiquement  prendre  patience,  morne 
s'il  s'agit  de  Cézanne.  Les  grands  peintres,  d'ailleurs, 
peuvent  se  passer  de  monuments.  Qu'on  les  réserve 
aux  politiciens.  Apprenons  â  mieux  connaître  l'en- 
seignement de  Cézanne.  N'est-il  pas  lamentable  de 
voir  que,  parmi  ceux    qui  se  réclament  de   lui,   il 


20 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


n'y  ait  guère  que  des  agités?  Mais  qu'ils  regar- 
dent! Il  est  le  plus  humble  des  ubservateurs,  eux 
sont  Ics'plus  présomptueux  des  maniéristes;  le  plus 
acharné  rceouimenceur,  le  plus  patient  des  labo- 
rieux, eux  les  plus  bàcleurs,  les  plus  vite  satisfaits  ; 
le  jilus  délicat,  le  plus  nuancé,  le  plus  discret  des 
coloristes,  eux  les  plus  violentsdes  chromistes.  «  Mo- 
deler :  nuiduler  »,  disait-il,  et  pour  eux  peindre  c'est 
faire  du  tapage  avec  de  la  couleur. Cézanne  aura  ses 
disciples;  il  n'a  guère  eu  jusqu'à  présent  que  des 
suivants  perfides. 

Exposition  Camille  Pissarro 
(Galerie  Durand-Ruel) 

L'ami  de  Cézanne,  celui  qui  l'initia  au  travail  en 
plein  air.  Groupe  d'honnêtes  gens  que  celui  des  im- 
pressionnistes. Voici  ces  toiles  de  Pissarro  calmées 
sons  le  vernis,  même  parfois  éteintes,  mais  fran- 
ches comme  du  pain  de  campagne.  Sans  doute  la 
forme,  le  modelé  avaient  moins  d'attraits  pour  lui 
que  pour  Cézanne  et  son  œil  moins  de  linosse,  son 
effort  moins  d'obstination,  mais  comme  lui  il  atta- 
quait bravement  ces  motifs  qui  ont  effrayé  les 
paysagistes  antérieurs,  même  les  meilleurs,  même 
Corot.  Des  motifs  tout  en  verts,  des  arbres,  sans 
opposition;  des  premiers  plans  nus,  des  terres  la- 
bourées, des  murs  de  ferme  sans  pittoresque.  Les 
rues  de  Paris,  non  pas  les  ruelles,  mais  les  voies 
de  M.  Haussmann,  peindre  cela  aussi  était  coura- 
geux. Pissarro  a  reçu,  paraît-il,  quelques  conseils 
de  Corot.  Il  a  aussi  pensé  à  Millet,  et  même  ill'a  con- 
tinué. Ses  paysans  de  Seine-et-Marne  sont  très  vrais 
dans  ses  marchés,  sa  lillette  assise  à  l'ombre,  dans 
une  pose  un  pou  gauche  et  raide,  a  un  natura- 
lisme sans  l'arrière-pensée  littéraire  que  laissent 
souvent  deviner  les  paysanneries. 

Exposition  Vallotton 
(Galerie  E.  Druet) 

Le  naturalisme  de  M.  Vallotton  est  parfois  pé. 
nible.  Il  n'y  a  pas  chez  lui  de  parti  pris  de  faire 
laid,  mais  enfin  il  a  un  respect  des  imperfections 
de  ses  modèles  qui  n'est  pas  toujours  fait  pour 
attirer.  L'a;uvre  de  M.  Vallotton  est  considérable  ; 
elle  n'est  exposée  qu'en  partie  chez  M.  Druet. 
J'aurais  aimé  y  revoir  ses  belles  gravures  sur  bois 
et  cette  toilo  où,  devant  un  mur  de  brique,  des 
baigneuses  aux  formes  arrêtées  s'ébattaient  comme 
des  Japonaises  d'Outamaro.  Les  plus  récentes  pein- 
tures de  M.  Vallotton  sont  des  œuvres  qui  ne  lais- 
sent rien  au  hasard,  qui  sont  également  finies  en 
toutes  leurs  parties.  Ce  sont  ces  qualités,  de  plus 
en  plus  rares,  et  aussi  la  force  avec  laquelle  — 
véritables  fiches  anthropométriques  —  elles  re- 
tiennent le  particulier  des  formes  individuelles,  le 
courage  avec  lequel  elles  se  défendent  de  tout 
poncif,  qui  fout  leur  valeur  et  qui  inspirent  l'estime. 

J.-F.    SCIINERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  S  janvier 

Bureau  —  M.  Xénot,  président  sortant,  pro- 
nonce l'allocution  traditionnelle  et  ipvito  M.  Mas- 
senet  à  prendre  place  au  fauteuil. 

Élection.  —  L'Académie  procède  à  l'élecliou  d'un 


membre  libre  en  remplacement  de  M.  Gruyer.  La 

cummission  avait  classé  les  candidats  dans  l'ordre 
suivant  :  en  première  ligne,  M.  de  Selves;  en 
deuxième  ligne,  M.  Auge  de  Lassus;  en  troisième 
ligne,  M.  Marins  Vachon  ;  en  quatrième  ligne, 
M.  de  Fourcaud;  en  cinquième  ligne,  M.  Albert 
Carré.  A  ces  noms  l'Académie  avait  ajouté  celui 
de  M.  Muunet-SuUy. 

Au  deuxième  tour,  M.  de  Selves  est  déclaré 
élu  membre  libre  de  l'Académie  par  23  voix,  contre 
3  à  M.  de  Lassus,  13  à  M.  de  Fourcaud,  1  à  M.  A. 
Carré  et  1  bulletin  nul. 

M.  Justin-Germain-Casimir  de  Selves  est  né  à 
Toulouse  le  19  juillet  1848.  Après  avoir  été  succes- 
sivement avocat,  préfet  et  directeur  des  Postes  et 
'IVlégraphcs,  il  est  aujourd'hui,  comme  on  sait, 
préfet  de  la  Seine. 

Délérjation.  —  Sont  délégués  à  l'inauguration 
de  l'Exposition  de  l'art  français  du  dix-huitième 
siècle  qui  doit  avoir  lieu  à  Berlin,  le  25  de  ce  mois, 
dans  les  locaux  de  l'Académie  des  Beaux-Arts  de 
cette  capitale,  MM.  Cormon,  Bonnat,  Antonin 
Mercié,  G.  Ferrier,  J.-P.  Laurens,  Jules  Comte 
et  Roujon. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  S  janvier 
Candidatures.  —  Lecture  est  donnée  des  lettres 
par  lesquelles  MM.  Charles  Diehl,  professeur  à  la 
faculté  des  lettres  de  Paris,  correspondant  de 
l'Académie,  et  Jean  Psichari,  professeur  à  l'Ecole 
des  langues  orientales  vivantes  et  à  l'Ecole  supé- 
rieure des  Hautes  études,  posent  leur  candidature 
au  fauteuil  vacant  par  suite  du  décès  de  M.  Henri 
VV^eil. 


CORRESPONDANCE  DE  COPENHAGUE 


Plus  d'une  nation  fêta  un  peintre,  un  sculpteur 
riche  d'années  et  de  gloire.  Le  Danemark  vient 
do  glorifier,  à  juste  titre,  le  plus  illustre  de  ses 
céramistes.  Il  s'agit  de  M.  Arnold  Krog,  qui  exerce 
depuis  un  quart  de  siècle  les  fonctions  de  directeur 
d'art  à  la  manufactui-e  royale  de  porcelaines.  Les 
circonstances  ont  donné  à  cet  hommage  un  carac- 
tère particulièrement  élevé  et  touchant.  La  fête  a 
été  célébrée  à  l'hôpital  même  où  M.  Krog  avait  dû 
entrer  depuis  quelque  temps,  en  raison  de  l'état 
fâcheux  de  sa  sauté.  C'est  dans  une  salle  spécia- 
lemout  ainéuagéo  à  cet  effet  que  M.  Krog  a  reçu 
différentes  délégations  :  celle  des  artistes  et  des 
ouvriers  lui  remit  une  statuette  eu  bronze,  due 
au  sculpteur  Cari  Martin  Hansen  et  représentant  le 
maître  eu  tenue  de  travail,  une  statuette  à  la  main  ; 
du  personnel  administratif,  M.  Krog  reçut  un  ca- 
chet dont  les  motifs  étaient  empruntés  à  ses  propres 
ouvrages;  ce  double  don  se  trouva  complété  par  une 
adresse  commémorant  les  services  incomparables 
rendus  à  la  mauufaclure  royale  par  M.  Krog.  Des 
Heurs,  des  télégrammes,  venus  souvent  de  fort  loin, 
attestèrent  en  iiuellc  estime  le  maître  céramiste 
était  teuu  hors  moine  des  frontières  do  son  jmys. 

Rappelons  brièvement  le  caractère  de  celui  qui 
fut  l'objet  do  tant  d'hommages.  M.  Krog  s'était 
voué    à    l'architecture,    lorsqu'on    1885,   Philippe 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


21 


Leheu  l'appela  à  diriger  les  travaux  d'art  de  la  ma- 
nufacture royale.  Il  devait  en  transformer  à  bref 
délai  la  fabrication,  alors  bien  vieillie.  Ses  premiè- 
res recherches  tendirent  à  modifier  les  motifs  d'or- 
nement encours  d'emploi;  puis  la  pensée  lui  vint 
^peut-étro  à  la  suggestion  des  exemples  japonais)  de 
puiser  dans  la  nature  environnante,  dans  le  paysage, 
dans  la  floie,  dans  la  faune  du  Danemark,  des  thè- 
mes de  décoration  inédits.  Ou  sait  quel  parti  M.  Krog 
sut  tirer  de  ces  éléments  nouveaux.  La  porcelaine 
s'accommodait  d'ailleurs  fort  logiquement  de  repré- 
sentations d'un  pays  où  le  gris,  le  bleu  et  le  brun 
clair  semblent  les  tonalités  dominantes.  Les  expo- 
sillons  universelles  révélèrent  le  prix  de  tant 
d'inventions  simples,  délicates  et  charmantes.  Elles 
assurèrent,  dès  1889,  la  renaissance  puis  le  renom 
de  la  manufactui'e  royale.  La  sculpture  avait  sa  part 
dans  ces  créations,  et  ce  furent,  parallèlement  aux 
plats,  aux  vases,  de  tons  fins  et  clairs,  des  statuet- 
tes de  femmes,  d'enfants,  des  figures  d'animaux, 
pourvues  au  plus  haut  point  de  caractère.  Dans  la 
suite,  les  émaux  cristallins,  la  porcelaine  d'usage, 
la  porcelaine  peinte  sur  émail  surent  retenir  à  leur 
tour  l'activité  d'un  des  vrais  maîtres  de  ce  temps. 
M.  Krog  a  très  légitimement  conquis  l'admiration 
de  ceux  auxquels  demeurent  chers  les  nobles  tra- 
vaux de  la  céramique. 

M. 


CORRESPONDANCE    D'ITALIE 


.V  L.^  G.iLERIE  DES  OFFICES  DE  FLOBENCE 

La  Chronique  des  Arts  a  déjà  enregistré  les 
modifications  apportées,  au  musée  de  l'Académie, 
à  la  Tribune  de  Michel-Ange.  On  vient  d'inaugu- 
rer en  même  temps  d'importants  remaniements  à 
la  galerie  des  Offices.  Les  portraits  d'artistes,  qui 
se  trouvaient  dans  des  salles  séparées  du  premier 
élage,  ont  été  rejoindre  les  autres  œuvres  de  pein- 
ture, tandis  que  l'on  établissait  au  premier,  dans 
des  cartons  et  des  armoires,  les  collections  de  des- 
sins et  d'estampes,  trop  à  l'étroit  jusqu'ici  et  trop 
à  l'abri  du  public  dans  des  pièces  qui  faisaient 
partie  des  bureaux  de  la  direction.  On  y  a  joint 
une  bibliothèque  documentaire  très  pri'cieus'\  et 
la  première  des  salles,  moins  réservée  aux  travail- 
leurs, sera  consacrée  aux  expositions  temporaires 
qui  se  succéderont.  On  a  réuni,  pour  commencer, 
une  belle  série  de  gravures  de  Bartolozzi,  qui  était 
originaire  de  Florence.  Les  épreuves  sont  de  pre- 
mier choix,  et  il  en  est  de  fort  peu  connues,  comme 
les  planches  exécutées  pour  l'ornementation  de 
livres  de  musique,  des  cartes  d'invitation,  billets 
de  bals  masqués  ou  cartes  do  visite. 

D'a'.itre  part,  les  portraits  d'artistes  peints  par 
eux-mêmes  trouvent  un  regain  d'intérêt  dans  leur 
installation  neuve.  On  a,  en  effet,  tiré  des  maga- 
sins quelques  beaux  morceaux  oubliés  ;  d'autres, 
qui  étaient  sacrifiés,  se  retrouvent  mis  en  valeur. 
Nos  maîtres  français,  en  particulier,  jouissent  d'un 
nouveau  prestige,  auquel  contribuent  les  récents 
envois  de  M.  Albert  Besnard,  qui  s'est  représenté 
avec  sa  femme  dans  une  composition  d'un  double 
caractère  sérieux  et  charmant;  celui  de  M.  Jacques 
Blanche,  et  celui  d'Alphonse  Legros  qui  s'est  retracé 
dans  un  de  ses  dessins  savants. 

G.  S. 


REVUE  DES  REVUES 

X  Rtvue  des  Deux  Mondes  (1"  janvier).  — 
Dans  unremarquable  article  intitulé  L'Ecole  bolo- 
naise, notre  savant  collai  orateur  M.  Marcel  Rey- 
mond  étudie  avec  pénétration,  et  sous  une  forme 
extrêmement  claire,  la  profonde  transformation 
qui  se  produisit  dans  l'art  italien  vers  la  fin  du 
XVI»  siècle,  par  la  décadence  des  écoles  florentine 
et  vénitienne  et  la  suprématie  soudaine  de  l'école 
bolonaise.  Il  montre  excellemment  les  raisons  de 
ce  succès  :  la  nécessité  à  ce  moment  d'une  réforme 
de  l'art  qui  répondit  aux  idées  de  réaction  contre 
le  paganisme  de  la  Renaissance;  l'impuissance  des 
anciennes  écoles  à  remplir  cet  office;  les  qualités 
qui  au  contraire  y  prédisposaient  celle  de  Bologne  : 
souci  de  l'idée  chrétienne,  volonté  de  faire  concourir 
tous  les  détails  de  l'œuvre  d'art  à  l'expression  de 
la  pensée  par  la  réunion  de  toutes  les  qualités 
empruntées  aux  autres  écoles,  —  éclectisme  qui 
d'ailleurs  ne  leur  permit  de  porter  aucune  de 
ces  qualités  à  son  plus  haut  degré  de  perfection, — 
art  plus  intellectuel  que  pictural  et  où,  à  cette 
époque  qui  n'était  plus  très  profondément  chré- 
tienne, le  conir  aussi  avait  peu  de  part.  M.  Marcel 
Reymond  résume  brièvement  l'œuvre  des  Carrache 
et  du  Dominiquin,  montre  l'influence  de  ces  maîtres 
sur  les  grands  artistes  étrangers  :  Poussin  et 
Claude  Lorrain,  Rubens,  van  Dyck,  Ribera, 
Velazquez  et  Murillo,  Rembrandt  même,  mais 
ensuite  le  déclin,  au  xvu*  siècle,  de  cet  art  savant, 
un  peu  triste,  auquel  les  papes  d'origine  romaine 
préféreront  »  un  art  fait  pour  plaire  plus  que  pour 
convaincre.  Les  temps  d'épreuves  sont  passés; 
l'héi'ésie  n'est  plus  à  craindre  ;  il  ne  s'agit  plus  de 
faire  des  démonstrations  de  doctrine  ;  les  intelli- 
gences sont  conquises,  il  reste  maintenant  à  les 
charmer  »  ;  et  ce  sera  alors  le  règne  du  Bernin  et 
des  Jésuites. 


Z  Mercure  de  France.  i'6  novembre  1909).  — 
iniclques  généralités  sur  les  monuments  d'Anghor^ 
par  M.  J.  Gommaille. 

(16  décembre  1909  et  I"  janvier  1910).  —  l'His- 
toire des  mœurs  dans  l'iconor/raphie  du  moyen- 
âge,  étude  très  documentée  par  M.  G.  Enlart. 

—  Le  premier  de  ces  deux  fascicules  contient  en 
outre  une  étude  de  M.  Jean  Poueigh  sur  La 
Musique  et  la  Chanson  française. 


—  Bulletin  de  correspondance  hellénique 
(XXXIII,  1909).  —  H.  Grégoire,  Rapport  sur  un 
voyage  d'eiploration  dans  le  Pont  et  en  Cappa- 
doce.  Intéressants  renseignements  et  documents 
photographiques  sur  l'exêdre  et  le  temple  romains 
de  Roum  Digin  (route  de  Sivas  à  Kaisarieh),  sur 
les  églises  et  monastères  byzantins,  en  partie  ru- 
pestres,  de  la  Gappadoce  du  Sud. 

—  W.  Vollgraff,  Inscriptions  d'Argos.  Le  n"  1 
concerne  divers  embellissements  effectués  dans  la 
chapelle  de  l'oracle  d'Apollon  h  Argos  :  un  ompha- 
los,  une  colonnade  et  une  clôture,  avec  rigole  d'é- 
coulement, uu  tronc  pour  les  ofl'randos,  etc.  Aussi 
un  relief  funéraire  (n«  24),  un  autre  représentant 
un  dieu  barbu  tenant  sceptre  et  coupe  (n»  25). 

—  G.  Karo,  En  marge  de  quelques  textes  del- 
phiques.   1°    Le   Trésor  de   Corinthe  était  placé 


22 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


vers  le  sud-est  du  mur  polygonal  (Pausanias,  Plu- 
tarque)  :  il  reste  quelques  pierres  des  assises  de 
fondation,  de  même  que  de  son  voisin,  le  trésor 
d'Acanthe;  2°  Dans  le  chœur  d7o)i,  décrivant  les 
splendeurs  de  Delphes,  les  d-^fuidz'.Zti  ÔEparaîoci  sont 
des  caryatides  (trésors  de  Cnide  ou  de  Siphnos), 
comparées  à  celles  de  l'Ercchlheion  d'Athènes. 
Vient  ensuite  une  allusion  à  la  gigantomachio  de 
la  frise  des  Cnidions;  3°  Emplacement  et  di^osi- 
tion  du  nicjnment  d'Aigospolamoi. 

—  G.  I-croux,  La  prcicndiie  basilique  de  P»r- 
game.  On  a  considéré  comme  telle  la  stoa  à  deux 
nefs  et  à  deux  étages  au  nord  du  téménos  dAthéna 
Polias,  sur  la  foi  de  briques  marquées  du  mot 
[iaaiXixT,.  En  réalité,  il  faut  traduire  «  brique 
royale  ».  Il  n'y  a  donc  pas  d'exemple  de  "  basili- 
que >i  en  Grèce  avant  l'époque  romaine  (Théra). 

—  G.  Mendcl,  Catalogue  des  monuinent.s  grecs, 
romains  et  byzantins  du  musée  de  Brousse, 
inauguré  en  1S04.  Un  curieux  relief  archaïque 
(personnage  on  char',  une  lielle  herme  de  Diony- 
sos (hellénistique),  un  singulier  buste  polychrome 
«  impressionniste  »  (n"  70),  le  reliquaire  de  saint 
Trophime  (n°  102)  sont  les  pièces  capitales  de  cette 
collection  naissante  qui  compte  déjà  435  numé- 
ros (1). 

—  P.  Koussel  et  Halzfeld,  Fouilles  de  Délos. 
P.  516  :  autel  circulaire  orné  de  boucranes  et  de 
guirlandes  (tombe  d'une  femme  d'Alexandrie). 


BIBLIOGRAPHIB 

George  F.  W.\r.NEB.  —  British  Muséum.  Repro- 
ductions    from     illuminated     Manuscripts. 

Si-ries    1  et  II    (Londres   1907,    chacune    de  fO 

planches  in-S"  ;   —    Série  III  (Londres  1E08,  50 

planches  in-4"'). 

Un  mouvement  que  l'on  ne  saurait  trop  approu- 
ver s'est  dessiné  depuis  quelques  années  en  faveur 
de  la  reproduction  des  manuscrits  à  miniatures. 
Un  désastre  tel  que  le  lamentable  incendie  de  la 
Bibliothèque  Nationale  de  Turin  en  1904  a  montré 
le  danger  de  disparition  soudaine  auquel  sont  ex- 
posés ces  monuments  si  précieux.  Si  l'on  no  peut 
pas  être  absolument  certain  de  les  mettre  i>our 
jamais  à  l'abri  des  périls  accidentels,  du  moins 
peut-on  s'efi'orcer  d'assurer  la  pérennité  do  leur 
souveuir,  en  publiant  leurs  images  par  des  procé- 
dés dérivant  de  la  photographie.  Des  volumes  de 
très  grand  luxe  ont  successivement  paru,  qui 
répondent  à  ce  desideratum.  Tout  récemment,  le 
comte  Alexandre  de  Labordc  vient  de  donner,  pour 
la  Société  des  lUbliophiles  françois,  sur  Les  Ma- 
nuscrits à  peintures  de  la  Cite  de  Dieu,  un  grand 
ouvrage,  aussi  admirable  au  point  de  vue  de  la 
valeur  d'érudition  qu'à  l'i'gard  de  la  somptuosité 
matérielle.  Moi-même,  sans  parler  des  Heures  de 
Turin,  que  connaissent  bien  les  lecleuis  de  la 
Gazette  des  IleauxAris  (2),  j'ai  consacré  trois  in- 
folio à  présenter  au  grand  puljlic  les  images  de  trois 
des  plus  merveilleux  manuscrits  qui  soient  au 
monde  :    Les  Très  rirhes  Heures  du  duc  .Icn  de 

(1)  N"  285.  Œnochoé  avec  graffile.  N'y  a-t-il  pas  : 
xapxTtTJp/O'j  '? 

2)  Voir  dans  la   Gazette,   année   1003,  tome  1, 
mes  articles  sur  Lis  Débuts  des  Van  Eijck. 


Derry,  de  Chantilly,  les  Antiquités  judaïques  illus- 
trées par  Jean  Foucquet,  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale, et  le  Boccace  de  Munich.  Je  citerai  encore 
le  Térence  des  Dttcs  de  l'Arsenal,  dû  à  M.  Henry 
Martin,  et  les  reproductions  en  couleurs  de  l'IIor- 
tulns  Animx  de  Vienne  et  du  Bréviaire  Grimant 
de  Venise. 

Mais  les  livres  de  luxe  ont  le  défaut  d'entraîner 
inévitablement  de  très  grosses  dépenses  d'exécu- 
tion et,  partant,  de  devoir  être  vendus  fort  cher. 
Aussi  faut-il  applaudir  de  tout  cœur  à  d'autres 
publications  ayant  le  même  objet,  plus  modestes 
d'aspect,  il  est  vrai,  et  moins  parfaites  dans  le 
détail,  mais  d'\in  prix  beaucoup  moindre  et  à  la 
portée  presque  do  toutes  les  bourses. 

En  Franco,  sous  la  direction  et  avec  le  précieux 
concours  scientifique  de  M.  II.  Omont,  la  maison 
Berthaud  frères  a  cherché  à  populariser  plusieurs 
des  plus  fameux  manuscrits  de  la  Bibliothèque 
Nationale,  à  commencer  par  ce  Psautier  de  saint 
Louis  dont  j'ai  eu  lo  plaisir  de  parler  dans  la 
Gazette  en  1905  (1).  M.  Henry  Martin  est  entré 
dans  la  mémo  voie  pour  les  manuscrits  de  l'Ar- 
senal qu'il  connaît  si  bien.  Lo  mouvement  s'est 
étendu  à  l'étranger.  En  Belgique,  par  exemple, 
le  R.  P.  van  den  Gheyn,  le  si  distingué  conserva- 
teur en  chef  de  la  Bibliothèque  royale  de  Bruxelles, 
a  fait  connaître  toutes  les  images  des  Conquêtes 
de  Charlemacjne  dues  à  l'enlumineur  flamand 
Jean  Le  Tavernier. 

C'est  parmi  les  publications  de  ce  genre,  c'est-à- 
dire  ayant  un  caractère  en  quelque  sorte  populaire, 
que  se  rangent  las  trois  albums  de  Reproductions 
de  manuscrits  enluminés  du  Musée  Britannique, 
publiés  par  le  savant  conservateur  du  département 
des  manuscrits  dans  lo  grand  établissement  an- 
glais, M.  Geo.  F.  Warner,  à  qui  l'on  doit  déjà  tant 
d'importantes  publications  rentiant  dans  le  même 
ordre  d'idées  (2). 

CJiacun  de  ces  albums,  les  deux  premiers  d'un 
format  analogue  à  Fin  8"  carré,  le  troisième  de  di- 
mensions un  peu  plus  grandes,  renferme  50  plan- 
clies  eu  collotypie,  précédées  d'une  série  d'autant 
de  courtes  notices  explicatives.  Dans  leur  ensem- 
ble, ils  constituent,  sous  une  forme  commode,  un 
très  utile  aperçu  de  quelques-unes  des  richesses 
bibliophiliques  que  contient  le  Musée  Britannique. 

En  les  envisageant  au  point  de  vue  de  l'origine 
locale  et  du  style  des  peintures,  les  manuscrits 
dont  les  miniatures  ou  les  ornementations  sont 
reproduites  sur  les  150  pl.nnches,  se  répartissent 
ainsi  :  byzantins,  7;  anglais  ou  irlandais,  48; 
anglo-italien,  1;  fiançais,  45;  flamands,  16;  alle- 
mands, 3;  italiens,  30. 

On  voit  que  l'art  français  tient  une  place  impor- 
tante dans  les  albums  de  M.  Geo.  F.  Warner. 
Parmi  ces  manuscrits  de  style  français  j'en  énu- 
mèierai  ici  quelques  uns,  en  ajoutant  entre  crochets, 
pour  certains  d'entre  eux,  un  très  rapide  supplé- 
ment aux  notices  données  par  M.  Warner: 

(Warner,  I,  22)  :  liible  ntoralisce  en  imaijes,  du 
xiu"  siècle,  provenant   d'un  exemplaire   dont  les 

1)  Gazette  des  lleau.v-Arts,  année  1905,  tome  II, 
page  507.  j 

i2  Je  signalerai  en  )jarticulier,  parmi  les  publi- 
cations de  M.  Warner,  le  bel  ouvrage  do  reproduc- 
tions en  couleurs  intitulé  Illustrated  manu- 
scripts in  the  British  Muséum  (Londres  1809-1903 
4  séries,  petit  in-folio,  de  ÔO  planches  chacune).^ 


i 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


23 


autres  parties  sont  à  la  Bibliothèque  Nationale  de 
Paris  et  A  la  Bodléionne  d'Oxford  [cet  ensemble  a 
été  mis  en  pleine  lumière  par  M.  Léopold  Delisle^ 
qui  en  a  encore  entretenu  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres  dans  le  courant  do  1907  ■. 

(W.  H,  20)  :  Evangéliaire  à  l'usage  de  Paris, 
ressemblant  beaucoup  à  un  autre  exemplaire  qui  a 
été  donné  par  saint  Louis  à  la  Sainte-Chapelle  [a 
été  également  signalé  par  M.  L.  Delisle]. 

(W.  IL  23;  et  III,  26)  :  Cité  de  Dieu,  portant  les 
armes  de  Hugues  Aubriot,  prévôt  de  Paris  sous  le 
règne  de  Charles  Y  [exemplaire  étudié  d'une  ma- 
nière complète  par  le  comte  Alex,  de  Laborde,dans 
son  ouvrage  cité  plus  haut] . 

(W.  II,  2i)  :  Bible  historiale  provenant  du  duc 
Jean  de  Berry  [décrite  jadis  par  mon  regretté  ami 
Samuel  Berger  dans  son  excellent  livre  sur  la 
Bible  française  au  Moyen  âi/e]. 

(W.  L  27;  et  m,  29,  30  et  31)  :  r.ivre  d'Heures 
de  Jean  sans  Peur  [ou  plus  exactement  de  sa  femme 
Marguerite  de  Bavière] . 

(W.  I,  30)  :  Liffe  d'Heures  ayant  appartenu  dans 
le  courant  du  xv  siècle  à  Etienne  Chevalier  [mais 
qui  remonte  au  règne  de  Charles  VI  et  dont  les 
images  sont  l'œuvre  du  maître  charmant  que  j'ai 
proposé  de  dénommer  le  «  Maître  des  Heures  du 
maréchal  de  Boucicaut  >>]. 

(W.  I,  39;  II,  2h  et  III,  32,  33,  34)  :  Psautier 
d'Henri  VI,  comme  «  roi  de  Franco  et  d'Angle- 
terre "  ;  Shrewsbury  book,  cadeau  de  mariage 
offert  par  le  vaillant  guerrier  Jolin  Talbot  à  Mar- 
guerite d'Anjou,  femme  d'Henri  VI  ;  Livre  d'Heu- 
res du  duc  de  Bedfùrd,  oncle  d'Henri  VI  [manus- 
crits exécutés  en  France  au  temps  de  la  domina- 
tion anglaise  et  qui  présentent,  en  dehors  de  leur 
beauté,  un  grand  intérêt  historique,  sur  lequel 
j'ai  attiré  l'attention  dans  une  lecture  (1)  faite  en 
l'JOô  à  la  Société  de  l'Histoire  de  France]. 

(W.  11.33):  Livre  d' Heures  [dont  les  miniatures 
rentrent  dans  une  catégorie  extrêmement  intéres- 
sante d'œuvres  que  l'on  a  plusieurs  fois  pi'oposé 
d'attrUjuer  à  la  jeunesse  de  Jean  Foucquet  et  dont 
je  me  suis  occupé  dans  ma  publication  des  Anti- 
qu'tlés  judaïques,  et  plus  particulièrement  dans  un 
mémoir.'  paru  en  1904  dans  le  volume  du  Cente- 
naire de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 
France] . 

(W.  III,  35)  :  Le  Roi  David  en  prières,  miniature 
de  Jean  Foucquet,  provenant  du  fameux  Livre 
d'Heures  d'Etienne  Chevalier,  dont  40  autres  mi- 
niatures sont  au  Musée  Condé,  à  Chantilly  [plus 
2  autres  au  musée  du  Louvre  et  une  autre  encore 
à  la  Bibliothèque  Nationale]. 

(W.  I,  31  et  33  ;  et  II,  33)  :  Livre  d'Heures  aux 
armes  du  connétable  de  Saint-Pol  ;  i?occace,  traité 
Des  Cas  des  nobles  hommes  et  femmes,  traduit 
parLaurdutde  Premirrfait.  jadis  iltius  laculkction 
Hamilton  ;  exemplaire  provenant  de  Philippe  de 
Comincs  (2),  d'une  traduction  française  de  Valère- 


(1)  Comte  Paul  Durrieu,  Les  Souvenirs  histori- 
ques, dans  les  manuscrits  à  miniatures,  de  la 
domination  anglaise  en  France  au  temps  de 
Jeanne  d'Arc.  Paris,  1905  (extrait  de  VAnnuaue- 
Bulletin  lie  la  Société  de  l'Histoire  de  France). 

(2)  MM.  H.  Yates  Tliompson  et  Geo.  F.  'Warner 
ont  consacré  à  cet  exemplaire  de  la  traduction  de 
Valère-Maxime  une  luxueuse  publication  ornée 
de  planches  en  couleurs  (Londres,  ^907,  grand 
in-folio). 


Maxime.  [Ces  trois  manuscrits  contiennent  des 
peintures  d'un  même  maitro,  que  l'on  sait  aujour- 
d'hui s'être  appelé  ■■  Maître  François  ».  Je  les 
avais  déjà  groupés  dans  un  livre  paru  en  1892  (1), 
mais  les  œuvres  du  «  maître  François  »  viennent 
surtout  d'être  étudiées  d'une  manière  magistrale 
par  le  comte  Alexandre  de  Labordo  dans  son 
ouvrage  sur  Les  manuscrits  à  peintures  de  la 
Cité  de  Dieu.] 

Je  pourrais  prolonger  cette  revue  des  manuscrits 
de  la  série  française  et  le  champ  s'étendrait  bien 
davantage  si  j'abordais  aussi  les  livres  flamands 
et  italiens.  Ce  que  je  viens  d'indiquer,  à  titre 
d'exemples,  suffit  pour  montrer  l'intérêt  qui  s'at- 
tache aux  albums  publiés  par  M.  Geo.  F.  'Warner. 

Comte  Paul  Durrieu. 


The  Art  Treasures  of  London  :  Painting,  by 
Ilug  Stokes.  London,  Fairbairns.  Un  vol.  in-16, 
xx-164  p.,  avec  plans  et  53  grav.  hors  texte. 

Dans  ce  livre,  M.  Hug  Stokes  a  dressé,  en  une 
sorte  de  corpus  qui  sera  très  utile  aux  travail- 
leurs, la  liste  de  toutes  les  peintures  anciennes  ou 
modernes,  conservées  dans  les  galeries  publiques 
de  Londres,  à  Dulwîch  Collège,  à  Hampton  Court, 
et  dans  les  collections  des  Universités  d'Oxford  et 
de  Cambridge.  Après  une  introduction  contenant 
des  notices  succinctes  sur  les  galeries  avec  des 
plans  de  celles-ci,  l'auteur  a  groupé  les  peintures 
par  écoles  et,  dans  chaque  école,  par  ordre  alpha- 
bétique des  noms  d'artistes  qu'accompagnent  des 
notices  biographiques.  On  voit  ainsi  du  premier 
coup  d'œil  tout  ce  que  les  galeries  anglaises  possè- 
dent d'œuvres  d'un  même  peintre;  vis-à-vis  de 
chaque  titre,  des  signes  abréviatifs  et  des  chiffres 
indiquent  la  galerie,  la  salle  et  le  numéro  de  l'œu- 
vre en  question.  Une  table  de  tous  les  noms  cités 
complète  le  volume,  qu'illustrent  53  reproductions 
des  tableaux  les  plus  célèbres. 


The  .<  restorations  ■>  of  the  Bayeux  Tapestry, 

by   Charles  D.iwson,  F.  S.  A.  London,   Elliot 

Stock;  brochure  in-8. 

Les  Anglais  considèrent,  avec  raison,  la  tapis- 
serie de  Bayeux  comme  un  des  monuments  de  leur 
histoire  et  ils  y  ont  consacré  déjà  plus  d'une  pu- 
blication d'ensemble  ou  de  détail.  En  attendant 
l'ouvrage  important  qu'il  prépare,  M.  Dawson  a 
donné,  en  une  brochure,  une  intéressante  notice 
sur  les  restaurations  que  la  célèbre  broderie  a 
subies,  restaurations  fâcheuses,  qui  ont  altéré  par- 
fois les  inscriptions,  parfois  la  figure  des  person- 
nages, qui  ont  entraîné  des  adjonctions  de  divers 
genres  et  des  suppressions  variées.  Décidément, 
en  architecture  comme  en  art  décoratif,  restaura- 
tion ne  peut  être  synonyme  que  d'altération.  Pour 
la  tapisserie,  c'est  en  1842  encore  que  l'on  a  pro- 
cédé ainsi  et  l'on  retrouve  là  cette  malfaisante 
manie  de  remise  à  neuf  dont  Louis-Philippe  don- 
nait si  abondamment  l'exemple. 

L'opuscule  de  M.  Dawson,  avec  ses  ligures  com- 


(1)  Un  grand  enlumineur  paris'ien  au  xv»  siècle, 
publication  de  la  Société  de  l'Histoire  de  Paris. 


24 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITE 


paratives  —  et  instructives  —  est  à  joindre  au 
dossier  déjà  riche  de  la  tapisserie  de  Baveux  et  l'on 
saura  gro  ou  France,  à  ce  savant  d'avoir  attiré 
l'attention  sur  cette  question  des  restaurations  qui 
lui  furent  infligées. 

.1.  M. 


NECROLOGIE 


Cette  semaine  est  mort  à  Paris,  à  l'âge  de  soixante- 
trois  ans,  le  peintre  de  marines  Louis  Timmer- 
mans,  né  h  Bruxelles  de  parents  français.  11  avait 
'obtenu  une  mention  honorable  au  Salon  do  1904. 


On  annonce,  de  Gastclmoron  sur-Lot,  la  mort 
toute  récente  de  M.  Paul-EIie  Salzedo,  peintre, 
né  à  Bordeaux.  Il  était  élève  do  M.  Bonnat  et 
avait  commencé  d'exposer  au  Salon  de  1873.  Il 
peignait,  avec  un  talent  qui  ne  manquait  pas  de 
fermeté,  des  ligures  et  sujets  de  genre  souvent  em- 
pruntés à  des  scènes  familières  de  chasse  ou  de 
tribunaux.  Il  avait  obtenu  une  mention  honorable 
en  1888,  une  médaille  de  bronze  à  l'Exposition 
Universelle  de  1889  et  une  autre  médaille  de  bronze 
à  celle  de  1900. 


Le  mois  dernier  est  mort  à  Bcrgame,  où  il  était 
né  le  5  novembre  1838,  le  peintre  Giuseppe  Car- 
nelli.  Fils  d'un  peintre  décorateur,  qui  lui  donna 
les  premières  notions  d'éducation  artistique,  il  étu- 
dia à  l'Académie  de  sa  ville  natale  et  obtint,  dès 
1861,  une  médaille  à  la  première  Exposition  ita- 
lienne de  Florence.  Outre  quelques  décorations 
d'églises  d'un  style  assez  conventionnel,  il  laisse 
surtout  do  nombreux  tableaux  de  genre,  d'une 
exécution  très  soignée,  dont  un,  La  Donne  nour- 
rice fi;,'ura  à  Paris  au  Salon  de  ia  Société  dos  Ar- 
tistes français. 


MOUVEMENT  LES  ARTS 

Bibliothèque  de  feu 
le  marquis  E.  do  Salvert  Bellenave 

rilEMllORE  PARTIE 

Vente  de  livres  anciens  des  xv,  xvi'ct  xvif  siè- 
cles, faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  2,  les  16  et 
17  décembre  1909,  par  M'  Andri-  Desvougos  et 
M.  Durel. 

55.  Des  Périers  (l'onaventuro).  Les  Nouvelles 
Récréations  et  joyoux  devis.  A  Lyon,  Robert  Gran- 
jon  1558,  pot.  in-4°  mar.  vert,  ((^larke  et  Bed- 
ford)  :  930.  —  59.  Uu  Bellay.  Œuvres  françoises. 
A  Rouen,  chez  Raphaèl  Du  Petit  Val,  1597,  in-l'J, 
mar.  vert,  (rhouvonin)  :  G05.  —  87.  Heures.  Petit 
in-S",  marque  do  Germain  Hardouyn.  fîg.  et  vi- 
gnetles  gravées  sur  bois,  lettres  ornée.s  et  peintes, 
almanach  pour  huit  ans,  commençant  en  1532, 
veau    fauve.   Exemplaire   sur    vélin,    reliure    du 


XVI"  siècle.  Ex-libris  de  M.  Milanges  de  Saint- 
Genez  :  1.900.  —  105.  La  Fontaine.  Fables  choi- 
sies. Paris,  chez  Denis  Thierry  et  Claude  Barbin, 
1678-79,  4  vol.,  fig.  de  F.  Chauveau,  gravées  sur 
cuivre  et  tirées  à  mi-page.  Fables  choisies,  1694, 
1  vol.,  fig.  à  mi-page.  Ensemble  5  vol.  in-13,  mar. 
bleu.  (Cuzin)  :  800.  —  IIG.  Lorris  (G.  de)  et  Jean 
de  Meung.  Le  Roman  de  la  Rose.  Amsterdam,  chez 
Jean  Fred.  Bernard  (Paris,  veuve  Pissot),  1735, 
3  vol.  in-12.  (Derome  le  père)  :  720.  —  150.  Ovide. 
Les  XV  livres  de  la  Métamorphose.  Denys  Janot, 
libraire  et  imprimeur,  1539,  in-16,  fîg.,  mar.  vert. 
(Niéérée)  :  400.  —  1,57.  Pastissier  François  (Le). 
X  Amsterdam,  chez  Louis  et  Daniel  Elzevier,  1655, 
pet.  in-12,  mar.  noir  :  500.  —  170.  Rabelais.  Œu- 
vres. (Amsterdam,  L.  et  D.  Elzevier),  1663,  2  vol. 
pet.  in-12  (à  la  Sphère),  mar.  rouge  (Rel.  anc.)  : 
400  fr.  —  180.  Ronsard.  Les  Quatre  premiers  livres 
des  Odes.  A  Paris,  Cavellat,  1550,  petit  in-8°,  mar. 
bleu.  (Trautz-Bauzonnet)  :  750. 
Produit  total  :  23.407  francs. 


CONCOUni    BT    EXPOSITION! 


EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

Exposition  d'oeuvres  de  Paul  Cézanne,  galerie 
Bernheim  jeune,  15,  rue  Richopanse.  jusqu'au 
22  janvier. 

Exposition  de  tableaux  do  Camille  Pissarro 
galerie  Durand-Ruel,  16,  rue  Latflttc,  jusqu'au 
2d  janvier. 

Exposition  do  peintures,  aquarelles  et  dessins  de 
M.  Edouard  Morerod,  galerie  des  Artistes  mo- 
dernes, 19,  rue  de  Gaumartin,  jusqu'au  18  janvier. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Raphaël  Schwartz, 
^talorie  Ch.  Brunner,  11,  rue  Royale,  jusqu'au 
11  février. 

Salon  du  Peuple,  à  l'hùlel  du  Journal  de  la 
Santé,  26,  rue  du  faubourg  Saint-Jacques,  à  partir 
du  15  janvier. 

Expnsition  de  dessins  et  pointures  do  MM.  Bern- 
Klene,  Jules  Pascin,  J.-F.  Scbnerb,  Otto  van 
Rees,  galerie  B.  Weill,   25,  rue  Victor- Massé,  du 

17  janvier  au  13  février. 

Exposition  de  peintures  et  sculptures,  au 
Cercle  artistique  et  littéraire,  7    rue  Volney.  du 

18  janvier  au  15  février. 

2"  Exposition  de  la  Société  des  Peintres  et 
Sculpteursfrançais, au  Grand-Palais  des  Champs- 
Elysées,  du  19  janvier  au  27  février. 

Province 

Pau  :  46'  Exposition  de  la  Société  des  Amis  des 
.\rlfl,  du  15  janvier  au  15  mars. 

{Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


l.e  Gérant  :  P.  Girardot 


PAm  -   iMrBwv«n  di  la  pann,  16   atn  dd  efi»ta»Ain.  —  v.  sihabt   immiii 


:N»4. -1910 


BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«) 


23  Janvier. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A   LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

FlRAïaS^NT    Ll    SàMIDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  It  Curiosité 


Prix  de  rabonnement  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  ÈXxa.u%e,t    (Etats    faisant  partie   de 

Départements 13  fr.  ||      l'Union  postale] 15  fr. 

Xj«  jsf-a.TD.4iTo  :   o   fr.   as 


PROPOS    DU    JOUR 


\u  niomeut  de  la  disciissinn  de  la 
loi  de  finances,  la  Chambre  devra 
•^JPifX^  examiner  un  amendempnt  qui 
^^î>^?  vient  d'être  déposé  et  qui  a  le  plus 
prand  intérrt  pour  nos  musées.  Il  s'agit  de 
modifier  les  articles  54  et  55  de  la  loi  du  10 
avril  1895  et  de  permettre  à  la  caisse  des 
musées  de  faire  rentrer  dans  ses  recettes  et 
dépenses  normales  le  produit  de  la  vente  des 
catalogues  et  leur  prix  de  revient.  Déjîi,  en 
1903,  la  loi  a  permis  la  confection  et  la  vente 
des  moulages.  La  disposition  nouvelle  aurait 
en  réalité  pour  effet  de  remettre  à  la  caisse 
des  musées,  c'est-à-dire  au  Conseil  des  mu- 
sées, le  soin  de  faire  établir  les  catalogues. 

Rien  n'est  plus  désirable  que  ce  nouveau 
régime.  Tout  le  monde  peut  constater  que  le 
système  aujourd'hui  en  vigueur  n'a  donné 
aucun  résultat.  L'affermage  des  catalogues 
pratiqué  chez  nous  apparaît,  après  expérience, 
comme  onéreux  pour  l'Etat,  obligé  par  ses 
conventions  de  racheter  un  grand  nombre 
d'exemplaires  invendables,  et,  d'autre  part, 
ni  le  public  ni  les  savants  n'ont  à  leur  dis- 
position autant  de  bons  catalogues  que  nos 
musées  en  montrent.  Il  y  a  là  une  situation 
ancienne  à  liquider,  en  même  temps  qu'il 
convient  de  préparer  l'avenir. 

Si  la  loi  autorise  l'innovation  prévue  par 
l'amendement,  le  Conseil  des  musées  pourra 
aisément,  sur  les  huit  cent  mille  francs  dis- 
ponibles de  la  caisse  des  musées,  prendre 
chaque  année  une  dizaine  de  mille  francs 
pour  la  rédaction  et  l'impression  des  catalo- 
gues. Il  est  fort  possible,  d'ailleurs,  que  ces 
catalogues,  bien  faits  par  les  conservateurs 
dans  les  attributions  de  qui  ce  soin  rentre 
naturellement,  paient   leurs   frais.    Mais,   si 


d'aventure  ils  ne  les  paient  pas,  le  prélève- 
ment modique  fait  sur  la  caisse  des  mu'-ées 
sera  compensé  par  les  plus  sérieux  avantages. 
L'exemple  de  l'Allemagne,  et,  plus  encore, 
celui  de  l'Angleterre  nous  font  connaître  de 
qiK'l  profit  sont  pour  l'étude  et  pour  la  for- 
mation du  goût  ces  séries  de  catalogues,  les 
uns  scientifiques,  les  autres  populaires,  qui 
contribuent  chacun  dans  leur  genre  à  une 
connaissance  plus  précise  des  musées  et  de 
ce  qu'ils  contiennent.  Il  existe  chez  nous 
d'excellents  catalogues;  mais  ils  sont  une 
rareté.  Tous  ceux  qui  s'intéressent  à  l'histoire 
des  arts  et  à  l'éducation  eiithétiaue  du  public 
souhaiteront  le  succès  d'une  initiative  qui 
e^t  de>tinée  à  rendre  à  nos  musées  un  véri- 
table service. 


NOUVELLES 

*♦*  Par  décret  on  date  du  20  janvier,  rendu 
sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Instruc- 
ticin  publique  et  des  Beaux-Arts,  M.  Plebeillard 
(Etienne),  ouvrie'-  d'art,  est  promu  officier  de 
la  Légion  d'iionneur. 

Par  décrets  en  date  du  1='  et  du  20  janvier, 
rendus  sur  la  proposition  du  ministre  des 
Affaires  étrangères,  MM.  Nicolet  (Gabriel)  et 
de  Palézieux  (Edmond-Henri-Theodore),  ci- 
toyens suisses,  artistes  peintres,  sont  nommés 
chevaliers  de  la  Légion  d'honneur. 

**:c  MM.  Lpfebvre  et  Vernon,  graveurs, 
viennent  d'être  chargés  par  le  ministre  des 
Affaires  étrangères,  M.  Pichon,  d'exécuter 
une  médaille  commémorative  qui  snra  don- 
née aux  ouvriers  français  avant  travaillé  à  la 
construction  ou  à  la  restauration  de  nos  am- 
bassades de  Vienne  et  de  Berlin. 

*'"*  La  commission  chargée  de  veiller  au 
maintien  des  persijectives  monumentales  de 
Paris  a  émis  le  vœu  suivant  ; 

«  A  l'avenir,  aucune  innovation  ne  pourra 


â6 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


être  apportée  aux  immeubles  visés  par  l'ar- 
rêté des  consuls  de  l'an  X  et  par  le  décret  de 
1853  (rue  de  Rivoli,  rue  de  Gastiglione,  rue  et 
place  des  Pj'ramides),  non  seulement  en  ce 
qui  concerne  les  façades  en  pierre,  mais  aussi 
en  ce  qui  concerne  la  face  et  les  combles, 
sans  l'approbation  des  architectes  du  gouver- 
nement, c'est-à-dire  du  service  des  bâtiments 
civils  et  des  palais  nationaux,  sous  les  ordres 
du  ministre  des  Beaux-Arts.  » 

***  Les  graveurs  originaux  exposant  à  la 
Société  des  Artistes  français,  réunis  en  assem- 
blée générale  le  4  janvier  1910,  considérant 
que  les  deux  arts  si  différents  de  la  gravure 
originale  et  de  la  gravure  de  reproduction 
sont  absolument  confondus  au  Salon  (on  se 
rappelle  que  c'était  là  lesujet  de  notre  avant- 
dernier  Projws  du  jour)  ont  voté  le  principe  de 
la  présentation  à  part  et  d'ensemble  de  la 
gravure  originale  au  Salon  des  Artistes  fran- 
çais. 

***  Les  amis  et  admirateurs  de  M.  P.  Cail- 
le! et  lui  ont  offert  le  18  janvier,  à  l'occasion 
du  vingt-cin(iiuème  anniversaire  de  son  élec- 
tion à  l'Académie  des  Sciences,  une  médaille 
à  son  et'ligie,  œuvre  du  sculpteur  Vernon. 

**#  Parmi  les  conférences  qui  seront  don- 
nées cet  hi\'er  au  Musée  Guimet  les  diman- 
ches et  jeudis  à  '2  h.  1/2,  nous  relevons  les 
suivantes  qui  concernent  l'art  et  l'archéo- 
logie: 

Les  Bas-reliefs  de  la  parle  orientale  du 
slûpa  de  Sanchi  (avec  projections),  par  M. 
A.  Foucher  (33  janvier)  ;  —  Les  Dernières 
l'ouilles  en  Egypte  (avec  projections),  par  M. 
Seymour  de  Ricci  (27  janvier)  :  —  La  Reliijion 
delphique,  par  M.  HonioUe  (80  janvier)  ;  — 
La  Glyptique  de  l'Assyrie,  par  M.  L.  Dela- 
porte  (;i  février)  ;  —  De  i idéographie  dans  lu 
sruiplurc  égyiHienne  (avec  projections),  par 
M.  Georges  Bénédite  (13  février)  ;  —  Le  tirand 
temple  de  Deirel-Bahari  (avec  projections), 
par  M.  A.  Moret  (17  février)  ;  —  Un  pèleri- 
nage à  Aémi,  par  M.  R.  Gagnât  (20  février)  ; 
—  Les  Découvertes  de  la  mission  impériale 
allemande  à  Tourfas  {Turiieslan)  (avec  pro- 
jections), par  M.  von  Lecoq  (30  mars). 

**:!■■  On  annonce  do  Rouen  qu'en  opérant 
des  plantations  d'arbres  devant  l'église  Saint- 
Gervais,  en  face  de  la  phiquecomméroorativc 
du  séjour  et  de  la  mort  de  Guillaume  le  Con- 
quérant, les  ouvriers  nmnicipaux  ont  mis  à 
jour  plusieurs  tomlii^aux  francs  des  v  et  vi» 
siècles.  Ce  quartier  Saint-Gervais a,  d'ailleurs, 
été  considéré  de  tout  temps  comme  une  des 
nécropoles  romaines  et  franques  de  la  cité 
rouennaise,  et  de  nombreuses  sépultures  v 
ont  été  découvertes  à  différentes  reprises. 

*♦*  Les  admirables  tapisseries  volées  en 
novembre  dernier  à  l'église  Saint-Vincent  do 
Rouen  (1)  et  estimées  à  plus  de  r)00.000  fr., 
viennent  d'être  retronvérs  intactes  et  les 
voleurs  sont  arrêtés.  Les  ju'écioux  objets 
avaient   été   cachés    à   Fontenay-aux-Roses, 

(1)  V.C/irùnigue  dCfi*r<îdu4<icceinbrel909,p.287. 


dans  une  villa  louée  par  les  receleurs  d'une 
bande  parfaitement  organisée.  L'enquête 
menée  par  le  service  de  la  Sûreté  a  amené 
l'arrestation  de  tous  ces  malfaiteurs. 

***  Notre  compatriote  le  peintre  Edouard 
Détaille,  membre  de  l'Institut,  vient  d'être 
élu  membre  honoraire  étranger  de  l'Académie 
royale  de  Londres. 

***  Un  savant  d'origine  allemande  (il  était 
né  à  Cassel),  le  D'  Ludwig  Mond,  chimiste, 
physicien  et  inventeur,  mort  récemment  à 
Londres,  à  l'âge  de  soixante-dix  ans,  et  qui 
était  un  amateur  fervent  des  choses  artisti- 
ques, a  laissé  une  somme  de  500.000  francs  à 
l'Académie  des  Beaux-Arts  de  Munich  pour 
l'entretien  des  jeunes  peintres  et  sculpteurs 
jugés  dignes  d'être  envoyés  à  Rome.  Puis, 
sous  réserve  d'usufruits  en  faveur  de  sa 
femme,  il  a  donné  à  la  National  Gallery  de 
Londres  le  droit  de  choisir  dans  sa  collection 
les  peintures  qu'elle  voudra,  à  condition  d'en 
prendre  au  moins  les  trois  quarts  et  d'exposer 
ces  œuvres  dans  une  salle  spéciale  portant 
son  nom.  On  trouve  dans  la  liste  de  ces  pein- 
tures, qui  sont  au  nombre  de  cinquante-six, 
les  noms  de  Gentile  et  (iiovanni  Bellini, 
Pollaiuolo,  Botticelli,  Boltrafflo,  Crivelli,Cor- 
rége,  Signorelli,  Sodoma,  Raphaël,  Titien, 
Tintoret,  Granach,  Canaletto,  etc. 


PETITES  EXPOSITIONS 


Salon  du  Peuple 
(26,  rue  du  Faubourg  Saint-Jacques) 

Quelques  artistes  ont  répondu  à  l'appel  de  M. 
Gharlos  Boursier  et,  parmi  eux,  M.  Willette,  qui 
sait  dire  avec  humour  les  plus  âpres  vérités,  M.  Ben- 
jamin Rabier,  le  confident  des  petits  chiens,  M.  Ni- 
colas IvanofT,  illustrateur  coloré  d'un  conte  russe. 
M.  Derré  est  l'auteur  d'un  buste  de  Louise  Mi- 
chel et  M.  Henry  Bouchard  de  la  maquette  d'une 
tribune  derrière  laquelle  se  dressent  côte  ;i  cote  les 
ouvriers  et  artisans  de  tous  métiers. 

M.  Boursier  dit  aux  artistes  :  «  Prenez  garde  ! 
vous  ne  produisez  que  pour  les  riches,  vous  ne 
pensez  pas  au  peuple  et  le  peuple  vous  hait  ;  il 
vous  reproche  d'être  inutiles.  Dans  la  société  fu- 
ture on  prétend  ne  pas  vous  laisser  de  place  ■>.  Et 
M.  Boursier  espère  remédier  à  cette  mésestime 
réciproque,  d'abord  eu  décidant  les  artistes  à  ex- 
poser leurs  œuvres  dans  un  quartier  populaire.  11 
leur  indique  ensuite  —  grâces  lui  en  soient  ren- 
dues —  que  pour  accomplir  une  œuvre  d'art  popu- 
laire il  n'est  pas  busoiu  de  poindre  un  terrassier 
au  travail,  moins  encDre  des  scènes  de    chromos. 

Sous  la  délinition  un  peu  vague  de  M.  Bour- 
sier, ou  découvre  enlin  qu'avec  les  qualUés  qu'il 
leur  souliaile  les  œuvres  d'art  démocraticiuo  n'au- 
raient rien  qui  les  distiugucrait  de  celles  que 
chacun  s'accorde  à  trouver  simplement  de  belles 
OMivres. 

Ainsi  s'inaugure  cet  étrange  Salon  d'entente 
cordiale,  sous  les  auspices  d'un  comité  qui  n'a  reçu 
do  mandat  ni  de  l'une  ni  de  l'autre  des  parties 
intéressées. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


27 


Expositions  de  M"'  Louise  Abbêma, 
DE  M""  Blanche  Odin,  de  M.  Pierre  Waidmann 
(Galeries  Georges  Petit) 
Doux  des  petites  salles  de  la  rue  de  Sèze  se  sont 
transformées  en  jardins.  L'une,  grâce  aux  fleurs 
dont  M""  Blanche  Odin  a  couvert  de  larges  feuilles 
de  whatmann  avec  une  dextérité  qui  lui  a  conquis 
bien  des  admirations,  l'autre  à  cause  des  pan- 
neaux décoratifs  où  M"- Louise  Abbéma,  selon  une 
donnée  un  peu  vieillie,  a  disposé  sur  des  balcons 
de  pierre,  derrière  de  lourds  rideaux  de  velours 
rouge,  des  vasi  s  remplis  des  plus  riches  bouquets 
que  seule  la  main  d'une  femme  pouvait  arranger 
avec  une  telle  légèreté.  Euliu,  dans  un  troisième 
salon,  le  visiteur  peut  voyager,  par  les  soins  de 
M.  Pierre  'Waidiiiaun,  dans  ces  lieux  où  si  sou- 
vent les  peintres  le  comluiseut  :  Venise,  les  petits 
ports  normands,  les  petits  ports  bretons. 

Exposition  de  M.  Raphaël  Schwartz 
(Galerie  Charles  Brumier) 
Les  fruits,  les  Heurs  dont  M.  Schwartz  entoure 
ses  modèles  féminins,  velus  à  l'instar  de  nos  élégan- 
tes contemporaines,  sont  destmés  sans  doute  à  en 
exalter  la  beauté.  Mais  si  la  juxtaposition  s'expli- 
que pour  l'esprit,  l'œil  ne  découvre  pas  le  lieu  que 
seuls  peuvent  établir  la  couleur  et  le  modelé  har- 
monieux entre  le  sujet  principal  et  l'accessoire. 
L'hommage  féministe  de  M.  Schwartz  s'exprime 
aussi  en  marbre  et  à  la  pointe  sèche.  Parfois 
même  peinture  et  sculpture  s'associent  :  ainsi  dans 
l'allégorie  intitulée  Cantique  d'amoui'. 

Exposition  Morerod 
(Galerie  des  Artistes  modernes) 

De  très  grands  yeux  noirs  et  des  lèvres  entr'ou- 
vertes  ;  sur  les  fronts,  une  épaisse  masse  de  che- 
veux noirs  comme  du  fusain,  ces  caractères  se  re- 
trouvent un  peu  uniformément,  comme  une  ma- 
nière, dans  les  visages  de  gitanes  qu'a  dessinés 
M.  Morerod.  Pourtant  les  traits  individuels  restent 
sensibles,  et  c'est  toujours  avec  curiosité  qu'on  voit 
défiler  celte  race  étrange  restée  de  type  si  pur  à 
travers  les  migrations. 

Moins  à  l'aise,  teiuble-l-il,  quand  il  peint  à 
l'huile,  M.  Morerod  est  au  contraire  plein  de  déci- 
sion, de  vivacité  quand  il  note  à  l'aquarelle  les 
places  et  les  marchés  de  Cadix  et  de  Séville. 

Exposition  Luc  Hooreman,  Jordan,  Mia  Elen 
(Petit  Musée  Beaudoin) 

Types  et  paysages  du  llaut-Conyo  :  quelle  cu- 
riosité était  éveillée  par  ces  mots  !  Hélas  !  M.  Luc 
Hooreman  nous  a  déçus.  Les  études  qu'il  raiporle 
d'un  si  lointain  voyage  —  huttes  nègres,  bords  du 
Congo, types  d'indigènes  —  dont  les  motifs  semblent 
intelligemment  choisis,  manquent  précisénumt  de 
ce  qui  aurait  donné  pour  nous  du  prix  de  tels  sou- 
venirs, celle  sensibilité  qui  sait  retenir  la  nuance 
particulière,  le  parfum  pour  ainsi  dire  des  choses, 
que  les  photographies  d'explorateurs  ne  nous 
donnent  pas. 

M""  Anna  de  Jordan  semble  au  contraire  se  pro- 
poser ce  but  difficile  en  ses  paysages  de  Paris,  do 
Pologne  et  d'Italie,  et  ses  recherchesse  multiplient 
courageusement. 

Eprise  d'harmonies  atténuées.  M""  Mia  Elen  les 
réalise  ingénieusement,   soit   qu'elle   dispose   des 


fruits  ctdcs  fleurs  surdes  coins  de  table  ou  qu'elle 
étudie  la  nature  champêtre  aux  heures  où  la  lu- 
mière s'adoucit. 

J.-F.  Schnere. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  13  Janvier 
M.  Emile  Bertinot  a  ofïert  à  l'Académie  une  no- 
tice sur  la  vie  et  les  œuvres  de  M.  Gustave  Ber- 
tinot, son  père,  qui  fut  membre  titulaire  de  la 
section  de  gravure  de  1858  à  1878,  et  dont  le  fau- 
teuil est  actuellement  occupé  par  le  maître  graveur 
lloly. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  1-,  janvier 

Candidatures.  —  M.  le  secrétaire  periiétuol  in- 
dique que  MM.  Psichari,  Ch.  Diehl,  Moiel  Fatio, 
Prou,  Houdas,  Edouard  Cuq  et  P. -F.  Girard  sont 
candidats  au  fauteuil  de  membre  titulaire  vacant 
par  suite  du  décès  de  M.  Weil. 

Uépliquc  des  u  Heures  d'Anne  de  Bretagne».  — 
M.  L.  Delisle  fait  admirer  à  l'Académie  un  ma- 
guitique  manuscrit  qui  lui  a  été  gracieusement 
communiqué  par  son  propriétaire,  le  colonel  Hol- 
ford,  après  avoir  été  récemment  produit  à  l'expo- 
sition du  Burlington  Club  de  Londres.  C'est  une 
réplique  des  Heures  d'Anne  de  Bretayne  de  la  Bi- 
bliothèque Nationale,  qui  sort  évidemment  de 
râtelier  de  Bourdichon  et  qui  peut  soutenir  la  com- 
paraison avec  ce  célèbre  manuscrit. 

Les  monuments  d'Angkor.  —  M.  Cordier  com- 
munique une  lettre  de  M.  le  général  de  Boylié.  da- 
tée du  9  décembre,  annonçant  que  plus  de  deux 
cents  vues  photographiques  ont  été  prises  des  rui- 
nes de  Banteai  Chmer  ;  parmi  elles,  plusieurs 
figurent  des  monuments  qui  semblent  inspirés  des 
sculptures  du  Boro  Boudow  de  Java. 

Les  Fouilles  de  Délos.  —  M.  Holleaux,  directeur 
de  l'École  d'Athènes,  présente  à  l'Académie  son 
rapport  annuel  sur  les  travaux  de  cette  École. 
Grâce  à  l'appui  généreux  de  M.  le  duc  de  Loubat, 
associé  étranger  de  l'Académie,  M.  Pierre  Roussel, 
membre  de  l'École,  a  pu  iiratiquer  i)eudant  quatre 
mois  des  fouilles  à  Délos,  sur  l'emplacement  des 
sanctuaires  dédiés  aux  dieux  étrangers.  Ces  fouil- 
les conduites  avec  la  méthode  la  plus  rigoureuse, 
ont  permis  de  constater  que  ce  site  a  été  occupé, 
tout  d'abord,  par  uesliabilalionspréhistoriques,eu 
partie  mycéniennes  ;  puis,  par  un  établissement  du 
septième  siècle  avant  notreère,  que  caractérisent  de 
nombreux  débris  de  vases  C(n-inthiens.  Du  sixième 
au  quatrième  siècle,  la  belle  époque  de  l'art  grec 
parait  n'avoir  laissé  aucun  vestige  marquant.  Au 
troisième  siècle,  le  culte  des  dieux  égyptiens  pa- 
rait s'être  établi  dans  de  petites  chapelles  :  un  tem- 
ple s'éleva  en  leur  honneur  à  la  fin  du  deuxième 
siècle.  Les  fouilles  ont  amené  à  distinguer  nette- 
ment, au  sud,  ce  sanctuaire  dédié  à  iSarapis,  à 
Uis,  à  Anoubis  et  à  Harpocrate  ;  elles  ont  décou- 
vert au  nord  un  autre  sanctuaire  dédié  aux  divi- 
nités syriennes  d'Atargatis  et  d'Hadad,  de  Hadran 


28 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


et  de  Hagné  Aphrodite.  Un  graud  escaliei-  permet- 
tait d'accéder,  par  une  centaine  de  marches,  au  site 
des  tnmples.  Les  inscriptions  très  nombreuses, 
trouvées  au  cours  de  l'exploration,  pre?>que  toutes 
datées,  mentionnent  beaucoup  d'Athéniens  ;  elles 
aideront  grandement  à  reconstituer  1  histoire  des 
difl'érenis  cultes  dont  il  s'agit  Une  ilédicace,  en 
mosaïque,  au  dieu  syrien  Hadran,  qui  n'avait  pas 
encore  éié  signalé  à  Délos,  est  particulièrement 
digne  d'intérêt. 

M.  HoUeaux  termine  sa  communication  en  ré- 
sumant l'œuvre  accomplie  à  Délos  par  l'Ecole 
d'Athènes,  qui  s'en  occupe  depuis  trente-six  ans. 
Dans  les  cinq  dernières  années,  c'est  grâce  à  la 
générosité  d'-  M.  le  duc  de  Loubat  que  cette  œuvre 
a  pu  se  poursuivre.  Délos  contient  une  cinquan- 
taine de  monuments  dont  les  ruines  présentent 
une  grande  confusion.  Il  y  a  cinq  ans,  on  n'en 
connaissait  exactement  que  quatre  :  maintenant 
on  en  a  retrouvé  et  étudié  sept.  Outre  le  temple 
d'Apollon,  archaïque,  le  temple  d'Athena  et  le 
portique  d'Antigone,  on  connaît  exactement  l'agora 
de  la  ville,  la  fontaine  Minoé,  les  quais  du  port  et 
les  temples  des  dieux  étrangers.  M.  IloUeaux  an- 
nonce l'apparition  de  deux  fascicules  de  la  publi- 
cation consacrée  aux  fouilles  de  Délos.  I,e  pre- 
mier, dont  l'auteur  est  M.  G.  Leroux,  a  pour  objet 
la  salle  liypostyle  ;  le  second  contient  la  nouvelle 
carte  de  Délos,  aceompagnêe  d'un  commentaire 
technique,  par  M.  le  capitaine  A.  Bellot.  Le  plan 
générai  de  Délos.  à  l'échelle  de  4/100,  par  M.  Lo- 
fovre,  sera  exposé  au  Salon  cette  année  mémo  ;  il 
est  d'une  exactitude  rigoureuse. 


Société  de  l'Histoire  da  l'Art  français 

Séance  du  7  janvier 

Dans  une  communication  très  documculéc, 
M.  Raymond  Kaxlilin  étudie  la  sculpture  sur 
voire  aux  xiii"  et  xiv  siècles  et  en  mi'Ulre  l'évo- 
ution  depuis  le  style  très  noble  du  règne  de  saint 
Louis  jusqu'à  l'art  si  réaliste  des  ivoiriers  de  la 
lin  du  XIV»  siècle. 

M.  .Iules  Guill'rey  lit  des  documents  inédits 
concernant  le  peintre  Goubaud  et  reconstitue  l'ili- 
uéruirc  suivi  par  Suvée  dans  son  voyage  à  Ilonio 
en  décembre  1800. 

M.  E.  Mareuse  date  de  1680  une  peinture  de 
Gastiels  représentant  une  vue  do  Paris  près  de 
lomplac.ement  du  Pont-Xcuf;  ce  tableau,  autrefois 
an  palais  de  St-Gloud,  est  actuellement  au  Louvre 

.M.  11.  l'.louzotlit  une  note  complémentaire  sur 
a  Vieyije  do.lusto  de  ,Iust,  ipi'il  avait  étudiée  à  une 
]irécédeuto  séance. 

M.  Henry  Lemonnier,  au  nom  de  M.  Philippe- 
Gaston  Dreyfus,  entretient  la  Société  d'une  dernière 
volonlé  du  peintre  Lcpicic  qui,  pris  de  scrupules, 
nuidilia  son  tableau  de  VAtelier  de  menuisier, 
qu'il  jugeait  trop  lé;,'er  et  fit  détruire  les  gravures 
qui  en  avaient  été  faites. 


Société  Française  de  Numismatique 

Séance  du  H  janvier 
IjO  louiiaandant   Bahut  fait  cireuler  diiix  mé- 
dailles frappées  en  Allemagne    en  l'honneur  do 
l'aoronautique. 


Le  comte  de  Castellane  présente  quelques  obser- 
vations sur  la  diversité  d'origine  des  ateliers  dont 
l'exploitation  a  pu  être  concédée  à  des  établisse- 
ments religieux  à  l'époque  carolingienne. 

M.  Puesch  f-<it  connaître  un  royal  d'or  portant 
sous  une  lettre  un  point  secret  d'atelier  formé  d'une 
petite  fleur  do  lys. 

M.  Boiciicr  communique  deux  plaquettes  d'étain 
inédites  de  la  Révolution  et  la  suit''  complète  des 
jetons  de  l'histoire  romaine  de  Dassier,  dans  un 
écrin  de  l'époque. 

M.  A.  Blanchet  fait  une  communication  sur  deux 
monnaies  d'or  d'Andronic  II  et  III  et  de  Jean  V 
Paléologue.  La  dernière  démontre  qu'il  y  eut  un 
relèvement  du  système  monétaire  byzantin  dans  la 
première  moitié  du  xiv"  siècle. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concerts  Lamoureux  (dirigés  par  M.  Ghovillard)  : 
Sicilienne,  de  M.  Gabriel  Fauré.  extraite  delà 
musique  de  scène  écrite  pour  le  PcHéas  et  Mc- 
lisancie  de  M.  Maeterlinck. 

Cette  Sicilienne  n'est  pas  tout  à  fait  récente, 
mais  le  temps  a  passé  sans  qu'elle  vieillisse.  La 
musique  de  M  Fauré  est  de  celles  qui  restent  tou- 
jours jnunes,  et  nul  artiste  —  tout  en  gardant  sa 
précieuse  et  inimitable  personnalité  —  ne  s'est 
plus  complètement  ni  plus  heureusement  renouvelé 
en  chacune  de  ses  œuvres. 

De  cette  pièce  très  courte  et  très  exquise,  il  n'y 
a  qu'un  mot  à  dire  :  c'est  essentiellement  du  Fauré 
—  du  bon  Fauré.  Publiée  jadis  pour  le  piano  seul, 
gagne-t-elle  à  l'orchestre?  je  ne  sais;  mais  elle  n'y 
perd  rien,  et  c'est  quelque  chose.  Car,  chez  ce 
maître  subtil  et  profond,  presque  toute  l'expression 
est  dans  la  mélodie  et  les  harmonies;  les  timbres 
divers  des  instruments  n'y  ont  pas  le  rôle  obliga- 
toire et  capital  que  leur  offrent  les  symphonies  de 
Berlioz. C/nù-  de  lune.  Soir,  Le  Parfum  impérissable 
sont,  avec  la  sonorité  du  piano,  des  œuvres  admira- 
bles et  parfaites.  Sauf  quelques  e.xceptions,  parmi 
lesquelles  je  citerai  l'admirable  Proméihée  dont  la 
splendeur  ne  se  révèle  entière  qu'avec  la  toute-puis- 
sante sonorité  des  cuivres,  en  plein  air,  à  ciel  ouvert 
(il  fut  exécuté  pour  la  première  fois  aux  arènes  do 
Béziers,otnul  jamais  ne  l'oubliera,  de  ceux  qui  ont 
eu  la  joie  de  l'entendre  ainsi),  l'orchestre  n'est 
pas  absolument  nécessaire  aux  compositions  du 
M.  Fauré,  et  il  court  le  risque,  parfois,  de  leur 
élre  nuisible,  en  détournant  l'attention  vers  l'ncces- 
soire.  M.  Fauré  doit  éprouver  combien  sa  musique, 
à  coup  sur,  est  difficile  à  orchestrer,  et  ce  n'est 
])oint  trop  de  toute  sa  maîtrise  pour  s'acquitter 
heureusement  de  cette  tâche... 

Charles  Kœciilin. 


~*-^'-'V<L'tVi»S9*'J^'V-^  I 


REVUE  DES  REVDES 


-i-  L'Occident  (septembre  1909).  —  C'est  une 
rare  fortune  pour  le  peintre  Charles  Lacoste  que 
de  se  voir  louer  par  un  grand  poète  qui  sait  lo 
comprendre.  Son  ami  d'enfance,  Francis  .lammes, 
l'étudié  et  nous  le  l'ait   aimer  eu  un  article  intitulé 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


29 


De  l'art  de  Charles  Lacoste.  Après  avoir  loué  la 
flère  indépendance  de  cet  artiste,  Francis  Jammes, 
s'intéres^aut  à  la  technique  de  M.Lacoste,  nous  dit 
u  comment  il  a  su,  juxtaposant  les  angles  inflexi- 
bles, les  adoucir  par  cette  lumière  intérieure  qui, 
rayonnant  aux  façade-  des  toits,  fait  souvent  d'un 
j»rou]'e  de  tiauvres  maisons  un  seul  diamant 
qu'éclaire  une  lumière  unique  ».  Puis  vient  le 
Il  bi  au  poème' de  la  peinture  de  Lacoste  ».  Avec  le 
grand  poète  nous  suivons  les  Quais  de  jour,  nous 
nous  promenons  dans  l>^s  Jardi  -s,  nous  longeon; 
les  Quais  la  nwt,  le  Fleuve  en  aval  et  en  amont. 
Une  phrase  précise  et  colorée  évoque  un  tableau 
dont  les  tons  discrets  savent  parler  à  l'âme;  et 
nous  .-entons  se  rejoindre  les  deux  seni-ibilités  du 
poète  et  du  peintre  qu),  tous  deux,  recherchent  la 
poésie  intime  des  paysages. 


=  Raccolta  Vinciana  (fasc.  iV,  1067-11)0^). 
—  Etiore  Vcrga,  La  .c  Karcolta  vinciana  »  au 
IV'  Congrès  international  des  sciences  histori- 
ques à  Berlin. 

=  Eltore  'Verga,  Bibliographie  vinctenne. 

=  Giovanni  Piuniati,  yotes  vinciennes  sur  la 
langue.  Planche  avec  dessins  anatomiques,  auto- 
graphe et  texte  d'un  feuillet  d'un  manuscrit  de 
Léonard  sur  l'anatomie,  conservé  à  Windsor. 

=  M.  Luca  Beltrami  publie  une  liste  de  noms  et 
de  localités  du  Codex  atlanticus  en  relation  avec  les 
séjours  de  Léonard  en  Lombardie. 

=  Gorrado  liicci.  Noie  sur  la  »  Vierge  auj; 
rochers  »  :  svir  la  question  de  savoir  si  l'original 
est  au  Louvre  ou  à  la  National  Gallery,  l'auteur 
constate  que  les  données  historiques  militent  en 
faveur  du  tableau  de  Londres;  ma'S  il  ajoute  que 
l'examen  esthétique  est  favorable  à  celui  du  Lou- 
vre. L'auteur  a  une  préférence  marquée  pour  les 
résultats  de  l'examen  esthétique,  et  en  cela  il  a 
cent  fois  raison,  car  la  diflërence  de  valeur  des 
deux  ouvrages  est  écras-'ntc. 

Résumons  la  note  de  M.  Gorrado  Fiicei.  Un  do- 
cument, publié  par  M.  Emilio  Mottien  18s<3,  mon- 
tre que  Léonarii  et  Ambrosio  de  Prédis  s'étaient 
engagés  à  fournir  à  la  confrérie  delà  Conception, 
à  Saint-François  de  Milan,  un  retable  sculpt'- avec 
la  'Vierge  au  milieu  et  deux  anges  sur  les  volets. 
au  prix  de  300  ducats,  dont  lÛO  pour  la  'Vierge, 
qui  devait  être  de  la  main  de  Léonard.  Mais, 
l'œuvre  terminée  et  livrée,  la  confrérie  ne  voulut 
]ilus  donner  que  25  ducats  pour  le  panneau  cen- 
tral. Lf'onard  demanda  une  estimation  ou  la  res- 
titution de  sa  Vierrje.  Qu'advint-il  alors?  L'auteur 
pense,  avec  MM.  Frizzoni  et  Seidlitz,  que  la  resti- 
tution eut  lieu,  et  cela  peu  après,  de  sorte  que 
Léonard  put  emporter  avec  lui  sa  Vierge  lorsqu'il 
revint  à  Florence  après  la  chute  de  Ludovic  le 
More.  La  copie  de  Londres,  attribuée  à  de  Prédis, 
a  donc  pu  être  faite  avant  149<J.  ou  après  1507, 
date  du  retour  do  Léonard  à  Milan;  ou  peut-être 
à  une  époque  intermédaire,  d'après  un  dessin  ou 
copie  faite  par  lui  chez  le  maitre.  L'auteur  ajoute 
une  remarque  :  presque  tous  les  dessins  et  copies 
existants  de  ce  tableau  reproduisent  l'exemplaire 
de  Londres,  et  non  celui  du  Louvre.  Ces  copies 
sont  de  l'école  lombarde.  Elles  ont  donc  été  faites 
d'après  la  copie  de  Prédis,  exposée  à  Milan,  et  non 
d'après  l'original  qui  n'y  était  très  probablement 
plus. 


L'auteur  publie  un  dessin  conservé  à  la  galerie 
royale  do  Yeni.se,  fait  d'après  l'exemplaire  de 
Londres.  Il  en  promet  d'autres.  Il  écarte  l'attri- 
bution de  ce  debsin,  assez  secondaire,  à  Gaudenzio 
r'errari. 

=  Ernilio  Motia,  Morglicn  et  Butertre  :  à 
propos  de  la  gravure  de  la  «  Ct'ne  «  de  Milan.  — 
Morghen,  en  1794,  avait  ('lé  en  négociations  avec 
un  Anglais,  George  HanUin,  pour  graver  la  Cène 
d'après  un  excellent  dessin  de  Dutertre,  peintre 
fiançais.  On  ignore  pourquoi  Moighendut  se  con- 
tenter de  la  faire  sur  la  commande  du  grand-duc 
de  Toscane,  d'après  un  médiocre  de.-sin  d'un  cer- 
tain Matteini. 

=  Luca  Beltriimi,  in  dessin  de  Léonard  de 
Vinci.  Ce  dessin  représente  un  pont  de  bois;  l'au- 
teur le  rapproche  d'études  sur  le  même  sujet  qui 
se  trouvent  dans  le  Codex  atlanticus. 

=  Ettore  Verga  :  article  sur  les  vicissitudes  d'un 
projet  de  monument  à  Léonard  à  Milan. 

=  Giuseppe  Callavresi,  Léonard  et  Par^ni. 

=  Mention  des  précieux  travaux  de  M.  Gavenaghi 
pour  la  restauration  (depuis  lors  terminée;  do  la 
dnic  (1). 

:^  M.  Gorrado  Ricci  signale  à  Trani,  dans  la 
cathédrale,  une  copie  à  peu  prés  de  gi-andeur  na- 
turelle de  la  Cène,  exécutée  eu  1840  par  Trani. 

=  Mention  do  la  copie  do  la  «  Vierge  aux  ro- 
chers "  acquise  à  la  vente  Gliorainy,  à  Paris,  au 
prix  de  78.0UU  l'r.  A  la  même  vente  liguraient  un 
Saint  .Jcan-Baplisie  do  l'école  lombarde  (vendu 
12.500  fr.)  et  une  copie  espagnole  de  la  Joconde 
(4.600  fr.). 

(Fasc.  V  :  1008-1909).— Luca  Beltrami,  Le  rapport 
du  prof.  Luigi  '  avenaghi  sur  la  consolidation  de 
la  ■■  Cène  ».  Médaille  d'or  qui  lui  a  été  offerte. 
|1  reprod.  delaCè"e  en  seplcniiire  1908). 

—  Emilio  Motta.  ['li  manuscrii  vincien  à 
Kohir/  L'auteur  cite  des  documenls  qui  prouvent 
qu'un  manuscrit  de  Léonard  sur  l'hydraulique 
existait  vers  le  milieu  du  xviii'  siècle. 

^  Luca  Beltrami,  A  p>-opos  d'une  copie  de  la 
«  Ci'iic  »  confiée  au  peintre  G.  Bossi  (1807-1H09). 
L'auteur  cite  à  ce  sujet  une  lotlre,  en  français,  de 
P.-L.  Courier,  communiquée  par  M.  Henry  Prior, 
où  S"Ut  loués  le  talent  de  Bossi  et  l'habileté  avec 
laquelle  l'artiste  se  servait  d'anciennes  copies 
pour  la  couleur  (  !)  et  de  dessins  originaux  retrou- 
vés (  :  )  pour  la  restitution  (  !)  des  parties  détruites 
luir  le  temps. 

=  Emil  Mœller,  Un  nouveau  portrait  de  Léo- 
nard. L'auteur  présente,  comme  faite  d'après  C9 
maître,  la  tête  d'un  saint  du  grand  Couronne- 
ment de  la  Fi^rfftfd'AmbrogioBorgognone, fresque 
de  l'abside  de  San  Simpliciauo  à  Milan. 

^  Notes,  dont  Fune  sur  la  date  du  testament  de 
Léonard  qui  fut  écrit  par  un  notaire  «  le  23  avril 
1518,  avant  la  Pâques  ».  L'auteur  anonyme  fait  re- 
marquer que  cette  date  est  celle  du  style  français. 
En  Italie,  où  l'année  commençait  déjà  au  1"  jan- 
vier, on  aurait  dit  1519. 


{1)W. Chronique  des  Arts  du  15  avril  1908,  p.  888. 


30 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


BIBLIOGRAPHIB 


Catalogue  historique  et  descriplif  du  musée 
de  Reims.  (Peintures,  toiles  peintes,  pas 
tels,  gouaches,  aquarelles  et  miniatures),  par 

M.  S.vuTnr,.  Préface  jiar  Henri  Jauabt  ;  notice 
historique  par  J.  Jachuemut.  Paris,  imp.  Geor- 
ges Petit.  Un  vol.  in-lti,  2'i4  p.  avecl6  planches. 

Les  bons  catalogues  ne  sont  pas  fréquents  dans 
nos  musées  de  proTince.  Aussi  sommes -nous 
heureux  de  signaler  celui  que  vient  do  publier,  pour 
le  musée  do  licims.  M"""  M.  Sartor,  dont  l'initia, 
tive,  par  surcroit,  mérite  d'être  d'autant  plus  louée, 
qu'elle  est  venue  s'offrir  d'elle-même  à  une  muni- 
cipalité trop  insouciante.  On  attendait  depuis  près 
de  vingt  ans  un  in\entaire  mis  à  jour  des  collec- 
tions de  ce  musée,  singulièrement  enrichi  depuis 
quelques  années  par  des  legs  do  valeur  dont  on 
trouvera  rénumération  dans  la  notice  historique 
très  complète  de  M.  .J.  Jacquemot  placée  en  tète  de 
ce  volume.  '\'oici  aujourd'liui  les  visiteurs  du  mu- 
sée et  les  travailleurs  mis  en  possession  d'un  ex- 
cellent guide,  otïrant  ijour  chaque  œuvre  toute  la 
documentation  désirable,  rédigée  avec  science  et 
précision.  On  appréciera  particulièrement  les  ren 
seignements  fournis  sur  les  peintres  locaux  et 
^inventaire  détaillé  des  admirables  «  préparations  » 
de  Cranach  qui,  avec  les  18  Corot,  les  10  Diaz,  les 
7,  Daubigny,  les  4  Ghintreuil,  sont  une  des  riches- 
ses principales  du  musée,  ainsi  que  des  curieuses 
toiles  peintes  du  Moyen  âge  qu'il  possède.  Et  l'on 
sera  heureux  d'y  trouver,  on  outre,  la  reproduc- 
tion des  plus  belles  de  ces  onivres,  en  excellentes 
phototypies,  qui  font  grand  lionneur,  ainsi  que 
toute  la  présentation  du  volume,  à  l'imprimerie 
Georges  Petit. 

A.  M. 


A  l'occasion  du  centenaire  delà  naissance  d'Hiji- 
polyte  l'iandrin,  la  librairie  Perrin  publie  une 
nouvelle  édition,  de  format  in-16,  mise  à  la  portée 
do  chaiiuo  bourse,  do  la  pieuse  monographie  écrite 
par  le  neveu  du  maitre,  M.  Louis  Flaxuiun,  et  que 
l'Académie  française  a  couronnée  •  Un  peintre 
chrétien  au  XIX°  siècle  :  Hippolyte  Flandrin 
(xvi-St'.O  p.  av.  8  iilauclies;  3  fr.  50).  Nous  avuus 
jadis,  (lan.s  la  Gazette  même  (1),  analysé  ce  livre 
lorsqu  il  parut  sous  sa  première  forme.  Il  nous 
suflira  donc  de  redire  la  conscience  et  le  charme 
de  cette  élude  qui  fait  revivre  dans  tous  ses  dé- 
tails la  ligure  du  peintre  de  Saint-Gormain-des- 
Prés  et  de  Saint-Vim'oiit-de-Paul  et  qu'illustrent 
des  reproductions  de  huit  dosesiu'incipales  œuvres. 


L'Arte  alla  Corte  di  Alessandro  VII.parLeandro 

OzzoLA.   lioma,  l;iU8,    a    cura   dcUa  lî.    Sociela 

romana  di  storia  patria.  In-8,  91  p. 

M.  Jii'andro  Ozzola,  qui  a  entrepris  do  continuer 
les  publications  de  M.  Mùnlz  sur  Les  \rts  à  la 
Cour  des  l'apes,  après  avoir  fait  l'éloge  do  ces 
beaux  travaux,  nous  dit  avec  grande  raison  : 
«  Malheureusement  l'historien  frani;ais  n'a  pas 
poursuivi  ses  études  au  delà  de  la  moitié  du  xvi° 
siècle.  De  son  temps,  cette  période  et  celles  qui  l'ont 

(1)  'V.  Gazette  des  Beaux-Arts,  1003,  t.  II,  p.  173. 


suivie  ne  présentaient  pas  l'intérêt  des  précédentes. 
Mais  aujourd'hui  que  les  études   artistiques  ont 
renoncé  à  toute  prévention  contre  les  siècles  pos-         i 
térieurs  à  Raphaël,  qui  sortent  de  leur  oubli  immé-        1 
rite,  on  sent  plus  que  jamais  combien  manque  une 
continuation  à  l'oîuvre  de  Mûntz.  » 

M.  Ozzola  nous  donne  aujourd'hui  L'Arte  alla 
Corte  di  Alessandru  VII,  en  s'appuyant  sur  les 
Libri  d'entrata  e  d'uscita  délia  depositeria  géné- 
rale délia  R.  Caméra  a]iOstolica.  Et  dans  son 
livre,  qui  n'est  pas  une  simple  publication  de 
documents,  de  courts  mais  très  substantiels  com- 
mentaires indiiiueut  à  quelles  œuvres  ces  docu- 
ments se  réfèrent. 

On  sait  quelle  fut  l'importance  du  pontilicat 
d'Alexanilre  VII,  qui  n'eut  de  rival  au  xvii"  siècle 
que  le  pontilicat  d'Urbain  VIII.  Qu'il  nous  suffise 
de  rappeler  les  grands  travaux  faits  par  le  Bernin  ;  J 
la  colonnade  de  Saint-Pien-e,  la  Scala  regia,  la  \ 
salle  ducale,  la  chaire  et  les  statues  des  grands 
arcs  de  Saint-l'ierre,  les  restaurations  de  Saintc- 
Mario-du-Pcuple,  les  agrandissements  du  Quirinal, 
la  façade  du  palais  Gliigi.  Citons  aussi  les  façades 
de  Sainte  Marie-de-la-Paix  et  de  Sainte-Marie  in 
Via  lala,  par  Pierre  de  Cortone,  et  ce  chef-d'œuvre 
de  Carlo  Rainaldi,  maitre  si  injustement  oublié, 
qu'est  Santa  Maria  in  Campitelli. 

Marcel  Revmond. 


Der  Kruzifixus  in  der  bildenden  Kunst,  vnu 
D'  Gustav  SciiŒNEiiMABK.  Strassburg,  Hcitz, 
1908.  In-Zi,  85  p.  av.  100  fig. 

Dieheiligen    Drei   Kœnige    in   Literatur  und         1 
Kunst,  von   Hugo  Kehrer.  Jjeipzig,  E.  A.  See-         I 
mann,  1909.  2  vol.  in-4  :  x-114   p.,  et  xv-327  p. 
av.  :i'iS  fig.  et  1  planche. 

Le  vœu  a  été  souvent  exprimé  de  la  création 
d'une  Société  d'études  iconographiques  qui  se 
donnerait  pour  lâche  la  publication  de  monogra- 
phies coordonnant  tous  les  documents  figurés 
ayant  trait  à  un  mémo  sujet.  Sans  attendre  la 
constitution  de  cette  Société,  plusieurs  érudits  ont 
déjà  été  tentés  par  cette  besogne  séduisante  ;  pour 
ne  citer  que  quelcpies  exemples  récents,  nous 
avons  ou  successivement  en  France  le  Saint  An- 
toine de  Padoue  dans  l'art  italien  do  M.  Conrad 
de  Mandachetlos  Portraits  du  Christ  du  P.  Galfre;  J 
en  Allemagne  les  Heprtisentalions  d'Adam  ut  I 
d'Ere  dans  l'art  de  M.  Joseph  Kirchner,  Le  Cruci- 
fiement du  Christ  dans  l'art  do  M.  Michael  Engels  ; 
en  Italie,  la  Madone  de  M.  A.  Venturi,  et  la  S'(/o»i.' 
dans  la  léi/ende  et  dans  l'art  do  M.  11.  Vilalotti  : 
on  Angleterre,  le  Saint  Geori/es  de  M»"  Margarel 
ll.Bulloy.  .V  ces  ouvrages,  précieux  pour  l'historien 
ou  moine  le  simple  curieux  d'art,  viennent  de  s'ajou- 
ter deux  autres  livres  ilu  mémo  goure. 

Dans  l'un,  M.  Gustav  Scliouirrnuirk  a  repris  li' 
sujet  traité  en  18«9  par  M.  Engels,  sujet  inépui- 
sable à  vrai  dire,  car  aucun  motif,  dejjuis  l'époque 
chrétienne,  n'a  été  plus  souvent  traité  par  les 
artistes  que  la  représentation  de  l'événement  le 
plus  essentiel  de  l'histoire  du  christianisme,  et 
bien  dos  volumes  seraient  remplis  par  le  simple 
gnnipement  de  leurs  créations.  M.G.Schœuermark 
n'a  pas  prétendu  entreprendre  ce  travail,  d'ailleurs 
impossible  à  réaliser  :  il  s'est  borné  à  donner,  J 
avec  un  commentaire  historique  succinct  et  très  I 
clair,  un  choix    des  modes  de  représentation  les 


à 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


31 


plus  typiques  de  ce  motif  sacré  à  travers  les  âges 
et  dans  les  diverses  écoles,  depuis  les  criice^ 
dissimulatx,  telles  que  la  clef  symbole  de  vie  que 
porte  Osiris  dans  l'art  égyptien  et  le  svastika 
asiatique,  où  l'on  a  voulu  voir  comme  le  signe 
de  la  tradition  persistante  delà  révélation  à  Adam 
d'un  Sauveur  futur,  jusqu'aux  interprétations 
modernes  du  Crucifiement  par  un  Cornélius  et  un 
Max  Kliuger,  en  passant  par  les  figurations  des 
Catacombes,  les  Christs  byzantins,  les  miniatures 
des  évangéliaires  carolingiens,  les  sculptures  du 
Moyen  âge,  les  créations  de  van  Eyck,  de  Wolge- 
muth,  de  Durer,  de  Raphaël,  de  van  Dyck,  de 
Velazquez,  de  Montanez,  etc.  Assez  différente  du 
choix  fait  par  M.  Engels,  cette  réunion  d'œuvres 
apporte  aux  historiens  un  supplément  d'informa- 
tions qui  leur  sera  très  utile. 

L'Adoration  des  Mages,  par  son  caractère  pitto- 
resque, a  exercé  sur  les  arlist-îs  une  séduction 
presque  aussi  grande.  M.  Hugo  Kehrer  s'est  plu  à 
suivre  non  seulement  dans  l'art,  mais  encoi'C  dans 
la  tradition  sacrée  ou  populaire,  le  développement 
et  les  transformations  de  ce  thème,  et  il  l'a  l'ait 
avec  une  merveilleuse  pboudance  d'érudition  dont 
témoigne  la  bibliographie  dos  sources  auxquelles 
il  a  puisé  et  qui  ne  remplit  pas  moins  de  28  pages 
donnant  la  liste  de  plus  de  300  livres  ou  articles 
de  revues  pour  l'histoire  proprement  dite,  et  déplus 
de 550  pour  l'étude  des  représentations  figui'ées.  Le 
deuxième  volume  est  spécialement  réservé  à  l'ico- 
nographie du  sujet  dans  les  diverses  écoles  depuis 
les  fresques  des  catacombes  jusqu'au  xvi»  siècle  : 
pointures,  miniatures,  ivoii-es,  sculptures  monu- 
mentales, médailles,  etc.;  c'est,  avec  la  bibliographie 
que  nous  venons  de  dire,  un  répertoire  extrêmement 
précieux  —  pu  ir  lequel  tous  les  musées  et  collec- 
tions ont  été  mis  à  contribution  —  de  documents 
dont  beaucoup  sout  publiés  pour  la  première  fois 
et  où  l'on  suit  avec  le  plus  vif  intérêt  les  variations 
infinies  apportées,  suivant  l'époque  ou  l'inspiration 
propre  des  artistes,  dans  la  traduction  de  la  pieuse 
légende.  Des  tables  par  noms  d'écrivains,  d'artistes 
ou  de  lieux,  viennent  faciliter  les  recherches  dans 
cette  mine  de  renseignements. 

A.  M. 


NECROLOeiB 

Celte  semaine  est  mort  à  Chartres  le  doyen  des 
artistes  et  prix  de  Rome  français  GharlesVictor 
Famin,  membre  correspondant  do  l'Institut,  dont 
on  fêtait  l'an  dernier  le  centenaire.  Né  le  18  février 
lS}9à  Paris,  il  était  fils  de  l'architecte  Auguste- 
Pierre-Sainto  .Marie  Famin,  que  Napoléon  chargea 
delà  restautaiion  du  .jUàteau  de  namuiuillet  el 
qui:ivai    reinp  ir  é  le  p  e  Rom     Hhii      àl'K  oie 

de-^  Beaux-Arts  en  janvier  18'î>.  Charles  Famin 
obtint  à  son  tour  la  même  récompense  en  1835, 
avec  un  projet  d'École  de  Médecine.  Il  fut  à  la  "Villa 
Médicis  le  compagnon  des  peintres  Flandrin  et 
Héliert,  des  sculpteurs  Siraart  et  Bonnassieux,  do 
l'architecte  Ballu,  du  graveur  PoUet,  des  musi- 
ciens Gounod  et  Ambroise  Thomas.  Sa  longue 
carrière  fut  cuusacrco  à  des  travaux  pour  des  par- 
ticuliers. 

Cette  semaine  est  mort,  à  Paris,  le  peintre  Eu- 
gène-Romain Thirion.  Né  k  Paris  le  19  mail839. 


il  fut  élève  de  Cabanel  et  de  Picot  et  se  consacra 
à  la  peinture  historique  et  au  portrait.  On  lui  doit 
notamment  :  Homère  aveugle  chantant  ses  poèmes 
dans  les  rues  d'Athènes  (1861),  La  Mort  de  Sainte 
Marie  l'Èf/iiptienne  (18(53,  au  musée  de  Lisieiix), 
Le  l.écite  Epin-aiyn  maudissant  la  ville  de  Galaad 
(1865,  musée  de  Perpignan),  Saint  Vincent  (1866, 
musée  de  Bordeaux),  Persée  vainqueur  de  Mé- 
duse (1807),  Judith  victorieuse  rentrant  à  Bélhu- 
lie  (1873,  musée  de  Tours),  Moise  expose  sur  le 
Nil  11885,  musée  du  Luxembourg),  etc.  et  de  nom- 
breux portraits.  Il  peignit  également  la  décoration 
de  la  chapelle  Saint-Josepli  à  l'égUse  de  la  Trinité, 
et  deux  panneaux  pour  le  ministère  de  la  Cuerre: 
La  France  armée  présentant  la  Paix,  elLa  Force 
protégeant  le  Droit.  Il  avait  obtenu  des  médailles 
en  1866,  186S  et  1869,  la  croix  de  la  Légion  d'hon- 
neur en  1873,  et  une  médaille  de  2°  classe  à  l'Ex- 
position de  1878. 

L'aviateur  Léon  Delagrange,  qui  a  trouvé  la 
mort  dans  une  chute  d'aéroplane  le  4  janvier,  à 
l'aérodrome  de  la  Croix-d'IIuis,  près  Bordeaux, 
était  un  sculpteur  de  talent.  No  à  Orléans  le  13 
mars  1872  et  élève  de  Barrias  et  Noël  Cornu,  il 
connu  le  succès,  aux  Salons  des  Artistes  français, 
avec  Le  Templier ,  Amour  et  Jeunesse  (aujourd'hui 
au  musée  de  Copenhague),  Le  Page  florentin,  Le 
Livre  d'Heures.  Il  avait  obtenu  une  mention  ho- 
norable en  l'JOl.  Mais  ou  1007  il  abandonna  la 
sculpture  pour  cultiver  le  nouveau  sport,  où  il 
obtint  une  brillante  réputation. 

Le  chevalier  Adalbert  von  Lanna,  dont  les 
belles  collections  d'estampes  et  d'objets  d'art 
étaient  vendues  il  y  a  quelques  mois  à  Stuttgart 
et  à  Berlin,  est  mort  le  31  décembre  à  Méran 
(ïyrol). 

C'était  un  des  premiers  amateurs  de  ce  temps. 
Formée  depuis  plus  de  quarante  ans  avec  un  goût 
et  une  rigueur  extrêmes,  sa  collection  d'objets 
d'art,  disait  récemment  M.  Wilhelm  Bode,  pouvait 
rivaliser,  au  point  de  vue  de  l'intérêt  historique, 
avec  celles  des  plus  grands  musées.  Résidant  à 
Prague,  il  avait  fréquemment  enrichi  la  galerie  du 
Kudolfinum,  et  il  a  légué  au  Musée  des  Arts  in- 
dustriels de  cette  ville  sa  collection  de  vitraux, 
qui  n'a  point  d'égale  parmi  les  colUctions  pri- 
vées. 


MOU'VIMENT  LEE  ARTS 

Bibliothèque  de  feu 
le  marquis  E.  da  Salvert  Bellenave 

DEUXIÈME    PARTIE 

Vpnt"  de  livres  à  figures  du  xviii'  siècle,  faite  à 
l'hôtel  Drouot,  salle  2,  le  l-i  décembre  1909,  par 
M*  André  Desvouges  et  M.  Durel. 

337.  Dorât.  Les  Baisers,  précédés  du  Mois  de 
Mai,  poème.  A  La  Haye  et  à  Paris,  chez  Lambert 
et  Delalain,  1770,  in-8,  fig.  de  Eisen  et  Marinier  ; 
mar.  rouge,  dos  orné,  fil.,  dent,  int.,  tr.  dorées  (R. 
Magnin)  :  640.  —  239.  Dorât.  Fables  nouvelles. 
A  La  Haye  et  à  Pans,  chez  Delalain,  1773,  2  to- 
mes en  1  vol.  in-8,  fig.  par  Marinier;  mar.  rouge, 
dos  orné,  doublé  de  mar.  bleu  à  compart.  de  filets 
et  orn.  dorés, gardes  de  moire,  tr.  dorées  (L.CIaes- 
sens)  :  650.  —  247.  Fénelon.  Les  Aventures  de  Té- 


32 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


lùmaque,  fils  d'Ulysse.  A  Amsterdam,  chez^.l. 
Wetstoin,  G.  Smitli  et  Zachiirie  Châtelain,  1731, 
gr.  in-4,  fig.  par  Picart,  Debrie  otDuboarR;  mar. 
rousje,  dos  orné,  fil.,  tr.  dorées  (rd-  aac.)  :  015.  — 
249.''(ji->rvaise  d'-  LaTniiche.  Mémoires  de  Saturnin, 
écrits  par  iui-mé-ue  à  Londres  (Paris,  Cuzinj,  1787, 
2  vol.  in-18.  tirés  in  8,  fig.  de  Borel  :  mar.  bleu, 
dos  et  plats  oraés,  doublés  et  gardes  de  tahis,tr. 
dorées  I  Bradel-Derùme  :  2.455.  —  260.  La  Borde. 
Choix  de  chansons  mise.s  en  musique  et  ornées 
d'esiampes  par  J.  M.  Moreau.  A  Paris,  chez  de 
Lormel,  177-^,  4  tomes  en  2  vol.  gr.  in-8,  mar. vert, 
dos  ornés,  fil.,  dent,  int.,  tr.  dorées  (ChamboUe- 
Diiru)  :  1.950.— 2G5.  La  Fontaine.  Fables  choisies, 
mises  en  vers.  Nouv.  éd.  gravée  en  taille-douce. 
Paris,  chez  laiiteur,  17G5  1775,  ti  vol.  in  8,  fig.  par 
Bardin,  Bidault,  Caresme,  Desrais,  Houél,  Huot, 
Kobell,  Leclére.  Loprince,  Loiitherbourg,  Meyer 
et  Monnet;  mar.  rouge,  dos  ornés,  fil.,  et  orne, 
mcnts  dorés,  tranches  dorées  (reliure  ancienne)  : 
2  205.  —  274.  Montesquieu.  Le  Temple  de  Guide. 
A  Paris,  chez  Le  M  re,  1772,  in-4,  fig.  par 
Eiseii,  texte  gravé;  mar.  rouge,  dos  orné,  dent,  sur 
les  plats,  dent.  int..  tr.  dorées  (rel.  anc).  Ex.  à 
toutes  marges  :  2.205.  —  275.  Montes>4Uicu.  Le 
Temple  de  Guide.  Même  éd.,  même  rel.  :  1.300.  — 
280.  Ovide.  LfS  Métamorphoses,  en  latin  et  en 
françois,  trad.  de  M.  labbé  Barnier.  Paris,  chez 
Le  (.Ûerc,  PanckoucUc,  Pis^ot,  Delalain,  1767-1771, 
4  vol.  in-4,  fig.  par  Bouch-r,  Eisen,  Gravelot,  Le- 
prince,  Monuet,  Moreau,  Parizeau  et  Saint-Guis; 
mar.  vert,  dos  ornés,  dent,  sur  les  plats,  tr.  do- 
rées (rel.  anc.)  :  3.480.  —  309  i(S.  La  Fontaiue. 
Contes  et  Nouvellps  en  vers.  A  Amsterdam  (Paris, 
Bar-bou),  1762  (él.  des  Fermiers-Généraux-,  2  vol. 
in-8,  fig.  d' Eisen  (dont  15  doubles,  refusées  ou  dé- 
couvertes), fleurons  de  Cholïard,  mar.  rouge,  dos 
ornés,  fil.,  dent,  int.,  tr.  dorées  (Bauzonnet-Trautzi: 
920  francs. 

Produit  total  :31.5S6  francs. 

TUOISIKME  PARTIE 

Vente  do  livres  mod-rnes  en  éditions  de  grand 
luxe,  reliures  d'art,  ouvrages  ornés  d'aquarelles 
ori'.;inales,  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  4,  les  20, 
21  et  22  décembre  lUDO,  par  M«  An  IréDesvougL-s  et 
M.  Durel. 

Publications  d".  la  Société  des  Amis  des  Livres. 
—  Aumale  (Duc  d).  Les  Zouaves  et  les  Chas- 
Ecurs  à  pied.  Illustrations  de  Cli.  Morel.  gravées 
par  Cl.  Bellenger.  LéveiUé,  Paillard.  Paris,  IS'.IK, 
mar.  :  3i7.  —  31i.  Bilzac  (IL  do).  Eugénie  Gran- 
det. Sujets  dessinée  par  Dagnan-Bouveret  et  gravés 
par  Le  Ptat.  1883,  in-8"  m-ir.  La  Vallière.  (L.  Gué- 
tanl)-  3.':>ô.  -  313.  Bail  lelaire  (Ch  )  (Juinzo  His- 
toires d'Edgar  Poo.  Illustrations  de  L.  Lcgrand. 
18'J7,  mu-,  bleu  foncé.  (ChamboUe-Duru)  :  l.OOO.— 
317.  Erasme.  Éloge  de  la  Foli«.  Compositions  gra- 
vées par  Aug.  Lep^ro.  Paris,  lOOi;,  pet.  in-'.°  en 
fenilles  :  340.  —  320.  F.  Gaillardet  et  A.Dumas. 
La  Tour  de  Nesles.  Pans,  Beuouard,  1901,  gr. 
iu-8"  cau\-fortes  en  couleurs  d'après  les  dessins 
de  Itobida  :  399. 

(A  luivrej 


CONCOURf    Vt    BXPOSITIONI 

KXPOSTTION«    NOnrir.Tjirç 

Parix 

E.Kposition  d'aquarelles  de  M"'  Blanche  Odin, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  So/.^>,  jusqu'au  31 
janvier. 

Exposition  do  tableaux  de  M"'  Louise  Abbéma, 
galerie  Georges  Petit,  S.  rue  de  Séze,  jusqu'au 
24  janvier. 

Exposition  de  tableaux  do  M.  Pierre  Waidmann, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  do  Séze.  jusqu'au 
ùl  janvier. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  C  Jacquet,  ga- 
lerie Henry  Graves,  18,  rue  de  Caumai-tin.  jusqu'au 
31  janvier. 

Exposition  d'eaux-fortos  de  Théophile  Chauvel, 
galerie  Tooth,  41,  boulevard  des  Capucines,  jus- 
qu'au 31  janvier. 

Exposition  d'un  groupe  d'artistes  (peintres, 
statuaires,  art  appliqué),  galerie  Devambez,  43, 
boulevard  Malosherbes,  ..usqu'au  5  février. 

Expositi(m  de  tableaux  de  M.  Charles  Lacoste. 
galerie  Eugène  Blot,  11.  rue  Richepause,  jusqu'au 
5  févriiT. 

7-  Salon  de  l'Ecole  française,  au  Giaml-Palais 
des  Cîliamps-Elysi'es,  jusqu'au  2'i  février. 

10"  Exposition  de  l'Association  syndicale  pro- 
fessionnelle des  peintres  et  sculpteurs  fran- 
çais,au  Grand  Palaisdes  Ghaiiips-V;iysées.jus<|M'aii 
28  février. 

Exposition  dos  «  auelques  ».  galeri(>  des 
Artistes  modernes,  10,  rue  de  Cuuinartiu,  du 
22  janvier  au  5  février. 

Exposition  de  la  Société  de  la  miniature,  de 
l'aquarelle  et  des  a.-ts  précieux,  galerie  Geor- 
ges Polit,  8,  rue  do  Si-/.-,  du  22  janvier  au  8  fé- 
vrier. 

Eviinslion  de  tableaux  de  M"  Georgette 
Agutta,  galerie  Druet,  20,  rue  Royale,  du  24  jan- 
vier au  5  février. 

ExpO'^ition  d'estampes  et  de  gardes  de  sa- 
bres japonaises  et  de  peintures  et  estampes  de 
H.  de  Toulouse-Lautrec,  au  Musée  dt-s  Arts 
décoratifs, pavillon  de  Marsan,  à  partir  du 24  janvier. 

Etranger 
Lo.idres  :   Exposition  anauello  de  maîtres  an- 
ciens à  la  Royal  Academy,  jusiju'au  12  mars. 


i:x  POSITIONS   ANNONCÉES 

Pnni! 
Salon  de  la  Soc  été  des  Artistes  français,  au 
Grand-Palais  des  Champ  -Elysé  s,  du  1"  mai  au 
30  juin.  Dépôt  des  ouvrages  :  Peinture,  du  Pau 
13  mars;  —  Dessin.i.  aquarelles.  mininture.<!, 
émaux,  etc.,  les  9  et  10  mars;  —  Sculpture  :  bus- 
tes, les  1"  cl  2  avril,  grande  seulpluro,  les  13  et  14 
avril;  —  Architecture,  les  2  et  3  avril;  —  Gra- 
vure et  lithoffraptiie,  les  4  et  5  avril  ;  —  .\rts  dé- 
coratifs, les  13  et  14  .avril. 


Le  Gérant  :   P.  Girardot 


PASM  -     IMPHHI»»!»  D»   LA   P»»118M,   16     ftUH   DU   OaOlSSANT.    —   V.    glHABT     UimiUatW. 


X-  5.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


29  Janviei'. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 


fÀHAIllÂNT    LI    lÂHIDI     MATIM 


Lts  abonnis  à  h  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Qironique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


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Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 

Département ...       13  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

Xi«    ZTuzxitfro    :    O    tr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


i  ES  écoles  archéologiques  que  le 
gouvernement  français  entretient 
depuis  de  longues  années  dans 
Atliènes  et  dans  Rome  ont  rendu 
au  monde  scienliflque  des  services  que  per- 
sonne ne  peut  méconnaître.  Il  a  paru  cepen- 
dant à  certains  indices  que  l'utilité  de  ces 
établissements  n'était  pas  toujours  assez  jus- 
tement appréciée  par  les  raiiports  parlemen- 
taires. La  discussion  du  budget  a  permis  de 
faire  cesser  sur  ce  sujet  toute  incertitude  et 
de  prononcer  des  paroles  qui  ont  exactement 
exprimé  le  rùle  de  ces  grandes  écoles. 

Est-il  besoin  de  rappeler  les  fouilles  ad- 
mirables de  Delphes,  et  celles  de  Délos,  que 
l'Éco'.e  d'Athènes  a  entreprises  avec  tant  de 
succès  et  dans  des  conditions  si  peu  onéreuses 
pour  le  budget?  Est-il  besoin  de  dire  que  de 
son  côté  l'École  de  Rome,  si  elle  ne  peut  en- 
treprendre on  Italie  les  fouilles  que  la  loi 
italienne  lui  interdit,  a  coutume  d'envoyer 
chaque  année  quelqu'un  de  ses  membres  en 
Tunisie,  tandis  que  les  autres  étudient  ii 
Rome,  en  Toscane,  ou  dans  l'Italie  méridio- 
nale, dépouillent  des  archives,  complètent  ou 
renouvellent  sur  place  des  questions  d'his- 
toire de  l'art?  A  une  époque  où  toutes  les  na- 
tions tiennent  à  honneur  d'envoyer  en  Grèce 
comme  en  Italie  des  missions  scientifiques  ou 
d'y  créer  dos  instituts,  il  est  bon  de  rappeler 
que  notre  pays  a  été  un  des  premiers  à  fon- 
der ici  et  là  des  établissements  qui  ont  ré- 
pondu souvent  avec  éclat,  toujours  avec 
conscience,  à  ce  qu'on  attendait  d'eux. 

En  même  temps  qu'elles  rendent  des  ser- 
vices aux  archéologues  et  aux  historiens,  les 
Écoles  de  Rome  et  d'Athènes  sont  des  centres 
d'iniluenco  franfaise.  Il  sufût  de  connaître  ce 


qu'est  à  l'étranger  la  concurrence  entre  les 
nations  pour  se  persuader  de  la  force  que 
représentent  dans  des  capitales  étrangères  des 
établissements  dès  longtemps  connus  et  cé- 
lèbres, bien  dirigés,  pourvus  d'une  installa- 
tion commode  et  d'une  bibliothèque.  Les 
savants  comme  les  simples  voyageurs  en 
connaissent  le  chemin,  viennent  serenseigner 
et  causer,  y  reçoivent  l'hospitalité,  et  ainsi 
ces  écoles  forment,  par  leur  constituiion  et 
leur  durée,  ce  que  des  missions  temporaires 
et  les  bourses  de  voyage  ne  créent  pas  :  un 
foyer  français. 


NOUVELLES 

*'•'*  L'émoi  causé  tout  récemment  par  le  feu 
de  cheminée  éclaté  au  Louvre,  dans  la  cuisine 
d'un  fonctionnaire,  a  décidé  le  sous-secrétaire 
d'Etat  des  Beaux-Arts  à  prendre  des  mesures 
énergiques  pour  éviter  le  retour  de  ces  acci- 
dents. 

11  a  obtenu  d'abord  que  le  déménagement 
du  ministère  des  Colonies,  interrompu,  fût 
repris  et  poussé  activement. 

Ensuite,  un  décret  a  paru  dans  le  Journal 
Officiel  du  -^âjanvier,  rapportant  trois  décrets 
et  ordonnance.s  portant  concessions  do  loge- 
ments, à  titre  gratuit,  dans  les  palais  du  Lou- 
vre et  des  Tuileries  et  dans  l'hôtel  de  Cluny. 
Les  décrets  rapportés  sont  ceux  qui  confé- 
raient la  gratuité  du  logement  aux  directeurs 
et  aux  chefs  du  secrétariat,  agents  compta- 
bles du  Louvre  et  des  Tuileries,  à  l'inspecteur 
des  bâtiments,  au  gardien  du  service  d'ar^'hi- 
tecture,  au  chef  des  gardiens  et  au  gardien 
chef  du  matériel  des  musées  nationaux  et, 
enfin,  au  conservateur  du  musée  des  Ther- 
mes et  de  Cluny. 

Il  re  restera  plus  au  Louvre,  la  nuit,  qu'un 
service  de  garde. 

D'autre  part,  M.  Dujardin-Beaumelz  a  pres- 
crit des  dispositions  rigoureuses  relativement 
à  l'éclairage  et  au  chauffage;  plus  de  cloisons 


3'i 


.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


en  ])ois,  mais  des  murs  en  briques  ;  l'obligation 
pour  les  copistes  de  faire  ignifuger  leurs  che- 
valets, échelles  et  tabourets.  Les  travaux, 
déjà  commencés,  coûteront  800.000  francs.  Le 
ministre  des  Finances  a  autorisé  cette  dé- 
liense,  qui  figurera  au  budget  des  Beaux- 
Arts  que  la  Chambre  discute  en  ce  moment. 
De  plus,  on  envisagerait  l'èvertualité  d'un 
déménagement  du  ministère  des  Finances. 
Cette  question  va  être  mise  à  l'étude. 

***  Par  son  testament,  M.  Osiris  a  disposé 
en  faveur  de  l'Etat  de  tous  les  tableaux, 
tapisseries,  marbres,  bronzes  et  objets  d'art 
contenus  dans  son  hùtel  et  immeubles  acces- 
soires de  la  rue  La  Bruyère.  Cet  hôtel  ayant 
été  vendu  la  semaine  dernière,  les  tableaux 
et  objets  d'art  seront  déposés  à  la  Malmaison 
dans  une  annexe  pour  laquelle  une  certaine 
somme  a  été  destinée  par  le  testateur.  En 
attendant,  ils  seront  reçus  au  musée  du  Lou- 
vre, et  un  choix  sera  prélevé  sur  les  collec- 
tions Osiris  en  faveur  de  notre  musée  national. 
Le  choix  sera  fait  par  M.  Dujardin-Beau- 
metz,  sous-secrétaire  d'Etat  des  Beaux-Arts, 
avec  le  concours  de  M.  HomoUe  et  les  conser- 
vateurs du  musée. 

*+*  Le  service  des  Beaux-Arts  vient  d'en- 
voyer aux  Invalides  les  six  statues  allégori- 
ques qui  décoraient  le  fronton  delà  Monnaie. 
Convenablement  réparées  jiar  le  sculpteur 
Perdriset,  elles  serviront  à  décorer  la  galerie 
sur  laquelle  s'ouvre  la  porte  de  l'église,  qu'on 
a  déliarrassée  des  panneaux  peints  qui  heur- 
taient la  perspective. 

Le  musée  de  l'Armée  a  reçu,  de  son  côté,  du 
baron  de  Marula  trois  tableaux  de  famille, 
grands  pastels  représentant  trois  officiers  du 
8°  hussards  sous  le  Consultât. 

Dans  quelque  temps  seront  ouvertes  au 
deuxième  étage  du  musée  de  l'Armée,  en  face 
de  la  galerie  des  uniformes  étrangers,  de 
nouvelles  salles  où  seront  exposées  les  pré- 
cieuses estampes  provenant  de  la  bibliothèque 
des  Invalides. 

***  D'après  les  projets  arrêtés  par  le  sous- 
secrétaire  d'Etat  des  Beaux-Arts,  les  deux 
jardins  qui  se  trouvent  dernière  la  statue  de 
(iambetta  vont  être  réunis  en  un  seul,  au 
centre  duquel  s'élèvera  une  fontaine  repré- 
sentant des  nymphes  et  desenfants  se  mirant 
dans  l'eau  d'une  source.  Le  modèle  de  cette 
fontaine,  duc  au  ciseau  de  l\î.  Larchc,  sera 
exposé  au  prochain  Salon  de  la  Société  des 
Artistes  français.  Les  grilles  actuelles  des 
squares  seront  remplacées  par  des  balustra- 
des en  pierre  du  même  modèle  que  celles  qui 
clôturent  le  jardin  des  Tuileries. 

:::**  L'impératrice  Eugénie  vient  de  faire 
don  au  château  de  la  Malmaison  d'un  album, 
relié  au  chiffre  de  l'impératrice  Joséphine, 
renfermant  trente-trois  dessins  par  la  reine 
Ilortense. 

***  Un  crédit  de  EJS.OOO  francs  vient  d'être 
alïeclè  à  la  restauration  do  la  célèbre  ])asi- 
li(juc  Saint-Julien  de  Brioude.  Classé  comme 
monument  historique,  cet  édifice  passe   pour 


le  plus   remarquable  chef-d'œuvre  romano- 
byzantin  des  xu'  et  xiii°  siècles. 

**^:  Dans  sa  séance  du  20  janvier,  l'Acadé- 
mie française  a  décidé  que  la  notice  conte- 
nant le  discours  de  réception  des  nouveaux 
membres  élus  avec  la  réponse  des  directeurs 
chargés  de  les  recevoir  serait  précédée  d'un 
portrait  gravé  de  l'académicien  dont  on  pro- 
nononcera  l'éloge.  La  première  notice  qui 
sera  ainsi  ornementée  sera  celle  de  François 
Goppée.  Cet  usage  existe  déjà  aux  Académies 
des  Inscriptions  et  belles-lettres  et  des  Scien- 
ces morales  et  politiques.  L'Académie  des 
Beaux- Arts  s'y  est  conformée  également,  lors 
de  la  réception  du  successeur  du  peintre  Hé- 
bert :  le  portrait  de  ce  dernier  a  été  gravé  sur 
la  notice  par  M.  Waltner. 

***  La  Bibliothèque  de  la  Ville  de  Paris, 
fondée  en  1871  par  Jules  Cousin,  a  été,  après 
un  travail  do  trois  ans,  réorganisée  de  façon 
à  rendre  très  facile  l'étude  de  l'histoire  de 
Paris.  Pour  développer  les  ressources  dont 
cette  Bibliothèque  dispose  déjà,  plusieurs 
Parisiens  viennent  de  crèéer  une  «  Société 
Jules  Cousin  ou  des  Amis  de  la  Bibliothèque 
de  la  Ville  de  Paris  ",  destinée  à  faciliter,  par 
les  dons  et  les  relations  de  ses  membres,  l'en- 
trée dans  les  coUectious  municipales  de  tous 
les  documents  indispensaVjles  à  la  connais- 
sance historique  de  Paris,  qui  ne  sont  pas 
dans  le  commerce  ou  dans  les  possibilités 
d'acquisition  du  service  de  la  Bibliothèque. 
C'est  sous  cette  forme  de  dons  bénévoles,  sans 
aucune  espèce  de  cotisation,  qu'agira  la  So- 
ciété Jules  Cousin.  Son  conseil  d'administra- 
tion se  compose  de  MM.  Guilïrey  André 
Hallays,  Lucien  Lambeau,  Emile  Picot,  Mau- 
rice Tourneux  et  Quentin-Bauchart. 

***  Le  premier  cours  de  l'Histoire  de  la 
civilisation,  institué  par  l'Ecole  populaire  du 
Louvre,  a  été  ouvert  le  dimanche  :2-i  janvier 
à  l'amphithéùtro  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts. 
MM.  Vikke  van  don  Bergh,  artiste  peintre, 
et  Ernest  Mailles,  critique  d'art,  ont  traité 
alternativement,  avec  démonstrations  au  ta- 
bleau Le  Vécriluv,  du  la  forme,  à  travers 
les  liges.  Les  cours,  qui  sont  publics,  ont 
lieu   le  dimanche  à  2  h.  1/2. 

***  Nous  relevons  les  conférences  suivantes 
dans  la  liste  de  celles  qui  seront  données  cet 
hiver  par  la  Société  «  Foi  et  Vie  »,  à  la  salle 
de  la  Société  d'Encouragement  pour  l'Indus- 
trie, 44,  rue  de  Bennes,  à  5  heures  : 

L'Arlau  Imnps  Oe  Saronarole,  par  M.  André 
Michel  favec  projections)  (30  janvier)  ;  —  La 
Morale  el  l'A  ri,  par  M.  Marck  Bakhvin  (en 
anglais)  (3  février);  —  La  Henaissanrc  de  la 
Musique  au  xvr  siècle,  par  M.  Jean  Chanta- 
voine  (avec  audition  du  quatuor  Expert'  (13 
février);  —  La  Céramique  :  son  hisloire,  son 
rôle  social,  par  M.  Bigot  (avec  projections) 
(27  février)  ;  —  U)ie  Expérience  d'nrl  sucial  à 
(lenèce,  par  M.  A.  de  Morsier  (24  avril)  ;  — 
Le  Cliaiil  et  l'Enfanl.  par  M.  Dalcroze  lavec 
exécution  de  chants)  (date  non  encore  fixée). 

+**  La  Commission  sénatoriale  des  s'ies  et 
monuments  historiques  a  examiné,  dans  les 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


35 


deruiers  jours  de  décembre,  la  pi'oposition  de 
loi,  volée  par  la  Chambie,  contre  l'abus  do 
l'afflche-réclanie.  l'Ule  a  adopté  un  texte  dont 
l'article  premier  est  ainsi  conçu:  «  L'affichage 
est  interdit  sur  les  édifices  et  les  monuments 
historiques  classés,  monuments  naturels  et 
dans  les  paysages  et  sites  classés.  Il  peut 
être  également  interdit  autour  desdits  monu- 
ments, édifices,  sites  et  paysages  dans  un 
périmètre  qui  sera,  dans  chaque  cas  particu- 
lier, déterminé  par  un  arrêté  préfectoral,  sur 
avis  conforme  de  la  Commission  départemen- 
tale des  sites.  »  M.  Maurice  Faure  a  été 
nommé  rapporteur. 

***  Un  nouveau  musée  a  été  inauguré  à 
Pithiviers  au  mois  d'octobre  dernier. 

***  On  vient  d'ouvrir  à  Digne  un  musée 
départemental  créé  par  l'initiative  de  M. 
Etienne  Martin  et  subventionne  par  le  Conseil 
général.  Il  renferme,  entre  autres,  plusieurs 
bons  portraits  de  la  fin  du  xvi=  ou  du  com- 
mencement du  xvii-  siècle,  provenant  de  la 
mairie  de  Digne,  ou  ils  étaient  demeurés  jus- 
qu'ici complètement  inaperçus.  Ils  représen- 
tent des  membres  de  la  famille  des  Roux  de 
la  Rie,  seigneurs  de  Gaubert. 

*■**  De  même  un  musée  de  souvenirs  lo- 
caux, créé  par  la  Société  des  Toulousains  de 
Toulouse,  a  été  ouvert  récemment  dans  cette 
ville,  à  la  caserne  de  la  Mission,  place  de  la 
Daurade.  Les  aspects  du  vieux  Toulouse  y 
sont  représentés  par  des  gravures  ou  des  pho- 
tographies ;  et  l'on  a  réuni  aussi  des  mesures, 
des  poids  anciens,  des  outils,  un  lot  de  vais- 
selle en  étain  provenant  de  la  Commission 
des  hospices,  etc. 

***  Au  cours  de  travaux  qui  s'exécutent  à 
Orléans  dans  les  bâtiments  de  la  maison  dite 
d'Agnès  Sorel,  où  est  installé  le  Musée 
Jeanne  d'Arc,  on  a  retrouvé  dernièrement, 
sur  les  solives  du  bâtiment  en  façade  sur  la 
rue  du  Tabour,  des  peintures  figurant  les  ar- 
moiries de  Louis-Noël  AUeaurae,  receveur  de 
la  ville  d'Orléans,  qui  posséda  au  xvi"  siècle 
ce  logis,  occu])é  auparavant,  depuis  le  xv° 
siècle,  par  la  famille  de  Pierre  Compaing, 
conseiller  de  Charles  VII. 

***  L'exposition  de  l'art  français  du 
xvni"  siècle  dont  nous  avons  annoncé  l'or- 
ganisation à  l'Académie  des  Beaux-Arts  de 
Berlin  a  été  inaugurée  mardi  dernier  2.j  jan- 
vier par  l'empereur  d'Allemagne,  en  présence 
d'une  délégation  de  l'Institut  de  France.  Sept 
tapisseries  de  la  suite  cVEstlier  envoyées  par 
l'Etat  français  concourent  à  l'éclat  de  cette 
manifestation  d'art  qui  comprend  environ 
quatre  cents  œuvres,  dont  la  plus  grande 
partie  appartient  à  des  collectionneurs  fran- 
çais. Des  toiles  de  premier  ordre  et  des  bron- 
zes ont  été  prêtés  également  par  l'empereur 
d'Allemagne,  le  roi  de  Saxe,  le  prince  de 
Hesse,  des  musées  allemands,  des  collections 
princières  d'Autriche  et  de  Bruxelles,  etc.  La 
Gazette  des  Beaux-Arts  rendra  compte  dans 
un  de  ses  prochains  numéros  de  cette  belle 
exposition. 


A  l'occasion  de  cette  inauguration,  l'empe- 
reur a  décerné  à  M.  Bonnat,  vice-président 
de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  la  croix  de 
l'Aigle  Rouge  de  Iro  classe. 

**«  Le  palais  de  Tchéragan  qui,  à  Constan- 
tinople,  est  le  siège  du  Parlement  ottoman, 
vient  d'être  incendié  ;  il  a  pres(]ne  complète- 
ment disparu.  C'était  un  édifice  de  construc- 
tion moderne,  d'une  rare  richesse  et  d'une 
superbe  ornementation,  rappelant  le  style 
lombard  et  qu'on  comparait  volontiers  à  cer- 
tains des  plus  beaux  palais  de  Venise. 

¥**  Un  incendie,  qui  a  éclaté  le  9  janvier 
dans  le  palais  du  grand-duc  Nicolas  Nico- 
laïevitch,  à  Saint-Pétersbourg,  a  endommagé 
une  collection  rare  de  porcelaines  et  détruit 
une  précieuse  collection  d'œuvres  anciennes. 

***  On  mande  deMïmster  (Westphalie)  que 
l'archiviste  Merz  vient  de  découvrir  trois 
licder  inédits,  avec  leurs  mélodies,  du  célèbre 
minncsinger  du  xii=  siècle,  Walter  von  der 
Vogehveide.  Ces  lieder  présentent  cette  parti- 
cularité d'être  écrits  sur  du  parchemin  datant 
de  la  moitié  du  xive  siècle. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Sai.o>.-s  de  l'École  fbaxi-aise 

ET  DE  l'AsSOCIATIOX  SYNDICALE  PROFESSIONNELLE 

(Grand  Palais) 

Ètro  Français,  présenté  par  deux  membres  du 
Sj-ndicat,  fournir  un  extrait  de  son  casier  judi- 
ciaire et  une  modique  cotisation,  cela  suffit  pour 
exposer  à  l'Association  syndicale  des  peintres 
et  sculpteurs.  Point  de  jury.  Ce  sont  les  Indé- 
pendants, moins  les  étrangers.  A  I'  <■  École 
française  »,  au  contraire,  triple  jury  :  un  jury 
pour  la  figure,  un  jury  pour  le  paysage,  un 
jury  pour  la  nature  morte.  C'est  la  distinction  des 
genres,  chère  aux  académiciens  de  Colbert.  D'où 
vient,  alors,  qu'en  ces  deux  Salons  qui  voisinent 
au  Grand  Palais  se  soient  assemblées  tant  de 
peintures  qui  se  ressemblent  ?  Aux  Indépendants 
il  y  a  les  refusés  du  Salon  d'Automne  ;  dans  ces 
Sociélés  il  y  a  les  refusés  des  Artistes  français  : 
l'une  est  ouverte  à  tous,  et  le  triple  jury  de  la 
Société  dite  présomptueusement  de  l'École  fran- 
çaise est  d'une  indulgence  paternelle,  mais  certes 
peu  patriotique. 

A  l'Associaticn  syndicale, exposition  rétrospective 
des  œuvres  de  Trouillebert.  Quel  expert  a  pu  se  lais- 
ser vendre  un  Trouillebert  pour  un  Corot  ?  Enfin, 
malgré  l'engourdissement  visuel  où  plongent  irré- 
sistiblement la  vue  de  tant  de  médiocrités,  j'ai  pu 
goûter  les  essais  de  peinture  à  fresque  de  M.  Char- 
rier, les  bords  de  rivière,  assez  lumineux  de  M. 
Broquet,  les  coins  de  Rome  un  pou  vieillots  de 
M.  Sielïort,  les  jardins  de  presbytère  de  l'abbé 
van  HoUeljeke  —  qui  pourrait  illustrer  Francis 
■Jammes  —  et  les  figures  en  plein  air  de  M.  Tixier. 

Cercle  artistique  et  littéraire 

(7,  rue  Volney) 

On  s'écrase  moins  qu'autrefois  dans   ces   Salons 

de  la  me  Volney.  Et  pourtant  la  peinture  qu'un  y 

voit  n'est  pas   moins   mauvaise.  Il   faut  admirer 


36 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


cependant  cunime  ces  vieilles  marques  s'efforcent 
de  justifier  leur  réputation.  Coquetterie  de  person- 
nes âgées  !  Il  y  a  d'ailleurs  quelques  jeunes  dans 
cette  petite  classe:  M.  Clianaleilles,  qui  paie  ses 
indisciplines  d'une  mauvaise  place,  —  ses  portraits 
auraient  pu  lui  valoir  pourtant  quelques  bons 
points,— et  M.  Lsnlowski,  sculpteur,  qui  oublie  le 
mauvais  savoir  de  l'école  dans  son  buste  en  mar- 
bre et  dans  sa  Danseuse  sacrée.  Par  ailleurs,  le 
catalogue  se  compose  des  mêmes  noms  que  d'ha- 
bitude et  devant  les  portraits  de  MM.  Bonnat  et 
Gabriel  Terrier  s'observent  les  mêmes  évanouisse- 
ments de  bon  ton. 

U.N  GROLTE  d'Artistes 
(Galerie  Devamboz) 

Peut-être  dans  une  vingtaine  d'années  quel- 
ques-uns des  membres  de  ce  groupe  seront- 
ils  de  l'Institut,  comme  ceux  du  cercle  Volney, 
et  peut-être  cette  avant  garde  d'aujourd'hui  en- 
tendra-t-elle  dans  ses  vieux  jours  les  sarcasmes 
des  jeunes  artistes.  Les  hardiesses  ne  se  re- 
commencent pas;  imiter  une  hardiesse,  c'est  tou- 
jours imiter.  Mais  comment,  on  attendant,  ne  pas 
aimer  ces  jeunes  talents  auxquels  se  sont  mê- 
lés des  aines,  tels  MM.  Odilon  Picdon  et  Guillau- 
min?  Car  c'est  une  réunion  do  maitre.s,  de  compa- 
gnons tt  d'apprentis,  et  là,  mieux  que  sur  les 
grands  murs  des  Salons,  s'apprécient  les  nuances, 
les  idées  intimes.  Certes,  on  n'aurait  pu  goiilcr 
comme  il  convenait  dans  un  grand  palais  la  pe- 
tite nature  morte  de  M.  Desvalliéros,  si  lumineuse, 
ni  celle  de  M.  Jules  Flandrin,  ni  les  paysages  dé- 
taillés avec  alttndrissemeut  par  M.  P.-L.  Moreau, 
ni  les  compositions  vênilicnnos,  modulées  comme 
sur  la  flùle  par  M.  Morrice,  et  sur  le  violoncelle 
par  M.  Sickert.  Et  l'intimité  dos  salons  de  M. 
iJevambez  convient  aussi  à  l'Inlérieur,  où  M. 
Vallotton  éparpille  des  nudités  modernes,  aux 
nymphes  do  M.  RousscUe,  aux  fruits  de  M.  Bon- 
nard,  tandis  que  les  toiles  de  M.  Marquet  y  sont 
des  fenêtres  ouvertes  sur  les  quais  de  Paris,  et 
CfUes  de  M.  J.  Blot  sur  les  lacs  de  le  Suisse. 
Les  broderies  chatoyantes  de  M"'  Sabine  Desval- 
lières  sont  la  parure  d'un  pan  coupé  ;  une  petite 
Danseuse  enterre  cuite  de  M.Dejean  s'envole  dans 
un  coin,  près  d'une  tête  do  femme  modelée  par  M. 
.lean-René  Carrière.  Enfin  M.  Maxime  Delhomas 
nous  conserve  en  ses  éludes  de  contemporaines  la 
vision  d'un  psychologue  maître  de  soi. 

Société  de  l.v  Miniature, 

DE   l.'.VijUAUELLE  ET   DES   AliTS   PRÉCIEUX 

(Galerie  Georges  Petit) 
Cet  art  charmant  de  la  miniature  semble  au- 
jourd'luii  ]iratiqué  exclusivement  par  la  femme. 
Plus  d'Isabey,  ni  de  Eragonard,  ni  do  Drou;  ii,  ni 
de  Dumont.  V  aura-t-il,  parmi  les  élèves  de  M"'° 
Debillemont-Chardon,  qui  composent  la  majorité 
des  exposantes,  dos  Constance  Mayer  et  des  M»'"  do 
Mirbcl?  Au  moins  y  a  t-il  généralement  une  tradi- 
tion assez  respectueusement  conservée.  Que  le 
talent  vienne,  il  n'aura  qu'à  s'épanouir.  Estimons. 
en  attendant,  les  portraits  sur  ivoire  de  M"'  Uout- 
chine,  do  M""  Paquelifr-GailVe  et  liossert;  réjouis- 
sons-nous de  voir  M"*  Jeanne  Piohdé  esquisser  sur 
nacre  des  paysages  cIair-de-lunes(pios  dont  elle  dé- 
core des  bonbonnières,  et  M""  Berthe  Cazin  incrus- 
ter et  ci.seler  la  corne  et  ne  pas  dédaigner  de  corn- 
]iosor  des  boutons  do  corsage. 


Exposition  G.  Aguite  (M""  M.^rcel  SKMB.vr) 
(Galerie  E.  Druet) 

M""  Aguite  no  fait  point  do  la  miniature,  mais  bien 
au  contraire  une  peinture  qui  ambitionne  d'être 
virile.  Virile  tout  au  moins  par  la  couleur  violente, 
par  le  dessin  décidé,  arrêté,  qu'il  s'agisse  de  pay- 
sages ou  de  figures  nues.  11  faut  reconnailre  que 
M"'  Agutte  a  dos  dons  peu  communs  chez  les 
femmes  peintres  et  que,  si  son  désir  trop  évident 
de  ne  pas  être  sage,  empreint  ses  œuvres  d'un  ton 
un  peu  gavroche,  il  y  a  souvent  de  la  vigueur  dans 
le  mor'olé  de  ses  figures,  et  de  la  lumière  dans  ses 
études  d'Engadine  où,  sur  les  montagnes  couvertes 
do  neige,  quelques  sombres  pins  font  des  taches 
brutales. 

Exposition  Charles  L.vcoste 
(Galerie  Eugène  Blot) 
Pour  contraster  encore,  voici  M.  Lacoste,  de 
qui  les  paysages  doucement  baignés  de  lumière 
semblent  d'une  main  féminine.  M.  Lacoste  peint 
timidement,  sagement.  Il  nuance  infiniment  la 
couleur,  il  arrondit  la  forme.  Il  est  particulière- 
ment heureux  dans  ses  paysages  du  Doubs. 

Exposition  Léon-IIenri  Piuite 
(Galerie  Bernlieim  jeune) 

Quelles  multiples  mains  semblent  avoir  peint  les 
tableaux  de  M.  Ruffe.  Il  n'est  jamais  lo  même  et, 
si  varié  qu'il  soit,  il  n'est  jamais  tel  qu'on  souhai- 
terait qu'il  reste. 

J.-F.    SCIINERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  ■>:>  janvier 
Décès.  —  Le  président  fait  part  à  ses  confrères 
de  la  porte  que  l'Académie  vient  de  faire  en  la 
personne  de  M.  "\'ictor  Famin,  de  Chartres,  corres- 
pondant de  la  section  d'architecture  depuis  lo 
19  mai  li)OG. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  21  janvier 
Candidature.  —  M.  le  secrétaire  perpétuel 
annonce  que  M.  l'abbé  Chabot,  auxiliaire  de  l'Ins- 
titut, a  retiré  sa  candidature  au  fauteuil  do 
membre  titulaire  vacant  par  suite  du  décès  do 
M.  Weil  ;  d'autre  pari,  M.  Carra  de  Vaux  a  dé- 
claré poser  la  sienne. 


CORRESPONDANCE   D'ANGLETERRE 


La  <i  National  Loan  Exhiliition  »  aux  Grafton 
Galleries  (1)  sera  fermée  le  2G  janvier.  Elle  a  ou  un 
succès  immense.  Celle  de  la  lioyal  Acalemy  res- 
tera ouverte  jusqu'au  12  mars;  elle  contient  plus 
de  deux  cents  tableaux  de  maîtres  anciens,  parmi 

(1)  V.  la  Chronique  rft?.<  Arts,  du  9  octobre  1900. 
p.  257,  et  la  Gazelle  des  Deau.vArls  de  janv.  1910. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


losquols  la  collection  firosqxie  entière  de  M.  Robeit 
Beason,  qui  possède  une  des  plus  belles  galeries 
d'Angleterre  pour  les  tableaux  italiens;  deux 
Velazquez  :  un  Saint  Jean  et  une  Immaculée 
Conception  de  la  Vierge,  œuvres  de  la  première 
rpoque  (à  M.  frère);  deux  Murillo  très  importants. 
Le  Christ  guérissant  le  pari'lijliquc  et  un  Saint 
Augwtin  (tous  deux  à  M.  Prelyman)  ;  un  Porlrait 
d'homme,  par  Rubens  (à  sir  Audley  Neeld);  un 
autre,  par  van  Dyck  (à  lord  Amhorst;  :  tcule  une 
série  de  petits  maîtres  hollandais,  parmi  lesquels 
un  Jlaes  et  un  Pieter  de  Hoogh  (à  lord  Sway- 
Ihling);  deux  portraits  par  Frans  Hais  (à  lord 
Amherst);  un  superbe  Portrait  de  dame,  par 
Pierre  Nason  ;  à  sir  Hyde  Parker)  ;  xm  beau 
Terboroh  et  un  bon  Metsu  (tous  deux  au  major 
Griffitlis),  des  Guyp,  Molenaer,  Verspronck,  etc., 
etc.;  enfin  les  deux  grandes  pages  do  Jordaons  : 
Portraits  de  Ziirpelen  et  de  sa  femme  et  Le  Roi 
boit,  qui  appartiennent  au  duc  de  Devonsbire, 
et,  naturellement,  toute  une  série  de  Reynolds, 
Gainsborough,  Raeburn,  tous  nos  portraitisti  s, 
les  paysagistes  Turner,  Groaic,  etc. 

Le  Burlington  Fine  Arts  Club  montre,  de  son 
cùté,  une  collection  —  ouverte  jusqu'à  la  fin  de 
février  —  de  tableaux  de  l'école  ombrienne  dont 
quelques-uns  très  beaux  :  le  Piero  délia  Francesca 
du  Christ  GhurcU  Collège  d'Oxford,  pas  moins  do 
onze  Signorelli,  quelques  prédelles  par  Raphaël, 
et  beaucoup  d'œuvres  qui,  sous  les  noms  du  Pé- 
rugin,  du  Pinturicchio  et  du  Spagna,  soulèvent 
bien  des  problèmes  ,1  . 

* 

Depuis  que  lady  'Wallace  a  légué  à  la  nation 
anglaise  les  collections  princières  de  Ilertford 
Hous',  rien  de  comparable  au  legs  Salting  (2) 
n'avait  été  ollert  au  musée  de  South  Kensington 
et  à  la  National  l'allery.  M.  Salting  était  le  plus 
remarquable  de  tous  les  collectionneurs  modernes. 
.Jusqu'à  sa  mort,  personne  n'a  pu  savoir  s'il  lais- 
serait à  la  nation  les  merveilles  que  tout  le  monde 
admirait  depuis  longtemps  au  South  Kensington. 
C'est  maintenant  un  fait  accompli  :  ces  trésors, 
dont  la  valeur  est  estimée  jusqu'à  cent  millions  de 
francs,  sont  devenus  par  testament  la  propriété 
de  l'Angleterre. 

Presque  en  même  temps,  M.  Ludwig  Moud  fai- 
sait don  à  la  National  Gallery  do  ses  tableaux 
italiens,  —  une  collection  des  plus  choisies  (oj.  Les 
musées  anglais  se  trouvent  ainsi  enrichis  d'un 
coup,  d'une  nianière  princ'ère,  par  deux  collection- 
neurs qui,  ni  l'un  ni  l'autre,  n'étaient  de  race  an- 
glaise, mais  qui  ont  voulu  témoigner  à  l'Angle- 
terre leur  gratitude  pour  l'hospitalité  qu'elle  leur 
avait  oOferte  pendant  de  longues  années. 

II.  C. 


1)  Un  catalogue  illustré  de  cette  exposition  sera 
publié  plus  tard  au  prix  de  30  shillings.  Celui  de 
l'Exposition  des  Graftcn  Galleries  vient  de  pa- 
raître ;  il  coûte  3  guinées. 

(3  V.  Chronique  des  Arts  du  25  décembre  1909, 
p.  319. 

(3))  Y.  Chronique  des  Arts  du  23  ianvior,   p.  2G. 


Le  Nouveau  Musée  des  Beaux-Arts 

liE    BOSTON 


L'inaug^uralion  du  nouveau  «  Muséum  of  Fine 
Arts  »  do  Boston,  qui  a  eu  lieu  le  1-5  novembre  der- 
nier, marque  une  date  imporlaate  dans  l'histoire 
de  la  rénovation  des  musées  :  c'est  peut-être,  parmi 
les  musées  modernes,  celui  qui  remplit  le  plus 
parfaitement  sa  triple  fonction  de  dispensateur  de 
jouissauc-^  artistique,  de  laboratoire  scientifique  et 
de  foyer  d'éducation  populaire. 

Depuis  une  dizaine  d'années,  le  vieux  musée  de 
Gopley  Square,  qui  avait  débuté  trèsmodestementi 
en  18'il),  avec  une  demi-douzaine  de  tableaux,  de 
sculptures  et  de  tapisseries,  ne  suffisait  plus  à  con- 
tenir l'afflux  des  donations  et  des  legs.  Comme  il 
lui  était  matériellement  impossible  de  s'étendre, 
les  ti-HsIees  décidèrent  en  1899  de  chercher  un 
autre  emplacement  et  jetèrent  leur  dévolu  sur  un 
vaste  terrain  de  10  acres  à  l'ouest  de  la  ville.  Après 
une  enquête  appiofondie  de  plusieurs  années 
dans  les  principaux  musées  d'Kurope,  les  plans  du 
nouveau  mnsée  furent  arrêtés  et  l'exécution  en  fut 
confiée  à  un  architecte  d'nn  goût  très  sûr,  M.  Guy 
Lowcll. 

Renourant  au  trompe-l'œil  des  façades  emphati- 
ques, l'architecte  s'est  préoccupé  uniquement,  de 
concert  avec  les  conservateurs  des  différents  dé- 
paitements,  do  disposer  les  œuvres  d'art  de  la 
faeon  la  plus  rationnelle.  Sa  façade,  conçue  dans 
le  style  classique,  est  d'une  extrême  simplicité  et 
ne  doit  son  eflet  monumental  qu'à  son  ampleur. 
Deux  pavillons  en  avant-corps  qui  encadrent  l'en- 
trée principale  rompent  la  monolonie  de  la  con- 
struction et  lui  donnent  un  aspect  à  la  fois  majes- 
tueux et  accueillant.  Le  plan  général  est  si  habile- 
ment conçu,  que  tous  les  départements  du  musée 
pourront  s'agrandir  au  fur  et  à  mesure  dos  besoins 
sans  rompre  la  symétrie  et  l'homogénéité  de  l'en- 
semble. 

Les  principes  qui  ont  présidé  à  l'aménagement 
des  locaux  avaient  déjà  été  formulés  antérieure- 
ment par  les  théoriciens,  mais  jamais  sans  doute 
ils  n'avaient  été  appliqués  avec  une  méthode  aussi 
rigoureuse. 

Les  différents  départements  sont  entièrement 
inlépendauts  les  uns  des  autres,  et  constituent 
chacun  un  musée  à  part  qui  se  suffit  à  lui-même. 
Pour  éviter  l'encombrement  des  oeuvres  d'art,  si 
préjudiciable  à  la  jouissance  artistique  et  à  l'étude, 
on  a  divisé  les  collections  en  deux  séries  :  les 
chefs-d'œuvre  sont  exposés  à  l'étage  principal  : 
les  autres  œuvres  qui  présentent  surtout  un  intérêt 
historiqueou  documentaire,  sont  emmagasinées  au 
rez-de-chaussée,  à  proximité  des  cabinets  des 
conservateurs  et  des  bibliothèques  spéciales.  Le 
visiteur  ordinaire  se  contentera  de  parcourir  les 
Il  galeries  d'exposition  ■>  ;  le  curieux  et  l'érudit,  dési- 
reux de  poursuivre  leurs  investigations,  n'auront 
qu'à  descendre  à  l'étage  inférieur  dans  les  «  galeries 
de  réserve  »  et  les  salles  de  travail  (1). 

La  lumière  est  partout  distribuée  à  profusion  : 
elle  est  savamment  captée,   dosée    et   dirigée    de 
façon  à  mettre  les  différents  objets  en  valeur. 
Les  moindres  détails  do  l'installation  témoignent 

(1)  Y.  notre  travail  :  Les  Musées  américains 
{Revue  de  synthèse  historique,  décembre  1900). 


38 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


d'un  esprit  pratique  et  d'un  souci  du  confort  ries 
visiteurs  inconnus  dans  les  musées  européens.  De 
chaque  cùté  du  grand  vestibule  d'entrée  se  trouvent 
des  vestiaires,  dos  lavalories,  une  salle  d'attente 
avec  des  cabines  téléplioniques,  un  restaurant, 
une  salle  de  vente  des  catalogues  et  des  photogra- 
phies, où  l'on  peut  consulter  tout  à  son  aise  les 
publications  du  musée.  Des  jardins  fleuris  font  au 
musée  un  cadre  de  verdure  et  invitent  les  visi- 
teurs à  détendre  leurs  yeux  et  leurs  cerveaux 
surmenés. 

Dans  les  cinc[  départements  principaux  du  musée 
qui  sont  consacrés  respectivement  à  l'art  égyptien, 
à  l'art  grec,  aux  peintures,  à  l'art  décoratif,  à 
l'art  chinois  et  japonais,  les  œuvres  sont  classées 
dans  l'ordre  chronologique  et  convenablement 
espacées.  La  mise  on  scène  est  d'une  exirème 
sobriété,  sauf  dans  le  département  japonais,  le 
plus  riche  du  musée,  où  l'on  s'est  efforcé  d'évoquer 
discrètement,  par  des  colonnes  et  des  consoles  en 
bois  sculpté,  l'atmosphère  des  temiDles  de  Xara  et 
de  Kioto. 

Au  musée  proprement  dit  se  rattachent  plusieurs 
annexes  qui  no  devraient  manquer  nulle  part  :  une 
vaste  hibliothèquo  d'histoire  de  l'art,  des  collec- 
tions de  photographies  et  de  moulages,  une  salle 
d'expositions  temporaires,  et  deux  salles  de  confé- 
rences qui  peuvent  élre  utilisées,  à  l'occasion,  pour 
donner  des  concerts. 

L'ambition  des  conservateurs  {curatorii)  du  musée 
de  Boston  est  de  faire  du  musée  modei'ne  une  sorte 
de»  palais  dt^  l'imagination  pour  le  peuple  », aussi 
vivant  et  aussi  rayonnant  que  l'Kcolo,  qui  donne 
une  discipline  aux  esprits  et  que  l'Eglise,  qui 
imprime  une  direction  aux  consciences.  Les  musées 
américains  ne  se  contentent  pas,  comme  la  plupart 
des  musées  d'Europe,  dètre  de  mornes  refuges 
pour  les  heures  de  désœuvrement,  des  nécropoles 
qui  recueillent  les  épai-es  du  passé  :  ils  prétendent 
exercer  une  action  morale  et  éducatrice  dans  l'État 
et  dans  la  cité.  Tout  est  mis  en  œuvre  pour  attirer, 
pour  retenir  la  foule  indifférente  ou  ignorante  et 
l'initier  à  la  jouissance  artistique.  La  vieille  Eu- 
rope aurait  intérêt  à  s'inspirer,  à  cet  égard,  de 
l'exemple  américain  pour  réveiller  les  musées  de 
leur  sommeil  léthargique  et  transformer  ces  insti- 
tuts de  conservation  on  foyers  de  progrès  et  de  vie. 

Louis  Réau. 


REVDE  DES  RE'VDES 

-f-  Bulletin  des  Musées  de  France  {li)Û!l,  n"5). 
—  Articles  de  IL  Gaston  Migeon  sur  un  bronze 
d'Andréa  Riccio,  Jeune  bcnjer  assis,  récemment 
entré  au  musée  du  Louvre,  et  sur  un  Xari'isse  du 
musée  de  Ghambc'ry  que  M.  Garotti  regarde  égale- 
ment comme  une  nuivrc  de  Riccio  (reprod.i;  —  de 
M.  Etienne  Michon  sur  une  statuette  grecque  ar- 
chaïque en  pierre  d'une  femme  drapée,  provenant 
du  musée  d'Auxcrro,  qui  vient  d'entrer  également 
au  musée  du  Lcrtivro;  —  sur  les  objets  de  la  col- 
lection Victor  Gay  récemment  acquis  pour  les 
musées  nationaux  et  que  M.  (i.  Migeon  a  étudiés 
dans  la  Binette  (1)  ('i  roprod.);  —  de  M.  Gli.  Sau- 
nier sur  la  collection  d'onivres  d'art  décoratif  qui 
porte  le  nom  d(>  Muséi;  Garreire  à  Bordeaux  (;1  lig.)  ; 


(1)  Livraison  de  mai  lfl09. 


—  de  M.  H.  Chabeuf  sur  un  retable  en  bois  poly- 
chrome du  XV'  siècle  récemment  entré  au  musée 
de  Dijon  (reprod.),  —  et  notice  nécrologique,  par 
M.  Héron  de  Villefosse,  sur  Champoiseau,  qui 
découvrit  la  Victoire  de  Samothrace . 

'X°  6).  —  Articles  de  M.  Paul  Leprieur  sur  le 
charmant  Portrait  d'enfiint  de  l'école  française  du 
xv  siècle  récemment  donné  par  la  Société  des 
Amis  du  Louvre  (reprod. 1;  —  de  M.  Paul  Jamot 
sur  les  accroissements  du  département  de  la  céra- 
mique antic[uc  au  Louvre  en  11)08-1900  (8  fîg.':  — 
de  M.  G.  Migeon  sur  une  plaque  d'ivoire  alle- 
mande du  x"  siècle  entrée  dernièrement  au  Louvi-e 
(reprod.); — de  M.  IL  Ghabeuf  sur  la  nouvelle 
salle  Grangier  au  musée  de  Dijon  (1;  (1  fig.). 

—  Des  nouvelles  des  musées  de  Paris  et  de  pro- 
vince complètent,  comme  d'habitude,  ces  fascicules. 


P  Les  Arts  janvier).  —  Articles  de  M.  P.  de 
Xolhac  sur  deux  portraits  inédits  de  Nattier  re- 
produits avec  son  texte  :  Madame  Bonier  de  la 
Mosson  (chez  MM.  Knœdler  et  Go.);  et  Beaumar- 
chais (dans  une  collection  particulière);  —  de 
M.  A.-J.  Rusconi  sur  les  trésors  de  la  Basilique 
vaticane  dont  l'exposition,  comme  nous  l'avons 
dit,  a  eu  lieu  dernièrement  (G  reprod.);  —  de 
M.  Gaston  Migeon  sur  les  accroissements  du  dé- 
partement des  objets  d'art  au  Louvre  (19  fig.);  — 
do  M.  Henry  Martin  sur  le  Psautier  de  saitit 
Louis  et  de  Blanche  de  Castille  conservé  à  la 
Bibliothèque  de  l'.^rsenal  (13  reprod.  de  miniatu- 
ristes); —  de  M.  Gabriel  Mourey  sur  un  mobilier 
remarquable  de  l'époque  de  la  Régence  (4  fig.). 


BIBLIOGRAPHIE 

Histoire  générale  de  1  Art  :  Grande-Bretagne 
et  Irlande,  par   sir  Walter  Aumsthono.  Paris, 
Hachette  et  G".  In-16,   327   p.,  av.  509  flg.   et  A 
planches  en  couleurs  (7  fr.  50). 
L'universel  succès  de  VApollo  de  M.  Salomon 
Reinach  —  qui,  en  un  manuel  de  volume  et  de  for- 
mat commodes,    enferme  toute  l'histoire  des  arts 
plastiques,  illustrée  de  plus  de  GOO  figures  —a  dé- 
cidé les  éditeurs  de  cet  ouvrage  à  entreprendre  la 
publication  d'une  série  de  manuels  de   mêmes  di- 
mensions, conçus  sur  le   même  plan  et  illustrés 
suivant  le  même  priuciiie,  qui   donneraient  pour 
chaque  pays  le   tableau  détaillé  do  sa  production 
artistique  et  seraient  confiés   à  l'historien  d'art  le 
plus  qualifié  de  cette  nation.  Cette  nouvelle  collec- 
tion comprendra  quinze  volumes. 

Le  premier  vient  de  paraître.  Il  est  consacré  à 
l'art  en  Grande-Bretagne  et  en  Irlande  et  a  pour 
auteur  sir  Walter  Armstrong,  directeur  de  la  Ga- 
lerie XatioLalc  d'Irlande.  Ce  travail  d'ensemble 
sur  l'histoire  des  arts  en  Grande-Bretagne  est  le 
premier  qui  ait  été  tenté,  aussi  bien  eu  Angleterre 
qu'en  France  ou  ;'i  l'étranger.  Il  comprend  l'étude 
de  l'architecture,  de  la  sculpture  et  de  la  peinture, 
des  arts  mineurs,  de  l'enluminure,  de  la  peinture 
sur  verre  et  de  l'orfèvrerie  depuis  les  origines  jus- 
qu'à nos  jours. 

Entre  les  primitifs  essais  de  l'art  chrétien  en 
Irlande,  pierres  sculptées,  vases  points,  et  l'œuvre 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  85  avril  1908,  p.  loi. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


39 


contemporaine,  se  placent  trois  époques  glorieuses 
où  l'art  anglais  atteignit  son  apogée  :  la  période 
du  gothique,  où  surgissent  partout  d'admiraliles 
cathédrales  (Lincoln,  Wells,  Kly,  etc.);  la  période 
des  miniaturistes,  où,  avec  llilliard.  Peter  Oliver, 
Hoskins,  Cooper,  Flatman,  la  miniature  montre  de 
merveilleuses  qualités  d'iuspirationet  de  grâce;  enûn 
la  période  des  portraitistes  du  xviii"  siècle,  où  la 
peinture,  après  avoir,  avec  Ilogartli,  exprimé  le 
réalisme  de  la  vie  et  du  visage  humain, s'atîine  avec 
Reynolds,  Gainsborougli,  Romney,  Raeburn,  La- 
wrence, et  produit  des  cliefs-d'œuvro  d'élégance. 
A  cette  floraison  s'ajoutent  encore,  au  xix=  siècle, 
l'œuvre  du  pri'Curseur  du  paysage  moderne  : 
Constable,  les  peintures  de  Bonington  et  de  Tui'ner- 
{Neût-il  pas  été  bon,  également,  de  citer  les  pro- 
ductions, d'un  humour  tout  britannique,  d'un  Gill- 
ray,  d'un  Rowlandson.d'un  Gruikshank,  plutôt  que 
de  revendiquer  comme  anglais  de  caractère  l'oeuvre 
de  notre  Meryon?) 

Six  cents  illustrations  bien  choisies,  —  quoique 
pourtant  on  n'y  trouve  aucun  des  innombrables 
et  célèbres  portraits  de  lady  llamilton  (1),  — aident 
merveilleusement  à  suivre  cette  riche  production 
et  achèvent  de  faire  de  ce  petit  livre  un  guide  très 
instructif  et  très  utile. 


Nos  voisins  d'Italie  pratiquent  avec  succès  l'art 
de  la  phototypie.  Le  très  artiste  photographe 
Montabone  sait  nous  présenter,  en  d'élégants 
albums,  d'excellentes  reproductions.  Voici  tout 
d'abord,  faisant  suite  au  Codice  Aflanfico,  une 
vingtaine  de  dessins  de  Léonard  de  Vinci  qui  se 
trouvent  à  la  Bibliothèque  Ambrosienne  :  Disegnl 
di  Leonardo  e  délia  scuola  alla  Biblioteca 
ambros;a:ia(in-4'',  36 pi.).  Une  préface  de  M.  Luca 
Reltrami  précède  le  recueil  et  l'explique.  Les  tètes 
surgissent,  attirantes  et  mystérieuses,  sur  des 
fonds  gris,  ro.ses  ou  blanchàires.  On  en  arrive  à 
se  croire  devant  les  originaux,  tant  sont  jiréciscs 
et  fidèlement  rendues  les  indications  du  crayon 
noir  et  de  la  sanguine.  Les  méplats  des  joues  font 
ici  les  mêmes  taches  brillantes  que  l'on  remarque 
sur  les  dessins  du  maitre,  les  yeux  ont  ce  même 
éclat  profond  où  se  devinent  les  âmes. 

Un  deuxième  re^uicil  groupe  cinquante  des  meil- 
leures peintures  de  la  Brera  :  Le  mia;liorl  opère 
nel!aPinacotecadiBrera(in  4'',L)0pl.).On.seplaira 
à  contempler  ces  tableaux  si  fidèlement  reproduits. 
Tel  Luini  conserve  encore  sa  tendre  douceur,  sa 
finesse  exquise  de  couleurs.  La  Madone  du  Sodonia 
compte  parmi  les  mieux  exécutés  de  tous.  On  ai- 
mera aussi  les  Bellini,  les  Titien,  et  la  £a»?-a  rft 
Paula  de  Lorenzo  Lotto. 

Voici  enfin,  s'adrcssant  à  un  public  plus  spécial, 
un  livre  sur  le  château  de  Milan  et  le  musée  qui 
s'y  trouve  ;  Il  castello  di  Milano,  e  i  suoi  rausei 
d'arte  (in-i»,  60  pi.).  Il  sera  d'une  grande  utilité 
pour  les  historiens  d'art.  On  y  trouvera  les  repro- 
ductions d'un  certain  nombre  de  tableaux  de  Tin- 
toret,  de  Boltraffio,  du  Sodoma,  du  Gorrège,  qui 
sont  ordinairement  assez  peu  connus  et  qu'offrent, 
comme  tout  ce  qui  sort  des  ateliers  Montabone, 
des  exemples  de  reproduction  parfaite. 

(1)  Notons  aussi  une  erreur  dans  la  légende  de 
la  première  illustration,  ivoire  du  xu°  siècle  au 
musée  de  South  Konsington,  dénommé  Annoncia- 
tion au  lieu  d'Adoration  des  Mages. 


MOUVEMENT  LES   ARTS 

Bibliothèque  de  feu 
le  marquis  E.  do  Salvert  Bellenave 

TROISIÈME    l'ARTli: 

(Suite)   (1) 

Pulilicalions  de  la  Société  dex  Cent  Bildioijtnles. 
—  330.  Baudelaire  (Gh.).  Les  Fleurs  du  Mal.  Il- 
lustrations en  couleurs  de  A.  llassenfosse.  Paris, 
189.1,  in-4°,  mar.  orange  (Garayon);  805.  —  333. 
Huysmans  (.J-K.).  A  Rebours.  Gravures  en  cou- 
leurs de  Aug.  Lepère.  Paris,  1903,  gr.  in-8°,  en 
feuilles  :  9U0.  —  337.  Mérimée  (P.).  Carmen.  Illus- 
trations (en  couleurs),  de  A.  Lunois.  Paris,  La- 
hure,  1901,  mar.  rouge.  (ChamboUe-Duru)  :  365.  — 
340.  Régnier  (H.  de).  Trois  Contes  à  soi-même. 
Miniatures  de  M.  Itay,  gravées  par  A.  Bertrand. 
Paris,  1907,  in-4",  eaux-fortes  en  couleurs,  par 
Eug.  Delàtre  :  420. 

Publications  de  la  Société  normande  du  Livre 
!';;i/.s(r6'.  —  ;M5.  L'Hôpital  (J.).  Foire  de  marchés 
normands.  Croquis  par  Aug.  Lepère.  Paris,  Gha- 
merotet  Renouard,  1898,  gr.  in-8°,  mar.  La  Val- 
lière foncé.  (Cnzin,:  399. 

Publications  de  la  Société  du  Lirre  d'art.  — 
349.  Mikhael  Œph.l.  Ilalyarte.  Illustrations  en 
couleurs  de  P.  Gervais,  gravées  par  X.  Maccard. 
Paris,  1904.  (Renouard)  :  360.  —  350.  Samain  (A.). 
Aux  Flancs  du  vase.  Compositions  (en  couleurs), 
par  G.  La  Touche.  Paris  (Renouardl,  1906,  pet 
in-4''  :  525. 

Publications  de  ta  Sociiic  des  Biblioplùles  con- 
temporains. —  354.  Maupassant  (lï.  de:.  Goates 
choisis.  Illustrations  de  Jeanuiot,  Scott,  Gueldry, 
Vidal,  etc.  Paris,  1891-1892,  in-8°,  eart.  en  soie  à 
fleurs  :  495. 

Editions  Henri  Beraldi.  —  367.  Goudeau  (E.). 
Paysages  parisiens.  Heures  et  Saisons.  Illustra- 
tions par  Aug.  Lepère.  Paris,  1892,  in-8°,  veau 
fauve  et  Dessin  orignal  à  la  plume,  signé  A.  R. 
(Garayon)  :  335. 

Editions  Ed.  Peltetan.  —  377.  France  (A.). 
L'Afl'aire  Grainquebille.  Compositions  de  Steinlen. 
Paris.  19U1,  in-8',  mar.  rouge  (Louis  Guétant)  : 
260.  —  3H1.  France  (K.).  Les  Noces  Corinthiennes. 
Compositions  d'Aug.  Leroux,  gravée»  par  E.  Flo- 
rian,  1902,  in-8°,  mar.  bleu  (Noulhac)  :  210. 

Éditions  diverses.  —  419.  Balzac.  La  Femme  de 
trente  ans.  Compositions  par  A.  Robaudi,  gravées 
par  Manesse.  Paris,  L.  Conquet  (L.  Garteret 
et  G",  suce),  1902,  in-8  raisin,  mai.  bleu  (Mercier, 
suce,  de  Guzin)  :  810.  —  427.  Banville  (Th.  de). 
Gringoire.  Compositions  de  J.  Wagrez,  gravés  par 
L.  Boisson,  Paris,  L.  Conquet,  1899,  gr.  in-8,  mar. 
grenat  jans.  (M.  Lorlic)  :  ;300.  —  441.  Bourget  (P.). 
Pastels.  Illustrations  de  Robaudi  et  Giraldon. 
Paris,  L.  Conquet,  1895,  in-8,  mar.  bleu  (Marius- 
Michel)  ;  400.—  490.  Dumas  (A.).  Un  Cas  de  rup- 
ture. Paris,  1881,  in-32  tiréin-12  carré,  cart.  Brad. 
vélin  blanc,  aquarelles  originales  de  P.  Vidal 
(Garayon)  :  460.  —  -491.  Dumas  fils  (A.).  Théâtre 
complet.  Compositions  de  A.  Robaudi,  gravées  par 
Abot.  Théâtre  des  autres.  Calmaun-Lévy,  1894,  ons. 
9  vol.  in-S,  portr.  et  Cg.,  demi-rel.  mar.  rouge 
(S.  David)  :  330.—  520.  France  (A.).  La  Rêtisserie 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  22  janvier. 


40 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


<le  la  Reine  Pudauque.  Paris,  Galmann-LOvy,  in-12, 
mar.  v<'i-t  clair,  dent.  (Champs).  Aquarelles  origi- 
nales iiar  L.  Morin  :  I.IOÔ.  —  5^5.  Gautier  (Th.). 
Le  l'ioman  de  la  Momie.  Compositions  originales 
de  A.  Lunois,  gravées  par  L.  Boisson,  L.  Carleret 
ctC',  lyûl,  gr.  in  8,  mar.  chaudron  (Mercier,  suce. 
de  (.;uzin).  Exemplaire  sur  Japon,  illustrations  en 
3  états  et  aquarelle  originale  par  A.  Lunois   :  972. 

—  553.  Halévy  (L.).  La  Famille  Cardinal.  Cal- 
mann-Lévy,  ]'8S3,  in-16,  mar.  Ijleu  (CliamboUe- 
Duru:.  Aquarelles  et  dessins  originaux  à  la  plume, 
de  Ilenriot  :  560.  —  Ilaraucourt  (Ed.\  La  Légende 
des  sexes,  imprimé  à  Bruxelles  pour  l'auteur,  in-8, 
pap.  vergé  teinté,  mar.  tête  de  nègre,  bande  do 
mar.  La  Vallière  (Ch.  Meunier)  :  360.  —  t6?.  Ilé- 
rédia  (J.-M.  dej.  Les  Trophées.  Compositions  par 
L.-O.  Merson,  gravées  par  Flameng,  Paris,  1907, 
gr.  in-8  en  feuilles  :  555.  —  572.  Hugo  (V.).  Notre- 
Dame  de  Paris.  Dessins  de  MM.  E.  de  Boaumont, 
Boulanger,  Daubigny,  T.  .Johannot,  Lemud,  Meis- 
sonicr,  Perrotin,  Garnier  frères,  1844,  gr.  iu-8, 
mar.  La  Vallière  foncé  (Marius  Michel)  :  341.  — 
570.  Huysmans  (J.-K.).  La  Bièvre,  les  Gobelins, 
.Saint-Séverin.  Paris,  1901,  gr.  in-8,  l'JOl,  gravures 
dans  le  texte  et  planches  hors  texte  à  l'eau-forte 
par  A.  Lepère,  mar.  grenat  [Marius-Michel)  :  G20. 

—  591.  Legrand  [L.].  La  Petite  Classe.  Paris,  G. 
Pellel.  Suite  complète  de  12  eaux-fortes  originales, 
in-folio  :  1.09;^.  —  592.  Legrand  (L.).  Le  Livre 
d'Heures.  Paris,  G.  Pcllet,  1898,  pet.  in-4,  eaux- 
fortes  originales  et  dessins  dans  le  texte,  mar. 
vert  (Ch.  Meunier)  :  695.—  593.  llamiro  (E.)  et  L. 
Legrand.  Faune  parisienne.  Paris,  G.  Pellet,  1901, 
pet.  in-4,  fig.,  mar.  vert  :  700.  —  605.  Loti  (P.). 
Pécheur  d'Islande.  Compositions  et  eaux-fortes  do 
E.  lUidaux,  (^almann-Lévy,  1893,  gr.  in-8,  mar. 
bleu  foncé  (Marius-Michel):  450.  —  629.  Moilhac 
(H.)  et  Halévy.  La  Grande  Duchesse  de  Gérolstein. 
Musique  de  .L  Oll'enbach.  Calmann-Lévy,  1887, 
in-8,  cart.  mar.  rouge  ;Chaiiips)  :  545. 

64Ô.  Molière.  Œuvres.  Compositions  par  J.  Lé- 
man et  Lenoir.  Paris,  J.  Lemonnyer,  E.  Testard 
et  Cie,  1882-1806,  32  vol.  in-4,  cart.  Bradel  plein 
mar.  de  diverses  coul.  (L.  Guétanl)  :  1.380.—  657. 
Morin  iL.).  Les  Dimanches  parisiens,  oaux-forles 
originales  de  A.  Lepère.  Paris,  L.  Conquot,  1898, 
gr.  in  8,  mar.  rouge  (.\.  Cuzin)  :  -424.  —  6i7.  Mur- 
ger  (H.).  Scènes  de  la  vie  de  bohème.  Composi- 
tions de  Ch.  Léandre,  gravées  en  coul.  par  Eug. 
Decisy.  Paris,  A.  Romagnol,  1S02  :  3%.  —  CG8. 
Musset  (A.  de).  Hisloiro  d'un  merle  blanc.  Com- 
positions de  Giacoinelli.  Paris,  Conquet,  1904,  gr. 
in-8  :  325.  —  674.  Nodier  (Ch.).  Journal  de  l'expé- 
dition des  Portes  de  Fer,  vignettes  d'après  lian'ot, 
Paris,  Iiupriuierio  royale,  1H44,  in  S,  vélin,  mar. 
rouge  (ChaniboUe-Duru)  :  390.  —  687.  Le  Prin- 
temps des  cœurs,  par  Sliman  Ben-Ihrahim,  illus- 
trées par  E.  Dinct.  Paris,  Piazza  et  Cie,  1902,  in  8 
carré,  br.,  couv.  impr.  en  couleurs  :  600.  —  69G. 
Becacil  dos  plaisants  devis.  Lyon,  L.  Porrin,  18.57, 
in-8,  mar.  citron  ('^apé)  :  l.dlli.  —698.  lienan  (E  ). 
Le  Broyeur  de  Un,  eaux-fortes  originales  de  FÀl. 
Piudaux.  Paris,  L.  C;iiteret  et  Cie,  1901,  in-8.  mar. 
bleu  (Ch.  Meunier,  1903)  :  4.55.-715.  Bostand  (E.i. 
Cyrano  de  Bergerac,Paris,Charpenlierel  Fasquelle 
1898, gr. in-12. cart.  mar.  rouge, ((iirayon), et  exem- 


plaire sur  Japon,  aquarelles  originales  de  A.  Ro- 
baudi  :  1.040.  —  771.  Voltaire.  Œuvres  complètes. 
La  Pucelle.  A.  Pans,  chez  Dalibon,  1825,  gr.  in-8, 
mar.  bleu.(Thouvenin)  :  1.010. 

Produit  total  :  G7.763  francs. 

QUATRIÈME  l'-iRTIE 

Vente  de  l'ceuvre  gravé  de  Félicien  Rops,  faite  à 
l'hôtel  Drouot,  salle  10,  le  23 décembre  1909,  par  M- 
André  Dosvouges  et   MM.  Durel  et  Loys  Delleil. 

807.  Amour  sénile.  Épreuve  avec  croquis  à  la 
plume,  en  marge  :  Coquetterie  :  430. —  310.  Rosaire 
et  rosière.  Épreuve  sur  Japon,  avec  deux  croquis 
en  marge  :  380.-819.  Le  Doigt  dans  l'oMi. Epreuve 
sur  Japon,  avec  croquis  h  Vieux  Polichiuelle  »,  en 
marge  :  400.  —  829.  Celle  qui  fait  celle  qui  lit  Mus- 
set. Épreuve  sur  Japon,  signée,  avec  en  marge, 
un  croquis  à  la  plume,  et  légende  autographe  : 
625.  —  83-4.  La  Sieste.  Épreuve  retouchée,  avec 
croquis.  ••  La  Méridienne  »  :  -'0'.  —  850.  Le 
Docteur  Filleau.  Épreuve  sur  Japon,  avec  croquis 
o  En  Zélande  x  :  555.  —  867.  Les  Sataniques.  Suite 
complète  de  cinq  pièces,  sur  Japon  :  520.  —  896. 
Les  Diaboliques,  par  Barbey  d'Aurevilly,  Sept 
pièces  :  1.150.  —  003.  Art  moderne,  avec  croquis 
pastellisé  <■  En  négligé  »  :  300.  —  907.  Frontispicei 
pour  le  Vice  suprême,  par  Pèladan  :  220.  —  915. 
Evocation,  ou  Incantation,  sur  Japon  :  371.-983. 
Curiosité.  Epreuve  rehaussée  :  300. 

Produit  total  :  14.278  francs. 


CONGOURI    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS  NODYELLES 

Paris 

Exposition  de  peintures  de  M.  Léon-Henr 
Ruffe,  galerie  Bernhcim  jeune,  15,  rue  Richepanse, 
jusqu'au  5  février. 

Exposition  de  pointures  \notes  de  voyage  en 
Italie  et  en  Engadine)  de  M.  René  Piot,  dans 
l'atelier  de  M.  Cli.  Rivaud,  23,  rue  de  Seine,  jus- 
qu'au 12  février. 

10"  Exposition  de  la  Société  «  Les  Arts  réunis  •>, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  du  4  au 
16  février. 

Etranger 

Berlin:  Exposition  de  maîtres  français  du  xviii 

siècle,  ;'i  V.\cadémio  des  Beaux-Arts. 


Exrosnioxs  anxo.'jcées 
Paris 

Salon  de  la  Société  Nationale  des  Beaux- 
Arts,  au  Grani  Palais  des  Champs-Elysées,  avenue 
d'.Xntia,  du  15  avrilau  30  juin.  Déjiôt  des  œuvres  : 
Peinture,  hs  7,  8,  19  et  20  mars;  —  Sculpture- 
les  15,  16,  26  et  31  mars;  —  Architecture,  les  15, 
16,  26  et  :!1  mars;  —  Art  (U'corati/',  les  15,  IG,  26 
et  29  mars. 


Le  (rerant  :   P.  Gibafuiot 


rAKU  ~    UIPS1MII«I1   Dl   LÀ    PBSSSS,    16     BUE   DU   CROISSANT.    —    V.    81MABT     IMPBIXBUB. 


-ri 


N°  G.  —  1910. 


BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6' 


5  Février. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES    BEAUX-ARTS 

riRÀISSANT    LI    SAMIDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 

Départements 13  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

3Li«    Xjruxzxéro    :    O    fr.    aS 


Les  locaux  occupés  par  la  typo- 
graphie Renouard,  où  s'imprime  la 
GAZETTE,  ayant  été  envahis  par 
les  eaux,  nous  prions  nos  lecteurs 
d'excuser  les  retards  qu'ils  éprou- 
vront  à  recevoir  notre  numéro  de 
février;  la  distribution  n'en  pourra 
être  faite  que  sous  une  huitaine  de 
jours. 

PROPOS    DU    JOUR 

? L  est  trop  tôt  encore  pour  apprécier 
exactement  les  dégâts  que  l'inon- 
dation vient  de  faire  à  Paris,  et 
pour  rechercher  quels  travaux  se- 
ront capables  désormais  do  protéger  la  ville. 
Mais  il  y  a  une  observation  qui  est  venue  dés 
le  premier  jour  à  la  pensée  de  tout  le  monde  : 
c'est  que  les  campagnes  entreprises  par  les 
Amis  des  arts,  de  la  beauté  de  Paris,  de  la 
sauvegarde  des  paysages  en  faveur  de  cer- 
taines mesures  d'utilité  publique  ont  une 
raison  d'être  plus  profonde  encore  que  beau- 
coup ne  soupçonnaient.  On  a  réclamé,  par 
exemple,  dans  l'intérêt  des  sites  français,  la 
protection  des  forêts;  et  il  se  trouve  que  la 
nécessité  du  reboisement  est  reconnue  essen- 
tielle pour  éviter  les  inondations.  On  a  de- 
mandé aussi  que  certains  travaux  modernes 
ne  fussent  pas  accomplis  le  long  des  quais,  à 
la  place  de  bâtisses  qui  avaient  leur  intérêt 
historique,  ou  à  proximité  de  monuments  na- 
tionaux ;  et  ce  sont  ces  travaux  décidés  par 
les  ingénieurs  et  les  administrations  au  nom 
de  principe»  modernes  qui  ont  contribué  à 
causer  des  désastres.  Que  serait-il  arrivé  si, 
malgré  ces  retardataires  et  ces  amis  des 
vieilles  pierres,  que  l'on  a  pu  critiquer,  mais 
à  qui  le  temps  réservait  une  revanche,  le  sol 
avait  été  creusé  sous  l'Institiit  et  sous  le  quai 


du  Louvre  pour  faire  passer  un  Métropoli- 
tain ?  Quelles  conséquences  de  l'inondation 
aurions-nous  aujourd'hui  à  déplorer  ?  Les 
faits  portent  leur  enseignement  ;  ceux  dont 
nous  venons  d'être  témoins  méritent  qu'on 
les  retienne  ;  ils  nous  rappellent  que  les  abords 
des  monuments  dont  le  salut  est  cher  à  tous 
doivent  être  respectes  et  surveillés,  et  qu'il 
est  absurde,  sous  prétexte  de  favoriser  les 
commodités  nouvelles  de  la  civilisation  maté- 
rielle, de  menacer  les  œuvres  architecturales 
de  la  civilisation  passée. 


Une  première  exposition  d'artistes  indé- 
pendants doit  se  tenir  dans  quelques  mois  à 
Munich.  Ce  petit  événement  est  considérable 
si  l'on  songe  qu'en  Allemagne  l'orthodoxie 
artistique  est  puissante.  Il  a  paru  à  quelques 
artistes  qu'il  était  bon  de  s'inspirer  de  l'exem- 
ple donné  il  y  a  plus  de  vingt-cinq  années  par 
nos  Indépendants.  Le  nouveau  Salon  sera  donc 
sans  jury  :  il  s'est  débarrassé  de  cette  tutelle, 
espérant  trouver  dans  l'émulation  et  l'indé- 
pendance des  personnalités  des  raisons  nou- 
velles de  se  développer.  Les  cénacles  officiels 
ont  coutume  de  vivre  repliés  sur  eux-mêmes 
et  d'imposer  peu  à  peu  au  public  une  sorte 
de  direction.  Les  artistes  de  Munich  entre- 
prennent, au  contraire,  de  bannir  toute  con- 
vention; en  venant  prendre  chez  nous  le  goût 
et  l'exemple  des  libertés,  ils  suivent  une  tra- 
dition séculaire. 

Cepetidant,  à  l'heure  même  où  les  Indépen- 
dants de  Munich  prennent  cette  initiative, 
ceux  de  Paris  en  sont  encore  à  obtenir  sim- 
plement justice.  Ils  ont  demandé  depuis  long- 
temps, comme  tant  d'autres  expositions,  l'hos- 
pitalité du  Grand  Palais.  Elle  leur  a  été 
promise,  et  la  promesse  a  été  renouvelée  au 
cours  de  la  discussion  du  budget.  Espérons 
qu'elle  sera  tenue  cette  année. 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


NOUVELLES 

:ic**  L'assemblée  générale  de  la  Société  des 
Amis  du  Louvre  a  eu  lieu  le  27  janvier,  au 
Musée  des  Arts  décoratifs.  iL  Godillot,  tré- 
sorier, a  lu  un  rapport  sur  l'état  delà  Société; 
il  a  accusé  une  somme  de  50.000  fr.  comme 
rentrée  des  cotisations  annuelles.  Le  dévoué 
secrétaire  général,  M.  Raymond  Kœchlin,  a 
fait  connaître  que  le  chiffre  des  adhérents 
était  actuellement  de  3.000,  en  augmentation 
de  plus  de  300  sur  celui  de  l'année  dernière. 
M.  Paul  Vitry,  conservateur  adjoint  au  mu- 
sée du  Louvre,  a  donné  ensuite  lecture  d'une 
très  intéressante  étude  sur  Gourajod,  ancien 
conservateur  des  sculptures  au  Musée  du 
Louvre,  un  de  ceux  qui  ont  fait  le  plus  pour 
le  développement  de  ce  département. 

***  On  a  constaté  mardi  dernier  au  musée 
de  Cluny  qu'un  énergumène  avait  détérioré 
avec  uiïe  lame  très  tranchante  une  riche 
tapisserie  de  la  flu  du  xvi*  siècle  représentant 
La  Bataille  de  Jarnac,  placée  dans  la  salle  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  derrière  la  vitrine  où 
sont  renfermés  les  insignes  de  cet  ordre.  L'es- 
tafilade, qui  mesure  près  de  vingt  centimètres 
de  longueur,  coupe  la  partie  inférieure  de  la 
tapisserie. 

**«  L'administration  des  Beaux-Arls  vient 
d'acquérir  un  des  plus  beaux  édifices  du 
xvi°  siècle  que  possède  la  Bretagne  et  qui 
menaçait  ruine  :  le  château  de  Kerjean,  situé 
sur  le  territoire  de  Saint-Nougay  près  Mor- 
laix.  On  se  propose,  dès  qu'on  aura  procédé 
aux  réparations  les  plus  urgentes,  d'y  ins- 
taller un  musée  d'art  breton. 

***  La  Société  des  Amis  de  la  Bibliothèque 
de  la  Ville  do  Paris,  dont  nous  avons  annoncé 
dans  notre  dernier  numéro  la  constitution, 
vient  d'élire  son  bureau.  Il  est  ainsi  composé  : 
président,  M.  Paul  Ginisty  ;  vice-présidents, 
MM .  (  icorges  Hartmann  et  Maurice  Tourneux; 
secrétaire  général,  M.  Paul  Flobert  ;  secré- 
taire, M.  Emile  Le  Senne  ;  trésorier,  M. 
Pierre  Mahler. 

**♦  Le  musée  de  Chûlons-sur-Marne  vient 
de  s'enrichir  d'une  magnifique  pierre  tom- 
bale de  la  reine  Blauclie  de  Navarre,  comtesse 
de  Bric  et  de  Champagne,  et  mère  du  comte 
de  Champagne  Thibault  IV  le  cliansonnier. 
La  reine  y  est  représentée  en  relief,  gisante, 
de  grandeur  naturelle.  Les  inscriptions  rap- 
pellent la  fondation  du  monastère  d'Argen- 
solles,  de  l'ordre  de  CUeaux,  due  aux  libéra- 
lités de  la  reine  en  1222  Ce  monastère,  où  se 
serait  retirée  et  où  serait  décédée  Ja  reine,  se 
trouvait  sur  le  territoire  de  Moslins,  près 
d'Epernay  ;  c'est  là  que  l'on  découvrit  en  185i 
ce  rcmarcjuable  monument. 

***Lo  musée  de  Cosne  (Nièvre)  qui  possé- 
dait déjà  plusieurs  œuvres  du  statuaire  Baf- 
fier,  notamment  son  Michel  Servfl,  vient  de 
recevoir  de  l'artiste  le  buste  d'Angèlc,  un  joli 
type  de  Berrichonne. 


***  Une  trentaine  de  pièces  de  monnaie  en 
or  de  grande  valeur,  faisant  partie  des  collec- 
tions du  musée  de  Brest,  ont  été  volées  à 
deux  reprises  différentes,  après  effraction  des 
vitrines  dans  lesquelles  elles  étaient  exposées. 
M.  Terrène,  commissaire  de  police,  a  décou- 
vert l'auteur  du  vol,  ainsi  que  le  receleur. 
Plusieurs  pièces  ont  été  retrouvées. 

***  L'Académie  de  Màcon  a  décidé  l'orga- 
nisation pour  le  millénaire  de  Cluny,  d'un 
Congrès  d'archéologie,  d'histoire  et  d'art  re- 
ligieux, qui  tiendra  ses  assises  à  Cluny  même, 
les  10,  Il  et  12  septembre  1910. 

***  A  la  distinction  conférée  par  l'empereur 
d'Allemagne  à  M.  Bonnat  à  l'occasion  de 
l'exposition  d'art  français  à  Berlin  il  faut 
ajouter  celles  dont  ont  été  l'objet  deux  autres 
de  nos  compatriotes  :  M.  Gustave  Dreyfus, 
secrétaire  de  l'exposition,  et  M.  Metman, 
directeur  du  Musée  des  Arts  décoratifs,  déco- 
rés do  l'ordre  de  la  Couronne  de  2"^  classe. 

***  On  a  dérobé  au  musée  de  Berlin  un 
bas  relief  en  bronze  de  Schadow  représentant 
Frédéric  II  à  cheval.  L'œuvre  a  environ  qua- 
rante centimètres  de  hauteur  sur  trente  de 
largeur . 


Le  Budget  des  Beaux-Arts 


Parmi  les  questions  touchant  les  Beaux-Arts  et 
examinées  ces  dernières  semaines  au  Parlement, 
quelques-unes  ont  été  discutées  à  propos  du  budget 
de  l'Instruction  publique.  La  Chronique  a  signalé 
dans  son  propiis  de  la  semaine  dernière  les  paroles 
prononcées  en  faveur  des  Ecoles  d'AUiènes  et  do 
Piome.  Notons  en  outre  que  renseignement  du 
dessin  a  été  l'objet  de  plusieurs  discours  et  que 
l'application  de  la  réforme  va  être  poursuivie 
méthodiquement.  On  sait,  on  effet,  que  l'enseigne- 
ment géométrique  de  Guillaume  est  remplacé  par 
une  étude  plus  libre  des  formes  et  des  couleiu's, 
faisant  appel  à  l'initiative  et  à  la  curiosité  de 
l'enfant.  La  difficulté  est  de  former  rapidement  des 
maîtres  capables  de  donner  cet  enseignement  nou- 
veau, et  c'est  ce  que  le  gouvernement  a  promis. 

La  discussion  du  budget  des  Beaux-Arts  pro- 
prement dits  a  eu  lieu  durant  les  jours  où  l'inon- 
dation menaçait  Paris  ft  n'a  pu  avoir  grand  reten- 
tissement dans  le  public  trop  occupé  d'autre  chose. 
Il  s'y  est  prononcé  cependant  des  paroles  intéres- 
santes, soit  h  prupos  do  raretiitccture  moderne  et 
de  la  condamnation  du  Grand  Palais,  soit  à  propos 
du  théâtre,  qui,  eu  atttnilant  la  création  du  lliéàtre 
populaire,  devient  de  plus  en  plus  cher,  soit  à. 
propos  de  la  surélévation  des  immeubles  qm 
enlaidissent  certains  quartiers  et  menacent  l'har- 
monie des  avenues  et  dos  places. 

Les  deux  questions  les  plus  importantes  ont  été 
traitées  au  sujet  des  Musées  nationaux  et  du  Mont 
Saint-Michel.  L'administration  des  Beaux-Arts  a 
pris  le  parti  de  ne  plus  loger  les  directeurs  de  mu- 
sées dans  les  musées  mêmes,  et  elle  leur  a  fait  con- 
naître qu'ils  auniient  à  abandonner  prochainement 
les  locaux  actuellement  occupés.  Cette  mesure  géné- 
rale ne  s'impose  pas  partout  avec  la  mèrae  rigueur. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


43 


Il  y  a  des  logements  daugerouN.  ;  il  en  est  qui  le 
sont  moins.  Il  y  a  même  des  cas  où  la  prJsencedu 
conservateur  sur  les  lieux  est  nécessaire.  L'admi- 
nistration n'a  pas  fait  de  distinction  et  elle  alloue 
aux  conservateurs  délogés  des  crédits  qui  sont  une 
bien  faible  compensation  à  ce  brusque  changement 
de  situation.  On  a  laissé  plus  de  loisirs  au  ministère 
des  Colonies.  Il  est  possible  que  sur  ce  sujet  il  y 
ait  au  Sénat  une  discussion  nouvelle. 

Les  dangers  qui  menacent  le  Mont  Saint-Michel 
sont  trop  connus  de  nos  lecteurs  pour  que  nous 
ayons  à  les  rappeler  longuement.  Les  travaux 
accomplis  autour  du  Mont  fout  craindre  à  brève 
échéance  que,  la  mer  n'entourant  plus  la  vieille 
abbaye  de  tous  côtés,  le  site  ne  perde  tout  son 
caractère.  Cette  querelle  dure  depuis  plusieurs 
années.  Une  fois  de  plus  des  questions  précises 
ont  été  posées  au  gouvernement,  et  une  fois  de 
plus,  le  service  des  Beaux-Arts  et  le  service  des 
Travaux  publics  se  renvoyant  les  responsabilités 
et  esquivant  les  réponses,  il  n'y  a  eu  que  des  mots 
de  prononcés.  A  ce  point  de  vue,  la  déception  a 
été  très  inquiétante.  La  Chambre  a  bien  voté  une 
motion  invitant  le  gouvernement  à  prendre  des 
mesures  nécessaires,  mais  rien  ne  fait  prévoir  que 
ces  mesures  seront  prises  ni  qu'on  ait  envie  de  les 
jprendre. 


PETITES   EXPOSITIONS 

Estampes  japonaises,  G.vrdes  de  sabres 

Œuvres  de  Toulouse-Lautrec 

(Musée  des  Arts  décoratifs) 

Après  les  primitifs  de  l'estampe  japonaise  que 
•nous  montra  l'année  dernière  l'exposition  organisée 
au  Pavillon  de  Marsan,  voici,  cette  année,  quelques 
maîtres  qui  se  placent  entre^ceux  de  la  première  moi- 
tié et  ceux  de  la  fin  du  xviri*  siècle  (1).  Harunobu, 
peintre  du  déshabillé  féminin,  dessinateur  natura- 
listes des  formes  rondes  et  lisses,  des  membres  aux 
articulations  un  peu  épaisses  des  jeunes  J  iponaises. 
Les  colora'-ions  sont  sobres.  Moins  d'accessoires, 
moins  de  robes  couvertes  de  fleurs,  que  chez  les 
peintres  postérieurs.  Koriusai,  «  intimiste  »,  aussi 
laisse  à  ses  modèles  leurs  attitudes  familières, 
gracieuses  et  sans  la  coquetterie  d'Outamaro.Enfln, 
uneimportanie  série  d'acteurs  dessinés  parSunsho, 
Shungei,  Shunko  et  quelques  autres  achève  de  gar- 
nir les  murs  réservés  à  cette  e.xposilion.  Ne  sont- 
ils  pas  trop  garnis?  Superposer  trois  rangs  d'es- 
tampes, les  serrer  comme  les  tuiks  d'un  toit,  sur 
les  murs  de  cinq  ou  six  salles  auxquelles  l'ar- 
chitecte du  musée  a  refusé  la  grande  lumière, 
c'est  sacrifier  au  désir  d'être  complet  la  possi- 
bilité d'inilier  aux  beautés  de  l'art  japonais 
quelques-uns  de  ces  artisans  d'art  auquels  on  nous 
a  dit  que  l'Union  des  Arts  décoratifs  dédiait  son 
musée.  L'estampe  japonaise  n'est  bien  goûtée  que 
vue  isolément,  à  loisir,  au  lieu  qu'une  trop  grande 
réunion  de  ces  œuvres,  belles  par  leur  préciosité 
risque  de  lasser  vite. 

Pour  les  gardes  ae  sabres,  c'est  bien  pis.  Si  ad- 
mirablement composées  que  soient  les  collections 
prêtées,  et  entre  autres  celle  de  M.  Gonse,  le  ver- 
tige s'emparerait  bientôt  de  qui  voudrait  témérai- 

(1)  La  Gazette  des  Beaux-Arts  parlera  prochai- 
•nement  plus  en  détail  de  cette  exposition. 


rement  examiner  un  à  un  ces  ingénieux  bibelots. 
Aussi  estampes  et  gardes  de  sabres  no  sout-ils  ho- 
norés que  d'un  rapide  regard  par  les  belles  dames 
et  par  les  messieurs  élégants  qui  seuls,  ou  pres- 
que, franchissent  les  tourniquets  de  l'Union. 

Afin,  sans  doute,  do  réveiller  un  pou  la  curiosité  de 
ces  visiteurs  on  a  réuni  les  œuvres  dessinées,  pointes 
ou  gravées  de  Toulouse-Lautrec  jonc^rnant  les  spec- 
tacles :  scènes,  tréteaux,  pistes,  planchers.  Si  les 
rapports  qui  relient  Lautrec  à  l'art  japonais  ap- 
paraissent bien,  il  semble  qu'à  part  deux  panneaux 
peints  pour  la  baraque  foraine  de  la  Goulue,  les 
œuvres  de  Lautrec,  ces  peintures  de  mœurs,  ces 
notes  d'un  observateur  passionné,  d'un  porti'aitiste 
fou  de  caractère,  ne  soient  pas  à  leur  place  dans  un 
musée  d'art  appliqué.  Les  affiches,  au  contraire, 
dont  la  présence  était  si  justifiée,  ne  sont  là  que 
comme  des  accessoires,  et  la  collection  très  incom- 
plète de  ces  œuvres  destinées,  par  définition,  au 
grand  air  est  e.iposée. . .  sous  vitrine  1 

21  Eaus-fortes  de  Théophile  Chauvel 
(Galerie  Tooîh) 
Théophile  Chauvel,  dont  la  carrière  s'est  termi- 
née il  y  a  deux  mois  à  peine,  était  de  ceux  qui 
prouvaient  par  leurs  œuvres  que  la  gravure  de 
reproduction  avait  de  bonnes  raisons  de  lutter  con- 
tre les  procédés  mécaniques.  Il  s'était  spécialisé  dans 
l'interprétation  des  paysages  et  l'on  connaît  les 
belles  planches  qu'il  a  gravéss  d'après  Corot.  Il  a 
reproduit  aussi  des  œuvres  de  peintres  anglais 
contemporains,  de  ces  grands  paysages  qui  par- 
lent aux  imaginations  spleenétiques.  Son  métier 
était  savant  et  adroit  dans  le  détail.  Pourtant,  ses 
œuvres  ont  toujours  d^  l'effet  d'ensemble,  elles 
sont  lumineuses,  et  je  souhaiterais  que  l'on  plaçât, 
à  côté  de  ces  belles  épreuves,  des  héliogravures 
d'après  les  mêmes  originaux  pour  montrer  combien 
la  photographie  mérite  peu  les  honneurs  du  cadre 
qu'on  lui  accorde  trop  souvent. 

J.-F.    SCH.NERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  -29  Janvier 
Concours.  —  L'Académie  désigne  comme  sujets 
du  concours  Roux,  en  peinture  ;  «  Inondation  »  ; 
en  architecture  :  «  Un  château  au  centre  de  la 
France  ■■  ;  en  sculpture  :  un  bas-relief  do  50  cent, 
sur  40  sur  ce  sujet  «  Les  Nymphes  écoutant  les 
chants  d'Orphée  ». 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  12  janvier 

M.  Toutain  lit  une  notice  sur  la  vie  et  les  o?u- 
vresde  M.  Ulysse  Piobert,  son  prédécesseur,  inspec- 
teur général  des  bibliothèques  et  des  archives. 

M.  le  baron  de  Baye  signale  l'intérêt  do  diverses 
fibules  appartenant  à  une  collection  particulière 
de  Crimée  où  elles  ont  été  trouvées. 

M.  Adrien  Blanchet  communique  deux  curieuses 
empreintes  des  sceaux  qui  constituent  des  illustra- 
tions de  deux  poèmes  français  du  xiii'  siècle  qui  eu- 
rent une  grande  vognc. 


LA  CURONIQUE  DES  ARTS 


Séance  du  19  Janvier 

M.  le  comte  Durriou  commente  une  miniature 
conservoc  au  Musée  Britannique  clans  un  livre 
d'heures  ayant  appartenu  au  roi  René  (ms.Egerton 
1070(.  Cette  miniature,  qui  a  été  placée  dans  ce 
livre  en  1430  ou  li36,  représente,  avec  d'intéres- 
sants détails,  deux  des  édifices  les  plus  célèbres 
de  Jérusalem,  qui  sont  l'église  du  Saint-Sépulcro 
et  la  mosqui'e  d'Omar. 

M.  Desliouliores  étudie  le  plan  do  l'ancienne  ab- 
baye bénédictine  de  Déols  on  Borry. 

M.  Lauer  olïre  la  récente  étude  du  R.  P.  ICdouard 
d'Alencon,  arcliiviste  général  des  Frères  Mineurs 
Capucins,  consacrée  à  l'abbaye  de  Saint-Benoît,  au 
mont  Siibasio,  près  d'Assise,  et  suivie  des  annales 
de  ce  monastère. 

M.  Maurice  Roy  annonce  la  découverte,  faite 
par  lui,  d'un  marché  passé  en  lEôô  pour  fondre  en 
bronze  une  statue  que  devait  exécuter  Dominique 
Florentin;  cette  œuvre  était  vraisemblablement 
destinée  au  tombeau  du  cardinal  Jean  de  Lorraine, 
frère  du  duc  Claude  de  Guise. 

M.  Dimier  discute  le  système  admis  par  M.  E. 
Moreau-Nélaton  au  sujet  du  recueil  des  crayons 
du  seizième  siècle  de  Chantilly  :  il  refuse  d'y  voir 
une  collection  de  portraits  entièrement  faite  pour 
Catherine  de  Médicis  et  il  pense  que  cet  ensemble 
a  appartenu,  dès  sa  composition,  à  plusieurs  ama- 
teurs dilTércnts.  MM.  Lauer  et  Stein  présentent 
quelques  observations. 

Séance  du  20  janvier 

M.  L.  Dimier  communique  quelques  spécimens 
des  légendes,  dues  à  plusieurs  mains,  qui  accom- 
pagnent les  crayons  de  Chantilly,  pour  permettre 
do  contrôler  l'interprétation  donnée  par  lui,  à  la 
précédente  séance,  de  la  formation  de  cetie  collec- 
tion. 

M.  P.  Vitry  entretient  la  Société  de  plusieurs 
morceaux  de  sculpture  frani;aisc  qui  peuvent  dater 
de  la  fin  du  xv«  siècle  ou  du  début  du  xvi»  et  qui 
sent  entrés  tout  récemment  au  musée  du  Louvre, 
notamment  une  Annonciation  do  l'école  champe- 
noise, exécutée  vers  IdT\  un  Dieu  le  Père  bénis- 
sant provenant  des  environs  de  l.lhaumont  (Haute- 
Marne);  enfin  une  petito  Madone  avec  l'Enfant 
qui  paraît  avoir  été  exécutée  dans  l'est  de  la 
France  et  dont  le  style  témoigne  déjà  d'une 
iniluence  italianisante  assez  caractérisée. 

M.  H.  Stein  signale  uu  manuscrit,  exposé  en  1908 
au  Burlington  Club,  qui  appartint  à  l'atelier  ou  au 
pinceau  même  de  "  Maîtro  François  »  et  qu'il 
faut  ajouter  à  la  liste  des  manuscrits  déjà  connus 
de  ce  célèbre  enlumineur. 


CORRESPONDANCE   DE  MUNICH 


L\  nÉOUGAN'ISATION 
DE     l'   i<  AXGIENNE    PI.S'ACOTHliQUE  » 

.\ppelé,  comme  on  sait,  à  la  direction  générale 
des  musées  royaux  de  Bavière  par  le  prince-régent 
à  la  suite  de  l'injuste  traitement  dont  il  avait  été 
l'objet  à  Berlin  (1),  M.  Hugo  von  Tschudi  n'a  pas 
tardé  ii  faire  preuve  il  Munich  de  l'iieureuse  acti- 

(1)  V.  Chronique  des  Arts,  1908,  p.  108,  307  et  387 . 


vite  dont  avait  bénéficié,  sous  sa  direction,  la 
Xationalgaleriede  Berlin.  A  peine  entré  en  fonction 
au  mois  do  juillet  dernier,  il  a  porté  tout  d'abord 
ses  ell'orts  sur  la  réorganisation  de  l'Ancienne 
Pinacothèque. 

Trop  encombré  de  morceaux  secondaires  qui  en- 
travaient la  mise  en  meilleure  valeur  des  œuvres 
principales,  le  musée  a  été  d'abord  débarrassé 
(comme  F.  von  Reber  avait  tenté  de  le  faire  jadis  au 
profit  des  galeries  provinciales  qui  servent  de  suc- 
cursales à  la  Pinacothèque!  de  plusieurs  centaines 
de  ces  tableaux,  —  provisoirement  du  moins,  en  at- 
tendant que  soient  construites  les  annexes  destinées 
à  agrandir  la  galerie.  Cet  allégement  a  permis  de 
mettre  plus  d'air  autour  dos  autres  toiles,  d'en 
placer  un  certain  nombre  dans  un  meilleur  éclai- 
rage ou  plus  à  la  portée  du  regard,  d'y  intercaler 
des  œuvres  saillantes  reprises  à  des  galeries 
provinciales,  —  qu'on  dédommagera  d'ailleurs  de 
ces  retraits  par  des  pièces  appartenant  à  l'histoire 
ou  aux  écoles  d'art  locales  —  réalisant  ainsi  le  pro- 
jet formé  par  le  roi  Louis  I"  de  ftire  de  la  Pina- 
cothèque de  Munich  une  collection  nationale  peuplée 
d'œuvres  d'un  intérêt  général  et  d'une  valeur  ex- 
ceptionnelle. 

Surtout  l'on  s'est  attaché,  dans  cette  nouvelle 
présentation,  à  mettre  les  œuvres  le  mieux  possi- 
ble en  valeur,  et  l'on  s'est  mémo  efi'orcé  d'aider  à 
ce  résultat  par  des  fonds  appropriés  :  les  Primitifs 
allemands  et  néerlandais  se  détachent,  par  exem- 
ple, sur  des  tentures  blanches  ;  les  Vénitiens  et  les 
van  Dyck  sur  un  fond  vert;  les  Espagnols  et  les 
Français  sur  un  fond  gris  vcrdâtrc  ;  la  giande 
salle  des  Rubens,  ainsi  que  celles  des  Primi- 
tifs italiens  et  des  Italiens  de  la  décadence  ont 
conservé  leurs  tentures  rouges.  Dans  les  petits 
«  cabinets  »  dominent  les  fonds  lumineux  :  vert 
pour  Rembrandt  et  les  autres  Hollandais,  jaune 
clair  pour  les  Anglais,  gris  clair  pour  les  Fran- 
çais, etc.  La  distribution  des  Rubens  a  été  modi- 
fiée :  la  grande  salle  ne  contient  plus  que  ses 
œuvres  les  plus  importantes  comme  dimensions  ; 
les  autres,  qui  étaient  un  peu  écrasées  par  leuis 
colossales  voisines,  ont  été  accrochées  dai  s  la  pe- 
tite salle,  divisée  par  des  cloisons  en  trois  parties, 
où  plusieur.s  de  ces  toiles  apparaissent  sous  un 
jour  tout  nouveau  (telle  la  Promenade  au  Jardin} 
et  où  l'on  a  plaisir  aussi  à  trouver  les  esquisses 
pour  le  cycle  de  Mario  de  Médicis  du  Louvre 
et  à  pouvoir  admirer  au  dos  du  Petil  Jugement 
(fcfv.ier  le  paysage  qui  l'orne.  Les  salles  française 
et  espagnole  —  la  première  avec  la  remise  en  lu- 
mière do  plusieurs  beaux  portraits  :  Le  Prii.ce  élec- 
teur Charles-Philippe  du  Palatinat  par  Gou- 
dreaux.  Le  Prince-électeur  Maximilien-En.manuel 
de  Bavière  par  Joseph  Vivien,  auteur  également 
do  sa  propre  effigie  et  d'un  Pcrirait  du  duc  de 
Villars,  venus  du  Musée  national  do  Munich  eu 
même  temps  qu'un  Portrait  du  comte  palatin 
de  Xu  eibriiclcen-liirkcnfctd  par  Tocqué;  la  seconde 
avec  un  portrait  du  au  Cireco,  qui  constitue  la  prin- 
cipale des  acquisitioi. s  récentes  do  la  Pinaculhèque 
—  produisent  un  superbe  elTot.  Par  contre,  dans  les 
salles  allemandes,  on  a  critiqué  généralement  la 
disjonction  des  doux  célèbres  panneaux  de  Dûier  : 
Les  Quatre  Apôtres,  placés  de  chaque  côté  d'une 
jiorte  cl  qu'on  voudrait  revoir  réunis  au  contre  d'un 
panneau,  comme  l'œuvre  culminante  du  maître. 

Tels  sont  les  principaux  aspects  de  la  physiono- 
mio    nouvelle   qu'olïre    la   Pinacothèque.  Citons 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


maintenant  quelques-uns  des  tableaux  qui  sont 
venus  l'enricliir  :  de  la  galerie  de  Schleissheini,  un 
Christ  homme  do  douleurs  de  Ilans  Multscher  ;  la 
magnifique  Crucifixion  de  Granach  (d.^  KiOli)  autre- 
fois attribuée  à  Grûnewald;  Saint  Jnnchim  et  sainte 
Anna  do  Wolf  Traut;  un  Saint  Erasme  et  un 
Saint  Xicotas  de  Burgkmair,  qui  constituaient,  avec 
deux  autres  peintures,  reprises  à  la  galerie  de 
Burghausen,  les  rolfts  du  Saint  Jean  à  Vatlimos 
drjà  à  la  Pinacothèque  ;  trois  natures  morics  de  Jan 
Fyt  ;  AIngnil  devant  David,  de  Eec];hout  ;  un  Cni- 
cifiemoit  et  une  suite  de  huit  tableaux  ayant  Irait 
à  l'histoire  dos  Gonzague  de  Tintoret  ;  le  Portrait 
équestre  dit  duc  d'Olicarez ,  attribué  jadis  à 
Velazquez  et  maintenant  à  del  Mazo  ;  une  Femme 
nue  sur  un  sofa  de  Bouclier  ;  Ruines  d'un  temple 
romain  de  Hiibert  Robert  ;  Vue  de  côte  de  ilor- 
tand  ;  —  du  musée  d'Augsbourg  la  délicieuse  na- 
ture morte  Les  G'intelets,  de  Jacopo  de' Barbarj, 
bien  connue  des  visiteurs  de  cette  galerie  (1);  le  Por- 
trait de  f'einme  attribué  à  Léonard  ;  Le  Christ  chez 
Marthe  et  Marie,  du  Tintoret  ;  La  Madone  stir  un 
trône  aveu  des  saints,  de  Bassano  ;  Le  Joueur  de 
f/uitare,  de  J.  S.  von  Calcar  ;  La  Vierge  avec  l'En- 
fant et  saint  Bruno,  du  Parmesan  ;  —  de  la  gale- 
rie d'Erlangen,  t'T  Parente  de  la  l'ierr/e, intéressant 
tableau,  malheureusement  très  repeint,  attribué  à 
Durer;  un  petit  Pat/sage  de  /'octY  de  Paibens  ;  — 
du  Musée  national  de  Munich,  les  portraits  de 
Vivien  et  de  ïocqué  cités  plus  haut.  A  ces  reprises 
s'ajoutent  quelques  acquisitions  récentes  particu- 
lièremeut  heureuses  :  une  Xafire  morte  do  Goya 
et  le  porirait  du  Grcco  dont  nous  parlons  plus 
haut,  réplique  originale  du  fameux  Espolio  de  la 
catliédrale  de  Tolède  ;  puis  le  panneau  central, 
provenant  de  la  collection  du  prof.  J.  Sepp,  d'un 
triptyque  tyrolien  de  l'école  f'e  Michel  Paclier 
dont  le  musée  possédait  déjà  les  vo'ets  ;  un  Por- 
trait de  femme  français  du  commencement  du 
xvi°  siècle;  un  Guardi  :  Concert  datis  un  couvent 
de  femmes  à  ^'eni^e.  et  un  Portrait  d'homme  de 
Gainsborough. 

Il  y  agirait  enfin  à  mentionner,  pour  achever  la 
revue  de  ces  transformations,  nombre  do  change- 
ments d'attributions  dans  le  groupe  des  œuvres 
d'auteurs  inconnus.  Notons  seulement  que  le  tableau 
des  Saints  ermites  Antoine  et  Paul  (u"  13i  du  cata- 
logue), jadis  regardé  comme  une  œuvre  néerlan- 
daise des  environs  de  1-')00,  est  maintenant  désigné, 
avec  un  point  d'interrogation,  comme  français. 

M. 


CORRESPONDANCE     D'ITALIE 


BOME   ET  h\    «  NIOBIDE  » 
DE    LA    B.\NQUE    COMMERCIALE 

Un  fait  récent  nous  montre  avec  une  clarté  sin- 
gulière l'état  d'esprit  des  Piomains  :  Il  y  a  peu 
d'années,  la  Banque  Commerciale  ayant  acheté  des 
terrains  sur  l'emplacement  des  anciens  jardins  de 
Sallusle,  lit  jeter  les  fondations  d'une  maison  de 
rapport  :  les  ouvriers  mirent  au  jour  une  très  belle 
statue  de  Xiobide.  Elle  fut  transportée  à  la  suc- 
cursale romaine  de  la  Banque,  au  palais  Doria,  via 
del  Ple])''scito.  Au  milieu  do  janvier,  on  apprit  que 

(1)  V.  (jazetle  des  Beaux-Arts,  1878,  t.  I,  p.  125. 


la  Banque  Commerciale  avait  résolu  d'envoyer  la 
statue  à  Milan  pour  orner  1^  nouveau  palais  cen- 
tral qu'elle  vient  de  s'édifier  place  de  la  Scala.  Un 
matin,  les  journaux  annoncèrent  que  la  Xiohide 
avait  quitté  Rime  par  wagon  spécial  accroché  au 
rapide  du  soir. 

M.  Mazza  exprima  au  Conseil  communal  son  re- 
gret et  les  journaux  s'excliimèrent  :  N'est-ce  pas 
assez  du  palais  p'arnèso  dont  on  veut  dépouiller 
l'Italie?  Les  Milanais  vont-ils  enlever  à  Rome  ses 
chefs-d'ccuvre?  Il  y  a  tout  de  même  une  dilTin'ence: 
les  Français  n'ont  point  l'intenlion  de  numéroter 
les  pierres  du  palais  Farnèse,  comme  ont  fait  les 
Romains  du  petit  Palais  de  Venise,  pour  le  trans- 
porter ailleurs.  Tmijours  est-il  que  Rome  prétend 
recouvrer  sa  Niobide.  On  vit  entrer  en  scène  un 
certain  M.Francesco  di  Carlo  qui.  en  octobre  1908, 
avait  intenté  un  procès  à  la  Banque  Commerciale, 
demandant,  en  sa  qualité  d'invenleur,  la  part  de  la 
valeur  de  la  statue  que  lui  reconnaît  l'article  1875 
du  Code  civil.  Le  procès  dormait;  on  vient  de  le 
réveiller.  Ce  qui  en  fait  l'intérêt,  ce  sont  les  con- 
clusions prises  aussitôt  par  le  tribunal  :  il  nomme 
séquestre  M.  Nathan,  syndic  de  Rome,  qui  sera 
chargé  de  garder  la  statue,  et  cela  au  musée  du 
Capitole.  On  voit  toutes  les  espérances  qu'une  telle 
collocation  peut  faire  naître.  La  Banque  a  fait  op- 
position. D'autre  part,  le  professeur  Filomusi- 
Guelfl  invoque  cet  argument  :  "  En  vertu  de  l'art.  12 
de  la  loi  de  1909,  les  objets  d'arl  ne  peuvent  être 
déplacés  sans  autorisation  du  ministre  de  l'Ins- 
truction publique.  "  Or,  il  n'y  eut  aucune  per- 
mission. 

Les  motifs  qui  déterminent  les  Romains  à  agir 
sont  évidents  :  c'est  d'abord  le  regret  —  très  légi- 
time en  soi,  mais  contestable  en  son  expression 
actuelle,  —  de  perdre  une  œuvre  d'art  ;  c'est  en- 
suite le  désir  de  ne  la  voir  point  posséder  par  les 
Milanais.  Le  professeur  Filomusi-Guelfl  invoque 
encore  l'article  4  de  la  même  loi  do  19G',l,  qui  donne 
au  ministre  de  l'Instruclion  «  pou%oir  de  veiller  à 
l'intégiilé  et  à  la  sûreté  d'un  objet  d'art  en  le  fai- 
sant transporter  dans  des  instituls  publics  ». 
Comme  l'arrêté  du  jugement  émet  l'hypothèse  — 
toute  gratuite  d'ailleurs  et  désobligeante  —  d'une 
vente  possible  à  l'étranger,  la  conclusion  est  sim- 
ple. Le  syndic  Nathan  est  chargé  de  garder  la 
Niobide  àaas  un  musée  de  la  ville,  et  c'est  pourquoi 
il  adîclaré  au  Conseil  municipal  du  'i'^  janvier 
»  qu'il  emploierait  les  moyens  nécessaires  pour 
que  la  précieuse  œuvre  d'art  soit  conservée  à 
Rome  «.  On  voit  que  le  fait  do  confier  la  Mobidc 
au  syndic  et  dans  un  musée  municipal  montre 
bien  que  la  question  est  toute  romaine  ;  mais  ce 
jugement  peut  en  même  temps  inquiéter  les  pro- 
priétaires d'objets  d'art  :  il  n'y  a  aucune  raison 
pour  que  I  Etat  italien  no  confisque  pas  les  œuvres 
appartenant  à  des  parliculiers,  on  arguant  de  cet 
article'!!  et  de  la  possibilité  d'une  ven'o  clandestine 
^  assez  difficile  en  l'espèce  par  la  niasse  de  la 
statue,  qui  nécessila  un  wagon  spécial. 

La  question  devenant  question  d'amour-propre 
municipal,  on  devine  les  sentimenls  nourris  à 
l'égard  dos  Milanais  :  la  Banque  Commerciale 
veut  installer  son  chef-d'œuvre  chez  elle  ;  or, 
«  parmi  les  visileurs  de  cet  établissement  de  crédit, 
lequel  se  souciera  de  la  présence  d'une  Niobide?  »  ; 
il  est  défendu  aux  commerçants  milanais  d'avoir  le 
goût  des  arts.  Seuls  ceux  de  Rome  qui  —  tout  en 
montrant  patie  blanche  à  l'huissier  — al'aioiit  visiter 


4U 


i.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


la  ^'iobide  en  son  petit  Salon,  étaient  doués  de  cette 
culture  innée  à  tout  Romain.  Le  sénateur  Luca 
Bellraini,  acluellement  chargé  par  la  Banque  de 
la  garde  de  la  slalue  au  Gastel'o  de  Milan  —  éta- 
blissement public  —  a  protesté  dans  le  Carrière 
délia  Sera  et  a  accusé  les  Romains  de  campani- 
lismo,  d'esprit  de  clocher.  Ceux-ci  ont  répondu  en 
termes  amers  et  les  récriminations  se  sont  multi- 
pliées :  «  Nous  ne  pouvons  cependant  pas  nous 
laisser  dépouiller  de  nos  chefs-d'œuvre  I  »  Mais, 
pas  plus  que  l'Etal  italien  ne  prétend  acheter  le 
palais  Farnè.se  à  ses  propriétaires  qui  voudraient 
le  vendre,  jias  plus  il  ne  fait  do  proposition  d'acliat 
à  la  Banque  Commerciale  qui  désire  garder  sa 
statue  ;  mais,  dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  il 
n'admet  pas  que  ces  propriétés  privées  passent  à 
la  France  ou  ù  Milan,  et  c'est  pourquoi  l'Etat  in- 
voque un  rescrit  pontifical  et,  par  autorité  de  jus- 
tice, charge  le  syndic  de  garder  la  Niobide.  Le  tait 
eu  lui-même  est  peu  de  chose,  mais  il  aide  à  com- 
prendre poui'qiioi  1  Italie  désire  voir  attribuer  à 
l'Etat  des  droits  chaque  jour  plus  étendus  sur  les 
œuvres  d'art. 

L.  H. 

P.-S.  —  Le  syndic  Xathan  s'est  rendu  à  Milan 
ces  jours  derniers,  accompagné  de  M.  Podrocca, 
qui  voulut  bien  éclairerles  journaux  sur  les  causes 
de  leur  mission  :  «  La  Bampie  Commerciale  »,  dit-il, 
'•  n'ofTro  aucune  garantie  pour  la  conservation  de  la 
statue;  n'est-elle  pas  constituée  avec  des  fonds 
étrangers?  Ne  peut-elle  pas,  dos  lors,  susciter  un 
acquéreur  fictif  et  forcer  l'Etat,  qui  ne  voudrait 
pas  consentir  au  départ  d'une  telle  ojuvre,  à  la 
payer  un  prix  énorme?  »  C'est  parfaitement  clair  : 
un  tribunal  peut  donc  prendre  un  arrêté  pour 
conjurer  une  simple  possibilité.  Les  Milanais  se 
sont  indignés,  et  quand  M.  Nathan  s'est  présenté 
au  cli;'ileau  Sforza,  il  fat  accueilli  par  des  boules 
de  neige  et  les  cris  de  :  «  A  bas  Rome!  »  Le  séna- 
teur Bcltrami  refusa  de  livrer  la  statue,  déclarant 
le  séquestre  illégal;  le  même  jour  fut  prononcée  la 
sentence  du  tribunal  de  Milan  sur  U  demande  de 
levée  de  séquestre  faite  par  la  Banque  Commer- 
ciale. Le  tribunal  milanais,  pour  concilier  les 
plaideurs,  déclare,  d'une  part,  le  séquestre  légal, 
mais  ajoute  spirituellement  que  sa  seule  fin  étant 
de  mettre  la  statue  en  sùrelé,  il  y  a  lieu  de  la 
laisser  au  château  Sforza  aux  soins  du  sénateur 
Beltrami. 

M.  Nathan  prétend  avoir  sa  revanche,  et  voici 
que  l'on  annonce  que  la  commune  de  Rome  assigne 
la  Banque  Commerciale  non  plus  seulement  en 
qualité  de  séquestre,  mais  pour  défendre  des 
droit»  qu'elle  vient  de  se  découvrir  à  la  propriété 
de  la  Niobide.  Le  14  juin  190i;,  le  ministère  de 
l'Instruction  publique  ne  fut  avisé  de  la  découverte 
de  la  .statue  qu'après  son  transport  dans  un  villino 
voisin.  Or,  d'apiès  quatre  ouvriers,  la  Niobide  ne 
se  trouvait  point  dans  le  terrain  de  la  Banque 
Commerciale,  mais  au  fond  d'une  niche  on  retrait 
sous  la  Piazza  Sallustiana,  donc  sous  un  sol  com- 
munal. Les  journaux  ro.nains  qui  s'indignaient 
justement  du  violent  accueil  réservé  à  M.  Nathan 
chantent  maintenant  victoire.  Le  Mcssagcro  con- 
sacre à  la  question  toute  sa  page  do  têle;  le  Conseil 
municipal  félicite  son  syndic  de  sa  belli  conduite 
et  M.  Natlian,  honni  il  y  a  ijuinze  jours  pa"'  les 
artistes,  fait  aujourd'hui  figure  de  défenseur  des 
arts. 

L.  IL 


REVUE  DES  REVUES 

0  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (janvier). 
—  Souveautt^s  sur  le  gothique  :  Sous  ce  titre, 
M.  Aboi  Fabre  résume  excellemment  diverses 
contributions  récentes  à  l'histoire  de  l'art  ogival. 
En  premier  lieu,  les  origines  anglaises  du  gothi- 
que flamboyant,  considéré  jusqu'à  ces  temps  der- 
niers comme  une  évolution  de  notre  gothique  dont 
il  serait  la  dernière  forme,  la  plus  brillante,  et 
qui,  en  réalité,  est  un  style  anglais  né  au  xiii'  siè- 
cle, que  la  France  a  emprunté  à  l'Angleterre  à  la 
fin  du  xiv°  siècle,  et  qui  ne  se  rattache  pas  direc- 
tement à  notre  gothique;  M.  Abel  Fabre  résume 
les  controverses  récentes  qui  se  sont  élevées  h  ce 
sujet.  —  Une  deuxième  question,  sur  laquelle,  par 
contre,  l'accord  est  parfait  aujourd'hui,  esl  celle 
de  l'inclinaison  du  chevet  de  certaines  églises, 
anomalie  où  l'on  voyait  jadis  une  intention  sym- 
bolique, et  qui  n'est  en  réalité  que  la  conséquence 
involontaire  des  conditions  où  travaillaient  les 
architectes  du  Moyen  âge  et  de  l'imperfection  de 
leurs  procédés  pour  raccorder  les  constructions 
successives  de  vastes  édifices  dont  les  diverses 
parties  n'étaient  jamais  implantées  d'un  même 
coup.  —  Une  troisième  discussinn  a  porté  récem- 
ment sur  l'évasement  des  piles  de  certaines  nefs 
gothiques,  où  un  archéologue,  M.  Goodvoar,  a  voulu 
voir  un  raffinement  des  architectes  destiné  à  cor- 
riger l'effet  d'une  déformation  visuelle,  et  qui  ré- 
pond au  procédé  des  Grecs  renflant  leurs  colonnes 
(comme  au  Parthénon)  et  courbant  leurs  archi- 
traves; la  vérité  est,  malheureussmen',  que  cetéva- 
sement  vertical  des  nefs  n'est  dû  qu'à  un  jeu  de 
la  maçonnerie  sous  une  pression  des  voûtes  qui  a 
fait  fléchir  les  murs;  ces  traces  de  tassement  et 
de  fléchissement  ont  été  constatées  notamment  à 
Amiens. 


0  L'Occident  (octobre  1909)  —  Sous  le  titre  Un 
Pythafjore  français  :  Lacuria,  M.  Joseph  Serre 
publie  une  intéressante  étude  sur  cet  esthéticien 
aux  vues  originales  et  profondes,  dont  M.  Félix 
Thiollicr  retraça  naguère,  dans  la  même  revue,  la 
pittoresque  silhouette. 


La  Grande  Revue  (25  janvier).  —  Introduction 
à  l'histoire  de  l  art,  par  M.  Elie  Fauro. 


Il  Mercure  de  Franoî  (l"  février).  —  Le 
peintro  Emile  Bernard  publie  sur  Le&  Palettes  de 
Delacroix  et  sa  rechcrc/10  de  l'absolu  du  coloris 
une  ioléressante  étude  cui  sont  mis  en  lumière 
les  elTorts  constants  de  Delacroix  pour  retrouver 
les  mi'lhodes  et  les  procédés  de  la  grande  tradition 
en  peinture  et  où  il  ex]iose,  d'après  Andrieu,  les 
compositions  successives  —  au  nombre  de  neuf  — 
des  palettes  de  Delacroix  depuis  son  entrée  à 
l'atelier  de  Guérin  jusqu'à  l'exécution  de  la  chapelle 
des  Saints-.\nges  à  Saint-Sulpice,  et  dont  la  plus 
pai-faite  semble  à  M.  Emile  Bernard  être  la  palette 
du  plafond  d'Apollon  au  Louvre.  Mais  Dclacroi.\  ne 
se  contenta  pas  de  retrouver  et  do  tracer  les  lois  du 
coloris  :  ce  n'était  pour  lui  <■  qu'une  partie  de  l'art 
et  sa  plus  petite  •>;  il  les  mit  au  service  do  son 
imagination  et  de  son  esprit,  demandant  aux  maîtres 
la  certitude  et  le  fil  conducteur.    «  C'est  ainsi  qu'il 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


devint  notre  plus  grand  peintre  français.  Son 
œuvre,  d'une  beauté  et  d'une  force  qui  ne  sont  pas 
assez  estimées,  est  une  des  plus  utiles  aux  peintres; 
elle  est  le  pont,  jeté  sur  trois  siècles,  qui  nous 
conduit  à  la  Renaissance,  dans  le  foyer  même  où 
resplendit  la  flamme  de  tout  génie.  » 


BIBLI0GRAPHI2 


Ernest  Reyer,  par  Adolphe  Juluên.  Paris,  H. 
Laurcns.  Un  vol.  in-I6,  av.  là  planches  (Coll. 
des  Musicietis  célèbres). 

Il  appartenait  à  M.  Adolphe  Jullien,  qu'une 
amitié  de  près  do  quarante  ans  unissait  à  Reyer 
et  qui  lui  a  succédé  depuis  longtemps  comme  cri- 
tique au  Journal  des  Débats,  de  nous  donner  cette 
biographie  de  l'illustre  auteur  de  Sigurd  et  do 
Salammbô:  très  renseigné  sur  la  jeunesse  et  les 
débuis  de  Reyer  par  de  proches  parents  qui  ne 
l'avaient  jamais  perdu  de  vue,  l'ayant  lui  mémo 
suivi  pendant  une  longue  partie  de  son  existence, 
l'ayant  vu  languir  pendaiit  les  années  d'attente  et 
triompher  sur  le  tard,  il  n'a  eu  en  quelque  sorte 
qu'à  se  souvenir,  pour  retracer  celte  belle  carrière 
d'arliste  et  dessiner  le  portrait  le  plus  exact  d'un 
maître  chez  qui  la  conscience  et  la  fermeté  de 
principes,  allaient  de  pair  avec  la  puissance  et  la 
richesse  de  l'inspiration.  Précieux  souvenirs  per- 
sonnels et  recherches  minutieuses  se  combinent, 
dans  cette  remarquable  étude,  pour  faire  revivre 
l'homme  dans  l'intimité  par  ses  piquantes  saillies, 
le  critique  par  ses  feuilletons,  le  compositeur, 
enfin,  par  les  magistrales  créations  qui  l'ont  placé 
au  premier  rang  de  l'école  française. 

Douze  planches,  contenant  dix-neuf  illustrations 
des  plus  curieuses  —  portraits,  reproductions  de 
décors,  couvertures  lithographiées  de  partitions, 
caricatures,  etc.  -  accompagnent  ce  nouveau  volume 
de  l'intéressante  et  déjà  riche  collection  des  Musi- 
ciens célèbres,  et  en  font  un  livre  aussi  attrayant 
à  regarder  qu'à  lire. 


Luigi  Gali.abi.  —  Storia  dell'  arte  contempo- 
ranea  italiana.  Rome,  Loescher.  Un  vol.  iu-<S, 
446  pages. 

Ce  livre  groupe,  en  trois  parties,  des  renseigne- 
ments essentiels  et  concis  sur  les  sculpteurs,  les 
architectes  et  les  peintres  italiens  du  dix-neuvième 
siècle.  M.  Callari  y  suit  l'évolution  de  la  statuaire 
depuis  Ganova  ;  il  décrit  les  variations  subies  pai' 
la  peinture,  selon  les  influences  tour  à  tour  pré- 
dominantes des  académistes,  des  romantiques,  des 
préraphaélites  et  même  dos  impressionnistes.  Ce 
qui  est  particulier  et  i-emarquable,  c'est  que  l'au- 
teur ne  se  borne  pas  à  étudier  les  manifestations 
d'art  de  son  pays;  ou,  plus  exactement,  il  se 
trouve  à  tout  instant  amené  à  parler  de  ce  qui 
s'est  passé  hors  des  frontières  de  l'Ilalie.  C'est 
pour  M.  Callari  l'occasion  de  se  montrer  très  au 
fait  de  l'histoire  des  écoles  d'Europe  et  notamment 
de  l'école  française.  Ni  l'architecture,  ni  l'estampe, 
ni  la  caricature,  ni  les  arts  appliqués  ne  sont 
exclus  de  son  examen  impartial.  Un  index  copieux 
de  noms  cités  facilite  les  recherches  et  rend  la 
consultation   de  l'ouvrage  de  M.  Callari  facile  à 


tous  ceux  qui  s'intéressent   à   l'évolution    de  l'art 
moderne. 

S. 


NECROLOGIE 


On  nous  annonce  la  mort  de  M.  Gustave  Kau- 
lin,  architecte,  chef  d'atelier  à  l'École  nationale  des 
Beaux-Arts,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur, 
décédé  cette  semaine  à  l'âge  de  soixante -treize  ans. 

Élève  de  Quesnel,'  il  avait  fait  des  études  très 
brillantes  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts.  Il  avait  en- 
suite collaboré,  avec  les  maîtres  de  l'architecture, 
à  la  construction  des  grands  édifices  parisiens,  le 
Trocadéro,  notamment,  et  l'Opéra.  A  l'Exposition 
de  1889  il  avait  été  chargé  de  la  construction  du 
palais  des  Produits  alimentaires,  et,  à  celle  de 
1900,  de  la  gi-ande  Salle  des  Fêtes.  On  lui  avait 
confié  en  outre,  comme  arclrt'v-tn  dinn'sniTi,  la 
restauration  des  cathédrales  d  Angers  el  du  Mans. 

Il  prit  pendant  de  longues  années  une  part  ac- 
tive aux  travaux  du  comité  de  la  Société  des  Ar- 
tistes français. 

Nous  enregibtrons  avec  un  vif  regret  la  mort, 
survenue  subitement  le  29  janvier,  à  Grasse,  du 
l'omancicr  et  critique  Edouard  Rod,  originaire  do 
Nyon  (lac  Léman),  où  il  était  né  en  18Ô7.  Il  avait 
publié  dans  notre  Ga::ettc  des  Beaux-Arts,  en  1904, 
une  étude  sur  le  sculpteur  italien  Bistolii  et,  en 
1905,  d'intéressants  Souvenirs  sur  le  château  de 
Coppet. 

Le  3  janvier  est  mort  à  Neuilly,  près  Paris,  âgé 
seulement  de  trente-sept  ans,  le  paysagiste  autri- 
chien Rudolf  Gluittner,  dont  les  tableaux  avaient 
été  remarqués  aux  dernières  expo-itions  do  la 
Société  des  Artistes  français.  Né  en  1873  à  Trop- 
pau,  et  fils  d'un  riche  fabricant  de  draps,  il  avait 
d'abord  débuté  dans  l'industrie,  mais  ensuite 
s'était,  en  dépit  de  vives  oppositions,  tourné  vers 
l'art.  Après  avoir  étudié  à  l'Académie  des  Beaux- 
Arts  de  Vienne,  il  acheva  son  éducation  à  Paris, 
où  il  subit  surtout  l'influence  de  nos  impression- 
nistes. Ses  œuvres  décèlent  d'ailleurs  plusieurs 
manières,  mais  toujours  se  distinguent  par  des 
qualités  d'observation  et  de  sentiment.  Il  avait 
obtenu  une  mention  honorable  au  Salon  de  1907. 


A  Zurich  est  mort  l'ancien  architecte  en  chef  de 
cette  ville,  Arnold  Leopold  Gottfried  Geiser, 
né  à  Biel  le  27  février  1814.  La  ville  de  Zurich  lui 
doit  la  plus  grande  part  de  son  développement 
actuel.  Il  laisse  aussi  des  ouvrages  de  valeur  sur 
l'architecture  :  La  Maison  rustique  en  Suisse.,  et 
Les  Edifices  de  la  Suisse. 

Le  peintre  Heinrich  Aschenbroich  est  mort 
à  Dûsseldorf,  le  26  décembre  dernier,  i.  l'âge  de 
soixante-dix  ans.  Il  s'était  consacré  à  la  peinture 
de  genre  historique  et  religieuse,  et  était  aussi 
connu  comme  restaurateur  de  tableaux. 

On  annonce  également  la  mort  à  Munich,  le 
29  décembre  dernier,  du  peintre  de  portraits  et  de 


43 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITE 


paysages  Joseph  Eduird  Sauer.  Il  était  ;igé   de 
quarante-deux  aus. 

A  Munich  aussi  est  mort,  le  13  janvier,  le  peintre 
et  professeur  Paul  Hoecker,  un  des  fondateurs 
de  la  Sécession  de  Munich,  et  qui  enseigna  à 
l'Académie  des  Beaux-Arts  de  cette  ville.  Il  était 
né  en  l*5i  à  Oberlang-'nau  (Silésie").  Il  a  formé  de 
nombreux  élèves,  tous  très  modernes  d'inspiration 
et  de  facture,  tels  que  A.  Jank,  Miiazer,  \V.  Guorgi, 
Léo  Putz,  Eichler,  etc. 

A  Copenhague  est  mort,  à  l'âge  de  quatre-vinst- 
sept  ans,  le  peintre  Johann  Frederik  Nikolai 
'Vermshren.  Il  était  né  en  18-J3,  dans  l'ile  de 
Seeland.  Il  se  consacra  surtout  à  la  peinture  des 
mœurs  populaires  et  de  la  nature  danoises.  En 
1873,  il  avait  été  nommé  professeur  à  l'Académie 
de  Copenhague. 

On  annonce  également  la  mort,  en  Connecticul, 
d'un  des  artistes  américains  les  plus  connus  :  le 
peintre  paysagiste  et  sculpteur,  Frei  Remington. 


Il  faut  encore  ajouter  à  ces  noms  celui  du  peintre 
Michèle  Gordiglani,  dont  nous  apprenons  seule- 
ment aujourd'hui  la  mort,  survenue  le  7  octobre 
dernier  à  Florence,  où  il  était  né  en  1830.  Fils  du 
musicien  Luigi  Gordiglani,  il  obtint  de  vifs  succès 
avec  ses  portraits  du  roi  Victor-Emmanuel  II,  du 
comte  de  Gavour,  de  la  princesse,  plus  tard  reine, 
Marguerite  de  Savoie,  do  la  reine  Victoria,  du 
prince  de  Galles  et  autres  membres  de  la  famille 
royale  d'Angleterre. 


HOUVZMENT  LES  ARTS 

Estampes  anciennes  et  modernes 

Vente  faits  à  l'hotol  Drouot,  salle  10,  le  1"  février, 
par  M*  André  Desvuuues  et  M.  Loys  Delteil. 

Durer  (Alb.).  —  51.  Alam  et  Eve  (1"  état)  :  175. 

—  5'3.  La  Sainte  Famille  au  papillon  (épreuve  sur 
papier  au  P  gothique)  :  175.  —  55.  L'Effet  de  la 
jalousie  ;  170.  —  56.  La  Mélancolie  :  270.  —  57. 
Le  Gioipo  des  quatre  femmes  nues  :  350.  —  58. 
L'Oisiveté  ou  le  Songe  :  400.  —  59.  La  Justice  : 
175.  _  eo.  Le  Paysan  et  sa  femme  :  200.  —  d'î.  Le 
Cheval  do  la  Mort  :  750. 

Lcpèrc  (.\ug. ).  —  127.  Un  Enterrement  dans  le 
Marais  vendéen  (épreuve  sur  parchemin,  signée)  : 
13>.  —  loi.  Mantegna  (Andréa).  La  Vierge  :  4G0. — 
IG').  Meryon  (Cli.).  La  Morgue  (épreuve  du  4' état, 
avant  la  lettre,  sur  pnpicr  ancien)  :  1.800.  —  183. 
Rembrandt  van  Uiju.  La  Petite  Circoncision  :  IGO. 

—  180.  Uombraudt.  Ancienne  vue  d'Amsterdam  : 
«30.  —  191.  Uodin  (Aug.).  Victor  Hugo  de  face 
(épreuve  avant  la  lettre  et  avant  la  diminution  du 
cuivrej  :  2.50.  —  228.  Whistlor  {.I.-M.-N  ).  ThsRiva 
(épreuve  signée)  :  1.5.50. 

Produit  total  :  13.837  francs. 


Vente  après  décès  de  M.  Gruyer 

Membre  do  l'Institut 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  6,  les  28  et 
29  janvier,  par  M°  Lair-Dubreuil. 

Eugène  Lami.  Une  fête  sous  le  second  Empire, 
aquarelle  :  3.800.  —  Ingres  (attr.  à).  Jeanne  d'Arc  : 
800.  —  Henner.  Femme  nue.  Étude  :  800.  — 
Deux  pots  de  pharmacie  en  ancienne  porcelaine 
de  Chantilly  :  1.500.  —  Pot  en  ancienne  faïence 
de  Faenza  :  2.700.  —  Deux  potiches  en  ancienne 
porcelaine  de  Chine  :  1.955.  —  Vase  en  ancienne 
faïence  hispano-mauresque  à  reflets  métalliques  : 
800.  —  Bibliothèque  L.  XIV,  en  bois  noir  et 
bronzes  :  1.225.  —  Commode  L.  XV  en  bois  de 
rose  :  1.090. 

Produit  total  :  environ  41. OM  francs. 


CONCOURI    ET    EXPOSITION! 


EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

Exposition  d'art  décoratif  et  d'aquarelles  de 
M""'  Béziel,  Duba,  Dreyfous-Ducas,  Ewald, 
Jeanmaire,  Perchot,  'Waldeck-Rousseau  et 
MM.  Barbarin,  R.  Leclerc,  Lucien  Pallandre, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
8  février. 

Exposition  do  tableaux  de  MM.  Adler,  Aries, 
E.  Chigot,  Desruelles,  Korochansky,  Lechat, 
Planjuette,  H.  Rousseau,  J.  Simon,  'Wery, 
galerie  Berue-Bellecour,  68, boulevard Malesherbes, 
jusqu'au  10  février. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Marcel  Clément, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
15  février. 

Exposftion  de  paysages  do  M.  Maurice  Lévis, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
15  février. 

Exposition  de  tableaux  do  M.  Maurice  Furt, 
galerie  Camentron,  43,  rue  Laffitte,  jusqu'au  20 
février. 

Exposition  de  tableaux  et  dessins  de  M.  Emile 
Bernard,  au  Petit  musée  Beaudoin.  253,  rue  Saint- 
Ilonoré,  jusqu'au  20  février. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Julas  Flandrin, 
galerie  Druet,  20,  rue  Royale,  du  7  au  19   février. 

Exposilion  de  «  L'Acanthe  ».  galerie  .\llard, 
20.  rue  des  Capucines,  du  7  février  au  5  mars. 

Etranger 

Chicago  :  Exposilion  annuelle  do  la  Société  des 
Artistes  de  l'Ouest,  ;'i  l'Art  Instituto,  du  8  au  27 
février. 

{four  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :   P.  Gjrakdot 


PAhlS    -     IMPftlVP«ll    DB    LA    PRS.SSB,    t6     HUB   DU   CBOISSA.NT.    —    V.    .SIVABT     IMPBIBMUA. 


N»  7.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')  12  Féviier. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA  GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 

fARAIIIANT    II    SAHIDI     MATIN 

Les  abonnés  à  h  Gazette  des  Beaux-Arts  rtçoivent  gratuitttiunt  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


Prix  de  rabonnement  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 

Départements 12  fr.  Il      l'Union  postale) 15  fr. 

Xj*   XT\isa«re   :    O    tr.    SB 


PROPOS    DU    JOUR 


)N'  nouveau  billet  de  banque  vient 
d'être  mis  en  circulation.  Il  ob- 
tient, comme  tout  ce  qui  change 
nos  habitudes,  un  succès  de  cu- 
riosité. Mais  les  artistes  jugent  que  la  com- 
position en  aurait  pu  être  moins  poncive,  et 
que  dans  un  ouvrage  destiné  à  beaucoup  cir- 
culer et  à  représenter  très  loin  de  nos  fron- 
tières quelque  chose  de  l'art  français,  on  eût 
souhaité  plus  de  force  et  plus  d'éclat.  Xous 
savons  que  la  création  d'un  nouveau  billet 
de  banque  n'est  pas  pure  affaire  d'esthétique 
et  qu'il  importe  à  son  sujet  de  décourager  les 
faussaires.  Mais  on  ne  s'explique  pas  pour- 
quoi la  gravure  du  billet  est  molle,  sans  ac- 
cent, pourquoi  ses  couleurs  sont  fades,  déla- 
vées, d'une  pilleur  quelque  peu  déconcertan- 
tes; on  a  cherché  moins  l'harmonie  que  la 
sécurité.  On  ne  peut  s'empêcher  toutefois  de 
se  rappeler  que  nous  possédons  en  France  les 
meilleurs  xylographes  et  que  leur  art  est  su- 
périeur à  celui  des  graveurs  étrangers  aux- 
quels on  a  cru  devoir  recourir  pour  la  mise 
au  jour  du  nouveau  billet. 


Un  projet  de  loi  vient  d'être  déposé  à  la 
Chambre  pour  l'achat  de  l'hôtel  lîiron.  Il 
consiste  à  voter  un  crédit  de  six  millions 
cinq  cent  mille  francs  permettant  d'expro- 
prier l'hôtel,  les  jardins,  et  les  bâtiments  qui 
dépendent  de  la  liquidation.  Le  gouverne- 
ment ne  parait  pas  savoir  encore  très  exacte- 
ment à  quoi  sera  destiné  l'hôtel.  On  parie 
tantôt  d'en  faire  un  palais  des  souverains, 
tantôt  d'y  installer  des  expositions  artis- 
tiques. Il  importe  peu  en  ce  moment;  il  y  a 
le  temps  pour  des  réflexions  et  pour  des  pro- 
jets utiles.  L'essentiel  est  que  l'expropriation 


se  fasse  et  qu'hôtel  et  jardins  soient  sauvés. 
C'est  là  ce  que  l'opinion  publique  a  énergi- 
quement  demandé  et  ce  qu'elle  a  finalement 
obtenu  en  principe.  Le  Parlement  répondra 
à  son  attente  en  votant  le  crédit  demandé. 


NOUVELLES 


***  M.  le  baron  Malouet,  récemment  dé^ 
cédé,  a  légué  au  musée  du  Louvre  un  por- 
trait du  poète  Chabanon  qui  fut  l'ami  de  Vol- 
taire ;  ce  portrait,  daté  de  1774,  est  une  des 
meilleures  œuvres  du  peintre  Duplessis. 

Il  a  légué  en  même  temps  au  musée  de 
Versailles  un  beau  portrait  de  son  aïeul, 
Victor  Malouet,  qui  fut  conseiller  intime  de 
Louis  XVI,  commissaire  général  de  la  Marine 
sous  le  Consulat  puis  ministre  de  la  Marine. 

***  Le  musée  de  la  Comédie-Française 
vient  de  recevoir  :  un  remarquable  portrait 
du  regretté  Leloir  dans  le  rôle  d'Annibal  de 
ÏÀveniurière,  signé  Thys,  offert  par  Mme  Le- 
loir; une  aquarelle  de  Jules  Jacquemart  re- 
présentant l'actrice  Marie  Roj^er,  et  un  pastel, 
non  signé,  représentant  un  (^rispin  dont  il  ne 
sera  peui-êtie  pas  mipossible  de  rétablir 
l'identité. 

***  Le  musée  d'art  religieux  du  Puy  vient 
de  s'enrichir  d'une  toile  ancienne  abandon- 
née depuis  longtemps  dans  les  greniers  de 
l'église  Notre-Dame  et  représentant  en  habit 
de  chœur  le  fondateur  de  la  Compagnie  de 
Saint-Siilpice,  M.  Olier. 

***  Un  acte  odieux  de  vandalisme  vient 
d'être  commis  à  l'église  désaffectée  Saint- 
Léger  de  Soissons.  très  bel  édifice  du  xiii* 
siècle,  transformée  aujourd  hui  en  salle  de 
réunion  publique  :  malgré  les  instructions  du 
ministère  et  l'opposition  de  M.  Brunet,  archi- 
tecte en  chef  des  monuments  historiques,  la 
municipalité  n'a  pas  craint  de  faire  élever 
dans  cet  édifice  classé  un  mur  de5  mètres  de 
hauteur  pour  la  construction    duquel  on   a 


50 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


ébréché  des  pilastres  et  mutilé    de    superbes 
sculptures. 

***  Nous  sommes  heureux  d'apprendre  que 
notre  éminent  collaborateur  M.  Marcel 
Reymond  vient  de  recevoir  de  l'empereur 
d'Allemagne  la  décoration  de  l'Aigle  Rouge 
de  3"  classe,  à  titre  de  président  du  comité  de 
patronage  des  étudiants  étrangers  à  l'Univer- 
sité le  Grenoble. 

***  Nous  relevons  dans  la  liste  des  confé- 
rences publiques  données  chaque  dimanche, 
à  2  h.  1/2,  au  Conservatoire  des  Arts  et  Mé- 
tiers, une  de  M.  Lucien  Magne  sur  Le  Tra- 
vail artistique  du  fer  (20  février),  et  une  de 
M.  Franchet,  céramiste,  sur  Les  Faïences. 

***  En  vertu  d'une  loi  entrée  en  vigueur  au 
début  de  cette  année,  un  droit  de  1  franc  par 
personne  est  désormais  perçu  à  Athènes  pour 
la  visite  des  musées  ainsi  que  pour  celle  de 
l'Acropole.  Des  cartes  d'entrée  gratuites  sont 
toutefois  délivrées  aux  archéologues  étran- 
gers. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Exposrrtoxs  des  «  Quelques  " 
(Galerie  des  Artistes  moderaes) 
Il  s'agit  de  ■■  quelques  femmespeintres  •>  et  beau- 
coup sont  étrangères  :  c'est  la  cause,  sans  doute, 
de  cet  incorrect  «  quelques  »  qui  provoque  les 
sévérités  des  grammairiens.  Une  visite  à  cette  pe- 
tite exposition  leur  i  ispirerait,  peut-être,  de  l'indul- 
gence. N'y  trouveraient-ils  pas  des  œuvres  de 
M""  de  Boznanska,  Marie  Gazin,  Delvolvé-Carrière, 
les  natures  mortes  décoraiives  de  M""  Galtier- 
Boisslère,  les  paysages  alpestres  où  M""  Suzanne 
Piclion  a  su  exprimer  la  mélancolie  du  col  du 
Saint-Gothavd?  Enfin,  les  sculptures  de  M""  Jeanne 
Poupelet,  une  Femme  se  mirant  dans  l'eau,  sur- 
tout, sont  des  œuvres  qui  contiennent  plus  de  soli- 
dité et  d'harmonie  que  ne  le  font  en  général  les 
statuettes  modelées  par  des  mains  féminines. 

Exposition  d'Art  décoratif 
(Galerie  Georges  Petit) 
Abandonnant  la  tapisseiie,  le  point  de  'Venise 
où  elles  semblaient  prédestinées,  et  les  talents  plus 
sérieux  de  la  couture,  beaucoup  de  P'rançaiscs, 
soit  pour  occuper  leurs  loisirs,  soit  pour  augmen- 
ter leurs  ressources  budgétaires  se  vouent  aujour- 
d'hui à  l'arl  do  la  corne,  du  cuir  ou  de  l'étain  re- 
poussé. Sans  manquer  aux  lois  de  la  galanterie 
ni  aux  inspirations  de  la  bienveillance,  est-ii  per- 
mis do  rappeler  aux  amateurs  que  les  amies  à 
qui  elles  di'dient  leurs  travaux  multipliés,  et  sou- 
vent encombrants,  ne  voient  pas  toujours  avec 
plaisir  celte  augmentation  de  leur  mobilier,  et  aux 
professionnelles  que  cette  surproduction  des  ama- 
teurs est  pour  elles  une  concurrence  qui  leur  per- 
mettra difficilement  de  placer  leurs  travaux  ? 

»  Les  Arts  rél.vis  » 
(Galerie   Georges  Petit) 
L'union  ne  fait  pas  la  force  des  arts  dans  cette 
Société.  On  y  constate  des  ellorts,   un  certain  sé- 


rieux, mais,  à  part  les  quelques  éludes  de  têtes 
dessinées  par  M.  Henri  Royer,  les  bustes  de 
M.  S'gjfSn  et  l;s  Afoiilins  de  M.  Maysur,  s'il  s'y 
trouve  quelque?  œuvres  méritoires,  du  moins  ne 
frappent-elles  pas  par  leur  nouveauté  et  ne  lais- 
sent-elles pas  un  durable  souvenir. 

Exposition  PiExé  Piot 
(Chez  M.  Rivaud) 
M.  Piot  a  rapporté  de  Suisse  et  d'Italie  de  grands 
paysages  à  l'aquarelle,  renforcés  par  le  crayon 
noir.  Il  s'est  plu  à  accuser  le  caractère  de  chaque 
élément,  montagnes,  vallées  plantées  d'oliviers,  pins 
couverts  de  neige,  par  une  sorte  de  stylisation  qui 
donne  à  ses  œuvres  la  valeur  décorative  des  ta- 
pisseries flamandes,  et  qui  pourtant  respecte  les 
oHets  do  la  perspective  et  la  fraîcheur  des  colora- 
tions. M.  Piot  utilisera-t-il  ces  documents  en  quel- 
ques fresques  qui  rappelleraient  celles  du  Palais 
des  Papes?  Nous  le  souhaitons. 

Exposition  Emile  Bernard 
(Petit  Musée  Beaudoin) 
Le  nom  de  M.  Emile  Bernard  évoque  le  souve- 
nir des  belles  études  qu'il  a  publiées  sur  Cézanne, 
sur  Gauguin,  et  récemment  sur  Delacroix,  et  de 
sa  corre^pondance  avec  van  Gogh.  Pour  lui,  l'art 
est  une  religion,  et  sa  foi  lui  donne  le  courage  le 
plus  noble  et  conquiert  le  respect.  On  l'approuve 
quand  il  déplore  avec  une  sincérité  vibrante  la 
décadence  présente  et  quand  il  en  demande  à  la 
tralition  le  remède  M.  Bernard  n'accorde  pas  de 
prix  à  la  personnalité.  Aujourd'hui  ce  mot  à  la 
mode  est  souvent  synonyme  de  morbidité  —  les 
médecins  disent  :«  un  beau  laucer  o.II  ne  faut  donc 
point  reprocher  à  M.  Bernard  d'être  pré^eutement 
autre  qu'il  fut  autrefois.  Il  a  une  admirable  faci- 
lite d'assimilation,  et  je  ne  doute  pas  qu'il  ait  une 
âme  de  Vénitien,  comme  il  eut  une  âme  de  primitif. 
Il  a  trouvé  à  Venise  son  idéal  :  a-t-il  trouvé  le 
salut  ?  Sa  pénétrant»  intelligence  lui  a  permis  de 
découvrir  chez  Titien,  chez  Giorgione  quelques 
lois  qui  assurent  à  ses  œuvres  une  harmonie 
incontestable,  une  coloration  souienue,une  compo- 
sition pleine,  et,  dans  l'enthousiasme  de  son  auto- 
conversion, il  applique  souvent  ces  lois  aux  mêmes 
sujets  qu'ont  traités  ces  maîtres  .  des  figures  nues 
dans  la  campagne,  entourées  des  mêmes  verdures, 
des  mêmes  étoffes  brillantes,  des  ciels  où  s'étendent 
les  nuages  crépusculaires  de  Véronèse.  Ces  res- 
semblances, qui  subsistent  même  quand  M.  Ber- 
nard traite  des  sujets  contemporains,  quand  il  fait 
œuvre  de  portraitiste,  accuseut  par  quels  côtés  il 
dilVére  de  ses  devanciers.  Des  Bellini  à  Tiepolo  le 
développement  do  l'école  vénitienne  s'opère  par  la 
combinaison  d'une  tradition  d'école  et  d'un  travail 
personnel  d'analyse.  Rajeunir  les  procédés  tech- 
niques —  celui,  par  exemple,  du  glacis.  —  les  ap- 
pliquer, même  comme  le  fait  M.  Bernard,  avec 
le  plus  sérieux  talent,  n'est  pas  tout.  Et  l'on 
regrette  que  le  disciple  qui  comprend  si  bien  les 
maitre.1  ait  un  peu  délaissé  la  nature,  qu'il  appelle 
lui-même  «  le  modèle  élernel  ». 

Exposition  .Jules  Flandrin 
(Galerie    Druet) 
Elève  de  Gustave  Moreau,   M.  Jules  Flandrin  a 
su  augmenter  les  notions  qu'il  doit  à  cet  éducateur 
par  ses  propres  recherches  et  par  cette  indispen- 
sable association  del'observation  directe  et  de  l'étude 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


51 


des  maîtres.  J;es  copies  qu'il  fit  au  Louvresontaussi 
respectueuses  des  beautés  propres  à  ses  modèles  que 
libres  d'imitation  technique.  C'est  par  la  gravité 
de  sa  vision,  par  la  simplicité  de  ses  moj-ens  de 
traduction  qu'il  imprègne  ses  paysages  du  Dau- 
phiné,  SOS  larges  vallées  de  l'Isère  baignées  de 
lumière,  d'un  charme  grave,  dune  grandeur  repo- 
sante et  telle  qu'on  respire  en  ces  campagnes 
françaises  un  parfum  de  la  Grèce.  C'est  par  son 
amour  des  lignes  majestueuses,  des  murailles  de 
pierre  s'opposant  aux  ciels  méridionaux,  que  ses 
vues  de  Rome  et  de  Venise,  répétant  des  motifs 
connus,  ont  la  fraîcheur  de  nouve.^utés,  et  c'est 
par  sa  mémoire  visuelle  exercée,  par  la  science 
du  mouvement  —  qu'il  sait  exprimer  schémati- 
quenient  —  et  par  son  amour  du  rythme,  qu'il 
pouvait  mieux  que  tout  autre  conserver  des  danses 
russes  vues  l'an  passé  au  Châtelet  de  si  animés, 
de  si  colorés  souvenirs.  Mais  d'autres  qualités, 
une  imagination  idyllique,  un  art  de  la  composi- 
tion équilibrée  ont  permis  à  M.  Flandrin  de  n'ali- 
ser  aussi  de  grandes  toiles  décoratives  et  l'on 
souhaite  à  leur  vue  que  l'occasion  lui  soit  donnée 
d'en  accomplir  de  nouvelles,  car  il  semble  destiné 
à  la  peinture  murale. 

Expositions  Marcel  Clément  et  Maurice  Lkvis 
(Galerie  Georges  Petit) 
M.  Marcel  Clément  a  trouvé  un  procédé,  un  ma- 
niement habile  de  la  couleur,  pour  imiter  les  re- 
flets des  vitrines  illuminées  sur  l'asphalte  bou- 
levardier  luisant  de  pluie.  Il  abuse  du  procédé. 
M.  Maurice  Lovis  n'a  rien  trouvé,  mais  il  ne  sem- 
ble avoir  cherché  qu'à  conserver  de  quelques  jolis 
sites  un  souvenir  concret.  La  modestie  de  ses 
visées  le  met  à  l'abri  des  critiques  et  lui  épargne 
les  tourments  de  l'impuissance. 

J.-F.    SCHNEHB. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  4  février 
Découvertes  préhistoriques.  —  M.  Jullian  pré- 
sente une  note  des  plus  intéressantes  de  M.  La- 
lanue,  de  Bordeaux,  sur  la  découverte,  à  Laussel, 
près  Marquey-en-Dordogne,  d'une  paroi  sous 
roche  de  10  à  15  mètres  de  longueur  portant  des 
sculptures  appartenant  à  l'époque  magdalénienne 
ffin  de  l'âge  du  renne).  On  ne  connaissait  jusqu'ici, 
on  dehors  des  gravures  au  trait  préhistoriques, 
que  dos  sculptures  sur  ivoire,  os  ou  pierre.  Or,  le 
gisement  découvert  contient  des  ligures  en  haut 
relief  de  10  à  20  centimètres  et  mesurant  de  1  m.  à 
1  m.  50  do  haut,  qui  portent  des  traces  de  pein- 
ture et  représentent  des  bovidés,  des  rennes,  des 
clievaux  et  des  bouquetins.  On  a  trouvé  dans  les 
mêmes  fouilles  les  instruments  qui  ont  probable- 
iiieut  servi  à  ces  travaux.  La  découverte  d'objets 
sculptés  au  même  endroit  fait  supposer  qu'on  se 
Irouve  dans  l'atelier  d'un  sculpteur  préhistorique. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  2  février 
M.  le  D'  Guebhart  présente  quelques  spécimens 
de   céramique  trouvées   dans  les  fouilles   opérées 


aux  environs  de  Murât  (Canlal)  et  à  Fiers  (Orne). 

M.  de  Mély  apporte  quelques  modifications  à 
d'antérieures  lectures  d'inscriptions. 

M.Michonlit.au  nom  de  M.  Héron  de  "Villefosse, 
une  note  sur  un  moule  mérovingien  du  musée 
d'Orléans,  note  où  sont  proposées  quelques  modili- 
cations  de  lecture. 

M.  Mayeur  communique  la  photographie  du 
sarcophage  de  Guillaume,  abbé  de  Saint-Genin- 
des-Fontaines  (Pyrénées-Orientales). 

M.  C.  de  Mandach  signala  l'emploi  du  mot 
tympanon  dans  les  lettres  relatives  aux  tableaux 
de  Lorenzo  Lotto. 

Séance  du  9  février 

.\1.  Henri  Stein  rectifie  la  lecture  proposée  par 
M.  de  Mély  à  la  précédente  séance  au  sujet  d'une 
inscription  du  château  d'Artins. 

JI.  l'agiiat  explique  la  véritable  signification  du 
mot  tympanon  dans  les  textes  anciens,  noiamment 
dans  Vitruve. 

M.  Ch.  Ravalsson-Mollien  indique  le  symbolisme 
de  la  représentation  de  Méléagre  sur  les  sarco- 
phages. 

M.  Philippe  Lauer  présente,  de  la  part  de  M.  de 
la  Martinière,  les  photographies  des  fre.«ques  qui 
subsistent  dans  la  chapelle  de  l'ancien  prieuré  du 
Temple  de  B  anzac-Cressac  près  d'Angoulême 
(Charente).  Ces  fresques,  qui  remontent  à  la  fin  du 
XII"  siècle,  paraissent  représenter  la  victoire  rem- 
portée par  Hugues  Le  Brun  de  Lusignan  et  par 
Geoffroy  Martel  d'Angoulême,  en  1163,  sur  le 
sultan  Noureddin,  dont  le  récit  se  trouve  dans 
Guillaume  de  Tyr.  En  dehors  de  son  importance 
historique,  cette  fr«squo  est  précieuse  pour  con- 
naître le  costume  militaire  usité  à  l'époque  de 
Philippe-Auguste. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concerts  Colonne{dirigés  par  M.  Gabriel  Pierné)  : 

Fantaisie  pour  piano  et  orchestre,  deM°°  Mel- 
Bonis;  —  Catalonia,  d'Albeniz  ;  —  Symphonie 
avec  chcciirs,  de  Beethoven,  avec  le  concours  de 
l'Ecole  de  chant  choral. 

J'avoue  bien  souvent  n'aimer  guère  U  piano 
comme  soliste  dans  l'orchestre  (1).  Et  les  concertos 
destinés  à  faire  triompher  le  virtuose  aux  dépens 
de  la  beauté  et  de  l'équilibre  musicaux  me  semblent 
aussi  ennuyeux  qu'immoraux.  La  Fantaisie  de 
M""  Mel-Bonis  n'est  point  de  cette  sorte,  heureu- 
Koineut.  On  la  rapprocherait  plulôt  des  Variations 
syiiiphoniques  de  César  Franck,  ou  de  la  Ballade 
de  M.  G.  Fauré.  Modèles  inégalables,  d'ailleurs; 
mais  ajoutons,  pour  être  juste,  qu'il  n'y  a  rien  de 
plus  difficile  à  concevoir,  à  écrire  et  à  orchestrer 
([u'un  morceau  de  ce  genre.  Et  si  des  maîtres  tels 
que  Franck,  M.  Fauré,  M.  d'Indy,  M.  Saint-Saëns, 

(1)  A  moins  que  la  nature  même  de  l'œuvre 
ne  comporte  des  oppositions  voulues  et  néces- 
saires entre  le  piano  et  l'oi'chestre.  Tout  le  monde 
a  présent  à  la  mémoire  cet  admirable  adagio  d'un 
concerto  de  Beethoven,  où  l'orchestre  semble  dire 
un  farouche  et  implacable  refus;  mais  le  piano 
supplie,  et  peu  à  peu  les  réponses  de  son  adver- 
saire se  font  moins  rudes,  plus  doucss;  il  s'apaise, 
il  est  vaincu. 


52 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


en  ont  vaincu  les  pi«rils,  on  ne  peut  le  dire  absolu- 
ment de  M»'  Mel-Boiiis.  Pourtant  son  œuvre,  très 
distinguée,  très  musicale,  est  pleine  de  jolis  dé- 
tails, cl  par  moments  on  y  trouve  une  réelle  sensi- 
bilité. Mais  on  v  voudrait  (car  cela  est  nécessaire 
à  toute  œuvre  d'orchestre)  plus  de  netteté  de  con- 
ception, des  vues  d'ensemble  plus  larges,  davan- 
tage de  suite  dans  les  idées  et  surtout  dans  les 
rythmes.  A  de  rares  exceptions  près,  j'en  dirai 
autant,  d'ailleurs,  de  toute  la  musique  composée 
par  des  femmes.  A  cela  il  y  a  évidemment  des 
raisons  générales  :  nature  de  l'esprit,  mobilité  de 
la  volonté,  habitude  de  remarquer  le  détail  avant 
l'ensemble,  et  peut-être  aussi  (surtout  à  Pans) 
impossibilité  d'un  travail  régulièrement  pensé  et 
suivi.  Mais  peut-être  que  l'évolution  féministe 
changera  tout  cela,  et  je  souhaite  infiniment  que 
l'avenir  me  donne  tort. 

L'exécution  brillante  et  le  succès  enthousiaste 
de  Catalonia,  œuvre  si  pleine  de  gaieté,  de  lumière 
et  de  vio,  sont  la  meilleure  oraison  funèbre  à  la 
mémoire  d'Albeniz.  Mais  c'est  grandpitic  de  voir 
s'en  aller  si  jeunes  dos  artistes  tels  que  lui  — 
tols  que  Charles  Bordes,  aussi  —  dont  la  musique 
franche,  robuste  et  vivace  était  un  défi,  que  l'on 
eut  souhaité  victorieux,  à  la  maladie  et  à  la  mort. 
Catalonia  fut  joué  pour  la  première  fois,  il  y  a 
dix  ans,  à  la  Société  Nationale,  et  cette  œuvre,  à 
elle  seule,  avait  comme  illuminé  tout  le  concert.  Je 
ne  cunseille  pas,  évidemment,  à  mes  jeunes  con- 
frères de  «  copier  "  Albeniz.  Mais  s'ils  pouvaient 
quelquefois  retrouver  un  peu  de  la  vigueur,  de  la 
joie,  du  rythme  et  de  la  bonhomie  de  cette  musi- 
que, je  n'y  verrais  pas  d'inconvénients. 

Pour  la  première  fois  j'ai  entendu  le  final  do  la 
;.V«  Symphonie  dans  toute  sa  splendeur.  11  faut  en 
remercier  l'École  de  chant  choral,  et  M.  Radiguer, 
dont  l'ardeur  et  la  conviction  triomphent  de  tous 
les  ohstacles.  C'est  avec  joie  que  je  signale  la 
fusion  d'une  grande  Société  de  chœurs  et  d'un 
orchestre  illustre,  grâce  à  quoi  nous  aurons  peut- 
être  enfin  ce  que  possèdent  depuis  longtemps  la 
l)lupart  des  grandes  villes  d'Allemagne  de  Hol- 
lande, de  Belgique  et  d'Angleterre  :  de  grandes 
masses  chorales  accompagnées  d'excellents  orches- 
tres. Jusqu'ici,  rien  chez  nous  qui  approchât  des 
festivals  de  Leeds  ou  d'Amsterdam.  Les  bons  cho- 
ristes amateurs,  cependant,  sont  très  nombreux  à 
Paris.  Mais  ils  sont  disséminés  en  plusieurs  socié- 
tés rivales,  je  dirais  presque  ennemies.  Que  n'ob- 
tiendrait-on  ]ias  en  réunissant  ces  sociétés,  qui 
pourraient  oITrir  un  concours  précieux  et  néces- 
saire aux  Concerts  ('olonne  et  Ghevillavd '?  L'au- 
dition de  la  IX'  Si/iiiplionie  nous  l'a  montré.  Sous 
la  direction  magistrale  de  M.  Gabriel  Pierné,  l'en- 
semble fut  excellent,  l'expérience  est  décisive.  Il 
n'y  a  plus  qu'à  la  recominoncer.  Et  ce  ne  sont  pas 
les  œuvres  qui  manquent. 

Charles  Kœciilin. 


— <5— >-S«3SS^-« 


REVUE  DES  REVDE8 

—  L  Arte  ilW8,  fasc-  l).  —  SilrestrûdeU'  Aqtdla, 
par  .M.  Ciacomo  de  Nicola.  Étude  sur  le  plus 
marquant  des  sculpteurs  des  Abruzzes,  qui  tra- 
vailla dam  le  dernier  quart  du  xv  siècle.  Le  mo- 
nument funéraire  Camponoschi,  de  l'église  S.  Ber- 


nardine, à  Aquila,  est  une  œuvre  de  haute  valeur 
(10  reprod.). 

—  Elia  Gnggini  de  Bh<:one,  par  M"*  Laura 
Filippini.  Il  >-xiste  toute  une  famille  de  sculpteurs 
de  ce  nom  au  xV  siècle.  L'auteur  a  rendu  un 
homma'.ie  très  mérité  à  ce  sculpteur  et  à  son  oncle 
Domenico,  l'un  et  l'autre  remarquables  au  point 
de  vue  décoratif  (t)  reprod.). 

—  La  Sciilfiture  daimate  au  xv°  siècle,  par  M. 
Adolto  Veuturi.  Importante  étude,  très  documentée 
(19  reprod.). 

—  L'Art  dans  tes  Abruzzes  :  Portes  d'éqtise,  par 
M.  Lnreazo  Fiocca.  L'auteur  a  choisi  avec  goiit  et 
reproduit  douze  portes  romanes. 

—  Sur  l'inscription  aujotird'hui  perdue  de  la 
tombe  de  GentUe  da  Fabriano,  par  M.  Paolo  d'An- 
coua. 

—  Dcur,  tableaux  inédits  d'Andrca  Prcvitali, 
par  M.  Arduino  Colasanti. 

—  Une  statuette  inconnue  de  Jacopo  délia 
Quercia,  par  M.  A.  Venturi. 

—  Portraits  d'artistes,  par  M.  A.  Venturi. 

—  Courrier  d'Angleterre  :  L'Exposition  d'hiver 
au  Burlington  Club,  par  M.  Herbert  Cook,  qui 
ri'produit  quatre  ceuvres  italiennes,  dont  un  très 
beau  portrait  d'homme,  par  Giorgione. 

—  Nouvelles  de  Xaples,  par  M.  Filippo  Laccetti 
(2  dessins  dans  le  texte);  —  Nouvelles  de  Borne 
L'Exposition  de  l'ornement  féminin,  }^2i\-  M.  Pietro 
d'Achiardi  (5  fig.). 

Fasc.  11).  —  Un  collaborateur  ignoré  de  Fra 
Angelico  [Zanobi  Strozzi),  par  M.  Paolo  d'Ancona 
ilO  reprod.). 

—  Baccio  Pontelli  à  Rome,  par  M.  Paolo  Gior- 
daui,  avec  sept  reproductions  d'œuvres  d'un  très 
beau  style  de  cet  architecte  si  remarquable. 

—  La  Sculiiture  daimate  au  xv  sircle  (suite'l, 
par  M.  AdoU'o  Venturi   (avec  22  fig.  dans  le  texte). 

—  Émaux  alexandrins,  par  M.  Giorgio  San- 
giorgi  (8  reprod.,  dont  5  en  couleurs). 

—  Donatcllo  et  les  portes  de  la  cathédrale  de 
Lyon,   par   M.  Giulio  Zappa. 

—  Le  Portrait  de  Lorenzano  par  Sandro  Bott'i- 
cetli  [h  Paris,  dans  la  collection  M.  Lazzaroni), 
par  M.  A.  Venturi  (1  reprod.). 

—  (Il  triptyque  de  Maso  di  Banco  dans  la 
collection  Sierbini,  à  Home,  par  M.  A.  Venturi 
(1  reprod.). 

—  Une  peinture  de  Johannes  de  Francia,  par 
A.  V.  C'est  une  Vierge  avec  l'Enfant,  volet  signé  et 
daté  de  1428. 

—  Peintures  d'Allegretto  Nuzi,  par  A.  V. 

—  Notes  de  Lombardie,  par  le  D'  Giulio  Carotti 
(3  fig.);  —  Noies  de  Sicile,  par  M.  Gesare  Matranca 
('■i lig.);  —  Notes  romaines:  L'Exposition  intern»- 
tionale  des  Beaux-Arts,  par  P.  Elvero. 

(Fasc.  111).  —  M.  G.  Frizzoni  analyse  le  sixième 
et  dernier  volume  de  la  grande  publication  de  M. 
Sidney  Cohvin  :  Sctected  draicings  front  oldMas- 
ters  in  the  Univorstty  Galleries  and  in  the  Li- 
brarij  of  Clirist  l'hurch,  Oxford.  H  y  montre  ses 
([ualités  ordinaires  de  finesse  et  de  goût,  unies  à 
une  vaste  érudition  (16  illustrations,  dont  1  hors 
texte). 

—  Les  Fresques  du  •'  Paradis  des  Alberti  », 
par  Lorenzo  di  Xiccolo  et  Mariotlo  di  Nardo, 
étude  lavec  IG  illustrations)  par  M.  Oswald  Sirén. 
Travail  important  d'un  érudit  et  historien  d'arl 
aussi  estimé  en  Italie  que  dans  son  pays  natal. 
D'après  lui,  Lorenzo  est  le   plus  original   de  ces 


 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


53 


deux  artistes,  qui  ont  travaillé  au  début  du  xv* 
siècle  dans  un  couvent  situé  près  de  Bandino, 
entre  Florence  et  Ripoli. 

—  M.  Francesco  Carabellese  commence  une 
grande  étude  sur  La  Restauration  angevine  des 
cliiHeaitx  de  la  Ponille.  L'auteur  se  sert  des  «  Re- 
gistres angevins  »  des  archives  de  l'Étal  de  Naples 
pour  raconter  dans  quel  élat  étaient  au  xiii'  siècle 
ces  châteaux  souabes  construits  parles  Hohenstau- 
fen  et  quels  travaux  y  furent  ajoutés  par  les  ducs 
d'Anjou  au  xiii»  et  au  xiv  siècle. 

—  Miniatures  de  Vifcole  de  Cologne  :  un  Éean- 
f/éliaire  de  l'Ambrosienne;  un  Sacramentaire  de 
la  Bibliothèque  Nationale  de  Paris  (8fig.),par  M. 
Antonio  Muùoz. 

—  Miscellauées.  —  Faute  de  place,  nous  ne  cite- 
rons que  l'étude  sur  l'Apollon  et  les  Muses  du 
«  studiolo  "  du  duc  d'Urbin,  par  M.  E.  Calzini 
qui,  d'accord  avec  Morelli,  mais  avec  des  preuves 
plus  malérielles,  rend  à  Giovanni  Santi  sept  des 
Muses  ;  l'Apollon  et  la  Tlialie  sont  de  Timoteo  Viti 
(4  illustrations.) 

(Fasc-  IX).  —  Henri  de  Geymfilîer,  Dessin  ori- 
ginal d'un  plan  pour  Sainte-Marie-de-la-Fleur, 
à  Florence  (2  fig.l. 

—  Verres  italiens  c  graffites  sur  or  du  xiv 
et  du  XV"  siècle,  par  M.  Pieiio  Toesca  (15  illus- 
trations). 

—  Œuvres  des  Vassnlleti,  'marbriers  romains, 
par  M.  G.  Giovannoni.  Il  s'agit  d'une  famille  du 
xiir  siècle  qui  a  produit,  pendant  prés  décent  ans, 
de  très  bons  spécimens  d'architecture  ornemen- 
tale (13  illustrations). 

—  Œvvres  d'art  du  palais  Morullo  dl  Castel 
baci  à  Ragtise  Inférieure,  ■pSiT  M.  E.  Brunelli  (4 
illustrations). 

—  Claude  Lorrain  et  ses  études  d'après  nature, 
par  M.  Leandro  Ozzola  (avec  reproduction  hors 
texte  d'une  belle  étude). 

—  iliscellanées.  —  Pour  l'étude  du  «  maître  de  la 
chapelle  Pellegrini  »,  par  M.  Adolfo  Venturi.  Le 
savant  écrivain  d'art  pense  qu'on  peut  grouper 
plusieurs  ouvrrges  du  maître.  Il  donne  comme 
spécimen  une  remarquable  Vierge  à  mi-corps. 

(Fasc.  'V).  —  Bartolomeo  Suardi,  dit  le  Bra- 
mantino,  d'après  une  publication  nouvelle,  par 
M.  G.  Frizzoni.  Examen  critique  de  deux  impor- 
tantes études  publiées  par  le  D'  Wilhelm  Suida 
dans  les  vol.  XXV  (fasc.  I)  et  XXVI  (fasc.  V)  du 
Jahrbuch  de  Vienne  (4  illustr.). 

—  Francesco  Vcrla  et  les  autres  peintres  de  la 
mcme  famille,  par  M.  Giuseppe  Gerola(9  illustr.). 

—  Les  Bas-reliefs  de  Castel  di  Sangro,  par  M. 
Giacomo  di  Nioola.  Castel  di  Sangro  est  dans  la 
jirovince  d'Aquila.  Ces  bas-reliefs,  inspirés  surtout 
de  Ghiherti,  sont  l'œuvre  d'un  artiste  de  valeur, 
Nicola  dl  Guardiagrele  (16  illustr.). 

—  Le  Château  de  Nicandro  di  Bari,  par  M.  J. 
Bacile  di  Castiglione  (8  illustr.). 

—  Suite  et  fin  de  La  Restauration  angevine 
des  châteaux  de  la  Pouille,  par  M.  Francesco  Ca- 
rabellese. 

—  Jacopo  d'Andréa,  sculpteur  florentin  du  w 
siècle,  par  M.  Enrico  Brunelli. 

—  Deux  autoportraits  de  G.-L.  Bernini,  par 
M.  Pietro  d'Achiardi  (2  reprod.). 

—  Un  missel  de  la  Dertoliana  de  Vicence,  par 
M.  Aldo  Foratti  (2  illustr.). 

(Fasc.  VI).  —   A  propos  aune  publication  de 


dessins  anciens  du  musée  Staedel  de  Francfort, 
par  M.  G.  Frizzoni.  Le  mu>ée  possède  5. OCM' dessins 
anciens,  dont  les  plus  remarquables  vont  être  re- 
produits en  photi  typie.  Le  savant  critique  étudie 
la  première  livraison,  comprenant  dix  dessins 
(7  reprod.). 

—  Francesco  Laurana  en  France,  par  M""  Li- 
sellaMotta  Ciacchio.  L'auteur  analyse  deux  ouvra- 
ges publiés  en  19U7  sur  cet  artiste,  par  MM.  Biir- 
ger  et  Rolfs.  Laurana  a  fait  en  médailles  les  por- 
traits de  personnages  de  la  cour  d'Anjou  en  Pro- 
vence (1461-1466J  ;  de  1477  à  sa  mort  (15(i2),  il  a  de- 
meuré d'abord  à  Marseille,  puis  à  Avignon.  Il  a 
exécuté  vers  1475  à  1481,  le  monument  de  saint 
Lazare  dans  la  cathédrale  de  Marseille,  puis  un 
bas-relief  pour  l'église  des  Célestins  d'Avignon. 
L'auteur  identifie  comme  œuvres  du  maître  divers 
luivrages,  notamment  le  tombeau  de  Charles 
d'Anjou  à  la  cathédrale  du  Mans  (2  reprod.). 

—  Les  CEuvres  des  peintres  ferrarais  du  xv* 
siècle  d'après  le  catalogue  de  M.  B.  Berenson, 
par  M.  Adolfo  Venturi.  L'auteur  rend  hommage  à 
la  «  forte expérieme  »  et  à  F  »  activité  singulière  » 
de  M.  Berenson  dans  ses  catalogues  raisonnes  des 
ouvrages  de  maîtres  des  diverses  parties  de  l'Italie. 
Il  pense  avec  raison  qu'un  travail  aussi  complexe 
doit  laisser  place  sur  crtains  points  à  la  discus- 
sion. C'est  le  seul  moyen  d  arriver  à  une  précision 
de  plus  en  plus  grande  (,8  reprod.). 

—  Les  Mosaïques  du  Baptistère  de  San  Giovanni 
in  Fonte, à  Naples, -parM.  Antonio  Mufioz  (12repr.). 

—  Études  antonelliennes,  par  M.  Lionello  Ven- 
luri.  L'auteur  a  retrouvé  dans  la  collection  du 
baron  deSclsickler  un  Ecce  llomo  en  buste  (photo- 
graphié par  Braun)  dont  on  avait  perdu  la  trace 
depuis  près  d'un  demi-siècle.  Il  étudie  divers  au- 
tres ouvrages  du  maître  et,  en  le  comparant  avec 
un  portrait  de  jeune  homme  en  buste  prêté  à  la 
National  Gallery  par  M.  Salting,  il  rend  à  Alvise 
Vivarini  un  portrait  fort  analogue  de  la  collection 
SchicUler  (6  reprod.),  dont  1  hors  texte. 

—  M.  Emil  Jacobsen  signale  et  reproduit  un 
dessin  de  Rembrandt  égaré  au  milieu  de  dessins 
italiens  de  la  collection  des  Offices. 

—  M.  E. Brunelli  signale  et  reproduit  une  peinture 
inédite  de  Marco  Palmezzano  :  L' Adoration  de 
l'Enfant. 

—  M.  Cesare  Madranga  reproduit  deux  peintures 
du  XV  siècle  retrouvées  à  Monreale,  œuvres  da 
Tommaso  de  Vigilia  (3  reprod.). 

—  L'œuvre  la  plus  ancienne  de  Giovan  Anto- 
nio da  Pordenone,  par  M.  Lionello  Venturi.  C'est 
une  fresque  récemment  découverte  à  Valeriano, 
près  de  Spilimbergo,  signée  ;  «  Zuane  Antonius  de 
Sachis,  Mcccccvi  ". 


BIBUOGBAFHIl 

G.  Leciievallier-Chevignard.  —  La  Manufac- 
ture de  porcelaine  de  Sèvres.  Paris,  H. 
Laurens.  Lm  vol.  in-8,  2  tomes  :  167  et  163  p., 
av.  128  fig. 

.lean  Guiffrey.  —  Le  Musée  du  Louvre  :  la  Pein- 
ture, les  Dessins,  la  Chalcographie.  Paris. 
H.  Laurens.  Un  vol.  in-8,  204  grav.,  av.  105  fig. 

Louis  LiARD.  —  L'Université  de  Paris.  Paris, 
H.  Laurens.  Un  vol.  in-8  en  2  tomes,  de  182  p. 
chacun  av.  128  fig. 
L'intéressante  collection  des  «  Grande»  Inttitu- 


&k 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


lions  de  France  »,  où  avaient  déjà  para  Les  Ma- 
nufactures des  Gobelins  et  de  Beauvnis,  La  Mon- 
naie, L'Institut,  La  Bibliothèque  Nationale,  s'est 
enrichie  depuis  quelques  mois  de  trois  nouveaux 
volumes  consacrés  à  La  Manufncture  de  porce- 
laine de  Sèvres,  au  Musée  nu  Louvre  (les  Pein- 
turas, 1rs  Dessins,  la  l'halcoijraphie)  et  à  L'Vnicer- 
silé,  monographies  confiées,  suivant  la  règle  adoptée 
pour  cette  collection,  aux  personnes  les  mieux  dé- 
signées, par  leurs  fonctions  dans  ces  établisse- 
ments, pour  en  parler  avec  compétence. 

C'est  M.  Georges  Lechevallier-Chevignard,  se- 
crétaire-archiviste de  la  Manufacture  de  Sèvres, 
qui  a  écrit  le  premier  de  ces  livres.  Collaborateur 
de  M.  Emile  Bourgeois  dans  le  classement  des 
archives  de  la  manufacture,  il  a  du  à  ce  travail  de 
pouvoir  écrire  la  première  monographie  complète, 
attendue  jusqu'ici,  sur  la  manufacture.  Il  y  passe 
en  revue  successivement  les  diver.-^es  phases  de  son 
histoire,  déiermmant  l'influence  des  artistes  qui 
tour  à  lour  en  assumèrent  la  direclion  :  Bouclier, 
Bachelier,  Falconet,  Boizot,  etc.,  indiquant  les  ca- 
ractères dominants  de  la  production  à  chaque  épo- 
que ;  montrant  le  sens  du  mouvement  qui,  depuis 
une  dizaine  d'années,  a  abouti  au  renouvellement 
des  formes  et  du  décor  ;  précisant  le  rôle  de  la 
manufacture  dans  son  organisation  actuelle;  enfin, 
exposant,  dans  une  dernière  partie,  les  procédés 
techniques  de  fabrication  et  de  décoration,  et  fai- 
sant assister  le  lecteur  à  la  série  d'opérations  que 
subit  la  matière  avant  d'être  transformée  en  une 
porcelaine  délicate.  TJn  tableau  cimiplet  des  mar- 
ques de  la  manufacture,  qui  sera  très  apprécié  des 
amateurs,  la  liste  de  tous  les  artistes  qui  travail- 
lèrent à  Sèvres  avec  les  dates  de  leur  présence  dans 
les  ateliers  et,  pour  beaucoup  d'entre  eux,  l'indi- 
cation des  monogrammes  dont  ils  signaient  leurs 
œuvres,  complètent  très  utilement  cet  excellent 
travail,  qu'illustrent  128  gravures  reproduisant, 
pour  la  plupart,  les  plus  belles  pièces  du  musée 
céramique  et  les  produits  les  plus  remarquables 
sortis  de  la  manufacture  depuis  sa  fondation. 

Le  livre  consacré  à  la  peinture,  aux  dessins  et 
H  la  Chalcographie  du  Louvre,  premier  d'une 
série  de  cinq  volumes  où  seront  passées  en  revue, 
après  l'histoire  du  palais  et  du  musée,  toutes  les 
richesses  qu'ils  abritent,  a  été  confié  à  M.  Jean 
Guiffrey,  qui  y  fait  apprécier  ses  qualités  habi- 
tuelles de  sûre  érudition,  de  claire  présentation. 
Il  y  donne,  dans  une  première  partie,  l'histoire  des 
collections  :  l'ancien  Cabinet  du  roi,  puis  la  créa- 
tion du  "  Muséum  ■>  el  son  accroissement  par 
l'arrivée  des  chefs-d'œuvre  rapportés  de  tous  les 
pays  d'Europe  par  les  armées  victorieuses  de  la 
Révolution  et  de  l'Empire  ;  les  reprises  des  Alliés 
après  la  chute  de  Napoléon  et  le  développement 
des  collections  depuis  la  Restauration  jusqu'à  nos 
jours,  —  et,  dans  une  seconde  partie,  la  description 
critique,  par  salles  et  par  écoles,  des  collections 
dans  leur  état  actuel.  Une  précieuse  bibliographie 
des  notices  et  catalogues  du  musée,  depuis  1793 
jusqu'en  1909,  termine  cet  intéressant  et  utile 
ouvrage,  avec  une  table  méthodique  des  reproduc- 
tions, groupées  par  écoles,  qui  ri  médie  heui'euse- 
ment  au  mélange  un  peu  confus  occasionné  dans 
le  volume  pai  les  nécessités  d'accord  de  l'illustra- 
tion  avec  le  texte. 

Enfin,  l'Université  de  Paris  a  trouvé  en  M. 
Liard,  vice-recteur  de  l'Académie  de  Paris,  un 
historien  tout  spécialement  documenté.  Dans  une 


première  partie,  il  a  rappelé  ce  que  fut  l'ancienne 
Université,  puis  retracé  sa  renaissance  et  son  or- 
ganisation artuelle  à  la  suite  de  la  loi  du  16  juillet 
lS9h,  et  décrit  la  nouvelle  Sorbonne  avec  les  pein- 
tures et  autres  œuvres  d'art  qui  la  décorent  et  que 
reproduisent  de  nombreuses  gravures.  Dans  une 
seconde  division,  il  a,  de  même,  fait  l'historique 
de  chacune  des  Facultés  ou  Ecoles  dont  se  com- 
pose l'Université,  faisant  accompagnr  son  texte 
non  seulement  des  vues  extérieures  ou  intérieures 
de  ces  établissements,  mais  encore  de  la  reproduc- 
tion des  œuvres  d'art  que  renferment  la  Faculté 
de  Médei-ine,  l'Ecole  supérieure  de  Pharmacie 
foi'i  sont  les  décorations  de  M.  Be.^nard  que  nos 
lecteurs  connaissent),  la  Faculté  d?  Droit,  la  Fa- 
culté des  Sciences,  la  Faculté  des  Lettres  et  l'Ecole 
Normale  supérieure. 

A.  M. 


Ollo  IIoERTH.  —  Das  Abendmahl  des  Leonardo 
da  'Vinci.  Ein  Beitrag  zur  Frage  seiner 
kiinstlerischen  Rekonstruktion.  Leipzig,  Karl 
W.  Hiersemaun.  Un  vol.  in-4'>  de  2î0  p.,  avec 
25  photogravures. 

Gœthe  et  d'autres  ont  donné  du  sujet  de  la  Cène 
l'interprétation  généralement  adoptée  :  c'est  le 
moment  où  l'émotion  des  disciples  est  soulevée 
par  ces  paroles  :  «  Un  de  vous  me  trahira.  »  Récem- 
ment, un  très  savant  historien  d'art,  M.  Strzygow- 
ski,  se  basant  sur  ce  fait  que  la  main  droite  du 
Christ  et  la  main  gauche  de  Judas  sont  voisines 
d'un  petit  plat,  a  préféré  admettre  que  le  Christ 
veuait  de  dire  :  «  Celui  qui  met  la  niain  au  plat, 
etc..  »  Nous  sommes  d'accord  avec  M.  Hoerth 
pour  préférer  la  première  interprétation,  d'autant 
plus  que,  dans  la  Cène  de  Milan,  les  mains  ne 
touchent  pas  encoi'e  au  plat. 

Mais  nous  nous  écartons  nettement  de  M.  Hoerth 
quand  il  pense  que  les  six  pastels  représentant 
des  têtes  de  personnages  de  la  Cène,  récemment 
entrés  au  musée  de  Strasbourg,  sont  des  œuvres 
originales  du  grand  Léonard. 

E.  D.G. 


Pelayo  Quintero.  —  Sillas  de  coro.  Noticia  de 
las  mas  notables  que  se  conservan  en  Espa- 
na.  Madrid,  llauser  y  Mt-nel,  1908.  Un  vol.  in-8. 
170  p.  av.  20  lig.  et  40  plauches. 

Les  stalles  de  chœur  devinrent  dès  la  seconde 
période  du  Moyen  âge  un  des  principaux  motifs  de 
décoration  des  édifices  religieux;  elles  tiennent 
dans  la  sculpture  ibérique  une  place  considérable. 
Plus  do  deux  cents  ensembles  de  ce  genre,  de  valeur 
ini'gale,  il  est  vrai,  se  trouvent  encore  à  peu  près 
intacts  dans  les  cathédrales,  églises  et  chapelles 
de  la  péninsule.  M.  Pehiyo  Qiiiutero  vient  de  les 
étudier  d'une  façon  toute  spéciale  en  passant  en 
revue  la  plupart  d'entre  eux.  Il  les  divise  en  trois 
séries  ;  les  stalles  de  l'époque  ogivale,  les  stalles 
de  l'époque  Renaissance,  et  les  slallcs  de  l'époque 
do  la  décadence.  Dans  la  première  sér'e  il  com- 
prend les  stalles  gothiques,  mudéjares  et  de  tran- 
sition; dam  la  seconde,  les  stalles  platcresques  et 
néo-classiques;  dans  la  troisième,  les  stalles  chur- 
rugueresques  et  rococo.  L'auteur  a  bien  vite  men- 
tionné les  quelques  rares  vestiges  de  stalles  de» 
temiis  primitifs  conservés  au  Musée  archéologique 
de  Madrid,  plus  intéressants  au  point  de  vue  his- 
torique qu'au  point   de  vue   artistique;   il  décrit 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


55 


ensuite  les  stilles  gothiques  de  Saint-Thximas 
d'Avila,  de  la  Chartreuse  de  Miraflores  près  de 
Burgos,  de  la  cathédrale  de  Ségovie,  de  la  Seo  de 
Saragosse,  de  la  cathédrale  de  Barcelone,  de  l'église 
ducouventdu  Parral (aujourd'hui  au  Musée  archéo. 
logique  de  Madrid),  de  la  cathédrale  de  Palencia, 
de  l'église  Santa-Maria  de  Najera.  de  la  cathé- 
drale de  Léon,  do  la  cathédrale  de  Séville;  dans 
ces  dernières  non  seulement  la  figure  Immaine  ap- 
paraît, mais  elle  y  tient  déjà  un  rôle  prépondérant. 
Il  passe  ensuite  aux  stalles  de  l'époque  de  la  Re- 
naissance et  nous  fait  admirer  celles  de  la  cathé- 
drale de  Murcie  —  précédemment  dans  l'église 
Saint-Martin  de  Valdeiglesias,  —  du  monastère  do 
Saint-Benoiti, transportées  au  musée  de  Valladolld), 
de  ia  Chartreuse  de  Xérès,  et  surtout  les  stalles  des 
cathédrales  de  Tolède  et  do  Burgos,  merveilles  in- 
comparables. Moins  nombreuses  sont  les  stalles  de 
style  néo-classique  qui  succédèrent  à  celles-ci; 
dans  ce  genre  il  appelle  notre  attention  sur  les 
stalles  de  l'église  Saint-Dominique  de  San  Lucar 
de  Barrameda,  do  l'église  Saint- Pierre  Martyr 
de  Tolède,  de  l'église  de  l'Escurial  dont  la  décora- 
tion est  exclusivement  empruntée  à  des  motifs  ar- 
chitectoniques. 

Enfin,  M.  l'elayo  Quintero  parle  des  stalles  do 
la  décadence,  des  stalles  de  la  cathédrale  de  Gor- 
doue,  de  l'église  du  monastère  do  Guadalupe,  qui 
montrent  encore  quelque  caractère,  et  il  finit  par 
celles  de  la  cathédrale  de  Cordoue.  de  l'église 
d  Utrera  et  d'autres  encore,  d'un  caractère  navrant, 
d'un  mauvais  goût  achevé.  Ces  descriptions  s'éclai- 
rent de  reproductions  photogravées  des  plus  réus- 
sies qui  rendent  cî  volume  particulièrement  inté- 
r  'Ssant  pour  tous  ceux  —  et  ils  sont  nombreux 
a  ijourd'hui  —  qui  étudient  l'art  de  tra  los  montes. 

P.  L. 


La  Photosculpture  pour  tous,  par  L.  Tb.\nciiant. 
Pans,  Ch.  Mendel.  In-16,  32  pages. 

La  photographie  n'en  est  pas  encore  arrivée  à 
ce  p  )int  qu'elle  puisse  remplacer  l'ébauchoir,  le 
ciseau  et  le  burin  de  l'artiste.  Mais  elle  fournit 
des  moyens  simples  et  très  accessibles  pour  obtenir 
des  reproductions  en  reli«!f,  qui,  suivant  leur  modo 
d'exécution  par  gonflement,  compression  ou  mou- 
lage, sont  appelés  à  des  utilisations  diverses  en 
ornemt  ntation  et  dans  certaines  applications  indus- 
trielles. 

Dans  l'opuscule  qu'il  a  consacré  à  cette  branche 
des  méthodes  photographiques ,  M.  Tranchant 
décrit  les  procédés  pratiques  qu'il  a  employés,  soit 
qu'il  les  ait  imaginés  lui-même,  soit  qu'il  se  soit 
conteaté  de  les  expérimenter  et  de  les  mettre  au 
poin',  et  q  u  conduisent  a  des  résultais  déjà  tn;s 
upp  uciablu.-i   l:u;b  'les  ycnir.-.  div^'ia. 


necrologh 

La  semaine  dernière  est  mort  à  Stockholm  le 
sculpteur  Joha  Bœrjeson.  Né  en  1835  à  Gœte- 
borg,  il  étudia  à  l'.\cadèinie  de  cette  ville  puis 
se  rendit  on  1867  à  Rome  où  il  commença  à 
sculpter.des  figures  idéales  que  suivirent  également 
des  motifs  de  genre,  puis  une  statue  de  Sten  Sture 
le  vieux  vainqueur  de  Brunkeberg,  et  une  autre  du 
chimiste  Scheele  destinée  à  Stockholm. 


A  la  fin  du  mois  dernier  est  mort  à  Montreux 
(Suisse),  à  l'âge  de  quati'e-vingt-deux  ans,  le 
musicographe  Mathis  Lussy,  à  qui  l'on  doit  des 
théories  très  neuves  sur  le  rytlime  et  sur  la  nota- 
tion musicale.  Il  était  né  à  Stanz  en  1838.  Malgré 
son  grand  âge,  il  poursuivait  ses  travaux.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  Histoire  de  la  notation 
musicale  depuis  ses  oriijines;  Le  Ryth-me  musical, 
son  origine,  sa  fonction  et  son  acentualion  ; 
V Anacrouse  dans  la  musique  moderne;  Concor- 
dance entre  la  mesure  el  le  rythme. 


MODVZMENT  DES  ARTS 

Collection  de  feu  M.  Butler,  de  New-York 

Vente  de  tableaux  modernes  faite  à  New- York 
le  4  janvier,  par  M.  Thomas  E.  Kirby. 
Principaux  prix  en  francs 

Bonheur  (Rosa).  Paysige  de  montagne  et  mou- 
tons :  22.U0O.  —  Bonnat  (L.)  Ribera  dessinant  à 
Rome  :  20.000.  —  Breton  (.Jules).  Bergère  :  26.000. 

Corot  (C).  Torrent  dans  les  Romagnes  :  105.000. 

Diaz  (N.).  Paysage  près  de  Fontaineblsau  : 
61.5u0.  —  Chiens  de  chasse  :  18.750. 

Gérôme  (L.).  L«  Maître  de  chasse  :  40.500. 

Knaus  (L.).  Dans  la  crainte  et  l'angoisse  :  50.000. 

Maissonier  (E.).  Innocents  et  malins  :  70.500 
(acheté  à  Paris  en  1877  :  135.000  fr.).  —  La  Ve- 
dette :  41.500. 

Millet  (J.-F.).  —  La  Bergère  :  150.500.  —  Le  Re- 
tour du  travail  :  86.500. 

Rousseau  (Th.).  Bouquets  d'arbres  :  140.250.  — 
Paysage  avec  bestiaux  :  43.000. 

Schreyer  (Ad.).  La  Halte  à  l'auberge,  en  Rus- 
sie :  36.000. 

Troyon  (G  ).  Pâturage  en  Normandie:  65.500.  — 
Van  Marcke.  Troupeau  dans  un  paysage  :  25.500. 

Vibert.  Le  Récit  :  16.250.  —  Le  Jeune  clerc  : 
16.250. 

Zamacois  (E.).   Rien  dans  les  mains,  rien  dans 
les  poches  :  20.00J.  —  Ziem  (F.).   Venise  :  33.000. 
^^ 

Collection  O.  Philipsen,  de  Copenhague 

Vente  de  monnaies  anciennes  de  Grèce,   d'Asie 
et  d'Afrique,  faite  à  Munich,  le  29  novembre  1909 
et  jours  suivants,  à  la  galerie  Jacob  Hirsch. 
Principaux  prix  en  marks. 

Monnaies  de  Grèce.  —  23.  Tète  de  Pan;  rev.: 
griffon  ailé  Eubée.  Statère  or,  vi*  s.  av.  J.-C.  : 
1.22}.  —  67.  Griffon  assis  sur  un  thon;  rav.  :  carré 
incus.  Phénix.  Tétradrachme  arg.,  vers  460  av. 
J.-G.  :  73).  —  110.  Tète  d  Hermès  ;  rev.:  AINI  et 

ouc  marc  'ani,  carré  incus.  Eubée.  Tétradr, 
arg.  :  805.  —  123.  Tête  d'H-rmès  ;  rev.  :  AINION 
et  bouc  mirchant  sur  épis.  Téiradr.,  35  i  av.  J.-C.  : 
UlU.  — 3"(5.  Dionysos  assis  i  rabours  sur  un  âne  ; 
rev.  .  lettres  diverses  et  ceps,  grappes  et  sarment, 
en  carré  incus.  Tétradr.  arg.  de  Macédoine,  400 
av.  J.-C.  :  3.550.  —  413.  Tète  d'Héraklès  jeune, 
coiffé  de  la  peau  de  lion  ;  rev.  :  trépied,  tête  de  cerf, 
etc.  Statère  or  avec  le  nom  de  Philippe,  après  35'7 
av.  J-G.  :  850. 

486.  Tète  laurée;  rev.  :  Amazone  conduisant  deux 
chevaux.  Statère  or  (Mendé)  :  2.275.  —  504.  Tête 
de  Zeu3  laurée  ;  rev.  :  lettres  et  aigle  sur  le  foudre. 
Eubée.  Tétradrachme  argent  d'Alexaudre  le  Grand, 


56 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


334  av.  J.-Ch.  :  4.750.  —  509.  Tète  de  Pallas  Athénê; 
rev.  :  silhouette  ailée  et  inseript.  Amphipolis. 
Double  gtatère  d'Alexandre  le  Grand,  or,  ileur  de 
coin  ;  850  —  735.  Tète  d'Apollon  ;  rev.  :  inscript, 
et  trépied.  Statère  argent  d'IUyrie,  iv  s.av.  J.-C: 
800  marks. 

767.  Tète  d'AthéBé,  lettre  A  et  hibou  volant  : 
rev.  :  inscript. ,  silhouette  flottante.  Statère  or,  Eu- 
bée.  (Pyrrhus, '295-272  av.  J,-G.)  :  4.425. 

768.  Tète  d'Artémis  ;  rev.  :  inscript.,  silhouette 
flottante,  croissant  de  lune  et  foudre.  Eubée.  1/2 
statère  or  :  1.325.  —  769.  Tête  de  Zeus  de  Dodone 
à  gauclie,  monogr.  ;  rev.  :  inscript,  et  Diône  sur 
un  trùne,  à  l'exergue:  A  (?).  Tétradrachrae  argent 
d'Eubée:  1.825.  —  770.  Tête  d'Achille,  lettre  A.  ; 
rev.  :  inscript,  et  Thétis  assise  un  cheval  marin. 
Didrachme  argent  d'Eubée:  2.000. 

803.  Tête  d'Athéné;  rev.  :  Aitolia  assise  sur  un 
monceau  de  boucliers  galliques  ;  à  l'exergue,  mo- 
nogr.. Statère  argent  d'Eubée,  n"  s.av.  J. -G.  :780. 

820.  Tète  de  Perséphone  ;  rev.  :  Ajax  comcaltant. 
Egine.  Didrachme  argent  :  850.  —  912.  Tète  de 
nymphe  Euboia;  rev.  :  lettres  et  tète  de  face.  Té- 
tradrachme  argent  d'Eubée,  400  av.  J.-G.  :  1.450. 
—  973.  Tète  de  Pallas  Athéné  ;  rev.  :  lettres  et 
chouettî,  fruits  et  croissant  de  lune  en  carré  incus. 
Statère  or  d'Attique,  vers  430  av.  J.-G.  :  1.075.  — 
1187.  Pégase  volant:  rav.  :  Tête  d'Aphrodite.  Dra- 
climc  argent  des  colonies  corinthiennes  :  1.300.  — 
1202.  Tèle  de  Hera;  rev.  :  aigle  et  guirli.  Didrachme 
argent  du  Péloponèse:  950.  —1358  Tête  d'Apollon; 
rev.  :  l'Asklepios  de  Thrasyraède  assis.  Drachme 
argent  d'Epidaure,  vers  240  av.  J.-G.  :855.  —  1420. 
Tète  de  Pers'phone;  rev.  :  lettres  et  Hermès  mar- 
chant. Didraohmrt  argent  d'Egine  :  2.150.  —  1529. 
Héraclès  nu  allant  co  abattre  l'hydre  ;  rev.  :  inscript, 
et  taureau.  Didrachme  argent  de  Phaestus,  vers 
300  av.  J.-G.  :  2.0-^5. 

liiOÔ.  Tête  de  jeune  Zeus  Ammon,  semblable  aux 
monnaies  d'or  du  roiLysimaque  de  Thrace;  rev.  : 
Poséidon  sur  dauphin,  trident,  raisin,  etc.  Di- 
drachoiM  argent,  iii'-ii'  s.  av.  J.-G.  :  960. 

Monnaies  d'Asie.  —  1751.  Tète  de  bouc  à  gauclie, 
rang  de  perles  et  thon  ;  rev.  :  meule  en  carré  incus. 
Statère  electrum,  Mysie,  450  av.  J.-G.  :  1.200.  — 
1790.  Tête  de  Zeus,  à  gauche;  rev.  :  avant-main 
d'un  cheval  ailé  courant  dans  un  carré  incus.  Sta- 
tère or,  Mysie,  350  av.  J.-G  :  1.375.  —  1791.  Tète 
de  femme  purée  de  bijoux,  couronnée  de  lierrn  ; 
rev.  :  avant  main  cheval  ailé  courant,  en  carré 
incus.  Statère  or,  Mysie  :  2.800. 

2001.  Avant-main  de  Pégase,  à  gauche,  et  lion 
ailé  attaquant;  rev.  :  carré  incus.  divisé  en  quatre. 
Phocée,  lonie.  Didrachme  argent  :  1.225.  —2073. 
Tète  d'Apollon  do  face;  rev.  iuscrip.,  cygne  à  gau- 
che, ail-'s  éployées.  Clazomène.  Tétradrachme  ar- 
gent, 300  av.  J.-G.  :  7.400. 

2231.  Darius  III  Godoman  en  archer;  rev.  : 
carré  incus.  irrégul.  et  granulé.  Tétradrachme 
rhodien  {'.')  argent  33'i  av.  J.-G.  :  2.225.  -  2 '41. 
Sphinx  assis  à  gauche,  tenant  une  massue;  rev.  : 
carré  incus.  divis.  en  quatre.  Statère  electrum. 
Chio,  VI*  a.  av.  J.-G.  :  710. 

2426.  Tète  de  sanglier  ailé  courant;  rev.  :  inscr., 
gr.  têt»  d'aigle  et  volute  forme  fleiir  en  carré 
incui.  Statère  argent  loaie,  500    av.  J.-G.  ;    1.300. 


—  2439.  Tête  de  sanglier  ailé  courant;  rev.:  têta 
d'aigle  et  ornement  en  cercle,  perle  et  carré 
incus.  Drachme  arg.  Perse:  1.300.  —  2942.  Antio- 
chus  IX  et  Philippe  couronnés,  profils  accolés  ; 
rev.  :  inscr.  et  Zeus  Nikephoros.  Eubée,  tétra- 
drachme argent  :  1.025.  —  3139.  Buste  d'Anti- 
machus,  roi  des  Indes;  rev,  :  Poséidon  et  inscr. 
Tétradrachme  argent  :  1.400. 

Monnaies  africaines.  —  (Egypte).  —  3101.  Tète 
d'Alexandre  le  Grand  avec  corne  d'Ammon;  rev.  : 
Zeus  trônant,  tenant  aigle  et  sceptre,  316-805  av. 
J.-G., sous  Ptoléméel. Eubée. Tétradrachme  argent: 
620.  —  31G2.  Tète  semblable,  moindre  relief;  rev. 
inscrip.  gr.  Athéné  Alkis  marchant.  Tétradrachme 
argent.  Rhodes  :  650.  —  3225.  Fleur  de  silphion 
sanglier  et  boules;  rev.  :  carré  incus.  div.  en  qua- 
tre. Didrachme  argent  :  550.  —  3231 .  Tête  de 
Zeus  Amnion;  rev.  :  lettres  K-Y  P-A  N-A.  Buisson 
de  sllphisn.  Tétradrachme  argent  :  550. 


CONCOURI    IT    BZPOIITIONI 


EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paris 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Louis  Dauphin, 

galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au  28 
février . 

Salon  de  l'Union  des  Femmes  peintres  et 
sculpteurs,  au  Grand-Palais  des  Champs-Elysées, 
du  11  février  au  6  mars. 

19*  Exposition  des  Peintres  orientalistes  fran- 
çais, au  Grand-Palais  des  Ghamps-Elysoes,  avenue 
d'.\nlin,  du  13  au  27  février. 

7°  Exposition  de  la  Société  des  Peintres  du 
Paris  moderne,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de 
Sfic,..  ,|u  i:;  février  au  8  mars. 

2*  Expo'iition  de  la  Société  moderne,  galerie 
Durand-Ruel,  16,  rue  Lafûtte,  du  l'i  février  au 
12  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Stouvenaut.  ga- 
lerie Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  du  15  an 
28  février. 

Province 

Cannes  :  8»  Exposition  internationale  des  Beaux- 
Ans,  du  10  février  au  10  mars. 

Etranger 

Prague  :  Expositinn  d'artistps  ri'an(;ais  indépen- 
dants (Bonnard,  ISi-aque,  (;a  noin,  Hor.iin  Van 
Dongen,  Friesz,  Girieud,  Maillot,  Mani»uin,  Mar- 
que!, MUisse,  Pny.  Ri^doQ,  Vallotton,  Verhoeven, 
de  Vluninck).  organisée  par  la  Société  Mânes  au 
jardin  Kinsky. 

il'our  les  autre.s  exnosilions  fil  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :   P.  Girardot 


putu  —  iMPBiinnia  ■■  L4  ii«i«»,  M   mwm  wm  ■bmmu<t.  —  t.  iuuht   utnn 


y 


N»  8.  —  1910. 


BUREAUX:  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


19  Février. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA  GAZETTE    DES   BEAUX-ARTS 

riBAIilAMT    LI    SAHIDI     MXTIH 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  rtfoivtnt  gratuitenunt  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


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Parif,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 
Départements 13  fr.  ||      l'Union  postale) 45  fr. 

Xj«    JST^xzn.éTO    ■■    O    tr.    SB 


PROPOS    DU    JOUR 


;e  récents  incidents  viennent  de 
rappeler  de  la  manière  la  plus  in- 
quiétante que  la  question  de  la 
sécurité  du  Louvre  est  toujours 
sans  solution.  Il  y  a  eu  un  nouveau  com- 
mencement d'incendie  au  ministère  des  Fi- 
nances ;  c'est  au  moins  le  vingt-huitième, 
mais  on  ne  les  compte  plus.  On  ne  doit  pas  se 
lasser,  en  revanche,  de  compter  le  nombre  des 
promesses  qui  ont  été  faites  pour  protéger  le 
Louvre,  et  qui  n'ont  été  suivies  d'aucun  effet. 
Le  déménagement  du  ministère  des  Colonies 
est  entrepris  dans  des  conditions  qui  semblent 
une  gageure,  et  qui  fort  heureusement  abou- 
tiront à  irriter  l'opinion  publique  trop  con- 
fianle  et  très  digne.  Quant  au  déménagement 
des  Finances,  il  est  généralement  tenu  pour 
désirable,  mais  on  évite  d'en  parler,  et  il  ne 
paraît  pas  qu'on  ait  jamais  songé  sérieuse- 
ment à  y  procéder.  «  Tout  le  Louvre  aux 
Musées  nationaux  »,  disait-on  jadis  et  disent 
encore  les  défenseurs  de  notre  grande  galerie 
nationale.  En  réalité,  rien  n'est  encore  fait. 
Une  mesure  pourtant  vient  d'être  prise,  une 
mesure  à  laquelle  l'Administration  apporte 
une  diligence  inaccoutumée,  une  mesure  éner- 
gique :  le  directeur  des  Musées  nationaux, 
qui  logeait  au  Louvre,  a  été  brusquement 
averti  qu'il  aurait  à  déménager  dans  les  trois 
mois.  Bien  que  la  présence  du  directeur  au 
musée  même  puisse  se  justifier  par  de  très 
bonnes  raisons,  on  n'a  pas  hésité  à  s'en  pas- 
ser. En  revanche,  treize  fonctionnaires  du 
même  musée  ont  trouvé  grâce  et  il  est  peu 
probable  qu'ils  aient  renoncé  à  se  chauffer. 
Ces  treize  cheminées  continueront  donc  de 
s'ajouter  aux  cheminées  innombrables  qui, 
du  ministère  des   Finances  au  pavillon  de 


Flore,  font  aux  galeries  de  peinture  une  cein- 
ture menaçante  de  feu.  Le  public  pourra 
s'étonner  de  constater  ici  tant  de  hâte,  là  tant 
de  complaisance,  et  il  aura  quelque  droit  de 
soupçonner  la  méthode  par  où  est  assurée  la 
sauvegarde  du  Louvre  un  peu  incohérente. 

Résumons  l'état  du  problème.  Depuis  190:2, 
la  libération  du  musée  du  Louvre  est  inscrite 
dans  la  loi  de  finances.  Depuis  1902,  des  cris 
d'alarme  n'ont  cessé  d'être  jetés.  Depuis  1902, 
chaque  discussion  du  budget  des  Beaux-Arts 
a  amené  les  mêmes  questions  et  les  mêmes 
promesses.  Or,  en  huit  années,  la  loi  n'a  pas 
été  obéie;  une  seule  décision  a  été  rapide- 
ment prise  :  c'est  l'expulsion  du  directeur, 
qui  était  à  son  poste.  Si  cette  mesure,  qui 
n'était  pas  nécessaire  et  qui  n'était  justement 
pas  dans  la  loi,  est  définitive  et  si  elle  est 
suivie  d'exécution,  on  ne  voit  vraiment  pas 
pourquoi  des  installations  de  ministère  au- 
trement périlleuses  seraient  l'objet  d'un  trai- 
tement de  faveur.  Le  scandale  était  grand 
quand  on  ne  faisait  absolument  rien;  mais 
ne  passera-t-il  pas  toute  mesure  si  l'on  fait 
précisément  ce  qui  ne  s'imposait  pas  pour 
négliger  ce  qui  s'impose? 


NODVSLLIS 


***  M.  Homolle,  directeur  des  niusées  na- 
tionaux, va  faire  aménager  pour  la  collection 
Grandidier  l'appartement  du  rez-de-chaussée 
du  Louvre,  qu'il  doit  quitter  dans  quelques 
semaines.  Ce  déplacement  de  la  collection 
Grandidier  piîrm-'ttra  d'exposer  d'intéressan- 
tes estampes  japonaises. 

***  Par  décret  en  date  ilu  9  février,  M.  Hol- 
leaux,  directeur  de  l'Ecole  française  d'Athè- 
nes, est  maintenu  dans  ses  fonctions  pour  une 
I  nouvelle  période  de  six  années. 


58 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


***  Le  jeiHi  10  février  a  ou  lieu  au  musée 
fVethnoo;raphie  du  Trocadéro  l'inauguration 
d'un  buste  du  D''  Hamy,  ancien  conservateur 
du  musée,  œuvre  du  sculpteur Fagel. 

Deux  nouvelles  salles,  consacrées  à  l'Océa 
nie  et  à  l'Europe,  ont  été  ensuite  inaugurées. 

***  Le  graveur  Patey  a  terminé  une  mé- 
daille nouvelle  que  l'Académie  de  Médecine 
décernera  désormais  à  ses  lauréats. 

Sur  l'une  des  faces  on  voit  la  divinité 
grecque  Hygie  recevoir  de  l'Académie  do 
Médecine  là  «  coupe  de  vie  »  qu'elle  présente 
à  une  malade;  sur  l'autre,  le  palais  de  l'Aca- 
démie de  Médecine,  et  en  marge,  une  gerbe 
de  palmes  de  chêne  et  de  laurier  nouée  d'une 
banderole  au  nom  du  titulaire. 

***  L'exposition  de  l'œuvre  de  Meryon, 
dont  nous  avions  annoncé  l'ouverture  pro- 
chaine, est  remise  à  une  date  indéterminée. 

***  Ce  soir  samedi,  à  8  h.  3/4,  aura  lieu  à 
la  Sorbonne  (amphithéâtre  Quinet),  sous  les 
auspices  de  la  Société  d'études  italiennes, 
une  conférence  de  notre  collaborateur  M.  Léon 
Rosenthal  :  A  Iraoers  UOmbrie. 

***  Nous  avions  dit  que  le  gouvernement 

itplien  réservait  à  ses  seuls  savants  le  droit 
d'e.Kplorer  le  sol  de  la  Péninsule.  Nous  appre- 
nons avec  plaisir  que  l'article  19  de  la  loi  du 
20  juin  1909,  voté  sans  discussion  à  une 
énorme  majorité,  donne  au  Gouvernement  la 
faculté  de  concéder  à  des  sociétés  ou  citoyens 
étrangers  le  droit  d'exécuter  des  fouilles. 

***  Le  bourgmestre  de  Mannheim  a  reçu 
de  la  part  d'un  certain  nombre  d'amateurs  de 
cette  ville  la  somme  de  90.000  marks  né- 
cessaire à  l'acquisition  du  grand  tableau 
d'Edouard  Manet,  L'Exécution  de  l'empereur 
Maxiiniiien,  pour  la  galerie  municipale  des 
Beaux-Arts. 

***  L'Armeria  Real  de  Madrid  vient  d'en- 
trer en  possession  d'une  magnifique  pièce 
d'armure  qui  lui  a  été  léguée  par  le  marquis 
de  la  Vega  d'Armijo,  lequel  l'avait  acquise  à  la 
vente  de  la  famille  d'.Vltamira.  C'est  une 
cuirasse  en  deux  parties,  déc  >ree  de  magni- 
fiques ornements  gravés  et  dorés;  elle  fut 
exécutée  à  la  fin  du  xvi''  siècle  et  est  signée  de 
Pompco  de  la  Chiesa.  Après  avoir  appartenu 
à  Alexandre  Farnése,  elle  fut  donnée  par  le 
roi  de  Naples  Charles  III  à  Don  José  Garillo 
de  Albornoz,  en  témoignage  de  reconnais- 
sance pour  ses  brillants  services  militaires. 

*'**  Le  Salon  do  la  <•  Libre  Esthétique  •>  s'ou- 
vrira au  début  de  mars  au  Musée  de  peinture 
moderne  do  Bruxelles.  Son  programme, 
strictement  limitatif,  retracera  dans  quelques- 
unes  de  ses  expressions  caractéristiques 
l'évolution  du  paysage  moderne  en  Belgique 
et  en  France.  LJn  choix  d'estampes  emprun- 
tées à  l'œuvre  des  principaux  paysagistes  du 
Japon  complétera  la  partie  rétrospective  de 
l'Exposition.  Kn  outre,  la  mémoire  du  sculp- 
teur Alexandre  Charpentier,  mort  l'année 
dernière,  y  sera  évoquée  par  un  ensemble  de 
médailles,  de  bas-reliefs,  de  figures  et  d'objets 


d'art  appartenant  aux  galeries  do  l'Etat  et  :i 
des  collections  particulières. 

***  La  première  Exposition  de  la  Société 
des  Artistes  indépendants  de  Munich,  dont 
nous  avons  annoncé  la  formation  et  dont  le 
président  est  le  peintre  Hans  von  Faber  du 
Faur,  aura  lieu  du  2.ô  mai  au  ~i  août.  Les  ar- 
tistes indépendants  do  Paris  sont  conviés  à  y 
participer. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Les  «  PuiNTRES  orientalistes  Français  » 
(Grand  Palais) 

Fussent  ils  inondés  de  soleil,  les  tableaux  des 
Orientalistes  ne  parviendraient  ni  à  éclairer  ni  à 
réchaufl'er  les  sombres  et  glacials  locaux  qui  leur 
sont  attribués  dans  ce  Grand  Palais  qu'une  ins- 
cription plaisante  déclare  «  consacré  à  l'art  fran- 
çais». Dans  un  cadre  si  contraire,  cette  expositiim, 
bien  organisée,  intéresse  pourtant.  Les  Orientales 
de  M.  Manzana  Pissarro  occupent  une  salle.  On 
sait  comment  elles  s'ébattent  sur  des  fonds  pou- 
drés d'or  en  des  costumes  aussi  fantaisistes  que 
ci'ux  des  "  turqueries  »  de  la  Régence,  et  com- 
ment les  cygnes,  les  paons,  les  zèbres  entourent 
leur  grâce  nonchalante.  M.  Manzana  a  trouvé  un 
oiTet  décoratif  dont  il  use  peut-être  un  peu  hâtive- 
ment, mais  qui  est  joli.  C'est  une  heureuse  idée 
d  avoir  placé  dans  dos  vitrines,  à  côté  de  ses  toiles, 
quelques  broderies  ottomanes  des  vilayets  dr 
Kossovo,  de  Monastir  et  de  Salonique,  dont  la 
splendeur  évoque  l'Orient  des  conteurs. 

Une  autre  salle  est  consacrée  aux  œuvres  inspi- 
rées à  M.  Emde  Bernard  par  sou  séjour  en  Egypte. 
Antôi'ieures  à  celles  qui  figurent  à  l'exposition 
dont  nous  avons  parlé  précédemment,  elles  ne  peu- 
vent qu'augmenter  l'estime  que  cet  artiste  inspire, 
quoi  qu'on  pense  de  ses  rechcrclies.  Il  n'est,  dans 
toutes  les  peintures  qui  figurent  dans  les  salles 
voisines,  aucun  essai  de  composition  comparable 
à  ceux  de  M.  Bernard,  aucun  nu  qui  ait  la  noble 
chasteté  des  siens,  ni,  je  crois,  le  caractère  vrai- 
ment oriental,  non  seulement  dans  les  types,  mais 
aussi  dans  les  attitudes,  dans  le  groupement  des 
ligures.  C'est  en  sacrifiant  les  recherches  de  pit- 
toresque superficiel  où  s'attardent  trop  volontiers 
les  Orientalistes  que  M.  Bernard  a  conquis  cette 
vérité  plus  haute. 

Je  siguale  l'exposition  rétrospective  d'œuvres 
de  Marins  Perret,  le  notateur  minutieux  des  types 
d'Extrême-Orient,  les  illustrations  de  M.  Antoine 
(iUbet  et  de  M.  Edmond  Dulac,  les  gravures  de 
M.  Ph.  Zdckeu,  les  intérieurs  de  cathédrales  espa- 
gnoles do  M.  11. -M.  Magn-î,  les  notes  lumineuses 
<le  M.  Villain,  de  M.  David  Junès,  et,  parmi  les 
sculptures,  les  Oulod  Xail  dansant  de  M.  fiau- 
dissart  et  les  fauves  de  M.  Bugatti. 

Je  n'ai  heureusement  pas  à  me  prononcer  sur 
les  mérites  dos  peintres  qui  concourent  en  vue 
d'obtenir  cette  année  la  bour^o  du  gouvernement 
général  de  l'Algérie,  mais  j'ai  goûté  les  envois  de 
M.  Jacques  Simon,  boursier  en  11)08,  qui  est  un 
paysagiste  sensible  aux  beautés  graves  de  la  vie 
pastorale  et  qui  nous  repose  des  lumières 
violentes  où  semblent  se  complaire  exclusivement 
les  heureux  qui  ont  passé  la  Méditerranée. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


59 


"  L'Acanthe  » 
(Galerie  Allard) 
Après  leseuvois  aux  Salons  —  la  seule  grande 
afïaire  pour  bien  des  peintres  —  on  s'entretient  la 
main  par  de  petits  travaux.  L'  «  Acanthe  »  nous 
montre  les  Intérieurs  de  M.  SiOert,  les  gravures 
de  M.  Pénat  —  un  orientaliste  —  les  études  qui 
semblent  travaill('es  avec  entrain,  de  M""  Amédéc 
Gibert,  les  nus  de  M.  Fougerat  et  les  médaillons 
do  M.  Dautel. 

U.NioN  DKS  Femmes  Peintres  et  Sculpteurs 
(Grand   Palais) 

Je  ne  sais  si  l'Union  des  Femmes  Peintres  re- 
Ijousse  les  artistes  de  talent  ou  si  celles-ci  la 
fuient,  mais  il  est  difficile  de  trouver  pareil 
ensemble  d'œuvros  ennuyeuses,  si  ce  n'est,  je 
l'ajoute  eu  hâte,  au  Salon  d'hiver  qui  est  de  com- 
position masculine.  On  ne  voit  point  ici  de  ces 
productions  qui  laissent  voir  au  travers  do  leur 
maladresse  un  peu  d'émotion,  d'ardeur,  artifi- 
cielle peut-être,  mais  touchante  quand  même.  loi 
—  je  crois  que  c'est  le  plus  triste  des  maux  qui 
puisse  atteindre  la  production  picturale  —  on  ne 
voit  partout  que  désir  de  plaire,  coquetterie  saus 
retenue  et,  pour  tout  dire,  désir  de  trouver  acqué- 
reur. Les  femmes  ne  seraient  elles  pas,  en  ce  sens, 
plus  entreprenantes,  plus  habiles  que  les  hommes? 
Ceux-ci  restent  plus  désintéressés  daus  la  médio- 
crité. Ah  I  que  ces  demoiselles  seraient,  en  quelque 
magasin,  de  bonnes  vendeuses  ! 

Exposition  Henri  Matisse 
(Galerie  Bernheim  jeune) 

M.  Matisse  a  beaucoup  fréquenté  le  Louvre, 
comme  tous  les  élèves  de  Gustave  Moreau,  et  main- 
tenant il  ne  vent  plus  connaître  d'autre  musée  que 
son  atelier.  On  peut  admettre  que  ses  premiers 
essais  furent  sincères,  ou  du  moins  qu'ils  no  lui 
étaient  pas  inspirés  par  l'ambition  d'une  renommée 
tapageuse.  En  considérant  attentivement  ses  toiles, 
on  peut  y  reconnaître  une  certaine  puissance  daus 
les  indications  des  volumes  et  des  localités.  En 
s'efTorçant  de  regarder  saus  colère —  sans  indigna- 
tion —  ses  productions  récentes,  on  peut  y  ren- 
contrer quelques  harmonies  précieuses.  Je  crois 
que  c'est  là  le  maximum  des  concessions  qu'un 
jugement  sain  puisse  accorder. 

La  peinture  a  jusqu'à  présent  reconnu  pour 
base  l'imitation  do  la  nature.  Mais  par  suite  des 
nécessités  inhérentes  à  certaines  applications  dé- 
coratives, l'imitation  devint  plus  libre,  de  même 
qu'il  y  eut  assujettissement  de  la  technique  à  des 
procédés  tels  que  la  fresque,  la  mosaïque,  la  tapis- 
serie. 

Vous,  M.  Matisse,  qui  peignez  sur  toile,  avec 
les  matériaux  habituels  de  la  peinture  à  l'huile, 
vous  supprimez  la  base  d'imitation.  La  nature  n'est 
même  plus  pour  vous  le  «  dictionnaire  »  de  Dela- 
croix ;  elle  est  à  peine  un  thème  sur  lequel  vous 
brodez. 

Ne  discutons  pas  sur  le  caractère  souvent  gri- 
maçant qu'il  vous  plaît  de  donner  à  vos  brode- 
ries —  affaire  de  tempérament  —  mais  dites-nous 
quel  est  votre  critérium,  à  défaut  de  l'imitation. 
Vos  admirateurs  disent  :  la  valeur  décorative. 
Pourquoi  vous  astreindre  alors  à  conserver  as- 
sez l'apparence  des  thèmes  qui  vous  inspirent 
K  pour  que  nous  soyons  choqués  par  l'arbitraire  de 


leur  reproduction  ?  Pourquoi,  si  la  couleur  vous 
intéresse,  seule,  la  laisser  associée  à  uno  forme 
qu'elle  contrarie  et  qui  la  contrarie?  Les  tapis 
persans  vous  donnaient  l'e.xemple  de  la  couleur 
pure  appliquée  à  la  forme  géométrale. 

M.  Matisse  n'a  rien  innové  qu'un  nouvel  acadé- 
misme; il  a  seulement  confondu  deux  genres:  l'art 
du  peintre  et  l'art  du  tapissier.  La  réalisation  de 
son  ambition  n'était  pas  pour  élever  aucunement  le 
niveau  de  l'art,  mais  la  hardiesse  de  ses  recher- 
ches amusait  l'ennui  de  nos  âmes  modernes.  Mais 
il  se  trouve  aujourd'hui  assez  d'inquiétude  déso- 
rientée pour  que  ces  essais  aient  été  pris  par 
quelques-uns  pour  des  œuvres  complètes  annon- 
çant un  art  d'avenir  alors  que,  pour  quelques  autres 
ijui  s'en  dégagèrent  à  temps,  ils  eurent  la  valeur 
d'un  stimulant.  Entouré  d'admirateurs,  de  disci- 
ples, M.  Matisse  n'a  pas  su  résister  à  cette  gloiio 
soudaine.  Il  a  bénéficié  aussi  de  ce  que  les  bons 
juges  ont  craint,  en  riant,  d'être  confondus  aver 
la  foule  bête  qui  rit  de  tout  ce  qu'elle  ne  comprend 
pas.  Il  faudrait,  pour  remettre  les  choses  au  point, 
le  large  lire  de  Molière  ou  de  Rabelais,  rire  qui  ne 
vise  pas  l'individu,  mais  l'humaine  erreur.  En  at- 
tendant, estimons-nous  heureux  de  ne  voir,  parmi 
les  disciples  elles  admirateurs  agissants, que  Rus- 
ses, Polonais  et  Américains. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  13  février 

Donation.  —  L'Académie  a  accepté  provisoire- 
ment la  donation  entre  vifs  que  lui  a  faite  M.  San- 
ford-Saltus,  artiste  demeurant  à  New-York,  de  la 
somme  nécessaire  pour  fonder  un  prix  annuel  do 
5C0  fr.  en  faveur  d'un  tableau  de  bataille.  L'Aca- 
démie est  chargée  du  soin  de  fixer  les  conditions 
de  ce  concours. 

Tombola  nrii.«i/fyi(«.—  L'Académie  a  ensuite  dési- 
gné MM.  Massenet,  président,  Cormon,  vice-prési- 
dent, Henry  Roujon,  secrétaire  perpétuel,  Bonnat, 
Détaille,  Frémiet,  Mercié  et  Nénot,  comme  membres 
de  la  commission  chargée  de  s'entendre  avec  le 
Syndicat  de  la  Presse  parisienne  et  la  Société  de 
la  Croix  Rouge,  sur  les  conditions  dans  lesquelles 
ilevra  s'ell'ectuer  la  tombola  artistique  au  profit 
des  inondés,  dont  l'Académie  a  pris  l'initiative  lors 
de  sa  séance  précédente.  . 

Nominations  de  jurés.  —  Sur  la  demande  du 
ministre  de  l'Instruction  publique,  l'Académie 
avait  désigné  précédemment,  par  voie  de  tirage  au 
sort,  comme  membres  des  jurys  d'admission  char- 
gés de  faire  un  choix  parmi  les  œuvres  qui  doi- 
vent figurer  à  l'Exposition  universelle  et  interna- 
tionale de  Bruxelles  : 

Peinture.  —  MM.  Bonnat,  J.-P.  Laurens,  Jules 
Lefebvre,  Dagnan-Bouveret,  Humbert,  Lhermitte, 
Gabriel  Ferrier,  Cormon,  Détaille,  Luc-Olivier 
Merson;  —  Supplémentaires  :  MM.  François 
Flameng  et  Raphaël  Gollin. 

Sculpture.  —  MM.  Frémiet,  Marqueste,  Coutan, 
Denys  Piiccb,  Injalbert,  Saint-Marceaux;  —  Sup- 
plémentaires :  MM.  Mercié  et  Allard. 

Architecture.— .MM.  Uaumet,  Pascal  ;  —  Supplé- 
mentaires :  MîtI.  Moyaux  et  Louis  Bernier. 

Gravure.  —  MM.  Waltner  et  Vernon. 


60 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  il  /'écrier 
Élection.  —  L'Académio  a  procédé  à  l'élection 
d'un  membre  titulaire,  en  remplacement  de  M. 
Henri  Weil,  décédé  le  5  novembre  l;09.  Dix-huit 
candidats,  dont  nous  avons  donné  les  noms, 
s'étaiont  présentés.  Au  second  tour  de  scrutin, 
M.  Maurice  Prou  a  été  élu  par  26  voix  contre  5  à 
M.  Jean  Psichari,  2  à  M.  Charles  Diebl,  1  à 
M.  Edmond  Guq  et  1  à  M.  Alfred  Morel-l'"atio. 
M.  Maurice  Prou  est  né  à  Sens,  le  38  décembre 
1861  ;  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes  et  de 
l'Ecole  des  Hautes  études,  il  fut  pensionnaire  do 
l'École  française  de  Rome,  et  est  actuellement  bi- 
bliothécaire au  Cabinet  des  Médailles  do  la  Biblio- 
thèque Nationale,  professeur  de  diplomatique  à 
l'Ecole  des  Chartes,  membre  de  la  Société  des  An- 
ti(iuaires  de  France  et  du  Comité  des  travaux  his- 
toriques et  scientifiques,  et.  enfin,  directeur  de  la 
revue  Le  Moyen  âge.  Il  a  publié,  entre  autres  tra- 
vaux historiqnes,  un  catalogue  des  monnaies  fran- 
çaises de  la  Bibliothèque  Nationale  pour  les  dy- 
nasties mérovingienne  et  carolingienne,  une  étude 
sur  les  relations  politiques  du  pape  Urbain  V  avec 
les  rois  de  France  Jean  II  et  Charles  Y,  des  étu- 
des sur  la  diplomatie  du  jiape  Honorius  J'Y  et  un 
recueil  des  actes  de  Philippe  I",  roi  de  France. 
C'est  une  des  personnalités  les  plus  appréciées  du 
monde  savant  pour  son  érudition  scrupuleuse. 

Une  chapelle  romane.  —  M.  Lucien  Boy,  archi- 
tecte en  chef  des  monuments  historiques,  chargé 
naguère  de  restaurer  l'église  de  Saint-Léonard- de- 
Xoblac,  dans  la  Haute- Vienne,  fait  à  l'Académie 
une  communication  sur  la  chapelle  de  Saiute- 
Luce,  édiculo  circulaire  de  la  fin  du  xi"  siècle, 
englobé  au  xw  dans  la  construction  de  l'église. 
L'extérieur  de  cette  chapelle  a  été  fort  dégradé, 
mais  l'intérieur,  tout  à  fait  intact,  a  conservé  sa 
coupole  centrale  portée  sur  huit  colonnes,  et  son 
bas-côté  circulaire  voûtc'  en  demi-berceau.  D'après 
M.  Dieulafuy,  celte  chapelle,  bâtie  sur  le  plan  de 
l'église  du  Saint-Sépulcre  de  Jérusalem,  doit  avoir 
servi  de  baptistère,  datant,  d'après  son  genre  de 
construction,  de  la  seconde  moitié  du  xi'  siècle. 

La  Statue  d'Anzio.  —  M.  Gauckler  fait  commu- 
niquer à  l'Académie,  par  M.  Perrot,  une  lettre  rela- 
tive à  la  statue  dite  de  la  Pn'iyessc  d'Antmm{\], 
acquise  récemment  par  le  gouvernement  italien  et 
transportée  à  Rome  au  musée  des  Thermes.  Elle 
est  composée  de  deux  blocs  de  marbre  de  nature 
différente;  la  partie  supérieure  est  d'un  art  beau- 
coup plus  soigné  que  celui  do  la  partie  iuférieuri', 
ce  qui  fait  supposer  que  les  deux  blocs  ne  sont 
pas  de  la  mémo  main.  On  croit  que  cette  œuvre 
provient  do  l'Asie  Mineure  et  remonterait  à  l'épo- 
que des  premiers  successeurs  d'Alexandre.  On  y 
relève  des  restaurations  datant  du  temps  des  Ro- 
mains. M.  Salomon  Reinach,  qui  l'attribue  à  un 
seul  artiste,  pense  qu'elle  a  fait  partie  d'un  en 
semble  où  elle  aurait  représenté  un  adolescent 
ac'ompagnaut  un  prêtre  exerçant  sou   ministère. 

Coinmttnirntions.—  Deux  fascicules,  présentés  à 
l'Académie  par  M.  Gagnât,  contiennent  des  études 
bien  faites  par  plusieurs  élèves  de  l'Ecole  fran- 
çaise de  Rome,  sur  les  musées  d'Algérie,  de 
Tunisie,  d'Alaoui  et  de  Guelma. 


(1)  V.  Gazelle  des  Bcaxix-Arls  de  janvier  lOld, 
pi.  i>.  8i. 


Société  Française  de  Numismatique 

Séance  du  5  février 

M.  Bordeaux  communique  la  plaquette  gravée 
par  M.  Martin  pour  la  faculté  d'Aix. 

M.  SouUart  présente  une  série  de  monnaies  rares 
prises  dans  sa  collection. 

M.  Boucher  fait  connaitre,  de  la  psrt  de  M. 
Van  do  Vyvero  Golens,  la  composition  d'une  ca- 
chette de  monnaies  françaises  en  cuivre  découverte 
à  Vasquale-lès-Roubaix. 

M.  Ad.  Blanchet  présente  une  médaille  frappée 
en  Belgique  pour  commémorer  les  travaux  de 
Bruxelles.  Il  a  lu  ensuite  deux  documents  moné- 
taires de  la  fin  du  xvii*  siècle  extraits  de  la  cor- 
respondance des  Intendants. 


Michel  Lécurieux 

SCL'LKrEUR  DU    XV   SIÈCLE 

Chaque  année  nous  apporte  une  nouvelle  mois- 
son de  noms  d'artistes  provinciaux,  découverts 
dans  nos  vieilles  archives  et  dans  les  minutes 
notariales.  Il  est  nécessaire  d'y  prêter  quelque 
attention,  surtout  si  l'on  peut  détei'miner  la  part 
de  ces  artistes  dans  une  ceuvre  connue.  Tel  semble 
être  le  cas  du  sculpteur  Michel  Lécurieux,  qui 
nous  a  été  dernièrement  révélé  par  un  travail  de 
M.  Eugène  Jarry  (1). 

Ce  tailleur  d'images  exécuta  en  147S,  eu  pierre 
d'Aprcmont,  trois  statues  destinées  à  la  décoration 
de  la  croix  réédifiée  à  la  même  époque  au  vieux 
pont  d'Orléans  pour  remplacer  la  Belle-Croix 
démolie  pendant  le  siège  de  1439  :  ces  statues 
représentaient  la  Vierge  couronnée,  saint  Jean- 
Baptiste  et  saint  Jacques,  suivant  les  termes  du 
marché.  Or,  une  charmante  petite  tête  de  Vierge 
couronnée,  découverte  dans  le  lit  de  la  Loire  il  y 
a  onze  ans,  au  milieu  des  substructions  de  l'ancien 
pont,  parait  bien  provenir  du  travail  commandé  à 
Lécurieux  :  elle  a  trouvé  un  asile  favorable  au 
Musée  archéologique  cl  M.  Jarry  l'a  reproduite 
dans  sa  brochure. 

Eu  l'i60,  le  même  artiste  travaillait  pour  la 
paroisse  Saint-Cermain  d'Orléans  et  il  fui  l'autour, 
avant  li70,  du  tombeau  commandé  par  Guionne 
de  Beauvais  en  l'honneur  de  sou  premier  mari, 
Jouvenel  des  l_'rsins,  sieur  delà  Motte  Josserand, 
près  de  Dunzy  (Nièvre)  ;  ce  tombeau  parait  d'ail- 
leurs détruit.  Veuf  dès  1479  avec  des  enfants  en  bas 
âge,  Michel  Lécurieux  testale2aoiit  1487  et  mourut 
sans  doute  peu  après  cette  date. 

Henri  Stein. 


-«"»— ^sos:;*- 


REVUE  DES  REVDCS 


0  Mercure  de  Fiance  il6  février).  —  Trois 
grands  artistes  de  cette  époque  :  Cézanne,  Carrière, 
Rodin  ont  inspiré  au  peintre  Georges  Rouault  des 
pages  belles  et  profondes  où,  sons  forme  do  litanies 

■1)  La  Réédificalion  de  la  Belle-Croix  sur  le 
vieil.'-  pont  d'Orléans  (Orléans,  1908;  in-8«  de 
Ujp.  etph). 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


61 


mises  dans  la  bouche  do  ces  artistes,  il  a  essayé 
d'exprimer  leur  pensée,  le  caractère  de  leur  œuvre 
propre  et  de  l'enseignement  qui  s'en  dégage. 


P  Les  Marches  de  l'Est  (1%'J-IOIO,  n»  4\  — 
Début  d'une  importante  et  savante  étude  de  M. 
André  Philippe  sur  l'église  Saint-Maurice  d'Epinal, 
reste  d'un  monastère  de  bénédictines,  construite  au 
x°  siècle  et  agrandie  et  remaniée  aux  époques  sui- 
vantes (6  fig.  et  6  planches). 


X  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (février). 
—  Notice  sur  le  sculpteur  François  Sicard,  par 
>I.  Jacques  des  Gâchons  (6  fig.). 


—  American  journal  of  archaeology  (1909, 
u°  1,  janvier-mars). — Notice  récrologiquodc  .f.-II. 
Wright,  le  traducteur  du  il/cHUci  d' archéologie  de 
CoUignon. 

—  John  G.  Rolfo,  Deunc  miroirs  étrusques,  ac- 
quispar  l' Univers ih'  de  Pennsylvanie.  Le  premier 
représente  Pelée  et  Thétisailée  ;  le  second  les  trois 
Gahires:  ce  dernier  parait  plus  que  suspect. 

—  Jesse  Benedict  (^aiter  :  Le  «  tombeau  de  Ro- 
mulus  »,  découvert  en  1898,  au  Forum,  est  un  au- 
tel pour  holocaustes,  oll'erts  par  le  roi;  l'inscription 
est  la  lex  ara-  qui  s'y  rapporte. 

—  David  M.  Robinson  :  Un  vase  cylindrique,  à 
anses,  orné  do  reliefs  moulés  (les  Dioscurcs),  que 
conserve  l'Université  John  Hopldns  à  Baltimore, 
porte  le  graffite  01N0<I)0P0S  et  fixe  ainsi  le  sens  de 
cette  appellation,  au  moins  à  l'époque  romaine. 

—  A.  L.  Frothingham  :  Le  relief  des  Uffizi 
(I,  236  des  Einzelaufnahmen  de  Arndt),  qui  re- 
présente une  scène  de  sacrifice,  n'est  qu'un  mau- 
vais pastiche  des  environs  de  1840. 

—  Assemblée  générale  de  l'Institut  archéologique 
(il  n'est  pas  exact,  comme  on  le  prétend,  p.  53,  que 
le  relief  d'Eurijiide,  au  musée  de  Coustautinople, 
soit  inédit  ;  voyez  Gazette  des  Beaux-Arts,  1906, 
I,  p.  329,  mais  l'authenticité  en  est  contestée), 

(N°  2,  avril-juin;.  —  Mary  Hamillon  Swindler  ; 
L'Académie  des  sciences  naturelles  à  Philadelphie 
possède  une  belle  cylix  de  l'ancienne  collection 
Ganino,  composée  de  deux  parties  hétérogènes  :  un 
pied  signé  de  Nicosthène  et  une  coupe  à  figures 
rouges  (scènes  d'éphébie)  où  l'autour  reconnaît  la 
manière  du  maître  de  la  «  coupe  de  Penlhésilée  » 
I Munich,  n°  370). 

—  William  N.  Bâtes  signale,  clans  une  collection 
privée  à  Philadelphie,  une  tète  d'Héraclès  en  mar- 
bre, du  style   de   Scopas,  provenant  de  Sparte  (?). 

—  M"°Élisabeth-M.  Gardiner  étudie  les  sculptures 
découvertes  dans  les  fouilles  américaines  de  Go- 
rinthe.  On  notera  surtout  un  fragment  de  relief 
funéraire  attique  (tête  do  jeune  fille)  et  doux  mor- 
ceaux qui  semblent  de  fabrique  corinthienne  : 
1°  fragment  de  tète  en  relief  plat,  l'œil  de  face  sur 
le  visage  de  profil  ;  2°  éphèbe  avec  son  chieu. 

—  Esther  Boise  van  Deman  :  Les  prétendus 
«  rostres  fluviens  «  se  composent  de  deux  édifices 
superposés  ;  le  plus  ancien  daterait  de  Gésar,  le 
plus  récent  d'Auguste  et  aurait  été  restauré  par 
Sévère. 

(N'S,  juillet-septembre).  —  Richard  B.  beager  : 


F'ouilles  américaines  (1908)  de  Mochlos,  ilôt  situé 
sur  la  côte  orientale  de  Crète  et  dont  l'auteur  au- 
rait bien  dû  préciser  la  situation  par  un  bout  de 
carte.  11  y  a  eu  là  une  nécropole  et  tout  une  série 
de  villes  superposées,  depuis  le  Minoën  primitif 
jusqu'à  l'époque  romaine.  La  céramique  recueillie 
dans  les  maisons  renferme  des  morceaux  do  pre- 
mier ordre  reproduits  dans  de  belles  planches  ;  la 
jarre  aux  dattiers,  le  cratère  aux  marguerites  sur 
fond  rose.  Oà  et  là  un  beau  cachet  divoire,  vue 
coupe  en  stéatite,  des  lampes  (?)  en  calcaire,  des 
bols  de  bronze  ornés  de  boutons  spiriformes,  etc., 
Pi'oto-Mincën  II  et  III  fut  l'âge  d'or  des  vases  de 
pierre. 

—  Élisabelh-M.  Gardiner  :  Sculptures  des  fouil- 
les de  Corinthe  (suite).  L'époque  hellénistique  est 
surtout  représentée  par  les  fragments  d'une  gigan- 
tomachie,  en  très  haut  relief,  proverant  d'un  pa- 
rapet. Quoique  If  s  géants  soient  déjà  acguipèdes, 
l'auteur  croit  ce  travail  antérieur  à  l'autel  perga- 
ménien. 

—  M.  Allan  Marquand  étudie  un  retable  triptyque 
on  terre  émaillée  (par  Luca  délia  Eobbia)  qui  dé- 
core un  auttl  de  la  chajielle  piivcc  du  palais  épis- 
copal  de  Pescia. 

(N"  'i,  octobre-décembre). —  M.  Rudolf  Pagenste- 
cher  étudie  l'intéressante  série  d'hydries  funéraires 
«  datées»  provenant  des  nécropolesd'Alexandrie  et 
principalement  d'Hadra.  Par  des  considérations  de 
style,  des  rapprochements  avec  la  polerie  contem- 
poraine de  Béotie,  d'Apulie  et  de  Cypre,  il  fixe 
leur  époque  à  300-250  av.  J.-G.  environ  et  inter- 
prète ainsi  les  dates  régnâtes  ptolémal'ques  qve 
présentent  ces  urnes  élégantes.  Le  fameux  vase  de 
Sotion,  déjà  étudié  par  Merriam  et  autus,  serait 
de  239  av.  J.-G. 

—  M.  Louis  Curtiss  Cummirgs  tntreijrend  une 
restauration  du  charmant  petit  temple  de  Tyché,  en 
basalte  noir,  qui  s'élève  à  Is-Sanamèn  au  nord  du 
Haouran  et  date  de  l'an  XII  de  Commode. 

—  M.  P.-'V.-G.  Baur  publie  un  tesson  de  pithos 
prémycénien  ramassé  par  lui  à  Gnosse,  avec  figu- 
res humaines  peintes  sur  le  stuc. 

—  M"»  Florence  M.  Beunett  revient  sur  le  fameux 
relief  de  la  Pallas  à  la  stèle  de  l'Acropole.  Elle 
ne  la  trouve  point  mélancolique  cl  signale  la  pré- 
sence du  même  pilier  ou  stèle  sur  de  nombr-eiises 
représentations  d'Athéna,  y  compris  la  Partliénos 
de  Phidias.  Il  est  vrai  que  la  stèle  est  d'ordinaire 
surmontée  d'une  figure  accessoire,  Niké,  coq, 
chouette,  etc.,  tandis  que  sur  le  relief  elle  ne  sup- 
porte rien  de  visible.  Peu  importe  :  cette  stèle, 
c'est  l'ancienne  figuration  aniconique  d'Athéna 
êllo-mème,  principalement  d'AIhéna  Polias  (c'est 
le  rudis  ))alus  de  Tei-tullien,  Apol.,  16);  on  aurait 
ici,  en  quelque  sorte,  Alhéna  contemplant  sa  pro- 
pre image.  Ingénieux,  trop  ingénieux. 

—  Elisaboth-M.  Gardiner  et  Kendall  K.  Smith, 
(•'Jude  sur  l'arrangeme-t  des  figures  dans  le  mo- 
nument votif  de  I)aochos,  éi  Delphes.  Le  monu- 
ment n'aurait  compris  à  l'origine  que  huit  statues  : 
la  première  aurait  été  une  Athéna;  cinq  figures 
(Acnonios,  Agias,  Daochos  I",  Sisyphe  I",  Dao- 
chos  II)  conservent  l'identification  proposée  par 
M.  Homolle,  mais  ni  le  Sisyphe  II  d'HomoUe,  ni 
son  Télémachos  n'appartiennent  au  groupe  :  le 
véritable  Télémachos  serait  la  figure  appelée  Agé- 
laos  par  Homolle;  le  torse  juvénile  trouvé  en  1907 
et  rapproché  par  l'éphore  Keramopoulos  d'une  tête 


62 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


anonyme  serait  celui  d'Agélaos.  Ces  propositions, 
fondées  en  partie  sur  une  mensuration  attentive 
lies  cavitiB  destinées  aux  plinthes,  méritent  consi- 
dération. 


BIBLIOGRAPHIB 


L'Art  roman  en  France.  L'Architecture  et  la 
Décoration,  par  M.  Camille  M.tRxiN.  !'•  série 
^80  planches,  avec  16  p.  de  texte  iU.).  Paris,  Lib. 
centrale  d'art  et  d'architecture  Ch.  Eggimann. 
In-folio. 

Voici  une  magniljque  publication  qu'accueille- 
ront avec  joie  les  historiens  ei  les  fervents  de  notre 
art  national.  Si  les  calliédrales  gothiques  ont 
suscité  de  nombreuses  études  d'ensemble,  par 
contre  les  édifices  romans  sont  restés  un  peu  dans 
l'ombre  de  leurs  triomphantes  voisines,  et  cepen- 
dant leurs  qualités,  pour  dillérentes  qu'elles  soient, 
méritent  bien  l'attention  de  tous  ceux  qui,  en  art, 
prisent  la  force,  la  logique,  l'ingéniosité. 

Au  point  de  vue  technique,  lien  n'est  plus  inté- 
ressant que  de  suivre,  pondant  la  courte  période 
d'évolution  de  ce  style,  les  efforts  tentes  par  les 
arlistes  pour  créer  des  édifices  toujours  plus  spa- 
cieux et  mieux  éclairés,  pour  inia'giner  des  motifs 
décoratifs  toujours  plus  élégants  et  plus  variés. 
On  reste  émerveillé  de  l'habileté  avec  laquelle  nos 
vieux  maîtres  surent  grouper  les  masses  architec- 
turales en  vue  d'ell'ets  harmonieux  et  pittoresques 
et  donner  à  la  décoration  monumentale  le  plan 
et  le  rôle  qui  lui  conviennent.  Cette  ornemen- 
tation surtout,  par  son  abondance,  sa  diver- 
sité, sa  richesse,  son  caractère  éminemment 
décoratif,  excite  au  plus  haul  point  l'admiration. 
Chaque  province  pour  ainsi  dire,  aux  xi"  et  xii» 
siècles,  possède  sa  grammaire  décorative  à  elle.  Sur 
les  vieux  thèmes,  soit  empruntés  à  l'art  antique 
ou  oriental  et  transmis  par  les  ivoires,  soit  inspi- 
rés de  l'art  barbare,  les  sculpteurs  romans  ont  su 
composer  des  variations  infinies.  Aussi  faut-il  louer 
grandement  l'éditeur  de  cet  ouvrage  d'avoir  eu  l'idée 
de  présenter  au  graud  jour  les  plus  beaux  spécimens 
de  ces  architectures  et  de  ces  décorations  en  des 
reproductions  exécutées  avec  la  perfection  que 
permettent  les  procédés  modernes. 

Le  choix  eu  a  été  fait  de  la  façon  la  plus  heureuse 
par  un  érudit,  M.  Camille  Martin,  architecte  lui- 
même,  qui  les  a  recueillis  dans  toutes  les  régions 
de  la  France  et  même  en  Suisse  :  l'admirable 
abbatiale  do  Saint-Bi'noit-sur-Loire,les  cathédrales 
de  Genève,  d'Avignon,  de  Garpentras,  les  abba- 
tiales de  Beaulieu- lès-Loches  et  de  Morienval,  la 
Manécanterie  et  les  églises  Saint-Martin-d'Ainay  et 
Saint-Paul  do  Lyon,  la  chapelle  du  pont  Saint- 
Beuezet  à  Avignon,  l'église  du  Thor,  l'évéché  et 
les  églises  Saint- (jerniain  et  Saint -Eusobe 
d'Auxerre,  Sainte-Croix  de  la  Gharité-sur-Loire, 
Saint-Etienne  de  Ncvors,  Saint-Lazare  d'Avallon, 
Saint-Nicolas  do  iJlois,  Saint-Denis-Hors  d'Ani- 
boise,  la  collégiale  et  le  clàteau  de  Neuchàtel,  ont 
fourni  la  matière  des  innombrables  motifs  réunis 
sur  ces  80  priMuières  planches  et  que  commente,  en 
tète  de  l'album,  un  texte  des  plus  documentés, 
accompagné  lui-même  do  plans  et  de  figures  où  les 
historiens  d'art  et  les  archéologues  trouveront  do 
précieux  renseignements,  ils  ne  seront  pas  seuls 
d'ailleurs  à  bénéficier  de  cette  belle  publication  ; 


les  architectes  et  les  décorateurs  y  puiseront  les 
enseignements  les  plus  utiles,  en  même  temps  que 
les  simples  amateurs  réjouiront  leurs  yeux  du 
spectacle  de  ces  créations  où  la  robustesse  se  pare 
delà  plus  souple  et  de  la  plus  brillante  fantaisie. 

A.  M. 


A  la  même  librairie  Eggimann  vient  de  paraître 
le  4°  tome  du  précieux  Inventaire  général  des 
dessins  du  Musée  du  Louvre  et  du  Musée  de 
■Versailles  (Ecole  française),  par  MM.  Jean 
GuiKFREY  et  Pierre  M.\e(;el  (in-4,  HA  p.  à  2  col. 
av.  610  grav.).  Ce  volume  s'étend  alphabétiqucii;ent 
de  Corot  à  Delacroix  et  comprend  notamment,  outre 
les  dessins  de  ces  deux  artistes,  ceux  d'Antoine  Coy- 
pel  (entre  autres  pour  la  décoration  de  la  Galerie  du 
Palais-Royal)  et  de  David.  On  peut  juger,  unique- 
ment par  ces  noms,  de  l'intérêt  de  ce  ii  ou  veau  recueil 
oii,  comme  dans  les  précédents,  chaque  dessin  est 
reproduit  en  fidèle  et  fine  phototypie  vis-à-vis  de  sa 
notice  offrant  tous  les  renseignements  historiques 
désirables.  On  ne  saurait  trop  remercier  les  au- 
teurs et  l'éditeur  de  ce  corpus  des  services  rendus 
par  eux  aux  travailleurs. 


Bagatelle  et  quelques  visages,  par  J.-E.  Louis 
Meelet,  Paris.  "  L  Édition  libre  ■>,  82,  rue  de  la 
Victoire.  Un  vol.  in-16,  181  pages,  avec  9  gra- 
vures hors  texte. 

Dans  ce  livre,  M.  J. -F. Louis  Merlet  a  fait  revivre 
les  hôtes  galants  et  familiers  du  château  de  Baga- 
telle à  propos  de  l'exposition,  en  1908,  de  portraits 
d'hommes  et  de  femmes  célèbres  de  18'-^0  à  1900. 

L'auteur,  que  préoccupent  les  questions  d'esthé- 
tique, en  profite  pour  l'aire,  en  même  temps  que 
le  procès  des  portraitistes  disparus,  la  criti- 
que ou  l'éloge  des  maîtres  modernes  qui  ont  es- 
sayé de  faire  au  x\'  siècle,  par  leurs  pointures  et 
leurs  dessins,  l'histoire  du  visage  humain. 

Le  livre  est  illusiré  de  reproductions  de  quel- 
ques-uns des  principaux  portraits  qui  figurèrent  à 
cette  exposition. 

A.  de  Bekuete  v  Moret.  —  The  School  of  Ma- 
drid, London,  Duckworth,  1909.  Un  vol.  in-8, 
288  pages  av.  47  grav. 

M.  A.  de  Beruete  y  Moret  a  pensé,  à  juste  litre, 
qu'une  étude  sur  les  peintres  qui  ont  entouré 
Velazquez,  t.ui  ont  vécu  dans  son  ambiance,  et  ont 
été  plus  ou  moins  ses  élèves,  serait  d'un  sérieux  et 
profond  cnseigueiueut.  Aussi  vient-il  de  nous  don- 
ner sur  ce  sujet  un  livre  des  plus  documentés. 
Après  un  chapitre  sur  l'état  de  l'art  en  Espagne  à 
l'origine  de  l'école  de  Madrid,  et  un  second  sur  lo 
milipu  dans  lequel  les  peintres  de  cette  époque  ont 
évolué,  il  nous  parle  des  arlistes  qui  ont  immédia- 
tement précédé  Velazquez  à  la  cour  d'Espagne, 
puis  arrive  à  ceux  qui  ont  vécu  aux  côtés  ou  à 
l'ombre  du  portraitiste  de  Philippe  IV.  Il  passe 
successivement  en  revue  la  plupart  d  entre  eux. 
D'abord  Mazo,  le  gendie  de  Velazquez,  auquel  il 
assigne  un  rôle  considérable,  allant  jusqu'à  lui 
donner  la  paternité  du  Porliailde  l'amiral  A d>-ian  : 
Pidido  Fareja,  de  la  National  Gallery.  A-t-il  rai-  <( 
son,  nous  n'oserions  l'affirmer  ;  mais  les  motifs  sur  •'^' 
lesquels  il  appuie  son   hypothèse  sont   loin  d'èlreJi 


« 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


63 


«ans  valeur  el  méritent  sérisuse  réflexion.  Il  ne 
faut  pas  oublior  que  le  Musée  impérial  de  Vienne 
possèfle  une  toile  qui  a  longtemps  passé  pour  un 
chef-d'œuvre  de  Yi;lazquoz,  La  Famille  du  peintre, 
et  qui  est  incontestablement  sortie  des  mains  de 
Mazo.  Le  sagace  critique  p-îrle  comme  il  convient 
des  autres  peintres  qui  gravitèrent  autour  de  Velaz- 
quez,  de  Collantes,  de  Pereda,  de  ("larreno,  des 
frères  P.'zzi,  qui  mériteraient,  Carreno  et  les  fiizzi 
en  particulier,  d'être  autrement  connus  et  appré- 
ciés qu'ils  ne  le  sont  ;  il  termine  sa  revue  de  l'école 
de  Madrid  par  son  dernier  représentant,  l'infortuné 
Claudio  Goello,  mort  de  chagrin  de  se  voir  préférer 
Luca  Giordano  arrivant  de  Naples  avec  une  répu- 
tation toute  faite  et  surtout  surfaite. 

P.  L. 


Gîorgione  und  Palraa  'Vecchio,  von  Max  von 
BoEHX  (130  p.  av.  UO  fig.); — Lukas  Cranach, 
von  Ed.  Heyck  (I2ï  p.  av.  103  fig  ).  Biflel'eld, 
Velhagen  et  Klasing.  In-8.  (Coll.  des  Kiinstler- 
Monofjrtrphicn.'i 

Lukas  Kranach,   von   D'  Wilhelm  ■\^'^op,RI^•GER . 

Mùnclien,  R.  Piper.  In-8,  128  p.  av.  63  fig.  (Coll. 

des  Klassiscl^e  lUustratoren,) 

Les  deux  premiers  de  ces  ouvrages  sont  les  94* 
et  95'  volumes  de  l'utile  collection  des  Kiuistler- 
Monograpliien  maintes  fois  mentionnée  ici.  M.  ilax 
von  Boehn  a  réuni  dans  sou  livre  deux  grands 
Vénitiens  :  Giorgione  et  Palma  le  vieux.  C'est  une 
figure  assez  mystérieuse  que  celle  de  Giorgione  ;  on 
ne  sait  rien  de  l'homme  et  très  pende  l'artiste:  ses 
fresques  ont  disparu;  de  ses  tableaux  de  chevalet 
fort  peu  subsistent,  à  peine  intacts.  Les  travaux  de 
MM.  Herbert  (  :ook,  Justi  et  Wickholï,  cependant, 
ont  contribué  beaucoup,  depuis  quelques  années,  à 
préciser  les  traits  de  cette  attirante  physionomie. 
M.  Max  von  Boehn  a  condensé  excellemment  tout 
cequ'on  sait  maintenant  sur  le  maître,  a  célébré  en 
termes  heureux  le  génie  créateur,  plein  de  force, 
d'originalité,  de  poésie,  de  ce  bel  artiste  disparu  à 
trente-quatre  ans,  et  bien  mis  en  valeur,  en  le  repla- 
çant dans  son  milieu,  parmi  les  productions  d'alors, 
la  beauté  et  la  signification  de  son  art  qui  appa- 
raît, au  sortir  du  Moyen  âge,  comme  l'annoncia- 
teur d'une  ère  nouvelle.  Chacune  des  œuvres  au- 
thentiques de  Giorgione  ou  qui  peuvent  lui  être 
attribuées  —  la  Madone  de  Castelfranco,  l'énig- 
matique  tableau  de  la  galerie  Giovanelli,  les  Trois 
Philosophes  et  le  David  de  Vienne,  la  Vémis  de 
Dresde,  le  Concert  du  Louvre,  etc.,  etc.  —  a  été 
étudiée  en  détail,  au  point  de  vue  historique  et  au 
point  de  vue  critique,  rapprochée  des  œuvres  simi- 
laires des  contemporains  ou  des  successeurs,  com- 
menté.-avec  peu  jtration;  et  cette  évocation  el  cet  en- 
seignement sont  comijletés  par  les  Bti  illustrations 
qui.  a  c  >té  dns  cieatiun^  Uu  niailre  y  compris, 
grâce  à  d's  gravui'es  de  Zaneiti,  des  fragments  de 
ses  fresques  disparues  du  «  Fondacho  dei  Tedeschi  >i)i 
reproduisent  CHs  pièces  de  comparaison  et  aussi  les 
gravures  de  Giulio  et  Domenico  Campagnola  où 
Bartsch,  Passavant  et  M.  Venturi  ont  voulu  re- 
trouver, de  même  que  'Wickhoff  dans  le  Songe  de 
Raphaël  ds  Marc-Antoine,  les  souvenirs  de  ta- 
bleaux perdus  de  Giorgione. 

«  Entre  Giorgione,  le  libérateur,  et  Titien,  l'abou- 
tissement di>  la  peinture  vénitienne,  un  troisième  ar- 
tiste apparaît,  pas  aussi  profend  que  le  premier,  pas 
aussi  grand  que  le  second,  mais  que  cependant  on 


ne  saurait  omettre  :  Palma  le  vieux  ".  Les  autres 
sont  des  génies,  lui  n'est  qu'un  talent,  assez  banal 
d'ailleurs,  et  facilement  compréhensible, —  ce  qui 
explique,  ob.serve  justement  notre  auteur,  qu'il  ait 
éclipsé  dans  la  mémoire  du  public  Sébastien  del 
Piombo,  bien  plus  fort,  et  Lorenzo  Lotto,  bien  plus 
intéressant.  La  virilité  lui  manque,  et  il  se  plaît  à 
répéter  souvent  les  mêmes  motifs  :  on  connaît  ses 
multiples  figures  de  femmes  aux  formes  opulentes, 
â  l'expression  un  peu  passive,  baptisées  Viola>ite, 
Flora,  Lucrèce  ou  i'éims.  Mais  ce  fut  un  puissant  et 
profond  coloriste,  et  sa.  Sainte  Barbe  kSanla  Maria 
Formosa  de  Venise  est  une  des  plus  belles  œu- 
vres de  l'école.  Comme  pour  Giorgione,  on  trou- 
vera, accompagnant  le  texte  bien  documenté  de 
M.  Max  von  Boehn,  la  reproduction  do  toutes  ses 
peintures,  parmi  lesquelles  cette  jeune  princesse 
de  la  galerie  Querini  Stampalia,  appelée  ici  ■■  Vio- 
lante »,  que  l'an  dernier,  dans  la  Gazette,  notre  col- 
laborateur M.  Emil  Jacobsen  lui  restituait  égale- 
ment avec  d'autres  ouvrages. 

Lukas  Cranach  a  inspiré  deux  monographies 
ditîérentes.  Dans  l'une,  M.  Ed.  Heyck  s'est  mon- 
tré historien  savant  et  précis,  évoquant  toute  l'é- 
poque de  la  Réforme  â  laquelle  l'œuvre  de  l'artiste 
est  si  étroitement  lié,  et  passant  en  revue  les 
nombreux  portraits  et  autres  productions  qui  s'y 
rapportent,  mais  étudiant  également  avec  érudi- 
tion, au  point  de  vue  critique  et  dans  leur  ordre  de 
date,  les  autres  peintures  de  Cranach,  depuis  cette 
œuvre  charmante,  le  Bepoi  pendant  la  Fuite  en 
Egypte,  de  1504  (à  Berlin),  jusqu'à  la  Fontaine  de 
Jouvence,  des  dernières  années  de  Cranach,  au 
même  musée,  en  passant  par  i' Autel  de  'roryau,(\n 
muséede  Francfort, la  \ativitc  alla  Saint  Jérôme  de 
Berlin,  le  Massacre  des  Innocents  de  Dresde,  les 
nombreuses  Madones  de  Darmstadt.  Saint-Péters- 
bourg, Innsbruck,  etc.,  le  Paradis  et  la  Judith  de 
Vienne,  la  Vénus  de  Schwerin,  la  Lucrèce  de 
Cobourg,  la  Diane  et  Apollon  de  Berlin,  la  Nym- 
phe de  Munich,  les  Jugements  de  Paris  de  Gotha 
et  d'une  collection  particulière  de  Darmstadt,  etc., 
créations  d'une  saveur  toute  particulière  si  bien 
allemande,  et  si  expressives  de  leur  époque.  On 
regrette  seulement  de  ne  pas  trouver  joints  aux 
nombreuses  reproductions  quelques-uns  des  admi- 
rables «  préparations  »  que  conserve  le  musée  de 
Reims. 

Dans  la  seconde  de  ces  monographies  de  Cra- 
nach, plus  succincte,  M.  W.  Worringer  a  voulu 
surtout  donner,  plutôt  qu'une  étude  détaillée  et 
critique  des  œuvres,  un  tableau  d'ensemble  de  la 
vie  et  des  créations  du  maître,  et  non  seulement 
de  ses  peintures  et  dessins,  mais  aussi  de  son 
œuvre  gravé.  On  a  plaisir  à  trouver  dans  le  volu- 
me, à  côté  des  chefs-d'œuvre  peints  de  Cranach 
i])arrai  lesquels  le  charmant  Petit  Prince  sn.vou 
de  Darnistadl),  plusieurs  de  ses  xylographies  si 
colorées  :  le  S'tint  Chrysostome,  le  Saint  Jérôme, 
la  Chasse  au  sanglier,  la  Chasse  au  cerf,  le 
Tournoi,  la  Décapitation  de  saint  Jean-Baptiste, 
la  Tentation  de  saint  Antoine,  etc.,  el  le  Portrait 
de  Lwher  gravé  sur  cuivre.  Par  ce  choix  intelli- 
gent de  l'illustration,  qu'accompagne  un  commen-  ' 
taire  pénétrant  de  l'art  de  Cranach,  ce  livre  cons- 
titue un  ouvrage  de  vulgarisation  excellent. 

A.  M. 


64 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


NIGROLOfin 


Oa  annonce  do  Prague  lo  suciJe  du  peintre 
Anton  Slavikk  ;  il  n'avait  pas  quarante-cinq 
ans.  Élève  de  Marak  puis  de  l'Académie  de  Munich, 
il  subit  successivement  1  inlluenco  de  l'école  de 
■Worpswcde  et  celle  d^  nos  impressionnistes,  mais 
finit  par  dégager  sa  porsounalité,  particulièrement 
dans  SOS  vues  des  bords  de  la  Vltava  et  du  Ilrad- 
sohin,  à  Prague,  dont  la  Ga::eUe  a  reproduit  quel- 
ques-unes. 


MODVXUENT  LES   ARTS 


Collection  de  Mélè 

■Vente  de  tableaux  faite  à  New-York  le  14  janvier. 
Prix  en  dollars  (1) 

Nattier  (attr.  à).  Portrait  de  M"'"  Adélaïde  de 
l'^-anco,  en  Diana  :  4.600.  —  Nattier  (attr.  à).  Por- 
trait de  l'amiral  Aldorona  :  4  400.  —  Nattier  (attr. 
à).  Le  Printemps  :  4.400. —  Nattier  (attr. à).  L'Été  : 
4.2)0.  —  Nattier.  L'Automne  :  4.000.  —  Boucher. 
L'Automne  :  .S. 000.  —  Nattier.  L'Hiver  :  2.500.'— 
Pater.  Scène  galante  :  2.500. 

Drouais  ( F. -H. ).— Po -trait  du  marquis  d'Ossum  : 
■i.4')0.  —  Louis  XV  présentant  la  marquise  de 
Pompadour  :  4.600. 


Collection  de  M.  H. -S.  Henry,  de  Philadelphie 

Vente  de  tableaux  faite  à  New  York,  le  4  fé- 
vrier 1910. 

Pria:  en  dollars 

Gorot  (G.).  —  1.  Paysanne  gardant  sa  vache  en 
lisière  de  bois  :  4.150.  —  3.  Environs  de  Sèvre.-^  : 
G.  100.  —  3.  Lisière  boisée  d'un  étang  :  5.500.  — 
4  Arloux-Palluol  :  Le  vieux  pont  do  briques  : 
2Î.2J0.  —  5.  Le  Lac  Némi  :  33.100. 

Daubigny  (G.).  —  6.  L'Etang  :  4.300.  —  7.  La 
Marne:  14.600.  —  8.  La  Saulaie  :  23.600. 

9.  Uecamps  (k.).  —  Le  Frondeur  :  12.10D. 

Diaz  (N.i.  —  10.  Les  Baigneurs  :  2.900.  —  11. 
Clairière  dans  les  bois  :  6.900.  —  18.  La  Fille  du 
Sultan  :  3.600. 

Dupré  {.!.).  —  13.  'Vaches  se  désaltérant  dans  une 
maro  :  5.300.  —  l'i.  Le  'Vieux  chêne  :  7.100.  —  15. 
Le  Ghènc  (clair  de  lune)  :  3.300. 

Jacquo  (Gh.).  —  16.  Paysage  :  1.000.  —  17.  La 
Bergère  :  13.300. 

Millet  (J.-F.).—  18.  Les  Travailleurs  au  point  du 
jour  :  53.100.  —  19.  Les  Voyageurs  :  7.100. 

20.  Schreyer  (A.).—  L'Obus  :  7.800. 

ai.  Troyon  (G.).  —  La  Charrette  de  foin  :  S8.8O11. 


(1)  Le  dollar  vaut  environ  4  fr.  30. 


CONCOUM    BT    BZPOfITIONI 


ÏXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paris 

Exposition  annuelle  do  peintures  et  do  sculptu- 
res de  l'American  Art  Students  Club,  4.  rue  de 
Ghevreuse. 

Exposition  de  tableaux  et  dessins  de  M.  Henri 
Matisse,  galerie  Bernheim  jeune,  15,  rue  Riche- 
panse,  jusqu'au  23  février. 

Exposition  de  tableaux  sur  les  inondations 
de  Paris,  galerie  Devambez,  43,  boulevard  Ma. 
lesherbes,  jusqu'au  26  février. 

Exposition  de  tableaux  et  d'aquarelles  de 
M.  Arthur  Gué,  galerie  Georges  Petit,  8,,  rue  de 
Sèze,  jusqu'au  28  février. 

Exposition  de  tableaux  de  MM.  Denis  Bour- 
goin  et  Ernest  Leleu,  galerie  Berne-Bcllecour, 
68,  bjulevard  Malosherbes,  jusqu'au  l='mars. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  J.  Jeannot,  ga- 
lerie Boussod  et  Valadon,  2i,  boulevard  des  Capu- 
cines, jusqu'au  5  mars. 

5°  Exposition  de  la  Société  internationale  de 
la  peinture  à  l'eau,  galerie  des  Artistes  modernes, 
19,  rue  de  Gaumartin,  jusqu'au  6  mars. 

32"  Exposition  des  Aquarellistes  français, 
galerie  Georges  Petit,  8.  rue  do  Sèze,  jusqu'au 
8  mars. 

Expo.sition  de  sculptures  et  aquarelles  de 
M""  Albert  Besnard.  et  de  dessins  et  eaux-fortes 
de  M""  Angèle  Delasalle,  au  Lyccuni-France, 
28,  rue  de  la  Bienfaisance,  jusqu'au  11  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Georges  Rouault, 
galerie  Druet,  80,  rue  Royale,  du  31  fi'vrior  au 
5  mars. 

Exposition  de  tableaux  et  d'aquarelles  de  M"* 
Madeleine  Lemaire,  galerie  Tooth,  41,  boulevard 
dos  Capucines,  du  'i'i  février  au  26  mars. 

Etranger 

Glasgow  :  49°  Exposition  annuelle  des  Beaux- 
Arts,  à  r.Vcadomie  Rovalc  d'Ecosse. 


KXPOSITIO.NS   ANNONCKES 

Paris 

80°  .Salon  de  la  Société  des  Artistes  indépen- 
dants, au  Gours-la-Reine,  du  19  mars  au  1"  mai. 
Envoi  dos  oMivros,  les  9  et  10  mars. 

Éiranyer 

Bruxelles  :  Exposition  universelle  et  intcrna- 
lionalo,  section  des  beaux-arts,  de  mai  à  novembre. 
Dépôt  des  œuvres  A  Paris,  au  commissariat  dos 
expositions,  au   Grand-Palais,  du  1"  au  5  mars. 

[Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Gihabdot. 


ruau  ~  iHPsnnn  oa  la  pussi,  16   kui  du  ansissÀNT.  —  v.  siuabt   lupauiBt», 


N°  9.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')      ^:  20  Février.-^ 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE    DES    BEAVX-ARTS 

rÀRÀIIIlMT    Ll    lAMIDI     HATIH 

Les  abonnis  à  la  Gazette  des  Beaux-Ans  rtçoiverU  gratuittmtnt  la  Chronique  des  Arts  et  de  U  Curiosité 


Prix  de  rabonnement  pour  un  an 
Paris,  Seioe  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 
Départements 13  fr.  |l      rUclon  postale) i5  fr, 

Z^«    ZiTuixiAro     :     O     fr.     aS 


PROPOS    DU    JOUR 


.  A  salle  du  Conservatoire  est,  comme 
on  sait,  menacée  de  diiparaitre. 
Dos  projets  où  les  questions  d'art 
ont  été  moins  considérées  que  les 
intérêts  financiers  consistent  à  la  démolir 
et  à  céder  le  terrain  au  Domaine.  Au  Par- 
lement et  dans  la  presse  les  protestations  de 
quelques  personnalités  autorisées  se  sont  déjà 
fait  entendre.  Mais  il  serait  téméraire  d'es- 
pérer qu'elles  suffiront.  Le  récent  exemple  de 
l'achat  de  l'iiôtel  Biron  prouve,  enrevanclie, 
ce  que  peut  l'opinion  publique  quand  elle 
prend  la  peine  de  vouloir  un  peu  longtemps. 
Il  y  a  une  raison  essentielle  qui  est  en 
faveur  de  la  salle  du  Conservatoire  :  c'est 
qu'elle  est  notre  meilleure  salle  de  concert; 
on  peut  dire,  sans  exagérer,  qu'elle  est  la 
seule.  Tout  le  monde  a  pu  constater  les  dé- 
ceptions qu'ont  données  certaines  exécutions 
musicales  quand  elles  ont  eu  lieu  à  l'Opéra. 
Au  contraire,  les  connaisseurs  s'accordent  à 
proclamer  qu'au  Conservatoire  l'acoustique 
est  une  merveille.  L'orchestre  y  obtient  des 
effets  d'harmonie  qu'il  n'est  pas  sûr  de  re- 
trouver ailleurs,  tant  demeure  incertaine,  à 
ce  point  de  vue,  la  construction  la  plus  atten- 
tive d'une  salle  de  concerts.  Et,  en  particu- 
lier, la  musique  classique,  qui  n'use  pas  de 
forces  instrumentales  excessives,  s'y  trouve 
Interprétée  avec  une  harmonie,  un  style,  qui 
ne  cessent,  depuis  longtemps,  d'enchanter 
les  fidèles  du  Conservatoire. 

Est-il  besoin  d'ajouter  que  bien  des  souve- 
nirs se  rattachent  à  cette  petite  salle  et  qu'elle 
est,  elle  aussi,  à  sa  manière  un  monument 
histori(iue?  On  y  a  joué  Beethoven  devant 
Berlioz,  et  Berlioz  devant  (ieorge  Sand  et 
Balzac.  Tous   ceux  qui,    au  xix"  siècle,  ont 


aimé   la  musique,  y   sont  venus,  y  ont  tra- 
vaillé et  applaudi. 

Une  fois  isolée  du  cercle  de  constructions 
qui  l'enserre  et  pourvue  des  dégagements  qui 
lui  créeraient  les  chances  de  sécurité  utiles, 
cette  salle,  pompéienne  et  charmante,  con- 
naîtrait le  lustre  de  destins  nouveaux  dignes 
de  son  long  passé  de  célébrité  et  de  gloire. 


NOUVn,LES 


***  Par  arrêté  du  ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts,  sur  la  proposi- 
tion de  M.  Dujardin-Beaumetz,  sous-secre- 
taire  d'Etat,  M.  Redon,  architecte  du  Louvre, 
est  nommé  architecte  du  palais  de  Fontaine- 
bleau. M.  Girault,  architecte  du  palais  de 
Fontainebleau,  est  nommé  architecte  du 
Louvre  en  remplacement  de  M.  Redon. 

***  Le  musée  du  Louvre  vient  de  recevoir 
iivrai.son  des  œuvres  constituant  le  legs  qui 
lui  a  été  fait  par  Mm»  veuve  Rolle,  née  Man- 
ceaux.  Ces  œuvres,  au  nombre  d'une  quaran- 
taine, sont  (les  dessins,  pastels,  aquarelles, 
sépias  ou  miniatures  de  J.-B.  Isabey.  Elles 
appartenaient  naguère  à  M'""  veuve  Wey- 
Isabey  de  qui  les  tenait  M""  Rolle.  Sur  le 
désir  exprimé  dans  son  testament  par  la  do- 
natrice, le  portrait  de  M'""  veuve  Wey-Isabey 
sera  placé  au  Louvre,  sur  le  même  panneau 
que  les  toiles  du  maître. 

D'autre  part,  la  comtesse  Hallez-Claparéde, 
décodée  il  y  a  quelques  mois,  a  légué  au 
musée  du  Louvre  un  charmant  portrait  au 
pastel  de  M'"°  Barbier-Valbonne,  par  Ku- 
char.-iki. 

***  Par  testament,  le  iieintre  Tesson,  ré- 
cemment décédé,  a  légué  à  la  Société  des  Amis 
du  Louvre,  pour  notre  musée  national,  la 
collection  de  Primitifs  à  laquelle  il  avait 
consacré  la  plus  grande  part  de  sa  fortune. 

***  Le  musée  de  Versailles  va  ouvrir,  dans 


B(5 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


une  (les  sallos  du  roz-do-chaussée,  iino  nou- 
velle "  galerie  des  Batailles  »  où  seront  instal- 
lées nombre  de  peintures  militaires  datant 
des  règnes  de  Louis  XIV  et  de  Louis  XV, 
peintures  qui  avaient  été  trop  oublii'es  jus- 
qu'ici. 

***  La  famille  de  Victorien  Sardou  vient 
d'olïrir  à  la  (lomédie-Franoaisc  le  buste  en 
marbre,  par  le  statuaire  Franceschi,  de  Fau- 
teur des  Faites  de  mouche.  Ce  buste  sera 
placé  dans  une  dos  galeries  de  la  Maison  de 
Molière. 

***  On  vient  d'ériger  à  l'hôtel  des  Invalides, 
à  l'angle  des  galeries  de  l'Orient  et  du  Nord 
de  la  cour  d'honneur,  le  modèle  en  plfttre 
bruni  du  monument  en  bronze  ^l  la  Pairie, 
qui  fut  inauguré  le  1"  octobre  dernier  à  Po- 
densac  (Gironde)  et  qui  est  l'œuvre  du  sculp- 
teur Pendariès. 

***  Le  Journal  Officiel  du  20  février  a  pu- 
blié l'arrêté  ministériel  fixant  la  composition 
et  donnant  les  noms  des  80  membres  du  jury 
d'admission  pour  la  section  française  des 
Beaux-Arts  à  l'Exposition  universelle  de 
Bruxelles.  Nous  avons  publié  dans  notre  der- 
nier numéro  les  noms  des  jurés  élus  par 
l'Académie  des  Beaux-Arts. 

***  M.  II.  Brisson,  président  de  la  Cham- 
bre des  députés,  vient  de  confier  à  M.  Emile 
Daussin,  artiste  graveur,  qui  a  obtenu  une 
mention  honorable  à  l'Exposition  Universelle 
de  1900,  le  soin  de  graver  la  médaille  parle- 
mentaire officielle  de  la  prochaine  législa- 
ture. 

**;><  Lundi  dernier  a  ou  lieu,  au  Grand  Palais 
des  Champs-Elysées,  l'élection  complémen- 
taire de  quatre  membres  du  jury  de  peinture. 
Ont  été  élus  :  MM.  Gorguet,  Etcheverry, 
Ernest  Laurent,  Guillonnet. 

***  Le  jury  du  concours  musical  de  la  Ville 
de  Paris  a  décerné  les  récompenses  suivan- 
tes : 

1"  Une  prime  de  3.000  fr.  avec  éloges,  et 
une  indemnité  pour  la  représentation  de  son 
œuvre,  à  M.  Aldebert  Mercier,  pour  Elsen  ; 

2"  Une  ]irime  de  '3.000  fr.  à  M.  Roger  Du 
casse,  pour  sa  composition  symphonique  Au 
jardin  de  Man/uerile; 

3°  Une  mention  honorable  avec  médaille  à 
M.  Berthelin  pour  Sakounlala. 

it%  Le  peintre  José  Belon  vient  de  prendre 
l'initiative  de  la  formation,  à  Uzés,  d'un  mu- 
sée de  peinture  et  do  sculpture.  Déjà  un  cer- 
tain nombre  d'artistes  ont  bien  voulu  pro- 
mettre au  fondateur  leur  généreux  concours. 
En  outre,  un  comité  de  patronage  vient  de  se 
constituer  pour  assurer  le  succès  définitif  de 
cette  entreprise. 

***  Une  magniliquetapisseriedes  Gobelins, 
d'une  valeur 'le  plus  do  .'iO. 000  francs,  a  été 
enlevée  nuitanuuciit  du  château  do  Conellan, 
appartenant  à  M.  Fcutricr-Martin. 

***  Mme  la  vicomtesse  de  Vaugclct,  qui 
vient  de  mourir  à  (lannat,  a  légué  une. somme 
de  30.000  francs  destinée  i  revenir  un  jour  ;\ 


un  enfant  de  cinq  à  quinze  ans  qui  se  sera 
distingué  au  point  de  vue  musical.  L'Acadé- 
mie française  est  chargée  de  remplir  ce  legs. 

***  M.  Georg  Gronau,  un  des  meilleurs  his 
toriens  d'art  d'Allemagne,  qui  a  été  notre  col- 
laborateur, vient  d'être  appelé  à  la  direction 
de  la  Galerie  de  Gassel. 

***  Le  professeur  Stein,  directeur  des  Con- 
certs académiques  d'Iéna,  vient  de  trouver 
dans  les  archives  du  Collegium  musirum  les 
parties  d'orchestre  d'une  symphonie  qui,  se- 
lon toute  vraisemblance,  est  de  Beethoven  : 
écrite  dans  les  dernières  années  du  xviii''  siè- 
cle, elle  porte  le  nom  du  maître,  et  tout  sem- 
ble concorder  pour  donner  à  l'œuvre  une  au- 
thenticité certaine.  Une  première  audition  en 
a  été  donnée  le  17  janvier  dernier  à  léna. 
L'œuvre,  dit  le  Guide  musical,  «  porte  l'cm- 
jireinte  d'une  forte  iniluence  haydnienne,  no- 
tamment les  deux  dernières  parties;  mais 
déjà  Vallegro  ctVadagio  (en  forme  de  varia- 
tions) accusent  nettement  le  style  du  maître  ». 

***  Nous  apprenons  que,  par  bonheur,  l'in- 
cendie qui  a  éclaté  dans  le  palais  du  grand- 
duc  Nicolas  Nicolaiévitch,  à  Saint-Péters- 
bourg, a  été  moins  grave  que  les  journaux 
l'avaient  annoncé  et  que  nous  avions  dit.  Le 
feu  n'a  détruit  que  des  parties  modernes,  peu 
intéressantes,  du  palais;  la  collection  de 
porcelaines  russes  anciennes  —  la  seule  que 
possède  le  grand-duc  —  n'a  eu  aucunement  à 
soulfrir. 


PETITES  EXPOSITIONS 


Les  "  Peintres  du  Paris  modernk  » 
(Galerie  Georges  Petit) 
Tadle.\ux  sur  les  Inondations  de  Paris 
(Galerie  Devambez) 
Beaucoup  dos  exposants  du  «  Paria  Moderne  » 
ont  augmenté  leurs  envois  de  vues  de  l'inondation. 
L'Etat  récompensa  leur  empressement  et  s'est  rendu 
acquéreur  de  presque  tous  ces  documents  qui,  je 
pense,  sont  destinés  aux  bibliolliéques  liistoriqucs 
plutôt  qu'aux  musées  d'art.  En  ce  cas,  c'est  par- 
fait. Il  était  juste  de  ne  pas  accorder  uni(iuement 
à  la  photographie  le  soin  de  commémorer  la  crue 
de  1910.  D'ailleurs,  l'eau  n'a  pas  encore  abandonné 
complètement  le  sol  qu'elle  avait  conquis;  les  poin- 
tures qu'on  nous  montre  sentent  encore  l'essence; 
il  no  peut  être  question  que  do  notes.  Plus  tard, 
quand  de  tant  do  spectacles  saisissants  un  souve- 
nir unifie  restera,  peut-être  sera-t-il  le  motif  d'ins- 
piration de  quoique  composition  :  le  Déluge  de 
Poussin,  le  Pauvre  Pêcheur  de  Puvis,  sont  des 
précédents  auxquels  on  pensera.  .Jusqu'à  présent 
pas  même  l'équivalent  de  Ylnondation  do  Sisley. 
M.  Dauclie  a  pourtant,  parmi  se»  autres  envois, 
une  Crue  au  l'ont-Marie  pleine  de  lumière,  et 
M.  iJevamboz,  habile  aux  vues  plongeantes,  a 
pris,  du  sommet  de  la  Tour  Eilïel,  un  panorama 
où  serpente  le  ruban  verdàtro  du  fleuve.  De  sa 
fenêtre,  M.  Morrice  a  noté  les  transformations  do 
sua  clier  quai  dos  (irands-Auj,'Uslins.  M.  Maufra 
pai'courait   tout  Paris  en  reporter    imagier  ;   ses 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


G7 


peintures,  exécutées  d'après  ses  dessins,  semblent 
im  pou  hàtivos.  Oubliée,  on  ne  sait  pourquoi,  par 
l'Etat  acheteur,  une  petite  eau-forte  de  M.  Kaysor 
s'ajoutait  aux  dessins  où  cet  artiste,  qui  a  étudié 
intelliycmiuont  les  maitres,  sait  èlre  précis  comme 
un  historien  et  poétique  comme  un  conteur. 

Expositions  Dauphin  et  Arthur  Gué 

(Galerie  Georges  Petit) 

Exposition  Bourgoin,  Leleu  et  divers  artistes 

(Galerie  Bcrne-Bellecour) 

Exposition  Jeannot 

(Galerie  Manzi) 

Exposition  Cai!Ié 

(Galerie  Henry   Graves) 

Le  Touring-Glub  a  publié  de  superbes  albums 
photographiques  intitulés  Sites  et  Monuments  rf<; 
France.  11  y  aurait  dans  l'œuvre  des  peintres  sou 
vent  consciencieux  que  voici,  matière  à  un  supplé- 
ment audit  recueil.  Utiliser  ainsi  leur  patience, 
leur  habileté  à  dessiner  toits,  fenêtres,  pavés  dans 
les  vieilles  rues,  ou  dans  la  campagne  les  perspec- 
tives dites  "  pittoresques  »  serait,  scmble-t-i), 
trouver  leur  véritable  adaptation.  Et  je  pense  que 
la  Société  pour  la  protection  des  paysages  n'a  pas 
d'adeptes  plus  fervents  que  ces  excellents  touristes. 
C'est  la  Bretagne  en  ses  vestiges  du  passé  qui 
séduit  particulièrement  M.  Gué;  M.  Dauphin  reste 
fidèle  et  à  la  cote  d'Azur  et  aux  procédés  par  trop 
conventionnels  dont  il  use  pour  reproduire  les 
cfl'ets  du  soleil  sur  les  routes  blanches  bordées 
d'outre-mer  de  la  Corniche.  M.  Leleu  a  cherché, 
pour  les  mêmes  efl'ets  et  les  mémos  motifs,  dos 
moyens  plus  personnels,  et  ses  pochades  sont  par- 
fois lumineuses.  M.  Jeannot  connaît  mieux  que 
pas  un  les  coins  les  plus  sauvages  de  la  forél  de 
Fontainebleau  et  sait  nous  promener  le  long  des 
bords  escarpés  de  la  Creuse  on  nous  arrêtant  aux 
plus  jolis  endroits  et  aux  meilleures  heures.  M. 
lîourgoin,  qui  choisit  des  sites  plus  familiers, 
s'attache  surtout  à  peindre  dans  les  jardins 
rustiques  les  allées  bordées  de  l'éclatante  mu- 
raille des  roses  Irémiores,  et  M.  Cabié,  l'ami  dt-s 
arbres,  sait  découvrir  et  parfois  sait  reproduire 
avec  une  honnête  fidélité  les  grands  chênes  isolés 
au  milieu  des  prairies  de  la  Dordogne  et  des  Landes. 

On  verra  aussi,  à  la  galerie  Berne-Bcllecour, 
quelques  paysages  ombrumi's  ou  vosiiéraui  de  M. 
Korochansky,  des  «-oins  dignes  de  l'album  du 
Touriug-Club  par  MM.  Lechat,  Chigot,  Plauquotte, 
des  études  de  Provence,  où  quelques  morceaux 
sont  bien  peints,  de  M.  Wéry,  et  un  Masque  de  De- 
lacroix en  bronze  do  M.  Desruslles. 

Société  des  Aijuarellistes 
(Galerie  Georges  Petit) 
SuciÉTÉ  Inteunation.ale  de  la  Peintehe  a  l'Eau 
(Galerie  des  Artistes  modernes) 
Aquarelles  de  M"'  Besnard, 
Dessins  de  M"'  Angèle  Delasalle 
(Lyccum-Frunce) 
La  troute-deuxième  exposition  des  Aquarellistes 
ne  trompera  nulle  attente.  Ceux  qui  cherchent  do 
véritables  œuvres  d'art  savent  qu'elles  y  sont  rares, 
et    ceux    qui,    moins  exigeants,  se  contentent  de 
quelques     taches     jiimpantes,   [de    quelques    tra- 
vaux    peu     difficiles    à    déchiffrer    seront     bien 
servis.     Là,     point     d'audaces,    si    ce    n'est    au 
moment    de     laver    un    loud,    un    ciel.    Il    n'est 


point  alors  de  pinceaux  assez  larges  ni  assez 
chargés  d'eau  ;  c'est  le  moment  de  fièvre  auquel 
on  se  laisse  aller  sans  réserve,  comptant  sur  lus 
heureux  hasards  du  procédé.  Sages  jusqu'au  bout, 
MM.  Jacquet  et  Leloir  auront  pour  leur  travail 
méticuleux  les  louanges  do  leurs  habituels  admi- 
rateurs. Ce  dernier,  pourtant,  semble  supérieur  et 
sa  Foire  du  Saint-Esprit  place  de  Grève  peut 
passer  pour  un  chcf-d'o3uvre  d'un  genre  un  peu 
vieilli  qui  a  au  moins  l'intérêt  du  bibelot.  C'est,  on 
somme,  le  même  genre  où  M.  Bernard  Boutet  do 
Monvel  apporte  un  œil  plus  sensible,  et  moins  do 
souci  du  côté  anecdotique.  M.  Boutet  do  Monvel 
père  est  toujours  l'inimitable  portraitiste  des  en- 
fants, et  ses  œuvres  délicates,  intimes  comme  des 
miniatures  du  xv"  siècle,  sont  agréables  à  trouver 
eu  ce  milieu.  M.  Clairin  aussi  cultive  un  genre 
vieilli,  celui  du  paysage  romantique  où  il  rappelle 
un  peu  Gustave  Doré.  On  trouve  encore  chez 
MM.  Duhem  et  Jeanniot  autre  chose  que  de 
l'adresse,  et  chez  M.  Rey,  en  ses  vues  des  lacs  ita- 
liens, uee  adresse  ingénieusement  adaptée. 

Mais  il  faut  aller  à  la  Société  de  la  peinture  à 
l'eau  pour  s'assurer  vraiment  que  l'aquarelle  peut 
être  mieux  qu'un  exercice  de  dextérité.  M.  Bes- 
nard, qui  en  connaît  pourtant  tous  les  secrets,  ne 
les  fait  servir  qu'à  la  ix'alisation  plus  complète  de 
SCS  après-midi  fauncsques  où  les  nymphes  s'ébat- 
tent sous  bois,  près  des  fontaines.  Pour  MM.  La 
Touche  et  Jeanès,  l'aquarelle  est  l'occasion  de 
recherches  qu'aimeront  les  raffinés;  l'un  se  voue 
aux  motifs  espagnols  ou  do  vie  mondaine,  et 
l'autre  à  l'interprétation  dos  cimes  alpestres. 
Le  Mariage  Juif  de  M.  Israols,  aussi  bien  que 
ses  scènts  maritimes  ou  agrestes,  sont  dos  évoca- 
tions plus  que  des  copies,  rayonnantes  d'une  ro- 
buste poésie.  L'aùl  un  peu  froid  de  M.  Simon  sait 
retenir  les  gestes  des  Bretons  au  travail.  Au  con- 
traire M'°"  Simon,  en  ses  grandes  compositions, 
sait  avec  une  grâce  attendrie  et  d'une  singulière 
saveur,  encadrer  ses  figures  d'enfants  de  buissons 
fieuris,  comme  ceux  des  Vierges  de  Schongauer. 
M.  Willem  Maris  entoure  ses  animaux  d'un  fond 
d.;  paysage  à  la  manière  de  Troyon;  M.  Bigot,  au 
contraire,  à  la  manière  japonaise,  silhouette  ses 
faisans  sur  la  feuille  blanche.  Et,  dans  cette  réu- 
nion peu  nombreuse  mais  agréablement  variée,  on 
verra  encore,  parmi  d'autres  bons  ouvrages,  les 
intérieurs  de  M.  'Walter  Gay  et  les  figures  déco- 
ratives de  M.  Francis  Auburtin. 

Le  souvenir  rapproche  de  cette  exposition  les 
lleurs  que  M"°  Besnard  expose  au  Lyceum  :  une 
trentaine  de  petites  fouilles  de  papier  où  sont 
peints,  avec  un  amoureux  respect,  non  pas  des 
bouquets  pompeusement  étages,  mais  quelques 
roses,  quelques  bégonias  qu'une  femme  du  goût  le 
plus  exquis  a  su  grouper  en  do  jolis  vases.  Pour- 
quoi ces  aquarelles  si  simplement  faites,  sans  nulle 
recherclie  d'eiïet,  ont-elles  un  charme  si  embaumé'? 
C'est  que  l'artiste  a  peint  sans  prétention,  sans  idée 
de  montrer  son  savoir.  Il  y  a  eu  un  dialogue  con- 
fidentiel entre  M"»  Besnard  et  ces  fieurs. 

EncMi-e  que  M"'  Delasalle  n'use  point  de  l'aqua- 
relle, je  dirai  tout  de  suite,  puisqu'elle  les  expose 
aussi  au  Lyceum  Club,  que  ses  dessins,  ses  paysa- 
ges, ses  intérieurs  d'usines,  ses  figures  à  la  san- 
guine ou  au  crayon  noir,  ses  caux-forles,  sont  les 
témoins  d'une  étude  toujours  intelligente,  toujours 
animée  d'une  émolion  poétique.  U  est  peu  do 
dessins   des  quais  de  Paris  qui   vaillent  ceux  de 


68 


i.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


M""  Delasalle.  Ce  sont  de  \éritablcs  tableaux  où 
so  révèle,  comme  eu  la  plupart  de  ses  œuvres,  l'art 
d'animer  toutes  les  parties  et  de  les  unir  par  un 
lien  sentimental. 

<c  La  Société  Moderne  <> 
(Galerie  Durand-Ruel) 
Cette  petite  exposition  n'est  pas,  comme  beau- 
coup d'autres,  faite  d'études  qu'on  n'ose  envoyer 
aux  grands  Salons.  On  aime  à  y  reconnaître  une 
coquetterie,  une  ardeur  générales.  Assurément  il 
n'y  faut  pas  cherclier  plus  que  ce  que  l'école  mo- 
derne nous  donne  d'habitude;  une  délicate  vision 
des  choses  familières,  un  métier  franc,  parfois  sa- 
voureux, un  esprit  léger  qui  saisit  le  caractère 
«  amusant  »  —  ce  mot  dont  on  use  tant  aujourd'hui, 
—  des  motifs.  Mais  tout  cela  est  ici  à  profusion, 
que  ce  soit  chez  M.  Bernard  Boulet  de  Monvel,  dans 
ses  habituelles  scènes  du  temps  jadis,  et  qui  s'y 
montre  cette  fois  coloriste  plus  solide  et  en  même 
temps  plus  rare  —  mais  ses  images  ne  gagneraient, 
elles  pas  k  être  plus  réduites  ?  —  ou  chez  M.  Pierre 
Brissaud,  également  amoureu.\  desmodes  surannées 
comme  M.  Drésa  l'est  des  paies  et  des  souvenirs 
du  xviu"  siècle.  Les  natures  mortes,  les  fleurs 
de  M.  d'Espagnat  sont  de  savants  décors  où  tout 
s'harmonise;  celles  de  M.  Déziré  ont  une  fraîcheur 
agréable.  Différent  de  ses  voisins,  M.  Eugène  Zak 
apporte  en  ses  dessins  le  rêve  parfois  mystique 
d'un  Polonais  qui  rappelle  vaguement  'William 
Blakc,  et,  non  loin,  M.  Jjuuis  Legrand  note  avec 
réalisme  les  mœurs  de  coulisse  et  de  cabinet  par- 
ticulier. Enfin,  à  coté  de  M"«  Dufau,  de  MM.  Manza- 
na-Pissarro,  Morisset,  Labasquo,  Francis  Jourdain, 
Alcide  Le  Beau,  MM.Besnard,  Aman-.Jean,  RaffaelU 
apportent  la  contribution  des  aines  à  ces  jeunes 
auprès  de  qui  ils  restent  jeunes. 

Exposition  Kou.vult 
(Galerie  Druet) 
Gomme  M.  .Iules  Flandrin,  et  comme  M.  Matisse, 
.  M.  Kouault  est  (ilève  de  Gustave  Moreau.  En 
plaçant  au  milieu  de  ses  productions  récentes  son 
Enfant  Jésus  parmi  les  docteurs  ;189i)  et  sa  Dé- 
position de  Croix  (1895),  il  montre  comment  il  a 
d'abord  été  influencé  par  son  maitre.  Ces  deux 
tableaux  lui  font  d'ailleurs  honneur.  Malgré  les 
réminiscences  qui  s'étaient  imposées  à  un  artiste 
très  pénétré  des  o'uvres  du  passé,  les  détails  y 
abondent  qui  sont  d'une  invention  personnelle. 
L'esquisse  à  l'aquarelle  du  Jcsiis  au  milieu  des 
docteurs,  où  l'invention  et  l'effet  ne  sont  point 
voilés  par  le  métier  de  la  peinture  à  la  Gustave 
Moreau,  est  tort  voisine  dos  anivres  actuelles 
Celles-ci,  M.  Rouault,  abandonnant  les  scènes  re- 
ligieuses, en  a  pris  les  sujets  dans  les  types  de 
magisirats,  de  paysans,  de  clowns,  d'automobilis- 
tes dont  le  souvenir  le  hantait.  On  peut  rester 
inquiet  devant  ses  visages  de  cauchemar.  On  ne 
peut  nier  que  M.  llouault  ail  une  admirable  téna- 
cité dans  sa  volonté  d'exprimer  sa  vision  et  d'y 
conformer  ses  moyens  d'expression.  Cette  vi- 
sion, on  no  peut  douter  qu'elle  s'impose  à  lui 
La  valeur  des(euvrcs  de  M.  Rouault,  c'est  que  rien 
n'y  semble  rajouté.  Tous  les  détails  y  sont  homo- 
gènes, toutes  les  parties  y  sont  euchainées,  impo- 
sées à  l'imagination  de  l'artiste  comme  en  un  coule 
d'Edgard  Poc',  tous  les  incidents  tendent  à  l'elfci 
linal.  Ajoutez  que  M.  Rouault  sait  parer  do  telles 
images  de  toutes  les  délicatesses  d'une  technique 


raffinée.  Car  il  est  Imaginatif  des  couleurs  et  des 
valeurs  comme  d'autres  peuvent  l'être  des  sons  et 
des  parfums.  C'est  ce  qui  fait  do  lui  un  décorateur 
exceptionnel.  Ses  céramiques,  exécutées  en  colla- 
boration avec  M.  Methey,  en  sont  la  preuve.  La 
richesse,  la  profondeur  des  tons  permettent  défaire 
aisément  abstraction  des  sujets  représentés  en  leur 
aspect  immédiat,  mais  elles  créent  un  milieu 
évocateur  où  un  des  Essointes  aurait  aimé  à  se 
plonger. 

J.-F.  Sr.HMîisB. 


CORRESPONDANCE 

Nous  avons  reçu  la  lettre  suivante  : 

..  20  février  1010. 
Monsieur  le  Directeur, 

.Je  lis  dans  la  Chronique  du  19  février  :  <■  No';s 
«  apprenons  avec  plaisir  que  l'article  10  do  la  loi  du 
«20  juin  1909  (loi  sur  les  antiquilés  votée  parles 
«  Chambres  italiennes)  donne  au  gouvernement  la 
11  faculté  de  concéder  à  des  Sociélés  ou  citoyens 
11  étrangers  le  droit  d'exécuter  des  fouilles.  » 

En  effet  ;  mais  cette  loi  contient  un  autre  article 
(n°  l'7),  eu  vertu  duquel  toute  fouille  commencée 
par  des  particuliers  ou  des  Sociétés  peut,  à  un 
moment  quelconque,  être  arrêtée  et  continuée  par 
le  gouverneiiwnt. 

Lors  des  fouilles  récentes  elc  MM.  Gaucklor  et 
Darier  au  Janiculc,  comuie  ces  messieurs  travail- 
laient dans  une  propriété  privée,  les  archéulogucs 
officiels,  quel  qu'en  fût  leur  désir,  n'ont  i)U  inter- 
venir pour  s'approprier  l'honneur  des  découvertes. 
Le  nouvel  article  de  la  nouvelle  loi,  inspirée  des 
idées  de  M.  Barnabei,  a  pour  objet  de  mettre  fin 
à  la  possibilité  d'un  tel  scandale.  Les  Sociétés  ou 
les  individus  pourront  bien  lever  des  lièvres,  mais 
les  fonctionnaires  du  gouvernement  auront  seuls 
le  droit  de  les  tirer  —  et  de  les  manger. 

Non  seulement  la  loi  nouvelle  est  illibéralc,  mais 
elle  l'csl  avec  artifice  ;  à  preuve  que  votre  corres- 
pondant, faute  de  l'avoir  lue  de  près,  s'y  est 
trompé. 

Agréez,  elc. 

Salomon  Reinacii.  » 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du  is  février 
Le  Mausolée  d'Ilarlicarnasse.  —  M.  Diculafoy 
donne  lecture  d'une  note  intitulée:  n  Le  chiffre?  et 
l'applicalion  du  rythme  septénaire  à  la  restitution 
du  mausolée  d'IIalicarnasse  ».  Il  fait  voir,  avec 
chilVres  à  l'aïquii,  la  prédominance  de  ce  nombre. 

Fouilles  d' Egypte. —  M.  Dieulafoy  informe  égale- 
ment l'Académie  que  le  capitaine  Weill,  dans  ses 
fouilles  d'l'',gypte,  a  dégagé  un  temide  de  quarante 
mètres  de  long  remontant  à  l'époque  de  Néchao  1", 
et  dans  b>s  ruines  duquel  ou  a  mis  à  jour  huit 
stèles  de  l'époque  de  la  'N'iulynastie.  Les  fouilles  out 
également  mis  au  jour  diU'éreuls  bàlimcnts  de 
l'époque  copie. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


m 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  16  février 

M.  Joseph  Roman  signale  deux  sceaux  foi-t  in- 
téressants, à  Saint-Taurin  d'Evreux  du  xv  siècle, 
dont  l'un  rappelle  la  guérison  nnraciilcus(^  d'ani- 
maux, faile  par  saint  Taurin  et  mentiouni.'e  par  le 
texte  de  sa  vie. 

M.  de  Mt'ly  signale,  parmi  les  erreurs  curituses 
commises  par  les  scribes  du  Moyen  ;"ige,  celle  qui 
a  tranformé  d'une  manière  inattendue  Andromède 
en  dromadaire. 

M.  Bordeaux  lit  un  mémoire  relatifs  des  sépul- 
tures de  Locai'no  (Suisse),  remontant  aux  pre- 
miers siècles  de  l'ère  chrétienne  et  contenant,  entre 
autres  objets,  des  sphères  do  verre  de  diverses  cou- 
leurs, d'un  diamètre  de  8  à  lOcentimètres,  ainsi  que 
des  be'itonnets  de  verre,  renflés  à  leurs  extrémités 
d'une  largeur  de  10  à  20  centimètres.  Ces  sphères 
lui  paraissent  être  des  miroirs,  et  ces  bâtonnets 
des  aiguilles  destinées  à  orner  les  coilYures  dos 
femmes.  M.  Michon  estime  que  ces  sphères  ont  dû 
èlre  plutôt  des  jouets  d'enfants  ;  il  signale  des 
miroirs  destinés  pareillement  à  des  enfants  et 
conservés  au  musée  de  Vienne  (Autriche). 

M.  Dimier  revient  sur  le  manuscrit  do  Guido 
"Vidius  dont  M.  Omont  a  donné  la  reproduction 
intégrale  et  dont  les  dessins  sont  dus  au  l'rimn- 
tice  :  il  conclut  que  Santorinus,  pris  pour  un  col- 
laborateur du  peintre,  était,  en  réalité,  un  apothi 
Caire. 

M.  Vitry  présente  les  photographies  do  plusieurs 
miniatures  d'un  précieux  niiinuscrit  appartenant 
au  duc  de  Gumberland,  et  conservé  on  son  château 
à  Gmunden  (Haute-Autriche),  miniatures  qui  peu- 
vent être  probablement  attribuées  à  l'atelier  de  Jean 
liourdichoa. 


Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français 

Séance  du  f  février 

Étudiant  liliustralion  décorative  du  mythe  de 
Psych(>,  de  lô'30  à  1550,  M.  Max  Petit-Delchet 
rapproche  des  fresques  du  château  Saint-Ange  les 
gravures  de  la  suite  de  1Ô3'3,  les  verrières  de  Ghau- 
tilly,  deux  plaques  émaillées  do  Léonard  Limosin 
au  musée  du  Louvre  elles  tapisseries  des  châteaux 
de  Pau  et  de  Fontainebleau.  Il  cherche  à  démon- 
trer que  ces  diverses  œuvres  d'art  ont  toutes  leur 
point  de  départ  dans  les  peintures  de  Home, 
celles-ci  lui  semblant  pouvoir  être  attribuées  à 
à  Michel  Goxcie,  dit  le  Raphaël  flamand. 

M.  Casimir  Stryiensky  lit  un  mémoire  inédit  du 
peintre  Arnauld  "N'incent  dit  Vincent  do  Montpcfit, 
concernant  d?s  ouvrages  faits  pour  Madame  Vic- 
toire, flUe  de  Louis  XV.  Il  étudie  ensuite  la  vie  de 
cet  artiste. 

M.  Paul  Vitry  identilie,  à  l'aide  d  uu  dessin  d.^ 
la  collection  Gnignières,  un  bas-relief  entré  récem- 
ment au  Louvre,  après  avoir  été  disposé  d'abord 
au  Musée  des  Monuments  français  et  ensuite  à 
Saint-Denis.  Ce  baa -relief,  représentant  la  Musi- 
que ornait  autrefois  le  tombeau  du  musicien 
Henry  du  Moul  dans  l'église  Saint-Paul  de  Paris. 

M.  .loan  Locquin  retrace  brièvement  la  vie  du 
peintre  Jean-François  Sano  (1732-l'/79),  envoyé 
d'emblée  à  Rome  après  le  concours  do  1702,  grâce 


à  la  protection  de  Cochin,  qui  avait  trouvé  aduii-. 
rable  son  tableau  de  la  Mort  de  Socrate,  sujet  du 
concours.  M.  J.  Locquin  montre  une  photographie 
de  la  gravure  de  ce  tableau,  dont  la  célébrité  fut 
très  grande. 

Au  nom  de  M.  Mariant,  M.  Paul  Leprieur  fixe,  à 
l'aide  de  documents  d'archives,  les  dates  do  la  vie 
du  peintre  Octavien. 


CHRONIQUE  MUSICALE 

Académie  Natiorale  de  Musique  :  Ln  Fult'l,  lé- 
gende mut^icale  en  ï  ailes,  de  M.  Lauui  t  Tail- 
hadc,  musique  de  M.  A.  Savard  ;  —  I.a  Fi  le  chez 
T/icrèse,  ballet  m  2  actes,  de  Catulle  Mondes, 
musique  do  M.  Ucynaldo  Ilnhn. 

La  Foret  est  l'ceuvre  d'un  musicien  sincèie,  de 
qui  la  probité  et  l'énergie  se  devinent  dès  les  pre- 
mières notes.  Elle  est  sombre,  avstcre,  et  si  elle 
manque  du  charme  facile  qui  plaît  au  public,  elle 
a  mieux  :  une  inspiration  sérieuse  et  noble,  à  qui 
la  grandeur  ne  fait  pas  défaut.  Elle  est  d'une  tenue 
haute  et  digne,  et  maintes  fois  elle  atteint  à  une 
réelle  beauté.  Elle  est  très  loin  du  «  vérisme  » 
italien  moderne,  très  loin  aussi  do  ce  qu'on  appelle 
le  «  Debussysme  ».  M.  Savard  appartient  à  la 
génération  pour  qui  'Wagner  fut  le  Dieu  :  il  a 
subi  l'influence  générale  (tsi  l'on  peut  dire  morale, 
du  niaiiro.  Gomme  lui,  il  aime  les  fortes  sonorités, 
les  longs  développements,  l'orchestre  toufl'u  ;  et 
comme  lui  il  semble  voir  parfois  avec  des  verres 
grossissants.  Ce  n'est  peut  être  plus  tout  à  fait  à 
la  mode  du  jour,  mais  qu'importe?  Et,  d'ailleurs, 
la  mode  d'hii  r  ne  sera  t  elle  point  celle  do  demain? 

M.  Reynaldiillahn,  iutelligpnl,  cultivé,  excellent 
u;iusicien,  aimant  son  art  pour  cet  art  lui-même  et 
non  pour  soi;  très  sincère  aussi,  car  en  ces  temps 
lie  smibisme  "  rosse  ■>  il  a  gardé  le  beau  courage 
d'affirmer  ses  anciennes  et  toujours  vivaces  sym- 
j.athies  pour  des  œuvres  exquises  que  nos  mon- 
daines rougiraient  d'admirer;  M.  Reynaldo  Hahn 
est  fort  diversement  jugé  :  tantôt  porté  aux  nues, 
ce  qui  est  un  peu  exagéré,  tantôt  rabaissé  au  rang 
d'amateur,  ce  qui  est  extravagant  et  tout  à  fait 
injuste.  N'eùt-il  écrit  que  ses  Ëhu/es  latines  et  ses 
dernières  mélodies,  il  serait  digne  do  retenir 
l'attention. 

Que  dirai-je  de  son  ballet?  Sauf  en  quelques 
passages  charmants,  où  l'on  voit  ce  que  l'auteur 
aurait  pu  faire  également  ailleurs,  .s'il  l'avait  voulu, 
je  ne  puis  trouver  un  grand  intérêt  à  sa  musique. 
Je  suis  sûr  que  cette  musique  a  été  voulue  telle 
par  M.  It.  Ilahn.  Est-ce  par  un  désir  louable  de 
simplicité,  do  naturel,  de  bonhomie;  est-ce  par  une 
crainte  exagérée  des  raffinements  de  la  «  jeune 
écolo  »  ?  Je  ne  sais.  Mais  ce  n'est  pas  encore  la  vraie 
et  complète  œuvre  d'arl,  union  harmonieuse  de 
toutes  les  beautés  plastiques  et  sonores  que  devrait 
être  le  ballet. 

Los  décors,  les  costuuies,  l'éclairage,  la  mise  en 
scène  de  La  Fric  chez  JVu'rèse  sont  des  merveilles. 
Un  siècle  passé  semblait  revivre.  11  serait  naif  et 
tardif  de  s'extasier  une  fois  de  plus  sur  la  beauté 
des  toilettes,  des  danses,  des  jardins,  des  fêtes 
d'autrefois.  Notre  temps  a  les  automobiles  et  le 
téléphone  :  on  ne  saurait  tout  accaparer.  Mais 
rendons  grâce  à  l'Opéra  de  nous  avoir  donné,  pen- 
dant quelques  instants,  l'illusion  du  passé. 

Charles  Kœoiilin. 


70 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


REVUE  DES  REVUES 

0  La  Revue  de  Paris  (15  février).  —  Sous  le 
titre  llaruttobu  cl  Toulouse-Lautrec,  M.  Louis 
Aubert,  étuOiant  les  estampes  des  maîtres  japo- 
nais et  les  œuvres  de  Toulouse-Lautrec  qui  vien- 
nent d'être  exposées  au  Musée  des  Arts  décoratifs, 
analyse  avec  une  linesse  pénétrante  les  caiactéres 
propres  aux  créations  de  ces  artistes  et  montre  en 
une  sorte  de  diptj'que  les  analogies  extérieures 
de  stylo  et  les  difl'érences  profondes  d'inspiration 
qui  existent  entre  les  estampes  du  plus  marquant 
de  ces  maîtres  orientaux,  aux  visions  ingénues, 
et  celles  du  peintre  amer  de  la  <>  fête  ■■  parisienne. 

0  Sous  le  titre  Beethoven  musicien  de  la  Révo- 
lution, M.  Jules  Tiensot  montre  dans  diverses 
onivres  de  Beethoven  —  notamment  la  S)/m;j/iO)i(e 
héroïque,  d'abord  dédiée  à  Bonaparte,  Fidelio,  le 
final  de  VAgnus  Dci  de  la  Messe  en  ré,  le  final  do 
la  Neuvième  S;imphonie  —  l'expression  des  idées 
de  liberté,  d'émancipation,  d'universelle  fraternité 
venues  de  la  Révolution  française.  ('Fraternité! 
le  dernier  mot  de  la  devise  de  1793  a  inspiré 
à  Beethoven  la  plus  immortelle  parmi  ses  (euvros, 
et  à  l'art  de  la  musique  ses  plus  sublimes  accents.  « 


—  Zeitschrift   fur  historische   'WafFenkunda 

(lfl09,  n"  3).  —  Le  Heaume  du  Moyeu  l'ige  et  son 
évolution,  par  le  D'  Fortunat  von  Schubert  Sol- 
dern.  Cette  étude  synoptique  a  un  titre  trop  ambi- 
tieux pour  le  peu  de  renseignements  qu'elle  donne 
en  quelques  pages,  avec  7  figures  qui  ne  sont  pas 
même  didactiques.  Suivant  ces  principes  honnêtes 
chers  ;\  la  science  allemande,  aiicun  travail  n'est 
cité,  aucune  référence  iiuliquce.  C'est  \\a  article  do 
vulgarisation,  sans  plus. 

—  Sur  une  bombarde  à  main  gothique  du  musée 
de  Metz,  par  le  D' K.  Forrer.  L'arme  intéressante 
décrite  et  figurée  dans  cet  article  est  façonnée  de 
telle  sorte  qu'une  fois  déchargée  elle  peut  servir 
de  marteau  d'armes  ;  elle  mesure  à  peu  prés  'i^ 
centimètres  de  long  et  parait  dater  du  milieu  du 
xv°  siècle. 

—  Sur  les  l'iiMriques  d'armes  d'Essen,  par  le 
D'  Karl  Mews.  Les  armuriers  d'Es.sen  étaient  fa- 
meux dés  le  xv  siècle  ;  leur  décadence  commence 
au  xviir  siècle,  lorsque  li'S  grorscs  fourniture.» 
militaires  nécessitent  le  sacrifice  de  la  qualité  à  la 
quantité. 

—  Sur  les  machines  de  guerre  grcc<iues  et  ro- 
maines, par  M.  Franz  M.  Feldliaus.  Quelques 
restitutions  d'ona^îres,  de  balistes  et  autres  pré 
curseurs  des  grandes  arbalètes  danoises  du  Moyen 
âge,  etc. 

—  Recherches  d'arcinves  pour  l'Iiisloire  des 
armes,  ('outiuuatiou  du  travail  du  D'  Theodor 
Hampe.  Les  pié,:es  examinres  appartiennent  au 
xvi*  siècle.  Ou  trouvera,  en  outre,  dans  les  notices, 
à  la  (lu  de  colto  livraison,  (]uelques  études  intéres 
santés  de  M.  (_i(>org  Lieha  sur  répéo  de  Was- 
hington, (i!uvre  du  fourbi ssour  Tlieoiihil  Alte,  de 
Solingon  ;  sur  dos  inscriptions  gravées  de  lames, 
et  sur  des  maîtres  de  Soliugen. 

(N»  3).  —  L'Arsenal  de  ^'enise  et  ses  collée 
tiens,  par  M.  (i.  von  Graeveuitz.  Kliule  intéres 
santé  autant  par  ses  observations  criticjues  que 
par  SCS  ligures.  I^os  colloctious  d'armes  conservées 


à  'Venise  n'ont  jamais  été,  à  notre  connaissance, 
le  sujet  d'un  travail  en  France.  Celte  lacune  mé- 
riterait d'être  comblée,  non  point  à  cause  de  la 
richesse  dudit  Arsenal,  mais  pour  la  singularité 
do  certaines  pièces.  Si  nous  avons  jadis  reproché  à 
la  direction  du  Musée  d'artillerie  de  Paris  certains 
anachronismes  fâcheux  dans  son  classement,  —  re- 
proche qui  n'a  d'ailleurs  pas  porté, —  de  jareilsro- 
liroches  peuvent  s'adresser  aux  conservateurs 
vénitiens.  Ils  continuent  de  présenter  une  armure 
du  milieu  du  xvi'  siècle  comme  étant  celle  du 
fameux  Gattamelata  de  Narui  qui,  comme  chacun 
sait,  vécut  dans  la  première  moitié  du  xv"  et  a  été 
figuré  à  cheval  par  Donatello. 

—  Les  massues  à  dague  (marteaux  d'armes)  de 
la  haute  période  gothique,  par  le  D'  R.  Forrer. 
Les  armes  de  main  étudiées  par  le  D'  Forrer  ren- 
trent dans  la  catégorie  des  marteaux  d'armes.  Los 
plus  remarquables  sont  celles  dont  la  tète  de 
bionze  est  façonnée  en  façon  do  main  tenant  un 
court  poignai'd  d'acier.  L'auteur  en  figure  deux 
datant  des  xiii"  et  xiv  siècles  et  trouvées  en  Alsace, 
et  une  autre  sculptée  sur  un  bas-relief  conservé  au 
Musée  germanique  do  Nuremberg. 

—  Une  arme  à  feu  tiy::antine,  par  M.  Rudoliih 
Schneider.  11  s'agit  d'une  sorte  de  bombarde  à  main 
pour  lancer  le  feu  grégeois,  bombarde  dont  on 
voit  un  combattant  armé  sur  un  manuscrit  du 
xi"  siècle,  appartenant  au  Vatican. 

—  Un  hamois  faux,  par  le  D'  Eduard  Eylien . 
Intéressante  notice  sur  une  armure  complète  de  la 
première  moitié  du  xvi»  siècle,  gravée  à  l'cau-forle 
et  portant  les  armes  d'un  prince  de  Brandebourg, 
avec  dos  inscriptions,  etc.  L'auteur  explique  com- 
ment il  reconnut  que  cet  ensemble  était  l'ouivre 
d'un  faussaire. 

(N"  4).  —  Sur  les  armes  compliquées,  par  le 
D'  I!.  Forrer.  Etude  pouvant  venir  :'i  la  suite  de 
celles  que  publia  jadis  Edouard  de  B(auniont,dans 
ia  Ga::eUe  des  Beaux-Arts,  sur  les  armes  mécon- 
nues, et  de  celles  plus  récontes  de  M.  lîharles 
But  lin  parues  dans  la  iiewîte  Saroi.'.ipnne.  Le  D' 
l'i.  Forrer  décrit  et  figure  principalement  des  ha- 
ches, dos  épieux,  des  dagues  et  des  épées  auxquels 
sont  soudés  des  pistolets.  Gomme  toujours,  l'auteur 
allemand  ne  cite  que  des  objets  conservés  dans  des 
collections  allemandes  et  no  tient  compte  des  tra- 
vaux antérieurs  aux  siens  que  pour  les  démarquer 
sans  nommer  leurs  auteurs.  Nous  ne  reviendrons 
pas  sur  ces  tendances  d'outre-I!hin,qui  font  tache 
d'huile,  depuis  pou,  sur  la  science  française. 

—  Les  familles  de  fourbisseurs  (forgeurs  d'é- 
pées)  de  Solingen,  par  M.  Albert  Weycrsbcrg. 
L'auteur,  si  nous  sommes  bien  aidés  par  notre 
mémoire,  appartient  lui-même  à  une  do  ces  an- 
ciennes familles  célèbres  parmi  les  armuriers 
prussiens  qui  immortalisèrent  Solingen.  L'article 
do  M.  Weycrsbcrg  l'st  la  suite  d'une  série  commen- 
cée depuis  longtemps  dans  ce  recueil. 

—  Etude  archéologique  et  teclinique  sur  l'arme 
à  feu  byzantine  figurée  dans  le  Codex  Vaiicanus 
lanô  du  xi"  siècle,  par  le  D'  Forrer.  Contribu- 
tion ;'i  l'étude  précédemment  examinée  du  D'  Ru- 
dolph  Schneider,  accompagnée  de  nombreuses 
ligures.  Ces  figures  sont  colles  de  petites  bombar- 
des à  main  existant  dans  divers  musées  ou  repré- 
sentées par  des  artistes,  peintres  ou  graveurs. 

(N"  5).  —  La  Collection  d'armes  et  d'uniformes 
du    professeur    Louis   Braun,   d    W'crnfels,    par 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


71 


M.  Hans  MûUer-Hicklc-r.  Quelqxies  figures  roprc- 
sentant  des  coilTures  et  des  armes  réglementaires 
du  xviii"'  siècle  et  du  premier  Empire. 

—  Les  autres  articles  de  ce  fascicule  se  rappor- 
tent surtout  à  l'artillerie  ou  à  des  recherches  d'ar- 
chives. Il  faut  signaler,  cependant,  une  note  sur 
l'inscription  d'une  lame  d'cpée  du  luv*  siècle,  par 
M.  Engel. 


BIBUOGRAPHIB 

Henri    BorciioT.    —    La    Miniature    française 

(1750-1825).  Préface  de  M.    Frédéric  Mass..n, 

de    l'Académie   française.     Paris,    Émile-Paul. 

In-8»,  xv-303  p. 

La  Gaseile  dex  Beaux-Arts  peut  se  porter  t;a 
rante  du  succès  qu'obtint  la  série  d'articles  sur  la 
Minizlure  française  { 1750-1S:'5),  publiée  dans 
notre  revue  par  le  regretté  Henri  Bouchot  de  1892 
h  1895.  Les  livraisons  contenant  les  différents 
chapitres  de  cette  étude  sont  pour  la  plupart 
épuisées.  On  no  saurait  donc  qu'applaudir  très  vi- 
vement à  l'idée  de  donner  de  ce  travail  important 
une  édition  accessible  à  tous  —  fût-elle,  pour  y 
parvenir,  saus  images.  Cette  réimpression  se  re- 
commande d'une  biographie  de  l'autour,  équitable 
et  attachante,  placée  en  tète  du  volume,  en  guise 
de  préface:  elle  est  signée  de  M.  Frédéric  Masson, 
de  l'Académie  française. 


Be'itrsege  zur  Eatwickelungs-Geschlchte  der 
Maltechaick,  von  Ernst  Beuuer.  5^'  Folge. 
Mûnchen,  Georg  D.  M.  Galhvey.  In-8,  vin- 
159  p.,  av.  6  flg.  et  12  planches. 

Nous  avons  déjà  signalé  ici  les  quatre  premières 
parties  de  cet  utile  ouvrage  où,  sous  le  titre 
Conifibulions  à  l'histoire  de  l'évolution  de  la 
technique  de  la  peinture,  le  peintre  Ernst  Ber- 
ger, de  Munich,  a  entrepris  de  réunir  les  docu- 
ments didactiques  anciens  ou  modernes  concernant 
la  techniiiue  des  différentes  sortes  de  peinture.  Il 
s'agit,  dans  co  nouveau  volume,  de  la  peinture  à 
fresque  et  du  sgraffdo.  Après  avoir  exposé  l'his- 
toire de  l'évolution  de  la  fresque  et  la  façon  dont 
on  l'exécute,  dont  on  restaure  ou  transporte  sur 
toile  les  fresques,  l'auteur  donne,  d'après  les  sour- 
ces, le  recueil  des  recettes  qui  nous  ont  été  transmi- 
sos  par  les  divers  théoriciens  ou  historiens  de  la 
peinture  :  le  moine  Théophile,  Jean  le  Bègue, 
Cennino  Gennini,  le  moine  Denys  du  mont  Athos, 
Léon  Baltista  Alberti,  'Vasari,  Borghini,  Pacheco, 
Palomino,  etc.,  et,  parmi  les  modernes,  les  pein- 
tres J.  von  Souraudolph  et  Hermann  Prell.  11  ex- 
pose de  même,  p:)ur  le  sgrdffito,  les  ]irocédés 
d.'crits  par  des  pratic  c  is  tel;;  que  l'archiiocte 
Guttfried  Semper,  les  peintres  De  Fabris,  Lauf- 
berger,  Heywood  Sumner,  et  19  gravures  viennent, 
par  des  exemples  empruntés  à  Giotto,  à  Benozzo 
Gozzoli,  à  Ghirlandajo,  à  Michel- Ange,  à  Raphaél, 
àTiepolo,  aux  peintres  allemands  KnoUer,  Schnorr 
von  Garoisfeld,  Hermann  Prell,  etc.,  illustrer  cette 
histoire  et  cette  démonstration  dont  tous  les  pein- 
tres feront  leur  plus  grand  profit. 

A.  M. 


HECROLOSn 


M.  Eugène  Ledrain,  conservateur  des  anti- 
quités orientales  au  musée  du  Louvre  et  pro- 
fesseur d'épigraphie  orientale  à  l'École  du  Louvre, 
est  décédé  à  Paris,  dans  le  courant  do  la  semaine 
dernière,  à  l'âge  de  soixante-six  ans.  C'était  un 
homme  de  grand  savoir,  d'esprit  élevé  et  curieux, 
qui  fut  aussi  un  critique  littéraire  remarqué.  D'a- 
bord oratorion,  il  abandonna  ensuite  la  carrière 
ecclésiastique  et  se  consacra  à  l'étude  de  l'orien- 
talisme. 11  y  débuta  par  de  savantes  recherches 
sur  l'histoire  religieuse  et  l'épigraphie  de  l'ancienne 
Egypte  et  publia  en  1882  une  importante  Histoire 
du  peuple  d'Isracl.  Il  publia  aussi,  en  1897,  un 
Dictionnaire  de  la  langue  de  l'ancienne  Chaldée. 
Enfin,  on  lui  doit  les  catalogues  des  monuments 
araméens  et  liimyarites  et  des  monuments  phéni- 
ciens du  musée  du  Louvre,  et  une  étude  sur  Les 
Monuments  égyptiens  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale. 


La  semaine  dernière  est  mort  à  Paris,  dans  sa 
quatre-vingt-deuxième  année,  M.  Félix  Duchâte- 
let,  architecte  honoraire  de  la  ville  de  Paris,  an- 
cien vice-président  de  la  Société  centrale  dos  ar- 
chitectes, chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 


On  annonce  de  Nevers  la  mort  de  M.  Antoine 
Montagnon,  décédé  à  l'âge  de  soixante  douze  ans. 
Né  à  Saint-Léger-sur-Dheune  (Saône-ot-Loire),  il 
avait  acquis  à  Nevers  la  fabrique  de  faïences  de  la 
Porte-du-Croux,  à  laquelle  il  ne  tarda  à  rendre  son 
ancienne  splendeur,  en  joignant  à  la  fabrication 
moderne  la  reconstitution  des  anciennes  faïences 
de  Nevers.  Il  obtint  pour  ses  produits  des  récom- 
penses aux  Expositions  Universelles  de  1889  et  de 
1900. 


MOnVEMENT  DES   ARTS 


Collection  K.  T. 

Vente  d'estampes  japonaises,  faite  à  l'hôtel 
Drouot,  salle  10,  les  17  et  18  février,  par  M"  Lair- 
Dubreuil  et  MM.  Bing  et  Portier. 

Kyonobou  (Torii).  —  2.  Acteur  femme  debout  en 
promenade  :  115.  —  3.  Acteur  vêtu  en  guerrier, 
portant  une  hotte  fleurie  :  130. 

Kyomassu  (Torii).  —  6.  Divinité  assise  sur  un 
chien  de  Fô  :  110. 

10.  Kiyohiro  ^  Torii).  Beniyé:  Joueuse  de  flûte 
debout  devant  sa  vérandah  :  200.  —  15.  Kyo- 
mitsu  iTorii).  Deux  acteurs  combattant  à  coups 
de  parasols  :  120.  —19.  Massanobou  (Okumura). 
Jeune  femme  rajustant  sa  coiffure  :  130.  —  2i.  Slii- 
genaga  (Nishimura).  Urushiyé:  Personnage  drapé 
dans  une  longue  robe  noire,  accompagné  de  ses 
doux  petits  serviteurs:  145. 

Harunobou  (Souzouki).  —  30.  Jeune  femme  sor- 
tant du  bain,  admirée  par  un  gros  crapaud  :  550. 
—  32.  Sur  l'eau  :  200.  —  33.  Fumerie  :  2G0.  —  34. 
La  Promenade  :  190.  —  35.  L'Aubade  :  190.  —  36. 
Le  lléveil:  250.  —  37,  Le  Concert  :  150. 

Toyonobou  (Ishikawa).    —    42.    Jeune    homme 


72 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


examinant  11'  contonu  d'une  boite  à  messages:  190. 

Knriii=aî  (Tsoda).— 47.  Jeune  femme  mi-vëtue  vue 
à  travers  sa  moustiquaire  :  160.  —48.  Cliat  s'apprè- 
tanl  ;i  dévorer  un  oiseau  :  160.  —  ôi.  Deux  perro- 
quets sur  leur  perchoir:  375.  —53.  L'Aigle  sur 
son  perchoir:  155.  —55.  Deux  jeunes  femmes, 
l'une  à  genoux,  aidant  sa  compagne  à  passer  un 
manteau  rouge;  1-20.  —  5S.  Doux  jeunes  filles,  en 
kimonos  noirs,  dansant  la  Niwaka  :  310. 

Kiyonaga  (Torû).  —  09.  Femme  passant  derrière 
un  slore  ^420.  —  7L  Triptyque  :  Cortège  en  fête  : 
240.  —  72.  Deux  jeunes  dames  et  un  enfant  dans 
un  bosquet  fleuri  :  180. 

Shunsho  (Katsugawa).  —  74.  Jeune  femme,  en 
kimono  rouge,  sorlant  du  bain  :  500.  —  77.  Jeune 
homme  attendant  sa  compagne  :  225. 

Toyohiro  (Outagava).  —  88.  Jeune  femme  re- 
troussant sa  robe  dans  la  neige  :  280. 

Toyokouni  (Oalagava).—  91. Triptyque.  Diverses 
occupations  do  fenunes  :  230. 

Shuncho  (Kai.sug.awa).  —  Oi.  Femme  accroupie, 
dissimulant  une  lettre  à  un  jeune  homme  :  300. 

Sharakou  (Tochiusai).  —  98.  Sanokawa  Ichi- 
matsu  en  femme  et  portrait  d'acteur  :  300.  —  99. 
.Vrashi  Tokusaburo,  portrait  d'acteur  :  420.  — 
100.  Lutteur  joufllu  assis,  lançant  un  tabouret  : 
320  _  101.    Acteur    debout,    son   éventail   à    la 

main  :  205. 

Oatamaro  (Kitagava).  —  112.  Trois  planches  de 
la  série  des  Marionnettes  :  330.  —  113.  Musicienne 
agenouillée  jouant  de  la  flûte  :  380.  —  114  bis. 
Planche  à  double  face  :  Servante  debout,  tenant  un 
nécessaire  do  fumeur  et  un  bol.  (Pièce  remar- 
quable par  son  repérage)  :  2.200. 

Tchoki  (Ycislnsai).  —  115.  Triptyque  :  Bateau 
de  plaisance  sur  la  Sumida  :  620. 

Yeishi  (Ghobuusai).  —  116.  Triptyque  :  Pro- 
menade do  dames  au  bord  de  la  Sumida  :  420.  — 
120.  Damo  examinant  sa  coiffure  :  250. 

Yeisho  (Ghokosaî).  —  122.  Buste  do  femme  te- 
nant un  éventail  :  260. 

Yeiri  (Itekicenté).  —123.  Buste  do  femme  enfouie 
dans  son  kiuiono  :  150. 

Hok'sai  (Katsuschika).  —  128.  Belle  journée  sur 
les  flancs  du  Fuji  ;  220.  —  139.  Le  Poète  traver- 
sant un  pont  au  dessus  d'un  courant  tumultueux  : 
155.—  140.  Scène  au  clair  de  la  lune  :  150.  —  141. 
Poète  noble,  portant  son  éventail  de  cour  :  150. 
—  142.  La  Récolte  du  tokusa  :  255.  —  148.  Scène 
d'intérieur  :  220. 

Kuniyoshi  (Utagawa).  —  156.  Triptyque  :  Fudo 
sous  la  cascade  :  215. 

Toga.  —  17(>.  Jeune  femme  assise  s'éventant  :  235. 

Produil  total  :  22.520  francs. 

Tableaux  modernes 

Vente  faite  à  l'hotcl  Drouot,  salle  6,  le  19  fé- 
vrier, par  M'  Lair-Dubreuil  et  M.  Haro. 

10.  Brascassat  (J.-B.).  Le  Taureau  :  1.920. 

11.  Oazin  (G.).  Le  Champ  de  blé  :  2.800.  —  12. 
Ga7in  (C).  Los  Bleuets  :  2  .'.00. 

25.  Harpignios.  Los  lîùclierons,  environs  de  Ne- 
vers  :  8.600.—  97.  llarpiguies.  Le  Passage  du  gué 
environs  de  Sjpmories  (Nord)  :  1.900.  —  29.  Joug- 
kind.  liollordam  :  1.500. 


37.  Lucas  (D.).  La  Forge  :  2.000. 

49.  Thaulow  (Frits).  Soir  d'hiver  en  Norvège  : 
2. 100  francs. 

5'3.  'Van  Marcke  (E.).  Vache  au  pâturage  :  7.100. 
—  55.  Verboeckhoven  (E.).  Bergerie  :  3.100. 

Dessins,  aquareUns..  —  72.  liarpignies.  Envi- 
rons de  Maresches.  Aquarelle  :  920.  —  73.  Jacque 
(Gh.).  La  Rentrée  du  troupeau.  Dessin  :  1.520.  — 
74.  Meissonier.  Officier  de  la  1'°  République. 
Plume  :  300.  —  76.  Roybet.  Le  Joueur  de  violon. 
Plume  et  encre  de  Chine  :  800. 

Produit  total  :  53.238  francs. 

Collection  de  M.  X... 

Vente  do  tableaux  anciens,  faite  à  l'hôtel  Drouot, 
salle  6,  le  21  février,  par  M°  Lair-Dubreuil  et 
M.  Ilaro. 

9.  Diaz.  Les  Femmes  turques  :  4.300.  —  24.  La- 
croix (E.-F.  de)-  Vue  du  port  de  Gènes  :  4.000.  — 
2'i.  Lacroix  (E.-F.  de).  'Vue  prise  à  Bahia  :  3.550. 

37.  Schelfer  (.\ry).  Le  Naufrage:  1.300.—  46. 
Vernet  (Joseph).  Le  Naufi'age  ;  47.  Le  Matin  ;  48. 
Le  Soir;  et  49,  La  Nuit  :  ensemble  15.000. 

Produit  total  :  42.395  francs. 


CONCOURfl    ET    EXPOlITIONt 


BXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  dessins,  pastels  et  peintures  de 
M.\!.  BoUiger,  Jean  Crotti,  A.  Finkelstein,  G. 
Ribaumont,  Dessaignes,  galerie  B.  Weill,  25,  rue 
Viclor-Massé,  jusqu'au  1"  mars. 

Exposilion  de  peintures  de  M.  Louis  Cabié, 
galerie  Henry  Graves,  19,  rue  de  Gaumarlin,  jus- 
qu'au 10  mars. 

Exposition  d'aquarelles,  dessins  et  gravures, 

au  Cercle  artistique  et  littéraire,  7,  rue  Volney,  du 
26  février  au  11  mars. 

Exposition  de  peinture  et  sculpture  au  Cercle 
de  l'Union  artistique,  7,  rue  Boissyd'Anglas,  du 
28  février  au  24  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Ziem,  galerie 
Bcrnheim  jeune,  15,  rue  Richepanse,  du  28  février 
au  5  mars. 

Exposilion  de  tableaux  do  M.  Pierre  Prins, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  du  1"  au 
15  mars. 

13"  l'exposition  do  la  Société  des  peintres  ds 
montagnes,  au  C^i'ide  de  la  L'hrairie,  117,  boule- 
vard Saint-Germain,  du  4  au  21!  mars. 

Exposition  de  la  Société  des  Artistes  décora- 
teurs, au  Mu^ée  dos  Arts  déjoratifs,  pavillon  de 
Marsan,  à  partir  du  4  mars. 

Province 
Nantes  :  19    Exposition  de  la  Société  dos  Amis 

dos  Arts,  jusqu'au  26  mars. 


I.e  Gérant  :   P.  Gibakdot 


PÀBIS   -      IUPB1VWIB  DB   LA   PDB.S.SB,    16     HUB   DU    aR01S.*{ANT.    —    V.    SIMABT     IMPHIMBUB. 


N"  10.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


5  Mais. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE    DES   BEAUX-ARTS 

lAKAlIfAMT    Ll    lABIDI     MÀTIM 

Lu  abontUs  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  rtçoivent  graluUtmtnl  ia  Chronique  des  Arts  et  dt  U  Cnrlositi 


Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 
Parii,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant  partie    de 

DépartemenU 13  fr.  H      l'Union  postale) 15  fr. 

TL.m    Xrum4ro    :     O    tr.    a  S 


PROPOS    DU    JOUR 


'Institut  a  pris  l'initiative  de  don- 
ner dans  les  notices  qu'il  consacre 
à  ses  membres  des  portraits  gra- 
vés. On  ne  peut  que  louer  cette 
idée  qui  a  les  plus  heureuses  conséquences. 
Le  caractère  documentaire  de  ces  notices  se 
trouve  ainsi  très  agrèaJjlement  complété.  Les 
artistes,  en  même  temps,  auront  par  ces  gra- 
vures l'occabion  d'un  travail  régulier  et  inté- 
ressant. Les  voilà  ramenés  à  l'art  que  leurs 
devanciers  du  grand  siècle  et,  plus  prés  de 
nous,  le  graveur  Gaillard,  ont  honoré  si  gran- 
dement. Mais  puisque  l'Institut  entre  dans 
cette  voie,  il  nous  invite  lui  même  à  renou- 
veler un  vœu  que  nous  avons  formulé  bien 
souvent.  Il  est  d'usage  que  ceux  de  ses  mem- 
bres qui  disparaissent  aient  leur  buste  dans 
ses  galeries.  Mais  ce  bu.- te,  commandé  quand 
l'homme  dont  on  veut  conserver  l'image  n'est 
plus,  est  généralement  exécuté  dans  des  con- 
ditions qui  sont  loin  d'être  favorabl»  s.  Souvent 
les  do  -uments  font  défaut,  l'artiste  est  obligé 
de  travailler  de  mémoire  ou  de  compléter  ce 
qu'il  peut  savoir  par  ce  qu'il  essaie  d'imagi- 
ner. Ne  vaudrait-il  pas  mieux  décider  que  le 
buste  des  académiciens  serait  commandé  le 
jour   de  leur  élection,  et  fait  do  leur  vivant  '.' 


NOOVXLLES 

***  Nous  sommes  heureux  d'annoncer  que, 
dans  sa  séance  du  '23  février,  la  Chambre  des 
députés  a  voté  le  projet  de  loi  par  lequel  le 
ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  et  le  ministre  des  Finances  sont 
autorisés,  dans  la  limite  d'un  engagement  de 
dépenses  de  6..5l0.00j  fr.,  à  poursuivre  l'ac- 


quisition de  l'hôtel  Biron  dépendant  de  la 
liquidation  de  la  communauié  des  Dames  du 
Sacré-Cœur.  L'hôtel  et  ses  dépendances 
immédiates,  ainsi  que  les  jardins  à  la  fran- 
raise  qui  leur  font  suite,  seront  ali'cctés  aux 
réunions  des  congrès  scientifiques  et  inter- 
nationaux. 

***  Gomme  on  le  verra  plus  loin,  le  beau 
FtirtiuH  de  Veiininc, par  Eugène  Carrière, qui 
figurait  à  la  vente  .Jean  Dolent,  a  été  acheté 
par  le  musée  du  Luxembourg  au  prix  de 
■23.000  francs.  L'Etat  a  eu  pour  cette  acqui- 
sition, qui  enrichit  nos  collections  d'un  ad- 
mirab!cchef-d'o3uvre,leconcours  d'un  groupe 
d'amateurs  et  de  la  Société  des  Amis  du 
Luxembourg  qui  s'est  donné  pour  tâche, 
comme  on  sait,  d'aider  à  l'accroissement  de 
notre  galerie  d'art  moderne  et  qu'il  faut 
louer  parliculièrement  de  son  iuiliativc  heu- 
reuse. 

***  La  Bi])liothéque  Nationale  vient  de  re- 
cevoir, par  suite  d'un  legs  de  la  fille  du  gra- 
veur en  médailles  Depaulis,  toutes  les  oïuvres 
do  cet  artiste.  Parmi  elles  se  trouve  une  col- 
lection de  portraits  d  hommes  célèbres  du 
temps  de  la  Restauration,  qui  lui  avaient  été 
demandés  par  Louis  XVIII  Cette  eolleclion 
étiiit,  dés  le  principe,  destinée  au  Cabinet  des 
Médailles.  L'empereur  Alexandre  I"  en  avait 
obtenu  les  «  doubles  »,  qui  figurent  actuelle- 
ment dans  les  musées  impériaux  de  Russie. 
Apres  la  Restauration,  la  colleclinn  des  por- 
traits commandés  par  Louis  XVIII  avait  été 
oubliée,  1 1  elle  était  restée  entre  les  mains  de 
la  fille  de  l'artiste  qui  vient  de  lui  rendre  sa 
première  destination. 

:;<**  Outre  l'Exposition  de  portraits  d'en- 
fants (jui  sera,  ce  printemps,  organisée  à 
Bagatelle  par  la  Société  Nationale  des  Beaux- 
Arts,  une  autre  exposition  sera  organisée  par 
le  même  comité,  également  à  Bagatelle,  où 
elle  fera  suite  à  la  précédente.  C'esl  une  expo- 
sition de  portraits  officiels  ou  intimes  des 
membres  des  familles  actuellement  régnantes. 

***  On  annonce  également  une  exposition 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS 


internationale  d'œuvres  d'art  contemporaines, 
qui  aura  lieu  à  l'hôtel  Biron,  sous  le  patro- 
nage du  ministre  de  l'Instruction  publique. 
Les  droits  d'entrée  seront  pennis  au  profit 
des  pauvres. 

**»  Un  groupe  d'artistes  du  Salon  d'Au- 
tomne et  des  Indépendants  organise  en 
faveur  des  sinistrés  de  l'inondation  une  tom- 
bola dont  le  bénéfice  sera  partagé  entre  les 
Dames  françaises  et  les  Femmes  de  Franco 
(Croix-Rouge  de  France).  Chaque  artiste 
donne  deu.K  œuvres  d'art,  peinture  ou  sculp- 
ture, qui  seront  e.xnosées  à  la  galerie  Druet, 
20,  rue  Royale,  les  21,  22  et  23  mars  1910. 

Le  nombre  des  lots  ne  sera  pas  inférieur  à 
cent.  Le  nombre  des  billets  est  limité  à  deu.x 
mille,  au  prix  de  20  francs.  La  tombola  sera 
tirée  le  23  mars,  galerie  Druet. 

On  trouve  des  billets  ciiez  MM.  Eugène 
Blot,  11,  rue  Richepanse;  Druet,  20,  rue 
Royale;  A. -A.  Hébrard,  (5,  rue  Royale. 


Au  Musée  du  Louvre 

Depuis  la  semaine  dernière  sont  exposées  au 
musée  du  Louvre,  dans  la  salle  des  portraits  d'ar- 
tistes, les  œuvres  qui,  par  voie  d'acquisitions  ou 
de  donations,  sont  venues  euricliir  le  département 
des  peintures  au  cours  de  l'année  l'.iOîl,  et  que  nous 
avons  signalées  ici,  pour  la  phipart,  en  leur  temps. 

Il  faut  mentionner  d'abord  certains  dons  parti- 
culièrement précieux:  en  premier  lieu  le  délicieux 
Enfant  en  prière  vêtu  de  blanc,  olïert  par  la  So- 
ciélé  des  Amis  du  Louvre  et  qui  par  sa  facture  et  ses 
blancs  délicat.^,  rappelle  élonnammcnl  le  Portrait 
du  dauphin  Charics-Orlanl  attribué  à  Bourdicbon, 
près  duquel  il  est  appelé  à  prendre  place.  L'Ange 
en  adoration,  de  Fra  An^'elico,  acquis,  de  l'in- 
loUigente  façon  que  l'on  sail,  par  un  groupe  d'amis 
du  musée  avec  d'autres  œuvres  de  la  collection 
A'ictor  Gay  (U,  l'accompagne  harmonieusement, 
ainsi  qu'une  Vierge  avec  l'Enfant,  do  l'école  lla. 
mande  du  xv  siècle,  offerte  par  M'"°  Victor  Gay. 
Sur  le  morne  panneau,  ou  a  plaisir  à  retrouver  le 
charmant  Porlrzit  de  Paméla  Laricicre  (2)  par 
sou  frère  Eugène,  qu'on  admira  à  la  Centennale 
de  1900  et  qu'un  legs  du  peintre  Albert  Maignan  a 
fait  entrer  au  Louvre  en  même  temps  qu'un  beau 
dessin  de  Ruines,  de  Hubert  Robert.  Ce  groupe 
des  donations  est  complété  par  une  brillante  Na- 
ture morte  de  Gainsborough,  provenant  de  la  col- 
lection A.  Sanderson,  d'Edimbourg,  et  due  à  la 
libéralité  de  M.  L.  Nardus,  et  par  une  brillante 
série  de  neuf  paysages  de  Ravier,  ollèrte  par  la 
famille  do  l'artiste  ou  acquis  avec  le  concours  de 
M.  Thiollier. 

Parmi  les  acquisilions,  notons  en  premier  lieu, 
un  admirable  l'ortrait  de  M""  Tallard,  peint  par 
David  en  179r),  et  qui,  conservé  on  Bourgogne,  était 
resté  jusqu'ici  totalmunt  ignoré,  œuvre  simple  et 
forte,  d'une  (lélicale  harmonie  blanc  et  gris  rosaire. 
Puis,  la  cliarraante  petite  Baigneuse  d'Ingres,  de 
18;!8,  i>rovei.dnt  de  l'ancienne  collection  Coutaii  (3  ; 

(1)  V.  Gaielto  des  Beaux-Arts,  mai  1909,  p.  41:5. 
(3J  'V.  Gazelle  des  Beaux-Arts,  septembre  1800, 

p.  aoi. 

(3)  V.  Gatettedes  Beaux-Arts,  marslOW,  p. 251. 


une  fine  étude  de  Corot,  La  Piaizalta  de  \'cnise, 
peinte  en  1834;  un  savoureux  l'ortrait  d'enfant, 
dans  la  manière  des  Le  Nain;  enfin  un  Portrait 
de  Jeune  savant,  de  l'école  hollandaise  du  xvii» 
siècle,  et  une  Scène  de  patinage  attribuée  à  Hen- 
drich  Avercamp. 

Les  dessins,  exposés  au  revers  des  «  épines  » 
consacrées  à  cette  exposition  temporaire,  compren- 
nent, outre  le  Hubert  lloliert  mentionné  ]ilus  haut, 
cinq  vigoureuses  «  préparations  »  de  La  Tour, 
otVertes  par  les  Amis  du  Louvre;  trois  portraits 
incisifs  de  l'uvivier;  un  portrait  de  Clandius  La- 
vergue  par  lui-même  ;  des  dessins  ou  aquarelles, 
de  Hervier  et  de  Dehodencq,  et  plusieurs  dessins 
do  P.  Besson  dont  M.  André  Pératé  a  dit,  dans  la 
Gazette  du  mois  dernier,  les  qualités  de  style  et 
de  sentiment. 

M. 


Les  Services 
de  la  Bibliothèque  Nationale  en  1909 


Le  Journal  Officiel  du  1"  mars  a  publié  le  rap- 
port annuel  do  M.  Henry  Marcel,  administrateur 
général  de  lo  Bibliothèque  Nationale,  sur  les  ser- 
vices de  cet  établissement  pendant  l'année  1909. 
Ce  rapport  donne  une  liste,  précieuse  à  consulter 
pour  les  travail!eurs,  de  l'élat  de  publication  des 
catalogues  des  différentes  sections.  Il  fournit  en- 
suite les  renseignements  suivants  sur  chaque  dé- 
partement ; 

Le  département  des  imprimés  s'est  enrichi,  entre 
autres  acquisitions,  du  lioman  Jehan  de  Paris, 
impression  gothique  lyonnaise  de  la  plus  grande 
pureté;  du  Mirouer  de  la  Mort  (en  bas  breton  , 
composé  par  Jean  L'Archer,  exemplaire  nniqne, 
imprimé  en  1575  au  monastère  de  Saint-Franrois 
de  Cuburien  :  la  libéralité  dun  généreux  dona- 
teur, qui  a  tenu  à  garder  l'anonymat,  a  permis 
de  l'acquérir  aux  plus  avaulageuses  condi'ions. 

Le  département  des  manuscrits  a  acquis,  eo- 
tamraent,  un  Ancien  Testajnent  syriaque,  avec 
peintures,  manuscrit  du  vu'  ou  viii'  siècle;  les 
S'utttts  de  Saint-Umer,  manuscrit  du  xv"  siècle, 
dans  UEO  curieuse  reliure  en  bois;  les  Statuts  des 
Pénitents  noirs  d'Arignon  'w  et  xvi'  siècles'i,  le 
Cartulairc  de  IVnicevsilede  7"o((/o«.<fe(xvr siècle). 
—  Les  dons  les  plus  importants  sont  la  collection 
de  livres  chinois  rapportés  par  M.  Pelliot  ;'i  la 
suite  de  sa  mission  en  Extrême-Orient,  qui  ne 
comprend  pas  moins  de  30.0CO  volumes  cl  de  nom- 
breux rouleaux  manuscrits  et  dont  il  est  parlé 
plus  loin  ;  grûce  au  vote  par  le  Parlement  d'un 
crédit  spécial,  ce  véritable  trésor  scicnlifiiiue  pourra 
être  mis  biontét  à  la  disposition  dos  travailleurs. 
Notons  aussi,  parmi  les  autres  dons,  celui,  par 
M.  de  Bengy-Puyvallce,  de  dix  volumes  in-folio 
contenant  les  papiers  et  notes  archéologiques  de 
feu  Pioliault  do  Fleur}  . 

(Juant  au  département  des  médailles,  que  le  ir- 
pét  légal  a  enrichi  de  477  plaquettes  ou  médailles, 
il  a  reeu  des  dons  importants.  Un  collectionneur 
italien  fixé'  au  Caire.  M.  Pattari,  adonné,  ;'i  l'occa- 
sion du  cinquantenaire  des  batailles  de  Solférino 
et  de  Magenta,  53'.*  monnaies  nouvelles  au  nom 
d'Alexandre  le  Grand,  de  Ptoléniéc  Soter,  de  Cons- 
tantin  le  Grand  et  de  ses  successeur. Ce  doncom- 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


10 


porte  en  outre  un  certain  nombre  de  moules  eu 
terre  cuite  et  de  tessères  de  plomb  antiques. 
M"*  veuve  Charlier-Fillon,  de  Fontenay-lc-Comte, 
a  donné  en  souvenir  de  son  frère,  Benjamin  Fillon, 
xjuatre  anneaux  d'or,  parmi  lesquels  une  bajoue 
pastorale,  qu'on  croit  avoir  appartenu  à  Richelieu, 
et  un  anneau  mérovingien  sur  lequel  ett  gravé  un 
mocojramme  que  B.  FiUon  a  jadis  considéré 
comme  représentant  le  nom  de  sainte  Radcgonde. 
Mais  l'enrichissement  le  plus  important  de  l'année 
191)9  est  venu  par  le  legs  de  M.  Seguin.  Ot  ama- 
teur parisien,  qui  a  légué  au  musée  du  Louvre  une 
•suite  importante  de  tableanx  et  d'objets  d'art,  a 
laissé  au  département  des  médailles  et  antiques  do 
la  Biblothéque  Nationale  toutes  ses  gemmes  gra- 
vées, au  nombre  de  157.  Parmi  celles-ci,  il  est 
-quelques  camées  et  intailles  antiques,  en  particu- 
lier un  admirable  camée  représentant  .\ntonia, 
mère  de  Germanicus,  et  un  autre  représentant  Ca- 
racalla.  Il  y  a  aussi  de  belles  intailles  de  la  Re- 
naissance, telles  qu'un  grand  cristal  de  roche 
gravé,  avec  la  signature  de  "\'alerio  Belli.  Mais  le 
plus  grand  nombre  des  intailles  sont  de  la  fin  du 
xviii*  s'éclo  ou  du  commencement  du  xix",  et  plu- 
sieurs d'entre  elles  ont  fait  partie  de  l'écrin  do  la 
reine  de  Naples,  Caroline  Murât. 

Enliu,  le  département  dos  estampes  a  eu  sa  part 
de  dons  :  131  donateurs  ont  ofl'ert  2.ciô'i  pièces, 
parmi  lesquelles  un  Saint  Franroh  d'Assise, 
gravé  par  Callot,  épreuve  considérée  comme  uni- 
que, offerte  par  M.  Henri  Duval,  de  Liège. 


PETITES  EXPOSITIONS 


«  Amkrican  ■\Vom.\x's  Aux  Assocutiox  -> 
\'i,  rue  Clievrense 

Un  séjour  à  Paris  assure,  paraît-il,  aux  peintres 
et  aux  sculpteurs  américains  de  retour  dans  leur 
patrie  une  proûtable  consécration.  Les  jeunes 
Américaines  qui  se  destinent  aux  arts  accomj.lis- 
sent,  elles  aussi,  la  traversée  et,  sitôt  arrivées  chez 
nous,  se  dirigent  docileiiunt  dans  les  deux  ou  trois 
Académies  du  quartier  Montparnasse,  où  elles 
espèrent  s'imprégner  des  qualités  de  l'art  français. 
C'est  l'art  de  la  Société  Nationale  qui  leur  est 
révélé.  On  juge  de  la  méprise.  Aussi  ne  faut-il  pas 
s'étonner  si  les  œuvres  que  nous  montre  la  Wo- 
■man's  A.'isociaiion  ont  entre  elles  et  avec  colles 
des  professeurs  plus  d'un  point  de  ressemblance. 
Si  le  goût  est  souvent  heureux  dans  l'arrangement 
des  taches  de  couleur,  pour  lequel  il  semble  que 
les  compatriotes  de  'Whistler  soient  particulière- 
ment douées,  l'exécution  semble  n'avoir  d'autre 
guide  que  le  désir  de  masquer  l'insuffisance  du 
savoir  par  une  harmonie  factice  qui  rappelle  va- 
guement celle  des  a?avres  accomplies.  On  ne  sau- 
rait demander  à  des  débutantes  une  science  assu- 
rée, mais  comment  ne  pas  songer  à  la  charmante 
franchise  d'une  Mary  Cassait,  dont  ici  l'exemple 
est  si  peu  suivi  .' 

M"*  Alice  dure,  parmi  les  peintres,  semble  une 
des  mieux  douées  :  ses  figures  de  femmes  sont  d'un 
dessin  aigu  et  sa  couleur  n'est  point  gâtée  par  la 
manière.  M"'  Chapman  expose  une  jolie  miniature 
d'après  un  Musicien,  et  M"'  E.-D.  Pattle,  minia- 
turiste aussi,  a  compo.sé  sur  un  conte  oriental  une 
petite  enlaminure  exécutée   avec  esprit.  Enfin,  les 


petits  groupes  on  terre  de  M'"  .\.-M.  Wright  et  la 
frise  en  bas-reliof  do  M"'  G. -M.  Johnson,  Che- 
vaux percherons,  prouvent  une  recherche  sé- 
rieuse. 

Divers  Artistes 

{Galerie   B.    Weill) 

Point  de  trace,  à  la  galerie  Weill, d'enseignement 
accepté,  mais,  au  contraire,  selon  une  tendance,  qui 
séduit  nombre  de  jeunes,  volonté  d'autodidactisme. 
Si  l'individualisme  ainsi  entendu  a  ses  dangers,  il 
faut  bien  avouer  que  le  manque  actuel  d'un  en- 
seignement sainement  traditionnel  —  celui  que 
devrait  donner  l'École  des  Beaux-Arts  —  en  est  la 
cause.  Laissons-nous  donc  intéresser  par  les  re- 
cherches que  voici  et  qui  témoignent  au  moins 
d'une  courageuse  activité  intellectuelle.  M.  Bol- 
liger  saisit  le  mouvement  des  chevaux,  les  plans 
mouvementés  dos  paysages  en  de  vigoureux  des- 
sins au  trait  do  pinceau.  Le  trait  noir,  parfois 
relevé  de  quelques  «  ii-plal  »  ou  de  quelques  poin- 
tillés, (St  aisîi  le  moyen  dont  use  M.  Ribe- 
mont-Dessaignes  pour  synthétiser  à  l'extrême,  on 
quelques  arabesques,  dos  paysages  que  notre 
imagination  peut  compléter  à  sa  guise.  M.  Crotti 
cherche  de  nouvelles  combinaisons  de  la  technique 
néo-impressionniste,  ot  M.  Finkelstoin  use  libre- 
ment de  celle  des  impressionnistes. 

A'.irAUEI.I.ES,   P.%.STELS,    DeSSI-NS,   Gb.WCKES 

;Cercle  Yolncy) 

S'il  arrive  aux  jeunes,  dans  leur  recherche  d'un 
art  do  simpliticalion,  de  se  contenter  du  sommaire 
il  arrive  aux  peintres  du  Cercle  Volncy  de  prendre  le 
compliqué  pour  le  complet.  En  cette  esposilion  de 
dessins  il  n'y  a  pas  cinq  œuvrea  en  blanc  et  noir. 
La  couleur  est  un  secours,  et  ne  faut-il  point  une 
certaine  audace,  inconnue  ici,  pour  s'en  priver? 

Les  portraits  au  pastel  abondent,  trop  fidèles 
reflets  de  la  mondanité  des  modèles,  s'ils  ne  sont 
les  fidèles  images  de  leurs  traits.  On  sait  pourtant 
que  M.  Basohet  ne  pord  jias  entièrement  la  grâce 
et  la  gentillesse  des  entants  qui  posent  devant  lui. 
M.  Abel  Faivre  non  plus,  ot  même  son  portrait  do 
M"'  S.  A.,  qui  rappelle  quelque  Drouais,  semble 
une  do  ses  moiUoures  œuvres.  Les  coins  d'inon- 
dations de  M.  Iwill  sont  très  remarqués  et  les 
humoristes  Devambez  et  Léandre  dérident  sans 
ell'orts  les  habi'  ui''s. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  19  février 

Concours  de  Borne.  —  L'Académie  désigne,  j  ar 
voie  de  tirage  au  sort,  comme  jurés  adjoints  aux 
sections  compétentes  appelées  à  décerner  les  prix 
de  Rome  en  1910. 

Pointure.  —  MM.  Guillonnet,  Wencker,  Déche- 
naud,  Maxence,  Saint-Germier,  Albert  Laurens; 
—  Supplémentaires:  MM.  Dawant  et  Agache. 

Sculpture.  —  MM.  llannaux,  Vermare,  Boucher, 
IL  Lefe))vre;  — Supplémentaires:  MM.  Landowski 
ot  Convers. 

.VrchiU e'nre.  —  MM.  Blavettc,  Pontiemoli, 
Gerhardt,  Heraud;  —  Supplémentaires:  MM.  Du- 
quesne  et  Marcel. 


76 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Gravure  oa  taille-douce.  —  MM.  Sulpis  et  La- 
guilleruiie;  —  Siipplémeataire  :  M.  Buland. 

Composition  musicale.  —  MM.  BourgauU-Du- 
coudray,  Vidal,  Widor  ;  —  Supplémentaires  : 
MM.  Aadré  Messager  et  Vinccct  d'Iady. 


Séance  du  26  fécrief 
Sur  la  proposition  de  M.  Donnât,  l'Académie 
envole  ses  sentiments  de  condoléances  à  la  famille 
de  Hamdi  bcy,  direcleur  du  musée  do  Gonstanti- 
nople  et  correspondant  de  l'Académie  qui  fut  en 
même  temps  un  protecteur  zélé  des  œuvre.-;  artis- 
tiques, et  doit  nous  énumérons  plus  loin  les 
travaux. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  S'i  fécrier 

Prix.  —  Sur  1-1  rapport  do  M.  Sénart,  l'Acadé- 
mie décerne  le  prix  de  Joest  (2.000  fr.)  à  M.  Pelliot 
pour  son  expédition  archéologique  au  Turkestan 
chinois  et  en  Giine:  ce  prix  est  destiné  à  celui  qui, 
dans  l'année,  aura  fait  une  découverte  ou  écrit 
l'ouvrage  le  plus  utile  au  bien  public. 

Découvertes  de  la  mission  Pelliot.  —  M.  Paul 
Pelliot  expose  à  l'Académie  les  principaux  résul- 
tats de  Texpéditioii  archéologique  qu'il  a  dirig'^eau 
Turkestan  chinois  et  oa  Chine  de  1906  à  1903  et 
où  il  a  eu  comme  aides  le  D'  Louis  Vaillant  et 
M.  Gh.  Nouette.  Les  principales  étnpesdo  la  mis- 
sion, au  point  de  vue  archéologique,  ont  été  Toura- 
chouq,  Kùutchar  et  Touen-IIuang.  A  Toumchouq, 
la  mission  a  rencontré  un  grand  nombi'o  de  sculp- 
tures gréùo-bouddhiques.  A  Koutcbar,  elle  a  étudié 
les  sanctuaires  bouddhiques  anciennement  aména- 
gés dans  des  gr.ittes  artilicielies  du  \v  au  viii'  siè- 
cle ;  elle  a  fouillé  les  ruines  d'autres  temples  p'a- 
cés  au  dehors  et  ollo  a  trouvé  des  manus-rits  en 
écriture  brahmi.  A  Touon-IIuang,  M.  Pelliot  a 
fait  une  étude  détaillée  du  Tien-Fo  Tong,  groupe 
de  près  de  500  grottes  bouddhiques  aménagi'es  du 
v  au  XI"  siècle.  De  plus,  il  a  pu  examiner  une  bi- 
bliolhè([uc  précieuse  de  manuscrits  chinois,  tibé- 
tains, ouigoiirs,  sanscrits,  etc.,  qui,  murée  en  1033, 
a  été  retrouvée  par  hasard  en  IOlO.  Cette  biblio- 
thèque contient  l.ô.OOO  rouleaux  et  M.  Pelliot  a  pu 
en  acquérir  un  tiers. 

M.  Pelliot  communique  à  l'Académie  les  photo- 
graphies des  sculptures  et  des  peintures  dont  il  a 
parlé  ;  il  lui  montre  quelques  uns  des  manuscrits 
les  plus  imporiants  qui  proviennent  do  ses  acqui- 
sitions, et  qui,  par  couséipient,  sont  tous  anté- 
rieurs au  milieu  du  W  siècle.  Toutes  les  langues 
usitées  jadis  dans  le  ceuire  de  l'Asie,  et  dont  la 
plupart  sont  encore  si  peu  connues,  sont  représen- 
tées parmi  ces  manuscrits.  La  plupart  de  ces  tex- 
tes sont  transcrits  sur  des  rouleaux  de  papier  ; 
quelques-uns  soûl  d'une  merveilleuse  conserva- 
tion (I). 

M.  Pelliot  a  trouvé,  en  outre,  quelques  frag- 
ments impriniés  qu'on  peut  faire  remonter  au 
VIII*  siècle.  Gomme  rouleaux  particulièrement  pré- 
cieux, il  s'en  trouve  cinq  en  soie  q  li   peuvent  da- 

(I)  La  Cnzetle  des  Beaux-Arts  publiera  pro- 
chainement une  élude  détaillée  do  M.  Pelliot  lui- 
même  sur  ces  importantes  découvertes. 


ter  du  v  siècle  ;  il  y  en  a  un  sur  soie  bleue  que 
l'on  peut  considérer  comme  unique,  au  dire  des 
érudits  chinois.  Toute  cotte  collectiou,  actuelle- 
ment placi'e,  au  grand  rogr.;t  des  lettrés  de  Pékin, 
dans  notre  Bibliothèque  Nationale,  n'a  d'équiva- 
lent nulle  part  et  en  fait  la  première  du  monde,  au 
point  de  vue  des  études  sinologiques.  l^es Chinois 
se  préoccupent  d'obtenir  des  reproductions  des 
rouleaux  précieux  qui  viennent  ainsi  d'être  acquis 
par  nous  et  en  retour,  ^ans  doute,  ils  consenti- 
ront à  nous  laisser  connaître  hs  textes  eucore 
inédits  qui  se  sout  rencontrés  récuiiimi'ut  dans  la 
bibliolh'jque  du  palais  impérial  ou  une  quantité 
d'entre  eux  se  sont  conservés,  à  l'abri  de  tout  re- 
gard, depuis  le  xiir  siècle. 

M.  le  président  renouvelle  à  M.  Pelliot  les  féli- 
citations de  l'Académie,  qui  se  réjouit  delà  ré.is- 
sito  si  complète  desa mission  et  qui  connaît  le  cou- 
rage montré  par  lui  lors  du  siégi  dos  légations  à 
Pékin  en  1900. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  l'.V  fécrier 

M.  B  irdeaux  spécifie,  d'après  une  lettre  de- 
M.  Emilie  BiUi,  conservateur  du  musée  de  Lo- 
carno,  que  les  bâtonnets  de  verre,  doal  il  a  été 
question  dans  la  dernière  séance,  se  s  >n\.  rencon- 
trés dans  des  tombes  probablement  féminines,  où 
se  trouvaient  également  des  anneaux  d'oreilles,  et 
que  les  globes  de  verre  se  sont  rencontrés  dans 
des  tombes  d'adultes. 

M.  Paul  M  )nceaux  communique,  do  la  part  du 
Fi.  P.  Delattre,  la  description  de  deux  objets  ré- 
cemment trouvés  à  Gartluge.  Le  premier  est  un 
disque  de  terre  cuite,  sorte  de  tessère,  qui  porte 
le  nom  de  Potentius,  sans  doute  le  clerc  chargé 
par  son  éfèjue  de  diriger  les  travaux  d'embellis- 
sement de  la  basilique  do  Sainte-Salsa,  à  Tipasa 
de  Maurilanie;  Poteutius  devint  ensuite  évoque. 
Le  second  objet  est  un  plomb  de  bulle  provenant 
do  Serge,  commerciarin^  d'.\frique. 

M.  Boinetcomm  inique  le  contrat  du  29août  1586 
par  lequel  le  sculpteur  Germain  Pilon  s'engagea  à 
exécuter,  pour  les  Gélestins  de  Paris,  ua  magni- 
fique pupitre  en  cuivre  dont  il  ne  reste  qu'un 
dessin  publié  par  Millin;  ce  monument  a  été 
fondu  pendant  la  Révolution. 

M.  lIi''ro:i  de  Villcfosse  communique  une  sou- 
coupe d'argm"  trouvée  dans  le  lit  de  la  Saône  et 
appartenant  à  une  personne  de  Chalou.  Cet  objet 
romain  estorné,  tout  autour,  dune  série  défigures 
en  relief  représ''ntanl  des  animaux,  d  is  hommes 
et  des  femmes,  des  masques  et  des  lleuron  :  il  a 
gardé  le  grallitede  son  possesseur  antique  L.  G.  F. 
Le  Louvre  possède  une  soucoupe  de  ce  genre,  éga- 
lement en  argent,  dont  le  décor  est  analogue. 


CHRONIQUE  MUSICALE 

Concert   Colonne  {dirigé  par  M.   Pierné).  Iberia 

(Images,  w  2),  par  M.  Debussy. 

Par  la  beauté  de  sa  musique  populaire,  si  pleine 
de  vie  et  de  rythmes;  par  la  couleur  éclatante  de 
l'Andalousie  ou  les  sombres  aspects  de  la  (^astille  ; 
par  l'àiue  elle-même  et  le  caractère  si  marqué  de 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


77 


ses  liabita..ts,  l'Espagne  a  maintes  fois  inspire  nos 
compositeurs,  et  presque  toujours  delà  plus  heu- 
reuse manière.  Sous  le  charme  magique  de  cet 
admirable  vieux  pays  arriéré,  voici  que  l'art 
merveilleux  de  M.  Debussy  se  renouvel. c  encore 
une  fois.  Mais  comment  traduire  par  des  mots 
rétonnant«  évocation  que  erra  ce  maîire  des  sons  ? 

Il  Par  les  rues  et  les  chemins  »,  c'est  la  vie  de  la 
foule  animée,  bariolée,  grouillante,  dans  la  pous- 
sière et  sous  le  soleil  qui  étincelle  et  luit  splendi- 
dement. —  Il  Les  parfums  de  la  nuit  »  :  une  nuit 
d'Espagne,  non  point  seulenient  langoureuse 
comme  celles  d'Italie,  ni  froide,  lointaine  et 
sublime  comme  ci-lles  du  Nord;  une  nuit  hun^aine 
et  voluptueu^^e,  d  uuc  volupté  trop  forte  et  presque 
douloureuse;  nuit  aux  senteurs  acres  qui  prennent 
à  la  gorge,  mélange  de  poussière  et  de  parfums, 
et  dont  l'air,  qu'embaument  les  roses,  les  orangers 
et  les  citronniers,  est  si  doux  que  Ion  se  sent 
presque  défaillir.  De  tout  cela,  on  ne  sait  quelle 
angoisse  sVxlr.ile.  secrète,  mystérieuse,  tendre  et 
lourde:  elle  plane,  comme  un  oiseau  de  nuit,  dans 
le  calme  du  ciel,  et  sans  saî-oir  pourquoi,  on  a  le 
cœur  sérié...  C'est  une  musique  qui  va  au  plus 
profond  de  nous-mêmes,  comme  parfois  celle  de 
Pellca.i.  Elle  eu  est  différente  ;  pourtant  Mi'lisande 
la  pourrait  ainsi  commenter  :  «  Je  suis  heureuse, 
mais  je  suis  triste  ».  —  Et  enfin  voici  dans  l'air  du 
matm,  parmi  dfS  bruits  joyeux  très  éloignés,  des 
cloches  pures  qui  montent  dans  le  ciel  avec  une 
tend -esse  ineff^blement  fraîche  et  jeune  C  est 
l'aube  d'un  jour  do  tête.  Les  bruits  se  rapprochent, 
grandissent,  se  répondent,  les  paysans  viennent, 
i-evêtus  de  leurs  plus  beaux  costumes,  au  trot 
de  leurs  mules  sonnantes.  Ils  arrivent,  les  voilà... 
Et  l'œuvre  s?  termine  ainsi,  brusquement,  par 
une  conclusion  hardiment  et  extrênieineut  concise. 

Analyser  les  moyens,  les  «  procédés  »  do  ces 
hnir/cs,  ce  serait  une  besogne  aussi  oiseaso  que 
nuisible.  E-:sayons  cependant  d  indiquer  en  quoi 
cette  œuvre  est  nouvelle.  La  vériti  et  l'intensité 
de  ces  impressions,  en  même  temps  que  la  forme 
concise  de^  développements,  tout  cela  fait  que 
cette  II  suite  »  m'apparait  comme  une  série  d'études 
semblililes  à  celles  qu'on  p'int,  rapidement  et 
d'instiiirt,  d'après  la  nature.  Elle  a  aiusi  toute  la 
supérioriié  des  éludes  sur  les  tabifaux.  Mais  elle 
a  au-si,  bien  que  cela  semble  paradoxal,  la  supé- 
rioriié des  tableaux  sur  les  études.  Car  la  réunion 
de  toutes  ces  «  pochades  «  impressionnistes  firme 
bien  trois  tableaux  seulement,  dont  chacun  g-irde 
son  unité.  Gràîe  à  des  rappels  de  thèmes  et  de 
rythmes,  grâce  surtoul  à  l'uuito  véritable,  l'unité 
de  sentiment,  celle  que  possédera  toujours  d'ins- 
tinct l'artiste  fortement  inspiré,  ceit  ■  œuvre,  malgré 
sa  diversité,  n'est  jamais  incohérente,  jamais 
disparate.  Elle  est  à  la  fois  une  et  multiple.  Et 
qu'importe,  à  présent,  si  la  tram  ■mélodique  en  est 
formée  de  tils  assez  courts,  se  succélant,  s'enche- 
vètrant;  qu'importe  si  ce  sont  comme  des  boulïios 
de  musique,  comme  des  cho-îes  rapidement  entre- 
vues dans  la  foule  qui  passe  et  repasse?  qu'im- 
porte la  libsrté  extrême  quant  à  Varcldteciurii  du 
morceau,  qu'importe  l'irrespect  du  "  principe  de 
la  tonalité  principale  »  (que  M.  Debussv  nomme, 
je  crois,  le  «  préjugé  »  de  la  tonalité)  ?  Et  les  har- 
monies nouvelles,  imprévues,  n  défendues  ■>  ;  et 
ce  besoin  d'un  orchestre  coloré  entre  tous,  qui 
note  les  mille  frémissements  de  l'atmosphère 
et  des  êtres,   qui   va  jusqu'à  employer  des  bruits 


comme  ceux  du  xylophone...  Qu'importe  tout  cela  .' 
(lelte  ccuvre  est  constamment  «  de  la  musique 
avant  toute  chose  ».  Elle  seule  suHirail  à  montrer 
1  artificiel  et  la  fausseté  de  ce  qu'on  nomme  «  les 
règles  ».  La  liberté  et  l'inslinct  suffisent  (1). 

Charles  Kœchlin. 


REVUE  DES  KEVUEI 


V  Les  Ar'is  (févrierj.  —  Articles  di  M.  Paul 
Lafond  sur  les  tableaux  de  van  Dyck  au  musée 
du  Prado  (l'2  roprod.)  ;  —  de  M.  Frédéric  Masson 
sur  les  souvenirs  de  l'époque  napoléonienne  qui 
sont  venus  enrichir  récemmout  la  Malmaison  (10 
reproj.)  ;  —  de  M.  L.  Gielly  sur  les  dessins  du 
Sodoma  au  musée  du  Louvre  et  à  l'École  des 
Beaux-Arts  (6  reprod.)  ;  —  d'un  abonné  sur  le 
buste  de  Flore  acquis  dernièrement  par  le  musée 
de  Berlin,  attribué  par  M.  Boio  à  Léonard  de 
Vinci  et  regardé  par  d'autres  comme  ceuvre  du 
sculpteur  anglais  Richar  1  Cockle  Lucas  (6  fig.),  — 
et  reproducùon  de  la  statue  de  Niohide,  qui  a  été 
récemnrent  l'objet  d'un  conllit  entre  Homo  et 
Milan  (2> 


0  La  Revue  hebdomadaire  (ô  février!.  —  Pu- 
blication de  l'intéressante  conférence  de  M.  André 
Hallays,  faite  récemment  à  la  Société  des  Confé- 
rences, sur  Uaussmann  et  les  travaux  de  Paris 
souf  le  secjiii  E^npire.  On  y  voit  l'élaboration 
p-ir  Napoléon  III  du  plan  de  la  nouvelle  capitale 
réclamée  par  l'opinion  :  il  y  reprenait  la  transfor- 
mation ébauchée  par  Napoléon  I"  et  non  réalisée 
sous  la  Restauration  et  Louis-Philippe,  et,  en 
outre,  était  guidé,  dans  le  tracé  de  larges  ave- 
nues à  travers  les  quartiers  populaires,  à  la  fois 
par  unî  considération  stratégique  (le  désir  de  cou- 
per court  aux  émeutes)  et  par  une  pensive  huma- 
nitaire, l'air  et  la  lumière  pénétrant  dans  des  quar- 
tiers où  «entassaient  les  demeures  insalubres  ;  il 
avait  résidé  à  Londres  ot  il  a,  le  premier  chez 
nous,  compris  que  les  jardins  et  les  parcs  sont 
nécessaires  à  l'hygiène  d'une  capi  aie  moderne. 
Malheureusement  il  lui  manquait  le  goût  du  pit- 
toresque ot  il  ne  comprenait  p  is  qu'on  ne  doit 
loucher  qu'avec  respect  à  une  cité  aussi  ancienne 
que  Paris:  or,  Uaussmann,  administrateur  incom- 
jiarable,  actif,  énergique,  était  incapable  de  discu- 
ter et  d'atténuer  ce  que  lesplans  du  maître  avaient 
d'un  peu  barbare  et  "  impitoyablement,  il  a,  sur  le 
passage  de  ses  voies  nouvelles,  anéanti  tous  les 
souvenirs  et  dispersé  toutes  les  vieilles  pierres  ». 
Cependant,  en  considérant  les  pratiques  néfastes 
de  nos  architectes  et  agents  voyers  modernes. 
M.  André  II  illays  reste  indulgeni  pour  celle  œu- 
vre; nous  sacrifions  tout  autant  les  vieux  édifices, 
et  beaucoup  de  nos  constructions  sont  encore  plus 
laides  que  celles  du  second  Empire. 


(1)  Ce  qui  no  veut  point  dire  que  j'entende  con- 
damner l'étude  du  «  métier  »,  de  ce  qu'on  nomme 
l'écriture  musicale. 

(2)  V.  Chronique  des  Artu  du  5  février  1910,  p.  45. 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


bibuogbaphh 


Altkunst-Neukuast,  Wien  1894  1908,  von 
Liidwig  Hevesi.  Wien,  Cari  Konegen,  1909.  Un 
vol.  in-8,  xii-603  p. 

Ca  compact  volume  est  un  recueil  d'articles  d'art 
écrits  au  cours  de  quatorze  années  par  un  des 
meilleurs  critiques  autrichiens, M. Ludwig  Ilevesi, 
et  qui  donnent  comme  un  tableau  de  la  vie  artisti- 
que à  Vienne  de  1894  à  1908,  qu'il  s'agisse  soit 
(le  résurrections  du  passé,  soit  do  nianifeslalions 
d'art  moderne.  Pour  donner  à  ces  essais  plus  do 
cohésion,  l'auteur,  à  bon  droit,  les  a  groupés 
par  sujets.  Deux  premiers  chapitres  évoquent  le 
Vienne  d'autrefois  et  le  Vienne  d'aujourd'hui  ; 
successivement  l'auteur  nous  promène  à  la  mer- 
veilleuse Exposition  du  Congrès  de  Vienne  en  1896, 
à  l'Exposition  Schubert  l'année  suivante,  nous  fait 
admirer  quelques-unes  des  richesses  de  l'.\lbertina, 
nous  parle  de  quelques  artistes  du  xviii'  et  du 
xi\'  siècle  :  Raphaël  Donner.  Joseph  Kriehuber, 
Fr.  Gauermann,  A.  Schrœdl,  F.  Gaul,  R.  von  Alt, 
etc.,  etc.,  des  églises  "  rococo  «  de  la  vieille  capi- 
tale, des  anciens  aspects  de  la  ville,  des  miniaturistes 
du  début  du  siècle  dernier,  de  la  porcelaine  de 
Vienne,  du  mobilier  et  des  modes  d'autrefois,  puis 
de  quelques  galeries  privées  d'art  ancien,  — pour 
passer  ensuite  aux  constructions  modernes  d'Olto 
Wagner  {notamment  la  belle  église  des  établis- 
sements de  r.\ssibtance  publique  et  le  nouveau 
Musée  municipal),  louer  aussi  celles  de  Joseph 
Iloll'maun  et  du  regretté  J. -M.  Olbrich,  l'auteur  de  la 
Maison  de  la  Sécession,  commenter  les  peintures 
di'coratives  do  Gustav  Klimt  et  les  sculptures  do 
Franiz  !Melzner,  nous  faire  assister  aux  heureuses 
transformations  du  décor  tliéàfral,  aux  danses  de 
Mala-IIari,  de  miss  AUan  et  de  Ruth  Saint-Denis, 
au  pilloresque  cortège  des  Provinces  de  la  monar- 
chie lors  du  jubilé  impérial  de  1908,  etc. 

A  ces  deux  premières  parties,  où  l'on  peut 
suivre  dans  ses  grandes  lignes  l'évolution  du  goût 
cl  des  mceurs  à  Vienne,  sont  ajoutées  deux  autres 
séries  d'articles:  un  ensemble  de  variétés  où,  tour 
à  tour,  l'éjole  de  Beuron,  des  expositions  de  den- 
telles, d'éventails  et  de  montres,  l'art  populaire,  la 
médaille  moderne,  l'estampe  japonaise,  l'art  et 
l'enfant,  etc.,  suscitent  d'intéressantes  considéra- 
lions,  —  puis  une  suite  de  notices,  au  lil  de  l'ac- 
tualité, qui  do  Rembrandt  ;iCarrière,de  Lenbachà 
Gauguin,  de  Goya  à  Uonry  de  Groux,  de  Whistler 
&  Menzel,  de  Bœcklin  à  Hokusai,  de  Puvis  deCha- 
vannes  à  van  Gogh,  de  Klingor  à  nos  peintres  de 
Barbizon,  de  LeibI  à  Barlholomé,  etc-,  touchent  à 
toutes  les  questions  d'esthétique  avec  une  aisance, 
une  ouverture  d'esprit,  une  perspicacité  dignes  de 
tous  éloges  (1. 

A.  M. 


NZCROLOQIB 

Ou  annonci'  la  mort,  à  Paris  à  l'ùgo  de  soixantc- 
se]}!  ans,  du  peintre  de  Meurs  cl  de  natures  mortes 
Denis-Pierre  Berge.'et,  décédé  dans  les  derniers 

(1)  Nous  apprenons  malheureusement,  au  mo- 
ment de  mettre  sous  presse,  la  mort  de  l'auteur  de 
ce  livre.  Nous  donnerons  sa  biographie  dans  notre 
prochain  numéro. 


jours  de  février.  Il  était  né  à  Ville-Parisis  (Seine- 
et-Marne)  en  1843.  Il  avait  débuté  comme  peintre 
en  bâtiment.  Isabey,  ayant  deviné  en  lui  une  voca- 
tion artistique,  l'encouragea  et  en  fit  son  élève.  Il 
commença  d'exposer  au  Salon  de  1870.  Depuis,  il 
n'avait  pas  cessé  d'envoyer,  lous  les  ans,  à  la  Société 
des  Artistes  français,  de  petits  tableaux,  natures 
mortes,  fruits  et  Heurs,  toujours  fort  appréciés.  Il 
obtint  une  médaille  de  troisième  classe  en  IS'iô, 
une  de  deuxième  classe  en  1877,  une  médaille 
d'argent  à  l'Exposition  UBiverselle  de  1889,  une 
autre  à  celle  de  1900,  année  où  il  fut  nommé  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur. 

Un  grand  savant,  qui  fut  à  la  fois  historien  l't 
archéologue,  Marie-Henri  d'Arbois  de  Jubain- 
ville,  est  mort  à  Paris  lelô  février,  à  l'âge  de  qua- 
tre-vingt-deux ans.  11  était  ué  à  Nancy  le  5  décembre 
18'27,  d'une  famille  d ml  les  membres  avaient  ap- 
partenu à  l'administralinn  dos  forêts  et  au  barreau. 
Lui-même,  ses  études  do  droit  terminées,  suivit 
les  cours  de  rf^colc  des  Chartes  et  devint  archi- 
viste-paléographe en  18C.0.  Ses  rechei-chcs  le  por- 
tèrent d'abord  vers  le  droit  coutuuiier  dans  la 
France  du  Moyen  âge.  Archiviste  du  départent  nt 
de  l'Aube,  en  1852,  il  se  consacra  à  cette  pro- 
vince et  publia  successivement  Les  Annoiries  des 
cum'es  de  Champagne  185i;i,  Pouillé  du  diocOse 
de  Troyes  (1853),  Vojii'rie  palcoijraphigue  dans  le 
département  de  l'Aube  1855),  Essai  sur  les  sceaux 
des  comtes  de  Chornpogne  (1856),  une  Histoire 
des  ducs  et  des  comtes  de  Champagne  (1859-1867) 
qui  obtint,  en  1863,  lu  second  prix  Gobert  et  le  pre- 
mier l'année  suivante.  Il  avait  déjà  obtenu,  en  1859. 
la  première  médaille  du  concours  djs  Antiquités  de 
France.  On  lui  doit  aussi  le  Répertoire  archcùlo- 
(jique  du  département  de  l'Aube.  Il  poursuivit 
ensuite  de  savantes  études  sur  les  habitants  de  la 
Gaule  et  devint  un  de  nos  premiers  celtisants. 
En  1883,  on  créa  potr  lui  au  Collège  de  France 
une  chaire  de  langue  celtique.  11  fut,  en  1884,  élu 
membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres  et  devint  directeur  de  la  Revue  Celtique 
en  ISt^S.  Modeste  et  réservé,  mais  d'un  caractère  des 
plus  indépendants,  c'était  un  savant  d'une  érudi- 
tion immense  et  un  travailleur  infatigable.  Il  laisse 
un  Cours  de  liit<'raltire  celtique,  en  douze  volu- 
mes, qui  est  une  des  couvres  les  plus  précieuses  do 
la  science  historique  contemporaine. 


Nous  apprenons  avec  regret  la  mort  d'Hamdy 
Bey,  directeur  du  musée  de  Gonstantinople,  dé- 
cédé la  semaine  dernière  à  la  suite  d'une  courte 
maladie.  Fils  d'Edhem  Pacha,  qui  fut  grard-vizir 
au  début  du  règne  d'.\bdul  llamid,  il  occupa  lui- 
même  les  plus  importantes  fonctions  dans  l'empire 
ottoman  et  fut  délégué  pour  la  Turquie  au  Conseil 
de  la  Dette  publique.  Mais  c'est  surtout  comme 
archéologue  et  comme  artiste  que  son  nom  est 
connu.  11  avait  étudié  la  peinture  à  Paris  dans 
l'atelier  do  Boulanger  et  brossé  des  tableaux  de 
genre,  des  scènes  d'intérieur,  des  vues  de  mos- 
quées, etc.,  révélant  des  dons  d'observation  très 
justes  et  donnant  un  tableau  pris  sur  le  vif  de  la 
Turquie  actuelle.  Doublé,  en  outre,  d'un  leltiv,  il 
était  tout  désigné  pour  présider  au  relèvement  dos 
études  artistiques  et  archéologiques  en  Turquie. 
Ayant  recueilli  en  1881  la  succession  du  D'  De- 
thier    comme   directeur    du    Musée    impérial,    il 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


79 


commença  par  débrouiller  le  chaos  où  se  trouvait 
alors  cet  établissement  et  le  classa  méthodique- 
ment, organisa  dans  les  provinces  le  service  des 
antiquités,  fonda  à  Coustantinople  une  École  de 
Bsaux-Arts.  Par  son  intervention  incessante,  il  a 
sauvé  de  la  mutilation  ou  de  l'anéantissement 
quantité  d'œuvres  d'art  découvertes  eu  Turquie; 
grâce  à  lui,  surtout,  les  vingt-deux  admirables 
sarcophages  trouvés  à  Sidon  en  1887  et  1888,  au 
lieu  d'être  dispersés  aux  quatre  coins  du  monde  ou 
dépecés  et  vendus,  ont  été  conservés  et  l'établis 
dans  leur  intégrité  au  musée  de  Constantinople 
dont  ils  constituent  la  principale  richesse  (1).  Il 
avait  groupé  autour  de  lui  des  collaborateurs  qui 
le  secondaient  efticacemenl  et  pourront  poursuivre 
son  œuvre  :  son  frère,  Ilalil  Bey,  numismate  et 
savant  distingué;  sou  (ils,  Edhem  Bey,  architecte 
et  archéologue;  Macridi  Bey,  etc.  Il  meiirt  au 
moment  où  il  allait  pouvoir  explorer  le  sol  de 
l'Asio-Mineure  libérée,  dont  il  attendait  une  mer- 
veilleuse moisson  de  richesses. 

11  était  correspondant  do    noire  Académie    des 
Boaux-Arts. 


MOCy^HENT  LES   ARTS 


Collection  Jean  Dolent 

Vente  de  tableaux  auc'eiis  et  modernes,  failo  à 
riiùtel  Drouot,  salle  G,  les  24  et  25  février,  par 
M"  Lair-Dubrcuil  et  André  Desvouges  et  MM. 
Bernheim  jeune  et  J.  Ferai. 

Tableaux  modernes.  —  Carrière  (Eugène;.  — 
4.  L'Allaitement  :  4.500.  —  5.  Femme  nue  cou- 
chée :  5.600.  —  11.  Toiti-ait  de  Verlaine  :  22.000 
(au  musée  du  Luxembourg).  —  12.  Portrait  d'En- 
fant ;  2  000.  —  13.  La  Petite  Jeanne,  vue  de  profil  : 
1.800  fr.  —  14.  Élise,  riant  :  3.150.  —  16.  Femme 
nue  assise  :  3.0JO.  —  17.  Portrait  de  .Jean  Dolent 
et  do  sa  fille  :  20.400.  —  18.  L'Accouchée  :   2.505. 

—  10.  Tète  d'enfant  :  2.700.  —  20.  Femme  nue  : 
3.800.  —21.  Enfanta  l'assielte  ;  5.600.  —  22.  Élise, 
lisant:  8.150.  —  21.  Le  Sculpteur  :  O.i-OO.  — 
21.  Portrait  de  l'urlisto  :  6.100.  —  2J.  Porti'ait 
de  la  femme  de  l'artiite  :  4.003. 

Fantin-Lalour  (H.).  —  26.  Jeune  fille  au  piano  : 
1.850  fr.  —  28.  Brodeuse  :  1.800.  —  30.  La  Table 
de  toilette  :  2  150.  —  S'.',  Portrait  de  l'artiste  : 
3.300  fr. 

o3.  Gauguin  (P.).  Tahiti,  Parau  llanohano  : 
1.250  fr. 

Tableaux:  anciens.  —  54.  Elias  fX.).  Portrait 
d'un  gentilhomme  ;  1.500.  —  62.  Ingres  (Attr.  à). 
Portrait  du  maître  :  1.300.  —  68.  Maitre  des 
demi-figures  (Attr.  au).  La  Femme  au  livre  :  1.500. 

—  70.  Mierevelt.  Portrait  d'homme  :  1.800. 

71.  Molenaer.  La  Prédication  de  saint  Jean  : 
2.000  fr.  —  72.  Netscher.  Jeune  femme  dans  un 
parc  :  1.050. 

Produit  total  :  149.635  francs. 


(1)  V.  sur  CCS  sarcophages  cl  sur  les  travaux 
d'Hamdy  Bey  l'étude  de  M.  Théodore  Reinach 
dans  la  Gazelle  des  Beaux-Arts  de  1892,  t.  I,  p.  89, 
et  t.  II,  p.  177  (avec  portrait  de  Hamdy  Bey, 
p.  105,  et  reproductioa  dos  sarcophages). 


Collection  de  M"  Waldeck-Rousssau 
(Bo'iles  et   coffrets  par  Bagard,  de    Nar^cy) 

Vente  faite  à  l'hofel  Drouot,  salle  10,  le  23  fé- 
vrier, par  M*  Henri  Baudoin  et  MM.  Mannhoim. 

21.  Deuxflambeaux-balustres,tleur.set  rinceaux 
322.  —  32.  Eàpe  à  tabac,  rinceaux  et  oiseaux  : 
480.  —  40.  Boite  ronde,  monogramme,  couronne 
de  marquis  et  branches  de  raisin  :  300.  —  42.  Boite 
rectangulaire,  médaillon  contenant  un  rébus  avec 
devise  :  330. 

51.  Boîte  ûblongue  à  angles  cintrés,  écussoa 
d'armoiries,  couronne  de  marquis,  rinceaux  et  oi- 
seaux :  525.  —  53.  Boîte  rectaagulaire  à  angles 
cintrés,  oiseau  et  rinceaux  fleuris  :  360.  —  54. 
Boîte  rectangulaire,  écusson  d'armoiries, couronna 
de  marquis  et  rinceaux  lleuris  :  360.  —  55.  Boîte 
rectangulaire,  écusson  d'armoiries,  couronne  de 
comte  et  hommes  sauvages  :  370.  —  58.  Boîte  rec- 
tangulaire, monogramme,  contenant  un  cœur  (u- 
flammé  et  une  couronne  de  duc  :  460.  —  59.  Boite 
roclangulaire,  monogramme,  couronre  do  marquis 
et  deux  oiseaux  au  milieu  de  rinceaux  :  350. 

02.  Boîte  rectangulaire,  monogramme,  couronne 
de  comte,  rinceaux,  oiseaux,  draperies  et  corbeilles 
de  fleurs  :  465.  —  04.  Boite  rectangulaire,  à  cor- 
beille de  fleurs  ;  510.  —  65.  Boîte  rectangulaire, 
double  écusson  d'armoiries,  couronne  do  marquis 
et  rinceaux  feuillages  :  385. 

6S.  Chris l  dans  un  cadre  à  rinceaux  fleuris  et 
feuilles  :  730.  —  67.  Christ,  cadre  à  rinceaux  flou- 
ris  et  feuilles:  590.  —  08.  Christ,  cadre  à  rinceaux, 
oifoaux,  monogrammes  et  feuilles  :  580. 

70.  Boite  rectangulaire,  monogramme,  couronne 
de  marquis,  rinceaux  et  feuilles  :  360.  —71.  Boîte 
rectangulaire,  fleurs  en  haut-relief  :  450.  —  73. 
Boîte  rectangulaire,  double  écusson  d'alliance,  cou- 
ronne de  comte  et  rinceaux  :  455.  —  74.  Boîte  rec- 
tangulaire, oiseaux  affrontés,  couronne  de  marquis 
et  médaillon  au  milieu  de  rinceaux  et  d'oiseaux  : 
360  francs. 

78.  Miroir  de  toilette,  cadre  à  rinceaux  fleuris  et 
feuilles  :  725.  —  79.  Miroir  de  toilette,  cadre  à  oi- 
seaux, feuilles  et  rinceaux  :  380.  —  82.  Ecritoircà 
semis  de  fleurettes,  couronne  de  duc, monogramme 
et  rinceaux  :  400.  —  83.  Boîte  à  monogramme, 
casque  et  cartouche  entouré  de  branchages  :  3S0. 

8i.  Coffret,  à  double  écusson  d'alliance,  cou- 
ronne de  marquis,  réserve  contournée  entourée  de 
corbeilles  de  fleurs;  au  pounour,  un  cartouche  au 
milieu  de  rinceaux  fleuris  et  de  cornes  d'abondance; 
sur  les  cotés,  corbeilles  de  fleurs  et  rinceaux  fleu- 
ris :  1.305. 

91.  Boîte,  monogramme,  couronne  de  marquis  et 
rinceaux  fleuris  :  3i0. —  92.  Boilo,  écusson  armorié 
supporté  par  doux  lions  et  couronne  de  marquis  : 
370.  —  95.  Boite,  deux  oiseaux  perchés  sur  une 
draperie,  rinceaux  et  feuillages  :  470. 

101.  Boîte  ronde,  corbeille  de  fleurs,  en  haut-re- 
lief :  550. 

Produit  total  :  29.758  francs. 


Collection  de  M,  A.  Ragault 

Vente  d'estampes  et  dessins,  faite  à  l'hùtel 
Drouot,  salle  9,  le  23  février,  par  M'  André  Des- 
vouges tt  M.  Loys  Delleil. 

Forain  ;J.-L.).  (Eaux-fortes).  —  7.  Frontispice. 


80 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Oocotte.  Aux  Folies-Bergère,  etc.  Sept  pièces  poul- 
ies Croquis  Parisiens,  de  J.-K.  Huysmans  :  lOi. 

(LithoKrajihiis).  —  9.  Danseuse  i attachant  son 
chau.>-si'n,  sur  chine  volant  :  470. —  Vi.  «  J'ose  pas 
encore  aller  le  décrocher...  i;à  lui  ferait  trop  l'o 
peine  »,  é])rf  uve  du  1"  étal,  rt-haussée  de  crayons 
Je  couleurs  :  500.  —  14.  Au  Théâtre,  épreuve  si- 
gnée :  510.  —  15.  La  Tonr  elle,  épreuve  signée  : 
l.rOO.  —  IG.  Le  Cabinet  particulier,  !'•  planche  : 
630. —  17.  Le  Cabinet  particulier,  o*  planche  :  620. 

—  18.  Le  Cabinet  particulier,  5'  planche  :  340.  — 
19.  Le  Cabinet  paiticulier.  G»  planche  :  520.  —  20. 
La  Loge  de  la  E'anscuse,  !'•  planche  :  610.  —  21. 
La    Loge   de   la    Danseuse,   2'  planche,  en  bistre, 

.  signée  :  810.  -  23.  Le  Petit  Déjeuner  :  580.  —  24. 
Le  Petit  D  jeûner, épreuve  rehaussée  d'aquarelle: 
750.  —  20.  Korain,  par  lui  même  :  680.—  28.  Femme 
à  sa  toilette,  avec  sa  l'omme  de  chambre  :  GIO.  — 
81.  Femme  nue,  s'cssuyant  les  pieds,  2*  planche  : 
3Î0.  —  35.  L'Aurtience,  2-  planche  ;  420.  —  36. 
L'Audience,  3'  planche,  tirée  on  bisire  :  420.  — 
37.  Scène  de  cabinet  particulier,  avec  variante,  et 
annotée  :  3(0.  —  38.  Loge  de  danseuse.  Épreuve 
en  bistre  :  320.  —  W.  Planche  avec  croquis  :  400. 

—  41.  La  Sortie  du  tub  :  570.—  42.  Le  Bain, avec 
la  mention  :  <•  tiré  àdouze  épreuves,  Forain  ■>:  590.— 
43.  Le  Bain,  épreuie,  avec  la  mention  :  «  tiré  par 
l'auteur,  l'oraiu  ■>  :  470. —  44.  La  Tasse  de  lait  :  7ii0. 

—  45.  Scène  de  grève,  et  contre-épreuve  delà  même 
pièce  :  350.—  51.  Danseuse  accotée  contre  un  por- 
tant, avec  l'annotation  ;  «  tiré  à  six  épreuves.  Fo- 
rain, n»  2  »  :  £80.  —  57.  Dans  l'atelier  :  4£0.  —  59. 
litud'  s  de  nu.  Quatre  pièces  :  410.  —  GO.  Le  Ghritt 
dépouillé  de  ses  vêtements,  sur  chine  :  3t0. 

(Dessins).  —  CH.  Femme  nue  s'essuyanl  les  pieds. 
Crayon  noir,  rehauts  de  pastels  :  365. —  68.  Le 
Coucher.  Aux  crayous  de  couleurs  :  370. —  70.  Le 
petit  Modèle  couché  sur  un  fauteuil  :  320. 

Guys  (Constantin)  —  i'b.  Napolécn  III  et  llm- 
pératrice  se  rendant  à.  Noire-Dame  pour  la  céré- 
monie du  mariage  (janvier  1853),  encre  de  chine  et 
aquarelle;  400.  —  96.  Au  Bal,  aquaielle:  COO.  — 
102.  Une  lionne,  encre  de  chine:  280.  —  103.  Les 
Lobes  roses,  encre  de  chine:  2t0. 

Laulrec  (H.  de  Toulouse).  —  (Lithographies).  — 
115.  Miss  May  Belford,  terant  i.n  chat,  épreuve 
d'essai:  210.  —  161.  La  Viennoise  (M"«  Klsa,ditt'), 
en  couliurs:  4t0.  —  162.  Idylle  princière  (P"«  de 
Ghimay  et  Itigo),  on  couleurs  :  4P0.  —  103.  La 
Grande  Loge  (M°=°  Baron  e'-  M"*  Popo),  en  cou- 
leurs :  700.  —  164.  La  Petite  l-oge,  en  couleurs: 
380  fr.  —  165.  La  Valse  au  Moulin-Bouge,  en 
couleurs,  avec  dédicace  :  445.  —  1G6.  La  Clow- 
nesse  au  Moulin  Bouge  (M""  Cha-U-Ka  0\  en 
couleurs  :  465.  —  167.  La r.lowuesse  assise,  eucnu- 
Icurs  :  305.  —  173.  Lassitude,  en  sanguine  :  230. 
—  177.  Le  Tonneau  ('Ui  La  Charrette  anglaise),  on 
couleurs  :  330.  —  180.  Aux  Ambassadeurs,  en  cou- 
leurs :  100.  —  181.  Au  Théâtre,  épreuve  avant  la 
lettre,  en  couleurs:  115.  —  184.  Aux  Courses:  En- 
trainci  r  et  .Jockey  :  210.  —  195.  Au  star  (Le  Ha- 
vre): (^luinleuse  do  café-concert:  270.  —  197.  Bi  r- 
ceuse  :  200.  —  :2.5.  Femme  au  lit,  jouant  avec  son 
chien  :  280. 
Produit  total  :  43.3S8  francs. 


Etoffes   anciennes 

Vente  faite  à  l'hùlel  Drouot,  salle  10,  le  iô  fé- 
vrier, par  M'  Bricout  et  M.  Giacomelti. 

11  bis.  Gilet  de  soie  blanche  à  brode  ies  en  pail- 
lettes. Ép.  L.  XVI  :  8».  —  17.  Un  lot  debrocaielle 
L.  XIV.  jaune  et  vert  (tenture)  :  400.  —  25.  Trois 
morceaux  velours  rouge  tramé  or.  Fin  du  xv*  siè- 
cle :  450  —  45  bis.  Devant  d'autel,  garni  de  bro- 
catelle  à  dessins  violets  et  galons  d'or.  Chape  sem- 
blable avec  chaperon,  velours  jaune  or.  xv"  siè- 
cle :  l'.7  Kt  210.  —  53  bis.  Document  du  xiii*  siècle: 
lin  biolé  de  soie  bleue,  différents  animaux  :  250. 

Gl.  Clavecin  à  caisse  peinle  de  tigures  et  lleurs 
rocailles  sur  fond  or  :  V Enlèvement  d'Europe. 
Table  d'harmonie  ornée  de  Uturs.  xviii*  siècle  : 
1,820  franc-». 


La  revue  bruxelloise  L'Art  moderne  annonce  que 
le  Portrait  dEmpiraire.  par  Cézanne,  qu'on  vit  à 
l'Exposition  rétrospective  du  Salon  d'automne  en 
1907,  vient  d'être  vendu  45.1  00  francs  à  un  col- 
lectionneur de  Paris.  Il  avait  été  acquis  par  le 
vendeur  800  francs  il  y  a  une  vingtaine   d'années. 


CONCOURI    BT    CXPOIITIONI 

EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paris 

Expu.-itiun  de  peintures  do  M°'  Ch.  Depincé, 
19,  rue  Saint-Georges. 

Exposition  de  peintures  et  pastels  de  M"" 
Locise-Catberine  Bre!:lau,  galerie  DurandBuol, 
16.  rue  Lallitte,  jusqu'au  15  mars. 

Ex|  osilion  d'aquarellts  de  M.  Alexandre  Mar- 
cette,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  ^é/.r>,  jus- 
qu'au 15  mars. 

Exposition  d'aquarelles  M'  "  Marguerite  de 
Glori,  galerie  Goerges  Petit,  8,  rue  .Sèze,  jusqu'au 
15  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Eugène  Bour- 
geois, galerie  Dovambcz,  43  boulevard  Malos- 
herbes,  juf  qu'au  19  mars. 

Exposition  du  Syndicat  dos  Artisfes  femmes 
peintres  et  sculpteurs,  au  Petit  Musée  Beaudoin, 
253,  rue  Saiut-Iluuoré,  du  5  au  li  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Gtiarles  Guérin, 
galerie  Druet,  20,  rue  Loyale,  du  7  au  1!»  mars. 

Salon  annuel  de  peinture,  sculpture  et  art 
précieux,  à  l'Automobile-Club  de  Frai.ce,  du  9 
au  26  mars. 

Province 

Nevers  :  8"  Exposition  du  Gx'oupe  d'émulation 
ai'lisliquo  du  Nivernais,  du  6  mars  au  6 avril. 

Élriniger 
Chicago    :    Exposition    de    portraits,    à    l'Art 
luhliUilo,  du  8  au  27  mars. 

{l'our  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :    P.  Gikardot 


PikkU   ■».    UiPBlWVUlB   OB   LA   PBBSSB,    16     BUB   DU   CKOISSA.NT.   —    T.    SlMAfiT     IMPBIMBUB. 


N°  11.  -  1910. 


BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


13  Mais. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT   A   LA   GAZETTE   DES   BEAUX-ARTS 
Les  abonnit  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  rtçoivent  gratuittnunt  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


<^/ 


Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 
Parii,  Seine  et  Seioe-et-Oise.   ...       iO  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant  partie   de 

DépartemenU 13  (r.  Il      l'Union  poitala) IB  iir. 

Ta»    JUvUTLéTO    ■■    O    tr.    as 


PROPOS    DU    JOUR 


fallait  s'attendre  à  toutes  les 
quand  elles  annoncent 
ÏV-'^^^y  un  vandalisme,  on  douterait  ce- 
'^*^^-*'  pendant  de  celle  qui  nous  parvient  : 
le  désert  de  la  (Irande-Chartreuse  serait  me- 
nacé par  les  ingénieurs.  Il  avait  fallu  déjà 
bien  des  combinaisons,  bien  des  intérêts,  et 
bien  des  complaisances  pour  que  le  Mont 
Saint-Michel  frit  livré  sans  autre  protestation 
que  quelques  discours  parlementaires  à  la 
fantaisie  des  gens  d'affaires.  Mais  la  Grande- 
Chartreuse,  qui  la  pouvait  croire  en  danger  ? 
qui  donc  imaginait  que  ses  solitudes  loin- 
taines tenteraient  un  jour  l'activité  d'entre- 
preneurs insouciants  de  la  beauté  des  pay- 
sages ? 

On  ne  dit  pas  encore  quels  rêves  insolites 
doivent  se  réaliser  là  où  jadis  passaient  seu- 
lement les  religieux  et  les  visiteurs.  Mais,  de 
tous  ceux  qui  ont  fait  cette  sorte  de  pèlerinage 
dans  la  montagne,  il  n'en  est  pas  un  qui,  s'il 
le  faut,  ne  voudra  élever  la  voix  pour  la  pro- 
tection d'un  site  plein  de  grandeur  et  consacré 
par  toutes  les  idées  que  la  tradition  y  atta- 
chait. On  prétendra  que  l'aspect  de  la  région 
est  déjà  niodiOé  par  le  départ  des  religieux 
qui  la  ])euplaient  et  que,  dès  lors,  une  trans- 
formation plus  complète  était  fatale.  Est-ce 
bien  une  raison?  et  faut-il  que  les  paysages 
aussi  subissent  le  contre-coup  de  ce  qui  agite 
les  sociétés? 

A  la  vérité,  c'est  à  propos  de  la  Chartreuse 
ou  du  Mont  Saint-Michel  une  question  très 
générale  qui  se  pose,  et  c'est  bien  de  quoi  ont 
eu  conscience  tant  de  diligentes  Sociétés  fon- 
dées pour  défendre  les  sites  de  France.  Il 
s'agit  de  savoir  si  le  désir  d'activité,  le  besoin 
de  développer  des  industries,  le  souci  de  créer 


des  richesses  doivent  se  manifester  aux  dé- 
pens de  toutes  les  parures  naturelles  de 
notre  pays.  Ce  sont  les  jardins,  les  eaux,  les 
bois  et  jusqu'aux  solitudes  que  le  progrès 
menace,  et  la  civilisation  matérielle  semble 
compromettre  ce  que  la  civilisation  même 
nous  a  fait  admirer  et  aimer.  Il  n'y  a  que  le 
public  lui-niêrne  qui  puisse  résoudre  le  pro- 
blème; il  n'y  a  que  l'opinion  qui  puisse  mo- 
difier les  mœurs.  Et  c'est  pourquoi  il  ne  faut 
se  lasser  de  faire  son  éducation  en  l'avertis- 
sant chaque  fois  qu'un  dessein  profane  met 
en  péril  quelqu'une  des  beautés  naturelles 
qui  font  partie  de  notre  patrimoine  et  doivent 
être  chez  nous  des  olijets  de  vénération. 


NOnVKLLSS 


:;;**  Au  cours  de  la  discussion  de  la  loi  de 
finances  à  la  Chambre  des  députés,  notre 
directeur,  M.  Théodore  Rcinach,  a  fait  adop- 
ter un  article  additionnel  qui  répond  aux 
vojux  que  nous  avions  émis  dans  un  précé- 
dent ProjMS  du  jour  : 

1'  I.  —  L'article  54  de  la  loi  du  16  avril  1895 
est  complété  ainsi  qu'il  suit  ; 

(I  Les  ressources  des  musées  nationaux 
comprennent  : 

"  4»  Le  produit  de  la  vente  par  ces  musées 
des  estampes,  moulages  et  autres  reproduc- 
tions, ainsi  que  des  catalogues  ofliciels  de 
leurs  collections. 

0  II.  —  L'article  74  de  la  loi  du  30  mars 
1903  (remplarant  l'article  55  de  la  loi  du 
Ifi  avril  1895)  est  modifié  et  complété  ainsi 
qu'il  suit  : 

<•  Les  ressources  des  musées  nationaux 
sont  exclusivement  employées  :  i"  en  acqui- 
sitions d'objets  ayant  une  valeur  artistique, 
archéologique  ou  historique;  2"  au  rem- 
Iioursement  du  pri.x  de  revient  des  produits 
de  la  chalcographie  et  de  l'atelier  des  mou- 


L,A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


lages  des  musées  nationaux;  3"  à  la  confec- 
tion et  à  la  publication  des  catalogues  offi- 
ciels de  leurs  collections.  >- 

Dans  la  même  discussion,  l'article  l:Vt  delà 
loi,  conférant  au  JMusée  Guimet  la  personna- 
lité civile,  a  été  adopté. 

**»  Aujourd'hui  samedi,  à  2  heures,  a  lieu 
au  Jlusée  du  Louvre  (pavillon  de  Flore) 
l'inauguration,  en  présence  du  ministre  ds 
l'Instruction  publique,  des  collections  d'oljjets 
d'art  rapportées  par  M.  Paul  Pelliot  de  sa 
mission  au  Turkestan  et  en  Chine,  et  dont 
nous  avons  dit,  dans  notre  dernier  numéro, 
l'importance  historique  et  la  valeur. 

***  On  vient  de  reconstituer  dans  l'esca- 
lier d'honneur  de  l'annexe  du  Musée  Carna- 
valet, construite  par  l'architecte  Foucault,  les 
fresifui's  do  Brunelti  qui  décoraient  jadis 
l'hùtcl  de  Luyiies  démoli  en  1900,  boulevard 
Saint-Germain,  et  que  la  Commission  du 
Vieux  Paris  et  lis  «  Amis  des  Monuments  » 
avaient  sauvées  île  la  destruction. 

***  La  Société  des  Artistes  français  a  pro- 
cédé cette  semaine  au  tirage  au  sort  des 
membres  du  jury  de  son  procliain  Salon.  Les 
I'  soixante  »  étant  dans  leur  dernière  année 
d'exercice,  les  vingt  membres  qui  n'ont  pas 
encore  siégé  devaient,  de  droit,  former  le 
jury  de  cette  année.  Mais  quelques-uns  d'entre 
eus,  entre  autres  MM.  Ilarpignies  et  Jules 
Lefebvre,  étant  indisposés  ou  éloignés  de 
Paris,  se  sont  fait  excuser.  La  liste  du  jury, 
que  ]nvsidera  M.  Bor.nat,  se  trouve  réduite 
aux  quinze  noms  suivants  : 

MM.  Edouard  f^ctaille,  Gorguet,  Roche- 
grosse,  Luigi  Loir,  Etcheverry,  Ernest  Lau- 
rent, Dawant,  Olive,  Dutfaud,  Wencker, 
Pelez,  Saubés,  Gommerre,  Déchenaud  et 
Guillonnet. 

***  Le  comité  des  Sites  du  département  de 
la  Seine  a,  dans  sa  dernière  séance,  classé  le 
Mont-\alérien. 

***  La  maison  de  La  Fontaine,  à  Château- 
Thierry,  a  été  récemment  classée  comme 
monument  historique. 

***  On  annonce  comme  devant  avoir  lieu 
au  printemps  prochain,  à  la  galerie  Georges 
Petit,  une  I<;xposition  de  dessins  et  île  petites 
sculptures  du  xviii"  siècle.  Celte  Exposiiion 
sera  organisée  par  M""' la  marquise  de  Ganay 
qui,  en  l'.i08,  a  |iris  Tinitiativc  de  l'Expositiim 
des  Cent  i)astcls  du  .xviii''  siècle.  L'Exposition 
prochaine  sera  faite  au  bénélice  de  la  Croix- 
llouge. 

***  Le  célèbre  tableau  de  Rubens  Ae.s  Mi- 
racliis  de  sninl  liciwil,  f|ui  appartenait  au 
roi  Léopold  II  et  qui,  n'ayant  pu  être  vendu  ;i 
Paris,  avait  été  cnvo\  é  à  Xew-York,  va  re- 
venir à  P>ru\clles,  où  il  reprendra  sa  place 
dans  les  galeries  du  palais  du  roi. 

4f.*t  \n  mois  de  décembre  dernier  a  eu  lieu 
il  Amsterdam  l'ouverture  d'une  conBlJ-uction 
annexe  du  iiijksmuseum  destiné  à  l'art  mo- 
derne :  ('   !let    Rijksmuseum    voor   moderne 


Kunst".  On  fait  l'éloge  du  goftt  qui  a  présidé 
à  l'aménagement  du  vestibule  et  des  salles, 
le  premier  décoré  de  boiseries  provenant  d'une 
vieille  demeure  de  Rotterdam,  avec  des  vi- 
trines garnies  d'anciennes  porcelaines,  des 
portraits  de  famille  et  destiègesdu  xviii'' siè- 
cle, qui  donnent  l'impression  d'un  intérieur 
patricien  d'autrefois.  Les  meilleures  œuvres 
de  la  galerie  d'>  peinture  sont  dues  à  des 
dons  ou  des  prêts  d'amateurs,  tels  que  les 
legs  Drucker,  van  Lynden  et  Westerwondt, 
les  prêts  de  MM.  Hoogendiik  et  Cohen- 
Gosschalk.  Les  principales  richesses  de  cette 
galerie  consistent  en  de  nombreux  tableaux 
de  Jacob  et  de  Willem  Maris,  de  Mauve,  de 
vau  Gogli  (sept  toiles  et  trois  dessins)  et  de 
Cézanne  (onze  paysages  et  natures  mortes)  (1). 

***  Au  cours  de  fouilles  elïectuées  récem- 
ment à  Gênes,  place  Deferrari,  on  a  trouvé 
un  tombeau  grec  du  iv»  siècle  avant  Jésus- 
Christ.  On  a  retiré  plusieurs  objets,  dont  un 
vase  magnifique  de  la  fin  du  v  siècle.  Le 
tombeau  porte  des  traces  évidentes  de  la 
crémation  des  cadavres. 


CORRESPONDANCE 

Nous  avons  rei;u  la  lettre  suivante  : 

«  1"  Mars  1010. 
Monsieur  le  Directeur, 

M.  Salomon  R'iiQach,  invoquant  l'article  17  de  la 
loi  italienne  du  20  juin  11JU9,  critique  l'appréciation 
de  cette  loi,  fonii'O  sur  l'article  19,  insérée  dans  la 
Chronifiue  du  19  février  dernier. 

Je  suis  loin  do  trouver  ladite  loi  parfaite,  et  je 
l'ai  expose  dans  une  brève  étude  que  la  Revtie  des 
études  grecques  va  publier. 

Mai.?  j'ai  étii  satisfait  de  voir  qu'au  lieu  à'inter- 
dire  les  fouilles  aux  étrangers  (comme  on  l'avait 
craintl,  l'article  19  permet  au  gouvernement  de 
leur  en  concéder  le  droit. 

Quant  au  paragraphe  do  l'article  17  visé  par 
M.  S.  Reinaeh,  l'étude  que  j'ai  faite  de  la  loi  m'a 
conduit  à  une  opinion  uu  peu  ditrércnto  de  la 
sienne. 

Il  peut  certainement  arriver  que  par  manque  de 
fonds,  négligence,  etc.,  une  Société  ou  un  particu- 
lier effectuent  des  fouilles  et  recherches  d'une 
façon  insutrisante  ou  dans  de  mauvaises  condi- 
tions, que,  par  e.xcmple,  ils  n'observent  pas  les 
prescriptions  de  la  nature  île  celles  dont  M.  S. 
lîeinacU  a  très  judicieusement  proposé  l'adoption 
au  Congres  d'archéologie  préhistorique  de  1900. 

Il  ne  me  parait  pas  mauvais  que  le  gouverne- 
ment ait  la  faculté  de  no  pas  laisser  se  perpétuer 
une  pareille  situation. 

L'article  17  qui  lui  donne  cette  faculté  constitue 
en  somme  une  apiilicaliim  ^s'ajoulant  A  celle  lixée 
par  l'article  IG)  du  système  d'expropriation  pour 
cause  d'utilité  publique  et  dos  règles  suivies  en 
France  pour  les  concessions  de  mines. 

On  peut  trouver  (c'est  l'avis  pai'  moi  émis  dans 
l'étude  qui  va  être  publiée)  que  la  loi  italienne  est 

(li  Voir  sur  ce  nouveau  musée  l'article  de  la 
Kiinstihronih  du  14  janvier  dernier. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


83 


trop  rigoureuse  iiour  les  particuliers  et  laisse  trop 
de  latitude  au  gouvernement,  mais  c'est  une  ques- 
tion de  mesure  et  d'application  pratique. 

Le  principe  est  bon  et  n'est  pas  mal  posé. 

Il  faut  maintenant  quel'  gouvernement  italien, 
auquel  l'article  19  ne  pouvait  pas  raisonnablement 
imposer  d'être  tenu  de  concéder  le  droit  de  fouilles 
à  tont  individu  ou  toute  .'ociéti?  étrangers  auxquels 
il  plairait  d'en  faire  la  demande,  n'abroge  pas  en 
fait  cette  disposition  légale  en  refusant  sj-stémati- 
quement  toute  autorisation. 

Et  qu'il  n'abuse  pas  des  droits  conférés  par  l'ar- 
ticle 17  en  se  substituant  sans  motifs  sérieux  à  des 
étrangers  qui  auraient  commencé  des  fouilles. 

En  agissant  comme  l'a  fait,  par  exemple,  la 
Orèce,   l'Italie   appliquera  la  loi   du  20  juin  1909 

COMME  SON  TEXTE  LE  COMPORTE  ET  SUIVANT  SON 
ESPRIT. 

Dans  un  article  de  YHellénismc,  que  la  Chro- 
nique a  bien  voulu  apprécier  favorablement,  et  où 
je  m'étais  appuyé  sur  l'autorité  de  M.  S.  Reinach, 
je  disais  que  la  Grèce  s'est  honorée  en  permettant 
les  fouilles  do  Delphes,  d'Olj'mpie,  etc.,  et  je  sou- 
haitais que  lltalie  s'honorât  en  suivant  l'exemple 
de  la  Grèce. 

Or,  malgré  la  faculté  laissée  par  l'article  17  (qui 
ne  s'applique  pas  uniquement  aux  étrangers),  les 
délibérations  des  deux  Chambres,  le  texte  de  la  loi 
du  20  juin  1909,  son  vote  à  une  énorme  majorité, 
témoignent  d'un  seutiment  favorable. 

Ils  permettent  un  espoir  qui  aurait  été  détruit 
si,  comme  on  le  craignait,  l'iiilerdiction  avait  été 
votée  et  ils  autorisent  une  insistance  des  étran- 
gers qui  voudraient  eJlectuer  des  fouilles  ou  Italie. 

Agréez,  etc.. . 

II. -A.  Vasnier.  ■) 


PETITES  EXPOSITIONS 


Y'  Salon- 
DE  LA  Société  des  Artistes  décoratevrs 

^Pavillon  de  Marsan) 

Les  conditions  actuelles  du  travail,  pour  les  ar- 
tistes industriels,  expliquent  le  caractère  de  cotte 
exposition.  Tel  qui,  autrefois,  se  fût  contenté  d'exé- 
cuter en  bon  artisan  un  ouvrage  de  longue  haleine 
chez  un  patron  qui  dirigeait,  qui,  par  sou  renom, 
attirait  les  grosses  commandes,  est  aujourd'hui  à 
la  fois  producteur  et  homme  d'afTaires.  Un  savoir 
historique  plus  développé,  la  croyance  de  plus  en 
plus  générale  qu'en  art  la  personnalité  prime  tout, 
en  sont  cause  en  partie.  Aussi  peut-on,  au  Pa- 
villon de  Marsan,  se  réjouir  de  la  multiplicité  des 
recherches,  mais  en  même  temps  déplorer  quelles 
s'appliquent  souvent  à  des  bibelots  et  que  le  charme, 
l'invention,  l'ingéniosité  soient  malheureusement 
compromis  parle  manque  de  connaissances  fonda- 
mentales. Un  peintre  de  genre  peut  se  passer  de 
ces  connaissances  s'il  a  une  vision  d'une  intense 
netteté;  un  dessmateur  en  étoffes,  point,  et  c'est  la 
noblesse  de  son  métier.  Ici,  comme  en  tous  les  arts, 
il  y  a  une  lassitude  des  formes  anciennes  et  une 
insuffisante  discipline  pour  en  créer  de  nouvelles. 

Il  n'est  peut-être  pas  un  exposant  qu'on  ne  puisse 
louer  pour  quelque  idée.  Presque  tous  sentent  cer- 
tainement la  nécessité  d'être  de  bons  artisans,  et 
jamais  on  ne  vit  une  recheixhe  si  passionnée  do 


nouvelles  matières  ou  de  nouvelles  utilisations. 
Les  architectes,  MM.  Bonnier,  Rapin,  Brunet,  rê- 
vent de  nous  délivrer  des  styles  surannés:  les  mo- 
biliers composés  par  MM.  Gaillard,  Dufrène, 
FoUot,  Lambert,  Majorelle,  Guimard  prouvent  le 
même  désir,  qu'ils  soient  destinés  au  salon, 
au  cabinet  de  travail  ou  au  boudoir.  On  y 
trouve,  à  vrai  dire,  plutôt  des  dispositions  nou- 
velles utilisant  mieux  les  dimensions  de  nos  inté- 
rieurs modernes  que  des  formes  harmonieuses,  et, 
s'il  s'agit  du  décor,  plutôt  des  réminiscences  que 
des  nouveautés  que  seule  donnerait  uue  étude 
directe  des  éléments  à  styliser.  Les  conquêtes  tech- 
niques sont  le  propre  des  céramistes  tels  que 
MM.  Decœur,  Landry  et  Dammouse,  tandis  que 
M.  Maurice  Denis  décore  les  faïences  du  potier 
Methey.  Lss  orfèvreries  de  MM.  Bugatti  et  Schei- 
decker,  de  M"'°  Cazin  nous  mèneront  peut-être  à 
détrùner  Sheffîcld;  les  bijoux  de  MM.  Feuillâtre  et 
Rivaud  sont  de  beaux  exemples  de  métier  savant, 
ainsi  que  les  vases  métalliques  de  MM.  Brandt, 
Duuand  et  Barboteaux.  Les  clefs  de  M"' G.  Lccreux 
ont  une  charmante  nouveauté,  et  l'on  se  félicite  que 
le  Musée  des  Arts  décoratifs  ait  acquis  le  grand 
panneau  des  Eaux  JaiUissaittcs  tissé  parM^'Ory- 
Robin.  F^nfin,  M.  Pierre  Roche  offre  peut-être  le 
seul  exemple  d'un  artiste  appliquant  l'invention  la 
plus  spirituelle,  la  plus  précieuse  à  des  objets  qui 
ne  soicut  pas  luxueux  et  destinés  aux  collection- 
neurs. Ce  sont  des  grès  et  des  étains  de  revêtement. 
Bellery-Desfiiutainos  n'est  plus  et,  puisque  son 
exemple  ne  fut  point  suivi,  il  est  inutile  sans  doute 
de  marquer  combien  les  œuvres  de  ce  décorateur 
choquent  notie  gov'it  par  uu  mélange  de  lyrisme 
théâtral,  de  réalisme  et  de  stylisation  purement 
graphique, que  l'on  n'est  guère  habitué  à  rencontrer 
qu'en  Allemagne. 

Ceri;le  de  l'LTnion  Artistihue 
f  Rue  Boissy-d'Anglus; 

Le  Salon  des  portraits, pourrait-on  dire.  Le  genre 
est  difficile  :  le  peintre  ne  choisit  pas  ses  modèles, 
et  craint  souvent  de  les  effrayer  par  uue  ressem- 
blance trop  fidèle.  On  ne  peut  méconnaître  chez 
ces  portraitistes  renommés  une  certaine  applica- 
cation,  un  zèle  à  soutenir  leur  réputation.  Ils  sa- 
vent peu  de  chose,  mais  ils  tirent  tout  le  parti 
possible  de  leur  savoir.  Et  c'est  ainsi  que  les 
visages  se  détachent  bien  sur  les  fonds,  que  les 
étoffes  sont  parfaitement  imitées.  Il  y  a,  parmi  les 
jeunes,  de  bons  peintres  qui  ne  sauraient  être  des 
portraitistes  mondains,  faute  de  ce  savoir  qu'ont 
eu  d'une  façon  supérieure,  il  est  vrai,  les  Nattier, 
les  Largillière  et  même  M.  Ingres. 

Le  succès  est  pour  le  l'ortrail  de  M.  E.  Ay- 
nard,  par  M .  Gabriel  Ferrier,  œuvre  de  savoir  très 
typique.  MM.  François  Flameng,  Grrvex,  Chabas, 
Morot,  ont  aussi  l'habileté  spéciale  qui,  sans  in- 
sister nulle  part,  répand  sur  l'ensemble  de  leurs 
figures  un  air  do  vérité  trompeur.  M.  Dagnan- 
Bouveret  se  distingue  de  ceux-ci.  Il  est  moins 
habile,  il  est  plus  pénétrant  ;  un  visage  de  femme 
a  pour  lui  des  délicatesses  et,  en  chercliant  à  les 
traduire,  il  est  presque  maladroit,  il  compromet  la 
légèreté  du  modelé,  il  n'est  pas  toujours  heu- 
reux dans  la  mise  en  valeur  de  l'ensemble,  il  échoue 
dans  certains  détails,  mais  au  moins  laisse-t-il  un 
peu  deviner  son  émotion.  Les  OHivres  de  M.  Bon- 
nat  donnent  à  penser  que  sa  science  de  la  construc- 
tion et   son  dédain   d3    l'expression    individuelle 


84 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


eussent  fait  de  ce  portraitiste  glacial  un  peintre 
animalier  estimable.  En  son  portrait  d'une  jeune 
miss,  M.  Guirand  de  Scevola  entreprend,  avec  la 
souplesse  trop  facile  qu'on  lui  connaît,  d'allier  en 
un  arrangement  volontairement  démodé  Winter- 
halter  à  Benjamin  Constant.  Les  bustes  de  M.  Au- 
blet,  de  M.  Cariés  et  do  M.  Verletsont  de  ceux  qui  ne 
font  point  de  tort  à  leurs  auteurs  et  un  Portrait  de 
if.Dicmer  qui  ne  semble  commandé,  ni  par  l'Etat, 
ni  par  la  Ville  de  Paris,  constitue  dans  l'œuvre  de 
M.  Puecli  une  exception  qu'il  fallait  signaler. 

Exposition  de   M""   L.    Brbslau 
(Galerie  Durand-Ruel) 

A  la  galerie  Durand-Ruel,  les  portraits  d'enfants 
et  de  jeunes  filles  de  M"»  Breslau  sont  à  dessein 
dépourvus  de  cet  aspect  brillant  qui  semble  régle- 
mentaire à  r  «  Épatant  ■■.  Ces  pastels  sont  d'ail- 
leurs à  peine  relevés  de  couleurs,  ce  sont  des  étu- 
des exécutées  avec  une  calme  et  respectueuse 
observation  des  gestes  et  des  formes  juvéniles. 

Société  des  Peintres  di:  Montagnes 
(117,  boulevard  Saint-Germain) 

N'ous  aimons  surtout  dans  la  montagne  l'air  pur, 
le  silence  et  la  curiosité  qu'elle  éveille  de  savoir  ce 
qui  s'étend  derrière  elle.  La  sensation  de  son  énor- 
mité  s'émousse  vite  et  n'a  pas  pour  notre  omI 
un  charme  comparable  à  la  jouissance  que 
nous  procure  l'éclat  cristallin  de  la  lumière  sur 
les  cimes.  Aussi  est-ce  par  la  représentation 
inégalée  de  cette  atmosphère  alpestre  bien  plus 
que  par  la  dimension  des  motifs  que  Segantini  est 
le  vrai  peintre  des  Alpes.  Il  est  tout  naturel,  pour- 
tant, ([ue  le  spectacle  des  pics,  vus  des  vallées,  ait 
tenté  plus  d'un  peintre,  et  les  œuvres  qui  figurent 
à  Cette  treizième  exposition  de  la  Société  et  qui 
n'ont  point,  semble-t  il,  d'autres  prétentions  que 
d'être  des  souvenirs,  montrent  aussi  une  touchante 
volonté  d'exactitude.  De  moins  hautes  altitudes 
que  celles  des  Alpes  ont  d'ailleurs  retenu  ces  mon- 
tagnards. Ainsi  M.  Boiry  a  rapporté  quelques 
études  de  Corse  ;  M.  Busset  se  révélera  peut-être 
le  Segantini  de  l'Auvergne,  M.  Ilavet  exprime  avec 
fidélité  la  lumière  un  pou  morte  du  Jura.  Le  Mor- 
vau  inspire  à  M.  E.  de  Martcnne  de  sobres  et 
graves  études,  non  sans  grandeur,  et  les  coteaux 
de  la  Loire  des  aquarelles,  rêveuses  comme  celles 
de  Ravier,  à  M.  Emile  Noirot. 

Tableaux  de  M.  Ziem 

(Galerie  Bernheim) 

Exposition  Eugène  Bourgeois 

(Galerie  Devambez) 

Expositions  Margette,  De  Gluri,  Pierre  Prins 

(Galerie  Georges  Petit) 

Plus  on  regarde  un  Claude  Lorrain  et  plus  on 
voit  s'animer  et  s'éclairer  chaque  partie  de  la  toile 
qui,  au  premier  aspect,  pouvait  sembler  un  peu 
dormante.  Le  tableau  de  M.  Ziem,  au  contraire, 
—  car  c'est  une  donnée  unique  dont  il  existe  des 
variations  nombreuses—  offre  dès  l'abord  quelques 
tons  qui  jouent  la  lumière.  Mais  un  examen  de 
quehiues  ^ecoudi^s  dissipe  l'illusion,  et  tout  n'est 
plus  que  touches  de  couleurs.  On  comprend  pour- 
tant le  succès  de  ce  tableau  :  c'est  un  décor  propre 
à  tromper  le  spleen. 

M.  Marcotte  s'en  tient  aussi  à  quelques  elTets 
de  nuages  reflétés  sur  la  mer  du  Nord,  de   coins 


do  ports  où  se  découpe  la  sombre  silhouette  de 
quelque  brick.  Ce  romantisme  du  décor  qu'il  tire 
de  la  brume  septentrionale  est  de  même  nature 
que  celui  qu'inspire  à  M.  Ziem  la  féerie  orientale. 

Plug  varié,  Eugène  Bourgeois,  qui  mourut  l'an 
passé,  fut  aussi  peintre  de  marine.  S'il  n'iût  usé 
d'une  façon  un  peu  conventionnelle  do  distribuer 
l'effet  dans  ses  petites  études,  on  y  découvrirait 
mieux  le  vrai  plaisir  de  paysagiste  qui  les  a  sou- 
vent inspirées. 

M"'  de  Glori,  qui  est  en  même  temps  paysagiste 
et  peintre  de  natures  mortes,  est  loin  de  dessiner 
solidement  ses  études  de  nu,  et  pourtant  ce  sont 
ces  nus  qui  font  deviner  que  cette  aquarelliste  a  une 
imagination  qu'on  voudrait  voir    mieux  traduite. 

L'harmonie  des  natures  mortes  de  M.  Prins  a  un 
petit  attrait  d'inédit.  Peut  être  le  grain  du  pastel 
y  est-il  pour  quelque  chose.  Pourtant  ses  poires 
jaunes,  ses  poteries  entourées  de  gris  nuancés  ont 
parfois  le  charme  de  certains  bibelots  patines  par 
le  temps. 

J.-F.  Schxerb. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance   du    ',  mars 

Décis.  —  Le  président,  M.  Edmond  Pottier,  fait 
part  à  l'Académie  de  la  mort  de  l'éminent  celtisant 
M.  d'Arbois  de  JubainviUe,  membre  titulaire  de 
la  Compagnie,  et  de  celle  de  Hamdy  bey,  de  Cons- 
tantinople,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions (et  non  de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  comme  il 
a  été  dit  par  erreur  il  y  a  huit  jours!,  conservateur 
des  musées  impériaux  ottomans,  qui  fut,  dit-il,  «  un 
bou  ouvrier  de  la  science  et  un  grand  ami  de 
notre  pays  ■>.  Nous  avons  donné  leur  nécrologie 
dans  notre  dernier  numéro. 

Les  foitilles  de  la  Turbie.  —  M.  t-'ormigé,  archi- 
tecte en  chef  des  monuments  historiques,  donne 
lecture  d'une  étude  consacrée  aux  résultats  des 
fouilles  opérées  à  la  Turbie  depuis  plusieurs  an- 
nées. C'est  dans  ce  village,  situé  à  i7)i  mètres  d'alti- 
tude au  dessus  de  Monaco,  que  s'élevait  le  célèbre 
trophée  dont  le  Sénat  romain  décrétait  l'érection  à 
la  gloire  d'Auguste,  l'an  749  de  Rome  (5  avant 
Jésus-Christ),  en  souvenir  de  ses  victoires  sur  les 
peuplades  alpines  qui  jusqu'alors  empêchaient  les 
communications  d'Italie  en  Gaule. 

Les  fouilles  entreprises  par  M.  Philippe  Casimir 
ont  permis  de  retrouver  toutes  les  dispositions  du 
trophée,  dont  M.  Formigé  a  mené  à  bien  la  resti- 
tution écrite  et  dessinée. 


Société  de  l'Histoiie  de  l'Art  français 


Séance  du  .',  mars 

M.  L.  Cahcn  fait  l'historique  do  la  destruction 
du  jubé  de  Saint-Germain-l'Auierrois  et  il  montre 
à  ce  propos  que  la  disparition  des  jubés  a  pu  être 
provoquée  moins  par  des  conflits  d'esthétique  que 
par  des  causes  historiques,  en  l'espèce  par  la  riva- 
lité du  clergé  paroissial  et  du  clergé  capitulaire. 

M.  G.  Brière  commuuiciue  des  renseignements 
sur  un  buste  en  marbre  de  Louis  XV  par  J.-B. 
Lemovne. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


A  propos  de  1'  «  Enseigne  de  Qersaint  » 

Nous  ne  voulons  pas  repreuclie  ici  la  discussion 
que  VEnscigne  de  Gersaint,  par  Watleau,  a  déjà 
soulevée  (1);  nous  ne  voulons  pas  même  essayer 
d'exprimer  l'admiration  profonde  et  émue  que 
nous  a  causée  l'étude  toute  récente  des  deux  toiles 
de  l'empereur  dAUomague  —  M.  Paul  Leprieur 
doit  le  dire  prochainement  ailleurs  avec  une  parti- 
culière compétence,  —  nous  croyons  cependant  de- 
voir attirer  l'attention  des  personnes  que  cette 
question  intéresse  sur  un  détail,  minime  en  appa- 
rence, mais  cependant  très  important  par  les  con- 
séquences qu'il  entraine,  que  personne,  croyons- 
nous,  n'avait  encore  relevé.  On  sait  que  YEnseigne 
de  Gersaint  a  été  gravée,  d'après  une  copie  do 
Pater,  par  Aveline,  et  la  conxparaison  de  cette 
planche  avec  les  deux  peinturjs  conservées  à  Berlin 
avait  fait  constater  Je  graves  différences  :  certains 
tableaux  garnissant  le  haut  des  murs  de  la  bouti- 
que de  Gersaint  dans  la  gravure  n'existaient  pas 
dans  les  tableaux  qui,  cependant,  de  l'avis  d'un 
expert  compétent,  M.  Hauser,  n'avaient  pas  été 
coupés  dans  leur  partie  supérieure. 

Cette  grave  lacune  et  certaines  autres  différences 
moindres  entre  les  deux  œuvres  avaient  fait  sup- 
poser que  l'Enseigne  acquise  antérieurement  à 
17G0,  par  Frédéric  II,  n'était  peut-être  pas  !a  pein- 
ture commandée  par  Gersaint  à  son  ami  Watteau 
en  17'20  ou  1721.  Comment  jusqu'à  présent  n'avait- 
on  pas  pris  garde  que  les  dimensions  do  l'oîuvre 
originale  étaient  mentionnées  dans  la  légende  delà 
gravure?  Ces  dimensions  sont  û  pieds  de  hauteur 
sur  9  pieds  6  pouces  de  largeur  ou  1"62  de  haut 
sur  S^OTS,  c'est-à-dire  que  l'ouseigne  que  peignit 
Watteau  avait  à  peu  près  deux  fois  sa  hauteur 
dans  sa  largeur.  Par  contre,  la  partie  gravée  de 
la  planche  d'Aveline  mesure  0,52  de  haut  sur  0,835 
de  large;  à  quelques  millimèlres  près,  sa  hauteur 
représente  les  deux  tiers  de  la  largeur.  Ainsi  donc, 
pour  donner  à  la  gravure  des  dimensions  plus 
normales,  Pater  prit  la  liberté  demodifler  complè- 
tement les  proportions  do  l'œuvre  de  son  maître  et 
il  dut  inventer  toute  la  rangée  supérieure  de  ta- 
bleaux de  sa  copie  (aujourd'hui  dans  la  collection 
Edgar  Stern),  qu'Aveline  reproduisit  dans  sa  gra- 
vure. Cela  enlève  toute  autorité  à  cette  planche 
comme  pièce  de  comparaison  ;  c'est  un  témoin 
convaincu  de  mensonge,  et  notre  ami  Pierre  Marcel 
avait  bien  raison  de  signaler  (2,;  le  danger  de  consi- 
dérer les  gravures  anciennes  comme  devant  être 
d'une  rigoureuse  exactitude. 

La  constatation  de  l'expert  allemand  que  les 
deux  toiles  de  YEnseigne  de  Gersaint  a  oui, pus  été 
diminuées  par  le  haut  n'est  donc  plus  un  argu- 
ment contre  leur  authenticité.  Si  même  nous  com- 
parons leurs  dimensions  avec  celles  que  donne  la 
légende  de  la  gravure  d'Aveline,  nous  trouvons  à 
peu  près  les  mêmes  chiffres  :  Hauteur  1"'62,  dit  la 
gravure  ;  r»ûô5  avons-nous  relevé  nous-même 
récemment  sur  les  toiles  décadrées  de  Berlin.  Lar- 
geur 3"'078,  d  après  Aveline,  tt  les  deux  peintures 
rapprochées  mesurent  3"'0i5. 

(1)  Voir  :  Les  Arls,  1902,  n°  i;  La  Gazette  des 
Beaux-Ar/s,  1903,  mars  et  avril;  La  Chronique 
des  Arts,  15  mai  1909;  L'Illustration,  22  janvier 
1910;  etc. 

(2)  Chronique  des  Arls  du  15  mai  1909,  p.  161. 


A  cela  se  bornent  les  observations  que  nous 
voulions  présenter  aujourd'hui.  Il  en  faut  seule- 
ment retenir  ce  fait  que  la  gravure  d'Aveline  n'est 
plus  un  témoignage  que  l'on  puisse  invoquer  pour 
contester  l'authenticité  des  deux  toiles  apparte- 
nant à  l'empereur  d'Allemagne,  que  confirme  au 
contraire  avec  une  singulière  précision  les  dimen- 
sions indiscutables  de  la  légende.  .Vu  reste  c'est 
une  confirmation  dont  n'avaient  nul  besoin  tous 
ceux  qui  ont  pu  admirer  dans  les  meilleures  con- 
ditions de  lumière  et  de  présentation  les  deux 
admirables  peintures  gracieusement  prêtées  pour 
une  a^uvre  philanthropique  française.  Nous  avons 
pu  les  voir,  grâce  à  l'amabilité  de  M.  Rampf  et  de 
M.  Seidel,  pendant  quelques  instants  décadrées  et 
placées  côlo  à  côte  :  ainsi  reconstituée  dans  son 
ensemble  YEnseigne  de  Gersaint  nous  est  apparue, 
non  sans  une  émotion  profonde,  comme  le  chef- 
d'œuvre  de  Watteau  et  un  des  plus  beaux  tableaux 
connus. 

Jean  Guiffrey. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concerts  Colonne  :  Troisième  Sgmphonie,  de 
M.  André  Gédalge. 

Concerts  Lamoureux  :  Deux  mélodies  (Tristesse 
au  Jardin,  —  Musique  sur  ieau),  de  M.  Florent 
.Schmitt. 

Pour  beaucoup,  la  Symphonie  de  M.  Gédalge 
fut  une  révélation.  Ce  musicien  n'était  pas  très 
connu.  <tn  ne  voyait  en  lui  que  l'auteur  d'un  re- 
marquable Traité  de  la  fugue.  Travaillant  dans 
le  silence,  loin  du  monde  et  des  cénacles,  il  n'était 
précédé  d'aucun  héraut  qui  eût  annoncé  sa  gloire  : 
les  critiques  "  avertis  »  ne  l'avaient  pas  découvert. 
Cela  s'explique.  Il  a  toujours  écrit  pour  lui-même, 
sans  «  bluff  »,  sans  prétention  à  la  nouveauté.  Il 
n'est  d'ailleurs  nullement  un  retardataire,  mais  il 
déteste  le  bizarre,  le  paradoxal,  le  vague;  il  n'essaie 
pas  d'  "  utiliser  le  23»  ou  le  31'  harmonique  », 
et  ne  se  targue  point  d'être  l'inventeur  de  tel 
ou  tel  accord,  ('ependant,  sans  crier  gare,  voici 
que  cet  outsider  arrive  aux  premiers  rangs.  Sa 
Si/mphonie  a  remporté  un  très  grand  et  très 
légitime  succès,  et  j  en  félicite  le  public,  dont  les 
éloges  ne  s'adressent  pas  toujours  aussi  juste. 
Par  l'aisance  de  son  écriture,  la  clarté  et  l'équili- 
bre de  son  orchestration,  par  la  vie  sincère  qui 
l'anime  et  la  spontanéité  qui  l'allège,  cette  œuvre 
est  de  celles  qu'à  première  audition  on  peut  appré- 
cier —  sinon  pénétrer  entièrement  ;  il  faut,  pour 
cela,  en  comprendre  Yexpression.  Cette  exjiression 
est  parfois  assez  réservée,  et  comme  intérieure  ; 
elle  n'est  pas  théâtrale,  elle  ne  s'affiche  point  :  il 
faut  savoir  la  trouver,  il  faut  apprendre  à  connaître 
la  personnalité  de  cette  musique.  L'allégretto,  pas- 
toral,  naïf,  spirituel  à  l'occasion  et  presque  nar- 
quois; Vandante,  profond  et  soutenu,  d'une  haute 
inspiration,  grave  et  forte;  le  final  (un  vrai  final  de 
symphonie,  chose  rarement  réussie  à  notre  époque) 
allègre  avec  confiance,  avec  naturel,  avec  émotion  ; 
toute  cette  œuvre  de  musique  pure  est  i-emplie  de 
sentiments  vrais  et  sincèrement  éprouvés.  Elle  dit 
le  courage,  l'énergie,  la  fanté,  la  volonté  d'agir, 
l'amour  de  la  vie.  "Voilà,  je  pense,  une  œuvre  que 
Jean-Christophe  aimerait,  et  qu'il  n'accuserait  pas 


86 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


de  renfermer  une  musique  trop  rare,  filtrée  goutte 
à  goutte.  Il  faut  le  répétai'  :  c'est  une  belle  œuvre, 
et  M.  Gédalge  est  un  des  tout  premiers  sympho- 
nistes do  notre  temps. 

«  Ni  liltérature,  ni  peinture  ",  a-t-il  inscrit  en 
épigraphe.  Je  pense  de  même,  s'il  faut  entendre 
par  là  que  la  musique  n'a  point  à  représenter  tel 
objet  précis  d'un  tableau  —  maison,  vêtement, 
ustensile,  —  et  qu'elle  ne  saurait  à  elle  seule  ra- 
conter une  anecdote  par  le  détail...  Mais  il  ne  fau- 
drait pas  lui  refuser  le  droit  de  s'inspirer  des 
paysages  ou  des  poèmes.  Je  partage  l'avis  de  M. 
R.  Rolland:  <■  Tout  est  possible  au  génie,  et,  s'il 
lui  convient  demain,  la  musique  sera  peinture  et 
poésie.  >i  D'ailleurs,  ne  joue-t  onpas  sur  les  mots  ? 
M.  Debussy  évoque,  dans  Pelléas,  la  grotte  aux 
ténèbres  bleues,  les  souterrains  gluants  et  fétides, 
la  lumière  éclatante  du  jour  ;  et  il  se  forme  en 
nous  des  associations  d'idées  immédiates,  mysté- 
rieuses, entre  la  musi:[ue  entendue  et  les  impres- 
sions ressenties  devant  la  nature.  Mais  cotte 
musique,  pourquoi  serait-elle  moins  belle  et  moins 
humaine  que  toute  autre  ?  Au  lieu  de  «  pittores- 
que »,  ou  devrait  l'appeler  «  paysagiste  »,  et  dans 
cet  art,  autant  qu'en  peinture,  la  sensibilité  peut 
bien,  je  suppose,  s'inspirer  des  aspects  de  la  terre 
et  du  ciel.  Quant  au  reproche  de  «  littérature  », 
c'est  un  pur  sojiliisme.  Le  musicien  qui  traduit 
ses  sentiments  a  toujours  le  droit  d'exprimer  ceux 
qu'un  beau  poème  lui  suggère,  soit  en  une  mélodie 
chantôe,  soit  dans  une  œuvre  écrite  pour  l'or- 
chestre seul.  Il  n'en  est  pas  moins  personnel,  et 
n'en  crée  pas  moins  avant  tout  de  In  miisiqtie. 
Dans  une  symphonie,  lorsqu'il  ne  s'inspire  pas 
d'un  poème,  il  est  bien  libre  de  guider  l'auliteur 
par  un  "  argument  »  qui  indiijue  révolution  des 
sentiments  au  cours  de  l'œuvre.  Il  est  libre  aussi 
de  n'en  rien  faire  et  de  garder  son  secret  ;  mais  ce 
sera  toujours  la  même  musique.  Tout  ce  qui  im- 
porte, c'est  qu'elle  conserve  son  équilibre,  son 
unité,  ses  proportions  harmonieuses, —  sa  beauté. 

Et  seules  les  compositions  dites  «  purement  in- 
tellectuelles Il  (A  supposer  qu'il  en  e.-ciste),  où 
l'auteur  fait  nnivre,  non  plus  même  d'archit-cte, 
mais  d'ingénieur,  en  d'industrieuses  combinaisons 
de  thèmes  et  de  contrepoints,  sortent  du  vrai  do- 
maine de  la  musique.  Quant  aux  œuvi-es  de  musi- 
que pure,  dont  le  sentiment  est  intraduisible  par 
des  mots,  ce  sentiment  n'en  existe  pas  moins  ; 
l'âme  qui  écoute  le  comprend,  et  sait  que  c'est 
celui-là  et  pas  un  autre.  Ce  langage  n'est  point 
vague  (1),  comme  le  prétendent  quelques  philoso- 
phes Il  varie,  certes,  avec  chaque  compositeur,  et 
toujours  une  certaine  accoutumance  est  nécessaire; 
mais,  une  fois  qu'on  l'a  compris,  c'est  (après  le 
regard  liumain)  le  plus  merveilleux  et  le  plus 
profond  des  langages. 


M.  Florent  Schmitt,  que  ses  confrères  tiennent 
en  haute  estime,  et  que  les  critiques  s'avisent  enfin 
de  découvrir,  a  déjà  montré  l'ampleur  et  la  puis- 
sance où  il  peut  atteindre  (2).  Aujourd'hui,  en  ces 


(1)  Je  renvoie  le  lecteur  aux  pages  44  et  45  du 
remarquable  livre  de  M.  U.  Rolland  ;  MlLsirieiis 
d'aujourd'hu' 

(2)  Notamment  dans  sou  admirable  Psaume,  que 
les  concerts  Colonne  ou  hauioureux  devraient  se 
faire  un  devoir  et  un  honneur  d'inscrire  ù  leurs 
programmes. 


deux  Mélodies,  c'est  une  musique  pjlus  intime  qui 
s'épanche  de  son  cœur.  11  y  a  là  do  belles  effu- 
sions, un  peu  angoissées  et  douloureusement  vi- 
brantes, d'une  sensibilité  rêveuse,  nostalgique, 
mais  très  aiguë  et  très  vivante.  Parfums,  jets 
d  eau,  barques  sur  les  étangs  :  c'est  très  coutem- 
}iorain.  Mais  pour  toute  oreille  fine,  capable  de 
discerner  un  accord  d'un  autre,  ce  n'est  pas  «  du 
Debussy  ».  Ni  par  la  forme,  ni  par  le  caractère. 
M.  Debussy  est  bien  plus  «  méditerranéen  »  ;  M. 
Schmitt  est"  du  Nord»,  il  voit  (ilus  gros,  il  écrit 
plus  touffu,  il  est  plus  pessimiste.  Et  puis  —  très 
personnel  d'ailleurs  —  on  sent  qu'il  a  grandi  à 
l'ombre  magique  d'amour  et  de  mort  que  l'épan- 
dait  Tristan  et  Yseult  à  la  fin  du  xix"  siècle... 

Mais  je  ne  puis  cr.cher  mon  admiration  pour 
toute  cette  jeune  école  française,  à  la  musique  si 
variée,  si  vivante,  si  choisie.  Pour  ue  citer  que 
MM.  Debussy,  Gédalge,  Eoger-Ducasse,  Ravel, 
Schmitt,  Laparra,  Roussel,  de  Séverac,  Rabaud, 
Paul  Dupin,  que  de  natures  diverses,  que  d'œuvres 
belles,  originales,  et  neuves!  Et  comme  le  domaine 
de  la  musique  s'est  agrandi,  combien  de  nouvelles 
contrées  sont  explorées!  Et  comme  tout  cela  nous 
fait  bien  voir  qu'il  y  en  aura  toujours  d'autres 
encore  à  découvrir:  il  n'y  a  qu'à  aller  de  l'avant... 

Charles  Kœchlin. 


REVUE  DES  REVUES 

A  Revue  lorraine  illustrée  (I9J9,  n'  1).  — 
Articles  de  M.  Ch.  de  Meixmoron  de  Dombasle  sur 
le  peintre  lorrain  Jeau-Bapliste  Charles  Claudot 
{1733-18(J6i,  auteur  de  paysages,  de  panneaux  déco- 
ratifs, de  décorations  funéraires,  etc.,  dont  18  sont 
reproduites  dans  le  texte  ou  hors  texte  ;  —  de 
M.  RenéPerrout  sur  le  sculpteur  alsacien  contem- 
porain Ernest  Wittmanu  il'.3  reprod.  d'œuvres); 
—  de  M.  Henry  Poulet  sur  Les  Lorraitis  en  Tos- 
cane :  Fraueois  de  Lorraine,  grand-duc  de  Toscaao 
(16  fig.  et  3  planches). 

(N"  2).  —  Articles  de  M.  Al.  Martin  sur  diverses 
églises  du  duché  de  Bar  (8  fig.  et  2  pi.)  ;  —  de 
M.  Emile  Nicolas  sur  des  dessins  d'art  décoratif 
de  M.  Victor  Prouvé  (4  reprod.^;  —  de  M.  Emile 
Aoibroise  sur  le  château  de  Lannoy  à  Herbévillcr 
(5  fig.  et  1  pi.)  :  —  etsuite  de  l'étude  de  M.  H.  Poulet 
sur  Les  Lorrains  en  Toscane. 

(N°  3).  —  Articles  de  M.  Gaston  Varenne  sur  les 
artistes  lorrains  aux  Salons  (14  rcprod.);  —  de 
M.  Pierre  Boj'é  sur  t?.s'  Chnteniix  du  roi  Stanislas 
(2»  paitie):  la  destruction  :23  fig.  et  2  pi.) 

(N"  4).  —  Suite  des  études  de  M.  II.  Poulet  sur 
Les  Lorrains  en  l'oscane  :  la  vie  à  Florence  sous 
la  domination  lorraine  il7  fig.  et  2  pi.),  —  de 
M.  P.  Boyé  sur  it's  Châteaux  du  roi  Stanislas  : 
leur  état  actuel  (17  fig.  et  2  pi.)  ;  —  et  article  do 
M.  Emile  Nicolas  sur  La  Protection  des  sites  et 
monuments  naturels  (4  fig.  et  2  pi.) 


0  Revue  alsacienne  illustrée  l%'.i.  n'  3).  — 
ICtudo  de  M.  11.  Juillard-Weiss  sur  le  peintre 
mulhousien  Emile  Zipélius,  mort  à  vingt -cinq  ans 
1840-1865),  auteur  de  portraits  et  décompositions 
religieuses  pleines  do  vigueur  et  d'origiiialilé 
(21  reprod.,  dont  8  hors  textei  ;  —  et  reproduction 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


87 


de  cinq  des  maquettes  envoyées  au  concours  pour 
le  monument  des  soldats  français  morts  pour  la 
patrie  érigé  à  Wissenibourg. 

(N"  4).  —  Etude  de  M.  Léopold  Honoré  sur  le 
peintre  Henri  Zuber,  mort  l'an  dernier  (portrait  et 
15  reprod.  d  œuvres,  dont  2  hors  texte). 

(1910,  n°  1).  —  Articles  de  M.  Mutteror  sur  la 
jjeintnre  ancienne  à  Mulhouse  d'après  des  ouvrages 
récents  \VZ  reprod.,  dont  2  pi.);  —  de  M.  (Jh. 
Ouliuont  sur  un  beau  Portrait  du  baron  de 
Fries  par  le  peintre  J.-G.  Heihnan  (1757)  ;  — 
de  M.  A.  Girodie  sur  un  graveur  alsacien  con- 
temporain :  M.   Maurice  Achener   (2  flg.  et  2  pi.)  ; 

—  de  M.  E.  Polaczek  sur  de  récentes  acquisitions 
du  Musée  des  Arts  décoratifs  de  Strasbourg  (9  rep.); 

—  de  M.  W.-H.  Dammann  sur  le  château  de  Roban 
à  Saverno  (14  fig.) 

—  Une  chronique  de  la  vie  intetlectuello  en 
Alsace  complète  chacun  dos  numéros  de  cette  belle 
revue,  dont  la  présentation  artistique  reste  des  plus 
parfaites. 


BIBUOGRAPHn 

FiÉRENs-GEV.iERT.  —  La  Peinture  en  Belgique  : 

Musées,  églises,  coUectioiis,  etc.   T.  I  et  If. 

Bruxelles,  G.  van  Oest  et  G'".  In-4°,    175  p.  av. 

129  grav.  hors  texte. 

L'active  librairie  van  Oest,  de  Bruxelles,  vient 
de  commencer  la  publicalion  d'une  sorte  de  grand 
répertoire  des  trésors  artistiques  d'origine  fla- 
mande conservés  en  Belgique,  —  le  pays,  avec 
l'Italie,  dont  les  édifices  religieux  ou  civils  sont 
les  plus  riches  en  chefs-d'œuvre  autochtones.  La 
rédaction  de  cet  important  ouvrage  a  été  confiée  à 
un  historien  dont  nos  lecteuis  ont  déjà  apprécié 
l'érudition  sûre  et  agréable  :  M.  Fiérens-Gevaert, 
professeur  d'histoire  de  l'art  à  l'Université  de 
Liège,  qui  se  propose  de  passer  successivement  en 
revue  les  chefs-d'onivro  de  la  peinture,  de  l'archi- 
tecture et  de  la  sculplure  en  Belgique.  Le  premier 
volume  que  voici,  divisé  en  deux  tomes,  est  con- 
sacré aux  primitifs  flamands  :  les  miniaturistes 
du  xiv  siècle,  les  frères  van  Eyck,  Rogier  van 
den  Weyden,  Petrus  Ghristus,  le  «  Maître  de  Fié- 
malle  ■',  Thierry  Bouts  et  ses  fils;  puis,  à  l'époque 
de  la  pleine  maturité  des  écoles  de  Bruges  et  de 
Gand  :  Hugo  van  der  Goes,  Justus  de  Gand,  le 
<■  Maître  de  la  Légende  de  sainte  Lucie  »,  Simon 
Marmion,  Hans  Memling,  le  «  Maître  de  la  Lé- 
gende do  sai'ite  Ursule  »,  Gérard  David  et  son 
école.  Les  caractéristiques  des  talents  de  chacun 
de  ces  maîtres  sont  clairement  définies  et  démon- 
trées par  la  reproduction  et  le  commentaire  des 
œuvres  que  conserve  d'eux  leur  pays  et  dont  129 
sont  reproduites  eu  fidèles  photogravures  sur  des 
planches  hors  texte,  offrant  ainsi  aux  yeux  le  dé- 
veloppement de  la  peinture  dans  les  Flandres.  Une 
utile  bibliographie  complète  l'ouvrage. 

A.  M. 


lUustiiarte    Geschichte    des   Kunstgewerbes. 

2'  vul.  l'erlin,  Martin  Oldciiburg.  Un  vol.  in-S", 

VII1-89G  pages  av.  fig.  et  planches. 

Nous  avons  parlé  déjà,  il  y  a  quelques  mois, 
dans  la  Chronique,  de  cette  considérable  publica- 
tion d'une  Histoire  illustrée  des  Arts  industriels 


qui  fait  grand  honneur  à  l'imprimerie  allemande. 
Elle  est  aujourd'hui  terminée.  Go  second  volume 
nous  apporte  l'histoire  de  l'art  décoiatif  dans 
les  divers  pays  d'Europe  au  xviii'  siètle,  avec 
une  étude  étendue  du  style  baroque  et  rococo  par 
le  D'  M.  Dreger,  et  une  excellente  contribution  à 
l'étudo  du  mobilier  Louis  XVI  et  Empire  par 
M.Folnesics.Plus  d'un  quart  du  volume  est  occupé 
par  l'histoire  des  styles  au  xix'  sitcle  par  le  pro- 
fesseur Lehnert,  et  cela  reflète  bien  l'intense 
préoccupation  qui  s'est  emparée  de  la  société  alle- 
mande depuis  vingt  ans  de  contribuer  à  rénover  les 
styles  anciens,  et  à  s'intéresser  à  foules  les  tenta- 
tives de  créer  un  style  nouveau,  au  milieu  des 
tâtonnements  les  plus  incertains.  L'illustration  de 
ces  250  pages  est  très  curieuse, souvent  affligeante, 
mais  du  moins,  dans  cet  examen  comparatif,  les 
recherches  françaises  ne  font  pas  trop  mauvaise 
figure.  Un  bon  chapitre  est  consacré  par  M.  Braun 
aux  arts  de  l'Orient  musulman.  Et  le  volume  se 
termine  par  une  excellente  étude  des  arts  de  la 
Chine  et  du  .lapon,  pour  laquelle  on  ne  pouvait 
mieux  s'adresser  qu'au  D'  Otto  Kummel,  que  la 
Direction  générale  des  Musées  impériaux  avait 
chargé  d'une  longue  mission  en  Extrême-Orient,  et 
qui  a  contribué  à  enrichir  le  musée  de  Berlia 
d'une  très  belle  collection. 

L'illustration  de  co  second  volume  est  tout  à  fait 
bonne,  les  planches  en  couleurs  le  plus  souvent 
remarquables.  Je  révoque  ma  pi-emière  critique  de 
l'absence  de  bibliographie:  il  s'en  trouve  une 
suffisamment  abondante  à  la  fin  de  ce  volume  pour 
la  totalité.  Mais  persiste  cet  agaçant  impérialisme 
allemand  qui  consiste  à  faire  croire  que  les  collec- 
tions de  r.VlIcmagne  suffisent  à  l'histoire  de  l'art. 

Gaston  Migeon. 

NECBOLOSII 

Le  19  janvier  est  mort,  à  Genève,  le  peintre 
Daniel  Ihly.  Né  dans  cette  ville  en  octobre  1854 
et  formé  dans  l'atelier  de  Barthélémy  Menn,  il 
vécut  ensuite  quelques  années  à  Paris  avant  de 
revenir  dans  sa  ville  natale,  oii  il  s'adonna  à  la 
peinture  de  paysages  et  do  scènes  de  mœurs.  Plu- 
sieurs musées  suisses  possèdent  de  ses  œuvres. 
Il  avait  obtenu  des  récompenses  aux  expositions 
parisiennes. 

On  annonce  aussi  la  mort,  à  Pruntrut  (cantoa 
de  Berne),  où  il  était  né  le  22  juillet  ISB'i,  du  peintre 
Joseph-Marie  Husson,  élève  de  l'Académie  de 
Diisseldorf  et  dû  notre  compatriote  Buuguereau. 
La  salle  du  Conseil  de  ville  de  Pruntrut  est  ornée 
d'une  peinture  de  sa  main  représentant  la  décapi- 
tation, en  1740,  d'un  héros  du  pays,  Pierre  Péqui- 
gnat. 

A  Florence,  est  mort  le  peintre  Giacomo  Mar- 
tinetti,  originaire  de  Barbengo,  dans  le  Tessin,  où 
il  était  né  le  1"  septembre  1842.  Il  s'occupa  prin- 
cipalement de  la  décoration  des  églises. 

L'écrivain  et  critique  d'art  Ludwig  Hevesi, 
dont  nous  analysions  dans  notre  dernier  numéro 
un  livre  récent,  s'est  suicidé  la  semaine  dernière 
à  Vienne.  Il  était  né  à  Heves,  en  Hongrie,  en  1843. 
Écrivant  depuis  quarante  ans  dans  les  journaux 
hongrois  et  allemands,   chroniqueur  et  auteur  de 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


nouvelles,  il  s'était  IViit  remarquer  également  comme 
un  critique  d'art  aux  idées  neuves  et  larges.  Il  a 
publié  dans  ce  domaine,  entre  autres,  une  excel- 
lente Histoire  de  l'art  en  Autriche-Hongrie  an 
XIX"  ^ièrle  [cA'Aéc  à  Leipzig,  chez  E.-A.  Seemann), 
Huit  années  de  Sécession  (lS07-l'JO5),  Rudolf  von 
Alt,  etc.,  et  le  recueil  d'articles  signalé  ici  il  y  a 
huit  jours.  Il  rédigeait  chaque  mois,  dans  la  revue 
du  Musée  autrichien  d'art  industriel.  A' )<)is(  wnf! 
Kunstha>xd'j}erk,  la  chronique  de  la  vie  artistique 
à  'Vienne. 


MOOVÏMENT   LES   ARTS 


Collection  de  M.  F. 

Vente  de  tableaux  modernes  faite  à  l'hùtel 
Drouot,  salle  6,  le  7  mars,  par  il'  Henri  Baudoin 
et  M.  Georges  Petit. 

Tableaux.  —  1.  Bail  (Joseph).  Les  Chambriè- 
res :  8.300.  —  2.  Bonvin  (F.).  Les  Enfants  de 
chœur  :  1.500.  -  3.  Calame  (A  ).  Le  Torrent  dans 
la  montagne  :  1.800.  —  5.  Chaplin  (Ch.).  Indo- 
lence :  6.500.  —  6.  Constable(J.).  Laue  Scène  near 
Salisbury  :  ii.SôO.  —  7.  Corot  (J.  B.).  La  Mous- 
sière  dans  la  forêt  :  3.150.  —  8.  Courbet  (G.).  Le 
Cerf  aux  abois  :  a. -SOC. 

9.  Diaz  (X.^.  La  Mare  dans  la  forêt  :  10.000.  — 
10.  Diaz  (N.).  Dans  la  clairière  :  5.000.  —  11.  Diaz 
(N.).  La  Fée  :  4.100. 

12.  Dupré  (.Iules).  La  Mare  :  6.300.  —  13.  Dupré 
(Victor).  La  Passerelle  :  2.100.  —  l'i.  Fantin-La- 
tour.   Des  pensées  :  2.020. 

15.  Harpignies.  Saint-Privé  :  4.700.  —  16.  Ilar- 
pignii>s.  Bnrds  de  rivière  :  2.050.  —  17.  Isabey 
(Eiigèuo).  Morutiers,  à  marée  basse  :  3.000.  —  IH. 
.Jacqiio  (Gh.rl.'s).  Le  Poulailler  :  2.220.  —  19. 
Jongkind.  Canal  de  Hollande  :  1.480. 

21.  Rousseau  (Ih.).  Les  Chaumières  :  2.050.  — 
22.  Riiybet  En  garde!  :  2.500.  —  24.  Stevens.  Le 
Coup  de  vent  :  1.020.  —25.  Tassaort  ^Octave).  La 
Jeune  fille  au  lapin  :  10.500.  —  26.  Ziem  (Félix). 
Le  Mitinsur  le  Granl  Canal,  à  V'enise  :  7.200. 

Proluit  total  :  93.500  francs. 

Collection  Alfred  Forgeron 

Vente  d'objets  d'art  de  la  Chine  et  du  Japon, 
faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  0.  du  28  février  au 
3  mars,  par  M»  André  Desvouges  et  M.  E.  Leroux. 

Uronios  anciens  de  la  Chine  et  du  Japon.  — 
1.  Vase  rituel  sphérique,  à  dragon,  zones  concen- 
triques et  parallèles  gravées  de  tao-tiès  et  de 
caractères  religieux  sur  fond  do  grecques.  Vieux 
bronze  ù  patine  brune  à  traces  encore  dorées  : 
o  Kjo.  _  3.  Vase-balustre  circulaire,  mascarons  à 
masq'ies  do  chimères,  gravé  grecques,  animaux 
stylisés  et  ligurOf  :  1.000.  —  11.  l'.rùle-parfums 
octogonal.  Bri>nz(' rituel  liligrané,  ajouré  et  ciselé: 
500.—  13.  Vase  d'applique,  en  forme  de  gourde  à 
dos  aplati  :  ."lOO.  —  U.(Joupe  à  offrandes,  avec  ins- 
cription dédicaloire.  Datée  de  la  treizième  année  do 
la  période  lIongTcho  de  la  dynastie  des  Ming 
1500  .  IJronzo  noir  :  200.  —  10.  Jardinière,  à  mas- 


ques de  Tao-tiès  gravés  sur  fond  d'ornements  :  410. 
—  22.  Aiguière,  à  animal  chimérique  et  deux  mas- 
ques. Cuivre  ancien  martelé  :  950.  —  2'i.  Ours 
accroupi  :  400.  —  36.  Vase-balustre.  Anses  dra- 
gons et  palmettes  :  870. 

Statuettes.  —  lOi.  Shang-ti,  dieu  du  ciel. Bronze 
à  patine  brune  :  370. 

Bronzes  du  Thibet.  —  118.  Le  Bouddha,  assis 
sur  un  lotus  on  relief,  bronze  doré  :  400. 

131.  Maitreya,  debout  sur  un  lotus  renversé  : 
020.  —  132.  Maitreya,  debout,  les  mains  levées  à 
la  hauteur  de  la  poitrine  :  285.  —  147.  Vajrasatva, 
le  premier  des  Yidam  ou  «  Protecteurs  »,  debout, 
avec  la  Gakti  qu'il  enserre  :  310.  —  184.  Danseuse 
siamoise,  métal  doré  :  250. 

Bois  sculptés  de  la  Chine  et  du  Japon.  —  186. 
Boite  en  laque  de  Pékin,  rn  forme  de  pèche,  cise- 
lée et  ajourée  :  485.  —  194.  Jou-yi.  Sceptre 
sculpté  :  400. 

Céramique.  —  251.  Tabatière,  améihystc  pâle,  i( 
bouclion  de  cristal  ;  210.  —  253.  Tabatière  en  laque 
rouge  de  Pékin,  ciselée,  à  paysages  et  personnages 
on  haut-relief  :  200. 

Matières  précieuses.  —^58.  Trois  ha''lies  pré- 
historiques en  jade  teinté  :  2*0.  —  2'i".  Coupe 
avec  anse,  en  jade.  Ileproduclion  d'un  bion/e  ar- 
chaic]ue  ;  310. 

(.4  suivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

ÏXPOSITIONS    NOUVELLES 

Pans 

10'  Salon  des  Chemins  de  fer,  salle  des  Fêtes 
de  la  gare  de  Lyon,  jusqu'au  20  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Eugène  Thirion, 
galerie  Brunner,  15,  rue  Royale,  jusqu'au  21  mars. 

Exposition  de  peintures,  aquarellts  et  dessins 
de  M"'  Louise  Hervieu,  galerie  E.  Blot,  11,  rue 
Richepanse,  jusqu'au  23  mars. 

Exposition  d'oeuvres  do  disrers  artistes,  au 
Cercle  international  des  Arts,  95,  boulevard  Ras- 
pail,  jusqu'au  24  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Alfred  'Veillet, 
galerie  Cameniron,  43,  rue  Laffitte,  jusqu'au  25 
mars . 

Exposition  de  dessins  et  aquarelles  de  Rafi'et, 
galerie  Gh.  Ilossèle,  54,  rue  Laffitte,  jusqu'au  25 
mars. 

Exposition  de  tableaux  do  M.  Pierre  Eo.inard, 
galerie  Bernheim  jeune,  15,  rue  Richepanse,  jus- 
qu'au 26  mars. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  A.  Birck,  galerie 
AUard,  20,  rue    des  Capucines,  jusqu'au  26  mars. 

Exposition  de  peintures  et  sculp'ures  (an- 
cienne Société  nauvelle),  galerie  Georges  Petit, 
H,  rue  de  Sèze.  jusqu'au  3  avril. 

Étranger 
Anvers  :  Salon  annuel  de    l'Art  contemporain, 
avec  exposition  rétrospective  de  portraits  belges  au 
XIX*  siècle,  du  12  mars  au  18  avril. 


Le  Gérant  :   P.  Girardot 


PABII    -      IMPBIVV^II    DB    LA    PB8SSB,    16      BUB    DU    CROISSANT.    —    V.    .SlMABT      IMPBIMBUB. 


N°  12.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«) 


19  Mais. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÈMENr    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gaxctie  des  Beaux-Arts  reçoivent  gr.ituiteinciH  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


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Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  M  Etranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

Le    3Sr-unaéro    :    O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


|N  lira  plus  loin  la  lettre  intùres- 
saute  et  énergique  qui  vient  d'être 
écrite  par  un  artiste  décorateur 
au  Commissariat  de  l'E.xposition 
de  Bruxelles.  I!  a  paru  à  l'auteur  de  cette 
lettre  que,  dans  les  conditions  où  s'organise 
la  section  des  arts  décoratifs,  11  lui  était  im- 
possible d'y  participer.  La  raison  en  est 
simple  et  brève  à  énoncer  :  à  Bruxelles,  les 
arts  décoratifs  seront  séparés  de  la  section 
des  beaux-arts;  ils  n'apparaîtront  donc  même 
pas  à  côté  de  la  peinture  et  de  la  sculpture 
comme  des  «  mineurs  ->;  ils  seront  des  exilés. 
Cette  conreption  de  l'art  décoratif  n'est  pas 
nouvelle,  mais  on  aurait  pu  croire  qu'elle 
était  surannée.  Toutes  les  fois  qu'elle  a  été 
adoptée,  un  échec  s'en  est  suivi  pour  notre 
art  décoratif  national.  On  se  souvient  de  ce 
qu'a  été  en  1900  l'Exposition  des  Arts  décora- 
lifs,  si  malheureusement  distraite  alors  des 
arts  iiroprement  dits;  on  se  souvient  de  ce 
qu'elle  a  été  dans  différentes  villes  étrangères 
où  le  même  plan  avait  été  suivi.  Les  ouvra- 
ges d'art  décoratif  se  sont  trouvés  mêlés  à  une 
quantité  considérable  d'ouvrages  industriels 
qui  pourraient  avoir,  eux  aussi,  un  caractère 
lie  beauté,  mais  qui  très  souvent  n'en  possè- 
dent aucun. Qu'on  l'approuve  ou  non,  il  existe, 
àcôté  d'ouvrages  témoignant  d'un  effort  d'in- 
vention, d'une  recherche  personnelle,  d'un 
labeur  véritablement  artistique, des  objets  fa- 
briqués qui  sont  d'un  usage  comme' cial 
courant,  qui  ont  leur  emploi  et  leur  raison 
d'être,  mais  qui  ne  relèvent  point  de  l'art. 
C'est  un  fait:  à  quoi  bon  le  nier?  pourquoi 
mêler  deux  sortes  de  produits  qui  ne  sont  pas 
de  même  espèce  et  qui  n'ont  rien  à  gagner  à 
être  confondus? 


Depuis  vingt  ans  tous  lesefforts  des  artistes, 
des  historiens,  des  écrivains  ont  tendu  à 
rendre  à  l'ornementation,  aux  travaux  déco- 
ratifs leur  place  traditionnelle  dans  les  arts. 
Ils  ont  réussi;  ils  ont  restauré  cette  notion, 
présente  dans  toute  l'histoire  de  l'art  français, 
quela  décoration,  l'ameublement, l'orfèvrerie, 
la  céramique,  sont  au  même  titre  que  la 
sculpture  ou  la  peinture  les  moyens  d'expres- 
sion par  où  des  hommes  traduisent  leur  sen- 
timent de  la  beauté.  Aujourd'hui,  dans  nos 
salons  annuels,  dans  tous  nos  salons  annuels, 
anciens  ou  nouveaux,  les  arts  décoratifs  ont 
un  asile  consacré  dans  la  section  des  beaux- 
arts;  ils  en  ont  eu  un  dans  beaucoup  d'ex- 
positions à  l'étranger.  Toujours  cette  expé- 
rience a  tourné  à  leur  honneur.  Et  c'est 
après  toutes  ces  leçons  qu'on  voudrait  re- 
venir à  d'anciennes  pratiques  abandonnées 
après  mûre  réllexion!  On  comprend  que  les 
artistes  décorateurs  ne  veuillent  pas  se  prêter 
à  cette  tentative. 


NODVILLSS 


***  Le  Musée  Gondé,  à  Chantilly,  rouvrira 
ses  portes  le  dimanche  27  mars  et  sera  égale- 
ment ouvert  le  lundi  de  Pâques  puis,  régu- 
lièrement, le  jeudi,  le  samedi,  le  dimanche 
et  les  jours  de  fête,  à  l'exception  des  jours 
de  courses  à  Chantilly,  jusqu'au  dimanche 
16  octobre. 

***  Le  jury  de  l'Exposition  française  des 
Beaux-Arts  à  Bruxelles  a  constitué  ses  bureaux 
de  la  façon  suivante  : 

Peiniure.  —  Président,  M.  Léon  Bonnat; 
vice-président,  M.  Roll;  rapporteur,  M.  Henry 
Laiiauze;  secrétaires,  ;\IM.  Roger-Miles  et 
Agache. 

Sculpture.  —  Président,  M.  Injalbert;  vice- 
président,  M.Blanchard  ;  rapporteur,  M.Mou- 
rey;  secrétaire,  M.  Gabriel  Faure. 


90 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Arclnleclurn.  —  Président,  M.  H.  Daumet  ; 
vice-président,  M.  de  Baudot  ;  rapporteur, 
M.  Defrasse;  secrétaire,  JI.  Plumet. 

Gravure.  —  Président,  M.  Waltner;  vice- 
président,  M.  Laguillermie;  rapporteur,  M. 
Pascal  Forthuny;  secrétaire,  M.  Mignon. 

***  La  semaine  dernière,  à  la  Société  Na- 
tionale des  Beaux-Arts,  a  eu  lieu  le  tirage  au 
sort  des  différentes  commissions  d'examen 
appelées  à  juger  les  envois  au  Salon.  Ont  été 
élus  : 

Peinture.  —  MM.  Agaclie,  Aman-Jean,  An- 
quetin,  Jean  Béraud,  Besnard,  Barau,  Billotte, 
Berteaux,  Berton,  Carolus-Duran,  Courtois, 
Dagnan-Bouveret,  Georges  Picard,  Georges 
Griveau,  Guignard,  Le  Gout-Gérard,  Lher- 
mittc,  Luigini,  Meslé,  Jluenier,  ]\Iontenard, 
Moreau-Xélaton,  Moutte,  Rachou,  Renouard, 
Roger  Guillaume,  RoU. 

Supplémentaires  :  'SIM.  Ba&tien-Lepage, 
Boulard,  Cottet,  Delance,  Lerolle,  Rosset- 
Granger,  MH'  Ruth  Mercier,  MÎ\L  Smith, 
Veber. 

Le  bureau  du  jury  a  été  ainsi  constitué  : 
Président  :  M.  Jean  Béraud;  vice  présidents: 
MM.  Aman-Jean  et  G.  Courtois;  secrétaires  : 
MM.  Luigini  et  Guillaume  Roger. 

Sculpture.  —  MM.  Aube,  Bartholomé,  Es- 
coula,  M""^  Cazin,  MM.  Granet,  Fix-Masseau, 
Injalbert,  Lagrée,  Roche,  Pinchon  (Emile), 
liodin. 

Supplémentaires  :M""Besnard, MM.  Cornu, 
Mulot,  de  Saint-Marceaux. 

Gravure.  —  MM.  Beltrand  (Jacques),  Brac- 
quemond,  Dauphin,  Gervex,  (billot,  Legrand, 
Lepére,  Lunois,  Pannemaker,  AYaidmann, 
Waltner. 

Supplémentaires  :  JIM.  Colin  (Paul),  Pail- 
lard, Rivière. 

Arcliilccture.  —  MM.  de  Baudot,  Garas, 
Guilleminot,  Lambert,  Plumet,  Pierre  Sel- 
mcrsheim,  Tony  Selmersheim,  CoUin,  Pro- 
vensal. 

Arts  décoratifs.  —  ]\IM.  Aubert,  Bigot,  Ca- 
rabin, Carot,  Coûtez,  Brateau,  Dammouse, 
Dolahcrcho,  Galland,  Hirtz,Lhermitte,  Mail- 
loi,  Monod,  Péjac,  P.  Selmersheim,  Thesmar, 
\'ernier. 

***  Voici  la  composition  du  jury  de  pein- 
ture pour  le  Salon  do  la  Société  des  Artistes 
l'ranrais  : 

MM.  L.  Bonnat,  membre  de  l'Institut,  pré- 
siilent;  Edouard  I)etaille,  memljre  de  l'Ins- 
titut, et  Antoine  Guillemet,  vice-présidents; 
Etcheverry,  Gorguet,  Saubès,  Wencker,  se- 
crétaires ;  Adan,  J.  Bail,  Cagniart,  Comerre, 
Dochonaud,  DiilTaiid,  Guillonnet,  Ernest 
Laurent,  Loir-Luigi,  Olive,  Pelez,  Ouost,  E. 
Renard,  Rochegrosse. 

%.**  Le  musée  de  Nantes  vient  de  s'enrichir 
d'une  imiiortante  mosaïque  romaine  datant  du 
II"  ou  du  iir  siècle,  provenant  d'Oudna,  l'an- 
tique i'iina,  située  i'i  '-.'."^  kilomètres  do  Tunis, 
et  offerte  par  M.  Siliilh»,  député.  C'est  un  très 
beau  spécimen  des  mosai(|U03  rmiiaines  :  des 
lignes  entrelacées  et  des  dessins  géométriques 
y  encadrent  la  Cguration  d'un  poisson  et  d'un 
cormoran. 


***  M.  Gadrat,  chef  de  section  des  Travaux 
publics  en  Tunisie,  vient  de  présenter  à 
l'Institut  de  Carthage  un  rapport,  avec  des- 
sins et  plans,  sur  les  fouilles  récemment 
entreprises  à  El  Djem,  dans  l'amphithéâtre 
romain.  Après  plusieurs  déblaiements,  on  a 
pu  reconstituer  le  podiirm  circulaire  de 
b  m.  50  de  haut  sur  1  m.  d'épaisseur  et  mettre 
ainsi  à  jour  une  partie  notable  de  la  riche 
ornementation  qui  l'embellissait. 

Pendant  ces  fouilles,  on  a  découvert  ]>lu- 
sieurs  fragments  de  statues,  des  inscriptions 
chrétiennes  et  païennes,  des  corniches,  etc., 
écliantillons  malheureusement  bien  mutilés 
de  la  décoration  dont  s'embellissait  cet  édi- 
fice. 

***  L'éminent  directeur  de  la  (Paierie  de 
Dresde, M.  Karl  Wœrmann, vient  de  se  démet- 
tre de  ses  fonctions  pour  se  consacrer  uni- 
quement à  des  travaux  littéraires.  Il  doit 
quitter  le  1"'  avril  ce  poste  qu'il  occupait  de- 
puis vingt -huit  ans  et  où  il  montra  une 
activité  féconde  en  heureux  résultais  :  éta- 
blissement de  catalogues  vraiment  scieuti- 
tàques,  restaurations  prudentes  et  intelli- 
gentes, enrichissement  du  musée  (qui  sous 
sa  direction  s'est  accru  de  65  tableaux  anciens 
et  de  228  modcrnesl,  etc.  Il  aura  comme  suc- 
cesseur M.  Hans  Posse,  actuellement  adjoint 
à  la  conservation  du  musée  de  Berlin. 


Lettre  ouverte    à   M.  le  Commissaire  général 

du  Gouvernement  français 
à  l'Exposition  Universelle   de  Bruxellîs  1910 

«  Monsieur  le  Commissaire, 

C'est  avec  uû  grand  regret  que  je  me  vois  con- 
traint de  décliner  votre  invitation  de  participer  ;\ 
lExposilion  do  Bruxelles,  section  de  l'Art  déco- 
ratif. 

Déjà  en  1898,  secondé  par  M.  Clairin,  président 
de  la  quatrième  commission  du  Conseil  municipal 
de  Paris,  j'avais  fait  des  démarches  personnelles, 
sans  résultat  du  reste,  auprès  de  M.  E.  Picard, 
commissaire  général  de  l'Exposition  Universelle  de 
1900,  alîn  de  le  faire  revenir  sur  sa  décision  de 
distraire  les  Arts  décoratifs  de  la  section  des 
Beiiux-.Vrts,  lui  signalant  les  graves  conséquences 
qui  résulteraient  do  cette  séparation. 

Les  événements  confirmèrent  pleinement  mes 
appréhensions.  En  lOiiO.  l'Art  décoratif  subit  l'échec 
dont  nous  avons  pu  constater  les  efl'ets  depuis. 
Aujourd'hui,  les  circonstances  se  représentent  à 
peu  près  similairem-ent  pour  Bruxelles.  C'est  la 
défaite  définitive  cpù  nous  attend. 

D'autre  part,  après  do  longues  luttes,  nous  avons 
depuis  ïingt  ans  réacquis  et  occupé  noire  place 
très  honorablement  dans  les  cxiiositious  an- 
nuelles des  Beaux-Arts,  et  dans  la  même  section 
aux  Expositions  Universelles  de  Chicago,  de  Saint- 
Louis,  et  cette  anm'o  même  à  Buenos-Ayres. 

Je  refuse  donc  avec  énergie  d'abdiquer  des  théo- 
ries ]iour  le-iquelles  de  nombreuses  intrlligences 
ont  lutté  prndaut  plus  d'un  demi-sièclo,  et  qui  de- 
puis vingt  ans  sont  avec  succès  en  pia'ique,  c'est- 
à-dire  «  l'unité  de  l'Art  ». 

Enlin,  je  tien.'!  à  nie  désolidariser  di'S  artistes 
qui,  plus  préoccupés  de  mercantilisme  et  d'intérêt 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


91 


personnel,  que  d'un  principe  juste  et  du  souci  du 
maintien  de  notre  suprématie  d'art,  exposent  mal- 
gré la  situation  faite  à  l'art  décoratif  français. 

Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Commissaire,  avec 
mes  regrets,  l'expression  de  mon  profond  respect. 

C.IRAUI.N'.    » 


A  propos  de  l'Enseigne  de  Gersaint 

Le  rapprochement  que  nous  avons  fait  à  Berlin 
entre  les  dimensions  indiquées  dans  la  légende  de 
la  gravure  d'Aveline  et  celles  des  deux  tableaux  de 
l'empereur  d'Allemagne  rapprochés  avait  déjà  été 
signalé  par  M.  Ferdinand  Laban  dans  le  Jah.r- 
bueh  der  kivnirilich  Preussischen  Kvnstsamm- 
lungen.  1900,  p.  54  et  59. 

Une  faute  d'impi-ession  a  dénaturé  le  nom  du  di- 
recteur de  l'Académie  des  Beaiix-.irts  :  c'est  M. 
Karapf,  et  non  Eampf,  qu'il  faut  lire. 


Le  Vernissage  du  Salon  des  Indépendants 

Il  faut  voir  le  sigû'"'  d'un  même  état  d'esprit  dans 
les  revendications  qui  ont  dicté  la  réforme  de  l'en- 
seignement du  dessin  et  dans  le  crédit  nouveau  qui 
s'attache  aux  expositions  indépendantes.  Départ  et 
d'autre,  la  spontanéité  do  l'instinct  et  du  libre 
arbitre  se  trouve  mise  en  cause;  c'est  elle  que  l'on 
entend  sauvegai-der,  développer  et  produire.  Au 
temps  du  réalisme  et  de  Claude  Bernard, le  prestige 
de  la  méthode  expérimentale  exigeait  de  placer 
l'art  sous  la  tutelle  de  la  science,  de  seconder 
par  le  contrôle  du  fil  à  plomb  et  du  compas 
la  reproduction  exacte  des  apparences,  i"!  quoi 
l'art  semblait  se  limiter.  Cet  idéal  de  correc- 
tion qui  requiert  de  la  docilité,  de  l'application, 
beaucoup  d'acquis  et  point  de  dons,  n'a  pas  su 
satisfaire  les  générations  suivantes  ;  d'après  elles, 
l'art  est  le  témoignage  extérieur  de  la  sensibilité  ; 
loin  de  se  plier  à  la  loi  de  règles  communes,  ses 
modes  de  révélation  doivent  varier  selon  l'orga- 
nisme, selon  l'instinct  de  chaque  individu.  Ainsi 
s'est  imposée  la  conscience  des  libertés  nécessaires 
à  la  pleine  expansion  do  la  personnalité. 

Le  vingt-sixième  Salon  des  Indépendants  apporte 
une  contribution  certaine  à  l'étude  de  ce  mouvement 
émancipatcur  ;  débordant  de  jeunesse,  de  vie,  il 
fournit  sur  la  fièvre  des  talents,  sur  l'inquiétude 
des  recherches,  sur  la  variété  dos  tendances,  une 
documentation  que  l'historien  impartial  n'a  pas  le 
droit  de  négliger  et  dont  il  ne  saurait  guère 
trouver  l'équivalent.  A^oilà  l'efTet  incomparable, 
unique,  de  l'admission  globale;  il  suffit  à  défen- 
dre contre  toutes  les  attaque?  le  principe  des  ex- 
positions ouvertes;  il  dispense  de  rappeler  Us 
maîtres  illustres  à  qui  elles  ont  offert  la  tribune 
où  ils  purent  manifester.  Un  si  pi'écieux  avan- 
tage ne  s'obtient  pas  sans  retour,  sans  rançon  :  le 
visiteur  assume  la  responsabilité  inusitée  de  ne 
relever  que  de  lui-même  ;  il  constitue  son  propre  j  ury  ; 
il  accepte  de  procéder  au  tri  de  5.069  ouvrages. 
Opération  longue,  fastidieuse,  où  l'attention  doit 
toujours  être  aux  aguets  et  la  sympathie  rester 
prête  à  l'éveil,  malgré  la  fatigue  et  la  fréquence 
des  déceptions. .. 

L'insensibilité  et  l'impuissance  constituent  le 
mal  commun  ;  elles  frappent  d'autant  plus  qu'elles 


n'empnmtent  en  ce  lieu,  pour  se  dissimuler,  aucun 
des  artifices  qui  masquent  ailleurs  le  manque  do 
vocation.  Pareillement,  le  pastiche  ne  connaît  pas 
ici  de  vergogne;  les  uns  s'attardent  à  de  patientes 
copies  de  gravures  ou  bien  à  de  lamentables  agran- 
disBements  photographiques  ;  d'autres  contrefont 
avec  sérénité  Henner,  Fantin-Latour  ou  M.  Luigi 
Loir;  de  plus  modernes  demandent  le  secret  de 
leur  métier  aux  abréviations  synthétiques  des 
dessins  de  M.  Rodin  et  aux  ù-plats  de  M.  van 
Dongen...  Il  fallait  ces  constatations  et  ces  e.\em- 
ples  pour  rappeler  combien  une  réunion  libre 
d'œuvres  est  semblable  à  une  foule  humaine;  par 
bonheur,  il  n'est  pas  d'assem.blée  un  peu  nom- 
breuse d'où  l'on  ne  puisse  extraire  une  élite. 

Trois  œuvres  essentielles  par  la  qualité  du  styla 
et  l'intérêt  de  l'e.xécution  résument  ici  trois  écoles  : 
Le  Port  de  Gènes,  de  M.  Signac  ;  la  touchante  Nau- 
sicaa,  de  M.  Maurice  Denis,  et  le  Reflet,  de 
M.  Mauguin.  Autour  do  leurs  auteurs  se  rangent 
les  adeptes  du  néo-impressionnisme  (1),  les  maî- 
tres du  symbolisme  (2)  et  ceux  qui  firent  honneur 
aux  enseignements  généreux  de  Gustave  Moreau 
(3).  Il  s'agit  là  d'artistes  en  renom  mais  qui  aiment 
se  retrouver  périodiquement  à  ce  Salon  témoin  do 
leurs  débuts.  D'autres  peintres,  que  ne  rattache  le 
lien  d'aucune  esthétique  et  dont  l'originalité 
nettement  tranchée  rend  la  rencontre  toujours 
précieuse,  offrent  l'amusant  constate  de  leurs  ma- 
nières violentes,  apaisées  ou  discrètes  (i).  Avec  le 
concours  de  plusieurs  d'entre  eux  se  poursuit  la 
réaction  fatale  contre  l'impressionnisme;  elle  s'ac- 
cuse par  la  haine  de  la  nuance,  par  l'emploi  du 
ton  pur,  par  le  souci  primordial  de  la  ligne,  {du 
plan,  du  volume  ;  et  le  parti  va  jusqu'à  l'outrance 
dans  certains  tableaux  où  les  figures  semblent 
établies  à  l'aide  des  bois  équarris  d'un  jeu  de 
construction. 

On  a  reproché  aux  peintres  qui  fréquentent  ce 
Salon  de  prendre  le  texte  de  leurs  tableaux  à  portée 
du  regard  et  de  mépriser  l'invention.  Par  là  s'ex- 
plique la  profusion  d'académies,  de  natures  mortes, 
de  paysages  qui  donnent  à  certaine  travée  l'aspect 
d'une  paroi  d'atelier  tapissée  d'ébauches.  Cette  fois 
encore  prédominent  les  ouvrages  où  la  copie  de  la 
ri'alité  se  recommande  et  se  différencie  par  les 
seuls  agréments  do  la  facture.  Il  y  a  dans  cotte 
convoitise  exclusive  des  beautés  de  métier  une 
limite,  quelque  chose  d'humiliant  pour  l'esprit  et 
comme  une  menace  de  déchéance.  D'aucuns  s'en 
émeuvent  ;  ils  assurent  que  l'interprétation  n'est 
pas  tout  ;  ils  protestent  au  nom  de  la  pensée  en  exil  ; 
ils  assurent  que  les  qualités  techniiiues  connaî- 
traient un  bien  autre  lustre  si  elles  venaient  seconder 
un  dessein  préconçu.  Ce  retour  à  la  composition, 
on  le  doit  accueillir  comme  un  signe  de  favorable 
augure.  MM.  Dusouchet,  Gaboriaud,  Marinot, 
Schnerb  font  sentir  tout  un  prix.  Il  s'atteste 
encore  dans  les  grandes  toiles  de  M.  Chalmud,  de 
M.  R.  Verdilhan;  l'exécution  n'en  paraît  barbare 
que  parce  qu'il   a   manqué  aux   auteurs  le  champ 


1.  !\I.  Luce,  Angrand,  il""  Cousturicr.  ~  2.  MM- 
Vuillard,  Bonnard,  Roussel,  Sérusier.  —3.  MM. 
Marquât,  Flandrin,  Rouault,  BarwollV.  —  4.  MM. 
"Van  Dongen,  Manzana-Pissarro,  "Volet,  de  Vla- 
minck,  Lebasque,  Laprado,  Sué,  Puy,  Girieud, 
d'Espagnat,  Dufresnoy,  André  Chapuy,  Soon, 
P.-L.  Moreau,  Charles  Lacoste,  André  Barbier. 


92 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


d'application,  la  destination  murale  que  leurs  dons 
réclament.  C'est  aussi  i.  rexi:ression  décorative 
que  visent  MM.  Henri  Matisse,  Othon  Friesz, 
Li.  Valtat  et  Rousseau.  La  sincérité  de  ces  artistes 
ne  saurait  être  mise  en  doute  ;  ils  se  dirigent 
vers  un  but  nettement  aperru.  Peut-être  le  trouljle 
communément  éprouvé  en  regard  de  leurs  toiles 
vient-il  de  ce  qu'ils  se  sont  dérobés  à  l'em- 
prise gréco-latine  :,  il  ont  cherché  les  principes 
de  leur  art  en  deliors  do  l'antiquité  classique, 
dans  l'Inde,  dans  la  Perse  et  jusqu'en  E.\trème- 
Orient  ;  puisque  ces  civilisations  loinlaines  sont 
exposées  dans  nos  musées,  commen!  refuser 
le  droit  d'en  utiliser  les  suggestions  dans  la 
mesure  où  elles  viennent  spontanément  répondre 
aux  iiréférenci's  du  goût? 

Malgré  l'addition  de  quelques  traits  caractéris- 
tiques, des  not'-'S  aussi  rapides  ne  sauraient  offrir 
qu'une  physionomie  bien  vague  de  ce  .Salon.  L'em- 
pressement que  les  femmes  artistes  (1)  mettent  à  y 
participer  s'est  trouvé  naguère  expliqué  ;  des  rai- 
sons parallèles  justifient  l'apport  considérable 
venu  de  la  province  (2),  des  colonies,  de  l'étran- 
ger (3).  N'est-ce  pas  ici,  pour  l'originalité,  un  asile 
international,  un  lieu  de  défense,  un  centre  de 
combat?  Le  talent  nouveau  ou  inconnu  n'est  pas 
seul  à  s'y  révéler  (4),  chacun  lésait;  la  présence 
do  tel  sculpteur  (5),  de  tel  décorateur  (6),  de  tel 
graveur  (7),  atteste  que  la  gloire  n'est  nullement 
ittcompatible  avec  l'indépendance;  des  humoristes 
(S),  des  illustrateurs  à  la  manière  de  M.  Jean  Veber, 
de  Constantin  Guys  (9),  inlerviennont  à  souhait 
pour  détendre  l'esprit  et  le  distraire  ;  et  l'on 
s'applaudit  de  voir  des  hommes  de  lettres,  des 
poètes,  un  critique  d'élection  (10)  traduire  par  le 
verbe  plastique  l'émotion  ressentie  au  spectacle  de 
la  nature,  de  la  vie  et  des  plus  humbles  réalités. 
En  faut-il  davantage  pour  montrer  à  quel  point 
l'exception  infirme  la  règle  ?  En  Allemagne  le 
résultat  final  a  paru  de  si  grande  conséquence  que 
Munich  vient  de  décider  la  création  dune  institu- 
tion ouvertement  calquée  sur  le  modèle  des  Indé- 
pendants. Chez  nous,  l'Etat  s'est  flatté  de  leur 
assurer  des  destinées  moins  incertaines  et  moins 
nomades.  Rien  de  plus  juste.  On  s'exiîUque- 
rait  mal  que  cette  e.xposilion  de  libre  accès  ne 
trouvât  pas  place  au  Grand  Palais  comme  les 
autres  Salons  qu'elle  englobera  peut-être  un  jour, 
et  dont  elle  foi'ine  dés  aujourd'hui  le  complément 
indispensable.  L'ardeur  des  recherches  y  est  plus 
intense  que  nulle  part  ailleurs.  Or,  en  ce  qui 
concerne  l'art,  comme  dans  tous  les  ordres  de 
l'activité,  à  la  puissance  d'initiative  se  mesure  la 
vitalité  d'une  nation  et  ses  chances  de  suprématie. 

R.  M. 

1.     M'""    Marval,    Galtier-Boissière ,    Denise, 
Clnuchet-Guilleré,  Galard,  Favre-Lanoa,  Knrpelès, 

—  S.  MM.  Peccatte,  Rameau,  M"«.Iuliettc  B.irdey. 

—  û.  M'""  Warneciie,  Graf,  IJoyd,  MJL  N.  Kousnet- 
soll',  L.  llarrisson,  Marsliall,  Ilazledine,  Koort, 
Faber  du  Faur,  Gottlieb,  Munch.  —  4.  MM.  Per- 
son,  Filley,  .Jaulmes,  Lombard,  Regauliac,  de  Ker- 
vily.  —  .').  MM.  Bal'lior,  Manpie,  lîené  Quillivic. 
Hoetger,  Eldslrom.  —  (5.  MM.  Methoy,  Doltombe, 
du  Waroquier.  —  1.  M.  Gcoi'ges  ]3ruyer.  -— 
8.  MM.  Ilermann  Paul,  Jossot,  Héniard.  —  '.K 
MM.  PfetTermann- Pann,  Schulmaun,  Pascin, 
Dresa.  —10.  MM.  Henri  Ghéon,  Tristan  Kliugsor. 
Paul  .laniot. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Exposition  Eugène  Thiriox 
vGalorie  Gb.  Brunner) 
Eugène  Thirion  offre  un  exemple  typiq  le  des 
méfaits,  sinon  de  l'enseignement  do  l'Ecole,  où  il 
entra  en  18.'i7  du  moins  de  ces  préjugés  scolaires 
qui  gâtèrent  plus  d'un  de  ses  contemporains.  Ce 
peintre,  ainsi  que  le  montrent  quelques  études  de 
paysages  et  quelques  portraits  de  famille,  était 
doué  d'une  vision  sans  passion,  sans  doule,  mais 
assez  fine  et  surtout  soucieuse  de  solidité  dans  le 
dessin  des  figures.  Et  pourtant  il  peignit  comme 
les  autres  des  tableaux  pour  le  Salon,  des  allégo- 
ries, des  tableaux  d'histoire  sans  inspiration  spon- 
tanée, des  portraits  refroidis  par  une  mise  à  l'efî'et 
conventionnelle.  Il  y  a  là  toute  une  triste  époque. 

Exposition*  Chables  Guérin 
(Galerie  Druet) 
Des  élégantes  en  crinolines  se  promenant  au 
bras  de  dandys  haut  coilTés,  en  des  parcs  à  la 
française  :  cette  donnée  valut  à  M.  Guérin  de  lé- 
gitimes succès.  Il  y  montra  une  couleur  bien  har- 
monisée en  sa  crudité  raffinée.  Mais  c'est  une 
preuve  de  vitalité,  de  ne  s'être  pas  contenté  de  ces 
improvisations  et  de  chercher  en  des  études  réso- 
lument analytiques  ds  nouvelles  forces.  Ou  aime 
à  trouver  chez  M.  Gu'rin  un  amour  do  la  vrai- 
semblance qui  craint  mons  la  lourdeur  que  le 
superficiel,  une  sobriété  de  moyens  qui  lui  permet 
de  garder  toujours  une  couleur  franche,  une  sûreté 
de  métier  qui  se  réunissent  pour  faire  de  lui  un 
des  meilleurs  représentants  de  la  jeune  peinture. 

E.îPOSiTiox  BoNN.\r,u 
(Galerie  Bernheim) 
Avec  quel  plaisir  je  revois  en  souvenir  les  ré- 
cents tableaux  de  M.Bonnard!  Ses  œuvres  d'au- 
trefois étaient-elles  moins  bien  n'alisées?  faut-il 
pour  goûter  cet  art  —  ^ain  et  viril  sans  doute, 
mais  raffiné  —  une  sorte  d'accoutumance?  Jamais 
je  n'en  ai  si  bien  compris  la  grâce,  et  cette  pointe 
d'ironie  qui  jamais  ne  compromet  l'émotion,  et  la 
puissance  caractéristique  de  ce  dessin  ne  m'était  pas 
encore  apparue  si  complète.  Je  no  goûtais  que  des 
fragments,  et  maintenant  —  sans  doute  les  acqui- 
sitions de  l'artisle  y  sont-elles  jiour  quelque  chose 
—  j'aime  l'ensemLl-;  si  nuancé  de  cette  Salle  à 
manijer  familiale,  éclairée  par  la  lampe  bourgeoise, 
de  co  Jardin  où  le  cône  chevelu  du  sapin  me  semble 
une  merveille,  et  le  mouvement  de  ces  nus,  et  je 
reconnais  en  M.  Bonnard  un  vrai  compatriote  de 
Ronsard. 

Exposition'  Louise  Herviku 

(Galerie  Blot) 
L'ironie  de  M""  Hervieu  est  beaucoup  moins 
niavicéo  que  celle  de  M.  Bonnard.  Elle  est  aussi 
plus  prés  d'être  douloureuse,  amère.  M"'  Hervieu 
semble  dessiner  sous  le  coup  d'une  impression 
vive;  mais  il  est  difficile  de  distinguer  jusqu'à 
quel  point  son  travail  représente  fidèlement  sa 
vision,  bun  qu'il  suit  heureusement  affirmé  cn.cer- 
taiucs  ijarlies.  Elle  évoque  ainsi  des  types  de  vieilles 
femmes,  de  forains,  et  aussi  des  figures  d'enfants  et 
même  dos  scènes  mystiijucs.  On  souhaite  qu'elle 
s'explique  plus  complètement;  ce  qu'elle  a  à  dire 
en  vaut  sans  doute  la  peine. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


93 


Expositions  diverses 

Les  chercheurs  d'exotisme  verront  à  la  galerie 
AUard  des  aquarelles  rapportées  d'Algérie  par  M. 
Birck,  scènes  des  rues  et  des  bords  des  Oueds. 
A  Ihôtel  de  la  Dépêche  Coloniale,  les  peintures  de 
M""  Gh.  Depinoé  les  transporteront  —  pour  peu 
qu'ils  suppléent  par  l'imagination  aux  effets  par  trop 
absents  de  la  lumière  —  on  Indo-Chine.  La  baie 
d'Along  avec  ses  énormes  rochers  submergés  sem- 
ble un  bien  beau  décor. 

Les  souvenirs  du  passé  sont  évoqués,  grâce  aux 
croquis,  exposés  chez  M.  Ilesséle,  de  ce  notateur 
extraordinairement  complet  que  fut  Haffet.  Voici 
Rome,  l'Espagne,  la  Grimée.  Des  combats,  des  scè- 
nes de  la  vie  des  camps.  Restera-t-il  rien  de  com- 
parable des  campagnes  récentes?  Rien  que  quel- 
ques photographies. 

Enfin,  M.  Veillet  débute  chez  M.  Camentron  et 
nous  montre  quelques  paysages,  parfois  un  peu 
vides  mais  lumineux.  Au  Petit  Musée  Beaudoin, 
parmi  des  œuvres  féminines  sans  caractère  défi- 
nissable, on  remarque  de  jolies  sculptures  de 
M"-  Blanche  I,aurent  et  de  M""  Jozon. 

J.-F.    SCHNERE. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance   du  -ï  mai's 

L'Académie  décide  qu'il  y  a.  lieu  d'accepter  un 
tableau,  Rccerie,  de  M.  Sieffort,  ancien  prix  de 
Rome,  qui  sera  placé  a,u  musée  Decaen. 

Séance  du  12  mars 

Concours  de  Rome.  —  Ont  été  admis  comme 
logistes  au  concours  définitif  pour  le  grand-prix 
de  Rome  en  architecture  :  1.  Castel,  élève  do 
M.  Louis  Bernier;  3.  Dubecq,  élève  de  M.  Laloux; 
3.  Janin,  élève  de  M.  Laloux;  4.  Debal-Ponsan, 
élève  de  JI.  Laloux;  5.  iSladeline,  élève  de  M.  De- 
glane;  6.  Expert,  élève  de  M.  Redon;  7.  René 
Barré,  élève  de  MM.  Daumet  et  Jaussely  ;  8.  Mau- 
rice Durand,  élève  de  M.  Deglaue;  9.  Dumail. 
élève  de  M.  Louis  Bernier  ;  10.  Boille,  élève  de 
M.  Laloux. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance   clH  1 1   mars 

Le  Mausolée  d'IIalicarnnsse-  —  M.  Dieulafoy 
achève  la  lecture  de  son  mémoire  relatif  à  l'emploi 
du  nombre  sept  dans  le  plan  suivi  pour  construire 
le  mausolée  d'Halicarnasse,  monument  élevé  par 
Artémise,  rein^  de  Carie,  au  milieu  du  quatrième 
siècle  avant  notre  ère.  Les  expression  s  numériques, 
données  par  Pline  pour  les  dimensions  de  cet 
édifice,  appartiennent  au  système  chaldéo  égyptien 
adopté,  avec  quelques  changements,  par  les  Perses 
et  les  Grecs.  M.  Dieulafoy  détermine  les  dimen- 
sions exactes  de  la  base  rectangulaire  du  monu- 
ment, en  suppléant  aux  cotes  qui  manquent  par 
des  constatations  graphiques  et  des  mesures 
arithmétiques. 

Cette  détermination,  établie  après  beaucoup 
d'autres,  prouve  évidemment  l'emploi  par  les  cons- 


tructeurs antiques  de  lois  rythmiques  rigoureuses. 
Il  suffit  de  rappeler  les  travaux  déjà  anciens  et  si 
estimables  de  M.  Aurès,  qui  a  analysé  la  colonne 
Trajano.  la  Maison  Carrée,  le  grand  temple  de 
P.-eslum,et  la  métrologie  gauloise,  identique  à  celle 
de  Ninivc. 

Le  mausolée  d'Halicarnasse  était  tracé  sur  des 
combinaisons  de  triangles  équilatéraux,  dont  les 
grandeurs  s'échelonnent  en  diminuant  depuis  la 
base  jusqu'au  sommet.  On  y  observe,  notamment, 
entre  les  hauteurs  et  les  largeurs,  un  rapport  exact 
de  0  à  7  qui  se  retrouve  dans  le  Trophée  de  la 
Torbie,  de  sorte  que  M.  Dieulafoy  considère  ce 
dernier  monument,  élevé  du  temps  d'Auguste, 
comme  la  copie  architecturale  du  mausolée  d'Hali- 
carnasse. 

Subventions.  —  Dans  sa  précédente  séance, 
l'Académie  avait  attribué,  svir  les  revenus  de  la 
fondation  Piot  : 

1°  A  la  direction  des  Antiquités  et  des  Arts  de 
Tunisie,  une  somme  de  5.000  fr.  pour  continuer 
les  fouilles  sous-marines  que  M.  Alfred  Merlin, 
directeur  du  service,  a  fait  entreprendre  à  Mahdia 
(Tunisie:  ; 

2°  A  M.  le  docteur  Carton,  une  somme  de  1.000  fr. 
pour  la  continuation  de  ses  fouilles  à  Bulla-Regia 
(Tunisie)  ; 

3°  A  M.  Louis  Châtelain,  membre  do  l'École  de 
Rome,  une  somme  de  1.000  fr.  pour  continuer  ses 
recherches  à  Mactar  (Tunisie). 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  i  mars 

M.  de  Mély  communique  une  signature  décou- 
verte par  lui  dans  le  manuscrit  français  9198  de 
la  Bibliothèque  Nationale. 

M.  Lefèvre  signale  la  légende  de  la  Sibylle  ti- 
burtine  dans  une  tapisserie  appartenant  au  musée 
de  Clunv. 


Séance  du  9  mars 

M.  Boirot  présente  une  bague  de  l'époque  de  la 
Renaissance,  trouvée  à  Saint-Servan. 

M.  Durand-Gréville  propose  d'attribuer  à  Thierry 
Bouts  une  Vierge  et  un  Christ  en  buste  de  la  Na- 
tional Gallery,  classés  parmi  les  peintures  de 
l'école  flamande;  de  même,  à  Thierry  Bouts  ou  à 
un  élève  de  son  atelier  travaillant  sous  sa  surveil- 
lance, quatre  dessins  du  British  Muséum. 

M.  le  comte  Durrieu  présente  un  petit  livre 
d'Heures,  transcrit  à  Milau,  en  lA2o,  par  maitre 
o  Johannes  de  Porzellis  »  ;  dès  138:2,  existait  à 
Milan  un  "  Albertus  Porzellus  »,  calligraphe  très 
renommé,  qui  enseignait  son  art  dans  une  écolo 
ouverte  aux  enfants  et  aux  jeunes  gens.  Il  est  pro- 
bable que  ces  deux  artistes  milanais  appartiennent 
à  la  même  famille. 


BEVDE  DES  REVUES 

V  Notes  d  art  et  d'archéologie  (1909,  janvier). 
—  Notices  de  M.  Louis  do  Lutece  sur  le  peintre 
Maurice  Denis,  avec  une  intéressante  et  utile  no- 


94 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


menclature  chronologique  de  ses  œuvres;  —  de 
L.  Auge  de  Lassas  sur  le  peintre  Jacques  Wagrez. 

(Février).  —  Articles  de  M.  Louis  de  Lulèce  sur 
les  peintres  P. -Gaston Rigaud  (3  reprod.  d'œuvres) 
et  Sérusier. 

(Mars).  —  Xotes  lituroico-archéologitiues  sur 
la  Garde  de  la  sainte  Réserve  eucharistique,  par 
M.  Leclievalier-Pidoux  (article  terminé  dans  les 
livraisons  de  septembre,  octobre  et  novembre). 

(Avril).  —  Les  Portraits  de  Jeanne  d'Arc,  par 
M.  A.  M.  (3  lig.  et  1  planche). 

(Mai).  —  L'Art  religieux  du  Moyen  âge  en 
France  (à  propos  des  livres  de  M.  Mâle),  par 
M.  Paul  Lacoste. 

(Juin  à  octobi-e).  —  Notice  de  M.  Henry  Gochin 
sur  le  peintre  dominicain  le  P.  Besson,  dont  M.  A. 
Pératé  a  parlé  récemment  aux  lecteurs  do  la  Ga- 
zette (2  planches). 

(Novembre).  —  Les  Débuts  de  la  Renaissance 
(i  H-)- 

(Décembre).  —  Quelques  notes  d'histoire  et  d'es- 
thétique sur  l'image  de  piété,  par  M.  Maurice 
Denis  ;  —  notice  sur  le  compositeur  Charles 
Bordes,  récemment  décédé,  par  M""  E.  G.,  —  et 
étude  sur  la  représentation  de  la  Madone  à  travers 
les  âges  (3  fig.  et  1  planche). 


0  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (mars).  — 
E.xcellenle  étude  de  M.  Abel  Fabre  sur  le  gotliique 
du  Midi  :  ses  caractères  particuliers,  ses  princi- 
pales créations  (avec  7  fig.  d'après  les  cathédrales 
Sainte-Cécile  d'Albi,  Saint-Nazaire  de  Béziers, 
Saint-Just  de  Narboune,  Notre-Dame  de  Rodez). 


V  Images  du  Musée  Alsacien  (1903,  n"  3).  — 
Bas  de  paysanne  tricotés  à  la.  inain  (Basse-Alsace); 

—  La  Famille  Rauscli-  U'iedemann,  de  Strasbourg 
(aquarelle,  vîrs  1790,  ropr.  en  couleurs);  —  Objets 
de  culte  israétites  :  guide-main;  —  Cuisine  à 
l'fulgriesheim. 

(N°  4).  —  Chambra  de  paysan  à  Vfulgriesheim; 

—  Hangar  à  Iloerdl;  —  Cour  de  ferme  à  P/al- 
griesheim;  —  Tabliers  et  bonnets  de  coton  brodés. 

(X°  5).  —  La  Famille  Zog-Ferrazino,  de  Stras- 
bourg (peinture  à  l'huile,  1795,  reprod.  on  cou- 
leurs) ;  —  Chambre  de  paysan  à  Pfulgriesheim: 

—  Vieux  puits  à  Kirwiller;  —  Objet  de  culte 
Israélite  :  «  bouclier  de  David  »  (planche  en  cou- 
leurs). 

(N°  6).  —  Engwiller;  —  Jeune  fille  de  Schteithal 
(planche  en  couleurs);  —  Cour  de  ferme  à  Pful- 
ijriesheim  ;  — -  Objets  de  culte  israétites  :  lampes 
de chunoukah. 

(1910,  n"  1).  —  Procession  à  Meistratzheim;  — 
Costtimc  de  bourgeoise  de  l'époque  Louis  Wi  ;  — 
Cour  de  la  maison  Sattler  à  Hiqucirihr  ;  —  Lam- 
pes de  chanoukali. 


BIBLIOGRAPHIE 

Kdouard  Ciiavannes.  —  Mission  archéologique 
daus  la  Chine  septentrionale.  Paris,  Leroux, 
1909.  2  albums  in-i»  de  388  planches  en  photo- 
typie. 

Voici  apparaître  un  dos  premiers  grands  travaux 
d  approche  qui  nous  permettront  de  voir  un  peu 
claii-  daus  l'archéologie  chinoise. 


Après  son  beau  travail  sur  la  sculpture  en  Chine 
au  temps  des  deux  dynasties  Ilan,  M.  E.  Cha- 
vannes  nous  donne  les  résultats  de  sa  seconde  mis- 
sion en  Chine  au  cours  de  1908.  L'abondance  des 
matériaux,  leur  intérêt,  leur  beauté  même,  font  des 
deux  albums  de  planches  un  répertoire  de  monu- 
ments infiniment  précieux,  pour  l'histoire  de  la 
sculpture  en  Chine  sous  les  dynasties  "SVeî  et  Tang, 
du  y  au  viit"  siècle  de  l'ère.  Nous  attendons  im- 
patiemment le  volume  de  texte  qui  dans  un  an 
nous  expliquera  ces  monuments. 

G.    MlGEOX- 


Stephen  Busiiell.    —  L'Art  Chinois,  traduit  de 

l'anglais  et  annoté  par  H.  ij'Ai;denni:  de  Tiz.\c. 

Paris,  H.  Laurens,  1910.  Un  vol.   in  8%  358  p., 

av.  240  grav. 

'L'Art  Chinois,  de  Stephen  Bushell,  paru  jadis 
en  deux  volumes  dans  la  série  des  Uamlbooks  que 
le  «  Board  of  Education  »  de  Londx-es  consacra 
aux  collections  du  musée  de  South  Kensington, 
n'a  pas  encore  été  remplacé  par  un  ouvrage  de 
critique  vraiment  scientilique,  où  toutes  les  ques- 
tions archéologiques  de  cet  art  complexe  se  trou- 
vent, je  ne  dis  pas  approfondies,  mais  même  ef- 
fleurées. D'ailleurs,  c'est  à  iieine  d'hier  que  ces 
questions  se  trouvent  posées.  C'est  assez  dire  que 
certains  chapitres  de  l'ouvrage  de  Bushell  sont  de- 
meurés creux. 

Gomme  c'est  l'ouvrage  général  sur  l'art  chinois 
qui  est  encore  le  plus  utile  à  consulter,  M.  d'Ar- 
denne  de  ïizac,  le  très  actif  conservateur  du 
Musée  Cernuschi,  a  bien  fait  de  le  traduire  —  et 
j'admire  le  soin  scrupuleux  et  la  conscience  avec 
lesquels  il  s'est  mis  au  courant  des  plus  récents 
travaux  particuliers  que  Bushell  n'avait  pu  con- 
naître, ou  avait  mal  interrogés.  Les  notes  abon- 
dantes au  bas  des  pages,  toujours  précises  et  net- 
tes, ont  singulièrement  augmenté  l'intérêt  du  livre 
de  Bushell. 

L'illustration  est  demeurée  ce  qu'elle  était,  très 
insuflisante,  Busuell  n'ayant  visé  en  général  que 
les  objets  du  musée  de  Kensington,  et  l'on  sait 
que  ce  n'est  guère  là  qu'on  peut  le  mieiix  juger  de 
la  grandeur,  de  la  beauté  et  de  l'intérêt  de  l'art 
chinois  en  cotileurs. 

G.    MiGEON. 


Die  deutsche  Keramik  in  der  Saiumlung  Fig- 
dor,  von  Alfred  ^\'AL.:I1EK  von  Moi.tiieim. 
Wion,  Artaria.  In-i",  108  p.  av.  145  lig.  et  2 
plauclies. 

Comme  elle  avait  déjà  fait  pour  les  meubles  an- 
ciens de  la  riche  collection  Figdor,  de  ■^'ienne,  la 
direction  de  la  revue  autricliienue  Kunsl  und 
Kunsthandicerk  vient  d'éditer  en  un  luxueux  ti- 
rage à  partl'imj.ortante  étude  que  M.  A.  'W'alclier 
von  Moltheim  consacrait  naguère,  dans  ses  colon- 
nus,  à  une  autre  jjartie,  non  moins  remarquable, 
de  cette  collection  :  la  céramique  allemande. 

C'est  une  des  jilus  belles  suites  qui  existent, 
moins  pour  la  quantité  des  œuvres  que  pour  l'in- 
térêt exceptioaucl  qu'offrent  aux  historiens  de  la 
céramique  du  Moyen  Age  et  do  la  Renaissance 
des  ])iéces  très  rares  de  forme  ou  de  coloration, 
aiii>artonant  non  seulement  à  des  groupes  célèbres 
comme  les  gros  de  Siegburg  ou  Raeren,  mais  en- 
core à  des  séries  plus  spéciales,  produits  de  fa- 
In'iques  locales,  tels    que  les   cruches  ou  les  car- 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


95 


reaux  de  poêles  en  faïence  vernissée  de  la  l'égion 
de  la  Traim  ou  de  Salzbourg,  dont  sans  doiite  au- 
cune collectionne  renferme  autant  et  de  si  curieux 
spécimens.  A  cela  s'ajoute  une  réunion  non  moins 
intéressantes  de  pièces  sorties  des  fours  de  l'Alle- 
magne du  Sud,  de  l'Alsace  ou  de  la  Suisse.  Le 
connaisseur  éminent  en  cette  matière  qu'est  M.  Al- 
fred Walclier  von  Moltheim  a  bien  mis  en  relief  la 
valeur  de  ces  diverses  productions,  dont  près  de 
150  sont  excellemment  reproduites  dans  son  texte 
ou  hors  texte. 

A.  M. 

NECBOLOGIS 


Cette  semaine  est  mort  à  Paris,  à  l'Age  de  quatre, 
vingt-six  ans,  le  peintre  Louis-Marie  Lemaire. 
Paysagiste  et  peintre  de  tlours,  il  était  élève  de 
Dupré  et  Boulard,  et  exposait  tous  les  ans  au 
Salon  des  Artistes  Français,  où  il  avait  obtenu  une 
mention  lionorable  en  1883,  nue  médaille  do  troi- 
sième classe  en  1884,  une  médaille  de  2"  classe  eu 
1899,  plus  une  mention  honorable  à  l'Exposition 
Universelle  de  1889. 

Une  dépîcke  de  Leipzig  annonce  la  mort  du 
doyen  des  musiciens  allemands,  le  professeur 
Cari  Reinecke,  qui  avait  atteint  l'âge  de  quatres 
vingt-six  ans.  Reinecke,  après  avoir  professé  ou 
dirigé  des  orchestres  dans  plusieurs  villes  impor- 
tantes d'Allemagne,  s'était  fixé  à  Leipzig  depuis 
1860.  Il  a  été  pendant  quarante  ans  directeur  des 
célèbres  concerts  du  Gcwandhaus,  professeur  et 
directeur  des  choeurs  du  Conservatoire.  Il  s'était 
fait  un  granil  renom  en  Allemagne  comme  pianiste 
classique,  x'eprésentant  d'une  tradition  pour  l'exé- 
cution des  ceuvres  de  Mozart  principalement.  Rei- 
necke a  composé  quantité  d'œuvres  dans  tous  lea 
genres  :  symphonies,  ouvertures,  pièces  de  piano, 
lieder,  oratorios,  opéras.  Il  était  un  des  dernier- 
représentants  de  l'art  classico-romantique  dont  les 
grandes  figures  furent  Mendelssohn  et  Schumann. 
et  qui  est  connu  généralement  sous  le  nom  d'écolo 
de  Leipzig. 


MOUVEMENT   LES   ARTS 


Succession  de  M»*  la  comtesse  de  *** 

'Vente  d'objets  d'art  et  d'ameublement  prove- 
nant du  château  de  Boucard,  faite  à  l'hôtel  Drouot, 
salles  5  et  6,  le  11  mars,  par  M«  Henri  Baudoin 
et  MM.  Mannheim. 

llrouzes,  objets  variés.  —  11.  Deux  landiers  en 
dinanderie  du  xvii"  siècle,  femme  et  homme  nus 
et  portés  par  une  gaine  :  14.800. 

Sièges  et  meubles.  —  26.  Six  fauteuils  bois 
sculpté,  à  entrelacs,  couverts  de  tapisseries  à  pa- 
vots sur  fond  clair.  Ép.  L.  XIV:2il.200.  — 28.  Deux 
canapés,  trois  fauteuils  et  deux  tabourets  bois 
sculpté  et  doré  du  temps  de  L.  XI'V  :  7.500.  — 
27.  Cinq  fauteuils  bois  sculpté,  à  coquilles  et  ve- 
lours jaune  d'Utrecht.  Ép.  L.  XI'V  ;  29.  ijuatre 
canapés  bois  sculpté  à  coquilles  et  velours  jaune 
d'Utrecht.  Ép.  L.  XIV;  30.  Autre  plus  petit.  Même 
époque;  31.  Quatre  chaises-longues  bois  sculpté 
à  coquilles,  couvertes  de  velours  jaune  d'Utrecht, 


Ép.  L.  XIV,  et  32.  Cinq  fauteuils  bois  sculpté,  à 
feuillages  et  coquilles,  couverts  en  velours  jaune 
d'Utrecht.  Ép.  L.  XIV  :  64.000.  —  33.  Canapé  bois 
sculpté.  Ép.  L.  XIV  :  3.400.  —  34.  Canapé  et 
sept  fauteuils  bois  sculpté,  couverts  en  velours 
d'Utrecht.  Ép.  L.  XIV  :  20.000.  —  44.  Six  fau- 
teuils bois  sculpté  à  rocailles,  couverts  en  tajùs- 
serios  à  pavots.  Ep.  Itégance  ;  23.600.  —  46  à  49. 
Fauteuil  en  bois  sculpté  du  temps  de  Louis  XIV, 
coquilles  :  1.260.  —  50.  Fauteuil  bois  sculpté  et 
doré,  du  temps  de  Louis  XV,  à  feuilles  et  rocail- 
les :  1.650. 

Tapisseries,  étoffes. —  53. Tapisserie  frani;aisedu 
xvr  siècle,  à  quatre  médaillons  à  sujets  symboli- 
ques sur  fond  jaune  chargé  d'oiseaux,  de  branches 
fleuries  et  de  rubans  :  9.700.  —  54-55.  Deux  tapis- 
series flamandes  du  xvi"  siècle,  à  fleurs  et  feuilles 
sur  fond  bleu  :  16.100.  —  5G  à  63.  Sept  tapisseries 
lUimaudes  du  xvii°  siècle,  à  sujets  bibliques  ;  bor- 
dures à  fleurs,  fruits,  Amour.s,  figures  allégoriques 
et  cartouches  :  14.150.  —  68-71.  Quatre  tapisseries- 
verdure,  animaux  ;  bordures  marron  à  fleurs  et 
cartouches,  xviip  siècle  ;  8.050. 

Produit  total  :  226.475  francs. 


Tapisseries  des  XVII'  et  XVIII'  siècles 

Vente  faite  à  l'Holel  Drouot,  salles  9  et  10,  le 
10  mars,  par  M"  Origet,  MM.  Duohesne,  Duplan 
et  Blée. 

1.  Suite  de  six  tapisseries  de  Bruges,  faisant 
partie  do  la  série  des  Arts  et  des  Sciences,  exécu- 
tée d'après  des  cartons  de  l'atelier  de  Paibens. 
XVII'  siècle  :  40.000.  —  2.  Série  de  quatre  panneaux 
en  ancienne  tapisserie  des  Flandres.  Compositions 
à  sujets  de  chasse  :  7.150.  —  4.  Panneau  en  an- 
cienne tapisserie  des  Flaudres  ;  verdure  avec  fond 
de  paysage  et  vue  de  ville.  Paysaus  attablés;  sujet 
d'après  Téniers  :  5.200.  —  8.  Panneau  en  ancienne 
tapisserie-verdure  des  Flandres.  Le  Retour  de  la 
moisson  :  3.100. — 10.  Panneau  en  ancienne  tapis- 
serie des  Flandres.  Combat  sur  un  pont  ;  épisode 
do  la  guerre  des  Cimbres  :  5.000. 

Produit  total  ;  75. SCO  francs. 


Estampes  modernes 

Vente  faite  à  l'Hôtel  Drouot,  salle  7,  le  10  mars, 
par  M°  André  Desvouges  et  M.  Loys  Delteil. 

67.  Delacroix.  Combat  du  Giaour  et  du  Pacha, 
1"  état  :  ^00.  —  12).  Haden  (F.  Seymour).  Mytton 
Hall  sur  japon  :  300.  —  123.  Haden  (F.  Seymour). 
A  Sunset  in  Ireland.  Épreuve  sur  japou  :  680. 

Lopère  (Aug.i.  158.  Bords  de  l'AmsIel,  1"  état, 
sur  japon  :  100.—  160.  Frontispice  de  »  Rouen  illus- 
tré •'  sur  japon  :  100.  —  167.  Frontispice  pour 
!■  Paris.  l'Exposition  de  1889  »  sur  japon  :  155.  — 
108.  La  Foule  aux  Pontons.  Sur  japon  pelure:  720. 

Manet  (Ed.).  180.  Lola  de  Valence  :  500.  —  181. 
Le  Guitariste  :  285.  —  182.  L'Enfant  à  l'épée, 
2"  état  :  145. 

Millet  (.J.-F.).  193.  La  Baratteuse,  2°  état,  avant 
l'adresse  de  Delàtre,  sur  chine  :  275.  —  195.  Le 
Départ  pour  le  travail,  2"  état,  avant  les  adresses  : 
1.000.  — lOo.  La  Fileuse  auvergnate,  1"  état  :  222. 

Rousseau  (Th.).  241.  Chênes  de  roche,  1"  état, 
sur  papier  ancien  :  260.  —  242.  Le  Cerisier  de  la 
Plante  à  Biau  :  150.  —  243.  La  Plaine  do  la  Plante 
à  Biau  :  126. 


96 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Whistlor.  256.  La  Forge  :  125.  —  257.  Femme 
au  boa,  assise  sur  un  canapé.  Lithographie  : 
160  francs. 

Produ-t  total  :  12.0,91  francs. 


Collection  Alfred  Forgeron 
(Suite  et  m)  (1) 

Pierres.  —  288.  Bouddha  indo-chinois,  orne- 
ments et  bracelets  gravés  et  dorés.  Pierre  :  310.  — 
301.  BoDzesse  riant;  pierre  de  lard  polychromée 
du  Japon  :  230.  —  307.  Coupe  circulaire,  basse, 
noire  jaspée;  pierre  de  lard  :  250. 

Ivoires.  —  314.  Tasse  et  présentoir,  sculptés  à 
branchages,  fruits  et  fleurs;  ivoire  polychrome: 
235.  —  3i2.  Coupe  ovale,  à  anse,  gravure  de  grec- 
que, de  dragons  chimériques  :  265.  —  817.  Coupe 
allongée,  sculptée  do  dragons  :  280.  —  350.  Coupe 
haute,  sculptée  d'oiseaux  de  proie  sur  vieil  arbre  : 
370.  — 358.  Coupe  haute  et  sculptée  en  haut-relief 
de  rochers  surplombant  un  paysage  nautique  :  300. 

—  361.  Corne.  Balaau  sculpté  d'ornements  et  de 
personnages  :  220. 

Costumes  et  armures.  —  362.  Habit  de  guerre 
d'un  prince  impérial  chinois  de  l'époque  des  Ming, 
en  soie  noire  :  330.  —  363.  .Selle  japonaise  de  pa- 
rade, en  bois  laqué  d'or,  à  fond  aventuriné,  et 
sculptée,  en  relief,  de  pivoines  épanouies,  avec 
feuilles  et  branchages,  et  363  bis.  Deux  étriers 
même  décoration.  Bois  laqué  :  555.  —  364.  Cui- 
rasse en  fer,  gravé,  basques  à  lames  de  fer  mobi- 
les :  260.  —  366.  Cuirasse  avec  basques,  tn  fer 
repoussé,  à  rehauts  d'or  et  d'argent,  xvm"  siècle: 
500 fr.  —  3b7.  Casque  fer,  gravé  de  dragons:  130. 

—  368.  Casque  bombé,  en  fer  gravé  :  100. 
Tentures.  —   Tenture    formant    double   rideau^ 

travail  dit:  «  point  des  Gobelins  ",  composée  de 
deux  panneaux.  Cliinoisos  en  riches  costumes  : 
l.OÔO  fr.  —  469.  Portière  au  «  point  dit  des  Gobe- 
lins  ".  Chinoise  debout,  avec  les  attributs  du  dieu 
de  la  longévité  :  300. 

Lanternes,  etc.  —  486.  Lanterne  de  temple,  oc- 
togone, en  bois  sculpté,  ajouré,  décor  rouge  et  or, 
à  huit  faces,  fleurs  et  chimères  :  1.220.  —  489. 
Écran  vertical  chinois,  sur  pied  à  coulisse.  Pan- 
neau de  bois  à  incrustations  polychromes  de  pier- 
res, de  nacre,  d'ivoire.  Lao-tseu,  attirant  un  cerf  : 
355.  —  491.  Châsse,  renfermant  une  chapelle,  do- 
rée, sculptée,  ajourée,  avec  ornements  en  bronze 
gravés  et  dorés  :  1.400. 

.Meubles.  —  496.  Fauteuil  de  prêtre,  bois  laqué 
rouge  et  or,  sculpté  et  ajouré  :  410. 

Peintures.  —  503.  Peinture  japonaise  sur  soie. 
Paysige  neigeux  :  430. 

Estampes.  —  541.  Ycisho  (xviii'  siècle).  Un  sa- 
lon au  Yoshiwara  :  200. 

Divers.  —  580.  Deux  stèles  funéraires,  en  terre 
émaiUée.  Forme  de  Iiaut  portique,  inscriptions 
funéraires,  et  do  forme  quadrangulaire.  Egypte: 
l.OUO  francs. 

Produit  total  :  53.620  francs. 

{l)V .Chroiiiiilie  des  Arts  du  12 mars  1910. 


CONCOURI    ET    BXPOIITIONI 

EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  la  Société  «  Le  Pastel  »,  maison 
Susse,  13,  boulevard  de  la  Madeleine,  jusqu'au  20 
mars. 

Exposition  do  tableaux  et  eaux-fortes  de  M.  J.-J. 
Gabriel,  galerie  des  Artistes  modernes, 19,  rue  de 
Caumartin,  jusqu'au  26  mars. 

Exposition  de  tableaux  et  pastels  do  feu  S.  Ten 
Cate,  galerie  des  Artistes  modernes,  19,  rue  de 
Caumartin,  jusqu'au  26  mars. 

Exposition  do  tableaux  sur  1  inondation  de 
Paris  et  de  ses  environs,  galerie  Bruuner, 
11,  rue  Royale,  jusqu'au  28  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Sunyer,  galerie 
Barbazanges,  107,  rue  du  Faubourg  Saint-Honoré, 
jusqu'au  29  mars. 

Exposition  de  tableaux  a  tempera  et  d'aquarelles 
de  M.  Joseph  E.  Soutball,  galerie  Georges  Petit, 
8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au  30  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  'Vlaminck,  galerie 
VoUard,  6,  rue  Laffitte,  jusqu'au  al  mars. 

Exposition  de  peintures  et  dessins  de  Al.  Fer- 
nand  Le  Goût-Gérard,  galerie  Gc'U-ges  Petit, 
8,  rue  de  Sêze,  jusqu'au  31  mars. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  L.  Degallaix, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  .Sèze,  jusqu'au 
31  mars. 

Exposition  de  tableaux  de  M"»  Constance 
Schwedeler  et  de  peintres  de  marines,  de  l'eau 
et  des  montagnes,  au  Petit  Musée  Beaudoin, 
253,  rue  Saint-Honoré,  jusqu'au  4  avril. 

Exposition  de  tableaux  (L^s  Iles  Lofoten),  par 
M""  Anna  Boberg,  galerie  Durand-Ruel,  16,  rue 
Laffitte,  jusqu'au  5  avril. 

8'  Exposition  annuelle  de  l'Association  artis- 
tique et  littéraire  des  Agents  des  Chemins  de 
fer  français,  13,  rue  d'Alsace,  du  20  mars  au 
3  avril. 

Exposition  de  la  Réun'on  des  Peintres  et 
Sculpteurs  de  chevaux,  au  Grand  Palais  des 
Clianips-Elysées,  pendant  la  durée  du  Concours 
hippique. 

26"  Exposition  de  la  Société  des  Artistes  Indé- 
pendants, au  Cours-la- Reine,  du  19  mars  au  l"mai. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 

Province 
Fèri^ueux  :  IC*  Exposition  de  la  Société  des 
Amis  de.s  Arts  de  la  Dordogne,  du  22  mai  au  18 
juillet.  Envoi  des  notices  à  j\L  Bcrtolelti,  secré- 
taire général  de  la  Société,  avant  le  25  avril  ;  des 
ouvrages,  avant  le  5  mai. 

[pour  les  autres  expositions  et  concours  0'<- 
verts  ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :   P.  Girap.hot 


■■"'»  —    lMPaU«»«ll   Dl  LA    PBB.SSB,    16     BD«   DO  CBOISSA.NT.    —    V.    SIHAHT     IMPBIMBUB. 


N»  13. -1910.  BUREAUX:  lob,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')      ""  "«s    26  Mars. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gralidUment  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Se. ne-et-Oise.    ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

Le    ITuméro    :     O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


,  F.  rapport  rédigé  au  nom  de  la  Com- 
mission de  l'EiLseignement  et  dos 
Beaux-Arts,  et  relatif  au  droit  des 
auteurs  en  matière  de  reproduc- 
tion des  œuvres  d'art  vient  d'être  déposé  sur 
le  bureau  du  Parlement.  C'est  un  document 
dans  lequel  on  trouvera  à  la  fois  l'historique 
de  cette  question  complexe,  le  commentaire 
du  texte  voté  déjà  par  le  Sénat  et  proposé  au 
vote  de  la  Chamlire,  l'explication  complète  de 
ce  qu'on  peut  attendre  de  la  loi  et  de  ce  qu'il 
n'y  faut  pas  chercher. 

Sans  songer  à  résumer  ici  un  exposé  juri- 
dique dont  le  détail  fait  la  précision  et  l'in- 
térêt, on  peut  indiquer  que  l'idée  principale 
du  législateur  est  de  rendre  l'artiste  maître 
du  droit  de  reproduction.  C'est  un  point  sur 
lequel  on  a  beaucoup  discuté  depuis  près 
d'un  siècle.  En  fait,  il  arrivait  souvent  qu'un 
artiste,  au  moment  de  vendre  son  œuvre,  ne 
stipulait  rien  touchant  le  droit  de  reproduc- 
tion. Dès  lors,  le  droit  de  reproduction,  qui 
n'était  pas  aliéné  en  même  temps  que  l'œuvre 
d'art,  appartenait-il  à  l'auteur  ou  au  proprié- 
taire de  l'œuvre  d'art'.'  Tel  était  le  problème, 
et  l'on  voit  assez  quelle  est  l'importance 
morale  et  matérielle  qu'il  offre  à  un  artiste 
soucieux  de  l'aspect  sous  lequel  les  repro- 
ductions présentent  ce  qu'il  a  créé,  et  dési- 
reux de  se  réserver  les  profits  de  ces  repro- 
ductions. 

La  loi  nouvelle  décide  que  «  l'aliénation 
d'une  leuvre  n'entraîne  pas,  à  moins  de  con- 
vention contraire,  l'aliénation  du  droit  de  re- 
production ».  Elle  est  conforme  aux  règles  gé- 
nérales du  droit  commun,  aux  termes  desquels 
un  contrat  ne  vaut  que  pour  les  choses  sur  les- 
quelles les  parties  ont   contracté.  Elle  répond 


en  même  temps  à  ce  qu'indi((nent  le  bon  sens 
et  l'équité.  Si  l'artiste  a  l'inlontion  de  se  des- 
saisir du  droit  qu'il  a  sur  les  reproductions 
de  son  œuvre,  il  est  libre  de  le  faire,  soit  en 
y  renonçant  définitivement  pour  une  certaine 
somme,  soit  en  se  réservant  certains  avanta- 
ges. Mais  si,  à  l'heure  oi'i  il  vend  le  tableau  ou 
la  statue  qu'il  a  conçue,  il  n'a  d'autre  idée  que 
«l'aliéner  l'œuvre,  la  loi  lui  reconnaît,  sans 
qu'il  ait  besoin  de  penser  à  le  réserver,  le 
droit  de  reproduction.  Comme  le  dit  fort  sa- 
gement le  rapport,  elle  ne  prétend  pas  ainsi 
trancher  toutes  les  difficultés;  elle  n'ouvre 
pas  une  ère  nouvelle;  elle  ne  transforme  pas 
par  enchantement  la  vie  des  artistes.  Mais 
elle  règle  très  utilement  une  question  parti- 
culière, controversée  depuis  longtemps,  et 
doublement  intéressante  pour  les  artistes. 


NODVILLI8 


***  Nous  avons  plaisir  à  trouver  dans  une 
récente  promotion  d'officiers  de  l'Instruction 
publique,  parue  au  Journal  Of/iciel  du  19  mars, 
le  nom  de  notre  collaborateur  M.  Alexandre 
Toupej-,  artiste  graveur,  que  nous  félicitons 
bien  cordialement. 

***  A  l'École  du  Louvre,  M.  .I.-.l.  Marquet 
de  Vasselot,  professeur  suppléant,  étudiera 
tous  les  lundis,  à  2  h.  i/2,  dans  les  salles  du 
musée,  le  mobilier  et  la  tapisserie.  La  pre- 
mière leçon  aura  lieu  le  lundi  4  avril. 

***  La  prochaine  exposition  du  Musée 
(i  alliera  sera  consacrée  à  la  verrerie  et  A  la 
cristallerie.  Cette  exposition  comprendra, 
entre  autres,  l'ai-uvre  du  regretté  Emile  Galle. 

En  raison  des  travaux  d'organisation,  le 
musée  sera  fermé  au  public  à  partir  d'au- 
jourd'hui samedi,  jusqu'à  l'ouverture  de  l'ex- 
position, qui  aura  lieu  en  mai. 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


***  L'exposition  de  petites  sculpture*  du 
XVIII"  siècle,  que  devait  organiser  M">"  la 
marquise  de  Gana}'  à  la  galerie  Georges 
Petit,  n'aura  pas  lieu.  Elle  sera  remplacée,  à 
la  même  galerie,  par  une  exposition  de  pein- 
tures marquantes  des  principaux  maîtres  du 
XIX'  siècle,  qui  ouvrira  le  2  mai. 

***  Le  musée  de  Grenoble  vient  de  s'enri- 
chir d'une  statue  d'origine  dauphinoise  qui 
complète  très  heureusement  la  collection 
d'art  local  du  musée  :  un  Saint-Christophe  en 
pierre,  du  xin=  siècle,  dont  la  polychromie 
s'est  conservée  presque  intacte. 

***  Une  dépêche  de  New-York  au  Daily 
Mail  annonce  qu'un  tableau  de  Millet,  Berger 
et  son  troupeau,  a  été  coupé  et  enlevé  de  son 
cadre  au  musée  de  San  Francisco. 


— r^»*£-<r'4ffî*;fi>'T7v,a---»— 


Au  Musée  du  Louvre 


La  Société  des  Amis  du  Louvre  a  offert  en  don 
au  musée  une  belle  plaque  en  bronze  incrustée 
d'argent,  représentant  un  sujet  de  chasse,  ouvrage 
gréco-romain,  provenant  de  la  collectioa  Campe, 
de  Hambourg.  —  Le  même  département  a  acquis 
récemment  une  importante  statue  grecque  archaï- 
que, datant  du  vr  siècle,  représentant  un  homme 
marchant  dans  l'attitude  traditionnelle  des  ligures 
désignées  sous  le  nom  (V Apollon . 

Le  département  des  peintures  a  reçu  en  don  de 
M.  Féli.x  Bi-acquemond.  deux  petits  tableaux  :  un 
portrait  d'Alexandre  l>umas  père,  par  Guichard, 
élève  d'Ingres,  et  un  périrait  du  maître  de  forges 
Auvortot,  par  Bonhomme. 

Deux  beaux  bronzes  français  de  l'époque 
Louis  XIV,  un  Silène  et  une  Flore,  qui  portent 
les  marques  do  l'inventaire  du  Garde-meuble  royal, 
et  qui  se  trouvaieul  au  ministère  du  Commerce,  ont 
été  remis  par  le  ministre  au  département  des  ob- 
jets d'art.  C'est  la  suite  très  heureuse  de  la  con- 
centration des  admirables  pièces  du  mobilier  na- 
tional di-spersèes  jadis  au  hasard  des  résidences  ou 
au  profit  des  diverses  administrations. 

Enfin,  le  département  des  sculptures  du  Moyen 
âge  et  de  la  Renaissance  vient  d'exposer  trois 
morceaux,  récemment  acquis,  qui  complètent  uti- 
lement les  séries  de  l'art  français  de  la  Un  du 
XV'  siècle  et  du  commencement  du  xvi*  siècle  :  un 
médaillon  quadrilobéen  pierre  polychromée  repré- 
sentant le  Père  Kternel  bénissant,  qui  décorait  ja- 
dis une  clet  de  voùte  dans  une  chapelle  démolie  de 
la  région  de  Cliaumont  (llaule- Marne)  ;  puis  une 
jolie  Vierge  de  l'Annonciation,  œuvre  champe- 
noise du  début  du  xvt*  siècle,  et  une  Vitvge  avec 
l'Enfant,  plus  tardive,  provenant  également  de  la 
région  de  l'IOst.  —  La  section  de  la  sculpture  mo- 
derne s'est  enrichie,  de  son  coté,  par  suite  d'un  ar- 
rêté du  ministre  de  l'Instruction  publique,  d'un 
admirable  buste  de  l'astronome  Piugré  par  Caf- 
fieri,  et,  par  suite  d'un  legs  do  M""  Diuah  Félix, 
d'une  statuette  en  ivoire  de  la  tragédienne  llacliel, 
soiur  de  la  donatrice,  par  Barre,  datée  de  184:i. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Exposition  de  L'AuTOMOniLE-GLun 

En  l'hôtel  de  Chimay,  de  marbre  et  d'or,  peuplé 
de  valets  de  grand  style,  l'Automobile-Club  s'an- 
nonce comme  le  foyer  de  l'opulence  nationale  et 
l'on  pourrait  s'attendre  à  y  trouver  un  art  dégagé 
des  mesquineries  du  commun,  l'art  d'une  élite.  On 
y  rencontre,  au  contraire,  des  niaiseries  dont  sou- 
rirait plus  d'un  petit  bourgeois. 

Les  arts  précieux  sont  représentés  par  quelques 
vitrines  de  bijoux,  plus  précieux,  si  l'on  en  excepte 
ceux  de  M.  Lalique,  par  la  valeur  des  gemmes  que 
parla  composition.  Les  statuettes  en  pierres  fines 
polychromes  de  M.  G.  Leraaire  sont  d'une  forme 
qu'on  aimerait  plus  parfaite.  Les  réductions  en 
bronze  doré  des  deux  groupes  de  M.  Gardet,  Cerfs 
et  biches  sont  d'un  bon  effet  décoratif.  La  statuette 
de  M.  G.  Michel,  Rêverie  d'AutOinne,  exécutée 
en  grès  par  M.  Damraouse,  offre  une  jolie  inter- 
prétation de  la  toilette  et  de  l'allure  féminines  mo- 
dernes et  la  Lorraine  de  M.  Hannaux,  figure  en 
bronze  de  petite  dimension,  échappe  avec  quelque 
grâce  à  la  banalité  habituelle  à  ces  personnifica- 
tions. S'il  faut  citer  les  portraits  au  crayon  de 
M.  Priant,  je  pense  que,  parmi  les  peintres,  seuls 
quelques  paysagistes,  et  parmi  eux  MM.  Cachoud 
et  II. -E.  Delacroix  s'écartent  de  la  commune  pla- 
titude. 

Société  de  Peintres  et  Sculpteurs 
(Galerie    Georges    Petit) 

Sont-ce  de  nouvelles  œuvres  ?  N'avons-nous  pas 
vu  ces  peintures  '?  Les  natures  mortes  qui  révèlent 
en  M.  Blanche  un  collectionneur  de  goiit  et  un 
peintre  incapable  de  définir,  les  Voiliers  au  soleil 
couchant  de  M.  Cottet,  les  décors  également  cré- 
pusculaires de  MM.  Le  Sidaner  et  Méaard,  et  en- 
core tant  d'autres  intérieurs  ou  paysages,  froide- 
ment descriptifs  s'ils  sont  exagérément  chauds  de 
couleur,  faits  de  formules  vite  vieillies,  sont  loin 
de  témoigner  une  ardeur  rajeunissante.  M.  Henri 
Martin  se  défend  mieux  que  ses  voisins  en  son 
Portrait  rfe  JeHHC /ionu/je,  à  contre  jour,  dont  la 
grande  dimension  rend  pourtant  plus  sensible  un 
métier  bien  artificiel.  Trois  bustes  de  M.  Rodin,de 
ces  portraits  virils,  vivants  dans  la  masse  et  dans 
le  détail,  et  parmi  les  plus  beaux  du  maître,  sont 
un  redoutable  repoussoir  pour  tout  ce  qui  les 
entoure,  et  les  statuettes  de  M"°  Poupelet  font 
plaisir  à  revoir. 

Exposition  Joseph  E.  Soutiiall 
(Galerie  Georges  Petit) 

Eu  France,  les  peintres  qui,  connue  M.Soulhall, 
accompagnent  leurs  tableaux  d'un  texle  narratif, 
font  sourire  les  gens  qui  suivent  docilement  le 
courant  actuel.  Ceux-là  exigent  une  peinture  qui 
ne  soit  que  peinture.  Celle  de  M.  Soutiiall,  au 
Contraire,  est  le  plus  souvent  une  illustration,  un 
commentaire  pittoresque  et  à  la  manière  pré- 
raphaélite, des  vieilles  histoires  fabuleuses. 
Grandes  miniatures  exécutées  à  la  détrempe,  le 
liui  et  la  technique  quattrocentiste  de  l'exécution 
en  sont  le  principal  attrait.  Si  ingénieux,  si 
recherchés  que  soient  la  composition  et  l'arran- 
gement des  détails,  ils  sont  empreints  d'un 
archaïsme  trop  prémédité  pour  nous  émouvoir. 
.\u  contraire,  en  quelques  paysages  anglais  et 
italiens  où  l'observation  directe  empêche  le  pas- 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


99 


tiche   (le  tlomincr,    M.  Southall  a  trouvé  quelques 
très  jolies  harmonies. 

Exposition  Vlaminck 
(Galerie  VoUard) 
L'imprei5sionDisme copiait  particulièrement  dans 
un  objet  les  modifications  que  lui  apportaient  les 
objets  voisins  et  les  colorations  accidentelles  de  la 
lumière.  La  réaction  contre  l'impressionnisme 
conduisit  à  peindre,  si  l'on  peut  dire,  l'objet  en  soi, 
ou,  du  moins,  à  l'isoler  des  inilueuces  momentanées 
pour  en  déterminer  surtout  le  relief  et  la  silhouette 
générale.  M.  Vlaminck  accuse  celte  tendance  avec 
.une  vigueur  abondante.  Elle  n'est  pas  exclusive 
chez  lui  et  s'allie,  d'ailleurs,  à  une  recherche  de  la 
couleur  soutenue,  riche  en  toutes  les  parties  de  la 
toile,  par  les  opposil  ions  et  par  les  superpositions  de 
tons  rapprochés,  en  sorte  qu'on  peut  presque  con- 
fondre ses  peintures  avec  ses  faïences  décoratives, 
avec  ses  assiettes  rustiques,  et  que  les  unes  s'ex- 
pliquent par  les  autres. 

Exposition  Anna  Boberg 
(Galerie   Durand-Ruel 

Très  descriptive?,  au  contraire,  sont  les  œuvres 
de  M'"*  Boberg,  et  même  cette  soixantaine  le  sont 
avec  une  décision  d'une  constance  rare  chez  une 
femme.  C'est  par  dos  moyens  très  étudiés,  très  réflé- 
chis, et  même  nu  peu  trop  préconçus,  que  M""'  Bo' 
berg  est  parvenue  à  reproduire  avec  une  vérité 
fort  heureusement  appliquée  des  sites  que  tous 
ceux  qu'intéressent  les  choses  des  pays  lointains 
verront  avec  plaisir.  Ils  sont  assez  variés  pour 
donner  une  idée  complète  de  ces  petits  ports  arcti- 
ques couverts  de  neige,  de  ces  scènes  du  large  où 
les  barques  dans  la  brume  se  groupent  pour  la 
pèche,  de  ces  fjords  où  la  mer  s'arrête  au  pied  de 
monstrueux  rochers  et  de  ces  nuits  illuminées 
par  les  féeriques  aurores  boréales.  Un  romantisme 
sans  puérilité  agrandit  ces  tableaux  dont  la  suite, 
remarquable  par  son  unité,  est,  comme  un  récit 
d'explorateur,  propre  à  exciter  l'imagination. 

Exposition  Constance  Schwedeler 
(Petit  Musée  Bcaudoin) 

L'uniformité  des  moyens  d'expression  surprend 
plus  chez  M"»  Schwedeler  que  chez  M'"'  Boberg, parce 
qu'elle  s'applique  à  des  climats  fort  divers.  On  s'é- 
tonne qu'elle  retrouve  à  Cherbourg,  ou  à 'Venise, 
ou  àPieve  di  Cadore  des  tous  si  semblables  et  d'ail- 
leurs si  artificiels.  Peut  être  seraient-ils  moins  gê- 
nants si  le  dessin  ne  leurétait  presque  complètement 
sacrifié.  Ainsi  sont  compromises  les  qualités  d'une 
paysagiste  que  l'on  sent  pourtant  éprise  de  son  art, 
rien  qu'au  joli  choix  de  ses  motifs. 

Expositions  Le  Goût-Gérard, 

Degallaix  et  Sunyer 

(Galeries  Georges  Petit  et  Barbazanges) 

Bien  quelles  soient  très  peuplées  de  figures,  les 
toiles  de  M.  Le  Goùt-Gérard  appartiennent  certai- 
nement au  genre  paysage  et  au  plus  déplorable. 
Le  monde  u'exisle  pour  M.  Le  Goût-Gérard  qu'on 
tant  que  taches  dont  il  compose  à  peu  de  frais  de 
petites  peintures  où  seuls  nos  yeux  habitués  aux 
plus  expéditifs  trompe -l'o'il  peuvent  reconnaître 
les  eoilïes  des  Bretonnes  comme  les  clochers  de 
Camaret  et  de  (^oncarncau,  ou  les  campaniles  de 
Venise.  Ces  productions  sont  beaucoup  plus  loin 


de  la  nature  que  celles  des  pires  extravagants  du 
Cours-la-lîeine,  et  elles  n'ont  jamais  les  heureux 
hasards  de  tons  que  celles-ci  offrent  quelquefois. 

M.  Degallaix  aussi  oet  un  «  tachiste  ».  Il  pro- 
digue la  couleur  en  ses  fleurs  à  l'aquarelle  et  en 
ses  grandes  pochades  des  quais  de  la  Seine. 

Très  difficile  à  définir,  le  talent  de  M.  Sunyer 
est  d'une  souplesse  qui  lui  permet  de  rappeler  plus 
d'un  peintre  contemporain.  Ses  plus  récentes 
Miuvrcs  semblent  inspirées  de  celles  de  M.  Maurice 
Denis.  Go  sont  des  scènes  au  bord  de  la  mer,  le 
plus  souvent  des  figures  à  l'ombre  se  profilant  sur 
des  plages  ensoleillées. 

J.-F.  Sciinerb. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  10  mars 

Concours.  —  L'Académie,  rendant  son  jugement 
Eur  le  concours  pour  le  prix  Achille  Leclère  (ar- 
chitecture) dont  le  sujet  était  :  La  Salle  centrale 
du  Mxisée  d'un  grand  Etat,  a  décerné  le  premier 
prix  à  M.  René  Mirlaud,  élève  de  M.  Lalonx,etle 
second  prix  à  M.  Paul  Tournan,  élève  de  M.  Louis 
Bernier,  et  des  mentions  honoraliles  à  MM.  André 
Japy,  Emile  Thomas  et  Jules  Pin. 

Concours  de  Rome.  —  Ont  été  admis  en  loge 
l)Our  prendre  part  au  concours  définitif  du  grand 
prix  de  Rome  (gravure  en  taille-douce)  à  décerner 
en  1910  :  MM.  1.  Jules  Piel  (élève  de  MM.  Sulpis 
et  J.  Jacquet);  2.  Émile-IIenri  Feltesse  CWaltner 
et  Merson)  ;  3.  Omer-Désiré  Bouchcry  (J.  Jacquet 
et  Cormon)  ;  4.  Pierre  Jules  Godard  CWaltner  et 
Merson);  5.  Jules-René  Bauffanais  (J.  Jacquet  et 
Cormon'l;  6.  Roger  Favier  (Cormon  et  J.  Jacquet); 
7.  Raphaèl-Exupère-Adolpne  Manchon  (G.  Ferrier 
et  Waltner)  ;  8.  Charles-Firmin  Mazelin  (J.  Jac- 
quet et  Cormon). 


Académie  des   Inscriptions 

Séance   du  IS  mars 

Pri.v.  —  L'Académie  attribue  sur  le  prix  Loubat 
(antiquités  américaines)  :  2.500  francs  à  l'ouvrage: 
Antiquités  de  la  région  nndlne  de  la  République 
Argentine  et  du  désert  d'Alacama,  par  M.  Eric 
Biuuan,  de  la  mission  Grequi-Montfort-Seneohal  de 
la  Orange. 

l'oiirails  dans  un  livre  d'Heures  du  duc  de 
Berry.  —  M.  le  comte  Durrieu  fait  une  communi- 
calion  sur  le  livre  d'Heures  composé  pour  le  duc 
de  Berry,  Jean,  frère  de  Charles  V  et  dénommé 
..  les  Très  riches  Heures  de  Notre-Dame  ».  Ce 
manuscrit  a  été  cédé  par  ce  prince  avant  1412  à 
Robinet  d'Etampcs  qui,  en  1438,  maria  son  fils 
avec  Marguerite  de  Beauvilliers.  Il  fut  démembré 
ensuite  en  plusieurs  fragments  et  les  Heures  do 
Turin,  brûlées  en  1904,  en  provenaient.  Au  début, 
dans  le  courant  du  quinzième  siècle  y  avaient  été 
ajoutés  deux  petits  portraits  d'une  dame  qui  sont 
précisément  ceux  de  Marguerite  de  BcauTilliers. 
Dans  l'une  des  miniatures  de  la  partie  du  manus- 
crit (pii  subsiste  chez  M.  de  Rothschild,  M.  Dur- 
rieu reconnaît  Guillaume  IV  de  Bavière,  comte  de 
Hainaut  et  de  Hollande  et,  derrière  lui,  son  gendre 


100 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Jean  de  France,  duc  de  Touraine,  fils  de  Char- 
les VI,  ainsi  que  son  frère,  Jean  de  Bavière,  dit 
Sans-Merci,  évèque  de  Liège,  lequel  eut  à  son  ser- 
vice Jean  van  Eyck.  Enfin,  dans  les  derniers 
feuillets  du  manuscrit,  M.  Durrieu  reconnaît  deux 
portraits  qui  sont  précisément  ceux  de  Jean,  duc 
de  Berry,  pour  qui  le  recueil  fut  écrit.  Ces  consta 
tations  faites,  M.  Durrieu  se  demande  si,  sur  l'un 
des  voletsdu  retable  de  l'Affiieau  mystique  dû  aux 
frères  van  Eyck,  il  ne  convient  pas  de  reconnaître 
le  portrait  de  Jean,  duc  de  Berry. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  16  mars 

M.  René  Prinet  étudie  le  traité  héraldique  du  x\' 
siècle  intitulé  Le  Trésor  de  noblesse,  adaptation 
frauduleuse  d'un  petit  ouvrage  de  Diego  de  'Valera 
publié  en  1497  par  Antoine  Vérard. 

M.  le  comte  Durritu  insiste  sur  la  prudence  avec 
laquelle  doivent  être  attribuées  les  niinialures  des 
manuscrits  :  dans  un  volume  provenant  de  l'atelier 
de  Jacques  de  Besançon,  les  miniatures  les  plus 
remarquables  ne  sont  pas  du  chef  de  l'atelier,  mais 
d'un  certain  «  maître  François  »,  auquel  il  avait 
fait  appel. 

M.  Henri  Stein  signale  une  fâcheuse  lecture  ]>:<- 
lèographique  dans  la  légende  d'une  tapisserie 
vendue  il  y  a  quelques  semaines  à  l'hôtel  Drouut. 
qui  représente  une  souveraine  assise  entre  deux 
personnes  dénommées  Justice  et  Fraude.  L'inscrip- 
tion placée  au-dessus  de  la  figure  centrale,  a  été 
lue  à  tort  Régne  de  Julie  ;  elle  porte  en  réalité  : 
Régne  de  police.  La  tapisserie  exprime  cette  vérité 
que,  dans  un  état  policé,  la  justice  chasse  la 
fraude. 

M.  R  Gagnât  signale  dans  des  inscriptions  dé- 
couvertes en  Espagne  la  curieuse  mention  du  san- 
glier, signe  distinctif  des  étendards  des  cohortes 
gauloises  dans  les  armées  romaines. 


Séance  du  iS  mars 

M.  le  président  annonce  la  mort  de  M.  le  mar- 
quis des  Méloizes,  correspondant  de  la  Société,  à 
Bourges,  qui  laisse  le  renom  d'un  érudit  distingué 
et  d'un  artiste. 

M.  de  Mély  cunlirme  la  lecture,  faite  par  lui,  du 
nom  do  Kazymir  dans  les  miniatures  du  manus- 
crit français  des  Miracles  de  la  Vicrrjc;  il  en  rap- 
proche les  caractères  placés  au  bas  do  la  Femme 
adultère  du  musée  de  Bruxelles,  où  il  lit  la  signa- 
ture Allaert. —  M.  Boinetfait  de  sérieuses  r.''6erves 
à  quelques-unes  des  assertions  de  ^L  de  Mély.  — 
M.  Stein  déclare  que  la  lecture  AUaerl,  sur  le 
tableau  du  musée  de  Bruxelles,  lui  paraît  inad- 
missible. 

M.  Héron  de  'Villefosse  communique,  au  nom  du 
II.  P.  Delaltro,  une  nouvelle  tablette  de  jeu  trouvée 
dans  les  fouilles  de  l'amphithéâtre  de  Carthage. 

»        g-^ "F     I  H 


CORRESPONDANCE    DE    BELGIQUE 

L.\   PROCHAINE  EXPOSITION  U.VIVliRSELLE 
DE  BRUXELLES 

La  Belgique  se  prépare  à  devenir  le  lieu  de  ren- 
contre des  touristes  des  deux  mondes.  Sans  doute, 


l'attrait  des  expositions  universelles  s'est  quelque 
peu  émoussé;  n'empêche  qu'il  y  a  là,  pour  la 
presque  totalité  des  humains  —  et  à  fort  juste 
titre  —  une  occasion  de  satisfaire  notre  soif  de 
connaître.  L'apport  des  nations  y  est  rarement . 
sans  conséquence  sur  le  progrès. 

L'art  est  appelé  à  rehausser  puissamment  à 
Bruxelles  l'éclat  de  ce  qu'il  est  convenu  d'appeler 
U'orld's  fair,  la  c.  foire  du  monde  »,  terme  plus  juste 
que  respectueux.  On  peut  regretter  que  plusieurs 
grands  pays  :  l'Angleterre,  l'Allemagne,  l'Autriche, 
la  Hongrie,  la  Russie,  la  Suisse,  les  Etats-Unis 
n'aient  pas  jugé  devoir  prendre  part  officiellement 
à  un  concours  artistique  ouvert  entre  les  nations. 
En  dehors  de  la  Belgique  et  de  la  Hollande,  la 
France,  l'Italie,  l'Espagne,  le  Japon  et  la  Suéde 
mettront  en  relief  le  talent  de  leurs  peintres,  de 
leurs  sculpteurs,  de  leurs  architectes,  de  leurs 
graveurs. 

L'art  ancien,  en  revanche,  se  signalera  d'une 
manière  remarquable  par  une  sélection  grandiose 
d'œuvres  du  xvii'  siècle,  tirée  non  seulement  des 
collections  nationales,  publiques  et  privées,  des 
églises,  des  monuments  civils,  mais,  pour  une  large 
part,  des  collections  étrangères.  On  peut  donc  avoir 
la  certitude  qu'une  réunion  exceptionnelle  des  pro- 
ductions de  l'art  flamand  duxvn»  siècle  sera  olTerte 
à  l'étude  de  celte  catégorie  toujours  plus  nombreuse 
des  spécialistes  dont  l'attention,  sans  cesse  en  éveil, 
trouve  un  stimulant  dans  l'abondance  et  la  valeur 
des  monuments  réunis.  Et,  de  même  que  l'éloi- 
gneracnt  n'a  pas  détourné  les  amis  de  l'art  de  tra- 
verser l'Océan  pour  étudier  à  New-York  les  mer- 
veillesde  l'école  hollandaise  réunies  à  l'exposition 
Hudson-Fulton,  rares  seront  ceux  qui  hésiteront  à 
se  rendre  à  Bruxelles  pour  puiser  à  la  source 
généreuse  ofl'erte  à  leur  admiration. 

Il  se  pourrait  que  l'exposition  de  l'art  au 
XVII*  siècle  vînt  permettre  au  public  de  revoir 
certaines  peintures  importantes  de  l'ancienne  ga- 
lerie du  roi  défunt,  notamment  la  grande  es- 
quisse de  Rubens,  Les  Miracles  de  saint  Beno'it, 
et  sa  copie  par  Eug.  Delacroix,  puis  des  tèles  de 
jeunes  lions,  étude  puissante  pour  le  tahlrau  de 
la  Pinacothèque  de  Munich.  On  annonce,  en  elTet, 
le  retour  en  Belgique  de  ces  toiles  capitales,  expo- 
sées pour  la  dernière  fois  il  y  a  plus  de  vingt-cinq 
ans. 

Plusieurs  églises  belges  prêteront  de  vastes 
pages  de  maîtres  fameux.  C'est  ainsi,  noiammeut, 
que  d'Anvers  viendront  les  grandes  toiles  des 
Auguf  tins  ;  La  l'ierge  .mr  un  trône  entourée  de 
naliils  et  di  saintes  qui  compte  parmi  les  (euvre.s 
les  plus  magistrales  de  Rubens;  VF.xtase  de 
saint  Augustin,  par  van  Dyck;  le  Mariijre  de 
saint  .'ipollonie.  de  Jordaens.  L'église  Saint- 
Paul  prêtera  la  Flagellation  de  Rubens;  l'église 
Saint-André,  le  Martyre  de  saint  .indré,  une  des 
pages  les  plus  considérables  d'Otto  Vonius. 

D'autre  part,  les  délégués  de  la  Commission,  et 
particulièrement  son  président,  le  baron  Kervyn, 
ont  trouvé  à   l'étranger  le  plus  favorable  accueil. 

Les  galeries  françaises  occuperont,  dans  cette 
manifestation,  une  place  considérable  :  du  Louvre 
viendra  notamment  le  portrait,  si  particulièrement 
intéressant  pour  la  Belgique,  de  La  Famille  d'Otto 
\'eniu.'<,  à  laquelle  viendront  s'ajouter  des  oeuvres 
importantes  de  Rubens,  de  van  Dyck,  de  Jordaens, 
de  Snyders  et  de  Teniers  appaiti  nani  aux  musées 
je  Lille,   de  'N'alencionnes,  d'Arras,  de  Douai,  de 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


101 


Cambrai.  Un  appoint  sérieux  sera  fourni  par  les 
collections  privées,  dont  celles  de  M""  Èdonarfi 
André,  de  MM.  Scliloss,  Purpés,  Nardus. 

La  Galerie  de  lErmitage,  à  titre  tout  à  fait  ex- 
ceptionnel, prêtera  un  de  ses  plus  beaux  van  Dyck: 
le  Portrait  de  Sni/ders  avec  sa  femme  et  son  en- 
fant. La  Galerie  impériale  de  Vienne  enverra  son 
fameux  portrait  de  Rubens,  les  superbes  es- 
quisses des  grandes  pages  créées  par  le  maître 
pour  l'église  des  Jésuites  d'Anvers,  et  l'Infante 
Isabelle  en  religietise,  par  van  Dyck.  Plusieurs 
des  grandes  galeries  particulières  autrichiennes 
seront  également  représentées  :  Liechtenstein, Czer- 
nin,  Harracb,  Benda,  Mietlike,  Schwarz,  etc. 
Budapest  exposera  un  splendide  portrait  de  van 
Dyck  et  diverses  autres  créations  dintéièt  artisti- 
que et  historique  important.  (.)n  verra  notamment, 
dans  l'envoi  delà  galerie  nationale  hongroise,  une 
Vue  du  Palais  île  Bruxelles  par  Teniers.  La  par- 
ticipalion  des  galeries  de  Munich,  de  Dresde,  de 
Stuttgart  est  dès  à  présent  acquise;  des  négocia- 
tions entreprises  avec  d'autres  sont  en  bonne  voie. 

Plusieurs  grandes  paieries  italiennes  ont  été 
autorisées  officiellement  à  consentir  ries  pi  êts.  Dans 
le  nombre  on  cite,  coir.me  devant  être  représentée, 
la  galerie  du  prince  Doria.  D'Angleterre,  d'Kspa- 
gne  et  de  Hollande,  oii  fonctionnent  des  comités 
spéciaux,  les  envois  seront  dignes  de  l'importance 
de  ces  pays  si  réputés  pour  leurs  trésors  d'art.  Des 
Etats-Unis,  le  contingent  parait  devoir  être  ex- 
traordinaire, numériqutnicnt  :  on  |  arle  de  vingt- 
cinq  Rubens  et  de  cinquante  van  Dyck,  apparte- 
nant aux  collections  souvent  citées  de  New- York 
et  de  Boston. 

Il  n'est  question  ici  que  des  peintures.  De  très 
importants  morceaux  de  tculpturc  sont  également 
annoncés.  Ou  verra,  venant  de  la  collection  impé- 
riale de  Vienne,  l'armure  de  parade  do  l'archidac 
Albert,  morceau  excei  liouuel  dont,  cliose  curieuse, 
le  complément  (l'armure  de  cheval  du  mêmeprince) 
est  conservé  à  Bruxelles,  au  musée  d'artillerie  de 
la  Porte  de  liai. 

D'importantes  tapisseries  concourront  à  rehaus- 
ser la  splendeur  d'un  ensemblp  dont  sans  doute 
peu  de  pays  auront  vu  l'équivalent  depuis  la  célè- 
bre Exposition  de  Manchester,  en  1857. 

J'ai  dit  un  mot,  dans  une  précédente  correspon- 
dance (1),  de  la  part  que  prennent  à  l'Exposition 
universelle  les  grandes  villes  du  pays.  Anvers 
reconstitue  la  maison  de  Rubens,  conservée  encore 
dans  certaines  parties  essentielles—  le  portique  de 
la  cour  d'entrée,  le  pavillon  du  jardin  —  et  dont  les 
documents  graphiques  donnent  un  aspect  assez 
précis,  sans  parler  de  certains  tableaux  de  divers 
musées. 

Bruxelles  s'est  inspirée,  pour  sa  part,  dune 
construction  encore  existante  :  la  maison  de  l'archi- 
tecte Jean  Gosyns,  auteur  d'une  partie  considéra- 
ble de  la  Grand'place.  L'immeuble,  situé  dans  une 
arrière-cour  de  la  rue  de  Flandre,  n"  46,  et  connu 
d'assez  peu  de  Bruxellois  même,  est  daté  de 
1697,  c'est  dire  qu'il  remonte  au  lendemain  du 
bombardement  qui  éprouva  si  cruellement  la  ca- 
pitale. Ici  encore  il  a  fallu,  dans  une  large  mesure, 
suppléera  l'insuffisance  de  l'édifice  type.  De  même 
pour  Garni,  dont  le  Refuge  de  l'abbaye  de  Saiut- 
Bavon  (aujourd'hui  le  Conservatoire),  et  de  Liège, 
dont  l'hôlel  Curtius  apporteront  une  note  fort  in- 

(1)  V.  Gazette  des  Beaux-Arts  d'octobre  1909. 


téressante  et  bien  belge  et  l'ensemble  des  pavil- 
lons élevés  pour  des  cités  qui,  en  Belgique,  ont 
gardé  l'importance  d'un  passé  illustre. 

Henri  Hym.\ns. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Théâre  National  de  l'Opéra-Comique  :  Leone, 
opéra-comique  en  quatre  acte.':,  d'après  la  nou- 
velle d'E.  Arène,  paroles  de  M.  G.  Mcntorgueil, 
musique  de  Samuel  Rousseau. 
D'après  la  notice  du  programme  officiel,  aucun 
musicien  jusqu'ici  ne  se  serait  inspiré  de  la  Corse, 
pas  même  de  la  Colomba  de  Prosper  Mérimée. 
(La  notice  est  très  mal  informée,  et  c'est  assez 
surprenant,  car  piécisément  M.  Bïisser,  qui  n'est 
pas  un  inconnu,  vient  de  terminir  l'orchestration 
d'un  important  ouvrage  écrit  d'après  la  Colomba 
en  question.)  L'action  de  Leone  se  passe,  elle 
aussi,  daus  l'ile  aux  maquis.  C'est  un  de  ces  faits 
divers  dramatiques  que  les  directeurs  et  tous  ceux 
Il  du  métier  •>  jugent  être  du  vrai  tbéàti'e.  Il  me 
semble  au  contraire  (on  l'a  dit  mainte  fois)  que  le 
vrai  théâtre  musical  est  celui  qui  permet  l'expres- 
sion et  le  développement  de  i-entiments  profonds  : 
Orphée,  Tristan  et  Yscult,  Pedéas  et  Mclisande. 
Mais  toujours  le  même  préjugé  sévit,  grâce  auquel, 
il  y  a  cinquante  ans,  on  condamnait  le  délicieux 
acte  du  jardin  (1)  sous  le  prétexte  absurde  «  qu'il 
ne  s'y  passait  rien  ».  A  ce  compte-là,  d'ailleurs, 
le  Prométhce  d'Eschyle  ne  serait  pas  du  th(âtre. 
Passons... 

La  partition  de  Samuel  Roui-seau  fait  penser  aux 
cantates  qui  rassemblent  l'unanimité  des  sufl'rages 
de  l'Institut.  Elle  est  d'ailleurs  infiniment  plus 
habile,  mieux  écrite,  plus  sincèrement  sentie,  plus 
sérieusement  travaillée  que  ces  petites  œuvres 
fabriquées  en  loge,  rapidement  et  sur  commande  ; 
mais,  lionnêtement  et  correctement  jolie,  régulière 
et  prévue,  comme  l'architecture  officielle  contem- 
poraine, elle  n'est  pas  très  nouvelle,  ni  très  per- 
sonnelle. C'est  le  type  de  l'œuvre  qu'aiment  les 
jurys  des  concours;  c'est  de  l'art  de  prix  de  Rome. 
—  Prix  do  Rome,  d'admirables  artistes  peuvent 
l'avoir  été  :  Berlioz,  M.  Besnard,  M.  Debussy, 
pour  ne  citer  que  ceux-l.'i  ;  mais  tout  justement  ils 
sont  personnels  en  raison  de  leur  liberté,  et  du 
peu  d'art  académique  qu'on  retrouve  chez  eux. 
Pour  aller  de  l'avant,  ils  ont  su  oublier  le  mé^ticr 
artificiel  de  l'École. 

Disons-le  en  passant,  d'ailleurs  :  l'enseignement 
musical  du  Conservatoire  est  injustement  décrié 
par  les  partisans  de  la  Schola;  mais  il  se  peut, 
cependant,  que  le  concours  actuel  du  prix  de  Rome 
donne  parfois  à  nos  jeunes  compositeurs  de  fâ- 
cheuses habitudes  :  travailler  trop  vite,  avec  les 
premières  idées  venues,  d'après  des  procédés  ap- 
pris, et  non  cherchés,  créés  par  l'artiste  lui-même. 
Je  ne  dis  pas  que  le  voyage  et  le  séjour  à  Rome 
soient  à  supprimer  :  la  question  est  discutable. 
Mais,  si  l'on  peut  à  la  rigueur  admettre  l'utilité 
d'un  concours  à  la  fin  de  la  classe  de  composi- 
tion, il  faut,  de  toute  nécessité,  supprimer  la  can- 
tate, faux  théâtre,  fausse  musique,  fausse  poésie. 

(1)  Du  Faust  de  Gounod,  est-il  besoin  de  l'indi- 
quer '? 


102 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Elle  a  fait  son  temps.  11  faut  la  remplacer  par  un 
concours  libre  où  chacun  —  comme  devant  le  pu- 
blic des  concerts,  et  comme  devant  la  postérité  ~ 
apportera  l'œuvre  qu'il  aura  lui-même  choisie  et 
créée. 

Charles  Kœchlin. 


BEVDB  DES  REVUES 

V  Bulletin  des  Musées  de  France  (1910,  n"  1). 

Études  de  M.  André  Michel  sur  des  Lansquenets, 
statues  en  pierre  de  l'école  française  du  xvi" siècle, 
provenant  de  l'ancien  château  de  ]Mogneville(  Meuse) 
et  récemment  acquis  par  le  musée  du  Louvre  (re- 
prod.  hors  texte)  ;  —  de  M.  J.-J.  Marquet  de  Vas- 
selot  sur  des  carrt  aux  de  pavage  en  faïence  émailléo 
provenant  du  ch;"iteau  de  Mantoue  et  entrés  ré- 
cemment aussi  au  Louvre  (reprod.);  —  de  M.  .Jean 
Locquin  sur  le  Porlrait  du  sculpteur  Philifipe 
Cayeux,  avec  sa  femme,  par  Perronneau,  con- 
servé au  mu«ée  d'Arras  (reprod.);  —  de  M.  Ray- 
mond Kœchlin  sur  la  récente  exposition  d'estanipts 
japonaises  au  Musée  des  Arts  décoratifs  (1  fig.);  - 
de  M.  Paul  Vitry  sur  les  difl'érents  bustes  de  M"' 
Récamier  par  Ghinard,  et  leur  histoire  (reprod. 
de  l'exemplaire  du  musée  de  Lyon). 
—  Nouvelles  des  musées  de  Paris  et  de  province. 


0  Mercure  de  France  (1"  février). —  Article  in- 
téressant sur  La  Reforme  sccniqxie  au  Théâtre  des 
Artistes,  à  Munich,  par  le  peintre  Fritz  Erler,  qui 
contribua  pour  une  grande  part  à  cette  réno- 
vation (1). 

(1"  mars).  —  M.  Charles-Henri  Besnard  expose 
excailemment,  avec  plan  à  l'appui,  les  origines  et 
l'état  actuel  delà  question  du  MonI  Saint-Michel  et 
les  moyens  les  plus  ju-atiques  pour  arriver  à  la 
résoudre  dans  le  sens  que  souhaitent  tous  les  amis 
de  cette  merveille. 


bibuocraphh 

Die  Renaissance  in  Briefen  von  Dichtern, 
Kunstlern,  Staatsmaennern,  Gelehrten  und 
Frauen,  bearb(ritet  von  Lothar  Si-.hmidt.  Leip- 
zig, Klinkhardt  et  Biermann.  2  vol.  in-18  :  212 
et  298  pages. 

On  comprend,  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  l'ex- 
pliquer longuement,  do  quelle  valeur  historique  et 
psychologique  sont,  pour  la  connaissance  d'une 
époque,  les  lettres  familières  dues  aux  person- 
nages contemporains  :  les  mœurs,  l'état  do  la  ci- 
vilisation s'y  reflètent  comme  en  un  fidèle  miroir. 
Et,  lorsqu'il  s'agit  d'une  époi|ue  telle  que  la  Re- 
naissance, toute  bouillonnante  de  sève,  de  sembla- 
bles documents,  surtout  s'ils  proviennent  de  ceux 
qui  prirent  la  part  la  ])lus  active  à  la  marche  des 
idées,  deviennent  singulièrement  évocateurs. 

C'est  là  le  mérite  et  l'impoiiunce  des  lettres  que 
M.  Lothar  Schniidl  a  eu  i'houri'use  idée  de  grouper 
dans  ces  deux  petits  volumes.  Il  n'a  d'ailleurs  pris, 
dansl'onor'nc  quantité  do  matériaux  qui  s'oll'rairnt 
à  lui,  que  les  témoignages  les  plus  caractéristitiues 
émauaut  des  esprits  les  plus  représentatifs  de  la 
Renaissance,  et,  par  suite,  les  plus  capables  de 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  30.mai  1909,  p.  218. 


peindre  dans  toute  sa  diversité  la  vie  de  cette  épo- 
que. 'Voici,  d'abord,  les  débuts  de  l'humanisme  au 
XIV»  siècle  avec  Pétrarque  (quelles  fraîches  impres- 
sions de  nature  dans  la  lettre  datée  de  Lyon,  le9  août 
1337!)  et  Boccace;  puis  les  humanistes  du  siècle 
suivant  :  le  Poggc,  Filelfo,  Boccadelli  ;  des  saints  ; 
Jean  Colomban,  Catherine  de  Sienne;  des  bourgeois 
même;  puis,  dans  un  second  volume,  à  l'apogée 
de  cette  brillante  époque,  des  noms  plus  illustres 
encore  :  Laurent  le  Magnifique  et  ses  fils, Savonarole, 
Ange  Politien,  Machiavel,  Balthazar  Castiglione, 
l'Arioste,  l'Arétin,  etc.  ;  enfin,  un  choix  de  lettres 
de  femmes  du  XVI' siècle,  même  de  courtisanes,  et 
quelques  lettres  d'artistes  :  Filippo  Lippi,  Benozzo 
Gozzoli,  Mantegna,  Raphaid,  Titien.  (Pourquoi  n'y 
avoir  pas  joint  quelques  épitres  de  Léon  Battista 
Albcrti,  cet  esprit  d'élite  qui  eut  une  telle  influence 
sur  le  mouvement  d'art  de  la  Renaissance  ?) 

Tout  cola  compose  le  tableau  le  plus  varié,  le 
plus  vrai,  le  plus  coloré  qu'on  puisse  souhaiter  : 
les  détails  pittoresques,  l'histoire  vue  par  ses  petits 
côtés  —  tels,  dans  les  lettres  de  Stazio  Gadio,  pré- 
cepteur du  jeune  Frédéric  Gonzogue,  la  descrip- 
tion des  fêtes  du  carnaval  romain,  le  récit  des 
circonstances  qui  entourèrent  la  maladie  et  la  mort 
du  pape  .Jules  II  —  ajoutent  en  maints  endroits  à 
la  vie  de  cette  évocation.  Et  l'on  no  saurait  rien 
souhaiter  de  plus  S  ce  recueil  attachant  qu'un  index 
des  noms  cités,  qui  rendrait  la  consultation  du 
livre  plus  fructueuse  encore. 


A.  M. 


NieROLosn 


Le  peintre  Edmond-Charles  Yen,  né  à  Pari.-^ 
le  31  mars  1861,  a  été  trouvé  mort  à  son  domicile, 
à  'Versailles,  au  commencement  de  ce  mois.  11 
s'était  fait  un  renom  de  bon  paysagiste. 

Félix  Tournachon,  plus  connu  sous  le  pseu- 
donyme de  Nadar,  qui  fut  journaliste,  écrivain, 
dessinateur,  lithographe-caricaturiste,  photographe 
et  aéronaute,  une  des  personnalités  les  plus  con- 
nues du  monde  parisien  sous  le  second  Empire 
et  la  troisième  République,  est  mort  dimanche 
dernier,  à  Paris,  où  il  était  né  le  5  avril  1820.  Il 
commença,  vers  1842,  par  écrire  dans  les  petits 
journaux  de  l'époque.  Puis  il  se  mit  à  dessiner  des 
<•  cliarges  «  au  fliarivari,  au  Corsaire'rl  au  Joiir- 
nnl  pour  rire.  Vers  1852,  il  se  fit  photographe  et 
fonda  avec  son  frèie  un  atelier  qui  ne  tarda  pas  à 
acquérir  une  certaine  célébrité.  Plu.stard,  il  fut  un 
des  premiers  à  s'occuper  d'aéronautique.  11  alaissc 
comme  dessinateur  une  o^'uvre  qui  eut  une  véri- 
table renommée  ;  Le  Panthéon  Xadar,  où  se  trou- 
vaient spirituellement  caricaturés  la  pilupart  des 
gens  connus  de  la  période  de  18'i0  à  1800. 


On  annonce  la  mort,  à  New  Jersey,  île  M.  'Wor- 
thington  'Whittredgc,  le  doyen  des  jiaysagistes 
américains,  déce<lé  dans  sa  quatre-vingt-dixième 
année.  Il  avait  étudié  à  Cincinnati,  puis  en  Alle- 
magne et  en  Italie.  11  était  président  de  l'American 
National  Academy,  et  l'un  de  ses  tableaux,  Soleil 
et  ombre,  est  à  la  Oorcoran  Gallery  do  Was- 
hington. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


103 


HOmmiENT  LES  ARTS 

Tableaux,  Objets  dart  du  XVIII»  siècle 
Tapisseries  anciennes 

Venlo  faite  à  l'hùtel  Drouùt,  salle  G,  le  14  mai-o, 
par  M«  Lair-Dubreuil  et  MM.  Paulrae  et  B.  Las- 
quia. 

Tableaux  anciens,  dessins,  [lastels  el  aqua- 
relles.—'i.  Desliayes  (J.-B.  dit  le  Romain).  Vénus 
chez  Vulcain.  Toile  ronde  :  9.0Û0.  —  3.  Down- 
maa  John).  Portrait  d'une  jeune  femme  ;  et  4. 
Portrait  d'un  jeune  homme.  Deux  dessins  aqua- 
relles :  3Û.50O.  —  5.  École  française  (xviii"  siè- 
cle). Portrait  de  la  marquise  de  Rugi.  Pastel  ovale  : 
3.500.  —  G.  École  française (xviii'  siècle).  Portrait 
de  la  comtesse  de  la  Corée.  Pastel  ovale  :  2.200. 
—  7.  Hoinsius  (J.-E.).  Portrait  de  femme  :  3.000. 

Hubert  Robert.  —  8.  Cascades  de  Tivoli,  aux 
environs  de  Rome;  9.  Gascatelles,  aux  environs  de 
Rome;  10.  Ruines  d'un  ancien  temple  de  Vesta, 
aux  environs  de  Rome  ;  et  11.  'Villa  dans  un  parc, 
aux  environs  de  Rome,  ensemble  :  121.000. 

12.  Huet  (.f.-B.).  Ce  qui  est  bon  à  prendre  est 
bon  ;i  garil  T.  Peinture  sur  cuivre  :  7.000.  —  13. 
Janinet  i  t'.).  La  Reine  Marie-Antoinette  et  les  En- 
fants de  France,  dans  les  jardins  Trianon.  Aqua- 
relle rehaussée  de  gouache  :  8.000.  —  14.  Lou- 
therbourg.  Baigneuse.  Gouache  :  2.400.  —  18. 
PiUement  (J-B.).  Le  Gué.  Pastel  :  3.000. 

20.  Roslin.  Portrait  d'une  jeune  femme.  Pastel 
ovale  :  3.500.  -  21.  Shall  (F.).  L'Ami  fidèle: 
2.100.  —  22.  Taraval  (H.).  Diane  au  bain  sur- 
prise par  Actéon.  Toile  ;  3.310.  —  24.  Van  Gorp. 
La  Leçon  .le  dessin  :  2.400.  —2.5.  Vanloo  (L.-M.). 
Portrait  de  la  comtesse  de  Ghambon  :  4.000.  — 
26.  Vos  (P.  de).  Buses  attaquant  des  poules  : 
4.000.  —27.  Veenix  [].).  Nature  morte:  4.00U.  — 
38.  "Wilkie(D.).  La  Foire  de  campagne  :  5.000. 

Sculptures  anciennes  en  terre  cuite,  plâtre  ou 
bronzj.  —  Bustes  du  xviii»  siècle.  —  Si.  Busto, 
demi-nature,  en  bronze  patiné  du  temps  de  L.  XVI, 
représentant  le  baron  Desnovers.  Au  revers  :  ■•  par 
J.-B.  Deternex,  1780  ..  :  3.850.  —  34.  Buste,  gran- 
deur nature,  en  terre  cuite,  par  Marin  :  Théroigne 
de  Méricourt  :  11.000.  —  35.  Buste  de  femme, 
grandeur  nature,  plâtre  plein  original,  par  Augus- 
tin Pajou  :  7.400. 

Anciennes  porcelaines  de  Chine.  —  38.  Garni- 
ture de  trois  pièces  :  potiche  et  paire  de  vases- 
lancelles,  ép.  Kien-lung;  décor  en  émaux  de  cou- 
leur :  oiseau  du  ciel,  branchages,  chrysanthèmes  : 
5.000.  —  40.  Suite  complète  de  huit  statuettes  en 
ancien  biscuit  de  Chine,  ép.  des  Ming,  émaiUé 
en  couleai,  et  liguraut  les  lluit  immortels  uu  di- 
vinités lauïques  :  1-1. HUH.  —  il.  SUUueile  de 
Kiiiiaii  in. en  ancien  bi<i-int  de  Chine,  ép.  des  Ming, 
émaillé  en  couleur  :  10.000. 

Anciennes  porcelaines  tendres  de  Chantilly, 
Mennecy,  Sèeres.  —  42.  Paire  de  vases  lobés, 
baluslres,  anses  rocailles  feuillagées.  Chantilly, 
décorés  en  couleur  :  2.900. —  43.  Partie  de  service 
de  Sèvres,  pâte  tendre  «  feuille  de  choux  »,  en 
bleu  et  dorure  à  bouquets  do  fleurs  :  4.030.  —  44. 
Buste  du  roi  Louis  XV,  sur  socle  adhérent,  émaillé 
en  blanc,  Mennecy-Villeroi  :  11.200. 

Anciennes  faïences  de  Lorraine  et  de  Pont- 
aux-Choux.  —  45.  Jardinière  en  ancienne  faïence 


émaillée  en  blanc  du  Pont-aux-Choux  ;  coquille, 
deux  dauphins  en  ronde  bosse,  et  dieu  marin, 
xviii*  siè.;le  :  1.500  (au  Musée  des  Arts  décoratifs). 

—  46.  Buste,  demi-nature,  du  roi  Louis  XV, 
d'après  Le  Moyne,  sur  socle,  eu  ancienne  faïence 
émaillée  en  blanc  de  Lorraine  :  4.400.  —  47.  Sta- 
tuette, demi-nature,  de  la  Baigneuse  de  Falconet, 
et  faïence  émaillée  en  blanc  de  Lorraine   :   4.600. 

Objets  variés.  —  4S.  Statuette  de  jeune  femme 
assise  à  terre,  du  temps  de  L.  XVI,  en  bronze 
ciselé  et  doré  :  2.180.  —  52.  Eventail,  du  temps  de 
L.  XVI  ;  feuille  peinte  à  la  gouache,  composition 
dans  le  goût  de  Lavreince.  Monture  en  écaille 
blonde  sculptée,  à  personnages  :  Le  Serment 
d'amour  :  1.650. 

Pendules  anciennes.  —  Bronzes  d'ameuble- 
ment. —  53.  Paire  de  chenets  du  temps  de 
L.  XV,  en  bronze  ciselé  et  doré.  Chinois  et  Chi- 
noise dans  le  goût  de  Le  Prince  :  3.000.  —  54.  Pen- 
dule du  temps  de  L.  XV,  en  bronze  patiné  et 
doré,  à  trois  ligures  de  femmes  :  l'Enlèvement 
d'Europe.  Cadran  marqué  «  Viger  à  Paris  »  : 
9.500.  —  59.  Paire  de  candélabres  du  temps  de 
L.  XVI,  à  vase  ovoïde  en  marbre  onyx  monté  en 
bronze  ;  anses  serpents  enroulés,  et  feuillages  ci- 
selés et  dorés  :  3.815.  —  60.  Autre  paire  de  candé- 
labres du  temps  de  L.  XVI,  semblables  :  3.815. 

Gl.  Pendule  du  temps  de  L.  XVI,  en  marbre 
blanc,  attr.  à  Falconet.  (^adran,  marqué  ..  Ga- 
chard,  à  Paris  »;  rocher  et  source  personnifiée  par 
un^  nymphe  nue  et  assise.  Socle  à  bas-relief  : 
Jeux  d'amour,  en  bronze  ciselé  et  doré  :  4.001).  — 
62.  Petite  pendule  à  musique  du  temps  de 
L.  XVI,  en  marbre  blanc  et  bronze  ciselé  et  doré, 
en  forme  d'édicule,   à  colonnettes,  et  vase  :  G. 000. 

—  63.  Pendule  marbre  blanc  et  bronze  ciselé  et 
doré  du  temps  de  L  XVI,  vase  renferment  le 
mouvement  avec  cadran  signé  :  «  Pochon,  à  Paris  », 
et  porté  par  trois  femmes  debout,  figurant  les 
Trois  Grâces  :  9.700.  -  64.  Pendule  du  temps  de 
L.  XVI,  en  bronze  ciselé  et  doré,  à  figure  allégo- 
rique ;  cadran  marqué  «  .Mabille  »  :  4.200.  —  67. 
Paire  de  candélabres,  du  temps  do  l'Empire,  en 
bronze  ciselé  et  doré  ;  femmes  debout,  vêtues  à 
l'antique,  sur  socle,  à  bas-relief  d'Amours  et  guir- 
landes. Modèle  exécuté  et  signé  par  Thomii-e, 
d'après  le  dessin  de  Prud'hon  :  2.020. 

Dentelles  anciennes.  —  70.  France  (Point  de). 
Volant  à  rinceaux  de  feuillages  et  fleurs,  relief 
Venise.  Ép.  Régence  :  7.300.  —72.  Venise  (Point 
de),  ou  de  France.  Volant  dentelé  à  ornementation 
dans  le  goût  de  Bérain.  Ép.  L.  XIV  :  3.060.  —  76. 
Venise  (Point  de).  Volant  à  rinceaux  de  fleurs  et 
feuillages,  à  relief.  Ép.  L.  XIV  :  1.520. 

Meubles  anciens  et  sièges  divers.  —  77.  Six 
fauleiiiU  du  temps  de  L.  XV,  en  bois  sculpté  et 
ciré,  à  feuillages,  rinceaux  et  rocailles,  recouverts 
de  soie  brochée  à  fleurs  :  13.700.  —  84.  Armoire 
du  temps  de  L.  XIV,  en  marqueterie  de  cuivre  et 

d'écaillé  sur  ébène,  attr.  à  A.  G.  Boulle  :  2.800.  

85.  Régulateur  du  temps  de  la  Régence,  contourné, 
en  marqueterie  de  bois  de  violette,  et  orné  de 
bronzes  ciselés;  cadran  marqué  :  «  Chevallier,  aux 
Thuilleries  »  :  3.400.—  80.  Régulateur  du  temps  de 
L.  XV,  contourné,  en  marqueterie  de  bois  de  pla- 
cage, à  trophées  d'instruments  de  musique  et  bou- 
quets de  fleurs,  et  orné  de  bronzes  ciselés.  Au  re- 
vers, l'estampille  du  maitre-ébéniste  J.  Jollain  : 
4.500.  —  87.  Bureau  de  dame  du  temps  de  L.  XV, 


104 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


en  marqueterie  de  bois  de  couleur,  à  fleurs  et  rin- 
ceaux. Estampille  de  «  Hache  fils,  à  Grenoble  »  : 
3.530.  —  8S.  Console  dentre-deux  du  temps  de 
L.  XV,  en  bois  sculpté  et  doré,  rocailles  et  bran- 
chages fleuris.  Dessas  marbre  blanc  :  3.500.  — 
89.  Meuble  d'entre  deux  du  temps  de  L.  XV,  en 
bois  de  rose  et  dessus  marbre  :  10.000.  —  90. 
Meuble  d'encoignure  du  temps  de  L.  XV,  con- 
tourné, en  marqueterie  de  bois  de  couleur  à  fleurs 
et  orné  de  bronzes  ciselés  et  dorés  :  3.500. 

91.  Paire  de  meubles  encoignure,  du  temps  do 
L.  XV,  contournes,  en  laque  noire  et  bronzes 
ciselés.  Estampille  du  maître  ébéniste  Saunier  : 
5.010.  —  9'2.  Écran  du  temps  de  L.  XVI,  en  bois 
de  rose.  Estampille  du  maitre-ébéniste  Canabas  : 
2.200.  —  94.  Bureau  plat  du  temps  de  XVI,  en 
acajou  mouluré  et  bronzes  ciselés  et  dorés  :  2.G00. 
—  95.  Secrétaire  du  temps  de  L.  XVI,  eu  acajou 
et  bronzes  ciselés  et  dorés  :  2.4j0.  —  99.  Deux  ar- 
moires, en  acajou  et  bois  clair,  k  médaillon  en 
bronza  et  deux  plaques  en  biscuit  de  Wedgwood  à 
sujets  alli'goriques  :  6..^i0(). 

(A    suivre). 


Estampes  et  Portraits 
des  XVII-  et  XVIII    siècles 

Vente  fiite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  10,  les  17  et  18 
mars,  par  M*  Henri  Baudoin  et  M.  Danlos. 

11.  Borchardt  (d'après  G.).  A  good  Boy,  gravé  à 
la  manière  noire  parC.  H.  Hodges.  En  couleurs:  710. 

Debucourt  (L.-Ph.).  —  42.  Les  Doux  baisers, 
d'après  le  tableau  du  maître  eiposé  au  Salon  de 
1875,  slu^  le  litre  :  La  Feinte  caresse.  Épreuve  en 
couleurs  :  9.500.  —  43.  Le  Menuet  de  la  Mariée. 
En  couleurs,  avant  toutes  retouches:  1.4'20.  — 
44.  La  Rose.  La  Main.  Deux  pendants.  En  cou- 
leurs et  à  grandes  marges  ;  19.100. 

Fraudeberg  (d'après  S.).  —  103.  Le  Petit  jour, 
par  N.  de  Launay  :  2.150.  —  109  (n's.  La  même 
épreuve  :  2.250. 

141.  Janinet  (F.).  Aninur,  tu  tais  des  jaloux, 
d'après  F.  Boucher.  Avant  toutes  lettres,  en  cou- 
leurs :  C50. 

Lavreînce  (d'après  N.).  —  149.  La  Balançoire 
mystérieuse,  gravée  par  Vidal.  Avant  toutes  let- 
tres :  630.  —  150.  L'Aveu  difficile,  gravé  par 
Janinel.  En  couleurs,  avant  toutes  lettres  :  7.800. 

—  151.  La  Comparaison,  gravé  par  Janinet.  En 
couleurs  :  801».  —  152.  Le  Restaurant,  gravé  par 
Deny.  Avant  toutes  lettres  :  1.520. 

188.  Morland  (d'après  G.).  —  A  visit  to  the  child 
at  nurse,  gravée  par  'Ward.  En  couleurs  ;  900. 

Nanteuil  (R.).—  195.  Gliaulnos  (Charles,  duc  de). 
Premier  état  :  510.  —  198.  Goislin  (cardinal  de)  : 
230.  —  199.  Colb'rt  {Jean-Baptiste)  :  450.  —  -'nO. 
Golbert,  archevêque  de  Rouen.  Premier  état  :  500. 

—  201.  Duliou  de  Clienovaux  :  330.  —  Regnauldîn, 
procureur  généi'al  :  305. 

Qiievordo  (d'après  K.-M.-J.).  —  227.  Elizabeth, 
duchesse  of  Buccleugli,  par  J.  "Watson  :  700. 

D'après  Reynolds.  —  228.  Tlie  Hon.  George 
Seymour  Conway,  gravé  par  F.  Fislier  :  360. 

231.  Saint-Aubin  (G.  do).  Spectacle  des  Tuileries, 


deuxième  vue;  520.  —271.  Ward  (par  et  d'après  W.). 
Louiaa,  médaillon  rond.  En  couleurs  :  710. 

Watteau  (d'après  Ant.).  —  275.  La  Mariée  de 
village,  gravée  par  G.  N.  Gochin  :  295.  —  276.  Le 
Bosquet  de  Bacchus,  par  G.  N.  Gochin  :  350.  — 
279  L'Embarquement  pour  Cythère,  par  Tardieu  ; 
480. 

279.  Wheattey  (d'après  F.).  A  lover's  anger,  par 
P.  Simon.  En  bistre  :  600. 

Produit  total  :  80.993  francs. 


Aquarelles,  Dessins  anciens  et  modernes 

Vente  faite  à  l'hotol  Drouot,  salle  11,  le  17  mars, 
par  M«  André  Desvouges  et  M.  Loys  Delleil. 

18. Corot  (J.-B.-G.).LeCUemin  dansla  montagne. 
Étude  peinte  :  370.  —  23.  Delacroix  (E  ).  Faust  et 
Wagner  discourant  dans  la  campagne.  A  la  sépia  : 
700. —  52.  La  Promenade  dans  le  parc,  L'Obélisque. 
Deux  gouaches  rondes  du  xvui*  siècle  :  222.  — 
79  bin.  Marinier  (G. -P.)  r?).  Projet  de  frontispice. 
Plume  et  lavis  :  200.  —  105  bis.  Monot  (Claude). 
Les  Pêcheurs.  Crayon  :  232.  —  123.  Saint-.-Vubin 
(G.  de).  La  Foin  Saint-Germain.  Dessin  ancien  à 
la  pierre  noire  :  1.020.  —  132.  Velde  (A.  van  de). 
Le  Ili'part  pour  la  promenade  :  32S.  —  134.  Vernet 
(Carie).  Sujet  de  cliasse.  Plume  et  sépia  :  630.  — 
128.  Willette  (Ad.).  Le  Clievalier  Printemps  nous 
prépare  un  clief-d'œuvre.  Crayon  bleu  :  750. 

Produit  total  :  lO.OiO  francs. 


CONCOUItl    BT    BXPOIITIONI 


BXV'iSIT'ONS    NOi   VKLLKf 

Pan.': 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Lucien  Laurent- 
G!i--ll.gMlerieJ.Moleux,  68, boulevard  Malesherbes, 
jusqu'au  31  mars. 

E^iiiisi  lion  de  tableaux  de  WenceslasRadimsky, 
galerie  Brrnlieim  jeune.  15,  rue  Ricliepanse,  du 
29  mars  au  16  avril. 

Exposition  de  tableaux  do  M.  Simon  Bussy, 
galerie  Hessèle,  54-50,  rue  Laffitte,  du  1"  au 
15  avril. 

Élraiiger 

Londres  :  10*  Exposition  annuelle  de  la  Société 
internationale  dos  sculpteurs,  peintres  et  graveurs, 
aux  galeries  Grafton,  du  1"  au  30  avril. 

Londres  :  Exposition  de  miniatures  de  la  col- 
leclion  Vates  Thompson,  à  la  Xationalgaleric. 

Bruxelles  :  Salon  do  la  Libre  Estluliqu",  au 
ÎMuséc  nuiilerne. 

Elberfeld  :  Exposition  d'art  français  moderne, 
au  musée  de  la  ville. 

(Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  au.v  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Girardot. 


r«BU  —    UiPBlMISII  Dl   LA    PBKSSB,   16     BOS   DU   aKOlSBANT.   —   V.    BIMABT     IMPBIkl 


J^i 


X°  14.  -  1910.  BUREAUX  :  lob,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')  2  Avril. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  graluilemenl  ta  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    .    .    .       10  fr.   M  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

I-e    ITianaéro    :    O    fr.    2  S 


PROPOS     DU    JOUR 

^  'akt  de  la  médaille  aura  cette  année 
lie  multiples  expositions.  On  sait 
déjà  qu'à  Bru.xfeUes  et  à  New- 
Yorlc  s'ouvriront  prochainement 
des  sections  de  glj'ptique.  Voici  iju'à  son  tour 
le  Conseil  municipal  de  Paris,  sur  la  demande 
de  la  quatrième  commission,  décide  l'orga- 
nisation au  Petit  Palais  d'une  exposition  de 
médailleurs.  Les  séries  qui  seront  offertes  à 
l'examen  du  public  seront,  les  unes,  anciennes 
et,  les  autres,  modernes.  II  a  paru  lion  de 
joindre  au  spectacle  de  ce  que  créent  les  con- 
temporains le  souvenir  des  grands  artistes 
de  jadis.  .Vinsi  c'est  une  brève  histoire  des 
médailleurs  que  le  Conseil  municipal  propose 
d'offrir  à  nos  regards. 

Cette  heureuse  initiative  sera  pour  nos 
artistes  un  précieux  témoignage  et,  s'il  était 
besoin,  un  stimulant.  L'exposition  fera  pa- 
raître quels  ont  été,  en  ces  vingt-cinq  dernières 
années,  l'admirable  effort  de  renouvellement 
tenté  en  France  et  le  succès  universel  des 
œuvres  par  où  s'est  manifestée  cette  renais- 
sance. Il  n'est  pas  un  pays  qui  n'ait  été  notre 
tributaire  en  cet  art  dans  le  dernier  quart  de 
siècle,  et  si  l'homiuage  certain  rendu  aux 
novateurs  est  de  se  mettre  à  leur  école  et  de 
les  imiter,  a-t-il  jamais  été  plus  sensible  que 
dans  les  ojuvres  exécutées  par  des  travailleurs 
étrangers?  Nos  médailleurs  qui,  après  une 
originale  floraison,  semblent  un  peu  se  re- 
cueillir, trouveront,  à  revivre  la  suite  de  leur 
histoire,  des  raisons  de  prendre  confiance 
dans  le  rôle  qui  leur  semble  dévolu  par  la 
tradition. 

11  est  à  peine  besoin  d'ajouter  que  la  multi- 
jdicité  des  collections,  qui  peut  avoir  des 
inconvénients  pour  la  peinture  et  la  sculp- 


ture, n'a  que  des  avantages  pour  les  médailles. 
Quand  un  musée,  soucieux  de  se  garnir  et  de 
s'orner,  obtient  un  tableau  important,  une 
œuvre  maîtresse,  cette  pièce  unique  ne  suffit 
pas  à  lui  constituer  à  elle  seule  un  ensemble  ; 
elle  ne  supplée  pas  à  ce  qui  lui  manque,  et 
elle  peut  faire  grandement  défaut  à  quelque 
autre  galerie  déjà  constituée  et  riche  de  séries 
utiles  à  l'étude,  ilais  nul  regret  pareil  ne 
risque  d'être  formulé  pour  des  expositions  de 
médailles.  Les  exemplaires,  ici,  peuvent  être 
en  double,  et  des  musées,  sans  se  faire  de 
tort,  sans  rompre  rencliaînement  nécessaire 
de  l'histoire,  peuvent  constituer  des  séries 
analogues  :  les  collections  n'ont  rien  à  y  per- 
dre et  le  public  n'a  qu'à  y  gagner. 


NOUVELLES 


*•'■=*  Dimanche  dernier  a  étéinauguréàParis. 
square  des  Etats-Unis,  un  monument  à  la 
mémoire  du  chirurgien  américain  Horace 
Wells;  oi'uvre  du  sculpteur  Hertrand-Boutée, 
il  se  compose  d'un  buste  de  Wells  sur  un  socle 
en  marbre  blanc  où  se  détache  un  médaillon 
de  Paul  Bert,  qui  perfectionna  la  méthode 
d'Horace  Wells. 

**+  Sur  l'initiative  de  laSociété  pour  la  pro- 
tection des  paysages  de  France,  un  projet  de 
loi  avait  été  soumis  à  la  Chambre  des  déjiutés 
pour  empêcher  l'envahissement  de  nos  mo- 
numents historiques  et  de  nos  sites  pittores- 
ques parles  affiches  réclames.  Ce  projet,  qui 
avait  été  voté  par  la  Chambre,  vient  de  l'être 
également  par  le  Sénat.  Voici  le  texte  de  cette 
nouvelle  loi  : 

Article  1".  —  L'affichage  est  interdit  sur 
les  monuments  historiques  classés  en  vertu 
de  la  loi  du  30  mars  1887,  ainsi  que  sur  les 
monuments  naturels  et  dans  les  sites  de  ca- 
ractère artistique  classés  en  vertu  de  la  loi 
du  21  avril  lOOtj. 


100 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Il  peut  être  également  iiitenlit  autour  des- 
flits  monuments  historiques,  monumeuts  na- 
turels et  sites,  dans  un  périmètre  qui  sera, 
pour  chaque  cas  particulier,  déterminé  par 
arrête  préfectoral,  sur  avis  conforme  de  la 
Commission  départementale  des  sites  et  mo- 
numents naturels  de  caractère  artistique. 

Art.  2  et  3.  —  Toute  infraction  sera  punie 
d  une  amende  de  25  francs  à  1.000  francs. 

***  Notre  compatriote  l'éminent  com|iosi- 
teur  Widor,  professeur  au  Conservatoire, 
vient  d'être  nommé  membre  de  l'Académie 
des  Beaux-Arts  de  Stockholm. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du  ivy  mars 
Les  fouilles  d'Alise.  —  M.  Toutain  lit  une  uote 
siu-les  fouilles  exécutées  pondant  tannée  1909  sur 
l'eniplacemeut  d'Alosia,  par  la  Société  des  sciuuco^ 
liistoriqucs  et  naturelles  de  Semur.  Elles  ont  porto 
sur  quatre  points  principaux  :  riiémicycle  du 
théâtre,  le  forum,  la  façade  orientale  d'un  monu- 
ment orné  do  deu.t  absides,  et  doux  quartiers  ilo 
la  ville. 

Parmi  les  objets  mis  à  jour,  il  convient  de  si- 
gnaler une  tête  décorative  de  femme,  dont  la  che- 
velure est  ornée  do  Ueurs,  des  creusets  rn  terre 
réfractaire  et  divers  vases,  soit  dorés,  suit  en 
métal  étauiê,  qui  attestent  l'importance  de  l'in- 
dustrie métallurgique  à  Alesia  et  confirment  les 
renseignements  donnés  par  Pline  l'ancien  sur  ce 
sujet. 

Un   vestir/e   du  vieux  Paris.  —   M.  IJêrou    de 
Villefosse  signale  la  déoouv<Tte  qui  vient  d'élro  fiiili: 
à  Paris,   en  ouvrant   une  tranchée   dans  la   cour 
du  Palais  do  .Justice,  d'un  mur  construit  avec  des 
matériaux    romains    superposés.    La    découverte 
remonte  aux  premiers  jours  de  février,  mais  1rs 
travaux  ont  été  interrompus  par  suite  de  l'inonda- 
tion. Ce  mur  a  3  mètres  d'épaisseur   et  il  court  a 
peu  prés  parallèlement  aux  grilles  dontrée  du  Pa- 
lais, suivant  ime  direction  uord-sud  et  à  4  mètres 
en  arrièn-  de  ces  grille.s.  Les  blocs  n.mains  encore 
en  place  de  chaque  cùté  de  la  tranchée  ouverte  jiour 
le  passage  d'un  égout,  blocs  qui  paraissent  appar- 
tenir  à  des   débris    d'architecture,   forment  deux 
assises,  chacune  do  0  m.  -io  de  hauteur.  Lun  dans 
l'autre,    ces   fragments   mesurent   en  longueur  de 
0  m.  90  à  1  mètre.  On    y   remarque   de  nombreux 
trous  de  scellement,  des  moulures,  une  petile  cur- 
uicha;  en  passant  la  main  dans  les  intersiices  des 
blocs,  il  semble  bien  qu'on  constate  l'existence  du 
reliefs.  Ces  fragments  sont  i)i.si-s   sans  liaison;  lo 
mur  a  donc  été  construit  à  lahàte  à  l'aide  de  m'alé- 
riaux empruntés  à  des  édifices  jilus  anciens,  comme 
les   murs  retrouvés   en    19ÛG   dei-rjère  le  Tribunal 
dr  Commerce,  sur  l'emplacement  du   Marché  aux 
l'iours. 

Ils  font  probablement  partie  d'un  nume  ensendde 
de  constructions  élevées  très  rapidement  au  mo- 
ment dos  invasions.  Il  serait  assurément  très  re- 
grettable, dit  M.  Héron  de  ViUef,,sse,  que  la 
commission  du  Vieux-Paris  ne  profitât  pas  de 
celte  circonstance  pour  exécuter  une  fouille  sé- 
rieuse, qui,  comme  celles  entreprises  antérisure- 


mont,  luolira  certainement  à  jour   ,los  documents 
•.nteressant  l'histoire  de  Lutéce. 

Mission  française  en  Chaldée.  —  M  Heuzcv 
expose  les  résultats  obtenus  par  le  commandant 
I  .rosau  cours  de  sa  quatrième  campagne  de  fouilles 
:'.  1  ello,  1  aucieane  .Su-pourla  ou  Lagash,  en  Chaldée, 
pendant  l'année  1909. 

La  situation  était  particulièrement  difficile  et 
dangereuse  à  cause  de  l'etTervescence  qui  régnait 
parmi  les  tribus  du  désert. 

Le  prograiiame,  lui  aussi,  présentait  d'immenses 
difficultés.  Il  s'agissait  de  dégager  profondément 
es  massifs  de  brique  crue  qui  forment  la  presque 
totalité  dos  antiques  construction^cllaldêennes.  Le 
commandant  Gros  a  d'abord  retrouvé  les  murs  de 
soutènement  en  brh|ues  primitives,  dites  plano- 
convcxes,  de  la  citadelle  de  Ohirsou,  oii  lui-même 
et  son  prédécesseur,  M.  de  Sarzec,  ont  mis  à  dé- 
couvert tant  de  monuments  de  la  plus  haute  anti- 
quité orientale. 

La  découverte  la  plus  importante  a  été  celle  de 
tout  uu  secteur  de  lenceinto  construite  par  Goudéa 
Les  restes  imposants  de  cette  muraille  suDcrposéo 
en  deux  otages  ont  pu  être  dégagés  extérieurement 
et  inlonourement  sur  une  longueur  de  près  de 
cent  mètres,  dans  la  complication  déjà  savante  de 
leurs  courlmes  et  de  leurs  tours. 

.V  ce  travail  très  ardu,  qui  nous  donne  désormais 
un  Cl  conducteur  des  plus  certains  pour  la  topo- 
graphie de  la  cité  chaldêenne,  il  faut  ajouter  les 
découvertes  de  détail  qui  étendent  principalement 
nos  connaissances  sur  la  sculpture  et  la  céramique 
do  ces  hautes  époques. 

Le  commandant  Cros,  dit  M,  lleuze\ ,  a  brillam- 
ment contribué  par  ces  résultats  à  soutenir  l'hon- 
neur des  découvertes  scientifiques  franeaises  en 
frienf. 


Société  Française  dg  Numismatique 


Séance  du  ô  inars 


Le  président  l'ait  pari  de  la  mort  de  M.  d'Arhnis 
Je  .Inbaiiiville.  membre  de  la  Société  depuis  Isr.i». 

Lenouvollement  dubureau.  Sont  élus  :  président, 
M,  Sudre;  vice-présideut.  M,  .\drien  Blanchct  ; 
secrétaire,  M,  de  Villenoisy  :  trésorier,  M.  Jlou- 
cller;  conseillers,  MM.  Lordeaux  et  le  comte  d^ 
i;a3lellaDe. 

il.  Bordeaux  signale  l'existence  d'un  coiu  caro- 
lingien con.s.rvé  au  musée  de  Niort,  et  avant  servi 
à  la  frappe  des  deniers  de  Molle. 

M.  Bérenger  appelle  l'atlentien  sur  les  comides 
de  la  collé-i:de  de  Vcrnoa.  qui  mentionnent  des 
frappes  de  méTeaux. 

M.  A.  lilanchet  signale  un  édit  de  Jlajorion.  d.- 
'iî8,  relatif  aux  sous  gaidois.  et  établit  que  ces 
monnaies  étaient  des  imitations  germaines,  dont 
l'or  était  à  un  titre  intérieur  à  celui  des  monnaies 
romaines  officielles. 

M.  Bouclier  présente  la  série  des  médailles  com- 
mandées par  le  flongrès  des  Klats-Unis  à  des 
artistes  français  à  la  fin  dn  x\in''  siècle. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


lO; 


CORRESPONDANCE    DE    BELGIQUE 


Le  musée  de  Bruxelles  a  pu  s'cnricliir  récem- 
montde  quelques  ojuvres  nullement  indifférentes  de 
l'école  néerlandaise  ancienne.  La  Société  des  Amis 
des  Musées  a  lait  preuve,  à  son  prolit,  d'initiative 
et  de  iLbéralité.  Lors  de  la  vente  l'étis,  elle  a  pu 
se  faire  adjuger  trois  morceaux  passablement  con- 
voités et  dont,  surtout,  la  valeur  documentaire 
rendait  fort  désirable  l'entrée  dans  les  collections 
nationales. 

Il  faut  d'abord  mentionner  une  production  viai- 
luenl  très  curieuse  de  Lucas  de  Leyde,  si  rarement 
représenté  couinic  peintre  dans  les  musées. 

Le  sujet,  une  Tentation  de  saint  Antoine,  est 
traité  avec  une  étonnante  sûreté,  si  l'on  sonj^'e 
t(u'il  s'agit  de  l'ieuvre  d'un  artiste  âgé  de  dix-sept 
uns  à  peine,  ce  que  prouve  la  date  de  1511,  accom- 
pagnée du  monogramme  bien  connu  du  maître.  Le 
pieux  solitaire  est  agenouillé  devant  le  crucilix. 
Derrière  lui  un  cortège  de  monstres,  dont  l'un  est 
monté  sur  le  pourceau,  compagnon  de  saint  Antoine, 
ayant  pendue  à  l'oreille  la  clochette  de  lana- 
chorète.  La  tunique  blanche,  le  manteau  bleu 
de  saint  Antoine  sont  enlevés  avec  aisance  et 
n'ont  rien  du  faire  souvent  pénible  des  Primi- 
tifs. On  est  très  frappé  do  la  grande  inlluence 
exercée  sur  le  jeune  peintre  do  Leyde  par  .Jérorne 
Bosch  avec  lequel,  à  la  rigueur,  en  l'absence  delà 
signature,  une  confusion  pourrait  s'établir.  Bien 
conservé,  le  panneau  mesure  Tu  centimètres  de 
long    sur  66  de  haut. 

A  peine  moins  intéressante  est  une  grande  di'- 
trempe  de  Pierre  Breughel  le  vieux,  représentant 
L'Adoration  des  Mac/es.  Peuplée  de  ligures  d  hom- 
mes et  d'animaux, cette  œuvre  caractéristique  d'un 
maître  très  pauvrement  repré-senté  dans  les  col- 
lections,à  l'exception  du  musée  impérial  de  Vienne, 
porte  au  nombre  de  trois  les  Breughel  authenti- 
ques de  la  galerie  de  l'Etat  belge.  Bien  que 
dépourvue  de  signature,  la  toile  offerte  jnir  les 
••  Amis  des  Musées  »  est  d'authenticité  irrécu- 
sable. Tout  y  révèle  le  très  grand  artiste  de  qui 
elle  émane  et  qui  utilisa,  on  le  sait,  fréquemment 
la  détrempe.  Ses  deux  chofs-d'oîuvre  du  musée  de 
Xaples,  la  Parabole  des  Aveugles  et  la  Dupli- 
cité du  Monde,  sont  l'un  et  l'autre  peints  à  la 
détrempe.  Dans  ï Adoration  des  Mages,  nous 
avons  tous  les  types  chers  au  peintre,  si  extra- 
ordinairement  soucieux  de  la  vérité,  que  nous 
avons  naguère  étudiés  dans  la  liozette.  Malheu- 
reusement, ce  remarquable  morceau  a  subi  les 
outrages  du  temps. 

On  est  mal  renseigné  sur  la  provenance  des 
peintures  de  la  collection  Fétis.  Le  plus  souvent, 
c'était  de  la  main  à  la  main,  à  d'obscurs  brocan- 
teurs venant  le  trouver  chez  lui,  que  Fétis  faisait 
ses  achats.  Pour  ce  qui  estdu  Breughel,  cependant, 
il  fut  acquis  en  vente  publique  et  à  Bruxelles,  à  la  fiu 
d'une  vacation  où,  en  quelque  sorte,  on  l'adjugea 
pour  l'amour  de  Dieu  et,  si  nos  souvenirs  sont 
ïidèles,  pour  une  cinquantaine  de  francs.  Hahent 
sua  fata  ! 

Une  troisième  peinture,  également  due  à  la  libé  • 
ralité  de  la  Société  des  Amis  du  Musée,  méiite 
l'attention  dos  curieux  :  Apollon  et  Diane,  par 
Lucas  Cranach  le  vieux.  Haut  de  iô  centimètres 


et  large  de  31,  ce  petit  ensemble  est  de  la  meilleure' 
époque  de  son  auteur  et  les  nus  y  s<mt  traités  avec 
une  entente  remarquable.  Bien  que  de  petite  di- 
mension, l'feuvre  est  digne  d'un  musée,  et  nous  en 
savons  qui  avaient  fait,  eu  vue  de  son  achat,  des 
offres  toujours  déclinées  par  Fétis. 

La  collection  particulièrement  nombreuse  des 
bois  sculptés  a  été  disputée  peut-être  avec  plus 
d'acharnement  encore  que  les  peintures.  En 
somme,  nous  pensons  bien  que  l'ancien  président 
de  la  Commission  du  musée,  dans  sa  modestie, 
était  loin  do  prévoir  l'empressement  des  amateurs 
à  vouloir  s'approprier  les  choses  que  sa  curiosité 
avait  su  réunir  dans  la  modi'ste  demeure  qui 
abrita  sa  vieillesse.  Sa  collection,  d'ailleurs,  a  pio 
dnit  plus  de  deux  cent  mille  francs. 


.*  * 

On  sait  qu'à  lu  suite  de  la  célébration  à  Anvers, 
en  1877,  du  troisième  centenaire  de  la  naissance 
de  Rubens,  une  commission  fut  formée  avec  mis- 
sion de  rassembler  tous  les  éléments  dune  histoire 
du  grand  artiste. 

Fait  curieux  à  constater,  llubens,  à  ce  moment 
encore,  ne  jouissait  parmi  les  amateurs  que  d'une 
considérution  limitée. 

Il  était  de  mode  de  critiquer  les  imperfections 
de  sa  forme  et  l'absence  d'élévation  de  son  style  1  . 
Plus  de  trente  ans  se  sont  écoulés  depuis  lors  ;  ils 
ont  été  mis  à  prolit.  On  peut  dire  qu'en  acquérant 
une  connaissauc"  plus  complète  de  la  vie  et  des 
M'Livres  du  mailre,  ludmiration  professée  à  leur 
endroit  s'est  accrue.  Les  artisans  de  cette  évolution 
.mt  été  nombreux  et,  certes,  la  commission  insti- 
tuée à  Anvers  n'a  pas  perdu  sou  temps.  Ses  repré- 
sentants primitifs  ont  disparu  aujourd'hui;  seul, 
M.  Max  Uooses  survit,  toujours  fidèle  à  son  cult'^ 
pour  l'illustre  chef  de  l'école  d'Anvers. 

La  commission  avait  fait  paraiire  un  Bulletin, 
d'abord  rédigé  en  français,  puis  en  llamand,  ce 
qui  a  pmt  être  contribué  à  restreindre  quelque 
peu  sa  difl'nsion.  Ce  Bulletin,  à  la  rédaction  du- 
quel concoururent  des  crit^^ues  éminents  de  tous 
les  pays,  vient  de  paraître  pour  la  dernière  fois  : 
Rédigé  par  les  soins  do  M.  Rooses,  il  contient  la 
table  générale  de  Lout<>s  les  œuvres  de  Rubens 
meutiomiées  dans  les  cinq  volumes  de  la  collection. 

Source  précieuse  d'informations  pour  lesérudits, 
ce  dernier  fascicule  emporte  avec  lui  la  reconnais- 
sance de  quiconque  s'est  intéressé  au  progrès  des 
études  non  seulement  dans  le  domaine  rubénien, 
mais  dans  le  domaine  de  l'école  llamaude  eu  gé- 
néral. 11  y  a  là.  en  eft'et,  un  nombre  considérable 
d'hommes  et  de  choses  mêlés  à  l'histoire  du 
xvii"  siècle  qu'on  ne  songerait  pas  tout  d'abnrd  à 
y  chercher. 

Combien  il  serait  désirable  de  voir  se  constituer 
un  peu  partout  des  conmiissions  ayant  pour  but  de 
faire  la  lumière  sur  la  vie  et  l'œuvre  des  grands 
artistes  encore  mal  connus!  Kt,  disons-le  pour 
linir,  1  histoire  de  la  vie  et  de  l'omvre  de  Rubeirs 
contient  encore  un  si  grand  nombre  d  obscurités, 
que  quantité  do  nouvelles  révélations  peuvent 
encore  être  attendues  du  temps. 

Henri  Hym\n>. 


-« — r^a    rnwn    J^r— 


lOS 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


CORRESPONDANCE    DE    ROME 


LA.   «  PASSEGtATA   ARCHEOLOGICA  ^) 

Du  Palatin  aux  Thermes  de  Caracalla  s'étend  un 
désert  do  gravats  :  on  nivelle  la  Passefiinta  ar- 
cheolor/ica.  Les  journaux  protestent,  et  voici  pour- 
i|uoi  :  Le  17  janvier  1887,  M.  Guido  Baccelli  proposait 
au  Conseil  municipal  de  Rome  d'unir  "  les  monu- 
ments antiques  qui  se  trouvent  dans  la  zone  mé- 
ridionale de  la  cité  au  moyen  de  jardins  publics 
et  de  grandes  voies  plantées  d'arbres  ».  Ce  projet 
devint  la  loi  du  14  juillet  1887.  réduite,  mais  non 
modifiée,  par  une  autre  loi  de  1898.  Il  s'agissait 
de  tracer  sur  l'antique  Via  Triumphalis  (via  de 
San  Gregorio)  une  large  avenue  qui  eût  abouti  à 
un  ensemble  de  jardins  s'étendant  du  (jirque 
Maxime  aux  murs  de  Rome,  entre  la  porte  Me- 
trovia  et  la  porte  San  Sébastian.  Si  l'on  s'était 
Contenté  d'empierrer  ces  routes  que  les  pluies  de 
l'hiver  changent  en  rivières  de  boue  et  d'où  les  sé- 
cheresses de  l'été  soulèvent  des  nuées  de  pous- 
sière, tout  eût  été  pour  le  mieux  ;  mais  l'idéal  de 
M.  Baccelli  était  de  doter  Rome,  pour  la  fatale 
année  1911,  d'une  promenade  "  au  moins  deux  fois 
aussi  grande  que  le  Prater  de  Vienne  »  ;  aussi, 
pour  faire  de  la  place,  on  abattit  le  petit  édifice 
du  quattrocento  appelé  <•  la  Viguola  »,  les  cons- 
tructions médiévales  qui  se  dressaient  aux  envi- 
rons de  la  porte  Capène,  les  deux  portails  de  Gré- 
t,'oire  XVI  place  San  Gregorio,  etc.,  puis  on  jota 
bas  tous  les  arbres,  lauriers  et  oliviers.  On  s'aper- 
çut alors  des  bosses  du  terrain  et  on  décida  de  le 
niveler.  Les  journaux  s'émurent.  M.  AngeloGonti, 
dans  le  Marzocco,  appela  la  Passegiata  "  la  plus 
grande  honte  de  la  troisième  Italie,  le  plus  grand 
méfait  accompli  depuis  Alaric  »,  et  M.  Diego  An- 
geli  approuva  l'intervention  du  Times  contre  une 
Il  administration  ignorante  ".  On  se  demande  au- 
jourd'hui si  M.  Baccelli  épargnera  la  villa  de 
Bessarion  et  la  petite  place  de  San  Giovanni  in 
Oleo.  M.  Boni,  qui  représentait  à  la  Gommission 
le  ministère  de  l'Instruction  publique,  a  donné 
bruyamment  sa  démission.  11  prétendait  profiter 
des  travaux  pour  fouiller  autour  de  l'arc  de  Cons- 
tantin, pour  recherchar  le  monument  de  Soptime 
Sévère,  la  porte  (.lapène,  le  tombeau  des  Horaces, 
l'hôtel  d'IIonos  et  Virtus,  etc.  La  Commission,  se 
déclarant  autonome,  refusa  d'écouter  le  délégué  du 
ministre.  Le  ministre  s'adressa  au  Conseil  d'Etat, 
qui  répondit  :  «  Le  ministre  peut  contrôler  la 
Commii-sion,  mais  sans  oublier  que  la  loi  de  1887 
ne  parle  pas  do  fouilles,  mais  seulement  de  jar- 
dins »,  et  le  Conseil  souhaita  la  lin  des  travaux 
pour  l'année  1911.  Comme  M.  Baccelli,  il  sacrifiait 
l'art  et  la  science  aux  trains  de  plaisir  futurs, 
lloiircuscmont  à  M.  Boni  succède  M.  Lanciani, 
qui  reprendra  ses  projets.  Mais  que  pourra-t-il 
contre  la  Commission  .'  Ce  qui  nous  donne  l'espoir 
de  jours  meilleurs,  c'est  que  les  fonds  man(iuent. 
C'est  aussi  que,  de  notoriété  publique,  la  fameuse 
Knposition  di^  1911  ne  sera  jias  prête  en  1911.  C'est 
enfin  que  l'usine  à  gaz,  pour  obtenir  de  la  ville 
une  somme  plus  forte,  ne  se  presse  pas  de  quitter 
le  Cirque  Maxime.  Tout  cela  ne  rendra  pas  la 
<•  Vignola  »  ;  c  est  un  paysage  romain  qui  disparail 
après  tant  d'autres. 

L.  II. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concerts  Lamoureux  :  Deux  clKours  pour  voix 
d'enfants,  paroles  et  musique  de  M.  Roger-Du- 
casse. 

Naïveté  et  raffinement  tout  ensemble  se  retrou- 
vent ici,  comme  dans  la  Suite  française.  La  sim- 
plicité de  l'idée  musicale  jointe  à  la  complexité, 
parfois  très  grande,  de  la  réalisation  matérielle  : 
ce  mélange,  décidément,  est  bien  nécessité  par  la 
nature  même  de  M.  Roger-Ducasse.  Dans  le  pre- 
mier chœur  [Aux  premières  clartés  de  l'aube), 
le  résultat  n'est  peut-être  pas  tout  à  fait  homo- 
gène :  dos  harmonies  précieuses  et  rares,  in-esque 
trop  imprévues,  se  détachent  sur  un  fond  uni  et 
tranquille;  et  les  voix  dss  jeunes  garçons,  au  tim- 
bre mordant,  évoquant  si  jjien  le  plein  air  et  la 
fraîcheur  rustique,  semblent  un  peu  déconcertées 
par  les  accords  délicats  et  raffinés  qui  les  accom- 
pagnent. Mais  sans  doute  le  musicien  a-t-il  gardé, 
devant  ce  tableau  campagnard,  sa  sensibilité  do 
citadin;  et, à  tout  prendre,  mieux  valait  l'e.xp rimer 
sincèrement,  comme  il  l'a  fait,  que  de  se  composer 
une  âme  aitificiellement  paysanne.  Second  choHir  : 
des  petites  filles  jouent  au  «  Joli  Jeu  de  furet  »  . 
Tout  de  suite,  nous  sommes  dans  une  atmosphère 
de  gaiié,  de  jeunesse  insouciante,  libre  et  mali- 
cieuse. Par  maintes  trouvailles  —  harmonies, 
rythmes,  modulations  —  dont  chacune  est  à  sa 
place,  la  scène  exacte  nous  est  évoquée,  avec,  eu 
outre,  tout  co  que  la  musique  ajoute  à  la  vue  : 
les  mille  nuances  du  sentiment,  de  la  vie  même. 
Y  arriver,  comme  l'a  fait  M.  Rogor-Ducasse,  avec 
cotte  aisance,  ce  naturel,  cette  vérité,  cela  est  d'un 
remarquable  artiste,  et  d'un  remarquable  musi- 
cien. Peut-être,  à  l'orchestre,  l'attention  est-elleun 
peu  distraite  par  un  trop  grand  nombre  de  détails; 
c'est  un  défaut  qu'ont  souvent  les  «  jeunes  ».  Mais, 
dans  leur  ensemble,  ces  œuvres  sont  de  la  plus 
pure  lignée  française;  c'est  l'art  de  l'Ile-de-France, 
net,  mesuré,  concis,  aisé  et  souple,  avec  l'élégance 
de  ne  pas  insister,  et  sachant  user  de  moyens 
choisis,  précieux  et  raffinés,  comme  firent  les 
poètes  de  la  Pléiade. 

Ce  n'est  pas  le  lieu  de  parler  en  détail  de  la 
technique  de  M.  Rogor-Ducasse.  Mais  on  ne  peut 
omettre  quelques  mots  sur  cette  écriture  à  la  fois 
harmonique  —  en  ce  que  l'auteur  sait  apprécier 
les  accords  pour  leur  propre  sonorité  —  et  con- 
trapunctique,  en  ce  que  chaque  partie  d'instrument 
est  écrite  très  librement,  suivant  les  principes  do 
Bach,  sans  placage,  sans  remplissage  aucun  : 
comme  une  gravure  où  nul  trait  ne  serait  insigni- 
fiant, liemarquous-le,  pour  défendre  le  Conserva- 
toire que  parfois  on  attaque  à  tort,  M.  Roger-Du- 
casse, de  qui  le  style  musical  est  si  sûr  et  si  ex- 
cellent, sort  du  vénérable  établissement  de  la  rue 
Bergère.  Et  avec  lui  en  sortirent  presque  tous  les 
meilleurs  do  nos  jeunes  musiciens,  deiniis  MM. 
Dukas,  Magnard,  Debussy,  tiédalge,  jusqu'à  MM. 
Rabaud,  Enesco,  Schmitt,  Ravel...  Le  Conserva- 
toire peut  s'enorgui'illir  d'une  riche  moisson.  Sans 
doute  on  y  enseigne  la  haïssable  canf(ï/e,  mais  les 
élèves  ne  sont  pas  obligés  d'en  écrire,  ou  y  peut 
étudier  toute  autre  sorte  décomposition.  D'ailleurs, 
répétons-le,  il  est  à  souhaiter  que  la  cantate  dis- 
paraisse bientôt  tout  à  fait  :  il   faut  (lu'elle  dispa- 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


L09 


raisse;  et  elle  dispantHi-a,  la  chose  est   sûre.  Je 
suppose  quelle  ne  laissera  pas  de  regrets... 

Signalons  la  iorraalim  d'une  nouvelle  Société 
fSocrété  Musicale  Indépendante)  dont  le  but  est 
de  créer  un  milieu  libre  où  toutes  les  tentatives 
artistiques,  sans  distinction  de  ^enre,  de  nationalité, 
do  style  ni  d'école,  recevront  bon  accueil.  Le 
comité  réunit  les  noms  de  MM,  G.  Fauré,  prési- 
dent; L.  Aubert,  A.  Caplet ,  lioger-Ducasse, 
J.  Huré,  Oh.  Kœchlin,  M.  Ravel,  h\  Sclimitt, 
E.  Vieillerma;,'.  Une  première  série  decin(i  concerts 
sera  donnée  ce  printemps  même. 

Charles  Kcechlix. 


BIBUOGRAPHIB 

Le  Genre   satiriqua,  fantastique  et  licencieux 
dans  la  sculpture  flamande  et  wallonne,  por 

M.  L.  Maeteulinck,  Paris,  J.  Scliemit.  Un  vol. 
in-8,  384  p.  av.  276  fig. 

Ce  volume,  pendant  du  précédent  livre  de  l'au- 
teur sur  Le  Genre  satiririiie  dans  la  peinture 
flamande,  est  do  nature  à  intéresser  les  savants, 
les  artistes  et  les  curieux  de  folklore  :  il  a  pour 
sujet  les  scènes  l.iurlesques  que  les  joyeux  ima- 
giers flamands  et  wallons  sculptèrent  en  si  grand 
nombre  sur  les  ■•  miséricordes  .■  de  stalles  des 
principales  églises  de  l'Europe.  Dignes  émules  de 
Thyl  Uylenspieghol,  ils  s'attaquent  impartialement 
aux  abiis  et  aux  vices  de  toutes  les  classes  de  la 
société,  daubant  l'artisan  comme  le  soigneur,  le 
clergé,  les  moines,  et  jusqu'aux  prélats.  On  recon- 
nait°dans  leurs  innombrables  caricatures  sculptées 
l'illustration  bizarre  da  nombreux  proverbes  fla- 
mands, des  scènes  relatives  à  la  jalousie  des  métiers, 
des  parodies  grotesques  des  tournois  et  des 
romans  de  chevalerie  ;  on  y  voit  mises  en  action 
leurs  grosses  plaisanteries,  souvent  peu  décen- 
tes, les  moqueries  s'adressant  aux  défauts  fé- 
minins, des  satires  des  savants,  des  médecins  et 
des  usuriers  !  ceux-ci  confondus  avec  les  Juifs), 
des  scènes  de  sabbat,  où  des  sorcières  s'ébattent 
avec  Satan.... 

L'auteur,  après  avoir  reproduit  et  commente  les 
principales  «  miséricordes  ■■  profanes  de  la  Bel- 
gique s'occupe  aussi  des  sculptures  analogues  exis- 
tant en  France,  en  Angleterre,  en  Allemagne,  en 
Suisse  et  en  Espagne.  Grâce  à  sa  connaissance  de 
l'esthétique,  des  monirs  et  de  la  langue  populaire 
de  la  Flandre,  il  restitue  aux  imagiers  ambulants 
flamands  ou  brabançons  maintes  sculptures  dont 
l'origine  était  ignorée,  expliquant  des  sujets 
qui  constituaient  jusqu'ici  des  énigmes  indé- 
chifTrables  pour  tous  ceux  qui  ignorent  l'ancien 
idiome  thiois.  Ajoutons  qu'il  a  pu  utiliser  un  cer- 
tain nombre  de  pièces  d'archives  inédites,  ainsi 
que  des  documents  flamands  inaccessibles  à  la 
grande  généralité  des  chercheurs. 

Des  tables  très  complètes  et  un  index  indiquant 
les  noms  des  personnes  et  dos  villes  citées  facili- 
tent les  recherches  dans  l'ouvrage. 


et  C".  Un  vol.  iu  4,     2)  p.   avec  15  ill.,  21  pluu- 

ches  et  1  plau. 

Peu  de  villes  en  Europe  peuvent  rivaliser  avec 
Salzbourg  comme  situation  et  aspect  pittoresques. 
Places  et  rues  s'enchevêtrent,  se  combinent,  sem- 
ble-t-il,  comme  au  hasard,  et  cependant  de  la  façon 
la  plus  logique  et,  en  tout  cas,  la  plus  heureuse, 
ménageant"  successivement  aux  regards  les  pers- 
pectives les  plus  variées,  terminées,  sur  la  rive 
rrauche  de  la  Salzach,  par  le  rocher  du  Mœnchsberg 
au  ilanc  duquel  serpente  le  sentier  qui  aboutit  au 
couvent  de  Nonnberg  et  au  château  des  anciens 
princes-évèqucs  dommant  l'idyllique  cimetière 
Saint-Pierre.  Un  architecte  qu'a  séduit  la  beauté 
de  cet  ensemble,  si  diflerent  des  plans  rectilignes 
do  nos  villes  mo  ternes,  M.Ferdinand  von  Feldegg, 
s'est  proposé  d'en  faire  goûter  le  charme  et,  en 
retraçant  succinctement  l'historique  du  développe- 
mont  de  la  ville,  a  fait  ressortir  au  passage  le  ca- 
ractère particulier  de  chacune  de  ces  rues  ou  de 
ces  places.  De  nombreuses  et  escelleuks  vues, 
prises  avec  goût,  de  la  place  de  la  Résidence,  de 
celle  du  Dôme,  des  jardins  de  Mirabell,  des  vieil- 
les rues  de  la  ville,  du  cimetière  Saint-Pierre,  du 
Nonnberg,  du  Ilohensalzburg,  etc  ,  illustrent  celte 

démcnstration  de  la  façon  la  plus  persuasive. 

A.  M. 


REVDE  DES  REVUES 


Ferdinand    von    Fei-ijeco.  —    Die    Plaetze    und 
Stra5zenanlagevonSalzburg.\Vien,A.  ScliroU 


=  Repertorium  fur  Kunstwissenschaft  ;1807. 
P'iivraison)  —  Donatello et  lantiqne,  par  M.  Frit/. 
Burger  II  fig.).  intéressante  étude  montrant  nette- 
ment l'influence  de  quelques  monuments  antiques 
sur  les  œuvres  du  grand  sculpteur  florentin.  On 
constate, par  exemple,  des  réminiscenct s  delà  co- 
lonne Trajane  sur  les  bas-reliefs  de  la  Gxtérison 
du  paralytiriue  ei  du  Miracle  de  saint  Antoine. 
Mêmes  remarques  pour  la  Descente  du  Saint- 
E  prit  sculptée  sur  la  chaire  de  SanLoreuzo.  Dans 
les  Mises  au  tombeau,  Donatello  s'est  aussi  inspiré 
souvent  do  sarcophages  représentant  la  mort  de 
Méléagre  ou  les  funérailles  d'Hector. 

=  Les  Colonnes  de  bronze  de  Véfilise  abbatiale 
de  Corvey,  par  M.  Franz  Dibelius.  Discussion  sur 
les  textes  relatifs  aux  colonnes  de  bronze  qui  au- 
raient été  commandées  vers  la  fin  du  x-  siècle  par 
l'évéque  Bruno  de  Verden  pour  l'abbaye  de  Corvey 
et  par  l'abbé  Thiatmar  ou  Deuthmar,  lequel  se 
serait  adressé  au  fondeur  Gottfried. 

=  Documents  d'archives  pour  sercir  à  l'histoire 
de  la  peinture  à  Suremberg ,  par  M.  Albert 
Gùmbel  (lin).  Les  text.s  sont  extiaits  des  regis- 
tres municipaux  (1363-15:J'i  et  des  listes  d'imposi- 
tions (13921440.  <;>n  note  :  Fritz,  peintre  d'Ans- 
bnch,  Ilans  Heller,  Jacob,  Heinrich  Lienhart, 
Kourad  Luckempach,  Nicolaus  d'Ufifenheim,  Hans 
Kotenfels,  Voit  Stoss,  l'irich,  Koarad  Walch, 
Michel  'Wiener,  Anna  et  Barbara  Wolgemut,  Hein- 
rich Ziegler,  de  Spire,  etc. 

(O.  livraison  .  —  Contribution  à  l'histoire  de  In 
représentation  de  la  Cène  dans  l'art  alleman'l, 
par  M.  Gurt  Sachs  (l"  partie).  Etude  très  savante 
basée  sur  les  textes  évangéliques  et  surtout  sur 
les  Mystères. 

=:  ïe  paysage  dans  la  peinture  allemande,  par 
M.  Berthold  l'iaendcke.  I  :  De  1400  à  14Ô0  envi- 
roD.  Les  premiers  essais  de  paysage  apparaissent 


110 


LA  CHRONIQUE  DES  AUTS 


ilans  les  miuiatures.  Le  manuscrit  de  la  liiijte  de 
saiiit  ]le>wil  {l'il'i).  provenant  du  célèbre  monas- 
tère de  ilelton,  coatlcnl  de  petits  paysages  d'uu 
grand  intérêt  par  leur  réelle  observation  de  la  na- 
ture. JJans  un  recueil  de  chroniques  unheyaellen 
(Munich,  cod.  ;,'erm.  5  ,  de  la  lin  du  xiv»  siècle, 
M.  llaendcke  a  noté  une  1res  curieuse  Saticite. 
Parmi  les  iieintros  de  tableaux  proprement  dits, 
le  preuiiiT  paysagiste  parait  êtra  Lucas  iloser, 
dont  i'.i'uvro  la  plus  rcniarquabli'  se  Irouveaujour- 
d'Iuii  à  Tiefenbroun  et  date  de  I  'i31. 

=  Lettre  de  l'ietro  Summonie  à  Murc-Aiiliiiiio 
Micliiel,  par  M.  (^.  von  Fabriczy. 

=  La  Bible  des  Paui'res  et  Conrad  Witz,  par 
M.  Campbol!  Dodgson.  L'auteur  ne  reconnaît 
nullement,  cmiime  on  l'a  ]U'étendu,  la  main  de 
Conrad  Wilz  dans  l'illustration  de  ce  livre  fameux. 

=  La  «Passion  verte  n  et  les  études  d'animaux 
ri  de  plantes  de  Ihirer  n  r.lllterlina,  par  M.  .Jo- 
sr'pli  Meder. 

:=  Sur  un  dessin  de  Burer.  R'-pons,-  au  i>ro- 
fesseur  Jnro  Springer,  par  M.  Zoltan  Takacs. 
N'ote  au  sujet  d'un  diissin  représentant  Le  Christ 
devant  Pilate. 

(3«  livraison).  —  Le  séjour  de  Dilrer  à  Bâle, 
]iar  M.  llans  Koeglcr   (i  flg.). 

=  Contribution  à  l'Iiistoire  de  la  représenta- 
tion de  la  Cène  dans  l'art  «?/emand,  parleD'Curt 
Sachs  (suite). 

=  Le  paysage  dans  la  peinture  allemande, 
par  M.  B^rthold  Haendcke  (suitej.  II  :  de  14c0 
à  1500  (retable  de  Dinkelsbiihl,  peintures  de  Hans 
Schi'ichlin  d'ilni  à  Tiefenbronn  et  du  «  niaitre  du 
Christ  devant  Pilate  »,  etc.).  III  :  Del.VlOà  1550. 
Les  paysages  se  rencontrent  surtout,  pour  cette 
période,  dans  les  dessins  deDfirer. 

=  Xouceaii  suppléaient  jioiii'  la  chronoloyie 
des  gravures  de  liembraudt,  par  M.  W.  von 
Seldlitz. 

=  Amhro(jio  di  Antonio  d.i  Milano,  par  M.  G. 
von  Fabriczy.  Notes  sur  les  travaux  de  cet  artiste 
de  1470  à  1520. 

(4'  livraison). —  Sur  quelques  dessins  de  maîtres 
anciens  conserves  o  0-i:ford,  par  M.  A.  von 
Beckerath  (dessins  do  Raphaël  et  de  l'école  de 
Botticelli) . 

=  Le  triptyque  de  l'église  Saint-Jean  de  .\'u- 
reïnberg,  par  M.  Cari  (lebhardt  (1  fig.)  :  triptyque 
du  XV*  siècle  d'une  grande  importance  pour  l'his- 
toire de  la  peinture  à  Nuremberg.  Il  représente  la 
Crucifij.ion  et  la  l'assion  du  Clirist. 

=  L'autel  d'Isenheini  par  Orimewald.  Ey- 
p-lieation  de  la  représentation  de  la  Madone  avec 
le  concert  d'anges,  par  M.  Il  ans  Koeg'.er. 

—  Sur  Wolgcinul.  Sébastien  Dagg  au  monas- 
tère d'Heilsbronn,  par  M.  A.  Gûmbel. 

;-  Le  portrait  île  Thomas  Murus  peint  par 
llolbein,  par  M.  Karl  Simon. 

=^  Le  muilre  de  l'autel  de  Lnmbeeh,  par  M.  Ko- 
bert  llcdicke. 

=  Le  paijsage  dans  la  pciutwe  alle-nande, 
par  M.  liorthold  Kaemlclie  (lin):  peintures  de 
Xiluaus  Manuel,  llans  Leu,  JJartel  Bcham,  Hans 
Ualdung,  .Vltdorl'or,  etc. 

=  Soiioeau  supplément  pour  la  chronologie 
des  gravures  de  Rembrandt,  par  M.  W.  von  Seid- 
lit/  (lin  . 

=^  Xote  2>our  la  datation  du  portrait  de  Diirer 


par  lui-même  conservé  à  Municli,  par  M.  Erust 
lleidricb.  Le  portrait  sei'ait  de  1506. 

=  Sur  Rembrandt,  par  M.  Niels  Restorff  (Rem- 
brandt et  Titien;  Rembrandt  et  Rubens). 

=  Exposition  d'hiver  de  l'Académie  royale  de 
Londres  (/»(?;),  par  M.  Friedljinder. 

=  Note  sur  Guido  de  Sienne,  par  M.  Robert 
Davidsol.n;  —  Contribution  pour  la  datation  des 
fresques  du  chanir  de  l'église  haute  d'Assise, 
par  M.  G.  V. 

(5'  livraison).  —  Les  dessins  de  Michel-Ange 
pour  les  fresques  de  la  chapelle  Si',.7/ne,  par  M. 
Emil  .Jacobsen.  Remarques  critiques  à  propos  de 
l'ouvrage  de  E.  Steinmann  consacré  à  l'étude  de  hi 
chapelle  Sixline. 

=  Les  paysages  de  Durer,  par  M"'*  Luise 
Klebs.  l'Uudc  très  documentée  snr  les  études  d'a- 
près nature  faites  pendant  le  jiremier  voyage  en 
Italie  (149i-14y5:i,  à  Nuremberg  (14?51505),  pen- 
dant le  second  voyage  en  Italie  (l.'jOû-lôOi),  à  Nu- 
remberg (15)7-1521).  L'auteur  a  donné  à  la  lin  de 
son  article  une  intéres.sante  chronologie  des  paysa- 
ges de  Durer. 

=  Contriliation  à  l'hisioire  de  l'art  en  Sonabv, 
par  M.  Kourad  Lange.  I  :  Ktude  sur  Bartholomafis 
Zeitblom,  Jojrg  Stocker  et  Jacob  Acker  d'Ulm. 

:=  Le  diptyque  du  musée  de  Gotha,  par  M. 
Karl  Siebert  (1  fig.).  L'auteur  idfutifie  les  deux 
personnages  représentés  sur  ce  diptyque,  qui  ne 
seraient  autres  que  le  comte  Reinhard  IV  de  Ha- 
nau-Miinzenberg  ei  sa  femme  Catherine,  née  coni- 
tes.so  de  Schwarzburg.  Il  compare  la  peinture 
aux  stalles  de  l'église  Notre-Dame  à  Ilanau,  où  les 
deux  personnages  sont  figurés. 

=  Xote  sur  Xicotas  de  Neufchiitct,  par  M.  WiUi. 
Schmidt. 

(G"  livraison".  —  Sur  une  jirédel'.e  de  Fra  Fi- 
lippo  au  musée  de  Berlin,  par  M^'  Henriette 
Mondelsohn  (légende  de  la  vie  de  saint  Ambroisc). 

=  Les  dessins  de  Michel-Ange  pour  les  frasques 
de  la  chapelle  Sixtinc, pur 'M.  EmilJacûbsen  :linj. 

^  Les  gravures  sur  bois  de  Cranach  illus- 
trant des  missels,  par  le  D' J.  Beth.  I.  [Missale 
Pulaciense,  lôQ'à:  mis  s  al:  Ulomucensc,  1505,  etc.). 

=  Contribution  a  l'histoire  de  iarl  en  Souabe, 
par  M.  Konrad  Lange  (suite).  Il  :  Le  grand  retable 
d'autel  de  l'église  des  Augustins  de  Wengen  (L'Lm). 
Cette  importante  composition  picturale,  de  la  fin 
du  xv  siècle,  a  été  luorcelée  et  est  partagée  au- 
jourd'hui entre  le  dOme  d'Ulm  et  les  musées  de 
Karlsruhe  et  de  Stuttgart. 

=  Xote  sur  Gentilc  Bellini,  par  M.  Dellev 
von  Hadeln.  .\  propos  de  deux  ligures  de  Saint 
Pierre  et  de  Sain(  Dominique  conseryiQS  à  la  Na- 
tion;\l  Gallerv  de  Londres. 


NECROL08II 


l^e  peintre  François  Etarmann,  né  à  .Sliusbourg 
eu  1S3J!,  est  mort  la  semaine  dernière  à  Paris.  H 
s'est  fait  connaître  surtout  comme  décorateur  et  a 
dessiné  d(>  nombreuses  comjHisitions  pour  les 
Col)elins.  Erunçois  Ehmiann  était  clievalier  de  la 
Légion  d'honneur. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


111 


Edouard  Colonne  —  dr  snu  vrai  nom  Jules- 
Edouard  Juda  —  est  mort  ;'i  l'aris  lundi  dernier 
•JS  mars.  Il  était  le  dernier  survivant  des  trois 
liommes  qui  créèrent  en  France  l'organisatiou  des 
concerts  syiciphoniques.  Xé  à  Bordeaux  le  "34  juil- 
let 1838,  il  étudia  au  Conservatoire  de  Paris  et  y 
remporta  successivement  les  première  prix  de 
violon  en  18.)7  et  d'harmonie  en  is5f<.  Il  fut  d'abord 
premier  violon  aux  Concerts  populaires  de  l'asde- 
iiuip  dés  liHir  fondation  en  1861,  et  à  l'Opéra.  Très 
entreprenant,  il  abandonna  ce  poste  en  1X71  pour 
diriger  le  Concert  national  fondé  par  l'éditeur 
Hartmann,  en  vue  de  reprendre  les  œuvres  de 
compositeurs  français  encore  peu  connus,  qui 
s'appelaient  Lalo,  Massenet,  César  Franck,  Liizet. 
I)L'libes,ctc.  L'entreprise  dura  deux  saisons,  d'abord 
à  rOdéon  (où  furent  exécutées  pour  la  première 
fois  la  Marie-Mai/dcli'ino  de  M.  Massenet.  et  !!'■- 
(Icrnption  de  César  Franck),  puis  au  théâtre  du 
Chàtelet.  Hartmann  s'étant  retiré  après  ces  deux 
années  d'essai,  Colonne  jeta  alors  les  bases  d'une 
Association  artistique  de  concerts  ({ui  obtint  peu  à 
peu  la  renommée  que  l'on  sait. 

Il  y  a  dans  l'oeuvre  que  Colonne  accomplit  là 
deux  parties  principales:  son  premier  et  principal 
titre  de  gloire  fut  la  glorilication  de  Berlioz,  alors 
tant  discuté  et  dont  il  imposa  l'admiration  au  pu- 
blic en  exécutant  dans  leiu-  entier,  avec  une  mer- 
veilleuse pénétration  du  génie  du  maître,  l'Enfance 
du  Christ,  le  Requiem, h:  Bonii'o  et  Julieile,  Lclio-, 
la  Sijiiiphonie  funtasliqiie,  et  surtout  la  Damna- 
lion  de  Faust,  qu'il  donna  près  de  deux  cents  fois 
et  dont  le  succès  inépuisaljle  porta  :'i  son  comble 
la  vogue  des  concerts  du  (Chàtelet.  L'autre  mérite 
(le  Colonne  fut  le  puissant  concours  qu'il  a  prêté 
à  la  musique  française  moderne  :  il  ré'véla  Samson 
et  D.ililaii  l'admiration  dos  musiciens  quinze  ans 
avant  l'admission  de  cetto  partition  à  la  scène  ; 
inscrivit  les  ouvrages  de  César  Franck  à  ses  pro- 
grammes à  une  époque  où  celui-ci  était  encore 
méconnu  et  donna  la  première  audition  de  ses 
Héatitudes  ;  fit  connaître  nombre  d'autres  musi- 
ciens de  valeur. 

Il  s'était  consacré  également  à  la  dilVusion  dos 
œuvres  do  'Wagner,  de  Schumann  et  des  autres 
grands  compositeurs  étrangers,  s'était  appliqué  à 
faire  connaître  au  public  dans  leur  ensemble  les 
symphonies  de  Beethoven,  de  Schumann,  de  Brahms, 
on  des  ceuvres  telles  que  le  Manfrcd  ou  le  Faust 
do  Scliumann,  Le  Désert,  Eiimont,  etc.  Les  qualités 
dominantes  de  ses  exécutions  étaient  l'expression, 
l'émotion,  la  couleur.  Il  ne  craignait  d'ailleurs  pas 
les  comparaisons  et  offrait  une  largo  hospitalité 
aux  grands  chefs  d'orchestre  étrangers,  tandis  que 
lui-mèmo  se  rendait  hors  de  France  conduire  des 
l'oncerts  où  il  exécutait  les  rouvres  de  nos  compo- 
siteurs. Sans  sortir  de  chez  nous,  il  fut  également 
appelé  plusieurs  fois  à  diriger  d'autres  concerts 
que  les  siens  :  eu  1878,  il  fui  désigné  pour  conduire 
les  concerts  officiels  français  de  l'Exposition  uni- 
verselle et,  en  1892,  fut  choisi  par  Bertrand  et 
(^ampocasso  pour  occuper  la  place  de  pnmier 
chef  d'orchestre  à  l'Opéra;  il  dirigea  ainsi  les  ré- 
pétitions et  les  premières  représentations  AaSarnson 
et  Dalila,  de  la  Wal/njrie  et  de  Salmmiiii'). 

Il  avait  été  récompensé  par  la  rosette  d'oflicier 
de  la  Légion  d'honneur  des  services  rendus  par  lui 
à  la  musique;  mais,  depuis  doux  ans,  son  état  de 
santé  l'avait  contraint  de  mettre   un   terme  à  son 


infatigable  activité,  et  il  avait  été  remplacé  au  pu- 
pitre de  chef  d'orchestre  des  concerts  qui  portaient 
son  nom  par  M.  Gabriel  Pierné. 


HOnVCMENT  LIS   ABTS 


Collection  Jean  Dolent 

TUOISIliME  rARTli: 

Vente  destampesetdessins,  faite  àl'liùtel  lirouot, 
salle  11,  le  17niars,  par  M"  Lair-Iiubreuil  et  André 
Desvouges  et  M.  Loys  lielteil. 

Eslinnpes.  —  (Kuvres  d'Eugène  Carrière.  —  i. 
Verlaine  !  Paul),  épreuve,  avec  dédicace  :  37)0.  — 
3.  Iiaudet  (."Vlpli,),  avec  dédicace  ;  2'22.  —  4.  Fil- 
lette en  buste,  do  face  ;  285.  —  6.  Le  Modèle  véni- 
tien, avec  dédicace  :  210. 

•  l'.uvres  de  Aug.  Lepère. —  12.  Carrières  d'Amé- 
mique,  près  Paris,  sur  .Japon,  signée  :  2(t0.  —  13. 
Rue  de  la  Montagne-Sainte-Geneviève,  premier 
état,  avec  la  chat,  sur  Japon  pelure,  dédicace  :.')()0. 

Dessi)is.  —  (Kuvresd'EugèneGarrière.  —  20.  Tète 
d'enfant.  Fusain  avec  rehauts  de  blanc  :  421.  — 
27.  Fillette  liuvant.  Fusain  :  4X0.  —  28.  Croquis 
divers  :  Edm.  de  Concourt,  Ch.  Moricc, Daudet,  l'.o- 
din,  liûchefort.  Scènes  familiales.  Dix  croi[uis:80U. 

iO.  Psyché  reçue  dans  l'Olympe.  Plume  et  encre 
de  chine,  rehaussée  d'aquarelle  :  .'■)00.  —  fiS.  École 
hollandaise  (xvui"  siècle).  Etude  de  femme  nue, 
assise.  A  la  sanguine  ;  2(  5.—  70.  Prunier  (G.).  Vue 
prise  de  la  passerelle  à  Passy.  Aquarelle  ;  308.  — 
70.  Ribot  (Th.),  La  Lettre.  Plume  et  encre  de 
chine  :  215.  —  80.  Servaudoni  i.J.-J.).  Prospetto  di 
tre  parti  doU'  Cortile  dell  Eiuo.  (  :ardinale  di  Poli- 
gnac,  etc.  1  >essin  rehaussé  d'aquarelle  :  500. 

Produit  total  :  S.2'M  francs. 


Tableaux,  Objets  d'art  du  Xiriir  siècle 
Tapisseries  anciennes 

(Suite  et  fin)  (1) 
Ameuble^iient,  tapisseries  anciennes,  tapis  de 
lu  Savo7inerie.  —  101.  'l'apisaerie,  du  temps 
de  François  I",  probablement  de  fabrication  fran- 
i-aise  :  seigneurs  et  dames  de  qualité  devisant. 
Elle  est  encadrée  de  fragments  de  bordures  diver- 
ses :  7.000.  —  102.  Tapisserie  rectangulaire  fine,  de 
Bruxelles,  du  temps  de  L.  XIV  :  sujel  guerrier. 
Bordure  à  cartel  soutenu  par  deux  Amours,  guir- 
landes détruits  ;  fruils  et  fleurs.  Atelier  de  Peeter 
van  Seny  :  3  700.  —  103.  Tapisserie  fine  de 
Bruxelles,  du  temps  de  L.  XIV,  de  la  même  suite 
que  la  précédente.  Sujet  historique  à  grands  per- 
sonnages :  3.700.  —  106.  .^mcublenient  de  salon, 
non  monté,  en  ancienne  tapisserie  d'.Vubusson,  du 
commencement  du  xix"  siècle:  5.220.  —  107.  Tapis 
de  Savonnerie,  du  temps  de  l'Empire,  vert,  rouge, 
blanc  et  jaune,  à  rosace  sur  fond  uni,  encadre- 
ment à  feuillages  et  lleurs,  animaux  fantasti- 
ques :  5.550. 

Tapisseries  anciennes,  appartenant  à  M.  S..., 
de  Tours.  —  108.  Tapisserie,  du  temps  de  Fran- 
çois I"',  probablement  de  fabrication  française, 
composilion  allégorique  à  nombreux  personnages 
autour  d'un  trône,  chacun  des  personnages  figu. 


!l)  V.  Chrontipie  des  Arts  du  20  mars  Uni). 


112 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


rant  l'Honneur,  la  Gloire,  la  Justice,  le  Droit,  etc.  : 
11  000.  —  110.  Tapisserie  d'Aubusson,  du  temps 
de  h  XV  Composition  pastorale.  Bordure  d'enca- 
.U-emeut  simulant  un  cadre;  7.300.  -  111.  l'apis- 
sorie  dWubusson,  du  temps  de  L.  XV,  a  trois 
Hiédaillons  ovales  simulant  des  tableaux  à  sujets 
pastoraux  d'après  .J.-B.  Iluet.  Bordure  d'eModre- 
mont  à  lleuri  autour  d'un  ruban  bleu  :  o5.0UU.  — 
m  Tapisserie  de  même  fabrique,  de  mùme  époque 
et  do  composition  analogue  à  la  précédente,  a 
sujet  pastoral  :  14.500.  -  113  à  115.  Tenture  t'a 
ancienne  tapisserie  d'Aubusson,  du  temps  de  L.  XV, 
à  trois  panneaux  rectangulaires,  à  médaillon  a 
sujet  pastoral  d'après  J.-B.  Huet,  dans  un  cadre 
simulant  le  bois  doré:  12.500,  lO.lUO  et  10.100.  - 
116.  Tapisserie  d'Aubusson,  du  temps  de  L.  X\  , 
à  médaillon  ovale  à  sujet  pastoral  d'après  J.-B. 
Huet  :  la  Danse  champêtre,  cadre  simulant  Je  bois 
doré:  10.100. 
Proiuit  total  :  633. T31  francs. 


Bibliothèque  de  feu 
A.-'V.    Lespsron    dAiifreville 

PREMliir.E    I'.\RTIE 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  7,  les  7,  Set  9 
mars,  par  M'  André  Desvouges  et  M.  Durel. 

publicalions  de  la  Société  des  «  A-nis  des  livres  ■<. 
_  3.  Erasme.  Eloge  de  la  Folie.  Compositions 
gravées  par  A.  Lepère.  Pour  les  Amis  des  Livres, 
VlÔo  en  feuilles  :  300.  -  5.  F.  Gaillardet  et  A.  Du- 
mas! La  Tour  de  Nesle.  Paris,  par  Pli.  Reuouard, 
19)1  in  8,  eaux-fortes  eu  couleurs,  d'après  les 
dessins  de  Robida  :  305.  —  G.  Looonte  de  Liste. 
Poèmes  antiques.  Paris,  1908,  in-S,  fig.  enfouiUcs  : 
2Qj  —  8.  Maupassant  (Guy  de).  Le  Vagabond. 
Litlngraphies  en  couleurs  par  Steinlen.  Paris, 
Uenouard,  1902,  in-4,  couv.  illust.  en  couleurs  :  345. 

Publications  de  la  Société  «  Lci  Cent  Biblio- 
philes ...  — 1-2.  Baudelaire  (Gh.).  Les  Fleursdu  Mal. 
Illustrations  en  couleurs  de  A.  Kassenfosse.  Pans, 
1899,  in-4  :  803.  —  13.  Gérard  de  Nerval.  Histoire 
do  là  Heine  du  matinot  de  Soliman  Ben-Baoud.  Lon- 
dres 1909  illustrations  de  L.Pissarro  :  155.  —  14. 
Haysmans  (J.-K.).  A  rebours.  Gravures  sur  bois 
en  couleurs  de  Aug.  Lepère.  Paris,  pour  les  Cent 
Bibliophiles,  1903.  iu-8,  en  feuilles,  dans  un  car- 
ton :  1.205. —  17.  Maupassant  (Guy  de  .  Cinq  con- 
tes parisiens.  Illustrations  de  L.  Legrand.  Ke- 
uouard,  1005,  in-S,  br.  :  2o0.  -  18.  Mourey  (G.). 
Fêtes  l'oraine-î  de  Paris.  Gravures  d'Edgar  Gha- 
hine.  Paris,  190Ci,  in-'j,  en  feuilles  :  260.  —  19.  Ré- 
gnier (IL  de).  Trois  contes  à  soi-même.  Miniatu- 
res de  M.  Ray,  gravées  par  A.  Bertrand, in-4,  eaux- 
fortes  en  couleurs  tirées  par  Eug.  Delàtre  :  575. 

Publications  de  la  Société  des  ..  .V.V».— 36.  l'.ons- 
tanl  (Beuiamin,.  Adolphe,  eaux-l'orles  originales 
de  G.  .leanuiol.  Paris,  1901,  in-4,  vélin  spécial  de 
l'édilion  :  200.—  57.  lluysmans  (J.-K.).  La  Bièvre, 
Les  Goiielins,  Sjint-Séverin,  illustrations  de  A.  Le- 
père in-8,  papier  vélin,  suite  sur  papier  de  Chine 
des  illustrations  :  220.  -  89.  Samaiu  i  Albert).  Aux 
llanoduVaîe.    Mercure    do    France,  18'J8,    in-4. 


vélin  teinté  :  275.  —  91.  Samain  (Albert;.  Contes. 
Hyalis,  Rovère  et  Angisèle.  Xanthis,  Divine  Bon- 
temps.  Imprimerie  Nationale,  in-4,  vélm  :  loi.  — 
92.  Steinlen.  Des  CMiats,  dessins  sans  paroles. 
Flammarion,  album  in-folio,  papier  du  Japon  : 
101.—  94.  Toulouse-Lautrec  H.  dej.  Lithogra- 
phies en  double  état  :  141. 

Publications  île  la  Société  «  Le  Livre  Contcipo- 
rain  ».  —  101.  Dante  Alighiori.  Vita  Nova.  Illustrée 
par  Maurice  Denis.  Imprimerie  Nationale,  in-'i, 
br  :  470.-  102.  FromentinlEug.).  Dominique,Pay- 
sages  par  G.  Leheutre,  in~8.br.  :  305.  —  103.  France 
(A  )  Le  Puits  do  Sainte-Claire.  Eaux-fortes  origi- 
nales de  T.  Polat,  in-8,  br.  :  305.  -  104.  Samain 
(Albert).  Au  Jardin  de  l'Infante  Compositions  de 
Carlos  Schwabe.  gravées  par  Beltranl.  Imprime- 
rie Lahure,  in-8,  br.  :  350. 

Livres  modernes  en  éditions  de  luxe.  —  lU. 
Antar,  poème  araljo.  Illustrations  en  couleurs  de 
E  Dinet.  Paris,  Piazza,  1398,  gr.  in-4  :  370.  — 
135.  Barbey  d'Aurevilly  (J.).  Le  Rideau  cramoisi. 
Eaux-fortes  en  couleurs  de  A.  liassenfosse.  Bruxel- 
les, Deman,  in-i,  br.  :  111.  —  178.  Coppée  Fr.). 
Le  Passant.  Compositions  de  L.-Ed.  Fourmer, 
eaux-fortes  de  L.  Boisson.  Paris,  A. Magnier,  1807, 
in-8,  en  feuilles  :  260.  —  192.  Diehl  (Ch.).  Théo- 
dora.  Illustrations  (eu  couleurs)  de  Manuel  Orazi. 
Paris,  Piazza,  10C4,  in-8,  carré  :  261.  —  194.  Dinet 
(E.).  Mirages.  Compositions  de  E.  Dinet.  Paris, 
Piazza,  1906.  in-8  carré  :  520.  —  207.  Dumas  (A.). 
La  Dame  de  Monsoreau.  Compositions  de  M.  Leloir, 
■n-avures  do  J.  Iluvot.  Calmann-Lévy,  1903,  2vol. 
hvS  :  310.  —  220.  Flaubert  (G.  >.  Salammbô.  Illus- 
trations de  G.  Kochegrosse,  gravées  par  E.  I.;iiam- 
poUion.  Paris,  Ferroud,  1900,  2  vol.  in-8,  br.:220. 
—  229.  Fiers  (Robert  de)  Usée.  Lithographies  de  A. 
Mucha,  tirées  en  couleurs.  Paris,  Piazza,  1897,  in-4, 
br.  :380.  —  241.  France  (A.).  Le  Lys  rouge. Com- 
positions de  F.  Gorguet.  Paris,  Romagnol,  1903,  gr. 
in-8,  br.  :  205.  —  248.  France  yA.).  Thaïs.  Compo- 
sitions de  P. -A.  Laurens.  Gravures  de  Boisson, 
1900,  gr.  in-8  :  280. 

252.  Gautier  (Th.).  Émaux  et  Camées.  Dessins 
do  Fraipont.  L.  Conquet,  1S87,  in-12,  mar.  vert. 
(Lortic  filsi  :  380.  —  265.  Gautier  (Th.  .  Le  Roman 
de  la  Momie.  Compositions  originales  de  Alex. 
Lunois,  gravées  par  Boisson.  L.  C.arterct,  1901, 
pr.  in-8  :  310.  —  329.  I.ongus.  Daphnis  et  (Miloc. 
Compositions  de  Raphaid  Collin,  gravées  par  Cham- 
pollion.  Launette,  1890,  gr.  in-8,  br.  :  920.  —  337. 
Louys  (P.'.  Les  Chansons  de  Bilitis.  Compositions 
de  li.  Collin.  gravées  par  Chcssa.  Ferroud,  1906. 
in-8:  560.  —347.  Masson  (F.).  Les  Cavaliers  de 
Napoléon.  lUustralions  d'après  Ed.  Détaille.  Bous- 
sodet  Valadon.  1895.  in  4.  br.  :  560.—  369.  Mérimée 
(P.'.  Cliroui(iue  du  régne  de  Charles  IX.  Compo- 
sitions par  Ed.  Toudouze.  Testard.  in-8,  mar. 
bleu  (Cil.  Meunier)  :  510.  —  393.  Mftrger  [U.). 
Scènes  de  la  vie  de  bohème.  Composilions  de  Ch. 
Léandre,  gravées  en  coul.  par  Decisy.  Romagnol  : 
2i;0.  —421.  Le  Printemps  des  cieurs  .  Par  Slimau 
Beu-lbrahim,  illustr.  par  E.  Dinet.  Paris,  Piazza, 
1902,  in-4  :  647. 
Produit  total  :  39. .529  francs. 


Le  Gérant  :   P.  Gibabdot. 


lMPBiy»«H  D»   LA    PEBS.-i»,    16     Bng   DU   CBO»  «ANT.    —    ".    fîlMABT     IMPRIMSUB . 


IL 


X»  15.  -  1010.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  ^6') 


'   Aviil. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazelle  des  Beaux-Arts  leçoivent  graluitemeiit  hi  Chronique  des  Arts  et  de  îa  Curiosité 


Prix  de  l'abonneinent  pour  un  an 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    ce 

l'Union  postale) 15  fr. 


Le    ISTuméro    :    O    fr.    2  5 


PROPOS    DU    JOUR 


F,^  ai-listes  ont  eu  à  conir  de  no  pas 
demeurer  étrangers  aux  manifes- 
tations charitables  qui  se  font 
produites  en  faveur  des  inondés. 
Ils  viennent  d'organiser  deux  tombolas, 
dont  les  lots  sont  formés  des  ouvrages  géné- 
reusement offerts  par  eux.  On  devine  (|uc  le 
public  a  été  très  vivement  intéressé  par  celte 
initiative  :  le  désir  de  collaborer  à  une 
bonne  leuvre  et  de  courir  une  chance  qui  en 
valait  la  peine  a  assuré  le  succès  de  l'entre- 
prise. 

Tant  d'effort,  tant  d'ingéniosité,  tant  d'es- 
prit de  charité  ont  été  dépensés  à  Paris  de- 
puis quelques  mois  en  faveur  des  victimes 
de  l'inondation,  qu'on  ne  songerait  pas  à 
signaler  l'intervention  des  artistes,  si  l'élan 
qui  les  a  tous  réunis  ne  prêtait  à  quelque 
réllexion.  S'il  est  vrai  que  dans  la  charité 
il  faille  considérer  à  la  fois  ce  que  l'on 
donne  et  la  manière  de  donner,  ils  méri- 
tent deux  fois  d'être  remerciés.  Ils  ne  sont 
point,  dans  la  société  contemporaine,  de  ceux 
dont  la  vie  est  particulièrement  aisée,  et  le 
geste  heureux  et  facile  d'ouvrir  la  bourse 
n'est  pas  toujours  permis,  au  moins  à  la  plu- 
part d'entre  eux.  Ils  ont  fait  mieux  et  plus, 
en  donnant  une  part  de  leur  travail,  une 
œuvre  à  laquelle  ils  avaient  pensé  à  loisir, 
quelque  chose  qui  est  sans  valeur  prévue,  un 
peu  d'eux-mêmes.  Et  c'est  bien  ce  que  le  pu- 
blic a  compris  en  répondant  à  leur  appel. 

iMais  il  y  a  autre  chose.  Ils  ont  donné 
sans  se  préoccuper  des  divergences  qui  peu- 
vent exister  entre  eux  sur  d'autres  sujets; 
ils  ne  se  sont  point  inquiétés  des  estliétiques, 
ni  des  groupements,  ni  des  hiérarchies.  Parmi 
ces  donateurs  il  y  a  les  exposants   des  Indé- 


pendants d'une  part  et  de  l'autre  il  y  a  tous 
les  memljres  de  r.\cadémie.  La  charité  a 
fait  tomber  entre  eux  pour  un  instant  toutes 
les  barrières.  C'est  plaisir  de  constater  que 
par  delà  les  différences  d'école  qui  divisent,  il 
reste  tiiujours  parmi  les  artistes  des  senti- 
ments qui  rappr<ichent  et  qui  unissent. 


NOUVELLES 


:];**  Le  Parlement  a  voté  la  ^esnaine  der- 
nière, sur  le  rapport  de  M.  Théodore  Reinach, 
le  projet  do  loi  concernant  la  reproduction 
des  n'uvres  d'art  ;  nous  avions  montré  dans 
un  récent  Propos  du  juur  w  du  26  mar.s 
quelles  en  seraient  les  heureuses  consé- 
quences, f'.elte  loi  se  compose  d'un  article 
unique  ainsi  conr;u  : 

"  L'aliénation  dune  "uvre  d'art  n'entraine 
pas,  à  moins  de  convention  contraire,  l'alié- 
nation du  droit  de  reproduction.  " 

***  Maintenant  que  le  palais  du  Louvre 
est  débarrassé  du  ministère  'les  Colonies, 
M.  Charles  (iirault,  aujourd'hui  architecte 
du  Louvre,  va  s'occuper  d'aménager  en  salles 
de  musée  les  locaux  du  pavillon  de  Flore 
qui,  suivant  la  décision  du  C'jnseil  îles  mu- 
sées nationaux  et  du  sous-secrétaire  d'Etat 
dos  Beaux-.\rts,  seront  réservés  ù  l'école 
française  du  x]\=  siècle. 

Voici  quelles  seraient,  dit-on,  les  dispositions 
adoptées  :  au  re/.-de-chaussée,  les  'l'Uvres  des 
grands  décorateurs,  céramistes  et  sculpteurs  : 
au  premier  étage,  une  vingtaine  de  salles 
contenant  les  peintures  de  Delacroix,  Ingres, 
Courbet,  '  lorot,  Manet  et  des  principaux 
maîtres  impressionnistes;  au  second  étage, 
les  salles  réservées  aux  collections  léguées 
par  les  grands  donateurs  du  Louvre  au  cours 
de  ces  dernières  années:  colle':tions  Chau- 
chard,  M'jreau-Xélaton,  etc. 

-**  Par  arrêté  du  ministre  de  l'Instruction 
I  publique  et  des  Pcaux-.^rts,  ^L  B^rton,  pro- 


i.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


fciseur  &u[ii>ltiaentaire  de  cliant  au  c;ùn-5er- 
vatoire  national  de  musique,  est  nommé  pro- 
fesseur titulaire  en  remplacement  de  M.  E. 
Duvernoy,  démissionnaire:  M.  Imbert  de  la 
Tour  est  nommé  professeur  supplémentaire 
de  chant  en  rrmidacement  de  M.  Berton. 

***  Dimauche  dernier  le  puLlic  a  été 
admis  à  visiter  le  Grand-Trianon  où  l'on  a 
terminé  les  transformations  décidées  par 
l'administration  des  l'.eauxArts.  On  a  ouvert 
le  péristyle,  rétabli  tel  qu'il  était,  d'après  les 
jilans  primitifs  de  IMansart,  lorsqu'il  servait 
de  passage  direct  entre  la  conr  d'arrivée  et 
les  jardins.  Les  vitrages  ont  été  enlevés  et 
l'architecture  du  Palais  apparaît  telle  quelle 
était  du  temps  de  Louis  XV  et  de  Marie- 
Antoinette.  Il  reste  encore  à  supprimer  les 
])crsiennes  qui  aveuglent  les  fenêtres. 

***  A  la  vente  récente  de  la  collection  For- 
geron le  Musée  Carnavalet  a  aerjuis  un  por- 
trait du  Girondin  Vergniaud,  miniature 
si;jnée  de  Pécorsky,  et  une  peinture  de  lilan- 
cliard,  |iortrait  présumé  du  même  Vergniaud, 
datant  de  l'époque  de  la  Restauration  :  un 
portrait  de  Marceau,  peinture  attribuée  à 
Sergent,  son  Leau-frére,  et  quelque  peu  diffé- 
rente du  portrait,  également  attribué  au 
même  maître,  qui  figure  depuis  plusieurs 
années  dans  les  galeries  révolutionnaires  du 
musée:  une  petite  tapisserie  des  Gobelins 
de  l'époque  Directoire,  formant  écran  ;  un 
portrait  probable  de  Talma,  miniature;  deux 
vieilles  enseignes;  enlin  une  sanguine,  por- 
trait présumé  du  cordonnier  Simon,  geôlier 
du  dauphin  Louis  WH  an  Temple. 

***  Kn  vertu  d'un  arrêté  du  préfet  de  la 
Seine,  M.  Laurens,  sous -chef  de  l.iureau, 
sous-inspecteur  des  Beaux-Arts,  est  nommé 
inspecteur  des  Beaux-Arts  de  la  Ville  de 
Paris. 

M.  Ilourticq ,  rédacteur  au  service  des 
lîeaux-Arts,  est  nommé  sous-inspecteur  des 
l'.oaux-Arts. 

*'■#  Le  jury  de  sculpture  pour  le  Salon  de 
1910  de  la  Société  des  Artistes  frani;ais  a  été 
composé  de  la  fai;on  suivante  : 

Président  :  M.  .Vnlonin  Cariés;  vice-prési- 
dents :  MM.  Louis  NoiU  et  Mathurin  Moreau  : 
secrétaires  :  MM.  Carlus,  Couthcillas,  Henri 
Dubois:  iiiembres  :  MM.  Loiseau-Rousseau, 
Max  Blondat,  -îean  Boucher,  Gauquié,  Albert 
GuiUoux.  (iuilbert,  Icard,  Hugues,  Labatut, 
Lefebvre,  Hippolyte  Marquet,  ^Iarqueste, 
Glaudius  Marioton,  Morice,  .\ntonin  Mercié. 
Peter,  Seysses,  Sicard,  \ermare,  Villeneuve, 
statuaires;  MM.  Nalton,  Gardet,  animaliers; 
INIM.  Leche\rei,  Vornon,  giaveurs  en  mé- 
dailles; M.  fieorges  Lemain^  graveur  sur 
pierres  fines. 

***  La  Bavière  organisant  cette  année  au 
Salnn  d'Automne,  une  exposition  d'art  déco- 
ratif de  grande  importance,  le  Comité  du 
Salon  d'Automne,  désireux  devoir  l'art  fran- 
çais donner  une  preuve  certaine  de  sa  vita- 
lité, prie  avec  instance  tous  les  aj'tistes  déco- 
rateurs, et  surtout  ses  Sociétaires,  de  tenter 


un  etfort  énergique  en  vue  de  résultats  encore 
plus  probants  et  plus  complets  que  les  années 
précédentes. 

***  .V  partir  d'aujourd'hui  samedi  U  avril. 
M.  l'abbé  Sertillange,  professeur  à  l'Institut 
catholique,  donnera  dans  la  salle  de  Géogra- 
phie, boulevard  Saint-(iermain,  les  samedis 
à  4  h.  i;2,  une  série  de  conférences,  avec  pro- 
jections, sur  Les  Grandes  Figures  (h  l'Art 
religieux.  Les  artistes  étudiés  seront  cette 
année  :  Titien,  Piubens,  van  Dyck,  Ram- 
brandl,  Vela/.quez  etîMurillo. 

.**  Avant  hier  jeudi  a  été  inaugurée  à  la 
cathédrale  de  Rode/  une  statue  du  cardinal 
Bourret,  œuvre  du  sculpteur  Denys  Puech. 

;;:**  .V  l'occasion  des  fêtes  données  dimanche 
dernier  à  Sérignan  (Vaucluse;  à  l'entomolo- 
giste l.TI.  Fabre  pour  son  quatre-vingtième 
anniversaire  de  naissance,  une  plaquette  d'or, 
uuvrc  du  sculpteur  François  Sicard,  lui  a 
été  remise. 

***  On  vient  de  découvrir  à  Pogny  (Marne  , 
un  cimetière  de  l'époque  gauloise,  renfermant 
des  objets  d'une  grande  valeur  archéologique 
parmi  lesquels  des  colliers,  des  bracelets,  des 
fibules,  une  garniture  de  ceinture,  une  boule 
en  terre  cuite  incrustéede  turquoises,  des  va- 
ses, des  javelots,  etc.  Ces  fouilles  seront  con- 
tinuées. 


PETITES    EXPOSITIONS 


Exi-nMrinNS   Sl.MO.X   BlSSV    1;T  MaX/AN  A-Pl>5.\  ni:  ) 

(Galerie-  Hesséle 

Les  soleils  couchants  olVrenl  à  beaucoup  de  mau- 
vais peintres  l'occasion  de  bâcler  des  éludes  où  si> 
mêlent  horriblement  tous  les  tons  de  la  palette. 
M.  Simon  Bussy  n'est  pas  de  cette  école.  11  est 
sobre,  et  pourtant  ses  pastels  résument  plus  que 
des  efl'ets  dr  lumière  sur  les  lacs  et  les  prai- 
ries du  Tyrol  et  de  l'Kcosse.  Ce  sont  de  petite 
poèmes,  d'uuc  factun'  préciîuse,  mais  nette  et 
tranche,  harmouisés  par  une  seusibilitc  qui  fait 
songer,  devant  les  eeuvies  de  M.  Bussy,  à  la  mu- 
sique de  son  quasi-homonyme,  l'auteur  des  Arn- 
hesqiics. 

M.  Manzana  transpose  à  l'eau-forto  les  fantai- 
sies orientales  qu'il  nous  donne  souvent  l'occasion 
devoir.  Il  retrouve,  comme  graveur,  son  talent 
d'assouplie  un  iirocêdé  et  d'eu  tirer  des  elt'ets  iné- 
dits. Sêparêuient,  ses  images  ainusonl  ;  ennomhrr. 
elles  maiK[nent  de  variété. 

KKi'OsnreiN  Rammsky 
(ialerie  Bernlieim  jeune) 
.-\ppliqui's  avec  discernement  et  soutenus  par 
un  ^'OÙt  iiersouuel  de  la  couleur  fraiclie  et  gaie, 
les  procédés  impressionnistes  ont  pomiis  à 
M.  UadimsUy  do  ivprodiiire  avec  une  agréable 
lumiuosito  les  bords  ensoleillés  delà  Seine  aux  en- 
virons do  Veruon,  pays  cher  à  M.  (Claude  Monet. 
Maiscomment  unecoulonrqui  viseà  élargir  le  motif 
en  attribuant  à  la  lumièic  un  rôle  lyrique,  un  rôle 
pre>qne  humain,  iieut-elle  se  trouver   ainsi   asso- 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


115 


ciée  à  un  dessin  de  copie  lextuelle  et  ton-iblcmcut 
prosaïque?  Un  semblable  désaccord  inspire  l'idée 
d'un  l'apport  d'ingénieur  qui  serait  mis  en  musii|ue 
avec  accompagnemenl  d;  grandes  orgues. 

Exposition  Fraiîsz 
(Galerie  Druct) 
Xe  comptant  quo  sur  eux-mêmes  pour  acquérir 
les  connaissances  essentielles  de  leur  art,  beaucoup 
de  jeunes  peintres  ont  pris  un  grand  plaisir  à  dé- 
couvrir, à  l'exemple  de  Gc''zaiini:',  quelques-uns  des 
principes  essentiels  ;'i  la  représentation  des  formes. 
Et  le  plaisir  fut  si  grand,  qu'ils  ont  pu  confondre 
avec  le  but  ce  qui  n'est  que  L^  moyen  et  ne  pas 
s'apercevoir  que  les  pi  iocipesde  simplification  des 
niasses  et  des  siUiouettos  sont  encore  enseignés 
aux  petits  enfants  dans  les  écoles  municipales, 
conservatrices  de  la  tradition,  et  que  leurs  études 
ressemblent  souvent  aux  croquis  scliématiques  que 
le  pédagogue  crayonne  an  tableau  noir  d'après  le 
tabouret  ou  l'arrosidr.  La  jeune  foi,  la  modestie 
de  ces  peiaires  est  des  plus  respectables,  et  rien  ne 
permet  do  croire  qu'idle  ne  sera  pas  féconde.  Déjà 
M.  Friesz,  qui  est  de  ceux-là,  montre  une  ambition 
d'appliquer  ses  découvertes  à  des  compositions 
d'inspiration  classique,  dos  figures  nues  dans  des 
paysages  verdoyants,  llserablr'  encore  un  peu  assu- 
jetti à  une  sorte  d'écriture  qui  ressemble  superfi- 
ciellement à  celle  do  Cézanne.  Ses  paysages  volon- 
tairement dépouillé'S  des  cliarmes  particuliers  de  la 
saison  et  de  l'heure,  ses  natures  mortes,  ont  pourtant 
un  équilibre  et  une  harmonie  de  couleur  qui  sont 
d'un  peintre  rélléchi  dont  on  attend  les  œuvres 
futures  avec  espoir. 

Kxi'OSITIOX    IIliNRV    (IVSSIERS  ET   DE  Bruc\ 

(Galea'ie   Georges   Petit) 
Exposition   .\le\.   Ai.tm.\.vx 

(Galerie  Devambez) 

Exposition  ui:   M""  Gouras 

Galerie   Malesherbes) 

.\ux  galeries  Georges  Petit,  se  voient  les  gouaches 
de  M.  i>AS3iers,  qui  no  quitte  pas  les  canaux  de  la 
Flandre  et  de  la  Hollande  et  détaille  avec  une  ap- 
plication qui  n'est  point  do  l.i  conscience  ni  de  la 
naïveté  les  cailloux  des  quais,  les  briques  et  les 
piirtites  fenêtres  des  maisons  mullicolores,  ainsi  que 
les  paysages,  scènes  de  genre  et  figures  do  M.  do 
Broca,  qui  vagabonde  d^  Fonlainebleau  à  Venise 
et  ne  seinblo  retenu  longtemps  par  aucun  sujet. 
X  la  salle  Devambez.  les  études  prises  aux  environs 
de  Paris  par  M.  Altmann,  sont,  comme  les  précé- 
dentes, dos  n'uvres  résultant  d'un  préjugé  aujour- 
d'hui fréquent.  C'est  celui  qui  accorde  une  fausse 
signification  à  la  personnalité,  qui  la  croit  le  résultat 
d'une  recherche  consciente  et  qui  aboutit  à  des  sin- 
gularités do  métier,  chez  M.  Cassiers,  chez  Jl.  de 
Uroca  à  une  course  au  motif,  au  modèle  piquant 
"pas  banal  i>  et  empêche  ces  deux  peinti'es  de  déve- 
lopper largement,  sans  mesquineries,  les  qualités 
iue  prouvent  quelques-unes  de  leurs  ojuvres  parmi 
colles  de  il.  Cassiers  sui  tout. M.  .Vltmann, obéissant 
au  même  préjugé,  ne  parvient,  malgré  ses  ellorts,  qu'à 
rappeler,  et  de  loin,  les  synthétistos  de  la  jeune  école. 

M'""  Gorras,  en  suivant  avec  docilité  renseigne- 
ment de  M.  Harpigaies,  a  d'abord  appris  à  or- 
donner les  masses  feuillues  des  grands  arbres,  à 
les  détacher  sur  des  ciels  nuancés.  Les  naivres 
récentes  exécutées  d'après  un  procédé  invouté  par 


elle  —  une  sorte  do  détrempe  sur  toile  colorée 
dont  le  ton  reste  apparent  —  sont  le  plus  souvent 
des  marines  où  les  vagues  do  la  Méditerranée  scin- 
liUent  sous  la  lune  illuminant  les  long-ies  traînées 
des  alratus,  et  des  bonis  de  rivière  se  perdant 
dans  la  brume. 

.J.-F.    SoilNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  :'  anil 

l.oierif.  —  L'Académie  est  autorisée  par  arrêté 
du  préfet  de  police  à  organiser  une  loterie  de 
lOO.OiiO  francs  au  profit  dos  victimes  des  inonda- 
tions. 

Concours.  —  Deux  concurrents  ont  envoyé  des 
dessins  pour  concourir  au  prix  Duc  i3.700fr.)  des- 
tiné à  encourager  les  hautes  études  architectoni- 
qucs  t^e  sont  MM.  i  '.haussemiche,  qui  produit  uu 
projet  d'établissement  Ihermal  pour  Chàtel-Guyon, 
et  iVIaistrasse,  qui  adresse  un  projet  d'hôpital. 

Le  jugement  de  ce  concours  aura  lieu  le  'i  avril 
et  les  oHivres  récompensées  seront  exposées  le 
lundi  11  avril  au  musée  Deeaon  'annexe  de  !  Ins- 
titut . 


Académie   des    Inscriptions 

Séance   du  1"  inril 

Le  Mausolée  d'Halicarnasse.  —  'M.  Dieaiafoy 
lit  la  suite  de  son  niêmoire  relatif  au.  nojnbrc  sept 
et  au  rythme  qui  a  servi  de  Jjase  pour  tracer  le 
plaQ  du  mausolée  d'Halicaruasse. 

La  Décoration  florale  des  manusi-rits.  —  M.  le 
comte  Durrieu  examine  l'origine  du  mode  de  déco- 
rai ion  des  manuscrits  par  l'imitation  de  la  llore 
naturelle  qui  fut  si  fort  en  faveur  pendant  tout  le 
seizième  siècle.  Dans  les  Heures  peintes  pour  la 
reine  Anne  de  Bretagne,  par  .loan  Bonrdichon,  ou 
adwirc  les  Heurs  qui  y  sont  représentées  avec  le 
plus  rigoureux  souci  de  la  vérité  ;  mais  la  con- 
naissance d'une  quantité  d'autres  manuscrits  dis- 
persés en  Europe  permet  à  M.  Durrieu  de  consta- 
ter que  ce  mode  de  décoration,  avant  de  pcn(:'trci- 
dans  le  centre  de  la  France,  avait  d'abord  iHé 
appliqué  en  Flandre,  par  les  maîtres  qui  floris- 
saient  à  Gand  et  à  Bruges. 

Parmi  les  chefs  de  cette  école,  l'un  des  plus 
remarquables  fut  alors  Simon  Beriiug,  né  en  l'iK3 
ou  en  l'iSi,  mort  à  Bruges  en  l.'îlil  :  entré  dans  la 
gilde  des  enlumineurs  de  l^ruges  dès  1508,  ii  tra- 
vaillait eneore  vaillamment  un  demi-siècle  plus 
lard,  en  lo'^%,  âgé  de  toixanie-quin/e  ans.  M.  Dur- 
rieu montre,  par  des  exemples  tirés  do  quelques 
manuscrits  enluminés  par  ce  maître,  rextrème 
délicatesse  de  son  talent.  (Juatro  miniatures,  tirées 
.l'un  livre  précieux  cpii  appartient  à  la  famille 
espagnole  Enriquez,  suffiraient  à  le  prouver;  mais 
elles  ont  été  retouchées,  tandis  qu'un  petit  livre 
d'Heures,  transcrit  à  l'usage  d'un  couvent  de  Char- 
treux, conserve  t.iute  la  merveilleuse  fraîcheur  de 
ses  nombreuses  miniatures.  Deuxdescompositions 
de  Bening  offrent  cet  intérêt  de  ressembler,  d'une 
manière  frappante,  dans  leur  exiguïté',  à  deux  des 
pages  du  fameux  Brcviaiir  Grimoni  conservé  à 
Venise.  La  main  de  Bening  ou  l'un  de  ses  proches 


m; 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


]ioiirrail  donc  -. u^  c^iuplco  j.urmi  celle?  qui  oui 
trav;iillé  ;i  illustrerez  bréviaiif.  (Jucli|uC'Suns  des 
lirincipaux  mauuïciits  de  celli;  école  llamande  de 
liand  et  de  Bruges  avaient  été  ;icquis  par  Louis  XII  ; 
Bourdichon  avait  la  garde  d'une  partie  des  collec- 
tions du  roi.  C'est  ainsi,  saus  doute,  qu'il  fut 
amené  à  imiter  leur  décoration  florale. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  ■•lo  mars 

M.  L.  Demaisou  eulretieul  la  Société  de  quel- 
i]ue3-uue3  des  grandes  statues  du  portail  occidental 
de  la  cathédrali  de  Iteims,  untammeut  de  colles  do 
la  sainte  Viertje  et  de  sainte  Llisabelli  ;  malgré  des 
aflirmations  récentes,  il  estime  que  ces  statues  ont 
liieu  été  exécutées  vers  12S0  par  un  maître  alle- 
mand dont  l'éducation  artistiqm-  parait  s'être  faite 
à  Paris  et  qui  les  a  sculptées  sur  le  modèle  do 
celles  qui  existaient  à  la  catliédrale  de   Bamberg. 

M.  le  baron  de  Baye  étudie,  après  MM.  Ebert  et 
Gœlze,  trois  casques  de  fer  composés  de  bandes  de 
ce  métal  assemblées  et  clouées,  trouvés  dans  la 
llussie  méridionale  et  actuellement  conservés  à 
Berlin.  Ces  casques  peuvent  dater  du  iir  siècle  de 
notre  ère  ;  de  provenance  gothique,  ils  paraissent 
être  le  prototype  de  quelques-uns  de  ceux  qui  se 
sont  rencontrés  à  l'ouest  de  l'Europe,  notamment 
de  celui  que  contenait  la  sépulture  franque  de 
Trivières  (Belgique). 

M.  Pasquier  signale  les  rapports  étroits  qui  exis- 
tent entrent  les  diU'érents  donjons  de  la  région  des 
Pyrénées  centrales,  dont  celui  de  Saint-Lizier 
(Ariège)  est  le  type;  ils  peuvent  remonter  ;'i  la 
période  comprise  entre  le  milieu  du  xii"  siècle  et 
le  milieu  du  \ni'  siècle  ;  il  faut  souhaiter  que  ces 
tours  soient  classées  par  la  Commission  des  mo- 
numents historiques. 

M.  Marquet  de  A'assjlot  attire  l'attention  sur 
deux  émaux  limousins  de  la  seconde  moitié  du 
XV*  siècle  et  du  groupe  attribué  à  Mouvaerni.  L'un 
d'eux,  qui  représente  le  Marhjrc  de  saint  ÉUemie, 
u  été  légué  récemment  au  musée  des  Arts  décora- 
tifs jiar  M.  l'iet-Lalaudrie  ;  VaaU-c,  une  Flagella- 
tion (In  Christ,  est  au  Petit  Palais  dans  la  coUec- 
ticin  Dutuit.  L'un  des  bourreaux  qui  y  figurent 
porte,  sur  le  preinier,  le  nom  de  «  Jupiter  ■>  et, 
sur  le  second,  celui  de  «  Mahomet  ».  Sans  perdre 
(le  vue  la  prudence  avec  laquelle  il  convient  d'in- 
terpréter les  légendes  obscures  et  souvent  même 
simulées  qui  accompagnent  les  monuments  icono- 
graphiques du  Moyen  âge,  on  est  autorisé,  sem-- 
ble-t-il,  à  penser  que  ces  deux  scèies  symbolisent 
la  lutte  du  christianisme  aux  prises  avec  le  paga- 
nisme et  le  niahométisme. 

M.  de  Mély  estime  que  beaucoup  d'inscriptions 
considérées  à  tort  comme  simulées  offrent  réelle- 
ment un  sens  à  qui  sait  les  lire.  M.  le  baron  van 
Zuylen,  archiviste  d'Etat  à  Bruges,  vient  précisé- 
ment de  lui  .signaler  une  représentation  du  Christ 
ressuscité  et  apparaissant  à  ses  disciples  qu'ac- 
compagnent quelques  lettres  d'ai>parencc  iuintel- 
ligiijlo.  En  rèal^é.  ces  lettres  représentent  les 
sigles  du  texte  bien  connu  de  l'évangéliste  saint 
Jean,  relatif  à  l'appariliiui  du  Christ  après  sa 
résurrectiop. 


Soûiété  Française  de  Numismatique 

Séance  du  2  avril 

M.  Bordeaux  fait  une  communication  sur  les 
jetons  frappés  par  des  Conseils  municipaux. 

Le  comte  de  Castellane  parle  de  la  monnaie  de 
Saint-Paul-Trois-Chàteaux  au  treizième  siècle. 

Al.  .Vdrien  Blanchet  présente  une  plaquette,  La 
ftll-^cc.  due  au  graveur  belge  Lecroart  et  le  dessin 
d'un  jeton  inédit  de  Charles  de  Magny,  capitaine 
lie  la  porte  sous  François  I". 

Il  donne  ensuite  une  explication  du  dilVérend  de 
l'atelier  ouvert  à  Compii^gne  par  Henri  IV  pour 
lemplacer  celui  de  Paris  :  ce  que  dom  Grenier 
avait  pris  pour  alpha  et  oméga  est  l'A  de  l'atelier 
de  Paris  et  un  schin  héln-cu,  initiale  du  nuiitre 
Sirnéon  de  XavaiTe. 


B  É  UNI  0 X 
des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  Départements 


La  semaine  dernière  a  eu  lieu,  du  '^9  mars  au 
1"  avril,  à  l'École  des  Beaux-Arts,  la  ;ii'  session 
de  la  Béunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  dé- 
partements. Voici  le  résumé  des  communications 
qui  y  ont  été  faites  : 

Séance  du  30  mars.  —  M.  Momméja  se  fait  le 
biographe  d'un  maître  d'onivre  agenais  du  xn'  siè- 
cle. Johandc  la  (ileya. 

M.  Hotiillon-fMnrlais  ùtui-Vm  l'ceuvre  d'un  pein- 
tre marseillais,  Alfred  Casile   le «-1890  . 

J[.  E.  }'euclin  fait  une  intéressante  communi- 
cation sur  le  célèbre  musicien  et  joueur  d'échecs 
.Vndré  Dauican,  di  Philidor. 

I\I.  Albert  Jacquot,  qui  a  entrepris,  il  y  a  vingt- 
cinq  ans  déjà,  un  «  Essai  de  répertoire  des  artistes 
lorrains  »,  enrichit  son  oeuvre  déjà  si  importante 
d'un  précieux  chapitre  sur  les  facteurs  d'orgues  et 
de  clavecins  qui,  de  la  Un  du  xiv"  au  xvui'  siècle, 
construisirent  on  Lorraine  des  instruments  tout  à 
fait  remarquables.  I^es  orgues  de  la  cathédrale  de 
Toul  et  de  la  Primatiale  de  Nancy,  pour  ne  parler 
que  de  celles-là,  témoignent  de  la  haute  valeur  de 
ces  artistes,  qui  mirent  à  contribution  le  talent  des 
architectes  et  des  sculpteurs  les  plus  fameux  de 
leur  temps. 

Séance  du  30  mars.  —  M.  Louis  Morin  lit  une 
note  sur  l'émigration,  à  l'époque  de  la 'l'erreur,  du 
peintre  Iroyen  Paillot  de  Montabert. 

JI.  l'abbé  Brune  lit  un  travail  sur  les  o>uvres 
d'art  do  l'église  de  Sirod  '.Jurai,  qui  date  do  la  pre- 
mière moitié  du  xv*  siècle,  et  oîi  se  tiouvent  des 
stalles  sculptées  d'un  travail  délicat,  une  croix  de 
procession  très  ancienne  et  fort  curieuse,  et  une 
peinture  murale  de  la  fiu  du  xv"  siècle,  représen- 
tant trois  saintes,  dont  sainte  I '.atherine,  sur  un 
fond  de  paysage. 

V.n  l'absence  de  M.  c/e  Monlrgul,  on  lit  ses  deux 
mémoires,  l'un  sur  lo  portrait,  sans  nom  d'auteur. 
d'André  de  Xismoiid,  premier  président  du  Par- 
lement de  Bordeaux  (I.'ÔS-IOIG),  peint  en  IGOl  : 
l'autre,  sur  un  talisman  une  pierre  dite  "  langue  de 
serpent  ■•  enchâssée  dans  une  annature  d'argenti 
aux  armes  de  la  famille  de  La  Bochefoucauld. 

Séance  du  lll  mars.  —  Leclurc  est    donnée  'l'un 


ET  DE  LA.  CURIOSITÉ 


li: 


mùmiàrc  do  MM.  Marlin  et  Jeantoii  sur  les  pier- 
res tombales  circalaires  et  ovales  de  la  Bourgo- 
gne. Cette  forme  est  particulière  à  cette  région. 

M.  G.  Varenne  expose  les  commenccmeniB  du 
la  manufacture  de  tapisserie  de  Beauvais,  fondOo 
par  Golbert,et  les  suit  pas  à  pas,  à  l'aide  do  docu- 
ments pleins  d'intérrt,  de  1064  à  U8i. 

En  l'abseuce  de  M.  le  baron  GuHlibcrt,  le  prési- 
dent lit  un  intéressant  mémoire  de  cet  érudit  sur 
trois  portraits  j^ar  llyacintlio  liigaud,  qui  se  trou- 
vent à  Aix  :  ceux  de  Cardin  l^e  Bref,  i.romier  pré- 
sident du  Parlement  de  l'rovence  :  de  .J.-B.  d'IUe. 
]irési  lent  et  trésorier  général  en  Provence,  et  enfin 
de  Gaspard  de  Gueidaii,  qu'on  a  admiré  à  Paris 
en  1900  au  Petit-Palais. 

Séance  du  1"  avril.  —  M.  Léon  Cliarcet  lit  une 
note  sur  le  statuaire  .lean-Bapliste  Wiotly,  né  eu 
1787  à  Amplepuis   Khéne,. 

M.  l'iancouin-d  lit  une  notice  sur  un  monument 
funéraire  du  wi*  siècle,  provenant  do  l'ancien  ci- 
metière de  Cormcilles. 

M.  E.  Dilifinières  donne  lectuM  d'une  étude  sur 
Gaspard  Daché  de  Vancy.  peintre  et  dessinateur 
du  xvin'  siècle. 

M.  l'abbé  Cos.«c&  ('«/"communique  un  mémoire 
sur  les  fêtes  et  décorations  artistiques  qui  eurent 
lieu  à  l'occasion  de  l'entrée  solennelle  de  la  reine 
Kléoaore  d'.\utricUeà  Amboise  en  septembre  1.530. 


CONGRÈS-    DES    SOCIÉTÉS    SAVAXÏES 
de  Paris  et  des  Départements 

Le  48»  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Paris  et 
des  départements  s'est  tenu  de  même  :i  Paris,  du 
2'.i  mars  au  1'"  avi-il,  à  la  Sorbonne. 

D'intéressantes  communications  ont  été  faites 
dans  les  sections  d'archéologie,  notamment  ])ar 
MM.  Henry  Corot.  Esp>randieu  et  Toutain,  sur 
les  fouilles  entreprises  sur  le  mont  Auxois  et  dont 
nous  avons  exposé  ici,  on  leur  temps,  les  résultats; 

—  par  M.  Ch.  Normand snï  les  restes  de  murs  de 
l'ancienne  Lutèce  découverts  dans  les  fondations 
des  nouveaux  bâtiments  du  Palais  de  .Justice  (1)  ; 

—  par  M.  Adrien  Itlanchet  sur  les  divers  types  des 
représentations  antiques  de  la  Gaule;  —  par  M. 
Uodcr  sur  l'orfèvrerie  relit-'ieuse  dansleCouserans; 

—  par  M.  l'abbé  Maillard  sur  les  décorations 
sculptées  préromanes  de  la  vieille  église  de  La 
Goyulo,  en  Provence,  peut-être  le  plus  ancien  ves- 
tige du  christianisme  naissant  en  Gaule;  —  par 
M.  l'abbé  Arntnid  d'Agnel  sur  le  prieuré  de  Ga- 
uagobie  (Basses-Alpes),  son  église  et  son  cloitredu 
\n'  siècle;  —  par  M.  Emile  Bonnet  sur  les  s,\rco- 
phages  chrétiens  de  l'église  Saint-Félix  de  Gérone; 

—  par  M.  de  Gérin-Ricard  sur  des  statues  de 
pierre  sculptées  sur  les  coussinets  des  arcs  de  l'an- 
cienne église  Saint-Pierre  de  la  Manare,  à  Ilyères; 

—  par  M.  E-  1/iuraiu  Sur  les  pierres  tombales  de 
l'église  Saint-Gervais  do  Pontpoint  (Oise)  ;  —  par 
M.  Doublet  sur  les  petits  bronzes  antiques  du 
musée  de  Nice;  —  iiar  M.  L.  de  Veslij  sur  les 
fouilles  entreprises  par  lui  sur  l'emplacement  de 
villas  gallo-romaines  à  Normare  et  à  Franqueville 
près  lîouen;  —  par  M.  Lorimy  sur  les  fouilles  pra- 
tiquées par  la  Société  archéologique  du  Ciiàtillon- 

(11  V.  Chronique  des  Artx  du  2  avril,  p.  ICCi. 


nais  sur  lemplacemcnl  de  l'antique  Vurlilh  m;  — 
par  U.  Jules  Beaupré  sur  les  fouilles  entreprises 
il  Gugncy-sous-Vaudémont  ■  Meurtlie-et-MosBlle\ 
dans  un  gisement  de  l'âge  du  bronze  ;  —  par  M. 
l'abbé  Parât  sur  les  grottes  du  bassin  de  l"ionne; 
—  par  Vi.  le  D'  Pinchon  sur  les  recherches  entre- 
prises aux  environs  de  Bossiut  et  de  Telagh  (pro- 
vince d'Orani  dans  des  stations  préhistoriques  de 
surface  ou  des  tumuli. 

A  la  séance  de  clôture,  M.  E.  Babelon,  de  l'Ins- 
titut, a  prononcé  un  remarquable  discours  sur  la 
place  que  devrait  occuper  l'archéologie  dans  l'édu- 
cation nationale  :  les  grands  monuments  du  passé 
restent  une  immortelle  leeon  de  patriotisme. 


BEVUE   DES   REVUES 

—  Les  Arts  anciens  de  Flandre  (1. 111, 19u8-Wi, 
fasc.  1;.  —  Études  sur  l'Exposition  de  la  Toison 
d'Or  :  Préface,  par  M.  II.  Pirenne  ;  —  La  Peinture. 
par  M.  Sander  Pierron;  —  Manuscrits  et  minia- 
iures,  par  le  P.  van  den  Gheyn;  —  Les  Tom- 
beaux des  princes  de  Bourijogne.  par  M.  E.  Baes 
('J  pi.  hors  texte). 

(Fasc.  2).  —  Fin  des  Éludes  sur  l'Exposition  de 
la  Toison  d'or  :  Les  Tapisser  es,  par  M.  Arnold 
Goflin  (2  pi);  —  Vt  Médaille  flamande,  par  M.  F. 
Alvin  intéressante  étude  sur  Jacques  Jonghe- 
linck  (Anvers  1Ô30-1606  ,  le  médailleur  S  TE.  H., 
connu  sous  le  nom  supposé  d'Étieimedo  Hollande; 
Conrad  Bloc,  très  probablement  un  Flamand  de 
Gand,  qui  travailla  de  1477  jusqu'au  début  du 
XVI'  siècle; ;  —  Portraits  de  Philippe-le-Bon  et  de 
Cliarles-Quint,  jiar  ..  Mictiel  Sithium  ■■,  peintre  de 
la  c  p  )r  de  la  reine  Isabelle  la  Catholique,  do  Mar- 
guerite d'.\utricho  et  de  Charles  I"  (l'il;0-15l6,.  par 
M.  Sampere  y  Miquel.  Il  s'agit  de  Michel  Zitto/, 
peintre  llamand  (2  pi  l  :  —  Les  Arts  du  bois  et  du 
mrtal,  par  M.  C.  Tulpinck  5  fig.  dans  le  texte;. 
L'auleur  est  de  ceux  qui  jiensent  que  l'inlluence  de 
,1 .  van  Eyck  a  été  aussi  grande  sur  la  sculpture 
(jne  sur  ia  peinture.  Il  admet  que  la  solution  de 
ce  problème,  comme  celle  do  tant  d'autres,  serait 
grandement  facilitée  par  des  expositions  d'ensem- 
ble, successives,  do  l'ceuvre  de  chaque  grand  ar- 
tiste llamand.  On  ne  peut  que  s'associer  sans  ré- 
serve à  ce  vœu. 

(Fasc.  3).  —  J.  van  den  (iheyu.  Vn  Manuscrit 
à  miniatures  de  la  bihliotliér/ne  Czartoriska. 
L'auteur  pense  que  ces  miniatures  sont  très  voi- 
sints  de  celles  d'un  manuscrit  d'A.  Be.ÙDg,  au 
Louvre,  étudié  par  M.  P.  Durrieu  dans  la  Gazelle 
des  Bcau.r-Arls  l'U  1890  .1  [il... 

—  E.  Duraud-Gréville.  Les  Pri,nitifs  /laniands 
à  VKxposiluin  du  Guildhall    4' et  dernier  article  . 

—  F.  de  Mély,  Signatures  de  l'rimitifs  :  Les 
Miniaturistes.  L'auteur  cite  et  reproduit  un  grand 
nombre  do  signatures  et  d'inscriptions  (2  pi.). 

—  C.  Tulpinck,  La  Collection  Cimherlijn 
d'Auiourjies,  à  Pepinghen   3  pi.). 

(Fasc.  4j.  —  J.  Gestoso  i  Percz  :  Notice  histo- 
rique et  biographique  des  iirinclpaux  arlisles  fla- 
mands i|ui  Iravaillèrenl  à  SéviUe  depuis  le  xvi' 
siècle  jusqu'à  la  fin  du  xvni'  siècle  (3  pi.). 

—  ri.  Maere.   Les   lic'ables  de  Vitlers-la-Ville 
IpV. 

—  G.  Tuliiinck,  La  Collection  CamOcrlyn 
d'Amouyie^    suilei. 


lis 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


BIBLIOGRAPHIE 

Les  Peintres  de  manuscrits  et  la  Miniature  en 

France,  par  Honry  M\i:tin.  Paris,  H.  Laureus. 

l'a  vol,  iii-8>,  1-B  p.  av.  Si  pi   (Coll.  des  Art/s- 

tes  ctlébres). 

Se  proposer  de  suivre  les  pbascs  parcourues  par 
révolution  de  l'ait  do  la  peinture  dos  manuscrits 
à  travers  les  âges  ;  avoir  à  montrer  comment  cet 
art,  déjà  né  au  temps  de  l'Egypte  pharaonique  et 
plus  tard  très  en  liouueur  chez  les  Byzantins,  a 
continué  à  se  développer,  pratiqué  d'une  nianiéri> 
particuliéreuient  brillanti:  dans  1rs  régions  qui  ont 
l'orme  la  France  modorne,  devenant  au  xiir  siècle 
une  industrie  laïque,  ilont  vécurent  pendant  long- 
temps de  nombreux  numieurs  du  pinceau,  attei- 
gnant au  XV"  siècle,  avec  les  Pol  de  Linibourg  et 
les  lean  Koucquct,  un  sublime  degré  de  beauté, 
puis  frappé  d'un  coup  mortel  par  l'invention  des 
procédés  mécaniques  ('e  la  gravure,  se  survivant 
néanmoins  encore  etse  manifestant  jusquedansuno 
image  du  comte  d'.\rtois,  le  fulur  Charles  X,  peinte 
en  178i,  —  et,  d'un  autre  l'ôlé,  devoir  renfermercette 
revue  d'une  colossale  suite  de  créations,  dont  beau- 
coup sont  des  chefs-d'o^uvre,  dans  le  court  espace 
de  120  pages,  et  de  V20  pages  ne  dépassant  pas  les 
modestes  dimensions  de  l'in-octavo  —  tel  élait  le 
programme  qu'avait  à  rcni]ilir  M.  Henry  Mu'tin 
eti  écrivant  ses  Peinlrrs  de  ma)ius<-iit'!. 

Certes,  l'entreprise  était  singulièrement  ardu^'l 
.Je  puis  en  juger  par  espérienco  personnelle, 
ayant  été  appelé  moi-même  à  résoudre  un  pro- 
lilème  analogue  pour  l'histoire  de  la  ])einlure  fran- 
i.-aise  de  IvôO  à  1580,  dans  la  grande  Hisloire  de 
l'Art  que  dirige  M.  André  Michel.  Combien,  eu 
pareil  cas,  on  est  embarrasse  par  l'excès  des  ri- 
chesses !  (Jnel  aouci  il  faut  avoir  de  conserver 
les  grandes  lignes,  )iour  ne  pas  tomber  dans  la 
coafnsion  i  Que  de  sacrillces  de  détail  on  doit  se 
i-ésoudrrt  à  faire,  parfois  à  son  tré^  vif  regret  !  il. 
Henry  Martin  a  su  triompher  de  ces  difficultés. 
Sjn  livre,  dans  son  format  réduit  et  commode, 
•  onstilue  un  excellent  résumé  de  l'essentiel  du 
sujet;  il  mérite  d'être  rangé'  tout  à  fait  au  premier 
jdan  parmi  les  publications  similaires,  telles  que 
celles  déjà  tentées  naguère  par  les  Ferdinand  Ue- 
nis,  lesLecoy  delà  Marche  et  les  Auguste  Molinier. 

Tue  grande  qualité;  de  ce  livre  très  clair  et  bien 
ordonné,  autant  qu'intéressant  à  lire,  c'est  la 
pmdcnce  do  l'auteur  et  la  sûreté  de  ses  informa- 
lions.  L'étude  des  manuscrils  :i  miniatures  seiablo 
être,  ;'i  prejuière  vue,  un  domaine  clés  plus  sédui- 
duisants  oH'ert  aux  invosligalious  des  critiques. 
Plusieurs,  dans  le  courant  du  di^riiier  siècle,  et  de 
nos  jours  encore,  oui  cru  que  ce  domaine  était 
facilement  exploitable  ;  qu'il  suffisait,  pour  le  met- 
Ire  en  valeur,  de  faire  preuve  d'ardeur,  do  bonne 
volonté  et  d'ingéniosité.  Des  esprits,  même  très 
distingués,  mais  n'ayant  qu'une  connaissance  su- 
perllcielle,  et  parfois  ne  se  doutant  évidemment 
pas  de  certains  cùiés  des  <[uestions,  se  sont  laissé- 
pi'cndrr  à  ce  mirage.  C'est  là  une  erreur  profonde 
<i  qui  risquerait  d'entraîner  les  ])lus  fâcheux 
résultats.  Pour  traiter,  non  plus  en  fantaisiste 
brillant,  mais  en  ériidit  sérieux,  les  innombrables 
problèmes  que  soulèvent  les  pointures  de  manus- 
crits, il  est  indispensable  do  savoi'-,  et  de  faire 
sans  cesse  intervenir,  bien  des  cliosos  qui  impo- 
sant  un  apprentissage    spécial,   la    paléographie 


d  abord,  au^si  essentielle  ici.  ;'i  Ijien  des  égards, 
que  s'il  s'agissait  d'expliquer  un  papyrus  grec  ou 
une  inscription  antiqui',  puis,  sans  parler  des  ca- 
ractères do  style  propres  à  chaque  époque  et  à 
chaque  province,  les  faits  de  l'hisloire  politique, 
les  courants  littéraires,  les  variations  des  modes, 
les  iiilluences  des  monirs  et  des  tradilious,  les 
conditions  de  travail,  les  relations  internationales, 
les  particulariti's  de  la  biographie  des  artistes, 
etc.,  etc.  Cette  préparation  nécessaire,  M.  Henry 
Martin  la  possc'ide.  .\près  en  avoir  appris  les  prin- 
cipes dans  la  sévère  éducatim  de  l'Ecole  des  char- 
tes, il  n'a  cessé  de  fortilier  sa  compétence  par  les 
longues  années  —  plus  d'un  tiers  de  siècle  —  qu'il 
a  consacrées  avec  tant  de  dévouement  ;i  mettre  en 
lumière  les  richesses  de  sa  clière  liibliotlièque  de 
l'Arsenal.  Limité  par  le  pou  d'espace  dont  il  dispo- 
sait, il  a  dû  faire,  dans  son  livre,  de  ces  sacrilices 
dont  je  parlais  plus  liant.  Mais  sur  certains  points 
il  s'est  livré  davantage,  et  l'on  peut  aloi's  constater 
Combien  sa  documentatiou  est  solide.  Je  s'igualc- 
rai  à  cet  éganl,  tout  ce  qu'il  dit  si  bien  ((ipages  35 
et  suivantes)  do  .lean  Pucelle,  le  grand  enlumineur 
parisien  de  la  première  moitié  du  xiv  siècle. 

Le  texte  de  M.  Henry  Martin  est  accompagné 
de  i'i  planches  hors  texte,  donnant  un  total  de 
3.'i  reproductions  d'après  des  manuscrits  à  pein- 
tures; le  ciioix  do  ces  types  a  été  fait  avi^c  beau- 
coup de  goût  1).  A  propos  de  l'un  d'eux,  je  me 
permctlrai  d'ajouter  une  indication  personnelle. 
M.  Henry  Martin  reproduit  (fig.  2'i  une  miniature 
d  un  Décainéroii  de  Boccace  traduit  en  fran- 
çais, provenant  du  duc  de  Bourgogne  Philippe 
le  Don  et  conservé  à  l'Arsenal.  Ce  manuscrit  est 
très  célèbre  et  peut  étn;  admiré  comme  un  su- 
perbe volume.  Mais  il  faudra  renoncer  désormais 
à  accorder  à  ses  miniatures  le  mérite  d'être  des 
n'uvres  originales,  .l'ai  pu  constater,  en  elTel,  par 
une  découverte  toute  récente,  que  les  susdites  mi- 
niatures ne  sont,  au  moins  pour  la  plupart,  que 
des  répliques  serviles  des  illustrations  contenues 
dans  un  autre  exemplaire  du  Mcam&ron  (3).  celui- 
ci  plus  ancien  do  date,  et  qui  élait  déjà  dans  les  col- 
leclions  dos  diicsde  Bourgogne  avant  que  la  copie, 
aujourd  hui  à  l'.Xrsenal,  eiit  été  exécutée. 

Paul  DrRRiEi  . 


Dalmatien  und  seine  Volk.skunst,  von    .Natalie 
Bri  iiK-AuiiE.Mir.uo.  1"  livraison  (8  p.  de   texte 
ill.,  et  0  planchest.  Wion,  A.  Schroll.  In-i. 
Aujourd'hui,  oii  tout  n-  qui    fut  tradilious  d'art 
local  se  désagrège  et  disparait  sous  la  poussée  de 
riadiistrialisme  et  do  la  civilisation   cosniopolile, 
c'est  nue  lâche  digne  de  tous  les  éloges  et  de  tous 
les  encouragements  que  d'essayer  do  maintenir  ou 
de  sauver  les  restes   vénérables  des  vieilles  coutu- 
mes, des  parures,  des  ustensiles,  des  objetsdc  loule 
espèce    intimement   liés    à    la   vie  d'une  race  ou 

1,  .le  signalerai  une  inadvertano<3  à  corriger 
dans  le  livre  lorsqu'on  en  fera  un  nouveau  tirage: 
la  ligure  1  est  prise,  non  pas  du  ms.  latin  SH50  do 
la  Bibl.  Nat.,  mais  du  ms.  latin  2tJtJ  ;  et  le  souverain 
carolingien  qu'elle  représente  est,  en  réalité,  l'em- 
pereur Lothaire. 

i  .Sur  cet  autre  exemplaire,  voir  :  Paul 
Kurrieu.  I,c  plus  ancien  manuscrit  de  la  traduc- 
tion l'iriiiçaisf  du  Dri-a>néron  (extrait  des  Coni/i- 
tcs  remliis  dea  siances  de  t'Aradrmic  des  Ins- 
riiiitinns  et  liellcs-t.etirex,  l'.iÛ9,  p.  3'4'.'  et  suiv."i. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Il!.l 


d'un  pays.  C'est  co  que  lOLle  de  l'aire  diins  loii- 
vrage  que  voici  M""  lii'uok-AulVenberg  pour  uûr 
des  contrées  d  turo(ic  où  se  sûqI  le  mieux  couser- 
vés  jusqu'à  prùseut  les  usages  d'autrefois  :  l;i 
Daloiatie.  Lus  costumes  y  ont  encore  leurs  formrs 
et  leur  sompluosilé  orieutalos  :  les  broderies  aux 
vives  coul'iurs,  les  lapis,  les  dentelles  continuent 
d'y  être  tissés  suivant  les  dessins  traditionnels. 
yi""  Bruck-.\tttïeuberg.  qui  a  étudié  spécialement 
ces  inléressaules  productions  et  recueilli  dans  les 
pays  et  dans  les  collections  puliliques  et  privii^s 
d'Autriche  les  plus  beaux  spécimens  de  l'art  popu- 
laire dalmate.  nous  donne  dans  ce  fascicule  de 
début,  avec  un  commentaire  illustré  de  photogra- 
pli  es  de  types  ou  de  scènes  de  mo'urs  du  pays, 
un  premier  ch')ix,  extrêmement  séduisant  d'ou- 
vrages populaires,  de  broderies  dont  une  est  re- 
pruduite  en  couleurs),  di'  dentelles,  de  bijoux  lili- 
granés,  d'ustensiles  eu  bois  ouvragé,  d'instruments 
de  musique,  etc..  excellemment  reproduits  en 
grandes  pliototypics. 


La  même  librairie  publie  en  niéure  tmips  lis 
livraisons  5  et  6  de  la  (■ublii'atijn  .  similai  e  dr 
JI.  .JtRKOvie  :  Prace  lidu  naseho  (Ouvrages 
d'art  populaire  des  Slovaques),  qiu,  comme 
nous  l'avons  dit.  olTre  in  belles  pliutolypies,  dont 
quelques-unes  eu  couleurs,  un  choix  d'arclntec- 
tures  rustiques,  de  peintures  ou  de  sculptures  dé- 
coratives populaires,  d'ustensiles  usuels,  où  s'af- 
firme l'originalité  —  manifestée  ici  par  un  style 
plus  fruste,  une  recherche  plus  violente  de  la 
couleur  —  de  cette  autre  raci'  non  moins  fidèle 
il  ses  anciennes  traditions,  ("est,  comme  le  pré- 
cédent, un  recueil  tout  à  fait  digne  de  l'attention 
et  de  l'étude   des  auLatouis  dr.  folklori;. 

A.  M. 


NECROLOGIE 


Voici  quelques  notes  bingraphiqu.s  coiniilémen- 
taires  sur  le  peintre  François-Emile  Ehrmann, 
dont  nous  annoncions  la  mort  dans  notre  de:-nirr 
numéro. 

Il  était  né  à  Strasbourg,  le  5  sopleuibre  18:!.'l. 
Islève  de  Gleyre,  il  était  enlré  ;'i  l'I^cole  des  Leaux- 
Arts  en  18.37.  Il  commença  d'exposer  au  Salon 
de  18t)3,  et  fut  d'abord  peintre  d'histoire,  ce  qœ,  du 
reste,  il  n'a  jamais  cessé  dVtre,  bien  qu'il  se  fût 
consacré  depuis  liien  des  années  à  la  grande  pein- 
lure  décorative.  Ses  premiers  envois  avaieni  pour 
l\[ves  :  Hercule  entre  le  Vice  et  la  Vertu:  Lea 
t'nvoycs  alkéniens  allant  lOiisulter  l'oracle  de 
Délos;  La  Sirène  et  les  prchcttys,  toile  qui  appar- 
tient au  musée  de  Strasbourg.  D'autres  sujets  lui 
ont  été  inspirés  par  les  Troyennes  captives.  A'ercin- 
gétorix,  Ariane  abandonnée  par  Thésée,  la  (irèce, 
Kome,  les  Barbares,  la  Fontaine  de  Jouvence.  Il 
peignit  des  plafonds  et  fournit  des  modèles  il- 
tapisserie  et  de  céramique.  H  avait  obtenu  une 
médaille  en  186.5  et  IMOS,  une  autre,  de  troisième 
classe,  en  1874,  et  une  médaille  d'or  :'i  l'Exposition 
Universelle  de  1889.  Il  était  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  depuis  18?J. 

M.  Léon  Desjardins,  professeur  de  violon  aux 
classes  préparatoires  du  Conservatoire,  est  mort  a 
Paris  le  2  avril,  à  l'àgc  de  soixante-deux  ans. 


MOUVEMENT   DES   ABTS 

Objets  dart  et  de  curiosité 
du  Moyen  àje  et  de  la    Renaissance 

Vente  faite  à  l'Iiotil  Droiiol,  salle  11,  1>  l(j  mar.=i, 
par  .M°  Henri  Baudoin  et  ilM.  ManDhcim. 

l'iiicnces.  —  1.  Plat  en  ancienne  faïence  de 
Faenza  :   Saint  François;  marli  à  rinceaux  :  7G0. 

—  3.  Plat  creux,  buste,  scène  de  chasse  au  mari;  : 
décor  bleu.  Faenza,  xvii'  siècle  :  &M.  —  5.  Plat  de 
Castel-Durante  :  Hercule  et  trophées  en  grisaille 
sur  fond  bleu  :  750.  —  7.  Plat  d'Urbino  :  Combat 
tiré  do  l'histoire  de  César  :  2.900.  —  11.  Vasque, 
ligures  de  fleuves  et  de  sources,  grotesques  et  mas- 
carons.  l'rbino,  xvu'  siècle  :  4.100.  —  19.  Plat, 
fond  bleu,  grotesques,  trophée.-',  cornes  d';i]jon- 
dance.  Castel-Durante  :  1.903. 

Iciiires.  —  21.  Grosse  en  ivo're  sculpté,  nonid  et 
tige  d'époque  romane,  à  décor  représentant  l'En- 
trée du  (Uirist  à  Jérusalem;  évéque  terrassant  !<■ 
démon  et  ange  tirant  un  personnage  de  la  gueule 
d'un  dragon  :  l'i.OOO.  —  22.  Triptyque  en  ivoire 
sculpté,  dix  bas  reliefs  rapportés:  sujets  de  la  vie 
de  sainte  Agnès.  Travail  français  du  xiv'  siècle  : 
15.r>00.  —  23.  Cor  en  ivoii'e  sculpté,  piersonnages  et 
animaux  au  milieu  de  feuillages,  xv  siècle.  Mon- 
ture argent  et  émail  lran>ilucide,  xvi»  siècle  :  17.80(i, 

—  24.  Diptyque  en  ivoire  sculpté,  gothique  {?;,  à 
sujets  de  la  vie  du  Christ  :  5.100. 

Armes.  —  40.  Fragment  do  dague  du  xv°  siècle: 
200.  —  51.  Ainorçoir  en  fer  ciselé  et  doré,  à  person- 
nages et  rinceaux  :  270.  —  59.  Épée  do  ville,  à  ro- 
cailles  et  attributs,  ép.  L.  XV  :  200.  —  61.  Frag- 
ment de  poignard  avec  fourreau  en  cuivre  gravé  et 
ftr  oxydé  :  410.  —  05.  Dague  avec  applications 
d'art;ent,  à  fleurs  et  rinceaux  :  380.  —  66.  Dague, 
à  personnages  et  rinceaux  :  510.  —  69.  Poi- 
gnée d'épée  en  argent  et  fer  doré,  à  combats  et 
bustes  :  900. 

Olijcts  ruriés.  —  71.  Baiser  de  paix  en  arjjeat 
niellé  :  la  Mise  au  tombeau,  la  liésurrectiou.  An- 
cien travail  italien:  1.650.  —  85.  Retable  bois 
noir,  bas-reliefs  eu  argent,  xvii*  siècle  ;  l.OOO.  — 
86.  Bocal  argent  doré.  Nuremberg,  xvu°  siècle  : 
1.Û20. —  110.  Soulier  en  cuir  ;  ancien  traiail  ita- 
lien :  L.'iOO.  —  113.  Ktui  en  cuir  noir  gaufré,  ani- 
maux et  rinceaux,  x^^l'  siècle  :  200.  —  115.  llorlogi- 
de  table,  en  forme  de  livre,  en  cuivré  gravé  et 
doré.  Allemagne,  xvi"  siècle  :  1.250.  —  IJG.  Montrr 
octogone  en  cristal,  monture  argent  (]iar  Estiennc- 
Hubert,  à  l'iouen),  xvu'  siècle  :  1  000. 

Produit  total  :  95.745  francs. 


Tableaux.  Objets  d'art  et  Meubles  anciens 

\ente  faite,  après  décès  de  M.  F...,  à  l'hùtel 
Drouol,  salle  2,  le  5  avril,  par  M"  Lair-Diibreuil 
et  llrigel  et  MM.  Pauhue,  Lasquin  et  Bléc. 

Binouville.  Paysages  :  1.015.  —  Fragment  de 
lieinture  primitive,  école  espagnole  du  xv  siècle  : 
2.'i00  francs. 

Pendule  on  porcelaine  de  Xiedorvillcr  à  cadran 
tournant,  signé  ■■  Arnoull,  à  Nancy  •>  :  6.100.  — 
Secrétaire  L.  XVI  acajou  :  300.  —  Grand  secrétaire 
en  bois  satiné  garni  de  bron/es,  ép.  L.  XVI  : 
25.000.  —  Bergère  bois  sculpté  et  velours  jaune, 
ép.  L.  XVf  :  1.000. 

Produit  total  :  ,73.212  francs. 


120 


L.\  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Estampes  anciennes  et  modernes 
Voûte  faite  à  Ihôtol  Drouot,  salle  7,   le  5  avril, 
par  M'  Anch-é  Desvougcsct  M.  Loys  Deltoil. 
53.  Degas  [E.).  Sur  la  so'ao  :  405. 
Durer  (.Vlbert,.  —  73.  LKllet  de  la  jalousie:  205. 

—  75.  Lo  Pavsaa  et  sa  fcmuie  :  130.  —  76.  I.'As- 
s.-mblL'e  des  gens  de  guerre  :  333.  —  77.  Le  Petit 
cheval  :  150. 

101.  l'orain  ;J.-L.}.  Lo  itaiu.  ILpreuve  tirée  en 
bistro,  signée  :  510.  —  103.  Forain.  Un  Bourgeois, 
l.ithogiapliie  :  290.  —  105.  Gaillard  [F.).  Dom 
(;u'''ranger.  Kprouve  du  7'  état,  non  terminée  :  151. 

—  lOa.  (iellée  (Claude  .  Le  Soleil  couchant  :  130.— 
133.  .longkind  (.l.-B.l.  Lo  Canal.  1"  état  :  IDl.  — 
l'iO.  Lautrec  (IL  de  Toulouse.  Souper  à  Londres  ; 
155.  —  liO  bis.  Lautrec  IL  de  Toulouse).  Cecy 
Loffus,  sur  chine  :  175. 

Manet  (Ed.).  1(J3.  Baudelaire,  de  face.  1"  état, 
sur  japon  :  310.  —  165.  Le  Corbeau,  par  Edgar 
Poë  ;  suite  complote  de  4  planches  et  un  exTibris: 
200  francs. 

172.  Millet  (J.-F.).  La  Cardeuse.  Sur  japon  :  300. 

—  173.  Millet  (J.-F.  1.  Lo  Départ  pour  le  travail. 
Sur  japon,  avant  les  trois  points  :  310.  —  l.SO. 
Ostade  {.Kûv.  van).  La  Famille.  Premier  état  ;  300. 

—  IS'i.  Philipon  :G!i.;.  Types  des  marchands  de 
Paris,  44  planches  coloriées  :  175.  —  101.  Ralïet. 
Retraite  du  bataillon  sacré,  à  Waterloo  ;  192.  — 
IJ5.  Raimondi  (M.-A.  .  La  Vierge  au  palmier, 
dapr.  Raphacl  :  l'iH. 

Rembrandt  van  Rijn.  —  103.  Lo  Triomphe  de 
Mardochée.  Kpreuvo  avec  des  barbes  :  248.  —  19'.i. 
Tobio  aveugle  :  3;i3.  —  '^00.  La  grande  Présentation 
au  Temple  :  23).  —  207.  Le  Berger  et  sa  famille  : 
160.  —  208.  Le  Paysage  aux  deux  allées  ;  220.  — 
209.  Le  Docteur  Faustus  :  550.  —  210.  Homme  en 
cheveux  :  750.  —  214.  Trois  tèles  de  femmes  :  600. 

218.  Rodin  i.\ug.).  Victor  Uugo.  Avant  la  lettre 
et  avant  l'ellacoment  des  croquis  :  2i;0.  —  2?5  et 
226.  Sisley  ,.\lf.).  ijuatre  eaux-fortes  :  48n.  —  243. 
Zorn.  La  Hanse  de  quatre  femmes  :  150  francs. 


Tableaux    anciens 

appartenant  aux  D'    Seymour  Maynard 

et  L.  von  Beaks 

Voûte  faite  à  Bci'lin,  le  22  mars,  par  M.  H.  Lepke. 
Principale;  vvîj:  en  mar/;s. 

—  2o.  lladdi  (A..  Triptyque:  l'-Vunonoiation  : 
t;.(jOO.  —  47.  Iloocb  (P.  dei.  Portrait  de  jeune 
couple  dans  un  parc.  Signé  et  daté  li;84  (prov.  de  la 
coll.  Derby):  8.000. —  Sti.  Xatlier  J.-M.l.  Portrait 
de  jeune  dame  panVî  de  Heurs  :  11.500.  —  87.  Hob- 
boma  (M.).  Paysage  hollandais.  Signé  :  7.000. 

Pesne  (Antoine).  —104.  Thomas  Pfsne,  père  du 
peintre  ;  3.050.  —  105.  Portrait-buste  de  garç.  n 
net,  e'.  lOii.  Portrait-buste  do  fillette,  les  petits 
enfants  du  peintre.  F.nsemblo  :  (•..200.  —  109.  Por- 
trait  de  M"'  frsule  Pesne  :  3.500.  —  110.  LKnlé- 
vemontdTléléne(K3quisse  du  tableau  du  Xouveau- 
Palais  de  Potsdam   :  2.000. 

Ces  jours  derniers  on  a  venlu  à  Berlin,  pour  la 
EomiuQ  de  IS.tJCO  francs,  un  mouchoir  de  soie,  sur 


lequel  était  imprimée  nue  poésie  précOdéo  de  cette 
dédicace  :  "  -V  Fraulein  Minna  Planner,  à  Tocca- 
sion  de  son  mariage  avec  le  maître  musicien  Richard 
Wagner.  Ko'uigsJjerg.  le  14  novembre  1H36.  ■ 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


BXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

F.x position  do  tableaux  de  M.  Alexandre  de 
Broca.  galerie  Georges  Petit.  8,  rue  de  Sèze, 
jusqu'au  14  avril. 

Exposition  de  gouaches  de  M.  Henry  Cassiers, 
galerie  Georges  Petit.  8,  rue  do  Sèze,  jusqu'au 
15  avril. 

Exposition  de  pastels  do  M.  H.  Leriche,  galerie 
Georges  Petit,  8,  rue  do  Sèze.  jusqu'au  15  avril. 

0°  Exposition  des  Arts  de  la  Mer,  galerie  Bruu- 
ner,  11.  rue  Royale,  jusqu'au  15  avril. 

Exposition  de  tableaux  de  M""  Corras,  galerie 
Malesherbes,  68,  boulevard  Malesherbes,  jusqu'au 
15  avril. 

1"  Salon  des  «  Assurances  ».  '1.  rue  Saint- 
Georges,  jusqu'au  15  avril. 

Exposition  de  tal>leaiix  de  M.  Alexandre 
Altmann,  galerie  Devambcz,  43,  boulevard 
Mallicrbes,  jusqu'au  15  avril. 

Exposition  d'aquarelles  do  'William  Callow. 
galerie  Arthur  Tooth,  41.  lioulevard  des  Capucines, 
jusqu'au  16  avril. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Othon  Friesz.  ga- 
lerie Druot,  20,  rue  Royale,  jusqu'au  lu  avril. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  George  H.  Léo- 
nard, galerie  des  Artistes  modernes,  19,  rue  de 
Caumartin,  jus(|u'au  16  avril. 

Exposilion  d'aquarelles  de  M.  Luis  Jimenez, 
galerie  des  .Vrtistcs  modernes,  19,  rue  de  Giu- 
martiu,  jusqu'au  16  avril. 

Exposition  de  peinturesde  MM.R'chard  Furg- 
stlal,  J.  van  Coppenolle.  Jean  Deville,  Nicolas 
TarkhoIF,  galerie  B.  N\'rill,  25,  rue  \  ictor-Massé, 
jusqu'au  17  avril. 

23'  Exposition  de  la  Société  dos  Pastellistes 
français,  galerie  Georges  Petit,  s,  rue  do  Sèze, 
jusqu'au  25  avril. 

l'.xposilion  d'oeuvres  d'art  concornant  <■  La  Pa- 
risienne »,  galerie  Allard,  20,  rue  des  Capucines, 
jusqu'au  1"  mai. 

Salon  de  la  Société  Nationale  des  Beaux- 
Arts,  au  Grand  Palais  des  Champs-Elysées,  ave- 
nui>  d'Anlin.  du  15  avril  au  30  juin. 

(Pour  les  autres  expositions  et  concours  on- 
verts  ou  annonces,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :   P.  Gibardot 


P&lll  —    lUPaiVimil  Dl   LA    PBBSSl,    16     SOI    DO   CKO>    «ÂNT.    —    T     SIVÀRT     lUPBIMKtB. 


Ul 


LN'  16.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINt-GERMAlN  (6') 


16  'Avril. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonneinent  pour  un  an 


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Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


Le    3iTu.m.éro    :     O    fr.    2  5 


PF^OPOS    DU    JOUR 


'L  faut  retenir,  comme  un  exemple 
bon  à  méditer,  la  nouvelle  qui 
nous  est  arrivée  de  Belgique.  Sur 
l'initiative  du  ministre  des  Scien- 
cei3  et  des  Arts  une  exposition,  destinée  à 
honorer  et  à  faire  mieux  connaître  l'art  belge 
du  xviie  siècle,  va  être  organisée  cette  année 
même  ù  Bruxelles,  fjnel  enseignement  pour 
la  France,  et  aussi  quel  rappel  !  Alors  que 
tant  d'elïorts  sont  tentés  en  tous  sens  pour  la 
glorilication  de  nos  artistes,  il  semble  que  lo 
xvii"  siècle  soit  la  victime  d'une  négligence 
volontaire  et  prolongée.  On  a  multiplié  les 
expositions  du  xviii''  ;  on  a  célébré  les  Pri- 
mitifs ;  on  a  constitué  des  séries  rétrospec- 
tives du  xix=  siècle.  Mais  en  faveur  de  nos 
maîtres  du  xvu«  siècle,  nous  attendons  encore 
une  manifestation. 

C'est  plus  qu'un  oubli  :  c'est  une  injustice. 
Les  littérateurs,  plus  équitables  ou  plus  heu- 
reux que  les  artistes,  ne  cessent  de  rajeunir 
le  culte  des  écrivains  classiques  ;  le  théâtre 
et  les  conférences  continuent  d'apprendre 
aux  générations  nouvelles  et  de  rappeler  aux 
anciennes  ce  que  Itacine,  Molière,  Fénelon 
ont  apporté  à  la  civilisalion  du  grand  siècle 
et  ce  que  nous  leur  devons  encore.  L'iiistoire 
de  l'art  n'aurait  pas  de  moins  illustres  titres 
à  faire  valoir,  si  l'on  tentait  de  faire  revivre 
la  gloire  d'un  Claude  Lorrain  ou  d'un  Pous- 
sin. Et  l'on  s'étonne  que  pareille  entreprise 
soit  si  lente  à  se  faire  espérer. 

A  rappeler  aussi  ce  qu'a  été  l'art  du  temps 
de  Louis  XIV,  nous  ne  gagnerions  pas  seule- 
ment de  restaurer  la  vérité  historique,  nous 
donnerions  aussi  à  la  critique  européenne 
une  raison  irréfutable  de  modifier  le  juge- 
ment qu'elle  porte  avec  tant  de  complaisance 


Kur  la  nature  de  l'art  français.  On  s'acharne 
en  tous  pays  à  exalter  les  maîtres  du  xviii» 
siècle  et  à  vauter  le  charme,  la  grâce,  la  fri- 
volité de  leurs  œuvres,  comme  si  l'amabilité 
et  lo  badinage  étaient  les  conditions  néces- 
saires, les  caractères  essentiels  de  notre  art. 
C'est  une  manière  d'admirer,  et  c'est  aussi 
une  manière  de  rabaisser.  Une  exposition  de 
nos  peintres  et  de  nos  sculpteurs  du  xvii' 
siècle  redirait  à  souhait  quelle  fut  la  gran- 
deur et  la  force  de  notre  art  à  une  époque  où 
notre  civilisation  s'est  imposée  à  tant  de 
disciples  étrangers.  Nous  ne  nous  lasserons 
pas  de  la  réclamer. 


NOUVELLES 


***  Dimanche  dernier  10  avril,  à  l'occasion 
du  centenaire  de  la  naissance  d'Hégésippe 
Moreau,  un  buste  du  poète,  œuvre  de  M™' 
Coutan-Montorgueil,  a  été  inauguré  sur  sa 
tombe  au  cimetière  iviontparnasse. 

..1-.**  Dans  sa  séance  du  31  mars,  la  Chambre 
des  Députés  a  voté  le  projet  de  loi  qui  auto- 
rise le  Oonvernement  à  acquérir  l'hôtel  Bi- 
ron  et  ses  dépendances,  dans  la  limite  d'un 
engagement  de  dè[ienses  de  0.500.000  francs. 

***  Par  décret  du  Président  de  la  Républi- 
((ue  en  date  du  27  mars,  M.  Paul  Delefortrie, 
architecte  à  Amiens,  a  été  nommé  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur,  à  l'occasion  de  l'inau- 
guration du  Musée  océanographique  de  Mo- 
naco, dont  il  a  dressé  les  plans. 

.**  M.  HomoUe,  directeur  des  musées  na- 
tionaux, devant  tout  prochainement  cesser 
d'habiter  le  Louvre,  ses  appartements  seront 
transformés  par  M.  Charles  Girault  en  salles 
d'exposition.  Les  collections  (Irandidier  y 
seront  installées,   laissant   ainsi  la   place  à 


122 


La  chronique  des  arts 


l'ensemble  t^i  remarqualile  d'estampes  japo- 
naises que  possi-de  Le  Louvre. 

***  On  sait  qu'avec  le  château  de  la  Mal- 
maison M.  Osiris  avait  légué  à  l'Etat  ses  col- 
lections et  la  somme  nécessaire  pour  la  cons- 
truction d'un  musée  dans  le  parc. 

Un  accor'l  est  intervenu  entre  l'adminis- 
tration des  Beaux-Arts,  l'Iostitut  Pasteur, 
légataire  universel,  et  les  exécuteurs  testa- 
mentaires de  M.  Osiris,  aux  termes  duquel 
on  renonce  à  cette  construction  nouvelle  qui 
aurait  altéré  le  cadre  de  la  Malmaison.  Les 
collections  seront  installées  dans  le  château 
même  dont  beaucoup  de  pièces  sont  encore 
vides,  et  la  somme  d'argent  laissée  par  i\L 
Osiris  pour  la  construction  du  musée  sera 
remise  à  l'administration  des  Beaux-Arts. 

**#  On  a  inauguré  hier  vendredi,  au  Musée 
des  Arts  décoratifs,  une  double  exposition. 
La  première  est  celle  des  œuvres  décoratives 
de  M.  Albert  liesnard,  c'est-à-dire  les  car- 
tons, dessins  et  préparations  de  toutes  les 
peintures  murales  du  maitre.  L'autre  exposi- 
tion est  celle  des  œuvres  du  regretté  céra- 
miste Chaplet. 

***  Le  jury  d'architecture  pour  le  Salon  de 
1910  de  la  Société  des  Artistes  français  est 
ainsi  composé  : 

MM.  Daumet,  président;  Dernier,  vice-pré- 
sident; Haunotin  et  Tournaire,  secrétaires; 
Laloux,  (iirault.  Devienne,  Lambert,  Lisch, 
Louvet,  Redon,  Sortais. 

Le  jury  de  gravure  est  ainsi  composé  : 

M.  Firmin  Bouisset,  président  ;  MI\L  Labat 
et  Sulpis,  vice-présidents  ;  M.  (îéry-Bichard, 
secrétaire;  MiL  AUeaume,  Boileau,  .Iules 
Jacquet,  Laguillermie,  Mignon,  Mongin, 
Ruffe  et  Trinquier. 

***  Comme  nous  l'avons  déjà  annoncé,  une 
grande  Exposition  des  chefs-d'd.nivrc  de  l'art 
musulman  aura  lieu  cet  été  à  Munich,  sous  le 
protectorat  de  S.  A.  R.  le  prince-régent  de 
Bavière.  Ou  se  propose  d'y  montrer  les  |ilus 
remarqualjles  productions  de  cet  art  en  tous 
genres  :  miniatures,  ivoires,  bois  sculptés, 
jjronzes,  orfèvreries,  verres  émaillés,  céra- 
miques, armes,  costumes,  étolfes,  tapis,  etc., 
depuis  les  ciiuvros  sassanidcs  jusqu'à  l'an- 
née 1700,  dans  les  divers  pays  d'Orient  et 
d".Eurûi)e.  On  y  admirera,  entre  autres,  une 
série  de  magnifiques  tapis  persans  apparte- 
nant depuis  des  siècles  à  la  maison  de  Bavière. 

***  Un  Congrès  international  de  Numisma- 
tique et  d'Art  de  la  Médaille  contemporaine 
aura  lieu  à  Brtixelles  les  26,  27,  28  et  29  juin 
1910.  Pour  les  adhésions  s'adressera  M.  A.  de 
Wille,  président  de  la  Commission  belge  d'or- 
ganisation, rue  du  Trône,  55,  Bruxelles. 

Le  prix  de  l'adliésion  est  de  3  fr.  ;  celui  de 
la  souscription  aux  mémoires,  20  fr.;  à  la 
médaille  de  bronze,  10  fr.;  d'argent,  25  fr. 

Le  Congrès  sera  complété  par  un  Salon 
international  de  la  médaille  auquel  les  prin- 
cipaux médailleurs  du  monde  entier  ont 
adhéré. 


***  Une  exposition  d'art  religieux  aura  lieu 
du  20  juin  au  20  août  prochain  à  Strengnres, 
près  Stockholm.  Les  organisateurs  de  cette 
exposition  sont  les  Sociétés  d'art  ancien  des 
provinces  de  Sœdermanland  et  de  Nerike.  Les 
œuvres  qui  sont  prêtées  par  les  églises  du 
diocèse  de  Strengnœs  offrent  un  résumé  in- 
téressant des  richesses  d'art  religieux  en 
Suède  depuisle  xii''  siècle  jusqu'au  siècleder- 
nier:  Madones  el  Sai/i/s  archaïques,  crucifix 
romans  et  gotliiques,  épitaphes  richement 
sculiitées  de  style  Louis  XIV  et  propres  à  la 
Suède,  illustreront  l'histoire  de  la  sculpture 
en  bois.  Des  fonts  baptismaux,  des  peintu- 
res, des  lustres  gothiques  en  fer,  des  orne- 
ments et  des  chasubles  des  xiv:  siècle  et  siè- 
cles suivants  compléteront  l'histoire  de  l'art 
dans  cette  partie  centrale  de  la  Suède.  D'un 
intérêt  tout  spécial  seront  les  grands  retables 
flamands  de  la  cathédrale  de  Strengnies,  parmi 
lesquels  le  plus  important  des  retables  bruxel- 
lois du  XV'  siècle.  Enfin,  en  même  temps 
qu'on  pourra  étudier  les  relations  entre  l'art 
suédois  et  les  grands  centres  de  l'art  français, 
Chartres,  par  exemple,  la  cathédrale  de  Stren- 
gnies, elle-même,  du  xiii"^  siècle,  fournira  une 
image  de  l'architecture  suédoise  du  Moyen  âge. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au 
D'  J.  Roosval,  24,  Norr  M:elarstrand,  Stock- 
holm. 


LE    SALON 
de  la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts 


Après  une  expérience  de  vingt  années,  il  est 
permis  de  conjecturer  la  figure  que  feront,  devant 
l'histoire,  les  Salons  de  la  Société  Nationale.  Ins- 
titués dans  un  but  protestataire  pour  émanciper 
les  talents  et  mettre  en  lumière  l'originalilé,  ils 
n'ont  pas  tard;  à  choir  dans  les  errements  qu'ils 
avaient  mission  de  combattre.  Faute  Au  se  régéné- 
rer en  acc^jjtant  le  bénélice  d'apports  nouveaux,  les 
forces,  réluilesà  elles-mêmes,  se  sont  appauvries. 
Il  ne  nous  souvient  pas  avoir  éiirouvé  au  même 
degré  la  sensation  de  la  vie  qui  s'immobilise  ;  les 
seuls  cli^ngements  qui  frappent  viennent  moins 
des  tableaux  que  des  soins  inédits  apportés  à 
leur  présentation. 

D'ailleurs, au  l'cbours  de  ce  qui  se  p:isse  ailleurs, 
lo  plus  vif  de  rinlèrêl  ne  va  pas  à  la  poinlure  ; 
rien  n'y  égale  eu  importance  et  en  beauté  l'ensem- 
l>le  qui' montre  M.  Auguste  Rodin.  Deux  bustes 
d'hommes  certifient  avec  quelle  autorité  il  s'em- 
pare do  la  forme,  da  la  ressemblance,  comment  il 
arrive  au  par  dedans  moral  ])ar  l'exallalion  dos 
trai-s  dislinclifs  en  quoi  réside  lo  caractère  pro- 
yif  à  chaque  physionomie  ;  point  d'efligies  pour 
apparaître  davantage  expressives  et  révélatrices. 
Par  contraste,  alla  do  marquer  l'étendue  de  la 
maUrise  et  indiquer  la  tendresse  où  peut  atteindre 
un  si  rude  gi'nie,  ce  sont,  à  côlè,  deux  torsoi  de 
tommes,  frémissants  do  vie  et  parés  de  tintes  les 
grâces  de  la  jeunesse  ;  les  indexions  du  modelé  y 
sont  notées  par  un  artiste  amoureux,  voluptueux, 
:\  la  façon  d'Ingres;  la  lumière  glisse  el  joue  sur 
le  plan  simplifié  ;  et  le  souvenir  va  aux  sculpteurs 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


123 


tle  IHellade  dont  la  technique  semble  pour  la  pre- 
mière fois  restaurée  et  reprise,  avec  une  intelli- 
gence parfaite,  parun  émule  glorieux.— A  soixante- 
dix  ans,  M.  Auguste  Rodin  ollVe  l'exemple  d'un 
art  plus  que  jamais  conscient  de  sa  force  et  de  ses 
visées.  Je  ne  vois  parmi  les  peintres  que  M.  Al- 
bert L»bourg  pour  opposer  ainsi  aux  atteintes  de 
l'âge  le  privilège  d'une  sensibilité  en  voie  de  conli- 
nuel  afflnement  et  les  veiles  cneigics  d'un  métier 
toujours  plus  ample  et  plus  libre. 

Sans  craindre  les  redites,  il  sied  de  s'élover  pé- 
riodiquement contie  le  désordre  et  la  dispersion 
des  envois  de  sculpture.  C'est  un  déni  de  justice, 
un  défi  au  bon  goût,  au  bon  sens.  Il  y  a  là  de 
quoi  entretenir  le  préjugé  ijui  déconsidère  l'etïort 
des  statuaires  de  la  Société  et  le  voue  au  néant. 
Combien  il  faut  les  aimer,  au  contiaire,  et  se  féli- 
citer de  reconnaître  chez  eux  moins  de  contrainte, 
plus  de  spontanéité!  Oui,  j'entends:  d'aucuns  su- 
bissent l'inlluence  de  M.  Auguste  Rodin  ou  de 
yi.  Aristide  Maillol;  n'importe  :  on  les  juge  sen- 
sibles, prêts  à  renouer  avec  la  tradition  et  à  la 
renouveler.  Un  litu  commun  assure  que  la  grande 
sculpture  ne  trouve  asile  que  dans  le  hall  voisin. 
Kion  n'est  moins  certain.  Rourlant,  imaginez  un 
instant  placés  dans  la  nef  du  Grand  Palais  des 
monuments  tels  que  le  Hoclier  de  Sisi/phe  de 
M.  Desbois,  l'Héraclès  tuant  les  oiseaiio:  du  lac 
Sti/mphale  de  M.  Bourdelle,  ou  le  Tombeau 
rie  Rousseau  de  M.  Barlholomé  :  à  quel  point 
l'attrait  habituel  de  l'ensemble  ne  se  trouverait-il 
pas  rehaussé  .' En  même  temps  abondentdes  sta- 
tuettes, des  groupes,  des  ligures  «  d'appartement  » 
assez  doués  d'attraits  pour  justifier  la  persistance 
d'une  sympathie  quotidieune;  et  plus  d'un  se  ré- 
jouira de  constater  qu'en  dehors  de  la  place 
publique,  ilu  musée,  c'est  aui-si  le  home  que  la 
sculptuie  s'emploie  à  embellir,  à  parer. 

Le  dommage  est  que  laqualilé  de  ces  morceau.^, 
—  de  format  nécessairement  réduit,  —  échajipe, 
demeure  invisible,  lorsqu'on  vient  à  les  disposer, 
comme  c'est  le  cas  ici,  dans  une  rotonde  mal  éclai- 
rée et  haute  de  je  ne  sais  combien  de  mètres.  Libre 
à  chacun  de  sourire  :  ces  questions  de  présentation 
n'en  demeurent  pas  moins  de  très  grande  consé- 
quence sur  le  jugement.  La  Société  en  a  fait  par 
ailleurs  l'expérience  :  l'estampe  était,  elle  aussi,  na- 
guère sacrifiée  ;  pour  apprécier  à  leur  haute  valeur 
l'intérêt  dos  eaux-fortes,  des  bois  originaux,  il  a 
fallu  qu'un  parti  heureux  les  disposât  dans  une 
petite  salle,  où  la  lumière,  doucement  tamisée 
ainsi  qu'en  un  cabinet  d'amateur,  invite  à  l'examen 
attentif,  silencieux. 

On  risquerait  tort  de  se  méprendre  sur  le  rôle 
attribué  aux  arts  d'application  à  vouloir  les 
juger  d'après  ce  qu'en  montre  ce  Salon.  Hormis 
la  bibliothèque  et  l'armoire  de  M.  Kugéne  Gail- 
lard, aucun  essai  valable  de  rénovation  mobilière; 
à  peine  est-il  permis  de  se  renseigner  sur  les  plus 
récentes  recherches  des  céramistes,  dos  émailleurs, 
des  artisans  du  métal.  La  pâte  de  verre  que  M.  Albert 
Dammouse  mit  admirablement  en  honneur,  compte, 
avec  JI.Brateau,unpuète  déplus.  Le  même  engoue- 
ment qui  orienta  naguère  vers  le  travail  du  cuir 
tant  d'activités  en  mal  d'emploi  les  pousse  aujour- 
d'hui à  ciseler  la  corne.  Kn  somme,  de  ces  mani- 
festations individuelles,  aucune  conclusion  d'ordre 
général  à  tirer. 

L"nc  aulre  ambition  et  un  autre  espoir  animent 
ceux  qui  veulent  assurer  par  une  exposition  le  re- 


lèvement de  l'architecture  et  de  l'art  social.  Ils  sa- 
vent, ils  déclarent  que  le  succès  de  l'entreprise  dé- 
pendra, en  grande  partie,  de  la  méthode,  de 
la  classification,  des  moyens  adoptés  en  vue  d'ensei- 
gner et  d'instruire.  Pour  l'architecture,  si  les  vi- 
siteurs des  Salons  s'en  désintéressent,  cela  vient  de 
C'^  que  les  plans  leur  apparaissent  tels  que  des  rébus 
iuipof  sibUs  à  déchilVicr;  ne  nous  étonnons  donc 
pas  de  voir  les  salles  laj  issées  de  lavis  désertes  et 
abandonnées  au  fliit.  comme  M.  Albert  Guillaume 
s'est  plu  cette  année  à  nous  en  faire  souvenir; 
mais  que  l'on  substilue  à  ces  épures,  les  modèles, 
les  maquiltisfn  relief  df  s  constructions  projetées, 
aussilùt  lindillérence  prendra  fin  :  telle  fut  la  lègle 
suivie,  non  sans  profit,  à  la  dernière  Exposition  de 
Milan;  ainsi  ont  fait  cette  fois  M.  Gaudi,  régéné- 
rateur de  l'architecture  catalane,  M.  de  Baudot, 
M.  Sézille;  et  personne  ne  niera  qu'un  semblant 
de  réalisation  n'ait  étab'i  à  l'évidence  combien 
il  fallait  souliaiter  l'i'dification  de  cet  amphilhéàtre 
que  MM.  Feine  et  Ilcrfcbcr  ont  conçu  et  qui  dote- 
rait enfin  Paris  de  la  salle  d'auditions  et  d'assem- 
blées depuis  si  longtemps  réclamée  sans  merci. 

La  peinture  parait  tout  d'abord  fournir  la 
transition  logique,  le  lien  utile  entre  le  Sak n  des 
Indépendants  et  le  Salon  des  Artistfs  français.  Je 
retrouve,  avec  un  tableau  de  nu  de  la  plus  rare 
séduction,  M.Lebasque,  puis  MM.  .Iules  Flandrin, 
Charles  Guérin,  Boutetde  Monvel,  E.  de  laVilléon, 
dont  la  présence  aux  expositions  libres  est  mar- 
quante, familière.  (Je  n'est  pas  qu'ici  l'on  se  soucie 
fort  de  leur  faire  honneur  :  le  pourtour  des  ga- 
leries a  paru  bien  souvent  offrir  à  leur  talent  un 
suffisant  asile.  D'un  autre  côté,  les  toiles  do  vastes 
dimensions  ont  cessé  de  former  l'exception;  elles 
sont,  selon  l'ordinaire,  la  plupart  appelées  à  s'en- 
castrer dans  la  paroi  d'un  monument  public.  La 
mélancolie  de  Paul  "Verlaine  a  trouvé  dans  l'art  de 
M.  Aman-Jean  un  écho,  une  »  correspondance  » 
plastique  ;  M.  La  Touche  se  montre  toujours 
épris  des  grâces  fascinantes,  coquetantes,  scepti- 
ques, sinon  perverses,  du  xviii'siècle  ;  on  s'étonne 
que  quelque  académie  de  bibliophiles  n'ait  pas 
sollicité  de  lui  une  illustration  de  Fauhlas  ;  nous 
l'y  verrions  réussir  à  merveille.  Il  y  a  de  la 
paix,  de  la  douceur,  de  la  sérénité  dans  la  frise 
rose  et  bleue  de  M.  Auburlin  [le  Jurdin  de  la 
Mer),  une  véritable  grandeur  dans  le  paysage, 
digne  de  Lepère,  que  M""  Florence  Esté  inti- 
tule La  Fin  d'un  beau  jour  ;  mais,  entre  tous 
les  ouvrages  à  destination  murale,  le  plus  capti- 
vant, le  plus  essentiel,  est  le  dessin  au  bistre 
dune  composition  de  J.-C.  Gazin,  pour  la  suite 
héroïque  de  Judith  ;  la  transcription  en  est  due 
aux  soins  pieux  do  sa  femme,  de  son  fils  ;  elle 
avive  le  regret  d'avoir  vu  lester  sans  ell'et  la  com- 
mande que  confia  jadis  à  Cazin  l'administration 
de  Castagnary  ;  l'histoire  de  Judith  devait  se  dé- 
rouler en  cinq  cartons  qu'espéraient  les  métiers  des 
Gobelins...  L'abandon  du  projet  nous  a  privés  d'une 
suite  conipîirable  à  celle  qui  firent,  au  xvii*  et  au 
xvm"  siècles,  l'orgueil  de  la  tapisserie  française. 

Bien  qu'en  cet  instant  il  faille  plutôt  étudier 
M.  Albert  Besnard  au  Pavillon  de  Mar.=an,  oii  son 
Oïuvre  de  décorateur  triomphe,  magnifiquement  évo- 
qué, le  tableau  que  l'on  voitde  lui  atteste  à  souhait 
la  joie  éprouvée  à  peindre  auprès  des  bois  touffus 
et  des  ondes  fraîches,  la  chair  nacrée  dont  l'ombre 
bleuissante  rompt  par  endroits  l'éclat.  Comme 
M.  Aman-Jean  et   Jl.   Gaston  La  Touche,  comme 


12i 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


M.RenéMénardetM.RaoulUlminn.M.AlbertBes- 
nard  appartient  au  groupe  de  la  Société  Nouvelle  ; 
la  contribution  prépondérante  de  ses  membres 
attribue  à  ce  Salon  un  de  ses  caractères  distinc- 
lifs.  A  un  court  intervalle  la  latitude  est  laissée  de 
retrouver  maint  artiste  dont  le  crédit  s'affirme 
liors  du  bruit  et  dos  contestations.  Pour  M. 
Charles  Cottet  et  M.  Lucien  Simon,  le  secret  de 
cette  préférence  unanime  tient  aux  voies  qu'em- 
prunte, pour  se  satisfaire,  un  amour  du  pittores- 
ipic  romantique  et  réaliste  à  la  fois;  ils  se  sont 
formés  tous  deux  à  l'école  dupasse;  ils  ont  les 
yeux  ouverts  autant  sur  les  tableaux  des  musées 
(|ue  sur  la  camppgnr  et  sur  la  vie  ;  en  vertu 
d'une  transpositiou  invnlontaire,  spontanée,  les  épi- 
sodes de  l'existence  contemporaine  revêtent  dans 
leurs  toiles  l'alliirc  et  le  style  qu'ils  premlraient 
sous  les  pinceaux  duu  maître  disparu.  Al]ilionse 
Legro8  n'eût  pas  peint  la  Cérémonie  dans  la  ca- 
thédrale de  jîurgos  autrement  que  nous  la  roj.ré- 
seute  M.  Charles  Cottet.  Pour  le  Bain  des  Biijoti- 
dines,  c'est  bien  à  notre  gré  un  des  meilleurs 
ouvrages  de  M.  Lucien  Simon;  la  qualité  de  son 
goût  et  l'étendue  de  son  savoir  s'y  laissent  mesu- 
rer; pris  en  soi  et  examiné  isolément,  le  talileau 
s'impose;  cependant  vous  n'y  trouverez  ni  l'àpreté 
grave,  ni  l'originalité,  ni  la  jeunesse  d'aspect 
qu'offre  l'interprétation  antérieure  du  même  sujet 
par  Paul  Gauguin. 

Le  contact  direct,  permanent,  avec  la  nature  garan- 
tit mieux  les  paysagistes  contre  ces  regards  rétros- 
pectifs et  inconscieuts.Certains,comme  Jl.LeSida- 
ner,  s'obligent  à  changer  d  horizons  afin  de  prévenir 
les  redites;  ainsi  succèdent  aux  souvenirs  de 
Venise  et  du  lac  Majeur  une  série  de  \uits  de 
Paris,  des  vues  du  boulevard,  de  la  place,  du  quai, 
du  faubourg,  où  rien  ne  se  voit,  m'i  tout  se  devine, 
sous  le  voile  des  ténèbres,  aux  lueurs  tremblo- 
tantes des  réverbères  qui  constellent  l'ombre  vio- 
lette. —  L'idée  de  grandeur,  M.  Andr(;  l)nucliezla 
suggère  par  le  simple  décor  d'un  rideau  de  pins 
espacés  sur  la  grève.  —  Henri  et  Marie  r>iihem  ne 
se  lassent  pas  d'être  fidèles  au  vieux  pays  fla- 
mand; ils  y  vivent  pour  se  mieux  recueillir, 
commevit  àOrthez  l'admirable I''rancis.Jauimes;  de 
leur  communion  fervente  avec  la  terre  ancestrale, 
ils  tirent  le  teste  d'un  art  |iur,  franc,  tout  pénétre 
de  saveur  locale  :  dans  leur  pointure,  comme  dans 
les  portraits  de  M""  do  Boznansl;a,  on  sent  inté- 
gral le  don,  l'abandon  de  soi-même.  P>arc  et  jiré- 
cieuse  aventure,  en  vérité  I 

A  constater  la  faillite  de  tant  d'espérances,  l'étroi- 
tesse  de  tant  do  formules,  on  se  demande  si  l'iso- 
lement u'oirrc  pas  à  la  sincérité  un  port  de  salut, 
un  sûr  refuge.  L'exercice  d'un  art  personnel,  réflé- 
chi, s'accommode  mal  do  la  hâte,  des  lièvres  et  du 
trouble  oii  jette  la  vie  à  Parij;  du  moins  faut-il,  à  qui 
veut  réagir  contre  les  contingences,  lafacultédo  ren- 
trer en  soi-même  et  de  s'abstraire;  elle  n'est  pasdé- 
voUie  à  tous  ;  pour  un  François  (Juiguot  qui  la  pos- 
sède et  dont  l'ingénuité  demeure  indemne,  dont  la 
subtilité  s'aiguise  et  la  volonté  se  fortifie  sans 
arrêt,  combien  d'autres  s'abiment  et  se  profanent 
lamentablement.'  Vaut-il  pas  mieux  se  dérober  par 
la  retraite  aux  risques  de  déchéance?  Certains 
surent  s'y  résoudre  ;  d  un  hameau  perdu  au  fond 
des  Basses-Alpes,  M.  Eugène  Martel  envoie  les  effi- 
gies véridiques  des  pauvres  hêreg  dout  il  par- 
tage l'existence,  et  c'est  à  Saint-tiormain-en-i.aye 
que  s'élabore  l'ojuvrc  aimé  de  M.  Maurice  Denis. 


.Je  no  serais  pas  surpris  que  l'on  tirât  ar- 
gument du  contraste  des  sujets  pour  célébrer, 
de  façon  peut-être  exclusive,  l'abondam-e  géné- 
reuse de  son  imagination;  de  fait,  M.  Maurice 
Denis  intervient  cette  l'ois  comme  peintre  de 
nu  et  comme  peintre  religieux,  comme  peintre 
du  mythe  et  de  l'histoire;  cette  souple  di- 
versité d'un  idéalisnie  tour  à  tour  grave  ou 
souriant  n'a  pas  plus  de  prix  à  nos  yeux  que 
l'unité  do  l'émotion  et  l'appropriation  opportune 
des  moyens  à  la  lin;  le  poète  délicieux,  le  croyant 
fervent,  ne  cesse  pas  d'interpréter  en  peintre  les 
symboles  de  sa  foi,  les  conceptions  de  son  rêve  ; 
les  ouvrages  de  M.  Maurice  Denis  acquièrent  par 
l<à  même  leur  caractèr»  do  plénitude  et  la  vertu  de 
grâces  plus  efficaces;  on  y  sent  l'expression  de 
la  pensée  régie  par  l'esprit  critique  qui  arrête  le 
choix  des  lignes,  des  tons,  dos  volumes  et  varie 
l'ordonnance  selon  la  nature  de  cljaque  thème. 

Dans  la  Communion  de  Jeanne  d  Arc,  l'absence 
de  fond,  lo  groupement  compact  des  personnages 
qui  occupent  tout  le  champ  de  la  tuile,  feront 
l'image  semblable  d'aspect  à  la  miniature  de  qucl- 
(|ue  vieux  missel;  tout  à  l'opposé,  une  alternance 
savamment  rythmée  essaime,  le  long  de  la  grève  où 
la  mer  déferle,  les  baigneuses  nues,  qui  hâtent  le 
pas  à  demi-transies  et  lentement  se  revêtent  aux 
chaudes  clartés  du  soleil  ;  à  côté  de  ce  poème  ra- 
dieux de  la  chair,  voici  une  vision  d'opéra  :  une 
futaie  aux  troncs  argentés,  que  peuplent  des  for- 
mes blanches,  un  paysage  élyséen  baigné  de  pâ- 
les effluves  parmi  lequel  s'avance  craintif  et  ravi 
l'amant  d'Eurydice  ;  enfin,  au  cîucher  du  soleil, 
sur  la  cote  qui  domine  la  nappe  d'or  de  l'Océan  im- 
mense, dans  une  pénombre  favorable  à  l'évocation 
du  mystère,  le  Sauveur  laisse  venir  à  lui  les  en- 
fants du  peintre,  leur  ]iarle,  les  réconforte,  sous 
le  regard  de  Maurice  Denis  présent  à  la  scène,  le 
visage  recueilli,  les  mains  jointes...  On  se  repro- 
che de  parler  avec  précipitation  d'oeuvres  d'une  telle 
portée,  .le  n'eu  sais  pas  de  plus  nobles  et  de  plus 
touchantes  ;  alentour,  tout  semble  artificiel  et 
vain,  tant  cette  peinture  est  "  en  profondeur  », 
tant  riiabileté  de  pratique  en  est  bannie  ;  et  c'est 
peut-être  parce  qu'elle  se  présente  sous  des  dehors 
simples  qu'elle  trouve  plus  sûrement  le  chemin 
de  la  sympathie,  et  que  l'art  devient,  avec  M. 
Maurice  Denis,  un  moyen  do  communion  univer- 
selle, le  verbe  sublime  de  l'émotion  et  delà  pensée? 

1!.  M. 


Institut    (le    France 


Séance  trimestrielle  !'>  avrili 

Sur  le  rapport  de  M.  Etienne  Lamy,  au  nom  de 
la  commission  administrative  centrale,  l'Institut 
a  accepté  dilVérents  legs  en  nue  propriété  montant 
ensemble  à  environ  L90U.00()  francs,  qui  ont  été 
faits  en  sa  faveur  par  M.  Dulac  et  dont  l'un  a  pour 
but  de  faire  exécuter, dans  les  églises  par  des 
artistes  désignés  par  l'Académie  des  Beaux-Arts 
des  peintures,  sculptures,  etc. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


125 


Académie   des    Inscriptions 

Séance    du  S  avril 

Prix.  —  L'Académie  décerne  les  prix  suivants  : 

1°  Prix  de  numismatique  Duclialais,  de  la  valeur 
(le  l.CO.)  francs  ;  à  la  Société  franraisn  de  Numis- 
matique, pour  l'ensemble  de  ses  publications  de- 
puis sa  fondation  ; 

i"  Prix  (juadrieuLal  de  numismatique  orientale 
foudé  par  feu  Edmond  Drouin  en  faveur  du  meil- 
leur travail  manuscrit  ou  impr.mé  sur  la  numis- 
matique ancienne  de  l'Orient  (1.20U  fr.)  :  au  colonel 
AUotte  de  la  Fuye,  pour  ses  travaux  sur  les  mon- 
naies des  Parihes  arsacidcs  ds  l'Elymaide  et  de  la 
Persido.  La  |dupart  de  ces  médailles  ont  été  re- 
cueillies au  cours  des  fouilles  de  M.  de  Jlorgan 
on  Susiane  et  sont  conservées  au  Cabinet  des  mé- 
dailles de  la  Bibliothèque  Nationale. 

L'Enli'ieincnl  de  Pioscrpinc.  —  Un  carton  de 
Léonard  de  Vinci,  représentant  cet  épisode  de  la 
fable,  existait  encore  à  Milan  au  xviir  siècle  dans 
la  famille  Melzi,  et  fut  détruit,  dit  on,  par  le  con- 
fesseur du  marquis,  choqué  par  la  nudité  de  la 
déi-s'e.  Un  élève  de  Léonard  avait  peint  d'après  ce 
carton  un  tableau  qui  appartint  à  Fram-ois  I",  fut 
conservé  jus<|u'en  l(j25à  P'ontaiuebleau,  et  disparut 
ensuite  sans  laisser  do  traces. 

M.  Salomou  Keinach  pense  que  l'on  peut  se  faire 
une  idée  de  la  composition  de  Lé(mard  par  un 
croquis  d'après  une  maiiuette  de  l'artiste  insérée 
dans  un  manuscrit  du  Traité  de  la  peinture  de 
Léonard  à  la  Bibliothèque  du  Vatican.  Il  donne 
aussi  des  raisons  de  croire  que  le  groupe  célèbre 
de  VEnlèvenipnt  de  la  Sahme  par. Jean  de  Bologne, 
à  Florence,  fut  inspiré  à  cet  artiste  par  le  carton 
disparu  de  Léonard.  Le  groupe  de  Florence  et  le 
croquis  du  Vatican  olTrent  des  analogies  qui  ne 
peuvent  être  dues  au  hasard. 

Un  recueil  de  portraits  rclroucé.  —  M.  Dimier 
s'appli({ue  à  faire  la  description  d'un  recueil  de 
portraits  au  crayon  du  xvi'  siècle  dont  on  avait 
perdu  la  trace  depuis  cinquante  ans.  C'est  celui 
que  Manette  a  possédé,  et  qu'il  assurait  avoir  ap- 
partenu à  Brantôme,  sur  la  comparaison  des  ins- 
criptions du  recueil  avec  l'écriture  de  cet  écrivain. 
Le  recueil  alla  depuis  chez  Horace  Walpole,  puis 
fut  vendu  en  ly'i3  avec  la  collection  de  Strauberg 
IliU.  M.  Dimier  vient  de  le  retrouver  dans  un 
château  de  l'aristocratie  anglaise.  Ce  document 
remonte  au  temps  de  François  I".  Les  inscriptions 
sont  de  plusieurs  écritures.  M.  Dimier  confirme 
l'opinion  de  Mariette  eu  reconnaissant,  très  vrai- 
semblablement, parmi  leur  diversité,  la  main  de 
Brantôme. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  6  avril 

MM.  C.  Besnard  et  .iug.  Le  Sourd  sont  élus 
associés  correspondants  nationaux  de  la  Société  à 
Saint-Remy-lès-Ghevreuse  (Seine-et-Oise)  et  à  Bex 
(Ardèche). 

M.  Boinet  présente  la  photographie  d'une 
sculpture    romane  du  musée   de  Lyon,  entourée 


d'un  encadrement  ofi  est  gravée  une  pseudo 
inscription  arabe. 

M.  le  Commandant  Liftbvre  des  Xoë.tts  expose 
les  raisons  pour  lesquelles  il  est  impossible  d'ad- 
mettre que  les  fers  à  clous  aient  été  connus  (  t 
employés  pour  ks  chevaux  à  l'époque  gallo-ro- 
maine. La  tesfère  de  Domilieu,  que  l'on  a  invo- 
quée, rejrfscnle  ron  pas  un  for  à  cheval,  mais 
un  collier.  La  semelle  métallique,  maintenue  sans 
clous,  n'était  employée  que  pour  les  chevaux  éclo- 
pés;  elle  permettait  à  la  corne  trop  usée  'l'un  sabot 
de  repousser  à  l'abri  de  sa  protection  et,  quand 
un  cheval  en  était  muni,  il  marchait  au  pas.  — 
MM.  Toutain,  Blancliet,  Babelon,  Michon  et  Ché- 
uou  présentent  quelques  observations;  ils  se  ral- 
lient à  cette  manière  de  voir. 

M.  Pas(iuier  signale  que  des  fouilles  entreprises 
à  'l'oulonse  au  mois  de  féviier  ont  fait  retrouver, 
sur  la  place  du  l '.apitoie,  uue  porte  de  l'enceinte 
gallo-romaine,  garnie  de  tours  rondes  et  précédée 
dune  défense  préliminaire.  Les  murs  s^ont  en  petit 
appareil  avec  insertions  de  briques.  11  faut  souhai- 
ter que  le  plan  exact  de  ces  substructions  soit 
publié. 


BEVUE  DES  REVUES 


X  Die  graphischen  Kunste  IPOP,  fascL^-  —Ce 
fascicule  est  0C(  upé  en  entier  par  une  intéressante 
élurle  sur  le  sciilpteur  berlinois Gollfried  Schadow 
et  sa  vie  intime  à  propos  d'un  album  de  famille 
contenant  nombre  de  beaux  dessins  de  l'artiste 
d'après  les  siens,  dessins  dont  plusiturs  sont  re- 
produits dans  le  texte  ou  hors  texte. 

X  Dans  le  supplément  consacré  aux  publications 
de  documents,  M.  Heinrich  Rœttinger  dresse  le 
catalogue  de  l'œuvre  gra^ésur  bois  de  .JorgBreu; 
—  M.  Zoltan  Takacs  rapproche  d'une  gravure  vé- 
nitienne (frontispice  des  Meditazione  de  la  Pas- 
swne,  vers  1493),  la  gravure  de  Durer  L'Homme 
de  douleurs  les  bras  étendus  (Bartscb,  20),  qui 
montre  l'indui  nce  de  l'œuvre  italienne,  —  et  M. 
A.  W.  fait  connaître  deux  gravures  au  criblé,  jus- 
qu'ici non  décrites,  ipù  ornent  un  livre  d'Heures 
(conservé  dans  les  collections  impériales  d'Autri- 
che) ayant  appartenu  à  la  seconde  femme  de  l'em- 
pereur Maxiniilien  I",  Bianca  Maria  Sforza. 

(Fasc.  H).  —  Études  de  M.  Al.  Weixlgartner 
sur  le  peintre-graveur  aulrichien  Aloïs  Hîenisch 
(2  eaux-fortes  originales  et  13  reprod.)  ;  —  de  M. 
Campbell  Dodson  sur  le  peintre-graveur  anglais 
Augustus  .John  (5  reprod.)  ;  —  de  M.  Clément-Jauin 
sur  notre  compatriote  le  peintre  Charles  Coltet, 
avec  le  catalogue  de  son  œuvre  gravé  (1  eau-forte 
originale  et  4  reprod.  d'autres  gravures.) 

X  Dans  le  supplément,  articles  de  M.  Paul  Kris- 
teller  sur  un  portrait  gravé  du  comte-duc  d'Oliva- 
rès,  attribué  à  tort,  suivant  lui,  à  Velazquez  et 
qu  il  faut  rendre  au  graveur  Oitavio  Leoni  ou  à 
son  lils  Ippolito  ;  —  de  M.  Max  Geisberg  sur  une 
nouvelle  gravure  du  maitre  W.  A.  :  La  Messe  de 
Saint  Grégoire  (qui  serait  alors  la  78=  pièce  de 
ce  maitre)  découverte  par  M.  Geisberg  dans  un 
livre  d'Heures  allemand  à  la  Bibliothèque  de  la 
Société  d'archéologie  de  AVestphalie,  section  de 
Munster  (reprod.). 

(Fasc.  III).  —  Suite  des  études  de   M.  Karl-M. 


126 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Kuzmany  sur  les  jeunes  peintres-graveurs  autri- 
chiens :  il  s'agit,  cette  fois,  des  lltbograpliics 
(26  planches  originales,  dont  plusieurs  en  cou- 
leurs, ou  reprod.  d'ceuvrcs)  de  MM.  E.  Orlik, 
L.-H.  Jungniekel,  L.  Kasimir,  K.  Schmoll  von 
Eisen^verth,  M.  Svabinsky,  L.  AN'yczolkowski,  J. 
Stanislawski,  F.  Andri,  Y.  von  Myrbach,  K.  1'. 
Bell,  R.  Friedrich,  Max  Liebenwein,  A.  Gluck, 
.l.-A.  Lang,  K.  Mediz  et  sa  fonime  Emilie  Mediz- 
Pelikan,  Malliias  Schiestl,  Rudolf  Schiestl,  J. 
MebofTer,  W.  Weiss,  E.  Trojanowski,  S.  Kanocki, 
et  M"'  II.  Haller-Ostersetzer. 

—  Dans  le  supplément,  M.  J.  Meder  décrit  un 
dessin  (considéré  jusqu'ici  à  tcrt  comme  une  gra- 
vure) de  l'ancienne  collection  Sclireiber,  un  Saint 
Bernard  au  pied  du  crucifix,  exécuti'  d'après  une 
gravure  sur  bois  bàloise  (reproduite  ici  en  re- 
gard); —  M.  A.  Wcixlga^rtner.  publie  un  dessin 
de  Durer,  jusqu'alors  inconnu  :  une  Sainte  Made- 
leine, conservé  au  musée  de  Budapest  (reprod  )  ; 
—  M.  P.  Kristeller  étudie  les  plus  anciens  travaux 
de  Urs  (irafpour  les  graveurs  sur  bois  (1  fig.);  — 
et  M.  Herniann  Voss  les  productions  graphiques 
de  r  «  Ecole  du  Danube  »,  qui  rayoi  nent  autour 
d'.\ll)recht  Altdorfer  et  de  Wolf  Ilubci  (étude  ter- 
minée dans  le  fascicule  suivant)  '11  reprod.). 

(Fasc.  IV).  —  Études  de  M.  A.  "SVeixlga'rlncr 
sur  F.  Brangwyn  graveur  (i  planches  originales 
et  15  reprod.  d'o'uvres)  ; —  de  M.  <  ;lément-Jauin 
sur  Gustave  Doré  i8  reprod.). 

(Fortefeuille  annuel).  —  L'album  do  grandes 
estampes  originales  qui  sert  de  supplément  annuel 
à  cette  belle  revue  est  composé,  cette  fois,  de  quatre 
eaux-fortes  dues  à  des  artistes  bien  connus  de  nos 
lecteurs  pour  la  plupart  et  justement  réputés  : 
l'Américain  Joseph  Pennell,  qui,  dans  le  Pont 
cl'Aleantara,  a  déployé  ses  qualités  de  vision  et  de 
facture  les  plus  pittoresques  et  les  plus  spiri- 
tuelles; Luigi  Kasimir,  auteur  d'une  belle  plauclie 
en  couleurs,  La  Cathédrale  Saint-Éticnne  de 
Vienne  Tue  par-dessus  les  toits  de  la  vieille  cité; 
AValter  Zeising,  qui  a  gravé  une  Croix  de  pierre 
en  Bretaf/ne,  et  Heinrich  Otto  un  Troupeau  de 
nioiitonx.  Cet  ensemble  est  complèlé  par  une 
planche  plus  importante  et  plus  remarquable  en- 
core, offerte  en  prime  aux  abonnés  :  L'Éc/Use  Saint- 
Sirolas  de  Di.rmuiden,  qui  compte  parmi  les  plus 
puissantes  évocations  du  célèbre  aquafortiste  an- 
glais Frank  Brangwyn. 

BIBLIOGRAPHIE 


Le  Portrait  en  France,  par  L.  Dimu.nt-Wimjen 
[Bihliotkèque  de  l'art  du  xwii' siècle).  Bruxelles, 
G.  van  Oest  et  G-,  IfliO.  ln-4»,  276  p.  avec  45lig. 
hors  texte. 

Ce  livre  est  un  expose  île  révolution  qui  a  été 
suivie  par  le  portrait  durant  lexviii"  siècle, exposé 
largement,  neltement  conçu,  et  d'une  lecture  très 
attachante.  L'auteur  débute  par  une  explication  de 
celte  uniformité  d  allure  et  même  d'expression 
qui  s'étend  à  l'œuvre  dos  Largillière  et  des.Rigaud  : 
Fidéal  du  Français  étant  à  leur  époque  de  colla- 
borer à  l'éclat  et  à  la  puissance  du  roi,  «  l'orgueil 
collectif  consentant  à  se  fondre  dans  loigueil  im- 
périal du  clief  •>,  chacun  s'attache  à  donner  de  soi 
une  image  harmonisée  au  haut  caractère  du  mo- 
narque, chacun  a  à  cccur  de  paraître  eu  quelque 


sorte  figurer  dans  son  cortège  ;  l'individualisme 
se  sacrifie  à  la  grandeur.  Ainsi  donc,  pour  cette 
première  période  du  xvin'  siècle,  la  Cour  continue 
comme  précédemment  à  donner  le  ton  à  la  société. 
Sous  Louis  XV,  au  temps  de  M""  de  Pompadour, 
«  incarnation  royale  de  la  Parisienne  »,  c'est  P.nris 
au  contraire  qui  dirige  le  goût.  Pour  comprendre 
le  monde  de  la  Clour,  il  faut  regarder  les  salons  de 
la  ville  ;  quand  on  voit,  par  exemple,  Versailles 
s'accommoder  du  sans-façon  d'un  indépendant 
comme  La  Tour,  c'est  bien  que  Versailles  a  fini  par 
s'associer  aux  égards  dont  la  société  parisienne 
témoigne  désormais  aux  artistes.  Mais  voyez 
comme  le  portrait,  pour  cette  période  aussi,  dit 
bleu  la  manière  générale  dont  on  se  comportait 
dans  la  haute  société,  cette  sécheresse  surtout 
d'existence  «  où  l'urbanité  tenait  lieu  île  toutes  les 
vertus  »  ;  comme  La  Tour  est  bien  l'homme  de  son 
époque  en  ce  sens  que  son  souci  de  l'analyse  cor- 
respond exactement  h  ce  constant  beàoin  de  raison 
dialectique  qui  travaillait,  minait  son  temps  1  — 
Avec  Louis  XVI,  au  contraire,  le  cojur,  dans  l'ex- 
pression du  portrait,  a  pris  la  place  de  l'esprit; 
pondant  la  Révolution,  sous  l'etTet  de  l'ardeur 
combative,  le  tempérament  physique  souvent  s'y 
trahira.  Cette  révision  synthétique  d'un  art  qui 
tant  de  fois  se  montra  merveilleux,  s'arrête  ç,à  et 
là  à  l'examen  de  morceaux  typiques  dont  la  signi- 
fication s'amplifie  par  les  coups  d'œil  du  commen- 
tateur hors  du  cadre.  On  goûte  l'alliance  qui  s'y 
trouve  faite  de  l'histoire  et  d'unpeu  de  fine  psycho- 
logie avec  la  critique  d'art  proprement  dite  ;  la 
méthode  convient,  en  efi'ct,  si  l'on  veut  apprécier 
par  tous  ses  côtés  un  genre  qui  a  le  propre  de  nous 
éclairer  sur  l'attitude  sociale  d'une  époque  en 
même  temps  que  sur  les  individus,  et  qui,  pour 
avoir  été  aussi  remarquablement  pratiqué,  a 
exigé,  non  moins  que  l'œil  du  peintre,  la  perspi- 
cacité du  moraliste. 

Prosper  Dorbei;. 


Notre  confi'ère  Albert  .Smijbies,  utilisant  toute 
une  série  de  pièces  authentiques  inédites,  publie, 
à  la  librairie  Fischbachcr,  une  étude  très  intéres- 
sante, illustrée  de  nombreuses  et  curieuses  gra- 
vures, sur  l'histoire,  drmcurée  jusqu'.i  présent 
fort  obscure,  du  Théâtre  Italien  au  temps  de 
Napoléon  et  de  la  Restauration  {iu  8",  30  p., 
av.  13  ]danches). 

Fritz  BimoER.  —  Die  'Villen  des  Andréa  Palla- 
dio. EinBoitrag  zur  Entwicklungsgeschichte 
der    Renaissance-Architektur.    Leiiizi;;,  Kliu- 
khardt  et  Bieriuaun.  lu-4°,  158  p.,  av.  48  pi. 
M.  F.  Burger  est  disciple  du  professeur  Wœlf- 
Ilin.  11  cousidère  1  histoire  de  l'art   non  pas  seule- 
ment comme  une  succession  de  faits,  dont  il  suffit 
de  coniiaitre  la  genèse,   mais  comme  une  manifes- 
tation de  l'esprit  humain  qu'il  s'agit  de  mettre  en 
lumière  par  une  méthode  d'analyses  et  de  compa- 
raisons subordonnée  ,i  un  principe  philosophique. 
Examiné  à  ce  point  de  vue,  l'architecte  Palladio 
représente,  à  une  étape  importante  de  notre  passé 
artistique,    le-^prit   vénitien   tel  qu'il  apparaît,  en 
peinture,  dans  les   œuvres  de  Paul  Véronèse.  En 
prenant  pour  objet  d'étude  uniquement  les  maisons 
de  campagne  que  cet  artiste  a  construites  dans  les 
environs  de   Venise,    M.   Burger  dégage,  sous  la 
froideur  apparente  des  formules,  la  personnalité 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


12> 


de  l'arehitectc  liitUint  pour  la  réalisation  d'un  idéal 
qui  est  d'ailleurs  commun  à  celui  de  ses  compatrio- 
tes. Ses  l'avados,  opposées  à  celles  do  Michel-Auge, 
ont  un  caractère  do  simplicité  :  un  portique  central 
eu  rehausse  l'unité  et  domine  les  ailes,  qui  ont  une 
tendance  à  se  détacher  du  noyau  par  la  physio- 
nomie originale  de  leurs  articulations. 

Dans  la  distribution  de  l'espace,  Palladio  est 
loin  d'agir  en  classicisle  froid  et  calculateur.  11  a 
un  senliment  très  vif  des  nuances  et  des  effets.  Son 
I'  U'itiiiolic  •>  est  celui  qui  aYouKle  la  République 
vénilioune  pondant  la  période  qu'un  de  ses  récents 
biographes  a  appelée  avec  raison  !■  lo  Splendove  ». 
Partout  il  est  dominé  par  l'idée  de  faire  grand, 
solennel  et  riche.  Mais,  chez  lui,  le  sentiment  de 
l'opulence  ne  se  traduit  pas  par  l'accumulation  du 
décor.  Il  s'affirme  dans  l'importance  des  espaces  et 
dans  la  beauté  des  proportions. 

Reprenant  la  définition  du  «  pittoresque  »  appli- 
quée par  M.  Wœllllin  à  l'architecture  du  style  ba- 
roque, M.  Burger  dégage  avec  soin,  des  teuvres  de 
Palladio,  ce  sentiment  qui  a  dominé  si  fort  dans 
tout  l'art  vénitien.  En  dernier  ressort,  le  besoin  du 
pittoresque  trouve  son  expression  dans  le  lien  étroit 
établi  entre  l'art  et  la  nature,  entre  l'édillce  et  le 
paysage.  I.a  Rolande  do  Viceuce  ne  répond  à 
aucun  besoin  pratique.  Elle  ne  semble  avoir  été 
éliliiie  que  pour  servir  d'abri  aux  admirateurs  du 
paysage  qui  l'entoura  et  djnt  elle  est,  en  quelque 
sorte,  le  prolongeaient  dius  le  domaine  austère 
de  l'architecture  classique. 

En  terminant,  M.  Burger  rappelle  l'élogs  mérité 
que  (Juatremère  de  Quincy  a  décerné  à  l'architecte 
d?  Vicj.ica  si  éminent  par  l'originalité  de  sa 
pensée  et  par  l'équilibre  de  son  esprit. 

D'excellentes  planches  accompagnent  ce  volume 
qui,  sur  un  sujet  ancien,  nous  appiorte  dos  lumières 
nouvelles. 

G.  DE  Mand.^cu. 


■Wie  man  vor  Hohenkiingsperg  gezogen  ist 
uad  wie  es  gewunmen  warf  (Straasburg, 
P.  Heitz,  191 19^.  In-8»,  53  p.  avec  grav.  et  vi- 
gnettes. 
Die  Hohk  .inigsburg  un  Wasgenwald  und  ihre 
Elnweihung.  10  Bilder  von  H.wsi.  Text  von 
Prof.  D'  Kn.vtsliuke.  Mulhausen  i.  Elsass,  Gh. 
Bahy.  In-4°,  16  planches. 

On  n'a  pas  oublié  l'édifiante  histoire  de  la  re- 
construction du  Ilohkœnigsburg  ;  nous  l'avons 
résumée  ici  même  en  son  temps  (1).  Tandis  qu'on 
admirait  de  confiance  la  savante  reconstitution  de 
rarchitecte  impérial  Bodo  Ebhardt,  un  érudit 
strasbourgrois,  le  libraire  P.  Heitz,  découvrait 
une  vieille  estamiie  rejirésentaut  le  château  tel 
qu'il  i-tail  avant  sa  destruction,  oL  oelU'  vue  uille- 
i-ait  HS-i'-  tH-Uement  il'-  i'  specl  du  nouvel  édifice. 
Des  controverses  s'ensuivirent,  au  cours  desquelles 
de  nouveaux  documents,  apportés  par  M.  P.  Heitz 
et  le  D'  E.  Major,  de  Bàle  ri;,  vinrent  ruiner  les 
arguments  du  monde  officiel  en  faveur  de  l'anivre 
de  M.  Ebhardt.  M.  P.  Heitz  a  jugé  bon,  pour 
l'enseignement  des  entrepreneurs  de  restaurations 
et  l'édification  de  la  postérité,  de  rassembler  en 
volume  tous  ces  documents.  On  aura  plaisir  à  les 
retrouver  dans  cette  élégante   brochure   qu'illus- 

(1)  V.  Chronique  des  Arts.  1903,  p.  18ô. 

(2)  V.  Chronique  des  Arts,  1909,  p.  70. 


Iront  avec  infiniment  de  goût  les  reproductions  des 
vieilles  gravures  apportées  su  témoignag». 

Après  les  dissertations  savantes,  le  commentaire 
humoristique.  Il  nous  est  fourni  par  le  spirituel 
dessinateur  alsacien  Hansi(M.  J.-J."\ValtZj  dans  un 
album  amusant  où  nous  sont  décrits  Le  îlohlox- 
nigsburg  et  son  inauguration.  Lo  baptême  géné- 
reusement octroyé  au  nouveau  manoir  par  les  eaux 
duciel  lejour  do  cette  inauguration, et  le  défilé  des 
lansquenets  moyenâgeux  entre  les  rangées  de  pa- 
rapluies qui  indiquent  les  délégations  officielles  ; 
le  piquant  contraste  entre  la  poésie  romantique  des 
vieilles  ruines  dans  le  vaste  paysage  où  l'on  errait 
librement,  et  la  sécheresse  du  site  nouveau,  ratissé, 
hérissé  de  poteaux  indicateurs  conduisant  à  l'é- 
uoi'mo  et  puéril  bibelot,  aux  salles  meublées  de 
vieux  neuf  où  lo  troupeau  des  touristes  défile,  sous 
la  conduite  du  gardien  leur  détaillant  les  lieautés 
d'une  restauration  savante  qui  n'a  pas  épargné 
un  vieux  fer  A  cheval  et  a  poussé  le  scrupule 
jusqu'à  imiter  la  mousse  sur  les  toits,  —  tout  cela 
nous  est  conté  d'une  plumo  alerte  et  fine,  satirique 
sans  lourdeur,  aux  trouvailles  extrêmement  savou- 
reuses, jusque  dans  le  texte  accompagnant  ces 
planches  où  est  joyeusement  pastichée  la  solen. 
nelle  pédanterie  du  jargon  pangermanislo. 

Puissent  Cîs  doux  brochures,  en  incitant  nos 
modernes  bâtisseurs  à  plus  de  modestie,  les  guérir 
à  jamais  de  leur  funeste  et  enfantine  manie  des 
«  restaurations  historiques  »  ! 

A.  M. 


NECROLOGIE 


Le  sculpteur  allemand  Johannes  Schilling, 
dont  on  avait  â  tort  annoncé  la  mort  il  y  a  deux 
ans,  est  décédé  le  23  mars  à  Klotzsclio-Kù?nigswald, 
près  Dresde.  Né  le  93  juin  1*28,  à  Mittweida(Saxe), 
il  fut  élève,  i\  l'Académie  de  Dresde,  de  llietschel  et 
do  ILehnel,  puis  de  Drake  à  Berlin,  et  acheva  ses 
études  par  un  séjour  en  Italie,  de  185'j  à  1856.  En 
18jS,  il  fut  nommé  professeur  à  l'Académie  de 
Desde.  Dans  ses  œuvres  survit  le  goût  classique 
de  Raucli,  tempéré  par  une  certaine  tendance  au 
réalisme.  Ses  principales  créations  sont:  \es  Quatre 
pa'-ties  dit  jour  et  le  monument  de  Rietschel  pour 
la  terrasse  de  Brùhl,  à  Dresde;  dans  cette  même 
ville,  la  statue  équestre  du  roi  Jean  et  le  quadrige 
bachique  qui  couronne  l'Opéra;  les  monuments  de 
l'empereur  Maximilien  du  Mexique  à  Trieste,  de 
Schiller  à  Vienne,  de  Luther  et  Mélanchton  à 
Leipzig;  des  statues  do  l'empereur  Guillaume  I" 
et  de  Bismarck;  et  surtout  son  monument  colossal 
du  Niederwald,  en  coaimémoration  des  victoires 
alleniandi'S  de  1870-71,  inauguré  en  18S3. 

Schilling  était  resté  actif  et  laborieux  jusqu'à 
ces  dernières  années,  où  mallieureusoment  il  fut 
atteint  de  cécité.  En  1906,  it  publiait  encore  un  vo- 
lume de  Considérations  artistiques. 

Il  avait  obtenu  toutes  les  distinctions  Iionorifi- 
ques  qu'un  artiste  pût  recueillir  :  médailles,  déco- 
rations, titre  d'Excellence,  docteur  lionoris  causa 
de  l'Université  de  Leipzig,  etc. 


On  annonce  également  la  mort,  à  Londres,  le  16 
mars,  à  l'âge  de  trente-huit  ans,  du  lithographe  et 
dessinateur  Tom  Browne. 


i28 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


MOUVEMENT  DES  ARTS 

Tableaux,  Dessins 
Objets    d'art    et   d'ameublement 

Vente  faile  à  l'hôtel  Drouot,  salle  1,  les  4,  f)  et 
6  avril,  par  M'  Henri  Baudoin,  MM.  Georges 
Sortais,  Ducliesno  et  Du]ilan. 

,4,/(M*v»es,(/tfssi*ii',.'/'-i'fi(ivs.— 12.r)etaille(Kd.). 
Un  hussard.  Aquarelle:  1.5ri(i.  —  3o.  lluel(.I.-l'..i. 
.leune  paj-sanne  dans  un  parterre  fleuri,  gardant 
ses  moulons.  iJessin  aquarelle:  1.550.  —  31.  Piobort 
(Hubert).  Paysage  pris  derrière  les  jardins  du 
château  de  Gaprasole.  Sanguine  :  000. 

Ta'ileaua:  —  40.  Bol  (F.).  Portrait  d'an  jeune 
liomme  :  1.41U.  —  4G.  Boucher  (École  do  Fr.).  I^a 
Chute  d'eau  :  2.000.  —  47.  Boucher  (École  de  Fr.). 
La  Pèclie  à  la  ligne  :  2.000.  —  48.  Boucher  (École 
de  Fr  ).  P.uines  dans  un  paysage  :  2.400.  -  02. 
I)elaoroix(Eug.  !.  Portrait  de  M"'  Heindericks  :  3.250. 

—  66.  Détaille  (Ed.).  Le  lienseignemcnt  :  8.000.  — 
103.  Eisen  (Oh.).  La  Fête  des  Rois  :  2.500.  —  111. 
llirpignies  (H.).  Les  Bords  de  l'AUier  :  2.020.  — 
115.  .lacque  (Ch.)  Coq  et  poules  dans  une  écurie  : 
'iMM.  —  128.  Mierevelt.  Portrait  de  dame  van  der 
lleer,  de  Delft  :  2.500. 

Objets  d'art  et  d'ameublement.  —  Porceli'iues 
et  faïences.  —  188.  Plat  en  ancienne  faïence  ila- 
l'enne,  décor  bleu  sur  blanc,  chasse  au  long  et 
rinceaux  feuillages:  1.150.  —  197.  Plat  circulaire, 
faïence  à  dé;or  bleu  sur  blanc,  armoiries  cl  rin- 
ceaux :  700.  —  201.  Cinq  plaques,  Delft,  ;i  oiseaux 
ol  paysages  :  450,  110,  1.050  et  1.525. 

Sculptures.  —  244.  Buste  on  terre  cuite,  par 
Marin  :  Portrait  de  Santerre  :  2.505, 

Meu'des.  —  293.  Meuble-cabinet  en  bois  noir 
sculpté  et  gravé,  xvii"  siècle:  1.550.  — 303.  Armoiri' 
en  bois  de  placage,  bois  rose  et  bois  de  violette, 
ornée  de  bronzes  :  1.420.  —  304.  Armoire  on  bois 
doré  ot  laque  de  Cor-mmdel,  à  personnages  :  3.005. 

—  303-303.  Deux  bahuts  en  bois  sculpté  et  doré, 
panneaux  en  lique  de  Corotnandel  :  3.G'i0. 

Produit  total  :  114.217  francs. 

Collection  James  S.  Inglis 

Vente  de  tableaux  et  aquarelles,  faite  à  New- 
■V'orU,  le  10  mars. 

Prix  en  dollars  (1) 

Degïs.  Après  le  bain  •  2.500.  —  Lcssore  (J.). 
Li  Pl.aga  Sainte-Marie  ;  1.120.  —  Roybel  (F.).  Le 
Cacatoès  :  850.  —  Monticelli  (A.).  Sur  les  rochers  : 
C'iO.  —  :Monticûlli  (A.),  Le  Jardin  d'amour  :  1.000. 

—  Monticelli  (A.).  Paysage  d'automne  :  600.  — 
Sisley  (A.).  Champ)  aux  environs  de  Morot  : 
G. 251.  —  Morritt  Chase.  Nature  morte  :  1.300.  — 
Stevens  (A'fred).   L'Attente  de  la  voiture  :    4.0  ai. 

—  Corot  (J,-B.).  Danse  des  Amo  irs  :  31.00i).  — 
Daubigny  (Gh.).  La  Pleine  mer  :  1.100.  —  Dela- 
croix (E.).  Le  Printemps:  Bacchus  et  Ariane: 
2.900.  —  Delacroix  (E.).  L'Été  :  Diane  surprise  par 
Actéon  :  2.200.  —  Delacroix  (E.)  L'Automne  : 
Orphée  et  Eurydice:  2.200.  —  Delacroix  (E.). 
L'Hiver  :  .lapitorcl  Eole  :  2.200. 


(l)  Lo  dollar  vaut  environ  5  fr. 


30. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


KIPOSlTrONS    N0DTELLE6 

Pans 

Exposition  des  «  Unes  Internationales  »,  au 
Petit  Musée  Beaudoin,  253,  rue  Saint-Honoré, 
jusqu'au  23  avril. 

Exposition  de  la  Société  des  Artistes  litho- 
graphes français,  avec  exposition  rétrospective  de 
peintures  et  dessins  de  Daumier  et  de  Hervier, 
galerie  Duraml-Piuel,  10,  rue  Laflitte,  jusqu'au 
25  avril. 

Exposition  de  peintures  de  M.  Alexandre 
Urbain,  galerie  E.  Blot,  11,  rue  liicliepause, 
jusqu'au  S5  avril. 

Exposition  de  peintures  de  M.  B.  Roboa,  galerie 
Clovis  Sagot,  4G,  rue  Laffittc,  jusqu'au  30  avril. 

Exposition  de  pastels,  fusains  et  dessins  de  M°" 
Laure  Richard  Troney,  galerie  Ch.  Hessèle,  54, 
rue  Laffitto,  jusqu'au  30  avril. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  A.-W.  Davidson. 
galerie  Ch.  Ilessèle,  55,  rue  Laffitte,  jusqu'au  30 
avril. 

3'  Exposition  de  la  Société  d'Art  français, 
galerie  Malesherhes,  08,  boulevard  Malesherbes, 
jusqu'au  30  avril. 

30°  Exposition  des  «  Amants  de  la  Nature  », 
au  Cercle  de  la  Librairie,  117,  lioulevard  Saint- 
Germain,  jusqu'au  1"  mai. 

Province 

Rouen  :  4»  Exposition  de  la  Société  des  Artistes 
rouennais,  jusqu'au  9  mai. 

Étranger 
Barcelone  :  Exposition  de  peintures,  dessins  rt 
gravures  du  xv  au  xix*  siècle,  tirés  de  collections 
liaiticulières,  galerie  Pedro  Reig  et  (ils. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 

Province 

Clarmont-Ferrand  :  Exposition  du  Centre  de  la 
France,  de  mai  à  octobre.  Dépôt  des  œuvres  à 
Paris,  chez  Pottier,  rue  Gaillon,  et  à  Bordeaux, 
chez  (irézy,  avant  le  25  avril;  ou  envois  directs 
avant  le  30  avril. 

Dijon  :  l'i"  Exposition  de  la  Société  des  Amis 
des  Arts  delà  Côte-d'Or,  du  15  juin  au  15  juillet. 
Dépôt  des  œuvres  à  Paris,  chez  Pottier,  rue  Gaillon, 
avant  le  15  mai. 

Périgueux  ;  10°  Exposition  do  la  Société  des 
Beaux-Arts  de  la  Dor  logne,  du22  mai  au  18  juillet. 
Envoi  des  ouvrages  avant  le  5  mai,  à  M.  Bertoletti, 
secrétaire  général  ;  envoi  des  notices  avant  le 
25  avril. 

(Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Girardot. 


rtM.iM  ~  UiPKunrKU  di  La  paissr,  16    aua  du  CRa>  4ant    —  t    siiuar    lueBUiauB. 


/v^ 


N»  17.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


23  .\viil. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

1' ABAISSANT     tE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Cuiiosité 

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Par;s.  Seine  et  Seine-et-Oisc.    ...       10  fr.  M  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12   fr.  ||       l'Union  postale) 15  fr, 

X-e    ITuméro    •■    O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


'pygjN-  voit   depuis   quelques  jours  au 
^li  pavillon  de  iMarsan   une  exposi- 


Ov^*^^  tien  de  cartons,  esquisses  et  des- 
^n^^wA  sius  de  Besnard.  Les  collection' 
neurs,  les  établissements  privés,  l'Etat,  tous 
ceux  qui  détenaient  quelque  pièce  intéres- 
sante pour  l'œuvre  décorative  de  l'artiste,  se 
sont  associés  à  cette  manifestation  qui  est 
glorieuse  pour  l'école  française.  Les  histo- 
riens et  les  amateurs  démêlent,  à  voir  cet 
ensemble,  comment  les  ouvrages  du  peintre 
se  peuvent  replacer  dans  la  tradition  natio- 
nale et  comment  ils  la  continuent  en  la  pliant 
à  des  exigences  nouvelles.  C'est  dire  qu'il  y 
pvait,  pour  bien  des  raisons,  grand  intérêt  à 
ce  que  les  prêts  consentis  au  pavillon  de 
Jlarsan  fussent  le   plus  nombreux   possible. 

Il  est  fâcheux  que,  parmi  toutes  les  pièces 
présentes  au  pavillon  de  Marsan,  il  ne  s'en 
trouve  pas  une  appartenant  à  la  Ville  de 
l'aris.  Ce  n'est  pas  que  la  Mlle  n'ait  pas  été, 
elle  aussi,  sollicitée,  mais  elle  a  refusé.  Cetic 
attitude  est  assez  surprenante  si  l'on  songe 
que  la  Ville  est  redevable  ;i  Besnard  d'onivres 
essentielles,  et  qu'il  y  aurait  eu  à  la  fois  de 
la  bonne  grâce  et  de  la  reconnaissance  à 
laisser  tigurer  au  iiaviUon  de  Marsan  des 
travaux  importants  pour  qui  veut  bien  con- 
naître la  puissance  décorative  de  l'artiste. 
"Mais  elle  est  tout  à  fait  déconcertante,  si  l'on 
examine  le  prétexte  donné  par  l'administra- 
tion municipale.  La  Ville  n'a  fait  valoir,  en 
effet,  aucune  de  ces  appréhensions  que  l'on 
remarque  chez  des  colleclionncurs  jaloux  de 
garder  leur  trésor,  et  que  l'on  regrette  tout 
en  les  excusant  un  peu.  Elle  a  simplement 
objecté  que  l'on  était  en  période  électorale  ! 

Ea  quoi  la  période  électorale  enipêche-t-elle 


la  Ville  de  prêter  les  dessins  de  Besnard? 
C'est  une  énigme.  On  assure  que  la  Commis- 
sion, compétente  pour  décider  le  prêt  des 
O'uvres  d'art,  n'a  pu  se  réunir.  Mais  cette 
réponse  n'éclaircit  rien,  car  il  est  impossible 
aux  profanes  île  deviner  pourquoi  une  com- 
mission de  conseillers  municipaux  ne  se  peut 
assembler  quand  le  peuple  s'apprête  à  nom- 
mer des  députés.  Une  pareille  nécessité  ap- 
paraît d'autant  moins  que  les  conseillers 
municipaux  de  Paris  ne  cumulent  pas  leur 
mandat  avec  un  mandat  législatif.  Ces  mys- 
tères sont  bien  obscurs.  Gomment  ne  pas  les 
signaler?  Comment  ne  pas  révéler  au  public 
la  méthode  inattendue  qui  fait  dépendre  une 
exposition  importante  des  rites  secrets  du 
calendrier  électoral  ? 


NOUVELLES 


***  Le  peintre  Henri  Gervex  a  reçu  la 
commande  d'un  plafond  pour  le  grand  esca- 
lier du  nouveau  palais  de  la  Cour  des 
Comptes.  Le  même  escalier  sera  décoré  de 
deux  statues  de  iM.  Vcrnhes. 

***  Conformément  au  désir  exprimé  par 
M"«  Tarn,  sa  sa:'ur,  ^I"'«  H.  -  Antoinette  Alston, 
vient  d'ofi'rir  à  la  Ville  de  Paris,  pour  être 
placée  dans  le  Musée  Cernuschi,  une  collec- 
tion de  17  pièces  recueillies  en  Extrême- 
(Jrient  :  bois  sculptés  et  laqués,  bronzes.  La 
collection  est  complétée  par  divers  objets 
d'art  musulman. 

^:'**  Les  cartons  de  la  décoration  de  l'hôpi- 
tal de  Berck-sur-Mer,  par  M.  .\lbert  Besnard, 
exposés  en  ce  moment  au  Musée  des  Arts  dé- 
coratifs, viennent  d'être  acquis  ]iar  un  groupe 
d'amateurs  constitué  à  l'instigation  de  M.  Ma- 
cict  ;  il  se  propose  d'offrir  au  musée  du 
Luxembourg     cet    ensemble     capital    dans 


130 


L.\  CHRONIQUE  DES  ARTS 


l'œuvre  de   l'artiste  et  essentiel  pour  l'étude 
de  la  peinture  religieuse  moderne. 

***  Le  jury  des  arts  décoratifs  pour  le 
Salon  de  1910  à  la  Société  des  Artistes  fran- 
lais  est  ainsi  composé  : 

Président  :  M.  Antouin  Mercié  ;  vice-prési- 
dents :  MM.  Maillart,  Mayeux  et  Focillon  ; 
secrétaires  :  MM.  Carli,  Hèraud  et  Bénédic- 
tus;  membres  :  MM.  Bouisset,  d'Espouy, 
Ernest  Dubois,  Laporte-lUairsy,  Langée, 
Maxence,  Mignon,  Marcel,  Petitjean,  Rufïe, 
Saint-André  et  Vital  Cornu. 

»**  «  Vingt  peintres  et  cent  chefs-d'u'U- 
vre  »  :  tel  est  le  programme  de  l'Exposition 
que  M""  la  marquise  de  Ganay  va,  comme 
nous  avons  dit,  organiser  à  la  galerie  Geor- 
ges Petit  au  profit  de  la  Croix-Rouge.  Les 
o'uvres  des  peintres  clioisis  sont  de  Dela- 
croix, Decamps,  Manet,  Daumier,  Daubigny, 
Troyon,  Corot,  Millet,  Diaz,  Barye,  Jongkind, 
Isabey.Théodore  Rousseau,  Jules  Dupré,Meis- 
sonnier,  Fromentin,  Ricard,  Courbet,  Tas- 
saert  et  Bonvin. 

***  Jeudi  dernier  a  eu  lieu  à  l'Ecole  des 
Hautes  Etudes  sociales,  10,  rue  de  la  Sor- 
bonne,  sous  la  direction  de  M.  Henry  Expert, 
le  premier  concert  de  la  série  consacrée  aux 
compositeurs  contemporains.  Les  cinq  autres 
concerts  consacrés  à  M^L  Gabriel  Fauré, 
I\Iessager,  Claude  Terrasse,  etc.,  auront  lieu 
les  jeudis  suivants  à  8  h.  3/4  du  soir. 

***  Le  calvaire  du  Folgc'd  (Finistère),  un 
des  plus  anciens  de  Basse-Bretagne,  a  été 
abattu  par  une  tempête  :  la  lourde  croix  de 
pierre  s'est  détachée  du  fût  et  s'est  brisée; 
heureusement  le  Christ  est  demeuré  intact, 
et  les  statuettes  du  piédestal  n'ont  pas  été 
endommagées. 

***  Le  résident  général  de  Tunisie  a  inau- 
guré, sons  la  conduite  île  JI.  Merlin,  direc- 
teur des  antiquités,  les  nouvelles  salles  du 
musée  du  Bardo  dans  lesquelles  ont  été  ras- 
semblés les  objets  trouvés  en  mer,  lors  des 
fouilles  exécutées  par  le  service  des  antif[ui- 
tés.  Ces  objets  proviennent  de  la  cargaison 
d'un  navire  naufragé  au  large  de  Mahdia, 
probablement  au  i"''  siècle  avant  Jésus-Christ. 
Les  plus  remarquables  sont  des  statuettes  en 
bronze,  dont  la  Gazelle  a  reproduit  quelques- 
unes  (1). 

***  Le  mois  dernier  a  eu  lieu,  au  Musée 
métropolitain  de  Xew-York,  l'inauguration 
di!  la  nouvelle  section  d'art  décoratif  ;  vingt- 
cinq  salles  réparties  sur  deux  étages  et  of- 
frant, en  œuvres  originales  ou  en  moulages, 
un  résumé  des  créations  d'art  dans  les  dilîé- 
rents  pays  d'Europe  à  tous  les  siècles  :  sculp- 
tures en  pierre  ou  en  bois,  mouliles,  tapisse- 
ries, etc.  du  Moyen  âge  et  de  la  Renaissance, 
complétés  par  la  magnilique  série  d'ouvrages 
d'art  franriis  do  Louis  XIV  ;'i  nos  jour?,  pro- 
venant de  la  collection  Hocntschel. 

Le  Musée  métropolitain    a    pub'ié  ii   cette 


(1)  V.  livraison  de  février,  i;i):'. 


occasion,  en  supplément  à  son  Bulletin,  un 
numéro  spécial  illustré  qui  donne  une  idée  de 
cette  installation  et  de  ces  richesses. 


Les  Achats  de  l'État  au  Salon 
de  la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts 


M.  Diijavdin-Bcaumetz,  sous-secrétaire  d'État 
des  Beaux-Arts,  a  fait,  la  semaine  deraicre,  au 
Salon  de  la  Société  Nationale,  les  achats  suivants 
pour  le  compte  do  l'État  : 

PEINTURE 

Lucien  Simon,  Le  Bain  ; 

Léon  Dolachaux,  Intérieur  berrichon; 

André  Dauchcz,  l'ins  de  Lesconil  ; 

Frédéric  MontenartI,  Lieu  de  pèlerinage  dans 
le  Var; 

Paul  Meslé,  Le  Chemin  creux; 

Walter  Gay,  Inti'rienr  au  château  de  Courance; 

Joseph  de  la  Xéziéro,  Les  Derniers  trains  >' 
Maisons-Alfort  (souvenir  des  récentes  inomUi- 
tions). 

SCULPTURE 

Paul  Aube,  Ti}te  de  jeune  fille,  étude  on  plâtre; 
Louis   de   Monard,   Fox-terrier  retournant   un 
crnhe,  bronze  à  cire  perdue; 
Nie  d 'vliausern-Rodo,  Psyché,  statuette  en  marbre. 

OBJETS    d'art 

Jlichel  Cazin,  Les  Pins,  grand  vase  en  bron/e; 
Moreau-Nélaton,  vase  en  grès: 
Delahorche,  vase  en  porcelaine; 
Dammouse,  coupe  en  pâte  de  verre. 


PETITES   EXPOSITIONS 


Société  ijes  Autistes  lithographes  franç.jiis 
(Galerie  Diirand-Ruel) 

Si  les  lithographes  veulent  vaincre  la  photogra- 
phie, il  leur  faut,  alors  que  le  procédé  mécani- 
que enregisire  tout  avec  une  exactitude  trom- 
peuse, reproduire  avec  discernement  et  tenir  compte 
des  transpositions,  des  sacrifices,  dos  accentuations 
par  lesquels  un  procédé  monochrome  peut  exprimer 
les  oppositions  do  coulrurs  et  donner  à  l'estampg  une 
valeur  décorative  que  jamais  n'aura  la  photogra- 
pliie,  indigne  de  fijjurer  sur  nos  murs.  Une  telle 
compréhension  do  la  gravure,  qui  fut  celle  des 
bons  buriiùstes  français  du  xvirct  du  xviii*  sièclc> 
m'cessite  une  solide  science  du  dossin  ;  et  faut-il 
dire  que  l'on  rencontre  plutôt  A  la  Société  des  lilliM- 
graphes  la  patience  et  la  minutie? 

Aussi,  au  milieu  de  beaucoup  de  reproductions 
noires,  grises  ou  blanclics,  les  couvres  de  M.  Willottu 
s'isolent  elles  comme  des  taches  de  lumière.  La  déli- 
catesse uu  peu  mièvre  de  rcxéculionnecomproiiiel 
jamais,  chez  ce  nuiitre  fantaisiste,  la  clarté  de  l'en- 
semble. Il  est  dans  la  tradition  de  Daumier  (ce 
classique  fcul  être  inconscient  et  d'autant  plus 
attachanl  dont  qucliiuis  dessins  exposés  ici  pour- 
raient être  pris  comme  des  exemples  frappants  do 
la  lumière  sobremoul  exprimée  par  le  noir  et  lo 
blanc. 

Ciu(iuanle  ivuvrcs  do  Ilervier.   coins  de  Paris, 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


131 


intérieurs,  chaumes  normands,  exposées  par  M. 
P.  Bureau,  somlDlont,  à  côté  de  la  mâle  ampleur  de 
Daumior,  bien  menues.  Les  meilleures  fout  songer 
à  Decamps,  mais  aussi  à  une  cuisine  toute  de  sauce 
et  de  garniture. 

"  D'après  les  Maîtres  » 
(Galerie    Bcrnlieim    jeune) 

Rien  n'est  triste  comme  le  musée  des  copies  à 
l'École  des  Beaux-Arts;  et  rien  n'est  piquant,  in- 
téressant, comme  cette  exposition  imaginée  pour  dé- 
lasser le  critique  contrarié  d'évaluer  tant  d'œuvres 
originales.  Ou  n'y  voit  que  des  études  faites  pour 
soi-même,  au  contraire  de  celles  de  l'tcole  comman- 
dées par  les  règlements.  Elles  sont  de  doux  sortes  : 
imitations  complètes  des  originaux,  destinées  à 
pénétrer  la  technique  des  maîtres,  et  études  lilires  ne 
visant  qu'à  saisir  l'esprit,  l'économie  des  œuvres. 
Parmi  les  premières,  colles  de  Coni-bet  d'après 
Hais,  de  Ingres  d'après  Poussin,  de  Fantin  d'après 
les  Vénitiens;  comme  cellesdeM.  Vallotton  d'après 
Durer,  de  M.  Piot  d'après  les  quattro  centistes,  et 
de  M.  Baignères  d'après  van  der  Meer,  ne  laissent 
deviner  leurs  auteurs  que  malgré  eux  et  par  suite 
de  ces  manières,  ditférentes  pour  chaque  époque, 
qui  l'ont  reconnaître  les  copies  romaines  d'o?uvres 
grecques  ou  les  bois  sculptés  de  nos  jours  d'après 
d'anciens  modèles.  Au  contraire,  quand  Cézanne 
transpose  la  Femme  à  la  mantille  du  Greco  ou  un 
intérieur  de  van  Ostade,  quand  M.  Signac  analyse 
à  l'aquarelle  les  ïurner  de  Londres,  quand  M.  0. 
Redon  prend  Cézanne  ou  Delacroix  comme  motif 
d'études,  quand  M.  J.  Flaudrin  s'intéresse  à  l'or- 
chestration des  Rubens  et  des  "N^éronèse,  nouf. 
saisissons  jieut-étre  mieux  que  par  des  œuvres 
originales  le  caractère  propre  à  chacun  des  tra- 
ducteurs, qu'ils  cherchent  un  guide  dans  leurs 
recherches,  qu'ils  vérifient  une  loi  entrevue,  ou 
qu'ils  demandent,  comme  vau  Gogh  à  Millet,  sim- 
plement un  thème  à  variations. 

D'autres  encore,  tels  M.  Renoir  copiant  Corot, 
Degas  et  Berthe  Morisot  copiant  Yéronèse,  Hol- 
bein  et  Reynolds,  ont  passé,  comme  malgré  eux,  de 
l'une  à  l'autre  conception  et  ont  marqué  leurs  co- 
pies de  la  liberté  d'un  travail  d'après  nature. 

Ainsi  pcuton  juger  tout  ce  que  les  artistes  fran- 
<:ais  doivent  à  l'étude  des  maîtres  et  combien  il  est 
r.'grettable  qu'une  réglementation  tracassière,  limi- 
tant le  travail  à  de  trop  rares  heures  et  multipliant 
les  impediiitenta,  rebute  d'puis  quelques  années 
les  peintres  soucieux  de  converser  au  Louvre, 
palette  en  main,  avec  les  maîtres. 

«   La  Parisienne   » 
(Galerie  J.  Allard) 

On  dit  beaucoup  de  mal  des  Parisiennes  dans  la 
vertueuse  Allemagne.  Il  est  regrettable  qu'une 
telle  exposition  semble  donner  raison  aux  médi- 
sances. (Ju'on  trouve  au  café-concert,  au  bar  ou  sur 
les  trottoirs  lioulevardiers  un  grand  nombre  de 
demoiselles  en  quéle  de  touristes  allemands,  et 
telles  que  la  plupart  des  exposants  se  sont  plu  à 
on  peindre,  on  ne  songe  pas  à  le  nier.  Mais  il  y  a 
d'autres  Parisienne?  pour  nous  autres  Français. 
M"'  Mary  Cassait  et  M.  Renoir  connaissent  ces 
êtres  charmants.  Ils  s'isolent  dans  une  assemblée 
par  trop  gouailleuse,  qui  donne  par  ailleurs 
l'occasion  de  constater  une  nouvelle  fois  combien 
les  charges  de   M.  Vebcr  sont  au-dessous  de  leur 


réputation.  Le  temps  fera  bientôt  justice  de  ces  à 
peu  près  qui  n'évoquent  ni  un  type,  ni  un  geste 
vrai,  ni  même,  comme  le  font  pauvrement  les 
coloriages  de  M.  .Jean  Béraud,  une  mode,  la 
silhouette  caractéristique  d'une  saison. 

K.xposiTioN  Oltrenoy 

(Galerie    Druet) 

Exposition  Alexandre  Urbain 

iGalerie  Blot) 

La  façon  de  peindre  de  M.  Dufrenoy  est  plus 
violente  que  sa  façon  de  voir.  Cette  violence,  qui 
vient  sans  doute  d'une  joie  saine  à  manier  la  cou- 
leur largement,  d'une  hâte  à  consigner  les  harmo- 
nies saisies,  si  elle  fait  parfois  songer  à  l'aspect 
extérieur  de  certains  van  Gogh,  n'empêche  qu'en 
ses  vues  de  Venise,  de  Paris  et  de  la  vallée  du 
Rboue,  M.  Dufrenoy  ne  se  rapproche  de  la  con- 
ception pré-impressionniste  du  paysage,  et  pluttjt 
de  Manet,  quiaimaaussi  les  pilols  vénitiens,  que  de 
van  Gogh.  11  est  bien  évident,  d'ailleurs,  —  et  c'est 
la  qualitc''  dominante  de  ses  oeuvres  abondantes,  — 
que  M.  Dufrenoy  s'abandonne  sans  préoccupations 
extrinsèques  à  son  heureux  tempérament,  ambitieux 
seulement  depe.nlre  des  images  fidèles  de  la  belle 
nature. 

Le  voyage  d'Italie  qui  a  fourni  à  M.  Urbain  l'on- 
casion  de  peindre  quelques  jolies  éludes  ne  l'a  pas 
rapproché  non  plus  des  im]iressionnistes.  Mais 
l'on  sait  qu'il  ne  considère  pas,  comme  M.  Dufre- 
noy, l'étude  directe  comme  le  dernier  but  de  son 
art  et  qu'il  exposa  déjà  des  compositions  de  goût 
classique.  Il  s'est  plu,  précisément,  à  rencontrer 
au  bord  delà  Méditerranée  de  ces  paysages  dont 
on  se  dit  qu'ils  sont  des  fonds  tout  composés  à  des 
scènes  classiques,  et  il  a  pris  des  notes,  souvent 
très  complètes,  do  ces  beaux  sites,  devant  lesquels 
on  comprend  bien  que  là-bas,  sous  le  tiède  soleil, 
on  puisse  se  dire  :  "  Pourquoi  davantage?  » 

EXI'OSITION    AVlLLlAM    GaU-0\V 

(Galeries  A.  Tootli) 

Exposition  Jimenicz 

(Galerie  des  Artistes  modernes) 

Mort  on  1903,  à  96  ans,  l'aquarelliste  anglais 
W.  Callo\i'  exposa,  au  Salou  de  1832,  une  aqua- 
relle qui  fut  remarquée  —  le  procédé  étant  alors 
peu  connu.  11  commença,  vers  cette  époque,  d'en- 
seigner aux  princes  de  la  famille  d'Orléans  les 
seci-ets  do  l'aquarelle.  Il  les  connaissait  admira- 
Jjlement  et  lesla  toute  sa  vie  fidèle  à  cette  façon 
anglaise  de  comprendre  l'aquarelle,  comme  une 
sorte  de  science  mystérieuse  qui  Iransfoime  la 
feuille  de  whatuian  en  un  tissu  précieux,  et  le 
paysagi'  plus  comme  une  création  de  l'imagination 
littéraire  que  comme  une  imitation  de  la  nature. 
C'est  pourquoi  CaUow,  non  sans  discernement 
d'ailleurs,  réunissait  en  ses  compositions  les  élé- 
ments les  plus  susceptibles  de  parler  à  cette  imagi- 
nation, tels  que  ruines,  ports  de  mer,  cliàteaux  au 
bord  dcleau.  Les  notes  qu'il  prit  au  bord  de  la 
Loire,  plus  directes  que  ses  grandes  aquarelles, 
sont  d'une  aimable  inspiration. 

M.  Jimenez  est  beaucoup  plus  soucieux  que 
CaUow  d'être  exact  en  ses  intérieurs  d'églises, 
peints  aussi  à  l'aquarelle,  et  ses  qualités  de  des- 
sinateur minutieux  l'y  servent  mieux  qu'eu  ses 
paysages  des  bords  de  l'Oise. 

J.-F.  Sghxerb.   . 


132 


LA  CHRONIQUE  OES  ARTS 


Académie  des  Beaux-Arts 


Scaiice  du  9  avril 
Prix.  —    Le  prix  Duc   (3.700  frO,  destiné  à  en- 
courager les   hautes  études  architectoniqucs,  est 
décerné  à  M.  Chaussemiche  pour  ses  dessins  d'un 
établissement  thermal  ù  Chàtel-Uuyon. 


Séance  du  16  avril 

Concours  de  Rome.  —  Ont  été  admis  à  entrer  en 
loge  pour  prendre  part  au  concours  définitif  du 
grand  prix  de  Itome  (peinture)  •  MM.  :  1.  Boulla- 
nais  (élève  de  M.  Cormon):  2.  Cazes  (élève  de 
M.  Gormon);  3.  Levcllier  (élève  de  M.  Gormon); 
4.  Iluct  (élève  de  M.  L.-O.  Merson);  5.  Font 
(élève  de  M.  Goimon);  C.  Tourné  (élève  de  M.  Cor- 
mou);  7.  Imbs  (élève  de  M.  L.-O.  Morson); 
8.  M"°  Ilofrbauer  (élève  de  M.  F.  llumberl); 
MM.  :  9.  Merle  (élève  de  M.  G.  Ferrier);  10.  Dupas 
(élève  de  M.  G.  Ferrier). 

Uleclicm.  —  Le  chevalier  de  Stuers,  ministre 
plénipotentiaire  dos  Pays-Bas  à  Paris,  a  été  élu 
correspondant  libre  en  remplacement  du  baron  de 
GeymfiUer,  do  Baden-Baden,  décédé  le  19  dé- 
cembre derniei-. 

Le  nouvel  élu,  qui  est  grand-officier  delà  Légion 
d'honneur,  est  un  amateur  d'art  très  distingué, 
très  bienveillant  envers  les  altistes  français  dont 
il  a  toujours  soutenu  les  intérêts. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance   du  lô  art  il 

Délégation.  —  L'Académie  délègue  Mgr  Du- 
cliesne,  MM.  le  comte  Durrieu  et  Sénart  pour  la 
représenter  à  la  réunion  internationale  des  Aca- 
di'niies  qui  se  tiendra  à  Rome  dans  le  courant  du 
mois  de  mai. 

Fouilles  du  Palais  de  Justice.  —  M.  Charles 
Normand  fait  une  communication  à  l'Académie  sur 
les  fouilles  qu'il  a  entrejprises  dans  la  cour  du  Mai, 
au  Palais  de  Justice,  sur  le  parcours  de  la  tran- 
chée établie  pour  y  installer  un  égout.  Cette  tran- 
chée y  avait  ruis  a  nu  les  fondations  d'un  mur 
d'apparence  antique.  X.  Normand  y  a  reconnu  le 
prolongement  du  mur  d'enceinte  gallo-romain  qu'il 
avait  déjà  signalé  en  1907,  dans  sa  partie  méri- 
dionale se  dirigeant  vers  le  bras  gauclie  de  la 
Seine.  Ce  mur  peut  remonter  au  début  du  v  siècle 
de  notre  ère  et,  de  la  trancliée  actuelle  dans  la 
cour  du  Mai,  M.  Normand  a  extrait  des  blocs  do 
gros  appareil  qui  proviennent  d'édilices  antérieurs 
dont  les  débris  ont  servi  e'i  construire  ce  mur  : 
parmi  ces  blocs  sont  particulièrement  à  signaler 
un  pilastre,  un  fragn:ent  d'architrave  cl  une  stèle 
funéraire  représentant  un  marcliand  de  J^utèce, 
sans  doute  un  tailleur,  avec  sa  famille.  Les  tètes 
décos  ligures  ont  malheureusement  été  enlevées. 

M.  iléron  de  V'illefosse  félicite  M.  Charges  Nor- 
mand de  l'iniliat.ve  qu'il  a  prise  et  émet  l'oiiiuiou 
que  ces  fouilles  doivent  élre  poursuivies  par  la 
\'ille  de  Paris.  Ce  mur  d'enceinle  est  certainement 
romain,  il  doit  marquer  la  limite  de  l'enclos  pri- 
mitif du  Palais,  et  Paris  ne  peut  se  désintéresser 
de  l'histoire  de  sou  passé. 


Société  des  Antiquaires  de  Francs 


Séance  du  1.1  avril 

M.  le  comte  Durrieu  communique  l'agrandisse- 
ment qu'il  a  fait  faire  de  l'une  des  miniatures  du 
célèbre  manuscrit  Aea  Heures  de  Turin,  détruit  eu 
19Ô4  par  l'incendie.  Celle  miniature  représentait 
le  comte  de  Hollande  et  de  Ilaiuaut,  Guillaume  IV 
de  Bavière,  sa  fille  .Jacqueline  et  son  gendre  Jean 
de  France,  duc  de  Touraine,  lilsdu  roi  Charles 'VI. 
La  présence  de  ce  comte  établit  ((ue  la  miniature 
datait  au  plus  tard  de  1417. 

M.  de  Mély  noie,  parmi  les  peintres  de  Bruges, 
Jean  Cloet,  peintre  déct^rateur,  admis  à  la  maîtrise 
en  H59;  il  y  est  cité  jusqu'en  1487. 

M.  Marcel  Aubert  étudie  l'inllucnco  lombarde 
des  compagnons  de  Saint-Guillaume  dans  l'église 
romane  non  voûtée  de  Jumièges. 

il.  le  commandant  Lefebvre  des  Noëltes  conti- 
nue l'exposé  des  conclusions  auxquelles  l'ont  amené 
SIS  éludes  sur  l'utilisation  de  l'hipposandale  à 
l'époque  antique.  II  répond  aux  objectionspubliées 
par  M.  Joly  dans  la  revue  Pro  Ale.sia. 

P.-S.  à  la  séance  du  £0  mars.  —  Au  sujet  du 
compte  rendu  de  cette  séance,  M.  Louis  Demaison, 
arcliiviste  de  la  ville  de  Reims,  expose  que  sa  com- 
munication, relative  aux  statues  du  portail  occiden- 
tal de  la  cathédrale  de  Reims,  a  été  mal  interpré- 
tée. En  réalité,  M,  Louis  Demaison  a  dit  «  que  les 
statues  de  Reims,  œuvres  certainement  françaises, 
avaient  été  vues  et  étudiées  sur  place  par  un  sculp- 
teur allemand  qui  s'était  probablement  foi'iné  en 
cette  ville  et  qui  les  avait  imitées  vers  lliSO  à  la 
cathédrale  de  Bamberg.  Les  statues  de  Bamberg 
sont  des  imitations  et  non  des  modèles».  Daus 
cette  communication  faite  aux  Antiquaires  de 
France,  M.  Louis  Demaison  a  donc,  simplement, 
adojité  les  conclusions  formulées,  en  Allemagne, 
par  M.  Weese  et,  en  France,  par  M.  Malo  daus 
la  Revue  archéologique . 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concerîs  organisés  sous  le  patronage  de  la  ■'  So- 
ciété des  Grandes  auditions  musicales  de  France  »  : 
.\u  Palais  du  Trocadèro  :  Florence,  suite  sym- 
)>honii|ue,  et  Birs  iste.  cantate  en  deux  parties,  par 
M.  rab))é  Perosi  ;  —  aux  Concerts  Colonne  : 
Seconde  aymplionie,  avec  clmirs,  de  M.  liustav 
Mahler. 

Les  o'uvres  nouvelles  de  M.  l'abbé  Perosi  m'ont 
beaucoup  déçu.  D'un  précédent  oiaiorio,  joué  il  y 
a  quelques  années,  j'avais  garilé  un  assez  bon  sou- 
venir. Kt  l'appréciation  élogieuse  de  M.  Romain 
Rolland  [l)  me  disposait  en  sa  faveur.  Mais  dans 
la  musique  qu'il  nous  lit  entendre  l'autre  jour,  je 
ne  trouve  guère  de  senliment  profond,  ni  d'ac- 
cent iiersonnel.  Plusieurs  passages  let  ce  sont  ceux 
([ue  je  préfère)  expriment  un  doux  et  facile  con- 
tentement, une  paix  suavo  et  tranquille,  et  sont 
agréables  à  l'oreille  ;  mais  tout  cela  est  déjà  dans 
Gounod,  avec  plus  do   fermeté,  plus  de  simplicité 

(1)  Cf.  Mu.^iciens  d''ruJourd'hui.\>nvU.  Rolland. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


1S3 


aussi,  avec  moins  de  loagueiu-  et  île  langueur, 
avec  tout  autant  de  charme  el  de  sérénité.  Seule- 
ment, je  le  sais,  on  ignore  Mors  et  Vi(a,  ou  bien 
on  craint  de  l'admirer,  parce  que  cette  oeuvre  n'est 
plus  <■  à  la  mode  »,  et  parce  que  des  critiques  au 
jugement  étroit  et  à  l'oreille  peu  musicienne  ont 
écrit  sur  Gounod  des  articles  aussi  extravagants 
que  pleins  d'outrecuidance.  Mais  il  serait  temps 
de  rendre  à  César  ce  qui  est  à  César.  Je  n'accuse 
pas  M.  l'abbé  Perosi  de  réminiscences  ;  lui-même 
et  son  art  sont  à  coup  sur  très  honnêtes,  naïfs  et 
sincères  ;  mais,  si  je  ne  me  trompe,  il  n'y  a  pas 
lieu  de  s'  «  emballer  »  à  son  sujet.  Sachons  voir  les 
œuvres  à  leurs  plans  véritables,  el  reconnaître  les 
artistes  réellement  originau.N.  Comprenons  Berlioz, 
n'oublions  pas  César  Franck,  ne  rougissons  pas 
de  Gounod.  Je  crains  que  M.  l'abl.ié  Perosi,  dans 
la  pai.\  de  son  àme,  sous  le  beau  ciel  et  devant  les 
1  aytages  charmants  de  l'Italie,  ne  soit  trop  récon- 
forté, trop  optimiste,  trop  heureux  et  trop  facile- 
ment content  de  toute  la  musique  qu'il  écrit.  Qu'il 
me  pardonne  ce  blasphém:',  mais  il  y  a  dans  ses 
oîuvres  quelque  chose  de  l'ennuyeuse  et  monotone 
félicité  que  l'on  nous  promet  au  Paradis. 

* 
*   * 

Dans  la  Seconde  symphonie  de  M.  Mahler  il 
faut  mettre  hors  de  pair  la  science  el  l'habileté  de 
l'écriture,  la  pureté  et  la  solidité  de  l'orchestration. 
Elle  témoigne  d'un  effort  considérable,  énorme, 
titanesque.  Atteint-elle  son  but  ?  Y  a-t-il  là  assez 
de  force  musicale  et  de  beauté  véritable  pour  tout 
ce  déploiement  de  lessources  instrumentales  et 
cliorales,  pour  les  dimensions  très  grandes  des 
«  développements  »?  Autant  qu'on  en  peut  juger 
d'après  une  seule  audition,  il  me  semble  que  non. 

Certes  je  ne  critiquerai  jamais,  a  priori,  l'emploi 
des  grosses  sonorités,  le  désir  de  faire  une  œuvre 
puissante,  la  tendance  à  voir  ample  et  large.  Mais 
il  faut  pour  cela  que  l'idée  et  la  musique  en  vail- 
lent la  peine.  La  musique  dos  Allemands  modernes 
fait  plus  de  bruit  et  dure  plus  longtemps  que  celle 
de  leurs  ancêtres,  mais  je  ne  puis  ra'empèclior  de 
la  trouver  moins  belle  et  moins  forte.  Parfois  elle 
est  brutale  ;  à  d'autres  moments  elle  vous  inonde 
(lune  sensibilité  débordante  et  sans  profondeur  ; 
elle  est  bien  faite,  érudite,  copieuse,  cossue  :  ce 
sont  d.. s  entassements  colossaux,  bien  construits 
d'ailleurs,  mais  la  plupart  du  temps  sans  beauté 
véritable  :  tels  les  «  Palaces  »  des  i.  Kursaals  » 
cosmopolite"'. 

Et  cependant,  qui  sait  ?  de  tous  ces  eiTorIs  vers 
le  colossal  et  le  surhumain,  peut-être  sortira  un 
jour  le  chef-d'oïuvre  digue  des  anciens  maîtres; 
peut-être  à  l'heure  actuelle  est-il  déjà  écrit  par 
quelque  Jean  Ckristoplic  obscur. 

Pour  M.  Mahler,  si  je  n^'  puis  considérer  sa 
Seconde  symphonie  comme  étant  ce  chef-d'œuvre, 
il  s'y  trouve  cependant,  par  endroits,  de  la  beauté  : 
les  premières  mesures  des  chœurs  et  la  péroraison 
du  finale,  oii  toutes  les  forces  de  l'orchestre  et  des 
voix  s'unissent  en  une  sonorité  formidable.  Atten- 
dons d'ailleurs,  pour  juger  équitablenient  la  per- 
sonnalité musicale  de  ÎI.  Mahler,  d'en  connaître 
davantage  ;  elle  est  si  éloignée  de  nous  que  nous 
risquerions  iieut-être,  aujourd'hui,  d'être  injustes. 
Piéservons  un  peu  nos  jugements,  et  jugeons  avec 
modcs'ie;  c'est  un  des  premiers  devoirs  du  cri- 
tique. 

Charles  KcEriiMN. 


REVUE  DES  REVUES 


Z  L'Occident  (novembre  1909).  —  E'œuvre 
artistique  du  P.  Besson,  récemment  étudiée  dans 
la  Gazette  (l)  par  M.  A.  Pératé,  fournit  à  M.  Mau- 
rice Denis  le  sujet  d'un  article  où  l'on  trouvera 
d'intéressantes  considérations  sur  la  peinture  re- 
ligieuse au  XIX*  siècle. 


X  Revue  hebdomadaire  ('26  mars  et  2  avril).— 
On  trouvera  dans  ces  deux  numi'ros  le  texte  des 
deux  éloquentes  causeries  faites  à  la  Société  des 
Conférences  par  M.  Andié  Michel  sur  Les  Cathé- 
drales de  France,  et  par  M.  René  Bazin  sur  Deux 
pe/iU)f  .<  de  Barbizon  :  Rousseau  et  Millet. 


P  Journal  des  Débats  [ô  avril).  —  De  M  .  Piené 
Bazin  encore,  un  feuilleton  plein  d'observations 
pénétrantes  :  A  propos  des  portraits  de  Rem- 
brandt. 


0  Les  Arts  (mars).  —  Articles  de  M.  Henry 
Marcel  sur  la  récente  Exposition  de  la  Société  in- 
ternationale de  la  peinture  à  l'eau  (H  leprod.)  ;  — 
de  M.  Ch.  Saunier  sur  l'exposition  de  M"' Louise-C. 
Breslau  (8  reprod.);  —  de  M.  G.  Mourey  sur  des 
décorations  de  M.  Jean  Ycber  pour  le  boudoir  do 
M"'  E.  Rostand,  à  Cambo  (7  reprod.);  —  de  M. 
ilaurice  Ilamel  sur  Les  Peintres  de  la  basse- 
cour  (0  reprod.  d'api'ès  F.  Snyders,  Cornelia  do 
Rijck  et  Melchior  d'Hondecoeter)  ;  —  de  M.  J.-Q. 
Kronig  sur  deux  tableaux  de  maîtres  primitifs 
néerlandais,  un  CItrist  bénissant,  de  Memling,  et 
une  Madone  entourée  de  tierz/cs,  d'un  maître  in- 
connu, conservés  dans  la  collection  de  S.  M.  le  roi 
de  Portugal  (2  reprod.);  —  de  M.  A.-J.  Rusconi  sur 
l'incident  récent  de  la  Niobide  que  se  disputaient 
Rome  et  Milan  1^2). 


BIBLIOGRAPHIE 


Paris,  Reliques  du  Passé  (premier  album).  Un 
album,  pietit  in-V'  de  six  planches,  par  Henri 
Toussaint,  avec  une  invocation  par  Henry  Ha- 
vard.  En  vente  chez  l'auteur,  7,  avenue  de  la 
Grande-Armée. 

Henri  Toussaint,  Henry  Havard  1  La  publi- 
cation d'un  riant  album  d'estampes  réunit  ces  deux 
noms  et  reconduit  notre  souvenir  vers  le  graveur 
et  vers  l'écrivain,  tous  deux  également  aimés. 
Nous  avons  tous  prês^nts  à  l'esprit  les  travaux 
d'esthétique,  d'histoire  et  de  critique  qui  valurent 
à  Ilenrj'  Havard  une  renommée  mondiale,  ijuant 
à  Henri  Toussaint  on  n'a  oublié  ni  le  concours 
qu'il  prêta  jadis  à  Cadart,  ni  sa  collaboration 
marquante  à  cette  revue  de  l'.-l;'*,  dont  la  fortune 
fut  variable,  mais  qui  connut  la  gloire,  durant  la 
période  éphémère  où  Chauvel  présida  à  ses  desti- 
nées artistiques.  C'est  par  les  eaux-fortes  origi- 
nales évoquant  Paris  dans  la  diversité  de  se."! 
aspect»,  que  M.  Toussaint  s'était  imposé  ;  la  capi- 

(1)  Livraison  de  février  dernier. 

(2)  V.  Chroni'iuedes  Arts  du  5  février  1910,  p.  i5. 


131 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


taie  n'a  pas  cessé  do  l'inspirer  lI  des  croquis 
exécutés  d'après  nature  et  gravés  d'une  pointe 
alerte  montrent  aujourd'hui  Vllôlel  Lambert  et  la 
Cour  de  Rolian,  la  Tourelle  de  VHôtel  Barbette 
et  le  Square  Notre-Dame,  le  Pont-Neuf  eW Abside 
de  Saint-Mernj .  D'autres  albums  suivront,  qui 
feront  revivre  d'autres  reliques  «  du  passé  ».  Il 
faut  se  réjouir  d'une  telle  initiative  ;  elle  vaut  par 
la  belle  sincérité  et  l'amour  fervent  de  la  capitale 
dont  elle  témoigne  ;  puis,  à  exalter  les  chefs- 
d'onivre  do  notre  architecture  nationale,  elle  ap- 
prendra à  les  mieux  aimer;  bien  plus,  elle  aidera 
dans  une  certaine  mesure  à  les  protéger  contre 
un  vandalisme  qui,  pour  dater  des  barbares,  n'en 
contiiiuo  pas  moins  à  sévir  cruellement  au  débui 
du  XX'  siècle. 


Catalogue  of  the  early  italian  engravings  of 
the  Britisti  Muséum,  by  MM.  Arthur'  Mavcek 
lIiND  et  SiDjjEY  GoLviM  ;  Text  and  Illustra- 
tions, 3  vol.  in-8»,  Londres  1909  et  1910. 

Voici  un  instrument  de  travail  de  premier  ordre 
exemplaire  à  la  fois  par  le  plan,  l'ordonnance  et 
l'e.xécutiou.  11  s'agit  du  catalogue  des  gravures  ita- 
liennes anciennes  (1450-1C)2U),  que  conserve  le  ca- 
binet d'estampes  du  Britisli  Muséum  :  il  a  pour 
auteurs  MM.  Arthur  Mayger  Hind  et  M.  Sidney 
tlolvin;  au  point  de  vue  du  texte  on  y  constate  les 
mêmes  soins  qui  nous  firent  récemment  louer  le 
travail  de  M.  Bruel,  consacré  à  la  collection  de 
Vinck.  Otte  fois  encore  la  science  ne  le  cède  pas 
à  l'art;  nous  voulons  dire  que  les  rédacleurs,  tout 
en  faisant  oîuvre  d'érudits,  se  sont  attachés  à 
dégager  la  beauté,  le  caractère,  la  signilication  de 
chaque  iiière  décrite  ;  puis  encore,  puis  surtout  ils 
ont  multiplié  les  images  et  par  là  même,  singuliè- 
rement accru  la  valeur  documentaire  de  leur  cata- 
logue. Le  procédé  employé  pour  ces  images  est  la 
phototypie  qui  garantit  l'absolue  Udélité  des  re- 
pu-oductions.  On  ne  saurait  trop  féliciter  de  cet 
ouvrage,  à  tous  égards  considérable,  MM.  Mayger, 
llind  et  Sidney  Colvin,  ainsi  que  les  Trustiees  du 
Musée  auxquels  revient  l'honneur  d'en  avoir  or- 
donné la  publication. 


Die  Mode.  Meuschen  und  Moden  im  18. 
Jahrhundert  nach  Bildern  und  Stichen 
der  Zeit.  Ausgewa^hlt  vun  Dr.  Oskar  FiseiiEL, 
mit  ïexl  von  Max  von  Boeiin.  —  Mfmchen, 
F.  Bruckmann,  1909.  Un  vol.  in-8»,  251  p.  av. 
aGO  grav.  dans  le  texte  ou  hors  texte  en  noir  ou 
en  couleurs. 

Ce  charmant  volume  vient  s'ajouter  aux  deux 
qae  nous  avons  précédemment  signalés  ici  même, 
on  était  retracée,  d'après  les  peintres  et  les  gra- 
veurs du  temps,  l'histoire  des  costumes  et  des 
mo'urs  au  cours  du  dix-neuvième  siècle.  Ls  succès 
de  cet  ouvrage  a  sans  doute  déterminé  ses  auteurs 
à  nous  offrir  comme  complément  le  même  tableai 
pour  le  siècle  précédent.  L'idée  no  pouvait  être 
plus  heureuse  :  si  les  modes,  à  -vrai  dire,  y  olïrent 
moins  de  variations,  en  aucun  temps  peut-être  elles 
ne  furent  plr.s  élégantes  et  ne  trouvèrent  pour  les 
peindre  artistes  plus  séduisants.  D'autre  part,  quel 
intérêt  n'offre  pas  à  l'Iiistoire  des  mœurs  et  du 
goût  une  époque  qui  fut  celle  de  Louis  XV  et  do 
Louis  XVI,  de  Frédéric  le  (ii-and  et  de  Marie- 
'J'hérèse,  de  la  Pompadour  et  de  Muric-Antoinctte, 


do  Volliiiro  et  Je  llous.soau,  de  Goithe,  de  Schiller 
et  de  Lessiug  !  Connue  dans  les  volumes  précé- 
dents, le  texte  offre  un  taJjleau  en  raccourci,  habi- 
lement tracé,  de  toute  cette  brillante  civilisa- 
lion  au  point  de  vue  politique,  littéraire,  artistique, 
scientifique  même,  fait  revivre  dans  leur  décor  et 
leurs  costumes  les  mceurs  de  la  ville  et  de  la  cour, 
grâce  surtout  à  une  aljondante  illustration  où  les 
portraits  dus  à  dos  artistes  comme  Coypel,  Rigaud, 
Vanloo,  Nattier,  Portail,  Trinquesse,  AVattcau, 
Boucher,  Lancret,  Fragouard,  îîeynolds,  Uains- 
borough,  Eomney,  Bartolozzi  et  autres,  avoisiuent 
les  scènes  de  mœurs  fidèlement  transcrites  par 
un  Cliardin,  un  Saint-Aubiu,  un  Delnicourt,  un 
Lavreiuce,  un  Hogartli.  un  Morland,  un  Longlii, 
un  Ghodowiecki,  ou  même  les  estampes  ou  cou- 
leurs du  Magasin  des  Modes,  et  jusqu'aux  pim- 
pantes figui-inos  sorties  des  manufactures  de 
Meisseu  ou  de  Nymphcnburg. 

A.  M. 


NECROLOGIE 


Le  peintre  animalier,  Julien  Dupré,  est  mort  à 
Paris,  le  16  avril,  à  l'âge  de  cinquante-neuf  ans; 
memljre  de  la  Société  des  Artistes  français,  il  ex- 
posait régulièrement  aux  Salons  depuis  187G.  Il 
était  né  à  Paris,  le  17  mars  1851,  et  fut  élève  de 
Plis,  de  Langée  et  de  Lehmann.  Il  obtint  une  troi- 
sième médaille  au  Salon  de  1880,  une  de  deuxième 
classe  en  1881,  une  médaille  d'argent  à  l'Exposi- 
tion Universelle  de  1889  et  fut  nommé  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur  en  189.?.  Plusieurs  musées 
possèdent  de  ses  œuvres.  Citon.s  :  au  Luxembourg, 
La  Tache  blanche.  Les  Faucheurs  d«  luzerne: 
au  Petit-Palais,  La  Traite;  au  musée  de  Grenoble, 
Vallée  à  Arclielle:  au  musée  de  Carcassonne, 
Dans  la  prairie  ;  au  musée  de  Rouen,  un  Clf.min 
au  Mesnil  ;  à  la  présidence  du  Sénat,  La  \'aclie 
échappée  ;  au  musée  de  Prague,  La  Faneuse  ;  au 
musée  de  Saint-Louis,  Vdtttragc  ;  etc. 


Le  13  avril  est  mort  à  Londres  un  des  grands 
peintres  anglais  :  sir  'William  Quiller  Orchard- 
son,  bien  connu  en  France,  où  il  exposait  réguliè- 
rement au  Salon  de  la  Société  des  Artistes  fran- 
çais. Il  était  né  on  1835  à  Edimbourg .  Portraitiste, 
peintre  d'histoire  et  aussi  do  genre,  on  lui  doit 
nombre  d'œuvres  remarquables,  parmi  lesquelles 
Napoléon  sur  te  BelUrophon:  H  y  a  cent  ans; 
Clair  de  lune  sur  la  lagune  ;  Voltaire  chc^  te  duc 
de  Sully  :  Le  Salon  de  M""  Récamier;  etc.  11  avait 
obtenu  une  médidlle  de  troisième  classe  aux  Expo- 
sitions Universelles  de  1867  et  de  1878,  une  mé- 
daille d'or  à  celle  de  1889,  un  grand  prix  à  celle  de 
1900.  Il  était  membre  correspondant  de  l'Institut. 


Un  des  anciens  professeurs  du  Conservatoire  de 
musique  de  Strasbourg,  M.  Frédéric  Rucquoy. 
est  mort  la  semaine  (lornière,  dans  su  quatre-vingt- 
unième  année.  Avec  lui  disparait  le  dernier  survi- 
vant de  ceux  qui  contribuèrent  à  la  création  de 
l'ancien  Conservatoire  de  Strasbourg  en  1855.  Pen- 
dant un  demi-siècle  il  prit  une  part  active  au  mou- 
vement musical  de  l'Alsace,  où  il  était  unanime- 
ment estimé  pour  son  talent. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


135 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Objets   d'art   et   dameublement 
Tableaux  anciens 

Vente  faite  à  l'hôtel  Dronot,  salle  11,  le  9  avril, 
par  M*  Henri  Baudoin,  MM.  Mannlieitn  et  Ferai. 

Aquarelles,  dessins,  gravures.  —  7.  La  Tour 
(attribués  à  .  Portrait  de  Marie  Leczinska.  Por- 
trait de  Louis  XV,  deux  pendants.  Pastels  :  5.000 
et  1.400  francs. 

Tableaux  anciens.  — 13.  Lebrun  Écolo  de  Ch.l. 
L'Astronomie;  13.  La  Richesse;  14.  La  Musique; 
15.  La  Peinture;  16.  Le  Commerce;  17.  La  Guerre. 
Suite  de  six  panneaux  allégoriques,  à  médail- 
lons, araljesques,  guirlandes  de  fleurs  et  jeux 
d'amours  sur  fond  d'or  :  5.610.  —  20.  Pisanello 
(École  de).  La  Vierge,  l'Enfant  .Jésus  et  deux  anges: 
30.000  francs. 

Porcelaines.  —  35.  Groupe  Franlienthal  :  Ado- 
lûbcent  endormi  et  deux  femmes  :  8.020. 

Siiyes  couverts  en  tapisserie-  —  53.  Six  fau- 
teuils et  quatre  chaises  en  bois  sculpté  et  doré, 
couverts  on  tapisserie  de  la  fin  du  régne  de 
Louis  XV,  fond  blanc  damassé,  à  médaillons  à 
animaux  sur  les  sièges  et  personnages  sur  les  dos- 
siers: r-ucadrements  de  guirlandes  de  lleurs  : 
i2.150  francs. 

56.  Meuble  à  hauteur  d'appui,  plaqué  d'ébène 
et  panneaux  de  laque  rouge  à.  décor  doré,  style 
chinois.  Garniture  bronzes  dorés.  Dessus  marbre 
blanc.  Ép.  L.  XVI  :  4.3i0.  —  57.  Table  ovale  en 
marqueterie  d-i  bois  de  couleur,  à  attributs  des 
arts  t-L  des  sciences.  Ép.  L.  XV  :  8.0'JO. 

Produ  t  total  :  12i.478  francs. 


Estampes  anciennes  du  XVIII'  siècle 

Vente  faite  à  l'hôtel  Dronot,  salle  6,  les  S  et  9 
avril,  par  M'  André  Desvouges  et  MM.  A.  Geofl'roy 
frères . 

20.  Boilly  (d'après  L.).  L'Optique.  Gravé  par  Ca- 
zenave.  Épreuve  en  couleurs,  marge  du  cuivre:  770. 

70.  Challo  (d'après  M.  A.:-.  La  Soubrette  offi- 
cieuse. Gravée  par  Chapounier  au  pointillé. 
Épreuve  avant  la  lettre  :  530. 

Debucûurt  (P.  L.'i.  —  96.  Promenade  de  la  Gal- 
lerie  du  PalaisTloyal.  Eessinée  et  gravée  par 
Dcbucourt  en  1787.  In-fol.  au  lavis  de  couleurs. 
1mi  couleurs,  avec  un  seul  point  après  la  date  :  1.980. 
—  97.  «  nue  vas-tu  faire  .'  <>  et  <•  Qu'as-tu  fait  ?  ■■ 
Destinées  et  gravées  jjar  Debucourt.  Ovales  petit 
in-fol.  au  pointillé.  Épreuves  en  couleurs  :  2.600. 

1137.  Earlom  (Tt.,.  A  Truit  pièce,  et  A  Flower 
pièce.  Deux  pendants.  D'après  van  Huysum.  En 
couleurs  :  715. 

i'iS.  Fragonard  (d'après  H.).  La  Fuite  à  dessein. 
Gravée  par  Macret  et  Gouché  :  520. 

174.  Huet  (d'après  J.-B.).  La  Bergère,  assise, 
(iravée  par  Demarteau.  Eu  couleurs  :  820.  —  207. 
Mariu  Bonnet  (L.;.  The  Mariage  Présents,  et  The 
Ploasures  of  Education.  Deux  pondants,  gravés  à 
la  manière  du  crayon.  Ovales  petit  in-fol.  Premier 
état.  En  couleurs  ;  1.300. 

213.  GoeU'ares.  iSuite  de  quinze  pièces  publiée 
par  Depain,  cooll'our  des  dames.  Epreuves  dans 
leur  coloris  original.  Marges  :  1.100. 

227.  Opiz(D.j.  Le  grand  Matin.  Les  Halles.  Le 
Savoyard.  Les  Affiches  publiques.  L'Eau.  Le  Bu- 


reau des  Nourrices.  Suite  de  six  planches  ;  640. 
—  230.  Pernet  (d'aprèsl.  Vues  des  environs  de 
Rome.  Deux  pendants.  Gravés  par  Guyot.  Eu  cou- 
leurs :  1 .  100. 

2'.)5.  WardC^'.).  The  Romps,  et  The  Truants. 
Deux  pendants.  D'après  '^\'.  Pi.  Bigg.  En  couleurs: 
1.6.50. 

Produit  total  :  56.253  francs. 


Collection  Seisuke  Ikeda 

Vcn'e  d'estampes,  peintures  et  objets  d'art  du 
.Japon  et  do  la  Chine,  faite  à  l'hôtel  Drouot, salle  10, 
les  11  et  12  avril,parM°Lair-Dv,breuil  et  MM.  Bing 
et  Portier. 

Estampes.  —  19.  Tori-Kyo-Naga.  Jeune  femme 
devant  son  miroir  :  850.  —  20.  Jeune  fille  nsble 
faisant  une  promenade,  entourée  de  ses  serviteurs. 
Signe  :  Kyo-naga  ;  350.  —  33.  Jeune  femme  en 
kimono  noir  s'abritant  de  la  neige  sous  son  para- 
pluie. Signé  :  Choki  :  410.  —  37.  Scène  du  1"  jan- 
vier. Signé  :  Choki  :  800.  —  61.  Jeune  femme  et 
son  amoureux  jouant  le  jeu  du  papillon.  Signé  • 
Toyonobou  :  360.  —  74.  Cerf  bramant,  sous  une 
branche  de  kiri.  Signé  :  .Souzouki  Harounobou  : 
400.  —  86.  Deux  femmes  et  un  ami,  reviennent 
gaiement  d'une  promenade.  Signé  :  Harounobou  : 
300.  —  97.  Combat  de  coqs.   Signé  :  Koriou  :  350. 

—  113.  Composition  en  cinq  feuilles  :  Intérieur 
d'une  maison  de  thé.  Signé  :  Toyokouni  :  320.  — 
1.33.  Triptj-que  :  Six  poétesses  dans  divers  rôles. 
Signé  :  Toyokouni  :  510.  —  134.  Diptyque  :  Jeunes 
enfants  s'amusant  à  faire  des  grimaces.  Signé  : 
Toyokouni  :  500.  —  248.  Triptyque  ;  composition  en 
sept  feuilles  :  Cortège  de  femmes  figurant  l'ambas- 
saJe  coréenne  arrivant  au  Japon.  Signé:  Outamaro  : 
1.109.  —  251.  Femme  vêtue  de  blanc  examinant 
dans  une  glace  sa  coiffure.  Signé  :  Outamaro  : 
669.  —  254.  L'acteur  Iwai  Hanshiro  dans  un  rôle 
de  femme.  Signé  :  Toshiusai  Sharabou  :  550. 

Licres  illustrés.  —283.  Outamaro.  Album  d'«  In- 
sectes choisis  ",  comprenant  15  planches  en  cou- 
leurs :  450. 

Panneau.v,  paravents  et  peiiUures.  —  287. 
Keishoki.  Paravent  à  deux  feuilles  :  Lever  de  Goleil 
sur  les  champs  de  Mousashino.  Fond  argent  :  585. 

—  288.  Koetsou.  Album,  douze  peintures  à  l'encre 
de  Chine,  rehaussées  :   paysages  et  oiseaux  :  'lOô. 

—  289.  Tosa  Mitsounobou.  Douze  scènes  héi'oiques, 
on  couleur  sur  fond  or  :  405.  —  291.  Korin.  Paire 
de  paravents  à  six  feuilles,  et  Clair  de  lune  après 
une  pluie  d'été  :  1.600.  — 202.  Korin.  Paravent  à 
six  feuilles:  Fleurs  du  printemps  et  de  l'automne  : 
850.  —  295.  Toyonobou.  Paire  de  paravents.  Diver- 
tissement dans  un  parc  :  1.2U0. 

Scul2^tures,  objets  d'art.  —  298.  Kwannon  «  aux 
onze  tètes  ».  Époque  Tempio  :  850.  —  322.  Sabre 
de  couronnement,  fourreau  on  laque  Xachiji,  à 
garniture  dorée  ciselée,  xvi'  siècle  :  1.200  francs. 

Produit  total  :  40.973  francs. 


CoUectiou  dun  amateur 

Vente  d'objets  d'art  et  de  haute  curiosité,  faite 
à  l'hôtel  Drouot,  salle  6,  les  14  et  15  avril,  par 
M"  Lair-Dubreuil  et  MM.  Leclerc  et  Léman. 

M.VXUSCRITS 

I .  Chronique  universelle,  très  probablement  celle 


130 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


connue  sous  le  titre  de  :  Manuel  d'histoire  de  Plii- 
lippc  VI  dû  Valois,  roi  de  France.  la-fol.,  cuir  de 
Russie.  (Reliure  an^daiae)  :  8.800.  —  2.  Heures. 
In  82.  mar.  citron,  dent,  argentée,  doublé  de  mar. 
bleu,  dent,  dorées.  (l!el.  du  xvn«  siècle).  Manuscrit 
français  du  xv"  siècle,  de  172  feuillets,  dont  12  pour 
le  calonilrior,  enrichi  de  IG  grandes  miniatures  et 
de  31  petites  :  1.8U0.  —  3.  Heures.  In-8°,  veau 
fauve,  semé  de  fers  à  froid  (Rel.  du  xvi"  siècle, 
avec  le  dos  refait).  Manuscrit  français  du  xv«  siècle, 
de  160  feuillets,  à  12  grandes  miniatures  :  7.000. 

Heures.  Iq-32,  rel.  en  soia  verte,  milieux,  côins 

et  fermoirs  en  argent  (Bel.  anc).  Manuscrit  fran- 
çais du  xv  siècle,  de  16i  feuillets  sur  vélin,  et  15 
miniatures  :  1.550.  —  6.  Heures.  In-8-  del72ff., 
mar.  violet  foncé,  compart.  de  fil.  et  de  fers  dor., 
étui  (Rel.  romantique.).  Mauuscrii  du  xv  siècle 
ou  du  commencement  du  xvi",  exécuté  on  Touraine. 
Renfermant  16  grandes  miniatures  et  30  petites  : 
12.000.—  7.  Heures.  In-IG,  rel.  en  velours  noir, 
fermoirs.  Manuscrit  français  de  la  fin  du  xv  ou 
du  commencement  du  xvi'  siècle,  de  147  feuillets. 
Ce  manuscrit,  exécuté  dans  le  centre  de  la  France, 
rsnferme  19  grandes  miniatures  et  12  pe'ites  : 
6  000.  —  9.  Heures.  In-8°  de  225  II.,  mar.  rouge, 
dent.,  doublé  de  soio  bleue  {Rel.  du  xviii'  siècle). 
Manuscrit  exécuté  en  Touraine  au  commencement 
du  XVI'  siècle  ;  il  renferme  37  miniatures  de  l'école 
de  Bourdichon  :  32  ÛOO. 

0n.IETS  D'.inT 

Ivoires. —  15.  Groupe  en  ronde-bosse  :  la  Vierge 
assise  sur  un  trône,  allaitant  l'Enfant  .Jésus.  Tra- 
vail français,  xiv  siècle  :  2.050.  —  16.  Plaque  cir- 
culaire :'  la  Crucifixion.  Monture  cuivre  doré  : 
1.100.  —  17.  Diptyque  à  registres,  sous  des  arca- 
tures  gothiques  :  la  Crucifixion,  la  Nativité  et 
l'Annonce  aux  Bergers,  le  Couronnement  de  la 
Vierge  et  l'Adoration  des  Rois  Mages.  Travail 
franç°ais,  xiv  siècle  :  1.500.—  18.  Volet  de  dipty- 
que :  la  Crucifixion;  arcaturo  gothique  à  motifs 
lobés  et  feuilles.  Travail  français,  xiv  siècle  : 
1.155.  —  19.  Volet  do  diptyque,  l'jidoration  des 
Ro's  Mages.  Travail  français,  xiv'  siècle  1.220. 

So.  Plaquette  :  l'Annonciation  et  la  N  itivité  ;  et 
sainte  Catherine,  saint  .Ican,  saint  Pierre  et  saiute 
Marguerite,  saint  .lac(iues  et  saint  Cliristoplie, 
XV  siècle  :  1.700. 

Éiiiauv  chTinj)kv':s.  —  48.  Crucifix  eu  cuivre 
cliamplevé  et  émaillé;  Clirist  en  relief,  en  cuivre 
gravé  Limiges,  xiii'  siècle  :  730.  —51.  Plaque  eu 
cuivre  champlevA,  doré  et  émaillé  :  ia  Crucilixion 
Limoges,  xiu"  siècle  :  1.910.  —  54.  Mors  de  chape 
en  cuivre  cliamplevé  et  émaillé  :  saint  Nicolas  et 
enfants,  en  relief  sur  un  fond  d'émail  bleu.  Limo- 
ges, XIII"  sièc'e  :  l.OUO.  —  .55.  Ch;"is^een  forme  de 
maison,  à  plaques  en  cuivra  champlevéel  émaillé. 
Limoges,  xm'  siècle  :  l.s80.  —  .56.  Plaque  d-s  re- 
liure :  la  Crucilixion.  Limogei,  xiii"  si'e'e  :  l.EOO. 
—  5^.  Plaque  de  reliure:  la  Crucifixion.  Limoges, 
xiit"  siècle  :  4.710.-  63.  Ojux  plaques:  saints  per- 
sonnages gravés.  Fond  d'émai!  bleu  l-iiiis.  Limo- 
ges, xin»  siècle  :  l.'i  Ki.  —  6',l.  Navette  i'i  encen.-:,  en 
cuivre  champ'evé  et  émaillé,  à  palmettos,  rinceaux, 
et    médaillons  en    cuivre.    Limoges,    xiu"  siècle  : 


l.COl.  —  70.  Boîte  aux  saintes  huiles,  en  cuivre 
champlevé,  gravé,  doré  et  émiillé.  Limoges, 
xiii*  siècle  :  12.100. 

[A  suivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paru 

Exposition  des  azalées  en  fleurs,  aux  Serres  de 
la  Ville  de  Paris,  route  do  Boulogne,  près  la  porte 
d'Auteuil  (de  1  h.  à  6  h.). 

Exposition  des  cartons  de  peintures  décoratives 
de  M.  Albert  Besnard  et  de  céramiques  de  Cha- 
plet,  au  Musée  des  Arts  décoratifs,  pavillon  de 
Marsan,  jusqu'au  14  mai. 

Exposition  de  dessins,  peintures  et  aquarelles  de 
M.  Fernand  Combes,  galerie  Cousin,  122,  boule- 
vard Haussmann. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  E.  Baudoux,  ga- 
lerie Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
28  avril. 

Exposition  do  tableaux  de  M.  Jean  Rémonl, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  .'^èze,  jusqu'au 
2S  avril. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Adrien  Lemaître, 
galerie  Gooi'ges  Petit,  8,  rue  de  Siz  .  jusqu'au 
30  avril. 

Exposition  do  peintures  de  M.  Georges  Du- 
frénoy,  galerie  E.  Druet,  20,  rue  Rovale.  jusqu'au 
30  avril. 

Exposition  de  tableaux  d'après  les  maitres  par 
Cals,  Cézanne,  Chassériau,  Courbet,  Degas, 
Delacroix,  Fantin  La'our,  Ingres,  Manet, 
Renoir,  Ricard,  Seurat.  van  Gogh,  etc.,  galerie 
lîernlicim  jeune,  15,  rue  Riolicpan.se,  jusqu'au 
30  avril. 

4°  Exposition  de  1  Un'on  internationale  des 
arts,  galerie  des  Artistes  modernes,  19,  rue  de 
Cauaiarlin,  jusqu'au  30  avril. 

4"  Salon  des  Artistes  hu-noristeï,  au  Palais  de 
Glace,  Champs-Elyfées,  du  2'i  avril  an  12  juin. 

Exposition  de  peintures  chinoises  au  Musée 
Cuiiuot,  à  partir  du  24  avril. 

Province 
Marseille  :   Exposition   d'aquarelles  de  Marins 
Pauzat,  galerie  Ollive,  jusqu'au  7  mai. 

Éiranger 

Berlin  :  Exposition  d'art  américain  à  l'Acadi'iuie 
lies  Beaux-Arts,  jusqu'au  :10  avril. 

Bruxelles  :  Exposition  universelle  inti  riia- 
tioiiale  du  2:J  avril  à  uuvembre. 

Pittsburg  :  4"  Exposition  internationale  an- 
iLiieilc  des  Beaux-.\rts,  du  28  avril  au  30  juin. 

Venise  :  9"  Exposition  internationale  des  lieaux- 
.\rls,  (kl  22  avril  au  31  octobre. 

il'our  Les  aulre.'i  expositions  el  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aii.c  prêcédenii. 
numéros  de  la  (^hronii)ue.) 


Le  Gérant  :    P.  Gibarpot 


fàHlïl   —     I*<PRlvr«I»   D8    LA    PBRSSB,    16     BUB    DU    CHO»    ^ANT.    —    T     RIMABT     IMPBIURL'E. 


JJy 


N-  18. —  1910. 


BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


30  Avril. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Lis  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  li      l'Union  postale) 15  fr. 

Le    ITuméro    :    O    fr.    2B 


PROPOS    DU    JOUR 


A  promulgation  de  la  loi  nouvelle 
sur  l'afflcliage  est  un  événement 
que  le  puljlic  ne  parait  pas  avoir 
beaucoup  remarqué,  mais  qui  ne 
saurait  laisser  indiiierents  ceux  qui  ont  souci 
de  la  beauté  des  villes.  Des  faits  qui  ont  leur 
importance  se  produisent  parfois  au  milieu 
de  l'inattention  du  grand  nombre  qui  est 
cependant  en  fin  de  compte  le  principal 
intéressé.  Il  y  a  si  longtemps  pour  notre  part 
que  nous  souhaitons  cette  loi  que  nous  avons 
plaisir  ii  en  signaler  l'apparition.  Aux  termes 
des  deux  articles  qu'elle  contient,  l'affichage 
est  interdit  sur  tous  les  immeubles  et  monu- 
ments classés,  ainsi  que  dans  les  sites  natu- 
rels protégés  par  la  loi  de  1906.  Par  une 
autre  disposition  qui  est  à  noter,  il  est  décidé 
qu'un  arrêté  préfectoral  pourra,  sur  avis 
conforme  de  la  Commission  des  sites  et  mo- 
numents naturels  de  caractère  artistique, 
fixer  autour  des  immeubles  ou  paysages  pro- 
tégés, le  périmètre  dans  lequel  l'affichage 
sera  également  interdit.  Enfin  les  infractions 
à  la  loi  sont  punies  d'une  amende  qui  peut 
atteindre  mille  francs. 

Les  villes  disposent  désormais  de  pouvoirs 
suffisants  pour  assurer,  du  moins  en  ce  qui 
touche  l'affichage,  la  propreté  et  la  beauté  de 
leur  aspect.  Elles  sont  certaines  que  les  sites 
et  les  monuments  classés  sont  à  l'abri  des 
offenses  par  le  jeu  mécanique  de  la  loi.  Mais 
il  leur  est  possible  d'obtenir  davantage.  Elles 
ont  la  faculté  d'étendre  les  dispositions  pré- 
vues par  le  texte  plus  loin  que  le  monument 
lui-même.  Ce  n'est  plus  alors  la  loi  qui  opé- 
rera automatiquement  :  c'est  la  ville  qui 
devra  être  vigilante.  Tout  dépendra  de  son 
zèle,  du  souci  qu'elle  témoignera  de  sa  tenue, 


du  goût  de  ses  habitants.  Il  est  probable  que 
les  préfets  se  contenteront  de  faire  appliquer 
la  partie  de  la  loi  qui  est  impérative.  Pour 
ce  qui  est  facultatif,  les  villes  intéressées 
devront  prendre  un  peu  de  peine;  elles  de- 
vront convaincre  la  Commission  des  sites  et 
le  préfet.  Mais  finalement  elles  tiennent  entre 
leurs  mains  les  destinées  de  leur  esthétique. 
Il  est  naturel,  il  est  juste  que  l'effort  per- 
sonnel ait  ici  sa  raison  d'être  essentielle  avec 
sa  récompense.  On  peut  dire  dorénavant 
qu'en  matière  d'affichage,  les  villes  auront 
l'aspect  qu'elles  mériteront.  Et  l'on  peut 
espérer  que  toutes  sauront  bientôt  s'autoriser 
des  dispositions  de  la  loi  nouvelle,  assurer  le 
respect  de  leurs  monuments,  montrer  comme 
une  parure  la  netteté  de  leurs  lignes. 


NOUVELLES 


***  Par  décret  en  date  du  18  avril  1910, 
rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts, 
M.  Edmond  Pottier,  membre  de  l'Institut, 
conservateur  adjoint  au  mus^-e  national  du 
Louvre,  a  été  nommé  conservateur  du  dépar- 
tement des  antiquités  orientales  et  de  la 
céramique  antique  au  môme  musée,  en  rem- 
placement de  M.  Ledrain,  décédé, 

***  Au  cours  de  la  visite  à  Paris  de  M. 
Roosevelt,  ancien  président  des  Etats  Unis, 
une  tapisserie  de  Beauvais,  L'Amour  monté 
sur  un  liippo(jri/l'(',  lui  a  été  offerte  par  le 
président  de  la  République. 

***  Le  président  de  la  République  a  inau- 
guré, la  semaine  dernière,  au  .Musée  Guimet, 
de  nouvelles  collections  composées  de  pein- 
tures chinoises  anciennes,  dont  quelques- 
unes  signées  do  noms  célèbres  dans  le 
Céleste  Empire.  Ouatre  de  ces  peintures, 
particulièrement  remarquables,  furent  offertes 


138 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


à  M.  (iuimet,  par  l'impératrice  mcre,  peu  de 
temps  avant  qu'elle  mourût,  en  remercie- 
ment de  la  restitution  faite  par  M.  Guimet  à 
la  cour  de  Pékin  de  deux  grands  sceaux 
impériaux  qui  avaient  été  pris  comme  butin 
à  la  suite  du  siège  des  légations.  L'une  de 
ces  peintures,  univre  d'un  empereur  du 
xii"  siècle,  Siu-on-Ho,  représente  un  des  pré- 
décesseurs de  ce  dernier,  l'empereur  Ming- 
Houang  instruisant  son  fds.  Les  trois  autres 
sont  des  paysages  et  des  chevaux,  par  le 
célèbre  peintre  chinois  du  xiv-  siècle  Thao- 
Meng-Fou.  A  ces  n'uvrcs  s'ajoutent  d'autres 
peintures,  dont  les  dates  s'étendent  du  ix'^ 
siècle  il  nos  jours. 

***  La  commission  administrative  des 
Beaux-Arts,  réunie  à  l'Hôtel  de  ville,  a  attri- 
bué le  montant  du  legs  Lheureux  à  INL  Fou- 
cault, architecte,  auteur  de  l'agrandissement 
de  l'hôtel  Carnavalet. 

***  Le  2  mai  s'ouvrira,  à  la  galerie  Georges 
Petit,  l'exposition  que  nous  avons  annoncée, 
de  vingt  peintres  du  dix-neuvième  siècle,  or- 
ganisée par  la  marquise  de  Ganay,  au  profit 
de  l'Assistance  aux  militaires  coloniaux  et 
légionnaires.  L'exposition  réunira  des  o'uvres 
très  importantes  de  Corot,  Courbet,  Th. 
Rousseau,  Millet,  etc.  Un  prix  d'entrée  spé- 
cial, fixé  à  ao  francs,  sera  perçu  le  jour  de 
l'inauguration.  On  peut  s'assurer  des  cartes 
à  la  galerie  George.s  Petit. 


LE  VERNISSAGE  DU  SALON 

r>E    LA 

Société   des    Artistes    Français 


Ce  Salon  est  celui  'le  la  peinture  dècoralivo  et  île 
la  sculpture  mouumeulalc.  Jamais  la  nef  du  Grand 
Palais  ne  s'est  trouvée  peuplée  de  bronzes,  de  idà- 
tres,  do  marbres  en  tel  nombre  et  d'aussi  vastes 
dimensions.  On  prévoit  le  temps  où  un  départ  de- 
viendra néccs>aire  entre  les  inventions  destinées  à 
la  place  publique  et  celles,  de  moindre  format,  qui 
sollicitent  l'accès  dos  musées  et  des  demeures  par- 
ticulières. Le  mélange  d'ouvrages  de  matières, 
d'écliellcs,  d'exécutions  dilTérentes  aboutit  à  un 
désordre  voisin  do  l'anarchie.  Le  premier  aspect 
décourage,  épouvante  et  risque  de  compromettre  le 
jugement  qu'il  sied  de  porter  sur  la  section  prise 
dans  son  ensotnble. 

Elle  est  en  réalité  riche  do  vie  et  d'attraits  ;  elle 
abonde  en  leçons,  en  avertissements,  en  prt'sagcs 
d'heureux  augure.  11  n'est  point  douteux  que  l'in- 
Uuence  de  M.  Auguste  Itodin  ait  été,  ici  aussi, 
souveraine  et  bionfaisanle.  Elle  s'estexercée  sur  la 
conception  non  moins  que  sur  la  technique.  Ses 
disciples,  conscients  ou  inavoués,  n'ont  pas  seule- 
ment  appris  de  lui  à  modeler  par  le  plan,  mais  à 
signilier  jiar  la  forme.  Il  a  rappelé  dVxil  l'idée,  le 
sentiment,  le  caractère,  l'expression,  .le  no  mécon- 
nais rii'û  de  l'intérêt  qui  s'attache  à  la  stèle  dt-  M. 
Landowaki  et  à  son  groupe  de  l  Hiimne  à  l'Au- 
rore; ni  hi  majesté,  ni  l'émotion  n'en  sont  ab- 
sentes; il  n'en  reste  pas  moins  (pic.  sans  M.  Rodin, 
ttous  no  couuaitrions  pas  de  sruiblalilos  auhaiucs. 


Par  lui,  la  statuaire  française  s'est  trouvée  ra- 
menée dans  la  voie  de  sa  tradition  véritable. 

Les  sculpteurs  sont  gens  modestes;  ils  se  met- 
tent si  entièrement  dans  leurs  ouvrages  qu'ils 
apportent  peu  do  bàle  à  les  signer.  Plus  d'une 
figure  se  rencontre  dont  il  seraii  malaisé,  à  l'heure 
présente,  de  dévoiler  l'auteur.  En  ce  qui  concerne 
les  monuments,  il  n'arrive  pas  souvent  que  l'artiste 
possèderàmehéroïqueréclamPe  par  la  mission  dont 
on  l'investit.  M.  Henry  Bouchard  n'a  pas  failli  à 
la  tâche.  Invité  à  commémorer  un  deuil  national 
Momiment  atio:  aéronaules  du  dirigeable  «  La 
lirpubliquc  '•',  il  s'est  souvenu  des  gisants  et  des 
effigies  funéraires  de  notre  moyen  âge  :  sur  la 
dalle  du  tondjeau,  un  et  quadruple,  il  a  étendu 
côte  à  côte  ceux  qu'a  unis  la  fatalité  d'un  tragi- 
que do.stin.  lueurs  images  se  modèlent  eu  bas-relief. 
L'impression  est  d'une  saisissante  gmnleur  dans 
sa  force  et  sa  simplicité.  Le  groupe  de  Cn,iiille 
Des  mou  tin  s,  par  M.  Jean  Bouclier,  oll'ie  un  second 
cas  de  réussite.  Ne  vous  arrêtez  pas  à  une  certaine 
parité  d'ordonnance  avec  la  Marseillaise  de  Rude. 
Ij'analogie  n'est  que  superficielle  ;  à  un  examen 
moins  rapide,  la  vie  des  personnages,  individuelle  et 
très  intense,  s'atteste  toute  dilférente.  Le  mou- 
vement qui  anime  l'ensemble,  montre  une  fougue 
en  parfait  a-^cord  avec  le  sens  de  l'action.  —  La  ^;ra- 
vité  s'empreint  de  tristesse  dans  l'emblème  de  la 
Patrie  que  propose  M.  Antonin  Cariés  ;  le  masque, 
l'attitude,  gardent  la  noblesse,  le  caraciére  de 
fierté  et  de  réflexion  profonde  à  quoi  se  recon- 
naissent certaines  ligures  peintes  par  M.  Agache. 

On  voudrait  dire  plus  au  long  le  mérilc  qui  s'atta- 
che à  ce  que  crée  M.  Hippolyte  Lefebvre  :  c'est 
un  artiste  â  l'inspiration  haute,  variée,  qui  atteint, 
sans  contrainte,  au  dramatique:  sa  ligure  du  Car- 
dinal  liifhard  parait  douée  au  plus  haut  point 
tlimpression  8t  de  style;  et  ce  sont  encore  des 
exemples  recommandaliles  de  statuaire  iconique 
(pio  le  lean  ISelliwaque  de  M.  Henri  Gréber  et 
If  Carpeau-v  do  M.  Desruelles. 

M.  Gustave  Michel  fut  parmi  les  premiers  à 
lutter  en  faveur  d'une  «  sculpture  dépensée  »  et, 
quand  le  souvenir  récapitule  son  o-uvre  déji  lon- 
gue, généreuse,  l'élévation  de  l'idée  trouve  à 
émouvoir,  non  moins  que  la  beauté  de  la  forme. 
La  Chronique  a  exalté  comme  il  convenait,  jadis 
et  dès  son  apparition,  ['E.rtasc  de  l'in/ini  ;  mais 
di'  pareilles  inventions" gagnent  toujours  à  revêtir, 
sous  les  espèces  du  carrare,  un  caractère  qui  s'ac- 
corde mieux  avec  leur  symbolisme  éternel. —  Silc 
groupr  do  M.  Charles  Jacquot,  Vllommc  au.r 
Itjups,  bénéficie  pareillement  de  son  interprétation 
dans  une  matière  définitive,  cela  tient,  semble-t-il, 
à  d'autres  raisons:  la  pratique  du  marbrcest  fami- 
lière à  M.  Charles  Jacquot  ;  il  est  son  pnqire  pra- 
ticien ;  il  a  donc  repris  du  tout  au  tout  sou  mo- 
dèle, et  il  en  a  singulièrement  accru  le  sens  et  la 
beauté  par  des  accents  nouveaux,  par  des  trou- 
vailles incessantes  venues  au  bout  du  ciseau, 
pendant  l'exécution. 

"  Le  Moderne,  tout  est  là  »,  disaient  les  Concourt 
dans  Manette  Salomon.  El  les  sculpteurs,  après 
les  peintres,  expérimentent  l'aphorisme,  qui  a  plus 
do  cinqiuinte  années  de  date.  Les  productions  qui 
s'inspirent  de  la  vie  ambiante  ne  sont  et  ne  pen- 
vent  être  toutes  dune  venue  également  heureuse. 
En  pareillo  occurrence,  le  danger  est  de  choir,  par 
défaut  de  jugement,  dans  une  imitation  plate  ou 
littérale  de  la  réalité.   Ce  qui  plait  chez  M.  Roger 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


189 


Bloclie,  sculpteur  de  la  rue  et  du  faubourg,  de 
l'atelier  et  dc.3  fortiâcations,  chez  M.  Fernand 
David  {le  Musicien),  c'est  que  tous  deux  ont 
souhaité,  selon  le  voîu  de  Baudelaire,  «  dégager 
l'éternel  du  transitoire  <>  ;  ils  y  sont  arrivés  grâce 
au  choix  du  sujet  et  aux  simpliQcations  du  métier. 
Avec  eux  nous  ne  sommes  gênés  ni  par  l'intérêt 
trop  limité  ni  par  l'allusion  trop  directe.  Leurs 
créations  sont  de  notre  temps  et  de  tous  les  temps 
déjà...  IIM.  Quillivic,  Xiclausse  et  Ernest  Nivet 
ont  puisé  semblablement  le  texte  de  leur  art  dans 
leur  voisinage  immédiat,  au  village  ou  à  la  cam- 
pagne. Le  premier  devra  se  tenir  en  garde  contre 
recueil  du  pittoresque;  en  ces  souvenirs  de  Bre- 
tagne, le  costume  tend  à  confisquer  l'attention  à 
sou  profit.  L'.'S  autres  s'attardent  peu  aux  appa- 
rences; ils  visent  bi^n  au  delà  et  leur  participation 
ne  laisse  pas  que  d'oll'rir  un  i^répondérant  intérêt. 
La  volonté  de  caractérisation  est  puissante,  intense 
cliez  .M.  Niclau.-se  ;  il  choisit  dans  la  Brie  dos  mo- 
dèles au  type  fortement  accuse  et  il  en  retrace  les 
particularités  sans  petitesse,  l'esprit  en  éveil, 
avec  la  sincérité  rigoureuse,  inllexiljle  dont  témoi- 
gnèrent les  sculpleurs  italiens  de  la  première 
Renaissance.  Pour  M.  Nivet  il  est  simplement,  et 
sans  qu'on  y  prenne  garde,  le  Millet  de  la  sculp- 
ture moderne.  li  [losséde  le  sens  rustique  du  grand 
Jean-Frani;nis  ;  comme  lui,  il  aspire  à  la  synthèse 
et,  comnje  lui,  il  s'y  élève.  Tant  il  est  exact  que 
l'ère  n'est  point  encore  close  des  maîtres  ignorés, 
inconnus,  méconnus... 

Parmi  les  travaux  où  dos  recherches  neuves 
intéressant  à  l'étude  du  nu  (MM.  Gaudi.s^ard, 
Abbal,  Micliclef,  Larrivée),  il  eu  est  un  duntl'ori- 
ginailé  profonde,  la  grâce  ingénue  et  touchante 
commandent  une  particulière  sympathie  :  il  s'agit 
de  la  Jeunesse  de  M.  Kernand  David.  La  statue 
est  toute  en  force  et  en  délicatesse  :  en  force,  par 
le  caractère  de  stabilité  voulue  qui  donne  un  peu 
à  la  ligure  un  aspect  de  cariatide  ;  en  délicatesse, 
parce  que  le  mouvement  des  bras  est  aisé,  souple, 
parce  que  le  modelé  en  est  tendre,  lumineux, 
d'un  exceptionnel  attrait.  De  nouveau  s'impose 
le  parallélisme  de  l'esprit  et  du  métier  entre  cet 
art  et  celui  de  M.  Ernest  Laurent. 

Saura-t-on  goûter  le  prix  de  qualités  aussi 
discrètes  et  aussi  rares,  en  un  pareil  milieu,  à 
proximité  de  morceaux  écrasants,  de  proportions 
colossales?  Je  l'ignore.  Tout  d'ailleurs  n'est  ici  que 
confusion.  Telle  ligurine  d'un  céramiste  danois, 
M.  Ilansen,  s'inscrit  au  catalogue  de  la  sculpluie; 
telle  autre,  de  soa  collègue  à  la  manufacture  royale, 
M.  Hennina,  se  voit  rangée  parmi  les  objets  d'art. 
Oui,  il  étail  juste,  il  était  nécessaire  que  toutes  les 
manifestations  du  beau  pur  ou  appliqué  trouvent 
dans  les  Salons  un  même  et  fraternel  accueil. 
Maia,  le  principe  une  fois  admis,  reconnu,  atla- 
chons-nous,  jiar  une  présentation  méthodique,  et 
un  classement  rationnel,  à  tirer  de  sa  consécration 
les  bénélices  promis.  Dans  l'état  actuel,  les  vitrines 
sont  disséminées  à  l'aventure  sur  le  pourtour,  et 
c'est  di'jà  là  une  relégation  infamante  où  persiste 
et  survit  le  préjugé  à  l'endroit  des  arts  mineurs.  Il 
ne  manque  pas  ici  d'arguments  pour  le  réduire  à 
néant;  j'en  appelle  aux  émaux  de  M.  Feuillàlre, 
aux  travaux  do  nacre  de  M.  Bastard,  aux  ferron- 
neries de  XL  RoliCrt  et  de  M.  Brandt,  aux  grès  de 
yi.  Decieur  et  de  M.  Lee,  aux  cuirs  de  M.  Bone- 
dictus  et  de  M.  Saint-André  ;  mais  combien  la 
portée  de  ces  créations,   où  l'ingéniosité  du  goût 


s'est  dépensée  à  bon  escient,  deviendrait  autrement 
didactique  si  l'ordre  permettait  de  suivre  et  de 
comparer  les  transformations  d'une  même  matière! 
L'Union  cenlrale  avait  adopté  naguère  la  division 
technologique  pour  ses  exxiositions;  elles  lui  doi- 
vent l'action  qu'elles  surent  exercer  sur  le  dévelop- 
pement de  nos  arts  appliqués.  Le  malheur  esl 
que  la  conscience  do  leur  rôle  fasse  encore  défaut. 
Quand  voudra-t-on  se  persuader  que  de  leur  déca- 
dence ou  de  leur  progrés  dépend  l'avenir  écono- 
mique  de  la  nation  ? 

Voici  justement  que  l'exposition  de  M.  René  La- 
lique  vient  établir  les  liens  étroits  qui  unissent 
l'art  à  l'industrie.  L'orfèvre  s'est  institué  verrier  ; 
et  dans  sa  vitrine,  alternent  des  verres  coulés, mou- 
lés, gravés,  édités  en  nombre  et  appelés  à  répan- 
dre à  profusion  des  exemples  de  beauté.  Parmi 
ces  vases,  il  en  est  que  la  faune  et  la  flore  se  Sont 
employées  à  orner  ;  un  émal  diaphane  en  teinte  les 
décors  de  légers  rehauts;  la  flguri-  humaine  inter- 
vient dans  la  parure  d'autres  pièces  qui  donnent 
l'illusion  d'inlailles  précieui-es.  Et  la  reconnais- 
sance va,  infinie,  au  maitre  qui,  mù  par  un  noble 
dessein,  rêva  d'étendre  à  tous  le  bénéfice  de 
ses  découvertes   et  le   rayonnement  de  son  génie. 

M.  Henri  Martin  (1)  et  M.  Ernest  Laurent  ont, 
contre  leur  habitude,  déserté  ce  Salon  ;  du  fait  de 
leur  absence,  la  section  de  peinture  se  trouve 
découronnés  et  son  intérêt  amoindri;  les  gloires 
consacrées  n'en  rehaussent  guère  l'éclat  ;  elle  vaut 
plutôt  par  la  contribution  de  nouveaux  venus, 
d'artistes  en  voie  de  notoiiété,  —  parles  envois  de 
l'étranger  aussi;  à  ce  dernier  égard,  ce  Salon, 
officiel  entre  tous,  ne  laisse  pas  que  de  présenter 
certaines  analogies  avec  les  expositions  des  Indé- 
pendants ;  il  s'en  rapproche  encore  par  la  con- 
trainte qu'il  impose  de  procéder,  entre  deux  mille 
toiles,  à  une  sélection  rendue  plus  difficile  ici  par 
l'extravagance  du  placement  :  il  ne  connaît  d'autre 
règle  que  le  respect  des  situations  et  des  réputations 
bien  ou  mal  acquises  ;  il  défie  à  la  fois  le  goût,  la 
justice  et  la  raison. 

A  tout  instant  on  dirait  de  ces  accapareurs  de 
cimaise  des  comédiens  sans  voix,  forts  de  leur 
seule  ancienneté  et  quand  même  acharnés  à  vou- 
loir tenir  le  premier  rôle.  Inutile  spectacle  de 
pitoyables  déchéances!  Que  ne  prend-on  tout 
uniment  conseil  de  la  valeur,  du  mérite?  J'en  sais 
qui  trouvent  dans  une  communion  toujours  plus 
fervente  avec  la  nature,  dans  des  exigences  envers 
soi-même  toujours  plus  sévères,  le  renouvel- 
lement dos  forces  et  le  secret  de  la  jeunesse.  Je 
songe  à  M.  Pointelin  et  à  M.  Quosl,  à  M.  Ga- 
gliardini  et  à  M.  Luigi  Loir;  je  songe  aussi  à 
M.  Jean-Paul  Laurens.  Sa  grande  décoration  a 
l'aspect  franc  et  un  peu  rude  des  vieilles  images 
populaires  ;  l'enluminure  fruste  s'y  justifie  le 
mieux  du  monde  par  le  caractère  de  lisibilité  que 
requiert  un  ouvrage  appelé  à  êlre  vu  de  loin.  Cette 
adaptation  judicieuse  et  nécessaire  des  moyens  à 
la  fin  est  tout  exceptionnelle  ;  en  dehors  de 
M.  J.-P.  Laurens,  vous  ne  la  constaterez  guère  que 
chez  M.  G. -P.  Leroux  la  Yilla  Horghèsc)  et  chez 
M.  Victor  Tardieu,  auteur  d'un  clair  plafond, 
d'ordonnance  logique  et  de  belle  tenue. 

De  ce  que  —  à  la  peinture  aussi  —  les  grandes 

(1)  Un  camarade,  un  émule  de  M.  II  Martin  — 
M,  Boggio  —  a  obtenu  l'honneur  mérité  d'une  ex- 
position d'ensemble  dans  une  salle  spéciale. 


140 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


<■  iiiachincs  »  aflliient,  on  ne  saurait  conclure  à  la 
persistante  faveur  des  genres  classiques.  Du  moins 
ceux  qui  traitent  valablement  le  mythe  ou  l'iiis- 
lûirc  s'emploient  à  on  renouveler  les  thèmes  à  force 
d'humanité  ou  d'émotion  (1).  N'est-il  pas  signalé- 
tique  aussi  que,  dans  ce  Salon,  les  études  de  nu  pour- 
vues d'intérêt,  soient  rares  au  point  que  quelques- 
unes  à  peine  hantent  le  souvenir  (2)  ?  L'ordre  des 
sujets,  la  clarté  des  couleurs,  renseignent  nette- 
ment sur  le  sens  des  aspirations.  Un  enterrement 
en  Bretagne,  de  M.  P.  Gourdault,  Une  parade  de 
foire,  de  M.  Jouas,  tels  sont  les  tableaux  qui 
provoquerort  demain  le  plus  do  commentaires. 
M.  Gourdault  renoue  délibérément  avec  (jOurbet. 
S'il  est  le  Gliarles  Coltet  de  ce  Salon,  JL  Jonas  en 
semble  bien  le  Lucien  Simon.  En  réalité,  les  pein- 
tres d'ici  vont  vers  la  vie  ;  ils  vont  vers  la  lumière. 
Tout  un  groupe  d'arti.stes  (3)  applique  à  l'éxecution 
d'ceuvres  "  composées  «les  principes  elles  méthodes 
de  l'impressionnisme  et  du  néo  impressionnisme. 
Le  plus  heureux  est  M.  Léon  Félix  :  ses  deux 
ligures  en  plein  air,  l'une  à  demi  ensoleillée,  l'autre 
voilée  d'ombre  douce,  semblent  ce  qu'il  a 
donné  jusqu'ici  de  plus  subtil  et  de  plus  complet. 
En  mémo  temps  s'atteste  de  toutes  parts  un  sens 
nouveau  de  la  vie  sociale  :  vie  élégante  avec  M.  du 
Gardier,  M.  Desch,  M.  Grandgérard;  vie  de  travail, 
exaltant  le  geste  ouvrier  à  l'usine,  aux  champs,  à 
la  ville,  avec  MM.  Adler,  Pages,  G.  Pierre,  Grau, 
Jamois,  Bedorez  ;  vie  du  soldat  avec  M.Martin  Gau- 
thereau;  vie  de  misère,  dramatiquement  racontée 
par  M.  Prat;  humble  vie  du  foyer  dont  M.  Le- 
olercq,  M.  Gauvy  et  M.  Descude  ont  évoqué  tour  à 
tour  la  douceur,  les  amusements  et  les  alarmes. . . 

Il  n'est  pas  jusqu'à  !a  bourgeoisie  jirovinciale 
qui  n'ait  rencontré  en  M.  Henri  Marchai  son  conli- 
dent  et  son  peintre.  Ici  la  délinition  atteint  ;'i 
l'exactitude  de  l'efflgie.  Mais  est-ce  simplement  à 
la  ressemblance  physionomique  que  doit  tendre  le 
portrait'?  M.  Gosson  le  veut  paré  do  séductions: 
le  bonheur  de  l'arrangement,  les  grâces  de  l'har- 
monie l'aident  à  se  satisfaire.  M.  Jean  Roque,  au 
rebours,  répudie  le  charme  de  la  couleur;  il 
attend  tout  de  l'éclairage  puissant,  de  la  mise  en 
toile  imprévue,  du  choix  de  l'atlitudc.  Conduite 
dans  une  gamme  sombre  son  œuvre  a  grande 
allure  :  elle  annonce  un  maître  (4). 

D'autres  —  MM.  Zo,  Hanicotte,  Deutsch  —  pro- 
fessent la  curiosité  des  climats  étrangers,  s'inté- 
ressent aux  singularités  de  leurs  mccurs  et  do  leurs 
costumes;  d'autres  s'émeuvent  de  la  mélancolie 
latente  des  choses  et  la  traduisent  à  délices, 
comme  M"«  M.-E.  Caliun;  ceux-ci  encore  rappor- 
tent de  leurs  courses  à  travers  la  campagne  de 
probants  témoignages  de  leur  surprise  ou  de  leur 
contentemcut  (M.  Marcel  Bain,  M.  (Jrosjean)  ; 
M.  Devaml)ez,  lui,  tire  le  meilleur  do  son  art  de  sa 
propre  fautaisie  :  elle  lui  suggère  do  quoi  illustrer 
l'irréel  et  l'invraisemblable  ;  elle  l'induit  à  décou- 
vrir des  points  d'observation  et  des  perspectives 

(1)  MM.  Lhoste,  Gazes,  Fouqueray,  Clément 
Goniior,  Font,  Dupas,  Cannicioni,  L.-F.  Ulhuann, 
.\llard  rolivic-r. 

(■i\  M""  Dolasallo;  MM.  Biloul,  Guillaume, 
Bedorez,  Albi  rt  Laurens. 

(3)  MM.  Guillonnet,  Georges  Berges,  Carrera, 
Lcydet,  Martens,  Deygas. 

(V)  Les  portraits  de  MM.  Fougorat,  Bordes, 
Léaudre,  (jliabas,  Suau,  Pascau,  l.aparra,  Ma- 
thurin  et  Bougcard  sont  encore  à  retenir. 


inutilisés  avant   lui.   Il  est  la  joie,  disons  mieux, 
la  consolation  de  ce  Salon. 

Pour  ce  quiest  de  l'art  étranger,  il  convient  d'isoler 
tout  d'abord  le  groupe  des  écoles  espagnole  et  ita- 
lienne{l),  toutes  deux  en  pleine  renaissance.  Il  n'est 
pas  démontré  que  le  Scnnedi  à  T^o/oirfn/zi  deM.  Bc- 
nedilo  Vives  ne  soit  pas,  de  tout  ce  Salon,  le  tableau 
le  mieux  conçu,  le  mieux  peint  et  le  plus  assuré 
de  survivre;  et  l'im  aimera  encore,  pour  la  douce  en- 
veloppe de  la  lumière  et  le  chatoiement  argentin 
des  couleurs,  les  deux  églises  de  Bretagne  de 
M.  Befani  (1).  Ceci  dit,  on  dehors  de  ces  écoles 
méridionales,  Imaginatives  par  tempérament,  vous 
ne  trouverez  que  peu  de  compositions  '2)  dignes 
d'une  étude  approfondie.  D'où  vient  alors  le  pres- 
tige de  cet  apport?  Do  la  qualité  des  portraits  (3) 
et  des  paysages  (4).  Un  souci  permanent  de  l'or- 
donnance et  du  style  s'y  avère;  on  y  tire  volon- 
tiers avantage  de  nos  découvertes  dans  l'ordre  tech- 
nique; mais  les  recherches  de  facture,  de  matière 
n'absorbent  pas  les  énergies  de  façon  exclusive; 
chacun  montre  ix  peindre  moins  de  hâte,  moins  de 
fièvre,  moins  de  surexcitation  nerveuse;  la  part 
laissée  au  spirituel,  à  l'exercice  du  goût  et  de  la  ré- 
flexion est  plus  grande.  Il  en  résulte  une  tenue, 
d'où  la  gravité  n'est  pas  absente,  et  qui  confère  à 
ces  ouvrages  leur  dignité  et  leur  noblesse. 

A  la  sortie  de  la  grande  salle,  —  qui  devait  consti 
tuer  un  «  Salon  d'honneur  »  et  qui,  par  une 
amère  ironie,  est  devenue,  selon  un  terme  irres- 
pectueux mais  juste,  un f/c'po^oir,  —  sur  le  palier  de 
l'escalier,  un  membre  du  jury  libère  sa  conscience  : 
Il  tjuelle  misère  I  assure-t-il.  C'est  à  n'y  rien  com- 
prendre !  Un  sentiment  unanime  nous  portait, une 
fois  les  opérations  finies,  à  augurer  que  les  ta- 
bleaux reçus  olTraient  les  éléments  d'un  Salon, 
peut-être  un  peunen  menue  monnaie»,  mais  quand 
même  plein  d'intérêt.  Le  déluge  des  admissions 
d'office  a  tout  englouti.  Je  ne  retrouve  plus  les 
ouvrages  pour  lesquels  nous  nous  étions  pris  de 
passion,  de  querelle  parfois...  »  Il  faudrait  que  la 
sincérité  de  pareils  aveux  ne  demeurât  point  vaine. 
Et  ne  serait-ce  pas  une  expérience  significative, 
curieuse  à  tenter,  que  de  faire,  à  l'avenir,  dans  le 
Salon  deux  parts  distinctes,  l'une  abandonnée  aux 
prérogatives  de  l'âge  et  des  médailles,  l'autre  attri- 
buée aux  artistes  nouveaux  qui  y  trouvèrent  accès 
par  le  seul  droit  de  la  vocation  et  du  talent  ? 

R.  M. 

PETITES   EXPOSITIONS 


n    I  N  r  E  n  .N  A  T  I  0  N  A  L     A  r,  T     U  N  1 0  N    ■■ 

(Galerie  des  Artistes  modernes) 

»  L'Ecole  des  Beaux-Arts  de  Paris»,  disait  l'autre 

jour  le  président  Rooscvolt  aux  édiles  parisiens, 

I'  est  pour  les  étudiants  américains  le  bois  sacré  où 

l'on  vient  écouter  les  paroles  des  Muses  ".  Non, 

(L  MM.  Bucci,  Brunini,  Balestrieri,  Gaputo, 
Rizzi. 

(■?'  Le  ^l'eioio' (?«  ^•o((J)t•(^^  deM""Mordstadt,les 
Trois  Marie,  de  M.  Tanuer,  le  Mo'tre  dessina- 
teur, de  M.  Forbes,  la  Stalncllc  chinoise,  de  M. 
Miller. 

(3)  MM.  llope.Craig,  Spencer  Watson,  llubbel, 
Bohm,  Goates,  'l'hiele. 

4  MM.  Pcnfield,  Ilughcs  Stanton,  Spenlove. 
Gortor,  Streetou,  Lever,  Berson,  Altmanu. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


l'il 


liélas!  les  iluses  no  pai-leut  plus  dans  aucune 
l'cole  (Je  peinture,  et  les  nonibreusps  Aug'aiscs  et 
Américaines  qui  exposent  à  Vlnlernalional  Union, 
aussi  bien  que  les  Fraueaises,  n'ont  appris  dans  les 
Académies  qu'à  perdre  l'honnèle  ingénuité  des 
débutantes  et  à  la  remplacer  par  la  complication 
2irétectieuso  des  élèves  trop  dociles.  Alors  qu'une 
direction  intelligente  groupe  autour  du  Conserva- 
toire une  pléiade  de  bons  musiciens,  au  quai 
Malaquais  les  porte -parole  des  Muses  sont 
à  peine  capables  d'être  des  professeurs,  et 
cliaque  concours  nouveau  montre  à  quel  incroyable 
niveau  s'abaisse  l'esprit  de  l'établissement  natio- 
nal. Les  étrangers  qui  dédaignent  l'Ecole  se  tour- 
nent mallieureusoment  vers  l'art  opportuniste  do 
la  Société  Nationale.  Les  résultats  de  cette  inllnence 
sont,  do  jour  en  jour,  plus  déplorables  et  plus 
inquiétants  pour  le  renom  de  noire  art. 

Exposition'  Gauciix 
(Galerie  Vollard) 
Peu  nombreuses,  mais  importantes,  ces  onivrcs 
de  Gauguin,  qui  vont  de  1888  à  1902,  représentent 
très  bien  l'évolution  de  l'artiste.  Gauguin  est  si 
séduisant,  par  ta  couleur,  par  son  imagination  exo- 
tique, et  d'autre  part  si  surprenant  par  certaines 
recherches  archaisantes  qui  semblent  trop  unique- 
ment commandées  par  le  raisonnement,  qu'il  arrive 
que  l'admiration  pour  lui  puisse  osciller  assez  lar- 
gement. A  mesure  qu'on  l'imite,  pourtant,  et  que 
les  outranciers  nous  encombrent,  sa  pointure 
semble,  par  opposition  avec  leur  grossièreté,  plus 
nuancée,  plus  raffinée.  Sans  doute  elle  s'est  calmée 
déjà  sous  les  années,  mais  une  bonne  partie  de  son 
charme  semble  venir  d'une  douceur  caressante  qui 
présente  les  hardiesses  —  les  tons  plats,  les  dé- 
formations —  avec  cette  haute  polites-e  qu'ont  les 
convictions  sérieuses.  Et  puis,  —  et  cela  se  sent  et 
est  diflicileà  montrer, —  ce  Gauguin,  qui  avait  peut- 
être  l'amlntion  d'être  un  prophète,  se  sentait  un 
pécheur,  un  homme  faillible:  il  hésitait,  il  n'appli- 
quait pas  ses  tliéories  avec  une  rigidité  vaniteuse; 
dans  la  même  toile,  on  le  voit  suivre  deux  partis 
diirérents,  balancer  entre  la  synthèse  ornementale 
et  la  description.  Est-ce  sa  faiblesse  ou  sa  furco? 
.le  ne  sais;  mais  il  me  semble  que  c'est  pour  le 
faire  aimer. 

Exposition  B.  RonoA 
(Galerie    Clovis    Sagot) 

Si  Gauguin  était  responsable  de  la  peinture  de 
B.  Roboa,  il  en  serait  difficilement  pardonné. 
■S'oyez  ces  natures  mortes  où  se  devinent  quelques 
fruits,  ces  monceaux  de  couleurs  qui  combinent 
parfois  des  sonorités  point  désagréables;  quel  é  at 
d'esprit  a  pu  les  produire  '  (Juelle  époque  a  pu  les 
provoquer?  Ignorance  académique  d'une  part  et, 
do  l'autre,  présomption  individualiste,  exaspérée, 
voilà  votre  œuvre. 

Exposition  Gir.vp.det 

(Galerie  Brunner) 

Exposition  ■Ti;.\n  Rkmond 

(Galerie  Georges  Petit) 

Expositions  A.-'\V,  D.vvtdson  et  Kicilard-Troniin 
(Galerie  Hessèle) 

Girardet  eut  raison  d'exercer  en  Orient  sa  nd- 
nutie  modeste.  Quelques  paysages  exécutés  en 
France  ne  sauraient  arrêter  le  regard,  mais   les 


mosquées  du  Caire,  les  caravanes  dans  le  sable 
doré  par  le  couchant,  la  porte  de  Damas,  pour- 
raient intéresser  les  voyageurs  connaissant  ces 
parages  et  les  tcdentaires  qui  les  imaginent. 

M.  -Jean  Ilémond,  comme  M.  Lebourg,  sacrifie 
la  forme  à  la  couleur,  mais  la  couleur  de  M.  Le- 
bourg est  harmonisée  avec  une  tendresse  subtile 
et  la  brume  n'o4  pour  lui  qu'un  prétexte  à  raffi- 
nements chromatiques,  au  lieu  que  pour  M.  Piémond 
elle  est  une  trop  commode  fa',"on  de  supprimer  les 
détails,  sous  une  couleur  assez  conventionnelle. 
M.  Lebourg  expose,  en  même  temps  que  ses  pein- 
tures, des  crayons  noirs  —  paysages  et  portraits 
—  qui  font  regretter  qu'il  ait  passionnément  sa- 
cril;é  à  l'atmosphère  colorée  et  que,  connais^ant  le 
langage  des  valeurs,  il  n'ait  parfois  refusé  de  s'en 
servir. 

M.  Davidson  connaît  Paris  comme  un  étranger, 
et  par  leur  composition  et  leur  tonalité  ses  petites 
aquarelles  donnent  une  imprission  vraie  des  coins 
do  la  ville  qu'il  a  choisis.  Mais  on  souhaiterait  que 
les  éléments  en  fussent  mieux  définis. 

Experte  en  élégance.  M""  Richard-Troncin  sait 
garder  à  ses  modèles  féminins  leur  aristocratique 
souplesse  et  leur  physionomie  moderne. 

Société  d'Aiit  fr.\nç.\is 
(Galerie  Ma'.eslierbesl 

Il  y  a  peu  d'oeuvres  en  cette  Société  d'où  les 
mises  indécentes  ont  été  heureusement  exclues,  cjui 
no  présentent,  à  défaut  de  talent  imposant,  une 
recherche  accomplie  avec  une  chaleur  juvénile. 

Ainsi  M.  Ghénard  Iluché  en  ses  paysages  pro- 
vençaux; MM.  Dussouchet,  .leau-Paul  Laffîte  et 
Rouart,  en  leurs  pastorales,  ainsi  M"'  Gobil- 
lard  et  MM.  Klingsor,  Janiot,  Lacoste  font  preuve 
d'imagination  délicate  et  de  goût  affiné  tandis  que 
le  sculpteur  Bourdelle,  président,  consacre  à  M. 
Rodin  un  hommage  athlétique. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  x'.î  avril 

Concours  de  Boute.  —  Ont  été  admis  à  entrer  en 
loge  pour  prendre  part  au  concours  définitif  pour 
le  grand-prix  de  Rome  (sculpture)  : 

MM.  1.  Delfoly  (élève  de  M  Coutan);  9.  Lejeune 
(élève  de  MM.  Thomas  et  Injalbert);  3.  Cassou 
(clèvo  de  M.  Coutan);  4.  Ponsard  (élève  de 
MM,  Thomas  et  Injalbert);  5.  Ebstein  (élève  de 
MM.  Barrias,  Coutan  et  Injalbert);  C.  Sarrabe- 
zolles  'élève  de  MM.  Mercié  et  Marquesto);  7. 
M""  Heuvelraans  (élève  de  MM.  Marqueste  et  Han- 
naux);  8.  MM.  Silvestre  (élève  de  MM.  Mercié  et 
Cariés);  9.  Malhey  (élève  de  MM.  Injalbert  et 
Hannaux);  10.  Mencassiu  (élève  de  M.  Mercié), 

Élection.  —  M.  Despradelle,  architecte  français, 
résidant  à  Boston,  a  été  élu  correspondant  de 
l'Académie  (feclion  d'architecture),  en  remplace- 
ment de  M.  Whitney  'SVarn  n,  élu  associé  étranger 
le  24  avril  1909.  Le  nouvel  élu,  qui  a  obtenu  le 
second  prix  de  Rome  en  1880,  a  remporté  le  troi- 
sième prix  dans  le  concours  international  pour  la 
construction  de  l'L'niversité  de  Berkeley, 


142 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Académie   des   Inscriptions 

Prix.  —  L'Académie  décerne  sur  le  prix  Prost 
(1.200  francs  :  Antiquités  du  pays  messin)  :  400  fr. 
à  M.  Sadoul,  directeur  de  la  revue  Le  Pays  lor- 
rain ;  400  francs  à  M.  Thiria,  directeur  de  la  revue 
L'Au^lrasic. 

Un  petit  monument  grec.  —  M.  Bernard  Ilaus- 
souUier  présente  un  charmant  polit  monumant 
grec  de  la  collection  G.  Schlumberger.  C'est  un 
cadre  en  plomb  où  sont  représentées  des  lionnes 
dévorant  des  béliers.  Une  inscription  apprend  que 
les  lionnes  désignent  des  courtisanes  de  Gorintlie 
et  les  béliers  leurs  amants  à  Ja  riclio  toison  à  ton- 
dre. Au  centre  du  cadre  était  peut-être  le  portrait 
de  la  courtisane. 

M.  GoUignon  oliscrve  que  l'emblème  du  lion  dé- 
vorant un  bélier  a  élé  exprimé  par  la  sculpture 
grecque  :  le  musée  d'Athènes  en  conserve  un  exem- 
ple. Cet  emblème  familier  caractérisait  la  sépulture 
des  courtisanes,  au  témoignage  de  Pausanias. 

M.  Clermont-Ganneaii  exprime  el  motive  l'avis 
que  le  cadre  dont  il  s'agit  devait  entourer,  non  pas 
le  portrait  de  la  courtisane,  mais  le  miroir  de  verre 
mince  et  convexe,  rempli  du  jjlomb  coulé  et  poli, 
où  elle  pouvait  voir  elle-même  son  visage. 

Monuments  puniques.  —  Le  directeur  des  anli- 
quités  de  la  Tunisie  annonce  à  l'Académie  la  dé- 
couverte d'un  caveau  funéraire  à  Ksour-es-Saf 
(Tunisie).  Ce  tombeau,  qui  affecte  la  forme  usuelle 
des  sépultures  puniques,  contenait  quelques  vases 
de  terre  cuite,  un  sarcophage  en  bois  avec  un 
squelette  et,  dans  une  niche  spéciale,  une  cuirasse 
en  bronze,  de  stylo  italiote  contemporain  de  la  se- 
conde guerre  punique.  On  suppose  qu'il  s'agit  de 
la  tombe  d'un  mercenaire. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  iO  avril 

M.  le  baron  da  Teil  présente  deux  photographies 
du  Christ  descendu  de  lu  Croix,  l'une  d'après  une 
terre  cuile  conservée  à  Newton  Manor  dans  la  col- 
lection Robiuson,  l'autre  d'après  un  bronze  lui 
appartenant.  Le  premier  de  ces  deux  objets  est 
une  onivro  de  Michel-Ange,  le  second  reproduit 
une  maquette  ignorée  ou  égarée  de  ce  maitrc.  On 
peut  les  rapprocher  d'une  esquisse  du  torse  du  Christ 
»»0r<  conservé  au  Louvre;  ils  rippellentlAdamilela 
Naissance  d  Ere  de  la  Sixtino,  et  le  Crépuscule 
du  tombeau  do  Jjaurent  de  Jlédicis.  Ces  deux  objets 
aident  à  saisir  les  étapes  intermédiaires  de  la  pen- 
sée do  Michel-Ange  s'appliquant  à  exprimer  l'épi- 
logue du  drame  du  Calvaire,  entre  la  Pietà  de 
Saint-Pierre  du  'Vatican  et  la  Descente  de  Croi.v 
du  Domo  de  Florence. 

M.  A.  Boinet  étudie  les  grandes  statues  abritées 
dans  les  niches  des  contreforts  de  la  tour  nord  de 
la  façade  occidentale  de  la  cathédrale  do  Bourges. 
Ces  statues  datent  du  milieu  ou  du  troisième  quart 
du  .vin"  siècle  :  elles  proviennent  des  deux  portails 
situés  à  la  base  do  la  tour  et  reconstruits  dans  le 
premier  quart  l'.u  xvi"  siècle.  Ce  sont,  pour  la  plu- 
part, de  purs  chefs-d'œuvre  qui  ont  passé  jusqu'ici 
inaperçus  :  ils  soutiennent  la  comparaison  avec 
les  statues  les  plus  vantées  de  Reims. 

M.  Héron  de  Villefosso  communique  la  photo- 


graphie d'uHc  fontaine  romaine  en  marbre  blanc 
trouvée  i  Beaurepaire  (Uère),  près  de  la  voie  ro- 
maine. Kilo  décorait  probablement  l'atrium  d'une 
riche  villa.  Une  grande  coquille  recevait  leau  qui 
se  brisait  ensuite  sur  une  série  de  petits  gradins 
avant  do  tomber  dans  le  bassin  inférieur.  Ce  motif 
central  est  accompagné,  à  droite  et  à  gauche,  d'un 
enfant  nu  et  ailé,  portant  une  urne  sur  l'épaule 
droite,  d'un  caractère  tiès  gracieux. 

M.  de  Villefossc  annonce,  de  la  part  du  1!.  P. 
Delattre,  la  trouvaille,  à  Carthage,  d'une  lampe  de 
terre  grise,  munie  d'un  auueau  et  décorée  d'un 
léopard.  Comme  marque  de  fabrique,  elle  porte  lo 
nom  Aniciorum,  célèbre  aux  iv  et  v  siècles.  On 
sait  que  l'illustre  famille  des  Anicii  poss  dait  de 
grands  domaines  en  Afrique.  iJ'autre  part,  x\n 
fragment  de  tablette,  trouvé  à  Gamart,  parait 
prouver  que  la  nécropole  de  cette  localité  était 
juive. 

M.  de  Mély  signale  un  mémoire  que  consacre, 
dans  la  Salure,  à  la  comète  de  Halley  M.  Jean 
Mascart,  où  est  reproduit  le  fragment  de  la  tapis- 
serie de  Bayeux  qui  repiésente  le  passage  de  la 
comète  en  10J6.  C."tte  représentation  tend  à  prou- 
ver que  la  tapiss'^rie  de  Baveux  a  bien  élé  tissée 
peu  après  cette  date. 


BEVUE  DES  REVUES 


O  Journal  des  Débats  i?4  avrili.  —  Notre  érudit 
collaborateur,  M.  l'aul  Le]u-ieur,  conservateur  du 
département  des  peintures  au  Louvre,  publie  dans 
ce  numéro  un  long  article  où  est  étudiée  dans  tous 
ses  détails,  la  question,  si  débattue  ces  derniers 
temps,  de  l'authenticité  des  deux  panneaux  de 
Watteau,  VEnseiijne  de  Gersaint,  appartenant  à 
l'empereur  d'Allemagne  et  qui  viennent  d'être  expo 
ses  à  Berlin.  On  y  trouvera,  impartialement  relatés 
et  discutés  de  façon  rigoureusement  scientifique, 
tous  les  arguments  produits  en  faveur  ou  à  len- 
coutre  de  cette  aiitlienticité,  qui,  linalcment,  ne 
semble  à  M.  Leprieur  pouvoir  faire  aucun  doute. 


BIBLIOGRAPHIE 


La  Peinture  en  Basse-Provence,  à  Nice  et  en 
Ligurie   depuis   le    commencement    du  qua- 
torzième   siècle   jusqu'au    milieu    du      sei- 
zième, par  Thomas  Bexs.v.  S.  1.  n.  d.  [Cannes, 
imp.  V.  Giiiglion].  In-4°,  178  p.  av.  1  planche. 
L'Exposition  des   Primitifs   français  et   les  jia- 
tientes  recherches  de  l'érudit  chanoine  Requin  ont 
mis  en  lumière  la  belle  floraison  d'art  qui  se  pro- 
duisit en  Provence  au   xv°  siècle,  principalement 
sous  lo  gouvernement  du  bon  roi  licné;  mais  bien 
des  noms  et  des  œuvres  d'artistes   restent  encore 
dans    l'ombre.    M.    Thomas  Bensa,  conservateur 
adjoint  du  musée  de  Nice,  lui-même  descendant 
des  Beusa  qui.  vers  1400,  décoraient  les  chapelles 
de  la  région,  s'est  appliqué  à  retrouver  et  à  sauver 
de  l'oubli  les  peintres  qui,  du  xiv*  siècle  au  .xvi', 
s'illustrèrent  'a  Marseille,  à  Nice  et   sur  la   côte 
ligurienne,  cl  il  en  a  dressé   une  longue  liste  ac- 
compagnée de  documents  ])récis.   Entre  tous  ces 
artistes,  deux  surtout  valent  d'êlre  tirés  hors  de 
pair  :  Jean  Miralhct,  de  Montpellier,  qui  travailla 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


143 


à  Marseille,  à  Nice  et  probablement  à  Avignon,  et 
son  élève  Ludovic  Bx-éa. 

Miralhet,  qui  naquit  en  1400,  la  même  année  que 
Masaccio,  est  un  maître  do  haute  valeur,  à  en  juger 
par  la  belle  fresque  de  grand  style,  représentant  la 
Vierije  de  Miséficofde,  exécutée  en  1440,  qui  décore 
à  Nice  l'église  des  Pénitents  ncirs  et  que  reproduit 
une  planche  de  ce  volume.  On  sait,  en  outre,  qu'il 
travaillait  en  1432  à  Marseille  ;Y  wne  Annonciation. 
Il  montre,  comme  M.  Lafenestre  l'a  dit  des  œu- 
vres de  toute  cette  école  provençale,  «  uneassimiia- 
tion  spontanée  et  libre  d'éléments  divers  amalga- 
més, transformés,  vivifiés  par  un  esprit  local  de 
simplification,  à  la  fois  plus  clair  que  l'esprit  fla- 
mand et  moins  traditionnel  que  l'esprit  italien,  et 
jiar  une  émotion  simple,  profonde,  humaine,  de- 
vant les  réalités  de  la  nature  et  de  la  vie,  qui  se 
distingue  encore  de  l'analyse  à  outrance  des  sep- 
tentrionaux et  de  la  vision  sommaire,  plastique  et 
sereine  des  méridionaux  ". 

Ludovic  Bréa,  de  Nice,  son  élève,  est  plus  connu  : 
Lanzi  le  cite  avec  éloges  et  BurckUardt  ne  la  pas 
ignoré.  Il  est  l'auteur,  entre  autres,  de  l'admirable 
Ensevelissement  du  Christ  de  Cimiez.  Appelé  à 
Gênes,  il  }'  fonda,  au  début  du  xvi"  ti^cle,  une 
véritable  écnlj  de  peinture  et  est  le  chef  de  l'école 
liguriêuue. 

M.  Thomas  Bensa  a  consacré  aux  productions 
de  ces  deux  maîtres,  de  leur  groupe  et  de  leurs 
élèves,  une  étufle  très  détaillée  et  très  documentée 
qui  constitue  une  contribution  précieuse  à  l'his- 
toire de  l'art  français  à  cette  époque  primitive. 

A.  M. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Succession  de  Madame  la  baronne  du  Mesnil 

veuve   en  premières   noces  de 

M.  Prosper  Crabbe 

■Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salles  9,  10  et  11, 
les  15  et  16  avril,  par  M»  Scoté  et  MM.  Ferai] 
Pauline  et  Lasquin. 

Tableaux  anciens.  —  1.  Mierevelt(M.-J.).  Jeune 
femme  en  noir  :  18.(i00.  —  2.  Rubens  (P.-P.l.  La 
Sainte  Famille  :  80.000  (adjugé  à  la  vente 
Crabbe  on  1890  :  112.000).  —  3.  Bubons  (Attribué 
à  P.-P.i.  Portrait  d'un  recteur  de  l'Université  de 
Louva  11  :  8.0U0  (adjugé  15.000  à  la  vente  Crabbe). 

—  4.  École  anglaise  (xviii*  siècle).  Jeune  femme  en 
blanc  :  5.3U0. 

Tablenux  modernes.  —  G.  Dupré  (Jules).  La 
Forêt  :  11.000  (adjugé  25.000  fr.  à  la  vente  de  la 
collection  Craiibe).  —  7.  Meissonier  ;J.-L.-E.).  Le 
Guide  :  armée  du  Rhin  et  de  la  Moselle  (1797)  : 
Gi.OOO   (adjugé  177.000    fr.    à    la  vente    Crabbe). 

—  8.  Mei.?sonier(J.-L.-E).  Le  Billet  doux  ;  23.100 
(atljugé  43.500  fr.  à  la  vente  Crabbe;.  —  10. 
Stevens  (Alfred;.  Ophélie  :  8.100  (adjugé  29.100  fr. 
à  la  vente  Crabbe). 

Aquarelles.  —  12.  Mallet  (J.-B.).  Le  Lever. 
Gouache  :  1.400.  —  13.  Meissonier  (J.-L.-E.).  Un 
Reître.  Dessin  au  lavis  :  1.730.  —  16.  II.  Monnier. 
Une  promenade  publique  à  Amsterdam.  Acjua- 
relle  :  640  francs. 

Ameublement  de  salon  et  ■••iéges  fecoiioerts  en 
tapisserie.  —  Taj>isseries.  —  17.  Salon,  ancienne 
tapisserie  d'Aubusson,  à  personnages  et  animaux. 


Ép.  L.  XVI  (canapé  et  huit  fauteuils)  :  15.600.  — 
18.  Bergère  bois  doré,  garnie  d'ancienne  tapisserie 
d'Aubusson  ;  animaux  et  iiersonnages,  xviii"  siè- 
cle :  2 ,  800. 

Meu'iles  et  sièges;  meubles  en  laque  de  l'hiiic 
ou  du  Japon.  —  28.  Meuble-bureauarmoîre,  en 
ancienne  laque  rouge  et  dorure.  Ancien  travail 
hollandais  :  1.500.  —  29.  Armoire  flamande  bjis 
sculpté,  xvii'  siècle  :  1.030.  —  33.  Paravent  à  six 
feuilles  en  ancienne  laque  de  Chine  à  fond  rouge, 
encadrements  en  dorure  sur  fond  vert  :   l.l.'^iO. 

Faïences  et  porcelaines. —  58.  Garniture  en  an- 
cienne ]>orcelaine  du  Japon,  décor  en  bleu,  rouge,> 
or  et  émaux  de  couleurs,  à  lambrequins,  aigles  et 
oiseaux  aquatiques  dans  des  paysages  (cinq  poti- 
ohes  et  quatre  cornets)  :  l.tWO.  —  59.  Potiche, 
fond  bleu,  Chine,  décor  en  émaux  de  couleurs  : 
1..500.  —  66.  Statuette  :  Jeune  femme  près  d'un 
fût  de  colonne,  ancien  biscuit  :  1.710. 

Bronzes  d'art  et  d'ameublement.  —  Sculjitures. 
émau.r  cloisonnés.  — 77.  Lion  et  lionne  marchant. 
Ancien  bronze  de  Barye  :  2.000.  —  98.  Deux  bsu- 
teilles,  émail  cloisonné,  Chine:  1,030. 

Produit  total  :  293.081  francs. 


Collection  Charles  T.  Yerkes. 

Vente  de  tableaux,  faite  à  New-York  du  5  au 
8  avril. 

Principaux  prix  en  francs. 

Corot.  Le  Pécheur:  402.500.  —  Le  Soir:  125.000. 
—  Ville-d'Avray  :  100.500.  —Le   Matin:  260.500. 

Millet.  Le  Tueur  de  porcs  :  220.500.  —  Diane 
et  ses  nymphes  :  20.000. 

Tioyon.  Le  Retour  du  marché  :  302. 5C0.  — 
Paysage:  25.500.  —  Bonif  normand  :  22  500. 

Diaz.  Les  Ramasseurs  de  fagots  :  150.500.  — 
Gorge  dans  la  forêt  de  Fontainebleau  ;  28  000. 

Th.  Rousseau.  Paysage  du  Berry  :  130.500.  — 
La  Vallée  de  Tiffauge  :  50.000. 

Jules  Dupré.  En  mer:  ;30.000.  —  Lever  de  so- 
leil :  20.000.  —  Cerf  dans  la  forêt  :  25.500.  —  Bord 
de  rivière  :  25..->00. 

Delacroix.  La  Proie  du  tigre  :  31.500.  —  La 
Fiancée  d'Abydos  :  20.500. 

Monticalli.  Diane  et  ses  nymphes  :  23.000. 

Géiùme.  Pygmalion  et  tialathée:  20.000. 

Cazin.  L'atelier  d'artiste  sur  la  colline  :  22.0Q0. 

J.  Bastieu-Lepago.  La  Forge:  5.000. 

Meissonier.  La  Reconnaissance:  26.500. 

Détaille.  L'Escorte  de  l'Empereur:  30.000.  —  La 
Retraite  :  31  000. 

Bouguereau.  L'Attaque  du  royaume  de  Gupidon  : 
50.000.  —  Bail.  Le  Déjeuner  des  domestiques  : 
25.500.  —  Ziem.  Le  Grand  (.;anal  à  Venise  :  36.500. 

IL  Leys.  Evontaire  de  bouquiniste  :  13.000.  — 
P.-J.  Clays.  Temps  calme  sur  le  Schneldt  :  25.000. 

AlmaTadema.  Printemps:  133.000.  —  Israels. 
Repas  frugal:  97.500.  —  Knaus.  La  Fête  du  pays  : 
53.C00  francs. 

Inness.  Paysage,  coucher  de  soleil  :  42.000. 

Turner.  Signaux  de  détresse  :  645.000.  —  Le 
Grand  Canal:  300.000.  —  Le  Mont  Saint-Michel: 
125.000.  —  Paysage  italien:  41.500. 

Burne-Jones.  La  Princesse  conduite  au  dragon  : 
10. '.^£0.  —  La  Princesse  enchaînée  :  10.000. 

Reynolds.  Portrait  de  lady  O'Brien  :  105.500.  — 
Tli.  Lawrence.  Portrait  de  Ganova  :  41.500.  — 
Roniney.  Portrait  de  Mrs  Ralph   Willett  :   30.500. 

Greuzê..  Rêverie  :  120.000.  —  Boucher.  La  Toi- 


144 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


lotte  de  Vénus  :  127.500.  —  Watteau.  Scène  dans 
un  parc  :  49.500. 

Glouet.  Portrait  d  homme  :  23.250.  —  C.  Cor- 
neille de  Lj'on.  Portrait  de  François,  duc  de  Bre- 
tagne: 25  000.  —  Ilans  Ilolbeiu.  Portrait  d'un  ma- 
Ristrat  d'Amsterdam  :  2Ô.0O0.  —  Durer.  l'orlrjit 
de  ilans  GunJor  de  Nuremberg  :  25  000. 

Baphaël.  Sainte  Famille  (petit  tableau)  :  31.000. 
—  A.  Solario  :  LAnnonciation  :  56.500. 

Rubens.  Deux  Apôtres  :  21.WJ0.  —  Ixioa  et 
liera  :  12^500. 

F.  Bol.  Portrait  d'homme:  -'lô.OCO.  —  Terborch. 
Le  Verre  de  limonade  :  51  .'tlO. 

Pieter  de  Ilooch.  Un  intérieur  :  64.000.  —Les 
Musiciens  :  37.000.    —   Scène  d'intérieur  :  20.000. 

l'dul  Pottor.  Troupeau  au  pâturage  ;  67.500.  — 
Troupeau  au  pâturage  :  53  00.1. 

.Jaa  Steen.  Les  Tricheurs  :  30.500.  —  La  Sieste 
82.500.  —  Une  Fête  de  village  :  46.500. 

Frans  Hais.  Portrait  de  femme  :  685.0)0.  — 
.loueur  de  violon:  *-0.."iOO.  —  .Jeune  fille  cliantaul: 
80.500.  —  Les  Chanteurs  :  162.500. 

liembrandl.  Portrait  d'un  rabbin  :  257.000.  — 
Portrait  de  Joris  de  Caulery  :  172.500.  —  Pliilémon 
ri  Baucis:  I60.0U0. 

Ad.  van  Ostade.  Dans  la  grange  :  120. OOO.  — 
Les  Joueurs  :  53. ECO 

Metsu:  La  L-.ttre  :  85.500. 

Hobbema.  Vue  de  "Westphalie  :  240.000.  — 
Paysage  :  50.000. 

Guardi.  Le  Grand  Canal  h  Venise  :  100.000.  — 
Le  Mariage  du  doge  :  88  6-25.  —  Venise  :  62.500. 

Produit  total:  environ  10.200.000  fran:s. 


Collection  d'un  amateur 

OIWETS  d'art 

(Suite)  (1) 
i:,n'iux  peints.  —  71.  Plaque  cintrée  en  émaux 
do  couleurs  :  la  Mise  au  tombeau.  Fin  du  xv'  siè- 
cle :  20.100.  —  72.  Plaque  do  miroir  en  émail  peint 
en  couleurs,  rehauts  d'<u' et  paillons  :  Pyranie  et 
Thisbé.  Limoges,  xvi"  siècle  :  4. 200.  —  73.  Plaque 
d»  miroir  en  émail  peint  en  couleurs,  rehauts  d'or 
et  paillons,  par  Jean  Couitois  :  lEnlévemenl  d'Eu- 
rope. Signé  :  n  I.  C.  ».  Limoges,  xvr  siècle.  Cadre 
argent  :  4.350.  —  74.  Boite  de  miroir,  à  plaque  on 
émail  peint  en  couleurs,  médaillon  à  fond  bleu, 
portrait  buste  ds  jeune  princesse.  .Vtlribuée  ii 
Franc;ois  Limosin,  Limoges   xvi»  siècle  :  7.250.  — 

75.  Plaque  Je  miroir  en  émail  peint  de  Limoges, 
en  couleurs,  rehauts  d'or  et  paillons.  Médaillon  à 
personnages.  Cidre  argent,  xvi"  siècle  :  2.650.    — 

76.  Plaque  de  miroir  en  émail  point  en  couleurs, 
rehauts  d'or  et  paillons  ;  sujet  mythologique.  Li- 
moges, xvi*  siècle.  (ladre argent  :  2.450.  —  77.  Pla- 
que octogonal!,  eu  émail  peint  en  couleurs, rehauts 
d'or  et  paillons  :  Mercure  tenant  un  caducée,  de- 
bout sous  un  portique.  Limoges,  xvi"  siècle  :  1.500. 
—  7S.  Plaque  analogue  :  .Jupiter  d'Ojout,  l'aigle  fi 
SCS  pieds.  Limoges,  xvi'  siècle  :  1.450. 

<)hji;ti  ririi's .  — 7).  ('ansée  en  sarùoine  :  .lu- 
piter  avec  l'aigle.  Junon,  Mercure,  Minerve  et 
Mars.  XVI"  siiole  :  1.160.  [A  suivre.) 

:1)  V.  Cl-roniiiite  «fc.s-  Arlx  du  2:3  avrilT910. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


E-Kl'OSITIOXS    NOUVELLES 

Paris 

Esposilion  de  tableau.t.  do  M.  Paul-Franz 
Namur,  galerie  Devarabez,  43,  boulevard  Males- 
heibes,  jusqu'au  30  avril. 

Exposition  de  pointures  et  dessins  d'Eugène 
Girardet,  galerie  Ch.  Brunner,  11,  rue  Royale, 
jusqu'au 3  mai. 

Exposition  de  tableaux  do  Gauguin,  galerie 
Vollard,  G,  rue  Lat'fltte,  jusqu'au  14  mai. 

14*  Salon  international  du  Photo  Club,  au  Cercle 
artistique  et  littéraire,  7,  rue  Volney,  jusqu'au 
17  mai. 

Exposition  de  Vingt  peintres  du  XIX'  siècle. 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  .Stz.-,  du  2  mai 
au  31  mai. 

Salon  de  la  Société  des  Artistes  français,  au 
Grand  Palais  dos  Champs-Elysées,  avenue  Nico- 
las 11,  du  1"  mai  au  :30  juin. 

Exposition  de  peintures  deMM.  René  Bertaux, 
Vladislas  Granzow,  Maurice  Kozierowski, 
T. -William  Marshall,  au  Petit  ilusée  Beaudoin, 
2.53,  rue  .SainI -Honoré,  jusqu'au  17  mai. 

l-'.xposition  do  dessins,  aquarelles  et  peintures 
de  MM.  G.  Csaba,  A.  Derain,  P.  Girieud,  R.  de 
Mathan.  G.  Rouault.K.  van  Dongen  et  Metzin- 
ger,  galerie  B.  Weill.  2."i,  rue  Victor-Masse,  jus- 
qu'au 28  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Eugène  Chigot. 
galerie  Devauibez,  43,  boulevard  Malesherbes,  du 
2  au  14  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M"'  Hilde  'Weigelt 
Middeldorpf,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze. 
du  1"  au  15  mai. 

Exposition  d'aquarelles  marines  de  Marseille), 
par  JI.  Gilbert  Galland,  galerie  Georges  Petit, 
8,  rue  de  Sèze,  du  2  au  15  mai. 

Exposition  d'teuvres  de  M.  Henri  Gautier, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  du  1"  au 
15  mai. 

Étranger 

Berlin  :  Exposition  d'été  de  la  Sécession,  jusqu'à 
août. 

Bruxelles  :  17'  Salon  de  la  Société  royale  des 
Beaux-Arts  :  le  Porirail  belge  au  xix'  siècle,  jus- 
qu'au 29  mai. 

New-'York  :  Exposition  d'o'uvres  (31  peintures 
et  15  pastels  de  AVhistlor,  au  Musée  luélropoli- 
tain,  jusqu'à  fin  mai. 


i:xi'osrnoNS  anxoscees 

Proiincc 

Versailles  :  .'')7'  Exposition  do  la  Société  des 
.Vmis  des  .\rls  do  Seine-et-Oise,  du  29  mai  au 
3    juillet.    Di'pot   des    œuvres    chez   Polticr,   rue 

I  laiUou.  du  2  au  7  mai. 


Le  Gérant  :   P.  Girardot 


PAhlS    -     1UPK1VF4II    Dl    LA    PRB.SSK,    16     RUB    DU   CHO<    SANT.    —    V.    .SIMART     lUPRlUBUE. 


N-  19.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI       MATIN 

Lei  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.   ||       l'Union  postale) 15  fr. 

X-e    ITu-méro    :     O     fr.     2  5 


PF^OPOS    DU    JOUR 


'.\cadémie  des  Inscriptions  et  Bel- 
les-Lettres s'est  occupée  clans  une 
récente  séance  des  îouilles  de  la 
Cour  du  !Mai,  et  elle  l'a  fait  de  la 
manière  la  plus  heureuse.  On  sait  que  ces 
fouilles  sont  nécessaires  pour  l'établissement 
du  souterrain  qui  doit  relier  le  Palais  de.Ius- 
tice  et  le  Marché  aux  Fleurs,  et  qu'elles  per- 
mettront d'explorer  le  mur  d'enceinte  s^allo- 
romain  du  Palais.  Le  préfet  de  la  flcine  a 
déclaré  que  toutes  mesures  seraient  prises 
afin  do  préserver  ce  qu'on  pourrait  découvrir 
d'intéressant  pour  l'histoire  de  Paris.  C'est 
une  promesse  dont  l'Institut  s'est  félicité  de 
prendre  acte,  et  qu'il  avait  eu  le  mérite  de 
lirovoquer.  Sa  sollicitude  ne  s'est  pas  arrêtée 
lii.  Il  s'est  préoccupé  des  moditications  que 
l'établissement  du  souterrain  pourrait  ap- 
porter à  la  Cour  du  Mai;  il  a  émis  le  vum 
d'en  voir  l'accès  aménagé,  non  point  dans  la 
cour  du  Palais  mais  sur  le  trottoir,  dans  la 
rue.  (!)n  ne  peut  que  s'associer  avec  ompres- 
bemont  à  ces  souhaits. 

Cette  intervention  de  l'Institut  invite  à  une 
autre  réllexion.  Il  est  évident  que  si  l'Institut 
\oulait  appuyer,  comme  il  vient  de  le  faire, 
les  revendications  des  amis  des  monuments, 
elles  auraient  souvent  plus  de  chance  d'abou- 
tir. Comme,  la  plupart  du  temps,  les  pouvoirs 
publii-3  négligents  ou  incompétents  n'agissent 
que  par  l'clfet  de  l'opinion  publique,  c'est 
cette  opinion  même  qu'il  s'agit  de  former  et 
d'émouvoir.  Dans  bien  des  cas,  une  manifes- 
tation de  l'Institut  serait  décisive,  à  raison  de 
l'autorité  et  de  l'indépendance  qui  s'y  atta- 
cheraient. Toute  la  charge  des  campagnes 
entreprises  en  faveur  des  monuments  ou  des 
paysages  menacés  par  la  barbarie  moderne  a 


pesé  sur  des  écrivains,  sur  'des  sociétés  pri- 
vées qui,  à  force  d'énergie,  ont  fini  par  ac- 
quérir la  confiance  du  public.  L'Institut 
aiderait  ce  labeur  souvent  difficile,  pour  peu 
qu'il  marquât  l'intérêt  qu'il  prend  à  telle  ou 
telle  réclamation. L'Académie  desinscriptions 
et  Belles-Lettres  adoncprisune  iniliative  qu'il 
convient  de  louer.  On  voudrait  seulement 
espérer  que  l'Académie  des  Beaux-Arts  sui- 
vra l'exemple  et  ne  demeurera  pas  indiffé- 
rente à  tant  de  spectacles  et  d'entreprises  où 
elle  pourrait  utilement  intervenir. 

NOUVELLES 


***  Par  décret  il  est  créé,  ù  partir  du 
1"  juillet  prochain,  un  emploi  d'inspecteur 
général  de  l'enseignement  du  dessin  (ensei- 
gnement primaire'',  aux  appointements  de 
iO.dUO  francs  par  an. 

;::*:;:  Lb  barou  Pierre  de  Clairval  vient  de 
faire  don  au  Musée  de  l'Armée  d'un  plan 
tiipographique  ayant  appartenu  à  son  ar- 
riére-grand-pére  le  lieutenant-général  Dau- 
mesnil.  Ce  plan  original,  dessiné  à  la  plume, 
rehaussé  d'aquarelles  par  Musnier,  fut  pré- 
senté en  178:3  ù  la  reine  Marie-Antoinette  par 
l'Kcole  Nationale  militaire  de  Paris  :  il  repré- 
sente un  he.xagone  fortitîé  selon  le  premier 
système  du  maréchal  de  Vauban. 

Le  Musée  de  l'.Armée  a  reçu  également  le 
beau  tableau  du  regretté  peintre  (;.  Moreau 
de  Tours  :  Cariwl  entraînant  sus  troupes  ù  ta 
vieloire. 

:;r*  Le  jeudi  15  mai  aura  lieu  à  Bagatelle 
l'inauguration,  parle  Président  de  la  Répu- 
blique, de  l'exposition  organisée  par  la  So- 
ciété Nationale  des  Beaux-Arts,  et  qui  mon- 
trera des  portraits,  dos  costumes  et  des  jouets 
d'enfants  de  tous  les  temps.  ICUe  sera  ouverte 
au  public  le  11  mai. 

***  La  semaine  dernière  ont  eu  lieu,  devant 
la  cour  d'assises  de  Guéret,les  débats  relatifs 


140 


1.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


aux  vols  cuaimis  à  la  cathùdrale  de  Limoges, 
dans  les  églises  paroissiales  d'Ambazac  et  de 
Saint-Viance  (Gorrèze),  et  de  Saint- Vaiiry 
Creuse),  ainsi  qu'au  musée  de  Guérct.  Trois 
accusés,  MM.  Baudet,  Ghevillard  et  Nicolas, 
antiquaires  parisiens,  étaient  ren^'oyés  de- 
vant le  jury  sous  l'accusation  de  complicité 
pour  recel  des  vols  commis  parDetoUenaère, 
dit  IJelaunay  qui,  avant  de  se  suicider,  au 
moment  de  son  arrestation,  tua  à  coups  de 
revolver  M.  Blot,  sous-chef  de  la  Sûreté  et  un 
do  ses  inspecteurs. 

Baudet,  Ghevillard  et  Nicolas  ont  été  res- 
pectivement condamnés  à  deux  ans,  i[uinzc 
mois  et  un  an  de  prison. 


PETITES   EXPOSITIONS 


Exposition    A.    Busx.mîd 
(Pavillon  de  Marsan) 

La  faculté  d'inventer  semble  être  prééminente  en 
M.  Bosnard.  Invention  abondante,  variée,  dévastes 
décors,  vision  qui  s'élève  sans  efforts  à  la  féerie 
fastueusement  décorative.  Dans  réloignomcnt  du 
souvenir,  les  formes,  les  intentions  psychologi- 
ques des  ouvrages  s'évanouissent,  mais  on  conserve 
d'une  façon  nette  et  jolie  la  iierception  du  lieu  où 
la  scène  se  passe.  Noua  pouvons  oublier  si  cette 
scène  est  une  fête  galante  ou  un  épisode  de  la 
Passion,  mais  nous  revoyons  la  lumière  de  rêverie 
qui  l'éclairé.  Aussi,  les  cartons  de  M.  Besnard, 
privés  de  couleurs,  nous  si'duisont-ils  moins  ijue 
la  ijIus  petite  de  ses  aquarelles  ou  la  plus  hâtive  de 
ses  détrempes  quand  le  temps  ne  les  a  pas  ter- 
nies. Car  la  couleur  détermine  les  créations  de 
l'artiste,  et  plus  son  rôle  y  reste  important,  comme 
dans  le  plafond  des  Astres  et  les  paysages  de  .Sa- 
voie, plus  elles  semblent  heureusement  accomplies. 
M.  Bosnard,  d'ailleurs,  obéit  do  plus  en  plus  com- 
plètement à  sa  prédilection,  et,  dans  ses  récentes 
ilécorations,  les  figures  sont  comme  absorbées  pil- 
les rayons,  los  tourbillons  et  les  splendeurs  pris- 
maliquos  de  la  couleur. 

Exposition    Gii.vpi.f.t 
(Pavillon  de  Marsan) 

Les  legs  de  Chaplet  aux  Musées  parisiens  doi- 
vent être  accueillis  avec  joie.  De  leur  ensemble  se 
dégage  l'impression  d'un  art  pondéré,  médité, 
d'une  roclierche  technique  visant  plus  à  la  perfec- 
tion, à  la  splendeur,  par  la  simplicité  et  la  pureté 
que  par  les  effets  extraordinaires.  On  a  un  peu 
abusé,  après  lui,  des  coulées  polychromes  du 
grès,  des  fusions  qui  semblent  parfois  des  nocidents 
de  cuisson.  Lui  sut  la  limite  qu'il  ne  fallait  point 
dépasser,  et  ses  grés  blancs,  mouchetés  de  noir, 
meubleraient  bien  la  bibliothèque  recueillie  d'un 
pUiloso])ho. 

SAl.fix  DKs  IIu>ior,isii;s 

La  bonne  munière  d'apjirécier  les  ceuvres  d'un 
humoriste  est  bien  de  les  humer  ou  passant  devant 
le  kiosque  blindé  d'illustrés,  l.'u  tourniquet,  une 
cimaise,  un  cadre,  un  catalogue,  donnent  à  ces 
images  pour  rire  une  inqiorlanco  exagérée.  Bien 
pou  sont  inédites.  Mais  on  ne  connaissait  prs  en- 
core les  toiles  de  M.  Bac,  que  ses  dessins  calligra- 


[diiques  n'anuoneaient  pas  capable  de  peindre  avec 
autant  de  liberté  des  fantoches  verlainiens,  ni  les 
peintures  ironiques  où  M.  Ibels  parodie  1'  "  école  des 
fauves",niles  cocasses  binetlesfabriquéos.d'assem- 
blagcs  breughelesques  de  M.  Eggimann,  o  sculp- 
teur sur  éponges  ».  Toutes  les  affiches  exposées 
par  M.  Gapiello  n'ont  pas  égayé  les  murs  pari- 
siens, mais,  inédites  ou  non,  c'est  plaisir  de  voir 
ces  créations  jaiUies  si  prestement  —  comme  dos 
figures  d'un  ballet  féericpie  —  sous  les  projections 
multicolores,  et  qui  continuent  de  danser  sur  les 
murs,  malgré  la  colle  de  l'af  lichour.  Surprise  aussi, 
la  frise  qu'a  dessinée  M.  Willette  pour  une  biblio- 
thèque :  un  cortège  de  marmots  nés  à  Montmartre 
de  parents  nobles.  Line  rétrospective  do  Grévin, 
que  les  procédés  encore  imparfaits  de  la  gillotypic 
obligèrent  à  dessiner  au  trait  et  qui  tira  peul-être 
de  cette  nécessité  le  meilleur  de  sou  talent,  nous 
montre  que  le  caricaturiste  du  second  Empire 
finissant  fut  surtout  un  dessinateur  de  modes.  La 
l'hipart  des  humoristes  d'aujourd'hui  ne  sont  aussi 
que  les  dessinateurs  des  modes,  et  la  pauvreté  de 
leur  dessin  se  dissimule  sous  leur  habileté  à  .sché- 
matiser la  coupe  de  nos  vêtements.  Aussi  leurs 
dessins  se  démodent-ils  comme  les  habits  et  ne 
reprendront-ils  un  intérêt  que  dans  longtemps,  a 
titre  de  souvenirs.    Même  le   nu,  qui  se  multiplie 

—  avec  les  intentions  pornographiques  qui  ont  le 
tort  de  manquer  de  la  gaieté  qui  les  assainirait  — 
même  le  nu  subit  l'empire  de  la  mode,  et  les  pe- 
tites Parisiennes  de  M.  Garlègle  pourront  être, 
dans  quelques  années,  facilement  datées.  M.  Abel 
Faivro  — et  il  est  le  seul.  M. Forain  n'exposant  pas 

—  est  assez  observateur  pour  donner  pai-fois  à  ses 
personnages  un  air  île  vérité  hilarant.  JMais  combien 
est  apparente  sa  recherche  d'une  maniéio!  Comme 
M.  Hermann  Paul,  et  comme  M.  Léandre,  M.  Fai- 
vre  est  \  ictime  du  journalisme  et  de  la  nécessiti- 
il'y  avoir  un  graphisme  artificiellement  personnel. 

Exposiiiox  Romaine  Brooks 
(Galerie  Durand-Ruel) 

Treize  toiles  conçues  avec  une  netteté,  exécutées 
avec  une  décision  i-ares  chez  une  femme,  suffisent 
à  exprimer  sans  ambiguïté  un  idéal  amoureuse- 
ment artificiel.  M"°  Brooks,  observe  en  sa  préface 
]i''-nélrante  M.  Roger  Marx,  <■  ne  se  rapproche  de 
(  :iaude  Debussy  et  de  AMiistler  que  dans  la  limite 
où  elle  se  retrouve  en  eux.  Le  désir  de  la  recherche 
est  inné  chez  elle  et  il  y  aurait,  de  sa  part,  afl'ec- 
lalion  ou  contrainte  à  n'y  pas  céder  ». 

I '.es  arrangements,  subtils  par  la  qualité  rare  des 
éléments,  par  la  couleur  et  la  lumière,  ces  por- 
traits dont  la  vie  est  toute  d'accents  incisifs,  sont, 
en  effet,  des  teuvres  trop  enlières  pour  n'être  pas 
(liiiClemont  émanées  d'une  nature  exceptionnelle- 
ment affinée,  soutenue  par  le  talent  même  qu'elle 
nécessitait. 

ExposinON    MAii.jLi:r 
(Galerie    Druet) 

.M.  Marquet  exécute  des  tours  de  force.  Avec  los 
moyens  les  plus  rudiraentaires  il  donne  une  solide 
image  dos  éléments  essenliels  do  ses  motifs  — 
les  i(uais  de  la  Seine,  de  l'Elbe  et  de  la  Méditer- 
lanée  —  et  il  fait  mieux  encore  :  il  caractérise 
leur  lumière  spéciale.  Il  possède  le  plus  préhensif 
o'il  de  paysagiste  qui  soit  actuellement,  .'^i  som- 
maires que  soient  les  silhouettes  qu'il  trace  des 
miiitagncs.  des   maisons,   des  navires,  elles  dési- 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


147 


yucnl  pourlaul  le  particuli.r,  et  sa  couleur  a  une 
vérité  si  simple  qu'on  oublie  presque  de  l'aclniirer. 
On  souhaite  pourtaut  que  M.  Marquet  projette 
son  ambition  plus  haut  que  dans  des  régions  tech- 
niques et  l'on  aimerait  qi;'avec  ses  moyens  si 
exceptionnels  il  cultive  davantage  cet  amour  des 
choses  qui  est  on  lui,  et  que  la  science  ne  doit 
point  étouH'er. 

ExpOSITlilNS   UlVEUSKS 

Les  paysagistes  nous  montrent,  cetle  semaine 
c  imme  les  précédentes,  comment  ils  savent  profiter 
des  trouvailles  impressionnistes  et  les  accommoder 
à  une  vision  sage  et  modérée  des  sites  souvent 
bien  choisis  où  ils  opèrent. 

Les  quais  de  Marseille,  où  s'amarrent  les  énor- 
mes paquebots,  flanqués  de  goélettes  et  de  barques 
de  pêche  rotlétant  sur  l'eau  miroitante  leurs 
images  ensoleillées  sont  pour  M.  Gilbert  Galland 
le  thème  d'aquarelles  pimpantes.  M.  Henri  Gau- 
tier préfère  les  heures  où  le  soleil  dore  les  rochers 
de  Belle-Isle,  les  pins  de  PorqueroUes  el  ces  cu- 
mulus ivoires  qui  semblaient  réservés  spécia- 
lement à  M.  René  Ménard. 

Au  Petit  Musée  Beaudoiu,  à  côté  de  M.  Vladislas 
(iranzow  que  nous  avons  déjà  vu  à  la  galerie 
Druet,  et  de  M.  Kozierowski,  peintre  inégal  mais 
quelquelois  délicat,  M.  Piené  Bortaux  expose  des 
marines  et  vues  de  Paris  où  la  reproduction  des 
vibrations  lumineuses  paraît  un  peu  trop  aiiprise. 

M.  Eugène  Ghigot,  à  la  galerie  Devambez,  couvre 
ses  toiles  d'un  papillottement  lùen  uniforme  et 
qui  ne  semble  pas  commandé  par  la  vision.  Il 
arrange  avec  habileté  des  vues  do  châteaux  digues 
d'al)riler  les  personnages  d'Octave  Feuillet. 

La  peinture  de  M.  Auberge  de  Garcias  (galerie 
Hessèle)  vise  au  contraire  à  la  simplicité  et  il  faut 
l'en  louer:  il  n'en  exprime  que  mieux  son  goût 
]iour  les  douces  teintes  qui  baignent  les  falaises 
de  Collioures  et  le  sable  blond  des  plages  qui 
s'assombrit  sous  l'eau  transparente. 

Il  ne  faut  point  attendre  de  il'"  AVeigelt  iliddel- 
■dorpf  galerie  Georges  Petit)  des  oeuvres  mièvres. 
.Son  ambition  est  plutôt  de  peindre  vigoureuse- 
mont  les  portraits  et  les  natures  mortes  dont  elle 
les  onloure.  Si  la  lourdeur  en  r'^sulte  souvent,  on  ne 
peut  méconnaître  que  çà  et  là  il  y  a  des  morceaux, 
malheureusement  isolés,  qui  sont  fort  bien  exé- 
cutés à  la  Courbet. 

.L-F.    SCHNF.RE. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du  i'i  arril 

Vcnceinli  du  vieiw  Paris.  —  Le  secrétaire 
perpétuel  donne  lecture  d'une  lettre  du  préfet  de 
la  Seine  annonçant  que  les  fouilles  entreprises 
dans  la  cour  du  Mai,  au  Palais  de  Justice,  sont 
dès  à  présent  reprises  pour  pratiquer  le  passage 
^souterrain  qui  a  été  prévu  entre  le  Marché  aux 
Fleurs  et  le  Palais,  et  que  des  mesures  sont  prises 
pour  préserver  tout  ce  qu'elles  pourront  mettre  au 
jour  de  quelque  intérêt  pour  l'iiistoire  de    Paris. 

L'Académie  sera,  partant,  à  même  de  suivre  le 
résultat  de  ces  fouilles  en  ce  qui  concerne  le  mur 
romain  dont  JL  Charles  Normand  a  entretenu 
<.lerniéremeut  la  Compagnie. 

.\  ce  propos,  plusieurs  archéologues  et  amis  des 


sites  de  Paris  expriment  hors  séance  l'appréhen- 
sion que  le  débouché  do  ce  souterrain  au  milieu 
de  la  magnifique  cour  du  ilai  ne  vienne  malen- 
contreusement en  détruire  l'harmonie  et  la  beauté. 
Si  ce  débouché  ne  peut  pas  absolument  être  éta))li 
sur  le  trottoir  extérieur  dans  la  rue,  il  est  à  sou- 
haiter, selon  eiix,  que  cette  ouverture  iDéante 
entourée  d'une  grille  plus  ou  moins  modem  sli/lc 
ne  vienne  pas  encombrer  disgracieusement  l'as- 
pect bien  connu  d'une  cour  dont  le  style  est  resté 
jusqu'à  présent  intact. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  -27  acril 

M.  le  commandant  Lefebvre  des  Noettes  présente 
les  photographies  de  différents  objets  appartenant 
au  Saalburg-Musoum  :  tous  les  fers,  prétendus 
romains,  qui  proviennent  des  fouilles  faites  par 
M.  Jacobi  de  liSG3  à  1865  doivent  appartenir  au 
Moyen  âge. 

M.  Monceaux  communique  quatre  pIoml)S  by- 
zantins récemment  découverts  à  Garihage  par  le 
B.  P.  Delatlre. 

M.  Chénon  donne  des  indications  plus  précises 
sur  la  découverte  d'un  puits  gallo-romain  à  Chà- 
teaumeillant  (Cher),  dont  il  avait  parlé  le  26  mai 
dernier.  Connu  dès  1884,  ce  puits,  profond  de  18 
mètres,  a  été  entièrement  exploré.  On  a  trouvé  au 
fond,  avec  des  débris  de  poteries  variées,  noires  ou 
rouges,  des  morceaux  de  fer,  des  ossements  d'ani- 
maux et  une  monnaie  ■r.\lexandre  Sévère,  datée 
de  222,  qui  prouve  que  le  puits  a  servi  au  moins 
jusqu'à  cette  date.  Finalement,  il  a  été  comblé 
avec  des  dc'combres  où  se  rencontrent  des  pierres 
lie  taille,  des  tuiles,  des  fûts  de  colonnes  et  un 
chapiteau. 


Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français 


Séance  du  S  avril 

Dans  une  communication  sur  l'Enseigne  de 
Gersaint,  M.  Alfassa,  après  avoir  rappelé  tout  ce 
que  l'on  sait  actuellement  sur  l'exécution  de  cette 
peinture  par  AVatteau,  étudie  l'histoire  des  pan- 
neaux appartenant  à  l'empereur  d'Allemagne  cl 
colle  du  fragment  appartenant  à  M.  Michel- Lévy. 
11  démontre  que  le  fragment  de  la  collection  Michel- 
Lévy  ne  peut  pas  avoir  fait  partie  de  l'original 
qui,  par  l'intermédiaire  d'une  copie  de  Pater,  a 
servi  do  modèle  à  la  gravure  d'Aveline.  Ce  serait 
donc  soit  une  esquisse  de  Watti'au,  soit  une  copie 
ancienne.  M.  .Vlfassa  ]iasse  ensuite  en  revue  tous 
les  arguments  qui  permettent  de  voir  dans  les 
deux  tableaux  de  Berlin  l'enseigne  qui  fut  autre- 
fois dans  la  boutique  de  Gersaint. 

MM.  P.  Leprieur,  Vaillat  et  P.  Vilry  échangent 
quelques  observations  à  ce  sujet.  Le  iirésideut  de 
la  Société,  M.  II.  Lemonnier,  annonce  que  la  com- 
munication de  M.  Alfassa  s<'ra  incessamment  pu- 
bliée par  les  soins  de  la  Société. 


l'.s 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Salle  Gaveau  (GoiicorI  il'iuauguralion  delà  •■  So- 
cicHé  nuisicalciiuléiH'ndiiuto  ",  :  (Kuvres  de  JIM. 
Delage,  Kodaly,  Rogor-Ducasse,  Debussy, 
Fauré,  Ravel,  Gaplet. 

La  «  Sociél(5  musicale  indépendante  >.  vienl  de 
ilonner  —  avec  un  grand  succès  —  son  prcmiei- 
concert.  Le  I>ut  de  cette  Société  est  assez  analo- 
gue à  celui  du  Salon  des  Indépendants  ;  avec  celte 
difîéi-cnce  toutefois  que  le  jury  (dont  la  suppres- 
sion, cependant,  est  toujours  souhaitable)  a  dû 
être  maintenu,  pour  éviter  iineaffluence  trop  grande 
d'œuvres  manifestement  mauvaises,  —  choses  pins 
redoutables  en  musique  qu'en  jieinture,  en  raison 
de  la  durée  des  morceaux,  et  des  frais  d'exécution, 
i^ans  doute,  il  pourra  bien  arriver,  un  jour,  que  le 
comité  de  la  «  S.  M.  I.  ..  refuse,  comme  ma}iife.<- 
lement  maiivnis,  un  chef-d'o'uvrc.  Mais  le  scan- 
dale retentissant  des  l'irces  pour  piano  de  M.  Ko- 
daly (jouées  à  ce  proiiiiei'  concert  jar  son  compa- 
triote M.  Szanto;,  montre  assez  que  la  Société  esi 
décidée  à  ne  s'effaroucher  d'aucun  néologisme 
musical,  d'aucune  «  interprétation  nouvelle  ».  Lui 
en  fera-t-on  un  grief  ?  Cela  serait  bien  injuslc 
Toujours  est-il  que  les  œuvres  de  M.  Kodaly  ont 
paru  si  folles  au  public,  qu'il  a  cru  à  une  farce  de 
mauvais  goût  ;  depuis  certain  tableau  à  jamais 
cédèbre,  le  public  se  métie.  Il  ne  se  fâche  plus, 
comme  autrefois  à  l'audition  première  delà  Danse 
macabre  ou  du  Prélude  de  Lohenfjrin:  il  rit.  Il  a 
ri  à  PcUéas,  il  a  ri  aux  passages  les  plus  tragiques 
de  Maison  de  Poupée  ;  hier  encore,  il  riait  à 
certaines  phrases  d'inlérieur,  admirables  et  poi- 
gnantes. Il  a  tant  d'esprit  :  Certes,  les  pièces  de 
M.  Kodaly  (li  sont  écrites,  par  moments,  dans 
une  langue  harmonique  ;i  laquelle  nos  oreilles  ne 
sont  pas  très  habituées  i  ,cl  la  capricieuse  insta- 
bilité des  rythmes  nous  déconcerte  un  peu  ;  mais 
l'œuvre  est  sincère,  voulue,  et  elle  ne  manque  pas 
de  musique  :  c'est  un  spécimen  intéressant  d'une 
«  manière  d'entendre  »  commune  à  toute  une  par- 
tic  de  la  jeune  école  hongroise. 

Tous  les  auditeurs  de  ce  premier  concert  oal 
encore  présente  à  l'oreille  la  beauté  sereine  et 
touchante  de  l'admirable,  pure  et  jeune  Chanson 
il'ICre  {de  van  Lerbergnel,  mise  en  musique  par 
M.  Gabriel  b'auré.  Ce  très  grand  artiste,  à  l'instinct 
divinateur,  pénètre  et  nous  fait  pénétrer  l'âme  des 


{1;  Disons-le  en  passant,  la  presse  a  eu  d'e.x- 
quises  trouvailles  en  parlant  do  M.  Kodaly.  Cet 
auteur,  l'un  des  chefs  de  la  jeune  école  hongruisr>, 
et  d'ailleurs  également  connu  en  Allemagne,  sst 
pour  M.  Goquard  un  mythe,  un  pseudonyme  ca- 
chant peut-être  une  mystilication.  Pour  M.  Paul 
Souday,  mieu.x  avisé  encore  (et  quel  dommage  que 
M.  Souday  n'ait  pas  à  faire  d'autres  expertises 
uiusiralesl)  M.  Kodaly  devient...  un  élève  de 
M.  Itavel.  Pourquoi  ne  pas  décréter  aussi  que 
M.  Strauss  est  élève  de  M.  l'auré,  ou  M,  Lebussv 
élève  do  liicliard  Wagner.'? 

(î)  Uéservons  l'avenir;  rapp.lons-nous  l'incom- 
préhension de  Bei-lioz  devant  le  prélude  de  Tristan 
I"  long  amas  de  cruelles  appogiatures  ..),  et  n'ou- 
hlions  pas  (|ue  les  criti(ims,  après  le  h'èee. 
avouèrent  no  rien  comprendre  au  ■>  système  har- 
monique »  de  M.  Air.  Ilruneau. 


poètes  jusqu'au  plus  profond  de  cette  âme  ;  sa 
dernière  (-euvre,  si  simple  malgré  le  raffinement  du 
détail,  est  la  vision  même  de  ce  monde  jeune  et 
vierge  où  le  mal.  la  soufl'rance  et  la  vie  n'ont  pas 
encore  laissé  leur  trace,  —  sorte  de  chaos  lumi- 
neux d'où  se  détache  la  figure  de  celte  Kve  idéale 
qu'ont  rêvée  les  poêles.  Depuis  son  Vroméihéc. 
l'inspiration  de  M.  Gabriel  Fauré  semble  s'être 
élargie  et  comme  épurée,  sans  rien  perdre  de  ce 
qui  fait  sa  personnalité  inimitable. .. 

M.  liavel  est  décidément,  lui  aussi,  un  de  nos 
tout  premiers  musiciens,  et  un  grand  artiste.  On 
n'y  prend  pas  garde  parfois,  parce  qu'il  écrit  vo- 
lontiers dos  onivrcs  de  courte  durée.  Mais  il  y 
enferme  tant  de  musique,  tant  de  visions,  tant  de 
sensations  et  de  sentiments  ;  et  tout  cela  est  exprimé 
avec  une  précision  si  parfaite,  si  charmante  et  si 
nouvelle,  que  ces  pièces,  qualifiées  dédaigneuse- 
ment de  ■■  petites  »,  n'en  sont  pas  moins  d'aussi 
authenti(]ues  cliefs-d'o'uvre  que  tel  netzuhé  ou  tel 
inro  de  la  meilleure  époque, —  et  que  l'aile  eslampe 
d'iliroshigé,  voire  dlloliousai.  l-;t  c'est  à  dessein 
que  j'évoque  ici  ces  noms  illustres,  car  il  y  a  chez 
M.  Ravel,  outre  cet  objectivisme  qu'aimait  Flau- 
bert, ce  sens  discret  du  comique,  cette  habileté 
étonnante  du  trait  juste  et  incisif,  et  cette  imagi- 
nation si  diverse  et  si  précise  dans  l'observation  de 
la  vie  extérieure,  par  quoi  se  caractérise  l'art  des 
.Japonais.  Ses  o  pièces  enfantines  d'après  dos  contes 
de  fées  »  sont  de  pures  merveilles. 

M.  Delage,  en  ses  trois  mélodies  aux  détails  fort 
travaillés,  mais  très  musicaux,  montre  une  sensi- 
bilité délicate,  charmante,  et  que  je  crois  person- 
nelle. Il  no  lui  manque  plus  que  d'avoir  davantage 
de  confiance  en  soi-même,  et  de  se  sentir  plus  sûr 
et  plus  maitre  de  sa  forme.  Mais  il  a  déjà  ce  qu'on 
n'acquiert  pas;  c'est  beaucoup. 

D  un  cahier  d'esquisses  (qui  est  bien  «  du  De- 
bussy »,  c'est  le  meilleur  des  éloges  ,  couvre  assez 
peu  comme  et  qu'il  était  intéressant  de  révéler  au 
public,  fut  jouée  par  M.  Ravel;  il  est  superfiu 
d'ajouter  que  ce  fut  avec  un  art  exquis;  notons 
toutefois,  dans  l'interprétation  aussi  bien  que  dans 
la  composition  de  ce  morceau,  ce  remarquable 
sens  des  valeurs  et  des  plans  di/l'érents  que  pos- 
sèdent les  compositeurs  (par  habitude,  peut-être^ 
des  sonorités  de  iorchestre  ,  et  qui  fait  souvent 
défaut  aux  pianistes. 

Enfin,  une  Pastorale  pour  or;/ue,  de  M.  Roger- 
Dncasse,  et  le  premier  mourcmcnt  d'un  Septuor 
(pour  cordes  vocales  et  instrumentales;  de  M.  A. 
G  iplet  complétaient  cet  intéressant  programme. 
Je  me  garderai  do  parler  à  la  légère  de  ces  deux 
ceuvres.  Plus  touffues  d'écriture  que  les  précé- 
dentes, elles  ne  se  laissent  pas  aussi  aisément 
l>énétrer  à  première  audition  ce  qui  d'ailleurs 
n'est  pas  pour  me  dép'aire).  J'ai  i^arlé  quelquefois 
ic-i  de  M.  Roger-Ducasse;  pour  M.  Gaplet.  un  de 
ses  camarades  très  entljoiisiaste,  et  qui  n'est  pas 
le  premier  venu,  m'allirme  que  son  Septuor  est  ce 
qu'on  a  écrit  de  plus  ginial  depuis  Petlcas.  Peut- 
être  que  si,  peut-être  que  non...  L'ceuvre  me  fait 
pi  nser,  par  instants,  avec  les  son:  .rites  fraîches  et 
claires  des  voix  passant  et  rejiassant  comme  des 
visions  rapides,  à  cette  "  haute  fresque  on  passage 
sur  l'Occident  clair  »  qu'évoipuiit  naguère  le  poè  c- 
Henri  de  Régnier,  en  un  langage  de  rêve  et  de 
légende.  F.Uo  nest  pas  indilVérente.  et  l'on  souhaite 
vivement  de  l'entendre  à  nouveau. 

Charles  Kœciilin. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


149 


REVUE  DES  REVUES 


X  BoUettino  d'Arte  (IflO'J,  fasc.  MI  .—  M.  Giu- 
seppe  Cultrera  étudie  doux  bas-rc4icfs  de  la  collec- 
tion BoncompaguiLudovifi  et  conclut  que  ce  sont 
deux  fi-a^'ments  d'une  frise  quin'e=tpas  autérieuro 
aux  premiers  Antonins  {7  fig.)- 

—  M.  Umberto  Gnoli  a  vu,  dans  une  chapelle 
voisine  d'Eggi,  une  fresque  datée  du  10  juillet  1532. 
C'est  un  Baptrnie  du  Christ,  que  tout  le  monde, 
sans  exception,  attribue  au  Spagua  D'autre  pari, 
un  document  du  28  octobre  1433  parle  de  «  la  veuve 
de  ilatatro  Giovanni,  aliùfi  lo  Spagna  ■>.  Ce  n'est 
donc  pas  en  1428,  comme  ou  le  croit,  que  lo  Spagna 
est  mort,  mais  cinq  ans  plus  tard  (i  iig.). 

—  (liacobo  de  Nicola,  Le  Trésor  de  Saintjean- 
de  Latyan,  jusqu'au  xv  iic'cle.  Xouveaux  docu- 
ments sur  l'histoire  de  l'art  du  quattrocento  (18  fig.;. 

—  Antonio  Muùoz,  Eludes  siir  la  sculjiture  nn- 
politainede  la  Renaissance.  Il  s'agit  des  sculpteurs 
Malvito  père  et  fils  (13  Cg.). 

(Fasc.  III}.  —  Fin  des  études  sur  la  sculpture 
napolitaine  de  la  Renaissance,  par  M.  Antonio 
Muùoz  (Il  fig.  et  2  pi.  hors  texte). 

—  Emilio  Ravaglia,  Le  porliqitc  et  l'èfilise  de 
Sa)i  Bartolomeo  à  Bologne  i4  fig.  et  2  pi.). 

Fasc.  IV,.  —  Luigi  Serra,  Les  fresques  de  la 
rotonde  de  San  Giovanni  a  Carbonai-a,de Naples  : 
ouvrages  du  second  quart  du  xv  siècle,  par  Per- 
rinctto  da  Bcnevcnto  et  Leonardo  da  Bisuccio 
lOfîg.  et  1  pi.  hors  texte). 

—  Hans  Geisenheimer,  Les  Tapisseries  de  la 
salle  dei  Dinjenio  à  Florence  (b  Iig.  tt  3  pi.). 

—  Carlo  Gtimba,  i:ne  copie  du  «  Moli  me  tan- 
i/ere  »  de  Michel-Ange  (2  fig.). 

(Fasc.  V-VI  .  —  Alessandro  délia  Sela,  La  Col- 
lection Barberini  d'antiquités  de  Prencste  [Viû". 
et  2  pi.  hors  texte). 

—  Gino  Fogolari,  La  Madone  miraculeuse  du 
Trestù  (sanctuaire  près  d'Esté),  (1  fig.). 

—  Antonino  Sorrentino.  La  Basilique  de  San'a 
Licstituta  à  Naples  (12  fig.K 

(Fasc.  VII).  —  Gino  Fogolari,  Michèle  Maries- 
chi,  peintre  de  perspectives  (î  Venise  (7  fig.  et  2 
hors  texte). 

—  M.  Corrado  liicci  cite  un  acte  où  Ambrogio 
Borgognone  se  dit  n  de  Fossano  »,  pendant  que  son 
père  s'intitule  Milanais,  et  il  en  conclut  qu'Anibrogio 
est  probablement  né  à  Fossano  d'un  père  milanais, 
tout  comme  Léonard  est  né  à  Vinci  d'un  père  fio- 
reutin. 

—  Alfonso  Bartoli,  Deux  fresques  de  Perinu 
del  Vaqa  aur  Offices  (4  fig.). 

(Fasc.  Vin  .  —  Giulio  Cantalamessa  :  notice 
sur  la  fresque  de  «  L'Aunoneiuiion  »,  par  Molozzo 
da  l'orli,  récemment  découverte  au  Panthéon  do 
lîome  (3  fig.  c-t  3  pi.). 

—  R.  Paribeni,  Les  acquisitions  du  Musée  ua- 
iional  roinain  ,13  fig.  et  2  pi.  hors  t.; 

—  Lucio  Tasca  Bordonaro,  La  u  Lcda  >;  de  Mi- 
chel-Ange   3  fig.  et  1  pi.  . 

—  P.  Xerino  Ferri.  Un  dessin  inédit  de  Lo)-enzo 
di  Credi  pour  une  peinltire  des  Offices  (1  fig.). 

(Fasc.  IXi.  —  Gustave  Frizzoni,  La  légende  de 
S'iint  Christophe  interprétée  par  te  Titien  et  par 
l'ielro  Novelli  d>t  <•  //  Monrealese  »  li  fig.). 


—  Aug.  Bellini  Pietri,  Deu.i  lidileaiix  de  Dv.ne- 
nico  Ghirlandajo  au  musée  de  Vise  {La  Vierge 
entre  quatre  saints  avec  l'Enfant  assis;  La 
Vierge  avec  des  saints  et  l'Enfant  debout]  (8  fig.). 

—  Gfsare  Malranga,  Xourelles  attributions 
de  pe'intures  du  musée  de  Palerme.  L'auteur  at- 
tribue divers  tableaux  li  l'école  de  Messine  et 
trois  ;'i  Vincenzo  da  Pavia  (7  Cg.  et  et  I  pi.  hors  t.). 

—  Odoardo  II.  Giglioli,  l')t  portrait  de  Liaccio 
Valori,  par  Sebastiano  del  l'iomhn.  et  la  gjlcrie 
l'illi  (2  Iig.). 

(Fasc.  X).  —  Corrado  Ricci,  Sainte- Marie-des- 
Aiiges  et  les  Thermes  de  Dioctétien  (12  fig.). 

—  P.  Xerino  Ferri,  Les  dessins  des  maUres  an- 
ciens au.v  Offices  (Paolo  rccello,  Antonio  del  Pol- 
laiuolo,  Verrocchio,  Botticelli,  Mario  Basaiti,  P.. 
I.uini,  Benozzo  Gozzoli,  Alessio  Baldovinelti,  L). 
Ghirlandajo,  .lacopo  'l'intoretlo,  (15  fig.'/. 

—  Gino  Fogolari,  Le  retable  des  Qucrini Stani- 
palia  de  Vérone,  exécuté  par  Bart.  Giolfino  de 
Vérone,  en  1470.  L'œuvre  est  moins  intéressante 
par  la  valeur  d'art  dis  statues  que  par  l'aspect 
pittoresque  de  l'ensemble,  tout  en  bois  sculpté, 
doré  et  point.  Elle  est  entrée  à  la  galerie  royale  de 
Venise  ;10  fig.i. 

Fasc.  XL.  —  Corrado  Ricci,  Isolement  et  .«;/.>•- 
lémalisatioji  des  Thermes  de  Dioclét'ien  (13  li.L'., 
dont  8  liors  texte  et  un  plan}. 

—  P.  Orsi;  compte  rendu  do  la  troisième  cam- 
pagne de  fouilles  à  Locri  Epizefiri.  L'auteur  étu- 
die les  parties  architecturales  exhumées,  les  sta- 
tuettes d'argile,  les  tablettes  d'argile  à  très  faible 
relief,  où  dominent  les  représentations  d'ex-votos 
offerts  (27  fig.). 

—  Paul  Kristeller,  Cn  bloc  de  xylographe  ita 
lien  du  xv  siècle  (1  fig  ). 

—  U.  Flores,  Xouvellcs  acquisitions  de  la  Ga- 
lerie d'art  moderne  de  Rome. 

J'^asc.  XII).  —  Roberto  Papini,  La  Désagréga- 
tion des  fresques  du  Campo  Sanio  de  Pise.  L'au- 
teur, qui  est  bon  chimiste  et  quia  fait  des  analyses, 
attribue  ce  processus  cnnlinu  à  deux  causes: 
1°  la  condensation,  sur  la  surface  des  fresques,  de 
la  vapeur  d'eau  mélangée  de  gouttelettes  très  pe- 
tites d'eau  de  mer  qu'apporte  le  vent  -,2'  le  procédi' 
de  la  iieinture  à  fresque  comljinée  avec  la  détrempe 
qui  fut  employé  notamment  par  Benozzo  Gozzoli. 
Pour  conserver  ce  qui  reste  do  ces  peintures  mu- 
rales en  train  de  périr  rapidement,  l'auteur  pro- 
pose do  les  transporter  sur  toile  métallique,  pro- 
cédé qui,  parait-il,  les  rend  presque  inaltéra- 
bles. Il  cite  l'étude  do  Pietro  .Vchiardi,  La  Restau- 
ration des  peintures  du  Campo  Sanlo,  piublié'; 
àanaVArte  (19Ù3,  p.  121). 

—  M.  Umberto  Gnoli  étudiolos  fresques  de  rOstr- 
ria  di  GoUapope  représentant  un  combat  et  de.s 
scènes  de  l'histoire  de  Judith,  ouivres  assez  secon- 
daires de  la  fin  du  xV  siècle  (0  fig.). 

—  M.  P.  Orsi  continue  son  rapport  sur  la  troi- 
sième campagne  de  fouilles  de  Locri.  Il  étudie  le.s 
tablettes  représentant  des  scènes  de  toilette,  d'en- 
lèvement, etc.,  les  vases  di.'  style  local  ou  attique, 
les  objets  en  verre,  eu  os.  en  ivoire,  les  métaux  pré- 
cieux. 


150 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


BIBLIOGRAPHIE 


Undine,  by  de   la   Motto  Fouqué  ;  The  Ingolds 

by  Legends  :  2  vol.  pelit  iu-4°,  illustrés  dcgia- 

\  lires  liaBS  le  texte  et  île  planches   en  couleurs 

hors  texte,  par    Arthur  Rackhani.  —   William 

Heinemann,  éditeur  à  Londres. 

Ku  attendant  que  la   Gazette    des    Beaux-Arts 

s'acquitte  plus  complètement  envers  Arthur  Rack- 

ham  et  lui  consacre  une  étude  spéciale,  tenons  nos 

lecteurs  au  courant  de  son  œuvre  et  signalons  do 

lui  deux  récents  ouvrajjes  auxquels  un  éditeur  do 

haut  goût,  yi.  AVilliam  Ileinemanu  a  prodi)jué  ses 

soins  et  attaché  son  nom. 

Chacun  connait  VOndine  de  la  Motte-Fouquê  :  le 
livre,  qui  date  du  romantisme,  a  obtenu  une  longue 
faveur  et  il  ne  laisse  pas  que  d'honorer  en  somme 
tes  lettres  allemandes.  Une  fée  des  eaux  y  devient 
femme, et  lamour  lui  révèle  le  secret  de  la  douleur 
humaine.  En  cette  occurrence,  et  très  opportuné- 
ment, M.  Arthur  Rackliam  est  ^,'rave,  iiitoyable. 
ému  ;  SOS  images  déroulent  les  mésaventures  de  la 
triste  héroïne,  dans  la  suite  de  leurs  péripéties 
avec  autorité,  avec  aisance,  il  s'élève  au  dramati- 
que et  l'exprime  non  sans  accents  puissants,  tou- 
chants. 

Si  l'illustrateur  se  montie  dans  Ondine  parfaite- 
ff.cnt  apte  à  rendre  les  troubles  et  le  tourment  de 
l'àme,  c'est  de  nouveau  le  coté  visionnaire,  fantas- 
tique de  son  art  que  mettent  en  lumière  les 
hifiolds  by  Legends.  A.  propos  do  ce  livre,  essen- 
tiel dans  l'œuvre  déjà  si  riche  d'Arthur  Eackham, 
on  aévoqué  les  noms  de  Goya,  de  Vierge,  de  Beard- 
sley,  mémo.  Peine  inutile,  en  vérité.  M.  .\rthur 
RacKliaiu  a  l'imagination  trop  g^^nércuse  pour  être 
liibutaire  de  personne.  En  ce  qui  concerne  Vierge, 
notamment,  la  ressemblance  vient  tout  uniment  de 
l'identité  des  costumes,  des  sujets.  Au  résumé, 
dans  l'une  et  l'autre  publication,  la  maîtrise  de 
M.  .\rt!iur  Rackham  s'aflirme  liautement  et  l'on 
éprouve  quelque  surprise  ;'i  voir  que  M..\rmstrong 
ait  pu  omettre  et  taire  le  nom  d'un  pareil  artiste 
dans  sa  réconte  Uixtnirf  île  Vm-t  en  Orande-Bre- 
tagnu  et  en  Irlande. 


Eton  Collège  portraits,  liy  Lionel  Clsïe.  — 
London  .Spottiswoode  et  »>.  un  vol.  in-folio. 
10  pages  d'introduction  et -W  planches  hors  texte. 

Dans  un  des  plus  vieux  et  plus  renommés  collèges 
d'Angleterre,  l'usage  voulait  que  chaque  élève 
laissât  son  imago,  à  la  sortie  de  l'établissement,  eu 
guise  de  souvenir.  Gomme  Etun  Collège  se  trou- 
vait fréquenté  par  des  jeunes  gens  de  famille  noble 
ou  riche,  ces  portraits  étaient  demandés  à  des 
artistes  célèbres,  ù  telles  enseignes  que  loiisemble 
constitue  en  réalité  un  musée,  dont  les  ]ilus  an- 
ciens ouvrages  datent  de  la  seconde  partie  du 
xviii*  siècle. 

tio  musée  est  intéressant  par  la  qualité  des  toiles, 
signées  souvent  par  dos  maîtres  illustres,  et  par 
les  personnages  reiu'ésentés,  dont  plu.sieurs  d'entre 
iHix  connu'-ent  la  notoriété.  On  se  félicitera  de 
celte  ipublicatiou  ;  l'ordonnanci' on  est  somptueuse; 
elle  est  de  vaste  format,  l'exécution  des  héliogra- 
vures et  deux  index  (l'un  des  peintres,  l'autre  des 
luoJùles)  contri))aent  à  lui  faire  dignement  servir 
les  intérêts  de  l'arl  't  de  l'histoire. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Vers  la  tin  du  mois  aura  lieu,  à  l'hùtel  Drouot, 
la  vente  de  la  collection  de  gravures  anciennes  de 
feu  M.  S.  Scheikevitch,  ancien  collaborateur  de  la 
Gazette  des  Beaux-Arts.  M.  Scheikevitch  avait 
formé  sa  collection  en  Russie,  de  1875  environ  ù 
18%  et  l'avait  ensuite  complétée  à  Paris.  Parmi  les 
estampes  de  toutes  les  écoles,  o-uvres  d'.\lbert 
Durer,  de  Rembrandt,  de  Reham,  de  Lucas  de 
Leyde.  de  Martin  Sehongauer.  etc.,  nous  signalons 
une  épreuve  du  1"  état  de  l'Adam  et  Lee  de 
Durer  et  une  épreuve  de  la  Mélancolie,  provenant 
de  la  collection  Mariette  :  une  superbe  épreuve  d8 
la  Marie-Madeleine  se  livrant  aux  plaisirs  du 
monde,  de  Lucas  de  Leyde,  tirée  sur  papier  au 
P  gothique  ;  une  magnilique  épreuve  de  Jé.siis- 
Christ  prêchant,  de  Rembrandt,  et  une  épreuve 
du  £•  état  do  i'Iipliratm  Bonus,  du  même.  Parmi 
les  nomln-eux  portraits  de  Drevet,  d'EdelincU, 
de  Masaon,  de  Xauteuil,  de  Schmidt,  de  Wille,  etc.i 
citons  une  épreuve  du  1"  état  du  Louis  XV  en 
pied,  représenté  enfant  assis  sur  le  trône,  d'après 
II.  Rigaud  et  une  épreuve  du  tout  premier  état 
(non  décrite  par  M.  Didol),  du  portrait  du  Prince 
de  Conii,  en  pied,  d'ajirès  II.  Rigaud.  Le  cata- 
logue de  la  vc-nle  comprendra  1.0'ii  numéros. 


Collection  du  comte  Mimerel 

Vente  de  miniatures  et  objets  de  vitrine  faite  à 
l'hôtel  Drouot,  salle  6,  du  18  au  22  avril,  par 
M"  Lair-Dubreuil  et  MM.  Paulme  et  Lasquin. 

Miniatures  encadrées  ou  montées  sur  ho'des. — 
12.  Bornet.  Porti-ait  de  femme.  Sur  boite  ronde, 
en  écaille  brune,  cerclée,  du  temps  de  L.  XVI  • 
'i.040. —  14.  Boucher  (d'après  F. i.  .Vmours  jouant 
avec  une  chèvre  ;  et  15.  Amours  jouant  avec  deux 
colombes.  Sur  boites  rondes  en  ivoire,  cerclées 
d'or,  du  temps  de  L.  XVI  :  2. '200.  —  16.  Boucher 
(d'après  F.).  Le  Goncei't  champêtre  (xviii"  siècle)  : 
2.820  francs. 

25.  Constantin  [X.].  Portrait  de  Vivaut-Denou, 
directeur  des  musées  nationaux.  Sur  boîte  ronde 
en  écaille  brune  :  1.110.  —  20  Cosway  (R.).  Por- 
trait de  «  .lames  Jones,  esquire,  died31  janu.  1791, 
aged  51  »  :  2.100.  —  27.  Coteau  (d'après  J.-B. 
Isabey).  Portrait  de  l'empereur  Napoléon  I". 
Buste,  on  costume  de  général,  sur  boîte  en  or  ci- 
selé à  bordures,  rinceaux  et  émail  bleu.  Au  revers, 
inscription  ;  "  Donné  par  l'empereur  au  général 
Duroc,  Grand  Maréchal  du  Palais  »  :  2.880. 

oG.  Dun.  Portrait  do  jeune  femme  (vers  1800;  : 
2.1G0  francs. 

l'icole  fraui-aise.  —  78.  Portrait  de  jeune  femme 
vers  1780).  Kn  buste.  Monté  sur  boite  ronde  en 
écaille  brune,  cerclée  d'or.  Kp.  L.  XVI  :  iOOô.  — 
80.  Portrait  d'homme  vers  1780|.  .\llr.  à  Lemoine. 
Sur  boîte  ronde  on  écaille  brune.  Kp.  L.  XVI  : 
1.6511.  —  87.  Portrait  d'un  artiste  (vers  1700;  : 
2.810  francs. 

98.  Fauro  Elisa).  Portrait  de  l'impératrice  .losé- 
phine.  Sur  boite  en  labrabor,  montée  or.  Au  revers  : 
(.  L'Impératrice  .Joséphine  à  Madame  de  Remusat, 
dame  du  Palais  »  :  1.800.  —  100.  Fontallard.  Por- 
trait do  femme  :  1.520.—  101.  Fontallard.  Portrait 
du  lils  de  l'artiste,  peintre  et  caricaturiste,  à  l'âge 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


151 


de  quinze  ans  :  5. 500.  —  lO'i.  Uuériu  (J.'.  Portrait 
d  homme  (vers  1835)  :  1.110. 

Hall  (P. -A.).  108.  Portrait  du  baron  de  Berni- 
court  (1701)  :  1.400.  —  lO'J.  Portrait  du  comte  de 
Beauraout  :  1.500.—  IIU.  Portrait  d'un  fermier 
général  ^vers  1775i  :  4.050.  —  111.  Portrait  de  M.  le 
comte  Pierre  de  Gorneillan  :  2.510. 

Isahoy  (.J.-B.).  —  111).  Portrait  présumé  de  la 
duchesse  de  Kent  :  0.020.  —  120.  Portrait 
de  jeune  garçon  :  2.200.  —  121.  Portrait  do 
fillette  :  1.350.  —  122.  Portrait  de  l'empe- 
reur Napoléon  I".  Sur  boite  rectangulaire  en  or 
ciselé,  à  rinceaux  émaillés,  ornée  de  quatre  N.  Au 
revers,  inscription  :  «  Donné  par  l'Empereur  au 
maréciial  Davout.  duc  d'Auerstaedt,  prince  d'Eck- 
mûhl  1)  :  5.650. 

124.  Jacques  (N.).  Portrait  do  jeune  femme  (vers 
1805)  :  11.600.  —  101.  Jlorelli.  Portrait  du  tsar 
Nicolas  I",  sur  boite  en  or  :  1.500.  —  136.  Perin 
L.-Lié).  Portrait  d'une  dame  (vers  1790 j,  sur  boite 
ronde  en  écaille  :  2.100.  —  141.  Pinet.  Portrait  de 
femme  :  1.950.  —  142.  Plott  (-J.).  Plymer  (A.!. 
Portrait  d'homme  (vers  1790;  :  1.200.  —  145. 
."^aiut  (D.).  Portrait  présumé  du  duc  de  Pieichstadt 
(Napoléon  II)  :  1.150.  —  140.  Saint  et  Jacques. 
Portrait  de  l'eiume,  et  portrait  de  jeune  garçon, 
avec  boite  à  nuisiquc  en  or  ;  2.550. —  147.  Sieurac. 
Portrait  de  M""-  la  duchesse  de  Berry,  à  inscrip- 
tion :  3.750.  —  149.  Terroux  (il"»  E.).  Portrait  de 
femme  (vers  1780",  sur  boite  ronde,  en  écaille, 
ép.  L.  XVI  :  2.750.  —  150.  Thiboust.  Portrait  de 
Maximilieu  I",  roi  de  Bavière,  sur  Ijoite  en  or 
ciselé  :  1.700.  —  151.  "Vanloo  (d'après  L.-M.).  Por- 
trait du  roi  Louis  XV,  sur  boite  à  plaques  d'agate  : 
10.500.  —  152.  A'oslier  (Antoine).  Portrait  du 
comte  de  Saissac-Lalandc  (vers  1780)  :  1,520.  — 
153.   Villers   (L.  .   Portrait  d'un  officier  de   dra- 


gons :  2.0Û0. 


(A  suivre.) 


Collection  Cottraau 


Vente  d'objets  d'art  et  de  liante  curiosité,  faite 
à  la  galerie  Georges  Petit,  les  28  et  20  avril,  par 
JI"  Henri  Baudoin  et  MM.  Mannheim. 

Produit  total  :  1.006.165  fr. 

Faïences.  —  3.  Vase  surbaissé.  Perse,  à  arabes- 
ques à  reflets  métalliques  :  1.050.  —  4.  Plat  à 
épices  ovale,  en  terre  émaillée  de  Bernard  Palissy, 
xvi°  siècle  ;  génies  tenant  des  attributs  :  1.180.  — 
6.  Plat  à  épices  ovale,  en  terre  émaillée  de  Ber- 
nard Palissy,  xvi°   siècle  :  1.350. 

8.  Plat  creux  itondino),  eu  faïence  d'I'rbino, 
xvi»  siècle,  atelier  do  Xanto  :  le  Supplice  de  la 
vestale  Rhéa  Sylvia,  et  écusson  aux  armes  des 
Ilackwitz,  de  Silésie  :  2.850.  —  9.  Coupe  ronde, 
sur  pied  bas  (ongaresca),  Urbino,  xvi'  siècle  : 
Pietà  :  1.450.  —  11-12.  Deux  plats  creux  (tondini), 
Urbino,  atelier  des  Fontana,  xvi»  siècle  :  Poly- 
phème  et  Galathée,  et  Apollon  et  Daphnô  :  1.210 
et  1.310.  —  13.  Plat  rond  (piatto  da  pompa), 
Urbino,  xvi*  siècle,  atelier  d'Orazio  Fontana  : 
Course  de  chars  romains  :  4.600.  —  14.  Plat  à 
ombilic  et  à  i-eliofs  (piatto  da  pompa),  Urbino, 
xvi"  siècle,  atelier  d'Orazio  Fontana  :  Joseph  re- 
connu par  ses  frères  ;  les  allégories  des  Éléments; 
marli  orné  de  grotesques,  et  deux  cartouches  ;  au 
revers,  écusson  d'armoiries  :  3.100. —  15.  Coupe 
rondo  sur  pied  bas  (ongaresca),  Urbino,  xvi«  siè- 
cle,   rehaussée   ù    Giibbio    de   rellets  métalliques 


rouge  rubis  :   Esacus    et    Espérie;    auprès  deux, 
l'Amour  elle  Fleuve  Cébrène  :  10.6n0. 

16.  Plat  creux  (tondino),  Faenza,  xvr  siècle  : 
décor  bleu,  dit  berettino,  à  gro';esques;  écusson 
polychrome  :  2.400.  —  17.  Coujib  ronde  sur  pied 
bas  (ongaresca),  Faenza,  xvi'  siècle,  deux  Amours 
jouant  dans  un  médaillon  et  rinceaux  feuillages 
en  jaune  sur  fond  bleu  :  2.550.  —  18.  Vase  sur- 
baissé et  sur  piédouche,  Dcrula,  xvi»  siècle;  frise 
de  feuillages  stylisés  et  écusson  deux  fois  répété. 
Décor  bleu  et  à  reflets  métalliques  :  2.000. 

21.  Plat  rond,  Derala,  xvi"  siècle  :  buste  de 
femme  et  compartiments  rayonnants  ;  décor  bleu 
et  à  reflets  métalliques  :  6.000. 

23.  Coupe  d'accouchée,  Gubbio,  année  1538  : 
bonne  foi  surmontée  d'un  conir  percé  d'une  flèche. 
Décor  bleu  et  à  reflets  métalliques  ronge  rubis  : 
8.100.  —  24.  Plat  rond,  Gubbio,  année  1539,  fond 
bleu,  à  grotesques  et  cartouches  eu  grisaille  et  re- 
flets métalliques.  Au  revers  :  «  N...  »  :  20.500.  — 
25.  Coupe  d'accouchée,  Gubbio,  xvi'  siècle:  Amour 
nu,  debout:  rinceaux  et  palmottes.  Décor  poly- 
chrome, à  reflets  métalliques  :  18  100. —  26.  Coupe 
à  ombilic,  Gubbio,  xvi"  siècle,  rosace  de  godrons 
en  spirale  et  cannelures  obliques,  à  reflets  métalli- 
ques :  2.900.  —  27.  Csupe  ronde  sur  pied  bas  (on- 
garesca), (iubbio.  xvi'  siè'Clo  :  bonne  foi  et  coair 
percé  d'une  flèche;  feuillages  gaufrés.  Décor  bleu 
et  à  reflets  métalliques  :  'i  .500.  —  28.  Plat  rond, 
Castel-Durante,  année  1536,  atelier  de  Nicolo  da 
Urbino  :  César  recevant  la  toto  de  Pompée  :  lO.OOU. 

—  29.  Plat,  Gastel-Durante,  xvi»  siècle  :  buste  da 
femme  et  couronne  de  laurier,  grotesques  et  tro- 
phées d'armes  en  grisaille  :  lO.lOn. 

(A  suivre.) 

Collection  d'un  amateur 

OllJETS  1)'.\KT 

(Suite  et  fin)  (D 
Ciiieres  el  bromex.  —  91.  Gros;o  bronze  gravé 
et  doré;  nœud  sphérique,  et  samls  personnages 
dans  des  médaillons,  xiv  siècle  :  5.020.  —  93. 
Boite  aux  saintes  huiles,  en  cuivre  doré.  xv°  siècle  : 
1.400.  —  94.  Mors  de  chape  polylobé,  en  cuivre 
gravé  et  doré,  à  figurines  en  relief  d'Apotres  assis, 
xiv  siècle  :  850.  — 95.  Mors  de  chape  quadrilobé, 
en  cuivre  doré  :  le  Christ  en  cro'X  entre  la  Vierge 
et  saint  .feau,  et  quatre  médaillons  en  cuivre  re- 
poussé. XV"  siècle  :  850.  —  t8.  .Slatuetlo  cuivre 
doré  :  ange  drapé  et  agenouillé.  îv  siècle  :  5.400. 

—  99.  Porte-cierge  en  bronze  fondu,  ciselé  et  doré, 
à  boule  en  cristal  de  roche,  xi*  siècle  :  3.000. 

101.  Statuette  argent  repoussé  ;  sainte  Barbe 
debout,  tenant  un  livre.  En  partie  du  xv  siècle; 
2.300  francs. 

Scul/itttres  en  bois.  —  121  Figure  à  mi- 
corps  :  jeune  homme  en  armure.  Bois  sculpté 
et  polychrome,  xvi'  siècle  :  1.550.  —  122.  Groupe 
d'applique,  provenant  d'un  i  ialvairc  :  saints  per- 
sonnages. XVI*  siècle  :  1.350.  —  124.  Groupe  d'ap- 
plique :  la  Vierge  assise,  l'Enfant,  xvi"  siècle  : 
1.550.  — 120.  Groupe  :  Sainte  Femme  agenouillée  et 
deux  personnages,  xvr  siècle  :  1.350. —  127.  Haut- 
relief,  composition  religieuse  à  nombreux  person- 
nages. XVI"  siècle  :  1.605.  —  129.  Groupe  :  saint 
Martin  à  chevalet  un  estropié,   xv"  siècle  :  1.900. 

—  133.  Monument  à   dais  ajouré  à   arcatures    el 

,1)  V.  Chronique  des  Arls  des 23  et  30;ivril  1910. 


152 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


clochetons  golhiquea.  i';a  partie  du  \v«  siècle  : 
:.î.025.  —  134.  Statuette  de  saint  Michel  debout, 
brandissant  une  opéc.  Travail  allemand  duxvi'siè- 
•cle  :  le.rjOO.  —  135.  Le  Christ  cloué  sur  la  croix.  Tra- 
vail espagnol,  xm"  si>''cle  :  1.100.  —136.  Doux  sta- 
tuettes d'applique:  la  Vierge  debout,  et  saint  Jean 
tenant  un  livre,  xvi»  siècle  :  1.510.  —  138.  Groupe 
d'applique  :  la  Vierge  évanouie,  soutenus  par  saint 
.Ican  et  la  Madeleine. xvi*  siècle  :  2.005.—  liô.  Mé- 
daillon trilobé  :  la  Vierge  émergeant  d'un  lleuron  et 
portant  l'Kafant  .lésus.  Travail  llamand,  xv"  siè- 
cle :  2.005.  —  140.  Haut-relief:  Samson  terrassant 
un  lion,  xvi"  siècle  :  2.050. 

Marbres  et  picvres.  —  VA.  Haut-reliet  sans  fond, 
en  marbre  blanc  :  la  Mort  de  la  Vierge.  xv«  siècle  : 
2.100.  —  153.  Statue  pierre  sculptée:  saint  Jean- 
Baptiste.  XV»  sircle:  6.000.  —  155.  Partie  de  reta- 
ble pierre  sculptée,  à  n'clios  et  contreforts  orne- 
mentés, xv*  siècle  :  1..').50.  —  156.  Ilaut-rclief  pierre 
sculptée  :  saint  Eloi,  debout  à  côté  de  sa  forge, 
personnage  et  clieval.  x\''  siècle:  2.600.  —  lôO. 
Gi'oupe  pierre  sculptée:  la  Vierge  debout  ei  l'Eu- 
fani  Jésus,  xv  siècle:  1.600.  —  161.  Statue  pierre 
sculptée  et  polychromée.  Travail  frani;ais.  xv*  siè- 
cle: 5.100.  —\6i.  Statue  pierre  sculptée  :  la  Vierge 
debout,  portant  l'Enfant  Jésus,  xvi"  siècle:  4.05(». 

Tapisserie.  —  163.  Tapisserie  rectangulaire  :  la 
Naissance  de  la  Vierge.  Composition  d'après  la 
gravure  d'.^lbert  Durer,  xvi'  siècle.  Cadre  bois 
mouluré  ;  1  500. 

M'iubl's.  —  loC.  (U'édence  gothique,  à  fenestra- 
ges  sculptés  et  poatures.  En  partie  du  xv  siècle: 
1.003.  —  167.  Deux  portes  à  quatre  panneaux  en 
bois  sculpté  :  Franriis  î"  et  CUiarles-tJuint,  et 
leurs  armoiries.  En  partie  du  xvi"  siècl-i  :  1.'j30. 

Produit- total;  i!01 .135  francs. 

Collection  Charles  T.  Yerkes 
(Suite   et   m)  (1) 

Principaux  prix  en  francs 
Tapis,  tapisseries,  objets  d'art.  —  Tapis  ancien 
du  nord  de  la  Perso  :  5.500.  —  Tapis  de  prière,  do 
Damas  :  11.250.  —  Fragment  do  tapis  persan,  du 
XVI'  siècle  :  17.CO0.  —  Ancien  tapis  de  prière  per- 
san :  10.000.  —  Carpette  persan-arabe  :  51.000.  — 
Tapis  ancien  de  la  Perse  :  28.000  (au  Musée  de 
New-York^.  —  Fragnient  de  très  ancien  tapis  per- 
sin  :  'iS.OOO.  —  Carpette  persane,  du  xvf  siècle  : 
',7.500.  —  Tapis  persan,  xvi»  siècle  :  20.000.  — 
Tapis  sarrazin,  du  xv  siècle  :  27.500.  —  Tapis 
polluais,  du  xvi'  siècle  :  2:3.500.  —  Tapis  polonais, 
du  wi-  sxcle  :  61.500.  —  Deux  autres  :  17.500  et 
38.500.  —  Tapis  de  mosquée,  on  soie  :  177.500.  — 
Ancien  tapis  peivan,  de  mosquée  :  76.0DO  au  Mu- 
sée de  New  York).  —  .\ncien  tapis  persan,  ornc- 
luent-i  en  argent  :  2.5. .50:1.  —  Tapis  jiersan  du 
xvi«  siècle  :  80. OW.  —  Deux  autres  :  48.00)  et 
33X>0i).  —  'J'apis  de  mosquée  du  nord  de  la  Perse  : 
26  000.  —  Tapis  do  mosquée  hispano-mauresque  : 
43.000.  —  Tapis  de  lîagdad,  du  xvi«  siècle  :  98.ii0ii 
au  Musée  de  New-York)-  —  Tapis  de  Perse,  du 
xvi's'èolo  :  IGô.iiTii.  —  Cr.  ni  tapis  de   mosqu(''e  : 

1  r,.o()0. 

r.ipisscrie  desGolielins  :  Neptune  et  .\mymono  ; 
(1)  V.  CUroni'iuedes  .tris  du  30  avril. 


■,'11.(1)0.  —  Tapisserie  des  Gobelins  :  Vulcain  et 
Vénus  :  88.500.  —  Tapisserie  dos  Gobelins  :  l'En- 
lèvement d'Europe  :  61. .''/OO.  —  Tapisserie  des 
liobelins  :  Phiton  et  Proserpinc  :  26.000.  —  Tapis- 
serie de  Bruxelles:  Le  Camp  du  Drap  d'or:  33.000. 

—  Tapisserie  de  Bruxelles  :  Partie  de  plaisir  : 
21.500. 

Bronzes.  —  Deux  figures  Renaissance  :  14.2.50. 

—  Bacchante  :  40.000  (au  Musée  de  Boston).  — 
Diane,  d-jHoudon  :  255.000.  —  L'Amour  et  Psyché, 
et  Orphée  et  Eurydice,  de  Rodin  :  O.COO  et  10.000. 

—  Bacchante,  do  Falconot  :  10.00<i.  —  Pygmalion 
et  Galathée,  de  Gérùme  :  3.(;25.  —  Les  préparatifs 
du  bain,  de  d'Epinay  :  2.7.50.  —  Deux  bustes  en 
marbre  antique  :  5.5(W  et  5.750. 

Deux  torchères  en  bronze,  art  italien  :  7.1)00.  — 
Deux  candélabres  en  bronze  doré,  Louis  XV  : 
10.500. 

Produit  total  :  2.207.866  dollars  isoit  11.039.330 
fiaucs),  dont  1.695.11.50  dollars  pour  les  peintures, 
56.950  pour  les  tapisseries,  et  .338.900  pour  les 
tapis,  objets  d'art,  bronzes  et  livres. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS   XOUVF.I.I.r.-; 

Paris 

Expisilion  de  peintures  do  M.  Albert  Marquet. 
galerie  Druet,  20,  rue  Royale,  jusqu'.iu  14  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Seyssaud,  gale- 
rie Bernheim  jeune,  15.  rue  Richepansc,  jusqu'au 
l'i  mai. 

ExposiliiiU  de  tableaux,  pastels  et  dessins  do 
M.  Joseph  Pérelmann,  galerie  dos  .\rtistes  mo- 
dernes, 10,  rue  de  Gaumartin,  jusqu'au  l'i  mai. 

lOxposition  de  dessins  des  boursiers  de  la 
Ville  de  Paris  et  du  cours  municipal  de  com- 
position décorative  de  M.  E.  Grasset,  salle  dos 
I-'étes  de  la  mairie  du  Vl°  arrondisseiuont,  plare 
Saint-Sulpice,  jusqu'au  17  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M»  Romaine 
Brooks,  galerie  Durand-Ruel,  16.  rue  Laflitt''. 
jusiiu'aii  18  mai. 

Exposition  d'o'uvrcs  de  M""  Ripa  di  Roveredo 
ot  di  MM.  N.  Aronson,  'Vibert  et  A.  'Wilder, 
galerie  Moloux,  68,  Ijoulovard  Maleslierbos,  jus- 
qu'au 18  mai. 

lOxposition  do  taldouux  do  M.  L.  Auberge  de 
Gardas,  galerie  CIi.  Hossèle,  ti,  rue  LaflîOo, 
jusqu'au  211  mai. 

Exposition  lie  pointures  décoratives  de  M.  Paul- 
H.  Flandrin,  hôtel  de  Condo,  12,  rue  Monsioui-, 
jusqu'au  :20  mai. 

Exposilinn  de  l'aMivro  de  Henri  Zuber,  :'i 
l'Ecole  Nationale  des  Boaux-.Vrls,  quai  Malaquais, 
jusqu'au  :ll  mai. 

Province 

Clermont-Ferrand  :  Exposition  du  Centre  de 
la  Franco,  jusqu'il  octobre. 

Étranger 
Liège  ;  Exposition    régionale    d  art    ancien    ri 

iio'drr'uo,  jusqu'à  juillet. 


Le  Gérant  :   P.  Gibabdot 


1*41111    ~       IV*I,1WH1 


Il    LA    PBBSSV.    16 


BL-i    DU    CBO'    S.\NT.    —    V      .SIMART      IMPRlURirB. 


/o- 


N»  20.  -  1910.  BUREAUX  ;  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


14  Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  U  Curiosité 

Prix  de  rabonnement  pour  un  an 

Étranger    (Etats     faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr^ 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


X^e    ITiaméro    :    O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


JL  s'est  ouvert  au  Salon  des  Artistes 
français  trois  expositions  l'étros- 
pectivcs  dont  la  plus  importante 
est  consacrée  au  graveur  Chaplain. 
L'initiative  est  des  plus  heureuses.  La  dispo- 
sition matérielle  des  salles  où  s'organisent 
ces  expositions  permet  des  ensembles  qu'il 
serait  difficile  de  présenter  dans  les  lo- 
caux trop  vastes  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts. 
Par  l'expérience  qui  vient  d'être  tentée,  le 
public  jugera  une  fois  de  plus  de  l'intérêt 
qu'il  peut  trouver  à  pareille  entreprise. 

L'o'uvre  de  Chaplain  est  devenue  popu- 
laire :  les  médailles,  les  plaquettes,  les  types 
de  monnaie  qu'il  a  créés  sont  dans  toutes  les 
mémoires.  Mais  ceux  qui  ont  eu  l'idée  de 
l'exposition  rétrospective  ont  pensé  avec 
raison  qu'il  y  avait  ]iien  des  révélations  cu- 
rieuses à  faire  sur  les  travaux  du  maitre 
graveur.  Ils  ont  placé  à  côté  des  médailles 
une  collection  de  dessins,  d'études  au  crayon, 
où  l'on  voit  la  préparation  du  travail,  et 
comme  la  première  manifestation  de  la  pen- 
sée. Ce  sera  là  pour  les  historiens  et  les 
amateurs  un  spectacle  des  plus  instructifs. 
En  même  temps  la  série  des  monnaies  et  mé- 
dailles fait  paraître  à  merveille  les  transfor- 
mations du  talent  de  ^arti^te  et  tout  ce  que 
le  travail,  la  maturité,  le  temps  ont  ajouté  à 
sa  manière.  U  n'est  pas  de  visiteur  qui  ne 
sorte  de  cette  exposition  sans  avoir  acquis 
une  notion  plus  nette  de  ce  que  l'art  de  la 
médaille  doit  à  Chaplain. 

Si  les  tentatives  de  ce  genre  doivent  se 
renouveler,  et  il  faut  l'espérer,  on  souhaite- 
rait qu'elles  eussent  toujours  un  objet  aussi 
bien  défini  et  aussi  digne  d'elles.  11  y  a  cer- 
tainement  dans   ces    expositions   rétrospec- 


tives une  idée  qui  mérite  d'être  étudiée  et 
conservée.  A  vouloir  les  rendre  trop  fré- 
quentes, on  se  condamnerait  peut-être  à  des 
hommages  qui  ne  seraient  pas  tous  égale- 
ment mérités.  A  s'interdire  pareille  manifes- 
tation pour  des  vivants,  on  se  priverait  par 
une  règle  trop  rigide  de  spectacles  précieux. 
11  faut  que  le  Salon  des  Artistes  français,  qui 
a  si  bien  réussi  jusqu'à  présent,  mette  de  la 
méthode  et  du  choix  dans  son  entreprise  ;  il 
aura  bien  mérité  à  la  fois  de  ceux  pour  qui 
ces  expositions  sont  un  agrément  et  de  ceux 
pour  qui  elles  constituent  un  enseignement 
de  premier  ordre. 


NOUVELLES 


***  A  la  vente  de  dessins  de  la  célèbre  col- 
lection De  Lanna,  qui  a  eu  lieu  à  Stuttgart 
la  semaine  dernière,  le  musée  du  Louvre  a 
eu  la  bonne  fortune  d'acquérir,  en  dehors  de 
deux  précieux  dessins  allemands  de  maîtres 
précurseurs  ou  contemporains  de  Diirer,  deux 
des  pièces  les  plus  remarquées  et  les  plus 
justement  convoitées  pour  leur  rareté  insi- 
gne :  un  dessin  français  de  la  fin  du  xiV  siè- 
cle, classé  à  tort  comme  allemand,  digne 
d'être  comparé  aux  exquises  créations  de  nos 
miniaturistes  et  de  nos  ivoiriers,  et  une 
feuille  de  croquis,  d'une  grâce  souple  et  d'un 
sentiment  charmant,  attribuée  à  Gérard 
David. 

A  la  vente  de  la  collection  Maiszech,  le 
même  musée  s'est  fait  adjuger  dans  des  con- 
ditions très  avantageuses  un  excellent  Por- 
trait d'homme,  signé  et  daté,  du  peintre  Jean 
de  Bray,  rival  de  Franz  Hais  à  Harlem,  dont 
l'art  robuste  et  franc  n'était  représenté  jus- 
qu'ici au  Louvre  par  aucun  spécimen. 

On  ne  peut  que  féliciter  le  musée  de  ces 
divers  enrichissements. 

***  Par  arrêté  du  ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts,   M.  Touche  est 


15 'i 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


nommé,  iiour  une  période  de  cinq  années, 
chargé  de  cours  titulaire  (4°  catégorie)  d'une 
classe  préparatoire  de  violon  au  Conserva- 
toire national  de  musique  et  de  déclamation, 
eu  remplacement  de  M.  Desjardins,  décédé. 

***  Le  Service  des  Travaux  historiques  et 
de  la  Bibliothèque  de  la  Ville  de  Paris  a 
ouvert  mercredi  dernier  à  l'hôtel  Lepeletier 
de  SaintFargeau,  -,'9,  rue  de  Sévigné,  la  qua- 
trième des  expositions  documentaires  dont 
son  chef  M.  Marcel  Poète  a  pris  l'heureuse 
initiative  en  1907.  Cette  exposition  est  consa- 
crée à  la  transformation  de  Paris  sous  le 
Second  Empire. 

Cette  exposition  restera  ouverle  jusqu'au 
1"  octobre. 

***  Mardi  dernier  a  eu  lieu,  au  Salon  de  la 
Société  des  Artistes  français,  l'inauguration 
des  expositions  rétrospectives  des  œuvres  de 
J.-C.  Chaplain,  de  Chauvel  et  de  Boilvin. 

:!:**  On  a  découvert  au  Villars,  prés  de 
Tournus  ^Saône-et-Loire),  dans  un  vase  de 
poterie  fine  de  l'époque  romaine,  des  mon- 
naies en  argent  qui  sont  frappées  aux  effigies 
des  empereurs  Philippe  (mort  en  248),  Dèce 
(mort  en  251)  et  de  sa  femme  Etruscilie,  Va- 
lérien  (mort  en  263),  Postume  (mort  en  268) 
et  de  sa  femme  Salonine,  Tétricus  père  (267- 
273)  et  Tétricus  flls  ^267-272). 

Ce  trésor,  enfoui  au  lieudit  les  Perrières, 
semble  avoir  été  caché  au  moment  de  la  fa- 
meuse insurrection  des  Bagaudes,  paysans 
gaulois,  qui  ravagèrent  Autun  et  la  région  de 
270  à  277. 

Ces  pièces  de  monnaie,  qui  sont  très  bien 
conservées,  ont  été  déposées  au  musée  de 
Tournus. 

***  Pendant  les  travaux  de  construction 
d'une  voûte  d'égout  sur  la  place  du  Capitole  à 
Toulouse,  on  a  mis  au  jour  des  fragments  de 
l'enceinte  romaine  élevée  au  commencement 
du  IV"  siècle,  particulièrement  la  base  d'une 
des  deux  tours  rondes  en  assises  de  jjierres 
cubiques  et  briques  qui  llanquaient  la  porte 
ouverle  sur  le  flanc  nord  de  l'enceinte  et 
dite  la  Porterie,  Porloria,  que  précédait  un 
ouvrage  avancé,  découvert  il  y  a  quelques 
années  à  l'angle  nord-ouest  de  la  place. 

Sur  le  nouveau  dallage  de  la  place,  des 
traits  de  forint  et  de  couleur  différentes  indi- 
queront la  direction,  l'épaisseur  et  les  cou- 
tours  de  ces  tours. 

H:**  Nous  avons  le  plaisir  d'apprendre  que 
notre  savant  collaborateur,  M.  André  Michel, 
conservateur  au  musée  du  Louvre,  vient 
d'être  nommé  membre  associé  de  l'Académie 
royale  de  Bclgi(iue  (classe  des  Beaux  Arts)  et 
de'  l'Académie  royale  des  Beaux-Arts  de 
Milan. 

*♦*  Notre  compatriote  le  peintre  Albert 
Besnard  vient  d'être  chargé  par  le  gouver- 
nement hollandais  de  décorer  la  grande  salle 
du  Palais  do  la  Paix,  à  La  Haye. 

**.  l'n  dos  anciens  édifices  de  l'iorence,  le 
palais  Davanzati.  construit  au  commence- 
ment du  xiv^  siècle  pour  les  Davizzi  et  qui 


appartint  ensuite,  do  l.'i78  à  1838,  à  la  famille 
des  Davanzati,  vient  d'être  ouvert  au  public 
après  avoir  été  restitué  dans  son  état  primitif 
par  l'expert  Volpi,  qui  l'avait  acquis  en  190i  : 
les  plafonds  et  les  lambris  anciens  et,  dans  cer- 
taines salles,  des  peintures  à  fresque  ont  été 
remis  au  jour,  et  les  appartements  ont  été 
garnis  de  meubles  et  d'olijets  d'art  qui  lui 
rendent  sa  phytionomie  d'autrefois. 


PETITES   EXPOSITIONS 


Vi.\i;t    Peintres   du   xix»  sièi;i.e 
(Galerie  Georges  Petit) 

Applaudissons  d'abord  à  cette  exposition,  qui 
prouve  qu'on  peut  attirer  le  public  mondain  avec 
d'autres  peintures  que  celles  du  xviii*  siècle,  pour 
lesquelles  il  semblait  avoir  un  goût  par  trop  exclu- 
sif. Réjouissons  nous  aussi  de  voir  comment  la 
large  place  donnée  au  grand  Delacroix  imposera  à 
plus  d'un  qui  comprenait  mal  le  maître  une  idée 
plus  complète  de  son  inspiration  virile,  auprès  de 
laquelle  celle  de  tous  nos  contemporains  semble 
fluette.  1^05  cavaliers  avahes,  où  les  rouges  remuent 
l'àme  comme  de  belle  musique,  le  Combat  du  Giaour 
et  du  Pacha,  la  Chasse  au  lion,  le  Porirait  du 
CoMle  Palatiano,!' Arabe  montant  à  cheval, le  Bon 
Samaritai>i,  apportent,  après  la  vente  Ghéramy  et 
le  don  Moreau-Nclaton  une  nouvelle  preuve  cto  la 
jeunesse  immortelle  de  ce  maître  splendide.  La 
réunion  unique  de  figures  de  Corot  sera  un  des 
autres  bienfaits  de  cette  exposition.  E  le  montrera 
entre  autres  choses  combien  hâtive  et  insuftisaule 
fut  celle  du  Salon  d'Automne  dernier.  Entre  le 
Portrait  de  SI.  Mole  et  celui  de  M"°  d'Hausso)ivi!le 
de  Ingres,  une  Baigneuse  de  Corot  permettra  de 
constater  une  fois  de  plus  comment  le  dessin  des 
deux  maîtres  est  hardiment  vrai,  respectueux  du 
caractère  «  naturaliste  »,  comme  ou  disait  vers 
1830.  «  Le  vrai  a  fait  Homère  et  Raphaël  »,  disait 
Ingres.  «  Toute  chose  imitée  de  la  nature  est  une 
œuvre  et  cette  imitation  mène  à  tout  »,  ajoutait-il. 
Corot  aurait-il  parlé  autrement  ?  Voyez  les  acces- 
soires des  deux  portraits,  quelle  modestie  dans 
l'imitation  !  Mais  les  chairs  ne  sont  pas  de  la 
même  peinture,  et  ne  font  point  oublier  Af°"  De- 
vciucay. 

Daumier  et  Millet,  qui  voisinaient  déjà  en  ISOlX 
sont  bien  des  classiques,  l'un  malgré  lui  (1  ,  l'autre, 
qui  dès  sa  jeunesse  eut  le  culte  de  Poussin,  très 
volontairement.  Daumier  et  Millet  voient  en  sculp- 
teurs ;  leurs  figures  composeraient  des  bas-reliefs 
et  plus  d'une  fois  rappelleraient  la  statuaire  fran- 
çaise du  xui"  siècle.  La  couleur  de  Jlillet  a  foncé: 
mais  voyez  dans  ses  pastels  cette  trouvaille  émou- 
vante :  le  groupe  do  la  mère  donnant  la  pâtée 
aux  canetons,  tandis  que  l'enfant  re]iousse  du 
pied  l'oie  gloutonne.  Fit-on  plus  grand  avec  une 
action  plus  simple'?  Et  les  Fue/itifs,  de  Daumier 
(collection  Esnault   Pelterie),  le  plus  beau   peut- 

(I)  Unjour, chez Steinheil,  M.  Bracquemond ayant 
dit  A  Daumier  :  «  Le  ventre  Icpislatif  et  la  Cha- 
pelle Sixtine  (d'Iugres),  c'est  le  même  dessin  », 
Daumier,  protestant  d'abord,  liait  jiar  acquiescer. 
et,  la  discussion  terminée,  l^.orot  s'écriait  :  Eh  bien  ! 
maintenant  on  va  chanter  une  chanson! 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Otre  de  la  série  nombreuse  des  fiigilit's  ;  n'y  ro- 
trouve-t-on  pas  le  mouvement  de  Piiget  et  de 
Rude.'  ijue  devient  ileissonier  à  côté  ?  L'ongnue- 
luent  ne  se  porte  plas  sur  ses  onivres  ;  il  est  inu- 
tile d'insister  sur  le  meusoiigo  psj-chologique  de 
ses  personnages,  sur  l'agarantc  montre  de  dexté- 
rité. El  pourlant  on  ne  pouvait  guère  le  repré- 
senter mieux  que  par  c^s  petites  toiles  sans  pré- 
tentions liistoriques,  montrant  çà  et  là  une  sûreté 
do  main  extraordiuaire.  Barye,  qui  se  serait  jus- 
tement indigaé  de  voir,  en  1910,  les  caries  d'études 
au  Jardin  des  Plantes  réservées  aux  seuls  élèves 
des  écoles  nationales,  est  ici  repi'ésenté  par  une 
série  nombreuse  de  petits  bronzes,  cerfs  et  daims, 
où  la  puissance  s'est  contenue,  faite  délicatesse 
pour  modeler  les  membres  sveltes  et  nerveux.  De- 
puis les  gargouilles  gothiques,  la  sculpture  fran- 
(.■aise,  en  passant  par  Germain  Pilon  et  Couslou,  a 
toujours  été  riche  en  bons  aaimaliers.  A  côté  de  la 
vie  circulant  dans  les  créatious  de  Barye,  il  faut 
avouer  que  les  ruminants  de  Troyon  sont  inanimés. 
Les  Troyon  des  brumes  matinales  argentées,  où 
les  bètcs  et  les  gens  tiennent  pou  de  place,  sont 
les  plus  séduisants.  A  voir  réunis  ainsi  Rousseau, 
Daubigny,  Dupré,  l'école  des  paysagistes  do  1830 
apparaît  moius  homogène  que  celle  des  impres- 
sionnistes. Rien  d'autre  n'en  rapproche  les  mem- 
bres qu'une  technique  également  inlluencée  parles 
anglais  Turner,  Bonington  et  Gonstable  et,  malheu- 
reusement, la  recherche  de  la  couleur  a  parfois 
compromis  r  o  hygiène  »  de  lapeiature.  tlorot,  au- 
jourd'hui encore  lumineux,  s'isole  par  sa  coloration 
plus  simple,  restée  jeune.  Et  pourlant,  comme  nous 
disait  le  maître  Renoir,  quand  on  voyait  les  Corot 
aux  Salons,  à  côté  des  Rousseau  et  des  Daubigny, 
resplendissant  des  couleurs  nouvellement  fabri- 
quées, les  Corot  paraissaient  éteints.  Elles  rayon- 
nent maintenant  comme  des  diamants,  ces  O'uvres 
qui  peuvent  se  comparer  aux  plus  belles  de  tous 
les  temps,  aux  Velasquez  et  aux  Vau  der  Meer, 
elles  émanent  d'un  peintre  qui  aurait  pu  inventer 
la  peinture  et  dire  :  «  Quidquid  tentabam  diccre 
pictiira  erat  ».  Tout  parait  peiné  à  côté  de  lui. 
Les  Rousseau  ne  se  laissent  pénétrer  que  pou  à 
peu.  Mais  alors  la  même  sen^^ation  de  force,  de 
solidité  vous  imprègne  que  devant  les  Barye.  Tout 
en  intentions  au  contraire,  Daubigny  annonce, 
avec  sa  course  à  l'etTet  fugitif  l'impressionnisme, 
mais  aussi,  avec  sa  manière  un  peu  super  hcicUe 
les  pires  Zuber,  que  nous  retrouverons  tout  à 
l'heure.  .Jongldnd  est  aussi  l'un  des  inspirateurs 
de  l'école  impressionniste.  Ses  pointures  n'ont  que 
par  exception  la  superbe  allure  de  ses  aquarelles, 
mais  l'idée  était  bonne  de  les  exposer  ici,  non  loin 
de  quelques  Manet,  qui  ne  représentent  à  vrai  dire 
que  la  virtuosité  un  peu  froide  de  ce  batailleur. 
De  Courbet  ne  figure  ici  qu'une  |Dormeî(>e,  qui 
n'est  pas  des  meilleures.  C'est  la  lacune  de  cet 
ensemble,  où  l'on  regrette  aussi  l'absence  de  Mon- 
ticelli,  qui  eût  bien  voisiné  avec  Diaz  et  avec  Ri- 
card. Tous  trois  sont  les  vénitiens  de  l'époque,  les 
peintres  des  chairs  blondes.  D'Isabey,  peintre  de 
genre  autrement  spirituel  que  Meissonier,  de 
Decamps,  modifiant  pou  à  peu  sa  technique  d'abord 
reiiibranesque  pour  traduire  la  lumière  de  l'Orient, 
de  Tassaert,  bon  pe.utre,  mais  un  peu  trop  prosaïque 
pour  être  le  continuateur  des  peintres  à  sous-en- 
tendus du  xviii»  siècle,  plus  d'une  petite  toile  re- 
tiendra en  cette  réunion  d'où  l'on  sort  plein  d'ail- 
miration  pour  notre  école  française,  étonné  en 
pensant  que  tant  d'art  n'est  pourtant  qu'une  partie 


de  ce  XIX"  siècle  qui  a  vu  aussi  David,  les  impres- 
s  onnistes  et  Puvis  de  Ghavannes  ! 

Tkav.iux  scolaires 
(Mairie  du  VI»  arrondissement) 
C'est  un  plaisir  de  voir  comment  les  petits  Pa- 
risiens s'appliquent  à  faire  de  beaux  dessins  et 
combien  on  retrouve  en  eux  la  finesse  et  l'esprit 
éveillé  des  anciens  artistes  français.  Le  tout  sera 
de  sauvegarder  ces  dons.  En  ce  qui  concerne  les 
études  d'après  la  bosse,  elles  semblent  dirigées 
d'une  façon  rationnelle  sans  trop  de  tendance  à 
encourager  le  fini  factice.  Pourtant  en  dehors  de 
la  timidité  charmante  du  jeune  âge,  on  remarque 
trop  souvent  une  crainto  d'appuyer,  d'étudier  la 
forme  et  de  la  comprendre,  qu'il  faudrait  vaincre. 
Quant  aux  concours  de  composition  décorative,  où 
de  très  jeunes  gens  s'attaquent  bravement  à  des 
programmes  tels  qu'  o  un  llambeau  électrique  en 
bronze  doré  pour  le  cabinet  d'un  ministre  »,  les 
aptitudes  y  sont  moins  soutenues  par  l'enseigne- 
ment. M.  Grasset,  qui  professe  à  la  mairie  du  VL' 
un  cours  destiné  aux  futurs  professeurs,  expose 
les  travaux  de  ses  élèves.  .Son  enseignement,  on  le 
sait,  est  tout  d'un  bloc,  appuyé  certes  sur  une 
connaissance  approfondie  de  l'art  universel,  niais 
organisé  par  lui  seul.  11  est  absolu  comme  les 
commandements  de  Dieu  :  «  tu  ne  laisseras  pas 
d'espace  vide  -n,  etc.  Enseignement  un  peu  arbi- 
traire, d'une  rigueur  pas  très  française,  mais  qui 
pourra  n'être  pas  stérile,  quand  ce  ne  serait  que 
pour  la  soumission,  qu'il  ordonne  avec  force,  du 
décor  à  la  matière  et  à  la  destination  dont  on 
retrouve  d'une  façon  probante  et  rassurante  les 
effets  dans  les  dessins  exposés. 

QUELMUKS   PeIMUES 

(Galerie    B.    Weill) 

A  nue  époque  où  si  généralement  domine  la 
préoccupation  d'être  «  personnel  »,  ces  peintres, 
qu'on  a  nommé  «  les  fauves  »,  semblent  —  j'en 
excepte  MM.  Eouault  et  van  Dongen  —  maîtriser 
avec  une  virulente  autorité  leur  s.ibjectivité.  M. 
Mi'tzinger  oblige  les  formes  à  sul^ir  son  polyé- 
drisme  dont  l'arbitraire  touche  parfois  le  cocasse; 
M.  Dorain  supprime  la  forme  et  dompte  la  cou- 
leur; M.  Girieud  ne  veut  plus  rien  goûter  que  les 
ligues  concertantes  et  y  soumet  tyranniquement 
ses  figures;  M.  <;saba,  dont  on  ne  peut  mécon- 
naître un  instinct  de  dessinateur  volontaire,  se 
croirait  perdu  si  son  crayon  respectait  les  douceurs 
du  modèle.  Suractivité  intellectuelle  trop  spécia- 
lisée, courage  respectable,  mais  trop  voisin  de  la 
superstition,  qui  aboutiront  bientôt  à  un  ennui 
tout  pareil  à  celui  qui  émane  des  Salons  académi- 
ques. 

Exposition  Perelmaxn 

Portraitiste,  paysagiste,  peintre  de  genre,  M.  Pe- 
relmann  a  de  la  bravoure.  Il  ne  tarde  guère  à 
jeter  sur  la  toile  l'impression  qu'il  vient  de  res- 
sentir. Cet  amour  de  son  métier  dispose  en  sa 
faveur;  mais  la  hâte  nuit  aux  ouivres  de  M.  Perel- 
mann.  Kilos  sont  de  celles  où  la  peinture  empêche 
de  voir  le  tableau  ;  elles  montrent  mieux  com- 
ment elles  sont  exécutées  que  ce  qu'elles  veulent 
représenter.  L'impression  est  chose  rapide,  mais 
ce  n'est  point  une  raison  pour  que  des  moyens 
ra))ides  sachent  la  reproduire.  M.  Perelmann  peut 
insister  davantage,  quelques  portraits  de  person- 
nages russes  le  ju-ouvent,  comme  d'autre  part  des 


1513 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


études  de  paysages  du  Caucase,  de  types  Mon- 
gols, Tartares  et  Peiits-russiens  prouvent  une 
aptitude  réelle  à  peindre  l'atmosphère  et  l'expres- 
sion des  visages. 

Exposition  Zlber 
(École  des  Beaux-Arts) 

L'œuvre  de  Zuber  surprend —  au  moins  — dans  la 
solennité  dos  salles  do  l'Ecole.  Souvent  des  vers 
s'inscrivent  sous  les  payfages  trop  visiblement 
destinés  au  Salon  dos  Artistes  français  et  qui  s'en 
sont  allés  dans  des  petits  musées  de  province. 
La  couleur  a  gêné  Zuber  qui  a  pu  se  croire  colo- 
riste; il  eût  fait  de  pas.sables  gravures:  ses  aqua- 
relles ont  eu,  parail-il.  le  mérite  de  la  nouveauté. 
Elles  furent  ilos  premières  exécutées  à  pleine  eau, 
selon  la  formule  sacramentelle  de  la  Société  des 
aquarellistes  :  «  .Te  renonce  à  la  gouache,  à  l'om- 
pàtement  et  à  ses  commodités.  ■>  Plus  que  lo 
métier,  les  motifs  de  paysages  parisiens  seraient 
un  mérite  que  partagent  les  deux  modèles  de 
tapisserie  où  l'idée  fut  jolie  de  symboliser  l'Eté  et 
l'Hiver  par  des  coins  du  Luxembourg  et  de  l'ave- 
nue de  l'Observatoire.  Et  qu:\nd  l'exposition  sera 
close,  on  ne  parlera  plus  jamais,  je  pense,  de  ce 
paysagiste. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie    Française 


Séance  du  3  m-ii 

Prix.  —  Le  prix  Charles-Blanc  (ouvrages  trai- 
tant de  questions  d'arl)  est  ainsi  partagé  :  1.000 
francs,  à  M.  Urbain  Mengin  pour  son  livre  Deiiozzo 
Gozzoli;  700  francs  .i  notre  collaborateur  M.  F.-L. 
Bruel  pour  son  Inventaire  de  la  collection  de 
Vinck,  dont  la  Gazette  a  rendu  compte  naguère, 
et  à  M.  de  Savigny  de  Moncorps  pour  son  livre  : 
Aliiianachs  illustrés  ilii  dix-hiiitiéiiic  siècle. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance   du   7  mai 

Donations.  —  Lecture  a  été  donnée  d'un  décret 
autorisant  l'Académie  ;'i  accepter  la  donation  que 
lui  a  faite  M.  Santord  Sallus,  citoyen  américain, 
de  la  somme  nécessaire  à  la  fondation  d'un  prix 
de  500  francs  destiné  à  récompenser  l'auteur  d'un 
tableau  do  bataille. 

L'Académie  a  ensuite  accepté  provisoirement  la 
donation,  à  elle  faite  par  M.  Gustave  Clausse, 
d'une  rente  de  mille  francs  eu  faveur  des  pension- 
naires de  Rome  (architeclure)  pour  les  aider  dans 
l'exécution  de  leur  «  ros'auration  »  (envoi  de 
4"  année). 

Élection.  —  M.  E.  von  Ihnc,  architecte  de  l'em- 
pereur d'Allemagne,  à  Berlin,  est  élu  correspon- 
dant de  la  section  il'archilccture  en  remplacement 
de  M.  Kamin,  de  (Chartres,  décédé. 

Tombola.  —  L'Académie,  par  un  vote  unanime, 
oxpriuic  sa  profonde  gratitude  aux  artistes  qui, 
eu  participant  ;'i  la  tombola  i|u'elle  a  organisée  au 
])rolit  des  iuondr's,  ont  donné  une  nouvelle  preuve 
de  leur  générosité.  Elle  est  heureuse  d'associer  i\ 
son  vote  do   reniercii'raent   les  représcnlants  de  la 


presse  et  toutes  les  personnes  qui  se  sont  groupées 
autour  des  artistes  pour  assurer  le  succès  de  cette 
tombola. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  6  mai 

Un  manuscrit  précieux.  —  M.  LéopoUl  Delisle 
annonce  qu'il  vient  d'identifier  un  manuscrit  rare 
conservé  au  British  Muséum  depuis  1840,  où  il 
était  classé  simplement  sous  la  rubrique  des  docu- 
ments précieux  et  rares  sans  que  l'on  soupçonnât 
sa  valeur  réelle. 

Il  no  s'agit  de  rien  de  moins  que  d'une  réplique 
des  fameuses  Hev.re'i  d'Anne  de  Bretagne,  dont 
l'original  est  un  des  joyaux  de  notre  Bibliothèque 
Nationale.  On  ne  connaissait  jusqu'ici  d'autres 
répliques  que  celles  qui  figurent  dans  les  cabinets 
du  baron  Edmond  de  Rothschild  et  du  gi''néral 
anglais  Holford. 


REVUE  DES  REVUES 


Z  Les  Arts  (avril). —  Fascicule  consacré  entière- 
ment à  la  belle  collection  Cottreau  qui  vient 
d'être  dispersée  à  l'hôtel  Drouot  et  dont  nous  don- 
nons les  prix  d'autre  part:  étude  par  M.  Maurice 
Harael,  accompagnés  de  104  reproductions  des 
plus  beaux  objets. 


V  Repertoriura  fur  Kunstwissenschaft.  i  ir08, 
\"  livraison  )  —  Note  sur  le  Printemps  de  Botti- 
celli,  par  M'°»  Mêla  Escherich. 

—  Contribution  à  l'histoire  de  l'art  ancien  il 
Rothenburg .  par  M.  Albert  Gûmbel:  Notes  sur  deux 
artistes  de  Rothenburg,  Hanns,  sculpteur,  et  Agnes 
Kesselringj,  et  sur  une  oeuvre  détruite  do  Tilman 
Riemenschneider  exécutée  pour  le  couvent  de 
Notre-Dame  de  Rothenburg  (1507-1509);  lettre 
de  Hans  Mullner,  architecte  (1471)  ;  note  sur 
maître  Laurent,  d;  Rothenburg,  architecte  de 
l'église  do  Kirchberg  (Wurtemberg)  en  1519. 

—  Les  Illustrateurs  du  «  Besclilossen  Gart  des 
Hosoi/iranz  Mariae  »  (imprimé  à  Nuremberg,  en 
lâoô,  par  Ulrich  Pinders),  par  le  D'  Hans  VoUmor 
("2  fig.).  Intéres-çaute  étude  sur  des  gravures  sur 
bois  de  l'école  de  Durer.  Certaines  de  ces  gravures 
.seraient  composées  d'après  des  dessins  de  Schanif- 
feloin. 

—  Sur  l'Iiistoire  de  la  peinture  ancienne  en  Aii- 
triche,  par  M.  Wilhclm  Suida.  Étude  sur  cinq 
tableaux  du  milieu  du  xv  siècle,  d'un  même  niaitre, 
conservés  à  Vienne,  au  Dôme  de  Craz,  au  musée 
de  Salzbourg  et  à  la  galerie  Manfredini  à  Venise 
(Cruci/t.rions,  Mort  de  Marie,  Saint  I'ri»uis  et 
Saint  lien, lés). 

—  Un  nouveau  portrait  de  Durer,  parM.  Albrochl 
Weber  (1  fig.).  L'auteur  reconnaît  dans  un  tableau 
de  la  galerie  du  Musée  germanique  de  Nuremberg, 
représentant  le  Mar'i/re  de  saint  ]'il,  parmi  les 
personnages  de  l'arrièrcplan,  un  portrait  du  cé- 
lèbre artiste. 

—  Les  gravures  sur  bois  de  Jarg  Breu  l'ancien, 
par  M.  lleinricli  Rretlinger.  Liste  critique  des 
gravures  de  ce  maître. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


157 


—  Ciie  ijravure  siii-  cuivre  inconnue  de  Marc 
Antonio  Raimondi,  par  M.  Paul  Kristeller.  Cette 
gravure,  qui  représente  une  femme  nue,  est  con- 
servée au  musée  de  Stockliolm. 

—  A  propos  de  l'ouvrage  publié  par  le  D'  Bock 
sur  Griinewnld,  par  M.  H. -A.  Schmid. 

—  L' Exposition  de  céramique  orientale  au  Bur- 
lington Sine  Arts  Club  de  Lonires,  en  1907,  par 
F.  Sarre. 

(2"  livraison).  —  Deux  dessins  d'architecture  de 
Michel- Ange  d  la  Casa  Buonarroti  à  Florence, 
par  M.  Fritz  Bur^jer. 

—  Nouvelles  notes  sur  quelques  dessins  d'anciens 
ma'itres  conservés  à  Oxford,  par  M.  A.  von  Bec- 
kerath. 

—  L'o-Ui're  de  Giorgione,  par  M.  Wilhelm 
Schmidt.  Liste  des  œuvres  authentiques  de  Gior- 
gione et  des  œuvres  qu'on  lui  attribue  avec  plus 
ou  moins  de  certitude. 

—  Les  portraits  dans  la  pei?iture  allemande,  du 
viii*  à  la  fin  du  xiii"  siècle,  par  M.  Max  Kem- 
mericli.  L'auteur  a  publié  depuis  un  remarquable 
livre  sur  cette  question.  Il  nous  semble  difficile 
d'admettre  certaines  conclusions. 

—  Un  portrait  de  Robert  II  de  In  Uarch  (f  1536), 
par  M.  Hans  Jantzea.  Le  portrait  appartient  à  la 
collection  Charles  Weld-Bundell, 

—  Un  nouveau  document  d'archives  relatif  à 
Diirer  {lôil),  etNote sur  Veit  Sloss,  parM.  Albert 
Gùrabel. 

—  Les  illustrateurs  du  «  Beschlossen  Gart  des 
Rosenkranz  Mariae  »,  par  le  D'  Hî.ns  Vollmer 
(suite)  (2  flg.).  L'auteur  distingue  les  gravures  qu'on 
peut  attribuer  à  Hans  Baldung  Grien  et  à  Ilans 
von  Kulmbac'a. 

—  Sur  Rembrandt,  par  M.  Niels  Restorff.  Rap- 
prochements faits  entre  Rembrandt  et  Tengnagel, 
Michel-Ange,  Raphaël  etSavoldo. 

—  Le  Titien  à  Padone,  par  M.  Hadeln. 

—  Nouveaux  documents  sur  les  travaux  de  Dona- 
tello  au  Sanio  de  Padoue,  par  M.  C.  v.  Fabriozy. 
(Documents  extraits  d'archives  notariales). 

—  Karl  Aldenhoven  (1812-190/).  Notice  nécrolo- 
gique. 

(3*  livraison).  —  Études  sur  la  peinture  du 
trecento,  par  M.  'SVilhelm  Suida.  Remarques  cri- 
tiques sur  le  tomeV  de  la  Sloria  deli  arte  italinna 
de  M.  Ad.  Venturi. 

—  Conlribution  à  l'élude  de  l'œuvre  de  Mathias 
Griinewald,  par  M"»  Mêla  Escherich. 

—  Le  sculpteur  néerlandais  Guillaume  Vernuken 
en  liesse,  par  M.  Cari  Scherer  (1  fig.).  Cet  artiste 
a  travaillé  dans  la  seconde  moitié  du  xvi°  siècle 
aux  châteaux  de  Cassel  et  de  Rothenhurg.  On  lui 
doit  aussi  le  monument  funéraire  du  landgrave 
Philippe  ("1- 1583),  conservé  dans  l'église  abbatiale 
de  Sîint-Goar. 

—  Remarques  sur  les  dessins  de  Reitibrandt, -par 
M.  Fritz  Saxl.  A  propos  de  l'ouvrage  de  Lip- 
pmanu  :  llandzeichnvngen  Rembrandts  {1"  série, 
livr.  l-'i). 

—  La  «  Madeleine  »  du  Corrège  à  Dresde  :  Une 
copie  d'Albanie,  par  M.James  von  Schmidt. 

—  Notes  pour  servir  à  l'histoire  de  l'art  à  Augs- 
bourg,  par  M.  Wilhelm  Schmidt.  Documents  sur 
des  artistes  de  la  seconde  moitié  du  xvi»  siècle. 

—  Document-:  inédits  sur  Pietro  Torrigiani 
(lJ,72-15-28),  par  M.  C.  von  Fabriczy. 

—  La  famille  d'artistes  del  Maino  (Magno),  par 
M.  C.  von  Fiibriczy. 


—  Compte  rendu  du  septième  Congres  interna- 
tional d'histoire  de  l'art  tenu  à  Darmstadf. 

(4"  livraison).  —  Les  Lunettes  de  la  chapelle 
Sixtine,  par  le  D'  Alois  Wurm. 

—  La  Façade  occidentale  de  la  chapelle  du 
palais  de  Charlemagne.  à  Aix-laChapel'e,  et  son 
influence  sur  la  construction  des  tours  romanes 
en  Allemagne,  par  M.  Ernst  von  Sommerfeld. 
Complément  et  rectification  à  l'étude  publiée  pré- 
cédemment sur  cette  question. 

—  llanns  Scholler:  un  sculpteur  allemand  à  la 
cour  de  Bohème  (1  'i90-15iT),  par  M.  Albert 
Gûmbel.  (Documents  d'archives.) 

—  Sur  quelques  dessins  de  Rembrandt,  par 
M.  Fritz  Saxl  (suite). 

—  Le  Palais  Bentivoglio,  à  Bologne,  par  M.  C. 
von  Fabriczy. 

^5"  livraison).  —  Éludes  critiques  sur  Giorgione, 
par  M.  Georg  Gronau.  Notes  biographiques  (.les 
biographies  de  Vasan  et  de  RidoUi)  ;  l'anonyme  de 
Morelli  ;  les  peintures  de  Giorgione,  etc. 

—  Mai  tin  Hess,  par  M.  Cari  Gebhavdt.  Notes 
sur  cet  artiste  (peintre  et  graveur),  né  à  Franc- 
fort, qui  fut  élève  de  Durer  au  début  du  xvi"  siècle. 

—  Deux  illustrations  de  livre  de  Hans  llolbein 
l'ancien,  par  M.  Gurt  Glaser  (1  lig.).  Il  s'agit  de 
deux  gravures  illustrant  l'ouvrage  suivant:  Iber- 
tini  Pusculi  Brixiensis  duo  libri  Symonidos 
(Augsbourg,  Johannes  Otmar,  1511). 

—  Sur  'e  1  Miracle  de  Maria  Zell  »,  par  M. 
Wilhelm  Schmidt  (2  Sg.).  Gravures  attribuées  à 
Wolfang  Huber  de  Passau. 

—  Un  portrait  en  miniature  d'Albrerhl  Altdor- 
fcr  d'après  nature,  par  le  D'  Hans  Hildobrandt 
(i  fig.).  Miniature  d'un  livre  de  privilèges  de  la  ville 
de  Ratisbonne  (1535/. 

—  Un  document  russe  pour  l'histoire  du  «  Juge- 
mentdernier  »  de  Mcmling conservé  àDantzig,  par 
M.  James  von  Schmidt.  Déclaration  de  la  munici- 
palité de  Danlzig  :  Refus  de  céder  à  l'empereur  de 
Russie  le  tableau  de  Memling  (1717). 

—  Sur  les  œuvres  d'Alvise  Vivarini,  par  M. 
Iladeln. 

—  La  «  Fuite  en  Egypte  »  (7e  Riibens  là  la  ga- 
lerie de  Cassel),  par  M.  Niols  Restorlï. 

(G'  livraison;.  — Études  critiques  sur  Giorgione, 
par  M. Georg  Gronau  (fin).  Remarques  sur  (pielques 
tableaux  célèbres  attribués  à  Giorgione  :  Portrait 
d'homme  de  la  ccUeotion  du  colonel  Kfmp,  Le  Ju- 
gement de  Salomon  (collection  Banks,  à  Kingston 
Lacy),  L'Horoscope  (galerie  de  Dresde),  La  Feiiiine 
adultère  devant  le  Cli.rist  (galerie  de  Glasgow),  etc. 
Les  sujets  traili-s  par  Giorgione. 

—  Rapjiorts  entre  certaines  o'uvres  de  Dona- 
tello  et  ra;'<  c/ir^(i?î!|))-îini(!/',  par  M"*  Mêla  Esche- 
rich (3  fig.).  L'auteur  reconnaît  très  justement  que 
le  grand  artiste  florentin  s'est  inspiré,  pour  deux 
de  ses  œuvres  principales,  la  chaire  du  Dôme  de 
Prato  et  la  tribune  aux  chanteurs  de  Florence,  de 
sarcopliages  chrétiens,  parmi  lesquels  celui  de 
Jiinius  Bassus  parait  le  plus  probant. 

—  Une staluede  la  Vierge  de  Veit  Stoss  au  musée 
de  South  Kensington,  par  M.  Hermaun  Voss(fig  ). 

—  Remarques  sur  les  dessins  de  Rembrandt 
conservés  à  Munich,  par  M.  Friiz  Saxl. 

—  Sur  les  reproductions  d'iyuvres  d'art,  par  M. 
Paul  Kristeller.  Notes  sur  les  procédés  actuels  de 
reproduction. 

—  Notes  sur  Paris  Bordone,  par  M.  Hadehi. 


158 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


BIBLIOGRAPHIE 


Peintres  de  raies,  par  MM.  Marius-Ary  Leiîlomu. 
Bruxelles,  G.  van  Oest  et  C'".  —  Un  vol.  petit  in-i», 
illustré  de  9G  reproductions  dont  28  planches 
hors  texte. 

Ce  livre  est  l'univrc  de  critiques  qui  ont  l'habi- 
tude des  voyages,  des  migrations  lointaines;  ils 
aiment  comparer  entre  elles  les  civilisations,  dé- 
duire lart  du  milieu,  et  en  définir  les  caractères 
diiïérentiels.  A  ce  jeu,  le  sens  des  beautés  plasti- 
ques s'est  avivé;  le  jugement  a  acquis  plus  do  cer- 
titude et  plus  d'ampleur.  Aujourd  liui  MM.  Marius 
et  Ary  Leblond  se  sont  divertis  à  choisir,  dans 
chaque  contrée,  un  artiste-type  résumant  le  pays 
et,  comme  ils  disent,  "  la  race  «  :  Liebermann  pour 
l'Allemagne,  Brangwyn  pour  l'Angleterre,  Fré- 
déric et  Laermans  pour  la  Belgique  wallonne  et 
llamande,  Anglada  pour  l'Espagne,  Dufrenoy  et 
Lacoste  pour  la  France,  van  Gogh  pour  la  Hol- 
lande, Segantini  pour  l'Italie,  etc.  En  toute  occu- 
rencc  leur  examen  va  du  particulier  au  général  et 
élève  les  considérations  à  l'étude  de  chaque  école 
locale,  prise  dans  son  ensemble.  L'agrément  du 
métier  littéraire  et  le  cortège  d'images  choisies 
;ijoutent  au  prestige  de  ce  livre  instructif  et  pas- 
sionnant. 


Frémlet,  par  .Jacques  uk  Biez,  préface  de  Frédéric 
Masson.  Un  vol.  in-8»  de  288  pages,  orné  de  42 
planches  hoi's  texte.  —  Jouve  et  G",  éditeurs. 

Il  n'est  pas  arrivé  souvent  qu'un  sculpteur  se 
soit  trouvé,  de  son  vivant,  l'objet  d'un  pareil  hom- 
mage. M.  .lacques  de  Biez  a  repris,  développé, 
tenu  à  jour,  ses  articles  de  l'Artiitte  dont  la  réu- 
nion avait  fourni  la  pi'emière  version  de  cette 
étude.  A  la  faveur  do  ces  amplifications  le  livre  a 
pris  aujourd'hui  sa  tenue  définitive  :  il  consacre 
la  gloire  d'un  probe  artiste  dont  la  maîtrise  s'est 
imposée  à  toutes  le.s  esthétiques.  <Jue  l'on  considère 
chez  M.  Frémiet,  comme  la  l'ail  M.  de  Biez,  l'ani- 
malier, l'exécuteur  de  statues  ou  de  figurines,  il 
apparaît  )o.ijûurs  le  bon  imagier  et  le  continua- 
teur légitime  de  la  tradition  de  Rude,  son  oncle. 
Un  catalogue  de  l'œuvre,  logiquement  ordonné, 
accroît  le  prix  de  l'ouvrage  en  lui  conférant  une 
portée  documentaire. 


Art  and  Life,  by  T.  Stukge  Mooke.  London, 
Methuen.  l-'n  vol.  in  8  de  314  pages  avec  8  plan- 
ches hors  texte. 

La  personnalité  de  M.  Sturge  Moore  est  des 
plus  intéressantes.  Graveur  sur  bois,  il  s'allilie  à 
l'école  de  Lucien  Pissarro.  Ecrivain,  il  est  attiré 
vers  la  médilation  des  plus  liauts  problèmes. 
L'ii'uvre  de  Gustave  Flaubert,  que  M.  Moore 
connaît  à  l'admiration,  lui  est  un  prétexte  pour 
ét>idier  la  question  de  ■■  l'art  impersonnel  m  (p.  77-131), 
et  pour  envisager  les  apports  respectifs iiu'olVreut 
à  l'inventeur  l'idéal  et  la  réalité  (p.  131-193).  William 
lilaUe  le  reticrt  ensuite,  et  M.  Moore  dégage,  avec 
une  lucidité  parfaite,  l'esthétique  du  maître  vision- 
naire: ici  le  toxtes'agrémento  do  sept  reproductions 
d'estampes  et  d'!i([uarelles  ;  elles  vivifient  les 
lliè.ses  de  l'auteur.  Au  total  le  livre  est  plein  d'i- 
dies.  Ou  ne  saurait  que  s'iipplaudir  de  voir  l'onivre 


d'un  des  maîtres  des  lettres  françaises  favoriser,  à 
l'étranger,  la  mise  au  jour  de  pareils  commentaires 


NECROLOGIE 


Un  des  hommes  les  plus  marquants  du  monde 
de  la  curiosité,  l'expert  Charles  Mannheim,  est 
mort  la  semaine  dernière.  H  était  né  en  1833,  à 
Paris,  où  son  père,  .Sigisniond  Mannheim,  venu 
en  France  après  1815,  avait  installé,  rue  de  la 
Paix,  un  de  nos  plus  anciens  magasins  d'anti- 
quités, où  fréquentaient  quelques  amateurs  d'art, 
M.  'l'hîers  entre  autres.  C'est  là  que  Chai-les 
Mannheim  commença  de  bonne  heure  l'apprentis- 
sage de  sou  métier  d'expert.  Après  <iuelques  an- 
nées employées  à  observer  le  courant  des  ventes, 
il  débuta  personnellement  dans  la  longue  carrière 
qu'il  devait  parcourir,  en  inscrivant  son  nom 
comme  expert,  à  côté  de  celui  de  M.  Pioussel,  sur 
le  catalogue  de  la  vente  Pourfalès  en  l?C.'i.  Depuis, 
il  ne  cessa  d'être  mêlé  à  toutes  les  ventes  impoi'- 
tantes  d'objets  d'art  en  France  et  à  l'étranger, 
jusqu'à  ces  dernières  années,  où  il  avait  transmis 
à  ses  deux  fils,  l'héritage  pi'ofessionnel  qu'il  avait 
reçu  de  son  père.  Sa  dernière  vente  fut  celle  dos 
collections  de  la  princesse  Mathilde. 

Aux  connaissances  acquises,  il  joignait  l'intuition 
des  choses  d'art.  Aussi  fut-il,  dans  bien  des  occa- 
sions, le  conseil  écouté  des  amateurs  les  plus  dif- 
ficiles. De  mémo  il  se  fit,  dans  un  autre  ordre  de 
services,  le  collaborateur  actif  et  dévoué  desorgani- 
sateurs des  expositions  d'ait  rétrospectif  qui  sont 
devenues  en  France,  depuis  185.5,  le  complément 
des  Expositions  Universelles.  Il  en  avait  été  ré- 
compensé, il  y  a  quelques  annt'es,  par  la  croix  de 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 


On  nous  annonce  la  mort,  à  Madrid,  du  K.  P. 
Don  José  Maria  Sbarbi,  membre  de  l'Académie 
des  Beaux-Arts  d'Espagne.  Xé  à  Cadix  en  1834,  il 
fît  ses  études  dans  cette  ville  et  devint  professeur 
au  célèbre  collège  de  .Saint- Pliilippe-do-Néri  et  à 
lEcole  navale  de  San  Fernando.  C'était  un  écri- 
vain remarquable,  très  compétent  en  matière  mu- 
sicale et  compositeur  de  réel  mérite.  Parmi  ses 
ouvrages,  il  faut  citer  son  Diclwnnaire  de  la 
Musique  et  la  Philosophie  de  la  Musir/ue.  Sa 
fameuse  Messe  en  ['a  est  au-répcrtoire  de  la  cha- 
pelle royale  de  Madrid. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Collection  de  M.  le  Marquis  de  B. 

Vente  d'estampes  modernes,  faîte  à  l'holel 
Drouot,  salle  8,  le  13  avril,  par  M»  Lair-Dubreuil 
et  M.  Loys  Oeltcil. 

1.  Besnard  (P.-.\.).  Tendresse  maternelle:  211. 

Forain.  —  23.  L'Aveu,  épreuve  sur  chine  fixée, 
signée  :  410.  —  24.  Au  'l'hcàtre,  1"  élat.  non  décrit: 
800.  —  25.  La  Tonnelle,  avec  la  mention  :  «  tiré  à 
sept  épreuves  par  Forain  >■:  1.7:^0. —  "JG.  Le  Cabinet 
particulier,  l'"  planche,  élat  non  décrit  :  530.  —  27. 
Le  Cabinet  particulier,  5*  planche,  étal  uon  décrit  ; 
4G0.—  28.  L'.\mour  à  l'arir~,  élat  non  décrit,  avecla 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


159 


mention:  >•  tirù  à  une  éprouve,  Forain  »  :  1.5C0.  — 
29.  Femme  nue,  sessuyant  les  pieds;  "  tiré  à  trois 
épreuves.  Forain  »  :  430.  — 30.  L'Audience,  3"  plan- 
che: «  tiré  à  dix  épreuves,  Forain  »  :  .590. 

37.1Iarden(F.  Seymour).  Mytton  Hall,  sur  japon, 
signée  :  360. 

48.  Helleu.  J.  M.  N.  Whistler,  1"  état,  avant 
quelques  travaux.  Tirée  sur  papier  ancien  :  SOO. 

86.  Lepéro.  Les  Boulevards,  près  la  Porte  Saint- 
Denis,  épreuve  d'état,  sur  japon  pelure,  sign'e:  380. 

88.  Lunois  (Alex.l.  La  Belle  tulipe,  sur  japon 
pelure  :  350.  —  89.  Lunois.  La  Hollandaise  de  Vo- 
landani,  sur  japon  pelure  collé,  signée  :  L180. 

91.  Manet  (Ed.).  Le  Ballon:  1.5^0.  —  95.  Les 
Courses,  l"'  état,  sur  chine,  avant  le  nom  de  Le- 
mercior  :  290. 

98.  Jleryon  vGh.).  La  Morgue,  3*  état,  avant  toute 
lettre,  même  avantle  nom  de  Meryou,  signée  :  4.320. 

120.  Whistler  :J.  M.  N.).  Early  Morning,  Bat- 
tersea,  1878,  lithographie;  415. 

124.  Zorn  (Anders).  Henri  Marquand  :  522. 

Produit  total:  21.235  francs. 


Collection  du  comte  Mimer  el 

fSuite   et   fin)   (1) 

Étuis.  Souceiiirs  d'amitié.  —  160.  Étui  en 
écaille  blonde  posée  or,  monture  or,  à  médaillons, 
initiales  et  portrait  d'iiomme,  par  Pasquier.  Ép. 
L.  XVI  :  1.250.  —  103.  Étui  en  écaille  brune  à 
monture  d'or,  à  médaillons,  initiales  et  portrait  de 
Mgr  de  Noyon,  par  Mosuier.  Ép.  L.  XVi  :  915. 

Eluis-nécessaires  et  bottes  décorés  au  vernis. — 
170.  Étui  à  flacon  et  aiguilles  ;  Amour  et  bac- 
chante, xvui'  siècle  :  380.  —  178.  Étui,  personna- 
ges orientaux  :  xvin»  siècle  :  320.  —  180.  Étui  à 
aiguilles,  sujet  Tcniers.  xvin'  siècle  :  300.  —  208. 
Boîte  ronde  cerclée  d'or  gravé  :  Amours  sur  des 
nuages  :  GôO. 

Boites,  eacliets  en  porcelaine  ou  émail,  porce- 
laines de  Saxe.  —  238.  Boîte  Saxe,  à  sujet  galant, 
xviii*  siècle  :  410.  —  241.  Perdrix  Saxe;  et  312. 
Perdrix  décorée  au  naturel  :  1.450. 

Objets  flevitriite  en  matières  dures  montées.  — 
253.  Étui  en  jaspe  tigré,  monté  or  :  1.460.  —  254. 
Étui  à  aiguilles,  en  jaspe  sanguin;  monture  or,  à 
arabesques  :  1.000.  —  263.  Boite,  forme  tonnelet, 
à  plaques  d'agate  rouge.  Ép.  L.  XVI  :  1.500.  — 
265.  Boite  en  agate  et  monture  en  ors  do  couleur  : 
3.600.  —  2o6.  Boite,  siihinx  à  buste  de  femme  en 
agate  et  monture  d'or  :  7.100.  — 267.  Boite  ronde 
en  or  et  plaques  d'agate.  Neuber,  à  Dresde,  xviii" 
sièle  :  3.000.  —  208.  Boîte  en  prime  d'améthyste  : 
chienne  et  ses  petits  :  1.200.  —  271.  Boite,  forme 
berline  en  plaques  d'agate  et   cristaux  do  roche  ; 


3.500. 


273,   Boite   à    plaque   de  marcassite  et 


monture  or  ciselé.  Olavel.  Ép.  L.  XVI  :  2.150. 
275.  Tabatière,  forme  corbeille,  en  plaques  d'agate 
grise  rubanée.  Ép.  L.  XV  :  1.600.  —  279.  Coupe 
quadrilobce  sur  piédouche  en  cristal  de  roche 
taillé  :  1.200. 

Éttiis  en  or  et  or  émaillé.  —  294.  Étui  à  cire,  à 
cordons  de  pei'les  et  fond  guilloché  émaillé.  Épo 
que  L.  XVI  :  1  OÛO. 

Boites,  tabatières  en  or  et  or  émaillé.  —  312. 
Bûile  ovale,  à  cordons  do  laurier  émaillés  en  cou 

(1)  V.  Clironi'iue  des  Arts  du  7  mai. 


leur:  entrelacs  émaillés  bleuet  rnuge  et  méilaillon 
ovale  à  sujet  émaillé.  Poinçon  de  Prévost.  Épo- 
que L.  XV  :  7.000.  —  315.  Boîte  ronde  fond  guil- 
loché émaillé  aubergine,  bordures  à  émaux  de 
couleur.  Poinçon  de  Glavel.   Ép.   L.    XVI  :  1.535. 

—  316.  Boîte  ovale,  émaillée  queue  de  paon, 
bordures  à  émaux  de  couleur.  Poinçon  de  Clavel. 
Ép.  L.  XVI  :  6.110.  —  317.  Boite  ronde  à  corde- 
lettes, et  médaillon  en  émail,  femmes  tenant  des 
guirlandes  de  Heurs.   Poinçon  Je  Clavel  :    1..500. 

—  322.  Boite  ovale,  torsades,  perlés  et  médail- 
lons. Ép.  L.  XVI:  1.G20.  —  023.  Boite  ovale, 
en  or  gravé  et  guilloché,  bordures  émaillées  et 
méJailles  en  émail  :  femme  auprès  d'un  brùle- 
parfums.  Ép.  L.  XVI  :  3.500.  —  324.  Boîte  rectau- 
gulaire,  à  pans  coupés,  en  or  ciselé  et  émaillé,  à 
guirlandes  en  vert  sur  fond  ivoire;  miniature  en 
émail  :  portrait  d'un  prince  revêtu  d'une  cuirasse. 
Poinçon  de  Clavel.  Ép.  L.  XVI:  G.OOO.  —325. 
Boite  ovale,  en  or  ciselé,  à  bordures  de  feuillages, 
et  pointes  d'émaux,  paysages  maritimes,  à  person- 
nages, émaillés  en  camaïeu  rose.  Poinçon  de  Pré- 
vost. Ép.  L.XVI  :  12.200. —  326.  Boîte  à  branches 
de  fleurs  émaillées  et  rinceaux,  xviu'  siècle  :  2.600. 

—  331.  Boite  en  or  guilloché  et  émaillé  vert  et 
bleu,  à  paysage  maritime.  Genève  :  1.600.  —  338. 
Boite  en  or,  ciselé,  à  corbeille  de  Heurs  et  rin- 
ceaux feuillages  :  n  Pre.sented  by  Her  Majesty  the 
Queen  of  Great  Britaiu  and  Ireland  to  D'  Dupuis, 
1837  ..  :  1.705. 

Boites,  étuis,  etc.,  en  écaille,  laque,  ivoire,  etc. 

—  372.  Boîte  en  nacre  gravée,  cage  or  ;  tritons, 
dieux  mai'ins,  coquilles,   etc.    Ép.    L.  XV:   3.500. 

Produit  total:  317.017  francs. 


Collection  Cottrsau 

(Suite)  (1) 

Ivoires.  — 30.  Groupe  en  ivoire  sculpté,  de  ti'a- 
vail  français  du  XIV'  siècle:  la  Vierge  couronnée, 
assise  sur  un  trône  et  l'Enfant  Jésus  :  11.950.  — 
31.  Diptyque  en  haut-relief,  traces  de  peintura  et 
de  dorure  ;  travail  français  du  \iv°  siècle,  à  qua- 
tre compartiments  :  la  Flagellation,  le  Portement 
de  croix,  la  Crucifixion,  la  Descente  de  croix,  la 
Mise  au  tombeau:  37.000.  —  33.  Diptyque  en  bas- 
relief,  travail  français  du  xiv  siècle  :  la  Vierge 
portant  l'Eufaut  Jésus  el  le  Christ  crucifié  :  3. 700. 
33.  Polyptyque,  traces  do  peinture  et  de  dorure, 
travail  français  du  xiV  siècle  :  sous  un  dais  à  pi- 
nacles gothiques,  groupe  en  haut-relief  :  la  Vierge 
assise  et  l'Enfant  Jésus;  sur  les  yolets:  l'Annoncia- 
tion, la  Visitation,  la  Crèche,  l'Adoration  des  Ma- 
ges et  la  Présentation  au  temple,  eu  bas-relief  : 
16.700.  —  34.  Feuillet  de  tablettes  à  écrire,  travail 
français  du  xiv»  siècle,  à  quatre  sujets  paraissant 
tirés  du  roman  de  Huon  de  Bordeaux,  sous  quatre 
arcades  gothiques  trilobées  :  5.500.  —  35.  Plaque 
de  travail  italien  du  xiv  siècle:  l'Annonciation: 
1.4.50.  —  36.  Grain  de  chapelet,  travail  français  du 
XVI"  siècle  :  bustes  de  femme  et  d'adolescent  :  1.400. 
—  37.  Plaque,  travail  français,  xvi*  siècle  :  la  Des- 
cente de  croix  :  3.650. 

38.  Vidrecome,  allégorie  de  la  Victoire.  Travail 
flamand  du  xvii°  siècle.  Monture  argent  doré  :  3.700. 

Émaux  champlevés.  —  43.  Châsse  en  forme  do 
maison,  Limoges,  xiu"  siècle  :  le  Martyre  de  sainte 


il)  V.  Chronique  des  ArtsAwl  mai. 


160 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


ValOrie  ;  angelots  à  ini-corps  et  quarte-feuille  dans 
des  médaillons  ronds  :  15.000.  —  44.  Plaque,  Li- 
moges, XIII'  siècle,  à  arcades  gothiques  ;  la  Vierge 
debout  portant  un  livre,  la  Visitation,  et  les  Rois 
mages  en  adoration.  Fond  émailié  :  rinceaux  gra- 
vés et  réservés  en  cuivre  doré:  15.200.  —  45.  Pla- 
que de  reliure,  Limoges,  xiir  siècle:  le  Calvaire  : 
16.000.  —  40.  Plaque  émaillée  bleu  et  figure  en 
cuivre  repoussé  et  doré,  de  travail  limousin  du 
xiip  siècle  :  le  roi  David  tenant  un  instruQient  de 
musique  :  1.120. 

Éiuaux  peinte.  —  47.  Plaque  provenant  d'un 
triptyque  en  émail  peint  de  Limoges,  xv  siècle, 
par  Nardon  Pénicaud;  à  douze  médaillons  conte- 
nant des  bustes  de  saints.  Émaux  polychromes 
avec  points  d'émail  en  relief  et  rehauts  de  dorure: 
25. .500.  —  4S.  Plaque,  Limoges,  par  Nardon  Péni- 
caud, XV  siècle  :  l'Adoration  des  Rois  Mages. 
Émaux,  polychromes  et  rehauts  d'or  :  10.100.  — 
49.  Plaque,  Limoges,  xvi»  siècle,  par  Jean  I"  Pé- 
nicaud :  Jésus  au  mont  des  Oliviers,  Carnations 
violacées  et  émaux  polychromes  avec  paillons. 
Cadre  d'argent  :  115.000.  —  50.  Médaillon  rond, 
Limoges,  année  1529,  par  Jean  11  Pénicaud  :  por- 
trait du  pape  Paul  III  (Alexandre  Farnèse).  Gri- 
saille et  rehauts  d'or  avec  points  d'émail  blanc. 
Contre-émail  incolore  laissant  apercevoir  le  poinçon 
r.  des  Pénicaud  :  l'2.200.  —  51-52.  Deux  plaques, 
Limoges,  par  Jean  II  Pénicaud  :  figures  de  Vertus, 
sous  les  traits  de  guerriers  vêtus  à  l'antique.  Gri- 
sailles avec  rehauts  d'or:  5.700.— 53.  Plaque,  Limoges, 
XVI»  siècle,  par  Jean  II  Pénicaud  :  la  Justice,  sous 
les  traits  dune  femme  vêtue  à  l'antique.  Grisaille, 
inscription  et  signature  «  P.  T.  »  (Pénicaud  lu- 
nior)  :  6.650.  —  51.  Plaque,  Limoges,  xvi"  siècle, 
par  Jean  II  Pénicaud  :  la  Tempérance.  Grisaille 
sur  fond  jaspé.  Inscription  :  «  Teiiiperantia  »  et 
«  P.  I.  "  (Pénicaud  lunior)  :  12.000.  —  55.  Pla- 
que, Limoges,  xvi»  siècle,  par  Jean  II  Pénicaud  : 
la  Force,  sous  les  traits  d'un  guerrier  vêtu  à  l'an- 
tique. Grisaille  sur  champ  marron.  Inscription  ; 
«  Fortitvdo  »  et  la  signature  :  "  I.\.  Penicavd 
Ivnior  »  :  ll.OOO.  —  5G.  Plaque,  Limoges,  xvi*  siè- 
cle, p.ir  Jean  II  Pénicaud  :  la  Cliarité,  jeune  mère 
et  enfants.  Grisaille  sur  champ  brun;  inscription  : 
«Cliaritas..  et  la  sigmiture:  "lA..  :  12.000.  — 57-58. 
Deux  plaques,  Limoges,  atelier  de  Jean  II  Péni- 
caud, xvp  siècle  :  la  Délivrance  d'un  possédé. 
Épisode  de  la  vie  do  saint  Martial.  Emaux  poly- 
chromes :  12.00).  —  50.  Médaillon  rond,  Limoges, 
xvi"  sièc'.e,  par  Jean  II  Pénicaud  :  l'Ell'et  de  la  ja- 
lousie, d'après  Albert  Durer.  Grisaille  et  tons  vert 
et  bleu  :  11., 500. 

60.  Plaque,  Limoges,  xvi' siècle,  atelier  de  Jean  II 
Pénicaud  :  le  Calvaire.  Grisaille  avec  rehauts  d'or: 
11.200.  —  01.  Plaque,  Limoges,  atelier  de  Jean  II 
Pénicaud,  xvi«  siècle  :  portrait  présumé  de  Rabe- 
lais, en  buste  :  30.000.  —  62.  Oaupe  ronde  sur  pié- 
dou:he,  Limoges,  xvi'  siècle,  par  Jean  III  Péni- 
caud: combal  de  style  antique;  mascarons,  drape- 
ries et  compositions  relatives  à  l'histoire  de  Joseph. 
Grisaille  avec  tons  do  chair  cl  rehauts  d'or  :  15  50u. 
—  6:1.  Plaque,  Limoges,  xvi«  siècle,  atelier  des  Pé- 
nicaud :  la  Desconte  de  croix.  Ivuaux  polychromes, 
rehauts  d'or  :  4.500.  —  6'i.  Plaque  de  baiser  de 
paix.  Lira  iges,  année  153B,  par  Pierre  R'^yiuoud  : 


la  Vierge  assise,  tenant  l'Enfant  Jésus.  Grisaille  : 
4.000.  —  65.  Plaque,  Limoges,  année  1540,  par 
Pierre  Reymond  :  composition  ayant  trait  à  la  vie 
des  bergers,  avec  légende  française.  Grisaille  avec 
tons  de  chair  et  émaux  polychromes  :  6.000. 

66.  Coupe  ronde,  à  ombilic  et  sur  piédouche, 
Limoges,  année  1555,  par  Pierre  Reymond  :  le 
Christ  de  majesté.  A  l'extérieur,  cartouche  et  en- 
roulements et  cartouches  à  scènes  tirées  de  la  vie 
de  Moise  :  10.800.  —  67-68.  Deux  assiettes  Limo- 
ges, par  Pierre  Reymond,  année  1506  :  alléger  e^ 
de  deux  mois.  Grisaille  avec  tons  de  chair  et 
rehauts  d'or  :  4.200  et  4.200.  —  09.  Plaque  oblon- 
gue,  Limoges,  xvr  siècle,  atelier  de  Pierre  Re.v- 
mond  :  scène  de  chasse  :  2.800.—  70.  Coffret  orné 
de  cinq  plaques,  en  émail  ptint  de  Limoges,  xvi* 
siècle,  par  Pierre  Reymond  :  sujets  tirés  de  l'È 
ncide.  Ces  plaques  sont  signées  »  P.  R.  »,  et  l'une 
d'elles  porte  la  date  1510.  Grisailles  avec  tons  de 
terrain  :  10.030. 

(.4  siiiore.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Loais  Chariot, 
galerie  E.  Blot,  11,  rue  Richepanse,  jusqu'au 
21  mai. 

Exposition  de  tapisseries  do  M""  Marcelle 
Gros,  galerie  Hébrard,  8,  ruî  Royale,  jusqu'au 
25  mai. 

Exposition  d'une  salle  à  manger  exécutée  par 
M.  H.  Husson.  galerie  Ilébrard.  8,  rue  Royale, 
jusqu'au  25  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  A.  LuUer  Mait- 
land,  galerie  Henry  Graves,  IS.  rue  deCaumartin. 
jusqu'au  25  mai. 

2"  Exposition  do  la  Société  des  peintres  et 
graveurs  de  Paris,  galerie  des  Artistes  modernes, 
10,  rue  de  Caumarlin,  du  19  mai  au  2  juin. 

Exposition  de  portraits,  costumes  et  jouets 
d'enfants,  organisée  par  la  Société  Nationale  des 
Bcaux-.\rts,  à  Bagatelle,  du  14  mai  au  15  juin. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  I.  Fedorowitsch 
Schultze  (Spitzberg  et  Mer  arctique.',  galerie 
Malesherbes,  68,  boulevard  Malesherbes,du  '20  mai 
au  19  juin. 

Expositiùu  documentaire  (La  Transformation 
de  Paris  sous  le  Second  Empire),  à  lu  Libliu- 
Ihèque  de  la  Ville  di  Paris,  "29,  rue  de  Sévigné, 
jusqu'au  1"  octobre. 

Étranger 
Tunis  :  Exposition  de  la  Société  promotrice  des 
Beaux-Arts,  à  partir  du  14  mai. 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES 

Province 
Brest  :   ',','   Salon   de  la  .Société  des  Amis   des 
Arts,  du   20  juin  au  20  juillet.  Di'pùt  des  œuvres 
chez   Pottior,  rue  Caillou,  du  20  au  25  mai. 


Le  Gérant  :   P.  Gikardot 


••4B1»   -     lMPEIy»«ll    Dl    LA    PBK.SS»,    16     BOB   DO  CBO'    SANI.    —    V.    SIMABT     IMPBIUBUB. 


/j^/ 


iSI-  21.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')  21  Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonneiuent  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||      l'Union  postale) 15  fr. 

Le    nSTuméro    :     O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


lES  dessinateurs  et  illustrateurs 
viennent  de  constituer  un  Syndi- 
cat. Ce  n'estpoint  dans  l'intention 
d'organiser  des  grèves  ni  pour 
entreprendre  ce  que  l'on  nomme  une  lutte  de 
classes.  Fidèles  à  la  lettre  et  à  l'esprit  de  la 
loi,  ils  entendent  simplement  étudier  et  dé- 
fendre en  commun  leurs  intérêts  profession- 
nels. 

Un  groupement  de  cette  nature  a  naturel- 
lement pour  premier  oLjet  d'organiser  l'aide 
que  se  peuvent  mutuellement  donner  ceux 
qui  en  font  partie.  Il  y  a  dans  le  monde  des 
artistes  dessinateurs  bien  des  détresses  que 
le  syndicat  pourra  soulager.  Il  va  aussi  pour 
les  débutants  comme  pour  les  anciens  qui  ne 
répondent  plus  aux  goûts  changeants  du  pu- 
blic bien  des  diflicultés  à  utiliser leurtravail, 
■d  faire  accepter  leurs  ouvrages  dans  les  publi- 
cations illustrées,  à  pratiquer  librement,  en 
un  mot,  un  art  qui  souvent  est  aussi  un 
gagne-pain.  Et  le  rapprochement  des  hommes 
ayant  mêmes  intérêts  moraux  et  matériels 
est  fait  pour  donner  à  beaucoup  un  appui 
qui  manque  au  travailleur  isolé. 

En  même  temps,  il  y  a  tout  un  ordre  de 
questions  dont  le  syndicat  pourra  s'occuper 
utilement  :  c'est  toutes  celles  qui  touchent  au 
droit  d'auteur  et  à  la  reproduction.  On  sait 
qu'une  loi  récente,  dont  nous  avons  parlé  ici, 
a  très  heureusement  édifié  les  artistes  sur  la 
nature  et  la  limite  de  leurs  droits.  La  forma- 
tion du  syndicat  est  le  témoignage  certain 
d'une  conscience  désormais  mieux  éclairée 
et  plus  forte;  elle  ne  saurait  que  mettre  les 
dessinateurs  et  les  illustrateurs  mieux  à  même 
de  régler  les  conditions  de  métier  qui  accom- 
pagnent l'exercice  de  leu'-  art. 


NOUVELLES 


***  A  l'occasion  de  l'Exposition  franco- 
britannique  à  Londres  et  par  décret  rendu 
sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Instruc- 
tion publique  et  des  Beaux-Arts  : 

Sont  élevés  dans  l'ordre  de  la  Légion  d'Iion- 
neur  à  la  dignité  de  : 

(irand  officier.  —  MM.  Edouard  Détaille, 
membre  de  l'Institut,  peintre;  Auguste  Rodin, 
sculpteur. 

Sont  promus  : 

Au  grade  de  commandeur.  —  MM.  Aimé 
Morot,  membre  de  l'Institut,  peintre  ;  Lher- 
mitte,  membre  de  l'Institut,  peintre  et  gra- 
veur; Guillemet,  peintre;  Injalljert,  membre 
de  l'Institut,  sculpteur. 

Au  grade  d'officier.  —  MM.  Agache,  Joseph 
Bail,  Marcel  Baschet,  René  Ménard,  Pelez, 
Rochegrosse,  peintres;  Paul  Aube,  Joseph 
Carlier,  Escoula,  Larche,  Sieard,  sculpteurs; 
Maurou,  graveur  lithograplie. 

Au  grade  de  chevalier. — ;\IM.CaroDelvaille, 
Desvallières,  Guirandde  Scévola,LeGout-Gé- 
rard,  Zwiller,  Gillot,  Paul  .\lbeit  Laurens, 
Avy,Tancrède  Bastet,  ^Maurice  Denis,  Darien, 
Lavergne,  Duhein,  peintres  ;  Max  Blondat, 
Emmanuel  Fontaine,  Alix  Marquet,  Moreau- 
Vauthier,  Pierre  Roche,  sculpteurs  ;  Decisy, 
Dézarrois,  graveurs  ;  Deschamps,  graveur  en 
médailles;  Gaulard,  graveur  sur  pierres  fmes  ; 
Guilliert,  Patouillard-Demoriane,  architectes; 
Aubert,  artiste  décorateur;  Friedel,  archi- 
viste-bibliothécaire, cliargé  de  l'organisation 
do  l'exposition  du  ministère  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts. 

***  Le  Conseil  des  Musées  a  accepté,  pour 
le  musée  du  Luxembourg,  deux  tableaux  de 
Gauguin  :  une  nature  morte,  léguée  par  le 
céramiste  Chaplet,  et  une  étude  de  nu,  don- 
née par  M.Philipsen,  de  Copenhague.  1  )'autre 
part,  M.  Amédée  Schufl'enecker  a  offert  gra- 
cieusement au  même  musée  du  Luxembourg 
une  des  plus  belles  toiles  de  la  période  bre- 
tonne de  Gauguin  :    Les  Vitjnes  rouges. 


162 


h\  CHRONIQUE  DES  ARTS 


***  Le  yraveur  tUiauvel,  dont  l'oxposition 
particulière  vient  de  s'ouvrir  au  Salon  des 
artistes  t'ranrais,  a  laissé  un  testament  ainsi 

conçu  :  ,»-.., 

V  Je  It'gue  il  la  Bibliothèque  Nationale, 
ainsi  qu'au  musée  de  Rouen,  un  exemplaire 
complet  eu  feuille  de  toutes  mes  gravures  et 
lithographies  avec  tous  les  états  et  planches 
des  gravures. 

«  Je  lègue  à  la  Société  des  Artistes  français 
toutes  mes  actions  et  obligations  des  chemins 
de  fer  français  et  mes  rentes  30/0 françaises, 
à  charge  de  fonder  un  musée  de  gravures  au 
burin,  eaux-fortes,  etc.  ■> 

•^%  Le  Musée  Carnavalet  vient  d'acquérir 
trois  curieuses  esquisses  du  peintre  Subley- 
ras,  représentant  les  portraits  du  duc  de 
SaintAignan,  du  prince  Romain  Vaini  et  du 
chevalier  qui  assista  à  la  remise  par  le  duc 
au  prince  de  l'ordre  du  Saint-Esprit  donné 
par  Louis  XIV. 

Le  musée,  en  outre,  a  reçu  récemment  :  un 
dessin  attribué  à  Boilly,  représentant  une 
rixe  -entre  sectionnaires  du  temps  de  la  Ré- 
volution et  offert  par  M"'«  Roba-Deutsch  de 
la  Meurthc  ;  une  Vue  de  la  Seine  au  ponl  des 
SaiiHs-Péres,pav  J.-B.  Trayer,  offerte  au  mu- 
sée par  M.  Trayerfils;  enfin,  diverses  pou- 
pées habillées,  d'époque  LouisXV,  don  de  M. 
Rodiiiann  Wanamaker. 

On  annonce  qu'une  exposition  rétrospective 
des  sports,  de  la  typographie  parisienne  et  de 
portraits  de  gens  de  théâtre  sera  prochaine- 
ment inaugurée  à  Carnavalet. 

->**  Les  confrères,  les  élèves  et  les  amis  du 
savant  otologiste  le  D''  M.-E.  Gellé,  lui  ont 
offert  la  semaine  dernière,  à  l'occasion  de  son 
jubilé,  une  plaquette,  O'uvre  du  sculpteur 
Alfred  Boucher. 

***  Dans  son  assemblée  générale,  le  Syn- 
dicat de  la  presse  artistique  a  décidé,  à 
l'instigation  ae  M.  Jules  Rais,  d'intervenir 
auprès  dos  ministères  compétents  pour  que 
l'hùtel  Biron,  dont  on  doit  faire  le  Palais  des 
Souverains  et  des  Congrès,  soit  doté  d'un 
mobilier  moderne  adapté  ;'i  ses  nouvelles 
destinations. 

***  Le  musée  de  peinture  de  Rouen  s'est 
enrichi,  grâce  aux  libéralités  de  plusieurs 
donateurs",  MINI.  Mis  de  La  Salle,  Lehoux, 
Sauzay  et  (laston  Le  Breton,  d'nuvres  qui 
ont  amené  la  création  de  salles  nouvelles, 
dont  l'une  a  été  dénommée  «  salle  Ciéricault  ", 
et  qui  ont  été  inaugurées  la  semaine  dernière 
par  le  maire  de  Rouen. 

En  souvenir  de  cette  inauguration,  le  di- 
recteur du  musée  de  peinture,  M.  I laston 
Le  Breton  a  fait  don  au  musée  d'un  impor- 
tant manuscrit  de  (iéricaulf,  le  seul  qu'nn 
connaisse  de  lui  :  des  Iiè/lexio»s  sur  la  pein- 
ture, manuscrit  de  12  pages  qui  apiiartientà 
Feuillet  de  Conches  et  dont  quelques  extraits 
ont  été  publiés  dans  le  livre  de  (Ji.  Clément. 
h:t  en  rcniercionient  de  tous  les  services  ren- 
dus au  musée  par  M.  (iaston  Le  B.reton,  la 
ville  (le  Rouen  a  décidé  <le  donner  à  la  grande 
salle  du  musée  céramique  le  nom  de  ■■  Salle 
Gaston  Le  Breton  ••. 


***  On  a  inauguré  dimanche  dernier,  à 
l'école  des  Roches,  un  buste  d'Edmond  lie- 
molins,  oîuvre  du  sculpteur  Lenoir. 

:|;**  Une  découverte  artistique  intéressante 
vient  d'être  faite  à  Notre-lJame  du  Puy  :  une 
toile  ancienne,  r'couverte  de  poussière,  ac- 
crochée depuis  un  temps  immémorial  dans 
la  sacristie  et  à  laquelle  personne  ne  prêtait 
attention,  vient  d'être  identifiée  comme  une 
omvre  de  Sébastien  Bourdon.  C'est  un  SJas- 
sacre  des  Innocents  très  curieux,  dont  l'es- 
quisse dessinée  se  trouve  au  musée  de  Lille. 

**:i=  Des  eulti\-ateurs  ont  découvert  en  labou- 
rant, à  Groix  (Morbihan),  des  objets  où  l'on 
croit  reconnaître  l'attirail  d'un  fondeur  celte 
du  vii"^  siècle  avant  Jésus-Christ.  La  Société 
polymatliiquc  du  Morliihan  va  continuer  les 
fouilles. 

***  L'Exposition  des  peintres  l'rançais  du 
xviiie  sièide  à  Berlin  a  produit  05.000  francs. 
La  moitié  de  cette  somme  sera  remise  par 
l'Académie  des  Beaux- Arts  de  Berlin  à  l'am- 
bassade de  France,  à  l'effet  de  servir  à 
l'installation  d'un  home  pour  institutrices 
françaises.  L'Académie  emploiera  sur  l'autre 
moitié,  20.000  marks  pour  son  fonds  de  se- 
cours et  15.000  marks  à  une  reuvrc  désignée 
par  l'impératrice. 

***  Suivant  une  décision  du  Conseil  muni- 
cipal de  Brighton,  M.  H.  Roberts,  directeur 
du  Musée  municipal  de  cette  ville,  organise 
pour  l'été  prochain  une  exposition  d'a:'uvres 
des  peintres  français  contemporains  qui, 
suivant  l'intention  de  ses  promoteurs,  devra 
grouper  des  exemples  des  diverses  tendances 
actuelles. 

Cette  exposition  sera  inaugurée  le  vendredi 
10  juin,  par  M.  Paul  Cambon,  ambassadeur 
de  Fiance  à  Londres,  et  restera  ou^'erte 
jusqu'au  mercredi  ol  août. 

Cette  exposition  sera  gratuite,  sauf  pendant 
la  première  semaine,  où  un  droit  sera  perçu 
au  profit  des  victimes  des  inondations  en 
France. 

Le  commissaire  de  l'Exposition,  jiour  la 
France,  est  M.  Robert  Dell,  9,  rue  Pasquier, 
à  qui  toutes  communications  doivent  être 
adressées. 

:!<*.■;;  Ou  a  dérobé  dernièrement  au  Musée 
archéologique  de  Christiania  une  série  de 
soixante-quinze  anneaux,  bracelets  et  mé- 
dailles, en  or,  très  rares,  dont  la  valeur  totale 
est  évaluée  à  la  somme  de  5.000  couronnes. 


PETITES  EXPOSITIONS 


Ni- s 
(Galerie  Bernheim  jeune) 
liCs  hasards  des  transactions,  plus  qu'une  idée 
préconçue,  ont  fait  cette  exposition,  sansdoute;  mais 
—  a  iioslerinri  —  donnons-lui  la  raisou  d'èlro  une 
dernière  occasion  olVei-te  à  notre  imiuuliliable  dé- 
j,'énéresconce  do  considérer  les  deruii.Ts  nus  qu'on 
osa  poinitro  avant  que  le  manifeste  de  l'école  l'utu- 
rinle,  publié    d'hier,   eût    déclaré  la  guerre  au  nu 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


163 


en  peinture,  «  aussi  nauséeux  et  assommant  que 
ladultèi-e  en  littéralure  ..  (art.  II,  S  3\  Un  mau- 
vais goût  impardonnable  nous  a  pourtant  valu 
quelques  morceaux  pas  trop  nausi'eux.  Ainsi  une 
Ariane,  de  Delacroix,  un  :?aint  Sébastien,  de  Corot, 
d>s  liaiijneurs,  de  Cézanne.  Nus  idéalisés,  ou  du 
moins  abstraits  des  contingences  de  la  vie  contem- 
poraine. .\ve(;  Manet,  avec  Seurat  apparaissent  nos 
semblables  dévêtus  pour  le  bain  ou  simplement 
pour  la  séance  de  pose.  Mais  Seurat  s'élè^'e  jus- 
qu'au style,  avec  sa  Baignade,  vraie  peinture  mu- 
rale, restée  jeune  et  singulière  dans  l'histoire  de  la 
peinture  moderne.  M.  Renoir  peint  des  Parisiennes, 
mais  son  génie  transporte  ces  Baif/ncuxesAA  au 
liienlieureux  séjour  de  la  fantaisie,  où  elles  retrou- 
vent celles  de  Bouclier  et  de  Fragonard.  Là  veulent 
aussi  s'ébattre  les  nymphes  de  M.  Roussel  et  celles 
de  M.  Denis,  tandis  que  les  jeunes  femmes  que 
peignirent  MM.  Bonnard,  YuiUard  et  Vallotton  ne 
quittent  pas  leur  logis. 

Peintres   et   Sr.i  i,i>tel!',s   Gascons 
^Cercle  international  des  Arts) 

Un  déterminisme  convaincu  trouverait  peut-être 
à  relever  chez  tous  ces  Gascons  des  marques  d'une 
commune  origine.  Mais  Paris  les  a  trop  vite  appe- 
lés pour  que  ce  petit  jeu  soit  aisé.  Notez  pour- 
tant que  M"«  Dufau,  M"'  Bermond  et  M.  Garo 
Delvaille  sont  originaires  de  la  même  province  d'où 
vientaussi  M.  Rostand.  Leurs  envois  vous  les  mon- 
treront tels  que  vous  les  connaissez,  et  de  mémo 
ceux  de  MM.  Laparra.  Henri  Martin,  Firmin 
Bouisset.  Un  ensemble  de  sculptures  de  M.  Bour- 
delle  accuse,  en  même  temps  que  sa  souplesse  et 
que  son  archaïsme  souvent  forcé,  d'indéniables 
qua'ités  de  modeleur,  surtout  dans  les  chèvres  de 
l'Art  pastoral.  M.  Marcel  Lenoir  expose  une  série 
<le  dessins  à  la  plume  remplis  de  souvenirs  mi- 
chelangesiiuos,  d'intentions  lyriques  et  d'indica- 
tions anatomiques  un  peu  trop  démoustratives, 
mais  qui  laissent  quand  même  bon  espoir  en  sa 
vaillance. 

Exposition  George  Desvalliéres 
(Galerie  Druet) 

Si  M.  Desvalliéres  a  composé  des  illustraliuaK 
pour  Rolla,  c'est  plutôt  à  Baudelaire  qu'il  fait 
songer.  Il  aime  le  rare.  Il  le  réalise  doublement: 
par  les  éléments  qu'il  réunit,  par  les  fonds  et  les 
accessoires  de  ses  ligures,  grâce  auxquels  il  com- 
bine des  harmonies  de  couleurs  subtiles,  où  le  bleu 
clair  fait  valoir  le  jaune  soufre,  et  par  sa  techni- 
que, qui  donne  à  chaque  partie  de  sa  toile  une 
valeur  de  matière  précieuse.  Sa  culture  intellec- 
tuelle, sa  manière  de  transformer  la  signiilcation 
des  sujets  religieux  et  son  goût  pour  les  scènes 
nocturnes  de  la  vie  élégante  le  rapprochent  aussi 
du  poète. 

M.  Desvalliéres,  qui  montra  naguère  dans  les 
peintures  qu'il  exécuta  pour  M.  Rouché  la  riche 
imagination  d'un  décorateur  é'pris  d'exotisme,  est 
aussi  un  portraitiste  qui,  dès  ses  débuts,  sut  ac- 
centuer le  caractère  et  serrer  la  forme  en  dessina, 
leur  volontaire.  Le  portrait  de  M"°  I)...,  œuvre 
grave  et  approfondie,  est  de  celles  qui  font  le  plus 
aimer  ce  noble  artiste. 

Exposition  R.   de   Roveiii;ijo 
(Galerie  Maleshcrbesl 
Parmi  les  élèves  de  Gustave  Moreau,  il  en  est  un 
qui,  mort  jeune,  n'est  pas  assez  connu.  Linarut  a 


laissé  en  ses  nombreux  dessins  la  marque  d'un 
artiste  épris  des  maîtres,  mais  aussi  de  la  nature, 
et  très  savoureux,  très  réfléchi  dans  ses  moyens 
d'expression.  On  peut  croire  que  M"'  de  Koveredo 
a  été  émue  par  ces  dessins,  comme  l'avait  été 
M.  Kayscr.  Au  moins  ses  études  font-elles  parfois 
songer  à  celles  de  Linaret,  surtout  les  paysages 
qui  actuellement  semblent  .ses  œuvres  les  mieux 
réalisées  et  s'expliquent  mieux  que  les  figures 
d'expression,  moins  soutenues  par  la  réalité. 

Exposition  Lulis  Giiaulot 
(Galerie  Blot) 
M.  Chariot  a  peint  de  jolis  paysages  dans  le 
Morvan,  en  été,  et  en  hiver  sous  la  neige.  La 
froide  saison  semble  refroidir  son  imagination 
idyllique,  qui  a  un  charme  séiieux  et  paisible 
quand  il  s'inspire  des  ombrages  verdoyants.  Mais 
toujours  il  reste  nuancé,  disciple  modeste  de  Cé- 
zanne —  avec  les  qualités  qui  fout  les  paysages 
éloquents. 

J.-F.    SCH.NERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  14  mai 
Concours  de  Rome.  —  Ont  été  désignés  à  entrer 
en  loge  pour  le  concours  du  prix  de  Rome  (com- 
position musicale)  à  décerner  en  RtlO,  et  par  ordre 
de  classement  :  MM.  Delmas,  Paray,  Gallon, 
Flament,  élèves  de  M.  Charles  Lenepveu  ;  Delvin- 
court,  élève  de  M.  "Widor,  et  Mignon,  élève  de 
M.  i.'.h.  Lenepveu. 


Académie   des   Inscriptions 


Séance  du  13  mai 

Fouilles  de  Bordeaux.  —  M.  Camille  Julliau  fait 
connaître  le  dernier  résultat  des  fouilles  si  inté- 
ressantes qui  se  poursuivent,  avec  le  concours  de 
l'Académie,  dans  le  cimetière  gallo-nmain  et 
chrétien  de  Saint  Seurin  à  Bordeaux.  Au  milieu 
des  sarcophages  chrétiens  qui  s'y  trouvent  accu- 
mulés, s'est  trouvé  un  monument  carré  remontant 
aux  premiers  temps  de  l'emiiire  romain  ;  sur  les 
lianes  de  ce  monument,  et  encastré  sous  un  arc  de 
déchargi',  existe  uu  énorme  sarcophage  à  acrotères 
qui  est  certainement  du  1"  siècle.  Dans  le  sarco- 
phage, à  côté  du  squelette,  était  couchée  une  fiole 
de  verre,  de  forme  allongée,  mesurant  45  centi- 
mètres de  longueur  et  d'une  forme  qui  est  inconnue 
jusqu'ici  dans  les  Gaules.  Cette  fiole  contenait  des 
résidus  que  M.  Courtaull,  le  directeur  des  fouilles, 
a  fa  l  analyser  par  M.  Denigès,  directeurdu  Labo- 
ratoire de  la  Faculté  de  Médecine  de  Bordeaux  ;  le 
rc'siUàt  détaillé  de  cette  analyse  sera  communiqué 
à  l'Académie  des  Sciences.  D'après  les  vestiges 
certains  de  tannin  qui  y  ont  été  relevés,  on  est 
assuré  que  la  fiole  contenait  du  vin. 

M.  Clermont-Ganneau  observe  i|ue  cette  forme 
spéciale  de  fiole  en  verre  caractérise  avec  certitude 
les  verreries  de  Syrie;  il  a  eu,  jadis,  l'occasion 
d'en  I apporter  quelques  spécimens  au  musée  du 
Louvre.  On  peut  donc  être  assuré   ([ue  la  tiole  du 


164 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


sarcophage  bordelais  provient  de  cette  région  de 
l'Asie.  Cela  n'est  pas  surprenant,  car  il  y  avait  des 
rapports  commerciaux  entre  la  Syrie  et  la  région 
de  Bordeaux.  Les  vins  de  Syrie  étaient  connus  et 
renommes. 

M.  JuUian  précise  que  trois  inscriptions  concer- 
nant des  Syriens  ont,  en  cU'et,  été  trouvées  à 
Bordeaux. 

Prix.  —  L'Académie  propose  à  la  Société  cen- 
trale des  architectes  français  d'attribuer  la  mé- 
daille dont  oUe  dispose  en  faveur  do  M.  Piganiol, 
ancien  membre  de  l'Ecole  française  de  Rome,  pour 
ses  recherches  sur  le  Forum  l'omuin,  pour  ses 
fouilles  à  Miniurnes  et  en  Afrique. 

Sur  le  rapport  de  M.  Châtelain,  le  prix  ordi- 
naire (2.000  francs),  consacré  à  récompenser  le 
meilleur  mémoire  étudiant  la  miniature  carolin- 
gienne et  dressant  un  catalogue  raisonné  de  ses 
monuments,  est  attribué  à  M.  Amédée  Boinet, 
archiviste-paléographe,  sous-bibliothécaire  à  la 
bibliothèque  Sainte-Geneviève. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du   i  mai 

M.  P.  Vitry  fait  une  communication  relative  à 
quelques  sculptures  du  xii»  siècle  ajipartenant  au 
musée  du  Louvre  et  provenant  du  premier  atelier 
du  portail  de  Sainte  Anne  à  la  cathédrale  de  Paris. 
Ces  sculptures,  trouvées  jadis  par  Viollet-le-Duc 
dans  les  fouilles  du  parvis,  lui  font  supposer  que 
l'évoque  Maurice  de  StiUy,  prenant  comme  modèle 
le  portail  de  la  cathédrale  de  Chartres,  aurait  fait 
préparer  dès  l'origine  de  la  construction  entreprise 
par  lui,  les  éléments  d'un  portail  central  consacré 
aux  visions  apocalyptiques. 

MM.  Mâle,  Lefévre-Pontalis,  Aubert,  Mayeux, 
ajoutent  à  cet  exposé  diverses  observations  qui  le 
confirment. 

Séance  du  11  mai 

M.  de  Mély  étudie  une  miniature  des  Heures  de 
Boiissu  conservées  à  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal. 
Cette  miniature  représente  un  pélican,  au  bec 
crochu,  qui  se  déchire  les  Hancs.  Dans  le  bestiaire 
grec  des  Cyranides,  on  voit,  déjà,  attribuer  un 
bec  crochu  au  pélican  :  cette  tradition  antique 
s'est  donc  conservée  longtemps. 

M.  Espé'randicu  a  rencontré  l'an  dernier  au 
niusée  de  Langros  le  monument  funéraire  élevé  à 
Graxallos  et  à  Indercinia  par  leur  fils  Ililarus.  Ce 
texte,  <iui  a  été  publié  par  le  Corpus,  d'après  une 
mauvaise  copie  de  Vignier,  parait  n'être  entré  au 
musée  de  Langres  que  depuis  11I02. 

M.  Monceaux  CDrainuuique,  de  la  part  du  P.  De- 
lattre,  les  légendes  de  deux  bulles  byzantines  de 
plomb. 

M.  Héron  de  Villefosse  présente  une  lanterne 
ro^laine,  absolument  intacte,  en  terre  cuite, 
trouvée  dans  l'antique  Emèse  et  envoyée  au  musée 
du  Louvre  par  le  P.  Ronzcvallc,  de  rtîuivcrsité  de 
Beyrouth.  On  on  connaissait  déjà  une  de  ce  genre, 
provenant  des  environs  de  Sousso,  en  Tunisie. 


CHRONIQUE  MUSICALE 

Théâtre  National  de  l'Opèra-Comique  :  Le  Ma- 
riage de   lélciûi'que,  comédie  lyrique  en  cinq 
actes,  de  MM.  .Iules  Lemaitre  et  Maurice  Don- 
nay,  musique  de  M.  Claude  Terrasse. 
Souvent,  je  le  crois,  nous  sommes  prédisposés  à 
quelque  émotion   attendrie    devant  les  sujets  qui 
nous  évoquent  la  lumineuse  Helhide,  et  notre  pré- 
dilection s'affirme  pour  ceux  qu'inspira  la  divine 
Odyssée.    N'exagérons    rien,    cependant,   pour    le 
Mariage  de   TcHcmaque  ;    leurs   auteurs  ont    su 
éviter  Charybde  et  Scylla  —  se  garder  de  tout  pé- 
dantisme  et  de  tout  irrespect,  —  mais  ils  ne  laisse- 
raient pas  de  nous    railler  doucement  si  nous  les 
prenions   tout    à  fait  au  sérieux  en  admirant  leur 
ii'uvre  comme  un  véritable  »  antique  ». 

Ils  no  reprocheront  pas  à  M.  Carré  son  sérieux 
souci  d'exacte  arcliéologie,  ni  le  goût  délicat  grâce 
auquel  décors,  costumes  et  mise  en  scène  s'harmo- 
nisent, pour  la  plus  grande  joie  des  yeux.  (Test 
presque  grec  :  pas  complètement  :  le  divertissc- 
ment-balltt  m'a  rappelé  —  par  contraste  —  les 
danses  do  M""  Isadora  Duncan;  celles-ci,  tans 
accessoires  ni  décor,  donnaient  l'impression  vivante 
de  l'antique  ;  celui-là  semlile  une  copie  d'ancien, 
et  M""  Régina  Badet  no  cesse  jamais  un  instant 
d'être  M""  Régina  Badet,  et  l'on  n'a  pas  un  instant 
non  plus,  avec  elle,  l'illusion  d'avoir  quitté  Paris. 
Les  acteurs  sont  excelleuts;MM.  Fu gère  (Ulysse) 
et  Delvoye  (Ménélas  sont  la  joie  de  la  pièce  ; 
M"'  Mathieu-Lulz  et  M.  Francell  chantent  comme 
je  souhaite  que  Télémaquc  et  Xausicaa  l'aient  fait 
jadis;  et  pour  M""  Girré,  elle  a  obtenu,  sous  les 
traits  d'Hélène,  un  très  légitime  succès.  Dans  ce 
rôle  disparaissent  ses  défauts  habituels  :  quelque 
mièvrerie  et  mille  petites  manières  gracieuses  qui 
rapetissent  parfois  le  jeu  et  le  style  vocal  ;  ils 
deviennent  presque  des  qualités,  (jui  sait  '.'  l'opé- 
rette lui  convient  pe\U-être  mieux  qu'on  ne  l'ima- 
gine, et  je  pense  qu'cl'e  ferait  un  jour  une  très 
agréable  <■  Belle  Hélène  «. 

M.  Claude  Terrasse,  à  l'exemple  des  librettistes, 
n'a  pas  recherché  particulièrement  la  couleur  an- 
tique  :  je  ne  dis  pas  la  couleur  locale  véritable; 
on  sait,  d'ailleurs,  que  la  musique  des  Grecs  nous 
est  presque  inconnue,  à  part  l'Hymne  à  Apollon, 
d'un  si  pur  et  si  noble  dessin  ;  et  si  nous  pouvons 
cependant  nous  faire  quelque  idée  de  cet  art 
d'npiès  les  modes  et  les  lignes  admirables  du 
chant  grégorien  (qui,  selon  toute  apparence,  eu 
est  issu)  ainsi  que  par  certaines  mélodies  popu- 
laires, très  anciennes  peut-être,  —  c'est  par  d'au- 
tres moyens  que  les  musiciens  modernes  ont  su 
parfois  donner  à  leurs  ceuvres  quelque  chose  d'an- 
tique [{),  comme  l'ont  pu  faire  aussi  André  Ghé- 
nier,  Leconte  de  Liste,  Albert  Samaiu.  Puvis  de 
GUavannes,  M.  René  Ménard,  M.  Francis  Au- 
burlin. . . 

M.  Claude  Terrasse  n'a  pas  visé  si  haut.  Qu'a-t-il 
voulu  '.'  On  est  un  peu  déconcerté.  S'il  a  voulu 
montrer  dans  le  divertissement  et  dans  le  tableau 
de  la  tempête)  qu'il  sait,  lui  aussi,  écrire  de 
l'agréable  et  correcte  musique,  et  l'orchestrer  avec 

(1)  Cï.  Philémonct Baucis.Vli/sse  (Gounod);  Lss 
/■.'(■//ini/fi- ,M.  Masscnet);  Phriiiié  (M.Saint-Saëns); 
l'romcthcc  M.  Fauré  ;  les  'Chansons  de  liilitis 
M.  Debussy),  elc. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


165 


talent,  il  l'a  montré  assurément,  liais  certaines 
parties  do  son  œuvre  étant  traitées  scricusement, 
on  a  le  droit  d'être  un  pou  exigeant,  d'y  demander 
plus  d'accent,  de  couleur  et  de  sensibilité.  C'est, 
par  moments,  une  musique  telle  que  beaucoup 
d'autres  "  jeunes  »  en  écrivent  aussi,  et  M.Claude 
Terrasse  vaut,  je  pense,  mieux  que  ces  confrères 
faiseurs  de  cantates  de  prix  de  Rome.  D'autre 
part,  cette  jolie  comédie  lyrique  ne  pouvait  être 
traitée  complètement  «  en  charge  »  ;  par  un  scru- 
pule qui  honore  MM.  Lemaître  et  Donnay,  ils 
n'ont  pas  voulu  d'une  parodie  à  outrance  ;  et  d'ail- 
leurs, puisqu'ils  ont  eu  recours  à  l'apparition  de 
Pallas  Athênà,  eussent-ils  jamais  osé  caricaturer 
la  Vierge  divine?  Et  peut-on  reprocher  trop  dure- 
ment à  M.  Claude  Terrasse  d'avoir  été,  à  ce  mo- 
ment-là, un  pou  inférieur  à  son  sujet  .'  Trouver 
une  musique  digne  de  la  déesse,  c'était  avoir  le 
génie  d'un  Renan,  qui  lit  la  l'rière  sur  l'Acropole, 
ou  celui  d'un  Anatole  France,  qui  répondit  à  cette 
Prière  (1). 

Le  musicien  bon  enfant,  aimable,  spirituel, 
qu'est  M.  Claude  Terrasse  a  été  bien  plus  à  son 
aise  avec  les  simples  mortels,  lorsqu'il  a  pu  à 
leurs  dépens  se  mon'rcr  maintes  fois  un  comique 
gracieux  ou  prud'hommesque.  Je  no  résiste  pas  au 
plaisir  de  rai)peler  (et  do  me  rappeler)  le  cho>ur  des 
Fileuses,  charmant  et  malicieux,  si  naturellement 
réussi,  si  linemcnt  drôle,  et  —  ce  qui  ne  veut  pas 
dire  vulgaire  —  si  franchement  opérette. 

Je  l'avoue,  en  effet  :  je  n'approuve  pas  ceux  qui, 
de  parti  pris,  méprisent  l'opérette.  Le  domaine 
musical  immense  qui  s'étend  du  rire,  de  l'humour 
et  de  la  parodie  à  la  gaieté  et  à  la  joie,  n'est  pas 
plus  à  dédaigner  a  priori  que  celui  de  la  tristesse. 
Et  c'est  là,  peut-être,  qu'il  y  a  le  plus  de  voies 
nouvelles  à  parcourrir,  le  plus  de  trouvailles  à 
rencontrer,  car  il  n'a  été  exploré  qu'assez  timide- 
ment jusqu'ici.  C'est  l'œuvre  de  l'avenir. 

Mais  puisque  M.  Carré,  ayant  repris  Phryné,  la 
Basoche,  et  monté  le  Mariage  de  Tclciiinque,  sem- 
ble vouloir  remettre  en  honneur,  à  l'Opéra-Comi- 
que,  la  musique  comique,  qu'altend-il  pour  nous 
rendre  Le  Médecin  mali/rc  lui.  Le  Roi  l'a  dit,  Cosi 
fan  tulle.  Les  Noce.'i  de  F'igaro  ?  Et  s'il  u'ose  don- 
ner, comme  trop  «  parodie  »,  l'inénarrable  Etoile 
de  Chabricr,  qu'il  joue  enfin  l'admirable  iïoi  mal- 
firù  lui,  du  même  Chabrier,  si  peu,  si  mal  connu, 
ce  Chabrier  qui  fut  le  précurseur  de  notre  jeune 
école  frani.'aise.  Puis  viendra  le  tour,  je  l'esi^ère,  de 
l'Heure  espagnole  de  M.  Maurice  Ravel,  en  at- 
tendant le  Diable  dans  le  beffroi  de  M.  Debussy. 

Charles  Kœchlin. 


REVUE  DES  REVUES 


X  Bulletin  des  Musées  de  France  (1910,  n°  2). 
—  Articles  de  M.  Héron  do  Villefosso  sur  une 
statue  de  kouros  ijeuue  homme  ,  d'ancien  style 
grec  (vi"  siècle),  entrée  dernièrement  au  Musée  du 
Louvre  (2  lig.);  —  de  M.  Paul  Vilry,  sur  un  buste 
en  terre  cuile  de  l'astronome  Pingre,  par  Caflieri, 
passé  récemment  de  l'Observatoire  au  Musée  du 
Louvre  (reprod.);  —  do  M.  Paul  Leprieur,  sur  le 

(1)  Cf.  •■  Vers  les  temps  meilleurs  ■>,  discours 
prononcé  à  l'inauguration  de  la  statue  d'Ernest 
Renan. 


Portrait  de  A;"'  Tallanl,  de  Louis  David,  exposé 
en  ce  moment  au  Louvre  parmi  les  nouvelles 
acquisitions  (reprod.  hors  texte);  —  de  M.  Henri 
Stein,  sur  une  Madone  avec  l'Enfant,  peinture 
italienne  du  xiv siècle,  au  musée  du  Puy  (reprod.); 
—  de  M.  Gaston  Migeon,  sur  une  châsse  en  émail 
limousin  et  un  dressoir  français  de  la  fin  du 
XV'  siècle,  faisant  partie  du  Musée  Dobrée  à  Nantes 
(2  fig.). 

—  Des  notes  et  documents  sur  les  divers  mu- 
sées de  Paris  et  de  province,  entre  autres  des  in- 
formations sur  le  futur  aménagement  du  pavillon 
de  Flore  et  sur  le  legs  Piet-Lataudrie  au  Musée  du 
Louvre,  complètent  ce  numéro. 


BIBLIOGRAPHIE 

Francesco  Guardi,  par  M.  G. -A.  Simonson.  Lon- 
dres, Metliuen  et  C»,  éditeurs.  Un  volume  in-i" 
de  1C4  pages  avec  42  planches  hors  texte. 
Si  étrange  que  le  fait  puisse  paraître,  Francesco 
Guardi  n'avait  été  jusqu'à  présent  l'objet  d'aucune 
monographie.  M.  Berensonet  Emile  Michel,  M.  Mol- 
menli  et  Yriarte  avaient  bien  pu  s'intéresser  à 
lui  d'une  manière  accidentelle,  passagère,  sans  s'y 
arrêter,  sans  y  insister.  M.  Simonson  a  jugé  l'heure 
venue  de  célébrer  moins  parcimonieusement  une 
si  digne  mémoire.  Déjà  nos  lecteurs  ont  pu  se 
former  une  idée  de  sa  connaissance  spéciale  du 
sujet  d'après  l'étude  d'ensemble  que  publia  na- 
guère la  Gazelle  (1).  Aujourd'hui,  l'hommage  de 
M.  G. -A.  Simonson  revêt  les  dehors  d'une  publi- 
cation de  vaste  format  et  de  haut  luxe,  qui 
comprend  quarante-deux  illustrations  hors  texte  : 
elles  ne  fout  pas  seulement  revivre  Venise  dans  la 
diversité  de  ses  aspects  historiques  et  familiers  ; 
mù  par  le  désir  d'accroilre  l'estime  que  l'on  ac- 
corde d'ordinaire  à  son  peintre  d'élection,  M.  Si- 
monson montre  de  Guardi  des  ouvrages  curieux, 
peu  connus  :  tantôt  des  peintures  toiles  que  la 
Tempèle.  ses  portraits,  l'Asceyision  du  ballon. 
tantôt  des  dessins  dont  la  facture  ])rime-sautière, 
libre,  lumineuse,  rappelle  Rembrandt  et  annonce 
Goya.  A  cette  illustration,  composée  avec  un  goût 
averti,  correspond  un  texte  qui  centralise  tous  le» 
éléments  d'appréciation  et  d'information  possibles 
à  recueillir.  Le  premier  soin  de  l'autour  a  été  de 
replacer  Guardi  dans  son  milieu  ;  pour  y  parvenir, 
M.  G. -A.  Simonsou  donne  comme  prélude  à  son 
travail  un  tableau  de  la  société  vénitienne  au  début 
du  xviu"  siècle.  Ce  cadre  une  fois  établi,  l'exis- 
tence de  Guardi  se  trouve  retracée  par  le  menu  ; 
une  évocation  de  Venise  et  un  parallèle  avec 
Canale  conduisent  à  l'examen  de  l'œuvre  ;  succes- 
sivement M.  Simonson  y  envisage  le  peintre  des  céré- 
monies officielles  et  des  foules,  ïe  peintre  de  figures, 
le  paysagiste  et  le  dessinateur.  Ce  qui  est  digne  de 
remarque,  c'est  l'entrain  du  récit,  qui  jamais  ne  se 
ralentit;  les  fièvres  saines  de  l'admiration  et  le  fier 
dessein  de  faire  acte  de  justicier  soutiennent  l'ar- 
deur de  l'écrivain.  Aussi  bien  s'est  il  gardé  di- 
suspendre  l'intérêt  par  des  notes  :  elles  sont  toutes 
rejttées  à  la  fin  du  volume,  dans  un  appendice  qui 
groupe,  en  plus,  nombre  de  pièces  justificatives  et 
documentaires.  On  peut  dire  de  M.  G. -A.  Simonson 
qu'il  a  noblement  vengé  Guardi  des  dédains  injustes 
de  la  critique  et  do  l'oubli  de  l'histoire. 


(1)  Décembre  1908,  p.  494-505. 


10(5 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Les  Peintres  flamauds  d'aujourd  hui  v  pre- 
mière si-rift,,  par  M.  Alberl  i_;ro',h  i;z,  Bruxelles, 
X.  Haveriuans;  Paris,  Nouvelle  Librairie  iialio- 
nale.  Un  vol.  petit  in-4°  de  VII-91  p.  avec  16  plan- 
ches. 

C'est  lame  éparse  du  Nord  qui  vit,  se  recueille, 
et  se  concentre  dans  ces  quatorze  monograpliies 
dont  aucune  n'est  iudilîërenle,  ni  banale.  Les  pen- 
sées judicieuses,  les  opinions  saines  y  abondent. 
Sachons  gré  à  l'auteur  de  n'avoir^pas  exclu  de  son 
panthéon  des  artistes  tels  que  Henri  Duhem  et  Le 
Sidancr  et  formons  le  vœu  qu'une  suite  soit  bientôt 
donnée  à  cette  première  série,  qui  est  d'un  psy- 
chologue et  d'un  lettré  autant  que  d'un  critique. 


Italiens  ke  billeder  i  Danmark,  avec  un  résumé 
en  français  :  Les  tableaux  des  écoles  d'Italie 
en  Danemark,  ]iur  Mario  Kr.uiix.  Copenhague 
et  Christiania,  Gyhlen  dalske  Bochandel.  Un 
vol.  in-S"  (le  246  pages,  illustré  de  88  figures. 

Voici  une  contribution  essentielle  à  ce  répertoire 
de  la  peinture  italienne  dont  l'établissement  rendait 
de  si  grands  services.  Les  quelques  savants  étran- 
gers n'ont  étudié  que  très  superriciellement  les 
œuvresdesécoles  italiennes, que  trèspassagèrement 
aussi,  car  on  traverse  plus  volontiers  le  Danemark 
que  l'on  n'y  séjourne:  si  les  leuvres  imporlantes  ont 
obtenu  quelque  attention,  les  autres  sont  restées 
ignorées  ;  c'est  sur  toutes,  indistinctement,  que  M. 
Mario  Krohn  apporte  des  lumières  précises. 
Selon  un  exemple  précédemment  donné  par  d'au- 
tres publications  danoises,  le  texte  est  suivi  d'un 
résumé  en  français  qui  nous  rend  accessibles 
les  recherches  et  les  découvertes  de  l'auteur. 
Des  illustrations  achèvent  de  faire  de  l'ouvi-age  de 
M.  Krohn  un  vrai  livre  de  consultation  aisée  et 
profitable. 

NECROLOGIE 

Le  16  mai  dernier  est  mort  à  .Saint-Clair,  près 
du  Lavandou  (Var),  le  peintre  Henri-Edmond 
Cross.  Il  était  né  en  1856,  à  Douai.  C'était  un 
des  principaux  représentants  de  l'école  néo-im- 
pressionniste et  pointilliste,  et  il  exposait  chaque 
année  au  Salon  dos  Indépendants  des  toiles  re- 
marquables par  leur  luminosité. 

itn  annonce,  de  Rouen,  la  mort  de  M.  Albert 
Bataille  de  Bellegarde,  érudit  et  collectionneur 
distingiu'",  membre  de  la  Commission  des  aiiti- 
ipiités  de  la  Seine-Inférieure. 


Le  1"  avril  est  mort  à  Diissoldorf  le  Nestor  de 
la  iieinture  allemande,  le  paysagiste  Andréas  von 
Acbenbach.  Il  avait  près  de  quatre-vingt-quinze 
ans,  étant  né  à  Casscl  le  20  septembre  1815.  Son 
nom,  célèbre  dès  Tàge  de  vingt  ans,  était  ilevenu 
assez  étranger  aux  nouvelles  générations  ;  il  n'en 
eut  pas  moins  le  mérite  d'avoir  été!  un  dos  pre- 
miers paysagistes  réalistes  de  l'école  allemande  ot, 
à  ce  titre,  fut  en  sou  temps  un  novateur.  Formé'  ,à 
l'Académie  de  Dû.s.seldorf,  et  ayant  complété  son 
éducation  par  des  voyages  en  llollande,  puis  au 
Jwrd  de  la  mer  Baltique,  en  Suède  et  en  Norvège, 
il  devint  un  excellent  peintre  de  marines.  La  plus 
grande  partie  de  sa  production  est  disséminée  dans 


tous  les  musées  d'Allemagne,  et  il  n'y  a  pas  de 
collection  particulière  allemande  de  l'époque  qui 
ne  possède  des  toiles  de  sa  main. 

Le  peintre  Franz  Skarbina  est  mort  le  18  mai 
à  Berlin,  où  il  était  né  le  24  février  1849.  .\près 
avoir  suivi  les  cours  de  l'Académie  de  sa  ■ville 
natale,  il  acheva  son  éducation  artistique  à  Paris 
en  18-5-86,  puis  voyagea  on  Hollande.  Il  subit 
successivement  l'intluence  du  naturalisme,  puis 
de  l'impressionnisme  et,  servi  par  une  extrême 
habileté  technique  et  des  dons  séduisants  de  colo- 
riste, produisit  à  l'huile  et  à  l'aquarelle  des  ceuvres 
qui  le  firent  vivement  apprécier.  Citons  :  Dentel- 
lières Il  Brufie.t  .Nationalgalerie  de  Berlin),  Cour 
de  ferme  en  Picardie  (Nouvelle  Pinacothèque  de 
Munich  ,  La  Rue  à  llnuibourg  (Musée  de  Ham- 
bourg,, etc.  Il  fut  non  moins  apprécié  comme 
illustrateur  et  s'essaya  également  dans  l'eau-forte 
et  la  lithographie.  Skarbina  fut  un  dos  fondateurs, 
avec  Liebermann,  du  groupe  de  la  Sécession  à 
Berlin.  Depuis  il  s'était  rapproché  do  l'Académie 
des  Beaux-Arts;  il  y  fut  nommé  professeur,  et  ses 
tableaux  d'hi.stoire  et  ses  portraits  ont  figuré  de 
nouveau  dans  ces  dernières  années  au  Salon  offi- 
ciel. 

Il  avait  obtenu  à  Paris  une  mention  honorable 
au  .Salon  do  1886  et  une  médaille  de  bronze  à 
l'Exposition  de  1900. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Succession  de  M'  °  la  Comtesse  A.  Mniszech 

Vente  de  talileaux  anciens,  objets  d'art  et  d'ameu- 
blement, faite  à  Ihùtel  Drouot,  salles  9,  10  et  11. 
les  9  et  10  mai,  par  M"  Henri  Baudoin  et  MM.  Fe- 
rai et  Mannheim. 

Pastels,  par  Marteau  Louisi.  —  1.  Portrait  de 
M""  (ieoffrin  ;  1.700.  —  2.  Portrait  de  la  comtesse 
François  Potocka  :  '^.lOO.  —  5.  Portrait  de  Sophie 
Potocka  :  2.050.  —  7.  Portrait  de  la  comtesse  Ux'- 
sule  Mniszech.  née  Zamoyska  ;  2.200. 

Tableaux  miciens.  —  Bacciarelli  Marcel).  —  8. 
Portiait  de  Stanislas-Auguste  Poniatowski  ;  8.000. 
—  9.  Portrait  de  la  comtesse  Georges  Mniszech, 
née  Zamoyska  :  7.U.'iO.  —  10.  Portrait  du  cardinal 
Poniatowski;  3.79!).  —  11.  Portrait  de  Stanislas- 
Auguste,  roi  do  Pologne  :  'i  2U0.  —  15.  Portrait  de 
Joseph  Poniatowski  :  3.500. 

19.  Bellellc.  L'Entrée  du  grand  canal  de  Venise  : 
t!.260.  —  23.  Beyeren  (A.  van).  Fruits  et  vidrc- 
conio  :  6.O0O.  — Beyeren  .\..  van\  Le  Vidrecome  : 
4.200  francs. 

26.  Boilly  L.-L.  .  Le  Parc  do  Saint-Cloud  : 
23.5110.  — '28.  lîray  (.1.  de\  Portrait  d'homme:  11.500 
au  Musée  du  Louvre  .  — 37.  Elias  (S.).  La  Jeune 
fille  à  l'éventail  :  4.201. 

Krafi't  P.).  — 51.  Portrait  de  la  maréchale  Lu- 
bomirska,  née  Czartoryska  :  10.700.  —  52.  Por- 
trait de  la  princesse  ('/artory.ska  :  11.000.  —  53. 
Portrait  de  la  princesse  Pouialowska,  née  Kinsky  : 
5.000.  —  r/i.  Portrait  de  la  oomtesse  lîranicka,  née 
Pouialowska  :  4.200.  —  55.  Portrait  du  clianoinc 
Ignace  Krasicki,  prince-évéque  de  Warmie  :  4.2Il)0. 

r,ampi  (J.-B.).  —  .T/.  Portrait  du  comte  Michel- 
G«orges  Mniszech,  grand  maréchal  de  la  couronne  : 
10.000.  —  58.    Lampi    ;itlr.    à   J.-B.}.  Portrait  du 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


167 


comte  Jlichel  Mniszech,  graud  maréchal  de  la 
couronne  :  3.100.  —  6i.  Levitzky.  Portrait  de  la 
comtesse  Michel  Mniszecli,  née  Zamoyska  :  15.510. 

Moreelse  (P.)-  —  TO.  Portrait  de  joiine  femme  : 
37.800.  —  71.  Moreelse  (P.).  Portrait  d'un  gentil- 
homme :  26.000. 

82.  Eavesteyn.  Portrait  d'une  d;inie  do  qualité; 
4.200. —83.  Koslin  (A.).  Portrait  delà  comtesse 
Jean-Charles  Mniszech,  née  Zamoyska  ;  12.000. 

Tisclibein. —  9J.  Jeune  fiile  tenant  une  corbeille  ■ 
13.100.  —  9i.  Portrait  de  jeune  fille  :  8.300.  —  P5. 
Portrait  de  la  princesse  de  Courlande,  née  do  Me- 
dem  :  0.100. 

Tocqué  (L.).  —  90.  Portrait  de   femme  :  11.000. 

—  97.  Tocqué  (L.).  Portrait  d'Auguste  Ponia- 
towsky  :  20.500.  —  100.  Verspx'onck.  Portrait  d'une 
jeune  fille  hollandaise  :  B.OOO.  —  101.  Vigée-Lebrun 
(attr.  à  M°").  Portrait  d'une  comtesse  Mniszech, 
entant  :  3.000  —  102.  ■\'lieger  (S.  do).  Les  Pécheurs 
de  moules  :  3.610. 

Objets  d'art  et  d'ameublement,  faïences,  por- 
celaines. —  128.  Potiche  à  pans,  Chine,  ép.  Kien- 
lung,  compartiments  à  fleurs  et  oiseaux  :  5.500. — 
129.  Potiche,  Chine,  ép.  Kien-lung,  à  corbeilles  de 
fleurs  :  3.700.  —  130.  Deux  poti..-hes,  Chine,  ép. 
Kien-lung,  uuimaux  et  arbustes  :  6.300.  —  134. 
Potiche,  Japon,  à  corbeilles  de  Heurs  et  lambre- 
quins :  2.800. 

Boites,  minialurcs.  —  143.  Boite  ornée  de  mi- 
niatures ;  vues  de  châteaux,  à  ca^je  en  or  ciselé. 
Ducrollay,  place  Dauphine,  à  Paris  :  xviii*  siècle  ; 
5.200.  —  150.  Miniature  :  portrait  de  la  comtesse 
M...  "W.  L.,  1794;  xvni«  siècle  :  7,000.  —  152. 
Deux  miniatures  :  portraits  du  comte  et  de  la 
comtesse  M...  Signés  <■  Agricola  ».  Cadre  bois 
noir  :  20.2U0. 

Orfèvrerie.  —  153.  Aiguière  et  bassin  en  argent. 
Poinçons  de  Robin.  Année  1740-U  :  3.350.  —  166. 
Samovar  argent  doré,  ép.  Empire  :  1.900. 

Objets  divers.  —  192.  Harpe  bois  sculpté,  doré 
et  laqué,  de  Naierman,  à  Paris  ;  xviii"  siècle  : 
1.000  francs. 

Dentelles,  étoffes.  -  199.  Bas  d'aube  en  ancienne 
guipure  de  Venise  à  fleurs  :  1.500. 

Pendtdes,  bronzes.  —  207.  Cartel  bronze  doré. 
Cadran  signé  :  Roque  à  Paris  ;  ép.  L.  XVI  :  4.65(1. 

—  210.  Quatre  candélabres  en  bronze  patiné  et 
doré  ;  xviir  siècle  :  8.0Û0.  —  211.  Deux  flambeaux 
on  bronze  à  femmes  drapées.  Commencement  du 
XIX»  siècle  :  360. 

Meubles.  —  215.  Commode  demi-lune  en  acajou, 
garnitures  de  bronze  ;  ép.  L.  XVI  :  1.2.Ô0.  —  217. 
Six  chaises  à  haut  dossier,  bois  sculpté  à  rocail.es 
et  cuir  ;  travail  portugais  ;  xvin'  siècle  :  1..500. 

Produit  total  :  500.353  francs. 


Bibliothèque  de  M.  Paul  Schmidt 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  1,  du  11  au 
15  avril,  par  M"  .André  Desvouges  et  M.  H.  Leclerc. 

Impressions  du  xv»  siècle.  —  7.  (^icero.  EpistoUe 
familiares.  Edition  de  1477,  de  197  ft ,  initiales 
peintes,  reliure  ancienne  :  640.  —  23.  Mystère  du 
Vieux  Testament,  imprimé  par  M'  Pierre  Le  Dru 
(vers  1500).  Pet.  iii-t'cl.  goth.,  hg.,  mar.  rouge, 
(reliure  du  xvii'  siècle)  :  1.350. 

37.    Augustinus    (Aurel.l.    De    vita    christiana. 


Mayeuce,  SchtelTer.  In-4",  mar.  rouge  (Bauzonnetj  : 
1.600.  —  74.  Bidpai.  Directorium  humane  vite 
alias  parabole  antiquorum  sapientum.  Strasbourg, 
J.  Prûss,  lig.,  mar.  brun  (Hardy)  :  700. 

118.  Bonifacius  VIII.  Liber  VI.  decretalium. 
Incunable  de  1482,  impr.  à  Nuremberg.  (Rel 
ancienne)  :  1.000.  —  142.  Nider  (Johannes).  Prœ- 
ceptorium  legis.  In-fol.,  goth.  de  1479.  (Rel.  de 
l'époque)  :  920.  —  235.  Tractato  di  maestro  Dome- 
nico  Benivieni.  Florence,  1496,  figures.  (Rel.mod.j: 
471.  —  2o6.  Dante  Alighieri.  La  Divina  i;omedia, 
col  commento  di  Cristoforo  Landino,  14H7.  In-fol., 
figures,  veau  brun.  (Rel.  mod.)  :  402.  —  272. 
Mauberne.  Rositum  exercitiorum  spiritualium  et 
sacrum  meditalionum  (ZwoUe,  P.  van  Os),  1494. 
Exemplaire  à  grandes  marges,  avec  45  initiales 
peintes  en  couleur.  (Rel.  mod.)  :  700.  —  278  bis. 
Repertorium  de  pravitate  hereticorum.  In-fol.  goth. 
de  1494.  (Rel.  ancienne)  :  400. 

Liercs  à  fig^ires  du  xvi"  au  xxui'  siècle.  —  281. 
Heures  à  l'usage  de  Rome.  Avec  les  figures  de  la 
vie  de  l'homme  et  la  destruction  de  Hierusalem. 
Imprimé  en  1509  par  GiUet  Ilardouyn.  Gr.  in-8, 
goth.,  initiales  enluminées,  mar.  brun  (Cape)  : 
1.300.  —  430.  V^'impheling.  De  fide  concubinarum 
in  sacerdotos.  In-4''  goth.,  figures,  dos  vélin  (ou 
vrage  renfermant  des  chansons  en  allemand  et  en 
latin)  :   701. 

Livres  dans  tous  les  genres.  —  519.  Confirma- 
tion, promulguée  par  Sixte  IV,  en  1477,  des  privi- 
lèges et  indulgences  accordées  par  diH'èrents  pays. 
Feuille  manuscrite  sur  vélin,  minialurea,  sans 
les  sceaux  :  620.  —  540.  Lettre  d'indulgence,  pro- 
mulguée à  Avignon,  en  1343,  accordée  à  l'église 
Saint-Pierre  Martyr  à  Vérone.  Feuille  manuscrite 
sur  vélin,  miniatures,  sans  les  sceaux  :  660  francs. 

718.  La  Table  de  l'ancien  philosophe  Cebcs,  1529. 
Pet.  in-8,  veau  fauve,  arabesques  et  fers  dorés 
(reliure  de  l'époque)  :  7.900. 

Coffret.  —  800.  Petit  cotTret  en  veau  brun,  à 
rinceaux  et  fleurs  en  relief  sur  fond  pointillé, 
charnières  et  serrure  en  fer,  xvi*  siècle;  à  l'inté- 
rieur, peinture,  portrait  de  femme  :  1.400. 

Produit  total  :  104.984  francs. 


Objets  d'art  et  d'ameublement 
Tableaux  modernes 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  3,  le  21  avril, 
par  M*  Albinet  et  MM.  Mallet  et  Mannheim. 

Tableaux  modernes.  —  9.  Diaz  (N.).  Tête  de 
femme:  2.155.  —  12.  Dupré  (Jules).  Marine:  8.000. 
—  19.  Sohreyer.  Chevaux  sous  un  abri  :  3.5O0.  — 
20.  Veyrassat.  Le  Poulailler:  2.100. 

Objets  d'art  et  d'ameublement.  —  36.  Plat,  à 
buste  d'évêque  et  légende  «  San  Augustinus  ». 
Ancienne  faïence  de  Faenza  :  960.  —  37.  Plat 
creux,  en  ancienne  faïence  de  Gubbio,  décor  en 
bleu  et  à  reflets  métalliques,  l'Amour  enchaîne, 
et  cornes  d'abondance,  dauphin^  et  nia?carons.  Au 
revers:  le'tre  D  et  paraphes:  28.600.  —  39.  Bassin 
rond,  ancienne  faïence  hispano-mauresque,  décor 
bleu  et  à  reflets  métalliques,  monog'amme  du 
Christ  ;  lirauchages  thniris.  Au  revers,  fleu- 
rettes :  14.000. 

Produit  total  :  78.000  francs. 


168 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Collection  Cottraau 

(Suite)  (1) 

Èmau.v peints  (suite). — 71.  Vase  sur  piodouchc,  Li- 
moges, XVI  siècle,  par  Pierre  Reymond  :  Diane  sur- 
prise au  bain  par  Actéon,  et  Actoon  dévoré  par  ses 
chiens.  Grisaille  avec  tons  de  chair  et  rehauts 
d'or.  Légende  française.  Signé  «  P.  R.  »  :  18.000. 
—  72-73.  Deux  plaques,  Limoges,  par  Pierre  Rey- 
mond, xvi»  siècle  :  la  Flagellation,  et  le  Christ 
crucifié.  Grisailles  avec  tons  de  chair  :  3.200. — 
74.  Plaque  de  coffret,  Limoges,  xvi"  siècle,  atelier 
de  Pierre  Reymond  :  Jeux  d'enfants.  En  haut,  la  lé- 
gende :  «  levncsse  se  iove  ».  Grisaille  avec  rehauts 
d'or  :  2.150.  —  75.  Plat  ovale,  Limoges,  xvr  siècle, 
par  Pierre  Gourteys  :  la  Création  ;  rinceaux,  entre- 
lacs et  têtes  de  chérubins.  Au  revers,  cartouche, 
enfant  jouant  de  la  lyre  entre  un  paon  et  une 
autruche.  Grisaille  avec  tons  de  chair  et  rehauts 
d'or  :  oO.OOO.  —  76.  Plaque,  Limoges,  xn  •  siècle, 
par  l'anonyme  M.  I.  (Martin  Didier,  dit  Pape  ?  )  : 
la  Nativité.  Grisaille  avec  rehauts  d'or  :  2.000.  — 
77.  Médaillon  rond,  Limoges,  xvi"  siècle,  atelier 
de  Martin  Didier,  dit  Pape  :  Orphée  et  Eurydice. 
Grisaille  avec  tons  de  verdure  :  4.300. —  78.  Mé- 
daillon ovale,  Limoges,  par  .Jean  de  Court,  xvi" 
siècle  :  Melchissédec  vient  bénir  Abraham,  vuin- 
(jueiir  des  Élamites.  Signature  ■•  I.  G.  ».  Émaux 
polychromes  avec  paillons  :  5.000.  —  79.  Plaque, 
Limoges,  atelier  de  Léonard  Limosin,  xvi"  siècle  ; 
Jupiter,  AIcmène  et  Hercule  enfant  ;  composition 
d'après  Jules  Romain.  Émaux  polychromes  et 
rehauts  d'or  :  G.  100. 

Bronzes.  —  81.  Figurine,  de  travail  antique,  le 
Génie  de  la  Comédie  :  8.500.  —  82.  Figurine,  tra- 
vail antique  :  personnage  nu,  debout  :  2.200.  — 
83.  Panthère,  patine  verte,  travail  antique.  Base 
marbre  vert  :  1.460.  —  85.  Loup  couché  et  tn- 
dornii,  à  patine  brune,  travail  italien  du  xv  siècle; 
fonte  cire  perdue  :  7.000.  —  80.  Buste  patine 
brune,  travail  italien  du  xv°  siècle  :  Julie,  tille  de 
Titus,  d'après  l'antique  :  20.050.  —  87.  Encrier  à 
patine  brune,  travail  de  Padoue,  du  xvi»  siècle  : 
statuette  d'Alias  nu,  accroupi,  portant  la  bouledu 
monde  :  3.8ÙU.  —  8S.  Encrier  patine  brune,  à 
mascarons  reliés  par  des  draperies,  et  figurine  dr 
■Vénus  au  dauphin.  Travail  vénitien  du  xvi"  siècle  : 
3.000  fraucs. 

89.  Figurine  bronze,  patine  brune,  d'après  Jean 
de  Bulogne.  Vénus  après  le  bain,  et  90.  Figurine 
patine  brune,  travail  florentin  du  xvi'  siècle  ;  Her- 
cule debout,  nu:  27.500.  —  91.  Figurine  patine 
brune,  travail  florentin  du  xvi°  siècle:  l'Amour 
nu,  à  califourchon  sur  un  cheval  au  galop:  .'ÎO.IOO. 
—  92.  Slutuelto  patine  brune,  travail  florentin  du 
XVI' siècle:  le  Génie  du  Repos  éternel,  d'après 
l'antique:  13.000.  —  93.  Statuette  patine  brune, 
travail  florenlin  du  xvi«  siècle  :  l'Enfant  au  papil- 
lon :  23.500.  —  94.  Quatre  statuettes,  traces  de  do- 
rure, travail  florenlin  du  xvi*  siècle,  tritons  son- 
nant de  la  conque  et  à  califourchon  sur  des  tor- 
tues: 9.000  et  9.000.  —  95.  Figurine  patine  cliire, 
travail  florentin  du  xvi"  siècle:  Amour  nu  et  cy- 
gne :  7.200.   —    96.    Mortier,   travail  de  Padoue, 

ijl)  V.  Chronique  des  Ai-tsiesl  et  14  mai. 


XV"  siècle,  à  tritons  et  néréides:  4.10U.  — 97.  Buste 
patine  claire,  xvii»  siècle:  Jupiter  drapé  à  l'anti- 
que :  S.OlK).  —  98  99.  I)eux  statuettes  patine  rou- 
geâtre,  du  temps  de  L.  XIV  :  Bacclius,  et  Vénus: 
15.000.  —  100.  Groupe  patine  brune,  travail  fran- 
çais du  temps  de  L.  XIV  :  Apollon  poursuivant 
Daphné  métamorphosée  en  laurier  ;  à  leurs  pieds, 
le  fleuve  Pénée  :  22.000. 

(A  suivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  peintures  de  M.  George  Des- 
vallières,  galerie  E.  Druet,  20,  rue  Royale,  jus- 
qu'au 28  mai. 

Exposition  de  "  nus  »  de  Corot,  Cézanne, 
Degas,  Fantin,  Forain,  Henner,  Manet,  Pis- 
sarro, Renoir,  Seurat,  Toulouse  Lautrec,  etc. 
galerie  Bernheim  jeune,  15,  rue  Richepaase,  jus- 
qu'au 28  mai. 

Exposition  de  lithographies  et  dessins  de  M. 
Harry  Becker,  galerie  d'Art  docoralif.  1.  rueLaf- 
fitte,  jusqu'au  30  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Paul-Emile 
Berton,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  do  Sèzc, 
jusqu'au  31  mai. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Jacques  Redels- 
perger,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze, 
jusqu'au  31  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Marcel  Cogniet. 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
31  mai. 

Exposition  des  Artistes  de  Gascogne,  au 
Cercle  international  des  Arts,  99,  boulevard  Ras- 
pail,  jusqu'au  31  mai. 

Exposition  de  MM.  Bellanger  -  Adhémar  . 
Jean  Boucher,  Max. -F.  Bugnicouit,  Eugène 
Chigot,  Félix  Desruelles,  Edmond  Doigneau, 
Charles  Fouqueray,  Gustave  Grau,  L.  Jou- 
bert,  Fernand  Maillaud,  Pierre  Marcel-Béron- 
neau,  Henri  Marret,  Jean  Patricot,  Jean 
Rémond,  E.  B.  Selmy,  Victor  Tardieu,  galerie 
Devambcî,  43,  boulevard  Malcsherbes,  jusqu'au 
4  juin. 

2'  Exposition  de  la  .Société  dos  Peintres  et  Gra- 
veurs de  Paris,  galerie  des  Artistes  modernes,  19, 
rue  do  Caumartin,  jusqu'au  4  juin. 

Ex ))Ositiou  de  peintures  de    M.  Iwan    Federo- 
witch  Schuitze,  galerie   Moleux,    68,    boulevard 
Malesherbus,  jusqu'au  19  juin. 
Province 

Périgueux  :  10"  Exposition  de  la  Société  des 
Beaux-Arts  do  la  Dordognc,  du  22  mai  au  18 
juillel. 

Étranger 

Berlin  :  Grande  Exposition  d'art,  jusqu'au  20 
oclobre. 

Munich  :    1"  Exposition  de  la  Société  des  Ar- 
tistes indépendants,  du  25  mai  au  7  août. 
Séviîle  :  Exposition  de  portraits  anciens. 


Le  Gérant  :   P.  Girakdot 


P^ai8  -.■    lUPHlVSRlB  DV  LA   PBBSRK,    16     BUB    DU  CBOi    SANT.    —   V.    SIMABT     IHPBIWBUB. 


^^- 


N«  2?.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


28  Mai. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

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Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant  partie    de 
rUnion  postale) i^  '.t. 


Le    ITuméro    :     O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


E  ]\Iuséum  d'histoire  naturelle 
avait  l'excellente  habitude  de  dé- 
livrer, sur  simple  demande,  des 
cartes  autorisant  les  artistes  à 
dessiner,  à  modeler  et  à  photographier  dans 
les  allées  du  Jardin  des  Plantes  et  dans  les 
galeries.  Il  a,  depuis  le  1"'  janvier  dernier, 
modifié  cet  usage  d'une  manière  qui  soulève 
de  vives  et  légitimes  protestations.  Selon  le 
nouveau  règlement,  en  effet,  les  cartes  dites 
d'artiste  ne  sont  accordées  que  sur  la  de- 
mande du  directeur  de  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
de  l'Ecole  des  Arts  décoratifs,  de  la  Manufac- 
ture de  Sèvres,  des  Gobelins  et  des  autres 
manufactures  de  l'Etat.  Le  travailleur  qui 
n'appartient  à  aucun  de  ces  établissements 
se  trouve  donc  impitoj'ablement  écarté. 

Il  suffit  de  signaler  ces  faits  pour  faire 
jiaraitre  ce  qu'ils  ont  d'excessif.  Si  ce  règle- 
ment devait  subsister,  il  aboutirait  à  établir 
au  itrolit  des  uns  un  monopole,  au  détriment 
des  autres  une  exclusion  :  rien  ne  serait  plus 
injuste  ni  plus  contraire  aux  intérêts  de  l'art. 
Que  l'administration  ne  veuille  point  s'ex- 
poser à  délivrer  des  permissions  au  hasard, 
qu'elle  se  réserve  le  droit  de  se  renseigner, 
qu'elle  réclame  des  artistes  la  justification 
de  leur  identité,  soit.  Mais  de  quel  droit  em- 
pêcherait-elle de  travailler  un  étudiant  libre, 
n'appartenant  à  aucun  groupement?  De  quel 
droit  fermerait-elle  ses  portes  à  un  jeune 
homme  qui  est  obligé  d'avoir  un  métier  pour 
vivre,  qui  ne  consacre  au  dessin  que  quel- 
ques lieures  de  liberté  et  qui  peut-être  est 
destiné  à  devenir  un  grand  artiste  ? 

On  ne  saurait  trop  rappeler  que  de  tous 
temps  la  ménagerie,  les  serres,  les  galeries 
de  zoologie,  les  collections  d'entomologie  ont 


été  destinées  aux  artistes  comme  aux  savants. 
Elles  sont  riches  en  éléments  d'étude  et  en 
motifs  de  décoration  ;  elles  ont  toujours  été 
attentivement  visitées  par  tous  ceux  qui 
s'adonnent  à  l'art  industriel  ;  elles  forment 
comme  un  vaste  atelier.  Carrière  y  a  fait  des 
conférences,  et  ]M.  Grasset  a  eu  recours  à  elles 
quand  il  a  fait  aux  professeurs  d'art  déco- 
ratif un  cours  institué  par  la  Ville  de  Paris. 
Le  Muséum  présente  un  ensemble  uni(iue  et 
dont  les  travailleurs  ne  peuvent  trouver  en 
aucune  manière  l'équivalent.  Il  faut  qu'il 
soit  accessible  à  tous.  Que  penserait- on  d'une 
Bibliothèque  nationale  qui  ne  serait  ouverte 
qu'aux  élèves  des  grandes  écoles?  L'opinion 
s'est  à  bon  droit  émue  d'une  mesure  qui 
cause  de  graves  préjudices  et  qui  doit  être 
modifiée  :  on  veut  être  assuré  qu'il  ne  sera 
pas  besoin  de  multiplier  les  protestations 
pour  que  le  Muséum  y  fasse  droit. 

NOUVELLES 

***  Par  décret  du  Président  de  la  Répu- 
blique en  date  du  10  mai  1910,  pris  sur  la 
proposition  du  ministre  de  l'Iustruction  pu- 
blique et  des  Beaux-Arts,  M,  Dussaud  (René), 
professeur  suppléant  au  Collège  de  Erance,  a 
été  nommé  conservateur  adjoint  au  départe- 
ment des  antiquités  orientales  et  de  la  céra- 
mique antique  du  Musée  national  du  Louvre, 
en  remplacement  de  M.  Edmond  Pottier, 
membre  de  l'Institut,  promu  conservateur. 

Par  arrêté  ministériel  en  date  du  12  mai  1910, 
M.  Dussaud  a  été  nommé  professeur  à 
l'Ecole  du  Louvre,  en  remplacement  de  M. 
Ledrain,  décédé. 

***  Par  décret  en  date  du  25  mai,  rendu 
sur  la  proposition  du  mini>tre  de  l'Instruc- 
tion publique  et  des  Beaux-Arts,  M.  H.-.\. 
Zo,  artiste  peintre,  a  été  nommé,  à  l'occasion 
de  l'Exposition  de  Londres,  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur. 


170 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


:(î**  Nous  avons  le  plaisir  daiiiiromlre  que 
M.  Alfred  Porcabeuf,  auquel  la  Gazette,  doit 
le  tirage  heureux  d'un  grand  nombre  de  ses 
planches,  a  été  nommé,  par  arrêté  ministériel 
en  date  du  1!)  mai,  chef  de  l'imprimerie  des 
estampes  à  la  C'.ialcographie  du  Louvre. 

***  Hier  vendredi  27  mai  a  eu  lieu  l'inau- 
guration, au  Musée  des  Beaux-Arts  de  la 
"Ville  de  Paris,  de  la  galerie  de  la  médaille 
fram^aise  et  des  peintures  de  la  coupole  exé- 
cutées par  M.  Albert  Besnard  et  où,  en  quatre 
écoinoons,  La  Pensée,  La  Matière,  Ln  Ptas- 
iique,  La  Myslii/tie,  il  a  figuré  «  les  états  de 
la  pensée  humaine  et  les  forces  de  la  Nature, 
source  de  l'Art  ». 

^*ii:  Au  Musée  Galliera  est  inaugurée  au- 
jourd'hui '28  mai  l'exposition,  que  nous  avions 
annoncée,  de  la  Verrerie  et  de  la  Cristallerie 
franraises.  Elle  durera  jusqu'à  fin  septembre. 

***  La  Société  des  Artistes  français  a  com- 
mencé la  semaine  dernière  la  série  de  confé- 
rences qui  seront  données  cette  année  sous 
ses  auspices,  au  Grand  Palais  des  Champs- 
Elysées.  La  première  de  ces  conférences  a  été 
faîte  par  M.  Lucien  Magne,  sur  :  La  sculpture 
des  cathédrales  françaises  (avec  projections). 

Voici  l'ordre  des  autres,  qui  auront  lieu 
les  vendredis  à  i  heures  : 

27  mai  :  Ln  Mégalomanie  dans  l'architec- 
ture à  la  fin  du  dix-huitirni".  siècle,  par  M.  II. 
Lemonnier;  —  3  juin  :  Le  Musée  du  I^ouvre, 
par  M.  Homolle;  —  10  juin  :  L'Art  roynain, 
ses  origines,  son  développement,  par  M.  L. 
Auge  de  T^assus;  —  17  juin  :  La  Mer,  par 
M.  Jean  Richepin . 

H;**  Un  ouragan  a  détruit,  la  semaine  der- 
nière, à  l'église  Saint-Xizier  de  Troyes  deux 
verrières  du  xvi'^siècle  d'une  trèsgrande  valeur. 

***  Une  grande  dame  espagnole,  veuve  de 
M.  Iturbe,  a  fait  au  musée  du  Prado  le  don 
d'une  sallo  spéciale,  dont  elle  a  organisé  l'ar- 
rangement, i)0ur  y  installer  en  pleine  valeur 
les  toiles  de  Murillo  que  possède  le  musée. 


PETITES   EXPOSITIONS 

PoilTRAITS   d'e.NFANTS 

(Bagatelle) 

.\  Cabourg.  on  dit  aux  tourislos  :  «  Allez  à  l'iiù- 
tellcrie  de  Guillaume  le  Conquérant,  c'est  rempli 
d'antiquités  curieuses  ».  En  fait,  les  antiipulés 
sont  sans  valour,  mais  la  cuisine  est  f-xccllento  el 
la  promenade  jolie.  Les  peintres  de  la  Société 
Nationale  pourraient  nous  dire  :  «  Allez  à  Ba- 
gatelle, vous  y  verrez  des  chefs-d'œuvre  an- 
ciens »  et  n'user  de  cette  amorce  de  l'art  an- 
cien que  pour  nous  montrer  leurs  propres  oeu- 
vres, lléveillor  ainsi  le  goût  du  portrait  peint,  qui 
ne  doit  pis  dispaïaîlro,  prouveraux  gens  dumonde 
(|u'un  portrait  peut  rendre  célèlirr,  en  même  temps, 
son  autour  et  sou  modèle,  serait  un  calcul  tiès 
aToual)le. 

Oa  no  sondjlo  pas  l'avoir  fait.  L'élément  ancien, 
si  incomplot,  si  pauvre,  n'entoure  que  fort  peu 
d'œuvres  do  sociétaires  vivants,  qui,  pour  exposer, 
devaient  avoir  au  moins  six  années  de  sociétariat 
et  ne  pouvaient  envoyer  qu  une  rruvre. 


lue  telle  lUsciétiou  décoacerte,  tout  comme  cet 
éclectisme  timide  qui  admet  bien  M.  Renoir,  le 
prince  des  peintres  de  l'eafance,  et  W'  Cassait,  et 
M.  Degas,  qui  ne  sont  pas  sociétaires,  mais  les 
représentent  insuflisaramcnt,  ainsi  que  Borthe 
Morisot.  Pourquoi,  parnxi  les  illuritrcs  de  la  Natio- 
nale, n'avoir  pas  donné  à  Carrière,  ce  père  tou- 
jours penclié  sur  ses  petits,  la  place  qu'il  fallait? 
En  1897,  à  l'École  des  Beaux-Arts,  en  1901  au  Petit 
Palais,  deux  expositions  fort  complètes  avaient  éti' 
consacrées  à  l'iconographie  de  l'enfance;  il  fallait 
s'en  inspirer  davantage. 

Des  huit  toiles  attribuées  à  Greuze,  aucune  ne 
rappelle  complètement  la  grâce  un  peu  joufflue  de 
l'artiste  sentimental;  Drouais  ne  justifie  pas  ici 
mieux  qu'ailleurs  le  renom  qu'on  veut  lui  donner. 
Léijicié  pourrait  être  l'auteur  du  joli  Dessinateur 
ail  noyau  de  cerise,  qui  rappelle  celui  de  la  col- 
Icctioa  Jules  Strauss.  De  Boilly,  le  peintre  adroit, 
une  Leçon  de  géograplde  est  remplie  de  détails  à 
voir  à  la  loupe;  V Heureuse  famille,  de  M"'  Gé- 
rard —  le  catalogue  nous  apprend  à  propos  qu'elle 
est  décédée  —  attendrit  comme  du  Jean-Jacques. 
L'école  de  David  n'est  point  représentée,  si  ce  n'est 
par  Ingres  qui  dépasse  tout  son  entourage  par  une 
petite  étude  de  fiV'eH?  coifTée  d'un  bonnet  de  grand- 
mère,  merveille  de  simplicité  puissante.  Parmi  ses 
élèves,  Flandrin  —  deux  petites  tètes  trop  correc- 
tement modelées.  —  Chassériau,  le  disciple  inti- 
dèle,  qui  portraictura  vigoureusement  son  Broyeur 
de  couleurs,  fut  peint  lui-même,  enfant,  par  un 
élève  du  même  maître,  Savoine,  excellent  en  cette 
o?uvre.  Ne  fau.t-il  pas  rattacher  à  l'école  d'Ingres 
le  Portrait  de  jemme  âgée  de  M.  Bracqueaiond, 
ou,  comme  Nadar  eu  son  Salon  de  18-32.  la  qualifier 
«  la  portière  de  Holbeiu  »  ? 

Cogniet,  Couture,  Schell'er,  qui  ne  sont  pas  do 
ceux  dont  on  nous  montre  souvent  les  oeuvres,  et 
qui  pourtant  furent  célèbres,  figurent  ici  avec  rai- 
sou  mais  sans  gloire.  L'école  anglaise,  si  abon- 
dante en  tètes  blondes  et  roses,  n'est  représentée 
que  par  quelques  éludes  de  Hoppner,  de  Lawrence 
—  dont  une  belle  Tète  de  jeune  garçon  el  l'es- 
quisse de  Sature.  Parmi  les  œuvres  modernes, 
le  Petit  cardinal  de  Whistler,  vivant  dans  l'ombre 
profonde;  les  Enfants  Paitleron,  un  des  meil- 
leurs morceaux  de  M.  Sargent,  et  un  Portrait  de 
M"'  S...,  par  M.  .\lexander,  qui  a  déserté  les 
Salons  parisiens. 

Baudry  cl  Chaplin,  ce  dernier  non  sans  esprit, 
évoquent  le  second  Empire.  Boulard,  Bastien-Le- 
page,  Delaunay,  plus  estimable  en  ses  deux  minus- 
cules Portraits  des  frères  D.  qu'eu  mainte  u'u- 
vre  plus  Connue,  Serret,  dessinateur  des  jeux  de 
l'enfance,  Ilenner,  dispersés  en  plusieurs  salles, 
devraient  être  ri'unis.  Ils  sont  de  la  même  époque 
de  recherches  plus  sérieuses  et  plus  larges.  Parmi 
les  sociétaires  vivants,  MM.  Carolus-Duran,  BoU, 
Guignol,  Dagnan-Bouveret,  Besnard,  Boutet  de 
Monvel  nous  conduisent  vers  des  enfants  qui  ne 
sont  pas  devenus  encore  des  adultes. 

L'IOxposition  de  jouets  n'est  qu'ébauchée.  Ouel- 
((ues  maisons  de  poupées  et  les  hochets  empruntés 
à  M.  Domerguo  amusent  pourtant.  !''.n  revanche, 
les  miniatures  de  la  collection  Bernard  Franck 
constituent  une  très  complète  histoire  du  costume 
de  l'enfaut  aux  wiir  et  xix*  siècles.  Bustes  de 
Chinard,  bronzes  et  marbres  de  MM.  Bartholomè, 
.\ubi',  llalou,  Falguière,  groupe  en  plâtre  de 
M"«  r.esnard,  donnent  quelque  idée  de  notre  belle 


EJ'  DE  LA  CURIOSITE 


171 


tco'o  de  sculptaurs-porlraitislts,  iiKiis  ou  regrcUo 
M.  Rodin,  liai  no  fiiiure  qu'au  catalogue,  et 
M.  Dampt,  qui  ne  figure  nulle  part. 

Société  des  Peintres  et  Graveurs  de  Paris 
(Galerie  des  Artistes  modernes) 

Beaucoup  de  peintres  plantent  leurs  chevalets 
sur  les  quais  de  Paris  ou,  de  leurs  fenOtres  font 
des  études  de  toits  sous  la  noige  :  mais  les  vrais 
peintres  de  Paris  sont  rares.  A  part  M.  Lepére,qui 
nous  remémore  l'inondation  dernière,  en  trois 
aspects  bien  dilïérents,  et  M.  Prunier,  qui  nota 
les  paysages  fantastiques  que  composaient  les 
monstrueux  caissons  du  Métro,  dans  la  Cité,  et 
encore  M.  Gabriel  Rousseau,  inégal,  mais  dans 
sa  Suc  du  Faubourg-Montmartre,  observateur 
précis  du  grouillement  des  voitures  et  des  pié- 
tons, éclairés  par  les  feux  multiples  des  bou. 
tiques,  et  M.  Adler  qui  se  lasse  moins  vite  que 
nous  de  ses  cheminots  de  cabaret  montmartrois, 
on  ne  trouve  guère  ici  que  des  études  de  couleur 
exécutées  sans  souci  do  souligner  le  caractère  pari- 
sien des  motifs.  Parmi  celles-ci,  d'ailleurs,  il  en  est 
de  vigoureuses,  de  bien  enlevées,  comme  celles  de 
MM.  Ghénard-Huché  et  André  (".hapuy. 

Exposition  Ivan  Fedorowitcii  Scirltze 
(Galerie  Moleuxi 

Supposez  M.  Schultze  peignant,  après  mille 
autres,  une  vue  du  Pont-Neuf.  Il  semble  qu'il  ne 
dira  rien  de  nouveau.  Mais  il  a  eu  l'excellente 
idée,  courageuse  même,  d'équiper  un  bâtiment  et 
d'aller  faire  à  deux  reprises  des  campagnes  de 
peintre  dans  le  Spitzberg,  plus  loin  encore  que  les 
îles  Lofoden,  dont  M"'"  Eoberg  rapportait  naguère 
des  tableaux  bien  accueillis.  Là,  il  était  sans  doute 
le  premier  peintre  qu'aient  vu  les  ours  blancs.  On 
ne  voit  d'autres  êtres  ^ivants  que  ces  butes  sur  les 
déserts  de  glace  et  de  pierres  arrondies  par  le  frô- 
lement des  banquises  que  M.  Schultze  a  peints. 
Les  fjords  à  moitié  enfouis  sous  la  ceinture  blanche 
des  glaciers  rellètent  dans  l'eau  leurs  têtes  som- 
bres, les  iceberges  flottent,  entraînés  en  files  inter- 
minables par  les  courants,  des  voûtes  de  glace 
transparente  laissent  retomber  le  cône  cristallin, 
étincelant  au  soleil  de  leurs  stalactites,  les  nuages 
reçoivent  de  l'immense  miroir  du  pôle  et  des 
rayons  du  soleil  disparu  une  double  lumière.  Tous 
ces  spectacles,  M.  .ïctmltze  les  a  reproduits  avej 
une  vérité  suffisante  pour  que  nous  prenions  grand 
plaisir  à  les  contempler.  Il  n'a  pas  exposé  ses 
études,  mais  de  grandes  toiles  qui  furent  peintes, 
je  pense,  d'une  main  que  le  froid  n'engourdissait 
pas  et  dans  un  confortable  atelier.  Il  a  eu  un  très 
compréliensible  désir  d'être  exact,  même  au  risque 
d  être  minutieux.  Son  talent  la  bien  servi  ;  il  ne 
pouvait  être  appliqué  d'une  façon  plus  intéressante. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie    Française 

Séance  du  m  mai 
Prio:.  —  Sur  le  prix  Langlois,  l'Académie  a  at- 
tribué une  récompense  de  300  francs  à,  notre  Colla- 
borateur M.  Louis  Dimier,  pour  son  édition  des 
Discours  sur  la  peinture  et  Voyages  pittoresques 
de  Reynoids. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance    du  21  mai 

Prix.  —  L'Académie  a  décerné  les  prix  sui- 
vants : 

Prix  Trémont  (peinture  et  sculpture)  de  la  valeur 
de  1.000  francs  :  Partagé  également  entre  M. 
Tourné,  peintre,  et  M.  Lejeune,  sculpteur. 

Prix  Trémont  (composition  musicale)  de  la  va- 
leur de  l.OUO  francs  :  M.  Paul  Puget. 

Prix  Monbiune  3.000  francs  :  M.  André  Ge- 
dalge. 

Pension  Gouvy  (800  franc?)  :  M.  Roubier,  contre- 
bassiste, âgé  de  soixante-dix  ans,  qui  a  été  pen- 
dant cinquante  ans  musicien  d'orchestre. 

Prix  Marinier  de  Lapeyrouse  (1.600  francs)  : 
Partagé  entre  M"'  Ilortense  Parent,  M°"  Challey 
et  M.  Carambat,  professeurs  de  piano. 

Prix  Buclière  ',700  francs  :  Partagé  entre  M"° 
Pradier,  élève  d'une  classe  de  chant  du  Conserva- 
toire de  musique,  et  M"«  Ducos,  élève  d'une  classe 
de  tragédie  du  même  établissement. 

Prix  Deschaumes  (architecture)  de  la  valeur  de 
1.5t0  francs:  M.  Gastel,  élève  de  M.  Louis  Ber- 
nier. 

Prix  (  Ihartier  fmusique  de  chambre)  de  la  valeur 
de  500  francs  :  M.  Ganaye. 

Concours  de  Rome.  —  Le  poème  imposé  aux 
candida's  au  concours  de  Rome  (composition  mu- 
sicale) à  décerner  en  1910  a  pour  sujet  «  Acis  et 
Galatée  »,  et  pour  autours  MM.  Eug.  Roussel  et 
Alfred  Goupcl. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  Su  mai 

Prix  FouJd.  —  L'Académie  partage  ainsi  que 
suit  le  prix  Louis  Fould  (5.000  fr.,  destiné  à  ré- 
compenser le  meilleur  ouvrage  sur  l'histoire  des 
arts  du  dessin  en  s'arrètant  à  la  lin  du  seizième 
siècle)  : 

1.500  francs  au  comte  Alexandre  de  Luliorde 
pour  ses  Manuscrits  à  peintures  de  la  «  Cité  de 
Dieu  «  ;  1.500  francs  à  MM.  Jean  Ilulot  et  Gustave 
Fougères  pour  Sélinonte;  1.500  francs  à  MM.  I. 
Lutz  et  P.  Perdrizet  pour  leur  ouvrage  Spéculum 
liuinanw  salratoris  ;  500  francs  à  notre  collabo- 
rateur M.  G.  Migeon  pour  son  ouvrage  Les  Arts 
du  Tissu. 


Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  18  mai 


M.  Deshouliêres  parle  des  nouvelles  fouilles  en- 
treprises à  Saint  llilaire,  près  de  Saint-Ambroix 
(Cher),  et  notamment  d'une  inscription  votive  à 
Jupiter. 

M.  Vitry  présente  des  photographies  d'un  cer- 
tain nombre  de  statues  religieuses  du  wi*  siècle 
conservées  dans  des  églises  du  Roumois. 

M.  de  Mély  signale  les  études  ré;ontes  relatives 
au  magnétisme  des  briques  cuites. 


17} 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


M.  Besnii'd  a  recherché  au  Mont  Saint-Michel 
les  vestiges  des  églisjs  primitives,  celle  de  l'épo- 
que carolingienne  et  celle  qui  fut  élevée  à  la  suite 
de  l'écroulement  de  1103:  il  apporte  les  résultats 
personnels  auxquels  il  aboutit  et  y  étudie  le  déve- 
loppement de  l'archilecture  monastique. 


Le  Musée  central  germano-romain  de  Mayence 


Le  Moyen  âge  avait  donné  au  Rliin  le  nom  de 
«  rue  des  Prêtres  »  [Pfoffcngasse)  à  cause  des  églises 
et  des  couvents  innombrables  qui  lui  faisaient 
cortège  depuis  Bâle  jusqu'à  Cologne  ;  c'est  bientôt 
V  rue  des  Musées  »  qu'il  faudra  l'appeler.  Car  nulle 
part  les  musées  n'ont  pris  un  développement  plus 
rapide  que  dans  cette  Allemagne  rhénane  où  les 
progrès  de  l'éducation  artistique  vont  de  pair  avec 
le  prodigieux  accroissement  de  l'activité  économi- 
que. Après  l'inauguration  du  Musée  modèle  do 
Darrastadt  et  la  fondation  de  la  Galerie  de  peinture 
moderne  de  Mannheim,  voici  que  le  Musée  ger- 
mano-romain de  Mayence  rouvre  ses  portes,  et 
cette  réouverture,  qui  a  eu  lieu  le  3  mai,  a  tout 
l'attrait  d'une  inauguration,  car  le  musée,  enrichi 
et  remanié  à  la  suite  d'un  travail  de  plusieurs 
années,  apparaît  transformé  de  fond  en  comble. 

On  peut  dire  qu'il  réalise  aujourd'hui  l'idéal  que 
s'était  proposé  son  fondateur  Ludwig  hinden- 
seamit.  Il  s'agissait  de  réunir  et  do  classer  les  princi- 
paux monuments  de  l'art  et  de  la  civilisation  germa- 
niques depuis  les  âges  préhistoriques  jusqu'à  l'épo- 
que de  Charlemagne.  Ce  musée  devait  être,  en  somme, 
pour  la  Germanie  ce  que  notre  Musée  des  antiquités 
nationales  de  .Saint-Germain-en-Laye  est  pour  la 
Gaule.  Pour  une  pareille  entreprise,  aucune  ville 
n'était  mieux  désignée  que  Mayence,  l'ancienne 
Moyunliacum,  qui  fut  à  l'époque  romaine  la  rési- 
dence du  légat  do  la  Germanie  supérieure.  Le 
Musée  central  germano-romain  de  Mayence,  admi- 
rablement installé  dans  une  aile  du  vieux  château 
des  princes-électeurs,  au  bord  du  Rliin,  est  encore 
plus  riche  en  antiquités  préhistoriques  et  romaines 
que  le  musée  provincial  de  Bonn,  et  l'Empire  a  re- 
connu son  importance  tialionale  en  lui  accordant 
une  subvention  qui  s'ajoute  à  celle  du  grand-duché 
de  Hesse. 

Les  collections  sont  groupées  en  trois  départe- 
ments distincts  :  Antiquités  prcliisloriqucs;  — 
Aii'lqiiitcs  romaines;  —Antiquités  mérovingien- 
nes et  carolingieivies.  Le  rez-de-chaussée  est  ré- 
servé aux  monuments  de  la  préhistoire  depuis 
l'époque  paléolitliique  jusqu'à  l'âge  du  bronze.  On 
a  rassemblé  au  premier  étage  tout  ce  qui  se  rap- 
porte à  la  civilisation  provinciale  romaine.  Une 
salle  spéciale  contient  tous  les  monuments  figurés 
de  l'art    antique   représentant  des  Germains. 

On  no  pouvait  songer,  bien  entendu,  à  illustrer 
tout  le  développement  de  la  civilisation  germani- 
que par  des  monuments  originaux.  A  côté  de  5.000 
ori|,'inaux,  les  collections  du  musée  contienntnt 
plus  de  20.000  moulages  systématiquement  classés 
qui  fournissent  de  précieux  éléments  de  comparai- 
son. Le  classement  rigoureusement  scientifique 
tient  compte  a  la  fois  do  l'ordre  chronologique  et 
de  la  répartition  topograjihique. 

CoDinii-'  dans  tous  les  musées  modernes  dignes 
de  ce  nom,  on  a  pris  soin  de  réserver  à  côté  des 
salles  (.Voxpoaiiion  {Schdusœte)  destinées  à  donner 


au  grand  public  une  idée  d'ensemble  de  la  succes- 
sion des  civilisations  sur  le  sol  germanique,  des 
salles  d'études  {Studierrceumc),  où  les  objets  emma- 
gasinés qui  ne  se  prêtent  pas  à  être  exposés  peu- 
vent être  commodément  étudiés  par  les  spécialis- 
tes. Ce  principe  do  la  dualité  des  séries,  préconisé 
par  les  Américains,  devrait  être  appliqué  dans 
tous  nos  musées  français,  dont  le  vice  essentiel  est 
un  fastidieux  et  inutile  encombrement. 

Ces  travaux  délicats  et  absorbants  d'installation 
et  d'aménagement  n'ont  pas  empêché  les  conser- 
vateurs des  différents  départements  de  poursuivre 
l'établissement  de  catalogues  scientifiques  dont  la 
publication  est  déjà  en  cours. 

Grâce  à  ce  labeur  métliodique,  l'Allemagne  est 
dotée  aujourd'liui  d'un  Musée  d'antiquités  germa- 
niques qui  peut  se  mesurer  sans  désavantage  avec 
notre  musée  de  Saint-Germain,  et  Mayence  sera  dé- 
sormais un  centre  de  recherches  de  premier  ordre 
pour  l'étude  de  la  préhistoire  et  de  la  civilisation 
romaine  en  Germanie. 

Louis  Rèau. 


REVUE  DES  REVUES 


V  Revue  de  Paris  (15  mai).  —  -\  propos  do 
l'exposition  récente,  au  Musée  des  Arts  décoratifs, 
des  cartcns,  esquisses  et  dessins  du  peintre  Albert 
Besnard  —  qu'a  suivie  hier  l'inauguration  des 
peintures  de  la  coupole  du  Petit-Palais,  —  notre 
collaborateur  M.  Paul  Jamot  publie  sur  cet  ar- 
tiste une  étude  très  fine  et  très  complète  où  sont 
particulièrement  bien  mises  en  valeur  ses  qualité» 
d'amoureux  de  la  vie,  de  décorateur  élégant  et 
brillant,  et  la  qualité  spéciale  de  son  originalité 
faite  de  l'amalgame  des  diverses  influences  (les 
Italiens  et  les  Français  du  xviii"  siècle,  les  im- 
pressionnistes, Rubens)  subies  par  lui. 


X  Revue  des  Deux-Moades  (15  mai).  —  M.  Ro- 
bert de  la  Sizaranne  donne  sur  l'exposition  des 
peintres  du  xix'  siècle  en  ce  moment  ouverte  à  la 
galerie  Georges  Petit,  une  étude  où  sont  retracés 
avec  justesse  et  éloquence  les  caractères  de  la  sensi- 
bilité et  de  l'œuvre  de  ces  grands  artistes  :  Corot, 
Millet,  Rousseau,  Troyon,  Delacroix,  etc. 


O  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  avril  .  — 
Article  de  M.  J.  Ageorges,  sur  les  animaux 
sculptés  do  M"«  Poupelet  lU  reprod.'. 

(Mai).  —  Les  Madones  de  Raphaël,  par  M.  Abel 
Fabre  (14  reprod.). 


BIBLIOGRAPHIE 


Index  du  n  Mercure  de  France  ",  par  M.  Ktiennc 
Ueville.  Paris,  J.  Sehemit.  Un  vol.  petit  in-4° 
de  XL-263  pages. 

La  Chronique  a  indiqué  dès  le  premier  jour  (1) 
l'importance  qu'il  convenait  d'attribuer  à  la  créa- 
tion de  la  l!ibliothè<|ue  Jacques  Doucel.  Un  centre 
nouveau  d'éludés,  libéralement  pourvu,  se  trouve 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  2-3  janvier  1909. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


173 


désormais  ouvert  à  ceux  qui  'ont  voué  leur  efïort 
à  la  connaissance  de  l'art  et  de  rarchéolof;ie.  Les 
établissements  publics,  où  les  ressources  bud- 
gétaires sont  avarement  mesurées,  ne  laissent  à 
l'initiative  que  le  jeu  d'une  action  restreinte;  tout 
au  contraire,  la  Bibliothèque  Doucet  se  forme  et  se 
complète  non  plus  à  l'aide  d'acquisitions  éventuel- 
les, au  gré  du  dépôt  légal  et  des  souscriptions  de 
ministères,  mais  selon  un  plan  ordonné  méthodi- 
que, qui  no  s'inquiète  point  de  la  dépens?,  mais 
seulement  des  exigences  —  plus  ou  moins  aisées  à 
satisfaire  —  des  travailleurs.  C'est  ainsi  qu'en  de- 
hors des  ouvrages,  des  albums,  des  estampes,  réu- 
nis à  i,'i-and'peine,  à  grand  prix,  le  fondateur  s'est 
imposé  de  faire  prendre,  aux  Archives,  des  copies 
de  documents  uniques  intéressant  les  arts  ;  c'est 
aiasi  encore  que,  par  une  poursuite  logique  et  intel- 
ligente de  son  dessein,  il  vient  de  donner,  comme 
complément  à  sa  bibliothèque,  une  série  de  »  pu- 
blications destinées  à  faciliter  les  études  de  l'art 
dans  notre  jiays  ». 

Le  premier  volume  de  celte  collection  est  un  In- 
dex du  •'  Mercure  de  France  »  ;  on  y  trouve  l'indica- 
tion, par  ordre  alphabétique,  de  toutes  les  notices, 
mentions,  annonces,  planches,  concernantlesbeaux- 
arts  et  l'archéologie  parues,  entre  1673  et  1832, 
dans  ce  recueil  fameux.  A  l'aide  de  la  biographie 
des  directeurs  successifs,  M.  Etienne  Deville  a  re- 
tracé Ihisturique  de  la  revue  Le  Mercure.  Ce  n'est 
point  le  seul  travail  de  ce  genre  dont  se  puisse 
déjà  prévaloir  la  Bibliothèque  Doucet.  Une  note 
placée  en  tète  du  volume  (p.  1)  apprend  que  cha- 
cun pourra  consulter,  rue  Spontini,  le  dépouille- 
mont  du  Journal  de  Paris  (1777-1811),  des  Petites 
Affiches  (1746-1811),  des  vingt-neuf  premières  an- 
nées de  r.4r<(S<e  (1831-185'))  et  des  cinq  premières 
années  de  l'Art  {1875-1879).  Cette  mise  au  jour 
d'instruments  de  travail  essentiels  accroît  la  dette 
de  reconnaissance  contractée  par  les  érudils  envers 
M.  .lacqucs  Doucet.  On  ne  saurait  servir  avec  un 
désintéressement  plus  éclairé  et  plus  digne  les  in- 
térêts de  la  science,  de  l'art  et  de  l'histoire. 


M.  IIorr.MAN'N-EuGiixE  vient  de  faire  paraître  la 
5"  édition,  mise  à  jour,  do  son  Livre  d'or  des 
Peintres  exposants  (Paris,  325,  rue  de  Vaugi- 
rard,  in-8»  de  près  do  600  pages,  avec  illustrations 
dans  le  texte  et  40  planches  horst-;xte;  12  francs). 
On  trouvera  dans  cet  utile  répertoire  la  nomencla- 
ture détaillée  des  œuvres  dos  Membres  de  l'Ins- 
titut, Prix  de  Rome,  Prix  nationaux,  Bourses  de 
voyage,  Hors  concours  de  la  Société  des  Artistes 
Français  et  Sociétaires  de  la  Société  Nationale, 
puis  une  esquisse  de  l'œuvre  des  principaux 
artistes,  français  et  étrangers,  qui,  exposant  à 
Paris,  se  trouvent  en  dehors  des  pr-cédentos  caté- 
gories. Une  suite  de  renseignements  sur  les  So- 
ciétés artistiques  et  leurs  expositions,  quelques 
pages  de  bibliographie,  relatives  aux  publications 
d'art,  avec  un  supplément  consacré  à  quelques 
sculpteurs,  graveurs,  décorateurs,  architectes,  etc., 
terminent  le  volume. 


Nous  signalons  à  tous  ceux  qui  s'intéressent  à 
l'histoire  de  l'art  la  publication  annuelle  de  la 
Société  anglaise  l'Arundel  Club,  créée  dans  le 
but  de  fournir  de  grandes  et  belles  reproluctions 
des  tableaux  les  plus  marquants  existant  dans  les 


collections  privées  d'Angleterre  (1).  Le  portefeuille 
de  1909,  récemment  paru,  contient,  comme  chaqu  e 
année,  2)  planches  en  héliogravure,  dont  voici  la 
liste  : 

L'Annonciation,  par  Giovanni  da  Ponte  (coll. 
désir  Hubert  Parry);  La  Création,  par  Alberti- 
nelli  (même  collection);  AlVgorie,  par  Piero  di 
Gosimo  (coll.  de  M.  Otto  Beit)  ;  Madone  et  Saints, 
par  Montagna  (coll.  de  sir  Hubert  Parry);  Sainte 
Famille,  par  Carpaccio  (coll.  de  lord  Bervvick); 
Musicien,  par  Savoldo  (coll.  du  comte  Amhurst); 
Gonzalve  de  Cordoue,  école  allemande  (ibid.)  ; 
Portrait  d'homme,  par  Antonio  Moro  (ibid.); 
Portrait  d'homme  et  Portrait  de  jaune  homme, 
par  Frans  Hais  (ibid.l  ;  Bords  de  rivière,  par 
van  Goyen  (coll.  de  M.  Talbot);  Naijuchodonosor, 
par  Rembrandt  (coll.  du  comte  de  St.  Germans)  ; 
Portrait  d'homme  et  Portrait  de  femme,  par  le 
même  (coll.  du  comte  do  Beauchamp)  ;  Deux  en- 
fants arec  îoi  cliien,  par  A  Cuyp  (ibid.);  Scène 
d'intérieur,  par  Jan  Steen  (coll.  de  S.  M.  lo  Roi 
d'Angleterre;;  Scène  de  c  'baret,  par  Le  Nain  (coll. 
de  sir  Hubert  Parry  :  T'ue  de  Venise,  par  Guardi 
(coll.  de  M.  Otto  Beit):  Tro'is  portraits,  par  Zof- 
fany  (coll.  de  sir  Hubert  Parry);  Mère  et  Enfant. 
par  Revnolds   coll.  du  comte  de  St.  Germans). 

H.  G. 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  moit,  à  Paris,  du  peintre  Louis- 
Welden  Hawkins,  né  à  Stuttgart  de  parents  an 
glais,  et  naturalisé  français.  Membre  sociétaire  à 
la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts,  il  expo- 
sait cette  année  une  toile  intitulée  Liseuse.  Il 
avait  obtenu  une  médaille  de  3"  classe  à  la  Société 
des  Artistes  français  en  1881. 


La  célèbre  cantatrice  Pauline  'Viardot  est  morte 
à  Paris,  le  18  mai,  à  l'âge  de  quatre-vingt-neuf  ans. 
Michelle-Paulme  Garcia  était  née  à  Paris  le 
18  juillet  1821  ;  elle  était  fille  du  célèbre  chanteur 
Garcia  et  so'ur  de  la  Malibran.  Elle  était  à  Mexico 
lorsque  ses  dispositions  musicales  se  révélèrent. 
L'organiste  de  la  cathédrale  et  son  père  furent  .ses 
premiers  maîtres.  Plus  lard,  revenue  en  PJurope, 
elle  étudia  le  piano  avec  Meysenlnirg  et  Liszt, 
l'harmonie  avec  Reicha.  C'est  à  Bruxelles  qu'elle 
termina  son  éducation  musicale,  et  c'est  dans  cette 
ville  qu'elle  se  produisit  en  public.  Pe>i  s'en  était 
fallu  que  la  grande  cantatrice  ne  devint  peintre, 
car  ses  dispositions  pour  le  dessin  l'taient  aussi 
marquées,  et  Ary  Scheffer  la  disputait  k  Liszt.  Ac- 
cueillie avec  succès  à  Bruxel'es,  elle  triompha  éga- 
lement à  Berlin,  à  Dresde,  à  Francfort,  et  enfin  à 
Paris.  Sa  voix  de  mezzo-soprano  et  la  solidité  do 
son  éducation  musicale  la  mettaient  hors  de  pair.  En 
mai  183t),  elle  débuta  au  théâtre  :  elle  joua  à  Londres 
Otello  et  L't  Cenerentota  :  l'année  suivante,  elle 
parut  à  Paris,  aux  Italiens,  oii  elle  chanta  succes- 
sivement Otello.  La  Cenerentola.  Il  Barbiere  di 
Siviglia.  Tancredi,  avec  un  succès  qui  consacra  sa 
réputation.   Le  directeur  des   Italiens   et  critique 

(1)  Pour  tous  renseignements  s'adresser  à  M. 
Clifton,  24,  Bury-Street,  St-Jaraes,  Londres.  Le 
prix  d'abonnement  est  de  25  francs  par  an. 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


<iait  Louis  Viai'dût  It-pousa  deux  ans  apivs,  et  ils 
parcoururent  ensemble  l'Ilalie,  l'Espagne,  l'Alle- 
magne, la  Russie,  elle  jouant  et  son  mari  étudiant 
les  musées  (1).  A  son  retour  à  Paris,  en  mai  1848, 
elle  créa,  à  la  demande  de  Meyevbeer,  le  rôle  de 
Fidés  dans  le  Projihèlc-,  plus  tard,  elle  créa  Sapho 
dans  l'opéra  de  Gounod,  dont  elle  avait  encouragé 
les  débuts,  puis  Orplice  de  Gluck,  sur  les  sollici- 
tations de  Berlioz  (18591  et,  deux  ans  apréa,  Alceste. 

Le  passage  do  M""  Viardot  au  théâtre  laissa  des 
traces  ineffaçables.  Elle  a  possédé  une  des  plus 
belles  voix  de  mezzo-soprano  qui  fût  au  monde,  el 
ceux  qui  ont  eu  la  joie  de  l'entendre  n'oublieront 
pas  l'impression  de  son  organe  étendu  et  souple. 

Depuis  1S63,  elle  s'était  retirée,  ne  se  faisant  en- 
tendre que  rarement  dans  les  concerts. 

Elle  a  écrit  elle-même  d'assez  importantes  com- 
positions, entre  autres  L'Ogre,  dont  le  livret  est 
d'Ivan  Tourguenef,  et  Le  Dernier  Magicien,  oyicra. 
en  deux  actes. 

Trois  jours  après  M"'»  Viardot,  est  mort  un  au- 
tre artiste  de  la  même  génération,  né  comme  elle 
en  1821,  et  qui  se  trouvait  être  ainsi  l'an  des 
doyens  des  musiciens  actuels  :  Jean-Baptiste 
Weckerlin.  Né  à  Guebwiller  (Ilaut-Kliiu  d'une 
famille  d'industriels,  ayant  commencé  des  études 
scientifiques  à  l'Académie  de  Strasbourg,  il  vint  à 
Paris  à  l'âge  de  vingt-deux  ans,  ayant  résolu  de  se 
consacrer  à  l'art  musical  ;  il  entra  au  Conserva- 
toire où  il  étudia  l'harmonie  et  la  composition 
sous  la  direction  d'Ehvart  et  d'IIalévy.  11  a  com- 
posé une  gi'ande  quantité  d'œuvres  de  demi- carac- 
tère, notamment  des  romances  dont  le  succès 
n'est  pas  encore  éteint.  Mais  il  trouva  sa  voie 
surtout  dans  les  recherches  relatives  à  la  mu- 
sique du  passé.  11  prit  à  tâche  de  faire  goûter 
au  public,  par  des  arrangements  et  des  harmoni- 
sations destinés  à  les  mettre  à  la  portée  da  pro- 
fane, des  productions  des  siècles  antérieurs,  et  ses 
trois  volumes  d'TÎ'c/iOi  du  lenipspassé  iuitiirent  les 
amateurs  au  style  de  Lulli.de  Hameau  et  des  autres 
maîtres  de  notre  ancienne  école  jusqu'au  Moyen 
âge.  Il  s'intéressa  aussi  à  la  chanson  populaire  et, 
à  la  suite  du  décret  de  1851  qui  proscrivit  la  re- 
cherche do  ces  chansons  à  travers  les  provinces  de 
France,  il  publia  avec  Champlleury  un  recueil  de 
Chanis  et  cUaiisons  populaires  des  provinces  de 
France  qui  intéressa  fort  le  public  de   son  temps. 

Ces  travaux  le  liront  nommer  en  1869  d'abord 
'I  prc'-pusé  »  à  la  Bibliothèque  du  Conservatoire, 
puis  bibliothécaire  adjoint,  enfin  bibliothécaire  en 
chef,  en  1876,  lorsque  mourut  Félicien  David,  qui 
avait  succédé  dans  ce  poste  à  Berlioz.  Il  a  ainsi 
consacré  près  de  quarante  ans  de  son  existence 
aux  soucis  de  cette  fonction,  qu'il  quitta  seulement 
il  y  a  environ  trois  ans  pour  retourner  dans  son 
pays  natal  où  il  vient  de  mourir. 

MOUVEMENT  DES   ARTS 

Objets  antiques  et  du  Moyen  Age 
Provenant  des  collections  du  D'  B.  et  de  M.  G. 

Vente  faiti;  ù  lliùtel  Drouot,  salles  7  et  8,  du  l'J 
au  21  mai,  par  M"  L;ur-Uubreuil  et  MM.  Sambon 
tt  i^aucssa. 

.4/7  cijijplicn.  —  3.  Buste  en  granit  rose  du  roi 

(1)  La  Gazette  des  Beaux-Arts  a  publié  le  résul- 
tat de  ces  études. 


Osurkon  I",  deuxième  roi  de  li  XXII"  dynastie  • 
15.050.  —  4.  .Statuette  égyptienne  en  basalte  noir. 
Égyptien  agenouillé  :  3.500.  —  5.  Scribe  naophore 
en  basalte  noir,  accroupi.  Sculpture  de  l'époque 
saïte:  5.100.  —  30.  Statuette  bronze,  scribe  assis 
tenant  un  papyrus.  Inscriptions  et  incrustations 
d'or  :  2.500. 

Marbres  grecs  et  romains.  —  38.  Tête  de  Koré 
en  marbre  do  Paros.  Sculpture  du  iv  siècle  avant 
J.-G.  :  6.050.  —  39.  Fragment  d'une  réplique  de  la 
Vénus  des  Jardins  d'Alcamène,  en  marbre  de 
Paros,  v  siècle  av.  J.-C.  :  10.000  —  40.  Tète  de 
Hermès  en  marbre  de  Pai-os.  Sculpture  grecque  du 
IV*  siècle  av.  J.-C.  :  13.100. —  42.  Eros  sur  un  dau- 
phin, en  marbre  de  Paros.  Sculpture  grecque  du 
TV"  siècle  :  1.5.30.  —  43.  Torse  viril  en  marbre  : 
2.000.  —  44.  Lécythe  attique  en  marbre,  du  iv*  siè- 
cle :  870. —  45.  Buste  de  Polymnie  en  marbre  de 
Paros.  Réplique  de  la  statue  exécutée  par  Philis- 
kas  de  Rhodes  :  5.200. —  46.  Fragment  d'un  cratère 
en  marbre.  Femme  debout  tenant  une  corbeille  de 
fruits.  Sculpture  hellénistique  :  9.c00.  —  47.  Sta- 
tuette marbre,  chèvre.  Sculpture  hellénistique  : 
2.100.  —  48.  Bas-relief,  Lion  passant.  Sculpture 
hellénistique  :  4.000.  —  51.  Buste  d'Apollon.  Tra- 
vail de  la  lîn  de  la  République  romaine.  Socle  en 
rouge  antique  :  3.000.  —  52.  Buste  de  vieillard. 
I"  siècle  avant  J.-C.  Socle  en  marbre  gris  :  1.500. 

—  55.  Statue  marbre  de  Paros,  Triptolôme.  Sculp- 
ture romaine  :  'i.SOO.  —  62.  Tète  en  marbre,  l'eni- 
pei-eur  Julien,  iv  siècle  :  1.600. 

Verres.  —  63.  Flacon  en  forme  de  sceptre  loti- 
forme.  Pâte  bleue  à  incrustations  vertes,  jaunes  et 
blanches.  Egypte  :  720.  —  65.  Amphoiisque  en 
verre  opaque  :  305.— 66.  Coupe  en  verre  émeraude. 
Alexandrie  :  400. 

Bromes  grecs  et  romains.  —  72.  Figurine  ai'- 
chaique.  Berger  portant  des  offrandes  :  400. —  83. 
Danseuse  agitant  des  crotales.  Travail  grec  du 
V"  siècle  :  600.  —  85.  Ciste  étrusco-campanieunc, 
à  figure  virile  debout  et  quatre  archers  sur  des 
chevaux  lancés  au  galop  :  9.C00.  —  87.  Tète  fémi- 
nme  (Xiké).  Sculpture  grecque  du  v  siècle  :  600. — 
9J.  Vase  à  bas-relief,  quadriges  arrivant  au  galop 
devant  une  statue  d'.\théna  Promachos  :  620.  — 
93.  Couvercle  de  miroir.  'Tête  de  femme  parée  de 
bijoux.  Travail  grec  du  iv»  siècle  av.  J.-G.  :  1.000. 

—  94.  Buste  bronze.  Vénus  diadémée  et  drapée. 
Travail  grec  du  iir  siècle  :  4.900.  —  95.  Ilydrie 
bronze  couvercle  conique  et  trois  anses,  patine 
verte.  Alexandrie,  iii«  siècle  :  2.600.— 96.  Statuette 
bronze,  Cléofâtre  avec  les  attributs  d'isis.  Travail 
alexandrin  :  3.100.  —  97.  Situle  en  bronze  à  deux 
anses.  Travail  grec  du  m"  siècle  :  1.600.  — 99.  Mu- 
selière et  mors  de  cheval.  Travail  grec  :800.  — 102. 
.athlète  vain(|ueur  aux  jeu\  isthmiques  :  3.200.  — 
104.  Lutteur  syrien.  Sculpture  alexandrine  :    510. 

—  106.  Miroir  étrusque.  Penthésilée  :  500.  —  109. 
Gaine  en  bronze  ornée  à  feuilles  d'acanthe,  et 
mufle  de  lion  :  6.600.  —110.  Statuette  bronze:  un 
Lare.  Sculpture  du  siècle  d'.'Vugustc  avec  incrus- 
tations en  argent.  Home  :  4.060. 

(.4  suicre.) 

Dessins  et  Tableaux  anciens 
Vente   faite  â  1  hôtel  Drouot,  salles  7  et  8,  le  21 

avril,  par  M'  Henri  Baudoin  et   M.  J.  Ferai. 
Dessins.  —  1.  BoiUy.  Les  Galeries  du  Palais  du 

Tribunal  au  Palaislioj-al  :  1.880.  —2-;'..  Caresmes. 

Bacchanales,  deux  pendants,  «louaches  :  1.790.— 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


175 


4.  Fredou.  Jeune  lillu  eu  buste.  Pastel  :  850.  —  5. 
Léi^icié.  Le  iX'jeuuer.  Dessin  :  5.500.  —  6.  Le 
ï'rince.  Jeune  femme  eu  buste.  Aquarelle  ronde  : 
600.  —  7.  PrudhouJP.).  Jeune  fille  en  buste. 
Dessin  :  3.000.  — 8.  Ecole  française  (xviii'  siècle). 
Diane  et  Actéon,  et  9.  L'Enlèvement  d'Europe, 
deux  pendants  :  1.450. 

Tableaux  anciens.  —  Buudin  (J.i.  Décoration 
composée  de  huit  panneaux  à  sujets  mythologiques 
ou  allégoriques  au  milieu  de  paysages.  Signée  et 
datée  1784  :  10.  Diane  et  les  Nymphes;  11.  Apollon 
et  Daphné;  12.  Vertunine  et  Ponione;  13.  Vénus 
au  bain;  li.  L'Enfance  de  Jupiter;  15.  Jupiter  et 
Anliope;  16.  Allégorie  du  Printemps,  et  17.  Allé- 
gorie de  l'Autonme;  ensemble  :  lo.500. 

18.  Boilly  (L.-L.).  Le  Bouquet  chéri  :  21.500.  — 
23.  Granach  (Lucas;.  La  Vierge  et  l'Enfant  à  la 
pomme  :  6.500.  —  24.  Granach  (Lucas).  Le  Galant 
abusé  :  5.600.  —  25.  Guyp  (Albert).  Une  ferme 
hollandaise  :  6.100.  —  26.  Drouais  (Attr.  à).  Por- 
trait de  M""  du  Barry  en  costume  de  chasse  : 
5.450.  —  32.  Helst  (Attr.  à  B.  van  der).  La  Femme  à 
réventait  :  6.100.  —  30.  KolTermans.  La  Nativité  : 
4.050.  — 41.  Matteo  di  Giovanni.  La  Vierge,  l'En- 
fant Jé.sus  et  deux  saints  personnages  :  9.200.  — 
44.  Moreelse  :P.).  Portrait  déjeune  femme  :  7.8'^0. 
—  46.  Natlicr  (.-Vtelier  de  J.-JL).  Portrait  d'une 
jeune  princesse  :  10.000.  —  49.  Patenter  (J.  de). 
Le  Repos  de  la  Sainte  Famille  :  3.300.  —  5G.  Ruis- 
dael  (J.).  T'n  torrent  en  Norvège  :  9.600.  —  62. 
Teniers  le  jeune  (D.).  Pâturages  au  pied  de  la 
montagne  :  3.050.  —  G3.  Tilborg  (Gilles  van).  Les 
Arquebusiers  d'Anvers  réunis  en  armes  sur  la 
Grande  Place  :  6.030.  —  66.  Vanloo  (J.l.  Portrait 
d'une  dame  flamande  :  3.7C0. 

Produit  total  :  173.805  francs. 


Objets  d'art.  Meubles,  Tapisseries 

Vente  faite  à  Ihùtel  Drouot,  salle  1,  le  23  avril, 
par  M"  Lair-Dubreuil,  MM.  G.  Sortais,  Ducliesne 
et  Duplan. 

OBJETS    l'KOVENANT  DU    CII.\TK.4U    DE    COIONY 

Porcelaines.  —  1.  Deux  soupières  et  plateaux,  en 
ancienne  porcelaine  de  Saxe,  à  lleuvs  :  1.350. 

Pendules.  —  29.  Pendule  en  biscuit,  à  figures 
déjeunes  femmes  allégoriques  du  Jour  et  de  la 
Nuit  ;  socle  et  base  en  porcelaine  tendre  blanche, 
et  plaquette  en  biscuit  ;  bronzes  ciselés  et  dorés, 
et  frise  peinte  en  grisaille  (Schmit,  à  Paris)  :  2.050. 

Meu'Jes.  —  31.  Meuble  à  hauteur  d'appui  en 
acajou,  à  filets,  cannelures  et  ornements  en  cuivre, 
dessus  marbre  blanc,  ép.  L.  XVI  :  7.300.  —  34. 
Console  à  côtés  fuyants  en  acajou,  frise,  moulures 
et  ornements  en  bronze,  dessus  marbre  veiné, 
ép.  L.  XVI  :  7.530.  —  39.  Bureau  plat  en  marque- 
terie, ornements  en  bronze,  ép.  L.  XV  :  2.020. 

Sièges,  tentures.  —  45.  Meuble  de  salon  en  bois 
sculpté  et  doré,  ép.  L.  XVI,  à  feuilles  d'acanthe, 
sequins  et  enroulement,  signé  de  G.  Jacob  (ca- 
napé, deux  bergères,  neuf  fauteuils,  deux  fumeuses 
et  un  écran),  garniture  en  lampas  :  40.000.  —  46. 
Meuble  de  salon  en  bois  sculpté  (deux  marquises, 
six  fauteuils,  deux  fumeuses),  portant  l'estampille 
de  Brizard,  ép.  L.  XVI  :  19.300.  —  48.  Chaise- 
longue  bois  sculpté,  garniture  en  ancienne  sole 
brochée,  ép.  L.  XVI  (estampille  de  E.  Meunier)  : 
2.300  francs. 


OBJETS    .iPPAllTEN.iNT    A    DIVERS 

Dessins.  —  58.  Charpentier  (attr.  à).  Portrait  do 
jeune  femme,  pastel  :  GOO.  —  59.  Charpentier 
(attr.  à).  Portrait  d'homme,  pastel  :  600.  —  73. 
Prnd'hon.  Faunesse  tenant  l'Amour  par  les  ailes, 
dessin  :  1 .420. 

Objets  divers.  —  114.  Buste  de  jeune  femme, 
Lucrèce  expirant  ;  marbre  bianc  :  éco'e  française, 
xvii"  siècle  :  2.200.  —  116.  Pendule  bronze  ciselé 
et  doré,  à  colonnottc  en  marlire  bleu-turquin  ; 
femme  figurant  les  Trois  Grâces,  et  l'Amour  sur 
une  nuée,  xviir  siècle  :  5.350.  —  117.  Paire  de 
chenets  en  bronze  ciselé  à  personnages  assis  sur 
des  rocailles,  ép.  L.  XV  :  1.500. 

Meubles.  —  118.  Meuble  en  noyer  sculpté,  à 
colonnettes  et  fronton  ;  médaillons  de  femmes  sou- 
tenus par  des  chimères  et  anges  agrafant  des  dra- 
peries; ép.  Renaissance  :  2.000.  — 120.  Deux  con- 
soles en  acajou,  à  pieds  cannelés  de  cuivre,  frise 
en  bronze,  dessus  marbre  blanc  à  galerie  ajourée  ; 
ép.  L.  XVI  :  4.100  et  4.100. 

Sièges  a]iciens.  —  125.  Deux  fauteuils  à  hauts 
dossiers  en  noyer  sculpté,  xvu'  siècle  :  1,250. 

Tapisseries.  —  128.  Tapisserie  à  personnages  : 
femme  se  prosternant  devant  un  guerrier  ;  bor- 
dure à  guirlandes  de  fleurs  et  de  feuillages,  époque 
Renaissance  :  3.000.  —  l'iO.  Panneau  en  ancienne 
verdure  des  Flandres  :  personnages  en  costume  du 
xvn«  siècle  :  3.420.  —  133.  Panneau  en  ancienne 
tapisserie  verdiire  :  château  et  volatiles  :  3.600.  — 
137.  Panneau,  Aubusson.  verdure  :  paysage  et  châ- 
teau :  3.050. 

Produit  total  :  153.033  francs. 

Collection  Cottraaa 
(Suite   et  fin)  (1) 

Objets  de  vitrine.  —  102.  Plaque  en  émail  trans- 
lucide sur  argent,  du  xiv»  siècle:  le  Calvaire: 
5.200.  —  103.  Figurine  en  or  partiellement  émaillé, 
du  xYi"  siècle  :  Moine  debout  bénissant  et  tenant 
un  livre:  2.700.  —  104.  Coupe  ronde  en  agate 
orientale  b'.onde  mamelonnée,  sur  pied  en  agate 
grise  rubannée  ;  monture  or  émaillé  à  feuillages, 
xvi»  siècle  :  12.050.  —  105.  Vase  ovoïde  en  agate 
jaspée.  XVI*  siècle:  3.90J.  —  106.  Coupe  ronde  en 
agate  orientale  blonde  mamelonnée,  rinceaux  en 
incrustations  d'or.  Ancien    travail   indien:  5.600. 

—  107.  Coupe  en  jaspe  fleuri,  en  forme  de  coquille 
sur  pied-balustre.  Monture  argent.  Ép.  L.  XIII: 
8.000  francs. 

108.  Bonbonnière  ronde  en  ancienne  porcelaine 
de  Saxe  :  fleurettes  sur  fond  gaufré,  et  Vénus  et 
l'Amour  dans  un  paysage.  Monture  or  ciselé  du 
temps  de  L.  XV  :  6.050.— 110.  Bonbonnière  ronde 
décorée  au  vernis  Martin  :  scène  gdante,  d'après 
Boucher  :  joueur  de  cornemuse;  bordures  de  ro- 
cailles. Ép.  L.  XV:6.800.—  111.  Tabatière  ovale  en 
or  de  couleur  ciselé,  médaillons  à  sujets  de  chasse 
et  de  jardinage.  Ponçons  de  J.-J.  Prévost.  Ép. 
L.  XV  :  2.800.  —  112.  Bonbonnière  ronde  en  or 
émaillé  en  plein  ;  à  paysages  maritimes  animés  de 
personnages,  d'après  Vernet.  xviii"  siècle  :  20.000. 

—  113.  Bonbonnière  ronde  en  écaille  blonde  ga- 
lonnée et  posée  or,  à  semis  d'étoiles  et  miniature, 
portrait  d'Iiomme  en  buste.  Ép.  L.  XVI  :  1.4l0.  — 
115.  Coupe  ronde  en  jaspe  vert  sanguin,  monture 
bronze  ciselé  et  doré.  Ép.  L.  XVI  :  6.150. 


1)  V.  Chronique  des  Arts  des!,  14  et  21  mai. 


176 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Objets  cariés.  —  130.  Livre  d'Heures  manuscrit, 
in-8",  sur  vélin,  travail  fraurais  du  xv  siècle,  108 
feuillets  miniatures  et  enluminures.  Reliure  on 
veau,  à  ligures  et  ornements  gaufrés  avec  fermoirs 
en  argent  :  13.100.  —123.  Bras-reliquaire,  unie  en 
bois,  revêtu  dune  feuille  d'argent  unie,  bordures 
en  cuivre  repoussé  et  doré,  France,  xiv"  siècle  : 
4.050.  —  123.  Baiser  de  paix  en  argent  partielle- 
ment doré,  d'après  Moderne  :  le  Clirist  mort  sur 
le  bord  du  sépulcre,  la  Vierge  et  un  ange.  Au  re- 
vers, la  date  VoHS.  Travail  italien  :  1.000.  —  12.'). 
Coffret  oblong,  en  cuivre  gravé  et  doré,  à  bas-re- 
liefs en  argent  ;  figures  allégoriques,  cariatides, 
amours  et  mascarons,  un  lion  en  argent  le  sur- 
monte. Quatre  autres  lious  coueliés,  en  cuivre  doré, 
servent  de  pieds,  xvi"  siècle:  14.000.  —  137.  Vidre- 
come  en  étain,  travaiHalleniand  du  xvi'  siècle,  à 
trois  médaillons,  figures  allégoriques  avec  légen- 
des :  1.105. 

Produit  total  :  1.006.16âjfrancs. 

Erratum.  —  Les  n"  51-53  (émaux  peints)  ont 
été  désignés  à  tort  comme  représentant  «  Deux 
figures  de  Vertus  sous  les  traits  de  guerriers  vêtus 
à  l'antique  »  ;  le  sujet  était  :  ■■  Combat  de  guerriers 
vêtus  à  l'antique  i>- 

Armes  anciennes  orientales 

Vente  faite  à  Lyon,  les  13  et  13  avril,  par  M« 
Gazague,  commissaire  priseur,  assisté  de  M. 
Randin. 

13.  Couteau  à  défaire,  curieuse  pièce  italienne 
du  xvi'  siècle,  fer  gravé  et  doré,  poignée  ivoire  : 
4';0.  —  18.  Glaive  indien  du  xvi'  siècle,  damas- 
quiné d'or  et  garni  velours  :  205.  —  36.  Fusil  de 
chasse  persan,  canon  carré,  gravé  et  damasquiné 
d'or,  monture  bois  et  ivoire,  xvi»  siècle  :  355.  — 
37.  Fusil  de  chasse  persan,  canon  damassé  octo- 
gone damasquiné  d'or  :  305.  —  £8.  Fusil  de  chasse 
persan  du  xvr  siècle,  canon  damasquiné  d'or  : 
525.  —  Si.  Fusil  de  rempart  persan  du  xvu'  siècle, 
canon  damasquiné  d'or,  crosse  à  craemenls  décou- 
pés en  argent  ;  605.—  43.  Paire  de  pistolets  à  silex 
du  xviii*  siècle,  canons  gravés  en  relief  d'orue 
monts  sur  fond  à  grenetis  d'or  :  380.  —  44.  Casque 
mongol  fer  damasquiné  d'argent  sur  fond  noir, 
gravé  d'orments.  xv°  siècle:  1.230.  —  59.  Pertui- 
sane  italienne  du  xvi"  siècle  ;  médaillons  contenant 
•des  bustes  de  guerriers  et  des  trophées  d'aruK  s  en 
argent  :  310.  —  68.  Casque  ilalien  du  xvr  siècle; 
bandes  gravées  d'attributs  militaires  :  350.  —  70. 
Demi-armure  italienne  du  xvi' siècle  ;  ornements 
gravés  et  personnages  dans  des  cartouches  d'orne- 
ments :  1.810. 

Collection  A.  von  Lanna 

UESSISS    .\NXIE.NS    ET    ESTAMPES 

Les  6  et  7  mai,  par  les  soins  do  l'expert  (lute- 
kunst,  qui  avait  dirigé  l'an  dernier  la  vente  de 
l'admirable  coUeclion  de  gravures  anciennes  réu- 
nies par  A.  von  Lanna,  a  eu  heu  à  Stuttgart  la 
vente  de  la  réunion  non  moins  belle  de  dessins  an- 
ciens de  11  même  coUeiiion.  La  plupart  des  musées 
d'Europe  et  d'Amérique  y  étaient  représentés  et 
nos  lecteurs  savent  déjà  que  le   Louvre    y    acquit 


pour  sa  part  quatre  pièces  remarquables(lj.  Les 
prix  atteints  ont  dépassé  les  prévisions  les  plus 
optimistes.  C'est  ainsi,  pour  les  Durer,  qu'une 
étude  à  la  plume  pour  la  gravure  Ada'ni  et  Kve  a 
été  payée  65.000  marks  (81.250  francs)  par  M. 
Pierpont  Morgan  ;  une  étude  pour  un  des  dona- 
teurs du  tableau  La  Madone  du  Rosaire  a  été  ad- 
jugée 20.700  marks  (37.125  francs)  ;  le  Musée  Stae- 
del  de  Francfort  a  payé  6.300  marks  la  Madone  al- 
laitant l'Enfant  Jésus  ;  le  Cabinet  de  Dresde  6.100 
marks  r.-lpô(re  saint  Paul;  celui  de  Berlin  8.000 
marks  le  Saint  Jérôme  et  un  Groupe  d'hommes 
nus,  et  9.100  marks  une  feuille  d'études.  Un  second 
dessin  de  VApùtre  saint  Paul  a  été  adjugé  7.310 
marks  ;  r£>i/è(;ei/ie«/  8.10l)marks;la  feuille  d'études 
n°  224.  5.000  marks  ;  une  tète  pour  le  Traité  des 
proportions  du  corps  humiin,  4. 800  marks.  Le 
Triomplie  de  Titus  de  Mantegna  a  atteint  20.000 
marks  :  une  fei  ille  d'études  de  Pisanello,  13..J00; 
un  dessin  attribué  il  Ghirlandajo,  10  000  marks.  Des 
dessins  du  «  Maître  du  Haushucli  »  et  du  «  Maître 
des  Jardins  d'auiour  »  ont  été  acquis  par  le  musée 
de  Berlin  pour  5. 9'30  et  4.750  marks.  Un  portrait 
par  .Schongaucr  a  atteint  3  850  marks;  deux  des- 
sins d  un  Arbre  t/e /e^sé  attribués  à  Hans  von 
Kuimbach,  8.100  marks;  un  porlnit  attribué  à 
Holbein  le  jeune  3.250  marks:  un  Groupe  de 
,riaisons  par  Antonio  Canale,  5. S  0  marks  :  des 
Etudes  de  /emmes,  par  Walteau,  4.200  marks. 

Nous  doncorons  prochainement  le  détail  de  cette 
vente. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    .NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  Beaux-Arts  horticoles,  à  l'Expo- 
sition iiilernatiouale  horticole  de  printemps, 
Gours-la-Reine,  jusqu'au  31  mai. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Picart  Le  Doux, 
galerie  E.  Blot,  11,  rue  Richepanse,  jusqu'au 
9  juin. 

Exposition  de  pastels  de  M.  John  S.  Eland, 
galerie  ïooth,  41,  boulevard  des  Capucines, 
jusqu'au  18  juin. 

Exposition  de  sculptures  de  M.  Boris  Frœdman- 
CIlzîI.  galerie  A.-.\.  Ilébrard,  8,  rue  Royale, 
jusqu'au  25  juin. 

Exposition  rétrospective  de  l'o'uvre  du  peintre 
Bergeret,  au  Cercle  artistique  et  littéraire,  7,  rue 
Volney,  juscju'au  cO  juin. 

Exposition  de  la  'Verrerie  et  de  la  Cristal- 
lerie françaises,  au  Musée  Caillera,  jusqu'à  fin 
septembre. 

Province 

Versailles  :  57'  Exposition  de  la  Société  des 
Amis  des  Arts  de  Seinc-ot-Oise,  du  29  mai  au 
3  juillet. 

{Pour  les  autres  expositions  et  concours  on- 
verts  ou  annoncés,  se  reporter  au.v  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 

(1)  V.  Clironiijue  des  Arts  du  14  mai,  p.  158. 


Le  Gérant  :   P.  Girakdot 


iMpBtvv^ia  vm  LA  pi(S.ssB.  16    RirB  De  CB0<  <:ant. 


SIMAST     IMPBIVBUB. 


N-  23.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


4  Juia, 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnis  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  rabonnement  pour  un  an 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

l'Union  postale) 15  fr. 


1-e    3Sru.m.éro    :     O     fr.     2  5 


/77 


A  pni-lii-  d'aujourd'hui  jusqu'à  décembre, 
la  ('IiRO.\IQi;i:  ne  paraîtra  plus  que  tous 
les    quinze    jours,     suivant    l'usage. 

Le  proehain  numéro  portera  la  date  du 
-IS  juin. 

PROPOS     DU    JOUR 


,E  Journal  Offiriel  vient  de  publier 
deux  décrets,  qu'on  trouvera  plus 
Il  lin,  relatifs  à  l'administration  des 
Musées  nationaux.  Ils  ont  pour 
objet  de  donner  des  régies  plus  précises  à 
une  carrière  dont  les  conditions  étaient  un 
peu  indéterminées,  de  définir  les  situations 
au  point  de  vue  do  l'avancement  et  du  recru- 
tement. On  doit  approuver  en  principe  ce 
•besoin  d'ordre  et  de  clarté,  et,  dans  un  temps 
où  l'on  parle  tant  de  statut  pour  les  fonction- 
naires, il  est  heureux  que  les  Musées  natio- 
naux aient  le  leur. 

Sur  plusieurs  points  d'ailleurs,  les  décrets 
ne  font  que  consacrer  un  état  de  fait.  C'est 
ainsi  qu'Us  énumèrent  les  titres  dont  peuvent 
être  pourvus  les  fonctionnaires  et  laissent  au 
ministre  le  droit  de  choisir  ■<  de  préférence  » 
parmi  les  titres  divers.  En  réalité,  il  est  bon 
que  la  nécessité  de  tels  ou  tels  systèmes  ne 
soit  pas  un  empêchement  absolu  pour  des 
historiens  et  des  savants  qui  ont  eu  une  for- 
mation originale,  et  il  est  d'excellents  fonc- 
tionnaires du  Louvre  qui,  précisément,  ont 
été  appelés  pour  leur  mérite  jiersonnel,  non 
pour  leurs  titres  réguliers.  Cette  méthode, 
cependant,  vaut  ce  que  valent  les  ministres 
qui  en  usent,  et  elle  est  capable  des  plus 
mauvais  résultats  comme  des  meilleurs.  Au 
point  de  vue  des  traitements,  nos  conserva- 
teurs de  musées  demeurent  dans  une  situa- 
tion tout  à  fait  insuffisante,  et  quand  on 
compare   ce   (]ue  l'Etat  leur  donne  à  ce  que 


leur  accordent  les  gouvernementsétrangers,  on 
ne  comprend  pas  qu'on  ne  trouve  pas  dans 
le  budget  la  somme,  bien  modique  d'ailleurs, 
qui  leur  ferait  la  condition  qu'ils  méritent. 
On  remarque  aussi  dans  les  nouveaux  dé- 
crets une  disposition  qui  est  contestable  :  c'est 
la  suppression  des  attachés  libres.  Ces  deux 
mots  que  l'ingéniosité  de  l'administration 
française  unissait  désignaient  des  person- 
nages qui,  sans  aucun  traitement  et  sans 
aucune  espérance  d'avenir,  consacraient  dix 
ans  de  leur  vie  à  apprendre  leur  métier  et  à 
aider  les  conservateurs  et  les  conservateurs 
adjoints  :  il  leur  arrivait  ensuite  quelquefois 
de  devenir  à  leur  tour  conservateurs  adjoints. 
On  les  supprime  pour  l'avenir;  assurément 
leur  sort  était  précaire,  mais  ils  rendaient 
des  services;  ils  étaient  une  pépinière;  ils 
faisaient  sous  la  direction  des  maîtres  un 
apprentissage  profitable.  Par  quoi  les  rem- 
placera-t-on  '?  Les  remplacera-t-on  ?  Nous 
verrons  à  l'usage.  Peut-être  l'Etat  s'est-il 
privé  un  peu  vite  de  services  qui  ne  lui  coû- 
taient rien,  qui  pouvaient  être  excellents  ou 
le  devenir. 

NOUVELLES 


***  Dans  sa  séance  du '2(5  mai,  l'Académie 
française  a  élu  en  remplacement  du  cardinal 
Mathieu,  décédé  le  2(3  octobre  19lJ8,  Mgr  Du- 
chesne  membre  del'.Xcadémie.Mgr  Uuchesne, 
déjà  membre  de  l'Institut,  est  comme  on  sait 
un  des  archéologues  les  plus  érudits  de  notre 
époque  et  le  directeur  de  l'Académie  de 
Erance  à  Rome. 

***  On  a  ouvert  mardi  dernier  au  Musée 
des  Arts  décoratifs  une  exposition  chinoise 
coiuprenant  des  objets  d'art  de  la  Chine  — 
vases,  objets  en  laque  ou  en  cloisonné  —  et 
en  même  temps  des  «  chinoiseries  »  euro- 
péennes :     peintures,     estampes,     meubles. 


178 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


tapisseries  et  céramiques,  qui  montrent  l'in- 
tluence  que  l'art  chinois  eut  sur  le  goût  eu- 
ropéen à  la  fin  du  xxn'  aiécle  et  pendant 
tout  le  xvin«.  Cette  exposition  durera  jus- 
qu'au mois  d'octobre  prochain. 

***  Dimanche  dernier,  29  mai,  a  été  inau- 
guré à  Xantes,  au  Jardin  des  Plantes,  un 
monument  de  Jules  Verne,  louvre  du  sculp- 
teur Georges  Barreau. 

***  M.  Klobukowski,  gouverneur  général 
de  rindo-  Chine,  a  créé  un  prix  annuel  consis- 
tant en  une  somme  de  1.000  francs  et  le  pas- 
sage gratuit  jusqu'au  Tonkin.  La  Société 
coloniale  des  artistes  français  est  chargée 
d'attribuer  ce  prix  à  un  artiste  exposant  dans 
l'un  des  deux  Salons.  Le  jury  est  composé 
du  ))iu'eau  des  trois  Sociétés.  Les  artistes 
peuvent  se  faire  inscrire  dés  maintenant 
pour  concourir  à  ce  prix,  qui  sera  attribué 
cette  année  pour  la  première  fois. 

***  La  ville  de  Bourges  organise,  en  l'hon- 
neur de  Jacques  Cœur,  des  fêtes  importantes 
qui  auront  lieu  les  11,  12  et  13  juin,  notam- 
ment la  reconstitution  très  exacte  et  très 
luxueuse  d'un  cortège  historique  :  l'entrée  de 
Charles  VII  à  Bourges  le  20  août  1440  ;  scènes, 
harangues,  personnages,  corporations,  cos- 
'  urnes,  armes,  armures,  bannières,  étendards, 
armoiries,  etc.,  y  seront  fidèlement  repro- 
duits. Des  concours  entre  artistes  de  la  ré- 
gion pour  la  composition  originale  d'une 
affiche  illustrée,  de  la  couverture  du  livret- 
programme  et  de  timbres  commémoratifs  ont 
été  ouverts  en  vue  de  ces  fêtes. 

***  Le  baron  Henry  Schrœder,  récemment 
décédé  à  Londres,  a  légué  au  musée  de  Ham- 
bourg sa  galerie  de  tableaux  très  renommée, 
qui  coitient,  entre  autres,  des  œuvres  de 
Corot,  Meissonier,  Rosa  Bonheur  et  Aima 
Tadema. 

***  En  faisant  pratiquer  des  fouilles  sur 
la  frontière  fi.nlandaise,  un  savant  suédois, 
M.  Halstroem,  a  mis  au  jour  un  lot  de  pièces 
de  monnaies  et  de  bijoux  remontant  au  x'  et 
au  xi°  siècles  de  l'ère  chrétienne,  témoignages 
de  l'état  déjà  très  avancé  de  la  civilisation 
Scandinave  à  cette  époque. 


DECRET 

DÉTISRMIN.\NT  LES   .\TTRIBUTIONS   DU   PERSONNEL 

Des  Musées  nationaux  et  de  l'École  du  Louvre 


■Le  Président  de  la  Bépublique  française. 
Sur  le  rapport  du  ministre  de  l'Instruction  pu- 
blique et  des  Beaux-.\rts, 

Vu  les   décrets  des   i3  janvier  el  4  mars  187i. 
1"  mars  187^'.   d'i  janvier  1882,  5  septembre  188,s, 
12  déccmbr.:>  1892,  23  et  28  juin   1S93,  27  janvier 
18<.)8,  4  juin   1!)Û2,    19  janvier  1904,   G  mars  lUOG, 
7  février  1907,  2J  décembre  1908  et  35  mai  1910, 
Décrète  : 
Article  premier. —  Les  musées  nationaux  sont  : 
Lo  musée  du  Louvi-e  ;  le  musée  du  Luxembourg; 
le  musée   de  (.'Juny  ;    les   musées  do  Versailles  et 
des  Trianons  ;  lo  musée  de  Saint-Germain. 


Dos  musées  nationaux  dépendent  les  iieintures, 
sculptures,  objets  d'art  ou  de  curiosité  inscrits  sur 
leurs  inventaires  qui  ont  été  ou  pourront  être  pla- 
cés à  titre  de  dépôt  soit  dans  les  palais  de  Com- 
piègne  et  de  Fontainebleau,  soit  dans  tous  autres 
palais,  hôtels,  parcs  et  jardins  ou  immeubles  quel- 
conques appartenant  à  l'Ktat,  soit  dans  les  musées 
des  départements  et  des  villes. 

Aux  musées  nationaux  est  rattachée  une  école 
qui  porte  le  nom  d'École  du  Louvre  et  qui  est  des- 
tinée à  répandre  la  connaissance  de  l'histoire  de 
l'art  et  plus  spécialement  à  former  des  conserva- 
teurs de  musées. 

Art.  2.  —  L'administration  des  musées  natio- 
naux est  confiée  à  un  fonctionnaire  qui  porte  le 
titre  de  directeur  des  musées  nationaux  et  de  l'École 
du  Louvre. 

Art.  3.  —  Le  directeur  est  nommé  et  révoqué  par 
décret  du  Président  do  la  République  sur  la  pro- 
position du  ministre  de  l'Instruction  pul)liquo  et 
des  Beaux-Arts. 

Il  dirif;e  toutes  les  parties  du  service.  Il  a  seul 
la  signature,  sauf  délégation  confiée  par  lui,  pour 
toute  la  correspondance  relative  au  service  des 
musées. 

11  prend  toutes  les  mesures  relatives  à  l'acquisi- 
tion, à  la  garde,  à  la  conservation,  à  l'installation 
et  au  classement  des  œuvres  d'art,  à  la  publication 
des  catalogues,  à  l'organisation  et  au  fonctionne- 
mont  do  l'École  du  Louvre. 

Il  convoque  et  préside  le  comité  consultatif  des 
musées  nationaux  etlo  conseil  des  études  de  l'École 
du  Louvre. 

Il  représente  les  musées  dans  le  conseil  de  l'éta- 
blissement de  la  réunion  des  musées  nationaux 
dont  il  est  membre  de  droit. 

Il  correspond  seul  avec  le  ministre. 

En  cas  d'absence  ou  de  maladie,  il  est  remplacé 
par  le  plus  ancien  des  conservateurs  présents. 

Art.  4.  —  Les  catégories  du  personnel  de  la  di- 
rection sont  : 

Un  personnel  scientifique  ;  un  personnel  admi- 
nistratif ;  des  gardiens;  des  ouvriers. 

Art  5.  —  Le  personnel  scientifique  comprend, 
outre  les  attachés,  dont  l'emploi  est  maintenu  pro- 
visoirement, des  conservateurs  et  des  conservateurs 
adjoints. 

.\rt.  6.  —  Les  conservateurs  et  les  conservateurs 
adjoints  sont  nommés  et  révoqués  par  décret. 

Les  conservateurs  sont  clioisis  de  préférence 
dans  lo  personnel  des  conservateurs  adjoints  ou 
parmi  les  savants  et  ai'tistes  qui  se  sont  signalés 
parleurs  travaux  sur  l'art  et  l'archéologie. 

Les  conservateurs  adjoints  se  recrutent  df  pré- 
férence parmi  les  élèves  diplômés  de  l'École  du 
Louvre,  les  anciens  membres  des  Écoles  françaises 
d'Athènes  et  de  Rome,  de  l'Institut  français  d'ar- 
chéologie orientale,  de  l'École  française  d'Extrême- 
Orient,  les  agrégés  de  l'Université,  les  élèves  di- 
plômés do  l'École  des  chartes,  de  l'Ecole  pratique 
des  hautes  études,  les  élèves  de  l'École  normale 
supérioure  et  des  Universités  munis  du  doctorat  ou 
du  diplôme  d'étudos  supérieures. 

Chaque  vacance  sera  annoncée  par  une  insertion 
au  Journal  officiel  et  un  délai  d  un  mois  sera  ac- 
cordé aux  candidats  pour  produire  leurs  titres. 

L'examen  des  titres  sera  fait  par  une  commis- 
sion coQipo.sée  des  conservateurs,  des  secrétaires 
perpétuels  des  .\cadoniies  des  Beaux-Arts  et  dos 
Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

Cette  commission,    présidée    par    le   directeur, 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


179 


soumettra  au  ministre  de  l'Iustruclion  publique 
et  des  Beaux-Arts  une  liste  des  candidats  aplos  à 
l'emploi. 

Art.  7.  —  Les  conservateurs  et,  sous  leurs  or- 
dres, les  conservateurs  adjoints  sont  chargés  de 
la  conservation,  du  classement  et  de  l'entretien 
des  collections,  des  recherches  et  des  négociations 
relatives  à  leur  accroissement,  de  la  rédaction  des 
catalogues,  de  l'enseignement  à  l'Ecole  du  Louvre. 

Ils  veillent,  par  des  inspections  régulières,  à 
l'ordre  et  à  la  sécurité  des  collections. 

Ils  ont  autorité  sur  le  personnel  des  gardiens 
et  ouvriers. 

Ils  assurent,  par  un  service  de  permanence, 
pendant  les  heures  d'ouverture  des  musées,  les 
relations  avec  le  public  et  avec  le  personnel  de 
surveillance.  Los  missions  et  congés  sont  réglés 
de  telle  sorte  qu'aucun  département  ne  puisse 
rester  vacant. 

Art.  8.  —  Le  musée  du  Louvre  est  divisé  en  sept 
départements,  savoir  : 

Le  département  des  antiquités  égyptiennes; 

Le  département  des  antiquités  orientales  et  de 
la  céramique  antique; 

Le  département  des  antiquités  grecques  et  ro- 
maines ; 

Le  département  des  peintures,  des  dessins  et  do 
la  chalcographie; 

Le  département  de  la  sculpture  du  Moyen  âge, 
de  la  Renaissance  et  des  temps  modernes; 

Le  département  des  objets  d'art  du  Moyen  âge, 
de  la  Renaissance  et  des  temps  modernes  (à  ce 
département  sont  rattachées  les  collections  de  l'art 
musulman  et  de  l'art  derExtréme-Orient); 

Le  département  do  la  marine. 

Le  musée  du  Luxembourg,  le  musée  de  Gluny, 
les  musées  de  Versailles  et  des  Trianons,  le  musée 
dj  Saint-Germain  constituent  chacun  un  déparle- 
ment dos  musées  nationaux. 

La  répartition  dos  collections  entre  ces  départe- 
ments, leur  titre  et  leur  constitution  même,  pour- 
ront être  modifiés  suivant  les  besoins  du   service. 

Ces  mortifications  seront  déterminées  par  arrêtés 
ministériels  sur  la  proposition  du  directeur. 

Les  emplois  de  conservateur  adjoint  et  d'attaché 
sont  répartis  entre  les  diparteraents  en  raison  des 
nécessités  du  service. 

Art.  9.  —  Le  directeur,  le  conservateur  et  les 
conservateurs  adjoints  forment  ensemble  le  comité 
consultatif  des  musées  nationaux.  Le  comité  con- 
sultatif se  réunit  régulièrement  deux  fois  par  mois, 
sauf  en  août  et  septembre. 

Le  directeur  peut,  toutes  les  fois  que  les  cir- 
constances le  demandent,  le  convoquer  en  séance 
extraordinaire. 

Nul  ne  peut  manquer  d'assister  an  comité  sans 
excuse  valable  formulée  par  écrit  avant  l'ouverture 
de  la  séance. 

La  présidence  appartient  au  directeur,  ou,  à 
son  défaut,  au  plus  ancien  des  conseiTateurs  pré- 
sents. 

Dans  les  votes,  en  cas  de  partage,  la  voix  du 
président  est  prépondérante. 

Le  dernier  nommé  des  conservateurs  adjoints 
remplit  les  fonctions  de  secrétaire. 

Le  comité  délilière  sur  l'acquisition  des  œuvres 
d'art  et  l'acceptation  des  dons  et  legs  et,  on  géné- 
ral, sur  toutes  les  questions  qui  lui  sont  soumises 
parle  directeur. 

Aucune  acquisition,  legs  ou  donation  ne  peut 
être  soumise  à  l'examen  du  cocseil  de  l'établisse- 


ment de  la  réunion  des  musées  nationaux  ou  pro- 
posée à  l'approbation  du  ministre  sans  un  vote 
préalable  du  comité. 

Cependant,  en  cas  d'urgence,  et  dans  l'impossi- 
biliti'  de  réunir  le  comité,  le  directeur  et  le  con- 
servateur compétent  peuvent,  sous  leur  responsa- 
liilité,  en  référer  directement  au  conseil  et  au  mi- 
nistre. 

Art.  10.  —  L'enseignement  estdonné,  à  l'École  du 
Louvre,  par  le  personnel  des  conservations.  Les 
professeurs  peuvent,  avec  l'approbation  du  direc- 
teur et  après  avis  du  conseil  des  études,  être  auto- 
risés par  arrêtés  à  se  taire  suppléer  par  les  con- 
servateurs adjoints.  La  durée  de  la  suppléance  ne 
pourra  excéder  une  année  et  l'autorisation  ne 
pourra  être  renouvelée  pendant  plus  de  cinq  an- 
nées consécvitives. 

Art.  IL  —  Une  chaire  est  attribuée  à  chacun  des 
départements  des  musées  nationaux ,  exception 
faite  pour  le  département  des  antiquités  orientales 
et  de  la  céramique  antique  qui  en  comporte  deux, 
du  musée  de  Gluny  et  du  musée  de  la  marine  qui 
n'en  comportent  point.  Les  enseignements  qui  y 
sont  donnés  sont  fixés  par  le  ministre. 

Art.  12.  —  Les  professeurs  forment,  sous  la 
présidence  du  directeur,  un  conseil  des  études  qui 
se  réunit  oblij^atoirement  deux  fois  par  an,  au  dé- 
but et  à  la  clôture  de  l'année  scolaire,  et  plus  sou- 
vent si  le  directeur  jug?  opportun  de  le  convoquer. 

Les  professeurs  suppléants,  pendant  la  durée  do 
leur  suppléance,  seront  admis  au  conseil  des  étu- 
des avec  voix  consultative. 

Le  conseil  des  études  arrête  le  programme  des 
cours  et  conférences,  délibère  sur  toutes  les  ques- 
tions concernant  l'enseignement  ou  le  personnel  de 
l'École  du  Louvre  qui  sont  inscrites  par  le  direc- 
teur à  l'ordre  du  jour. 

Art.  13.  —  Le  personnel  des  secrétariats  est 
nommé  et  révoqué  par  le  ministre. 

Il  se  compose  : 

1"  Du  secrétaire  de  la  direction,  qui  a  sous  ses 
ordres  un  rédacteur,  des  commis  et  une  dame 
dactylographe,  chargée  du  service  d'expédition  et 
de  copie  ; 

2"  Du  secrétaire  agent  comptable  de  l'établisse- 
ment de  la  réunion  des  musées  nationaux,  de  qui 
relèvent  les  préposés  à  la  vente  de  la  chalcographie 
et  du  moulage  et  le  préposé  adjoint  à  la  vente  de 
la  chalcographie  ; 

3°  D'un  secrétaire  au  musée  de  Gluny  ; 

4°  D'un  secrétaire  au  musée  de  Versailles  ; 

5°  De  médecins. 

Le  secrétaire  de  la  direction  est  chargé,  sous 
l'autorité  du  directeur,  de  la  préparation  du  budget, 
de  la  liquidation  et  de  l'ordonnancement  des  dé- 
penses, des  marchés  de  travaux  et  de  fournitures, 
des  mouvements  dans  le  personnel  et  généralement 
de  l'étude  de  toutes  les  all'aires  concernant  l'admi- 
nistration des  musées  nationaux. 

Le  secrétaire  agent  comptable  de  la  réunion  des 
musées  nationaux  est  chargé,  sous  sa  responsabi- 
lité, de  tout  le  service  financier  de  cet  établisse- 
ment. 

Il  est  chargé,  en  outre,  sous  l'autorité  du  direc- 
teur des  musées  nationaux,  de  l'étude  et  de  la 
préparation  de  toutes  les  all'aires  qui  concernent 
la  gestion  de  l'établissement  de  la  réunion  des 
musées  nationaux. 

Art.  14.  —  I-a  surveillance  des  musées  nationaux 
est  faite  par  des  gardiens . 

Les   gardiens  des  musées  nationaux  sont  nom- 


18) 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


mc'spai-  arrùtOs  du  ministre  de  l'Instruction  publi- 
que et  des  Beaux-Arts  d'après  des  listes  de  clas- 
sement dressées  au  ministère  de  la  Guerre,  en 
exécution  de  la  loi  du  21  mars  1005.  A  défaut  de 
candidats  militaires,  le  choix  appartient  au  mi- 
nistre de  l'Instruction  publique. 

Les  gardiens  peuvent  être  révoqués  par  arrê'é 
ministériel  sur  la  iiroposition  du  directeur. 

Les  gardiens  des  musées  nationaux  sont  répartis 
en  classes.  Ils  avancent  à  l'ancienneté  sur  l'en- 
semble du  corps,  à  quelque  musée  qu'ils  appar- 
tiennent. 

Les  gardiens  sont  placés  sous  l'autorité  du  direc- 
teur, des  fouctionnairts  de  la  conservation  et  du 
secrétariat  et  commandés  par  des  chefs,  des  sous- 
chefs  et  des  brigadiers. 

Les  grades  sont  donnés  exclusivement  au  choix. 

Art.  15.  —  Un  personnel  auxiliaire  de  surveil- 
lance, recruté  parmi  des  inspecteurs  de  police,  peut 
être  chargé  de  renforcer  dans  les  divers  musées 
nationaux,  le  personnel  des  ga'diens. 

Art.  10. — Les  mesures  disciplinaires  appUc:il)les 
aux  gardiens  sont,  en  dehors  de  celles  qui  simt 
prévues  par  le  règlement  intérieur  qui  les  con- 
cerne : 

1°  La  réprimande  par  le  directeur,  sur  la  propo- 
sition du  chef  des  gardiens  ; 

2=  Le  blâme,  infligé  par  le  ministre,  avec  inscrip- 
tion au  dossier  pouvant  entraîner  l'inaptitude  à 
l'avancement  pendant  une  année  ; 

3°  La  rétrogradation  d'un  ou  plusieurs  rangs 
dans  la  classe  ou  la  rétrogradation  à  la  classe  im- 
médiatement inférieure  de  l'emploi  occupé  par 
l'agent  ; 

i"  La  révocation. 

L'application  des  trois  dernières  peines  est  pro- 
noncée par  le  ministre  sur  l'avis  d'un  comité  com- 
posé d'un  conservateur,  du  secrétaire  de  la  direc- 
tion, du  chef  des  gardiens  et  de  deux  délégués  non 
gradés  désignés  par  le  sort  dans  le  personnel  des 
gardiens. 

Dans  tous  les  cas  prévus  ci-dessus  et  avant  la 
réunion  du  comité,  le  dossier  est  communiqué  à 
l'intéressé,  qui  a  le  droit  de  présenter  dos  observa- 
tions écrites  ou  verbales. 

Les  arrêtés  qui  édictent  les  trois  dernières  peines 
sont  motivés  et  visent  l'avis  du  comité. 

Au  cas  où  l'agent  mis  en  cause  serait  passible 
de  la  peine  de  révocation, l'accès  du  musée  pourrait 
lui  être  interdit  par  le  directeur  en  attendant  que 
le  ministre  se  prononce. 

Art.  17.  —  Les  musées  nationaux  sont  pourvus 
d'ateliers  : 

.Au  Louvre  :  l'atelier  de  chalcographie  ;  l'ate- 
lier de  moulage;  l'atelier  des  marbriers  ;  l'atelier 
de  menuiserie;  l'atelier  de  montage  et  de  restau- 
ration ;  l'atelier  d'encadrement  ;  l'atelier  de  la 
marine. 

Au  musée  de  Versailles  :  un  atelier. 

Au  musée  de  .Saint-Germain  :  un  atelier. 

L'atelier  de  moulage  du  Louvre  est  placé  sous 
les  ordres  immédiats  des  conservateurs  des  dépar- 
tements de  la  ."-culpture  antique  et  de  la  sculpture 
moderne  :  l'atelier  de  la  chalcographie  sous  les 
ordres  immédiats  du  conservateur  des  peintures. 

Les  atel'crs  des  musées  do  la  marine,  de  Ver- 
sailles et  de  Saint-Gormaiu  relèvent  respective- 
ment des  conservateurs  des  musées  auxquels  ils 
sont  rattachés. 

Art.  18.  —  Le  personnel  des  ateliers  des  musées 


j  nationaux  se  compose  de  chefs  d'ateliers,  d'ou- 
vriers, d'aides  et  d'apprentis. 

Le  chef  de  l'atelier  delà  chalcographie  et  le  chef 
de  l'atelier  de  moulage  pirtent  le  titre  de  chef  de 
service  technique  de  ces  ateliers. 

Auprès  de  l'atelier  du  moulage  est  placé  un  pré- 
posé à  la  vente  des  produits  et  à  la  garde  du  ma- 
tériel; auprès  de  l'atelier  de  la  chalcographie  sont 
placés  un  préposé  et  un  préposé  adjoint  à  la  vente 
des  estampes  et  à  la  garde  du  matériel. 

Les  deux  préposés  agissent  comme  régisseurs 
de  recettes  pour  le  compte  de  l'établissement  de  la 
réunion  des  musées  nationaux. 

A  la  bililiolhèque  est  attaché  un  préposé  spécial. 

Les  proposés  et  le  préposé  adjoint  sont  choisis 
dans  le  personnel  des  gardiens  et  nommés  par 
arrêtés  ministériels. 

L'atelier  du  musée  de  Saint-Germain  est  dirigé 
par  un  chef  d'atelier. 

Les  chefs  d'ateliers  sont  nommés  par  arrêtés 
ministériels  sur  la  proposition  du  directeur  et 
après  avis  du  conservateur  du  département  ou 
musée  dont  ils  dépendent. 

L'encadreur  et  le  réparateur  de  vases  et  d'anti- 
quités ont  rang  de  chefs  ouvriers. 

Les  ouvriers  sont  embauchés  et  congédiés,  sur  la 
proposition  des  chefs  d'ateliers  par  le  directeur 
des  musées  suivant  les  besoins  du  service  et  dans 
les  limites  des  crédits  inscrits  au  budget. 

Ils  sont  astreints  à  un  stage  payé  d'un  mois 
avant  leur  engagement  définitif. 

Ils  subissent  chaque  mois  sur  leur  salaire  uii 
prélèvement  de  4  0,  0  au  minimum  qui  est  versé  à 
la  Caisse  nationale  des  retraites  pour  la  vieillesse, 
l'Etat  faisant,  de  son  coté,  un  versement  égal. 

La  bonification  de  l'Etat  est  placée  à  capital 
aliéné. 

DISPOSITIO.NS   OÊNÉR.\r.ES 

.\rt.  10.  r-  Nul  ne  pourra  être  promu  à  une 
classe  supérieure  de  traitement  s'il  ne  compte  au 
moins  deux  années  de  services  dans  la  classe  où  il 
est  placé. 

Dans  le  personnel  des  gardiens,  les  promotions 
de  classes  sont  attribuées  au  1"  janvier  et  au 
1"  juillet  de  chaque  année,  les  promotions  d'em- 
ploi au  fur  et  à  mesure  que  les  vacances  se  pro- 
duisent. 

Art.  20.  —  Toutes  les  dispositions  antérieures 
contraires  à  celles  du  présent  décret  sont  abrogées. 

Fait  à  Rambouillet,  le  27  mai  l'OlO. 

A.  l\i.Lii';nKS. 


l'n  premier  décret  en  date  du  25  mai,  visé  dans 
le  décret  ci-dessus  et  inséré  comme  lui  au  Journal 
Officiel  du  1"  juin,  a  fixé  les  cadres  du  personnel 
des  musées  nationaux  et  de  l'École  du  Louvre  ainsi 
qu'il  suit  : 

1  emploi  de  directeur.  rétril)ué  12.5C0  francs. 

10  emplois  de  conservateur,  rétribués  de  6.000  à 
8.(100  francs  par  avancements  de  1.000  fr. 

1  emploi  de  conservateur  du  musée  de  marine, 
rétribué  4.000  francs. 

l'i  emplois  de  conservateur  adjoint,  payés  de 
:l.0i  0  à  G.dOO  fr.,  par  avancements  de  l.OOO  fr. 

10  emplois  de  professeur  à  l'École  du  Louvre, 
à  traitement  fixe  de  3.000  fr. 

1  emploi  de  secrétaire  de  la  direction  des  musées 
nationaux,  rétribué,  suivant  la  classe,  de  5.000  à 
7.000  fran:3. 

1  emploi   de   secrétaire  agent  comptable   de   la 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


181 


réunion  des  musées  nationaux,  rétribué  de  5.000  à 
7.000  francs. 

1  emploi  de  secrétaire  des  musées  de  Versailles 
et  des  Trianons,  rétribué,  suivant  la  classe,  de 
2.500  à4.5C0  fr. 

1  emploi  de  secrétaire  du  musée  de  Gluny,  rétri- 
bué 2.800  fr. 

1  emploi  de  rédacteur  du  secrétariat  des  musées 
nationaux,  rétribué,  suivant  la  classe,  de  2.500  i\ 
4.500  francs. 

2  emplois  de  commis  du  secrétariat  dos  musées 
nationaux,  rétribues,  suivant  la  classe,  de  2.000  à 
4.000  francs. 

1  préposé  à  la  vente  des  moulages  :  de  2.200  à 
3.200  francs. 

1  préposé  à  la  vente  des  chalcographies  :  de  2.203 
à  3.200  francs. 

1  préposé  adjoint  à  la  vente  des  chalcographies  : 
de  2.000  à  2.800  fr. 

1  garde  de  la  bibliothèque  :  de  2.000  à  9.800  fr. 
249  emplois  d'agent  du  service  de   gardienuago, 

savoir  : 

2  chefs  gardiens,  à  2.800  fr. 

5  sous-chefs  gardiens,  à  2.6C0  fr. 

27  brigadiers,  à  2.500  fr.  (sauf  celui  du  musée 
des  Trianons,  payé  l.'ÎOl.l  fr.). 

215  gardiens,  payés  de  I.GlO  à  2.400  fr.,  suivant 
la  classe  (sauf  ceux  du  musée  des  Trianons,  payés 
de  1.2C0  à  l.iOOfr.l. 

1  chef  d'ateiior  au  musée  de  Saint-Germain,  payé 
de  2.400  à  4.000  fr. 

I  chef  menuisier,  1  encadreur,  un  réparateur 
d'objets  d'art,  payés  de  2.400  à  3.200  fr.,  suivant 
la  classe. 

Indépendamment  de  ces  cadres,  il  peut  être  em- 
ployé, suivant  les  besoins  du  service  et  dans  la 
limite  des  portions  de  crédit  affectées  à  leurs  émo- 
luments, des  agents  non  commissionnés  ou  auxi- 
liaires, des  gagistes,  chefs  ouvriers,  ouvriers  et 
apprentis,  des  agents  du  service  de  surveillance 
auxiliaire  au  nombre  maximum  de  dix,  une  dame 
dactylographe. 

Un  arrêté  du  ministre  détermine  le  mode  de  re- 
crutement et  les  allocations  de  ces  agents. 

II  est  opéré  sur  leurs  émoluments,  qui  ne  sont 
pas  soumis  aux  retenues  prescrites  par  la  loi  du  9 
juin  1853,  un  prélèvement  de  4  0/0  par  au  qui  est 
versé  à  leur  profit  à  la  Caisse  nationale  des  re- 
traites pour  la  vieillesse,  en  même  temps  qu'une 
bonification  do  l'Etat  égale  au  prélèvement. 


Les  Récompenses  du  Salon. 

DE    L.\ 

Société   des    Artistes    Français 

MÉDAILLES   d'honneur 

PEINTURE.  —  La  médaille  d'honneur  n'a  pas  été 
décernée.  Au  troisième  tour,  M.  Paul  Ghabas  a 
obtenu  126  voix,  M.  Renard  96,  M.   Guillemet  67. 

SCULPTURE.  —  La  médaille  d'honneur  a  été  dé- 
cernée, par  107  voix,  à  M.  F.-U.  Larchc,  auteur  de 
La  Seine  et  ses  af/lue>its.  groupes  en  plâtre  (com- 
mandés par  l'Etat)  et  du  Portrait  da  ili"»  G.  N., 
buste  en  marbre,  contre  82  voix  à  M.  Marquet, 
10  à  M.  Garlus,  ot  10  à  M.  Seysae. 


GRAVURE    EN    MED.\1LLES    ET  EN  PIERRES  FINES.    — 

La  médaille  d'honneur  a  été  attribuée,  par  140  voix, 
à  M.  Patey,  pour  ses  deux  cadres  de  médailles  et 
plaquettes.  M.  Tonnelier,  qui  avait  obtenu  07  voix 
au  premier  tour,  s'était  désisté  au  second  tour. 

ARCHITECTURE.  —  La  médaille  d'honneur  a  été 
décernée,  par  77  voix,  à  M.  Ernest-ilichel  Hébrard, 
contre  49  accordéesàM.  Lucien  Magne.  M.  Hébrard 
a  exposé  au  SaXoa:  EtoC  actuel  et  restauration  du 
palais  de  l'empereur  Dioclciien  à  Spalulo  {Dal- 
matie). 

GR.4VURE  ET  LITII0GR.4.PII1E.  —  La  médaille  d  hon- 
neur n'a  pas  été  décernée.  Au  2'  tour  de  scrutin, 
M.  Bouisset  avait  obtenu  47  voix,    M.  Coppier  39. 

MÉDAILLES,    MENTIONS    ET    PRIX 

PEINTURE.  —  Pas  de  médailles  de  I"  clafse. 
Médailles  de  i°  classe  :  MM.  A.-M.  Gorter.  E. 
Suau,    L.  Deutscli,  H.  A.-N.  Vogel,   A.  Ponchin, 

F.  Craig,  P.-V.  Kobiquet,  L.  Montagne,  G.  Rivière. 
M. -A.  Bain,  L.-A.  Leclercq,  P.  Moutézin,  A.  Char- 
pentier, H  -F.  Boilan. 

Médaillesde  3'  classe  -.M.W.-F.CaldcroB,  M"'L.- 
A.  Saint,  MM.  G.  Befani,  A.  Berson,  M"-  L.  Hum- 
bert-Vignot,  MM.  Gh.  Darrieux,  M.  de  Gastyne, 
E.  Aubry,  H. -M.  Magne,  G.  Fanty-Lescure,  V. 
Brugairolles,  A.  de  Wiernsz-Kowalski,  I.-Ch.-P. 
Ghabannes-La  Palioe,  R.-J.-F.  Deygas,  M""  la 
princesse  A.  Gagarino-Sfourdza,  MM.  M.  Gaisser, 
,J.-E.  Zingg,  A.  Nowel,  G. -Th.  Lhuor,  A.-N  Martin, 
M""  Th. -M.  Géraldy,  M.  H.  Richebé,  M-  .J.  de 
Montchenu-Lavirotte,  MM.  G.-N.  Finoz,  R.  Dcs- 
varreux,  G.  Bacchi,  O.-L.  Linde,  M"'  J.  Richard- 
Vergue,  M.  J.  Dupas. 

Mentions  honorables  ;  MM.  L.-C.  Spriot,  E. 
Béringuier,  M""  L.-M.-II.  Pauwert,  MM.  G.  Font, 
A.  Dabat.  G.  Duvillier,  E.  Barthélémy,  G.-E.  Plis- 
son,  R.-G.  Quesnel,  F.-L.-L.  Guey,  E.  Baudoux, 
M. -P.  Bowley,  F.  Carrera,  J.-V.  Communal, 
L.  Malespina,  M'"  L.-E.  Jeanson,  MM.  I.  Tliièlo, 
V.  Morin,  I.  Sheldon-"Williams,  M.  Loffredo, 
X.  Bricard,  L.  Cassel,  G.  Descudé,  R.  Frampton, 
M'"'  S.  Roulchine,  MM.  A.  de  Broca,  J.  Longstalï, 
M"'  IL  Fauve,  MM.  K.-A.  Buehr,  J.-H.  Lande  r, 
F.-M.  Buzon,  L.  Donis-Valvérane,  M.  Koro- 
chansUy,  M"°  J.  Beitz,  MM.  G.  Giusti,  A.-L.  Ley- 
mai'ie,  M"°  L.  Ulmann,  MM.  V.  Charreton,  P. -A. 
Delavoipière,  G.  Goates,  A.  Bucci. 

SCULPTURE.  —  Médailles  de  I"  classe:  M.\l.  A.- 
E.  Miserey,  Ch.-L.  Picaud,  A.-L.-A.  Laoust,  G. -T. 
Perron. 

Médailles  de  t"  classe  :  MM.  A.  Glerget,  H. 
Ward,  L.-J.  Ghavalliaud,  M.-J.  Sain,  L.  Castex, 
T.-F.  Cartier. 

Médailles  de  3'  classe  :  MM.  R.-E.  Guibourgé, 

G.  Conteste,  D.  Blanchi,  L.-Il.  Nicot,  E.  Fernand- 
Dubois,  V.  Pavot,  D.  Bacqué,  F.  Dorrenbach,  \. 
Jacopin,  M"«  Gh.  Monginot,  MM.  G.-L.  Guyot,  A. 
Saladin. 

Mentions  lionorables  :  MM.  H.  Parker,  B.  Léger, 
.1.  Bérengier,  M»'  A.  Hyalt,  M.  P.  Sylvestre, 
M"«  Y.  de  la  Fontaine,  MM.  A.A.  Jeanuiot, 
G.  Gaby,  G.  Grange,  L.  Botinelly,  A.  Bittor, 
L.  Garion,  L.  Huvos  de  Botta,  E.  Hacheuburger, 
Th.  Hervé,  M.  Ducluzeaud,  J.-L.  Lamberlon, 
L.  Paul,  Gh.  Lefebvre-Velay,  A.  Boudarel,  Gh.  Do- 
langlade,  P.  Fournier  des  Gorats,  G.  Guétant, 
G.  Jéramec,  A.  Lcnoir,  J.  Maes,  L.  Morice, 
L.  Roustan,  E.  Poncet  NoU. 


182 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


GHAVURE  EN  MÉDAILLES. —  Médaille  de  }"  classe  : 
M.  R.  Grégoire. 

Médailles  de  S'  classe  :  MM.  P.  Dautol,  L.  Pa- 
triarche. 

Médaille  de  .i°  clas.se  :  M.  A.  Herbemont. 

Mentions  honorables  :  MM.  A.  Pommier,  L. 
Barillet,  A.  Schwab,  M.  Bauer. 

ARniirTECTURE.  —  Médaille  de  I"  classe  ;  M.  A. 
Thiers. 

Médailles  de  i'«  classe  :  MM.  A.-L.  Bray,  P. 
Guidetti,  H.  Choret. 

Médailles  de  S'  classe  :  MM.  J.  Droz,  R.-D.  de 
Li  Bouglise,  D.  Beylard,  J.  Alloman,  G.  Castel, 
A  -A.  Lovard,  J.  Lacoste,  P.  Tournon. 

Mentions  lionorables  :  MM.  M.  Ayrtou,  L.-L.-E. 
Barbier,  M.-A.  Benard,  G.-M.  Bitterlin,  L.  Bril- 
lard,  M. -P.  Corse.  Faucheur,  J.-H.-A.  Grébor, 
J.  Greppi,  R.-J.  Isidore,  J.-L.-A.  Japy,  H.-G. 
Jourdan,  L.-E.  Lamouret,  E.M.-G.  Laœy,  R. 
Mauclère,  G,  Maucion,  G.  Naud,  L.  Peuicaud, 
M.-L.  Pillet,  .J.-J.  Pin,  II.-A.  Pons,  F.-G.-M.  Ro- 
cher, A.-E.  Seilheimcr,  E.-A.  Tilcomb,  F.-J.-A. 
Vannier. 

GE.wr'RE  ET  LiTiiooRAPiiiE.  —  Médailles  de 
^■*  ctese:  MM.  A.  Jamas  (burin),  A. -Oh.  Benard 
(lithographie),  G.  Fouquet-Dorval  (eau-forte). 

Médailles  de  2'  classe  :  MM.  L.  Bussièro  (bu- 
rin), G.  Profit  (Inirin),  E.  Delamain  (lithographie), 
E.  Menin  (lithographie^,  G.-Gh.  Maylander  (bois). 

Médailles  de  3'  classe:  MM.  J.-A.  Corabœuf  (bu- 
rin), G.-L.  Prost  (lithographie),  Ph.  Rouxel  (bois), 
G.  Mourriez  (bois),  F.-L.  Duluard  (eau-forte), 
P..  Favier  (eau-forte),  L.-E.-A.  Barré   (eau-forte). 

Mentions  liO)iorables  :  MM.  M.-.J.  Kunm,  L. 
Willaunic,  E.  Renard,  A.  Ohl,  G.  Charlet  (burin); 
MM.  T.  Gole,  F.  Crosbie,  M"»  A.  Hudelot,  W- 
M.  Touzery,  M.  A.  Lecire  (boisl  ;  M"°  L.  Garnot, 
MM.  G.  Cherbonneau,  II. -J.  Turlin,  M'"  D.-C. 
Frédet,  M.  P.  Gourdault  (eau-forle)  ;  MM.  H.-J. 
Perry,  J.-F.-G.  Poncoau,  E.  Michel-Lançon,  P. 
Capclla,  E.  Corpet  (lithographie). 

Prix  Belin-Dolet  :  M.  F.  Duluard,  pour  son 
eau-forte  originale  Le  Triomphe   de  Mardochce. 

iSKT  DÉCORATIF.  —  Médailles  de  1"  classe  : 
MM.  G.-P.  Guétant,  E.  Decœiir. 

Médadlcs  de  2'  classe  :  MM.  A. -G.  Szabo, 
H.  Rapin. 

Médailles  de  .v«  classe  :  MM.  M.-A.  Baille, 
IL  Miaut,  et  les  frères  E.  et  G  -A.  Tois. 

Mentions  honorables  :  MM.  A. -P. -M.  Daurat, 
M"'  M.  Glioyron,  M"'  Y.  Achille-Jacquet,  M.  J.-P. 
Simon,  M- E.-A.  Iliimblot,  M.  P.  Frey,  M"- M. 
Panzon,  MM.  E.-H.  Dantan,  L.  Gardey,  M"*'  B. 
Gohen-Alba,  M.-L.-J.  Glu'iumet-Sousselier,  MM.  A. 
Jouenne,  G.  Perret. 


PETITES  EXPOSITIONS 


ExrnsrnoN  Manutin 
(Galerie    Druct) 

Technicien  expert,  M.  Manguin  sait  conserver 
à  ses  tons  une  pureté,  une  fraîcheur  séduisantes 
et  se  servir  avec  aisance  des  couleurs  brillantes 
de  la  ])iletti'  modeine.  Il   aime  la  nature  nnJditer- 


ranéenne,  les  rivages  plantés  de  vigne  et  d'oliviers 
et  l'outremer  des  flots  derrière  les  amandiers  en 
fleurs.  II  aime  le  soleil  qui  découpe  les  ombres  et 
les  lumières,  et,  comme  il  prend  plai.'îir  à  réunir 
sur  la  toile  les  éléments  les  plus  riches,  il  n'a 
garde  d'oublier  le  plus  riche,  le  nu  féminin,  qui, 
dans  ses  paysages,  joue  le  rôle  des  fruits  dans 
ses  natures  mortes. 

Un  parti  pris  de  ti-ansposition  décoi'ative  laisse 
parfois  M.  Manguin  un  peu  distant  des  choses  et 
et  de  leur  forme  intime.  Son  imagination  de  colo- 
riste pourrait  être  exaltée  plus  par  la  vue  des 
couleurs  pigmentaires  que  par  celle  de  la  nature. 
Mais  il  est  trop  artiste  pour  être  exclusif  et  trop 
intelligent  pour  ne  pas  désirer  la  logique.  S'il 
souligne  ici  certains  effets  colorants  de  la  lumière 
intense,  tels  que  les  reflets  et  les  contrastes  — 
par  goût  —  s'il  les  néglige  ailleurs,  par  principe, 
il  retrouve  souvent  l'unité,  et  ses  paysages  de 
Bagatelle  en  sont  la  preuve.  Il  y  donne  une  jolie 
fête  de  couleur. 

Exi'OsiTioN  BoRLS  Frœdma.n-Cll'zel 
(Galerie  A.-A.  Hébrard) 

Les  danseurs  et  danseuses  d'opéra  ont  inspiré  à 
M.  B.  FroKlmann-Cluzel  une  série  de  statuettes 
qui  sont  des  bibelots  chai-mants.  Posées  sur  la 
pointe  d'un  pied  nerveux,  elles  sont  chacune  le 
portrait  duue  étoile,  russe,  italienne  ou  française, 
.accentuant,  simplifiant  comme  il  convenait  pour 
exprimer  le  vol  ou  le  bond  d'un  Bolm,  d'une  Zam- 
belli  ou  d'une  Schollar,  l'artiste  a  saisi  avec  un  bon- 
heur particulier  les  mouvements  juvéniles  et  désor- 
donnés en  apparence  de  la  danse  russe  grisée  de 
musique.  Puisque l'Etata acquis quelquesépreuves 
de  ces  bronzes,  qu'il  ne  les  place  pas  à  côté  des  bal- 
lerines en  biscuit  éditées  par  Sèvres  :  on  en  senti- 
rait trop,  pour  notre  orgueil  national,  la  niaiserie. 

Exposition  Madeleine  Le.maire 

(Galerie  Georges  Petit) 

Exposition    Berueret 

(Gercle  'Volney) 

Les  grands  confiseurs  ne  se  refusent  rien.  L'un 
deux  —  je  ne  crois  pas  me  tromper  —  n'a-t-il  pas 
commandé  à  M""  Madeleine  Lemaire  la  décoration 
de  sa  boutique  ?  Avec  un  soin  remarquable  de 
l'adaidation  au  milieu.  M"'  Lemaire  promène  eu 
des  paysages  peut-être  involontairement  irréels 
des  personnages  habillés  chez  le  bon  costumier. 
Gela  touche  peu  à  l'art  et  l'on  peut  bien  se  laisser 
aller  h  quelque  bonne  humeur. 

Mais,  inscrits  dans  des  cartouches  dorés,  on  dé- 
couvre quelques  vers.  Stupeur  !  ils  sont  de  Ver- 
laine. Ces  peintures  commentent  les  Frtfs  Qalantes. 
Et  peut-être  ne  sont-elles  pas  commandées  par  un 
confiseur  ! 

Autre  surprise  au  Gercle  Volney.  Les  natures 
mortes  de  M.  Bergeret  seraient  à  leur  place  en  une 
exposition  culinaire.  L'art  de  présenter  les  pois- 
sons, les  fruits  et  desserts,  le  mérite  des  argente- 
ries bien  astiquées  y  sont  célébrés.  Oue  le 
Gercle  «  artistique  et  littéraire  »  ne  confonde  pas 
son  rôle  avec  celui  de  la  Société  de  sauvetage  des 
naufragés  ! 

J.-F.    SCIINERB. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


183 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance   du  28  mai 

Xécrologie .  —  M.  Henri  Roujon  anaonce  à  ses 
confrères  la  porte  que  rAcadémie  a  faite  en  la  per- 
sonne de  M.  William  Quiller  Orchardson,  de 
Londres,  l'un  de  ses  membres  associés  étrangers, 
dont  nous  avons  donné  ici  la  biographie  (1;. 

Prix.  —  L'Académie  a  ensuite  décerné  le  prix 
Xalrich,  de  la  valeur  de  300  francs,  à  MM.  Weber, 
élève  de  M.  Paul  Ricber,  et  Rousseau,  élève  de  M. 
Gabriel  Ferrier. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  i7  mai 

Prix.  —  La  commission  du  prix  des  i'  Antiquités 
nationales  »  attribue,  entre  autres  récompenses  : 

Une  première  médaille,  do  1.500  fr.,  au  chanoine 
Jules  Chevalier,  pour  le  tome  III  de  son  Essai 
lifstorique  sur  l'église  et  la  ville  de  Die;  —  une 
2»  médaille,  de  1.000  fr,,  à  M.  Henri  Gourteault, 
pour  son  ouvrage  le  Bourr/  Saint-Andéol \  —  une 
3'  médaille,  de  500  fr.,  à  M.  l'abbé  Marins  Besson, 
pour  son  ouvrage  L'Art  barbare  dans  l'ancien 
diocèse  de  Lausanne;  —  une  4' mention  à  M. l'abbé 
Chaillan,  pour  divers  Mémoirefi  relatifs  à  la  ville, 
au  château  ou  au  canton  de  Gardane;  — une 
5»  mention  à  M.  Léon  de  Vesly,  pour  son  ouvrage 
les  Fana  ou  petits  temples  gallo-romains  de  la 
région  normande. 


BEVUE  DES  REVUES 


X  Revue  de  l'art  chrétien  1910,  1"  livraison  : 
janvier- février).  —  Désormais  éditée  (2)  et  rédigée 
à  Paris  sous  la  direction  de  deux  jeunes  érudits 
dont  nous  avons  déjà  eu  l'occasion  de  louer  les 
travaux  et  qui  se  sont  spécialisés  dans  l'étude  des 
monuments  d'art  religieux,  MM.  Marcel  Aubort  et 
Amédée  Boinet,  cette  revue  groupe  un  clioix  de 
rédacteurs  et  annonce  une  série  d'études  qui  font 
bien  augurer  de  sa  tenue  scientifique  et  de  sa 
valeur  critique  et  documentaire. 

Le  premier  fascicule  contient  trois  importantes 
études  de  fond  :  la  suite  du  travail  de  Dom 
E.  Boulin  sur  Les  Cloitres  de  l'abbaye  de  Silos 
(14  fig.;,  que  naguère  M.  E.  Bertaux  décrivit  dans 
la  Gazette  (3)  ;  —  une  savante  étude,  par  M.  A.  Boi- 
net, des  Sculptures  de  la  Renaissance  à  la 
façade  occidentale  de  la  cathédrale  de  Bourges 
(4  fig.  et  2  belles  planches  en  phototypie),  —  et  la 
fin  de  la  description  par  M.  R.  Maere  A' Une  Bulle 
angevine  de  y  aptes  au  Séminaire  de  Matines 
Ci  reprod.'). 

(1)  V.  Chroni'jue  des  Arts  du  23  avril  dernier, 
p.  13S.  Ajoi-toDS  à  la  liste  de  ses  onivres  le  char- 
mant tableau  Ma'itre  Bébé,  qui  lui  valut  une  mé- 
daille d'or  à  l'Exposition  Universelle  de  1889  et 
dont  la  Gazette  publia  alors  une  délicate  eau-forte 
due  au  regretté  Jasinski. 

(2)  A  la  librairie  Champion,  5,  quai  Maîaquais 
(20  fr.  pour  la  France  et  la  Belgique  ;  25  fr.  pour 
les  autres  pays). 

(3)  Juillet  1906. 


—  La  partie  «  Mélanges  «  offre  des  articles  de 
M"'  L.  Pillion  sur  trois  épisodes  de  la  légende  de 
saint  Jérôme,  illustrés  dans  une  prédelle  de 
Signorelli  do  la  collection  du  D'  Mond,  à  Londres 
(reprod.)  (travail  complétant  l'étude  publiée  par 
M""  Pillion  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts  en 
avril  19IJ8);  —  de  M.  H.  Ghabeuf  sur  un  retable 
llamand  en  bois  sculpté  provenant  de  l'ancien 
cimetière  de  Dijon  et  entré  récemment  au  musée 
de  cette  ville  (reprod.);  —  de  M.  J.  Locquin  sur 
un  groupe  inédit  de  Xotre-Dame  de  pitié,  en 
pierre  polychrome,  dans  l'église  de  Neuville-lèa- 
Decize  'Nièvre)  (reprod. ;  ;  —  de  M.  P.  Vitry  sur  les 
enrichissements  du  département  de  la  sculpture  au 
Louvre  en  1909  (2  fig.). 

—  Une  chronique  très  complète  contenant  les 
comptes  rendus  d'Académies  et  les  nouvelles  de 
tous  pays  intéressant  l'histoire  de  l'art  religieux; 
une  abondante  bibliographie,  et  la  liste  des  nou- 
velles publications  concernant  l'art  chrétien,  termi- 
nent ce  fascicule. 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  mort,  à  l'âge  de  soixante-trois  ans, 
à  Silly-la-Poterie,  près  de  La  Ferté-Milon,  du  sta- 
tuaire Louis-Auguste  Hiolin.  Né  à  Septmonts 
(Aisne),  il  fut  élève  de  Perrey  et  JoufTroy,  et  exposa 
aux  Salons  des  portraits  en  médaillon,  et  en  1879 
un  Abcl  offrant  au  Seigneur  le  premier-né  de  son 
troupeau,  récompensé  d'une  médaille  de  3*  classe 
que  suivirent  en  1885  une  médaille  de  2*  classe, 
puis  aux  Expositions  Universelles  de  1889  et  de 
1900  une  médaille  de  bronze  et  une  d'argent. 

Il  était  encore  l'auteur  du  monument  élevé  à 
Soissons  à  la  mémoire  des  défenseurs  de  1870  et 
du  monument  que  La  Ferté-Milon  vient  d'élever  à 
Racine.  Il  a  légué  à  la  ville  de  Soissons  un  cor- 
tain  nombre  de  toiles  et  de  maquettes. 

Un  des  meilleurs  peintres  russes,  Michel  Vrou- 
bel,  est  mort  au  mois  d'avril  à  l'âge  de  cinquante- 
trois  ans.  Coloriste  fougueux,  il  s'était  principale- 
ment consacré  à  la  grande  décoration  et  avait 
tenté  de  rénover,  dans  des  fresques  qu'il  fut  chargé 
de  peindre  pour  l'église  Saint-Cyrille  à  Kiev,  les 
traditions  du  style  byzantin.  Les  légendes  natio- 
nales lui  inspirèrent  de  nombreuses  compositions, 
dispersées  dans  divers  palais  et  musées  de  Mos- 
cou. On  lui  doit  aussi  de  remarquables  illustra 
fions  pour  le  Démon  de  Lermoatoff.  Une  maladie 
mentale  avait  arrêté  l'essor  de  ce  talent  qui,  bien 
qu'incomplet,  marque  parmi  les  plus  originaux  de 
la  Russie. 

Le  conservateur  adjoint  du  Gabinddes  estampes 
de  Berlin,  M.  'Walter  Gensel,  est  mort  le  7  mai, 
âgé  seulement  de  quarante-deux  ans.  Issu  d'une 
ancienne  famille  de  Leipzig  où  le  culte  des  arts 
était  en  honneur,  il  avait  commencé  par  étudier  la 
littérature  allemande,  puis  était  venu  à  Paris  en 
1885;  il  y  demeura  cinq  ans,  et  envoya  delà  d'ex- 
cellents articles  à  la  Zeitschrift  fin-  bildendc 
Kunst  sur  l'art  à  l'Exposition  Universelle  de  1889. 
Fixé  en  1900  à  Berlin,  il  y  fut  attaché  au  Cabinet 
des  estampes,  où  sa  connaissance  de  l'art  moderne 
lui  permit  de  jouer  un  rôle  très  utile.  On  lui  doit, 
entre  autres  écrits,  les  volumes  sur  Corot,  Troyon 


181 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


et  Constantin  Meunier  dans  la  collection  des 
«  Kunsilcr  -  Monographie)!  »  de  Knackfuss,  une 
Histoire  de  l'art  au  xix'  siècle  pour  V Histoire  de 
l'art  de  Knackfiiss-Ziiuuierman ,  l'introduction 
du  volume  sur  Velazquez  de  la  collection  des 
<■  Kla>!Sik^r  der  Kxi-'St  •<  (son  unique  incursion  dans 
le  domaine  de  l'art  ancien),  un  volume  sur  Paris  ; 
des  articles  sur  la  collection  Mesdag,  de  La  Haye, 
dans  la  Zeitschrifl  fur  bildende  Kunst;  etc. 


Le  professeur  Alexander  Kips,  qui  fut  jusqu'en 
1908  directeur  technique  de  la  Manufacture  royale 
de  porcelaine  de  Berlin,  est  mirt  dans  cette  ville 
où  il  était  né  le  2i  juillet  1858. 


Ou  annonce  également  la  mort,  à  Nuremberg, 
de  l'architecte  Konradin  'Walther,  professeur  à 
l'Kcole  d'art  industriel  de  cette  ville,  dé:édé  le  20 
mai  à  l'âge  de  soixante-quatre  ans. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Collection  Fran^  Goerg.  de  Reims 

Vente  de  tableaux  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salles 
0,  10  et  11,  le  30  mai,  ]iar  M*  Henri  Baudoin  et 
MM.  J.  et  G.  Bernheim  jeune. 

3.  Bail  (J.l.  Cuisinier  rouge  :  3.300.  —  5.  Bes- 
nard{A.'.  Femme  aux  oViUets  :  6.800.  —  7.  Bou- 
]ieur(R03al.  Fenaison  :  4.800. 

Boudin.  —  9.  L'Escaut  à  Anvers  :  3.000.  —  12. 
Port  du  Havre  :  3.7G0. 

li.  Carrière  ^E).  La  Lecture:  1.900. —15.  Caziu. 
Chau  nières  et  moulin  :  5.200.  —  19.  Corot.  Le 
Chemin  des  vaches  :  12  500.  —  20.  Dagnan-Bou- 
veret.  Femme  en  blanc  :  29.000. 

22.  Daubigny.  Vaches  sur  le  pré  des  Graves  : 
1  450.  —  2i.  Daumi-T.  Don  Oaichotle  :  8.100.  — 
37.  Désiré-Lucas.  Le  Bénédicité  :  2.350. 

38.  Diaz  (N.1.  Petites  filles  au  chien  :  2.300.  — 
39.  Dupr;  (Jules).  Ferme  à  Cayeux  :  12.100.  —41. 
Dupré  (Victor).  Vaches  à  l'abreuvoir:  1.450.  — 
42.  Fantin-Latour.  La  Danse  des  Nymphes:  20.100. 

Harpignies.— 44.  Les  Chênes  :  2.450. —  45.  C  lin 
de  forêt":  3.50).  —  46.  Paysage  boisé  :  4.200.  — 
47.  Le  Ruisseau  :  1).100.  —  49.  La  Route  :   4.5U0. 

II 'nner.- 50.  Nymphe  debout:  3.100.— 51.  Nym- 
phe se  coilTant  :  6.200.  —  52.  Fabiola  :  0.600. 

Ji'^que  (Gh.).—  54.  Moutons  et  bergère  :  4.000.— 
b\  Troupeau  de  moutons  buvaut,  la  nuit  :  5. £00. 

57.  .Jongkind.  Canal  d'Overchies  :  9.000. 

Lépinc  (S  ).  —  62.  Vue  de  Paris  :  15.000.  —  63. 
Chemin  de  halage  :  2.250. 

69.  Lhermitte.  Dans  les  champs  :  31.100.  —  74. 
Monet  (Claude).  Les  Pommiers  on  Heurs  :  10.500. 

Renoir.—  79.  Au  café  :  10.2^0.—  81.  Bai- 
gneuse :  3.650. 

82.  Ilibot  (Th.).  Le  Chasseur  :  1.400. 

80.  Roybot.  Reitro  :  5.050. 

88.  Simon  Lucien).  Cabaret  breton  ;  9.200.  — 
89.  Sisley.   1  ournant  du  Loing  :  3.000. 

9'i.  Trôuillebort.  Homme  allant  à  son  bateau  : 
1.450  francs. 


Ziem.  —  101.  Bateaux  pécheurs  près  des  lagu- 
nes :  lO.OOO.  —  102.  Un  canal  à  Venise  :  3.330.— 
105.  Les  Pécheurs  :  18.030.  —  106.  Église  à  Ve. 
nise  :  10.000.  —  107.  Au  bord  de  l'Adriatique  : 
3.200  francs. 

Aquarelles,  pastels  et  dessin<i.  —  103.  Aman- 
Jean.  Femme  couchée.  Pastel  :  205.  —  109.  Bes- 
nard  (A.).  Femme  se  coiffant.  Pastel  :  5.0C0.  — 
110.  Besnard(A.  )   La  Main  levée.  Pastel:    5.100. 

—  114  De  Penne  (O).  Rendez-vous  de  chasse. 
Aquarelle.  Éventail  :  850.  —  115.  Détaille  (Ed.l. 
La  Charge.  Aquarelle  :  1.250.  —  118.  Le  Gout- 
Gérard.  Lever  do  lune  à  Concarneau.  Pastel  : 
1.100  francs. 

Lhermitte.  —  119.  Vaches  rentrant  à  la  ferme. 
Pastel  :  4.700.  —  120.  La  Rentrée  des  foins.  Pas- 
tel :  3.300.  —  121.  Les  Dernières  gerbes.  Effet  de 
soir.  Pastel  :  15.200.  —  122-  Les  Moissonneuses. 
Pastel  :  3.100.    —  123.  La  Pileuse.  Pastel  :  8.300. 

—  125.  Le  Vieux  pont.  Pastel  :  3.100.  —  126. 
Église  de  campagne.  Pastel  :  3.200. 

128.  Meissonier.  Sur  la  terrasse.  Dessin  :  1.6(X). 

—  129.  Millet  (J.-F.;.  Cour  de  ferme.  Dessin  t 
'i. 200  francs. 

Produit  total  :  415. IGl  francs. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Parts 

Exposition  de  peintures  décoratives,  aquarelles, 
dessins  et  objets  d'art  de  M""  Madeleine  Lemaire 
et  de  M"'  Suzanne  Lemaire,  galerie  Georges 
Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au  10  juin. 

Exposition  de  M.  Henri  Manguin,  galerie  Druet, 
20,  rue  Royale,  jusqu'au  II  juin. 

Exposition  de  pointures  et  pastels  de  Manet, 
galerie  Bornheim  jeune,  15,  rue  Richepanse,  jus- 
qu'au 17  juin. 

Exposition  de  peintures  de  MM.  P.  Briaudeau, 
Ch.  Lacoste,  A.  Lhote,  L.  Paviot  J.  Plumet, 
Otto  van  Rees,  galerie  B.  WeiU,  25.  rue  Victor- 
Masse,  jusqu'au  18  juin. 

Exposition  de  tableaux  de  Monet,  Pissarro, 
Renoir,  S  s'ey,  galerie  Durand-Ruel,  16,  lue 
Laflitte,  jusqu'au  25  juin. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Benjamin  Rabier, 
galerie  Deplanche,  18,  Chaussée-d'Antin,  du  8juin 
au  4  juillet. 

Province 

Dijon  :  14'  Exposition  de  la  Société  des  .\mis 
des  Arts  do  la  Cùte-d'Or,  du   15  juin  au   15  juillet. 

Étranger 

Brighton  :  Exposition  de  la  pointure  française 
contemporaine,  Musée  municipal,  du  10  juin  au 
31  août. 

Munich  :  Exposition  d'art  musulmau,  jusqu'en 
octobre. 

(Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoticès,  se  reporter  aux  prccidenti 
numéros  de  l«  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  GinAnnox. 


l'iuis  —  Inipriiiieiie  de  la  Presse.  16,  rue  du  Croissant.—  V.  Siniart,  imprimeur. 


/<fj 


N*  2i.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6' 


18  Juin. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSiLNT    LI     SAMEDI      MATIN 

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Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       iO  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


Le    ITuméro    :     O    fr.     25 


PROPOS    DU    JOUR 


)N  (le  nos  confrères  vient  de  propo- 
ser le  transfert  des  cendres  de 
Puvis  de  Chavannes  au  Panthéon. 
Ce  projet  mérite  de  ne  pas  pas^-er 
inapen.-u  et  nous  nous  ferions  reproche  de  ne 
pas  dire  combien  nous  l'approuvons.  Sans 
parler  de  souvenirs  personnels  qui  rendent  la 
mémoire  de  Puvis  si  chère  à  la  Gazelle,  il 
nous  parait  bien  qu'il  soit  l'un  des  hommes  à 
qui  une  telle  consécration  puisse  être  donnée 
du  consentement  de  tous. 

Dans  le  Panthéon  où  il  y  a  tant  de  gloires 
diverses  et  d'ailleurs  inégales,  la  place  faite 
aux  artistes  est  petite.  Soulllot  est,  si  nous 
ne  nous  trompons,  le  seul  ([ui  ait  rei,'U  cette 
hospitalité  ;  elle  lui  était  due,  et  il  se  trouve 
en  quelque  sorte  chez  lui.  Mais  Puvis  de 
Chavannes,  par  tout  ce  qu'il  a  ajouté  au  Pan- 
théon de  grandeur  et  de  grâce,  par  la  poésie 
qu'il  a  donnée  à  la  légende  de  sainte  Gene- 
viève, par  le  rayonnement  qu'a  déjà  son  nom 
dans  cet  asile  glorieux,  n'est-il  pas  déjà,  lui 
aussi,  comme  adopté  par  le  monument,  et 
n'est-il  pas  devenu  inséparaljle  du  Panthéon? 
Il  est  en  même  temps  de  ceux  sur  qui,  à 
mesure  que  le  temps  passe,  s'accordent  les 
admirations  et  les  respects.  Les  luttes  de 
jadis  sont  apaisées,  l'œuvre  demeure.  Et  dans 
les  cénacles  les  plus  épris  de  tradition  comme 
dans  les  plus  novateurs,  elle  est  parmi  celles 
qui  imposent.  Dans  le  monde  des  Salons, 
qu'ils  soient  des  Champs-Elysées,  du  Champ- 
de-Mars  ou  des  Indépendants,  pour  se  servir 
de  termes  déjà  démodés,  elle  est  environnée 
d'une  pareille  révérence.  Personne  ne  se  sou- 
vient di'  l'avoir  méconnue,  et  ainsi  elle  rap- 
proche dans  un  sentiment  commun  ceux  que 
tant  d'autres  questions  di^isent.  Nous  souhai- 


tons que  le  Panthéon  accueille  prochainement 
Puvis  ;  ce  jour-là  il  n'y  aura,  chez  les  pein- 
tres comme  dans  tout  le  public,  qu'une  même 
pensée  de  reconnaissance  et  de  vénération 
pour  un  grand  artiste  de  France. 


NOUVELLES 


***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  5  juin,  à  Paris,  à  l'Ecole 
Normale,  un  buste  de  Pasteur,  réplique  de 
l'œuvre  de  Paul  Dubois,  élevé  sur  une  stèle 
due  à  l'architecte  Girault  ; 

Le  même  jour,  à  Paris,  place  Saint-Fran- 
cois-Xavier,  un  monument  à  la  mémoire  de 
François  Coppée,  dft  au  statuaire  A.  de  Ghas- 
tenet  et  à  l'architecte  Guillaume  ; 

Le  même  jour,  à  Montargis,  un  monument 
à  la  mémoire  de  l'ancien  ministre  Adolphe 
Cochery,  œuvre  du  sculpteur  Lanson. 

Dernièrement  a  été  inauguré  à  Saïda 
(Algérie),  un  monument  à  la  mémoire  des 
soldats  de  la  Légion  étrangère  morts  dans  les 
combats  du  Sud-Oranais,  Œ-uvre  du  statuaire 
Robert  Delandre. 

***  Par  décrets  du  Président  de  la  Répu- 
blique en  date  du  30  mai  1910,  rendus  sur  le 
rapport  du  ministre  de  l'Instruction  publique 
et  des  Beaux-Arts,  M.  Charles  Ravaisson- 
MoUien,  conservateur  adjoint  des  musées 
nationaux,  M.  Fernand  Vcrel,  chef  du  secré- 
tariat des  musées  nationaux,  agent  compta- 
ble, ont  été  admis,  pour  ancienneté  d'âge  et 
de  services,  à  faire  valoir  leurs  droits  à  une 
pension  de  retraite,  à  partir  du  i"'  juin  1910. 

Par  décrets  en  date  du  mt'me  jour,  ont  été 
nommés  professeurs  à  l'Ecole  du  Louvre,  à 
partir  du  1"'  juin  1910  :  M.  Pierre  de  Nolhac, 
conservateur  du  musée  de  Versailles  et  des 
Trianons  ;  M.  Léonce  Bénédite,  conservateur 
du  musée  du  Luxembourg  ;  M.  Etienne 
Michon,  conservateur  adjoint  du  département 
des  antiquités  grecques  et  romaines. 


186 


1.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


*'*  M.  Dujardin-Beaumetz  a  choisi  dans 
les  réserves  de  l'anciGn  mobilier  de  la  Cou- 
ronne quatorze  magnifiqiies  tapisseries  exé- 
cutées au  xvii"  et  au  xyiii"  siècle  dans  les 
ateliers  des  Gobelins,  d'après  des  cartons 
d'Antoine  Coypel  et  de  Mignard,  qui  ne  figu- 
rèrent que  pour  la  décoration  des  châteaux 
royaux  et  qui  ne  furent  jamais  exposés  de- 
puis la  Révolution.  Ces  pièces  en  deux  u  sui- 
tes »  —  l'une  de  huit  tapisseries  :  l'Ancien 
Testament,  d'Antoine  Coypel;  l'autre  de  six  : 
les  Galeries  de  Sainl-Cloiid,  de  Mignard —  se- 
ront présentées  dans  quelques  jours  au  public, 
au  cliàteau  de  Versailles,  dans  la  grande  Ga- 
lerie des  Batailles. 

***  Le  9  juin  a  eu  lieu  au  Musée  d'Ennery 
l'inauguration  des  nouvelles  collections  rap- 
portées d'Antinoè  par  M.  (iayet  de  sa  cam- 
pagne de  fouilles  de  1910. 

***  Lundi  prochain,  20  juin,  M.  Frédéric 
Masson,  de  l'Académie  française,  fera,  au 
Grand  Trianon,  devant  les  membres  de  la 
Société  des  Amis  de  Versailles,  une  confé- 
rence sur  Trianon  sous  l'Empire. 

D'après  le  rapport  récemment  lu  à  l'assem- 
blée générale  de  la  Société,  celle-ci  a  déjà 
placé,  à  titre  de  fonds  de  réserve,  24.977  fr.  05 
et  peut  disposer  d'une  disponibilité  de  10.926 
francs  45,  montant  des  cotisations  de  l'année 
courante.  Une  partie  de  ces  derniers  fonds 
sera  consacrée  à  la  restauration,  à  la  remise 
en  place  et  à  l'encadrement  d'une  série  de  pan- 
neaux de  Cotelle,  commandés  par  Louis  XIV 
pour  la  décoration  de  la  grande  galerie  de 
Trianon,  panneaux  retrouvés  dans  les  réser- 
ves du  palais. 

***  Une  médaille  comraémorative  de  l'in- 
venlion  du  procédé  de  fabrication  de  l'acier 
sur  sole,  a  été  offerte  la  semaine  dernière  à 
l'inventeur, M.  Pierre  Martin. 

***  La  Société  française  d'archéologie  a 
tenu  cette  semaine,  pour  le  continuer  jus- 
qu'au mardi  21,  son  Congrès  annuel,  qui  a 
eu  pour  centres  principaux  Saumur  et  Angers. 
Les  membres,  sous  la  direction  de  M.  Eugène 
Lefèvre-Pontalis,  ont  visité  successivement 
Saumur,  Montsoreau,  Candes,  Fontevrault, 
Asnièros,Puy-Xotre-l)ame,  Montreuil-Bellay, 
Thouars,  Oiron,  Saint- Jouin  de  Marnes,  Air- 
vault,  Saint-Florent,  Trêves,  Cunault,  Le 
Mans,  Solcsnies,  Sarraut,  Savennières,  Le 
Plessis-Macè,  Saint-Florent -le-Vieil,  Champ- 
toceaux,  Saint-Philbertde-(irandlieu,  Lan- 
geais, Chinon,    Angers,   Le   Plessis-Bourré. 

***  On  a  inauguré  le  l'"'  juin  au  Musée 
St;i'del  de  Francfort  une  remarquable  expo- 
sition de  dessins  français  du  xviir'  siècle 
empi-imtès  aux  riches  collections  du  musée. 
Un  y  admire  des  œuvres  de  W'atteau  (repré- 
senté par  13  pièces).  Boucher  (par  1.")},  Fra- 
gonard,  (ireu/e,  Hubert  Robert,  Pater,  Lan- 
cret,  lîaudouin,  Challc,  Pillement,  Kisen, 
Parrocel,  J.-F.  Arnau<l,  L.  Bilcoq,  Lèpicié, 
F.-F.-C.  Bourgeois,  E.  Halle,  Thèolon,  Ch.-N. 
Cociiin,  les  deux  Moreau,  Lavreincc,  L.-J. 
Despro/,,  Taunay,  Saint-Ours,  .I.-F.  Blondel, 
I.   Duvivier,   J.-B.    Le    Prince,   ,1.-1!.    lluet, 


J.-J.  de  Boissieu,  f  t  un  portrait  de  Watteau 
au  pastel  par  Rosalba  Garriera. 

*%  M.  Pierpont  Morgan  s'est  rendu  acqué- 
reur de  la  collection  d'anciennes  faïences  de 
Rouen  formée  par  1\I.  Gaston  Le  Breton,  con- 
eervatcur  honoraire  des  musées  de  Rouen. 
Cette  collection  sera  exposée  au  Metropolitan 
Muséum  de  Kew-York.  Cette  collection  con- 
tient 202  pièces,  y  compris  une  très  rare 
«  assiette  à  musique  »  et  un  plat  aux  armes 
de  Saint-Evremond,  acquis  à  la  vente  de 
Bellegarde. 


*** 


»  ;„  La  manufacture  royale  de  Saxe,  fondée 
en  1710,  à  ]Meissen,  par  Bœttger,  vient  de  cé- 
lébrer son  deux-centième  anniversaire. 


Les  Récompenses  des  Salons 


Le  comité  de  l'.-issociation  des  artistes  peintres, 
sculptours,  architectes,  graveurs  et  dessinateurs 
(fondation  Taylori,  a,  dacs  sa  séance  du  2  juin, 
attribué  le  prix  Galimard-Jaubert  (1.200  fr.  pen- 
dant quatre  ans),  à  M"»  Thérèse-Marie  Géraldy 
peur  ses  deux  portraits  exposés  au  Salon  do  la 
Société  des  Artistes  français. 


A  la  Société  des  Artistes  français,  les  prix  sui- 
vants ont  été  décernés  : 

Le  prix  Marie  Haskkirtse//',  à  M.  Léon  Oisscl, 
auteur  de  Sortie  de  salut. 

Lo  prix  Rosa  lionlieur  [  fondation  Anna  Klumpke*, 
à  >1.  Louis-Dèsiré  Lucas,  auteur  de  la  Femme  à  la 
quenouille. 

Le  prix  liaigccotirt-Ooyon,  à  M.  Signoret,  pour 
Coucher  de  soleil  sur  la  rade  de  Marseille  et 
Effet  de  soir  sur  la  mer. 

Le  prix  Belin-Dollet  ati  gravenr  Puluard.  pour 
son  eau-forte  originale  Le  Triomphe  de  Mardochée. 

Ji6\m-s.Mariuelonne  Lefehvre-iilaize,k'M.Ba7.on, 
pour  sou  tableau  La  Baignade  dans  le  vieux  port 
de  Guclaria  (Guipuicoa). 


Les  concours  de  prunes  d'encouragement  l'on- 
dt'es  par  la  Société  d'encouragement  à  l'art  et  à 
l'industrie,  en  faveur  do  deux  artistes  décorateurs 
âgés  de  moins  dr  quarante  ans  exposant  aux  deux 
grands  Salons  annuels,  ont  été  décernés  de  la 
façon  suivante  : 

.\  la  Société  des  Artistes  français  : 

Prime  de  oOO  francs,  à  M.  (lustave  Guotant 
(reliures  en  cuir  ciselé);  —  2°  prime  supplémen- 
taire de  200  francs,  à  M.  Henri  Rapin  (?alle  à 
manger);  —  3*  prime supi)lémcntaire  de lnO francs, 
à  M.  Henri  Miault  (ol)jets  d'art,  bois,  corne  et 
ivoire)  :  —  !'•  mention,  à  M.  .\dalliert  Szaho  : 
2°  mention,  à  M"''  Yvonne  et  Denise  Pollen rd  ; 
H'  mention,  ;'i  M.  .loanny  Reculon;  'i*  mention,  à 
M.  Ernest  Duru;  5°  mention, à  M.  Maurice  Danrat. 

.\.  la  Société  Nationale  des  l!eaux-.\rts  : 

l'rane  de  300  francs,  i\  M""  Louise  Germain 
(reliure  d'art);  —  2»  prime  supplémentaire  de  100 
francs,  à  M.  Louis  Raeyens  (frises  <t  papiers 
peints,;  —  1"  mention,  à  MM.  Eugène  et  Louis 
Capon:  2-  mention.  àM"«  .VnJrée  Manger:  0"  men- 
tion, à  M.  .Mbert  Uinqnet. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


187 


A  la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts 


Voici  la  lislo  des  nouveaux  membres  sociétaires 
et  associés  élus  par  l'assemblée  générale  de  la 
Société  Nationale  des  Beaux-Arts. 

SociÉTArRES 

Peinture.  —  MM.  H.  de  Beaumont,  E.  Bieler, 
C.-G.  Dufresne,  E.-P.  Fox,  H.  Baudot,  M"»  B. 
llow,  MM.  P.  Madeline,  A.  Point,  A.  Truchet. 

Sculpture.  —  MM.  R.  Bugatti,  J.  Froment- 
Meurice,  J.-P.  Gras,  E.-M.  Sandoz,  prince  P. 
Troubetzkoy,  H.  Valette. 

Gravure.  —  M.  M.  Bauer. 

Architecture.  —  MM.  A.  Dervaux,  F.  Planché, 
P.  Vorin. 

Arts  décoratifs.  — UU.  J.-L.  Gliadol,  E.  Gail- 
lard, L.-A.  Jallot. 

Associés 

Peinture.  —  !MM.  R.  Gliarmaison,  Columbano, 
H.  Courtens,  F.  Durozé,  E.  Elle,  H.-A.  Georget, 
L.-M.  Giran-Max,  Hugh  de  T.  Glazebrook,  P. 
.Touve,M"'B.  Langweil,  MM.  J.-J.Lemordant,E.-P. 
Xorselius,  F.  Olivier,  E.  Osterman,  F.  Régamey, 
H. -P.  Schulzcnberger,  .\.  Schwarzschild. 

Scufplure.  —  MM.  L  Andréotti,  C.  Binder, 
L.-E.  Drivier,  M""  L.  Gillet-Duval,  M.  R.  Schwariz, 
M""  Y.  Serruvs,  MM.  P.  Vannier,  E.-F.  Wield, 
R.  Wlerick. 

Gravure.  —  MM.  Edlcy  lutton,  C.-J.  Halle, 
G.  Heyman,  A. -M.  Le  Petit,  E  -A.  Malo-Henault, 
M.  Méheut,  S.  Kappa. 

Architecture.  —  M   L.  Brachet. 

Arts  décoratifs.—  M""  M.de  Bodinat,  MM.  E.L. 
Gapon,  G.-L.  Gapon,  M"'  M.  de  Félico,  MM.  G.-E. 
Le  Bourgeois,  L.  Malclès,  M"»  A. -G.  Mauger, 
M»«  René-Jean,  M.  E.  Thesinar. 


—4 — ...c-<r"*eî*ss>-T?s3--'*>— 


PETITES   EXPOSITIONS 


Exposition  Maxet 
(Galerie  Bernlieim  jeune) 
h'Olijinpia  est  au  Louvre,  elle  y  fait  belle 
figure,  et  son  entrée,  malgré  quelques  protestations 
peu  notables,  a  prouvé  que  la  valeur  de  Manet 
n'est  plus  aujourdbui  mise  en  question.  Manet 
n'est  plus  un  artiste  qu'il  soit  nécessaire  de  dé- 
fendre. Ce  n'est  pas  une  raison,  sans  donte,  pour 
l'attaquer,  mais  un  examen  plus  tranquille  de  ses 
<euvres  amène  à  douter  un  peu  de  l'importance 
historique  que  certaines  admirations  ont  voulu 
leur  attribuer.  Est-il  bien  le  rénovateur  qu'on  a 
dit'.'  )i'y  a-t-il  pas  un  désaccord  entre  le  modernisme 
batailleur  de  ses  sujets  et  la  façon  classique  dont 
ils  sont  peints?  Manet  avait  beaucoup  étudié  les 
anciens.  En  substituant  le  chapeau  haut  de  forme 
et  la  crinoline  aux  bonnets  vénitiens  et  aux  robes 
à  fraises,  il  ne  se  montrait  pas  un  peintre  pilus 
hardi  de  la  vie  contemporaine  que  Daumier,  que 
Millet  ou  que  Courbet,  qui  l'avaient  irJcédé. 
Le  Déjeuner  sur  l'herbe.,  la  Nana,  sont  de  beaux 
morceaux  de  peinture,  mais  qui  sentent  un  peu  trop 
l'intention  d'étonner  le  bourgeois.  Je  vois  dans  le 
Bar  aux  Folies-Bergère  de  belles  natures  mortes, 
un  fond  traité  en  maître,  mais  si  je  veux  évoquer 
un  coin  de  la   vie  parisienne  vers  1880,  c'est  au 


Moulin  de  la  Galette  de  Renoir  que  jo  penserai, 
parce  qu'il  est  point  avec  toute  la  foi  chaleureuse 
en  la  vie  qui  manque  à  Manet. 

Manet  avait  raison  de  s'insurger  contre  la  hié  - 
rarchie  des  sujets,  mais  il  fallait  l'abolir  et  non 
simplement  la  renverser  en  attribuant  aux  sujets 
modernes  une  vertu  intrinsèque  et  exclusive.  Après 
cela,  la  belle  exécution  reste  sa  force  et  c'est  en 
elle  qu'il  a  mis  le  meilleur  de  lui-même.  Dou- 
teux dans  sa  conception  du  tableau,  son  goût  aris- 
tocratique, délicat,  se  manifeste  dans  la  légèreté 
nerveuse  avec  laquelle  il  sait  peindre  les  toilettes 
souvent  disgracieuses  de  ses  contemporaines  et 
nous  laisser  d'elles  une  image  qui  n'a  pas  vieilli, 
parce  qu'elle  est  basée  sur  dos  rapports  plastiques 
bien  étudiés  et  non  sur  une  copie  du  détail.  Le 
Ciifé,  les  portraits  au  pastel,  où  les  coiffures  dé- 
suèLes  ne  sont  qu'un  charme  de  jjIus,  en  sont  la 
preuve.  Les  œuvres  exposées  chtz  MM.  Beruheim 
s'échelonnent  de  1806  à  Vt&l,  du  Dcjeuner  dans 
l'atelier,  aux  ombres  lourdes,  aux  figures  peu  ani- 
mées, à  la  Promenade,  ce  morceau  superbe  de  force 
souple.  Manet  y  reste  toujours  fièrement  Cdele  à 
son  idéal  de  beau  peintre,  voulant  la  peinture 
franche,  sans  supercherie.  El  nous  le  voyous  tel 
qu'il  se  montre  e:i  son  Portrait  de  1879,  debout, 
l'œil  bien  ouvert,  campé  devant  sa  toile,  empâtant, 
posant  des  vigueurs  à  bras  tendu,  s'impatientant, 
grattant,  reprenant  tout  un  morceau  en  quelques 
instants.  C'est  là  qu'est  la  vie  de  cet  art,  c'est  par 
cette  santé  du  métier  que  Manet  a  eu  une  influence 
heureuse  sur  notre  école. 

Exposition  d'œuvres 

DE  PissAr.uo,  SisLEï,  Eenoib  et  Claude  Monet 

(Galerie   Durand-Euel) 

A  l'exposition  Manet  figure  un  portrait  de  M. 
Claude  Monet  jieignant  dans  le  bateau  de  Daubi- 
gny.  Portrait  symbolique.  Daubigny  ne  futpas,  en 
effet,  sans  influencer  l'impressionnisme.  Mais  do 
combien  de  trouvailles  personnelles  M.  Monet 
devait  augmenter  les  indications  du  peintre  des 
bords  de  l'Oise'?  C'est  un  grand  amour  de  la  lu- 
mière qui  a  inspiré  à  M.  Monet  les  modilicHtions 
successives  de  sa  technique,  comme  la  vue  d'un 
beau  papillon  inspire  au  collectionneur  des  ruses 
propres  à  aitcindre  la  proie  et  à  la  conserver  in- 
tacte. M.  Montl  a  marqué  sosétapes  pardes séries 
dont  on  retrouve  ici  avec  plaisir  des  unités  :  les 
Nymphéas.  Véliieuil,  les  Ponts  de  Londres,  les 
Peupliers  de  Giverny,  grands  papillons  souvent 
presque  impaip  ibles,  qu'entoure  le  cadre  doré. 

M.  Monet  empruntait  la  barque  de  Daubigny. 
Pissarro  aurait  pu  chausser  les  sabots  de  Millet. 
Il  évita  les  scènes  anecdotiques  où  se  plut  le 
maitre  :  le  «  genre  »  était  honni  par  son  école. 
Mais  il  continua  son  œuvre  et  fut  leplus  véridique 
peintre  des  hameaux.de  l'Ile-de-France  et  de  leurs 
liabitants.  Un  Champ  de  choux,  quelques  bâti- 
ments do  ferme  apparaissant  derrière  des  pom- 
miers :  de  tels  motifs  l'inspirèrent  plus  houreu- 
semont  que  les  paysages  parisiens,  sans  doute 
parce  qu'il  en  était  plus  épris. 

Do  quelles  formes  et  do  quelles  couleurs  M.  Re- 
noir ne  fut-il  pas  épris.*  Au  contraire  de  Manet, 
le  sujet  reste  pour  lui  sanssignificalicn,  en  dehors 
de  l'émotion  visuelle  qu'il  provoque,  et  l'on  peut 
dire  que  son  originalité  se  révèle  non  pas  par  le 
sujet,  mais  malgré  le  sujet.  Et  pourtant,  devant  un 
enfant,  une  jeune  femme,  un  fruit,  on  dit  parfois: 


188 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


1'  C'est  un  Renoir  »,  car  l'analyse  du  maître  a  péné- 
tré jusqu'au  caractère  intime  des  choses,  bien 
qu'il  n'ait  insisté  que  sur  leur  plus  joli  côté.  Et 
vous  trouverez  en  ce  peintre  de  l'enfance  (la  Jeune 
mère,  les  Dominos),  en  même  temps  qu'une  obser- 
vation émouvante  des  attitudes  et  des  formes,  une 
transformation  picturale  si  riche,  que  les  admi- 
rables œuvres  de  M.  Renoir  ont  toutes  une  valeur 
ilécorative  imposante. 

Exposition  d'œuvres  de  i'emmes 
(Galerie  Devambez) 

La  proportion  de  l'élément  féminin  dans  la  cor- 
poration des  peintres  augmente  sensiblement.  Et 
le  niveau  do  sa  production  n'est  pas  notoirement 
inférieur  à  celui  dû  l'élément  masculin.  C'est  que, 
d'une  part,  elles  se  haussent,  et  que  do  l'autre  ils 
dévalent.  II  ne  faut  pas  s'étonner  de  voir  les  femmes 
réussir  dans  un  art  efféminé,  mais  plutôt  déplorer 
que  des  hommes  se  complaisent  à  des  petils  tra- 
vaux d'arrangements,  de  transcription  superfi- 
cielle, où  leurs  facultés  supérieures  n'ont  pas 
d'emploi.  N'est-ce  pas  une  leçon  de  voir  la  ma- 
nière crâne  du  Salon  d'Automne  si  l>ion  imitée  par 
les  faibles  mains  des  grâces?  M"'"' Agutte,L  C.ous- 
turier  ,  Galtier-Boissière ,  Muterrailch  savent 
aussi  bien  que  leurs  confrères  barbus  exécuter  de 
petites  toiles  d'une  sage  excentricité.  En  quoi  les 
Ilébés  hollandais,  dessinés  par  M"°  Ho\v,  les  pay- 
sages n  gauguinosques  "  de  M"«  Ilassenberg,  signa- 
icraient-ils  leur  origine  féniinini'  dans  une  exposi- 
tion mixte  ?  M""  Marval,  pourtant,  sous  sa  large 
technique,  laisse  entrevoir  un  sentiment  presque 
maternel  de  la  grâce  des  filloltes,  et,  singulier 
exemple  en  cet  ensemble,  les  aquarelles  de  M»* 
Besnard  sont  les  œuvres  typiques  d'une  nature 
qui  montre  avec  une  éloquente  simplicité  son 
amour  des  fleurs.  Heureuse  élève  de  Puvis,  M"" 
d'Anethan  sait  indiquer  avec  une  noble  aisance 
ses  conceptions  décoratives  destinées  à  l'hôpital 
Gochin:  un  Parvis  du  Ciel  parfumé  de  lys  et  d'en- 
cens. 

Appliquée  au  bibelot,  l'ingéniosité  féminine 
triomphe.  M"°  Marcelle  Cross  brode  en  soies  écla- 
tantes d'idylliques  paysages  peuplés  d'animaux, 
M"°  O'kin  invente  des  bonbonnières  précieuses,  et 
la  princesse  Ténichelï,pour  le  plaisir  de  nos  yeux, 
accorde  avec  un  goût  exotique  décidé  et  joyeux  les 
compartiments  multicolores  do  ses  merveilleux 
l'maux  champlevés. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du   II  Juin 

Nécrologie.  —  L'Académie  reçoit  la  notification 
officielle  delà  mort  de  son  correspondant,  M  Peler 
Sevorin  Kra\vûr,  artiste  peintre  â  Copenhague, 
décédé  en  novembre  1909,  dont  nous  avons  résumé 
ici  l'o'uvre. 

Elle  reçoit,  d'autre  part,  la  nouvelle  de  la  mort 
d'uB  autre  do  ses  correspondants,  le  graveur 
anglais  Francis  Seymour  Iladen,  décédé  le  l"juin. 
Nous  donnons  plus  loin  .sa  biographie. 

Election.  —  M.  Arrigo  Boito,  compositeur  de 
musique  à  Milan,  est  élu  associé  étranger  do 
l'Académie,  en  remplacement  de  sirOrchardson,  de 


Londres,  décédé.  M.  Boito  est  l'auteur  de  Mefistofele, 
l'un  des  chefs-d'œuvre  de  la  musique  italienne 
actuelle. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  S  juin 
l'ri.i-.  —  Sur  le  prix  Saintour  (3.00Û  francs,  ou- 
vrages relatifs  à  l'antiquité  classique^    l'Académie 
décerne  .")00  francs  à  M.  Charles   Dubois,   jiour 
Pouzzoles  antique. 

Séance  du   10  juin 

Pri.c.  —  Sur  le  prix  Bordin,  de  la  valeur  de 
3.000  fr.,  destiné  à  récompenser  des  études  orien- 
tales, l'Académie  décerne  4t0  fr.  à  M.  Cabaton 
pour  son  Catalof/ue  sommaire  des  inanuscrits 
sanscrits  et  palis  de  la  Bibliothèque  Xaiionale. 

Découverte  d'une  fresque.  —  Le  comte  Durrieu 
communique  la  photographie  d'une  fresque,  d'al- 
lure toute  païenne,  dont  le  milieu  figure  une  grande 
divinité  féminine  presque  entièrement  nue,  qui  a 
été  découverte  à  Home  il  y  a  quelques  mois  par  les 
pères  Passionnistes  dans  les  fouilles  si  iutéress anies 
qui  ont  été  exécutées  par  eux  sous  l'église  des 
Saints- Jean-et-Paul. 

École  française  d'Exlr<hnc-Orie>^l.  —  La  com- 
mission de  l'École  française  d'Extrême-Orient 
propose  de  désigner  M.  Jean  de  Mequenem,  archi- 
tecte diplômé,  comme  pensionnaire  de  l'Ecole,  en 
remplacement  de  M.  Chassigneux,  dont  le  terme 
de  séjour  expire  le  1"  juillet. 

l,es  fo7iilles  sous-inarines  de  Malidia.  —  Le 
directeur  du  service  des  antiquités  de  la  Tunisie 
fait  savoir  que  les  fouilles  sous-marines  de  Mahdia 
continuent  avec  succès.  On  vient  de  trouver  deux 
nouvelles  statuettes  en  bronze,  figurant  une  dan- 
seuse et  un  acteur.  Ces  objets  sont  enfouis  à  un 
mètre  de  profondeur  dans  la  vase,  et  dans  l'inté- 
rieur, croit-on,  de  la  coque  du  bateau  qui  a  fait 
naufrage  dans  ces  parages. 

Les  origines  de  Marseille.  —  M.  Vasseur,  pro- 
fesseur de  géologie  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Marseille,  expose  le  l'ésultat  des  fouilles  qu'il  a 
opérées  dans  l'enceinte  du  fort  Saint-Jean  à  Mar- 
seille. Des  puits,  profonds  de  onze  mètres,  lui  ont 
permis  d'atteindre  le  sol  primitif  sur  lequel  s'éta- 
gent,  par  couches  successives,  des  quantités  de 
poteries  brisées  ou  détériorées  jetées  en  cet  endroit 
au  i-ebut  ;  l'épaisseur  totale  de  ces  couches  archéo- 
logiques atteint  plusieurs  mèti-es.  Les  plus  jiro- 
fondes  se  composent  de  poteries  gréco-orientales, 
de  Rhodes,  d'Ionie,  de  Corinlhe,  d'Atlique,  de 
Sparte,  d'Italie  qui  s'étagent  depuis  le  milieu  du 
vil»  siècle  jusqu'au  v  siècle  avant  notre  ère  ;  à 
remarquer  une  tète  d'Aphrodite  ionienne  du  vi« 
siècle,  une  coupe  altique  à  figures  rouges  qui  peut 
dater  du  début  du  v  siècle  (490-^80,  et  qui  repré- 
sente la  mort  de  Polynice  ;  deux  douzaines  do 
lampes  se  sont  rencontrées  dans  ces  débris,  a'nsi 
qu'une  pointe  de  flèche  en  bronze  à  douille.  Fait 
remarquable,  pour  le  iv  siècle,  la  couche  est  sté- 
rile :  la  population,  à  ce  moment,  a  dû  se  clairse- 
mer.  La  vie  reprend  du  m»  siècle  jusqu'au  Moyen 
âge  :  ce  sont  alors  des  tessons  de  Campanie, 
d'Ibérie  ;  des  fragments  gallo-romains,  wisigotlii- 
ques  et  mérovingiens  ou  arabfs.    Dès  le  début. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


180 


d'ailleurs,  los  poteries  locales  se  trouvent  mêlées 
à  ces  poteries  étrangères. 

On  voit  (le  quelle  importance  majeure  sont  ces 
constatations  pour  l'histoire  do  Marseille  en  par- 
ticulier, foQdée  par  des  Ioniens  d'Asie  Mineure 
dans  la  première  moitié  du  vu'  siècle,  pour  les 
rapports  du  commerce  de  la  Méditerranée  entre 
l'Orient  et  l'Occident  et  même  pour  l'Iiistoire  gé- 
nérale des  Gaules.  Ces  documents  nets  et  précis, 
qui  sont  tous  d'un  caractère  irréfutable,  permet- 
tent enfin  de  sortir  du  domaine  de  la  mythologie 
et  de  la  légende. 

Les  résultats  de  ces  fouilles  seront  publiés  par 
los    Annales  du   Muséum  de   Marseille. 

L  «  Homme  nu  verre  de  vin  ■>.  —  M.  Salomon 
lieinacli  fait  observer  que  le  magnifique  portrait 
du  Louvre  connu  sous  ce  titre  et  attribué  à  l'école 
française  du  xv  siècle  offre  des  analogies  frap- 
pantes avec  une  série  de  tableaux  de  l'archevêclié 
de  Lisbonne  qui,  suivant  les  documents,  sont 
l'œuvre  de  Nuno  Goncalvès  peintre  portugais 
d'Alphonse  'V,  depuis  1450.  C'est  donc  à  Nuno 
Goncalvès,  influencé  par  van  Dyck  qui  passa  un 
an  en  Portugal,  de  14a8àl4"j9,  qu'on  devrait  attri- 
buer le  portrait  exposé  au  Louvre  dans  la  salle  des 
Primitifs  français. 

Communication.  —  M.  Camille  JuUian  commu- 
nique, de  la  part  de  M.  Mazauric,  conservateur  du 
musée  de  Nîmes,  un  jeton  de  membre  d'un  collège 
professionnel  de  la  vieille  cité  nîmoise. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  25  mai 

M.  Héron  de  Villefosse  présente  doux  plateaux 
du  VI"  siècle  entrés  récemment  au  musée  du 
Louvre  et  provenant  du  département  des  Bouches- 
duRhône. 

M.  Primet  étudie  les  différentes  dispositions 
dans  lesquelles  on  voit  accolées  une  milre  et  une 
crosse  dans  les  armoiries  des  évêqueset  des  abbés. 

M.  Bruston  propose  une  nouvelle  lecture  pour 
une  sculpture  relative  à  Calvin,  qui  existe  dans  le 
cliœur  de  Saint-Sernin  de  Toulouse. 


Séance  du  I"  juin 

Il  est  procédé  à  l'élection  d'un  membre  rt'sidant 
en  remplacement  de  M.  d'Arbois  de  Jubainville. 
Sont  candidats  :  MM.  Em.  Chénon,  professeur  à 
la  Faculté  do  droit  de  Paris,  et  G.  Espinas,  archi- 
viste au  ministère  dos  Affaires  étrangères.  Au 
second  tour  de  scrutin,  M.  Chénon  est  élu  par 
33  >  o'x. 

M  Maurice  Roy  retrace  la  biographie  du 
peintre  et  graveur  Luca  Penni,  originaire  do  Flo- 
rence, élève  de  Raphaël,  qui,  a|iros  avoir  travaillé 
à  Gênes  et  à  Lucqucs,  vint  en  France  peu  après 
1530.  Connu  sous  le  surnom  de  R"main.  il  fut  em- 
ployé à  Fontainebleau  aux  ouvrages  do  peinture, 
notamment  de  la  salle  du  roi  et  de  la  grande  ga- 
lerie. Quelques-uns  de  ses  dessins  ont  été  gravés. 
Il  mourut  à  Paris  en  15Ô7.  Un  frère  de  Luca, 
Bartolomeo,  fut  peintre  du  roi  d'Angleterre  et 
mourut  à  Londres  en  1553.  Un  autre  frère  do 
Luca,  Gian  Francesco,  dit  le  Fatlore,  fut  l'élève 
préféré  de  Raphaël  et  mourut  âgé  do  quarante 
ans.    M.    Maurice    Roy    montre    finalement   que 


Francesco  Pellegriui,  ce  compagnon  d'atelier  do 
Luca  Penni  dont  M.  Dimier  a  f^.it  connaître  la 
vie,  est  mort  vers  1B52.  Luca  et  Francesco  s'éla- 
blirent  définitivement  en  France  et  y  laissèrent 
leurs  enfants. 


REVUE  DES  BEVUES 

O  Die  Kunst  unserer  Zeit  (1900,  juin  et  juil- 
let). —  Fascicules  consacrés  à  la  10"  Exposition 
internationale  d'art  au  Palais  de  Cristal,  à  Mu- 
nich :  élude  par  M.  Franz  Lehr,  accompagnée  de 
nombreuses  reproductions  dans  le  texte  et  hors 
texte. 

(Août).  —  Étude  de  M.  B,  Schipi  ang  sur  le 
peintre  de  scènes  do  genre  Clans  Meyer,  do  Dûs- 
seldorf,  mort  récemment  (portrait  et  28  reproduc- 
tions d'œuvres). 

(Septembre).  —  Fascicule  consacré  à  l'Exposi- 
tion d'art  chrétien  organisée  l'an  dernier  à  Dûsscl- 
dorf  :  étude  par  M  Max  Schmid,  accompagnée  de 
32  intéressantes  reproductions. 

(Octobre  et  novembre).  —  Importante  étudo  de 
M.  F.-A.  Meissûor  sur  la  galerie  SchacU,  de  Mu- 
nich, i  propos  de  sa  récente  réorganisation  (46 
belles  reproductions). 

(Décembre).  -  Notice  nécrologique  fur  le  pein- 
tre Hermann  Kaulbach  (portrait)  —  et  étude  iur 
Courbet,  par  M.  AValther  Gensel,  dont  nous  annon- 
cions la  mort  dans  notre  dernier  numéro  (21  re- 
productions dans  le  texte  et  hors  texte). 


BIBLIOGRAPHIE 

Ecrits  pour  l'art,  par  Emile  G-41.LÉ.  Paris,  Henri 
Laurons,  éditeur.  Un  vol.  in-18,  do  ?82  pages. 

L'oxp'isition  en  ce  moment  installée  au  musée 
Galliera,  où  la  maitrise  d  Emile  Galle  s'atteste 
triomphalement,  donne  un  regain  d'intérêt  au 
recueil  de.  ses  écrits  naguère  publié.  C'est  le  pre- 
mier volume  d'une  série  appelée  à  être  poursuivie, 
ainsi  que  la  préface  en  donne  l'esf  oir.  Le  tome 
initial  comprend  les  écrits  d'Emi'e  Galle  relatifs  à 
la  floriculture  1 1  à  la  botanique,  ceux  qui  ont  trait 
à  l'art  décoratif,  et  enfin  les  notices  rédigées  par 
lui  pour  être  soumises  aux  jurys  de  l'Union  cen- 
trale on  1884  et  de  l'Exposition  Universelle  en 
18H9.  L'œuvro  littéraire  des  artistes  est  toujours 
riche  en  onso'gnemonts  (1  ;  celui  d'Emile  Galle  se 
recommande  tout  à  la  fois  par  la  noblesse  do  la  pen- 
sée, par  la  fantaisie  de  l'imagination,  et  aussi  par 
le  don  du  style.  Cette  publication  complète  l'idée  que 
l'on  doit  se  faire  d'un  dos  maîtres  dont  l'école 
française  a  le  droit  do  se  montrer  le  plus  juste- 
ment fière. 


La  Campagna  romana,  par   Ugo   Fleres,   Ber- 
gamo,    Istituto  ilaliano  d'arti  grafiche.    Un  vol. 
in-8,  132  p.  avec  112grav.  (Col'.  Italta  arlistica.) 
Nous  recevons  la  seconde  édition  de   la  Campa- 
gna romana,  qui  a  si  justement  sa  place   dans  la 
collection  de  Vltalia  arlistica.    On  )■    trouve  une 

(1)  Sur  l'œuvre  littéraire  d'Emile  GalIé,  voir  les 
deux  brochures  de  M.  Roger  Marx  :  conférence  sur 
Emile  Galle  (1906)  et  Emile  Galle  écrivain  (1907). 


100 


LA  CHRONIQUE  DKS  ARTS 


illustration  des  plus  heureuses,  telle  que  seul 
peut  la  concevoir  un  véritable  artiste.  C'est  un 
choix  d'admirables  motifs,  la  plupart  inédits,  de 
cette  campagne  où  les  œuvTCs  d'art  s'allient  si  ad- 
mirablement aux  beautés  du  paysage.  El  ce  fut 
une  très  heureuse  idée  de  reproduire  quelques 
œuvres  des  peintres  qui  se  sont  inspii'és  de  ces 
beaux  motifs,  des  Claude  Lorrain,  des  Poussin  peu 
connus,  et  quelques  tableaux  modernes,  entre 
autres  ceux  de  Coleman,  de  Richter,  et  d'Ernest  Hé- 
bert. Le  nom  de  l'auteur,  Ugo  Fleres,  dit  à  lui 
seul  quel  peut  être  le  charme  du  joli  commentaire 
de  cette  cami^agne  romaine  qui,  plus  que  tout  autre 
lieu  du  monde,  a  enthousiasmé  les  artistes  et  fait 
naître  d'immortels  chefs-d'œuvre. 

Marcel  Reymond. 


NECROLOGIE 


Le  4  juin  est  mort  à  Paris,  dans  sa  soixante- 
neuvième  année,  le  paysagiste  Camille  Deipy.  Né 
à  Joigny  (Yonne),  il  fut  élève  de  Daubigny.  11  dé- 
buta au  Salon  de  1869  par  une  nature  morte  :  Vu 
déjeuner  de  cari-me;  son  second  envoi  fut  un 
Soutenir  de  Vilie-d' Avray  {effet  de  malin).  11 
peignit  les  années  suivantes  des  sites  du  Niver- 
nais, puis  de  la  forêt  de  Fontainebleau,  dos  environs 
de  Paris  et  même  de  l'étranger,  d'un  pinceau  fin, 
un  peu  précieux.  Membre  de  la  Société  des  Artistes 
fraui.-ais,  il  a  au  Salon  de  cette  année  :  Paysans 
fuyant  derant  l'inondation,  à  Martot  (Eure).  Il 
avait  obtenu  une  mention  honorable  en  1881,  une 
médaille  de  3"  classe  on  1884,  une  mention  hono- 
rable à  l'Exposition  Universelle  de  1889  et  une 
médaille  de  2"  classe  en  1890.  Il  était  chevalier  de 
la  Légion  d'honneur  depuis  une  dizaine  d'années. 

On  annonce  la  mort  du  peintre  Eugène  Tri- 
goulet,  décédé  à  Berck-siir-Mer,  dans  sa  quarante- 
si.xièmc  année.  Il  était  élève  de  Gérôme,  Lévy  et 
Albert Maignan,  s'était  s'était  spécialisé  'ians  lare- 
présentation  des  choses  et  de  la  vie  des  gens  de  mer. 
Il  avait  exposé  entre  autres  :  Etudes  de  barques 
{IdOO),  Pêcheuses  berckoises  et  Mntelotte  (1901), 
L'Arrivée  du  hareng  et  un  portrait  (1902),  A  la  côte, 
Gairelour  (1909).  Lavait  obtenu  une  mention  lio- 
norable  en  1890,  une  médaille  de  3=  classe  en  189i, 
une  médaille  de  bronze  à  l'Exposition  Universelle 
do  1900,  le  prix  Raigecourt-Goj-ou  en  1904,  une 
médaille  de  2'  classe  en  1905. 

On  auuoncela  mort  de  M.  Arthur  Rhoné,  qui  fut 
quelque  temps  atlaclu:  à  la  conservation  do  la  lii- 
bliothèque  Nationale.  11  avait  souvent  collaboré  à 
des  revues  artistiques  et  ai'chéologiques,  et  laisse 
un  livre  remarquable,  dernièrement  réédité,  orné 
d'illustrations  :  L'Eyifple  ri  petites  journées. 

Lo  célèbre  graveur  anglais,  sir  Francis  Sey- 
mour-Haden  est  décédé  le  l"  juin.  11  ('tait  né  é 
Londres  en  1818.  Il  avait  d'abord  étudié  la  méde- 
cine et  la  chirurgie,  qu'il  pratiqua  ;  mats  peu  à 
peu  l'art  de  la  gravure  à  l'e.iu-forti',  qu'il  avait 
pratiqué  c  nime  passe-temps,  prima  ces  occupa- 
tions. Passionné  collectionneur  des  eaux-fortes  de 
Rembrandt,  il  subit  fortement  l'intluence  du  maître 
hollandais    tout   en  restant  moderne    cl   original. 


Ses  paysages,  empruntés  pour  la  plupart  aux 
environs  de  Londres,  sont  surtout  remarquables 
par  la  délicate  observation  des  effets  de  lumière. 
La  Gazette  en  a  publié,  en  1864,  deux  particulèie- 
ment  lieaux  :  La  Tamise  à  OUI  Clietsea  et  YEHuse 
d'Eyham,  pour  accompagner  le  catalogue  de 
l'œuvre  de  l'artiste  à  celte  date,  dressé  par  Phi- 
lippe Burty  il).  On  a  pu  admirer  au  Salon  d'Au- 
tomne de  1907  et,  l'an  dernier,  à  la  galerie  Manzi. 
cet  œuvre  au  complet,  l'artiste  ayant  cessé  de 
produire  depuis  plusieurs  années.  Seymour-Ha- 
den,  a  écx-it  sous  le  titre  :  l'Œuvre  yravé  de  Rem- 
brandt, une  introduction  qui  fut  très  remarquée  — 
et  dont  la  Gazette  édita  alors  à  part  la  traduction 
—  à  un  catalogue  d'exposition  d'eaux-forl«s  de 
Rembrandt  au  Burlington  Club,  en  1877  ;  il  y  pré- 
conisait à  juste  titre,  pour  le  classement  de  l'œuvre 
du  maître,  l'ordre  chronologique  de  préférence  au 
groupement  par  sujets,  adopté  généralement,  et  il 
y  établissait,  par  l'examen  ttchniquc  des  épreuves, 
que  plusieurs  planches,  jusque-là  attribuées  à 
Rembrandt,  étaient  de  ses  élèves.  Seymour-Hadcn 
était  président  de  la  Société  des  peintres-graveurs 
anglais,  membre  associé  étranger  de  notre  Aca- 
démie des  Beaux-Arts,  membre  d'honneur  corres- 
p.iudant  de  la  Société  des  Artistes  français.  Il  avait 
obtenu  deux  grands  prix  aux  Expositions  Univer- 
selles de  Paris  en  1889  et  en  1900. 

Le  peintre  Ludwig  ■Willroider  est  mort  h- 
22  mai  à  Bernried,  au  bord  du  lac  do  Slarnberg 
(Bavière).  Il  était  né  à  Yillach  (Garinthie),  le 
11  janvier  184.'S.  Il  reçut  les  premières  notions  de 
peinture  de  son  frère  Joseph  Willroider,  puis 
étudia  à  Munich  à  partir  de  1868.  Il  élait  un  des 
meilleurs  paysagistes  allemands  et,  outre  le  titre  de 
professeur,  avait  reçu  nombre  de  distinctions. 
Presque  tous  les  musées  d'.\l!emagno  possèdent 
do  ses  œuvres. 

Le  uu'iiic  jour  est  mort  à  Munich  le  sculpteur 
Ludwig  Gamp.  Né  à  Thiengen  (Grand-duché  de 
Bade)  en  1855,  il  fut  élève  de  l'.Académie  de  Mu- 
nich et  travailla  un  certain  temps  en  collaboration 
avec  lo  sculpteur  Maison,  puis,  à  Carlsruhc,  avec 
le  sculpteur  Voltz.  Revenu  à  Munich  en  1882,  il 
y  exposa  un  Vlirist  en  croix  qui  obtint  une  mé- 
daille d'or  et  fut  acheté  pai'  la  ville  pour  être 
placé  à  l'église  Saint-Paul.  Il  a  décoré  nombre 
d'édifices,  de  tombeaux,  etc. 

Un  musicien  russe  qui  compte  parmi  les  plus  Il- 
lustres représentants  delà  période  do  formation  du 
génie  artistique  de  la  Russie,  Mili  Alexeïevitch  Ba- 
lakiref,  est  mort  au  commencement  de  ce  mois.  Il 
était  né  le  2  janvier  1837  à  Nijni-Novgorod.  En  18.05 
il  se  rendait  à  Saint-Pétersbourg,  résolu  à  s'adonner 
à  la  uuisique.  Glinka  alors  s'elYorçail  de  constituer 
une  musique  nationale  russe;  Balakiref  fut  un  de  ses 
plus  ardents  admirateurs  :  il  débuta  par  une  fan- 
taisie sur  le  trio  de  la  Vie  pour  le  tsar  que 
GlinUa  apprécia  hautement.  Plein  de  fougue  et 
d'énergie,  Balakiref  a  exercé  sur  les  musiciens  de 
son  pays  une  action  profonde.  C'est  lui  qui  grou]K> 
le  fameux  cénacle  des  Cinq,  qui  comprenait,  oulrr» 
lui-même,  Moussorgski,  César  Cui.   Rimsky  Kor- 

(1)  Y.  Gazelle  des  Beau.>:-Arts.  18(î'i,  I.  II. 
p.  -271  et  350. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


191 


sakof  et  Boi'odine.  En  18G2,  il  avait  fondé  l'école 
gratuite  de  musique  ;  il  y  donna  et  dirigea  lui- 
même  des  concerts  symplioniques  où  il  fit  entendre 
Berlioz,  Schnmann,  Liszt,  à  cùlé  des  productions 
de  la  nouvelle  école  russe.  Lui-même  a  écrit  un 
opéra,  Thauiar,  qui  restera  son  chef-d'œuvre,  un 
Roi  Lear,  une  Sijmphonie  en  itt  maieur,  les 
poèmes  symplioniques  Rnuss  et  En  Bolu'me.  des 
ouvertures  sur  des  thèmes  russes,  une  fantaisie 
célèbre  pour  piano  :  Islamey,  et  une  quarantaine 
d'admirables  mélodies.  En  1867,  il  avait  publié  nu 
recueil  de  chansons  populaires  russes  qui  a  puis- 
samment contribué  à  la  formation  do  la  nouvelle 
école.  Dans  ces  derniers  temps  il  travaillait  à  la 
publication  définitive  de  l'œuvre  de  dlinka. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Succession    Lcwengard 

Vente  d'importantes  tapisseries,  faite  à  la  gale- 
rie Georges  Petit,  le  10  juin,  par  M'  Lair-Du- 
breuil,  MM.  Mannhoim,  Paulme  et  Lasquiu. 

lito/l'es.  —  2.  Couvre-lit,  velours  rouge,  avec  ap- 
plications et  soutaches.  Travail  italien,  .xvi'  siè- 
cle :  1.900.  —  3.  Devant  d'autel  en  satin  crème, 
rinceaux  fleuris  et  monogramme  du  Christ.  Tra- 
vail vénitien,  xvii"  siècle  :  500. 

Tapisseries  flmnaiules.  —  9.  Tapisserie  tissée 
d'or,  du  XV"  siècle,  à  scènes  tirées  de  la  Bible.  Eu 
haut,  deux  légendes  en  latin.  Bordure  à  feuillage  et 
fleurs  :  60.000.  — 10.  Tapisiserie  du  xv°  siècle,  à  sujet 
tiré  de  la  parabole  de  l'Enfant  prodigue.  Bordure 
à  fleurs  et  rubans,  et  11.  Tapisserie  du  xV  siècle, 
do  la  même  suite  que  la  précédente  :  ^404.000.  — 
12.  Tapisserie  du  xv*  siècle,  composition  tirée 
d'un  roman.  Bordure  moderne  :  20.500.  —  14. 
Tapisserie  du  xvii"  siècle  :  Allégorie  des  mois  de 
mai  et  de  juin.  Bordure  de  Heurs  et  do  fruits  et 
cartouche  contenant  les  mois  "  Mains  et  Junius  »  : 
13.000.  —  15.  Tapisserie  de  Bruxelles,  atelier  des 
Leynicrs,  xvm«  siècle.  Don  Quichotte,  s'étant  at- 
laqué  au  moulin  à  vent,  est  étendu  auprès  de  son 
cheval  renversé  et  Sancho.  Borduro  simulant  un 
cadre  :  14.0  0. 

Tapisseries  de  la  Manufacture  royale  de'  Go- 
lielins.  —  Tenture  complète,  comprenant  quatre 
tapisseries  exécutées  à  la  Manufacture  royale  des 
Gobolius,  pour  le  régent  Philippe  d  Orléans,  vers 
1715  :  iJaphnis  et  Chloé.  18.  Les  Naissances.  Si- 
gnature «  laus  ";  —19.  Les  Vendanges.  .Signature 
"  laus  »  ;  —  20.  Daphnis  et  les  chèvres.  Signature 
«  Le  Febvre  »;  —  31.  Les  Noces.  Signature  "  Le 
Eebvre  ..  :  351.000. 

22.  Tapisserie  tissée  d'or,  Gobelins  du  (emps 
de  L.  XIV.  Composition  do  la  suite  la  Gale- 
rie de  Saiat-Gloud,  d'après  Pierre  Mignard  :  le 
Parnasse,  Apollon  et  les  Muses.  Bordures  laté- 
rales d'attributs  des  sciences  et  des  arts,  avec  un 
cygne  dans  un  médaillon  et  une  sphère  astronomi- 
que. Moulures  simulées  :  50.000.  —  23.  Tapisserie 
d'ontre-feuêtres  de  la  suite  des  Chasses  de  l'empe- 
reur Maximilien,  d'après  Bernard  van  Orley,  Ma- 
nufacture royale  des  Gobelins,  xviii'  siècle.  Bor- 
dure simulant  un  cadre  :  15.000.  —  24.  Tapisserie 
d'enlre-fenêtres  de  la  suite  des  Chasses  de  l'empe- 
reur Maximilien,  d'après  Barnard  van  Orley,  Ma- 
nufacture royale  des  Gobelins,  xviti'  siècli\   Com- 


position tirée  de  la  tapisserie  du  mois  de  septem- 
bre figurant  le  bat-l'eau.  Bordure  simulant  un 
cadre  :  15.000. 

25.  Tableau  ovale  en  tapisserie  de.s  Gobelins,  du 
temps  de  L.  XV  :  Portrait  du  roi  Louis  XV  en 
buste.  Cadre  bois  doré  du  temps  de  L.  XVI  : 
8.7f0.  —  26.  Tableau  rectangulaire  en  tapisserie 
des  Gobelins,  d'après  Boucher,  par  Cozette,  1769  : 
Portrait  d'une  des  filles  de  Boucher,  on  buste. 
Cadre  bois  sculpté  du  temps  de   L.  XVI  :  35.000. 

Tapisseries  de  la  Manufacture  royale  de  Beaii- 
vais.  —  30.  Gantonnière  en  tapisserie  de  Beauvais, 
en  partie  de  la  fin  de  L.  XV,  simulant  une  dra- 
perie bleue  relevée  par  des  cordelières  :  20.200. 
—  31.  Gantonnière  en  tapisserie  de  Beauvais,  en 
partie  de  la  fin  de  L.  XV,  simulant  des  draperies 
retenues   pai'   des   cordelières  :  18.500. 

Tapisseries  dicerses.  —  32.  Tapisserie  française 
du  temps  de  L.  XII  :  deux  scènes  relatives  à  saint 
Julien.  Légende  à  la  partie  supérieure  :  <•  la  Sei- 
gneurie de  Pruli  »,  et  tour  avec  un  écusson  d'armoi- 
ries :  26.000. 

Tapis.  —  35.  Tapis  de  la  Manufacture  royale  do 
la  Savonnerie,  du  temps  de  la  Régence,  fond  mar- 
ron, à  rosace  se  détachant  sur  une  draperie;  bor- 
dure k  oves  :  30.600.  —  36.  Tapis  d'ancien  travail 
oriental,  à  fond  rouge;  étoile  dans  une  rosace 
bleue  à  feuilles  tt  fleurs  ;  bordure  à  motifs  régu- 
liers :  27.000.  —  37.  Tapis  velouté,  d'ancic-n  travail 
polonais,  tissé  d'argent  à  palmettes  ;  bordure  à 
fleurons  :  18.500. 

Meubles  de  salon.  —  38.  Meuble  de  salon  cou- 
vert en  tapisserie  de  la  Manufacture  royale  de 
Beauvais,  du  temps  de  L.  XV.  Aux  dossiers,  jeux 
d'enfants  sur  fond  do  paysage,  d'après  Le  Prince  ; 
aux  sièges,  attributs  et  fleurs  sur  tond  clair  : 
canapé,  bergère  et  cinq  fauteuils  ;  les  bois  de  la 
bergère  et  des  fauteuils  sont  du  temps  de  L.  XVI 
et  ont  été  redorés.  L'un  d'eux  est  signé  i<  Jacob  ■>  : 
246.000.  —39.  Meuble  de  salon,  canapé  et  dix  fau- 
teuils, en  tapisserie  du  règne  de  L.  XV,  à  bouquets 
et  corbeilles  de  fleurs  sur  fond  crème,  encadre- 
ments de  branches  de  chêne  et  contrefonds  roses. 
Bois  dorés  :  41.100. 

Produit  total  :  1.433.165  francs. 


Tableaux  anciens 

Vente  faite  en  vertu  de  jugement  du  Tribunal 
civil  de  la  Seine,  à  l'iiotel  Drouot,  salle  10,  lo 
12  mai,  par  W  F.  Lair-Dubreuil  et  M.  Jules 
Ferai. 

1.  Boucher  (François).  Portrait  de  M"'"  Baudoin, 
fille  do  Boucher.  Toile  ovale  :  52.000. 

3.  Roslin  (A.).  Portrait  du  Dauphin,  fils  de 
Louis  XV:  11.5C0.  —  4.  Roslin  (A.).  Portrait  de 
Marie-Joséphe  de  Saxe,  Dauphino  :  6.500. 

Produit  total:  70,872  francs. 


Deux  Tableaux  et  un  Dessin 
Provenant  de  la  collection  de  M.  D.. 


d'A. 


Vente  faite  salle  11,  le  11  juin,  par  M"  Lair- 
Dubreuil  et  M.  Brame. 

Troyon.  Vaches  à  la  lisière  d'un  bois  :  8.050.  — 
Tassaert.  Madeleine  expirant  :  6.500  —Millet.  La 
Gardouso  de  moutons.  Dessin  rehaussé  :  2..J50  fr. 

Produit  total  ;  14.600  francs. 


19  i 


LA  CHRONIQUE  DE3  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Objets  antiques  et  du  Moyen   âge 
Provenant  des  collections  du  D'  B.  et  de  M.  C. 

(Suite   et   fin)  (1) 

Bronzex.  —  U'i.  Buste  de  Pallas  :  2.600.  —  122. 
Disqup  italique  à  bossage:  deux  femmes  nues  cou- 
rant en  sens  inverse  ;  l-i3.  Disque  italique  :  ani- 
mal fantastique  au  galop,  et  124.  Disque  italique  : 
deux  protomés  de  carnassiers  accolées  :  ensemble 
3.300  francs. 

Vases  en  terre  cuite.  —  149.  Amphore  :  Thésée 
et  le  Minolaure  et  quudrige.  Figures  noires  sur 
fond  rouge.  Ép.  des  Pisistratides  :  2.700.  —  150. 
Ampliore:  Triptolème  et  les  deux  déesses.  Figures 
noires  rehaussées  de  blanc,  fond  orangé:  1  000.  — 
155.  Ilydrie.  Scènes  de  la  palestre.  Figures  rouges 
sur  fond  noir  :  1.730.  —  15G.  Kélébé.  Ajax  portant 
le  cadavre  d'.\chille  et  départdes  guerriers:  3  400. 
—  lâS.  Kélébé.  Combat  des  Ares  et  d'un  géant  et 
inscriptions  fictives.  Pièce  altr.  à  Euphronios  : 
3.800.  —  lo9.  Amphore:  Guerrier  appuyé  sur  sa 
lance  et  hoplite  jouant  de  la  trompette.  Dessin  du 
V  siècle:  1.500.  —  170.  Amphore:  Guerrier  et 
vieillard  :  3.0IJO.  —  171.  Amphore:  Œdipe  et  le 
sphinx  :  l.)JOO  —  173.  Coupe.  Héraklès  poursui- 
vant le  sanglier  dans  un  paysage  montagneux  et 
scènes  de  la  palestre  :  2.500.  —  174.  Ilydrie  :  Hé- 
raklès s'apprêtant  à  couper  la  tête  à  deux  ser- 
pents: 1.000.  —  179.  Kélébé.  Scènes  de  la  palestre 
et  figures  drapées:  I.80O. 

Vases  attiques  à  fond  blanc.  —  188.  Lécythe  al- 
tique  dans  le  style  de  Sotades.  Figures  noires  sur 
fond  crème:  2.800. 

Vases  à  reliefs  polychromes.  —  193.  Lécythe  à 
reliefs  polychromes  et  dorures:  Jeune  femme  et 
Eros  parai. t  une  statue  de  déesse:  1.550. 

Vases  itnliotes.  —  195.  Amphore  à  vernis  noir. 
Couronne  de  laurier  en  relief  dorée  :  1.550.  —  197. 
Amphore  campanieiine  :  1.050. 

Vases  à  reliefs.  —  216.  Aryballe  en  forme  de 
tête  d'homme  qui  rit  :  2.100.  —228.  Sarcophage  en 
terre  cuit",  à  statue  féminine  drapée  et  voilée. 
IV"  siècle  a'ant.I.-C.  :  3.450. 

Orfèverie  et  argenterie.  —  261.  Gobelet  en  ar- 
gent orné  d'emblèmes  divers:  3.550.  —  262.  Plat 
en  argent  :  5'40.  —  26?.  Vase  en  argent,  ornements 
repoussés.  Travail  italiote  du  v*  s-iècle  :  5.S0.  — 
266.  Bague  eu  or.  Intaill^^  sur  sardoino  orientale: 
200.  —  282.  Baiiue  en  or,  avec  prime  d'émeraude 
gravé  :  260.  —  283.  Bague  en  or  :  Masques  do  mé- 
nade  et  silène  :  211. 

Pierres  i/rauées  et  camées.  —  300.  Scaraboîde 
en  agate  brûlée:  830.  —302.  Topaze  orientale: 
Achille  jouant  d-  la  lyre  :  980.  —  303.  Sardoine 
orientale:  Buste  de  Ménade  :  3.f03.  —  329.  Camée 
en  agate  :  Portrait  de  Constaûlin  :  1.800. —  331. 
Collier  en  or  et  perles  de  verre  et  camée.  Travail 
hellénistique:  1.0(X». 

Ivoires.  —  338.  Pyxide  grecque  en  ivoire  à  trois 
zones.  Sur  le  couvercle,  un  siihinx  on  ronde-bosse. 
Travail  iouien  du  vi'  siècle:  16.000.  — 3^7  Plaque 
en  Ivoire  à  li.iut-rclief  :  Poète  devant  un  monument 
funéraire.  Travail  alexandrin:  6.000.  —  355.  Doux 
plaques  on  os  iivec  bas-relief:  Guerrier  debout  et 

(l)  V.  c'/uvn('/H«  des  Artf.  du  28  mai. 


Minerve.  Traces  de  peinture.  Travail  étrusque  du 
iv«  siècle:  1.850. 

Objets  dit  Moyen  âge.  —  366.  Verre  chrétien 
gravé  :  La  Eésurrection  de  lazare.  Style  du  nord 
de  l'Afrique:  820  francs. 

Produit  total  :  209. 'i30  francs. 

■Ventes  étrangères 
Dans  une  vente  de  tableaux  modernes,  faite  à 
Londres  le  3  juin,  par  MM.  Cliristie,  une  toile  de 
Corot,  ies  Déniclieiirs,  a  été  vendue  3U.250fr.: 
une  autre.  Le  Coup  de  vent  :  31.500  fr.  D  Israels, 
Les  Crêpes  :  71.375  fr.;  de  Maris,  L'Enfant  cou- 
ché :  12G.625  fr.,  et,  du  même.  Le  Repas  des 
canards  :  70.875  francs. 


A  la  vente  récente,  à  New- York,  de  la  collection 
James  S.  Inglis,  un  tableau  de  Corot,  la  Danse 
des  Amours,  a  atteiut  ie  prix  de  155.000  francs. 

CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Pans 

Exposition  de  portraits  de  M.  Antoon  van 
Welie,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jus- 
qu'au 18  juin. 

Exposition  de  trois  cents  dessins  de  M.  Steinlen. 
aux  Editions  d'art  Pelletan,  125,  boulevard  Saint- 
Germain,  jusqu'au  22  juin. 

Exposition  de  travaux  d'élèves  de  1  Ecolo  mu- 
nicipale de  dessin  et  d'art  appliqué,  24,  rue 
Duperré,  jusqu'au  22  juin. 

Exposition  de  l'onivre  gravé  et  de  pastels  et 
dessins  de  M.  Richard  Ranft,  galerie  des 
Artistes  modernes,  19,  rue  de  Gaumartin,  jusqu'au 
25  juin. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Jeanès,  galerie 
des  Artistes  modernes,  19,  rue  de  Gaumartin,  jus- 
qu'au 30  juin. 

Exposition  do  peintures,  sculptures,  œuvres 
d'art  appli([ué  d'artistes  femmes,  galerie  Devam- 
bcz,  43,  boulevard  Maleshurbcs,  jusqu'au  30  juin. 

Exposition  de  paysages  de  M.  Gaston  Gui- 
gnard,  galerie  J.  Allard,  20,  rue  des  Capucines, 
jusqu'au  30  juin. 

Exposition  de  tableaux  modernes  de  divers 
artistes,  gnlerie  E.  Druot,  20,  rue  Royale,  ju.s- 
qu'au  10  juillet. 

Exposition  dî  tableaux  de  M.  Henri  Martin, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
13  juillet. 

Exposition  do  portraits  de  Cézanne,  galerie 
\'ollard.  G,  rue  Laflîlte,  du  20  juin  au  M  juillet. 

Éiranyer 

Francfort-sur-le  Mein  :  Exposition  de  dessius 
fiaui;ais  du  xvui'  siècle,  au  Musée  Sta'del. 

Londres  :  Exposition  de  tableaux  de  miss  Mary 
Cameran,  galerie  Mac  Loan,  7,  llaymarkel,  jus- 
qu'au 30  juin. 

■Weimar  :  Exposition  de  beaux  arts  et  d'art 
appliqué,  jusqu'au  30  septembre. 


Le  Gérant  :  P.  Gmiahdot. 


Paris  —  Inipiimeric  de  la  Presse,  lii,  rue  du  Cioi.ssaiil  —  v.  sinmrt,  imprimeur. 


N»  25.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6' 


2  Juillet. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      UATIN 

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Départements 12  fr.  Il      l'Union  postale) 15  fr, 

Le    ITuméro    ;    O    fr.    2B 


PROPOS    DU    JOUR 


I  x  vient  de  reprendre  le  projet  qui 
semblait  abandonné  d'une  Exposi- 
tion universelle.  A  la  vérité,  l'idée 
ne  se  présente  qu'avec  timidité,  et 
il  parait  très  probable  qu'elle  ne  résistera  pas 
à  l'e-xamon.  Cette  constatation  peut  être  faite 
sans  le  moindre  esprit  de  dénigrement  à 
l'égard  des  organisations  passées,  même  sans 
critique  pour  les  entreprises  diverses  qui  en- 
vironnent de  plus  en  plus  les  E.xpositions 
universelles  et  qui  parfois  en  dénaturent  le 
caractère. 

Si  l'ère  des  Expositions  semble  pour  long- 
temps close,  la  raison  essentielle  réside  dans 
un  phénomène  général  et  tient  aux  condi- 
tions du  développement  économique.  Les  ré- 
sumés de  la  civilisation  sont  devenus  impos- 
sibles par  l'effet  de  la  civilisation  même.  Il  a 
paru,  au  lendemain  de  1900,  que  par  leur  éten- 
due, par  la  complexité  croissante  de  l'indus- 
trie humaine,  les  Expositions  ne  permettaient 
plus  désormais  ces  vues  d'ensemble  qui  ont 
fait  le  profond  intérêt  des  tentatives  passées. 
Le  visiteur  venu  de  la  province  ou  de  l'étran- 
ger ne  peut  plus,  avec  la  plus  diligente  appli- 
cation, ni  tout  voir,  ni  même  voir  assez,  ni 
surtout  voir  avec  profit.  Et  ainsi  les  Exposi- 
tions universelles,  créées  du  besoin  de  con- 
naître davantage,  finissent  par  impossibilité 
de  connaître  tout. 

L'avenir  est  réservé  aux  Expositions  inter- 
nationales à  programme  limité.  On  a  vu  de- 
puis quelques  années  ce  que  certaines  indus- 
Irics  et  certaines  sciences  ont  dû  à  ces  éludes 
partielles.  La  division  du  travail  est  devenue, 
à  mesure  que  la  civilisation  se  complique,  la 
loi  nécessaire  :  le  développement  de  tout  ce 
qu'invente  l'intelligence  n'a  cessé  de   rendre 


de  plus  en  plus  difficile  et  de  plus  en  plus 
vainc  toute  tentative  encyclopédique.  Les 
arts  ont  beaucoup  à  gagner  dans  ces  compa- 
raisons que  les  nations  différentes  oft'rent  de 
leurs  eft'orts,  mais  à  condition  que  ces  com- 
paraisons portent  sur  des  formes  précises  de 
l'activité,  et  non  plus  sur  l'ensemble  du  savoir 
humain.  Le  projet  d'Exposition  universelle 
nous  semble  condamné  d'avance;  mais  le 
champ  demeure  libre  à  des  expositions  qui, 
pour  être  plus  restreintes,  .seront  plus 
instructives. 


NOUVELLES 


jh**  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  19  juin,  à  Paris,  au  jardin  du 
Luxembourg,  un  monument  à  la  mémoire  de 
la  comtesse  de  Ségur,  née  Rostopchine, 
œuvre  du  sculpteur  .lean  Boucher; 

Le  lundi  20  juin,  sur  le  socle  du  monument 
de  Victor  Hugo,  place  Victor-Hugo,  à  Paris, 
des  médaillons  de  Charles  et  François-Victor 
Hugo,  Paul  Meurice  et  Vacquerie,  dus  au 
sculpteur  Denys  Puech  ; 

Le  samedi  2ô  juin,  au  dispensaire  de  Cli- 
chy,  un  médaillon  de  ses  fondateurs,  M.  et 
M"^'  (ioiiin,  i.ruvre  du  sculpteur  Bottée; 

Le  dimanche  26  juin,  à  Sceaux,  un  buste 
de  l'ancien  ministre  Deluns-Montaud,  œuvre 
du  sculpteur  Injalbert. 

Enfin'  la  semaine  dernière  a  été  placé  à 
l'Opéra,  dans  le  pourtour  de  l'orchestre,  un 
buste  du  peintre-décorateur  .lambon,  œuvre 
du  sculpteur  Bernstamm. 

***  Le  Conseil  des  musées  a  voté  à  l'unani- 
mité l'acquisition  de  deux  bustes  qui  provien- 
nent de  l'iiéritage  du  sculpteur  A.  Dumont. 
Ils  représentent  l'un  Antonin  Coypcl,  l'autre 
son  frère  cadet  Nicolas,  et  furent  faits,  le 
premier  par  Coysevox,  le  second  par  J.-B. 
Lenioyne.  .\nna  Coypel,  sœur  des  deux 
sculpteurs,   avait  épousé   en  1712  François 


194 


1.A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Dumont,  membre  de  l'Académie  royale  do 
peinture  et  scul))ture.  C'est  un  peu  avant  cet 
événement  de  famille  qu'il  avait  fait  en 
marbre  le  buste  de  son  ami.  Plus  tard,  en 
1730,  J.-B.  Lemoyne,  qui  n'avait  que  vingt- 
six  ans,  fit  en  terré  cuite  le  buste  de  Nicoias. 

***  Les  bureaux  de  la  Société  des  Artistes 
français,  de  la  Société  Nalionale  des  Lîeaux- 
Arts'et  de  la  Société  Coloniale  des  Artistes 
français  ont  procédé  cette  semaine,  à  l'attri- 
bution des  prix  de  l'Indo-Chine,  de  l'Afrique 
occidentale  française  et  des  bourses  de  voyage 
créés  aux  deux  Salons  sur  l'initiative  de  M. 
Louis  Dumoulin,  président  de  la  Société  Co- 
loniale des  Artistesfrançais.  Leprixdel'Indo- 
Chine  a  été  attribué  à  M.Martin-Gautheran  ; 
(Société  des  x\rtistes  français)  ;  le  prix  de 
l'Afrique  occidentale  française  à  ]M.  L.  An- 
toni  I Société  Nationale  des  Beaux-Arts);  les 
bourses  de  voyage,  à  MM.  P.  Gérard,  archi- 
tecte (Société  Nationale  des  Beaux-Arts),  Ma- 
rius-J.  Saïn,  sculpteur  (Société  des  Artistes 
français),  et  M'i«  Nivouîiès,  artiste  peintre 
(Société  Nationale  des  Beaux-Arts). 

***  Dans  la  séance  de  clôture  du  38=  Cou- 
grés  des  architectes  qui  vient  d'avoir  lieu  à 
Paris,  la  grande  médaille  d'argent  pour  l'ar- 
chitecture privée  a  été  attribuée  à  M.René 
Binet,  auteur,  notamment,  de  la  maison  de 
retraite  des  artistes  dramatiques,  du  bureau 
de  poste  du  boulevard  des  Italiens,  des  res- 
taurations et  constructions  nouvelles  des  ma- 
gasins du  Printemps,  et  à  'SI.  Louis  Roy,  qui 
s'est  distingué  par  la  construction  de  plusieurs 
hôtels  particuliers  et  la  restauration  de  divers 
monuments  historiques. 

**:{;  D'intéressantes  trouvailles  archéologi- 
ques' ont  été  faites  dans  la  banlieue  d'Avi- 
gnon. Des  terrassiers  y  ont  découvert  un 
cercueil  en  plomb,  qui  parait  dater  de  l'épo- 
que gallo-romaine.  A  la  tête  du  cercueil  se 
trouvait  un  pot  en  céramique  au  goulot  très 
étroit  ;  au  pied,  une  lampe  funéraire  en  bon 
état.  Tous  ces  objets  ont  été  transportés  au 
musée  Galvet. 

D'autre  part,  dans  l'Ardéche,  au  petit 
village  de  Leyris,  où,  il  y  a  deux  ans,  furent 
exhumés  quelques  tombeaux  du  temps  de 
Galba,  on  vient  de  découvrir  des  médailles 
frappées  par  la  famille  Fannia  en  l'an  169. 
On  a  également  trouvé  une  figure  en  pierre 
représentant,  semble-t-il,  un  crucifié  avec  les 
bras  coupés  ;  un  marbre  taillé  en  écusson  ; 
un  cheval  en  métal  d'un  modèle  très  soigné, 
enIJn  un  verre  à  parois  épaisses  et  de  dimen- 
sions minuscules. 

***  La  sixième  campagne  de  fouilles  de  la 
Société  des  Sciences  de  Semur,  sur  le  mont 
Auxois,  se  poursuit  activement  sous  la  direc- 
tion de  M.  Pernct.  La  façade  orientale  de  la 
lasilique  est  complètement  dégagée  et  un 
mur  primitif,  épais  de  1  m.  30,  a  été  déblayé 
sur  toute  sa  longueur. 

Lne  cave  réciniment  fouillée  vient  de  livrer 
de  nombreux  objets  intéressants  :  des  vases 
de  bronze  et  do  terre,  une  poterie  vernissée 
avec  relief  figurant  une  scène  de  chasse,  un 
couteau  avec  manche  en  os  de  forme  prisma- 


tique et  de  section  carrée,  une  lampe  gallo- 
romaine  portant  en  relief  un  sanglier,  animal 
sacré  pour  les  Gaulois  ;  une  tuile  brisée  où  se 
reconnaît  encore  en  saillie  une  ligne  spirale 
avec  le  bas  d'un  visage  humain,  etc.  Enfin, 
une  tranchée  a  fourni  dos  débris  d'inscrip- 
tions. 

***  Un  congrès  international  d'art  public, 
qui  fera  suite  aux  congrès  de  1898,  1900  et 
190.5,  tenus  à  Bruxelles,  à  Paris  et  à  Liège, 
aura  lieu  à  Bruxelles  dans  les  locaux  de  l'Ex- 
position Universelle,  du  31  juillet  au  3  août. 
On  y  traitera  de  trois  groupes  ds  sujets  :  la 
sauvegarde  des  sites  et  des  patrimoines  d'art; 
l'intention  artistique;  la  culture  esthétique. 

***  Le  musée  de  Berlin  a  acheté  pour 
1.180.000  francs,  un  célèbre  tableau  de  Hugo 
van  der  Goes,  L'Adoration  des  Mages,  qui 
décorait  la  chapelle  du  collège  de  la  congré- 
gation des  Escolapios,  à  Monforte  (Galice,  i 
Mais  le  gouvernement  espagnol,  prévenu, 
s'est  opposé  à  la  livraison  de  l'œuvre. 

***  La  Diète  badoise  vient  d'accomplir  tinc 
bonne  action  en  repoussant,  pour  la  qua- 
trième fois,  une  proposition  du  gouvernement 
relative  à  la  restauration  du  château  de 
Heidelberg.  Il  y  a  quatre  ans,  le  gouverne- 
ment avait  nommé  une  commission  chargée 
d'aviser  aux  moyens  de  réiiarer  la  principale 
façade  du  château,  dite  «d'Otto  Heinrich  «  (1). 
Il  propiosait  de  consacrer  à  cette  (uuvre  une 
somme  de  37Ô. 000  francs.  L'opinion  publique, 
toutefois,  marqua  dés  l'abord  aux  intentions 
gouvernementales  une  vive  hostilité.  Le  vote 
récent  de  la  Diète  ne  fait  que  traduire  ce 
sentiment. 

***  A  Leonessa,  près  de  Citta-Diicalc  (Ita- 
lie), des  voleurs  ont  dérobé  dans  l'église  un 
ostensoir  d'une  valeur  de  lO.OÛO  francs,  ci- 
selé par  un  élève  de  Benvenuto  Cellini . 


Les  Récompenses  des  Salons 


Le  Conseil  supérieur  des  Beaux-Arts  s'est  réuni 
les  20  et  22  juin,  au  Grand  Palais  des  Champs- 
Elysées  pour  procéder  à  latlriljution  du  prix 
national  du  Salon  et  des  bourses  de  voyage,  puis 
des  encouragements  spéciaux  de  l'Etal  aux  artistes. 

PRIX    DC    SALOX    ET    BOURSES    DE    VOViC.E 

L'attribution  du  prix  du  Salon  a  donné  lieu  à 
trois  tours  de  scrutin.  Au  troisième  tour,  par 
33  voix,  le  prix  du  Salon  a  été  attribué  à  M.  Tluers, 
architecte,  qui  a  exposé  au  Salon  des  .Vrtisles 
frani;ais  une  Etude  sur  les  églises  byzantines  de 
CoHStantinople.  Les  autres  voix  sont  allées  à 
MM.  tlarrera,  .lonas  et  Gourdault,  peintres. 

Los  bourses  do  voyage  pour  la  peinture,  au 
nombre  de  trois,  ont  été  attribuées  à  M""  Ron- 
denay,  à  îL  Roqiio  (tous  deux  de  la  Société  des 
.\rtistes  français},  et  à  M.  Lemordaut  (Société 
Nationale). 

(1)  'V.  l'article  de  M.   Pascal  Fortluiny  dans   la 

CUroniqnc  des  Aris  du  20  octobre  l'JOU,  p.  il'.). 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


195 


Los  bourses  do  voyage  pour  la  sculpture,  au 
nombre  de  trois  également,  ont  été  décernées  à 
MM.  Morlon  et  Xiclausse  (Société  des  Artistes 
français),  et  à  M.  Gras  (Société  Nationale). 

Les  deux  jjourses  de  voyage  pour  l'architecture 
sont  allées  à  MM.  Danis  et  Guidetti  (Société  des 
Artistes  français). 

Celle  de  la  gravure  a  été  décernée  à  M.  Pinard 
(Société  Nationale),  et  celle  des  arts  décoratifs  à 
M.  Bastard  (Société  des  Artistes  français). 

ENCOnRAGEMBNTS   DE  l'ÉTAT 

Les  encouragements  suivants  ont  été  décernés  : 

Peinture.  —  MM.  Paul  Jouve  (Société  Natio- 
nale), Zingg  (Société  des  Artistes  français),  M"° 
Blanche  Mercère  (Société  des  Artistes  français), 
ayant  obtenu  un  certain  nombre  de  voix  pour  la 
bourse  de  voyage,  obtiennent  une  récompense  de 
1.000  francs.  Quatre  autre.s  encouragements  de 
l.CÙO  francs  s  mt  décernés  à  MM.  Lepape  (Société 
Nationale),  Lemercier  (Artistec  français),  Bouché- 
Leclercq  (Artistes  français),  et  Bricard  (Artistes 
français). 

Des  encouragements  de  500  francs  ont  été  attri- 
bués à  M.  Cazaban  (Société  des  Artistes  français); 
M"'  Nivouliès  (Société  Nationale)  ;  MM.  Descudé, 
Buzon,  M"»  Laffitte  (Société  des  Artistes  français)  ; 
M.  Claudius  Denis  (Société  Nationale);  M.  Ber- 
tlion,  M""  Humbert-Vignot  (Société  dos  Artistes 
français);  M.  Chapuis  et  M"°  Klee  (Société  Natio- 
nale); MM.  Pallz  et  Darvieux  (Société  des  Artistes 
français). 

ScuLPTunE.  —  M.  Nicot  ayant  obtenu  dans  le 
vote  des  bourses  de  voyage  uu  nombre  de  voix 
suilisant  pour  le  désigner  à  Tattcntion  du  conseil, 
un  encouragement  de  1.000  francs  lui  est  attribué. 
(Juatrc  autres  encouragements  de  1.000  francs 
sont  décornés  à  MM.  Durousseau  (Société  Natio- 
nale), Vannier  (Société  Nationale),  Janniot,  Hulm 
et  Pavot  (Société  des  Artistes  français). 

MM.  Silvestre,  Baucour,  Delapchier,  Manant, 
Poncet-Noll,  Grange  (Société  des  Artistes  l'ran- 
<,'ais),  obtiennent  des  récompenses  de  500  francs. 

Gravure  en  médailles.  —  Deux  encourage- 
ments de  fiCO  francs  sont  votés  à  MM.  Exlirayat  et 
Pommier  (Artistes  français). 

.\rciiitecture.  —  Trois  encouragements  de  500 
francs  sont  votés  à  MM.  Mauxion  et  Bray  (Ar- 
tistes françaisl,  et  Sézille  (Société  Nationale). 

Gravure  et  lithographie.  —  Un  encourage- 
ment de  l.OOO  francs  est  attribué  à  M.  Henry 
Ghoffer  (Artistes  français),  ciui  a  obtenu  9  voix 
pour  la  bourse  de  voyage. 

Pour  compenser  l'impossibilité  où  se  trouve  le 
conseil  d'attribuer  la  même  récompense  A  M.  Bou- 
roux  (Artistes  français),  qui  a  obtenu  7  voix  pour 
la  bourse  de  voyage,  M.  Dujardin-Bcaumetz  prend 
l'engagement  de  faire  à  cet  artiste  une  commande 
de  la  même  importance. 

Cinq  encouragements  de  500  francs  sont  ensuile 
décernés  à  MM.  Kamm,  Delécluse,  Mouvriez  (So- 
ciété dos  Artistes  français),  Marc  Beltrand  etHallo 
(Société  Nationale). 

Arts  décoratifs.  —  Deux  encouragements  de 
500  francs  sont  votés  à  MM.  Le  Bourgeois  et  Bor- 
nadou,  de  la  Société  Nationale  des  Beaux -.irts. 

l'RIX   DIVEHS 

A  la  Société  des  Artistes  français,  le  comité  a 
décerné  le  Prix  Henncr,  de  3.000  fr.,  à  M.  Paul- 


Albert  Laurens,  pour  sou  latloau  Didon,  exposé  au 
Salon  des  Artistes    français. 

Le  PrU-  Bartholdi  a  été  décerné  à  M.  Albert- 
Louis  Bray,  architecte,  qui  expose  au  môme  Salon 
les  plans  de  transformation  du  palais  do  l'Institut 
dans  Ihypothèse  du  prolongement  de  la  rue  de 
Picnnes. 

Les  Achats  de  la  Ville  de  Paris 
aux  Salons 


La  quatrième  commission  du  Conseil  municipal 
a  décidé  l'achat  des  œuvres  suivantes  aux  Salons  : 

Société  des  Artistes  français 

Peintures  et  Dessin.  —  L'Orage,  par  M.  Dam- 
bcza  ;  Kermesse  hollandaise,  par  M.  Bellan  ; 
Sortie  de  salut  (Béguinage  de  Bruges),  par  M. 
Cassel  ;  Une  barque  à  la  côte,  par  M.  Moteloy  ; 
La  Salute,  le  matin,  à  ^'enise,  par  M.  Gagliar- 
dini  ;  Pécheur  de  crabes,  dessin  teinté,  par  M. 
Granchi-Taylor;  Chasse  à  tir,  par  M"*  Louise 
Abbéma;  La  Marmotte,  par  M.  Cayron. 

Sculptures.  —  Jeanne  d'Arc,  par  M.  Alfred 
Boucher;  Le  Semeur,  par  M.  Bareau  ;  Le  Petit 
Chat,  par  M.  Blanchi  ;  La  Fin  d'un  rêve,  par  M. 
Marquet  ;  «  Egaillas  »,  par  M.  AUouard. 

Gravures.  —  Estampes  do  MM.  Bouisset,  Jar- 
raud,  Dufour. 

Société  Nationale  des  Beaux-Arts 

Peintures.  —  Bacchante  endormie,  par  M.  An- 
quetin;  Ombelles  jaunes,  par  M.  Hawkins. 
Gravures. — Estampes  originales  de  M.  Pinard. 


L'Exposition  de  la  Verrerie  et  de  la  Cristallerie 

AU    ilUSÉE   GALLIERA 


.\utant  pour  l'amateur  que  pour  le  praticien, 
une  exposition  d'art  appliqué,  si  riche  qu'en  soit 
la  composition,  n'est  attrayante  et  fructueuse  que 
si  elle  est  bien  présentée,  comme  celle  que  M.  De- 
lard  vient  de  consacrer  à  l'art  du  verrier.  On  en 
sort  avec  une  idée  nette  des  transformations  de  la 
matière  vilrifiable,  et  d'ailleurs  heureux  de  l'essor 
qu'un  si  bel  art  doit  aux  artisans  français. 

La  place  des  pièces  de  vitrine  est  plus  impor- 
tante, malheureusement,  que  celle  des  o) jjets  usuels, 
représentés  seulement  par  l'apport  des  cristalleries 
de  Baccarat.  Il  faut  regretter  que  les  créateurs  du 
Jjibelot  de  luxe  hésitent  à  s'entourer  des  produc- 
tions plus  couvantes  de  l'industrie.  Il  y  aurait 
profit  mutuel  k  un  tel  i-approchement.  Des  pièces 
comme  colles  que  Baccarat  a  compo.sées  pour  le 
service  de  table  des  chefs  d'Etat  sont  d'ailleurs 
de  vraies  œuvres  d'art,  d'une  simplicilé  très  étu- 
diée. Les  vins  de  France  auront  là  de  digues 
récipients  à  travers  le  monde.  M.  LeveiUé  et 
Rousseau  en  ont  aussi  inventé  do  superbes. 

L'art  du  vitrail  religieux  agonise,  au  moment 
où  les  trouvailles  des  verriers  lui  permettraient  de 
rivaliser  avec  les  productions  du  xiv*  siècle.  Peut- 
être  retrouvera-t-ii  une  nouvelle  vie  en  des  appli- 
cations profanes.  Si  les  dessinateurs  sont  info 
rieurs  en  cette  partie  aux  chimistes,  il  faut 
pourtant  signaler  les   œuvres   do  MM.  Decorclic- 


196 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


mont  et  Gniber  (de  Nancy,  comme  nombre  do 
verriers),  les  pâtes  céramiques  transparentes  de 
M.  Daum,  dont  les  utilisations  pourraient  être 
féeriques. 

Le  cristal  n'est-il  pas  d'ailleurs  la  matière  la  plus 
voisine  de  l'immatériel  ?  L'exposition  d'oeuvres  de 
Galle,  choisies  parmi  les  plus  belles  d'un  artiste 
multiple  qui  fut  avant  tout  un  grand  verrier, 
prouve  avec  quelle  éloquence  il  peut  traduire  les 
rêveries  d'un  poète  lorrain.  Galle  ne  fut  pas  un 
t;rand  créateur  do  formes  ni  de  décors,  mais  il  eut 
un  goût  exquis,  unique  et  ses  imitateurs  le  mon- 
trent bien)  de  la  matière  transformable.  A  ce  point 
de  vue,  les  quelques  douzaines  de  vases  et  de 
coupes  exposés  à  Galliera,  les  cristaux,  transpa- 
rents comme  l'eau,  emprisonnant  de  légères  fu- 
mées brunes,  ou  couverts  de  perles  dorées  dans  le 
goût  oriental,  les  pâtes  opalisées,  jouant  par  les 
épaisseurs,  sont  de  petits  mondes  où  se  sent  l'âme 
vibrante  d'un  artiste. 

Il  a  ses  continuateurs  en  MM.  Dammouse,  poète 
lui  aussi  et  technicien  très  expert,  en  M.  Georges 
Despret,  en  M.  Ringel  d'Illzach,  qui  semble  tailler 
ses  coupes  dans  les  glaces  alpestres.  Et  pour  mon- 
trer jusqu'où  s'étend  l'art  du  verrier,  les  pâtes  do 
verre  d'fleuri  Gros  le  révélaient  associé  à  celui  du 
sculpteur,  avec  cette  imagination  poétique  qui,  déci- 
dément, est  le  propre  des  verriers. 

J.-F.    SCHNERB. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Scancc  du  IS  Juin 

Prix.  —  L'Académie  des  Beaux-Arts  a  décerné 
les  prix  suivants  : 

Le  prix  Maubert,  d'une  valeur  de  4.000  francs  : 
2.000  francs  pour  la  peinture,  à  M.  Billotey, 
grand-prix  en  1907;  2.000  francs  pour  la  sculpture, 
à  M.  Biaise,  grand-prix  en  19CG; 

Le  prix  Berger,  d'une  valeur  de  15.000  francs,  à 
M.  Besnard,  pour  ses  peintures  décoratives  du 
Petit-Palais  des  (^hamps-Elysées. 

Séance  du  iô  juin 
Concours  de  Borne.  —  Par  suite  d'une  indispo- 
sition qui  n'a  pas  permis  à  M.  Flament,  élève  de 
M.  Gh.  Lenepveu,  de  terminer  son  travail  pour  le 
concours  de  composition  musicale,  les  candidats  à 
ce  concours  sont  actuellement,  par  ordre  de  classe- 
ment :  MM.  Dolraas,  Paray,  Gallon,  tous  trois 
élèves  de  M.  Cl).  Lenepveu;  Delviucourt,  élève  de 
M.  Cil.  AVidor,  et  Mignon,  élève  de  M.  Ch.  Le- 
nepveu. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  1  7  juin 
L'enceinte  du  i-ii'U.v  Pari.'i.  —  Le  préfet  de  la 
Seine  inrormo  l'Aciulémie  que  les  fouilles  entre- 
prises pour  la  construction  d'un  passage  souter- 
rain allant  du  Palais  de  Justice  au  Tribunal  de 
Gommoroe  et  au  Méiropolitaiii,  station  du  Marclio- 
aux-Fleui s,  ont  permis  à  la  commission  nxunici- 
palo  du  Vieux-Paris  de  découvrir  et  d'étudier  deux 
largos    murs  d'(''iioque    rouiaiuc   présentant    celte 


particularité  de  reposer  sur  trois  lits  de  grosses 
pierres  de  taille,  parfaitement  équarries  et  prove- 
nant des  ruines  de  monuments  antiques.  Ces  pierres 
de  taille  examinées  ont  permis  de  reconnaître  sur 
l'une  trois  charmants  petits  personnages  sculptés, 
et  sur  une  autre  le  tronc  d'un  guerrier;  une 
troisième  porto  une  inscription  en  grandes  lettres 
de  belle  époque;  il  y  avait  aussi  des  fragments  de 
colonnes.  Ces  murs  sont  identiques  à  ceux  décou- 
verts il  y  a  quatre  ans  au  Marché  aux  Fleurs.  Ils 
doivent  probablement  être  attribués  à  des  construc- 
tions élevées  au  voisinage  des  remparts  de  fortune 
construits  autour  de  la  Cité  vers  la  fin  du 
IV'  siècle. 

Mission  en  Extn'ine-Orient.  —  Le  commandant 
d'OUone  rend  compte  des  travaux  archéologiques 
et  linguistiques  qui  ont  été  faits  par  lui  et  ses  col- 
laborateurs le  capitaine  de  Flourelle,  le  capitaine 
Lepage  et  le  sous-licutenant  de  Boyve.  au  cours  de 
sa  mission  dans  la  Chine  occidentale,  le  Thibet,la 
Mongolie,  le  pays  des  Lolo  et  des  Sifan  indi'pen- 
dants. 

La  mission  a  rapporté,  outre  225  inscriptions  en 
sanscrit,  en  arabe,  en  mongol,  en  mongol  phagspa, 
en  thibétain,  en  lolo,  en  chinois,  etc.,  4Cu  volumes 
d'annales  locales,  la  reproduction  de  plusieurs 
groupes  de  magnifiques  monuments  souterrains 
couverts  de  sculptures  gréco-boudhiques  des  vi»  et 
vir  siècles  après  Jésus-Christ. 

Séance  du  31  juin 

Fouilles  sous  marines.  —  Le  directeur  du  ser- 
vice des  antiquités  et  des  arts  de  la  Tunisie  an- 
nonce une  nouvelle  découverte  qui  vient  d'être 
faite  à  Mahdia  :  celle  d'une  statuette  en  bronze 
mesurant  trente  centimètres  de  haut,  presque  com- 
plète et  très  bien  conservée.  Cette  figurine  repré- 
sente une  femme  qui  danse  au  son  des  crotales.  Sa 
tête  est  ceinte  d'une  couronne  de  lierre.  La  tête 
est  énorme,  les  hanches  sont  très  développées, 
taudis  que  les  jambes  sont  petites  comme  l'Eros 
citharède  et  la  danseuse  dont  il  a  été  question  ces 
temps  derniers  :  elle  a  été  trouvée  sous  la  couche 
de  bois  qui  avait  arrêté  les  plongeurs  dans  leurs 
investit  ations  antérieures  et  que  l'on  a  prise,  peut- 
être  à  tort,  pour  la  coque  du  navire. 

1,'enceinle  du  vieux  Paris.  —  Le  préfet  de  la 
Seine  annonce  à  l'Académie  les  découvertes  toutes 
récentes  qui  viennent  d'être  faites  au  cours  des 
travaux  auxciuels  on  pmcêde  ea  ce  moment  pour 
mettre  on  communication  le  palais  de  Justice  avec 
la  station  métropolitaine  de  la  Cité. 

Dans  l'une  des  assises  des  murs  mis  à  jour  — 
dont  description  complète  a  été  donnée  au  cours 
de  la  dernière  si'anco  —  on  a  trouvé  deux  pierres 
intéressantes.  L'une  est  sculptée  et  dans  un  excel- 
lent état  do  conservation;  i  lie  représente  trois 
jiersonnages  :  l'un  vu  de  face,  l'autre  de  profil,  le 
troisième  de  dos.  L'autre  pierre  porte  un  fragment 
d'inscription.  L'une  et  l'autre  ont  été  déposées  au 
Musée  Carnavalet. 

M.  do  Selves  annonce  en  outre  que  des  mesures 
vont  être  prises  par  la  commission  du  Vieux-Paris 
pour  permettre  aux  archéologues  de  se  rendre 
compli'  facilement  des  procédés  de  construction 
employés  dans  l'antiquité.  A  cet  elTct,  dans  la  paroi 
méridionale  de  la  galerie  d'hccès  du  Métro])olitain 
une  niche  sera  réservée  afin  de  mettre  en  évidence 
l'appareillage  de  ces  murs  antiques,  qui  est  de  tous 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


197 


points  identique  à  celui  dos  murs  découverts  plus 
à  l'est,  au  Marché  aux  fleurs. 

M.  Héron  do  Villefosse  ajoute  quelques  détails 
sur  les  fragments  romains  qui  viennent  d'èlre 
trouvés.  Le  bas-relief  qui  représente  trois  per- 
sonnages figure  l'intérieur  d'une  boutique.  Le  per- 
sonnage assis  au  centre  derrière  un  comptoir  est 
le  marchand  ;  les  autres  sont  des  acheteurs.  Le 
fragment  d'inscription  est  un  texte  funéraire. 

Communications  dicerses. —  M.  Héron  de  Ville- 
fosse  rend  aussi  compte  à  l'Académie  des  derniers 
travaux  du  chanoine  Leynaud,  curé  de  Sousse,  qui 
poursuit  avec  une  ardeur  toujours  égale  l'explora- 
tion des  catacombes  d'Hadruméte. 

Le  professeur  Michaélis  annonce  à  l'Académie 
la  découverte  d'un  plan  d'Athènes  dessiné  au 
xvir  siècle  par  l'ingénieur  vénitien  Verneda.  C'est 
un  document  d'un  haut  intérêt  pour  la  topographie 
de  la  ville  antique. 

M  Théodore  Reinach  communique  des  photogra- 
phies de  l'inscription  du  retable  de  l'Agneau  mys- 
tique des  frères  van  Ej-ck.  La  Ga:ette  publie  dans 
son  numéro  de  ce  mois  cette  communication. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  8  juin 

Le  président  exprime  les  regrets  de  la  Société  à 
l'occasion  du  décès  récent  do  M.  Arthur  Rhoné, 
l'un  de  ses  plus  anciens  correspondants,  dont 
nous  avons  donné  la  nécrologie. 

M.  Martroyo  fait  une  communication  sur  l'ori- 
gine du  siège  épiscopal  de  Ravenne  que  l'on  pré- 
tend avoir  été  fait  pour  l'archevêque  de  Ravenne 
Maximien  (1)  :  il  montre  que  la  plaque  où  se 
trouve  le  monogramme  présente  tous  les  caractères 
de  l'art  byzantin  du  iv  siècle,  et  que  les  autres 
panneaux  sculptés  proviennent  d'une  restauration 
effectuée  au  vi'  siècle.  Il  propose,  en  conséquence, 
d'attribuer  l'origine  de  cette  chaire  à  Maxime,  qui 
fut  évêque  de  Salone,  en  Dalmatie,  au  milieu  du 
IV"  siècle.  —  MM.  Gagniit,  Marquet  de  Vasselot, 
Lefebvre  des  Noettes  présentent  quelques  observa- 
tions. M.  de  Mély  précise  que  le  décor  placé 
autour  du  monogramme  parait  être  la  copie  d'une 
sculpture  byzantine  du  iv°  siècle  existant  encore 
aujourd'hui  à  Coustantinoplo,  et  que  cette  chaire 
a  ainsi  été  sculptée  plutôt  en  Dalmatie,  sous  l'in- 
fluence de  Constantiuople,  qu'à  Alexandrie.  M.  Paul 
Monceaux  est  d'accord  avec  M.  Martroye  pour 
penser  que  la  chaire  de  Ravenne  a  dû  être  sculptée 
au  iv°  siècle  et  restaurée  au  vi"  siècle. 

M.  Mirot  communique  des  lettres  inédites  de 
Jean  de  Piles,  du  xvi'  siècle  et  relatives,  on  parti- 
culier, à  l'obélisque  antique  qui,  amené  d'Orient, 
fut  dressé  sur  la  place  du  Latran.  M.  Lauer 
montre  l'intérêt  de  ce  texte  nouveau  pour  la  topo- 
graphie du  Latran  :  on  ignorait  à  quelle  date 
exactement  la  tour,  placée  prés  du  Latran,  dispa- 
rut et  fut  remplacée  par  cet  obélisque. 

M.  Serbat  si'  trouve  en  mesure  de  reconstituer, 
d'après  un  dessin  de  Demachy,  l'architecture 
de  l'église  Saint-Jean-en-Grève,  paroisse  démem- 
brée de  Saint-Gervais  et  érigée  en  1212.  Cette 
église  paroissiale  présente  cette  particularité  d'of- 
frir, dans  son  collatéral  septentrional,  l'imitation 
du  double  collatéral  de  Notre-Dame  de   Paris  qui 

(1)  V.  Gazelle  des  Beaux-Arts,  \90':i,i.U,  p. 3d0. 


est  porté  par  des  colonnes  cylindriques.  Cette 
imitation  s'explique  par  le  fait  que  la  cathédrale 
était  alors  un  modèle  de  construction  toute 
récente. 

Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français 

Séance  du  19  niai 

La  Société,  réunie  en  assemblée  générale,  après 
avoir  entendu  une  allocution  de  son  président 
M.  H.  Lemonnier  et  les  rapports  du  trésorier 
M.  A.  Tuctey  et  du  secrétaire  M.  P.  Marcel,  pro- 
cède au  renouvellement  du  Comité  par  la  nomina- 
tion de  cinq  nouveaux  membres  :  MM.  G.  Brièrc, 
L.  Deshairs,  A.  Fontaine,  H.  Stein  et  M.  Tourneux. 

M.  Paul  Ratouis  de  Limay  entretient  ensuite  la 
Société  d'un  tableau  de  M"'  Basseporte  peint  en 
1727.  Ce  pastel,  qui  se  trouve  au  Rijksmuseum 
d'Amsterdam,  passait  autrefois  pour  un  pastel  de 
la  Rosalba. 

M.  Saunier  communique  des  documents  inédits 
sur  le  peintre  Auguste  qui  joua  un  rôle  important 
parmi    les    amateurs    de    l'époque    romantique. 

M.  G.  Brière  étudie  ensuite  un  projet  do  Pigalle 
pour  un  tombeau  de  Turenne. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Théâtre  national  de   l'Opéra-Comique  :   On  ne 

badine  pas   avec   l'amour,   comédie  lyrique  en 

trois  actes,  en  vers,    d'après  Alfred   de   Musset  ; 

poème  de  Louis  Leioir  et  de  M.  Gabriel  Nigond, 

musique  de  M.  Gabriel  Pierné. 

Pour  mettre  en  musique  On  jie  badine  pas  avec 
l'amour,  était-il  nécessaire  de  le  transformer 
autant  que  l'ont  fait  les  librettistes  de  M.  Pierné? 
Les  hors-d'onivre  qu'ils  ont  ajoutés  n'ont  pas 
semblé  très  utiles,  mais  nous  regrettons  le  Musset 
dont  ils  nous  ont  privé.  Quant  à  l'obligation 
d'écrire  en  vers  rimes,  on  ne  se  l'explique  guère. 
A  quoi  bon  celte  rime,  qui  sous  la  musique  (1) 
fasse  presque  toujours  inaperçue,  lorsqu'elle  n'est 
pas,  d'aventure,  fâcheuse  ou  maladroite?  La  iiroso 
a  fait  ses  preuves  :  Messidor,  Louise,  Pelléas  et 
Mélisande,  Ariane  et  Barbe-Bleue,  Salomé... 
D'ailleurs,  prose  ou  vers,  qu'importe?  La  beauté 
du  stylo  et  de  l'idée,  avant  tout.  Souhaitons  qu'à 
l'avenir  le  texte  même  de  Musset  soit  mis  en  mu- 
sique et  non  telle  adaptation  plus  ou  moins  fidèle. 

Et  puis,  le  théâtre  lyrique  doit,  tout  d'abord,  se 
soucier  de  la  justesse,  de  la  profondeur,  du  déve- 
loppement des  sentiments,  et  non  du  plus  ou  moins 
de  mouvement  factice,  dit  «  mouvement  scénique  » 
qui  plaît  tant  aux  gens  de  théâtre  et  aux  direc- 
teurs ;  à  tous  ceux,  en  somme,  qui  se  targuent 
d'une  «  infaillible  expérience  de  la  scène  et  du  pu- 
blic »  (2).  Contre  eux  le   musicien  a  presque  tou- 

(1)  Sans  doute,  d'admirables  poésies  ont  été 
mises  en  musique,  mais  c'est  parce  qu'elles  étaient 
belles,  et  non  parce  qu'elles  étaient  écrites  on  vers 
rimes  :  la  prose  des  Ctxansons  de  Bilitis  est  tout 
aussi  "  musicablc  ■>. 

(2)  11  va  de  soi  que  ce  sont  là  des  réflexions  gé- 
nérales, et  que  je  ne  songe  point  à  viser  le  très 
regretté  Louis  Leioir,  dont  il  se  peut  que  les  con- 
seils et  l'expérience  aient  été  réellement  utiles  à 
M.  Pierné. 


198 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


jours  raison,  s'il  a  pour  lui  la  beauté  musicale.  Il 
n'a  pas  à  craindre  que  son  œuvre  soit  ennuyeuse 
et  «  peu  théâtrale  »,  s'il  commente  avec  une  vérité 
intime  et  pénétrante  les  sentiments  des  personna- 
ges: que  l'on  se  souvienne  (antre  tant  d'exemples 
à  citer)  de  l'admirable  scène  entre  Arkol  et  Méli- 
sande...  Voyez   aussi,   d'ailleurs,  toute  la  fin  du 
premier  acte  d'On  ne  badine  pas  avec   l'amour,  à 
l'Opéra-Comique  :  l'action'  y  est  plutôt  immobile, 
et  pourtant   U  n'y  a  là  rien  de  trop,  car  cela  est 
d'une  sensil)ilité  juste,  charmante  et  émue  ;  en  cet 
endroit,  sans  le  souci  de  <•  faire   du  théâtre  »,  le 
musicien  a   su  laisser  chanter  son   cœur,  et  pu 
montrer  de  quoi  il  est  capable.  Il  l'a  montré  éga- 
lement en  maint  passage  des  rôles  de  Blazius  et  do 
Dame  Pluche  (Hélas,  les  librettistes  ont  supprimé 
Bridaine).  Mais  il  no  donnera  toute  sa  mesure,  je 
pense,    que  lorsqu'il  écrira  une  «  comédie  lyrique  » 
réellement  comique   et  gaie.   J'ai   déjà  exprimé,  à 
propos  du  Mariage  de  Télémaque,  qu'il  n'est  pas 
juste  de  tenir  en  mépris  et  en  suspicion  les  pièces 
bouffes  ou   comiques.  Pas  de  hiérarchie  dans  les 
genres  :  ce  qu'il  faut,  c'est  qu'une  œuvre  soit  réus- 
sie, et  il  ne  doit  y  avoir  aucune  fausse  honte,  pour 
un  musicien,  à   préférer  celui  des  deux  masques 
qui  n'est    point  le   tragique.   11  faut  qu'il  puisse, 
sans  crainte  d'être  blâmé,  suivre  sa  nature  et  son 
goût.   Pour  M.  Pierué,  l'amour  passionné  de  <.'.a- 
mille   était-il  en   dehors    de   sa  nature  '?  Il  serait 
hasardé  de  l'affirmer;  cela  est  possilile,  mais  il  se 
peut  bien  aussi  que  les  "  raccourcis  »  du  livret  ne 
lui   aient  pas    permis  de  s'exprimer  avec  autant 
d'éloquence  et  de  poésie  que  lePerdican  de  Musset. 
Quoi  iiu'il   en  soit,  ses  dons  remarquables,  son 
métier  d'une  sûreté  et  d'une  solidité  parfaites,  son 
instinct  du  comique  et  sa  verve  pleine  de  naturel, 
de  bonne  humeur  et  de  gaieté,  tout  cela  nous  permet 
d'espérer  que  M.  Pierué  sera  un  jour  prochain  l'un 
des  premiers  rénovateurs  de  la  comédie  musicale 
ou  de  l'opéra-boufl'e  :  et  j'en  ai  dit  assez  pour  qu'on 
no   puisse  croire   que  ce   soit   le   reléguer  en  une 
partie  du  domaine   des  sons  moins  «  honorable  » 
que  la  fugue,  la  sonate  et  l'oratorio. 

Charles  Kœchlin. 


BEVUE  DES  REVUES 


X  Lss  Arts  (mai).  —  Articles  de  M.  P.  de  No- 
Ihac  sur  un  tableau  de  Fragonard,  une  Danseuse, 
provenant  do  la  collection  du  baron  Adolphe  de 
Rothschild  (reprod.);  —  de  M.  Louis  Dimior  sur 
la  Vénus  au  miroir  de  Velazquez  à  la  National 
Gallery  de  Londres,  à  propos  des  doutes  récem- 
ment émis,  à  tort,  sur  son  authenticité  et  de  son 
attribuUon  à  del  Mazo  (3  fig.);  —  do  M.  Gabriel 
Moui-ey  sur  les  trois  jolis  panneaux  de  M.  Boutet 
de  Monvel  consacrés  à  la  vie  do  Jeanne  d'Arc, 
c-xposés  l'an  dernier  au  Salon  de  la  Société  Natio- 
nale des  Beaux-Arts  (reprod.);  —  de  M.  Louis 
Vauxcelles  sur  le  Salon  actuel  de  cette  Société 
(22  reprod.  d'œuvres  exposées). 

(Juin).  —  Comptes  rendus  par  M.  Maurice 
Uauvol,  des  Sites  de  la  Société  dos  .\rtistcs  fran- 
çais {•i\  aquar.),  et.  par  M.  C\\.  Saunier,  de  l'expo- 
sition des  portraits  d'enfants  à  Bagatelle  [12  repr.). 


BIBLIOGRAPHIE 

La  Peinture  chinoise  au  Musée    Guimet,   par 

M.  TciiANG  Yi-TCHOU  et  M.  J.  HACKI^•.  —  Paris, 

Paul    Geutliner.    Un    volume    in4°   oblong   de 

98  p.  avec  IG  planches  hors  texte. 

L'exposition  actuelle  du  musée  Guimet  a  fom-ni 
prétexte  à  un  album  illustré,  d'un  intérêt  tout  à 
la  fois  scientifique  et  vulgarisateur.  On  y  trouve 
reproduites  les  meilleures  d'entre  les  œuvres 
montrées;*  un  catalogue  en  donne  la  liste  par 
ordre  chronologique.  S'aidant  des  travaux  de  MM. 
Giles,  Hirth  et  Chavannes,  MM.  Tchang  Yi-tchou 
et  J.  Hackin  ont  fait  précéder  ce  catalogue  d'une 
histoire  de  la  peinture  chinoise,  divisée  en  huit 
périodes,  lesquelles  s'étendent  de  l'an  2.600  avant 
J.-C.  jusqu'à  l'époque  actuelle.  Tous  ceux  que  pas- 
sionnent les  arts  d'Extrême-Orient  liront  avec  un 
plaisir  et  un  profit  extrêmes  les  pages  placées  au 
seuil  de  la  pulilication  en  guise  de  préface  ;  elles 
offrent  en  quelque  sorte  une  psychologie  de  la 
peinture  chinoise;  M.  Guimet  en  est  l'auteur. 


G.  BouKCARD.  —  Graveurs  et  gravures,  France 
et  étranger.  Essai  de  Bibliographie,   1540- 
1910.  —  Paris,  H.  I-loury  (1910),  iu-8',  xiv-3'JO  p. 
M.  G.  Bourcard  a  essayé  d'établir,  dans  le  pré- 
sent volume,  une  liste  d'ouvrages  sur  la  gravure 
susceptible  de  guider  le  chercheur  et  l'amateur. 
C'est  à  eux,   non  aux  érudits,   que  s'adresse  l'au- 
teur :  il  n'a  pas  eu  la  prétention   de  faire  œuvre 
scientifique,   comme  il  ressort  de  la  lecture  de  sa 
préface.  Il   faut  espérer  qu'une   nouvelle  édition, 
complète  et  méthodique,   viendra  prochainement 
oft'rir  aux  travailleurs  un  instrument  sérieux.  Si- 
gnalons à  l'auteur,  dans  cette  intention,  plusieurs 
articles  importants   dont  il  aurait  pu  avoir  con- 
naissance en  consultant  la  Gazette  :  sur  Eracqae- 
mond,  par  M.  A.  de  Lostalol;  sur  Carpeaux,  par 
M.  P.  Jamot;  sur  P.-M.  Roy  et  sur  M.  Coppier,  par 
M.   A.    Marguillior;   sur   Courbet,    par   M.    Th. 
Dnret;    sur   Meryon,   par    Ph.    Burly;  sur  Gail- 
lard, par  M.  L.  Gonse;  s\u-  G.  Nanteuil,  par  G. 
Duplessis;  sur  E.  Béjot,  A.  Belleroche,  A.  Legros, 
A.  Lepère,  par  M.  R.  Mai-x  :  ceci  pour  nous  borner 
à  quelques  artistes  français  du  xix»  siècle  étudiés 
dans  notre  revue.   On  ne  peut   que  recommander 
encore  à  M.   G.  Bourcard  d'apporter  à  l'observa- 
tion des  règles  bibliographiques  et  à  la  rédaction 
des  notes  dont  il  accompagne  son  texte  tout  le  soin 
exigible  dans  un  ouvrage  de  ce  genre. 

Cb.  Du  Bus. 


NECROLOGIE 

On  annonce  la  mort  du  peintre  Jacques  Wély, 
qui  vient  de  succomber  à  l'âge  de  trente-sept  ans. 
M.  Jacques  Wély  s'était  dabord  voué  au  profes- 
sorat ;  puis  il  était  devenu  commerçant  et  était 
parti  pour  l'Extrèmc-Orient;  mais  sa  vocation 
artistique  n'avait  pas  tardé  ù  s'affirmer  et  il  avait 
acquis  une  notoriété  méritée. 

Le  peintre  Edouard-Alexandre  Sain  est  mort 
lundi  dernier,  27  juin,  à  Paris.  11  était  né  le  13  mai 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


1S9 


1830,  ù  Gliiny  (Saôaeet-Loire).  Après  avoir  passé 
par  l'atelier  de  Picot  et  concouru  pendant  quel- 
ques années  pour  le  prix  d«  Rome,  il  abandonna 
l'histoire  pour  la  peinture  de  genre,  où  il  obtint 
en  1857,  au  Salon,  son  premier  succès  avec  la 
Ronde  des  ramoneurs.  Il  alla  ensuite  travailler 
dans  les  pays  basques  et  en  Bretagne,  à  Roscoff, 
mais  fut  bientôt  attiré  par  l'Italie,  principalement 
par  l'île  de  Gapri,  où  il  habita  longtemps  et  où  il 
exécuta  ses  meilleures  toiles  :  les  Fouilles  de 
Pompéi,  Un  Mariage  à  Capri,  la  Tarentelle,  La 
Récolte  des  oranges,  Pèlerinage  à  la  Madone 
d'Amgri,  etc.  Il  tU  aussi  do  nombreux  portraits, 
entre  autres  ceux  de  la  marquise  de  Gruchy,  de 
M.  Gaillard  de  Witt,  du  baron  Alphonse  llallet, 
du  baron  de  Rochetaillce,  de  M""  Litvinne,  de 
M"°  Renée  du  Minil.  Ces  O'uvres,  d'un  coloris 
agréable,  mais  d'une  facture  assez  molle,  lui  va- 
lurent des  mentions  honorables  en  1857,  1859  et 
1861,  une  médaille  en  1866,  une  médaille  de 
3*  classe  en  1875,  une  médaille  d'argent  à  l'Ex- 
position Universelle  de  1889  et  une  de  bronze  à 
l'Exposition  de  1900.  Il  était  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur  depuis  1877  et  membre  de  la  Société 
Nationale  depuis  sa  fondation  en  1890. 

On  annonce  également  la  mort  d'un  jeune  artiste 
peintre,  Henri  Ginot,  âgé  do  vingt-neuf  ans,  qui 
s'est  suicidé  le  20  juin. 

Le  dessinateur  et  graveur  Auguste  Hotin  vient 
de  s'éteindre  brusquement  à  soixante  ans.  Origi- 
naire de  Dieppe,  il  avait  consacré  à  la  cathé- 
dfalo  de  sa  ville  natale  un  nombre  considérable 
de  grandes  et  belles  eaux-fortes,  qui  lui  valurent 
aux  Salons  annuels  de  notables  succès,  consacrés 
par  une  mention  honorable  en  1895  et  une  médaille 
de  bronzo  à  l'Exposition  Universelle  de  1900. 
Dessinateur  trè.-;  lin  et  d'une  élégante  précision, 
il  a  collaboré  à  l'illustration  d'un  certain  nombre 
de  livres  d'art,  parmi  lesquels  il  convient  de  citer 
l'Orfèvrerie  et  l'Histoire  et  la  Philosophie  des 
styles  de  M.  Henry  Havard,  VfJôtel  de  Ville  de 
M  Marius  Vachon,  la  France  artistique  et  monu- 
mentale et  a  donné  plusieurs  dessins  dans  notre 
Gazette. 

Il  s'était  également  occupé  d'art  décoratif  et  l'on 
a  vu  au  Salon  de  1908  de  jolis  cofl'rots  exécutés 
par  lui,  en  collaboration  avec  le  statuaire  Pénat  et 
l'ébéniste  Poussin.  Au  moment  où  la  mort  le  sur- 
prit il  achevait  une  grande  planche  à  l'eau-forto, 
Portrait  d'Iioinme,  d'après  Goypel.  qui  lui  avait 
été  commandée  par  l'administration  des  Beaux- 
Arts. 

La  semaine  dernière  est  mort,  à  Paris,  l'archi' 
tecte  Hector  Degeorge,  membrs  de  la  Société  des 
Aiiisles  français.  Il  avait  obtenu  des  mentions 
honorables  au  Salon  de  18S5  et  à  l'Exposition  Uni- 
verselle de  1889. 

Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort  de  M. 
Georges-Hippolyte  Mondain,  dit  Monval,  dé- 
cédé mardi  dernier.  Il  était  né  au  Monceau,  près 
Avon,  le  1"  avril  18i5.  Avocat,  il  quitta  le  bar- 
reau pour  l'art  dramatique,  et  après  avoir  suivi 
les  cours  du  Conservatoire,  il  lit  pendant  quatre 
ans,  de  187-i  à  1878,  partie  de  la  troupe  du  théâtre 
de  rodéon  dont,  en  collaboration  avec  son   cama- 


rade Porel,  il  écrivit  l'histoire.  Entré  àla Comédie- 
Française  en  1878  en  qualité  d'archiviste,  il  y  de- 
vint successivement  secrétaire  du  comité,  puis 
bibliothécaire-archiviste.  Devenu  aveugle  il  avait 
pris  sa  retraite  il  y  a  dcmx  ans,  après  trente  an- 
nées de  service.  Il  avait  fondé  Le  MolicrisieilSIQ- 
1889).  revue  consacrée  à  l'étude  de  Molière,  et  pu- 
blié de  nombreux  ouvrages  relatifs  à  l'histoire  du 
théâtre,  à  Molière  et  à  la  Comédie-Française. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Succession  de  M""  P.  'Viardot 

Vente  de  tableaux  anciens  et  modernes  et  des- 
sins, fait  à  l'hôtel  Drouot,  salles  9  et  10,  le  27  juin, 
par  M'  Henri  Baudoin  et  M.  Ferai. 

Dessins.  —  2.  Goya  y  Lucientès.  La  Mort  du 
taureau:  1.900.  —  3.  Hébert  (E.).  La  Vierge  por- 
tant l'Enfant  Jésus  :  2.050.  —  4.  Prud'hon.  Thé- 
mis  :  2.500. 

Tableaux  anciens  et  modernes.  —  5.  Bol  (Ferdi- 
nand). Portrait  d'une  dame  hollandaise  :  42.000. — 
6.  Chintreuil.  L'Allée  de  pommiers  :  10.000.  —  7. 
Chintreuil.  Le  Buisson  :  2.050. 

10.  Duplessis.  Portrait  de  Glùcli  :  8.000.  —  12. 
Prud'hon  (P.-P.).  Portrait  de  L.-G.  Viaxdot  : 
21.000.  —  13.  Prud'hon  (P.-P.).  Portrait  de  Ma- 
dame L.-C  Viardot  et  de  sa  tille  (Pendant  du  pré- 
cédent): 46.000.  —  15.  SchefTer  (Aryl.  Francesca  di 
Rimini:  1.800.  —  10.  Tintoret  (.Jacopo-Robusti, 
dit  le).  Un  personnage  vénitien:  02.0ÙO. 

Produit  total:  208.200  francs. 

Estampes  modernes 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  10,  le  29  avril, 
par  M"  André  Desvougos  et  M.  Loys  Delteil. 
Buhot  (Félix).   —  7.  Westminster  Bridge  :  153. 

—  8.  La  Falaise,  baie  de  Saint-Malo  :  160. 
Daumier(H.). — 25.  «  Ne  vous  y  frottez  pas!!  »  :200. 
Forain    (J.-L.).    —   35.    Le    Retour  de   l'Enfant 

prodigue  :  505.  —  86.  Les  Pèlerins  d'Emmaùs  :  251, 

Haden  (F.  Seymour).  —  38.  Habitation  de  lord 
Ilarrington  ;  190.  —  39.  Entrée  du  château  de 
Mytton,  sur  japon  :  480.  —  40.  Egliam,  sur  la  Ta- 
mise ;  210.  —  44.  Vue  de  Richmond,  effet  du  matin  : 
290.  —  46.  L'Étang  au  Canard  :  950.  —  50.  Maison 
de  'Whistler,  au  vieux  Chelsea  :  190. 

Legros  (A.).  —  83  bis.  Les  Grands  Bûcherons  : 
215  francs. 

Leheutre  (G.).  —  88.  Les  Bords  de  la  Bre.sle  : 
110.  —89.  Place  Saint-Aventin,  à  Troyes  :  110. 

Lopère  (Auguste).  —  90.  Frontispice  du  "Voyage 
autour  des  Fortifications  ■>.  Épreuve  d'essai  :  310. 

—  91.  La  Cathédrale  de  Rouen.  2°  état,  sur  chine  : 
935.  —  91.  La  Montagne  Sainte-Geneviève,  sur  ja- 
pon :  370.  —  91.  Les  Boulevards  près  la  porte 
Saint-Denis,  sur  japon  pelure  :  425. 

Meyron  (Charles).  —  93.  L'Arche  du  Pont  Notre- 
Dame,  3°  état,  avant  la  lettre  :  370.  —  91.  Tourelle 
de  la  rue  de  la  Tixérandrie,  2»  état,  avant  la  lettre: 
700.  —  95.  Saint-Étienne-du-Mont,  6°  état,  avant  les 
inscriptions  :  300.  —  98.  Rue  des  Toiles,  à  Bourges, 
:>  état  :  380. 

Millet  (J.-F.).  —  100.  Les  Glaneuses  :  840.  — 
101.  Les  Bêcheurs  :  250. 

136.  Whistler.  Nocturne,  sur  chine  bleu  :  270. 


200 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Zorn  (Aiidars).   —   144.   Les  Cousines  :   210.  — 
148.  Rep  )S,  ou  Mary  :  175.  —  147.  Espagnole  :  200. 

—  148.  Axel  Ilerman  Haug  :  300.  —  150.  Aiitonin 
Proust  :  215.  —  151.  La  grande  brasserie  ;  350.  — 
152.  Zorn  et  sa  femme,  sur  japon  :  1.250.  —  153. 
En  plein  air  :  330.  —  154.  J.-B.  Faure  :  270.  — 
155.  Max  Liebermann  :  480.  —  156.  M"*  Simon  : 
480.  —  1»7.  Comte  G.  de  Rosen  :  450.  —  158.  La 
Lecture  (M.  et  M""  Deering)  :  460.  —  157.  La  Vénus 
de  la  Villette  :  170.  —  160.  Dimanche  matin  en 
Delarne  :  350.  —  161.  Mon  modèle  et  mon  batsau  : 
859.  —  162.  M""  Armour  :  880  :  —  168.  Paul  Ver- 
laine :  260.  —  164.  M.  et  M"«  Pontus  Furstenbcrg  : 
350.    —  l'jô.  Albert  Besnard  et  son  modèle  :  250. 

—  16C.  M"'  Gerda  Hagborg  :  650.  —  167.  ElTet  de 
nuit  :  340.  —  168.  M-  Nagel  :  380.  —  169.  Ed- 
ward R.  Bacon  :  320.  —  170.  Étude  de  modèle:  310. 

—  172.  Miss  Maud  Cassel  :  310.  —  174.  Zorn  et  son 
modèle  :  355.  —  175.  M"'  Maya  vonHeijne  :  1.050. 

—  178.  Princesse  Ingeborg  de  Suède  :  310.  —  179. 
Joueuse  de  guitare,  assise  :  205.  —  182.  Au  piano 
(miss  4nna  Burnett)  :  380  —  183.  Cotton  (MM.)  : 
2i0.  —  186.  Gardo-robe  en  Dalarne  :  200.  —  187. 
Nouvelle  chanson  :  200.  —  188.  M"'°  Granberg  : 
200.  —  190.  Colonel  Lamont,  en  buste  :  3fî.—  192. 
Le  Compagnon  de  voyage  :  265.  —  193.  M"'  Emma 
Rassmussen  :  335.  —  194.  MM.  Skip  :  290.  —204. 
Première  séance  :  325.  —  205.  M.  et  M"'  Atherton 
Ciirtis  :  350.  —  206.  Marcelin  Berthelot  :  345.  — 
207.  Anatole  France  :  410.  —  209.  Prince  Paul 
l'roubetskoy  :  265  francs. 

Produit  total  :  33.831  francs. 


Miniatures 

Vente  faite  à  l'hùtel  Drouot,   salle  8,   le  9  mai, 
par  M*  Origot  et  M.  Blée. 

28.  Dumont.  Miniature  ovale 
femme  :  1.220.  —  42.  Mansion. 
chiducliesso  d'Autriche,  impératrice  des  Fran(;ais, 
reine  d'Italie,  grand  costume  de  cour  ;  émail,  signé 
et  daté  :  24  octobre  1812  :  1.210.  —  Non  cata- 
loguées. Trois  boites  on  or  émaillé,  ép.  xviir 
siècle  :  2.575,  1.760  et  1.425  francs. 

Produit  total  :  21.000  francs. 


:  portrait  de  jeune 
Marie-Louise,  ar- 


Collection  H. -S.  Theobald,  de  Londres 
Les  12  mai  et  jours  suivants  a  été  dispersée  h 
Stuttgart,  par  les  soins  de  M.  H. -G.  Gutekunst, 
la  superbe  collection  d'estampes  anciennes  de 
M.  H. -S.  Tlieobald,  de  Londres,  composée  de  pièces 
de  la  plus  grand  ;  rareté,  et  riche  principalement 
en  Durer  et  en  Rembrandt  (ceux-ci,  particulière- 
mont,  ont  atteint  des  prix  considérables  :  une 
épreuve  du  Vieux  Ilaaring  a  élé  vendue  4'i.OOJ 
marks,  soit  55.000  francs  ;  la  Grande  Fiancée 
juive,  35.000  marks  (43.750  fr.),  le  Hembrundt  dea- 
sinant,  épreuve  d'essai,  33  000  marks  ('il. 250  fr.), 
une  épreuve  de  la  l'ièce  aux  cent  /ïorùis,  32.000 
marks  (40.000  fr.),  le  Saint  Jcrômedans  la  manière 
de  Diircr,  22.000  marks  (27.500  fr.),  etc.).  Voici, 
en  maries,  les  principaux  prix  atteints  : 

29.  Barbarj  (.lacopo  de).  Saint  Séljastien  attaché 
à  un  arbre  :  l.OOii.  —  90.  Bocholt  (Franz  von). 
Saint  Antoine  :  4.350.   —   129.    Campagnola    [D.}. 


Douze  enfants  dansant  une  ronde  :  2.100.  —  130. 
Ganale  (A.i.  L'G'^uvro  du  maître  :  31  estampes  sur 
18 feuilles,  en  magnifique  tirage  du  1"  état  :  4.400. 

Dagoty.—  180.  Louis  XVI  :  1.850.  —  187.  Marie- 
Antoinette  :  3.600. 

196.  Drevet  (P.-J.'.  Adrienne  Lecouvreur  dans  le 
rôle  de  Gornélia  (1"  état,  avant  toute  lettre)  :  1.020. 

Durer  (A.)  (Gravures  sur  cuivre).  —  198.  Adam 
et  Eve  (1"  état,  sur  papier  à  la  tète  de  bœuf)  : 
2.950.  —  200.  La  Naissance  du  Glirist  :  14.200.  — 
201.  La  Passion  :  16  planches  :  3.250.  —  208.  L'En- 
fant prodigue  :  1 .180.  —  210.  La  Vierge  à  la  longue 
chevelure  :  2.810.  —  213.  La  Vierge  avec  l'Enfant 
assise  sur  ua  banc  de  gazon  :  3.100.  —  218.  La 
Vierge  couronnée  par  deux  anges  :  1.300.  —  220. 
La  Vierge  au  singe  :  16.800.  —  221.  La  Sainte 
Famille  :  1.400.  —  222.  La  Sainte  Famille  au 
papillon  :  1.500.  —  2'35.  Saint  Georges  à  clieval  : 
2.050.  —  228.  Saint  Jérùme  dans  sa  cellule  :  5.i^50. 

—  2:n.  La  Famille  du  satyre  :  2.000.  —  2.36.  La 
Méchanceté  :  3.500.  —  238.  Le  Paresseux  ou  le 
Rêve  :  1.700.  —  243.  La  Dame  à  cheval  et  le  lans- 
quenet :  2.010.  —  251  La  Promenade  :  3.000.  — 
256.  Le  Chevalier,  la  Mort  et  le  Diable  :  5.800.  — 
260.  Les  Armoiries  à  la  tête  de  mort  :  3.G00.  — 
265.  Erasme  de  Rotterdam  :  1.220. 

Durer  (A.)  (Gravures  sur  bois).  —  La  Vie  de  la 
Vierge  :  suite  complète  de  20  planches,  en  épreuve 
d'essai  avant  la  l^tre  d'un  tirage  superbe  :  6.600. 

—  295.  Les  Saints  protecteurs  de  r.\utriche 
(1"  état)  :  2.450.  —  299.  La  Sainte  Trinité  :  2.010. 

—  308.  Ulrich  Varnbûler  :  1.190. 

(A  suicre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  tableaux  de  MM.  Jean,  Tade  et 
Adam  Styka,  ;!5,  rue  de  la  Boëie. 

Exposition  de  décors  et  costumes  de  théâtre  pl 
de  tableaux  par  des  artistes  russes,  galerie 
Bernlieim  jeune,  15,  rue  Richepanse,  jusqu'au  '.' 
juillet. 

Exposition  do  deux  statues  de  M.  Aristide 
Maillol,  galerie  Druet,  20,  rue  Royale,  jusqu'au 
9  juillet. 

Exposition  do  pastels  de  M.  J.  Maryan  et 
d'aquarelles  de  M.  Nel  Ariès,  galerie  Moloux,  68, 
boulevard  Malosherbes,  jusqu'au  12  juillet. 

Exposition  de  ligures  (peintures  et  lithographies) 
par  Cézanne,  galerie  Vollard,  6,  rue  Lalfitte,  jus- 
qu'au 23  juillet. 

Exposition  de  taldeaux  et   dessins  do  M.  Mar- 
cel  Lenoir,   au  Cercle  international  des  Beaux- 
.\rts,  97,  boulevard  Raspail,  jusqu'au  31  juillet. 
Province 

Brest  :  3"  Salon  de  la  Société  des  Amis  dos 
Arts,  jusqu'au  20  juillet. 

Étra)i!fer 
Flensburg  :  Exposition  jubilaire  de  l'œuvre  du 

professeur  .lakob  .-Ulierts. 


Le  Gérant  :  P.  Giraiidot. 


l'iu'is 


Iiiiprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.—  Y.  siniait,  imiu-imcnr. 


N"  20.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


16  Juillet. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  graluiteinenl  h  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  Tabonnemeiit  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...        10  fr.   Il  lîtranger    (Etats     faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||       l'Union  postale) 15  fr. 

Le    ISTunaéro    ;     O     fr.     2& 


PF^OPGS    DU    JOUR 


,E  Conseil  municipal  vient  de  dis- 
cuter une  question  qui,  depuis 
longtemps  déjà  et  depuis  quel- 
ques semaines  particulièrement, 
préoccupe  vivement  les  Parisiens.  Il  s'agit 
des  travaux  entrepris  dans  la  capitale  et  de 
l'aspect  lamentable  qu'ont  pris  en  ces  der- 
niers mois  les  rues,  les  boulevards  et  les 
places.  Non  seulement  en  ne  peut  plus  circu- 
ler sans  des  difficultés  et  des  retards,  mais  la 
beauté  de  Paris  souffre,  et  l'on  a  pu  trouver 
dans  les  journaux  étrangers  les  moins  sus- 
pects de  sévérité  à  notre  égard  des  plaintes  et 
des  regrets  qui  donnent  à  réfléchir. 

Toutes  les  protostations  qui  se  sont  fait 
entendre  dans  la  presse  et  dans  les  assem- 
blées ne  seront  pas  inutiles  si  l'administra- 
tion change  ses  projets  et  abrège  les  délais 
qu'elle  s'accordait.  On  a  appris  avec  stupé- 
faction, par  la  séance  du  Conseil  municipal, 
ijue  d'après  le  dessein  premier  de  l'adminis- 
tration, la  place  de  l'Opéra  devait  rester 
bouleversée  jusqu'au  mois  d'octobre  lUll  ! 
Palissades,  chantiers,  excavations  étaient 
destinés  à  survivre  plus  d'une  année.  C'est 
une  perspective  que  le  public,  si  complaisant 
qu'il  soit  et  si  peu  gêné  qu'on  se  montre  avec 
lui,  n'aurait  pu  tolérer.  Aujourd'hui  surtout, 
que  l'attention  attirée  sur  le  sort  qu'on  fait  à 
la  Ville  et  sur  l'insuffisance  du  soin  avec  le- 
quel est  entretenu  Paris,  il  y  a  des  exagéra- 
tions qui  auraient  passé  la  patience.  Ce  sera 
donc,  si  les  promesses  sont  tenues,  le  1"' sep- 
tembre que  la  place  de  l'Opéra  reprendra 
figure. 

Mais  le  Conseil  municipal  ne  s'est  pas  con- 
tenté de  ce  résultat  prétis.  11  a  profité  des 
circonstanc3s  pour  dire  plus  génoralenient  sa 


manière  de  penser  et  il  l'a  dite  avec  netteté. 
L'ordre  du  jour  qu'il  a  voté  condamne  les 
"  abus  scandaleux))  des«ntreprisos,  constate 
que  le  désordre  augmente  sans  cesse,  rappelle 
ses  plaintes  multiples  et,  finalement,  regrette 
que  la  loi  ne  lui  fournisse  aucun  moyen  d'in- 
tervenir. Son  intervention  cependant,  même 
sous  cette  forme,  ne  sera  pas  vaine.  Dans  un 
pays  d'opinion, il  n'est  bureaucratie  qui  puisse 
se  sentir  indéfiniment  irresponsable, parce  que 
flnalementle  public,  la  masse, toujoursoubliée 
dans  les  discussions  économiques  ou  admi- 
nistratives, des  consommateurs  et  des  contri- 
buables finit  par  se  sentir  lésée  dans  ses  in- 
térêts ou  offensée  dans  ses  goûts.  C'est  aux 
habitants  de  Paris  à  secouer  la  torpeur  des 
administrations,  à  exercer  un  contrôle  con- 
tinu, à  sauvegarder  par  leur  vigilance  la 
beauté  de  leur  ville.  Et  c'est  pourquoi  nous 
joignons  notre  protestation  à  toutes  celles 
qui  se  font  entendre. 


NOUVELLES 


***  Par  décret  du  Président  de  la  Répu- 
blique, en  date  du  8  juin,  ont  été  nommés 
chevaliers  de  la  Légion  d'honneur  à  l'occa- 
sion do  l'Exposition  de  Londres  : 

M.  Besnard  (Alfred-Jacques),  architecte  ; 
M.  Metnian  (Louis),  conservateur  du  Musée 
des  arts  décoratifs;  M.  Riotor  (Léon-Eugène- 
Emmanuel),  secrétaire  général,  fondateur  de 
la  Société  nationale  de  l'Art  à  l'école. 

***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  mercredi  6  juillet,  à  Paris,  dans  le  jardin 
des  Tuileries,  un  monument  à  la  mémoire 
do  Waldeck-Rousseau,  œuvre  du  sculpteur 
Marqueste  et  de  l'architecte  Gustave    Rives  ; 

Le  jeudi  7  juillet,  à  Paris,  au  Gours-Ia- 
Reine,  à  l'angle  de  l'avenue  d'Antin,  un  mo- 


20',' 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


nument  à  Alfred  de  Musset,  œuvre  du  sta- 
tuaire Moncel; 

Le  dimanche  10  juillet,  à  Charleville,  un 
busto  de  M.  Carré,  ancien  inspecteur  général 
de  l'enseignement  primaire,  œuvre  du  sculp- 
teur Alphonse  Colle. 

»*if;  Par  décret  en  date  du  7  juin  1910, 
M.  (Juenioux,  professeur  au  lycée  ÎNIichelet, 
est  nommé,  à  dater  du  l"'  juillet  l'JlO,  inspec- 
teur général  de  l'enseignement  du  dessin 
(enseignement  primaire). 

***    Le   département  des  objets  d'art  du 

Moyen  âge  et  de  la  Renaissance  vient  de  l'aire 
ratilier  par  le  Conseil  des  musées  nationaux 
l'acquisition  de  trois  bronzes  italiens  de  la 
Renaissance,  provenant  directement  d'une 
collection  privée  d'Angleterre  :  un  Enfant  n 
la  coiiuille,  bronze  padouan  de  la  lin  du 
xve  siècle;  une  ]ietite  liaiç/neiise  accroupie, 
bronze  à  patine  claire,  et  une  pièce  plus  im- 
portante (do  Om.  25  de  hauteur),  une  Victoirr 
aiiét',  d'une'grande  élégance  et  d'une  superbe 
fonte,  dont  la  ré|)lique  se  trouve  au  musée  de 
South  Kensington,  à  Londres. 

»*.  A  l'occasion  du  centième  anniver.-nire 
de  la  naissance  d'Alfred  de  Musset,  la  Biljlio- 
theque  Nationale  a  ouvert  une  ]50tite  mais 
très  intéressante  exposition  où  l'on  a  réuni 
quelques  portraits  du  poète,  des  manuscrits, 
des  éditions  rares  et  autres  souvenirs  mo- 
mentanément détachés  des  collections  de  la 
Bibliothèque  Nationale. 

***  On  vient  de  créer  au  Musée  de  l'Armée 
un  cabinet  des  estampes  où  l'on  a  réuni, 
classées  par  genres  et  par  nationalités,  toutes 
les  images  anciennes  dispersées,  depuis 
de  longues  années,  à  travers  les  arcliives  de 
cet  établissement.  Après  triage,  on  a  fait  re- 
lier dans  un  même  album  les  dessins,  gra- 
vures et  eaux-fortes  se  rapportant  à  un  même 
pays  pendant  une  période  déterminée.  Lps 
principaux  éléments  de  celte  réunion  d'es- 
tampes ont  été  fournis  par  l'importante  col- 
lection du  général  Vanson  et  par  les  cabinets 
Canut  et  de  Bourqueny,  ainsi  que  par  les  gra- 
vures du  dépôt  légal  dont  l'administration 
des  Beaux-Arts  a  bien  voulu  se  dessaisir. 
Ces  pièces  coloriées  seront  d'un  grand  se- 
cours pour  les  travailleurs  curieux  de  ren- 
seignements authentiques  sur  le  costume 
militaire  de  toutes  les  armes  à  toutes  les 
époques  dans  les  divers  pays. 

***  Le  Garde-Meuble  vient  d'installer  dans 
la  galerie  des  Batailles  au  ch:\teaude  Versail- 
les une  exposition  de  tapisseries  des  (iubc- 
lins,  comprenant  un(>  série  unique  de  six  Mi- 
gnard  de  la  galerie  de  Saint-Cloud  :  Le  J'rin- 
lem)n,  L'Elé,  L'Automne,  L'Hiver,  Latone  et 
Le.  Parnasse. 

Cette  exposition  est  com[]lêtée  par  la  collec- 
tion bien  connue  d'Antoine  Coyiiel,  composée 
de  :  Jonx,  Assuérus  rt  Estlier,  Joseph  reronnu 
par  ses  frères.  Le  S(irri/ice  de  Jcphté,  LaCon- 
dinnnaliiin  de  Suzanne,  Le  Jiiycnienl  de  Salo- 
miiii,  Toliie  et  Lnban. 

Cette  exposition,  ouverte  ilopuisic  l'i  juillet, 
durera  tout  l'été. 


***  La  semaine  dernière  a  eu  lieu  à  l'Ecole 
des  Beaux-Arts  l'exposition  des  envois  des 
pensionnaires  de  l'Académie  de  France  à 
Rome. 

**:;:  Le  tablefiu  de  I\L  Paul-.\lbert  Laurens, 
Bidon,  auquel  a  été  décerné  le  prix  Henner, 
au  Salon  de  la  Société  des  Artistes  français, 
vient  d'être  acquis  par  une  personne  ano- 
nyme, qui  le  destine  au  Petit-Palais. 

***  Le  peintre  Dulac  a  légué  en  nue  pro- 
priété à  l'Institut  de  France  une  somme  de 
200.000  francs,  sous  certaines  réserves,  ainsi 
que  plusieurs  tableau.x  destinés  au  musée 
Condé,  notamment  une  Sainte  Famille  do 
Dumont  le  Romain,  une  autre  toile  de  même 
sujet  attribuée  à  Murillo,  les  Fermes  nor- 
mandes et  le  Crépuscule  en  Sologne  de  Théo- 
dore Rousseau,  et  les  Péniches  de  Bezons  de 
Daubigny. 

**;i;  ;\I.  Jules  Ephrussi,  en  souvenir  de  ses 
frères,  Charles  Ephrussi,  noti-e  regretté  di- 
recteur, et  Ignace  Ephrussi,  vient  de  faire 
don  à  l'Ecole  nationale  des  Arts  décoratifs 
d'une  somme  de  100.000  fr.,  destinée  à  fon- 
der quatre  bourses  annuelles  de  l.OOOfr.  à 
décerner  aux  élèves  remarquables  de  l'Ecole. 

***  Une  plaque  commémora tive  vient  d'être 
scellée  au  n"  13  de  l'avenue  Frochot.  où  le 
peintre  Paul  Merwart,  victime  de  l'éruption 
du  mont  Pelé,  à  la  Martinique,  en  1902,  avait 
son  atelier. 

***  Un  collectionneur  italien,  le  baron 
Sartorio,  possesseur  d'une  très  importante 
série  de  Tiepolo,  vient  de  léguer  ces  pein- 
tures, avec  d'autres  objets  d'art,  au  musée 
de  Trieste. 

***  Le  Musée  de  Boston  vient  de  s'enri- 
chir, par  voie  d'acquisition,  d'une  œuvre 
grecque  capitale  du  V  siècle  :  un  bas-relief 
en  marbre  qui,  comme  composition  et  comme 
dimension,  est  le  pendant  du  céièljre  l'rCnie 
Ludovisi  au  JMusée  des  Thermes  à  Rome  et 
fit  peut-être  partie  avec  lui  d'un  même  en- 
semble. On  y  voit  au  centre  entre  deux  fem- 
mes assises,  dont  l'une  sommeille,  un  dieu 
ailé  (Hermès?)  pesant  dans  une  balance 
deux  âmes  sous  la  forme  de  petites  figures 
nues.  Sur  les  côtés  du  bloc  de  marlîre  sont 
sculptés  un  joueur  de  cithare,  pendant  par- 
fait de  la  joueuse  de  tlùte  du  Tnhie  Ludovisi, 
et  une  vieille  femme  assise  dans  la  même 
attitude  que  la  femme  à  la  cassolette  d'en- 
cens du  bas-relief  romain,  (in  trouvera  la 
reproduction  de  ce  superbe  morceau  dans  le 
numéro  de  juin  du  ISullelin  du  Musée  de 
Boston. 

**.  La  Préfecture  de  police  adresse  aux 
journaux  la  communication  suivante  :  «  11  a 
été  dérobé  h  bord  du  steamer  .■1»î/jî«.ï<',  ayant 
fait  escale  à  Cherbourg  le  21  juin  dernier, 
un  violon  démonté,  de  très  grande  vjileur, 
qui  porte  l'étiquette  originale  «  Aicholas  et 
IJieronymus  Amoti  »,  et  la  date  1U7.,  le  der- 
nier chiffre  manquant.  Ce  violon,  dont  la 
touche  a  été  décollée,  parait  avoir  été  débar- 
qué à  Cherbourg.  » 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


203 


Décret  concernant  le  Musée  d'Ethnographie 


Un  décret  du  Président  de  la  Hépiibli((ue  eu 
'laie  du  28  juin,  rendu  sur  le  raiiport  du  ministre 
de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts,  vient 
«le  fixer  comme  ci-dessous  l'organisation  du  Musée 
d'ethnographie  : 

Art.  1".  — Le  cadre  et  les  traitements  du  per- 
sonnel du.  Musée  d'ethnographie  sont  fixés  de  la 
manière  suivante  : 

1  conservateur-administrateur,  k  4.000  francs  ; 

1  conservateur,  de  :2.000  à  3.000  fr.,  par  avance- 
ments successifs  do  500  francs  ; 

1  inspecteur,  do  1.800  à  3.000  fr.,  par  avance- 
ments successifs  de  300  francs  ; 

1  gardien  chef  ot  4  gardiens,  de  1.500  à  2.000  fr., 
par  avancements  successifs  de  100  francs. 

Les  fonctionnaires  ci-<lessus  sont  nommes  par  le 
ministre  de  l'Instruction  publique.  Il  peut,  en 
outre,  être  employé  au  Musée  d'ethnographie, 
après  approbation  ministérielle,  suivant  les 
besoins  du  service  et  dans  la  limite  des  crédits 
inscrits  au  budget  pour  le  personnel,  des  agents 
auxiliaires  et  temporaires  payés  à  la  journée. 

Art.  2.  —  Les  promotions  ont  lieu  au  choix, 
d'après  des  crédits  spéciaux  inscrits  au  budget  du 
Musée  d'ethnographie  pour  le  personnel.  ïoute- 
fois,  nul  ne  peut  être  promu  à  une  classe  supé- 
rieure s'il  n'a  passé  deux  ans  au  moins  dans  la 
classe  à  laquelle  il  appartient. 

Art.  3.  —  Nul  candidat  civil  ne  peut  être 
nommé  gardien  qu'après  un  stage  d'un  an  au 
minimum.  Pendant  cette  période,  le  stagiaire 
reçoit  une  indemnité  égale  auxémolumsnls  prévus 
pour  la  dernière  classe  de  l'emploi. 


-r-^£.'«rAfi;«;ft/'î>^a.^T— 


Institut    de   France 

Séance  trimestrielle  (6  juillet) 
Subventions.  —  L'Institut  de  France,  toutes 
sections  réunies  sous  la  présidcnie  do  M.  Edmond 
Pottier,  a  accordé  les  subventions  suivantes  à  pré- 
lever sur  les  revenus  de  la  fondation  Jean  De- 
brousse  : 

1"  A  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Let- 
tres, 6.000  franco  pour  la  iiublication  des  répli- 
ques des  Heures  d'Anne  de  Br<:tagne\ 

2"  A  l'Académie  des  Beaux-Arts,  .j.ôOO  francs, 
dont  1.500  seront  afl'ectés  à  la  publication  des 
Monuments  a-tiques,  2. .500  à  colle  du  catalogue 
musical  de  la  Bibliothèque  Nationale,  et  l.EOO  à 
celle  des  procès-verbaux  de  l'ancienne  Académie 
d'architecture. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  i  juillet 

l'rix.  —  L'Académie  a  rendu  son  jugement  sur 
le  concours  pour  le  grand  prix  do  Rome  (composi- 
tion musicale). 

La  cantate  imposée  avait  pour  titre  ;  Acis  et 
Galatée,  et  jiour  auteurs  MM.  Eugène  Roussel  ot 
Alfred  Coupai.  Le  premier  grand  prix  a  été  dé- 
cerné à  M.  Noél  Gallon,  le  premier  second  grand 


prix  à  M.  Paul  Paray,  qui  bénéficie,  en  outre,  du 
prix  Clamagerau-Hérold,  de  la  valeur  de  1.800  fr.; 
et  le  deuxième  second  grand  prix  à  M.  Marc 
Dclmas. 

Séance  du  9  juillet 

Le  président  annonce  à  ses  confrères  la  nouvelle 
perte  que  l'Académie  vient  de  faire  en  la  personne 
do  M.  Georges  Berger,  sou  membre  libre  depuis  le 
5  décembre  1902,  dont  nous  donnons  plus  loin  la 
biographie. 

Prix.  —  Le  prix  Haumont,  de  la  valeur  de 
I.SOO  francs,  destiné  à  récompenser  un  tableau  de 
paysage  avec  figures,  est  décerné  à  M""  Valenline 
Gross,  élève  do  M.  Ilumbert.  Une  mention  hono- 
raljle  est  accordée  à  M""  Marcelle  Noyon,  élève  de 
MM.  Cormon  et  Raphaël  GoUin. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du  1"  juillet 

D 'couverte  de  inosaiques.  —  M.  Homolle  com- 
munique une  lettre  de  M.  Le  Tourneau.  architecte 
en  mission  à  Salonique,  dont  r.\cadémio  connait 
les  beaux  Iravaux  sur  les  églises  byzantines  de 
cette  ville.  Continuant  dans  la  mosquée  d'Eski- 
Djouma  les  travaux  commencés  en  1908,  il  a  re- 
trouvé dans  les  arcades  de  celte  basilique  des  mo- 
saïques décoratives  du  plus  beau  dessin  et  de  la 
plus  riche  harmonie  :  plumes  de  iiaon,  rinceaux  de 
feuillages,  oiseaux  et  serpents  enlacés,  etc.  Il  a 
dégagé  aussi  d'une  épaisse  couche  d'enduit  les 
colonnes  en  cipolin  et  en  vert  antique. 

Prix.  —  Statuant  sur  le  prix  Gobert,  destiné  à 
récompenser  le  meilleur  ouvrage  relatif  à  l'histoire 
de  la  Franco  du  Moyen  Age,  l'Académie  accorde  le 
premier  prix,  de  la  valeur  de  9.000  francs,  par  27 
voix  contre  7  accordées  à  M.  Delachenal,  et  un 
bulletin  blanc,  à  M.  Emile  Mule,  maitre  de  confé- 
rences à  la  Sorbonne,  pour  son  ouvrage  L'Art  re- 
ligieux en  France  à  la  fin  du  Moyen  âge. 

Fouilles  en  France.  —  M.  Gagnât  offre  à  l'Aca- 
di'nnio,  au  nom  de  M.  Durand,  adjoint  de  la  ville 
de  Périgueux,  une  intéressante  étude  de  cet  érudil 
archéologue,  qui  renferme  le  compte  rendu  de  la 
troisième  campagne  do  fouilles  faites  sous  le  pa- 
tronage de  la  ville  de  Périgueux.  Ces  travaux  ont 
mis  à  jour  les  subslructioas  qui  permoltenl  de  re- 
constituer le  temple  do  Vésone.  On  a  trouvé  de 
plus  dans  le  mur  romain  une  douzaine  d'inscrip- 
tions, parmi  lesquelles  la  dédicace  d'un  amplà- 
théàlre.  Toutes  ces  fouilles  ont  été  parachevées 
aux  frais  de  la  ville  do  Périgueux,  plus  dévouée 
aujourd'hui  que  n'importe  quelle  autre  cité  à  la 
découverte  et  à  la  conservation  des  vestiges  do 
son  passé.  Les  travaux  continuent  encore  à  l'heure 
actuelle,  et  tout  porte  à  croire  et  permet  d'espérer 
que  la  prochaine  moisson  sera  encore  plus  fruc- 
tueuse. 

Séance  du  s  juillet 

Monuments  de  la  Catalogne.  —  M.  Dieulafoy 
donne  connaisfance  à  l'Académie  d'une  note  de 
M.  Pijoau,  secrétaire  général  de  l'Institut  d'Estu- 
dis  catalan':  qui  a  trait  à  la  publication  prochaine 
de  peintures  murales  relevées  dans  les  églises  de 
la  haute  Catalogne.  L'autour  estime  que  ces  pein- 


204 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


tures  remontent  au  x*  et  au  xr  siècle  et  doivent 
avoir  été  exécutées  par  des  artistes  byzantins  ou 
des  artistes  élevés  à  leur  école. 

M.  Dieulafoy  commente  celte  note.  Il  établit 
d'abord  un  parallèle  entre  ces  peintures  murales, 
efl'eclivement  très  intéressantes,  et  des  retables  ou 
devants  d'autels  provenant  pour  la  plupart  des 
mêmes  églises,  dont  il  peut  déterminer  l'époque, 
puis  il  les  rapproche  de  miniatures  de  manus- 
crits espagnols  bien  datés.  Tl  conclut  de  la  compa- 
raison que  ces  peintures  murales  ne  sont  pas  an- 
térieures au  XI'  siècle.  Il  arrive  à  la  même  démons- 
tration en  étudiant  les  curieuses  églises  qu'elles 
décorent.  D'accord  avec  M.  Pijoan,  il  reconnaît 
dans  les  peintures  murales  l'influence  de  Byzancc. 
D'autre  part,  comme  les  musulmans,  maîtres 
d'une  partie  des  pays  basques  par  la  Médilerranée 
et  des  grandes  iles,  rendaient  périlleuses  les  rela- 
tions maritimes,  il  croit  à  une  influence  indirecte 
et  pense  que  le  Roussillon,  alors  soumis  aux  com- 
tes de  Barcelone,  et  !a  Franco  servirent  à  la  trans- 
mission. 

La  Chine  en  Franco  il  y  a  deux  siècles.  — 
M.  Gordier  offre  à  l'Académie  un  très  intéressant 
travail  dont  il  est  l'auteur,  intitulé  La  Chine  en 
France  au  dix-septième  siècle. 

Le  savant  sinologue  rappelle  dans  cette  étude 
qu'à  la  suite  de  la  part  si  remarquable  prise  à 
Paris  aux  expositions  internationales  de  1889  et  do 
1900  par  le  Japon,  l'art  de  l'empire  du  Soleil- 
Levant  avait  joui  chez  nous  d'une  popularité  — 
parfaitement  justifiée  au  reste  —  qui  avait  fait  ou- 
blier le  rôle  important  jadis  joué  en  Europe  par 
l'art  chinois  dont  l'art  voisin  dérive.  Il  recherche 
ensuite  quelques  traces  de  l'influence  exercée  par 
l'art  du  Céleste-Empire  dans  notre  pays  et  en  par- 
ticulier au  xvm°  siècle,  pendant  lequel  longtemps 
il  Ut  fureur. 

Métiers  artistiques.  —  Le  comte  P.  Durrieu 
donne  lecluie  d'une  intéressante  notice  sur  «  l'En- 
lumineur et  le  Miniaturiste  ».  Il  indique  qu'il  est 
trè.-î  important  pour  l'étude  critique  des  monu- 
ments exécutés  en  France  depuis  la  fin  du  xm" 
siècle  jusqu'au  xvi'  siècle  de  faire  une  diitinction 
entre  les  signatures  proprement  dites  apposées  sur 
les  miniatures  mêmes  ou  placées  tout  auprès  d'el- 
les et  les  suscriptions  d'enlumineurs  qui  se  trou- 
vent rejetées  à  la  fin  des  volumes  après  les  der- 
nières lignes  du  texte.  Les  signatures  véritables 
donnent  d  -s  noms  d'artistes.  Seules,  les  suscrip- 
tions d'inlumineurs,  au  contraire,  peuvent  dans 
certains  cas,  surtout  aux  xiii"  et  xiv  siècles,  four- 
nir également  des  noms  d'artistes.  Mais  au  xv  siè- 
cle il  arrive  souvent  que  le  nom  inscrit  dans  ces 
suscriptions  ne  désigne  qu'un  praticien,  un  distiple 
décorateur,  et  non  le  peintre  des  miniatures  illus- 
trant le  volume. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  Si  juin 

M.  le  prédidont  exprime  les  regrets  que  cause  à 
la  Société  le  décès  récent  de  M.  Ferdinand  des 
llobcrt,  son  as.^ocié  correspondant  national. 

M.  Joulin  expose  les  résultats  très  importants  des 
fouilles  qui  ont  eu  lieu  fi  Ampurias,  sur  la  cùto  de 
Catalogne.  Une  acropole  de  forme  rectangulaire  y 


a  été  mise  à  jour,  dont  les  murs  sont  formés,  dans 
leur  épaisseur,  d'un  amas  de  briques  crues  et  sont 
garnis  d'un  revêtement  en  très  grand  appareil  po- 
lygonal analogue  à  celui  de  Tarragone  ;  des  restes 
de  l'appareil  en  bossage,  particulier  à  l'Ibérie,  s'ob- 
servent également  ;  à  Tarragone,  cet  appareil  se 
superpose  aux  blocs  mégalithiques  polygonaux. 
Quantité  de  poteries  grecques,  dont  les  plus  an- 
ciennes peuvent  remonter  au  vu'  siècle  avant 
notre  ère,  ont  été  rencontrées,  jointes  avec  des 
poteries  ibériques,  sur  ce  site  et  dans  les  sépul 
tures  voisines. 

M.  Gauckler  présente  quelques  photographies 
de  la  célèbre  statue  d'Anzio  (1)  exécutées  il  y 
a  une  trentaine  d'années,  peu  de  temps  après 
sa  découverte.  Ces  documents  font  ressortir  clai- 
rement que  la  statut  est,  en  réalité,  l'assem- 
blage factice  de  deux  blocs  dont  la  matière,  l'art 
et  l'origine  sont  absolument  distincts.  La  tête  re- 
présente un  morceau  grec  du  ii'  siècle  avant  notre 
ère;  elle  a  été  adaptée,  avec  plus  ou  moins  de  dif- 
ficulté, sur  un  corps  d'art  proprement  romain  du 
temps  des  Antonins.  tJe  corps,  lui-même,  a  été 
sépaié  d'un  groupe,  comme  le  prouve  la  forme 
particulière  et  compliquée  de  la  plinthe  qui  a  été 
retaillée  de  biais, au  lieu  de  se  présenter  carrément. 
La  travail  de  séparation  du  groupe  et  d'assem- 
blage de  la  tète  sur  le  corps  doit  avoir  été  exécuté 
dès  l'antiquité. 


Séance  du  6  juillet 

M.  Prinet  décrit  le  sceau  de  Bernard  Carit,  évê- 
que  d'Evreux  ;  il  montre  que  des  archéologues 
normands  ont  eu  tort  d'attribuer  à  ce  prélat  l'un 
des  vitraux  de  la  cathédrale  d'Evreux  où,  en- 
réalité,  se  trouvent  des  armoiries  tout  autres  que 
celles  de  ce  prélat. 

M.  Martroye,  au  nom  de  M.  le  baron  de  Baye, 
présente  quelques  photographies  de  l'église  des 
SS.  Boris  et  Gleb,  de  Smolensk;  il  entretient  la 
Société  des  fouilles  qui  y  ont  été  faites  récemment 
par  les  soins  de  la  princesse  Ténichef. 

M.  Maurice  expose  les  observations  que  lui 
suggèrent  quelques  monnaies  de  l'époque  constan- 
tinienue  où  figure  la  représentation  des  astres,. 
notamment  du  soleil  et  de  la  lune. 

JI.  le  docteur  Guebhard  présente  des  objets,  de 
la  fin  de  l'âge  do  bronze,  fragments  d'armes  et  de 
bracelets  trouvés  à  Clans  (Alpes-Maritimes)  en 
100  i. 


CORRESPONDANCE    DE    ROME 


.\u  début  du  mois  de  juin,  le  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  fut  prévenu  de  la  découverte 
d'une  statue  antique.  Les  circonstances  sont  à  peu 
près  les  mêmes  que  lors  de  l'invention  de  la  fa- 
meuse Niobide.  Sur  un  terrain  situé  à  l'angle  de 
la  via  Labicana  et  de  la  via  Mccenate,  c'est-à-dire 
près  dos  anciens  Thermes  do  Titus  et  de  ceux  de 
Trajan,  on  construit  depuis  une  année  une  grande 
nuiifou  de  rajiport.  Les  fondements  furent  jugés 
insuffisants  et  l'on  décida  de  creuser  le  sol  plus 
profondément.  C'est  alors  que  les  terrassiers  ren- 
contrèrent cette  statue,  haute  de  2", 10  :  elle  repré 

(1,  V.  Gazette  des  Beaux-Arts,  janvier  1910, p.  84. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


2ur) 


sente  iin  personnage  vêtu  de  la  toge  et  dont  la  tète 
couverte  prouve  qu'il  s'agit  d'un  sacrilicateur.  Sa 
conservation  parfaite  a  permis  de  l'identifier  aus- 
sitôt par  la  comparaison  avec  la  statue  dite  de 
Priuiaporta,  aujourd'hui  au  Vatican  :  il  s'agit 
d'Auguste.  Peut  être  le  corps  appartenait- il  d'abord 
à  un  autre  personnage.  Mais  l'obscurité  do  la  cave 
où  se  trouve  encore  cette  statue  permet  mal  une 
observation  attentive.  En  tout  cas  déjà  l'Etat  ita- 
lien émet  des  prétentions  ;  le  niinislre,  en  vertu 
de  l'article  18  de  la  loi  du  20  juin  1909,  qui  attribue 
à  l'Etat  la  moitié  du  produit  des  fouilles  et  lui 
accorde  le  droit  de  préemption,  refuse  au  proprié- 
taire du  sol,  M.  Partini,  l'autorisation  de  trans- 
porter la  statue  où  bon  lui  semble  et  prétond  la 
faire  déposer  au  musée  des  Tliermcs.  Les  journaux 
soutiennent  les  revendications  de  l'Etat  et  le 
Giornale  d'italia  défend  «  la  doctrine  juridique 
qui  tend  à  établir  que  son  droit  do  propriété  sur 
les  ceuvres  découvertes  est  plein,  al.isolu  et  impres- 
ci'iptible  ».  Verrons-nous  une  nouvelle  querelle  de 
la  Niobide! 


A  l'église  de  Santa  Maria  in  Aracceli,  on  con- 
naissait depuis  longtemps  l'exislence,  sous  une 
mauvaise  pointure  de  Pasquale  de  Rossi,  d'une 
mosaïque  méjiévale.  On  savait  qu'elle  représentait 
la  Vierge  entre  quelques  saints,  avec  la  figure  du 
donateur.  Les  uns  estimaient  que  ce  donateur  était 
Giovanni  Capocci,  sénateur  do  Rome  en  1254;  les 
autres,  comme  G.-B.  de  Rossi,  qu'il  s'agissait  de 
Giovanni  Golonna,  sénateur  on  1308.  Le  fait  que 
la  mosaïque  provenait  de  la  chapelle  Golonna 
semblait  donner  raison  à  ce  dernier.  Sur  la  proposi- 
tion du  D'  Muùoz,  la  surintendance  des  monu- 
ments a  fait  détacher  cette  mosaïque  qui,  restaurée 
et  encadrée,  a  pris  place  dans  la  même  chapelle  do 
Santa  Rosa  da  Viterbo  où  elle  se  trouvait  cachée. 
La  Vierge  tient  l'Enfant  Jésus  et  est  assise  sur  un 
trône  ;  à  droite  est  saint  Jean-Baptiste  et  à  gauche 
saint  François;  Giovanni  Golonna  est  à  genoux 
revélu  des  habits  de  sénateur.  Gelte  mosaïque 
semble  bien  dater  des  débuts  du  quatorzième 
siècle.  On  l'a  rapprochée  de  la  mosaïque  qui  orne 
le  monument  du  cardinal  Durante  à  la  Minorva  et 
qui  fut  exécutée  psu  après  1300.  On  pourrait  aussi 
la  comparer  à  celle  de  Pietro  Gavallini  dans  l'ab- 
side de  Santa  Gecilia  au  Transtévère,  où  la  Vierge 
est  de  mémo  entourée  de  deux  saints  et  du  dona- 
teur, qui  était  fils  du  majordome  de  Nicolas  IV. 
Gomme  ce  pape  régna  de  1288  à  1294,  la  mosaïque 
est  contemporaine  de  celle  de  la  Minerva. 

L.  H. 


REVUE  DES  REVUES 


=rz  Journal  des  Débats  (1"  juiKe'j.  —  M.  André 
Ilallays  consacre  son  feuilleton  hebdomadaire  au 
nouveau  Louvre,  et  trace  un  intéressant  tableau  de 
ce  que  fut  l'œuvre  de  Visconti  et  de  Lofuol,  trop 
dédaignée  parfois. 

-|-  Mercure  de  France  (1"  juillet).  —  M.  Gas- 
ton Varennc  étudie  en  quelques  pages  expressives 
d'après  le  recueil  des  Ecrits  pour  l'art  commcnto 
ici  même  dans  un  do  nos  derniers  numéros,   La 


Pensée  et  l'art  d'Emile  Galle,  et  montre  en  cet 
artiste,  dont  l'œuvre  est  exposée  en  ce  moment  au 
musée  Galliera,  "  un  de  ceux  à  qui  revient  le  mé- 
rite d'avoir  rappelé  avec  le  plus  d'éloquence  per- 
suasive ;'i  notre  époque,  quelle  est  la  mission  de 
l'artiste,  d'avoir  le  mieux  défini  son  rôle  social  >>. 


BIBLIOGRAPHIE 


Die    altdeutsche   Malerei.    900   Naclibildungen, 

mit    geschichtliclier    Einfùhrung     und    iîrUeu- 

terungon  von  Ernst  Heidrii;ii.  Jena,  E.  Diede- 

rich,   1909.   Un  vol.  in-4«,  276  p.,   avec  200  pi. 

(Coll.  Die  Kunst  in  ISililern.) 
Die  Anfaenge   der   Tafelmalerei  in  Niirnberg, 

von  Cari   Gebiiardt.    Strassburg,    Heitz,    1908. 

Un    vol.  in  8»,  203  p.,  avec  34  planches.   (Coll. 

Studicn  zur  deiitschen  Kunstgeschichte.) 
Die  altdeutsche  Malerei   in  Salzburg,  von  Otto 

Fisc.uEB.    Leipzig,    Iliersemann,    1908.  Un   vol. 

iu-4°,  225  p.,  avec  25  planches.   (Coll.  Kunstge- 

schichtUche  ilonographien.) 

L'étude  de  plus  en  plus  répandue  de  l'histoire 
de  l'art  a  fait  surgir,  ces  temps  derniers,  outre  de 
nombreux  manuels  et  les  séries  de  monographies 
d'artistes  maintes  fois  signalées  ici,  des  albums 
d'images  où  l'enseignement  est  fourni  par  la 
simple  reproduction  des  oeuvres  d'un  même  artiste 
ou  d'une  période,  ou  de  toutes  les  époques  de 
l'art.  L'ouvrage  de  M.  E.  Heidrich  consacré  à  la 
peinture  primitive  allemande  (premier  d'une  série 
qui  donncraainsi  toute  l'hiitoire  de  l'art  en  images) 
est,  ainsi  qu'on  pouvait  s'y  attendre  de  la  part  de 
son  auteur,  un  des  meilleurs  recueils  de  ce  genre, 
par  l'abondance  de  la  documentation,  où  aucun 
niaitre  important  n'est  oublié,  et  par  le  choix  judi- 
cieux des  œuvres.  On  a  l'i,  daus  ces  200  gravures 
de  pleine  page,  un  résumé  parfait  de  l'évolution  do 
l'art  allemand,  depuis  les  artistes  co'onais  du  début 
du  XV'  siècle  jusqu'à  Holbein,  dans  chacune  des 
écoles:  de  Cologne,  d'A'sice  et  du  Rhin,  de 
Suisse,  de  Salzbourg,  du  Tyr«l,  de  Bavière, 
d'Ulm,  d'Augsbourg,  de  Nuremberg.  Une  impor- 
tante et  substantielle  introduction  historique, 
suivie  d'un  tableau  synoptique  des  diverses  écoles, 
précède  ces  200  planches,  que  suivent  de  pré- 
cieuses notes  historiqui  s  et  descriptives  sur  les 
œuvres   représentées. 

Aux  travailleurs  qui  désireraient  ensuile  appro- 
fondir l'histoire  et  les  caractéristiques  de  quelques- 
unes  des  écoles  régionales  d'Allemagne,  deux 
autres  récents  volumes  peuvent  être  oll'eits  comme 
complément.  L'un, dû  à  M.  Cari  Gebhardt,  publié 
dans  cette  utile  collection  des  Etudes  sur  l'his- 
toire de  l'art  allemand  où  avaient  déjà  paru, 
entre  autres,  le  Friedrich  Ilerlin  et  le  Hans 
Scitt'chlin  de  M.  F.  Haack,  et  la  Hans  MuUscher 
de  M.  Stadler,  reprend  la  question  des  débuts 
do  l'école  de  Nuremberg,  déjà  souvent  traitée, 
et  grandement  élucidée  par  M.  H.  Thodo  dans 
son  ouvrage  capital  :  Malerschule  von  N'ùrn- 
berçi  im  xiv.  und  xv.  Jalirhundert.  Après  lui, 
M.  Gebhardt  essaie  d'en  compléter  et  d'en  pré- 
ciser les  détails  en  classant  par  styles  successifs, 
dont  il  tenife  de  définir  les  auleur.s,  les  nombreux 
retables  sortis  des  ateliers  nurcmhergeois  et  dis- 
persés dans  les  églises  de  la   ville   ou  les  musées 


206 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


allemands.  Il  s'est  attache  surtout  à  mcltre  en  lu- 
mière un  maître  dont  il  a  découvert  la  signature 
sur  des  liordures  de  vêtements  de  personnages  : 
Ilans  Peurl.otà  qui  il  attrilmerépitaphe  Ehenheim 
à  Saint-Laurent  do  Nuremberg,  la  Madone 
de  miséricorde  de  Ileilsbronn,  un  portrait  de 
jeune  homme  au  Musée  germanique  (n»  99j,  les 
peintures  extérieures  des  volets  du  célèbre  autel 
Tucher  à  Saint-Sébald  de  Nuremberg,  enfin  le 
triptyque  de  la  Passion  à  la  chapelle  du  cime- 
tière Saiut-Jeau  de  cette  ville,  et  une  Circoncisirin 
au  musée  Suermondt  à  Aix-la-Gliapelle.  De  nom- 
breuses planches  accompagnent  ce  travail,  d'une 
extrême  érudition. 

Non  moins  intéressant  est  l'ouvrage  que  M.  Olto 
Fischer  a  consacré  à  l'ancienne  école  de  Salzbourg. 
Lui  aussi  avait  été  précédé,  sur  ce  terrain,  par  do 
bons  explorateurs,  parmi  lesquels,  tout  dernière- 
ment M.  R.  Stiassny  (1).  Il  a  suivi,  d'après  les 
documents  d'archives  et  les  œuvres  subsistantes, 
l'histoire,  depuis  1£50  jusqu'au  xvi*  siècle,  de  cette 
école  qui  participa  aux  caractères  de  l'art  bavarois 
et  de  l'art  tyrolien  et  italien  du  Nord,  et  dont  six 
œuvres  capitales  jalonnent  l'évolution  :  le  retable 
dePiihl  au  Musée  national  bavarois  (vers  1400);  la 
Crucifixion  de  l'église  d'Altraûhldorf  {vers  14c0); 
la  Crucifixion  de  la  Galerie  impériale  de  Vienne 
(1449)  attriijuée  par  M.  Thode  à  Pfenning  et  où  il 
voit  plutc'it  une  reuvre  do  Conrad  Laib,  auteur  d'un 
autre  tableau  de  même  sujet  à  la  cathédrale  de 
Gratz  (14.^7);  les  tableaux  de  la  Vie  de  la  Vierr/e, 
par  Rueland  Frueauf,  à  Grossgmain  fl499)  ;  enfin, 
le  retable  de  Wonneberg  par  Gordian  Guckh 
(vers  1515).  Non  seulement  ces  œuvres,  mais  toutes 
celles  qui  se  groupent  autour  d'elles  et  de  leurs 
auteurs,  et  que  reproduisent  d'excellentes  photo- 
lypies,  ont  été,  de  la  part  de  M.  Otto  Fischer, 
l'objet  d'une  étude  attentive  qui  constitue  un  bon 
tableau  d'ensemble  de  l'activité  de  cotte  école. 

A.  M. 


NECROLOGIE 

Nous  avons  le  regret  d'annoncer  la  mort  de  M. 
Paul-Louis  Georges  Berger,  décédé  le  8  juillet, 
h  Versailles.  Il  était  né  à  Paris  eu  1834.  Après 
avoir  suivi  les  cours  de  l'École  des  Mines,  il  par- 
courut l'Europe  et  mémo  l'Orient,  étudiant  l'in- 
diistrie  et  les  arts  dans  divers  pays.  Appelé  pnr 
Le  Play  à  lui  prêter  son  concours  dans  l'organi- 
sation de  l'Exposition  Universelle  de  1867,  il  se 
trouva  désigné  pour  l'organisation  des  Expositions 
suivantes  :  en  1878,  il  fut  directeur  des  sections 
étrangères,  et  eu  1885,  on  le  nomma  commissaire 
général  do  l  Exposition  de  1889.  Il  s'acquitta  de 
ces  délicates  fonctions  avec  autant  d'habileté  que 
do  tact,  et  le  succès  de  l'Exposition  lui  valut  la 
croix  de  grand-officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Homme  de  goût,  esprit  distingué,  il  avait  tra. 
vaille  activement  à  développer  l'Union  centrale 
des  arts  décoratifs,  dont  il  fut  nommé  pi-ésidcnt,  à 
enrichir  son  musée,  à  l'installer  au  pavillon  de 
Marsan  et  enfin  h  préparer  la  remise  de  ce  musée 
entre  les  mains  de  l'Etat.  Entre  temps,  il  s'es- 
sayait à  élucider  par  diverses  études  —  dont  une, 
La  Peinture  'n  t'rance  au  xvii"  siècle,  fît  l'ob- 
jet d'un   cours  d'uno  année  à  l'École  des  Beaux- 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  21  novembre  1908, 
p.  873. 


Arts,  où  Taine  lui  avait  oû'ert  sa  suppléance  —  la 
question  des  rapports  de  l'art  et  de  l'Etat.  Élu  dé- 
puté do  Paris  en  1889  et  constamment  réélu  depuis, 
il  fut  plusieurs  fois  rapporteur  du  budget  des 
Beaux-Arts,  et  intervint  dans  chacune  des  discus- 
sions de  ce  budget,  prodiguant  les  conseils  de  son 
expérience.  Enfin,  il  avait  pris  une  part  active  à 
la  création  de  la  Société  des  Amis  du  Louvre  qui 
le  choisit  pour  président.  En  1SÛ2,  il  fut  élu  mem- 
bre de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  en  remplace- 
ment de  M.  Henry  Roujon,  élu  secrétaire  perpé- 
tuel. 

On  annonce  la  mort  du  peintre  Pierre-Louis- 
Joseph  de  Coninck,  décédé  à  l'àgo  de  quatre- 
vingt-deux  ans.  H  était  né  à  Méteren  (déiiartement  ■ 
du  Nord)  la  22  novembre  18'38.  Élève  de  Léon 
Cogniet,  il  obtint  le  second  prix  de  Rome  en  1855 
avec  ce  sujet  :  César  dans  la  barque,  et  des  mé- 
dailles aux  Salons  de  1866  et  1868.  On  lui  doit  des 
portrait?,  des  sujets  historiques  ou  de  genre  : 
Supplice  de  Brunchaut,  Chasseresse,  Deux  Amis, 
L'Èin-euve,  Geneviève  de  Brabant ,  Le  Christ 
bénissant  les  enfants  (à  l'église  Saint-JeanSaint- 
François,  à  Paris),  etc.  Il  était  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur. 

Le  compositeur  Bourgault-Ducoudray,  profes- 
seur honoraire  au  Conservatoire,  officier  de  la 
Légion  d  honneur,  est  mort  le  4  juillet,  en  sa  pro- 
priété de  Vernouillet  (Seine-ot-Oisc).  Il  était  né  à 
Nantes  en  1840  En  1862  il  obtint  le  premier  grand 
prix  de  Rome.  Il  a  écrit  un  Stabat  Mater  1868); 
une  Fantaisie  en  ut  mineur  pour  orchestre  (1874)  ; 
Si/iriphonie  chorale  (1879);  Carnaval  d'Athènes 
(1881);  une  cantate,  Prornéthce,  des  mélodies  et  des 
chœurs  nombreux;  la  musique  de  scène  pour  les 
Fils  de  Jai'l,  drame  joué  à  l'Odéon;  enfin,  un 
opéra,  Thajnara,  représenté  en  1891.  Il  laisse 
inachevés  deux  autres  drames  musicaux  :  Bretagne 
et  Myrdhin. 

Il  avait  été  nommé'  professeur  d'histoire  d'esthé- 
tique do  la  musique  au  Conservatoire,  et  il  dépensa 
dans  cet  enseignement  une  ardeur  d'apûlre,  une 
intensité  de  foi  vi'aiment  admirable.  Il  aimait,  non 
moins  que  la  musique  des  maîtres,  la  musique  po- 
pulaire, voyant  clairement  l'importance  que  peu- 
vent avoir  dans  l'évolution  de  notre  art  la  résur 
roctiou  du  chant  national  français  et  l'étude  de 
cet  art  populaire,  fonds  primitif  de  la  musique. 
Aussi  entreprit-il  do  réunir  des  documents  authen- 
tiques sur  le  chant  populaire  français.  Son  re- 
cueil do  mélodies  populaires  bretonnes  est,  à  cet 
égard,  un  véritable  modèle,  par  l'habileté  avec 
laquelle  il  a  présenté  et  harmonisé  ces  mélodies, 
et  surtout  par  le  goût  avec  lequel  il  les  a  choisies. 
Il  a  publié  également  :  Souvenirs  d'une  mission 
■musicale  en  Grèce  et  en  Orient  (1870);  Trente 
méloiies  populaires  de  Grèce  et  d'Orient. 


On  annonce  également  la  mort  du  graveur 
Marcel  Beltrand,  décédé  à  Paris,  à  l'âge  de  vingt- 
cinq  ans.  Il  exposait  avec  ses  frères,  (Camille  et 
.lacqucs,  aux  Salons  de  la  Société  Nationale  des 
Beaux- .'i.rls,  des  paysages  à  l'eau-forto  d'une  char- 
mante inspiration  et  d'une  facture  très  persouuolle. 
Il  avait  collaboré  avec  son  frère  .Jacques  Bi  Itrand 
;'i  l'édition  illustrée  par  M.  Maurice  Denis,  de  la 
l'iYn  noca  do  Dante  et  des  Fioretli. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


207 


On  annonce  également  la  mort  de  M.  Lopez 
Alen,  membre  du  comité  des  Jeux  Floraux  bas- 
ques, correspondant  de  l'Académie  royale  des 
Beaux-Arts  d'Kspagne,  décédé  à  Saint-Sébastien. 


Le  18  juin  est  mort  subitement  à  Munich  un  des 
artistes  les  jilus  connus  de  l'ancienne  génération 
artistique  municlioise,  Rudolf  voa  Seitz,  pro- 
fesseur à  l'Académie  des  Eeaux-Arts.  Né  le  15  juin 
1852  et  fils  du  peintre  Franz  von  Seitz,  il  reçut  sa 
première  éducation  artistique  dans  l'atelier  de 
Piloty.  Il  fut  un  des  principaux  promoteurs  du  re- 
tour aux  traditions  de  la  R  naissance  allemande, 
dont  le  stj-le  fut  si  en  faveur  en  Bavière  vers  les 
années  1870-18S0;  il  décora  dans  ce  style  de  nom- 
breuses brasseries  et  maisons  particulières,  fournit 
des  dessins  d'art  appliqué,  des  illustrations  déco- 
ratives, etc.  Sa  participation  t  l'érection  du  nou- 
veau Musée  national  bavarois  d'art  industriel 
l'avait  fait  nommer  conservateur  honoraire  de  cet 
l'Iablissement. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Succession  de  M.  !e  vicomte  Melchior  de  'Vogué 

■S'ente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  7,  le  27  juin, 
par  M"  Lair-Dubreuil  et  Bizouard,  MM.  Mannheim 
et  Ferai. 

Tableaux,  aquarelle,  guadtcs,  pastel. —  1.  Bcr. 
(S.).  La  Collation.  Composition  d'après  Metsu. 
Gouache  :  I.OÔO.  —  3.  Hébert.  La  Vierge  Notre- 
Dame  de  la  Tronche  :  6.800.  —  4.  Lépicié  (N.). 
Jeune  femme  en  buste  ;  3.800.  —  5.  Natticr 
(J.-Mi.  Portrait  de  la  princesse  de  Beauvau. 
Pastel.  Signé  et  daté  :  1746  :  24.000.  —  6.  Peters. 
(M.-G.i.  Portrait  présumé  de  M"  Smith  :  9.500.  — 
7.  Raifet.  Un  Martyr  chrétien.   Aquarelle  :    2.700. 

Porcelaines .  —  25.  Vase  en  ancien  céladon  vert 
craqueM  de  la  Chine  ;  têtes  d'éléphants  en  bronze  : 
2.950  francs. 

Faïences.  —  67.  Plat  à  ombilic  en  ancienne 
faïence  hispano-mauresque,  à  godrons  obliques  et 
inscription  stylisée.  Décor  à  rcilets  métalliques  : 
1.3.j0.  —  68.  Plat  ancienne  faïence  hispano-mau- 
resque, disques  en  bleu  à  fleurs  et  reflets  métalli- 
ques :  11.000. 

Bronzes,  pendules.  —  103.  Pendule  bronze  doré, 
à  sphère  céleste  et  enfant  nu.  Ep.  L.  XYI  :  1.950. 
—  loi.  Dtux  chenets  du  temps  de  L.  XVI,  il  ga- 
lerie et  vases  de  flammes  :  1.800.  —  lOô.  Deux 
vases  en  spalhlluor  ;  montures  bronze  doré,  xviii" 
siècle  :  3.000.  —  106.  Deux  candélabres  en  bronze 
patiné  et  doré  :  enfants  debout  personnifiant  la 
Chasse.  En  partie  du  xviii»  siècle  :  4.C00.  —  107. 
Pendule  bronze  doré:  figure  allégorique  de  l'Etudp. 
(jadi-au  signé  «  S'.oltewercli,  à  Paris  «  :  2.0C0. 

Meubles.  —  110.  Deux  encoignures  en  bois  de 
placage  et  bronzes  dorés  ;  dessus  marbre.  Ep.  Ré- 
gence :  3.000.  —  116.  Deux  fauteuils,  bois  sculpté, 
couverts  d'ancienne  broderie  du  Turkestan  :  1.700. 

ProJuit  total  :  102.331  francs. 


Collection  de  feu  M.  Adolphe  Singher,  du  Mans 

Vente  de  faïences  anciennes  faite  à  l'hùtel  Drouot, 
salle  1,  les  23  et  2i  mai,  par  M*  Robert  Bignon  et 
M.  Caillot. 

ANXIENNES   1  AIENI".ES    FR.\Nn.VISES 

Goult.  —  3.  Fontaine-applique,  cul-de-lampe  et 
bassin,  décor  rocaille  en  polychrome  :  70Û. 

Marseille.  —  12.  Pot  à  eau  et  sa  cuvette,  décor 
polychrome.  Fabrique  de  Robert  :  625.—  16.  Lampe 
de  suspension,  décor  bleu  et  vert,  dans  la  manière 
de  Moustiera.  Fabrique  de  Fauchier  :  l.liOO. 

Moustiers.  —  29.  Deux  assiettes  contournées, 
décor  polychrome.  Atelier  de  Ferrât  à  Moustiers  : 
I.IOD.  —  30.  Plat.  Camaïeu  à  médaillon;  chasse  au 
cerf,  d'après  Tempesta  :  950.  —  .32.  Boite  à  poudre 
ronde,  décor  polychrome  et  médaillon  :  Flore  et 
Zéphyr.  Marque  d'Olery  au  revers  :  4.200. 

Nevers.  —  33.  Vase  rond,  décor  polychrome  à 
médaillons,  personnages  et  animaux  :  390.  —  51. 
Buste  d'empereur  romain  casqué  sur  piédouche, 
décor  polychrome  :  600.  —  52.  Gourde  aplatie  dé- 
corée en  blanc  flxe  et  deux  tons  de  jaune  sur  fond 
gros  bleu  de  Perse  :  720.  —  53.  Grand  plat  rond, 
décor  bleu  et  manganèse  :  350.  —  54.  Vasque  ovalo 
à  pourtour  godronné  et  feuilles  d'acanthe  en  relief. 
Décor  blanc  fixe  et  jaune  sur  fond  gros  bleu  de 
Perse  :  1.885. 

Niederwiller.  —  57.  Groupe  de  deux  person- 
nages buvant  sur  terrasse  rocailleuse  :  695.  —  58. 
Soupière  oblonguo  ;  cartouches,  fleurs  et  orne- 
ments. Marque  au  revers  du  plateau  :  1.4C0. 

Pré  d'Auge.  —  62.  Épi  de  faîtage,  terre  ver- 
nissée, XVI'  siècle  :  900. 

Rouen.  —  64.  Deux  vases  rouleaux,  décor  ca- 
maïeu bleu  :  600.  —  65.  Paire  de  lions  assis  sur 
socle  :  905.  —  69.  Compotier  octogonal,  décoré  en 
bleu  et  rouge  vif  d'un  lambrequin.  Marque  G  S  ; 
705.  —  72.  Assiette,  décor  bleu  et  rouge  :  650.  — 
73.  Assiette,  décor  polychrome  :  Amours  et  dau- 
phins et  entrelacs  noirs  sur  fond  jaune  :  910.  — 
75.  Assiette,  décor  rayonnant  bleu  et  rouge  vif  : 
7C0.  —  76.  Platj  décor  camaïeu  bleu  et  licornes  : 
925.  —  77.  Assiette,  décorée  en  bleu  et  rouge  vif 
d'un  lambrequin.  Au  revers  :  G  M  S  :  700.  —  78. 
Assiette,  décorée  en  bleu  et  rouge  vif  d'un  lambre- 
quin. Marque  G  V  :  1.300.  —  79.  Grande  écritoire 
mouvementée  sur  cinq  pieds  ronds,  à  deux  étages 
de  balustrades  ajourées,  couvercles  à  figurines  et 
feuillages  on  relief  Décorée  de  rinceaux,  feuillages, 
mascarons,  ferronnerie  et  ornements  en  camaïeu 
bleu  sur  fond  jaune  ocre;  sur  le  couvercle,  ronde 
de  huit  personnages  dans  le  goût  deïéniors,  chien 
et  arlnistes  ;  revers  à  médaillon  de  trois  enfants 
tirant  dans  les  flots  une  conque  contenant  un  autre 
enfant  :  40.000.  —  89.  Bannette  octogonale,  décorée 
en  bleu  et  rouge  vif.  Marque  G  3  au  revers  :  955. 
—  90.  Cornet  évasé  forme  gobelet,  décor  camaïeu 
bleu  d'amours  et  ornements  :  5. .5.^0.  ^  92.  Su- 
crière,  dôme  ajouré,  décor  polychrome  :  935.  — 
93.  Sucrière  balustre,  dùme  ajouré,  décor  bleu  : 
700.  —  95.  Pot  de  toilette  cylindrique,  décor  poly- 
chrome. Atelier  de  Guillibeaux  :  785.  —  103.  Plat, 
décor  camaïeu  bleu  et  écusson  double  et  couronne 
de  marquis  :  605.  —  173.  Baril  et  support,  lions 
dosa  dos;  décor  polychrome:  780.  —  188.  Ban- 
nette octogonale,  décorée  en  bleu  et  jaune  d'un 
lambrequin  :  905.  —  189.  Plat,  décor  polychrome 
à  lambrequin  :  1.000.  —  190.  Plat,  décor  camaïeu 
bleu  à  lambrequin  :  900.   —  191.  Fontaite  demi- 


208 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


ronde  sur  piédouche  et  hibou,  décor  polychrome  : 
805.  —  106.  Plat,  décoré  en  bleu  foncé  d'une  rosace 
dentelée  :  1.105.  —  198.  Assiette  contournée,  décor 
polychrome  ;  805.  —  199.  Paire  do  vases  baUistres 
sur  piédouche,  décor  camaieu  bleu  :  4.200.  —  200. 
Plateau,  orné  en  camaieu  bleu  d'un  groupe  de 
neuf  enfants  musiciens  et  dansant  :  9.500. 

Sccxux.  —  305.  Jardinière  dentelée,  hachures 
bleues  :  480.  —  207.  Soupière  oblongue  et  plateau, 
décor  polychrome.  M.  0  P  au  revers  de  la  sou- 
pière :  15.000. 

ANCIENNES    rAIENXES  ÉTRAN0ÈRE3 

Alcora.  —  214.  Cuiller  à  ragoût,  décor  poly- 
chrome :  Bernabe  Mates  :  350.  —  215.  Bénitier  avec 
encadrement  rocaille,  décor  polychrome,  sainte 
Geneviève  dans  un  paysage  animé.  Le  récipient 
est  décoré  d'une  dentelle  et  de  godrons  jaunes  dans 
le  goût  de  Bérain  :  570.  —  216.  Assiette  penlago- 
nale,  décor  polychrome,  médaillon,  chasse  au  san- 
glier :  liTO. 

Angleterre.  —  220.  Six  assiettes  contournées, 
décor  polychrome,  scènes  de  l'Enfant  prodigue. 
Fabrique  de  Turner  :  400. 

Delft.  225.  Sucrière  en  forme  de  dôme  ajouré, 

décor  bleu,  rouge,  vert  et  or,  dans  le  goût  chinois  : 
1.8-35.  —231.  Cruche,  décor  polychrome  :  760.  — 
235.  Tableau  cintré,  composé  de  carreaux,  décor 
polychrome,  vase  Médicis  d'où  s'échappe  une  gerbe 
de  lieurs  et  feuillages  ;  3.300. 

Produit  total:  161.447  francs. 


Collection  H. -S.  Théjbald,  de  Londres 

(Suite)  (1) 

Prlr  en  marks 

Dyck  (A.  van).  —  323.  Pielor  Breughel,  1"  état  : 
o  OJO  —  'til'i  Antoine  van  Dyck,  1"  état  :  6.100.  — 
326  i''ranz  Snyders,  l"  état:  4.850.  —  327.  Justus 
Suttermans,  1"  état  :  2.900.  —  328.  Lukas  Vors- 
tcrman,  1"  état  :  3.750.  —  330.  Paul  de  Voî, 
1"  état':  3.800.  —  332.  Philippe  Le  Roy,  2"  état  : 
4. .500.  ,      ^  ^, 

Gelléo  (Cllaude).  —  347.  I-a  Danse  au  bord  d  un 
fleuve,  1"  état  :  2.600.  —  La  Gardeuse  de  bes- 
tiaux,'2- état  :  3.350.—  352.  La  Danse  sous  les 
arbres,  2' état  :  1.610. 

Ilolbein  (Mans)  le  jeune.  —  33  planches  delà 
suite  de  La  Danse  des  Morts  :  2.';00. 

Lasinio  (Carlo).  —  401.  Edouard  Dagoly  :  3.350. 

Lucas  de  Leyde.  —  418.  La  Sainte  Famille  : 
/,  5ro  —  422.  Le  Moine  Scrgius  mis  à  mort  par 
Mahomet  :  4.800.  —  432.  L'Empereur  Maximilicn  : 

6.400. 

Mantegaa  (A.).  — 445.  La  Résurrection  du  (Jinst, 
avec  saint  André  et  saint  Longin  :  2.400. 

Masson  (Antoine).  —  450.  Guillaume  de  Brisa- 
cior,  1"  état  :  3.100.  —  451.  Le  même,  2'  état  : 
1.260. 

Meckenom  (Israël  van).  —  464.  Enfants  jouant  : 

1  050 . 
Maître  italien  du  xv siècle.  —  466.  L'Arrestation 

du  Christ  :   10  500. 

Maitrc  E.  S.,  de  1466.  —  467.  La  série  d'oiseaux 
de  son  jeu  de  cartes  :  5.100.  

(1)V.  Chronique  des  ^W.sdu  2  juillet. 


Maitre  allemand,  vers  1480.  —  468.  Allégorie  : 
4.200. 

Maitre  LCz,  de  1492.  —  469.  L'Entrée  du  Christ 
à  Jérusalem  :  3.500. 

Montagna  (Benedetto).  —  476.  Orphée  fharmant 
les  animaux  :  7.400. 

Nanteuil  (Robert).  — 479.  IjB  marquis  Pompono 
de  B.^Uiévre,  2*  état  :  1.000.  —  493.  Louis  XIV, 
l-  état  :  1.6U0. 

(A  suivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 
E.\position  dfs  Concours  de  Rome,  à  l'Ecole 
des  Beaux-Arts  :  peinture,  1rs  19,  20,  21  et  23 
juillet;  —  architecture,  les  20,  21,  22  et  24  juillet; 
—  sculpture,  les  22,  «3,  24  et  20  juillet  ;  —  gravure 
en  taille-douce,  les  24,  25,  26  et  28  juillet. 

Province 

Bayonne  :  Exposition  des  Beaux-.Vrts,  à  l'Hô" 
tel  du  ville,  du  25  juillet  au  25  août. 

Clamart  :  1  "  Exposition  de  l'Union  artistique 
de  la  Rive  gauche,  jusqu'au  27  juillet. 

Douai  :  56'  Exposition  de  la  Société  des  Amis 
des  Arts,  jusqu'au  7  août. 

Le  Havre  :  Exposition  d'estampes  originales  du 
XIX'  siècle  à  nos  jours,  et  d'estampes  japonaises, 
à  l'Hùtcl  de  ville,  du  20  juillet- au  21  août. 

Élranç/er 
Bruxelles  :  7    Salon  annuel   des  Indi'pfndanls, 
au    Musée    de    peinture    moderne,    jusqu'au     25 
juillet. 

Ibid.  :  Exposition  do  la  Société  internatio- 
nale do  la  gravure  originale  en  noir,  au  Cercle  lit- 
téraire et  artistique,  jusqu'au  15  août. 

I  iterlaken  :  Exposition  internationale  des  Beaux- 
Arts,  jusqu'à  fin  août. 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES 

Province 
Nancy  :  46'  Exposition  do  la  Société  lorraine 
des  Amis  des  Arts,  du  2  octobre  au  13  novembre. 
Envoi  des  notices,  avant  le  10  septembre.  Dépôt 
des  onivres,  à  Paris,  chez  Pottier,  rue  Gaillon, 
avant  le  27  août,  ou  envoi  à  l'Hôtel  de  ville  de 
Nancy,  du  5  au  10  septembre. 


CONCOURS     OUVERTS 

Étranger 
Saint  Pétersbourg  :  Concours  international  en 
vue  (le  léi-ection  d'une  slalue  écpiostre  d'.\h;xan- 
dre  III  bronze,  sur  piédestal  en  pierre).  Les  dé- 
penses ne  devront  pas  dépasser  un  million,  .adresser 
les  modèles  au  Palais  de  Marbre,  à  Saint- Pélers- 
liourg,  avant  le  1"  novembre  lall.  Cinq  ju-ix  : 
5.OO0,  4.01)0,  3.000,  2.0C0,  et  1.000  rouble.s.  S'adres- 
ser, pour  tous  renseignements,  à  l'ambassade  de 
Russie. 


Le  Gérant  :  P.  Giuarihit. 


l>;ins 


liiipi-imcric  (le  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.—  V.  .Simart,  imprimeur. 


N»  27.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (ô') 


30  Juillet. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LI     SAMEDI      MATIN 

Lts  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  U  Curiosité 


Prix  de  rabonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  Il       l'Union  postale) 15  fr, 

Le    ITiaméro    ;    O    fr.    2B 


PROPOS    DU    JOUR 


,  A  place  des  Victoires,  en  faveur  de 
laquelle  nous  avons  si  souvent 
réclamé  ici,  est  menacée  d'un  dan- 
ger nouveau.  Selon  les  projets 
municipaux,  la  rue  Vide-Gousset  devrait  dis- 
paraître et  la  rue  Notre-Dame-des-Victoires 
serait  prolongée  à  travers  les  immeubles  qui 
lui  font  face.  Ce  serait  pour  la  charmante 
place  conçue  par  Mansard  et  si  pleine  de  sou- 
venirs le  coup  de  grâce. 

Tout  le  monde  sait  combien  depuis  un  siè- 
cle les  maisons  qui  environnent  la  statue  de 
Louis  XIV  ont  été  peu  respectées.  Elles 
avaient  tous  les  litres  aux  soins  de  la  posté- 
rité :  l'une  avait  été  habitée  parBossuet;  une 
autre  par  Mme  de  la  Sablière,  l'iiôtesse  de 
Jean  de  La  Fontaine;  les  moins  illustres  se 
recommandaient  encore  à  l'attention  par  leur 
décoration  et  leur  style.  Mais  peu  à  peu, 
sous  prétexte  d'alignement  ou  de  percées 
nouvelles,  l'ordonnance  première  de  la  place 
a  subi  des  atteintes  graves.  Aujourd'hui  l'en- 
vahissement des  façades  par  les  enseignes 
commerciales,  l'apparition  de  laids  immeu- 
bles modernes  l'ont  défigurée.  Si  on  laisse 
encore  certains  propriétaires  élever,  comme 
on  le  dit,  des  maisons  de  rapport,  et  si  l'on 
permet  la  destruction  de  quelques  construc- 
tions anciennes  pour  faire  place  à  une  rue 
neuve,  c'est  dire  qu'on  accepte  la  disparition 
définitive  de  la  place. 

Le  Conseil  municipal  parait  s'être  ému  de 
celte  perspeclive,  et  on  ne  saurait  trop  le 
louer  de  cette  émotion.  11  y  a  longtemps  que 
cette  place  des  Victoires  aurait  dil  paraître 
digne  d'être  mieux  protégée  ;  du  moins  est- il 
encore  possible  de  sauver  ce  qui  en  subsiste. 
Un  mémoire  de  M.  Bonnier,  architecte  voyer, 


fait  connaître  avec  beaucoup  de  précision  à 
la  municipalité  l'état  du  problème.  La  Ville 
pourra  dans  l'avenir  racheter  les  immeubles 
surélevés  et  les  ramener  au  plan  primitif. 
Dès  à  présent,  elle  doit  s'occuper  de  prolon- 
ger la  rue  Notre  Damc-des-Victoires  sans 
rien  détruire;  elle  doit,  pour  arriver  à  ce  ré- 
sultat, établir  des  guichets  sous  les  hôtels  et 
laisser  des  passages  comme  on  en  voit  place 
des  Vosges.  Les  nécessités  de  la  voirie  seront 
ainsi  ménagées;  les  intérêts  artistiques,  que 
l'administration  ne  devrait  jamais  oublier, 
seront  sauvegardés. 


NOUVELLES 


***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  17  juillet,  à  Vestric-et-Candiac 
(Gard),  un  monument  à  la  mémoire  de  Mont- 
calm,  œuvre  du  statuaire  Léopold  Morice  et 
de  l'architecte  Chabert  ; 

Le  même  jour,  à  Toulon,  un  buste  du  pein- 
tre Vincent  Courdouan,  œuvre  du  sculpteur 
Guglielmo  Lange  ; 

Le  samedi  23  juillet,  au  Prytanée  militaire 
de  La  Flèche,  un  monument,  u'uvre  du 
statuaire  Paul  Pompon,  à  la  mémoire  du 
sous-lieutenant  Rietard  et  des  <<  brutions  » 
morts  à  l'ennemi. 

***  Par  décrets  en  date  du  21  juillet  1910, 
pris  sur  la  proposition  du  ministre  de  l'Ins- 
truction jiublique  et  des  Beaux-Arts,  ont  été 
nommés  conservateurs  adjoints: 

Du  département  des  peintures,  des  dessins 
et  de  la  chalcographie  du  musée  national  du 
Louvre,  M.  .Jean  Gui tïrey; 

L)u  département  des  objets  d'art  du  Moyen 
âge,  de  la  Renaissance  et  des  temps  moder- 
nes du  même  musée,  M.  J.-J.  Marquet  de 
Vasselot. 

Du  musée  national  du  Luxembourg,  M. 
Charles  Masson. 


210 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Du  musée  national  de  Saint-Germain,  M. 
Henri-Pierre-Eugène  Hubert. 

***  Par  décret  en  date  du  »  juillet,  M.  Oa- 
briei  Fauré,  directeur  du  Conservatoire  natio- 
nal de  musique  et  de  déclamation,  est  nomme, 
pour  une  nouvelle  période  de  cinq  années, 
directeur  de  cet  établissement. 

***  Le  Louvre  vient  d'hériter  d'une  œuvre 
d'Horace  Vernet,  le  Portrait  de  Dupuytren, 
légué  par  M.  Louis  de  Beaumoat. 

***  Un  acte  de  vandalisme  a  été  commis 
le  12  juillet  au  musée  de  Cluny  :  un  individu, 
resté  inconnu,  à  l'aide  d'un  rasoir  ou  d'une 
paire  de  ciseaux,  a  découpé  un  personnage 
dans  une  tapisserie  Uamande  du  xvir  siècle, 
représentant  la  Vierge,  qui  se  trouve  dans  la 
salle  du  rez-de-chaussèerenfermant  les  orne- 
ments de  l'Ordre  du  Saint-Esprit.  C'est  dans 
cette  même  salle  qu'il  y  a  quelque  temps  fut 
lacérée  une  autre  tapisserie  représentant  La 
Bataille  de  Jarnac. 

***  La  Bibliothèque  de  la  Ville  de  Paris 
vient  de  s'enrichir  de  deux  dons  importants. 
M.  Ferdinand  Bac  lui  a  otïert  la  collection 
des  épreuves  avant  la  lettre  de  ses  illustra- 
lions.  L'autre  don  est  fait  par  M.  Alphonse 
Ochis  :  ce  sont  i[uatre  mille  vues  photogra- 
phiques de  Paris  et  de  la  banlieue  pendant 
les  inondations  de  l'hiver  dernier. 

Ces  libéralités  ont  été  effectuées  sous  les  aus- 
pices de  la  Société  des  Amis  de  la  Biblio- 
thèque. 

***  La  Société  des  Amis  de  Balzac  a  inau- 
guré le  Iti  juillet  le  Musée  de  Balzac,  installé 
dans  la  maison  de  la  rue  Raynouard,  à 
Passy,  habitée  à  la  fin  de  sa  vie  par  l'auteur 
de  la  Comédie  humai)ie. 

:;:'■>  M.  Henry  Bouilliet  a  été  nommé  pré- 
sident de  l'Union  centrale  des  Arts  décoratifs, 
en  remplacement  du  regretté  M.  Georges 
Berger.  M.  Henry  Bouilliet,  vice-président 
depuis  de  longues  années,  remplaçait 
M.  Georges  Berger  depuis  sa  maladie  et  avait 
été  désigné  au  mois  de  mai  dernier  par  le 
vote  de  ses  collègues  comme  président  effectif, 
en  même  temps  que  M.  Georges  Berger  était 
nommé  président  honoraire.  Il  est  remplacé, 
comme  vice -président,  par  M.  Framois 
Carnet,  qui  était  l'un  des   administrateurs. 

***  Un  décret  en  date  du  'i  mai  dernier  a 
classé  la  porle  principale  de  l'arsenal  de  'fou- 
lon parmi  les  monuments  historiques.  Cette 
porte  monumentale  fut  construite  en  173S, 
sous  la  direction  dcMaucord,  dit  Lange,  chef 
d'atelier  de  sculpture  du  port  de  'l'oulon,  né 
à  Aix-cn-l'rovence  vers  1671,  mort  à  Toulon 
le  1"2  janvier  1701. 

***  Le  dimanclie  17  juillet  a  eu  lieu  ix 
Hodrz  l'inauguration  du  Musée  des  .\rtistes 
aveyronuais,  dû  à  l'inspiration  et  aux  lil>éra- 
lités  de  leur  compatriote  M.  Denys  Puech, 
membre  de  l'Institut,  et  de  M'""  Emma  Calvé. 

♦*♦  [..e  docteur  Marci>l  Baudouin,  secrétaire 
général  de  la  Société  préliistoriipie  de  France, 


au  cours  d'une  mission  spéciale  en  Vendée, 
vient  de  découvrir,  au  vieux  château  détruit 
de  Saint-Martin-de-Brem  iVendée),  une  nou- 
■^■elle  nécropole  gallo-romaine  à  puits  funé- 
raires. C'est  la  troisième  qu'il  met  au  jour 
depuis  quelques  années.  Le  puits  qu'il  a 
fouillé  ces  jours  derniers  a  fourni  l'important 
mobilier  liabituel  à  ces  sépultures  :  sque- 
lettes nombreux  d'animaux,  vases  avec  traces 
devin,  débris  gallo-romains,  etc. 

**^;  Sous  les  auspices  de  la  Société  fran- 
çaise dos  Amis  de  la  musique,  trois  grandes 
journées  de  musique  française  seront  don- 
nées, en  septembre  prochain,  à  l'exposition 
de  Munich.  MM.  Saint-Saéiis,  Ga);riel  Fauré, 
Paul  Dukas  et  Charles  Widor  y  assisteront 
et  conduiront  leurs  œuvres. 

***  On  annonce  que  M.  Corrado  Ricci, 
l'éminent  directeur  des  Antiquités  et  des 
Beaux-Arts  d'Italie,  a  donné  sa  démission  de 
ce  poste,  à  la  suite  d'un  rapport  de  la  com- 
mission d'enquête  sur  l'administration  du 
ministère  de  l'Instruction  puJjlique  qui  sem- 
blait lui  reprocher  de  n'avoir  pas  su  suppri- 
mer certains  abus  d'ordre  administratif.  Les 
manifestations  de  sympathie  lui  arrivent  de 
toutes  parts  en  Italie,  et  l'on  espère  encore 
que  sa  démission  sera  retirée.  Nous  en  for- 
mons le  vœu  nous-mêmes. 

***  La  première  chambre  du  Conseil  bava- 
rois vient  de  voter  l'établissement  d'une  taxe 
d'entrée  à  l'Ancienne  Pinacothèque  de  Munich 
et  l'a  fixée  à  un  mark  pour  tous  les  jours, 
sauf  les  mercredis,  dimanches  et  jours  de 
fête.  Cette  décision,  qui  est  entrée  en  vigueur 
le  4  juillet,  est  vivement  combattue  par  la 
presse,  les  artistes  et  le  public. 

***  La  direction  de  l'Ashmoleaa  Muséum 

d'( !)xford  nous  prie  d'annoncer  que  les  gale- 
ries de  tableaux  et  de  dessins  de  ce  musée 
vont  être  fermées  prochainement  pendant 
quelques  mois,  en  vue  d'une  réorganisation 
de  ces  collections.  Toutefois,  les  conserva- 
teurs du  musée  se  tiendront  à  la  disposition 
des  travailleurs  qui  en  feraient  la  demande 
écrite  pour  leur  permettre  d'étudier  telle  ou 
telle  partie  des  collections. 

***  Le  troisième  Congrès  de  la  Société  Na- 
tionale de  r.\rt  à  l'Ecole  auralieu  ù  l'hôtel  de 
\ille  de  Bruxelles.,  du  i  au  7  août  prochain, 
avec  des  visites  d'écoles  et  jardins  d'enfanis 
à  Bruxelles,  Anvers  et  Bruges. 

»**  Par  suite  de  fouilles  pratiquées  dans  le 
sol  de  la  petite  ville  d'El  l)jen,enTunisie,déjà 
connue  comme  possédant  un  des  plus  vastes 
amphithéâtres  anticjucs,  on  a,  il  y  a  quelque 
temps,  découvert  d'énormes  chapiteaux  et  de 
belles  mosaïques,  celles-ci  formant  le  jiave- 
ment  d'une  villa,  qui  seront  pmcliainement 
déposés  au  musée  du  Bardo.  On  a,  en  outre, 
tout  récemment  mis  au  jour  dix  statues  de 
marbre,  faciles  à  reconstituer,  malgré  leurs 
brisures,  parmi  lesquelles  figure  une  tête 
d'empereur  que  l'on  croit  être  celle  de  Gor- 
dien III. 

***  L'Ecole   anglaise  d'Athènes  vient    de 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


211 


découvrir  à  Sparte,  près  du  ilenclaion,  les 
restes  d'un  important  établissement  mycénien 
dont  les  maisons  portent  des  traces  d'in- 
cendie. 


Les  Concours  pour  le  prix  de  Rome 

PEINTURE 

L'Académie  des  Beaux-Arts  a  rendu,  le  2'->  juillet, 
son  jugement  sur  le  concours  de  peinture  dont  le 
sujet  était  :  Pa>i  qui  avait  méprisé  l'Amour  e«'( 
terrassé  par  Eros,  à  la  grande  joie  des  nymphes 
qui  assistent  i\  ce  spectacle. 

Les  récompenses  suivantes  ont  été  décernées  : 

Grand  prix.  —  Dupas  (Jean-Ttiéodore),  né  le 
21  janvier  1882  à  Bordeaux,  élève  de  M.  Gabriel 
Ferrier. 

Il  n'y  a  eu  ni  premier,  ni  deuxième  second 
grand  prix. 

Une  mention  a  été  accordée  p  M.  Bouffanais 
Jules-René),  né  le  4  janvier  188Ô  à  Brlain  (Dor- 
dogne),  élève  do  M.  Cormon. 

ARCIIITECTIRE 

Le  jugsment  sur  le  concours  d'architecture  a  été 
rendu  le  23  juillet.  Le  sujet  imposé  était  :  Conce- 
voir un  sanatorium  sur  la  cite  méditerranéenne 
pour  conralcscents  coloniaux,  et  prévoir  dans 
l'enceinte  de  cette  maison  de  rejios  un  pialais  de 
fêtes,  un  musée  et  même  un  monument  magni- 
l'ique  destiné  à  commémiorer  le  fondateur. 

Voici  les  noms  des  lauréats  : 

Grand  prix.  —  M.  Janin  (Fernand),  né  le 
8  janvier  1880  à  Nîmes,  élève  de  il.  Laloux. 

Premier  second  grand  prix.  —  M.  Debat-Pon- 
san,  lie  à  Copenhague  le  21  août  188'j,  élève  de 
M.  Laloux. 

Deuxième  second  grand  prix.  —  M.  Gassel, 
né  à  Pertuis  (Vaucluse),  le  1"  aoùl  1886,  élève  de 
Bernier. 

SCULPTURE 

Le  jugement  dans  cette  section  a  été  rendu  le 
25  juillet.  Le  sujet  imposé  était  :  Ulysse  attaché 
au  nuit  du  navire  écoule  les  sirènes. 

Le  fjtand  prix  de  Rome  n'a  pas  été  décerné. 

Le  prcm'ier  second  grand  prix  a  été  attribué  à 
M.  Gassou  (Charles-Georges),  né  le  24  novembre 
1887  à  Paris,  élève  de  M.  Coutan. 

Le  deuxième  second  grand  prix  a  été  décerné  à 
M.  Ebstein  (Salomon-Joseph-Simon),  né  le  12  mai 
1881  à  Batna,  élève  de  MM.  Barrias,  Coutan  et 
Peynot. 

IJne  mention  a  été  décernée  à  M.  Matliey  ^Go'ir- 
ges),  né  le  15  mai  1887  à  Crèches  (.Siiùue-ot-Loirr), 
élève  de  MM.  lujalbert  et  Hannaux. 

GRAVURE    EN   TAILLE-DO  LCE 

L'Académie  a  rendu  le  27  juillet  son  jugement 
sur  ce  concours,  qui  comportait,  outre  l'académie 
masculine  gravée  habituelle,  un  dessin  d'après  le 
Discobole  : 

Grand  jn-ix  de  Rome.  —  M.  Piel  (.Jules),  né  le 
1"  octobre  1882  ft  Paris,  élève  de  MM.  .Sulpis  et 
Dubouchct. 

Premier  second  grand  pri.r.  —  M.  Godard 
(René-Jules),  né  le  15  juillet  1886  àiVaucouleurs 
(.Meuse),  élève  de  M.  Wallner. 

DeujHème  second  grand  pri.r.  —  M.  Favier 
(Roger),  né  le  l"  aoiit  1881  à  Versailles,  élève  de 
MM.  Aimé  Morot  et  'Waltner. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  16  juillet 

Pri.r.  —  L'Académie  a  décerné  les  prix  suivants 
pour  diversfs  oeuvres  exposées  au  Salon  des  Ar- 
tistes frani;ais  de  1910  : 

Prix  Meurand  (tableau  d'histoire,  l.OOO  fr.),  à 
M.  Albert  Chari^entier,  pour  son  tableau  Salammbô 
au  festin  des  barbares. 

Prix  Brizard  (paysage,  3.000  fr.),  à  M.  Pillot, 
pour  son  tableau  Au  bord  de  l'ab'trne. 

Prix  Leclerc-Maria  Bouland  (3.0CO  fr.  à  un  jeune 
peintre  ayant  obtenu  une  mention  honorable),  à 
M.  Constant  Font,  pour  son  tableau  Jahel. 

Prix  Edouard-Lemaitre  (paysage,  300  fr.),  à  M. 
F.  Peyre,  pour  son  tableau  Les  Garrigues. 

Prix  Henri-Lehmann  (3.000  fr.),  à  M.  Lemercier, 
pour  son  tableau  Pégase. 

Prix  de  Neuville  (1.200  fr.,  tableau  militaire),  à 
M.  Robiquet,  pour  son  tableau  L'Agonie:  Wa- 
terloo. 

Prix  Max-David  i400fr.,  miniatures),  à  M""  Jane 
Lévy. 

Prix  Eugène  Piot  (2.000 fr.,  reproduction  ensculp- 
ture  d'un  entant  nu  de  huit  à  quinze  mois),  à  M. 
Mengin,  pour  sa  statue  L'Enfant  au  chat. 

Prix  Desprez  ;  sculpture,  1.000  fr.),  à  M.  Miche- 
let,  pour  sa  statue  intitulée  Emoi. 

Prix  de  la  Société  française  de  gravure  :  un 
prix  de  7(0  fr.  est  décerné  à  M.  Louis  Journot,  pour 
ses  trois  gravures  :  Rouget  de  Liste,  Bonaparte 
au  Caire,  Femme  pensive. 

Prix  Rouyer  (1.000  fr.),  à  M.  Deverin,  architecte, 
pour  ses  relevés  d'architecture  française. 

L'Académie  a  décerné  les  deux  tiers  du  prix 
Bordin  à  M.  Henri  Quittard,  auteur  d'un  impor- 
tant travail  intitulé  :  Henri  Dumont,  histoire  d'un 
musicien  sous  Louis  XIV. 

Séance  du  -JS  juillet 
Prix.  —  L'Académie  a  décerné  les  prix  suivants  : 
Prix  Antoine-Nicolas  BaiUy  (1.5O0  fr.1,  à  M.  De- 
frasse,  architecte. 

Prix  Ardoin  (1.600  fr.,  destiné  à  encourager  dos 
jeunes  filles  se  destinant  à  la  carrière  des  arts), 
partagé  comme  suit:  7C0  fr.  à  M""  Marchai,  élève 
de  M.  Marqueste;  700  fr.  à  M"'  Holl'bauer,  élève 
de  iSl.  Humbert;  encouragement  de  200  fr.  à 
M"«  Lafitte,  élève  de  M.  J.-P.  Laurens. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  l.'i  juiVet 

Fouilles  sous-mnrines  de  Mahdia.  —  Un  télé- 
gramme de  M.  Merlin  annonce  la  découverte,  dans 
le  bateau  submergé  de  Mahdia,  d'une  belle  sta- 
tuette de  bronze  de  quarante  centimètres  représen- 
tant un  satyre. 

.Mission  d'Ollon".  —  M.  Dieulafoy  s'est  attaché 
à  reconstituer  le  plan  de  l'édifice  qui  a  servi  de 
modèle  au  couronnement  des  piliers  funéraires  de 
Ya-ïcheou-Fou,  élevés,  l'an  209  de  notre  ère,  dans 
la  jjartio  orientale  du  Sseu-Tch'ouan,  et  dont  nous 
devons  la  connaissanco  à  la  mission  du  comman- 
dant d'OUone.  En  Chine,  la  pente  des  toitures  est 
très  accusée  ;  celle  de  ses  piliers  est,  au  contraire, 


n2 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


horizontale,  ce  qui  caractérise  une  influence  ira- 
nienne. Ce  fait  se  comprend  quand  on  sait  que 
depuis  plusieurs  siècles,  des  relations  existaient 
entre  la  Chine  et  les  anciennes  satrapies  grecques 
fondées  au  cœur  de  l'Asie  par  Alexandre.  Jusqu  au 
huitième  siècle,  la  civilisation  irano-bouddhique 
se  propagea  vers  le  Levant. 

Les  Fouilles  du  Janicule.  -  M.  Paul  Gauckler, 
correspondant  do  TAcadémie,  expose  les  résultais 
des  dernières  recherches  que,    maigre    toutes    les 
entraves    administratives,   il    a    réussi   a    pour- 
suivre à  Rome,  cette  année,  dans  les  trois  temples 
superposés    du    sanctuaire    syrien    au    Janicuh'. 
L'édilico  le   plus  ancien   était  un  temenos  h  ciel 
ouvert,  accompagné,  comme  dans  le  sanctuaire  de 
la  déesse  syrienne   à  Ifierapolis.  d'un  vivier  pour 
les  poissons  sacrés.  Ce  vivier  suhsista  dans  le  se- 
cond temple,  celui  du  Cisliber  Gaior>a.<,  et  ne  dis- 
parut qu'avec  lui  du  temps  de  Constance  II.  L  aire 
sainte,  désaiTectée,  fut  alors  transformée  en  jardin 
public,  orné  de  portiques  étages.    Bientôt  Julien 
rendit  aux  Syriens  leur  domaine,    it   ceux-ci    se 
hâtèrent  d'y  rebâtir  un  troisième  sanctuaire,  celui 
qui  devait  être  le  dernier.  Pour  faire  entrer  leur 
divinité  dans  sa  demeure,  les  Syriens   durent  pro- 
céder alors  à  des  cérémonies   expiatoires,    solen- 
nelles, qui  paraissent  même   avoir  comporté   des 
sacriQces  Immains  secrets  ;   ainsi  s'expliquerait  la 
présence  d'une   calotte  crânienne   sejtionnée,   ca- 
chée sous  la  statue  du  dieu  dans  l'abside  centrale, 
et  do  divers  squelettes  humains  enterrés  le  long 
des  murs  de  l'édifice. 

C'est  peut-être  à  l'accomplissement   de    ce   rite 
syrien  que  répond  la  section  crânienne,  certaine 
ment  intentionnelle,  observée  par  M.  Gauckler  sur 
deux  onivres  d'art  découvertes    par   lui    dans   le 
sanctuaire  :  un  buste  d'Antonin    divinisé   et   une 
imago  de  Julia  Domna,  recouverte  d'une  perruque 
mobile.   Le  Dyonisos  au   visage   doré,    rencontré 
l'an  dernier  dans   les  mêmes   ruines,    présente    la 
même  section.  Ces  sections  ne  sont  pas  dues  à  un 
défaut  du  marbre  ou   à  une  cassure  accidentelle, 
comme  elles  peuvent  l'être  sur  d'autres  statues;  il 
s'agissait,  pour  les  Syriens,  do  consacrer  la  statue 
div-ine  par  une  onction  pratiquée  sous  la  chevelure. 
M.  Gauckler  a  également   trouvé,  dans    le   bois 
sacré  de  Furrina,  aux  abi  rJs    d'une   source  dont 
les  vertus  curatives  sont  encore  aujourd'hui  recon- 
nues, un  fragment  de  dédicace  à  la  déesse  Febiis. 
(_;et  ex-voto  semble  faire  allusion  au  double  pou- 
voir, tour  à  tour  malfaisant  et  réparateur,   de  la 
Nymphe    qui,    livrée   à   elle-même,    répandait  la 
lièvre  et  qui,  soigneusement  captée,  la  guérissait. 
M.  CoUignon  se  demande  si  la  section  crânienne 
doul  il  est  question  ci-dossus  ne  répondait  pas  tout 
simi)lement   au   rite  qui  obligeait  le   personnage 
ligure  à  changer  de  coifTure  en  certaines  circons- 
tances. 

M.  Clermont-Ganneau  rappelle  que  les  impé- 
ratrices do  la  dynastie  syrienne  ont  souvent  fait 
funclion  de  déesses  dans  les  cérémonies.  La  section 
crânienno  i.eut  répondre  à  un  rite;  mais  il  ne 
croit  pas  à  une  onction. 

^^  Ueii/ey  rappelle  que,  très  souvent,  les  sec- 
tions crâniennes  des  statues  s'expliquent  uaturel- 
Irmeiil  par  une  nécessité  de  remédier  à  un  défaut 
du  bloc  de  marbre. 


1.  du  général  de  Biylié,  correspondant  de  l'.Aca 
démie,''et  de  M.   Léopold   Delisle,  membre  de  la 
Compagnie  depuis  1857,  dont   nous  retraçons  plus 
loin  la  carrière. 
La  séance  est  ensuite  levée  en  signe  de  deuil. 


Séance  du   l'i'  Jitit'et 
Lo  président,  M.  Potlier,  prononce  l'éloge  tunè- 


Société  des  Antiquaires  do  France 

Séance  du  13  juillet 
M.  Victor  Ghapot  attire  l'attention  sur  les  trois 
tours  antiques  d'.\ix-en-Provence,  démolies  à  la 
fin  du  wiii"  siècle.  Les  constatations  faites  au 
moment  de  leur  destruction  n'ont  laissé  qu'une 
tradition  flottante,  et  ces  témoignages  contradic- 
toires ne  permettent  pas  d'affirmer  que  ces  monu- 
ments aient  été  construits  pour  servir  de  mauso- 
lées. M.  Chapot  rapproche  les  tours  d'Aix  du 
monument  de  la  Turbie  et  d'un  autre  monument 
circulaire  trouvé  à  Ephèse,  dans  lequel  M.  Ile- 
berdey  reconnaît  également  un  édifice  triomi)hal 
ou  commémoratif  ;  tous  ces  monuments  pourraient 
remonter  à  l'époque  d'Auguste. 

M.  Monceaux  communique,  au  nom  du  P.  De- 
lattre,  diverses  bulles  de  plomb  provenant  de 
Cartilage  :  ce  sont  deux  bulles  latines  dont  l'une, 
d'un  diamètre  do  vingt-trois  millimètres,  est, 
sans  doute,  celle  du  palrice  Gennadius. 

Séance  du  Si  juillet 
M.  Knlart  présente  les  photographies  d'un  édifice 
circulaire,  reposant  sur  huit  piliers,  qui  exisie  à 
Newport  (Rhode  Island),  en  Amérique.  Les  uns 
pensent  que  ce  monument  est  une  église  élevée  au 
XI"  siècle,  lors  de  la  domination  Scandinave  dans 
le  Viuland  :  on  y  remarque,  en  effet,  des  analogies 
d'architecture  avec  d'autres  monuments  romans  de 
cette  époque  et  l'on  connaît  également  des  églises 
circulaires.  D'autres  croient  que  cet  édifice  a  été 
bâti  au  xvir  siècle,  pour  servir  do  moulin,  sur  1  ■ 
modèle  d'un  type  dont  on  ne  connaît  d'ailleurs 
qu'un  seul  spécimen  en  Angleterre  :  à  vrai  dire, 
rien  ne  prouve  que  ce  spécimen  anglais  ait  été  le 
modèle  copié  à  Newport,  et,  au  contraire,  il  peut 
en  avoir  été  la  copie.  La  question  reste  ouverte  et 
M.  Enlart  tient  à  ne  pas  conclure. 

M.  le  comte  Durrieu  annonce,  avec  l'expression 
de  ses  vifs  regrets,  le  décès  récent  de  M.  d'IIer- 
bnmez,  qui  avait  collaboré  aux  publications  de  la 
Société,  en  éditant  le  cartulaire  de  Gorze. 

Il  signale,  au  musée  de  Douai,  une  chasuble, 
remanrêe  au  xvii"  siècle,  composée  de  très  remar- 
quables broderies  ilorcntincs  du  xiv"  siècle,  qui 
représentent  des  scènes  de  la  vie  de  la  Vierge.  Ce 
sont  des  spécimens  précieux  de  ces  ouvrages  do 
Florence,  si  appréciés  en  Franco  au  temps  de 
Charles  VI,  dont  on  trouve  des  mentiovs  dans  hs 
inventaires  du  duc  Jean  de  Berry.  oncle  du  roi. 
M.  Durrieu  a  encore  été  frappé  de  la  ressemblance 
qui  existe  entre  un  tableau  anonyme  de  ce  musée 
montrant  une  Vierge  gloiieuse  assise  sur  un  tronc 
et  les  leuvres  que  l'on  est  convenu  de  classer  sous 
le  nom  du  «  maître  de  Flémalle  ".  Knfiu,  M.  Dur- 
rieu a  vérifié  la  justesse  de  l'iiypotlièsc  consistant 
à  restituer  au  jieinlre  Peter  lliiys  le  tableau  des 
Malheurs  de  Job  attribué  jadis  â  Jérôme  Bosch. 
11  possède  une  Tentation  de  saint  Antoine,  do 
mê'iie  facture,  qui  porte  la  signature  de  ce  Peter 
lluvs. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


2lc 


SI.  Monceaux  apporte,  de  la  part  du  R.  P.  De- 
lattre,  quelques  nouveaux  spécimens  de  bulles 
byzantines  en  plomb,  du  vi'  siocle,  trouvées  à 
CarthasJe. 


La  Lanterne  du  Petit-Trianon 

FAUSSEMENT     .TTUlBUliE     A    GOUÏHIÈRli 

Au  cours  d'une  enquête  déjà  longue  sur  le  plus 
habile  ciseleur  du  xviii»  siècle,  Gouthiéro,  j'ai  ob- 
tenu de  la  très  grande  amabilité  de  M.  Dunuin- 
thior,  directeur  du  Garde-meuble,  communication 
de  la  pièce  suivante  : 

«  1811.  —  Palais  de  ïrianou  : 

«  Mémoire  de  fourniture  l'aile  au  garde-meuble 
«  de  la  couronne  suivant  ma  soumission  approu- 
(I  véeeu  date  du  9  juin  1811  et  l'ordre  de  Monsieur 
«  l'Administrateur  du  mobilier  du  12  juin  de  la 
«  même  année  par  le  sieuv  Lafond,  rue  Casti- 
«  glione,  n'  2. 

«  Savoir  :  Palais  de  Trianon  ; 
«  Pavillon  français. 

«  T'ne  superbe  lanterne  de  5  pieds  de  haut  sur 
<■  2  de  large  ;  —  elle  est  composée  de  4  arcs 
n  supportant  des  aiglons  et  des  coqs  [disparus  au- 
«  jourd'hui].  Les  4  branches  de  la  cage  sont  des 
Il  faisceaux  de  flèches  et  houlettes,  trophées  pas- 
«  toraux.  Le  carquois  do  l'amour  attache  tous  ces 
•■  objets,  comme  sortant  de  son  génie,  une  cou- 
II  ronne  dorée  d'étoiles  de  diamants  blancs  sur 
«  azur  représentant  l'immortalité. 

«  Le  support  chandelier  à  12  branches  est  atla- 
«  ché  à  un  brandon  enllammé  où  sont  de  petits 
Il  satyres  assis  sur  un  coussinet  de  chaque  côté. 
<i  Les  quatre  trophées  au-dessus  de  chaque  glace 
Il  sont  descouronnfs  de  fleurs  avec  des  hautbois 
«  et  nœuds  de  rubans  qui  forment  trophées. 

I'  Prix  convenu  et  débattu 5.r00  francs 

«  Pans,  le  18  novembre  1811.  » 

Suivent  les  certifications,  approbations  et  vérifi- 
cations réglementaires. 

Ea  raison  do  la  tradition  bien  établie  qu'il  con- 
tredisait, il  m'a  paru  nécessaire  de  contrôler  ce 
document,  pourtant  péremptoire.  Ni  l'inventaire 
du  Grand-Trianon  en  1776  et  1787  (0"  3.4*7  et 
O'  3.488  des  Archives  Nationales}  ni  celui  du  Petit- 
Trianon  (O'  3.48i  ne  décrivent  une  pièce  sembla- 
ble. Ce  sont  tantôt  des  lanternes  «  en  cuivre  doré 
orné  do  guirlandes  de  fleurs  et  porcelaines  », 
tantôt  des  lanternes  rondes  mesurant  d'autres 
dimensions.  Mémo  observation  pour  l'Inventaire 
général  de  la  Couronne.  Donc  l'œuvre  de  Lafond  ne 
pmit  même  pas  être  considérée  corame  une  copie. 
Jacques  Kor.ioL'ET. 


REVUE  DES  REVUES 


=  Répertoire  d'art  et  d'arcliéologie  (1"  an- 
née, 1910,  1"  trimestre).  —  Sous  ce  litre,  la  Biblio- 
thèque Jacques  I  )oucet,  dont  nous  avons  déjà  signalé 
ici  les  heureuses  initiatives,  vient  de  joindre  à  ses 
Il  publications  pour  faciliter  les  études  d'art  en 
France  »,  un  périodique  qui  est  lui-même  une 
Il  revue  des  revues  »  appelée  à  rendre  de  grands 
services  aux  travailleurs.  C'est  le  dépouillement 


régulier,  par  divers  historiens  d'art,  MM.  Marcel 
Aubert,  Amédée  Boinet,  Pierre  Colmant,  Emile 
Dacier,  J.-M.  Faddegon,  André  Girodie,  Fernand 
MazeroUe,  0.  Trafali,  des  périodiques  français  et 
étrangers,  classés  par  pays.  Un  bref  résumé  suit 
la  mention  bibliographique  de  chaque  article,  et 
sur  la  couverture  un  classement  méthoilique  par 
sujets  permet,  en  reuv-oyant  aux  numéros  d'ordre 
des  arlioles  analysés,  de  trouver  facilement  ceux 
qui  concernent  une  même  matière. 


O  Revue  hebdomadaire  (16  juillet).  —  M. 
Henry  Cochin  donne,  dans  ce  numéro,  une  péné- 
trante étude  sur  Les  Symboles  d'Albert  Besiiard 
dans  ses  diverses  décorations  de  l'amphithéâtre  do 
chimie  à  la  Sorbonne,  de  l'hôpital  de  Berck-sur- 
Mer,  et  principalement  de  la  coupole  du  Petit- 
Palais,  sa  dernière  œuvre.  "  L'idée  symbolique  de 
Besnard  est  sans  complication  et  n'a  rien  de  litté- 
raire. 11  est  peintre  avant  tout  :  l'idée  se  forme 
pour  lui  tandis  qu'il  dessine  ou  qu'il  peint.  Ses 
symboles  sont  symboles  de  peintre,  faits  seule- 
ment pour  exprimer  par  les  lignes,  les  formes  et 
les  couleurs  l'àme  d'un  honnête  homme  qui  est 
un  grand  peintre.  » 


X  Les  Arts  (juillet).  —  Livraison  consacrée 
entièrement  à  l'Exposition  d'art  français  du  xviii* 
siècle  qui  eut  lieu  récomment  à  Berlin  :  étude  par 
M.  J.-L.  Vaudoyer,  accompagnée  de  33  belles  re- 
productions. 

Z  Mercure  de  France  (16  juillet;.  —  Sous  le 
titre  Le  Demie)-  élut  de  la  peinture,  M.  Michel 
Puy  résume  les  tendances  actuelles  de  notre  école 
moderne  et  essaie  ae  caractériser  la  manière  de  ses 
principaux  représentants  à  la  Société  Nationale 
des  Beaux-Arts,  à  la  Société  des  Indépendants  et 
à  celle  du  Salon  d'Automne. 


— r-^iî.Kr'»c;ca>-Tï-.a.- — ►— 


BIBLIOGRAPHIE 


Léonard  de  Vinci.  Traité  de  la  Peinture.  Tra- 
duction nouvelle  d'après  le  C)dex  Vaticanuî, 
avec  un  commentaire  perpétuel,  par  J.  Pél.^da.x. 
Paris,  Gh.  Delagrave.  Un  volume  in-8,  247  p. 
avec  140  fig. 

Dans  cette  traduction  on  retrouvera  Vinci  lui- 
même  et  Vinci  tout  entier.  Lui  qui  définissait  le 
peintre  d'après  lui  même  «  l'homme  universel  »  ne 
s'est  pas  étroitement  borné  à  son  art;  à  chaque 
instant  sa  pensée  s'élève  au  lyrisme,  s'étend  eu 
considérations  philosophiques  ou  s'affir.mu  en  pré- 
ceptes moraux.  D'autre  part  on  comprendra  l'inté- 
rêt considérable  de  l'ouvrage  si  l'on  songe  que 
Léonard,  novateur  dans  le  style  et  l'expression, 
mais  traditionaliste  en  matière  de  procédé,  a,  dans 
ses  notes,  donné  la  synthèse  de  l'enseignement  des 
autres  maîtres  ses  émules  et  que  son  Traité  de  la 
Peinture  est  en  quelque  sorte  le  compendium  do 
la  science  picturale  de  la  Renaissance  tout  entière. 


Emil  J.\i:oiisKN.  —  Sienasischer  Meister  des 
Trecento  in  der  Gemœldegalerle  zu  Siena 
('16  p.  av.  26  pi  )  ;    —   Das  Quattrocento  in 


214 


L,A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Siena.  Studien  in  der  Gemœldegalerie  der 
Akademie  (9(5  p.  av.  06  pL);  —  Sodoma  und 
das  Cinquecento  ia  Siena.  Studien  in  der 
Gemaeldegalerie  zu  Siena  (Itk)  p.  av.  C^'i  pl.j. 
—  Strassburg,  Ileitz,  iu-4°.(Coll.  »  Zur  Kunstgc- 
schichte  (les  Auslani/es  »). 
L'écoln  siennoise  a  été  longtemps  tenue  dans 
un  injusto  mépris:  l'importance  et  l'éclat  des  pro- 
ductions florentines  ou  vénitiennes  absorbaient,  à 
son  détriment,  l'attention  même  des  meilleurs 
historiens,  insensibles  à  ce  que  M.  Pératé  a  si 
bien  défini  «  sa  grâce  raffinée  et  candide  tout 
ensemble,  alanguie  et  nerveuse,  parfois  enfantine 
et  vieillotte,  éclairée  de  lumineuses  visions  (1)  «. 
Après  les  historiens  américains  et  anglais  Beren- 
son,  Langton  Douglas,  F.  Mason  Perkins,  qui 
contribuèrent  à  la  remettre  en  honneur,  un  cri- 
tique danois  dont  nos  lecteurs  ont  déjà  eu  l'occa- 
siou  d'apprécier  la  science  et  la  sagacité,  M.  Emil 
Jacobsen,  en  a  fait  le  sujet  d'une  étude  détaillée, 
en  prenant  pour  base,  outre  les  œuvres  qui  iigu- 
roront  à  l'Exposition  d'ancien  art  siennois  en  1904, 
celles  (jue  conserve  la  galerie  de  peinture  de 
l'Académie  de  Sienne,  depuis  le  tableau  d'autel 
daté  1215,  tout  pénétré  d'influences  byzantines, 
qui  marque  dans  ce  musée  le  point  de  départ  de 
l'école,  jusqu'aux  productions  du  xvi'  siècle  où 
celle-ci  s'étiole  et  meurt.  Tour  à  tour  Margaritono 
d'Arezzo,  Guido  de  Sienne,  Duccio,  Segna  di  Tara, 
Simone  Martini,  Lippo  Memmi,  Ambrogio  et 
Pietro  Lorenzetti,  Andréa  di  Vanni,  Bartolo  di 
Frcdi,  Luca  Thomé,  Taddeo  Bartoli,  Paolo  di 
Giovanni,  Giacorao  di  Mino,  Bartolommeo  di 
Nutino  et  Earna  pour  les  xiii°  et  xiv  siècles  ; 
an  XV»,  Martino  di  Bartolommeo,  Domenico  di 
Bartolo,  le  charmant  Sassetta,  le  fécond  Sano  di 
Pietro,  Pietro  di  Giovanni  (dont  l'admirable  por- 
trait de  Saint  Bernardin ,  d'une  intensité  d'ex- 
pression extraordinaire,  surgit,  parmi  les  autres 
productions  do  l'école,  comme  un  chef-d'œuvre 
inattendu  de  réalisme),  Giovanni  di  Paolo,  Vcc- 
chietta,  Pellegrino  Mariano  Eossini,  Matteo  di 
Giovanni,  Benvenuto  di  Giovanni,  Andréa  di 
Niccolo,  Neroccio,  Franccs^o  di  Giorgio,  etc., 
artistes  bien  personnels  en  qui  l'école  donne  sa 
pleine  floraison  ;  au  xvi'  siècle  enfin,  où  elle 
languit,  incapable  de  s'adapter  à  l'eftprit  nouveau 
de  la  Renaissance,  dos  peintres  moins  originaux 
que  domine  la  figure  du  séduisant  Sodoma  venu 
leur  infuser  un  sang  nouveau,  —  ont  étudiés  en 
détail  avec  une  érudition  et  une  acuité  de  sens 
critique  qui  font  de  ces  trois  volumes  une  mono- 
graphie do  la  pointure  siennoise  que  ne  devront 
pas  manquer  d  ;  consulter  les  historiens  de  l'art 
italien.  Un  chapitre  annexe  sur  les  peintures 
non  siennoises  de  la   galerie  complète  l'ouvrage. 

A.  M. 


NECROLOGIE 

Lèopold  Delisle 

Nous  avons  le  très  vif  regret   d'enregistrer    la 

mort  d'un  des  savants  les  plus  considérables  dont 

s'enorgueillissait  notre  pays  :  M.  Léopohl  Delisle, 

membre  do  l'Acadi'mio  des  Inscriptions,  ancien  ad- 

(l)   Histoire  île  l'art,  publiée  sous  la  direction 
de  M.  André  Michel,  t.  III. 


ministrateur  de  la  Bibliothèque  Nationale,  décédé 
subitement  le  22  juillet  au  château  de  Chantilly  où 
il  s'était  rendu  comme  administrateur  du  Musée 
ijoudé. 

Né  à  Valognes  (Manche;, le  24  octobre  1826,  élève 
de  l'École  des  Chartes  de  1846  à  1849,  M.  Delisle 
était  entré  tout  de  suite  comme  employé  au  dépar- 
tement des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale où  il  devait  acomplir  toute  sa  carrière  et  où 
sa  personnalité  devait  avoir  une  influence  consi- 
dérable. Nommé  successivement  conservateur 
en  1871,  puis  administrateur  général  en  1874,  ses 
rapports  officiels  sur  la  situation  de  la  Bibliothèque, 
ses  «  inventaires  »  des  diverses  collections  du  dépar- 
tement des  manuscrits,  ses  notices  descriptives 
sur  les  plus  curieux  de  ces  manuscrits,  constituent 
aujourd'hui  une  source  précieuse  de  renseigne- 
ments importants.  Ce  fut  lui  qui  tira  du  chaos  le 
département  des  imprimés  en  assurant  l'exécution 
puis  l'impression  du  répertoire  de  cet  immense 
dépôt.  Mais  au  moment  où  sa  verte  vieillesse  en- 
trevoyait comme  prochain  le  couronnement  de  son 
o_mvre,  on  sait  comment,  en  1905,  le  ministre  de 
l'Instruction  publique  le  remercia,  du  jour  au  len- 
demain, de  ses  services  éminents. 

Il  avait  été  dès  1857,  à  l'âge  de  trente  et  un  ans, 
et  n'étant  que  simple  bibliothécaire,  élu  par  l'Aca- 
démie des  Inscriptions  et  Belles-lettres  en  rem- 
placement d'Eugène  Quatremère.  M.  Delisle  était 
donc  actuellement  le  doyen  des  membres  de 
l'Institut  de  France. 

Doué  d'une  puissance  très  grande  de  travail, 
d'une  curiosité  d'esprit  inépuisable,  secondé  admi- 
rablement dans  sa  tâche  par  une  femme  qui  par- 
tageait .ses  goûts,  la  fille  ainée  d'Eugène  Burnouf, 
Léopold  Delisle  a  travaillé  sans  cesse  pendant 
plus  de  soixante  ans,  jusqu'à  sa  dernière  heure. 
L'avant-veille  de  sa  mort  l'Académie  recevait 
encore  de  lui  un  dernier  mémoire.  Son  reuvrc 
historique,  où  l'érudition  et  le  souci  du  détail  le 
disputent  à  la  clarté  de  l'exposition  et  à  l'élégance 
du  style,  est  composée  d'un  millier  de  brochures, 
qui  se  joignent  à  un  nombre  respectalile  de  vo- 
lumes in-8"  ou  in -4"",  sans  compter  quelques  in- 
folio. L'une  de  ces  œuvres.  Sur  la  condition  de 
la  classe  agricole  et  létat  de  l'a;irieitllure  en 
Xovmandie  an  Moyen  àf/e,  lui  avait  valu  le 
grand  prix  Gobert.  11  a  publié  dans  notre  Ga- 
zette, en  lt8i,  une  importante  étvide  sur  Les  Lires 
d'Heures  du  duc  de  Berrij. 

Considéré  depuis  longtemps  comme  le  maitre 
des  éludes  médiévales  en  France,  sa  renom- 
mée était,  non  seulement  européenne,  mais,  on 
peut  le  (lire  sans  exagération,  véritablement  mon 
diale.  Membre  associé  ou  correspondant  des  Aca- 
démies et  Sociétés  savantes  de  France  et  de  l'étran- 
ger, grand-cfficier  de  la  Légion  d'IIouneur,  il  avait 
reçu  de  l'empereur  d'Allemagne  la  haute  consécra- 
tion que  comporte  la  Médaille  pour  le  Mérite,  et 
c'est  à  une  sorte  d'attention  personnelle  pour  lui 
que  la  Bibliothèque  dut,  en  1007,  do  recevoir  en 
don  du  roi  d'Angleterre  le  fragment  complétant 
le  manuscritdes  Antiquités  judaïques  enluminées 
par  notre  Jean  Fouquet. 

La  seuuUne  dernière  a  péri  accidentellenieut 
eu  Indo-l^hiae,  dans  les  rapides  du  MéUcg,  un 
archéologue  de  valeur,  le  générid  L.  de  Beylié, 
correspondant  de  l'.Xcadémie  des  luscriptions.  Il 
était  né   à    Strasbourg   en    1859.    Ses   nombreux 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


21C 


travaux  ont  touché,  avec  une  compétence  qui  dé- 
celait un  véritable  savant,  aux  questions  les  plus 
diverses,  mais  ont  eu  trait  priucipalenionl  à  l'art 
de  lExtrème-Orient.  Citons  parmi  les  principaux: 
Histoire  de  l'habitation  by::,a>tlinc,  L'Art  hin- 
dou en  Extrême-Orient,  Voyage  arrhéolonique 
en  Birmanie  et  en  Mésopotamie.  Il  s'était  parti- 
culièrement o;cupé  de  l'étude  des  magnifiiiues 
ruines  d'Anglior  et  avait  singulièrement  contribué 
à  leur  consorvation.  Bienfaiteur  du  musée  de  Gre- 
noble, il  avait  consacré  l'an  dernier  à  ce  musée  un 
livre  que  nous  avons  signalé  ici  même.  Il  était 
commandeur  de  la  Lé^iou  d'honneur. 


On  annonce  la  mort  de  M.  Ralph  Brown,  an- 
cien inspecteur  en  chef  des  Beaux-Arts  do  lu  Ville 
de  Paris,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  d 'cédé 
subitement  à  Paris  la  semaine  dernière.  Il  était  le 
fils  de  M.  Jean-Louis  Brown,  le  peintre  animalier 
bien  connu,  et  frère  du  peintre  John-Lewis  Brown. 
11  laisse  un  lils,  M.  J.-L.  Brown,  sculpteur  anima- 
lier, sociétaire  de  la  Société  Nationale  des  Beaux- 
Arts.  M.  Ralph  Brown  avait  été  décoré  pour  faits 
de  guerre  en  1870. 


Delphine  Uja:de,  la  cantatrice  bien  connue, 
est  morte  le  Ici  juillet,  à  Paris,  à  l'âge  de  quatre- 
vingt-un  ans.  Xée  en  1829,  A  Paris,  elle  reçut  les 
premières  leçons  de  chant  de  sa  mère,  qui  était 
une  artiste  de  valeur.  Mariée  à  un  musicien, 
M.  Ugalde,  elle  fut  veuve  do  bonne  heure,  et  c'est 
alors  seulement  qu'elle  aborda  la  scène.  Elle  dé- 
buta à  rOpéra-Comique,  en  1848,  dans  Le  Domino 
noir,  Le  Cad,  L'Ai.ibassadrice,  et,  tout  de  suite,  la 
faveur  du  grand  public  et  des  connaisseurs  fut 
acquise  à  ses  dons  exceptionnels.  KUe  créa  alors 
Le  Songe  d'une  nuit  d'été.  La  Tonnelle,  Le  Toréa- 
dor, La  Fée  au.v  roses,  qui  la  classèrent  hors  de 
pair.  Galathèe  ,185i)  la  mit  au  premier  rang  des 
cantatrices.  Après  un  court  séjour  aux  Variétés, 
où  elle  joua  Les  Trois  sultanes,  de  Favart,  elle 
revint  à  l'Opéra-Comique.  L'Etoile  du  Nord  lui 
valut  des  ovations  triomphales.  Il  lui  suftit  de 
paraître  ailleurs,  dans  des  féeries  comme  La  Biche 
l'ii  bois  et  (ZendriUon,  pour  assurer  à  ces  ouvrages 
la  plus  grande  vogue. 

Entre  temps.  M""  Ugalde  s'était  remariée  à 
JI.  Varcollier  :  elle  prit  alors  la  direction  des 
BoulTes-Parisieus,  où  elle  joua  les  rôles  d'Olïen- 
bach,  notamment  Eurydice  dans  Orphée  aux  enfers. 
Les  résultats  financiers  n'ayant  pas  été  bons,  elle 
quitta  les  Boufi'es-Parisiens  pour  revenir  à  l'Opéra- 
(.;omiquo  et  ensuite  h  la  Porte-Saint-Martin.  Ou 
l'applaudit  encore  une  fois  à  l'Opéra-Comique  dans 
Dca,  en  1870,  dans  des  soirées  musicales,  dans  des 
concerts  de  bienfaisance.  Elle  se  consacra,  dès 
lors,  au  professorat. 

Son  élève  préférée  fut  Marguerite  Ugalde,  sa 
fille,  qui,  digne  continuatrice  des  succès  maternels, 
a  fait  applaudir  son  talent  surplusieurs  scènes  pa- 
risiennes. 


On  annonce  également  la  mort,  à  Carlsnihe,  du 
peintre  Ernst  Schurth,  âgé  de  soi.iante-deux  ans. 
Après  avoir  débuté  modestement  comme  professeur 
de  dessin,  it  acquit  une  réputation  comme  profes- 
seur à  l'Académie.  Peintre  de  figures  et  d'allégories, 
il  a  décoi'é  notamment  Vaiila    du   Polytechnikum 


de  Carlsruhe  et  le  palais  Burcklin,  et  il  a  exécuté 
aussi  de  nombreux  portraits,  principalement  au 
pastel. 

Nous  apprenons  la  mort  du  damasquineur  P. 
Zuloaga,  décédé  à  Madrid,  où  il  avait  occupé  des 
fonctions  importantes  àl'Armeria  Eeal.  Il  était  le 
père  du  peintre  J.  Zuloaga. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Collection  de  M.  le  D'  Paul  MuUer 

Vente  de  tableaux  anciens,  faite  à  l'hôtel  Drouot, 
salle  6,  le  25  mai,  par  M»  Lair-Dubreuil  et  MM. 
Haro  et  Ferai. 

Tableaux  anciens.  —  2.  Bonington.  lletour  de 
pèche  :  5.000.  —  3.  Bonington.  Vue  de  Venise, 
prise  des  lagunes  :  6.2(X).  —  11.  Constable.  Dra- 
gueurs sur  la  Medway,  à  Aylesford  ;  6.100.  —  19. 
École  française,  xviii»  siècle.  Portrait  de  M""  Ha- 
ranger  :  9.500.  — 20.  École  française,  xviii»  siècle. 
Portrait  de  Louise-Elisabeth  de  Savoie  :  3.800. 

21.  École  italienne,  xv"  siècle.  Portrait  d'homme  : 
5.700.  —  23.  Gainsborough  (Th.).  Pavsage  en  Suf- 
folk  :  11.200.  —  26.  Goyen  (Jan  van").  Village  au 
bord  d'une  rivière  :  3.800.  —  28.  Guardi  (Fr.). 
Vue  de  Venise  :  13.100.  —  30.  Harlow.  Portrait 
de  miss  Elisabeth  O'Neill  :  12.000. 

32.  Hoppner  (John).  Portrait  de  femme  eu  châle 
rouge  :  12.100.  —  35.  Lawrence  (sir  Thomas). 
Portrait  du  fils  de  mistress  Siddons,  célèbre  can- 
tatrice anglaise  :  9.000.  —  36.  Neer  (Aart  van 
der).  L'Hiver  :  16.550.  —  37. Neer  (Aart  van  der). 
Effet  d^^.  nuit  :  8.100. 

40.  Ostade  (Adrien  van).  Intérieur  rustique  : 
7.500.  —  42.  Pater  (J.-B.).  La  Chasse  chinoise  : 
14.100.  —44.  Rembrandt.  Le  Père  de  Rembrandt 
coiffé  d'une  calotte  noire  :  19.500.  —  45.  Reynolds 
(sir  Joshuai.  Portrait  de  William  O'Brien,  acteur  : 
8.9C0.  —  47.  Ruisdael  (J.).  La  Cascade  :  23.100.  — 
49.  Ruisdael  (S.i.  Le  Passage  du  bac  :  4.10O. 

52.  Steen  (Jan  .  Une  Kermesse  :  7.100.  —  53. 
Steen  (J.).  Le  Mariage  forcé  :  4.500.  —  63.  "Wou- 
werman  (Ph.).  Scène  de  patinage  :  6.950.  —  64. 
Wouwerman  (Pb.).  Le  IJépart  pour  la  chasse  : 
7.300  francs. 

Produit  total  :  274.040  francs. 


Collection  S.  Scheikévitch 

Vente  d'estampes  anciennes,  faite  à  l'hôtel 
Drouot,  salle  w  7,  du  24  au  28  mai,  par  M*  Henri 
Baudoin  et  M.  Danlos. 

Principaux  prix. 

138.  Debucourt  (L.-Ph.).  La  Noce  au  Château. 
1789,  épreuve  en  couleurs  :  2.700.  —  189.  Dre- 
vet  (P.).  François- Louis  de  Bourbon,  prince  da 
Conli,  en  pied,  d'après  H.  Rigaud  :  3.800.  —  200. 
Drevet  (P.).  Bossuet,  évêque  de  Meaux,  en  pied, 
d'après  H.  Rigaud.  Épreuve  du  2»  état  :  4.600.  — 
201.  La  même.  Épreuve  du  4'  état  :  4.600.  — 
446.  Freudeberg  (d'après  S.).  Le  Petit  jour,  par 
N.  de  Launay  :  4.440.  —  454.  Gelée  (Claude).  Le 
Bouvier  :  880.  —  496.  Lavreince  (d'apiès  N.). 
L'Accident  imprévu  ;  la  Sentinelle  en  défaut  ; 
2  pièces  gravées  par  Darcis  :  1.S80. 


21G 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Lucas  d>  Leyde.  —  520.  Le  Retour  de  lEnfant 
prodigue  :  L520.  —  52L  Marie-Madeleine  se  li- 
vrant aux  plaisirs  du  inonde  :  3.250. 

Masson  (A.).  —  ôiO.  Guillaume  de  Brisacier, 
d'après  Mignard.  Épreuve  du  1"  étal  :  3.400.  — 
5iL    Le    Kiême.  Épreuve  du  2°  état  :  L580. 

Rembrandt.  —  752.  Jésus-Christ  prêchant,  ou 
la  Petite  Tombe.  Épreuve  très  chargée  de  barbes  : 
7.000.  —  759.  Jésus-Christ  présenté  au  peuple. 
Epreuve  avec  toutes  les  fi|.;iires  au-dessous  de  la 
plate-forme  eflacées  et  avec  le  mascaron  ombré 
par  des  tailles  horizontales.  Doublée  :  1.550.  — 
slO.  Le  Moulin  dit  de  Rembrandt.  Éprouve  avec  le 
fond  sale  et  les  craquelures  apparentes  :  2.140.  — 
Hll.  La  Campagne  du  peseur  d'or  :  800.  —  825. 
Jan  Lutma.  Épreuve  du  2»  état  :  2.500.  —  837. 
Éphraïm  Bonus.  Épreuve  du  2'  état,  fort  cliargée 
de  barbes  et  dans  un  état  de  fraîcheur  excep- 
tionnel :  8.G00.  —  828.  Johannes  Weisbogardua. 
Éprouve  du  5»  état  :  980.  —  845.  Vieille  femme 
assise  (Portrait  de  la  mère  de  Rembrandt). 
Épreuve  du  2"  état  :  1.120. 

950.  Schongauer  (M.).  La  Mort  de  la  Vierge  : 
l.GOO.  —  98G  et  987.  Taunay.  La  Noce  de  village 
et  Le  Tambourin,  gravés  par  Descourtis  en  cou- 
leurs :  2. 000.  —  lOM.  Wille  (J.-G.).  Le  Marquis 
de  Marigny,  d'après  Tocqué,  avant  la  lettre  :  1.355. 

Produit  total  :  234.494  francs. 


Objets  d'art,  Meubles  anciens,  Tapisseries 

Vente  faite,  salle  11,  le  2î  juin,  par  M'  Boudin 
et  M.  Blée. 

G3.  Bi'onze  à  patine  brune  de  Rodia  :  Danaîde  : 
1  550.  —  80.  Secrélaire  à  pans  coupés,  en  bois  de 
rose  frisé  et  filets  de  citronnier,  orné  de  bronzes 
ciselés  et  dorés.  Dessus  marbre  brèche.  Meuble 
signé  de  P.  do  Losse.  Ep.  L.  XVI  :-8.410.  —  94. 
Suite  de  cinq  tapisseries  d'Aubusson  du  xviii*  siè- 
cle, à  compositions  champêtres  :  la  Provende,  le 
Cerf-volant,  les  Chasseurs,  Jeune  berger  jouant  de 
la  llùte  et  gardant  son  troupeau  de  moutons,  et 
Moulin  dans  un  paysage  :  ensemble  25.100  francs. 

Produit  total  :  50.000  francs. 


Collection  H. -S.  Théîbald,  de  Londres 
(Suite  et.  fin)  (1) 
Prir  en  marks 
Hcinurandt.  —  5S1.  Rembrandt  dessinant. 
Épreuve  d'essai  ds  la  planclie  inachevée  :  33.0UO. 
—  590.  Le  Triomphe  do  Mardoclu'C  :  2.810.  —  600. 
Le  Clirist  prêclunt  :  6.000.  —  611.  Le  Clirist  gué- 
rissant les  malades  (pièce  dite  »  aux  cent  llorins  »). 
Sur  japon,  à  grandes  marges  :  3'3.000.  —  613.  Le 
Christ  montré  au  peuple.  Epreuve  du  8"  état  : 
2.200.  —  614.  Les  Troix  croix.  Épreu.'e  avant 
l'adresse  do  Cardlse  :  3.100.  —  020.  Le  Bon  Sama- 
ritain. Éiireuve  du  1"'  état  :  2.800.  —  625.  La 
Mort  de  la  Vierge  :  2.700.  —  liiS.  Saint  .lérùme 
dans  la  manière  de  Durer.  Admirable  épreuve  du 
1"  état,  sur  japon  :  22.000.  —  C29.  Saint  François 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  d«s  2  et  16  juillet. 


agenouillé  devant  le  crucifix  :  5.600.  —  633.  La 
15ohémienne  :  2.400.  —061.  Le  Pont  de  Six  :  2.200. 

—  662.  Vue  d'Omval  :  4.30tl.  —  063.  Vue  d'Ams- 
terdam :  2.600.  —  664.  —  Paysage  aux  trois  arbres. 
Épreuve  d'un  tirage  incomparable,  avec  larges 
marges:  12.2IX).  — 6(5  Paysage  avec  un  homme: 
16.2(J0.  —  066.  Les  Trois  huttes  :  3.700.  —  669. 
Le  Canal  :  7.800.  —  670.  Le  Bosquet  :  3.5.50.  — 
671.  Paysage  avec  une  tour.  Épreuve  du  2*  état  : 
10.400.  —  672.  Paysage  avec  une  hutte  et  une  meule 
de  foin  :  7.0<;kj.  —  675.  La  Chaumière  entourée  de 
planches.  Épreuve  du  1"  état  ;  3.900.  —  675.  Le 
Moulin  de  Rembrandt  :  4.100.  —  677.  La  Campagne 
du  peseur  d'or.  Sur  japon  :  14.600.  —  679.  Paysage 
avec  une  vache  s'abreuvant.  Sur  japon  :  5.100.  — 
688.  Le  Docteur  Faustus.  Épreuve  du  2"  état  : 
2.550.  —  689.  Keinier  Ansloo.  Épreuve  du  2»  état  : 
3.000.  —  090.  Clément  de  Joughe.  Épreuve  du 
1"'  état  :  4.70).  —  692.  Le  vieux  Ilaaring  :  44.000. 

—  693.  Jan  Lutma.  Épreuve  du  1"  état  :  28.000. — 
695.  Éphraïm  Bonus  :  10.800.  —  696.  Jan  Sylvius 
prêchant  :  4.000.  —  693.  Le  Grand  Coppenol  : 
3.020.  —  699.  Le  Bourgmestre  Six  :  13.200.  — 
706.  La  Grande  fiancée  juive.  Épreuve  d  i  1"  état: 
35.000  francs. 

Robetta.  —  721.  Vieille  femme  et  deux  couples 
amoureux  :  1.860. 

Ruisdael  (J.).  —  727.  r,e  Voyageur  :  1.460. 

Schongauer  (M.).  —737.  La  Nativité  :  2.000.  — 
738.  Le  Christ  en  croix  avec  Marie  et  saint  Jean  : 
5.800.  —  733.  Le  Christ  en  croix  avec  Marie  et 
saint  Jean  el  des  anges  recueillant  son  sang  : 
1.220.  —  740.  Marie  avec  l'Enfant  assise  dans  une 
cour  :  6.100.  —  741.  La  Mort  de  la  Vierge  :  7.100. 

AVechtlin  (J.-M.).  —  Alcion  sauve  son  fils  de 
l'attaque  d'un  serpent  :  1.600. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIO.NS   NOUVELLES 

Étranger 

Buenos-Aires  ;   Exposition  française  d'art  ap- 
pliqué, et  Exposition  internationale  des  Beaux-Aris. 

Londres  :  Exposition  des  Arts  et  Manufactures, 
à  l'AIexandra  Palace,  d'août  à  novembre. 


EXPOSITIONS  ANNONCÉES 

Province 

Roubaix  :  SI'  Exposition  annuelle  des  Beaux- 
Arls,  organisée  par  la  Société  artistique  de 
Roubaix  Tourcoing,  du  15  septembre  à  fin  octobre. 
Dépôt  des  O'uvres,  chez  Robinol,  EO,  rue  Vancau, 
il  Paris,  à  partir  du  10  août. 

Saint-Quentin  :  Exposition  des  Beaux-.\rt«.  à 
partir  du  24  septembre.  Dépôt  des  onivres  à  Paris, 
chez  Pottier,  rue  tiaillon,  du  1"  au  0  septembre. 

{Pour  les  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  aiuwnci's,  se  reporter  aux  prcccdents 
minicros  de  lu  Chronique  ) 


Le  Gérant  :  P.  Giiurpot. 


l'.uis  —  Imprimerie  de  la  Pro-se,  10,  rue  Un  Cmissanl   —  V.  Simar  ,  imiuimeur. 


.vr 


N«  2S.  -  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6') 


13  Août. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Lu  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


Le    ITuméro    ;     O     fr.     25 


PFiOPOS     DU    JOUR 


ES  défenseur.s  du  Mont-Sàint-Mi- 
chel  viennent  d'obtenir  un  succès 
très  important.  La  Commission 
du  Ijudget  a  récemment  voté  une 
proposition  aux  termes  de  laquelle  la  fameuse 
digue  élevée  prés  du  mont  doit  être  purement 
et  simplement  supprimée. 

Les  lecteurs  de  la  Chronique  connaissent 
depuis  longtemps  la  bataille  qui  se  livre  au- 
tour de  la  citadelle  antique,  et  il  suffira  d'en 
rappeler  brièvement  la  cause.  Des  Sociétés 
agricoles  ou  financières  ont  imaginé  de  cons- 
truire une  digue  à  l'abri  de  laquelle  on  élève 
le  niveau  de  la  terre  et  on  pratique  la  culture 
maraîchère.  Le  résultat  de  ce  travail  d'ingé- 
nieur, c'est  qu3  le  Mont-Saint-]Michel  a  perdu 
de  son  caractère.  Ce  qui  faisait  l'incomparable 
beauté  du  site,  c'était  que  le  vieux  village  et 
l'abbaye  qui  le  domine  étaient  une  lie  véritable 
et  que,  sauf  à  marée  basse,  les  Ilots  battaient 
librement  les  remparts  de  ce  mont  qui,  par  sa 
désignation  historique,  demeurait  <i  au  péril 
de  la  mer  ".  La  digue  change  tout;  elle  ruine 
l'originalité  illustre  du  paysage  ;  elle  fait  à 
sa  beauté  légendaire  une  ofïense  irréparable. 
C'est  ce  qu'ont  senti,  dès  le  début  des  tra- 
vaux, tous  ceux  qui  aiment  les  paysages  et 
les  monuments  du  pays.  Le  vandalisme  uti- 
litaire des  constructeurs  de  digue  a  été 
dénoncé  cent  fois  avec  courage,  avec  élo- 
quence, et,  ce  qui  était  le  plus  nécessaire, 
avec  ténacité.  Rien  n'y  faisait:  la  discussion 
annuelle  du  budget  des  Beaux-Arts  était 
l'occasion  de  déclarations  incertaines,  qui 
n'étaient  suivies  d'aucun  acte.  La  Commis- 
sion du  budget,  du  moins,  vient  de  prendre 
un  parti  qui  est  net  et  qui  est  le  seul  sage; 
elle  a  bien  mérité  des  touristes  et  des  amis 


des  monuments.  Mais  son  œuvre  n'est  pas 
terminée.  Il  ne  faut  pas  se  reposer  sur  le 
plaisir  de  ce  premier  succès  du  goût.  Le  vote 
émis  par  la  Commission  du  budget  doit  être 
confirmé  par  la  Chambre  :  c'est  à  obtenir  ce 
résultat  que  peuvent  utilement  travailler, 
d'ici  la  discussion  du  budget,  ceux  qui  ont 
déjà  tant  fait  pour  éclairer  l'opinion  publique 
et  pour  sauver  le  Mont-Saint-Michel. 


NOUVELLES 

***  Par  décret  rendu  sur  la  proposition 
du  ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  sont  promus  ou  nommés  dans 
l'ordre  de  la  Légion  d'honneur  : 

Commandeur  :  M.  Albert  Dawant,  artiste 
peintre  ; 

Officier  :  MM.  Paul  Pelliot,  chargé  de  mis- 
sion en  Asie  centrale  ; 

Chevaliers  :  MM.  Henry  Février,  compo- 
siteur de  musique  ;  F.  Cachoud,  F.  Guiguet, 
.\.  Larteau,  Désiré  Lucas,  artistes  peintres  ; 
H.  Félix,  chef  d'atelier,  professeur  à  la  Manu- 
facture nationale  des  Gobelins;  Ch.  Lacher- 
Ravaisson-Mollien,  conservateur  adjoint  des 
musées  nationaux. 

Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du  mi- 
nistre de  l'Intérieur,  M.  Georges  Cain,  con- 
servateur du  Musée  Carnavalet,  est  promu 
officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du  mi- 
nistre des  Affaires  étrangères,  MM.  Ch.-W. 
de  Bériot,  sujet  belge,  compositeur  de  musi- 
que; A.  Chabanian,  sujet  ottoman,  artiste 
peintre;  J.-E.  Pages  et  L.-C.  Walden,  citoyens 
américains,  artistes  peintres,  ont  été  nommés 
chevaliers  de  la  Légion  d'honneur. 

***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  mardi  2  août,  à  Vaux-le-Pénil  (Seine-et- 
Marne),  un  monument  à  la  mémoire  de  Gas- 
ton Méry,  ancien  conseiller  municipal  de 
Paris,  œuvre  du  sculpteur  Antoine  Forestier; 


218 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Le  dimanche  8  août,  au  foyer  du  théùtre  de 
Dieppe,  un  Luste  en  marbre  de  dinstant 
Goquelin,  Muvre  du  sculpteur  A.  Maillard. 

***  W.  Blavette,  architecte  du  Muséum  et 
du  Conservatoire,  est  nommé  architecte  du 
palais  du  Louvre,  en  remplacement  do 
y[.  Charles  Girault,  de  l'Institut,  démission- 
naire. 

***  Par  son  testament.  M""  Ambroiso 
Thomas,  décédée  dernièrement,  a  légué  1.20U 
francs  de  rente  à  l'Académie  des  Beaux-Arts 
pour  doter  les  légistes  de  composition  musi- 
cale. 

Elle  a  légué  en  outre  1.200  francs  de  rente 
au  Conservatoire  pour  les  fondations  sui- 
vantes :  un  prix  annuel  de  300  fr.  à  l'élève 
ayant  remporté  le  premier  prix  de  fugue; 
deux  prix  annuels,  de  300  fr.  chacun,  l'un  à 
l'élève  homme,  l'autre  à  l'élève  femme  ayant 
remporté  les  premiers  prix  d'opéra-comiquc  ; 
deux  prix  de  150  fr.  chacun  à  l'élève  chan- 
teur et  à  l'élève  chanteuse  qui  auront  obtenu 
les  premières  médailles  pour  le  solfège. 

M«i°  Ambroise  Thomas  lègue,  d'autre  part, 
600  fr.  de  rente  à  l'Association  Taylor  des 
artistes  musiciens  pour  création  de  deux 
pensions  de  retraite  ou  de  secours  de  300  fr. 
chacune  par  an. 

Elle  laisse  au  musée  du  Louvre  le  beau 
portrait  d'Ambroise  Thomas  peint  à  Rome 
par  Ilippolyte  Flandrin,  qui  entra  comme 
pensionnaire  à  la  Villa  Médicis  en  1832,  la 
mémo  année  que  le  futur  auteur  de  Mignon 
et  âC Hamlcl,  ainsi  que  le  portrait  au  crayon 
du  même  artiste  et  ceux  des  doux  frères 
Flandrin  formant  médaillon. 

***  La  commission  du  Vieux-Paris  vient 
de  faire  apposer  sur  une  des  faces  de  la  fon- 
taine du  Palmier,  au  pied  du  sphinx  qui  re- 
garde le  théâtre  du  Chùtelet,  une  plaque  de 
marbre  portant  cette  inscription  :  «  sur  cet 
empl.\cI';ment  s'élevait  le  parloir  aux 
el.)uri4e0ip,  siège  de  la  municipalité  pari- 
sienne, depuis  le  milieu  du  xiii'  siècle  .lus- 

uu'en  13,57.  » 

Le  Parloir  aux  Bourgeois  s'élevait  à  cette 
époque,  entre  l'église  Saint-Leufroy  et  le 
Ch;Uclct.  En  1.357,  il  fut  tranféré  place  de 
Grève,  dans  la  maison  aux  Piliers,  et  prit  peu 
de  temiia  après  le  nom  d'Hôtel  de  ville. 

***  L'abbaye  de  Solesmes  a  été  adjugée  la 
semaine  dernière,  au  tribunal  de  la  Flèche, 
moyennant  3UI.()Û0  francs,  plus  les  charges. 
au  marquis  de  .luignô,  maire  de  .Tuigné  (Sar- 
thc),  député  de  la  Loire-Inférieure. 

***  Des  fêtes  seront  organisées  en  septem- 
bre prociiain  pour  célébrer  le  millénaire  de 
la  fondation  de  l'abbayo  de  (lluny.  qui  joua 
un  rùlo  considérablo  au  Moyen  Âge  et  qui 
contribua  si  largement  pour  sa  part  à  la 
conservation  des  rii-hesses  littéraires  de  l'an- 
tiquité on  Ir'i  recopiant  dans  des  manuscrits 
nombreux  ot  précieux.  A  cette  occasion, 
l'Académie  de  M.àcon  ouvrira  un  congrès 
d'histoire,  d'archéologie  et  d'art  religieux.  Un 
comité  étudie  en   ce    moment  1  organisation 


d'un  cortège  historique  qui  représenterait  la 
réception  qui  eut  lieu  à  l'abbaye,  en  1245,  du 
pape  et  de  plusieurs  souverains. 

**.-..  Les  fouilles  que  fait  opérer  la  Société 
des  sciences  de  Semur  sur  le  Mont-Auxois 
viennent  de  mettre  au  jour  un  quartier  gau- 
lois de  la  ville  antiijue  d'Alesia.  Au  lieu  dit 
«  En  Curiot  >•,  M.  Pernot,  directeur  des  fouil- 
les, a  découvert  six  habitations  gauloises  creu- 
sées partiellement  dans  le  roc  sur  une  profon- 
deur de  1  inètre  à  1  m.  50.  Dans  l'une  de  ces 
habitations,  qui  avait  continué  d'être  occu- 
pée après  le  siège  d'Alesia,  on  a  recueilli  de 
nombreux  objets  gaulois  ou  gallo-romains, 
parmi  lesquels  il  en  est  un  très  précieux  : 
c'est  un  de  ces  aiguillons  que  César  dési- 
gne, dans  ses  Commentaires,  sous  le  nom  de 
stimuli  et  dont  les  Romains  s'étaient  servis 
pour  défendre  l'approche  de  leur  camj)  sous 
les  murs  d'Alesia. 

***  L'Union  provinciale  des  Arts  décoratifs 
ouvrira  cette  année  un  congrès,  qui  se  tien- 
dra à  Toulouse,  les  20,  21,22et23  août.  Parmi 
les  questions  qui  y  seront  traitées,  on  signale 
les  suivantes  :  1"  de  la  décentralisation  et  de 
la  reconstitution  des  métiers  régionaux  ;  2" 
des  proggammes  et  règles  d'enseignement 
professionnel  en  matière  d'apprentissage  ; 
de  l'influence  des  nouveaux  programmes  de 
l'enseignement  du  dessin  sur  l'éducation  de 
l'artisan  ;  3°  de  la  situation  économique  des 
industries  d'art  ;  de  la  situation  sociale  des 
artisans. 

***  A  l'occasion  de  la  célébration  du  cin- 
quantenaire de  l'annexion  de  la  Savoie  à  la 
France,  M.  Antoine  Girard  a  fondé  un  prix 
annuel  de  1.000  francs,  qui  s'appellera  «  IPrix 
de  la  Savoie  »,  et  qui  sera  décerné  chaque 
année  par  le  ministre  de  l'Instruction  publi- 
que et  des  Beaux-Arts  à  un  jeune  peintre 
peu  fortuné  qui  aura  obtenu  une  première 
récompense  à  la  Société  des  Artistes  français. 

***  M""  Balme  de  Mons,  récemment  dccé- 
dée  au  Puy,  a  donné  par  testament  à  la  ville 
d'Ambert,  pour  son  musée,  le  portrait  du 
député  du  Tiers-Etat  Vimal-F^louvat,  son 
parent. 

***  La  ville  de  Liège  vient  do  recevoir  eu 
don  de  M"'-'  Sophie  ;\Iaxhon,  l'ensemble  de  ses 
collections  comprenant  des  porcelaines,  des 
majoliques,  des  médaillons,  des  miniatures, 
des  montres,  des  bijoux,  des  éventails,  des 
bois,  des  ivoires,  des  vitraux  anciens,  des 
cuivres  et  des  bronzes,  des  soies,  des  étoffes, 
des  broderies,  des  tableaux  de  diverses  éco- 
les, des  dessins  signés  Madou,  Gavarni,  De- 
véria,  Paul  Delaroclie,  Gustave  Doré.  Ces 
collections  seront  installées  au  musée  Gurtius. 

***  Sous  le  titre  «"  Les  Amis  do  Bruges  » 
vient  de  se  créer  dans  cette  ville,  sous  la 
lirésidence  do  M.  C.  Tulpinck,  une  Société 
qui  a  pour  but  la  sauvegarde,  sous  une  forme 
originale,  des  vieux  édifices.  Toutes  les  fois 
qu'une  vieille  maison  sera  mise  en  vente, 
risquant  ainsi  d'être  remplacée  par  une  mai- 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


219 


son  de  rapport,  la  Société  rachètera  avec 
l'argent  des  donateurs  elVexploitera. 

Les  actions  rapporteront  des  intérêts,  d'ail- 
leurs fort  modestes. 

Cette  idée  originale  mérite  d'être  étudiée  et 
surtout  imitée. 

***  Une  correspondance  de  Rome  annonce 
qu'en  procédant  à  des  fouilles  dans  le  bourg 
de  San  Agostino,  on  a  mis  à  découvert  la 
partie  supérieure  d'une  tombe  très  belle  et 
très  bien  conservée,  de  l'époque  antique,  et 
une  autre  tombe  dont  on  ne  connaît  pas, 
pour  le  moment,  l'époque. 

***  Un  des  chefs-d'œuvre  de  Rembrandt 
vient  encore  de  passer  en  Amérique  :  le  Por- 
trait d'un  cavalier  polonais  du  ré(jiment  de 
Lysoirski  dans  un  paysage,  datant  de  la 
meilleure  période  du  maître,  entre  1650  et 
IGÎia,  et  qui  appartenait  au  comte  Tarnowski. 
Un  collectionneur  de  Pittsburg,  M.  H.  C. 
Frick,  l'a  acquis  pour  la  somme  de  1.500.000 
francs. 


LE  RA.PPORT 
srr,  LES 

Opérations  des  Musées  nationaux  en  1909 


Le  Journal  Officiel  du  6  août  a  publié  le  rapport 
anuuel  do  M.  Léon  Bonnat,  président  du  Conseil 
des  Musées  nationaux,  sur  les  opérations  de  ces 
musées  pendant  l'année  dernière. 

Le  budget  des  dépenses  s'élevait  à  1.008.121  fr. 
Sur  cette  somme,  il  n'a  été  dépensé  que  567.063  fr.  39, 
dans  lesquels  les  acquisitions  nouvelles  entrent 
pour  les  chitïros  suivants  : 

Dépai-temcnt  des  antiquités  égyptiennes 

Un  lot  d'antiquités  égyptiennes 2.200    » 

Un  lot  d'antiquités  égyptiennes.. ...       10.000    » 

Un  lot  d'antiquités  égyptiennes 2.700    » 

Département  des  antiquités  orientales  et  de    la 
céramique  antique 
Un  lot  de  terres  cuites  antiques  ... .        4.270    » 

Une  tablette  babylonienne 4.O0O    » 

Département  des  antiquités  grecques  et  romaines 

Un  disque  en  bronze 2.500    « 

Une  tète  antique  en  marbre 38.000    « 

Une  tète  de  femme,  marbre  blanc. . .        5.000    » 
Un  frarjment  de  figure  décorative...        7.000     ■> 

Une  tète  antique  en  marbre 10.000    » 

Département  des  objets  d'art  du  Moyen  âqe,  de 

la  Renaissance,  des  temps  modernes  et  de 

VExtréiae-Orient 

Une  cruelle  en  faïence  italienne 2.500    » 

Une  collection  de  poteries  archaïques 

de  la  Chine LôÛO    •< 

Un  paravent  japonais 3.000    •> 

Six  feuilles  de  peintures  japonaises.        7.0U0    » 
Douzeplaques  d'émail  par  Monvaerni    120.  OCO    » 

Un  bronze  de  Riccio Il  .000     ■> 

Six  carreaux  de  faïence  italienne —        6.000    » 
Dêpartemejit  de  la  sculpture  du  Moyen  âge,   de 
la  Renaissance  et  des  temps  modernes 

Deux  culs-de-lampe,  xv  siècle 1.500    " 

Une  statuette  en  pierre 2. OCO    » 


Une  Vierge  d'Annonciation 2.300    ■> 

Un  médaillon  en  marbre,  xvi°  siècle  .      21.000    » 
Une  Vierge  d'Annonciation,  w  s..        8.000    » 
Sculptures  anciennes  (un  bas-relief 
XIV*  siècle,  deux  fragments  de  sculp- 
tures et  deux  hauts-reliefs  xvi"  siècle).      3:3.500    » 
Une  Vierge,  école  française,  xiv°  s..      30.000    « 
Un  buste  de  femme,  par  Ghinard...      50.000    » 
Département  de  la  peinture  et  des  dessins 

T'n  tableau  de  Lenain 3.018  GO 

Un  tableau  par  Corot 3.500    » 

Un  Portrait  d'officier,  par  Raeburn.      20.000    » 
Un  Portrait  de  jeune  femme,  par 

David 30.000    .. 

Un  Portrait  d'homme,  école  hollan- 
daise         7.5ti0    " 

Collection  Grandidier 
Le  crédit  de  6.000  francs  pour    l'accroissement 
des  collections  offertes  à  l'Etat  par  M.  Grandidier 
a  été   intégralement  tmployé  en  acquisitions  d'ob- 
jets chinois. 

Musée  de  Cluny 

.\cquisitions  faites  à  la  vente  Gay..        2.311  05 

Un  coffret  hollandais UlOO    » 

Musée  de  Saint-Germain 

Vn  lot  d'objets  préhistoriques 5.000     » 

Un  lot  d'objets  de  l'Age  de  fer 2.000    « 

T^n  taureau  en  bronze 3.000    » 

Un  lot  d'os  gravés LôOO    » 

Exécution  sur  place  et  transport  à 
Saint-Germain  du    moulage    de   l'arc 

antique  de  Carpentras 4.043  60 

Musée  de  Versailles 

Un  portrait  de  Baudelaire 2.183  25 

Un  tableau,   par  Largillière,   repré- 
sentant   Le  Festin    du  Sacre     vente 

Doistau) 8.094    » 

Musée  du  Luœenibourij 

Un  tableau  de  M.  Zorn 2.000    » 

Un  lot  de  plaquettes  et  de  médailles, 

par  M.  Roly L500    » 

Divers  départements 
Objets  dont  le  prix  d'acquisition   a 
été  intérieur  à  1.500  francs 29.641  -'.7 

Suit  l'énnmération  des  dons  et  legs  faits  aux 
Musées  nationaux  dans  le  courant  de  1009  et  que 
nous  avons  signalés  en  leur  temps. 


A  propos  de  son  article  La  Chine  en  France  au 
xvin=  siècle,  paru  dans  la  Ga:etle  du  1"  août, 
M.  R.  Ko=chhn  nous  informe  que  deux  salons  en 
laque  subsistant  en  France  lui  ont  été  signalés, 
l'un  dans  l'hôtel  Poutalba,  à  Paris,  appartenant 
aujourd'hui  à  M.  le  baron  Edmond  de  Rolhs'-hild, 
1  autre  au  château  de  Thugny,  près  Rethel,  à  M. 
le  comte  de  Ghabrillan . 

Nous  saisissons  cette  occasion  pour  rectifier  ime 
faute  d'impression  qui  s'était  glissée  dans  ce  même 
article,  p.  95,  ligne  7  :  le  grand  cabinet  en  laque 
indiqué  comme  appartenant  à  M.  "Weisweiller  est 
en  réalité  un  ouvrage  de  l'ébéniste  de  ce  nom  de 
la  seconde  moitié  du  xvm"  siècle. 


220 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Au  Musée  du  Louvre 


La  collection  des  dessins  du  xtx'  siècle  vient 
d'être  l'objet,  au  Louvre,  de  remaniements  très 
heureux  et  qui  les  mettent  beaucoup  plus  honora- 
blement et  avantageusement  en  valeur.  Ils  devaient 
se  contenter  à  peu  prés  uniquement,  autrefois,  d'un 
étroit  couloir  reliant  les  salles  Thiers  à  l'escalier 
ThomyThiéry.  Ce  couloir  même  a  été  réinglallé 
dans  des  conditions  qui  en  rafraîchissent  l'aspect, 
et  do  nouveaux  éléments  y  ont  été  introduits  çà  et 
là.  Des  aquarelles  charmantes  de  Granet,  deCabat, 
d'Isabey  ou  de  Lami  y  sont  venues  voisiner  avec 
celles  de  Paul  Iluet.  Uehodencq  y  fraternise  avec 
Delacroix  et  avec  Henri  Reynault,  comme  Corot 
avec  Millet.  On  y  voit  un  morceau  typique  de 
Cals  [Portrait  de  femme  âgée),  don  récent  gêné- 
rcu.sement  fait  par  M"»  Bellery-Desfontaines  en 
souvenir  de  son  mari,  ainsi  que  des  dessins  de 
goût  classique  de  Ravier  ou  du  P.  Besson. 

Mais  c'est  au  second  étage  du  musée  qu'on  a 
surtout  une  agréable  surprise.  Une  salle  toute 
nouvelle  y  a  été  installée,  à  proximité  des  salles  de 
peinture  moderne,  qui  en  est  en  quelque  sorte  le 
complément  et  qui,  réunissant  un  choix  des  plus 
beaux  dessins  des  maîtres  du  xix"  siècle,  leur  rend 
un  hommage  mérité.  Ce  sera  désormais  la  salle 
d'honneur  des  dessins  modernes.  Ingres  y  est  avant 
tout  le  triomphateur  et  y  prend  une  telle  impor- 
tance, que  la  salle  pourrait  presque  porter  son 
nom.  La  belle  série  des  cartons  de  vitraux  pour  la 
chapelle  Saint-Ferdinand  des  Ternes  (1842)  ou  pour 
celle  (le  Dreux  (1844),  qu'on  n'avait  pas  vue  depuis 
longtemps  dans  une  installation  d'une  homogénéité 
si  bien  appropriée,  est  exposée  ici  d'ensemble,  re- 
prenant en  haut  dos  murailles  son  rôle  décoratif, 
comme  une  suite  de  fresques  aux  matités  harmo- 
nieuses. Au-dessous  sont  venus  se  ranger  en  un 
ou  doux  panneaux  les  merveilleux  dessins  du 
maître,  études,  compositions  et  portraits,  qui  sont 
une  des  gloires  du  musée.  Ingres  ne  perd  pas 
d'être  vu  ainsi  sous  un  double  aspect,  en  sa  finesse 
délicate  en  mémo  temps  qu'en  sa  noble  grandeur, 
mieux  qu'il  ne  pouvait  l'être  jadis  dans  le  petit 
cabinet  qui  lui  servait  de  chapelle. 

Prés  do  lui  ont  trouvé  place  en  deux  autres 
groupes  homogènes  :  d'ime  part,  Delacroix,  repré- 
senté par  un  ensemble  de  notes  variées,  d'un  crayon 
ferme  et  nerveux  ou  d'un  brillant  éclat  de  couleur, 
considérablement  enrichi  en  ces  derniers  temps, 
surtout  grâce  au  généreux  concours  de  la  Société 
des  Amis  du  Louvre;  de  l'autre,  Millet,  Corot, 
Hervicr  ou  Ravier,  évoquant  le  souvenir  du  grand 
mouvement  naturaliste  du  siècle  et  de  l'observation 
attentive  de  la  réalité,  notamment  dans  le  paysage. 
Il  est  fâcheux,  d'ailleurs,  que  sur  ce  point  le  Lou- 
vre n'ait  pu,  faute  d'éléments,  introduire  de  grands 
noms  comme  ceux  de  Théodore  Itousseau  ou  de 
Troyon,  par  exemple,  lacunes  qui  seront  à  combler 
dans  l'avenir.  Enfin  une  étonnante  aiiuarello  de 
Lami,  Houper  de  la  reine  d' Angleterre  dans  la 
salle  de  spectacle  de  Versailles,  récemment  rentrée 
au  Louvro,  est  enchâssée  comme  une  pierre  pré- 
cieuse dans  un  eitourago  choisi  de  pièces  colorées, 
d'époque  ou  d'esprit  romantiiiue,  qui  la  soutien- 
nent et  l'encadrent  harmonieusement,  A  une  dis- 
tance suffisante  de  la  trop  vive  lumière  pour  qu'elle 
ne  puisse  en  soull'rir,  tandis  que,  sur  une  paroi 
voisine,  Henri  Uegnault  ou  Garpoaux  célèbrent,  de 


leur  céité,  les  élégances  et  les  fêtes  du  Second  Em- 
pire. On  s'est  appliqué  ainsi  de  place  en  place  à 
constituer  des  ensembles  intimement  unis,  soit 
par  le  sujet,  soit  par  les  tonalités  ou  le  sentiment. 
Le  cabinet  voisin  de  la  salle  des  pastels,  autre- 
fois occupé  par  Ingne,  va  recevoir  très  prochai- 
nement le  magnifique  ensemble  de  miniatures,  de 
dessins  et  d'aquarelles  de  Jean- Baptiste  Isabey,  si 
libéralement  légué  au  musée  par  M"«  RoUe,  qui 
se  trouvera  là  évidemment  dans  son  cadre,  par 
l'emplacement  comme  par  les  dimensions.  Ce  sera 
le  digne  pendant  de  la  petite  salle  Van  Blaren- 
berghe,  qui  lui  fait  vis-â-vis.  Signalons  ausii  que, 
sur  le  revers  d'un  des  portraits  destinés  aux  nou- 
velles acquisitions,  dans  la  salle  des  Portraits 
d'artistes,  viennent  d'être  placés  les  quatre  pré- 
cieux dessins  acquis  par  le  Louvre  à  la  vente  A. 
von  Lanna,  ainsi  qu'une  charmante  miniature  d'un 
livre  d'Heures  français  du  xvr  siècle  (La  Vierge 
et  l'Enfant),  provenant  de  la  vente  Anatole  Gruyer 
et  qu'a  récemment  donnée  M.  Jules  Maciet  avec 
son  habituelle  générosité.  Ce  groupe  d'œuvres 
menues,  délicates  et  fines  constitue  également  une 
harmonie  d'un  goût  exquis. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  6  août 

Donations.  —  Lecture  a  été  donnée  : 

1"  Du  décret  autorisant  l'Académie  à  accepter 
définitivement  la  donation  entre  vifs  qui  lui  a  été 
faite  par  M.  Clausse,  architecte,  d'un  titre  de  rente 
di'  l.OX)  francs  en  faveur  des  pensionnaires  archi- 
tectes de  la  ViUa  Médicis,  pour  faciliter  leurs  tra- 
vaux de  restauration  d'un  monument  antique  ; 

2"  Do  l'extrait  d'un  testament  de  M""  veuve 
Ambroise  Thomas,  léguant  à  l'Académie,  en  mé- 
moire de  son  mari,  une  rente  annuelle  de  L200  fr., 
pour  être  partagée  entre  les  jeunes  musiciens 
admis  au  concours  définitif  du  grand  prix  de 
Rome. 

Prix.  —  Le  prix  Jean  Leolaire  ;architecturei,  de 
la  valeur  de  1.000  francs,  est  partagé  également 
entre  MM.  Gastol,  élève  de  M.  Louis  Bernier,  et 
Maillard,  élève  de  M.  Laloux. 

Le  prix  Abel-Blount  a  été  décerné  à  M.  Tour- 
non,  élève  de  M.  Louis  Bernier. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du  30  juillet 

Coudolcances  ;  Don.  ■»  Le  secrétaire  periiétuel 
donne  lecture  des  adresses  de  condoléances  éma- 
nant do  plusieurs  académies  étrangères:  l'Académie 
royale  de  Belgique,  celle  d'Autriche,  celle  de  Ber- 
lin, etc.,  exprimant  leurs  condoléances  au  sujet 
de  la  mort  de  M.  Léopold  Delisle. 

Le  président,  M.  Kilmond  Puttier,  annonce  que 
l'éminent  savant  a  légué  à  l'Académie  une  somme 
do  4.0IK)  francs,  avec  charge  d'entretenir  sa  tombe, 
celle  do  sa  femme  et  celle  de  Burnouf.  Le  surplus 
devra  être  consacré  â  l'achat  do  livres  pour  la 
Ijîhliolhèquo. 

Documents  chinois.    —   M.    Chavannes   ètiuUo 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


221 


«.l'anciens  documents  chinois  écrits  sur  dos  liclies 
de  bois  qui  ont  été  découverts,  au  nombre  do  près 
de  deux  mille,  par  l'explorateur  Aurel  Steio,  le 
long  de  l'ancienne  Grande  Muraille  à  l'extrême 
ouest  de  la  Chine.  Ce»  documents  sont  datés  la 
plupart  du  i"  siècle  avant  et  du  r'  siècle  après 
notre  ère.  Ils  nous  permettent  de  reconstituer  dans 
tous  ses  détails  la  vie  des  colonies  militaires  qui 
étaient  chargées  de  protéger  la  route  menant  dans 
les  contrées  d'Occident.  Il  nous  ont  conservé  en 
même  temps  quelques  débris  do  livres  anciens, 
parmi  lesquels  un  recueil  de  receltes  médicales, 
un  traité  de  divination,  un  calendrier  do  l'an  63 
avant  Jésuc-^hrist,  un  autre  de  59  avant  Jésus- 
Christ. 

Séance  du  5  août 

L'Aigle  funéraire.  — M.  Franz  Guraont,  corres- 
pondant étranger,  rappelle  que  les  stèles  funérai- 
res d'Hierapolis  de  Syrie,  la  ville  sainte  de  la  déesse 
Atargatis,  sont  régulièrement  ornées  d'un  aigle 
éployé  tenant  dans  ses  serres  ou  dans  son  bec  une 
couronne.  Il  se  demande  quelle  idée  on  attachait  à 
ces  symboles  adoptés  dans  un  des  contres  princi- 
paux du  paganisme  sémitique.  Il  fait  voir  que 
l'aigle  était,  suivant  les  croyances  populaires,  le 
messager  des  Baals  solaires,  chargé  de  faire  re- 
monter jusqu'à  eux  les  âmes  libérées  de  leurs 
corps.  On  doit,  lui  semble-t-il,  rapprocher  ces  em- 
blèmes du  rituel  usité  lors  de  l'apothéose  des 
empereurs  romains.  On  lâchait  du  haut  du  bûcher 
un  aigle  qui,  selon  les  auteurs  anciens,  portait  au 
ciel  l'âme  du  souverain  divinisé. 

MM.  Collignon,  le  duc  de  Loubat,  Bouché-Lo- 
clercq,  Glermont -Ganneau,  Heuzey,  présentent 
quelques  observations  relatives  à  la  vulgarisation 
orientale  de  l'apothéose  et  au  développement  du 
culte  solaire.  M.  Clormont-Ganneau,  en  particulier, 
rappelle  qu'en  Egypte  tout  défunt  devient  un  Osi- 
ris,  toute  défunte  un  Isis.  L'aigle  de  Jupiter  peut 
avoir  été  substitué  à  l'épervier  égyptien  et  ainsi,  à 
Home,  chaque  impératrice  avait,  comme  génie  per- 
sonnel, sa  Jiinon  ;  chaque  empereur,  son  Jupiter 
ou  son  .\pollon  qui,  à  sa  mort,  remontait  au  ciel. 

L'n  manuscrit  de  la  Laureniicnne.  —  On  Igno- 
rait, dit  le  comte  Paul  Durrieu,  pour  qui  Jean 
Mielot,  chanoine  de  Lille,  qui  vivait  au  milieu  du 
XV  siècle,  avait  traduit  en  français,  entre  autres 
livres,  le  Romuleon  de  Roberto  délia  Porta,  his- 
toire abrégée  des  Romains  jusqu'à  Constantin. 

M.  Durrieu  a  rencontré  récemment  à  la  Biblio- 
thèque La'irentienne  de  Florence  un  exemplaire 
de  l'ouvrage,  qui  contient  une  dédicace  au  duc  de 
Bourgogne  Philippe  le  Bon.  Il  a  reconnu,  en  outre, 
qu'il  avait  eu  pour  possesseur  d'abord  le  duc  de 
Bourgogne  Charles  le  Téméraire,  puis  plus  tard 
le  duc  de  Lorraine  Antoine  le  Bon,  fils  de  René  de 
Vaudémont. 

lout  porte  à  croire,  conclut  M.  Durrieu,  que  ce 
manuscrit  pourrait  bien  être  un  trophée  de  victoire 
recueilli  par  la  maison  de  Lorraine  dans  les  ba- 
gages du  Téméraire,  qui  est  venu,  on  le  sait,  périr 
en  1467  devant  Nancy. 

Découverte  d'un  monument  antique.  —  L'Aca- 
démie reçoit  une  série  de  photographies  représen- 
tant un  fragment  d'un  monument  archaïque  récem- 
ment découvert  dans  l'île  d'Eubée,  représentant 
l'enlèvement  de  l'amazone  Antiope  par  Thésée.  Ce 
monument  sera  conservé  au  musée  d'Athènes. 


Société  Française  de  Numismatique 


Séance  du  7  mai 

La  Société  est  informée  que  l'Académie  des  Ins- 
criptions lui  a  décerné  le  prix  Duchalet,  et  que  l'un 
de  ses  membres,  le  colonel  AUctte  de  la  Fuye,  a 
obtenu  le  prix  Drouin.  , 

M.  Sudre  présente  une  pièce  d'essai,  frappée  à 
la  Monnaie  en  1879,  et  obtenue  en  unissant  les 
métaux  d'une  pièce  d'or  do  5  francs  et  d'une  d'ar- 
gent de  même  valeur. 

Le  comte  de  Castellane  communique  un  denier 
inédit  du  pape  Boniface  VIII  pour  le  Comté  'Ve- 
naissin  émis  en  1300  dans  l'atelier  de  Sorgues. 

M.  Bordeaux  produit  un  docnmont  d'archives 
établissant  que  le  rat  qui  figure  sur  des  monnaies  de 
l'atelier  d'Arras  est  le  «  différent  "  du  maître  Edmond 
Artus.  Il  signale  ensuite  l'emploi,  sous  le  règne 
de  Louis  XII,  du  b  minuscule  gothique  comme 
lettre  de  l'atelier  de  Bourges.  Il  présente,  en  outre, 
la  liste  des  différents  des  graveurs  pour  tous  les  ate- 
liers de  France  en  1786. 

Le  D'  Baillache  décrit  trois  pièces  inédites  do  la 
collection  de  M.  de  Marchéville. 

M.  Blanchot  lit  un  passage  de  Sauvai  intéressant 
pour  l'histoire  monétaire. 


REVUE  DES  REVUES 


0  Bulletin  des  Musées  de  France  (1910,  n°3). 

—  Articles  do  M.  G.  Lecomte  sur  les  collections  de 
la  mission  Pelliot  au  Musée  du  Louvre  (3  fig.);  — 
de  M.  L.  D.  sur  la  série  d'ajuvres  d'Isabey,  récem- 
ment léguée  au  Louvre  par  M""  V"  Rolle  (4  rep.); 

—  de  M.    Henri  Chabeuf  sur  les  Pleurants  des 
mbeaux  des  ducs 

leurs  vicissitudes. 

—  Nouvelles  des  musées   nationaux  et  des  mu- 
sées de  Paris  et  de  province. 


X  Les  Arts  (aoiit).  —  Fascicule  consacré  à  la 
récente  Exposition  des  Vingt  peintres  du  dix-neu- 
vième siècle  à  la  galerie  Georges  Petit  :  étude  par 
M.  Maurice  Hamel,  accompagnée  do  36  reproduc- 
tions. 


Z  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (aoiit).  — 

Michel- Ange  peintre  de  la  Sixtinc,  par   M.  Abel 
Fabre  (13  reprod.). 


BIBLIOGRAPHIE 


Bologne,  par  P.  de  BiprciiAun  (124  fig.;  ;  —  Car- 
thage,  Timgad,  Tebessa  et  les  villes  antiques 
de  l'Afrique  du  Nord,  par  René  Gac.n.\t,  de 
l'Institut  (113  fig.)  ;  — Cracovie,  par  M""  Marie- 
Anne  de  BovET  (118  fig.)  ;  —  Bruxelles,  par 
Henri  IIym.\ns  (139 fig.);  —  Troyes  et  Provins, 
par  Lucien  Murel-P.vyex  (1'20  fig.).  —  Paris, 
H.  Laurens.  In-4°  (Coll.  des  Villes  d'art  célè- 
bres). 

'Vienne,  par  J.  Cihbles-Eoux  (U  grav.);  —  Va- 
lence, par  Jeanne   de  Fl.\ndreysy   et   Etienne 


222 


L,A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Mellier  (31  giav.);  —Légendes de  Provence, 
par  J.  Charles-Roux  ^210  fi^,'.).  —  Paris,  Blond 
et  C".  In-8°  {Btbliofhèque  régionaliUe  . 

Toledo,  par  Maxvon  Bœiin  (44  grav.)  ;  —  Brûssel, 
von  Frilz  Staiie  (54  grav.). —  Leipzig,  KlinkharcU 
et  Biernianu.  1q-8»  (Coll.  Stxlten   der  KuUur). 

Belgique  et  Hollande,  y  compris  le  Luxem- 
bourg ;  laauufl  du  voyat;eur,  par  Karl  Baede- 
KER,  \V'  édit.  Leipzig,  K.  Baedeker  ;  Paris,  P. 
Ollendorff.  In-16,  avec  cartes  et  plans. 

La  liste  déjà  longue  dos  volumes  parus  dans  les 
diverses  collections  françaises  ou  étrangères  de 
4  Villes  d'art  »  continue  de  s'accroitre  régulière- 
ment, ténioigoage  de  la  faveur  justifiée  qui  s'atta- 
che à  ces  monographies  de  villes  illustrées  pai'les 
souvenirs  d'histoire  et  d'art. 

Cinq  nouveaux  ouvrages,  depuis  un  an,  ont  enri- 
chi la  série  dos  Villes  d'art  célèbres,  qui  comprend 
actuellement  iO  volumes.  L'éditeur  a  fait  appel, 
comme  d'habitude,  pour  les  écrire,  aux  histo- 
riens les  jilus  justifiés  par  leurs  ti'avaux  anté- 
rieurs et  leurs  connaissances  spéciales.  C'est 
M.  Pierre  de  Bouchaud,  familier  avec  l'histoire 
des  xv°  et  xvr  siècles,  qui  nous  présente  Bologne, 
nous  retrace  le  tableau  de  son  développement, 
parvenu  à  son  apogée  au  xv  siècle  sous  la  domi- 
nation des  Benlivogli,  étudie  successivement  les 
églises,  les  nombreux  palais,  les  oeuvres  des  sculp- 
teurs (notamment  le  magnifique  tombeau  de  Saint- 
Dominique  par  Nicolo  Pisano  et  Nicolo  dell'Arca, 
les  créations  de  Jacopo  délia  Quercia  à  San  Pe- 
tronio  et  à  San  Jacopo\  enfin  les  productions  des 
peintres  :  Primitifs  du  xiv»  siècle,  et  aux  xv°,  xvr 
et  XVII»  siècles,  Ercole  Roborti,  F.  Cossa,  Lorcnzo 
Costa,  Francia,  les  Carrache,  le  Dominiquin, 
Guido  Eeni,  l'Albane,  le  Guerchin. 

M.  Henri  Cagnat,  qui,  par  ses  missions,  ses  pu- 
blications, les  travaux  qu'il  dirige,  s'est  fait  une 
spécialité  de  la  connaissance  de  l'.lfrique  du  Nord, 
nous  donne  le  tableau  de  trois  civilisations  dis- 
parues en  trois  cités  jadis  llorissanles  et  dont  il 
ne  reste  plus  aujourd'hui  que  des  ruines  :  Car- 
thage,  foyer  de  la  civilisation  punique  ;  Timgad,  type 
le  plus  caractéristique  de  la  civilisation  romaine  ; 
Tebessa,  dont  les  édifices  montrent  la  civilisation 
byzantine.  D^  nombreuses  illustrations,  pour  la 
plupart  inédites,  complèlont  éloquemment  cette 
résurrection  captivante. 

Avec  le  volume  sur  Cracovie,  nous  i-entrons  dans 
la  civilisLition  moderne.  La  Gfn;:e((c,i)ar  laplumede 
M.  L.  Fournier,  et  tout  l'écemmcnt,  de  M.  Réau,  a 
déjà  retracé  le  développement  de  l'art  dans  la  vieille 
capitale  des  Jagellons.  M'"*  Marie-.Vune  de  Bovet 
l'expose  à  son  tour  de  façon  plus  développée,  mê- 
lant aux  souvenirs  de  l'art  ceux  de  l'histoire  en 
une  évocation  pleine  de  pénétrante  compréhension 
de  l'âme  polonaise  et  de  la  grâce  ûère  de  celte  cite 
endormie  dans  la  majesté  de  ses  nobles  souvenirs. 

Ce  sont  surtout  aussi  doux  cités  du  passé  q-ae 
Troyes  et  Provins,  les  deux  anciennes  résidences 
des  comtes  de  Champaj^nc.  Le  volume  que  vient 
do  leur  consacrer  un  érudit  ("champenois  bien  placé 
et  tout  désigné  pour  en  parler  comme  il  convenait, 
M.  Lucien  Morel-Payeu,  conservateur  de  la  Bi- 
bliothèque do  Iroyps,  auteur  déjà  d'un  excellent 
Quùlc  à  Troyes  et  dans  le  département  de  l'Aube 
signalé  ici  même,  comptera  parmi  les  meilleurs  et 
les  plus  séduisants  de  ci'tte  collection,  par  la  pré- 
cision et  la  sûreté  do  la  documentation,  le  charme 
du  style,  l'intérêt  de  l'illustration.  La  ville,  au  passé 


si  riche  eu  souvenirs,  qui  conserve  encore,  parmi 
ses  vieilles  rues  pittoresques,  tant  de  belles  églises 
gothiques  et  Renaissance,  entre  lesquelles  se  dé- 
tache cet  illustre  joyau  Saint-Urbain  ;  la  cité  qui 
fut  le  centre  d'une  école  de  sculpture  si  per- 
sonnelle dont  le  chef-d'œuvre  est  l'admirable 
Sainte  Martlie  de  l'église  Sainte-Madeleine  — 
Provins,  ensuite,  avec  sa  physionomie  moyen- 
âgeuse, ses  remparts,  sa  Tour  de  César,  sa  Grange 
aux  dîmes,  son  hôpital  fondé  par  Thibaut  IV,  ses 
églises  Saint-Ouiriace  et  Saint-Ayoul,  revivent 
dans  ces  pages  écrites  avec  amour,  qui  constituent 
une  monographie  modèle  comme  nous  voudrions 
en  voir  consacrer  à  toutes  nos  anciennes  provinces. 

La  Bibliothèque  rétjionaliste  se  propose,  juste- 
ment, comme  nous  l'avons  déjà  dit,  d'entretenir  le 
culte  de  ce  passé  provincial  de  notre  pays.  Entre 
plusieurs  nouveaux  volumes  publiés  par  elle,  trois 
ont  trait  spécialement  à  l'archéologie  et  à  l'art  : 
Vienne.  Valence,  et  Les  Légendes  de  Provence. 
Le  premier  est  dû  à  M.  J.  Charles-Roux,  auteurdes 
précédents  volumes  sur  Aix-en-Provenco,  Nimes  et 
Fréjus.  Il  y  fait  revivre  toute  l'histoire  de  l'an- 
cienne cité  antique,  jadis  si  florissante,  et  dont 
notamment  le  "Temple  d'Auguste  et  la  Vénus 
accroupie  dn  Louvre  sont  des  restes  si  précieux; 
puis  de  la  ville  aux  temps  chrétiens,  avec  sa  pa- 
rure d'autres  monuments  non  moins  célèbres  : 
cathédrale  Saint-Maurice,  mausolée  du  cardinal 
de  La  Tour  d'.\uvergno,  par  R.-M.  Slodtz,  vieilles 
maisons  Renaissance,  etc. 

M""  Jeanne  de  Flandreysy,  en  collaboration  avec 
M.  Etienne  Mellier.  a  écrit  la  monographie  de  Va- 
lence dans  le  même  esprit,  racontant  l'histoire  de 
la  ville,  décrivant  ses  monuments,  étudiant  aussi 
les  œuvres  d'art  du  musée,  parmi  lesquelles  deux 
sanguines  de  Hubert  Robert,  des  dessins  de 
Léonard  et  de  Parmesan  ont  fait  l'objet  de  jolies 
reproductions. 

Enfin,  M.  J.  Charles-Roux,  encore,  après  avoir 
donné  naguère,  dans  celte  même  collection,  l'his- 
toire du  costume  en  Provence,  nous  conte  aujour- 
d'hui, dans  un  charmant  volume,  les  multiples 
légendes  qui  sont  liées  à  l'histoire  de  ce  pays  et 
ont  inspiré  ses  écrivains  et  ses  artistes  :  légendes 
ayant  trait  aux  héros  païens  des  origines,  puis 
aux  héros  sacrés,  comme  les  saintes  Maries,  sainte 
Marthe  et  la  Tarasque,  sainte  Madeleine  péni- 
tente, etc.;  enfin,  aux  figures  des  romans  cheva- 
leresques et  des  chansons  populaires.  Toute  la 
Provence  revit  dans  ces  poétiques  récits,  où  les 
amateurs  de  traditions  trouveront  un  élément  im- 
portant de  folklore  régional,  et  qu'illustrent  quan- 
tité d'illustrations. 

La  collection  allemande  des  Stwtten  der  Kultnr 
a,  de  son  côté,  publié  récemment  sur  Tolède  et 
Bruxelles  deux  volumes  qui  se  font  remarquer, 
comme  les  précédents,  par  leur  présentation  pleine 
do  goût  et  leurs  qualités  sérieuses  d'érudition.  Le 
premier  a  pour  auteur  M.  ^lax  von  Badin.  .\  côté 
de  l'histoire  et  de  la  description  de  la  ville,  que  de 
belles  illustrations  concourent  à  évoquer  dans  son 
aspect  tragique,  une  place  importante  y  est  faite 
à  la  ligure  qui  en  est  comme  l'incarnation  :  celle 
de  l'âpre  et  mystique  Greco,  dont  les  ceuvres  les 
[dus  caractéristiques  sont  reproduites. 

Dans  son  volume  sur  Bruxelles,  M.  Fritz  Stahi  a 
cherché  surtout  à  donner  aux  visiteurs  allemands 
de  1  Kxposition  actuellement  ouverte  dans  la  capi- 
tale  belge  un  guide   historique  el  artistique,  à  la 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


223 


fois  documenté  et  séduisant,  et  il  y  a  pleinement 
réussi. 

Quant  aux  visiteurs  fran(;ais,  nous  no  saurions 
mieux  leur  rocomniaudor  que  le  volume  récemment 
paru  dans  la  collection  citée  plus  haut  des  Tilles 
d'art  célèbres,  et  dont  il  suflira  de  citer  l'auteur 
pour  en  faire  pressentir  à  nos  lecteurs  tout  le  mé- 
rite :  M.  Henri  Ilymans  y  a  déployé,  comme  tou- 
jours, la  plus  abondante  et  la  plus  sûre  érudition, 
sous  la  forme  la  plus  accessible,  et,  arlistc  autant 
qu'archéologue,  a  su  donner  un  vivant  tableau  do 
la  production  et  des  richesses  artistiques  de  cette 
capitale  dont  son  livre,  à  coup  sûr,  constitue  la 
monographie  la  plus  parfaite. 

Signalons,  en  terminant,  un  dernier  ouvrage 
d'actualité  sur  Bruxelles:  la  19"  édition  de  l'excel- 
lent Guide  de  Baedeker  en  Belgique  et  en  Hol- 
lande, parue  ce  mois-ci.  Le  volume  est  précédé  de 
deux  études  sur  l'histoire  do  l'art  dans  ces  deux 
pays,  signées  de  deux  historiens  de  valeur  :  A. 
Springer  pour  la  partie  ancienne,  et  le  regretté 
Walter  Gensel,  récemment  décédé,  pour  la  période 
moderne. 

A.  M. 


Notre  comple  rfndu  de  l'ouvrage  de  M.  G.  BouR- 
OARD  :  Graveurs  et  gravures,  nous  a  valu 
une  réclamation  de  l'auteur,  qui  nous  reproche 
de  signaler  comme  omis  par  lui  plusieurs  articles 
parus  dans  la  Gazette  et  qui  figurent,  nous  écrit-il, 
dans  son  livre  sous  la  rubrique  «  Généralités  », 
au  mot  Gazette  des  Beaux-Arts.  L'auteur  recon- 
naît d'ailleurs  avoir  omis  les  articles  de  G.  Du- 
plessis  sur  Xanteuil  et  d'A.  de  Lostalot  sur  Brac- 
quemond.  Dont  acte.  Ainsi  donc,  avis  aux  inté- 
ressés :  c'est  au  mot  Qazctte  des  Beaux- Arts  qu'il 
faut  chercher  les  articles  sur  Garpeaux,  Cour- 
bet, etc.,  publiés  chez  nous  par  MM.  Jamot,  Duret 
et  autres.  Cette  conception  de  la  bibliographie  est 
neuve  ;  nous  n'oserions  ajouter  qu'elle  est  bonne. 
Et  en  tout  cas  un  mot  d'indication  dans  la  pré- 
face n'eût  pas  été  de  trop  pour  orienter  lo  lecteur. 

C.  D. 


NECROLOGIE 


M.  Léo  Bachellery,  architecte,  contrôleur  prin- 
cipal honoraire  des  bâtiments  civils  et  palais  na- 
tionaux, chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  est 
décédé  à  Saint-Germain  le  3  août. 


Le  16  juillet  dernier  expirait  subitement,  à  Anet 
(Suisse),  un  des  peintres  suisses  les  plus  sympa- 
thiques. Albert  Anker,  né  à  Anet  en  1831,  s'était 
formé  à  Paris  dans  l'atelier  de  Glej-re.  Sa  peinture 
ne  tarda  pas  à  être  appréciée  aux  Salons,  où  il 
exposa  dès  1850.  Dans  les  années  1870  à  1874,  la 
Gazette  des  Beaux-Arts  consacra  à  ses  œuvres 
plusieurs  mentions  élogieuses  et  reproduisit  l'une 
d'entre  elles,  ce  qui  constituait  alors  une  marque 
incontestable  de  succès.  11  obtint  une  médaille 
d'or  au  Salon  de  1866.  Jusqu'en  1890,  Anker  par- 
tageait sa  vie  entre  la  Suisse  et  Paris  où  il  passait 
les  hivers.  11  aimait  à  travailler  dans  cette  atmos- 
phère sUmulante  et  utilisait  les  enseignements 
qui  s'accumulaient  autour  de  lui  au  proût  de  son 


art.  L'Etat  reconnut  ses  mérites   en  le  nommant, 
en  1878,  chevalier  de  la  L(''gion  d'honneur. 

Anker  s'est  adonné  à  la  peinture  do  genre  avec 
une  hauteur  de  vues,  avec  un  sentiment  profond 
de  l'art,  qui  l'ont  préservé  de  tomber  dans  l'anec- 
dote banale.  Il  a  étudié  les  habitudes  et  les  types 
de  son  pays.  Son  œuvre,  très  populaire  en  Suisse, 
poétise  la  vie  du  paysan  bernois,  sans  rien  lui 
enlever  de  son  cadre  rustique  et  de  son  robuste 
caractère.  Des  scènes  de  mœurs  villageoises,  des 
mariages,  des  enterrements,  dos  actes  de  charité, 
des  épisodes  se  rattachant  à  renseignement  sco- 
laire, si  développé  en  pays  suisse,  des  aperçus 
touchants  de  la  vie  intime,  en  particulier  chez  les 
enfants  et  chez  les  vieillards,  dont  il  rend  les 
tj-pes  avec  la  sagacité  du  psychologue  et  l'idéalisme 
du  poète,  des  faits  historiques  :  toutes  ces  images, 
tour  à  tour  charmantes  ou  émouvantes,  défilent 
sous  le  pinceau  du  maître  qui  siit  dissimuler, 
grâce  au  prestige  de  son  art,  l'effort  mis  à  l'accom- 
plissement toujours  consciencieux  de  sa  tâche. 

Anker  était  un  esprit  instruit,  cultivé,  épris 
d'histoire  et  possédant  une  mémoire  peu  ordinaire. 
Il  a  mis  ces  ressources  au  service  de  sa  pensée 
artistique  eu  illustrant  les  ouvrages  de  Jérémie 
Gùttheif,  inspirant  un  souffle  vivant  à  de  vieilles 
histoires  de  son  pays.  Il  était,  en  outre,  foncière- 
ment bon,  indulgent  pour  autrui,  aimé  et  respecté 
de  tous  ceux  qui  l'ajjprochaient.  C'est  une  noble 
figure  d'artisto  que  la  .Suisse  perd  en  lui. 

C.  DE  Mandach. 

Un  jeune  portraitiste,  Salvator  Rocca,  âgé  de 
vingt-deux  ans,  s'est  noyé  accidentellement  la  se- 
maine dernière  à  Esbly. 

On  annonce  également  la  mort  à  Vienne  d'un 
compositeur  norvégien,  Jehan  Selmer,  qui  habita 
Paris  en  1871,  prit  part  à  l'insurrection  de  la 
Commune  et  fut  nommé  alors  directeur  du  Con- 
servatoire. On  vante  de  lui  une  composition  :  Le 
Génie  du  Nord. 

Le  7  juillet  est  mort  à  Dùsseldorf  le  peintre  de 
genre  et  professeur  Hubert  Salentin.  Il  était  né 
en  1823  à  Zùlpich  (Prusse  rhénane)  et  avait  étudié  à 
l'Académie  de  Dùsseldorf.  Plusieurs  de  ses  toiles, 
d'une  facture  très  soignée,  se  trouvent  dans  des 
musées  d'Allemagne. 

On  annonce  également  la  mort  du  caricaturiste 
anglais  Linley  Sambourne,  décédé  à  Londres 
cette  semaine.  11  était  l'un  des  principaux  collabo- 
rateurs du  Punch. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Collection  de  feu  M.  Dumont,  de  Lyon 

Vente  d'estampes  et  dessins,  faite  les  2  et  3  mai, 
à  l'hôtel  Drouot,  salle  8,  par  M"  André  Desvouges 
et  M.  Loys  Deltcil. 

Estampes. —  Bracquemond  (F).  —  12.  Érasme, 
d'après  Holbein,  éprouve,  avec  la  dédicace  à  Jo- 
seph Guichard  :  220.  —  19.  Le  Vieux  coq,  épreuve 
avant  les  vers,  sur  chine  :  100. 

Buhot  (F.).  —  -54.  'Westminster  Bridge  :  220.  — 


•524 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


59.  Les  Esprits  des  villes  mortes  :  160.  —  62.  La 
Place  des  Martyrs  et  la  Taverne  du  bagne  :  115.  — 
64.  La  Falaise," baie  de  Saint-Malo,  épreuve  d'état: 
106  francs. 

72.  Chahine  (Edftari.  Le  Chemincau  :  150.  —  80. 
Corot.  Souvenir  d'Italie,  1"  état  :  300.  —  108. 
Drevet  (P.-L.).  Bossuet.en  pied,  d'apr.  H.  Rigaud, 
avant  les  points  :  600.  —  112.  Durer  (A.).  Les 
OlTres  d'amour  ;  310.  —  113.  Earlom  (R.).  A  Flo- 
wer  pièce.  A  Fruit  pièce  :  deux  pièces,  d'apr.  J. 
van  Haysum,  avant  la  lettre  :  1.350. 

Gaillard  (F.).—  l'^4.  L'Homme  à  l'œiilet,  d'apr. 
Tan  Kyck,  avant  la  lettre  :  400.  —  137.  La  Vierge 
et  l'Enfant  Jésus,  d'apr.  Botticelli,  avant  toute 
lettre,  sur  chine  :  420.  —  138.  La  niàme  estampe, 
avant  le  ciel,  sur  chine  :  230.  —  139.  La  même 
estampe,  avant  la  lettre  :  100.  —  140.  Henri,  comte 
de  Glianiljord,  épreuve  sur  chine  :  101.  — 146.  Dom 
Prosper  Guéranger,  sur  chine,  2*  avant-dernier 
état  signé  :  235.  —  147.  La  même  estampe,  épreuve 
d'essai  :  201.  —  151.  Mgr  Pie,  évèque  de  Poitiers, 
avant  les  armes  :  1-20.  —  159.  La  Sœur  Rosalie, 
épreuve  d'état  :  360.  —  162.  La  même  estampe, 
épreuve  avant  la  lettre,  avec  remarque,  sur  chine  : 
500  francs. 

186.  Haden  (F.  Seymour).  Coucher  de  soleil  sur 
la  Tamise  :  150. 

201.  Huot  (d'après  J.-B  ).  Le  Matin,  par  Demar- 
teau  :  380. —  209.  Jasinski  (F.).  Primavera,  d'apr. 
Botticelli.  Épreuve  avec  remarque,  sur  parchemin  : 
220.  —  212.  Jongkind  (J.-B  ).  Sortie  du  port  do 
Honlleur,  épreuve  du  1"  état  :  415.  —  222.  A.  Le- 
père.  rjn  14  juillet,  rue  Galando  :  202.  —  223.  Lu- 
nois  (Alex.).  Intérieur  hollandais  à  Volendam, 
sur  japon  :  223. 

Millet  (J.-F.).  —  2'i0.  Les  Bêcheurs,  sur  chine  : 
200. —  241.  La  Gardeusc,  en  bistre  :  555.  —  242. 
La  Bouillie,  avant  la  lettre  :  200.  —  243.  La  Grande 
hergère  ;  600.  —  244.  Le  Départ  pour  le  travail, 
avant  les  adresses  :  205.  —  245.  La  même  estampe, 
avant  le  prolongement  du  nuage  ;  250.  —  246.  La 
Filouse  :  180.  —  248.  Femme  vidant  un  seau  :  100. 
—  249.  Épreuves  d'essais  partiels  de  la  Baratteuse, 
du  Départ  pour  le  travail  et  de  la  Grande  bergère 
assise.  Sept  pièces  :  430. 

264.  Nanteuil  (Robert).  Péréfixe  de  Boaumonl 
(H.  de),  1"  état:  000.  —  312.  Waltnor  (Ch.).  Le  Christ 
devant  Pilate,  d'après  Munkacsy,  avant  la  lettre  : 
200  francs. 

Watteau  (d'apr.  Ant.).  —  320.  L'Embarquement 
pour  Cythère,  gravé  par  Tardieu  :  l.OCO.  —  321. 
Les  Plaisirs  du  bal,  par  G.  Scotin  :  320.  —  322. 
L'Accordée  de  village;  la  Mariée  de  village.  Deux 
pièces  gravées  par  N.  de  Larmessin  et  C.-N.  Co- 
chin  :  700. 

Peinture.  —  329.  Oudry  (J.-B.).  Deux  chiens 
gardant  du  gibier  dans  un  paysage.  Signé  «  J.-B. 
Oudry,  1731  »  :  2.750. 

Dessins.—  347.  Écolo  hollandaise  (xvii» siècle). 
Le  Concert  rustique.  Plume  et  encre  de  chine  : 
420. —  356.  Guerchin  (F.  Barbieri,  dit  le).  Jésus 
au  milieu  des  docteurs  :  200.  —  363.  lluet  (J.-15.K 
Le  Repos  du  berger  :  300.  —  309.  Pernet  (P.). 
Ruines  antiques  :  400. 

Produit  total:  30  500  francs. 


A  la  vente  faite  salle  1,  le  30  juin,  par  M'  Origot 
et  M.  Blée,  un  buste  de  femme,  marbre  blanc, 
attr.    à  Bouchardon,  a   été  adjugi  15.900  francs. 

Salle  3,  dans  une  vente  faite  le  30  juin,  par 
M»  Hémard  et  M.  Bloclie,  un  tableau  d'Hubert- 
Robert,  paysage  avec  ruines,  a  été  adjugé  6.100  fr. 

—  Deux  meubles  de  salon  en  tapisserie  style 
L.  XVI,  scènes  champêtres  et  bouquets  de  fleurs  : 
4.450  et  5.020  francs. 

Collection  Alexandre  Young 

Vente  de  tableaux  modernes,  faite  à  Londres, 
les  30  juin,  1"  et  4  juillet,  par  MM.  Christie, 
Manson  et  Woods. 

Pria:  en  francs. 

Corot.  —  28.  L'Abreuvoir:  102.750.  —  29.  Le 
Sarcleur  :  52.500.  —  30.  Matinée  de  prin- 
temps :  47.250.  —  31.  L«  Fossé  :  29.875.  —  32. 
Château-Thierry  :  43.500.  —  33.  Soleil  couchant  : 
42.000.  —  34.  Joinville-sur-Marne  :  65.625.  —  30. 
La  Roule  de  la  ferme  :  26.250. 

Daubigny.  —  48.  L'Inondation  :  39.375.  —  51. 
Bords    de   rivière  :    112.875. 

71.    Harpignies.    Sentier  à  Saint-Privé  :  37.700. 

—  79.  J.  Israêls.  La  femme  du  pêcheur  :  65.025. 

—  90.  J.  Maris.   Environs  de  Dordrecht  :  7:3.500. 

—  100.  J.-F.  Millet.  Les  bergères  :  27.550.  —  116. 
C.  Troyon.  Vaches  au  pâturage  :  l.'i2.300. 

Corot.  —  150.  Coucher  de  soleil  :  143.050.  — 
151.  Ville-d'Avray  :  52.500.  —  152.  La  Mare  : 
39.375.  —  1-53.  En  Picardie  :  40.675. 

Daubigny.  —  165.  Bords  de  la  Cure,  dans  le 
Morvan  :  97.125.  —  106.  Le  Bac  :  112.875. 

Corot.  —  287.  Mantes  la  Jolie  :  103.750. 

Israêls.  —  302.  Le  pécheur  naufragé  :  115. OOO. 

Produit  total  :  3.851.725  francs. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 
Exposition  du  10"  Concoi  n  Lépine,  du  12  août 
au  11  septouibro. 

Province 
Aix  les-Bains    :    Exposition     des    artistes    sa- 
voyards, du  25  août  au  25  septembre. 


EXPOSITIONS   ANNONCÉES 

Province 

Charenton  :  12°  Exposition  des  Beaux-Arts. 
organisée  par  la  Société  artistique,  du  2.")  sep- 
tembre au  10  octobre.  Pour  tous  renseignements, 
s'ailresser  ;'i  M.  Leroux,  8,  place  Henri  IV.  Envoi 
lies  uuvragi>s  du  4  au  11  septembre. 

Troyes  :  13'  Exposition  de  la  Société  artistique 
de  l'Aube,  du  2  au  80  octobre.  Dépôt  des  œuvres 
chez  Robinet,  50,  rue  Vaneau,  du  1"  au  22  sep- 
tembre. 

(Pour  lea  autres  e.rpositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
nuincros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  GiuAnnoT. 


l'aris  —  Iiii|ii'imeric  Je  la  l'rcssc,  lo,  nio  du  Cruissant.—  V.  Siinar  ,  imiiriuieur. 


N«  29.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«) 


27  Août, 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Lu  abonnis  à  la  Gazette  Jes  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiositl 

Prix  de  rabonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Sene-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.   ||       l'Union  postale).   , 15  fr, 

3_e    ITuméro    :     O     fr.     25 


PROPOS     DU    JOUR 


, 'incendie,  dont  nous  parlons  plus 
loin,  qui  a  si  malheureusement 
détruit  une  partie  de  l'Exposition 
de  Bruxelles  a  jeté  une  vive  émo- 
tion dans  le  monde  des  arts.  On  a  eu  à  dé- 
plorer des  pertes  sensibles;  on  en  a  redouté 
déplus  considéraMes  encore.  Pendant  quel- 
ques heures,  les  administration?,  les  musées, 
les  manufactures  nalionales,  les  arlistes  et 
les  collectionneurs  se  sont  demandé  anxieuse- 
ment ce  qu'il  était  advenu  de-;  ouvrages  (ju'ils 
avaient  en  vûVi'S  en  Belgique,  et  si  telle  œuvre 
qui  était  la  gloire  de  leur  galerie  ou  le  ré- 
sultat d'un  long  labeur  n'avait  piint  péri.  Le 
téléphone  et  le  télégraplie  ont  vite  fait  con- 
naître ce  qui  était  perdu  et  ce  qui  était  sauvé; 
l'alerte  a  été  rude  pour  ceux  mêmes  qui  ont 
eu  la  fortune  de  se  voir  épargnés. 

De  pareilles  conjonctures  ne  rendront  p)as 
faciles  désormais  ces  prêts  auxquels  les  pos- 
sesseurs d'œuvres  d'art  ne  consentaient  pas 
sans  appréhension.  L'envoi  d'un  ouvrage 
aimé  dans  une  e.xposition  a  toujouis  paru 
une  aventure,  et  les  chances  d'accident,  s.i 
l'éduites  soient-elles  par  une  organisation  vi- 
gilante, restent  toujours  tro|i  grandes.  Les 
assurances  considérables,  pour  lesquelles  on 
s'adresse  à  des  Compagnies  associées,  ne  sont 
pas  elles-mêmes  un  recours  suflisant.  Elles 
■promettent  un  dédommagement  matériel; 
mais  qui  peut  remj)lacer  une  oeuvre  ancienne 
détruite?  qui  peut  rendre  la  tapisserie,  le 
tableau  incendié?  On  se  trouve  en  présence 
4e  l'irréparable. 

Si  jamais  les  collectionneurs  et  les  musées 
consentent  à  se  dessaisir  d'œuvres  d'art  avec 
sécurité,  ce  ne  sera  que  pour  des  expositions 
particulières,  organisées  en  vue  d'un  objet  pré- 


cis et  où  toutes  les  luesures  et  les  précautions 
tendent  vers  une  même  fin.  Les  Expositions 
universelles,  par  leurétendue,  par  leur  diver- 
sité, sont  vouées  à  menacer  l'existence  des  ceu- 
vres  d'art  d'autrefois  et  d'aujourd'hui.  Elles 
sont  devenues  des  occasions  de  fête  et  de  plai- 
sir; l'enseignement  y  est  sacritiéau  divertisse- 
ment. Les  sections  consacrées  aux  arts  devien- 
nent elles-mêmes,  dans  cette  conception,  un 
ornement  qui  complète  et  décore  la  série  des 
attractions,  qui  partage  leur  succès  et  leur 
péril.  S'il  était  besoin  d'arguments  nouveaux 
pour  combattre  le  projet  d'Expositions  uni- 
verselles, les  événements  de  Bruxelles  les  four- 
niraient tristement.  Ces  vastes  entreprises 
témoignent  qu'elles  ont  pour  les  arts  le  dou- 
ble défaut  d'être  dangereuses  et  de  n'être  pas 
très  utiles  :  il  est  naturel  qu'elles  soient  rem- 
placées par  ces  expositions  partielles,  dont 
quelques  années  d'expérience  ont  montré  le 
mérite. 


NOUVELLES 

***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  samedi  13  août,  à  Besançon,  un  monu- 
ment à  la  mémoire  du  jieintre  Théobald 
Chartran,  oîuvre  du  statuaire  Ségoffin  et  de 
l'architecto  Lauzanne; 

Le  dimanche  14  août,  également  à  Besan- 
çon, un  monument  de  Proudhon,  ifuvre  du 
sculiiteur  Georges  Lactbier; 

Le  jeudi  18  août,  au  cliàteau  de  \'ersailles, 
une  réplique  de  la  statue  de  Washington  par 
Houdon  conservée  au  Capitole  de  Bichmond 
'Etats-Unis),  offerte  par  les  autorités  del'Etat 
de  Virginie; 

Le  lundi  15  août,  à  Calais,  un  monument 
de  l'inventeur  Jacquard,  ceuvre  du  sculpteur 
Boussel  ; 

Le  dimanche  21  août,  à  Chalon-sur-Saône, 
un  monument  à  la  mémoire  du  D^Mauchamp, 


22G 


L\  CHRONIQUE  DiùS  ARTS 


assassiné  au  Maroc  en  1907,  œuvre  du  sculp- 
teur Curillon  et  (pour  la  partie  ornementale) 
(lu  sculjiteur  Thivier. 

***  Le  Musée  Ouiraet  vient  de  recevoir  une 
soixantaine  de  caisses  contenant  des  mono- 
lithes, des  statuettes,  des  pierres  gravées  et 
autres  documents  historiques  et  objets  d'art, 
provenant  des  fouilles  pratiquées  au  cours  de 
leur  voyage  en  Egypte  par  MM.  le  capitaine 
Weill  et  Adolphe-Joseph  Reinach,  lils  du 
député  des  Basses-Alpes.  Au  nombre  des 
monolithes  s'en  trouve  un  particulièrement 
beau  qui  porte  le  cartouche  de  ïouthmès  III. 
Ces  collections  seront  prochainement  ex- 
posées. 

***  Nous  sommes  heureux  d'aïqirendre  que 
le  ministre  de  l'Agriculture  a  informé  le  sous- 
secrétaire  d'Etat  des  Beaux-Arts  qu'il  a  rejeté 
toutes  les  demandes  qui  lui  avaient  été  adres- 
sées —  et  contre  lesquelles  nous  nous  étions 
élevés  ici  même  —  en  vue  d'obtenir  la  con- 
cession du  droit  de  dériver  les  eaux  du 
Guiers-Mort  dans  la  traversée  du  domaine  de 
la  Grande-Chartreuse.  M.  Ruau  ajoute  dans 
cette  lettre  qu'il  est  décidé  à  ne  donner  son 
approîjalion  à  aucun  projet  susceptible  de 
porter  atteinte  à  la  beauté  du  Désert  de  la 
Grande- Chartreuse. 

***  L'attention  du  sous-secrétaire  d'Etat 
des  Beaux-Arts  ayant  été  attirée  par  ]M.  Jules 
Roche  sur  l'enlèvement  en  Bretagne  de  mo- 
numents mégalithiques  au  profit  d'industriels 
étrangers,  ;\I.  Dujardin-Beaumetz  a  chargé 
M.  d'Ault  du  Mesnil,  membre  de  la  Section 
des  monuments  préhistoriques,  de  lui  adres- 
ser un  rapport  sur  ces  entreprises  de  spécu- 
lation. Le  Parlement  est  d'ailleurs  saisi 
d'un  projet  de  loi  en  vue  de  la  réglementation 
du  droit  de  fouille  dans  les  stations  archéolo- 
giques ou  paléontologiques.  Il  est  à  souhai- 
ter que  les  Chambres  adoptent  le  plus  tôt 
possible  ce  projet. 

***  Le  «  Museon  Arlaten  »  vient  de  s'en- 
richir de  quatre  nouvelles  salles  consacrées 
aux  oeuvres  d'art  de  Provence.  L'une  l'éunit 
des  reproductions  d'u'uvres  des  peintres  pri- 
mitifs (entre  autres  une  série  de  portraits  du 
roi  René),  puis  des  reproductions  de  Vanloo, 
Sigalon,'rournemine  et  des  beaux  panneaux  de 
Fragonard  autrefois  à  Crasse.  La  deuxième, 
consacrée  aux  anli(|utîs  de  la  Provence,  mon- 
tre las  (l'uvres  qui  ont  quitté  le  pays  :  la 
Vff/îMS  d'Arles,  la  Vf;;n<s  de  Marseille,  la  Vr- 
iius  acrraupic  de  Vienne,  la  Vénus  de  Fréjus, 
VEphèbe  de  Vayson,  et  une  charmante  sta- 
tuette de  Bnifinatufi.  La  troisième  salle  pré- 
sente une  reproduction  do  Lou  Guerrir  dr 
Vac/iie?'o,  et  la  quatrième  les  reproductions  de 
toutes  les  <iuvresdu  jieintre  Gustave  Ricard. 

***  M.  Carolus  Durau,  directeur  de  l'Aca- 
démie de  Franco,  à  Rome,  vient  de  donner  :i 
Lille,  sa  ville  natale,  le  grand  tableau  où  il 
s'est  peint  lui-même,  entouré  de  sa  famille, 
et  qui  fut  exposé  à  l'un  des  derniers  Salons 
de  la  Société  Nationale  des  Beaux-Arts. 

***  On  organise  pour  le  prochain  Salon 
d'Automne  une  exposition  rétrospective  des 


ouvres  du  peintre  Bazillc,  ami  de  Manet  et 
de  Claude  Monet,  qui  fut  tué  à  l'âge  de  vingt- 
huit  ans  pendant  la  guerre  de  1870. 

**îi;  Les  travaux  souterrains  exécutés  entre 
le  Marché  aux  fleurs  et  le  Palais  de  Justice, 
pour  le  passage  du  Métropolitain,  viennent 
de  rencontrer  les  fondations  de  l'ancien  mur 
d'enceinte  de  l'ancien  Paris.  M.  Charles  Nor- 
mand, président  de  la  Société  des  Amis  des 
monuments  et  des  arts,  s'efforce  d'obtenir 
que  la  vieille  muraille  ne  soit  pas  éventrée. 

**»  Un  violent  incendie  s'est  déclaré,  la 
semaine  dernière,  dans  la  cathédrale  Saint- 
Just  et  Saint-Pasteur,  à  Narbonne,  monu- 
ment historique  du  xiii""  siècle.  Le  feu,  qui 
a  pris  derrière  le  maître-autel,  œuvre  d'art 
du  \vi«  siècle,  a  détérioré  celui-ci  et  détruit  les 
soixante-huit  stalles  sculptées  du  chapitre, 
œuvres  d'artistes  allemands  et  italiens  du 
xvui'^  siècle;  des  colonnes  de  marbre  et  de 
porphyre  d'une  très  grande  valeur  archéolo- 
gique et  le  grand  orgue  ont  été  détériorés  ;  les 
vitraux  de  la  grande  nef,  chefs-d'œuvre  des 
xiv  etxv=  siècle,  sont  en  partie  détruits.  En- 
fin, le  feu  a  détérioré  également  les  figurines 
du  magnifique  tombeau  du  cardinal  Pierre 
de  la  Jugie,qui  avait  déjà  souffert  sous  la  Ré- 
volution. 

***  En  poursuivant  sa  restauration  de 
l'abbaye  de  Fontevrault,  M.  Lucien  Magne, 
inspecteur  général  des  monuments  histori- 
ques, vient  de  retrouver  les  sépultures  de 
quatre  des  rois  d'Angleterre  de  la  maison 
angevine  des  Plantagenets  qui  y  furent  ense- 
velis :  celles  de  Richard-Cœ^ùr-de-Lion  et 
d'Aliénor,  qui  étaient  protégées  par  une  sorte 
d'arc  composé  de  débris  sculptés,  et  celles 
d'Henri  II  Plantagenet  et  d'Isabelle  d'Angou- 
lémc.  c;'est  en  démolissant,  dans  la  nef,  un 
mur  de  clôture  adossé,  au  xvii'  siècle,  au  mur 
du  transept  que  l'on  mit  à  jour  une  décora- 
tion formée  de  croix  d'or  sur  un  fond  noir,  et 
d'ècussons  et  de  léopards  d'or  dans  l'encadre- 
ment d'un  arc  portant  des  traces  de  peinture, 
qui  indiquait  ainsi  l'emplacement  des  tombes. 

***  La  tour  Lautier,  dite  lourde  l'Horloge, 
à  Montauban,  qui  était  en  réparation,  s'est 
écroulée.  C'est  le  plus  ancien  monument  de 
INIontaunaD,  et  sa  disparition  constitue  une 
grande  perte  pour  l'archéologie. 

***  Le  Comité  des  Sites  et  Monuments  pit- 
toresques a  dcman  lé  le  classement,  comme 
monunents  historiques,  de  l'église  romane  de 
Coust,  dans  le  Cher;  de  la  maison  du  Dau- 
phin, à  Tours;  d'un  groupe  d'églises  de 
Pen'mark,  dans  le  Finistère  et,  enlin,  des 
ruines  du  chritciiu  de  Montmorot,  dans  le 
Jura. 

*•■':.::  Otte  semaine  s'est  tenu  ù  Tours  le 
sixième  Congrès  de  la  Société  préhistorique 
de  France.  Une  exitosition  d'objets  préliisto- 
riijues  avait  été  installée  dans  l'ancien  idià- 
teau  de  Plessis-lès-Tours. 

**:(:  On  vient  de  mettre  à  jour,  rue  du  Mou- 
lin,   à   l'^pcrnay,  en  creusant  des  tranchées. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


des  cercueils  de  pierre  de  l'époque  gallo- 
romaine,  dont  l'un  contenait  un  poignard  ; 
de  nombreuses  pièces  de  monnaie  de  l'époque 
s'y  trouvaient  également. 

***  Le  Moniteur  de  l'Empire  d'Allemagne 
annonce  que  l'empereur  a  conféré  l'ordre  de 
la  Couronne  de  première  classe  à  JI.  Dujar- 
din-Beaumetz,  et  l'ordre  de  la  Couronne  de 
deuxième  classe  à  M.  Gustave  Dreyfus,  se- 
crétaire du  Comité  de  l'Exposition  d'art  fran- 
çais du  XVIII»  siècle  qui  eut  lieu  ce  printemps 
à  Berlin. 

***  Un  désastre  a  frappé  en  plein  succès 
l'Exposition  Universelle  de  Bruxelles.  Dans 
la  soirée  du  dimanche  14  août,  un  incendie 
a  éclaté  dans  le  grand  palais  central  de  l'Ex- 
position industrielle  qui  contenait  trois  des 
plus  brillantes  sections  :  celles  de  Belgique, 
d'Angleterre  et  de  France.  Les  deux  premières 
ont  été  anéanties;  l'exposition  frani;aise  n'est 
qu'en  partie  détruite  ;  on  déplore,  entre  autres 
pertes,  celle  du  pavillon  de  la  Ville  de  Paris; 
on  a  pu  sauver,  heureusement,  les  œuvres 
d'art  qu'il  renfermait  iceuvres  de  Puvis  de 
Gliavannes  et  coUection  de  médailles,  no- 
tamment! et  les  belles  tapisseries  des  Gobe- 
lins  prêtées  par  le  Garde-meuble  français, 
qui  décoraient  le  grand  salon  de  réception  de 
la  section  française. 

La  section  anglaise,  complètement  détruite, 
comprenait  en  particulier  une  exposition 
d'ameublement  que  les  Anglaiseux- mêmes  con- 
sidéraient comme  la  plus  complète  et  la  plus 
belle  qui  ait  jamais  été  faite  sur  le  continent. 
Elle  comprenait  beaucoup  de  pièces  anciennes 
appartenant  à  des  collections  particulières 
ou  à  des  musées,  dont  la  jjerte  est  irrépa- 
rable :  on  cite  des  sculptures  de  Grinling 
Gibbons  ;  des  panneaux  de  l'époque  des  Tudor 
appartenant  au  musée  de  Toronto  ;  la  collec- 
tion lie  meubles  anciens  de  M.  Clarence 
Wilson;  la  célèbre  tapisserie  de  Burne-Jones  : 
Le  Passage  de  Vénus,  appartenant  à  MM. 
Morris,  etc.  Le  musée  de  South  Kensington 
avait  une  exposition  rétrospective  fort  im- 
portante, heureusement  composée  en  majeure 
partie  de  reproductions. 

Les  sections  des  Beaux-Arts,  installées  dans 
une  partie  différente  de  l'Exposition,  ainsi  que 
l'admirable  Exposition  de  l'art  belge,  au  xviP 
siècle  que  M.  Hymans  étudie  en  ce  moment 
danslaGf(;e//e,  n'onteu,  heureusement,  aucu- 
nement à  souffrir  de  ce  sinistre. 

***  La  Société  «  Les  Amis  de  Bruges  », 
dont  nous  avons  annoncé  la  création  dans 
noire  dernier  numéro,  est  déjà  parvenue  à 
sauver,  en  l'acquérant  de  ses  propres  deniers, 
la  curieuse  maison  qui  se  trouve  dans  le  pro- 
longement de  la  place  Van  Eyck,à  Bruges,  et 
qui  peut  être  considérée  comme  un  des  der- 
niers spécimens  de  l'architecture  en  bois  du 
xv«  siècle.  Une  plaque  commémorative  a  été 
apposée  sur  la  façade  pour  consacrer  cette 
victoire  du  bon  goiit  public. 

***  En  procédant  à  des  travaux  de  réfec- 
tion à  l'église  Santa  Maria  Nuova,  à  Pérouse, 
on  a  mis   à  jour  une   niche   cachée  par  une 


cloison  de  bois  et  renfermant  des  peintures 
murales  du  xiv°  siècle  très  bien  conservées. 
Au  milieu,  Jésus  est  représenté  sur  la  croix  ; 
à  sa  droite  et  à  sa  gauche  se  tiennent  saint 
Bernard  et  saint  Etienne,  et  au-dessus  sont 
représentés  les  quatre  Evangélistes.  On  attri- 
bue ces  peintures  à  Picinini. 

***  Comme  clôture  aux  fêtes  de  Mozart  qui 
viennent  d'avoir  lieu  à  Sah'.bourg,  on  a  posé 
la  première   pierre  du  nouveau   Mozarteum. 

♦*«  On  organise  à  Vienne  pour  l'automne 
prochain  une  exposition  internationale  de  là 
peinture  féminine  qui  comprendra  à  la  fois 
une  partie  rétrospective  et  une  partie  mo- 
derne. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  il  août 
Répondant  à  l'invitation  de  l'Académie  deMâcon, 
l'Académie  désigne  M.  Babelon   pour  la  rrprésen- 
ter  aux  fêtes  du  millénaire  de    Gluuy    ot    pour   y 
porter  la  parole  en  son  nom. 


Séance  du  19  août 

Fouilles  de  Délos.  —  M.  le  secrétaire  perpétuel 
fait  part  à  l'Académie  d'une  lettre  de  JI.  Holleaux, 
directeur  de  l'Ecole  d'Alhènos,  à  M.  le  duc  de 
Lonbat,  lui  rendant  compte  des  détails  de  la  visite 
faite,  le  7  août,  par  le  roi  de  Grèce  aux  fouilles 
françaises  de  Délos.  Sa  Majesté  y  a  pris  un  intérêt 
extrême,  et  cette  marque  de  son  attention  est  d'au- 
tant plus  flatteuse  que,  depuis  1880,  date  do  sa 
visite  ;i  Olympia,  le  souverain  n'était  plus  venu 
visiter  aucun  chantier  de  fouilles  archéologiques. 

Décès.  —  M.  le  président  a  le  regret  d'annoncer 
à  l'Académie  la  mort  de  son  correspondant  étran- 
ger, M.  Adolf  Micliaelis,  dont  nous  donnons  plus 
loin  la  biographie. 

Découvertes  au  Yun-nan.  —  M.  Gordier,  au 
nom  de  M.  le  commandant  V.  Dincher,  du  3'  tirail- 
leurs algériens,  annonce  les  résultats  de  l'explora- 
tion faite  au  Yun-nan,  à  Tali,  siège  d'un  Etat 
musulman  peu  connu  an  milieu  du  dix-neuvième 
siècle,  pris  par  la  Chine  en  1873,  où  ont  pu  êlre 
relevés  des  tombeaux  musulmans  avec  un  certain 
nombre  de  stèles  à  inscriptions. 

Les  Ruines  de  Nackun.  —  M.  Henri  Gordier  lit 
ensuite,  au  nom  de  M.  le  comte  Maurice  de 
Poriguj',  une  notice  sur  les  ruines  de  Nackun, 
restes  d'une  importante  cité  moya,  l'une  des  rési- 
dences, sans  doute,  de  ces  souverains  niùyas  qui 
occupèrent  jadis  toute  la  péninsule  du  Yucatan. 
Ces  ruines  sont  actuellement  au  nord  et  sur  le  ter- 
ritoire de  Guatemala,  dans  l'angle  formé  par  les 
frontières  du  Mexique  et  du  Honduras  britan- 
nique. 

M.  Glerraont-Ganneau  demande  si  l'on  possède 
quelques  données  d'oi'dre  chronologique  permettant 
de  savoir  à  quelle  époque  remonte  la  civilisation 
moya.  M.  Gordier  convient  que  les  idées  des 
archéologues  ne  sont  pas  encore  fixées  à  cet  égard. 
Le  directeur  du  musée  de  Lima  admet  que  la  civi- 
lisation des  Incas  peut  remonter  aux  premiers 
siècle  de  notre  ère  et  qu'elle  était  d'origine  mexi- 


228 


L,A  CHRONIQUE  DES  ARTS 


ciiao,  c'est-à-dire  moya  :  mais  on  ne  sait  à  quelle 
époque  celle-ci  peut  remonlor.  Quant  aux  Aztèijues, 
leurs  monuments  ne  paraissent  pas  antérieurs  à 
notre  époque  niéJiévalo. 


Les  Agrandissements  des  Musées  de  Berlin 


Dans  le  dernier  fascicule  de  l'Annuaire  des 
Musées  pmssiejis,  M.  Bode  publie  avec  un  lcj,'i- 
timo  orgueil  les  plans  dressés  par  l'architecte 
Alfred  Messel  pour  les  nouvelles  constructions  des 
musées  royaux  de  Berlin  (I),  Messel,  dont  l'orifîina- 
lité  créatrice  avait  été  mise  en  vedette  par  la  cons- 
truction des  grands  magasins  AVertheim  et  du  mu- 
sée de  Harmstadt,  venait  à  peine  d'être  nommé  ar- 
chitecte des  musées  lorsque  la  mort  est  venue  le  sur- 
prendre prématurément  :  il  ne  lui  a  pas  été  donné 
de  réaliser  l?s  plans  grandioses  qu'il  avait  conçus 
pour  la  transformation  do  Y  «  Ile  du  Musée  »  ; 
mais  il  y  a  tout  lieu  despérer  que  sa  pensée  sera 
réalisée  intégralement  puisqu'on  lui  a  donné  pour 
tuccesseur  un  architecte  de  grand  mérite  qui  fut 
son  ami  et  son  confident  le  plus  cher  :  Ludvvig 
Hoilmann. 

Lorsqu'il  y  a  une  vingtaine  d'années  la  nécessité 
s'imposa  d'agrandir  les  musées  berlinois,  on  pro- 
posa de  créer  en  dehors  de  1'  «  Ile  du  Musée  »  qui 
aurait  été  réservée  exclusivement  aux  collections 
d'art  antique,  un  second  groupe  de  musées  au 
sud-ouest  de  Berlin,  dans  le  voisinage  des  musées 
d'art  décoratif  et  d'ethnographie,  pour  les  collec- 
tions d'art  chrétien.  Ce  projet  fut  repoussé.  On 
décida  que  les  collections  du  «  grand  art  »  reste- 
raient concentrées  dans  1'  «  Ile  du  Musée  »  qui  est 
pour  Berlin,  mutuis  mittandis,  ce  que  l'ile  de  la 
Cité  est  pour  Paris.  En  conséquence,  le  musée 
provisoire  de  Pergame  s'ouvrit  en  1901,  et  en  1904 
le  musée  d'art  chrétien,  placé  sous  le  vocable  de 
l'Empereur  Frédéric  s'éleva  à  la  pointe  de  l'île. 
Mais  ces  agrandissements  étaient  insuffisants.  L'art 
allemand  n'avait  pas  dans  le  musée  Empereur- 
Frédéric  la  place  auquel  il  avait  droit  ;  les  collec- 
tions d'art  égyptien,  qui  avaient  triplé  depuis 
Lepsius,  étaient  trop  à  l'étroit  ;  on  ne  savait  où 
loger  le  riche  et  encombrant  butin  archéologique 
provenant  des  fouilles  de  Mésopotamie  et  d'Asie 
Mineure,  de  Priéne,  de  Milet  et  de  Didymo. 

Malheureusement  il  était  difficile  d'imaginer  un 
emplacement  plus  défavorable  que  celui  qui  avait 
été  prévu  pour  les  nouvelles  constructions.  As- 
seoir des  fondations  solides  sur  un  terrain  maré- 
cageux et  mouvant  était  un  premier  obstacle  ;  la 
conOguralion  de  l'ile  en  était  un  autre.  Le  hideux 
viaduc  du  Métropolitain  coupait  les  musées  en 
deux  tronçons;  les  façades  étaient  rongées  jiar  la 
fumée  acre  des  locomotives,  et  ébranlées  continuel- 
lement par  plus  de  700  trains  journaliers  pas- 
sant à  toute  vapeur.  Enfin,  l'ile  était  déjà  encom- 
brée d'un  pèle-mèle  de  constructions  hétérogènes 
et  inorganiques  qui  avaient  poussé  au  hasard  de- 
puis 1820  :  le  Vieux  Musée  de  Scliinkcl,  le  Nou- 
veau Musée  de  Stûler,  la  Galerie  Nationale  de 
Strack,  le  Musée  Empereur-Frédéric  d'Ihno.  Il 
semblait  presque   impossible  au   premier    abord 


(1)   W.   Bode,   Alfred   Messcis    Vlwne    fi'ir  die 
Scubnuten  der  Kinniglickeii   Musée»  zn  Berlin. 


d'insérer  de  nouvelles  construclioris  dans  cet 
espace  resserré. 

Messel  a  réussi  non  seulement  à  faire  tenir  toutes 
les  constructions  reconnues  indispensables  dans 
l'ile  du  Musée;  mais  il  a  su  les  disposer  de  telle 
sorte  qu'elles  s'harmonisent  avec  les  musées  pré- 
existants et  forment  un  ensemble  homogène  de 
caractère  monumental. 

Il  est  parti  de  cette  idée  que  l'autel  de  Pergame, 
étant  l'un  des  monuments  les  plus  importants  do 
l'arc  grec  et  l'œuvre  d'art  la  plus  imposante  que 
possèdent  les  musées  de  Berlin,  devait  former  le 
centre,  le  ca?ur  do  ce  vaste  ensemble.  Un  large 
pont  jeté  sur  le  canal  du  Kupfergraben  conduit  à 
une  cour  d'iionneur  de  proportions  très  heureuses 
au  fond  de  laquelle  se  dresse  le  musée  de  Per- 
game ;  cette  cour  est  encadrée  à  gauche  et  à  droite 
par  deux  longues  ailes  :  l'une  pour  les  collections 
d'art  allemand  ;  l'autre  pour  les  fouilles  de  Méso- 
potamie et  d'Asio  Mineure. 

Ces  collections  étaient  d'un  caractère  trop  dill'é- 
rent  pour  que  l'arcliilecte  pût  songer  à  traduire 
oxtériourement  ces  diU'érences  par  un  style  appro- 
prié; les  disparates  eussent  été  trop  choquantes. 
Comme  les  œuvres  de  l'art  antique  prédominent 
et  qu'il  était  essentiel  de  raccorder  les  nouvelles 
constructions  aux  anciennes,  il  prit  le  parti  d'adop- 
ter le  style  classique,  non  pas  un  style  classique 
quelconque,  mais  le  u  classicisme  berlinois  »  du 
commencement  du  xix»  siècle;  c'est  le  motif  de  la 
Porte  de  Brandebourg  qu'il  a  très  ingénieusement 
repris  en  l'adaiitant  librement  à  des  besoins  non- 
veaux. 

Les  façades  des  deux  ailes  ([ui  donnent  sur  le 
canal  présenlent  une  sévère  ordonnance  do  demi- 
colonnes  doriques.  Au  fond  de  la  cour  d'honneur 
se  dresse  la  façade  massive  du  musée  de  Pergame, 
couronnée  de  deux  chars  de  bronze,  dont  l'austérité 
n'est  atténuée  que  par  les  sveltes  colonnes  à  cha- 
piteaux ioniques  qui  soutiennent  lepron'JOS. 

La  disposition  intérieure  est  admirablement  com- 
prise pour  mettre  eu  valeur  les  œuvres  d'art.  Au 
fond  d'une  salle  de  dimensions  colossales  inondée  do 
lumière  se  dresse  l'autel  de  Pergame,  reconstitué 
avec  son  large  escalier  flanqué  do  portiques.  Tan- 
dis que  dans  le  musée  provisoire  de  1901  le  visi- 
teur manquait  de  recul,  l'architecte  a  laissé  une 
distance  de  vingt  mètres  entre  la  frise  et  l'entrée, 
de  sorte  qu'on  peut  ù  la  fois  étudier  les  détails  de 
la  Gigantoinachie  et  embrasser  d'un  coup  d'oeil 
la  majesté  de  l'ensemble. 

La  distribution  de  l'aile  de  gauche,  réservée  à 
l'art  allemand,  n'est  pas  moins  heureuse.  Une  sorte 
de  crypte  ménagée  dans  le  soubassement  est  des- 
tinée aux  antiquités  germaniques  depuis  l'âge  de 
pierre  jusqu'à  l'époque  des  grandes  invasions.  Au 
rez-de-chaussée,  deux  grandes  salles  en  forme  do 
nef  d'église,  l'une  de  style  roman,  l'autre  de  style 
gothique,  formeront  un  cadre  à  souhait  pour  les 
monuments  de  l'art  du  Moyen  âge.  La  collection 
do  moulages,  classée  dans  une  série  de  salles  pa- 
rallèles pourra  céder  plus  tard  la  place  i  des 
originaux  :  le  musée  reste  dune  extensible.  Enfin 
l'étage  supérieur  sera  réservé  'a  la  peinture  du 
XV"  au  xviii"  siècle  :  une  série  de  petits  cabinets 
avec  lumière  latérale  est  prévne  pour  les  œuvres 
des  Primitifs  flamands  et  allemands;  cinq  grandes 
salles  éclairées  par  en  haut  recevront  les  œuvres 
d'art  plus  monumentales  de  la  Renaissance.  Au 
fond  une  grande  salle    '■  baroque  »  et   une  galerie 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


229 


«  rocùco  »  améuagées  pour  les  peintures  du  xvii* 
et  du  îviii'  f-ièole,  sont  reliées  par  une  galerie 
aux  salles  de  peinture  du  musée  de  1  Empereur- 
Frédéric,  qui  sera  exclusivement  réservé  aux  éco- 
les étrangères. 

Des  communications  faciles  seront  établies  entre 
tous  les  pavillons,  en  sorte  que  le  visiteur  puisse 
suivre  sans  lacune  le  développement  continu  des 
formes  d'arl  et  de  civilisation  depuis  l'antique 
Egypte  jusqu'à  la  période  contemporaine.  Cepen- 
dant chaque  musée  formera  une  unité  indépen- 
dante avec  son  entrée  particulière,  ses  ressources 
propres.  Cette  organisation,  à  la  fois  souple  et 
rigide,  ne  sacrifie  ni  l'unité  de  l'ensemble,  ni  la 
spécialisation  nécessaire  des  départements. 

Tel  est,  dans  ses  lignes  essentielles,  le  plan  gran- 
diose qui  va  mettre  Berlin  à  la  tète  du  mouvement 
de  rénovation  dos  musées.  L'ampleur  de  ce  projet 
reflète  toutes  les  ambitions  de  la  politique  alle- 
mande, et  on  pourrait  le  taxer  de  mégalomane  s'il 
n'était  soutenu  par  la  volonté  et  par  les  ressources 
d'un  peuple  en  mal  de  progrès  qui  voit  grand  et 
qui  voit  loin  :  on  remarquera  que  l'art  des  Primi- 
tifs flamands  et  hollandais  est  annexé  à  l'art  de 
Cl  la  plUB  grande  Allemagne  »  et  qu'en  l'ace  du  mu- 
sée allemand  se  dresse  un  musée  asiatique  qui  af- 
firme aussi  éloquenii.ient  que  la  construction  de  la 
ligne  Berlin-Bagdad  les  prétentions  de  l'Allemagne 
sur  l'Asie  Mineure.  M.  Bode  a  été  la  cheville  ou- 
vrière de  cette  grande  entreprise  qui  est  le  couronne- 
ment suprême  do  ses  longs  tll'orts  :  c'est  à  lui,  plus 
encore  qu'à  l'architecte  Messel,  que  la  capitale  du 
nouvel  Empire  allemand  devra  un  ensemble  de 
musées  digne  du  Louvre  et  du  British  Muséum. 

Louis  Réau. 


REVUE  DES  REVUES 

V  Rassegna  d'arte  umbra.  —  «  L'Ombrie,  ré- 
gion riche  entre  les  plus  riches  en  trésors  d'arl, 
n'a  pas  une  seule  revue  d'art  qui  répande  la  con- 
naissance de  sa  gloire  la  plus  pure  ",  écrit  dans  sa 
préface  le  directeur  de  cette  nouvelle  revue,  M. 
Umberto  Gnoli.  La  publication  qu'il  nous  olfre  est 
destinée  à  combler  cette  lacune.  Imprimée  avec 
goût,  illustrée  de  p'anches  hors  texte,  elle  se  classe 
dès  maintenant  parmi  les  revues  italiennes  de  va- 
leur (1). 

Voici  le  sommaire  des  deux  premiers  fascicules  : 
(!'•  année,  1910,  lasc.  1).  —  Giuslino    Gristol'ani, 
Les  Vitraux  de  Giovanni  lionino  à  Assise  (3  pi. 
hors  texte). 

—  Walter  Bombe,  Un  peintre  flamand  en  Om- 
brie  :  Henri  van  den  liroeck.  C'est  un  élève  de 
Fr.  Floris,  né  en  1530  à  Matines,  venu  très  proba- 
blement peu  après  15f0  en  Italie,  où  il  travaillait 
encore  à  des  fresques  en  1588. 

—  Umberto  Gnoli,  Vn  polyptyque  de  Pieiro 
Loren^ietli  découvert  d  Gtibbio  (3  pi.). 

—  Notes  et  documents  :  X"',  Les  Moulages 
michelanijesques  de  V Académie  des  Beaux-Arts 
de  Pérouse  (1  pi.).  —  Antonio  Briganti,  Divers 
documents  sur  Domenico  Alfani. 

(1)  Elle  paraît  tous  les  trois  moi^,  en  fascicules 
de  32-40  p.  richement  illustrés.  Prix  de  l'abonne- 
ment :  5  fr.  par  an  pour  l'Italie;  G  fr.  50  pour  l'é- 
tranger; n»  séparé  :  1  fr.  50.  S'adresser  à  MM. 
Bartelli  et  C'",  typographes,  à  Pérouse. 


—  Nouvelles  d  uu  grand  iionibre  de  vi.les  d'Om- 
brie. 

(Fasc.  2).  —  Umberto  Gnoli,  f.a  Peinture  om- 
brienne à  l'Exposition  du  Burlinrjton  Club  L'au- 
teur fait  remarquer  que  les  (Jualrfi  lioni>iics  mis 
de  la  collection  Wliite  (n"  -M)  attribués  au  Pérugin, 
rappellent  l'Apollon  et  Marsyas  :  observation 
très  suggestive  pour  ceux  qui  croient  que  ce  der- 
nier tableau  fut  exécuté  par  Raphaël  dans  l'atelier 
de  son  maître.  Quant  à  la  Vierge  avec  l'Enfant 
de  la  collection  do  lord  Northbrook,  attribuée  tour 
àtourau  .Spagaa,  à  Eusebio  da  San  Giorgio,  à  Ti- 
inoteo  Viti,  et,  selon  M.  Berenson,pûur  l'exèculicn. 
peut  être  à  D.  Alfani,  M.  U.  Gnoli  la  croit  entiè- 
remeat  de  la  main  de  Raphaël,  mais  il  pen.se  avec 
Berenson  qu'Euscbio  da  San«Giorgio  a  été  pour 
que  que  chose  dans  deux  fragments  de  la  prédelle 
qu'on  suppose  avoir  appartenu  à  la  Crucifio:ion 
de  la  collection  Mond,  par  Raphaël  :  les  Trois 
Martyrs  de  la  collection  Cook  et  la  Marche  au 
Calvaire,  appartenant  à  lord  Plymouth.  C'est  une 
opinion  qui  nous  paraît  sujette  à  discussion. 
Enfin,  parlant  du  Saint  Sébastien  et  du  Saint 
Jérôme  de  lady  Wantage,  il  les  place  parmi  les 
chefs  d'œuvre  du  Pérugin,  ajoutant  que  la  tête  de 
saint  Jérôme  est  «  digne  de  Raphaël  »  par  "  sa 
couleur  empâtée  et  bien  fondue  qui,  comme  le 
faisait  l'Urbinat-^,  modèle  délicatement  les  chairs, 
les  étotfes  et  le  vert  paysage  qui  se  dessine  sous 
un  ciel  limpide  et  clair.  »  (4  pi.  hors  texte.) 

—  Francesco  Filippini,  Le  cardinal  Albornoz  et 
la  construct'ion  de  la  nouvelle  infirmerie  du  cou- 
vent de  Saint-François-d' Assise. 

—  Umberto  Gnoli,  Une  peinture  d'Anlonia:so 
Roiiiano  au  Louvre.  C'est  une  Vierge  avec  l'En- 
fant debout  sur  un  genou,  signée  .\nton.vtivs.  ro- 
MANvs  [mensis].  MAI.  1494.  {1  grande  pi.  hors 
texte.) 

—  Nouvelles  ;  bibliographie. 


— *— ».Jt^<7-.4(»«;51>-T>.5 


BIBLIOGRAPHIE 

Georges  Gain.  —  Les   Pierres  de   Paris.   Paris, 

E.  Flammarion.   In-8°,  402  p.,   avec   133  fîg.  et 

6  plans. 
André  Hallays.  —  Autour  de  Paris.  Paris,  Perrin 

et  G'".  In-8°,  313  p.,  avec  32  planchi'S. 

Voici  deux  séries  de  promenades  en  compa- 
gnie de  deux  guides  singulièrement  captivants  que 
nos  lecteurs  connaissent  déjà.  L'un,  conservateur 
du  Musée  Carnavalet,  et  bien  placé  pour  connaître 
l'histoire  do  Paris,  nous  a  conduits  à  plusieurs 
reprises  à  travers  les  divers  quartiers  de  la  grande 
ville,  nous  contant  de  façon  attrayante  les  sou- 
venirs d'histoire  et  d'art  surgissant  à  chaqu» 
pas.  Aujourd'hui  c'est,  de  nouveau,  le  langag»  des 
<i  pierres  de  Paris  ■>  qu'il  nous  traduit,  tout  ce 
qu'elles  évoquent  du  passe''  dont  elles  furent  té- 
moins :  la  «  mansarde  »  de  Bonaparte  au  quai 
Gonti  ;  le  vieux  quartier  des  Blancs-Manteaux;  la 
rue  Beauregard  et  les  souvenirs  de  la  Voisin  ;  las 
bergts  de  la  Seine  ;  l'Hôtel  do  Ville  et  la  place  de 
Grève  ;  le  «  Musée  des  Arts  »  à  la  Sorbonne  (où 
émigrèrent  sous  Napiléon  les  artistes  qui  avaient 
envahi  le  Vieux  Louvre)  tt  la  tragédie  du  suicide 
de  M"'  Mayer,  l'amie  de  Prud'hon  ;  la  maison  de 
Talma,  rue  de  la  Tour-des  Dames  ;  le  théâtre  du 


231) 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Vaudeville;  le  quartier  des  Halles;  Frascali  ;  le 
faubourg  Poissonnière  et  le  passage  des  Pano- 
ramas; le  logis  de  Balzac,  nie  Raynouard,  où  l'on 
vient  d'inaugurer  son  inusée  ;  la  rue  de  la  Harpe  ; 
la  butte  Montmartre;  les  souvenirs  du  4  septem- 
bre 1870,  etc  ,  constituent  un  tableau  des  plus 
variés  que  son  auteur  a  su  rendre  extrêmement 
vivant  et  pittoresque,  et  qu'animent  encore  nom- 
bre do  reproJuctioLS  d'estampes  anciennes  et 
curieuses. 

L'autre  volume,  dû  la  plume  du  «  llâneur  «  éru- 
dit  et  élégant  qu'est  M.  André  Hallays,  nous  con- 
duit autour  de  Paris,  parmi  ces  paysages  et  ces 
monuments  de  l'Ile-de-France  dont  mieux  que  per- 
sonne il  connaît  l'histoire  et  sait  goûter  et  évoquer 
le  charme  subtil.  G'«st  le  premier  volume  d'un 
recueil  où  sont  réunis  quelques-uns  des  articles  si 
remarqués  —  et  fréquemment  signalés  ici  —  du 
Journcl  des  Z»<3!)a«.5,  où  depuis  treize  ans  M.André 
Hallays,  avec  l'intelligence  et  l'attrait  qu'on  sait, 
a  dressé  comme  l'inventaire,  au  hasard  des  voyages, 
des  richesses  artistiques  et  historiques  de  notre  pays 
de  France,  souvent  pour  les  défendre  contre  le 
brutal  vandalisme  des  «  nigauds  du  progrés  »,  des 
brocanteurs  et  des  «  pires  de  tous  les  barbares  :  les 
architectes-restaurateurs  ».  Voici,  pour  cette  fois,  le 
château  de  Maintenon  et  les  souvenirs  de  M""  Scar- 
ron  ;  la  Ferté-Milon  et  les  ombres  du  doux  Racine  et 
des  jansénistes  qui  s'y  réfugièrent  apré^  la  disper- 
sion de  Port-Royal;  Meaux  et  Germigny-l'Évèque, 
dominés  par  la  grande  figure  deBossuet;  l'ermitage 
de  Sainte-Radegonde  et  l'idylle  du  naturaliste 
L.-A.-G.  Bosc  et  de  M"'  Roland  ;  l'aristocratique  pe- 
tite ville  de  Sentis  et  sa  cathédrale;  Juilly  et  l'his- 
toire glorieuse  de  l'Oratoire;  l'admirable  château 
de  Maisons,  que  M.  Hallays  contribua  à  sauver  ; 
les  églises,  célèbres  dans  l'histoire  de  l'architec- 
ture fran(-aise,  de  la  vallée  de  l'Oise  :  Saint-Leu- 
d'Esserent,  Tracy-le-Val,  Morienval  ;  Gallardon, 
illustré  par  le  visionnaire  Thomas  Martin;  Man- 
tes la  Jolie,  Vélheuil  et  le  château  de  La  Roche- 
Guyon;  Noyon  et  sa  cathédrale;  les  admirables 
restes,  trop  massacrés,  de  l'abbaye  de  Saint-Jcan- 
des-Vignes  de  Soissons;  les  curieux  jardins  de 
Betz;  Chantilly,  avec  la  «  maison  de  Sylvie  » 
qu'immortalisa  le  poète  Théophile  de  Viau;  le  châ- 
teau de  Wideville  près  Versailles;  enfin,  l'abbayede 
Livry,  s-jour  favori  de  M"'  de  Sévigné  et  qu'il 
s'agit  de  sauver  en  ce  moment,  ainsi  que  son  parc, 
de  la  destruction. 

A  ces  souvenirs  d'histoire  et  d'art  viennent  s'ajou- 
ter des  vues  de  monuments  ou  des  reproductions  de 
portraits  d'après  d'anciennes  estampes  ;  elles  rendent 
encore  plus  évocatrice  la  lecture  de  ces  pages  pé- 
nétrantes et  fines,  dont  l'éditeur,  espérons-lo,  nous 
donnera  bientôt  la  suite. 

A.  M. 


Lacharmanle  petite  collection  Gowans  (Paiûs,  A. 
Perche,  édit.),  qui  ri'unit,  comme  nous  l'avons  dit, 
en  petits  volumes  in-lG,  du  prix  minime  de  0  fr.  75, 
les  60  œuvres  capitales  d'un  mémo  maître,  s'est 
enrichie,  depuis  un  an,  de  quatorze  nouveaux  vo- 
lumes consacrés  à  Pérugin,  Michel-Ange,  Goya, 
Durer,  Gainsborough,  Lotto.  Luini,  Greuie, 
Carpaccio  jt  Giorgione,  Hogarth,  Giotto,  Mo- 
retto,  Ronanoy,  Orcagna.  Lorenzo  Monaco  et 
Masolino.  Les  reproilQCtion.~,  quoique  réduites, 
sont, comuie  toujours,  excellentes;  elles  sont  accoin- 
pagD(!cs  dos  renseignements  essentiels  sur  hi  poin- 


ture reproduite,  et  suivies  d'une  liste  des  oeuvres 
complètes  du  maître  étudié. 

La  sculpture,  à  son  tour,  a  trouvé  place,  à  bon 
droit,  dans  cette  collection  :  l'érudit  historien 
qu'est  M.  Georg  Gro.nau  a  groupé  en  deux  volumes 
semblables  Les  Chefs-d'ceuvre  de  la  sculpture 
depuis  les  Egj-ptiens  jusqu'à  Rodin,  120  morceaux 
excellemment  choisis  qui  donnent  une  idée  par- 
faite de  l'évolution  de  l'art  plastique  au  cours 
des  siècles  dans  les  différentes  écoles. 

Enfin  les  éditeurs  ont  eu  l'heureuse  idée  d'ofTrir 
également  une  sélection  des  monuments  de  l'archi- 
tecture. l>ette  nouvelle  série  a  été  inaugurée  par 
Les  Chefs-d'oeuvre  de  l'architecture  espa- 
gnole, 60  planches,  d'après  les  cathédrales  et 
églises  d'Avila,  de  Barcelone,  de  Burgos,  de  Léon, 
de  Murcie,  do  Palencia,  de  Salamanque,  de  Ségo- 
vie,  de  Séville,  de  Tolède,  de  Valence,  de  Vallado- 
lid,  etc.,  suivies  de  notices  sur  ces  monuments  par 
M.  S. -H.  Cappeb,  et  d'une  bibliographie  des  ou- 
vrages sur  la  question. 

Nous  ne  saurions  trop  recommander  tous  ces 
petits  volumes,  qui  constituent  une  ceuvre  si  intel- 
ligente d'utile  vulgarisation. 


NECROLOGIE 


Le  peintre  Paul-Léon  Gagneau,  membre  du 
bureau  de  la  Société  Taylor,  vient  de  mourir  à 
Harcourt  (Eure).  C  était  un  paysagiste  délicat,  qui 
exposait  depuis  plus  de  vingt  ans  au  Salon  de  la 
Société  des  Artistes  français.  Xé  à  Paris,  il  fut 
élève  de  Pils  et  de  MM.  Laugée  et  Jules  Lefebvre. 
Il  avait  obtenu  une  mention  honorable  en  1890, 
une  médaille  de  troisième  classe  en  1892,  de 
deuxième  classe  en  1898,  et  une  médaille  de  bronze 
à  l'Exposition  Universelle  de  1900. 


Le  15  août  est  mort  à  NeuîUy-sur-Seine  le 
sculpteur  Pierre  Granet.  Originaire  de  Ville- 
neuve-d'Ornon  (Gironde),  il  était  l'auteur,  notam- 
ment, de  la  statue  de  Figaro  qui  orne  la  façade 
do  l'hôtel  de  notre  confrère,  de  la  statue  d'.\lfred 
de  ?ilusset  qui  se  trouve  au  rond-point  de  la 
Porte  ilaillot,  et  de  nombre  d'autres  œuvres, 
bustes,  etc.  Il  était  membre  de  la  Société  des  Ar- 
tistes français,  où  il  avait  obtenu  une  médaille 
de  2'  classe  en  1874.  A  l'Exposition  Universelle  de 
1889,  il  avait  reçu  une  médaille  d'or,  ainsi  qu'à 
celle  de  1900,  année  où  il  avait  été  nommé  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur. 

On  annonce  la  mort  à  Paris  de  M.  Just  Liscb, 

architecte  du  Gouvernement,  inspecteur  général 
honoraire  des  monuments  historiques,  officier  de 
la  Légion  d'honneur,  décédé  à  l'âge  de  quatre- 
vingt-deux  ans. 

Le  compositeur  Charles  Lenepveu.  membre  de 
l'Institut,  est  décédé  à  Paris  le  16  août. 

Il  était  né  le  4  octobre  1840,  à  Rouen,  .\dmis  en 
18153  au  Conservatoire,  dans  la  classe  d'Ambroisc 
Thomas,  il  obtint  en  18G5  le  prix  de  Rome  avec 
une  cantate  intitulée  Renaud  dans  les  jardins 
d'Armidc.  Il  composa  en  1808  un  opéra  comique, 
Le  Florentin,  qui  fut  exécuté  en  1874  à  l'Opéra- 
Comique,  après  avoir  eu  le  prix  dans  un  concours 


KT  DK  LA  CURIOSITE 


231 


institué  à  la  liu  de  l'Empire  pour  un  ouvrage  à 
représentar  sur  chacune  des  trois  grandes  scènes 
lyriques.  Ses  autres  œuvres  sont  :  un  Requiem 
(1871)  et  une  Marche  funèbre  ;  Velléda,  grand 
opéra  qui  eut  un  certain  succès  en  Angleterre;  un 
drame  Ij-rique,  Jeanne  d'Arc  (1886)  et,  en  1892, 
une  Ode  triomphale  à  Jeanne  d'Arc. 

C'était  surtout  un  excellent  professeur,  et  nom- 
bre des  élèves  qui  passèrent  dans  sa  classe  de 
composition,  au  Conservatoire,  furent  lauréats  du 
prix  de  Rome. 

Nommé  membre  de  l'Institut  en  1898,  en  rem- 
placement de  son  maître  Ambroise  Thomas,  Le- 
nepvou  était  également  inspecteur  et  membre  du 
Conseil  supérieur  de  l'enseignement  musical  et 
officier  de  la  Légion  d'honneur. 

Le  compositeur  Arthur  Coquard  est  mort  éga- 
lement le  20  aoiit,  A  Noirmoutier.  Né  à  Paris  en 
1846,  M.  Coquard,  tout  en  étudiant  le  droit  et  se 
faisant  recevoir  docteur  en  cette  science,  étudia 
la  composition  musicale  avec  César  Franck.  Au 
lendemain  de  la  guerre  de  1870-1871  à  laquelle  il  prit 
part,  M.  Coquard  écrivit  des  cho'urspour  VEsther 
de  Racine,  puis  Lr  Chant  des  Epces,  Héro,  Ossian, 
Cassandre,  A  n  l'-omaque,  et  une  mélodie  qui 
eut  beaucoup  de  succès,  Hai-Lul'i.  Il  aborda  le 
théàire  avec  L'Epée  du  Roi  et  Le  Mari  d'un  jour, 
termina  la  Jacquerie  qu'Edouard  Lalo  n'avait  pu 
achever  avant  sa  mort,  et  fit  jouer  à  I  Op?ra-Gomi- 
que  La  Troupe  Joli-Cœur.  M.  Albert  Carré  doit 
monter  bientôt  une  autre  œuvre  de  lui,  Isdron- 
ning,  dont  le  livret  est  tiré  d'une  légende  suédoise. 

M.  Coquard  a  publié  aussi  un  livre  suriT  Musi- 
que en  France  depuis  Rameau,  la  monographie  de 
Berlioz  dans  la  collection  des  Musiciois  célèbres, 
et  une  notice  sur  César  Franck.  Depuis  plusieurs 
années,  il  était  le  critique  musical  de  l'Echo  de 
Paris.  C'était  un  homme  ai.nablo  et  bon,  que  tous 
ceux  qui  l'ont  connu  regretteront. 

ITn  des  meilleurs érudils  de  province,  JI.  Emile 
Désiré  Delignières,  vice  président  de  la  commis- 
sion des  musées  d'Abbeville,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes,  est  décédé  à  Abbeville  le  4  août, 
à  l'âge  de  soixante-quatorze  ans.  Tout  en  exerçant 
avec  talent  sa  profession  d'avocat,  M.  Delignières 
avait  toujours  eu  le  goiit  et  le  culte  des  choses 
d'art.  Sachant  apprécier  la  beauté  et  l'intérêt  dos 
vieux  monuments  de  sa  ville  natale  et  de  la  con- 
trée, il  s'était  toujours  efforcé  d'en  assurer  la 
conservation  et  s'en  était  fait,  en  plus  d'une  cir- 
constance, l'érudit  historien.  Il  devint  un  des 
membres  les  plus  assidus  du  comité  des  Sociétés 
des  Beaux-Arts  des  départements,  où  il  était  bien 
rare  qu'il  n'apportât  pas,  chaque  année,  son  con- 
tingent de  travail. 

Le  12  août  est  mort  à  Strasbourg  l'arcliéologue 
et  professeur  Adolf  Theodor  Friedrich  Mi- 
Gbaelis.  Né  à  Kiel  on  1835,  successivement  pro- 
fesseur à  Tùbingen  et  à  Strasbourg,  il  se  fit  con- 
naître en  1871  par  une  monographie  consciencieuse 
et  complète  du  Parthénon;  en  1906,  il  avait  fait 
paraître  une  histoire  dos  découvertes  archéologi- 
ques au  XIX"  siècle,  qui  est  de  la  plus  grande 
utilité  par  sa  précision;  enfin,  dernièrement,  il 
communiquait  encore  à  notre  Académie  des  Ins- 
criptions,   dont   il    était    membre   correspondant 


depuis    décembre    1903,    une    note    sur    le    plan 
d'Athènes  au  XV!!"  siècle  qu'il  avait  pu  retrouver. 
Il  était  membre  du  directoire  central  de  l'Institut 
archéologique  allemand. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Tableaux,  Objets  d'art  et  d'ameublement 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  11,  le  21  mai, 
par  M"  Henri  Baudoin,  MM.  Mannlioim  et  Ferai. 

Tableaux, pastel.  — \.\iohiiYi[llu.hËvl].  L'Abreu- 
voir :  13.500.  —  2.  Robert  (Hubert).  La  Porte  mo- 
numentale :  6.200.  —  3.  La  Tour  (M.  Quentin  de). 
Portrait  de  l'abbé  Iléglet.  Pastel  :  9.000. 

Porcelaines  et  fdiences.  —  18.  Saxe.  Chinois  et 
enfant  ;  l.iô).  —  23.  Chinois  debout.  Saxe  :  1.140. 
—  24.  Doux  groupes  de  singes,  Saxe  ;  modèle  de 
Kaendler:  2.0'5.  —  27.  Dèjeuner-soliiaîre,  Sèvres; 
fleurs,  bandes  bleues  quadrillées  or  et  médaillons 
à  fond  rouge  :  1.800.  —  28.  Deux  jardinières  car- 
rées, Marseille,  à  fleurs,  guirlandes  et  feuillages  ; 
1.200.  — 29.  Deux  grands  lions  assis,  décorés  au 
naturel,  Rouen  :  1.050.  —  Plat  tiubbio,  chiffré  D  : 
4.200.  —  Cornet  en  ancienne  faïence  italienne  :  1.780. 

Sculptures,  pendules.  —  80.  Buste,  grandeur 
nature,  marbre  blanc,  d'Antoine  Aruauld.  Par 
A.  Coysevox.  Signé  et  daté  1719  :  18.200.  —  34. 
Pendule  marbre  blanc  du  xvin"  siècle,  de  l'école 
de  Falconet  :  Nymphe  nue  assise  sur  une  draperie, 
et  l'Amour.  Frise  en  bronze  doré  à  jeux  d'Amours  : 
19.000  francs. 

Objets  divers.  —  39.  Plaqua  en  émail  peint 
de  Limoges,  fm  du  xv  siècle,  par  l'émailleur 
dit  Monvaerni  :  le  Christ  crucifié,  sainte  Made- 
leine, Longîn  et  Stephaton,  la  Vierge  et  autres 
saints  ;  au  fond,  Jérusalem.  Revers  opaque  :  40.000. 

Meubles,  tapisseries.  —  46.  Meuble  de  salon 
bois  laqué  blanc  et  or,  couvert  de  tapisserie  à  bou- 
quets de  fleurs  sur  fond  crème,  en  partie  du  temps 
de  L.  XVI.  Canapé,  six  fauteuils,  quatre  chaises, 
deux  tabourets  et  deux  écrans  :  27.000.  —  47.  Ca- 
napé et  six  fauteuils  bois  doré,  couverts  en  tapis- 
serie d'AubuBson,  du  temps  de  L.  XVI,  à  médail- 
lons de  personnages  et  animaux  ;  20  560.  —  50. 
Paravent  à  quatre  feuilles,  glaces  et  velours  rouge, 
Travail  italien,  xvi°  siècle  :  2.010.  —  52.  Tapis- 
serie des  GobelÎDs,  du  temps  de  L.  XIV,  à  sujet  my- 
thologique ;  bordure  de  fleurs  et  do  feuilles  :  5.5.10. 

Produit  total  :  204.888  francs. 


Dessins,  Peinture 

Vente  faite,  salle  7,  le  l"juin,  par  M"  .Vndré 
Desvouges  et  M.  Loys  Delteil. 

64.  Forain  (J.-L.).  La  Loge.  Aquarelle  gouachée  : 
400.  — 82.  Guys.  (C  )  Filles  et  soldats,  A  la  pUime  : 
300.  —  109.  Lepère  (Aug.).  Paris,  vu  du  pavillon 
de  Flore.  Plume  et  encre  de  Chine  :  405.  —  113. 
Mauve  (A.).  Paysanne  à  la  brouette.  Aquarelle  : 
800.  — 114.  Menzel  (A.).  Étude  de  mains.  Crayon  ; 
410.  —  144.  Uops  (F.).  Vieux  faune,  étude  pour 
!■  Curieuse  ».  Dessin  :  2,900,  —  145,  Rops.  La 
Dernière  Maja,  Épreuve  sur  japon,  et  en  marge 
deux  dessins  :  Le  Tambour  de  la  confrérie  Saint- 
Luc  à  Bruges  en  Flandre,  et  Espana  !  :  760.  —  146, 
Rops.  La   Sieste,    Épreuve  signée  et  croquis  en 


23-2 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CUKIOSITÉ 


maVb'O  :  L'Été  :  380.  — 157.  Vollon  (A.).  LeSpliinx. 
Esquisse  pointe  :  2'20. 
Produit  total  :  13.392  francs. 


Atelier  Henri  Zuber 

Vente  île  tableaux,  aquarelles  et  dessins,  faite  à 
la  galerie  Georges  Petit,  le  3  juin,  par  JI.  René 
lléniard  et  M.  G.  Petit. 

Tableaux.  —  1.  Le  Vieux  chêne  (Haute-Alsace)  , 
8.100.  —9.  Fin  de  saison  Barbizon)  :  7.500.  — 
3.  Soirée  orageuse  :  .4.250.  —  4.  Le  Passé  (Ver- 
sailles) :5.10D.— 5.  Eu  pleine  foret  (Ilanle-Alsace): 
4.350.  —  6.  Pins  de   Provence  (Toulon)  :  4.200.    — 

7.  Ruisseau  de  Calèves  (canton  de  Vaud)  :  3.500.  — 

8.  Un  soir  dans  le  Jura  :  5  650.  —  9.  Les  Bords  de 
nu  :  3.800.  —  10.  Les  Bords  de  la  Loue  (Jura)  : 
7.100.  —  11.  Olivier  à  Amibes  (soir)  :  3.350.  —  44. 
Le  Bac  ("bords  du  Doubs)  :  3.800. 

Aquarelles.  —  56.  La  SaUUe  (Venise)  :  1.830.— 
57.  Fontaine  de  l'Observatoire  à  la  nuit  tombante  : 
1.300.  —  58.  Le  Pont  Royal  :  1.100.  —  tO.  Saule  à 
Torpes:  1.200.—  61.  Versailles  vu  de  la  terrasse  : 
3.550.  —  63.  Ormes  on  automne  (.Saint-Pair)  :  1.100. 

—  64.  Oliviers  au  soleil  couchant  (Antibes)  :  2.800. 

—  6o.  Moulin  et  canal  en  Hollande:  1.850.  —  67. 
Pont  et  village  de  Port-Lesney  ;  1.380.  —  74.  Oli- 
viers au  cap  dAntibes  :  1.700.  —  75.  Remparts  sur 
la  mer  à  Antibes  :  1.050.  —  78.  Angle  du  pont  de 
Solférino  :  1.090.  —84.  Saule  à  Orcliamps  :  L050. 

—  90.  Allée  à  Versailles:  1.3Î0.  —  93.  Pins  à 
Menton  :  1.150.  -  97.  Bordighera  :  1.250.  —  98. 
Pins  et  vue  du  Mont  Faron  (Toulon)  :  1.600.  — 
lOL  Gap  d'Antibes  (oliviers)  :  1.300.  —  103.  Les 
Grands  degrés  (Versailles)  :  1.200.  —  108.  Moisson 
à  Sondrrsdnrf  :  1.350.  —  115.  Colline  k  Port- 
Lesney  :  1.600.  —  116.  Paris  :  1.200. 

Dessin&  rehaussés.  —  120.  Petit  pâturage  de 
AVinckel  :  550.  — 122.  Étang  de  Moos:  630.  —  126. 
Oliviers  à  Aniibes  :  550.  —  127.  Châtaigniers  et  lac 
dAiguebelette  :  610.  — 128.  Moisson  à  Ferrette  :  960. 

—  129.  l^e  Doubs  à  Orchamps:  950.  —  134.  Chênes 
du  Blockmont  :  610.  —  135.  Pâturage  de  Torpes  : 
650.  —  l:!(!.  Soleil  couchant  (lac  d'Aiguebelette)  : 
580.—  140.  Lo  Troupeau  de  Vieux-Ferrelte   :  900. 

—  141.  Sur  la  hauteur  (Aiguebelette)  :  550.  —  143. 
Dans  les  champs  :  000.  —  154.  Printemps  à  Bar- 
bizon :  540.  —  145.  Les  Trois  étangs  (Haute-.\1- 
saco)  :  8)0.  —  146.  Oliviers  :  600.  —  149.  Étang  de 
Feldbach  :  800. 

Produit  lotal  :  186.790  francs. 

Collection  Duval,  de  Liège 

Vente  do  dessins  et  gravures  anciens,  faite  à 
Amsterdam,  les  22  et  23  juin,  par  MM.  Frederick 
Mullor  cl  G". 

Prix  en   francs 

Dessins.—  15.  Bercliem  (N.).  Jeune  pfitre  condui- 
sant un  bœuf  et  un  âne.  Signé  et  daté  1655.  Plume 
et  lavis  dî  bistro  :  1.155.  —  16.  Berchem.  Le  Pas- 
sage du  gué.  .Signé  et  daté  1652.  Pierre  noire  et 
lavis  de  bistro  :  1.190.  —79.  Co-iway  (I!.).  Portrait 
d'une  jeune  i.'mn^e.  Mincde  plomb,  figure  coloriée  : 
1.320.-81.  Criinich  (école  de  L.).  Portrait  il'uii  sei- 


gneur en  buste.  Gouache  sur  vélin  :  2. 400.  — 83.  Guyp 
(A.).  Paysage.  Pierre  noireetlavis  d'encrede  Chine: 
1.910.  —  101.  Durer  (A.).  Saint  Christophe  portant 
l'Enfant  Jésus.  Neuf  compositions  différentes  sur 
une  feuille:  daté  1521.  Plume  :  13.440.  —  106. 
Dyck  (A.).  Portrait  de  Philippe  Le  Roy,  seigneur 
de  Ravels,  conseiller  du  roi  Philippe  IV.  Pierre 
noire  :  1.890.  —  110.  Eeckhout  (G.  van  den).  Gar- 
çon couché  à  terre.  Lavis  de  bistre  :  2.150.  —  167. 
Ilelst  (B.  van  der).  Jeune  seigneur,  en  pied,  debout. 
Pierre  noire  et  blanche  sur  papier  gris  :  1.050. 
—  169.  Hobbema  iM.).  Vue  de  la  tour  dite  Mon- 
telbaenstoren  à  Amsterdam.  Pierre  noire  et  lavis 
d'encre  de  Chine  :  1.700.  —  2'22.  Lombard  (Lam- 
J)erl).  Les  Adieux  de  Jésus-Christ  à  sa  mère  à 
Béthanie.  Pierre  noire  :  2.680.  —  2-36.  Macs  (N.). 
Vieille  femme  endormie,  assise  à  côté  d'une  table; 
derrière,  jeune  flUe  les  yeux  baissés.  Sanguine  : 
1.800.  —  3-39.  Maître  primitif  allemand  (vers  1475). 
Sainte  Famille.  Au  verso,  autre  composition  :  la 
Vierge  feuilletant  un  livre.  Plume  :  8.050. —  531. 
Maître  primitif  de  l'Allemagne  du  Sud  vers  1500. 
Les  V'ierges  folles  et  les  Vierges  sages  à  la  porte 
céleste  :  1.150.  —  235.  Maître  primitif  flamand, 
vers  1475.  Dame  de  qualité,  agenouillée  en  prière. 
Plume  :  3.040.  —  241.  Maître  hollandais, vers  1520. 
Projet  de  grand  vitrail.  Plume,  reha\issé  d'aqua- 
relle :  1.520.  —  276.  Ostade  (A.  van).  Intérieur  de 
cabaret.  Aquarelle:  3.5e0.  —  878.  Ostade  (A.  van). 
Paysans  autour  d'une  table.  Plume  et  lavis:  l."260. 

(A  .ttiivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Province 
Nantes  :    Exposition    artistique    et    historique 
bretonne,  au  Musée,  en  août  et  septembre. 

Étranger 

■Weimar  ;  Exposition  rétrospective  d'œuvres 
de  Bœeklin,  Lenbach,  etc.,  jusqu'au  30  septembre. 

Zurich  :  10"  Exposition  des  Boaux-.\rts,  en  août 
et  septembre. 

EXPOSITIONS   ANNONCÉES 

Pari': 

Salon  d'Automne,  au  Grand  Palais  des  Champs- 
Elysées,  du  l"  octobre  au  8  novembre.  Dépùt  des 
Oiuvres  :  peinture,  gravure  et  dessin,  les  5  et  6 
septembre;  sculpt\ire,  architecture  et  arts  déco- 
ratifs, le  3  septembre. 

Province 

Bordeaux  :  12"  Sahm  d  Automne,  du  13  octobre 
au  15  novembre.  r)épc')t  des  nnivres  A  Paris,  chez 
M.  r.edel,  308,  rue  Locourbe,  avant  le  22  sep- 
tembre. 

Etranf/er 

Romo  :  Exposition  internationale  des  Beaux- 
Arts,  de  mars  à  novembre  1911.  Dépét  des  ouvrages 
;'i  Paris,  au  (Viuimissariat  di's  Expositions,  Grand 
Palais,  du  28  novembre  au  3  décembre  1910,  de  9 
lieures  à  4  heures. 


Le  Gérant  :  P.  GiiunnoT. 


l'avis  —  Iiupriineric  de  la  Presse,  lii,  rue  du  Croissaiil.  —  V.  siniarl,  imprimeur 


X.  :)0.  -  1010.  BURKAfX  :  1..6,  HOULEVARD  SAINT-CiERMAIN  (6=)        10  Septembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISS.4NT    LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  giituitemenl  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 


i'aris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


I-e    ITuméro    ;     O    fr.    25 


PROPOS    DU    JOUR 


ic  péril  des  statue.s  dans  Paris  est 
devenu  si  pressant  que  les  con- 
seillers municipaux  se  sont  c''raus 
et  rivalisent  d'ingéniosili''  pour 
trouver  un  moyen  sûr  de  délivrer  la  capitale. 
Ce  n'est  pas  chose  aisée.  Il  faut  songer  qu'une 
statue  répond  moins  au  souci  d'honorer  les 
morts  que  de  satisfaire  les  vivants.  Les  cou- 
pables sont  moins  les  héros  que  leurs  thuri- 
féraires. C'est  l'insistance  des  partis  politi- 
ques, l'agitation  des  comités  d'organisation 
et  des  promoteurs  de  souscriptions  qui  a  causé 
l'invasion  des  jardins  publics  par  les  statues; 
c'est  l'ambition  de  coteries  vivantes  qui  a 
créé  le  zèle  intempestif  témoigné  à  tant  de 
disparus.  Le  public  a  supporté  ces  fantaisies 
monumentales  sans  plaisir.  Les  gens  de  sens 
commun  ont  protesté  avec  véhémence.  Mais 
le  mal  est  fait. 

On  parle  de  l'arrêter,  et  c'est  bien  quelque 
chose.  On  ne  parle  pas  de  le  réparer,  et  c'est 
bien  fâcheux.  Si  la  Ville  est  décidée,  comme 
on  ledit,  à  prendre  des  mesures  énergiques, 
la  première  devrait  être  de  revenir  sur  les 
erreurs  les  plus  éclatantes  qui  aient  été  com- 
mises et,  là  où  c'est  encore  possible,  de  rendre 
aux  jardins  et  aux  places  leur  perspective  et 
leur  décor.  Pour  l'avenir,  il  sera  excellent 
que  la  Ville  décide,  comme  on  l'annonce,  de 
ne  plus  permettre  l'élévation  d'un  monu.nent 
dans  un  jardin  ou  sur  une  place  de  Paris. 
Et  l'idée  de  réserver  désormais  les  nouvelles 
promenades  qui  doivent  être  établies  sur 
l'emplacement  des  fortifications  pour  hospi- 
taliser les  (êuvres  de  nos  sculpteurs,  parai- 
trait  meilleure  si  on  se  décidait  aussi  à  trans- 
porter là  quelques-unes  de  celles  qui  s'étalent 
si  indiscrètement  dans  le  centre. 


Mais  pourquoi  ne  ferait-on  pas  aussi  un 
effort  pour  rendre  les  statues  moins  fré- 
quentes? Pourquoi  n'obligerait-on  pas  les 
gloires  disparues  à  subir  un  stage  avant 
d'être  consacrées  par  une  pierre  durable?  On 
réclame  bien  des  œuvres  d'art  un  [lassage  de 
plusieurs  années  au  Luxembourg  avant  de 
les  admettre  au  Louvre.  Combien  de  statues 
ne  seraient  jamais  élevées  si  on  demandait  à 
la  célébrité  de  celui  qu'on  immortalise  à  la 
légère  de  durer  seulement  quinze  années  ! 


NOUVELLES 


Bagnères-de-Bi- 

mémoire    de    la 

u-uvre  du  sculp- 


:;;*::=  Out  été  luaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  28  août,  à 
gorre,  un  bas-relief  à  la 
romancière  Sophie  Cottin, 
leur  Escoula  ; 

Le  même  jour,  à  La  Clarté-Ploumanach 
Côtes-du-Nord),  sur  un  rocher  de  la  côte, 
un  médaillon  du  poète  Gabriel  Vicaire,  œuvre 
du  sculpteur  Pierre  Lenoir; 

Le  même  jour,  à  Ménerbes  (Vaucluse), 
l'inauguration  d'un  monument  à  la  mémoire 
de  Clovis  Hugues,  leuvre  de  M""  Clovis 
Hugues; 

Le  1"  septembre,  à  Floing,  près  Sedan,  un 
monument  commémoratif  de  la  charge  de  la 
cavalerie  française  le  l"  septembre  1870, 
oHivre  du  sculpteur  Emile  Guillaume; 

Le  dimanche  4  septembre,  à  Chambéry,  un 
monument  de  Jean-Jacques  Rousseau,  œuvre 
du  sculpteur  M.  Vallette  ; 

Le  même  jour,  à  Pont-de  Veyle  (Ain),  un 
monument  à  la  mémoire  du  sénateur  Etienne 
Goujon,  œuvre  du  statuaire  Paul  Aube  ; 

Le  lundi  5  septembre,  à  Thonon,  un  monu- 
ment à  la  mémoire  du  général  Dessaix. 

***  Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du 
ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts,  M.  Raoul  Gunsbourg,  composi- 


23  i 


LA  CPIRONIOUE  DES  ARTS 


teur  lie  musique,  vient  d'Otre  promu  oflicier 
de  la  Légion  d'honneur. 

***  Le  compositeur  Lenepveu,  qui  vient 
de  mourir,  a  légué  au  musée  du  Louvre  son 
portrait  par  le  peintre  Machard. 

D'autre  )iart,  il  fonde  par  testament  uu 
prix  annuel  que  décernera  l'Association 
Taylor  et  qui  portera  son  nom,  et  laisse  une 
soiiime  de  5.tMlO  francs  à  l'Association  des 
professeurs  Ju  Conservatoire. 

:;:**  Le  peintre  Mouillard  a  fait  don  récem- 
ment au  Musée  de  l'Armée  de  son  tableau 
La  Lacéralion  des  drapeaux  à  Metz. 

***  Le  legs,  dont  nous  avons  parlé  précé- 
demment 1,1),  fait  à  l'Institut  par  le  peintre 
Pierre-François-Simon  Dula:',  comprend, 
entre  autres,  un  legs  de  500.000  francs  dont 
les  revenus  i  mise  à  part  chaque  année  une 
somme  de  10.000  francs  destinée  à  être  placée 
en  rente  perpétuelle  et  à  accroître  le  montant 
du  reste)  seront  employas  à  construire,  res- 
taurer et  orner  les  églises  sur  le  territoire 
français  ou  dans  les  colonies  françaises. 
L'Académie  des  Beaux-Arts  déléguera  les  ar- 
chitectes, les  peintres,  les  sculpteurs,  les 
bronziers,  entin  tous  les  artistes  qui  devront 
être  employés  pour  diriger,  exécuter  ou  faire 
exécuter  les  travaux,  et  toujours  des  artistes 
de  talent,  et,  quand  il  se  pourra,  des  jeunes 
artistes  prix  de  Home  et  de  retour  de  Rome. 

+**  L'Académie  française  a  reçu  en  don 
un  précieux  médaillon  qui  avait  été  donné 
par  le  duc  d'AnmaU  à  l'avocat  Edmond 
Rousse.  Il  représente  d'un  côté  le  portrait  du 
duc  d'Aumale  vu  de  proEl,  bas-relief  en 
ivoire  par  Chaplain,  de  l'autre  une  vue  du 
château  de  Chantilly. 

***  Le  médailleur  Yencesse  vient  de  termi- 
ner la  médaille  de  grand  module  qui  sera  re- 
mise aux  bienfaiteurs  insignes  des  musées 
nationaux.  L'avers  montre  la  colonnade  du 
Louvre  et,  à  droite,  vue  de  trois  quarts,  une 
figure  de  femme  drapée  serrant  du  bras  gau- 
che le  cantliare  d'argent  d'Alésia,  aujourd'hui 
au  musée  de  Saint-Germain,  et  étendant  le 
bras  droit,  en  un  geste  de  protection  et  d'ac- 
ceptation, vers  un  groupe  d'oljjots  d'art  où 
l'on  remarque  le  vase  antiijue  dit  de  Suger 
provenant  de  Saint  Denis,  une  hydrie  grec 
que,  deux  châsses-reliquaires,  etc.;  autour, 
linscription  :  Iiépiiljli(/iie  Française,  et  au 
bas  :  Musées  tialionaux.  Le  revers  montre, 
au  centre,  un  cartouche  oblong  qui  portera 
en  relief  le  nom  du  donateur,  et,  en  exergue  : 
La  Urpublii{ue  reconnaissanli'  aux  géiiéreti.r 
donateurs. 

■+*;::  M.  Josepli  Denais  vient  de  l'aire  cadeau 
au  musc-o  de  la  ville  de  Boaufort,  fondé  par 
lui,  d'une  coUoclion  d'environ  deux  mille 
médailles. 

***  La  foudre,  tombée  récemment  sur  le 
clocher  de  l'église  de  Mehuu-sur-Yévrc,  i)rés 
Bourges,  a  détruit  complètement  cette  église, 
de  style  roman,  classée  parmi  les  monuments 

(1)  V.  Chroni'iue  des  Arts  du  IG  avril,  p.  12i. 


historiques,  et  ilout  le  porche  pittoresque 
s'ouvrait  près  des  ruines  du  château  de 
Charles  VII.  Elle  renfermait  plusieurs  ta- 
bleaux de  prix  qui  ont  été  également  brûlés. 

***  Une  Lilloise  anonj'me  vient  d'offrir  à 
sa  ville  natale  une  réplique  de  la  statue  de 
Jeanne  d'Arc  par  Frémiet,  en  bronze  doré, 
pareille  à  celle  qui  se  trouve  sur  la  place  des 
Pyramides,  à  Paris.  La  donatrice  a  imposé 
comme  unique  condition  de  sa  libéralité  que 
le  monument  soit  placé  au  centre  de  la  place 
qui  porte  le  nom  de  l'héroine. 

***  Il  y  aura  cet  hiver  au  Burlington  Fine 
Arts  Club,  de  Londres,  une  ex[)Osition  des 
œuvres  des  frères  Le  Nain.  On  connaît  près 
de  quarante  de  leurs  tableaux  conservés 
dans  des  collections  privées,  dont  quelques- 
uns  signés.  Cette  exposition  aidera  peut-être 
à  déterminer  quelle  est,  dans  cette  produc- 
tion, l'apport  respectif  des  trois  frères  dont 
l'histoire  a  été  si  bien  écrite  par  le  regretté 
Antony  Valabrègue. 

Le  Burlington  Club  exposera  en  même  temps 
des  tableaux  analogues  de  l'école  hollandaise. 

**^:  Sur  l'avis  unanime  d'une  Commission 
officielle,  le  ministre  de  l'Instruction  publi- 
que d'Italie  vient  de  confier  à  M"'"  Morpurgo 
les  fonctions  d'inspecteur  du  musée  étrusque 
à  Rome,  concurremment  avec  celles  de  direc- 
trice des  fouilles  archéologiques  de  l'ancienne 
Etrurie.  Soixante  professeurs  et  archéologues 
avaient  participé  au  concours. 

IVi"=  Morpurgo  est  la  première  femme  en 
Italie  qui  ait  été  appelée  à  d'aussi  hautes 
fonctions. 

***  Le  service  des  Beaux- Arts  d'Italie 
vient  d'allouer  une  somme  de  200.000  francs 
pour  la  restauration  du  Dôme  dePienza  (pro- 
vince de  Sienne)  :  l'abside  de  cette  cliarmante 
création  de  Rossellino  menace  ruine  par 
suite  d'un  aft'aissement  progressif  du  terrain. 
La  direction  des  travaux  est  confiée  à  l'ingé- 
nieur Spighi,  surintendant  des  Beaux-Arts  à 
Sienne. 

*'''*  L'église  San  Francesco,  de  Lucques, 
vient  d'être  rendue  au  culte.  Ce  monument, 
qui  date  du  xive  siècle  et  qui  contient  les 
tombeaux  de  plusieurs  citoyens  illustres  de 
la  vieille  république,  appartenait  à  l'Etat  de- 
puis la  loi  de  suppression  des  congrégations 
en  1801),  et  servait  de  magasin  militaire.  Une 
société  religieuse  l'a  racheté  pour  le  prix  de 
87.000  francs,  et  la  municipalité  a  fait  exécu- 
ter à  ses  frais  les  restaurations  nécessaires. 
Plusieurs  fresques  du  xiv»  et  du  xv^  siècle 
ont  été  découvertes. 

***  En  1848,  le  gouvernement  radical  de 
Lucerne  supprima  le  couvent  cistercien  de 
Saint-Urbain,  et  les  trésors  d'art  qu'il  ren- 
fermait furent  vendus  à  vil  prix,  entre  autres 
cinquante-quatre  stalles  sculptées  vers  1700, 
dont  un  collectionneur  anglais  se  rendit  ac- 
quéreur. Récemment,  lo  directeur  du  Musée 
national  suisse  engagea  dos  pourparlers  jiour 
les  racheter,  mais  le  jirix  demandé,  l.jO.OÛO 
francs,  le   lit    reculer.  On  vient  d'a]iprendrc 


ET  DE  LA  CURIOSITK 


que  le  riche  amateur  anglais  possesseur  de 
ces  merveilles  en  a  fait  cadeau  à  la  nouvelle 
cathédrale  catholique  de  Westminster. 

***  Le  Musée  germanique  de  Nuremberg 
vient  de  rentrer  eu  possession  d'un  ouvrage 
d'un  très  grand  prix  qui  avait  été.  volé  eu 
1908.  Il  s'agit  d'une  Dniise  des  Morts,  publiée 
en  14S9  à  Liibeek  sous  le  titre  de  Des  Dodes 
Danz  et  comptant  seulement  trente-six  pages, 

***  M.  et  M"'"  Léon  Son-Maris,  fille  et  gen- 
dre du  peintre  Jacob  Maris,  viennent  d'offrir 
au  musée  d'Amsterdam  un  album  d'esquisses 
exécutées  par  cet  artiste  durant  son  séjour  à 
Paris  et  qu'il  utilisa  dans  ses  tableaux,  puis 
le  porlrait  de  sa  jeune  femme,  peint  égale- 
ment il  Paris  vers  1870. 

***  En  même  temps  que  l'Exposition  inter- 
nationale des  Beaux-Arts  de  Santiago,  orga- 
nisée à  l'occasion  de  l'anniversaire  de  l'indé- 
pendance du  Chili,  aura  lieu  l'inauguration 
du  musée  édilié  par  des  architectes  français, 
et  qui  rappelle  notre  architecture  du  xviii'  siè- 
cle. De  plus,  le  gouvernement  du  Chili  a  voté 
une  somme  de  100.000  francs  pour  les  acqui- 
sitions d'oîuvres  qui  devront  figurer  dans  ce 
palais  des  Beaux-Arts. 


Académie   des   Inscriptions 

Séance  du  26  août 

La  '<  Forma  Ui'his  Roinx  ».  —  M.  Léon  Dorez 
communique  deux  lettres  do  Pietro  Vettori,  con- 
servées au  British  Maseum,  qui  prouvent  qne  la 
découverte  du  célèbre  plan  de  Rome  exécuté  sous 
Sepliiue  Sévère,  et  conservé  au  musée  du  GLq:iitole, 
doit  être  placée  anx  mois  de  mai  et  juin  15G2. 

Ces  lettres  contiennent  en  outre  quelques  détails 
précis  sur  la  trouvaille. 


Séance  du  i  septembre 

Donation.  —  Un  décret  autorise  l'Académie  à 
accepter  la  donation  de  M.  le  duc  de  Loubat,  en 
date  du  13  juillet,  en  raison  de  laquelle  un  prix 
annuel  de  3.000  francs  se  trouve  fondé  pour  venir 
en  aide  aux  savants  momentanément  arrêtés  dans 
leurs  travaux  par  le  manque  de  ressources  ma- 
térielles ou  par  la  maladie. 

Fouiles  de  Délos.  —  JM.  Gagnât  donne  lecture  du 
rapport  de  M.  Roussel,  adressé  pnr  M.  le  duc  de 
Loubat  à  r.\eadémie,  sur  les  fouilles  exécutées  à 
Délos  aux  mois  de  juin  et  de  juillet  derniers.  Les 
sanctuaires  égyptien  et  syrien  ont  été  dégagés. 
Dans  la  premier  se  sont  rencontrées  une  quinzaine 
de  dédicaces  qui  font  connaître  le  dieu  Udraios  et 
trois  prêtres  du  temple.  Les  fouilles  du  second, 
élevé  vers  l'an  110,  ont  fait  exhumer  un  théâtre 
dédié  à  Atargatis  en  105  et  un  riche  exèdre. 

Fouiltes  en  Romsillon.  —  M.  Héron  de  Ville- 
fosse  communique  des  Ictlrcs  do  M.  Fr.-P.  Thiers, 
conservateur  du  musée  archéologique  de  Narbonne, 
desquelles  il  résulte  que,  dans  un  champ  récem- 
ment défoncé  sur  le  site  deCastel-Roussillon  (l'an- 
tique Ruscino>,  près  de  Perpignan,  il  a  découvert 
quelques  débris  d'inscriptions  romaines,  un  grand 


panneau  de  mosaïi[ae  présentant  un  décor  géomé- 
trique et  un  pied  de  cheval  en  plomb  qui  paraît 
provenir  d'une  statue  équestre. 

M.  Héron  de  Villefosse  fait  ressm-tir  lintérêt 
qu'il  y  aurait  à.  explorer  immédiatement  ce  champ, 
où  parait  avoir  été  le  forum  de  Ruscino,  avant 
que  la  plantation  d'une  vigne  ne  rende  cette  explo- 
ration impossible.  'Vu  l'impossibilité  momentanée 
d'attribuer  une  subvention  sur  les  fonds  existants, 
M.  le  comte  de  Lasteyric  offre  personnellement 
l'avance  d'une  somme  de  ôOo  fr.  pour  être  mise  à 
la  disposition  de  M.  Thiers. 


Société  Française  de  Nuraismatique 

Séance  du    1  juin 

La  Société  a  communication  par  M.  Bouclier 
d'un  jeton  de  Depaulis,  à  l'effigie  de  Louis  XYIII, 
à  l'occasion  de  la  création  du  chemin  de  fer  de 
Saint-Etienne  à  la  Loire,  l'.'est  la  première  médaille 
cummémorative  des  chemins  de  fer,  et  on  n'en 
connaît  que  deux  exemplaires. 

Le  colonel  Mlotte  de  la  Fuye  signale  des  pièces 
de  fabrique  orientale  de  Gordien  III  Auguste  avec 
ce  mot  écrit  par  deux  G. 

M.  Biu-deaux  Ut  des  textes  établissant  que  sous 
Louis  XIV  on  a  gravé  des  coins  de  pièces  de  cinq 
louis  dont  on  ne  connaît  aucun  e.xemplaire.'  Il  éta- 
blit aussi  que  les  sous  de  la  République  contre- 
marques d'une  fleur  de  lys  en  Vendée,  d'après 
Ilenin,  l'ont  été  avec  les  marteaux  des  vérifica- 
teurs de  cuirs. 

Séance  du  2  juitlet 

M.  Blanchet  rend  compte  des  travaux  du  Con- 
grès international  de  numismatique  de  Bruxelles 
qui  avait  été  organisé  par  MM.  le  vicomte  de 
•fongho  et  A.  de  'VVitte. 

M.  Boulanger  présente  une  monnaie  de  Marie 
de  Bretagne  qui  ofl're  une  variante  dans  la  légende 
connue  ;  M.  le  docteur  Bailhache,  un  sceau  de  bour- 
geois du  XIV»  siècle  au  nom  de  Rol)ert  le  Febvre. 

M.  Bouclier  établit,  d'après  des  documents,  l'ori- 
gine de  la  médaille  du  retour  d'Egypte  frappée 
comme  jeton  de  jeu  par  ordre  do  l'Empereur 
en  1806. 

M.  Blanchet  fait  une  communication  sur  l'alté- 
ration des  monnaies  françaises  en  Suisse  sous 
Louis  XIV. 

M.  Bordeaux  établit  l'origine  des  quarts  d'écu 
au  double  A  entielacé  de  1645  à  1646. 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Concert  d'orchestre  de  la  Société  musicale 
indépendante  :  i'saunie  XLVl,  de  M.  Florent 
Scbmitt;  —  Conte  par  la  mer,  étude  sympho- 
nique  de  M.  Deliige;  etc. 

La  «  Société  musicale  indépendante  »,  en  son  pre- 
mier concert  d'orchestre,  a  révélé  au  public  le 
Psaume  XLVl,  de  M.  FI.  Scbmitt.  Succès  triom- 
plial,  et  jamais  succès  ne  fut  mieux  mérite.  Conçu 
d'une  faeon  toute  nouvelle,  d'aillouis  naturelle  et 
logique,  ce  Psaume  ne  ressemble  en  rien  aux  mu' 
siques  religieuses    que    l'on    connaît,   douceâtres 


23(5 


LA  CimONIOUE  DES  ARTS 


amorphes  et  faussement  dévotes.  Ce  n'est  pas  un 
cantique  chrétien,  mais  bien  l'œuvre  hébraïque  du 
roi  David.  Et  vraiment,  tout  l'Ancien  Testament 
est  là  :  danses  guerrières,  féroces  ;  chants  entliou- 
siastes  ;  sentiment  de  la  majesté  suprême  du  Dieu 
unique;  foi  dans  son  amour  immense  pour  le 
Peuple  élu.  Réalisée  par  M.  Schmitt  avec  une  maî- 
trise incomparable,  sans  que  jamais  cette  maitrise 
vienne  à  diminuer  la  puissance  ni  la  sensibilité  du 
musicien,  je  crois  bien  que  voilà  une  œuvre  déli- 
nitive  et  complètement  réussie.  M.  Schmitt,  comme 
M.  Fauré  dans  Promclhéc,  a  su  élargir  sa  ma- 
nière (cela,  d'ailleurs,  n'est  pas  contraire  à  sa 
vraie  nature),  et,  tout  en  se  gardant  d'amollir  les 
traits  nets  et  accusés  du  dessin,  il  a  conservé  les 
grandes  lignes,  sans  rien  perdre  de  sa  force  ni  de 
son  accent.  Gela  est  plein  de  nerf,  de  vie  ryth- 
mique et  de  subslance  musicale,  et  je  doute  qu'on 
y  puisse  trouver  jamais  de  l'empliase  et  de  la 
boursouflure...  Ces  trompettes  fulgurantes,  ces 
trombones  magniliques,  élincelants  et  grandioses, 
qui  célèbrent  la  gloire  d'Iavèh  et  la  vicloire  de 
son  Peuple,  cette  tendresse  profonde  et  contenue, 
chaste  et  puissante,  et  jusqu'à  cette  apothéose  : 
"  Dieu  est  monté.  .  ■>,  dignes  des  plus  belles  pages 
où  le  Wagner  de  la  Tétralogie  célèbre  la  splendeur 
du  Walhall,  tout  cela  nous  apparaît  cûiume  un 
mélange  harmonieux  de  la  force  des  vieux  «  can- 
tores  "  germaniques,  et  du  raffinement  de  sensi- 
bilité ainsi  que  du  besoin  inné  d'indépendance 
des  musiciens  français  modernes.  Tel,  sans  parti 
pris  d'école,  libre,  mais  conscient  de  la  tradition, 
ce  Psaume  appartient  vraiment  à  la  lignée  des 
grands  oratorios  classiques... 

Il  y  a  quelques  années,  il  fut  exécuté  comme 
envoi  de  Rome,  devant  le  public  restreint  qui  jouit 
do  ces  solennités,  et  qui  n'en  sut  pas  alors  décou- 
vrir toutes  les  beautés.  Gcriains  criiiqucs,  non 
des  moindres  !  hélas,  jugèrent  que  l'inspiration  de 
M.  Schniitl  élait  <•  trop  debussyste  ».  A  vrai  dire, 
on  trouverait  diflicilcment,  dans  l'école  moderne, 
une  musique  plus  dill'érente  do  colle  do  Peticas; 
mais  aujùurd'luii  tout  accord  nouveau  ou  incom- 
pris est  qualifié  o  debussyste  ».  Jadis,  pour  la 
même  raison,  Bizet  fut  accusé  (dans  Carmen), 
d'avoir  été  trop  wagnérien.  Le  reproclie  do  «  de- 
bussysme  ■>  est  le  «  tarte  à  la  crème  i>  des  critiques 
actuels.  Ils  seront  étonnés  de  leurs  erreurs  pas- 
sées, le  jour  où  leur  oreille  aura  acquis  un  peu 
plus  de  finesse. . .  (I). 

Dans  son  ensemble  (2),  ce  concert  fut  d'un  vit 
iulérél;  toutefois,  il  serait  trop  long  d'en  rendre 
compte  en  détail  :  nous  retrouverons,  un  jour,  en 
dos  œuvres  plus  importantes,  les  compositeurs 
qu'aujourd'hui  je  laisse  de  côté.  Mais  je  m'en 
voudrais  de  passer  sous  silence  li'.tude  symjiho- 
niquc   de    M.    Delage,    si    musicale,  si   pleine  de 


(1)  Ce  l'saunie,  envoyé  par  M.  Schmitt  au  cou- 
cours  Crescent,  n'y  obtint  pas  la  moindre  men- 
tion; mais  il  serait  intéTessaut  et  suggestif  de 
l'entendre,  eu  un  même  concert,  avec  les  deux  oni- 
vres  primées  par  le  jury.  Un  jury,  même  réunis- 
sant comme  celui-là  les  noms  illustres  de  MM. 
Saint-Saéus,  Fauré,  Briineau,  d'imly,  est-il  tou- 
jours infaillible  ? 

(2)  Le  concert  fut  conduit  jiar  M.  D.  Inghol- 
breolit,  dont  la  direction  jeune,  ardente,  inliiou- 
siaste  et  idi'ine  d'autorité  autant  quv  de  mouve- 
luoulet  de  profonde  musicalité,  mena  le  Psaume 
de  M.  Schmitt  à  la  plus  incontestable  victoire. 


rythmes,  de  sonorités  séduisantes,  de  mouvements 
divers  et  ondoyants,  et  qu'anime  toute  la  vie  mul- 
tiple et  toute  la  poésie  de  la  mer.  Il  eût  été  grand 
dommage  que  cette  œuvre  ne  parvint  pas  jusqu'à 
l'orchestre,  et  tel  eût  été  son  destin,  pourtant,  si 
l'on  se  fût  incliné  devant  l'arrêt  de  la  Société  na- 
tionale de  musique,  qui  l'avait  refusée.  Ce  seul 
fait  montre  bien  quel  réel  besoin  se  faisait  sentir 
d'une  autre  Société  musicale,  largement  et  vrai- 
ment indépendante,  dévouée  sans  parti  pris  à 
l'art  contemporain  :  les  concerts  de  ce  printemps 
ont  réuni  les  noms  les  plus  divers,  de  M.  Saint- 
Saëns  à  M.  Debussy,  en  jjassant  par  MM.  Fauré, 
Enesco,  Ravel,  Dupont,  Schmitt...  Il  no  reste 
qu'à  lui  souhaiter  de  justifier  toujours  son  beau 
titre  d'Indépendante,  et  de  prospérer,  comme  elle 
le  mérite,  pour  le  plus  grand  bien  et  avec  le  plus 
grand  respect  de  la  musique. 

Charles  Kœchlis. 


REVUE  DES  REVUES 


0  Le  Correspondant  lu  auùr.  —  .V  propos  du 
Congrès  d'art  décoratif  qui  s'est  tenu  le  mois  der- 
nier à  Toulouse,  notre  collaborateur  M.  Alphonse 
Germain  montre  d'après  quels  principes  devrait 
s'accomplir  la  rénovation  tant  souhaitée  de  nos 
arts  décoratifs  et,  en  un  substantiel  résumé  his- 
torique, donne  en  exemple  les  productionsde  l'école 
toulousaine  do  sculpture  depuis  le  Moyen  âge  jus- 
qu'à nos  jours. 

P  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (Soptem- 
bre).  —  Le  Sdjle  Louis  X\^  dans  l'ameublement. 
par  M.  Paul  Ileuzé  1,14  tig.). 


Y  The  Studio  (juillet  1909.  —  .\rticles  deM.  Al. 
Eddiugton  sur  le  paysagiste  anglais  "William  Me 
Taggart  (12  reprod.,  dont  1  en  coulruis);  —  de  M. 
T.  M.  \V.,  sur  des  tableaux  modernes  exposés  aux 
Grafton  Galleries  (9  reprod.);  —  sur  des  dessins 
de  jardins  dus  à  MM.  Mallows  et  Griggs(9  reprod.); 
de  M.  N.  Garstin  sur  la  Cornouaille  pays  de  cro- 
quis (14  fig.,  dont  1  planche  en  couleurs);  —  sur 
des  sculptures  de  M"*  Vonnoh  ,7  reprod.). 

(N°  spéci:il  d'été).  —  Cet  important  numéro,  par- 
ticulièrement intéressant,  intitulé  Pin/s  de  cror/uis, 
est  consacré  aux  contrées  les  plus  pittoresques  du 
inonde  interprétées  par  les  artistes.  C'est  un  recueil 
abondamment  illustré  de  tableaux  et  do  croquis 
inspirés  aux  meilleurs  d'entre  les  peintres  modernes 
par  le  Maroc,  Venise,  la  Hollande,  Avignon,  Cau- 
deboc,  l'.apri,  les  Pyrénées,  Stockholm,  l'Angle- 
terre, l'Ecosse  et  l'Irlande,  etc.,  et,  ce  qui  ajoute 
encore  à  l'intérêt  de  ce  volume,  commentées  en 
outre  par  ces  mêmes  artistes. 

(Août).  —  Eludes  de  M.  Lys  Baldry  sur  le  pein- 
tre de  jiaysage  et  de  scènes  do  genre  Frederick 
George  Gotman  (13  reprod.,  dont  2  en  couleurs)  ; 
—  deM.  II.  Singer  sur  des  eaux-fortes  et  lithogra- 
phies de  notre  couipatriole  Forain  9  reprod  ;  — 
articles  sur  l'exposition  dite  du  New  Euglish  Art 
Club  (U!  rei>rod.);  —  sur  l'exposition  d'art  appli- 
qué à  Stockholm  (26  fig.). 

(Septembre).  —  Articlts  de  M.  T.-Martin  Wood. 
sur  Le  Problème  de  la  peinture  moderne  d'inté- 
rieur (9  reprod.,  dont  1  en  couleurs)  ;  —  de  M.  K. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


837 


West  sur  le  peintre  australien  Arthur  Streeton  (9 
reprod.  d'œuvres  dont  1  on  couleurs);  —  de  M.  V. 
Pica  sur  l'art  italien  à  l'Exposition  internationale 
de  Venise  (U  reprod.)  ;  —  sur  le  concours  national 
des  Ecoles  anglaises  d'art  appliqué  en  1909  (23  ill.); 
—  et  suite  des  reproductions  de  dessins  de  jardins 
]iar  MM.  Mallows  et  Grigf;s. 

(Octobre).—  Article  de  M.  L.  Mechlin  sur  l'école 
de  paysage  américaine  il2  reprod.  de  tableaux, 
dont  1  en  couleurs  d'après  Whistler)  ;  —  de  M. 
T. -Martin  Wood  intitulé  Les  Expérie>ices  d'un 
collectionneur  de  tableaux  (10  reprod.,  dont  3  en 
couleurs)  ;  —  sur  une  frise  de  M.  Fr,  Brangwyn 
pour  les  nouveaux  bureaux  du  Grand  Trunk  Rail- 
way, à  Londres  (12  reprod.);  —  de  M.  R.-II.Dawson 
sur  un  illustrateur  de  poésies  celtiques  :  M.  John 
Campbell  (9  reprod.). 

(Novembre).  —  Articles  de  M.  A.  Lys  Baldry 
sur  le  peintre  de  scènes  de  mœurs  Edward  John 
Gregory  (12  reprod.,  dont  1  en  couleurs);  —  de 
M.  A.-E.  Macklin  sur  le  sculpteur  anglais  Alfred 
Gilbert  (24  reprod.)  ;  —  d-;  M.  II.  Frantz  sur  les 
eaux-fortes  de  notre  compatriote  Rall'aëlli  (7  re- 
prod., dont  1  en  couleurs  ;  — de  M.  Sei  Ichi-Taki 
sur  l'emploi  des  sujets  naturels  dans  le  dessin 
japonais  (16  reprod.). 

(Décembre).  —  Articles  de  M.  W.  Bayes  sur  les 
paysages  de  M.  James  Aumônier  (U  reprod.),  dont 
2  en  couleursl  ;  —  de  M.  L.  Mechlin  sur  les  pein- 
tres américains  de  figures  (10  reprod.)  ;  —  de 
M.  Brosch  sur  l'artiste  Emma  Giardi,  peintre  de 
vieux  jardins  italiens  (10  reprod.,  dont  1  en  cou- 
leurs) ;  —  de  M.  Octave  Uzanne  sur  la  miniatu- 
riste parisienne  M""  Debilleniont-Ghardon  (7  re- 
prod., dont  2  en  couleurs)  ;  —  de  M.  F.  Newbolt 
sur  des  ex-libris  (11  reprod.);  —  et  l'eproduction 
de  croquis  du  peintre  Norman  Ivving  Black. 

(N°  spécial  d'hiver).  —  On  sait  la  vogue  dont 
jouissent  depuis  un  certain  temps  les  gravures 
anglaises  en  couleurs  du  xviii*  siècle,  devenues 
d'ailleurs  extrêmement  rares.  L'éditeur  du  Studio  a 
eu  l'heureuse  idée  de  mettre  ces  fuuvres  à  la  portée 
de  tous  en  donnant,  dans  ce  numéro  spécial,  un 
choix  de  mezzo-tintes  ou  d'eaux-fortes  signées  des 
principaux  graveurs  anglais  de  cette  époque  : 
Bartolczzi,  Th.  Barke,  J.-R.  Smith,  Gaugain, 
W.  Ward,  Tomkins,  Cheesman,  etc.,  excellem- 
ment reproduites  en  fac-similé  eu  couleurs.  Une 
préface  de  M.  Malcolm  Salaman,  l'auteur  apprécié 
dos  Gravures  anglaises  d'autrefois,  reirace  l'his- 
toire de  l'estampe  anglaise  dans  ses  rapports  avec 
la  vie  sociale  et  le  goût  populaire  do  l'époque  et 
ajoute  encore  â  la  valeur  de  ce  joli  recueil. 

(Janvier  1910).  —  Articles  de  M.  G.  Lewis  Hind 
sur  les  œuvres  du  peintre  d'iiistoire  Charles 
Ricketts  (9  reprod.,  dont  1  en  couleurs)  ;  —  de 
M.  Achille  .Segard  sur  le  statuaire  prince  Paul 
'l'roubetzkoi  lU  reprod.);  —  de  M.  A. -G.  FoIIiott 
Stokes  sur  le  peintre  de  marines  Jules  Olsson 
(9  reprod., dont  1  en  couleurs);  — de  M.  M.  Glaser 
sur  les  paysages  de  Bohème  de  M.  Ferdinand  En- 
gclmûUer  (7  reprod.,  dont  1  en  couleurs)  ;  —  de 
M.  'W.-T.  Whitley  sur  la  Société  »  Arts  et  Gratis 
Exhibition  »  (15  hg  )  ;  —  articles  sur  d'anciennes 
maisons  de  campagne  anglaises  et  leurs  jardins 
(11  reprod.)  ;  —  et  notice  nécrologique  de  M. 
W.-H.  D.  surle peintre  d'histoire  .i.-G.MacGregor 
(0  repr.  d'œuvres). 

(Février).  —  Articles  de  M.  G. -H.  GoUins  Baker 
sur  les  œuvres  du  portraitiste  et  peintre  de  scènes 


de  mœurs  Henry  Tonks  (8  reprod.)  ;  —  de  M.A.S.L. 
sur  l'aquarelliste  aulrichien  Ludwig  Ro_'sch(7  rep.); 
—  de  M.  T.  Martin  Wood  sur  des  peintures  et 
esquisses  du  paysagiste  II.-S.  Hopwood  (7  repr.)  ; 
de  M.  W.  T.  W.  sur  l'Exposition  de  la  Société 
d'arts  et  métiers  à  la  New  Gallery  (article  ter- 
miné dans  la  livraismi  suivante)  [k'i  lig.)  ;  —  et  suite 
des  dessins  de  villas  et  jardins  par  MM.  Mallows 
et  Griggs. 

—  Hors  texte  :  l'eproduction  en  couleurs  d'un 
tableau  de  Whistler  :  Symphonie  en  bleu  et  argent  : 
abordage  d'un  bateau  à  Etretat. 

(Mars).  —  Articles  de  M.  A.  Lys  Baldry  sur  le 
paysagiste  Albert  Goodwin  (14  reprod.,  dont  ;j  en 
couleurs);  —  de  M.  Sei-Ichi  Taki  sur  la  peinture 
japonaise  contemporaine  (U  Cg.)  ;  —  deG.Brœchner 
sur  quelques  aquafortistes  suédois  :  Zorn,  Boberg, 
etc.  (10  reprod.);  —  de  M.  M. -G.  S.  sur  une 
exposition  d'anciennes  gi-avures  à  l'aquatinte  (10 
reprod.). 

(Avril).  —  Articles  de  M.  A.  Lys  Baldry  sur 
l'aquarelliste  anglais  Lionel  P.  Smythe  (16  re- 
prod. dont  3  en  couleurs);  —  de  M.  Hubert  A. 
Bore  sur  la  peinture  au  patron  (18  fig.);  —  sur  une 
nouvelle  série  d'eaux-fortes  (sites  d'Angleterre)  par 
le  graveur  américain  J.  Pennell  (3  reprod.);  —  de 
M.  T.  Martin  Wood  sur  les  récents  ouvrages  du 
peintre  M.  Gayley  Robinson  (16  reprod  );  —  et 
suite  des  dessins  de  villas  et  de  jardins  de  MM. 
Mallows  et  Griggs. 

(X»  spécial  de  printemps).  —  L'histoire  du  por- 
trail-miniature  en  couleurs  fait  l'objet  de  ce  nou- 
veau numéro  spécial.  Elle  a  été  écrite  par  im  con- 
naisseur réputé  :  M.  George  G.  Williamson,  et 
elle  est  accompagnée  de  56  planches  en  noir  et  en 
couleurs  qui  reproduisent  avec  fidélité  les  plus 
belles  œuvres  empruntées  aux  collections  publi- 
ques ou  particulières,  dos  premiers  miniaturistes 
de  tous  pays  :  en  Angleterre,  Nicolas  Hilliard, 
Isaao  Oliver,  Jules  Oskins,  Samuel  Ceoper,  Ri- 
chard Cosway,  John  Smart,  G.  Engleluart,  P. -A. 
Hall,  A.  Plimer;  en  France,  J.  Petitot,  P.  Pas- 
quier,  J.-B.  Isabey,  Augustin  ;  en  Italie,  Anguis- 
sola  ;  en  Autriche,  Fr.  Fûger,  Lampi,  M.  Dafûn- 
ger,  E.  Peter,  G.  WaldmûUer. 

(Mai).  —  Articles  de  M.  T.  Martin  Wood  sur  le 
peintre  Robert  Anning  Bell  (9  reprod.,  dont  une  en 
couleurs);  —  de  M.  H.  Frantz  sur  les  fusains  de 
notre  compatriote  le  peintie  Harpignies  (8  reprod.); 
et  sur  l'exposition  de  la  Société  Nouvelle  à  la 
galerie  Georges  Petit,  à  Paris  (8  reprod.)  ;  —  de  M. 
A.  L.  B.  sur  les  lithographies  de  sir  Hubert  Her- 
komer  (8  reprod.);  —  de  M"'"  Stenart  Erskine  sur 
les  dessins  d'enfanls  delady  Walerford  (8  reprod.) 
de  M.  W.  Lee  Hankey  sur  la  Société  de  gravure 
en  couleurs  ^8  reprod.,  dont  1  en  couleurs);  — 
de  M.  A.  Margaux  sur  le  peintre  espagnol  Enri- 
que  Serra  (5  reprod.). 

(Juin).  —  Articles  sur  l'exposition  de  la  Royal 
Academy  (19  reprod.  d'œuvres,  dont  1  en  couleurs) 
et  sur  la  10'  exposition  de  la  Société  internationale 
de  sculpteurs,  peintres  et  graveurs  (7  reprod.):  — 
de  M.  H.  Frantz  sur  le  Salou  parisien  de  la  Société 
Nationale  des  Beaux- Arts  (8  reprod.);  —  de  M.  J.-B. 
Maiison  sur  les  pointures  de  M.  W.  William  Ro 
thenstoin  (8  reprod.,  dont  1  en  couleurs); —  sur 
les  tableaux  de  la  collection  Aloxander  Young 
vendue  récemment  (1;  (7  reprod.,  dont    2   en    cou- 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  13  août  1910, 
p.  224. 


9:« 


LA  CIIlKJNIijUI';  Iil';S  AliTS 


leurs  d'après  le  Coucher  de  soleil  de  i-'.oi-ot,  vendu 
143.050  francs  et  un  paysage  de  Daubigny)  ;  —  de 
M"'  Marion  llepworth  Dixon  sur  les  peintun'S  de 
lady  Aliiia  Tadema  i'5  reprod.). 

—  Cliacun  de  ces  fascicules  est  complété  par  des 
correspondances  illustrées  et  des  nouvelles  de  tous 
pays,  et  souvent  par  des  dessins  de  villas  et  cot- 
tages. 


^^G><y*efl*;a> 


BIBLIOGRAPHIE 


La  Ville   et   son   image,    par  G.    Benûit-Lévy. 

Paris,  ICilition  des  (^ités-Jardins  de  France.  Un 

vol.  in-18,  illustre  de  70  iîg. 

Nos  lecteurs  n'ont  pas  oublié  l'étude  publiée 
dans  la  Gazette  (1)  par  M.  Georges  Benoit-Lévy 
qui  s'est  fait,  en  France,  l'apôtre  de  la  cité-jardin. 
Avec  la  mémo  foi  ardente  et  les  ressources  d'une 
information  étendue,  M.  G.  Benoit-Lévy  aborde 
aujourd  liui  la  question  de  l'embellissement  des 
villes  srlon  une  eslliéljque  raisonnée  et  rationnelle. 
Il  étudie  le  rôle  do  l'initiative  privée  et  des  pou- 
voirs légiférants  dans  la  cité  moderne  ;  il  oiipose  à 
la  conception  purement  utilitaire  du  dix-neuvième 
siècle  une  conception  nouvelle,  née  d'une  cons- 
cience plus  claire  et  mieux  avertie  du  bienfait  de 
1  hygiène  et  de  la  beauté  ;  il  présage  ce  que  sera, 
ce  que  pourra  être  la  ville  de  domain,  grâce  à  des 
plans  d'ext'>nsion  respectueux  des  sites  urbains, 
qui  ménageront  de  vastes  espaces  libres  et  des 
parc-,  ((ui  soumettront  aux  règles  d'une  harmonie 
préétablie  les  quartiers  en  voie  de  construction. 
Déjà,  sur  l'initiative  de  M.  Beauquier,  le  Parle- 
ment est  saisi  d'un  projet  de  loi  soumettant  à  la 
nécessité  du  «  plan  d'extension  »  les  villes  tle  plus 
de  dix  mille  habitants.  Un  livre  tel  que  celui-ci  ne 
saurait  que  lià'er  le  vote  de  cette  loi  utile.  Les 
euseignomonts  précieux  y  abondent  et  l'on  se  réjouit 
d'y  rencontrer,  à  côté  d'indications  essentiellement 
pratiques,  des  vues  sociales  de  l'ordre  le  plus 
généreux  et  le  plus  élevé. 


The   Mond.   Collection,   by    M.    J.-P.   BiciiTEn. 

Londres,  John  MuiiMy.  8  vol.   ln-4»   illustrés  et 
un  album  in-folio  de  4!  planches. 

On  ne  saurait  trop  vivement  souhaiter  une  suite 
de  publioaiious  destinées  à  divulguer  les  œuvres 
essentielles  que  renferment  les  collections  privées. 
Avec  les  moyens  de  reproduction  dont  ou  dispose 
aujourd'hui,  on  arriverait,  de  la  sorte,  à  établir  un 
corpus  des  chefs-d'reuvre,  à  favori.-er  une  histoire 
de  l'art  moins  incertaine  et  moins  flottante.  La 
publication  de  haut  lu.\e  que  nous  signalons  au- 
jourd'hui paraîtra,  ;'i  bien  des  égards,  exemplaire. 
1m  collection  dont  il  s'agit  est  de  première  imi»u'- 
tance  et  la  connaissance  on  est  indispensable  pour 
l'appréciation  des  école.?  d'Italie.  Les  œuvres  qui 
la  composent  ont  été  reproduites  par  l'héliogra- 
vure et,  quand  la  dimension  des  toiles  l'a  exigé, 
certaines  d'entre  elles  sont  devenues  l'objet  de 
planc'nos  de  grand  format,  groupées  dans  un 
portefeuille  séparé.  Ce  qui  est  renuirquable,  en 
plus  de  la  perfeclicui  des  images,  c'est  que,  eu 
mainte  occurrence,  on  n'a  pas  hésité  ù  donner  des 
pièces  de  comparaison  ji\sliliaDl  le  bien-fondé  des 
atlributions  ou  des  opinions  émises.   Ce  sont  là 

(1)  Livraison  de  février  1910. 


des  méthodes  critiques  auxquelles  on  ne  saurait 
trop  rendre  hommage. 

Déjà  de  nombreux  tableaux  do  la  collection 
Mond  avaient  été  étudiés  isolément  par  des  écri- 
vains de  la  valeur  de  Berenson  et  de  Cook,  de 
Kristeller  et  de  Steinniann  ;  toutefois  l'auteur  ne 
s'est  référé  à  ces  travaux  que  dans  la  mesure  où 
il  y  trouvait  la  pleine  conhrmation  des  idées  qu'il 
désirait  émettre.  M.  .L-P.  Itichter  a  donné  un  rare 
exemple  de  compétence  et  de  loyauté  ;  tout  en  évi- 
tant de  prendre  une  attitude  de  controverse,  il  a 
su  présenter  avec  autorité  les  conclusions  oii  l'ont 
conduit  les  études  de  toute  une  carrière. 

C'est  l'accord  entre  l'intérêt  du  texte,  la  qualité 
des  planches  et  la  somptuosité  de  la  présentation 
qui  confère  à  cet  ouvrage  son  inégalable  prestige. 
Ainsi  se  trouve  exaucé  lo  vœu  du  créateur  de  la 
collection  qui,  non  content  de  s'être  illustré  par  un 
don  magnifique  à  la  nation  anglaise,  a  voulu 
rendre  accessible  à  tous,  par  la  reproduction  et  la 
description,  les  tableaux  qu'il  avait  su  réunir  et 
qui  avaient  fait  la  distraction  et  la  joie  d'une 
noble  existence. 


NECROLOGIE 

Le  20  août  est  décédé  à  Sainte-Foy-lès-Lyon, 
dans  sa  soixante-dix-huitième  année,  le  peintre 
Charles 'Joseph  Lameire,  membre  de  la  com- 
mission des  munuments  historiques,  de  la  com- 
mission de  la  manufacture  nationale  des  Gobelins, 
de  la  commission  de  surveillance  de  l'école  Ger- 
main-Pilon, ancien  membre  do  la  commission  de 
la  manufacture  nationale  de  Sèvres,  ancien  profes- 
seur à  l'Ecole  nationale  des  .Vrts  décoratifs,  che- 
valier de  la  Légion  d'honneur.  Né  à  Paris,  et  élève 
do  Denuelle,  il  avait  été  médaillé  en  18GG,  avait 
obtenu  une  médaille  de  première  classe  à  l'Expo- 
sion  Universelle  de  1867,  époque  où  il  fut  décoré. 
Il  se  consacra  surtout  à  la  décoration  d'églises  et 
autres  monuments  publics  et  y  déploya  des  qua- 
lités remarquables  d'imagination  et  de  science 
historiijue.  Sou  premier  envoi  au  Salon  date  de 
186(3  :  c'était  un  projet  de  décoration  intérieure 
d'une  église,  puisé  dans  r.\picalypse  de  saint 
Jean.  Il  reparut  au  Salou  de  1872  avec  un  projet 
de  décoration  pour  la  cathédrale  Saint-Front  de 
Périgueux;  en  1873,  avec  des  esquisses  de  pein- 
tures murales  pour  la  cathédrale  de  Moulins  : 
en  1876,  avec  une  décoration  pour  l'église  de 
Saint-Loup-de-Naud  (Seine-et-Marne)  ;  en  1877, 
avec  un  modèle  de  tapisserie;  en  1878,  avec 
La  France  sous  les  traits  de  V Harmonie  accueil- 
lant les  nations,  décoration  destinée  au  grand 
tympan  de  la  salle  de  concerts  du  Trocadéro.  On 
lui  doit  en  outre  la  décoration  de  l'église  grecque 
de  la  rue  Bizet  ;  une  grande  mosaïque  dans  l'ab- 
side do  l'église  de  la  ^ladeleinc;  des  peintures  mu- 
rales à  léglise  Saint-François-Xavier,  etc. 

La  semaine  dernière  est  mort  à  Paris  le  peintre 
Henri  Rousseau,  employé  des  douancson  retraite, 
qui  depuis  plusieurs  années  exposait  régulièrement 
au  Salon  des  Indéqiendants  et  au  Salon  d'.\nlomne 
lies  tableaux  dont  la  conception  n  lïve  lui  avait 
valu  une  certaine  notoriété. 

"ri  annonce  également  la  mort  du  [«'intro 
Kernel  Hernadi,  décédé  la  semaine  dernière  à  Paris. 


ET  DE  EA  CURIOSITE 


2P.9 


MOUVEMENT   DES    ARTS 

Estampes,  Tableaux, 

Objets  d'art  et  d'ameublement.  Orfèvrerie. 

Tapisseries  anciennes 

Vents  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salles  9  et  10,  le  27 
mai,  par  M«  Lair-Dubrouil  et  MM.  Paulme,  Las- 
quin,  Falkenberg  et  Linzeler. 

EST.\MPES,     TADLE.iUX, 

OB.rETS    d'.^RT   et  d'aMEUBLEME-NT    ArP.\RTBN.\N-T 

A   DIVERS   AM.iTEURS 

Estampes  anciennes  du  xviii"  sicclc.  —  7. 
Huet  (d'apiès  .J.-B.).  Les  Compliments  du  Jour  de 
l'an  et  les  Présents  du  Jour  de  l'an.  Deux  pen- 
dants, par  L.  Bonnet,  en  couleurs  et  avant  toutes 
lettres.  Marge  :  2.700.  —  12.  Lavreinct  (d'après 
N.).  La  Compai'aison,  par  Janinet,  en  couleurs  : 
1.550.  —  20.  Piej'uolds  (d'après  sir  J.).  Mrs  Rem- 
ble,  par  Smith  :  1.460.  —  21.  Saint-Aubin  (d'après 
.\ug.).  Le  Bal  paré  et  le  (Concert,  par  Duclos  : 
1.8.50. —  23.  Taunay  (d'après).  La  Piixe  et  le  Tam- 
bourin, par  Descourtis.  En  couleurs  ;  premier 
état,  avant  toute  lettre  :  8.250. 

Tableaux  anciens,  dessins.  —  30.  Fragonard 
(H.).  L'Aurore  :  4.500.  -  35.  Prud'hon  (P.-P.). 
Figure  allégorique.  Dessin  ;  1.400.  —  37.  Schmidt 
(J.-F.;.  Portrait  c'a  Charles-Nicolas  Gochin  le  fils. 
Dessin  :  3. 800.  —  S9.  Teniers  (D.).  Intérieur  do 
cabaret  :  4.5C0. 

Porcelaines  anciennes.  —  43.  Chantilly.  Vase 
pot-pourri,  x■s^II•  siècle,  eu  forme  de  tulipe  ;  décor 
en  relief  et  en  couleur  :  1.800.  —  45.  Paire  de  po- 
tiches Chine.  Ép.  Kien-lung,  à  vases  chargés  de 
Ucurs  et  lambrequins  en  couleurs,  fond  rouge 
d'or  :  23.000. 

Objets  de  vitrine  et  objets  divers.  —  51.  Minia- 
ture, par  Hall,  ép.  L.  XVT  :  portrait  de  jevine 
femme,  sur  boite  renie  :  2.100.  —  53.  Coffret  en 
bois  de  rose  et  porcelaine  de  Sèvres,  ép.  L.  XVI  : 
2.900  francs. 

Dentelles  anciennes.  —  63.  Venise.  Pointe,  rin- 
ceaux à  relief.  Ép.  L.  XIV  :  4.500. 

Sculptures  anciennes.  —  67.  Buste  de  femme, 
en  terre  cuite,  par  J.-B.  Lemoyne  :  9.900. 

Bronzes  d'ameublement  ancien,  pendules.  — 
73.  Pendule  bronze  doré,  ép.  L.  XVI,  à  motif 
d'architecture,  fleurs  et  fruits  et  deux  enfants  nus. 
«  Verneaux,  à  Paris  »  :  4.800.  —  85.  Paire  de  lam- 
padaires bronze  doré  et  marbre,  ép.  Empire;  femmes 
vêtues  à  l'antique  ;  8.000.  —  86.  Devant  de  foyer 
en  bronze  doré,  ép.  Empire,  à  rinceaux  feuillages  : 
.520  francs. 

Meubles  anciens.  —  88.  Paire  de  torchères  bois 
sculpté  doré,  ép.  Régence,  à  feuillages  et  ara- 
besques :  14.150.  —  90.  Commode  marqueterie  do 
bois  de  placage,  ép.  L.  XV,  contournée  et  bronzes 
dorés.  Estamt>ille  de  J.-B.  Galet  :  4.300.  —  93. 
Commode  marqueterie,  ép.  L.  XV,  et  bronzes  do- 
rés. Estampille  de  Roussel  ;  14.0C0.  —  94.  Com- 
mode, demi-lune,  bois  de  placage,  ép.  L.  XVI,  et 
bronzes  dorés.  Estampille  de  N.  Grevenich:  3.400. 
—  95.  Secrétaire  bois  de  rose,  garni  de  bronzes, 
ép.  L.  XVI.  Estampille  de  Ohneverg  :  4.9"20. 

Sièges  recouverts  en  ancienne  tapisserie.  — 
99.  Canapé  couvei-t  en  ancienne  tapisserie  de  Paris, 
ép.  Régence.  Fond  jaune,  à  sujets  des  Fabh  s  de 
La  Fontaine.  Bois  sculpté  et  doré  :  18.100.  —  100. 
Fauteuil  bois  sculpté  doré,  ép.  L.  XV,  à  feuillages 
et  rocailles.   Cariùture  de  velours    :  2.900. —  101. 


Salon  en  ancienne  tapisserie  d'Aubusson,  xvui' siè- 
cle (canapé  et  quatre  fauteuils),  à  médaillons  à 
personnages  ou  animaux  :  7.200.  —  102.  Canapé 
acajou,  ép.  l.  XVI.  Garniture  en  ancien  satin  : 
2.000.  —  103.  Canapé  et  deux  bergères  bois  sculpté 
doré,  recouverts  d'ancienne  tapisserie  fine  d'Au- 
busson, ép.  L.  XVI,  à  gerbes  de  tleurs  :  14.400. 

Siè(jes  recouverts  en  ancienne  tapisserie,  ap- 
partenant   à    M.    A...,    auteur    dramatique.    — 

106.  Huit  fauteuils  i-ecouvcrts  en  ancienne  tapis- 
serie d'.\ubusson,  xviii'  siècle,  tond  blanc  à  vases 
lleuris  et  rinceaux  feuillages  l'aus  le  goût  de  Sa- 
lembier.  Bois  sculptés,  style  L.  XVI   :   17.200.   — 

107.  Deux  garnitures  de  fauteuils  en  ancienne  ta- 
pisserie d'Aubusson,  xviii"  siècle  :  3.750. 

Orfèvrerie  et  tapisseries  anciennes  provenant 
de  l'ancienne  collection  Polovlsoff.  —  110.  Jardi- 
nière ovale,  argent,  ép.  L.  XIV,  pieds  à  chimères 
et  deux  chimères  aux  ailes  déployées.  Vieux 
Paris  :  1.900.  —  LSO.  Régulateur  marqueterie  et 
bronzes  dorés,  ép.  L.  XV  :  6.900.  — 131  à  134.  Suite 
do  quatre  tapisseries  de  Paris,  ép.  L.  XIV,  fond 
jaune,  à  fleur  dans  une  rosace  de  guirlandes  de 
feuillage,  et  rinceaux  enrubannés  :  67.500. 

TAPISSERIES     ANCIENNES     APPARTENANT 
A    DIVERS     AMATEURS 

135.  Tapisserie  flamande,  du  xvi"  siècle,  à  deux 
compartiments,  à  personnages  :  17.200.  —  130. 
Tapisserie  flamande,  du  xvp  siècle,  analogue  à  la 
précédente  :  17.200.  —  137.  Tapisserie  de  Bru- 
xelles, XVI'  siècle,  à  personnages  de  l'Histoire  de 
la  guerre  do  Troie,  et  inscription  :  «  Victor  Aga- 
mennon  Grecis  victoribus  summo  applaasi  spolia 
distribuit  .>  :  9.0C0.  —  140.  Tapisserie  de  Paris,  de 
l'atelier  de  Delaplanche,  ép.  L.  XIV  :1a  magicienne 
Gircé  ;  bordure  d'encadrement  à  médaillons:  4.100. 
—  141.  Deux  tapisseries  d'entre-fenètrcs,  xvni»  siè- 
cle, à  motif  décoratif  :  4.C00.  —  143.  Tapisserie 
d'Aubusson  :  Pastorale;  ép.  L.  XV.  Dans  la  lisière, 
la  marque  d'.Aubusson  :  18.0i0. 

Produit  total  :  445.965  francs. 


Objets  d'art 

Vente  faite,  salle  2,  les  l»'  et  2  juin,  par  M'  En- 
g^lmann  et  MM.  Paulme  et  Lasquin. 

9.  Paire  de  vases  en  ancienne  faïence  de  Delft 
décor  bleu  :  arabesques,  lambrequins,  vases  fleu- 
ris ;  monture  bronze  doré  :  1.100.  —  86.  Bu.ste  de 
S.  .A.  le  Prince  impérial,  en  marbre  blanc,  par 
Carpeaux  :  1.5:0.  —  112.  Meuble  en  marqueterie 
do  bois  de  rose  et  violette,  du  temps  de  L.  XV, 
orné  de  bronzes  dorés,  dessus  marbre  blanc  :  S.341 . 
—  113.  Petite  commode  en  marqueterie  de  bois  de 
couleurs,  à  damiers,  carrés,  losanges  et  fleurettes, 
ornée  de  bronzes  dorés,  dessus  marbre  blanc,  es- 
tampille de  J.  Moreau,  niaitre  ébénisle.  Ép.  fin 
L.  XV  ;  2.580. 

Estampes 

Vente  faite,  salle  8,  le 2  juin,  par  M»  André  Des- 
vouges  et  M.  Loys  Delleil. 

Durer  (.Alb.).  —  22.  Saint  Jérôme  dans  sa  cel- 
lule :  400.  —  23.  La  Mélancolie  :  800.  —  24.  La 
Grande  Fortune.  Epreuve  sur  papier  à  la  grande 
couronne  :  980.  —  25.  Les  Hommes  do  guerre. 
l':preuvo  sur  papier  à  la  tête  de  bo.nif  :  595.  —  53. 
Ulrich  Varnbûier  :  335. 

104.  MiUel  (J.-F.).  Le  Paysan  rentrant  du  fu- 
mier. Épreuve  du  1"  état  :  400. 


240 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  i:)E  LA  CURlDSITK 


Rembrandt.  —  128.  Rembrandt  appuyé  :  850.  — 
148.  La  Mort  de  la  Vierge  :  351.  —  174.  Faustus, 
épreuve  du  1"  état  :  510.—  170.  Haaring  le  jeune  : 
400.  —  189.  Schongauer  (Martin).  Une  vierge 
folle  :  310. 

Produit  :  14.703  francs. 

Objets  d'fert  et  d'ameublement 
appartenant  à    M.   le    baron    D... 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  1,  le  (j  juin, 
par  M'  Henri  Baudoin  et  MM.  Manheim. 

Faïences.  —  5.  Plat  creux,  Rhodes  :  fleurs  et 
palmettes  :  COS.  —  7.  Plaque  Uelft  :  trois  person- 
nages :  1.020. —  10.  Assieltecontournée,  Marseille, 
personnages  dans  un  paysage  :  1.120. 

Faïences  de  Moustiers.  —  17.  Plat  rond  :  per- 
sonnages et  animaux  grotesques,  écusson  d'armoi- 
ries. Émaux  verts,  jaunes  et  violets  :  500.  —  25. 
Écuelle  :  décor  polychrome,  médaillons  à  sujets 
mythologiques  et  guirlandes  de  Heurs  :  2.700.  — 
39.  Assiette  contournée:  sujet  de  chasse,  dans  le 
goût  de  Tempesta;  décor  polychrome  :  1.000.  — 
30.  Assiette  :  "Vénus  entourée  d'amours,  guirlandes 
et  médaillons,  bustes  et  oiseaux;  décor  polychro- 
me :  4.500.  —  32.  Plat  rond,  décoré  en  bleu  dans 
le  goût  de  Tempesta,  sujet  de  chasse  :  955.  —  33. 
Plat  :  sujet  de  chasse  au  buffle  dans  la  manière  de 
Tempesta  :  1.805.  —  34.  Plat,  décor  bleu  :  ccusson 
d'armoiries  aux  armes  des  de  Paule,  cntouréd'une 
composition  dans  la  manière  do  Bérain  :  1.710.— 
37.  Plat  rond,  décoré  en  bleu  :  cavaliers  chassant 
au  sanglier  :  1.185.  —  38.  Plat,  décoré  en  bleu  ; 
médaillon  allégorique  aux  travaux  d'Hercule  : 
915  francs. 

Porccbnnes  françaises.—  70.  C'.abarot  soiilaire, 
Sèvres,  à  couronnes  de  fleurs,  sur  fond  Jjleu  clair 
à  reils  de  perdrix.  Année  17G5.  Décor  par  Cor- 
naille  ;  900.  —  71.  Écuelle  et  présentoir.  Sèvres,  à 
médaillons,  attributs  de  jardinage  sur  fond  imbri- 
qué. .\nnée  1771.  Décor  par  Pierre  aine  :  1.020. 

Porcelaines  d'Allemagne.  —  88.  Cabaret,  Saxe, 
à  paysages  et  marines  sur  fond  violacé  :  1.250. 

Porcelaines  variées.  —  lOG.  Groupe  en  ancienne 
porcelaine  tendre  blanche,  à  sujet  galant  dans  la 
manière  de  Boucher  :  2.O0O. 

(jiiji'ts  divers.  —  110.  Deux  vases  simulés  en 
marbre  blanc,  montures  bronze  doré.  Ép.  L.  XVI: 
10.000  francs. 

Proluit  total  :  e0.3i5  francs. 

Colleclion  Duval.  de  Liège 

(Suite  et  Un)  (1) 
Henilirandt.  —  29.)  Vieille  femme  assise  dans  un 
fauletiil,  de  face.  Sauguiae  :  7.180.  —  300.  Saskia 
à  sa  toilette.  Plume  et  lavis  de  bistre  :  11.700.  — 
:î01.  Jeune  mère  assise,  allaitant  son  enfant. 
Plume  :  7.770.  —  303.  Lapithe combattant  un  Cen- 
taure. Plume  :  4.410.  —  304.  Le  Proiiliète  Addon 
tué  par  un  lion  pour  avoir  désobéi  à  Dieu.  Plume  ; 
4.300.—  305.  Oriental  debout,  coifl'é  d'un  turl)an 
et  drape  d'un  manleau  :  2.  ICO. 


(1)  V.  Chronique  des  Arlmhx  27  août. 


Rubeus  (P.  P.'.  —  321.  Tête  d'enfant  (probable- 
ment le  fils  du  maître,.  Pierre  noire,  sanguine  et 
crayon  blanc:  5.250.  — 322.  Deux  scènes  de  l'histoire 
d'Achille.  Dessins  pour  tapisseries.  Plume,  bistre 
et  blanc:  2.100.  —  333.  Saint  Antoine  de  Padoue 
recevant  l'Enfant  de  la  Sainte  Vierge.  Plume  et 
lavis  de  bistre  :  1.890. 

401.  Valkenborch  (Lucas  van).  Paysage  flamand. 
Gouache  :  3.040.  —  405.  Velde  (A.  van  de).  Doux 
paysannes,  portant  des  paquets  de  linge.  San- 
guine :  2.040.  —  430.  Venne  (A.  van  de).  Portrait 
de  Frédéric,  comte  palatin,  roi  de  Bohême,  à 
cheval,  de  face.  Encre  de  Gliine  sur  peau  de 
vélin  :  3.000.  —  438.  Vinne  (Is.  van  der).  L'église 
Saint-Bavon  à  Harlem  et  une  partie  du  marché. 
Plume  et  lavis  d'encre  de  Chine:  1.200.  —441. 
Visscher  (Corn.).  Portrait  d'une  dame  âgée,  assise 
dans  un  fauleuil.  Pierre  noire  et  lavis  :  1.820.  — 
461.  Wijnants  (J.).  Paysage  avec  vieux  chênes, 
Pierre  noire  :  1.S60. 

Es'ampes.  —  570.  Durer  (A).  La  Mélancolie. 
Epreuve  avec  petite  marge:  2.730.  —  5f3.  La- 
vreince  (X.).  L'Assemblée  au  conccrt.  L'Assemblée 
au  salon.  Gravées  par  Dequevauviller.  Epreuves 
avec  pelite  marge:  1.470.  —  Gll.  Nanleuil  (R.). 
Pomponne  de  Uellièvre,  premier  président  au  Parle- 
ment de  Paris.  D'après  Gh.  Le  Brun.  Epreuve  à 
grandes  marges:  1.130. 

Rembrandt.  —  026.  L'.Vnnonciation  aux  bergers  : 
1.080.  —  030.  L'Ecce  Homo.  Epreuve  du  deuxième 
état  (l3  premier  état  de  la  planche  achevée)  :  3.040. 
—  646.  Le  Canal.  Epreuve  avec  barbes  et  petite 
marge  :  4.400.  —  647.  La  Chaumière  au  grand  ar- 
bre :  2.730.  —  653.  Portrait  de  Clément  de  Jonghe, 
marchand  d'estimpes  à  .\msterdam.  Épreuve  du 
premier  état,  avec  marges  :  7..560.  —  655.  Portrait 
du  D'  Ephraîm  Bonus  («  le  Juif  à  la  rampe  »). 
Epreuve  chargée  de  barbes  et  avec  petite  marge  : 
7.140  francs. 

Reynolds  (Sir  J.).  —  663.  Miss  Kemble.  Portrait 
à  mi  corps.  Manière  noire,  par  J.  Jones.  Epreuve 
du  premier  état,  au  corsage  blanc:  3.570.  —  667. 
Nelly  O'Brien.  Portrait  à  mi-jambes.  Manière  noire, 
par  J.  Dixon.  Premier  état:  2.780.  —  668.  Mary 
Isabella  duchess  of  Pailland.  Manière  noire,  par 
V.  Green.  Epreuve  du  deuxième  élat,  avant  le 
changement  du  nom  :  4.830. 

09>.  Watson  (J.).  Mary  lady  Boynton.  Manière 
n»ire,  d'après  F.  Cotes.  Epreuve  avec  marges  du 
premier  état,  avant  le  nom  du  personnage:  4.200. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


Exrosrnoxs  nouvelles 
Étranger 
Santiago  (CUiili)  :  Exposition  internationale  des 
r.eaux-.\rts. 

Tournai  :  26"  Exposition  annuelle  du  Cercle 
artistique,  du  11  septembre  au  3  octobre. 

[Pour  les  autres  e.rpositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Giuardot. 


p.ii'is  —  Iiii|uimeiie  de  la  l'rcfsc,  16,  rue  du  Croissant.  —  V.  Siiuail.  imiMiincur. 


X»  31.  -  1910.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (ô»)        24  Septembre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

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l'Union  postale) 15  fr. 


X.e    ITiiiiiéro    :     O    fr.    2B 


PROPOS     DU      JOUR 


Jour  arrêter  l'invasion  des  placards 
désastreux  qui  affligent  les  rues 
et  la  campagne,  un  moyen  nou- 
veau vient  d'être  proposé.  Il  con- 
siste tout  simplement  à  frapper  d'un  impôt 
plus  élevé  ces  alïreuses  pancartes  dont  la 
réclame  contemporaine  fatigue  nos  regards. 
Il  y  a  quelques  années,  on  s'est  avisé  qu'il 
n'y  avait  aucune  raison  de  laisser  s'étaler 
gratuitement  les  immenses  inscriptions  mul- 
ticolores, alors  que  de  modestes  affiches 
paient  un  droit  de  timbre.  Les  grandes  an- 
nonces permanentes  ont  été  frappées,  et 
quelques-unes  disparurent  alors  dans  Paris. 
Mais  depuis  ce  temps  cette  taxe  parait  avoir 
■été  négligée,  où  elle  n'empêche  plus  aucune 
entreprise.  Les  ministres  qui  cherchent  des 
ressources  nouvelles  peuvent,  sans  troubler 
l'opinion,  songer  à  elle  en  l'étendant  aux 
affiches  lumineuses  et  à  toutes  les  manifes- 
tations du  même  genre:  ils  ne  risquent  pas 
de  mécontenter  le  public  ;  ils  ne  risquent 
même  pas  de  gêner  gravement  les  usages  de 
la  publicité.  La  réclame  a  coutume  de  se 
payer  cher,  et  elle  a  tant  de  formes  à  sa  dis- 
position qu'on  peut  être  rassuré  sur  son 
«ompte. 

Si  les  marchands  de  pneumatiques,  de 
pilules,  de  liqueurs  qui  ont  adopté  l'usage  de 
mettre  leurs  noms  en  caractères  gigantesques 
dans  les  prés  qui  bordent  les  lignes  de  che- 
mins de  fer,  sur  les  roules,  contre  les  murs 
libres  de  maisons  à  sept  étages  veulent,  mal- 
gré un  impôt  élevé,  rester  fidèles  à  cette  mé- 
thode d'assurer  leur  gloire,  le  public  aura  du 
moins  la  consolation  de  se  dire  qu'un  tel  van- 
dalisme n'est  pas  sans  frais ,  et  que  s'il 
déshonore  les  paysages,  il  aide  à  remplir  les 
caisses  de  l'Etat. 


Mais  si,  d'aventure,  la  taxe  servait  à  décou- 
rager quelques-unes  de  ces  exhibitions  si  peu 
esthétiques,  ce  serait  autant  de  gagné.  La 
loi  sur  la  protection  des  sites  recevrait  ainsi 
un  précieux  secours,  et  l'aspect  des  villes 
comme  des  champs  se  trouverait  sauvegardé 
contre  d'intolérables  abus.  Il  serait  assez 
curieux  que  dans  un  temps  où  les  législateurs 
ne  craignent  pas  de  réglementer  à  tout  pro- 
pos, et  accroissent  volontiers  les  impôts,  on 
oubliât  justement  de  relever  une  taxe  qui  ne 
lèse  sérieusement  aucun  intérêt  et  qui  est  de 
nature  à  rendre  de  réels  services  à  la  cause 
de  l'art. 


NOUVELLES 

***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  11  septembre,  à  Crest(Drôme), 
un  monument  à  la  mémoire  des  républicains 
victimes  du  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851, 
œuvre  du  sculpteur  Bouvot; 

Le  même  jour,  à  Pluzunet  (Côtes-du-Nord), 
un  monument,  œuvre  du  statuaire  Hernot, 
à  la  mémoire  de  Marc'harit  Fulup,  la  «  Der- 
nière Cigale  bretonne  ",  grâce  à  laquelle  s'est 
conservé  pour  les  folkloristes  le  trésor  de 
plusieurs  centaines  de  chansons  et  légendes 
de  Bretagne  ; 

Le  même  jour,  à  Avesnes,  un  monument  à 
la  mémoire  de  MM.  Ernest  et  Léon  Guillemin, 
anciens  députés  d' Avesnes,  œuvre  du  sculp- 
teur Bertrand-Boutée  ; 

Le  même  jour,  à  Bandol  (Var),  un  buste  de 
M.  Alfred  Vivien,  ancien  maire,  œuvre  du 
sculpteur  Grandmaison  ; 

Le  dimanche  18  septembre,  à  Cusset  (Al- 
lier), un  monument  à  la  mémoire  du  profes- 
seur Cornil,  de  l'Académie  de  Médecine, 
œuvre  du  statuaire  Raoul  Verlct  et  de  l'ar- 
chitecte Deglane  ; 

Le  même  jour,  à  Forcalquier,  un  buste  de 
l'érudit  Léon  de  Berluc-Pérussis. 


2i2 


LA  CITRONIOrE  DES  ARTS 


***  Un  vient  d'installer  au  musée  du 
Louvre,  dans  le  petit  cabinet  faisant  pondant 
à  la  salle  van  Blarenberghe  (près  de  la  salle 
des  pastels),  le  magnifique  ensemble  d'œuvres 
de  J.-B.  Isabey,  que  le  musée  doit  au  géné- 
reux legs  de  M""  V"  RoUe,  née  Manceaux  (1). 
Suivant  le  désir  de  la  donatrice,  on  a  placé 
dans  cette  salle,  au  contre  des  œuvres  du 
maître,  le  portrait,  peint  par  Hébert,  de  Mm" 
Wey-Isabey,  de  qui  ;M"''  RoUe  tenait  ces 
pièces. 

***  Un  buste  grandeur  naturelle  du  général 
de  Galliffet,  par  le  sculpteur  Crauk,  vient 
d'être  offert  au  Musée  de  l'Année  par  M"" 
Grauk. 

Le  même  musée  a  aussi  reçu  de  M"'  Se- 
gretain  un  buste  en  bronze  du  général  de 
division  Segretain.  Ce  buste  est  une  réduction 
de  celui  de  Crauk. 

Enfin,  pour  faciliter  ses  achats  de  souve- 
nirs de  notre  épopée  militaire,  le  directeur 
des  collections  historiques  des  Invalides  a 
été  mis  en  possession,  par  un  généreux  ano- 
nyme, d'un  chèque  de  10.000  francs. 

***  Par  décret  sont  attribuées  à  l'Etat  les 
œuvres  d'art  suivantes  ayant  appartenu  à 
l'ancien  petit  séminaire  de  JReims  : 

Saint  Joseph  et  la  Vierge,  toile  signée 
.  Movron,  1Ù52  "  ;  Le  Soixje  de  Jacob,  toile, 
xviii"  siècle;  Trois  personnages,  toile, 
1736  ;  Judith  et  Holopherne,  toile  ;  Le  Christ 
accompagné  de  deux  personnages,  toile  ;  La 
Descente  de  croix,  toile  ;  Tète  de  vieillard, 
toile  ;  Le  Christ  en  croix,  toile  ;  six  gravures 
d'après  Carie  Vanloo,  xviii«  siècle  ;  Scènes  de 
ta  vie  de  saint  Grégoire,  six  gravures,  1769 
et  1770. 

***  Le  Journal  Officiel  du  7  septembre  a 
publié  la  convention  internationale  revisant 
la  convention  de  Berne  pour  la  protection 
des  œuvres  littéraires  et  artistiques,  signée  à 
Berlin  le  13  novembre  1908. 

***  ^L  !\Ialherbe,  bibliothécaire  de  l'Opéra, 
vient  de  placer  dans  la  rotonde  de  ce  théâtre, 
entre  les  bustes  de  Flotow  et  do  Carafa,  le 
modèle  d'une  statue  qui  ne  fut  jamais  exécu- 
tée, de  Gounod  par  Falguière,  oubliée  depuis 
une  vingtaine  d'années  dans  une  annexe  de 
la  bibliothèque  de  ce  tliéàtre.  Cette  statue  en 
plâtre  représente  Gounod  drapé  dans  un 
ample  manteau  ;  au-des.sus  de  lui  plane  lo 
génie  de  la  musique,  sa  lyre  à  la  main. 

*♦*  M.  Henri  Brlsson,  président  de  la 
Chambre  des  députés,  vient  d'offrir  au  Palais- 
Bourbon  un  buste  en  marbre  de  Victor  Hugo. 
Ce  buste  sera  installé  dans  la  salle  des 
Quatre-Golounes. 

***  Comme  nous  l'avons  déjà  annoncé,  lo 
prochain  Salon  d'.Vulomne.  outre  l'exposition 
rétrospe<'tivc  du  peintre  Bazillc,  oU'rira  une 
importante  exposition  d'art  décoratif  muni- 
chois    qui    donnera,    dans     une    suite    de 

(1)  V.  <'lironir/ue  des  Arts  du  20  février  1910, 
p.  C5. 


chambres  et  de  salles  meublées  de  produc- 
tions d'art  appliqué,  une  juste  idée  d'en- 
semble de  l'activité  des  artistes  de  Munich 
dans  ce  domaine. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à 
M.  Otto  Grautoff,  11,  quai  de  Bourbon,  Paris. 

***  L'église  de  Vissac,  dans  le  canton  de 
Lanjac,  datant  de  la  fin  du  xii"^  siècle,  vient 
d'être  classée  comme  monument  historique. 

***  A  la  suite  de  l'exploitation,  que  nous 
avons  dite,  dont  sont  l'objet  depuis  quelque 
temps  les  monuments  mégalithiques  de  Bre- 
tagne de  la  part  de  commerçants  étrangers 
qui  revendent  le  produit  ds  leurs  fouilles  à 
des  musées  ou  amateurs  d'Allemagne,  le 
préfet  du  Finistère  a  invité  les  maires  à  inter- 
dire les  recherches  sur  les  monuments  situés 
dans  les  terrains  communaux;  lorsqu'il  s'agit 
de  monuments  placés  dans  des  propriétés 
particulières,  à  intervenir  officieusement 
près  des  propriétaires,  pour  que  la  dispersion 
des  objets  précieux  n'ait  pas  lieu. 

*♦*  Les  10,  11  et  12  septembre  ont  eu  lieu 
à  Cluny  les  fêtes  commémoratives,  que  nous 
avons  annoncées,  du  millénaii-e  de  la  fonda- 
tion de  la  célèbre  abbaye.  Au  Congrès  arché- 
ologique et  historique  organisé  par  l'Acadé- 
mie de  Màcon,  MM.  René  Bazin,  représentant 
de  l'Académie  française,  E.  Babelon,  délégué 
de  l'Académie  des  Inscri  plions  et  Belles-Lettres 
et  Imbart  de  la  Tour,  de  l'Académie  des 
Sciences  morales  et  politiques,  ont  célébré, 
en  d'éloquents  discours,  le  rùle  de  l'abbaye 
qui  fut  au  Moyen  âge  le  champion  de  la  civi- 
lisation et  le  principal  foyer  des  arts  on 
Occident. 

Aux  séances  suivantes  du  Congrès,  des  mé- 
moires ont  été  lus  :  par  l'abbé  Terret  sur  l'or- 
nementation et  les  sculptures  de  l'église 
abbatiale  do  Cluny  et  leur  inlluence  sur  la 
plastique  bourguignonne  du  xiT'  siècle  ; 
par  M.  le  chanoine  Bottier  sur  les  relations 
qui  existèrent  entre  l'abbaye  de  Moissac  et 
celle  de  Cluny,  ce  qui  n'empêcha  pas  l'école 
de  sculpture  de  la  première  de  se  différencier 
de  celle  de  la  seconde  ;  —  par  M.  E.  Lefèvre- 
Pontalis  sur  l'architecture  clunisienne  (dont 
il  constate  aussi  que  le  caractère  varia  sui- 
vant les  paysl,  sur  l'importance  ]iarticuliére 
donnée  au  narlhex  par  les  Bénédictins,  et 
sur  la  beauté  de  la  décoration  do  leurs  églises  ; 
—  par  M.  Lex  sur  un  remarquable  Christ  on 
]iierre  conservé  à  Saint-Aaiour  en  Maçonnais 
^Saône-ot-Loire)  ;  —  par  M.  Enlart  sur  l'ad- 
mirable portail  roman  du  prieuré  du  Wast 
I Pas-de-Calais)  ;  — par]\[.  de  Lasteyrie  sur 
lo  monastère  de  Saint-Martial  do  Limoges, 
élevé  au  xi"  siècle. 

Des  excursions  archéologiques  ont  égale- 
ment eu  lieu  aux  ruines  de  l'abbaye  de  Char- 
lieu  et  à  Paray-le-Monial. 

>):**  T,c  dimanche  18  septembre  a  eu  lieu,  à 
Alise-Sainto-Roine,  sous  la  présidence  de 
.M.  Dujardin-Beaumotz,  sous-secrétaire  d'Etat 
dos  Beaux-Arts,  l'inauguration  solennelle  du 
musée  que  vient  de  créer  la  Société  des 
Sciences  historiques  et  naturelles  de  Seniur, 


ET  L>E  LA.  CURIOSITE 


243 


pour  y  rassembler  les  trouvailles  provenant 
des  fouilles  qu'elle  exécute  depuis  plusieurs 
années  sur  le  Mont-Auxois.  M.  Toutain,  pro- 
fesseur à  l'Ecole  des  Hautes-Etudes,  a  fait 
une  conférence  sur  la  vie  antique  à  Alesia. 

***  Un  ouvrier  occupé  à  restaurer  la  petite 
église  de  Saint-Préjet-du-Tarn  (Lozère),  a  mis 
à  nu,  sous  la  voûte  du  chœur,  une  peinture 
d'une  grande  valeur  artistique.  La  fresque, 
qui  couvre  toute  la  coupole  de  l'abside,  re- 
présente le  triomphe  d'un  prélat  martyr,  pro- 
bablement saint  Préjet,  patron  de  la  paroisse. 
Le  saint  monte  au  ciel,  enlevé  par  un  groupe 
d'anges,  les  uns  portant  les  insignes  de  sa 
dignité  :  la  crosse  et  la  mitre  ;  d'autres,  le 
poignard  et  la  palme  de  son  martyre.  L'un 
d'eux  sonne  d'une  trompette  d'or;  d'autres, 
enfin,  groupés  au  centre,  soutiennent  le  saint 
de  leurs  ailes  et  l'élèvent  vers  le  Paradis. 
Tous  ces  personnages  forment  une  vaste 
composition  artistique  de  six  métrés  de  côté 
environ.  La  peinture  en  est  "ncore  bien  con- 
servée. De  l'avis  des  connaisseurs,  elle  serait 
l'cvuvre  d'un  artiste  de  la  Renaissance  ita- 
lienne ou  d'un  peintre  connaissant  parfaite- 
ment l'art  de  la  péninsule  à  cette  époque. 

***  Un  triptyque  du  xv*  siècle,  classé 
comme  monument  historique,  estimé  12.000 
francs,  a  été  volé,  dans  la  nuit  du  8  au  9  sep- 
tembre, dans  l'église  de  Thenay  (Loir-et-Cher), 
par  des  individus,  venus  en  automobile,  qui 
pénétrèrent  dans  l'église  en  limant  les  bar- 
reaux de  fer  d'une  petite  fenêtre. 

Ce  triptyque,  mesurante  m.  90 sur  0  m. 80, 
représente,  au  centre,  sculptée,  l'Adoration 
des  Mages,  accompagnée  de  peintures  :  à 
gauche  la  Présentation  au  Temple,  à  droite 
la  Naissance  du  Christ  ;  fermé,  les  deux  pan- 
neaux montrent  une  théorie  d'anges  avec  des 
inscriptions  latines  en  l'honneur  de  la  Vierge. 

***  L'église  d'Hondeghem,  prés  d'Haze- 
brouck,  a  été  brûlée  dans  la  nuit  du  8  au  9 
septembre.  Elle  datait  de  trois  cents  ans  et 
était  de  style  gothique  flamand.  Les  objets 
précieux  purent  être  enlevés,  mais  les  boise- 
ries et  les  orgues  ont  été  détruites. 

***  Le  2  septembre  et  jours  suivants  a  eu 
lieu  à  Luxembourg  uu  congrès  de  l'Associa- 
tion littéraire  et  artistique.  A  une  des  séan- 
ces, un  membre  parisien,  M.R.  de  Clermont, 
a  présenté  un  rapport  sur  la  législation  com- 
parée en  matière  de  protection  des  paysages 
et  des  sites,  et  questions  connexes,  puis  il 
a  projiosé  l'adoption  de  quatre  vojux,  aux- 
quels le  congrès  s'est  rallié,  ayant  pour  objet  : 

lo  De  recommander  aux  divers  pays  de 
prendre  des  mesures  législatives  pour  la  pro- 
tection des  paysages  et  la  conservation  des 
monuments  ; 

2°  De  donner  suite  au  vœu  de  1\I.  Roose- 
velt  en  convoquant  à  La  Haye  une  confé- 
rence internationale  pour  l'unification  des 
législations  en  cette  matière  ; 

3°  D'inviter  toutes  les  Sociétés  nationales 
à  se  grouper  en  Association  internationale 
pour  la  conservation  des  monuments  ; 


4o  De  recommander  des  mesures  législa- 
tives en  vue  de  l'extension  artistique  et  es- 
tliétique  des  villes. 

Il  a  été  ensuite  question  des  conditions 
d'exécution  de  certaines  dispositions  arrêtées 
par  la  convention  de  Rerlin  qui  vient  d'être 
promulguée  au  Journal  Officiel,  relatives  aux 
droits  des  auteurs  ou  de  leurs  héritiers  sur 
les  œuvres  artistiques  et  littéraires. 

*"'*  On  s'émeut  vivement  on  Italie  à  la  nou- 
velle qu'une  Société  de  crédit  cherche  à  ache- 
ter plusieurs  des  vieux  édifices  qui  bordent 
la  pittoresque  place  délie  Erbe  à  Vérone,  pour 
les  remplacer  par  des  constructions  de  rap- 
port. On  dit  que,  pour  s'opposer  à  cette  muti- 
lation, l'administration  des  Beaux-Arts  vou- 
drait classer  comme  monument  national  la 
place  tout  entière,  mais  qu'elle  redoute  des 
complications  d'ordre  juridique.  Il  faut  sou- 
haiter que  l'opinion  publique  l'aide  à  empê- 
cher le  vandalisme  qu'on  redoute. 


Académie   des   Inscriptions 


Séance  du  9  septembre 
Fresques  de  l'ompéi.  —  M.  Gagnât  présente  di- 
verses publications  récentes.  Il  insiste  sur  l'intérêt 
exceptionnel  qu'offre  la  dernière  livraison  Je  l'Aca- 
démie des  Linoei  où  sont  reproduites  les  peintures 
trouvées  depuis  peu  à  Pompéi.  Ces  fresques  an- 
tiques dépassent  en  beauté  tout  ce  qu'on  connais- 
sait et  sont  véritablement  des  chefs-d'œuvre  de  l'art. 


Séance  du   10  septembre 

Mission  en  Chine.  —  M.  le  commandant  Din- 
cher,  chargé  par  l'Institut  de  recueillir  sur  la 
frontière  occidentale  de  la  Chine  les  documents 
relatifs  aux  communautés  musulmanes  qui  exis- 
tent dans  ces  régions,  communique  à  l'Académie 
le  résultat  de  ses  recherches.  Il  a  recueilli  notam- 
ment une  vingtaine  d'estampages  d'inscriptions 
funéraires  et  quelques  manuscrits  concernant  les 
traditions  religieuses  de  ces  communautés.  Il  si- 
gnale également  le  sceau  carré  en  or  du  sultan 
musulman  rebelle  de  Tali  :  cet  objet,  d'un  poids 
considérable,  figure  un  lion  ;  de  plus,  un  guide 
figuré  du  pèlerin  k  la  Mecque,  et  un  carreau  de 
faïence  sur  lequel  un  paon  est  figuré  en  relief 
polychrome  sur  fond  d'or. 

Ces  résultats  suffisent  à  montrer  quelle  rjcolle 
abondante  de  documents  une  mission  moins  pres- 
sée par  le  temps  pourrait  faire  dans  ces   régions. 

Tableaux  primitifs  flamands.  —  M.  de  Mély 
met  sous  les  yeux  de  l'Académie  les  photographies 
de  deux  tableaux  célèbres  dont  il  existe  de  nom- 
breuses répliques.  L'un,  Le  Banquier  et  sa  femme, 
variante  du  tableau  existant  au  Louvre  et  signé 
«Quentin  Matsys,  Jil-i  »,  appartient  au  prince  de 
HolienzoUern  dans  sa  galerie  de  Sigmaringen. 
L'autre,  Les  Deux  avares,  appartient  au  baron 
Albert  Oppenheim  à  Cologne. 

M.  de  Mély  trouve,  sur  la  première  de  ces  toiles, 
plusieurs  registres  d'écriture  flamande  où  il  lit  : 
"  Compte  de  la  petite  recette  de  Jean  Obrecht  poul- 
ie premier  semestre  de  l'année  1534.  »  Il  y  lit 
également  :  «  D'où  il  résulte  que  le  même  maistri' 


244 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Corneille  de  la  Chapelle  aurait  pris  en  sous-loca- 
tion en  1533.  »  Ces  deux  inscriptions  écarteraient 
le  nom  de  Quentin  Matsys,  mort  en  1530.  Sur  le 
deuxième  tableau,  M.  de  Mély  lit  en  français  : 
«  Doict  le  roy  à  maître  Corneille  de  la  Chapelle, 
son  peintre,  la  somme  do  2.000  livres  à  prendre 
sur  la  gabelle  du  sel.  »  M.  do  Mély  pense  donc 
qu'il  faut  restituer  ces  tableaux  au  peintre  Corneille 
de  la  Chapelle,  dit  également  Corneille  do  Lyon, 
qui,  venu  de  Flandre  à  Lyon  en  15'i4,  devint 
peintre  du  roi   en  l'i47  et  mourut  en  1574. 


Jacques-François  Blondel 

ADMIR.\TEUR  DE  l' ARCHITECTURE    GOTHIQUE 


C'est  un  fait  aujourd'hui  bien  établi  que  les 
débuts  du  romantisme  ne  doivent  être  cherchés  ni 
chez  Victor  Hugo,  ni  chez  Lamartine,  ni  chez  Cha- 
teaubriand, mais  qu'on  les  renconlre  dès  le  milieu 
du  XVIII"  siècle.  Pourquoi  n'en  aurait-il  pas  été  de 
mémo  pour  la  réhabilitation  de  l'art  du  Moyen 
âge,  que  les  plus  hardis  n'osent  faire  remonter  au 
delà  de  la  fondation,  par  Lenoir,  du  Musée  des 
Monuments  français  ?  Pourquoi  des  qualités  es- 
sentiellement romantiques,  comme  l'imagination 
et  la  sensibilité,  et  celles  qui  en  découlent,  le  goût 
du  pittoresque  et  l'anlour  du  passé  pour  lui-même, 
qui  ont  fait  comprendre  et  aimer  l'art  gothique 
aux  Chateaubriand,  aux  Victor  Ilugo,  aux  Miche- 
let,  n'auraient-elles  pas  eu  le  même  effet  chez  les 
hommes  de  la  seconde  moitié  du  xviii"  siècle,  ou  au 
moins  chez  certains,  puisqu'elles  existent  dès  ce 
moment  et  qu'on  en  saisit  nettement  l'action  on 
d'autres  domaines  ? 

Néanmoins,  ce  n'est  pas  sans  étonnement  qu'on 
trouve  de  tels  sentiments  chez  l'architecte  Jacques- 
François  Blondel,  professeur  à  l'Académie  royale 
d'architecture,  traducteur  de  Vignole,  et  auteur 
lie  V Architecture  française  et  du  Cours  d'archi- 
tecture cieile.  Le  passage  qu'on  va  lire  est  extrait 
d'un  ouvrage  inédit  de  Blondel,  écrit  en  1760  et 
intitulé  :  Recueil  contenant  la  description,  les 
plans,  les  élévations  et  les  coupes  du  diàteau  de 
Blois,  et  précédé  d'une  Introduction  contenant 
quelques  observations  sur  plusieurs  éditées  des 
villes  d'Orléans  et  de  Blois,  des  châteaux  de 
Chamtord  et  d'Amboise,  de  la  Rocite-Courbon,  de 
Vabbaie  de  Mannoiitiers,  de  la  ville  de  Tours  et 
du  château  de  Richelieu  (1).  C'est  à  propos  de  la 
cathédrale  Sainte-Croix  d'Orléans  que  Blondel 
expose  cette  opinion. 

Il  Nous  ne  craignons  pas  de  l'avancer  ici.  Ce 
(I  genre  gothique,  poussé  à  un  tel  point  de  perfec- 
«  tion,  devroit  peut-être  rester  consacré  pour  la 
«  structure  do  nos  temples,  de  préférence  à  cette 
Il  multitude  d'ordres  et  de  membres  d'architecture, 
Il  qui  pour  l'ordinaire  range  nos  églises  dans  la 
«  classe  des  bâtiments  destinés  à  l'habitation  des 
Il  grands;  en  elTet  quelle  noblesse,  quelle  dignité. 
Il  quel  repos  s'odri'  aux  yeux  des  connoisseurs,  on 
Il  entrant  dans  ce  temple  !  un  caractère  religieux 
■•  affecte l'ùme  ;  une  admiration  contemplative  nous 
«  lixe  et  nous  détermine  à  la  piété  ;  caractère  cs- 

(1)  Voyez  sur  les  circonstances  qui  amenèrent  la 
composition  de  co  travail  et  les  conditions  dans 
lesquelles  il  fut  exécuté  :  Arch.  Nat.,  OU326, 
liasse  14,  et  Oil327,  liasse  1. 


<■  sentiel  que  devroient  présenter  aux  fidèles  tous 
«  les  monuments  de  l'espèce  dont  nous  parlons. 
De  grandes  hauteurs  de  voûtes,  qui,  en  les  exa- 
minant, portent  les  esprits  vers  la  Divinité,  une 
élégance  ingénieuse  qui  satisfait  la  raison,  une 
belle  simplicité  qui  se  suffit  à  elle-même  et  fait 
aimer  le  recueillement,  sont  les  effets  qu'on 
éprouve  dans  l'intérieur  de  cet  édifice,  ce  que 
l'on  sent  rarement  dans  nos  églises  modernes. 
Tant  de  vraies  beautés,  sans  doute,  sont  les 
motifs  qui  ont  déterminé  à  faire  à  ce  monument 
un  frontispice  dans  le  genre  gothique,  qui  fut 
commencé  en  173G  sur  les  desseins  de  M.  Ga- 
briel le  père  ;  cette  idée  d'unité  dos  deliors  aux 
dedans  est  louable,  mais  il  auroit  été  à  désirer 
que  l'architecte  de  l'église  l'eût  aussi  été  du  por- 
tail ;  car  il  est  à  craindre  que  ce  nouveau  gothi- 
que, qui  n'approche  pas  à  beaucoup  près  de 
l'ancien,  ne  présente  une  disparité  considérable 
qui  nuira  nécessairement  à  l'accord  général  de 
ce  monument. 

Il  Nous  le  répétons,  exempt  de  préjugé,  nous 
croions  que  l'architecture  gothique  corrigée  de 
ses  écarts  seroit  convenable  pour  la  décoration 
de  nos  temples  :  leur  ordonnance  alors  n'auroit 
rien  de  vulgaire  ;  ce  genre  deviendroit  un  genre 
particulier  pour  les  édifices  sacrés,  qui  conser- 
veroient  par  co  moien  un  caractère  qui  n'auroit 
rien  de  commun  avec  les  autres  bâtiments.  Il  ne 
s'agiroit  pour  cela  que  de  jierfectionner  certaines 
parties  de  détail,  qui  restitueroient  à  cstte  ar- 
chitecture to'Ute  sa  beauté,  et  lui  feroit  atirer  le 
suffrage  qu'on  ne  peut  se  refuser  d'accorder  à 
un  assés  grand  nombre  de  monuments  de  cette 
espèce,  mais  que  quelques  désassortiments  ré- 
pandus dans  leur  décoration  par  les  hommes 
subalternes  de  ces  temps-là  ont  fait  condamner 
à  l'oubli  par  nos  modernes,  sans  considérer  que 
de  l'architecture  gothique  et  de  l'architecture 
mauresque  il  peut  naitre  un  genre  intéressant, 
tel  qu'on  le  remarque  dans  l'intérieur  de  l'église 
de  Ste-Groix  ». 
Bibliothèque  de  l'Institut,  ras.  in-fol.  N 125F,  p.  2). 
Pierre  Lesueur. 


REVUE  DES  REVUES 


V  Mercure  de  France  (1"  septembre).  — 
M.  Franck  Delage  résume  excellemment,  dans  un 
article  très  documenté  et  d'un  vit  intérêt,  toutes 
nos  connaissances  actuelles  touchant  l'art  d& 
l'homme  préhistorique,  que  nous  ont  révélé  les 
gravures  et  peintures  de  cavernes  découvertes  au 
cours  de  ces  dernières  années,  principalement  en 
Espagne  et  on  France  (on  connaît  actuellement 
50  de  ces  cavernes  :  30  en  Espagne,  19  en  France 
et  1  on  Italie).  Il  décrit,  comme  notre  éminent 
collaborateur  M.  Edmond  Pottier  l'a  fait  naguère 
dans  la  Galette  (1),  ces  figurations,  parfois  très 
remarquables  d'observation  et  de  caractère,  d'ani- 
maux (ce  sont  les  plus  nombreuses)  ou  d'hommes, 
ces  ensembles  de  signes  géométriques  ;  il  expose 
les  pliases  de  progrés,  puis  de  décadence,  par  les- 
quelles cet  art  primitif  a  passé  et  le  sens  de  ces 
représentations  où  les  archéologues  s'accordent  à 

(1)  V.  Gazette  des  Beaux- Arts  de  décembre  1907,. 
p.  Ul. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


■245 


voir  non  pas  un  simple  jeu  ou  plaisir  esthétique, 
mais  des  sortes  de  pratiques  magiqaos  destinées  k 
fixer  dans  la  région  les  animaux  dont  vivaient  ces 
tribus  de  chasseurs,  à  se  les  rendre  bienfaisants 
ou  à  paralyser  leur  férocité,  à  moins  encore  que 
ces  dessins  ne  soient  des  sortes  d'ex-voto  recon- 
naissants offerts  aux  espèces  animales  par  leurs 
chasseurs. 


A  Kunschronik  (5  aoiit).  —  Une  note,  signée  F. 
W. ,  attribue,  avec  raison  semble-t-il,  au  peintre 
florentin  Neri  di  Bicci  un  tableau  (reproduit  dans 
cette  note),  La  Madone  avec  VEnfanl  Jésus  et  le 
jeune  saint  Jean,  entourée  d'anges,  qui  figure  au 
musée  do  Narbonne  sous  le  nom  de  Giotto  et  n'a 
certainement  rion  à  faire  avec  cet  artiste. 


BIBLIOGRAPHIE 

Jules  Laurons,    par  L.-H.    Lab.\nde.  —  Paris, 

Honoré  Champion,  éditeur.  Un  vol.  in-8°  illustré, 

de  365  pages. 

Dans  la  Gazette  même,  à  maintes  reprises, 
Philippe  Burty,  dont  la  postérité  ne  cesse  pas  de 
confirmer  les  jugements,  Philippe  Burty  a  reven 
diqué  en  faveur  de  Jules  Laurens.  Combien  il  se 
réjouirait  de  voir  consacrer  au  peintre-graveur 
qu'il  goûtait  si  vivement  un  monument  signifi- 
catif et  autrement  durable  que  le  bronze  ou  le 
marbre  banal  dont  s'encombre  la  place  publique, 
pour  la  plus  grande  gêne  des  vivants  et  sans 
profit  pour   la  mémoire  que  l'on  entend  célébrer! 

Nous  discernons  très  bien  quelles  raisons  ont 
pu  conférer  à  cet  hommage  son  caractère  élevé  et 
très  spécial:  l'auteur  s'y  montre  à  la  fois  très 
informé  et  très  enthousiaste.  M.  Labande  n'a  rien 
négligé  de  la  documentation  qui  pouvait  l'aider  à 
faire  la  pleine  lumière  sur  son  héros  :  il  a  étudié 
le  milieu  natal  (Garpentras)  et  les  milieux  d'édu- 
cation et  de  formation  du  talent  (Montpellier  et 
Paris)  ;  il  a  suivi  l'artiste  au  cours  de  ses  voyages 
en  Italie,  en  Turquie,  en  Perse  ;  il  l'a  montré  dans 
son  atelier  entouré  de  ses  élèves  et  de  ses  amis, 
littérateurs  ou  peintres  ;  il  a  analysé  les  dessins 
et  les  aquarelles,  les  lithographies  et  les  eaux- 
fortes,  les  tableaux  et  jusqu'aux  productions  mu- 
sicales et  aux  écrits  de  Jules  Laurens;  il  a  ranimé 
sa  pensée  et  jusqu'àla  parolede  ses  entretiens.  La 
physionomie  l'evit,  de  la  sorte,  intégralement  évo- 
quée ;  mais  la  reconstitution  n'a  rien  de  pénible, 
d'aride  ou  de  sec;  on  sent  à  chaque  page  l'entrain 
d'une  sympathie  chaleureuse  et  communicative  : 
elle  anime  le  récit  ;  elle  ajoute  aux  sentiments 
d'estime  dus  au  savoir  le  respect  que  commande 
la  dignité  d'un  beau  caractère  et  d'une  existence 
noblement  remplie. 


Impressionnismus,    Antike  und  Neuzeit,    von 

Werner  Weisbacii.  —  Berlin,  G.  Grote.  Un  vol. 
in-8°  illustré,  de  259  pages. 

Nos  voisins  d'outre-Rhin  se  préoccupent  volon- 
tiers de  recliercher  et  de  découvrir  les  origines  de 
l'impressionnisme.  Les  travaux  de  M.  Meier- 
Graefe  —  qui  a  rang  d'initiateur,  —  ceux  de  M. 
Ricliard  Haman  et  Karl  Scheffler  ont  ouvert,  à  cet 
égard,  des  voies  nouvelles  à  la  critique  allemande. 
M.    Werner   Weisbach    s'y   engage    résolument. 


Depuis  longtemps  déjà  des  liens  de  parenté  avaient 
été  signalés  :  entre  Corot,  Ganaletto  et  Joseph 
Vernet;  entre  Manet,  Goya,  Frans  liais,  Greco 
et  Velazquez  ;  entre  Degas  et  Vermeer  de  Delft  ; 
entre  Claude  Monct,  Renoir  et  les  peintres  ex- 
quis qui  dirent  chez  nous,  dés  le  xviii"  siècle, 
les  joies  de  la  couleur  et  de  la  lumière.  On  n'a 
pas  oublié  non  plus  par  quelles  preuves  déci- 
sives M.  Signac  a  établi  mgnère  que  la  décom- 
position optique  du  ton,  préconisée  par  Dela- 
croix, devait  aboutir  logiquement  à  l'art  de  Geor- 
ges Seurat.  M.  Werner  Weisbacii  va  plus  loin  (1) 
et  date  de  plus  liaut  la  filiation  :  dans  h^s  peintres 
grecs,  pompéiens  et  coptes,  il  voit  de  lointains 
ancêtres  de  nos  impressionnistes  d'aujourd'hui, 
et  il  défend  sa  thèse  à  grand  renfort  d'arguments 
et  d'images.  Certes  toute  erreur  renferme  sa  part 
do  vérité,  mais  il  semble  bien  qu'on  soit  en  pré- 
sence de  conceptions,  de  conditions  de  travail  et 
d'états  d'esprit  bien  dissemblablos  ;  des  contrastes 
si  nets  existent  entre  la  quiétude  de  l'àme  antique 
et  la  convoitise  ardente  de  sensation  aiguè,  ra- 
pide où  ne  s'absorbe  pas  exclusivement  l'impres- 
sionnisme, mais  qui  constitue  un  de  ses  traits 
distinctifs  ! 

Ceci  dit,  des  études  comme  celle  de  M.  Werner 
Weisbach,  fortifiée  par  une  abondante  documen- 
tation graphique  et  par  des  références  nombreuses, 
n'en  reste  pas  moins  curieuse,  précieuse,  par  les 
réflexions  qu'elle  suscite,  par  les  perspectives 
qu'elle  ouvre.  Elle  atteste  aussi  combien  sont  pué- 
rils l'ignorance  et  l'aveuglement  de  certains  pein- 
tres qui  voient  dans  le  crédit  grandissant  de  la 
nouvelle  école  le  résultat  de  manonivros  déloyales, 
l'oeuvre  d'un  «  syndicat  de  trahison»,  tandis  qu'il 
s'agit  simplement  d'une  admiration  raisonnée  et 
d'un  sentiment  historique,  en  vertu  de  quoi  le» 
peintres  impressionnistes  apparaissent,  aux  yeux 
de  la  critique  impai-tiale,  comme  les  successeurs 
légitimes  et  les  héritiers  directs  de  la  tradition 
des  maîtres  de  1830. 


NECROLOGIE 


Emmanuel  Frèmiet 

Nous  avons  le  bien  vif  regret  d'annoncer  la 
mort,  survenue  le  10  septembre,  d'un  des  plus 
grands  artistes  dont  s'honorait  notre  école  de 
sculpture  contemporaine  :  Emmanuel  Frémiet. 

Né  à  Paris  en  1824,  il  était  le  neveu  de  Rude  et 
fut  quelque  temps  son  élève  ;  il  apprit  à  cette 
forte  école  le  sens  de  la  grandeur  et  la  conscience, 
auxquels  s'ajoutèrent  ses  qualit('S  de  force,  d'in- 
vention, d'esprit  ingénieux.  Tout  jeune,  il  avait  été 
employé  à  la  clinique  de  l'Ecole  do  médecine  pour 
le  moulage  des  pièces  anatomiques  du  musée  Or- 
fila,  et  il  avait  fait  aussi  pour  le  Muséum  des  li- 
thographies relatives  à  l'ostéologie  comparée.  C'est 
à  ce  moment  que  Rude  devina  le  tempérament  du 
jeune  artiste  et  s'occupa  de  lui.  Passionné  pour  la 
nature  animale,  pour  les  belles  musculatures  plei- 
nes de  force  et  de  souplesse,  les  énergies  vitales  des 

(1)  Le  rapprochement  avec  Rembrandt  nous 
parait  encore  plausible,  surtout  en  ce  qui  concerne 
les  dessins,  ces  dessins  sublimes  o  malgré  la 
gangue  oii  il  les  a  laissés  »  comme  le  signifiait 
au  chef  de  l'école  hollandaise  une  hérésieinexpiablo 
contre  laquelle  nul  pourtant  n'a  protesté  jusqu'ici. 


246 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


têtes  de  la  création,  Frémiot  devint  un  grand  ani- 
malier et  fut  digne  de  succéder  à  Barye,  en  1875, 
au  Muséum,  dans  la  chaire  de  dessin  et  de  mode- 
lage. Depuis  son  premier  envoi  au  Salon,  une  Ga- 
zelle, exposée  en  1843,  il  n'a  cessé,  tout  en  traitant 
d'autres  sujets,  d'étudier  et  de  représenter  les  ani- 
maux. Citons  notamment:  V Étude  de  chien  (1846); 
La  Mère  Châtie  (1849)  ;  le  Cheval  de  halage 
(1855;  musée  du  Mans);  un  Ours  blessé  (1861); 
l'admirable  Chien  blessé  (1851)  et  le  Pau  et  Our- 
sons (1867)  du  musée  du  Luxomljourg;  de  nom- 
breuses études  de  chats,  d'oiseaux,  d'éléphants,  etc., 
pleines  d'esprit.  Ajoutons-encore,  au  Louvre,  des 
Marabouts  servant  de  supports  à  une  table  au- 
trefois dans  la  galerie  d'Apollon,  aujourd'hui  au  Mu- 
sée de  la  Marine  (1849\  et  trois  chapiteaux  daus  la 
salle  du  Manège  du  Prince  impérial,  consacrés  à 
la  fauconnerie,  aux  cerfs  et  aux  chevaux  armés 
(1857-1858);  Le  Centaure  Térée  eniporlant  dans 
son  antre  des  ours  pris  dans  les  montagnes  de 
VHémus  (1861)  ;  les  Chevaux  marins  de  la  fontaine 
de  l'Observatoire  (1870)  ;  le  Jeune  éléphant  du 
bassin  du  Trocadéro  (IS'iS)  ;  au  Muséum,  L'Homme 
de  l'âge  de  pierre  (1885)  ;  Orangs-Outangs  et 
sauvage  de  Bornéo  {lS9b);  Dénicheur  d'oursons 
(1897),  et  le  Gorille  enlevant  une  femme  qui  lui 
valut,  en  1887,  la  médaille  d'honneur  du  Salon. 

En  même  temps  il  donnait,  dans  le  domaine  de 
la  sculpture  histoi'ique,  des  créations  remarquables 
d'invention  et  de  science.  Napoléon  III  lui  avait 
commandé  pour  le  musée  de  Saint-Germain  le 
Cavalier  gaulois  et  le  Cavalier  romain,  qu'on 
y  admire  encore  aujourd'hui.  Quand  VioUet-le-Duc 
eut  entrepris  la  restauration  de  Pierrefonds,  Frc- 
miet  fut  chargé  également  do  modeler,  outie 
quatre  animaux  (un  bœuf,  un  aigle,  un  marabout 
et  un  dragon)  pour  la  rampe  de  l'escalier,  la 
statue  équestre  de  Louis  d'Orléans  pour  la  cour 
d'honneur  et  en  fit  un  chef-d'œuvre,  que  suivirent 
une  statue  équestre  de  Napoléon  I",  pour  Gre- 
noble (1868)  ;  Saint  Grégoire  de  Tours,  statue  en 
maibre  pour  le  Panthéon;  la  célèbre  Jeanne 
d'Arc,  d'une  conception  si  neuve,  qui  orne  la  place 
des  Pyramides  et  que  Frémiet  eut  la  conscience, 
à  la  suite  des  critiques  suscitées  par  certains  dé- 
tails, de  reprendre  et  de  parfaire  ;  il  on  fit,  en  1889, 
une  réplique,  modifiée,  pour  la  ville  de  Nancy  ; 
Le  Grand  Condé,  statuette  équestre  en  bronze 
(1881  ;  à  Chantilly);  C/ifirifs  I',  buste  en  marbre 
pour  la  Bibliotlièque  Nationale  il882);  le  l'orte- 
falot  à  cheval  de  l'Hôtel  de  Ville  de  Paris  (1883)  : 
la  statuette  du  Chevalier  croise;  le  Velazque^  à. 
cheval  placé  dans  le  jardin  do  l'Infante  au  Louvre 
(1890);  l'admirable  Saint  Georges  transperçant  le 
drrtjrou  (1891);  Le  Connétable  de  Clisson,  bas- 
relief  (1892)  ;  Isabeau  de  Jiaciére,  statuette  équestre 
(1892)  ;  le  monument  de  Raffet  placé  devant  le 
Louvre;  la  statue  de  Meissonier  érigée  à  Poissy 
(1894)  ;  le  Saint  Michel  destiné  à  la  llèche  de  l'église 
du  Mont-Saint-Michel;  la  statue  colossale  de  Fer- 
dinand de  Lesseps  pour  l'entrée  du  canal  de  Suez 
(1899)  ;  la  statue  équestre  de  DngucscUn  pour  la 
Tille  de  Dinan  (1902)  ;  François  I",  statuette 
équestre  en  bronze  (190'i),  etc.  Sa  verte  vieillesse 
ne  connut  pas  lo  repos  ;  en  19(Xi  il  exposait  encore 
une  belle  statue,  pleine  de  robustesse  et  de  vérité 
familière,  do  Rude.  Original,  vigoureux,  à  la  fois 
réaliste  et  poète,  Frémiet  a  été  un  des  plus  grands 
sculpteurs  du  xix*  siècle. 
Frémiet  obtint  successivement  les  récompenses 


et  distinctions  suivantes  :  médailles  de  3'  classe  en 
1849,  de  2°  classe  en  1851,  de  bronze  à  l'Exposition 
Universelle  de  1855  ;  la  croix  de  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  en  1800  ;  ime  médaille  d'argent  à 
l'Exposition  Universelle  de  1867  ;  la  rosette  d'officier 
de  la  Légion  d'honneur  en  1878;  la  médaille  d'hon- 
neur en  1887  ;  hors  concours  à  l'Exposition  de 
1889  ;  membre  do  l'Institut  en  1892  ;  commandeur 
de  la  Légion  d'honneur  en  1896  ;  grand'croix  en 
1900,  en  même  temps  qu'il  obtenait  un  grand-prix 
à  l'Exposition  Universelle  (1). 


Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort  de 
M.  Auguste  Raffet,  conservateur  adjoint  au  dé- 
partement des  Estampes  de  la  Bibliothèque  Natio- 
nale, décédé  le  11  septembre,  à  l'âge  de  soixante  et 
onze  ans.  11  était  le  fils  du  grand  peinti'e  Raffet. 


Le  peintre  de  paysages  et  de  sujets  de  genre 
Valton  est  mort  au  commencement  de  ce  mois.  Il 
était  président  honoraire  de  la  Société  des  Artistes 
indépendants,  qu'il  avait  dirigée  comme  président 
effectif  pendant  vingt- cinq  ans  avec  habileté  et  dé- 
vouement. 

Cette  Société  vient  d'être,  en  outre,  éprouvée  par 
la  mort  d'un  autre  collaborateur  de  Valtou  et  l'un 
des  fondateurs  des  Indépendants,  Davrigny. 

Le  dernier  sui-vivant  des  Préraphaélites  anglais, 
le  peintre  'William  Holman  Hunt,  est  mort  à  Lon- 
dres le  7  septembre.  11  était  né  le  2  avril  1827  et 
avait  exposé  pour  la  première  fois  à  Londres  en 
1846.  Ses  premières  œuvres  furent  des  composi- 
tions d'après  des  romans  ou  des  poèmes  célèbres 
de  l'époque,  par  exemple,  la  Fu'ite  de  Madeleine  et 
de  Porphyro  (1818),  tiré  d'un  poème  de  Keats.  En 
1848,  avec  Millais  et  Rossetti,  il  fonda  la  Confrérie 
des  Préraphaélites,  qui  se  donnait  pour  modèles  les 
peintres  primitifs  avec  leur  sincérité  de  sentiment, 
leur  conscience  dans  l'observation  et  le  rendu  de  la 
nature,  et  il  peignit  alors  des  toiles  comme  Valent  in 
délivrant  Sylv'ui,  et  Claudio  et  Isabelle,  tirées  de 
Shakespeare  ;  Le  Réveil  de  la  Conscience  (18ô3;i  ; 
mais  son  inspiration  prit  bientôt  un  caractère  net- 
tement religieux  et  mystique,  et  en  1854,  il  exposait 
dans  cette  manière  le  célèbre  tableau,  La  Lumière 
du  Monde  (montré  de  nouveau  à  l'Exposition  Uni- 
verselle do  Paris  en  1855,  et  actuellement  au  Ke- 
ble  Collège,  à  Oxford),  qui  lui  valut  de  la  part  de 
Ruskin  une  série  de  lettres  admiratives  dans  le 
Times  et  fonda  sa  renommée.  Il  créa  successive- 
ment, dausle  même  esprit,  LcClirist  retrouvé  dans 
le  Temple  (1860);  VOuihre  de  la  Mort  (1873,  au- 
jourd'hui au  musée  de  Manchester)  :  Le  Triomphe 
des  Innocents  'à  Liverpool;.  Ces  œuvres  allient  un 
sentiment  évangélique  et  mystique  au  réalisme  le 
plus  exact  et  à  l'exécution  la  plus  finie.  Il  avait 
passé  plusieurs  années  en  Egypte  et  en  Palestine 
pour  y  étudier  lo  décor  nécessaire  à  ses  toiles  re- 
ligieuses et  s'y  mieux  imprégner  de  l'esprit  chré- 
tien dont  il  voulait  les  animer.  Vers  la  fin  de  sa 
vie,  en  1905,  il  avait  publié  sur  les  débuts  de  l'école 
préraphaélite  un  livre  de  souvenirs  :  Pre-liaphae- 

(1)  Consulter,  pour  plus  do  détails,  la  péné- 
trante étude  (ju'a  consacrée  à  Frémiet,  en  1898, 
daus  la  Gaselte  des  Beaux-Arts  (livraisons  do 
juia  et   de  juillet),  M.  Etienne  Bricon. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


24- 


litism.    C'est  une  grande  figure  Je  l'histoire  de 
l'art  anglais  qui  disparait. 


On  annonce  la  mort,  en  Amérique,  de  M.  Julian 
Edwards,  compositeur  anglais  et  auteiir  d'opérettes 
à  succès.  M.  E  Iwards,  né  à  Manchester,  était  âgé 
de  cinquante-quatre  ans. 


Le  baryton  italien  Francesco  Pozzi,  qui  vers 
1890  triompha  à  la  Scala  de  Milan  dans  le  rôle 
d'Alfio  de  Cavalleria  ru.'iticana,  ce  qui  lui  avait 
valu  de  magnifiques  cn;;agements  aux  Etats-Unis 
d'où  il  était  revenu  plusieurs  fois  millionnaire,  est 
mort  au  commencement  do  septembre,  à  Tricste, 
dans  la  misère. 


MOUVEMENT  DES   AKTS 

Collection  Léon  Allard  de  Meeus 
Vente  faite  à  la  galerie   Georges  Petit,  les  6  et 
7  juin,  par  M' Lair-Dubreiiil,   MM.  Paulme,  Las- 
quin  et  Ferai. 

Aquarelli'f.  dessins,  gouaches,  pastels.  —  7. 
Lemoine.  Portrait  de  Caroline  Des  Gourtils,  mar- 
quise de  Leusse.  Pastel  :  1.350.  —  16.  Roslin 
(M""  Marie-Suzanne).  Portrait  d'homme.  Pastel: 
9.000.  —  18.  École  française,  x^tii*  siècle.  Portrait 
de  Gluck.  Pastel:  1.15(.'.  —  19.  École  française, 
XVIII'  siècle.    Les  Pêcheurs.  Gouache  :  1 .  100. 

Tableaux  anciens.  —  .3(5.  Toumières  (Robert  Le 
Vrac).  Portrait   de   jeune   femme  :    7.500. 

Sculptures.  —  82.  Deux  statuettes  terre  cuite  : 
enfants  debout  portant  des  fleurs,  signées  «  Godard 
fecit,  1791  :  »  3.O0O.  —  85.  Médaillon  ovale  en  mar- 
bre blanc,  attr.  à  X.  Pajou  :  le  Dauphin,  pre- 
mier fils  de  Louis  XV  :  1.550.  —  8S.  Buste  de 
femme  marbre  blanc,  xviii'  siècle  :  3.400. 

Objets  variés.  —  91.  Lanterne  d'antichambre, 
peutagonale,  en  fer  peint.  Support  avec  potence, 
xviu"  siècle:  1.350.  —  117.  Paire  de  candélabres 
en  terre  cuite  feinte  pour  simulsr  le  bronze  et  en 
partie  dorée  :  femmes  debout,  drapées,  portant  un 
vase.  Ép.  L.  XVI  :  2.200.  —  123.  Paire  de  coupes 
en  marbre  onyx,  à  piédouche,  bronzes  ciselés  et 
dorés  sur  socles  en  marbre  blanc,  orné  de  bronzes. 
Ép.  L.  XVI:  5.000.  — I2i.  Paire  de  vases  en  mar- 
bre onyx,  ovoïdes,  à  piédouche,  garnis  de  bronze 
ciselé  et  doré.  Ép.  L.  XVI  :  7.800. 

Bromes  et  objets  cl  ameublement .  —  141.  Pen- 
dule marbre  blanc  :  femme  debout  pleurant  son 
oiseau  mort  :  «  Piolaine,  à  Paris  •>.  Ep.  L.  XVI  : 
2.800.  —  147.  Paire  de  candélabres  :  Egyptiens 
debout,  portant  un   bouquet,    xviir  siècle  :  2.400. 

Sièges  anciens.  —  150.  Fauteuil  bois  sculpté  et 
doTé  à  feuillage  et  fleurs,  velours  rouge.  Epoque 
L.  XIV:  1.500.—  152.  Bùut-de-pied,  soie.  Ep.L.XV. 
Estampille  de  Lelarge  :  1.030. —  154.  Deux  bergères 
contournées.  Ép.  L.  XV  :  2.550.  —  156.  Deux  fau- 
teuils contournés  à  feui-Uage  et  fleurs.  Ep.  L.  XV  : 
2.900. — 157.  Deux  fauteuils-marquises  bois  sculpté. 
Ep.  L.  XV  :  3.050.—  166.  Lit  de  repos.  Ep.  L.  XVI  : 
7.100.  —  1G8.  Deux  chaises.  Estampille  de  Jacob. 
Ep.  L.  XVI  :  I.O.jO.  —  176.  Deux  bergères  recou- 
vertes de  soie.  Ep.  L.  XVI  :  2  2:0.  —  179.  Fauteuil 
contourné  (estampille  do  .Jacob  et  étiquette  ma- 
nuscrite :  «  Meuble  courant  pour  le  salon  de  M. 


Périer  ..).   Ep.   L.   XVI  :  3.2Ô0.   —   im.   Fauteuil 

analogue  (estampille  de  Jacob).  Ep.  L.  XVI  :  2.000. 

Meubles  anciens.  —  1S3.   Table  do  milieu  bois 

sculpté  à  feuillages  et  rinceaux.  Ep.  L.  XV  :  4.600. 

—  186.  Table-bureau  plat,  contourné,  en  marque- 
terie. Ep.  L.  XV:  3.050.  —  192.  Bureau  bonheur- 
dnjour,  à  galerie  en  cuivre.  Ep.  L.  XV  :  8.300.  — 
197.  Deux  consoles,  bois  sculpté  et  doré,  forme 
demi-lune.  Ep.  L.  XVI  :  6.500.  —  200.  Commode 
droite,  en  laque  de  Goromandel  et  bronzes  dorés. 
Ep.  L.  XVI:  6.800.  —  202.  Paire  de  meubles- 
encoignures,  en  marqueterie  et  bronzes,  xviii* 
siècle  :  2.250.  —  205.  Horloge  monumentale,  en 
bois  peint  et  doré.  Ép.  L.  XVI  :  3.300.  —  207. 
Console  d'entre-deux  en  acajou,  frises  en  encadre- 
ments   en    bronze   ciselé    et   doré.    Ep.  L.  XVI. 

I  Estampille  de  Saunier)  :  6.700.  —  208.  Table-con- 
sole en  marqueterie  de  citronnier,  galerie  ajourée. 
Ep.  L.  XVI  :  2.620.  —  213.  Table  bois  d'amarante 
et  soierie  à  fleurs,  groupes  simulant  le  bronze 
avec  inscriptions  xviw  siècle  :  4.200. 

Petites  tapisseries  anciennes.  —  219.  Panneau 
Aubusson  :  le  Sante-mouton.  Ep.  XV  ;  encadre- 
ment de  baguettes  L.  XVI  :  1.900.  —  223.  Tapis  de 
table  ancienne  tapisserie  du  xviii*  siècle:  couronne 
de  fleurs,  rinceaux  et  bouquets,  sur  fond  gros 
vert;  bordure  d'encadrement  à  oves:  2.100.  — 
224.  Tapis  de  table  ancienne,  tapisserie  fine  de 
l'époque  révolutionnaire,  à  médaillon,  lambrequin 
et  attributs  divers  :  1.705. 

Produit  total:  234.908  francs. 

Tableaux  anciens 
appartenant  à  divers  amateurs 
Vente  faite,  salle  6,  le  17  juin,  par  M"  Lair-Du- 
breuil  et  M.  Haro. 
1.  Beechey  (sir  W.).    Portrait  d'homme  :  3.300. 

—  6.  Cappelle  (J.  vander).  Marine  :  28.000.  —  7. 
Cappelle  (J.  van  der).  Marine:  2.800. 

Don  (Gérard).  —  12.  Portrait  d'une  dame  de  qua- 
lité :  14.200.  —  13.  Portrait  d'un  gentilhomme  : 
14.100.  —  14.  Le  Dessinateur  :  9.000. 

16.  Dyck  (.\.  van).  Portrait  d'un  abbé  mitre: 
11.000.  —  23.  Fragonard  (attr.  à).  Le  Marchand 
dOfviétaii  :  5.200.-24.  Fragonard  (attr.  à).  Trois 
dessus  de  portes  représentant  l'Architecture,  la 
Peinture  et  la  Sculpture  :  4.750.  —  25.  Gérard 
(M"*  Marguerite'.  La  Lettre  interceptée  :  4.800.  — 
32.  Krafi't.  Portrait  de  dame:  4.400.  —34.  Largil- 
lière  (N.  de).  Portrait  présumé  de  la  marquise 
Dangeau  :  20.000.  —  35.  Largillière  (N.  de).  Por- 
trait du  peintre  Oudry  :  8.100.  —  37.  Lemoyne 
(Fr.).  Hercule  et  Omphale  :  2.500.  —  38.  Le  Nain 
(Les  frères).  Famille  de  paysans  :  2.050.  —  40. 
Leprince.  Le  Pacha  :  3.100. 

41.  Loo  (Van).  La  Visite  au  sculpteur:  3.000. — 
46.  Moreelso.  Portrait  de  dame  lioUandaise  :  3.400. 

—  47.  Mostaert.  Marguerite  d'Autriche,  femme 
de  Philibert,  duc  de  Savoie  :  11.500.  —  4!).  Ostade 
(.\d.  van).  Le  Fumeur  :  5.500.  —  51.  Oudry  (J.-B.). 
Nature  morte:  6.000.  —  53.  P.uisdael  (Jacob).  Le 
Piuisseau:  15.800.  —  55.  Santerre  (J.-B.).  Mar- 
quise de  Rubel  :  7.000.  —  56.  Schall.  La  Jeune  fille 
à  la  rose  :  10.100.  —  59.  Trémollière.  Vénus  et 
l'Amour  :  0.600.  —  60.  Vclde  (Ad.  van  de).  Ani- 
maux au  pâturage:  2.500.  —  62.  Vestier.  Portrait 
présumé  de  la  vicomtesse  de  Favières  :  3.200.  — 
64.  Watteau  (attr.  à).  Une  nymphe  ;  2.800. 

Produit  total  :  253.000  francs. 


248 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITl 


Collection  de  r«i  D.  Coope  Esq. 

Vente  d'objets  d'art  anciens,  faïences,  émaux, 
faite  à  Londres,  les  3,  4  et  5  mai,  par  MM.  Ghristie. 

Pria;  en  francs 

Faïences  italiennes.  —  31.  Petit  plat  en  an- 
cienne faïence  de  Gubbio,  aux  armes  d'un  cardi- 
nal, à  refléta  métalliques,  par  maître  Giorgio, 
signé  au  revers  et  daté  de  1527  :  30.000.  —  35.  Plat 
en  ancienne  faïence  de  Sienne  :  Narcisse  en  cos- 
tume du  XVI»  siècle,  dans  un  paysage,  près  d'une 
colonne  corinthienne  que  surmonte  un  Amonr. 
(A  figuré  à  l'Exposition  du  South  Kendngton  en 
1862)  :  95.000.  —  36.  Plat  en  ancienne  faïence  d'Ur- 
bino  :  femme  d'Amphiarus,  par  Fra  Xanto;  signé 
au  revers  et  daté  de  1532  :  12.500.  —  38.  Urbino, 
grand  plat  à  brillantes  couleurs  :  l'Enlèvement 
d'Hélène,  et  inscription  par  Fra  Xanto  ;  signé  et 
daté  1537:  80.500.  —  39.  Urbino.  Coupe  et  couver- 
cle :  scène  de  la  Nativité,  sur  fond  sopra-bianco  ; 
à  l'extérieur,  paysages  en  couleurs,  rubans  et 
bordures  de  feuillages:  17.500.  —  40.  Urbino. 
Coupe  et  pied  :  mère  et  son  enfant,  en  couleurs,  et 
Amours  :  24.000.  —  4:3.  Salière  ronde,  décor  de  figu- 
res de  Junon,  Psyché,  Mercure,  Diane,  Minerve, 
en  couleurs  transparentes,  par  Jean  Limousin,  si- 
gn'ie  de  ses  initiales  :  32.2.!i0.  —  52.  Aiguière  :  au 
centre  le  Triomphe  de  Silène,  entouré  de  satyres 
et  Scènes  de  bacchanales  en  grisaille,  par  Jean 
Courtois,  signée  de  ses  initiales  :  11.250.  —  53.  Ai- 
guière :  au  centre,  la  Rencontre  d'Isaac  et  de  Re- 
becca  au  puits,  anges  et  figures  en  grisailles,  piir 
Pénicaud  III  :  18.0L0.  —  55.  Deux  plaques  à  sujets 
de  la  vie  d'Énée,  en  couleurs  et  dorure,  par  Péni- 
caud II  :  47.500.  —  56.  Tasse  :  Melchissédech  et 
Abraham  et  Lolli,  fond  de  paysage  avec  Jérusa- 
lem, en  émaux  translucides,  par  Suzanne  Court  : 
5L250.  —  57.  GhAsse  oblongue  en  métal  doré  et 
gravé  à  feuillages,  et  cariatides  de  femmes;  sur 
les  côtés,  douze  plaques  en  émaux  de  Limoges,  ;\ 
sujets  de  l'histoire  de  Pallas,  Orphée,  Neptune, 
Jupiter,  et  autres  figures  mythologiques,  dans  le 
style  de  Gonly  J.  Noylier  :  26.'250. 

Porcelaines.  —  101.  Deux  vases  en  ancienne 
porcelaine  de  Chine  à  triple  renflement,  émaillès 
de  fleurs  et  de  feuillages  en  blanc  sur  fond  vert, 
ép.  Kang-IIi  ;  montures  bronze  doré  :  4S  550.  — 
102.  Vase  céladon  en  ancienne  porcelaine  de 
Chine,  à  feuillages  en  relief,  monture  bronze  doré 
L.  XV  :  117.500.  —  108.  Deux  vases  avec  couver- 
cles, Chelsea,  fond  marbré  et  dorure,  peints  à 
figures  de  Bacchus,  fleurs  et  oiseaux  en  quatre 
médaillons  :  31.500.—  107.  Doux  seaux  à  glace  avec 
couvercles  et  plateaux,  en  ancienne  porcelaine  de 
Sèvres,  fond  bleu  turquoise  ;  décorés  de  médail- 
lons, nymphes,  Amours  et  satyres  en  grisaille,  et 
bandes  de  fleurs  en  couleurs,  sur  fond  blanc  à 
arabesques  ;  décor  par  Boulanger,  dorure  de  l^c 
Guay,  1778  (provenant  du  service  exécuté  pour 
l'inrpératrice  Catherine  de  Russie)  :  67.500. —  170. 
Deux  seaux  en  ancienne  porcelaine  de  Sèvres,  à 
sujets  :  Jupiter  et  Europe,  Bacchus  et  Ariane, 
Vénus  et  Adonis  et  Vénus  et  Énée  ;  fond  gros  bleu 
et  branches  de  laurier  en  dorure,  guirlandes  de 
fleurs.  Décor  par  Dodin,  dorure  de  Le  (juay  : 
84.000.  —  172.  Buste  de  Madame  Dubarry,  en  bis- 


cuit de  Sèvres  ;  piédestal  à  festons  en  relief,  xvni* 
siècle  :  26.250. 

Objets  d'art  et  de  vitrine.  —  182.  Buste  de  Mo- 
lière, en  bronze  :  70.875.  —  208.  Tabatière  oblon- 
gue en  or,  époque  L.  XV,  décorée  en  émail  de  six 
panneaux  à  sujets  de  genre  en  couleurs,  signés 
Sehindier,  bordures  de  fleurs  et  plaques  émailloes 
en  imitation  de  lapis-lazuli  :  43.750.  —  213.  Coupe 
à  deux  anses  en  cristal  de  roche,  à  arabesques  et 
feuillages  gravés  ;  monture  en  argent  doré.  Italie, 
XVI"  siècle  :  15.000.  —  23'i.  Miniature,  portrait 
d'astronome,  cheveux  poudrés,  assis  à  une  table, 
par  Dumont  ;  cadre  en  bronze  doré  :  13.500.  — 
277.  Coupe  à  couvercle,  en  noix  de  coco,  monture 
argent  doré  et  gravé,  avec  fruit  et  griffon  ;  pieds 
à  figures  de  femmes  et  cariatides.  Allemagne,  fin 
du  XVI"  siècle  :  9.500.  —  278.  Coupe  formée  d'une 
coquille  en  forme  de  bateau,  gravée,  montée  en 
argent  et  surmontée  d'une  figurine  d'enfant.  Tra- 
vail d'Augsbourg,  xvii"  siècle  :  12.000. 

CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   NOUVELLKS 

Paris 

Exposition  des  travaux  des  élèves  de  l'Ecole 
spéciale  d'architecture,  254,  boulevard  Haspail, 
jusqu'au  30  septembre  ,de  2  à  4  h.). 

Exposition  de  la  Société  du  Salon  d'Au- 
tomne, au  Grand  Palais  des  Champs-Elysées,  du 
1"  octobre  au  8  novembre. 

Salon  de  l'Union  interrationale  des  Arts  et 
des  Lettres,  :'i  r.\lcazar  d'Eté,  du  1"  octobre  au 
3  novembre. 

Province 

Charenton  :  12"  Exposition  des  Beaux-Arts  de 
la  Société  artistique,  à  la  mairie,  du  25  septembre 
au  16  octobre. 

Nancy  :  46"  Exposition  de  la  Société  lorraine 
des  Amis  des  Arts,  du  2  octobre  au  13  novembre. 

Roubaix  :  31"  Exposition  annuelle  des  Beaux- 
Arts,  organisée  par  la  Société  artistique  de  Rou- 
liaix-ïourcoing. 

Saint  ûuentin  :  Exposition  des  Beaux-Arts,  à 
partir  du  2'i  septembre. 

Troyes  :  13"  Exposition  de  la  Société  artistique 
de  l'Aube,  du  2  au  30  octobre. 
Étranger 

Dresde  :  Exposition  de  la  Société  des  Artistes 
de  Dresde. 

Mexico  :  Exposition  internationale  des  Beaux- 
Arts. 

■Valence  (Espagne)  :  Exposition  nationale  des 
Beaux-Arts  et  Arts  décoratifs,  avec  section  rétros- 
l>i>ctivo. 

Zurich  :  10"  Exposition  nationale  des  Beaux-Arts. 

ERRATUM 

Dans  le  dernier  numéro  de  la  Chronique,  p.  234, 
l"  col.,  9"  ligne,  au  lieu  de  5.000  francs,  lire  : 
500  francs. 


Le  Gérant  :  P.  GiiunnoT. 


Paris  —  Iiiiprlmeric  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.  —  V.  Simart,  imprimeur. 


N«  33.  -  1010.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6»)  8  Dotobre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SA.MEDl      MATIN 

Les  alonnès  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  Il  Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

Départements 12  fr.  ||       l'Union  postale) 15  fr. 

X-e    ITunaéro    ;    O    fr.    2B 


PROPOS     DU      JOUR 


assure  que  la  discussion  pro- 
chaine sur  le  budget  des  Beaux- 
Arts  sera  l'occasion  de  reprendre 
un  très  ancien  projet.  Il  s'agit  de 
démolir  la  vieille  école  des  Arts  décoratifs  de 
Paris,  et  de  la  reconstruire  en  d'autres  lieux. 
C'est  une  de  ces  mesures  que  l'on  présente 
comme  nécessaires  depuis  nombre  d'années  et 
qui  demeurent  urgentes  à  l'état  chronique, 

Tout  le  monde  sait,  et  nos  lecteurs  n'ont 
pas  oublié,  que  l'école  des  Arts  décoratifs, 
telle  qu'elle  est  installée  aujourd'hui,  est  la- 
mentable. L'enseignement  qui  s'y  distribue 
est  cependant  de  la  plus  haute  importance  ; 
il  répond  à  des  besoins  certains  des  artistes 
et  du  public  ;  il  attire  chaque  année  de 
nombreux  jeunes  gens  qui  seront  demain  des 
dessinateurs,  des  artisans  ou  même  des  ar- 
chitectes. Et  matériellement  le  local  où  se 
réunissent  professeurs  et  élèves  est  mal  com- 
mode et  malsain. 

Il  est  affligeant  que  depuis  tant  d'années 
les  réclamations  n'aient  servi  de  rien.  Si  l'on 
feuilletait  les  collections  de  l'Of/iciel,  celles 
des  journaux  consacrés  aux  questions  artis- 
tiques, on  ne  trouverait  guère  do  projet  dont 
il  ait  été  autant  parlé  et  pour  lequel  on  ait 
dépensé  plus  d'ardeur.  Des  promesses  solen- 
nelles ont  été  faites  ;  beaucoup  de  mots  ont 
été  prononcés.  Il  n'j-  a  d'aucun  côté  aucune 
objection  ;  au  contraire,  il  y  a  unanimité  à 
réclamer  pour  un  service  d'une  si  grande 
utilité  un  établissement  digne  de  lui.  En 
province,  les  écoles  d'Art  décoratif  vivent 
comme  elles  peuvent,  soutenues  souvent 
par  le  zèle  de  quelques  amis  de  l'art.  Celle 
de  Paris  demeure  la  plus  fréquentée,  la 
plus  vivante.  On  ne  peut  se  défendre  de  quel- 
que  amertume   en    songeant   que   dans  un 


budget  aussi  considérable  que  le  nôtre  il  ne 
s'est  pas  trouvé  de  quoi  reconstruire  cette 
école;  on  ne  peut  se  défendre  non  plus  de 
quelijue  défiance  devant  des  promesses  qui 
ont  été  si  souvent  renouvelées  sans  efl'et. 


NOUVELLES 

***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  25  septembre,  à  Vert-le-Petit 
^Seine-ct-Oise),  un  monument  à  la  mémoire 
de  Duquesne,  œuvre  du  sculpteur  Emile 
Derré  ; 

Le  même  jour,  à  Ribérac,  un  monument  à 
la  mémoire  des  enfants  de  l'arrondisÊement, 
morts  pour  la  patrie; 

Le  même  jour,  à  Ourques  (Loir-et-Cher), 
un  monument  à  la  mémoire  de  l'adjudant 
Vincenot,  une  des  victimes  de  l'accident  du 
dirigeable  militaire  République; 

Le  dimanche  2  octobre,  à  la  Ferté-Milon, 
une  statue  de  Racine  enfant,  œuvre  du  sculp- 
teur Hiolin; 

Le  même  jour,  à  Naintré  C^'ienne),  un  mo- 
nument à  la  mémoire  de  l'adjudant  Réau, 
l'une  des  victimes  de  l'accident  du  dirigeable 
République. 

*♦*  Les  travaux  d'aménagement  des  pre- 
mières salles  du  pavillon  de  Flore,  aux  Tui- 
leries, sont  terminés.  Dans  ces  salles  ainsi 
transformées  vont  être  installés  et  prochai- 
nement inaugurés  les  dons  ou  acquisitions 
dont  le  Louvre  s'est  enrichi  récemment,  no- 
tamment la  collection  Chauchard. 

***  La  Commission  du  budget  a  entendu 
dans  sa  dernière  réunion  les  explications  de 
M.  Paul-Boncour,  rapporteur,  sur  quelques 
chapitres  réservés  du  budget  des  Beaux-Arts. 
Elle  a  adopté  notamment  ses  conclusions  en 
vue  de  donner  à  la  manufacture  desGobelins 
l'autorisation  de  vemlre  ses  produits  au  pu- 
blic, comme  le  fait  déjà  la  manufacture  de 
Sèvres. 


250 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


***  On  vient  de  remplacer,  à  riiotel  dos 
Invalides,  la  statue  monumentale  en  plâtre 
de  Napoléon  I"',  qui  depuis  plus  de  cinquante 
ans  se  trouvait  dans  la  cour  d'honneur,  sous 
l'horloge,  par  l'original  en  bronze  de  cette 
même  statue,  œuvre  du  sculpteur  Seurre,  qui 
couronnait  jadis  la  colonne  Vendôme,  où  elle 
avait  remplacé  en  1833  le  Napoléon  en  empe- 
reur romain  déboulonné  sous  la  Restauration, 
et  auquel,  en  IStii,  on  substitua  un  nouvel  em- 
pereur romain,  qui  fut  renversé  à  son  tour 
par  la  Commune  avec  la  colonne.  La  statue 
de  Seurre  avait  été  transportée  au  rond-point 
de  Courbevoie  et  de  là  au  Dépôt  des  marbres. 

L'hôtel  des  Invalides  vient,  en  outre,  de 
s'enrichir  de  deux  bas-reliefs,  représentant 
l'un  l'exhumation  de  Napoléon  à  Sainte- 
Hélène,  l'autre  l'arrivée  du  corps  de  l'em- 
pereur aux  Invalides .  Viseonti ,  l'archi- 
tecte de  la  crypte,  avait  prévu  ces  deux  bas- 
reliefs  pour  la  décoration  de  l'escalier  monu- 
mental; mais  le  sculpteur  ayant  fait  figurer 
sur  le  second  le  roi  Louis-Philippe  entouré 
de  ses  quatre  fils  et  de  ses  ministres,  Napo- 
léon III  décida  que  ces  bronzes  ne  seraient 
pas  mis  en  place.  Le  général  Niox,  directeur 
du  Musée  de  l'Armée,  les  a  retrouvés  aussi  au 
Dépôt  des  marbres  et  les  a  fait  mettre  à  la 
place  à  laquelle  ils  étaient  destinés. 

Le  général  Xiox  se  préoccupe  aussi  de 
faire  réparer  les  fresques  qui  ornent  les  ar- 
cades de  la  cour  d'honneur  et  qui  sont  dans 
un  état  lamentaljle. 

***  M.  de  Nolhae,  conservateur  du  musée 
de  Versailles,  vient  de  recevoir  de]\I""=  Charles 
Hayem  un  portrait  de  Barbey  d'Aurevilly 
dû  "au  pinceau  d'Emile !Lévy.  Cette  imago  de 
l'auteur  de  ÏEnsurcelée  a  été  installée  dans 
la  salle  des  dons  et  acquisitions. 

***  Sous  les  auspices  du  sculpteur  Injal- 
bert,  membre  de  l'Institut,  et  de  M.  Gustave 
Geolïroy,  administrateur  de  la  manufacture 
nationale  des  (iobelins,  un  groupe  d'artistes 
de  la  manufacture,  auxquels  se  sont  adjoints 
quelques  artistes  étrangers  à  l'arrondisse- 
ment, viennent  de  se  réunir  sous  le  titre  de 
«  Cercle  des  Gobelins  et  des  Beaux-Arts  ■>. 
Cette  Société  a  pour  but  de  développer  le 
sentiment  esthétique,  de  vulgariser  les  arts 
industriels,  d'organiser  des  expositions  gé- 
nérales et  particulières,  de  faire  des  visites 
et  conférences  dans  les  musées,  monuments, 
ateliers,  voyages  ot  excursions,  etc.  Sa  pre- 
mière exposition  a  lieu  en  ce  moment,  à  la 
mairie  du  XII1°  arrondissement.  Elle  com- 
prend des  o'uvres  de  peinture,  sculpture, 
gravure,  cartons  et  tapisserie,  art  décoratif, 
etc..  Pour  tous  renseignements,  s'adresser  à 
M.  E.  Coupigny,  secrétaire,  à  la  Manufacture 
nationale  des  Gobelins,  'i-2,  avenue  des  Go- 
belins. 

*■**  Un  comité  vient  do  se  former  dans  le 
but  d'orj.'aniscr  à  Paris,  pour  le  mois  de  no- 
vembre prochain,  un  Salon  d'art  religieux. 
Ce  Salon  comprendra  des  leuvres  de  peinture, 
sculpture,  dessin,  gravure,  architecture,  or- 
fèvrerie, reliure,  vitraux,  broderie,  ta])isse- 
rie,  dentelle,  musique,  etc.  Membres  d'hon- 


neur :  MM.  Luc  Olivier-Merson,  Dagnan- 
Bouveret,  Vincent  d'Indy,  Ouentin-Bauchard, 
J.  Denais,  E.  Massard,  •!.  Péladan,  Lerolle, 
etc. , etc.  S'adresser,  pour  tous  rengeigncments, 
à  M.  G.  Renault,  secrétaire  général,  7,  rue 
Laflîtte. 

***  M.  Albert  Carré  va  instituer  à  l'Opéra- 
Comique  des  matinées  du  jeudi  exclusive- 
ment réservées  au  genre  dit  «  de  l'opéra 
comique  »,  et  où  seront  passées  en  revue  les 
œuvres  les  plus  marquantes  du  genre,  en  re- 
montant jusqu'à  son  origine  et  en  le  suivant, 
dans  un  ordre  clironologique,jusqu'à  ses  plus 
récents  succès.  Ils  auront  lieu  du  13  octobre 
au  2.5  mai  (excepté  le  jeudi  saint  13  avril)  et 
chacun  sera  répT'té  deux  fois. 

Le  directeur  de  l'Opéra-Comique  organisera 
également  des  «  Concerts  historiques  de  la 
Musique  ».  Ces  concerts,  précédés  d'une 
courte  conférence  faite  par  le  bibliothécaire 
du  Conservatoire  de  musique,  M.  Henry  Ex- 
pert, seront  donnés  le  samedi,  à  5  heures  du 
soir.  Ils  se  composeront  de  seize  programmes 
dift'érents,  qui  seront  ainsi  composés  : 

lo  Chants  français  du  Moyen  âge  el  de  la 
liejiaissance  ;  —  2"  les  Primitifs  de  la  mélodie 
moderne  {italiens  et  français]  ;  —  3°  Chants 
français  de  Liilli  à  Rameau  ;  —  4°  et  5»  Les 
Maîtres  du  «  belcanto  »  ;  —  6°  Sébastien  Bach, 
Hiendel,  Rameau  ;  —  7o  L'Epoque  de  Ghtrk  ; 

—  8°  Les  Pères  de  l'opéra  comique  français  ; 

—  9"  Fin  des  classiques  français  et   italiens  ; 

—  IQ"  Les  Grands  classiques  allemands  :  Hai/dn, 
Mozart,  Beethoven;  —  11°  le  Chant  allemand 
après  Beethoven  :  a)  les  Romantiques  ;  b)  de 
Watjner  ci  Hichard Strauss ;—  H'èi  l'ii  Chants 
français  du  xix»  siècle  ;  —  15°  Les  Mélodies 
italiennes  du  xix'  siècle;  — 16°  Chants  slaves. 

Tous  les  artistes  de  l'Opéra-Comique  pren- 
dront part  à  ces  concerts.  M.  Carré  se  réserve 
de  leur  adjoindre,  le  moment  venu,  quelques 
artistes  italiens,  allemands  ou  slaves  pour  les 
concerts  qui  comporteront  l'audition  de  musi- 
que étrangère. 

Le  premier  concert  sera  donné  le  22  octo- 
])re,  et  se  répétera  le  29  octobre.  Ces  concerts, 
dont  chacun  sera  ainsi  donné  deux  fois  (un 
abonnement  étant  créé pourchacunedes  doux 
séries),  se  poursuivront  jusqu'à  la  fin  du  mois 
de  mai. 

***  M.  Dattari,  numismate  au  Caire,  a  fait 

don  aux  musées  de  Bruxelles  d'une  collection 
comprenant  cinq  mille  bronzes  allant  de  Dio- 
clétien  à  Constantin  et  à  ses  successeurs;  la 
plupart  de  ces  pièces,  où  voisinent  de  nom- 
breuses variétés  de  types,  sont  parfaitement 
conservées. 

#**  Du  8  au  12  octobre  prochain  s'ouvrira 
à  Biuxelles,  au  Palais  du  Cinquantenaire,  le 
quatrième  Congrès  international  d'Art  public. 
On  se  rappelle  que  le  troisième  Congrès,  à 
Liège,  il  y  a  cinq  ans,  aboutit  à  la  fondation 
de  l'Institut  international  d'.\rt  iniblic  dirigé 
par  M.  A.  Bcernaort,  rainislre  d'Etat,  et  M. 
Eug.  Broerman,  fondateur  de  l'OÀivre  des 
Congrès  internationaux  d'.Vrt  public. 

Los  inscri[)tions  (cotisations  de  10  francs  et 
de  5  francs)  sont  reçues  au  secrétariat  gêné- 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


251 


rai,  56,  avenue  Jef-Lambaux,  à  Bruxelles,  et 
au  bureau  permanent  du  Congrès,  Palais  du 
Cinquantenaire,  où  la  Revue  internationale 
crArt  pidilic  A  organisé  à  l'occasion  de  l'Ex- 
position universelle  une  exposition  documen- 
taire concernant  les  jirincipes  et  le  but  de 
l'œuvre. 

***  Le  Bain  de  Diane,  tableau  de  Rubens, 
qui  se  trouve  à  l'exposition  de  l'art  belge  du 
XVII'  siècle  à  Bruxelles,  vient  d'être  acquis 
par  un  collectionneur  américain  pour  la 
somme  d'un  million  de  francs.  Ce  tableau 
faisait  partie  jusqu'à  présent  de  la  collection 
Schubart,  de  Munich. 


Le  'Vernissage  du  Salon  d'Automne 

En  cette  année  paradoxale,  où  les  saisons  s'in- 
tervertissent volontiers,  le  dernier  en  date  des 
Salons  revêt  une  physionomie  tonte  printauicre. 
D'emblée  on  s'est  accordé  à  le  reconnaître  pourvu 
d'une  vie  jeune  et  intense,  riche  en  signilication  et 
en  visées  généreuses  Les  peintres  du  Salon  d'au- 
tomne ont  fourni,  au  terme  de  cette  première  dé- 
cade, le  spectacle  inaccoutumé  de  la  modestie  et 
de  l'abnégation.  Pour  laisser  plus  de  place  aux 
décorateurs,  ils  ont  accepté  de  réduire  à  deux 
tableaux  l'effectif  de  leurs  envois.  Loin  de  por- 
ter préjudice  à  l'exposition,  cette  contrainte  ne 
l'a-t-elle  pas  plutôt  servie?  L'ensemble  montre 
plus  de  diversité;  obligés  de  se  résumer,  les 
artistes  ont  incliné  à  choisir  les  moins  futiles 
d'entre  leurs  ouvrages;  ils  se  sont  dérobés  par  là 
au  reproche,  maintes  fois  formulé,  de  manquer 
d'exigences  envers  eux-mêmes;  sous  un  autre 
rapport,  l'orientation  des  tendances  se  devine  plus 
aisément  à  la  faveur  d'œuvres  miîries  et  ijlus  com- 
plètes. 

Le  Salon  d'automne  reste  le  gardien  fidèle  di^s 
mémoires  chères.  Il  honore  ceux  qui  vinrent  à  lui 
pleins  d'espoir,  pleins  d'entrain  et  tombèrent, 
sur  la  route,  avant  l'heure,  tels  Trigoulet  et  Edmond 
Lempereur,  dont  la  fine  personnalité  se  dégage  à 
travers  le  deuil  de  cette  réunion  posthume.  Il  ins- 
titue l'exposition  récapitulative  d'un  disparu  glo- 
rieux, Frédéric  Bazille,  mort  à  l'ennemi  en  1870  : 
artiste  hors  du  commun,  l'un  des  précurseurs  de 
la  peinture  de  plein  air,  que  la  Centennale  de  1900 
avait  remis  en  lumière  et  dont  la  Ga::ette  voudra 
quelque  jour  fixer  le  souvenir.  Son  art  et  sa 
sansibilité  demeurent,  après  quarante  ans,  tout 
proches  de  nous.  Il  a  eu  le  pressentiment  de  nos 
aspirations.  Plus  d'un  artiste  d'aujourd'hui  s'af- 
filie à  Bazille  et  se  retrouve  en  lui. 

On  constate,  chez  les  peintres  de  notoriété  ré- 
conte, un  retour  à  la  composition  (1)  qui  ne  cause 
ni  déplaisir,  ni  surprise.  Ils  renouent  délibé- 
rément avec  la  tradition.  Leurs  moyens  d'ex- 
pression, révolutionnaires  en  apparence,  peu- 
vent de  prime  abord  égarer  le  jugement;  à 
l'examen,  nul  doute  ne  subsiste  sur  le  sens  de 
leurs  intentions.  Il  y  a  là,  selon  la  loi  historique 
de  succession  des  écoles,   une  réaction  évidente 

(1)  Ge  parti  n'est  pas  moins  évident  chez  des 
débutants  comme  MM.  Blanchet,  Dusouchet, 
Lombard,  Georget,  Genin  et  M"°  Bernouard. 


contre  la  spontanéité  impulsive  de  l'impression- 
nisme, n  Vous  improvisiez,  diraient  volontiers  à 
leurs  aines  JI.  Marinot,  M.  Othon  Friesz  et  d'autres 
encore  ;  nous  préméditons.  La  nature  vous  pa- 
raissait intéressante  à  copier,  sous  n'importe  quel 
angle  ;  elle  n'est  pour  nous  que  le  dictionnaire 
dont  parle  Eugène  Delacroix  ;  nous  la  consultons, 
nous  y  choisissons  des  éléments  qui  s'utilisent  et 
s'ordonnent  à  la  volonté  de  notre  conception  pro- 
pre. Tout  doit  être  soumis  au  contrôle  du  goût, 
aux  déductions  du  raisonnement  et  aux  calculs  de 
l'esprit.  » 

Les  historiens  établiront  sous  quelles  formes 
diverses  et  par  quelles  transitions  logiques  ces 
variations  ont  pu  se  produn-e.  Ils  en  suivront  le 
début  à  travers  l'œuvre  de  Puvis  de  Ghavannes  et 
de  Paul  Gauguin.  Ils  observeront  comment  de 
M.  Maurice  Denis  à  M.  Henri  Matisse  le  groupe 
dos  Symbolistes  et  la  classe  des  élèves  de  Moreau 
ont  acheminé  la  peinture  vers  ses  destinées  pré- 
sentes. Au  Salon  même,  plus  d'une  remarque  ap- 
porterait sa  contribution  utile  à  leur  étude.  Des 
peintres  de  tempérament  —  MM.  van  Dongen, 
Fergusson,  Fornerod  —  exclusivement  préoccupés 
par  la  tache,  le  beau  ton  et  la  qualité  de  la  ma- 
tière, ne  se  rencontrent  guère  ici  qu'è  l'état  d'excep- 
tion. Pour  M.  Lebasque,  M.  Maiiguin,  M.  Dufres- 
noy,  M.  Hermann  Paul,  M.  Duchamp  même,  il 
importe  autant  de  signifier  par  la  ligne  que 
d'exprimer  par  la  couleur.  Si  nous  convoitons 
pour  M.  Chabaud  et  M.  Yerdilhan  le  champ  de 
vastes  parois,  n'est-ce  pas  afin  que  leur  inven- 
tion fertile  et  leur  don  réel  de  la  mise  en  scène 
aient  la  liberté  de  se  déployer  tout  à  l'aise?  Je 
sais  :  les  genres  de  vérité  ne  sont  pas  honnis; 
l'exposition  a,  selon  la  norme,  ses  paysagistes  (1), 
ses  peintres  de  nature  morte  (2)  et  de  nu  (8)  ;  elle 
a  ses  peintres  d'intimité  (•4)  et  de  portraits  (5), 
étrangers  pour  la  plupart  ;  mais,  qu'ils  soient  si- 
gnés de  M.  Viani  [VEpidémie]  ou  de  M.  Girieud 
[Baigneuses]  ;  de  M.  Desvallières  {Le  Christ  fla- 
gellé)  ou  de  M.  Vuillard  [La  Porte  du  jardin)  : 
de  M.  Vallotton  (Persée)  ou  de  M.  Laprade  (Le 
Vieux  port),  ce  sont  des  ouvrages  ordonnancés  à 
loisir,  qui  confèrent  à  l'ensemble  sa  physiono- 
mie saillante,  et  ce  Salon  n'est  pas  moins  celui 
de  la  décoration  peinte  que  celui  de  la  parure 
mobilière. 

Aussi  bien  faut-il  ne  pas  s'en  tenir  aux  dési- 
gnations du  catalogue,  ni  même  au  mode  de  pré- 
sentation adopté.  Tel  ouvrage,  de  caractère 
franchement  ornemental,  se  trouve  confondu  avec 
les  tableaux,  en  dépit  de  l'èvidonce  et  de  la  raison; 
ainsi,  le  paravent  de  M.  René  Plot,  somptueux, 
chatoyant  et  diapré  comme  un  émail;  ainsi,  la  frise 
de  M°"  Chauchet-Guilleré  (pour  juger  de  son  effet 
la  latitude  d'un  plus  lointain  recul  eût  été  néces- 
saire); ainsi,  le  portrait  sur  fond  d'or  qui  suffirait 
à  révéler  l'atavisme  oriental  de  M.  Manzana-Pis- 

(1)  MM.  Lacoste,  P.-L.  Moreau,  La  Yilléon, 
Volot,  Camoin,  de  Vlamyuck,  Ghénard-Huché, 
Urbain,  Glande  Rameau,  Léon  Lehmann,  Gharmy, 
Bréal,  Roustan,  Ghapuy,  Oberteuifer,  Ozenfant  de 
Klingberg.  —  (2)  M'"«  Devolvé-Garrière,  MM.  Dé- 
ziré,  Ottmann,  Klingsor,  H.  von  Bu1oa\  .  —  (3) 
MM.  Charles  Guérin,  Baignères,  Voguet,  Simon 
Bussy,  M"»  Valadon.  —  (4)  M"*  Boveridge,  MM. 
Borgeaud,  Durenne,  Renaudot,  Ethel  Sanda.  — 
(.5)  M»'  Delasalle,  MM.  Gottlieb,  Alcorta,  Spiro. 


252 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


sarro;  ainsi,  les  essais,  d'une  rare  fraiclieur  do 
tons,  par  quoi  M.  Gaudissard  entreprend  de  res- 
taurer chpz  nous  la  technique  de  la  fresque... 
Autant  de  travaux  dont  la  portée  fût  clairement 
apparue  si  elle  avait  et;  soulignée  par  un  place- 
ment moins  arbilraire.  —  A  l'intention  de  la 
Sorbonne,  M""  Dufau  a  brossé  deux  panneaux; 
ils  ont  charge  de  représenter  la  Géologie,  la 
Zoologie;  comme  dans  les  précédents  ouvrages 
de  l'auteur,  des  nus  clairs  transparaissent  parmi 
les  pâles  eflluves  d'une  atmosphère  ambrée  ; 
selon  riiabitude  aussi,  on  aime  l'harmonie  des 
nuances,  le  souple  mouvement  des  figures,  le 
rapport  judicieux  de  leur  volume  avec  le  pay- 
sage de  fond.  La  délieatesse  n'exclut  pas  la 
force  dans  ces  peintures,  et  tout  s'y  trouve  si  bien 
conru  en  vue  de  leur  incorporai  ion  à  l'architec- 
lure  ambiante  qu'elles  semblent  arrachées  du  cadre 
qui  les  attend  et  qui  les  fera  pleinement  valoir. 

Emile  Gebhart  a  rapporté,  d'après  le  prologue 
àaHécaméron,  le  «  règlement  "  de  la  société  ga- 
lante qui  s'en  vint,  oublier  et  fuir,  dans  le  silence 
des  villas,  sur  les  collines  de  Florence,  les  hor- 
reurs de  la  poste  de  1348.  «  Après  le  repas  du 
matin  on  chaulait,  on  dansait,  on  errait  dans  les 
prairies  ;  puis,  à  l'heure  brûlante  de  midi,  on 
.se  quittait  pour  la  sieste;  vers  trois  heures  on  se 
réunissait  de  nouveau  sur  un  tapis  d'Iierbes  fleu- 
ries ei  là,  assis  en  cercle,  au  chant  loinlain  des 
cigales,  pendant  dix  soirs  d'été,  les  cénobites  de 
celte  douce  Thélème  racontèrent  des  histoires  (1).  ■. 
Point  de  thème  qui  s'ajiisle  mieux  à  la  poé- 
tique de  JL  Maurice  Den's.  L'heureuse  for- 
tune d'évoquer,  sous  le  ciel  d'Italie,  les  grâces 
de  la  danse,  le  plaisir  du  chant  et  de  la  réci- 
tation, les  libres  ébats  de»  corps  nus  aux  alen- 
tours des  pièces  d'eau  !  Ce  sont,  parmi  les  riant.? 
décors  de  la  campagne  toscane,  à  lombro  des 
treilles,  sous  la  voûte  des  feuillagei,  en  l'egard 
des  colonnades  do  verdure,  dans  l'éclaircie  des  par- 
terres, d'arcadionnes  apparitions,  vraisemblables 
comme  la  vie,  vagues  comme  le  songe...  Entre 
ces  scènes  animées,  oii  le  geste  léger  se  rythme 
avec  la  cadence  du  flot,  quatre  paysages  ont  pris 
place  :  la  cime  des  montagnes  écliancre  la  nue  ;  des 
pins  se  dressent  et  se  massent  ;  les  cyprès  eflilent 
sur  l'azur  leur  quenouille  sombre  ;  le  feuillage 
argenté  des  oliviers  tremble  et  bruit  au  souffle  de 
la  bise.  Telle  est  l'intensité  du  sentiment  qu'il 
saisit,  enveloppe  et  conquiert,  avant  même  que 
la  raison  ait  donné  son  consentement  k  la  joie  ;  la 
science  se  fait  oublier  à  force  de  simplicité,  de 
naturel,  d'aisance  ;  sans  arrière-pensée  et  sans 
réserve,  l'âme  s'abandonne  et  subit  la  troublante 
emprise  du  charme  ingénu  et  subtil. 

Dès  ISiii,  bien  avant  la  représentation  dei  ballets 
russes  et  la  fondation  du  Théûlrc  des  artiales  de 
Munich,  on  avait  indiqué  ce  dont  les  arts 
appliqués  étaient  dé,  à  redevables  aux  «  Symbo- 
listes »  et  ce  que  le  thcàlre  en  pouvait  attendre  au 
point  de  vue  do  la  régi'uération  de  la  misi'  en 
scène,  du  costume  et  du  décor.  Le  principe  mémo 
de  leur  esthétique  les  prédi.spose  à  réussir  dans  les 
entreprises  ornementales.  11  aura  fallu  vingt  ans 
presque  pour  imposer  l'évidence  de  ces  constala- 
lions.  Et  cependant  voyez  :  non  loin  de  M.  Maurice 
Denis,  un  artiste  cultivé,  doué  du  sens  de  l'unité, 
M.  J.-M.  Si'i-t  s'i'st   dépensé  à  peindre  le  péristyle 

(1)  Les  Conteurs  llorentins,  p.  78. 


d'une  salle  de  bal;  les  programmes  étaient  difl'é- 
rents,  et  il  ne  saurait,  tant  s'en  faut,  cire  question 
d'échec;  combien  cependant  l'abondance  d'invention 
emprunte,  pour  se  traduire,  des  voies  moins  person- 
nelles et  moins  touchantes!  Lai''('(e  de  pr intemps  ic 
M.  Jaulmes  va  nous  reporter  aux  recherches  d'ar- 
rangement aimées  et  bénéficier  de  leur  sérénité; 
la  grandeur  n'est  pas  exempte  non  plus  des  visions 
d'automne  de  M.  Peccatle.  Un  auti'e  fondateur  du 
symbolisme,  M.  Pierre  Bonnard,  s'est  tiré  admira- 
blement d'urc  tâche  entre  mille  ingrate  et  difficile. 
Requis  d'illustrer  les  murs  d'un  salon  meublé  à 
l'ancienne,  il  a  fait  courir  des  tentures  où  se 
retrouve,  pour  notre  plaisir,  sous  la  fable  des 
allégories,  une  interprétation  toute  païenne  du 
nu,  riche  de  volupté  vive  et  d'esprit  ;  ces  pan- 
neaux procurent  l'illusion  de  tapisseries  ;  mo- 
dernes de  conception,  do  facture,  ils  s'accor- 
dent, par  la  vertu  de  la  technique  et  le  choix 
des  gammes  voilées  et  discrètes,  avec  les  objets 
de  vieux  style  au  voisinage  de  cpioi  ils  se  trou- 
vent obligés. 

Il  ne  nous  souvient  pas  que,  en  dehors  do  M. 
Albert  Marque,  on  ait  invité  les  sculpteurs  à  cher- 
cher la  solution  élégante  de  pareils  problèmes  ;  leur 
concours  s'est  trouvé  peu  sollicité  par  les  ensem- 
bliers. Deux  statues  de  grande  signification,  la 
Pornone  de  M.  Maillot  et  le  Carpeaux  de  M.  Bour- 
delle,  sont  des  oîuvres  de  musée  ;  l'originalité  d'une 
plastique  s'y  résume  ;  au  surplus  l'ascendant 
exercé  par  M.  Maillol  ne  cesse  pas  de  s'affirmer  et 
de  grandir.  —  Malgré  la  participation  essentielle 
de  Naudin,  de  Maxime  Dethomas,  des  quatre  Cazin, 
doM^'-Ory-RibinelMaillitud,  de  MM.  Pierre  Roche, 
René  Kiefl'er,  BastarJ,  Hamm,  Methey  et  Massoul, 
les  sections  de  la  gravure,  des  dessins,  des  ocjets 
d'art,  du  livre  même  (li  ne  laissent  pas  de  paraître 
sacrifiées;  les  ouvrages  sont  disposés  de  manière 
à  interdire  toute  vue  d'ensemble  ou  n'intervien- 
nent que  comme  accessoires.  Tout  s'accorde  à 
présager  qu'un  autre  objet  a  distrait  l'atli^ution  et 
absorbé,  à  son  profit,  les  énergies  majeures. 

Confronter  les  efforts  réalisés  chez  nous  et  au 
dehors  en  vue  du  progrès  de  l'art  social,  c'est  — 
nous  l'avons  indiqué  naguère  (3)  —  se  meltre  en 
mesure  de  susciter  les  initiatives  et  de  réveiller  de 
leur  léthargie  nos  facultés  engourdies.  L'amour- 
propre  est  si  vif  en  France  que  le  concours  ne  ces- 
sera pas  avant  longlemps  de  demeurer  un  stimu- 
lant infaillible.  Sachons  gré  au  Salon  d'automne 
d'avoir  expérimenté,  selon  ses  moyens,  par  un  essai 
en  miniature,  la  valeur  d'un  projet  de  grande 
conséquence.  S'il  a  suffi  do  la  parliciiiation  d'une 
ville  et  d'une   poignée   d'artistes  étrangers  pour 

(1)  Sauvons  de  l'oubli  :  les  sculptures  de  MM. 
Boucliard,  Halou,  Quillivic,  Navellier,  Bugatti, 
Ilœtger  et  de  M""  F.  Raphaël;  les  bois  de  MM. 
Jacques  Beltrand,  Vibort,  Laboureur,  Francillon, 
Dufy,  Kandinsky,  Hennis  Rath  ;  les  eaux-fortes 
do  M.M.  Paul  Colin,  Jacques  Villon,  Ilerscher, 
Reaufrère,  Simon,  White,  Dresa;  les  lilhograiihies 
de  M"'«  Gabain  ;  les  dessins  de  MM.  Jules  Cli  'ret, 
Pascin,  Fauconnet,  Bernier,  de  la  Fresnayo;  les 
émaux  de  M'""  de  Bodinat  et  MM.  Jouhaud,  Blan- 
chet  ;  les  céramiques  de  MM.  Dcco^ur,  Lenoble, 
Simmen  Kordès  et  Durio. 

{'i)  De  l'art  social  et  de  ta  nécessité  d'en  assurer 
le  progrés  par  une  e.rposilion,  les  Idt'es  mo- 
dernes, janvier  1909,  p.  46  et  suiv. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


253 


provoquer  ici  une  vmulation  salutaiie,  quels  ré- 
sultats ue  serait-on  pas  en  droit  d'espérer  d'une 
exposition,  méthodiquement  ordonnée,  internatio- 
nale cette  fois  ? 

La  présence  à  Paris  des  décorateurs  muni- 
chois  (1;  ne  saurait,  cela  s'entend  de  reste,  auto- 
riser aucune  con.-.lusion  d'ordre  général  sur  l'état 
de»  arts  appliqués  en  Allemagne.  Le  succès  de  la 
renaissance  y  tient,  p  jur  une  bonne  part,  à  la  décen- 
tralisation, à  la  constitution,  sur  tout  le  territoire, 
do  "  colonies  »  d'artistes  distinctes  et  presque  aussi 
nombreuses  que  les  pays  dont  est  formé  cet  empire 
composite.  L'art  de  ces  colonies  varie  du  tout  au 
tout,  de  province  à  province,  de  cité  à  cité,  selon 
les  latitudes,  l'humeur,  les  coutumes.  L'expo- 
sition de  190U,  l'exposition  de  Bruxelles  ont  mis 
en  lumière  quelqaes-uns  de  ces  traits  difl'érentiels. 
Ils  se  dégagent  de  faeon  plus  saisissante  encore 
pendant  un  voyage  aux  pays  d'outre-Rliin.  Ce  que 
montre  donc  le  Salon  d'automne,  c'est  la  mani- 
festation isolée  non  pas  d'une  région,  non  pas  d'une 
province,  mais  d'un  centre  vivant,  actif,  qui  n'est 
ni  toute  l'Allemagne,  ni  même  toute  la  Bavière. 

Etudions-la  eu  elle-même,  pour  elle-même  ; 
elle  offre  déjà  de  quoi  grandement  intéresser 
et  instruire.  Les  singularilés  qui  déconcertent 
sont  le  signe  et  le  garant  de  son  indigéuat  ;  plus 
d'une  particularité,  dont  on  s'étonne,  est  en 
parfait  accord  avec  la  pure  tradition  munichoise. 
Mais,  avant  de  s'arrêter  à  tel  détail,  vaut-il  pas 
mieux  considérer  la  section  dans  son  ensemble"? 
Los  dix-huit  salles  qui  la  cou.-stituenl  sont  autant 
do  témoignages  d'une  soumission  absolue,  défé- 
rente à  l'autorité  de  l'architecte.  Il  est  le  maître  de 
l'œuvre  :  construction,  installation,  décoration, 
tout  se  réalise  selon  ses  plans  ;  vous  diriez  volon- 
tiers de  lui  un  compositeur  dirigeant  l'exécution 
de  ses  propi-es  partitions  ;  les  collaborateurs  qui 
lo  secondent  sont  les  instruments  dociles  d'une 
volonté  précise.  Il  arrivera  que  le  sens  de 
la  structure  l'emporte  sur  le  goût  de  l'arran- 
gement, et  c'est  le  cas  de  M.  Emmanuel  de  Seidl. 
Ou  a  trop  présents  au  souvenir  le  Kunstlerhaus 
de  Munich  et  le  pavillon  de  Bruxelles  pour  qu'il 
faille  insister  sur  la  personnalité  de  M.  de  Seidl  ; 
l'importance  en  est  extrême;  dans  la  lutte  ouverte 
entre  l'Allemagne  du  Nord  et  l'Allemagne  du  Sud, 
nul  ne  s'est  employé  plus  décidément  à  dilïérer 
l'heure  où  la  suprématie  de  l'architecture  appartien- 
draà  la  capitale  de  l'Empire: n'empêche  que  sa  salle 
de  musique,  logique  de  conception,  laisse  une  im- 
pression de  majesté  vide.de  tristesse.  De  même,  je 
ne  contredis  pasauxproportionsgrandioses  du  salon 
ovale  de  M.  Veil;  les  baies  y  sont  percées  aux 
meilleurs  endroits  et  l'emplacement  des  peintures 
murales  a  été  déterminé  avec  un  sens  averti  ;  le 
mobilier,  empreint  de  la  lourdeur  où  incline  d'ins- 
tinct le  goût  bavarois,  désoriente  et  alarme  notre 
conception  de  l'élégance,  laquelle  ne  va  jamais, 
on  le  sait,  sans  la  grâce  et  sans  l'esprit.  Deux 
chambres  à  coucher,  destinées  l'une  à  la  femme, 
l'auire  au  mari,  renseignent,  en  partie,  sur 
la  durée  et  sur  l'étendue  du  mal  :  pour  la  mi- 
nute, le  désir  de  satisfaire  la  sensibilité  féminine 
et  ses  exigences,  relativement  récentes,  entre  peu 

(1)  Dans  un  article  de  la  Grande  Revue,  M.  Otto 
GrautofT,  —  qui  s'est  dévoué  avec  une  rare  intel- 
ligence à  l'organisation  de  cette  section,  —  à  rap- 
pelé combien  furent  de  tout  temps  suivies  les 
relations  artistisques  entre  Paris  et  Munich. 


en  ligue  de  compte  à  Munich.  D.j  ces  explica- 
tions, qui  ne  sont  pas  des  excuses,  on  peut  cepen- 
dant inférer  que  le  défaut  d'amabilité  est  appelé 
à  s'atténuer  dans  la  mesure  où  varieront  les  con- 
ditions de  la  femme  dans  la  vie  et  la  société  ba- 
varoises. Pour  qui  fait  la  part  de  la  race  et  des 
mœurs,  ces  réserves,  moins  formelles  en  ce  qui 
concerne  la  bibliothèque  de  M  Troost,  vont 
s'abolir  presque  lorsqu'il  s'agira  de  la  salle  à 
manger  de  M.  Xiemeyer  ;  celui-ci  a  renouvelé 
l'exploit  tenté  en  1900  par  le  pauvre  Alexandre 
Charpentier  et  dont  on  lui  fit  si  peu  d'honneur  : 
vaisselle,  gobelelterie,  tapis,  rideaux,  appareils 
d'éclairage,  tableaux  même,  il  n'est  rien  qui  ne 
soit  de  M.  Niemeyer,  el  plus  d'une  fois  on  sous- 
crit à  l'agrément  de  ses  motifs  décoratifs.  Nous 
démêlons  sans  peine  pour  quelles  raisons  le 
boudoir  de  M.  Otto  Baur  est  assuré  de  plaire 
davantage  encore;  l'harmonie  des  Ions  en  est 
délicate,  les  sièges  sont  d'un  calibre  léger  et 
tels  qu'une  femme  les  peut  aisément  déplacer  ;  il 
y  a  là  une  assimilation  rationnelle  des  principes 
anglais  et  des  principes  qui  président,  en  Autriche, 
à  la  fabrication  des  meubles  en  bois  recourbé  des 
Kohn  et  des  Thonot. 

Primum  vivere,  deinde  philosopharl.  L'in- 
vention est  le  principe  d'existence  des  arts  appli- 
qués. Or,  les  artistes  munichoi.s  inventent, 
créent;  ils  créent  selon  un  goût  critiquable  par- 
fois, mais  perfectible,  et  en  voie  de  continuel  affi- 
nement.  La  leçon  qu'ils  proposent  vient  moins 
peut-être  de  leurs  ouvrages  que  des  moyens  suivis 
pour  les  mettre  au  jour.  Discipline,  ordre,  mé- 
thode, voilà  l'origine  de  leur  pouvoir,  le  secret  de 
leurs  acquisitions.  Chez  eux,  point  d'elTorts  épars, 
point  de  volontés  à  la  dérive,  mais  une  concentra- 
lion  rigoureuse  des  énergies  pour  la  meilleure  at- 
teinte du  but  poursuivi  en  commun.  (Question 
de  caractère  malléable,  abdication  facile  de  l'in- 
dépendance native,  direz- vous.  Reste  à  savoir 
si  artistes  et  artisans,  en  su  hiérarchisant  de  la 
sorte,  ne  prouvent  pas  un  sens  social  plus  sûr, 
s'ils  n'agissent  pas  avec  une  meilleure  entente  de 
l'intérêt  de  la  collectivité  et  de  l'intérêt  de  l'indi- 
vidu). Les  dispositions  à  la  pratique  des  arts  et  des 
métiers  sont  développées,  fortifiées,  entretenues 
pardes  éco'les  1 1)  où  l'enseignement  professionnel 
se  joint  à  l'enseignement  théorique  ;  par  le  mu- 
sée, centre  d'études  pour  le  travailleur  et  non  plus 
lieu  de  passe-temps  pour  l'oisiveté  ;  par  le  théâtre 
même...  (2)  Ajoutez  enfin  que  l'opinion,  loin  d'être 
hostile  à  l'initiative,  s'empresse  plutôt  de  l'ac- 
cueillir, de  l'encourager,  et  vous  jugerez  si  une 
telle  ambiance  n'est  pas  singulièrement  favorable 
à  l'activité  et  au  progrès  de  la  production. 

Comment  la  France  a-t-olle  répondu  à  cette 
manifestation  significative?  Parle  spectacle  da  nos 
veitus  et  de  nos  faiblesses.  Malgré  l'éloignement, 
les  difficultés,  la  dépense,  l'exposilion  munichoise 
s'est  ouverte  à  l'heure  dite,  achevée,  complète, 
pourvue  d'un  catalogue  d'une  précision  exemplaire. 
On  travalle  aujourd'hui  encore  aux  derniers 
aménagements  de  la  section  française!  Elle  est 
morcelée  à  plaisir,  en  liaut,  en  lias,  à  droite, 
à  gauche.  Des  contributions  capitales  font  défaut  : 

(1)  Voir  les  travaux  des  élèves  de  l'Éciole  royale 
des  arts  décoratifs  et  de  l'École  des  métiers 
(Salle  XIII). 

(2)  Cf.  L'Exposition  du  Théâtre  des  artistes  et 
du  "Théâtre  des  Marionnettes  (Salle  XIVi. 


254 


LA  CHRONIOUE  DES  ARTS 


rien  de  M.  Eugène  Gaillard,  rien  de  M.  Maurice  Du- 
frêne,  rien  de  M .  Tiiéodorc  Lambert,  rien  d'Emile 
Galle;  car  si  l'Ecole  de  Nancy  est  présente  i scindée, 
elle  aussi,  puisque  M.  Majorelle  expose  au  pre- 
mier étage,  aucun  clief-d'ieuvre  d'ébénisterie  no 
rappelle  le  souvenir  de  son  fondateur  et  de  son 
chef.  Tout  se  ressent  de  la  liàtc  et  de  l'improvi- 
sation. Mais  dans  cette  fièvre,  daci  ces  élans, 
n'y  a-t-il  pas  le  signe  d'une  vitalité  persistante? 
Non,  la  sève  n'est  pas  épuisée,  l'arbre  a'est  pas 
mort,  et  ses  ramures  pourraient  encore  reverdir 
et  porter  des  frondaisons  luxuriantes. 

Ah  !  si  nous  pouvions  adapter  notre  enseignes 
ment  à  sa  fonction;  si  la  classification  de  nos 
musées  Youlait  permettre  aux  artisans  de  tirer  des 
collections  les  leçons  latentes  ;  si  nous  savions 
grouper,  concerter  les  talents,  puis  influer  sur 
l'esprit  public  et  le  contraindre  à  s'accommoder 
des  nouveautés  nécessaires  au  lieu  de  s'en  ofl'en- 
ser,  —  l'espoir  ne  tarderait  pas  ii  se  changer  en  cer- 
titude !  Le  voisinage  immédiat  des  décorateurs  mu- 
nichois  aura  eu  i^our  premier  résultat  de  faire 
ressortir  nos  dons  fonciei's  de  pondération  et 
de  tact.  Dans  ces  variations  plus  ou  moins 
lointaines  sur  le  style  Louis-Philippe,  qui 
rapprochent  de  M.  Veil  MM.  Sue  et  Huillard,  M. 
André  Groult  et  M.  (îustave  Jaulmes,  à  quoi  point 
notre  fantaisie  conserve  plus  de  mesure  dans  la 
liberté  et  plus  d'enjouement  dans  le  pittoresque! 
(Car  les  meubles  sont  peints  en  couleurs  claires  : 
jaune,  vert  ou  gris.)  —  Désireux  de  sortir  le 
mobilier  de  luxe  de  la  banalité  et  du  pastiche, 
M.  Baignères  rénove  la  marqueterie  vernie  et 
la  rehausse  de  bas-reliefs  argentés.  L'Ecole  de 
Nancy  laisse  le  bois  au  naturel  ;  les  veines 
constituent  le  décor  des  surfaces  pianos  ;  les  mou- 
lurations  et  les  sculptures  sont  inspirées  de  la 
plante  ;  je  retrouve  là  tous  ceux  qui  entouraient 
Emile  Galle  où  qui  se  formèrent  à  ses  leçons  : 
Victor  Prouvé,  Majorelle,  Vallin,  Neiss,  puis 
MM.  Gauthier-Poinsignon,  lauréats  méritants  du 
concours  de  moliilier  à  bon  marché.  Le  fer  s'allie 
au  noyer  dans  un  cabinet  de  travail  de  M.  Majo- 
relle, de  tout  point  excellent,  et  dans  une  salle  à 
manger  de  M.  Ilusson;  des  grès  de  Bigot  s'encas- 
trent gaiement  parmi  des  lambris  de  chêne  clair; 
ici  et  1h,  le  succès  est  attribuable  à  la  discrétion 
du  recours  au  nuHal  et  à  lu  céramique.  Nous  voici 
loin  des  redondances  de  jadis;  on  a  eu  le  temps  de 
se  recueillir,  de  se  calmer,  et  la  tendance  à  la 
simplicité  prédomine  :  M.  Jallot,  comme  M.  Gal- 
lerey,  M.  T.  Sclmershcim  comme  M.  Nowak,  cher- 
chent les  profils  tranquilles,  les  lignes  équilibrées, 
les  décors  sobres.  Le  rolo  du  mécénat  et  des 
grands  magasins  (1)  n'a  i)as  été  étranger  à  mainte 
initiative  et  à  maint  progrès.  Je  note  encore  le 
parti,  toujours  plus  suivi,  d'entourer  d'un  mobi- 
lier artiste  l'enfance,  la  maladie,  le  travail  ("21. 
Si  une  crainte  vient,  c'est  que  l'excès  de  la 
réactiou  entraîne  à  choir  dans  la  pauvreté,  la  scclie- 

(1)  Nous  leur  devons  l'amusante  Chambre  d'en- 
fant de  M.  llello  et  le  Petit  salon  de  thé  de 
M.  Bigaux.  Dr-puis  plusieurs  années  déjà,  la 
maison  Wertheim  de  Berlin  commando  périodi- 
quement des  suites  d'ameublement  aux  professeurs 
d'art  décoratif  de  la  capitale  allemande. 

(2)  C.f  :  les  chambres  d'enfants  de  MM.  Prouvé 
ot  do  M"'  Lloyd,  la  chain))ro  d'hùpilal  et  le  bu- 
reau de  M.  Ausseur. 


resse  ou  la  roideur.  Nous  désirons  «  le  confort 
paré  d'élégance  »  ;  le  vo;'u  de  naguère  peut  être 
répété  maintenant  encore  ;  mais  ne  se  trouve-t-il 
pas  déjà  exaucé,  grâce  à  M.  Charles  Plumet? 

Son  Cabinet  pour  un  amateur  d'estampes  est 
bien,  au  point  de  vue  de  la  rénovation  mobilière, 
ce  que  le  Salon  d'automne  soumet  de  plus  définitif 
et  de  plus  français.  Du  plus  loin  le  rogard  est 
séduit  par  la  tendresse  d'une  fine  harmonie  ; 
toute  la  pièce  aux  tentures  grises,  aux  ébénisteries 
blondes,  est  baignée  d'une  atmosphère  de  quié- 
tude, de  bien-être,  de  douceur.  Approchez-vous  ; 
examinez  par  le  détail  ce  fauteuil  à  pivot,  où  il 
fait  bon  s'asseoir,  cette  table  où  il  fait  bon  écrire, 
ces  casiers,  robustes  et  gracieux,  où  des  dispositions 
ingénieuses  facilitent  la  consultation  et  le  manie- 
ment des  gravures  ;  vous  demeurerez  aussi  frappé 
de  la  pleine  satisfaction  accordée  à  des  besoins 
positifs  que  de  la  beauté  des  proportions,  de 
la  qualité  des  lignes ,  de  la  relation  heu- 
reuse des  masses,  de  l'unité  de  toutes  les 
parties  qui,  selon  le  vœu  athénien,  semblent  '•  for- 
mer un  clio'ur  ».  Les  ateliers  de  M.  Tony  Sel- 
racnhcim  ont  réalisé  on  perfection  les  projets  de 
M.  Charles  Plumet.  Je  ne  crois  pas  qu'argument 
aussi  péremptoire  ait  ereore  prouvé  de  quelle  ma- 
nière la  division  du  travail  et  l'emploi  judicieux  du 
]ilus  fidèle,  du  plus  souple,  du  plus  merveilleux 
outil  —  la  machine  —  peuvent  seconder  la 
recherche  et  la  découverte   de  la  beauté  moderne. 

Même  limitée  à  la  mise  en  parallèle  dos  écoles 
do  IMunich,  de  Paris,  de  Nancy,  l'exposition  du 
Salon  d'automne  contient  en  soi  la  promesse  d'un 
bénéfice  certain.  Elle  ne  sera  pas  vaine  si  elle 
préserve  du  découragement  ou  plutôt  si  elle  ensei- 
gne, d'après  quel  impératif  catégorique,  au  prix 
de  quellfs  réformes,  de  quelles  mesures,  de  quels 
efforts  unis  peut  être  ojjtenu  un  relèvement  d'où 
dépenaent  l'avenir  économique  du  pays  et,  pour 
chacun,  l'espoir  «l'une  vie  meilleure. 

ROO-ER   ^LlEX 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  Si  septembre 

Est  choisi  comme  morceau  d'ouverture  de  la 
séance  publique  annuelle  do  l'Académie,  qui  aura 
lieu  le  samedi  5  novembre,  un  morceau  sympho- 
nique  intitulé  Siellitx,  faisant  jiarlie  de  l'envoi  de 
M.  Dolmas.  pensionnaire  de  troisième  année  de  la 
villa  Médicis. 


Académie   des   Inscriptions 


Séance  du  ?,5  septembre 

Les  foii.illes  d'Aliisia.  — M.  Héron  de  Villofossc, 
au  nom  de  M.  le  commandant  Kspérandieu,  cor- 
respondant de  l'Académie,  rend  compte  dos  fouilles 
très  importantes  que  cet  archéologue  a  oiiéi'é'cs  avec 
la  collaboration  du  D'  Espery  sur  le  pencliant  du 
mont  Auxois  tourné  vers  Flavigny ,  au  quartier  dit  la 
(.'.roix-Saiut-Cha  ries,  près  de  la  voie  romaine  dcSoni- 
bernoii,et  qui  viennent  de  dégager  les  substructions 
d'un    temple    important,   construit   au   début   du 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


i"  siècle  do  notre  ère,  puis  rebâti  au  w  siècle  ou 
au  m*  siècle  avec  deux  absides.  Les  monnaies  les 
plus  tardives  qui  s'y  sont  rencontrées  sont  de  ïe- 
trieus,  de  Constantin  et  d'Arcadius.  Cet  édifice  a 
été  détruit  parles  clirétiens  qui  y  ont  tout  broyé. 
Les  murs  sont  recouverts  de  peintiu'cs  où  se  re- 
marquent des  rectangles  rouges  et  des  dessins  do 
fleurs  variées;  une  foule  de  fragments  de  marbres 
très  riclies  gisent  sur  le  sol.  Une  piscine  rectangu- 
laire, pavée  en  mosaïque,  où  l'on  descend  par  trois 
marclies,  reçoit  des  eaux  de  source  captées  avec 
un  soin  méticuleux  et  amenées  par  des  conduites 
de  bois  où  l'eau,  après  plus  de  quinze  siècles,  coule 
encore.  On  a  rencontré  deux  ex-voto  en  forme  de 
bustes,  d'autres  en  forme  de  torses,  de  cuisses  et 
de  pieds.  Il  n'est  donc  pas  douteux  que  ce  temple 
était  celui  d'un  dieu  guérisseur  où  les  malades 
venaient  se  baigner  pour  obtenir  leur  guérison. 
Son  nom  se  retrouve  sur  deux  des  ex-volo  ;  il 
s'agit  de  cet  Apollon  Morisfagus  dont  on  connais- 
sait di'jà  le  nom  par  une  inscription  trouvée  en 
décembre  163'2  à  Alise,  considérée  liien  à  tort  comme 
suspecte  et  brisée  en  1813.  Cette  pierre  rappelait 
la  réfection  du  portique  dédié  au  dieu  par  Tiberhis 
Niger.  Les  fouilles  continuent  actuellement. 

Les  découvertes  de  la  mission  PelUot.  —  M.  Cor- 
dier  annom'e  que  le  gouvernement  cliinois  a  fait 
transporter  à  l'ol\in  le  surplus  des  manuscrits 
trouvés  dans  une  grotte,  dont  la  meilleure  partie  a 
été  rapportée  en  France  par  M.  Pelliot  :  il  y  a  là 
encore  des  textes  du  vu'  siècle,  et  une  commission 
chinoise  s'occupe  d'en  dresser  le  catalogue. 

Li  riviUsation  élamite.  — Le  R.  P.  Scheil  lit  un 
mémoire  relatif  à  l'expansion  de  la  langue  anza- 
nite.  parlée  et  écrite  par  le  peuple  d'Elam.  Le  pre- 
mier document  qui  subsiste  de  cette  langue,  re- 
monte au  XXXVI'  siècle  avant  notre  ère  ;  c'est  la 
charte  d'alliance  du  vainqueur  Naram  Sin  avec 
l'Elam  vaincu.  Du  xxxvi"  au  iv"  siècle  avant  Jé- 
sus-Christ, la  langue  anzanite  a  été  parlée  par  les 
populations  les  plus  civilisées  de  l'Orient,  du  golfe 
Persique  aux  sources  du  Tigre,  principalement 
dans  les  pays  du  Nord  et  du  Nord-Est,  voisins  de 
la  Médie  et  de  la  Perse. 

M.  Pottier,  président,  observe  que  la  céramique 
élamite  est  de  beaucoup  supérieure,  également, 
aux  céramiques  voisines  :  la  culture  du  peuple 
d'Elam,  à  en  juger  ainsi  par  son  industrie  comme 
par  sa  langue,  paraît  répondre  à  ime  supériorité 
intellectuelle  marquée  ou  à  une  civilisation  plus 
avancée. 

L"  sculpture  préhistorique.  —  M.  Salomou 
Reinach  présente  la  restitution  ingénieuse,  faite 
par  M.  l'abbé  Breuil,  d'un  objet  mutilé  et  mysté- 
rieux en  bois  de  renne  trouvé  au  Mas  d'Azil,  par 
Edouard  Pietto  et  interprété  trop  hâtivement  par 
cet  initiateur  comme  un  sphinx  préhistorique.  Il 
s'agit,  en  réalité,  d'un  propulseur  décoré  en  ronde- 
bosse  de  l'image  d'un  coq  de  bruyère  ;  on  en  pos- 
sédait déjà  un  autre  décoré  d'un  bouquetin. 
L'arme,  désignée  sous  le  nom  de  propulseur,  a  été 
employée  à  l'époque  préhistorique,  avant  l'inven- 
tion de  l'are,  pour  quadrupler  la  vitesssedejet  dos 
flèches  légères  destinées  à  lâchasse  des  petits  ani- 
maux. Ce  ]ietit  bâton  est  encore  employé  aujour- 
d'hui en  Australie  et  par  les  Esquimaux  du  Nord 
de  l'Amérique. 


REVUE  DES  BEVUES 

O  Bulletin  des  Musées  de  FrEince  (1910,  a»  4). 

—  On  trouvera  dans  cette  livraison  la  reproduc- 
tion, accompagnée  de  savants  articles  de  M.  André 
Michel  et  de  M.  P.  Leprieur,  des  œuvres  récemment 
acquises  par  le  département  des  sculptures  et  celui 
des  peintures  et  dessins  du  musée  du  Louvre  :  les 
bustes  d'Antoine  Coypel  par  Coyzevox  et  de  Noël- 
Nicolas  Coypel  par  J.-B.  Lemoyne  ;  les  deux  beaux 
dessins  do  l'école  française  du  xiv*  et  du  xv  siècle 
achetés  à  la  vente  Lanna.  —  M.  P.  Vitry  donne 
ensuite  une  note  sur  le  musée  de  la  Société  des 
Amis  du  vieux  Reims,  récemment  fondée  (2iig.), 

—  et  M.  L.  Deshairs  sur  l'Exposition  chinoise  du 
musée  des  Arts  décoratifs. 


Y  Les  Arts  (septembre;.  —  Livraison  consacrée 
spécialement  à  un  nouveau  musée  de  Floi-euce  :  le 
Musée  Stibbert,  formé  delà  riche  collection  d'armes 
et  d'armures  réunie  par  le  chevalier  Frédéric 
Stibbert,  décédé  en  19U6,  et  qui  constitue  une  des 
plus  belles  armerias  du  monde.  37  belles  gravures 
donnent  des  vues  des  salles  ou  reproduisent  les 
pièces  les  plus  remarquables. 


B  La  Revue  hebdomadaire  {24  septembre).  — 
Intéressante  étude  de  M.  Pierre  Hepp  sur  les 
tapisseries  de  Mignard  et  de  Coypel  qui  ont  été 
exposées  cet  été  à  Versailles  (2  repr.,  et  repr.  des 
bustes  de  Mignard,  par  Desjardins,  et  d'Antoine 
Coypel,  par  Coyzevox). 


X  Le  Tour  du  Monde  yVS,  20  et  27  août,  3,  10  et 
17  septembre). —  Le  commandant  E.  Lunet  de  La- 
jonquière,  chargé  de  missions  archéologiques  en 
Extrême-Orient,  décrit  dans  un  récit  de  voyage 
De  Saigon  à  Singapour  autour  du  golfe  de  Siam, 
accompagné  de  nombreuses  gravures,  les  anciens 
monuments  de  l'art  khnicr  et  de  l'art  siamois  qu'il 
a  étudiés  :  les  temples  d'Angkor,  les  pagodes  do 
Petchabouri,  la  grotte- sanctuaire  de  Yala,  etc. 


BIBLIOGRAPHIE 

Table     des    Procès -verbaux    di    lAcadémie 
royale  de  peinture  et   de   sculpture    (1648- 
1793j,  rédigée  pour  la  Société  de  l'Histoire  de 
l'art   français   par   M.   Paul  Cornu.    Paris,    J. 
Schemit.  in-8,  vu  et  228  p.  à  2  col. 
Voici  un  ouvrage  extrêmement  précieux  que  les 
travailleurs  nous  sauront  gré  de  signaler  à  leur 
attention.  On  sait  qiielle  mine  de  renseignements  sur 
l'ancienne  Académie  royale  de  peinture  et  de  sculp- 
ture constituent  les  procès-verbaux  de  ses  séances, 
conservés  au  secrétariat  de  l'École  des  Beaux-Arts  et 
qui,  pendant  longtemps  jalousement  détenus,  furent 
publiés  par  Anatole  de  Montaiglon,  sous  les  auspices 
de  la  Société    de  l'Histoire  de  l'art  français,  en  dix 
volumes,  de  1875  â  1892.  Le  savant  éditeur  avait  rêvé 
de  donner  à   sa  publication  le  complément  indis- 
pensable qu'elle  réclamait  ;  une  table  détaillée  des 
noms  et  des  matières.   Sa  mort,  survenue  en  1895, 


256 


LA  CIIROXIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


l'empêcha  malheureusement  de  donner  suite  à  ce 
projet,  et  pendant  longtemps  on  dut  se  contenter 
du  résumé  sommaire  des  matières,  année  par  an- 
née, qu'il  avait  inséré  h  la  fin  du  dernier  volume. 
Ce  que  n'avait  pu  réaliser  le  regretté  Anatole  de 
Montaiglon,  un  jeune  érudit,  très  préparé  par  ses 
études  et  ses  travaux  antérieurs,  à  celte  longue 
tâche,  vient  de  l'accomplir  pour  notre  plus  grand 
profit.  Avec  un  soin  méticuleux,  une  patience  à 
toute  épreuve,  dont  le  loue  h  juste  titre  un  bon 
juge,  M.  Jules  GuilTrey,  dans  la  préface  mise  en 
tète  de  son  travail,  M.  Paul  Cornu  a  relevé  tous 
les  noms,  même  les  plus  obscurs,  contenus  dans 
ce  recueil,  et  a  ponctuellement  noté  pour  chacun 
la  moindre  particularité  le  concernant,  de  sorte 
que  chaque  article  présente  en  quelque  sorte  un 
abrégé  de  'oute  la  carrière  académique  de  l'artiste, 
depuis  .son  entrée  à  l'École  jusqu'à  la  fin  de  sa 
vie.  Aux  noms  propres  ont  été  ajoutées  les  ma- 
tières, ce  qui  augmente  encore  l'utilité  du  travail  : 
c'est  ainsi  que  le  mot  Académie,  qui  occupe  à  lui 
seul  14  pages,  présente  comme  un  résumé  complet 
de  l'histoire  de  la  ('.ompagnie,  divisé  méthodique- 
ment, avec  un  ordre  et  une  clarté  qu'on  retrouve 
dans  tout  ce  travail.  Si  nous  ajoutons  que  l'auteur 
a  même  mentionné  les  passages  où  un  nom  se 
trouve  simplement  cité,  nous  aurons  donné  une 
dernière  preuve  du  soin  et  du  scrupule  extrêmes 
que  M.  Paul  Cornu  a  apportés  à  ce  travail,  t'ont 
le  loueront  avec  nous  tous  ceux  à  qui  il  rendra 
tant  de  services. 

A.  M. 


Notre  confrère  Albert  Soubies  vient  de  publier 
à  la  librairie  dos  Bibliophiles  (E.  Flammarion, 
suoc.i,  le  tome  XXXIX  (année  1909)  de  son  Alma- 
nach  des  Spectacles.  On  trouvera,  entre  autres 
indications  intéressantes,  dans  ce  joli  volume, 
non  moins  abondamment  documenté  que  ses  aînés, 
la  liste,  aussi  complète  que  possible,  des  pièces 
représentées  iiour  la  première  fois  en  France  pen- 
dant le  dernier  exercice,  et  une  utile  bibliographie 
des  récents  ouvrages  concernant  le  théâlre  et  la 
musique. 

La    Décoration   intérieure    allemande   et    les 
métiers  d  art  à  l'Exposition  de  Bruxelles  de 
1910.    —  Stuttgart.   Julius  Hoirnuinn,  éditeur. 
Un  vol.  petit  in-4''  de  128  p.,  avec  planches. 
Ceux    qui    ont  été  très    vivoinont   frappés   par 
l'importanco  d(^  la  section  allemande  à  l'IOxposition 
de  Bruxelles   trouveront  dans  cette  publication  de 
vulgarisation,  d'un  prix  abordable  et  d'une  exécu- 
tion  soignée,    de   quoi   préciser  ou    raviver  leurs 
souvenirs.  Les  reproductions  sont  claires,  lisibles, 
et  un  avant-propos  judicieux  do  M.  Boljert  Breuer 
indique,  s-ans   fausse  modestie,  mais  sans  ostenta- 
tion,  les  origines  et    les   résultats   de    la    renais- 
sauce  do    l'architecture    et   des  aris   aiiplii|Ui's  en 
Allenuigue. 


Caramic  liiteraturo,    by  L.  Sulu.w    —  Londres. 

Charles  Grilliu  et  C".  Un  vol.  in  4°  de  000  pages. 

On  connaît  les  livres  de  M.  Sulon  sur  la  céra- 
mique do  France.  d'.\ngleterre  et  d'Italie.  M.  Selon 


vient  de  révéler  les  raisons  du  crédit  qui  s'attache 
à  ces  beaux  travaux  en  nous  découvrant  les 
sources  de  son  érudition.  Ce  nouvel  ouvrage  est, 
à  proprement  parler,  un  index  par  ordre  alphabé- 
tique de  tout  ce  qui  a  été  publié,  de  tous  temps, 
en  tous  pays  et  dans  toutes  les  langues,  sur  l'his- 
toire et  sur  la  technique  de  ces  arts  de  la  terre  cpii 
sont  particulièrement  chers  à  l'auteur.  On  y  trouve 
par  surcroît  l'indication  :  des  catalogues  de  ventes 
célèbres;  des  catalogues  do  collections  injportantes, 
—  publiques  ou  privées;  —  enfin  l'indication  du 
prix  qu'ont  pu  atteindre,  dans  les  transactions,  les 
pièces  capitales,  anciennes  ou  modernes.  C'est, 
comme  on  voit,  une  sorte  de  double  et  de  complé- 
ment donné  à  la  Bibliograplne  ct'ranvque  que 
Champfleury  publia  chez  nous,  voici  quelque  trente 
ans.  Mais,  à  la  différence  de  son  prédécesseur, 
M.  Solon  ne  s'est  pas  «ontenté  de  la  simple  nomen- 
clature des  ouvrages  cités  ;  chaque  fois  qu'il  l'ajugé 
utile,  il  fournit  une  analyse  des  livres  qu'il  si- 
gnale. C'est  de  quoi  accroître  l'utilité  de  son  réper- 
toire ;  telle  en  est  la  portée,  à  nos  yeux,  que  la 
consultation  doit  en  être  rendue  possible  dans 
toute  hib'iothèque  d  art,  à  plus  forte  raison  dans 
tout  musée  et  dans  toute  école  céramiip'o?. 


Donnons  -.nie  heureuse  nouv.  Ile  imx  artistes, 
aux  amatturs,  aux  touristi  s,  de  jni;r  m  jour  plus 
nombreux,  qui  entreprennent  le  pèlerinage  de  la 
Grèce.  Une  édition  française  du  guide  de  Baedeker 
vient  d'être  mise  à  leur  disposition.  S'il  est  inu- 
tile de  célébrer  l'exactitude  biiu  connue  des  ren- 
seignements fournis  par  les  guidts  classiques  de  la 
maison  de  Leipzig,  on  doit  retenir  que  M.  Karl 
Baedeker  s'est  adressé,  pour  l'introduction  utile,  à 
un  érudit  français  ;  son  choix  ne  saurait  être  trop 
approuvé.  La  première  édition  française  du 
guide  Baedeker  sur  la  Grèce  est  précédée  d'une 
Histoire  sommaire  de  l'art  antique  ayant  pour 
auteur  notre  savant  collaborateur  M.  Henri  Ludiut; 
c'est  dire  que  ce  travail  joint  aux  qualiti'S  d'une 
information  complète,  libre  et  lucide,  l'attrait 
persuasif  d'un  fort  bon  langage. 


NECROLOGIE 

Le  3j  septembre  est  mort  à  Villerville,  à  l'Age 
de  ipiatre-vingls  ans,  M.  Henri  Bouilhet,  ufficier 
de  la  Légion  d'honneur,  l'un  des  gérants  de  la 
Société  Christofie  et  C'%  élu  récemmeut  piésident 
de  l'Union  centrale  des  Arts  di'coratifs,  membre  de 
la  commission  supérieure  des  Beaux-Arts. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXi'osrrioxs  nouvelles 
Pans 
1"    exposition   du   "  Cercle   des   Gobelins   et 
dos  Beaux-Arts  ■>,   salle  des  Fêtes  de  la   mairie 
du  XIII»  arrondissement,  jusqu'au  23  octobre. 
Province 
Bordeaux  :  \l'  Salon  d'aïUomne,  du   1:1  octobre 
au  l')  novembre. 


Le  Ocrant  :  P.  Ghuiu'ot. 


p.uis  —  liiipriincrie  de  la  Pre^ise,  16,  rue  du  Groissanl.  —  V.  Simart,  iai|ii-iuieur. 


N«  33.  —  1010.  BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6'')  2-2  Octobre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 
Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr.  11  Étranger    (Etats    faisant  partie    de 

Départements 12  fr.  ||       l'Union  postale) 15  fr. 

X-e    JSru.m.éro    :     O     fr.     25 


PROPOS     DU      JOUR 


>E  Journal  officiel  vient  de  publier 
un  document  quia  passé  inaperçu 
et  qui  mérite  la  plus  grande  at- 
tention. On  le  trouvera  ci-dessous 
reproduit.  C'est  le  décret,  rédigé  par  le 
Conseil  d'État,  d'accord  avec  les  services 
compétents  des  Beaux-Arts,  et  relatif,  dit 
le  te.xte  discrrtement,  «  au  dépôt  d'œuvres 
appartenant  h  l'État  dans  les  musées  dépar- 
tementaux ou  communaux  qui  ne  sont  pas 
investis  de  la  personnalité  civile  ».  En  réa- 
lité, c'est  toute  une  législation  des  musées 
de  province  qui  se  trouve  enfin  instituée. 

Parmi  les  dispositions  que  le  décret  prévoit, 
lesunes  se  rapportent  à  l'installation  matérielle 
du  musée,  les  autres  au  personnel.  11  ordonne 
en  particulier  l'établissement  d'un  catalogue 
ou  d'un  inventaire  ;  il  réclame  la  descrip- 
tion, avec  plans  à  l'appui,  des  locaux.  Si  l'on 
se  rappelle  quel  est  trop  souvent  l'état  de 
délabrement  de  nos  galeries  provinciales,  et 
les  dangers  qu'y  courent  les  œuvres  d'art 
exposées  aux  intempéries  et  à  l'incendie,  on 
appréciera  l'importance  de  l'innovation  qui 
oblige  les  conseils  généraux  ou  municipaux 
à  faire  connaître,  avant  de  réclamer  un  ta- 
bleau ou  une  statue,  l'asile  qu'ils  peuvent  lui 
offrir.  Le  ministre  des  Beaux-Arts  pourra 
désormais  réclamer  toutes  modilications  ma- 
térielles qu'il  jugera  nécessaires  ;  il  pourra 
même  les  exiger  pour  les  musées  déjà  exis- 
tanls. 

En  ce  qui  concerne  le  personnel,  le  décret 
décide  que  dans  les  musées  ayant  plus  de 
vingt  œuvres  d'art  confiées  par  l'Etat,  c'est- 
à-dii-e  dans  tous  ceux  qui  ont  quelque  impor- 
tance, et  on  peut  dire  dans  presque  tous,  les 
conservateurs  et  les  conservateurs  adjoints 


seront  choisis  parmi  les  candidats  qui  auront 
justifié,  devant  une  commission  nommée  par 
le  ministre,  de  leur  aptitude  à  ces  fonctions. 
Pour  peu  que  la  commission  visée  par  ce  texte 
ne  soit  pas  nommée  selon  des  considérations 
étrangères  à  l'intérêt  des  musées,  c'est  la 
compétence  que  le  décret  demande  aux  fonc- 
tionnaires, et,  pour  l'organiser  mieux  encore, 
il  prévoit  une  inspection  générale. 

Cette  vue  d'ensemble  suffit  à  montrer  l'im- 
portance capitale  du  décret  rédigé  par  le 
Conseil  d'Etat.  Combien  de  fois  ici  n'avons- 
nous  pas  réclamé  en  faveur  des  musées  de 
province  ?  Combien  de  fois  n'avons-nous  pas 
souhaité  des  installations  plus  si'ires  et  des 
catalogues  ?  Désormais,  le  décret  longuement 
préparé,  longtemps  discuté,  et  vivement  at- 
tendu, donne  aux  pouvoirs  publics  tous  les 
droits  dont  ils  ont  besoin.  A  partir  d'aujour- 
d'hui, ils  peuvent  intervenir  :  il  ne  leur  reste 
qu'à  vouloir. 


NOUVELLES 


***  Le  dimanche  9  octobre  a  été  inauguré 
à  Fiévent  (Pas-de-Calais)  un  monument  à  la 
mémoire  du  baron  de  Fourment,  ancien  séna- 
teur. 

***  Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du 
ministre  de  l'Instruction  publlcjne  et  des 
Beaux-Arts,  M.  Paul  Vidal  est  nommé  profes- 
seur d'une  classe  de  composition  musicale  au 
Conservatoire  national  de  musique  et  de 
déclamation,  en  remplacement  do  M.  Lenep- 
veu,  décédé. 

D'autre  part,  M.  Paul  Dukas,  compositeur 
de  musique,  est  nommé,  à  dater  du  l"'  octo- 
bre 1910,  inspecteur  de  l'enseignement  musi- 
cal, en  remplacement  de  M.  Leuepveu, décédé. 

***  Par  décret  présidentiel  en  date  du 
1-2  octobre  1910,  rendu  sur  le  raïqjort  du 
ministre  de    l'Instruction   publique    et    des 


258 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Beaux-Arts,  M.  Léon  Bonnat,  membre  de 
l'Institut,  a  été  maintenu,  poui-  une  nouvelle 
période  de  cinq  années,"  commençant  le 
1"  octobre  1910,  dans  les  fonctions  de  direc- 
teur de  l'Ecole  nationale  des  Beaux- Arts. 

***  Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du 
ministre  des  Atïaires  étrangères,  M.  Mos- 
kowski,  sujet  allemand,  compositeur  de  mu- 
sique, a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur. 

***  Au  Musée  Galliera,  l'Exposition  du 
Verre  et  du  (Jristal  prendra  fin  le  dimanche 
soir  3U  octobre. 

Lesenvois  pour  l'Exposition  générale  d'art 
appliqué,  qui  va  lui  succéder,  seront  reçus 
au  Musée  du  3  au  12  novembre. 

***  A  la  suite  de  la  loi  de  séparation,  le 
conseil  général  d'Eure  et-Loir  olïrit  les  bâti- 
ments (le  l'évèché  a  la  ville  de  Chartres  pour 
l'installation  de  son  musée.  Dans  une  pre- 
mière délibération  le  conseil  municipal  rejeta 
l'olïre,  à  cause  des  frais  élevés  do  l'installa- 
tion. Un  généreux  donateur,  M.  Mangin, 
ayant  offert  luO.UOO  francs  pour  le  transfert, 
le  conseil  municipal,  appelé  à  nouveau  à 
statuer,  vient  de  se  prononcer  en  faveur  de 
ce  transfert. 

***  Le  musée  d'Avignon  s'est  enrichi,  en 
ces  derniers  temps,  de  quelques  |iièces  fort 
intéressantes.  C'est  d'abord  une  armature  de 
puits  en  fer  forgé  du  xiv=  siècle,  provenant 
d'une  maison  de  la  rue  Balance,  avec  une  gi- 
rouette et  une  poulie  en  bronze  de  la  même 
époque  ;  puis  deux  jiortes  en  fer  forgé  h  deux 
vantaux,  décorées  au  marteau  de  feuilles  à 
rinceaux,  fleurons,  rosaces,  etc.,  et  surmon- 
tées d'un  couronnement  orné,  dans  l'une, 
d'une  couronne  de  roses,  de  feuilles  et  d'étoi- 
les, et,  dans  l'autre,  d'une  couronne  d'épines 
encadrant  un  cœur  enflammé.  Ces  portes, 
spécimen  renianjuable  de  l'art  des  ferron- 
niers avignoiinais,  appartiennent  à  l'époque 
de  Louis  XIV.  Elles  clôturaient  jadis  les  cha- 
pelles du  couvent  des  Gordeliers  d'.Vvignon. 

Enfin,  le  musée  a  acquis  une  Viorne  gothi- 
que en  pierre  tenant  dans  ses  bras  l'Enfant 
.Jésus.  C'est  là  une  des  nombreuses  Vierges 
qui  apparaissaient  au  carrefour  des  rues 
avignonnaises  et  dont  presque  toutes  ont  dis- 
paru. I.e  musée  a  pu  en  recueillir  qucl([ues- 
uncs,  et  notamment  celle  qui  surniuntait  le 
portail  du  couvent  des  Célestins. 

>K**  Une  découverte  archéologique  des  plus 
intéressantes  vient  d'être  faite  à  N'illevcnard 
Marne)  par  M.  Holland,  instituteur  de  cette 
commune.  Il  a  mis  à  jour  une  grotte  de 
l'époiiuo  néolithique  composée  d'une  anti- 
grotte circulaire  y  faisant  suite.  Dans  cette 
grotte  circulaire,  des  niches  et  des  banqueties 
s-onl  taillées  en  pleine  craie.  Plusieurs  sque- 
lettes gisaient  sur  le  sol  de  la  salle  circulaire 
et  sur  les  murs  dos  dessins  étaient  tracés  au 
charbon.  L'un  de  ces  dessins  est  conaposé  de 
(piatre  raies  perpendiculaires  coupées  en  bas 
et  au  milieu  par  une  barre  transversale, 
l'autro  <lessin   représente   assez   exactement 


une  pelle  à  manche  court.  Les  mêmes  dessins 
sont  répétés  sur  la  paroi  de  l'antigrotte,  mais 
ils  sont  beaucoup  moins  bien  conservés. 

1^%  A  la  suite  de  travaux  de  déblaiement 
au  village  de  Stang-Yaun  en  Langonnet 
(Loire-Inférieure),  M.  l'abbé  Jatïrezo  a  mis 
au  jour  des  restes  importants  d'une  villa  ro- 
maine dont  la  construction  remonterait  au 
II"  siècle.  Une  médaille  de  Trajun  a  été  re- 
cueillie dans  les  substructions,  ainsi  que  des 
poteries  anciennes  et  des  débris  de  tous 
genres.  Les  murs  sont  recouverts  de  pein- 
tures variées. 

***  Le  gouvernement  mexicain  vient  de 
commaniler  à  notre  compatriote  le  peintre 
Luc-Olivier  Merson,  membre  de  l'Institut,  le 
carton  d'une  grande  mosaïque  destinée  à  la 
décoration  du  vestibule  du  iialais  du  Parle- 
ment de  Mexico,  que  construit  également  un 
de  nos  compatriotes,  l'architecte  Emile  Bé- 
nard,  grand-prix  de  Rome. 

D'autre  part  M.  Luc-Ulivier  Merson  a  reçu 
du  chevalier  de  Stuers,  ministre  des  Pays- 
Bas,  au  nom  de  la  reine  Willielmine  et  de  la 
Conférence  internationale  de  la  Paix,  la  com- 
mande du  modèle  d'une  tapisserie  ayant  pour 
sujet  ia  Paix,  qui  sera  exécutée  auxGobelins 
pour  le  palais  de  la  conférence  que  construit 
à  La  Haye  l'architecte  français  Cordonnier, 
grand-prix  de  Rome. 

*^*  M"'"  Adèle  Tœpffer,  la  dernière  descen- 
dante de  la  renommée  famille  d'artistes  et 
d'écrivains,  a  fait  des  legs  intéressants  à  la 
ville  de  Genève.  Elle  donne  pour  le  musée 
municipal  trente-six  tableaux,  treize  ceuvres 
de  sculpture,  quatorze  albums  de  notes  et  de 
dessins  originaux  ou  d'aiitres  souvenirs  des 
Tœplïer  (Ailam,  Charles  et  Rodoljihe). 

Elle  a  légué,  en  outre,  une  somme  de  '20.000 
francs  à  la  ville  de  Genève,  en  vue  de  l'amé- 
nagement de  cette  salle  Tœpffer. 

Enûn,  elle  a  destiné  à  la  Bibliothèque  pu- 
blique le  portrait  de  Rodolphe  Tiepffer,  par 
Léonard  Lugardon. 

***  L'original  du  David  de  Michel-Ange, 
autrefois  placé  devant  la  porte  ilu  palais  de 
la  Seigneurie,  où  il  faisait  pendant  à  l'Her- 
cule de  Bandinelli,  vient  d'être  remplacé  an 
même  endroit  par  une  copie  en  marbre. 

***  D'après  des  nouvelles  d'Ancône,  d'im- 
portantes fouilles  ont  été  exécutées  récemment 
sous  la  direction  du  professeur  Dall'Orso  dans 
l'ancienne  nécropole  de  Belmonte,  de  l'épo- 
que de  l'âge  de  fer.  On  a  découvert,  entre  au- 
tres ,  deux  très  riches  tombeaux  de  femmes 
guerrières  surmontés  de  chars  de  guerre.  Les 
squelettes  sont  tout  à  fait  semblables  à  ceux 
des  tombeaux  guerriers  découverts  il  y  a 
([ueli|iio  tcmiis.  Cette  découverte  exception- 
nelle démontre  que  l'existence  des  héroïnes 
amazones  conduisant  des  armées,  chantées 
par  les  anciens  poètes,  n'est  pas  une  inven- 
tion poétique,  mais  une  réalité  historique. 
M.  DairOrso  fait  remarquer  que  plusieurs 
détails  ligurant  dans  les  descriptions  de  \'ir- 
gile  coïncident  avcs  les  ilétails  des  deux  tom- 
beaux. 


KT  DE  LA  CURIOSITK 


259 


DECRET 

RELATIF  AU   DÉl'ÔT  d'œUVBES   d'aRT 

APl'ABTENANT   A    l'ÉTAT 

DANS   LES  MUSÉES  DÉPARTEMENTAUX  OU  COMMUNAUX 

QUI  NE  SONT  PAS  INVESTIS  1  E  LA  PERSONNALITÉ  CIVILE 


Le  PrPsiJcnl  de  la  République  française. 

Sur  les  rapports  du  ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Aris  et  du  ministre  de 
l'Intérieur, 

Vu  la  loi  du  9  frimaire  de  l'an  III; 

Vu  le  décret  du  25  mars  1852,  article  5,  n°  11; 

Le  Conseil  d'État  entendu, 

Pécrcte  : 

CHAPITRE  I" 

CONDITIONS   DU    DÉPÔT 

Article  1".  —  Lorsqu'un  conseil  général  ou  un 
conseil  municipal  sollicile,  pour  le  musée  dont  le 
département  ou  la  commune  est  propriétaire,  le 
dépôt  d'œuvres  d'art  appartenant  à  l'État,  la  déli- 
bération qu'il  prend  à  ce  sujet  doit  contenir  l'en- 
gagement de  supporter  les  frais  de  toute  nature 
qu'occasionnera  l'expédition  desdits  objets.  Ladite 
délibération  est  transmise  au  ministre  de  l'Ins- 
truction publique  et  des  Beaux-Arts  par  le  préfet, 
qui  y  joint  avec  son  avis  les  pièces  suivantes  : 

1°  Le  catalogue,  ou,  à  défaut,  l'inventaire  de 
tous  les  objets  d'art  qui  se  trouvent  dans  le  musée, 
soit  à  titre  de  iiropriété  départementale  ou  com- 
munale, soit  à  titre  de  dépôts  effectués  par  des 
particuliers  ou  antérieurement  consentis  par  l'État; 

2°  Le  règlement  du  musée; 

3°  La  description,  avec  plan  i  l'appui,  des  locaux 
qui  sont  ou  seront  affectés  à  l'exposition  des  ob- 
jets dont  la  remise  est  demandée; 

4""  Le  montant  des  allocations  annuellement  por- 
tées au  budi,'et,  tant  pour  le  personnel  et  le  maté- 
riel du  musée  que  pour  les  acquisitions  destinées 
à  augmenter  les  collections  et  l'énumération  de 
toutes  autres  ressources  ayant  la  même  affectation, 
telles  que  dons,  legs  de  particuliers  ou  subven- 
tions d'autres  communes. 

Art.  2.  —  Le  ministre  dos  Beaux-Arts  provoque 
le  rapport  de  1  inspecteur  de  la  circonscription  et 
prend  toutes  autres  mesures  d'inscription  qu'il 
juge  utiles. 

Sur  le  vu  des  pièces,  il  détermine,  s'il  y  a  lieu, 
les  modifications  à  apporter  à  la  construction  et  à 
la  distribution  des  bâtiments,  soit  pour  éviter  les 
détériorations  et  les  pertes  par  incendie,  humidité 
ou  chaleur  excessives,  soit  pour  donner  aux  gale- 
ries l'étendue,  l'aération  et  1  éclairage  sufllsants.  Il 
indique  également  les  dispositions  à  prendre  pour 
faciliter  les  études  des  amateurs  et  des  artistes, 
ainsi  que  toutes  autres  modifications  à  introduire 
dans  le  règlement  du  musée. 

Il  communique  ensuite  le  plan  des  travaux 
qu'il  vient  d'arrêter  au  ministre  de  l'Intérieur  et, 
sur  son  avis  conforme,  il  invite  le  département 
ou  la  commune  à  opérer  les  modifications  pres- 
crites avant  l'achèvement  desquelles  aucun  dépôt 
n'est  effectué. 

Art.  3.  —  Aucun  changement  à  la  disposition  des 
lieux  ainsi  arrêtée  ne  peut  être  entrepris,  sauf  le 
cas  de  réparation  urgente,  sans  que  le  ministre  des 
Beaux-Arts  en  ait  été  informé. 

Art.  4.  —  Même  à  l'égard  des  musées  au  sujet 
desquels  il  aura  été  procédé,  ù.  raison  d'une  pre- 
mière attribution,  conformément   à  l'article  2  ci- 


dessus,  le  ministre  conserve  le  droit,  lorsque  de 
nouveaux  dépôts  seront  soUiciti'îS,  de  prescrire 
pour  l'exposition  et  la  conservatidu  de.s  œuvres 
d'art  demandées  les  mêmes  précautions  que  celles 
qui  ont  été  ordonnées  pour  les  envois  anté- 
rieu  rs . 

Art.  5.  —  Pour  tous  les  musées  actuellement 
détenteurs  d'objets  appartenant  à  l'Etat,  il  sera, 
dans  le  délai  d'un  an,  à  partir  de  la  publication 
du  ]irésent  décret,  procédé,  conformément  à  l'ar- 
ticle 2  ci-dessus,  à  l'examen  des  galeries  d'exposi- 
tion et,  s'il  y  a  lieu,  le  département  ou  la  commune 
auxquels  ces  musées  appartiennent  seront  mis  en 
demeure,  s'ils  entendent  conserver  les  dépôts  qui 
leur  ont  été  confiés,  d'effectuer  les  travaux  qui 
seront  jugés  nécessaires  par  le  ministre  des  Beaux- 
Arts.  L'arrêté  qui  portera  à  leur  cunnaissance  la 
liste  de  ces  travaux  et  les  invitera  k  les  exécuter 
fixera,  suivant  les  circonstances,  le  délai  dans 
lequel  ils  devront  être  achevés. 

CHAPITRE  II 

CONSERVATION,     DÉPLACEMENT    PROVISOIRE, 
RETRAIT  DÉFINITIP  DES  ORJETS  DÉPOSÉS 

Art.  G.  —  La  gestion  des  musées  dépositaires 
d'œuvres  aijpartenant  à  l'Etat  est  confiée  à  ua 
conservateur  assisté,  s'il  y  a  lieu,  d'un  ou  plusieurs 
conservateurs  adjoints. 

Le  conservateur  et  les  conservateurs  adjoints 
sont  nommés  par  le  préfet,  conformément  à  l'ar- 
ticle 5,  n°  11,  du  décret  du  2.5  mars  1852,  sur  une 
liste  portant  présentation  de  trois  rjonis,  dressée 
par  le  conseil  général,  si  le  musée  est  départemen- 
tal, par  le  maire,  s'il  est  communal. 

Dans  les  musées  auxquels  plus  de  vingt  œuvres 
d'art  ont  été  confiées  par  l'État,  les  conservateurs 
et  les  conservateurs  adjoints  serout  choisis  parmi 
les  candidats  qui  ont  justifié,  devant  une  commis- 
sion nommée  par  le  ministre,  de  leur  aptitude  à 
ces  fonctions. 

Art.  7.  —  Ces  conservateurs  et  ces  conservateurs 
adjoints  sont  spécialement  chargés  de  la  surveil- 
lance et  de  la  garde  des  dépôts  effectués  p«r  l'Etat. 
Ils  doivent  veiller  à  leur  conservation  et,  notam- 
ment, s'opposer  à  ce  qu'il  soit  proci-d"  à  leur  res- 
tauration par  toute  autre  personne  que  celle  dési- 
gnée par  le  ministre. 

Ils  tiennent  à  jour  un  inventaire  des  dépôts  de 
l'État  sur  un  modèle  uniforme  arrêté  par  le  minis- 
tre, auquel  ils  font,  en  outre,  parvenir,  à  chaque 
publication  qui  en  est  faite,  quatre  exemplaires  du 
catalogue  général  du  musée. 

Art.  8.  —  L'exécution  des  dispositions  qui  pré- 
cèdent est  assurée  par  les  visites  périodiques  de 
l'inspection  locale  et,  au  besoin,  par  des  visites  ex- 
traordinaires de  l'inspection  générale. 

Art.  9.  —  Le  ministre  des  Beaux-Arts  reste  tou- 
jours maître  d'ordonner  soit  le  di'placement,  soit 
le  retrait  définitif  des  dépôts  consentis  par  l'Elut. 

Art.  10.  —  Le  déplacement  a  lieu  pour  raisons 
de  service,  soit  pour  opérer  un  échange  autorisé 
par  le  ministre  entre  deux  musées,  ?oit  pour  per- 
mettre à  l'État  de  reprendre  momentanément  et 
dans  un  intérêt  public,  la  dispo'-ition  de  l'objet. 

Dans  ce  dernier  cas,  les  autorité»  locales  sont 
préalablement  consultées. 

La  reconstitu.tion  du  dépôt  est  effectuée  dans 
l'anni'e  aux  frais  de  l'Etat. 

Art.  11.  —  Le  retrait  du  dépôt  est  prononcé  si 
l'oHivre  n'est  pas  exposée  ou   pour  insuffisance  de 


260 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


soins,  insécurité  ou  transfert  sans  autorisation  :\ 
un  autre  établissement  que  le  musée  alïectataire. 

Art.  12.  —  Le  ministre  de  l'Instruction  publi- 
que et  des  Beaux- Arts  elle  ministre  de  l'Inléiieur 
sont  chargés,  chacun  en  ce  qui  le  concerne,  do 
l'exécution  du  présent  décret,  qui  sera  publié  au 
Journal  Officiel  et  inséré  au  Bulletin  des  Lois. 

Fait  à  Rambouillet,  le  24  juillet  1910. 

A.   F.\LI,IÉRES. 


PETITES  EXPOSITIONS 


Salon  de  l'Union  Internationale 

DES   Bkaux-Arts   et    des    Lettres 

(Alcazar  d'Été) 

L'Union  internationale  dos  Arts,  qui  date  de 
quelques  années,  fait  à  l'Aloazar  d'Kté  sa  première 
exposition  collective.  11  est  difticilc  d'y  démêler 
une  tendance  et  de  trouver  à  ce  groupe,  composé  en 
grande  partie  de  jeunes  artistes,  un  esprit  défini. 
A  coté  d'o'uvres  tout  à  fait  impressionnistes,  on 
trouve  dans  d'autres  ouvrages,  pleins  de  talent 
d'ailleurs,  la  facture  même  de  l'école.  On  rencontre 
là  des  peintres  comme  M.  Décote,  qui  a  un  métier 
si  puissant  et  si  plein,  et  à  qui  on  doit  le  beau 
portrait  de  Séguin  du  musée  do  Lyon,  —  ou  comme 
M.  Vaillant  qui  a  exposé  de  nouveau  le  charmant 
petit  G(irs  breton  qu'il  avait  donné  aux  Champs- 
Elysées. 

La  salle  d'entrée  nous  offre  trois  tableaux 
de  M.  Jakob  .Smits,  prêtés  par  le  musée  de 
Bruxelles.  C'est  un  dessin  simplilié,  cerné,  ample 
et  d'un  beau  sentiment,  qui  fait  penser  à  la  ma- 
nière grave  et  recueillie  de  Millet.  C'est  aussi  une 
couleur  d'une  belle  pâte  éclatanteet  pénétrée  d'om- 
bres profondes.  Tableaux  do  piété  ou  scènes  d'in- 
térieurs flamands,  les  uns  et  les  autres  de  la  même 
inspiration.  Dans  la  même  salle,  une  grande  étude 
de  la  cathédrale  d'Amiens,  par  M.  Raffaëlli. 

La  plus  importante  exposition  est  celle  d'un 
Italien,  M.  Olivero,  qui,  avec  un  peu  de  sécheresse 
et  dans  des  œuvres  inégales,  a  de  grandes  qualitésde 
peintre  de  montagne.  On  n'a  pas,  depuis  Segantini, 
rendu  avec  plus  de  transparence  l'air  froid  et  vif 
de  la  grande  montagne,  les  bleus  do  la  lumière  sur 
la  neige  ni  les  tous  d'émeraudo  de  l'Alpe. 

En  face  se  trouvent  les  envois  d'un  Espagnol, 
M.  Louis  Masriera,  oii  il  faut  noter  un  bon  Por- 
t  -ail  'le  A/'"*  N.  de  M.  A  l'autre  extrémité  un  grand 
panneau  couvert  de  petites  pochades,  dont  beau- 
coup sont  tout  à  fait  charmaates,  de  M.  Margotti. 
A  citer  encore,  d'un  dessin  souple  et  caracté- 
risé, trois  tableaux  de  M.  Ilageman,  Les  ïimi- 
grii7its\  une  exposition  abondante  et  choisie  de 
M.  Dohérain,  et,  à  la  sculpture,  de  beaux  envois  de 
M.  Troubolzkoy  et  do  M.  Quillivic. 

Société  Internationale  d'Aquarellistes 
(Galerie  Georges  Petit) 

Le  danger  est  ici  l'aquarelle  toute  faite,  qu'on  a 
vue  cent  fois,  qui  s'exécute  par  des  procédés  con- 
nus et  qui  n'est  que  confection.  Nous  noterons 
celles-là  seules  qui  s'écartent  do  cette  convi'ntlon. 

M.  Paul  Facliet  a  envoyé  six  paysages  de  la 
Loire,  d'une  exécution  fondue,  faits  entièrement 
dans  1  eau  :  horizons  plais,  marqués  par  des  lignes 
d'arbres,  bras  de   lleuve  et  bancs  de  sable.  Dans 


les  envois  do  M.  Francesllodgkins,  une  charmante 
petite  tête,  peinte  avec  des  traits  de  pinceau  pareils 
à  des  coups  do  crayon  pâle  et  tournant  dans  le 
sens  de  la  forme.  M.  W.  S.  Horton  a  des  études 
très  lumineuses  et  très  colorées,  qui  sont,  si  je  ne 
me  trompe,  de  la  tempera  sur  carton  :  tel  est  le 
brillant  tableau  qui  représente  un  pont  de  briques 
sur  la  Tamise,  dans  des  verdures. 

Les  vues  de  Paris  de  M.  Elle  Pavil  doivent  être 
mises  à  part  pour  leur  puissance,  leur  sombre 
profondeur  et  l'énergie  de  leurs  silhouettes.  Sur  le 
fond  d'aquarelle,  l'artiste  a  i-edessiné  au  crayon,  et 
il  a  remis  des  lumières  à  la  gouache  :  ici  un  toit 
rouge,  là  le  fil  do  lumière  jaune  d'une  fenêtre. 

M.  Rosenstock  a  donné  des  vues  de  Versailles  où 
l'on  voudrait  que  l'extrême  adresse  technique  de 
l'aquarelliste  fût  soutenue  par  une  connaissance 
générale  do  la  peinture  et  que  les  ciels  restassent 
à  leur  plan.  M.  P.  Duménil  a  peint  des  inlériours 
d'églises,  ors  et  mosaïques,  à  Palerme  et  à  Venise  ; 
la  couleur  en  est  chaude  et  vraiment  baignée 
d'ombre  lumineuse.  M.  Degallaix  a  peint  de?  fleurs, 
dahlias  et  giroflées,  avec  plus  de  force  soutenue,  de 
largeur  et  de  simplicilé  qu'on  n'en  trouve  ordinai- 
rement. 

Exposition    René    Leverd 
(Galerie  Georges  Petit) 

M.  Leverd  a  deux  salles  d'aquarelles,  où  la  qua- 
lité essentielle  est  la  solidilc  et  l'éclat  du  rendu. 
En  études  rapides,  mais  qu'on  sent  soutenues  par 
un  fort  apprentissage,  il  a  établi  des  plans,  des 
horizons,  des  perspectives,  qui  tiennent  comme 
dans  les  meilleurs  paysages,  le  tout  avec  une 
grande  force  de  couleur  et  de  lumière,  et  une 
grande  souplesse d'eflet  :  vues  du  Nord  ou  du  Midi, 
études  éclatantes  de  Venise,  efl'ets  du  soir  comme 
sur  le  Fort  Saint- André,  paysages  d'ilo  de-France 
comme  la  vue  de  la  place  de  l'Eglise  à  Longpont, 
avec  les  arbres  roux  et  le  ciel  clair,  ou  encore 
études  de  Paris,  comme  le  bronze  dansant  copié 
dans  les  jardins  du  Muséum. 

Ilonry  Bidou. 


Institut    de   France 

Séance  trimestrielle  [1-2  octobre] 
Dons.  —  L'assemblée  a  accepté  la  donation  : 
d'un  monument  exécuté  en  l'honneur  du  prince 
Henri  d'Orléans,  qui  lui  a  été  faite  par  une  com- 
mission présidée  par  M.  le  comte  de  Récopé.  Ce 
monument  sera  placé  dans  le  parc  de  Saint- 
Firmin,  propriété  do  M.  le  duc  de  Chartres,  père 
du  prince  Henri,  et,  ce,  aux  frais  de  la  commis- 
mission  chargée  de  l'exécution  de  ce  monument;  — 
pour  le  Musée  Coudé  de  Chantilly,  d'un  tableau 
de  l'école  flamande  attribué  à  l'atelier  des  Francken 
et  représentant  Le  Christ  insulté  par  les  Phari- 
siens et  le  peuple. 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  /.;  octobre 

Candidatures.  —  Leelure  a  été  donnée  des  lettres 
par  lesquelles  : 

1"  MM.  Auge  de  Lassus,  de  Fourcaud,  Gonse, 
Mounet-Sully,  Stanislas  Lami,    IlomoUe,   Charles 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


•2G1 


Normand,  Albert  Soubies  et  Marias  Vaclion  annon- 
cent qu'ils  posent  leur  candidature  au  fauteuil  de 
membre  libre  vacant  par  suite  du  décès  de  M. 
Georges  Berger  ; 

2°  MM.  Ben-ïayoux,  Charles  Lefebvre,  Henri 
Maréchal,  André  Messager,  Emile  Pessard  et  Pierué 
se  portent  comme  candidats  au  fauteuil  de  membre 
titulaire  de  la  section  de  composition  musicale  va- 
cante par  suite  du  décès  de  M.  Charles  Lenepveu. 

Prix.  —  lîendant  ensuite  soa  jugement  sur  les 
concours  Roux,  l'Académie  a  accordé  les  récom- 
penses suivantes  ; 

Peinture  (Sujet  :  Inondation).  —  1"  prix 
!ri. 000  fr.),  M""  Minier;  2-  prix  (2.700  fr.),  M. 
Pierre  Bernard  ;  3'  prix  (2.000  fr.),  M.  Boulanger. 

Sculpture  (Suj  t  :  Les  Nymphes  écoutant  les 
chants  d'Orphée).  —  1"  prix  (5.400  fr.),  M.  Ray- 
baud  ;  2-  prix  (3.000  fr.),  M.  Cellier  ;  3»  prix 
(2.000  fr.),  M.  Ghesneau;  4-  prix  (1.300  fr.),  M. 
Morlon. 

Architecture  (Sujet  :  Un  Château  au  centre  de 
la  France  .  —  1"  prix  (2.700  fr.),  M.  Camuzat; 
2*  prix  (1.300  fr.),  M.  Ilaffner;  3'  prix  (l.OUO  fr.), 
M.  Janin. 

Gravure  en  taille-douce  (Sujet  :  Portrait  de 
Fra)içois  I",  parle  Titien).  —  1"  prix  (2.700  fr.), 
M.  Piel;  2'  prix  (1.300  fr.),  M.  Godard;  3»  prix 
(l.COOfr.),  M.  Mazelin. 

Miniature  (Sujet  ;  Leron  d'écriture\.  — l«'prix 
(1.000  fr.),  M'"  Lévy  ;  2'  prix  (680  fr.),  M"'  Lan- 
guereau. 

Enluminure.  — 'L'ctixoi  àa  M.  Galle,  l'un  des 
concurrents,  n'étant  pas  arrivé  par  ^uite  de  la 
grève  des  chemins  de  fer,  l'Académie  a  renvoyé  à 
samedi  prochain  le  prononcé  de  son  jugement  sur 
ce  concours. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  du  SO  septembre 
Les  fouilles  sous-marines  de  Mahdia.  —M.Mer- 
lin, directeur  des  antiquités  de  la  Tunisie,  rend 
compte  à  l'Académie  des  résultats  qu'a  donnés  la 
quatrième  campagne  des  fouilles  sous-iuarines, 
dont  nous  avons  déjà  parlé,  exécutées  près  de 
Mahdia  :  cette  campagne  a  pu  se  poursuivre  pen- 
dant deux  mois  et  demi,  grâce  aux  subventions  do 
l'Académie  et  de  M.  le  duc  de  Loubat.  Les  inves- 
tigations faites  en  1910  ont  ramené  au  jour  cinq 
grandes  statuettes  en  bronze,  singulières  de  style 
et  d'une  admirable  conservation,  qui  sont  des  mo- 
numents de  premier  ordre.  C'est,  tout  d'abord,  un 
Eros  très  gracieux  qui  danse  en  chantant  et  en 
jouant  de  la  cithare,  où  Ton  peut  voir  la  réplique 
d'une  statue  de  Praxitèle  décrite  par  le  rhéteur 
l^allistrate,  dont  on  ne  connaissait  pas  encore 
l'aspect.  Ce  sont  ensuite  trois  grotesques,  deux 
femmes  qui  dansent  au  son  des  crotales  et  un 
bouffon  grimaçant  qui  s'avance  avec  des  contor- 
sions. Ci'S  statuettes  paraissent  se  rapporter  aux 
scènes  de  pantomime  qui  accompagnaient  les  ban- 
quets. C'est  enfin  un  Satyre,  d'un  mouvement  et 
d'une  facture  superbes  dans  sa  maigreur  nerveuse 
et  caractéristique.  Parmi  les  autres  découvertes 
récentes,  sont  à  signaler  une  statuette  plus  petite 
d'acteur  grotesque  assis,  des  masques  de  bac- 
chantes, une  plaque  portant  des  grilTons  afTrontés 


devant  un  canthare,  une  corniche  ornée  d'un  buste 
d'Aiiane,  un  buste  d'Athènes,  un  linj;ot  do  pIomI> 
pesant  33  kilos,  deux  monnaies  dont  une,  identi- 
liée  par  M.  Babelon,  est  une  pièce  d'Athènes,  re- 
montant aux  années  220-200  avant  notre  ère,  une 
série  innombrable  de  vases  en  terre  cuite  enduits 
de  poix. 

M.  le  président  félicite,  au  nom  de  l'Académie, 
M.Merlin  de  sa  persévérance  et  de  sa  perspicacité; 
il  remercie  M.  le  duc  de  Loubat  de  son  concours 
si  apprécié  et  si  heureux. 

Séance  du  7  octobre 

Rapport  de  .U.  Maspcro  sur  l'Egypte.  —  M.  Mas- 
pero  fait  à  l'Académie  son  rapport  annuel  sur  les 
travaux  exécutés  par  le  Service  des  antiquités  en 
Egypte  sous  sa  direction.  Le  principal  objet  pour- 
suivi depuis  plusieurs  années  et  maintenant  acquis 
au  prix  d'efforts  considérables  était  de  restaurer 
les  temples  de  Nubie,  en  consolidant  leurs  fonda- 
tions de  telle  manière  qu'ils  puissent  résister 
autant  que  possible  à  l'inondation  amenée  par 
l'établissement  du  barrage  d'.Assouau  dont  l'elTet 
se  fera  ressentir  à  plus  de  15U  kilomètres  de  dis- 
tance. Le  temple  de  Debot  disparaîtra  sous  0  mè- 
tres d'eau  ;  celui  de  Kalabcheh  émergera  sur  une 
nappe  de  4  mètres,  qui  sera  encore  de  2  mètres  à 
Dakkeh,  à  plus  de  100  kilomètres  du  barrage,  et 
de  1  mètre  à  Maharrakah;  Ibsamboul  baignera 
sans  doute,  à  la  limite,  dans  CO  ou  80  centimètres 
de  boue. 

Au  cours  du  travail  colossal  et  plein  de  périls 
auquel  le  service  a  dû  se  livrer,  M.  Maspero  a  été, 
en  Nubie,  admirablement  secondé  par  M.Barsanti, 
comme  à  Karnak  par  M.  Legrain,  et  dans  les  casis 
par  M.  Baraizé.  Il  a  fallu  déblayer  un  cube  in- 
calculable de  sable  avant  de  pouvoir  opérer  les 
consolidations  voulues. 

Au  cours  de  ces  travaux  de  déblaiement,  M.  Mas- 
pero a  été  amené  à  découvrir  des  monuments 
encore  inconnus  et  du  plus  haut  intérêt.  A  Ouady- 
es-Seboua,  s'est  rencontrée,  installée  dans  un  tem- 
ple antique,  une  église  chrétienne  à  peu  près  com- 
plète qui  est  du  vi*  siècle  au  plus  lard  et  qui  offre 
beaucoup  d'analogie  avec  les  églises  coptes;  à 
Maharrakah,  il  a  eu  la  surprise  de  trouver  un 
escalier  en  colimaçon,  ménagé  pour  accéder  à  une 
terrasse  du  temple.  On  n'avait  pas  d'exemple,  en 
Egypte,  de  ce  procédé  d'architecture.  A  Amada,  a 
été  dégagé  un  petit  temple  admirablement  conservé, 
du  temps  d'Aménophis  II,  où  les  rouges,  les  jaunes, 
les  bleus  de  la  décoration  apparaissent  encore  avec 
la  plus  grande  vigueur.  A  Kasr-Ibrin,  s'est  ren- 
contré un  fort  de  l'âge  romain. 

L'œuvre  principale  a  été  celle  d'Ibsamboul,  où 
l'on  a  déblayé  à  une  profondeur  de  40  mètres  le 
temple  de  Ramsès  II.  L'un  des  deux  colosses  a  pu 
y  être  relevé  par  un  miracle  d'adresse  :  il  pèse  60 
tonnes. Sur  IG  statues  dont  la  terras  e  était  garnie, 
13  ont  pu  être  redressées.  Près  du  colosse,  qui 
reste  écroulé  sur  trois  de  ces  statues,  M.  Maspero 
a  retrouvé  une  chapelle  dédiée  au  Soleil,  garnie 
encore  de  tout  son  mobilier.  Datant  de  Ramsès  II, 
restaurée  sous  Séti  II,  le  sable  dès  lors  l'avait  en- 
sevelie jusqu'à  maintenant.  Creusée  en  pirtie  dans 
le  roc  et,  en  partie,  bâtie,  un  escalier  y  mène  do 
l'ouest  et  l'autel  se  trouve  à  l'Est  entre  quatre 
singes  cynocéphales  qui  adorent  le  dieu  :  deux 
d'entre  eux  font  face  à  l'est,  les  deux  autres  à 
l'ouest.  Ainsi,  le  prêtre  montait  à  l'autel  au  lever 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


du  soleil,  qui  s'oil'rait  par  une  lucarne  appropriée 
à  son  adoration  et  :i  celle  des  deux  singes,  ses 
acolytes  de  pierre  Le  prêtre  y  revenait  le  soir 
pour  adorer,  à  l'ouest,  le  coucher  du  dieu  entre 
les  deux  autres  cynocéphales  tournés  vers  l'Occi- 
dent. Un  énoruie  scarabée  sur  l'autel  représente 
le  soleil.  Cette  chapelle  si  l'emarquable  contient  un 
autel  secondaire,  placé  à  gauche,  qui  était  dédié  à 
la  lune. 

Eu  dehors  do  la  Nubie,  la  façade  d'Esneh  a  été 
déblayée  :  la  partie  sud  de  la  salle  hypostyle  de 
Karnak  a  été  restaurée.  Enfin,  dans  la  grande 
oasis,  ou  a  pu  rétablir  un  temple  qui  remonte  à 
Darius  I". 

D'ici  à  cinq  ou  six  ans,  tous  ces  travaux  de  con- 
solidation si  urgents  seront  terminés  et  le  service 
pourra  reprendre,  connue  jadis,  le  cours  des  fouilles 
qui  ont  fait  surgir  la  grande  Egypte  du  passé. 


Séance  du    14  octobre 

La  mosaïque  de  Pliaéton  à  Sens.  —  M.  Héron 
de  Villefosso  décrit  une  grande  mosaïque  récem- 
ment trouvée  à  Sons,  grâce  à  M.  le  marquis  de 
Trayncl  et  de  concert  avec  la  Société  archéologique 
de  Sens  dont  le  pré.sident,  M.  Joseph  Perrin,  aura 
soin  de  faire  déposer  ce  monument  au  musée  de 
Sens.  Le  sujet  central  de  cette  mosaïque  représente 
un  attelage  de  quatre  chevaux  blancs  emportés  au 
galop  et  un  cavalier,  placé  sur  un  cinquième  che- 
val, presque  roux,  qui  se  met  en  mesure  de  les 
maîtriser.  M.  Ilérou  de  Villefosse  reconnaît  dans 
ce  tableau  la  chute  do  Phaéton  :  c'est  le  soleil  lui- 
même  qui  arrête  le  char  emporté.  Les  métamor- 
phoses d'Ovide  étaient  un  recueil  inépuisable  de 
sujets  auxquels  les  décorateurs  des  mosaïques 
recouraient  volontiers. 

Un  manuxo'it  d'  «  Isaie  »  du  v"  siècle.  —  Le 
E.  P.  Scheil  aunonce  que  M.  l'abbé  Eugène  Tisse- 
rant  a  découvert  au  Musée  Britannique  un  manus- 
crit syriaque  palimpseste  d'Isaïe,  dont  les  5i  feuil- 
lets remontent  à  l'année  écoulée  du  20  octobre  459 
au  19  octobre  460.  C'est  donc  actuellement  le  plus 
ancien  manuscrit  biblique  daté;  après  lui  vient  le 
Pentafeuqiie  incomplet  du  même  musée,  qui  date 
de  464. 

Le  manuscrit  des  «  Révélations  de  sainte  llilde- 
gardc  ■).  —  M.  Omont  annonce  que  Dom  Baillet, 
bén''dictin  de  l'abbaye  d'Oosterhout  (Hollande), 
vient  de  lui  communiquer  quelques  photographies 
des  miniatures  du  célèbre  manuscrit  des  Révéla- 
tions de  sainte  llildcr/arde,  con.servé  à  la  Biblio- 
thèque do  Wiesbaden  :  la  technique  de  leur 
exécution  et  la  .singularité  des  sujets  représentés 
appellent  une  étude  spéciale  de  ces  petits  tableaux 
tracés  ;'i  la  lin  du  xii*  ou  au  début  du  xnr  BÎècle, 
sous  l'inspiration  directe  des  révélations  de  la 
sainte  qui  venait  de  mourir. 


REVUE  DES  REVUES 


P  Revue  d.iS  Deux  Mondes  [lô  août  et  15  oc- 
tobri'l.  On  trouvera  dans  ces  deux  livraisons  le 
début  d'uue  importante  étude  :  Saint  Frain-ois 
d'Assise  et  l'art  italien,  où  M.  Georges  Lafeueslre, 
avec  l'érudition  et  le  charme  que  nos  lecteurs  lui 
connaissent,  résume  toutes  les    données    fournies 


par  les  nombreux  et  récents  travaux  des  historiens 
d'art  —  notamment  M.  Thode  (1)  —  sur  ce  beau 
et  riche  sujet,  étudiant  successivement  l'histoire 
de  la  construction  de  la  basilique  d'Assise  et  les 
rapports  de  l'église  supérieure  avec  l'architecture 
gothique  française  ;  puis  les  peintures  dont  succes- 
sivement Pietro  Cavallini,  Cimabue,  enlin  Giotto, 
couvrent  ses  murailles,  et  où  le  dernier  de  ces 
peintres  apporte  les  formules  d'un  idéal  nouveau, 
moins  imiiosant  qu'auparavant,  mais  plus  humain, 
conquiert  d'un  coup  toutes  les  libertés  de  l'art, 
placé  en  face  de  la  nature  et  de  la  vie,  et  achève 
ainsi  l'impulsion  donnée  du  vivant  même  du  saint, 
par  son  génie  sensible  &\,  humain. 


Z  Revue  de  Paris  (1"  octobre).  —  Notre  colla- 
lîorateur  M.  Paul  Jamot  publie  dans  cette  livrai- 
son une  intéressante  étude  sur  le  paysagiste 
Auguste  Ravier  (2),  dont  il  analyse  avec  pénétra- 
tion le  caractère  de  l'œuvre,  d'un  lyrisme  si  per- 
sonnel :  n  II  est,  je  crois,  le  seul  peintre  qui  ait  su 
dans  de  simples  paysages,  huiles  ou  aquarelles, 
employer  avec  des  combinaisons  toujours  harmo- 
nieuses, les  tons  riches  et  sonores  chers  à  Dela- 
croix, les  rouges  et  les  pourpres  qu'exaltent  les 
verts  profonds  d'émeraudc,  les  jaunes  sulfureux 
auxquels  s'opposent  des  bleus  violacés  do  la  qua- 
lité la  plus  rare.  »  Peintre  de  la  lumière,  ses 
ciels  «  sont  un  des  répertoires  lyriques  les  plus 
émouvants,  les  plus  sompueux,  les  plus  variés 
que  la  nature  ait  inspirés  ;\  un  peintre  et  à  un 
poète  '>. 

0  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  (octobre). 
—  Intéressant  article  de  M.  !..  Sonolet  sur 
L'Estampe  et  les  mœurs  en  France  :  l'image  po- 
pulaire au  Grand  Siècle  (80  reprod.). 


V  La  Revue  hebdomadaire  ^8  octobre).  — 
Belle  étude  do  M.  Louis  Gillet  sur  Emile  Galle 
(portrait  et  3  .iirav.). 


X  Le  Bulletin  de  la  semaine  (5  octobre).  — 
Etude  de  M.  J.  Lacazo-Baslard  sur  le  peintre 
préraphaélite  Ilolman  Hunt,  qui  vieni  de  mourir. 


BIBLIOGRAPHIE 

Promenades  archéologiques  en   Espagne,  par 
M.  Pierre  P.vnis.  Paris,  Ernest  Leroux,  éditeur. 
Ln  vol.  in-18,  illustré  de  r).4  planches. 
Chacun  a   présent  au   souvenir    l'cuivrago    que 
M.  Pierre  Paris  a  trop  modestement  intitulé  A'.i'iai 
sur  l'an  et   sur  l'industrie  de  l'Espagne  primi- 
tive. 11  apportait   des  lumières  nouvelles    et   pré- 
cises   sur  le    premier  essor  des   activités  artisti- 
ques dans  la  péninsule.  C'est  que  M.   Pierre  Paris 
est  soutenu   dans  sou   entreprise    par   un   amour 
profond  du  pays  qu'il  étudie  :  l'Espagne  pour  lui 

(1)  Dont  l'important  ouvrage,  Saint  François 
il'Assise  et  tes  Origines  de  l'art  de  la  Renais- 
sance en  Italie,  a  été  récemment  traduit  en  fran- 
çais. I, Paris,  II.  Laurens,  édit.> 

(2|  V.  l'urtielo  d'Emile  Mich.-l  dans  la  Gazette 
des  Bcau.c-Arts  (septembre  1900;. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


263 


est  la  terre  «  qui  réunit  toutes  les  séductions  do 
l'histoire  glorieuse,  de  l'art,  do  la  poésie,  du 
pittoresque  ».  Sa  dévotion  fervente  et  lidèle  se 
prouve  en  ce  nouveau  volume.  Les  peintures  et  les 
gravures  préhistoriques  do  la  grotte  d'Altamira  ; 
les  statues  étranges,  gréco-phéniciennes,  du  Gerro 
de  les  Santos  ;  Elche,  la  blanche  ville  aux  pal- 
miers, d'aspect  inoubliable,  riche  en  épaves  anti- 
ques, où  l'auteur  prépara,  assura  l'acquisition  du 
buste  fameux,  oi-gueil  de  notre  Louvre  ;  Carmona 
et  ses  fresques  ;  Oduna  et  ses  sculptures  puissan- 
tes devenues,  elles  aussi,  eu  grand  nombre  nôtres 
maintenant  ;  Niimance,  riche  en  souvenirs  et  en 
ruines  à  découvrir  ;  la  vénérable  Tarragone,  son 
enceinte  cyclopéenne,  son  aqueduc  romain,  la 
Véiiiis  et  le  Dioni/sios  de  son  musée,  —  ont  solli- 
cité et  retenu  cette  fuis  l'attention  de  l'auteur. 
Cette  fois  encore  M.  Pierre  Paris  s'est  montré  un 
archéologue  non  pas  seulement  savant,  mais  artiste. 
Sans  doute  chaque  chapitre  est  suivi  des  références 
scientifiques  utiles  et  chacun  est  orné  d'illustra- 
tions documentaires  ;  mais  M.  Pierre  Paris  ne 
distrait  jamais  du  milieu  le  sujet  spécial  de  son 
étude  ;  il  sait,  avec  une  véritable  puissance,  carac- 
tériser la  nature  ambiante  et  faire  revivre  l'his- 
toire. Ses  Promenades  archéologiques  prendront 
rang,  sur  le  rayon  des  bibliothèques,  à  côté 
(les  livres  de  Gebhart,  de  MM.  Diehl,  Pichon, 
.Schneider,  de  tous  ceux  qui  surent  mettre  au 
service  d'une  érudition  solide  les  ressources 
dune  sensibilité  affinée  et  les  séductions  du  beau 
langage. 


NECROLOGIE 


(3n  annonce  la  mort  du  peintre  français  M.  Re- 
nout,  décédé  à  l'âge  de  cinquante-huit  ans,  après  une 
courte  maladie.  Cet  artiste  avait  su  se  faire  appré- 
cier surtout  en  AngUlorre  où  il  vécut  de  nom- 
breuses années,  honoré  do  commandes  royales. 
Un  do  ses  derniers  et  do  ses  ]A\xs  l'emarquables 
tableaux  est  une  importante  composition  dont  les 
types  et  le  milieu  sont  empruntés  à  la  vallée  de 
Caahmyre,  aux  Indes. 

Xous  apprenons  également  la  moi't,  à  Barbizon, 
du  sculpteur  Gaston  Galicy. 

On  annonce  également  la  mort,  à  Genève,  d'un 
peintre  français  qui  y  vivait  depuis  nombre  d'an- 
nées, l'animalier  François  'Vuagnat.  Beaucoup 
de  ses  tableaux  se  trouvent  dans  les  musées  de 
province  en  France  et  i[uelques-uns  en  Suisse. 

La  semaine  dernière  est  mort  à  La  Haye  le 
peintre  paysagiste  et  animalier  'Willem  Maris, 
frère  du  peintre  de  marine  Jakob  Maris,  décédé  il 
y  a  quelques  années,  et  du  peintre  da  figures  Ma- 
tliys  Maris,  fixé  en  Angleterre.  Né  à  La  Haye  en 
18i4,  après  ses  frères,  il  contribua  comme  eux  et 
de  concert  avec  Jongkind  et  Jozef  Israels,  à  tirer 
la  peinture  hollandaise  de  l'imitation  Strvile  des 
formules  anciennes  pour  y  substituer  l'observa- 
tion  directe  de  la   nature. 

Très  jeune  encore,  il  était  parti  a*ec  son  frère 
•Jakob  pour  Paris,  attiré  par  la  renommée  de  nos 
maîtres  de  Barbizon.    Go   fut    Troyon    qui  exerça 


sur  lui  la  plus  profonde  influence  ;  comme  lui,  il 
se  sp''Cialisa  dans  les  deux  genres  du  paysage  et 
de  la  peinture  d'animaux,  et  quand  il  revint  eu 
Hollande  en  1869,  ses  compositions,  aux  colorations 
claires  et  ti'ansparentes,  aux  ciels  délicats,  lui 
valurent  un  succès  qui  ne  se  démentit  plus  depuis. 
L'Angleterre  ne  l'apprécia  pas  moins  que  la  Hol- 
lande :  les  amateurs  s'y  disputaient  ses  productions 
ainsi  que  celles  de  son  frère  Jakob,  et  récemment, 
à  la  vente  Alexander  Young,  dev  x  petites  toiles  de 
sa  main   atteignaient    des    prix   considérables. 

A  la  fin  d'août  est  mort  à  Pasing  (Allemagne) 
le  peintre  Otto  Piltz.  Xé  à  AUstedt  (Saxe-Weimar), 
il  avait  étudié  à  l'Académie  de  Munich,  puis  à 
Weimar.  Il  peignit  surtout  des  scènes  de  mo;urs 
de  Tluiringe  et  principalement  des  scènes  enfan- 
tines. 

Le  mois  dernier  est  mort  à  Cologne  le  peintre 
d'histoire  et  professeur  Johannes  Niessen.  Il 
fut,  de  1866  à  18Ë0,  conservaleur  du  musée  de  cette 
ville. 

Le  1"  septembre  est  mort  à  Berlin,  à  l'âge  de 
quatre-vingt-douze  ans,  le  peintr«  d'histoire  Franz 
Steffens. 

Le  16  septembre  est  mort  à  Berlin  le  pein're 
Woldemar  Friedrich.  Il  était  né  le  20  août  1846 
à  Guadau,  près  Magdebourg.  Il  fit  ses  études 
artistiques  à  l'Académie  do  Berlin,  puisa  Weimai-. 
Il  s'occupa  tout  à  la  fois  d'illustrations  et  de  déco- 
rations murales  de  sujet  liistoriquo,  pour  des 
édifices  publics.  Il  était  professeur  à  l'Académie  de 
Berlin. 

Le  peintre  de  paysage  Bernhard  Muhlig  est 
mort  à  Dresde  le  mois  dernier,  à  l'âge  de  quatre- 
vingts  ans. 

Ou  annonce  aussi  la  mort  subite,  le  mois  dei'- 
nier,  de  l'architecte  Kiccardo  Mazzanti,  prési- 
dent de  l'Académie  des  Bt-aux-Arts  do  Florence. 
C'était  un  des  meilleurs  architectes  d'Italie. 


On  annonce   la  mort   de  M.  R.-C.  Robertson, 

l'un  des  plus  jeunes  peintres  d'Edimbourg,  qui 
avait  exposé  des  œuvres  très  remarquées  à  l'Aca- 
démie de  Glasgow.  Surtout  connu  comme  peintre 
de  marines,  il  avait  fait  aussi  des  paysages  et 
quelques  portraits. 

A  Munich,  où  il  s'était  fixé  depuis  plusieurs 
années,  est  mort,  à  l'âge  de  soixanle-deux  ans,  le 
peintre  américain  Herman  Hensen.  Il  traitait 
principalement  des  sujets  légendaires. 

On  annonce  d'Amérique,  la  mort  d'un  artiste 
bien  connu  pour  ses  tabltaux,  pleins  do  vérité  et 
de  caractère,  de  la  vie  des  nègres,  M.  Winslow 
Homer,  né  à  Boston  eu  183G.  Il  s'était  aussi 
adonné  à  la  lithographie  et  avait  été  pendant 
quelque  temps  professeur  à  l'Académie  nationale 
de  dessin.  Ses  premiers  envois  aux  expositions 
datent  de  1863;  en  1867  et  les  années  suivantes  il 
avait  exposé  à  nos  Salons. 


LA  CHRÛXIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Ancienne   collection  du  baron  de  Léry 

Veate  d'instruments  de  musique,  faite  salle  7, 
les  14,  15  et  16  juin,  par  M"  Laii-Dubreuil  et  G. 
François  et  MM.  Caressa  et  Français. 

20.  Trompette  de  .Stark,  à  Nuremberg,  1678:  330. 

—  2S  Trompette  en  argent,  par  Ad.  Sax,  une  des 
six  l'allés  pour  l'escadron  des  Cent  Gardes  de 
Napoléon  III,  avec  écusson  doré  de  l'Empire  et 
inscription  :  4.000.  —  155.  Guzla  de  Perse,  ébène, 
ivoire  et  nacre,  avec  archet  :  220.  —  187.  Tambour 
L.  XIV  ;  un  épisode  de  bataille  de  la  guerre  des 
Flandres  entoure  le  fût:  1850.  —  192.  Paire  de 
timbales  L.  XV  de  cavalerie,  fûts  cuivre  rouge, 
tablier  en  soie  cerise  de  l'époque,  avec  broderies  : 
1.500.  —  19.^.  Tablier  do  timbales  do  cavalerie,  du 
premier  Empire,  on  drap  vert,  avec  aigle  impé- 
riale :  l.iOO.  —  2.j9.  Lyre  L.  XV  de  Charles,  à 
Marseille,  ornée  do  bois  sculptés  dorés,  en  r  dief, 
et  ornements  d'ivoire:  1.050.  —  286.  Archiliith  du 
XVI'  siècle,  à  eûtes  creuses  et  filets  en  bois  blanc; 
incrustations  nacre  et  panneaux  :  850.  —  289. 
Archiluth  du  xvi'  siècle,  en  cèdre,  à  triple  rosace 
ajourée,  sculptée  :  910.  —  301.  Guitare-luth  L.  XVI 
do  Garon,  luthier  de  la  reine,  à  Versailles,  1784, 
en  cèdre  et  filets  ébène  :  900.  —  378.  Viole  d'amour 
do  Socquet,  à  Paris,  xviu*  siècle  :  670.  —  380. 
Viole  d'amour  de  Tomaso  Eberle,  à  Naples,  1774, 
vernis  jaune  doré.  Pièce  de  l'école  italienne  napo- 
litaine, époque  des  Gagliano  :  800. —  410.  Basse 
de  viole  de  Claude  Boivin,  à  Paris,  1754  ;  vernis 
rouge;  tète  de  femme  et  attributs  d'instruments  de 
musique,  sculptés  :  1.920.  —  419.  Clavecin  L.  XV, 
à  double  clavier,  à  paysages  et  amours,  en  vernis 
Martin  ;  liouciuets  de  fleurs  et  bandes  rouges  do- 
rées :  4.100. 

Produit  total  :  lO.OO)  francs. 

Collection  Armstrong 

Vente  de  tableaux  modernes  faite  à    Londres,  le 
24  juin,  par  MM.  Ghristie,  Manson  et  Woods. 
Prix  en  francs 

Rosa  Bonheur.  Cerfs  dans  le  parc  de  Fontaine- 
Ijleau  :  G.0'2.j.  —  II.  Fantin-Latour.  Clirysanthèmes 
dans  un  pot  :  3.000.  —  E.  Frère.  Le  Piège  à  oi- 
seaux :  3.000.  —  J.  Israéls.  Sur  la  plage  :  10..500. 

—  A.    Schreyer.    L'Incendie    de  l'étable  :  16.275. 

—  Sir  Burnc  Jones.  La  Belle  au  bois  dormant  : 
8.1-^5.  —  D.  Gox.  Les  Sables  :  26.2-30.  —  Turner. 
Le  Château  de  Dunstanborough  :  15.750.  —  Tur- 
ner. Lo  Château  de  Kidwclly  :  15.225.  —  Turner. 
Le  Lac  de  Lucerne  :  49.875.  —  Constable.  La 
Forme,  Dedham  :  51.175.  —  P.  Graham.  Dans  les 
bruyères  ;  15.750. —  Lcslie.  Intérieur  de  la  Grande 
mosquée,  à  Damas  :  5.100.  Linnell.  Tempête 
prés  du  port  :  20.475.  —  Millais.  Premiers  froids 
d'octobre  :  l'26.000.  —  G.  Morlard.  La  Route  : 
17.0.J0.  —  Nasmytb.  Vue  pri.so  dans  le  Surroy  : 
6.825.  —  SlaQlield.  Sur  la  cùte  do  France  :  9.450. 
Stanlield.  Bords  do  rivière  :  li.l7.").  Williie.  Lapin 
sur  un  mur  :  19.425. 

Produit  total:  727.300  francs. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS   XOUVELLKS 

Paris 
Exposition  de  tableaux  et  sculptures  de  M.  Ben- 
venuto   Crispoldi,   galerie   AUard,    20,   rue  des 
Capucines,  jusqu'au  22  octobre. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Marcel  Bloch, 
galerie  Doplancho,  18,  rue  de  la  Ghausséo-d'Antin, 
jusqu'au  30  octobre. 

6'  Exposition  de  la  Société  internationale 
d'Aquarellistes,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de 
Sèze,  jusqu'au  31  octobre. 

Exposition  d'aquarelles   de  M.  René  Leverd, 

galerie   Georges   Petit,  8,   rue  de   Sèze,  jusqu'au 
ol  octobre. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Ramon-Pichot, 

galerie     Moleux,     68,     boulevard     Malesherbes, 
jusqu'au  31  octobre. 

Exposition  de  peintures  de  M.  Marcel  Lenoir, 
et  de  sculptures  do  M.  Joseph  Bernard,  au  ('.erclo 
international  des  Arts,  97,  boulevard  Basiiail, 
jusqu'au  31  octobre. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Henri-Edmond 
Cross,  galerie  Bornheim  jeune,  15,  rue  Riche- 
panse,  jusqu'au  5  novembre. 

Exposition  de  pastels  do  M.  Camille  Mauclair, 
au  Polit  musée  Beaudouin,  2.-3,  rue  Saint-IIonon', 
jusqu'au  10  novembre. 

Exposition  de  la  Gravure   originale   en   noir. 

galerie  Allard,  20,  rue  des  Capucines,  du  28  octobre 
au  20  novembre. 

Province 

Bourges  ;  Exposition  avec  section  des  Beaux- 
Arts  et  d'art  appliqué  à  l'industrie  du  Livre,  du 
23  octobre  au  £0  novembre. 

Levallois  :  Exposition  des  Beaux-Arts,  à  rilôtul 
do  Ville,  jusqu'au  30  octobre. 

Étranger 

Chicago  :  23»  Exposition  annuelle  de  peinture 
et  do  sculpture,  jusqu'au  27  novembre. 

Leipzig:  Exposition  d'art  français  du  xvdi*  siècle. 


CO.N-COURS    OUVERTS 

Paris 

G"  Concours  d'arl  décoratif  de  la  Ligue  mari- 
time française  :  une  horloge-cartel  électrique  eu 
bois  et  bronze  sculptés,  avec  cadran  émail  et  mit  il 
et  rehauts  do  métal  ornementé,  destinée  à  un 
salon  de  paquebot  ou  de  yacht.  (Pour  plus  de 
détails  s'adresser  au  siège  de  la  Ligue,  39,  boule- 
vard des  Capucines.)  Remise  des  projets  :  le 
30  novembre  1910. 

Pour  les   autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoupi's,  se  reporter  aux  precidenis 

inuiicros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  GiiunnoT. 


l'Liii^  —  Imprimerie  de  la  I're>se,  lô,  rue  iln  Croissant.  —  V.  Simarl,  imprimeur. 


X»  ;H.  —  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«)  5  Novembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE    SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonneinent  pour  un  an 

Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


faris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


3Le    aSTuméro    :     O     fr.     2S 


PROPOS     DU      JOUR 


IX  ne  saurait  trop  louer  l'initiative 
que  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres  a  prise  récemment. 
Avertie  par  l'un  de  ses  correspon- 
<lants  que  le  Conseil  municipal  d'Alger  pro- 
jelait  de  transformer  tout  un  quartier  de  la 
ville  et  de  démolir  deux  mosquées  anciennes, 
■elle  a  résolu  à  l'unanimité  de  s'adresser  au 
ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  et  d'appeler  son  attention  sur  la 
nécessité  de  protéger  ces  monuments. 

Il  est  à  peine  besoin  de  dire  que  les  deux 
mosquées  menacées  par  le  projet  municipal 
justiiiont  par  leur  antiquité  la  sollicitude  de 
l'Institut.  Elles  constituent  pour  les  histo- 
riens de  l'architecture  des  documents  de  pre- 
mier ordre;  elles  comptent  parmi  les  souve- 
nirs les  plus  curieux  de  l'Afrique  du  Nord. 
Leur  intérêt  est  si  peu  discuté,  que  le  Conseil 
même  qui  propose  de  les  démolir  fait  entre- 
voir la  possibilité  de  les  rebâtir  ailleurs.  Ce 
genre  d'opération  a  quelque  chose  de  pres- 
tigieux qui  peut  séduire  quelques  virtuoses. 
■Quel  est  l'historien,  quel  est  l'artiste,  cepen- 
dant, qui  la  verrait  s'accomplir  d'un  cœur 
léger?  Sans  parler  du  péril  que  ces  trans- 
ports insolites  font  courir  au  monument,  il 
y  a  quelque  chose  de  choquant  à  mettre  un 
monument  ancien  hors  de  son  cadre  tradi- 
tionnel. C'est  une  retouche  qui  dans  une  cer- 
taine mesure  le  falsifie,  qui  en  tout  cas  lui 
fait  perdre  quelque  chose  d'essentiel.  Et  qui 
ne  voit  à  quelles  barbaries  comiques  on  arri- 
verait en  déplaçant  ainsi  les  grands  édilices 
d'une  ville  ? 

La  manifestation  de  l'Institut,  si  heureuse 
dans  le  cas  particulier  qu'il  a  étudié,  est  en 
outre  un   usage  excellent  d'un  de  ses  droits 


les  plus  incontestés.  S'il  y  a  une  voix  qui 
puisse  faire  entendre  aux  pouvoirs  publics 
négligents  ou  mal  informés  des  avis  auto- 
risés et  désintéressés,  c'est  bien  celle  de  ces 
Compagnies  savantes  dont  le  passé  et  le 
mode  de  recrutement  consacrent  l'indépen- 
dance et  le  prestige.  Il  nous  est  arrivé  sou- 
vent ici  de  dire  que  dans  un  pays  d'opinion 
le  public  seul  pouvait  secouer  la  torpeur  des 
administrations  ou  stimuler  les  énergies  mi- 
nistérielles. Les  Académies  sont,  dans  ces 
affaires  intéressant  les  beaux-arts,  toutes  dé- 
signées pour  être  les  interprètes  des  vœux  de 
tous  et  les  défenseurs  de  notre  patrimoine 
artistique. 


NOUVELLES 


***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  : 

Le  dimanche  23  octobre,  au  cimetière  de  la 
Croix-Rousse,  à  Lyon,  un  monument  à  la 
mémoire  du  poète  Joséphin  Soulary  ; 

Le  dimanche  30  octobre,  à  Abbeville,  un 
monument  à  la  mémoire  du  poète  et  historien 
Ernest  Prarond,  œuvre  du  statuaire  Emma- 
nuel Fontaine; 

Le  même  jour,  à  Bourges,  un  buste  de 
l'homme  politique  Michel  de  Bourges. 

***  On  annonce  que  le  Saint  Sébastien  de 
Mantegna,  conservé  dans  l'église  de  la  petite 
commune  d'Aigueperse,  en  Auvergne  (1),  va, 
grâce  à  l'entremise  de  M.  Clèmentel,  député, 
être  acquis  par  le  musée  du  Louvre  pour  la 
somme  de  200.000  francs.  L'Etat  le  rempla- 
cera dans  l'église  par  une  copie. 

**+  M.  Pascal,  architecte,  membre  de  l'Ins- 
titut, chargé  des  travaux  d'achèvement  de  la 
Bibliothèque  Nationale,  vient  de  reconstituer 

(1)  V.  Gazette  des  Beaux-Arts,  188i.;,  t.  II,  p.  386 


206 


f..\  GHRONIOUE  DES  ARTS 


J'ancien  Cabinet  du  Roi,  dans  l'aile  du  bâti- 
ment en  façade  de  la  rue  Vivienne,  au  nioj'en 
de  boiseries  sculptées  qui  sont  les  copies 
exactes  de  celles  que  lit  exécuter  Louis  XV,  et 
dans  lesquelles  on  a  pla'  é  les  quatre  dessus 
de  portes  de  Boucher  :  Cleo,  Uranu;,  Eralo 
et  Melpomcne,  ainsi  que  six  mafîniflqufs 
panneaux  de  Vanloo  et  de  Natoire.  De  plus, 
pour  compléter  cette  restitution  avec  toute 
l'exactitu  le  possible,  on  installera  rue  Vi- 
vienne les  vitrines  anciennes  qui,  dans  le 
bâtiment  de  la  rue  Richelieu,  renferment  les 
collections  de  médailles  dont  le  fond  est  l'an- 
cien médailler  de  Louis  XV.  Ce  nouveau  Ca- 
binet du  Roi  sera  prochainement  inauguré. 

***  AL  Dujardin-Beaumetz  vient  de  faire 
placer  dans  l'abside  du  Panthéon,  à  quelque 
distance  en  avant  de  la  grande  composition 
décorative  d'Edouard  Détaille,  le  modèle  d'une 
des  parties  principales  du  monument  que 
l'Etat  avait  commandé  au  sculpteur  Sicard. 
Ce  modèle  rei)réscnte,  en  deux  groupes,  plus 
grands  que  nature,  Le  Départ  des  Volontaires 
et  Le  Serment  des  Conventionnels. 

***  Le  Garde-Meuble  national  vient  de  re- 
trouver et  de  faire  placer  au  château  de 
Compiègne,  dans  le  salon  dit  des  Dames 
d'honneur,  la  belle  pendule  que  Napoléon  I'"' 
avait  commandée  à  Tliomirc  à  l'occasion  de 
son  mariage  avec  Marie-Ijouisc,  et  qui  re- 
présente les  deux  époux  impériaux,  la  main 
dans  la  main,  sous  le  regard  d'un  petit  génie 
ailé,  l'Hymen,  qui  les  unit. 

***  En  souvenir  de  son  regretté  père 
Georges  Berger,  ancien  président  de  l'Union 
centrale  des  Arts  décoratifs,  son  fils,  M.  IL- 
Georges  Berger,  ^ient  de  faire  don  au  musée 
du  pavillon  de  Marsan  d'un  beau  coffret  en 
ivoire,  or  et  émail  par  MM.  Garnicr  et 
Grandhomme,  d'un  groupe  de  !\L  Théodore 
Rivière  en  ivoire,  marbre  et  bronze:  Odette 
calmant  les  fureurs  de  Chartes  VI,  de  deux 
statuettes  en  argent  et  d'un  vase  artistique. 

***  Lundi  prochain  7  novembre  aura  lieu 
l'inauguration,  à  ce  même  musée  des  Arts 
décoratifs,  de  l'exposition  de  la  collection 
(Trandjean  et  autres  legs  faits  au  musée  en 
l'JlO,  et  de  projets  de  tapisseries,  peintures, 
aquarelles,  dessins  et  gravures,  par  M.  Paul 
Renouard. 

;:;**  On  va  reconstruire  le  musée  des  Gobe- 
lins,  qui  n'était,  d'ailleur.-;,  sous  ce  titre,  qu'un 
vaste  hangar  où  étaient  exposés  Irs  plus 
beaux  types  de  tapisseries  tissées,  de  Colbert 
ù  nos  jours,  dans  notre  manufacture  natio- 
nale. Les  travaux  du  nouvel  édifice,  évalués 
à  'iirj.ODô  francs,  commenceront  très  (iro- 
i-hainemcnt. 

;;;**  En  souvenir  de  sa  fille  M"'  Yvonne 
de  Gouy  d'Arsy,  la  musicienne  morte  récem- 
ment, M"'"  la  vicomtesse  île  la  Redorte  vient 
d'offrir  à  l'Etat,  qui  l'a  acceptée,  une  somme 
de  200. UdO  frains  dont  les  intérêts  seront  af- 
fectés en  partin  aux  classes  do  composition  du 
Conservatoire  et  en  partie  aux  lu'mi'-Kibles 
du   concours  définitif  pour  le  [irix  cle  Romi, 


c'est-à-dire  3.000  francs  de  rente  pour  un  prix 
de  fugue  à  décerner  chaque  année,  et  3.000 
francs  à  partager  annuellement  entre  les  six 
logistes  du  prix  de  Rome. 

***  La  Société  «  Les  Amis  de  la  Biblio- 
thèque de  la  Ville  de  Paris  »  organise  une 
exposition  de  quelques  unes  des  pièces  inté- 
ressant l'histoire  de  Paris  qu'elle  a  réunies 
pour  en  faire  don  à  la  Bibliothèque.  Cette 
exposition,  ouverc  dans  la  grande  salle  de  la 
Bibliothèque,  29,  rue  de  Sévigné,  durera  jus- 
qu'au 13  novembre. 

***  Plusieurs  statues  du  portail  principal 
de  la  cathédrale  d'Amiens,  notamment  les 
figures  du  Semeur  et  de  Batteur  en  f/ranije, 
à  la  porte  de  gauche,  ont  subi  récemment 
d'assez  graves  mutilations,  causées  probable- 
ment par  des  pierres  jetées  par  les  enfants 
qui  ont  fait  du  parvis  de  l'église  leur  place 
À"  jeux.  11  est  à  souhaiter  que  la  municipalité 
d'Amiens  avise  à  protéger  contre  de  sem- 
blables dégâts  un  des  plus  beaux  édifices  du 
Moyen  âge. 

***  Parmi  les  cours  professés  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts,  signalons  les  suivants  : 

Histoire  et  Archéologie,  par  M.  Edmond 
Potlier,  de  l'Institut  qui  traite,  cette  année, 
de  l'art  en  Egypte,  eu  Chaldée  et  en  Assyrie), 
les  mardis,  à  1  h.  1/2,  à  partir  du  8  no- 
vembre ; 

Esttirti(iue  cl  Histoire  de  Varl,  par  M.  L.  de 
Fourcaud,  les  jeudis,  à  3  heures,  à  partir  du 
17  novembre  ; 

Histoire  (jénéralc  de  V arc ?ii lecture,  par 
M.  Lucien  Magne,  les  lundis,  à  lu  heures  du 
matin,  à  partir  du  7  novembre  ; 

Architecture  française, patTM.  Bœswilhvald, 
les  jeudis,  à  10  heures  du  matin,  depuis  le 
3  novembre. 

***  La  réouverture  du  cours  d'.4r(  appliqué 
aux  métiers,  professé  au  Conser\atoire  des 
Arts  et  Métiers  par  M.  Lucien  Magne,  a  eu 
lieu  hier.  Ces  leçons  se  continueront  tous  les 
mardis  et  vendredis,  à  9  h.  1  4  du  soir. 

:^*:,i:  Lc  pelutre  Paul  Vayson  vient  d'être 
nommé  directeur  de  l'Ecole   des  Beaux  Arts 

d'Avignon. 

***  La  municipalité  d'Anvers  avait  derniè- 
rement mis  au  concours  le  plan  d'extension 
de  la  ville,  oii  la  suppression  des  fortifications 
va  rendre  disponibles  des  surfaces  considé- 
rables. Le  concours  vient  d'être  jugé  :  la  pre- 
mière prime  aété  décernée  â  un  de  nos  jinines 
compatriotes,  M.  Henri  Prost,  grand  prix  de 
Rome;  la  seconde  à  M.  Marcel  Auburtin, 
également  notre  compatriote. 

*•'=*  On  a  inauguré  le  28  octolirc,  au  palais 
Vendraniin.â  Venise,  où  mourut  Richard  Wa- 
gner,un  médaillon  du  grand  musicien,  œuvre 
du  sculpteur  vénitien  Ettoro  Cad.irin. 

***  Le  ministre  do  l'Instruction  publi(|ue 
et  des  Beaux-Arts  d'Espagne,  M.  l'.urrel, 
ayant  appris  que  la  Casa  de  Miranda,  ce 
joyau  de  la  Renaissance  (|ui  fait  la  gloire  de 
la  ville  de  Burgos,  venait  d'être  vendue  à  un 
antiquaire  de  Paris,  s'est  opposé  â  cette  vente 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


■2V,i 


cl  a  pris  les  dispositions  nécessaires  pour  que 
ce  monument  l'e^tàt  en  Espagne. 

***  M.  Eihvard  RoLinson  vient  d'être  choisi 
comme  directeur  du  Metropolitan  Muséum 
de  New-York,  pour  succéder  à  sir  Caspar 
Purdon  Clarke.  Il  était,  depuis  février  1900, 
sous-directeur  de  ce  musée.  Précédemment  il 
avait  été  directeur  du  musée  des  Beaux-Arts 
de  Boston.  (Test  un  des  arcliéologues  les  jilus 
estimés  d'Amérique. 


PETITES   EXPOSITIONS 


Exposition  Henri-Edmond  Cross 
(Galerie  Bernheim) 

Cross  est  mort  le  16  mai  1910.  C'est  en  1892,  dans 
le  Midi  où  des  rhumatismes  lo  contraignirent  à 
vivre,  qu'il  se  convert't  à  la  technique  du  pointil- 
lisme, technique  que  Sfiurat,moit  en  1891,  et  Siguac 
avaient  pratiqué?  depuis  1884.  Dans  une  très  intéres- 
sante préface.  M.  Maurice  Denis  a  marqué  l'évo- 
ution  du  talent  de  Cross  dans  ces  dernières  années. 
Pour  celui-ci,  comme  pour  tant  d'autres  artistes  que 
l'on  nomme  révolutionnaires,  la  classique  Italie 
fut  la  grande  révélatrice.  En  1904,  il  alla  à  Venise; 
en  1908,  en  Toscane,  en  Ombrie  et  à  Rome.  Dès 
lors  il  stylise  et  rythme  les  formes  ;  il  assouplit 
son  procédé  en  élargissant  sa  touche;  il  rend  la 
lumière  nou  plus  par  la  déi-oloration,  mais  par  le 
contraste  des  teintes  ;  jamais  il  n'est  plus  vraiment 
peintre  que  dans  ces  six  dernières  années.  C'est  de 
celte  époque  que  datent  les  quarante  tableaux 
exposés  aujourd'hui. 

Ils  donnent  une  très  belle  idée  do  son  talent. 
On  se  souvient  de  ce  qu'il  avait  d'éblouissant  ; 
mais  on  se  riippelle  aussi  un  peu  de  monotonie  et 
d'égalité  dans  le  dégradé  des  teintes,  une  absence 
de  plans  gênante,  et  quelquefois  une  complication 
■dans  le  motif  qui  suspendait  l'émotion.  Ici  rien  de 
pareil.  On  ne  peut  guère  voir  de  paysage  plus 
établi,  plus  large  et  plus  fort,  plus  aéré  et  plus 
simple  que  la  toile  traversée  de  cyprès  bleu 
sombre  et  qui  appartient  à  M.  van  Ryssel- 
berghe.  En  même  temps  Cross  apparaît  comme 
un  admirable  peintre  de  figures  :  voyez  la  figure 
un  peu  lourde,  mais  si  bien  dessinée,  intitulée 
Le  Miroir;  voyez  la  Fillette  au  jardin  avec  sa 
robe  rouge:  la  fifjure  est  faite  de  deux  tons,  un 
rose  et  un  complémentaire  vert  clair,  employé  très 
discrètement,  par  petites  touches  ;  mais  dans  cette 
simplicité,  dans  celte  iuterprétation,  qui  semble 
d'abord  si  libérée  du  réel,  quelle  vivante  vérité, 
quelle  certitude  de  l'etTet,  quelle  plénitude  !  Et 
quelle  délicieuse  chose  encore  que  les  petites 
ligures  intitulées  Nu  et  qui  appartiennent  à 
M.  Maurice  Denis  ! 

Une  vingtaine  d'aquarelles  complètent  l'expo- 
sition, l'.e  sont  pour  la  plupart  des  indications 
écrites  du  bout  d'un  libre  pinceau,  qui  court  avec 
une  grâce  un  peu  graphique,  mais  extrêmement 
agréable,  et  trace  des  silhouettes  de  pins  bleus 
devant  les  fonds  clairs  des  collines. 

Exposition  M-ibcel  Lenoir  et  Joseph  BEnN.\iin 
(Cercle   International  des  Arts) 
Le   grand    intérêt  de  l'exposition    de  M.  Marcel 
Lenoir,    qu'on  connaît  surtout  comme  un  peintre 


idéaliste  et  mystique,  est  ds  nous  montrer,  au 
contraire,  du  travail  fait  devant  la  nature.  Il  met  de- 
vant nos  yeux  une  série  d'études  peintes  en  Langue- 
duc,  d'un  ample  coup  de  pinceau,  très  gras,  très  lu- 
mineux, posé  et  laissé  dans  la  forme.  La  couleur 
enestéclalanteet  simple.  C'est  l'air  et  lecielduMidi. 
Telle  est  une  étude  de  l'Aveyron.  Telle  c.st  encore 
celle  d'une  ville  aux  toits  rouges  dans  un  terrain 
blanc.  D'autres  études  sont  plus  faites,  quelquefois 
très  fines;  telles  sont  plusieurs  études  de  vieilles  mai- 
sons. Il  y  a  aussi  quelques  bons  portraits  en  fortes 
touches. 

De  l'œuvre  idéaliste  du  peintre,  il  n'y  a  là  que 
deux  toiles  :  l'une  est  une  figure  d'une  suavité  et 
d'une  paix  extrêmes,  qui  se  nomme  Le  Benediciie. 
L'autre  est  une  grande  toile  encore  inachevée,  où 
toute  l'humanité  en  trois  groupes  est  représentée 
avec  ses  dieux  :  à  gauche,  l'Amour,  élevant  ses 
figures  aux  divers  étages  d'une  tour  sombre  ;  au 
centre,  ceux  qui  adorent  les  dieux  de  la  pensée  ;  à 
droite,  les  révolutionnaires  ;  le  tout  mêlé  d'archi- 
tectures et  de  symboles,  —  mais  aussi  d'une  belle, 
claire  et  savoureuse  qualité. 

L'exposition  se  complète  par  une  suite  de 
dessins,  les  uns  très  poussés  dans  le  style  de  la 
Renaissance  italienne,  les  autres  réduits  à  des 
croquis  de  mouvements,  parfois  très  beaux  et  très 
pleins. 

Le  sculpteur  Joseph  Bernard  a  ajouté  à  cette 
exposition  quelques  bustes,  et  de  très  intéressants 
dessins. 

Expositions  M.vuclaib,  M.\Rirs  Robert 

ET  Reboussin 
(Petit  Musée  Beaudoin) 
M.  Camille  Mauclair,  avant  de  composer  des 
nouvelles  d'un  sentiment  pathétique,  avait  donné 
un  très  beau  livre,  Le  Soleil  des  iUorts,  où  parais- 
saient de  rares  qualités  d'artiste. Il  étaitextrêinemenl 
intéressant  de  voir  une  exposition  de  .ses  t>astcls. 
Elle  est  agréable  de  Ion.  Mais  ce  n'est  pas  un  très 
grand  efl'ort,  malgré  le  grand  nombre  des  toiles. 
Il  y  a  là  des  fleurs  aimables,  mais  un  peu  dé- 
pourvues de  réalité;  des  intérieurs  gracieux,  mais 
d  un  dessin  tout  à  fait  insuffisant.  Les  paysages 
ne  sont  pas  très  bons.  Mais,  au  total,  l'odl  est  sen- 
sible, et  la  vision  vaut  mieux  que  la   traduction. 

Dans  la  même  galerie,  deux  jeunes  gens  expo- 
sent ou  même  temps.  M.  Marins  Robert  et  M.  Re- 
boussin n'ont  atteint  ni  l'un  ni  l'autre  la  trentaine. 
M.  Marins  Robert  a  envoyé  principalement  dos 
aquarelles  de  rochers  et  de  vagues,  dont  il  n'y  a 
pas  grand'chose  à  dire.  M.  Reboussin  peint  des 
bêtes  des  bois,  des  aspects  de  forêts,  quelquefois 
un  peu  devant  la  mer.  C'est  assez  bien  élabli,  un 
peu  sec,  et  souvent  compliqué.  Un  tableau  qui 
représente  un  sommet  caillouteux  de  montagne  est 
assez  bien  venu.  A  l'un  et  à  l'autre  de  ces  adoles- 
cents, un  peu  de  recueillement  serait  peut  être 
utile. 

ExrosrriiiN  Benvenlto  Ciuspolui 

(Galerie  AUard) 
Ce  qu'il  y  a  de  mieux  dans  l'exposition  Cris- 
poldi,  c'est  assurément,  avec  une  copie  de  Pintu- 
ricchiû  (une  tête  de  Vierge,  d'une  suavité  char- 
mante', les  souvenirs  dos  maîtres  oiubriens  qu'on 
retrouve  de-ci  dc-là,  par  exemple  dans  un  iiortmil 
de  fillette  en  rouge,  ou  dans  ce  grand  triptyque! 
des  Fleurs  du  mai,  dont  le  panneau  central  est  une 
assemblée  de  squelettes  en  soutane,  et  <|ui  a  bien 


2r„s 


LA  CHRONIQUE  bES  ARTS 


peu  de  qualités  picturales.  Souvenir  aussi,  la  qua- 
lité particulière  et  brillante  des  rouges  pourprés. 
Les  paysages  sont  d'un  dessin  mou  et  calioté, 
d'une  facture  papillotante,  dune  couleur  lourde 
et  bouchée.  Mais  l'étude  d'un  léger  chapeau  de 
mousseline  noire,  vivement  indiqué  sur  une  toile 
d'ocre  jaune,  est  spirituelle  et  agréable,  et  le  por- 
trait do  l'auteur  par  lui-même  a  du  caractère  et 
de  la  tenue. 

Henry  Bidov. 

e_j<g-i;<(Vtf=aj o 

Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  -J-J  octobre 

Candidatures.  —  L'Académie  a  classé  dans  l'or- 
dre suivant  les  candidats  aux  fauteuils  vacants 
par  suite  du  décès  de  MM.  Georges  Berger,  mem- 
bre libre,  et  Charles  Lenepvou,  membre  titulaire 
do  la  section  de  composition  musicale  : 

1°  Au  fauteuil  Berger  :  en  première  ligne,  M.  de 
Fourcaud  ;  en  deuxième  ligne,  M.  Gonse  ;  en  troi- 
sième ligne  ex-xquo,  MM.  HomoUe  et  Soubios  ; 
en  quatrième  ligne,  M.  Marins  Vachon.  A  ces 
noms  l'Académie  a  ajouté  ceux  de  MM.  Auge  de 
Lassus,  Stanislas  Lami,  Mounet-SuUy  et  Ch.  Nor- 
mand ; 

2°  Au  fauteuil  Ch.  Lenepveu  :  en  première  ligne, 
M.  Widor  ;  on  seconde  ligne,  M.  Charles  Lefebvre  ; 
eu  troisième  ligne,  M.  Pierné  ;  en  quatrième  ligne, 
M.  Messager;  en  cinquième  ligne,  M.  Maréchal. 
A  ces  noms,  l'Académie  a  ajouté  celui  de  M.  Pes- 
sard. 

Pvix  Roux.  —  Le  premier  prix  du  concours 
Houx  (enluminure),  dont  le  sujet  était  «frontispice 
pour  les  Bucoliques  de  Virgile  >>,  a  été  décerné 
à  M""  Lambrette,  élève  de  MM.  Merson  et  P.  Le- 
roy ;  le  deuxième  prix  à  M""  Lévy,  élève  de  M"" 
Burdif  ;  le  troisième  prix  à  M.  Galle,  élève  de 
M.  Gormon. 

Séance  du  29  octobre 

Elections.  —  Après  dix  tours  de  scrutin  aux- 
quels ont  pris  part  38  votants,  M.  HomoUe,  direc- 
teur des  Musées  nationaux,  a  été  élu,  par  20  voix, 
contre  16  accordées  à  M.  Gonse  et  4  à  M.  de  Four- 
caud, membre  libre  de  l'Académie,  en  remplace- 
ment  de   M.   Georges  Berger. 

Procédant  ensuite  à  l'élection  du  successeur  de 
M.  Charles  Lenepvou,  membre  titulaire  de  la  sec- 
tion de  composition  musicale,  l'Académie  a  élu, 
après  cinq  tours  de  scrutin  auxquels  ont  pris  part 
32  votants,  M.  Charles  \Vidor,  (|ui  a  obtenu  21 
voix,  contre 7  à  M.  Cli.  Lefebvre  et  4  à  M.  Pierné. 

Académie   des   Inscriptions 

Séanet  du  21  octobre 
Pivic.ftalion  contre  un  vandalisme. —  M.  Gsell, 
correspondant  à  l'Académie  et  professeur  à  la 
Faculté  des  Lettres  d'Alger,  adresse  à  la  Gompa- 
ynio  une  lettre  dans  lai[uelle  il  proteste  contre  le 
projet  de  démolition  de  deux  mosquées  du  xi*  et 
du  XII*  siècli ,  qui  est  au  tableau  des  travaux  d'édi- 
lité  qu'on  se  propose  d'exécuter  à  Alger.  Ces  doux 
édiliccs,  qui  sont  classés  comme  monuments  liis- 
torique;!,  étant  des  souvenirs  pré'ueux  de  l'art 
musuluian,  il  prie  l'Académie  de  prendre  en    main 


cette  cause  et  d'empêcher  cet  acte  de  -vandalisme. 

S'élevant  avec  force  contre  ce  projet,  l'Académie 
décide  d'intervenir  au  plus  tôt  auprès  de  M.  le 
ministre  de  l'Instruction  publique  et  de  M.  le 
gouverneur  général  de  l'Algérie,  qui,  espère-t-elle, 
ne  voudront  pas   en  permettre  l'accomplissement. 

La  réplique  de  la  «  Vierr/e  au.r  rochers  »  de  Léo- 
nard de  Vinci. — M.Salomon  Reinach  commente  le 
texte  récemment  publié  de  la  commande  du  25  avril 
1-483  où  Léonard  de  Vinci,  récemment  arrivé  à  Milan 
et  aidé  des  deux  frères  milanais  de  Prédis,  s'enga- 
geait à  fournir,  dans  un  délai  de  neuf  mois,  pour 
le  prix  de  800  livres,  à  la  confrérie  San  Francesco 
de  Milan  une  grande  peinture  à  volets  représentant 
la  Vierge  de  la  Conception  et  l'Enfant  Jésus  en- 
tourés de  deux  prophètes  avec  huit  anges  musi- 
ciens et  chanteurs.  Ce  n'est  pas  au  bout  de  neuf 
mois,  mais  au  bout  de  neuf  ans  que  le  maitre 
llorentin  se  décida  à  remplir  son  engagement  et 
encore,  au  lieu  de  livrer  le  tableau  attendu,  il  se 
borna  à  donner  aux  Milanais  une  réplique  de  la 
Vierge  aux  rochers  avec  saint  Jean  qu'il  avait 
peinte  pour  Florence  de  1480  à  1483  ;  non  content 
de  manquer  ainsi  à  sa  promesse,  il  réclama  à  la 
coafrérie  mécontente  une  indemnité  supplémen- 
taire qu'elle  ne  lui  devait  pas.  Le  muséedu  Louvre 
possède  aujourd'hui  la  Vierge  aux  rochers  peinte, 
tout  d'abord,  à  Florence  par  Léonard  ;  la  National 
Gallery  de  Londres  a  la  réplique  faite  par  lui  pour 

Milan . 

«_us''"W4MHr*"^ m 

Société  des  Antiquaires  de  France 


Séance  du  il  septembre 
M.  le  chanoine  Durville  énumère  les  constata- 
tions, pleines  d'intérêt  pour  l'histoire  de  Nantes, 
qu'il  a  pu  faire  au  cours  de  la  démolition  de  l'évè- 
ché  de  cette  ville.  Des  fragments  de  murs  ont  été 
retrouvés,  construits  en  pierres  cubiques  dont 
quelques-unes  provenaient  d'édifices  antérieurs 
calcinés  par  un  incendie;  ces  murs  ainsi  composés 
doivent  avoir  appartenu  au  précédent  évêché 
construit  dans  la  première  moitié  du  xii"  siècle.  A 
un  étage  inférieur  a  apparu  le  mur  de  l'enceinte 
gallo-romaine  sur  lequel  s'appuie  la  cathédrale  ; 
admirablement  conservé,  il  mesure  en  cet  en- 
droit jusqu'à  4  m.  28  d'épaisseur.  .\u  niveau  de  ce 
mur  un  cliapiteau  de  marbre  blanc  d'ordre  compo- 
site, orné  d'un  fleuron  à  trois  feuilles  trilobées, 
luovient  peut-être  de  l'église  élevée  au  vi»  siècle 
par  saint  Félix,  décrite  par  Fortunat  et  brûlée  en 
85'i  par  les  Normands.  Des  fûts  de  colonnes  en 
marbre  gris,  vert  ou  rouge  des  Pyi'éuées  en  pro- 
viennent également.  La  porte  gallo-romaine,  cou- 
ronnée au  XIV"  siècle,  se  trouve  encoi-e  assez  bien 
conservée  ;  elle  est  jointe  à  un  manoir  de  la  Ke- 
naissance  qui  présente  une  silhouette  originale.  Il 
est  A  espérer  que  tout  cela  ne  va  pas  dispavaitre,. 
au  grand  détriment  du  charme  de  ce  site  et  de 
l'histoire  régionale. 

La  Société  s'associe  pleinement  au  voni  exprimé 
par  M.  le  chanoine  Durville  pour  la  conservation 
du  manoir  do  tiuillaume  Guégneu  où  pourrait  être 
installé  un  mus'>e  local,  et  iioiir  celle,  également 
nécessaire,  du  mur  gallo  romain.  M.  Héron  de  Vil- 
lefosse,  président,  promet  son  concours  personnel 
auprès  de  la  (^lommission  des  monuments  histo- 
riques pour  amener  les  classements  voulus,  si 
l'initiative  en  est  prise  à  Nantes. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


2r;;) 


M.  Lauei-  fait  ime  communication  sur  la  date 
dos  mosaïques  romaines  du  tricliniumde  Léon  III 
au  Latran  et  de  l'église  de  Sainte-Suzanne.  Les 
textes  bien  connus  do  la  littérature  carolingienne 
et  les  monuments  analogues  de  cette  cpoquo  lui 
permettent  de  moutrerque  la  représentation  sym- 
bolique de  Gliarlemaone  à  genoux,  non  pas  devant 
lo  Pape,  mais  dovant  saint  Pierre,  et  recevant 
l'étendard  romain  de  la  main  do  l'apotro  répond  à 
la  réalité  des  faits,  que  le  costume  de  l'empereur, 
notamment  sa  coiffure  munie  d'une  triple  aigrette, 
est  conforme  aux  indications  données  par  la  Bible 
de  Charles  le  Chauve  pour  colui-ci,  enliu  que 
l'inscription  se  modèle  sur  le  protocole  du  !>;•  siè- 
cle, tel  que  le  notent  les  laudes  du  psautier  caro- 
lingien exécuté  de  793  à  80O  et  conservé  à  la 
Bibliothèque  Nationale.  Il  est  donc  impossiljlo  de 
faire  descendre  la  composition  de  ces  monuments 
au  XII"  siècle,  comme  on  l'a  proposé  récemment. 
—  M.  Pi'ou  observe  que  la  bulle  de  plomb  connue, 
provenant  sans  doute,  en  raison  de  son  module,  de 
la  chancellerie  de  Charlemagne,  donne  de  la  phy- 
sionomie de  l'empereur  les  mêmes  détails  que  la 
mosaïque  du  Latran,  connue,  avant  sa  restaura- 
tion, par  un  dessin  de  Peiresc  :  Charles  y  porte 
une  barbe  courte  avec  de  longues  moustaches  et  la 
triple    aigrette   se   distingue    sur   sa    coilTure. 

M.  Piton,  grâce  aux  livres  des  tailles  de  la  fin 
du  xiii*  siècle  et  aux  censiers  de  Paris,  peut  fixer 
derrière  l'église  de  Saint-Jean-en-Grève  l'emplace- 
ment du  vieux  Temple,  dont  la  rue  Vieille-du-Tem- 
ple  conserve  le  souvenir;  Henri  III,  roi  d'Angle- 
terre, y  logea  encore  tandis  qu'une  partie  de  son 
escorte  était  casernée  au  nouveau  Temple  alors  en 
construction.  11  fixe  également  au  coin  de  la  rue 
des  Barres  et  de  la  rue  Grenier-sur-l'Eau  l'empla- 
cement des  dépendances  de  l'abbaye  de  Maubuis- 
son  ;  un  écu  à  ses  armes  y  subsiste. 

M.  Héron  de  Yillefosse  rend  compte  des  fouilles 
du  commandant  Espérandiou  sur  le  mont  Auxois, 
dont  nous  avons  parlé  récemment  (1). 


REVUE  DES  REVUES 

X  Les  Arts  octobre).  —  M.  L.  Dumont-Wilden 
consacre  une  importante  étude,  illustrée  de  27 
reproductions,  à  la  belle  Exposition  de  l'art  belge 
du  XVII"  siècle  à  Bruxelles  dont  M.  Ilymans  a 
parlé  à  nos  lecteurs. 

—  M.  I  h.  Saunier  proteste  contre  les  modifica- 
tions que  la  conservation  de  la  Pinacothèque  de 
Munich  a  cru  devoir  faire  subir  à  une  toile  de  Ru- 
bens  :  Mcléagre  apportant  à  Atalante  la  hure  du 
sanglier  cali/donien  (reprod.). 

—  Article  du  comte  Robert  de  Montesquieu  sur 
les  verreries  de  Galle  (3  reprod.). 


0  Les  Marches  de  l'Est  (1910,  n"  1  et  2).  — 
Suite  et  fin  do  l'élude  <i«  M.  André  Philippe  sur 
V Église  Saint-Maurice  d'Epinal  (3  grav.,  dont 
une  reproduction  d'une  belle  Mise  au  tombeau 
sculptée  du  XVI»  siècle) . 

(N"  3).  —  Etude  do  M.  Alphonse  Germain  sur 
Les  Musées  de  Lorraine  et  du  Barrais  (6  reprod. 
de  sculptures  et  de  tableaux,  dont  un  Portrait  de 
vieillard  par  Rembrandt  au  musée  de  Metz). 

(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  8  octobre,  p.  254. 


(N"  5).  —  Etude  de  M.  Maurice  Toussaint  sur  lo 
peintre  Emile  Friant  (2  reprod.  d'œuvres). 

(N°  6).  —  Le  Rôle  des  Wallons  dans  l'art  des 
Pays-Bas,  par  M.  Maurice  des  Ombiaux. 


BIBLIOGRAPHIE 


Salnt-Pol-de-Léon  :    la  Cathédrale,    le    Kreis- 

ker,  par  Lucien-Th.  Lkiu'reix  (38fig.  et  2plans); 

—  Le  Château  de  Rambouillet,  par  Henri  Lo.n- 
iiNuN  ;35  fig.  et  3  plans)  ;  —  L'Abbaye  de  Mois- 
sac,  par   Auguste    Anolés    (39  fig.  et    1    plan)  ; 

—  L'Hôtel  des  Invalides,  par  Louis  Dimier 
(42  fig.);  — Le  Château  de  Vincennes,  par 
lo  capitaine    V.    de  Foss.i    (:i5  fig.  et  2  plans). 

—  Paris,  H.  Laurens,  in-16.  (Coll.  des  Petites 
monographies  des  grands  édifices  de  la  France.) 

La  Cathédrale  de  Strasbourg,  par  M.  Georges 
Delaiiaimie.  —  Paris,  D.-A.  Longuet.  Un  vol. 
in-16,  191  p.  avec  10  fig.,  30  planches  et  1  plan. 
(Coll.  dos  Notices  historiques  et  archéologiques 
sur  les  grands  monuments.) 

Le  Dôme  de  Milan  dans  l'histoire  et  dans  l'art, 

par  M.  Charles  Rojiussi.  —  Milan,  Sonzogno. 
Un  vol.  in-16,  307  p.  avec  327  fig. 

Jamais  —  et  nous  nous  en  réjouissons,  en  sou- 
haitant que  ces  efforts  portent  fruit  et  inspirent  le 
respect  et  l'amour  des  monuments  du  passé  —  on 
n'a  tant  fourni  au  public  le  moyen  de  connaître  et 
d'apprécier  ces  monuments  où  se  trouvent  inscrits, 
avec  le  génie  de  ceux  qui  les  élevèrent,  tant  do 
souvenirs  précieux. 

Cinq  nouveaux  volumes  sont  venus  depuis  peu 
enrichir  la  charmante  petite  collection,  duo  à  l'ini- 
tiative de  l'éditeur  Laurons,  où  seront  successive- 
ment étudiés  tous  les  grands  édifices  de  France. 
M.  L.-Th.  Lécureux  nous  conduit  en  Bretagne, 
dans  la  vieille  ville  épiscopale  de  Saint-Pol-de  • 
Léon  où  la  cathédrale,  construite  du  xiii"  au 
XVI"  siècle,  le  Kreisker  (avec  sa  célèbre  flèche,  "  unique 
dans  la  France  entière  »),  édifié  au  xiv*  et  au 
XV"  siècles,  luiontperotiis  do  faire  un  cours  complet, 
aussi  intéressant  que  savant,  d'archéologie  bre- 
tonne, d'autant  plus  qu'aux  environs  les  églises  du 
Folgoèl,  de  Roscoff,  de  Bervcn,  de  Landivisiau,  de 
Henvic,  les  châteaux  de  Kerjean,  de  Kérouzéré,  do 
Kergournadoac'h,  également  étudiés  par  lui  en 
appendice,  fournissent  de  beaux  exemples  de  la 
curieuse  architecture  qui  s'est  développée  en  Bre- 
tagne à  la  fin  du  xvi°  et  au  début  du  xvii"  siècle. 

L'abbaye  de  Moissac,  à  l'autre  extrémité  de  la 
Franco,  appelle  l'attention  sur  une  autre  époque 
du  Moyen  âge  et  un  autre  type  de  constructions, 
cette  architecture  clunisienne  dont  on  vient,  au 
berceau  même  de  l'Ordre,  de  célébrer  la  beauté. 
M.  Angles  décrit  successivement  les  diverses  par- 
ties de  l'église  et  du  cloître,  monuments  complexes 
appartenant  à  tous  les  siècles  du  Moyen  âge  :  la 
tour  occidentale,  avec  ses  deux  salles  si  imposantes, 
l'admirable  portail,  un  des  chefs-d'œuvre  de  la 
sculpture  romane,  les  restes  de  l'église  à  coupoles, 
l'église  gothique,  le  mobilier,  le  cloître,  le  plus 
remarquable  de  Franco,  et  ses  soixanle-seize  ma- 
gnifiques chapiteaux.  L'influence  exercée  en  France 
et  â  l'étranger  par  l'atelier  de  sculpture  de  Moissac 
est  ensuite  étudiée  dans  quelques  pages.   Enfin, 


270 


LA  CIIR()NI(:iUR  Di:S  ARTS 


l'ouvrage  se  tormine  par  une  courte  description 
de  la  curieuse  pglise  Saint-Martin  qui  contient 
dos  parties  antoneures  à  l'époque  romane. 

Trois  autres  monoarapliiessont  consacrées  à  des 
ôditiccs  civils.  Le  cliàti-au  de  Rambouillet  s'impose 
à  ]'alt"Utinn  autant  ])ar  les  souvenirs  qu'il  évoque 
que  par  .son  iutérôl  artistique  M  Lmgnon,  après 
avoir  précisé  l'origine,  toute  modeste,  du  château, 
montre  les  intentions  et  le  goût  des  propriétaires 
successifs  à  qui  Rambouillet  a  dû  son  charme  et 
sa  reuoiumée,  décrit  l'ornementation  et  les  curio- 
sités des  apparlements,  les  beautés  du  parc  et  les 
œuvres  d'art  qu'il  renferme,  fixe,  enfin,  aussi 
exactement  que  possible,  la  date  de  construction 
ou  de  r.-Ciiction  des  diverses  parties  de  l'édifice 
dont  un  plan  on  cinq  couleurs  rend  sensibles  les 
transformations. 

Fervent  de  notre  art  français  du  xvii"  siècle, 
M.  Louis  Diiuier  était  bien  préparé  à  écrire  l'iiis- 
toiro  de  l'Ilôiel  des  Invalides.  Avec  la  méthode 
sûre  et  l'érudition  que  nos  lecteurs  lui  connaissent, 
il  a  raconté  en  détail  l'histoire  do  la  vaste  cons- 
tructicm  (le  Mansard,  et  décrit  d'une  façon  très 
complète  l'édifice,  les  œuvres  d'art  et  les  musées 
qu'il  nMil'eriue.  Avant  ou  après  une  visite  aux  In- 
vali.les,  la  lecture  de  ce  petit  volume  sera  des 
plus  fruciueuses;  elle  aidera  à  apprécier  comme 
il  convient  ces  façades  majestueuses,  ce  dôme,  cette 
église,  cette  chapelle  célèbre.  Gomme  dans  les 
autre.s  volumes  de  la  collection,  de  très  nombreuses 
gravures  remettent  en  mémoire  les  œuvres  les  plus 
remari|uables  du  monument  et  aussi  les  pièces  les 
plus  belles  (lu  Musée  d'artillerie,  du  Musée  de 
l'armée,  etc..  qui  ont  trouvé  asile  aux  Invalides  et 
qui  jusqu'ici  n'étaient  décrites  que  dans  des  cata- 
logues spéciaux. 

De  même,  le  capitaine  de  Fossa,  qai  depuis 
longtemps  a  fait  du  château  de  Viucenues  l'objet 
de  SCS  '  tu  les,  était  l'historien  désigné  de  cet  édi- 
fice, pour  lequel  jusqu'ici  manquait  un  guide 
autorisé  et  précis.  Désormais  les  visiteurs  sauront 
que  la  vieille  résidence  royale,  n'est  pas  qu'un 
ic  vieux  foi  t  »,  mais  bien  une  merveille  offrant  des 
spéciniea-i  incomparables  d'architecture  des  xiv  et 
XVII"  >iècles  et  inériiant  de  retenir  toute  l'atten- 
tion. En  lisant  ce  petit  volume,  en  regaïaant  les 
plans  et  les  gravures  qui  l'illustrent,  on  se  repré- 
sentera c(;  (|u'a  été  cette  fameuse  habitation,  et 
on  coinpi-endra  que  le  donjon,  les  tours,  les 
reniia  ts  de  Charles  V,  la  Sainte-Chapelle,  les 
pavillons  Louis  XIV,  font  partie  de  ces  richesses 
arti.slupies  delà  France  qu'il  faudrait  ne  pas  laisser 
perdre  pur  insmiciance  on  ignorance,  et  qui  doivent 
être  mises  en  valeur.  Le  livre  du  capitaine  de 
Fo-iisa  n'est  donc  pas  seulement  un  guide  ;  c'est  un 
plaidoyer  en  faveur  du  vieux  château,  un  appel  à 
tous  les  amis  des  arts  pour  qu'ils  se  liguent  en  vue 
d'obtenir  la  désall'ectaliou  d'une  partie  des  bâti- 
ments ot  leur  libre  accès  aux  visiteurs. 

Dans  la  collection  des  notices  archéologiques 
plus  détaillées,  piiblic^s  par  l'éditeur  Longuet,  oii 
oat  dé;à  paru  l.'Alihui/ii  de  Samt-Deiiis  et  La  l.'U- 
thédriil.e  A'olve  Dame  de  Paris,  un  autre  monu- 
ment illuï-tre,  cl  d  autant  plus  cher  à  notre  sou- 
venir ipi'il  a  soull'ert,  voici  quarante  ans,  des  coups 
sauvages  de  l'i  gniu-re,  la  ■  iitln;.irale  de  Strasbourg, 
vieai  d  être  étudié  en  (b'tail  pLir  un  écrivain  qu'un 
livre  léccnta  montré  bien  informé  des  choses  d'Al- 
sace, M.  Georges  Delahacln!.  .Vvec  une  sûreté  d'in- 
forouilion,  une  uetleté  d'exposition  remaniuables, 


il  a  résumé  d'abord  l'histoire  de  l'édifice,  des 
origines  jusqu'à  nos  jours,  puis  décrit  partie 
par  partie  l'admirable  construction  d'Erwin  de 
Steinbach  :  la  ci-ypte,  le  chœur  et  le  transept 
avec  ses  portails  ;  la  nef  et  ses  bas-côté»;  le  uar- 
thex  et  la  façade  occidentale  avec  son  peuple  de 
statues  entre  lesquelles  se  détachent  les  célèbres 
alli'gorics  de  V Eglise  et  de  la  Synayogiie,  les  ex- 
pressives figures  des  Prophètes,  des  \'evllis,  des 
Vierges  sages  et  des  ^'ierl/es  folles;  les  tours;  la 
flèche  ;  les  vitraux  ;  enfin  le  mobilier  :  le  baptis- 
tère et  la  chaire  du  xv"  siècle  ;  l'horloge  astrono- 
mique, etc.  Ce  résumé  clair  ot  précis  de  rensei- 
gnements qu'il  fallait  auparavant  chercher  dans 
de  nombreux  ouvrages  spéciaux  constitue  un  guide 
précieux,  qu'enrichissent  encore  de  uomlireuses 
illustrations  ou  planches  en  phototypie  d'une 
finesse  extrême  donnant  la  restitution  du  projet 
d'Erwin,  des  vues  extérieures  ou  intérieures  de 
l'édifice,  des  reproductions  des  plus  beaux  mor- 
ceaux :  portails,  statu»?,  chaire,  baptistère,  etc. 

Le  merveilleux  ensemble  architectural  et  sculp- 
tural qu'est  la  cathédrale  de  Milan,  avec  sa  forêt 
de  pinacles  et  de  flèches  de  marbre  tant  de  fois 
célébrée,  méritait  bien  aussi  une  monographie  dé- 
taillée. Un  historien  con-ciencieux  et  bien  in- 
formé, M.  (.;harles  Romussi,  vient  de  nous  la  donner 
sous  forme  d'un  petit  livre,  abondamment  illus- 
tré, traduit  en  français,  qui  constituera  pour  les 
visiteurs  du  Dôme  un  guide  très  utile.  L'au- 
leur,  qui  est  un  des  administrateurs  du  Dôme,  a 
pu  facilement  et  abondamment  puiser  dans  les  ar- 
chives du  monument  dont  un  de  nos  compatriotes, 
l'architecte  parisien  Nicole  Bonaventy,  traçait,  en 
1390,  le  dessin  de  l'abside  et,  qu'à  la  même  épo- 
que un  autre  Français,  Le  Roy,  ornait  le  premier 
d'une  sculpture  :  une  Pieià,  qu'on  voit  encore  au- 
jourd'hui dans  le  trésor.  Des  fondations  au  sommet 
de  la  grande  aiguille  que  surmonte  la  Vierge  dorée, 
M.  Romussi  a  suivi  l'histoire  de  la  construction 
et  de  la  décoration  de  l'édifice  et  nous  décrit  toutes 
les  oeuvres  d'art  qui  en  forment  la  parure  : 
sculptures,  vitraux,  tapisseries,  orfèvreries,  etc., 
que  reproduisent  plus  de  trois  cents  gravures. 

A.  M. 


Histoire  de  Charles  Martel.  Un  album  in-18  de 

102  planches,  précédé  d'une  nolice  de  23   pages. 

par  le  P.  van  i>kx  Giievn.  —  Bruxelles,  Vromant, 

imprimeur-éditeur. 

Nous  avons  signalé  en  son  temps  cette  collec- 
tion, qui  constitue  une  sorte  de  pendant  belge  à 
celle  qu'institua  chez  nous  la  pliototypio  Bcr- 
thaud.  M.  A'romant  poursuit  son  entreprise  en 
faisant  paraître  aujourd'hui,  dans  un  album  de  for- 
mat commode  et  de  prix  abordable,  la  reproduction 
dos  cent  deux  miniatures  de  Loyset  Liedet  (1470) 
(jui  illustrent  Vllixtoire  de  Charles  Martel  et  de  ses 
sii'-ccssears.  Une  nolice  du  P  van  don  Gheyn  est 
l)lacée  au  seuil  Ac  l'ouvrage.  11  y  rappelle  qu'une 
signature  a  déterminé  de  façon  certaine  l'auteur 
de  ces  miniatures;  il  explique  les  mutilations  su- 
bies par  le  manuscrit  delà  Bibliothèipie  royale  de 
Bruxelles  et  comment  un  feuillet  égaré  appartient 
aujourd'hui  au  musée  du  Louvre;  il  donne  enfin 
un  ((  essai  do  catalogue  »  des  travaux  d'enlumi- 
nure attribuables  à  Loyset  Liedet. 

Pour  en  revenii'  à  VlUstoire  de  Cliarlcs  ilarlel, 
on  no  saurait  que  souscrire  à  l'approcialion  (ju'en 


ET  1)1<:  LA  CURIOSITI 


271 


donne  en  sa  conclusion  le  P.  van  dou  Glieyn  ; 
o  Grande  variété  dans  le  choix  des  sujets,  batailles 
à  la  noire  mêlée  des  armures  qui  s'entrechoquent, 
villes  prises  d'assaut,  camps  aux  tentes  richement 
tapissées  et  aux  brillants  étendards,  mais  surtout 
scènes  d'intérieur,  banquets,  réceptions,  cortèges 
de  tout  genre,  uia'iages,  naissances,  pompes  funè- 
bres, Liedet  conçoit  toutes  ces  ci  mpositious  avec 
un  art  réel;  les  groupements  sont  d'un  bel  elïet, 
les  poses  vivantes  et  naturelles.  ■■  La  publication 
de  V Histoire  de  Charles  Martel  intervient  o]<por- 
tunénient  pour  seconder  l'étude  de  la  miniature 
flamande  durant  le  quinzième  siècle. 


NECROLOGIE 


M.  Louis-Alfred  Bahuet,  artiste  peintre  et 
lithographe,  membre  de  la  Socitt'  des  Artistes 
français,  membre  de  la  Sociôlé  du  baron  Taylor 
et  de  la  Société  ■■  La  Lithographie  »,  vient  de 
mourir  à  l'àgo  de  quarante-huit  ans. 


On  annonce  la  mort  de  M.  Jean  Muller,  archi- 
tecte, iiisiioil-iir  des  chantiers  de  la  comptabilité 
des  trav.inx  au  sous-secrétariat  des  Beaux-Arts, 
décéJé  à  Paris  à  l'âge  de  soixante  ans. 


Nous  avons  le  regret  d'apprendre  la  mort,  sur- 
venue à  Paris  le  ".iS  octobre,  de  'Victor  Masséna, 
duc  de  Rivoli,  prince  d'Essling. 

Il  était  âgé  do  soixante-quatorze  ans.  Xé  à  Paris 
le  14  janvier  I80G,  il  servit  d'abord  dans  l'armée, 
puis  se  consacra  à  la  politique.  Pienti'é  dans  la  vie 
privée  après  le  4  septembre  1870,  il  s'occui^a  alors 
de  réunir  à  travers  l'Earope  les  lettres,  rapports, 
gravures,  tableaux,  miniatures,  armes,  se  rappor- 
tant au  premier  Empire  et  en  réunit  une  collection 
des  plus  riches.  En  dehors  des  vastes  connais- 
.sances  historiques  qu'il  possédait  sur  la  période 
contemporaine,  il  était  très  versé  dans  la  littéra- 
ture italienne  et  dans  l'histoire  de  l'enluminure  et 
de  la  gravure  sur  bois  en  Italie.  Il  a  donné  sur  ce 
sujet  de  nombreux  articles  dans  la  Gazette  des 
Beaux-Arts  :  A  propos  d'un  livre  à  figures  vciU- 
tienncs  de  la  fin  du  -ay'  siècle  (18851;  Etudes 
sur  les  a  Triomplies  de  Pétrarque  «  (18-57:  ;  Xotes 
complémentaires  sur  quelques  livres  à  ftgures 
rénitiens  de  la  fin  du  xv=  siècle  (1889  ;  Notes 
sur  les  xylographes  vénitiens  des  xv  et  xvi« 
siècles  (1890);  ioan  A  ad-  ea  cl  ses  Itomonymes  (1891;, 
articlis  suivis  en  1892  d'un  volume:  Bibliographie 
des  lio'c^  à  figures  vénitiens  de  la  fin  du 
xv°  siècle  et  du  commencement  du  xvr.  En  1896 
il  nous  donnait  de  nouveau  une  étude  sur  Les 
Livres  d'Heures  fran/;ais  et  les  livres  de  liturgie 
vénitiens,  puis  publiait,  dans  nos  éditions.  Le 
Premier  livre  xglographique  i'aliert,  imprimé  à 
Venise  vers  liôO  (1903j  et,  en  collaboration  avec 
Eugène  Mfintz,  un  important  volume  sur  }'é- 
trarque,  ses  études  d'art,  son  influence  sur  les 
artistes,  ses  portraits  et  ceux  de  Laurc,  l'illus- 
tration de  ses  écrits  (1902').  Enfin,  en  1908  et  1«09, 
il  publiait,  en  quatre  tomes  in-folio,  un  nouveau 
travail,  richement  illustré,  sur  Les  Livres  à  figures 
vénitiens  de  la  fin  du  xv"  siècle  et  du  corn- 
■aencement  du  xvr. 


Philippe  Régnier,  marquis  de  Massa,  qui 
vient  de  mourir  la  semaine  dernière,  k  Paris, 
s'était  occupé  do  théâtre  et,  dès  18G1,  avait  fait  re- 
présenter à  l'Opéra-Gomique  une  feuvre  en  deux 
actes  :  Roj/al  Cravate,  jnùs  avait  donné  au  Conser- 
vatoire des  fragments  d'un  opéra,  La  Sposa  T'ene- 
^iana.  et,  en  1808,  des  fragments  d'un  grand  opéra 
en  cinq  actes  :  Dante. 

Le  musicographe  Louis-François-Pierre  Au- 
bry,  archiviste  du  Ornservatoire  "natmaal  de  mu- 
sique, est  moit  le  .31  août  dernier,  succombant  à 
un  accident,  à  l'âge  de  trente-six  ans.  Ancien 
élève  de  l'Ecole  des  Chartes,  il  s'était  spécialement 
consacré  à  l'étude  de  la  musique  du  Moyen  âge. 
Citons  parmi  ses  principaux  tr.va  ix  :  Le  Ro- 
man de  Fauvel,  reproduction  phoiotypique  du 
manuscrit  (1907)  ;  Cent  cantates  du  x"iv'  siècle, 
d'après  un  manuscrit  de  Bamberg  (1908)  ;  Le 
Chansonnier  de  l'Arsenal  (1909,  les  jiremières 
livraisons  seules  parues),  et  le  volume  Troiircres 
et  Troubadours,  dans  la  collection  des  c<  Maîtres 
de  la  musique  »  (10iJ9). 

Le  sculpteur  Pierre-Charles  van  der  Stappcn, 
directeur  de  l'Académie  royale  des  braux-arl  s  de  Bel- 
gique, est  mort  le  21  octobre  à  Bruxelles,  où  il  était 
né  le  19  décembre  1813.  Il  laisse  un  nombre  considé- 
rable d'œuvres  diverses  où  s'exprime  une  sensibi- 
lité personnelle.  Nul,  parmi  les  sculpteurs  belges, 
n'eut  au  même  degré  l'instinct  décoratif,  le  sens 
des  compositions  de  plein  air.  Comme  style,  il  se 
rattachait  fermement  à  l'école  de  la  Ronais'sance 
italienne.  Eu  posse.-sion,  en  !  utre,  d'une  technique 
très  sûre,  il  s'essaya,  avec  un  égal  bonheur,  dans 
toutes  les  formes  de  la  statuaire.  En  même  temps 
qu'il  exécutait  son  Sphinx  du  mystère  (musée  de 
Tervueren),  son  Jeime  hoaime  â  l'épée  (musée  de 
B)-ux(:-lles),son  I>auirf(musée  d'Anvers  , il  ornait  les 
façades  des  monuments  publics  d'allégories,  il  éri- 
geait surles  places  publiques  des  monuments  impo- 
sants {L'Infinie  Bonté,  Le  Trovail),  concevait  pour 
le  Jardin  zoologique  de  Bruxelles  un  programme 
de  décoration  auquel  collaborèrent  les  divers  sta- 
tuaires belges  et  pour  lequel,  pour  sa  part,  il 
donna  un  groupe  remarquable  :  Le  Temps  pous- 
sant devant  lui  la  Jeunesse  ;  enfin  exécutait  de 
nombreux  bustes  d'après  ses  contemporains  et 
compatriotes,  entre  autres  celui  d'Edmond  Picard. 

La  semaine  dernière  est  mort  à  Vienne  le  peintre 
d'histoire  et  de  portraits  Sigmund  l'Allemand, 
professeur  à  l'Académie  des  Boaux-Ai  ts.  Il  était 
né  à  Vienne  le  8  mars  1840.  On  lui  doit  de  re- 
marquables tableaux  de  batailles  :  Le  Maréchal 
Lnudon  à  la  bataille  de  Kunersdorfi  (Galerie  de 
Vienne;,  Les  Cuirassiers  de  Dampierre  faisant 
leur  entrée  au  palais  iinpérial  de  l'icnne,  etc.  Il 
avait  obt?-nu  des  médailles  de  2°  classe  à  nos  Expo- 
sitions universelles  de  18G7  et  1878  et  était  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur. 

Le  sculpteur  John  Adams-Acton  est  mort  cette 
semaine  à  Londres.  Il  étaitné  â  Acton  (Middlesex), 
le  11  décembre  1833  et  fut  élève  deGihson  à  Home. 
Il  laisse  de  nombreuses  statues  officielles  telles 
que  celles  de  Gladstone  à  Liverpool  et  à  Blackburn, 
de  Wesley  dans  l'abbaye  de  Westminster,  de 
Cruikshank  à  la  cathédrale  Saint-Paul  de  Londres. 


273 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  GUllIOSITÉ 


TRIBUNAUX 


LA   CHASSE   DE   L  ÉCLISE   DE    MONTPEZAT 

Cette  châsse  en  émail  champlevé,  travail  limou- 
sin du  XIII»  siècle,  a  donné  lieu  à  un  procès  qui 
s'est  plaidé  devant  la  1"  chambre  du  tribunal  civil. 
Elle  avait  éio  prêtée  par  l'abbé  Quilhot,  curé  do 
Montpezat,  à  deux  antiquaires  parisiens  qui  de- 
vaient en  exécuter  une  copie.  Or,  il  advint  que 
lorsque  l'abbé  Quilhot  voulut  rentrer  en  possession 
de  cette  chiisse,  on  lui  répondit  qu'elle  avait  été 
volée  et  que  l'instruction  ouverte  à  cette  occasion 
avait  été  terminée  par  une  ordonnance  de  non-lieu. 

La  fabrique  de  l'église  de  Montjiczat,  aujourd'hui 
représentée  par  sa  commune  et  l'abbé  Quilhot, 
firent  alors  un  procès  aux  deux  antiquaires  pari- 
siens, leur  réclamant  sinon  la  restitution  de  la 
châsse,  du  moins  le  paiement  d'une  somme  de 
30.000  francs.  Cette  somme  représentait-elle  exac- 
tement la  valeur  do  l'antique  objet  ? 

Pour  1«  savoir,  le  tribunal  a^-ait  commis  trois 
experts,  MM.  Lccomte,  Williamson  et  Roger,  qui 
ces  temps  derniers,  lui  firent  connaître  le  résultat 
de  leurs  travaux.  Ainsi  documentée,  la  1"  cham- 
bre du  tribunal  a  rendu  la  semaine  dernière  le  ju- 
gement suivant  ; 

«  Attendu  [dit  entre  autres  choses  son  jugement] 
que  les  experts  n'ayant  pas  sous  les  yeux  la  châsse 
litigieuse,  n'ont  pu  se  faire  une  opinion  qu'en  se 
basant  sur  des  photographies  la  représentant,  que 
sur  des  travaux  historiques,  la  décrivant,  que  sur 
des  comparaisons  avec  les  prix  obtenus  dans  d'au- 
tres ventes  par  dos  objets  similaires; 

"  Qu'ils  prennent  soin  d'indiquer,  d'une  part, 
qu'il  est  à  leur  connaissance  personnelle  quota  va- 
leur des  objets  do  cotte  nature  est  plutôt  en  baisse 
et  que,  d'autre  part,  ils  signalent  la  déperdition 
subie  par  une  châsse  qui,  vendue  en  1907  à  l'hùtel 
Drouot,  atteignait  le  prix  de  7.000  francs  et  ne 
trouvait  plus  acquéreur,  l'année  suivante,  que  pour 
3.600  francs...  » 

Tenant  compte  de  tous  ces  éléments,  le  tribunal 
a  fixé  à  12.000  francs  l'indemnité  due  par  les  deux 
antiquaires  parisiens  à  la  fabrique  de  Montpezat 
représentée  par  sa  commune. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Bibliothèque  de  feu  M.  le  D'  Fauvel 

Vente  faite,  salle  7,  lUi  24  au  27  octobre,  par 
M'  André  Desvouges  et  M.  Leclerc. 

Livres  anciens.  —  59.  La  Bruyère.  Los  Carac- 
tères de  Théophraste.  A  Paris,  chez  Etienne  Mi- 
challet,  lti88  (David)  :  801.  —  183.  Ovide.  Les  Mé- 
tamophoses.  A  Paris,  chez  Despilly,  17671771, 
4  vol.  in-4°,  déreliés  :  900.  —  184.  Ovide.  Suite 
complète  des  cent  quarante  figures,  pfir  Boucher, 
Moreau,  Eisen,  Gravelot,  etc.  Paris,  Ilochereau, 
1707-1771  :  310. 

Rerueil  di;  portraits  anciens  et  modernes.  — 
248.  Dejabin.  Collection  complète  des  portraits  de 
MM.  les  députés  de  l'Assemblée  nationale  de  1789. 
Uejabin,   i    \ol.   in-4",  demi-rel.   bas.    fauve  (rel. 


anc.  fatiguée)  :  1.010.  —  353.  Moncornet  (B.).  Les 
vrais  portraicts  des  roys  de  France.  A  Paris,  chez 
B.  Moncornet  (1602)  :  215. 

Z,îi'>-e.s  modernes.  —  266.  Balzac  (H.  de).  La 
Peau  de  chagrin.  Etudes  sociales.  Paris,  H.  Del- 
loye  et  Victor  Lecou,  1838,  broché.  (Couvert,  illus- 
trée) :  COO.  —  366.  Huysmans  (J.-K.).  A  Rebours. 
Gravures  sur  bois  en  couleurs  de  A.  Lepère.  Paris, 
pour  les  Cent  Bibliophiles,  1903,  in-8°,  en  feuilles, 
dans  un  emboîtage  (couverture!  :  1.280.—  487. 
Régnier  (IL  de).  Trois  contes  à  soi-même.  Minia- 
tures de  Maurice  Ray,  gravées  par  A.  Bertrand. 
Cent  Bibliophiles,  1907,  in-8°,  broché  (couverture)  : 
405.  —  611.  Stendhal.  Le  Rouge  et  le  Noir.  A.  Le- 
vavasseur,  1831.  Deux  vol.  in-8",  brochés  'couver- 
ture) :  1.000. 

Eaux-fortes  de  Rembrandt  lan  Rijn.  —  729. 
La  Femme  à  la  flèche  (épreuve  avant  que  le  nom 
et  la  date  n'aient  été  renforcés)  :  1.680  francs. 

Pioiuit  total  :  30.000  francs. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

Exposition  d'eaux-fortes  originales  de  MM.  Af- 
fleck,  Béjot,  Fitton,  Haig,  Synge,  etc.,  galeries 
Tooth,  41,  boulevard  des  (.^apucim  s. 

Exposition  de  pièces  relatives  à  Paris,  à  la 
Bibliothèque  de  la  Ville  de  Paris,  29,  rue  de 
Sévigné,  jusqu'au  13  novembre. 

Exposition  de  Beaux-Arts  horticoles,  à  l'Ex- 
position internationale  d'horticulture,  au  Cours- 
la-Reinc.  jusqu'au  13  novembre. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  T.  François 
Simon,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze, 
jusqu'au  1.")  novembre. 

Exposition  d'aquarelles  do  M.  André  Engel, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sère,  jusqu'au  15 
novembre. 

Exposition  de  gouaches  de  M.  J.  de  la  Né- 
zière,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze.  jus- 
qu'au 15  novembre. 

Exposition  d'ouvrages  d'art  décoratif  de  M'"» 
Pangon,  au  Syndicat  d'initiative  do  Provence, 
52,  rue  Paradis,  jusqu'au  15  novembre. 

10°  Exposition  de  la  Société  des  Peintres- 
graveurs  français,  galerie  Devambez,  43,  bou- 
levard Malesherbes,  jusqu'au  16  novembre. 

Exposition  de  tableaux  de  M""  Andrée  Karpe- 
lès,  galerie  des  Artistes  modernes,  19,  rue  de 
Caumartin,  jusqu'au  19  novembre. 

7°  Salon  anuuel  de  la  Gravure  originale  en 
couleurs,  galerie  Georges  Petit,  8,  rue  do  Sèze 
jusqu'au  29  novembre. 

Exposition  il'œuvres  de  M.  Paul  Renouard,  au 
Musée  des  Arts  décoratifs,  pavillon  de  Mnrsan,  à 
partir  du  7  novembre. 

Exposition  des  élèves  de  Gustave  Moreau, 
galerie  llessèle,  ô'i-56,  rue  Laffitte,  du  l.'i  nnvembro 
au  5  décembre. 


Le  Garant  :  P.  Giiuiuxit. 


l'.iris  —  liiiprimene  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.—  V.  simarl,  impriinpur. 


N»  35.  —  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6'^ 


U>  Novembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SAMEDI      MATIN 

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Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant   partie    de 

l'Union  postale) 15  fr. 


J_e    ITuméro    :     O    fr.    25 


France, 
tention 


PFÎOPOS     DU      JOUR 


N  nouveau  projet  de  loi  vient  d'être 
déposé  par  le  Gouvernement  alin 
de  sauvegarder  les  trésors  archéo- 
logiques et  préhistoriijues  de 
Des  faits  récents  avaient  appelé  l'at- 
sur  l'inconvénient  qu'il  y  avait  à 
laisser  procéder  aux  fouilles  par  les  premiers 
venus.  Dans  une  de  nos  régions  les  plus 
riches  en  gisements  préhistoriques,  la  Dor- 
dogne,  des  recherches  ont  pu  être  poursui- 
vies sans  contrôle,  et  des  objets  précieux 
*tre  découverts,  puis  dispersés  à  l'étranger. 
L'opinion  s'estémue;  l'Académie  des  sciences, 
la  Société  d'anthropologie,  le  Comité  des  tra- 
vaux historiques,  ont  protesté.  C'est  à  ces 
manifestations  d'inquiétudes  légitimes  que 
répond  le  nouveau  projet  de  loi. 

Il  a  pour  objet  d'instituer  la  possibilité 
d'un  contrôle,  sans  décréter  une  intervention 
tracassiére  et  gênante.  En  réalité,  l'État  pré- 
voit que,  dans  un  grand  nombre  de  cas,  les 
fouilles  seront  entreprises  par  des  personna- 
lités offrant  toutes  garanties,  et  il  serait  dés 
lors  contraire  à  l'intérêt  général  comme  à 
l'intérêt  scientifique  de  paralyser  des  initia- 
tives et  d'inquiéter  la  propriété  privée.  Le 
projet  décide  donc  que  l'ouverture  des  fouilles 
ne  réclamera  d'autre  formalité  qu'une  décla- 
ration administrative.  L'essentiel  est,  en 
effet,  que  l'État  soit  averti  que  des  fouilles 
ont  lieu  et  que,  ainsi  prévenu,  il  puisse  agir, 
s'il  juge  son  intervention  nécessaire. 

Cette  intervention  pourra  se  produire  de 
plusieurs  manières.  L'État  se  fait  d'abord 
accorder  par  la  loi  nouvelh^  un  droit  de  con- 
trôle :  sans  créer  des  fonctionnaires  nou- 
veaux, il  s'adressera  aux  spécialistes  qui  sont 


assez  nombreux  en  France,  dans  les  Sociétés 
de  province  ou  dans  les  services  des  Beaux- 
Arts,  et  saura  par  eux  comment  sont  conduites 
les  fouilles,  dans  les  cas  où  il  aura  quelque 
sujet  de  s'inquiéter.  Cette  première  interven- 
tion sera  suivie,  selon  les  circonstances,  de 
deux  autres.  Si  les  fouilles  paraissent  entre- 
prises sur  un  mauvais  plan  ou  dans  dos  con- 
ditions contraires  à  l'intérêt  scientiflque, 
l'Etat  pourra  les  faire  modifier  ou  suspendre; 
il  pourra  même,  dans  certains  cas  et  après 
certaines  formalités  de  garanties  pour  les 
particuliers,  se  substituer  aux  fouilleurs.  Si, 
d'autre  part,  les  recherches  entreprises  ont 
amené  la  découverte  d'objets  précieux,  l'Etat 
pourra,  s'il  le  juge  intéressant,  empêcher 
l'exportation  en  faisant  valoir  un  droit  de 
préemption  moyennant  indemnités.  Les  in- 
fractions aux  dispositions  de  cette  loi  sont 
visées,  enfin,  dans  les  derniers  articles  du  pro- 
jet et  punis  sévèrement. 

Telle  est  l'économie  générale  d'une  loi  qui 
pourra  rendre  de  grands  services.  L'Etat,  qui, 
cependant,  fait  dans  un  article  l'hypothèse 
des  fouilles  qu'il  pourra  exécuter  d'office  sur 
des  terrains  ne  lui  appartenant  pas,  ne 
songe  pas  ù  s'improviser  archéologue,  ni 
connaisseur  exclusif  en  antliropologie.  11  sait 
que  les  sciences  et  les  beaux-arts  ont  Ijesoin, 
comme  bien  d'autres  formes  de  l'activité  liu- 
maine,  de  libre  recherche  et  d'initiative  in- 
dividuelle. Il  a  donc  essayé  à  la  fois  île  ne 
gêner  personne  et  de  se  réserver  le  droit  d'in- 
tervenir et  rendre  impossibles  les  exploita- 
tions déplorables  dont  plusieurs  régions  ont 
été  les  victimes.  Le  projet  nouveau  que 
le  Parlement  devra  examiner  prochainement 
répond  à  ces  deux  nécessités. 


274 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


NOUVELLES 

***  Le  secrétariat  des  musées  nationaux  et 
les  liureaux  des  conservateurs  du  Louvre 
vont  quitter  les  combles  du  musée  pour  être 
installés  dans  les  anciens  appartements  du 
directeur  des  Musées  nationaux.  Les  locaux 
des  combles  seront  aménagés  de  fa(;on  à 
servir  d'annexé  à  la  bibliothèque  du  musée. 

***  iJimanchc  dernier,  13  novembre,  ont 
été  inaugurées  au  musée  de  Sèvres  de  nou- 
velles salles  consacrées  à  l'exposition  des 
œuvres,  modèles  et  i.iiscuits  de  Vincennes  et 
Sèvres,  depuis  l'origine  jusqu'en  1S7G. 

:];**  Le  buste  de  Michel  de  Bourges,  dont 
nous  avons  annoncé  l'inauguration  à  Bourges 
le  30  octobre  dernier,  est  l'œuvre  du  sculpteur 
Auguste  Martin,  récemment  décédé. 

***  MM.  Edouard  Détaille,  Jean-Paul  Lau- 
rens,  Antonin  Mcrcié,  Daumet,  Pascal  et 
Nénot,  viennent  d'être  invités  par  leur  col- 
lègue de  l'Académie  des  Beaux-Arts,  M.  de 
Seives,  à  siéger  dans  une  commission  nou- 
velle instituée  par  le  préfet  de  la  Seine  eu 
vue  d'empêcher  les  actes  de  vandalisme  ou 
les  enlaiilissements  dont  on  menace  Paris. 
Cette  commission,  à  laquelle  appartient  aussi 
M.  Qi-ientin-Bauchart,et  qui  prend  le  nom  de 
Commission  d'esthétique  de  la  Ville  de  Paris, 
aura  à  émettre  son  avis  chaque  t'ois  qu'un 
projet  de  modification  quelconque  de  l'aspect 
de  Paris  sera  à  l'étude.  M.  de  Seives  va 
d'abord  lui  soumettre  les  plans  des  travaux 
prévus  pour  la  place  du  Parvis-Notre-Dame  ■- 
il  s'agit  soit  de  la  création  d'un  refuge  cen- 
tral, soit  d'un  abaissement  du  niveau  du  sol 
en  vue  de  rétablir  les  anciens  escaliers  que 
l'on  prétend  auais  à  tort)  avoir  existé  au 
devant  du  portail  de  la  cathédrale  —  et  ceux 
de  l'extension  du  square  de  l'Archevêché  jus- 
qu'à la  Seine. 

***  Les  conférences  qui  seront  données 
pendant  cette  année  scolaire  1910-1911  à 
l'Ecole  des  Hautes  Etudes  sociales,  1(3,  rue 
de  la  Sorbonne,  dans  la  section  d'Ecolo  d'art 
(Arts  plastiques),  seront  consacrées  à  Venise. 
En  voici  le  ilotail  : 

Les  l'iguncs,  Aquiiée,  Tnrcello,  Murano, 
Chioçniia,  par  M.  Charles  Diehl  (12  novem- 
bre) ;  —  La  Uasiiique  de  Suint-Marc,  par 
M.  Charles  Dieli!  (19  novembre);—  Eglises 
romanes  el  (jallnques  ;  la  vieille  ville,  par 
M.  (Camille  Knlart  (20  novembre);  —  Le 
Palais  des  Doges  ;  J'alais  parlicidiers,  par  M. 
Emile  Bertaux  (3  décombrei  ;  —  Les  Tom- 
beaux des  doijcs,  par  M.  Pierre  de  Bouchaud 
(10  décembre)  ;  —  Les  sciUjiteuvs  :  liizzio,  les 
Lornhardi,  Leopardi,  Giaromo  Sansouino, 
Campana,  Yitluria,  par  M.  André  Michel 
(17  décembre)  ;  —  Les  enndollieri  :  Gallame- 
lala,  Carmagnola,  Savilli,  Malatesla,Colleone, 
Francesco  Sforza,  par  M.  (4.  Clausse  (24  dé- 
cembre) ;  —  La  peinture  au  xv«  siècle:  l'école 
de  Murano,  Viuarini,  Crivelli,  par  M.  Salo- 
mon  Hi'inach  (li  janvieri;  —  Les  liellini, 
Manleyna,  par  M.  Henri  Hauvette  (21  jan- 
vier) ; —  La  peinture  au  xvi^'  siècle:  Car- 
paccio,  par  INI.  Salomon  Ueinach  ^28  janvier)  ; 


—  Cima  da  Coiiegliano,  BasaUi,  Giorgione, 
par  M.  Emile  Bertaux  (4  février)  ;  —  Palma, 
Paris  Bordone,  les  Bonifazio,  les  Bassano, 
par  M.  Conrad  de  Mandach  (11  février!  ;  — 
Titien,  par  M.  Victor  Basch  (18  février);  — 
Les  Vénitiens  de  terre  ferme  :  Moretlo,  Mo- 
roni,  Lorenzo  Lotto,  par  M.  Henry  Marcel 
^25  février)  ;  —  Tintorel,  par  M.  François 
Monod  (4  mars)  ;  —  Véronèse,  par  N....  (11 
mars)  ;  —  La  peinture  des  xvii«  et  xviii" 
siècles  :  Tiepolo,  Canaletlo,  Giiardi,  par  M. 
Pélissier  (18  mars)  ;  —  L'art  vénitien  au 
xix'  siècle,  par  !\I.  Léonce  Bénèdite  ,25  mars)  ; 

—  La  Bibliothèque  de  Saint-Marc:  les  manus- 
crits ;  l'Imprimerie  à  Venise:  les  Aide,  par 
M.  Léon  Dorez  (1"'  avril). 

En  outre,  une  série  de  conférences  sur 
BcmbrnnJt  el  les  peintres  français  du  xviii" 
siècle  est  donnée,  depuis  le  8  novembre,  par 
M.  Thiéljault-Sisson,  et  se  continuera  tous 
les  mardis,  à  4  h.  1/4. 

Dans  la  section  Musique,  les  conférences 
suivantes  sont  données  les  vendredis,  à 
4  h.  1/4  : 

L'arl  populaire  dans  le  chant  grégorien. 
par  I\I.  A.  Gastoué  (18  novembre);  —  Le  mois 
musical,  par  M.  Calvocoressi  (25  novembre, 
10  février,  3  mars  et  7  avril);  —  Xatare  cl 
évolution  de  l'art  musical,  par  M.  Jean  Mar- 
nold  (2,  9,  16,  2.S  et  30  décembre)  ;  —  La  mu- 
sique en  AUemaqne  au  xvne  siècle  (suite), 
par  !\I.  André  Pirro  (13,  20,  27  janvier,  3  fé- 
vrier); —  La  musi(/ue  italienne  en  France 
sous  Mazarin,  par  M.  Henr}'  Prunières  (17  et 
24  février);  —  Les  pastorales  en  musique  au 
xvit'  siècle  en  France,  par  yi.  Lionel  de  la 
Laurencie  (10  et  17  marsi  ;  —  Légende  et 
Itisloire  de  l'école  riisse  au  xixe  siècle,  par 
M.  Louis  Laloy  (24  ot  31  mars). 

Enfin,  M.  A.  F.  Hérold  donne,  depuis  le 
12  novembre,  une  suite  de  conférences  sur  Les 
représentations  shal<espeariennes  en  France, 
i|u'il  continuera  lessamedis  suivants, à5h. 1/2. 

nfi*  A  l'Ecole  des  Chartes,  le  cours  d'Ar- 
clié  dogiedu  Moyen  âge  est  professé  par  M.  E. 
Lefèvre-Pontalis,  les  mercredis  à  2  h.  1  2,  et 
les  jeudis  à  3  heures. 

***  L'église  Notre-Dame,  de  Xiort,  édifice 
XV'-  siècle  qui  contenait,  entre  autre?,  un  beau 
vitrail  des  premières  années  du  xvi"  siècle, 
une  riche  tribune  de  la  Renaissance,  et  une 
belle  balustrade  de  chœur  en  pierre  sculptée, 
s'est  elîondrée  subitement  cette  semaine. 

**=(:  Les  fouilles  que  M.  le  commandant 
Espérandieu  fait  exécuter  à  Alésia,  avec  la 
collaboration  de  M.  le  D''  Epcry,  viennent  de 
mettre  au  jour  un  nouveau  sanctuaire  de 
source  —  le  sixième  depuis  deux  ans  —  à 
l'ouest  d'un  grand  temple  consacre  au  dieu 
gaulois  Moristaqus.  Ce  sanctuaire  était  tra- 
versé, comme  d'autres,  jiar  une  canalisation 
où  l'eau  coule  encore  et  possédait  une  piscine 
dont  le  curage  a  produit  de  nombreux  objets. 
Les  plus  intéressants  sont  des  ex-voto  en 
I)ierrc  ou  en  bronze,  notamment  des  yeux  et 
des  doigts.  On  a  retiré  aussi  de  la  piscine 
cin(|uante-trois  monnaies  dont  la  plus  réconte 
est  de  l'année  ICiG.  Le  sanctuaire  a  du  être  dé- 
truit vers  la  fin  du  règne  de  Marc-Aurèle. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


275 


PETITES   EXPOSITIONS 

Exposition  ue  i.a  Geavi-he  originale  en  noir 
(Galerie   AUard) 

Il  y  a,  à  l'Exposition  do  la  gravure  en  noir, 
quatre  petites  phmclies  de  Rodin,  admirables  do 
force,  de  certitude,  de  modelé  énergique  et  délicat. 
Elles  font  un  effet  surprenant  dans  l'ensemble, 
si  veule  et  si  banal,  de  cette  exposition.  Il  y  a 
cependant  quelques  bonnes  choses.  Il  faut  mettre 
presque  hors  de  pair  M.  Le  Meilleur,  qui  a  des 
paysages  f  n  tailles  larges  fortement  mordues,  en 
effets  vigoureux  et  bien  composés,  et  des  gravures 
solides,  bien  affirmées,  et  d'une  belle  lumière. 
M.  P.-E.  Colin  a  de  fort  beaux  bois,  composés, 
équilibrés,  vigoureux,  du  plus  franc  et  du  plus 
beau  métier  :  paysages  occupés  par  des  scènes 
humaines.  Il  y  a  du  talent  aussi  dans  les  paysages 
de  M.  'Vuillaumc.  M.  Dehérain  a  trois  envois  dont 
une  tète  remarquabltment  observée.  M.  Brémond 
a  des  paysages  d'un  mouvement  animé.  M.  Goyau 
a  du  pittoresque,  et  il  y  a  de  la  vigueur  et  du 
caractère  dans  les  bois  de  M.  Bruyer. 

Salo>i  de  L.i  Gb-wuke  originale  en  couleues 

(Galerie  Georges  Petit) 
Le  septième  Salon  annuel  de  cette  Société  a  peu 
d'intérêt.  On  y  voit  beaucoup  d'œuvrea  habiles  : 
mais  ce  qui  y  manque  le  plus,  c'est  l'espril  diu- 
vention  et  la  recherche  iiersonnelle.  Il  y  a  un  trop 
grand  nombre  d'efl'els  vus  cent  fois  et  de  factures 
qui  se  ressemblent.  Le  président,  M.  Piaflaêlli  a 
envoyé  des  planches  souvent  un  peu  papillot- 
tantes  et  molles  et  dont  la  meilleure,  bien  compo- 
sée et  bien  aérée,  représente  la  place  de  la  (en- 
corde devant  les  Tuileries.  Les  Pi>is  d'Arrachoii, 
de  M"»M.-P.  Garpentier,  sont  d'un  bel  effet,  blond 
et  simple,  et  joli  de  ton.  Des  sapins  vigoureux 
au  clair  do  lune,  de  M.  Arsène  Ghabaniau  ;  de 
vieux  chênes  de  M.  Dolatre,  dessinant  un  chevelu 
de  branches  et  de  brindilles  sur  un  fond  bleu 
ou  rougeoyant;  deux  paysages,  enân,  de  beau- 
coup de  caractère,  de  M.  G.  Senceney,  voilà 
pour  l'effet  un  peu  rebattu  dos  arbres  en 
silhouette  sur  le  ciel.  Vient  ensuite  la  série  des 
vieux  murs,  des  maisons  au  bord  de  l'eau,  des 
moulins  et  des  rochers  de  Bretagne  :  voilà  les 
vieilles  maisons  à  Matines,  de  M.  Martin  van  Los, 
l'église  de  Zierikzec,  d'un  dessin  moelleux  et  d'une 
belle  couleur,  par  M.  Henri  Cassiers,  les  lumineux 
reflets  dans  l'eau  de  M""  Marie  Gautier,  le  char- 
mant Moulin  des  Fées,  de  M.  Henri  Jourdain,  le 
Moulin  de  la  prune,  do  M.  Henri  Meunier,  très 
lumineux,  franc  et  coloré  ;  les  hauts  fourneaux  de 
Charleroi,  noirs  sur  le  ciel  embrasé,  d'un  effet 
vraiment  rebattu,  facile  et  romantique,  par  M. 
Victor  Mignot  ;  enlin,  les  épreuves  curieusement 
encrées,  tachées,  reflétées,  palpitantes  d'eau  tom- 
bée et  de  lumière  filtrante,  de  M.  Luigini.  Entre 
les  figures,  beaucoup  moins  nombreuses,  les  en 
vois  de  M.  Le  Riche,  Manon  en  robe  bleue,  flâ- 
neuse en  chapeau  violet,  et  celle  qui  délait  son 
soulier  d'argent  assise  sur  un  lit  blanc,  blonde  et 
un  ruban  bleu  dans  les  cheveux,  sont  agréables  et 
légers  d'efl'et.  M.  Detouche  a  de  jolis  souvenirs  de 
voyages,  comme  le  portrait  de  cette  danseuse  en 
robe  rouge  sur  fond  noir.  M.  Hapha  a  deux  figures 
à  la  pointe  sèche,  gracieusement  composées.  Il 
faut  citer  encore  les  études  da  branches  fleuries  de 


M.  Lecreux,  d'un  heureux  parti  décoratif,  un 
paysage  bleuissant  de  M.  Jacquier  et  les  curieuses 
gravures  oii  M.  Gatier  a  groupé  avec  un  parti 
très  personnel  des  tableaux  de  la  vie  parisienne. 

Exposition  T.  E,  Bitler 
(Galerie  Bernheim) 

M.  Butler  a  peint,  dans  la  technique  de  Monct 
et  quelquefois  dans  celle  de  Renoir,  des  toiles 
extrêmement  délicates.  Il  y  a  des  vues  de  Giverny, 
le  cloclier  miroitant  dans  la  vapeur  d'automne 
et  luisant  comme  une  opale,  tandis  qu'au  pre- 
mier plan  les  peupliers  découpent  un  maigre 
feuillage  d'or.  Il  y  a  des  variations  sur  un  même 
motif,  depuis  le  gris  de  l'hiver  jusqu'à  des  bleus 
délicieux.  Des  paysages  représentent  la  rade  de 
New-York,  le  pont  de  Brooklyn  ;  mais  c'est  encore 
le  même  procédé,  valeurs  légères,  louches  fran- 
ches et  fines  à  la  fois,  harmonie  de  tons  aussi  frais 
que  des  tons  purs  :  un  divisionnisme  en  mineur. 
(Jn  est  seulement  surpris  de  trouver  cette  finesse 
dans  un  pays  oii  le  ciel  est  à  l'ordinaire  si  haut, 
si  clair  et  si  froid.  Entre  tant  de  régions  si  éloi- 
gnées où  ces  tableaux  ont  été  peints,  on  imagine, 
peut-être  à  tort,  une  atmosphère  plus  différenciée. 

Exposition  Maxiiie  Matfba 
(Galerie  Dnrand-Kuel) 

M.  Maxime  Maufra  peint  extrêmement  bien  et 
compose  mieux  que  personne.  Des  écueils,  une 
ceinture  de  bateaux  obscurs  sur  la  mer  verte  et 
pâle,  des  remparts  arrangés  avec  de  la  ver- 
dure, des  jetées  avec  des  nuages,  sont  d'une  mise 
en  toile,  d'un  équilibre,  d'un  ensemble  excellents. 
Il  ne  manque  à  cette  peinture  que  les  qualités 
proprement  picturales  :  aux  valeurs,  des  rapports 
harmonieux  :  aux  tons,  de  la  finesse,  de  la  saveur, 
des  relations  qui  les  fassent  chanter  et  qui  les 
enveloppent  d'atmosphère.  Cette  relation  n'existe 
presque  jamais.  C'est  de  la  peinture  désaccordée, 
et  qui  cric.  (Juand  M.  Maufra  rencontre  cette 
harmonie,  qui,  étant  l'unité,  est  l'art  même,  il  fait 
(les  tableaux  charmants.  Telle  esll'Entrcc  du  port 
du  Pillais  au  clair  de  lune  dans  des  verts  som- 
bres et  des  jaunes  verts;  ou  le  passage  entre  les 
tourelles  à  ijuiberon,  avec  ses  bleus,  ses  jaunes  et 
ses  roses;  on  note  le  beau  tableau,  si  fort  et  par 
endroits  si  fin,  qui  représente  l'Entrée  de  Port 
Goulphar,  avec  ses  rochers  gris  enfermant  une  eau 
de  saphir  où  passent  deux  voiles  rouges.  Dans 
une  première  salle  sont  exposés  des  aquarelles, 
des  dessins  et  des  études  sur  nature,  où  il  y  a  des 
morceaux  tout  à  fait  charmants. 

Exposition    T. -F.    Simon 
(Galerie  Georges  Petit) 

M.  François  Simon  a  réuni  une  quarantaine  de 
toiles  et  quelques  gravures  soit  en  noir,  soit  en 
couleurs.  La  plupart  représentent  des  vues  de 
Paris.  Beaucoup  ont  assez  peu  d'intérêt,  lourdes  et 
sourdes  de  couleur,  pauvres  et  indift'érentes  de 
matière,  sans  atmosphère  et  sans  force  vivante. 
11  y  a,  cependant,  dans  cet  ensemble  un  certain 
nombre  de  toiles  charmantes  de  composition  et 
de  couleur.  Une  vue  du  Luxembourg  avec  un 
ciel  bleu  traversé  de  nuages,  des  vues  de  la 
porte  Saint- Denis,  des  cabines  au  bord  de  la  mer, 
sont  d'agréables  études.  Il  est  curieux  d'y  re- 
connaître l'art  du  graveur  :  ici  une  véritable  lu- 
mière  réservée,  posée  sur  un  nuage,  sur  un  per- 


270 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS 


sonnago,  sur  un  arbre  ;  là  de  grands  partis  de 
valeurs  simples  :  un  arrangement  d'eau-forte,  dans 
une  couleur  qui,  sans  être  très  savoureuse,  se  sert 
habilement  des  taches  claires. 

Exposition  André  E.nqel 
(Galerie  Georges  Petit) 

M.  Engel  a  une  jolie  exposition  d'aquarelles, 
vigoureuses  et  variées.  Toute  une  série  est  faite 
de  montagnes  violettes  habilement  dessinées. 
Une  autre  série  a  été  peinte  en  Orient,  aux 
Indes,  à  Venise,  où  il  y  a  de  jolies  vues  de  bar- 
ques sur  la  lagune.  Des  coins  de  marais,  les  uns 
en  Savoie,  les  autres  en  Bretagne,  sont  particu- 
lièrement heureux. 

Exposition  J.  de  la.  Nézière 
(Galerie  Georges  Petit) 
M.  de  la  Xéziore,  mêlant,  si  je  ne  me  trompe, 
l'aquarelle  au  pastel,  et  y  repiquant  dos  lumières 
de  gouache  délicatement  employée,  a  rapporté  de 
pays  divers  des  toiles  sensibles  et  harmonieuses. 
Tantôt  ce  sont  des  grands  arbres  normands.  Cotte 
longue  aquarelle,  où  la  ville  forme  au-dessus  de 
l'eau  verte  et  sous  le  ciel  violet  une  ligne  de  chair 
rose,  c'est  Irkoutsk  au  soleil  couchant.  Cette 
volute  de  fumée  rousso  et  noire,  dans  un 
ciel  vert,  sur  une  mer  bleuissante  où  fuit  une 
petite  voile  dorée,  c'est  la  fumée  du  paquebot  qui 
(juitte  Bomjjay. 

Henry  Bidou. 


-<l__J<iP=«N*V^ 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  publique  annuelle  (5  novembre) 
Après  l'exécution  d'un  morceau  symphoniquc 
composé  par  M.  Dumas,  pensionnaire  de  l'Acadé- 
mie de  France  à  Rome,  M.  Massenot,  président  de 
l'Académie,  a  donné  lecture  d'un  discours  où, 
après  avoir  d'abord  remercié  les  auteurs  — 
MM.  Gustave  Clausse,  John  Sanford  Salties  et 
M""  veuve  Arabroiso  Thomas  —  des  généreuses 
donations  faites  récemment  ;  ux  jeunes  artistes,  il 
a  rendu  hommage  à  la  mémoire  dos  membres  ou 
des  associés  do  la  Compagnie  décédés  au  cours  de 
l'année  :  Frémiet.  Lenopveu,  Georges  Berger  et  lo 
peintre  anglais  Orchardson,  puis  a  donné  aux 
jeunes  lauréats  dos  prix  de  Hume  les  conseils  et 
encouragements  d'usage. 

Après  ce  discours,  on  a  proclamé  les  grands  prix 
de  peinture,  de  sculpture,  d'architecture,  de  gra- 
vure en  taille-douce,  do  composition  musicale  et 
les  prix  décernés  en  vertu  des  diverses  fondations. 
La  séance  s'est  terminée  par  l'exécution  de  la 
scène  lyrique  Acis  et  GalaUe,  qui  a  remporté  le 
premier  grand  prix  de  composition  musicale  et 
dont  l'auteur  est  M.  Noël  (iallon  (paroles  do 
MM.  Eugène  Uoussol  ot  Alfred  Coupel). 

L'Acadc.Tiie  communique  les  programmes  des 
prix  suivants  ; 

1°  Prix  Bordiu  (sculpture),  3.000  francs.  Ce  prix 
sera  décerné  au  meilleur  ouvr;ige  sur  la  sculiituro 
ou  riiistoirc  de  la  scuI]ituro  publié  dans  les  ciu(| 
dernières  années.  Lo  sujet  de  ce  prix  qui  siTa 
décorné  en  1912  est  :  Histoire  de  la  sculpture 
ioiis  les  ducs  de  ISourf/oanc. 

2°  Prix  Bordin  (.architecture),  3.000  francs,  à  dé- 


cerner en  1913  :  Histoire  des  bâtiments  du  Louvre 
et  des  Tuileries  depuis  leur  orifiine  jusqu'à  nos 
jours.  —  Il  convient  de  mettre  en  relief  les  artistes 
qui  se  sont  distingués  dans  ces  vastes  construc- 
tions en  y  comparant  les  transformations  qu'elles 
ont  subies  à  diverses  époques. 


Séance  du  I -J  novembre 
Prix.  —  A  la  suite  de  la  lecture  du  rapport  de 
M.  Saint-Saëns  sur  les  envois  des  pensionnaires 
musiciens  de  la  "Villa  Médicis,  l'Académie  a  dé- 
cerné le  prix  Boulé,  de  la  valeur  de  1.500  fr.,  et 
réservé  de  l'année  dernière,  à  M.  Gallois,  pension- 
naire musicien  de  quatrième  année. 

Eloge.  —  La  séance  a  été  terminée  par  la  lecture 
faite  par  M.  Gabriel  Ferrier  de  la  notice  qu'il  a 
écrite  sur  la  vie  et  les  couvres  do  M.  .Jules  Breton. 


Académie   des    Inscriptions 

Séance  du   -i   novembre 

Musée  du  Louvre.  —  M.  Héron  do  Villofosse 
offre  à  l'Académie,  au  nom  de  l'auteur,  M.  Etienne 
Miclion,  conservateur  adjoint  au  musée  du  Louvre, 
un  mémoire  intitulé  «  les  Bas-Reliefs  historiques 
romains  du  musée  du  Louvre  ■>. 

En  deliors  de  Rome,  aucun  musée  européen  ne 
peut  présenter  un  ensemble  do  bas-nliefs  histori- 
ques romains  comparable  à  celui  que  possède  le 
Louvre.  Ces  bas-reliefs,  auparavant  dispersés 
dans  plusieurs  salles  du  musée,  ont  été  réunis  et 
installés  il  y  a  dix  ans  dans  la  salle  de  Mécène, 
où  ils  forment  aujourd'hui  l'imposante  entrée  des 
galeries  réservées  à  l'iconographie  romaine. 

M.  Etienne  Miclion  vient  do  leur  consacrer  une 
étude  magistrale  dont  M.  Héron  de  Villofosse  fait 
ressortir  longuement  la  valeur.  A  l'heure  présente 
personne,  dit  M.  Héron  do  Villefosso,  no  connaît 
mieux  que  lui  les  origines  de  nos  séries  lapi- 
daires, (I  recherches  conduites  depuis  plusieurs 
années  avec  une  persévérance  inlassable,  avec  au- 
tant de  méthode  que  de  critique  qui  lui  ont  donné 
l'autoiité  nécessaire  pour  retracer  dans  ses  plus 
minutieux  détails  l'iiistoiro  des  anciens  marbres 
de  nos  collections  nationales  ■■. 

Un  portrait  de  Jean  VI  Paléologue.  —  M.  Sa- 
lomon  Reinach  croit  avoir  reconnu  le  portrait  de 
Jean  VI  Paléologue,  empereur  grec  qui  vint  à  Vé- 
rone en  1463,  sur  lo  volet  du  retable  de  L'Agneau 
mi/stiijue  des  frères  van  Eyck  que  l'on  appelle 
Les  Juges  intègres.  C'est  lo  second  cavalier  à 
partir  do  gauche.  Le  premier  est  le  duc  Jean  de 
Borry  et  non  pas,  comme  on  l'a  cru,  Hubert  van 
Eycli  lui-même. 

Il  est  intéressant  do  trouver  lo  portrait  d'un  des 
derniers  empereurs  grecs  sur  le  premier  chef- 
d'ceuvre  de  la  peinture  moderne. 

Séance  du  1 1  novembre 

Candld'Uures.  —  Sont  candidats  au  fauteuil  do 
M.  Léopold  Delisle  :  MM.  Charles  Diehl,  ccu-res- 
pondant  do  l'Académie,  professeur  à  la  Faculté  des 
Lettres  de  Paris,  ot  Psichari,  professeur  à  l'Ecolo 
des  langues  orientales  vivantes. 

Fouilles  de  Dclos.  —  M.  HoUeaux,  directeur  do 
l'Ecole  d'Athènes,  fait  connaître  les   résultats  des 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


277 


recherches  exécutées  à  Délos  on  l'JlO  par  MM.  P. 
Roussel  et  Ch.  Picard,  membres  do  l'Ecole.  Les 
découvertes  ont  élé  du  plus  grand  intérêt.  M.  P. 
Roussel  a  mis  au  jour  un  sanctuaire  égyptien  situé 
sur  la  pente  de  l'Inopos,  qui  date  du  m"  siècle 
avant  notre  ère.  M.  Gh.  Picard  a  dégagé  les  alen- 
tours du  lac  Sacré,  déblaj'é  une  grande  palestre 
construite  au  nord  est  du  lac  (nombreuses  inscrip- 
tions), et  a  surtout  reconnu  l'enceinte  romaine  de 
Délos  élevée  par  Tri,irius  eu  70  avant  notre  ère. 
M.  Holleaux  signale  en  dernier  lieu  la  découverte 
faite  à  Mykonos  par  le  savant  grec  StavropouUos 
d'un  sénatus-consulte,  on  grec  et  en  latin,  datant 
de  l'an  65  avant  notre  ère  et  conférant  à  Délos 
l'immunité  du  vectigal  ou  impôt. 


CORRESPONDANCE   D'ANGLETERRE 


L  EXPOSITION  LE  NAIN  AU  BURLINGTON  CLUB 

Tout  le  monde  connait  l'origine  des  frères  Le 
Nain;  personne  n'a  pu,  jusqu'à  présent,  établir 
l'identité  des  trois  frères  qui  souvent  travaillèrent 
ensemble  au  même  tableau.  Rien  de  plus  incertain 
que  la  part  que  chacun  a  prise  dans  l'oiuvre  que 
les  catalogues  citent  tout  simplement  sous  le  nom 
de  Le  Nain.  Champfleury,  Clément  de  Ris,  Paul 
Mantz,  surtout  Antony  Valabrègue,  se  sont  occu- 
pés de  ce  problème,  sans  le  résoudre  de  façon 
décisive.  Le  Burlington  Fine  Arts  Club,  en  met- 
tant sous  les  yeux  des  critiques  un  ensemble  de 
pièces  nombreuses  et  tout  à  fait  inconnues,  leur 
offre  la  chance  d'arriver  à  élucider  ce  problème,  plus 
lieureux  que  les  historiens  d'autrefois,  qui  n'eurent 
jamais  occasion  d'étudier  le  contingent  assez  com- 
plet des  Le  Nain  qui  se  trouvent  dans  les  galeries 
privées  d'Angleterre.  Celles-ci,  en  elïet,  ne  renfer- 
ment pas  moins  de  40  à  50  tableaux  des  trois 
frères.  Valabrègue  n'en  cite  qu'une  douzaine.  D'au- 
tres sont  montrés  maintenant  ici  pour  la  pre- 
mière fois  ;  le  tout  constitue  un  choix  très  repré- 
sentatif, duquel  on  peut  tirer  des  conclusions  moins 
aventureuses,  sinon  tout  à  fait  décisives. 

A  cet  effet,  M.  Witt,  dans  son  introduction  au 
catalogue  de  l'exposinou,  propose  une  classification 
systématique  en  trois  groupes,  et  cherche  à  iden- 
tifier cliacun  des  frères  selon  son  stylo.  Il  en 
résulte  une  idée  assez  claire  ;  mais,  il  faut  l'avouer, 
aucune  signature  ni  date  décisives  —  qui  seules  se- 
raient une  épreuve  définitive  do  la  justesse  de  ses 
propositions  — n'existent  sur  les  tableaux. 

llest  à  souhaiter  que  des  critiques  français  vien- 
nent visiter  cette  exposition  ;  elle  restera  ouverte 
jusqu'à  février.  Un  catalogue  illustré  on  sera  publié 
ultérieurement. 

H.  C. 


REVUE  DES  REVUES 

P  Bulletin  monumental  1 190S,  n"  1-2).  —  Une 
importante  étude  de  M.  Antliyme  Saint-Paul  sur 
L'Archilectiire  frarrriiise  et  la  Guerre  de  Cent  ans 
.s'étend  sur  les  deux  fascicules.  RépondantàM.  En- 
lart,  réminent  archéologue  s'applique  à  démontrer 
que  le  style  curvilinéaire  anglais  n'est  pas  à  pro- 
prement parler  l'origine  du  flamboyant  français. 
Après  un  aperçu  historique  du  plus  haut  intérêt 
sur  l'architecture  à  l'époque  de  la  guerre  de  Cent 


ans,  M.  Saint-Paul  montre  que  la  plupart  des  ca- 
ractères du  style  flamboyant  étaient  apparus  on 
France  dès  la  fin  du  xiii"  ou  le  xiv"  siècle. 

—  L'abbaye  de  Silvanès  (Aveyron),  qu'étudie 
M.  Angles,  est  un  intéressant  spécimen  de  l'archi- 
tecture cistercienne  du  xn*  siècle. 

—  Vne  inscription-devinette  de  I5''i6  à  Sainte' 
Maure  (Aube),  par  M.  Germain  de  Maidy. 

—  La  cloche  de  Marines  (Seine-et-Oise),  que 
M.  Plancouard  avait  tout  d'abord  attribuée  au 
xii«  siècle,  n'est  peut-être  que  du  xiii»,  mais  pré- 
sente ime  technique  fort  archaïque. 

—  Les  fouilles  du  château  de  Blois  (1906),  dont 
rend  compte  le  docteur  Lesueur,  ont  mis  à  jour 
quelques  restes  précieux  des  constructions  du 
Moyen  âge,  ainsi  que  certaines  substructions  des 
parties  du  château  du  xvi*  siècle  détruites  par 
Gaston  d'Orléans. 

—  L'église  de  Saint-Pathus  (Seine-et-Marne),  du 
XII»  siècle,  qui  fait  l'objet  d'une  monographie  de 
M.  Aubert,  est  surtout  remarquable  à  cause  de5 
voûtes  en  bei-ceau  brisé  perpendiculaires  à  la  nef 
qui  couvrent  ses  bas-côtés. 

—  La  correspondance  comprend  des  articles  de 
M.  J.  Bilson  sur  Les  voûtes  d'ogives  de  Morien- 
val;  de  MM.  Maître  et  Levillain  sur  La  crypte  de 
Saint-Denis;  de  MM.  Vérita  et  E.  Lefèvre-Ponta- 
lis  sur  Le  trace  du  chœur  de  la  cathédrale  du 
ilans,  où  l'on  peut  observer  des  recherches  de 
plantation  très  curieuses;  de  M.  V.  Mortel  sur  Le 
sens  du  mot  «  abside  >>. 

(N»"  3-4).  —  L'abbaye  de  Royaumont,  étudiée  par 
M.  Lauer,  était  une  des  plus  riches  de  l'Ile-de- 
France.  Il  ne  subsiste  plus  que  des  vestiges  de 
l'église,  mais  le  cloitre  et  les  bâtiments  conven- 
tuels, notamment  le  réfectoire,  sont  presque  in- 
tacts ;  les  tombeaux  qui  garnissaient  l'abbaye  avant 
la  Révolution  sont  également  décrits  avec  beaucoup 
de  soin  par  l'auteur. 

—  Le  baron  de  Baye  présente  Les  fibules  de 
l'époque  barbare  spéciales  à  l'C/traine,  et  leurs 
prototypes. 

—  MM.  Paul  Biver  et  F.-E.  Howard  publient 
un  travail  sur  Les  «  chantrychapels  «  anglaises, 
dont  ils  examinent  successivement  d'une  façon  très 
détaillée  l'historique,  l'emplacement,  !a  disposition, 
l'architecture  et  la  décoration. 

(N»«  5-6).  —  M.  Aubert  fait  profiter  les  lecteurs 
du  Bulletin  des  découvertes  que  ses  recherches 
lui  ont  permis  de  faire  concernant  les  architectes 
de  Notre-Dame  de  Paris  du  xiii*  au  xix«  siècle. 

—  M.  J.  Bilson  décrit  un  bas-relief  du  xii'siècla 
représentant  des  scènes  de  l'Enfer,  trouvé  à  'i'ork, 
qu'on  peut  rapprocher  du  tympan  du  xiii°  siècle 
de  Saint-Yved-de-Braisne,  actuellement  au  musée 
de  Soissons,  étudié  par  M.  A.  Boinet. 

—  Un  article  de  M.  Angles  traite  de  l'église 
d'Aubin  (Aveyron),  monument  des  xu"  et  xv  siè- 
cles, curieux  par  les  reprises  qu'il  a  subies, 

—  Après  une  étude  de  M.  E.  Lefèvre-Pontalis 
sur  Le  plan  primitif  de  Morienval,  l'échange 
d'idées  continue  entre  MM.  Brutails,  Lefèvre-Pon- 
talis et  Bilson  sur  les  voûtes  d'ogives  du  chœur 
de  cette  église. 

—  M.  H.  Stein  signale  un  document  prouvant 
([uo  le  chœur  de  la  cathédrale  du  Mans  a  été 
achevé  par  un  arcliitecte  probablement  normand, 
uommé  Thomas  Toustain. 


278 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS 


—  Dans  chaque  fascicule,  uuo  chronique,  due  ù 
M.  L.  Serhat,  tient  les  lecteurs  au  courant  de 
toutes  les  nouvelles  archéologiques  :  fouilles,  dé- 
couvertes, actes  de  vandalisme,  principales  études 
parues  dans  les  périodiques  français  et  étrangers. 


BIBLIOGRAPHIE 

Le  Château  de  Tournoel.  Paris,  H.  Champion, 
éditeur-  Un  vol.  in-8"  de  308  pages,  illustré 
de  AO  planches,  texte  et  dessins  par  M.  Gatian  de 
Gleramiîault. 

Il  est,  en  Auvergne,  un  vieux  château  qui  suUi- 
cito  à  divers  titres  l'attention  des  archéologues. 
G"est  du  château  de  ïournoél  qu'il  s'agit.  Peu  de 
forteresses  médiévales  ont  aussi  miraculeusement 
échappé  aux  ravages  de  la  tourmente  révolution- 
naire et  défié  le  péril,  plus  redoulahle  encore, 
des  restaurations  hasardeuses.  Uuo  partie  impor- 
tante de  ses  archives  est  parvenue  jusqu'à  nous 
et  des  documents  nombreux  permettent  de  recons- 
tituer ce  qu'était  la  vie  des  seigneurs  au  temps 
jadis.  On  conçoit  que  de  tels  éléments  aient  été 
de  nature  à  piquer  la  curiosité  et  à  susciter  l'étude 
d'un  érudit  et  d'un  artiste  tel  que  M.  Gatian  de 
Cleramhault.  Pour  traiter  ce  sujet,  il  s'est  placé 
tour  à  tour  au  point  d  î  vue  de  l'art,  du  droit  et 
de  1  histoire.  Le  crayon  à  la  main,  en  des  vues 
d'ensemble  et  de  détail,  il  a  retracé  quantité 
d'aspects  divers  du  château.  Plusieurs  reproductions 
directes  de  peintures  et  de  motifs  d'ornements 
s'ajoutent  à  ces  illuslrations  originales.  Textes  et 
images  font  do  celte  monographie  une  contribution 
précieuse  à  l'histoire  de  la  vie  et  de  la  pensée  fran- 
çaises durant  la  période  du  Moyen  iige. 


Quatre  dialogues  sur  la  peinture,  de  Fr.a.ncis(:ij 
DE  lIoLLAND.\,  uiis  OU  f fauçais  par  Léo  Rouaxet. 
Paris,  H.  Cliampion,  éditeur.  Un  vol.  in-18 
de  xKxiii  et  237  pages. 

Envoyé  do  Portugal  à  Rome  afin  d'y  suivre  la 
renaissance  italienne,  Francisco  de  HoUanda  vécut 
dans  l'intimité  de  'Michel-Ange.  Il  put  recueillir 
de  la  bouche  même  du  inaitre  l'expression  de  ses 
Idées,  et  aussi  ses  théories,  ses  doctrines  esthé- 
tiques. La  connaissance  de  ces  entretiens  fami- 
liers est  indispensable  à  qui  veut  ne  pas  s'en  tenir 
à  une  notion  superlicielle  de  l'esprit  de  Buonarroti  ; 
ils  forment  un  complément  logique  aux  travaux 
contemporains  de  Ondivi  et  de  Vasari.  Une  tra- 
duclion  ou  allemand  des  quatre  «dialogues  »  a  été 
publiée  dés  1890  ;  pour  la  première  fois  on  les 
trouvera  transci'ils  en  français,  sans  omissions  ni 
suppressions.  Une  préface  biographique  et  biblio- 
graphiiiue,  deux  auciens  portraits  de  Michel-Ange 
et  un  frontispice  parent  ce  volume  et  contribuent  à 
en  augmenter  encore  l'attrait. 


NECROLOGIE 

On  annonce  la  mort  de  M.  Jean-Emile  Renié, 
artiste  peintre,  décédé  à  Paris,  le  13  uoveiubre,  ;'i 
l'ftge  de  soixante  quinze  ans.  Né  à  Paris,  il  fut 
élève  de  Diaz  et  do  Tliéodorc  Rousseau   et  com- 


mença d'exposer,  comme  paysagiste,  au  Salon  de 
1867.  Il  lit  des  vues  de  la  forêt  de  Fontainebleau, 
du  Mont  Saint-Michel,  d'Espagne  et  des  Pyrénées. 
11  avait  obtenu  une  mention  honorable  eu  1881, 
avec  une  toile  représentant  Le  Villai/c  de  Gédres, 
route  de  Gavarnic. 


Le  sculpteur  Justin-Ghrysostome  Sanson  est 
décédé,  le  2  novembre,  à  Paris,  à  l'âge  desoixante- 
dix-sepl  ans.  Il  était  né  à  Nemours,  le  10  aoilt 
1833.  Élève  de  Lequieu  et  .loulïroy,  il  entra  à 
l'École  des  Beaux-Arts  on  1S54,  obtint  en  1859  le 
deuxième  prix  au  concours  de  Kome  et,  en  1861,  le 
grand  prix  avec  cette  composition  :  Chryséis  ren- 
due à  son  père  Ulysse.  Sa  carrière  fut  féconde. 
Parmi  ses  œuvres  les  plus  importantes  citons  : 
Diogène  demandant  l'aumône  aux  statues  1I86I), 
))as-rclief  que  possède  le  muséi' deMelun;  Le  Dun- 
sfur  de  saltarelle,  statue  en  plaire  qui  figura  en 
bronze  à  l'Exposition  Universelle  de  1867;  Suzanne 
au  bain,  Danseur  romain,  divers  bustes  et  mé- 
daillons de  personnages  connus,  une  Pietà,  etc.  Au 
Salon  de  cette  année  figuraient  une  statuette  et  une 
statue  en  plâtre;  Coquetterie  et  Jeanne  d'Arc  sur 
le  bùc'aer.  Comme  travaux  décoratifs,  on  lui  doit 
La  Paix,  La  Guerre,  La  Scienre  et  l'Histoire, 
bas-reliefs  en  pierre  à  la  nouvelle  salle  des  Etats 
cour  du  Carrousel  ;  L'Ardiilecture  pour  le  pavil- 
lon MoUien  au  nouveau  Louvre  :  un  Saint  Pierre 
à  l'église  Saint-François-Xavier;  La  Loi  et  La 
Justice,  La  Société  protégée  par  la  Force,  Les 
Coupables  punis  par  la  Justice.  Le  Droit,  Le 
Châtiment,  pour  le  Palais  de  Justice  d'Amiens; 
Ijt  Musique,  pendentif  au  nouvel  Opéra.  Justin 
Sanson  avait  obtenu  une  médaille  de  3"  classe  en 
1866  et  à  l'Exposition  Universelle  de  1867,  une 
autre  médaille  en  1869,  une  médaille  de  2'  classe 
à  l'Exposition  Universelle  de  1878,  et  une  médaille 
de  bronze  à  celle  de  1889.  Il  était  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  depuis  1876. 


On  annonce  de  Tours  la  mort  de  M.  AniréSto- 
relli,  qui  a  péri,  le  5  novembre,  sur  la  route  de 
Tours  à  La  Flèche,  dans  un  accident  d  automobile. 
C'était  un  artiste  et  un  écrivain:  il  avait  notam- 
ment illustré  d'eaux-fortes  et  de  jolies  aquarelles 
des  notices  écrites  par  lui  sur  les  châteaux  du 
Blaisois,  et  remplies  de  documents  inédits.  Il 
avait  consacré,  il  y  a  quelques  années,  un  très 
inti'ressaut  et  très  luxueux  volume  au  sculpteur 
J.-B.  Xini. 

Le  mois  dernier  est  mort  le  compositeur 
de  musique  Georges-Amèdée-Saint-Clair  Ma- 
thias.  Né  à  Paris  le  14  octobre  18','6.  il  fut  l'iève  de 
Kalkbrenner,  puis  de  Chopin,  dont  il  était  le  der- 
nier disciple  direct.  Deuxième  second  prix  de  liome 
en  18iS,  il  fut  professeur  de  piano  au  Conservatoire 
de  1862  à  1887  et  eut  parmi  ses  élèves  Raoul  Pugno, 
I.  Philipp,  (Camille  Clievillard,  etc.  Il  a  publié 
ses  Souvenirs  il  y  a  une  dizaine  d'années. 


M.  'VioUetleDuc,  ancien  cliof  du  Ijureau  des 
Monuments  historiques,  secrétaire  de  la  comiuis- 
sinu  des  mêmes  Monuments,  clievalier  de  la 
Légion  d'honneur,  est  décédé  à  Louveciennes 
(Seiao-et-Oise).  Il  était  le  flls  du  célèbre  architecte. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


279 


La  Ville  do  Lyon  vient  île  faire  une  grande  perte 
en  la  personne  d'un  des  conservateurs  de  ses  mu- 
sées, JL  Giraud,  que  depuis  bien  des  années 
une  all'reuse  maladie  en  tenait  éloigné.  C'était  un 
homme  d'un  grand  goût,  d'une  sûre  érudition,  et 
passionné  poui-  les  choses  de  l'art.  II  avait  fait  du 
département  du  Moyen  âge  et  de  la  Renaissance 
au  musée  de  Lyon,  un  polit  musée  admiraJjlement 
classé',  et  avait  rédigé  un  excellent  catalogue  de 
ces  collections.  C'est  lui  qui  avait  organisé  en  1877 
.'i  Lyon,  cette  Exposition  rétrospective  dont  on 
n'a  pas  oublié  la  série  e.\traordlnaire  des  meubles 
de  la  Renaissauce  française.  Il  laisse  de  uom- 
lireuses  plaquettes  sur  des  sujets  divers,  sa  cu- 
riosité le  ramenant  souvent  à  s'occuper  d'armes, 
plaquettes  dont  il  avait  voulu  faire  par  le  tirage 
restreint  et  la  précieuse  impression  de  petites  ra- 
retés de  bibliophilie.  La  province  française  a  pos- 
sédé bien  peu  de  conservateurs  de  musée  aussi 
remarquables. 

L'architecte  allemand  Richard  E.igelmann  est 
mort  à  Graz,  au  commencement  du  mois  dernier. 
Il  était  né  à  Nebra  le  13  décembre  1844.  Après 
:ivoir  été  un  certain  nombre  d'années  professeur 
de  lycée  à  Berlin,  il  se  consacra  presque  entière- 
ment à  Rome  à  des  travaux  d'archéologie.  Il  a 
notamment  rcjntribné  à  la  ^Tilgarisalion  de 
l'histoire  de  l'art  antique  par  une  réédition  de 
l'ouvrage  de  Guhl  et  Koner,  La  Vie  des  Grecs  et 
des  Nominns.  et  de  la  Mythologie  des  Grecs  et  des 
Romains,  d'Otlo  Seemann,  une  monographie  de 
l'omiiéi,  dans  la  collection  allemande  des  Villes 
d'art  cclcbres,  etc. 

Nous  apprenons  de  Florence  la  mort  du  sculp- 
teur américain  Larkin  Meade,  né  à  Ghesterûeld 
le  3  janvier  1835. 

Le  peintre  Michel  'Vroubel,  est  mort  i-éeem- 
ment  à  Saint-Pétersbourg  où  il  était  né  en  1856. 
Celait  un  des  meilleurs  peintres  de  l'école  moderne 
russe  ;  adepte  des  procédés  de  nos  néo-impres- 
sionnistes, il  a  orné  de  nombreuses  peintures 
décoratives  des  églises  et  des  demeures  privées  ; 
on  a  vu  de  lui  à  Paris  à  l'exposition  russe  du 
Salon  d'Automne,  en  1906,  sa  Prinoesse-ci/rjue. 


On  annonce  de  Londres  la  mort  de  sir  William 
Agnew,  baronnet,  qui  était,  en  même  temps  que 
prniiriétaire  du  célèbre  journal  satirique  le  Punch, 
le  doyen  des  marchands  de  tableaux  anglais.  A  ce 
titre,  il  a  possédé  et  transmis  aux  amateurs  les 
plus  riches  du  monde  entier  quelques-uns  des 
chefs-d'ceuvre  artistiques  les  plus  importants  et 
les  plus  connus.  Il  était  né  on  1825,  d'une  vieille 
famille  de  Salford. 

Le  peintre  américain  Henry  Hammon  Galli- 
son,  est  mort  dernièrement  à  Cambridge,  à  l'âge 
de  soixante  ans.  11  était  né  à  Boston  et  s'était  marié 
:'i  Paris  on  1886.  Ses  peintures  figurèrent  dans  les 
expositions  françaises  et  surtout  en  Italie,  où  une 
de  ses  ouivres,  récompensée  à  l'Exposition  de 
Turin,  a  été  achetée  par  le  gouvernement  pour  un 
musée. 

Le  sculpteur   américain  John   ûu.    A.   'Ward, 


est  mort  dernièrement  à  New-York.  Né  en  1830  à 
Urbana  (Ohio),il  obtint  sou  premier  succès  en  1857 
avec  un  Indien  à  la  allasse  (aujourd'hui  au  Central 
Parle  de  New-York).  On  lui  doit  de  nombreux  mo- 
numents, dont  les  plus  remarquables  sont  ceux  do 
Washington  et  de  Shakespeare  à  New-York,  d'Is- 
raël Putnam  à  Hartford,  du  général  Hancock  à 
Philadelphie,  etc. 

On  annonce  également  d'Amérique  la  mort  do 
Patrick  Stevens,  dont  la  réputation  de  collection- 
neur d'objets  d'art  était  universellement  répandue. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Estampes  anciennes  et  modernes 

Vente  faite,  salle  7,  le  4  novembre,  par  M°  An- 
dré Desvouges  et  M.  Loys  Delteil. 

48.  Corot  (J.-B.-C).  L'Abreuvoir,  souvenir  de 
Sologne,  autographie  :  400.  —  84.  Fantin-Latour 
(H.).  L'Enfance  du  Christ,  1"  planche  sur  chine  : 
300.  —  98.  déliée  (Claude).  Le  Bouvier,  épreuve 
avec  l'oiseau  :  800. 

Méryon  (Gh).  —  145.  Tourelle  de  la  rue  de  la 
Tixéranderie,  avant  la  lettre:  275.  —  141.  Saiut- 
Étienne-du-Mont,  avant  la  lettre  :  170.  —  150.  La 
Morgue,  avant  la  lettre  sans  marges)  :  425.  — 
151.  L'Abside  de  Notre-Dame  de  Paris,  avant  la 
lettre  isans  marges  et  rognée  ■;  2t5. 

153.  Millet  (J.-F.l.  La  Cardeuse:  300.  —  188. 
Stellina  introduisant  Edouard,  Stellina  surprise 
au  retour  du  bain.  Deux  pièces  à  l'état  d'eau- 
forto  :  700. 

Rodin  (Aug.).  —  212.  Victor  Hugo,  de  3/4, 
épreuve  d'état,  chargée  de  barbes  :  1.400.  —  215. 
Victor  Hugo,  de  face,  épreuve  avant  les  lettres 
A.  R.,  chargée  de  barbes  :  1.200.  —  21G.  La  même 
estampe,  épreuve  d'état  :  400. 

23i.  Whistler  (M.N.).  Petit  modèle,  épreuve 
sur  chine,  signée  et  numérotée  :  173  francs. 

Collection  'Waller 

Vente  de  porcelaines  et  objets  d'arf,  faite  à  Lon- 
dres, les  9, 10  et  11  juin,  jjar  MM.  Ghristie,  Manson 
et  'Woods. 

Prix  en  francs 

68.  Coupe  avec  couvercle  en  argent  repoussé  et 
gravé,  datée  de  1578,  à  masques  et  griffons,  oiseaux 
et  draperies,  festons  et  arabesques,  sur  pied  en 
haut-relief  à  cariatides  de  dauphins  :  58.750.  —  80. 
Coupe  ronde,  en  argent  doré  et  gravé  :  Adam  et 
Eve  dans  le  Paradis  terrestre,  par  Eberwein 
Kossmann,  Nuremberg,  vers  1575  :  16.000.  —  158. 
Vase,  couvercle  et  pied,  en  ancienne  porcelaine  de 
Ghelsea  :  paysans  et  animaux  dans  un  paysage; 
pied  et  couvercle  ajourés,  fond  turquoise  et  or  : 
8.650.  —  159.  Grand  vase  octogonal,  Ghelsea,  fond 
bleu  et  quatre  peintures  à  chinoises  et  personnages 
en  couleurs;  sur  le  col,  médaillons  d'oisea'ix  et  de 
fleurs  :  16.100.  —  160.  Paire  de  vases,  fond  bleu 
brillant  et  décor  en  or,  Ghelsea  :  oiseaux  perchés 
dans  des  arbres,  anses  à  feuillage  stylisés  :  26.250. 
—  161.  Paire  de  vases,  Ghelsea,  fond  bleu  et  décor 
d'oiseaux  exotiques  en  dorure,  arbres  et  branches 
de  Heurs,  en  couleurs  :  47.250.  —  171.  Seau  en 
ancienne  porcelaine  de  Sèvres,  fond  gros  bleu,  à 
sujets  historiques  en  deux  médaillons  ronds  et 
bordures  en  dorure  ;  décor  probablementpar  Dodin  : 


280 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


15.750.  —  ns.  Jardinière,  Sèvres  :  groupe  de  pay- 
sans dans  un  paysage,  dans  un  médaillon  ovale, 
sur  fond  turquoise  et  dorure,  par  Dodin,  en  1760; 
cette  jardinière  contient  un  bouquet  de  fleurs  en 
porcelaine  et  bronze  doré,  ép.  L.  XV  :  15.250.  — 
173.  Paire  de  vases,  Sèvres,  oviformes,  à  jjersonna- 
ges  flamands  d'après  D.  ïéniers,  sur  tond  tur- 
quoise et  feuillages  en  dorure;  monture  bronze 
doré,  ép.  L.  XV  :  52.500.  —  174.  Ancienne  porce- 
laine de  Dresde  :  les  Saisons,  personnifiées  par 
quatre  figurines  avec  attributs;  montures  bronze 
doré,  ép.  L.  XVI  :  11.540.  —  189.  Coupe  en  faïence 
hispano-mauresque,  sur  pied  rond  :  19.075.  —  191. 
Plat  en  ancienne  faïence  de  Deruta,  à  portrait  de 
femme  au  centre  et  à  reflets  métalliques  :  bordure 
d'ornements  et  de  feuillages  :  10.000.  —  193.  Plat 
rond  :  enfants,  instruments  de  musique  et  grotes- 
ques. Faeuza  ou  Calïaggiolo,  xvi«  siècle  :  31.500. 

222.  Buste  do  Jean-Jacques  Rousseau,  en  terre 
cuite,  par  Houdon,  signé  et  portant  une  inscrip- 
tion, pied  en  porphyre:  15.750.  —  2'23.  Deux 
statuettes  en  terre  cuite,  par  J.-G.  Marin,  de  bac- 
chantes dansant  et  jouant  du   tambourin  :  20. 250. 

—  224.  Pendule,  ép.  L.  XV,  mouvement  par  Gan- 
sard,  horloger  du  roi,  en  bronze  doré,  surmontée 
d'un  ruban  :  feuillages  et  enfants  supportant  les 
brandies  de  lumière  ;  base  en  marbre  à  draperies 
en  bronze  doré  :  14  850.  —  227.  Paire  de  vases, 
ép.  L.  XVI,  avec  couvercles,  en  ancienne  porce- 
laine de  Sèvres,  fond  turquoise  ;  montures  eu 
bronze  doré,  à  lauriei  et  feuilles  d'acanthe  :  11.5i0. 

—  22S.  Pendule,  ép.  L.  XVI,  mouvement  par  Go- 
don,  à  Paris,  à  vase  en  porcelaine  de  la  Reine, 
fleurs  et  feuillages  en  dorure;  figures  d'enfants 
assis,  en  bronza  doré  et  fleurs:  15.750. 

Cabinet  du  temps  de  L.  XV,  en  marqueterie,  des- 
sus marbre  griotte;  estampille  de  F.  Rcizell: 
15.750.  —  253.  Deux  encoi^'nures,  ép.  L.  XVI,  en 
marqueterie  de  bois  divers,  ornements  en  bronze 
doré,  dessus  marbre;  estampille  de  P.  Roussel: 
10.7o0.  —  255.  Table  oblongue,  ép.  L.  XVI,  en 
marqueterie  et  bronzes  dorés  ;  estampille  de  P. 
Pioniez;  12.325.  —  263.  Cabinet  en  marqueterie, 
ouvrant  à  trois  portes,  frises,  bordures  et  orne- 
ments en  bronze  doré  :  estampille  de  R.  Lacroix  : 
41.425.  —  269.  Ameublement  de  salon,  ép.  L.  XVI. 
en  bois  sculpté  peint  blanc,  couvert  en  ancienne 
tapisserie  d'Aubusson,  enfants  d'après  Boucher  et 
animaux  d'après  Oudry,  sur  fond  crème  (un  ca- 
napé et  dix  fauteuils)  ;  72.500. —  271.  Ameublement 
de  salon,  en  bois  doré,  ép.  L.  XVI,  sculpté  à  ru- 
bans, couvert  en  ancienne  tapisserie  d'Aubusson, 
:'i  sujets  tirés  des  Fables  de  La  Fontaine,  et  bordures 
de  fleurs  (un  canapé  et  six  fauteuils):  42  000  francs. 

CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

KXroSITIO.NS   NOUVELLKS 

Pans 

Ex)iosi(ion  de  photographies  des  locaux  et 
décors  des  écoles  d'Anvers,  au  Musée  de  l'En- 
scigneineut  ]iublic,  41,  rue  Gay-Lussac. 

Exposition  do  tableaux  do  M.  P.  Ysern  y  Alié, 
galerie  P.  Le  Chevalier,  17,  boulevard  de  La  Ma- 
deleine, jusqu'au  18  novembre. 


Exposition  de  peintures  de  M.  André  Lhote, 
galerie  E.  Druet,  iO,  rue  Royale,  jusqu'au  19  no- 
vembre. 

Exposition  de  tableaux,  croquis  et  gravures  de 
M.  Maximilien  Luce,  galerie  Bernheim  jeune, 
15,  rue  Laffitte,  jusqu'au  19  novembre. 

Exposition  de  tableaux,  dessins  et  aquarelles  de 
M.  Maxime  Maufra,  galerie  Durand-Ruel,  16,  rue 
Laffitte,  jusqu'au  26  novembre. 

Exposition  de  tableaux  et  études  de  M.  Gabriel 
Deluc,  galerie  Boissy-d'Anglas,  30,  rue  Boissy- 
d'Anglas,  jusqu'au  26  novembre. 

Exposition  de  sculptures  et  poteries  de  Gau- 
guin, galerie  E.  Blot,  11,  rue  Eichepanse,  jusqu'au 
26  novembre. 

Exposition  de  peintures  de  M.  Louis  Ridel, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
30  novembre. 

Exposition  de  tableaux  et  aquarelles  de  M. 
Charlas-'Walter  Stetson,  galerie  Georges  Petit, 
8,  rue  de  Sèze.  jusqu'au  '.iO  novembre. 

Exposition  d'œuvres  de  M.  Albert  Maignan. 
galerie  Brunner,  11,  rue  Royale,  jusqu'au  30  no- 
vembre. 

Exposition  do  tableaux,  aquarelles  et  pastels  de 
M""  Emma  Hope,  MM.  Marins  Robert,  Ca- 
mille Mauclair,  au  Petit  musée  Beaudouin,  258, 
rue  Saint-Honoré,  jusqu'au  30  novembre. 

Exposition  de  dessins  de  M°"'  Marie-Anne 
Lafaurie,  galerie  Devambez,  43,  boulevard  Ma- 
leslierbes,  jusqu'au  2  décembre. 

Exposition  do  pcinturi'S,  tapisseries  et  céra- 
miques de  M.  Gunnar  G.  Wennerberg,  galerie 
Devambez,    43,  bDulevard   Malesherbes,  jusqu'au 

2  décembre. 

Exposition  de  peintures  et  gravures  sur  bois  eu 
couleurs  de  M'*'  Alice  Bally,  11,  rue  Boisson- 
nado,  jusqu'au  4  décembre. 

Exposition  d'artistes  divers,  au  Cercle  inter- 
national des  Arts,  97,  boulevard  Raspail,  jusqu'au 

3  décembre. 

7*  Exposition  de  la  Société  artistique  des 
Postes,  Télégraphes,  Téléphones,  à  l'Hôtel  des 
Postes,  rue  du  Louvre. 

Exposition  de  tablaeux  de  M.  Chamaillard,  ga- 
lerie Bernheim,  15,  rue  Richepauso,  du  21  no- 
vembre au  3  décembre. 

Êtraiiffer 

Hartford  (Connecticut)  :  1"  Exposition  an- 
nuelle de  l'Académie  des  Beaux-Arts  de  Connec- 
ticut, du  21  novembre  au  4  décembre. 

Londres  :  Exposition  d'o;>uvres  des  frères  Le 
Xaiii,  au  Burlington  Fine  Arts  Club,  jusqu'à 
fivrier  1911. 

Philadelphie  :  18"  Exposition  des  Aquarellistes 
de  l'Acadéniio  des  Beaux-Arts,  du  14  novembre  au 
18  décembre. 

Prague  :  Exposition  d'automne  de  l'Union  des 
Beaux-.Vrts,  au  Rudolphinum,  jusqu'au  30"  no- 
vembre. 

■Vienne  :  1"  Exposition  de  l'.issociation  des  ar- 
tistes femmes  (avec  section  rétrospective),  à  la 
Maison  de  la  Sécession,  jusqu'à  fin  décembre  1910. 


Le  Gcranl  :  P.  Gir.Aiir.'iT. 


l'.iiis  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.—  V.  Simart,  imprimeur. 


J/f 


X»  3.;.  -  1910.         BUREAUX  :  loo,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6')  3  Décembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTii 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  h  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiositi 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 

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l'Union  postale) 15  fr. 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Le    nSTuméro    :     O     fr.     SB 


PROPOS     DU      JOUR 


i  X  vient  de  proposer  la  création 
d'une  école  de  fresques,  et  ce  projet, 
qui  est  à  l'état  d'ébauche,  mérite 
d'être  étudié  avec  autant  de  sym- 
pathie que  d'attention .  S'il  fallait  une  preuve 
que  l'art  de  la  fresque  est  encore  vivant  chez 
nous,  s'il  fallait  un  témoignage  de  ce  qu'il 
est  capable  de  produire,  on  le  troiiverait  dans 
l'œuvre,  récemment  révélée  au  public,  de 
M.  Baudouin.  L'effort  heureux  et  personnel 
de  l'auteur  et  l'accueil  qui  lui  a  été  fait, 
attestent  ensemble  quel  peut  être  chez  nous 
le  charme  et  le  pouvoir  de  l'art  que  Casta- 
gnary  avait  cherché  jadis  à  remettre  en 
honneur. 

Depuis  vingt  années  bien  des  tentatives 
intéressantes  ont  été  faites  ;  bien  des  recher- 
ches ont  été  menées  à  bien  par  des  artistes 
qu'avait  séduits  un  mode  d'expression  mo- 
numental et  décoratif.  Mais  le  labeur  pa- 
tiemment poursuivi  et  souvent  éclatant  de 
0  33  artistes  restés  fidèles  à  la  fresque  a  été 
eu  quelque  sorte  isolé. 

Les  essais  qui  ont  été  faits  apparaissent 
comme  le  résultat  de  volontés  individuelles, 
bien  plutôt  qu'ils  ne  sont  la  fin  de  travaux 
méthodiques,  le  produit  régulier  d'écoles  per- 
manentes. L'art  de  la  fresque,  un  peu  dé- 
laissé, a  survécu,  au  hasard  des  vocations 
dispersées,  par  la  grûce  de  dons  fortuits  et 
heureux  plus  que  par  la  vigilance  de  disci- 
plines organisées. 

La  création  d'une  école  avait  précisément 
pour  objet  de  coordonner  les  méthodes,  d'étu- 
dier scientifiquement  et  historiquement  les 
procédés,  de  rénover  la  tradition  k  la- 
quelle le  temps  et  le  tempérament  des  hommes 
apporteraient  les  renouvellements  nécessaires. 


Les  monuments  italiens  apprennent  au  voj-a- 
geur  quels  effets  grandioses  ou  charmants, 
selon  leur  génie,  les  artistes  du  passé  ont  tiré 
de  la  peinture  murale.  Ils  en  ont  su  faire 
avec  une  égale  facilité  l'expression  des  grands 
ensembles  comme  des  récits  plus  anecdoti- 
ques,  de  leurs  sentiments  les  plus  profonds 
comme  de  leurs  fantaisies.  Quelles  ressources 
nos  artistes  ne  trouveraient-ils  pas  dans  ce 
mode  un  peu  oublié  de  l'art  quand  ils  en  au- 
raient appris  la  technique  et  repris  le  goût  ! 


NOUVELLES 


***  Ont  été  inaugurés  pendant  la  dernière 
quinzaine  :  Le  dimanche  20  novembre,  à 
Paris,  au  jardin  des  Tuileries,  un  monu- 
ment de  Jules  Ferry,  œuvre  du  statuaire 
G.  Michel  ; 

Le  même  jour,  à  Saint-Sébastien,  près 
Nantes,  sur  la  nouvelle  mairie,  un  médaillon 
de  Cambronne,  œuvre  de  M.  de  Boishérand. 

***  Le  musée  du  Louvre  vient  de  recevoir 
un  don  d'une  haute  importance  :  le  Portrail 
de  (VAlemberl,  pastel  par  La  Tour.  Ce  chef- 
d'œuvre  a  été  offert  au  musée  par  la  famille 
Danjon,  de  Gaen. 

***  Les  bijoux  de  la  Renaissance  du  musée 
du  Louvre,  dont  le  fonds  véritable  provient 
de  la  généreuse  donation  du  baron  DaviUier, 
étaient  demeurés  peu  connus  dans  une  des 
vitrines  plates  et  profondes  de  la  galerie 
d'Apollon.  Une  heureuse  présentation  dans 
la  première  vitrine  centrale  de  la  même  ga- 
lerie les  révélera  au  public.  Les  bijoux, 
presque  tous  en  pendantifs,  faits  de  perles 
baroques  et  d'émaux,  se  présentent  sous 
leurs  deux  faces,  sur  de  petites  potences. 
Quelques  gemmes  montées  en  vases  et  ornées 
d'émaux  en  rompent  l'uniformité  d'effet  :  des 
orfèvreries,  les  beaux  bijoux  gothiques,  les 
émaux  translucides  sur  or  y  ajoutent  Ic^ur 
éclat. 


282 


LA  CHRONIOUE  DES  ARTS 


***MM.  Isaac  et  Moisc  de  Gamoiulo  ont 
fait  don  au  musée  de  Cluny  de  quatre  impor- 
tantes pièces  d'orfèvrerie  orientale  et  hollan- 
daise des  xvir  et  xviii'-  siècles,  destinées  au 
culte  hébraïque  et  provenant  d'un  autel  de 
famille.  Ces  pièces  fleurent  dès  aujourd'hui 
dans  la  salle  d'art  hébraïque  :i  cùtè  de  celles 
de  la  collection  donnée  par  la  baronne  Xatha- 
niel  de  Rothschild. 

***  Par  décret  en  date  du  21  novembre, 
rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  l'iûs- 
truction  publique  el  des  Beaux-Arts,  confor- 
mément à  une  proposition  de  l'Académie  des 
Beaux- Arts,  M.  Carolus-Daran  (Emile-Au- 
guste), artiste  peintre,  membre  de  l'Institut, 
a  été  maintenu  dans  les  fonctions  de  direc- 
teur de  l'Académie  de  France,  à  Rome,  pour 
une  nouvelle  période  de  six  années,  à  dater 
du  11)  décembre  1910. 

***  M.  Dujardin-Beaumetz,  sous-socrétaire 
d'État  des  Beaux-Arts,  vient  de  prendre  une 
décision  qui  était  attendue  des  amis  de  la 
beauté  de  Paris.  Ecoutant  l'avis  du  Conseil  mu- 
nicipal, il  a  prononcé  le  classement  de  l'Espla- 
nade des  Invalides,  de  la  partie  des  Champs- 
Elysées  comprise  entre  la  place  de  la  Con- 
corde et  le  rond-point,  enfin  de  l'ile  de  la 
Folie  dépendant  du  Bois  de  Boulogne. 

***  On  vient  d'ouvrir  au  pul)lic,  au  Petit- 
Palais,  la  galerie  couverte  en  hémicycle  qui 
donne  sur  la  cour  intérieure  el  qu'a  décorée 
de  fresques  M.  P. -A.  Baudouin. 

***  M.  J.-B.  Giraud,  conservateur  des  mu- 
sées de  Lyon,  dont  nous  annoncions  la  mort 
dans  notre  dernier  numéro,  a  légué  à  ces 
musées  de  nombreuses  œuvres  :  à  la  galerie 
do  peinture,  des  tableaux  italiens  du  xy"  siè- 
cle dout  (ilusieurs  sont  de  grande  valeur, 
entre  autres  un  Saint  Jenn-Baplislr  et  saint 
Georges  qui  a  déjà  figuré  dans  diverses  expo- 
sitions ;  au  Musée  des  tissus,  un  choix  excel- 
lent de  broderies  et  de  dentelles,  et  à  la 
Bibliothèque  tous  ses  livres  et  documents. 

Paris  n'a  pas  été  oublié  non  plus  :  le 
musée  du  Luxembourg  recevra  une  plaque 
d'or  émaillée  par  Falize,  et  le  musée  des 
Arts  décoratifs  un  beau  fauteuil  en  broderie. 

Mc*;(c  A  la  suite  de  la  liquidation  de  la  suc- 
cession de  M.  Osiris,  l'Institut  Pasteur, 
son  légataire  universel,  a  envoyé  à  la 
Malmaison  les  collections  de  tableaux  qui 
étaient  restées  en  dépôt  rui  Labruyère,  dans 
l'hôtel  Osiris.  Après  expertise  et  sélection, 
environ  cent  cinquante  tableaux  et  dessins, 
quelques  pièces  de  sculpture,  de  céramique, 
et  quatre  t»randes  et  importantes  tapisseries 
ont  été  mis  do  coté  pour  former  le  fonds 
d'un  petit  «  Musée  Osiris  »,  qui,  composé  de 
trois  ou  quatre  salles,  sera  annexé  à  la  Mal- 
maison. 

*■**  Voici  la  liste  des  cours  concernant 
l'histoire  de  l'art  (|ui  seront  (irofessés  pen- 
dant l'année  scolaire  1910-1911  à  la  Faculté 
des  Lettres  et  qui  se  sont  ouverts  cette  se- 
maine : 

,Arrhi}olni/ie:  M.  Max  Colliguon,  professeur, 
ètuiliora  Oiympie.  les  samedis  à  .'^  h.  ; 

Bistoire  byzaiiliic   :   M.  Ch.  Uichl,  profes- 


seur, étudiera  les  monuments  byzantins  de 
Constantinople  et  de  Saloniquc,  les  mercredis 
à  2  h.  1/2  ; 

Histoire  de  l'art  :  M.  II.  Lemonnier,  profes- 
seur, consacrera  son  cours  à  des  études  de 
divers  problèmes  de  l'art  français  et  de  l'art 
italien  dans  les  temps  modernes,  les  mer- 
credis à  3  h.  l/'i. 

En  outre,  dans  la  section  Littérature  aile- 
Kinnde,  M.  Victor  Basch  fera  son  cours,  cette 
année,  sur  l'esthétique  allemande  au  xviii' 
siècle,  les  jeudis  à  4  h.  l/'i. 

***  M.  ftrimaïul,  propriétaire  de  bas-reliefs 
récemment  découverts  en  Dordogne,  et  qui 
constituent  les  seuls  types  actuellement  con- 
nus de  la  sculpture  préhistorique  (car  les 
fouilles  n'avaient  révélé  jusqu'à  ce  jour  que 
des  gravures  au  trait),  a  spontanément  offert 
à  l'Etat  de  mettre  sous  la  protection  du  clas- 
sement ces  monuments  d'une  valeur  inappré- 
ciable pour  l'histoire  et  l'archéologie. 

***  La  voûte  de  l'église  Notre-Dame  de 
Rians,  à  Toulon,  vient  de  s'effondrer  pendant 
une  forte  tempête.  Ses  sculptures  du  xv!!'  .siè- 
cle ont  été  détruites  ;  un  taldeau  de  Garein, 
datant  de  1680,  et  représentant  une  Descente 
de  croix,  a  été  endommagé  assez  sérieuse- 
ment ;  on  pense  néanmoins  qu'il  pourra  être 
réparé. 

:i:**  M.  Albert  Ballu,  architecte  en  chef  des 
monuments  historiques  de  l'Algérie,  signale 
la  découverte  à  Djemila,  l'antique  Cuicul, 
d'un  élégant  temple  païen  du  ir-  siècle  de 
notre  ère,  orné  de  six  colonnes  de  granit  bleu 
et  entouré  d'une  enceinte  sacrée  très  bien 
conservée,  à  laquelle  on  accède  par  quatre 
portes. 

***  On  vient  d'installer  à  la  chapelle 
Sixtine  douze  verrières  olîcrtes  par  le  prince- 
régent  de  Bavière  au  pape  à  l'occasion  de  son 
jubilé  sacerdotal  et  qui,  exécutées  sur  le  mo- 
dèle des  fenêtres  à  petits  verres  circulaires 
dessinées  du  temps  même  de  Michel-Ange 
pour  l'ouverture  qui  surmonte  la  porte  d'eu- 
trée,  et  n'olïrant  qu'un  motif  architectonique 
avec  des  écussons,  remplacent  avantageuse- 
ment les  anciennes  verrières  opaques  qui 
interceptaient  la  lumière  et  contrastaient 
désagréablement  avec  le  style  de  l'édifice. 

***  Le  professeur  Kœberlè,  de  Strasbourg, 
a  fait  dans  les  ruines  du  château  de  Lutzel- 
bourg,en  Alsace,  une  importante  découverte  : 
celle  d'un  grand  bas-relief  de  forme  cintrée, 
en  grès  des  Vosges,  qui,  suivant  lui,  remon- 
terait aux  temps  du  védisme  et  des  premières 
migrations  des  Aryas  on  Europe  :  on  y  voit 
une  femme  nue  eu  qui  il  croit  reconnaître  la 
déesse  Pàrvati,  l'une  des  épouses  do  C.iva, 
ses  deux  bras  à  demi  lléchis  tenus  jiar  deux 
enfants,  les  mains  levées  et  béiii-:santes,  les 
coudes  appuyés  sur  la  tête  de  deux  génies  à 
ailes  de  libellule,  qu'elle  allaite  et  dont  le 
corps  se  prolonge  en  forme  de  (1U(Hio  enroulée 
symétriquement  de  chaque  côté  du  lias  relief. 
C'^tte  seul|iture,  quoique  brisée  en  trois  mor- 
ceaux, est  bien  conservée. 

***  Au  musée  de  Crel'cld  —  dont  l'organi- 
sation fait  si  grandement  honneur  à  son 
directeur,  M.  Deneken,  —  vient  de  s'ouvrir 


Er  Dl-:  LA  CURIOSITE 


•283 


une  importante  exposition  île  l'ouvre  (mé- 
dailles, plaquettes  et  dessins)  de  notre  re- 
gretté compatriote  J.-G.  Chaplin.  Le  cata- 
logue, très  artistemont  présenté,  qui  comprend 
151  numéros,  est  précédé  d'une  préface  de 
yi.  Deneken. 


PETITES   EXPOSITIONS 

Exposition  des  élèves  de  Gustave  Moreau 
(Galerie  Hessèle) 

C'est  do  beaucoup  la  plus  intéressante  exposi- 
tion de  cette  quinzaine.  Par  l'atelier  de  Moreau  ont 
passé  les  peintres  les  plus  divers  et  les  plus  origi- 
naux. Cet  homme  dont  l'enseignement  était  si  fort, 
et  dont  les  maximes  courent  encore  l'école,  a  été  le 
maitre  des  artistes  les  plus  opposés,  de  M  M.  Guérin, 
Bussy  et  Matisse,  aussi  bien  que  de  M.  Maxence. 
On  retrouve  ici  toute  une  filiation  de  peinture 
idéaliste  et  des  figures  de  rêve  splendidement 
ornées  :  voyez  par  exemple  les  envois  de  Jl.  Marcel 
Béronneau.  Maison  'rouve  tout  autant  de  peinture 
directement  copiée  de  la  vie  :  M.  du  Gardier  a  donné 
des  scènes  charmantes,  M.  Sabatté  et  tant  d'autres 
de  la  peinture  exacte,  franche  et  bien  vue.  Il  serait 
extrêmement  curieux  de  suivre  à  travers  les  tem- 
péraments la  déformation  de  l'enseignement  tech- 
nique de  Moreau.  Il  faisait  peindre  par  petites 
touches  libres  et  dispersées,  laissant  de  l'air 
entre  elles.  Le  procédé  est  très  visible  dans 
les  tableaux  de  M.  Décote,  par  exemple,  ou  de 
M.  Morisset.  Il  donne  un  effet  charmant  dans  un 
très  joli  petit  nu  de  M.  Baignères.  .-Vu  contraire  la 
touche  devient  plus  large,  plus  définitive  chez 
M.  Guérin  ;  elle  se  cliange  en  un  largo  plan  robuste 
chez  M.  Henri  Matisse,  qui  a  ici  deux  fort  belles 
études.  Comment  ne  pas  citer  enfin  entre  ceux 
des  élèves  de  Moreau  qui  sont  viMiraent  ses  lils 
spirituels,  et  qui  soLt  demeurés  originaux,  M.  Des- 
vallièrcs,  qui  a   ici   une  délicieuse  ^)?iioncin/ion  ! 

Expositions  Dalou 
(Galeries  Hébrard  et  Susse) 

On  a  réuni  rue  Royale  et  boulevard  de  la  Made- 
leine une  quantité  de  maquettes,  de  bustes,  de  figu- 
rines de  Dalou,  de  la  plus  affiigeante  médiocrité. 
Il  est  difficile  de  voir  quelque  chose  de  plus  com- 
mun, de  plus  officiel,  et  de  plus  dépourvu  de  style. 
Les  portraits  ont,  avec  une  ressemblance  des 
traits,  un  convenu  de  pose  et  d'expression  qui  les 
dénalure.  Il  n'est  pas  jusqu'à  un  petit  enfant  qui 
ne  pose  déjà,  et  qui  ne  soit  académique  dès  le 
maillot. 

Exposition  Ciiamaillaud 
(Galerie  Bernheim) 

Après  une  très  courte  exposition  de  M.  Luco, 
la  galerie  Bernheim  nous  montre  des  paysages  do 
M.  Chamaillard,  très  dessinés,  très  composés  et 
qui  valent  surtout  par  cet  arrangement  des  plans, 
des  motifs  et  des  ciels,  lis  sont  peints  en  hachures 
de  tons  purs,  ou  presque  purs,  où  1  on  reconnaît 
le  vert  émeraude,  le  bleu  d'outremer,  le  jaune  de 
cadmium  clair,  le  vermillon,  et,  si  je  ne  me 
trompe,  le  vert  véronèse.  L'ensemble  est  plus  dis- 
tingué que  savoureux,  facilement  acide  et  souvent 
sec,  quoique  quelques  paysages  donnent  une  belle 
impression  d'atmosphère  et  soient  réellement, 
comme  on  dit,  sous  le  ciel. 


Expositions  Stetson  et  Riuel 
(Galerie  Georges  Petit) 

L'exposition  de  M.  .Stetson  est  inégale.  Dans  la 
figure  elle  est  quelquefois  extrêmement  faible. 
Mais  il  y  a  de  jolis  paysages,  peints  d'une  peinte 
grasse,  avec  une  interprétation  solide  et  simplifiée 
des  arbres.  Il  y  a  surtout  un  très  joli  esprit  de 
tache  et  de  mise  en  page  :  silhouettes  de  sémina- 
ristes allemands  à  la  soutane  rouge,  adroitement 
placées  dans  la  campagne  romaine,  scènes,  cor- 
tèges, et  trois  femmes  penchées  qui  regardent  le 
départ  d'une  galère. 

M.  Louis  Ridel  est  un  artiste  délicat,  qui  com- 
pose bien  et  qui  a,  avec  de  la  grâce  et  de  l'expres- 
sion, un  vif  sentiment  de  l'unité  et  de  rharmouic. 
Il  peiut  dans  une  couleur  un  pou  privée  de  vibra- 
tion et  de  transparence,  mais  distinguée  et  qu'il 
sait  modeler.  Ce  qu'il  y  a  de  plus  nouveau  daas 
son  exposition,  c'est,  à  côté  de  tableaux  plus 
calculés  que  spontanés,  do  très  vives  et  souvent 
très  jolies  études  faites  au  bord  do  la  mer  ;  une 
vague,  une  plage  nue  oii  repose  une  épave,  un 
port  à  Marseille;  le  tout  animé  dû  charmantes 
qualités  de  peinture. 

Exposition  .Iouas 
(Galerie  des  Artistes  modernes) 

Des  dessins  de  Paris  et  de  Versailles,  des  éten- 
dues vues  des  tours  de  Notre-Dame,  des  coins  de 
la  Cité  :  le  tout  d'un  dessin  fin,  exact,  très  soigné, 
un  peu  fade  et  iusubstantiel.  Un  air  d'illustration 
plutôt  que  de  vie. 

Henry  Bidou. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du   19   novembre 
Eloge.    —  Au  début  de  la  séance,  M.  de  Selves 
donne  lecture  de  la  notice  qu'il  a  écrite  sur  la  vie 
et  les  travaux  de  M.  Gruyer,   son  prédécesseur  à 
l'Académie. 

Candidatures.  —  Il  est  ensuite  donné  lecture 
des  lettres  des  candidats  au  fauteuil  de  M.  Fré- 
miet.  Ces  candidats  sont  par  ordre  alphabétique: 
MM.  Antonin  Cariés,  Ernest  Dubois,  Gardet, 
Hugues,  H.  Lefebvre,  Psynot,  Sicard,  "Vorlet. 

L'Académie  ajoute  le  nom  de  M.  Gustave 
Michel. 

Séance  du  i6  novembre 

Ij'i/s.  —  L'.-Vcadémie  est  autori.sée  à  accepter 
définitivement  le  legs  qui  lui  a  été  fait,  par  M"'  Yic- 
toriana  .Saturnina  de  Badiola.  d'une  somme  de 
100.000  francs  dont  les  arrérages  serviront  à  créer 
un  prix  dit  «  prix  Badiola  »,  destiné,  soit  tous  les 
ans,  soit  à  dos  intervalles  plus  éloignés,  à  être 
attribué  aux  jeunes  architectes  qui,  ayant  concouru 
une  ou  plusieurs  fois  pour  le  grand  prix  de  Rome, 
n'auront  obtenu  que  le  second  prix  et  se  trouve- 
ront liors  d'état  de  concourir  de  nouveau  par  suite 
de  la  limite  d'âge. 

Pour  eiiipécher  un  acte  de  vandalistne.  — 
M.  Daumet  communique  une  lettre  de  M.  Bresvvil- 
T,vald  relative  au  projet, dont  nous  avons  déjà  parlé, 
do  démolition  des  doux  mosquées  do  la  ville 
d'Alger. 


28'i 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Jury  de  V Exposition  de  Rome.  —  Sur  l'invitation 
de  M.  le  ministre  do  l'Instraction  publique  et  des 
Beaux-Arts,  l'Académie  a,  par  tiraRO  au  sort,  dési- 
gné pour  faire  partie  du  jury  chargé  d'arrêter  le 
choix  des  œuvres  devant  figurer  à  l'Exposition 
internationale  des  beaux-arts  qui  aura  lieu  à  Rome 
eu  1911  : 

Pour  la  peinture  ;  MM.  Bonnat,  Raphaël  CoUin, 
Aimé  Morot,  Lhermitte,  Gabriel  Ferrier,  F.  Ilum- 
bert,  F.  Gormon,  E.  Détaille,  P.  Dagnan-Bouveret, 
François  Flameng.  —  Supplémentaire:  M.  J.-P. 
Laurens . 

Pour  la  sculpture  et  la  gravure  en  médailles  : 
MM.  J.  Goutan,  R.  de  Saint-Marccaux,  J.  Injalbert, 
A.  AUar,  A.  Mercié,  sculpteurs,  et  Frédéric  de 
Vernon,  graveur  en  médailles.  —  Supplémentaires  : 
MM.  L.  Marqueste  et  Denys  Puech. 

Pour  l'architecture  ;  M^I.  Daumet  et  Moyaux.— 
Supplémentaires  :  MM.  Louis  Bernier  et  Pascal. 

Pour  la  gravure  on  taille-douce  :  MM.  Waltuer 
et  Léopold  Flameng. 

Candidatures. —  La  section  de  sculpture  a  classé 
comme  suit  les  candidats  au  fauteuil  de  membre 
titulaire  de  cette  section,  vacant  par  suite  du  décès 
de  M.  Frémiot  :  en  première  ligne,  M.  Peynot  ;  en 
seconde  ligne,  M.  Gardet  ;  en  troisième  ligne,  M , 
Hugues;  en  quatrième  ligne,  M.  Verlet;  en  cin- 
quième ligne,  M.  Ernest  Dubois.  A  cette  liste, 
l'Académie  a  ajouté,  dans  l'ordre  suivant,  les  noms 
d'î  MM.  Gustave  Michel,  llippolyte  Lefebvre,  Cariés 
et  Sicard. 


Académie  des   Inscriptions 


Séance  publique  annuelle  (18  novembre) 
M.  Edmond  Pottier,  président  en  exercice  de  la 
Compagnie,  a  ouvert  la  séance  par  le  discours 
d'usage,  où,  après  avoir  énuméré  les  ouvrages 
récompensés  par  la  Compagnie  —  et  dont  nous 
avons  donné  la  liste  au  fur  et  à  mesure  de 
l'attribution  des  prix  —  il  a  parlé  du  résultat 
des  missions  et  des  fouilles  subventionnées 
par  l'Académie,  en  particulier  des  fouilles  de 
Délos  et  de  Delphes;  des  travaux  des  grande.*; 
Ecoles  dont  l'Académie  a  la  tutelle  scientifique  ; 
des  nombreuses  publications  entreprises  par  l'Aca- 
démie elle-même;  enfin,  a  rendu  hommage  à  la 
mémoire  des  membres  ou  des  associés  de  l'Aca- 
démie décédés  pendant  l'année. 

Séance  du  i.j  novembre 
Candidatures.  —  Sont  candidats  au  fauteuil  de 
M.  Léopold  Delisle  (ordre  alphabéti([uo)  :  MM.  Ed- 
mond Cuq,  professeur  à  la  Faculté  de  Droit  ; 
François  Delaborde,  professeur  à  l'École  des 
Chartes  ;  Charles  Dichl,  professeur  à  la  Faculté 
des  Lettres  do  Paris;  Clément  Iluart,  professeur 
à  l'École  des  langues  orieutales  vivantes  ;  Paul 
Monceaux,  professeur  au  Collège  de  France  ;  Jean 
Psichari,  professeur  à  l'École  des  langues  orien- 
tales vivantes. 

Pour  enpvcher  «n  acte  de  vandali.<!me.  —  A 
propos  du  projet  voté  par  le  Conseil  municipal 
d'Alger  de  démolir  les  doux  principales  mosquées 
de  cette  ville,  M.  Dujardin-Beaumetz,  sous-secré- 
taire d'Etat  des  Beaux-Arts,  informe  le  secré- 
taire  perpétuel   de    l'Académie   qu'il  a  soumis  le 


voni  émis  par  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Letti-es  au  comité  des  monuments  histo- 
riques, et  que  cette  assemblée,  à  l'unanimité,  s'est 
déclarée  hostile  &  tout  projet  qui  entraînerait  la 
disparition  de  ces  doux  spécimens  du  plus  haut 
intérêt  de  l'art  musulman,  et  par  suite,  que  l'ad- 
ministration des  Beaux-Arts  s'opposera  à  toute 
demande  du  Conseil  municipal  d'Alger  tendant  soit 
au  déclassement  de  ces  deux  mosquées,  soit  à  leur 
transfert  sur  un  autre  emplacement. 

Le  gouverneur  général  de  l'Algérie  n'a  jusqu'ici 
envoyé  aucune  réponse  à  l'Académie. 


Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français 


Séance  du  .'<  noveiiib)-e 

M.  Henry  Lemonnier  présente  quelques  obser- 
vations sur  la  personnalité  et  le  rùle  de  Claude 
Perrault.  Quoique  ce  dernier  ne  se  soit  jamais 
qualifié  lui-même  d'architecte,  quoiqu'on  lui  ait 
plusieurs  fois  dénié,  avec  Boileau,  la  paternité  de 
la  colonnade  du  Louvre,  il  est  incontestable  que 
sa  culture  scientifique,  la  variété  de  ses  connais- 
sances techniques,  l'abondance  de  ses  projets  et 
de  ses  inventions  en  ont  fait  un  des  hommes  les 
plus  écoutés  de  ses  confrères.  Ses  traductions  très 
méritoires  de  Yitruve  (lG73et  lG84)ont  fait  autorité 
à  l'Académie  d'architecture.  Par  ses  idées  libé- 
rales, par  sa  lutte  contre  les  régies,  il  est,  en 
quelque  sorte,  un  précurseur  du  xviii*  siècle. 

M.  Léon  Rosenlhal  analyse  un  article  oublié  de 
Fromentin  sur  le  Salon  de  1845,  paru  dans  la 
Bévue  organique  des  Provinces  de  l'Ouest.  Cotte 
étude  contient  notamment  des  appréciations  inté- 
ressantes sur  les  sujets  de  genre,  sur  la  couleur 
locale  dans  les  scènes  bibliques,  sur  Corot,  sur  le 
geste  et  le  dessin  chez  Delacroix. 

M.  P. -A.  Lemoisne,  au  nom  de  M.  d'Astier  de  la 
Vigerie,  présente  et  commente  quatre  panneaux 
décoratifs  de  Diaz,  peints  en  1845  pour  le  salon 
du  château  de  Fortoiseau. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  0  novembre 

M.  le  D'  Raymond  présente  quelques  olijets  de 
l'époque  gallo-romaine  provenant  des  cnvirous  de 
Vendôme. 

M.  le  D'  Guobhai'd  annonce,  de  la  part  de  M.  le 
comte  de  Tryon-Moutalembort,  la  découverte  d'une 
grande  fresque  du  Moyen  âge  dans  l'église  de  la 
Ferté-Loupière  (Yonne). 

M.  Vitry  proteste  contre  un  plan  de  travaux  qui 
d'après  un  article  récent  de  journal,  comprendrait  le 
rétablissement  des  anciens  escaliers  du  portail  dr 
la  cathédrale  de  Paris.  On  sait  que,  de  l'avis  una- 
nime des  archéologues,  ces  escaliers  n'ont  jamais 
existé. 

M.  Mayeux  signale  l'existence,  à  la  calliédrale 
de  Perpignan,  de  plusieurs  bustes  de  consuls  de  la 
ville,  beaux  morceaux  de  sculpture   du  xvi"  siècle. 

M.  Héron  de  'Vilkfosse  signale  plusieurs  exem- 
plaires, existant  à  Brugg  (Suisse),  de  pieds  romains, 
dont  un  en  ivoire,  analogues  à  ceux  qu'il  a  déjà 
présentés  ;'i  la  Société. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


285 


Le  Transfert  du  Musée  de  Tours 
et  les  Collections  tourangelles 


Fermé  depuis  le  19  septembre,  le  Musée  munici- 
pal de  Tours  s'est  rouvert  le  1"  novembre,  dans  l'an- 
cien palais  de  l'archevêché.  Il  faut  penser  beaucoup 
de  bien  de  ce  transfert  et  on  présager  davantage 
encore.  Exécutée  dans  un  délai  remarquablement 
court,  l'installation  ne  saurait  être  considérée  comme 
terminée  et  comme  définitive.  Les  dispositions  gé- 
nérales en  sont  excellentes.  On  a  rangé  au  rez-de- 
chaussée  les  faïences, miniatures  et  émaux  anciens 
uinsi  que  deux  vitrines  de  porcelaines  de  Sèvres 
modernes  ;  à  la  suite  une  salle  spéciale  a  été 
alTeotée  aux  faisnces  du  pays  sorties  des  ateliers 
d'Avisseau.  Au  premier  étage,  la  salle  synodale  a 
offert  aux  sculptures  un  lieu  de  réunion  approprié  ; 
tout  n'est  pas  encore  on  ordre  ;  la  grande  baie  d'où 
viendra  la  lumière  latéraleet  qui  apportera  les  clartés 
indispensables  n'est  pas  ouverte.  Dans  la  répartition 
des  peintures,  il  y  a  quelques  réussites  heureuses  : 
en  particulier,  dans  des  salles  aux  tentures  et  aux 
lambris  clairs,  le  groupement  des  tableaux  fran- 
çais du  xviii"  siècle  qui  constituent  une  des  riches- 
ses du  musée.  Les  ojuvres  des  autres  écoles  et  des 
autres  époques  sont  moins  heureusement  présen- 
tées et  le  choix  se  ressent  du  désir  de  i-ouvrir  au 
plus  vite  le  musée  dans  une  ville  où  les  visiteurs 
do  passage  sont  nombreux. 

Les  remaniements  pourront  se  faire  peu  à  pou. 
L'arrangement  de  la  salle  où  se  trouvent  les  Bouf- 
fons d'Eugène  Delacroix  doit  n'être  que  provi- 
soire. Sauf  le  Porlrait  d'Alphonse  Legros  et  les 
Cavaliei'S  de  John-Lewis  Brown,  les  autres  ta- 
bleaux sont  tout  à  fait  indignes  d'entouier  un  tel 
chef-d'œuvre.  Si  l'on  ne  pouvait  rapprocher  des 
Bouffons  la  significative  copie  d'Andrieux  d'après 
Sardanapale  (1),  il  semble  bien  que  dans  leur  voisi- 
nage eussent  dû  prendre  logiquement  place  les 
deux  portraits  de  Balzac  par  Louis  Boulanger  et  par 
Court  et  même  le  Velpcau  â  la  Charité,  toile  de 
belle  tenue,  le  meilleur  ouvrage  do  Feyen-Perrin 
à  coup  sur. 

Des  pointures  importantes  sont  à  peine  visibles 
dans  des  salles  obscures  ;  d'autres  insigni  liantes 
usurpent  les  plus  belles  places.  Mais  peut-être,  dans 
l'état  actuel  des  choses,  le  plus  grand  mal  vient-il  du 
manque  de  classification:  les  ouvrages  d'un  même 
peintre  ne  sont  pas  toujours  réunis  ;  les  originaux 
sont  confondus  avec  les  copies,  les  modernes  avec 
les  anciens  :  Lansyer  voisine  avec  le  Guerchin, 
M.  Roger  Jourdain  avec  Pierre  Lenfaut,  M.  Boutigny 
avec  Court.  Nul  doute  que  le  zèle  du  conservateur 
n'apporte  à  ces  errements  passagers  des  correctifs 
utiles,  faciles.  M.  Ghiquet  saura  aussi  donner  à 
certaines  peintures  les  soins  de  propreté  élémen- 
taires qu'elles  réclament  et  obtenir  que  le  fonc- 
tionnement du  calorifère  garantisse  la  bonne  con- 
servation de  peintures,  d'autant  plus  sensibles 
qu'elles  doivent  s'accommoder  à  des  conditions 
d'ambiance  nouvelles. 

D'autres  avantages  résulteront  de  ce  transfert. 
Déjà  l'on  parle  de  consacrer  une  salle  du  second 

(1)  Rassurons  ceux  qui  ci'oient  l'original  «  passé 
à  l'étranger  »  ;  après  avoir  appartenu  à  l'expert 
Haro,  il  est  entré,  depuis  de  longues  années, 
dans  la  collection  d'un  amateur  de  Paris,  chez 
qui  on  le  voit  encore  aujourd'hui. 


étage  à  un  ensemble  de  reproductions  d'après  Jean 
Fouquet.  Il  faudra  se  préoccuper  de  transporter 
dans  les  locaux  disponibles  do  l'archevêché  ce 
qu'il  y  a  encore  de  dessins,  do  peintures,  et  sur- 
tout de  sculptures  et  d'œuvrcs  d'art  dans  l'ancien 
musée.  Dès  1905,  M.  Paul  Vitry  insistait  sur  la 
nécessité  de  «  débrouiller  le  chaos  des  documents 
archéologiques  entassés  sous  l'escalier  »  ;  son  vœu 
reste  toujours  à  exaucer  :  il  faut  l'étendre  aux 
ouvrages  exposés  dans  l'escalier  et,  de  façon  géné- 
rale, à  toutes  les  collections  de  la  Société  archéo- 
logique :  ce  qui  est  entassé  à  la  suite  du  musée 
d'histoire  naturelle,  dans  les  deux  salles  du  second 
étage,  est  à  peine  visible.  Si  l'on  connaît  la 
Vierge  de  douleur,  presque  tout  le  monde  ignore 
l'admirable  buste  de  La  Faye,  par  Cafflori  (1). 
Que  d'autres  révélations  favoriseraient  encore 
une  mise  en  lumière  rationnelle  et  un  clas- 
sement bien  ordonné  !  Quand  une  municipalité 
a  donné  l'exemple  d'une  initiative  si  heureuse  et 
si  féconde,  on  est  fondé  à  beaucoup  lui  demander 
et  à  tout  en  espérer. 

R.  M. 


I  >"  t  woog» 


REVUE  DES  REVUES 


X  VolneSmery  (XIII°  année,   1908-1909,  n»  1). 

—  Publication  d'extraits  du  Journal  de  Delacroix 
(continuée  dans  les  livraisons  suivantes),  —  et 
articles  du  peintre  Jiranek  sur  Le  courage  de  la 
sincérité  en  art  ;  —  de  M.  G.  Moore,  sur  L'Orga- 
nisation de  l'art;  —  de  M.  K.  Soh»fllor  sur  le 
Zwinger  de  Dresde. 

Nombreuses  reproductions  d'œuvres  d'artistes 
slaves  :  J,  Mânes,  M.  Aies,  J.  Marak,  A.  Slavicek, 
J.  Preisler,  M.  Svabinsky,  M.  Jiranek,  etc. 

(N°  2).  —  Etudes  do  M.  Stanislas  Sucharda  sur 
notre  compatriote  le  sculpteur  E.  Bourdelle,  à 
propos  d'une  exposition  de  ses  œuvres  à  Prague 
(nombreuses  reproductions)  ;  —  du  peintre  AV. 
Trûbner  sur  Quelques  idées  fausses  en  art  (article 
terminé  dans  la  livraison  suivante). 

(N»  3).  —  Rodin  et  la  sculpture,  par  M.  E. 
Bourdelle.  —  Hors  texte  :  reproduction  du  buste 
d'Ingres  de  M.  Bourdelle. 

{1^°'  i-b).  —  L'Art  indépendant  en  Angleterre, 
par  M.  S.-L.  Bensusan  (63  reproductions  dans  le 
texte  ou  hors  texte,  d'après  M.  Ricketts,  Gh.  Con- 
dor, Ch.  Shannon,  W.  Rothenstein,  Lucien  Pis- 
sarro, AV.  Steer,  W.  Orpen,etc.). 

(X"  6).  —  Etudes  de  M.  J.  Susta  sur  le  petit 
Palais  de  Venise  à  Rome,  menacé   de  démolition  ; 

—  du  peintre  M.  Jiranek  sur  La  Peinture  tchèque 
moderne  {articlo  terminé  dans  le  fascicule  suivant) 
(nombreuses  reproductions). 

(N°'  7-8).  —  Résumé  d'une  enquête  ouverte  près 
d'artistes  et  écrivains  de  tous  pays,  sur  les  statues 
du  vieux  pont  Charles  à  Prague,  qu'on  avait 
projeté  d'enlever. 

(X"'  9-10).  —  La  Synthèse  d'art  du  xviii"  siècle, 
par  M.  CamiUe  Mauclair.  (33  reproductions  d'œu- 
vres de  Watteau,  Chardin  et  Fragonard.) 

(X»  11).  —  Etudes  de  M.  Maurice  Denis  sur 
notre  compatriote  le  sculpteur   Maillot   (11  repro- 

(1)  On  trouvera  de  ce  buste  un  croquis  joté  par 
Gabriel  de  Saint-Aubin  dans  les  marges  (p.  3'i) 
du  livret  du  Salon  de  1760,  qui  appartient  au 
Cabinet  des  estampes. 


26G 


LA  CHRONIijUE  DES  AllTS 


ilucUons)  ;  —  de  M.  G.  Moore  sur  Ingres  et  Corot 
(i  reproduclions  d'œuvres  do  ce  dernier). 

jX"  12).  —  Etudes  du  sculpt«\ir  A.  Ilildebrand 
sur  la  sculpture  sur  pierre;  —  de  M.  A.  Wœlfflin 
Sur  La  Fausse  culture  en  matière  d'histoire  de 
iart. 


BIBLIOGRAPHIE 

Les  Néerlandais  en  Bourgogne,  par  Alphonse 
Geilmai.n.  Bruxelles,  G.  vau  Oest,  1909.  Un  vol. 
petit  in-8°  de  128  p.  av.  pi.  (Coll.  des  Grands 
Artistes  des  Pays-Bas.) 

Cet  ouvi-age  est  le  fruit  de  séjours  répétés  dans 
la  région  bourguignonne.  M.  Alphonse  Germain, 
avec  son  habituelle  conscience,  a  non  seulement 
visité  les  musées  et  les  grandes  églises  conte- 
nant des  œuvres  types  et  classées,  mais  il 
a  aussi  fouillé  nombre  de  petils  coins  du  Mor- 
van  et  du  Maçonnais.  11  a  ainsi  accumulé  des 
renseignements  qui  rendront  la  consultation  de 
son  ouvrage  indispensable  à  tous  ceux  qui  vou- 
dront étudier  sur  place  l'art  bourguignon. 

M.  Alphonse  Germain  s'est  attaché  à  l'une  des 
questions  les  plus  passionnantei  do  l'histoire  de 
l'art  français  :  la  pénétration  des  peintres  cl  sculp- 
teurs néerlandais  dans  la  province  do  Bourgogne 
dont  les  artistes  eurent  de  tout  temps  cette  préoc- 
cupation :  c.  Tailler  des  personnages  avec  vigueur 
et  en  toute  franchise,  l'ur  faire  jouer  un  rôle,  les 
rendre  à  la  fois  expressifs  et  vivants,  marquer  in- 
tensivement leur  personnalité.  »  Et  cette  concep- 
tion do  l'art  est  si  bien  dans  le  caractère  de  la  pro- 
vince, que  les  artistes  néerlandais  appelés  par  les 
ducs,  tout  en  apportant  des  qualités  nouvelles  ré- 
sultat d'une  éducation  artistique  plus  fine  et  plus 
émancipée,  la  feront  leur  en  des  onivres  qui  abou- 
tiront aux  célèbres  Prophètes  de  la  Chartreuse  de 
Champmol,  près  de  Dijon. 

M.  .\lphonse  Germain,  Daturellement,  a  consacré 
de  belles  pages  à  Claus  Sluter. 

L'influence  néerlandaise  s'élant  surtout  mani- 
festée dans  la  sculpture  et  ayant  produit  là  des 
œuvres  de  premier  ordre,  les  peintres  nordiques 
appelés  en  Bourgogne  par  les  ducs,  ou  simplement 
occupés  par  eux,  prennent  dans  le  présent  volume 
une  place  réduite  quoique  intéressante. 

Mais,  quelque  puissantes  cjue  soient  les  impres- 
sions de  M.  Germain  devant  tels  cliefs-d'œuvre 
néerlandais  ou  purement  bourguignons,  il  garde 
son  sang-froid  d'esthéticien.  11  regrrlle,  par  exem- 
ple, chez  Claus  Sluter,  des  propcirtions  <■  trop  ra- 
massées )),  chez  tel  autre  des  trivialités  d'expres- 
sion et  de  visage,  des  vêtements  aux  plis  peu  heu- 
reux. Pris  par  l'ensemble,  impressionnés  par  la  puis- 
sante vilalilé  de  l'art  bourguignon,  beaucoup  n'au- 
raicntpoint  senti  ces  défaillances  ou  auraient  reculé 
devant  un  tel  aveu.  A  ceux-là  M.  Germain  paraîtra 
sévère. 

L'illustration  est  des  plus  heureuses.  Au  lieu 
de  donner  exclusivement  des  nmvres  fort  caracté- 
ristiques mais  très  connues,  l'auteur  a  fait  choix, 
en  sculpture  comme  on  peinture,  de  morceaux 
caractéristiques,  dont  certains,  les  frcsijues  de 
Notre-Dame  de  Dijon,  de  Notre  Dame  de  Beaune 
et  de  Cliambolle-Musigny,  par  exemple  ne  se  trou- 
vaiiMit  pa^  jusqu'ici  reproduits  dans  des  manuels 
accessibles  à  tous. 

Charles  S.MMEn, 


Tapisseries  des  Musées  royaux  de  Bruxelles. 

Bruxelles,  Vromant.  Un  volume  in-S»  carré, 
'lO  pages  de  tex-te  et  50  planches  en  phototj'pie. 
C'est  un  livre  de  vulgarisation  qui  groupe  cin- 
quante des  chet'sd'o'uvre  de  tapisserie  consacrés 
aux  musées  royaux  du  Cinquantenaire;  malgré  le 
format,  les  images  restent  lisibles,  claires,  d'une 
bonne  venue.  Une  introduction  historique  qui  a 
pour  auteurs  MM.  J.  Destrée  et  P.  van  den  Yen 
apporte  les  explications  utiles  sur  les  pièces  re- 
produites. Il  serait  désirable  que  ce  volume  initial  ■ 
trouvât  son  complément  dans  des  séries  subsé- 
quentes consacrées  à  ces  arts  du  l'eu,  du  bois,  du 
métal,  si  bien  représentés  dans  le  même  palais. 


NECROLOGIE 


Le  peintre  militaire  Etienne  Berne-Bellecour 
est  mort  mardi  dernier,  29  novtmbro.  11  était  né  à 
Boulogne-sur-Mcr  en  1838.  11  étudia  la  peinture 
sous  la  direction  de  Picot  et  Barrias,  mais  échoua 
au  concours  du  prix  de  Rome.  Il  peignit  d'abord 
des  paysages  et  débuta,  au  Salon  de  1861,  par  un 
Soucenir  de  Xorynandie.  Kn  1870,  il  s'engagea 
dans  un  coi-ps  de  francs-tireurs  et  sa  conduite  lui 
valut  la  médaille  militaire.  Les  souvenirs  de  la 
guerre  et  du  siège  le  conduisirent  à  se  spécialiser 
clans  la  pointure  de  scènes  militaires.  Il  exposa  au 
Salon  de  1872  le  tableau  Le  Coup  de  canon,  qui  le 
rendit  célèbre.  Il  donna  ensuite  :  Le  Jour  des 
fermar/es  {ii<7S)  ;  Un  matin  d'été  {187 i);  Les  Ti- 
railleurs de  la  Seine  ou  combat  de  la  Malmaison, 
(1875);  La  Desserte  (1876  ;  Dans  la  tranchée 
(1877)  :  Vn  Poste  avance  et  En  tirailleurs  (1878  . 
La  même  année,  il  envoyai!  à  l'Exposition  l.'niver- 
selle  Désarçonné  et  Vn  Officier  de  Mobiles.  Il 
obtint  une  médaille  de  3»  classe  et  fut  fait  chevalier 
de  la  Légion  d'honneur.  Citons  encore  :  Sur  le 
terrain  (Salon  de  1879)  ;  un  grand  panorama  pour 
la  ville  de  Marseille,  en  1881,  représentant  Le  .Siège 
de  Belfort;  Embarquement  de  cuirassiers  (1882); 
Le  Prisonnier  ;  Attaque  du  château  de  Montbé- 
liard  :  Un  point  stratégique  (Salon  triennal  de 
1883)  ;  Un  débarquement  de  marins  jSalon  de 
IS'iô)  ;  l'Abdication  de  Kapoléon  I"  à  Fontaine- 
bleau (1887\  etc. 

11  avait  oblenu  une  médaille  en  1669,  une  autre 
de  1"  classe  en  1872,  une  de  bronze  à  l'Exposition 
Universelle  de  1878,  d'argent  à  celle  de  1889,  une 
de  bronze  à  celle  de  1900. 


L'éditeur  d'ait  A.  Calavas,  auquel  ou  doit  de 
nombreux  albums  de  documents  artistiques,  est 
mort  à  Paris  la  semaine  dernière. 


Un  des  plus  grands  artistes  d(s  Etats-Unis,  le 
jieinlre  John  La  Farge,  vieat  de  mourir  dans  la 
ville  de  Providence.  Xé  le  31  mai-s  18'j5  à  New- 
■^'ork,  il  était  le  lils  d'un  officier  de  marine  fran- 
çais qui,  par  son  uuiriage  avec  M"'  de  Saint - 
Victor,  parente  du  cUèbre  écrivain  Paul  de  Saint- 
Victor,  s'élait  allié  à  la  famille  de  Benjamin 
Franklin.  Eu  1856,  le  jeune  artiste  vint  en  France, 
où  il  se  lia  avec  Ghai-les  Blanc  et  Théopliilo  Gau- 
tier et  passa  quelques  semaines  dans  l'atelier  do 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


287 


(jouture.  Il  visila  cusuite  Muaicli  cl  Dresde  et 
revint  par  l'Aniileterro.  Plus  tard,  en  1880  et  en 
1891,  il  visita  le  Japon,  l'Inde  et  l'Océanie,  et  conta 
ses  impressions  de  voyage  au  premier  de  ces  pays 
dans  un  livre  illustré  par  lui  :  An  arlist's  letlers 
of  Japan  qui  reste  un  document  précieux.  Il 
en  rapporta  également  nombre  de  tableaux  et 
aquarelles  qui  furent  très  admirés.  Il  s'était  fait 
connaître  auparavant  comme  peintre-décorateur  : 
il  avait  exécuté  pour  l'église  de  la  Trinité,  à  Bos- 
ton, en  1869,  de  remarquables  vitraux;  à  l'église 
Saint-Thomas,  des  fresques  qui  i^érirent  dans  un 
incendie  ;  enfin,  une  grande  Ascension  à  l'église 
placée  sous  ce  vocable.  Après  ses  voyages,  il  se 
consacra  surtout  au  rùle  de  professeur  :  il  donna, 
eu  1893,  au  musée  de  New  York  des  livres  réunis 
sous  le  titre  Considérai  ions  on  painiing,  publia 
ensuite  une  série  d'études,  Great  masters,  où  il 
passe  en  revue  les  maîtres  de  l'art,  de  Michel-Ange 
à  Hokousai;  enfin,  il  y  a  deux  ans,  sous  le  titre 
Higher  life  in  art,  une  suite  de  leçons  sur  l'école 
française  de  1830.  Tout  un  ensemble  de  ses 
lêuvres  fut  réuni  en  1895,  au  Salon  de  la  Société 
Xationale  des  Beaux-Arts.  Il  avait  été  nommé 
alors  chevalier  de  la  Léfriou  d'honneur. 


Le  peintre  Heinrich  Steizner,  né  en  1839  à 
BayiCulii,  professeur  ;'i  l'École  des  Arts  décoratifs 
de  Munich,  est  mort  à  Munich  à  l'âge  de  soixante- 
dix  sept  ans. 

Le  13  novembre  est  mort  à  Curlsruhe,  où  il  était 
né  le  2j  août  186-",  le  peintre  Karl  Heilig,  prési- 
dent de  la  Société  artistique  de  Carlsruhe. 


Ou  annonce  également  la  mort,  à  Copenhague,  à 
làge  de  quatre-vingt-cinq  ans,  du  peintre  et  pro- 
fesseur Julius  Exner. 

Nous  avons  également  à  enregistrer  la  mort  Ue 
divers  artistes  décédés  il  y  a  quelque  temps  déjà  : 
le  peintre  Ludwig  Noster.raort  le  30  mars  à  Ber- 
lin, à  l'àgc  (le  cinquante  ans  (il  était  né  à  Friede- 
berg  le  9  octobre  1859),  et  qui,  après  s'être  adonné 
à  la  peinture  de  genre,  se  consacra  ensuite  pres- 
que exclusivemeat  au  portrait  ;  —  le  portraitiste 
Hugo  Grola,  ancien  professeur  à  l'Académie  de 
Dûsseldorf,  né  le  31  novembre  1841,  décédé  le  13 
juin  à  Blankenburg,  dans  le  Harz  ;  —  le  peintre 
munichois  Alfred  Zimmermann,  mort  noyé  dans 
h'  lac  de  Chiemsee  au   cuurs  d'une  excursion. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Tableaux  appartenant  à  M   Albert  Barnier 
et  divers  amateurs 

Vente  faite  à  l'Hôtel  Drouot,  salle  11,  le  23  no- 
vembre, par  M"  Louis  Garnaud  et  F.  Lair- 
Dubreuil  et  MM.  Bernheim  jeune. 

1.  Bonnard.  Le  Parc  :  1.420.  —  2.  Carrière. 
Portrait  de  l'artiste  :  1.450.  —  8.  Cross.  La 
Forêt  :  1.4'20.  —  12.  Denis  (Maurice).  La  Plage  : 
7.000.  —  18.  Goya.  Portrait  d  homme  :  4.800. 

40.  Pissarro  iC.).  Le  Jardin  des  Tuileries:  1.600. 
—  41.  Pissarro  (G.).   La  Rentrée  à  l'étable  :  1.310. 


—  48.  Renoir.  La  Fille  au  corset  bleu  :   1.600.  — 
54.  Vuillard.  La  Table  fleurie  :  1.330.  —  55.  Vuil- 
lard.  La  Dame  eu  roir  :  2.320.    —   57.   Vuillard. 
Nature  morte  à  la  Léda  :  1.505. 
Produit  :  39.097  francs. 


Collection  Cari  Jourdan,  de  Francfort 

Vente  faite  à  Berlin,  les  18, 19  et  20  octobre  1910, 
par  M.  Rudolf  Lepke. 

Principaux  prix  en  marks 

PoRCBL,\INES 

Xi/mplienlnirg.  —  3}.  Les  Amoureux  dans  les 
ruines,  groupe  jeune  homme  et  dame  assis  snr 
socle  rocaille  contre  muraille,  chien  et  chèvre.  Mo- 
dèle de  Fr.  Bastelli.  Marque  :  écusson  losange  : 
2.450.  —  34.  Groupe  de  buveurs  de  thé  :  Chinois 
et  Chinoise  assis  contre  motif  rocaille,  décor  mul- 
ticolore. Bastelli.  Ecusson  losange  ;  2.550. 

Fulda.  —  50.  Services  à  thé  et  à  café  composés 
de  22  pièces,  décor  de  paysages,  fleurs,  navires, 
ruines,  personnages,  etc.,  bordures  dorées.  Mar- 
que :  croix  en  bleu  sous  couverte,  lettres  R.  J.-A.: 
3. EOO  francs. 

Franhenthal.  —  93.  Allégorie  de  l'Automne, 
groupe  de  cinq  .\niours,  dont  Bacchus  buvant,  as- 
sis sur  tonneau  ;  socle  rocaille,  rehauts  pourpre  et 
or.  C.  T.,  couronne,  G.  Modèle  de  Ilannong  exé- 
cuté plus  tard  :  3.100.  —  98.  Groupe.  L'Union  dans 
le  mariage  ;  gentilhomme  et  dame  enlacés,  sur 
banc  de  pierre  ;  socle  rocaille.  Marque:  C.  T., 
couronne  et  A.  B.  6,  gravés.  Modèle  de  Conrad 
Link,  1762-1766  :  2.500.  —  99.  La  Désunion  dans 
le  mariage.  Pendant  du  précédent  :  cavalier  et 
dame  se  disputant  :  habits  à  fleurs,  bordure  or. 
C.  T.,  couronne  et  J.  S.  2  gravés.  Initiales  :  .A.  L. 
dorées.  Modèle  G.  Link:  3.500.  —  101.  L'Amant 
impatient,  en  habit  et  perruque,  enlaçant  dame  en 
crinoline  fleurie  assise  sur  chaise  près  table  à  coif- 
fer ;  socle  rocaille,  rehauts  or.  C.  T.,  couronne  : 
5.600.  —  10.'.  Cavalier  et  dame  jouant  aux  cartes 
sur  socle  volute  rocaille.  C.  T.,  couronne  et  B.  F. 
20,  doré  :  3.000. 

104.  Le  Montreur  de  marionnettes,  près  table 
ovale  avec  deux  enfants  regardant;  socle  pelouse  et 
rocaille,  rehauts  or.  C.  T.,  couronne:  1.5Û0.  — 
105.  Groupe  cavalier  et  dame  chantant,  un  mou- 
ton et  un  chien  près  d'eux  ;  socle  rocaille  ajourée, 
C.  T.,  couronne:  5.700.  —  106-107.  Deux  figures 
du  groupe  des  Saisons  :  cavalier  et  dame  en  cos- 
tumes d'hiver,  garnis  de  fourrures;  socle  rocaille 
pourpre  et  or.  C.  T.,  couronne  et  point  :  3.600.  — 
108.  Deux  statuettes.  Danseur  et  Daasouse  (repré- 
sentant peut-être  la  Camargo  ou  M"»  Salle,  d'après 
Lancret)  ;  vêtements  blancs  festonnes  do  rosettes 
pourpres  et  jaunes,  socles  rocaille,  rehauts  or  et 
brique.  C.  T.,  couroiiue  et  B.  2  li.  gravés:  16.800. 
—  111.  Le  Marchand  (épicier),  tenant  ses  livres, 
assis  ;  siège  et  table  rococos,  à  ses  pieds  des  mar- 
chandises, socle  plat  rocaille,  rehauts  or.  C.  T., 
couronne  II.  gi'avés  :  1.2.50. 

Ludicigsbui'g.  —  205.  Groupe  :  (.chasseur  et 
jeune  fille  s'embrassant  près  d'un  arbre,  entourés 
de  chiens  et  gibier.  G.  C,  couronn<^.  Modèle  de 
Pustelli  ou  Lejeune  :  2.300.  —  220-221.  Deux  autres 


•238 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


danseurs  en  blanc  et  couleurs  ;  socles  rocaille, 
rehauts  pourpre.  C.  0.  et  couronoij  en  bleu, 
Groupe:  1.120.  —  228. Petit  groupe  de  la  série  des 
Métiers  :  Le  Charcutier  lavant  porc  tué  dans  une 
auge  ;  socle  plat,  blanc  uni.  J.  G.  11.  M.  imprimés: 
3.100.  —  230.  L'Automne.  Groupe  en  rond:  homme 
et  femme  enlacés  tenant  grappes,  enfant  grimpant 
sur  mur  cueillant  raisins,  etc.  ;  décor  multicolore 
rehauts  or,  socle  rocaille.  C.  G.,   imprimés:  3.9(J0. 

—  231.  Le  Violoniste,  assis  sur  tabouret  et  cous- 
sin. Signé  :  B.  Ghachet  :  1.700.  —  233.  Dame  guita- 
riste chantant.  G.  G.,  couronne,  grav.  :  2.  M.  S.  : 
2.750.  —  234.  Le  Violoncelliste.  G.  C.,  couronne: 
3.200.  —  230.  Dame  à  l'épinette.  C.  C.  en  bleu  : 
3.900  (Ces  numéros  de  la  suite  des  «  Musiciens 
solistes  "  de  P.-Fr.  Lejeune).  —  237.  Groupe  en 
rond.  Allégorie  des  Saisons,  groupe  de  quatre  figu- 
res avec  attributs,  au  centre  une  fontaine.  Peint 
en  tons  pâles.  G.  G.,  couronne.  Signé:  B.  (G.  ?). 
Imprimé:  A.  E.  Z.  J .  3  :  2.000.  —  240.  Le  Menuet  : 
danseur  et  sa  danseuse.  Socle  herbe  à  bord  ro- 
caille, rehauts  or.  G.  G.,  couronne  en  bleu; 
^rav.  :  Elis.  Modèle  de  Pustelli:  3.500. 

281.  Paysans  amoureux  marchant.  Sans  marque. 
Impr.  :  J.  IL  Signé  en  jaune  J.  Z.  :  1.700.  —  236. 
Homme  debout,  tenant  trident  et  dauphin,  allé- 
gorie de  l'Océan.  Roue  rouge;  grav.  :  J.  R.  :  1.250. 

—  287.  Le  Gapitan,  tirant  l'épée;  socle  plinthe  évi- 
dée,  contours  bleus.  Impr.  :  P.  I.  :  2.800.  —  288. 
Arlequin  marchant  :  2.700.  —  289.  Scaramouche 
sautant.  Impr.  :  J.  G.  :  4.100.  —  290.  Mezzelin. 
Impr.  :  P.  I.  :  3.000.  —  315.  Famille  de  musiciens, 
groupe  de  deux  jeunes  dames  mandoliniste  et 
chanteuse  et  jeune  homme  flûtiste;  sur  socle  ro- 
caille. Roue  rouge  brique.  Signé  :  G.  en  rouge 
(Hubert  Gvisten);  grav.  :  I.  K.  :  3.400.  —  345. 
Jeune  fille  debout,  tenant  corbeille  de  fleurs.  Roue 
et  chapeau  de  cour:  3.2.55.  —  374.  Vénus  et  l'Amour, 
debout,  très  légèrement  teintes.  Roue  bleue;  grav.  : 
triangle  et  double  rond  :  8.100.  —  375.  Groupe 
d'enfants  turcs  :  garçonnet  et  fillette  enlacés;  socle 
gazon.  Roue  bleue;  grav.  :  M.  J.  :  G.  160.  —  377. 
Groupe  d'enfants  :  l'un  en  Arlequin;  socle  gazon. 
Roue  bleue,  ehapeau  de  cour  :  2.600.  —  380.  Groupe 
de  trois  enfants  et  d'une  marchande  do  pommes. 
Roue  bleue  :  1,500.  —  381.  Groupe  :  fillette  cou- 
ronnant enfant  endormi  contre  piédestal  auprès 
d'un  chien  ;  socle  gazon.  Roue  bleue;  grav.  :  N.49, 
M.  S.,  M.  66  superposés  :  1.650.  —  382.  La  Dor- 
meuse taquinée,  groupe  do  trois  enfants  rustiques; 
socle  gaz^m.  Roue  bleue;  grav.  :  G.  J.  W.  n"  48  : 
1.900.  —  3)4.  Groupe  :  Berger  et  chien,  Bergère  et 
agneau;  socle  gazon.  Sans  marque  :  3.010. 

Vienne.  —  495-406.  Bourgeois  et  bourgeoise  ren- 
trant au  logis,  types  de  genre  jovial;  socle  gazon 
bord(''  or.  Kcusson  noué,  en  bleu.  Fin  xviii'  siècle  : 
1.770.  —  501.  L'Automne.  Groupe  :  jeune  homme 
et  deux  jeunes  femmes  avec  corbeilles  de  raisins. 
Lcusson  noué,  en  bleu  ;  grav.  :  P.  ;  n'  de  peintre  : 
15,  en  violet  (probablement  Michel  Sturn,  de  1783 
à  1789)  :  1.650. 

l'aiences  et  grés.  —  588.  Perroquet  peint  gris 
bleu,  rouge  et  jaune,  perché  sur  tronc  d'arbre 
troué  manganèse  et  vert.  Roue  manganèse  et  J.  Z. 
(ZeschiDg.'r).  Hœchst,  vers  1750  :  810.  —  621.  Bou- 
teille de  Raoren,  en  grès,   à  couvercle  étain,  sur 


panse  frise  de  six  scènes  en  relief  de  la  légende  de 
Suzanne,    d'après    Konrad    Golozius  ;  au-dessous 
banderole-inscription.  Travail  d'Engel  Kran  :72n. 
Total  :  environ  190.000  marks. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 


EXPOSITIONS   NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  sculptures  de  Dalou,  galerie  Susse, 
13,  boulevard  de  la  Madeleine,  et  galerie  A. -A. 
Hébrard,  6,  rue  Royale. 

Exposition  de  peintures  de  M.  A.  Carrera, 
galerie  E.  Druet,  20,  rue  Royale,  jusqu'au  3  dé- 
cembre. 

Exposition  de  dessins  et  eaux-fortes  de  M. 
Ch.  Jouas,  galerie  des  .artistes  modernes,  19,  nie 
de  Gaumartin,  jusqu'au  3  décembre. 

Exposition  do  la  Société  anglaise  des  Artistes 
graveurs-imprimeurs  d'estampes  originales 
en  couleurs,  galerie  Manzi,  15,  rue  de  la  Ville- 
l'Evêque,  jusqu'au  10  décembre. 

Exposition  des  oeuvres  d'art  acquises  par 
l'Etat  et  des   commandes  livrées  en   1910,   à 

l'École  des  Beaux-Arts,  quai  Malaquais,  jusqu'au 
15  décembre. 

Exposition  de  tableaux  de  M .  Louis  Baussil,  68, 
boulevard  Malesherbes,  j-.isqu'au  15  décembre. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  G.  'Vitelleschi, 
galerie  Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au 
15  décembre. 

Exposition  d'une  suite  de  soixante  dix  gra- 
vures d'après  J.  Downman,  galerie  Moglia, 
18,  rue  de  Gaumartin,  jusqu'au  17  décembre. 

Exposition  de  peintures  et  eaux-fortes  do 
M.  Emile  Zoir,  galerie  Allard,  20,  rue  des  Ca- 
pucines, jusqu'au  17  décembre. 

Exposition  de  tableaux  et  sculptures  do  MM. 
Maurice  Denis,  Hermann-Paul,  Pierre  La- 
prade,  Henri  Lebasque,  Aristide  Maillol,  Odi 
Ion  Redon,  Théo  van  Rysselberghe,  Paul 
Sérusier,  Félix  Vallotton,  Louis  'Valtat,  Gas- 
pard Maillol,  Jean  'Verhoeven,  galerie  E.  Druel, 
20,  rue  Royale,  du  4  au  17  décembre. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Granzow,  galerie 
Bernheim  jeune,  !•"),  rue  Richepanse,  du  5  au 
17  décembre. 

Province 

Bordeaux  :  4'  Exposition  de  la  Société  des 
Femmes  artistes,  du  19  novembre  à  fin  décembre. 

Étranger 
Crefeld  :  Exposition  de  l'œuvre  de  J.C.Chaplaiu, 

au  Musi^o. 

(Pow  lea  autres  expositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aitx  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Girardot. 


l'.iiis  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.  —  V.  biuiart,  iminimeur. 


X"  37.  —  1910.         BUREAUX  :  loô,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«)         10  Décembre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE    SAMEDI     MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 

Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 


Faris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Étranger    (Etats    faisant  partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


X^e    ITuméro    :    O    fr.    25 


examinée 


PROPOS     DU      JOUR 


IDÉE  d'installer  à  Paris  en  1930 
une  Exposition  Universelle,  émise 
il  y  a  quelque  temps  par  des  co- 
mités spéciaux,  a  été  récemment 
par  les  pouvoirs  publics.  Le 
Conseil  des  ministres  a  sagement  décidé, 
avant  de  prendre  un  parti,  d'ouvrir  une 
vaste  enquête  sur  l'utilité  de  ce  projet.  Et  la 
Ville  de  Paris,  par  un  vote  du  Conseil  mu- 
nicipal, vient  ù  son  tour  de  manifester  heu- 
reusement sa  volonté  de  ne  pas  s'engager 
dans  cette  aventure  sans  avoir  pris  les  infor- 
mations les  plus  précises. 

Tout  le  monde  approuvera  cette  méthode. 
Les  partisans  les  plus  enthousiastes  même 
de  cette  Exposition  ne  trouveront  pas  mau- 
vais que  leur  idée  soit  soumise  à  un  examen, 
et  si  elle  est  aussi  bonne  qu'ils  le  disent,  ils 
ne  peuvent  redouter  pour  elle  la  lumière 
d'une  discussion  approfondie.  Pour  ceux  qui 
voient  dans  ce  rêve  dExposition  Universelle 
une  entreprise  néfaste,  ils  ne  peuvent  que 
se  féliciter  dercn({uôte  promise.  La  Chroniqw 
a  dit  dès  le  premier  jour  les  graves  et  mul- 
tiples objections  que  soulevait  le  projet,  et  la 
presse  en  général  s'est  montrée  sévère.  L'expé- 
rience de  1900  est  encore  présente  à  toutes 
les  mémoires;  les  conséquences  se  font  en- 
core durement  sentir.  11  est  excellent  que  le 
Gouvernement  et  la  Ville,  avant  de  renou- 
veler une  tentative  qui  a  si  mal  réussi,  de- 
mandent à  tous  les  groupements  compétents 
leur  opinion  motivée. 

On  souhaite  que  l'enquête  soit  la  plus  large 
possible,  et  qu'elle  se  poursuive  impartiale- 
aaent  auprès  de  tous  ceux  qui  ont  qualité 
pour  se  prononcer.  Les  Chambres  de  com- 
merce sauront  dire   avec    précision    ce  que 


pensent  les  industriels  et  le  monde  des  affai- 
res. Les  Associations  savantes  et  artistiques 
sauront  expliquer  ce  que  leur  apporte  uue 
Exposition  Universelle  en  compensation  des 
enseignements  précieux  qu'elles  tirent  des 
expositions  particulières.  Il  serait  bon  aussi 
que  des  assemblées  ayant  l'autorité  et  l'indé- 
pendance, comme  les  sections  de  l'Institut, 
fussent  appelées  à  donner  leur  avis  et  à  dire 
ce  que  réclame,  à  leur  jugement,  l'intérêt  gé- 
néral. C'est  un  signe  des  temps,  en  tout  cas, 
ce  souci  de  documentation  préalable.  On  ne 
se  lance  plus  d'un  cœur  léger  dans  ces  vastes 
entreprises,  songe  de  quelques  organisateurs 
professionnels  :  on  parait  chercher  à  quoi 
elles  mènent.  Si  on  cherche  vraiment,  on 
trouvera,  et  si  on  trouve,  nous  avons  con- 
fiance que  l'on  recevra  docilement  la  leçon 
de  cette  enquête;  elle  épargnera  bien  des 
agitations  infécondes,  bien  des  déconvenues, 
le  gaspillage  de  bien  des  forces,  dont  notre 
pays  peut  user  plus  utilement. 


NOUVELLES 


;:;**  Dimanche  dernier  a  été  inauguré,  au 
cimetière  JMontparnasse,  un  monument  ii  la 
mémoire  du  graveur  en  médailles  Cliaplain, 
ii'uvre  du  sculpteur  Denys  Puech.du  graveur 
en  médailles  Vernon,  et  de  l'architecte  Moy  aux. 

Le  même  jour  on  a  inauguré  à  Belloy  un 
monument  ;i  la  mémoire  de  Biillat-Savarin, 
—  et  El  Marseille  un  monument,  érigé  bui- 
l'initiative  de  notre  confrère  F.  Servian,  do 
l'Académie  de  Marseille,  à  la  mémoire  du  pein- 
tre Magaud,  ouvre  du  sculpteur  E.  Aldebert 
et  de  l'architecte  G.  Mouriès. 

Enfin,  le  lundi  5  décembre  a  été  inauguré 
à  Paris,  dans  l'amphithéâtre  de  l'Académie 
nationale  de  musique,  un  buste  du  peintre- 
décorateur  Ph.  Chaperon,  œuvre  du  sculpteur 
Fourquet. 


290 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


***  Le  Président  de  la  République  inau- 
gurera officiellemeot  jeudi  prochain  13  dé- 
cembre, au  pavillon  de  Flore,  la  collection  de 
tabloaux,  sculptures  et  objets  d'art  légués  à 
l'Etat  par  M.  Chaucliard. 

***  La  Société  des  Amis  du  Louvre  a  élu 
à  l'unanimité  comme  président,  en  rempla- 
cement de  Georges  Berger,  décédé,  M.  Jules 
Maciet.  Nul  choix  ne  pouvait  être  plus  heu- 
reux ;  on  sait  avec  quelle  générosité  cet  ama- 
teur au  gofttrafliné  se  dépouille  depuis  trente 
ans  au  profit  du  musée  du  Louvre,  de  la  Bi- 
bliothèque des  Arts  décoratifs  et  de  nombreu- 
ses autres  collections  publiques.  C'est  d'un 
bel  exemple  pour  la  Société  qu'il  est  appelé  à 
présider . 

Il  a  inauguré  cette  présidence  en  anuon- 
ijant  une  bonne  nouvelle  à  ses  collègues  :  la 
Société  vient  de  recevoir  deux  dons  de  lO.OÛO 
francs  chacun,  l'un  de  M"''  Alexandre  Weill, 
l'autre  de  JI.  David  Weill.  Ces  sommes  s'ajou- 
tent à  celles  fournies  l'an  dernier  par  deux 
dons  anonymes,  et  serviront  à  acheter  pour 
le  Louvre  une  œuvre  qui  risquerait  de  quitter 
la  France. 

A  la  même  Société,  deux  places  du  conseil 
étant  vacantes,  MM.  Jeuniette  et  AYalter  Gay 
ont  été  appelés  à  les  occuper. 

***  Par  arrêté  du  ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts  en  date  du  6  dé- 
cembre 1910,  MM.  F.  Schommer  et  J.  Bail,  ar- 
tistes-peintres, sont  nommés  professeurs  de 
peinture  aux  cours  du  soir  de  l'Ecole  natio- 
tionale  des  Beaux-Arts. 

***  Le  musée  Galliera,  qui  avait  fermé  ses 
portes  pour  l'organisation  de  son  exposition 
générale  d'hiver,  rouvrira  jeudi  prochain 
15  décemljre. 

+**  Voici  la  liste  des  cours  concernant  l'iiis- 
toire  de  l'art  professés,  au  Collège  de  France  et 
qui  ont  commencé  cette  semaine  : 

Esthélique  et  histoire  de  l'arl.  —  M.  G.  La- 
fenestre,  professeur,  étudiera  les  arts  de  la 
Renaissance  et  leurs  protecteurs,  les  mardis 
et  jeudis  à  10  h.  1/2  du  matin. 

Èpigraphie  et  antiquités  romaines.  —  M.  L. 
Gagnât,  professeur,  étudiera  un  choix  d'ins- 
criptions latines  récemment  découvertes,  les 
vendredis  à  midi  3/4,  et  étudiera,  les  samedis 
à  1  h.  1/2,  l'archéologie  de  la  Campagne  ro- 
maine. 

Philologie  et  archéologie  égyptiennes.  — 
JM.  Georges  Bénédite,  suppléant,  étudiera,  les 
mercredis  à  5  h.,  les  animaux  domestiques 
dans  la  décoration  murale  des  tombes,  et  les 
vendredis  à  5  h.  étudiera  des  inscriptions  de 
la  xv!!!'  dynastie. 

Numismaligiie  de  ranligitilc  et  du  Moyen 
Age.  —  M.  E.  Babelon,  i>rofcsseur,  étudiera 
la  monnaie  romaine  sous  la  République,  les 
samedis  à  k  h.  ;  il  commentera  les  séries  mo- 
nétaires des  colonies  grecques  du  Pont-Euxin 
les  jeudis  à  4  h. 

H:**  Aux  cours  de  la  Faculté  des  Lettres  que 
nous  avons  annoncés  il  faut  ajouter  un  cours 
d'Histoire  de  la  Musique  par  RÏ.  Louis  Laloy, 
qui  étudiera,  les  jeudis  à  3  h.  1/2,  la  musique 
instrumentale  au  .xviii''  siècle. 


***  Notre  collaboratrice  M"'-  Louise  Pil- 
lion  (29,  rue  Fresnel':  reprend  cette  semaine 
k  l'Institut  Rudy  ou  dans  les  musées  son 
cours  d'histoire  de  l'art  pour  les  dames  et  les 
jeunes  filles.  Le  cours  élémentaire  a  pour 
sujet  :  Histoire  sommaire  de  l'art  en  Italie 
depuis  les  origines  ch retiennes  jusqu'au  xviir 
siècle,  et  aura  lieu  les  samedis  à  10  h.  1/2  du 
matin.  Le  cours  supérieur  est  consacré  à 
l'Histoire  de  l'art  du  Moyen  âge  en  France 
et,  cette  année,  à  l'architecture  et  la  sculpture 
aux  xii«  et  xin"^  siècles,  chaque  vendredi,  à 
10  h.  l/'i  du  matin. 

***  La  Société  des  Artistes  Indépendants 
vient  de  renouveler  son  bureau.  Ont  été 
nommés  :  président,  M.  Signac;  vice-prési- 
dents, MM.  Luce  et  Paviot;  secrétaire,  M.  A. 
Séguin  ;  secrétaire  adjoint,  M.  Deltombe  ; 
trésorier,  M.  Périnet. 

***  La  Société  Nationale  des  Beaux-Arts 
prépare  pour  le  printemps  de  1911  une  expo- 
sition de  portraits  des  souverains  et  chefs 
d'Etat.  Ou  y  verra  les  portraits  des  souve- 
rains régnant  actuellement  et  des  princes  et 
princesses  de  leurs  familles.  Une  rétrospec- 
tive remontant  jusqu'à  1700  permettra  d'y 
ajouter  les  portraits  des  souverains  et  princes 
de  la  période  du  xviii^  siècle  et  du  président 
Washington.  Le  ministre  des  Affaires  étran 
gères  a  bien  voulu  s'intéresser  à  cette  mani- 
festation artisti(iue,  à  laquelle  plusieurs  puis- 
sances ont  dès  maint°nant  promis  de  prendre 
part. 

***  Le  musée  de  Cologne  va  fêter  l'an  pro- 
chain le  cinquantième  anniversaire  de  sa  fon- 
dation. A  cette  occasion,  un  généreux  habi- 
tant de  la  ville,  M.  Leonhard  ïietz  a  donné  à 
la  galerie  le  célèbre  tableau  de  Courbet,  Hal- 
lali, peint  en  1857. 

**H;  Récemment  s'est  ouvert  à  Zwickau 
(Saxe),  ville  oit  Schumann  naquit  il  y  a 
cent  ans,  m\  musée  des  souvenirs  de  ce  com- 
positeur. Il  renferme  un  grand  nombre  de 
documents  précieux  :  manuscrits,  lettres, 
portraits,  bustes,  esquisses  de  monuments 
projetés  en  l'honneur  du  musicien,  etc. 
Beaucoup  d'objets  et  de  lettres  ont  trait  à 
Clara  Schumann,  à  la  famille  Wieck,  et  au 
cercle  d'amis  dont  Schumann  fut  entouré. 
Dans  la  bibliothèque  se  retrouvent  nombre 
d'ouvrages  publiés  par  le  magasin  de  li- 
brairie des  frères  Schumann,  père  et  oncle 
du  compositeur.  Parmi  les  autographes  de 
prix,  il  faut  signaler  des  esquisses  pour 
l'opéra  de  Geneviève. 

***  Le  capitaine  Boyles  IMurray,  qui  vient 
de  mourir  en  Angleterre,  a  légué  au  musée 
de  South-Kensington,  à  Londres,  sa  collection 
de  tableaux,  joyaux,  miniatures,  porcelaines, 
éventails,  orfèvreries  d'église  et  autres  objets 
de  curiosité,  sous  la  condition  d'être  exposée 
dans  dos  salles  ;'i  part  portant  le  titre  :  «  Le"s 
du  capitaine  H.  B.  Murray.  »  Une  somme  de 
1.250.000  francs  est  en  outre  léguée  aux  ad- 
ministrateurs dudit  musée  qui  devront  en 
emjiloycr  le  revenu  annuel  àl'acliat  d'œuvres 
d'art  pouvant  enrichir  ladite  collection. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


•201 


Le  Rapport  sur  le  Budget  des  Beaux-  Arts 


Le  rapport  ïédigé  par  M.  Paul-Boncour  sur  le 
budget  des  Beaux- Arts  est  exceptionnellement  volu- 
mineux. On  y  trouve  une  foule  de  documents  et 
aussi  une  part  assez  importante  de  projets  nou- 
veaux dont  quelques-uns  pourront  peut-être  être 
examinés  par  la  Chambre  au  moment  de  la  discus- 
sion. Il  est  impossible  de  donner  même  un  résumé 
de  ce  travail,  qui  touche  à  peu  près  à  toutes  les 
questions  ressortissant  au  sous-secrétariat  des 
Beaux-Arts.  On  se  bornera  donc  ici  à  signaler  les 
problèmes  posés  depuis  longtemps,  et  dont  la  so- 
lution pourtant  urgente  a  toujours  été  ajournée. 

Et  d'abord  la  sécurité  du  Louvre.  Le  rapporteur 
constate  la  lenteur  du  déménagement,  décidé  en 
principe,  du  ministère  des  Colonies  et  examine  les 
raisons  qui  retardent  encore  le  transfert  complet 
des  bureaux  dans  les  locaux  coùteusement  aména- 
gés de  la  rue  Oudiuot. 

L'Ecole  des  Arts  décoratifs  est  l'occasion  d'ob- 
servations très  justes  et  qu'on  ne  saurait  trop  ap- 
prouver. La  Chronique  a  signalé  maintes  fois 
l'insuffisance  scandaleuse  des  bàliments  de  l'École 
des  Arts  décoratifs.  Le  rapporteur  souhaite  que 
cette  école  si  importante  pour  l'avenir  de  notre  art 
ornemental  et  le  dévelojpîment  des  industries  dé- 
coratives trouve  le  plus  promptement  possible  un 
asile  digne  d'elle. 

En  ce  qui  concerne  le  Jlont  Saint-Miciiel.  sujet 
bien  connu  do  nos  lecteurs,  le  rapporteur  demande 
que  la  digue  du  Mont  soit  enlin  supprimée.  On 
sait  que  depuis  longtemps  l'administration  des 
Beaux-Arts  e.~t  sollicitée  de  prendre  ce  parti  et 
qu'elle  s'y  est  refusée  pour  des  raisons  qui  se  l'ap- 
portent beaucoup  plus  aux  intérêts  de  Sociétés  d'in- 
dustriels et  d'ingénieurs  qu'à  ceux  de  l'art.  Cette 
fois,  on  peut  espérer,  d'après  le  rapport,  que  la 
question  sera  discutée  à  fond.  Le  Mont  Saint-Mi- 
chel sera  sauvé  ou  déâuitivemeut  sacrifié. 

Le  rapporteur  s'inquiète  ensuile  du  sort  des 
paysages  et  des  sites  historiques,  trop  souvent 
défigurés  par  l'abus  do  l'affichage  et  de  la  publi- 
cité. Il  rappelle  ce  qui  a  été  fait  pour  améliorer 
la  situation  toujours  précaire  des  places  publiques 
des  campagnes.  Il  souhaite  même  ijue  la  publicité 
puisse  être  enrayée.  En  réalité,  elle  peut  l'être 
dans  une  certaine  mesure  par  une  loi  récente  qui 
permet  de  déterminer  autour  des  monuments  classés 
un  périmètre  interdit  à  l'affichage.  Le  rapporteur 
ne  fait  pas  allusion  à  cette  loi,  peut-être  parce 
qu'elle  ne  lui  paraît  pas  suffisamment  efficace. 

Enfin,  il  faut  relever,  dans  le  rapport,  le  texte 
d'un  projet  de  loi  déposé  sur  le  bureau  de  la  Cham- 
bre et  qui  modifierait  la  loi  de  1837  sur  les  monu- 
ments histori(|ues.  D'après  ce  nouveau  texte,  un 
monument  pourra  être  classé,  même  en  cas  de 
refus  du  propriétaire,  et  cependant  sans  expi-o- 
priation.  Il  serait  frappé  d'une  servitude,  moyen- 
nant indemnité  fixée  par  la  triijunal.  Quant  aux 
objets  d'arts  classés,  ils  seront  déclarés  inaliéna- 
bles, et  leur  exportation  sera  interdite.  La  me- 
sure s'appliquerait  non  seulement  aux  objets  con- 
tenus dans  les  édifices  publics,  mais  même  aux 
objets  appartenant  à  des  particuliers.  Plusieurs 
des  dispositions  de  cette  loi  ont  été  souvent  récla- 
mées ici  même.  On  aura  l'occasion  d'y  revenir  au 
moment  de  la  discussion. 


PETITES  EXPOSITIONS 

"    La     Comédie     Hum.\ine    » 

Exposition  Vitelleschi 

(Galerie     Georges     Petit) 

Trois  salles:  au  fond  de  l'une,  un  grand  tableau, 
un  nu  grandeur  nature,  de  M.  Abel  Faivre,  un 
nu  terrifiant  ;  des  pastels  du  même  auteur,  a'une 
glace  un  peu  factice;  do  petites  figures  peintes 
d'une  couleur  un  peu  bouchée,  malgré  sa  vivacité 
apparente.  En  face,  des  Steinlen:  un  beau  tableau 
d'une  couleur  forte  et  soutenue,  avec  la  vérité  des 
gestes  propre  à  cet  auteur  et  où  chaque  membre  a 
son  poids,  tandis  que  chaque  levier  fait  son  juste 
effort.  De  beaux  dessins  du  même  auteur.  Des 
aquarelles  de  M.  Sem,  des  Devambez,  des  gouaches 
claires  et  spirituelles  de  M.  Brunelleschi,  d'intéres- 
santes études  de  fillettes  de  M.  Gosé,  des  foules 
assez  mouvantes  de  M.  Lefort,  des  envois  aimable.s, 
adroits  et  amusants  de  valeur  de  M .  Marcel 
Clément,  de  très- remarquables  petits  tableaux  de 
M.  Pfeflermann-Pann.  Dans  l'ensemble,  souvent 
plus  d'esprit  que  de  dons  de  peintre  :  et,  comme 
toujours,  des  imitations,  des  types,  des  poncifs, 
de  la  facilité. 

A  la  même  galerie,  M.  'ViteUeschi  expose  des 
aquarelles  de  Rome,  où  le  motif  est  parfois  très 
beau  et  où  l'exécution,  sans  qualités  exception- 
nelles, n'est  pas  sans  mérite. 

Exposition  Zoir 
(Galerie  AUard) 
Il  y  a,  de  cet  artiste  suédois,  de  belles  gravures 
mouvementées  et  pathétiques.  Sa  peinture  a  de  la 
force  et  du  sentiment,  avec  une  couleur  sombre  et 
dont  la  qualité,  en  étant  intéressante,  n'est  pas  tou- 
jours très  picturale.  Ce  sont  la  plupart  du  temps 
des  figures  de  pauvres  gens,  à  Bruges  et  en  Suède, 
des  crépuscules  obscurs  éclairés  d'un  accent  de 
couleur  forte. 

Bi.ioux  DE  M.  Pai-L  InuiBiî 
(i:;hoz  M.  Robert  Linzeler) 
M.  Paul  Irribe,  dont  on  connaît  les  dessins 
curieusement  stylisés,  a  dessiné  d'admirables 
bijoux.  La  simplicité,  la  beauté  de  lignes  à  la  fois 
souples  et  géométriques,  l'emploi  et  le  sens  des 
matières  et  des  gemmes,  une  sobriété  qui  élimine 
tous  les  colifichets,  la  richesse  orientale  enfermée 
dans  un  style  strict,  en  voilà  le  principal  carac- 
tère. Des  diadèmes,  dont  l'un  rayonne  autour  d'un 
très  beau  diamant,  des  agrafes  de  coifTure  sertis- 
sant une  émeraude  gravée,  des  bagues,  des  bou- 
cles, dos  flacons,  un  miroir,  sont  disposés  autour 
d'une  vaste  salle.  Les  artistes  goûteront  très  par- 
ticuliéreniont  "la  délicatesse  de  certains  rapports 
de  volume  et  les  inflexions  de  forme  où  chaque 
perle,  par  si-n  aspect  et  sa  dimension,  agit  réelle- 
ment en  élément  décoratif. 

Exposition  Léandre 
(International  Gallery) 
M.  Léandre  a  rassemblé  des  oeuvres  on  l'on 
reconnaît  son  double  talent  de  dessinateur  et  de 
peintre.  A  côté  de  ces  charges  si  solides  et  si  pous- 
sées, il  a  des  portraits  où  la  même  science  s'allie 
à  la  plus  agréable  délicatesse  d'exécution. 

Henry  Bidou. 


29? 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Académie  des  Beaux-Arts 

Séance  du  ;:  décembre 
Election.  —  Il  a  été  procédé  à  l'élection  d'un 
membre  titulaire  de  la  section  de  sculpture  en 
remplacement  de  M.  Frémiet,  décédé  le  10  septem- 
bre dernier.  Cette  élection  a  donné  lieu  à  neuf 
tours  de  scrutin,  auxquels  ont  pris  part  36  vo- 
tants. Au  neuvième  tour,  M.  Raoul  Verlet  a  été 
élu  par  21  voix  contre  14  à  M.  Gardet  et  1  à  M. 
Hugues. 


Académie  des   Inscriptions 

Séance  die   -2  décembre 

l'our  empéclternn  vandalisme. — M. le  secrétaire 
perpétuel  communique  une  lettre  de  M.  le  gouver- 
neur général  de  l'Algérie,  relative  aux  deux  mos- 
quées d'Alger  menacées  par  les  vues  édilitaires  de 
la  municipalité  de  cette  ville,  où  celui-ci,  en  ré- 
ponse à  la  demande  si  motivée  de  l'-^cadémic,  lui 
l'ait  enfin  connaître  que  «  confoi-mément  aux  ins- 
tructions de  M.  le  sous-secrétaire  d'Etat  aux 
Beaux-Arts,  il  invite  l'inspecteur  général  des  ser- 
vices d'architeclure  de  la  colonie  à  étudier  avec  la 
municipalité  d'Alger  les  dispositions  qui  peuvent 
être  prises  en  vue  de  la  conservation  de  ces  deux 
mosquées».  Le  p('ril  immédiat  se  trouve  ainsi 
écarté;  mais  il  importera  de  suivre  avec  attent  on 
les  phases  de  cette  affaire  jusqu'à  ce  que  la  con- 
servation de  ces  deux  nionumenls  sur  leur  site 
actuel  soit  irrévocablement  assurée. 

Élections.  —  L'Académie  procède  ensuite  à 
l'élection  d'un  membre  titulaire  de  la  Compagnie 
en  r.Miiplacement  de  M.  Léopold  Delisle.  35  mem- 
bres titulaires  se  trouvent  présents,  ce  qui  porte 
la  majorité  voulue  à  18  voix.  Au  troisième  tour, 
notre  c'miuent  collaborateur  M.  Cli.  Diehl,  profes- 
seur ù  la  Sorbonne,  dont  les  savants  travaux  his- 
toriques sur  Byzance  sont  bien  connus,  est  élu,  par 
18  voix,  contre  11  à  M.  Psichari,  5  à  M.  Monceaux 
et  1  à  M.  Cuq. 

Fouilles  di  DJlos.  —  M.  Holleau\,  directeur  de 
l'École  d'Athènes,  présente  à  l'Acadi'Uiie  la  photo- 
graphie du  plan  général  des  fouilles  de  Délos, 
dressé  il  y  a  un  an  p.ir  M.  Gauiille  Lefebvre, 
grand-prix  de  Home  d'arcliileeture. 

M.  le  scei'i'lairo  perpétuel  et  M.  Clermonl-Gau- 
neau  jouliaileut  que  ce  idan  soil  proctiainement 
publié. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  16  novembre 

M.  VauviUé  entretient  la  Société  des  découvertes 
nouvelles  faites  dans  l'imporUint  cimetière  gallo- 
romain  des  Longues  Raies,  dans  la  banlieue  de 
Soissons. 

M.  Maurice  Roy  annonce  qu'il  a  retrouvé  le 
testament  do  l'artiste  italien  Luca  l'enni,  daté  de  la 
fin  de  l'année  1506. 

M.  Toulain  combat  une  interprétation  donnée  au 
fragment  do  statue  trouvé  à  Alosia  et  conservé 
dans  le  petit  musée  de  celte  localité. 


M.  de  Mély  apporte  la  photographie  d'une  sculp- 
ture de  la  cathédrale  de  Lisieux  où  l'on  distingue 
les  armes  parlantes  de  l'évêqne  Cauchon. 

M.  J.  Maurice  étudie  quelques  types  de  divinités 
dans  des  monnaies  de  l'atelier  de  Carthage. 


Séance  du  SS  novembre 

M.  Mayeux  lit  une  étude  sur  la  cloche  de  la  ca- 
thédrale de  Perpignan. 

M.  Héron  de  'Villefosse  annonce  la  découverte, 
sur  le  territoire  de  "S'^aison,  d'une  statuette  de  Vénus 
et  d'une  inscription. 

M.  Monceaux  décrit  de  nouveaux  plombs  prove- 
nant de  Carthage. 

Séance  du  30  novembre 

M.  Prinet  fait  une  communication  sur  les  ar- 
moiries représentées  sur  une  pierre  tombale  de 
Lugny  (Côte-d'Or). 

M.  Bunet  étudie  un  ivoire  carolingien  de  la  Bi- 
bliothèque Nationale,  provenant  de  Metz,  sur 
lequel  est  ligure  le  plus  ancien  exemple  connu 
jusqu'ici  du  thème  de  la  Vierge  allaitant  l'Enfant. 

Au  nom  de  M.  Ulysse  Bouchon,  du  Puy-en- 
Velay,  M.  Babelon  lit  des  notes  sur  les  peintures 
de  la  chapelle  de  Peyrusse  et  sur  celles  de  l'église 
d'Auzon. 

Au  nom  do  M.  la  chanoine  Besson,  M.  Héron  de 
Villefosse  communique  une  note  sur  un  sanglier 
en  bronze  trouvé  dans  le  canton  de  Fribourg 
(Suisse*. 


CORRESPONDANCE      D'ALLEMAGNE 


L  'EXPOSITtON   d'art  FRANÇAIS  DE  LEIPZIG 

Une  Exposition  d'art  français  s'est  ouverte  ré- 
cemment;'! Leipzig  qui,  San  s  avoir  l'ampleur  et  l'éclat 
de  l'Exposition  d'art  français  duxviii'  siècle  orga- 
nisée l'hiver  dernier  à  Berlin,  mérite  cependant 
d'être  signalée.  L'honneur  de  cette  initiative  re- 
vient à  la  Société  artistique  de  Leipzig  (Leipziger 
Kunstvercin),  secondée  très  habilement  par  le 
sculpteur  Arnold  Rechberg,  fixé  à  Paris  depuis  de 
longues  années,  qui  a  fait  profiter  le  Comité  de  ses 
relations  personnelles  avec  les  artistes  et  les  col- 
lectionneurs  français. 

L'Exposition  de  Leipzig  se  divise  en  deux  sec- 
tions :  une  section  rétrospective,  contenant  un 
choix  très  heureux  d'œnvres  de  peinture  et  de 
sculpture  du  xviii»  et  du  xix*  siècle,  et  une  sec- 
tion d'o'uvres  modernes  où  l'on  a  fait  place,  à  côté 
des  artistes  français,  à  quelques  artistes  étrangers 
résidant  ;'i  Paris. 

L'îs  tableaux  qui  figurent  à  l'Exposition  rétros- 
pective ont  été  pour  la  plupart  prêtés  par  des 
collectionneurs  parisiens.  .\  di'faut  de  grands  du  fs- 
d'o'uvre,  on  y  trouvera  d'excellentes  toiles  qui  ré- 
sument très  suffisamment  l'évolution  et  les  priii 
cipaux  aspects  de  l'école  française.  Boucher  est 
représtnté  jiar  le  iloiilin  de  Charenton  de  la  col- 
lection Lehmann,  Fragouard  par  le  Pa-ha  de  la 
collection  du  D'  Jean  Charcot,  David  par  les  por- 
traits de  M""  Servan  et  do  Seilaine.  Il  est  fâcheux 
seulement  qu'on  n'ait  trouvé  pour  représenter  De- 
lacroix qu'une  copie  de  la  Chasse  au  sani/Her  de 
Rubens;  il  eût  été   intéressant  de  profiter  de  cette 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


293 


occaïion  pour  faire  connaître  à  l'AUemagne  un 
maître  qui  n'est  pas  encore  apprécié  outre-Rhin 
il  sa  juste  valeur. 

La  section  d'art  moderne  a  été  composée  avec 
beaucoup  d'intelligence  et  de  goût.  On  y  a  fait, 
comme  de  juste,  une  place  considérable  à  Carrière, 
à  Monet,  k  Pissarro.  Il  n'est  pas  jusqu'aux  néo- 
impressionnistes et  aux  indépendants  les  plus 
hardis  qui  ne  soient  représentes  par  leurs  chefs  de 
lile:  MM.  Signac  et  Matisse.  I^a  lacune  la  plus  re- 
gret table  est  ici  l'abstention  complète  de  M.  bcï^nard. 

La  Société  artistique  de  Leipzig  a  tenu  à  ccm- 
pléter  cotte  revue  de  la  peinture  française  par  quel- 
ques spécimens  de  notre  sculpture  moderne,  do  notre 
école  de  gravure  et  de  notre  art  décoratif.  Autour 
do  l'Homme  qui  marche  de  Rodin,  se  groupent 
des  sculptures  de  Dalou,  de  Mercié,  de  Bourdelle, 
de  Desbois,  de  Maillot.  Des  pointes  sèches  de 
Hellcu,  des  eaux-fortes  de  Louis  Legrand,  quelques 
gravures  de  Lepère,  des  bijoux  de  Desbuis  com- 
plètent cet  ensemble  qui  fait  grand  honneur  à  l'art 
français. 

Il  est  à  souhaiter  qu'après  les  Expositions  d'art 
français  de  Berlin  et  do  Leipzig,  on  se  décide  enlin 
à  organiser  à  Paris  une  exposition  d'art  allemand, 
non  plus  fragmentaire  comme  celle  du  Salon 
d'Aulonine,  mais  conçue  sur  un  plan  assez  vaste 
pour  que  tout  l'eirort  artistique  de  nos  voisins 
depuis  un  siècle  s'y  trouve  résumé.  Une  pareille 
manifestation  serait  plus  et  mieux  qu'un  acte  de 
courtoisie  internationale  :  ce  serait,  pour  le  public 
fram-ais  qui  ignore  presque  tout  de  l'art  allemand, 
la  rn'élation  d'une  école  trop  discréditée. 

Louis  Réau. 


REVUE  DES  REVUES 


P  Revue  des  Deux-Mondes  (!"'  et  15  novem- 
bre). —  Dans  une  de  ces  études  attachantes  de 
psychologie  et  d'art  dont  il  a  le  secret,  M.  Robert 
de  la  Sizeranne,  sous  le  titre  Les  Masques  et  les 
Visages  :  Portraits  de  Florentines,  évoque,  d'après 
les  portraits  authentiques  ou  supposés  que  nous 
possédons  d'elles  en  France  ou  en  Italie, quelques- 
unes  des  ligures  les  plus  émouvantes  qui  inspirè- 
rent les  artistes  florentins  du  xv^  et  du  xvi°  siècle  : 
Giovanna  Tornabuoni,  portraiturée  par  Botticelli 
dans  les  fresques  de  la  villa  Lemni,  émigrées 
aujourd'hui  au  Louvre,  puis  par  Ghirlandajo 
dans  l'admirable  tableau  de  ranciennc  galerie 
Rodolphe  Kann,  aujourd'hui  chez  M.  Pierpont 
Morgan,  et  dans  la  fresque  de  la  Naissance  de 
saint  Jean-Baptiste  à  Santa  Maria  Novella  de 
Florence  ;  —  la  belle  Simonetta  ■\^espucci,  dont  le 
portrait  par  PoUaiuolo  est  à  Chantilly  et  qu'on 
croit  retrouver  également  dans  la  fresque  de  .Santa 
Maria  Novella  et  dans  la  Naissance  de  Vénus  et 
la  Priiiiavera  de  Botticelli  ;  —  Lucrezia  de  Médi- 
cis,  femme  de  Pierre  de  Médicis,  mère  de  Laurent 
et  de  Julien  de  Médicis,  réunie  aux  deux  précé- 
dentes dans  la  même  fresciue  de  Santa  Maria  No- 
vella; —  la  courtisane  Tullia  d'Aragon,  peintepar 
Moretto  da  Brescia  dans  un  tableau  du  musée 
do  cette  ville  dénommé  aujourd'luii  Salomé  ;  — 
Éléonore  de  Tolède,  femme  du  grand-duc  Cosme  I" 
de  Médicis,  portraiturée  par  Bronzino  aux  Offices; 
—  l'énigmatique  Biauca  Cappello,  qui  épousa  le 
graud-duc  François  I'  de  Toscane,  el  dont  Bron- 


zino et  Alessandro   AUori  ont  fixé   les  traits   aux 
t>flices  et  au  palais  Pitti. 

—  Dans  la  première  de  ces  livraisons,  on  trou- 
vera en  outre  une  intéressante  étude  do  M.  Louis 
Gillet  sur  L'Œuvre  décorative  de  M.  Albert  Bes- 
nard. 


0  La  Revue  hebdomadaire  (5  novembre).  — 
Sous  le  titre  :  Une  ville  vouée  au  massacre,  M. 
Armand  Praviel  conte,  dans  an  article  éloquent  et 
indigné,  l'invraisemblable  série  de  vandalismes  — 
qui  se  continue  toujours  —  dont  Toulouse  a  été 
victime  depuis  la  Révolution  et  qui  ont  fait  perdre 
à  cette  malheureuse  cité  un  nombre  considérable 
de  monuments  extrêmement  précieux  au  double 
point  de  vue  de  l'histoire  et  de  l'art  :  l'église  Saiut- 
Pierre-des-Cuisines,  les  couvents  des  Gordeliers, 
des  Augustins,  des  Jacobins,  des  Grands-Carmes,  les 
cloîtres  romans,  aux  magnifiques  sculptures,  de 
Saint  Etienne,  de  Saint  Sernin,  de  la  Daurade  ;  le 
vieux  Château  narbonnais  ;  eu  partie,  le  Gapitole 
—  dont  on  sait  quel  chef-d'œuvre  d'incohérence  est, 
par  surcroit,  la  décoration  picturale  entreprise  de 
nos  jours  ;  —  enfin,  nombre  de  Ijeaux  hôtels  parti- 
culiers, détruits  par  le  percement  de  rues  tracées 
comme  au  hasard.  Et  d'autres  projets  non  moins 
monstrueux  se  font  jour  encore... 


0  Les  Arts  (Novembre).  —  Articles  de  M.  P. 
de  Nolliac  sur  deux  tableaux  inédits  de  M.  Nattier  : 
portrait  de  Madame  Infante,  fille  de  Louis  XV, 
avec  l'Infante  Isabelle,  et  de  M""  de  la  Poix  Fré- 
minville  (reprod.;;  —  de  M.  Maurice  Hamel 
sur  le  Salon  d'Automne  (20  reprod.);  —  de 
M.  Gaston  Migeon  sur  une  exposition  d'ancienne 
céramique  espagnole  à  Paris  (><  reprod.)  ;  — 
de  M.  Gabriel  Mourey  sur  l'Exposition,  actuelle- 
ment ouverte,  de  la  Société  anglaise  des  artistes 
graveurs-imprimeurs  d'estampes  originales  en  cou- 
leurs ,16  reprod.  1 . 


P  Le  Mois  littéraire  et  pittoresque  ,novem- 
lirei.  —  L'Hôtel- Dieu  de  Beaanc,  \>o.v  M.  Le  Roy 
(10  gravures). 

Décembre).  —  /.«  place  de  Watlcau  dans  l'art 
français,  par  M.  Gabriel  Marri  (14  reprod.). 


BIBLIOGRAPHIE 


Mantegna.  L'Œuvre  du  Maître.  Paris,  Ilaclielle 

et  C'°.  —  Un    volume  petit  in-4",  contenant  200 

reproductions.  (Coll.  des  Chroniques  de  l'Art.) 

Longtemps  méconnu  parce   qu'il  échappait  aux 

classifications  courantes,  Mantegna  a  conquis  enfin 

la  place  dont  il  est  digne. 

Entre  le  Moyen  âge  qui  meurt  et  la  Renais- 
sance dont  l'aurore  illumine  les  temps  nouveaux, 
Mantegna  surgit,  l'âme  imprégnée  de  l'antiquité 
classique,  avide  en  même  temjis  de.s  secrets  d'où 
naîtra  l'avenir. 

Fresques  et  tableaux  de  chevalet,  histoire  pro- 
fane et  histoire  religi^nise,  le  chef  de  l'école  de 
Mantoue  a  traité  avec  magnificence  tous  les  sujets 
qu'il  a  choisis.  S'il  conserve  encore  dans  sa  forme 
une  allure  hiératique,  il  a'dans  l'inspiration  une 
chaleur  et  une  fou^' le  qui  on  tempèrent  lesconvoa- 


994 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


lions.  Son  archaïsme  se  relève  d'un  accent  de  mo- 
dernisme. Il  doit  à  ce  mélange  une  puissance 
d'expression  singulière.  On  s'en  convainc  aisément 
à  parcourir  l'admirable  série  de  ses  œuvres.  A 
côté  du  mérite  propre  de  ses  compositions,  un 
rapprochement  s'impose  à  chaque  instant  avec 
telle  page  dont  l'exécution  a  consacré  la  renommée 
des  grands  maîtres  qui  le  suivirent. 


La  Maison  de  Rubens.  Reconstitution  à  l'Ex- 
position Universelle  de  Bruxelles  1910,  pur 

Henri  Blom.vie.  Bruxelles,  G.  van  OestetC". 
Album  in-folio,  14  planches  et  1  plan  av.  8  p. 
d'introduction. 

La  belle  exposition  historique  de  l'art  flamand 
du  XVII'  siècle  dont  M.  Ilymans  a  décrit  les  ri- 
chesses à  nos  lecteurs  (1)  avait  comme  corollaire,  à 
à  l'Exposition  Universelle  de  Bruxelles,  une  re- 
constitution aussi  lidèle  que  possible  de  la  maison 
qui  abrita  la  vie  et  les  travaux  du  maitre  illustre, 
inspirateur  et  centre  de  toute  cotte  production  : 
Rubens.  Cette  glorieuse  demeure  ne  subsi.^ste, 
comme  on  sait,  à  Anvers  que  dans  ses  lignes  prin- 
cipales ;  une  grande  partie  des  constructions  pri- 
mitives et  du  décor  intérieur  a  disparu.  Par 
bonheur  les  gravures  de  Hallevijn,  exécutées  eu  1G84 
et  1694,  avant  la  transformation  de  l'immeuble, 
offraient  des  renseignements  exacts  auxquels  pou- 
vaient s'ajouter  les  témoignages  des  écrivains  con- 
temporains de  Piubons,  les  travaux  d'iiistoriens 
tels  que  M.  Max  Rooses,  et  certains  tableaux  du 
maître  oii  des  parties  de  sa  maison  servent  de  fond 
ou  de  cadre. 

Grâce  à  ces  documents  très  précieux,  le  Comité 
put  ainsi  ériger,  sous  la  direction  deM.H.Blomme, 
architecte,  et  avec  la  collaboration  de  MM.  Edw. 
Deckers,  I.  Anthone,  sculpteurs,  et  .J.  Kerckx, 
ornemaniste,  une  reconstitution  fidèle  de  l'ancienne 
maison  de  Rubens,  avec  tout  son  décor  architec- 
tural, ses  sculptures,  etc.  Il  a  estimé,  li  juste  titre, 
qu'une  œuvre  artistique  de  cette  importance  ne 
devait  pas  disparaître  sans  laisser  un  souvenir 
permanent,  et  c'est  là  l'origine  du  bel  album  que 
voici,  où  sont  rcpi'oduils,  en  excellentes  héliogra- 
vures de  grand  format,  l'ensemble  et  tous  les  dé- 
tails de  cette  illustre  demeure  :  façades  sur  la  rue 
et  sur  la  cour,  vues  intérieures  de  l'atelier  de 
Rubens  et  do  la  salle  de  réception,  de  l'escalier 
monumental,  cariatides  et  bas-reliefs  de  la  façade, 
pavillon  du  jardin,  etc.  C'est  une  évocation  à 
laquelle  prendront  le  plus  vit  intérêt  non  seule- 
ment les  architectes  et  les  archéologues,  mais 
encore  tous  les  historiens  d'art  et  les  fervents  du 
maître  flamand.  Une  étude  historique  et  descrip- 
tive, due  à  M.  H.  Blomnie,  qui  présida  à  cette  re- 
constitution, sert  d'introduction  à  l'ouvrage. 


Turners  Golden  'Visions,  by  C.  Lewis  Hi.nh. 
London,  r.-C.  rt  K.-t'..  .lack.  Un  volume  petit 
111-4°  do  28(3  pages  avec  50  planches  en  couleurs. 

Cet  ouvrage  de  grand  luxe  est  moins  une  biogra- 
phie de  Turner  qu'une  étude  critique  de  son  œuvre. 
Cette  étude  est  sériée  par  périodes  ;  le  début  et 
le  terme  do  chaque  période  sont  marqués  par  des 
iBuvrcs  caractéristiques.   Tout  en  faisant  des  em- 

(1)  V.  Gazette  des  lieaux-Arts,  août  et  octobre 
l'jiO. 


prunts  fréquents  à  ceux  qui  avaient  parlé  a-\anL 
lui  de  Turner  —  à  Ruskin,  notamment,  —  M. 
C.  Lewis  Hiud  émet  cependant  sur  le  maitre  des 
opinions  personnelles  et  neuves.  On  no  pouvait 
s'attendre  à  moiiis  de  la  part  de  l'écrivain  auquel 
on  doit  déjà  tant  de  bons  travaux  sur  Rembrandt, 
sur  Velazquez,  et  la  si  précieuse  monographie  de 
.\.  Saint-Gaudens.  Cinquante  planches  on  couleurs 
illustrent  l'ouvrage:  lesoriginauxqu'elles  reprodui- 
sent sont,  tantôt  des  tableaux,  tantôt  des  aqua- 
relles, provenant  soit  de  collections  publiques 
comme  la  Taie  ou  la  National  Gallery,  comme  le 
Victoria  and  Albert  Muséum,  soit  de  collections 
privées  comme  celles  de  M.  W.-G.  Rawlinson. 
Les  mieux  venues  d'entre  ces  planches  sont  cer- 
tainement les  dernières  :  l'atmosphère  diaphane 
l't  les  vapeurs  légères  y  sont  rendues  avec  une 
perfection  remarquable.  Ces  hors  texte  font  grand 
honneur  àl'éditeuret  donnent  une  idée  assez  exacte 
de  peintures  empreintes  de  toutes  les  féeries,  de 
toutes  les  magies  et  de  tout  le  vague  du  rêve. 


TRIBUNAUX 


En  1008,  un  collectionneur  parisien  achelait  à 
Venise,  che-î  le  peintre  Brass,  un  portrait  du  cé- 
lèbre poète  Gian  Giorgio  Trissino,  attriliué  à 
Giovanni  Belliui  (mais  plus  probablement  de  Ca- 
tcna')  et  le  transportait  en  France. 

Quelque  temps  après,  une  revue  d'art  ayant 
parlé  du  tableau  et  l'ayant  reproduit,  le  gouver- 
nement italien  poursuivait  le  collectionneur  pour 
violation  des  lois  qui  défendent  l'exportation  d'o'u- 
vres  d'art  à  l'étranger. 

Le  procès  a  eu  lieu  le  7  juillet  dernier,  et  le  tri- 
))unal  de  Venise,  après  avoir  entendu  les  témoi- 
gnages des  professeurs  Fogolari  et  Cantalamessa, 
directeur  et  ancien  directeur  du  musée;  des 
peintres  Brass  et  Laurenti,  a  condamné  le  collec- 
tionneur qui  ne  s'est  pas  présenté  à  l'audience)  à 
l'amende  de  5.250  francs.  Le  tableau,  qui  avait  été 
acheté  à  la  famille  Trissino,  de  Vicenco,  4.000 
francs,  et  revendu  100.000  fr.,  fut  estimé  par  les 
experts  15.000  francs  au  maximum,  ce  qui  explique 
l'indulgence  du  tribunal. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Collection  Maurice  Kann 

Vente  dol)jets  d'art  et  de  haute  curiosité,  faite 
à  la  galerie  Georges  Petit,  les  5,  6,  7  et  8  décembre, 
jiar^)"  Lair-Dubrcuil  et  Henri  Baudoin  et  MM. 
Manulieim. 

Porcelaines  de  Saxe.  —  6.  Cabaret  à  sujets  ga- 
lants et  fleurettes  :  1.800.  —  U.  Six  liguriuca  d'.\- 
mours  costumés,  debout  :  2.050.  —  l'2.  Deux  sta- 
tuettes :  marchand  de  fleurs  et  marchande  de 
légumes  assis  :  4.000.  —  15.  Groupe  à  sujet  galant 
tiré  de  la  Comédie  italienne  :  4.2(;0.  —  10.  Groupe: 
l'Amour  et  Fiore  s'embrassant,  sur  base  eu  l)ronze 
doré  :  1.950.  —  17.  Groupe  :  Vénus  assise  sur  un 
tertre  et  tenant  l'Amour  sur  le  bras  gauche,  base 
en  bronze  dore  :  1.565.  —  18.  Statuette  de  llaus 
Fr.ehlich  :  bouffon  du  roi  de  Saxe,  en  costume  gro- 
tesi]ue,   avec   initiales  F. -F.  :   i.OoO.    —   l'.i.  Ucux 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


295 


statuettes,  joueur  de  cornemuse  et  joueuse  de 
vielle  debout  :  li.OOO.  —  20.  Écritoire  bronze  doré 
du  temps  de  L.  XV,  à  rocailles  et  figurines  en  an- 
cienne porcelaiuo  de  Saxe  :  5.400.  —  21.  Service, 
à  décor  d'oiseaux,  marlis  à  vannerie  et  insectes  : 
2.150.  —  24.  Garniture  de  cheminée,  pendule  et 
deux  candélabres  en  bronze  de  la  maison  Hazart, 
à  groupes  en  ancienne  porcelaine  de  Saxe,  enfants 
ligarant  des  saisons  :  8.000.  —  25.  Deux  pièces  de 
surtout  :  chars  de  carnaval  en  bronze  doré,  chevaux 
et  figurines  d'Amours  costumés,  en  ancienne  porce- 
laine de  Saxe  :  15.100. 

Porcelaines  de  Vincenncs.  —  29.  Pot  à  eau  dé- 
coré en  camaïeu  bleu,  paysage  animé  (1754).  décor 
par  Dodin  :  1.010.  —  30.  Deux  vases,  paysages  en 
camaiou  bleu  :  enfant  jouant  (17541.  décor  par 
Viellard  :  10.850. 

Anciennes  porcelaines  de  Sèvres.  —  39.  Tasse 
et  soucoupe  à  guirlandes  de  fleurs  (1758);  décor 
par  Levé  père  ;  4.810.  —  40.  Deux  assiettes,  bou- 
quets de  tleurs  ou  fruits  ;  marli  rose  Pompadour  : 
décor  par  Taillandier,  Baudoin,  Micaud  et  Buli- 
dim  :  6.000.  —  51.  Sucrier  et  couvercle,  oiseaux  et 
rai-relages  (1761);  décor  par  Pierre  :  1.280.  —  52. 
Écuelle,  couvercle  et  plateau,  oiseaux  et  carrela- 
ges (1701)  ;  décor  par  Pierre  aîné  :  1.450.  —  54. 
Écuelle,  couvercle  et  présentoir,  fond  vert,  réser- 
ves à  paysages  animés  d'enfants  (1761);  décor  par 
Viellard:  8.950.  —58.  Écuelle,  couvercle  et  pré- 
sentoir à  quadrillés,  coquilles  et  ruban  enguir- 
landé (1703)  ;  décor  par  Micaud  :  3.100  —  65.  Pot 
de  toilette  cylindrique  à  médaillons,  attributs  de 
jardinage  sur  fond  chargé  de  disques  dorés  (1767)  : 
décor  par  Viellard  :  1.820.  —  69.  Déjeuner  soli- 
taire à  réserves  variées,  guir'.andes  de  fleurs  sur 
fond  bleu  pâle  à  œils-de-perdrix  (1768;  :  décor  par 
Micaud  :  4.7C0  —  71.  Tafse  et  soucoupe,  fond  vert 
à  œils-de-perdrix  et  paysage  à  personnage  (1769)  : 
1.2.7)0.  —  76.  Deux  jardinières,  forme  éventail,  à 
compartiments,  paysages  et  oiseaux,  sur  fond  bleu 
caillouté  d'or;  décor  par  Mérault  jeune;  24.100.  — 
78.  Écritoire  contournée,  à  guirlandes  de  fleurs; 
bordure  à  ruban  vert  récipient  s  en  argent  doré  :  1.600. 
—  85.  Sucrier  et  couvercle,  fond  vert  et  paysages 
en  camaieu  rose  :  1.805.  —  86.  Tasse  mignonnette 
et  soucoupe,  à  attributs  de  jardinage  sur  fond 
bleu:  1.670.  —  87.  Tasse  droite  et  soucoupe,  mé- 
daillon à  figure  d'Amphitrite  ;  fond  bleu  de  roi  à 
guirlandes  dorées  ;  dorure  par  Prévost  :  1.700.  — 
94.  Sucrier  et  couvercle,  fond  vert,  enfants  jouant 
et  attributs  de  jardinage:  2.000. — 95.  Flaconflgurant 
un  four  d'alchimiste  et  Amours  ;  devise  française. 
Ancienne  porcelaine  tendre  de  Ghelsea:  5.100. 

Porcelaines  de  Chine.  —  108.  Plat,  fond  rouge, 
à  scène  familiale  et  paysages,  ustensiles  et  ani- 
maux. Ép.  Kang-hi  :  1.150.  —  109.  Plat  rond,  ré- 
serves à  paysages  animés  de  branches  fleuries  sur 
fond  noir.  Ép.  Kang-hi  :  3.000. 

110.  Deux  pots  ovoïdes,  fond  bleu  fouetté  chargé 
de  motifs  dorés  et  branches  fleuries,  plantes  aqua- 
tiques, oiseaux  et  paysages.  Ép.  Kang-hi  :  25.500. 

121.  Compotier,  scène  familiale;  triple  bordure 
à  carrelages  et  fleurs  ;  revers  rouge  d'or  (coquille 
dûi'uf).  Ép.  Kien-lung  :  2.000.  —  122.  Assiette,  ha- 
bitation et  cavaliers  ;  réserves  à  fleurs  et  fruits  ; 
revers  rouge  d'or.  Ép.  Kien-lung  :  1.850.  —  123. 
Assiette,  scène  familiale,  bordure  triple  à  carre- 
lages et  fleurs  et  fruits  et  médaillons  (coquille 
d'œufj.  Ép.  Kien-lung  :  2. .000. 


Terres  éinaillées  des  Bobina.  —  199.  Support- 
applique  de  tabernacle,  en  forme  de  cul-de-lampe, 
;'i  figures  danges  et  fleurs  :  16.000.  —  200.  Bas- 
relief,  écusson  armorié  d'azur  à  la  bande  d'ov 
chargée  de  trois  étoiles  d'azur,  soutenu  par  un 
chérubin  :  46.000. —  201.  Médaillon,  armes  d'une 
confrérie,  timbrées  de  la  mitre  :  émaux  polychro- 
mes :  7.600.  —  202.  Bas-relief  oblong  :  la  Vierge 
agenouillée,  en  adoration  devant  1  Enfant  Jésus 
étendu  à  terre  :  30.800.  —  203.  Support-applique 
de  tabernacle,  en  forme  de  cul-de-lampe,  à  tète  de 
chérubin,  entre  deux  cornes  d'abondance  :  6.100. 

Faicnces  variées.  —  206.  Plaque  à  angles  cou- 
pés, décorée  en  camaieu  bleu  du  «  Jugement  de 
Pilate  »  :  encadrements  dans  le  goût  de  Bérain.  An- 
cienne faïence  de  Moustiers  :  14.100.  —  211.  Bassin 
décoré  en  bleu  avec  rehauts  de  reflets  métalliques, 
à  médaillon  rond,  relié  et  nervures  rayonnantes. 
Ancienne  faïence  hispano-mauresque  :  15.500. 

(.4  suivre.) 

Tableaux  par  F.  Roybet 
Proveuant  de  la  succession  de  M.  V... 

Vente  faite  à  la  galerie  Georges  Petit,  le  1"  dé- 
cembre, par  M"  Ed.  Fournier  et  Henri  Baudoin, 
et  M.  G.  Petit. 

Roybet  (F.).  1.  Charles  le  Téméraire  à  Nesles  : 
49.000.  —  2.  Roybet  (F.).  Le  Gentilhomme  au 
mousqueton  :  4.500.  —  3.  Roybet  (F.).  Le  Reitre 
au  cabaret  :  6.700. 


Tableaux 

Objets  d'art  et  d'ameublement,  tapisseries 

Appartenant  à  M.  M.  C... 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  6,  le  1"  dé- 
cembre, par  M'  Lair-Dubreuil,  MM.  Ferai  et 
Mannheim. 

Tableaux  modernes.  —  9.  Courbet  (G.).  La 
Vague  :  3.200.  —  10.  Daubigny  (Gh.).  La  Grève  : 
12.600.  —  17.  Tassaert  (0.).  Le  Nid  d'oiseaux  : 
9.000  francs. 

Tableaux  anciens.  —  19.  Bouclier  (Fr.).  Le 
Sommeil  des  Amours  :  39.500.—  23.  Goyen  (J.  van). 
Une  rivière  hollandaise  :  8.000. 

Matières  dures  de  la  Chine.  —  51.  Vase  jade 
gris  verdàtre  sculpté  en  liant  relief  et  ajouré  : 
1.21Ù.  —  52.  Coupe  ronde  en  jade  vert  uni  :  1.700. 

Meubles.  —67.  Meuble  de  salon,  bois  sculpté 
et  doré,  couvert  de  tapisserie  du  temps  de  L.  XV  ; 
paysage  et  animaux  sur  fond  jaune  :  8.500.  —  60. 
Canapé  d'angle,  bois  sculpté  et  peint  gris.  Ép. 
L.  XV,  recouvert  de  soie  :  6.120.  —  70.  Deux  com- 
modes en  laque  noire  et  or,  à  paysage  style  chi- 
nois et  bronzes  dorés.  Ep.  L.  XV  :  8.500.  —  71'. 
Meuble  à  hauteur  d'appui  en  bois  de  placage. 
Signé  :  «  G.  Gordié  ».  Ép.  L.  XV  :  10.000.  —  72. 
Guéridon  rond,  acajou  ;  garniture  de  bronzes,  ga- 
lerie de  cuivre,  dessus  marbre  blanc.  Ép.  L.  XV  : 
5.050  francs. 

Tapisseries .  —  76.  Gantonnière  formée  d'une 
bordure  de  tapisserie  flamande  du  xvii"  siècle,  à 
fleurs  et  médaillons  :  16.080.  —  78.  Tapisserie, 
composition  mythologique  dans  un  paysage.  Flan- 
dres, sviii"  siècle  :  0.800. 

Produit  total  :  205. S'^  francs. 


296 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  KT  DE  LA  CURIOSITÉ 


Collection  Hans  Schwarz,  de  Vienne 

Vente  faite  à  Berlin,  les  8  et  9  novembre  1910, 
par  M.  Rudolph  Lepke. 

Principaux  prix  en  marks 

Tableaux.  —  22.  Borcati.  Madone  :  3.200.—  25. 
Maître  hollandais  de  la  Vierge  des  Vierges.  Groupe 
de  côté  d'une  Adoration  des  Mages  :  3.100.  —  27. 
Krell  [H.).  La  Femme  adultère: 4.300.  —  Maître  de 
la  "  Mort  de  Marie  ».  Allégorie  biblique  :  7.100. 

Sculptures  en  bois  et  en  pierre.  —  37.  Lustre  : 
sirène  tenant  cercle-chandelier  à  huit  branches. 
Allemagne,  xvi*  siècle  :  5  200.—  £8.  Le  Mage  Bal- 
thazar  à  genoux.  Bois  sculpté,  doré  et  peint.  Alle- 
magne, xvi'  siècle  :  4.000.—  48.  .Sainte  Catherine. 
Statue  chêne  peint.  Hollande,  xvi'  siècle  :  ,j.t;00. 

—  49.  Madone  debout.  Bois  peint.  Travail  de  Til- 
mann  Riemenschneider.  Wûrzbourj,  1510  :  9.200.— 
51.  Saint  Martin  an  manteau.  Haut-relief  bois 
peint.  .Souabe,  1500  :  4.700.  —  53.  Saint  Jacciues 
marchant  et  lisant.  Haut-relief,  bois  peint  nature. 
Travail  de  T.  Uiemenschneider.  Wùrzbourg,  1490  : 
10.800, —  54.  Le  Miracle  de  saint  Klei.  Bois  teinte 
brun.  École  souabe,  vers  1500  :  17.500.  —  ÛG. 
Viei'ge  debout,  les  mains  croisées.  Haut-relief  ori- 
ginal de  T.  Riemenschneider.  Wiirzbourg,  1480-1500. 
Bois  :  17.600.  —  58-59.  Deux  figures  liaut-relief  : 
.Joueurs  de  llùte  et  de  cornemuse.  Chêne  peint 
au  naturel,  l'iandies,  xvr  siècle  :  23.500.  —  00. 
Groupe  de  cinq  personnages  :  le  Mariage  de  la 
Vierge.  Ghèno  peint  nature.  Flandres,  xv  siècle: 
5.000.  —  61-63.  Deux  anges  agenouillés,  portc- 
llambeaux,  peints  et  dorés.  Bois.  Toscane,  xv  siè- 
cle (socles  orig.  sculptés)  :  9.100.  —  03.  Sainte 
.\nno  debout,  tenant  un  livre,  riches  vêtements 
dorés.  Bois.  Travail  de  Franconie,  vers  1500  très 
bien  conservé)  :  64.000.  —  65  a  à  c.  Trois  bas-re- 
liefs (ronde-bosse)  :  scènes  de  la  vie  de  saint  Jean- 
Baptiste.  Bois  peint  et  doré.  École  de  Wohlge- 
mïilh,  XV"  siècle.  (Provenance  du  château  de  Jlain- 
berg)  :  35.0U0.  —  tC.  Grand  groupe  liaut-relief  : 
le  Christ  jjleuré  par  les  Saintes  Femmes.  Biils 
peint  et  doré.  Trav.  rhénan,  xv'  siècle  :  9.000. 

72.  Relief  pierre  :  Ange  ttnant  un  encensoir,  de- 
bout sous  un  portique.  Travail  français,  fin  xiii" 
siècle  (provient  de  l'abbaye  do  Saint-Denis,  du 
tombeau  de  Philippe,  frère  de  saint  Louis)  :  5.600. 

—  73.  .\utel  à  trois  corps,  pierre  liaut-rclief  peint, 
doré.  Motif  central:  la  Nativité.  .\  droite  et  à 
gauche  sur  socles  :  sainte  Cathorino  et  sainte 
Anne.  Tyrol  (style  de  Michel  Fâcher),  xvi'  siècle  : 
34.000.  —  74.  Le  Cordonnier.  Statuette  chêne 
peint  et  doré.  Bruxelles,  1500  :  3.(00.  —  77.  Saint 
.lérômo  et  le  lion.  Noyer  peint.  France,  xv»  siècle: 
3.600  francs.  —  81.  Relief  pierre  de  Kehlhcim: 
Chevalier  del)0ut,  inscr.  ;  «  Ali.uebn.\<;  ».  Trav.  de 
\wr  von  Wilchel,  15G3  :  4.300. 

Tissus.  —  98.  Antopendium,  à  trois  sujets  :  Saint 
lieorges,  saint  Laurent,  saint  Hubert,  et  inscr.  la- 
tines. Allemagne,  xvi'  siècle:  4.400. 

Ohjcls  d'art,  initauj-  divers.  —  158.  <.;abinot  rec- 
tangulaire bronze  doré,  gravé,  scènes  bibliques, 
sur  couvercle  :  .Joseph  vendu  par  ses  frères.  Augs- 
bourg,  XVI*  s.  :  7.1O0.  —  16"^.  Suspension,  couronne 


de  fer  forgé  et  doré,  à  septbranches,  décorde  Madone 
entourée  de  grotesques.  Allemagne,  xvi*  s.  :  4.200. 
Armes.  —  186.  Épée  do  cavalier.  Marque  :  «  Jo- 
hanni  ».  .\llemagne,  xvi' siècle  :  2.010.— 192.  Fron- 
tal fer  blanc  oroé  de  bordures  gravées,  dorées, 
écusson  et  double  aigle  relief  sur  fond  or.  Nurem- 
berg,   1550  (prov.   de  la  collection  Spitzer)  :  2.';00. 

Vitraux.  —  1°  Croisillon  à  trois  couleurs.  Sujet: 
Ange  de  TAnnonciation.  Italie,  xv*  siècle;  2"  Pla- 
que écusson  des  Visconti  ;  3°  Écusson  de  Styrie. 
Ensemble  :  1.800. 

Céramique.  —  251.  Plat  creux  à  médaillon,  om- 
bilic, marli  rayonnant.  Gubbio,  xvi'  siècle.  .\te- 
lier  d'.\ndreoli  :  1.550.  —  255.  Assiette  plate  à  re- 
lief et  bosselages.  Gubbio,  xvr  siècle:  1.560. — 
276  77.  Deux  plaques  de  poêles  à  médaillons;  en  re- 
lief, bustes  do  roi  et  reine  de  Hongrie.  Augsbourg, 
1540:1.870.  —  278.  Grande  cruche  à  couvercle 
étain,  émaillée  couleurs,  scènes  de  Jouas.  Nurem- 
berg, 1500.  Atelier  de  Preuning  :  5.410.  —  279.  Pla- 
que grès,  émaillée  couleurs,  sujet  en  relief  :  la  Décol- 
lation de  saint  .'ean-Baptiste.  Suisse,  xvi'  siècle  : 
3.110.  —  281.  Seau  à  eau,  triangulaire,  émaillé  cou- 
leurs, décor  eu  relief  de  sujet  religieux.  Haute- 
Autriche,  vers  1500  :  4.10O. 

Total  de  la  vente  :  466.708  marks. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS    NOUVELLES 

Paris 

Exposition  des  œuvres  de   P.-D.  Bergeret,   9, 

rue  Heuri-Monnier. 

Exposition  de  tableaux  de  M.  Jan  Styka,  à  la 
Coopérative  des  Artistes,  3,  rue  Laffitte. 

Exposition  d'œuvres  de  M.  Léandre,  Interna- 
tional Gallory,  L  rue  de  Bcrry. 

Exposition  de  bijoux  de  M.  Irribe,  chez  M,  II. 
Linzeler,  9,  rue  d'Ai'genson. 

Exposition  de  peintures  n  tempera  et  de  dessins 
de  M.  Alcide  Le  Beau,  151  6is,  rue  de  Grenelle, 
jusqu'au  14  décembre. 

4'  Exposition  do  la  '■  Comédie  Humaine  »,  ga- 
lerie Georges  Petit,  8,  rue  de  Sèze,  jusqu'au  31 
décembre. 

28'  Exposition  delà  Société  internationale  de 
peinture  et  sculpture,  galerie  Georges  Petit, 
8,  rue  de  Sèze,  du  10  au  31  décembre. 

Exposition  do  paysages  de  M.  Charles  Men- 
neret,  galerie  A. -G.  Potin,  36,  rue  Taithout,  du  12 
au  31  décembre. 

Exposition  de  tableaux  et  gravures  de  M.  G.  Dola, 
au  Cercle  interualional  dos  .\rts,  97,  boule\ard 
liaspail,  jus([u'au  8  janvier  19n. 

Exiio.«,ition  de  Uibleaux  d'  MM.  Tristan 
Klingsor,  Louis  Le  Bail.  Charles  Milcendeau, 

galerie    "  A   l'Amateur  »,   4:^,   rue    Lafayette.    du 
12  décembre  au  5  janvier  1911. 


Le  Gérant  :  P.  Giuaiuiot. 


l'aiis  —  Iniprlnioiif  ili;  la  l'rosse,  16,  mu  ilu  Cinisïaiil.  —  V.  siiiiart,  im|irinietir. 


Ai? 


N»  38.  —  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6")         17  Décembre. 


LA 


CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SA. M  EDI      MATIN 

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Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.   ...       10  fr 

Départements 12  fr 

X-e    ITuinéro    :     O    fr.     25 


Étranger    (  Etats    faisant  partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


PROPOS     DU      JOUR 


JNE  initiative  excellente  vient  d'être 
prise  en  vue  de  l'Exposition  de 
Turin,  qui  s'ouvrira  en  19H.  On 
s'occupe  de  rechercher  dans  les 
collections  privées,  et  même  dans  les  collec- 
tions publiques,  tout  ce  qui  peut  intéresser 
les  rapports  entre  la  France  et  l'Italie.  Cette 
étude  ne  doit  être  limitée  ni  à  une  époque  ni 
à  l'histoire  d'un  art  particulier.  Elle  doit  por- 
ter sur  les  objets  de  toute  nature  et  de  toute 
période  ;  elle  se  fera  pour  les  médailles 
comme  pour  les  gravures,  pour  les  sculp- 
tures comme  pour  les  portraits.  Elle  sera 
vraiment  un  musée  de  l'art  français  au 
point  de  vue  italien. 

Il  n'est  pas  besoin  d'insister  sur  la  valeur 
d'une  pareille  entreprise,  ni  de  démontrer  quel 
intérêt  elle  présente  pour  les  historiens.  Les 
services  qu'elle  rendra  sont  évidents  et  il  ne 
sera  pas  indifférent  de  connaître  on  détail, 
par  les  rapprochements  et  par  les  comparai- 
sons, les  affinités,  les  inlluences  réciproques, 
les  originalités  de  deux  arts  qui  ont  tant  Je 
liens  entre  eux.  Mais,  à  un  point  de  vue  moins 
général  et  plus  modeste,  cette  étude  des  sou- 
venirs italiens  et  français  aura  son  utilité.  En 
rassemblant  une  vaste  documentation,  en  pu- 
bliant des  photographies,  des  fac-similés,  on 
constituera  pour  ceux  qui  travaillent  une  col- 
lection permanente;  on  y  conservera  la  copie 
de  documents  précieux  dont  l'original  n'est 
jamais  à  l'abri  des  accidents  ou  des  incen- 
dies. Au  lendemain  d'un  de  ces  désastres  qui 
menacent  toujours  les  Expositions,  on  a  pro- 
posé de  faire  établir  des  photographies  de 
tous  les  manuscrits  importants  contenu»  dans 
les  bibliothèques.  C'est  une  mesure  de  sauve- 
garde du  môme  genre  qu'on  devra  à  la  collec- 
tion franco-italienne. 


Et  puisque  l'on  continue  de  parler  beau- 
coup d'Expositions  universelles,  nous  ne  lais- 
serons pas  passer  cette  occasion  de  montrer 
les  utiles  travaux  que  peut  susciter  une  Ex- 
position particulière.  Une  étude  aussi  précise 
que  celle  dont  nous  venons  de  parler  a  par- 
faitement sa  place  dans  une  de  ces  fêtes  sa- 
vantes et  artistiques  comme  Turin  a  1  habi- 
tude d'en  organiser.  Elle  est,  en  quelque  sorte, 
inspirée  par  le  programme  même  de  l'Expo- 
sition. Imagine-t-on  pareille  recherche  tentée 
à  l'occasion  de  l'une  de  ces  immenses  entre- 
prises, où  la  multiplicité  des  sujets  qui  solli- 
citent les  regards  empêchent  de  rien  appro- 
fondir, où  l'universalité  même  du  projet 
proposé  aux  participants  semble  défendre 
tout  ce  qui  est  trop  précis  et  trop  particulier? 


NOUVELLES 


***  Par  arrêté  du  ministre  de  l'Instruction 
publique  et  des  Beaux-Arts  en  date  du  8  dé- 
cembre 1910,  rendu  sur  la  proposition  du 
sous-secrétaire  d'Etat  des  Beaux -Arts,  ;\I.  Si- 
card,  statuaire,  a  été  nommé  membre  du  Con- 
seil supérieur  de  l'enseignement  des  Beaux- 
Arts,  en  remplacement  de  M.  Frémiet,  décédé. 

***  Par  arrêté  en  date  du  12  décembre  1910, 
M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique  et 
des  Beaux-Arts,  a  nommé  M.  Estyle  profes- 
seur delà  classe  d'accompagnement  au  piano, 
au  Conservatoire  National  de  musique  et  de 
déclamation,  en  remplacement  de  M.  Paul 
Vidal,  appelé  à  un  autre  emploi. 

***  Par  décret  du  président  de  la  Républi- 
que, en  date  du  8  décembre,  le  ministre  de 
l'Instruction  publique  et  des  Beaux-.\rts  est 
autorisé  à  accepter  la  pleine  propriété  de 
1.000  francs  de  rente  3  0/0,  dont  M.  Bernard- 
Antoine  Girard,  demeurant  à  Paris,  a  fait 
I  don  à  l'Etat.  Ces  1.000  francs  de  rente  perpc- 


298 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


tuelle  sont  destinés  à  fonder  un  prix  annuel 
d'égale  somme,  qui  sera  décerné  à  un  jeune 
peintre,  membre  de  la  Société  des  Artistes 
français,  de  |iréférence  pea  fortuné,  ayant 
obtenu  sa  première  récompense,  quelle  qu'elle 
soit,  au  Salon  de  ladite  Société.  Les  coupons 
des  arrérages  de  cette  rente,  échus  depuis  le 
1"  octobre  1909,  ont  été  touchés  en  vue  de 
permettre  la  délivrance  intégrale  du  prix  dés 
1910. 

***  Deux  nouvelles  salles  viennent  d'être 
inaugurées  au  Musée  Carnavalet.  L'une  d'elles 
est  consacrée  à  l'aéronautique;  de  très  nom- 
breux dessins,  estampes  et  bibliographies 
concernant  les  ballons  et  tout  ce  qui  s'y  rap- 
porte ont  été  mis  à  la  disposition  du  public. 
—  Le  cabinet  des  estampes  a  été  transporté 
dan»  une  salle  plus  spacieuse  et  plus  claire, 
où  de  nombreux  et  nouveaux  documents  ont 
été  ajoutés.  —  Enfin,  on  a  définitivement 
constitué,  au  moyen  surtout  de  photographies 
prises  en  1871,  k-  musée  du  Siège. 

îj!**  Le  peintre  Poilpot  vient  d'achever  pour 
le  musée  de  Versailles, le  tableau  qui  lui  avait 
été  commandé  par  l'Etat,  retraçant  l'épisode 
héroïque  du  Yengniv. 

**+  M.  Claude  ISIonet  vient  d'oft'rir  au  Mu- 
sée df  s  Beaux-Arts  du  Havre  trois  de  ses 
belles  œuvres  :  Lu  Falaise  de  Ynranrieville, 
datée  de  1897  ;  LAbbave  de  Westminster 
(1903);  /.es  Nymphéas  (1904). 

***  n  vient  de  se  fonder,  à  Paris,  sous  le 
titre  «Les  Amisde  Paris  ",une  association  dont 
le  but  est  de  défendre  la  beauté  de  Paris,  de 
faire  connaître  toutes  les  ressources  intel- 
lectuelles, artistiques,  commerciales,  indus- 
trielles de  la  capitale;  d'assurer  entre  Paris 
et  ses  environs  dos  relations  plus  faciles  ; 
d'amener  à  Paris  les  étrangers,  de  leur  en  fa- 
ciliter le  séjour;  de  provoquer  l'amélioration 
continue  des  services  publics,  etc.,  etc.  ;  en  un 
mot,  tout  ce  qui  peut  contribuer  à  la  gran- 
deur et  à  la  prospérité  de  Paris. 

♦**  La  dernière  partie  du  jury  de  l'Exposi- 
tion de  Rome,  qui  devait  être  nommée  par 
l'administration  dos  Beaux-Arts,  a  été  publiée 
dans  le  Journal  Officiel  du  9  décembre,  avec 
les  noms  des  autres  membres,  nommés  par 
l'Académie  dos  Boaux-Arts,  que  nous  avons 
déjà  fait  connaître.  Ces  jurés  sont  :  M^L  Ar- 
sène Alexandre,  Bigard-Fabre,  l'^rantz  Jour- 
dain, L.  (le  Fonrcaud,  H.  Lapauzc,  Roger 
Miles,  Olivier  Siinsère,  E.  Sarradin,  C.  Sau- 
nier, Tiiièbaut  Sisson,  pour  la  section  de 
peinture  ;  MM.  Bénèdite,  Forthuny,  pour  la 
section  de  gravure;  MM.  Dayot,  Gabriel- 
Faure,  Goux,  G.  Lecomte.  R.  Marx,  Vua- 
gncux,  jjDur  la  sculpture;  M.  Léon,  pour  l'ar- 
chitecture. 

***  A  Turin,  la  Franco  aura  une  exposition 
rétros|)ccti\e  (|ui  comprendra  trois  sections  : 
l'une  consacrée  au  mobilier,  la  seconde  à  la 
comédie  italienne  et  à  la  musique,  la  troi- 
sième k  l'histoire.  Cette  dernière  permettra 
d'étudifr  le-i  Italiens  en  France  et  les  rela- 
tions de  la  maison  de  France  et  de  la  maison 


de  Savoie  ;  le  comité  qui  l'organise  a  pour 
président:  ]M.  G.  Hanotaux,  de  l'Académie 
française;  pour  vice-présidents:  M.  Théodore 
Reinachet  lo  comte  Durrieu,  tous  deux  mem- 
bres de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
lettres  ;  le  secrétaire  est  le  comte  Allard  du 
ChoUet,  114  bis,  boulevard  Maleshcrbes. 

Le  comité  serait  reconnaissant  de  toutes 
les  indications  qui  pourraient  lui  être  fournies 
relativement  aux  portraits  (peints,  sculptés, 
médaillés,  gravés, etc.)  de  personnages  italiens 
célèbres  ayant  vécu  en  France  —  particuliè- 
rement des  princesses  de  la  maison  de  Sa- 
voie, mariées  en  France  —  et  relativement  aux 
autographes,  chartes,  drapeaux,  uniformes, 
costumes  objets  divers  concernant  ces  mêmes 
catégories  de  personnes  —  surtout  si  à  l'indi- 
cation est  joint  une  description  sommaire 
(une  fiche,  de  préférence)  ainsi  que  l'offre 
d'exposer  l'objet.  Le  comité  prend  à  sa  charge 
tous  les  frais  d'assurance  et  de  transport. 

Rappelons  que  le  commissaire  général  de 
l'Exposition  est  M.Dervillé  et  le  commissaire 
en  chef  de  la  rétrospective  M.  (t.  Cain.  Le 
commissaire  général  (1  bis,  cité  de  Londres) 
a  la  franchise  postale. 


PETITES  EXPOSITIONS 

Exposition  collective 
(Galerie  Druet) 
Après  l'exposition  du  poiutre  Carrera,  très  inté- 
ressante et  d'une  franche  et  vigoureuse  matière, 
lu  galerie  Druet  nous  montre  un  ensemble  vrai- 
ment charmant  d'un  des  groupes  sortis  des  Indé- 
pendants. Un  délicieux  tableau  do  M.  Maurice  Denis 
représente  l'Enfant  Jésus  adoré  de  trois  enfants, 
un  en  robe  verte,  deux  en  robe  pourprée;  ;\  gauche 
du  tableau,  au  delà  d'un  feuillage  blond  et  dé- 
coupé, se  tiennent  deux  autres  personnages.  L'en- 
semble est  d'un  seutimenl,  d'une  comjjosition, 
dune  richesse  et  d'une  douceur  de  couleur  exquises. 
M.  Laprade  a  de  beaux  tablaaux  de  ports  de  mer, 
et  de  cette  Rome  qui  a  donné  à  son  talent  le  calme, 
le  repos,  l'équilibre  définitifs.  1\I.  Lcbasqne  a  des 
études  do  petites  fdles  lisant,  cousant,  écrivant,  où 
la  justesse  du  geste  est  charmante.  M.  Vallotton 
a,  dans  sa  manière  sérieuse,  peint  de  grandes 
études  do  nu,  et  un  portrait.  M.  Thoo  van  Ryssol- 
berghe  a  employé  avec  une  délicatesse  de  plus  en 
plus  grande,  dans  des  toiles  décoratives  un  poin- 
tillisme un  peu  modifié.  M.  Odilon  Redon  a  un 
beau  portrait  déjeune  fille.  Enfin  doux  bustes  do 
M.  Maillot,  l'un  d'homme  et  l'autre  de  l'omone, 
et  de  la  plus  belle  palino,  sont  pareillemout  admi- 
rables de  réalité,   d'énergie  et  de  style. 

Exposition  Dol.v 
(Cercle  international  des  Arh;,, 
M.  Dola,  autour  do  divcrees  couverlurea  de 
valses,  les  assemble  en  une  exposition.  On  n'en 
parlerait  [loint,  si  elle  était  formée  de  ces  seules 
lithographies.  Mais  l'auteur  y  a  joint  ime  grande 
quantité  de  petits  paysages  points  devant  la  na- 
ture, et  qui  sont  souvent  do  bonnes  études,  sans 
qualités  exceptionnelles,  dune  valeur  juste,  et 
d'une  couleur  indifférente  qui  s'appauvrit,  se 
creuse  et  noircit  dans  les  ombres. 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


■299 


ExposiTiùN  Granz-ow 
(Oalerie  Bemheim) 

M.  Granzow  peint  sur  une  toile  à  très  large 
grain,  et  dans  ime  couleur  liquide  qui  est  un 
bain,  des  tableaux  décoratifs  dans  une  tenue 
bleue  et  verte  qui  n'est  pas  sans  beauté.  Il  semble 
que  les  plus  heureux  morceaux  soient  des  paysa- 
ges, très  simplifiés  et  très  composés,  comme  celui 
qui  s'appelle  Les  Ilots  ensoleillés  :  rochers-  violets 
sortant  do  la  mer  couleur  d'absinthe,  et  s'éWant 
BOUS  le  ciel  doré  ;  le  premier  plan  cstoccnpé  par  des 
silhouettes  depetits  arbres  bleus.  Ailleurs  un  cheval 
dans  l'étang  est  indiqué  par  un  jus  vert  réservé  et 
entouré  de  glacis  repris  en  bleu,  qui  forment  un 
fond  de  feuillage  ;  cette  peinture  transparente 
est  souvent  très  heureuse.  M.  Graazow  a  joint  à 
ces  œuTres  de  fortes  copies  de  Rubens,  de  Ribera, 
de  Velazquez. 

Henry  Bidou. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  10  décembre 

Dt'eès.  —  Un  télégramme  de  l'Académie  royale 
des  Beaux-Arts  do  Berlin  annonce  le  décès  du 
professeur  Ludwig  Knaus,  correspondant  de  la 
section  de  peinture  de  la  Compagnie  depuis  18S4. 
Nous  résumons  plus  loin  son  œuvre. 

Concours.  —  Le  programme  du  prochain  con- 
cours Achille  Leclère  (architecture)  sera  mis  à  la 
disposition  des  concun-ents,  le  vendredi  32  dé- 
cembre, au  secrétariat  de  l'Institut. 


Académie  des   Inscriptions 


Séance  du  9  déecmhre 

Fouilles  (le  Tunisie.  —  Un  télégframmo  do  M. 
Carton,  daté  de  Souk-el-Arba,  annonçant  la  décou- 
verte, à  BuUa  Regia,  d'un  palais  souterrain  muni 
d'une  colonnade  corinthienne  et  décoré  de  jolies 
mosaïques. 

Fouilles  d'Alésin..  —  M.  Héron  de  "Villefosso  an- 
nonce que  M.  le  commandant  Espéranlieu,  assisté 
de  M.  le  doct<3ur  Kpéry,  vient,  à  Alise-Sainte- 
Reine,  de  trouver  un  petit  temple  hexagonal  tra- 
^■ersé  par  un  canal  qui  y  mène  encore  l'eau  à  une 
piscine  d'où  ont  été  retii'és  dos  ex-voto  en  bronze 
en  forme  d'yeux  et  de  doigts,  témoignages  de  la 
reconnaissance  des  malades.  Les  monnaies  recueil- 
lies s'arrêtent,  sous  le  règne  de  Marc-Aarèle,  à 
l'année  166,  date  à  laquelle  le  temple  a  dû  être 
détruit. 

Communications.  —  M.  Salomon  Keinach  an- 
nonce deux  découvertes  relatives  à  l'histoire  de 
l'art  de  la  Renaissance.  M.  Bertaux  a  établi  que 
Y  Adoration  des  Berf/ers  faite  par  Hugo  van  der 
Goes  et  conservée  à  Berlin,  a  orné  le  même  autel 
que  ï Adoration  des  Maijes  du  même  maître  ré- 
cemment découverte  à  Monforte  ;  et  que  le  mus('B 
de  Berlin  n'a  pu  acquérir  (I).  D'autre  part, 
M"*  RoWot-Delondre  a  iirouvé  que  le  portrait 
dit  d'Isabelle  de    Portugal  au  musée  d'Augsbourg, 

(1)  V.  Gazette  des  Beau::- Arts. 


où  il  est  attribué  ù  l'école  du  Tilieu,  repri'senle, 
en  réalité,  l'infante  Catlierine-Michelle,  tille  de 
Philippe  II  et  d'Elisabeth  de  Valois,  peinte  par 
Alonse  Sanchaz  Coello. 

Un  manuscrit  de  lu  Laurentienne.  —  M.  le 
comte  Durrieu,  rappelant  les  observations  faites 
par  lui  le  5  août  (Ij  sur  un  manuscrit  de  la  tra- 
duction française  da  Romuteon  élablie  par  le  cha- 
noine de  Lille  Jean  Millot  ci  oIT.rte  à  Philippe-le- 
Bon,  duc  de  Bourgogne,  présente  la  pliolographie 
de  la  première  miniature  de  ce  manuscrit  con- 
servé à  la  Laurentienne  de  Florence,  où  l'on  voit 
le  duc  venir  rendre  visite  ou  chanoine  pendant 
que  celui-ci  travailla  à  cet  ouvrage. 

ElOi/e.  —  M.  Théodore  Beii;ach  lit  la  notice  régle- 
mentaire consacrée  à  la  vie  et  aux  travaux  de  son 
préct'ccgseur  M.  le  docteur  Hamy. 


Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français 


Séance  du  i  décembre 

M.  A.  Tuctey  communique  une  lettre  inédite  du 
sculpteur  Sébastien  Chardin  à  la  Commission 
temporaire  des  Arts  (30  ventùse  an  II).  Le  sculp- 
teur plaide  pour  la  conservation  d'œuvres  de  Bou- 
chardon,  suspectes  de  désaccord  avec  le  «  Règne 
de  la  Raison  ». 

A  l'occasion  de  l'exposition  Le  Xain,  qui  vient  de 
s'ouvrir  à  Londres,  M.  L.  Demonts  présente  la 
photographie  d'un  tableau  du  musée  de  Rouen, 
fausseiiient  attribué  à  l'un  des  Le  Nain.  Cette  œuvre 
n'est  qu'une  réplique  d'un  tableau  de  Théodore  yan 
Loon  (1.190-1678  '?)  qui  se  trouve  dans  léglise  de 
Monlaigu-en-Brabant. 

M.  P.  Vilry  examine  diverses  questions  concer- 
nant la  personnel,  le  classement,  les  inventaires 
des  musées  de  province.  Il  souligne  notamment  le 
devoir,  pour  l'Etat  et  les  corps  savants,  d'encou- 
rager la  confection  de  catalogues  de  ces  musées, 
ainsi  que  de  répertoires  par  catégories  d'objets  ou 
par  communauté  d'origines.  Il  rappelle  les  travaux 
parus  dans  cet  ordre  d'idées  et  indique  ceux  qui 
devraient  être  tentés. 

M.  G.  Brière  expose  les  services  que  pourraient 
rendre  dès  maintenant  certains  catalogues  déjà 
parus  dans  l'Inventaire  des  richesses  d'art  de  la 
France,  si  le  public  pouvait  plus  facilement  se  les 
procurer.  Il  rappelle  ensuite  les  remarquables  ré- 
sultats obtenus  pour  les  dépôts  d'archives  et  de 
manuscrits  grâce  à  une  organisation  méthodique 
du  U-avail.  Si  les  éludes  d'art  moderne  étaient  en- 
couragées dans  la  même  mi'sure  que  les  fouilles  et 
travaux  sur  l'art  antique,  on  pourrait  obtenir  des 
résultats  analogues:  continuer,  par  exemple,  l'ex- 
cellente bibliographie  des  travaux  sur  les  musées 
entreprise  par  M.  de  Lasteyrie;  développer  l'insuf- 
lisant  Annuaire  des  Musées...  Il  est  à  désirer, 
enfin,  que  les  travailleurs  aient  à  leur  disposition 
des  archives  constamment  à  jour  sur  la  répartition 
des  envois  de  l'Etat  dans  les  collections  diverses. 

Après  quelques  obserrations  dans  le  même  sons 
de  MM.  Henry  Marcel,  Lenionnier.  Furcy-Ray- 
naud,  Girodie  et.J.  Mayer,  les  membres  présents 
adoptent  à  l'unanimité  les  v^eux  exprimés  par 
MM.  Vitry  et  Brière. 


(1)  V.  Chronique  des  Arts  du  13  août,  p.  9'n. 


300 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


CHRONIQUE  MUSICALE 


Théâtre  National  de  l'Opéra -Comique  :  MacbetJi , 
drame  lyrique  en  sept  tableaux,  do  M.  Ed.  Fleg, 
d'après  Shakespeare,  musique  de  M.  Ernest 
Bloch. 

La  musique  de  M.  Bloch  est-elle  aussi  anarchiste, 
aussi  dure,  aussi  uniformément  s  )rabre  qu'on  a 
bien  voulu  le  dire  .'  En  vérité,  je  ne  le  crois  pas. . . 
Qu'il  s'y  trouve  parfois  dos  redites,  que  le  plan 
des  sonorités  ou  des  développements  ne  soit  pas 
toujours  très  parfait  ni  très  net,  c'est  possible  ; 
mais  on  ne  peut  refuser  de  voir  en  Macbeth  une 
grande  sincérité,  une  juste  diction,  un  puissant 
mouvement  dramatique,  et,  co  qui  est  beaucoup 
plus  précieux  encore,  de  la  musique,  de  l'émotion, 
de  l'hamanité.  Sans  doute,  cela  n'est  point  d'un 
art  "  méditerranéen  »  ;  il  n'y  faut  pas  chercher  la 
piiroté  classique  de  M.  Debussy,  la  netteté  concise 
de  M.  Ravel,  le  charme  profond  de  M.  Fauré. 
Ceijcndant,  ira  t-on  reproclier  à  Shakespeare  de 
n'être  pas  assez  «  racinien  »  ?  à  la  musique  de  M. 
Bloch,  de  s'harmoniser  au  texte  du  drame?  Œuvre 
d'un  débutant,  soit  ;  mais  d'un  débutant  qui  sait 
ce  qu'il  veut,  et  qui  peut  l'exprimer.  Lui  faire  un 
grief  do  la  liberté  (1)  avec  laquelle  il  écrit  et  enï 
chaîne  les  accords  ?  Cette  liberté  est  la  plus  néces- 
saire et  la  plus  précieuse  de  toutes  celles  qu'il  faut 
à  l'artiste.  Les  règles  ?  Gluck  —  si  classique  au- 
jourd'hui —  avouait  les  sacrifier  toujours,  lorsque 
cel.i  lui  semblait  nécessaire.  (D'ailleurs,  ces  règles, 
variables  avec  les  époques,  sont  perpétuellement 
contredites  par  les  chefs-d'u'uvre.)  Les  «  duretés  »? 
De  Rameau  à  Wagner,  la  plupart  des  maîtres  fu- 
rent accusés  de  «  déchirer  les  oreilles  «.  La  plus 
belle  trouvaille,  en  cet  ordre  d'idées,  me  semble 
être  certain  article  sur  Pcllcus  et  Mélisaiide  (arti- 
cle dont  l'auteur  est  un  des  «  princes  »  de  la  criti- 
que) où  l'orchestre  de  M.  Debussy  est  qualifié  de 
Il  vilain  petit  bruit  »... 

M.  Bloch,  on  le  voit,  est  en  bonne  compagnie. 
Quoi  qu'il  en  soit,  si  Macbeth  n'est  pas  une  œuvre 
parfaite,  si  l'on  peut  y  trouvor  quelques  longueurs, 
quelques  inégalités,  c'est  une ceuciv  loutdt  même, 
et  qui  me  semble  très  digne  de  rester.  M.  Bloch  a 
une  belle  carrière  devant  lui,  s'il  sait  à  la  fois  voir 
SCS  défauts  et  avoir  conliance  dans  ses  qualités. 
Plus  de  concision,  plus  de  netteté  de  vues,  plus 
d'imagination  en  ce  qui  concerne  les  thèmes  et  les 
rythme.<!,  on  peut  lui  souhaiter  tout  cela;  mais  il 
ne  renoncera  point,  je  pense,  à  cette  liberté  qui  lui 
a  permis  de  s'exprimer  avec  force,  avec  émotion, 
et  ]par  quoi  son  inspiration  pourra  continuer,  tou- 
jours plus  abondante,  h  jaillir  de  son  cerveau,  ou 
pour  mieux  dire,  de  sou  cœur. 

Charles  Kœciilin. 


REVUE  DES  REVUES 


—  Burlington  Magazine  (Janvier  1908). —  Edi- 
lorial  :  Le  2>(ilais  de   Westminster  {'i'  article). 

—  Récentes  ncfiuisittons  faites  dans  la  galerie 
Rodolphe  Kaiin  par  Mrs.C.-P.  Hiintinglon:  élude 

(1)  Liberté,  d'ailleurs,  qui  n'est  point  exempte 
de  raison,  de  sensibilité  et  de  musicalité. 


do  G.-J.  Holmes.  Il  s'agit  de  deux  bons  portraits 
de  Frans  Hais,  de  deux  œuvres  très  remarquables 
de  la  dernière  période  de  Rembrandt  :  un  Por- 
trait d'Hendrickje  Stoffels  et  un  Homme  de  let- 
tres avec  le  linste  d'Homère;  puis  une  Vierye 
avec  l'Enfant,  attribuée  à  Rogier  van  der  Weyden 
(5  planches). 

—  Étude  anonyme  sur  les  objets  de  mobilier 
français  et  les  vases  chinois  de  la  même  collection 
R.  Kann  (10  pi.). 

—  Étude  sur  les  peintures  espagnoles  acquises 
de  la  même  collection,  par  M.  Archer  M.  IIuu- 
tington  (reprod.  d'un  portrait  du  Greco  et  d'un  de 
Goya). 

—  Lionel  Cust,  Les  Peintures  des  collections 
royales  {V"  article).  L'auteur  étudie  le  grand  por- 
trait de  La  Famille  de  Charles  I",  par  A.  van  Dyck, 
du  chiiteau  de  Windsor  (article  terminé  dans  le 
fascicule  suivant). 

—  M.  L.  Solon,  La  Porcelaine  de  Sacres  dans 
les  collections  royales. 

—  D'  A.  Koester,  Deux  chefs-d'a-itrre  de  la 
sculpture  grecqvx  :  une  cop'e  mutilée  du  Disco- 
bole de  Myron,  et  une  XiobL\  presque  intacte, 
récemment  excavées  en  Italie. 

—  Eiic  R.-D.  Maclagan,  Hubert  et  Jean  vayi 
Eijch.  L'auteur  analyse  le  grand  et  admirable  ou- 
vrage de  M.  James  Weale  sur  les  deux  créateurs 
do  la  peinture  flamande. 

(Février).  —  Claude  Phillips,  La  Famille  ^^al- 
ker-IIeneage,  par  Joshua  Reynolds  (3  pi.). 

—  Anonyme,  La  Galerie  d'art  moderne  de  Du- 
blin (3  pi.). 

—  Campbell  Dodgson,  Un  Alphabet  par  Jlans 
Weiditz  (3  pi.). 

—  A. -H.  Ghurch,  Les  Premiers  grfs  anglais. 

—  Herbert  Gook,  Pacheco,  le  maître  de  Velaz- 
quei.  Mettant  côte  à  côte  le  Portrait  d'un  clteca- 
lier,  par  Pacheco,  signé  et  daté  16'26,  et  le  Por- 
trait de  Quevedo,  par  Velazquez,  l'auleur  insiste 
sur  l'influence  que  Pacheco  doit  avoir  eue  sur  son 
granJ  élève.  Comparant  la  Rencontre  de  Joaclnm 
et  de  sai}ite  Anne,  du  musée  de  Budapest,  avec 
l'Adoration  des  bergers  de  la  National  Gallery, 
longtemps  considérée  comme  une  œuvre  de  la  jeu- 
nesse de  Velazquez,  puis,  récemment,  comme  un 
Zurbaran,  M.  11.  Cook  croit  certain  que  ce  dernier 
ouvrage  est  bien  un  Pacheco  ('2  pi.). 

—  Deur  peintures  de  la   collection   Ashburton 
Ce  sont  :   une    Chasse,    par    Rubcns,    et   Quatre 
Saints,  par  le  Corrège  (2  pi.). 

—  A.  Edith  Hewet,  Un  portrait  d'Èléonore 
d'Espagne  attribué  à  Jean  Clouet.  L'auteur  publie 
deux  portraits  de  cette  princesse,  l'un  appartenant 
à  la  collection  de  lord  Roden,  à  TuUymore  Park, 
l'autre  à  Hampton  Coart.  L'auteur  cite  l'opinion  de 
M.  Hofslede  de  Groot,  qui  pense  que  le  portrait  de 
TuUymore  Park,  le  meilleur  des  deux,  est  un  Ma- 
buse  (1  pi.). 

—  James  Weale,  La  «  Passion  •>  du  musée  de 
Turin,  par  Memling.  L'auleur  donne  les  raisons 
documentaires  qui  lui  permettent  d'aflirmer,  mal- 
gré les  doutes  émis,  que  ce  tableau  est  bien  celui 
qui  fut  peint  par  Memling  on  147K-1480.  sur  la 
commande  de  Guillaume  Vredelant,  ou  Vrelant,ûls 
do  Jacques  VrelanI,  pour  la  gilde  des  libraires. 

—  James  Weale,  /.*  Catalogue  des  peintures  de 
la  National  Gallery.  En  vue  de  la  rédaction  d'un 
nouveau  catalogue,  l'auteur  propose  que  les  indi- 
cations de  sujets  des  tableaux  soient  toujours  clai- 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


301 


ree,  il  donne   un   index  des   titres  à    donner  aux 
sujets  religieux  de  la  National  Gallery. 

(Mars;.  —  Cecil  H.  Smith,  Une  statue  grecque 
de  Tretitham.  L'auteur  nous  apprend  que  cette  œu- 
vre, de  la  belle  époque,  passée  en  vente  à  Trenthaui, 
a  été  acquise  par  le  British  Muséum.  Il  donne  les 
raisons  pour  lesquelles  cette  statue,  entièrement 
drapée  siuf  le  visage  et  le  bout  des  pieds,  ne  peut 
pas  être  romaine  (4  reprod.). 

—  Joseph  Strzygowi^ki,  Le  Passage  de  la  na- 
ture à  l'art  ches  Tiirner  (2  pi.). 

—  D.  S.  Mac  Goll,  Notes. tur  les  artistes  anglais. 
Il  ;  Les  Conférences  de  Turner  à  V Académie . 

—  Roger  E.  Fry,  Les  Peintres  du  Nord  de  l'Ita- 
lie. C'est  une  analyse  de  l'ouvrage  de  M.  Berenson 
sur  le  même  sujet,  dont  il  comble  certaines  la- 
cunes. 

—  G.-J.  Holmes,  Deux  dessins  de  paysages 
russes  par  liembrandl  (2  pi.;. 

—  G. -F.  Hill,  Stephen  H.,  médailleiir  et  pein- 
tre [2  pi.). 

—  II.-D.  EUis,  La  Marque  «  rose  et  couronne  » 
de  l'argenterie  de  Norwich. 

—  Clément  Heaton,  Les  premières  peintures 
sur  verre  et  l'architecture  romane  à  Reini'i  (1  pi.). 

—  C.  J.  H.,  L'origine  de  trois  peintures  de  Cuyp. 
L'auteur  montre  que  l'Intérieur  d'une  étable 
(n*  141)  du  musée  de  Bruxelles,  les  Animaux  dans 
un  paysage  de  la  collection  R.  Kann,  et  un  sujet 
semblable  du  musée  d'Amsterdam  sont  sortis, 
avec  de  très  légers  changements,  d'une  admirable 
étude  de  la  collection  Dowdcswell  (2  reprod.). 

—  L'Art  en  Amérir/ue  :  Deux  ouvrages  primiti- 
vement attribués  à  llerri  met  de  Blés.  L'auteur 
anonyme  de  cet  article  signale  et  reproduit  deux 
ouvrages,  composés  chacun  de  deux  volets,  qui 
représentent  Trois  guerriers  apportant  à  David 
de  l'eau  de  la  citerne  de  BeVUéem  et  La  Reine 
de  Saba  apportant  des  présents  à  Salomon,  l'un 
dans  la  collection  Pourtalès,  l'autre  dans  la  collec- 
tion Ch.  Ilutchinson,  de  Chicago.  M.  Hiilin,  qui 
ne  connaît  les  volets  Ilutchinson  que  parla  photo- 
gi-apliie,  pense  qu'ils  sont  l'œuvre  d'un  élève  très 
habile.  M.  Kenyon  Cox,  qui  n'a  vu  eu  original 
que  les  voleta  de  Cliicago,  pense  que  ceux-ci  sont 
d'une  exécution  supérieure  (1)  (1  pi.). 

(Avril).  —  Edward  Dillon,  Notes  sur  l'origine 
et  le  développement  de  la  porcelaine  cmaillce  en 
Chine  (1  pi.). 

—  Gliarles  Ricketts,  Puiis  de  Chavonnes  :  Un 
chapitre  de  a.  Modem  Painters  »  (3  pi.). 

—  G.  Baldwin  Brown,  Florence  et  ses  construc- 
teurs (3  fig.). 

—  E.  Alfred  Jones,  Les  anciens  vases  religieux 

(1)  Connais.sant  bien  en  original  les  exquis  volets 
Pourtalès  et  jugeant  ceux  do  Chicago  d'après  la 
bonne  photogravure  du  Burlington  Magasine, 
j'ai  l'impression  bien  nette  que  ces  derniers,  infé- 
rieurs pour  la  plupart  des  ligures,  soat  supérieurs 
pour  certaines  d'entre  elles,  la  tête  de  Salomon, 
par  exemple.  Cette  remarque  et  le  fait  de  l'exis- 
tence de  nombreuses  et  importantes  variantes  me 
permettent  de  supposer  que  les  volets  de  Chicago 
sont  une  réplique  inventée  et  dessinée  par  le 
maître,  qui  a  mis  en  partie  la  main  i.  l'exécution, 
tandis  que  les  volets  Pourtalès  sont  d'une  seule 
main,  celle  du  maître. 

E.D.-G. 


6)1  argent  de  quelques  églises  anglaises  de    Hol- 
lande (3  pi.). 

—  Ch.  Hoiroyd,  Deux  récentes  acquisitions  de 
la  National  Gallery.  Il  s'agit  du  charmant  por- 
trait d'adolescente  à  micorps,  peint  par  Mabuse, 
qui  fit  partie  de  l'Exposiiion  de  la  Toison  d'Or  à 
Bruges,  et  d'un  portrait  de  femme  en  buste  sous 
l'aspect  d'une  Madeleine,  attribuablc  au  même 
artiste. 

—  Claude  Phillips,  Vn  «  Sa.nt  Jean-Baptis'e  » 
de  Cesare  da  Sesto  (1  reprod.). 

—  Walter  Armstrong,  Le  «  Pori>-ait  d'un  poéte'> 
de  la  National  Gallery.  Ilarington,  dans  la  pré- 
face de  sa  traduction  de  l'Orlando  furioso,  paru 
en  1571,  décrit  l'aspect  et  le  visage  de  l'Arioste 
de  telle  sorte  qu'on  ne  peut  douter  qu'il  ait  vu  ledit 
portrait  de  la  National  Gallery  ou  qu'il  ait  copié 
la  description  de  quelqu'un  qui  l'avait  vu.  II 
ajoute  :   «  Son  portrait  a  été  peint  par  le  Titien.  » 

—  Kurt  Freise,  Rembrandt  et  Elsheimer. 

(Mai).  —  Edvard  Dillon,  Notes  sur  l'origine  et 
le  développement  de  la  porcelaine  émaillée  en 
Chine  (2-  article)  (3  pi.). 

—  Claude  Phillips,  Un  portrait  méconnu  de 
Louis  David  {l  pi.). 

—  Roger  Fry,  Un  livre  de  M.  Horn  sur  Botti- 
celli. 

—  C.-J.  Holmes,  Un  défaut  de  l'enseignement 
moderne  de  l'art.  L'auteur  signale  le  volume  inti- 
tulé Jl/on  école  et  mon  évangile,  du  peintre  Hubert 
von  Herkomer. 

—  M.  A.  van  de  Put  signale  et  analyse  l'ouvrage 
en  trois  volumes  :  Arts  et  Industrie  de  l'Espagne 
primitive,  par  Léonard  Williams. 

—  KatharineEsdaile,S«r  les  con(or;un!fes.  L'au- 
teur étudie  des  nombreux  exemplaires  de  ce  genre 
de  médaille  (1  pi.). 

—  Hans-W.  Singer,  Peintures  de  Goya  expo- 
sées à  la  galerie  .Viethke  à  Vienne  (4  pi.). 

—  Lettre  de  M.  George  H.  de  Loo  à  l'éditeur  : 
Li  Portrait  de  Jaqueline  de  Bourgogne  par 
Mabuse.  L'auteur  signale,  dans  la  collection  de 
Mrs  Gardner  à  Boston,  un  portrait  de  femme  qui 
n'est  autre  que  celui  d'Anne  de  Bergues,  veuve 
dAdolfe  de  Bourgogne  et  mère  de  Jaqueline, 
comme  cela  est  prouvé  par  la  copie  qu'en  fit  le 
présumé  Jacques  Le  Bourg  dans  le  recueil  de  la 
Bibliothèque  d'Arras.  Une  réplique  du  portrait 
d'Anne  se  trouve  dans  la  collection  de  lord  Brown- 
low.  L'auteur  pense  qu'il  faudrait  les  comparer 
pour  savoir  lequel  est  l'original,  —  ou,  ajouterons- 
nous,  si  les  deux  ne  seraient  pas  de  la  main  du 
maître'. 

—  Lettre  de  M.  G.-H.  GoUins  Baker  sur  Herri  met 
de  Blés  (  v.plus  ha  ut).  L'auteur  signale  une  Adoration 
des  Mages,  attribuée  à  «  Herri  met  de  Blés  », 
prêtée  par  MM.  Duveen  à  l'Exposition  d'hiver  do 
Burlington  IIouso,  qu'il  croit  être  de  la  même 
main  que  les  volets  de  la  collection  Ilutchinson  de 
Chicago,  et  croit  pouvoir  en  conclure  que  l'opinion 
de  M.  Hulin  de  Loo  est  la  plus  probable,  à  savoir 
que  les  volets  de  Chicago  seraient  l'œuvre  d'ua 
«  satellite  »  de  l'auteur  des  volets  Pourtalès. 

(Juin).  —  O.-S.  Mac  CoU,  Le  Portrait  de 
lennyson  par  Millais  (l  pi.). 

—  Roger  E.  Fry,  L'Exposition  de  manuscrits 
A  miniatures  au  Burlington  fine  arts  Club. 

—  Lionel  Gust,  La  nouvelle  loi  italienne  «  per 
le  anlichità   e    le  belle  arti  «.    L'auteur   pense 


30'> 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


qu'avec  les  ménagements  nécessaires  une  loi  ana- 
logue serait  utile  en  Grande-Bretagne. 

—  Christiania  J.  Herringham,  Les  ornements 
serpentins  en  Irlande,  sur  les  bords  de  la  Médi- 
terranée et  en  Chitie.  L'auteur  retrouve  dans  l'an- 
cienne Grèce  et  l'ancienne  Chine  les  ornements  en 
spirale  employés  en  Irlande  dans  les  manuscrits 
L'i  les  ouvrages  en  fer,  entre  les  années  400  et 
1100  (48  fig.  dans  le  texte). 

—  Arthur-F.-G.  Leveson  Gower,  Les  vases  sa- 
crés de    l't'Qlise   Saint-Pierre    â  Londres  (2  pi.). 

—  Joseph-M.  Doran,  L'ornementation  du  ma- 
nuscrit de  Durroiv  puisée  dans  les  émaux  et  des 
objets  de  métal  (8  fig.  dans  le  texte). 

—  E.-W.  Braun,  La  Porcelaine  de  Doccia  dans 
sa  pretnière  période.  Il  s'agit  de  la  fabrique  fon- 
dée à  Doccia,  près  de  Florence,  par  le  marquis 
Giccori,  on  1737  (2  pi.). 

—  G.-J.  Holmes,  La  u  Parade  »  de  Gabriel  de 
Saint-Aubin,  i^e  charmant  spécimen  de  l'art  du 
XVIII"  siècle  vient  d'entrer  à  la  National  Gallery 
(1  Pl-)- 

—  James  Weale,  Ambrosiu.<i  Benson.  L'auteur 
donne  d'intéressants  et  nombreux  détails  i'iogra- 
phiquos  sur  Anibrosius  Benson  et  sa  famille. 

—  M.  Martin  Conv?ay,  Dessins  par  Gérard  Da- 
vid. L'auteur  mi  ntionne  des  dessins  arrachés  à 
un  livre  d'esquisses  et  passés  sous  le  nom  de  Hol- 
bein  dans  une  vente,  il  y  a  quelques  années. 
Ayant  trouvé  chez  un  brocanteur  les  photographies 
de  ces  dessins,  il  y  a  reconnu  des  têtes  évidem- 
ment dessinées  d'api-ès  nature  pour  les  Noces  de 
Cana  du  Louvre,  tableau  peint  pour  Jean  de  Se- 
dan, d'après  M.  Hulin,  au  début  du  xvi"  siècle. 
(Reproduction  du  tableau  du  Louvre  et  de  quatre 
dessins  très  remarquables  ) 

—  Louise-M.  lUclitt-r,  i'n  tableau  d'autel  perdu 
du  "  Maître  de  Flémallc  ».  L'auteur  pense  que 
\' .innoncialion  du  Louvre,  attribuée  à  1'  «  Écolo 
flamande  »,  pourrait  être  une  copie  du  panneau 
central  dos  volets  de  Flémalle  du  Prado.  Mais 
l'feuvTe  est  trop  parfaite,  à  notre  avis,  pour  que 
l'on  doive  songer  à  y  voir  une  simple  copie  (3  re- 
productions). 

—  Correspondance  ;  Le  prince  Doria  Pamphili, 
ayant  vu  dans  le  Burlington  ilagazine  une  repro- 
duction d'un  Portrait  de  fillette  par  Velazquez, 
appartenant  à  MM.  Duveen,  envoie  celle  d'un 
Portrait  d'enfant  qui  fait  partie  de  sa  galerie  et 
qu'il  attribue  an  même  artiste.  On  peut  discuter 
1  atti-ibution,  mais  l'œuvre  est  tout  à  fait  remar- 
quable (1  roprod.) 


— '"^.-iixr'^ftstîftA'eva,---»— 


BIBLIOGRAPHIE 


Ua  mois  à  Rome,  par  André  Malrel.  —  Paris, 
Hachette  et  C" .  Un  volume  petit  in-S",  do 
'i61  pages  avec  152  ligures  et  32  plans. 
I^a  Sicile,  par  André  Maurkl.  —  Paris,  Manzi, 
Joyant  et  C'".  Un  volume  in-4°,  de  2(52  pages 
avec  gravures. 

■Voici  deux  nouveaux  ouvTages  de  l'intelligent  et 
l'rudil  pèlerin  d'Iiisluire  et  d'art  qne  s'était  montré 
M.  André  Maurol  dan.s  ses  Petites  villes  d'Italie 
naguère  signalées  ici.  Home  forme  le  sujet  du 
premier.  Home  vue  moins  par  un  archéologue  et 
UT»  critique  —  car,  comme  a  dit  Goethe,  «  il  faut 


des  années  pour  s'y  reconnaître  »  —  que  par  un 
passant  artiste,  un  flâneur  ému  qui,  pendant  les 
trente  journées  d'un  mois  ardemment  rempli,  a 
su  bien  voir  et  comprendre  les  spectacles  olVerts 
à  chaque  pas  dans  cette  ville  peuplée  de  tant  de 
souvenirs  :  "  La  flânerie  innocente  est  douce 
parmi  les  ruines  »,  écrit-il.  Il  la  comprise  en  cu- 
rieux raffiné,  à  qui  les  grandes  choses  et  les 
belles  choses  parlent  un  langage  éloquent  et  pro- 
fond. Par  là,  ce  voyageur  qui  s'enricliit  d'impres- 
sions appelle  la  sympathie  de  tous  les  voyageurs; 
aussi  c'est  à  eux  que  s'adresse  son  livre. 
Œuvre  de  littérature  et  d'art,  c'est  là,  en  un 
]iratique  •<  format  de  poche  »,  un  guide  idéal 
qu'enrichit,  en  outre,  une  abondante  collection 
photograpliique  des  aspects  de  Rome,  de  ses 
vieilles  pierres  et  de  ses  chefs-d'o^uvre. 

De  façon  non  moins  vivante,  toute  la  Sicile  est 
évoquée  dans  le  second  de  ces  ouvrages,  avec  ses 
paysages  liistoriques  et  ses  monuments  où  depuis 
l'antiquité  tous  les  siècles  ont  mis  leur  em- 
preinte :  ruines  majestueuses  de  temples  et  de 
théâtres  grecs,  nobles  marbres  antiques,  cathé- 
drales ou  palais  normands  aux  architectures 
fleuries,  riches  édifices  de  la  Renaissance  :  c'est 
la  malheureuse  Messine,  dévastée  par  le  tremble- 
ment de  terre  de  décembre  1908  et  dont  des  pho- 
tographies nombreuses  nous  rendent  les  aspects, 
les  édifices  et  les  œuvres  dart  disparus;  puis 
Taormine,  Catane,  Syracuse,  Girgeuti,  Palerme, 
Cefalii,  Ségeste,  Sélinonte...  Ici  encore,  M.  André 
Maurel,  par  sa  manière  personnelle  de  voir  et  de 
décrire  les  sites  et  les  monuments,  de  ressusciter 
les  souvenirs  qui  s'y  rattachent,  nous  donne  un 
tableau  singulièrement  coloré,  au  charme  duquel 
ajoutent  les  nombreuses  reproductions  photo- 
graphiques semées  à  chaque  page  de  ce  ))oau  livre. 

A.  M. 


Der  Kûnstlerische  Steindruck  —  Berlin,  Brimo 
Casslrer.  Un  volume  petit  in-16  de  07  pages, 
illustré. 

(j'est  un  petit  traité,  purement  technique,  mais 
qui  olîre  sur  les  ouvrages  similaires  publiés  en 
France  l'avantage  de  s'illustrer  d'exemples  em- 
pruntés à  toutes  les  écoles,  à  tous  les  pays.  Une 
belle  place  y  est  faite  à  Carrière  et  à  Lautrec,  à 
Menzel  et  à  Liebermann,  à  MM.  Max  Slevogt  et  à 
Karl  'VValser,  à  M.  Shaunon.  Le  goût  qui  a  pré- 
sidé à  l'établissement  de  ce  volume  le  fera  recher- 
cher par  les  amateurs  non  moins  que  par  les 
professionnels  qui  cultivent  l'art  de  la  lithogra- 
phie. 


NECROLOGIE 


M.  Pierre  Lagarde,  artiste  peintre,  directeur 
de  la  scène  artistique  de  l'Opéra,  est  ilécédé  subita- 
ment  à  Paris,  le  12  décembre.  Il  était  né  en  1853. 
Klèvc  de  MM.  Busson,  Dubufe  et  MazeroUe,  il 
exposa  jiour  la  première  fois  en  1878  au  Salon 
lies  Artistes  françai.?,  où  il  envoya  ensuite  une 
.série  de  paysages  et  de  sujets  de  genre  et,  plus 
tard,  des  épisodes  militaires  conçus  dans  une  note 
sobre  et  tragique,  réminiscences  de  la  guerre  de 
1870  à  laquelle  il  avait  pris  part.  11  avait  obtenu 
une  mention  honorable  en  1881,    une  médaille  de 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


303 


3*  classe  en  1882,  une  de  2'  classe  en  1885,  une 
médaille  d'argent  à  l'Exposition  Universelle  de 
1889,  une  médaille  d'or  à  celle  do  1901),  et  il  avait 
été  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  on 
1891. 

Gomme  directeur  de  la  sconc  de  l'Opéra,  il 
s'était  fait  remarquer  pour  le  goût  artistique  avec 
lequel  il  avait  concouru  à  remonter  d'anciennes 
pièces  dont  il  rajeunit  les  décors. 


Nous  avons  également  le  regret  d'anuunccr  la 
mort  de  M.  Maurice  Gtuentin-Baucbart,  con- 
seiller municipal  de  Paris,  décédé  subitement 
mercredi  dernier  14  décembre.  Il  était  né  à  Paris 
en  1857.  Représentant  à  l'ilotel  de  Ville  le  quartier 
des  Champs-Elysées,  il  était  vice-président  de  la 
commission  des  Beaux-Arts  et  s'y  était  fait  remar- 
quer par  sa  compétence  des  questions  d'art.  Il 
était,  en  outre,  président  du  jury  des  expositions 
du  Musé»  Galliera  et  président  de  la  Gonunission 
du  Vieux-Paris.  Amateur  plein  de  goût  comme  son 
père  le  bibliophile  Ernest  Quontin-Bauchart,  il 
avait  réuni  une  remarquable  collection  de  bronzes 
et  d'estampes  originales. 

M.  Robert' Climent- Jules  Reboul,  arcliitecte, 
est  décédé  à  Paris,  le  7  décemlire,  à  làge  do 
soixante-quatre  ans.  Il  avait  obtenu  une  médaille 
do  3°  classe  en  1877,  et  une  autre  médaille  de  3'classe 
à  l'Exposition  Universelle  de  1878.  Parmi  les  édi- 
lices  qu'il  a  construits,  on  cit9  notamment  l'hôtel 
Potocki,  au  boulevard  Haussmann;  l'hôtel  de  ville 
de  Chauny,  et  le  monument  aiu  Mobiles  do  Luné- 
ville. 

Le  8  décembre  est  mort  à  Bruxelles  M.  Jean 
Robie,  artiste  peintre,  âgé  de  quatre-Tingt-neuf 
ans,  membre  de  l'Académie  de  Belgique,  qui  a 
souvent  exposé  aux  .Salons  de  la  Société  des  Ar- 
tistes frani;ais,  où  il  fut  très  apprécié  comme 
peintre  de  fleurs.  11  s'était  fait  connaître  aussi,  en 
Belgique,  comme  écrivaiu.  Il  avait  obtenu  une 
médaille  de  3'  classe  en  1851,  un  rappel  en  1862, 
et  une  médaille  à  l'Exposition  Universelle  de  1889. 
Il  était  chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 


On  annonce  do  Berlin  le  décès  du  peintre 
Ludwig  Knaus,  membre  des  Académies  de  Berlin, 
de  Vienne,  de  Munich,  de  Christiania,  d'Anvers  et 
d'Amsterdam,  décédé  subitement  à  l'âge  de  quati'e- 
vingt-un  ans.  Il  était  né  à  M'iesbaden  en  1829  et 
étudia  la  peinture  à  Dûsseldorf,  près  de  Karl 
Sohn  et  de  Schadow.  Il  se  consacra  surtout  à  la 
représenlâlion  de  scènes  de  la  vie  populaire  et  se 
rendit  vile  célèbi'e  en  ce  genre  par  l'habileté  de 
la  composition,  mêlée  d'humour  ot  d'une  pointe 
de  ssutiment,  qui  dégénéra  malheureusement  plus 
tard  assez  fréquemment  en  mièvrerie.  Bien  des 
tableaux  de  lui  sont  célèbres:  Fête  d'enfants 
(Musée  de  Berlin),  Joueurs  de  certes,  La  Cin- 
quantaine, etc.  La  Gazette  a  reproduit  plusieurs 
de  ses  œuvres  et,  notamment  a  gravé:  Ventre 
afi'amé  n'a  pas  d'oreilles,  et  une  Sainte  Famille. 
Il  lit  un  long  séjour  à  Paris,  de  1852  à  1860, 
«t  plusieurs  voyages  en  Italie  ;  puis  il  s'ins- 
talla délinitivement  en  AUemagne,  et  fut  appelé 
on  1874  à  dii'iger  un  atelier  à  l'Académie  des 
Beaux-Arts   de    Berlin.    A   l'Eïposition     Univer- 


selle de  1867,  il  avait  obtenu  uue  des  grandes 
médailles  d'honneur.  Il  était  ofûcier  de  la  Légion 
d'honneur  ot  correspondant  de  notre  Académie  dos 
Beaux-Arts.  Le  musée  du  Luxembourg  ot  la  plu- 
part des  musées  d'Allemagne  possèdent  de  ses 
œuvres. 

Le  22  octobre  est  mort  à  Rome  le  professeur 
Domenico  Bruschi,  peintre  d'histoire.  Né  à  Pé- 
rouse  en  1840,  il  avait  fait  ses  études  artistiques  à 
l'Académie  de  cette  ville,  puis  i  Florence  et  à  Rome. 
En  1862,  il  alla  en  Ecosse  et  à  Londres  où  ses 
tableaux  allégoriques  furent  très  admirés.  De 
retour  dans  son  pays,  il  fut  nommé  professeur 
d'ornement  et  de  décoration  au  nouvel  Institut 
royal  des  Beaux-Arts.  Il  décora  de  peintures  histo- 
riques remarquables  de  nombi-oux  monuments  : 
à  Rome,  la  Consulta,  l'église  des  Saints-Apôtres, 
les  Lincei,  les  palais  do  Montecitorio  et  du  Qui- 
rinal;  à  Pérouse,  la  cathédrale  et  la  Pi-éfecture  ; 
à  Vicence,  la  façade  du  Monte  di  Pietà;  des  édifices 
à  Malte,  à  Cagliari,  etc. 


MOUVEMENT  DES  ARTS 


Objet»  d'art 

A'ente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  10,  le  3  décem- 
bre, par  M"  André  Desvouges  et  MM.  Paulme  ot 
Lasquin. 

l.  Ameublement  de  salon  (canapé,  deux  bergères 
et  six  fauteuils),  en  ancienne  tapisserie  d'Aubusson 
du  temps  de  L.  XVI,  à  compositions  à  animaux 
dans  des  paysages;  encadrements  de  draperies. 
Bois  en  acajou,  ép.  postérieure  :  30.100. 

Tableaux.  —  14.  Ingres.  Portrait  d'homme  : 
4. GOO  francs. 

Bronzes  d'ameublement.  —  46.  Cartel  bronze 
ciselé  et  doré,  à  feuilles  d'eau  et  étoiles,  suspendu 
par  une  draperie.  Commencement  du  xix*  siècle 
(Lepaute)  :  3.60O. 

Produit  total  :  53.119  francs. 

Tatleaux  modernes 

Vente  faite  à  l'hôtel  Drouot,  salle  6,  le  3  décem- 
bre, par  M"  Lair  Dubreuil  ot  M.  G.  Petit. 

Tableaux.  —  4  .  Boudin  (Eugène).  Port  d'An- 
vers :  2.300.  —  8.  Cazin.  Le  Reniement  de  saint 
Pierre  :  3.1 10.  —  9.  Chaplin.  Portrait  de  M°"  Fey- 
deau  :  2.000.  —  12.   Corot.  La  Chaumière  :  15.000. 

30.  Isabey.  Le  Navire  en  perdition  :  6.100.  —31. 
Isabey.  La  Rentrée  au  port  :  6.000.  —  ^S'^.  Jacque 
(Ch.).  Coin  de  ferme  :  3.750.  —  34.  Jongkind.  En 
Hollande  :  1.750.  —  35.  Jongldnd.  Clair  de  luno 
en  Hollande  :  1.700. 

44.  Monet  (Cl.).  Soleil  couchant  à  Argenteuil  • 
3.900.  —  46.  Pissarro  (G.).  La  Rivière  :  2.000.  — 
47.  Pissarro  (C).  Le  Village  au  soleil  levant  : 
1.855.  —48.  Pissarro  (G).  Au  jardin:  1.855.  — 
49.  Renoir.  La  Jeune  fille  en  rose  :  3.100. 

Aquarelles,  pastels  et  dessins.  —  ïroyon  (G.). 
93.  Le  Cavalier  ;  9i.  Le  Pécheur;  95.  La  Chau- 
mière au  bord  de  la  rivière,  et  96.  Le  Passeur, 
quatre  pastels  :  4.840. 

97.  Ziem.  Venise.  Aquarelle  :  3.050. 

Tiibleaur.  —  104.  Corot.  Paysage  :  3.000. 

Produit  total  :  88. SCO  francs. 


304 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Collection  Maurice  Kann 

(Suite)  (1) 

Ivoires.  —  21ô.  Volet  de  diptyque  :  Vierge  de- 
boul;.T«c  l'Enfant  sous  un  arceau  gothique.  France, 
xiv«  siècle  :  2.130.  —  216.  Tablette  à  écrire  à  sujet 
tiré  d'un  roman,  sous  une  triple  arcature  gothique. 
France,  xiv  siècle:  1.400.  —  217.  Diptyque  à  qua- 
tre compartiments  :  l'Annonciation,  la  Visitation, 
la  Crèche,  l'Adoration  des  Rois  Mages,  le  Couron- 
nement (le  la  Vierge.  France,  xiv*  siècle:  5.270. — 
218.  Diptyque  :  Sainte  Femme  en  adoration  et  le 
Christ  crucifié.  France,  xiv*  siècle  :  1.600.  —  219. 
Diptyque  :  la  Crèche  et  le  Calviire,  sous  dos  arca- 
des gotliiques.  Travail  français,  xiv*  siècle  :  7.000. 

—  220.  Diptyque  à  quatre  compositions  sous  des 
arcades  gothiques.  Travail  français,  xiv»  siècle  : 
1.800.  —  221.  Valve  do  boite  à.  miroir  à  médaillon 
polylob(',  à  sujets  galants.  France,  xiv  siècle  (ad- 
jugé 1.300  francs  à  la  vente  Spitzer,  1898):  4.499. 

—  222.  Valve  de  boîte  à  miroir,  à  personnages  à 
cheval.  France,  xiv  siècle  :  4.000.  —  223.  Diptj- 
que  :  l'Arrestation  du  Christ,  la  Mort  de  Judas,  le 
Portement  de  Croix  et  le  Calvaire.  Travail  anglais. 
XIV»  siècle  :  2.350.  —  224.  tiroupo-applique  :  la 
Vierge  debout  et  l'Enfant.  Travail  français,  xiv" 
siècle:  5.16Î.  —  226.  Deux  bas-reiiofs :  saint  Geor- 
ges tuant  le  dragon  ft  la  Vierge.  Ancien  travail 
byzantin  :  7.010.  —  227.  Socle  à  huit  pans:  jardin 
et  fontaine,  bouffon,  jeune  homme,  jeune  femme 
et  deux  singes,  xiv  siècle  (adjugé  5.050  francs  à  la 
vente  Spitzer):  14.900.  —  235.  Haut-relief:  baccha- 
nale d'enfants  jouant  avec  une  chèvre.  Atelier  de 
François  Duquesnoy,  xvii"  siècle:  2.150. 

Objets  dirers.  —  242.  Coffret,  cuir  fauve  doré  à 
motifs  réguliers,  xvi'  siècle  :  7.200.— 243.  Salière 
ronde  en  émail  peint  de  Limoges,  par  Pierre  Rey- 
mond  (1545),  décorée  en  grisaille,  sur  fond  noir 
et  dorure  :  compositions  relatives  à  la  légende  de 
Vénus  et  inscription  :  1.500.  —  244.  Buste-appli- 
que en  cire  de  couleur,  portrait  de  jeune  homme. 
Italie,  XVI*  siècle  :2.400.—  247.  Buste-applique  en 
cire  de  couleur,  Élienne  Bathori,  roi  de  Pologne, 
sur  boite  rondo  en  cuivre  gravé  et  doré  et  inscrip- 
tion :  «  Steplianvs  D.  G.  rex  Poloniae,  1586  ■>  : 
4.200.  —  249.  Plaque  octogone  en  verre  dit  églo- 
misé  :  l'Adoration  des  Rois  Mages.  Travail  mila- 
nais, XVI'  siècle  :  1.350.  —  251.  Baiser  de  paix 
en  verre  dit  églomisé  :  sainte  Madeleine.  Italie, 
xvi°  siècle  :  1.750.  —  2.")2.  Vitrail  :  Sainte  Femme 
tenant  un  livre;  écusson  d'armoiries,  xvi*  siècle  : 
1.500.  —  25:^.  (!:oupe,  coquille,  en  cristal  de  roche. 
Nuremberg,  xvi"  siècle  :  1.900.  —254.  Trois  flam- 
beaux balustrcs  en  cristal  de  roche  gravé,  mon- 
ture en  or  émaillé  et  argent  doré  et  motifs  irré- 
guliers émaillés.  xvii'  siècle  :  16.000.—  259.  Deux 
chandeliers  en  ébèae,  balustres,  garnitures  de 
bronze  doré  et  incrustations  de  plaques  de  lapis. 
Italie,  XVII'  siècle  :  16.080. 

Bijoux.  —  265.  Bijou  pendeloque  or  émaillé, 
diamants  et  perles;  personnage  et  chien,  xvi'  siè- 
cle: 5.200.  —  266.  Bijou  pendeloque  or  émaillé, 
rubis,  émeraudes  et  perles  :  buste  d'homme  barbu. 
Italie,    xvi"   siècle   (adjugé   2.300   fr.    à   la    vente 

(1)  'V.  Chronique  des  Arts  du  10  décembre  1910. 


Spitzer)  :  6.700.  —  267.  Bijou  pendeloque,  coque 
de  perle,  monture  or  émaillé,  simulant  un  navire 
à  un  mât  et  trois  hommes  d'équipage.  Italie, 
XVI'  siècle  (adjugé  9.000  fr.  à  la  vente  Spitzer)  : 
24.160.  — 208.  Croix  pendeloque  or  émaillé,  éme- 
raudes et  perles,  à  motifs  réguliers  sur  fond  noir. 
Espagne,  xvr  siècle  :  3.000.  —  270.  Bague  en  or 
émaillé,  à  perles  et  télé  d'enfant  en  haut-relief,  en 
ambre.  «  Greg.  XIII  ».  Italie,  xvi*  siècle;  3.600. 

(.1  siiicre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS  XOUVELLKS 

Paris 
Exposition  de  tableaux  de  M.  Henry  Ottmann, 

galerie  Barbazanges,  109,  faubourg  Saint-IIonorc. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Jean  Fraumont 
chez  Chevallier,    17,  boulevard   do    la    Madeleine. 

Exposition  de  crayons  rehaussés  de  M.  Gustave 
Brisgand,  galerie  Tooth,  41,  boulevard  des  Ca- 
pucines. 

Exposition  de  tableaux  do  M.  Maurice  Asselin, 
galerie  E.  Blot,  11,  rue  Richepanse,  jusqu'au  24  de. 
cembre. 

1"  Exposition  de  peintures  de  la  Société  <■  Le 
Décade  »,  46,  rue  Notre  Dame-de-Lorette,  du  19 
au  25  décembre. 

Exposition  de  tableaux  et  aquarelles  de  M.  Daniel 
Dourouze,  galerie  de  l'Athénée-.Saint-Gprmain, 
21,  rue  du  Vieux  Colombier,  jusqu'au  30  décembre. 

3"  Exposition  de  la  Société  «  L'Éclectique  »,  ga- 
lerie des  Artistes  modernes,  19,  rue  Caumartin, 
jusqu'au  31  décembre. 

Exposition  d'aquarelles  et  de  gouaches  de  M. 
Maurice  de  Lambert,  galerie  Georges  Petit,  8, 
rue  de  Sèze,  jusqu'au  31  déce.ribre. 

Exposition  de  tableaux  deM"«Lèonie  Dusseuil, 
galerie  J.  Moleux,  68.  boulevard  Malhcsherbes, 
jusqu'au  31  décembre. 

1"  Exposition  rétrospective  des  Maîtres  pein- 
tres-graveurs (de  Paul  Huet  à  Jongkind),  or- 
ganisée par  la  Société  des  peintres-graveurs  fran- 
çais, galerie  Devambez,  43,  boulevard  Maleshcr- 
bes,  jusqu'au  31  décembre. 

Exposition  de  paysages  de  M.  Charles  Menne- 
ret,  galerie  A. -G.  Potin,  36,  rue  Taitbout,  jusqu'au 
31  décembre. 

Expositions  de  dessins  et  aquarelles  de  divers 
artistes,  galerie  E.  Druet,  20,  rue  Royale,  du  19 
au  31  décembre. 

Exposition  de  céramique»,  meubles  et  tapis  de 
M.  H.   Simmen,  galerie   d'Art  décoratif,  7,   rue 
Lallitte,  jusqu'au  14  janvier  1011. 
Province 

Angers  :  21°  Exposition  de  la  Société  de^  .\mis 
des  Arts,  jusqu'à  février. 

Etranger 

Philadelphie  :  18«  Exposition  des  aquarellistes, 
à  l'Ai'adi'iuio  des  Beaux-Arts. 


Le  Gérant  :  P.  Gin.\iii>iT. 


l'aiis  -  iMipniiieric  tic  la  l'ro-se,  16,  rue  du  Croissant.  -    V.  Siinarl,  imprimeur. 


N»  39.  —  1910.         BUREAUX  :  io6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6=)         21  Décembre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT   A    LA   GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT    LE     SAMEDI      MATIN 

Les  abonnés  à  la  Gazette  des  Beaux-Arts  reçoivent  gratuitement  la  Chronique  des  Arts  et  de  la  Curiosité 


Prix  de  l'abonnement  pour  un  an 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...        10  fr. 
Départements 12  fr. 


Etranger    (Etats    faisant  partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


OL-e    ITuméro    ;     O     fr.    25 


PFÎOPOS     DU      JOUR 


,  E  l'"  janvier,  la  Société  française 
de  reproductions  de  manuscrits  à 
peintures  entrera  dans  sa  première 
année  d'activité.  Elle  a  consacré 
plusieurs  mois  à  se  constituer,  à  s'assurer 
des  concours  indispensables,  à  définir  nette- 
ment son  objet.  Aujourd'hui,  elle  est  toute 
formée  et  prête  à  commencer  ses  travaux.  Sa 
première  publication  sera  la  reproduction 
intégrale  de  tous  les  feuillets  d'une  splendide 
Bible  moralisée,  qui  est  l'un  des  plus  admi- 
rables ouvrages  exécutés  par  les  artistes 
français  du  xiii"  siècle. 

On  se  rappelle  dans  quelles  circonstances 
la  Société  est  née.  Au  lendemain  du  désastre 
qui  ravagea  la  Bibliothèque  de  Turin,  tout  le 
monde  savant  s'est  ému.  Diverses  proposi- 
tions intéressantes  ont  été  faites.  Mais,  fina- 
lement, les  Pouvoirs  publics  n'ont  rien  décidé 
et  le  temps  a  passé.  Il  a  jiaru  alors  à  quel- 
ques hommes  dévoués  à  l'histoire  et,  en  par- 
ticulier, à  nos  beaux  manuscrits  qu'ils  pour- 
raient prendre  l'initiative  de  reproduire  les 
peintures  des  plus  beaux  manuscrits.  C'est 
ce  que  va  faire  la  «  Société  française  ->  dans 
les  meilleures  conditions  possibles  et  en  ayant 
recours  aux  procélés  mécaniques  appropriés. 
Son  œuvre  sera  de  constituer  une  sorte  de 
Corpus,  une  représentation  graphique  des 
plus  illustres  exemplaires  d'un  art  jadis  mer- 
veilleux. 

Cette  entreprise  sera  précieuse  à  tous  les 
amis  de  l'art  et  à  tous  les  historiens,  et  il  est 
à  souhaiter  que  les  concours  utiles  ne  lui  fas- 
sent jamais  défaut.  Le  Corpus  qu'il  s'agit  de 
constituer  assurera  la  conservation  de  docu- 
ments inestimables,  et  si,  par  malheur,  les  ori- 
ginaux devaient  disparaître,  il  eu  resterait  du 


moins  un  souvenir  précis.  Il  permettra  on 
même  temps  au  public  de  connaître  d'admira- 
bles ouvrages  jalousement  gardés  dans  les  bi- 
bliothèques et  réservés  aux  seuls  érudits.  La 
curiosité  qui  pousserait  de  nombreux  ama- 
teurs à  consulter  les  originaux  no  serait  pas 
sans  inconvénients  :  les  manipulations  fré- 
quentes sont  pour  ces  œuvres  délicates  tin 
danger.  L'existence  des  reproductions  per- 
mettra de  les  sauvegarder,  sans  priver  les 
travailleurs  de  documents  indispensables.  On 
peut  ajouter,  enfin,  qu'au  point  de  -^-ue  de 
l'étude  de  riiistoire,  des  arts,  du  dessin,  des 
costumes  et  des  mœurs  de  l'ancien  temps,  les 
reproductions  de  manuscrits  rendront  à  la 
science  de  signalés  services.  C'en  est  assez 
pour  qu'au  seuil  de  l'année  où  elle  commence 
ses  travaux,  la  Société  nouvelle  reçoive  les 
vœux  de  tous  ceux  qui  connaissent  ses  pro- 
jets et  s'intéressent  à  sa  réussite  (1). 


NOUVELLES 

***  La  Chambre  des  députés  vient  de  voter 
une  loi  qui  autorise  l'Etat  à  vendre  les  copies 
d'objets  d'art  abandonnées  dans  les  musées. 

***  Les  cours  de  l'Ecole  du  Louvre  pour 
l'année  1909- 1910  ont  commencé  cette  semaine. 
En  voici  la  liste  : 

Archrologie  nationale  el  préhistorique.  — 
M.  IL  Hubert,  professeur  suppléant,  étudiera, 
pendant  le  premier  semestre,  les  nouvelles 
découvertes  l'elatives  à  la  clironologie  des 
temps  paléolithiques,  et  pendant  le  deuxième 
semestre,  l'archéologie  de  la  Gaule  romaine, 
tous  les  vendredis,  à  10  h.  l/'i  du  matin. 

(1)  La  cotisation  aunuellf  est  fixée  à  100  ou 
2Ô  francs.  Une  eircuiuire  explicative  est  envoyée 
franco  à  toute  personne  qui  en  fera  parvenir  la 
demande  au  s.'Crétaire  de  la  Société,  conito 
Alexandre  de  Labordo,  81,  boulevard  de  Gour- 
ceUes,  f  aris  tVlIl"). 


30(j 


LA  CHRONIOL'E  DES  ARTS 


Archéologie  égyplienyie.  —  M.  Georges  Bé- 
nédite,  professeur,  étudiera  la  formation  et 
le  développement  de  la  sculpture  égyptienne 
pendant  la  durée  de  l'Ancien  Empire,  tous  les 
mardis,  à  10  li.  lA'  du  matin. 

Archéologie  orientale  et  céramique  antique. 
—  M.  E.  Pottier,  membre  de  l'Institut,  profes- 
seur, étudiera,  dans  le  premier  semestre,  les 
vases  peints  à  la  Un  du  V  siècle  et  au  iv", 
comparés  aux  grandes  peintures  à  fresque 
du  siècle  de  Périclès  ;  dans  le  second  semes- 
tre, il  continuera  l'étude  des  petits  monu- 
ments, statuettes,  bijoux,  vases  de  la  série 
orientale  (daus  les  salles  de  la  mission  de 
Sarzec  et  de  la  mission  Dieulafoy),  tous  les 
samedis,  ù  10  h.  i/-2   du  matin. 

Antiijuités  sémitiques.  —  M.  R.  Dussaud 
étudiera  les  inihiences  babylonienne,  égyp- 
tienne, égéenne  et  hittite  sur  la  civilisation 
cananéenne,  touî  les  mardis,  à  2  heures,  à 
partir  du  20  décembre. 
Archéologie  grecque  et  romaine. — M.  Etienne 
ichon  étudiera  l'histoire  de  la  collection  des 
sculptures  antiques  du  Louvre,  tous  les  jeu- 
dis, à  10  h.  1/2  du   matin. 

Histoire  de  la  sculpture  du  Moyen  âge,  de  la 
Renaissance  et  des  temps  modernes.  —  M.  An- 
dré Michel,  professeur,  continuera  d'étudier 
l'histoire  de  la  sculpture  aux  xv=  et  xvi*  siè- 
cles, principalement  en  France  et  en  Italie, 
tous  les  mercredis,  à  10  h.  1/2  du  matin. 

Histoire  des  arts  appliqués  à  l'industrie.  — 
M.  Gaston  Migeon,  professeur, étudiera  l'his- 
toire du  métal  et  particulièrement  du  bronze, 
de  la  Renaissance  au  xviii' siècle,  dans  ses 
applications  à  l'architecture  et  au  mobilier, 
tous  les  vendredis,  à  2  h.  1/2. 

Histoire  de  la  peinture.  —  Le  cours  sera 
annoncé  ultérieurement. 

Histoire  de  L'art  français  aux  xvii"  et  xvm° 
siècles.  —  M.  P.  de  Nolhac,  professeur,  étu- 
diera l'histoire  da  château  de  Versailles,  ses 
œuvres  d'art  et  l'ensemble  de  sa  décoration 
au  temps  de  Louis  XIV,  tous  les  lundis,  à 
2  h.  1/2,  au  musée  de  Versailles  (exception- 
nellement, la  première  leçon  aura  lieu  au 
Louvre,  le  lundi  9  janvier  1911). 

Histoire  des  arts  au  xis"  siècle.  —  M.  Léonce 
Bénédite,  professeur,  traitera  de  la  méthode  à 
apporter,  au  point  do  vue  historique,  dans 
l'étude  des  arts  et  des  artistes  modernes,  et 
examinera  à  cet  elïet  certaines  personnalités, 
telles  que  celles  de  Ghassériau,  Paul  Huet  et 
Meryon,  tous  les  lundis,  à  2  h.  1/2,  dans  les 
locaux  de  l'ancien  séminaire  Sainl-Sulpice 
(exceptionnellement,  la  prejiière  leçon  aura 
lieu  au  Louvre,  à  4  heures). 

**♦  L'Union  centrale  des  Arts  décoratifs  vient 
de  renouveler  le  bureau  de  son  conseil  d'ad- 
ministration :  en  remplacement  de  M.  Henri 
Bouilhet,  décédé,  M.  François  Garnot,  dé.putè, 
vice-présidoit,  a  été  nommé  président;  M. 
Raymond  K(Bchlin  passe  à  la  vice-présidence, 
et  MM.  André  Bouilhet  et  IIonri-Georgos  Ber- 
ger deviennent  secrétaire  du  conseil  et  tréso- 
rier adjoint.  Ges  nominations  ont  été  faites  à 
runaoimité. 


***  La  Société  libre  des  Artistes  français 
vient  de  procéder  à  l'élection  de  son  bureau 
pour  l'année  1910-1911.  Ont  été  nommés  :  M. 
Debat-Ponsan,  président;  M.  Gagniart,  vice- 
présiilent  pour  la  peinture;  M.L.Pallez,  vice- 
président  pour  la  sculpture;  M.  Franc  Lamy, 
secrétaire  général;  MM.  Legrand,  Hipp.  Lu- 
cas, Tisné,H.  Dubois  et  Mathieu,  secrétaires; 
M.  Mouren,  trésorier. 


PETITES  EXPOSITIONS 


«  La  Faune  » 
(Galerie  Bcrnheim) 
Il  ne  faudrait  pas  prendre  ce  titre  à  la  lettre. 
Dans  les  cœleulérés  se  trouve  l'éponge  ;  on 
a  donc  «xposé  la  Fernme  au  tub,  de  Manet.  En 
réaliié,  on  a  formé  une  jolie  assemblée  de  tableaux 
divers.  Il  y  a  quelques  toiles  vraiment  délicieuses 
de  Renoir  ;  une  Dorade  froide  et  fraîche,  un  Chat 
bi'iiu,  mol  et  velouté,  un  Chaton  noir  et  blanc. 
M.  Ijonnard  a  quatre  toiles,  qui  sont  un  plaisir 
pour  la  vue,  tant  elles  sont  finement  et  heureuse- 
ment peintes  :  voyez  sous  le  titre  de  La  Bouilla- 
baisse, ce  coin  de  table  dans  une  cuisine  au  sol 
rose  :  on  a  préparé  le  rouget  et  la  langouste  ;  et, 
dans  un  rai  de  soleil,  un  maigre  chat  blanc,  attiré 
par  l'odeur,  vient  rôder  en  gémissant.  On  voit  en- 
core là,  l'admirable  Vasque  au  paon  de  Cézanne, 
des  lions  et  des  chevaux  de  Delacroix,  dos  Gau- 
guin, des  Courbet.  On  revoit  avec  plaisir  le  célèbre 
Cirque  de  Seurat,  si  poudroyant  do  lumière  et  si 
animé  de  mouvement.  Il  y  a  encore  de  beaux  van 
Gogh,  un  Canard  de  M.  Manguin,  deux  Luce  excel- 
lents, et,  parmi  les  K.-X.  Roussel,  un  de  ces  char- 
mants paysages  au  pastel  où,  sous  un  ciel  gris  fré- 
missent, au  premier  printemps,  de  légers  arbres 
blancs. 

Société  Internationale  de  peintube 

et  de  sculptcre 

(Galerie  Georges  Petit) 

Exposition  assez  terne,  avec  quelques  bonnes 
choses.  On  y  aperçoit  d'abjrd  le  portrait  de 
M.  Brisson  par  M.  Carrier-Bclleuse  ;  ce  portrait, 
au  pastel  sur  un  fond  sylvestre,  n'est  ni  très 
solide,  ni  très  accentué,  un  peu  papier  peint,  vide, 
et  d'un  dessin  douteux.  M.  Laparra  a  des  toiles 
vigoureuses,  comme  sa.]'iei lie  Basquaise,  eacapulel 
noir,  si  énargique,  on  comme  sa  tè:e  do  jeune 
femme  avec  un  chàle  rouge,  sur  un  fond  de  toile 
de  Jouy.  M.  P. -Albert  Laurens  a  de  la  grâce, 
comme  toujours,  avec  un  sentiment  un  peu  menu, 
dans  son  portrait  de  jeune  femme  en  man- 
teau rose  au  milieu  de  verdures.  Il  y  a  une 
vibration  d'atmosphère  autour  de  jeunes  corps 
posés  sur  dos  ctolt'es  harmonieuses  et  fines  dans 
les  tableaux  de  M.  Morisset.  M.  ijuignon  a  des 
éludes  de  Paris  et  des  champs  dans  une  pointure 
clairo  et  vraiment  jolie.  Il  y  a  des  qiuililés  do  ton 
et  do  pâte  dans  les  envois  de  M.  Borchardt.  Le 
Ponte  \'ecchio  do  M.  Gorgnet  est  une  étude 
bien  dans  l'air,  sous  lo  ciel  forme  par  des  volutes 
de  nuages.  Beaux  envois,  pastels  et  statuettes, 
do  'l'héodore  Rivière  ;  portraits  renuiripiables  de 
M.  de  Sdiefenberg  et  animaux  de  M.  Waldmana. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


307 


Exposition  Louis  Bai'SSIL 
(Galerie  Moleuxl 
M.  Baussil  est  un  jeune  élève  do  M.  Cormon;  il 
a  fuit  une  expositiou  de  paysages.  Sa  peinture, 
(|uelquel'ois  ua  peu  dure  et  médiocrement  dans 
l'air,  est  quelquefois  heureuse  :  telle  est  celle  église 
blaïK-he  et  rouge  sur  un  fond  orageux,  derrière  un 
preiuisr  plan  où  les  verdures  poussent  en  désordre 
sur  une  terre  ocreuse.  11  y  a  de  bonnes  choses, 
avec  un  peu  de  lourdeur  dans  les  fonds,  dans  ces 
études  de  maisons  rouges  sur  un  sol  roux,  au 
bord  d'un  golfe  bleu  sombre  qu'entourent  des 
montagnes  couleur  de  cachemire.  Les  aquarelles 
sont  très  agréables. 

Exposition  de  dessins  et  d'-^quarelles 
(Galerie  Drnet) 
Il  faut  voir  ici  les  maguitiques  dessins  de 
M.  Maurice  Denis  pour  le  plafond  qu'il  a  exposé 
au  Salon  d'Automne.  Il  est  intéressant  de  les  com- 
parer à  ceux  que  le  même  artiste  traçait  il  y  a 
dix  ans  et  d'admirer,  avec  des  principes  qui  sont 
resiés  les  mêmes,  le  fruité  et  le  plein  qu'a  pris  son 
talent.  Des  aquarelles  de  M.  Signac,  vraiment  déli- 
cieuses de  clarté;  des  d'Espagnat,  à  la  fois  gra- 
cieux et  un  peu  lourds;  des  van  Dongen;  des 
gouaches  de  M.  Laprade;  des  dessins  toujours  si 
forts  et  si  caractérisés  de  M  Dethomas;  des  figu- 
rines que  M.  K.-X.  Roussel,  avec  un  peu  de  pastel 
ou  de  craie,  fait  uailre  du  papier;  des  croquis  de 
M.  Mangum,  beaux  de  tenue  et  de  style. 

Exposition  Asselin 
(Galerie  Blot) 
La  peinture  de  M.  Asselin  se  rattache  à  l'école 
stylisée,  qui  s'eU'orce  d'abord  de  composer  par 
quelques  lignes  et  par  des  masses  simples.  L'ar- 
tiste a  exposé  des  figures  ainsi  réduites  à  quelques 
plans  et  bien  établies,  avec  quelques  duretés.  11  a 
aussi  de  beaux  paysages  d'Italie,  où  il  y  a  peut- 
être  plus  de  force  que  de  sensibilité,  et  qui,  direc- 
tement frappés  par  le  soleil,  étalent  leurs  plans  en 
nappes  et  leurs  contours  écrits. 

Exposition  Ott.mann 
(Galerie  Barbazanges) 
Voici  de  la  jolie  peinture,  grasse;  agréable  de  ton, 
franchement  posée,  savoureuse.  Ce  sont  des  natures 
mortes,  comme  celle  où  se  trouvent  des  pêches  et 
des  roses,  des  vêtements  do  femme  jetés  sur  un 
fauteuil,  des  fleurs  vives  qui  répètent  les  fleurs  de 
la  tenture,  des  figures  de  femmes.  La  simplicité 
solide  du  dessin,  la  franchise  des  partis  décora- 
tifs s'allie  à  la  beauté  de  la  matière.  On  imagine- 
rait peut-être  plus  do  raffinement  et  plus  de  subti- 
lité dans  le  ton. 

Exposition  Douboize 
(Athénée  Saint-Germain  i 
Cette  exposition  de  paysages  a  parfois  des  mai- 
greurs de  dessin;  mais  elle  contient  de  très  bonnes 
études,  comme  celle  de  Chantilly,  ou  comme  celle 
iiui  se  Compose  de  pri's  et  de  champs  avec  un 
bouquet  d'a)'bres  en  premier  plan.  La  peinture  a 
souvent  du  mouvement  et  de  la  vie.  De  bonnes 
copies  s'ajoutent  à  ces  envois,  ainsi  que  des  aqua- 
relles animées,  comme  celle  des  Roches  de  Mon  t- 
hermc  qui  est  excellente. 

Henry  Bidou. 


Académie  des  Beaux-Arts 


Séanct  du  17  di'cenibre 
Eleclionx.  —  Ont  été  élus  corref]jondants  de  la 
section  de  gravure,  en  remplacemoul  de  MM.  Pey- 
mour  Iladen  et  Macbeth,  décéd's,  MM.  Le  Nain, 
de  l'Académie  royale  d(!  Belgique,  graveur  en 
taille  douce,  qui  a  fait  plusieurs  gravures  d'après 
Kubens  ;  Erik  Lindberg,  graveur  en  médailles,  de 
Sloekholm,  qui  a  fait  si's  études  à  Paris  sous  la 
direction  de  (jliaplain  et  est  l'autour  de  nombreuses 
médailles,  entre  autres  celles  du  prix  Xobcl,  de 
l'explorateur  Andrée,  etc. 


Académie  des   Inscriptions 


Séance  du  16  décembre 

Elections.  —  L'Académie  a  élu  correspondants 
étrangers  :  MM.  Oldenberg,  professeur  à  l'Univer- 
sité de  GoMtingue,  sanscritiste;  Trew,  conservateur 
du  Musée  royal  de  sculpture  à  Dresde;  Bulié, 
conservateur  du  Musée  de  Spalato;  de  Saussure, 
de  Genève,  professeur  de  philologie  indoeuro- 
péenne  à  l'Université  de  Genève;  Pirenne,  pro- 
fesseur à  l'Université  de  Gand,  auteur  d'une  grande 
histoire  de  la  Belgique. 


Société  des  Antiquaires  de  France 

Séance  du  7  décembre 

M.  Baliffol  s'attache  à  démontrer  que  l'un  des 
répons  de  l'office  liturgique  nous  a  conservé 
un  texte  épigraphique  qui  serait  antérieur  au 
ix°  siècle. 

M.  Besnard  étudie  les  fortifications  du  château 
de  Fougères  qui  datent  du  xv  siècle. 

M.  Guebhard  présente  un  échantillon  de  béton 
armé  provenant  de  Saint-Maurice-on-'Valais  et 
diverses  petites  statuettes  en  pierre,  d'origine 
orientale,  qui  ont  été  achetées  à  Marseille. 


Séance  du  ii  décembre 

M.  Piton  fait  une  rommunication  sur  la  cons- 
truction de  la  tour  du  Louvre  sous  le  règne  de 
Philippe-Auguste. 

M.  Dumuys  complète  une  communication  anté- 
rieure sur  un  tableau  de  la  fin  du  xv°  siècle  appar- 
tenant i"!  un  particuliiT  d'Orléans;  les  noms  du 
peintre  et  du  personnage  pour  qui  le  tableau  fut 
exécuté  ont  pu  être  identiliès  par  l'archiviste  du 
Loiret. 

M.  Héron  de  Villefosse  appelle  l'attention  sur 
les  fouilles  exécutées  par  M.  Véran  dans  la  cour 
du  Museon  Arlaten,à  Arles, et  sur  leurs  résultats. 

M.  Miclion  étudie  l'origine  de  deux  morceaux 
d'une  frise  appartenant  au  musée  du  Louvre,  et 
qu'il  a  reconnus  de  même  provenance  que  d'autres 
morceaux  découverts  au  Forum. 

M.  Marquet  de  Vasselot  présente  une  écuelle 
couverte  en  faïence  d'Urbino  récemment  entrée 
dans  les  collections  du  Louvre. 


308 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


Musées  Américains 


L'oviginalilé  des  musées  américains  ne  consiste 
pas  tant  dans  des  procédés  inédits  d'aménagement 
des  collections,  de  classement  des  séries  et  do  pré- 
sentation des  œuvres  d'art  que  dans  la  préoccu- 
pation très  noble  qui  anime  presque  tous  les  col- 
laborateurs de  celte  administration  de  faire  du 
musée  un  véritable  centre  d'édncatiou  populaire. 
La  plupart  des  conservateurs  ne  veulent  plus  que 
le  musée  confié  à  leurs  soins  soit  une  de  ces  froi- 
des nécropoles  où  s'entassent  pêle-mêle  les  épaves 
des  civilisations  abolies,  qui  rebutent  la  curiosité 
du  vulgaire  et  que  fréquentent  seuls  avec  quelque 
profit  les  érudits  en  quête  de  documents  ou 
les  esthètes  en  quête  de  jouissances  délicates. 
Ils  estiment  que  la  vie  d'un  musée  ne  se  me- 
sure pas  seulement  au  nombre  et  à  la  valeur 
de  ses  acquisitions,  mais  encore  à  l'efficacité  de 
son  influence  et  au  bienfait  de  son  rayonnement  et 
que,  pour  qu'il  remplisse  toute  sa  mission,  il  faut 
(]u'il  devienne,  comme  l'église  et  l'école,  un  foyer 
d'enseignement  où  s'affinent  la  sensibilité  et  l'ima- 
gination de  tout  un  peuple. 

Cette  conception  du  rôle  social  des  musées  a 
provoqué  aii.x  Etats-Unis  une  initiative  très  origi- 
nale sur  laquelle  M.  Benjamin-Yves  Gilman,  se- 
crétaire du  musée  de  Boston,  attirait  récemment 
l'attention  dans  un  intéressant  article  publié  par 
la  revue  Tlie  Nation  (1).  «  L'Eglise,  écrit-il,  a 
cessé  depuis  longtemps,  même  dans  la  Nouvelle 
Angleterre,  d'être  la  seule  dispensatrice  de  lumière 
intellectuelle  et  de  directions  morales.  De  même 
que  les  fidèles  se  réunissent  dans  les  églises  pour 
entendre  la  parole  du  prêlre,  pourquoi  les  houunes 
qui  ont  le  goût  de  l'art  ne  ec  réuniraient-ils  pas 
dans  les  musées  pour  entendre  commenter  les 
œuvres  d'art  par  ceux  qui  les  connaissent  et  qui 
les  aiment?»  Au  lieu  de  laisser  les  visiteurs  étran- 
gers errer  à  l'aveuglette  dans  les  galeiùes  ou  courir 
en  troupeaux  derrière  un  cicérone  à  gages,  ne 
vaudrait-il  pas  mieux  les  aider  à  déchillrer  inlcl- 
ligeniment  les  O'uvres  qu'on  propose  à  leur  admi- 
ration ? 

C'est  le  Musée  des  Beaux-Arts  de  Boston  qui  a 
eu  le  mérite  de  mettre  le  premier  en  pratique  une 
idée  qui  répondait  si  logiquement  aux  préoccupa- 
tions des  muséographes  américains.  Au  printemps 
do  l'JOV,  le  Bulletin  du  musée  annonçait  que  l'un 
des  assistants  ou  attachés  venait  d'être  désigné 
avec  le  titre  de  professeur  (Doceiil)  pour  se  mettre 
h  certaines  lieurcs  à  la  disposition  des  visiteurs  et 
leur  donner  tous  les  renseiguements  nécessaires 
sur  les  œuvres  exposées.  Ce  service  a  pris  depuis 
lors  une  extension  considérable  ;  il  occupe  tous 
les  jours  de  la  semaine  une  partie  du  personnel  :  on 
s'est  même  arrangé  de  façon  à  ne  pas  l'interrompre 
le  dimanche  avec  l'aide  bénévole  de  conférenciers 
du  dehors. 

Cette  création  ne  peut  être  assimilée  aux  elTorls 
déjà  tentés  en  Europe,  et  notamment  à  Paris,  pour 
faire  participer  le  peuple  dans  une  plus  large  me- 
sure à  riutfcliigonce  et  à  la  jouissance  des  œuvres 
d'art.  Les  conférences  et  les «iiromenades guidées» 
do  l'n  Art  pour  tous  »  n'étaient  on  elTet  qu'une  très 
louable  lenlativo  de  l'initiative  privée,  se  subsli- 

(1)  B.-Y.  Gilman  :  Docent  service  at  the  ISoslon 
Art  Muséum.  {2he  \ation,  septembre  1910.) 


tuant  à  l'administration  officielle  pour  vivifier 
l'institution  des  Musées.  On  sait  que  cet  effort,  trop 
mollement  soutenu  par  les  pouvoirs  publics  et 
l'opinion,  n'a  pas  donné  tous  les  résultats  qu'on  en 
altendait.  En  Amérique,  au  contraire,  la  vulgari- 
sation des  connaissances  artistiques  est  considérée 
comme  une  fonction  nouvelle  et  essentielle  des 
conservateurs  eux-mêmes.  On  estime  que  le  con- 
servateur d'un  musée  a,  outre  ses  attributions 
professionnelles,  un  devoir  social  à  remplir;  que, 
non  content  d'entasser  et  de  thésauriser  de  la 
beauté. il  doit  encore  faire  fructifier  ce  capital  dans 
l'intérêt  de  la  collectivité.  La  création  d'un  «  Docent 
Service  >■  consacre  officiellement  cette  nouvelle  con- 
ception de  ses  devoirs. 

Quel  sera  le  rôle  du  «  docent  »  dans  les  musées 
américains  '?  Il  serait  vain  d'espérer  que  sa  parole, 
si  éloquente  qu'elle  soit,  puisse  transmettre  le 
sens  de  la  beauté  à  ceux  qui  ne  l'ont  pas  reçu  en 
partage.  Mais  il  pourra,  en  anal3'sant  une  œuvre 
d'art,  faire  l'éducation  des  yeux  du  public  et  lui 
apprendre  à  mieux  voir  ;  il  pourra  suggérer  dans 
l'esprit  de  quelques-uns  de  ses  auditeurs  des  idées 
qu'il  ne  tiendra  qu'à  eux  do  contrôler  et  de  vivifier 
sur  place  à  l'aide  de  leurs  propres  impres.sions.  Il 
est  certain  que  rex))lication  du  sujet,  de  l'intérêt 
historique  d'une  œuvre,  ne  touche  pas  à  l'essence 
même  de  l'œuvre  d'art  :  mais  c'est  un  moyen  in- 
direct d'accéder  à  sa  compréhension. 

Il  n'y  a  qu'une  corporation  à  qui  cette  initiative 
risque  de  déplaire.  L'instil\ition  du  «  Docent  Ser- 
vice »  va  on  effet,  si  elle  se  répand,  porter  un 
coup  terrible  aux  privilèges  des  ciceroni  qui 
montent  jalousement  la  garde  à  la  porte  de  tous 
les  musées  d'Europe  et  d'Amérique.  Leurs  béné- 
fices seront  compromis,  leur  existence  menacée. 
Faut-il  le  regretter  '?  Tous  les  étrangers  qui  ont 
subi  avec  exaspération  le  «  boniment  »  vulgaire  et 
souvent  burlesque  de  ces  guides  professionnels 
ne  se  plaindront  certes  pas  de  pouvoir  se  passer 
de  leur  services  importuns  et  d'échapper  ainsi  à 
leur  obséquieuse  tyrannie.  Ils  préféreront  se  lais- 
ser guider  et  initier  par  un  spécialiste  ayant  à 
la  fois  la  connaissance  précise  et  l'amour  des  œu- 
vres d'art  confiées  à  sa  garde,  qui  tiendra  à  hon- 
neur de  faire  bénéficier  tous  ceux  qui  auront  re- 
cours à  lui  des  suggestions  de  son  expérience. 

Louis  Eé.\u. 


REVUE   DES   REVUES 


X  Burlington  Magazine  (Juillet  1908).  —  L'B.r- 
position  franro-bfit'iiini(jue :  la  section  française, 
par  M.  Cil.  Kicketts;  —  la  section  anglaise  {i  "pl.), 
par  M.  Robert  Ross. 

—  Lionel  Cust,  Une  récente  addition  à  la  Na- 
tional Portrait  Gallery.  C'est  une  œuvre  du  xv* 
siècle  représentant,  à  mi-corps,  dans  une  attitude 
de  donatrice,  Marguerite  Beaufort,  comtesse  de 
Richmond  et  York,  mère  du  roi  Henry  VII.  Bonne 
acquisitiim. 

—  G.-J.  Holmes,  «  Le  Passage  du  rniin  «,  par 
Géricaitlt. 

—  IIerb''rt  P.  Horue,  Jaropo  dcl  Sellaio. 

—  Sir  W.Martin  Conway,  Les  Œuvres  de  Diirer 
dans  leur  ordre  chronolor/ique.  La  liste  s'arrête  à 
la  fin  du  XV»  siècle.  Elle  contient  20  ouvrages  à 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


309 


date  connue  et  15  à  date   approximatiTe.   La  liste 
se)'a  continuée. 

—  Campbell  Dodgson,  Deux  ouvrages  de  Hein- 
rich  Aldcgrever.  Ce  sont  :  une  Méditation  de  Jacob 
$itr  les  songes  de  Joseph,  et  une  gravure  sur  bois 
non  décrite  :  Joseph  et  la  femme  de  l'utiphar 
(2  reprcd.). 

—  E. -Alfred  Jones,  Prix  payés  pour  les  porce- 
laines de  Sèvres  du  château  de  Windsor. 

—  Gerald-S.  Davies,  L'  "  Annonciation  »  de  Do- 
natello.  Par  comparaison  avec  d'autres  ouvrages, 
l'auteur  croit  devoir  lui  attribuer  une  date  voisine 
de  1533  JipV. 

—  L'Art  en  France",  appréciation  très  admira- 
tive,  et  très  belle  reproduction  du  Portrait  de 
vieille  femme  de.  Memling  acheté  par  le  Louvre; 
—  Exposition  théâtrale  au  Musée  des  Arts  déco- 
ratifs. 

—  L'Art  en  .Ulemagne  et  en  Autriche  :  M. 
H.  '\V.  S.  signale  l'entrée  au  musée  de  Berlin  du 
Christ  quittant  sa  mère,  offert  par  M.  M.  Rappel; 
et  l'achat,  pour  le  musée  de  Budapest,  du  beau 
portrait  de  la  femme  de  Cean  Bermudez,par  Goya. 

—  L'.-irt  en  .Amérique  :  M.  Ilamilton  Easter 
Field  éludie  les  dessins  imprimés  en  couleurs  de 
Kiyonaga  dansla  collection  de  M.  Francis  Lalhrop, 
à  New-YorU  (10  reprod.). 

(Août).  —  Cecil-H.  Smith,  Un  buste  en  bronze 
de  Commode  (1  pi.)- 

—  Un  vase  Mind  avec  monture  de  cermeil  de 
la  période  des  Tudor  il  pi.). 

—  Roger-E.  Fry,  Les  manuscrits  anglais  à 
miniatures  à  l'Exposition  du  Burlington  Club 
(5  reproJ.). 

—  J.-F.  Hill,  Le  médailleur  Lysippus  (artiste 
ilalien  du  troisième  quart  du  xv"  siècle  (3  pi.). 

—  Le  même  auteur  signale  les  recherches  d'ar- 
chives de  M.  Giuseppe  Biadego,  déjà  relatées  ici, 
qui  prouvent  que  le  peintre  et  médailleur  Pisanello 
s'appelait  non  pas  Vittore,  mais   Antonio  Pisano. 

—  M.  G.  J.  H.  reproduit  deux  fragments  impor- 
tants des  fresques  de  la  chapelle  Sixtine,  dans 
lesquels  les  crevasses  réelles  ont  été  marquées  par 
le  photographe  lui-même,  Signor  Gaetano  Pedo, 
qui  a  vu  les  fresques  de  près  lors  d'une  restaura- 
tion. Il  serait  ainsi  prouvé,  comme  l'indiquait  un 
passage  d'un  livre  d'Herkomer  que  Michel-Ange 
s'était  amusé  à  peindre  des  crevasses  fictives  dans 
ses  fresques. 

—  M.  G.  J.  Holmes  étudie  un  Portrait  de  Rem- 
brandt par  lui-même  et  le  Portrait  de  Canevaro 
par  .\.  van  Dyck  dans  la  collection  anglaise  de 
M.  Henry  G.  Frick,  et  ceux  de  deux  enfants  par 
A.  van  Dyck  dans  la  collection  anglaise  de  M.  P. 
A.  B.  Widema-,  tous  très  remarquables  (3  pi.). 

(Septembre).  —  L'Ecole  française  à  la  National 
Gallery  ("avec  reproduction  de  onze  ouvrages,  parmi 
lesquels  plusieurs  Corot,  et  un  portrait  supposé 
être  celui  de  la  Malibran,  attribué  à  Ingres). 

—  Claude  Phillips,  Un  Watteau  de  la  collection 
Jones  (2  pi.). 

—  D'  A.  Koester,  La  Coiffure  chez  les  anciens 
Grecs  (3  pi.). 

—  G.  T.  Glough,  Les  Collections  de  livres  des 
«  quattrocento  •>. 

—  John  Michael  Rysbrack,  Le  Portrait  du 
comte  de  Ccventry,  buste  en  terre  cuite  (1  pi.). 


—  A. -M.  Ilind,  Giulio  Campcgnola. 

—  G. -.T.  Holmes,  Rembrandt  et  Girtin.  Ce  der- 
nier est  un  aquarelliste  contemporain  de  Rem- 
brandt (1  pi.). 

—  Reproduction  d'un  portrait  de  la  marquise 
Giovanna  Cattaneo  retrouvé  dans  le  palais  Catta- 
neo,  à  Gènes  (1  pi.). 

—  William  Rankin,  L'Art  en  Amérique  (3  rep.). 

(Octobre'.  —  Éditorial  :  Le  nouveau  Hais  de  la 
National  Gallery  (1).  Le  rédacteur  anonyme  pense 
qu'étant  donné  l'état  du  marché  et  l'importance 
d'une  toile  de  Hais  à  nombreux  personnages,  il 
faut  se  féliciter  d'avoir  acquis  celle-ci,  même  au 
prix  de  500.000  francs. 

—  Sehvyn  Image,  L'Art  sérieux  de  Rowland- 
son.  Cet  artiste  est  surtout  connu  comme  caricatu- 
riste. L'auteur  étudie  et  reproduit  huit  remarqua- 
bles dessins  de  lui,  représentant  des  scènes  de  la 
vie   ordinaire. 

—  C.-J.  Holmes,  Trois  peintures  de  Turner 
Cîpl.). 

—  Joseph  Strzygowski,  Tapis   orientaux. 

—  Ghristiana  J.  Herringham,  Note  sur  les  pa- 
trons de  tapis  orientaux. 

—  J.-J.  Marquet  de  Vasselot,  Un  émail  de  Mon- 
vaerni?  L'auteur  reproduit  un  bel  émail  delà  col- 
lection Kann,  de  New- York  et  le  met  dans  le  groupe 
de  certains  émaux  qui  portent  l'inscription  :  MoN- 
v.\E  ou  MoNVAERNi,  saus  affirmer  toutefois  comme 
certain  que  ce  mot  soit  une  signature  (1  pi.). 

—  Arthur  F. -G.  Leveson-Gower,  Un  vase  ayant 
appartenu  à  l'église  anglaise  de  Delft  (i  pi.). 

—  Martin  Gonway,  Quelques  dessins  de  Rem- 
brandt. L'auteur  signale,  dans  diverses  collections 
européennes,  six  dessins  exécutés  d'après  le  même 
modèle  nu,  debout,  dans  des  poses  légèrement  dif- 
férentes. 

—  Campbell  Dodgson,  Un  portrait  par  Bans 
llolbcin  le  vieux.  L'auteur  raconte  qu'en  juillet 
1908  MM.  Garl  Giehlow  remarqua  l'identité  de  ce 
portrait,  qui  appartient  à  sir  Frederick  Gook,  avec 
deux  dessins  conservés  au  British  Muséum  et  at- 
tribués, avec  d'autres,  à  Holbeinle  vieux.  Il  étudie 
plus  amplement  la  question  (2  pi.). 

—  W.-H.  James  "VVeale,  Peintures  de  Primitifs 
mentionnées.  L'auteur  a  demandé  et  obtenu  de 
M.  Maurice  Houtart,  archiviste  de  Tournai,  copie 
de  deux  listes  d'ouvrages  appartenant  à  Denis  de 
Villiers  et  à  Jérôme  van  Winghe.  A  la  première 
collection  appartenaient,  entre  autres  choses  :  «  le 
portrait  de  Louis  de  Maie,  comte  de  Flandre,  sur 
toile  ;  l'eftigie  d'Érasme  »,  etc.  Au  second  :  le  por- 
trait d'un  bourgmestre  de  Cologne  donné  comme 
un  original  de  van  Eyck  ou  une  copie  par  Q.  Met- 
sys  ;  un  portrait  «  très  bien  peint  •>  d'un  homme 
riant,  par  Q.  Metsys  ;  trois  ouvrages  de  Rogier, 
parmi  lesquels  son  propre  portrait  à  l'huile,  sur 
panneau,  en  robe  <■  rouge  et  violet  tanné  »  ;  de  Dirk 
Bouts,  en  petit,  son  portrait,  celui  de  ses  deux 
femmes  et  celui  du  premier  mari  de  la  seconde  ; 
un  curieux  triptyque  par  J.  Bosch  ;  un  portrait 
d'évèque  par  Gossart,  que  l'auteur  suppose  pouvoir 
être  le  Saint  Donatien  de  Tournai  :  un  Saint  Jé- 
rôme dans  un  paysage,  par  J.  Patinier  ;  «  un  évê- 
que,  en  huyle  sur  bois  ;  je  crois  que  c'est  saint 
Donas  ;  c'est  de  Mabeuge  (,s/c)  ;  un  visage  à  longs 
cheveux,  affublé  d'un  bonnet,  après  Gooris  Vrancx, 

(1)  V.  Chronique  des  Arts,  1908,  p.  307. 


310 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


par  Dierick  Bouts  [et  nous  pensons  que  ce  pourrait 
être  celui  de  la  Kational  Gallery];  — le  pourtrait 
d'une  femme  avecq  un  couvre-chef  de  toile  blanche 
en  guise  d'une  Béguine  ou  nonnain,  en  huyle  sur 
carton,  fait  par  Albrecht  Bouts  »,  etc.  Les  prix 
d'achat  mentionnés  varient  de  3  1/2  à  30  florins  ; 
quelques-uns  sont  comptés  en  patars,  de  3  à  13. 

—  Ernst  Steinmann,  Les  crevasses  de  la  cha- 
pelle Sixtine.  L'auteur,  qui  a  vu  à  la  lumière 
électrique  et  touché  les  peintures  do  Michel-Ange, 
déclare  formellement  que  toutes  les  fissures  dont 
il  a  été  question  dans  la  livraison  d'août  du 
Burlinfjton  sont  réelles  ;  les  plus  anciennes  avaient 
été  remplies  avec  une  mixture  de  gomme  et  de  cire, 
ce  qui  a  pu  faire  croire  qu'elles  étaient  peintes. 

—  William  Rankin,  L'Avt  en  Amérique  (3  pi.). 

(Novembre).  —  Guy  Dickins,  L'Art  à  Sparte. 
Étude  historique  à  partir  du  vu"  siècle  (3  pi.  et 
20  lig.  dans  le  texte). 

—  Note  sur  un  Alchimiste  de  la  collection  de 
MM.  Dû\vJes-\velI,  fort  analogue  et  un  peu  posté- 
rieur comme  date  au  beau  van  Ostade  de  la  Na- 
tional Gallery  (1  pi.). 

—  Gluistiana  J.  Herringham,  ^oles  sur  les  des- 
sins des  tapis  orientaux  (2"  article)  il6  fig.  et2pl. 
hors  texte). 

—  Roger  E.  Fry,  Notes  sur  la  Pinacothèque  de 
Munich..  L'auteur  étudie  le  "  guide  »  du  D'  Karl 
Voll,  dont  il  approuve  certains  changements  d'at- 
tributions (par exemple  V.idoration  des  Mages  et  le 
Baiser  de  Judas  retirés  à  Th.  Bouts)  qui  exige- 
raient des  preuves  singulièrement  fortes  pour  être 
admis. 

—  W.-H.  James  Weale, Lancelot  Blondeel  (1"  ar- 
ticle (1  pL). 

—  A. -G.  Temple,  L'InstiUit  Wliiticorth  de  Man- 
chester. 

—  E. -Alfred  Jones,  Deux  pièces  de  vieille  orfè- 
vrerie appartenant  à  lord  liosebcry. 

(Décembre).  —  Note  anonyme  sur  la  réorgani- 
sation du  South  Kensington,  qui  a  pour  nouveau 
directeur  le  savant  bien  connu  M.  Cecil  Smith. 

—  Campbell  Dodgson,  Une  peinture  de  Cranach 
(trois  tètes  de  femmes)  au  musée  de  Trurs{Angle- 
terre)  (1  pi.). 

—  E.  Agnes  R.  Ilaigh,  Une  origine  proposée 
pour  la  faience  persane  (2  pi.). 

—  Friedrich  Sarre,  Le  Monument  hittite  d'Ivriz 
et  le  dessin  d'un   tapis  d'Asie-Mineure  (1  pi.). 

—  Ghristiana  J.  Herringham,  Notes  sur  les  des- 
sins des  tapis  orientaux  (3'  article)  (3  pi.  hors 
texte  et  28  fig.). 

—  James  Weale,  Lancelot  Blondeel  (2«  article) 
(3  pi.). 

—  A.  J.Finberg,  Un  tableau  de  Turner  :  Paysage 
avec  troupeau  dans  l'eau. 

—  E. -Alfred  Jones,  (juelques  masses  en  argent 
anglaises  (1  pi.). 

—  Oswald  Sirén,  L'Art  en  /l m^r 1 2!(e  i 2' article) 
(4  planches). 

BIBLIOGRAPHIE 

Le  Mont  Saint  Michel,  par  M.  Paul  Gour,  Paris, 
Armand  Golia  et  C".  2  vol.  in-S»,  illustrés. 
Il  faut  se  réjouir   de   toutes  les  études  dont  le 
Mont  Saint-Michel  est  l'objet.  Elles  exaltent  l'ad- 
miration due  il  un  monument  unique  dans  les  fas- 


tes de  l'art  ;  elles  aident  aussi  à  le  défendre  contre 
les  profanations  du  vandalisme  moderne.  La  pu- 
blication dont  il  s'ii;,'it  aujourd'hui  revêt  un  carac- 
tère d'exceptionnelle  importance;  songez  qu'elle 
comprend  doux  forts  volumes  atteignant  à  un  tolal 
de  près  doliuit  cents  pages  etqu'elle  groupe  environ 
cinq  cents  illustrations  do  toutes  sortes,  scrupu- 
leusement documentaires,  éclairant  et  fortifiant  à 
plaisir  les  leçons  du  texte  1 

Ce  texte  a  pour  auteur  l'aiidiitecte  auquel  l'Etat 
a  confié  le  soin  do  conserver  et  de  restaurer  cette 
double  œuvre  de  la  nature  et  de  l'art,  et  ce  ne  sont 
pas  les  moins  curieuses  pages  du  livre,  celles 
où  M.  Paul  Goût  s'explique  sur  la  façon  dont 
il  comprend  les  charges  et  le  principe  de  sa  mis- 
sion. Mais  on  s'abuserait  à  croire  que  l'ouvrage  est 
tout  uniment  d'ordre  technique  ;  ce  qui  lui  vaut 
notre  sympathie,  c'est  que  M.  Paul  Goût  s'y  mon- 
tre historien  averti  et  artiste  sensible  autant  qu'ar- 
chéologue érudit.  Un  détail  de  sculpture  trouve  à 
l'intéresser  et  à  l'émouvoir  autant  qu'un  rapport 
de  masse  ou  de  volume.  Le  document  d'archivé  a 
pour  lui  autant  de  prix  qu'un  plan  ou  qu'une 
épure.  Avant  de  procéder  à  la  description  raison- 
née  et  critique  du  monument,  le  mieux  n'était-il 
pas  d'en  faire  revivre  l'histoire  religieuse  et  mili- 
taire? Les  difl'érents  aspects  de  l'abbaye  et  ses 
variations  topographiques  à  travers  la  suite  des 
âges  sont  tout  d'abord  rappelés;  succède  le  récit 
des  vicissitudes  du  mont  depuis  les  Gaulois  et  les 
ermites  chrétiens  jusqu'aux  temps  modernes.  Ce 
que  cotte  première  partie  peut  oÂ'rir  d'un  peu  sé- 
vère est  compensé  par  un  appendice  oi'i  abondent 
les  considérations  curieuses  sur  la  vie  monastique, 
sur  les  pèlerinages,  sur  l'ordre  des  Chevaliers  de 
Saint-Michel  et  sur  les  prisons  de  l'abbaye 
(tome  1,  p.  308-378). 

Le  deuxième  volume  de  l'ouvrage  est  consacré 
dans  son  entier  à  l'architecture  du  monument. 
M.  Paul  Goût  en  traite  avec  sa  compétence  profes- 
sionnelle, avec  un  souci  d'exactitude  jaloux  de 
ne  laisser  aucun  point  dans  l'ombre,  mais  aussi 
avec  une  sensibilité  qui  ne  se  déaient  pas  un 
instant  :  elle  donne  inliniment  de  vie  et  de  cliarme 
à  ses  descriptions.  Ce  sera  son  mérite  propre  d'avoir 
établi  l'existence  de  l'ancienne  collégiale  et  des 
fondements  du  monastère  carolingien  devenus  les 
subsiructions  de  la  basilique  romane.  A  cet  égard, 
les  travaux  et  les  recherches  de  M.  Goût  appor- 
tent une  contribution  essentielle  à  l'histoire  de 
l'arcbitecture  romane  en  France.  Dans  la  suite,  on 
apprendra  de  l'auteur  comment  au  xii"  siècle 
les  développements  et  les  transformations  ont 
conduit  le  monastère  à  l'état  où  nous  le  voyons, 
comment  surgit,  au  xia*,  la  conception  d'une  entre- 
prise d'allure  imposante,  de  proportion  gigantes- 
que, comment,  enfin,  le  xv*  siècle  et  la  Renaissance 
voulurent  ajouter  de  nouvelles  parures  à  la  beauté 
d'une  œuvre  désormais  complète  et  parfaite...  (1) 
Les  pèlerins  de  la  religion  et  de  l'art  qui  visi- 
tent chaque  année  on  nombre  le  Mont  Saint-Michel 
out  désormais  à  leur  disposition  un  guide  enthou- 
siaste, fidèle  et  sur.  Les  hommes  d'étude  aux- 
quels l'histoire  de  l'art  monumental  est  chère 
trouveront  ici,  en  dehors  des  renseignements  par- 


(1)  Un  vocabulaire  des  dilTérentes  parties  de 
l'abbaye  et  do  la  ville  forme  à  cette  seconde  |iartie 
de  l'ouvrage  un  appendice  do  la  plus  précieuse 
ulililo  pratique. 


ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


■411 


ticnlicrs  propres  îiu  sujet,  assez  de  vues  giiné- 
rales  pour  que  leur  connaissance  de  l'architecture 
française  sorte  de  celte  lecture  fortifiée  et  a";randie. 


La  Gizette  des  Beaux-Arls  consacrera  pro- 
chaiaeiiiont  une  élude  à  la  collection  Chauchard 
si  intelligemment  installée  au  Louvre  par  les 
soins  heureux  de  M.  Leprieur;  mais  nous  ne  vou- 
lons pas  dilTérer  à  en  signaler  le  cata'ogue  précis 
et  documenté  publié,  dès  le  jour  même  de 
l'inauguration;  il  fait  autant  honneur  à  l'éditeur 
M.  Eggimann,  qu'au  savant  conservateur  du 
département  de  la  peinture. 


NECROLOGIE 


On  annonce  la  mort  de  M.  Ernest-Paul  Brigot, 
artiste  peintre,  né  à  Neuilly-Saint-Front  (Aisne)  en 
1836,  décédé,  il  y  a  quelques  jours,  à  Paris.  Il 
était  élève  de  Gleyre  et  de  Courbet.  Il  commença 
à  exposer  au  Salon,  en  1863,  un  portrait,  puis  eu- 
suite  des  paysages  et  surtout  des  sujels  de  chasse; 
il  fut  aussi  peintre  de  natures  mortes  et  da  pan- 
neaux décoratifs.  Depuis  assez  longtemps  déjà  il 
n'exposait  plus,  ayant  été  forcé  de  renoncer  à 
poindre  par  suite  de  l'affaiblissement  de  sa  vue. 


Le  sculpteur  Eugèna-Jean.  Boverie  est  mort 
la  semaine  dernière  à  Paris,  après  une  longue 
maladie;  il  avait  à  peine  quarante  ans.  Un  Gain, 
exposé  au  Salon  delà  Société  des  Artistes  français, 
lui  valut  à  ses  débuts  une  médaille  de  seconde 
classe.  En  1901,  il  était  titulaire  d'une  médaille  de 
première  classe.  On  lui  doit  en  outre,  entre  autres 
œuvres,  le  Otmille  Desmoulins  du  Palais-lloyal, 
\&  Baudin  du  faubourg  Saint-Antoine,  le  monument 
coiiimémoratit  dos  défenseurs  de  Verdun  et  un  mo- 
nument aux  Jlcroines  (Femmes  de  France,  1870- 
1S7 1  :.  Il  avait  obtenu,  en  outre,  une  médaille 
d'argent  à  l'E^posilion  Universelle  de  1900  et  était 
chevalier  de  lu  Légion  d'Honneur  depuis  1906. 


La  semaine  dernière  également,  est  mort  M.  Paul 
Lucas,  membre  de  la  Société  des  Artistes  français, 
vice-président  de  l'Association  des  Artistes  pein- 
tres, sculpteurs,  graveurs  et  dessinateurs,  décédé 
dans  sa  quatre-vingt-troisième  année. 


Le  3  décembre  est  mort  à  Munich  le  peintre 
Ludwig  von  L.oefFtz,  professeur  à  l'Académie  de 
celle  ville.  Né  .-ii  1.S4.1  à  l.lariii>tadt,  il  cluilia  la 
peinliire  ir^ibord  d.tns  celti'  ville,  ]iuis  à  Nurem- 
berg, et  enfin  à  Munich,  dans  l'atelier  de  'Wilhelni 
von  Dietz.  On  lui  doit  de  grandes  toiles:  l'ietà  et 
Orphée  (Xouvelle  Pinacothèque  de  Munichj,  des 
compositions  décoratives  (à  la  cathédrale  de  Frei- 
sing,  à  l'hôtel  de  ville  de  Landshut),des  tableaux  do 
genre,  mais  surtout  des  paysages  do  sentiment 
romantiquo  aux  formes  et  aux  harmonies  déli- 
cates. 

Nous  apprenons  la  mort  de  l'excoUent  historien 
d'art  Cornélius  von  Fabriczy,  décédé  à  Tubin- 
gue  le  5  octobre   dernier  à  l'àjje  de  soixante  et 


onze  ans.  On  lui  doit  de  nombreuses  contribu- 
tions de  grande  valeur  à  l'histoire  de  l'art, 
spécialement  de  l'art  italien,  dispersées  dans 
les  principales  revues  allemandes,  notamment 
dans  le  Jahrbucli  der  Kœnprciiszischcn  Kunst- 
samndungen;  signalons  entre  autres,  dans  celle 
dernière  revue,  une  étude  de  grande  importance 
sur  L'Arc  de  triomphe  d'Alphonse  I"  d'Aragon 
au  Castel  Nuovo  de  Saples  (1899  et  1900)  et  quan- 
tité de  pulilications  de  documents  d'archives  sur 
les  artistes  italiens  des  xv  et  xvi'  siècles. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 


Objets  d'art  et  d'ameublement 

Appartenant    à    divers    amateurs 

Vente  faite,  hôlel  Drouot,  salles  7  et  H,  le  2  dé- 
cembre, par  M*  Lair-Dubreuil  et  MM.  Paulme  et 
Lasquin. 

Dessins,  aquarelle.,  gouache  du  xviii'  siècle.  — 
3.  Iluet  (.J.-B.l.  Paysage  accidente  animé  do  ligu- 
res :  4.500. —  4.  Saint-Far  iE.de).  Vue  des  tra- 
vaux du  pont  de  Neuilly.  Plume  et  lavis  :  1.320. 

Tableaux  anciens.  —  14.  Hubert  Robert.  Vue 
du  pont  Notre-Dame,  à  Paris,  en  1786  :  13.600.  — 
15.  Jeaiirat  (E;.  La  Soitie  de  l'église  :  7.200.  —  17. 
Leriche.  Fleurs  et  instruments  de  musique.  Deux 
pendants  :  4.000.  —  18.  Pater  (École  de  J.-B.).  Le 
Pressoir  :  4.600.  —  21.  Schall.  La  Jeune  musi- 
cienne :  10.100.  —  22.  Taunay  (N.).  Délilé  d'armée 
orientale  :  5.000. 

Sculptures  —  21.  Glodion.  Bas-relief,  formant 
frise,  en  terre  cuite:  Allégorie  de  l'automne  :  7.300. 

—  24.  Jayet  (C).  Buste  d'homme,  en  terre  cuite  ; 
13.200. 

Porcelaines  et  faïences  anciennes.  —  31.  Vase 
bouteille,  ancien  grès  flammé  de  la  Chine  :   1.400. 

—  32.  Vase  Chine,  décoré  en  émaux  de  couleurs. 
Ép.  Kang-Hi  :  S. 460.  —  33.  Vase  rouleau  Chine. 
Ép.  Kang-Hi,  fond  bleu  lapis  rehaussé  d'or,  à 
deux  médaillons  et  personnage,  en  émaux  de  cou- 
leurs. Monture  bronze  doré  :  3.155.  —  35.  Deux 
statuettes  :  Homme  et  femme  assis.  Saxe.  Ép. 
L.  XV  :  1.Û50.  —  36.  Seize  couteaux,  manches 
Saint-Cloud,  à  décor  bleu,  xvni'  siècle  :  3.550.  — 
45.  Groupe  allégorique  :  Oirraude  à  l'Amour,  an- 
cien biscuit  blanc  et  bleu  lavande.  Ép.  L.  XVI  : 
2.500.  —  46.  l'aire  de  vases,  porcelaine  de  Paris, 
fond  quadrillé  et  paysages.  Ép.  L.  XVI  :  3.700.  — 
48.  Deu.x  groupes,  le  Printemps  et  l'Aulonme,  en 
ancienne  porcelaine  tendre  émaillée  en  blanc  de 
Tournai  ;  3  OlO.  —  50.  Deux  statuettes  :  faïence  de 
I,  naine,  éinaillée  en  blanc  :  le  Berger  Paris,  la 
l'iHJgaeiise,  d  après  Falconet  :  3,105.  —  51.  Cache- 
pot  godronné,  Delft.  Marque  de  Pynacker  :  1.270. 

—  52.  Paire  de  consoles-supports  d'appliques. 
Rouen,  décoré  en  bleu  et  blanc.  Ép.  L.  XIV  ; 
5.600  francs. 

Objets  de  vitrine.  —  84.  Deux  plaques  éraaillées 
en  couleurs,  sujets  tirés  de  la  Passion  :  La  Fla- 
gellation, Le  Christ  devant  Pilate.  Limoges,  ate- 
lier de  Coulhy  Nouailher.  xvi"  siècle  :  4.100. 

Orfèvrerie  ancienne.  —  88.  Paire  de  sucriers  de 
surtout  en  argent  ciselé.  Vieux  Paris.  Ép,  L.  XVI  : 
3.800.  —  91.  Cabaret  à  liqueurs  en  argent  ciselé. 
Kp.  Empire  :  1.950. 


31-2 


LA.  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DÉ  LA  GURIOS ITÉ 


Pendules  anciennes.  —  103.  Pendule  bronze 
ciselé  et  doré,  à  vase  et  anses  fouillagées.  Pié- 
douche  à  canaux  en  spire.  Cliristoph  SeyfTert 
Regensburg.  Ép.  L.  XVI  :  6.500.  —  104.  Pendule, 
cage,  bronze  ciselé  et  doré,  à  colonnettes  et  cor- 
niche cintrée.  Folin,  à  Paris.  Ép.  L.  XVI  :  7.850. 

—  105.  Pendule  marbre  blanc  sculpté,  à  colombes 
se  becquetant,  carquois,  flambeau  et  enfants  nus 
assis,  on  ronde-bosse.  Ep.  L.  XVI  :  11.030.  — 
10(3.  Pendule  bronze  ciselé  et  doré  au  mat  (Bou- 
chet,  horloger  du  Roy),  dans  un  autel  ovale,  en- 
guirlandé de  fleurs  et  fruits;  jeune  femme  debout 
drapé i et  .■i.mour sur  des  nuages.  Ép.  L.  XVI:  12.500. 

Conaoles  et  glaces.  —  108.  Paire  de  consoles 
d'appliques  bois  suilpté  et  doré.  Ép.  L.  XVI  :  3.800: 

—  109.  Glace-miroir  conlourné,  cadre  bois  sculpté. 
Ép.  Régence  :  900.  —  110.  Glace,  cadre  bois  sculpté 
et  doré.  Ép.  L.  XIV  :  1.125. 

Sièges  et  meubles  anciens.  —  119.  Commode 
mouvementée,  marqueterie  de  bois  de  placage  et 
bronzes  ciselés  et  dorés.  Estampille  de  liubestuck. 
Ép.  L.  XV  :  3.GÙ0.  —  120.  Meuble-chiffonnier  con- 
tourné, marqueterie  de  bois  de  rosa  et  de  violette, 
orné  de  bronzes.  Ép.  L.  XV  :  3.200.  —  121.  Se- 
crétaire droit,  en  acajou  moucheté,  orné  de  bron- 
zes. Estampille  de  Carlin.  Ép.  L.  XVI  :  3.850. 

Ameublements  de  salon  en  ancienne  tapisserie. 

—  liS.  Ameublement  de  salon  (deux  bergères  et 
quatre  chaises\  en  bois  sculpté  ciré.  Ép.  L.  XVI. 
Garniture  d'ancienne  tapisserie  au  point  à  fleurs 
sur  fond  crème  :  14.500.  —  124.  Ameublement  de 
salon,  du  temps  de  L.  X\^I  (canapé  et  six  fau- 
teuils), en  bois  doré,  recouverts  en  ancienne  ta- 
pisserie d'Aubusson  de  la  même  époque,  à  person- 
nages et  animaux  :  20.100. 

Tapis  d'Orient.  —  125.  Tapis-carpette  d'Orient, 
à  fond  rouge,  arabesques,  rosace  centrale  et  écoin- 
çons.  Bordjre  d'encidremeat.  Ancien  travail  per- 
san :  7.500. 

Produit  total  :  25G.595  francs. 


Collection  Maurice  Kann 

(Suite)  (1) 

Orfèorerie.  —  273.  Reliquaire  sur  piédouche, 
argent  doré,  en  forme  de  monument.  Travail  ita- 
lien, xv  siècle  :  8.900. —  274.  Reliquaire  de  forme 
arcliilecturala,  en  argent  doré,  à  contreforts  et  pi- 
nacles gothiques,  figuroj  de  saints  et  médaillons 
niellés,  XV"  siècle  :  4.000.  —  275.  Galice  argent 
doré,  à  fenestrages  gravés  et  motifs  niellés,  entre 
deux  inscriptions  sur  fond  émaillé  bleu.  (Date 
1493  gravée)  :  1.200.  —  276.  Aiguière,  cristal  de 
roche,  monture  argent  doré,  à  dragon  et  casque. 
Travail  français,  xiv«  siècle  :  34.000.  —  277.  Cou- 
ronnement d'ostensoir  en  argent,  simulant  un  clo- 
cher à  fenestrages,  dais,  pinacles  gothiques  et  apù- 
tres.  Travail  allemanl,  xvi«  siècle  :  3.110.  —  278. 
Reliquaire  argent,  forme  architecturale,  à  volutes 
et  branchages  enchevêtrés  :  évêques  et  anges  aux 
ailes  déployées,  le  Christ  portant  sa  croix  et  Gal- 

(1)  V.  Ciironi(]ue  des  Arts  des  10  et  17  décembre 
1910. 


vairo.  Travail  allemand,  xvi'  siècle  :  9.050.  —  279. 
Chope  argent  gravé  et  doré,  à  personnages  armés 
et  médaillons  à  bustes  de  femmes  et  de  guerriers  ; 
inscription  :  «  Leonbart  Scliospegkb.  Barbara  Sein 
Havsfrav  »  et  les  initiales  B.  S.  Travail  allemand, 
XVI"  siècle  :  14.500.  • 

283.  Salière  argent  doré,  simulant  un  petit  mo- 
nument à  personnages  et  cariatides  de  femmes. 
Travail  allemand,  xvi«  siècle  :  2.450.  —  285.  Chope 
argent  doré,  à  personnages  mythologiques  et  en- 
trelacs en  relief.  Travail  allemand,  xvi*  siècle  : 
29.100.  —  286.  Chope  obconique  en  argent  doré,  à 
sujets  tirés  de  l'Ancien  Testament  ;  médaillon 
émaillé  et  écusson  d'armoiries.  Augsbourg,  xvi' 
siècle  (adjugé  9.000  fr.  à  la  vente  Spitzer)  :  21.000. 

—  287.  Deux  coupes  rondes  en  argent  doré  ;  à 
composition  allégorique  à  un  des  mois  et  signe  du 
Zodiaque.  Augsbourg,  xvr  siècle  :  18.000.  —  289. 
Bocal  sur  piédouche,  en  argent  repoussé  et  gravé. 
Nuremberg,  xvii'  siècle  :  5.000. 

290.  Vase  argent  repoussé  et  doré  sur  piédouche, 
à  cariatides,  fruits  et  rinceaux  et  guerrier  anti- 
que. Mulhouse,  XVII"  siècle  :  4.0.50.  —  293.  Ca. 
lice  argent  doré,  à  têtes  de  chérubins,  xvii*  siècle 
2.500.  —  295.  Bassin  et  deux  burettes  en  argent 
doré  ;  armoiries  de  prélat.  Vieux  Paris.  Poinçons  de 
Florent  Sollier,  ép.  L.  XIV  :  2.080.  —  297.  Montre 
solaire  avec  nécessaire  astronomique,  en  cuivre 
gravé.  Augsbourg,  1557  (adjugé  820  francs  à  la 
vente  Spitzer)  :  1.420.  —298.  Ecritoire  cuivre  gravé, 
à  arabesques.  Travail  vénitien,  xvi'  sièrlo  :  1.400. 

—  304.  Cofl'ret  fer  doré,  à  personnages.  Travail  al- 
lemand XVII"  siècle  :  2.000.  —  311.  Plaque  fer 
doré  :  La  Force,  xvi"  siècle  (adjugé  500  francs  à  la 
vente  Spitzer)  :  1.060. 

(.■i  suivre.) 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Paris 

Exposition  de  dessins  de  Constantin  Guys, 
galerie  Bernheim  jeune,  15,  rue  Richepanse. 

Exposition  de  tableaux  d'animaux  par  divers 
artistes,  galerie  Bernheim  jeune,  15,  rue  Riche- 
panse,  jusqu'au  30  décembre. 

Exposition  de  bijoux  de  M.  Charles  Rivaud, 
galerie  AUard,  20,  rue  des  Capucines,  jusqu'au 
7  janvier  1911. 

Exposition  de  M.  Daniel  Vasquez-Diaz,  galerie 
P.  Le  Chevallier,    17,  boulevard   de  la  Madeleine, 
du  20  décembre  au  5  janvier  1911. 
Proii  ice 

Clichy  ;    li'  Exposition  snnuolle   de  la    Société 
artistique  de  Clichy,  jusqu'au  2C)  décembre.  | 
Etranger 

Washington  :  3"  Exposition  biennale  d'ar 
auiéricaiu  contemporain,  du  13  décembre  au 
3  janvier. 

(Pour  les  autres  e.vpositions  et  concours  ou- 
verts ou  annoncés,  se  reporter  aux  précédents 
numéros  de  la  Chronique.) 


Le  Gérant  :  P.  Ghubpot. 


Paris  —  Imprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Cioissaul.  -   V.  Simart,  imiiriiiieur. 


J 


m, 


N»  40.  —  1910.  BUREAUX  :  lo6,  BOULEVARD  SAINT-GERMAIN  (6«)         31  Décembre. 

LA 

CHRONIQUE  DES  ARTS 

ET    DE    LA    CURIOSITÉ 

SUPPLÉMENT    A    LA    GAZETTE    DES    BEAUX-ARTS 

PARAISSANT     LE     SAMEDI      MATIN 

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Étranger    (Etats    faisant   partie    de 
l'Union  postale) 15  fr. 


Paris,  Seine  et  Seine-et-Oise.    ...       10  fr. 
Départements 12  fr. 


Le    ITxaméro    :     O    fr.     2B 


f 


PROPOS     DU      JOUR 

^é^3*^[  riiôtel  Biron  est  sauvé  depuis 
^^-^l^çî  quelque  temps  déjà,  bien  des  pro- 
\y5^^|5  blêmes  qui  l'intéressent  demeurent 
•vi^j^Çi"  encore  sans  solution.  C'est  ainsi 
que  la  destination  d'une  partie  des  Ijàtiraents 
et  des  jardins  est  incertaine  à  l'heure  où  nous 
écrivons  etque  les  projets  se  succèdent,  ainsi 
que  les  délibérations  des  commi.Ssions  com- 
pétentes. 

Il  semble  que,  quelles  que  puissent  être  les 
décisions,  il  y  a  deux  principes  qui  doivent 
être  hors  de  conteste  :  l'un,  c'est  que  les  jar- 
dins ne  seront  ni  diminués  ni  défigurés; 
l'autre,  c'est  que  l'hôtel  lui-même  restera  in- 
tact. Le  sort  des  jardins  dépend  de  ques- 
tions financières.  Il  a  été  question,  en  effet, 
d'aliéner  une  partie  des  terrains  pour  retrou- 
ver quelque  chose  du  prix  d'achat,  et  il  est  à 
peine  besoin  de  dire  que  tous  ceux  qui  ont 
souci  des  espaces  libres  et  de  la  beauté  du 
site  combattent  ce  projet.  La  sauvegarde  de 
l'hôtel,  elle,  parait  plus  assurée,  et  il  ne  se 
pose  guère  à  son  sujet  qu'une  question  ac- 
cessoire. 

L'Etat,  acquéreur  de  cet  édifice,  se  pro- 
pose, dit-on,  de  l'aft'ecter  au  séjour  des  souve- 
rains étrangers  à  Paris  et  aux  Congrès  inter- 
nationaux. Dans  cette  hypothèse,  l'hôtel  Biron 
aurait  besoin  d'être  aménagé,  décoré  et  meu- 
blé.Au  lieu  des'adresser  à  ses  fournisseurs  ou 
de  recourir  au  Garde-meuble,  l'Etat  est  solli- 
cité de  s'adresser  à  nos  décorateurs  et  de  leur 
demander  un  deces  travaux  d'ensemble  qu'ils 
sont  rarement  invités  à  entreprendre.  Le 
Syndicat  de  la  Presse  artistique  a  même  émis 
un  vœu  en  ce  sens.  Il  serait  bon,  certaine- 
ment, que  nos  artistes  eussent  la  facilité,  dans 
des    circonstances    importantes,    de  donner 


leur  mesure,  comme  l'ont  souvent  les  ar- 
tistes étrangers.  La  destination  nouvelle  de 
l'édifice  réclame  des  aménagements  précis  : 
c'est  un  fait  dont  les  décorateurs  ne  pour- 
ront pas  ne  pas  tenir  grand  compte.  D'autre 
part,  le  problème  est  rendu  délicat  par  le 
style  même  de  l'édifice.  Il  n'en  est  peut-être 
que  plus  tentant.  L'Etat,  en  instituant  un 
concours,  demeure  le  juge  suprême  de  ce 
qui  conviendra,  et  si,  d'aventure,  nul  projet 
ne  lui  parait  être  conforme  à  ce  qu'où  est  en 
droit  d'exiger,  il  lui  restera  toujours  la  res- 
source de  la  commande  directe  à  des  artistes 
que  leurs  précédents  travaux  désignent  pour 
mener  à  bien  une  semblable  entreprise. 


NOUVELLES 


*'**  Par  décret  rendu  .sur  la  proposition 
du  ministre  de  l'Instruction  publique  et  des 
Beaux-Arts  ont  été  promus  ou  nommés  dans 
l'ordre  national  de  la  Légion  d'honneur  à 
l'occasion  du  1=''  janvier  : 

Au  grade  de  commandeur  :  M.  Gabriel 
Fauré,  directeur  du  Conservatoire; 

Au  grade  d'officier:  MM.  Emile  Bourgeois 
administrateur  de  la  manufacture  de  Sèvres; 
.Jean  Ajalbert,  conservateur  de  la  Malmaison; 

Au  grade  de  chevalier  :  MM.  Marcel  Rey- 
naud,  notre  distingué  collaborateur,  que  nous 
félicitons  bien  cordialement  ;  Paul-Ernest 
Sanson,  architecte;  Georges-René  Papillon, 
conservateur  du  musée  de  Sèvres  ;  Camille 
Enlart,  directeur  du  musée  céramique  de 
Sèvres;  Pierre- Léon  Melchissédec,  profes- 
seur au  Conservatoire. 

***  M"'  Emilie-Louise  de  la  Bigne,  plus 
connue  sous  le  nom  de  M"^  Valtesse  de  la 
Bigne,  morte  récemment,  a  légué  au  musée 
du  Louvre  deux  éventails  peints  par  M.  De- 
taille  ;  Les  Prussiens  aux  pendules  et  La 
Revue   de  l'année  ISli. 

Le  musée  de  Versailles  reçoit  un  tableau 


314 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


du  même  peintre  :  Le  Tsarévitch  passant  une 
revue. 

Le  musée  de  Cluny  s'enrichit  d'un  bracelet 
d'or  indien  et  d'un  portrait  signé  Gervex. 

Le  musée  de  Caen  reçoit  deux  portraits  de 
famille  dus  au  pinceau  de  M.  Edouard  De- 
taille. 

**♦  Le  statuaire  Justin-Chrysostome  San- 
son,  mort  récemment,  vient  de  fonder,  par 
sou  testament,  un  prix  annuel  de  1.000  francs, 
destiné  au  jeune  sculpteur,  concourant  pour 
la  villa  Médicis,  qui  aura  remporté  le  second 
prix  de  Rome. 

11  a  légué,  d'autre  part,  3.000  francs  à  la 
Société  des  Amis  du  vieux  château  de  Ne- 
mours où  est  installé  le  nmsée,  auquel  il  laisse 
ses  collections  composées  de  tapisseries, 
verreries,  faïences,  camées,  statues  et  ta- 
Ideaux,  et  a  légué  10.000  francs  à  la  Société 
des  Artistes  de  la  fondation  Taylor. 

***  Le  Journal  Of/iciel  vient  de  publier  un 
arrêté  du  ministre  de  l'Instruction  publique 
réglant  les  conditions  du  prix  fondé  par  M. 
Osiris,  sous  le  nom  de  «  grand  prix  Osiris  >'. 

Ce  prix  sera  attribué  tous  les  ans  à  la  suite 
d'un  concours  spécial  non  public,  qui  aura 
lieu  à  une  date  clioisie  par  le  ministre  entre 
le  20  novembre  et  le  20  décembre  et  auquel 
seront  appelés  à  prendre  part  les  lauréats, 
hommes  ou  femmes,  ayant  obtenu  dans  l'an- 
née un  premier  prix  dans  les  classes  d'art 
lyrique  et  dramatique.  Ce  prix,  d'une  valeur 
de  5.000  francs,  ne  pourra  pas  être  partagé. 
11  sera  décerné  par  le  ministre  des  Beaux- 
Arts  sur  la  présentation  d'un  jury  choisi  par 
le  Conseil  supérieur  d'enseignement  du  Con- 
servatoire parmi  les  membres  des  deux  sec- 
tions, musicali'  et  dramatique.  Quatre  mem- 
bres (deux  pour  la  section  musicale  et  deu.x 
pour  la  section  dramati(|uei  seront  en  outre 
désignés  pour  suppléer  les  membres  du  jury 
qui  se  trouveraient  empèciiés.  Ce  jury  sera 
présidé  par  le  sous-secrétaire  d'Etat  des 
Beaux-Arts  ou,  à  son  défaut,  par  le  directeur 
du  Conservatoire. 

Le  prix  des  années  1907,  lOOS  et  19(i9  sera 
décerné  sur  la  présentation  du  jury  institué 
pour  llilO.  Toutefois,  à  titre  exceptionnel,  le 
prix  de  ces  années  ne  donnera  pas  lieu  à  un 
concours;  le  choix  du  titulaire  sera  simjile- 
ment  laissé  à  l'appréciation  du  jury  sur 
l'examen  des  titres  invoqués  par  les  candi- 
dats. Les  lauréats  de  1908  et  1909  auront 
droit,  comme  ceux  de  1910,  à  un  prix  de 
5.000  francs.  Ceux  de  1907  ne  recevront  que 
la  portion  de  la  rente  acquise  entre  la  date 
du  décès  de  M.  Osiris  et  le  1"  janvier  1908. 

*'•'*  M""  veuve  Frémict  Aient  de  faire  don  à 
la  ville  de  Dijon  du  plâtre  original  du  Saint 
Michel  qui  surmonte  la  lléche  de  l'abbaye  du 
Mont-Saint-Michel. 

D'autre  part,  l'Etat  qui  avait  acquis,  en 
1900,  la  statue  de  Itude  en  lu-onze  doré,  par 
l'rênilet,  vient  d'olïrir  cette  statue  au  musée 
de  Dijon. 

***  M""  la  comte.->se  de  la  Uoclie-Aymon 
vient  de  faire  classer  par  l'administration  des 
Beaux-Arts   parmi    les   monuments   histori- 


ques la  chapelle  de  Cliampigny-sur-Veude 
(Indre-et-Loire),  dont  elle  est  propriétaire. 
Cette  chapelle,  qui  appartenait  à  l'ancien  châ- 
teau des  Bourbon-Montpen&ier,  contient  une 
série  de  vitraux  célèbres  du  xvi"  siècle,  re- 
traçant, en  trois  registres,  la  Passion  du 
Christ,  l'histoire  de  saint  Louis  et  la  généalo- 
gie des  Bourbons. 

***  Le  tableau  de  notre  compatriote  M.  A. 
Slengelin,  Clair-obscur  en  Hollande,  qui  fi- 
gura au  dernier  Salon  de  la  Société  Nationale 
des  Beaux-Arts,  a  été  acquis  par  le  musée 
d'Amsterdam. 


PETITES   EXPOSITIONS 

PllEMlÉKE    ExpOSmCN    RÊTROSI'ECTIVE 

DE  Peintres-Gmavelus 
(Galerie  Devambez) 
Cent  cinquaute-sept  planches  extrènieineut  inlé- 
ressautes,  dans  des  états  souvent  curieux,  et  dont 
quelques-unes  sont  très  belles.  Une  série  de 
i)aubigny  occupe  le  fond  d'une  salle  :  douze  gra- 
vures, dont  le  Gué  et  Y  Arbre  au.c  corbeaux,  si 
larj,'ement  traités.  Des  Delacroix,  dont  la  Hencontre 
de  cavaliers  maures,  la  Lionne  déchirant  ta 
y  oilrine  d'un  Arabe,  le  beau  portrait  de  M.  Fré- 
déric Villot  ;  deux  petites  lithos  seulement,  mais 
admirables,  de  Kalïet  ;  une  suite  de  Corot,  rapido- 
ment  traitéf,  émouvants  et  vivants;  un  très  beau 
portrait  d'Ingres  ;  des  Jacquo,  des  Jongkind  : 
moulins,  arbres,  maisons,  indiqués  sous  de 
grands  ciels  ;  des  arbres  de  Théodore  Rousseau, 
maguiliqucs  de  grandeur  ;  des  Millet,  où  paraît 
à  l'excès  le  caractère  littéraire  ;  une  série  de 
Paul  iluet,  élonnanimeut  colorée  :  il  est  vraiment 
impossible  de  rendre  plus  brillamment,  avec 
rencre  et  le  papier,  les  jeux  vibrants  de  la  lu- 
mière. Enfin  des  Lîresdiu,  des  Gabat,  des  vues  de 
Venise  de  Joyant  et  des  vues  de  Paris  de  Moryon, 
celles-ci  un  peu  froides  et  austères,  mais  vigou- 
reuses . 

■■   L'ÉcLEcriyVE   " 

(Galerie  des  Artistes  modernes) 
Peu  de  peinture,  et  souvent  médiocre,  sauf  quel- 
ques Morisset  et  des  paysages  de  M.  Vuillauiiie, 
mais  do  jolis  envois  d'art  décoratif,  ot  particuliè- 
remrnl  de  ceux  du  métal.  Les  dinandcrics  de 
M.  L.  Bonvallct  ont  des  accents  aigus,  des  arêtes 
et  des  ombilics  qui  leur  donnent  un  caractère 
particulier  ;  M.  E.  Ilobert  a  de  charmants  fers 
forgés,  comme  ce  devaut  de  foyer  où  de  petiles 
feuilles  décorent  un  grillage,  ou  comme  la  délicieuse 
lampe  en  forme  d'œuf  dans  des  tiges  courbées. 
M.  Frank  Scheidecker  a  de  très  agréables  métaux 
découpés;  îil.  Dimand  de  beaux  va.ses;  M""  Myto 
liené-Jeau  a  l'ait  de  la  feuille  du  buis,  de  celle  du 
chêne  et  do  fruits  eu  pierre  verte,  des  bijoux  d'un 
goùl  pur. 

Entre  les  émaux,  il  faut  citer  ceux  de  M.  Feiiil- 
làtre,  cette  boite  ocellée  comme  la  queue  d'un  paun, 
ce  papillon  qui  est,  je  crois,  une  vanessc,  et  cet 
autre,  bleu,  dont  l'abdomen  est  une  énorme  pierre, 
et  cet  autre  ou  opale.  M.  Dammouse  a  montré  ces 
gi'è.s  et  ces  porcelaines  eu  forme  de  corolles,  scm- 
ijlables  à  ceux  qu'on  avait  vus  à  la  Nationale.  De 
belles  eau.x-tortes  de  M.  Le  Meilleur  et  des  ouvrages 
de  corne  de  M"'  OKin. 


Et  t>E  LA  CURIOSITÉ 


315 


Exposition  Charles  MENXKuiix 
(Galoi-ie  Potin) 

Une  quarantaine  do  paysages,  assez  brillants  de 
couleur,  médiocrement  établie,  manquant  totale- 
ment do  repos  et  d'assictle,  dans  des  valeurs  tout 
à  fait  fausses  et  inexistantes.  L'un  des  meilleurs 
représente  des  gerbos  de  blé.  Ils  ont  été  peints 
dans  les  environs  de  Paris,  sans  qu'ils  rendent 
d'une  fai;on  particulière  le  caraclèro  do  l'Ilede- 
Krance. 

Expositions  Dusskuil  et  Iti  .mèue 
(Galerie  Moleux) 

L'exposition  de  M"°  Dusseuil  est  totalement  dé- 
]iourvuo  d'intérêt.  Mais,  dans  la  mémo  galerie,  un 
céramiste,  M.  Kuinèbe,  expose  des  grès  et  des 
porcelaines  où  certains  (rails  de  la  décoration  sont 
assez  personnels  ;  les  plus  signilicatifs  sont  dos 
sortes  de  trous  circulaires  dans  les  couvertes,  qui 
font  ainsi  une  large  taclie  noire,  nue  surface 
d'éclatement  au  milieu  de  la  décoralion.  Quelque- 
fois un  sel  d'un  autre  métal  a  été  cuit  dans  cette 
tàclio,  et  il  y  forme  une  macule  dill'érente.  Le 
procédé  est  employé  tantôt  en  grand,  tantôt  on 
petit,  et  il  donne  alors  naissance  à  une  llorc  très 
curieuse  et  très  compliquée.  Un  aulre  procédé 
très  personnel  est  aussi  de  laisser  pénétrer  l'une 
dans  l'autre  deux  coulées  qui  se  fondent  par  un 
chevelu  et  des  herborisations  d'un  effet  assez 
gracieux. 

Exposition  Eiv.vud 
(Galerie  AUard) 

Les  bijoux  de  M.  Rivaud  ont  le  caractère  parti- 
culier d'otre  composés  par  la  couleur,  le  métal 
étant  glissé  dans  le  mêlai  de  telle  sorte  que  l'or 
inoxydable  dessine  les  arêtes  quand  l'argent,  par 
exemple,  dessine  les  fonds.  De  celle  façon,  l'oU'et 
est  le  mémo  dans  lous  les  éclairages.  Les  pierres 
h;ont  employées  comme  des  accents  particulière- 
ment brillants  dans  celte  orfèvrerie  composée 
comme  une  peinture.  Les  motifs,  très  simples, 
sont  souvent  empruntés  au  régne  végétal  et  llgu- 
rent  dos  tleurs,  ou  au  règne  animal,  comme  le  joli 
collier  d'antennes  auquel  est  suspendu  un  lougi- 
corne. 

Henry  Bidou. 


Acadâmie  des  Beaux-Arts 


Séance  du  2i   décembre 

Bureau.  —  M.  Goutan,  membre  titulaire  de  la 
section  de  sculpture,  a  été  élu  vce-président  pour 
inil  en  remplacement  de  M.  Cormon,  vice-prési- 
dent actuel,  qui  jiasse  de  droit  .à  la  présidence. 

Concours. —  L'Académie  a  désigné  comme  sujet 
pour  le  concours  d'enluminure  de  la  fondation 
lioux  à  décerner  on  l'Jll  :  une  lettre  ornée  d'un 
épisode  du  Homan  de  Jrislan  et  Iseull  d'épisode 
au  choix  des  concurrents,  ainsi  i|ue  la  lettre  à 
orner).  Les  dessins  seront  déposés  à  l'Ecole  des 
Beaux-Arts  le  mardi  ol  janvier  entre  dix  heures 
et  quatre  heures. 

L'Académie  a  proposé  comme  sujet  pour  le 
concours  Achille  Leclère  iarchiteclure)  :  La  déeo- 
rntion  d'une  place  publique  datis  une  c'dle  de 
premier  ordre. 


Académie  des   Inscriptions 


Séance  du  :'.S  décembre 

Stèles  li/Oiques.—  M.  Basset,  correspondant  de 
l'Acadr^mie  à  Alger,  adresse  une  note  relative  à 
deux  stcles  lybiques  trouvées  dans  la  région  du 
Ilaut-.Sebaou,  par  M.  Boulifa,  répétiteur  de  ka- 
byle à  la  faculté  des  Lettres  d'Alger. 

Ces  documents  offrent  un  grand  intérêt  pour  les 
chercheurs,  car  l'identiffcation  des  caractères 
Ivbiques  est  loin  d'être  complétée  à  l'heure  ac- 
tuelle. 

Eleiiion  de  correspomlnnls.  —  L'Acadi'inie  est 
ensuite  entrée  en  comité  secret  pour  procéder  à 
la  di.-scustiion  dos  litres  des  candidats  aux  deux 
places  vacantes  dans  la  section  des  correspon- 
dants nationaux. 

L'.\cadémie  a  élu  :  le  docteur  Carlon,  ancien 
médecin-major  de  l'armée,  archéologue  bien  connu 
par  ses  travaux  sur  les  antiquités  romaines  de  la 
Tunisie,  et  M.  Labande,  l'érudit  archivisie  du 
palais  de  Monaco. 


Société  Française  de  Numismatique 

Séance  du  :>   décembre 

Le  président  annonce  que  l'Académie  des  Ins- 
criptions a  accordé  un  prix  de  l.OUO  francs  à  la 
Société  pour  l'ensemble  de  ses  travaux. 

M.  Bordeaux  communique,  au  nom  du  comman- 
dant dr  Kesling,  un  t)-iens  mérovingien  frappé  à 
Bordeaux  par  un  monétaire  inconnu. 

M.  Dieudonné  étudie,  à  propos  d'une  acquisition 
récente  du  (Jabinet  des  médailles,  les  nombreux 
types  monétaires  du  règne  de  chartes  Vit. 

Le  docteur  Bailbaclie  l'ail  circuler  un  donzain 
inédit  de  (Charles  X,  cardinal  do  Bourbon,  frappé 
à  Beaucaire. 

Le  cjmte  de  Castellane  communique  un  dcjcu- 
ment  de  1499,  relatif  au  monnayage  provençal  de 
Louis  Xll  et  établit  un  rapprochement  entre  la 
reprise  du  type  à  la  croix  île  Jérusalem  et  les 
préparatifs  de  l'expédition  de  Naples  et  les  projets 
de  croisade. 

M.  Adrien  Blanchet  présente  un  exemplaire  de 
la  médaille  très  rare  frappée  en  1501  comme  sou- 
venir de  l'entrevue  de  I-ouis  XII  et  de  l'archiduc 
d'Autriche.  On  peut  le  considérer  comme  la  der- 
nière médaille  conçue  dans  l'esprit  du  Moyen  âge, 


Deux  émaux  attribués  à  Léonard  Limousin 

DK  L.\  GULLEGl'IUN    PlLKPON'r  MoKG.VN' 


Hubert  Goltz,  célèbre  écrivain  des  Pays-Bas, 
liublia  à  Bruges,  en  15U3,  une  Vie  de  .Iules  César, 
ornée  de  trente  plai.chos  reiirésenlaut  les  princi- 
pales médailles  qui  nous  sont  restées  de  ce  temps- 
là.  On  peut  citer  notamment  parmi  elles  plusieurs 
effigies  de  Jules  César,  Marc  .4.utoino,  Pompée,  la 
reine  Cléopàtro,  etc. 

En  écrivain  consciencieux,  a\aDt  de  livrer  à 
l'impression  son  œuvre,  (ioltz  jugea  ulile  de  se 
transporter  dans  les  principales  localilés  d'Italie. 


316 


LA  CttRONlOUE  DES  ARTS 


f 


de  France  et  d'Allemagne,  afin  d'y  visiter  les  cabi- 
nets d'amateurs  d'antiquités  et  d'y  rechercher  s'il 
ne  trouverait  pas  quelques  nouveaux  documoiils  à 
ajouter  à  son  ouvrage.  A  la  fin  de  sa  \  ie  de  Cesm-, 
Hubert  Goltz  eut  l'heureuse  pensée  de  constater 
les  eli'ets  de  son  voyage  en  mettant  par  écrit  les 
noms  des  résidences  et  des  collectionneurs  qu'il 
avait  visites. 

Sa  liste  commence  par  une  dédicace  ainsi  intitu- 
lée :  <i  li.LUSTRISSIMIS  CLARISSIMISOUE  PER  ITAI.IAM. 
GALLIAS  ET  GERMANIAS  VENERANDAE  ANTIQUITATIS 
PATROXIS,  ALIIS   gij'E   IBI  EJUaDEM  STUDII  CULTOHIIiUS 

iiuBERTUs  GOLTZius,  IIERBIPOLITA  »,  que  l'on  pour- 
rait traduire  par  ces  mots  :  «  Aux  très  illustres  et 
très  éclairés  protecteurs  de  la  vénérable  antiquité 
d  Italie,  de  France  et  d'Allemagne  et  à  tous  ceux 
qui  les  imitent  ». 
Arrivé    à    Amboise   [Ambosix,    comme    l'écrit 


Guy  était  aussi  neveu  du  célèbre  amiral  Philippe 
Chabot,  qui,  dans  son  château  de  Charny,  en 
Bourgogne,  avait  accumulé  les  objets  d'art;  on 
adniii-e  encore  à  Paris,  dans  la  collection  Foule, 
le  mrrveilleux  jubé  qui  ornait  la  chapelle  de  son 
château. 

Le  23  novembre  17G'2  et  jours  suivants,  au  châ- 
teau de  Jarnac  en  Angoumois,  deux  notaires  as- 
sistés d'un  sieur  Roullet,  expert,  procédaient  à  l'in- 
ventaire des  meubles  et  elïfts  mobiliers  existant 
dans  le  château  de  Jarnac.  Dans  cet  inventaire,  qui 
compte  plus  de  trente  pages,  figurent  de  nombr.  ux 
objets  d'art  de  toute  sorte,  qui  ornaient  les  salles, 
chambres,  cabinets  et  chapelle  du  château 
plusieurs  tapisseries,  parmi  lesquelles  nous  re- 
marquons les  Batailles  d'Alexandre,  en  huit  piè- 
ces estimées  300  livres;  le  portrait  de  Marie-Suart; 
le  tableau  représentant  le  célèbre  duel    de  Jarnac 


SroliMjji  Ml  ■j.jraiîjy^WM-UU -.,!..  :--<^iiU«ll'i;'.-'.«'-J--J'W;_^'';'««' 


H.  Goltz)  —  alors  séjour  favori  de  la  cour  des  der- 
niers Valois —  en  15150,  c'est-à-dire  sous  le  régne  de 
FranroisII,  il  constate  la  présence  d'un  assez  grand 
nombre  de  collectionneurs,  parmi  lesquels  il  cite, 
notamment,  les  cinq  cardinaux  de  Bourbon,  de 
Lorraine,  de  Tournon,  d'Armagnac  et  de  Châtillon, 
les  princes  de  la  maison  de  Lorraine,  les  ducs  do 
Guise  et.  d'Aumale,  l'amiral  de  Goligny  et  son  frère 
d'Andelot,  enfin  u  Guido  Schabot  »,  seigneur  de 
Jarnac.  Malgré  l'orthographe  erronée  du  nom  de 
Chabot  —  explicable  de  la  part  d'un  étranger,  — 
on  ne  peut  hésiter  à  reconnaître  ici  le  célèbre 
Guy  Chabot,  seigneur  et  baron  de  Jarnac,  si  connu 
par  son  duel  avec  Franeois  do  Vivonue,  seigneur 
de  la  Châteigneraie. 

Le  goût  des  arts  était  d'ailleurs  hérédilaire  dans 
sa  famille.  Sa  mère  était  une  Saint-Gelais,  sœur 
d'Octavien  de  Saint-Gelais,  évoque  d'Angoulème, 
l'un  des  prélats  les  plus  cultivés  de  son  temps.  Il 
y  a  peu  d'années  encore,  ou  admirait  dans  sa  ca- 
thédrale une  merveilleuse  chapelle  du  stylo  le  plus 
pur  de  la  Renaissance  lleurie,  malheureusement 
détruite  par  l'un   de  ses   successeurs   modernes. 


et  de  la  Châtaigneraie,  et,  enfin,  dans  une  cham- 
bre du  premier  étage,  de  nombreux  portraits  de  la 
famille  de  Chabot,  à  côté  desquels  «  deux  petits 
tableaux  émaillés  en  bien,  le  tout  â  cadre  vieux  et 
anti(iue  ».  Nous  nous  bornerons  â  ajipeler  l'atten- 
tion du  lecteur  sur  ces  termes  du  rédacteur  do 
l'inventaire.  Parmi  toutes  les  richesses  d'art  accu- 
mulées au  château  de  Jarnac,  nous  ne  voyons  pas 
décrits  d'autres  objets  de  ce  genre  ;  c'est  la  seule 
chose  ancienne  qui  dut  être  remarquée  par  le  sieur 
Roullet. 

Que  se  passa-t-il  à  la  suite  de  cet  inventaire  ?  Y 
eut-il  vente  d'un  certain  nombre  d'objets  que  l'on 
jugeait  inutile  de  garder,  ou  bien  donation  par  les 
liéritiers  au  sieur  Roullet,  pour  ses  lumoraires,  do 
quelques  objets  d'arl  laissés  à  son  choix  '?  Un  siècle 
]dus  lard,  nous  retrouvons  dans  le  cabinet  de  cu- 
riosités du  premier  président  de  la  Cour  de  Ror- 
deaux,  Roullet,  arriére-petit-lils  d<:  l'exitert  de 
Jarnac  en  llù'i,  les  deux  beaux  émaux  dont  la 
reproduction  au  trait  est  jointe  à  ces  lignes  et 
qui  répondent  bien  à  la  désignation  ci-dessus. 
Ces  deux  émaux  n'ont,  en  eflet,  que  26  centimètres 


ET  DE  LA  CURIOSITE 


317 


de  hauteur  sur  à  pou  près  autnnt  de  largeur.  Ce 
siint  donc  «  deux  petits  tableaux  ».  Le  fond  en  est 
d'un  bleu  éclatant.  Les  cadres  eu  cuivre  omaiUé 
bleu  sont  surchargés  de  rinctaux  à  feuillages  d'or 
de  la  même  époque  que  les  portraits.  Il  ne  nous 
reste  plus  qu'à  dire  co  que  sont  devenus  ces  deux 
beaux  émaux. 

M"'  RouUet,  unique  héritière  du  premier  prési- 
dent son  père,  se  décida,  à  la  lin  de  sa  vie,  à  les 
vendre;  mais  ses  prétentions  trop  élevées  écartè- 
rent les  amateurs.  Quelque  temps  seulement  après 
sa  mort,  ils  furent  achetés  par  M.  S.  Steiu,  le 
riche  collectionneur  de  la  rue  de  Richelieu,  que  tout 
Paris  a  connu.  A  sa  vente,  ils  furent  adjugés  au 
milliardaire  américain  Pierpout  Morgan,  qui  les  a. 
exposés  au  musée  de  South  Kensington,  à  Lon- 
dres, en  attendant  leur  départ  pour  l'Amérique. 

Quels  sont  maintenant  les  deux  personnages  re- 
présentés ?  A  ce  sujet,  la  généalogie  authentique 
dé  la  maison  de  Chabot-Jarnac,  récemment  réédi- 
tée dans  le  nobiliaire  du  Poitou  (l),  va  nous  four- 
nir quelques  indications  utiles. 

Guy  Chabot,  seigneur  et  baron  de  .Jarnac,  fils  de 
Charles  et  de  Jeanne  de  Saint-Gelais,  parait  être 
né  au  commencement  du  xvi'  siècle  (aucune  date 
positive  n'est  donnée  à  cet  égard  dans  ladite  gé- 
néalogie). Il  remplaça  son  père  comme  gouverneur 
de  Li  Rochelle  et  du  pays  d'Aunis.  Peu  après  la 
visite  d'Hubert  Goltz  à  Amboise  en  IMO,  il  se 
convertit  aux  idées  nouvelles  :  nous  le  voyons, 
en  1661,  faire  enlever  de  l'église  de  Jarnac  toutes 
les  images,  la  convertir  en  temple  et,  en  présence 
d'une  nombreuse  assistance,  y  célébrer  la  Cène. 
Il  en  usa  de  même  à  La  Rochelle,  mais,  chose 
extraordinaire  par  ces  tristes  temps  de  guerres 
civiles  et  religieuses,  il  refusa  toujours,  malgré 
les  nombreuses  instances  du  prince  de  Condé  et 
du  comte  de  La  Rochefoucauld,  à  la  famille  duquel 
il  était  allié,  de  livrer  la  ville  de  La  Rochelle  au 
parti  protestant.  Cette  exception  fait  honneur  au 
caractère  de  Jarnac.  Il  était  resté  dans  une  telle 
estime  auprès  dç  la  cour,  que  nous  voyons  Cathe- 
rine de  Médicis,  dans  ses  nombreux  voyages  en 
Guyenne  pour  rétablir  l'accord  entre  sa  tille,  la 
célèbre  reine  Margot,  et  son  mari  le  roi  do  Na- 
varre plus  tard  Henri  IV,  venir  deux  fois,  en  1580, 
recevoir  l'hospitalité  au  chi"deau  de  Jarnac. 

Comme  l'affirme  Hubert  Goltz  dans  son 
livre  de  la  Vie  de  César,  parmi  tous  les  grands 
seigneurs  fixés  à  la  cour  de  France  à  Am- 
boise. Guy  Chabot  tenait  le  premier  rang.  L'écri- 
vain flamand  avait  dû  admirer  dans  son  cabinet  le 
portrait  de  la  charmante  reine  de  France,  alor.s 
régnante,  Marie  Stuart,  le  tableau  représentant 
le  fameux  duel  avec  La  Châtaigneraie,  et  autres 
pièces  qu'on  retrouve  dans  l'inventaire  de  17t)2. 

Quoi  donc  d'extraordinaire  de  voir  ce  grand  sei- 
gneur, passionné  pour  les  belles  choses,  faire  exé- 
cuter son  propre  portrait  par  un  éniailleur  en 
renom,  comme  avaient  fait,  à  la  même  époque,  le 
connétable  Anne  de  Montmorency,  le  duc  de  Guise 
et  autres  personnages  ? 

Si  nous  pouvons  être  affirraatif  pour  le  portrait 
de  l'homme,  nous  le  serons  moins  pour  celui  de  la 
femme.  Guy  Chabot  avait   épousé,    le   2d  février 

(li  Dictionnaire  historicpie  et  ginéaloniqiie  des 
familles  du  Poitmi,  par  MM.  Beauchet  Filleau  et 
feu  Ch.  de  i;.hergé.  Poitiers,  imp.  Oudin  et  C", 
tome  II,  p.  187  et  suiv. 


1540,  Louise  de  Pisseleu,  fille  de  Guillaume,  sei- 
gneur do  Heilly,  probablement  nièce  ou,  au  moins, 
proche  parente  de  la  célèbre  duchesse  d'Etampes, 
la  favorite  de  François  I". 

A  quel  moment  Guy  Chabot  fit-il  exécuter  ce 
portrait  sur  émail,  dû  certainement  à  la  main 
d'un  maître,  peut-être  à  celle  de  Léonard  Limosiu 
lui-même  ?  D'après  l'âge  que  parait  donner  cette 
effigie,  nous  serions  disposé  à  penser  que  ce  fut 
vers  1550. 

H.  DE  MoNTC:at;T. 


PEVUE  DES  BEVUES 


V  Revue  de  Paris  (1"  et  15  décembre).  —  On 
irouve  dans  ces  deux  numéros  d'intéressantes  let- 
tres d'artistes  :  une  correspondance  d'Ernest  Hébert 
avec  son  maître  Paul  Delaroche,  qui  va  de  1841, 
époque  où  le  jeune  artiste  était  pensionnaîre  de 
l'Académie  de  France  à  Rome,  à  1856,  date  de  la 
mort  de  celui  qui  avait  été  son  professeur  et  était 
resté  son  ami  ;  —  puis  des  lettres  écrites  par 
Puvis  de  Chavannes  à  son  ami  le  peintre  Léon 
Belly  et  à  la  mère  de  ce  dernier,  de  18C1  à  1874, 
lettres  publiées  et  commentées  par  M.  C.  de 
Mandach  et  où  l'on  suit,  bien  que  par  intermit- 
teuces,  la  vie  et  la  pensée  du  grand  artiste  depuis 
la  Paix  et  la  Guerre  jusqu'à  V Enfance  de  sainte 
Geneviève. 

X  Les  Arts  (décembre).  —  Fascicule  spéciale- 
ment consacré  à  la  belle  exposition  des  arts  mu- 
sulmans qui  eut  lieu  cet  été  à  Munich  (1)  :  étude 
de  M.  Gaston  Migeon,  accompagnée  de  56  belles 
reproductions. 

A  Jahrbuch  der  koeniglich  Preuzsischen 
Kunstsammlungen  (lyOS,  1"  livraison).  —  Eludes 
sur  PescHino  et  Botticelli,  par  M.  Werner  Weis- 
bach  ;1  pi.  et  5  fig.).  L'auteur  attribue  à  Pesellino 
une  petite  Crucifixion  du  musée  de  Berlin,  acquise 
assez  récemment,  et  en  rapproche  une  Trinité  de 
la  National  Gallery  de  Londres.  Dans  un  second 
chapitre,  M.  Weisbach  recherche  les  sources 
d'inspiration  du  Printemps  de  Botticelli,  ce  qui 
lui  permet  de  s'étendre  sur  ce  qu'il  appelle  ■;  die 
anlifisierende  Romantik  ».  Quelques  comparai- 
sons curieuses  sont  à  noter  avec  les  fresques  de  la 
villa  Lemmi,  conservées  au  Musée  du  Louvre. 

—  Deux  ojuores  inédites  de  Veit  Sloss  dans 
des  églises  florentines,  par  M.  Hermann  Voss 
(■2  pi.  et  3  fig.).  Il  s'agit  d'un  SrtiJiï  Roch{k  S.  Maria 
Annunz.iata)  et  d'un  admirable  Christ  en  croix 
(Oguissanti)  en  bois.  La  ressemblance  de  ce  der- 
nier avec  le  Crucifix  du  Musée  germanique  de 
Nuremberg,  provenant  de  l'église  de  l'Hôpital,  est 
très  iirobante. 

—  Petits  bronzes  des  fds  de  Peter  Vischer  le 
vieux,  par  M.  'Wilhelm  Bode  (16  fig.).  A  Peter 
Vischer  le  jeune  on  peut  attribuer  deux  encrers 
de  r.\shmolean  Muséum  d'Oxford,  deux  plaquettes 
repré.-,entaut  Orphée  et  Eurydice  (col.  Gus- 
tave Dreyfus,  à  Paris,  et  musée  de  Berlin)  ;  une 
ligure  de  femme  nue  du  musée  de  Copenhague. 
De  cet  artiste,  nous  possédons  un  curieux  dessin 


(1)  V.  Gazette  des  Beaux-Arts,  septembre  1910. 


318 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


(allt'gorie  sur  la  Réformi:>),  consorvé  au  Musée  na- 
lional  de  Girlhe  l'i  Wrimai-  Au  nombre  dos  œuvres 
quasi  certaines  do  Ilaus  Vischcr,  M.  Bodo  rarpo, 
ontro  auti'o^:,  une  staliiette  de  fomiue  nue,  de  la 
coUoi-tiou  Pierpont  llcirgan,  une  fontaine  sur- 
montée d'un  Apollon  tirant  de  l'arc  (Hôtel  de  ville 
de  Nurembi-rgï,  dont  le  dessin,  avec  la  date  de 
l;i31,  a  été  retrouvé  dans  les  collections  grand- 
ducales  de  AVeimar,  et,  enfin,  VE.vposition  de 
Romulua  et  de  Hémiis  (plaquette  du  Musée  de 
Berlin). 

—  Une  Madone  de  Malhias  Gri'inewald  à  SUip- 
prich,  par  M.  Konrad  Lange  (3  planclus  et  2  fig.)- 
Découverte  d'une  d'uvre  très  impoi'tunte  de  Grii- 
newald  dans  l'églisa  de  Stuppaoli  (Wurtemberg), 
lloniplément  au  beau  travail  de  M.  II. -A.  Scliniid 
et  à  l'inti'resiiante  élude  de  M.  Max  Friedlauider 
sur  r;nitel  d'Isenlieiiu  (Colmar).  La  Madone  de 
Sluppach  rappelle  beaucoup  dans  la  pose  générale 
et  dans  l'oxpressioa  celle  qui  a  été  peinte  sur  ledit 
autel  d'isenheim. 

(2«  liviMison).  —  Afrt/,(/)ft  AU  sur  lEuphnilc: 
■un  monuiiwnt  islamique  du  x*  siècle,  par  M. 
Friedricli  Sarre  (14  lig.).  Ruines  d'un  palais  avec 
décoration  de  stuc  en  relief  (fragments  au  musée  de 
lierlin).  Une  des  salles  était  portée  sur  des  piliers; 
une  autre  était  couverte  d'une  coupole. 

-^  Conrad  Meit  et  les  lambeaux  de  Brou,  par 
M.  AVilhelm  Vo-ge  (4  ]il.  et  O'i  lig.).  Très  impor- 
lunte  étude  pour  l'histoire  de  l'art  en  France.  L'au- 
teur cherche  à  démêler  la  part  i|ui  revient  à  Con- 
rad Meit  et  à  ses  collal)orateurs  dans  l'exécution  des 
sculptures  des  tombeaux  de  Marguerite  d'Autriche, 
de  Marguerite  de  Bourbon  et  de  Philibert  de  Sa- 
voie. Il  distingue,  outre  l'artiste  principal,  le 
«  maître  de  la  Sainie  Barbe  »,  le  maître  des  anges 
nus  porteurs  de  blasons  et  le  «  maitre  mit  der 
StiDtscliopf  (loiypei)  »  et  attribue  cei'tains  mor- 
ceaux à  Thomas  Meit  et  il  Benoit  de  Serins.  Quel- 
ques comparaisons  sont  faites  aussi  entre  l'autel 
des  Sept  Joies  de  Marie,  à  Brou  également,  et  cer- 
taines œuvres  de  Jan  Bormann  (autel  de  'Villbergn) 
ou  de  ses  successeurs  (autel  de  Slrengn;is).Les  rap- 
prochements do  M.  Vo>ge  avec  les  pièces  autln'u- 
tiques,  ou  presque  authenticiues  de  Conrad  Meit 
sont  très  intéressants  (buste  d'homme  du  musée 
de  Berlin,  ,/«(/(^ft  du  Musée  national  de  Munich, 
Adam  du  musée  de  Vienne,  la  Force  du  musée  de 
Cluny,  etc.).  Ou  ne  saurait  tro|i  admirer  les  admi- 
rables eCllgies  de  Marguerite  d'Autriche,  de  Mar- 
guerite de  Bourbon  et  (h>  Philibert  de  Savoie,  qui 
sont  bien  de  !a  main  de  ce  grand  artiste.  Combien 
délicii'ux  aussi  sont  les  piilti  du  monument  i\o 
Marguerite  d'Autriche  ! 

—  l.'Adorntio)i  des  Mnrjps  tic  Viirer,à  Florence, 
parM.  (lustavC.liiclc  i■^  fig.):  tableau  bien  connu  clés 
(offices  dans  lequel  saint  .iosc^ph  est  absimt  de  la 
scène. 

—  La  tcfe  de  chei-al  de  Nnpies  et  la  stntue 
équestre  du  roi  Alphonse,  par  M.  Willielm  Bolfs 
(•'!  fig.).  On  sait  que  Douatello  avait  été  chargé 
d'exécuter  une  statue  équestre  1\  la  gloire  d'Al- 
phonse, roi  de  Naples.  On  a  attribué  à  cet  artiste, 
sur  la  foi  de  Vasari,  une  tète  de  cheval  du  musée 
de  Xaples,  qui  aurait  appartenu  à  celte  statue  à 
peine  commencée.  F.n  ré'alilé,  cette  tète  est  une  nni- 
vre  antique. 

il*  livraison).  —  Notice  nécrologique  .sur  .Iulius 
Lessing,  par  M.  l'eter  .lessen    p. .rirait  , 


—  La  statue  équestre  du  Grand  Électeur,  par 
André  Schliiter  et  les  rapports  de  ce  maître  avec 
l'art  italien  et  l'art  Çrançais,  par  M.  Herraann 
Yoss  (0  lig  ).  Celte  slaluc,  érigée  à  Berlin  sur  le 
pout  du  C.hâteau,  n'est  pas  sans  rappeler  celle  de 
Louis  XIV,  qui  avait  été  exécutée  par  Girardon  et 
qui  fut  détruite  en  XTM  (modèle  au  Louvre  et  des- 
sins), et  celles  d'Alexandre  Farnèse  et  de  Ranuccio 
Farnèse,  par  Franceseo  Mocchi  (Plaisance,  Piazza 
de'  Cavalli).  Il  faul  en  rapprocher  aussi  la  statue 
de  Marc-Auréle  au  .('apitoie  et  le  monument  de 
Ferdinand  1"  de  Médicis  à  Livourne,  dû  à  Pietro 
Tacca  et  à  (Tiovanni  de  Bologne.  Un  modèle  en 
plâtre  de  l'ouivre  de  Schlùter  est  conservé  au  Mu- 
sée IlohenzoUern  à  Berlin. 

—  Vclnzquez  at-il  f/racé  ?  par  AI.  Vatcvian  von 
Loga  (1  pi.  et2flg.|.  L'auteur  attribue  a  cet  artiste 
un  jiortrait  gravé  du  duo  d'Olivares  (Cabinet  des 
Estampes  de  Berlin),  d'après  lequel  aurait  été 
exécuté  un  autre  portrait  de  ce  môme  personnage 
(Bibl.  Nat.  de  Paris). 

—  X'illa  Delta  T'io/a,  demeure  d'été  de  Jean  II 
Beniiroglio  [144;M5l)9],'i  Bologne,  p^ir  M.  Cornélius 
von  Fabriczy  (4  fig.).  Peintures  murales  d'Inno- 
cenzo  da  Imola  [Diane  et  Aetéon,  Endymion  et 
Séléné,  Apollon  et  Marsyas.  Vénus  et  Adonis). 

—  Q7ielques  peintures  de  Bemhrandt  récein- 
mcnt  découvertes  dans  une  collection  privée  de 
Berlin,  par  M.  AVilhelm  Bode  i3  pi.  et  1  (ig.) 
dans  la  collection  Kappel,  une  Télé  de  vieillard, 
un  Puysafie  l}ollfi)td(tis,ua  l'orcrait  d'homme.  — 
Note  sur  un  Portrait  .le  femme  de  la  collection 
0.  lluldschinsky  à  Berlin. 

—  Einpioi  des  grarures  sur  bois  dans  la  déco- 
ration au  w  et  au  xvi«  siècle,  par  M.  Max  T.,ehrs 
(1  pi.  et  8  lig.).  Les  gravures  sur  bois  ont  servi 
à  décorer  l'extérieur  des  troncs,  les  reliures,  les 
meubles,  les  autels  et  même  les  plafonds.  Les 
troncs  sont  presque  tous  ornés  de  gravuri'S  d'ori- 
gine française  (légendes  en  français).  Le  Cabinet 
(les  estampes  de  Berlin  en  possède  do  curieux  spé- 
cimens. Il  conserve  aussi  une  partie  importante 
d'un  plafond  provenant  d'une  maison  suisse  (début 
du  xvi*  siècle),  avec  d'intéressantes  gravures  pré- 
sentant des  motifs  décoratifs  (rosaces)  ou  des  bor- 
dures q\ii  fout  songi'r  aux  marges  des  livres  d'ibu- 
res  imprimés. 

(4"  livraison".  —  Les  Grai-ure.f  sur  bois  de  ila- 
tliias  Gcrung,  par  M.  C.ampbell  Dodgson  (1  \A.  l't 
7  fig.).  Liste  des  gravures  de  ce  maitre:  illustra- 
tions de  V Apocalypse  (28  numéros),  sujets  bibli- 
ques (n»'  29-82),  sujets  satiriques  et  allégoriques 
n-  33-00). 

—  La  «  X'ierç/ex  de  la  rollectinn  Ojipenheim  (à 
Berlin),  par  M.  Wilhem  Vèige  (1  pi.  et  .')  lig.). 
(l'.uvre  française  du  milieu  du  xiv»  siècle,  d'un 
très  joli  style.  A  comparer  avec  les  Vierqes  de  la 
cathédrale  d'.\nvers,  di'  l'église  de  Rampillon  et  di- 
la  cathédrale  de  Sées. 

—  Deux  gravures  sur  bois  inédites  de  la  bi- 
blinlhéiinc  du  Gi/mnnse  du  DAme  de  Maçidebourg, 
par  M.  Alfred  llngelst;inge  2  pi.).  Elles  repri'sen- 
tent  Saint  .Jérôme,  d'une  part,  et,  de  l'autre,  Saint 
Christophe  et  Saint  Antoine  (école  allemande, 
XV*  siècle). 

—  ISernard  ran  Orlei/,  par  M.  Max  .T.  Fried- 
liiuder  (1  pi.  et  14  fig.)  l':  Les  débuts  de  B.  van 
Orley  et  l'art  brux<'llois  aux  xv*-xvi'  siècles.  Les 
leuvres  de  Coliin  de  Coter  :  la  Madeleine  collec- 
tion Kaufuiaun,  à  Berlin'.   Saint  Luc  peignant  la 


KT  DE  LA  CURIOSITÉ 


;^io 


Vierge  (église  de  Vioure,  près  Moulins).  Saint 
Michel  et  sainte  Ar/nès  (coll.  espagnole),  antre 
Saint  Michel  (coll.  Viroich,  à  Bonn),  etc.  lu- 
lluence  de  ce  maître  sur  B.  van  Orley  (voyez 
l'autel  de  Furnes  à  la  Galerie  royale  de  Tarin, 
l'autel  des  Apôtres  au  musée  de  Bruxelles,  la 
Prédication  de  saint  Norbert  h  la  Pinacothèqur  de 
Munich,  le  Sacrifice  d'Abraham  à  la  galerie 
{jrand-ducalc  de  Sclnverin). 

—  Peintures  de  Romanino  et  de  Bachiacca.  et 
leurs  ritpporls  avec  les  œuvres  de  Durer,  par 
M.  Detlev  von  Iladeln  (3  lig.).  L'auteur  compare 
les  deux  Dccollations  de  saint  Jean-Baptisie  de 
ces  deux  artistes  avec  une  gravure  do  Durer  de 
1510  qui  traite  le  même  sujet.  Les  rapports  sont 
frappants. 

—  Les  Modèles  de  quelques  sujets  turcs  ren- 
contrés dans  l'art  industriel  allemand  du  xviii" 
siècle,  par  M.  Edmund  Wilhehn  Braun  (12  fig.). 
Certains  fujets,  choisis  dans  les  ateliers  de  porce- 
laine de  Kurstenberg,  d'Ansbach  et  de  Meissen, 
ont  étc  copiés  sur  des  gravures  françaises  (Guers, 
Mœurs  et  usages  des  Turcs;  Le  IFays,  IlecueU  de 
cent  estamjies,  etc.). 

—  Dessins  à  la  plume  du  manuscrit  d'Ilcrpin 
consente  â  la  Bil'Hothèque  royale  de  lierlin.  par 
M.  Ignaz  Beth  [2  pi.  et  5  fig.).  Manuscrit  inti- 
tulé :  «  Historié  vom  Herzog  Herptn  cou  Barges 
und  sienem  Sohn  Lente  »,  avec  188  dessins  du 
XV"  siècle,  roman  d'origin.9  française,  imprimé 
pour  la  première  fois  en  iril4,  à  Strasbourg,  chez 
Grfininger. 

—  Les  Débuts  de  l'art  des  majoliques  à  Florence 
sous  t'viflucnce  des  majoliques  hispano-mores- 
ques, par  M.  Willielm  Bode  (91  fig.).  L'auteur 
compare  des  vases  ou  des  assiettes  sortis  des  ate- 
liers de  Floi"«nce  au  milieu  du  xv»  siècle  (collec- 
tion Figdor  à  Vienne,  collection  privée  à  Berlin,  etc.), 
avec  de  beaux  produits  des  fabriques  de  Valence. 
Les  analogies  sont  indiscutables. 

(Fascicule  supplémentaire).  —  Cette  livraison 
supplémentaire,  consacrée  comme  d'habitude  à  des 
publications  de  documents  d'archives,  renferme 
des  pièces  concernant  la  famille  de  sculpteurs 
Ferrucci  de  Fusole  (xv*  siècle)  et  le  sculpteur 
Niccolo  dall'  Arca,  par  M.  G.  von  Fabriezy,  et 
d'autres  pièces,  publiées  par  M.  A.-L.  M;iyer, 
concernant  des  travaux  exéculés  par  MuriUo  pour 
la  cathédrale  de  Séville. 


BIBLIOGRAPHIE 

Histoire  de  la  peinture  classique,  par  Jean 
de  FoviLi.r:.  Paris,  II.  Laurens.  Un  volume 
in-S",  illustré  de  120  planches  eu  couleurs. 
Cette  Histoire  de  la  peinture  classique  n'est 
pas  seulement  un  bel  album  conlenant  ISO  repro-' 
ductions  en  couleurs  des  chefs-d'o'uvre  des  ]ilus 
grands  peintres  :  sans  doute,  l'ouvrage  ne  vau- 
drait-il que  par  cette  illustration,  choisie  dans 
toutes  les  écoles  depuis  le  xv*  siècle  ju.squ'à  1789, 
qu'il  mériterait  d'être  signalé  à  tous  les  amis  de 
l'art.  Mais,  outre  cet  enseignement  par  l'image,  il 
apporte  au  public  un  texte  à  la  fois  b-'ef  et  com- 
plet, attrayant  et  précis,  réeumaut  d'abord  chro- 
nologiquement l'histoire  des  grandes  écoles  de  pein- 
ture,puiscommentant  les  120  planches  par  autantde 
notices  où  l'auteur  analvse  le  génig  et  la  manière 


de  chacun  des  grands  maîtres  représentés.  C'est, 
comme  on  voit,  sOus  une  forme  agréable,  un  mé- 
thodique enseignement  qui  se  trouve  ainsi  offert  à 
tous  les  esprits  curieux  de  l'histoire  de  l'art  et  sou- 
cieux de  visiter  avec  fruit  les  grands  musées  de 
Paris  et  de  l'étranger. 


L'Architecture    romane    en    France,    par    M. 

.Iulius  Baum.  Paris,  Hachette    et    C'".    Un   vol. 

in-8  de  19  pages  de  texte  et  226  planclies. 

Cet  ouvrage  est,  :'i  proprement  parler,  moins  un 
livre  qu'un  recueil  de  documents.  H  s'ouvre  par 
une  substantielle  préface  de  M.  Julius  Baum  ;  sans 
lui  prêter  l'importance  des  travaux  d'un  Revoil  ou 
d'un  Rupricli  Piobert,  d'un  Antliyme  Saint-Paul 
ou  d'un  Lefèvre-Poutalis,  il  faut  reconnaître  que 
ce  court  exposé  n'ignore  pas  h  s  conclusions  à  quoi 
ont  abouti  les  dernières  recljerches  de  .M.  Enlart  et  de 
MM.  Dehio  et  G.  von  Bezold.  Ces  19  pages  de  texte 
sont  suivies  de  22(1  planches  évoquant  nos  édifices 
romans.  Et  voilà  vraiment  le  meilleur  intérêt  de  la 
publication.  Son  format  a  permis  de  faire  le.* 
reproductions  à  une  échelle  suftlsaute;  chacun  est 
admis  à  prendre  une  notion  exacte  de  l'effet  d'en- 
semble et  de  l'impression  éprouvée  au  spectacle 
de  l'édilice,  lorsqu'on  le  voit  dans  son  milieu  ori- 
ginel. Toutes  les  fois  qu'il  s'est  agi  d'un  ouvrage  de 
])remiêre  importance,  des  planches  de  détail  com- 
plètent les  vues  d'ensemble. 

Les  soins  apportés  à  l'établissement  des  clichés 
et  à  leur  tirage  assurent  à  toutes  ces  reproduc- 
tions un  caractère  de  lisibilité  parfait.  Une  table 
par  ordre  aliihabétiquo  de  lieux  facilite  la  con- 
sultation du  recueil  ;  sa  portée  pratique  est  indis- 
cutable et  il  fait  honneur  à  ses  éditeurs.  Puis- 
qu'ils ont  débuté  de  si  heureuse  façon,  souhaitons 
qu'ils  nous  donnent  comme  pendant,  comme  suite 
à  ce  premier  livre,  une  publication  pareillomint 
ordonnée,  et  consacrée  cette  fois  à  la  sculpture 
romane.  Ceux  qui  ont  souci  d'une  vulgarisation 
bien  entendue  auraient  ain.'i  ii  leur  disposition  un 
corps  de  documents  propre  à  répandre  l'exacte 
connaissance  de  l'art  monumental  durant  une  pé- 
riode où  les  destinées  de  la  statuaire  et  de  l'archi- 
tecture restent  indissolublement  liées. 


Tiepolo,  par  Ponipeo  Molmf.nti.   Paris,  Hachette 

et  C'«.  Un  vol.  in-8"  de  313  pages  avec  300  illus- 
trations. 

La  Gazette  des  Beauo>Arts  s'est  occupée 
maintes  fois  de  Tiepolo,  à  propos  de  certaines  de 
ses  décorations  naguère  entrées  dans  des  collections 
célèbres  de  la  France  ou  de  l'étranger  et,  plus  ré- 
cemment lorsque  parut,  en  italien,  l'i'ditiou  pre- 
mière de  la  monographie  dont  une  version  fran» 
çaise  est  aujourd'hui  oU'erte.  Nous  n'avons  pas  à 
revenir  sur  les  mérites  qui  recommandent  la  cri- 
tique de  M.  Pompco  Molmenti.  M.  Marcel  Rey- 
mond  s'est  prononcé  sur  ce  point,  de  façon  défini- 
tive, avec  sa  haute  compétence  (1).  Mais  les 
qualités  mêmes  auxquelles  il  a  rendu  justice  don- 
nent raison  à  ceux  qui  voulurent  propager  par  la 
traduction  le  bénéfice  et  les  enseignements  d'un 
beau  travail. 
La  science  de  l'historien   célèbre   de  Carpacciû 

(1)     V.     Gazette    des    Beau.v-Aris,    novembre 
1909,   p.  438. 


3?0 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS 


n'a  point  été  trahie  par  l'auteur  de  l'adaptation, 
M.  de  Ferrera.  L'édition  française  présente  sur 
son  aînée  quelques  avantages  dignes  de  remarque. 
Le  texte,  imprimé  en  caractères  plus  forts,  est 
moins  compact  d'aspect.  On  le  lit  plus  aisément. 
Eu  rejetant  h  la  suite  de  cliaque  cliapitre  les 
images  qui  s'y  rapportent  et  en  les  tirant  sur 
papier  couclié,  on  a  su  améliorer  la  qualité  de 
l'illustration  et  on  accroître  la  valeur.  Certes 
nous  continuerons  ù  souffrir  de  voir  ramener  à 
de  lillipulionnes  proportions  mainte  vaste  pein- 
ture décorative  et  de  ne  pas  trouver  ici  une  ou 
deux  de  ces  charges  curieuses  dont  M.  André 
Blum  devra  faire  état  lorsqu'il  étendra  aux 
écoles  étrangères,  comme  il  faut  l'espérer,  ses 
investigations  jirécieuses  et  neuves  sur  le  dessin 
d'humour  et  la  caricature  au  xvm"  siècle. 
Malgré  ces  criticules,  il  reste  que  l'hommage 
rendu  à  ce  légitime  liérilier  de  Paul  Véronèse 
intervient  à  son  lieure.  Jamais  on  ne  s'est  pas- 
sionné davantage  pour  la  Venise  du  xviii»  siècle; 
jamais  on  n'en  a  mieux  étudié  et  compris  les 
attraits  singuliers;  jamais  non  plus  n'est  apparue, 
avec  plus  d'évidence,  l'action  exercée  par  Tiepolo, 
non  seulement  sur  Goya,  comme  M.  Molmeuti  a 
pris  soin  de  le  rappeler,  mais  sur  les  décorateurs 
modernes  et  français —  tel  M.  Jules  Ghéret,  par 
exemple. 

NECROLOGIE 


Le  peintre  Gustave  Colin  est  mort  à  Paris,  le 
29  décembre,  à  l'âge  de  quatre-vingt-deux  ans.  Né 
à  Arras,  il  fut  élève  de  Couture  et  de  Delacroix 
et  subit  l'heureuse  induence  de  Daubigny  et  de 
Corot.  Installé  dans  le  pays  basque,  près  de  Saint 
Jean-de-Luz,  il  y  prit  le  sujet  de  la  plupart  de 
ses  tal)leaux,  traités  dans  des  tonalités  grisâtres 
très  délicates.  Le  musée  du  Luxembourg  possède 
de  lui  Quartier  des  ijllanos.  L'an  passé,  la 
Société  Nationale  des  Beaux-Arts  avait  consacré  une 
salle  h  une  exposition  d'ensemble  de  ses  O'uvres. 

M.  Gustave  Colin  laisse  un  fils,  M.  Charles 
Colin,  peintre  lui-même  et  musicien. 

On  annonce  la  mort  de  M.  Edouard  Loevy, 
décédé  à  Paris  à  l'âge  de  cinquante-trois  ans. 
C'était  un  dessinateur-illustrateur  qui  a  collaboré, 
entre  autres,  au  Liiroiisse  illusiri'. 


Le  peintre  Eduard  Cohen  vient  do  mourir  à 
Francfort-sur-le-Mein  A  l'âge  de  soixante-douze  ans. 
Il  avait  vécu  longtemps  à  Rome  dans  le  cercle 
d'artistes  qui  s'était  formé  autour  de  Ilans  von 
Marées  et  de  Pidoll.  Il  laisse  ".ne  importante 
collection  de  tableaux,  qui  contient  entre  autres 
j)liisieurs  ii'uvres  de  Bo>cklin. 

Nous  niq^ioniins  la  mort  du  peintre  irlandais 
Charles  Dussol,  peintre  de  portraits,  le  doyen 
des  membres  de  l'Académie  rovale  d'Irlande. 


On  annonce  de  Saint-Pétersbourg  la  mort,  à 
l'âge  de  cinquante  trois  ans,  du  baron  David  de 
Gunzburg.  Il  ]iossédail  une  iiiiportautc  bibliothè- 
que hébraïque,  dont  les  riches  collections  d'au 
primés  et  de  manuscrits  étaient  fort  connues. 


MOUVEMENT  DES   ARTS 

Succession  Ambroise  Thomas 

Vente  d'objets  d'art,  faite  salles  5  et  6,  les  19,  20 
et  21  décembre,  par  M*  Henri  Baudoin,  MM.  Mann- 
heinr  et  J.  Ferai. 

Porcelaines,  faïences.  —  80.  Deux  plats  ronds, 
P.ouen,  décor  polychronxe  à  personnages  chinois  ; 
1.210  francs. 

Objets  variés.  —  lOG.  Boîte  ronde  en  or  de  cou- 
leur ciselé  à  feuillages  et  entrelacs  ;  fond  bleu. 
Ëp.  L.  XVI,  à  miniature  du  xviu»  siècle  :  portrait 
présumé  de  la  duchesse  d'Angoulème  en  busle  ; 
attr.  àFiiger  .  'i.eOO. 

Bois  sculptés.  — 200,  201.  Deux  cadres  dorés  du 
temps  de  L.  XIV  :  3.000  et  1.505.  —  204.  Cadre  à 
cartouclie  armorié,  figures  et  volutes.  Travail  ita- 
lien, XVII"  siècle  :  2.200. 

Pendules,  bronzes.  —  205.  Pendule  cuivre  doré 
à  ligure  allégorique.  Travail  do  Baden,  xvu'  siè- 
cle :  610.  —  200.  Horloge  en  forme  de  monument, 
en  cuivre,  xvii'  siècle  :  570.  —  207.  Horloge  en 
forme  de  monument,  en  cuivre,   xvii'  siècle  :  6C0. 

—  209.  Pendule  religieuse  en  écaille  incrustée  de 
cuivre  et  détain.  Ép.  L.XIV  ;  1.220.  —  210.  Pen- 
dule sur  socle-applique  en  marqueterie  de  Boulle 
garnie  de  bronzes.  Ép.  L.  XIV:  8tl0.  -  211.  Pendule 
en  bois,  cadran  de  cuivre.  Augsbourg,  xvm'  siè- 
cle :  950.  —  Pendule  en  marqueterie  de  cuivre  sur 
écaille  garnie  de  bronze,  Ép.  L  XIV  :  3.000.  — 
213.  Pendule  sur  socle-applique  plaquée  de  corne 
verte,  garniture  de  bronzes.  Ép.  L.  XV.  Cadran 
signé  «  Carrier,  à  Lille  »  :  1.2Ô0. 

Sièges.  —  252.  Six  chaises  portugaises  garnies 
de  cuir,  xvii'  siècle  :  1.250.—  254.  Fauteuil,  cou- 
vert en  tapisserie  à  médaillons  armoriés,  L.  XIV  : 
1.700. —  272.  Chaise  longue  couverte  en  tapisse- 
rie. Ép.  L.  XV  :  1.800.  —  373.  Canapé  d  angle  du 
temps  de  L.  XV,  couvert  de  velours  d'I'trecht  : 
1.805.  —  275.  Sept  fauteuils.  Ép.  L.  XV  :  1.820. 

—  278.  Six  chaises  cannées.  Ép.  L.  XV  :  1.130. 
Meubles.  —  294.  Meuble  à  deux  corps  h  rin- 
ceaux, feuillages  et  pilastres,  xvi'  siècle  :  2.2(M.  — 
296.  Meuble  bois  sculpté,  bus'es  en  haut- relief  et 
grecque,  xvi"  siècle  :  1 .670.  —  297.  Table  à  colon- 
nettes,  XVI'  siècle  :  1  300.  —  311.  Coffre  en  fer  à 
niches  et  colonnettes  ;  et  femmes  debout  en  bronze, 
xvii*  siècle  :  1.410.  —  341.  Table  bois  sculpté,  à 
rocailles  et  Heurs.  Ep.  L.  XV  :  1.805.  —  342. 
(labinet  marqueterie  de  bois,  garniture  de  cuivres. 
Kp.  L.  XV  :  2.605.  —  372.  Lit  bois  sculpté  et 
peint  marron,  à  rocaillss,  xviir  siècle  :  1.7C0. 

Ktoffes,  tapisseries.  —  410.  Fragment  de  tapis- 
serie flamande,  xvr  siècle,  animaux  et  branchages: 
.2.ri00.  —  411.  Tapisserie  flamande,  xvu' siècle, 
personnage  tenant  un  sceptre  :  2.500.  —  414.  Ta- 
pisserie flamande,  xviii'  siècle,  composition  de  la 
manière  de  Teniers  :  7.200. 

Produit  total  :  l.''3.240  francs. 


Successien  de  M""  'VaUesse  de  la  Bigne 
Vente  faite  salle  1,  du  19  au  22   décembre,    par 

M-  Lair-Dubreuil  et  M.  Bataille. 

fiiblant.r,  iiquiirelles,  dessins, ■pav  Edouard  l>e- 

tiille.  —  154.  Bonaparte  à  l'Académie.  Aquarelle  : 


ET  DE  LA  CURIOSIIE 


321 


l.luO.  —  155.  l>o  yi'uéral  Bonapaite.  Aquarelle  : 
'2.750.  —  15G.  Napoléon.  Dessin  :  2.G60.  —  157. 
Portrait  de  J<  an  Baptiste  Gabriel-Franrois,  mar- 
quis de  la  Bignc,  colo:  el  do  cuirassiers  premier 
Empire.  Tuile  :  6.500.  —  158.  Portrait  du  marquis 
Louis  Antoine-Michel  de  la  Bi^'ne,  commandant  des 
t^ardes  nationales  de  la  ville  de  Caen  :  2.540.  — 
159.  Portrait  de  Cyprien  Georges  de  la  Bigne,  com- 
batlanl  de  18:10  :  '.'.ôlO.  —  IGO.  Portrait  du  conite 
lIor<iCO  de  la  Bigno,  membre  du  Conseil  général  de 
la  Seine  1750  1«17)  :  1.V50.—  Ibl.  Portrait  de  (jacé 
de  la  Bij;np,  chapeUin  du  roi  .Jean  le  Bon  ;  1.000. 
Produit  total  :  fô . -^IS  francs. 


Collection  Maurice  Kann 

fSuite   et  fin)  W 

IIoiiijij--'f.  —  315.  Horloge  bronze  gravé  et  doré, 
monument  à  coupole  à  arcades  et  imb  icalions. 
Travail  allemand,  xvi»  siècle  :  1  .OiO.  —  317.  Hor- 
loge bronze  monument  à  rinceaux  et  animaux.  Tra- 
vail allemand,  \vi"  siècle  :  10.550.  —  318  Horloge 
de  table,  arabesques  et  rosace,  dauphins  et  lor- 
tue-i  ;  cadran  argent  émaillé,  de  l'aielier  d'Attcn- 
slettcr,  à  buste  de  personnage!»,  sphère.  (l.o48  et 
initiHlfs  G.  S.;.  Travail  allemand  :  3.800.  —  319. 
Horloge  bronze  e  selé  et  doré,  monument  .i  arabes- 
ques et  médailloiiS,  sphère  aux  armes  de  Philippe, 
landgrave  de  liesse.  «  Andicas  Ihnar,  Urmacùer 
zu  Tn^biuck,  1559  ».  Travail  du  Tyrol  :  lô.'ilO.  — 
320.  llorloi^e  <lc  table  carrée,  en  brouze,  à  sujets 
de  chasse  au  lion.  Travail  allemand,  xvi'  siècle  : 
2.100.  —  021.  Hurloge  cuivre  doré,  en  forme  de 
lion  hérabiiqup  dressé.  Gaspar  Pfalf.  Travail  ba- 
varois, xvi'  ^iècle  :  1.0(^0.  — 3"22  Horloge  argent 
et  cuivre  à  colonnette'^,  dôme  et  guerrier  de  style 
anliqufl.  Travail  do  Jcdiann  Sayllcr,  Ulm.  xvi'  siè- 
cle :  5.200.  —  iTd.  Horloge  monumenale  cuivre 
gravé  et  doré,  édifice  surmonté  d'un  lion  couché. 
Tra^ail  allemand,  xvi»  siècle  :  4.550  —  325.  ilon- 
Ire  de  voiture  argent  repoussé,  à  Amours,  masca- 
rons,  carlouches  et  médaiilor  s-bustes.  Julien  Le 
lloy,  3  Paris,  xviii'  siècle  :  3.400. 

Bronzas.  —  327.  Figurine  :  Cicéron  debout.  Tra- 
vail antique:  l.iOO.  —  331.  Lioniie  debout.  Italie, 
xv«  siècle  :  '<.G0O.  —  3.y2.  Lion  passant.  Italie,  x\" 
siècle  :  3  il  0.  —  333.  Animal  chimérique  à  tète 
humaine.  Padoue.  xv°  s-iècle  :  3.500.  —  A'i'i.  Cou- 
vercle d'encrier  :  Satyre  et  faunes'-e  enlacés.  Atelier 
de  R'ccio.  Padoue,  xv  siècle  ;  2-900.  —  3:^^.  Saint 
Sébastien  nu,  lié  à  un  tronc  d'arhre.  Travail  11. iren- 
tin.  XVI"  siècle  :  5.2C0.  —  3l0  (.llieval  au  p  s.  Tra- 
vail iloreniin,  xvi"  siècle  :  7.200.  —  ;^41.  Deux 
statuette»  provenant  de  chenels.  Hercule  et  Bac- 
cb:is.  Travail  vénitien,  xvi*  siècle  :  G.OOO  (2.950  fr. 
à  la  vente  Spilzer).  —  342.  Deux  chandeliers  d'au- 
tel, balustres  à  grilTes  de  liun  et  chimères,  angelots 
nus,  têtes  de  chérubins  et  rosac^-s  Travail  v.  ai- 
lien,  xvi'siècle  :  G. 500 '4.500  fr.  à  la  veute  Spiizer  . 
—  H43.  Encri'ir,  pers(  nnage  nu  accroupi.  Travail 
véntien,  xvi'  siècle:  7.100  1 1.500  fr.  à  la  vente 
Spitzer).  —  346.  Statuette:  le  dieu  Pan  debuut. 
l'ravail  lloreutin,  xvi*  siècle:  7  200.  —  o47.  Sta- 
tuette: personnage  nu  Travail  llorentin,  xvi'  siè- 
cle: X.ôm).  —  3iS.  Figurine:  femme  nue  debout. 
.\telier  de  .Jean  de  Bologne,  xvi"  siècle:  3.0(Mi.  — 
3i9.  Statuette  :  négresse  debout  nue.  Ati  Ih  r  de  Jean 

(1)  V.  Chroniqno  des  Atis  des  10,  17  et  24  d,'- 
cembro  1910. 


do  Bologne,  xvi*  sucle  :  33.G0O.  —  :j50.  Statuette  ; 
Mars  nu  casqué.  Atelier  de  Jean  de  Bologne,  xvi» 
siècle  :  9.100. —  SCO.  Buste  leune  femme.  Italie. 
XVI"  siècle  :  3.620.  —  364.  Moïse  debout  drapé. 
Italie,  école  de  Michel-.Vngo,  xvi°  siècle  :  4.010.  — 
365.  Chien  assis.  Ecole  de  Peter  Vischer,  xvi«  siè- 
cle :  10.000.  —  366.  Chien  assis.  Ecole  de  Peter 
■yischer,  xvi«  siècle  :  2.500.  —  :367.  Guerrier  antique 
nu,  xvi'  siècle:  2.800.  —  372.  Buste,  perFoni  âge 
barhu.  Travail  des   Pays-Bas,  xvi*  siècle  :  24.  KO. 

—  375.  Statuette:  personnage  nu,  de  style  antiqu-'. 
Ancim  travail  ilalien  :  2.800. 

riitqiiettes  et  iWdaïUes .  — :>83.  Bas-relief,  bronze, 
patine  brune  :  la  Mise  au  tombeau,  par  Anlrea 
Briosco.  Padoue,  xv"  siècle  :  6  900.  —  387.  Trois 
plaques  de  coffret  en  bronze  à  paiine  brune:  buste 
et  corne  d'abondance,  cintaures  poitantdesnaiades, 
tètes  de  Gorgones  et  Amours.  Ecolo  de  Padoue, 
XV"  siècle  :  2.300  —  o''2.  Plaquette,  bronze  :  Her- 
cule et  Cacus.  Par  Mod>'rno  :  1.700.  —  3H4.  Pla- 
quette, bi'onze  '  la  Cruc.fixion,  par  Moderne:  l.orO. 

—  409.  Médaillon  rond,  bronze  :  poi  trait  d'homme 
en  buhle,  xvn°  siècle  :  1.910. 

Bois  sculpti>s.  —  418.  Grain  de  rosaire  sphéri- 
que  :  le  Poitement  de  croix  et  le  Cabaire.  Travail 
flamand,  xvi"  .-ièc  e  :  lO.Oi'O.  —  419.  Rutable  buis 
à  colonnes  et  pilastres,  sujets  saints,  xvi"  siècle  : 
6.O1O.  —  420.  Statuette  chevalier  debout.  Travail 
allemand,  xvi"  siècle:  4.000. —  4i8.  Dtiix  pauueaux 
en  bas-relief  :  bustes  de  femme  et  d'homme  cas- 
qué. Travail  français,  xvi*  siècle  :  1.800. 

ScuipHires  divTSe.<.  —  434.  Médaillon  rond  en 
terre  cuite,  en  bas  relief  :  la  Vierge  à  mi-corps  et 
TEuf^nt  Jésus.  Travail  italien,  xv"  siècle,  de  l'ate- 
li'  r  du  maitre  dit  «  des  Madones  de  maibre  n  : 
I.80O.  —  4:S5.  Buste  d'enfam,  marbre  blanc.  Ita- 
lien, XVI"  siècle  :  14. OÙ".  —  436.  Buste  d'enfant, 
marbre  blanc.  Italie,  xvi"  >-iècle  :  4.2iiO.  —  4:i7. 
Bas-relief  m  arbre  blanc-  la  Vierge  etl  Enf  nt  Jésus. 
École  de  Don:-)tel  o  :  20  000.  —  43".  Groupe  mar- 
bre blanc  :  Véims  nue,  debout,  tenant  une  pomme, 
enfant  nu,  daiqiliin.  Travail  français,  xvi«  siècle  : 
32.000.  —  4'iO.  Bas-relief  ei.  pierre  de  Kelheim  :  la 
Fonlaine  d'amour,  et  cariouche  nortaut  les  initiales 
L.  II.,  de  l'artiste  L.  Hering.  Munich,  xvr'  siècle  : 
22.600. 

Tiipissci'ics.  —  4'il  à  443.  Suite  de  trois  tapisse- 
ries :  cortège  triomphal  d'un  général  romain  vain- 
queur. Bordure  ja  .ne  à  trophées,  Ûeurs,  vases  et 
médaillons.  FUndres,  xvi-  siècle  :  28.0ii0.  —  444. 
Tapisserie:  personnages  dracés  à  l'antique  dans  un 
jardin,  bordures,  personnages  en  coutumes  civils, 
cariatides,  ligures  allég.  riqnes.  Heurs,  fruits  et 
animaux.  Flandres,  xvi"  siècle  :  8.150. 

Produit  total  :  1.138.075  francs. 


Co  lection  Félix  Doistau 

Vente  de  livres  anciens,  faite  ;'i  1  hôtel  Druiud. 
salle  7,  le  10  avril,  par  M"  Lair-Dubreuil  et  Ed. 
Fournier,  et  M.  Th.  Belin. 

Livres  reliés  imx  armes  de  pnsonnages  eétc- 
hres.  —  1.  Euclidis  Megarensis  malheinalici . 
Basileœ,  apud  Joaunem  llervagium,  mciise  Au- 
gusto,  anno  15;W,  iii-fol  ninr.  noir,  à  médaillons 
estampés.  (Rel.  du  xvi*  >iècle;.  Edition  illustrée  de 
figures  géométriques  et  de  letlrts  ornées.  Exem- 
pfaire  de  Cai.cvarius  :  1.400.  —  3  Eoccace.  D.  s 
Dames  do  renom.  Lyon,  Guili.  Rouille,  i\  l'escu  de 


322 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


Venise,  1551,  in-8».  'Rel.  du  xvi'  siècle):  1,100.  — 
4.  llomerus,  id  est,  dt  rébus  ad  Troiam  gestis. 
Parisiis,  apud  Adr.  Turnebum,  Ibîi't,  in-S"  mar. 
rouge.  (Rel.  anc  )  :  1.3iX>. —  8.  Les  GOuvres  morales 
de  Plutarque.  (Pour  Antoine  Clmppin,  158'i),  in-8" 
maroquin  ronge,  l'.oliure  de  Eve,  aux  armes  de 
Henri  III  :  2.<JO0.  —  13.  Charruau.  La  Jérusalem 
céleste.  Paris,  Simon  Le  Febvre,  IWl,  in  8",  mar. 
olive.  (Rt-1.  and.  Exemplaire  aux  armes  du  Grand 
Gondé,  relié  par  Ant.  liuelle:  1.350.  —  2.'.  Frédé- 
ric II,  roi  de  Prusse.  Au  donjnn  du  chasteau,  1750, 
in  8",  mar.  blanc.  (Dubuisson).  Aux  armes  delà 
reine  Marie  Leczinska  :  â.i-O.X  —  ii4  Motets  (de 
M.  Blanchard)  pour  la  clia]ipelle  du  Roy,  17.)3.  De 
l'imprimerie  Ballard,in-4°,  mar.  rouge  (Rel. anc). 
Exemplaire  aux  armes  de  I,ouis  XV  :  l.lOô.  —  31. 
Malherbe.  Poésies.  Paris,  J.  Barbou,  1776,  in-12, 
fig.,  rel.  !-oie  blanche.  (Rel.  anc  )  ;  1.205. 

Sacres  et  fëies.  —  Ornements.  —  34.  Le  Sacre 
de  Louis  XV,  texte  par  Danchct.  (Paris,  1722)  ; 
in-fol.,  mar  bleu.  Planches  doubles  par  Gochin, 
Larmessin,  Tardieu  et  Dupuis(reliure  de  Padeiuup 
aux  armes  royales)  :  2.32.'i.  —  36.  Fêtes  publiques 
données  par  la  Ville  de  Paris,  à  l'ocasiou  du  uux- 
riage  do  Mgr  le  Dauphin  Paris),  1745,  in-fol.,  pi. 
mar,  rougn  (reliure  aux  armes  de  hi  Ville  de  Paris}  : 
1,700.  —  37.  Représentation  des  fêtes  données  par 
la  ville  de  Strasbourg  pour  la  convalescence  du 
roi.  Imprimé  par  Laurent  Aubert,  à  Paris  (I7'i5), 
ir.-fol.,  lig.,  mar.  rouge  :reliure  de  Padeloup,  aux 
arDies  de  Louis  XV,  :  3.0UO.  —  3U,  Œuvre  de  .Juste 
Auréle  Meissonnier,  peintre,  sculpteur,  arclutectc 
et  dessinateur.  Paris,  Huquier  (vers  17:W),  in-fol., 
planches,  mar.  grenat.  (Claessens)  :  3.560.  —  40. 
O'^uvres  de  Gille  Marie  Oppenord,  écuier  directeur 
général  des  bâtiments  et  jardins  de  Mgr  le  duc 
d'Orléans.  Paris,  lluquier  (vers  17.0),  in-fol., 
planches,  mar.  vert.  (ChaiaboUe-Duru)  :  2.020. 

Livres  illustres.  —  45.  Maistre  Pierre  Palhelin. 
Paris,  Estienne  GrouUeau,  150i,  in-16  mar.  rouge. 
(Roi,  anc.  falig.).  Figures  sur  bois  :  820.  —  52. 
Longus,  Les  Amours  pastorales  do  Daphnis  et 
Ghioé,  avec  figures,  Paris,  (Juillau,  171«,  pet, 
in-8°,  mar,  citrou  (Marias  Michel).  Edition  dite  du 
Régent  :  1.050.  —  54,  Molière.  Œuvres,  Paris,  173'i, 
6  vol.  gr.  in-4°  figures,  veau  écaille,  (Rel,  anc)  : 
1,365.  —  55.  La  Fontaine.  Fables  choisies.  Paris, 
Desaint  et  Saillant,  1755-17ôS<,  4  vol.  iu-fol.  mar. 
rouge  (reliure  de  Deromej  :  4.310.—  58.  La  Fon- 
taine. Goûtes  et  Nouvelles.  Amsterdam  (Pari.'*), 
1762  ;  2  vol,  in-8",  port,  et  fig,,  mar,  rouge.  (Ue- 
rôme).  Edition  dite  des  FermierB  généraux  :  2,500, 
—  01.  t)vide.  Les  Métamorphoses.  Paris,  Delalain, 
17o7-1771,  4  vol.  in-4°,  ligures,  mar.  rouge  (De- 
rônie)  :  1.8i0.  —  6,'.  Dorât.  Les  Baisers.  La  Haye 
et  Paris,  Lambert  et  Delalain,  1770,  in-8°,  front. et 
fig.,  en-têt- s  et  culs-de-laiape  d'Eisin,  mar,  citron 
(Marins  Michel)  :  1,610,  —  64.  Voltaire,  La  llen- 
riade,  Paris,  imprimerie  Barbon,  1770,  2  vol. 
in-8°  fig..  mar.  rouge  (rel.  par  .-Vrlaud.)  Fron- 
tispice, figuiVH  et  vignettes  par  Eisen,  grav.  par 
de  Longueil.  Exemplaire  contenant  les  lignres 
avant  la  lettre  :  4  020.  —  66.  La  Borde.  Choix  de 
chansons,  ornées  d'estampes  de  J.-M.  Moreau, 
dédiées  à  Madame  la  lianphiue.  A  Paris,  chez 
l)e  Lormel,   1773,    2    vol.   gr.    in-S',   mar.    bleu 


(rel.  anc.)  :  3.900.  —  68.  Corneille.  Théâtre. 
Genèie  (Berlin  ,  1774,  8  vol.  in-4°,  figures,  mar. 
rouge  (Deronie)  :  2.000.  —  77.  Voltaire.  (Euvres 
complètes.  KehI.  17t5-1783.  70  vol.  in-8",  ligures  de 
Moreau,  mar.  rouge  ;rel.  anc).  Edition  dite  de 
Beaumarchais  :  6.450.  — 78.  La  Fontaine.  Fables, 
figures  dessinées  par  Vivier,  gravées  par  Simon 
et  Goiny.  Paris,  Didot  l'aine,  1787,  0  vol.  in-18, 
figures,  niar.  rouge  ;Bradel  laine)  :  910.  —  83.  Re- 
gnard.  (li^uvres  complètes  à  gi  a  vures.  Paris,  de 
l'imprimerie  de  Monsieur,  17i)0,  U  vol.  in-S",  mar. 
rouge  (Bradel-Derôme)  :  1.905.  —  84.  Regnard. 
G'iuvres.  Paris,  Maradan,  1790.  4  vol.  gr.  in8°, 
papier  de  Hollande,  figures  par  Bozel,  mar.  olive 
(Bradel-Derôme)  :  1.200.  —  80.  Racine.  (ICuvrcs 
complè'es,  figures  par  Lebarbier.  Paris,  Déter\'ille, 
imp.  Didot  jeune  (1796),  4  vol.  in-8,  figures,  mar. 
rouge  (rel.  anc.)  :  710.  —  87.  Louvet  de  Gouvray. 
Les  Amours  du  thevalifr  de  Faublas.  A  Paris, 
chez  l'auteur  (1798).  4  vol.  in-8,  figures,  mar.  rouge 
(Simier)  :  l.COJ.  —  92.  Tlie  Garicature  Magazine 
by  G.  M.  Woodward  and  Th.  Rowlandson.  Lon- 
dou,  Tegg.  2  albums  de  caricatures  en  couleurs, 
in-4",  mar.  l'ouge  :  800.  —  93.  GruikshanU  (G.). 
Ilumorous  caricatures.  London,  M.  Lean  (fers 
18c5  .  3  albums  in-4',  mar.  vert   :  920. 

Abnanachs  illustrés  du  xvm»  siècle.  —  Modes. 
—  125.  Galendrier  de  la  Cour.  Paris,  veuve  Héris- 
sant, 1783,  in-32,  mar.  rouge  (rel.  anc.)  :  785.  — 
127.  Calendrier  de  la  Cour.  Paris,  veuve  Hérissant. 
1785,  in-32,  mar.  blanc  (rel.  anc.)  :  300.  —  140. 
Almanach.  Les  «Juatre  parties  du  jour  d'une  jolie 
femme.  Paris,  Janet,  1827,  in-32,  figures,  rel.  en 
soie  blanche  (rel,  anc)  :  460. 

Liores  dnns  tous  les  genres.  —  149.  Ilorae. 
In-8»  de  178  fl'.,  mar.  rouge.  Manuscrit  sur 
vélin  exécuté  en  Flandre  au  xv»  siècle,  pages  or- 
nées et  miniatures  :  3.050.  —  150.  Horae.  lu-8"  de 
92  11'.,  reliure  on  ais  recouverts  de  mar.  noir 
(rel.  de  style).  Manuscrit  sur  vélin,  de  l'école  de 
Touraine,  du  xv  siècle,  orné  de  miniatures  :  4.650. 

Produit  total  ;  104.666  francs. 


CONCOURS    ET    EXPOSITIONS 

EXPOSITIONS  NOUVELLES 

Parit 

Exposition  de  tableaux  de  M.  A.  Nozal,  à 
l'International  .\rt  Gallery,  1,  rue  de  Berry. 

Exposition  d'aquarelles  de  M.  Ludovic  Rodo. 
galerie  de  l'Art  contemporain,  3,  rue  Tronchrl, 
jusqu'au  31  décembre. 

Exposition  (le  tableaux  de  M.  Picasso  et  de 
céramiques  de  M.  'Vlaminck,  galerie  A'oUard, 
6,  rue  Laffitte,  jusqu'au  7  janvier  l'JU. 

Exposition  de  céramiques  de  M.  F.  Rumèbe, 
galerie  Moleux,  68,  boulevard  Malesherbes,  jus- 
qu'au l'i  janvier  1911. 

Etranger 
Londres  :   Exposition  de   pointures  de  Manet, 
t'.é/.anne,  Gauguin,    van  Gogh,   etc.,  aux  Graflon 
Galleries,  jusqu'au  15  janvier  1911. 


Le  Gériint  :  P.  Giiiakhot. 


P;uis 


Iiiipi-inicr.e  de  la  Presse,  lii,  rue  du  Croissaiil.  -    V.  Kiniart,  imprimeur. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


ACTES     ET    DOCUMENTS    OFFICIELS 

Dislinctions  lionoriliques,  9;  17:  25;  36;  35  et  42; 
50;  97;  106;  121;  lô'i;  161;  169;  177;  201; 
217;  227;  233;  258  ;  313. 

Nominations  ou  retraites  de  fonctionnaires,  17  : 
57;  65,  113;  114;  137;  153;  169:  185;  202; 
209;  210;  218;  257;  266:  282;  290;  297. 

Conseil  siipéri.^ur  de  l'ensfigneinent  des  Beanx- 
Ai-ts,  297. 

Création  d'un  poste  d'inspecteur  général  de  l'en- 
seignement du  dessin,  145  et  202. 

Budget  des  Beaux- Arts,  42;  291. 

Allribution  à  l'Elat  d'œuvres  d'art  par  suite  de 
la  loi  de  Séparation,  242. 

Classement  de  monuments  historiques,  82  ;  210; 
242;  282;  314.  — Vente  d'un  monument  classé 
(Solesmes\  218.  — ■  Classement  de  sites  pari- 
siens, 282. 

Acquisition  de  monuments  par  l'Etat,  42;  49 
(Propos  du  jour).  73,  121  et  313  (Uotel  Biron)  ; 

Cadeaux  offerts  par  le  gouvernement  de  la  Ré- 
publique à  des  chefs  d'Etat  étrangers,  137. 

Commandes  d'œuvres  d'art  par  l'Etat  ou  par  la 
Ville  de  Paris,  25;  139:  234;  298. 

Tableaux,  sculptures,  médailles  et  plaquettes 
inscriptions  et  cérémonies  commémoratives, 
25;  20;  5S  ;  60;  6G  ;  114;  162;  186;  202;  318; 
234. 

Loi  autorisant  l'Elat  à  vendre  les  copies  d'objets 
d'art  abandonnées  dans  les  musées,  305. 

Nouveau  billet  de  ban  iue,  49  (Propos  du  jour). 

Attribution  du  prix  Lheureux  par  la  Ville  de 
Paris.  138. 

Comité  des  sites  et  monuments  pitlorosques,  220. 

Comité  dos  sites  du  déparlernent  de  la  Seiue,  82. 

Commission  du  Vioux-Paais,  218. 

Commission  d'esihétique  de  la  Ville  de  Paris, 
27  i. 

Commission  interministérielle  paur  la  sauve- 
garde des  perspectives  de  Paris,  25  ; 

Loi  contre  les  abus  de  l'affichage  sur  les  monu- 
ments et  paysages  classés,  34,  105  et  137  (Pro- 
pos du  jour). 

Mesures  et  projet  de  loi  pour  la  préservation 
des  monuments  mégalithiques  et  préhistori- 
((ues  de  France,  226,  242  et  273  (Propos  du 
jour). 

Convention  internationale  revisant  la  conTention 
de  Berne  pour  la  protection  des  œuvi'es  Utté- 
l'aires  et  artistiques,  242. 

institut  do  France,  10  ;  12i  ;  203:  260. 

Académie  française,  3i  et  73  Propos  du  jour)  ; 
150:  171;  17?;  234. 


Académie  des  Beaux-Art?,  20  ;  27  :  30  ;  59;  75;  93  ; 
93;  115;  132;  141;  156  ;  163  ;  183  ;  188  ;  196  : 
203  ;  21 1  ;  220  ;  254  ;  260  ;  268  ;  276  ;  283  ;  292  ; 
293;  307:315. —  Concours  et  prixde  l'Aradémie 
dos  Beaux-Arts  :  75,  93,  99,  132,  141,  163,  171, 
196,  203,  208  et  211  (Concours  de  Rome); 
43;  99;  115;  132;  171;  185;  196;  203;  211;  220; 
201,   268  et  315;  270  ;  299;  315. 

Académie  des  Inscriptions,  3;  11  ;  20;  27;  36; 
51  ;  60  ;  OS  ;  76  ;  84  ;  93;  99  ;  106  ;  1 15  ;  125  ;  132  : 
142  ;  147  ;  156  ;  163  ;  lil  ;  183;  188  ;  196  ;  203; 
211  ;  220  ;  227  ;  235  ;  243  ;  251  ;  261  ;  268  ;  276  ; 
284  ;  292  ;  299  ;  307:  315.  —  Concours  et  prL\ 
de  r.\cadcm;e  des  Inscriptions  :  76  ;  99  ;  125  ; 
142;  104;  171;  183  ;    188;  2(i3. 

Écoles  d'Athènes  et  de  Rome,  33  (Propos  du 
jour). 

Société  des  Antiquaires  de  France,  3  ;  11  ;  43  ; 
51  ;  69  ;  76  ;  93  ;  lOC  :  116  ;  125  et  132  ;  i;-3;  142; 
147  ;  104  ;  171  :  189  :  197  ;  204  ;  212  ;  268  ;  284  : 
292;  £07. 

Société  de  l'Histoire  de  l'Art  français,  28;  69: 
84;  147  ;  197  ;  284  ;  299. 

Société  française  de  Numismatique,  28;  60;  ICO; 
116;  221  ;  235;  315. 

Réunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  Dé- 
partements, 116. 

Congrès  des  .Sociétés  savantes  de  Paris  (  t  des  dé- 
partements, 117. 

Société  française  d'archéologie,  186. 

Congrès  de  la  Société  préhistorique  de  France, 
220. 

Congrès  des  architectes,  194. 

Cours  et  conférences  :  à  l'Ecole  dos  Hautes  Etu- 
des sociales,  10;  130;  274;  — à  la  Sorbonne, 
IS  ;  282  et  290  ;  —  au  Musée  Guimet,  26  ;  —  de 
la  Société  «  Foi  et  Vie  »,  34  ;  —  de  l'Ecole  po- 
pulaii'e  du  Louvre,  34  ;  —  au  Conservatoire 
des  Arts  et  Métiers,  50;  206  ;  —  à  l'Ecole  du 
Louvre,  97;  305  ;  —  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts, 
200;  —  à  l'Ecole  des  (jharles,  274;  —  au  Col- 
lège de  France,  290  :  —  en  divers  endroits,  58  ; 
114;  2  0. 

Société  des  Amis  du  Louvre,  42  :  230. 

Société  des  Amis  de  la  Bibliothèque  de  la  Ville 
de  Paris,  34  et  ii  ;  266. 

Société  dts  Amis  de  Versailles,  18à. 

Société  «  Les  Amis  de  Paris  »,  288. 

Société  des  Artistes  français,  1;  9  ^Propos  du 
jour)  et  20  ;  18  ;  66  ;  8'i  ;  OJ  ;  1 14  ;  130  ;  144,  1,^4 
et  170;  162.  —  Récompenses  du  Salon  de  la 
Société  des   Artistes   français,  181,   186  et  194. 

—  Achats  de  la  Ville  de  Paris  au    Salon,   195. 

—  Fondation  d'un  prix  en   faveur  de  la  So- 
ciété, 218. 


32i 


LA   CHRONIQUE    DES   ARTS 


Sociélé  Xatioualo  des  Bpaux-Ails,  10;  18;  90; 
120  et  12 ^  —  Achats  ae  l'Etat  au  Salon  d«  la 
Soriélé  Nationale.  WO.  —  Achats  de  la  Ville 
do  Paris,  195.  —  Récompenses  du  Salon,  180  et 
19'4.  —  Elcdion  de  sO'-iélairKS  et  d'associés,  187. 

Société  des  .Xiti^tes  iiidépendants,  290. 

Société  du  Salon  d'Automne,  2  ;  114;  226,  2'i2, 
248  et  251. 

Association  Taylor,  186  ;  218 :  231  et  248  (erratum); 
314. 

Société  pour  le  di'oit  d'auteur  aux  artistes,  18; 
et  loi  relative  au  droit  des  auteurs,  97  (Propos 
du  jour)  et  113. 

Syndicat  des  dessinateurs  illustrateurs,  161  (Pro- 
pos du  joui'). 

Bourses  en  faveur  d'artistes,  9  ;  178;  19i. 

Grand  pri.K  (3siris,  314. 

Sociélé  libre  des  .-Vrtistos  français,  S03. 

Société  coloniale  .li-s  Artistes  frani;:)is,  178  ;  194. 

Société  Nationale  de  l'Art  à  l'école,  lO;  210. 

Société  française  de  reproductions  do  manuscrits 
à  peintures,  3IG  (Propns  du  jour). 

Union  centrale  des  Arts  décoratifs,  177;  211;  806. 

Société  française  de>  .Amis  de  la  musique,  210. 

Société  des  .\mis  de  Bal  ac,  210. 

Cercle  des  G.ibelins  et  d  s  Beaux- Arts,  250. 

Congrès  dû  l'Union  provinciale  des  Arts  décora- 
tifs, à  Tou'ouse,  218. 

Société  des  .Amis  du  château  do  Nemours,  314. 


.\nCHEOLOGIE 

Fouilles  et  découvertes  :  à  .\lise-Saiute-l;einc,  10(i, 
194,218,  5i,  27'i,2H9;— à  .\iinpcy,2;  —  à  Arles, 
307;  -  à  Ampurias  (Es])agne),204;  —  prèsd'Avi- 
gn(n,  19i;  —  au  Mas  d'.Azil  (.Vriègc),  255;  —  à 
Beaureeaire  (Isère),  142;—  à  Belmonte(Italip\ 
258;  — à  Bettir,  près  Jéiusalem.  3;  —  à  Bor- 
deaux, 1G3;  —  à  B.illa  R.'s  a  (Tunisie^  299;  — 
àCarlhage,  3;  II;  76;  hO;  142;  212;  213;  292; 

—  à  Gaslel-Roussillon,  235;  —  àChàteaumeil- 
lant  (Cher), 147;—  en  Chine,  76;  211;  220; -.^27; 
343;  —  en  Chine  oceid.'ulale  1 1  ïhibei,  196: — 
à  Délos,  ï?;  227:  235:  270;  i^92;  —  à  Djomila 
(Algérie),  28  i;  -   à  El  Djen  (Tunisie),  90;  210; 

—  en  Egypte,  PS;  22iî;  261;  —  à  Épernay,  22«; 

—  dans  l'ilo  d'Eubée,  321; —  à  Éuiéso  (Syrie;, 
104;  —    à    La     Feité-Loupièro    (■Vonne\    284; 

—  à  Fiers  (Orne),  51;  —  à  Fontevrault,  22H;  — 
à  Fribourg  (Suisse),  292; —  à  Groix  (Morlii- 
lian),  l(i2;  —  à  Ksour-es-Saf  (funisie),  112;  — 
à  Laussel(Dordogne'',51  ; —  à  I,eyris  (.Vrdéclie), 
194;  —  à  Luciiues,  234;  —  à  Lutzelbourg  (Al- 
sace). 282;  -  à  Mahdia,  188;  196;  211  ;  201;  — 
à  Marseille,  188;  —  à  Montlaurès  (.\ude),  11  et 
18;—  à  Murât,  51;—  à  Nantes,  26«;  —  à 
Néris,  3;  — à  Orl'ans,  35;—  à  Paris,  100, 
132,  147,  196  01  226;  —  à  Périgueux,  203;  —  à 
Pérouso,  227;  —  h  Pogny  (Marne),  114  —  à 
Pompéi,  2'io;  —  au  Puy,  102;  —  à  Rome,  188; 

—  à  Rouen,  2G:  -  à  .Salonique,  203;  —  dans  le 
lit  do  la  Saonp,  70;  —  A  Saint-Uilaire  ((.Iher), 
171;  —  à  Sai  't-Martin-de-Brem  (Vendée),    210; 

—  à  Saint-Préjel-du-Tarn  (Lozère),  243;  —  à 
Saint-Servan,  9!;  —  à  San  Agostino  (Italie), 
219;  —  à  Sen",  26!;  —  près  de  Soissons,  2'i2; 

—  à  Sousse  (Tunisie),  197;  —  à  Sparte,  210;  — 
à  Slang-Yann  (Loire  Inférieur-),  258;  -  à 
ToUo  (Chald  e),  100;  —  i  Toulouse,  125  et  154; 

—  à    la   Turliia    '.\lpcs-Maritimesi,    81;  —    à 


Vaison  (Vaucluse),  292:  —  à  Vasquale-lés- 
lioubaix,  60;  —  près  do  Vendôme,  3s4;  —  au 
Villars  (Saône-et-Loire),  154:  —  à  ViUevenard 
.\larne\  2i8. 


ARTICLI'.S    DIVERS 

***.  —  Pi-opos  du  jour,  dans  tous  les  numéros, 
.leau  Giiill'rey.        A  propos   de  1'  ■■  Enseigne  de 

Gersaint  «,  85  et  91. 
Pierre   Lesueur.   —   .Jacques-François   Blonde), 

admirateur  de  l'archit' dure  gothique,  244. 
M.    —    La   Réorganisation   de  l'Ancienne  Pina- 

colhèqi  e  de  Munii:h,  44. 
H.  de   Montégut.    —  Deux    émaux   attiibués  à 

Léonard  Limousin,    de  la  collection  Pieipont 

Morgan,  315. 
L.  R'>au.  —   Le  Muféo  Ceniral  germano-rc  main 

do  Maycnce,  172. 
L.  Kéau.  —  Les  .agrandissements  des  Musées  de 

Berlin,  228. 
L.  Réau.  —  Le   nouveau  Musée  des  Beaux-Arts 

de  IJDston,  37. 
L.  Réau.  —  Musées  américains,  SOS. 
Jacques    Robiquet.    —    La   Ltmlerno   du    Petit- 

Trianon  faussement  attribuée  à  Gouthière,  213. 
R.  M.  —  Le  Transfert  du  Musée  de  Tours  et  les 

collections  tourangelles,  £85. 
II.  Stêin.  —  Michel  Lécurioux,  sculpteur  du  x\  ° 

siècle,  60. 


DIBLIOGR.XPHIE 

.VUgemeines  Lexikon  dcr  bild»nden  KûnstIor(éd. 
par  U.  Thieme  et  F.  Beck»-r),  t.  III,  l.\ 

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W  .\rmstrong.  —  Histoire  générale  de  l'art  : 
Grande-Bretagne  et  Irlande,  38. 

•J.  Baum. —  L'.VrchitectureromaneenFrance,319. 

S.  Bargellini. —  Elrnria  méridionale,  14. 

Belgique  et  Hollande  guide  Bœdeker),  222. 

G.  Benoit-Lévy.  —  La  Ville  et  son  image.  238. 

Th.  Bensa.  —  La  Pointure  en  Basse-Provence,  à 
Nice  et  en  Ligurie  depuis  le  comlllencem^nt  du 
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Gescliichte  der  Maltechnik  (5'  vol.),  71. 

A.  de  Beruetc  y  Moret.  —  The  Sthool  of  Ma- 
drid, 62. 

G.  Biadego.  —  Verona,  14. 

.1.  de  Bicz.  —  Frémiet,  158. 

JI.  Biomme.  —  lia  Maison  de  Rnbens.  Rccons- 
titulion  à  l'Exposition  Universelle  de  Bruxel- 
les "1910.  291. 

M.  von  Boelin.  —  Giorgione  nnd  Palma  Vcc- 
chio,  63. 

M.  Ton  Bfelm.  —  Toledo,  222. 

M.  von  Bo^hn  et  0.  F  s^hel.  —  Pie  Mole;  Men- 
sclien  uuil  Modon  iiii  18.  Jahrlumdert,  nach 
Bildern  und  Stichon  der  Zeit,  134. 

P   de  Bouchaud.  —  Bologne,  221. 

II.  Bouchot.  —  La  Miniature  française  (1750- 
18.'5),  71. 

G.  Bdurcard. —  Graveurs  et  gravures,  France  et 
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I£8  et  223. 

MaricAnno  de  Bovet.  —  Cracovie,  221. 

Xatalie  Bruek-Aull'enberg.  —  Dalmatien  und 
seine  Volkskunsl  (i'"  liv.),  118. 


ET   DE   LA   CURIOSITE 


3>5 


F.  Burger.  —  Die  Villen  des  Andréa  Palladio. 
Ein  Beitrag  zur  Entwiclvlungsgeschiclito  der 
Renaissance-Archilelitur,  13G. 

S.  Busliell.   —  L'Art  chinois  (trad.  par  IL  d'Ar- 

denne  de  Tizac),  '.)i. 
R.  Gagnât.  —  Cartilage,  Timgad,  Tebessa  et    les 

villes  antiques  de  l'Afrique  du  Nord,  221. 

G.  Gain.  —  Les  Pierres  de  Paris,  929. 

L.  Callari.  —  Storii  dell'  arte  contemporanea 
italiana,  47. 

S. -H.  Capper.  —  Les  CUel's-d'o'Uvre  de  l'architec- 
ture espagnole,  230. 

Il  castello  di  Milano  e  i  suoi  musei  d'arte  (od. 
Montabone),  39. 

Catalogue  de  la  collection  Cliauchard,  31L 

J.  Charles-Roux. —  Le  Costume  en  Provence,  14. 

.T.  Charles-Roux.  —  Fréjus,  14. 

J.  Charles-Roux.  —  Vienne,  221. 

E.  Ghavaiines.  —  Mission  archéologique  dans  la 
Chine  septentrionale,  94. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Carpaccio  et  de  Giorgione, 
230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Durer,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Gainsborougli,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Uiotto,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Goya,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Greuze,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Hogarth,  230. 

Les  Cliefs-d'œuvre  de  Lotto,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Luini,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Michel  Ange,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Morelto,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  d'Orcagna,  Lorenzo  Monaco 
et  Masolino,  23C. 

Les  Chefs-d'œuvre  du  Pérugin,  230. 

Les  Chefs-d'œuvre  de  Romney,  230. 

G.  de  Clerambault.  —  Le  Château  de  Tournoël, 
278. 

A.  Corna.  —  Storia  ed  arte  in  S.  Maria  di  Cani- 
pagna  (Piacenza),  5. 

P.  Cornu.  —  Table  des  Procès-verbaux  de  l'.Aca- 
démie  rovale  de  peinture  et  de  sculpture  (1648- 
1793).  255. 

A.  Croquez.  —  Les  Peintres  flamands  d'aujour- 
d'hui (l"  .série),  16G. 

L.  Cust.  —  Eton  Collège  Portraits,  150. 

Ch.  Dawson.  —  The  "  restorations  »  of  tlie 
Baveux  Tapestry,  'iH. 

La  Décoration  intérieure  allemande  et  les  visi- 
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Jeanne  de  Flandreysy  et  E.  Mellier.  —  Valence, 
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L.  Flandrin.  —  Un  peintre  chrétien  an  x[\*  siè- 
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H.  Fleres.  —  La  Cumpagna  romana,  189. 


F.  de  Fossa.  —  Le  Château  de  Vincennes,  269. 
J.  de   Fûville.  —   Histoire  de   la  peinture  clas- 
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Giannina  Franciosi.  —  Arezzo,  14. 
E.  Gailé.  —  Ecrits  pour  l'art,  189. 

G.  Gebhardt.  —  Die  Anf;enge  der  Tafelmalerei  in 
Nûrnberg,  205. 

A.    Germain.  —  Les  Néerlandais  en  Bourgogne, 

2S6. 
W.  Gœtz.  —  Assisi,  14. 
La  Grèce  (guide  Bœdeker),  256. 
P.  Goût.  —  Le  Mont  Saint-Michel,  310.    . 
G.  Gronau.  —  Les  Chefs-d'œuvre  de  la  sculpture, 

S:  30. 

A.  Hallays.  —  Autour  de  Paris,  229. 
A.  Hallays.  —Avignon  et  le  Comtat  Venaissin,  14. 
E.  lleidrich.  —  Die  altdeutsche  Malerei,  205. 
L.  llevesi.  —  Allkunst-Neukunst,  78. 

E.  Heyck.  —  Lukas  Cranach,  63. 

H.  Hildebrandt.  —  Die  Provence,  14. 

C.  Lewis  Hind.  —  Turners  golden  visions,  294. 

.\.-M.  Hind  et  S.  Colvin.  —  Catalogue  of  the 
early  italian  engravings  of  the  British  Mu- 
séum, 134. 

Histoire  de  Charles  Martel  (éd.  par  le  P.  van  den 
Gheyn).  270. 

Die  Hohkœnigsburg  im  Wasgenwald  und  ilire 
Einweihung,  127. 

O.  Hoerth.  —  Das  Abendmahl  des  Leonardo  da 
Vinci,  54. 

HolTmann-Eugène.  —  Livre  d'or  des  peintres  ex- 
posants, 173. 

F.  de  iloUanda.  —  Quatre  dialogues  sur  la  pein- 
ture, mis  en  français  par  L.  Rouanet,  278. 

H.  llymans.  —  Bruxelles,  221. 

Illustrierte  Geschicbte  des  Kunslgewerbes(t.  Il), 
87. 

riie  Ingoldsby  Legends.ill.  par  A.Rackham,  150. 

Inventaire  général  des  dessins  du  Musée  du 
Louvre  et  du  Musée  de  Versailles  (École  fran- 
çaise) (t.  IV),  62. 

E.  Jacobsen.  —  Sienesischer  Meister  des  Trc- 
cento  in  der  Gemœldegalerie  zu  Siena,  213. 

E.  Jacobsen.  —  Das  Quattrocento  in  Siena.  Stu- 
dion  in  der  Geniteldegalerie  der  Akademie,  214. 

E.  Jacobsen.  —  Sodoma  und  das  Cinquecento  in 
Siena  Sludien  in  der  Gemaddegalerie  zu  Siena, 
214. 

A.  JuUien.  —  Ernest  Reyer,  47. 

Jurkovic.  —  Prace  lidu  naseho  (Ouvrages  popu- 
laires des  Slovaques),  119. 

IL  Kehrer.—  Die  heiligen  Drei  Kn^nige  in  Litera- 
tur  und  Kunst,  30. 

M.  Krohn.  —  Italienske  billeder  i  Danmark, 
166. 

Der  kûnstlerische  Steindruck,  302. 

E.  Kuhnel.  —  Granada,  14. 

L.-H.  Labande.  —  Jules  Laurens,  245. 

G.  Lafenestre.  —  La  Vie  et  l'o'uvre  du  Titien,  4. 
La  Motte-Fouqué.   —   Undine,  ill.  par  A.  Kack- 

ham,  150. 

Marins- Ary  Leblond.  —  Peintres  de  races,  158. 

G.  Leclievallier-Ghevillard.  —  La  Manufacture  de 
porcelaine  de  Sèvres,  53. 

L.r.  Lécureux.  —  Saint-Pol-de-Léon  :  la  Ca- 
thédrale, le  Kreisker,  269. 

L.  Ijiard.  —  L'Université  de  Paris,  .53. 

H.  Longnon   —  Le  Château  de  Rambouillet,  269. 

L.  Maeterlinck.  —  Le  Genre  satirique,  fantas- 
tique et  licencieux  dans  la  sculpture  flamande 
et  wallonne,  109. 


3-26 


LA  CHRONIQUE  DES    ARTS 


E.  Mi'ile.  —  L'Art  religieux  du  xiii»  sii-cle  en 
France  (nouv.  éditions),  5. 

G.  Mancini.  —  Cortoiia,  14. 

Manlegna.  :  l'œuvre  du  maître  (collection  des 
«  Classiques  de  l'art  "),  993. 

G.  Martin  —  L'Art  roman  en  France  :  l'archi- 
tecture et  la  décoration,  G2. 

H.  Martin.  —  Les  Peintres  de  manuscrits  et  les 
miniatures  en  France,  118. 

E.  Mauceri.  —  Syracusa  e  la  valle  dell'Anapo,  14 

A.  Maurel.  —  Un  mois  à  Rome,  :i0'3. 

A.  Maurel.  —  l,a  Sicile,  30'2. 

A.  Meomartini.  —  Benevento,  14. 

J.-F.-L.  Merlet.  —  Bagatelle  et  quelques  visages, 
62. 

Le  Migliori  opère  nella  Pinacoteca  di  Brera  (éd. 
Montabone),  39. 

P.  Molmenti.  —  ïiepolo,  S19. 

L.  Morel-Payen.  —  ïroycs  et  Provins,  221. 

W.  Neumann.  —  Riga  und  Reval,  14. 

M.  Osborn.  —  Berlin,  14. 

L.  OzzQla.—  L'.\rte  alla  Corte  di  Ales3androVII,30. 

Paris;  Reliques  du  passé,  album  par  II.  Tous- 
saint, 13;). 

P.  Paris.  —  Promenades  archéologiques  en 
Espagne,  262. 

E.  Petorsen.  —  Athon,  14. 
Portfolio  do  l'Arundcl-Club,  173. 
11.  Prentout.  —  Gaen  et  Bayeux,  14. 
P.  Quiutoro.  —  Sillas  decoro,  54. 
L.  Réau.  —  Cologne,  14. 

J.-P.  Richter.  —  The  Mond  Collection,  2^8. 

F.  do  Roberto.  —  Randazzo  da  Valle  doU'Alcan- 
tara,  l'i. 

Ch.  Romussi.  —  Le  Dôme  de  Milan  dans  l'his- 
toire et  dans  l'art,  269. 

A.  Rossi.  —  Tivoli,  14. 

A  Sainte- Marie -Pcrrin.  —  Bàle,  Berne  et  Ge- 
nève, 14. 

M.  Sartor.  —  Catalogue  historique  et  descriptif 
du  musée  de  Reims,  30. 

Cil.  Saunier.  —  Bordeaux,  14. 

L.  Schmidt.  —  Dio  Renaissance  in  Briefen  von 
Dichtorn,  Kûnstlern,  Staatsm.'ennern,  Gelelir- 
ton  und  Frauen,  102. 

II.  Schmitz.  —  Sofst,  14. 

G.  Schoenerniark.  —  Der  Kruzifixus  in  dor  bil- 
donden  Kunst,  '.iO. 

P.  Schuinann.  —  Dresdrn,  14. 

F.  Sorvaes.  —  Wien,  14. 

G. -A.  Simonson.  —  Francesco  Gnardi,  1G5. 

ij.  Solon.  —  Ceramic  littérature,  250. 

A.  Soubies.  —  .Mmauach  des  spectacles   (1900  , 

256. 
A.  Soubies.  —  Le  Théâtre  Italien  au  temps  de 

Xapoléon  et  de  la  Restauration,  126. 

F.  Stahl.  —  Brûssel,  232. 

II.   Stûkes.  —   The  Art  troasures   of  London  : 

Painting.  23. 
T.  SturKC  Moore.  —  Art  and  Life,  158. 
Tapisseries  des  Musées  royaux  de  Bruxelles,  286. 
'Tchang  Yi-tchou  et  .1.   Ilackin.  —  La  Pointure 

chinoise  au  Musée  (iuimet,  lOH, 
L.  Tranchant.  —  La  Photoaculpture  pour  tous,  .V>. 
A.  Uiîoletti.  —  Brescia,  14. 
II.   l'hde-Bernays.  —  Rothcnburg  cih   der  Tau. 

ber,  14. 
Léonard  de  Vinci.    —   Traité  do  la  peinture  (l'd. 

par  .1.  Péladan),  2l:i. 

G.  Waccaj.  —  Pesarn,  14. 


A.  Walcher  von  Moltheim.  —  Die  deutsche 
Keramik  in  der  Sammlung  Figdor,  94. 

G. -F.  Warner.  —  British  Muséum.  Reproduc- 
tions front  illuminated  manuscripts  (séries  I, 
II  et  III),  22. 

W.  Weisbach.  —  Iiupressionnismus  :  Antike 
und  Neuzeit,  245. 

Wie  man  vor  Hohenkûngsperg  gezogen  ist  und 
vvie  es  gewunnen  warf,  127. 

■NV.  Worringer.  —  Lukas  Kranach,  63. 


CHRO.NIQUE   MUSICALE 

Charles  Kn?chlin.  —  Concerts  Lamoureux  :  Sici- 
lienne, par  M.  Gabriel  Fauré,  28. 

Charles  KncUlin.  —  Concerts  Colonne  :  Fan- 
taisie poiif  piano  et  orrhestre,  par  M»*  Mel- 
Bonis;  Catalnnia,  par  M.  Albeniz  ;  Sympho- 
nie acec  eho'urs  de  Beethoven,  51. 

Charles  Kcechlin.  —  Académie  Nationale  do  mu- 
sique :  La  FortH,  par  M.  A.  Savard  ;  La  prie 
chez  Thért'se,  par  M.  Reynaldo  Hahn,  69. 

Charles  Kœclilin.  —  Concerts  Colonne  :  Iheria. 
par  M.  <;.  Debussy,  76. 

Charles  Kœchlin.  —  (Imcerts  Colonne  :  Troi- 
sième si/Dtphonie,  par  M.  André'  Gédalge  ;  — 
Giracerts  Lamoureux  :  deux  mélodies,  par 
M.  Florent  Schmilt.  85. 

Charles  Kfechlin.  —  Thé;'Hre  National del'Opéra- 
Comique  :  Lpone.  par  M.  Samuel  Rousseau, 
101. 

Cliarles  Kœchlin.  —  Concerts  Lamoureux  : 
Deux  chiiurs  pour  voix  d'onfants,  par  M.  Ro- 
ger Ducasse,  108. 

Charles  Ko^chlin.  —  Concert  organisé  par  la  So- 
ciété des  Grandes  auditions  musicales  de 
France  :  Florence  et  Vies  iste,  par  M.  l'abbé 
Porosi  ;  Seconde  symplionie  avec  chrriit's,  par 
M.  G.  Mahler,  132. 

Charles  Kn'chlin.  —  Concert  d'inauguration  de 
la  Société  musicale  indépendante.  148. 

Charles  Kii>chlin.  —  Théâtre  National  de  l'Opéra- 
Comique  ;  Le  Mariage  de  Télnnaque,  par 
M.  Claude  'Terrasse,  îb4. 

Charles  Ko^chlin.  —  Théâtre  National  do  l'(  )péra- 
Gomique  :  On  ne  InuUne  jias  avec  l'amour,  pny 
M.  Gabriel  Pierné,  197. 

Charles  Koichlin.  —  Concert  de  la  Société  mu- 
sicale indépendante  :  Psaume  XL\'[,  par  M. 
l''torent  Schmitt  :  Conté  par  la  mer,  par  M . 
Delage  :  etc.,  230. 

Charles  K<echtin.  — Théâtre  National  del'Opéra- 
Coniique:  Macbeth,  par  M.  Ernest  Blocli,  30O. 


CONCOURS   KT  EXPOSITIONS 


France 

Concours  pour  l'obtention  do  bourses  de  séjour 
en  Atgcirie,  9.  —  Concours  musical  de  la  '^'illo 
de  Paris.  66.  —  Concours  Lépine,  224.  —  Con- 
cours d'art  décoratif  de  In  Ligue  maritime 
française,  264.  —  (\'oir  aussi  dans  les  ••  Actes 
et  documents  officiels  "  les  concours  de  l'Aca- 
démie des  Beaux-Arts  ut  do  l'.Vcadéniie  des 
Inscriptions), 


ET    DE    LA    GURIOSITIi; 


397 


Étranger 

Slatuo  équestre  d'Alexandre  III  h  Saint-Péters- 
bourg, 208.  —  Plan  d'extension  de  la  ville 
d'Anvers,  966. 

EXPOSITIONS 

Paris 

M""  L.  Ablx'ma  et  B.  Odin,  et  P.  AVaidinann, 
97  et  32.  —  "  L'Acanthe  »,  48  et  59.  —  Acqui- 
sitions et  commandes  de  l'Etat,  28^.  —  Adier, 
Ariès,  E.  Chigot,  Desruellos,  Korochansky, 
Lecliat,  Planquette,  II.  Rousseau, 48.—  Afileck, 
Béjot,  Fitton,  Haig,  Synr^e,  etc.,  279.—  JP-  ti. 
Agutte,  3-i  et  30.  —  A.  Altniaun,  115  et  120.  — 
..  Aniants  de  la  Xatnre  ■■,  128.  —  «  American 
Women  Art  Association  »,  64  et  70.  —  x  Aqua- 
rellistes français  ",  64  et  07.  —  «  Les  Arts  de 
la  mer  »,  120.  —  <■  Les  Arts  n'-unis  »,  40  et  ijo. 

—  «  Artistes  décorateurs  »,  72  et  83.  —  Artistes 
femmes,  188  et  192.  —  Artistes  russes,  200.  — 
M.  .\sselin,  304  et  307.  —  Association  artistique 
et  littéraire  des  agents  des  cliemins  de  fer  fran- 
çais, 96.  —  Association  syndicale  profession- 
nelle des  peintres  etsculpteurs  français, 32et35. 

—  Automobiie-Club,  80  et  08.  —  M'"  A.  Bally, 
aSO.  —  E.  Baudoux,  136.  —  L  Baussil,  988  et 
307.  —  A.  Le  Beau,  296.  —  B.-aux  Arts  horti- 
coles, 176;  273.  —  H  Becker,  108.  —  Bellanger- 
Adhémar,  J.  Boucher,  M. -F.  Bugnicouvt, 
E.Cliigot,F.  Desruelles,  E.Doignoau,  (".h.  Fou- 
queray,  (i.  Grau,  L.  .loubert,  F.  Maillaud, 
P.  Marcel-Béronneau,  H.  Marret,  .1.  Patricot, 
.1.  Rémond,  E.-B.  Selmy.  V.  Tardieu,  168.  — 
P.-D.  Bergeret.  176  et  189;  290.  —  Bern-Klene, 
.).  Pascin,  J.-F.  Schnerb,  0.  van  Rees,  94.  — 
E  Bernard,  48  et50.—  R.  Bertaux,  V.(îranzo\v, 
M.  Kozierowski,  T.-W.  Marshall,  144  et  147.  — 
P.-E.  Berton,  108.  —  A.  Besnard,  199,  130  et 
140.  —  M»»  A.  Besnard,  M"-  A.  Delasalle,  0'(  et 
07.  —  M""  Béziel,  Dubé,  Dreyfous-Ducas, 
Ewald,  Jeanmalre,  Perchot,  Wakleck  Rous- 
seau, MM.  Barbarin,  R.  Leclerc,  E.  Pallandre, 
48  et  50.  —  A.  Birck,  88  et  93.  —  M.  Bloch, 
204.  —  M"'  A.  Boberg,  96  et  99.  —  Bolliger, 
.T.  Crotti,  A.  Finkelstein,  G.  Ribemont-Ues- 
saignes,  72  et  75.  —  P.  Bonnard,  88  et  92.  — 
E.  Bourgeois,  80  et  84.  —  D.  Bourgoin  et 
E.  Leleu,  04  et  07.  —  Boursiers  de  la  \ûle  de 
Paris  et  élèves  du  cours  municipal  do  compo- 
sition décorative  de  M.  E.  Grasset,  152  et  155. 

—  M"'  L.-G.  Breslau,  80  et  84.  —  P.  Briandeau, 
Gh.  Lacoste,  A.  Lhote,  L.  Paviot,  .(.  Plumet, 
G.  van  Rees,  184.  —  G.  Brisgand,  304.  —  M"'" 
R.  Brooks,  140  et  1,52.  —  R.  Burgstlial,  .1.  van 
GoppenoUe.  .1.  Deville,  N.  Tarkholf.  120.  — 
S.  Bussv,  104  et  114.  —  T.-E.  Butler,  275.  — 
L.  Gabié,  07  et  79.    —   W.  Gallow,  190  et  131. 

—  A.  Carrera,  288.  —  H.  Cassiers  et  A.  de 
Broca,  115  et  120.  -^  «  Cercle  des  Gobelins  et 
des  Beaux-Arts  »,  956.  —  Cercle  de  l'Union 
artistique,  72  et  83.  —  Cercle  Volney,  24 
et  35  ;  72  et  75.  —  Cézanne,  19  et  24  ;  192 
et  900.  —  L.  Chariot,  100  et  102.  —  Gha. 
maillard,  280  et  283.  —  Chaplet,   130  et   140. 

—  Th.  Ghauvel,  32  et  43.  —  E.  Ghigot,  144  et 
147.  —  «  La  Chine  en  France  aux  xvii"  et 
xvm'  siècles  »,  177. —  «  La  Cimaise  »,  8  et  19. 

—  M.  Clément,  48  et  51.  —  M  Cogniet,  108.  —  î 


F.  Combes,  130.  —  »  La  Comédie  humaine  », 
291  et  996.  —  Concours  Lépine,  994.  —  M"* 
Corras,  115  et  120.  —   B.  Grispoldi,  264  et  207. 

—  M"»  M.  Gros,  100.  —  H.  E.  Gross,  2ti4  et267. 

—  G.  Csaba,  A.  Derain,  P.  Girieud,  R.  de  Ma- 
tlian,  G.  Rouault,  K.  van  Dongen,  Metzinger, 
144.  —  Dalou,  983  et  288.  —  L.  Dauphin,  56  et 
07.  —  B  D'après  les  maîtres  »,  131  et  13»).  — 
A.-W.  Davidson,  128  et  l'il.  —  <•  La  Décade  », 
30'i.  -^  L.  Degallaix.  90  et  99.  —  (i.  Dfluc,  280 
et  998,  —  M.  Denis,  Ilcrmann-Panl,  P.  La- 
prade,  IL  Lebasque,  A.  Maillul,  (.).  Redon, 
Th.  van  Rvsselberghe,  P.  Sérusier,  F.  Vallotton, 
L.  Valtat,'G.  MaiUol,  288  et  998.  —  M-  Cli. 
Depincé,  80  et  93.  —G.  Dosvallières,  102  et  168. 

—  Divers  artistes,  32  et  30  (galerie  Dsvambez); 
i:'8  (Cercle  international  des  Arts);  192  (galerie 
Druet);  280  (Cercle  interuational  des  Arts);  304 
et  307  (galerie  Druet).  —  G.  Dola,  200.  —  D. 
Dourouze,304et307.  —  G.  Dufrénoy,  131  et  136. 

—  M"»  L.  Dusscnil,  304  et  315.  -  ""  L'Éclecti- 
que »,  9;  304 et  314.  —  Écoles  d'Anvers  (locaux 
et  décors),  280.  —  J.-S.  Eland,  176.  —  Ëlè%'es 
de  l'École  municipale  de  dessin  et  d'art  appliqué. 
192.  —  Élèves  de  l'Ecole  spéciale  d'architec- 
ture, 248.  —  Élèves  de  Gustave  Moreau,  272  et 
283.  _  A.  Engel,  272  et  276.  —  Envois  de  Rome, 
902.  —  Estampes  et  gardes  de  sabres  japonai- 
ses, 32  et  43.  —  «  La  Faune  »  par  divers  ar- 
tistes, 3n6  et  312.  -  J.  Flandrin,  48  et  50.  — 
P. -H.  Flandrin,  1.59.  —  Foudles  d'Antinoé,  180. 

—  B.  Fnedman-Cluzel,  170  et  182.  —  J.  Frau- 
mont,  304.  —  G.  Friesz,  115  et  120.  —  M.  Furt, 
/,8.  —  .T.-J.  Gabriel,  96.  -  G.  Galland,  144  et 
147.  —  A.  de  Garcias,  147  et  152.  —  Gauguin, 
141  et  144;  280.  —  H.  Gautier,  14't  et  147.  — 
E.  Girardet,  141  et  144.  —  M"'  M.  Glori,  80  et 
84.  —  Granzow,  288  et  299.  —  Gravures  d'après 
J.  Downman,  288.  —  »  Gravure  originale  en 
couleurs»,  272  et  275.  —  <•  Gravure  originale  en 
noir  »,  204  et  975,  —  A.  Gué,  04  et  07.  —  Ch. 
Guérin.  80  et  92.  —  G.  Guignard,  199.  —  G. 
Guvs,  319.  —  Habitations  à  bon  marché,  9.  — 
M"'  L.  Hervieu,  88  et  92.  —  M""  E.  Ilope, 
M.  Robert,  C.  Mauclair,  907  et  980.  —  L.  Hoo- 
reman,  Jordan.  Mia  Elen,  Assa,  Forain,  An- 
quetin,  Ten  Cate,  S.  Mfinnich,  10et27.  —  «  Ar- 
tistes Humoristes  »,  130  et  140.  —  H.  Ilusson, 
100.  —  "  Artistes  Indépendants  »,  91  et  90.  — 
P.  Iribe,  291  et  996.  —  C.  Jacquet,  32.  — 
.loanès,  199  —  J.  Jeannot,  04  et  07.  —  L. 
Jinionez,  120  et  131.  —  Ch.  Jouas,  283et288.  — 
M'»°  A.  Karpelès,  972.  —  T.  Klingsor,  L,  Le 
Bail,  Ch.Milcendeau,  290.  —Ch.  Lacoste,  32  et 
36.  -^  M-  M. -A.  Lafaurio,  980.—  M.  do  Lam- 
bert, 304.  —  L.  Lanrent-Gsell.  104.  —Ch.  Léan- 
dre,  291  et  296.  —F.  Le  Goût  Gérard,  96  et 99. 
M"'«  M.  Lemaire,  64.  —  M»"  .M.  Lemaire  et 
M"' S.  Lemaire,  189etl84.  — A.Lemaîlre,  130.— 
M.  Lenoir,  200.  —  M.  Lenoir  et  J.  Bernard. 
264.  —  G.-H.  Léonard,  120.— H.Loriclie,  120.  — 
R,  Loverd,  200et  20'i.  —  il.  Lévis,  48et  51.  — 
A.  Lhote,  980.  ^  Artistes  lithographes  fran- 
çais (et  Daumier  et  Hervicr),  128  et  130.  —  M. 
Luce,  280.  —  A.  Luller  Mailland,  100.  —  A. 
Maignan,  280.  —  A.  Maillot,  900.  —  Manot,  184 
et  187.  —  II.  Manguin,  189  et  184  —  Manzana- 
Pissarro,  114.  —  A.  Marcelle,  80  et  84.  — 
Marquet,  140  et  152.  —  IL  Martin,  192.  ^  J. 
Maryan  et  Nel  Ariès,  200.-  H.  Matisse,  59  et 
04,  —  C.  Mauclair,  M.  Robert,    Reboiissin,  904 


328 


LA    CHRONIQUE   DES  ARTS 


et  267.—  M.Maufra,  275etS80.—  Ch.  Monneret, 
296  et  310.  —  A.  Methev,  2.  —  Moaet,  Pissarro, 
Renoir,  Sisley,  184et  187.— E.  Morerotl,24ct27. 

—  P. -F.  Nannir,  144.  —  J.  delà  Nézière,  272 et 
276.  —  A.  Nozal,322.  —  <■  Nus  »  par  divers  artistes, 
162  et  168.  —Objetsd'artdupremier  Empire,  18. 

—  H.  Ottmann,  304  et  312.  —  M'"  Pau(,'on,  272. 

—  «  La  Parisienne  »,  120  et  131.  -  ..  Le  Pastel  », 
96.  —  n  Pastellistes  français  »,  120.  —  <■  Pein- 
tres graveurs  français  »,  272.  —  Maîtres  pein- 
tres graveurs  (de  P.  Huetà  Jongkind),304et314. 

—  "  Peintres  et  graveurs  de  Paris  »,  100  et  171. — 
■'  Peintres-lithographes  «,  8  et  19.  —  «  Peintres 
de  marines,  de  l'eau  et  des  montagnes  »,96.  — 
<■  Peintres  de  montagnes  »,  72  et  84.  —  ■'  Pein- 
tre» Orientalistes  français  »,  56  et  58.—  «  Pein- 
tres du  Paris  moderne  »,  56  et  66.  —  Peintres 
et  sculpteurs  (ancienne  Société  Nouvelle;,  88  et 
93.  —  "  Peintres  et  sculpteurs  de  chevaux  », 
96.   —  1.  Peintres  et  sculpteurs  français    »,  24. 

—  Peintres  et   sculpteurs  gascons,  102   et  168. 

—  Peintures  chinoises,  136  et  137.  —  J.  Perel- 
mann,  152  et  155.  —  Photo-Club,  144.  —  Picart 
le  Doux,  176.  —  Picasso  et  Vlarainck,  322.  — 
H.  Pichot,  264 .—  R.  Piot,  40  et  50.  —  G.  Pissarro, 
20et2i.—  Portraits,  costumes  et  jouets  d'enfants 
à  Bagatelle,  145, 160  et  170.—  P.  Prins,  72  et8i. 

—  >.  Quelques  »,  32  et  50.  —  P,.  Rabier,  184.  — 
W.  Radimsky,  104  et  114.  —  Rafl'ef,  88  et  03.  — 
R.  Ranft,  192.  —  J.  Redelsperger,  168.  —  J. 
Rémond,  136  et  141.  —  P.  Renouard,  272.  — 
L.  Ridel,  280  et  283.  —  Gh .  Rivaud,  812  et  315.  — 
R.  Roboa,  128  et  141.  —  L.  Rodo,  322.  — 
G.  Rouaull,  64  et  68.  —  M"»  R.  de  Roveredo 
N.  Aronson,  Vibort,  A.  Wilder,  152  et  162.  — 
L.-H.  Rufle,  36  et  40.  —  F.  Rumèbo,  315  et  322.  — 
Il  Salon  des  Assurances  »,  120.  —  «  Salon  d'.\u- 
tomnc  »,  248  et  251.  —  ..  Salon  des  Cliemins  de 
fer  »,  88.  —  <•  Salon  de  l'Ecole  française  »,  32  et 
35.  —  ..  Salon  du  Peuple  »,  24  et  26.  —  I.-F. 
Schultze,  160  et  171.  —  R.  Schwartz,  24  et  27.  — 
M"«G.  Schwedeler,  96  et  99.  —  Petites  sculp- 
tures et  dessins  de  sculiiteurs,  16  et  19.  —  Seys- 
saud,  152.  —  IL  Simmen,  304.  —  T.-F.  Simon, 
272  et  275.  —  «'  Société  anglaise  des  artistes  gra- 
veurs-imprimeurs d'estampes  originales  en  cou- 
leurs »,  288.—  "  Société  d'art  français  »,  128  et 
141.  —  «  Société  des  Artistes  français  »,  138,  144 
et  154.  —  <i  Société  artistique  des  Postes,  Télé- 
graphes, Téléphones  »,  280. —  «  Société  inter- 
nationale d'aquarellistes  »,  264.  —  «  Société 
internationale  delà  peinture  ;'i  l'eau»,  64  et 
67.  —  Il  Société  internationale  de  peinture  et 
sculpture  »,  290  et  300.—  ■<  Société  de  la  mi- 
niature, de  l'aquarelle  et  des  arts  précieux  », 
32  et  36.  —  "  Société  moderne  »,  56  et  68.  — 
I.  Société  Nationale  des  Beaux-Arts  »,  120  et  ViH. 

—  Steinlen,  192.  —  G.-W.  Stetson,  280  et  283. 

—  Stouvenaut,  56.  —  .lan  Stvka,  ^96.  —  Jan, 
Tade  et  Adam  Styka.  200.—  il.-E.  Soulliall,  96 
et  98.  —  Sunyer,  96  et  99.  —  ..  Syndicat  des  ar- 
tistes femmes  peintres  et  sculpteurs  »,  8(1  et  93. 

—  Tableaux  sur  les  inondations  de  Paris,  64 
et  60;  96.  —  S.  Ten  Gale,  96.  —  E.  Thirion,  88 
et  92.  —  IL  de  Toulouse-Lautrec,  32  et  43.  — 
M"'  L.-R.  Troncin,  128  et  141.  —  «  Transfor- 
mation de  Paris  sous  le  second  Empire  »,  15i 
tt  160.  —  »  l'nes  internationales  »,  l'28.  — 
•■  Union  des  Femmes  pi'intres  et  sculpteurs  », 
56  et  69.  —  "  Union  internationale  des  Arts  », 
136  et  140.  —  Il  Union  internationale  des  Arts 


et  des  Lettres  »,  248  et  260.  —  A.  Urbain,  128 
et  131.  —  Vallotton,  20.  —  D.  Vasquez-Diaz, 
312.  —  A.  VeiUet,  88  et  93.  —  Verrerie  et  Gris- 
tallerie,  au  musée  Galliera,  176,  195  et  258.  — 
n  Vingt  peintres  du  xix"  siècle  »,  130,  138  et 
154.  —  G.  Vitelleschi,  288  et  291.  —  Vla- 
min.k,  90  et  99.—  M»'  H.  Weigelt-Middel- 
dorpf,  14i  et  147.  —  A.  van  Welie,  192.  -  G.-G. 
AN'enuerberg,  280.  —  Ziem,  72  et  84.—  E.  Zoir, 
288  et  291.  —  H.  Zuber,  152  et  156.  —  P.  Ysern 
y  Allé,  '280. 
Projets  d'expositions,  73  et  290  ;  82  et  9»  ;  250. 

Province 

Aix-les-Rains,  224.  —  Angers,  304. 

Rayonne,  208.  -  Bordeaux,  256:288.  —  Bourges, 

264.  —  Brest.  200. 
Cannes,  56.  —  Gharenton,  248.  —  Glamart,  208.  — 

Clermont-Ferraud,  152.  —  Glichy,  312. 
Douai,  208.  —  Dijon,  184. 
Le    Havre,   208. 
Lyon.   10.  —  Levallois,  264. 
Marseille,  136. 
Nancy,   '248.  —  Nantes,  232.   —  Nevers,  80.  — 

Nice,  8. 
Pau.  24. 

Roubaix,  248.  —  Rouen,  l'28. 
Saint-Quentin,  248. 
Troyes,  248. 
Versailles,  176. 

Étranger 

Anvers,  88. 

Barcelone,  128.  —  Berlin,  18,  35  et  162;  1.36;  144. 
—  Brighton,  162  et  184.  —  Bruxelles,  58  ;  59, 
66,  89,  90,  100,  136,  2'27  et  251  (Exposition  Uni- 
verselle) ;  104;  144;  208.  —  BuenosAyres,  216. 

Chicago,  48;  80  ;  264.  —  Grefeld,  282. 

Dresde,  248. 

Elberfeld,  104. 

Flensburg,  200.  —  Francfort-sur-le-Mein,  186. 

Glasgow,  64. 

Hartford,  280. 

Interlaken,  208. 

Leipzig,  264   et  292.   —  Liège,  152.  —  Londres 
32;  36;  37;  104;  192;  216;  234  et  277;  322. 

Mexico,  248.  —  Monle-Garlo,  8.  —  Munich,  41 
(Propos  du  jour)  et  58;  122  et  184. 

New-York,  144. 

Philadelphie,  280;  304.  —  Pittsburg,  130.  —  Pra- 
gue, 56  ;  "80. 

Santiago,  235.  —  Strengna-s  (Suède),  122. 

Tournai,  240. 

Valence,  248.  —  Venise,  130.  —  Vienne,  2'i7  et 
280. 

Washington.  312.  —  Weiniar,  192;  332. 

Zurich,  -232. 

Expositions  à  Home  et  à  Turin  en  1911  :  284  et 
298  ;  298. 


CORRESPONDANCE 


68  et  82. 


CORRESPONDANCES   DE    L  ÉTRANGER 

Etranger 

Allemagne,  44;  292. 
Angleterre,  36;  277. 


ET    DE    LA    CURIOSITÉ 


329 


Belgique,  100;  107. 

Danemark,  !iO. 

Italie,  3;  21;  45;  108,  20S. 


MOUVEMENT  DES  ARTS    ET  DE   LA   CURIOSITE 

Paris 

Ventes  :  Léon  Allard  de  Meeus,  247;  A.  Bernier 
et  divers,  287;  Marquis  de  B.,  158;  D'  B.  et 
M.  G.,  174  et  192  ;  Vicomte  L.  de  Biiisserct,  16  ; 
Caran  d'Ache,  7;  Cotlreau.  151, 159, 168  et  175  ; 
Baron  D.,  240;  D.  d'A.,  191;  Félix  Doistau, 
321  ;  Jean  Dolent,  79,  111;  Dumont,  228;  F., 
88;  D'  Fauvel,  272;  Fitzlienry,  7  et  15;  A. 
Forgeron,  88  et  96  ;  Franz  Goerg,  184;  Gruyer,  48; 
K.  T.,  71;  Maurice  Kann,  294,  304,  312  et  321  ; 
Baron  do  Léry,  Ï64  ;  A.-V.  Lesperon  d'Anfre- 
ville,  112;  Lowengard,  101  ;  M.  G.,  295:  Baronne 
du  Mesnil,  143  ;  Comte  de  Mimerel,  150  et  159; 
Comtesse  A.  Mniszecli,  166;  D'  Paul  Muller, 
215;  A.  Ragault,  70;  Théodore  Rivière,  IG; 
Marquis  E.  de  Salvert  Bellenave,  24,  31  et  39  ; 
S.  Scheikevitch,  150  et  215;  Paul  Sclimidt,  167; 
Seisuiie  Ikedo.  135;  Ad.  Singher,  207;  M.  de 
T.,  7.  ;  Ambroiso  Thomas,  320  ;  V.  (tableaux 
par  Rovbet),  295  ;  M"'  Valtesse  de  la  Bigne, 
330  ;  M"'  P.  Viardot,  190  ;  Melchior  de  Vogué, 
207;  M"'  Waldeck  -  Rousseau,  79;  M.  X. 
(tableaux  ancieEs),  72;  M.  X.  (tableaux  mo- 
dernes), 72  ;  Henri  Zuber,  232  ;  Comtesse 
de  ***,  95. 
Aquarelles,  dessins  anciens  et  modernes,  104  ; 
Dessins,  peintures,  231  ;  Dessins  et  tableaux 
anciens,  174  ;  Etoffes  anciennes,  80  ;  Estampes, 

239  ;  Estampes  anciennes  et  modernes,  48,  120, 
279;  Estampes  du  xviu°  siècle,  135;  Estampes 
et  portraits  des  xvn*  et  xviii'  siècles,  104  ;  Es- 
tampes, tableaux,  objets  d'art  et  d'ameuble- 
ment, orfèvrerie,  tapisseries  anciennes,  230; 
Estampes  modernes,  95;  199;  Livres  anciens  et 
modernes,  7;  Manuscrits  et  objets  d'art,  135, 
144  et  151  ;  Miniatutures,  200  ;  Objets  d'art  et 
d'ameublement,  6;  239  ;  30'J;  311;  Objets  d'art 
et  de  curiosité  du  Moyen  âge  et  de  la  Renais- 
sance, 119  ;  Objets  d'art,  meubles,  tapisseries, 
175;  216;  Objets  d'art  et  d'ameublement,  tableaux 
anciens,  135  ;  Objets  d'art  et  d'ameublement, 
tableaux  modernes,  167  ;  Tableaux  anciens, 
191  ;  247  ;  Tableaux,  dessins,  objets  d'art  et 
d'ameublement,  128;  Tableaux  modernes,  72; 
303  ;  Tableaux ,  objets  d'art  et  d'ameuble- 
ment, 231  ;  Tableaux,  objets  d'art  et  meu- 
bles anciens,  119;  Tableaux,  objets  d'art  du 
xviii-  siècle,  tapisseries  anciennes,  103  et 
111  ;  Tapisseries  des  xvii'  et  xviii»  siècles,  95. 

Province 
Armes  anciennes  orientales,  à  Lyon,  176. 

Ètra>iger 

Ventes  :  Duval,  de  Liège,  à  Amsterdam,  332  et 

240  ;  Portrait  par  Cézanne,  à  Bruxelles,  80  ; 
Cari  Jourdan,  à  Berlin,  287  ;  A.  von  Launa,  à 
Berlin,  8  ;  Seymour  Maynard  et  L.  von  Beaks, 
à  Berlin,  120;  Hans  Schwarz,  à  Berlin,  296; 
Mouchoir   de  soie   avec  poésie  imprimée  en 


l'honneur  de  M"'  'W'agner,  à  Berlin,  120;  G. 
Philipsen  à  Copenhague,  55  ;  Armstrong,  à 
Londres,  264;  D.  Coope,  à  Londres,  248; 
Alexander  Young,  à  Londres,  224  ;  Valler,  à 
Londres,  279  :  Tableaux  modernes,  à  Londre», 
192;  Butler,  à  New- York,  55;  H.-S.  Henry,  à 
New- York,  64  ;  James-S.  Inglis,  à  New-York, 
128;  de  Mêlé,  à  New-York,  64  ;  Ch.-Ï.  Yerkes, 
;'i  New- York,  143  et  152  ;  A.  von  Laïuna,  à 
.Stuttgart,  176  ;  H.-S.  Theobald,  à  Stuttgart, 
200,  208  et  216. 


MUSEES    ET   BIBLIOTHEQUES 

Paris 

Projet  d'amendement  à  une  loi,  en  faveur  de  la 
Caisse  des  Musées,  25  et  81. 

Décret  déterminant  les  attributions  du  personnel 
des  Musées  nationaux  et  de  l'Ecole  du  Louvre, 
178  et  177  (Propos  du  jour). 

Rapport  sur  les  opérations  des  Musées  natio- 
naux en  1909,  219. 

Médaille  des  bieiifaiteurs  des  Musées  Natio- 
naux, 234. 

Musée  du  Louvre,  44  ;  49  ;  57  :  65  et  242  ;  65  ;  69 
74;  82;  98;  113;  121  et  274;  137;  153;  164 
160  ;  170  ;  185  ;  189  ;  193  ;  202  ;  209  ;  210  ;  218 
220  ;  234  ;  265  ;  281  ;  200  ;  307  ;  313. 

Musée  du  Luxembourg,  73;  129;  161  ;  209;  282. 

Bibliothèque  Nationale,  Cabinet  des  estampes  et 
Cabinet  des  médailles,  73;  74;  102;  202;  265. 

Musée  de  Cluny,  42;  210;  282  ;  313. 

Musée  des  Gobellns,  266. 

Musée  de  l'Armée,  10;  34;  145  ;  202;  234;  242. 

Musée  d'ethnographie,  58;  202  (décret  concernant 
ce  musée). 

Musée  d'Ennery,  186. 

Musée  de  la  Comédie-Française,  49  ;  66. 

Musée  Decaen,  93. 

Musée  des  Beaux- Arts  de  la  Ville  de  Paris,  170  ; 
202;  210;  283.  —  Bibliothèque  do  la  Ville  de 
Paris,  34;  154;  266. 

Musée  Carnavalet,  82;  114;  162;  298. 

Musée  Galliera.  97;  170  et  195;  258  et  290. 

Musée  Cernuschi,  120. 

Musée  Guimet,  136  et  137;  226. 

Musée  de  l'Union  centrale  des  Arts  décoratifs, 
18  ;  32;  129  ;  136  et  146  ;  177  ;  266  ;  SGd  ;  282. 

Musée  de  Balzac,  210. 


Province 

Décret  relatif  au  dépôt  d'oeuvres  d'art  appar- 
tenant à  l'Etat  dans  les  musées  départementaux 
ou  communaux  qui  ne  sont  pas  investis  de  la 
personnalité  civile  :  259  et  257  (Propos  du  jour). 

Alise-Sainte-Reine,  242.  —  Ambert,  218.  —  Arles, 
i26.  —  Avignon,  258. 

Beaufort,  234.  —  Brest,  42. 

Gaen,  314.—  Châlons-sur-Marne,  42. —  Chantilly, 
10;  89.  —  Chartres,  258.  —  Cosne,  42. 

Digne,  35.  —  Dijon,  314. 

Grenoble,  98. 

Le  Havre,  298. 

Lille,  10;  226.  —  Lyon,  282. 

La  Malmaison,  10;  34,  122  et  282  ;  34. 

Nancy,  10.  —  Nantes,  90. 


330 


LA  CHRONIQUE  DES  ABTS 


Pithiviers,  oô.  —  Le  Piiy,  -W. 
Rodez,  210.  —  Rouen,  162. 
Saiul-Germain-en-Laye,    210.  —  Sèvres,  274. 
Toulouse,  35.  —  Toui's,  285.  —  Tunis,  130. 
Uzés,  66. 

Versailles,  65;  186  et  202;  225;  250;  298;  313. 
Musée  projeté  au  château  de  Kerjean  (Bretagne) 
43. 


Étranger 

Amsterdam,  18  ;  S2  ;  285:  ::il4.- Atiiones,50;  221. 
Berliu,  42;  194;  228.  —  Boston,  37;  202;  308.  — 

Bruxelles,  82:  107;  250. 
Cassel,  06.  —  Christiania,  li;2.  —  Cologne,  290.  — 

Grefeld,  282. 
Dresde,  90. 
Florence,  20. 
Genève,  258. 
Hanibinir^,  178. 

Liège,  218.  —  Londres,  26;  37;  290. 
Madrid,  58;  170.  —  Mannheim,  5S.   —  Maycnci', 

172.  —  Munich,  18:  20;  44;  210. 
New-York,  130;  186;  267.  —  Nuremberg,  235. 
O.\ford,  210. 
Rome,  234. 
Salzbourg,  227. 
Trieste,  202. 
Zwiokau,  290. 


NECROLOGIE 


Achenbach  (Andréas  von),  166  ;  Adams-Aclou 
(John),  271  ;  Agnow  (sir  William),  279;  Aleu 
(Lopez),  207;  L'Allemand  (Sigmund),  271; 
Anker  (Albert),  223;  Arbois  de  Jubainville 
(Marie-Henri  d'),  78;  .\sc,henbroioli  ^HciQrich), 
47;  Aubry  (Louis-François-l'ierrei,  271;  Ba- 
chellory  (L;io),  223;  Balmct  (l.ouis-Alfred),  270  ; 
lîalakiref  (Mili-Alexeievitch),  190  ;  Bourgps 
(Pauline-Elisa-Léonide),  5;  liecker  (Georges), 
5;  BrTger  (l'anl-Louis-Georges),  200;    Bergeret 

Denis-Pierre),  78;  Berne-Bellecour  (Ltienue), 
280;  Beylié  ([-.  de),  214;  Bojrjosou  (.John), 
55  ;  Bouilhet  (Henri),  256  ;  Bourgault-Uui'uu- 
dray,  206  ;  Bovorie  (Eugène-Jean),  311  ;  Brigol 
(Ernest-Paul),  311;  ErowinRalph),215:  Browno 
(Tom),  127;  Bruschi  (Domeiiico),  30Î;  Cala- 
vas  (.\.),  285;  Carnelli  (Giuseppe),24;  Chauvel 
(Théoi)hile-Narci.<.'se:,  6;  Cohen  >  Eduard),  320; 
Colin  (liuslave),  320;  Colonne  (Edouard  Juda, 
dit  Edouard),  111  ;  Coniuck  (Pierrc-Louis- 
Joseph  de),  206;  Coipiard  (Arthur),  2:«:  Crola 
(Hugo),  287;  Cross  (llenriEdmoud,,  lOO;  Da- 
vrigny,2i6;  Degoorge  (Hector),  199;  Delagraiige 
(Léon.,  31;  Delignières  (Emile-Uésir^),231;  De- 
lisIe(LèopoUl),2I4;  Delpy  (Camille),  RH);  Desjar- 
dius  (Léou\  119;  Duchàlclet  (Félix),  71;  Dupn' 

(Julien),  134;  Dussel  (Charles),  320:  Edwards 
(Julian),  247;  Ehrniaun  (François), 110  et  119; 
Eugelmaim  (Richard), 279;  Essling  (Victor  Mas- 
séna,  duc  de  Rivoli,  prince  d'),  270;  Exuer  (Ju- 
lius),287;  Fabriczy  (Cornélius  von,  311;  Famin 
((Charles- Victor),  31  ;  Frémiet  nMihnanuol),2'i5  ; 
i-'riedhrndcr  (Ludwig),    15;  Friedrich  (\Volde 


mar),  263;  Gagneau  (Paul- Léon),  230;  Galicy 
(Gaston),  203;  Gallison  (Henry-Hauimon),  379; 
Gamp  (Ludwig),  190;  Geiser  (Arnold-Leopold 
Gottfried),  47;  Gensol  (Walteri.  183;  Geymùl- 
1er  (Ileiurich  von),  6;  Ginot  (Henri),  199;  Gi- 
raud  (J.-B.),  279;  Gordigiani  (Michèle),  48; 
Granet  (Pierre),  230;  Gunzburg  (David  de),  320  : 
Hamdy  Bey,  78;  Hawkins  (Louis  Weldeu), 
173  ;  Heilig  (Karl),  287  ;  Hensen  (Herman), 
263;  Herboniez  (Armand  d'),  212;  Hevesi  (Lud- 
wig), 87;  Hernadi  (Korcl),  238;  Hioliii  (Louis-Au: 
guste).183;  Ha'cker(Paul),48;  Homer(\Vinslow), 
203;  Hùtin  (Auguste),  199;  Huul  (William  Hoi- 
man).  248;  Husson  (Joseph-Marie),  87;  Ibly 
(Daniel),  87;  Kips  (Alexander),  184;  Knaus 
(Ludwig),  303;  La  Farge  (John),  2Sà;  Lagarde 
(Pierre),  303;  Lahallo  (colonel),  0;  Lameire 
(Charles-Joseph),  238;  Lanna  (Adalbert  von), 
SI  ;  Ledrain  (Eugène),  71  ;  Leraaire  iLouis- 
j\Iarie),  95;  Lenepveu  (Charles),  230;  Lisch 
(Jusl),  230;  Lœtriz  (Ludwig  von),  311  ;  Lœw 
(Edouard),  320  ;  Lucas  (Paul),  311  ;  Lussy 
iMathis);  55  ;  Maanheini  (Charles),  15S  ; 
Martinetti  (Giacomoj,  87;  Maris  (Willem), 
263;  Massa  (Philippe  Régnier,  marquis  de, 
371;Mathias  (Georges-Amédé6-Sainl-Glair),278  ; 
Mazzanti  (Riccardo),  263:  Meade  (Larquin),  279; 
Méloizes  (marquis  des;,  100;  Michaelis  (.\dolf- 
Theodor-1-Viedrich),  231;  Montagnon  (Antoine), 
71  ;  Monval  (Georges-Hippolyle  Mondain,  dit), 
199;  Mùhlig  (Bernbard),  2,33;  MuUer  (Jean), 
270;  Nadar  (Félix  Tournacbon,  dit),  102; 
Niessen  (Johanues),  263;  Noster  (Ludwig), 
287;  Orcbardson  (Williom  Quiller),  134  et 
183  vuote);  Pilu  (Otlo),  263;  Pozzi  (Fran- 
cesco),  217;  Quentin -Bauchart  (Ernest),  6; 
(Juoutin-Baucbart  (Maurice),  3(J3;  Quiltner  (Ru- 
dolf), 47;  Raffet  (Auiniste),  246;  Raulin  ^Gus- 
tave),  47;  R-boul  (Robert-Clémenl-Jules  ,  303  ; 
Reinecke  iCarl),  95;  Remiugton  ;Fred),  48; 
Renié  (Jean-Emile),  2"i8;  Renoul  iM.),  263: 
Rhoné  (.Vrthur),  190  ;  Robert  (Ferdiuand  des', 
204  ;  Robortsou  (R.-C),  263  ;  Robie  (Jean', 
303;  Rocca  (Salvalor;,  223;  Rod  (Edouard), 
47;  Rousseau  (Henri),  23i;  Rucquoy  (Fré- 
déric), 134;  Sain  i  Edouard-Alexandre),  198; 
Salentiu  (Hubert),  223  :  Salzedo  (Paul- 
Elie),  24;  Sambourue  (Linley),  223;  Sanson 
(.lustin  -  Cbrysostome),  278:  Sauer  (Joseph- 
ICduard),  48;  Sbarbi  (José-Maria),  158;  Schil- 
ling (Johannes),  127  ;  Schnegg  (Lucien),  5  ; 
Schurth  (Ernst  ,  215;  Seitz  (Rudolf  von),  207; 
Selmer  (Joban),  223  ;  Seymour  Iladen  (Fran- 
cis), 190;  Skarbina  (Franz),  166;  Slavicek 
(.\nton),  64  ;  Slonicynski  dit  Slom  (André),  15  ; 
Stappen  (PiiM-re-Cliarles  van  der),  271;  StelTens 
Franz),  263;  Stelzner  (Heinrich),  287;  Sieveus 
(Patrick»,  279;  Storelli  (André),  278;  Tliirion 
I  Eugène-Romain),  .'11;  Timmermans  (Louis),  24; 
Trigoulet  ^Engènn),  190  ;  Lgalde  (Delphine), 
215;  N'allon,  246;  Veriufhren  (.lobann-Frederik- 
Nikohii  ,  48  ;  Viardol  Pauline),  173;  Viollel-le- 
Duc,278:  Vroubel(,Michel),183;  Vuagnat  (Frau- 
■;iiis),20:!  ;  A'sevolosliskoi  (lv;ni-Ale.\androvitcli), 
ii;  \VaUheriKoui'adiu),184;  \Vard(Jùbii-Ou.-.\.\ 
279  ;  Weckerlin  (Jean-Baptiste).  174  ;  Wély 
i.Iacciues) .  198  ;  ■\Vhiltredgo  (Worlhington), 
102:  Willroider  (Ludwig),  190;  Von  (Edmoud- 
liharles,  102;  Zimmeriuaun  (Alfred,  2*17; 
Zuloiiga  (P.  .  215. 


ET   DE  LA  CURIOSITE 


atii 


NOUNELLES   DIVERSES 


France 


N'icissitudes  d'd'uvres  d'art,  reslaureitions,  van- 
dalisiiies,  vols,  destructiuns,  etc.  :  1  (Prupot;  du 
jour)  ;  11  ;  26  ;  34  ;  ii  ;  49  ;  06  ;  81  (Propos  du 
jour)  et  2*;  130:  170;  202;  -JOO  (Propos  du 
jour);  210;  226;  234;  243;  265  (Propos du  jour), 
268,  283,  28  i  et  292;  266;  274  ;  282. 

Uauycrs  causés  au  Louvre  par  le  uihiislére  des 
Colonies  et  mesures  prises  pour  les  éviter  :  17 
(Propos  du  jour);  33;  57  (Propos  du  jour).  — 
DéméDagemeut du  rainistore  des  Colonies;  113. 

Legs  et  donations  :  1  ;  10;  18;  34,  122  et  282;  49 
59;  65  et  242;  65;  66;  73;  98;  124  et  234  ;  129 
145  ;  156  ;  161  ;  162  ;  178  ;  202  et  234  ;  2U2  ;  210 
218  ;  S20  :  226  ;  234  et  248  ;  234  ;  235  ;  242  ;  250 
2611;  266;  281;  282;  283;  290;  297;  313;  314. 

Platinées  et  concerts  historiques  à  l'Opéra-Co- 
mique  :  250. 

Vœu  en  faveur  du  maintien  des  perspectives 
artistiques  de  Paris  :  25. 

Projet  concernant  les  jardins  du  Carrousel:  34. 

Projet  de  reconstruction  de  l'Ecole  des  arts  déco- 
ratifs :  249  (Propos  du  jour). 

Restauration  du  Grand  Trianon  :  114. 

Tombolas  artistiques  au  profit  des  inondés:  59 
et  74;  115;  156. 

Campagne  pour  la  conservation  de  la  salle  de 
musique  du  Conservatoire  :  65  (Propos  du 
jour). 

K.xposition  d'azalées  aux  Serres  de  la  "Ville  de 
Paris  :  136. 

Protection  des  ruines  d'Anykor  :  27. 

Fêtes  du  millénaire  de  Cluny  :  42,  218,  227  et  243. 

Fêtes  de  Jacques  Cœur  à  Bourges:  178. 

Pour  la  défense  du  Mont  Saint-Mxhel  :  217 
(Propos  du  jour). 

Vente  de  l'abbaye  de  Solesmes  :  218. 

Étranger 

Allemagne  :  1  ;  35;  66;  186;  194. 

Angleterre  :  234. 

Belgique  :  60;  122;  194  et 250;  218  et  227. 

Danemark  :  20. 

Espagne  :  266. 

États-Unis  d'Amérique  :  98;  186;  219  ;  251. 

Hollande  :  154;  258. 

I  lalie  :  3  ;  45  ;  58  ;  82  ;  108  ;  154  ;  194  ;  204  ;  205  ;  210 ; 

218 ;  227  ;  2:34  ;  243  ;  258;  282. 
Luxembourg:  243. 
Mexique  :  258, 
liussie  :  35  et  60. 
Suéde  :  178. 
Turquie  :  35. 


REVUE   DES   REVUES 

France 

Les  Arts,  4;  38;  77;  133;  156;  198;  213;  221,  255; 
269  ;  293  ;  317.—  Bulletin  de  correspondance  liell.  - 
nique,  21.  —  Bulletin  monumental,  277.  — -  Bul- 
letin des  Musées  de  France,  38;  102;  165;  221  ; 


256.  —  Le  Bulletin  de  la  semaine,  262.  —  Le 
Correspondant,  236.  —  L'Echo  de  Paris,  11.  — 
La  Grande  Revue,  46.  —  Journal  des  Débats, 
133  ;  142  ;  205.  —  Les  Marches  de  l'Est,  61  ;  269. 
—  Mercure  de  France,  21  ;  46  ;  60;  Ut2;  205; 
213;  244.  —  Le  Mois  littéraire  ot  lùttoresque, 
46;  61;  94  ;  172;  221;  236;  262;  293.  —  Notes 
d'art  et  d'archéologie,  93.  —  L'Occident,  38  ; 
46;  l;33.  —  Répertoire  d'art  et  d'archéologie, 
213.  —  Revue  de  l'art  chrétirn,  183.  —  Revue 
des  Deux-Mondes,  21  ;  172  ;  262  ;  2J3.  —  La 
Revue  hebdomadaire,  77;  133;  213;  255;  262; 
293.  —  Revue  lorraine  illustrée,  86.  —  La  Re- 
vue de  Paris,  70;  172;  262;  ;il7.  —  Le  Tour  du 
Monde,  255. 

Allemayne 

Revue  alsacienne  illustrée,  86.  —  Images  du  Musée 
alsacien,  94.  —  Jahrbuch  dur  kien.  Preuzsis- 
chen-Kunstsammlungen,  317.  —  Die  Kunst 
uiiserer  Zeit,  189.  —  Kunslclironik,  245.  —  Ro- 
pertorium  fur  Kunstwissenschaft.  1U9  ;  156.  — 
Zeitschrift  fur   histovische  Walfenkunde,   70. 

Angieterre 

The  Studio,  2:36.  —  The  Burlington  Magazine, 
300  et  308. 


Aittrlche 

Die  graphischen   Kiinste,  125.  —  Volne  Smery, 
285. 


Belgique 
Les  Arts  anciens  de  Flandre,  117. 

Italie 

L'Arte,  52.  —  BoUettino  d'arte,  149.  —  Le  case 
popolari  e  le  citlà  giardino,  11.  —  Raccolta 
Viuciana,  29.  —  Rassegna  d'arle,  11.  —  Rasse- 
gna  d'arte  umbia,  229. 

États-Unis  d'Amérique 
American  Journal  of  archuiology,  61. 


STATUES   ET   MONUMENTS   CO.MMEMOBATIFS 

France 

Léon  de  Berluc-Pérussis,  à  Forcalquier,  241.  — 
Cardinal  Bourret,  à  lu  cathédrale  de  Rodez,  114. 

—  BriUat-Savarin,  à  Bellcy,  289.  — Cambronne, 
à  Saint-Sébastien  (Loire-Inférieure,  281.  — 
Carré,  à  Charleville,  201.  —  P.  Chaperon,  à 
n  ipéra,  :!89.  —  (^haplain,  à  Paris,  289.  —  Th. 
Chariran,  à  Besançon,  225.  —  A.  Cochery,  à 
Moiitargis,  185.  —  F.  Coppée,  à  Paris,  185.  — 
Constant  Goquelin,  au  théâtre  de  Dieppe,  218. 

—  Prof'  Coruil,  ;'t  t^usset  (Allier',  241.  — 
Cornély,  au  Pére-Lachaise,  1.  —  Sophie  Got- 
tiu,    à    Bagnères-do-Bigorre,  233.  —  V.   Cour- 


332 


LA  CHRONIQUE  DES  ARTS  ET  DE  LA  CURIOSITÉ 


douan,  à  Toulon,  209.  —  Deluns-Montaud,  à 
Sceaux,  193.  —  E.  Demolins,  à  l'Ocole  des  Rip- 
ches,  16i.  —  Desaix,  à  Thonon.  233.  —  Jules 
Ferry,  à  Paris,  281.  —  Baron  de  Fourment,  :ï 
Fiévent  (Pas-de-Calais),  257.  —  Marchant 
Fulup,  à  Pluzunet  (Gôtes-du-Nord),  241.  — 
M.  et  M"'  Goûin,  à  (.;iicliy,  193.  —  Etienne 
Goujon,  à  Pont-de-Veyle  (Ain  ,  233.  —  Gounod, 
à  l'Opéra,  242.  —  Ernest  et  Lf^on  Guillemin,  ù 
Avesnes,  241.  —  D'  Haniy,  au  Jlusoe  d'ethno- 
graphie, 58.  —  Victor  Hugo,  au  Palais-Bour- 
bon, 242.  —  Charles  et  François  Victor  Hugo, 
P.  Mourice,  Vacquerie,  à  Paris,  193.  —  Glovis 
Hugues,  à  Ménerbes  (Vaucluseï,  2:33.  —  Jac- 
quard, à  Calais,  225.  —  Jpnibon,  à  l'Opéra,  193 

—  Magaud,  à  Marseille,  289. —  D' Mauchamp, 
à  Chalon-sur-Saône,  225.  —  Gaston  Méry,  ;i 
Vaux-le-Pénil,  217.  —  Michel  de  Bourges,  à 
Bourges,  265  et  274.  —  Montcalm,  à  'Vestric- 
et-Candiac  (Gard),  209.  —  Hogésippe  Moreau, 
à  Paris,  121.  —  Alfred  de  Musset,  à  Paris,  201. 

—  Nouvelle  statue  de  Napoléon  I"  aux  Inva- 
lides, 250.  —  Pasteur,  à  l'Ecole  Normale  de 
Paris,  185.  —  Ernest  Praroud,  à  Abbeville,  265. 

—  Sous-lieutenant  Rietard  et  <•  brûlions  » 
morts  à  l'ennemi,  au  Prytanée  militaire  de 
La  Flèche,  209.  —  J.-J.  Rousseau,  à  Cham- 


béry,  2-33.  —  Comtesse  de  Ségur,  à  Paris,  193. 

—  Joséphin  Soulary,  à  Lyon,  265.  —  Jules 
Verne,  à  Nantes,  178.  —  Gabriel  Vicsire,  à  La 
(Uarté-Ploumanach  (Gùtes-duNord),  233.  — 
Alfred  Vivien,  à  Bandol  (Var),  241.  —  Wal- 
deck-Rousseau,  à  Paris,  201.—  Horace  Wells, 
à  Paris,  105. 

Monument  commémoratif  de  la  charge  du  1"  sep- 
tembre 1870,  à  Floing,  pris  Sedan,  233.  — 
«  Le  Départ  des  Volontaires  »  et  «  Le  Ser- 
ment des  Conventionnels  »,  au  Panthéon,  266. 

—  n  A  la  Patrie  »,  réplique  du  monument  de 
Podensac,  érigée  aux  Invalides,  Oli.  —  Soldats 
de  la  Légion  étrangère,  à  Saida,  185.  —  Victi- 
mes du  coup  d'Etat  du  2  décembre  1851,  à 
Crest,  241. 

Étranger 
Richard  AVagner,  à  Venise,  266. 


TRIBCNAUS 


145  (vols  dans  les  musées);  272  ;  294. 


bECTiFicATioN  A  UN  ARTICLE  DE  LA  Gazctlc  (Ics  Beaux-Avls. 


219 


Paris 


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■  Imprimerie  de  la  Presse,  16,  rue  du  Croissant.  —  Simart,  imprimeur. 


0 


w 

C55 
1910 


Chronique  des  arts  et  de  la 
curiosité 


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