;•■-■ 4. .;..■- -.-fc r
.ty-.'--'i^ti*'
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET
DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX- A RTS
ANNÉE 1903
PARIS
AUX BUREAUX DK LA CA/.ETTE liES lillAUX-Ali IS
8, rue Kavari, S
CLASSE DES BEAUX-ARTS
Wlll
PUBLICATIONS
PÉRIODIQUES
PURCHASED FOR THE
UNIVERSITY or TORONTO LIBRARY
FROM THE
CANADA COIINCIL SPECIAL GRANT
FOR
ART
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITE
I.MI'UIMKRIE DE LA PRESSE, 16, rue du Croissant, Paris
SiMART, imprimeur
LA
CHRONIQUE DES ARTS
i:r
DE LA CURIOSITÉ
SUPPLEMEN 1" A EA GAZETTK DES BEAUX-ARTS
A ISr ISTEE 1903
PARIS
(,.\/.i:iri: des nE.\r\ arts
s, m i: I A \. sur, S
/1/
1
1903
N" 1. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2= Arr.;
3 Janvier-.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
L'i dhonnès à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
I-.e 3Sru.m.éro ; O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ry/^pVS N vrA-ni donc! Etal
«■V*^B^ siu- le lioulevanl i
Svi^V • J*^'* ''° ''^ Manufa
donc l'État ouvrir boutique
et vendre les oli-
facturc de Sèvres.
.^y^'3'^^ Ce n'est pas ici que nous regrette-
ruiis cotte innovation. Il nous a paru, des
longtemps, que l'I'Uat serait bien venu à pro-
poser ses ouvrages au regard du public et à
son jugement. Kt puisqu'aussi bien il les
fabrique, il n'est point de raisons qui le
retiennent de les l'aire voir et de les vendre.
Les travaux des manufactures nationales
ont semblé, durant des années, aimer le se-
cret et l'ombre. On savait bien qu'ils exis-
taient; on supposait iju'ils se tran.^t'orinaient
avec le temps, et qu'ils se renouvelaient ; on
les voyait en de rares circonstances. Les
Expositions universelles, de loin en loin,
étaient la |irincipale occasion de ces révéla-
hitions intermittentes. Parfois, elles se coni-
lilctaient |)ar des expositions particulières.
Les manufactures ne mettaient mciiic pas à
ju'ùlit la publicité dos Salons minuels : leurs
u'uvres semblaient naître pièces de musée par
destination.
A rester en contact permanent avec le pu-
blic, elles ne lui donneront pas seulement la
faculté do satisfaire sa curiosité et do suivre
le développement d'arts qui lui seront désor-
mais jilus familiers ; elles y gagneront elles-
mêmes nue facilité do se renouveler. Leurs
iiulliodes et leurs inspirations risquent fort
de s'attarder dans des recommonctuncnis, si
elles demeurent à l'écarl do la vio générale
de leur bcm[is. C'est un moyen, pour elles, de
lu suivre et de s'y mêler que do faire sans
cesse leurs contemporains juges de leurs
elïorts.
NOUVELLES
^*jt: Le musée du Louvre vient de s'enricliir
de deu.K œuvres importantes sur lesquelles
notre collaborateur M. Camille Benoît attire
IjIus loin l'attention : une Sainte Famille de
Bernard van Orley. signée et datée de 1521, ac-
quise à la vente Ollel, à Bruxelles, et le volet
droit du Triptyque de Saint-Omer, par i:oliii
de Coter, donné au musée par M. Lucien-
Claude Lafontaine, de Paris.
*** Le musée de la Marine vient d'acquérir
une suite do documents fort importants rela-
tifs au combat de Trafalgar. Co sont des lavis
à l'encre de C.liine retraçant divers épisodes de
la bataille et notamment les positions qu'oc-
cupa le vaisseau le Redoutable lorsque le capi-
taine Lucas, qui le commandait, tenta de s'op-
poser à la manœuvre de Nelson. s'elToivanl de
sé|)arer l'amiral Villeneuve de son escadre. On
suit que c'est du liedoutable q»e partit le coup
de feu qui tua Nelson. Ces dessins ont été éta-
blis sur les indications mêmes du capitaine
Lucas ipii, dans ce terrible engagement,
n'amena son pavillon que lorsipi'il vil son na-
vire couvert de morts et de blessés et prêt à
couler bas.
,!,♦* M. Paul Mourice a commandé à nos
principaux artistes des tableaux qui doivent
rappeler, dans une des salles du musée Vic-
tor Hugo, les œuvres du maltro.
M. Uocliegrosse peint Les Bu rp raves .-^LUoy-
liel, I^on César de liazan; NL jlenner, Sarali
1(1 Jlaigneuse : M. Kanlin-Lalour, l.e Sati/re ;
M. Carrière, h'nntine: >L Luc-Olivier Morson
illustrera la scène du iiiluri de Xotreliame
de Paris. OuiinlàM. KalVaëlli, il peint le dè-
lllé des enfants devant le balcon du grand-
père, lo 'M février 188U, jour anniversaire do sa
naissance.
Lo conservateur du musée Viclor-IIugo
sera M. Coq, neveu do M— Druuet. M. Coq a
LA CHRONIQUE DES ARTS
l'ail don à oc musée d'une collection impor-
tante. M. Oucnlin-Hnucliart, qui a rapporté les
crùdils [Jour la création du personnel qui sera
attaché au musée, a fait aussi nommer une
conmiission de surveillance, dont font partie
MM. Daussol, Galli, Punnelier, Qucntin-Bau-
cliarl et Frumenl-Meurice.
**,), Octe semaine a eu lieu, sous la prési-
dence de M. Carolus Diiran, l'assemblée géné-
rale de la Société nationale des Beaux-Arts,
qui a procédé au renouvellement du tiers des
membres de la délégation jjour trois ans.
Ont été élus; M.M. G^rolus Duran, liodin,
Roll, Besnard, Monlenard, Muthey, Injalbert,
Courtois, Friant, Barlholonié, I.agardo.
ji<'*,i< Le Peuple aux Invalides, toile impor-
tante de M. Jules-Henotl Lévy. qui figura au
Salon de 189S, vient d'être achetée pour le
musée de Ghàtellerault.
*** Le peintre H.-W. Mesdag va faire don à
l'État hollandais de sa riche collection de ta-
bleaux et d'œuvres d'art, ainsi que de l'hôtel
qui la renferme. Il en conserverait la direction
jusqu'à sa mort et se réserverait la liberté de
la compléter à sa guise.
Le musée Mesdag, que seuls quelques privi-
légiés étaient admis à visiter, serait désormais
ouvert au public. 11 comprend actuellement
environ 300 tableaux, parmi lesquels 20 Dau-
bigny, 7 Rousseau, 3 Millet, 12 Corot, 7 Cour-
bet, 3 Monticelli, etc. Les maîtres hollandais
sont représentés par 3 tableaux d'israëls, 3 de
Willem Maris, 4 de Jacob Maris. 8 de Mau we, etc.
Ce don, vraiment royal, est un des plus im-
portants qui aient jamais été faits à l'État
néerlandais.
*** Un groupe de Strasbourgeois vient de
constituer une Société par actions, à responsa-
bilité limitée, pour la création d'un musée
ethnologique aUacien. Cette Société a pour but
de rassembler ce qui a rapport à l'art alsa-
cien et aux traditions du passé, de faire re-
vivre des souvenirs qui tendent à s'effacer, de
conservera l'avenir une image de ce que fut
l'Alsace.
L'École Néerlandaise Primitive au Louvre
(colin de coter — BERNARD VAN ORLEY)
En dressant, dans le numéro du 13 dpcombre
dernier de la Chronique des Arts, le bilan som-
maire des enricliissemonts de notre section néer-
landaise des XV' et xvi' siècles pendant l'année
1902, je ne prévoyais pas que durant lî court laps
de temps q n sépara cette date des premiers jours
de 19u3, deux pièces nouvelles et importantes
viendraient s'ajouter à colles que je citais alors.
La première — je les cnumère par ordre chro-
nologique — est un don. La seconde est une ac-
quisition.
En France, depuis longtemps, la tradition et la
mode (qu'on nomme présentement « snobisme «)
ont conspiré à donner le pas aux écoles ilalieanes
sur les écoles du Nord, sur celles dites « flaman-
des », notamment. On s'en aperçoit à la placi c.\i-
Kuê qu'occupent ces dernières dans nos musées, et
dans notre grand musée national tout le premier.
Voyez les deux petits cabinets où bientôt .J. van
Eyck et Meniling, Mussys et Mabuso, n'auront
plus leur quantité d'air respirable. Comparez-les à
cette belle cliapolle italienne qu'on appelle la Salle
des sept mètres, continuée par mainte travée do
la Grande Galerie ; comparez-les même à la travée
allemande (s.ins parler des deux grandes salles
françaises d'avant le xvi Bièclej. Certes, on ne
saurait disconvenir du charme qui se dégage des
dobuls de l'art italien, de la beauté qui s'épanouit
ensuite en sa fleur printanière. Mais un charme
d'autre Sorte opère aussi dès léclalanlo aurore de
l'art flamand ; un parfum parfois moins enivrant,
souvint plus délicat, plus péni'trant, s'en exhale.
J'en appjle ici aux témoignages historiques, abon-
dants et sûrs, qui nous montrent les Italiens des
xv et xvi° siècles passionnément épris d'art fla-
mand, de la peinture flamande surtout. Personne
plus qu'eux, sans doute, s'ils ]iouvaient revenir
parmi nous, ne serait surpris de l'injuste inéga-
lité qui régna et subsiste dans nos musées entre
les deux arts contemporains d'alors. Il est temps
de faire cesser cotte double et criante injustice, —
je dis >■ double », parce qu'elle est telle, non seu-
lement dans l'ordre historique, mais même dans
l'ordre esthétique. Il faut ramener à nn niveau
l lus équitable les deux plateaux trop distants de
la balano'. Et c'est aussi notre strict et impérieux
devoir de Français : l'histoire de notre art natio-
nal, aux époques précitées, se trouve en rapport
constant et étroit avec l'art néerlandais, aussi bien
à Avignon, Aix, et même Tours et Angers, qu'à
Dijon, Beaune, Lille, Arras et Tournai.
Il est fort possible que ce Colin de Coter, dont
j'entretenais, il y a quinze jours, les lecteurs do la
Chronique, ne soit pas né fort loin de cette der-
nière cité de Tournai, patrie de Robert Campin,
de Jean Daret, de Rogier de la Pasture. S'il S3
rapproche de ce dernier et doit se ranger dans
l'école qu'il fonda à Bruxelles, il ne semble pas
moins tenir à Jan van Eyck par plus d'un point. Je
n'insisterai que sur un seul de ces points, aujour-
d'hui : Colin de Coter est un des rares maîtres
flamands du xv» siècle qui se complaise à signer
ses o.'uvres do son nom. 11 a ce trait commun avec
Petrus Gristus, avec Antonello de Messine aussi,
cet italo-flamand, — lesquels suivent en cela l'exem-
ple do Jan van Eyck Ceci dit pour expliquer une
part importante de l'intérêt qui s'attache au volet
de triptyque de Colin de Coter, tout récemment
offert au Louvre par M. Lucien-Claude Lafontaiue,
de Paris, avec une si parfaite bonne grâce, une
générosité si spontanée, qu'elle double le prix du
don, et laissera un souvenir inoubliable. Je n'ex-
prime ici, par anticipation, qu'une faible part des
remerciements qui sont dus à M. L. -Claude Lafon-
taiue, un de ces rares amateurs et collectionneurs
dont le goût égale la modestie.
Son volet droit de triptyque, provenant de
Saint-Omor, représente les trois Saintes Femmes
en pleurs. Celle d'entre elles qui est le plus en
évidence porte le nom de l'artiste inscrit sur la
bordure du bas de sa robe, avec l'indication de
Bruxelles, capitale du Brabant, tout comme dans
le tableau de Vieure Saint Luc peignant la
Vierge. Pas de date, malheureusement. Mais ce
qui nous rend ce volet doublement précieux, c'est
que nous possédions, dans nos dépôts du Louvre,
ET DE LA CURIOSITÉ
le cpniro auquol il se rappnrtn, La Trinité, un Le
Christ mort sur les tjenoux du Père Éternel,
surmonté de la Colombe, duut la iii-cjvinanco se
trouve avoir élc la même. Grâce à la liln-ralilé de
M. Lafofitaine, nous avons mainlonaut les trois
([uarts ilu Triptyque de Saint-Orne', et nous
pouvons espérer, à bon droit, le reconstituer un
jour eu son entier. En ce qui concerne le volet
t;auclie à retrouver — il représentait, sans doute,
saint .Ii'an et la Vierge, ou saint Jean et deux
pi'rsonuagi's masculins, — le don de M. Lafon-
taine m'a piTuiis cl'cntreprendre d('jà des recher-
ches à ce sujet, jilus efficacement qu'auparavant,
el je no désesiiri'o pas de les voir aboutir à plus
ou moins bref délai, .le n'en puis dire plus long,
réservant des descriptions et considérations plus
étendues pour le travail que je pr('pare sur (>olin
do Coter el ses affinités étroites avec le maître
anonyme de Mérode-Flémallc. .le mo borne ici à
souligner encore l'heureux état de conservation du
beau [lanueau (1) si gracieusement et si à propos
oITert par M. Lucien-Claude Lafontaine, dont le
nom no peut plus être oublié des amateurs et con-
naisseurs d'art (lamand. .le dis .< si k ju'opos », à
Cause aussi de l'achat récent de la Liseuse de la
vente Lclong, qui se rattache do fort prés au
groupe de Colin de Coter.
Par une de ces coïncidences heuri'uses et peu
comuiunes (jui donnent à l'aveugle dieu Hasard
ligure d'intelligence, c'est aussi d'un maître fla-
mand, installé à Bruxelles, mais au xvi° siècle,
Bernard van Orley, qu'est signée et datée la Sainte
Famille <lout l'acquisition par le Louvre à la
vente Ctlet a suivi de tout près le don des Trois
Sain/es Femmes en pleurs de Colin de Coter. Cette
rouvre, agréable d'aspect comme une tapisserie,
liarmonicusc et originale comme composition, est
cerkuuement à compter parmi les plus heureux
elforls que je connaisse de ['italianisme llamaml,
si souvent maladroit et à contresens.
Le maître brabançon, célèbre surtout i<ar ses
cartons île tapisseries et .sa réception d'.Vlbert Du-
rer, a opc'ré là, entre Kaphaél et Mabuse, une
mixture d'une saveur singulière, el qui n'est ni
sans mériln ni sans charme. Vous verrez l'habile
groupement des personnages, soutenu par la noble
staliilili' de l'architecture ; vous verrez le doux et
beau modelé, l'i'légance des mains, vous goùlerez
l'intérêt do portrait du petit saint .Ifan, et la jidie
exécution libre — bien rare en lô'ÎL diite du ta-
bleau — des Heurs ([u'il oll're i\ profusiiui au divin
Kufaul... I,'(euvre jji'ovieut de hi galerie de .Jac-
ques Il d'.Vnglelerre.
Ces doux n?uvres bruxelloises des xv et xvi* siè-
cloB, entrées aux derniers jours do di'cembre en
notre possession, sont ]irécicusi's à des degriis el
égards divers, et comblent dans nos l'olloctions
llamandes, encore si jiauvres, si inccuuplèles, dos
lacunes tout à fait importantes. Ceci dit iudépen-
dammeul du uu'rile estlii''tiquo de ces deux pein-
tures, cpii est remarquable. C'est une faible com-
pensation. i^ Coup sûr, iiour la perti" de rex(inise
Vieri/e aiu- an;/es du nuiilro de Moulins, ravie &
nous par Bruxelles, que l'entrée en possession de
ces deux peinlures ni'i'S à liruxidlis el qui eussent
pu èiro revendi(iuée3 pur cotte ville. Mais elle pos-
. (1) La grisaille qui se triuive au revers — iino
Sainte Ilarlu^ — est aussi un morcean intéressant,
avec les armoiries du bas, docuu\enI pn'cieux.
sédait déjà des Bernard van Orley authentiques
et un magnifique ensemble de Primitifs nationaux ;
tandis que nous n'avons rien encore du maître de
Moulins, du plus digne successeur de Jean Fouquit.
Camille Benoit.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 27 décembre 1902
Élection. — M. Watts, peintre anglais, est élu
correspondant étranger en remplacement de
M. Siemiradzki, de Rome, décédé. >L Watts est
l'auteur de nombreuses compositions dans le genre
préraphaélite. Il a exposé plusieurs fois à nos
Salons et a obtenu, en 1878, une médaille de
1" classe. Il est chevalier de la Légion d'honneur;
Concours. — L'Académie arrête le programme
du concours Achille Lcclère pour 1903, qui aura
lieu sur le sujet suivant ; ■■ La porte d'entrée d'une
grande bibliothèque n. Les esquisses devront être
rendues au secrétariat de l'Institut, le 8 janvier
I!I03, avant quatre heures. Le jugement des es-
quisses aura lieu le 10 janvier 1903. l.«s dessins
rendus seront remis au secrétariat, le 4 mars,
avant quatre heures. Le jugement définitif aura
lieu le 7 mars.
Académie des Inscriptions
Séance du 19 décembre 1902
Élections. — L'Académie nomme en comité se-
cret :
1» (Correspondants étrangers : MM. Murray, con-
servateur du Musée Britannique, auteur, entre
autres travaux, d'une histoire de la sculpture grec-
que, et Friedlanider, de Berlin, auteur d'un excel-
lent travail sur « les mœurs des Itoniains sous
l'Kmpirii ", qui a été traduit en français;
2° (Correspondants nationaux : MM. Brutails,
archiviste de la Gironde, archéologue bien connu
par ses publications sur l'arcliitecturo gothique et
romane; (isell, directeur du musée d'Alger, pro-
fesseur à la Faculté' de cette ville, auteur d'impor
tantes études sur la période romaine en Algérie,
et Cosquin, folkloriste des provinces do l'Kst,
aïKiuel on iloit de très curieuses et très intéres-
santes monographies sur la dilTusion des contes
populaires do celle partie do la Franco.
Fouilles deTiini.i. — M. Merlin, membre de l'Kcole
française de Home, rend ciuuple des fouilles que
M. tiauckler, directeur ilu service dos antiquités
en Tunisie, lui a conliées, en lliOl et \90'i, à Oougga,
l'antique 'l'hugga, pour continuer le iléblaiemvnt
dos abords du Capitole.
lin 1901 cl au printemps do 1902, on n dégagé,
au sud du temple, loul un quartier de la ville ro-
uuiine avec ses rues, ses places, ses maisons. I>nns
une do celles-ci, il y avait onroro on pince une
mosniquo où élait figuré un cjciier vainqueur aux
jeux du cirque, numlé' sur un quadrige.
A l'automne de IS.iW, M. Merlin et M. Uni«1,
architecte diplômé, ont commencé à débarrasser le
LA CHRONIQUE DES ARTS
flanc Psl du Capitolo des maisons arabes qui s'y
étaient accolées. Sons quatre mètres de terre, on
a mis au jour une lîiande place publique et re-
connu l'existence d'un monument fort important
sur lequel, malheureusement, la mosquée du vil-
lage est construite.
Dans une autre région do la ville, on a découvert
une trùs belle mosaïque repi-ésentant, suivant la
description do Virgile, les Cyclopcs en train de
forger, sous la direction de Vulcain, les armes
d'Énée. Par sa dimension, son sujet, son état do
conservation, celle mosaïque f st l'une des plus re-
marquables que possède le musée du Bardo où
elle a été transportée.
Pins de deux cent cinquante inscriptions com-
plètent la série très intéressante des découvertes
faites à Dongga dans ces deux dernières années.
M. Gagnât ajoute quelques observations à cette
communication et insiste sur l'intérêt qu'il y a à
poursuivre les fouilles.
Société des Antiquaires de France
Séance du 10 ilccembre
M. J. Maurice, associé correspondant, commu-
nique à la Société des monnaies frappées au nom
de l'empereur iMa^ence dans les ateliers de cet
empereur et préscalant toutes une effigie caracté-
ristique, qui est le portrait réel de l'empereur.
M. Gagnât, membre résidant, fait connaître une
inscription funéraire d'IIadrumèle trouvée par
M. le général Goetscliy.
M. Héron de Villefossc, membre résidant, entre-
tient la Société d'une stèle rapportée de Grèce et
déposée au musée <le Narbonne.
M. Stein, membre résidant, fait circuler l'image
d'une mesurette à sel datée de 1687, récemment
trouvée dans la Mayenne.
Séance du 17 décembre
M. Fallu de Lessert lit une notice sur la vie et
les œuvres de feu Samuel Berger.
M. J.-J.Marquet deVassclot entretient la Société
d'une coupe en faïence du genre dit « sieulo-arabe »
la première de ce genre qui ait été acquise par le
Louvre. Ces pièces proviendraient do Rahka, dans
la vallée de l'Euphrate, et seraient postérieures au
xni° siècle.
Société française de Numismatique
Séance du 6 décembre
M. Blanchet signale la liste parue, dans un
périodique allemand, des cachettes de deniers tour-
nois découvertes au delà du Rhin, alors qu'ils
n'avaient pas cours dans le pays. 11 y avait, en gé-
néral, mélange avec un petit nombre de monnaies
indigènes.
M. Bordeaux, à l'occasion d'une pièce fort habi-
lement contrefaite qu'il a eue récemment sous les
yeux, rappelle les faux les plus importants et les
plus inquiétants de ces dernières années.
M. Blanchet fait connaître que l'on pourrait
joindre i'i cette liste les médaillons d'or récemment
apportés d'Egypte, ainsi que l'a formellement ad
mis, depuis peu, le conservateur du Gabinot nu-
mismatique de Berlin.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
(Second post-scriptum) {V
En chemin vers le Midi, je me suis arrêté au
musée do Dijon, h' Adoration des Mages (n" .ÎO),
jadis attribuée à Memling, a été rendue en toute
justice au « maître de Flémalle » par une inscrip-
tion sur le cadre; et une tête de Saint Jean-Bap-
tiste, non encore cataloguée, devra être rendue au
n nuiilrcdo Noire-Dame des Sept Douleurs ». On
peut le reconnaître à une façon spéciale d'exagérer
la ligne de lumière du nez, qui équivaut à une
signature.
Au musée de Lyon, il n'est plus possible de don-
ner Qnoutin Massys comme l'auteur d'un remar-
quable Busle du christ couronné d'épines (n" 139),
qui doit être rendu au « maître de l'Assomption »,
c'est-à-dire à Albert Bouts, fils de Thierry Bouts.
La Vierfie avec l'Enfant Jésus fn' 931) est l'œuvre
d'un maître encore inconnu. Il s'agit d'un excel-
lent élève de Quentin Massys, sans doute le même
que l'auteur do La Vierrje et l'Enfant (n° 535) de la
collection Etborn, au musée d'Anvers.
La Généalogie de la Vierge (n° 232), attribuée
par le catalogue du musée de Lyon à 1' ■• école
llamande » et reproduite dans la Gazette, il y a
quelques années, par M. Dittard, est un des meil-
leurs ouvrages du « maître de Notre-Dame des
Sept Douleurs ».
En relisant mes notes du musée de Bruxelles,
j'en trouve doux qui m'avaient échappé :
La Vierge et l'Enfant Jésus [n° 66 a) doit èiro
retirée à Thierry Bouts à -cause du type de l'En-
fant, identique à celui de la Vierge et saint Luc,
des musées de l'Ermitage et de Munich. Il faut
dire : « élève ou, plutôt, imitateur de Rogier. »
Daus la Vierge n° 66 b, non encore cataloguée,
le type de la tèle do la Vierge descend tout droit
de Memling; les mains de la Vierge et, encore
davantage, le corps de l'enfant sont calqués sur la
Vierge et saint Luc de Rogier; la tête de l'Enfant
avec ses yeux à grandes prunelles, est empruntée
à Thierry Bouts. Ce n'est donc pas un Bouts, mais
un tableau hybride d'im pasticheur inconnu, d'ail-
leurs assez remarquable.
Une observation et une rectification pour finir.
L'observation a pour but de mieux préciser les .
idées à propos de l'auteur du triptyque d'Oultre-
mont et de Jean Mostaort. M. Gustave Gluck et
M. Camille Benoit ont identifié le Portrait d'homme
n" 5:38 (ancien 108a) du musée de Bruxelles,
avec un portrait do Jean Mostaert décrit par van
Mander; JI. G. Benoît a étudié, dans la Gazette,
tout un groupe de portraits qu'il rend très légiti-
mement à ce maître, mais il refuse provisoirement
de faire entrer dans son groupe le triptyque et le
nom d'Oultremont. M. Wauters, par contre, n'hé-
site pas à réunir le triptyque et deux portraits du
musée de Bruxelles, mais il conserve l'attribution
(1) V. la Chronique des 15 novembre et 6 décem-
bre 190'2, p. 279 et 304.
ET DE LA CURIOSITE
au " mpitre J'Oultroniont », et passe sous silence le
nom de J. Mostaert. Nous croyons certain, dune
pari, qu'il n'y a qu'un seul groupe et, d'auire part,
que lo nom provisoire de maître d'OuUrcmont doit
définitivement céder la place à celui de Jean Mos-
taert.
■Voici maintenant la rectification. Dans mon pre-
mierpost-scriptum, je m'étais laissé aller à écrire:
" Le Portrait d'homme n" Slj'ilE est .probable-
ment entré au Louvre comiae un .1. Mostaert...; il
mérite plcinemout cette attribution. »
Le mot « probablement n est de trop ; il prouve
un manque de mémoire M. C. Benoit, dans un de
ses excellents articles do la Gazelle, avait non
seulement signalé, mais encore reproduit ce por-
trait, eu l'attribuant à J. Mostaert. Xous avons
tenu à rendre à C(;sar ce qui était à (^sar.
E. Dur.vnd-Gréville.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts.
Les programmes des derniers concerts Colonne
accusaient uns sorte de paralli'lisme que les inté-
ressantes notices do M. Cli. Malherbe, dis(ribu('>es
aux auditeurs, faisaient justement ressortir, en
insistant sur le souci do composilion que dénoto
cette siiiiilitude voulue. Ou no peut ((ue féliciter
M. (Colonne do tenir ainsi compte du choix, do
l'ordre et de la uradalion des morceaux qu'il fait
entendre à son public, et de ne pas livrer au ha-
sard, comme ou le fait malbeureuscnieut pres<iue
partout, la succession des o-uvrcs et la diversité
des tendances. La seule critique qu'on ])uisse mê-
ler à ces éloges porto sur l'étendue même de ces
programmes, vraiment bien copieux en raison du
tiavail que nécessite leur mise au point et do la
longueur de leur exécution.
M. Gcrnsheim, qui conduisait, il y a quinze
jours, une do ses quatre symplmuies, est un chef
d'orchestre de valeur, justement réputé en Alle-
magne. Comme compositeur, il apiiarticnt à l'école
de lirahms; mais sa tendance A dramatiser l'exé-
cution de ses idées par dis di^vclopixMuents pleins
do contrastes montre (|uc l'éccilr du i»iénio syni-
phouique l'a aussi loiutaineuient iulluencé. La
meilleure partie de sa symphonie est, à mon sens,
la premièri' : elle est traitée avec chaleur et con-
duite avec assez de sou|)lesso pour que l'intérêt se
maiulieuno d'un bout à l'autre do co long morceau,
malgré le oaraclére assez conventionnel des tliénws
sur lesipiels 11 est basé. Le morceau lent est une
Sorte do romance sans paroles, sansexpression bien
définie et produit une iuq)ression languissauti'. Le
scherzo, par contre, e.ul agréable et ingc'nienx : il
fut bissé pi'Ul-étre avec Iriqi do conii)laisance.
(Jiuiut au finale, il m'a paru bruyant - , empha-
tique et plus théâtral qu'on no s'y soriiit nltcnuu
après ce qui précédait.
La symphonie de M. Ch. M. Widor, qui succé-
dait dimanche dernier à. celle do M. (iernsliciui,
est d'un caractère tout durèrent. Llle est moins
développée, moins coutrepipintée, moins classii|ue
d'allure; le style d'opéra y fait de fri'queules ap
parilions. (Vest uno (inivre do mé'rile, pas très ori-
ginale et i|ui ue vil guère musiculement c|ue par
le métier fort estimable qu'on y trouve. Le scherzo,
cependant, d'un mouvement modéré et d'une exprt s-
sion mystérieuse est un morceau bien venu, qui
s'entend avec agrément.
Je n'ai pas, je pense, à faire l'éloge de la voix
et du talent de M"' Litvinne. Cette cantatrice est
une des plus remarquables de notre temps, qui, à
vrai dire, en compte fort peu. M"* Litvinne a
prêté son concours aux deux concerts parallèlts
dont nous parlons, chantant le Roi des Aulnes,
de Schubert, orchestré par Berlioz et par Liszt ;
des mélodies do Xapravnik et de RubinsUin; les
stances de Snpho, de Gounod ; la scène finale du
Crt'puscu 'e des Dieux, et celle de la ilorl d' YseuU,
de Richard Wagner. Dans tous ces morceaux, elle
a fait admirer sa voix puissante et pure, son sen-
timent sincère et l'excellence de son style. Le Roi
des Aulnes lui fut particulif renient favorable. Au
second concert, elle dut le bisser et, chose rare, le
répéta avec plus de chaleur et d'expression qu'elle
ne l'avait dit tout d'abord.
Pour rendre hommage à l'organisateur du » Fes-
tival Lyrique » de l'an dernier, M. Colonne eut
l'ingénieuse pensée de confitr à M. Alfred Cortot
la direction de l'orchestro pendant l'exécution des
fragmeuls wagnériens quo chantait M"' Litvinne.
(;:c fut une iul'-ressanto épreuve, très favorable à
ce jeune artiste rempli d'ardeur et de conviction
et qui promet d être un jour un chef de grande
valeur. Pour l'instant, M. Cortot, qui prend
M. Motll pour modèle, me semble manquer encore
de tenue et do possession do soi. Il se démène
nerveusement et attire trop l'attention du public
sur sa mimique, au détriment de l'efi'et excellent
qu il obtient de celle-ci. Mais, l'expérience venant,
l équil'bre s'établira et nous aurons sans doute, un
jour, l'occasion do louer sans réserve un artiste
qui, dès à présent, montre des qualités supérieures
auxiiuelles nous nous plaisons à rendre hommage.
Les Impressions d'Italie do M. Gustave Char-
pentier, et l'iaterlude symphoniiiue do la R^deinp-
lion de César Franck, se correspondaient dans
l'ordre des doux programmes. La première de ces
deux œuvres, colorée, réaliste, amusante de tim-
bres et de rythmes, obtint son succès coulumier.
La seconde, grave et tendre, puissamment expres-
sive et magistrale de tous points, fut loccasion
d'un triomphe pour M. Col.mue, qui la couiluisit
avec une émotion et une force singulières. Celte
page superbe, uno des plus belles de César Franck,
ne fut jamais interprèlée d'une façon plus parfaite
ni plus justement acclamée.
.l'ai lé'servé pour la lin la Damoiselle l'iiie, de
(Mauile Debussy, i|ui fut chantée aux deux séances
pal- M"' Mary tiardm et .Iulie Cahun. L'o'uvro
date relativement de loin, ou du moins d'une épo-
([UO où le glorieux autour de l'elUos et M'Hisaiide.
à peine de retour de la villa Mèdicis, cherchait sa
voii>. s'acbeniinaut Ii'ntenuMil vers la simplicité
raffinée et la notation stricte de la parole qui
eoustilueul sa nmnière nctuello. Ln Datiioiselle
l'iuf est en queli[UO Sorte, dans sou a'uvro, une
pngi' di- transition.
Mais c'est une pagi' exquise, d'une originalité de
si'ntiment inooniparnble et d'uni' pureté, d'une
euphonie, d'une grrtce musicale dont on elnrcluï-
rail vnineuieul l'équivalen'. dans l'art contempo-
rain. I.'nrcheslration, en particulier, en est dune
transparence, d'une douceur pénétrante auxquelles
seul Wagner nlteinl d«as Siegfried- Itli^U et dnus
LA CHRONIQUE DES ARTS
Parsifnl. T.o musicion do Pclléas possédait dôjà, i'i
Cl' iMomeiil, !a maitriso absolue dans celln iiarlic
de son arl. Ou'on écoule, pour s'en convaincie, le
dclicioux passapp où le chœur doci-it lo ]iaysat;o
céloste, et " la liino annclée, Ilollant conimo une
polito plume perdue au loin dans l'espace ». Quels
mystérieux miroilomenls sonores ! Ouelles ]>ar-
fiiitcs analogies de mots, d'harmonies et do tim-
bres 1 L'ri'uvro entière maintient d'un bout à
l'autre celte étroite concordance entre la musii|uc
et la poésie élyséenne de Danto-(iabriel liossetli,
sans que cette lluidité, celte expression séra|ilH(iue,
requises par lo sujet, nuisent à la construction do
la symphonie (|ui, ici, comme dans loules les
œuvres do Claude Debussy, obéil à des lois non
écrites, mais d'autant plus iMiprescriplihles el
sijres.
M"* Mary Gardon, l'idéale Mélisande que mius
connaissons, chaula dans la perfecliou la partie
principale de co beau poème, et son succès jier-
sonnel fut dos plus ■vifs. A ses cotés. M"" Julio
(^.ahun, de ([ul la voix est charmante, eut sa part
d'applaudissemonis ainsi qvie l'orchestre et les
ohieurs, un pou ind<'cis, lors do la première exécu-
tion, mais sonsihlomPnt jdus sûrs d'eux-mémos à
la seconde, notablement supérieure.
P. D.
REVUE DES REVUES
P Revue des Deux-Mondes (15 décembre 1002).
— Dans un article intitulé L'Esthétique des Norls,
M. Robert de la Sizeranue étudie de faoon très dé-
licate et très sentie les Iransfornialions ([ui se ma-
nifestèrent au cours des siècles, depuis les Primitifs
jusqu'à nos peintres contemporains, dans la con-
ception et la représentation picturale de la Nati-
vité de l'Enfant Jésus.
* Art et Décoration (novembre 1002). — Étude
de M. Charles Saunier sur le peintre Luc- Olivier
Merson (18 grav., dont 2 hors texte en couleurs).
* La maison nouvelle que s'est fait construire
au Gours-la-Reine, d'après ses dessins, le bijoutier
René Laliquo est étudiée en détail par M. Tristan
D.stévo (8 grav.).
* Article do M. G. R. sur une salle à manger
dessinée par M. P.-A. Dumas (6 grav.^
* Intéressante étude sur Le Plomb dans la sta-
tuaire moderae, par M. Pierre Roche, de qui le
talent toujours en éveil a tiré de cette matière
nombre de morceaux curieux (8 grav.).
(Décembre). — Articles de M. Gustave Kahn sur
Jules Chéret (2U i-eprod , dont 3 hors texte en cou
leurs); — de M. P. Vitry sur le Beethoven de
M. Max Klinger, dont nous avons déjà parlé ici-
même (3 reprod.): — d« M. Charles Plumet sur
vme maison do campagne dessinée pour lui-même
par M. Gabriel Mourey (4 grav.) ; — do M. Maurice
Demaison sur Les Montures de vases (16 grav.;
de rapport n'comment édifiée boulevard do Cour-
colles (10 grav.); — de M. Jean Vignaud sur Léry-
Dhiirmer (13 reprod.); — de M. Jacques Bramson
sur Les f'.tains (lî grav.).
(Décembre). — Articles sur Lucien Simon, par
M. André .Saglio '1.5 reprod.); — Les l'rircipes de
décoration à Sèvres, ])ar M. E. Sedeyn 9 grav.);
— /,a Serrurerie (10 grav.); — drs Étoffes d'ameu-
blement, par M. J. Rramson fl6 illustr.) ; — Un
Inldrieur dû à M. Pierre Selmersheim, par M. <!.
Soulier; — et les monuments récents élevés à Rau-
delaire et à Gabriel Vicaire (2 grav.).
0 Revue de la bijouterie, joaillerie, orfèvre-
rie iiiovemliro VM'-l . — luti-ressant numéro con-
sacré à une é'Iudo de M. Victur Polier sur l'art de
l'étain, illustrée de 43 reproductions.
iDécombro). — Articles sur le rubis arlificiol (9
ill.), les corindons et la nouvelle taille du diamant.
X Bulletin du Bibliophile et du Bibliothé-
caire il.'i di'cembro 1002'i. — Xulos de M. Gabri'-l
Vican-e sur les livres et manuscrits de la colh c.
lion Dutuit et le grand catalogue qu'en a dressé
M. ICdouaid Rahir.
= Emporium (décembre 1902). — Elude de
M. V. Pica sui l'excellent artiste flamand Albert
Baortsocn (portrait et 13 belles reproductions .
= .Vrticle sur L'art et le si/mbolitme dans les
aeis de naissance et les cartes de nouvel an
illustrées (41 ill.).
= M. Pompco Molmonli parle des Collections
vénitiennes d'art et d'antiquités 9 ill.i.
= L". Château de Saint-Ange, à Rome, par
M. J. lUisconi : histoire, description, projets de
rcsiauratiou (23 grav.).
= La Collection Arrig&ni, do Milan : bois
sculptés, meubles, porcelaines do Sèvres, cabinels,
tableaux do Romanino, de Gliirlandajo,etc.(13 rep.).
V L'Art décoratif (novembre 1902). — Études
do M. Camille Mauclair sur Albert Bartholomé
(14 reprod.); — de M. G. Soulier sur Une maison
-\- Die Kunst unserer Zeit (14" année, 1" fasc."!.
— Intéressante élude do M. R.-VV. Brcdt sur Le
Diable dans l'art, accompagnée de 21 reproduc-
tions d'après des couvres d'artistes anciens et
modernes.
(2" fasc). — Élude de M. F. von Ostini sur le
peintre Anselme Feuerbach 40 belles grav. hors
texte et dans le texte).
— Die graphischen Kûnste XXV' année,
4' fasc). — A l'occasion du quatre-vingt dixième
anniversaire de la naissance du célèbre aquarel-
liste Rudolph von Alt, M. Julius Leisching publie
sur le maître viennois une imporlante étude, illus-
ti'oc ûv nombreuses et belles reproduclions dans le
texte et hors texte, dont quelques-unes on fac-similé
d'aquarelle.
— Étude do M"" Laurence Binyon sur divenses
productions graphiques de peintres anglais : Wil-
liam Blake (1757-1827), artiste-philosophe idéaliste
et mystique, auteur de livres de poésie : Book of
Job, Sonçis of Innocence, Songs of Exper'ience.
illustrés de compositions gravées sur bois et im-
primées par l'artiste (2 reprod.), — et Edward
ET DE LA CURIOSITÉ
Calvert \1794-18. .). auteur de compositions, pour la
plupart litliograpliiis, gravures au burin ou sur
bois 'dont 5 sont reproduites dans cet article) et
dessins, retraçant d'ordinaire des scènes idylliques
empreintes de sincérité et d'inspiration antique.
(XXVI' anaée, 1" fascicule,. — Ktudes de M. A.
Weose sur le peintre nuinicliois Franz Stuck (25
belles reproductions dont 3 hors texte; ; — cle M°" B.
Frenzel et de M. Max Lelirs sur le peintrc-grayeur
L. von Gleichen-lîusswurni portrait et reprod. de
6 eaux fortes, aquarelles et lithographies de l'ar-
tiste, ; — de M. Clémeut-.Janiû sur le graveur
Richard Ranft et la gravure en couleurs (.5 reprod.,
dont une hors texte).
— Dans le supplément de cette livraison, consa-
cré aux nouvelles de tous pays touchant les arts
graphiques et aux docunienls sur 1 histoire de ces
arls graphiques, M. Gaiiiphell Dodgson fait con-
naître et reproduit une éijreuve jusqu'ici passée
inaperçue de la première des huit gravures de llol-
beiu sur le Pater noster : Le Christ apprenant à
ses disciples à prier, qui se trouve reproduit
isoh'ment en tète de l'ouvrage de Dietrich von Tal-
berg : Ein Cliristltch vnderricht... [liàle, 1.025?,.
Il Deustche Kunst und Dekoration (1902,
fasc. 7 ù 12 . — Ces trois derniers fascicules
doubles sont consacrés à l'Exposition internationale
de Turin (sections allcmamle, aulrichicnn<>, hou-
grois2, italieeno, belge, française, américaine et
Scandinave), et reproduisent, en de nombreuses
et très belles gravures, les œuvres les plus remar-
quables de chacun de ces groupes.
= Innen-Dekoration novembre 11)02,. — Fin
de l'étude de M. 11. van do Velde sur le musée de
Ilageu, en Westiihalie, édifié par lui, et article
sur l'école d art décoratif fondée à Weimar, dirigée
par cet artiste (nombreuses reprod. d'après les
œuvres de M. 11. van de Vcldei.
(Décembre). — Le Beau doit-il plai'e I Jiar
M. Carstanjen, — et notice de M. J.-A. Lux sur
l'artiste viennois Gessner, accompagnée de plu-
sieurs reproductions d'intérieurs exécutés d'ajïrès
les dessins de cet artiste.
Il Bouw- en Sierkunst 3' anm'e, fasc. 4). — Ce
fascicule est eulK'remint consacré i de récents
édifices d'Amskrdam dus à larchitecte W. Krom-
lioiit : fontaine, hôtels particuliers ou publics,
remarquables i)ar leur caractère simple et logique,
et que 10 planches reproduisent en jihototypie.
(Fasc. .''i . — Ijivraison spécialement consacrée fi
des reliures anciennes on modernes ])articulière-
ment ri-mar([uables, depuis celle d'un Kvangéliaire
du XII" siècle jus<|u'i'i celles d'ouvrages contempo-
rains. 32 sont reproduites on H jilanches, avec
notices détaillées.
(Fasc. (i). — La cathédrale de Torcollo, avec ses
ricliesses arlisti(|ues, ses beaux chajiiteaux, sa
chairo en marbre du vu* siècle, et son iiiiporlunte
ilc'îcorutiiin en musuiciue du xii' siècle, fait l'objet
des 10 planches el des notices de celti' livraison.
BIBLIOaRAPHIB
La belle collection des » ViUes d'art célèbres »,
publiée par l'éditeur H. Laurens, vient de s'enri-
chir de deux nouveaux et intéresants volumes.
L'un — que nous avons déjà signalé lorsqu'il parut
dans l'édition allemande de cette collection, chez
E.-A. Seemann, de Leipzig — consacré à Cordoue
et Grenade (in-8», 153 p. avec 97 grav.), dû à
M. Ch. -Eugène Schmujt, traduit et adapté par M.
Henri Peyre ; — l'autre fin-S", 160 p. avec 85 grav.,,
ayant pour sujet h-s villes antiques de notre
Midi : Nîmes, Arles, Orange et les bourgs envi-
ronnants : Moutmajour et Saint-Rémy, étudiés et
décrits par M. Roger Pevrk avec toute la compé-
tence et le soin qu'on était en droit d'attendre de
l'érudit écrivain. Non seulement les monuments
antiques, mais encore les monuments d'art plus
modernes : églises el édifices civils, sculptures,
peintures, manuscrits, anciennes maisons, etc.,
sont abordés tour à tour par le savant historien
suivant leur ordre chronologique, en même temps
que de bonnes gravures mettent sous les yeux dn
lecteur les œuvres décrites et les aspects jiilto-
resques de ces cités : à Nimes le pont du Gard,
la Maison Carrée, le nuisie d'art antique, les
bains romains, la porte d'Auguste, la tour Magne,
les diverses églises, la fontaine de Pradier, etc.; à
Arles, le palais de Constantin, les Arènes, le
Théâtre romain, le musée lapidaire et ses princi-
paux monuments : la Vénus d'Arles, Saint-Tro-
phime et son cloitre; d'anciens liotels ; les Alys-
camps ; puis l'abbaye de Montmajour, l'arc de
trionijjhe, le tombeau des Jules et le cloitre de
Saint-Rémy; l'arc de triomphe et le théâtre u O-
range.
Chez l'éditeur Seemann, de Leipzig, la même
collection s'est accrue, depuis six mois, de quatre
volumes : Cent und Tournai, traduction du tiond
et Tournai de M. Il, uri Ilymans, que nous
avons loué quaml il jiarut chez Laurens ; — puis
SevUla. décrite par M. Gh.-E. Sciimidt, aussi ex-
cellemment qu'il avait fait Cordoue et Grenade,
non seulement dans ses monuments d'art de toute
sorte, mais dans sa vie et ses iiueurs (lil p., av.
111 grav., ; — Bologna, dont M. Ludwig Weukii
a étudié, par époques successives, les nombreux el
remarquables édifices avec les sculptures et les
peintures qui les décorent i tOG p., av. 120 grav.) ;
— et enfin Pisa, où M. Paul Sciiluiuno, suivant
uu autre plan, aborda successivement les priaci-
jiaux monuments : les tours, les murailles el lo
])Ort, la cathédrale, lo baplistèie, U campanile;
les a-uvres de Niccolo el Giovanni Pisano : le
l'.ampo Santo, ses fresques et ses sculi)tures; lu
Musée civique; les églises du ix* au xiv* siècle,
puis celles du xvi'.et leurs œuvres d'art (ItS^J p., av.
liOgrav.).
La même maison F.-.\. Seemann rntri'i>reiid en-
core, sous le litre : Hundert HoisterdorGegen-
•wart in fnrbigor Wiodorgnbo Cent luaitres
contemporains, reproduits en couleurs . une
imbliciition c|ui, <n vingt fa.soicules iu-i»de chacun
cinq jiluDChes, on fiic-siiuihs cliromolypogruphi-
ques d'une bonne exécution, se projiose do don-
ner comme un résumé do lu peiuluro contempo-
raine.
Trui» de cca fascicules soal déjà parus : le pre-
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
iiiier, consacré à l'école de Municli, renferme un
<Ics liismarck do Lenbacli, une Têle de femms d.e
F.-A. von K:uil)):icli, li; Falslaff âa K. Grrilziior, lé
Liseur de journal du M. W. Leibl, des Fillettes
hollandaises de II. von Barlcls, avec dos notices
pour cliaquo tableau, jiar M. V. von Ostini.
La socoudo livraison est consacrée à dos peintres
berlinois : A. von Mcnzol [Rastaiirant à VExposi-
tion universelle de Paris de i8G7], P. Mcyer-
slifini [La Ménagerie), II. lltrrniann (A l'embou-
chure de l'Escaut), M. Liebcrniann [Ècolières), et
V. Skarbina {Soir d'hiver d Berlin), avec notices
par M. Max Osboru.
L'école de Garlsruho est représentée dans lu troi-
sième fascicule, par le Conte de la fille du roi
prisonnière de V. Iloin, l'Impression d'orage de
L. DiU, la Ronde d'enfants de llans ïliouia,
la Musique de Ferdinand Keller, et un Paysage,
esquisse, de M. L. Sclia'ul-.bcr, accompagnés de
notices do M. F. von Ostini.
NECROLOGIE
On annonce la mort de M"" Fauveau de Cour-
melles, statuaire, membre de la Société des Ar-
tistes franc;ais, décédée à Paris à l'âge de trente-
sept ans.
Le sculpteur sur bois 'Valentin Besarel vient
de mourir à Venise, à l'âge de .soi.Kante-trcize ans.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection du 'Vicomte de La Croix Laval
Vente faite. Hôtel Drouot, salle n° 7, les lundi
15 et mardi 16 décembre, par M" Maurice Delfs
tre, commissaire-priSeur, et M. A. Durel, libraire-
expert.
Total : 131.141) francs.
Cent reliures d'art. — Piel. de Carayon. 2. Ce
Cochon de Morin, par Guy do Maupassant. Paris,
1895, gr. in-4°, cartonné véliu blanc, avec sujets
emblématiques sur les plats peints à l'aquarelle
par Henriot. Exemplaire unique composé de 54
pages d'aquarelles originales inédites d'Henriot :
1.950.
Rel. de Cuzin père. 13. Histoire de Manon Les-
caut. Paris, H. Launette, 1885, in-4», mar. vert
olive, dos orn5 à compartiments remplis à petits
fers, fdets sur les plats, armoiries entourées d'une
composition à petits fers, doublé de damas de soie
vieux rose. Très importante aquarelle originale
inédite de Maurice Leloir : 1.G30.
Rel. de Gruel. 18. Victor Hugo. E^iradnus. Pa-
ris, L. -Henry May, 1900, petit in-4° carré, reliure
en cuir ciselé et modelé, décoré d'une grande com-
position de style moderne, représentant Eviradnus
recouvert de son armure, sur fond d'or et entouré
de rinceaux, chimères et autres ornements, doublé
de mar. bleu, large encadrement de chardons dorés
aux pslits fers, hlets dorés, gardes de tabis bleu :
2.080. — 19. Statuts de l'Ordre du Saint-Ksprit.
S. 1. n. d., in-fol., mar. rouge, plats complètement
dorés aux petils fers et au pointillé, rinceaux, vo-
lutes, fers azurés, encadrements de lilels droits et
courbés, au milieu, une miniature sur cuir d'É
douard Moreau, représentant la Sainte Trinité, et
sur le second plat, même ornementation avec ar-
moiries au centre, doublé de soie bleue, gardes de
soie : 2.Î0U. — 20. Poèmes en prose (Le Centaure :
la Bacchante), par Maurice Guérin. Paris, Élouard
Pelletan, 19U1, in-4°, mar. biun, décoré d'une
grande composition de style archaïque, exécutée
au filet, à petits fers et en mosaïque dans le style
du livre, doublé de mar. bleu : 2.00J.
(.•1 suivre )
Aquarelles par J.-B. Jongkind
Vente faite à l'ilùtel Drouot, .salle C, le 17 dé-
cembre, par M" Chevallier et M. G. Petit.
1. Trois-mâts surl'Ksciut: 2.280. — 2. Brick sur
la Meuse, à DorJrecht : 4.C00. — 4. Le Port de
Marseille : 4.000. — G. Canal, à Bruxelles : 3.800.
10. Le Tour de ville, à Narbonne : 3.200. —
11. La Seine, à Argenteuil : 5.000. — 12. Bateaux-
lavoirs au pont Notre-Dame : 4.100. — 14. Le Port
de llonfleur : 3 450. — IG. Le Bateau de foin sur
la Meuse, à Dordrecht : 4.300. — 18. La Route, à
Saint-Parize : 3.0)0. — 19. Moulin prés d'un canal
en Hollande : 2.050.
20. La Ci )tat : 3.030. — 20. Une eslacaJe sur
l'Escaut: 2.200. — 3G. Une vieille rue, à R)uen:
3.400 francs.
40. Une droguerie, à PiOuen : 2.600. — 41. La
Ferme de Ghevenon, pros Ncvers : 2.2.j0. —
42. Quai, à Dordrocbt : 2.700.
Total : 85.000 francs.
Collection Otlet
Vente de tableaux, tapisserie-, antiquités, faite à
Bruxelles les 19 et 2J décembre 1902, par M. J.
Fiévez, expert.
École néerlandaise du xv et commencement
du xvr siècle. — 1. Memliog (Hans). Déposition
de croix : 22.000. — 2. Memllng > École de). La
Passion du Christ. Triptyque ; 3.-00. — 3. Massys
(Jean). Judith : 3.600. — 6 Van der 'Weyden (Ro-
ger). Le Christ descendu de la croix. Triptyque :
17.000. — 7. Van Orley (Bernard). La Sainte
Famille : 13 .500 (au Louvre). — 8. Van Orley xvi'
siècle. Adoration des Bergers. Triptyque : 3.(100. —
22. Grand retable : IG.OOO. — 33. Van Goyen (Jean).
Paysage hollandais avec canal : 6.200. — 42. Neefs
(P.) et D. Tentera, le jeune. Intérieur d'une ca-
thédrale : 4.500.
Maîtres modernes. (École belge). — 58. De Groux
(Ch.). Les Yprois se joignant à l'armée de Robert
le Frison : I.IOJ. — 61. Hermans (Ch.). A l'aube :
o(30j_ _ G9. Wauters (E). Le Lendemain de la
bataille de llaslings : 6.700. — 71. Stevens (Alfredj.
La Jeune p'omine blonde. Pa&tel : 2.000.
(École française). — 73..Decamps jAl.-Jos.;. Chien
blessé : 3.800. — 79. Rousseau (Th.). La Cabane,
Forêt de Fontainebleau : 3.100.
L' Imprimeur-Gérant .-André M.\rty.
Paris. — Imprimerie de la Gazette des Beaux-Arls, 8, rue Favar
N" 2. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2"= Arr.)
10 Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
P A It A 1 s s i N T LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique lies Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Étranger (Etats faisant partie de
l'L'nion postale) 15 fr.
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Le 3Sru.raéro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
iLie le Cunsi'il municipal,
moment de scrujiule
i\^^^/'^ jaloux, a décidé qu"on ne |kiui--
Sv^t^Q^ rail phiUof;rapliicr sans son autori-
sation irs colleclion.s dos niiisccs do la Ville.
Cette mesure, dont le princii)0 était d'ailleurs
compréliciisililo, pouvait être appliquée avec
tact, et, pour Ctro sévère, il n'était point
prouvé qu'elle di'it être nuisible au public.
Des faits récents viennent de dénoncer ([uello
sera la pratique du Conseil. Un amateur avait
demandé correctement comment il fallait s'y
prendre pour être autorisé ;i photo].;ra|ihier
([ucl(|ucs pièces de la collection Dutuit. 11 lui
avait été répimdu (pi'il fallait un peu attendre:
la procédure n'était pas lixée; il était vrai-
seiulilalile cependant que le l'réfet de la Seine
pourrait délivrer les autorisulicuis lui-nièmc
et sans retard. Soudain tout a cliane;é : le
Conseil niuuicipal a iléliljéré, et il a décidé
que chaque demande serait de sa part l'objol
d'un c.Kanieu et d'une décision s|iéciale.
11 ne se peut imat,'incr de plus détestable
système. Il y a un autoritarisme quelque peu
étroit à vouloir statuer, en assemblée délibé-
rante, sur le cas j^'énéralcmont très simple
d'un amateur, d'un écrivain ou d'iiu é.lileiir
qui a le désir de pliotof,'ra|iliier un tableau,
ou une statue. Il y a suttout une méconnais-
sanciM'oupablo (les di'oits du public. On fait
une demande : il faut que le Conseil délibère ;
nuiis le Conseil d'aventuri' est on vacances,
ou né^;li!,'o de se réunir, ou délibère sur aulr<i
chose. Mt l'amateur doit attendre b bon plai-
sir d'un ('.onseil ([ui a beaucmip do choses à
faire, des congés ù prendre, et probablement
un souci peu développé des études d'art.
On assure i|ue le Conseil s'est décidé à une
pari'ille méthode pour mettre lin à des usages
qui lui déplaisent et (]ui étaient en honneur
chez lies fonctionnaires dépendant de lui. Il
est bien possible ; fort peu importe. Le Con-
seil est libre d'arranger ses affaires privées
comme il veut, mais il n'est pas libre de les
régler aux dépens du public. Il parait oublier
un peu vite que la collection Uutuit n'a pas
été léguée au Conseil municipal, mais à Paris
et aux Parisiens, et il serait un peu étrange
([uo, sous ))rétoxte de la mieux conserver, le
Conseil monte si bien la garde autour du
musée Dutuit, que les Parisiens ne puisr.ent
plus eu lirer prolit.
NOUVELLES
*** Par décret rendu sur la proposition du
grand-chancelier de In Légion d'honneur,'
M. Ouvid, artiste peintre, directeur du dessin
luix maisons de la Légion d'Iionnour d'I'.couen
et (les Loges, est nommé chevalier do la Légion
d'honneur.
*** La collection Thomy-ïhiéry sera ouverte
au pulilic, enfin, dans une huitaine do jours.
Les trois salles du douxiènu' étage, situées ù
l'oxlrémité du musée de la Marine, destinées
jadis, par Lofuel. ;'i I» peialmv, ont été réorga-
nisées sous In direction de NL Redon, archiledo
du Louvre. On inslallo en ce moment, en luénu^
temps que In collection, un certain nondiro de
lalileaux do l'écolo l'rnni.'aiso do I&JO, et d'o)u-
vres luodernos,
La principale snllo. colle du contre, qui est
fort bien (■cliiirée, sera oixupée pur rensemhlo
du don l'hoiny-Thiéry. L'une des deux autres
salles recevra des luuvres provenant do l'ac-
10
LA CHRONIQUE DES ARTS
tuelle salle des peintres d« 1830, troiJ cnooiu-
bi'éc. Lu troisième salle sera occupée par des
tuiles i)rovenant du Luxembourg. Unsailf|u'un
grand nonilji'e de tableaux, dont les auteurs
sont morts depuis plus do dix ans, attendent
leur passage au Louvre. Quelipies Mcissonier,
Banvin, Itibot, BaslienLejiage, Jules Dupré,
vont profiler du nouvel aménagement pour passer
au Louvre.
Ajoutons que les tableaux placés dans ces
trsis salles seront, par la suite, envoyés au
pavdlun de Flore... dont nous attendons tou-
jours l'évacuation.
sit*:i, Le Cabinet des estampes a regu, ces
temps derniers, divers dons inléi'essants: de
M. Horace Delaroclie-Vernet, trois états raris-
simes de la gravure de HenriquelDupont,
d'après {'Hémicycle de l'hcole des Beaitx-Aris
de Paul Deluroche ; — de M. Munier-Jolain,
un portrait de Gharlet sur son lit de mort, ]iar
son élève Valerio; — de JM. Alexis Eouart, qua-
torze pointes sèclies du graveur Marcellin iJe.s-
boutin ; neuf dessms originaux de KalTet, qui
lui servirent pour exécuter ses beaux croquis
de la guuerre italo-autrichienne de 1849, et
trois croquis de Gbarlet.
^*^ M.Ch. Formentin, conservateur du musée
Galbera, est appelé à la perception de Clichy.
Sun successeur au musée Galbera est M. Delarj,
publiciste.
*** Le Comité de la Société des Artistes fran-
çais s'est réuni lundi au Grand Palais des
Gbamps Klysées, pour procéder à la nomination
de son bureau pour l'année 1903.
A runanimité, M. Bouguereau a été renommé
président ; MM. Scellier de Gisors et Bartlioldi,
vice-présidents; M. Albert Maignan, secrétaire-
rapporteur ; M. Boisseau, trésurier; MM. A. de
Itichemont, Georges Lemaire, l'ascal, Mougin,
secrétaires des sections.
M. T. Robert-Fleury est nommé président du
jury de peintuie pour le Salon de leoS; M. Bar-
tholdi, président du jury de sculpture, et M. Al-
bert Maignan, président pour la section des arts
décoratifs.
Conseil d'administration : MM. Adan, IL
Lévy, Dawant, Zuber, Sainlpierre, Petitjean,
Flameng, Gagniarl, Gagliardini, Blanchard,
Coutan, Albert Lel'euvre. Et. Lerou.x, Bœswill-
wald, Formigé, Lefurt, Huyot.
*•** Le Comité de la Société Libre des -Artistes
français vient de renouveler son bureau ainsi
qu'il suit :
Président : M. Vital Cornu, statuaire.
Vice-présidents : M. Julien Dupré, peintre, et
M. Louis Noël, statuaire.
Secrétaire général : M. Loiseau-Kousseau,
statuaire.
Trésorier : M. Mouren, peintre.
Secrétaires de sections : MM. Mairesse et
Méry, peintres; MM. Hannaux et Laporte-
Blairsy, statuaires.
*** L'État vient de commander au peintre
Gormon, membre de l'Institut, un tableau re-
présentant la réception des maires au palais
de l'Elysée, en l'JOO.
*** Le dimanche H janvier, à 2 h. 1/2, aura
lieu, au musée Guimel, une conférence de
M. Amélineau sur Les Nouvelles fouilles
d'Abydos cl leurs résullals.
*** A l'École nationale des Arts décoratifs,
5, rue de lÉcole-de-Médei'ine, aura lieu, le
dimanche 11 courant, à 10 h. 1/2 du matin,
l'ouverture d'un cours de Repro ludion indus
Irielle des œuvres d'arl, qui se coilinuera les
dimanches suivants, à la même heure. M. Léon
Vidal, cliargri de ce cours, étudiera avec sjié-
cimens, é|ireuves et projections à l'appui, le.s
dillé'rents modes de reproduction des œuvres
d'art à l'état monochroma ou polychrome.
^:"*- Le 13 janvier, à 8 h. 1/2 du soir, aura
lieu à la Bourse du Travail, 3, rue du Château
d'Kau, sous les auspices du Syndicat des ou-
vriers sculpteurs et de la Société populairj des
Beaux-Arts, une conférence, accompagnée de
prujections, surL'.lr/ au Moyendje el à noire
époque, par M. A. de Baudot.
^*i^ Au mois de mars 1903, il y aura cent ans
que l'Académie de France à Kome aura été
installée villa Médicis, après avoir été forcée
d'abandonner le i>alais Mancini. k cette occa-
sion, de grandes fêtes auront lieu simultané-
ment à Kome et à Paris. A celles de Bomc
prendront part, outre le personnel de l'ambas-
sade, la colonie française, les pensionnaires
actuels de l'.Aeadémie et ceux des anciens pen-
sionnaires à qui l'âge [lermet le voyage. Kn
revanche, les anciens prix de Kome empêchés
de se rendre en Italie commémoreront ce sou-
venir â Paris, sous la présidence de M. Loubet,
président de la République, et du ministre de
l'Instruction publique. Les pensionnaires sculp-
teurs cisèlent en ce moment un buste de
Savée, directeur de l'.Aeadémie de 1791 à 1S07,
qui aida de ses deniers personnels au trans-
fert â la villa Médicis. Ce buste sera élevé dans
le jardin. Uaulre part, M. Vernon, le jeune
graveur en médailles, travaille à une pla-
quette qui lui a été commandée, à cette occa-
sion, par un grand nombre d'anciens pension-
naires.
:)f*if M. Jean-Paul Laurens vient d'achever le
dernier panneau du triptyque de Jeanne d'Arc,
destiné à la décoration du nouvel hôiel de ville
de Tours, et où il a représenté le départ de
Jeanne d'Arc allant reconquérir le royaume de
France, puis sa mort, et, enfin, la place du
Vieux-Marché, la nuit, après le supplice.
L'œuvre sera exposée au prochain Salon.
#*,^ Emile Breton, l'artiste peintre récem-
ment décédé, lègue aux villes d'.Arras, de Lille,
de Douai, de Valenciennes et d'-Amiens, ainsi
qu'à l'É.at pour les musées du Louvre et du
Luxembourg, tous les tableaux qu'il possé-
dait. Le legs n'aura son effet qu'après la mort
dj M"" Emile Breton. 11 est stipulé que le par-
tage entre les divers ayants droit se fera d'une
façon équitable, en s'inspirant non du nombre,
mais du mérite des dilïérentes œuvres.
ET DE LA CURIOSITÉ
11
Académie des Inscriptions
Séance du 26 décembre 1902
Mythes populaires. — ContiDuant Icxposc do s^a
niélliodo, M. Saloiiion Hoinach moulrc que les
supplicos éternels dont auraient cto uflligOs aux
enfers Tilycs, Tantale et Ixion tireraienl leur ori
gino do l'interprétation erronée de vieilles œu-
vres d'art. Ainsi les Danaïdes avaient, suivant
une tradition, introduit d Egypte en Argolido l'art
de forer les puils ; comme elles avaient apporté do
l'eau dans un pays jusque-là très aride, on les
figura comme des porteuses d'eau, et celte image
fut interprétée plus tard comme celle d'un châti-
ment perpétuel.
M. Salomon Reinach cite d'autres exemples en-
core sortis de l'imagination populaire.
f.e Saht Suaire de Turin. — I^c journal La
Croix du 19 décembre dernier publie la curieuse
information suivante, qui lui est envoyée de
Rome ;
" On a beaucoup étudié eldiouté, depuis ([uel-
quo lemps. la question du Saint Suiiiie do Turin
« IJome l'éludiait aussi et attendait. Léon XIII
avait donné l'ordre à la Congrégolion dos indul-
gences et reliques do s'en occuper. Les corsul-
tours, s'appuyant sur les diverses brochures pu-
bliées et sur d'autres documents inédils trouvés
aux archives du Va ican, ont fait un travail d'en,
semble. Ses conclusions n'ont pas été soumises à
une réunion officielle des cardinaux, mais direc-
leinent ]iortées au Très Saint Père. Il n'y a, par
consc'queul, rien d'officiel et, très probalilenieut. il
n'y aura jamais rien d'officiel.
" Il s'ensuit que la question reste encore libre, que
les brochures peuvent librement ^'imprimer, soil
pour, soit contre le Saint Suaire de Turin.
1' On s'accorde, néanmoins. Il la suite de 'outosces
discussions, à reconnaître la force très réelle des
objections.
DnN (iirsKri'K. ■■
l'our qui connaît los ]irudontes habilndes do la
Cour romaine, il est facile do lire entre les li),'nes
que l'autorité ecclésiastique ne saurai!, aujourdhui.
admettre l'.iutlirnlicité du suaire de Turin.
Une Plaquette allemande du xvr siècle
Al Ml'SKK UU LOUVlll';
Lo inusi'c (In Loin rc possède di'puis ISTil!,
grùco h lu donation do CIi. Saiiviij^'cot, un
[)etit l)as-rrliel' en bron/e, ihint lo siijol et la
date n'ont jamais été snflisanniicnt |iréclsés.
C.alte plaquctlc, do l'orino rcelangiilairo i,ll,
roprésiMito trois lioninics ol trois roninies
n'^uiiis dans nn jardin, on convi rsalion ^ix-
lanlr, antiinr d'une talilu abondaninieut ser-
vie ; il j,'anehc un cmiple so tien! dobont, laiulis
ipi'ii droite et au l'oiid deux antres sonl assis;
tons sonl élùgiinimcnt vùtus, ii la modo allo-
^1). Ilautonr n.osr. : larg.^ur o.iv.ic.
mande du milien du xvi" siècle. Plusieurs
arbres et une palissade, devant laquelle on
aperçoit à gauche un grand vase garni de
llcurs, limitent li scène à l'arrière-plan. Au
l)ord supérieur, à gaucho, on lit cette inscrip-
tion, dont les lettres en relief ne sont pas
toutes bien vcnncs à la fonte : DIRIPAVIT
SUBSTANCI.^M SI\\M VIVKXDO LTXURI
[osk], et au-dessous quelques lettres indis-
tinctes, suivies du chillre XV. Plus bas, dans
le ciel, on a frappé nltéricurcment les ini-
tiales L. D.
Dans le Catalogue du Musée Sauvageol (1),
Sauzay a décrit cet objet do la manière sui-
vante :
•i'P. Bas-relief. Dans un paysage, (rois hommes
et trois femmes près d'une table. — Au-dessus on
lit : DESIR.WIT SUBSTANTIAM SUAM (voir
n' in)). — A gauche lo monogramme L.D, et au
milieu le millésime CD. XV (1515). [sic].
Ce n» 159 est celui d'un médaillon en bois
sculpté, représentant la Cène, autour duquel
on lit un verset de 1 Evangile de saint Luc 2) :
i< dcsiderio desideravi hoc pascha nianducare
vobiscuni. »
Douze ans aprè.s Satizay, Clément de Ris
décrivit à son tour la même plaquette dans
la .Volice des objets de bronze, cuivre, etc...,
du musée du Louvre (3), sous le n» 81 :
l'iaijuc d'ornementation .. . Travail allemand. —
xvii° siècle. — Dans un paysage, trois couples au-
tour d'une table, .\u-dessus, celle inscription :
DISCEIUNT SI'B.^TA.NTIAM SUAM VIVKNDO
.U'CIXDK. MDCXV. D. D. — X° 'l'i'.l du Catalc-
giie du musée Sauvagcot. — Selon BruUiol (Dic-
tionnaire dis >[onogranirnos\ celte marque D. D,
serait celle do Daniel Van Der Dyck, ué en l-'lan-
di-es, et qui travaillait à Venise. Il fut inspecteur
de la galerie de Mantouc en 1658.
Aucune de ces descriiitions ne témoigne,
mallicurousement, d'un examen très attentif
de l'objet. Sans parler des singulières erreurs
que l'on relève dans ces doux lectures do
l'inscription, il est impossible d'accepter la
date do I.'il.'j proposée par Sauzay, car les
Costumes indi<|uent plutôt lo niilicu du
xvi" siècle. D'autre part, il semblera èlrango
de voir rai^pcler le souvenir do la Cène ù pro-
pos de trois élégants attablés avec trois fem-
mes. De même la dalo do lGir>, donnée jiar
Clément de Uis, ne concorde guère avec le
stylo do la pièce ; et les deux lettres frappées
sur le fond no sauraient faire songer à Daniel
van der Dyck. car la [U'emièrc d'entre elles
est cortainoment nn I.; il faut voir son-
lomcnt, dans ces deux initiales, une marque
de possesseur.
Une lectnio exacte de l'inscription qui liordo
la plaquette aurait oiTert qnol(|no inlérèt, car
cllo aurait permis de ilelerminer avec préci-
iU. Paris, C. do Mou rgucs frère.*, W>\. in-I'î;
p. liM».
(■J). t'.hap. XXII, v«-rspt I.''i.
(3\ Paris,!:, do Mourmies frères, is;3, in-S* ;
édii . ite 11».', p. -iiua.
1-2
LA CHRONIQUE DES ARTS
sion le Kiijot rcprôscnti'. Cotto inscription est
cmprunli''cauqiiiii/i(''mcc!iai)iti-e(leri':vant;ile
tic saint Luo, consacré à la jiarabolc de 1 Kn-
fant prodit-'uo (1) ; et cllo prouve rpie l'artiste
a voulu montrer le (ils pro(lit,'ue dissipant son
ijatrimoino avec ses coniiiaKUons de débauche.
Ouant au chifTre XV, d on l'on a voulu tirer
lès dates de 1515 et de 1(!15, il renvoie an
texte de Luc, et les lettres qui le précèdent
doivent être celles du nom del'cvanf;oliste (2).
i.a date véritable peut être enraiement obte-
nue, au moins d'une façon approximative.
Comme lieaucoup de placiuettcs allemandes
sont copiées d'après dos estampes, nousavons
facilement découvert le modèle d'où celle-ci
dérive; oUo roiiroduit l'une des t^ravuros que
Hans Sebabl IScham a consacrées à la para-
bole de l'Enfant prodigue, et qu'il a signées
de son monogramme, a-\ec la date l.ô'iO (3j.
Le modeleur a copi(' fidèlement l'estampe ( i),
en supprimant toutefois la signature de Be-
liam ; malheureusement, son habileté médio-
cre ne lui a pas ]ierniis de conserver toutes
les finesses du modèle (5i.
Le petit lias-rclicf du Louvre rentre donc
dans la série, très nombreuse, des plaquettes
allemandes inspirées des gravures de Hans
Seba'd Beham. Il doit dater de la seconde
moitié du seizième siècle.
.T-.T. Map.oi'et pe Yasselot.
q ■!■ ««<>•■ *
CORRESPONDANCE DE RUSSIE
Le 1" décembre doniicr s'est ouverte la première
exposition organisée àMoscou parle Mir Iskous tva
(Le Monde Artiste). Cette revue, habilement di-
rigée par M. Diagilev, a groupé les talents les plus
originaux de la jeune peinture russe. Trois expo-
sitions à Saint-Pétersbourg ont habitué déjà à les
voir réunis. L'exposition actuelle a la rare fortune
déposséder une onivre hors de pair. Ce sont Trois
paysannes, de Maliavine, non pas colles qui pro-
duisirent une si vive impression à Paris, à l'Expo-
sition do 1900, mais trois nouvelles paysannes qui
laissent les premières loin derrière elles. La force,
la largeur, la santé, le Jjrio de cette toile aflirment
chez le peintre un tempérament, de premier ordre,
tel qu'il s'en rencontre peu. 11 faut les qualités do
Serov, ses dons de pnriraitiste imperturbable iPof.
1. Chapitre XV, verset 13: « et ibi dissipavit subs-
tantiam suam vivendo luxuriose. »
2. Sur l'estampecitée plus loin, on lit :LUGE,XV.
3. Bibliothèque Nationale, Cabinet des estampes,
Ec. 4 b, Eéserve, n° 37. — Bartsch, l. VllI. p. 130-
131 (H. -S. Beham, n» 32). — F. Courboin, Cata-
logue sommaire des gravures cl lilhofjraphies
composant la Reserve [du Cabinet des estampesl.
Paris, 1900, iu-8«; t. 1, p. 228, ii" 2G23. — Pauli.
Hans Sebald Beham, Strassbi;rg. Heitz, 19U1,
in-S»; p. 46-47, n'ai.
4. Il a modifié certains détails, par exemple l'ar-
rangement des petits objets placés sur la table.
5. D'après la suite des gravures, on l'cconnaît
que l'enfant prodigue est assis à droite de la table
Irait lie l' Empereur, Portrait de M. Michel Mo-
rosov) i)Our soutenir un pareil voisinage. Les
autres expo.«ants sont Vroubel. peintre tourmenté,
allachant, (pi'uno maladie mentale vient de ter-
rasser; Koehrich, qui, procédant de Vaznelzov,
poursuit le rêve archéologique de restituer la
Russie primitive; Korovine, le décorateur de la
section russe à l'Exposition do Paris: les paysa-
gistes Houchtchits et Pourvile. A côté d'eux, res-
souvenir do certains do nos peintres du Cliamp-
de-Mai'S, il faut ivgarder les visions délicates
d'Oranienbaum et de Versailles que signe Alexandre
Benois, cl les noUdions précises de Grabar ['['ieux
balcon, Jialuslrade, Coin de Jardin). Un précieux
artiste, K. Somov, tente une synthèse du xviii-
siècle, qui préoccupe aussi souvent, dans ses des-
sins un peu trop ressouvenus de Beardsley, le
portraitiste BaKst. Des études rapportées d'Orient,
par M. Tsionglinski, et des statuettes, si belles de
lignes et si modernes — groupes et portraits— du
sculpleurTroubefzkoi, complètent cette exposition,
([u'uu journal do Moscou qualifie d'événement et
(pii, avec le temps, le deviendra sans doute, comme
le sont devenues les premières expositions, il y a
Ironie ans, des Pérédvijniki.
Denis Roche.
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre de l'Opéra -Comique : La Carmélite,
comédie musicale en quatre actes, de M. Catulle
Mondes, musique de M. Raynaldo Hahn.
La Carmélite, c'est l'avonture de Louise de la
Vallière et lo drame de ses tristes amours avec le
Roi-Soleil; c'est ,aussi,révocationdes intrigues, des
fastes et des misères d'une cour de conte de fées,
surgie du fond de l'histoire, mais éclairée par un
ciel de légende, de sorte que, de ce qui fut la Vérité,
rien ne demeure que ce qui reste la Poésie. Du
moins, l'intention de M. Catulle Mendès était-elle
que la Carmélite fût cela et rien que cela. Pas du
tout un opéra ni un mélodrame. Rien qu'une
manière de grande chanson populaire. L'idée était
charmante.
Mais, en prenant corps, en se réalisant en mots,
en notes et en spectacle, il faut convenir que cette
conception s'est notablement transformée ; elle
s'est refroidie de la façon la plus fâcheuse, elle
s'est alourdie de pastiches littéraires et musicaux
qui ont pour principal inconvénient d'assigner à
l'action de ce conte légendaire une époque précise
et un lieu fixé. De sorte que lo charme s'est pres-
que évanoui et qu'au lieu de la grande chanson
nous n'avons qu'un petit opéra, non dos meilleurs,
qui semble tiré du Vicomte de Bragelonne.
Est-ce absolument la faute à M. Catulle Mendès si
l'Histoire ici se rebcl'e et si la Poésie, en devenant
Théâlre, perd les tons délicats et l'accent persua-
sif de ses rythmes et de ses rimes, un peu comme
un langage dont la musique native, proférée par
une bouche étrangère, dépouillerait ses vertus et
son charme ? Oui et non. Oui, car c'est une erreur
et très grave — de penser qu'on puisse à vo-
lonté créer de la légende avec des aventures histo-
riques dont les péripéties n'échappent, justement, à
la banalité que par l'éclat do leurs héros. Oui en-
ET DE LA CURIOSITE
core, parce que, même en supposant le but atteint
et l'atmospliére Ic'gendaire créée dans le poème,
cela n'impliiiuerait point que la musique fi'it indis-
pensable à l'aclièvement d un tel artifice littéraire.
Or, si elle n'est pas indispensable, elle est tout au
moins inutile Oui enlin. puisque, cette nécessite
admise, le sentiment tout verbal et la forme toute
parnassienne des vers de M. Catulle Mendès sont
les choses du monde les plus contraires à la mu-
sique, j'entends à la musique dramatique.
Mais où cesse la i-esponsahiliti' du poète com-
mence celle du musicien et il faut bien convenir
(pi'ici toute la faute n'est pas au premier. Si la
Carmél le est dépourvue de la magique apparence
de rêve qu'elle eût dû revêtir et si elle s'est cliangée
do véridique irréalité en réalité moins vraie, c'est
bien un peu à M. Rcynaldu lialin que M. Catulle
Mendès peut en demander compte. En multipliant
les pastiches et les citations, le compositeur a fait
tout ce ([u'un musicien peut faire pnur donner à
sa musique la sorte de précision historique e(
locale dont est susceptible une partition (pielcon-
que. Il a appuyé avec une insistance dé^plorable
sur les points arcliéologiqucs sans parailre saiier-
cevoir que sa iiropre invention faisait disparate
avec sa complaisance d'érudit. .\insi, au lieu de
pallier les erreurs du livret — ce qu'un plus habile
eût pu faire — il les a exagérées a un tel degré, que
l'idée iiremière du poème est comme submergée et
que, malgré le vague intentionnel des noms, des
dati>s et des lieux, il est impossible à quiconque
de ne pas assigner aux personnages une réalité
trop pioche pour qu'on puisse s'illusionner beau-
coup sur leur lyrisme.
On no singerait pas à reprocher à M. Uaynaldo
Ilahn de maiiipier d habileté, si sa uiusiqu(_' était
par elle-mènu> assez belle pour (|u'ou ne s'aperçût
point do ses défauts matériels. Maison doitavouer
qu'elle laisse tro]) souvcut à l'auditeur le loisir de
les remarquer cl que la substance, ici, ne l'emporte
pas sur la mise en onivre. M. Haynaido llalin
est cerlain<'Uieut un musicien doué; il a des qua-
lit('s d'amabilité et de grâce; il sait donner ;\ une
scène l'allure vraie et le tourexacl ; il excelle dans
^<'xprl'Ssiond^s senti uu'Uls tendrement superficiels;
il a composé des mélodies justement goùté'cs. .Son
talent n'est ni assez varié ni assez souple encore,
ni son mélicr assez sûr pour le Ihéàtre. Ses duns
les plus certains semblent s'y volatiliser saus bé-
nélicB |iour ceux qu'il ne jiaraitpas posséder et la
])arcell» d'or authentique que recèle sa iuusi(|ue y
prend volontiers des relli'ts de clinquant.
(Tesl, d'ailleurs, une chose étrange que la vulga-
rité' où donnent li-s cumpusiteurs n'qiutés délicats
quand ils haussent le Ion et pi(''lendent à la jjran-
deur. M. Ilahu n'est pas seul à illustrer ce cas. On
pourrait citer des maîtres plus fameux que .seni,
bleni abandonner, en pareillf occurrence, les notinns
les idus èlé'iiientaires de goûl, de slyle et Ar. inr-
sure. (pii confdudi'nt la brulalité ol la vigueur, mul-
tiplient les rylliines reballus et allichent des pré-
férences marquises pour le coniol à p'slons. Mais
je n'ai à m'occuper ici (pie du musicien de la Cnr-
mtHiti'. Saus aller jusqu'à dire qu'il suit un exem-
ple complet lie C'^tle sorte ih' r.versibililé, il esl
bien permis de s'etnnner du peu do distinction do
ses idées et du mampie de liiiesse de son slyle, dès
(|iril ce.sse d{' citer iiu de pasticher Its chants po-
pulaires et les maîtres an<iens. Il n'est pas jus-
qii'rt son instriiineulaliou qui no so ressente des
fâcheux effets de sa mètanooi-phose d'homme de
goût en homme de théâtre : trop souvent confuse
et vide, dans les passages où elle vise à l'éclat elle
couvre les voix de sonorités peu choisies.
Si la Carmélite est, quand môme, un speclacle
agréable, c'est à M. Albert Carré qu'il convient
d'en rapporter l'honneur. La mise en scène do
l'ouvrage, les décors, les costumes, sont dignes de
la maison dont il a su porter si haut le renom et
l'éclat. (Juant aux très nombreux interprètes qui se
partagent les réiles, force m'est de faire un choix
parmi eux et de rendre simplement hommage au
talent do clianteusc de M"= Emma Calvé, au bon
style de M"' Marié do Visio, à la beauté do
M"° Sauvaget, à louer la jolie voix de M. Muratorc
et la belle diction de M. Dufranc. Il va sans ilire
que l'oriheslre, sous la direction si musicale do
M. .Vndré Messager, esl, comme d'ordinaire, excel-
lent.
P. D.
REVUE DES REVUES
X Les Arts décembre 100'2 . — l'ne belle l'dude
de M. P. de Xolhac sur /.es Boucher de la collection
Waltace, accompagnée de 6 reproductions, et un
piquant article de M. Henri lîouchot sur les por-
trails des femmes de Henry VIII conservi's à la
Xalional Gallery et à la National Portraits (iallery
de Londres, au Musée impérial de Vienne, au Louvre,
et dans la collection du comte d'.\sburnliam (6 sont
reproduites dans l'article, ouvrent ce numéro,— qui
contient en outro des notes de M. .Ican CuilVrey
sur les récents accroissements du musée du Lou-
vre (1.') gravures reproduisent des dessins d'objets
d'art par J. .lacquemarl, donnés par M. Fenaille ;
la belle Résiirrerlion de Lazare de (iérard do
llaa.'Iem el cinq des tableaux légués par M. de Van-
deul, que la Chronique a mentionnés naguère : —
un article de M. \V. Martin sur les accroissements
du musée de La Haye qui, depuis la dernière édi-
tion de stm catalogue il89rv, s'est enrichi do
soixante-neuf lableaux, dont vingt-sept prêtés par
des colleclionneurs (repnid. d'une nature morte de
Chardin, de Joueurs de cartes de Pieter ijuast, et
de deux ]iorlraits de !•". Hais et do Moieelseï, — et
un article de .\I. F. M. sur le château d'Ku récem-
ment incendié (.") vues diver.scs).
Enfin, une nouvelle contribution est apportée
])ar M. .V. Satinas, directeur du miisé>e do Païenne,
il la " question Laurana ", que nous avons naguère
résumée ici (1) ; co savant, so basant sur la res-
semblance de type el d'expression qu'il trouve
entre la Madone de Noto (Sicilel, signée : Fran-
cesco L'iurana, et un biisie du musée do Païenne
repri'senlanl l'infaiile l'ilèonoro d'.Vnjoii, fillo do
.lean, duc d'.Mlièiics, dont le célèbre buste de
Femme inconnue du Louvre semble être aussi le
porlr.iit, coiu'lul (|iie ce buste cl le gnuipo d'ieuvres
si mi Uiires des collections (iuslave lireyfus, Edouunl
.\nilré, et des musées de Derlin, île Vienne et do
l''l()ri'nce, que certains critiques attribuaient il
Desiderio da Setlignanoou h (piolquo nuliv inaitre
tloriMilin, sont bien, coinnie l'avaient pense Oou-
riijod et M. Bode, l'ivuvre de Lnurana i5 tJniviirv'.H
facililenl cette compnr.iison;.
(I) V. la Chronique du ;tl mai \WÎ. p. 11\.
l'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
I La Correspondance historique et archéo-
logique jiiillrl 1003). — Ai. Il< ni- l'iiiiixinliii jnihlir
ciansco niiiiKTo une aiicioiinc ili'scriplion ilu lii'soi-
(le Saiiil-Dcnis, (Iccoiivcilc par lui dans un lua-
nusrrit du xvi» siècle ilo la Bibliollirtiiio ilc Turin,
cl qui (■?! anlri-icnro ci'un l)oii sii'cN' au jihis ancif»
des inventaires imprimés, celui de M. Douillet.
+ M. Gaston IBrièrn, après avoir rappelé con\-
bien sont frcqucn les dans les collections les fausses
dc'signations iconn^rapliiiiuos ou 'es fausses attri-
butions et en avoir cité quelques exemples fameux
et persistants, observe que le soi-disant liuste de
iîaynol, par Esparcieux, du muséede Versailles, ne
ri'préseulc nullement le ci'li'bre pliiloso|du', et il
démontre qu'il y faut voir une cpie amirune du
Voltaire de Pi^alle.
A L'Occident (l.ceinl)ro ICOâi. — M. Allint
lîi'snard revient sur un des artistes cités par
M. Maurice Denis dans ses études sur Les Élèves
a'infjres : Jean Brémend, qui fut l'ami et le
maître de l'auteur, et qui mnntra dans ses tableaux
La Mort de ItaiVy, L'Amour vninqueiir, d-dns ses
compositions décoratives pour l'église di' La Vil-
lette (dont les carions à la sanj^'uine viennent d'être
exposés au Petit Palais, dans le Musé'c des Beaux-
Arts do la Vill(,') des dons brillants et solides où
il. Besnard voit « comme l'annonce prématurée
des tendances de notre génération ».
A Notes de M. Z. Marcas sur Dinjonne et le
Musée Bonnat, dont il l'uumère succinctement
les richesses on louant comme il convient la géné-
reuse idée do décentralisation artisticiue qui a pré-
sidé à la création de ce beau musi'o.
P Le Correspondant (10 décembre 1002). —
M. André Gljauuieix donne un excellent aperçu des
richesses diverses de la collection Dutuil.
I La Quinzaine 16 décembre 1902). — Les
Tapisseries et le luxe di'coratif dans l'art, par
M. L. Dimier, à propos do la récente exposition
liistori<iiie des Gobelins au (irand Palais.
— La V'ierye dans l'arl italien, par M. Paul
Gaultier.
= Magazine of Art ;aoùt 1902). — Étude de INI.
Charles Hiat sur I. Walter West, un agréable
peintre de genre dont les œuvres ont figure plus
d'une fois à notre Salon.
= Compte rendu de la dernière exposition de la
New Gallery.
= Compte rendu de la dernière exposition de la
Société Nationale des Beaux-.\rts, par 2ïl. Henri
Frantz.
:= L'S Dernières œuvres de Carrière, étuile
critique par le prince Bodjar Karagoorgewitch,
qu'accompagnent de nombreuses illustrations, no-
tamment un curieux portrait du peintre jiar lui-
même.
= Article nécrologique sur Benjamin Constant,
par M. H. Spielmann, avec de nombreuses illus-
trations.
= Compte rendu des dernières acquisitions des
musées anglais, parmi lesquelles (igiircnt un por-
trait de 'l'urner j>ar lui-même, un portrait do Jor-
ilaeiiR, un Intérieur d'église par Pierre Saenrn-
dam, etc.
(Septembre;. — Étude du prince Bodjar Kara-
georgcwitcli sur notre compatriote Gliarlcs Gottot
(nombreuses illustrations, notamnu^nt ur (■ belle
rejjroduction en couleurs dos Feux de la Satnt-
Jean).
= Article do M. Walter Crâne sur L'Art déco-
ratif à l'Expositinn de Turin.
= K'.udo do M. Henri l'raniz sur la salle Roth-
schild, lécemment inaugurée au Louvre.
^ Etudes de Méditerraréc, noies et croquis ppr
M. W. Telbin.
= A citer encore, dans ce numéro : un compte
rendu succinct du Salon de la Société des Arlittrs
l'rançais ; — une étude sur les pi inIres-décorateurs
de théâtre au temps du grand tragé'dicn Kean ;
— unn revue bibliographique, etc.
(Octobre*. — Sous ce titre ; lïchosdu couronne-
ment, le Af".f/a3ine('numèrc les menus objets d'art
décoratif improvisés en vue du couronnement
d'Edouard Vil par différents groupes d'artistes.
Ils consistent principalement en statues et ))ustes
modelés à larges coups débauchoir.en mats, ban-
deroles, écussons et cartonnages divers destines à
orner certains édifices publics et rotammont le
pont de Weslurinster, qui, parait il, ainsi travesti,
avait pris un aspect moyenâgeux tout à fait ré-
jouissant. Les habitants de Londres admirèrent
également une sé'rie de banuièr' s peintes et d'ima-
ges transparentes personnifiant les principales
victoires do l'Angleterre, qu'exécutèrent les élèves
ilu professeur Herkomer.
= Etude sur le peintre Lucien Simon, par le
prince Bodjar KarageorgeAvitch, avec de nom-
Ijreuses illustrations d'après les principales œu-
vres de l'artiste.
=^ A citer encore dans ce numéro : des fragments
d'une autobiographie deRosa Bonheur, illustrée de
croquis de la célèbre artiste; — un essai sur le cos-
tume eu -Angleterre sous le régne do Georges IL —
et un article sur le maîti-o potier Bruse, de Lubeck.
R MiinchnerAlIgemeineZeilung Supplément,
■; novembre l'Jl),' . — Noire collabMrali'ur M. Th.
von Frimmel, à propos de l'étude de M. F. Wick-
hoff sur le » Maître des Femmes à mi-corps », ré-
sume l'état do la question concernant l'énigmatique
artiste, les œuvres qui lui .sont altrihuécs, et,
ainsi que l'a fait M. L. Dimier dans nos colonnes,
se refuse à l'identifier avec .Jean Glouet.
BIBLIOGRAPHIE
La 'Vie de la 'Vierge, monographie sur les ta-
pisseries de la cathédrale de Strasbourg,
par .Iules Gi ifkrf.v. acciunpagnée de la repro-
duction en phototypie des quatorze tapisseries.
Strasbourg, .1. Noiriel. ln-i°, 26 p. ornées de
])ortraits el vignettes, avec album in-folio obloug
de l'i planches. (Extrait de la Revue alsacienne
illustrée.) Prix : 20 francs.
Les lecteurs de la Chronique ont eu, eu quekjue
sorte, la primeur do ce travail dans l'intéressant
ET DE LA CURIOSITE
15
article où l'ùmincul adniinisli-alour dos Gobdius
attirail ralteution sur la remarquable suite, pra
cmiiuic, des quatorze lajiisi^erics de la Vie de la
Vierge conservées à la cathédrale de Strasbourg
et qui n'y sont exposées qu'une fois par an, à la
l'élo-Dieu {!,.
M. Jules (juilVrey vient de reiuendre en détail,
après un examen minutieux des jiiècos, celte élude
et. grâce à la Revue alsacienne illustrée — ce
liai'Iait modèle des revues provinciales qui lutte si
iutelligi'mment jioiir lo maintien des traditions de
l'Alsace et a déjà publié, sur le patrimoine liislo-
ri-iuo et artistique do ce pays, de si excellents tra-
vaux, — vient do donner sur ces tapisseries une
monograiihie définitive, des plus complètes.
Il commence ])ar faire l'historique de celle belle
li>nture, primitivement destinée à Notre-Dame de
l'aris et commandée par l'abbé Le Masle, prieur
d(^s Hoches, secrétaire du cardinal de llichelicu,
eiiantre et chanoine de Xotre-Dame.
l^es deux iiremiers jjauiieaux, datant de 1G40,
furent tissés d'après les cartons de Pliilijipe de
C.liampagne; l'exécution du troisième et du qua-
trième ne prit jias moins de douze années (ils
furent terminés en 1GÔ2); le troisième porte la
marque de.-; ateliers bruxellois. Sans doute, l'abbé
Le Masle lie fut-il pas satisfait du résultat, car
il cuiilia les dix derniers panneaux à un tapissier
jiarisien, Pierre Damour, cpii les acheva en 1GÛ7.
La tenture de la Vie de la Vierge para Notre-
li.ime jusqu'à l'époque où l'achèvement de la nou-
Nelle el somptueuse décoration du chu'ur, entre-
prise sur le désir de Louis XIII, rendit impossible
le déijloicment des tapisseries; mais, déjà, la
(|ucstiiHi de la vente se pesait. Bientôt, en elî'et, les
chanoines de Notre Dame s'y décidèrent, et c'est en
]7:î'J (pie le chapitre de Strasbourg en fit l'acqui-
sition. Un cartouche intercalé dans la bordure
ini'érie'ure de chaque panneau, el portant une ins-
criplinii que l'on n'a jui retrouver, nijis qui, pro-
Ijablemout, célébrait la libi'ralité de l'abbé Le Masle,
fut remplacé habilement par l'inscription suivante :
sv.Mi'i'uivs uKV'i' v:y \\.\™ (.:.\i'nvi.i
.\it(;KNïi.M':.Nf;i.s
I>UO VSV t:.VTIIliDU.VI.lS KCCLIiSLi:
ANNo nw
C'est grâce à celle inscriplion que l'on faisait
remonter à l'année n;!9 l'origine de ces ta])isserics,
quoiiiuc le style des sujets et des bordures ne
coiictu'dàt )ias avec cette époque, cl ^L (iuill'rey
avait déjà, dans nus colonnes, élucidé Ce (U'oblème.
L'auteur aborde ensuite, l'une après l'autre, les
quatorze lavisserics, décrivant et analysant cha-
cune d'elles avec sa haute compétence, el l'on iieut
dire qu'il n'existe guère d' toature qui ait fail
1 objet d'u.io aussi complète étude.
Celle savante et attachante nionograidiio est
compli'lée par un album de l'i belles ]iliiuches eu
)iliololypie r.'produisaul ces t ipis.M'ries, el (]ui
aihève de faire de oi'lte publitalion un documeul
d'arl el d'histoire de la plus haute valeur.
A. M.
(!) V. Chroixiiine des Ans du 'Jl seplembre
190>, p. 24).
Essai sur les Lyres et Cithares antiques, par
M. Saint-Sakns, membre de l'.\cadémie. lu dans
la séance du 24 mai lfi02. l'aris, typographie de
Kiriiiin-lJidot et C". In 8°, 10 j). avec 1 plam-he.
M. G. Sainl-Saêns, de qui l'esprit mobile et in-
vestigateur s'adonne volontiers aux recherches
d'histoire el aux éludes de science, s'est, de tout
temps, vivement intéressé à l'ait antique. Nous lui
devions déjà des Notes sur le décor du Ihéàlre an-
cien. Voici un Essai sur les instruments à cordes
qui lémoigno de la môme crudilion cl d'une saga-
cité critique que beaucoup d'archéologues de pro-
fession pourraient envier à l'auteur des linrhares.
Chacun sait que l'histoire de la i>ratique de l'art
grec est entourée d'obscurités. On n'a guère éclairci,
jusqu'ici, que la partie théorique, en s'aidanl de
textes el de gloses plus ou n.oins probants, mais
d'une aulhonticilé certaine. Or, pas plus en Grèce
ipi'aillours, la théorie n'a servi do fondement à la
pratique :dés qu'on on vient à l'examen des manifes-
tations de l'art vivant, les connaissances positives
no restreignent que fort peu le champ de l'hypo-
thèse. iJ'aulant que la plupart des historiens
de l'art antique procèdent du général au particu-
lier, méthode séduisante, mais pou rigoureuse ot
médiocrement applicable à l'étude d'une espèce dis-
parue.
Ce n'est que jiir des travaux de détail et par la
coordinalion de documents sévèrement contrôlés
qu'il sera possible, un jour, d'avoir une vue d'en-
semble do col art très simple régi par des lois très
complexes. En élucidant un point controversé,
M. SaintSaëns a indiqué aux historiens futursde
la musique grecque la seule roule à prendre. Au-
cune des déductions qu'il tire do l'étude des monu-
ments où figurent d^s joueurs d'instruments à
cordes n'est liasardéo. Et les prudentes réserves
(|U il est à tout moment amené à faire, ou tentant
d'éclaircir li )iraliq.ie musicale ancienneau moyen
d'analogies tirées de la nôtre, est une critique im-
pl ici lemeul ad rossée aux musicologues, souvent trop
imaginatifs, qui ont aiipliqué cotti' mélluide avant
lui, sans posséder sa grande expérience de l'art
moderne, eu même temps qu'un précieux conseil à
l'adresse de leurs successeurs.
P. D.
L'éditeur F. llanfstacngl de Munich, dont nous
avons signalé' maintes fois les publications d'art,
vient d'enrichir sa série des manutls illustrés des
grandes galeries d'un nouveau volume. Après la
l'inacuthèquo de Munich et la Galerie de l>resdc,
c'est la National Gallery di' Londres qui nous esl
offerto celte fois: Dio Moisterwerko dor Nii-
tioual Gallory zu London jiu-><", xx p. de li'xie
avec '^MOp. de graviuis ; 12 marks), 2','2 oxcellenles
photogravures, exécutées direclement d'après les
tableaux, metlenl sous nos veux les u'uvix's les
plus remarquables de celle riche collection el
conslituenl un petit musée che/. soi qui sera très
apprécié des travailleurs. l'I dont la vahuir ost imi-
coro accrue par une savante introduction où notre
collaborateur, M. Karl Yoi.i., fail l'hislorique delà
gnleric ot étudie ses richesses.
ÎO
l.A CimONIOUlî DES ABtS ET DE LA CORIOSITE
NKCROLOQIK
Nous aijproiions la mort du sculploiii' Laurent
Loclaire, de hi Société dos Arlislus fraiiçiiis, dû-
cc-dc i Paris, à l'Age de soixautc-sfiïo ans. Il était
nù i'i Veniienloii (Yonne) et avait obtenu une
mention honorable au Salon de 1887, une médaille
de y* classe en 1895 et une juenlion honorable ,'i
rExi>osition Universelle de 1900. Jl avait o.\posé
au ilmiiiT Salou une Fillette à la coquille.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection du Vicomte de La Croix Laval
f Suite) (l)
Rcl. de Lortic père. —25. L'honneur des nobles.
Avtcqucs Privilège. Sans lieu ni date (Paris, vers
l'Sûj. pet. in-S, de 28 feuilleta, mar. rouge, com-
pjrtiments en mosaïque iileu. vert, citron, filets,
entrelacs, lilels dorés, droits et courbés doublé de
maroquin bleu, dentelle intérieure, semis de mar-
guerilej et de lleur» de lys couvrant entièrement
la doublure, gardes de moire bleue : l.?50.
Re,. de Lorlic (M.). — 26. Aliihabet à l'usage des
grandes personnes, Militaires, Demi-Vierges, etc.,
par Ilenriot, éd. unique Urée à un exemplaire seu-
lement, mais numéroté, in-S", mar. orange, dos et
plats entièrement dorés en caissons avec tontes les
lettres de l'alphabet mjsaiquées eu uiarnquin bh n,
doublé de maroquin orange ci bleu, décor en do-
cor en dorure à répétition armoiries, 2G pages de
dessins originaux d'Henriut : 2 500.
Rel. de Marius Michel. — 33. Les Oriental'is, par
Victor Hugo. Paris, imprimé pour les Auibs des Li-
vres, par G. Chamerot, 1S82, in-i°, mar. orange,
dos orné, grande décoration à froid et en dorure,
pièces d'armoiries au dos et sur le cadre des plats,
doublé d'étoll'e do soie à Heurs : LllO.
Rel. de Marius Michil. — 36. Victor Hugo.
Notre-Dame de Paris. Paris. A. Ferroud. 1890,
2 vol. in-4'>, mar. La Valliére, dos et plats ornés de
fers à froid, doublé de vélin blanc : 2.230. — 37.
Gusla-e Droz. Monsieur, Madame et Béiié. Pa-
ris, V. Ilavard, 1878. gr. in-S". mar. bleu, dos orné,
filets et armoiries dorés aux angles, au centre un
bouquet de violettes en mosaïque, doublé do ma-
roquin orange : 1.6'JO. — 38. André Theuriel. La
Vie Rustique. Paris, H. Launetle, 1838, in-4'', mar.
La Valliére janséniste, doublé de mar. vert olive,
mosaïque de feuilles et fleurs de pommes de terre
formant encadrement : 2.000.
Rel. de Marius Michel. — 42. Lorenzaccio, par
Alfred de Musset. Paris, pour la Société des Amis
des Livres, 1895, in-S", mar. La Valliére. grande
décoration mosaïque à répétition. Heurs de lys flo-
rentines alternant avec les armes des Médicis,
doublé de mar. rouge, filet, armoiries: 1.850. — 44. J-
de Voragine. La Légende dorée. Paris, G. Baudet,
1896, in-4°, mar. tète de nègre, grande composition
mosaïque sertie à froid, au centre couronne d'épi-
(Ij V. la Chronique du 3 janvier, p. 8.
nc3 et feuillages, en mosaï \ua de mar. vert et
chaudron, doublé de labis vert foncé : 1.980.
— V.l Contes de Perraull. Paris, Roussod, Valadon,
188(il887, in-folio, mar. vert olive, dos et angles
des jilats ornés d'une décoration mosaïque sertie à
froid représonlanl une biunrhe de passiflores, ar-
moiries, doublé d'étoll'e de soie à ramages : 2.090.
— 50. Mireille, par Frédéric Mistral. Pari.s, Ha-
chette, 1884, in-folio, mar. vert, grande composi-
tion florale, mosaïque sertie à froid représentant
des brancbei de pivoine, compartiments de maro-
quin en relief, doublé de soie : 3.000. — 51. Les
Chouans, par II de Balzac. Paris, Emile Testard,
1889, grand in 8», grcna' foncé, branche de houx en
mosaïque sertie à froid sur les plats, doublé de
mar. blanc, semis d'herminci et de fleurs de lys.
Dessin oiiginal de Julien Le Blant ajouté : 1.300. —
f3. Lss Aventures du dernier Abencér.ig'", par
Chateaubriand. Paris, Edouard Pelletan, 1897, in 4°,
maroquin. La Valliére clair. mosaÏ4Ue sans or,
composée de branches de chèvrefeuilles couvrant
entièrement les plats, doublé de mar. verl olive.
Aquarelle originale de Daniel Vierge, ajoutée :
1.7.'>0. — 54. Lî Passant, par Fram.ois Coppée,
Paris. A. Magnier, 1893, in-4», mar. bleu sombre,
grande composition en mosaïque de mar. bleu,
violet, mauve, etc., sertie à froid, doublé de tabis.
Colleclion complè'.e drs dessius originaux de IjOuis-
Edouard Fouruier : 7.850.
Reliure de Mercier : 58. Mademoiselle de Maupin
— Double Amour — par Théophile Gautier, Paris,
L. Gonquel, 1883, deux volumis grand in-S», mar.
bleu, dos ornés d'une composition à petits fers,
armoiries, (ilels droits fl ciiUrès, ornements aux
angles, coqu lies et petits fers, armoiries, doublé
de mar, orange : 1.750.
(.4 sitii:re.)
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
IL Exposition de la Société des Femmes
artistes, galerie Georges Petit, 12, rue Godot-de-
Jlauroi, du 10 au 29 janvier.
Exposition de la Société de la Miniature, de
l'Enluminure et des Arts précieux, galerie
Georges Petit, 8, rue de Sèze, du 12 au 24 janvier.
Exposition de tableaux et études do feu Paul
Liot, galerie des Artistes modernes, 19, rue Cau-
martin. du 12 au 21 janvier.
Procince
Hyères : Exposition des Beaux-.\rts, du 15 jan-
vier au 15 février.
Lyon : Exposition de la Société des Artistes
lyonnais, du 10 janvier au 10 mars.
Pau : Exposition de la Société des Amis îles
Arts, du 15 janvier au 15 mars.
Étranger
Reichenberg Bohême : Exposition de céra-
mique moderne, au Musée d'art industriel bohé
mien.
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favar
N- 3. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2» Arr.)
17 Janvier,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de rabonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Le ITliméro : O fr, 25
PROPOS DU JOUR
k^^^''3^ arcliéologue (jui a des idées pra-
rj|j>Ir!Jij Liijucs, i\L Salomon Reinach, a
'rK-^^Jj^ inauguré, il y a quelque temps, à
l-'^5^(*3 ri'xole du Louvre un enseigne-
ment d'Iiistoire génôralc de l'art. En vingt-
cinij leçons, accompagnées de projections, il
expose l'évolution des arts du dessin, depuis
les gravures préliistoriques de l'^'ige du renne
jusqu'à l'uvis de Cliavanncs. Ce cours a
alliré, dès le le i)rcniicr jour, un public con-
sidérable. La salle du Louvre, môme accrue
de ses doux vestilnilcs où l'on n'est guère à
l'aise, est trop étroite pour l'assistance.
Cet empressement de l'auditoire est le signe
de disiiositions d'esprit qu'il faut retenir, f.o
public aime les cours synthétiques; il est
séduit par les idées générales ; il a besoin
d'èlrc guidé dans ses pérégrinations au Lou-
vre même. Ce n'est pas à dire que les cours
d'un caractère tout scientilique et analytique
n'aient pas leur utilité, l'ersonno ne songe à
le contester, et leur développement fait hon-
neur à l'École du Louvre. Mais il est néces-
saire que ces cours ne soient pas les seuls.
Il faut conclure aussi que l'enscignoment
do ri'xolo du Louvre est un peu à l'étroit
dans l'ancien appartement du général l'Icury.
Le grand salon est très sullisaiit pour les
cours spéciaux ; mais |ieut-étro couviondrail-
il d'installer ailleurs un cours ([ui s'adresse à
un public plus nombreux. Le jour où le mi-
nistère des Colonies quittera enlin le l'avillon
do Flore, le cours général d'histoire de l'art
trouvera aisément un asile. Four le moment,
s'il y avait une grande sallo disponible, le
IjOuvre serait trop heureux d'y placer dos
œuvres d'art.
NOUVELLES
:(.*:(, Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Instruction publique et des Heaux-
arts, sont nommés ou promus dans l'ordre
national de la Légion d'honneur ù l'occasion du
1" janvier :
Au grade d'officier: M. Gaston-Casimir Saint-
pierre, artiste peintre;
kM grade de ctievalier : MM. Edmond Yarz,
artiste peintre ; Marcel Dourgon , architecte ;
Claude Debussy, compositeur de tnusiiiue ;
Joseph Schluty, compositeur et professeur do
inusHiue à Agen.
Par un autre décret, M. .\mman, conservateur
du musée de l'Armée, est nommé chevalier de
la Légion d'honneur.
*** Le vendredi '.) janvier a été inauguré i
Paris, ù l'hOtel do la Société des Ingénieurs
civils, un monument à l'inventour Henri GilTard,
œuvre du si-ulpteur MassouUe, terminée après
la mort do celui-ci sous la direction du statuaire
L'.OUllUlt.
+** L'Académie des Beau.\-.\rls a chargé
M. Xénot, l'éminont architecte de la Sorbonne,
do l'intérim des fonctions do secrétaire perpé-
tuel de celle ('ompagnic, au cours du congé que
vient d'être obligé de prendre, pour raisons do
sanlé, M. Larroumct.
♦♦* A l'occasion du renouvellement partiel
du Sénat, la médiiilledes sénateurs sera frans-
fnrméo. 1^.0 graveur IL Dubois vient do termi-
ner l'dMivro ipii lui avait été confiée pur la
luuilo .\ssomblée. L'avers porte une belle imago
do la Uépublicpie coilVéo du bonnet phrygien et
portant les allrihuls do la sagesse. Au revers,
la médaille représente une lampo qui s'éloinl,
lundis que lo soleil se lévo ii l'horizon, très
beau symbole du travail. L'n cartouche reçoit lo
nom du tiluhiire.
T8.
LA CimONIQUE DES ARTS
^*;i, Uno sûrie do conférences sur Les rap-
porta de l'IIisloire et de l'Arl sera do.iniio ii
l'r<;i;ulo des Ilaulcs Études siciules, 16, rue de
la Surbonno, tous les vendredis, ù & li. l/'J- En
voici la liste :
Ce f/n'erprime l'œuvre d'art (avec projections),
par M. II. Lomonnicr, les IG et 23 janvier.
Gros et l'esthilique (avec projections), par
M. André MiclicI, lo 30 janvier.
L'histoire et l'art dans la Sicile normande (avec
projection»), par M. Cli. Dichl, le G février.
La doctrine et l'art au temps du Louis XIV,
par M. Fonlaine, lo 13 février.
La conception de l'œuvre d'art au Moyen âge,
par M. Gaston Briére, le 20 février.
Un artiste de la Renaissance : Jean Perréal
(avec projections), par M. P. Vitry, le 27 février.
Li part de la technique d".ns l'arcliiieclure,YAt
M. L Feiuo, le G mars.
Œuvre littéraire et œuvre d'art, par M. A, Croi-
sot, le 13 mars.
Une série d) conférences, intitulées Études
techniques, organisées par M. Léonce B inédite,
conservateur du musée national du Luxem-
bourg, commencera à une date qui sera ulté-
rieurement désignée.
Une autre série de cours, sur VHislqire de
la Musique, a commencée à la même École le
5 de ce mois et durera jusqu'au 1" avril. En
voici la liste :
La Mélodie dans la musique grecque \a.\-cz au-
ditions), par M. Théodore Reinacli, tous les lundis,
à 5 11. 1/2, de quinzaine en quinzaine, depuis le
12 janvier ;
La Musique française, des origines à li Ri-
naissance, par M. Pierre Aubry, tous les lundis,
à 4 heures, do quinzaine eu quinzaine, depuis le
12 janvier ;
L'Évolution du rglJime miisical, de l'antiquité
gréco-romaine à 1 1 R^n lissance, par M, Georges
Houdard, tous les lundis, à 4 heures, de quinzaine
en quinzaine, à partir du 19 janvier ;
Les Origines de l'Opéra (avec auditions), par
M. Romain Rolland, tous les lundis, à 5 h. 1/J, de
quinzaine en quinzaine, depuis le 5 janvier ;
Ric'iard Wagner, par M. Lionel Dauriac, tous
les mercredis, à 4 heures, à partir du 4 février.
En outre, tous les vendredis, à 8 h. 8/4 du
soir, jusqu'au 1" avril, auront lieu des concerts
ou conférences avec auditions musicales, dont
voici rénumération :
La Musique française au temps de la Renais-
sance (avec auditions), par M. Henry Export, le
IG janvier et les vendredis suivants, de quinzaine
en quinzaine;
Gossec (avec auditions), par M. Frédéric IIol-
louin, le 23 janvier;
César Franck (avec auditicms), par M. Vincent
dindy, le 20 février;
Concerts de musique ancienne des xvr", xvir et
XVI !• siècles, les G février, 6 et 20 mars.
*** Mardi prochain, 2u janvier, à 8 h. 1/2 du
soir, aura lieu dans la salle des Sociétés sa-
vantes, 8, rue Danton, sous les auspices de
rAssocialio.i franraise pour l'avancement des
sciences, une conférence sur Les Fouilles de
l'École française d'Athènes à Delphes, par
M. HomoUe, directeur de l'École.
L'école de 183) au musée du Louvre
Kn attendant l'ouverture de la salle Tomy-
Thicrry, l'administration d )s Musées natio-
naux vient de faire transjiorler du Luxem-
bourg au Louvre, pour eu exposer une jiarLie
dans loi salles nouvelles installées derrière la
colonnade, cinquante pièces dont voici la
liste :
Cabat : Un soir d'automne.
Daumier : Les voleurs et l'âne; l'ortrait de
Th. Rousseau.
.lulrs Duiiri.' : Le Matin: Le Soir; Portrait de
l'auteur; Étude de j.ajsage.
Français: Portrait de son père; Daphnis et
Chloé; La Fin de l'Iiivjr.
Jean Gigoux : Portrait du général D. Wernidn;
Po trait de Ch. Fourier.
Isaboy : Embarqurin;nt de Ruyter et de Cor-
neille de Wilf; LePo.'.t; Le Port de mer; Marée
basse.
Cil. Jacque : Troupeau de mou'ons dans un
paysage.
Emile Lévy : Portrai'. de M. J...
Robert-Fleury : Le Colloque de Poissy; Galilée
devant le Saint-Office; Christophe Colomb.
Yiollet le-Duc : Les Aqueducs de Bue.
Cals : La Femme au coffret; Lard et harengs;
Soleil couchant; femme effilant de l'étoupe.
Mottez ; Fresquzs; Portrait de M"" M...
Tassaért : Vne Famille maVicureuse.
Meiisouier : Les-Ruines ; Venise; Toulon; Por-
trait de l'auteur; La Mudon i del Brecio; Cava-
lier et jeune femme regardant du haut d'un es
cali'jr; Blaacliisseuse à Antibcs; L'.iltente;
Napoléon III entonré d-t son éfat-major; J.-J.
Rousseau; Étude de paysage; La Mer vue de
Venise; Études de cuirassiers et de chevaux;
Jeune femme chantant; Portrait d'Alc.randre
Dumas fils; Nipoléon III à Solférino; Portrait
de M'^' Fcrriat; Pet d par-trait de E. Meissonier;
\'ue de Venise; -intibus (étude); Deux cuiras-
siers (doux esquisses dans Je même cadrej; Pri-
sonniers d'État.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION HUGUES DE BEAUMOKT
ET RAOUL DU GARDIER
S'il était besoin qu'une preuve supplémen-
taires vint établir le liljéralisme de l'ensei-
gnement de Gustave Moreau, on la trouverait
dans cette exposition do deux do ses meilleurs
disciples. Certes tous deux ont fait leur proUt
des conseils du maître, et une étude réllécliic
de la pointure ancienne les a portés à re-
chercher le style, la belle matière, le tou
savoureux, riche ou grave; mais si la techni-
que a ])U Léncticier chez eux d'un commerce
assidu avec les artistes du passé, elle se met
au service d'une inspiration allranchie de
toute servitude, bien individuelle et très mo-
derne.
ET DE LA CURIOSITE
*9
C'est !c plaisir de M. Raoul ilu Gardier de
montrer, droite au bord du yacht, la passa-
gère de clair vôtuo, dont la silhouette élan-
. céc se proiilc sur la uior bleue; d'autres fois,
il se distrait à surprendre la démarche lente
des promeneuses égarées dans les alli'cs des
l)arcs, ou bien encore à fixer les soui les in-
11' xions du torse chez les joueuses do ten-
nis; toutes ces notations empruntent leur
agrément à un sentiment discret et fin des
élégances féminines.
Avec M. Hugues de Beaumont — dont les
envois aux Salons hantent encore la mémoire
— nous avons alfaire à un peintre d'inté-
rieurs et de portraits, dont la grande valeur
s'explique par la réunion des dons les jdus
rares : noblesse do l'esprit, sensibilité de la
vision, singulière robustesse du métier. Ses
images de femmes gardent une fierté il'allurc
caractéristique ; la puissance d'ex près.- ion
n'est pas moimlro dans ces fntimUrs où le
peintre arrive à rendre, par la justesse de la
lumière dilfuse, mieux que l'apparence des
choses, mais même cette mélancolie latente
dont Owdc déjà trouvait à s'émouvoir.
EXPOSITION DIÎS FEMMES .\RTISTES
N'espérez i)oint do ce salonnct la révéla-
tion d'oeuvres ca|)itales, ni de noms ignorés :
c'est M"'" Louise Deshordes — Hiiysmans
la célébrait dès ISSO ! — qui l'cnipor'e ici,
avec une mystérieuse [ris. Du moins se ré-
jouit on de rencontrer de fraîches impres-
sions où transparait ipielque chose de la sensi-
bilité féminine; ce sont de limpides vues de
camijagne par M"'" Florence Esté; des étu-
des, délicatement voilées, prises par M'"" Nina
Gallay-Charbonnel au jardin du Luxem-
bourg; des llcurs de l\I"'e Crespel, [)uis des
jtaysages liarmonicux et des portraits f|ui
décèlent, cliez .M'"» Séailles, le sens de la con-
strucliuii [il lissan te, [)ar larges plans lumineux.
EXPOSITION PAUL LIOT
Cent douze études rapportées do Norman-
die, de lîrelagne, de Savoie, et peintes (juasi
littéralement dans la iiianièn; de M. (iuillc-
inct, conduisent le souvenir vers un de ses
élèves prématurément tlisparus, Paul Liot,
— élève docile (jui n'avait su qu'être sincère,
sans jiarvenir à découvrir pour sa vision
juste un modo d'cx|iression personnel.
sociiiTi'; i)K i,.\ .MiNi.\Tuni:, df. i.'icni.uminuiu-:
icr DES .\urs i'iti';i:iKux
L'art chaniianl île la minialiire i^t-il vrai-
ment menacé par la pliolo^raphie et promis
à une lin irrémédiajile et prochaine V On lo
croirait, à en voir la praticpie exclusivement
abandonnée! à des mains f(''niiniiies. Certes, la
science de M""' Deliillcmonl, I^imey-lîalluo,
Laforge, Kiichcr et de MH" Droual i"ie laisse
pas (|ue d'être niêrilnire ; mais plus il'un re-
grette de no pas l'clrouvor dans leurs envois
ces iibcriés spirituidios do la tonclie qui élè-
vent certains petits pcirlrails du dix-liuilièmo
sièide au rang des meilleures nriiduelious iU^
l'art.
D'un autre côté, il n'y a plus guère de rai-
son de concevoir l'enluminure comme au
temps jadis, et c'est un trop rare exemple
celui qu'olfre un .Mécène conviant Granié ou
.\talaya à peindre un manuscrit selon les prin-
cipes chers au Moyen ;"igc. L'enluminure n'a
chance de survivre qu'à la condition c'a se
modifier, de so transformer au gré des biblio-
philes, qui convoitent la parure d'une orne-
mentation marginale pour des exemplaires
de choix, imprimas sur papier de luxe, voire
même sur [)oau de vélin. Les trois illustra-
tions de M. (Servais pour la Maison sur le Xil
laissent penser qu'une telle tàcho ne messié-
rait point à son talent. Les autres aquarelles
qui savent retenir, — celles de M. Doigneau,
de M. Lcchat.ct celles d'un prestigieux émule
de Vierge, M. Georges Scott, — valent par
ollcE-mêmcs et ne ss justifient par aucune
destination décorative. D'ailleurs, la Société
se montre accueillante aux ouvrages relevant
dos arts les plus divers: émaux sur argent
de M. Feuillàtre; reliures de M. Charles
Meunier: orlèvrerics des frères Lelièvre; car-
tons de M. Mucha; elle arrive, par ces contri-
butions étrangères, à faire illusion sur la
décadence des arts spéciaux qui ont motivé
sa fondation.
EXPOSITION DE M"" DELVOLVÊ- CARRIÈRE
Formé à la meilleure école, par un maitro
qui est en même temps un penseur et un édu-
cateur incomparable, .M"'e Delvolvé-Carrièrc
montre un labeur de liuit années, et ce sont
comme autant do confidences, chuchotécs à
mi-vois, émues et exquises. Dans l'agonie de
la lumière défaillante, des oillets, des or-
chidées et des roses émergent du caliee des
vases, et leurs nuances tendres, lu-ccieuses,
se détachent, avec une infinie délicatesse,
sur le fond gris, argentin ou ambré. 1 )oux pay-
sages, où un jet d'eau fuse, d'autres, où tout
n'est que silence, calme et recueillement,
achèvent d'édifier sur le talent do l'auteur, —
talent tout féminin, de la [dus subtile essence.
R. M.
Académie des Inscriptions
SJanco (lu 3 janvier 1903
l'oiiillcs lia Tunisie. — M. IMi. Borner coimuii-
niipio une lellroilo JL tiaiicklor roliitivo au beau
sai-cn])h:n;e anlliro]>oi(le peint qui a été réreni-
ineiit dècimvtfil par lo P. Dolallro cl qui, ainsi
que nous l'avons dit, roprêseiilo niio jeune fomnio,
nue prêtresse, calme et uravo et les yeux (inuids
ouverts, reposant sur lo cnuvorclo do sou loniboau,
ruvêluo des attributs sacerdotaux et d'un ;{r:ind
voile Innié do uoir et d'or, qui la ricouvro tout
eulièro et se roplio sur .■;es jambes eu forme d'ailis.
M. liaucklcr rapproche de ce monument deux
slaluelles, dont l'uuu a ê'Ii' découverte par lui dan,s
une oriiciue de potier, près do 'l'unis, et ipii olViv
le même oo.iluuie. M. l'.eri^er on présente les pho-
tonnipliies A ses confrères.
M. Ilorou do Villofosso douuo lecture d'un lap-
20
LA CHRONIQUE DES ARTS
port (lu P. Delalh-c sur la découverte do plusieurs
sarcopliatîcs do marbre hlanc dans les fouilleg do
la nécropole punique voisine de Sainte-Monique.
Go rapport renferme de très intéressants détails
sur les dernières trouvailles faites à Garthage, et
en particulier sur lo merveilleux sarcopljage de
prêtresse, orné de pointures et rehaussé d'or, dont
il a été d(-j;i question devant l'Académie. Ces sar-
cophages ont été transportés au musée Lavigerie,
où ils font l'admiration de tous les visiteurs. G'ost
une découverte tout à fait capitale et de la plus
haute importance po\ir l'histoire de l'art. Kilo fait
le plus grand honneur au zèle et à la perspicacité
de l'infatigable correspondant do l'Académie.
A propos d'un Manuscrit italien
JiE LX llIllLIOTIlKiJt'E NATIONALE ,lj
En lisant dernièrement dans la Gazette des Beaux-
Arts, l'article do M. Léon Dorez sur un manus-
crit ayant trait à dos œuvres do Léonard, récemment
acquis par la Bibliothèque Nationale de Paris, il
mo sembla avoir vu déjà quelque part les dessins
qui l'illustraient, et mes souvenirs, se précisant,
me rappelèrent une vente faite par la maison
K. Lepke, de Berlin, de cinq manuscrits et livres
ornés de dessins à la sanguine, provenant do la
collection du chevalier Garlo Morbio, de Milan.
J'avais eu l'occasion alors d'étudier ces ouvrage?,
et, en feuilletant les pages de la tia:-ette, je revoyais
nettement un de ces manuscrits. Un hasard heu-
reux m'a mis récemment sous les yeux un exem-
plaire du catalogue publié par M. Lepke. Il porte
la date du 24 mars 18',)'^. Le manuscrit qui main-
tenant fait partie de la Bibliothèque Nationale y
est décrit sous le numéro 253.
Or, déjà dans ce catalogue, quelques-unes des
compositions reproduites par la Gazette avaient
été rapprochées des oeuvres d'art qu'elles repro-
duisent. Cette Vierge avec l'Enfant et le petit
saint Jean est la composition bien connue sous le
nom de La Madonna del Lago-, dont on connaît la
gravure par G. Longhi. Gomme elle, le portrait de
jeune femme tenant un livre dans sa main fut
pendant longtemps attribué à Léonard ; c'est la
« Monaca » du Palais Pitti, qui, du reste, n'est ni
un portrait de religieuse ni une œuvre de Léonard :
ce tableau rejjrésente une Florentine du xvi» siècle
et a été peint, très probablement, suivant l'ingé-
nieuse attribution de M. Berenson, par Bugiar-
dini.
La Vierge avec l'Enfant, reproduite en troisième
lieu, n'a, suivant moi, rien t. faire avec Léonard et
son écolo ; la comparaison avec le tableau do Gesare
da Sesto, à Saint-Pétersbourg, le prouve à l'évi-
dence. Lo style do la composition est tout à fait
raphaélesque, et, en parcourant la série des Vierges
du peintre d'Urbin, on trouve une composition
sinon identique, du moins à peine différente, seu-
lement eu quelques petits détails : je veux dire la
Mackintosh-iladonna.
Quant au portrait do Léonard lui-même, il me
paraît fait, sans aucun doute, d'après le portrait
des Offices; M. Dorez a aussi prouvé que le dcs-
(1) V. la Gazette des Beaux-Arts du 1" sep-
tembre 1902.
sinateur a reproduit quelques dessins originaux du
maître.
Mais la curieuse loto — masculine ou féminine,
on no le sait pas trop au premier moment — re-
produite p. 18C n'a aucun rapport avec Léonard ou
son école. Kilo a été dessinée d'après une médaille
de l'ielro da Fano, quiofTre le portrait de la doga-
resso Glovanua Dandolo, femme de Pasquale Mali-
piero, et dont on trouve la reproduction dans l'ou-
vrage de ]M. Heiss sur Les Mcdaillenrs de la
Benaissance (Venise et les Vénitiens, pi. IV>.
Niius avons donc ici un dessinateur qui copie
un peu tout : dessins, peintures, médailles; qui no
copie pas seulement les (ouvres do Léonard, mais
aussi quelque tableau purement llorentin, une
médaille vénitienne du quattrocento, une compo-
sition de Raphaèl. Je crois que, pour ce seul motif,
le nom de Francesco Molzi est à exclure. Un argu-
ment plus di'cisif est la faiblesse de tous ces des-
sins : c'est un copiste anonyme qui les a exécutés,
non un maître connu.
Mais à quelle date remontent ils? me deman-
dera-l-on. La réponse est délicate, mais la cir-
constance même que plusieurs manuscrits ont été
illustrés de la mémo manière la'sse beaucoup à
penser. Je m'imaginerais volontiers qu'à une
époque qui unissait à la manie de la collection
une assez mince science de connaisseur, quelque
imposteur, pas trop habile, a fabriqué des dessins
« à la Léonard ». Kt l'on est amené à pensera ce
fameux Padre Resta, Milanais, dont l'existence,
moitié do connaisseur, moitié de faussaire, n'est
pas encore connue, quoiqu'elle oiTre beaucoup
d'intérêt.
Mais je m'arrête pour ne pas me perdre dans le
vaste champ des conjectures. Une seule chose,
j'ose l'afffirmer, est certaine: ces dessins n'ont pas
été faits avant le dix-septième siècle. Leur facture
no trahit en rien l'âge d'or do l'art italien.
Georg Gronau.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
La salle Ilumbert de Romans a une histoire,
histoire assez compliquée, dit-on, mais qu'il im-
porte peu de ronnaître si l'on s'intéresse seule-
ment aux résultats que peut avoir pour la musique
son édification. Ils semblent devoir être excellents.
La prise de possession de ce local spacieux par
M. Victor Charpentier l'a déjà démontré de façon
péremploire. L'endroit est, il est vrai, d'architecture
assez bizarre. Les lignes baroques du modem
styl siult?chissent, de la base au faite de cette
vaste charpente de fer en courbes passablement
prétentieuses. L'ensemble produit tout d'abord
l'impression mélangée d'une sorte de gare qui se-
rait en même temps un grand restaurant. Mais
l'œil finit par accepter ces sinuosités hétéroclites,
l'oreille consent à s'habituer aux sonorités un peu
crues de ce résonnateur de métal, au fond duquel
l'orchestre s'enchâsse eu un inexplicable guignol.
Kt comme cette salle est, somme toute, le seul en-
droit de Paris où la musique soit chez elle, puisque
le bâtiment a été construit pour elle et qu'on y
voit même un grand orgue, on en regrette moins
ET DE LA CURIOSITE
21
les défectuosités acoustiques ; comme l'orchestre
dirigé par M.Victor Charpentier est composé d'élé-
ments remarquables tt so moDlrc, ainsi que son
clief, plein de zèle, de jeunef se et d'ardeur, on en
arrive ;'i ne phis s'apercevoir de l'étrangeté du lieu
où il opère.
La tâche que S9 propose d'accomplir l'Associa-
tion dos Grands Concerts — c'est le titre choisi
par la nouvelle Société — est digne, d'ailleurs, des
plus chauds encouragements. Tandis que, dans les
entreprises similaires, la musique classique et la
musique étrangère tiennent la plus gratile place,
ici c'fst la musique française qui apporte au pro-
gramme son principal appoint. M. (^tiarpenlier fait
appel à nos compositeurs, sans distinction d'écoles
et de tendances; il les convie à prendre le bâton
pour diriger leurs anivrcs; il ne leur mesure point
la place, —toutes choses auxquelles nomljre d'cnlie
eux no sont guère habitués et qui doivent leur
sembler it'autant plus appréciab'os. Si l'on ajoute
que l'orchestre apporte au travail des répétitions
une bonne volonté et un entrain sans pareils, on
comprendra le mérite, l'utilité d'une pareille tenta-
tive et rintérùt que !c public pourra trouver à ap-
prendre lo clieiiiin do la salle llumbert do Ro-
mans.
Il le connaît déjà, au rei-lo, it le jour du concert
auquel j'ai assisté, l'énorme salle é;ait presque
comble. Lo programme, des plus variés, ne com-
prenait guère que des œuvres d'exécution difficile.
Malgré quelques faiblesses, inévitabUs dans ulc
réunion de musiciens encore peu entraînes à jouer
ensemble, l'inteiprélalion fut digne des applaudis-
sements qui saluèrent la (in de chaque pièce. La
suite sur A'amoKna, d'Mdouard Lalo, fut dite avec
une conviction et une chaleur qui compensaient la
netteté qu'on eut désiré à cerlaiiis passages. ISAp-
prenti sorckr fut joué dans un mouvement excel-
lent et avec une remarquable intelligence de la
progression de ce morceau, qui doit s'animer tou-
jours sans que le rythme cède ou se brise. Xapoli,
do (iustave Charpentier, exécuté d'un cu'ur fra-
ternel ; le Chasseur maudit, de César Franck ; la
Suite nigérienne, do C. Saint-Saèns, furent, pour
ca jeune orchestre, autant d'occasions d'aflirmer
son désir tl son pouvoir de bien faire. La cohésion
indispensable obtinue onlre les éléments supérieurs
dont dispose M. Victor Charpentier, il aura sous
ses ordres — et dans très peu d<) temps — UDO
troupe symphonique des plus remarquables.
•**
L'événement musical do la semaine a été l'exé-
cution, à la Société des Concerts du (jonsorvatoire,
do la Passion selon saint Jean, do .I.-S. IJach.
Sans être comparable ;■! la Passion selon saint
Matthieu, X la(iuello elle est antérieure, sans l'éga-
ler sous lo rapport do la grandeur, de la variété,
do l'accent dramatique et de la |iuis9anco des com-
binaisons, catto partition n'en est pas moins rem-
plie do beautés do toutes sortes, dans les récils,
dans lès airs et dans les clneurs. Mais ces beautés
se succèdent dans ua ordre assez, uniforme pour
ongondrer, par leur déploiimcnl Ininterrompu, une
OMlauie impression do munotouie quo ne f,ut pas
éprouver l'audition de la fermidablo masse do mu-
sique dont si^ compose la Passion selon saint
Matllucii. Colle-ci, d la vérité, dure près do six
jieurcs d'horloge, et la Passion selon saint Je(i«
en demande à peine trois. Getto considération a
sans doute fait donner la préférence au plus court
des deux ouvrages. Mais entre deux chefs-d'ceu-
vre, dont l'un est est un (hef-d'ccuvre relatif et
l'autre un chef-d'œuvre absolu, il ne devrait pas y
avoir d'hésitation de choix. Quelle que soit l'é-
normité de ses proportions, le plus beau paraîtra
toujours le moins long. Il m'a bien semblé que la
Passion selon saint Jean durait davantage au
Conservatoire de Paris que la Passion selon
saint Matthieu au Conservatoire do Bruxelles, où
je l'entendis, naguère, en deux séances remplis; avit
la journée.
Comme tous les ouvrages similaires de Bach et
des compositeurs de son temps, celui que vient de
faire entendre pour la prem'èro fois lo Conserva-
toire est composé sur le texte môme de l'Kvangile,
alternant avec des commentaires pieux dont les vers
sont traités tantôt en récits, tantôt en chceur.^, tantôt
on a'rs, et avec des chorals empruntés à la liturgie
protestante. Lo premier et le dernier choîur sont, à
mou sens, de beaucoup les plus beaux morceaux
de la partition : lo premier, avec son mouvement
perpétuel du quatuor dessiné sur de larges con-
trepoints dis insiruments à vont, est d'une superbe
véhémence ; le dernier, mélodieux et grave, comme
doit i'ètre le chant funèbre dun Dieu, ne le cède
f n beauté dramatique :\ aucun chœur do Gluck.
.\près ces deux cbceurs, il faut citer les chorals,
dont quelques-uns sont d'une harmonie merveil-
leuse et d'une plénitude sonore incomparable. Un
choix plus sévèio s'impose pourles airs, dont deux
ou trois se détachent avec éclat sur lo groupe
formé [ar leur ensemble. Il faut bien avouer qu'il
s'en Irouve dans le nombre d'assez ordinaires,
d'autres d'une longueur démesurée, malgré de
grandes magniiicencfs de délail. Le \ lus expressif
de tous.et, musicalement, le plus richo d'invention,
est l'air avec accompagnement de viole de gambe :
Tout est accompli.Cii douloureux poèmo est digne
du Bach de l'épcquo postérieure et pourrait même,
sans désavantage, remplacer l'air de sentiment ana-
logue (jui occupe la même place dans la Passion
selon saint Matthieu.
L'exécution de co vaste oratorio a été remarqua-
ble tt conforme aux meilleures traditions de la
maison. Les clueurs et l'orchcstro ont fait mer-
veille sous la direction nette et sûre do M. Marly.
MM. Lallitle, Daraux et Boussagol, M"« C. Masiio
et M'"* Gi^orgcs Marly, (]ui so partageaient les
soli, ont rempli sans faiblesse uno tâche lourde et
souvent périlleuse. Les instruments anciens, enire
autres la viole de gambe de M. l'apin, rehaussaient
très heureusement de leurs sonorités pénétrantes
et voilées les timbres sévères d'uno orchestration à
laquelle l'orgue fournit soii plus solide appui. Kt
l'organiste, ici, était !M. .Vlexandro Guilmant, qui
tenait la place do Bach et qui est digne do la tenir.
i'. H.
REVUE DES REVUES
X Lo Uoiide modorne Janvier). — Lire dans
ce numéro une l)ell<> étude de M. Rmile Verliaeroii
résumant et commentant de fai;on oloi|uenle et
uuignitlciuemi'Ut évocatrice l'o-uvre de Itubeas \^l'i
rcprod. do tableaux du ninitrc).
22
LA CHRONIQUE DES ARTS
0 L'Art et l'Autel (janvier). — Cctto revue
mensiiollo, dont le louable but est de ramener dans
l'éKlipo l'art qui en est trop souvent absent, publie
dans le premier numéro de sa troisième ann(;e une
étude intéressante do M. G. Desdcvises du Dezcrl
sur L'Art religieux m Espagne : description
des principaux édifices, liistoiro de la pointure et
do la sculpture religieuses et leurs plus célèbres
monuments, etc. (4 planches hors texte reprodui-
sent les plus remarquables d'entre eux), — et lo
début d'un article do M. R. Darncy sur L'A>-t
religieux à la collection Dutiiil.
',( Revue alsacienne illustrée (décembre 1003).
— Une Chronique d'art industriel par M. A. Lau-
gel, consacrée à la i-écentc exposition do Turin et
à la contribution des artistes alsaciens, notamment
do l'excellent artiste Charles Spindlcr, à cette ex-
position (r2 grav.), — et un arlicle de M. Kassel
sur d'intéressantes Toques et plaques de pâles
alsaciennes illustré de 32 reproductions, forment
hv partie artistique de cette revue, qui contient en
outre 3 belles planches hors texte, dont une Utlio-
graphie originale de M. L. ISlumor : Vieilles mai-
sons à GuebwiHer, et s'achévo, comme d'habitude,
par une abondante C'/iro/n'^we a' Alsace-Lorraine
où tous les événements artistiques et autres de la
province sont fidèlement consignes.
-f- Onze Kunst (:;epteml)re 190'i}. — ■ Suite de
l'étude do M. H. do Marez sur l'Exposition des
Primitifs flamands à Bruges (G reprod. hors texte
ou dans le texte).
-J- .\rticle do M. Thorn Priliker sur les fabriques
d'oMivres d'art industriel modernes « Ondcr don
St. Maarten » à Haarlem (avec 17 grav. reproduisant
des meubles et des intérieurs provenant de cette
fabrique).
(Octobre). — Étude do Af. G. -II. Marias sur lo
peintre hollandais II. -J. Ilavernnn, auteur de
portraits, scène de mœurs, etc. {6 roprod.).
+ Fin do l'article do M. II. do Marez sur l'ex-
position de Bruges (3 reprod. hors texte).
-t- Les Collections de tableaux des vieilles fa-
milles anversoises, par M. Max Rooses.
(Novembre). — Suite do l'étude do M. Max Rooses
sur Les Dessins des Ma'ilres flamands {avr.a
reprod. de dessins do Cornelis Massys, Gossaort,
de diverses collections).
+ Suite do l'article de M. F. C. sur le musée
■\VilleL-IIolthuysen et les faïences de Deift qu'il
renferme (G reprod.).
-h Compte rendu du Salon de Gaud, avec 5 re-
prod. d'après des tableaux de MM. Struys, E. Clans,
Vorstraete, et dos sculptures de M. Th. 'Vinçotte.
(Décembre). — Avec la suite do l'étude de
M. Max Rooses sur Les Dessins de maîtres fla-
mands, ornée de 3 reproductions d'après Peter
Goecke van Aalst, ce numéro renferme un intéres-
sant article de M. Thoru-Prikker sur le dessina-
teur flauuand Henri van DaalholV, auteur de char-
mantes illustrations, dont 4 sont reproduites dans
cet article.
* The Gonnoisseur (octobre 1902).— Étude sur
la collection du D' Ludwig Moud (Londres), par
M"" Fxiuise M. Richfer : premier article, consacre!
aux peintures des écoles italiennes.
* Suite du travail do M. IL D. Catling sur les
orfèvreries du « Corpus Chrisli Collège ■> à Cam-
bridge.
* Debucourt, par M. li-ilph NeviU 1 reproduc-
tion en couleurs).
* Deuxième arlicle de M. S. L. Bensusan, sur
Goya, avec une liste de cent cinquante portraits
peints par l'artiste et huit reproductions.
(Novembre). — Étude de M. A. IL Sayce sur la
collection do va- es égyptiens en pierre formes
par M. Randolph Bcrens et exposée au Kensinglon
Muséum. Ces vases, de formes variées, d'une
exécution admirablement finie, remontent aux
temps préhistoriques 'quelqui s uns datent de 6 OOO
ans avant .Jésus-Christ) et ils ont été taillés par de
patients arlistes qui ne possédaient ni instruments
on métal, ni tours.
* L'Exposition de< primitifs flamandi à liru-
ges, par M. Octave l'zanne.
* L'Exposition do Dûsscldorf, par M. W. Frcd.
(Décembre). — Étude de^I. PI ClifTord-Smith sur
la collection royale de camées et d'orfèvrerie de
V.'indsor.
* Dernier article de M""° Louise M. Ricbler sur
la collection du D' Ludwig Mond. (Reproduction
d'œuvros de Giovanni et Gentile Bellini, Mantegna,
Cnnogliani, etc.)
* La Real Ariiieria de Madrid, par M. Gas-
quoine Ilariley (12 reproductions des plus belles
pièces;.
BIBLIOGRAPHIB
Twelve Elizabethan Songs. 1601-1610 Douze
chansons du temps d'Elisabeth, lGOl-1610 ,
i.'dited bv .J.vNiîT DoDOK. Londres, .à. -IL Eul-
1er, 1903." In-i°.
La complexité et la force d'expression toujours
croissantes des compositions musicales uujdornes
ont eu pour résultat une 'réaction bien marquée
parmi certains amateurs de musique, qui revien-
nent aux Primitifs avec la mémo vénération (pie
beaucoup d'amateurs de peinture, fatigués de l'iu-
((uiétude et delà» pose» de l'art nouveau, ont pour
les maîtres du qualirocento. Il y a mémo des pu-
ristes qui soutiennent qu'aucune musique ancienne
ne devrait être jouée que sur les instruments
exacts pour lesquels elle a été écrite. Un groupe
plus modéré, cependant, ne veut pas se priver eio
tout ce qui a été composé pour ces instruments
qui sont tombés en complète désuétude de nos
jours, et dans un recueil récemment publié par
Miss .Janot Dodge, le livre dos Douze chansons
de l'époque de la reine Elisabeth, nous avons une
heureuse résurrection de quelques-unes de ces
chansons exquises et oubliées depuis longtemps,
écrites il y a trois cents ans pour un accompagne-
ment de luth et de viole de gambe. « Le but de ce
livre, dit l'éditeur, aura été atteint si ces chansons
incitent d'autres amateurs de la musique si pure
et si singulièrement fascinatrice de cette épociuc,
à explorer plus avant par eux-mêmes parmi les
nombreux manuscrits non encore publiés qui sont
ET DE LA CURIOSITÉ
coiisorvOs dans presque loul.cs les bibliotln-inies .
ISiru qu'à uos oreilles accouluiuées à lellet pres-
que' orcliestrul des Eccoiiiiiagncnienls luoderues,
CCS chaiisous puissent scniblcr grêles et inùnio
]iauvres, elles seront un véritable soulagement
])aur ceux qui sont oppressés par le volume et la
volubilité des compositions courantes. Elles sont
de vrais poèmes en musique, réunissant la sim.ili-
cité de la facture avec une subtile inspiration qui
cherche dans l'expression seule ce qui est signili-
catif et collèrent ; profondes parfois, mais jamiis
coafusos ni obscures ; raffinées, mais pas triviales,
elles suppoitont bien des répétitions sans amener
la satiété. Elles ouvrent une porte dans une région
de l'art dont la plupart d'entre nous, dans notre
empressement à être dans le mouvement, ignorent
presque l'existence.
Sous le litre : Keue Lichtbild-Studien [Nou-
velles études de photograp'aiej 40 phol. in folio
dans un carton; .Stuttgart, F. Euke ; 20 marks),
M. Alfred K.nke publie un bel album qui sera vive-
ment r.pprécié de tous ceux qui s'intéressent aux
progrès toujours croissants de la pLolographie,
d'abord sii:i^>le traductrice de la réalité, puis, à
mesure que les procédés techniques se perfection-
naient de plus en plus, s'essayanl à rivaliser avec
l'art du peintre par l'heureux choix des motifs, la
science de la composition, l'habile distribution de
la lumière. Los expositions périodiques du Photo-
illub de Paris nous oui montré quelle émulatioa
aniure dans ce sens les amateurs de tous pays et
combien, d'année en année, la réussite est plus
grande.
Col album en est une nouvelle preuve. Les qua-
rante pholographies que M. Alfred Enke nous
offre, excellemment reproduites en typogravure
dans toute leur délicatesse, sont autant de tableaux
complets, aussi séduisants de ligne que de cou-
leur. Portraits, lèles d'expression, études de clair-
obscur, paysages surtout, où la poésie des cré-
puscules ou des clairs de lune, le « flou » savant
de l'exécution, le contraste des effets de lumière,
s'ajoutent au charme des sites, forment un choix
ou non sealenient ceux qui pratiquent la photo-
graphie, mais encore les simples amateurs et les
artistes cux-mhnes trouveront grand plaisir et
profit.
Li 9 décembre dernier est mort à Dresde, où il
était né le 10 juillet 1815, le jieintre Karl-Louis
Preusser. Élève de Schnorr et Groose à l'Acadé-
mie de Dresde, il peignit, entre autres tableaux,
Ulysse et Ca'j/pso, Le Pécheur, d'après Gœtlio,
Les souffratices dupeiitre de portraits, etc.
Sont également déjédés : le 19 novembre 1902, à
Rinteln-sur-Weser, le peintre de guerre et de por-
traits Philipp Arons, né eu 1822 à Berlin; — le
24 novembre, à Munich, à l'i'igo de quatre-vingt-
sept ans, le peintre Karl Stauber, qui, depuis
près de cinquante ans, collaborait aux l'iierjewle
lUulter: — le 26 novembre, à Goblcntz, le peintre
Kaspar Heising; —à Berlin, le peintre Hermann
Kay: — à P.udiipest, le 1" décembre, le peintre
Alexandre Jpoly: — à Berlin, le 3 décembre, le
peintre Johannei Heise; — à Graudenz, le pcin.
tre Gustave Breuning: — à Loschwitz (Saxe), le
19 décembre, le peintre Hugo Tœrmer.
NÉCROLOQIB
Antoine van Hammèe, peintre, iirjfcsscur à
l'Académie royale des lîeaux-Arls de Bruxelles et
un di'S cûnser\aleurs di's Musées royaux des
arts (li''Coratifs et imluslriels, vient de mourir à
Bruxelles. Il était né à Malines le 25 nuirs IKJO.
Ses (l'uvrcs picturales, intérieurs, sujets de genre,
et tableaux d'histoire coni;us dans la manière
ronuinlique, brillaient iilulot par la com|iosilion
ot l'exactitude des costumes que par le coloris.
En novembre dernier est mort A Berlin, à l'âge
do cinquante-cinq ans, le sculpteur Tlioodor Litko,
qui, atteint d'une grave maladie des youx, a mis Un
i ses jours.
MOUVEMKNT DES ARTS
Collection du 'Vicomte de La Croix Laval
{Suite et fui) (1)
Piel. de Mercier. — G2. Alexandre Dumas. Le Che-
valier d<j MaisonRoage. Paris, Émiie ïestard,
1891, 2 tomes en 1 volume grand in-S", mar. rouge,
dos orné, sur les plats grande composition aux
petits fers représentaiil une grille inspirée de celle
du château de Bagatelle, ornementation xvui' siè-
cle, dorure aux petits fers, armoiries, doublé do
mar. rouge, 2 dessins originaux de .Julien Le
Blaat ajoutés : 3.05(1. — C:j. Histoire d'une épiii-
gle, par le colonel vicomte di Ségur, S. l. »i. d.,
in-S", mar. bleu c 'ruléen, dos orné, riche décoration
Louis XV, comparlimenls de mosaïque de mar.
grenat, filets, dentelle, armoiries, doublé de mar.
rose, encadrement à comparlimenls de mosaïque
multicolore, précieux minuscrit, callipiaphié et
illustré do 30 aquarelles originale! inédites par
Paul Avril : 5./IJ0. — 04. Théophile Gautier. Le
l'etit Chien de la Marquise. Paris, L. Gonquet,
1893, iii-18, mar. vert myrte, dos orné, décoration
xviii" siè:le aux llltts dorés droits et courbés, et à
compartiments eu mosaïque de mar. vert foncé,
doublé do mar. orange, un d ssin original, rehaussé
do couleur, de Louis Morin : 2.720. — l'ô. Les
Contes rémois, par le comte dû C. (comte de Che-
vigné). Paris, Michel Lévy frères, 1858, iu-8', mar.
vert, dos et plats ornés d'un jeu do fllols mosaï-
ques rouge foncé sorlij or, filets dorés, doublé de
mar. rose, très belle décoration aux petits fers:
S.l'iOO — i;o. Henri Bcraldi. La Holiuro au x:x«
siècle. Paris, L. Gonquet, 189.')-1807, 4 vol. gr. io-8",
nombreuses planches, mur. rouge, dos ornés,
encadrements de HUls et de lleurs, ornements aux
angles, armoiries, doab'.és de mar. bleu hussard :
8.100. — (i8. Lo Passant, par l'rau(;ois Cippéc.
Paris, Magnicr, 1897, in-S , mar. brun janséniste
doublé du mar. citron, gr.inde composition mosaï-
que multicolore à répétition, décor oriental, dou-
ble encadrement mosaïque, exemplaire unique,
contcjant : la manuscrit autographe do la musique
(1) V. lu Chronique des 8 cl 10 janvier.
LA CimONIOUE DES ARTS ET DE I.A CUUIOSITE
de L. Massfnet ; une lollro autographe de Françoia
Goppée : 5.'i50.
Rcl. de Mou nier. -70. Zadig, par VoUaire. Paris,
imprimô pour les Amis des Livres, par Chamerot
cl Ksnouard, 1893, Rr. in-8», mar. bleu, dtcoralion
orientale couvrant le dos et formant cncalrement
sur les plats, djulV.é de mar. orange, ornementa-
tions panneau arabe, niosaïquo de mar. sertie
d'or : 2.305. — 74. L'Évangile do l'Enfance de
Notre Seigneur Jésus-Christ, par Catulle Mondés.
Paris, A. Collin, s. d., in-4°, mar. bleu, dos et plats
ornés d'une guirlande de marguerites jaunes, mo-
saïque sans or, doublé de mar. La 'Vallière, deux
grandes composilions florales dillérentes pour
chaque doublure, iris mauve, pa:siUore3 et feuilla-
ges entourés d'une branchu épineuse formmt den-
telle, mosaïque sertie à froid et or, aquarelle origi-
nale inédile de Carloz Schwabe ajoutée : 1.425.
Rel. de Uap.ilier. —82. Un début au Marais, par
Fusillot (P. Réveilhac). petit in-8°, mar. vert olive,
dos orné et encadrements de filets sur les plats, ^
doublé de mar. bleu, tableaux de chasse en maro-
quin modelé •. LOGO.
Rel. de Ilubau (Pélrus). — 95. Alexandre Dumas.
L-s Trois Mousquetaires, Paris, Caïman Lévy
(pour L. Gonquet), 1891, 2 tonnes en 1 volume grand
10-8°, mar. bran, dos et plats à compartiments de
mosaïque de mar. orange, vert, ronge et citron
sertis d'or, doublé de mar. rose, bande do mar. gre-
nat foncé formant encadrement : 1.330. — 90. Ed-
mond Haraucourt. L'Effort. A Paris, publié pour
les Sjciétairet de l'Acad;mie des Beaux livres. Bi-
bliophiles contemporains, 1894, in-4°, mar. orange,
sur le premier plat, grande composilion mosaïque
multicolore, genrj vitrai!, guirlande de fleurs en-
cadrée di motifs mosaïque, genre céramique, titre
au bas du plat, en lettres pyrogravées sur fond
strié or, bur le second plat, déoralion mosaïque
sans or, genre panneau encadré de vitrail, doublé
de mar. vert: 1 000. — 9S. Guy de Maupassant.
Contes choisis. Paris, imprimé aux frais et pour
les sociétaires de l'Académie des Beaux livres,
1891-1892, grand in-8°, mar. vert foncé, dos et ijlats
ornés d'une décoration mosaïque et encadrés d'une
bande de mar. vert, couverts de jeux variés de
huit filets, doublé de mar. vert olive: 1.210.—
99. Mario Uchard. Mon Oncle Barbassou, Paris,
Lemonnyer, 1884, in 8», mar. vert foncé, dos et plats
couverts d'une décoration byzantine eu différents
tDns d'or rouge, d'or vert et de platine, doublé de
mar. fauve, composition mosaïque, dans le goût
oriental; 1.0'3Ù.
Reliures anciennes, livres armoriés, etc. —
105. Dorât. Œuvres diverses. Amsterdam, La
Haye et Paris, 1764-1776, quatorze vol. in-8°, fi-
gures, veau fauve antiques, filets tr. dor. (Piel.
ancienne). Exemplaire sur papier de Hollande,
contenant les premières épreuves des figures : 2 050.
— 100. David (Pierre). Cérémonies pratiquées au
sacre et couronnement des Boys de France. Paris.
Pierre David, ]t5i, petit in-8°, titre en bleu, or et
noir, lettrines dorées, texte encadré de filets bleu
et or, mar. rouge. (Reliure ancienne de Le Gascon.
Exemplaire aux armes de Henri-Auguste de Lomé-
nie, comte de Brienue : 600.
Beaux livres modernes, suite de figures. —
114. Balzac (H. de). Eugénie Grandet. Paris.
Imiirinié pour les Amis des livres par Motteroz,
188:j, grand in 8», cartonné dos et coins de maro-
quin grenat, armoiries, têlo dorée, non rogné, cou-
verture (Champs) : 7C0. — loi. Rostand (Edmond).
Cyrano de Bergerac. Paris, A. Magnier, 1899,
in-i», en feuilles, couverture, exemplaire unique
tiré de format iii-4°, illustré de 02 aquarelles origi-
nales inédiles de A. Robida : 1.610.
Total de la vente : 131.140 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de MM. Hugues de
Beaumont et Raoul du Gardier, galerie Silber-
berg, 2J, rue Taitbout, jusqu'au 31 janvier.
5" Expositiun dartisles contemi^orains 'M"'
Jeanniot, MM. F. Bac, P. Berthon, Faverot,
Ch. Huard, G. Jeanniot. J.Kaplan. C.Lèandre,
Louis Morin, Mesplès. M. Estienne, Jean Tild,
J. 'Villon, 'Widhopfî, A. 'Willette;, chez Sevin et
Rey, 8, boulevard des Italiens et jiassagc de
l'Opéra.
Exposition do tableaux de M"' Lisbeth Del-
volvé-Carrière, galeries Durand-Ruel, 10, rue
Laflilte, jusqu'au 31 janvier.
Exposition do tableaux de M. Albert Joseph,
Petite galerie Drouot, 23, lue Drouot, jusqu'au
30 janvier.
Exposition annuelle de peinture et sculpture
au Cercle artistique et littéraire, rue Yolney, du
22 janvier au 15 février.
Province
Marseille : Exposition inlernalionale des Beaux-
Arts, à l'Alliambra, jusqu'au 31 janvier.
Pau : 39« Exposition de la Société des Amis des
Arts, jusqu'au 15 mars.
Éii'anger
Monte-Carlo : 11' Exposition internationale
des Beaux-Arts, jusqu'à avril.
Saint-Pétersbourg ; Exposition de i^einture
française moderne.
EXPOSITIONS ANNONCÉES -
Paris
21' Salon de la Société des Artistes français
au Grand Palais des Champs-Elysées, du 1" mai
au 30 juin. Envoi des ouvrages : peinture, du 15
au 20 mars, et pour les H. G., jusqu'au 3 avril;
dessins, aquai-tUes, etc., les 15 et 16 mars; sculp-
tures de grande dimension, les 13, 14 et 15 avril;
bustes, médaillons, statuettes, médailles et pierres
fines, les 1" et 2 avril; œuvres de sculpture déco-
rative, les 16 et 17 avril; architecture, les 4 et 5
avril; gravure et lithographie, les 3 et 4 avril;
art décoi'atif, les 14 et 15 avril.
L'Imprimeur-Gérant .'André M.\rty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N° 4. — 190n
BUREAUX : S, RUE FAVART (2= Arr.)
'ii Janvier.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
rUnion postale) 15 fr
Le ITiainéro : O fr. 2 S
PROPOS DU JOUR
ir. nous faut sans cosse revenir sur
-jTjw^t^ le péril qui menace le Lmutc, c'est
■JVVj^^j* i|u'unc incroyaljlc léthargie seni)jlc
V«^tf?^ s'être emparée de ceux-là mémo
qui devraient avoir à cauir de jn-otégcr notre
grande galerie nationale. Depuis que M. Bon-
nat dénommait, dans un rapport énergique, le
danger permanent d'incendia qui guette notre
Mu.sée, trois ans se sont écoulés. Et l'on dirait
que, durant ces trois années, les ])Ouvoirs ]iu-
blics n'ont rien fait d'autre que do s'habituer
il l'idée du péril au jioint de ne plus l'aper-
cevoir.
L'an dernier, la Chamljre, cnlin émue,
avait émis le vn'U que le minùstère des Odo-
nics, abandonnant le jiavillon de Kloro, alh'it
s'installer dans les locaux laisses libres
avenue Rapp par le départ tardif et néces-
saire des services de l'Exposition. Mais on
avait compté sans les architectes, sans les
atermoiements administratifs, sans le mau ■
vais vouloir des fonctionnaires à qui le salut
de la peinture est moins précieux que le plai-
sir de ne pas déménager. On a prétendu que
les Colonies no pouvaient s'installer avenue
Rapp; on a découvert (|u'elles ne pouvaient
s'installer non plus ni au (iardc-Meublc, ni
aul>épôt des marbres. lillosno pcuxont s'ins-
taller nulle part, et c'est pourquoi (dics iior-
sislent à occuper le Pavillon de l''lore. Mais
avec elles, le [léril demeure et l'on ne voit
point comment il sera conjuré.
On a i)cino à croire t|u'une (]uestion d'un
intérêt aussi iadéniablc et aussi général
puisse si longlom|is rester en suspens. On a
Ijcaucoup discuté; on u lieaucoup [iromis;
on a fait étalage de beaux sentiments et de
Sollicitude; les députés ont renchéri sur les
directeurs de service, et les ministres ont
renchéri sur leurs fonctionnaires. Aucun acte
n'est intervenu. Attend-on, pour s'apercevoir
.juc cette négligence est coupable, qu'elle ait
amené d'irréparables désasti'cs '
NOUVELLES
:^*s(j L'inauguration de la collection ïhomy-
Tliiéry, au musée du Louvre, est fixée i lundi
procliain, 26 janvier, à 10 h. 1/2 du malin.
*** Le Conseil des Musées nationaux vient
d'être saisi par l'Administration d'une liste des
principaux donateurs qui ont contribué i l'en-
richissement de nos cullectiuns pu(ili(]ues. Les
noms des donateurs seront inscrits en lettres
d'or sur la platpie do niarljre placée à gauche
de l'entrée de la galerie d'.Xpollon. En voici la
reproduction complète, telle i|u'ello a été arrêtée
par l'Administration, qui a suivi l'ordre chro-
nologiipie :
Maniuis de Kivicre, S. H. le sultan Mah-
moud II, Gouvornoment holléniipio, iluc d'.^lhert
de Luynos, Dospréaux do Saint-Sauveur, Charles
.Sauvageot, comte Tyskiowicz, Pacifique Dela-
porlo, K. Coignard de Saulcy, Louis La Caze.
baron (îustavo do IJolhscliild, "SI. et M"" Phi-
lippe I.enoir, Mis de La Salle, comte 'l'anneguy
du Clultol, .Vdolpho 'l'hiers, Kdouard (iatteaiix,
baron et baronne Charles Davillier, Milliet,
Schubert et llauguel. M"" K.-L. Sovèno, P.-.V.-K.
lîiiroiller, IL Ciraudeau, baron Ldinond de
Uolhscluld. S. IL le sultan Abdul-llamid, A.-P.-M.
l'oirson. Krncst (.irandidicr, comte Isnac do
Cumondo, Société des Amis du Louvre, .L-L.
Leroux, l>aronne Nathaniel do liolhschild. baron
et baronne Adolphe do UolhschibI, Toiny-Thiéry.
La liste actuelle, i|ui no comprend (pie quel-
cjnes noms, sera donc prochaineiuenl remplacée
LA CHRONIQUE DES ARTS
par l'Clle qu'on vient de lire eUiuc l'un souhaite
voir s'allonger encore.
n,*if, Le lundi 12 janvier, le Conseil supérieur
des musées nationaux, réuni sous la présidence
de M. Léon Bonnat, a accepté les propositions
d'achat ou les dons suivants:
Trois portraits donnés pour le musée de Ver-
sailles par M"« de La K^ncière le Noury, pe-
tite-nile de l'amiral ; deux sont l'œuvre du
peintre Suvée , directeur de l'Académie de
France, à Rome, en 1(!03, et représentent M. et
M"" Clément do Ris; l'autre est de Hyacinthe
Rigaud : c'est le portrait du comte de Gom-
baud(1741); — un portrait du duc d'Orléans,
Ijére de l'hilippe-Égalilé, non signé, don de
M. Thiébault-Sisson ; — un petit crapaud en
bronze, objet d'art de la Renaissance italienne,
donné [lar M. Jules Maeiet ; le volet droit d'un
triptyque, de Clolin de Coter, donné par M. Lu-
cien-Claude Lafontaine, et dont M. Camille
Benoît a parlé longuement à nos lecteurs; —
Le Forcement d'une passe par des torpil-
leurs, tableau du baron de Groisenois, peintre
de la marine, donné par sa veuve.
Parmi les achats, signalons une fort belle
Halte militaire, attribuée à Charlet ; — plu-
sieurs peintures décoratives japonaises, notam-
ment une grande frise décorative de fleurs
(école Kenzan, xvii° siècle); deux kakémonos
de fleurs (Sotatsu, xvu» siècle), et un kaké-
mono à personnages (Mataci, xvr siècle).
Ces dernières œuvres ne seront exposées
qu'au printemps, dans une petite salle de pein-
ture japonaise, que le conservateur du dépar-
tement des objets d'art, M. Migeon, se propose
d'organiser.
Enfin, le conseil a approuvé l'achat d'un plat
et bol en faïence arabe de Damas, pour le
même département; celui d'une jolie statuette
d'Kros, en marbre, provenant des ruines de
Sidon, pour le département des antiquités
grecques, et celui d'objets mérovingiens pour
le musée de Saint-Germain.
,(c*:is L'assemblée générale de la Société des
Amis du Louvre s'est tenue la semaine der-
nière à l'École des Beaux-Arts, sous la prési-
dence de M. Georges Berger.
Après une allocution éloquente du président,
M. Raymond Kœchlin, secrétaire général, a
rendu compte des efforts de la Société en 1902
et annoncé que l'on était arrivé au chiffre de
1.400 membres, pour l.UOO que l'on comptait en
1901. Le budget annuel, suivant le rapport de
M. G.-Alexis Godillot, trésorier, est de 30.1C0
francs, y compris 3.000 francs de rente accor-
dés cette année même à la Société, sur les
fonds du legs Giffard, et ces sommes seront
employées dans l'année courante à l'acquisi-
tion d'œuvres d'art qui iront enrichir les col-
lections du musée du Louvre.
Suivant l'usage de la Société, l'éloge d'un
des grands donateurs du musée du Louvre a
été prononcé. C'est His de la Salle qui avait été
choisi, et son éloge, prononcé par M. Eugène
Lecomte, a obtenu un très grand succès.
,^*# A la liste des nouveaux décorés de la
Légion d'honneur sur la proposition du minis-
tère de l'Instruction publique et des Beau.x:-
Arts, donnée dans noire derniernuméro,. il faut
ajouter le nom de M. Henri -Auguste-Alfred
Dubois, sculpteur et graveur en médailles,
nommé chevalier de la Légion d'honneur.
^*if Dimanche dernier a été inauguré, à Olo-
ron, un monument à la mémoire des enfants
de la ville morts pour la patrie, œuvre du sculp-
teur Desca.
♦'*:): On a inauguré récemment à Ha'i'phong
une statue de Jules Ferry.
*** La Ville a acheté deux tableaux pour le
musée du Petit-Palais: une œuvre du jieintre
Trouillebert, paysage avec figures, intitulé :
Laveuses, (\m appartenait à M°" veuve Trouil-
lebert, et un tableau de M. Jacques Blanche,
L'Arc-en-ciel, représentant quatre bébés an-
glais.
^:** Par suite de l'adjondion de la croix de la
Légion d'honneur aux armes de la Ville de
Paris, il a été décidé que l'insigne porté par les
conseillers serait modifié. Un concours a été
ouvert pour l'exécution d'un insigne nouveau.
Ce concours vient d'être clos et c'est le projet
de W. Léon Deschamps qui a été adopté.
M. Léon Deschamps esi l'auteur des nouvelles
médailles des députés. L'insigne qu'il vient de
faire, en argent et émail, se compose d'un écu
aux armes de Paris, surmonté d'une hache de
licteurs, entouré de branches de chêne et de
laurier, et souligné d'une banderole portant
l'inscription : « Conseil municipal » et soute-
nant la croix de la Légion d'honneur. La de-
vise: Fluctuât nec mergitur e.;t absente. Le
nouvel insigne va être fondu, ciselé et émaillé,
de façon à pouvoir être livré 1res prochaine-
ment.
^^-if Les fresques qui décoraient autrefois le
porche de l'éghse Saint-Germain-l'Auxerrois
seront reconstituées, ainsi que nous l'avons
déjà annoncé. C'est M. Paul Baudouin qui
opérera cette reconstitution, d'après un pro-
cédé nouveau imitant la manière des peintres
décorateurs primitifs. M. Brown, inspecteur
municipal des Beaux-.\rts, ,va s'entendre à ce
sujet avec M. Roujon. Les travaux coûteront
une vingtaine de mille francs.
i^jf Un groupe de savants et d'anciens élèves
du docteur Brouardel a fait hommage, di-
manche dernier, à l'êminent professeur, à l'oc-
casion de sa récente nomination au grade de
grand-officier de la Légion d'honneur, d'une
médaille, œuvre du sculpteur Roty, qui oU're,
d'un côté, au-dessus d'une vue de la Faculté de
médecine, le portrait de M. Brouardel, et de
l'autre côté, près d'une table de dissection, la
Science découvrant la Vérité.
**+ Il s'est trouvé que M. Grégoire, le pen-
sionnaire graveur en médailles de la villa Mé-
dicis, qui doit renirer er. France cette année,
a eu l'idée de composer comme envoi de Rome
une plaquette cummémorative du centenaire
de la translation de l'Académie de France à
la villa ilêdicis. En conséquence, le sculpteur
Vemon, qui avait été prié, comme nous avons
dit, par ses camarades d'atelier d'exécuter une
plaquette semblable, a prié ses amis de ne
plus compter que sur l'envoi de M. Grégoire.
ET DE LA CURIOSITE
:^*# Le prix fuûdé par M""= veuve Lheureiix,
en mémoire de son mari, et qui doit cire dé-
cerné alternativement à un sculpteur et à un
arcliitecte, auteurs du plus beau monument ou
du plus bel édiflce inaugurés dans les deux
années précédant son attribution, vient d'être
décerné à M. Barrias pour son monument de
Victor Hugo, inauguré en février lOOi. .
**:(! Parmi les conférences organisées par la
Société des Conférences et i]ui seront faites
dans la salle de la Société de Géographie, 18'i,
lioulevard Saint-Germain, plusieurs causeries
seront spécialement consacrées à l'art, savoir :
Le mardi 3 février, par le marquis Grispolti :
Le Secret de l'art chratien;
Le mardi 10 février, par M. R. Kœchlin : Quel-
ques chefs-d'œuvre;
Le mardi 17 mars, par M. Fiérens-Geyaert :
Pourquoi nous aimons les Primitifs.
Ces conférences auront lieu à 2 heures et
demie de l'après-midi.
jf*^ Xous sommes heureux d'apprendre que
!a pi'otcstation élevée par un groupe de Ton-
nerrois contre le néfaste projet de la municipa-
lité de leur ville d'établir un marché couvert
dans le vieil hôpital édifié en VZ'Xi par Margue-
rite de Bourgogne, recueille chaque jour de
nouveaux adhérents, en dehors même de Ton-
nerre et de l'Yonne, parmi les amis des vieux
monuments et les Sociétés savantes. La sous-
cription ouverte en vue de subvenir aux répa-
rations nécessaires à la conservation du monu-
ment s'élevait, à la date du lô décembre der-
nier, à 3.470 francs; mais 30. uOO francs environ
seraient nécessaires. Tout versement, quel
qu'il soit, sera reçu avec reconnaissance par
M. le D' Chaput, 21, avenue d'Kylau.
Nous apprenons également avec plaisir que
la façade de l'IIôtel de Ville de Troyes vient
d'être classée par la Commission des Monu-
mtmts historiques. Espérons que celle-ci veillera
a ce qu'elle soit respectée lors de la recons-
Iruclion de l'édifice.
;i(*:is Un vol important vient d'avoir lieu dans
les environs do Florence, non loin de la loca-
lité de Catenzano. Des voleurs, encore incon-
ims, ont dérobé, dans l'oratoire de la confrérie
de r.-Vnnunclatidn, un célèhn; bas-relief enterre
émaillée, de l'atelier dos délia Ilobbia, repré-
sentant La Déposition de la croix. Ce has-
l'cliof, i|ui appartient au gouvernement italien
cl qui se trouvait jadis contre le mur d'un im-
meuble, avait été déposé dans l'oratoire pour
le sauvegarder.
*** On vient de faire i Florence une décou-
verte intéi'ossante : il existe dans la chapelle
lies Slroz/.i ((ui se trouve dans l'église de Santa
Maria Nuvolla une vieille tro-^quo île Xai'do
(lu d'.Vndrea Orcagna, ro|irésentant le Paradis.
Vn éci'ivain il'art, M. ('.Iiiap|ielli, ci'oll pouvoir
at'Urmor (|uo l'une dos ligures do cette compo-
sition, (|ui avaitjusqu'à présent passé inaperçue,
est le portrait autlienlique de Dante, qu'avait
pu connaître Nanlo Orcagna, l'uiné des deux
Iréras. Ce portrait viemliait ainsi compléter
l'elui de ijiiotto, aujoui'd'hui au Musée national
de Kloronce Cette dernière elllgie oiVre l'image
ilu poète encore jeune ; l'autre nous le montre-
rait vers la fin de ses jours. On va photogra-
phier la figure en question et une commission
de savants se prononcera sur le problème sou-
levé par M. Gtiiappelli.
PETITES EXPOSITIONS
l'exposition du cercle ARTISTIQrE
ET LITTÉRAIRE
L'époque est passée où les expositions orga-
nisées par les cercles jouissaient du prestige
d'une prééminence indiscutée ; elles le cè-
dent aujourd'hui en intérêt à la plupai't des
exhibitions concotrcmment organisées et qui
offrent des grou]iements jilus aptes à rensei-
gner la curiosité et à favoriser la connais-
sance des talents nouveaux. Leur caractère
no s'est guère modifié avec le temps ; on di-
rait d'elles une réduction du Salon officiel,
et les ouvrages qu'elles réunissent savent au
mieux répondre à reslhètiqvie mondaine des
visiteurs coutumiers. L'aimable sujet d'en-
tretien que cette mise en lumière hivernale
des artistes à la mode, et à quelles variations
faciles prêtent les considérants sur une répu-
tation consacrée 1
Les noms illustres se rencontrent en foule
sur ce (iotha de l'art qu'est le catalogue de
l'exposition du cercle Volney. L'Institut y est
représcnic par MM. Dougûereau, Lefebvre,
Cormon, Mcrson, llumbert et par M. Bonnat,
lequel songe à Dclaunay ou y fait songer;
les académiciens do demain forment escorte :
MM. .Mbert Maignan, François Flameng,
Edouard Toudou/o. Raphaël Collin. Selon la
coutume, les portraits et les paysages pré-
dominent. Il y a le signe d'une' sensibilité
avertie, èmuc parfois, dans les vues agrestes
lie MM. Paul Bulïet, Xo/.al, IJouchor, Souiller,
Danibeza, G. lluet. l'armi tant d'efligits,
celles que l'on doit à MM. Dosvallières, Tri-
((uet, Alexis VoUon, Léandro, Paul Cliabas et
Albert Laurens n'échappent pas seulement à
la banalité; excellentes en soi, elles prou\ent
chez leiu's auteurs un éiiuilibrc tutèlaire entre
les dons du psychologue et les facultés du
praticien. MM. Chabas et Laurens intcr-
^■iennent, d'autre part, fort agréablement
comme ]ieinlres d'allégorie ou de genre Le
Ittichcr des Fées et Lrs Joiirit.ws dr baltes);
do ci, do là, ce sont encore d'heureuses ren-
contres : une Iiilimilé do M. Hugues do
Heaumont, des scènes de mnMirs provençales
de M. (iuillonnct, un nu de M. Rordes, des
études d'atelier do M. Ciuinier et de M. (iui-
raiid de Scevola. Peux vitrim-s de bijoux, do
M. Rivaud et de M. Lecouleux, allosteni que
l'ivn a fait aux arts appliqués la part c|ui leur
rexienl; sur des selles s'espaoï'nt, comme
Il sied, dos bustes signés l'uecli. drober,
liêcipon et Krnest Dubois; un i)etil groupe
de M. Dehinglade : /,•/ CniircrsiUir ii mmiaralr,
est taillé avec tant d'esprit dans le bois, qu'il
somble distrait do (|ueli|ue •• niisèricorilo ■.
.Vins!, tout est combiné joliinonl pour le plai-
.sir dos veux, sans causer ù l'esprit lu l'atiguo
d'un cirôrt do coniprélionsion trop rude...
■28
LA CHRONIQUE DES ARTS
EXPOSITION ALPHONSE DERVAUX
Vous souvicntil d'un projet de Maison mm-
munc dans loi /'auhoiin/ traraiileur, tn's re-
marqué au Salon de l'JOi et qui valut à M. Al-
jilionse Dcrvaux des voix tro]> rares pour une
liourse de voyage? La conception était tout à
la l'ois d'un penseur et d'un artiste. Or, voici
que cet arcliitecle se revoie sous les csj)èces
(l'un aquarelliste alerte, rendant, dans toute
Kon intensité l'éclat du jour, la diaprurc de la
couleur. Des cinquante notations monlrécs
chez Binf; chacun dirait, selon l'expression
heureuse d'Henry liérenger : « (Cinquante fenê-
tres ouvertes sur la lumière authentique dos
mors, des verdures et des cités, cinquante fe-
nêtres claires et neuves, d'où quelqu'un re-
garde les (|uatre saisons de la lumière avec
des yeux aigus et un cerveau complexe... »
KXPOSITIONS DUFY, LE.TEUN'E, METZINGEIl
ET TORENÏ
« Trois Français, un Espagnol, tous les
quatre inconnus », dit la préface du cata-
logue. Pas tout à fait cependant. ^L Dufy se
signala hier au concours d'enseignes, et" ses
vues de plages, animées, bien dans l'air
ambiant, s'accordent à annoncer un artiste
promis à un avenir certain. De même, la série
des églises d'Espagne découvre chez I\L Evelio
Torent un tempérament de peintre de la ma-
nière forte.
R. :si.
Académie des Inscriptions
Séance du 9 janvier
Le cachet de Goudea. — Goudoa est un célèbro
chef chaUléen dont M. Hcuzey a déjà eatretonu
l'Académie à diverses rejirises. Il ne nous est pas
connu seulement, dit le savant conservateur du
musée du Louvre, par ses statues qui sont dans
notre grand musée national, mais encore par quel-
ques objets à son nom, qui nous montrent de prés
l'outillage de son régne.
C'est ainsi que nous possédons sa masse d'armes,
formée de trois profds de lions d'un beau caractère,
et^ son gobelet à libations, en pierre sculptée, que
décorent d'étranges animaux fantastiques.
Aujourd'hui, M. Ilpuz^y étudie son cachet, vé-
ritable sceau officiel dont la trace est restée im-
primée sur des bulles d'ai-gile provenant des der-
nières fouilles de M. de .Sarzec, le savant et re-
gretté explorateur des monuments de la Chaldée.
Goudea y est figuré rendant hommage à une di-
vinité dont le symbolisme est des plus complexes.
C'est un dieu assis, tenant deux vases magiques
d'où les eaux jaillissent spontané^ment.
Un jet intermédiaire les fait communicpier entre
eux, tandis que trois autres Ilots retombent aux
pieds du trône dans autant do vases semblables,
n'où ils rebondissent de nouveau en doubles jets.
L'étude comparée des attributs et des symboles
atféronts à ce personnage divin prouve que ce doit
être le dieu E.\, considéré comme le maître de
l'èlémeut humide.
Sur le même cachet, le cartouche de Goudea est
supporté par un quadrupède ailé à têle do serpent,
coilTé de la tiare à deux cornes des divinités chal-
déennes et présentant la plus grande ressendjlanco
avec les dragons fantastiiiues du gobelet à liba-
tions mentionné plus haut.
La finesse de l'empreinte est remarquable, elle
témoigne d'une rare délicatesse de dessin chez les
graveurs de cylindres à cette époque.
Fouilles. — M. Diculafoy donne lecture d'une
note envoyée par M. .José Gestoso y Ferez accom-
]iagniuit la photographie d'une statue de Diane,
ct('Couverte il y a peu de temps à Santiponce, l'an-
cienne Italica. Tout porte à croire, pense M. Dieu-
lafoy, que l'exjjloration de cet emplacement serait
des plus fructueuses.
M. I)ieulafo\- annonce à l'Académie que les col-
lections découvertes dans les fouilles pratiquées à
Martres Tolosane, par M. .Joulin, ont été installées
au musée de Toulouse.
Sur le présumé Mostaert de M. Gustave Gliick
Un mot de ÎVI. Durand-Gréville dans sa dernière
Correspondance de Belgique, me fait souhaiter de
produire ici une légère réclamation, a M. Gustave
Glfick et M. Benoit, dit-il, ont identifié le ])ortrait
d'homme n" .338 (ancien 108a i du musée de Bruxel-
les, avec un portrait de Jean Mostaert décrit par
van Mander ». Dans ses fortes remarques sur l'ex-
position de Bruges, que la Gazette des Beaux-Arts
a publiées, M. Hymans dit à peu près la même
chose, attribuant à M. Gustave Gluck l'identifica-
tion dont il s'agit. N'est-il pas à craindre qu'avec
de tels patrons, cette assertion ne passe désormais
pour constante? Simple erreur de bibliographie,
mais qui ne laisse pas de troubler les curieux do
la matière, pressés de s'instruire chez de mieux
infornîés.
.Je viens de relire l'article de M. Gustave Gluck
[Zeilschrift fur ixMeiirfe Smhs^, . année 180G) et n'y
ai rien trouvé de pareil. Il est vrai que c'est à lui
que nous devons le nouveau présumé-Mostaert,
enregistré par le catalogue de Berlin, et présenté
au public français par les soins de M. Benoit ;
mais l'érudit allemand est si loin de tenir pour
certaine aucune identification d'un tableau de ce
maitre avec une oeuvre nommée dans les auteurs,
qu'il termine i n souhaitant que son présumé Mos-
taert n'aille pas rejoindre celui deAVaagen au ma-
gasin des rubriques vaines et des inveniions cou-
trouvées.
A M. Benoit revient d'avoir proposé l'identifica-
tion dont on parle, et même de l'avoir tenue pour
à peu près certaine ; de sorte que chez lui le pré-
sumé Mostaert devient Mostaert authenliquement.
Or, on n'aimerait rien tant que de partager cette
certitude, si des objections d'importance ne sem-
blaient s'y opposer.
Il s'agit du portrait de Mostaert lui-même, que
van Mander décrit en ces termes :trad. Ilymans,
t. I, p. 262) : « Il est vu presque de face, les mains
jointes ; devant lui est un chapelet; le fond repré-
sente un beau paysage. Dans le ciel, on voit le
Christ assis comme au Jugement et le peintre tout
ET DE LA CURIOSITE
uu prosterné devant le Sauveur, entre le témoin
qui tient un rùle où sont inscrits ses péchés et un
ange qui intercède i:iour lui. »
La première remarque qu'on fait là-dessus, cest
que cette description ne s'accorde qu'à peine avec
le tableau do Bruxelles. Dans co tableau, le per-
sonnage n'a pas les maius joinles, mais tient dans
ses mains un chapi'l(;t qu'il égrène, et qui, partant,
ne peut qu'im])roprement être dit !■ devant lui". Da-
vantage le sujet accessoire est entière ment difl'é-
n-nt. (Je n'est pas le Christ qu'on voit dans le ciel,
mais la Vierge, tenanl, il est vrai, l'Enfant Jésus,
mais ((ui no saurait être dit « assis comme an Juge-
ment ". L'homme agenouillé n'est point devant elle,
ni nu, mais vêtu et sur la terre. Bien loin de re-
présenter le peintre ni aucune liistoire de pécliés
où lu diabh." juuo un personnage, cet homme n'est
autre que l'empereur Auguste, à qui la Sibylle
montre la Vierge, conformément à léinsode, célè-
bre qui se trouve rapporté iiartout, et que M. Gluck
n'a pas manqué de reconnaître. Voilà des choses
assez dill'i'rentcs do la description do van Mander.
Il est vrai que cet auteur a pu se tromper et ne
décrire qu'inexactement un tableau dont il voulait
parler : mais rien au moins n'oblige à le croire, et
un rapprochement qu'on ne peut l'aine qu'au prix
de corrections si sensibles ne doit pas passer pour
certain, ni peut-être même pour probable.
Voici quelque chose de plus grave. L'auteur Ihi-
mand dit en toutes lettres que co portrait de Mcs-
taerl fut une de ses dernières œuvres ; et il est
certain que le morceau de Bruxelles représente un
homme assez âgé. Mais il ajoute, et personne ne
conteste, que Moslaert est mort en l.Wf) ou l.'ûe :
or, le portrait en cause se date, par le costume,
certainement d'avant 15"20. Ni le bonnet, ni la che-
mise, ni la robe fourrée no peuvent dépasser cette
époque, ce qui fait uu écart de trente ans avec celle
que van Mander assigne.
De tout cela on doit conclure que la susdid-
identification difl'ère encore d'un fait acquis, et
qu'il convient là-dessus de ganler de grandes réser-
ves. Il se peut que le tableau n'en soil pas moins
de Mostaerl. Les considérations de manière eliez
les peintres llamands de celle épo(iue ont en
-M. Benoît et on M. Durand-Gréville des juges bien
plus exercés que moi, et je ne demande qu'à me
ranger à leur autorité là-dessus.
Ce qui n'en rend pas moins ces remarques utiles,
c'est que, pressé qu'on se montre de di-lourner ainsi
un l-xte de van Maniler, on semble ne plus se
souvenir de celui qui, très explicitement, donne à
Jloslaert les di'ux poriraits l'faussemenl nommés^
de .lacqueline de llainaut el de KrancU de Borselon,
conservés au musée d'.\uvers. M. llymans a jus-
lemenl remarijué que l'inaulheuticité des ligures
ne faisait pas ((ue leslalileaux ne pusseni être crus
de Moslaert sur la foi de van Mander. Les spécia-
listes de Mostaerl rejellont ce témoignage, qui
aussi })ieii n'est pas irn-fragable ; mais ne serait-il
pas étonnant qu'on n'eut (piilté le bénéfice d'un
lexte au moins parfaileiueul clair et d'une îd<'nti-
licalion facile, que pour se jeter (huis un refuge
donl je viens de uuintrer la fragilité .'
Kncore un coup, M. (iusiave (llûck n'a relevé de
ressemblances enire le portrait décrit par van
Mander el celui du musée de Bruxelles que colles
qu'on r.Muarque d'un talileau avec un autre pour
atlribuer tous les deux au mémo maître. Donner
I lUie aei|uis davantage, c'est passer des limites
dont la rigueur importe, et qui peut-être, dans cette
occasion, auront mérité qu'on les rappelle.
L. DlMIER.
P. -S. — .le ne sais si personne n'a encore si-
gnalé-, dans l'ouvrage nommé Brevis et succinca
synopsis rerum maxime memorabilium r/esta-
rum ah serenissimis Lotharingiœ Brabantiœ et
Limburgi ilucibtts.iiav Hubert Loyens, Bruxelles,
1672, un portrait do Philippe le Beau, gravé par
Pierre de Jode le jeune, et marqué /. Mostaert
pinxit.
Par là s'atteste l'existence d'un morceau qu'on
retrouvera peut être quelque jour, et dont l'attri-
bution à ce peintre passait au moins pour cons-
tante à répoc[ue. Ce qui précède s'imprimait quand
cette mention m'est tombée sous les yeux : je la
rapporte à tout hasard.
!.. I>.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
La huitième symphonie de Beethoven, qui ou-
vrait le dernier concert Lamoureux, est une do
celles dont l'interpriHalion, sinon l'exécution, est le
plus diflicile. Elle se rattache à la fois, par le style,
à la seconde et à la troisième manière du maître î
par le caractère, elle ne s'apparente à aucune de
ses congénères, sauf, par certains traits, à II
quatrième. Pour la jouer à l'allure convenable, il
faut tenir un équilibre constant entre la précision
et la fantaisie. I,a précision seule risque d'en dé-
truire le caprice et l'humour; la fantaisie déréglée,
d'en briser la ligne si m It-) et si ferme. M. Chcvil-
lard évite l'un et l'autre de ces défauts et tient la
balance à peu prés égale entre la rigueur et la
liberté du mouvement. Le résultat qu'il obtient de
la sorte est aussi conforme que possible à la tra-
dition classique, aux intentions du mailre et à l'es-
prit de son œuvre. C'est parfait.
Un attendait impatiemment la première nou-
veauté de la séance, le prélude syinplionique du
deuxième aote de V(itrangiit\ le drame nouveau de
M. Vincent d'indy, qui vient de triompher à Bruxel-
les. Cette attente, que jusliliaient h» haute situation
musicale de l'auteur et l'éclat de sou talent, ne
pouvait être déçue. Cependant, il est hors de doute
que ce morceau symphonique, par la façon dont il
commente les thèmes principaux de la partition et
]i:ir son caractère plutôt dramatique que purement
musical, se ra'tache plus étroitement à l'actiiuiscé-
niquo que la plupart des fragments symphoniques
tirés des drames de Wagner que l'on exécute dans
les concerts.
Ce ]irélude, assez développé, est construit sur
quelques-uns des motifs essentiels de l'ouvre; ils
en résument la sigiiilicatiou, par leurs oppositiX)ns
et leur alliance. Il va sans dire que leur caractère
propre est intimement lié au sens des situations et
dos paroles et que le senlimenl qu'on peut avoir
de la profonde expression du mocoau dépend do
l'iiitelligoncc qu'un post-èdo déjà de l'ac ion qu'il
commente. De ces Ihèmcs, le premier fiuirnii «u
di'veloiipcment s.» liase principale; c'ei^l une sorlo
:îO
LA CWHONIQUE DES AllTS
(l'appel douloureux dpsliné, dans la pensée de l'au-
teur, ;i exprimer, par ses modifications, tous les
degrés do lu misère liiimaino. Il n'entre en conllit,
ici, qn'avec les motifs d'amour de la partition,
auxquels il se lie et s'oppose de la (acon la plus
maeistrale. Ces méloiies passionnées s'enllamment
peu à peu, leur élan domine tout l'orcliestre. Elles
entrainont, dans leurs liyiiPs tumultueuses, les no-
tes «raves et tristes du thème de misère. Mais
parvenues au point extrême de leur tension, elles
se brisent tout à coup, comme d'elles-mêmes ; le
triste appel de la soullrance et du devoir retentit
seul avec une majestueuse solennité dans les tim-
bres les plus puissants et les plus austères de l'or-
chestre. Tout le sens de l'ouvrage est enfermé de
la sorte dans le raccourci de quelques pat;es. Ceux
qui savent leur rapport à l'action intérieure ne
peuvent qu'être frappés de leur beauté forte et
sobre.
L'autre nouveauté de la journée, le Concerto
pour piano et orchestre de M. L. Moreau, apparaît
d'une maîtrise moins évidente. Mais c'est une
composition pleine do promesses, dont quelques-
unes sont déjà tenues. 11 est d'ores et déjà certain
que nous aurons on M. Moreau un musicien très
au fait de son nié;ier, ce qui est, malgré tout, plus
rare qu'on ne pense. Son Concerto dénote un sens
très appréciable de l'orchestration et de l'écriture
de piano, bien qu'on puisse y relover quelques
disparates dans la manière de traiter l'instrument
solo par rapport à l'ensemble instrumental. 11 y a,
dans le mouvement lent et dans le scher::o. des
effets do timbres tout à fait réussis, et si, musicale-
meat parlant, on peut y trouver quelques expres-
sions convenues au faibles, l'impression produite
par ces deux morceaux demeure excellente, fjràce
à la façon dont l'auteur sait présenter ses idées et
les orner d'harmonies persuasives.
Il m'a semblé que le premier et le dernier mou-
vements de l'ouvrage étaient moins Ijien venus. Le
finale développe des thèmes assez ordinaires : le
tempo du début n'est pas très clairement construit.
M. Moreau accuse, en outre, un penchant trop
marqué à souligner ses tutti par de gros rem-
plissages de cuii-res renforcés de grosse caisse et
Ai cymbales. Cela n'est pas du style sympho-
nique.
L'auteur, qui se révélait ea même temps comme
pianiste, a joué son œuvre avec une virtuosité un
peu énervée, ce qui s'explique par l'attitude d'un
certain nombre d'auditeurs qui semblaient prendre
plaisir à lui rendre impossible une tâche déjà
difficile. M. Moreau a bravement tenu tête aux
apostrophes et aux sifflets de ces dllettanti de
goiit mal informé, et les applaudissements de la
plus grande partie du pu})lic ont justement récom-
pensé sou courage.
Le concert comprenait encore deux morceaux de
chant : l'un de Beethoven, l'autre de Gluck, que
M. H'-nderson a chantés d'un bon style et d'une
voix peu timbrée ; la belle Fête chez Capiclet, de
Berlioz, et les fragments des Maîtres Chanteurs
furent dits ensuite par l'orchestra avec sa vir-
tuosité coututnière.
P, D.
REVUE DES REVUES
— Revue bleue (27 diJcembre 190-3,. — f.n Re-
i-anche de Ilenibrandt ou Musée Duliiit, par
M. Raymond Bouyer.
(3 janvier 1903). — I.a Provence et ses peintres,
de 1700 à nos Jours, par M. Camille Mauclair :
Françoise Uuparc, Constantin, Papely. Granol,
Aiguier, Lonbon. l'rospor Grésy, Guigou, Iticard,
Monticelli, MM. Olive, Cyrille Bcssot, etc.
(10 janvier). — Dans un article intitulé : Les Se-
crets corporatifs des anciennes maUrises,1d.Pi:-
ladau oppose à l'incohérence et au vide des pro-
ductions modernes d'art industriel les qualités do
style et d'expression dos oeuvres des artisans du
Moyen âge et de la Renaissance et voit dans la
fidélité à des traditions raisonnécs, expression
d'aspirations collectives et non individuelles, la
raison de cette supériorité.
X American journal of Arcbaeology fl902,
n° 3, juiUct seiitembrL-). — Mary Gilmoro Wil-
liams, L'impératrice Julia Domna.
X De M. Rufus B. liichar-dson : l" La fontaine
découverte sur l'agora de Corinthe en 1900. Elle
était entourée d'une frise ornée de triglyphes d'une
polychromie remarquable. M. R. voit maintenant
dans ce parapet non une frise de temple rapportée,
m,ais un ouvrage original, destiné ad hoc, du
IV» siècle av. J.-G. au plus tard ; la fontaine elle-
même, avec ses beaux mufles de lions archaïques,
serait antérieure aux guerres médiques; — 2° Ren-
si-ignements supplémentaires sur la fontaine de
Pirène. Les nouvelles fouilles de 1901 ont révélé la
véritable l'orme, rectangulaire, du bassin à air libre
placé devant la fontaine et le système ingénieux
de la distribution et de Iccoulenient des eaux. Ce
bassin serait la xçvt, -ijiiôpo; de Pausanias, où
l'on trempait le bronze de Corinthe ; il est d'époque
romaine; les Byzantins l'ont remi>lacé par un bas-
sin circulaire.
X î*Iay Louise Nichols, Sur l'origine de la
technique des vases à figures rouges. Catalogue
des vases qui offrent la combinaison des deux mé-
thodes, description détaillée de la fameuse cylix
d'Andokidès à Palerme (Jahrbuch, 188fJ, pi. IV. ;
exposé des théories proposées sur ce sujet.
G. Schumacher. Plan d'une église médiévale ré-
cemment découverte à Zerin (Jezreel en Samavie).
(N" 4, octobre-décembre). — Francis AV. Kelsey,
Les entrées de la scène au petit théâtre de Pom-
péi (théâtre couvert). Les grandes portos à droite
et à gauche de la scène et du postscenium ser-
vaient aux cortèges. Les petites iiortci à l'extré-
mité de la scène donnaient accès aux tribundia.
X W. Nickerson Batos, Fers à cheval étrusques
de Corneto, acquis par le musée de Philadelphie
en 1897, Ils ont été trouvés dans une tombe étrus-
que du IV" siècle et sont les seuls spécimens con-
nus du genre : le fer est semi-circulaire, en bronze,
avec des dentelures curieuses à la face interne et
une languette en forme de fer de lance destinée à
protéger la sole contre les cailloux. Il y avait un
trou central pour un clou et, aux extrémités, deux
petits trous carrés où ])assaient probablement des
lanières.
ET DE LA CURIOSITÉ
X George N. (Jlcolt : Note sur un trésor de mon-
naies romaines (.locouverL prés de Corneto (Gordien
à Gallien). Cinri variétés nouvelles.
X Arthur Fairbanks: Surlebas-i'eliefdol'.-l^/i^na
mêlancoUi-jue de l'Acropole L'auteur, rejetant l'ex-
plication tli; M. Lechat, croit que le pilier carré
repivsenlo une mêla : Atiiéna regarde vers les jeu-
nes gens qui s'exercent à la palestre 1;. Il rappro-
che un lécythe du musée d'A'.hf-ues a' 19(58), où
l'on voit l'.ne Alliéna vaguement analogue ; toutes
les deux dériveraient d'un même original, une
statue en ron.ie-bosse.
X -lames Tucker (feu), Statues de Corinthe trou-
vées dans les fouilles américaines : tètes délions do
bonne èjioque, figure de femme drapée époque ro-
maine,, fragments d'un Dionysos (?), figures l'émi-
uines colossales, torse nu d'Aphrodite.
X .loshua M. Shcars : La route du Lcchaoùm et
IfS Propyléi'S ù Gorinthe. Discute la question si les
Propylées avaient une ou plusieurs arches.
— Anzeiger des germanischen National-
muséums il901, fasc. III,. — Fin do l'important
travail de M. Otto Lauffer sur les ustensiles en
usage dau.s les anciennes cuisines nurembei'geoi-
scs, d'après les siiéciniens conservés au Mus<'e
germanique et les estampes anciennes (23 reprod.).
— M. E.-'W. Bredt décrit dix. miniatures dues ù
.Iiihannes Gutlinger d'Augsbourg, qui ornent un
Ijri'viairi' de IW.i, au Musée germanique (reprod.
hors texte de l'une d'elles).
— Étude de M. Hans Stegraann sur Les Por-
traits 'le V empereur M aximilien. par Dfirer (avec
re|iru(l. du dessin de l'Albertina. do la gravure sur
Ijuis di; VA'.), des peintures bien coanues da Musée
germanicpie et du Musc'o impérial de Vienne et
d'une autre peinture, n-plique en majeure partie
de celle de Vienue, ajiparteuanl au prince de Wied,
:'i Neuwied;.
— Notice de M. E.-W. Bredl sur un manuscrit
.^uxon de 14il, orné de miniatures et conservé au
Musée germanique (reiirod. de 2 îles miniatures).
(Fasc. IV).— Di'but d'un iuli-ressant travail de
M. F. Scliiilz suria Sculpture iiir bois en Scliles-
ioi(/-llolstfi'i au Moyen âge, à }>ropos do l'ouvrage
de M. A. Mathad doul il a clé rendu com]ite ici-
même (1). L'auteur l'didie en ]iarticulier, dans ce
liremier article, le priiicipal représentant de celte
école du Schles\vig-n(dstein, Ilans Brûggemann,
et ses œuvres, pleiiws de vigueur et de vie : le
niattre-aulel île Burdesliolm, ft la cathédrale de
Schleswig ; celui do l'église de Neumfuister, au-
jourd'hui disparu; un labernacle à Itusum, uu
auge jiuiaiil tlu luth au Musi'o ilo Berlin, it — sui-
vant M. Malliiei — le Saint Georgi's tuant le
druiion, du Musi'e naliiiual de l Inpenhague ; et il
établit avec rejirod. à l'apjtui) des raii|U'ucliemeu's
curieux entre certains sujets de l'autel do Bor-
ilesliciliii relraeant les scènes do la Passicm et les
Muji'ts similaires do la " Petite Passion » de|)firer,
(lesquels Brïiggomauu s'est certainement ins|iiri''
en plusieurs détails. (:i autres gravures reprodtii-
senl le Porleinent de croix et \'Adat,i du même
autel, et le Saint (leorges do Copouhaguc).
(11 V. la Chronique des Arts du 11 mars IS'.tS,
p. «Jl.
— Article de M. Hermann Uhde-Bemays sur un
mystère, La Conversion de saint Paul, écrit en
1.372 par le poète .loliann Strauss d'Elsterberg.
(1903, fasc. I). — Suite du travail de M Max
Wingcm-oth sur Les Poêles en majolique et les
carreaux de poêles des xvr, xvii" et ww siècles
au Musée germanique, à la Bwg et dans la ville
de Nuremberg [121ig.).
— Publication, par M. H. Ileerwagen, d'un in-
ventaire familial fait en 1480, qui donne d intéres-
sants diHails sur la vie et les mœurs boui-geoises
à Nuremberg à la lin du xv* siècle.
(Fasc. II). — Livraison consacrée en majeure par-
tie à la relation des fêtes donné-es le 14 juin der-
nier, pour la célébration du .')0" anniversaire du
Musée germanique; reproduction du discours pro-
noncé', à cette occasion, par M. X. Licht-wark.
— Fin do rétadc do M. F. Schulz sur La Sculp-
ture sur bois en Hchleswig-Hostein au Moyen
âge: résumé de l'histoire de cette école depuis le
xip siècle jusqu'A 1530, et i-eprod. d'une figure
d'apôtre conservée au Musi'« d'art industriel de
llamboui'get d'une ligure d'.Vdam de l'autel d'Hei-
ligenhafen.
— Les Meubles en bois du Musée germanique,
par M. II. Stcgmanu : avant-propos.
(Fasc. m. — Étude de M. H. Uhde-Bemays
sur la poétesse mu-i-mbergeoise Gatharina Hegina
von Greill'enberg (16S3-ltjb4; et ses œuvres ^avcc
portrait hors texte .
— Première partie du travail de M. H. SIegmann
sur les Meubles en hois du Musée gerr/tanique :
les lits et les sièges ;9 reprod. hors texte et dans le
texte;.
BIBLIOGRAPHIB
Dessins et tableaux do la Renaissance ita
lienne dans les collectious de Suède, par
OswaUl SiitÉN, attarhé au cabinet des Estampes
du Musée national, à Slockbolm. Stockhotni,
impr. Basse W.TulIberg, 190-'.— In vol.gr.in 8°,
di' 114 pages, avec 311 reproductions hors textt.
Il serait à souhaiter que, pour les collections
artistiipies de tous les pays, la critique piM dispo-
ser di' moyens d'int'orn\alion pareils ù ceux que lui
olTre la Suéde. L'excellent catalogue du Musée
national de Stockholm, orné' de pliotographies d€s
ii'uvres les plus remarquables qu'il contient, est
un modèle de conscience et d'éru.lition, tel (|u'on
pouvait l'attendre de son éinineul directoiu',
M. Georg Go'tlie, et <iui ne craint aucune compa-
raison. A côté do ce catalogue ofUciel, le gros
v<ilume lie M. Olof tiranberg consacré aux collec-
tions privées do la Siit'de nous renseigne tris
exacteutent sur les tableaux qui s<^ trouvent dans
1rs résidences si-igneuriiiles ot chez les principaux
auuiteurs d<> ce pays; les ii<uvr<'S dos mallivs hol-
landais, on h' sait, y sont surtout abondantes, i\
raison dos ndalions fri'quoiiles el anciennes qui
existaient entre les deux natinno. Kniin, In belle
publicali'Ui due A M. Lpiuark, directeur dos Beaux-
Arts, aujourd'hui décédé, nu't smis nos yeux de»
fae simile irréprochable» de» meilleurs dessins que
possède la riche collection du Musée national, for-
méo eu grande partie par l'ucliat de celle qu'avait
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
réunie Crozal. Un jrune attaché à la cliicction du
Cabinet des eslaniiics et dessins du musée de
Stockliolin, M. Osvald Sirén, s'est proposé, à son
tour, d'étudier plus sin'-cialenicnt les dessins 1 1 les
tabkaux de la Itonaissanco italienne qui appar-
tiennfnt à diverses collections publiques ou pri-
vées de la Suéde. Animé d'un ardent désir de
s'inslruire, M. Sirén a déjà fait plusieurs voyages
en Italie, voyant beaucoup, comparant, prenant
des mt'S, frayant avec tous les érudits, s'appro-
visionuant de ]ilioto;,'rapliies et do documents de
toute sorte. A son retour dans son pays, ses sou-
venirs encore frais, il a pu, mieux éclairé, revoir
les œuvres italiennes qui se trouvaient autour de
lui, reviser les attributions qui en avaient été
données, rectifier celles qui lui paraissaient fausses,
donnant des cliangenieuls qu'il proposait des rai-
sons le plus souvent très judicieuses et qui font
autant d'honneur à son goût qu'à son savoir. Peut-
être, avec le zèle parfois intempérant de la jeu-
nesse, a-t-il un peu trop cédé à ce courant do
débaptisntions qui, en Italie et ailleurs, entraine
aujourd'hui certains critiques plus aventureux
que bien informés. En ce qui touche Giorgione, par
exemple, il serait permis de relever dansl'étude de
il. .Sirén des affirmations un peu absolues et très
contestables ; celle, par exemple, qui tendrait à
récuser la paternité du grand artiste pour l'admi-
r,<ible Concert chdinpélre du Loiwre, un chef-
d'œuvre dont il n'apprécie pas assez la valeur d'art
et qu'il serait tenté d'attribuer fort gratuitement à
Cariani. Il faudrait plus de réserve en ces ques-
tions d'attributions, toujours très délicates. Mais
il ne nous déplaît pas trop, fût-ce au prix de quel-
ques erreurs, de voir le feu et la passion que
M. Sirén apporte en de pareille études. Avec l'nge,
un savoir plus étendu et un goût plus exercé arri-
veront bientôt, nous en avons confiance, à donner
à ses jugements une très légitime autorité.
Le livre de M. Sirén est accompagné d'excel-
lentes reproductions des principales œuvres qu'il
a étudiées; il est édité avec luxe et fait grand
honneur à la typographie suédoise. C'est à deux
Mécènes anonymes qu'en est due la publication.
Ajoutons que ce bel ouvrage n'a été tiré qu'à
250 exemplaires et qu'en l'écrivant dans notre
langue l'autour, qui revenait ainsi à d'anciennes
traditions un peu abandonnées, s'est acquis des
droits à la gratitude des lecteurs français.
Il serait à souhaiter qu'après cette étude con-
sacrée aux onivres des maîtres italiens M. Sirén
abordât maintenant celle dos maîtres flamands,
hollandais et français, qui constituent la princi-
pale richesse des collections suédoises. On sait que
c'est du cabinet de Crozat que proviennent la
plupart des dessins, ceux de Rembrandt eu parti-
culier, qui, grâce à l'initiative du baron de Tessin,
furent ainsi acquis à Paris, au siècle dernier, pour
des prix vraiment dérisoires. S'il est profondé-
ment regrettable qu'un fonds aussi important et
aussi choisi ait échappé à notre pays, alors qu'un
sacrifice minime lui en aurait assuré la possession,
puisque nous devions le perdre, il faut nous esti-
nier heureux que, du moins, il soit allé en Suéde,
où l'on en connaît tout le prix ; il ne pouvait assu-
rément tomber en meilleures mains.
É. M.
NÉCROLOOIB
Le savant musicologue Josepli 'Vivier vient de
mourir à liruxelles. Il étail m- à iliiy tîelgiquej,
le 15 décembre 1816. .\])ri's avoir suivi les cours du
Conservatoire de musique de Bruxelles, il écrivit
un opéra en un acte, L'J(lusii>n, ])uis deux opé-
rettes : La Vieille de la Cabane ou la Pitié filiale,
et Un Proscrit ou les Suites d'une indiscrétion,
enfin un opéra comique en un acte, Spadilto le
tavernicr. Mais Vivier renonça bientôt au théâtre
l)Our se livrer exclusivement à l'étude de IhariuoDie
cliromaticiue. et en 1862 il fit paraître uu Jraité
d'harmonie théorique et pratique fort estimé,
qui reste son ouvrage capital.
Le 22 décc'robre dernier est mort à Dresde, à
l'âge de soi.\ante-neuf ans, le peintre Rudolpb von
Haber, qui, d'abord olficier, s'adonna ensuite uni-
quement â la peinture et peignit, entre autres, un
portrait de l'empereur Guillaume I", et des natures
mortes où il groupait armes anciennes et précieuses.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de cent tableaux de Boudin, Jong-
kind, Lépine, Sisley, galerie Georges Petit,
8, rue de .Séze, du 2ij janvier au 14 février.
Exp. isition de cinquante aquarelles de M. Adolphe
Dervaux, galerie de l'Art nouveau, 22, rue de
Provence.
Exposition de peintures, pastels, aquarelles et
dessins de MM. Dufy. Lejeuue. Metzinger et
Torent, galerie B. WeiU, 25, rue Victor Massé,
jusqu'au 22 février.
Exposition d'aquarelles et dessins do M. Charles
Jousset, cliez Hesséle, 13, rue Laffitte, du 28 jan-
vier au 12 février.
CONCOURS OUVERTS
Paris
Concours ouvert par le Comité des Dames de
l'Union centrale des Arts décoratifs, jour 1903 :
1» Le dessin d'un napperon ou chemin de table
en broderie, dentelle ou fils tirés, forme et dimen-
sion au gré des concurrentes. Dépôt des dessins
'réduction de l'ensemble et un détail d'angle, gran-
deur nature), du 13 au 15 février, au pavillon do
Marsan. Prix : 80, 50, 25 francs, et des mentions;
2° Vn dessin d'étolTc imiiriniée pour robe de
style Louis XVI; largeur d'étoffe : 60 centimètres,
comprenant plusieurs répétitions du motif initial;
nombre des tons : de 1 à 5, sans compter le fond.
Dépôt du dessin d'ensemble, grandeur d'exécution,
70 cent, carrés (marge de tour de 5 cent., et com-
position pleine de CD cent, carrés'), du 13 au 15 fé-
vrier, au pavillon de Marsan. Prix : 100, 50, 25
francs, et des mentions.
L' Imprimeur-Gérant : André M.4RTY.
Paris. — Imprimerie de la Gazeue des Beau.T-Arls, 8, rue Favart
N" :>. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2» Arr.)
:îl Janvier.
l.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATJN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuilement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnemeiit pour un an
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 Ir
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Le ISr-uméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ry^py^ S' va remanier les est
VIV'^I^ collection Dutuit. Qi
^\k5^r . permi.s d'e.xprimer i
stampcs do la
Qu'il nous soit
un v<.i.'U op-
.?yî?3^i?t portiin.
Les aduiiruljles états des Rcinljraiult ont
été mal vus, — et ceci de l'avis unanime, —
parce qu'ils étaient, pour la plupart, placés
trop haut, ou on médiocre lumicrc, ou que
leur approche était défendue par un rang de
vitrines. Or, des gravures doivent être regar-
dées, sinon à la main, ce que nous ne récla-
mons pas dans un musée, du moins de très
prés. Quant il s'agit de comparer des états —
et si on les expose côte à cùte, c'est bien pour
qu'on les compare, — il ne suflit plus de per-
cevoir le sujet, mais les différences de facture
et de morsure, .'vvec le mode d'e.xposition
adopté pour les Rembrandt, cela était impos-
sible.
La hâte de l'organisation est une e.\cuse
trop suflisanto pour (pic nous ne nous en
contentions pas. 11 fallait d'abord assurer la
collection à la \'illo de Paris jiar sa mise smis
les yeux (lu imlilic dans les délais impartis
pur le testateur. Cela a été fait. Aujourd'iiui,
nous demandons que l'on corrige et que l'un
améliore.
Nous souhaitons que la nouvelle série d'es-
lampes soit tout entière placée ii la hauteur
des yeux, i)ar quoique moyen ipie l'on voudra,
épines ou meubles tournants. Nous nous esti-
merons nu^^mo heureux si (juchiue effort est
fait on ce sens.
Los expositions particulières et les Salons,
suiviuil ou cela dos réclanuilions souvent
formulées, ont rendu plus logi(iue la présen-
tation des ceuvres gravées; il serait d'un
mauvais exemple que, seules, les expositions
publiques persistassent dans les anciens et
trop fâcheux errements.
Nous sommes heureux d'apprendre que les
statues et bas-reliefs antii[ues qu'un ca|irice
de M. Leygues avait distraits des collections
nationales, au temps de l'Exposition, pour en
orner la cour du ministère de l'Instruction
publique, viennent entin, comme nous l'avions
demandé ici-nièmc, do réintégrer le Louvre. . .
non sans dommages. Nous espérons bien ([ue
de pareilles fantaisies ne se renouvelleront
jilus.
Et la cpicstion du pavillon de Flore"? C'est
en cela surtout que M. Chaumié devrait avoir
h C(i-ur de ne pas imiter son prédécesseur. 11
nous tarde de le féliciter d'un acte d'énergie
ipie nous attendons dejmis si longtemps.
.Vprès le Louvre, le château do Versailles :
un feu de cheminée y a éclaté l'autre nuit.
Los dégâts so.it peu importants; mais est-il
vrai, demande notre confrère Lt; Temps, qu'il
n'i'xiste pas au château do pompe à vapeur
et ((u'il n'y a pas d'eau disponible, sauf dans
les bassins du parc '.'
NOUVELLES
:((** Sur la proposition du Conseil supérieur
dos nuisèos, le niinistro do l'inslruclion pu-
lihcpio et (li"s Iîeaux-.\rls vient do décider la
prépanilion d'un UiTiicil generiii des luis reliefs
de la diiulis rmiiaine. Tous les nioiunnents
destinés l'i prendre place dans ce recueil seront
pliolugraplués. I.a plmtonrapliio sera ncconipa-
gnéo d'un texte cotnpurtuul toutes les indica-
ai
LA CIUIUNIQUE DKS ARTS
lions de provenance, de dimensions, de nature
des malLTiaiix, d'élal de conservation, de trous
de sccllcnicnt, etc. Une courte descriijlion y sera
jointe. Quant au.\ monuments disparus, mais
reproduits ou dccrits dans des manuscrits ou
[luljlications antérieurs, tels (|uc les porte-
(ouillcs de Munlfaucon et de M;i)in, les i)a|jiers
de l'eiresc, etc., une hibliollioque des sources
sera jointe à lu description ou à la reproduc-
tion des morceaux.
Le ministre a confié cet important travail,
qui ne demandera pas moins de plusieurs an-
nées de recherches, ù un érudit liien connu,
M. Espérandieu. Membre correspondant de
l'Institut, niembra non résidant du comité des
travaux hisloriques, M. Kspérandieu a, depuis
longtemps, fait ses jircuves dans des publica-
tions similaires : lipigraphie romaine du
PoUou el delaSaintonrje; Inscripliona anti-
ques (Je la Corse, des musées de Periyiieu.v et
de Lccloure ; Recueil des cachets des oculistes
romains, il était donc on ne peut plus (jualifié
pour assumer une tâche aussi lourde. JM. Sa-
lomon Reinach, conservateur du Musée des
antiquités nationales, coordonnera, au fur et à
mesure de l'exécution, les renseignements
fournis par M. Espérandieu. Le recueil com-
mencera par les Alpes-Maritimes, se continuera
par la Narbonnaise cl finira par les Ger-
manies.
s^*:j; La Société des Artistes Indépendants or-
ganise son exposition annuelle dans les serres
du Gours-la-Reine, du 1" mars au 30 avril pro-
chain.
^*^ M. Paul Meurice vient de commander au
peintre Louis-Edouard Fournier, pour le musée
Victor Hugo, un tableau représentant une scène
du dernier acte d'IIernani, quand Doua Sol
menace Don Ruy Gomez de son poignard.
^*, Ce soir, 31 janvier, à neuf heures précises,
dans la grande salle de la mairie du IX' ar-
rondissement, rue Drouot, aura lieu, sous la
présidence de M. Roujon, directeur des Beaux-
Arls, une conférence de M. Benoîl-Lévy sur
L'Art et l'Histoire.
sf*jf Notre éminent collaborateur M . André
Michel, conservateur au musée du Louvre, fera,
les 21 et 2H février, à Vaula de l'Université de
Genève, deux conférences sur Les Cathédrales
françaises.
**:ji M. Ch. Sellier a fait part à ses collègues
de la Commission du Vieux Paris d'une trou-
vaille intéressante faite au cours des fouilles
du Métropolitain. A la hauteur de la rue Mes-
lay, près de la place de la Léimblique, où s'éle-
vait jadis la porte du Temple, un a rencontré
les vestiges d'un i)ont qui avait été jeté par
Richelieu sur le fossé des fortificaiions cons-
truites par Charles V. On en a retrouvé la tète
amont, el l'on a pu reconnaître que, de plain-
pied avec la rue du Temple, il se composait de
quatre arches, trois piles et deux culées. Les
arches n'étaient piastres élevées: elles n'avaient
que 1 m. 50 de haut, ce qui indique que le fossé
était à cet endroit peu profond.
^*# Les fouilles de Carthage, subvention-
nées par le ministère de l'Instruction publique
et dirigées par M. Gauckler, ont amené la dé-
couverte, près des citerne-, romaines de Rordj-
l)jeilid, d'un monaslère de l'époque chrétienne.
Cet édifice, ruiné par la conquête arabe, l'ut
ensuite exploité comme carrière de iiierres;
mais il a conservé une grande partie de ses
pavements. M. Gauckler a découvert, dans
une petite chapelle attenante au cloîlre, deux
mosarijues by/.antines. Sur la pilus ancienne
sont gravés ces mots: <• lieatissimi Martyres».
La seconde mosa'ique donne les noms de ces
marljrs. Ce sont: une sainte inconnue dé-
nommé Sirica ; puis les saints Speratus, Satu-
rus, Saturninus, Stephanus. Ce dernier est,
sans aucun doute, saint Etienne, le protomartyr;
la place d'honneur lui était réservée; une
lourde couronne d'émaux, de gemmes et de
turquoises entoure son front. Cette particularité
permet d'identifier les ruines de cet édifice avec
celles d'un couvent de religieuses mentionné
dès le début de l'occupation vandale, par un
auteur inconnu, 11 définissait ce monastère par
ce fiit, évidemment caractéristique à (Carthage,
qu'il possédail les reliques de saint Etienne.
**:}: La municipalité de Venise vient de voter
une somme de 350. OÛO lire pour la restaura-
tion des anciens édifices de Venise.
**,); On vient de découvrir en Syrie un ma-
nuscrit complet des cinq livres de l'Ancien Tes-
tament écrits en caractères samaritains sur du
parchemin de gazelle. Des experts ont établi
qu'il date de T.i> avant l'ère chrétienne ; il est
donc plus ancien que tous les manuscrits hé-
breux qu'un avait trouvés jusqu'ici. M. Geurge
Zeidan, membre de la Société Royale et Asia-
tique, et un des plus savants orientalistes exis-
tants, a été chargé previsoirement de la garde
de la précieuse Irouvallle.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION BOUDIN, JONGKIXD, LEPINE
SISLEY
» J entrai [dans l'art] par la porte que Jong-
kind avait forcée... J'aurai peut-être eu aussi
ma part d influence dans le mouvement qui
porte la peinture vers l'étude de la grande
lumière, du plein air, de la sincérité dans la
reproduction des effets du ciel. Si plusieurs
de ceux que j'ai eu l'iionneur d'introduire
dans la voie, comme Claude Monet, sont em-
portés plus loin par leur tempérament per-
sonnel, ils ne m'en doivent pas moins quel-
que reconnaissance, comme j'en ai dû moi-
même il ceux qui m'ont conseillé et ofi'ert des
modèles à suivre. » ^1)
Ainsi dit Eugène Boudin, et telle est vrai-
ment la filiation qui unit entre eux Jongkind,
Boudin, Lèpine et Sisley. L'exposition, qui
les rapiiroche de façon inattendue, confirme
le rôle d'initiateur de Jongkind, pressenti par
(1) Eugène Boudin, sa vie et ses œucres, par
Gustave CaUen.
ET DE LA CURIOSITÉ
35
les (ïoncourt di's 1882 1\ et qui apparaît in-
déniable aiijourd'liui. A l'inlluencc de Jong-
kind s'ajoute, cliez Lépine, l'action prédoini
nante de Corot. Sisley, aussi, subit à son dé-
but le charme du divin maifro, puis il se
découvre, atteint à l'ori^'inalité et concjuiert
sa place — très distincte — dans le groupe
impressionniste. Encore que le dernier venu
et le moins bien représenté, il tient ici di-
gnement son rang.
Et maintenant, ne doit-on pas regretter que
le classement chronologique n'ait pas été suivi
pour une exposition tel e iiue celle-ci, ([ni
jette de si vives lumières sur 1 histoire dn
paysage moderne? Chaque tableau se fût
montré, je l'accorde, moins à son avantage
propre ; mais combien aurait été plus proli-
tablo la leçon qui se dégage de la réunion
fortuite de ces cent tableaux, parmi lescpiels
se rencontrent souvent d'authentiques chefs-
d'œuvre. . .
EXPOSITION CHARLES JOLSSF.T
Voici des dessins à la sépia, évoquant les
combats navals de Louis XIV, puis de lim-
pides aquarelles prises au pays basque. Le
métier en est personnel et le jn-océdé y com-
bine ciiriouscmcnt la plume et le lavis; à étu-
dier l'ensemble, chacun voit par quelles tran-
sitions M. .Jousset est jjassé du camaïeu à la
polychromie, comment l'euxie lui est venue
de parer son dessin de reliants rapides et
transparents qui traduisent, avec un plein
succès, la rutilancc de la couleur sous le
soleil du Midi. Nous avions gardé souve-
nance d'anciennes jieinturcs à l'huile de
M. Jonsset, de marin :"S d'une enveloppe très
line, vaporeuse presque, et ([uelques lalileaux
récents sulliscnt à étaldir que M. Charles
.(ousset n'a rien |>erdu do ses qualités d'an-
tan ; mais il plaît d'apprendre (jue ce délicat
peut atteindre à la rolnistesse ol faire preuve
d'une originalité égale dans !a pratique de
l'aquarelle, où la plupart ne savent point
éviter l'ennui des redites et l'écueil de la
mièvrerie.
R. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du Sljainùer 1903
(■'.lerliotis . — I. Acnilèiuir lu-ocèdi' ;'i l'èlcctiDn lie
doux coi'rpi)ouilaii(s. Smit cluiisis :
Dans la section de pi'iQtiue, en romplacomciit di?
M. Israéls, élu associé' itriin|.!cr, Si. Lorimor,
irKdiiiihourg. Il a obtenu une n\^dail!iMlc2" classi'
au Salon do 189('> i)Oiir son lid)lc!ni Marimje de
raison cl le iioitrait dn eolonrl Anslrnlitor-
Tlionison, il nno mèiliiilli' d'ur à l'Exposition i\v
1900;
Dans In section de scnlptnii-, M. John-William
fiosconihe, sculplenr anglais. Il a envoyé au Salon
di' 1901 nno «riindo statue dn duc de Uovousidn'.
1 V. .loiirniil des Concom-t, lonn' II. p.
Académie des Inscriptions
Séance du 23 janvier
Élection d'un membre tHulaire — L'Académie
procède à l'élection d'un membre titulaire en rem-
placement de M. Mfintz, décédé.
Los candidats étaient par ordre alphabétique) :
MM. J'^lle Berger, professeur h 1 École des t^Ihar-
tfs ; Châtelain, conservateur adjoint à la biblio-
llièque do rUnivorslté de l'aris ; Chavanne, pro-
fesseur au Collège de France, tt Maurice Groizet,
également professeur au Collège do France.
Los nombre dfs votants s'élevait à 36.
Au deuxième tour, M. Châtelain a été déclaré
élu ])ar 19 voix, contre 15 accordées à M. Chavanne
et ii à M. C.roizet.
M. Emile Châtelain est conservateur adjoint de
la bibliothèque de l'UniversitJ de Paris, directeur
adjoint à l'Kcole des Hautes Études et l'un des di-
recteur do la Revue des bibliothèques .
Latiniste et paléographe, il est l'auteur de
lexiques et dictionnaires latins, de recueils de
fac-similc des classiques latin?, qui lui ont valu
le prix .Ican Raynaud, de fac-sindle do manus-
crits latins anciens en écriture onciale, ainsi que
de remarquables travaux sur la tachygrapliie la-
tine.
M. Châtelain a aussi publié avec le R. P. De-
uille, sous archiviste du Vatican et correspondant
do l'.V'adémie, le cartulaire de l'Académie de Pa-
ris, auquel a été attribué le grand-prix Berger il
y a quelques années.
l'ne écriture inconnue. — M. Berger annonce
une inté'rossantd découverte qui vient d'être faite
par M. .lean (^uparl, conservateur du Musée du
(:in(iuautenairc à Bruxelles.
11 s'agit de plusieurs fragments de pajiyrus
ayant servi de cartonnage à une momie et qui por-
tent dos carartèrcs d'une écriture cursive avec des
li^jatures entre les lettres.
Ces caractères paraissent d'origine sémitique ;
ils no soid, en tous cas, ni égyptiens ni grecs.
M. Berger a demandé, à M. Capart. des idiologra-
liliii'S de tous ces fragments pour pouvoir étudier
io problème que soulève cette écriture jusqu A pré-
sent inconnue.
CORRESPONDANCE D ANGLETERRE
I.KS <• MMTUKS ANCIENS .1 A LA MOVAL ACADICMY
Les paysages, plus spécialement les paytages do
l'école anglaise, forment la majeure partie ol lu ca-
ractéristique de l'exposilion de celle année. Eu ou-
tre, wwc salle est réservée i"i Cuyp, cl une aulro,
connue l'annèo dernière, à Claude Lorrain. El,
comme complénu^nl, les ornanisaleurs nons nuiu-
Iri'ul, ilnns une anire seclion, les dessins, pholo-
(■raphies, plans et cartes ayant rapport aux l'ouillus
do M. .\rlliur F.vans en Crète, el il sa découverte
ilu palais de Knossos, la demeure du Minolauro
de la légende. Ainsi, les arcliéologiu's sont traités
sur Io môme pied que les pcinli-es, et tous les
(génies peuvent èiro ici appi'éciés.
36
LA CHRONIQUE DES ARTS
Jl faut avouer qiu' la salle ivservr'o :'i Cuyj) nous
cause un (lésappoint<iiicr.t. 11 apparaît un artiste
monotunc, tout au moins dans ses paysages; mais
l'ensciiibie dii sou œuvre ni' peut être l)ien apprckié
ici, 011 l'on n'a réuni que do rares portraits et tr6s
pou de ces scènes d'intérieur dans lesciuellcs il
excelle. L'Anylelerre possédant plus de Cuyp qu'au-
cune autre contrée, la Hollande exceptée, c'est pitié
que l'artiste ne soit pas mieux représenlé en celte
occasion; aussi, ]iarait-il à son désavantage prés
des grands paysagistes anglais qu'on nous montre :
Gainsborougli, Svilson, Gonstablc, Cotman et
Turner. *
L'exposition do ces peinti'es offre de superbes
spécimens, parliculiéromcnt pour Wilson qui nous
apparaît pour la première fuis et dans toute sa
gloire sous l'aspect d'un fondateur du paysage an-
glais. Sa Scène au bord d'un lac {ii M. Lévy) est
uncteuvre mailresscet digue delà NationaUiallery.
Constable est représenté ]iar ses trois plus belles
peintures : La Cathôdrale tic Salisbury (à M'""
Aslitou), I.eChevul sautiiit là la Royal Acadcniy)
et L'Entrée du piint de Waterloo ;à sir Charles
Teniuint), tous paysages grandioses. ïurner nous
montre la Cinquièriie Plaie d'Ègype (à sir Fré-
déric Cook), le Coucher de soleil à Hurlcch là
M. Finch-Hatton), Une mirinc (à ÎNl. Donaldson),
toutes pièces caractéristiques des différentes épo-
ques de sa carrière.
Il est regrettable que la dernière époque do
l'école anglaise de paysage, c'est-à-dire celle de
Henry Moore, de Brcll et de Coi'bet, soit repré-
sentée à côté de l'époque glorieuse de l'ÎSO à 1850,
car la comparaison n'est pas à l'honneur de ces
trois artistes, morts tout récemment.
Mais passons maintenant dans les autres salles,
larges galeries décorées de splendides peintures de
Tintorot, Paul Véronèse et Kubens. Du premier
soûl c.<posées les deux grandes compositions de
Hamptou Court ; Esther devant Assuérus et Les
Neuf Muses, visions superbes, mieux mises en
valeur ici que dans l'obscur palais qui les abrite
d'ordinaire.
La révélation de cette exposition est la magni-
fique composition Vé?ius et Mars, cuvre niagis
traie de Paul 'Véronèse (à lord "SViniborne;, l'un de
ses morceaux les plus décoratifs offrant des figures
de grandeur naturelle. Cette peinture grandioso
sort à montrer la difl'ércnce qui existe entre des
œuvres authentiques de Véronèse et des travaux
d'élèves comme L'Annonciation (à lord Povvis)
nous en fournit lui exemple.
Lord Eadnor nous montre un chef-il'o'uvro de
Nicolas Poussin, L'Adoration du Veau d'or, et le
fameux Portrait d'une dame, par Sebastien del
Piombo, probablrnieut le portrait de Giulia Gon-
zaga, décrit ]iar Vasari. De liubens, on nous pré.sente
l'-'lHne d'Autriche (à M. Pierpont Morgan) — su-
perbe portrait qui figura jadis à la galerie de
Blenlioim — et une autre magnifique effigie, Mrs
Pelham, par sir Joshiia Ileynolds (au comte de
Yarboroughi. Viennent ensuite deux bons portraits
d'Antonio Moro, faussement appelés Lord Essex
et La Reine Marij, et finalement une œuvre maî-
tresse de Giudo Iteni, Portrait du cardinal Vbal-
dini (à lord "Wimborne).
Culte exposition, très intéressante, a cependant
un défaut : son coté diffus. Une concentration plus
forte eût été souhaitable, notamment ea ce qui
concerne Cuyp ; néanmoins, il faut savoir gré à la
Itoyal Academy de nous avoir une fois de plus
ofl'crt cette exhibition des u Maîtres anciens », la
treutcqualriènic depuis 1^70.
H. C.
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre de l'Opéra -Comique : Tilania, drame
lyrique en trois actes, poème de M. Louis Gallet
et de M. André Cornoau, musique de M. Géoi-
g03 Hûe.
Était-il nécessaire de construire ce qu'on appelle
une pièce, d'une logique irréfutable et d'une char-
pente à toute épreuve, sur les frêles documents
humains que peuvent fournir des êtres de songe
comme Obéron, roi de Féerie, et 'litania, sa
reine inconstante'? Shakespeare, lui-même, ne l'a pas
cru. l'.t peut-être la faute de MM. l lorneau et de
Louis Gallet est-elle de l'avoir essayée! — naturel-
lement — d'avoir mal n'ussi. Leur ceuvre .s'intitule
u drame lyrique », et c'est un drame lyrique, en
effet. Mais pas dramatique du tout, encore qu'il
le soit trop et, sans doute, parce qu'il veut trop
l'être. Ce dont le lyrisme, qui seul importait en un
sujet pareil, se ressent fâcheusement.
Te'le est, cependant, la magie des antiques lé-
gendes, que, même dépouillé de toute sincérité
d'évocation, leur charme opère, et que toute fiction
où transparait quelque reflet de leur poésie mysté-
rieuse s'illumine de ce prestige, immanquable-
ment. Un ouviage où figurent les gracieuses appa-
ritions du monde des fée--, peuplé de souvenirs
shakespeariens, peut être un ouviage en somme
ass«z médiocre et peu personnel. Il faudrait qu'il
fut au-dessous du mauvais pour parailre dés-
agréable. .Si peu qie la fantaisie du décorateur et
l'ingéniosité du metteur en scène secondent J'efToi t
des auteurs, le spectacle ne sera pas moins char-
mant d'être un peu absurde.
Peut-être même le sera-t-il davantage si cette
absurdité est légère et naïve. Pas de doute que le
livret de Titania neiit été tout à fait délicieux si,
en l'écrivant, MM. Corneau et Louis Gallet avaient
mis de côlé leurs préoccupations symboliques et
littéraires. Celles-ci gâtent le plaisir qu'on pourrait
prendre à ne trouver aucun sens à leur o?uvre.
Des deux malices, la plus simple eût encore été
la plus profonde, comme il arrive souvent dans
l'art et dans la vie. Mais tout, ici, se passe en mu-
sique, ot il est convenu, depuis quelques années,
que le symbole est aussi indispensable à la mu-
sique que les porte-bouquels aux fleurs et les
aveugles aux caniches. N'insistons pas.
... Tout se pats^ en musique et, probablement,
le livret de Titania. tel qu'il est. aura séduit
M. Georges Hûe, qui l'a choisi, sans doute, entre
beaucoup d'autres. Cette probabilité seule importe:
elle nous garantit, de la part du compositeur, une
siacèrité tt un enlhousiasme auxquels notre plaisir
est égoïstement intéressé.
Acceptons donc, avec 'e musicien, ce poème, tout
imparfait qu'il soit ou plutôt, comptons sur lui
pour nous en faire accepter l'incohérence et la
faiblesse. Nous sommes d'autant plus sûrs de
n'être pas déc;us, que M. Georges Hùe est un de
nos harmonistes les plus distingués et les plus
ET DE LA CURIOSITÉ
37
délicats, doublé d'un homme de gofVt, ce qui ne
gale rien, même lorsqu'on écrit pour le théâtre.
La partition de Titania, sauve, onefTet.la misrre
de l'intrigue imaginée par les librettistes. Du moins,
oUe la revêt d'un chatoiement sonore où se re-
trouve l'information d'un artiste au courant des
procédas les plus efficaces et les plus nouveaux. Do
la Action qu'il avait à traiter M. Georges Hue n'a
voulu retenir, j'en suis sûr, que l'énoncé me'rveil-
louï, sans trop se mettre en peine du sens drama-
tique auquel elle s'ell'orce d'atteindre. Et il n'a con-
sentij vraisemblablement, à l'adopter qu'ébloui par
les promesses musicales île tableaux où le rêve et
la vie se confondent en dos décors charmants, illus-
trés à jamais par la fantaisie de AVieland, de Wehcr
et (le Shakespeare. Los noms d'Oboron, de Titania,
de Uobin-bon-Enfant, siinnenl st harmonieuse-
ment aux oreillos d'un vrai musicien, que, sans
mémo savDir à quelle comédie ils seront mê!és, il
semble que, d'avance, cos noms sou's fassent flou.
rir les plus délicates mélodies et planer les accords
les plus aériens. De ces mélodies, de ces accords,
la musique de Titanix no pouvait donc, par déli-
nilion, se troaver dépourvue. En réalité, c'est
de leur mapie qu'elle tire toulo sa gr;\ce et son
plus sur effet. Quant au reste, il est visible qu'en
d-'pit do Shaki'spaire M. Georges Hùeadù q ilter
le pays du Kéeiie pour les geôles du Symbole cù
l'ontraiuait le z.''lo do ses librettistes. El, l'essence
du symbole étant la gravité, ce n'est pas sa faute
tout à fait si sa musique, alourdie d'intentions
tragiques, nous avertit trop .couvent que toute cite
fantaisie en veut dire au fond bien plus qu'il n'y
parait. Car, malgré lui, M. Georges Ilùe n'a pu,
dans ce conte, esquiver le drame. C'est là sa réelle
milchanco, li puissance amplificatrice do la mu-
sique l'ayant porté à grossir d>'>mesurémont dts
incidents ([ue leur fiivolité seule pouvait faire
prendre au sérieux. Pour écrire un chef d'cinivro
musical, il n'aurait peut-être fallu au compositeur
de TUaiiin qu'un livcet tout i\ fait mauvais, ([ui
l'aurait l'-té ingénumeul, comme celui à'Oheron ou
delà l-'iiUe enchantée... Mais les plus grands
musiciens n'ont pas toujours eu ce bonheur.
'ïrkA séduisante jiar une réalisation musicale do
sonorité agréable, ingénieuse et claire, l'u-uvro
nouvelle est, pour les yeux, un charme constant do
ligne, do lumière et couleur, .le ne crois pas que
M. Albert Gairé ni M. .lusse:uinio nous aient l'.iit
admirer encore rien de plus morvcilleux que le
paysage du premier acte. La savante gradation do
nuances par laquelle ce vallon Henri prend toutes
les teintes do l'enchantement d'une belle lin de
journée, l'art exquis avec lequel l'éclairage en mo-
dide l'aspect, depuis les tons cuiviésdu cii'pusculo
jusqu'aux hrunios violncéts de l'oiubie graiidis-
simle, l'ont do co doc ir un vivanl chef-d'ii'uvre.
I.'intorprétntion est digne de la mise eu scène.
M .leanne Kaunay montio do l'anlorito ."-ans r eu
alidiquor du au fc;i'àc6 dans lo personnago do l'ita-
nia. M'" Marguerite Carré rend (■) nipathlquo il
loucliani lo rôle (i.ssiz ingr.it d'iloniiiuo. I)..ns
celui de Itobiu, M"" do Craponno f.iit apprécier un
travesti svolto et une voix notlo et agrénhlo.
M. Maréchal chante avec chaleur la paitio du
V:inn. M. Alhird otalo plus de solinnilé qu'il n'eu
f.iud ait eu Obérou et M. Dclvoye couiposo iiuo
llgiiro curieuse do vi-ux horgor. I.ia chu-urs chan-
tent juste et font preuvo d'entrain au premier
acte. l.'iMclioslre remplit sa ti^oha avec uuo régu-
larité de perfection qui n'est plus à louer. -J'ajoute
que M. Luigini le conduit avec une ardeur et une
firmeté qui contribuent puissamment à ce beau
résultat.
P. D.
REVUE DES REVUES
— Les Arts (janvier). — Début d'une élude de
M. Augiislo Marguillier sur La Collection de
M. Rodolphe Kann, une des plus remarquables
collections qui soient de tableaux anciens, ilo pre-
mier article est consacré aux œuvres des Primitifs
italiens et flamands, puis à celles de l'école 11a-
niandc du xvii" siècle (11 roprod.).
— Première partie d'un pittoresque travail de
M. lioyor d'Agen sur lo Trésor de Conques, où
li'gliso" abbatiale et son portail, puis la célèbre
statue de sainte Foy sous toutes ses faces, le reli-
quaire do Pépin d'.\quilaine, celui de Bégon, «lui
du pape Pascal H, etc., sont ropioduilos en 16
photogravures.
— M. Paul Vitry établit que lo busio en bronze
ilit do Charles I.\, attribué avec vraisomblanco à
(iormain Pilon, que cousorvo lo musée Wallace,
A Londres, et que roprodiiit une gravure accompa-
gnant col article, ropn'sente bien, on réalité, ce
monarque, et non, comme l'a prétendu Albert .lac-
quomart et comme on l'a accepté habituellement
chez nous, Henri 111.
— Reproductions du beau cofl'ro on noyer sculpté
provenant du château d Azay-le-lliiloau, roccmmcnt
oITort au musée du Louvre par M"' Mai-gucrite
Stoin (notice par M. Gaston ^iigc01l ; — puis d'un
portrait d'une domoisello Philippont, par E^avid,
qui 110 ligure pas dans le catalogue des ouivros du
iiiailio, drossé par son iielit-ûls ; — et d'un curieux
loliquaiiC du xvii- siècle donné à l'église de Saint-
Cyr par M"" do Mainlonon.
— Suite des remarquables éludes do M. Maurice
Uamel sur Les Orinines de l'art moderne : il
jiarlo, celte fois, do 'l'Iiéodoiv Housseau, dont
4 belles œuvres sont reproduites dans col article.
— M. André Michel se propose, dans une sorio
lie " pronienailos artistiques i> nu musée du 'l'ioca-
déro, do nioulrcr, au moyen dos nionuniouts les
plus caractérisliqnes, les évolutions de notre scul-
pture française ù travers les âges et d'en dégager
le sens. Dans nu juviuior article-préface, il résunio
admirablemoul los caiacti'ios do la sculplurogallu-
iiiinaino ot l'étal do l'art au xi' siècle, au moinoiil
ilola naissance et du dovoloppemeut de lu sculpture
niniiumentalo dans les églises dil"s " i-.iniuii. - ■•.
0 L Épreuvo ^n" 1 l'i tl, l.'i novembre cl 1.') Jé-
coinbre 1!)II2 ot \h janvier WVXS . — C.olto nnuvoUo
revue, fi laquello nous souhaitons cordinloiuent la
hioiivouuo, se jiropose do donner clun|tU' mois,
avec dos études sur los uinilre.s anciens ot niodor-
nos, des ropro.luclions des clu'fs-d'iouvro do l'arl.
1.0 premier fn.sciciile, consacriS A Heuibrniult,
■outil ut uuo étude do M. Victor Tlioinus, iiccoiii-
pngiii'o do ropriiiliicliiMis et dessins ilans le texte
do S planches, où sont olVorlus les u-uvros mni-
h-o-sos do l'nrliste.
as
LA CHRONIQUE DES ARTS
Lo (leiixièmo renferme uno ^'tudo do M. Louis de
Scliattcr sur les Priuiilifs llainands, avec des re-
production» do JL et J. van l'IjcU, Tliierry Bouts,
1\. van dor Wcyden, Mcniling, Q. Massys, etc.
Les Trimitif franrais, ou du moins lo projet
formé par M. IFeuri Doucliot do réunir dans une
oxposilion du mùnio genre que celle do Bruges,
les œuvres do nos mailres du Moyen ilgo, fait
l'objet, dans lo troisième fascicule, dnn arliclo de
M. Victor Thomas, accompagné do reproductions
do miniatures et do sculptures. — Uno élude do
AF. Mauroi-Scott sur Krans liais avec gravures
hors texte et dans le texte) et uno eau-forte origi-
nale , Paysof/e, de M. Eugène Charvot, complètent
cotte livraison.
V Revue des Doux-Mondes il" janvier). —
Dans uno iuli'iessanto étude sur Dante et la mu-
sique, M. Camille Bellaigne passe en revue les
rares (ouvres musicales inspirées do Dante, puis
montre ce qu'il y a de musical dans l'teuvre do
Dante, dans son génie et dans son âme même, et
quelle place la musii|uo tient dans la Divine
ComciHc.
p Revue bleue '17 et 2'i janvier). — Pages élo-
quentes et ijrofondes de l'écrivain italien A. Fogga-
zari sur le rôle de la douleur dans l'art, les œuvres
qu'elle a inspii'éos dans l'antiquité et les temps
modernes, la beauté particulière qu'elle leur confère.
P Dans la deuxième da ces livraisons, bonne
étude de M. Hugues Imbert sur lo compositeur
.lohannes Brahms.
Il Le Monde catholique illustré (30 novembre
1903).— Article do M. !•'. .leracc %m-\Éphèbe dé-
couvert en 1900 à Pomiiéi et que la Gazelle a re-
l^roduit alors.
(15 décembre 19021. — Étude sur la vie et l'œuvre
de Ligier Riclner, par M. Paul Denis {17 grav.).
Il Compte l'oudu (terminé dans le numéro sui-
vant), par M. L. Gallari, do la récente exposition
do « Blanc et Noir » (dessins et gravures) à Bome
(44 reprod.).
Il Article nécrologique sur Eugène Mûniz, par
M. A. Girodio (avec portrait).
= Magazin6 of Art (novembre 1002). — Suivant
une excellente tradition, ce journal présente à ses
lecteurs un relevé des principales ventes de ta-
bleaux et d'objets d'art qui ont e\i lieu en Angle-
terre au cours de la dernière saison. Une liste de
31 tableaux, dont les prix ont varié entre 10.."iOO
et 1.000 guinécs, permet de voir que, en dépit de
circonstances défavorables, les œuvres de premier
ordre conlinuent d'être chaudement disputées. La
faveur du public va surtout aux portraits de
l'école anglaise du xvi-.r siècle, et c'est Romney
qui arrive en tète de la liste, avec un portrait de
miss Rodbard, payé 10.500 guinées. Ilopiint-r et
Raeburn le suivent de près, tandis qu'un portrait
de Rembrandt ne « fait » que 5.500 guinées, un
Velazquez 2.500 guinées, et un « très intéressant et
remarquable luùrccau attribué à BoliccUi » est
vendu 1.080 guinéts. Notre amour-propre natio-
nal peut se réjouir de voir notre Troyon figurer
sur cette enviable liste avec un tableau. Vaches et
moutons, vendu 7.000 guinées.
= A signaler encore, dans ce numéro, une étude
de M. G. Conody sur les compositions de M. Byam
Sliaw inspirées par le Livre de l'EcclésiasIe, —
liuis divers articles sur Charles Dana Gibson, le
dessinateur humoristique, — sur ledernier Salon de
laSécession berlinoise, —sur les bijoux de Lalique,
etc., etc.
= Échos du Couronnement. Sous ce titre, le
Magazine décrit les tiavaux décoratifs improvisés
par différents groupes artistiques à l'occasion des
fêtes du couronnement. Des mâts et des poteaux
garnis do lanternes, des bannières peintes, des
uuiquettes de statues ou de bustes,, imaginés par
les élèves du Royal Collège of Art, servirent à
décorer le pont de Westminster qui, ainsi travesti,
avait pris un aspect moyenâgeux fort pittoresque.
D'autre part, les élèves du professeur Ilerkomer
se signalèrent par des images transparentes repré-
sentant les principaux souverains do lAngleierro
et dont l'une avait pour auteur le maitre lui-même.
:= Lucien Simon, étude biographique et criti-
que par le prince Bodjar Karageorgewitch, avec
de nombreuses illustrations d'après les œuvres du
peintre.
= A signaler encore les fragments d'une auto-
biographie, de llosa Bonheur, illuslrée de croquis
originaux de la célèbre artiste — et une étude sur
le costume en Angleterre sous le règne de George IL
(Décembre). — Notice sur le portrait de Sophie
.\rnould, par Greuze, qui fait actuellement partie
de la collection AVallace. La célèbre actrice est
représentée do face, coifîëe d'un large feutre empa-
naché, lo menton appuyé sur sa main gauche,
dans uno attitude dont la grâce n'est pas exempte
d'alïéterie.
= Étude do M. Franck L. Emanuel sur les
cartes postales illustrée dont le goût s'est si fort
développé depuis quelques années et qui, peu à
peu, de grossières enluminures qu'elles étaient, se
sont transformées en véritables œuvres d'art. C'est
d'Allemagne qu'est parti le mouvement. Des artis
tes de valeur tels que Kley, KarlMulter, F. Ilock,
et quelques autres ont composé, en vue de cette
industrie, des paysages et des scènes familières
i[ui, habilement chromolithogra]ihiées, ont un
i-norme débit ,1). La Belgique,. l'Autriche tt l'Ita-
lie ont également, dans ce genre, des spécialistes
recherchés des amateurs. Quant à la France, elle
semble n'avoir que peu profité, jusiju'à présent, de
celte ressource qui s'olTre à son activité arlistique.
il. Emanuel cite cependant avec éloges les cartes
postales illustrées de M. II. Rivière et do M. Mucba.
= Article de M. Charles Iliatt sur M. Franck
Bramley, peintre de la Royal Academy, qui appar-
tient à l'école de Nelwyn, un petit bourg de
pêcheurs où s'est groupée une importante colonie
d'artistes. C'est là qu'il a composé ses meilleures
œuvres, telles que Vieux souvenirs et Sans
espoir, qai.onl vtô souvent popularisées par la
gravure.
0 Kunstchronik (4 et 18 décembre 1902).- Nou-
velle coiitributiou à la question du caractère de la
femme de Durer : M. A. Gûmbel publie pour la
première fois, d'après l'original conservé aux Ar-
(1) D'après une statistique de l'administration
des Postes imi^ériales, il aurait été expédié, pen-
dant certaines semaines, jilus de dix millions de
cartes illustrées.
ET DE LA CURIOSITE
39
cliivcs du dislrict de Xuremljerg, le fragment do
son leslniiinnl qui concerne la donation qu'elle fit
en faveur des étudiants en théologie, et fait re-
marquer les sentiments de jiiété, d'afl'ection pour
SCS parents et amis, le bon sens pratique qui l'ani-
maient, (jualilés déjà mises en lumière par Tliau-
sing. et qui détruisent définilivoinenl la k'gende
liu'cliante créée par Pirkheimer.
Ce document permet en même temps de préciser
davantage qu'on n'avait pu le faire jusqu'ici, la date
de la mort d'Agnès Durer, qu'on situait entre le
13 décembre lô39 et le 2 février 1540 : on peut
maintenant la fixer entre les deux dates du 13 et
du 30 décembre 1530.
BIBLIOORAPHIB
The bases of design, by Walter Cr.v.ne. Londou,
r.ell. in-S°, xvni-:;Nl p. av. grav.
Linie and Form, by Walter Ckaxe. London, Bell.
ln-8", xv-288 p. av. grav.
Ces deux livres sont formés de conférences faites
aux l'iudiants de l'École municipale d'art de Man-
eh(>sler.
Leur iiriacipal objet est de montrer la parenté
dos arts du dessin, ce qu'on ne saurait trop rap-
peler 'd une époque où la concurrence commerciale
a pour résultat de spécialiser chacun dans sa
branche.
Ce sont pourtant les observations sur les arts,
(]iie Walter Crâne a luiiuémc pratiqués, qui don-
nent à ces livres leur principal intérêt, les considé-
rations générales n'étant guère ([uo des redites.
La liase essentielle des arts du dessin est l'ar-
chitecture, dont les autres arts ne sont, pour ainsi
dire, que le complément, i' comme las branches se
raïqiorleut à la tige principale et comme la disposi-
tion do l'arbre so retrouve dans les nervures de la
louille. » Mais l'architecture elle-même trouve des
principes de beauté on satisfaisant aux nécessités
qui lui ontdonné naissance. Les moulures, par
exemi)le, (jui sont d'un si grand effet décoratif, ne
furc.it inventées que ]iour iirotéger les murs et
les fenêtres contre la ]iluie.
Cette parfaite adajUalion aux conditions nuité-
rielles peut seule, ipielqucfois, atteindre à la beauté.
C'est ainsi que certaines lanqies romaines et des
auqdiorcs grecques sans aucun ornement sont
parfaitement belles, tant leurs formes ont été lieu-
n-uscuu'Ut déterminées iiar l'utilité: " Nous avons
été truji habitués à considérer la décoration et les
ornements comiue une addition étrangère A un ob-
ji't, ( t non comme une partie organique et essen-
tielle de cet objet, .i liien n'a tant contribué l'i avi-
lir les ustensiles d'usage courant i|n'uni^ l)assi(in
mal avisée do l'ornement ; c'est que maintruant les
clio.ios sont faites pDur être vendues plutôt qui'
jDur durer et vivre avec nous.
Mais, en diliors des c<indilions imposées ]iar
l'usage, Un di'ssin d'art aiqilii]ué doit encore tenir
Compte de la nuilière et des jn-océdés d'exécution.
Walter Cranc> nous nuintre ([ue les arts décoratif»
sont toujours tombés eu décadi'uce dès qu'ils ont
cessé d'envisager francluMuent les limitations impo-
sées ]iar leur propre technique. L'exom]ile du
vitrail est peut-êlro lopins frappant. Au xvi» siècle,
par suite cU' iierfcctiounemenls matériels — l'in-
\entioudos émaux et la fubricaliou de plaques do
verre plus grandes, — hs peintres verriers tentè-
rent de faire de véritables tableaux sur verre.
Les plombs, dont ils ne savaient plus tirer de
parti décoratif, ne leur semblèrent plus qu'une
entrave et c'est ce qui amena la décadence com-
plète de leur art au xviii* siècle. C'est, au con-
traire, en se soumettant à ces nécessités fonda-
mentales que Burne-Jones et Madox Brown
purent de nouveau dessiner de belles verrières
dans la véritable tradition.
L'intérêt de ces volumes est encore accru par de
nombreux croquis originaux, du principal collabo-
rateur de ^\'. Morris dans la rénovation de l'art
anglais.
1*1.
Ln même temps qu'elle publie la belle revue
Die grapldschen Kiinsle, la Société des Arts Gra-
phiques de Vienne édiie chaque année sous le
titre : Jahresmappe der Gesellschaft fiir ver-
vleltaeltigende Kunst in Wien. un alljum de luxe
grand in-folio, comprenant six gravures originales
dues aux maîtres de l'estampe moderne.
Nous avons signalé en son temps le premier en
date de ces albums pour l'année 1898. Les quatre
suivants le continuent dignement : caux-forles,
lithographies en noir ou en couleurs, algrapliies,
gravures sur bois, dues aux premiers artistes mo-
dernes, français ou étrangers, forment un recueil
sans égal, qui offre comme la fleur de la produc-
tion graphique moderne. Les noms de (.'•. Bam-
lierger, K. Kallmorgen, F. von Myrbach. W.Conz,
Frank Laing, Scbmutzer, Storm van s'Gravesande,
Suppanlschilsch, Auguste Légère, Otto Fischer,
Meyer-Basel, Neuenborn, Jenevvein, MùUer, Mi-
clialek, l'bbolohde, Cornelia Paczka, etc., sont
garants do la haute valeur artistique de ces feuilles.
Le dernier de es albums, iiour l'année 1902, com-
prend : trois eaux-fortes originales do M. ( iskar
Graf, Chccalier; do M. Muller, Poule, et de
M Ulibeluhde, Tombeaux: une lithogra])hic on
couleurs de M. Kmil Orlik, Mutin de ilimanche à
linilzen (Bohème) ; une eau-forte eu couleurs do
M. Richard Itanfl, Port breton, et une reproduc-
tion d'une a'uvro do M. Jenowein : Devant le
de s lin.
NÉCROLOQIB
Robert Planquette est mort mercredi malin
à l'aris. Il y était né on 13.')0. Après avoir pasjé
un au au Conservatoire et étudié la composi-
tion avec Djpralo, il écrivit des chansonnetlea,
des saynètes, et notamniint un monologue. (';i de-
mande une femme (/tfc/i(i)*i(ire, que chanta Judic.
Il débuta avec éclat au théâtre par les Cloches de
Corneoille, qui so jouèrent plus do iOO fois do
suite, aux Folios-Dramatiques, et. depuis lors, ont
trouvé partout une vogue extraordinaire.
Lo succès do lîip, sept ans plus lard, fut pres-
que aussi grand. Ces deux ouvres iuflirenl A sa
fortuni'. Il était devenu le fournisseur attilro des
b.illil4 do r.MIuimhra do Londres. Parmi ses opé-
rettes, rappelons : Paille d avoine, Les \'ultiijeuvs
de la :iS',Surcoiif, l.a Cantiniàrt, Mamitlte Ouat'-
soti.t, etc., etc. I*lanquett6 s'était engagé adonner
pour la prochaine saison la partition do iltss Croi-
kelt, de MM. L«>conilo, de Liunay et Darcy.
11 était cliovulier do la Ldgiou-d'Uonueur.
'lO
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
M'" Augusta Holmes, lo coiiiposileiir de mu-
sique Ijicn connu, est morte, mercredi matin, des
.suilos d'une alTeclion cardiaque qui ia tenait alitée
depuis liuil jours.
NV'c à Paris, en 18f)/i, de parents irlandais,
Aujj'usta llolniùs montra, très jeuue, d'excellentes
dispositions pour la musique. Dès l'àgo de qua-
torze ans, elle composa sa Chanson du citante ier,
qui est l'une de ses coniposilions les plus popu-
laires, lève do Henri Lambert, puis de César
Franck, elle reçut, en 18Î8, un prix de la Ville de
Paris pour une cantate intitulée Lulcce, qui fut
exi'calée à Angers en 1884.
Successiveniont, elle composa les Argonautes,
Pologne, Irlaide, Au Pays bleu, Ludus pro Pa-
tria, puis l'Oie triomphale en l'honneur du cen-
tonairodelaSO, exécutée au palais de l'iadustriepar
;J00 musiciens et 500 choristes.
Il y a doux ans, enfin, M"" Augusta Holmes
remportait uu certaia succès à l'Opéra avec la
Mo itaf/ne Noire.
M'"" ïlolméi aura travaillé jusqu'à son dernier
jour : elle terminait, la veille de sa mort, une
chanson, Les Petits gas bretons, inspirée par la
niitèro qu'endurent actuellement les pêcheurs dos
eûtes de Bretagne.
Mardi dernier est mort, à Paris, le chantaur
Numa Auguez. Il était né à Saleux, dans la
Somme, en 1817. Il fut admis au Conservatoire en
18G7 et outra à rOi)éra quatre ans après. Il y resta
dix ans et y remporta de nombreux succès. En
1883 et 18^4, il chanta en Italie et, à sou retour,
iDrsqne Lamoureux lit à lÉlen sa retentistante
et brève tentative, créa le héraut de Lohenyrin :
ce tôle s'adaptait si exactement à ses qualités,
qu'il y rempo.-ta nn succès quasi triomphal.
Depuis lors, M. Auguez chanta aux concerts
Lamoureux, Golonna et au Conservatoire. Il exé-
cuta d'innombrables fuis la partie de barylon dans
U Symphonie avec chœurs el dans la Damnation
de Faust. Il avait épousé une artiste de talent,
Jl"'« de Montalant, et tous deux formèrent de nom-
breux et brillants élèves.
Ea 1899, M. Auguez fut nommé professeur au
Conservatoire.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. S. W. 'Warren, de Boston
Venle faite les H cl 19 déceuibre 1903, à New-
York, par M. 'i'Iiomai E. Kirby, de l'American Arl
Association.
Tableaux. — 19. Cli. Bargue. Sentinelle turque ;
20.500. — 21. Decamps. Bazar au Caire: 15 000.
25. Millet. La Retour de la fontaine : 23.0JU. —
23. Daubigny. Bord de rivière, printemps: 29.750.
y7. J. Israels. Une chaumière di Madone : 17.500.
— 38. Jongkind. Eavirons de DorJrecht : li.OOÛ.
— il. Decamps. Eté, tombeaux près du Caire ;
15.000. — 47. Ziem. Canal de la Chiosigia; 16.250.
— 50. Harpignies. Clair de lune, l'Étang: 10.000.
51. Ch. Jacque. Basse-cour: 11.250. — 52. Ingres.
Mariage du cardinal Bibbiena avec sa nièce, d'après
Raphaël : 27.500. — 53. J. Dupré. Sur la falaise :
38.000.
70. TWodore Rousseau. Crépuscule: 25.000. —
71. Corot. Peupliers do Lombardie : 25.500. — 72.
Daubigny. Marine avec bateau : 50.000. — 73. Co-
lot. Piegreltant la patrie: 17.500.
74. J. Dupré. Crépuscule sur la .Seine : .'iO.OOO.
— 75. Corot. Paysage boisé : 75.000. — 77. Ch. Dau-
bigny. Bateaux au rivage : 17.500. — 78. J.-F. Mil-
let. Paysanne el enfant : 55.500. — 79. Th. Rous-
teiu. L' ne plaine en Berri, coucher de soleil:
43.500.
97. Pieter de Hooch. Intérieur: 17.500.— 103.
Gainsboroagh. Portrait de Constantin-John Phipps,
second baron Musgrave : 15.250. — 104. Sir J. Rey-
nolds. Portrait de lady Hervey do Bristol: 50.000.
— 105. Sir Th. Lawrence. Portrait de John Sin-
gleton Coplcy, lori Lyudurst : 16.500.
100. Sir Th. Lawrence. Portrait de lady Lyn-
durst: 10.500. — 108. J.-F. Millet. Gardeuse de
chîvrescu Auvergne, crayon : I8.O0O. — 109. Co-
rot. Paris vu de Saint-Gloud : 73. ,500. — 113. Diaz.
Descente des Bohémiens : 08.500. — 114. Corot.
Orphée et Eurydice: 107.500.
115. 'l'royon. Paysage près Villiers: 40.500. —
UG. E. Delacroix. Herminie et les Bergers : 36 000.
— 118. G. Fuller. L'Escadron: 2.7.500.-121.
Puvis dj Chavannes. Femmes .à la fontaine, La
Source: 40.000.
Produit: 1.736.375 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de M. Louis Japy, ga-
lerie des Artistes modernes, 19, rue Caumartin,
jusqu'au G février.
11» Exposition de la Société « Paris-Province «,
galerie Georges Petit, 12, rue Godot-de-Maurui, du
3 au 17 février.
Exposition de tableaux de Mil. A. Delahogue
et E. Delahogue, à la Bodinière, 18, rue Saint-
Lazare, du 1" au 21 février'.
Exposition de peinture cl de sculpture de l'Ame-
rican Art Association, 74, rue Notre-Dame-dos-
Chaïups, du 1" au 21 février.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Parts
13 Exposition de la Société Nationale des
Beaux-Arts, au Grand P;ilais dos Beaux-Arts,
avenue d'Antin, du 16 avril au 30 juin. Envoi dos
ouvrages : pour les peintres et graveurs, }ion so-
ciétaires ni associés, du 9 au 11 mars; associés,
les 2G et 27 mars; sociétaires, le 1" et le 2 avril;
— pour les sculjileurs, architectes et exposants
d'objets d'art, non sociétaires ni associés, du 19 au
21 mars; associés, les 30 et 31 mars; sociétaires,
les 3 et 4 avril.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N» n. _ 190S
BUREAUX
RUE FAVART '2= Arr.
7 F.'vri*r.
I>\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE' LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
P A n A I s s A N T I. E s A M E D 1 M A T 1 N
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluilemenl la Chronique di.'S Arts et de la Curiosi:é
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ISTU-méro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
r7"Y>i*-v A discussion ilu Imdgotdos Beatix-
^1^?^^ Arts est, clia([uc année, l'ofcasinn
wl)>^**i des plus belles manifestations.
s^îy^^iA Les orateurs viennent en nonibn'
di''noiicer le péril du Louvre et celui de Ver-
sailles. Los ministres protestent de leur solli-
citude. La Chambre décide pompeusement
que le ministère des Colonies doit quitter le
Louvre et céder au musée le pavillon de Elore.
On se conj^Tatule, on proclame qu'on a sauvé
les beaux-arts, i^t l'année suivante, rien ne
s'étant passé dans riiitcrvalle, on recom-
mence.
La comédie s'est jouée, il y a quehjucs
jcuirs, selon le rite accoutumé. Seulomcnf, il
parait bien qu'on ne se fasse même plus
d'illusion sur la valeur platonii|ue de ces
virnx. Kn l'.iUi, M. Lnyt,'ues avait déposé un
lirojcl magnilii|ue, dont la réalisation ne dc-
niandail guérû que dix années. I »epuis 190:.',
il y a une loi qui libi're le Louvre de ses
dangereux voisins. 11 ne lui man(iuo plus ([ue
d'être mise en vigueur, et c'est là qu'orateurs,
ministres ot directeurs se trouvent dans le
plus dé|)lorablo embarras. A son lour, la
(ViTiimission des Cnancos est intervenue, et
elle no dissimule pas les difficultés nuilériolies
lies dé.'uénagcmi'uts ([uo l'on rêve. .\prés dos
années do projets en l'air, on nous arraciie
jus(iu'à l'espérance de les voir un jnur de-
venir réalité.
Le jiublic, plus rapide et ]dus simple dans
ses raisonnements, ne retient (]no deux faits,
el il a raison : le Loin ro est en danger; ou
no fail rien pour le Louvre. Maintenant qu'on
explicpie tout co qu'on voudra, (|u'on f.isse
intervenir les Colonies, les Finances, le Com-
missariat do l'Exposition et toutes les ad-
ministrations de France, peu importe, les
faits lamentables demeurent. Il est inconce-
vable que dans un pays où tant d'hommes
se [)i([uent d'un si fort attachement pour les
arts, on ne trouve pas un moyen de donner
la sécurité à notre incomiiarable galerie.
L'administration dos Musées nationaux
vient, comme nous l'avons annoncé, de revi-
ser, iiour la comi)lé[er, la liste des bienfai-
teurs du Louvre qui se trouve à l'entrée de la
galerie d'.Vjiollon. Xous regrettons de n'y jias
voir figurer encore cette fois les noms do
ceux qui, en 1871, sauvèrent le Louvre do
l'incendie : lîarbet de Jouy, dont un do nos
collaborateurs retrace plus loin l'héroïque
conduite, et le lieutenant de Sigoyer. Nous
réclamons de nouveau pour eux justice et
reconnaissance.
NOUVELLES
^*t Ou vient d'exposer sur un chovalot, dans
la sallo dos nouvelles acquisitions du déparle-
mont do la scnlpturo ilo la Itenaissance. au
musée du Louvre, on attendant cpion lui amé-
nage uno place convenahlo dans la sallo ita
lionne, lo nuigniliipic lias-rolief en inarhro do
Scipiun do la collection lîallier, attribué tantiU
il Vorrocchio. tantéil 11 Léonard, Uonl lo musée
vient d'entrer on possession.
4,% Lo Musée national du Luxembourg sst
fermé doimis avanlliior pour l'actiévomenl des
travaux do remaniement.
l'n avis ultéiieur loni connaître la date do
la réouvorluro dos sallos.
♦'♦
\si Journal officiel du 31 janMor a pu-
LA CHRONIQUE DES ARTS
Mii5 un ra|iporl au Pi'ûsidenl de lu Ri'publiriue
purJo ministre do l'Instruction publique et des
Reaux-Arts, ooncernant la crt'tation d'écoles ré-
gionales d'arcliiteeturo , assimilées de tous
))oints h la section d'architecture de TPcole des
Reaux-Arts de Paris et conférant les mêmes
titres que celles-ci. Ce rapport est suivi : P'd'un
décret substituant nu Conseil supérieur d'en-
seignement de l'École nationale des Reaux-
Arts un conseil supérieur de l'Enseignement
des Reaux-Arts et organisant ledit Conseil,
dont l'action, pour ce qui concerni l'architecluro,
s'exerce dans toute la France, chacun des
nouveaux cenlres d'enseignement y étant, d'ail-
leurs, représenté; 2° d'un décret relatif à l'or-
ganisation des écoles régionales d'architec-
ture ; 3° d'un arrêté portant règlement de ces
écoles.
!(:*;(: Le mu^ée de l'Armée va recevoir pro-
clia'nemcnt l'iinporlante collection du peintre
Loustauneau, dont on a plus d'une lois remar-
qué au Salon les tableaux militaires. Elle se
compose de costumes d'officiers, de sous-of(i-
ciers et de soldats, de coilTures, casques, ki''pis,
shakos, cuirasses, armes, sabrelach'^s, tam-
bours, trompettes et clairons, et d'une série
complète d'uniformes de hussards de IBSJ à
1870; d'uniformes de cavalerie et d'infanterie
de 182D à 18<J, plus une série de costumes, au
complet, de tous les régiments de la garde et
un drapeau de 184S. Le don en est fait au
musée par la mère et la sœur de l'artiste, ses
héritières.
**;(= La Monnaie vient de terminer la frappe
d'ime médaille destinée à rappeler la dernière
expédition de Chine. Cette médaille est en
argent. A l'avers, une jeune femme symboli-
sant la République française, coilTée du casque
colonial. Au revers, deux canons entre-croisés
forment, avec ur.e an re et un drapeau, un
faisceau central ; en perspective se profile une
pagode chinoise. Au-dessus est gravé le mot :
Chine ; sur les côtés, les dates « 1900 19ui ».
^:*jf Nous appr^inons avec plaisir que notre
distingué collaborateur M. F. de Mély vient
d'être nommé membre résidant de la Société
Nationale des Anti(iuaires de France.
■^*^ Le 10 février, à 8 heures 1/2 du soir, aura
heu, à la Bourse du Travail, sous les auspices
du Syndicat des ouvriers sculpteurs et Ue la
Société p puUi're des Beaux-.\rls, une confé-
rence, accompagnée de projections, sur Les
Primlifs flamands el français, pa.r'^L Salo-
mon Reinach
**:!: Une association artistique vient de se
fonder entre les fonctionnaires et agents des
Postes, Télégraphes el Téléphones. Elle a pour
but de grouper les fonctionnaires et agents qui
consacrent leurs loi ùrs à des occupations artis-
tiques et de leur permettre d'organiser des
expositions de leurs travaux. La première de
ces expositions aura lieu le mois prochain.
♦*:(; Le musée de Berlin vient de s'enrichir
d'une œuvre capitale de Hugo van der Goes:
un grand panneau (de 2 m. £0 de large sur
1 m. de haut; représentant L'Adoration des
Mages avec, à droite et à gauche, des figures
à mi corps de deux propliètcs, sans doute
l^avid et Isaïe.
Celte œuvre, d'une exPcUenle conservation,
provient d'une galerie particulière de Madrid.
*** En procédant à de nouvelles fouilles sur
l'emiilacemcnt de ram[jliilhéaire romain récem-
i7ienl mis au jour à Metz, on vient de décou-
vrir une église souterraine, certainement lune
dos plus anciennes de l'Occident. Il s'agit d'un
souterrain transformé en temple à l'aide de
colonnes d'u i style indéterminé. Le bénitier,
creusé dans un bloc de pierre, était à l'entrée
d'une voûle cintrée d jnl les sculptures, encore
visibles, paraissent dater du deuxième siècle
de l'ère chrétienne.
La population messine demande avec insis-
tance la conservation de l'amphithéûtre, dont
les fouilles sont extrêmement intéressantes :
malheureusement, il ne pourra être déféré à
so\ désir, car le terrain devra é're inces>am-
raent comblé el nivelé pour servir d'emplace-
ment à la nouvelle gare.
*"** Après l'écroulement du campanile de
Venise, voici un nouveau malheur qui ne lou-
chera pas moins les amateurs de pittoresque :
s'il faut en croire une dépêche de Nuremberg,
une partie des murs de la ville s'est écroulée,
il y a quelques jour:;, comblant de ses dé-
combres les vieux fossés.
On craint pour la solidité de l'antique en-
ceinte et pour les tours qui donnent à la vieille
vil'e franconienne un aspect si caractéristi-
que.
^*,t: La Libre Esthétique de Bruxelles ou-
vrira à la fin de février, au Musée moderne,
son dixième Salon d'œuvres d'art. A l'occasion
de cet anniversaire, l'exposition oflrira le ré-
sumé des diverses tendances qui caractérisent,
dans les différents pays, l'art contemporain.
i** Bc nouvelles fouilles à Pompéi ont mis
au jour, dans la maison de Lucretius Tronto-
nus, un beau pied de table en bronze, dont le
bas est f jrmé par une patte de lion et le haut
par un petit Amour sortant d'une sorte de ca
lice formé de feuilles dacânthe, puis un bas
relief en marbre, excellemment confervé, qui
parait remonter au iv siècle avant J.-Ch. et qui
repré.-ente un sacrifice à une déesse. On trou-
vera dans le Monde Illustré du 24 janvier
dern'cr la reproduction de ces deux œuvres.
PETITES EXPOSITIONS
l'exposition de l'union du cercle
artistique
Lns expositions des deux Cercles se res-
senilileiit à s'y méprendre; elles se continuent,
se complètent, se confondent. Plus d'une fois
elles recrutent les mêmes concours illustres,
comme il est arrivé pour MM. Bounat, Hum-
Lsrt, Lefebvre, Bouguereau, Cormon ; parmi
les peintres de 1 Institut, il en est cependant
c[ui se piquent de réserver à l'Union Artisti-
ET DE LA CURIOSITE
que le privilège île leur présence: M. Gcrôme,
par exemiile, puis M. Mercié et M. Morot,
poi ti'aitistes im[)révus de l'enfance, et M. I)a-
gnan-Bouvcrct, dont une délicate effigie fémi-
nine allie aux grâces alanguies de (Jabanel
la rcchcrclic d'au delà de M. l'.rnest Ht-hcrt
et mémo ^a préférence pour les carnations
qui se teintent d'ombres verdacécs. Hors de
l'Acadi'nnc, maints artistes en passe de
célébrité généreusement se prodiguent; l'é-
preuve n'est contraire ni à M. Paul C.habas,
ni à M. Guirand de Scevola ; mais, à Ijien
examiner la Manon de M. Alexis VoUon, on
redoute pour lui l'écueil d'une facture tro])
liabilo, toute do brio, à la Roybet ; avec des
moyens plus discrets, ]iliis sobres, d'autres
liorlrailistes, MM. lîoutet de Monvcl, Bordes,
Blani'lie, trouvent mieux le ciieniin <le notre
s\'mpatliic. Ils ont mis plus tl'cux njénics
dans leur art, et n'est-ce pas pour s'y èlre
lionnes toutcnùers que MM. Lagarde, XozaI,
de Clermont et un nou\ eau venu, M. Swioy-
ko\vski,ont su nous contraindre au partage
do l'émotion ressentie en face de la nature
radieuse ou déjà cnténébrée par les brumes
du soir ?
La sculpture, dans ces menues exhilùtions,
n'échappe pas d'ordinaire à l'insiguiliance. 11
n'en va pas do la sorte à l'Union Artisti(|uc.
l 'ne réduction en ivoire teinté de la Joueuse de.
hinitcs parait lo'uvrc la mieux venue que
M. ( iérome ait depuis longtemps signée. Peut-
être est ce vraiment son domaine, celui de la
statut tto travaillée avec amour dans une
matiéic précieuse ? De la sculpture d'ap-
parttment relèvent pareillement un petit
busti', plein do caractère, de M. .\nlouin Car-
lés ' Ae Pri'sklcnl Kriujcr , la Midincthi de
^L Mulot, puis IsmaiU et Gninil deuil, deux
proiluctions i|ui font honneur au goùtel au sen-
timent de M. lie Sainl-Marccaux. Il faut cnlin
savoir gré à M. Grank d'être resté lidélo à la
tradition française et de continuer, dans son
l'rdjcl du miinumenl à Mnclinid, le style do
notre sculpture funéraire du dix litutiêmo
siècle.
loxi'iisrriux lU': i.'amkiiidam art assuiuai mx
Elle présente l'cxactiMnesuro de l'ascendant
exereé par M.W'histler sur li.'s peintres et les
aquafortistes du N'ouvoau-Moudo. L'action du
maitro prédomine, souveraine, exidusive pres-
que : ce ne sont que portraits dans la pénom-
bre, qu'harmonies cherchées dans les tons
voilés, qu'(-aux-forles où la laillo menue at-
teint à I i^xlrême do la signilication. Certes,
ou devait d'abord lixer la limite ipi'impose
à la dileclion la lianlise d'un mémo
exemple ; mai-*, si évidonic soit l'origine de
cet art, il ost malaisé do se dérober à la por-
snasion de son charme, à la snggOf,tion do
renveloppe, ilo la niianco. l'orsimno n oubliera
do sitc'it la /■'rinnic rii rnsi' et la /lidic jiiuni' do
M. l''riesoke et la .\/i)iitilure dr M. Cen .\id.
Clii'/. M. (laensslon, olie/ M. .Manier — auteur
d'une scéno du Uni lliillirr curioiisomout ob-
servée, — la volonté d 'émancipai ion na l'ail pas
doute; chez ^[. [i.-lt. Carrido aussi: celui-ci,
qui fréquenta l'atelier do Custavo Moreau,
s'il nous souvient bien, séduit plutôt par de
simples études sur nature, vraiment pré-
cieuses, qu'au Salon, où ses ouvrages terminés
ne trahissent poii.t toujours la somme de ses
qualités. Des paysages signés de noms déjà
aimés : M.^L Raoul L'Imann, A.-D. (iihon,
Lionel Walden, — ou encore inconnus : >LM.
Clark, Stark; d'alertes eaux- fortes deM>LMac
Laugblan, (ieo Aid, Worcester, Osgood ; des
vases enrichis d'émau.x cloisonnés du meil-
leur slyle, par M. Ileaton ; une ébauche bien
vivante de ^L l'aul Barllett, achèvent de con-
férer à l'ensemble une physionomie d'un par-
ticulier attrait.
EXPOSITION DE PAniS-PROVINCE
Ce titre 'aissait espérer la mise au jour de
créations mûries dans le silence, loin de la
capitale, et certes l'histoire desécolf s régiona-
les resterait moins obscure si l'on se souciait
de montrer, pour chaque province, la survi-
vance du génie local et des accents de terroir.
Par malheur, rien de semblable n'a été ni
voulu, ni tenté. Mettez à [)art les peintures
de M"" LaVillette, de MM. Daniel Kuchlin.de
Frick, Chéron et do Remmert, les maquclt' s
de >L Rivièrc-'l'liéodiire, de M. Cullet, vous
diriez du rcsio im assemblage d'œuvres dis-
parates, qui ne justiticut, à aucun égard, une
présentation commune.
EXPOSITION KRÉDÉniC HOUBRON
Les aquarelles de M. Houbron lui ont con-
quis d'emblée l'estime des amateurs, et la
Société Nationale n'est pas restée insensible à
leur mérite, puisqu'elle s'est targuée d'élever,
sans trop dill'érer, l'artiste au sociétariat. L'é-
vénement n'a pas do (|uoi surprendre : il
s'agit, on l'occurrence, elo peintures à l'eau
d'une trituration avenante. Vision et nota-
tion apparlionnent en propre à leur auteur.
"•Jne prédilection bien marquée poric ce
l'arisieu k représenter la rue île Pari!=,
avec l'animation de son vaot-vicnl, avec sa
foule mouvante |iarmi le cadre immuable
des édilices, que M. Houbron délinit avec la
sûreté précise d'un architecte ; tels sont la
jusiessc de l'ambiance et l'accord heureux et
lin des Ions gris, rouges azurés, que certaine
aquarollo, L(i Seine ù (^un/Unis-Snintl/onDrini',
présage chez M. Houbron un digne conlinua-
tour (le la manière dlùigéne Boudin.
KXPosnioN A. i-;t i:. dee.\iiooi.e
Des doux frères, l'un parait encore sécher-
cher. L'autre — ,\loxis — moins timide, mieux
diiuo aussi, pcut-éiro, a su plus d'une fois
exprimer le caractère sauvage et doux ilu
pays algérien, l'aspect singulier lics villages
du Sud où, sur lo ciel bleu ^ans nuiigos, les
mai.ions se prulilenl et s'ompourproni, onibra-
séos par les rayon-; lunid.'-i .i'un implacablo
soleil.
K. M.
w
LA CHRONIQUE DES ARTS
l.K IIAPPOHT KT ),A liISCISSIoX
Dr
Budget des Beaux- Arts
lh"cli\c coiiuiio il l'tail imlis[ ciisablu qu'elle; fùl,
lu discussion du budgcl de l'Mi tu: coiupurlait ni
thèse sur les lapporU de l'Art et de l'Klat, ni
nièuu! un exauion minutieux de cliaiiuo chapitre.
M. Siniyan, sans doute, souhaiterait i'accroître de
plusieurs dolalions. Mais, rappurleur d'une Coui-
niission dont c'est le devoir de restreindre les dis-
penses pu)jli(|Ucs, il s'eU'orce du moins d'eu accroî-
tre l'utilité relative par la distribution plus rai-
sonnée des crédits et la suppression des gaspillages.
Kt, comme il est très informé, très coquet d'éclei;-
tisme, les exemples (ju'il eu donne n'ont pas man-
qué d'édifier, sinon la Chambre, du moins les lec-
teurs de sou ra]iport, soit qu'il signale, à l'oncoutro
des novateurs, un « ostracisme qui se proh ngi' »,
soit ((u'à l'occasion de l'architecture de l'Opi'ia-
Comique il marque le vice des concours.
Voici le.? jioinls où M. Simyan pi>rte srs iiriuci-
ptiles observati(Uis :
Réforme intérieure de l'administi-alion; suiqi es-
siou graduelle d.'S inspecteurs des beaux-arts, non
pas seulement par voie d'extinction, comme il fui
voté, mais par leur transfert dans certaines fonc-
tions au fur et à mesure des vacances qui s'y
produisent (quoii(ue le rapporteur eiit préféré
qu'on conservât une inspection modifiée;; réduc-
tion de la durée du séjour à la villa Mcdicis ; rem-
placement des ateliers de l'École des Beaux-Arts
par des boursfs d'alelier « pour donner aux élèves
pauvres la possibilité de choisir le maître ijui leur
parait représenter l'art le ]du-! conforme à leur
idéal '■ ; éclairage électrique des loges de concours:
créalion de <■ jours » dans la salle des grands prix
de peiutiiie : reconstilulion de l'Kcole des Aris dé-
coratifs, annuellement réclamée depuis ]^7X; re-
constitution du Conservaliiire; entretien de l'édi-
lice et de la décoration intérieure de l'Opéra ;
meilleur usage du crédit 'i'achat d'o'uvres d'artis-
tes vivants; diminution du nombre croissant des
concessions des produits de Sèvres; vente des ta-
pisseries des Gobelins dans la prochaine boutique
d'art del'Élat; diverses réfections et installations
nrgentes aux Gobflins, et notamment la création
d nu musée des lepisseries projeté depuis vingt-
cinq ans ; réunion de la manufacture de Beauvais
à celle des Gobelins ; enrichissement des collec-
tions de peinture anglaise et espagnole au musée
du Louvre; transport du musée de la Marine à
l'holel des Invalides, et dénii'nagement du minis-
tère des Colonies; réduction des frais généraux du
service d'architecture imputés sur les ci'édils af-
fcités à la conservation des Monumenls histori-
(lues; diminution du personne!, ri'duction dos
frais de tournées et missions qui grèvent le service
des Bâtiments civils; réorganisation do ce service
lui-même, en entier; créalion d'une galerie " de
la troisième République ■> au musée de Versailles,
dans la salle de la Comédie ; enrichissement déco-
ratif de ce musée lui même, où ton transporterait
" une partie des réserves du Mobilier national »;
utilisation de la salle du théâtre pour des " repré-
sentations analogues à celles de Bayreulh et de
Munich » ; sauvegarde du palais lui-même et de
ses collections, qui ne sont défendues de l'incendie
i|ui- j)ar liois ))onqies à bras — eu mauvais éUt —
dont le ]iersonuel ignore l'usage, et quelques bou-
ches d'eau sans pression.
C'est sur cetti' question du musée do Versailles,
sur celles du Louvre, du Luxembourg, du Conser-
vatoire, du 'l'iiéà Ire-Lyrique qu'a suitoul jnn-lé le
débat, après une assez longue intervention où l'on
excusera la Chronique de ne pouvoir suivre li'S
préoccui>atious spéciales de M. lioger Ballu.ljuels
qu'aient été leurs elforts. MM. Simyan, Couyba,
Berger, Diijardin-Beanmetz, Chasteuet n'ont ob
tenu que l'assentiment de M. le ministre des
Beaux-Arts. Il s'est associé à leurs regrets, à leurs
plaintes... et même à leurs espérances avec une
svmiiatliie vraiment communicative.
.J. It.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 31 janvier J 903
L'Académie procède à l'élection des jurés ad-
joints et des jurés supplémentaires pour les con-
coui's de Bome. KUe élit :
Ptinture. — Jurés adjoints : M^L Besnard,
(iabriel Terrier, Dawant, Tattograin, Uoybet,
IL Lévy, Baschet.
.Inrés supplémentaires : MM. Maignan, Thirion,
CoUiu et Bail.
Sculpiure. — Jurés adjoints : MM. Lefebvre,
Allar, Antonin Cariés, Lombard.
.lurés supplémentaires : MM. Hugues et Gasq.
ArcJiiteclure. — Jurés adjoints : MM. Eustache,
Boeswihvald, Guadet, Scellicr de Gisots.
Jurés supplémentaires : MM. Raulin et Besnard.
Composition musicale. — Jurés adjoints :
MM. Gastinel, Lucien Ililleniacher, Paul Vidal.
Jurés suiqilénientaiirs : MM. Duvernoy et Le-
roux.
Dalou et la conservation du Louvre en 1871
Au lendemain de la mort du sculpteur Dalou, il
y a quelques mois, des articles nécrologiques
parurent dans les journaux, qui lui firent gloire
d'avoir, en 1871, sauvé ou contribué à sauver 1rs
colleclions du Louvre. La rédaclion hâtive et l'im-
précision habituelle de ces docunienis permet d'y
attacher assez peu d'imporlance. ilais voici qu'un
livre vient de paraître ;1:, considérable et déliuilif
en apparence, où l'auteur, après avoir rappelé la
nominalion, par la Fédération des artistes, du
caricaturiste André Gill comme conservateur du
musée du Luxembourg et celles des peintres Ou-
dinot et Jules Ilèreau et du sculpteur Jules Dilou
comme conservateurs du musée du Louvre, ajoute :
(I Le premier soin de ces farouches révolulion-
naires fut de conserver, auprès d'eux, l'ancien
conservateur Ba> bey de Joiiy (sicV Si, au cours Je
tant d'incidents terribles et fous qui surg'rent en
avril et mai 1S71. le Louvre et le Luxembourg
demeurèrent à l'abri de toute atleinte, l'honneur en
revient aux quatre braves artistes qui les Ji ent
respecter. Cela ne fut pas toujours sans peine. »
(l) Jules Dalou, sa vie et son œuvre, par Mau-
rice Dreyfous. Paris, Laurens, 190o, in-4''.
ET DE LA CURIOSITE
43
Lors (lo la publication dans la Reçue hebdo-
madaire il II Journal do Barbet do Jouy, après la
mort de celui-ci on 1896, un avait cru devoir lais-
sor en blanc lo nom de Dalou, vivant oncore.
La mort rend ces miMiagomonls inutiles aujour-
d'hui. On ne doit aux morts que la vérité, et la
confrontat'on du journal de lîarbct de .Jouy avec
les allirmations du livre cité ci-dessus noys per-
met justement de préciser un point d'histoire qui
a bien son importance.
Ce n'est nullement du reste pour diminuer Dalou,
qui fut un très grand artiste et un très s^rand ca-
ractère et qni expia durement par dix ans d'exil
un entrainement que l'on peut chercher à exijli-
qner et à justifier aujourd'hui, n)ais pour réduire
son rôle dans les circonstances «pie l'on sait, à ses.
justes proportions, que nous nous permettons ces
rapprochements.
Tont d'abord, uno question de dates: c'est le
10 mai 1871 qu'Oudinot, Hériau et Dalou se pré-
sentèrent au Lonvro pour y remplacer les conser-
vateurs relevi'!: di: leurs fom lions par un arrêté
])aru au Journal o/ficiel en date de ce jour ; leur
nomination dans ce» « fonctions provisoires <> ne
]iarnt même à ÏO/'ficiel que le lendemain 17 mai.
( )r, c'est dans la nuit du 2;i au a'i qu'éclata l'in-
cendie des Tuileries et que les délégués, en parti-
culier Jules Dalou, sa femme et sa lille, qui
l'avaient acconqiagné, durent quitter le Louvre,
n sous la sauvegarde <> de B.rbetde Jouy; l'auteur
du livre que nous avons cité reconnaît ce point;
nous y revien<Uons tout à l'heure.
La ]irésence des délégués au Louvre dura donc
une seniaine à peine. Pendant ce temps, ISarbel do
Jouy, révoqué, eut l'énergie et l'habileté de se
maintenir au Louvre en demainlant l'apposition
des scellés à toutes les iilacos où étaient renfermés
lies objets de sa conservation il) et en s'oiiimsant à
leur lovi'9 hors de sa pn-senco. C'est do sa pi'ique
vcdonli' qu'il s'im])osa aux dédégués, qui ne liri'ut
j ion pour le retenir, bien au contraire.
D'autres conservateurs ou conservateurs ad-
joints, M. Daudet pour les jicinturcs, M. d'Escha-
vanni'S pour les dessins, M. (;h. de 'l'ournemine au
Luxembourg, parlementèrent légalement jiour la
remise de leurs collections A la nouvelle adminis-
tration et se nuiintiurcut au musée pendant idii-
sieurs jours, grâce à ces furmalités, malgré leur
révocation. Leurs rafqiorts, conservi's aux archives
du Ijouvre, en font foi. Mais on leur annonça, le
3L qu'un mandat d'arrêt était lancé contre tous
les fonctionnaires ri'Voqués et, lo lundi '.ii, Barbet
de Jouy, bien qu'averti égaliunent, se trouva seul
au Louvre avec XL Héron de Villefosso et M. Mu-
ranil, l'agenl-comiilable. Il u', u sortit iilus pendant
trois jiiui'S.
Les délégués Ibreau el Dalou étaient installés
légalement au Louvre eu ]ieruianei\oe. Ils ocen-
paienl, au premier l'tage, 1 aiii'ieii a|iparlement de
M. de N'ieuuerkerque, qui renferme aujourd'hui
la eollecliou 'l'hiers. Ils avaient essayé tout d'abord
lie faire le reculemenl de quelques sé'ries de pein-
liiriM et de rouvrir ww salle ou deux au ])ublic.
Mais les l'Vi'neiuenls se précipilaieut et dès ce mo-
uu^nl, quelles que fussent leurs bonnes inicntions,
ils étaient débordi'set impuissauls contrôla muni'
cipalili'', qui faisait i)erquisilionner dans le Louvie
(1) Il était cunserv.aleur du dépirlouienl ih'S
idpjels d'art du M.n,-ii à,;.' . t d' la lieniiissancc.
à la recherche de prétendus souterrains et de pré-
tendus dépôts d'armes. Le 23 mal, à cinq heures,
ils avaient même accepté de loger dans le Louvre
un bataillon de fédérés. L'année de Versailles était
aux portes de Paris. C'eût été lo combat dans le
musée à brève échéance. Mais, dans la soirée, les
Tuileries étant en feu, Barbet de Jouy scntqu' « il
ne peut plus rester passif ». Après une scène vio-
lente avec les délégués, il prend, peut-on dire, le
commandement de la place, fait garder.à vue les
délégués dans leur appartement, défend énergique-
mont à ses gardiens d'ouvrir ci des hommes qui se
présentent à la grille do la rue Marengo et en ré-
clament rouverturo " au nom de la loi n, fait dou-
bler les fermetures de ces grilles de la Cour carrée
et, en empêchant les combattants de pénétrer dans
l'intérieur du musée, sauve les collectiocs des
risques très probables d'un incendie allumé par les
fédérés en fuite.
En somme, c'est à la ferme ri'solution do Barbet
de Jouy de se maintenir au Louvre, malgré sa
révocation, malgré la présence des déléguées di' la
Commune et malgré la menace d'une arrestation
imminente, c'est à la décision et à l'onergio qu'il di-
jiloya pendant la nuit du 2:jau 'i'i mai, soutenu jiar
le dévouemout de (jnelques collaborateurs, dont
quelques-uns sont oncore les vivants témoins do
cette crise terrible, aidé' par un personnel de -gar-
dions qu'il tenait dans la main et dont il était sur,
qui respectaient et aimaient son autorité, que le
Louvre dut d'être sauvé, tandis que les délégués,
Inon qu'armés dos meilleures intentions vis-à-vis du
musi'o où ils étaient installés deimis six ou sept
jours, faillirent céder aux instances de leurs amis
ilu dehors et furent réduits à riuipulssauce au mo-
ment de la ci-ise linalo. Ils auraient ]ui faire jus,
cerlalnemenl, mais, tel quel, leur rôle fut plutôt
ueulre. 'Voilà les faits qui ressortent du JouriiaU\o
Barbet de Jouy comme du témoignage des survi-
vants. Il n'était ]ias mauvais, croyons nous, de le
rajipeler en face d'aflirmations comme celles que
nous avons rai>porti'es tout à l'heure.
.\jiiulous — ce quinese tnmvepasdansle Jo»r»ia/
de Barbet lie Jouy — qu'au nnunent de linci iulie
lies Tuileries et des combats qui se livraient aulour
du Louvre les dék-gués, sentant la partie |>erdue,
se mirent sous la protection de Barbet de Jouy.
" En jiré.seuce des ilillicullés sans cesse renais-
santes, nous acceptons avec rociuinaissanco l'asilo
que vous voulez bien nous olVrlr dans vulre cabinet,
nous reuuUlanl sous votre saiivogardr. » .\insi
s'exprime un billet di; Dalnu lui-même, oonservi' aux
archives du Louvre. C'est donc du cabinet do Bar-
bet de Jouy, situé au second étage du musée, au-
dessus de la salle Henri II, que Dalou. avec su
femme et sa lille, assista à la renli-éc dans le Louvre
do l'armi'O de Vorsallles. Au malin, les Irouiies du
gi'u'ral Vergé' occupant les cours du Louvre, In
piisiliou était des plus périlleuses pour les repré-
senlauts do la Commune. Il eût sulli de la donou-
cialiim d'un gardien jiour les faire fusiller séiinco
louante. Iléreau s'était sauvé' comnu^ il avait pu;
l'.arbol de Jouy prit M"- Dalou à son bras et la
couduisll avec son mail et sa lille jusque del'aulro
ci'ili- d(> la rue do Ulvoll, vers la rue Vivienno. où
ils se réfugieront clio/ les siours du sculpteur. La
Kninro doit donc à Hurbet do Jouy d'avoir cmiserMi
non souUMnent .ses colleclious artistiques, mnis
encore un gr.ind artiste.
I'. V.
46
LA CHRONIQUE DES ARTS
CORRESPONDANCE D ITALIE
LES NOUVELLES ACOlIsniONS
DU MUSÉE POLDI-PEZZOLI, A MILAN
Les amateui-s qui ont visité ce petit musée sa-
vent que ce qui en constitue latlrait spécial, c'est
le précieux de maints petits objets exposés clans
les viti'iao^s, sur les chevalets et sur les murailles
do ses salles, jadis habitation d'un gentilhomme
de goût.
A cette catégorie d'objets viennent de s ajouter
dcrniéiement deux pièces charmantes et d'une
valeur remarquable, de diverse provenance. 11
s'agit d'un émail et d'une peinture qui viennent de
prelidre place : l'émail, dans une vitrine de lagrande
salle au plafond doré; le tableau, dans la salle des
maîtres lombards.
L'émail ;■! fond bleu est api)liqué à un baiser de
paix, qui a la forme d'un tout petit tabernacle cintré.
Le milieu est occupé par la composition jirinci-
pale, représentant la Nativité de l'Enfant Jésus,
adoré par la Vierge, saint .Joseph et quatre petits
anges. Au revers, la scène de la Crucilision, avec
une foule de figures au-dessous des trois croix. Les
volets, enfin, présentent à l'intérieur les figures de-
bout do saint Bernardin de Sienne et de saint Louis
de Toulouse : à l'extérieur, l'Annonciation, qui
constitue la partie la plus fine et la plus soignée
de l'ouvrage. Le tout est monté avec un goût ex-
quis : des motifs de dauphins en argent doré en-
tourent extérieurement le cadre du tabernacle,
soutenu intérieurement par deux charmantes cor-
nes d'abondance émaillées en bleu, sortant à leur
tour d un petit pied à huit faces. La pièce entière
ne mesure pas plus d'une quinzaine de centimètres
de haut, de sorte que toutes ses parties ont l'air de
vraies miniatures. Quant au siyle et à l'époque
auxquels elle appartient, nul doute que nous ne
nous trouvions en présence d'un travail de l'école
lombarde de la lin du xv siècle ; le type de la dé-
coration, non moins que celui des figures et des com-
positions, dénonce cette origine.
C'est par un service réciproque qu'ont bien voulu
se rendre d'une part la fondation Poldi, en entrant
en possession à un prix modéré d'un objet si bien
qualifié pour ses collections, de l'autre la paroisse
de Kivolta d'Adda, qui en était la propriétaire,
que cette œuvre est entrée au musée.
Quant à la peinture, on peut dire d'elle aussi
qu'elle est venue ajouter à l'homogénéité de la
salle où sont contenues maintes œuvres de choix
de l'école lombarde. Quoique, en effet, dans cette
salle on comptât déjà sept tableaux de la main
d'Andréa Solario, nul, nous en sommes sûrs, ne
trouvera superflue la huitième, qui vient d y pren-
dre place sur un chevalet. Au surplus, on aura de
quoi constater que, de même que la Pinacothèque
de Munich évoque excellemment Hubens, que le
musée de Madrid résume parfaitement de l'œuvre de
Titien et de 'Velazquez, la National Gallery de Lon-
dres l'ceuvre de Grivelli, le musée Poldi, dans une
mesure plus restreinte, est celui où l'on peut suivre,
mieux que partout ailleurs, le développement de
l'art de Solario.
Le sujet de la nouvelle acquisition (un panneau
mesurant 28 centimètres de large sur 37 de haut
a, du rcFlc, été plusieurs fois traité par le peintre :
on peut le désigner, comme lo tableau bien connu
du Louvre, sous le titre : La Vierrje nu coH'sin
vert. La conception est de la plus pure humanité :
une jeune mère allaitant son enfant. Ce fut, à n'en
pas douter, un thème favori de l'artiste. Nous le
trouvons pour la première fois dans un charmant
tableau faisant partie de la collection Crespi il,
de Milan (où le coussin, pourtant, n'est pas encore
iniroduit); ensuite, dans deux autres panneaux,
dont l'un se trouvait dans la collection Maienzi, à
Bei'game (maiiitenant en Amérique), l'autre dans
la galerie publique de la même ville '2). 11 y a
maintes dilVérences plus ou moins sensibles entre
ces tableaux, mais toujours il s'agit d'une même
pensée, exprimée avec une délicatesse qui témoi-
gne d'un art arrivé à la perfection et n'étonne au-
cunement chez un artiste qui, ayant vécu dans le
voisinage du grand Léonard, s'en appropria bien
(les finesses. Le coussin vert se retrouve dans
trois de ces œuvres et y est harmonisé, surtout
dans le nouveau tableau du musée Poldi, avec
le bleu du manteau et le rouge du vêtement de
la Vierge d'une man-ère ravissante. Ce motif du
coussin, enfin, reparait une cinquième fois dans un
autre petit panneau appartenant à un amateur de
Berlin, M. Schweilzer ; l'Enfant, cependant, e.st
représenté dormant entre les bras de la Mère.
11 est juste de mentionner, en terminant, qu'on
est redevable de ce petit trésor à la générosité d'un
gentilhomme milanais, M. Aldo Noseda, membre
de la commission consultative du musée Poldi-
f'czzoli.
Gustave Fr.izzosr.
REVUE DES REVUES
Il La Plume l.j janvier'. — Bonne étude de
M. Charles Saunier sur l'histoire de la médaille au
XIX' siècle (av. 10 reprod. de médailles de David
d'.\ngers, Domard. Oudinée, Chapu, Degeorge,
.-Vlphée Dubois, etc. .
(1" février). — Notice de M. G. Buysse sur le
|ninti-e Frantz-Marie Melchers, né à Munster
iWestphalie' en 1868, auteur de charmantes vues
de Zi'daude et de portraits expressifs de diverses
personnalités (1 grav.).
Il Note de M. Tr. Leclère sur le peintre graveur
Marcelliu Desboutin à propos de la récente expo-
sition de son œuvre à l'École des Beaux-Arts
i3 reprod.).
Il M. Georges Denoinville nous fait connaître
l'esquisse par Couture de son tableau Les Romains
de la décadence, dessin aujourd hui en posses-
sion de M. Amédée Besnus, et note les ditïérences
qui existent entre les deux œuvres et que montrent
des reproductions.
11 Voir la description et la reproduction de cette
peinture dans le magnifique catalogue de la galerie
Crespi, dressé par M. Adolphe Venturi (Milan,
Ilœpli, éd.).
(2) Ces deux derniers tableaux ont été photo-
graphiés par la maison Taramelli, de Bergame ;
celui du musée Poldi, parMontabone de Milan.
ET DE LA CURIOSITE
= The Studio (.léceni')re 19)2) —Notre compa-
triote l'aquaforlisle Manuîl Rjbbe, et ses esta jipes
en couleuri, sont étuiiés par M Gabriel Mourey
(6 roprol., dont 2 hors tex'e en ouleurs)
= ArLicle de M. A. S. Lêvetus sur Les Dentelles
autrichiennes moder/ies au fuseau el an pont,
qui sont, comme on sal — on en a vu à l'Exposi-
li )n Uiiivorsellc de beaux spécimens — ' un des
genres où excelle l'art décoratif viennois (Il reprod.).
= IJ. W. J nkins nous f.iit connaître de prestes
et jolies aquarelles rapportéjs des Af;ii03paruQ
artiste canadien, M. II. SandUam ("i, dont 1 en c <u-
Ijurs, sont reproduites ici).
= M. H. -P. -G. Mauk présente des plans récents
d'achiteclure de M. Arnold Mitch-11 (U grav.).
— - V Exposition internationale d'ari d coratif
mod rue de Tw in : la section allemande Xi
illustr.)-
— Étude de M. D. C.ac'.amanos sur le peintre
hellène Nicolas GysiTi, dont M. W. Ritter a parlé
naguère à nos lecteurs (1) (5 reprod. dVrjvres).
— Co.nvspondaaccs de divers pays, illustrées do
nombreuses g'avures.
{.lanvier 1.103). — Une importante et intéressante
(tude de M. \V. Shaw Sparrow sur l'oeuvre gravé
d'Alpho.ise Legros, a;compagnée de 24 repro-
ductions d'eaux fortes de l'artisl', dont 5 hors
l xte, occupe la majeure i>artie de ce nuuiéro,
qui contient, en ou're, un article de M. K. Ridford
sur des décorations en sluc, de style moleriie, dues
i l'artiste aiiglaij G. P. i'.aukart (7 ill ); — des ar-
ticles sar lu soolion belge el lu sec ion italienne à
l'Exposition da Turin ,17 grav.);— les résultats
d'un con;oars ay int comme sujet djs prjjels de
maisons de campagne T'igrav.:, — el les n')uvelles
de to'js piysc jnceriianl les b.'aux arts et l'art ap-
pliqué vis grav.).
BIBLIOORAPHIB
Gustave Cn u veT. Notes sur l'art primitif. Aii-
goulème, Goiiucmard, 1U03. la.8", 2U p.
Nous ccjnnaùssons aujourd'hui sept grottes do
réjjoijne du renne dont les parois sont ornjos do
Usures d'animaux gravées ou peintes : Allamira,
près de Santauder; Marsoulas (llauto-Garonuc ,
Aiguèze (Ganlj, l,a Mouthe, Combarelles, Fond de
Gaume (Dordogne), l'air non Pair (Gironde). Les
dessins des animaux représentés, mammouths, bi-
sons, chevaux, antilopes, etc., oO'rent une renuir-
qmble homogénéité de style et ressemblent, d'autre
l>art, i ceux qu'on a relevés sur des objets mo-
biliers découverts dans les couches nrclu'ologiqiies
des cavernes. M. Chauvet a rendu service eu rap-
pclaul les circonstances de ces iuléressanlcs trou-
vailles el on réunissant les indications bibliogra-
phiiiuea qui les concernent.
Un caractère presque constant des gravures pein-
tes sur les jiarois ou sur les plafonds des grottes,
c'est qu'elles se trouvent assez loin de l'ouverture
dos souterrains cl placées de telle sorle qu'il est
impossible de les étudier el même de les voir sans
(L V. dnictte des Beaux-Arts du 1" octobre
l'JOl, p. yi5 ol suiv.
recourir à un éclairage artificiel. D'autre part,
bien que M. Rivière ait recueilli une lampe en
pierre dans la grotte de La MoutUe, il est certain
que ces figures nout pas été exécutées à la lu-
mière des lampes, car il n'y a jamais de traces de
fumée sur les peintures ni à côté d'elles.
Donc, quelque singulier que cela puisse paraître,
il faut admellre que les troglodytes de l'âge du
renne étaient beaucoup plus habitués que les mo-
dernes à voir dans les ténèbres : ou sait que Tœil
humain est susceptible, à cet égard, d'une vérita-
ble éducation et qu'il peut apprendre, dans une
certaine mesure, à percer l'obscurité.
La question de savoir pourquoi les troglodytes
ensevelissaient leurs " fresques » au fond de sou-
terrains se lie à celle de la signification de ces fres-
ques. M. Cliauvet a raison de recommander la pru-
dence en ces matières ; mais, pour ma part, je
n'hésile pas à reconnaître, dans cette singulière
.'■oole d animaliers, dos adeptes du totémisme pri-
mitif. Leurs couloirs obscurs, décorés de repré-
sentations d'animaux, sont l'équivalent, mutatis
mutaidis, des catacombes et do certaines cryptes
d'églises; on s'y réunissait, sans doute, pour célé-
brer des rites religieux. Ces rites devaient été ins-
pirés par la même idée que la figuration des ani-
maux, qui me semble relevé, de la magie sympa-
thique. Le clan vivait de chair ; en représentant
les animaux dont il se nourrissait, il croyait en
accroître le nombre, en favoriser lamultiidication,
comme les sauvages de l'Australie croient favo-
riser celle des kangourous on se livrant à la danse
des kangourous. L'envoûtement, qui consiste à en-
dommager ou à détruire le simulacre d'une figure
vivante, dans la pensée de porter préjudice au vi-
vant, est un fait du même ordre, mais qui s'ins-
[lire d'un sentiment opposé. L'idée que l'art est
un jeu peut n'être qu'un ]iréjugé moderne: à l'ori-
gine, c'est une opération rituelle ou magique.
(Juaud nous jiarlous aujourd hui de ■■ la magie de
1 art », nous ne savons pas combien nous avons
raison.
SAI.0U0N Reinach.
L'Art de bâtir les villes, par Camillo Sitte. —
Notes et réflexions d'un architecte, traduites el
complétées par Camille MAirnx. Paris, H. Lau-
rens, éditeur ; Genève, Ch. E„'gimann et C'% 1903.
lu-8",196 ]). avec 17 dessins, 106 plans et 2 plan-
ches. (7 fr. ûO).
Ce livre vient ;\ son heure. .\u moment où, do
plus en plus, architectes et ingénieurs attentent à
la beauté de nos cités et où l'on s'aperçoit enfin
qu'il y a une esthétique des villes comme il est
une esthétique des sous, des couleurs, des formes
plastiques ou architecturales, il est bon de savoir
1(1 jiourquoi de la beauté des villes anciennes ol
d'apprendre à leur école à rendre les nùlivs moins
laides.
C'est le service que nous rend M. Sitte. orchi-
tocte lui-même el directeur de l'École impérinle
et royale dos Arts industriels à Vienne, dans le
livre publié par lui eu 188*.' sous le tilre : Der
Stirdlebau uac'i seinen kunstlerisrhen Prin-
zipiin, où il abordait un donuiiuo jusqu'alors
à peu près inexploré : l art de bàlir les villes,
non au point do vue techuiquo, nuiis au point do
vue esthétique. Le succès obtenu par son ouvrage
uupi°ùs du public allemand a cugugé M. Cuiuillo
'i8
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Martin à le faire connaili-e chez nous. CcUo édition
française a d'ailleurs élc; débarrassée des exeuiiiles
<l'un intérêt trop oxclusivninenl viennois ou alle-
mand et cnricliio d'illustrations di:sainées .si)éciale-
iiient ])our elle.
Dans la première partie do son livre, M. Sitte,
après avoir constaté combien les villes modernes
se dévolop]jont (l'une fai.-ou peu artistique, cher-
che à expliquer l'altrait qu'exercent sur nous les
cités du pusse. Il nous dcmontro, au moyen de
nombreux exemples, que les villes piltoresques qui
nous charment encore aujourd'hui n'ont point
poussé complètement au hasard, uiais que leurs
Ijabitants, guidés par une tradition vivante, les ont
ciinstruites en (jbéissant, peut-être sans le savoir,
à certains principes d'art. Ces principes n'étaient
jioint déduits de lUéories absolues, mais ils dé-
coulaient tout naturellement de l'observation des
faits. Selon les circonstances ou la situation topo-
graphique d'une ville, ses places et ses rues rece-
vaient une forme ou une autre. C'est pourquoi
leurs aspects nous ravissent par leur variété, car
ils sont dus à chaque endroit à des causes dilTé-
rentes. Les progrès accomplis dans le domaine de
la science et dans celui de l'hygièue rendirent évi-
dentes les imperfections des villes d'autrefois. Il
fallut uu peu partout assainir et transformer de
vieux quartiers et en bâtir rapidement de nou-
veaux. Pour gagner du temps ou simplifia l'art de
bâtir les villes eu le réduisant à un certain nom-
bre de systèmes. Sur n'importe quel terrain, fùt-il
à Paris ou à Berlin, on appliqua un réseau de
lignes droites aboutissant à des ronds-points. La
géométrie et la symétrie furent les seules sources
où les constrncteurs de villes allèrent puiser leurs
inspirations.
L'auteur ne se contente pas de critiquer les mé-
thodes actuelles, mais il montre comment l'on
pourrait imiter à nouveau les modèles des anciens,
non pas en faisant des copiée; consciencieuses, mais
en examinant ce qu'il y a d'essentiel dans leurs
créations et en l'adaptant aux circonstances mo-
dernes.
Ces conseils ont été écoutés, et la vue «les plans
de villes projetés ou exécutés pendant ces derniè-
res années, et que le traducteur a joints à l'édition
française, forceront à reconnaître qu'il n'est pas du
tout nécessaire de construire les villes modernes
de la façon machinale usitée de nos jours.
On voit quel intérêt présente la question traitée
par M. Sitte et la nouveauté de ses idées. Au mo-
ment où, chez nous et ailleurs, des Sociétés se
créent pour sauvegarder ou développer la beauté
des sites urbains, ce livre sera bien acciieilli de
tous ceux, spécialistes ou autres, que préoccupe,
au même titre que le décor du 7io»iS, l'esthétique
de la rue et que guide le souci d'aider à sauve-
garder ou développer la beauté de nos sites ur-
bains.
NECROLOGIE
On annonce la mort de M. Antoine-Emile
Plassan, artiste peintre, chevalier de lu Légion
d'honneur, qui a succombé lundi soir, à Paris.
M. Plassan éluit né à li «rd aux en 1817; il débat i
au Salon de 18'i4 avec un portrait et se spécialisa
dans des tableaux de gi-nre qui eurent un certain
succès sous le second Empire et dont les plus
Connus sont La Lecture du romnn, La Visite au
tiroir. Le Lever et I^e Dcpnrl pour le bapirme. Il
avait obtenu une médaille de '.i' classe en 18.")2, et
un rajipel de médaille en 1857 et eu 1859.
Le 30 janvier dernier est décédé à Paris, à l'àgc
lie soixante-dix-liuît ans, Antoine-Eugène Lam-
bert, artiste peintre paysagiste, en même temps
(]ue pi-intre d(-coraleur pour les théâtres
Antoine-Kiigèue Lambert ('-Uiit né à Dijon, le
26 avril 182i. Il était élève de Thierry et do Dau-
bigny . Il commenta jiar exposer au Salon de 18.">7 un
jinysage do la forêt do Fontainebleau, Soucenir du
Jliis-Bréaii ; puis, successivement, de> paysages
inspirés pur les campagnes de l'tJise, les environs
de Dijon et aussi par des sites de Pi'-ardio ou les
bords de la mer en Normandie.
Il était nu'mbrc de la Société des Artistes ]ieintres
décorateurs français et de la Société des Artù-^tes
français. Il avait obtenu une mention honorable
en 1887 et une autre mention lionorabh; à l'Expo-
sition l'niverselle de 1883.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Ex|iosition de tableaux de MM. Delachaux.
Guiguet, Ch. Guilloux. Hochard. Pèters Des-
téract, galerie Silberberg, 29, rue Taitbout. jus-
qu'au 26 février.
Exposition de peinture et sculpture au Cercle
de rîjnion artistique, rue lJoissy-d'.\nglas, jus-
qu'aii ô mars.
Exposition de peintures et aquarelles de M. Hou-
bron, galerie Théophile Belin, 29, quai Voltaire,
jusqu'au 25 février.
Exposition de paysages par il. Jean Desbrosses,
galerie des Artistes modernes, l'.t, rue (_!uumailin.
du ',1 uu 21 février.
Procince
Nantes ; 18' Exposition de la Société des Amis
des .\rt3, jusqu'au 15 mars.
Nice : 19° Exposition internationale de la Société
dos Beaux-Arts, jusqu'au 31 mars.
Étranger
Glasgow : 22" Exposition annuelle de l'Institut
royal des Beaux-Arts.
ERRATUM
Dans la '■ Correspondance d'Angleterre » public'*
dans notre dernier numéro, lignes 4 et 5. au lieu
(le : « et une autre, comme l'année dernière, à
Claude Lorrain », lire : « comme, l'année der-
nière, une l'avait été à Claude Lorrain. "
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. - Imprimerie de la Gazette des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N" 7.
190:J
lîL'RKAUX : 8, RCE FAVART 2» Arr,
l'i l'.vrin.
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PAnAISSAMT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçùivinl ^ruluiluneiil ta Cliroiiiqae des Arts et de la Curiosi'.é
Prix de rabonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale! 15 fr
J-,o ISTumôro : O fr. 23
PROPOS DU JOUR
'i. est arrivé, il y a ([iielquc toiups,
au Louvre une aventure siiigii-
lii're et qui ))orto en soi son en-
soi^'ncmont. -Dciix visiteurs mal
iiUciiliunnés et plus amateurs de scandale
rpic d'o-uvres d'art inquiétaient sans raison
une copiste et troublaient la pai.x de toute la
salle. Le gardien, accouru de la salle voisine,
qui était aussi sous sa surveillance, avait
fort à faire de mettre à la raison lc3 deu.x
malotrus, et iiout-être n'y aurait-il ]ioint
réussi sans l'intervention très iicureuse d'un
spoclatcnr à l'allure énergique et au verbe
impératif.
L'incident n'a dii son issue rapide qu'à ce
secours étranger. Jit l'on se demande ce qui
serait advenu si ce gardien avait été réduit à
sa seule autorité. Les règlements qui lui con-
fient i)lusicurs salles ù garder et iiui lui dé-
fendent de les abandonner, ne lui donnent
aucun moyen, ffit-cc un sim|dc silllet, d'a[)-
peler ses collègues à son aide. Tout ce que
son initiative jieut imaginer, c'est d'aller en
l)orsûnno chercher du secours : et l'on dcvino
assez tout ce qu'un pareil iirocédé aurait
d'avanlageux pour les délinipiants, qui se-
raient bien sots d'attendre le retour du guet.
La question des gardions du musée du
Louvre doit ôtro une des |)hiâ comi)li(iuées
qui sG ;îos(,'nt, car on ne lui a donné aucune
solution. Elle en mériterait une cependant, et
des plus radicales. L'accès de notre grand
musée est permis ii tous, mémo à ceux qui
n'y sont conduits ipie par dos considérations
très étrangères i"i l'histoire de larl. Ce serait
une raisiMi pour ri'doulder .h' vigilance, lui
attendant qu'on veuille protéger le Louvre
contre le fou, qu'on le protège contre les
hommes. Ils ne sont pas moins dangereux :
ils menacent à la fois les onivres d'art et ceux
qui les aimant. Il ne serait que raisonnable
de donner à notre Louvre des gardiens en
nombre suffisant pour assurer sa sécurité.
NOUVELLES
*** Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts, ^L Firmin Boulsset, artiste graveur et
peintre-litliograplie, est nommé chevalier de lu
Légion d'Iiunneur.
Sont nommés également chevaliers de la
Légion d'honneur, à titre étranger : Nf. lî.
Rue|)p, citoyen suisse, dessinateur, et >[. (i.
van der Struelen, sujet belge, artiste statuaire.
:(.*:(: Nous avous plaislrà relever dans la liste
des nominiilions d'ofllciers de l'Instruction pu-
blique et d'ofllciers d'.\cadémie faites à l'occa-
sion du 1" janvier et |iuhliées celle semaine
i\ VUf'ficiel, les noms de nos collaborateurs
M.\L l''i-ani;ois (.'.ourboin , Libliolhécairo au
t'.ahinol des ostauqjes, promu oflu-ier de l'Ins-
truction publique; Loys nelloil, aquaforlislc;
lieoi'gos Uiul, sous-bibliolhécaire au Cabinet
des ealanipes, et l'ierro-Murcol Uoy, peintre-
graveur, nommés ofllciers d'Académie. Nous
les [u-ions d'agréer nos sincères félicitations.
*** On vient d'e.vposer dans la salle Oudul-
lel. au musée du l.nuvro. la Vierge arrc l'h'n-
/(lut aiiribuéo à Ouinlon Massys provenant
ilu legs ICallier, et dans la sallo dos rrimilifs
fiam.-ais du \v« siècle la llguro do femme lisant
dans un livro d'Heures, aclicléo récomnienl à
la vente Lelong.
♦*,i, M. Chaumié a décidé l'admission îles
l'umincs aux concours pour les ditïérenls prix
r,o
LA CHRONIQUE DES ARTS
do Rome (sculpture, peinture, musique, gra-
vure, urcliileclure). lJi;s le mois de juin pro-
cliain, les éli'ves femmes de ri'Ccule dos Beaiix-
Aris pourront partii'ijicr à ces ('■preuves.
M. Henri Roujon, direeleur des BoauxArls,
a adressé sur cette question un rapport l'^vo
l'abie à M. Gliaumié, et le déerel sera iirocliai-
noment signé.
^*■^: On s'est aperru dimanclie malin, au
Petit Palais, de la disparition d'une aquarelle
d'Klie Delaunay faisant i)arlie du musée de la
Ville. Toutes les recherches faites jusqu'ici
jour découvrir l'auteur de ce vol et retrouver
l'iinivre disparue sont, inalheureuscmcnt, res-
tées sans rôsullal.
5i:*> M. Fenaille, l'amateur d'art bien connu,
le mcme qui travaille en ce moment à une im-
portante Jlhloire de la Tapixsfirie en France,
vient de faire savoir à M. GuilTrey. directeur
de la manufacture des Gobelins, qu'il affeclait
annuellement une somme de 500 francs à la
fondation d'un prix destiné au lauréat d'im
concours de tapisserie décorative, concours de-
vant avoir lieu entre les ouvriers d'art de la
Manufacture. Le sujet choisi, pour le concours
de cette année, est le suivant : i. dossier d'un
fauteuil. "
Ne quittons pas la Manufacture sans dire que
M. Lôvy-lJluirmer vient d'achever pour celle-ci
la maquette d'un vaste panneau de tapisserie
décorative représentant Ere tendanl la poii) me
à Adam. Cette composition figurera au Salon
de cette année.
if*if Une belle exposition est en per.-^pective :
celle des œuvres de Gliardin. réclamée par
M. V. Josz et par nous, il y a deux ans, à l'oc-
casion du centenaire du peintre.
Cette exposition aurait lieu au profit de
l'œuvre de la Ligue contre Li mortalité infan-
tile.
(lomme enlrie de jeu, le baron Henri de
R'tthschild a promis de prêter tous les Chardin
qu'il possède et qui ne sont pas au nombre de
moins de cinquante-huit, tous de qualité rare.
îiî*:j: On télégraphie de Rome au haily Mail
qu'on vient de découvrir que, par suite de très
mauvaises réparations, deux van DycU, un
Cordone. deux Guido Reni, un Carlo Maratta,
un Valerio Gastello, et d'autres magnifiques
tableaux de la collection du palais Rosso, à
Gên's, sont perdus.
Les deux van Dyck sont parmi les plus cé-
lèbres. Le ministère avait chargé de la répara-
tion un peintre sans aucune compétence, qui,
après une soi-disant restauration, s'avisa, pour
compléter son œuvre, de passer sur les ta-
bleaux une solution elcaline.
Les tableaux, dont la valeur commerciale
e-t de plusieurs millions, et dont la valeur
artistique est incalculable, sont définitivement
perdus.
if*. On a inauguré le dimanche 31 janvier le
nouveau musée de Liège, dont l'arrangement
et la disposition font honneur à tous ceux qui
ont assumé la délicate mission de conduire à
bonne fin cette importante installation. La
■Ville, du reste, n'a pas reculé devant la dé-
pense. Les œuvres d'art, bien éclairées, bien
|ilacées, sont on ne peut mieux mises en
valeur.
PSTITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DK L UXION DES FEMMES PEIKI'nES
ET SCULPTEURS
Le catalogue n'annonce pas moins do douze
cents ouvrages, — de quoi remplir la moitié
de la partie du Grand Palais qui borde l'ave-
nue d'Antin. Et retenez qu'en déjiit du nom-
lirc imjiosant îles envois ce n'est point là,
tant s'cMi faut, la totalité de la production
d'art fiininlne. Il y a un mois à i)einc s'ou-
\'rait le salonnct des J-'emnies artistes il ;
rex])0sition de ITnion confirme, à son tour,
que les meilleurs talents se dérolient à ces
manifestations séparatistes dont l'uti ité n'est
jias démontrée. Que prouvent -elles, sinon
l'exlréme rareté de l'aptitude à faire o/uvre
individuelle et à composer'.' Les ouvrages qui
dominent, avenue d'Antin, sont, à ju'opre-
mcnt parler, des études, et l'on n'est guère
en droit d'exiger, pour l'instant, l'abord de
tâches i]lus compliquées. Il sied d'attendre
([u'une éducation nouvelle soit venue, sinon
reformer l'instinct, du moins seconder l'en-
tière expansion de la personnalité. En dehors
même des talents déjà consacrés, comme ceux
de M""* La Villette, Bcrria-Blanc, Nanny
Adam, Séailles, M'ies Lavrut, Madeleine Car-
pentier, ))lus d'une œuvre décelant un tem-
pérament foncièrement artiste se rencontre
et je songe aux paysages de M'"" Arc Valette,
1 )urand-.Marx, l'èpe, Morin, .Tamet, Monjon-
(lauvin, Bouiïay, Sirnonnet, Dubois-Skots-
nians ; aux portraits do M"" de Ploeuc, Adour,
l'inot, Sauger ; aux llours de ÏM"»* Delattre,
liaoux, Rabutaux, de M""'* Riva-Munoz, Sa-
iard, Bourgonnier-Claude ; aux scul|)turcs
(le M™" Fnimerie, Girar'det; aux cuirs de
M""" Schlatter, Poète, Langoet, Rouiller...
Quelque étonnoment vient à remarquer com-
bien sont peu communs les ouvrages inspirés
par la maternité et par l'enfance. N'est ce
l)as là cependant un ordre de sujets où la
femme peut témoigner d'une compétence
spéciale, comme il est arrivé si souvent, de
Isi'^" Vigée-Lcbnin à Kate Grena^Yay et à
miss Mary Cassatf?
EXPOSITIONS DEL.\CHAUX, GUIGUET, GUILLOUX
HOCH.\RD, PÉTERS-DESTÉRACT
Les Salons de la Société Nationale ont déjà
classe la plupart des exposants : M. Hochard,
coloriste puissant, qui jette de l'ironie à la
Huard dans des scènes peintes selon le mode
de Simon et de Cottet ; M. I)olacliaux, épris
du my.sfère qu'épand la pénombre sur le
logis silencieux; ^I. François Guiguct, artiste
d'exception chez qui le sens profond de l'inti-
(1) V. la Chronique du 17 janvier 1903.
ET DE LA CURIOSITÉ
r.i
mité s'incarne en tableaux d'une enveloppe
exquise, en dessins qu'attend la dcbtinéc t;lo-
rieuse des crayons de Gabriel de Saint-Aubin.
A ces peintres de moi'urs deux paysagistes se
sont joints : .M. Péters Dcstéract Le Soir à
Pont-Croix) s'engage, avec une méthode de
notation dilTérenie, dans la voie ouverte par
M. Le Sidaner; le second n'est autre que
M. Charles Guilloux, dont l'initiative, tou-
jours en éveil, convoite pour son taldnt l'en-
richissemcnt d'acquisitions nouvelles.
EXPOSITION JEAN DESBROSSES
Encore qu'il rappelle parfois Fram.-ais, c'est
bien à Chintrcuil que doit être afiilio M. Jean
Desbrosscs. Avec Lafagc Laujol (183i2-li!5f<)
(naguère remis en lumière par laCcntcnnale),
il lit partie du cénacle de Pont-ile-\anx. Dis-
ciple et ami de Cliintrcuil, M. Jean l^esbross''3
s'est dépensé généreusement à gloriûer la
mémoire de son maître; il lui a ouvert les
portes de lÉcole des Beaux-Arts et du Lou-
vre ; à l'heure présente, il est le seul héritier
de sa manière; il se plait, comme lui, ù pein-
dre les ciels ensanglantés par le crépuscule
et la plaine qui, dans le jour, s'étend au
loin comme une nappe de lumière; chez tous
deux encore, c'est la même prédilection pour
le ton pur et, notamment, pour im certain
vert clair, dont l'acidité, très particulière,
n'est pas sans charme.
R. SI.
Académie des Inscriptions
Séance du 31 janvier
Don. — Li- président annunco que le duc do
Lûubat, corri'spondaiil de l'Académie, vient d'ac-
conler uuo siibvcntiun de lÛ.OUO francs î'i l'École
française d'Allièncs pour poursuivre ses fouillrs
eu Grèce et eutn-prendie des recherclits dans ce
pavs, nolaniiiieul à Corfou.
.M. Ilonuill'-, (pii assiste à la séance, se fait l'iu-
lerproti^ des reiuorcieiiicnls do l'Ecole d'.Vlliéncs.
Monuments classés en Grèce. — y\. Schlum-
ber«^er annonce ik l'.Vcadémie que M. Manrouard,
cliarjjc d'airaires do Franco à Athènes, a adressé
an niini^ilre dos All'uiros élran^i'ies un riipport n-
liilif au classcMicnl, p;iriiii les uionuiuenls ualin-
naux (lu royaume <li' (irèco, de deux des phis im-
porlantes conslruclions franqcos qui snl)sisli'Mt
dans co pays et consrrvent le souvenir do la du-
minalion dos N'ilk'iiardouin dans la péninsule de
Moréo au xili* siée le, il la suite do la (lUidiièmc
croisade.
Os deux ruines franques font celles do la niiin-
dioso forteresse de Ohlernoulzi ou Cltrnioid, au-
près ili^ la mer, au sud de Cylllièno, ot cidics non
moins curieuses do réalise Saintc-Siipliio, d'An-
dravida, cai)ilaln des Villrluirdouin.
C'est la iMoniièro fois que le jîouvernemcnt «roc
se piéoccupe de protéKor oflicielli'mi nt lis nionu-
nu'uls francs, encore si nombreux sur lo tirriloiro
du royaumr hellénique.
Décoitrerte d'une tombe à incinération. —
M. Salomon lîeiuach annonce ipie M. M, do Cerin-
Kicard et l'abbé .Arnaud d'Aqucl le pricat de por-
ti r à la connaissance de r.\cad<'mie la découverte
faite à Vaulraben. entre Marseille it .\ix, d'une
si'pulture à incinération.
La tombe était surmontée d'un petit mauso'.ée
dont les ruines ont fourni 'leux inscriptions que le
savant conservaleur du musée de Saint-Germain
comnienle et doit il fait rcssoi'tir l'intérêt épigra-
phique.
La première, en caractères t;recs, se compose de
deux noms indigènes; la seconde, en caractères la-
lins, conqircud deux noms celtiques.
Séance du 6 février
Découvertes à Tyr. — M. Glormont-Ganncau
communique des photographies de monuments
antiques découverts par le P. Paul de Saint-
Aiguan, de ïyr.
C'est dabox-d une inscription latine des croi-
sades, en caractères du Ireizième siècle, provenant
de Saint-Jean-d'jVcre et contenant l'épitaphe de
dame Brisa, fille de Joliannes Mcdicus et femme
de G. Petrus de .Saône ;?).
Ce sont ensuite deux grandes statues, de stylo
é;,'yptien, déccuverles lires de Tyr et porlant des
dédicaces phéniciennes faites à un dieu, dont le
nom est oll'acé, par un personnage appelé Baal-
chillem, lils de Baaiyaton ; ces deux monuments
doivent être classés à l'époque ptolémaiquc.
i'n manuscrit français de la Bibliothèque de
Saiiit-Pétersbourr/. — M. Salomon Pieiuach a
reniarqut'; A la Bibliollièquo impériale de Sainl-
Pètcrsbourg un manuscrit français d'une beauléit
d une conservation exce])tionnolles, dont il fait
passer les photographies sous les you.x de r.\ca-
démic.
Ce manuscrit, provonant du duc de Bourgogne
l'hilippe le Bon, est orné do 93 miniatures, dont
lo, do grande dimension, sont de la même main.
Klles forment une illustration continue de l'his-
toire de France jusciu'à la lin du règne de
Charles V.
Dans le nombre, il y a des chefsd'teuvro repré--
sentanl la mort de Itoland à Boncevaux, le songe
do Charles le Chauve, saint Louis ensevelissant
les morts à Mansourah, la bataille de Courtrai,
celles de Crécy et de Poitiers.
M. Beinach pense que ces nnniidures sont du
même autour ({uo lu retabl.; do Saint-Berlin,
aujourd'hui au château «le Wied el à la Xalional
(iallery, et les attribue à Simou Marmiou, nrli^le
do Vale: ciei;ncs, mort eu li8'.), cpu> l'on appelait
<' prince d'enluminure ". .VInsi, la Bibliolhèi|uo de
Saiid-I'étersbourg serait on possession d'une dis
(l'uvrcs capitales do l'art franeals, comparable lila
série des miniatures de Fouquct conservées à
Chanllllv.
Société française de Numismatique
Séance du iO janvier
yi. .\drieu Blaui'het appelle l'allenlitin sur les
documculs que publie NL Itenoist et qui nous fout
connnilro les instructions données aux voyogeurs
que les rois de France onvuynieul en Orieul, «us
LA CHRONIQUE DES ARTS
XVII" Pl XVIII" sirclcs, pour y ipcucillir îles anli-
(luités et dos mrdaillcs.
l,p comte (le Caslellanc étudie diverses mon-
naies pvovcnralcs et rcchnrclio l'origine des gros
(ournois ('iriis par le roi de Franco, co-soigneiir
d'Avignon, pour circuler dans cotte ville. Il pré-
senlo uno pièce iiiédili; do sa collection, frappée ;'i
Arles iiondanl la iiiinorilé du roi Louis JI.
LA
Restauration de !'• Autel Paumgartner -
])'ALlii;r,T DlillKU
Une règle trop souvent admise en matière do
roslauration dos œuvres d'art (puisqu'on n'a pas
encore compris ou voulu comprendre qu'une œuvre
d'art ne doit ])as être reslaiiroe, mais n'a besoin
que d'être protégée contre la destruction j est
celle qui pose en princi]ie la ni'cessité de restituer
à ces œuvres d'art leur aspect ])rimitif ou leur
unité do style, et préfère à l'inévilable et parfois
bienfaisante action du temps ou à l'apport succes-
sif et caractéristique des siècles rinsiguifianco
d'une réfection moderne.
De cette fausse théorie, dont nos vieux élUices
out trop souvent pâti, vient d'être victime, à son
tour, une des œuvres capilales de la Pinacollièciue
de Munich, le célèbre triptyque de Uûrer dit
« autel Paumgartner «. Le fait est d'une telle ou-
trecuidance qu'il serait Incroyable, s'il n'était mal-
heureusement attesté par les jdus sérieuses revues
d'art allemandes et par les photographies qu'on
nous communique et dont nous donnons hors texte
la reproduction.
On se rappelle l'aspect de ce triptyque : à droite
et à gauche du panneau central représentant la
Nativité de l'Enfant .Jésus, les doux donateurs, en
armures et hauts-de-chausses rouges, casque en
tête et lance au poing, debout près de leurs che-
vaux dans un paysage rocailleux, attiraient soudain
l'allention par l'accent individuel, le caractère ro-
bustemeut expi-essif de leurs visages, que rehaus-
sait encore l'àpreté du "lécor environnant.
Or, depuis quelques jours, le visiteur étonné ne
reconnaît plus à la Pinacothèque l'œuvre accoutu-
mée : sur les volets plus étroits, paysage et chevaux
ont dis]niru ; à la place, un fond noir, sur leijuel
se détachent les deux lansquenets, coiffés d'autres
casques, faisant llotler au boiit de leurs lances des
étendards qui les désignent comme saint Eustache
et saint Georges, celui-ci tenant en outre, au lieu
d'uu bouclier, le cadavre du dragon qu'il vient de
tuer .
Tel était, en effet, nous dit-un, l'aspect de ces
volets à leur sortie de l'atelier do Dixrer, s'il faut en
croire une copie peinte vers 1550, conservée au-
trefois à Vienne dans la collection Klinkosch et
émigrée aujourd'hui à Munich chez un marchand
do tableaux, puis une autre copie un peu moins
ancienne, que possède le Mu.sée germanique de
Nuremberg. C'est peu après l'acquisition du trip-
tyque, en 1613, à la ville de Nuremberg par le
priuce-élcclour de Bavière Maximilien 1" que, pour
donner sans doute plus de jeu aux figures et har-
moniser les volets avec le décor du panneau cen-
tral, le peintre de la Cour J.-G. Fischer eut la
malencontreuse idée d'élargir les deux panneaux
latéraux et d'y poindre un fond de paysage dont
les motifs furent erapninlés aux o-uvres de Durer.
Et aujourd'hui, par une aberration non moins
grande, et encore moins excusable au xx* siècle
qu'au xvii% on ne craint pas de remanier uno
seconde fois l'œuvre primitive, au risque de perdre
irréini'diablcnienl — ô admirable logique ! — pour
restituer l'asi)ect de l'œuvre originelle, ce qui
pourrait encore subsister de celle-ci.
Oubliant qu'un conservateur de musée, de par
le titre même do sa fonction, n'est préposé qu'à la
innservnlion et non à la restauration ou à la ré-
l'eclion des talileaux qui lui sont confiés ; assez
fermé ù leur beauté pour préférer et substituer à
l'œuvre ancienne, pleine de caractère et chargée do
souvenirs, un indifii-renl travail de reconstitution
moderne, parce que plus exact ; sans se demander
s'il no serait paa plus simple et mille fois pri-
féiable (ainsi que le remarque avec justesse
M. F. Dfilberg dans la KunslchronUt do Leipzig)
d'acquérir 1 s anciennes copies — ou, A défaut,
d'en faire exécuter des esquisses ou des photogra-
phies — et de les placer près des originaux avec une
note exiilicativc, ainsi qu'on a fait au Kijksniu-
seum d'Amsterdam jiour la Ronde de nuit et
pour le Udnquet di hi garde civique de van der
Jlelst, le conservateur de la Pinacotliéque de Munich
a jugé bon défaire subir aux mallicureux jjanneaux
nue seconde transforinalion et a trouvé un aide
dans la personne du professeur Alois Hausor, dont
la science et la conscience sont, parait-il, dignes
do tous éloges, mais dont l'audace, certes, n'est
pas moins giande que Ij fut celle de son prédé-
cesseur Fischer etqui n'a pas craint de se mesurer
avec Dîner en refaisant, outre les étendards et le
dragon, une oreille à l'une des tètes 1 Pour la
satisfaction pédante de redonner à un ancien ta-
bleau l'aspect qu'il avait — ou devait avoir (1; —
jadis, on n'a pas reculé devant cet acte, monstrueux
à notre époque: la destruction d'une t-uvre d'art;
sans hésitation, sans pitié, on a etl'acé ce qui, de-
puis dos siècles, s'était tellement idenlilié avec les
personnages, qu'il faisait partie presque indisso-
luble de ces impressionnantes figures : ce décor
romantique dont la disparition éveille déjà partout
des regrets, hélas! inutiles \'i[. La vérité histo-
rique, au sens étroit que nous avons dit, y a peut-
être gagné; l'art, certainement, y « perdu, et
grandomont.
Contre d'aussi barbares procédés nous ne pou-
vons qu'élever une i^rotestation indignée: mais
pour (jue. du moins, le sacrilège ne se double pas
de supercherie, et aussi pour l'édilication des visi-
teurs et de la postérité, nous demandons que soient
gravés, sous les panneaux ainsi maltraités, le récit
de leurs transformations successives et les noms
de ceux qui ne craignirent pas de les leur infliger.
Auguste Marguillier.
(1) Est-on bien sur, par oxemiile, ciuo la bande
de ton-e où se tiennent les deux chevaliers ait eu
cet aspect chez Durer ? De bous juges en doutent.
(2) La découverte, au dos d'un de ces volets, de
fragments de la figure de la Vierge, qu'accompa-
gnait sur l'autre, ainsi que l'attestent les copies,
celle do l'ange de l'Annonciation, est précieuse,
certes, et fixe un point d histoire iuléi>ssant (on
avait cru jusqu'ici que ces revers étaient ornés
des figures do sainte Barbe et de sainte Catherine),
mais ne sulfit pas à nous consoler de cette pci-tc.
I t^ .2
.J 3
ET DE LA CURIOSITE
Ô3
CHRONIQUE MUSICALE
Les Coacerts
M. Wcingartner dirigeait dimancUe demie r au
Xouveau-Thcàlie. Sa présence, on !e sait, y est
toujours attendue et tètée ; et son talent, sjn au-
torilô, son onlliousiasmo i-ommunicalif, justifient
celle attente etcit enipressoment. Si, celte fois en-
core, son succès fut très grand, il conv.ent de re-
connaître qu'il ne le dut rju'à sa niailrise de cluf
d'orchestre. Le [irogramme qu'il avait composé ne
justifiait guère, en elTot, l'aftluence du public, qui
s'écrasait littéralement dans l'étroit espace où sont
Confinés les auditeuis des Concerts Lamoureiix.
Le monde musical, k Paris, connaît assez bioii la
Symphonie p«4(ora(e et louvei tare des Maîtres
Chanteurs. A moins de présumer qu'il fut pous>é
par un besoin iriés'stible de faire connaissai.ee
avec le Maseppa de Liszt, la Fantoiiie pour or-
chestre de >L Clicvillard ou les mélod es de M.
Weingartner lui-même, on ne peut s'ejpliquer
l'attrait que ce programme avait exercé sur lu',
qu'en l'attribuant au preslge du chef qui tu con-
iiui=ait rc.'.écutiOD. U.'pendant la Symphonie pas-
torale, soigneusement iiuance et accentué'", n'ap-
parut p.is seu^ibleuiLut plus bel.'e sous la dirci;tion
du M. Weiiigarlni'r que lorsque M. Chevillard la
conduit. Il y eut à peine des dill'.'renccs à noter çà
et là entre les deu-t iiiti-rprclations : quelques
chutes de phrases plus retenv.8s, quelques nuances
plus subtiles, peutctre. iVest tout, et c'en estassiz
pour faire comprendre, par le peu de | articular.ti's
de cotte comparaison, que nous entendons, d'ordi-
naire, la Symphonie pastorale très bien jouée.
La Fantaisie symphonique do M. (Jumille Clio-
villarl est une (inivre vigoureuseet claire dont j'ai
grand plaisir à louer l'ingéuieusc construclioii,
l'inslruinentation brillante et surtout la grande aiu-
sicalité. (jitte dernière qualili devient trop rare
pour qu'on laisse échapper une occasion de li.i
rendre hommag'. La plupait des mus-iciens en
mal d'originalité suppl-ent à celle qui leur man-
que par une recherche d'elVets étranges et d'hai-
monits rares à laquelle les artisies probes se re-
fusent, fort heureusement. M. Oluvil'ard e.-t do
CCS deriiieis. Sa musiiuc es', rexprossioii sincéio
de sa pensée et do son sentiintnt et ne vi^e i l'cU'el
qu'aillant qu'il se lie il la logique du développiv
ment. De là l'impression de parfaite concordance
qu'on reniar(|ue, dans s-on leuvre, entre le fond et
la forme. Cet équilibre est encore un m'-rite des
moins communs. 11 s'impc^se, tout d'abord, parmi
ceux qu'il faut reconnaître il celte [littoresque t'a',-
taisii'.
Les trois mélodifs avec accompagnement d'or-
chestre, que M'"* Jeani e Kaunay a dites aviC toute
la llnesse et toute la distinctiiui ipie requiert lo
style de M. Weingartner, sont plutôt de petits
poèmes syinplmniquos avri; jiart.o vocale que di .s
morceaux do cluint propremonl dits. Touti s trois
sont assez longues, suu. Ignée» d'clïels d'ordu'stre
où se reconnaît la mniu d un inaîlro, et ceponduiil
l'impression qui résulte do leur audition reste as
^ez indi''cu>c, malgré le ;liarme réel de sentiment
qu'elles recèlent, on p.irticiilier la première. (Vosl,
peut être, que la mélodie, (luni qu'on tasse, n'est
pas debtlnée à l'exécution d'ensimbli'. Kllu viiat
surloat par l'expression intim", et son interpréta
lion ne doit comporter que des moyens matériels
restreints, .autrement, elle precd volontiers un as-
pect théâtral qui détruit plus ou moics ses qur.
lit' s les plus rares. .Je suis presque certain que
les mélodies de M. Weingartner gagnent à être
simp'emenl accompagnées au piano, malgié tout
le charme de leur instrumentation.
Le Mazeppa de Liszt, que M. Wcingaitnera di-
rige avec une fougue toute romantique, m'a paru
bien démoié comme inspiration et comme id'Cs
musicales. (Àtle galopade tragique, traversée
d'e'clats dont la naïve vulgarité désarme presque,
aurait-elle soulevé de tels transports d'enthou-
siasme si la mimique passionnée du chef d'or-
chfstre n'avait averti le public d'avoir â la prendre
au sérieux/ C'est plus que douteux.
L'ouverture des Maîtres Chanteurs, exéculi'e
avec une précision, une souplesse et une cha'eur
admiiahles terminait latiance.C'en futlo plusbiau
moment.
P. D.
REVUE DES REVUES
= Bulletin do la Soc.'élè pour la protection
des paysages de Francs 100:.', ir'2 et ". . — lÀtte
utile iniblicatiou, dont nous a\ous déjà dit le but
et les mérites, nous apporte, dans ce fascicule dou-
ble qui vient do paraître, d intéressantes nouvelles
des ell'orts tentés et des succès obtenus do tous
cotés par la Société pour la protection des paysa-
ges de France : désengrillagomeu', sur plusieurs
points, de la forêt de SaintCermain dont la jouis-
sance était, en nuiinls endroits, interdite au public;
protestations contre la captatiun jiar la Ville do
Paris de la source du Loiret, contre la ligne de
chemin do fer projetée à travers la forêt de Kon-
lainrbleau, contre le rétn-cissement du Vieux Port
de Marseille, contre les alliches barbares quienvu-
hissent et gâtent l'aspect des jdus beaux sites ma-
ritimes ou champêtres, comme en téinoigaent trois
idiotographies prises au hasard ; etc.
= La fin de l'artieli' où est retracé l'historique de
la fondation de la Société, et l'anm-ncedun intéres-
sant projet d'exposition eentennale des maîtres
liaysagistes où seraient montn'is une centaine
de toiles inspirées par les principaux pays ou sites
di' Krance, complètent ccllo inléi-cssantc livraison.
-|- La Revue photographique y 1,3 janvier}. —
C'est le titre dune nniivrlle revue mensuelle, édi-
tée par le Photo-Club de Paris, et qui .so propose
de d'iiner des nouvelles de tout ce qui concerne In
photographie, do tenir siM lecteurs au courant des
progrès accomiilis et do leur donner des reproduc-
tiiuis des plus belles leiivres produites en tous
pays.
(ti'lle première livraison, éditée avec un luxe
d" bon goùl, renfermo, A coté d'nrlicles techniques
et do noiivelle.sdo divers pays, un article do M. C.
Piiyo sur Lflroliilion pholotjruphiqiie et nombre
do similigravures, inutraits, paysages et scènesdc
genre très iutéressuulos, dont deux fort artisli(|iios
tiréi's hors loxli'.
LA CHRONIQUE DES ARTS
= Mir Iskousstva [Le Monde artiste] 190'?.
n"' 4-10. — Les tlcniiiTis livi'aisoiis punies ilc celle
revue offrent lciiièiuecai'aclére(|uo les trois fascicu-
les précédemment étudiés par nous, l^a plus grande
parlio du texte est consacrée à des dlsserl;ilions
Ijhilosopliiiiucs et littéraires et à dos polémiques
d'un inLérêt plutôt local (I,. (^hcsloff, suite do son
étude Nietzsche cl DostoitKsIn ; — Minski, série
do dialogues philosophiques ; — le même, Emile
Zola; — Rosanow, Florence, Dieux et démons,
En Italie, etc.)
Les éludes consacrées aux œuvres d'art et aux
artistes, surtout aux artistes russes, sont relative-
ment rares et do moindre importance. Ce sont de
simples notes polémiques, très personnelles, se
distinguant par leur style un peu véhément. Le
poric-parole de ce genre est. un jeune peintre,
M. .1. (jrabiu-, <iui dans tous ses articles s'annonce
ullra-moderuiste-exclusivislc, s'enlUimniant à cha-
(|uo nouvelle manifestation, même passagère, et fou-
lant aux pieds celles qui hier encore étaient l'objet
de son admiration. C'est un écrivain fougueux,
mais difficile ;\ saisir. Cependant, on lira avec in-
térêt SCS articles; La Sécession de Bert n (u" 4),
Le peintre bavarois Uans von Marées (1837-1887)
dont les œuvres se trouvent groupées à Schleisshcim,
près Munich ifasc. 4-5, avec 23 reproductions:.
Une série d'articles de M. Grabar, intitulés iin Eu-
rope (fasc. o-G, 8, 9-10), nous donne ses impres-
sions sur les artistes modernes de Paris. Berlin,
Vienne cl Munich.
Le même caractère de jugement et de style dis-
tingue l'article de M. Kadinski, autre jeune pein-
tre, intitulé : Correspondance de Munich et trai-
tant des expositions de la Sécession de cette ville
et de celle du Palais de Glace (fasc. 5-6). Beaucoup
de choses dignes d'admiration sont signalées dans
la première, et rien que le néant dans la dernière.
Do nombreuses rcproducti'ms accompagnent son
article.
Les livraisons 5 et 6 contiennent un assez
grand nombre de reproductions d'o?uvres de la
jeune école russe, œuvres qui ont figuré aux expo-
sitions de Saint-Pétersbourg l'année dernière,
celles du Monde Artiste lui-même icar cette revue,
nous l'avons dit dcruièrement, organise des expo-
sitions d'art moderne^ de 1 .\cadémie et de la
Société des expositions ambulantes. Malheureuse-
ment, le texte fait défaut et des photolypies seules,
tirées en noir, sont insuffisantes pour faire apprécier
ajuste titre des artistes peu connus à l'étranger.
= Les livraisons de la revue que nous venons
d'analyser contiennent encore un certain nombre
de notes critiques cl polémiques d'un intérêt,
comme nous avons dit, plutôt local, mais qui
tout de même témoignent d'une certaine ani-
mation dans les milieux qui s'intéressent aux
questions d'art, et cette animation, il faut le
dire, est, pour une part, provoquée par la publi-
cation dont nous parlons. C'est un mérite qui
n'est pas à négliger. Nous ne pouvons entrer ici
dans tous les détails de ces notes, mais nous ne
pouvons non plus passer sous silence une critique
fort Intéressante du rédacteur en chef de la revue,
M. S. Diaghilew, à propos de la mise en scène sur
un grand théâtre imiiérial, des ballets de Léo
Delibes : Coppélia, Syivia et La Source (fasc. 9-10).
L'auteur, parlant de la désolante mise en scène de
ces œuvres charmantes, par suite de la parcimonie
de la direction du théâtre, cite un fait vraiment
monstrueux : n'ayant pu s'entendre avec les proprié-
taires de la musique du ballet La Source, la direc-
tion, pour sortir d'eupbarras, n'a trouvé rien de
l)lus intelligent que de comnjander aux élèves du
compositeur Itimsky-Koisakoir une nouvelle
orchestration du ballet. Voilà une manière tout à
fait particulière de dédommager les auteurs et
conqiosileurs l'irangers de leurs i)erles matérielles
(la Itussie ne reconnais.saul pas les droits d'auteurs
étrangers) que de rendre méconnaissables leurs
o'uvres en 1rs estropiant !
BIBLIOQRAPHIK
L'Exposit on internationale des Arts décora-
tifs modernes à Turin, i902. Texte par
G. l-'ii;iis et F.-II. Xk.wueky. Darmstadt, Al.
Kurh, Libr. dos Arts décoratifs. In-4°, 340 pages
avec nombreuses gravures, dont 6 hors texte.
La G/i jette, par la plume autorisée de M. Roger
Marx, a rendu compte, il y a doux mois, de celte
attrayante exposition de Turin qui, tout l'été der-
nier, mit sous les yeux du public les résultats des
clïorts tentés depuis quchpios années dans tous
les pays pour rénover l'art industriel, et conuTie la
vision synthétique de tout ce mouvement exubé
rant, parfois désordonné, mais plein d'intérêt pour
l'observateur, qui emporte l'art décoratif vers des
destinées nouvelles.
Un événement de cette importance méritait d'être
communiqué et fixé pour lliistoire de l'art, en une
Ijublication qui en perpétuât les multiples aspects
et en dégageât les enseignements. Il appartenait à
une revue comme \s^ Deustche Kunst und Dekora-
tion de Darir.stadl, qui a tant fait en .Allemagne
pour le rajeunissement de l'art industriel et qui.
par l'intérêt de ses études et la beauté de ses re-
produciions, s'est placée aux premiers rang dos
revues d'art décoratif modernes, de nous donner
cet ouvrage. Il vient de paraître sous la forme
d'un luxueux volume où un texte succinct, rédigé
en français, s'accompagne à chaque page de gra-
vures aussi remarquables par leur choix que par
leur beauté.
La présentation est la même qu'à Turin : après
un coup-d'œil sur l'aspect d'ons'emble de l'Exposi-
tion, chaque pays nous offre la vue de ses pavil-
lons, puis des productions de tout genre qu'ils
renfermaient. C'est la Hollande avec ses meulîles
aux formes rustiques, les orfèvreries de MM. Ui-
tcrwyk et Iloeker, les porcelaines et faïences de
P.ozenburg, d'.\mstellioek, les terres cuites de
MM.Thoofl et Labouchère, les figurines d'hommes
et d'animaux en grès de M. Mendez da Costa, les
affiches, reliures, paravents et battiks de MM. Lion-
'•achet, Thorn-Prikker, I)ysselhof,etc.— Ce sont les
artistes de Glasgow, Ch.-Il. Mackintosh, Mac
Nair, .Jessie King, Margarcth Mackintosh, à l'es-
thétique curieuse, issue de William Blake et de
Dante-Gabriel Rossetti et qui allie aux formes
anguleuses de ses meubles des décorations où, au
contraire, le souci de la ligne onduleuse prédomine.
— C'est l'Angleterre, la principale initiatrice de ce
mouvement moderniste né, chez elle, des ensei-
gnements et des exemples — montrés ici — de
■William Morris continués par le grand artiste
Walter Crâne, Ashbee, "Woysey, l'architecte
ET DE LA CURIOSITE
Webb, etc. — Puis, c'est 1 immense production de
chacune des écoles d'Allemagne, œuvre énorme à
laquelle le vestibule de M. Peter Behrons — « ves-
tibule do la maison de Puissance et de Beauté ■>
suivant la solennelle expression de M. G. Fuchs
— sert de digne prélude, et où se remarquent les
intérieurs simples et logiquos du même Peter
Belirens de Darmsladt, ceux do MM. 'Mœliring
d'i Berlin, Berlepsch-Valendas et Bruno Paul do
Munich, BiUinj? do Garlsruhe, Kreis de Dresde,
Pankok do Stuttgart, les porcelaines de M.
Schmuz-Baudiss, les céramiques de M. l.a'ugcr,
les tentures et tapis de M. Christianson et du
regretté Otto Eckmann. — L'Autriche est surtout
représentée par des intérieurs de M. Ludwig lixa-
mann, son meilleur architecte, do M. C ^\■ilz-
mann, de M. Fix ; la Hongrie par les verreries et
céramiques de M. Zsolnay, les meubles et tapis
de M. Horti, et des poleries rustiiiues pleines de
caractère. — L'Italie, qui semble s'élro lancée un
peu à l'étourdie dans ce mouvement d'art décoratif,
oTre un singulier mélange d'heureuse tentatives —
telles que celles de M. Golia, autour de jolis inté-
rieurs, do M. Trentacoste, céramiste ingénieux —
et do fantaisies d'un goi'it déplorable, comme la
chambre conçue par M. Bugatti. — La Belgique
montre les meubles de M. Horta et de M. Hobé (on
sait que le meilleur do ses artistes actuels,
M IL van do Yelie, manquait à cette réuninn
intornationalej, les orfèvreries de M. Pli. Wolfers.
— De chez nous, voici les élégantes créations de
MM. de Feure, Golonna, Dufréne, Landry; mais
que de noms absents ! — Les précieuses verreries,
les orfèvreries et les vitraux do TiCfany, les poteries
de lîookwood, représentent la contribution de
r.\mérique. — Mais voici le groupe des pays Scan-
dinaves, si remarqué à l'Exposition de 1900 et qui,
à 'J'urin également, par l'originalité savoureusi',
alliée à une intelligente lidélilé aux traditions de
la race, le sentiment di'coralif, la justesse d'appro-
liriation, cmporla d'emblée tous les sulTragos. La
réunion des belles porcelaines de la Manufacture
royale et de la manufacture Bing cl Gnendahl, do
Oipcnhagun, forme, en particulier, un des plus
attrayants ensembles reproduits dans ce livre.
Des tables intelligemment drossées, otl'ranl
d'abord la nomenclature des articles, puis celles
des gravures jjar nations et par nature des objets
exposés, enfin la liste do tous les noms d'artistes
cités, complètent, do la façon la jiUis utile, ce bel
ouvrage, qui, par l'abondance et la perfection do ses
reproductions, rendra les plus grands services i
tous les historiens de l'art moderne.
A. M.
Le même éililour \ieu', eu oulri', irculreprenitic,
sous le litri' : Meister der Innenkunst. um
sSrie d'albums in-folio destinés à oll'iir des mudi'les
de constructions et d'intérieurs dans l^j goût nui-
djrno, dessinés jiar les architectes ((u'ont mis le
plus on vue les dernières exiwsitions in'ernatio
nalos d'art décoratif.
Los trois premiers de ces albums sont consacrés
i'i des ]ilans d'une maison d'amateur et sont dus A
des arcliitectes di' trois écoles dilTéroules : MM.
liiillie Scott, de Londres; Charles lleune Mackin-
tosh, do Glasgow, el LcHipold lîaucr. do Vienne.
C'est nue comiiaraisou dos jilus intérossaulcs ijue
collodeces divers projets, que, pour chacun, 10 :'i
12 planclies en noir ou en couleurs, soigneusement
exécutées et accompagnées d'un texte critique de
MM. II. Muthesius et F. Commiehau, nous pré-
sentent dans leur ensemble et tous leurs détails :
celui de M. Baillie Scott, rustique et gai ; le second,
plus austère et marqué au coin de l'esthétique par-
t culièrc que nous signalons plus haut ; le troi-
sième, enfin, visant à unir la simplicité à un carac-
tère artistique et original. Il y a là pour les ama-
teurs, à qui ces projets s'adressent et qui, tent<''3
et jierplexes, ne sauront guère auquel décerner la
palme, matière à luaintcs obsei-vations intéressantes
et utiles.
NECROLOOIB
Nous apprenons la mort du peintre M. Etienne
Gautier, chevalier de la Légion d'honneur, décédé
à Paris, à l'âge de soixante ans. Il était né à Mar-
seille et exposait au Salon de la Société des Ar-
tistes français, où il avait obtenu une médaille de
2" classe en 1873 avec un Saùit Georges et une de
1" classe en 1878 avec une Saitite Cécile.
r.e 18 janvier est décédé, àg('- de soixante trois
ans, à Bar-le-Duc, M. Alfred Jac3b, ancien archi-
viste déiiartomontal, conservateur du musée de
Bar-le Duc, associé corrosponilant de la Société des
.'\ntiiiuaircs do France, membre honoraire de la
Société dos Lettres, Sciences et Arts de Bar-le-
Duc, chevalier de Charles 111.
MOUVEMENT DES ARTS
D.ius la vente faite après déiès do M"' la com-
tesse de Sainte-Aldegonde, faite à rilôtul Drouot,
salle 2, par M* Albinet, en décembre dernier nous
relevons les prix suivants :
Fontaine, vase en ancienne pircelaino de Chine,
famille rose, fond bleu, réserves à médaillons de
Heurs, et monture eu bronze doré, ép. L. XV:
7.:iOO. CrJdenco eu noyer sculpté maniueterie
d'ivoire, époque Itenaissance : 5.HXI. — Secrétaire
en marqueterie de bois de couleu -s et bronze dorés,
ep. L. XV. ;3.310. — Table en marqueterie de bois
do rose et bronzes dorés: 2.5;tii. — Mobilier de
salon, canapé et fauteuils en bois sculpté, laqué
blanc, ép. L. XVI; 8.100. — Table tric-tmc hol-
landaise du xviii' siècle : 2..'>30. — Console en
bois sculpté, laqué blanc, L. XVI : 3.700.
Produit ; 79.530 francs.
Succession de M V H. Braquonié
Viuto faite à l'IIitid Drouot, salle n- 1, les If) et
10 décembre l;H)2, par MM, Chevalier et L. Vérou,
couimissaip 8-prisours ; MM. Mauuhoini, Paulme
et Lnsquin, experts,
Tti}us.'!erii'.<. — 17J. Suite do cinq tapisseries
fiamnndes du xvii' siècle: Histoire d Acliillo,
ïc
LA ClIROMQUE Ï5ES ATRTS ET I>E LA CURIOSITÏ:
d'«prt-8 van Tliulden : Achille trampé dans le Slyx,
l'Éducation d'Acliille, Achille arini! par 'J'hftis, la
Cilore d'Acliille, Achillj blessé au talon. Boidurcs
ù canouilies vases, guirlindes de fruits et
amours, sur foii J rouge : 17. ICO.
Collection de feu G. Honry Marquand
Vente faite à New-York, du 24 au 30 janvier,
dans la galerie de l'Art Américain.
Tableaux. — 3. A. von Pettenkoffcn. La (Ihar
relte dos blessés: 12.000 francs.
l(i. .1. 'i'urner. Aux environs d'£hrenl)reit«lein :
10.250 francs.
23. Tliomas Gainsborough. Les -louncs bergr.rs:
l'i.2û0. — 2G. G. Homncy. L'Kiifant timide : 3J.0UO.
— '3J. Sir .1. Reynolds, l'orlrditde la comtesse de
Notlingliani: 11.500. —31. .1. Hoppner. Portrait
de l.uly Almeria Carpcriler : 16.000. — 82. Sir
.1. R.-ynold^. Portrait de S. Exe. Jlrj Slanli ipc :
7.501). — 33. John Crome. Vieux moulin sur ri.
viére : 44.00.). — Si. G. Rom ley. Portrait de
Mrs Wels : 77.500. —35. John Conslable. ValL'c
de Dedliani : C8.5J0. — 30. J. Hoppner. Portrait
de Mrs Gwyn : 111.00). — 3S. J. Groine. LeCh?ne
de Porliujîlon : 18.0)0. — 'lô Sir L. Aima Ta-
dema. Amo te, ama me; f3.0()0. — 88. Sir
L. Aima Taiema. l'ne lecture dllonière: 151.500.
— 90, 91, 9.'. Sir F. Leighlon. Va triptyque
mythologique, tt musique illustrée : SO.OJO.
Total pour les tableaux ; 985.350 francs.
Les porc-'laines anciennes de la Chine, cent cin-
quante-cinq pièces, ont produit 113.183 francs.
Tapis royal de Perse du xvi" siècle : 190. OJO. —
Grand piano dessiné par sir Aima Tadema, avec
peinture de sir Ed. Poynter : Le Ménestrel ambu-
lant; 40.000. — Tapis persan du milieu du
xvi' siècle ; et tapis d'ispahan de la même époque:
75.000 chacun.
Produit de la vente ; 3.530.095 francs.
aUESTIONS ET RÉPONSES
Gluestion 14 :
Gui était Claudius ?
Un amateur parisien, M. Depelley. possède
un beau Ghnst en ivoire, haut de 0'",92, prove-
nant de la Collection des ducs de Lorraine. En
haut et en arrière de la jambe gauche, on lit,
au-dessus des armes de Lorraine, la signature
que voici :
CLAUDIVS facit iS53
J'ai vainement cherché une mention de ce
Claudius, qui paraît avoir été un fort habile
homme. Quelque lecteur de la Chronique pour-
rait-il me renseigner à cet égard?
S.ILO.MOX Reix.vcii.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLKS
Paris
Exposilion de l'Union des Femmes peintres
et sculpteurs, Grand Palais des lieaux-.\rls.
avenue d'Anlin, du 13 février au 9 mars.
Exposition de la Société nouvelle de peintres
et de sculpteurs, galeries Durand-liuel, 10, rnc-
LalliUe, du 14 février au 7 mars.
Exposition do photographies de montagnes,
au Club Alpin, 30, rue du Bac, jusqu'au 2'i février.
3" Exposition do la Société « Les Arts réunis ",
galerie Georges Petit, 8, rue de Sèzo, du 15 au
27 février.
, Exposilion de tableaux do M. Eugène Carrière.
chez ijernlieim jeune, 8, rue Laflillc, du IG février
au 10 mars.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
Avignon : Exposilion des Beaux-Arts, arts
décoratifs et industriels, et photographie artistique,
du 11 avril au 24 mai. Dépôt des ouvrages, à
Paris, chez Robinot, 32, rue do Maubeuge, avant
le 9 mars: ou eavoi à Avignon, à l'Hôtel de ville,
du 20 an 28 mars.
Dieppe : 2'' Exposilion de la Sociélé des Amis
des Arts, du 19 juillet au 2! septembre. Envoi dts
notices chez M. G. Calien, 61, rue des Petits-
Champs, avant le 20 juin. Dépôt des ouvrages, à
Paris, chez Pottier, 14, rue Gaillon, du 20 juin au
5 juillet.
Èvreux ; 4* Exposition de la Société des Amis
ili-s Arts du département de l'Eure, du G juin au
SO juillet. Dépôt des ouvrages, à Paris, chez Guin-
chard, 17, rue de Maistre, du l" au 20 mai.
Nimes : 10' Exposition de la Société des Beaux-
.\its, du 19 avril au 21 mai. Envoi des notices
avant le 15 mars; des ouvrages, du 15 au 25 mars,
à M. le président de la Société, à Nimes; ou dépôt
à Paris, chez Gumchard et Fourniret, 76, lue
Blanche, du 15 au 25 mats.
Rouen ; Exposition internationale de la Société
des Amis des Arts du 14 mai au 15 juillet. Envoi
des notices au Président de la Sociélé, 83, boule-
vard Cauchoise, à Rouen, avant le 15 février. Dépôt
des ouvrages, à Paris, chez Chenue, 5, rue do la
Torrasse, du 15 au 28 février.
Toulouse : 19* Exposition de l'Union arlislique
do Toulouse. Dépôt des ouvrages, à Paris, chez
Ferret, 36, rue Vaneau, du 15 au 23 février.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Impritneur-Gcrant : André Martv.
Paris. - Imprimerie de la Gazelle des Beaiix-Arls, 8, rue Favart
■N- B. — VM-.
BUREAUX : S, RUE FAVART '2' Arr.
21 K. VI
l.\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI «ATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent grjluiUmenl la Cliroiiique des Arts et de la Curiasiié
Prix de l'abonnemeiit pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Etranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
3L.O ITuméro ; O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ir'SV^sii .\ Clii'oniijue a raconté la semaine
'tli V^^ ilernii-re, par la plume de M. Au-
wBri^^^i !,'uste Marguil icr , l'incroyaljle
v-^^pri^ avonlure qui s'est passée à la Pi-
nacothèque de Municii. L'Ii'stoire de tous les
l)ays d'Kuroi)e, à toutes les époques, men-
tionne assurément bien des actes do vanda-
lisme, dus à la négligence ou ii l'ignorance de
ceux-là mêmes à qui est échue la garde des
riciicsses d'art. Alais elle n'en connaissait
])as encore un seul (]ui réunit ù la fois taut
d'inconscience à une si malfaisante ingénio-
sité. On no s'est pas contenta de reslitiirrr le
c-lèbrc tri|ily(]ae do TMirer, VAiilel l'nuiii-
finrluer; ua a prétendu le refaire selon des
documents authentiques et, sous prétexte do
vérité, on a modilié totalement son aspct.
Le mémo principe aljsurdc a guidé le mémo
professionnel il i « tripatouillage » dans la
l'écento restauration des panneaux de .1. viin
Schoorl, du Musée municipal d'I'trocht, re-
présentant dos pèlerins do Terre Sainte : ici,
jdusiours tôles ont ménie été cnmplèlemenl
rr/'ailes, >' dans le stylo », et ce stylo, nous
dit un correspondant, <• est vraiment prodi-
gionx do niaisorio <•.
Ces doux histoirc-i somhlint fuites à souhait
pour la luntu déliuitivo dos conservateurs que
travaille la manie do la rislauratiou. .luscpi'ù
liréscnt, ceux d'entre eux ([ui élaiont assez
audacieux pour prétendre toucher à ilos cliofs-
d'iinnro et ([ui so trouvaient assez, dépourvus
do goiM pour tenter les iiasards d'uuo réfec-
tion modorno et médiocre, s'étaient au moins
donné pour lâche do laisser à l'ouvrago qui
subissait leur sollicitude son caractère pri-
mitif. Les grands esprits qui ont opéré à Nlu-
nich et à Utrccht ont été beaucoup plus avant
dans la pratique de la barbarie. Il est à sou-
haiter que leur exemple impérissable serve au
moins à rappeler que les o;uvros d'art — et
niin seulement les o/u^res picturales, mais
aussi les univres jilastiques et architecturales
— n'ont besoin que d'être conservées. Il faut
leur laisser ce que le temps leur apporte de
mal inévitable, et aussi, bien souvent, <le
cliarme inattendu. Si elles ont besoin d'être
protégées, c'est contre leurs protecteurs mal-
adroits et béotiens : le travail lent des heures
leur fait moins de mal que l'imagination des
hommes.
NOUVELLES
ji<** M"" Duplessis, veuve de M. (leorgcs Du-
plessis, membre do r.\cadémie dos Beaux-.\rls,
a informé celte Académie que, par son testa-
ment, ollo lui ioguo. pour être déposée t'i la
hihliutlioque de l'Institut, la l)il>liullio(|ue d'art
que son mari avait formée. I.a donalrico. i\ la-
quelle r.Vcadémio a adressé ses remorciemonts,
lient à rosier, sa vie durant, gardienne de ccllo
bihiiothoque.
D'autre part, M* Tollu, notaire, a envoyé i\
l'.Vcadéniio dos Heaux-.\rts la copie d'un festa-
luonl par lecpiel M. Uoux. do son vivant arclti-
loclo ;'i Pans, lègue à l'.Vcadémie dos Heaux-
Arls uno somme do Su). 000 fr., à réaliser par la
voiilo do SOS iinmouhles cl objets ini.ihlliors,
pour la fondation do divers prix on faveur des
|ii'inlros. sculple\irs, architectes cl graveurs.
Ci's prix seront décornés à la suilo de concours
dont les conditions 1res i'(uupliquées sont for-
uuiléos jiar le toslulour. L'Académie n'aura A
so prononcer sur colto libéralili' que lorsipi'ollo
aura roi.'u lo dossier cumplol du legs.
♦•• Lors do l'installation au Polit Palais du
nuiséo dos Hoaux-.Vrls do la Villo. il avait été
:.«
LA CHRONIQUE DES ARTS
admis que corluincs salles pourraient Ctro
mises excciilionncllemcnl ù la disposition d'ui'
tistes pour des expositions pai'ticulièrcs. La
4° commission du Conseil municipal a décidé
f[ue CCS expositions ne pourraient avoir lieu
cpi'au grand sous-sol du Petit Palais.
**si- Le vendredi 27 févr;er, à 5 heures 1/2,
'Si. Georges Toudouze, ancien membre de
l'Kcole française d'Athènes, professeur d'his-
toire de l'art ù rj';cole d'Art, fera, dans le grand
atelier de cette école, S5, rue Boissy d'AngUis,
une conférence sur Athènes anliqne devant
noire art contemporain. Cette causerie, dont
le sujet se raiiporte tout iiarticulièrement à la
(jucstion de la ipiantité d'influence que l'on doit
(ionncr à l'antique dans l'inspiration artistique
moderne, sera accompagnée de projections
lumineuses.
*** Notre distingué coUaljoraleur M. Gustave
Krizzoni annonce dans la Perxeveranza du 11
février que le musée Brera, à Milan, vient
d'acquérir un fort beau portrait du poète Gii'o-
lamo (^asio, peint par Boltraffio vers I.'jOO.
Girolamo Casio, né vers 1470, mort à Rome en
1.333, fut le favori des papes Léon X et Clé-
ment Vil. Le tableau, très enfumé et masqué
sous une cuuche épaisse de vernis, a dû être
restauré par le professeur Luigi Gavenaghi ; le
personnage a une couronne de laurier et pose
la main droite sur un papier qui porte quelques
i gnes d'écriture. Mais couronne et papier ont
été ajoutés à la peintura primitive, sans
doute lorsque Casio fut couronné en l.'J'.'S ;
ù cette date, BoUraffio était mort depuis sept
ans. Le portrait de Brera offre l'image très
captivante d'un homme jeune et imberbe, aux
longs cheveux tombant en grosses masses, à
la physionomie intelligente, réfléchie et douce.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE LA « SOCIliïÉ NOUVELLE »
De tous les groupements, celui-ci, qui est
di^ à l'initiative d'un des meilleurs juges
d'art de ce temps, M. Gab;iel Mourcy, pré-
sente la singularité de rapprocher rationnel-
lement des talents d'élite aux tendances
liarallèles, sinon semblables. Des plaquettes
et une terre cuite charmante d'Alexandre
Charpentier {Rosalie), des figurines et un
petit bu.stj de Dejean, d'autres sculptures de
Bartholomé, de Constantin Meunier, consti-
tuent l'apport des statuaires. On se réjouit
de retrouver ici Charles Cottct, Lucien Si-
mon, BacrLsocn, conscients de la pleine |)0S-
se-siou d'une technique robuste et sûre; René
Ménard et André Dauchez, émouvants ]iarce 1
qu'émus; Emile Claus et Henri Duhem ,
épris de la fête des ensoleillements, ou du {
mj'stère des brumos; Ernest Laurent et Henri
Martin, plus admirables que jamais : du der-
nier, ce sont des vues de village d'une simpli-
cité que pare le cliarme d'une lumière ici vi-
brante, là apaisée; une efligie féminine et un
trumeau raiq)cllcnl la double niaitris;- d'Er-
nest Laurent, |)orliaitiste et décorateur ; on
nu'me temps, des études de nu, aux tonalités
exquises, disent la volupté éiirouvée à rendre
les caresses du rayon épandant ses irisations
sur la nacre des chairs.
LES « AIITS RÉUNIS »
Organisée ])ar les soins avertis de M. G.
Soulier, l'exiiosition des Arts nJunis présente
un caractère en tout point dili'érent. Sansmé-
connaîlre en rien des peintres de la valeur de
M.\L llanicotte, liémond, Soui'let, Lechat,
Maillaud, on peut, on doit constater que les
talileaux ne tiennent ]ioint ici la première
)5lace : ils cèdent plutôt le pas aux sculptures
(M^L SégofliQ, E. Roverie, de Broutelles, Xoc-
(]uelj ; mais, de toute évidence, le meilleur de
l'intérêt va aux créations de l'art appliqué :
aux cuirs de ^L Clément Mère, d'un rafline-
ment de coloration si subtil, à la cheminée
taillée dans le noyer et fleurie de glycines de
M. .T. Roverie, à l'ameublement de NL Maurice
Dufrènc, aux bijoux de M. Rivaud, aux bro-
deries de M. Courteix. . .
Une série d'aquarelles do "M. André J)evani-
bey procure parmi cet ensemble la surjirise
d'une liilarante diversion. A n'en jioint douter,
quantité de peintres se contraignent et s'ingé-
nient il devenir 1' n artiste gai <> que réclament
sans répit lo-i magazines; tout au rebours, en
s'instituant humoriste, M. Devambez cède
simplement à l'instinct ; ses dessins, ses pro-
grammes, ses affiches, telle aquarelle et même
certain tableau du Salon avaient déjà laissé
preosentir le don qui s'affirme péremptoire-
ment aujourd'hui ; il promet quelque illus-
tration de livre typique et précieuse à l'édi-
teur qui se prendra à la vouloir Lien solliciter.
EXPOSITION EUGÈNE CARRIÈRE
..." Nous avons nos joies, nos douleurs ;
([ue du moins elles nous a]jpartiennent ; que
nos manifestations en soient les témoignages
et ne ressemblent qu'à nous mêmes. C'est
dans ce désir que je présente, mes œuvres à
ceux dont la pensée est proche de la mienne ».
Pour la quatrième fois, M. Eugène Carrière
leur soumet son lab:ur magnifique; mais
l'exposition actuelle dilïère de celles qui se
tinrent chez Goupil i 1891), à l'Art nouveau
(1896), chez Bernheim (19Jl,i, en ce qu'elle ne
circonscrit pas une période déterminée de
l'elïort. Elle fait remonter à l'origine de la car-
rière ; elle la jalonne au moyen de tableaux
importants d'époques did'érentes. A défaut
des compositions essentielles dis])ersées dans
les musées, les galeries, voici réunis : VEn-
fnnt au chien (1885), le Portrait de Jean Do-
lent avec sa fille (18-'8), celui de ijnie Galli-
mard (1889), le Christ (1897), le Portrait de
^l>"o Caplain (L898), le Baiser du soir iidOl),
une série de " têtes d'expression » terminées
depuis la présente année, et qui marquent le
point d'aboutissement momentané de l'art de
M. Eugène Carrière. I^e pareilles récapitula-
tions contiennent toujours en soi la matière
d'enseignements utiles, de parallèles édifiants;
mais la portée n'en est jamais si haute que
ET DE LA CURIOSITE
59
lorsqu'il s'agit d'un maître en constante évo-
lution et qui ne cesse pas de se découvrir, de
s'apiirol'ondir, d'exiger plus de ses facultés
insignes. En même temps ipic la pénétration
[isyctiologiquc s'aiguise, les moyens d'exi>res-
sions'amplitient, acquièrent un pouvoir d'émo-
tion plus signilicatif et plus intense. Les créa-
tions dernières l'emportent toujours à notre
gré en élévation, en noblesse, parce que ce
sont celles où M. Eugène (barrière a mis
davantage de sa vie intérieure, où il a puisé
avec le plus de prodigalité dans le trésor di'S
l'essources qu'accroissent chaque jour, chez
lui, l'observation fraternelle de lliumanitc
et l'étudo fervente de la nature.
U. M.
Académie des Inscriptions
Séance du 31 janvier (suite)
L'origine du crucifix en Gaule. — M. Scldiira-
bergor lit un nièmoiie de M. Breliior, professeur
à la l'acu'.lé des Lclties de Clei mont- Ferrand, inti-
tulé: L'introduction du cnicilix en Gaule.
L'idée de représenter le Christ en croix a clé
longtemps écartée par les artistes chrétiens. Les
preniirres ropré.sentatioiis connues du crucidx, la
sculjiture de la porte Saint-Sabine à Rome, la nil-
nialure de l'Évanj^ile de lîabula, les ivoiresdii Mu-
sée Brilannique, les ampoules du trésor de Monza,
ont une origine syrienne. C'est doue en Syr e, et
probablement chez les nestoriens, que la crucifixion
a été d'abord rcprésen'ée.
Un texte de Gri'goire de Tours nous apprend que
le crucifix apparaît en Gaule dau.i une peinture
dune l'-gliso de Narbonue. La vue du Christ étendu
sur la croix presque nu, excita le scandale et, à la
suite du souge d'uu prùlrc, l'évêipie dut faire re-
couvrir l'image d un foile. Or, Narbonnc (ilait, au
sixii'Uio siècle, une des principales colonies de ces
marchands syiiens qui étaient établis dans toutes
les grandes villes de l'occident, depuis (^arthage
jusqu'à l'arîs. H est permis de croire ipie ci' furent
des Syriens ipii introduisirent en tiaule cette nou-
veauli'', mais de longues années se passèrent avant
i(u'clle entrât dans l;i vii< riligieuse des <)rcidi-n-
taux.
Société française de Numismatique
Séance du 7 l'écrier
M. Caron appelle l'attention sur les r.oms do fa-
millrs historiques inscrits sur les monnaies féo-
dales. Il cite Kustache de l,i'-vis, princc-arclievèipio
d'.-\rles de l'ûli :\ l'iSl); Mèlic de i'érigord, don! lo
denier, 1res rare, ne su trouve ] as nu Cabinet de
Kranci', et surtout le deniei' unicpu-au nom de l!"-
ipiefcnil, dont la h^gendede i-evi rs : l.cx })ri)iit M,
soulève un ])r(d)lènu' dont la solution serait foui-
nie par une bulle iioutilicRle (|ui relevait un Ho-
<piefonil lie ses vieux monastiipu'S.
Le comte do (lastellane ro\ient sur les pièces
fi la li'gende Comrs IClice, eu ilonnaul les raisons
qui les lui font attribuer à l'ànbrnn.
.M. Xd. Blanchet fait ressortir limportance des
collections numismatiques du musée Dutuit, et dé-
montre que ces richesses sont mal proti'gécs con-
tre le vol.
L'Atelier de M» Labille Gtiiard
Dans son récent travail sur M"" Guiard,
M. le baron f'ortalis nous apprenait que la
charmante artiste avait été la première à
ouvrir un atelier pour les jeunes filles ; d'autre
part, malgré ses succès, elle n'obtint jamais
d'établir cet atelier au Louvre. Nous la voyons,
en ellet, jusqu'en 1790, demander au Hoi de
la loger dans ce palais. Le document suirant
\a nous expliquer pourquoi cette faveur lui
fut refusée.
Le comte d'Angivîller à M"" Guiard,
du 11 novembre 17b5.
J'ai mis, >fadame, sous les yeux de Sa Majesté,
la demande qui m'a été faite pour vous d'un loge-
ment au Louvre. Je ne dois pas vous laisser igno-
rer que je n'ai pu dissimuler à Sa Majesté 1rs
inconvénients qui pouvoicnt en résulter et qui con-
sistent en ce que vous tencs une écolo de jeunes
artistes du sexe, tandis que la plupari des artistes
qui eussent été vos voisins ont les leurs composés
de jeunes gens. Mais le Roy voulant bien avoir
égard tant aux circonstances où vous vous trouvés
qu'au talent distingué dont vous avez donné des
preuves dans lo dernier Salon, Sa Majesté a jugé
à propos de venir h votre secours par une pension
do 1.000 L. qui, en tous tems, sera représentalivc
dun pareil logement. Je suis ou no peut plus
tlatté d'avoir été ;'i portée en vous procurant cette
grâce llaltouse du Koy do vous donner une preuve
de reslime très particulière que je fais de votre
talent.
J'ai l'honneur d'être bien véritablement. Madame,
votre très hund)le et très obéissant serviteur.
.Vrch. Xat., 0' IIW. p. 2-2i.
D'Angivîller.
Il est assez piquant de rapprocher la t.ic-
lique habile lie AL d'.-Sngiviller des incidents
qui ont marqué l'entrée des élèves femmes à
r eolc des l!eau.\-.\rts. Loin d'être l'adver-
saire des ateliers de jeunes tilles, le conscien-
cieu.K direcicur général iirotitait de l'occasion
pour leur nianifester sa bieuvcillanee : la
•^ollllno de L(M.)0 livres allmiée aiiniiellomcnt
à M""' (iuiard était, on etîet, assez élevée pour
une première pension. Uappeliuis-nDUs, au.ssi,
(|u';'i cette époque, le Louvre était une grande
ruche toute bnunloiinanto du bruit des ate-
liers irai-tisles,et que les élèves de M"""< iuiard,
à en juger d'après les portraits qu'elle nous
en a laissés, étaient fort jolies ; jmus no nous
étonnerons plus alors de In prudente hési-
tation du directeur général.
M\nc Ffnov-H.vïN\up.
P. -S. — l>ans noire nrliclo sur Torque, puldio par
lu Chronique du 11 octolucdei nier, nous hiissioDS
échapper un grossier liipsus d'inatloution on atlri-
luiunl i\ Catherine 11 l'cugagenuMit de cet artiste:
oO
LA CHRONIQUE DES ARTS
nos Icctcms auront cfilaincment. coni^L- deux-
miMiics cotlo faille ca i-emiilnrant son nom par
Cflui (l'i'Uisalji'Ili 1".
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
UNE TtlOUVAir.I.F. AUTISTH.irK INTKRF.SSiANTE
AU MUSÉE S>V: GANI)
J'ai fil riieiirciise fortune do Iroiivcr, il y a quel-
que temps, dans les réserves du musée de Gaiid,
un tableau très curieux de la (in du xvr siècle.
Cette o'Uvrc nous est précieuse, non seuleme:il
à cause de la signature très lisible (lu'clle porte,
mais encore parce qu'elle re])résonte un sujet ju'u-
bablemont unique dans rceuvre do nos ]iointreK
llainauds.
Dans un vaste paysa},'e monlagneux, aux pieds
de rochers sourcilleux, nous voyons, ù moitié ca-
chée derrière des hauteurs qui s'élèvent à gauche,
une ville importante silué(! au bord de l'eau. Des
lueurs sinistres l'illuminent et éclairent aussi deux
navires échoues non loin de lu. Sur la grève, près
des remparts de la cité, se livre un combat
acharné. Malgré l'obscurité générale, on voit dans
le lointain et sur les hauteurs de nombreux incen-
dies; quelques conslructions ruinées fument en-
core. Plus près de l'avant-plan. de l'autre côté de
l'eau, de nombreux navires de haul bord ont élé
jfctés à la côte, et quelques-uns d'entre eux pen-
chent, paraissant sur le iioint de se renverser. De
tous côtés, des hommes fuient, ou bien, les bras
levés au ciel, semblent implorer la clémence di-
vi]ie A l'avant plan à droite, ou jirocède à un ense-
velissement. A gauche, plus visible, on aperçoit
une sainte, qui, les mains jointes et les yeux au
ciel, semble intercéder pour l'humanité malheu-
reuse. Près d'elle se trouve nu mouton et uuehuu-
lette terminée par une croix grossière. Dans cette
bergère pieuse, il y a lieu, croyons-nous, de recon-
naître sainte Geneviève, la ]iatronne vénérée de
Paris, qui détoui-nade cettecilé l'armée d'Attila et,
tilus tard, sauva encore Lutèce, assiégée par le fils
de Chihléric. On sait que celle sainte était géné-
ralement invoquée dans les calamités publiques.
Sa châsse, considérée comme le jialladium de
Paris, était promeuée par la ville, lorsque la pesle
ou d'autres maladies contagieuses, si fréquentes au
Moyen âge, désolaient le pays. On la promena lors
de l'inondation de 120G, qui engloulit un grand
nombre de quartiers de la ville et lurs des grandes
guerres contre les Anglais au xiv» siècle.
Ce petit paysage fantasiique, où nous voyons ss
continuer les traditions piclurales de .Joachim Pa-
tenier, rappelle aussi les sujets analogues exécutés
par Jan Broughel (dit de Velours), notamment le
paysage qui sert de fond à une belle Tentation de
saint Antoine do ce mailrc, conservée au Musée
impérial do Vienne, oii l'on remarque également,
dans l'obscurité générale, des lueurs d incendie
rouges et vertes fort bien rendues.
Le faire agréable et les colorations fines du
maîti'e, sa façon large d'esquisser, se rapprochent
également de la manière d'un peintre peu connu
de celle époque : Jan ou Hans Bol, né à Malines
en 1534, qui mourut en exil, à Amslerdam, f n 1593,
chassé ds son pays par les troubles religieux. Cet
artiste, qui peignit souvent à la gouache, a exécuté,
notamment, les miniatures d'un livre d'Heures
conservé à la Bibliolhèquo Nationale, ainsi que
d'autres niinialurcs à Berlin.
Un curieux volet do triptyque, conservé à l'IIolel
de ville de 1-ouvain, représentant La Chute de
Simon le magicien, entouré de .ses démons fami-
liers, nous olVre. comme fond, un étrange paysage,
qui jirésenle r ucore hs ]ilus grandes analogies avec
la jieiulure découvirle à (iand. Ce volet, ainsi qu'un
aulrc rei>résentant La Di'fuiie des iiahométans 'ou
idulfil /,a Conversion de saint Paul , a figuré à
l'expobiliou de;; Primitifs flamands, à Bruges. Ils
sont l'o'uvrc du peintre louvaniste Jan van Kil-
laert, qui mourut en celle ville vers 1.568.
La tableau du musée do Gand porto une belle
sigiialure ; A'. D. Kauninck. Le nom de cet ar-
lisle, jusqu'ici complèlement inconnu, ne figure
dans aucun dictionnaire de iieinlre, ni dans aucun
dc's ouvrages spéciaux que j'ai pu consulter. Peut-
être, par analogie, doit on l'apparenter aux écoles
malinoises ou louvanisles auxquelles appartenaient
Jan Bol et Jan van lïillacri.
Le sujet, glorifiant une sainte française, est,
croyons-nous, également fort rare, sinon unique
dans l'œuvre de nos peintres llamands. Peut-être
y a-t-il lieu de supposer que K. D. Kauninck
voyagea en France, ou bien e.xéculat-il ce sujet
pour un Français qui lui en aurait imposé le sujet.
La grande ville au bord de l'eau décrite ci-dessus
reiirésenlail probablemenl, aux yeux de l'artiste,
Paris avec ses environs, dont sainte Geneviève est
originaire.
Le tableau lU'ovient d'un des anciens couvents
suppriniés de la ville de Gaud.
L. Maeterlinck.
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre de l'Opéra -Comique : Reprise de la
Trariata de ^■erdi et d' Iphigénic en Toiiride
de Gluck.
Deux partitions aussi dislanles l'une de l'autre
que la Scylliie peut l'élre de la Sicile, deux ouvra-
ges qui parurent en leur temps deux chefs d'o'u-
vre, mais dont l'un, à présent, n'arbore plus que des
charmes fanés et des grâces grimaçantes land;s que
l'autre demeure immuablement robuste, bien que
plus d'un siècle de mus-que E0:is en S'pare : la
Traviaia et Iphigetiie en Taunde viennent de
repaïaître sur l'alliche de l'Opéra-C.omique. La
reprise de l'œuvre de Verdi a pr'cédé de quelques
juur.^ celle de ra?uvre de Gluck. Elle avail attiré
un public très nombreux et trèi bri tant dont
l'empressement fut bien pour démontrer que l'art
italien, daris ce qu'il a de moins dislingué, sinon
do moins typique, est loin d'avoir perdu sa place
dans la considération des plus récents admirateurs
de "Wagner. L'atlrait de l'interprét 'lion jusliliait,
d'ailleur^^, en partie, ccllf cjriosilé. Xon pas que
nous posséd.ons, pour l'instant, des chanteurs
bien au fait des tradilioiis spéciales de l'art du
bel canto auquel la mus; juvénile de Vfrdi dut
ses Irioniphfs d'autan; mais les arlislcs d'aujour-
d'hui ont des mérites diflérenls, qui. pour cadrer
moins bien avec les particularités du style spécial
ET DE LA CURIOSITE
Cl
où les astreint une œuvre semblable, ne soût sans
doule pas inf. rieurs. En tout cas )1 e&l fort inti';-
rossant, pour la | artie ilii public qui a applaudi
leurs d-.vani-iers, déjuger de l'eflicacilé des efforts
qu'ils font pour adapter leurs moyens à leur but.
G est ainsi que la coniposilion du rcMo de Vio'.etta,
par M"* (iarden, louli moderne ([u'ellc soit, et
quoique plus iniluencée par le jeu de telle ou telle
trar;éJieQno illustre que par les souvenirs des
canlalrices en renom qui la précédèrent, lui valut
un triomphe égal, assurément, à ceu.'. dont la salle
Ventadour rd'intit aux beau.t soirs que regrettent
encore d'irxurablt» di'e'lanti.
Succès d'interprétation, également, mais d'un
ordre tout diirérent, que celui di M"' llose Caron
dans Iphigi'nie en Tour de. Ic', l'œuvre et l'in-
terprète s'identifient si compîèlement, qu'il et
impossible de dire ti c'ebl \i musique de (Uuckou
l'art de M"" Caron (|iit prnduit l'impression souve-
rainement pure et liarmonieusenient trajjique que
l'on emporte de cette soirée. La maîtjihi!- drama-
tique absolue qui commando à la coniposilion mu-
sicale des scènes trouve son équivalent dans la
moindre intonation, dans le moindre geste de
l'actrice i|ui remplit le rôle principal. Si bien qu'il
S'mble qu'on assiste au phénomène miracuUux
d'une création exécutée spontanément par une
même volonté et une même intelligence. Un résul-
tat si rare est, à coup si'ir, le jilus beau et le plus
élevé auquel puisse pn-tondie le génie d'un iiilcr-
pièle.
Il est fàcbnux qu'aticignaut uni' telle hauttur
avec M"'« Caron, l'exécution de l'univre de Gluck
no s'y maintienne pas avec ses protagoniste.", mal-
gré les beaux inonicuts de Si. Dufrannj dans
Oreste et la sc.snce de cliantojr de A'.. Cossira,qui
joue Pyladc. On ne peut tout avoir. Mais les
cbifurs sont excellents, et, sansj le fàrhcnx ballet
qui devrait être terrible et n'est (|ue ridicule, lien
ne détonnerait par trop dtins l'entoui'ago de l'admi-
rable Iphigéiiie.
V. l).
REVUE DES REVUES
-f- Les Arts (février). — Deux articles di' MM.
.lean (luiH'n'y et (iasion Migeon, sur les tableaux,
les bronzes do Barye et les jiièces d'amonblenu-nt
de la collection 'riiomy-Tliirry, réceninient iuau-
gurée au Louvre i ilhiotn'cs de 17 brlles reproduc-
tions) ; — la suite du travail de M. Auguste Mar-
guillier sur L" Collection lioilolpke liniiii, oii
est étudiée cette fois l'écolr liollamlaise, qui forme
la iiartie la jjIus imporlaiite de cette cnllrction
(13 reprnductionsi : — une note accompagnée dr
quatre gravures démonçunt, romnie nous l'avons
fait dans notre dernier numéro, Ij vaudulisnie dont
viennent d'être l'objet les volets de l'aulid l'aum-
garluer de Durer, à lu l'inacolhèiiui' de Munich ;
— la reproduction, arcompaguéo d'une notice de
M. (lerspacli, d une belle Aiitioni-i'itioii do l'ietro
Cavallini, lemise au jour à l'églse San Marco de
Florence,, constitui'nl c tle livraison, i|uo complè-
tent trois lettres inti'restanles ayant trait, l'une au
droit de reprise (|ue pourrait exercer l'Ktat sur
les leuvres d art ayant t'ait piirtio jadis des collec-
tions di' la (lo'.ironne et disséminées aujourd'hui
dans des collections particulières, — l'autre à la
création d'un « Musée des faux ■> qui pourrait ren-
dre de grands scniccs aux collectionneurs et
même aux conservateurs de musées, — la Iroi-
siémc, enfin, à la question Laurana (1), où l'altri-
bution à cet artiste du buste de femme inconnue
du Louvre et des bustes similains quenousavons
énnniéré's est do nouveau contestée.
= Le Monde catholique illustré 31 déccnibic
11)02 . — Intéressante étude de M. G. Lipparini
sur les fresques tirées dé l'histoire de saint .It-au-
liaptiste, par les frères Lorenzo et Giacomo da San
Sevirino xiv* siècle), à l'église San Giovanni
d'Lrbin (9 reprod.).
= Les Primitifs flamands à Bi «^w.par M. 1!.
Le Gholleux 8 grav.).
— Les Scènes de la Natirilé dans la peinture
française moderne, par M. A. Girodie.
* La Renaissance latine (15 février). — M.
Marcel Proust, qui va donner prochainement une
Iirrciouso traduction de la Jlible d'Amiens de
lluskiu, en publie ici d'intéressants fragments.
— Oud Holland 1690, V livraison,. — M. le D'
II. .1. de iJomiiicire de Chaufepié consacre un
arlicle à U[ie curieuse médaille contempoi aine du
début de la révolte néerlandaise (l.jIJO-I&eG;.
— Les van Eve- dingi n. M. C.-W. Bruinuis a
ré uni de nombreux renseignements sur celte famille,
dont il donne la généalogie entre les dates ICOi
et 1736.
— M. O.-II. Flugi vaa Asj>erniont, à propos
dun paysage de Carel Cornelisz de Hoocli, signale
un certain nouibre de peintures et de dessins do
ce maitre assez rare, dont ou trouve la trace dans
les anciens documents, ou que l'on peut voir dans
les collections (t musées d'Ulrecht, Fredensborg
(j)rés de (Copenhague;, Bruxelles, Bergen , Nor-
vège), Stockholm, C )penhague, Epinal, Valeii-
ciennes, .Vix-la-Chapelle. Il fait remarquer que ce
peintre n'est pas, comme on l'a pensé, le ]>èro do
l'ieter de Ilooch. Celui-ci, comme l'a prouvé
M. 1'. llaveikorn van lîijsewijk ]>ar la publica-
tion d'un testament notarié Oud-IIolland, X,
p. \Ti) était le fils de Ilenrick, mai;on i'i Rot-
terdam.
— M. C. llofsteilo do Groot étudie le peintre
Isaac do Joiulerville, qu'il suppose avoir été un
élève do Hembnindt. V.a IbO.'i, un portrait signé
Gérard Don fut envoyé nu Manritshuis. .\vec la
perinissiiui de rexjiéditeur, la signature fut net-
toyée et l'on retrouva sons les repeints celle do
loiiderville. Mais, vingl-quitlre lieuroji après, le
proprii'-laire du tableau ayant donné contre-ordre,
on fut obligé ilc remeltre la signntun' (hin,s son
ancien état, l'n an après, ce ]iiuirail entra an
musée do Dublin avec sa fausse sigiuitute: mais
le catalogue (n" 43Li) lui alliibuo siui vrai nom.
Isaac do .louderville fut |)rnb»bb>nionl la l)eau-pèri>
de.s peintres Frédéric de Mouclieroii et .Vbralium
lie l!ij|i. L'auteur restitue à .louderville un portrait
(n" 054 d) du musée de Oulogue, ntlvibué fort mal
I' V. la Chroniiiiie des Arts dos :!l mai likO,
p. ni, et 10 janvier 1903, p. 13.
62
LA CHRONIQUE DES ARTS
H propos à Carcl Fabritiiis. Il retrouve dans (les
ilocuiiients anciens la preuve ilo l'exislence d'aulres
ouvrages de lui. .loiulcrvillo, né si Leyds en ou
vers) 1612, fut probablement élève de Itombrandl
vers 1627-£0, ^'pousA Maria Lefi'vre en lOSO, et
quitta I.eyds pour Devonler en ICil. Deux ans
après, il était ;'i Amsterdam, qu'il habita probable
ment jusqu'à sa mort, dont lu <late est comprise
entre mars IGi'J et juillet 1(!59. Il traita le portriiit,
l'histoire, le paysage avec animaux, la naturo
morte et la figure nue.
— M. E.-W. Moes continue la publication do
ses Notes sur les graveurs au burin néerlandais.
— M. P. Ilaverkorn van lUjsewijk donne une note
sur Le lien de naissance de Cornelis Saftlevcii.
Un document d'archives prouve que ce peintre est
né il Gorinchem, où ses deux frères aînés ont aussi
habile avant do s'établir à Uolterdum. La date de
sa naissance est très pridiublement 1007, avec une
chance d'erreur qui ne peut dépasser une anm'O.
(lOfX), l" livr.). — M. A. Bredius étudie, en
l'accompagnant d'une très bonne photogravure, le
Portrait de Gozen Centen, qu'il a découvert à
Amsterdam, dans la salle du consistoire d'une
église. Celle charmante peinture représente, en
buste, un jeune homme do vingt ans, qui a mis sa
signature sous le portrait.
— Willem ran de Welde le vieux, sur mer et
sur terre (1657- juin 1666). d long et intéressant
article est la suite des études que M. P. Ilaver-
korn vau l'iijsewijk a publiées dans Oud-Holland
(16' année, p. tu et 17* année, p. 33).
— M. E. van der Meuleu publie une étude com-
plète sur Nicolas Geijl/ierck, giaveurau burin, et
sur son anivre, avec un catalogua qui signale des
ouvrages compris entre 1631 et 16£6.
(2' livraison). — Aernout (Aert) van der Neer,
par M. A. Bredius. Très intéressante étude, pleine
de documents nouveaux. No en 160'i ou peut-
être 1603, vau dor Neer, d'abord « major i> (admi-
nistrateur ? ) chez des seigneurs, était établi à
Amsterdam en 1637-1688, époque du baptême de
son fils Johannes. Une longue série d'actes nota-
riés, relevés par l'auteur, prouve qu'il habita tou-
jours Amsterdam, qu'il y fut cabaretier à partir
de 1658 ou 1659, et que ses deux lils, Johannes et
Églon, étaient peintres.
.Johannes mourut pauvre à l'âge de 2i ans. En
1662, Aernout lit faillite. Son mobilier d'aubergiste
et ses tableaux furent vendus; mais dans l'inven-
taire il n'est question ni d'atelier, ni d'instruments
de peintre. Il semble qu'Aernout ait été réhabilité
l'année suivante. Son lils Églon vivait à l'étranger.
Aernout mourut le 9 novembre 1677. La vente de
ses biens fut destinée, par sa famille, à lui faire
une sépulture honorable.
Aernout van der Neer, méconnu de son vi\ant,
a repris dans l'histoire de l'art la belle place qu'il
méritait. L'auteur fait quelques réflexions sur hi
qualité des ouvrages de vau der Neer, qui a exé-
cuté, outre ses célèbres Clairs de lune, des Incen-
dies, des paysages d'hiver et des tableaux de plein
jour. Il Dans ceux-ci, peints, pendant la première
période, en brun clair sur un fond brun foncé,
nous admirons le fin sentiment de vérité de l'ar-
tiste ». Soit dit en passant, il n'y a pas de doute
pour nous que ces tableaux aient été peints en
vert clair sur vert foncé, le vert ayant tourné au
brun. Voir, comme preuve, les indéniables restes
de vert qui subgi.slont encore dans les tableaux
jiiélrndùnienl « monochromes » de van Goyencl de
Philips de Koninck au Musée royal d'Aiiifler-
dam. Les verts tournent pres([ue complètement
au jaune et brun par l'action do l'acide sulfby-
driipii' de l'air, surtout quand ils sont en couche
mince.
Même observation au sujet des Cliirs de lune
" ]ieut-êlre un peu trop bruns ou noirs ; mais que
nous importe? La selcnnité de la nuit y est si
parfaitement exprimée, que nous oublions cela. »
11 faudrait dire: «peut-être un peu trop tournés
au biun ou au noir ». Les grands artistes de tous
les temps ont copié la couleur de la nature, sauf
les cas exceptionnels et rares où ils faisaient dis
esquisses monochromes, des grisailles et des ca-
maïeux.
Le premier ouvrage daté, une Métairie, au
mus('c d'Amsterdam, est signé A.v. d: r Neer
16.10. M. Bredius rapporte à l'année 1640 une
Marine de van der Neer ijetée, navires, nuages
d'où s'échappent des éclairs) peinte grassement,
signée aussi A. v. der Neer, qu'il a rencontrée
récemment dans la collection Caven, à Bruxelles.
M. Bode, qui a écrit une excellente élude sur Je
développement artistique de van der Neer, signa-
lait un Hiver (daté de 1653 , chez lord Lindsay et
nu beau Clair de lune daté de 16i41, de la coUec-
lion d'Areubtrg de Bruxelles. Puis viennent : un
Bord de rivière avec clair de lune, daté de 16^5,
aulrefois dans la collection Sierstorpff-Driburg ; un
ouvragi> presqre pareil au musée de Brunswick;
une Meta rie entre de grands arbres (datée de
16'i2), au musée Staedel de Francfort; un Cla r de
lune, au musée de .'^chweria ;1616;; un grand et
charmant Clair de lune 1G46), payé 16.C0O marks
à la vente Schubart de Munich. Tous Ces paysages,
sauf les deux premiers, sont signés AV DN en
deux monogrammes. La National Gallery possède
deux des plus beaux van der Neer, un Soir et un
Clair de lune « étoll'és chacun d'une grande figure
que l'on attribue sans aucune l'aison à Guyp — fait
remar(iuer M. Bredius — car van der Neer était
un pe.utre de figures de premier ordre, et il a
« parfois dépassé Guyp lui-même ». L'excellent
Paysage d'/iiver tivcc joueurs de koU et patineurs,
qui illustre l'article, est de 1655 environ. Il appar-
tient à M. Bredius. Le musée d'Amsterdam en
possède deux analo^'Ues. Un très joli tableau du
m.^me genre, où l'on voit la neige tomber, fait l'or-
nement de la collection \\'allaee.
Un magistral Paysage d'hiver à, la chute du
jour, au capitaiue Ilolford, a été exposé au Eur-
liuyton Glub pendant l'hiver de 1899-19t0. Le Clair
de lune gravé en tète de l'article aiJparlient à la
galerie royale de Berlin. Un Soir, particulièrement
tiu, fait partie de la collection 'vau der Hoop, au
musée d'Amsterdam. M. Bredius signale, dans la
collection Jîodolphe Kaun, de Paris, deux « joyaux
de premier ordre » récemment venus d'Angleterre :
uu Paysage du Rhin (avec ciel couvert et soleil
couché, et un Hiver avec soleil couché. Le musée
Boymans, de Rotterdam, possède plusieurs Clairs
de lune, mais aucun de premier ordre.
Chez M. Martin (i'.olnaghi, de Londres, se trouve
une ^'ue de mer, par un effet de soleil couché,
qui le place très haut dans l'œuvre du maître. A
citer encore : un très beau petit Hiver, chez M. Sal-
ting, de Londres; chez M. Dabi, à Dûsseldorf, uu
ET DE LA CURIOSITE
biau Clair de lune et un Hivei- liés puisi^ant.
inagistralemenl exécuté. L'auteur mentionne enfin
un grand Hiver, avec une église et des figures ex-
ceptionnellement grandes, tableau vendu, il y a
une quinzaine d'années, dans le fonds Brakke,
•■ peint avec une largear et une puissance rares,
comme avec le pinceau de Rembrandt » et consi-
déré comme apocryphe malgré un monogramme
aulliontique. L'auteur prie qu'on lui donne des
nouvelles de ce tableau, si on le retrouve.
De Johannes van der Neer on ne connaît qu'un
seul tableau signé, qui est au musée de .Schworin :
c'est un Clair de lune, avec village sur un canal,
signé IVDN en un seul monogramme. L'auleur
cite le passage où M. Bode caractérise ce mor-
ceau : o Le ton chaud du tableau est remarquable-
ment clair pour un clair de lune; il est même
beaucoup trop clair. La touche est très grasse. Le
dessin et la composition procèdent non do Ui na-
ture, mais des tableaux du père ». Sans avoir vu
le tableau, et malgré la grande autorité de M. Bode,
nous nous pormettrons d'être en désaccord avec le
savant et judicieux critique sur la question de la
couleur. Ce <• brun » trop clair est pour nous un
ancien gvis bleuâlre clair devenu brun par sulfu-
rution lente, l'ourle reste, au point de vue estlié-
ticpie, on ne saurait mieux dire.
— Les Collections de mbUaux de Simon Vliedt-
lioor» et de U. Jan van Groenefeli. M' 'l'b. Mor-
r.n a r<;trouvé dans des archives les estimations
de ces deux galeries, fa'tes, la première en 1690, la
sec >nde en 170 J. U ])ublia les listes complètes des
tableaux qu'elles contenaient, en tout environ l'iO.
Les tableaux hollandais sont estimés très bas : on
peut voir, dans la première liste, deux Fr. liais à
3 fiorins cliacun ; un A. van de Velde à 70 11. ; un
Miéris à 15 11. L-' prix le plus haut ,120 fr.j est
attribué à un Jugement de Paz-w, sans nom d'au-
l;ur;puis viennent un Snijers (100 fl.j ; un van
Bercheui, 70 fl.; un Dominique van Toi, 70 11.
Le total n'est que dr 1.411 llorins.
l'ne liUe de \lieJthoorn avait épousé .lan van
(Iroenevûhl, dnnt la galerie fut estimée quand il
mourut : un .\Ialli is Naiveu. Cordonnier et souf-
fleur de huiles de savon, GO 11.; un Ane avec
quelques animaux et figures., par A. van de
\'(l(lc, 50 fi ; deux Momuiurs, 20 fi. chacun; d-jux
.lan van Goycn, l'un 4 fi., l'autre 8 fi.
— l'n voyage en Hollande en 1687, d'ajirès
les rériti de Nicoiemus Tessin le jeune, archi-
tecte suédois, par M. Gustaf l'pmark. Ce voya-
geur, ([ui, comme sou père Nicodomus le vieux,
fut un grand archilec'.e, étudie, entre autres choses,
la maison de plaisance du )irincc d'Orange, située
entre Dcveulur elAmsterdam.il ci'.e : tierurd Lai-
rcsse, 1' très buii poinlre " ; .Jean (ilaub^rl, >• le
meilleur paysagish' d'.Vmsterdaiu » ; llondcCojlrr,
•• le meilleur peintre d'oiseaux et de choses teoi-
blaliles »; Maria van OstervicU dont un tableau do
fieura était si bien peint, qu'il • n'avait d<' la vio
rien vu de si achevé ■• ; parmi les ]>ortraitisles :
" M. van dur l'Iaats, le meilleur dans les grands
)"irtiu;tâ»; 1res près dr lui, M. Macs, et M. Muslier
dans les petits portraits. » ."^uiv(■nt plusieurs noms
d'nrchiloctcs, elc.
E. D.-t!.
BIBLIOaRAPHIB
Sir Joshua Reynolds ; his life and art. By
Lord Ro.sALij Si TiitKi.AM» GowKp,, F. s. A.
— Londres, Georges Bell and sons, 1902. In-8",
xv-144 pages, avec 89 gravures hors texte.
Ce n'est pas un livre de grand luxe que vient de
publier lord Ronald Gower, mais un ouvrage de
vulgarisation, d'un format commode, d'un prix
abordable et qui contient tout ce qu'il est essentiel
de savoir sur le grand artiste que fut Reynolds.
De nombreuses gravures complètent à souhait
cet excellent livre. On y trouvera, en dehors des
chefs d'œuvre universellement célèbres du maître,
certains portraits moins connus du public, au
moins en France. Tels le portrait du D' Johnson,
une vulgaire et massive figure, dont le bon et pé-
nétrant regard fait oublier la laideur ; le j)ortrait
du chirurgien John Hunter, conservé au Collège
royal de Chirurgie ; ceux de l'archilecte James
Paine et de son fils ; un délicieux dessin, repré-
sentant la comtesse Spsnccr pi sa fille, qui a la
grâce d'un Watteau, et vingt antres portraits de
jolies femmes, de grands seigneurs, d'Iiommes de
lettres et do guerriers qui montrent l'infinie sou-
plesse du talent de Reynolds.
Le sujet ne comportait guère Is reclierche de
documents nouveaux. La vie et les œuvres du
point'e sont trop connus pour laisser place à de
S'-mblables tror.vailles. Tout au plus, quelque éru-
dit peut-il, de temps à autre, rétablir une date
ou identifier tel portrait mal connu (F. L'auteur
s est donc borné ù résumer, dans un attrayant i"é-
cit, tout C! qui avail été di; avant lui sur sir Jo-
shua, racontant, année par année, la vie du i)ein-
Ire, notant scrupuleusement ses moindres u'uvres,
indiquant leurs possesseurs successifs, les prix
qu'elles ont atteints, les graveurs qui les ont re-
produites. En résumé, un excellent instrument de
travail.
NÉCROLOaiB
Le itl janvier dernier est nuirt dans sa villa do
liiiccodarno. près l'ise. le peintre de genre Gio-
vanni Costa dit Nino Costa, uv à Ui>mp en 18"A!.
MOUVEMENT DES ARTS
CoUoctiou Hayashi
Deuxième partie (2
Vente d'objils d'ait faite & l'IIotol Drouol, sal-
les 7 cl 8, du 1(1 au 21 février, par M- I'. Cheval-
lier et M. S. Bing.
Sculptures en inaliùres diverses. — l. Figure
(l) Voir ft ce sujet un intéreg.-îaiil article de M.
.Mgirnou tirave.s : Recenllg discocerd portraits
/<y Sir Joshua Heynolds, publié dans le foiiMuijt-
seur, vol. 2, u* 5.
\,'î) Voir la Chronique des Arts des :il janvier,
8, 15 ol 22 février, 1" mur», 21 juin et 5 juillet VMÎ.
(>l
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
■en li;ii-o laquije cl doréo, Mirokou. (Kuvr,i capitale
dalant du régne de l'imp'raliice Suiko iOSU'i-l).
lrav;iil dos Tori, vi-vii* siècle : 5.W) au iniiséo
de Di-csLle\ — 2. Tète de jeune Iiomiuo en terre
peinte. (Eiivre des ïori. ]'';poqu'î du prince Maya-
do, Vi'-vii- siècle: Syi^O. — 'i. Figure en kan-
chitsou. ))riniilivomenl dorée, Amida assis, xii'* siè-
cle : 2.0 JO.
Bois sculptés. — T). Figure on bois (Kwannnn
aux onza lèlo.s). Jiuilclii-incn Kwannon debout-
Stj'le de l'époque do l'impératrice Suiko, vn-viii*
siècle: 1 >iOO. — 9. Sculplurj an bois primilive-
moul pointe et dorée, l'éléplianl blanc, monture du
Bodliisalwa Koughén : 1.40fi. — 13. Figure en bois
peint, Jiuilclii-nien Kwannon, conronnce de la
liare <• aux onze tètes » : 2..')00. — 16. SlatuollfOn
bois polychrome, le Bodliisalwa iManglictsou.
Style de l'empereur Kwammou, ix' siècle : 3.H()0.
— 17. Figure on bois peini, le Bodliisalwa .lizo
tenant lo'sisire à anneuix et la boule niani. E]io-
que des Foujiwara, x' siècle : 1.500 (au musée de
Dresde). — IS. Doux panneaux en bois; sculptés
d'un groupe de quatre musiciens. Exécutés vers la
lia do l'époque de Kainakoina, dans le style de la
période de Foujiwara, xii« siècle : 1.120 (au musée
deDrosiiV:. — 10. Doux panneaux pour vantaux
de porto de pagode, sculptés à jour, groupe de
cinq musiciens, sur un fond de glycines stylisées,
xu' siècle : 1 2W (au musée du Louvre,. — 34. Sla-
luollo en bois naturel de ton foncé : Kwannon,
sous l\ forme de .Jiuilchi-mon Kwannon, caracté-
risée p.ir les onze petites têtes el le busle d'Aniida.
xiv« siècle: 1.200.
Masques. — 413. îilasque de Xiù, anciennement
peint en rouge, l'un des types de la danse de Ghi-
gakou. Kpo lue de l'empereur Shomou. viii' siècle:
1.210. — 44. Masque noir do la danse de Gliigakou,
tète d'enfant. Stylo de Nara ; régne de Shomou,
Yiii' siècle : 1.080 (au musée du Louvre). —
45. Masque pefnt en vert, représentant Tchôja,
l'un des personnages de la danse de Ghigakou.
vin' siècle : 880 (au musée du Louvre).
Laques. — Laques du xv" sièilo : 53. Boite à
parfums cubique, semis hiramé, laque d'or fm et
nerveux, pied do chrysanthème. Epoque d'Achi-
kaga Yo:hima^sa: 1.000. — 07. Écritoire carrée en
laque et or. Trois oies en reliefs d'or. Epoque de
Yûchimassa : 3.650.
Laques du xvi» siècle : 83. Écritoire carrée.
Pièce seigneuriale, mosaïqua d'or nommée okibi-
ramé, neuf fois répété;;, en laque d'or saillant, la
double armoirie de la famille llosokawa : 2.000.
— 81. Écritoire parsemée de paillons d'or appelés
okibiramé, en laque d'or sur le plat du couvercle,
un paon sur un mamelon, éployant ses ailes. A
l'intérieur, avenluriné, décor on Uque d'or : 1.400.
— 85. Écritoire poudrée d'or, couvercle décoré, en
or mat, incrustations d'argent caractère, fond d'or
mal, parsemé, on incrustation d'argent, fleurs de
prunier: 1.320. — 89. Eiritoire carrée, semée de
parcelles d'or nommées b'ramé. Décor en reliefs de
laque d'or, un vieux prunier noueux dont les
fleurs sont de nacre. Époque de Hidc'yochi: 1.200.
Laques du xv!!" siècle : 95. Écritoire carrée,
nuages pavés d'or sur fond noir, décor de laque
d'or, vieux prunier au bord d'une eau frisée J'on-
de*. Les fleurs sont de corail rouge et d'argent ci.
EOlé : 4.65'J. — 9b. Écritoire carrée, fond sablé
d'or, décor en laque d'or, prunier fleuri. Heurs pi-
quetées d'or cl jncruléos de burgau. Conipte-
goutles eu urgent ciselé et émaillé. Par Kùiini :
2.000. — 97. Ecritoire carrée, décor extérieur, sur
fond noir, laque d'or, coq à quiue éclievelée. Par
Koami : 1.520. — 99. Boite à parfums carrée et
plaie. Sur le couvercle, hiramé d'or, flgurant l'at-
mosphèio. Par Kôami : 1.135. — V'i. Écritoire
carrée en laque togliidachi, rivière ombragée par
un saule pleureur, laque de Yamamolo Shunsho 1" :
1.09). — )05. l'xritoire en laque toghidhachi, vol
d'Iiirondollcs. Par Shunsho 1" ; I.45U. — l'j9. Écri-
toire carrée, décorée en logbidachi. Fond d'aven-
lurino poudio à l'imitation de nuages, en laque
d'argent disque lunaire. Par Kajikawa I" : 3.505.
3.505. — 116. É''ritoire carrée, laque d'or, à re-
liefs, nier di'imntée, par Igarachi : 2.00'.>. — 127.
l'xritoire rectangulaire, fond d'or ob'enu. Par Ko-
rin : 1.900. — 1:2.S. Boile à poulre de thé do l'e^-
pèce natsumé cylindrique, or mal, tiges de lespé-
désie. Ifokkio Kùrin : 1.200. — Boile à us'ensiles
de thé, rei;tangilaire, cerf couché et deux biches.
Par Korin : 1.180.
(A suivre.)
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de panneaux décoratifs de M. Leloir,
galerie dos Artistes modernes, 19, rue Caumartin,
du 23 au 28 février.
Exposition de tableaux de M. Louis Braquaval.
cliez Cil. Ilessèle, 13, rue Laflilte. du 26 lévrier au
11 m5rs.
Exposition de la Société des Peintres enlu ■
mineurs miniaturistes. Salon Belin, 29, quai
Voltaire, du 26 février au 10 ijiars.
Province
Bordeaux : 5P Exposition de la Société des
.\iiii.-> des Arts, jusqu'au 10 mars.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
Beauvais : 5' Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 12 juillet au 15 août. Dépôt des no-
tices et dos ouvrages, à Paris, chez Pottier, 14,
ruo Gaillou, du 15 juin au 1" juillet.
Niort : Salon poitevin, du 3 mai au 7 juin.
Dépôt des ouvrages, à Paris, chez Pottier, 14, rue
Gaillon, avant le 1" avril.
{Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : Audré Marty.
Paris. - Imprimerie de la Gaztlle des Beaux-.lrts, S, rue F.-»vart
N» 9.
1903
BUREAUX : S, RUE FAVAKT 2= Arr.
28 r.
I. A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoii'ent gratuitemenl la Chronique des Arts et de !a CiKiisiré-
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 Ir.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 l'r
IjC ITuinéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
\NDis que les assemblées, les com-
missions et les ministres délibè-
rent avec sérénité sur les périls
i|ui menacent le Louvre, et d'un
cniir Ir'^m- remettent à une autre année
l'iioiirc des résolutions nécessaires , ceux
i|u'ai,'ite un souci sincère de notre musée
cherchent assidAinont d'où lui viendra le sa-
iuL Les ])ouvoirs publics semblent appesan-
tis par un lourd sommeil. Xon seulement ils
demeurent inactifs, mais leur nonchalance
les retient même de faire des projets. Us
avaient mis une année pour songer ii trans-
férer les Colonies dans les bâtiments de
l'avenue Kapp; ils en ont mis une autre à
<'onnaitre que cette idée n'était pas pratii|uc;
ils en nmttront une troisième à s'apercevoir
<|irils ne trouvent rien.
On a donc cherché pour eux. Réi'emment,
on a émis la pensée c[iie le l'alais-Iloyal était
triste et vide, et (|u'il pourrait aisément rece-
voir les ministères ipii sont sans domiciles.
Si amliilieux qu'ils jiuissent être, ils auraient
mauvaise grilce h se montrer sévères pii\u'
un li;"itiment ancien, plein do souvenirs, el
qui s'èti'ud au Cdur même de Taris. Les Co-
lonies ne seraient pas seules à y trouver
asile; les I''inances aussi devraient s'y loger.
Les unes et les autres encombrent le Louvre
de Ictu' [irésence; elles font plus que gêner
«on <lévelopiiement : elles menacent sa sé-
curité.
Ouelles que soient les difiicultés de détail,
ce projet mérite d'être ret-nii. 11 porto en soi
le seul principe selon lecpiel la question du
Louvre peut être résolue. Il libère le Loiure
de toutes les administrations étrangères et
le rend tout entier à l'art. Tel qu'il est, l'opi-
nion publique peut l'adopter; c'est à elle
qu'il appartient de vaincre l'inconscience
administrative, de veiller sur le patrimoine
commun laissé en soufl'rance et de faire
triompher la formule maintes fois redite :
tout le Louvre aux musées nationaux.
NOUVELLES
if,*^, Le musée du Louvre vient d'acquérir,
avei: le concours d'un bienfaiteur anonyme, le
portrait, par Goya, de don Kvarislo Parez di
Cas'.ro, ministre d'Étal et ambassadeur.
s^*^. Le musée du Luxendiourg, qui avait été
fermé il y a quelques semaines pour cause de
remunienienls, est rouvert depuis mardi der-
nier. Nos loeteurs trouveront ci-après l'énumé-
rution des <ruvres nouvelles qui y sont e.\-
posées.
:j,** Le rui (les Belges vient de conférer lorJre
lie l.êopold à M. llomoUe. l'éminent directeur
do l'Kcole frnneaiso d'Athènes, pour les nom-
breux services qu'il a rendus aux archéolo^;ues.
^<** Suus le titre Ktwies sur l'art moderne,
une nouvelle série de conférences n été inau-
gurée samedi dernier à l'I'Ccole des Hautes
Kttides Sociales, liî. rue de la Sorhonne, par une
conférence de M. !.. Bénc'dite : Qu'est-ce qu'une
(furrc d'art / et sera continuée les samedis
suivants, à 5 h. \ 'î, dans lurilre ci-après:
Cointnent fuit on une statue/ Le modèle
{modelage et moulage , par M. Alfred Lonoir,
statuaire, le 'ix février ;
L'ummenI fait on une statue.^ L<i réalisa-
tion en niurbrc, en Immce. etc., par M. V,
l'etor, stuluairo, avec le concours do M. Gasne.
fondeur, le '< murs ;
/.(( riinstrurtioii moderne; les lois de la
(;6
LA CHRONIQUE DES ARTS
construction d'après les conditions et la ma-
tiére, par M. Gcnuys, arcliilecto, le l't mars ;
Comment on fabrique un meuble, par M. (;.
Soulier, directeur tic lu revue L'Art décoratif,
le 81 mars ;
La technique de la céramique : faïences,
f/rés, porcelaines, éi'inu.r. par M. iCd. Garnicr,
"cunsorva'.eur du musùe et des collections de la
Manufacture nationale de Sèvres, le US mars.
Une seconde série de cinq conférences, dont
les dates ne sont pas encore fixées, aura lieu
après Pâques.
**:;; Des ouvriers qui creusaient une tran-
chée pour l'établissement d'une canalisation
sur les allées de Chartres, à ISordeaux, ont dé-
couvert une statue d'Anne d'Autrii-he, entourée
de pierres, dont l'une d'elles poi-te cotte inscrip-
tion : " Cette ijrcmière pierre a été posée par
messire Nicolas Ueardins, inf^énieur géographe
du roy, directeur du Château-Trompette, Bor-
deaux, 1606. »
,^*,)= On nous écrit de Dresde que la mère de
Toulouse-Lautrec vient d'offrir au Cabinet royal
des estampes do Dresde quatre très beaux
dessins de son fils représentant des études de
tètes, entre autre celle de May Belfort. une ac-
trice anglaise rendue célèbre par les portraits
qu'a faits d'elle le regretté peintre.
^*it, Le musée do Berlin s'est encore enrichi
dernièrement d'une admirable Sainte Famille
de Martin Schongauer.
*** Dans les premiers jours d'avril aura lieu
a Rome, comme on sait, un congrès liistorique
international. l'"n vue de ce congrès, et mémo
à la demande de plusieurs savants qui doivent
y prendre part, on exécute au Forum romain
des travaux de terrassement à l'effet de dé-
blayer les constructions plus anciennes oiTrant
un intérêt majeur à ceux qui s'occupent plus
spécialement d'archéologie et de la Kome pri-
mitive, surtout du temps de la RépuWique,
dont les vestiges sont très rares.
C'est ainsi, .innonce au Temps son corres-
pondant de Kome, que l'on va mettre à décou-
vert l'ancien pavé du tuf du Forum de la Répu-
blique, dont l'orientation est toute dilïérentede
celle que l'on voit actuellement : à l'époque des
Gracques, le terrain fut exhaussé. Les fonda-
tions de la première basiliiiue émilienne, celles
de la tubermc, seront déblayées ; de même le
réseau des cloai]ues, de manière à faire voir
que la prétendue cloaca ma.vima avait une
canalisation plus ancienne, laquelle canalisa-
tion fut modifiée sous l'ère impériale.
Pour compléter les travaux du Forum, il im-
porte de dégager encore la curie ou siège du
Sénat romain, les alentours de l'église de Saint-
Adrien, construite sur l'emplacement d'un
temple de Saturne, dont on voit quelques restes
à la farade. C'est dans ce temple ou son an.
nexe qu'était le trésor public appelé Sanctiore.
L'intérêt des archéologues se portera princi-
palement sur la partie de la basilique émi-
lienne non encore explorée et qui se trouve
ensevelie sous un terre-plein de neuf mètres
d'épaisseurr On espère ainsi découvrir des ma-
tériaux aichitectoniques de la période dite d'Au-
guste, oliranl les plus beaux spécinien.s d'or-
nementation.
Ces débris archltectoniques seront groupés
sur les terrains libres, de manière à dégager
tout ce qui est matière d'étude et toutes les
voies de l'ancien Forum.
Les congressistes auront, du reste, un cicé-
rone précieux en la personne de l'ingénieur
Boni, à la haute compétence duquel sont dus
les importants travaux de déblaiement du
Forum primitif accomplis ces dernières années,
(■X qui ont excité au plus haut point l'intérêt
des archéologues de tous les pays.
,(:** Le grand-duc Alexandre Michai'IoviIch
do Russie, président du Comité de reconstruc-
tion des monuments liistoriques du siège de
Sél)aslopol, a décidé d'adjoindre au Musée de
la défense de Sébastopol, fondé dans cette
ville, une section éti'angère, spéciale aux
armées alliées, où seront réunis tous les sou-
venirs relatifs à la camiiagne de Grimée. Les
collectionneurs français qui seraient disposés
il se dessaisir, en faveur de ce musée, d'objets
tels que poi'lraits, tableaux, médailles, armes,
etc., etc., ayant trait à cette mémorable cam-
pagne, peuvent s'adresser à l'attaché naval de
Russie en France, le lieutenant de vaisseau
i'ipantchine, qui est chargé de transmettre les
oll'res qui lui seraient adressées.
Au Musée du Luxembourg
Le remaniement annuel du musée du
Luxcmliourg prenait cette fois une certaine
importance, par suite de la grande saignée
opérée par l'envoi au Louvre des ouvrages des
ilerniers peintres de l'Ecole de 1830 qui y
étaient encore conservés. Le Luxembourg, du
coup, trouvait le moyen, qui lui était refusé
depuis longtemps, d'ouvrir un peu largement
ses portes aux œuvres nouvelles. Par contre,
il perdait la plupart des œuvres qui, pendant
de longues années, avaient contribué à .sa
gloire et donne une si grande tenue à ses
galeries. Il semblait difficile de les remplacer
avec autant d'éclat. On peut s'assurer, toute-
fois, que CCS grandes lacunes ont été heureu-
sement comblées par quelques pièces de très
beau choix et, même, d'autorité exception-
nelle, Tels le portrait de .¥""■ F. L., par Fan-
tin-Latour, un des ouvrages les jilus beaux,
les plus émouvants et les plus simples, de C3
maître, qui fut exposé au Salon de 1873 et,
depuis, n'était plus resté connu que des inti-
mes de la maison, — et des Cuirassiers aulour
d'une tahlc d'auberge, de Guillaume Régamey,
un oublié qu'on avait pu apprendre à aimer
à l'Exposition centennale. et qui. par cette
[letite toile, se fait connaître comme un des
plus beaux et des plus puissants peintres du
petit groupe réaliste formé à la suite de
Courbet et si bien représenté aujourd'hui au
Luxembourg, depuis :Manet, Bonvin, Eantin,
Legros. Wliistler, jusqu'à Vollon, dont le
musée s'est enrichi d'une nouvelle o'uvre :
portrait de l'artiste par lui-même, don de
M. Goldschmidt. traité un peu sous Tinlluence
ET DE LA CURIOSITE
C7
lie Ricard, et (jui est un excellent morceau de
peinture, jusqu'à Villain, le peintre tics pou-
lets, dont on peut admirer aujourd'hui un
des exemplaires typiques, ctjus((u'à cet in-
connu Cli. Cuisin, l'un des élèves de prédi-
lection de Leco(j de lioisbaudran, qui fut
l'inoubliable pédagogue de toute cette admi-
rable génération.
Dans le même ordre d'idées, on admirera
particulièrement la copie |>cinte de L'Homme
à l'iriUc'l, par (iaillard, d'après le van Eyck
de lierlin, copie exceptionnelle de compré-
hension, qui a servi de préparation à la belle
gravure publiée par la Gazelle: le portrait de
M" C, par IJesboulin, d'une si belle tenue
classique; la nature morte de Vernay, de
l'école de Lyon : liaisins et pommes, etc.
Dans un ordre d'idées dilïérent, Hébert
avec un riche et doux portrait de femme
anciennement légué par M'»« d'Attainville;
Baudry, avec le délicieux portrait de Made-
leine hrohun; Benjamin «Constant, avec sa
Justice du ski'-ri/f. et surtout avec le portrait
de la Tante Anna, un de ses plus beaux ou-
vrages; (iuillaumet avec ses Tisseuses arabes,
ont enrichi les collections contemporaines de
morceaux qui consolent de ceux qui sont
vécemineut i)artis. 11 faut y joindre, avec une
mention spéciale, deux admirables paysages
d'un dernier roiuantiquc trop oublié, ancien
camarade et compagnon de Rousseau et de
Corot, (Charles Le Roux : V Embouchure de la
Loire et les Ceries, qui montrent que cet in-
connu pourra, un jour, prendre très digne-
ment sa place près de la collection Thomy-
'l'iiiéry.
A signaler encore : une délicieuse petite
licinturc de Ilarpignies. Environs de Menton,
et deux belles aijuarelles du maître; le beau
portrait do Paul Adam par -lacques blu. che,
un (les suc. -es du dernier Salon; le portrii:'
caractéristii(ue de y.-P. /<Tî</'<;(is [lar son lils
Alfred Laurens ; le portrait de Benjamin
Constant par M"" Delasalle ; une (•X(|uisc
nature morte, Coi» de table, signée V. Du-
bourg qui est, on le sait, le nom do jciuie
(ille et d'exposition de M""' i''antiu-Latour ;
des paysages do Morlot, Leliourg, Burau;
les Falaises d'Emile Boulard ; L'homme au
(jcand chapeau, un des plus remar([uables
morceaux do pointure tle Diiiet ; la llelraile,i[o
l'. Lagarde ; les l'sines, de \. Biuet ; Tisseuse
aralie, de l'aul Leroy; In Fumeur d'iiinu)n,
d'Iùnile Berniird ; la Tablr de !,e Sidaner; la
Maisiui au soleil. <le M. Henri Martin, tous
morccanx de chnix, sans oublier l'adorable
di''coralion de M"" Dulan; Autinune ; une
.lenne femme à la liiihite. i[r Tournés; une
iiiarliii', do t;liigol, etc.
Dans la salle tiaillebolle, un |iaslel très
signilicatif de Toulnuse-l.aulroc.
Dans les(h>ssins: l'exposition d'une soixan-
taine d'aquarelles de Boudin ; d'un chnix de
très lioaux dessins <lc i'aul l-'laudrin ; do
quoli[aes aiiuarcllos, très admirées déj;'i lors
(le son <'xposition iioslhume, du peintre oiieu-
talisto Marins l'errtl : lianseuses cambud-
(/ieunes. Musiciennes aunaïuiles, ^o/d/ios de
/etc siamoises ; le (luIUcer do Vibert, tli'ssin ;
de nouveaux et très beaux dessins do l''uu-
tin-Latour; des aquarelles de Harpignies,
Prunier, etc.
.\ux estampes, l'œuvre gravé et lithogra-
phie de .lohn-Lewis Brown a remplacé celui
de Buhot; la Chronique y reviendra à part.
Aux objets d'art, une coupe en émaux
transparents de Thesmar, Pissenlits; et aux
médailles, la série capitale de médailles et
de plaquettes commandées par la Société des
Amis lie la Médaille.
La salle étrangère, où successivement les
écoles belge, hollandaise, danoise et suisse,
puis les écoles anglaise et américaine, ont été
montrées, otl're cette fois le restant des collec-
tions du musée, c'est- à dire les ouvrages,
d'une part, des écoles allemande. Scandinave
et russe; de l'autre, des écoles italienne et
espagnole: dans le premier groupe, à côlé des
ouvrages connus de Marie Bashkirtsell, Ivlel-
felt, Knaus, Liebermann, etc., des tableaux de
Men/el, Ilalfdan Strcm, Faber du Faur; —
dans le second, pour les Italiens, les tableaux
de Tito, C/ii'of/r/ t'a, le grand et beau paysage de
C:arcano, la Salomé de M'"" .luana Romani, et
surtout le Jour de fête à l' hospice de vieillards,
do Morbelli, donneront de l'école italienne
une idée de plus honorables. Quant à l'école
esjiagnole, elle peut se glorifier des portraits
de femmes et de la .\aine de Zuloaga, qui
comptent parmi les plus belles peintur(s du
musée. On voit, dans cette salle, de petits
bronr.es de Bcnlliure, Gemito, Fontana et le
Tolstoï à cheval, déjà célèbre, du sculpteur
russe prince Paul Troubcl/.koi.
La sculpture comprend :
Chienne allaitant ses petits, de Lecourticr,
marbre;
Les Violettes, groupe marbre de Larche;
\aiade, figurine marbre de Massoullo;
La Pensée, tète marbre de Itodin.
Et dans la cour sera placé, dans quelques
'ours, l'admirable groupe des Avcunles, d'Hip-
polyn ' efebvrc, médaille d'honneur du der-
nier Salon.
PETITES EXPOSITIONS
lAPOsrriDN DES AGENTS DES (UiEMINS DE FER
La plupart cultivent les arts on manière de
ivassi'-temps, et s'ils exposent l'emploi de
leurs loisirs, c'est moins par vanité que pour
augmenter les ressoiu-cos d'une n'uvre d'assis-
tance professionnelle. D'ailleurs, parmi la
l'oulo do ces amateurs, deux artistes se ron-
(■•inlront : M. (Uirlo Schwecr, .M. .Mbert <'.as-
per. On doit se féliciter aussi cpie l'occasion
n'ait point été perdue de montrer les plans
de la gare de Boulain\ illiirs par M. Alexan-
dre Barret, ce chct-d'.ruvre de construction
rationaliste cpi'il faut toujours citer en exem-
ple, à nolio époipie il'aberratiiui architeitu-
raie,
r.dxi.oi IIS m; i.oMi'rf. hes i>ames
.\ I.'<< tSIo\ r.KNTlUI.f. "
L'impression qu'on en emporte est j>lul<\l
favorable ; il y a \\ une dépense d'ingéniosité
LA CHRONIQUE DES ARTS
et (le goût hors de contiî.ste. Vicnnont ces ta-
lents féminins à être lioureiiscmont dirigés,
on on peut espérer une cunlribiition utile au
relèvement de nos arts d'aiiplicalion.
l)es deux concours, l'un, qui proposait la
composition d'un nai)]ioron ou cliemin de
lalilo, a suscité une dizaine do projets, d'une
véritable valeur, dus, pour la plupart, à des
élèves de M. Ivlme C.outy. Ouolque peu
désuète, la donnée de l'autre épreu\ e — " un
dessin d'étofïe imprimée de style Louis XVI»
— n'a pas laissé d'embarrasser les artistes et
le jury : celles ci ne savaient trop comment
rester dans la tradition sans verser dans le
pastiche: quant aux malheureux juges, ils
se sont tirés d'alViiire en mettant hors con-
cours les envois pourvus de quelque origina-
lité, « comme n'entrant pas dans le jiro-
granime il'un dessin Louis XVI ..Ajoutons
que la i)rcmiérc récoin|icnse a été attribuée i't
un modèle qui, loin de s'accommoder des pro-
cédés sinqiles de l'impression, réclame bien
plutôt la technique compliquée du tissage.
R. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 7 février
Donation. — L'Académie des Beaux-Arts est au-
torisée à accepter le don de la rente de ri.OOO fr.
qui lui a été fait par M"" la baronne Nalhaniel de
Rothschild avec mission de distribuer des secours
aux artistes devenus aveugles, frappés de paraly-
sie, ou atteints d'une maladif quelconque qui les
empêche de travailler.
Séance du 31 février
Élection. — Il est procédé à l'électiou d'un cor-
respondant dans la section de sculpture, en rem-
placement de M. Salmson, de Genève, décédé.
Le choix de l'Académie s'est porté sur II. de
Groot, sculpteur ù Bruxelles.
Le nouvel élu est un sculpteur de talent qui a
exposé à plusieurs Salons et olDtenu une .seconde
médaille en 1881 : il a été mis hors concours lors de
l'Exposition de 1889.
Admission des femmes ait concours du prix de
Rome. — Lecture est donnée d'une lettre du mi-
nistre de l'Instruction publique, aunoneant ;i l'Aca-
démie qu'il a pris un arrêté, aux termes duquel
« les artistes femmes de nationalité française et.
célibataires, âgées de plus de quinze ans et de
moins de trente ans, pourront désormais prendre
part aux concours pour les grands prix de Eome ».
Cérémonies. — M- Masscnet accepte de reuqdacer
M. Reyer, empêché, de représenter la compagnie
à la cérémonie du centenaire de Berlioz qui doit
être célébré le 7 mars prochain à Monte Carlo.
L'Académie désigne en outre, pour la représenter
au prochain centenaire de l'École française de
Romr, MM. Marqueste, Daumet, Bernier, Goutan
et 'i'héodore Dubois.
Académie des Inscriptions
Séance du 20 fécrier
Élection. — L'Académie proc/de à l'é-lection d'un
membru titulaire en reniplaccnient de M. Alexandre
Bertrand.
Les candidats étaient les suivants (ordre alplia-
bi.(i(|ue) :
MM. lilie Berger, professeur à l'École dos Char-
tes ; Cliavannes, professeur au Collège de France ;
Maurice (^roisel, professeur au Collège de France,
et Thomas, professeur à la Faculté des lettres de
Paris.
.\u deuxième tour, M. Chavannes a été déclaré
élu par 18 voix, contre 13 accordées à M. Croiset
et 3 à M. Berger.
,\ncien chargé de mission en Extrême-Orient,
M. Chavannes est aujourd'hui titulaire de la chaire
de chinois au Collège do France.
Ou lui doit notamment un travail sui la plus
ancienne sculpture en pierre de la Chine, des
(■■tudes nombreuses d'épigraphie chinoise et des
traductions de divers ouvrages en textes chinois.
Femmes affiliées au culte de Mithra. —
M. Clermont-Ganneau communique le croquis, qui
lui a été envoyé par M. Weber, ingénieur de
l'empire ottoman à Tripoli de Barbarie, da deux
sculptin-es anciennes, récemment découvertes aux
environs de celte ville.
Les inscriptions latines que l'on relève sur ces
monuments montrent qu'il s'agit du tombeau d'un
homme et d'une femme, deux époux, l'un et l'autre
d'origine africaine, en raison de leurs noms pu-
niques.
Sur le couvercle qui recouvre la cuve funéraire
du mari est peint un lion bondissant avec cette
êy.taphe : Qui leo j'icet : sur l'autre on lit : quœ
lea Jacet.
M. Clermont-Giinneau démontre que les défunts
ainsi qualifiés de « lion » et do ■■ lionne » devaient
être des adeptes du fameux culte de Mitlira, dont
les initiés du quatrième degré portaient le titre de
■' lion ».
Cette communication est encore intéressante en
ce sens qu'elle donne la .preuve, jusqu'ici très
contestée, que les femmes pouvaient être affiliées-
aux mystères de Mithra.
Découverte d'une tessére de bronze. — M. Gus-
tave Schlumberger lit une note relative à un petit
monument qu'il vient d'acquéiir et qui présente le
plus grand intérêt à cause des noms illustres qui
y sont gravi'S.
C'est une petite tessère de bronze, sorte de
petite amphore du genre des tisserulœ œdificio-
rum destinées à être noyées dans la maçonnerie
des monuments en construction, comme on le fait
encore de nos jours en murant des pièces de mon-
naies dans les fondations.
L'importance de ces petits monuments tient à ce
qu'ils sont inscrits aux noms des plus grands per-
sonnages de Rome et de l'Empire aux quatrième
et cinquième siècles.
Sur la tessère acquise )>ar M. Schlumberger figu-
rent, scellés sur des rubans d'argent incrustés dans-
le bronze, les noms de 1 empereur d'Orient Zenon,
du célèbre Odoacre devenu à partir de 477 patrice-
ET DE LA CURIOSITE
69
d'Utcidont, onlin ilii pivfel <le la villu Symmaque,
l'aini et le beau-pi re de Bocci.
Cfttc tesséi-e doit être dati'e des ouvirons de l'an
485 do Jésus-Glirist.
Fouilles. — M. Saloiiion Roinacli communique,
de la part de Hanuly ))ey, directeur du musi« de
Constantinoplc, un rapport d'EJIiom bey. chargé
do la continuation des fouilles de Tralles.
Ce document mentionne la di'Couvorlo, d'un ma-
ynificpie portique en marbre, qui a été transformé
jdus tard en église Ijyzantine, et trois iétos on mar-
})re : une de Démêler, l'autre d'Atliéna, l'autre de
Zens Sérapis, toutes d'un très beau travail.
M. Gollignon donne lecture d'un rapport sur les
fouilles de deux tumuli qui ont été exécutées par
M. Uogrand, consul de France à Philipoli, dans la
vallée de la Toudja, ou Bulgarie.
Elles ont amené la découverle de vestiges d'une
civili.sation primitive olîranl d(-s analogies avec
ceux que nous ont l'ait connaître les fouilles d'His-
sarlik, etccllesdes anciennes nécroiiolosde Cliypi'e.
Société des Antiquaires de France
Séance dti li janvier
M. Omont fait une communicalion sur un obi-
tuaire du xiv siècle provenant des Dominicains
de .Sainte-Croix de Ratisbonne.
M. Héron de Villefosse présente la pliutographie
d'un reliquaire on forme de croix ayant appartenu
aux comtes d'Armagnac. Il a été trouvi' près de
Mur-en-Barrez (.Vveyron) en 1850.
M. Blancliet entretient la Société de plusieurs
haches de jadéite découvertes près d'Arzon (Mor-
bihan).
M. Maurice commente, à l'aide des monnaies, un
texte de Lactance relatif à Ccnstantia.
Séance du 3i janvier
M. Paul Vitry présente la photograpliio d'une
\'ier;ie en l)nmzc du xv siècle découverte par fou
M. Hocl.emonti'ix dans l'église d'.Vpchon (tiinlal)
el qu'il sujiiiosc être de travail Ihunand.
M. l'allu de Lessert l'ait une communication sur
Salvius .Tulianus, proconsul d'.Vfriipio.
M. Cagnal lit une noti^ de M. (iaucklor sur une
mosaîipie Irouvée autrefois à Carlhage.
M. Héron de Vilofosse présente, au nom de
M. l'erdrizet, deux tessons de verre, trouvés à
Sidon, (|ui <iul di'i l';iire ]iailii> <l'un pavement <ni
mosaïque.
M. le docteur Cajiitan fail hommage de jdusieurs
de ses travaux sur dos anliipiités préhistoriques.
Si'ancr (lu i^Sjaiirier
M. Hapsl l'ail une communicalion sur les Ira-
vau.x exécutés au iiahiis ilu Louvre pir l'ii-rro
Lescot et Jean (loujon.
Si'atire du l (écrier
MM. d(^ Mély el Maurice sont élus membres
résidants.
MM. l'oupardin cl Bouslnu soûl élus corriv-
liiuiihuils miliomius à Paris el l'i Toulon (Vnr).
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
BruxeUes, le 23 février 1003.
Monsieur le Directeur,
La Chronique des Arts, n' 21, p. 60, publie,
sous lo tilre: Correspondance de Belgique: Vne
trouvaille iitcressa- le au musée de Gand. une
noie do M. L. Maeterlinck, conservateur du musée
de cette ville, ayant pour objet de révéler l'exis-
tence d'un paysage signé if. D. Kauninck, trouvé
dans les réserves do la collection.
Voulez- vous bien me permettre do faire observer
qu'à la page 49 d'un volume publié à Paris, l'an
dernier, par la maison Laurens: Gand et Tournai,
j'attirais l'attention du leclour sur ce petit tableau,
et dans les termes que voici : " 55. K. D. Kau-
" ninck. Curieux paysage maritime, avec, à l'avant-
" plan, Madeleine pénitente; au fond, une tempête
« où tous les éléments paraissent déchaînés ; très
" intéressante petite création d'un artiste égale-
■• ment ri'présonté au musée de Cologne. "
Il se peut que ce passage ait échajqi ■ à M. Mae-
terlinck ; que la sainte soit sainte Geneviève, et
non sainte MarieMadoloino: c'est probable ; mais le
tableau n'en est pas moins expressément signalé
dans les lignes qui précèdent.
La iieinturo du musée de Cologne, cataloguée
sous le n" 628, représente également un paysage,
avec un étang et, à l'arrière plan, un jiaviUon de
chasse. Deux chasseurs poursuivent un cerf. La
signature est, cette fois. A'. D. Keuninck. Une note
du catalogue ajoute que M. lirodius signale une
autre (Huvre du mémo peintre, chez M. Brockhaus,
il Leipzig.
Henri Hvm.\xs.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
La Symphonie sur un choral breton, de M. .1.
(fuy lioparlz. que M. t'.h.^villard donnait dimanclie
dernieren première audition, date déji d'assez loin.
Kilo fui e.\écub'o pi>ur la première fois, il y a sept
ou huit ans, sous la direction do l'auteur fk un
concert de la .Sociélé Nationale el, depuis, fut jouéo
un peu jiarlout, sauf à Paris. En la repriMiant au
Nouveau- Théàlrc. M. l'.hovillard a rendu hommage
à une leuvre sérieuse el convaincue. ttUo que la
mu3ii|uo française en compte peu dans un genre
difllcile.
l'.o n'est pas (|ao la 8ym)>Uonie do M. lioparlz
doive apparaître comme une de ces productions
par lesquelles un musicien ilonne pleinement sa
mesure. Di'puis (pi'il l'a l'crllo, M. lioparlz s'est
dégagé sensiblement des îiilluences qui donnnaiout
sa jeunesse. .s.>n écriture s'est allégée; ses idée»
ont pris un tour plus direct, plus individuel. Mais,
en cnnsidéranl 1 heure ou smi leuvro fut connue el
réalisée, i ii no peut qu être frappé do la vigueur
lie l'elTort ipii lui n donné naissance, de:< belles
promesses qu'elle contenait et Ion dnii féliciter
l'Association dos concerts l.tmotireux do nous
LA CHRONIQUE DES ARTS
avoir donné l'occasion de la réentendre et du la
réapplaudir.
Lg plus 1,'rand reproche que l'on puisse adresser
à celle musi(|ue généreuse et noble, c'est de ne pas
laisser très nellcment apercevoir la lilialion des
senliments qu'elle exprime. Tour à tour d'une gra-
viti' non sans lourdeur et d'une jovialité toute
paysanne, peut-èli-e vise-t-dlo à retracer li-s états
divers et opposés de l'àme bretonne, relixieuse et
naïvement gaie et la rudesse primitive des can-
tiques et des danses de la race. Du moins, on ne
peut s'expliquer qu'ainsi les successions de phra-
ses mystiques et de rytbmes allègres dont l'alter-
nance donne à cette symphonie son caraclrre le
plus frappant. Komme cette opposition si; main-
tient presque d'un bout à l'autre de l'o'uvi'e, il s'en-
suit que les trois parties dont elle se compose pro-
duisent à peu pri''3 la même impression. < Test un
défaut où l'auteur n'aurait pas donné si, au lieu
de suivre la genèse d'un choral, diflicilement
transfoi niable, il avait donné libre cours à la pro-
gression d'un sentiment personnel.
;Malgrè cela, il y a dans cette onivre assez de mu-
sique vraie et de mérites de facture pour justifier
l'inlérèt soutenu avec lequel le public l'a écoulée et
la elialeur des applaudissements qui en ont ac-
cueilli la péroraison. L'exécution en fut, d'ail-
leurs, de tous points, excellente. Au même pro-
gramme, l'ouverture du Vaisseaic fantôme, les
Murmures de la forêt de Siegfried, le prélude
du second acte de ï Éira)iger, et la radieuse sym-
phonie en mi bémol de Mozart. Toutes duvres
qu obtinrent leur succès habituel.
P. D.
REVUE DES REVUES
O L'Occident (janvier et févi'iei'). — On trouvera
dans ces doux numéros la publication posthume
d'un "travail du critique et philosophe P. Lacuria,
(dont cette revue contait deruièremeni la vie;, où,
sous le titre La Vie de Beethoven écrite dans
ses ccuvres, il commente, avec un sentiment pro-
fondément divinateur pour ré]ioque ivers 1850)
où ces pages furent écrites, les neuf symphonies
de Beethoven et ce que chacune nous révèle de
l'âme du maître.
O Lire, en outre, dans la seconde de ces livrai-
sons, deux lettres inédites d'Ingres, qu'accompagne
la reproduction des portraits de M. Tliévenin et
de M'"' Bochet, empruntés à la riche collection de
M. Bonnat.
0 Mlnerva (15 février). — Dans un article inti-
tulé : Le nouveau lyrisme, notre collaborateur
M. Paul Dukas expose excellemment les ca-
ractères de révolution musicale actuelle et, pour
en mieux faire comprendre la portée, donne une
étude en raccourci des rapports de l'art et de la
société depuis l'origine de leurs relations.
= Revue bleue il4 février). — M. E. Bouyer
célèbre de fai;on pénétrante ce qu'il appelle « l'apo-
gée du paysage » dans la collection Thomy-Thiéry.
— Miscellanea darte (n° 1, janvier 1908). —
La revue nouvelle qui paraît bous ce litre à Klo-
renco est destinée à des (''ludes d histoire de l'art
ancien et moderne. Klle est dirigée par M. l.-B.
Supino. Ses premiers numéros contiennent, avec
des illustrations fort convenables et d'un caraclére
documentairi-, une série de courts articles critiques
et jiarfois de |)0lémiquCH archéologiques ou liisto-
riques.
— M. Supino expose, d'après des documents tirés
des archives de Florence, l'histoire de la construc-
tion de la chapelle del Pugliese aile Campora et du
tableau de l'iliiipino Lippi, l'Apparition de la
Vierge à saint liernard.
— M. Marcel Reymond, à propos de la porte do
la chapelle Strozzi, à l'église de la 'i'rinité de Flo-
rence, fait une très intéressante étude des transi-
lions enlre l'art goliiique cl l'art de la Renaissance.
— M. Xorino Fcrri établit que le véritable au-
teur des dessins repr('sentant l'ensemble du jjrojet
primitif de Michel-Ange pour le monument du pape
.Iules II est Basiiano da Sangallo dit Aristotile
I.'i84-I551).
iN- 2, février.) — M. Orazio Bacci, commen-
tant l'étude de M. Diniier sur une pièce inédite
relative au séjour de Gellini en F'rance {Revue
archéologique, 1902, II, p. 8,=i-9ô), insiste sur le
caractère véridiijue de la Vie de Cellini, sinon
quant aux détails matériels, du moins quant à la
couleur générale.
— M. E. Calzini établit que le liuste de Pino III
do Ordelaffi, du musée de Forli, attrilîué soit à
Donatello, soit à Benedetlo da Majano, est en réalité
de Francesco di Simone Perucci, auteur du monu-
ment de Barbara Manfredi (église de San Bia-
gio, à Forli , et qui, vraisemblablement, fut appelé
eu 1470 par Pino III, afin d'exécuter, outre son
buste, différents travaux dans le jjalais ducal.
— M. Jacques Mesnil (article en français' con
teste que le portrait découvert par M. Alexandre
Cliiapelli dans les ligures du Paradis de l'Oreagua,
à Sainte-Marie-Xouvelle, représente le Dante. Par
contre, il pense qu'il y a bien dans la chapelle
Strozzi un portrait du Dante, mais dans la fresque
du Jugement dernier, ainsi qu'il l'a lui-même
établi.
— Ce numéro contient en supplément une lettre
du professeur Pasquale Papa à M. Supino, sur
renseignement de l'histoire de l'art dans les lycées.
-+- Art Journal (décembre 1903). — Dans une
courte el sulwtautielle étude, M. .Ufredo Melani
examine l'œuvre de son compatriote Donienico
Morelli, qu'il considère, avec raison, comme une
des personnalités les plus remarquables de l'art
italien du xix" siècle. L'article est accompagné de
nombreuses reproductions d'après les ouvrages du
maître napolitain, depuis la Tentation de saint
Antoine, peinture un peu sensuelle, si souvent
reproduite par la gravure, jusqu'à des œuvres
d'une inspiration plus haute, telles que Le Christ
,,iarchant sur les flots, et La Déposition di
croix.
-\- Continuation du travail de M. Edward Dil-
lon sur les dernières études exécutées en Suisse
par ïurner. Nombreuses illustrations permettant
de comparer les croquis, souvent rudimeutaires,
ET DE LA CURIOSITE
Tl
de larliste, aux œuvres déliaitives dout elles ont
été le point de départ, et déjuger du merveilleux
travail de transfiguration que la nature a subie en
passant par son génial cerveau.
-+- A cilor encore ililTércnts articles sur la sculp-
ture sur bols appliquée à la décoration des na-
vires, sur les deutolles et broderies damatenrs, sur
Ifs exposilions d'autonine, otc.
p. Die Musik ;1I» année, 6' fasc. — Intéres-
sante livraison, consacrée spécialement à Beollio-
ven ; M. A.-C. Kalisclier y publie une lettre inédite
du maitre au Conseil de la ville de Vienne, où il
développe ses théories sur l'enseignement de la
musique: — noire compatriote M. Jean Chanta-
voine commuui()ue un manuscrit découvert ])ar lui
à la Bibliotliéque Nationale de Paris, où le baron
de Trémont, auditeur au Conseil d'État, raconte
les rapports qu'il eut avec Beethoven, à Vienne,
en 1809, et donne d'inléressanls détails sur le
maître, joignant à celte relation une page de mu-
sique provenant d'un carnet de notes de Beclhoven
etoù on reconnaît le thème original de la Xeuviéme
symphonie; — M. E Istel publie deux lettres de
Wagner, de 1830 et 1831, témoignant de son admi-
ration jiour cette dernière œuvre : — M. F. -H.
Meissnir fait connaître une lilliograpliie de Menzel
représentant un projet de monumenl h Beclhoven,
par le sculpteur Driilve; — M. A.-C. Kalisclier
publie un boléro de Beethoven découvert par lui à
la Bibliothèque de Berlin; — enfin, M. .loseph
Buck nous conduit aux environs de Vienne, aux
dill'érents endroits où Beethoven demeura.
Ouzo planches reproduisent, en outre, divers por-
traits de Beethoven, son cabinet de travail, l'inaugu-
ration de sa statue à Bonn, etc.
BIBLIOaRAPHIB
Sir David Wilkie, liy Lord 11o:<ai,I' s[ tiikrl.vmi
(."Ui;n I"". S. A. London, Georg Bi'Il and Sons,
1901. fn vol, in-8", vii-128 pages, avec 41 gra-
vures.
Sir David Williie est né le 18 novembre 1785
dans le hameau de Cuits, près d'Kdiinbourg, dont
son père était le pasteur. Dès son enfance, il prit
plaisir à dessiner tout ce qu'il voyait autour de
lui et, cédant à son gont persistant, ses parents
durent bientôt Ir laisser suivre sa vocation. Wil-
kie devint en l'iOO élève de l'Académie de dessin
d Kdimljourg. .lolin Craham y l'ut son professeur.
De celte époque datent des scènes populaires
imitées de Brouwer et d'fistade, avec queli|Uo
chose de piquant dans les types de paysans écos-
sais.
l'en de temps après avoir i)rint la Foire de Pit-
lessif, qui fui très remari|uée, il vint à Loudrrs.
travailla à l'Kcole dr rAi';id<'iiiie et exposa bientôt
Les /'nlitirien.i dr eiUiiiie. Ce tablrau lit sensa-
tion cl valut à son auteur la protoctiim du sir
(ieorgr lieaumiMil, ipii resta toujours sou ami.
Après avoir l'tndié les débuts do l'urlisle, lord
lioaalil décrit ses iirincipales ouvres et rappi'Uo
dans qucllos circouslauc.es elles fureul oxéculées,
O sont, piuir la pliipart, dis sièues de la vii'
écossaisi» auxquelles s'ajoutent celles que l'artiste
rapporta d'ilalio et d'I'Npiigae. I.e ealaloguo très
ilétaillé drossé par lurd Itonald iiiciilionMe aussi des
I portraits des membres de la Cour d'Angleterre et
quehiues scènes historiques.
AVilkie est Kcossais : ses compatriotes en ont
fait un grand peintre. Il ne faut point s'en éton-
niT. La célébrité <le Wilkie n'a pas été .servie que
par le patriotisme. Le côté anecdotique des sujets
traités, leur composition un peu théâtrale, étaient
pour plaire à la foule. L'élite y cherche en vain
les solides qualités qu'on trouve chez les véritables
maîtres.
Wilkie est mort sur le vaisseau qui le ramenait
en Angleterre après un voyage en Orient. Son
corps dut être jeté à la mer, et ces funérailles
fournirent à Turner le sujet d'un célèbre tableau.
MOUVEMENT DES ARTS
CoUectiou Hayashi
Deuxième partie (1
Sculptures (suite . — 22. Figure en bois. Le
prêtre Mongakou assis sur une estrade basse,
xir siècle : :!.800.
Laques (lu XIX' siècle. — 29."). CsITret rectangu-
laire à angles abattus, en laque d'or, végétation
luxuriante de chrysanthèmes et d'herbes lleuries
sur un terrain vallonné: l.OiiO. — 29<>. ColTref rec-
tangulaire à coins arrondis, en laque d'or : chry-
santhèmes : 1.000.
Inro. — 20ÏI. Inro à quatre cases, en toghi-
dachi d'or léger sur fond noir. Bambous touffus.
Shnnsho : 70O. — '■M)0. Inro à trois cases, décor en
tûgliiilaohi, tons d'or et couleurs sur poudré d'or,
cent petits chevaux gambadant. Cachet en rouge:
Shunsho : T.'ïi. — 301. Inro en toghidachi, en or
mat sur noir brillant : deux hftleurs tirant un ba-
teau engagé en de hauts roseaux. Inscription en
laque d'cr. Shiômî Massatsugou: 7iX). — 310. Inro
sur sablé d'or : combat do deux coqs, en laque or,
argent, rouge et noir: tiV). — 319. Inro en toghi-
dachi, pavage d'or, mélaillon à fond noir olTrant
un héron en laque d'argent : 990. — 3;ï">. Inro,
fond d'or ou de couleur ; étoile à dessins géométri-
ques. Travail de Kajikawa : 800.— &it\. Inro. fond
piqué, hiramiué, en reliefs d'or : canietères du
bonheur et do la richesse. Ivajidawa: .")'J0. — Si/,
(irand inro gravé ;\ la pointe dans une surface
riiuleur cliihuitchi : deux manzai, d'après un dessin
de Uanaboussa Ilcliii. Vauiada .lôka: OOi). —
î'w'i?. Petit inro : deux scènes batelières, en or et
ciiuleurs sur fonl noir. Cj-'uio Mitsiitsugou do
llikoné;9.V). — :i70. Craiid inro: paon en lolivfsd'or,
fond aventuriiié. Toyo ; Ml."». — bli Inro en laqua
chibuitchi, gravé au burin d'une danseuse sacrée,
'l'ôyi'i : tiW. — 39S. Inro en vieil ivoire en relief noir:
corbeau volant. Veisci : ."mO.
Porrelainex Trhi'iii-)/iio.— .'■OS. Vase surbaissé
à pan.so sphérii|ue, roi éviisé. Couverte nabergine
au pourtour et bleu oiel A l'intérieur : .'t.'.tOO. —
."i(i'.l. (loupe basse, sur trois pieds ol ocrolée dune
ban<h> rlnulée. (îouverto nubergiiio à l'extériour et
bleu dans l'inlernur: ".'.OCO.
Porcel-nnes lUverses. — .MI. Bnseri> rylindri-
quo. trois pieds do monsiros et frise en relief ù
tigres héraldique!), et vagues, ftiniiil i^i^é, xii" siè-
cle : a.OTxi. — bVi. tienro dit Clair do lune, l'olicho
(l) V. lu Chvoniifiie du 31 février, p. Oa.
72
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
lurbince A couvorle c^'ladûiiiiée «ris bleu. Socle
j,'iavé, ivoire et cornaline, xir siècle: l.iiUO. —
5Ki. Pot dé stylo archaïque. Panse renlli'e, col
évasi^ et Jeux anneaux, xv siècle: 50O.
Porcelaines de Koutani. — 53G. Bouteille- piri-
fonuo à col allongé, émaux verts, bleus et jaunes,
plant de chrysanthèmes ixvii" siècle) ; et 537. Bou-
teille piriforme à col allongé, tiges touffues de
chrysanthèmes en émaux bleus et verts rehaussés
dor: 4r>0.
Poterie chinoise. — '>.'il. Bol Temmokou, forme
campanulée, serti d'argent. Couverte noire, à re-
flets irisés bleu de paon, stries rayonnantes.
X" siècle : 095. — '}'>2. Jarre, forme turbinée, déco-
rée en relief de six dragons sculptés d'écaillés,
('ouverte brun jaune sur terre de niènie ton. x"siè-
cle : 400.
Poteries coréennes. — ."«:!. Genre Kout;hibori.
Bol Uémi.spliérique en grèg noir à couverture jau-
nâtre, gravé de roseaux et motifs symétriques.
xii° siècle : 1.500. — 558. Genre Koliiki. Bol forme
bursaire, dessin ornemental, couverte verdâtro :
SOO. — 5i;:l Genre Ido. Bol évasé à couverte fauve
fruitée (xv" siècle); et ôli'i. Genre Mouji-Hakémé.
Bol évasé : 5lK). — .■■)72. (Jenre Hana Michima.
Bouteille piriforme allongée, incrustée en émail
blanc, couverte grise, fleurs et feuillages: 800. —
581. Petite potiche forme turbinée et aplatie. Cou-
verte gris truite, xvr siècle: WO. — 815. Cassolette
en grès brunâtre, cjq debout et deux feuilles lon-
gues. Kimoura Tchozayémonu. xvii" siècle : l..T.O;i.
— 897. Poteries par Kenzan. Petit bol ovale, dé-
coré en brun sous couverte grise, paysage. Keii-
zan-chô et deux cachets rouges, xviii* siècle : 405-
— 940. .Toea. Deux pots à thé : 420. — 951. Bou-
teille, col eflilé, ornements en reliefs en bleu, rouge
et or : 500.
Poteries par Kôren. 978. Groupe en terre brune :
une mère portant sur le dos son enfant : -500. —
980. Jeune fille accroupie : 8.50.
(.4 suivre.)
NEC ROLOOIK
Nous apprenons la mort, à Meune\al, ju-ès de
Bernay. de M. Lottin de Laval, connu jiar de nota-
bles explorations historiques et archéologiques en
Sicile (1835), en Perse (1843 , au Sinai et et dans la
péninsule arabique en 1850 ; il en rapporta d'inté-
ressanles collections éjii graphiques qui sont au
Louvre.
C'est lui qui est l'inventeur d'un procédé qui a
été appliqué au clicliage typographique : la « lotti-
noplastie».
Il était âgé de quatre-vingt-treize ans.
Nous apprenons la mort de il. Dubernat, ar-
chitecte honoraire du département do la Seine,
membre du conseil d'architecture.
Le 24 janvier est mort, à JVIunich, le sculi^teur
Thomas Dennerlein. Il était né en 1847, à Mit-
terteich, et a contribué à la décoration de plu-
sieurs monuments de Munich.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
11' Exiiosition de la Société des Peintres
orientalistes français au Grand Palais des
Cliamps-i:iysées, avenue d'Autin, jesqu'au 14 mars.
Exposition cle 1' « American Woraan's Art As-
sociation » de Paris. 4, rm de (.:hiviiuse. jus-
([u'au 4 mars.
Exposition de tableaux de M. Gustave Albert,
galerie des .Vrtistes modernes, 19, rue Caumartin,
jusqu'au 7 mars.
Exposition de pointures, aquarelh-s, pastels, des-
sins et sculptures de MM. H. Morisot, Henne-
quin et L. Coutan-Montorgueil, chez Ehingcr,
11'', boulevard Itochcchouart, jusqu'au 21 mars.
5" Exjiosition de la Société de Saint-Jean. 76,
rue des Saints-Pères, du l" au 15 mars.
Exposition des Aquarellistes français, galerie
Georges Pelil, 8, rue dr .'■éze. du 3 au 29 mai's.
Exposition d'aquarelles, dessins, gravures,
au cercle Volney, 7, rue Voluey. du 2 au 10 mars.
1" Exposition de l'Association artistique et
littéraire des Agents des chemins de fer, 75,
boulevard de Clicliy.
G* Exposition de la Société des peintres de mon-
tagnes, au Cercle de la Lilirairie, 117, Jjoulevard
Saint-Germain, du 5 au 29 mars.
Province
Lyon : 16* Exposition de la Société lyonnaise
des Beaux-Àrls, place Bellecour, du 27 février au
26 avril.
Nevers : Exposition dos Beaux-Arts, jusqu'au
15 mars.
Étranger
Bruxelles : 10' Salon de la Libre Esthétique.
CONCOURS OUVERTS
Paris
Concours à deux degrc-s ouvert par la maison
Violet frères pour une affiche destinée à la pu-
blicité du Byrrh. Quatre prix : 2.0ti0, 1.50Ô, l.OÙO
et 500 francs, et primes de 200 francs aux artistes
admis au concours définitif. Remise des esquisses,
4, rue Thimonnier, Paris, IX% avant le 22 mars.
Demander le programme, à cette adresse, à M. Ver-
gue, secrétaire du concours.
Province
Saint Claude (Jura : Concours international de
photographie en août, ouvert à tous les photogra-
phes amateurs ou professionnels, avec section ré-
servée aux impressions photomécaniciues et &
l'illustration parla photographie et section spéciale
réservée aux dames amateurs photographes. Der-
nière date de réception des compositions : 15 juillet
1903. Demander règlement et formules d'admission
au Président du Comité d'organisation de l'Expo-
sition. 36. rue du Pré, à Saint-Claude '.lura.
L'Imprimeur- Gérant .-.André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favarl
NMO. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART '2* Arr.)
Mai-S,
r.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE- LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluiUnunt la Chronique des Arts et de la Curiosilé
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. M Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. Il l'Union postale) 15 fr
Le Isru.m.éro '■ O fr. 25
PROPOS DU JOUR
■WVi*«^i; projet d'un Salon d'automne, dès
Ilî»v3 loaglcnips annoncé et, depuis, un
pf'U oublie, revient tout à coup
occiipof l'opinion publique. Un ne
manquait point en vérité d'expositions ofli-
cicllcs. Le i)rintemps, à lui seul, nous donne
une lloraison annuelle, plus régulière que
nouvelle, de deux Salons de peinture, sculi)-
turc, architecture et arts décoratifs. L Etat les
inau^jure, les patronne, les iiospitalisc et leur
lirodi},'ue toutes les marcjucs d'une protection
dont les artistes se montrent très tiers, et dont
les arts devraient bien pouvoir se passer. Si
lo Salon d'automne n'aspire qu'à renouveler
trois mois ajirès ses aînés ces traditions si
ré;,'ulières, qu'il no se donne pas la peine de
naître. VA si, d'avcnlurc, il prétend ronclièrir
encore, puisso-t-il demeurer à l'état de pro-
jet et nous épargner le spectacle de ses inno-
vations of licicUes !
i<;n dehors des Salons eux-mêmes, k^s occa-
sions de se produire en public ne font pas
défaut au.xartistcs. L'usagcdes petites exposi-
tions s'est ré|)aiulu avec une facilité ijui, bien-
t(H, sera excessive. Il ne se passe plus de se-
maine sans que les amateurs soient conviés
à conlom|)ler les travaux do nos peintres et
(le nos sculpteurs: telle semaine, ([ui n'est
pas loin, conqitait plus do di.x petites expo-
sitions. Si quclipie chose man(|uo ù nos ar-
tistes, con'est peut-être plus le moyen do faire
passer leurs ouvrages devant les yeux du
public; c'est plutôt lo secret do so recueillir,
l'art des lentes élaborations et des elïoris
discrets, ils veulent tout nous faire coii-
nailro do ce qu'ds créent, i-t ils semblent
prendre à ti\cho do simitlilior la recherche des
historiens de l'avenir, :i qui ils ipargnent
par avance le souci des découvertes inédites.
Cette hâte de la publicité est extrême. Au
lieu d'un Salon nouveau, c'est un Salou de
moins i[u'il convient de soidiaiter. Ceux qui
travaillent, (jui cherchent et (jui cèdent à la
tentation d'exposer quand même et tout de
suite trouveraient entin les loisirs d'accom-
plir au gré de l'inspiration et selon les len-
teurs des travaux suivis l'œuvre où s'expri-
merait le mieux leur personnalité.
NOUVELLES
^,*^, Le musée du Louvre vient d'acquérir
une charmante petite peinture de Prud'hon re-
présentant une Naïade accompagnée d'Amours.
Lo même musée va recevoir, dans queli)ues
joui's, un envoi ilo 103 caisses qui lui est fait
par l'Institut français d'archéologie du l'.aire.
Peutélre se dêcidera-lon, comme on l'a fait
l'un dernier pour les objets provenant des
fouilles do i'i misslun de Morgan, ù exposer
pendant le Salon, dans des salles annexes du
(Irand Palais, lo contenu do ces caisses. L'en-
voi comprend do nombreux objets et fragments
d'architecture de l'éiiocpio co|)te : chapiteaux,
frises et médaillons, bas-reliefs, bois sculptés,
tiHes do lions, vases peints, iiui formeraient
uno exposition intéressante.
1^*^, La Société des .\rlistes français a pro-
cédé, dimanche, à l'élection do deux membres
du jury do peinture, en reinplacemont do
.MM. Benjamin Constant et Vibert.
Il y a eu N'>1 votes exprimés, parmi lesquels
Il liuilolins nuls et 'i bulletins t)lancs.
M. I>iogèno Maillanl a été élu par 254 voix et
M. Paul r.liat>as par 'SKt voix.
*♦+ M. Dumoulin, peintre du département do
la Marine, a été désigné pour accnnipagner
M. Loubot et reproduire en plusieurs toiles quel-
74
LA CHRONIQUE DES ARTS
f|ues-uns des ('•pisodcs ilii in-uchuin voyage iiri--
sidenticl en Algérie.
*** 1^0 pcinlrc CliOrcl vient de faire marou-
fler dans la salle réservée ù la troisième com-
iiiission du Conseil municipal les panneaux
(pi'il avait exécutés |iOur ludécoraliun dcrilùlel
de ville. Les deux motifs les jilus iiupurlants
sont: les acteurs de la Comédie italienne,
l'ierrot, Gilles, Pulcinella, Culombine, Pantalon,
formant aiiothéuse ; on face, soubrettes et in-
génues morigénant des Scajims, le Bourgeois
ge.itilhomme et M. de Pourceaugnac.
^:*^■. Un manuscrit du (juinzième siècle, coté
iiii catalogue général des manuscrits des biblio-
lliéciues de Franco (t. 111, ]i. 227) sous le n" 21,
\ient d'être volé à la biljliotlièque de Bcauvais.
Ce manus(!rit sur parcbemin, de 173 feuillets,
intitulé: « Livre de l'inlormntion des princes »,
a pour auteur Jean Goleiu et iiorle en tète du
liremier feuillet une lielle miniature ù (pialorze
personnages représentant Golein oITrant son
livre à Gbarlcs V.
l'ne enquête a été ouverte iiar la municipa-
lité de Beauvais, rpii en a signalé le vol au mi-
nistre de l'Instruction publique.
*** D'intéressantes découvertes arcbéologi-
qaes viennent d'être faites à xVrles. Lors de la
démolition d'un îlot de maisons près de l'an-
cienne porte de l'Aure, à l'est du Théâtre romain,
des fouilles habilement dirigées par JM. L. Vé-
ran, architecte des monuments historiques, ont
mis à jour toute une série de blocs provenant
de monuments antiques et qui avaient été uti-
lisés dans la reconstruction de l'enceinte forli-
née de la Ville, après l'invasion des Sarrasins
au viii' siècle. Plusieurs de ces blocs portent
une décoration sculplée fort intéressante ; par
exemple, toute une frise ornant jadis les murs
extérieurs du Tliéàtre antique et offrant en relief
méplat des mufles de lions, des tètes et des
avant-corps de taureaux; un important frag-
ment de la décoration de la spi?ia de l'ancien
cirque, où l'on voit des chars conduits par des
génies ailés: des fûts de colonnes entourées de
pampres de vignes parmi lesquels sont figurés
de petits personnages et des oiseaux; e.ifin, de
nomijreux et beaux bas-reliefs provenant d'un
arc de triomphe qui semble remonter au m" siè-
cle et que ces fragments [lermettent presque
de reconstituer.
Ces découvertes, sur lesquelles le Monda
illustré du 28 février publie un intéressant ar-
ticle accompagné de photographies, ont amené
la conslitution d'une Société qui s'est donaé
pour but de sauvegarder les monuments arlé-
siens encore debout et de faciliter la recherche
des débris des édifices disparus.
;is** L'église de Kersaint-Landunvez (Finis-
tère), datant du xv siècle, a été foudroyée au
cours de la nuit du 25 au 26 février, pendant un
violent orage. Toute la flèche a été abattue :
tous les vitraux sont brisés ; l'horloge a été mise I
en miettes. !
;(;** Les fouilles qui se poursuivent active-
ment à Garlhage sous la direction du P. De-
lattre viennent d'amener la découverte d'un
vase en bronze de très grandes dimensions :
il est de style dorique et orné de perles. Ce
vase devait servir aux libations en usage pour
la commémoration des morts. Il sera déposé au
musée des l'ères Blancs, à Carthage.
PETITES EXPOSITIONS
KXl'O^nio.N DES OIUENT.VLISTKS
]^'altention toujours aux aguolsdeM. Léonce
ISénéditc excelle à renouveler la pliysionornie
de ces expositions spéciales. Si les vétérans
lui (lomeiirent fidèles, tel M. Cliudanl, tel
M. Dinet, tel M. ISaint-Uermier, tel MM. Paul
et Amédée liull'et, le ])résident des Orienta-
listes no se lasse pas de cherclier et de dé-
couvrir i|uclquc recrue ignorée aplo à grossir
sa caia\ane. On n'a jioint ouldié l'émotion
qua causèrent, on 1902, les envois de M. Emile
Hcrnard — celte fois encore fort heureusement
représenté ; un disciple, réel ou inconscient
de van <iogh, M. Dufrénoy, s'impose aujour-
d'hui : la 'ougue de son métier et sa tritura-
tion de la jii'ite ne sont pas exempts de barlja-
rie ; mais on goûte, dans ses tableaux, de so-
nores fanfares de couleurs, pour reprendre le
terme clicr à la plume du Lon Gautier. Récem-
ment admis, M.\I. Roig, Sureda, ter Linden.
d'Estiennc, iJagnac-Rivière, Xonclercq. ajou-
tent — les deux derniers surtout — au pres-
tige de ce Salon.
Une salle a été aiïectée presque dans son
entier aux travaux de deux peintres chargés
de m ssions en Indo-Chine par le gouverne-
ment de notre colonie. Le nombre et l'intérêt
dos éludes rapportées disent à révidcnce le
]irofit qu'ont uré de leur séjour au Tonkin,
au Siani M. Georges Fraipont et ÎM. Jose})h
de la Nézière. Il faut souhaiter le renouvelle-
ment de CCS l)0urses de voyage coloniales,
dont l'institution seconde si utilement les
A'ues de la Société des Peintres orientalistes
français.
EXPOSITION DE L.\ SOCIÉTÉ DE SAIST-JE.\X
Vers le milieu du dix-neuvième siècle,
quelque critique s'était plu à dresser l'acte de
décè,s de la ]ieinture sacrée. Comme si on
pouvait la croire disparue tant que subsistent
la foi et la prière ! La Société de Saint-Jean
veut rallier ceux qui espèrent encore pour
l'art religieux des destinées favorables. Et
voudrait-on mettre en doute le liien fondé
d'une telle conviction, alors que M. Carlos
Schwabe et M. Maurice Denis honorent si
hèrcmcnt l'école contemporaine'? Le dommage
est qu'ici, en dehors de la Madeleine de
M. Ernest Laurent, du Martyre de saint
Laurent de M. Joseph Girard, et de la Yiercjc
douloureuse de M. Moreau Nérct, les peintures
maniuantcs relèvent plutôt, par le sujet, de
l'ordre profane : ce sont des portraits de
M. Maxence, des paysages de MM. Vincent
Darasse, Rémond, Féau, Lahalle. Et de re-
chef les actes d'application l'emportent; ils
le doivent à M. Louis Castex [UHiver, sta-
ET DE LA CURIOSITE
Inettn en frn'-s cmailléi, ;i M. ( Iroixiiiario, é]ir-
iiistc, à M. Adrien Dulhoit, compositeur do
modèles de broderie et d'orlV'vrerie, -J M. Eu
gène lîourgoin et i\ M. Ovide Yoncessc; les
deux derniers se rappellent à nous par des
d'uvrcs connues, aimées; celui-là montre
le calice récompensé dans un concours ré-
cent, et l'autre celte plai[uelte de la Pre-
mirre Communion que l'on peut, résoljimont,
mettre au nombre dos meilleurs chefs d'œuvre
de la glyptique moderne.
EXPOSITION DE DESSINS DU CFRC.LE VOi.NIiY
Plus d'un a conçu l'idée d'une exposition
liivcrnale qui obligerait le public à ne pas
mcsestinier ces arts du dessin, de l'estampe,
auxquels il prend si peu '.,'arde, lors des
Salons annuels. Si le but n'est pas atteint, on
ne doit accuser ni MM. Xozal, Souillct et
(iuirand de Sccvola, pastellistes bieniloués,
ni M. de Salinclle, dont les notations à
l'atiuarelle sont vives et justes, ni M. Muet et
M. (iauleri, qui marquent, dans leurs dessins
reliaussés.une compréhension de la nature re-
cueillie et touclianle, ni .M.M. Léandrc e'. Tru-
chet, spirituels connue à l'ordinaire, ni le
litliograplic et l'émailleur de talent que sont
M. l'icabia et M. lieynier. La l'aiilc vient du
recrutement hasardeux des concours, c'est-à-
dire du principe mi'mo qui préside à l'orga-
nisation des expositions, où seuls ont accès
les privilégiés de la fortune.
EXPOSITION DE L'.\rTOMOBII.E-GI,fB
Les tableaux — à ceux de MM. I''orain,
Bourgonnicr, Guinicr et llagliardini près —
n'écliapiicnt guère à la banalité courante;
mais le département de l'art précieux conlèro
à ce Salonnct un caractère distinct; dans la
section, chaque vitrine est digne d'attacher
et de retenir : joyaux do .\L Lali(|ue ou de
M. l'ouquol ; poignes d'une invention et d'un
travail exquis de M. F/Mcicn Gaillard; surtout
de table de M. Paul I^iousscl ; statuettes de
MM. .Moxandrc (Iharpentier, Rivière 'l'iiéo-
dore, ( iardet et l)ampt. .Mil l'heureux dc-mcnli
inlligé à ceux i[ui vont partout raillant l'art
nouveau, ol proclamant « l'irrémédiable dé-
cadoncc ilu gnAt en notre pays » !
Exi'OsrnoN des peintiucs de MùN'r.xcxBs
La montagne ne se livi'jî pas du premier
coup, à tout venant; il faut (pic le peintre se
familiarise avec oll", il faut qu'il l'ainio. (|u'il
la confesse et (pi'il la coniprennc comme un
Miclielct, comme un Itaud-lîovy ou un Sogan-
lini. De hi prèsonlo o.vpiM'ii'ncc il ressort que
l.s peintres (|iii sont nés ou ipii habilent les
pays irallilude — M.M. .lean Desbrosses,
Xnirot, (lachoud, Waidmann, l'iysséric, Cué-
iiot, llavel, X,i/.al, de Salinello — sont les
plus aptes à évoquer, avec le luxe clés masses
imposantes, un peu du trouble que cause
l'incessante métamorphose do leurs asprcis,
variés et grandioses comme ceux de Ttii-éan.
KXi'OsrrioN
i>i; i..\ soc.ifaT'; iii;s AOL'AUi:i,i.isri.s
1." lomps est loin oi'i In Société se pi((uuit
d'iuhrdiiT aux • gouacliistcs » l'accès de ses
expositions. Aj)rès un quart de siècle «l'exis-
tence, clic ailmet libéralement le dessin à la
plume, la composition humoristique et — pour
la plus grande gloire de M. Lhermilte et de
M"'.Jeannc Contai — le fusain et la miniature.
Aussi bien, les travaux do M. Ray, de M. Cal-
bet apprennent combien sont subtiles les li-
mites qui séparent l'aquarelle de la miniature.
Nos préférences ne sont pas là, pourtant;
elles vont aux aquarelles librement lavées,
transparentes, aériennes, de M. Zuber et de
ses. émules M.Vignal, M. Lecomte; elles vont
encore aux paysages de M. Luigi Loir : ils
dégagent le pittoresque parisien et savent
rendre l'ondoiement grouillant de la foule qui
s'empresse aux alentours des marchés, qui .se
coudoie et se bouscule, le dimanche, sur les
places et dans les jardins publics.
EXPOSITION
DE L' « AMERICAN \VOM.\N ASSOCtATION »
Dans un atelier sis à Montparnasse sont
réunis sans faste des paysages de .M"ies Ilud-
son. Mac-Monniès, (îrcatore ei Florence Esté;
un portrait ilo "SV^" Hariotto Taliaferro; un
dessin de M"" Xourso; des sculptures de
M"" Pfeifor; d'antres travaux encore, moins
heureux peut-être, portent à une centaine le
nombre des ouvrages inscrits au i-alalogue;
pris dans leur ensemble, ils révèlent de l'in-
dépendancc chez ces artistes américaines,
((ue le souci d'un bon labeur tourmente davan-
tage que l'appétit de la réclame.
EXPOSITION de la SOCIÉTÉ
DES PEINTRES ENLU.MINEURS ET MINIATURISTES
Les esthéticiens n'ont pas cncors démontré
l'existence d'un art spécial à la femme — et
nous avons, bon an mal an, deux ou trois Sa-
lons exclusivement féminins ; iicrsonne no
doute ([ue la miniatuie et rouluminure n'ont
plus les raisons d'être cultivées avec la même
frrveur qu'au temiis jadis — et l'on com|dc
deux expositions de miniaiuristes-enlumi-
nours. Isolez M. l'Mmopd Rocher, décorateur
aux inspirations franchemi^nt modernes, à la
Rops, à peine survit-il ipielque trace du goût
et de la probilè patiente des artisans mé-
diévaux, chez M. Atalaya, chez M"'s do la
Roa et ( luerithault. Le reste accuso avec
une lamentable évidence le degré d'abandon
d'arts on voie do disparition.
EXPOSITIONS nUAQlAVAL, liAII.I.LT ET MolîSET
Les premières peintures exposées aux Sa-
lons par M. Rraiiuaval sont encore présonlos
Mil souvenir. Kilos annonçaient un disciplo
irKugèno Rondin singulièroinent averti et
sensible ; dans la suite, leur auteur a reçu
les conseils do M. Degas ; ses dons fon-
ciers n'ont pas cessé do se développer. La
matière do SOS tableaux s'est onricliio ; l'am-
bianco spéciale aux pays du Xonl s'y trouve
ilélorminéo avec plus irexaclitudo ; le métier
a pris do la nduistcsso et do l'ampleur, ot
pourtant, M. Rraquaval so lient loiijiuirs
dans lies tonalités crises ol rixissàlres si par-
ticulières, qu'elles lui constituenl, eu quolipie
sorte, une signature...
7Ô
LA CHRONIQUE DES ARTS
Vingt, étudoR de M. Wa\iricc Moissct déno-
I on lune sincérité bien secondée ])ar la ]iro.stossc
do la louche. — L'exposition postliumc d'Iù--
nost ]iaillet avive le regret causé par la lin
prématurée d'un peintre attenlil' aux jeux de
la lumière et épris des colorations atténuées,
attendries, grises ou blondes, laiteuses on
violacées...
EXPOSITION GUSTAVE ALBERT
KT MAURICE LEI.Om
Les premiers tableaux de 1\I. Gustave Alhcrl
n'avaient pa."! laissé de provoqucrquelque cu-
riosité et, de l'ait, ils valaient (lar l'entrain
de la facture et la qualité de la vision.
Ces mérites n'ont pas disparu, mais l'origi-
nalité de l'artiste ne s'affàrme jias aussi i)ro-
fondc qu'on l'avait jirésuméo, ou du moins
M. Albert parait-il subir, on cet instant, l'in-
iluence trop directe des peintres impression-
nistes, de Sisley notamment.
],cs panneaux de ]\I. Maurice Lcloir, retra-
çant des scènes du xviiie siècle, établissent
— toute question de sujet mise à part — com-
ment une illustration de livre, même grandie,
échoue à constituer une valable décoration
murale.
EXPOSITION HALFDAX STRŒM
On l'avait remarqué et aimé à la dernière
Exposition universelle. Le musée du Luxem-
bourg vient d'admettre un de ses ouvrages.
Les toiles susjiendues aux parois de son ate-
lier fortifient encore la S5^mi)alhie comman-
dée par la mule rudesse de son pinceau. Un
portrait de femme dans la campagne, une
scène familière toute baignée par la lumière
difl'use, un paysage automnal de Bourgogne,
attestent d'égales aptitudes à la jieinture d'in-
térieur et de plein air; ils disent aussi que
les enseignements recueillis à IMunich et à
Paris, n'ont pas aboli chez l'artiste norvégien
la forte sa\'eur des accents de terroir.
R. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du S8 février
Élection. — L'Académie procède à l'élection d'un
correspondant dans la section d'architecture, en
remplacement de M. Me'ida, décédé. Au premier
tour de scrutin, M. Liica BeUrami est éhi.
Né en 18.54, à Milan, M. Beltrami a fait ses études
d'art à notre École des Beaux-Arts, avec M. Pascnl
pour professeur. Nous citerons, parmi ses œuvres,
le cluUeau ducal de Milan, le palais de l'exposition
permanente. Ses titres sont nombreux : député au
Parlement italien, directeur du bureau des Monu-
ments de la Lombardie, professeur d'architecture.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
M. Siegiried Wagner, qui dirigea naguère une
séance aux Concerts Colonne, tut l'hôte, dimanche
dernier, du public des Concerts Lamoureux. Les
lialiitués du Nouveau-Théâtre l'ont accueilli avec
politesse sans témoigner un enthousiasme exceFEif
pour sa personne ni pour ses œuvres : le chef
d'orchestre, non plus, n'a pas semblé l'emporlcr,
dans son opinion, sur fes confrères ni même
atteindre à leur mérile. D'où il suit que la journée
ne fut point marfiuco par un di> ces triomphes
fensationncls comme en connurent quelques-uns
des prédécesseurs allemands de M. Siegfried
Wagner.
La critique, de son coté, a marqué peu de ten-
dresse pour le fils de l'auteur de l'arsifal. Il est
clair que ce qu'on lui reproche avant tout, c'est de
s'être fuit musicien sans avoir égard à l'éclat ler-
rilile du nom qu'il porto. Je ne sais si M. Siegfried
Wagner a libn ment choisi la carrière qu'il pour-
suit aujourd'hui ou si sa mère lui imposa de
devenir compositeur et chef d'orchestre pour se
créer des droits artistiques à la direction de
l'feuvre de Bayiculh.Pcu importe, d'ailleurs. Mais,
en bonne justice, il me parait excessif délai dénitr
toute valeur a. priori et d'écraser sous l'oMivre de
Itichard Wagner ecs tentatives per.=onnelles qui,
jusqu'ici, rajipellent plutôt lamtmoire de M, llum-
rerdindi que celle du musicien prodigieux qui fut
son père. Il est assurément aijusifde pretendro
que M. Siegfried Waguer ne puisse faire moins,
pour son coup d'essai, que de donner un pendant
aux Maîtres chanteurs, comme il est absurde
d'exiger de lui, tout d'abord, dans la direction d'un
orchestra, les qualités de Ilans Richter. La ques-
tion de savoir s'il n'eiit pas sagement agi en ne
touchant ni au papier à musique, ni à la baguette
de chef d'orchestre ne se posant plus, puisquil la
résout par la négative, il est de la plus élémentaire
équité de le juger comme un débutant quelconqu»,
en oubliant un nom d'ailleurs trop glorieux pour
qu'il puisse prétendre ajouter à sa gloire.
L'ouverture et la liermesse du Duc WHdfunff,
son dernier opéra, sont des morceaux agréables,
bien conduits et orchestrés avec une entente très
juste et souvent très fine des sonor.tés. Les idées
sur lesquelles ils sont basés ne sont ni d'une
grande distinction ni d'une originalité bien subver-
sive. M&is elles n'ont rien, non plus, d'antimusi-
cal, ce qui est bien un mérite en un temps où la
plupart des compositeurs masquent le vide de
leur pensée sous des entassements d'harmonies
bizarres et de combinaisons 'mécaniques.
M. Siegfried Wagner s'exprime simplement et sa
musique ne prétend pas être davantage que ce qu'il
se sent capable de dire. Gttte modestie et celte
franchise doivent lui valoir la sympaliiie de tous
ceux qui haïssent l'enflure et la fausse grandeur.
Quant au reste, il serait difficile de préjuger de
son avenir sur des spccimens même aussi étendus
de son savoir-faire. Ce qui ressort le plus clairement
de l'audition des ouv.;i turcs du Bœrenhœuter et
du Duc Witdfan/j. c'est que leur auteur possède
parfaitement son métier. C'est au moins un gage
sérieux de ses capacités de chef d'orchestre.
Celles-ci sont indéniables et dignes de sérieuse
attention. Non pas que j'approuve sans réserves
la manière dont M. Siegfried Wagner conduit la
symphonie en la de Bseilioven. Elle n'est pas
exempte de lourdeur ni d'alléclalion. Néanmoins,
elle décèle un sentiment réel du sens poétique de
l'ceuvre et de sa structure toute rythmiqr.e. h'al-
Ugretto fut assurément trop contrasté de nuances
et poussé plus que de raiion, dans la douceur, au
ET DE LA CURIOSITE
77
murmure insaisissable. Mais son équilibre dyna-
mique fut maintenu avec une yi^ueur dos plus
louables, et l'exécution de M. Siegfried Wagneriînt
en rapport très net les valeurs binaires et ternaires
dont la juxtaposition cause le plus souvent un
effet de confusion fAcheuse. Le scherzo fut dit, à
tous risques, dans le mouvement rapide que Beetho-
ven dut penser; sauf la crainte d'accidents qu'une
telle allure entraîne avec soi, l'impression, qu'elle
produit doit être tenue pour bonne. Elle renouvelle
un peu le sens de ce morceau, que le mouvement
I)Onasso dans lequel on le prend d'onlinaire em-
bourgeoise plus que de raison. Le finale m'a moins
ga'.isfait : il fut mené pesamment et l'on n'y vit
point scintiller les larjjcs étincelles ryllimiqufs
qu'en sait fairo jaillir M. liichard Strauss. La pé-
roraison, pourtant, ne manqua lI do chaleur ni
d'éclat.
Mais les qualilés do chef d'orchestre de M. Sieg-
fried Wagner sont surtout sensibles dans l'cxf'cu-
lion d'iruvros wagnérienncs. Il a conduit de lu
manière la plus expressive et la plus intelligente le
pp'lude de Lohengrin et la Siriii'rii'd-liIyU. Je
dois même ajouter que je n'ai pas encore entendu
d'interprétation plus simp'cmont juste et complète
de ces deux chf-fs-d'o^uvro. Kt dans la direction
du ilnzf.ppa de Liszt, M. Siegfried \Yagner lit
preuve d'une ardeur romantique et d'une exubé-
rance de gestes fatals qui sont bien pour convaincre
q le la musique de son j;rand-pére en lui n'est ni
moins familière ni moins chère que col'.e de son
père. Il aurait tort, cependant, de la placer, par
respect filial, au même niveau.
P. 1).
REVUE DES REVUES
X L'Art modorno (8 février . — M. 1.. Marlor-
lincU douni', dans ci- numéro, un nouveau fragment
de son travail sur La Satire ilnns lu peint are fia
mande, dont nos lecteurs ont lu un chapitre im-
portant dans le dernier numéro de la Gazette.
Il L'Emulation (dccembro lOO'JV — On trouvera
dans cette revui, éditée à Louvain, la reproduction
d'une intéressante conférence do M. l''iérens-(ic-
vaert sur L'Architecture moderne au point de
vue esthétique et social.
= Jahrbuch der kœn. Preussischen Kunst
sammlungon |,1'JJ3, 1" fasc.j — M. doruel von
I-'abric/.y re\ itut, pour la comphUur par des docu-
ment» nouveaux, sur l'étude qu'il a consacrée, il y
a trois ans, à l'arc ilo lriom])lio d'.Mphonso 1", le
inonumeiit li- plus imporlanl que lu lîeunissanro
ait laissé à Naples. S'appuyaut sur uuu inscrip-
llun du portail du palais T!il)assi, A Sulmoua, il
atlribiio co portail i\ l'iotro di tiiovauui da Ciuno,
appelé à .Naples l'ielro di Martino da Milauo, nr-
oliileclpdo l'arc doNaples.lJnn lettre d'Alphonse 1",
qui se trouve aux archivi's de Raguse, prouve iiuo
l'ielro travnilUi pour la ville de Itaguse. Cduiine
nous savons que, :'i la date d» celle lettre |:l juin
I1.V,'), l'ielro sa trouvait occupé à la cnlliédrnlo
il'Orvieto et il Home, M. von l^'abriozy croit i\ une
erreur de ciqiislo et propose de lire H&4. Nous
avons la jireuve que Pictro se trouvait à Naples le
11 janvier Uô.'). Un document daté de l'GO, décou-
vert par l'auteur aux Archives de Florence marché
passé avec UB batelier ])our transporter des plaques
de marbre do Carrare à Palerme'.nous permet de
combler en p?>rtio une lacune <le trois années, pen-
dant lesquelles nous ne savions rien de la vie de
Pietro. M. von Fabriczy accepte la plupart des
conclusions de l'article publié en ISW par M. Émilo
Berteaux dans lArchivio slorico per le provincfi
napolelane, notamment l'interprétation du sujet
représenté, qui serait l'investiture de Ferdinand I""
par le cardinal Orsini dans la cathédrale de Bar-
lelta, le 4 février 1450.
= M. Max Friedlaender rapporte au uiaitre de
Fléuialli! un inti'ri'ssant portrait outré eu 1901 au
musée de Berlin et attribué', cerlaiiiemenl à tort,
à Jan van Eyck par le catalogue de la vente
Hopc Edward.
=: M. .\d. Goldschmidt, étud'ant on détail la
Porto Doréi! de Freiborg r-l sa place dans Ihistoiic
de l'art allemand, conclut que la sculpture saxonne
de l'époque de transition du roman au gothique
montre le tranquille déviloppoinent d'un art, qui,
ni' dans la SaxoMoycuno et transplanté dans la
llaute-Saxe, s'épanouit eulin, après avoir été enri-
chi par des inlluenccs françaises, au sein de la
magiiilique tloraisoii du Moyeu âge allemand.
La place assignée aux différentes statues dénote
une iniluouce dos œuvres françaises. Les sujets
représentés sont conformes au programme adopté
en Franco, dans le premier tiers du xiii" siècle,
puur les portails des églises consacrées A la Vierge
Notre-Dame de Paris, de Chartres, do Laon, et
aussi de Notre-Dame de Sculis.duxii'); c'est Le Ju-
gement dernier, le Couronnement de Marie et
L'.-ldoration des Mages. Couuno l'artislo ne dispo-
sait que d'un seul portail, il a représenté \c Couron-
nement et le Jugement dernier dans rarchivolle,
lu'i ils sont fort à l'étroit. Les personnages qui en-
tourent !e portail sont aussi, malgré queli|uesdillc-
rences, les mémos que dans les modèles français.
Mais iln'eu est point <le mémepourlo stylo do ces
statues. Tandis qu'on reconnaît dans le portail do
Magdobourg une iinilatiou évideuli> des statues ilr
Chartres et de Paris, et à Baml)erg une imitation
lies slalues do Reims, lo stylo des statues do
Freiborg accuse une importation directe de la
Haute Saxe et en particulier riullucncc de Notre-
Dame d'Albcrstadl, méléo à quehiues iniluences
byzantines. La Porte Dorée est l'univro d'un
sculpteur bien supérieur à celui do Magdobourg cl
bien plus iudé'pendaut, connue ou ténioiguoul Us
ligures des ressuscites, (]ui indiquent uuo élude
ci>usciencieuso du corps nu et sont bien supérieu-
res aux ligures françaises analogues, par exemple
celles de Chartres.
-- M"" Frida Schollmùllcr croit voir dans un
tableau entré en \H')\ uu musée do l'ndouo et con-
sidéré .'l tort comme uuo copie fiiil< par Giolflno
d'après I,ucus de Leydo une copie un p->u gros-
sière, il osl vrai, do la Crucifixion do Jan vau
l'^yoU, aujimrd'liui perdue, mais (|ui ae trouvait
vers InOi eu Italie. La composition do Ce Inblenu
ollri) do grandes analogies avec d'autres o'uvrea du
mniiro llainund : Les Sainte.^ l'emmes au tninhenu,
d) lu colteolion Francis l'.ouk, ipiou a ndmiii^ i\
Itrugi's col été, la Coinploraliiin do Bortio el Lt
Caloairo, do Saint-Pilorsbourg.
■/8
LA CHRONIQUE DES ARTS
r- M. Gustav T.uilwig, dans un Iroisiomn article
consacré i Pilati da Verona, établit la clironologio
des œuvres sorlies do l'alelior d« cet arlisto et, en
particulier, de celles qui décorent le palais Camer-
liughi.
r— Après avoir fait ressortir l'iiiiporlancc liislo-
ri(|ue des petites statuettes de bronze de la Renais-
sance, qui nous renseignent sur les conceptions
artistiques do cette éjioque beaucoup mieux que
les grandes statues ordinairement destinées à n'être
vues que d'un seul coté et fortement inllupncées
par le style du bas-relief, M. Willielm liodc étudie
quelques bronzes du nuiséodo Berlin : une statuette
do 15 ceutimètres représentant le Glirist montrant
SCS blessures est un travail llorentin de l'époque
qui suivit directement Orcagna. l'iie cariatide de
21 centimètres, aiiiiartenant sans doute ;'i un petit
monument, est le seul exemple connu de cariatide
au xv° siècle. L'influence gotliique qui s'y retrouve,
en même temps que sa perfection, amène M. Bodc
;'i penser qu'on ne peut ta rapporter qu'à Jacopo
délia Qucrcia ou à Lorenzo Gliiberti, et plus
spécialement à ce dernier. Le musée possède aussi
une autre œuvre de Gliiberti : un petit modèle
d'autel en stuc, d'une grande beauté, qui repré-
sente la Vierge et l'Enfant Jésus entre deux
groupes d'anges. Le mélange de gothique et de
style Renaissance dans l'arcliitecturc et la décora-
tion est tout à fait caractéristique do l'artiste, à la
maturité duquel cette o;uvro semble devoir être
ra]'portée.
'toutes les statuettes de bronze C£ue l'on connaît
de DonatcUo faisaient, comme celles de Gliiberti,
partie d'uu monument et n'ont pas été conçues
pour elles-mêmes. La plupart se trouvent encore à
leur place primitive, comme les deux Vertus et les
trois anges nus du Jjaptistère de Saint-Jean à
Sienne 1,1428). Le Musée National de Florence pos-
sède une copie des anges, qui semble de la main
même du maitre. Presque tous les autres petits
bronzes de Douatello se trouvent maintenant au
musée de Berlin. M. Bode considère le l'utlo au
poisson du South Kensington et le Putto à la corne
d'abondance do l'Ermitage comme des œuvres do
l'atelier ou de l'école du maitre, et la belle statue
de Sacid, de la collection Foule à Paris, comme
un chef-d'œuvre de la jeunesse de son élève Bel-
lano. Berlin possède encore un Saint Jean demi-
natiu'e, un David, qui semble avoir servi à l'ar-
tiste de modèle pour sculpter en marbre sou
David de la casa Martolli à Florence, un Putto
battant du tambourin (37 cent.) que M. Bode, avec
toute apparence de raison, estime être précisément
la figure d'ange qui manque au Baptistère de
.'tienne ; enfin, une figure de 27 centimètres repré-
sentant L' Amour bandant son arc, qui était, autre-
fois, considérée comme antique. Le nalm'alismedu
modèle, le rendu de la chair, le mouvement de
cette statuette n'ont rien d'antique, et on la rap-
porte maintenant à la Renaissance. M. Bode y voit
une oîuvre qui n'est pas de la main de DonatcUo,
mais qui sort certainement do son atelier.
BIBLIOaRAPHIE
John Ruskin, soin Leben und sein 'Wirkon,
viiu Marie von Bunsex. — Leipzig, Ilermanu
Stemann, 1903. ln-8°, 1)33 p.
La littérature ruskinienne vieut de s'enrichir,
U'ju d'une iiièce sans prix, inestimable, « iasur-
passablo ■> 'Ituskin), comme le Rus/tin de XI, do la
Sizcranno, pas même d'un •■ trésor " (ilahs le sens
religieux du mol) de bien moindre imporlance,
mais précieux cepondaDt, coniiuo le Rushin et
la Bible de M. Brunhos, ni d'un morceau capi-
tal, do dimension excepliounolle cl do forme ma-
gnifique, comme le John Ruskin do M. Kardoux.
Le John Ruskin, sa (te et son o.'uvre, de
M"» Mario de Bunsen, n'en est pas moins pour-
tant un très élégant et utile album que consulte-
ront avec beaucoup do fruit ceux qui ne connais-
sent jias r.uskin, et que feuilleteronl avec beau-
coup de ]ilaisir ceux qui n'ont plus rien à appren-
dri' sur lui — que de lui-même. Madame do Bunsen
n'iinalysc lias l'un après l'autre les dill'érents ou-
vrages du maitre de Couislon. Son livre suit un jdan
plus inli'ressant et vraiment rationnel. Kt, comme
si elle avait tous les livres (n'exagérons pas, beau-
coup des livres) do Ruskin présents à sa mémoire
ou ouverts sur sa table, quand elle a à parler de
l'opinion do Ruskin sur un peintre, par exemple,
elle cite à la fois des passages de plusieurs ou-
vrages qui concordent, ou, s'ils diffèrent, se com-
]ilètent et marquent une évolution dans la pensée
de PiusUin. Je ne dirai pas que telle soit exacte-
ment la méthode de travail de M"' M. de Bunsen;
mais telle est la méthode idéale qu'elle semble
appliquer la plupart du temps, d'une numiore, il
faut le dire, assez incomplète, et mémo, quand
c'était une nécessité d'être incomplet, un peu
arbitraire. Bien souvent elle passe à coté dî
la citation saisissante que ceux <iui ont lu Ruskin
attendaient, et ne la donne pas. A un tout autre
point de vue, M"" M. do Buns.n mériterait les cri-
ticiues adressées par Ruskin, et qui n'enlèveraient
rien à la valeur de son livre, à « la lectrice pro-
testante qui croit porter sur ce qu'elle lit un juge-
ment indépendant et qu'elle s'est formé elle-même ».
Peut-être même pourrail-elle être rangée parmi
« les pires enfants de. désobéissance, ceux qui
prennent de la parole ce qu'ils aiment et en rejet-
tent ce qu'ils haïssent «. Mais elle y aurait pour
compagnon M. Bardoux, qui n'en a pas moins
écrit sur liuskin un livre infiniment important et
fort beau. Nous n'en dirons pas tout à fait
autant du travail de M"' M. de Bunsen, qui
n'a d'ailleurs aucune prétention (elle avoue avec
beaucoup de bonne grâce qu'elle a lu attenti-
vement 27 volumes de Ruskin, et il en a écrit
plus de 80). Plutôt nourri que complet, il est
fort instructif on restant très agréable, toujours
écrit sur le ton do la plus sincère et de la plus
irrévérencieuse admiration. Les citations de Bus-
kiu y sont fort abondantes, et ainsi à chaque page
uu rayon du génie vient illuminer le texte du cri-
tique. Seulement, ce rayon ne nous vient pas di-
rectement, et c'est une sensation bizarre, pour un
lecteur français, de trouver dans un livre alle-
mand les jugements d'un philosophe anglais sur
les peintres italiens. Cela fait une série de réfrac-
tions, une suite Je reflets et comme un jeu de
glaces un peu fatigant à la longue. Mais ce serait,
naturellement, uu reproche puéril à faire à M"'
M, do Bunsen, puisque toute personne qui écrit
sur Ruskin dans une langue qui n'estpas l'anglais
est obligée de traduire les passages qu'elle cite.
Un .VUemand pourrait aussi bien objecter cela à
M. de la Sizcranne. Et si, uu jour, quehiuo jeune
P'rançais présomptueux et bien loin d'avoir
ET DE LA CURIOSITÉ
l'admirable talent do l'auteur de la Religion de la
Beauté s'aventurait à traduire en français un ou-
vratje de Ruskin, M"" de Bunsen aurait beau
jeu à lui retourner une aussi vaine et dérisoire
critique.
Marcel Procst.
NECROLOGIE
Gaston Paris
Au momeiii de mettre sous presse, nous avons
le très vif l'cgret d'apprendre la mort do l'émiuent
administrateur du Collège de France, membre de
l'Académie française et do l'Académie des Inscrip-
tions et lielles-Let'res, Gaston l'aris, décédé à
Cannes à l'ûgc de soixante-trois ans. Le tera])s et
la place nous manquent pour parler comme il
convient de celui que nous eûmes l'honneur de
comiiter parmi nos collaborateurs et de son o.-uvre
si considérable et si féconde. Nous le ferons dans
notre jinjcliain numéro.
Nous avons le roj^ret d'a]iprrndrr la mort de
M. François-Joseph-Hubert Ponscarmo, le gra-
veur en médailles, professeur à IKcmIc Nationale
des Beau.\ Arts, décédé à MalaUolT, à l'âge de
soi.\anlo-seize ans. Il était né à l!elmout-les-Mon-
thurcux (Vosges), on 1827.
M. Ponscarmo est l'aviteur de nombreuses mé-
dailles : celle do l'Exposition de 1867, colle de Louis
lilanc, celles oiïertes à. Iules Ferry par ses amis, à
M. Mélinc par les agriculteurs après le voto des
tarifs douaniers, la médaille des Forêts, celle des
Douanes, les monnaies de la principauté de Mo-
naco, do nombreux portraits do contemporains
ci'lèbres, etc.
Une de ses médailles les plus fameuses est celle
de l'académicien Naudet : elle marque une date
ilécisive dans l'histoire de la glypticiue française,
eu ce que, pour la iiromiérc fois, le sujet do la
médaille, au lieu d'être sèchement détaché sur le
fond uni, était relié par de souples modelés i\ ce
fond, rendu mat hii-mémo, en vue d'obtenir une
unitc'' et une harmonie parfaites ; de plus, le listel
inutile était supiuiiué, et les caractères typogra-
l)hi(iues vulgaires étaient remplacés par des lettres
iil>|)ropriéesau c.iraclère de la uu'",hiille et disposées
do façon à participer au ]ntloresque do l'ensemble :
toutes innovations dont la médaille moderne a tiré
le plus heureux parti.
Ponscarmo était élève de Oudiné, do Vauthicr
l't de IJiimont. 11 avait obtenu une médaille de
3" classe en 1859, un rappel en 18()1 et 181)3, une
médaille de I" classe à l'Exposiliou universelle du
'.8tj7; il avait été nommé chevalier do la Légion
d'houninir en 1807, obtenu un ra;q)el do médaille
do 1" classe à rEx])ositiMn universelle de 1S7S.
On annonce la mort, à Cannes, de M. Albert
Cahen.
M. Albert Cahen, (pii i)0ssédait une grosse for-
tune, céda à sa voculion musicale et, après avoir
pris les leçons do César Franck, composa ilivers
ouvrages; l'un d'eux, la Femme de Claiuli; dont
lo poème élait tiré du roman d'Alexandre Dumas,
fut représenté avec succès à l'Dpéra-Comiiiuo de
jdace du CliAtelel voici sept ans.
M. All)erl Cahon était âgé de cimiranle-cinq ans.
MOUVEMENT DES ARTS
Collectiou Hayasbi
Deuxième partie (1)
lironzes chinois. — Dynastie des Chang (1783
à U-'i'i avant J.-C.:. — 997. Grande cuve dite
Daïban, hémisphérique, zone d'ornements géomé-
triques et palmettes. A l'intérieur, l'inscription
suivante ; Son-i ivase fondu, sur ordre royal, par
Kishin, pour l'usage de Kwa'an et de ses descen-
dants. Pièce du genre Suiseî u sorti de l'eau » :
7.100. — 9a8. Vase à libations, dit Y ou Chaô-Y
(coupe de Chaô). panse striée de lignes verticales,
frise de motifs eu relief, médaillon et ornement
rectiligne, mascaron d'animal : 2.400.
Dvnasties des Tchéou jusqu'aux Tang 1134
avant J.-C. à 618 après J.-C). — SOS. Petit mi-
roir circulaire, médaillon à bordure dentelée à
double f:ise circulaire, coloration gris verdàtre :
l.yOO. — 1000. Vase à libations, dit Y ou Shou-Y
(coupe de Tchéou). Forme balastre surbaissée, sur
piédouche évasé, ornements géométriques, masca-
rons, anses, recourbées, à deux têtes stylisées de
quadrupèdes Cornus, plaques vert malachite et
marbrures rouges : 3 560.
1003. Vase à offrandes, dit Tei, coupe hémis-
phérique, anses dressées, pieds cylindriques, or-
nement gravé eu losange. Scories vert de grisées.
Pièce dite do la catégorie des fouilles : 1.000. —
1005. Kei-Son, vase représentant un phénix, de-
bout sur une base circulaire à double gorge, lilets
d'arget incrustés en forme de grecques et de ro-
saces. Patine brune ; et 1006. Vase à libations,
dit Soug, balustrc aplati, rectangulaire, piédouchs
à gorge. Patine vert sombre, piquetée de points
rongea " 2.950.
10U8. Vase à libations, dit Ko, i corps spbéri-
que, quatre bandes unies, en relief, mascarons à
lé'.e fantastique, patin vert sombre : 1 (iOO. — 1009.
Vase à oll'randcs tripode, dit Tei, sphère, à deux
anses relevées, ornemeuts géométriques. Patine
brun verdiïtre avec taches rouges : 9S0. — 1011.
Cuve dite Kan-sen tcuvede llang , bande moulurée
(t doux petites anses à mascaron. Patine vert
s.imhre : 6C0 lau musée du Louvre'. — 1014.
I '.loche en forme de cône aplati, arêtes latérales,
l'.itino noire et bandes quadrillées : 265 ^au musée
du Louvre).
Dynastie des Tang (619 à Wi après J.-C.) —
loin. Vase à libations, dit K'>; sphère aplatie, pié-
d niche évasé : 090.
Jlrontcs japonais. — l'Cpoquos primitives. —
lOiO. Statuollo en bronze doré, lo Bodhisalwa Mi-
roKou assis, vii'-vni* siècles : 4.000 ,au muséo du
Louvre . — lO'il. Vase A panse lurbiiiéc, piédouche
ajilali. Patine brune, recouverte d'oxydnliona vert-
nuilachilo. viii" siècle : 1.020. — 10i2. Plaque de
bronze, A bords lobés, décor incisé au trait, divi-
nités do la Secte Shington. viif tiéclo : 1 100. —
1043. Aiguière dite <■ Djobinn <>, ù p»nso pirifornu>,
col cintré. Patine noire tocouveric d'une oxydation
verte. Inscription gravée lloriuji. f-^poquo do l'em-
pereur Shiomou : l.î'ôO.
Ilfoileries religieuses. — 1418. Écolo do Takou-
(I) \.\i\Clironiiiin' des 21 el28 février, p. ftlel ",l.
80
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
ma. Pauneaux repiésonlant les Dèva Nillen el
Gwallen, pcrsoniiilicalions du soleil et de la luno.
XII* siècle : 5.100 ctS.OOU (au must'o de Lyon).
Peinlure chinoise.— l'ilit. llinoinin. Le Ilakaii
Achila Sonja, assis au pied d'un arbre. Kaliémono
soie. XII" siècle : 2.00O.
Peintures japonaises. — H'iô. Écoles bouldli-
qiies. KoLo-Daïshi. Foudô, assis, entouré d'une
auréole de ilamines. Kakémono soie : 2.800. —
■142G. Kondara no Kawanari (attr. à). Portrait du
prêtre (iuenjo Sanzù. Kakémono soie, retiré sur
la mise à prix de 100.000 fr. — 1427. Shinzaï. Por-
trait do Kobo-Daishi, assis : 1.120. — l'i28. Kas-
souf;a Takyoshi. Monju sur la cliimère. Kakémono
soie : 1.880.— 1429, Kassouga Motomitzou. Monju
sur la chimère. Kakémono soie ; 1.850. — 1430.
Inconnu. Portrait du prêtre Sliobo Kokousiii, assis
sur un fauteuil : 8.000. — 143i. .-<tyle do Dontchô.
lIôiô-TeDnio de lace. xii« siéole : 'J^O.
1434 Kiyochi. Foughen Yen-Mei. (Foughenaux
vingt bras") assis sur le lotus quatre clépliants
blancs : 1.500.— 1439. Jùzen (attr. à;. Amida de-
bout. Kakémono soie en camaïeu or et brun : 910.
— 1441. École de Kassouga. Monju sur la chimère,
tenant le glaive de sagesse et le rouleau sacré. Ka-
kémono soie, xiv siècle : 1.320. — 1413. .Shiba
Kwanshin. Cakyamouni sur le trône au lotu,';.
XV siècle : 2'.O0O.
École chinoise. — 14!i7. Sotar. Paire de kaké-
mono représentant les deux Seiininu femmes Kin-
V.-0 et Kin-sha ; 2.950.
École de Kano. — 1481. Yeitokou. .Série ce
trois kakémono, la princesse chinoise Yukiki,
assise dans un fauteuil. Sur papier : 1.050. —
1482. Mouju en buste, drapé. Kakémono papier.
Kouninobou : 1.500.
Ecoles indépendantes. — 1502. Sôtatsu. Para-
vent à deux feuilles : coq et poule. Encre de Chine
rehaussée de rouge, sur papier. ïaïseiken : 2.000.
— 1507. Kôrin. Encra de Chine : ■> Les Quatre
dormeurs », le prêtre Boukau, son tigre et ses
deux disciples Kanzau et Jitlokou. Kakémono
papier. Signé : Ilokkio Korin. Cachet: Hochikou:
1.900 francs.
l^cole Oukiyo-yé. — 153G. Jlatahei. Samouraï
appuyé sur un sabre. Kakémono papier : tSO.
Outamaro. 1585. Grand kakémono, intérieur
d'une maison à Shinagawa, femmes et enfants.
Sur papier: 7.10 ''. — 1587. Dessin cursif à l'iiicre
de Chine rehaussé de bleu et de rose : deux femmes
lisant une lettre. Kakémono papier: 1.200. —
1588. Feuille d'éventail : deux courtisanes etfiUetle
à la promenade. Panneau papier. Signé: Outa-
maro : 420.
Hok'saï. 1667. Paire de kakémono : deux scènes
familières du premier jiuir de l'année. Kakémono
soie. Signé : Hok'saï : 2.900. — 1668. Femme assise
lisant un livre: 'JiO. 1669. Série de six grands
kakémono représentant six poètes célèbres : Kat-
suchika liok'sai , cachet : Kibi Kak'sokou :
2.000.
Total do la venta : 418.207 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLeS
Paris
Exposition de tableaux de M. Halfdan Strœm,
0, rue Vercingétorix, jusqu'au 8 mars.
Exposition de tableaux de M.Maurice Moisset,
Petite Galerie Drouot, 23, rue Drouot, jusqu'au
14 mars.
Exposition de tableaux de Jl. Ernest Baillet,
galerie des .\rtistcs modernes, 19, rue Cauinartin,
jusqu'au 18 mars.
Exposition do pastels et dessins do MM. Léandre,
Willette, Abel Faivre, Gottlob, Grùn, M. de
Lambert, 20, rue Le Peleticr, jusqu'au 21 mars.
Exposition de peintures, aquarelles et dessins
dans les salons du Soleil du Dimaiiclie, 5, boule-
vard des Capucines, jusqu'au 25 mars.
3' E.Kposition artistique de la Société des
Agents de la Compagnie du P. L.-M. et des
Compagnies de Chemins de fer français, hùlel
de Poilly, 5, rue du Colisèe, du 7 mars au 5 avril.
Exposition de peintures et sculptures do M'-'
Dufau. MM. Adler, Besson. Roger Bloche,
Laporte -Blairsy, Morisset, Jean Pierre,
Synave, galerie Silberberg, 29, rue Taitbout, jus-
qu'au 20 mars.
Salon de l'AutomobUe-Club, 6, place de la Con-
corde, jusqu'au 26 mars.
5' Exposition de la Société artistique des
Amateurs, 48, Cours-la-l!einc, du 8 au 30 mars.
Exposition de peintures, dessins et aquarelles
de M. Paul Cirou, galerie Souillé. 338, rue Saint-
lloaoré, jusqu'au 31 mars.
Exposition lorraine (groupe du décor;. Pa-
villon de Marsan, rue do Rivoli, jusqu au 1" avril
Proviiwe
Marseille : Exposition de tableaux et dessins
de M. Alphonse Ricodeau, 27, rue Saint-Ferréol.
EXPOSITIONS ANNO.NCEES
Province
Charenton : 6' Exposition de la Société artis-
tique, du l'J aîril au 10 mai. Envoi des ouvrages
au président de la Société, ou remise à la mairie
de Charenton, du 23 au 29 mars.
Charleville : 8' Exposition de l'Union artis-
tique des Ardonnes, du 24 mai au 28 juin. Dépôt
des ouvrages, à Paris, chez Guinchard. 17, rue de
Maistrc, avant le 1" mai.
[Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-ûerant : André Martv.
Paris. — Imprimerie de la Gazttte des Beaitx-Arts, 8, rue Favart
N« 11. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2' Arr.)
14 Mars,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. l'Union postale) 15 fr
3_.e ITu.m.éro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
^1 l'aventuri' artistii[uc qui \ient
d'avoir Gènes pour théâtre, n'avait
un van Dyck pour victime, elle
soulèverait aïoins encore d'indi-
i^nation que d'étonnement méprisant. Le palais
HrignoleSale contient des toiles qui étaient
dans un état do conservation parfaite. Mais
un restaurateur s'est trouvé qui voulait res-
taurer quand même. Et ainsi fut fait. Dix toiles
ont eu à soull'rir de sa manie malfaisante,
perdant la splendeur de leur coloris ancien
et se voilant d'omliro terne. Les beaux por-
traits du mari(ius Brignole-Sale et de la mar-
quise Adorno, que tous les \isiteurs île (!énes
iint admirés, sont atijourd'hui mutilés.
La ville de (!énes, cependant, avait vu ces
méfaits sans frémir. La municipalité avance,
pour son excuse, qu'elle s'est aperçue trop
tard du malheur accompli. Et, s'en étanta|icr-
•;uc, elle a préféré se taire par intérêt. Isllo
risquait, en clVet, de perdre la galerie tout
entière en se p'aiguant. La marquise (lal-
licra, en léguant à la ville de (iénes ses ri-
chesses artistiques, a stipulé i|irêlles revien-
draient à la ville do Paris si la gulerir <lo
• iônes était mal adniiiiislrée. Imi apprcuaiil
les actes de vandalisme commis à la galerie
lîrignidc-Sale, Paris a réclamé. L'inqualilia-
lile restauration des xaw liyck n'était-cllc
jias la preuve (|uo (Iénes n'était plus di^nc
do SOS collections?
La municipalité de (iéncs, émue, a perdu
toute mesure. Non seulement la restauration
in<Timinéo lui a paru innocente, mais elle
a été jusiiu'ii proclamer que par elle les toiles
avaient été emlicUios ! Il n'est pniut d'exagé-
ration méridionale qui explique tant de désin-
volture. Si <iéncs veut garder ses richesses,
(ju'elle ait â co^ur de bien veiller sur elles et
qu'elle n'essaie point de faire oublier la bar-
barie d'un restaurateur qu'elle aurait drt sur-
veiller, par une assurance qui ne s'exerce
qu'aux dépens même des ojuvres d'art.
NOUVELLES
**# M. Gaston Migeon, conservateur des
objets d'art du Moyen âge et de la Renaissance
au musée du Louvre, vient d'avoir l'heureu.se
idée d'installer dans une des salles do la
Colonnade salle des faïences ilaliennesl une
vitrine 0(1 sont et seront exposées k l'avenir les
ac(iuisitions récentes do ce département, avant
qu'elles aillent s'intercaler dans leurs séries.
On y voit, dés maintenant, une base de chan-
delier en bi'onze, repi'ésenltnt un lioiume <-he-
vaucluint un dragon, très curieuse fonte d'école
lomane (douzième siècle); — une exquise
Vierge en bronze doré, d'art franco-tlanuind
cotiunencemenl du seizième siéclei : — le Uo-
ilhisalva Mirokou, incarnation houddhii|uc do la
Charité, hronzo japonais du huitième siècle,
provenant de la vente Hayaslu ; — un vaso do
pliormacio, faïence hispano-moresque du ipiin-
zième siècle: — un ciapauil, bronze ilahen du
seizième siècle, do M. Jules Maciet.
**.^ Les fêles organisées pour célébrer lo
jnhili' de M. Léopold Delisle ont ou leur épi-
logue dimanche dernier, après midi, dans les
salles du la liihliolhèipie do l'Instllul. on a
remis l'i l'administrateur général de la Itiblio-
tlièquo Nationiile lo premier exomplairo île la
biblingnipbio cumpli'lo do ses ii'u\res, rédigée
pur M. l'uul I.acoiubc sur l'initiative du con-
grès des bibliothécaires réuni à l'ans en liW.
catalogue qui ne comprend pas moins do LîW.»
numé'ros.
82
LA CHRONIQUE DES ARTS
M. Kiiiile l'jcul, (|ui prùsidail, u, dans un dis-
cours très n|i[ilaudi, cxpi'iiaé à M. Léûpold De-
lisle les senlimonts de reconnaissance qu'ins-
pire rimmcnso labeur de sa vie. Puis M. Henry
Martin a |jarlé au nom de l'étranger eta donné
lecture des nomtjreux témoignages de sympa-
thie et d'admiration qui étaient venus de tous
les points du monde ; de Saint-Pétersl)ourg, de
La Haye, de Stockholm, de Madrid, de Rome,
de Londres. L'empereur d'Allemagne s'était
l'ait représenter en el'ligie par une médaille.
:,:** Le dimanche 8 mars a été inauguré à
l'ancien cimeticre de Neuilly-sur- .Seine un mo-
nument au général llenrion-Berthier, ancien
maire de celle ville. Ce monument est l'œuvre
du sculpteur Pierre Granet.
^** Le samedi 7 mars a eu lieu à Monaco
l'inauguration d'un buste de Berlioz, par le
sculpteur LéuiJuld Bcrnstamm, placé sur un
piédestal orné d'un bas-relief du sculpteur Paul
Roussel.
:,;** Le pei'sonnel de l'Hùiiital international
vient d'ul'frir au D' Bilhault, directeur de cet
établissenicui, à l'occasion de sa nomination
dans la Légion d'honneur, une placiuette com-
mémoralive due au ciseau du sculpteur Léo
Roussel.
:(:*;(; Le samedi 21 mars, ù 8 h. 3, 1 du soir, aura
lieu à la Société de Géographie, 18i, boulevard
Saint-Germain, sous les auspices de la Société
des Études italiennes, une conférence de M. Gus-
tave Glausse, membre des Académies des
Beaux-Arts de Rome et de Florence : Un pape
et son architecte: Paul IH et Antonio da
San Galle le jeune.
:(:** L'empereur d'Autriche vient de conférer
à M. Tony-Rob3i-t-Fleury, vice-président de la
Société des Artistes fran(;ais, la cioix de com-
mandeur de l'ordre de François-Joseph.
^*^ Le ilinistre de l'instruction publique d'Ila-
lieal'inlention de dégagerentièrement le théâtre
de Marcellus, un des plus beaux monuments
de l'antiquité romaine, qui, actuellement, se
trouve encastré dans les dépendances du pa-
lais ûrsini. Le palais Orsini a été acheté der-
nièrement par la Caisse d'épargne de Rome.
:(:*,); Le Musée des Arts décoratifs de Leipzig
vient d'inaugurer une intéressante exposition
de la plante décorative, où l'on a réuni des
collections choisies d'études de la plante d'après
nature et de la plante stylisée, dues aux prin-
cipaux artistes allemands qui s'occupent d'art
appliqué. L'ensemble de toutes ces recherches
décoratives donne un excellent tableau des
idées nouvelles qui tendent à bouleverser cer-
tains programmes de l'enseignement d'art offi-
ciel. L'exposition durera jusqu'au mois d'avril.
Le catalogue sera envoyé gratuitement à toute
personne qui en fera la demande.
**:is Le Times donne les détails suivants sur
une découverte qui vient d'être faite, dans la
vallée des Tombeaux, à Thèbes. 11 s'agit du
tombeau de ïhoulmrs IV, un des pharaons de
la 18* dynastie. La découverte est due à M. Da-
vies, un Américain qui avait entrepris l'explo-
ration systi'iuatiquc delà vulli'C des 'l'umbeaux,
où l'on sait, depuis longtemps, qu'il y a d'autres
tombeaux à trouver. Elle a été matériellement
faite par M. Howard Carter, qui conduisait les
travaux d'excavation au compte de M. Davies.
La momie de Thoutmés IV est depuis long-
temps au musée du (^iaire. Llle avait été dépla-
cée par les prêtres de la 21* dynastie, qui crai-
gnaient qu'on ne la volài, et cachée dans la tombe
d'Amen llotep II. Mais le tombeau de Thoutniès
n'était pas connu, il est, comme tous les au-
tres, creusé dans le roc. Le sarcophage est très
beau. Mais la principale découverte est celle du
chariot de Thoutmi's IV, fort bien conservé;
on y a même trouvé le gant de cuir qui servait
au pharaon pour conduire.
PETITES EXPOSITIONS
.liiHX-LEWIS BROWN AU LUXEMBOLliG
l'anni les arguments invoqués en faveur de
la reconstruction du musée du Luxembourg, il
en est un que l'on omet volontier.s et qui n'en
est pas moins essentiel. .J'entends la compé-
tence vraiment exceptionnelle du Conserva-
teur qui régit notre département dart conteni-
jiorain, — ihe righl man in (lie riglil place, di-
raient les Anglais. Une telle fortune est tro)i
rare pour que l'on y prenne point garde. A
chaque remaniement, M. Léonce Bénédite
nous déconcerte et nous ravit. Dans les plus
fâcheuses conditions et, en dépit des pires
entraves, il sait réaliser d'inconcevables pro-
diges. ID'après ce que nous devons à l'indépen-
dance de son goût et à la fertilité de son
initiative, chacun pressent les destinées pro-
mises au Luxembourg le jour où il plaira
au Parlement d'ériger un bâtiment digne du
lustre de l'École moderne et de l'importance
des collections confiées à des soins aussi
avertis.
Au nombre des innovations qu'il faut porter
à l'actif de M. Léonce Bénédite, une des plus
utiles, à 30up sûr, est l'institution d'exposi-
tions d'estampes, périodiques, tcmiioraires.En
montrant les burins de (gaillard, les eaux-
fortes de Brac(iuemond, de Legros, de Buhot.
les lithographies de Fantin-Latour, M. Léonce
Bénédite a avivé la conscience de l'admiration
que réclament nos maîtres peintres-graveurs.
John-Lewis Brown lui a paru mériter, à son
tour, l'honneur d'une pareille consécration, et
de fait, ce peintre avisé du geste militaire ou
sportif, ce notatcur subtil des jeux de l'am-
biance, des contrastes de l'ombre et de la lu-
mière, a manié la pointe avec une alacrité
peu commune. Pourtant le plus sûr titre de
John-Lewis Brown à l'estime des iconopliiles
est, à notre sens, la suite de ses lithographies,
de ses lithographies en couleurs surtout; elles
mettent excellement en évidence les grâces
originales de son dessin, son sentiment spon-
tané, instinctif, des élégances mondaines ; en
même temps, la polychromie, à laquelle John
Lewis Brown eut recours parmi les premiers.
ET DE LA CURIOSITE
as
s'y montre harmonieuse, discri''te, en parfait
accord avec les scènes retracées.
Dans la m»"me salle que ces gra\'ures ?c
voient quelcuies-uns des dessins rehaussés
donnés à l'Etat par M. Gustave Cahen. Ils
disent, mieux encore que les tahleaux, i|Uels
liens d'étroite parenté unissent Eugène IJou-
din à Jongkind, son initiateur et son maître.
EXPOSITIONS d'a.M.VTEUKS
[."S Agents des Chemins de fer et des Postes
La Société des Amateurs
L'artiste et l'amateur se différencient mal-
aisément à une époque où los prol'essionnels
manquent si souvent de conviction et où les
soi-disant dilettantes suivent avec une belle
ferveur leur vocalion qui peut être sincère
et certaine. En vérité, les distinctions pré-
établies ne sont de rien; le résultat seul
imjjorte et détermine le jugement; selon le
vieil adage, c'est à l'œuvre seulement que
l'on reconnaît l'artisan.
D'ailleurs, il n'est pas que des inconnus
parmi les exposants. La série de ses iiortraits
d'après le pauvre Lélian a dès longtemps ap-
pris le nom de M. Cazals et quelque esjioirde
célélirilé n'est pas interdit à ses collègues des
Pûsles MM. Ancelnie, Jtoubichon, Odoîn, Dou-
mayrou. Sellier, M liourilon-Dubos.
t'.iic/. los .\gcnts dos Chemins de fer, la pro-
portion des ouvrages dignes d'avoir accès dans
les salons officiels semble jilus notable en-
core : ce sont, pour la phqiart, di;s impres-
sions de campa;,'nc LM.M. l'ctibon, 'l'oudoire,
Moisant, licllicn, Muriquc, l^agarde, Ilobi-
neau, Lcbrat, l'érincl, detUiruè ; elles tradui-
sent, non sans succès, le réconfort que fait
éprouver, aux Jours de repos, la communion
avec la nature...
Comme une jirovende h-urcnse et inéluc-
table, l'instinct de l'art est réparti sur l'bu-
iiianité eulière, au hasard des semailles,
El la Kardo qui veille aH.\ barrières du Louvio
N'en défend pas nos rois.
Il y aurait donc un scepticisme parlial,
nu mémo une inloli''ranci> sectaire, h fermer
les yeux sur do louables olforts, jiarec <prils
émanent •■ do milieux déduration et de dis-
tinction >i. l'iiMri[uoi so dérober au charme
mi'olïrent, à qui les veut étudior, les pastels
de la haroniio Lambert do Uothschild, de la
comtesse Ségur ir.Xguosseau et surtout de la
vicomlcsso de Cnmonf.' 'l'cllo aquarelle vau-
dra-t-elle moins si elle pr)i'te le nom de la
princesse do hanomark, do la ducliosso do
Chariros, ou si l'on y voil la signalurodo
M'"' 'l'ornaux-Compans ou do MH" Knurchy ?
Le colonel <!off — dont la participation est
ici proérninonto — fut jadis a|>plauili aux
salons des Pointros-graveurs. Il n'v a rion
(|uo d'attrayant dans le paysage tel ([uo ].•
coni'oivonl lo-i comtes do (larné cl iluy do La
liochofnucauld el M. Marcel C.igniot ; bien
mieux, un tableau do M""' la oonilcsse An-
toine do la l'"orest-l )ivonno, ixins la neii/r,
a los lihortés ot los franchisos do la ppi;i-
lure impressiimnisto. l'n élève ilo l'Yi^miel, ,
M. le comte de Montbel, fait montre d'esprit
dans ses sculptures comme dans ses dessins.
On dirait des épreuves photographiques de
M. Demachy des gravures au vernis mou.
EXPOSmON DE L.*. GALERIE SILBERBERG
A l'exception de M. Synave, doux observa-
teur du geste familier, "de M. Besson, le dis-
ciiile de Morcau, dont un tableau de Salon
inoublié so revoit avec plaisir, les exposants
sont d'anciens boursiers de voyage, et des
plus notoires : ils se nomment Roger Bloche,
le sculpteur éloquent de la maternit ': et de la
souffrance ; Léo Laporte-Blairsy, décorateur
ingénieux et divers; Adier et Jean-Pierre
Laurens, qu'émeut et que passionne la vie
rude des pauvres hères des champs et des
grèves ; M"' Dufau, enfin : elle montre, à côté
de scènes espagnoles empreintes du plus
grand caractère, un clair portrait de jeune
femme debout i)armi les verdures et les
Heurs, — efligic séduisante et bien digue
de l'auteur de l'Automne.
Exi'osrnoK de m. xi.^rgel bîLroxxe.^u
f;elui-ci est encore un élève do Gustave
Moreau, heureusement doué, ot dont les tra-
vaux font honneur à l'enseignement dri maî-
tre. Loin de s'immobiliser dans un genre
déterminé, dans une spécialisation vaine,
M. lîéronnoau prouve l'étendue et la souplesse
de ses dons par la variété de ses entreprises;
maints taldeanx do lui ont obtenu l'asile des
musées; on remarque aux vitrines ses mo-
notypes, les meilleurs que ces derniers temps
aient vu paraître, avec ceux de M. Dagnac-
Rivière. I»es dessins, des aquarelles, dos pas-
tels, initient aux dessous de l'art curieux el
savant de ce chercheur qui s'affirme dans
l'ordre ornemental, un créateur affranchi do
la tutelle des anciens styles.
i.xi'iisriiox DE M. Mir.v
Ce (pti ]ilait dans cette exposition, c'est
qu'elle révèle les étapes successives do la
carrière, (pi'elle fait assister ii la conquête de
la iicrsonnalité. Si M. .Mita s'est formé, comme
M. l)clroy, ù l'école dos impressionnistes, et
si les prél'i'ronccs du di'butani ont jui aller
aux Pissarro, aux Guillaumin, aux \ignon, il
semble s'être découvert, ot ses plu-- ri'conts
ouvrages sont ceux qui donnent la moilleurc
mesure de son talent. A l'analyse l'xacto de
l'ambiance M. Mita joint mainleunnt un
soiu'i décomposition qui élève jusqu'au style
plusieurs do ses paysages datés de l'.tO'i :
l'Aiiprorhe de Vnroije, la Ciicillellc, le Cliemi-
neau, les liuissons de Pormorin.
n. M.
L'École de Nancy au Pavillon de Marsan
■■ (Vosl un vèrilnl)lo onsoignoinoiil di'S urls uppU
qih's (|uo M. l'ùnllo (l:d|è n foiiJé A .\'am-y, «t il
n'est point d'éi-olo, en aucun pays, qui uo doive
84
LA CHRONIQUE DES ARTS
envier un loi miiilre (1,. " Ainsi unnonçiou.s-nous,
(lés 1X89, la formation de celte « École de Nancy "
dont le labeur collectif est aujourd'hui soumis.
Kn l'occurronce, l'Union centrale n'a pas failli aux
oblijjations de son i)rogramme. Des artisans ré-
gionaux lui devront un honiiuage digne d'encou-
rager, de stiniultr leurs énergies; Paris, de son
coté, apprendra comment une province a pu don-
ner l'pxeniple d'une renaissance décorative spi?-
ciale, sans seconde ù coup sur, mais non point
inexplicable.
Anjourd'hui encore la capitale de la Lorraine a
gardé lu ])hysionomie particulière aux résidences
jirinciéres du dix- huitième siècle; tout y évoque
le luxe d'une cour éprise de culture affinée; les
durables vestiges des élégances d'antan suggèrent
san.s peine ([ue le culte de la beauté n'a pu do
sitôt s'abolir, et on ne doit point s'étonner de voir
refleurir à Nancy ces arts du foyer et de la rue
qui s'y trouvèrent jadis honorés avec tant d'éclat.
Héritiers d'une tradition séculaire lentement for-
mée, les artisans lorrains se sont pris à la vouloir
restaurer. Comment le présent est-il venu :'l
renouer avec le passé, nous avons tenté de l'ex-
pliquer naguère yi); toujours est-il que les pre-
miers signes de la renaissance apparaissent au
lendemain de la guerre de 1870, — sans qu'il y
ait eu jamais rupture absolue dans l'enchaîne-
ment de la tradition, ;'i juger d'après le nombre
des initiatives jusque-là successives, isolées ou
obscures. La période qui suivit l'annexion fut té-
moin dune belle surexcitation des activités et
aussi d'une concordance imprévue des efforts.
Vers celte époque, notre collaborateur M. Emile
Michel prenait pour texte d'une lecture à l'Aca-
démie de Stanislas : Des arts du dessin dans
leurs rapports avec l'industrie (3) ; c'était aussi
le temps où le bon peintre Dovilly, directeur do
l'Ecole régionale des Beaux-.\rts, estimait que la
première mission de l'établissement confié à ses
soins était d' « alimenter les ateliers des industries
d'art locales " (4). Cependant, pour éveiller la
conscience de l'uti ité de l'art et de sa destination
sociale, pour guider les bons vouloirs, pour rame-
ner les inventeurs à une source d'inspiration
commune, toujours abondante et variée, il fallait
la contagion de l'exemple, les leçons quotidienne-
ment répétées i'aa directeur. C'est ce rôle que
M. Kmile Galle a assumé et qu'il n'a cessé de
tenir depuis un quart de siècle, pour sa plus
graude gloire et pour le salut de l'art lorrain.
Ce maître, qui s'est illustré parallèlement dans
les aris du verre, du bois, de la terre, se double
d'un propagateur à la foi ardente, d'un patriote
très averti sur les voies propres à assurer le déve-
loppement et le progrès du génie national. Eu
1883, alors que la plupart se méprenaient sur les
causes de décadence de nos industries, M. Emile
1) La Décoration et l'art industriel à l'Expo-
sition universelle (le 1889, p.ô3.
(3) Dans notre conférence sur l'exposition des
arts décoratifs lorrains, à Nancy, 189.i. — On aura
profit à consulter les travaux publiés par M. Jules
Rais, à cette occasion, dans la Lorraine artiste et
dans la Hevue Encyclopédique (ISO'i).
(3) Elle a été publiée en brochure. Nancy,
Bergcr-Levraull, 1874.
. (4) Voir notre Art à Nancy en 1882, p. 01.
Galle dénonçait, avec une admirable perspicacité,
que le défaut d'applications professionnelles enlevait
aux établissements d'enseignement leurs chances
d'action, de diffusion utile (1 . iJix-Uuil ans plus
tard, tenace dans sa conviction et dans la pour-
suite de son dessein, il fondait l'Alliance provin-
ciale avec le but de réaliser ■■ les applications
d'enseignement spécial aux industries d'art » et
d'exercer les artisans lorrains « à construire
sainement et ù parer les objets utiles dans cet
esiu'it à la fois indépendant et respectueux vis-à-
vis de la nature, qui est le propre de l'École de
Nancy (2) •.
L'importance de cette école se mesur» à l'impor-
tance même de son chef, que notre pays a mis au
nombre de ses plus chèi-es gloires. L'autorité de
ses exemples a suscité autour de lui des admira-
tions si ferventes, qu'il leur arrive de verser dans
une imitation trop directe qui confine au plagiat :
mais ce penchant à s'alimenter do la substance
d'autrui n'est que passager, et tels qui y cèdent
souhaiteront bientôt remonter do la lettre qui tue
à l'esprit qui vivifie. Déjà M. Majorelle échappe à
la hantise des réminiscences ; s'il a bénéficié de
la découverte des principes naturalistes, il sait au-
jourd'hui en tirer des applications inédites, per-
sonnelles. Une série de menus objets en bois
sculpté, incrusté, patiné disent le goût délicat de
M. Heslaux. L'émancipation de la personnalité est
encore certaine chez MM. Gauthier, Vallin, Grûber
et Emile André, régénérateurs du mobilier. Le
dernier d'entre eux est architecte et sa place à
Nancy est analogue à celle que M. Plumet tient
ici; la capitale de la Lorraine lui doit des villas
et des immeubles de rapport conçus dans une
donnée franchement moderne.
L'art de la statuette, si cher aux anciens faïen-
ciers de Toul et de Lunéville, revit grâce à
MM. Wittmann, Garl, Prouvé ; des essais de ré-
novation, encore assez rares, suffisent pourtant à
présager la fin de la trop longue déchéance d'an-
ciennes industries comme la broderie (M. Cour
teix), la céramique [MM. Keler et Guérin, M. Bu£-
sière, M. Mougin , le fer forgé (M. Prouvé et M.
Robert;. Le décor des tissus par la décoloration
ou le pochoir est obtenu par M. Friedrich et M.
Peccate. Dans tous les genres, sous toutes les es-
pèces, le génie ornemental de M. Prouvé se mani-
feste et favorise rembellisscmont des plus diverses
matières. Peinti-e, sculpteur, sa verve abondante
pourvoit libéralement de modèles le forgeron et le
tailleur de pierre, l'orfèvre et le brodeur; à son gré.
et avec une égale aisance, il compose un bijou ou
bien il glorifie par un monument l'histoire, par un
fronton une maison du peuple. Ses travaux en
cuir, réalisés parfois avec la collaboration de René
Wiener, de Martin, le plus souvent seul, l'ont mis
au rang des réformateurs de la reliure contempo-
raine. Pour tout dire d'un mot, il le faut considé-
rer avec Camille Martin, à l'instant cité et disparu
en pleine jeunesse, comme le meilleur artisan d'une
renaissance glorieuse.
Que si l'on revient maintenaat aux ouvrages du
fondateur de l'École de Nancy, ils le montrent en
(P Déposition de M. Emile Galle à la Commis-
sion d'enquête sur la situation des ouvriers et des
industries d'art.
\2) Voir les Statuts de l'École de Nancy. Nancy,
imprimerie Barbier, 1901.
ET DE LA CURIOSITE
Sô
constante découverte, étendant le répertoire de ses
moyens d'expression à mesure que sa d''votion à
la nature devient plus compr-ihensive, plus péné-
trante, plus intime. J'indique comme signes carac-
téristiques de sa récente production verrière, la
tendance à donner à ses gammes le p;albe des for-
mes végétales, puis la volonté de parer l'intérieur
et la tab'e par l'agrément des services de gobe-
letterie, par l'exécution de eris'aux pour l'éclairage
dont les fines gravures Iranspiraissent ef jouent
délicicieusemeat aux lueurs de l'éleitricité. Les
créations de l'ébénislo — vitrines, étagères, biblio-
thèques — marquent le triomphal aboutissement de
longs efTorts; elles s'ornent de boutons, d'anneaux,
d'entrées, de poignées, de piètemimls, modelés
d'après la planle ou l'insecte et qui sont d«s mer-
veilles d'invention et de goût, l'ameublemeni de
chambre à coucher, dont le thème d'inspiration a
é'é demandé à l'ombelliféie, ne constitue pas seu-
lement un ensemble capital dans l'œuvre de
M. lïmile Galle : il marque une date dans l'évolu-
tion du mobilier moderne.
l'.ogor Marx.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 7 >na>-s
Prix. — L'.\cadémie décerne le prix Achille Lo-
clère (architecture), de la valeur de la valeur de
1.000 fr., à M. René lirassart, élèvn de l'Ecole des
B3aux-.\rts, et axorde une mention honorable à
M. Pierre O'mor, élève de M. Redon.
Académie des Inscriptions
Séance du 27 février
Don. — Le président annonce à lAciuléraie une
nouvelle libéralité du duc de Loubat.
Le généreux correspondant de l'Académie vient
de mettre i\ la disposition du directeur de l'École
française d'Athènes une nouvelle somme de 10. (XK)
francs pour l'aider à continuer ses fouilles en Grèce,
et princiiialemoat à Uolos. Ce nouveau don porte à
yil.OOO francs le chilVre des libéralités faillis par
ce savant aux icuvrcs scientiliques patronnées par
l'Académie.
Communications diverses. — M. Herger com-
munique i'i rAcadèiuic une nouvelle inscription fu-
néraire (|ui lui a été adressée par le P. Delatliv.
11 s'agit de l'épilai lie d'une femme qui s'intitule
" négociante do la ville ».
Il donne aussi lecture dune notice sur six nou-
velles inseiiptioiis samaritaines (jiii ont été déemi-
vertes par le P. Ronzevalli'.
Ces inscriplions se com|)osent d'une série de
lettres isolées et séparée i>ar des points, syslèmo
d'abréviation fort usité chez les juifs, dans lequ.<l
on a cru reconnaître des passages de la I!il)le et
où ne llguro iiuo la pi'cniièro lettre do chu(iuo
mot.
M. (Uermontfiannoau [ilaco sous les yeux de la
compagnie la iihotographie d'une statuette do
broii/.t! appurlen.int ii M.,1. Loylved, de lîeyrouth,
H provenant ilo Kefr Uje/.ziu, jirès de Ilenlja, au
sud de l'antique Byblos. Elle représente un per-
sonnage debout, aux longs cheveux coiffés à l'égyp-
tienne. M. Glermont-Ganncau montre qu'il faut y
reconnaître un dieu, le fameux Jupiter du temple
de Baalbeck.
Séance du 6 mars
Après avoir admis en séance le nouvel élu,
M. Chavannes. M. Perrot. président, a lu. les lar-
mes aux yeux, la dépêche par laquelle M. Paul
Desjardins l'infirmait officiellement de la mort de
son beau-père, M. Gaston Paris, et a aussitôt dé-
claré la séance levée en signe de deuil.
Encore la 'Vénus de Mile d)
J'éprouve parfois quelque peine, je l'avoue, à
discuter froidement avec M. Furtwaengler. 11 a
une fureur d'avoir toujours raison, même quand il
a tort, qui mettrait la patience d'un saint à une
rude épreuve. Cela dit, je vais être très « objectif ».
De la publication récente de textes relatifs à la
Vénus, en particulier du rapport de Xeno (Mi-
chon. Revue des éludes grecques, 1902, p. 'id), et de
ce qu'on savait depuis longtemps, M. Furtwaen-
gler conclut qu'il y avait dans la ville de Milo un
gymnase, dont les divinités étaient Hermès et
lléraklès. Dans ce gymnase se trouvaient trois
niches voisines : l" Une niche carrée, contenant la
Vénus et surmontée de la dédicace de l'hypo-gyra-
nasiarque Bakchios, 'equel avait consacré à Hermès
et à Ilèraklés l'oxèdre (c'est-;\-dire la niche et
autre chose (iya).u.a, la statue de la Vénus, restitue
M. Furtwaengler) {'2); la même niche contenait le
fragment de signature du sculpteur d'Antioche et
deux hennés, dont l'un barbu, l'autre imberbe;
2" à vingt pieds de là, dans une seconde niche,
était une statue d'IIermèà, signée d'.\nliphane do
Paros [CI. O. Ins., 111, 1342); S" la troisième
niche contenait une statue dont les pieds seuls ont
été trouvés en place : c'était le portrait d'un certain
Hagésiménès (C. /. G. Ins., III, lo'JO), voué par
son père et par son frère à Hermès et à lléraklès.
M . Furtwaengler considère aujourd'hui que
Ihermès barbu, avec l'inscripiion de Théodoridas,
remonte à la fin du v siècle (81, et que rherniès
imberbe apiiartient au milieu du iv siècle (<); l'un
et l'autre sont, à sou avis, plus anciens que la
Vénus : n Ces deux petits hermès, simples otTrau-
des au dieu île la palestre, appartiennent à l'époque
plus ancienne du gymnase de Milo. Plus lard,
quand les niches furent construites et pourvues di>
1) Furtwaengler. Der Fiindorl dcr rfni«,$ ron
Milo, extrait des Compl-s r ndus de i Académie
de liavtére, l'.i02, IV, p. 450-itil.
(2) M. Furtwaengler no peut cependant pas igno-
rer que j'ai démontré rimpos.-iibililé do ci-lto rosli-
tution teuduncioiiiio [Chronique des Arts, 9 février
11)01 ; lire t4 ÀiOiviv i5o;i.
(3) Il se contentait autrefois de dire qu'il était
0 antérieur >\ rKmpire u; c est moi qui en ai llxé la
date [Chronique. UHIO, p. 3SS); l!) 1, p. V>.).
(V: H considi'-rnit autrefois les doux licniiè»
comme cnntompuruins; c'est moi qui l'ai dotrom|>é
\ibid.).
8d
LA CHRONIQUE DES ARTS
grandes statues, au ii" ou au i" siècle av. J.-G.,
ils furent employés à la décoration de la niclio
dc'diée par Bakkhios (1) ».
Ainsi, l'cm découvre ensemble une statue d'épo-
que indélcrniinée, une inscripticjn et un liermés de
400, un liermés do 350 et deux in.scriptions de l.'jO-
100 av. .I.-G. M. l''url\vaent,'ler veut absolument
que la statue soit contem]Kn'aiue des dernières
inscriptions, et, à cet ell'et, il élimine purenieul et
simplement les doux bermés comme appartenant à
Il l'époque plus ancienne du gymnase. »
On sait que Voutier a dessiné la Vénus entre
deux hernies : l'hermés barbu sur la dédicace de
Théodoridas (S;, 1 hermès imberbe sur la signature
de l'artiste d'Aiitioclie. La lliéso de M. Furwaen-
glcr exige que Cette signature soit celle de l'au-
teur de la Vénus ; or, comme il est évident que la
Vénus groupée avec l'hermés imberbe forme un
ensemble parfaitement ridicule, il faut que M. Furt-
vvaeiigler nie avec passion, contre toute vraisem-
blance, l'exactitude du seul dessin d'un témoin
de la découverte, cplui de Voutier. Cet honnête
marin, ayant constaté que l'hcrmcs barbu entrait
dans le trou de la base au nom de Tliéodoridas,
s'imagina (!|que l'hermés imberbe s'adaptait dans
le trou de l'autre bloc avec inscription. En rivalité,
il n'en était rien ; l'hermés imberbe doit être mis
eu pénitence ; le trou qu'il a usurpé donnait l'hos-
pitalité à un pilier carré eu marbre (dont on n'a
pas trouve le moindre fragment !) et où devait
s'appuyer le bras gauche de la Vénus.
M. Furtwaengler prend à son compte tout ce que
j'ai dit et répété (3) sur l'impossibilité de grouper
la Vénus avec l'hermés imberbe. Au lieu d'en
conclure que, l'hermés imberbe étant inséparable
de la signature, la Vénus n'a rien à voir ni avec la
signature, ni avec l'hermés, il envoie promener
l'hermés et garde la signature. Est-ce là raisonner
sagement '?
L'émincnt archéologue n'a pas dit un mot de
ma conclusion, — pourtant, ce me semble, bien
logique : à savoir que l'hermés imberbe et sa base
appartenaient à un groupe détruit du iii° siècle [A)
et que la Vénus (Ampbitrite) n'avait rien à voir
avec ces marbres. Une fois que M. Furtwaengler
est obligé d'admettre que la niche n° 1 contenait
des objets datant du v au i" siècle, pourquoi
veut-il joindre tel ou tel d'entre eux à la statue et
en écarter les autres ? C'est purement arbitraire.
Quel dommage que le tribunal de La Haye ne
tranche pas les litiges scientifiques ! Je donnerais
volontiers rendez-vous à M. Furtwaengler devant
(1) Cela est emprunté à la mémo page de la Chro-
nique de 1901, où je signalais cette hypothèse
comme une « simple possibilité » : « Il est possible
que Bakkhios, pour orner son exédre, ait pris des
termes plus anciens et en ait décoré sa construc-
tion, etc. ».
\8) Voir l'exposé delà question dans la Chroni-
que, 1868, p. a24.
(3) Par exemple Chroniqve, 1898, p. 22'i. Il faut
bien que je rappelle ces textes, M. Furtwaengler
étant, à ses heures, un très capricieux biblio-
graphe.
(4) <• Il est inadmissible qu'un sculpteur ait pris
la peine de signer tout au long un hermès de
facture courante. Évidemment, la signature était
celle d'un groupe dout ce terme ne formait qu'un
élément ■). yCitronique, 1901, p. 45).
des juges non archéologues, mais prononçant
d'après les simples lumières du bon sens et
d'après les vraisemblances. Il y passerait un mau-
vais quart d'heure.
Kii terminant, M. Furtwaengler revient sur le
lieu de la découverte du Poséidon (1). Ce lieu, dit-
il, est Klima, qui est loin du gymnase de la ville.
Que signilie, au juste, cet adverbe " loin .. ? Mu-
nich est loin de Paris, mais la .Madeleine est-elle
loin du Louvre? Entre le gymnase et le port de
Milo, il ne devait pas y avoir beaucoup de clio-
min (2). Dans la niche I du gymnase, avec la Vé-
nus, on trouve un hermès dédié p:ir Théodoridas ;
à Klima, on trouve une dédicace du même Théo-
doridas à Poséidon, avec une statue do Poséidon.
Voilà le fait essentiel, que je suis heureux d'avoir le
premier mis en lumière (3). si ledit Théodoridas
a dédié, vers 400, un Poséidon, il a pu lui donner
comme parèdro une Ampbitrite, d'autant plus qu'on
nous signale un groupe colossal de Poséidon et
d'Amphitrite dans l'ilc voisine de Ténos et que ce
groupe remontait au moins au iv« siècle. Cette
Amphitrito a pu être employée plus tard à la dé-
coration d'un gymnase (M. Furtwaengler admet
maintenant la même hypothèse pour les deux
hermès), tandis que le Poséidon, volé par quelque
Kouiain, était remplace par une médiocre copie,
celle qui est conservée aujourd'hui au musée
d'Athènes. Telle est, après diverses fluctuations
qui témoignent de ma botta fides, l'hypothèse que
je crois la plus satisfaisante. Qu'est-ce que M. Furt-
waengler peut y opposer'?
D'abord, il maintient, contre moi, que le Poséi-
don d'Athènes et la Vénus sont " stylistiquement
et techniquement apparentés ■>, mais que le Poséi-
don n'a rien à voir avec la technique et le style
de l'art impérial romain (p. 4G1). >• Toutefois, la
parenté stylistique est le seul lien entre la Vénus
et le Poséidon; à cela près, il n'a rien à faire avec
la statue d'Aphrodite découverte dans un gym-
nase de la ville sous It patronage d'Hermès et
d'Héraklès «. Voilà des aflirmations, mais pas
autre chose. J'ai cru, autrefois, que le Poséidon
était conteniiiorain de Théodoridas ; aujourd'hui,
je pense que c'est seulement une copie romaine de
la statue vouée par Théodoridas avec l'Araphi-
trite. En somme, c'est là une question peu impor-
tante. L'essentiel c'est que, de l'affmité constatée
par moi comme par M. Furtwaengler entre le
type de l'Amphitrito et celui du Poséidon, je
conclus à un lien historique entre ces deux figures,
tandis que M. Furtwaengler conclut seulement
qu'elles sont contemporaines, et que le chef-
d'œuvre (la Vénus) doit être rabaissé, descendu
avec des câbles jusqu'au niveau du colosse de
fabrique courante (le Poséidon). A mes yeux, la
date du couple est donnée par la belle sculpture;
aux yeux de mon contradicteur, elle l'est par la
mauvaise. L'un et l'autre, nous opérons sur des
vraisemblances. Mais, alors que M. Furtwaengler
est obligé d'admettre qu'il y avait à Milo, vers
100 av. J.-C, un sculpteur capable d'exécuter
une merveille digne d'un élève de Phidias, ce qui
est plus que téméraire, je suis contraint à la sim-
(1) Voir mon récent article dans la Reçue ar-
chéologique, 1902, II, p. 207 et suiv.
(2) Voir la lettre de M. Laitier dans la Chro-
nique, 1898, p. 275.
(3) Chronique, 1897, p. 42.
ET DE LA CURIOSITE
87
plf> Iiypolliése qu'une statue do Poséidon, dédiée
vers 41:0 par Tliéodoridas, dont la dédicace de
cette époque subsiste, a été remplacée jjar une
copie médiocie à l'époque romaine. De ce dernier
fait il y a de très nombreux exemples, alors que
M. Furtwaengler doit supposer une sorte de mi-
racle, c'est-à-dire, suivant la définition de Renan,
une chose qui ne se serait produite qu'une seule
fois.
Parmi les statues du i" siècle avant J.-C; copies
excellcmes do belles œuvres grecques du v et du
IV' siècle, qu'Edhera-Bey a récemment exhu-
mées à Traites (1), il y a une Vénus demi-nue,
sans tète, dont le torse est modelé avec une lar-
geur qui rajqielle la Vénus de Milo. Je si(,'nale cette
sculpture à M. Furtwacnger, comme une arme
dont il pourrait se i^ervir contre moi. Mais il y a
pourtant entre la Vénus de Trallos et la statue de
Milo l'iatervallfi qui si'paro une copie d'nn origi-
nal. On pi-ut démontrer que toutes les statues de
Traites sont des copies ; donc, il existait, au iv ou
au v siècle, un or ginal analogue à la Vénus de
Milo. A la rétlexion, cette découverte de Traites, qui
m'avait troublé d'abord, apporte une confirmation
à la manière de voir que je soutiens, sine ira nec
studio, avec l'espérance de convaincre un jour mon
i-minent ami et contradicteur.
Salomon Reinacii.
CORRESPONDANCE DE VIENNE
UN TABLEAU RETROUVE DE LOUIS BOILLY
En novembre dernier avait lieu, à Vienne, une
très intéressante vente aux enchères : celle de
l'ancienne galerie Brunsvik ; chose rare dans les
ventes viennoises, on y voyait plusieurs tubleaux
précieux de l'école française : un portrait magni-
fique du Maréchal de Iii<:u.i\ et un autre proba-
blement de MarijiierUe de Valois, reine de Na-
varre, oeuvres françaises du xM siècle (2) ; en
outre, une liacchanale attribuée à Claude Gillot,
deux tableaux mythologiques par Fv. Lemoyne,
et une autre .scène de mythologie par .lean
Itaoux. En .\ulriohi', ce sont là des rarœ aoes, des
raretés extraordinaires.
Une des peiutuies les plus romar(|uables parmi
CCS œuvres françaises de la galerie lirunsvik
était la toile, assez petite, de Louis Boilly intitulée:
Un nous coll. Au point de vue de la conservation,
ce petit chef-d'œuvre n'est pas sans oITrir (|uel-
ques retouches au fond, et à gauche, sur un étroit
esjjace , l'impression rougeàtro de la toile est
(1) Sauf une cariatide, copie d'une o'uvre do
Calliuiaque, elles sont inédites; mais j'en jiossède
d'admirables ]ihotographies que j'ai communi(pu''i'S
à lAi'.iidi'mif, et (|ui vont paraître dans les Manu-
mctils l'iut.
(2) Cf. les articles des Mitlheilungen des h. h.
Venait - l'rriDnliruiis/es - und \'frstt'inrruii</rs.
fuiites de novembre l'JO'.i (n" S-'i, :!(> et ;t7), et la
Chronique des Arts et di; la Curiosité de l(i(V.>,
)). ;tl'.l. Depuis que ces articles furent écrits, le
château d l'.u, (pii y est meulionni'', a été, connue
on sait, détruit pur un iureudie. — Quant à la vente
lirunsvik, vove/ aussi la Kunsichronik de lA<ip/.ig,
n" du ~'i décembre lU():i.
devenue visible. Mais les figures, fin-. ment et
élégamment exécutées, sont dans un état de con-
servation admirable.
L'authenticité du tableau est claire pour tout
connaisseur ; la signature L. BoiUy, à droite eu
bas, est parfaitement ancienne et indubitablement
de la main du peintre.
On connaît la gravure de Petit d'après ce ta-
bleau, gravure mentionnée par M. Henry Har-
risse dans sa récente et excellente monographie
de Boilly. M. Harrisse ne connaissait pas encore
l'original de la gravure ; la chose est facile à
comprendre : l'original dont nous parlons était
caché depuis environ un siècle en Hongrie, dans
la galerie Uaday, et, plus tard, dans la galerie
Brunsvik, collections à peu près inconnues jus-
qu'aujourd'hui. Sauf quelques tableaux envoj'és
à une exposition à Budapest en ISS**, la collection
Brunsvik restait enfernii-e dans des châteaux hon-
grois éloignés de la capitale, au château Marlon
Varar, par exemple. Ni les historiens d'art, ni les
marchands de tableaux ne savaient rien de ce ta-
bleau de Boilly. Il y a peu d'années seulement, la
galerie commença à s'entr'ouvrir au public lors
de son transfert à Sommerau, en Styrie, près de la
ligne du Semmering. OpenJant, on n'avait pas
eiicoi'e eu l'occasion d'étudier commodément cette
riche et intéressante galerie, lorsqu'elle fut apporU.'e
à Vienne pour être vendue.
Le petit catalogue de 1857 (j'en possède un exem-
])laire, peut-être unique, grâce à l'amabilité des
derniers possesseurs de la galerie, MM. Holz-
luann et Schwediauer) mentionne deux œuvres de
L. Boilly, sous les numéros 73 et7ô, chacune sous
le titre : Noble conversation. En 19lK), lorsque
je les examinai, je pus constater que l'un de ces
tableaux était uno copie, l'autre un original. C'est
cet original, soudain reparu au jour pour la plus
grande jouissance des amateurs, qui vient d'être
vendu pour la somme de G.lOO eouronne.'î (environ
6.40(1 fr.).
Th. vou FniMMEL.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Quand (A'sar Franck conçut le projet d'écrire
les liéaUludes ,'\\h\X\\. le musicien obscur en même
temps qu'illusire qu'il resta jusqu'à l'heure de
sa mort. Le plan simple et grandiose que, naive-
ment, il s'était tracé, tt que, non moins nnivemcnt,
son collaborateur » littéraire >, M" (lolomb, &e
chargea d'exécuter, ne soufirit donc, dans la com-
position musicale, aucune modification dictée par
(Us coiisiJératiiiiiJ d'ordre évi ienimml stcondairu.
mais auxquelles les artistes, mémo les plus grands,
qui s'adroaseiil au public, ont égard en général.
César Franck, li.i, ne s'adressait point au puhUc
dont In critique et une partie de ses confrèns —
saiia parler do» chel's d'orolnslro — lo tenaient
soigneusement à l'icarl. Il ne «'adressait qu'à la
musique — chacune de ses œuvres est un hom-
mage rendu à son art, — à .ses disciples, à ses
amia, au Dieu «n qui il croyait avec ferveur; audi-
toire moins exigeant que tout autre quant à la
gradation des contrastes, à In divcrsllâ dos effets,
A la justosBO des proportions.
88
LA CHRONIQUE, Dt-S ARTS
Ainsi, chaque parlio des BAittiiudi;! fut écrite
sans autre souci que d'exprimer [jliinempnl, avec
toute la beauté d'expression désirable, le sentiment
du poème et do l'exprimer en raison des nécessités
logiques uu dévoloDpoment musical plutôt que de
celles qu'aurait pu faire naître la perspnctive d'une
exécution totale. (léar Franck, qui n'entendit
jamais son œuvre en entier, ni se rendit ompte,
évidemment, ni de sa longueur, ni do l'inévitable
monotonie qui devait résulter du rapprochement
de ses dill'érentes parties, construites à peu près
sur le inême plan et développant des données
presque identiques. ]1 n'y a presque pas de divi-
sion, dans son ouvrafje, que ne marquent dos pages
de la plus pure, de la plus haute inspiration, mais
ces divisions ne correspondent, en fait, qu'à des
arrêts dans l'exposé d'un thème expressif unique,
de sorte qu'A chaque rejirise d'un nouvel épisode
on éprouve l'impression d'un recommencement
plutôt que d'une suite. Vm grave inconvénient est
amiilenjenl racheté pir la beauté soutenue de la
partie sym|ilioniquc, dont le nolde ell'ort du inaitre
reno\ivelle la substance sans trahir aucune l<ssi-
tude; — les quelques faiblesses qu'on relève dans
les partitions tiennent à do tout autres raisons. —
Mais cet inconvénient subsiste, néanmoins, et une
«xécution intégrale des lléalitudes, comme celle
que vieni de donner, avec un gra'id succès, M. Co-
lonne, laisse apercevoir ce qu'il a de f;\cheux.
* *
La Scola Cantoriim a fait entendre des fragments
importants du Cislor et PoV.ux de liameau, près
que au moment où cet ouvrage illustre paraissait
dans la grandecdition des u'uvres du maitre, entre-
prise par les éditeurs Durand et fils. L'audition
et la lecture de cette admirable iiartitiou auront fait
davantage pour la gloire de Rameau que tous les
éloges qu'on en a pu faire. Il faut lire et entendre,
en effet, cotte étonnante musique pour « redécou-
vrir )i et pour comiu'endre le génie du compositeur
dijonnais dans tout ce qu'il eut d'éloquent, de
charmant et de grandiose. Castor et Pollux mar-
que, avec Dardanus, le point culminant de la
carrière de Eameau. Ces deux partitions appar-
tiennent à l'époque du plein épanouissement de
son imagiualion, libérée des influences qu'on re
lève encore dans Hippolyte et Aricic. Mais Castor
l'emporte peut-être tur Dardanus en pureté, en
égalité d'inspiration et en grandeur expressive.
Presque tout y est beau d'une beauté originale, des
récits — incomparables par la souplesse et l'am-
pleur do la diction — aux airs, aux chœurs et aux
danses. Presque tout, aussi, y paraît encore neuf,
non seulement par l'esprit, mais par la forme,
souvent très libre et très souple, que revêt le
drame musical dans cette œuvre antérieure à
(iluck.
On s'est complu, à ce propo=, à mettre Eameau
en parallèle avec l'auteur d'Or^ihée, en déniant,
bien entendu, à ce dernier toute supériorité, dans
l'ardeur qu'on apporte aujourd'hui à rendre jus-
tice à son prédécesseur longtemps méconnu. Os
sortes de concours posthumes établis par les cri-
tiques entre des hommes, en somme, très différents
peuvent apparaître aux moins oiseux, à l'exa-
men, (jue le génie de liameau soit plus lyrique et
plus musical que celui de Gluck; que celui de
Glucli soit plus intellectuel et plus dramatique que
celui de Rameau, peu importe, au fond. Si, dans
l'expression, même, Rimeau, parlant sa langue ma-
ternelle, trouve dos inllexiona plus naturelles et
des tours mélodiques plus frappants que n'en ren-
contr.) le plus souvent Gluck, préoccupé davantage
de déclamation que de prosodie, et composant sur
un texte étranger, il n'y a rien à cela de tro]) sur-
prenant. Pour faire la part égale aux deux maîtres,
il serait peut être juste de leur attribuer les mé-
rites qu'ils ont le droit de revendiquer, chacun
séparément. Rameau rénova la musique de son
temps sans viser à lui donner un art théâtral nou-
veau (iluck ne prétendit à rien qu'au titre de révo-
lutionnaire dramatique. Ce sont deux gloires dif-
férentes. Elles s'équi'alent.
*••
Albert Cahen, qui vient de mourir dans toute la
force de l'âge — il avait à peine quarante-cinq ans
— laisse le souvenir d'un des hommes les plus res-
pectueusement épris d'art de sa génération. Élève
de César Franck, qui le tenait en grande estime, il
s'était adonné à la coniposilion musicale avec toute
l'ardeur d'une conviction généreuse et chacune de
ses œuvres attestait l'élévation de son idéal. Si Al-
bert C iben n'atteignit ni aux succès éclatants ni
aux honneurs qui en résultent, son o-uvre probe et
sincère, écrite avec le souci de ne rien exprimer
que de profondément senti, témoigne de ses efforts
conslants pour bien m-^riter da l'art et des artistes.
Son o.'Uvre principale, La Femme de Claude, na-
guère représentée à l'Opéra-Comique, le montrait
curieux de nouveautés et enclin aux hardiesses
quand elles ne contrarient ni la raison ni le goût
musical. Elle fut assez bien accueillie pour l'enga-
ger à se rf mettre au travail et à donner au théâtre
un nouvel ouvrage qui reste malheureusement ina-
chevé. Précédemment, .-VIbert (jahen avait fait jouer
un opéra en un acte, EridymioiJ, et avait produit, en
dehors du théâtre, un certain nombre d'ouvrages
symphoniqiies et de mélodies qui lui valurent, in-
dépendamment de la considération dont il jouissait
comme homme, l'estime et la sympathie des con
naisseurs.
P. D.
REVUE DES REVUES
X Revue des Deux Mondes [1" mars). —
Dans son iiit ■ressant article occasionné par la pu-
blication en volume des études de M. E. Stein-
mann sur la chapelle Sixtine, que nous avons
mentionnés ici même à diverses reprises, notre
collalioraieur M. Emile Bertaux décrit l'aspect
de la Sixtine avant Michel-Ange, telle qu'elle ap-
parut le jour de son inauguration par Sixte IV, le
15 août 1483, parée des fresques (dont quatre ont
disparu depuis, deux sous le Jugement dernier de
Michel-Ange), qu'y avaient peintes Cosimo Ros-
selli aidé de Piero di Cogimo, Bolticelli, Glirlan-
dajo, et le Pérugin aidé du Pinluricchio ; il étudie
chacune d'elles et recherche quels sont les portraits
de coutemporaius qu'on y trouve et quelles allusions
aux actions du règne de .Sixte IV peuvent s'y dé-
couvrir.
Il Figaro illustré jMars). — Beau numéro spé-
cial cjnsacré a.\x pjinlre- illustrateur Jeanniot :
ET DE LA CURIOSITE
89
étude lie M. Arsène Alexandre, accompagnée de
très nombreuses reproductions en noir ou en cou-
leurs do peintures, dessins et eauxfortos de l'ar-
tiste.
* L'Art et 1 Autel fi'vrier et mars). — Début
d'une intéressante; étude de M. E. van der Broeck
sur les médaillons sculptés du portail de la cathé-
drale d'Amiens ayant comme sujets las sfgnes du
Zodiaque! et les travaux des mois.
— .\rticle sur La Musique religieuse, par
M"' l'évêquc do Langres.
— L'Art religieux en Espagne (fin], par M. G-
Desdevises du Dézert.
— Le second de ces numéros contient en outre
la suite de l'article de M. R. Darney sur L'Art
religieux à la collection Dutuit, et une notice de
M Emmanuel de Montpré sur La Cathédrale de
Troyes iavee 2 planches hors texte représentant
celte cathédrale, ses orgues, un émail et des mi-
niatures figurant dans son trésor).
P Notes d'art et d'archéologie (janvier,. — La
Colleelijn Duluit nu Petit Pjilais, par M. l'abbé
Bouillet (G grav. .
■* Emporium janvier). — Étude do M. R. Pan-
tini sur le peintre et graveur italien Giovanni Fat-
tori, auleur de paysages, de scènes do mœurs et
de tableaux militaires pleins de vie et de couleur,
dont 2'i sont reproduits avec le portrait de l'ar-
tiste.
* Un article de M. P. Malaguzzi-Valori, accom-
pagné de 23 gravures, mot sous nos yeux les résul-
tats de la réorganisation du musée Brera et nous
fait connaître ses n'-cenls enrichissements, notam-
ment les friîsques de Rriimaule dont nous avons
jiarlé 1), la reconstitution de la chapelle de Santa
Maria ddla l'ace, décon'i' par Luini; un Miracle
de saint Dominique., de Renozzi (iozzoli ; des
ceuvn.'s do Pacchiarotti , Fantone da Norcia ,
Foppa, etc.
* Vue v'site à Palmyre, par M. S. Borgheso
(35 ill. .
* Les Calendriers et Almanuchs à travers les
âges, par M. I. Baroni (lïJ intéressantes ill.).
(Février). — Etiule sur lo sculpteur polonais
Boloslas liiegas, dont il a élé déjà parlé ici (2 (por-
trait tl H reprod. de sculptures).
=: Etude de M. 'V. l'ica sur La l'einture fran-
çaise du xvm" siècle (38 reprod.).
:= Notice de M. I..-A. Villauis sur nolr(> coni|iii-
triote le l'omiiositeui- Sainl-.SaiMis.
= .\rliclo sur les templfs l)ouddlil<|ues souter-
rains d'Agianla, dans llmlo 8 grav.).
— Zoitschrift fur bildendo Kunst ;soptenil>ro
l'.i02). — W'ttlti'r l.cislikow, un des paysagistes les
plus remarquables do I école ailemandi' moderne,
e»l étudié par M. V. \Veisl);nh dans >in iuipor-
tiinl article, accompagné do 15 reproductions
d'ii'uvrej et du portrait de l'artiste.
(1; V. la Chroniiiuc du ir. mars 19<)3, p. «2.
(2) V. la Chronique .lu IC août 1902, p. 225.
— Étude de M . J.-P. Richter sur Le Wallace-Mu-
seum, de Londres (8 reprod. de tableaux de Rem-
brandt, Boucher, Reynolds, Romney, et de meu-
bles Louis XV et Louis XVIi.
— Notre collaborateur M. Th. von Frimmfl iden-
tifie un portrait italien de la coUeclion Figdor, de
Vienne, au dos duquel il a découvert une inscrip-
tion donnant la date et le nom di peintre: « Die
primo mensis septembris MCCCCCVII 11 P» D\ F. »
[Pielro da Feltrej reprod. du portrait et du revers
du panneau).
— Le Musée d'art industriel de Hambourg, à
l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire,
par M. J. Faulwasser nombreuses gravures : vues
de salles et reproductions d'objets divers des col-
lections).
— Hors texte : Glaneuse, eau-forte do M. Er-
1er; — Automne, belle lithographie originale en
couleurs, de M. A. Hauoisen ; — Tête d'enfant,
lithographie de M. Max Fabian.
Octobre). — M. André Jolies donne une Inté-
ressante élude sur le peint re-lilhographe hollan-
dais .lan Vesli, auteur de portraits traités sobre-
ment, mais avdC un sentiment pénétrant de l'indi-
vidualité des personnages 8 reprod., dont une
hors texte : Portrait de A. Menzel .
— Suite de l'étude de M. Max Rooses sur Les
Ma'itres flamands et hollandais à V Ermitage
de Saint-PiHerstjourg : Lucas de Leyde, représenté
dans cette galerie par une Guérison des aveugles
de Jéricho, datéd de 1531 (reprod ).
— M. Richard Delbrûck étudie un buste d'homme
qui domine la façale do la caih.'drale d'Acerenza
(Italie méridionale), et qui lui semble être un por-
trait de Frédéric II de llohenstaufen 7 grav.).
M. F. Philippi, dans un artic'e publié dans
la livraison de janvier, conteste ces conclusions, et
tout en reconnaissant dans ce buste une œuvre du
xiii' siècle, n'y reconnaît pas les traits du mo-
narque que deux sceaux (reproduits dans cet ar-
ticle) montrent totalement diirérenls et imberbes,
ainsi qu'il était de mode au xiif siècle pour les
l)ersonnes de qualité.
— M. Th. Distcl publie une gravure qui no
ligure pas dans le catalogue de l'ouvre de llou-
braken : le portrait, d'après Antonio Moro. de la
tille du grand-électe'ur Maurice de Saxe.
— Compte rendu de l'Exposition internationale
d'art décoratif do Turin (nombr. ill. .
Novembre!. — Suite du travail do M. II. Mulhe-
sius sur L'Art et la }'ie en Angleterre ;I7 reprod.
(lo tableaux de peintres modernes anglais.).
— M. S. Mùllor fait connaître un petit tableau
<to Garel Fabriliiis, une Sentinelle, découverte par
lui A la (iulerie iialionale do lionie, où il i.st cata-
logué sous le nom do Pioter di' llooch, et il le rap-
proche d'un autre tableau do mente sujet, du mémo
Garel Fubriliiis, au musée de Schworin (reprod.
des doux o-uvres).
M. W. Itodo, dans un article publié dans |la
livraison de janvier de celle revue, conteste cette
opinion et maintient l'ancienne attribution.
— L'Art décoratif à l' F.rposition de Di'sseldorf,
par M. A.-L. Plehn , nombr. reprod/.
— Hors texte: oau-forte do M. L. Kiihn. d'»-
90
LA CHRONIQUE DES ARTS
•pré» la. Saint l'tml, de Rembrandt, du Musée (ter-
maniquo de Nurembert,', — et fac-siœili' dune
aquarelle de A. Menzol : Le liestaurant allemand
à l' Ea:posUion universelle de 1H67.
(Déeembrel. — L'Exposition des PritnHifs fla-
manda à Bruges, par M. P. Dfilberg (2 reprod.).
— Étude do M. W. Vo^tclsang sur le peintre liol-
land'ais G.-H. lîreitner, auteur de scènes de niteurs
et do paysages urbains pleins do qualités pictu-
rales et do vie (5 reprod.).
— Compte rendu, par M. F. liielTel, do la récente
exposition d'ceuvros d'art anciennes ùBaden-Badi-n
dont la liazettv a parlé en son temps (nombreuses
et intércssanles reprod.).
— Hors texte : Paysage, eau-forte orir;inalo de
M. H. Ilirzel; — fac-simil(' en coiiknur d'un tableau
de M. F. Skarbina: Arbre de Noi'l, — et .1 î<t_Uz-
boiirg, eau-forte originali; de M. O. (iraf.
(.Jan-rier 1903). — Fin de l'étude de M. H. Mu-
Ihesius sur L'Art et la Vie en Angleterre : la
sculpture (14 reprod.)
• — Notice do M. K. Daelen sur le peintre mili-
taire allemand Th. RocUoU (reprod. hors texte en
couleurs d'un tableau de l'artiste).
— L'E.Tposition Jubilaire de la Société d'art
appliqiii- allemand, par M. A. -G. Meyer, article
terminé le mois suivant (nombreuses grav,).
— Exposition de toilettes féminines de style
moderne an must'e d'art décoratif de Berlin
(4 grav.).
— Hors texte : Dormeuse, bas-relief on marbre
par M. Max Klinger.
(Février). — Beau numéro consacré à la récente
exposition d'art religieux à Dûsseldorf : étude do
M. Paul Clemen, accompagnée de 33 reprod., dont
1 hoi'S texte en couleurs (1).
BIBLIOORAPHIB
François-Louis Français. Causeries et souve-
nirs par un de ses élèves. — Paris. ?iIotleroz,
1902. Un vol. in-8°, 800 p., av. 13 pi. hors texte.
Le livre que M. Aimé Gros vient de consacrer
au peintre Français, dont il fut l'élève, est \m de
ces livres respectueux et émus, dédiés à une mé-
moire très chère, auxquels donne droit une longue
et féconde carrière d'artiste et où l'histoire vien-
dra puiser plus tard les éléments d'une biographie
et d'un jugement critique définitifs. Celui-ci, édité
et illustré avec une sobriété élégante, a, de plus,
le mérite de présenter ces renseignements biogra-
phiques, ces souvenirs et ces documents intimes,
sous une fijrme agréalile et bien ordonnée. La fi-
gure loyale et robuste du paysagiste vosgien s'en
dégage très vivante et très sympathique. Sa car-
rière, assez unie en somme, malgré les difficultés
du début, y est racontée avec précision, ses sym-
pathies artistiques llnoment analysées. Son rôle et
sa place enfin, dans l'histoire du paysage contem-
porain, y apparaissent nettement.
(1) Cette magistrale étnde vient dètre publiée à
part, en une élégante plaquette, à la librairie E.-A.
Seemann, de Leipzig in 4", 47 p., avec 45 111. et
5 planches; 4 marks 1.
Fran<;ais ne fut cerlaineinont pas des initiateurs
ik' cette glande école où les Corot et les Uousseau
l'avaient précédé. IL ne fut pas de ceux non plu.s
qui, par leurs recherclics passionnées, jirécipitèrent
notre peinture dans des voies nouvelles. Mais ce
fut un interprète sincère et consciencieux de la
natiue, soit de celle de son pays, soit de celte na-
ture italienne dont il sut parfois, ainsi que Corot,
diie le charme lumineux, naïvement et sans préoc-
cupation le style. Français no songeait pas, cepen-
dant, à dissimuler sa sympathie pour le paysage
classirpie tel que l'avait conçu Claude Lorraiu. son
compatriote. Il professait pour cet artiste un véri-
table culte; et la nuance classique qu'il sut impri-
mer hii-ménie à toute une partie de son ceuvre est
peut être ce qui le distinguo et le dislinjjuei-a sur-
tout plus tard au milieu de la pléiade de nos
paysagistes français du xax' siècle, lorsque ses
tajjleaux, exilés pour un temps enli-e le Luxem-
bourg et le Louvre, auront pris leur place légitime
à coté des chefs-d'œuvre de ses glorieux contempo-
rains.
Paul 'ViTRï.
La niîison d'édition « Vereiuigte Kunstanstalten
.\.-G. » de Munich, \ient de publier sous le titre :
« Auf ! » (Kunstgwerbe-Entwiirfe), en douze
livraisons composées chacune de 6 planches (in-4'',
34 marks), toute une suite d'esquisses d'objets
d'art dus à un décorateur allemand, M. Bruno von
AV.\HL. Tous les genres, toutes les diverses tech-
niques auxquels peut s'appliquer l'art industriel
ont été l'objet de l'attention do M. Bruno von
Wahl, depuis les moindres objets de fantaisie, de
parure, d'étagèi-e, jusqu'aux pièces de mobilier, où,
tour à tour, lo» métaux précieux, lo fer, le bois,
le cuir, la porcelaine, le papier, les tissus, forment
la matière à décorer. C'est la nature animale ou
végétale, directement consultée et reproduite qui
forme surtout la base de cette décoration. M. Bruno
von "Wahl en tire mille motifs des plus variés,
auxquels seulement on souhaiterait parfois d'être
plus étudiés et d'une sobriété plus élégante, mais
dont l'originalité pourra plaire à plus d'un amateur
de inodern style.
Avec 1902 s'est achevée la 36" année du précieux
ri-cui'il de documents Der Formenschatz ou
L'Art pratique, éAiU- \>m: la maison G. IIirth,de
Munich, que nous avons déjà signalé maintes fois
à nos lecteurs.
La variété et l'excellence de ses jdanches en pho-
togravure qui, aujourd'hui, atteignent le cliilïre de
4.502 et comprennent tous les genres d'œuvres
d'art : peintures, sculptures, dessins, objets d'art
appliqué, de tous les siècles et de toutes les écoles
jusqu'aux plus récentes productions modernes
font de cette publication un répertoire inestimable
de documents pour l'anuiteur et l'artiste.
En même temps se poursuit à la même lUjrairie
la publication du bel ouvrage dont nous avons
également parlé : Der schœne Mensch in der
Kunst aller Zeiten, (<\\ sont reproduits tous les
plus beaux types humains créi's par l'art de tous
les temps. 51 fascicules, comprenant chacun 12
planches avec notices, sont déjà parus et forment
trois volumes, dont le di'rnier est entièrement con-
sacré à l'art contemporain.
ET DE LA CURIOSITE
91
NEC ROLOaiB
Gaston Paris
Avec le savant éminent dont nous avons annoncé
la mort dans notre derniernuméro, la France et
la science perdent une des intelligences les plus
belles, une des prloiros les plus pures de catomps.
Admirable modèle de savant, pour qui la recherche
patiente, scrupuleuse, do la vérité fut la religion
de toute sa vie, il fut, comme l'a dit M. E. Mel-
chior deVogi'é, .un exemplaire paifdit de l'homme,
de tout ce par quoi 1 homme est grand : puissance
universelle de l'esprit, noblesse du caractère, sou-
veraine bonté. »
Filsdel'érudit Paulin Paris, qui professa aussi au
(.iollège de France ei mourut en 1881, Gaston-Druno-
l'aulin Paris était né à Avenay (Mamej 11 9 août
1839. Après ses études au collège RoUin, iî suivit les
cours des Universités allemandes de Gn'tlingue et
de l'onn, où il étudia avec Frédéric Dioz les lan-
gues romanes; il revint ensuite en France pour y
suivre les cours do riicole des Chartes et ceux de
l'École de Droit. Docteur es lettres en 1865, il fut
successivement professimr de grammaire française
aux cours libres de la rue Gerson, répétiteur ol
directeur des conférences de langues romanes à
l'École des Hautes Etados, suppliant de son père,
et enlin titulaire do la chaire de langue cl littéra-
ture française du Moyen âge au Collège de France.
En 1876, il fut nommé membre de l'Académie des
Inscriptions et Belles- Lettres ; en 18H5, adminis-
trateur du Collège de Franco, et enlin, en 18'JG,
membre de l'Académie française, où il remplaçait
Pasteur. Gaston Paris était commandeur de la Lé-
gion d'honneur. Ses ouvres sont trop nombreuses
pour qu'il soit possible de les citer toutes ; signa-
lons seulement : Étude sur le rôle t/e l'acceiil
latin dans In langue française, Histoire poétique
de Charlemagne, Vie de saint Alexis, Les plus
anciens nioiuments de lu langue française. Les
Contes orientaux de la littérature française du
Moyen âf/e, La Poésie du iloijcn âge. Manuel
d'ancien français, etc. Il avait en outre été l'un
dos fondateurs do la Revue critique (1865i, de la
Romania 187^ it delà /fci'fte historique. L'Insti-
tut l'avait chargé, il y a quelques jours à peine,
de reprendre on son nom la publication du Journal
des Savants.
Do ce savant hors de (lair la grandeur était peut-
être appréciée davantage encore ft l'étranger que
chez nous : do partout, élèves et professeurs mémo
des plus illustres venaioiil consulter lo mailie
inconloslé do la philolugio médiévale, en même
temps que ses élèves allaient, sur sen conseils et
avec son appui, dans les universités étrangères
oxpli(iui'r nos auteurs ol maintenir au dehors la
suptématio do la lan^Mio il de la litl.'raturo fran-
çaises.
Ce philologue no so bornait pas il'aillours A èlre
Uii savant impeccablo : rion de ce (pii était humain
n'élait élrungor à celui dont lo salon fut lo lion
vivant des plus hautes intolligoncos do ces trente
doniirros années : art, lillératuro, philoaoïdue,
scionco, hisloirp, il .. aimail et l'ai.sail aimer toutes
les belles llours do lu ponsoo ". La lia^clte dt's
Beau.v .\rts a ou l'honneur do publier do lui, on
1895, d'intôrosannis Souvenii-s sur .lle.randrr
Rida.
Le 13 février est mort à Lyon le pointre Oli-
vier de Cocquerel. Il était né'le 3 octobre 1838, i
Saint-Didier, au Mont-Dorc. Après avoir débuté
par dos portraits, il se confina bientôt exclusive-
ment dans le genre de la nature morte.
A Lyon aussi est mort récemment M. Loabet,
professeur de dessin et portraitiste.
Le chanoine Léon Dacheux vient de mourir à
Strasbourg, dans sa soixante-neuvième année.
Il était né à Strasbourg on 1835. .\vec lui dispa-
raît une des personnalités les plus instruites et les
plus savantes du clergé alsacien.
Le chanoine Dacheux s'est beaucoup occupé de
l'histoire d'.\Isace et fui, pendant île longues an-
nées, président do la Société des Monuments his-
toriques; il est l'autour d'un intéressant ouvrage
sur La Cathédrale de Strasbourg, qui a été publié
récomment dans une de ces éditions de luxe dont
l'Impriniirie alsacienne est coutumière, et qui est
le seul ouvrage complot existant sur lo célèbiv
monument strasbourgeois.
Le a'i janvier est mort à Munich lo professeur
Friedrich-Karl Mayer, peintre et arohitocle, qui
s'était fait surtout, connaître par ses vues d'inté-
rieurs d'édifices. Il était né le 3 janvier 183i, à
Ta-lz.
Le ao janvier est mort à Munich lo sculp'leur
Johann Hautmann. Ni- à Munich le il avril
1820, il obtint le litre do sculpteur do la Cour et
travailla à la décoration de plusieurs des châteaux
du roi de Bavière Louis IL II a laissé aussi de
nombreux bustes et médaillons.
Lo 2 février est morl à Rome le sculpteur alle-
mand Joseph von Kopf. Né lo 10 mars 18^7 à
l'nlingon Wiirlomborg . il exécuta pour les rési
douces princières do Wurlombergct de Russie plu-
sieurs statues et groupes mythologiques, cl il esl
aussi l'auteur do nombreux portraits ou buste ou
en médaillon.
On annonce également la mort le !) janvier, A
Coliigno, du pointro de sujets religieux Alexius
Kleinertz ; — le l.' janvier, à l?udaposf, du litho-
giaiilu' Samuel Wintor ; — l'i Munich, du poinlre
Ludwig Hofelich ; — à Uorliii. du sculpteur
Friedrich Ochs cl du peinlro cl illustriiteur
C.H. KUclUer, décédé à l'Age de Irenlesix ans;
— enlin, le 'is janvier, i\ Munich, du peinlro Knrl
von Donnersperg.
MOUVEMENT DES ARTS
Cabinet do M M. TU
Vonle do livre* anciens, faito à l'UiMel Drouot,
salle 1(1, les i ol .'i mars, par .\l' Maurice Deloslro,
ol M. 11. Ijeelcrc.
1. Heures do Mnrguerito do RohaD, ooralosso
d'Angoulémo ; manuscrit éctlt et enluminé au lemps
92
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
du roi Louis XI, liistorié de quinze ima^jes, rubrique
d'or. Ce livre d'iliures «st orné do quinze miniatu-
res, del>ordure8 et de leltros. La reliure, de couleur
vert chaud, date de 1(>'20 environ. Calendrier de tête
à l'usage de Paris. Kn lêle un Salve Reyina. Mi-
niatures : Le CliriBl dans sa (,'loire el le symbole des
Kvangélistes; L'Ann(jnciation ; Adoration des Ber-
gers; Le Baiser de .Judas; Le Jugement des ré-
prouvés ; .Tésus devant Caiplie ; Jésus dans le pré-
toire; Le Piirtement de croix; La Mise en croix-
l'réparatifs de la dcsi'ente de croix; La Résurrec-
tion ; Jésus chassant les marchands du Temple;
Jugement de la comtesse; Portrait do Marguerite
de Rohan, comtesse d'Angoulème, née vers 1420-
I.'i2f5; Le Christ en .Sainte Face: 3'.).000(à M. Qua-
ritch,de Londres).
Livres à figures des xv«, xvi' et xvu" siècles. — 2.
Bergomensis iJ.-P.). De plurimis claris sceletis-
que \sic). Mulieribus opus j)rope divinum novis-
sime congestum. In fol. mar. brun, lil. et eucad.
de fers à fmid, douljluro et gardes de vélin, tr. dor.
(Belz-Niodree; : L'iO.'i. — 3. Heures de Pigouchet.
Ces présentes heures a lusaige de Rome. Gr. in-8,
goth. fig. sur bois. mar. brun, fil. et orn., à
froid, ileurs de lis, tr. dor. (Gapé). Heures impri-
mées par Pigoucliet pour Simon Vostr', 20 figures
gravées sur bois, bordures ; 2.0CÇi. — 4. Grandes
Heures de Simon Vostre. (jalendrier de I.'jOS à
1528, gr. in-8 goth. de 88 fl'., tîg., mar. vert, dos
orné, bandes d'entrelacs à froid sur les plats, tr.
dor. (Trautz-Bauzonnet) : 2..''j00. — G. Tewrdanneckh
(1519), in-fol., caractère gnili., fig. sur boi?, peau
de truie, nombreux ornements à froid sur les
plats. Reliure du .xvi" siècle. US gravures sur
b)is, d'après des dessins attribués à Ilans Scbreu-
fe'ein : l.iiOO.
Bibliothèque de feu Emile Zola
Vente faite le 9 mars, à l'Hôtel Drouot, salles 9,
10 et 11, par M" Chevallier et M. Durel.
Manuscrit. — 80. Brtviarium, etc. In-folio de
6i4 feuillets à 2 col. sur vélin, rel. allemande, avec
fermoirs, coins, clous en cuivre. (Rel. du xvii° siè-
cle.) Manuscrit du milieu du xv° siècle, orné d'en-
viron 100 miniatures, exécuté pour Pierre de Car-
main de Nègrepelisse, qui fut abbé de Moissac de
1449 à 14S3 environ : 4.700.
■Vente Emile Zola
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salles 9, 10 et 11 du
9 au 13 mars, par M° Chevallier, MM. Mannheim
et Bernheim jeune.
108. Jonglvind. Bords de la Seine. Aquarelle :
410.
Tableaux modernes. — 111. Cézanne. L'Estaque:
1.050. — 112. Cézanne. Coin d'atelier; 2.050. — 113.
Cézanne. Une lecture de Paul Alexis chez Emile
Zolatl.O.îO. — 114. Cézanne. Nature morte: Le Co-
quillage; 3.009. — 115. Cézanne. L'Enlèvement :
4.2C0.
127. Monet (Claude). Promenade en rivière ;
2.805. — 128. Pissarro. Le Bocage (Pontoise):920.
SuccesEion Montvallat
Vente de meubles anciens, f:iiti- à l'Hôtel Drouot,
salle 1, les 5 et C mars, par M" Lair-Dubreuil et
M. Bloche.
Nous relevons dans eetlc vente les prix suivants;
Meubles. — 1. Meuble de salon, époque L. XVI,
canapé et quatre fauteuils en bois sculpté et doré,
à rubans enroulés, perlés et feuilh'S d'acanthe et
fronton, ancienne tapisserie d'.\ul>u£Son, fond crème
sur conlri'fond bleu pâle : 0.500. — 2. I^ommode en
palissandre et bronzes ciselés et dorés, rosaces,
chutes à têtes de mascarons sur consoles feuilla-
gées, dessus en marbre brèche, ép. L. XIV; 765.
— 3. Console ép. L. XV posant sur deux pieds,
reliés par un entrejambe, bandeau ajouré, à rocail-
les, et branchages, dtssus marbre ronge veiné;
830 fr.
8. Table-bureau Rf gence en bois de rose et vio-
lette, bronze ciselés et dorés à rocailles feuilla-
gées, dessus en cuir vert ; 1X00. — 9. Petit secré-
taire en bois de rose et de violette ]j. XV, bronzes
ciselés, encadrement et rocailles: 1.4tlO. — 20. Ca-
dre ép. L. XIV, en chêne sculpté à coquilles, rin-
ceaux el fleurettes ; 1.270.
4'j. Deux panneaux, ép. Régence, en chêne, sculp-
tés à palmettes et linceaux fleuronnés: 760. — 55.
Deux trumeaux de glace ép., I>. XIV, en bois
sculpté, encadrement à enroulements feuillages et
lleuris, coquille ■ 1.156.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux et pastels de M. Odilon
Redon, galerie Durand-Ruel, 10, rue Latlitte,
jusqu'au 26 mars.
Exposition de tableaux et aquarelles de M.Frank
Boggs, galerie Durand-Ruel, 16. rue Lallitte.
Exposition de miniatures de M"" Renée de
Miremont, galerie Durand-l'.uel. Iti, rue Lallitte.
jusqu'au 26 mars
Exposition de paysages de 'M. Georges-Léopold
Mita, galerie Ilaussmann, 67, boulevard Ilauss-
maun, jusqu'au 20 mars.
1'° Exp(]sition de la Société artistique des
Postes, Télégraphes et Tèlèpliones, au bureau
central des Téléphones, ruo Jean Jacques Rous-
seau, jusqu'au 18 mars.
Exposition d'œuvres de M. Carlos Schwabe,
galerie des Artistes modernes, 19, rue Caumaitin'
du 20 au 31 mars.
Étranger
Leipzig : Exposition de la Plante décorative,
au Musée des .\rts décoratifs, jus<iu'à avril.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gerant .-André Martv.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beau.r-Arh, 8, rue Favait
s» 12. — 1900
BURIlAUX : S, RL'E FAYART '2« Arr.i
■31 Mars
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE. LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonneincnt pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 1 5 fr
Le IT-uméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
(TTr-ifc^i^; nionmnents <r.\vif,'non ne sont
pout-i'tre pas irréméiliablemont
/iS\ pcnlns : M. l'oiirquery de ik)isse-
l^sriX rin, f[\ii est leur ennemi nù, |icril
tiiut pouvuir. Il y a quelques mois, M. Pour-
(juery a été bal tu au.\ élections législatives; il
vient d'êticol)lit,'é d'abandonner la mairie; ses
amis sont contraints de suivre son exemple.
M. Pourqtiery ne représente plus l'opinion :
c'est tant mieux pour les remparts d'.Vvignon.
Il y a (jnelque chose de singulier dans la
<lécadencc sou<laine d'un homme qui se pro-
clamait le lidi'lc représentant de sa ville et
(pii iirélcndail porter en lui toute rame d'.\vi-
gnon. A l'en croire, s'il voulait la perte des
remparts, ce caprice était en parfaite har-
monie avec ceux de ses concitnyins. 'l'iiut
.\vignon condamnait ses remparts: pour plaire
à ses électeurs, M. l'ourquery, ft la veille du
scrutin, attaquait une porte; au second tour,
il en atta(|uait une seconde. Kt, finalenniii,
c'est lui qui est battu.
Son infortune est signiticativc. I';iledénoncr
une foisdeplus les absurdités malfaisantes on
(•(induisent les jeux de la )iolili(|Ur ipiand les
politiciens se m-'lent aussi de g(iu\ernir les
i|M('stitins d'art. M. l'ourquery, pumpeusc-
lucnt, regardait ses vandalismes ciuiinii' l'ac-
<'omplissi'ment d'un mandat et usait de >-on
omnip itence pour des destructions (|ue per-
Koniii' ne lui demandait. Il n'a tenu qu'à la
faveur des électeurs (|uc M. l'ourquery pi'it
terminer sa mauvaise o'uvre. Cette comédie,
qui H eu des instants tragiques, peut encore
linir très bien. M. l'ouripiery passe, les rein-
jiarts restent ; mais ils l'auront échappé
belle!
NOUVELLES
**+ Le ministre de l'Instniciion publique et
des Beaux-Arts vient de ralilier les actiats sui-
vants, elïeclués par les conservateurs du musée
du Louvre :
1° Pour le département des anticpiités grecques
et romaines, deux létes en marbre, acquises ùe
M. llambar;
i' Pour le déi)arlemenl des peintures, une
es'iuisse peinte, par Meynier, du plafond de la
salle Ducliùlel, acquise de >L Ferai;
3" Pour le déparlement des objets d'art du
Moyen âge, de lu Renaissance et des temps
modernes, (|uatro objets japonais, acquis ù la
vente Ilayasbi.
;(;'''* Dans sa dernière séance, le Conseil d'Étal
a <lonné son approbation i\ un projet de décret
autorisant le ministre de l'Instruction pulilique
et des Beaux-.\rts, au nom de l'Wal, à accepter
les legs de >L d'iùinery.
On sait (|ue ces legs se composent d'un hùlel
situé avenue du Bois-de Boulogne, numéro ôO,
cl d'une collection d'ubjels d'art cliindis, jnpo-
luiis ou d'Iîxti'éme-tirienl.
Kn outre, M. d'IOnnery a légué à l'Élal un litre
(le renie fran(;aise 30,0 do 10.000 francs dont les
arrérages serviront cha(pie année aux dépenses
(l'entretien et de matériel d'un musée à créer
dans l'h("(lel, ainsi (pi'au Irailcmenl du personnel
do ce musée.
Nous aurons donc liientùl, avenue du Bois-de-
lioulogne, le nuisée d'ICnnory.
^,*^ La Cluimbre vient d'être saisie d'un pro-
jet (pii autorise, à l'occasion du cenlenairo do
l'installation de l'Académie de France ii Kome.
do l'acliévemenl des fouilles do l>elphes et du
Mngtcin(piiéino anniversaire do la création do
l'I'.cole fi'an(;aise do lùuiie, dos promotions et
nominations dans l'ordre de la Légion d'Iion-
nour dont le noniluo ne pourra pas di^iasser
:i croix do grand oflicior; 7 croix do coiuman-
ilour; ."10 croix d'ol'llcipr, ol 50 do clievalier.
9'.:
LA CHRONIQUE DES ARTS
*** L'assemblée générale de la Société natio-
nale des Bc;iux-Arls a eu lieu la semaine der-
nière, sous la présidence de M. Carolus Uuran,
président de in Société, pour le tirage au sort
des dilTérentes commissions d'examen. Ces
commissions sont ainsi composées:
Peinture, — Membres du bureau faisant partie
di' droit du jury: MM. Carolus Duran, RoU, IJes-
nard, I3éraucl, BilloUe, Dubul'o. Membres titulaires
tirés au i^ort : MM. Eachou, Carricr-ljelleuse, de
r/atei):iy, Prinet, Aublet, Lcrolle, Smith, Roger
Jourdain, Boulard, Gillot, Le Sidaner, Rondel,
Dinet, Veber, Weerts. Membres supplémentaires :
MM. Dûment, Montenard, Delaebaux. Dauphin,
Rivey, Guiguet, Eliot, Flandrin, Moreau-Nélaton,
llosset-Granger.
Srttipttire. — Membre du bureau: M. Rodin.
Membres tirés au sort, titulaires : MM. Dejean,
Charpentier, Bourdelle, Cordier, Roclie, Michel-
Malherbe, lujalbert. Supplémentaires: MM.Lenoir,
Ki.\-Massoau, M""" Gazin, MM. Voulot, Granet.
GrapHfe. — Membre du bureau : M. Waltner.
Membres tirés au sort, titulaires : MM. Rivière,
Paillard, Renouard, Michel Cazin. Lepére. Supplé-
mentaires: MJL Desmoulin, Decisy, Pannemaker.
Architecture. — Titulaires : MM. Pierre Sel-
mersheim, Sauvage, Guillomotiat. Supplémentaires:
MM. Plumet, Lambert.
Ohjns d'art. — Membre du bui-eau : M. Besnard.
Titulaires; MM. Doat, Peureux, Mangeant, Vall-
gren, Ernest Carrière. Supplémentaires : MM. Ca-
rot, Vfrnier, Henri JMarius-Michei. Dix membres
de la délégation ont été, en outre, désignés par h'
sort, conformément au règlement, pour être adjoints
aux commissions d'examen d'objets d'art et d'ar-
chitecture; ce sont : JSIM. Gottet, Kenouard, Plumet,
Eugène Carrière, Barlholomé, Rixens, Agache,
Damoye, Delahercho, de Saint-JMarceaux. Gomp'.è-
teront le jury des objets d'art : MM. Baffier, Léo-
nard, D.ignaax, Fix-Masseau, Prouvé.
Le jury de peinture de cette Société a ainsi
constitué son bureau : Président : M. Jean Bé-
raud; vice président, M. G. Dubul'e: secrétaires,
MM. Eug. Gillot et Jean 'Veber.
*** On prépare au pavillon de Marsan, pour
succéder aux Lorrains, une exposition des arts
de l'Islam, qui, organisée par MM. Maciet, Mi-
geon, Metman et Raymond Kœchlin, réunira les
pièces les plus belles qu'ait produites l'art de
l'Islam depuis le commencement de l'iiégire
jusqu'à la fin du dix-huitième siècle en Asie,
Egypte, Turquie et Espagne mauresque. Tout
ce qu'il y a de chefs-d'œuvre d'art oriental an-
cien et moderne à Paris, dans les grandes
collections particulières, se trouvera centralisé
en avril au i)avUlon de Marsan. L'exposition
ouvrira le 2U avril et durera jusqu'au 1" juin.
H;** Le sculpteur Moncel vient d'exécuter pour
le foyer de l'Académie Nationale de musique
un buste de l'Alboni, la grande cantatrice ita-
lienne.
*% Mardi 24 mars, à neuf heures du soir,
dans la grande salle de la Bourse du travail, |
3, rue du Chàteau-d'Eau, M. E. Benoit-Lévy,
président de la Société populaire des Beaux-
Arts, fera une conférence sur L'Art au dix-
septième siècle.
*♦* La municipalité de Neuilly vient d'avoir
l'excellente idée de constituer une commission
d'histoire locale, prise tant dans son sein que
parmi les personnes compétentes de la ville,
avec mission de rechercher, réunir et, .s'il y a
lieu, publier les documents les plus intéressants
sur le passé de cette ville.
Cette Société historique se propose, par exem-
ple, de reconstituer [jar un plan le i>érimètre et
les quelques vestiges restés deliout du château
de Loui.s-Pliilippe, si déplorablement détruit en
is'i8, et qui était l'une des plus belles ré.sidences
royales; d'étudier les origines et le développe-
ment, rappeler les souvenirs, des châteaux de
Madrid, de Bagatelle, de la Folie Saint-James,
de la .. Porte Mahiaux ", de la plaine des Sablons,
des Ternes, etc.
t** On a découvert à Royiaye, arrondissement
de Gonipiègne, sur un escarpement boisé dé-
pendant de la propriété de M. Bertier de Sau-
vigny, un monument mortuaire attribué à l'épo-
que néolithique. Les fouilles ont mis à jour
une allée couverte et des chambres sépulcrales
où l'on a retrouvé les ossements d'une centaine
de cadavres, ainsi que des instruments et des
objets de parure.
On vient de relever également à Versigny,
canton de Xanteuil-le-Haudoin, l'emplacement
d'un cimetière gallo-romain, d'où l'on a retiré
des sarcophages, quelques pjièces de monnaie
9t autres objets de l'époque.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION EDOUARD Eï P.4ri BRINDEAU
On peut expliquer, sinon excuser, l'af-
iluence des petites ex]")ositious par la crainte
que l'ctlort garde de demeurer inaperçu daiLS
la cohue des Salons printanicrs et aussi par
le désir de soustraire à l'oubli des créations
de iirimesaut dont le caractère intime s'ac-
commode mal du cadre fastueux des palais
officiels : telle la série d'études que M. Edouard
Brindeau a brossées pour lui-même et dont la
sincérité constitue le meilleur mérite.
Les travaux en métaux ouvragés — fer ou
cuivre — de son frère n'avaient pas laissé
d'être distingués à la Société Nationale des
Beaux-Arts. 11 se confirme que nous avons,
en il. Paul Brindeau, un artisan inspiré,
volontaire et patient à la façon de ceux du
moyen âge, qui sait commander à la matière
rebelle et la contraindre à prendre, sous le
marteau, les sou]iles a|_iparences de la Heur
ou de la feuille. L'Union Centrale des Arts
décoratifs doit avoir à co;-ur de retenir pom-
sou musée quelqu'une de ces pièces, d'une
invention et d'une réussite exemplaires.
EXPOSITION ODIiON REDOX
L'impression qui saisit dès l'abord, pour
ne vous plus quitter, est celle de la fière tenue
que présente cet ensemble. Tout y émane
d'un niaitre hors du commun, épris du mys-
tère et du rêve, qui trouve, pour incarner
ET DE LA CURIOSITE
^
les liclions du merveilleux, les terreurs cl
les ironies du fantastique, de nobles images,
d'une saisissante étrangcté.
Au cours d'une lettre à M. Edmond Picard
— dont on doit faire état comme de la meil-
leure référence, — M. Odilon Kodon a décou-
vert la 1,'eiiése de son art secret et liautain et
déterminé comment l'étude de la nature le
prc'pare à ces incursions au pays de la chi-
mère. Chez Durand-Kuel il ne manque'point
de tableaux de Heurs, de natures mortes, de
portraits dessinés ou peints, pour établir ffuo
la reproduction du vrai ne répugne nullement
à M. Odilon Redon, qu'il y peut fort bien
réussir, mais que la loi de l'instinct lui com-
mande plutôt de retracer les songes qui le
hantent, en suivant le jirincipe de la défor-
mation ou bien on créant de 1' « invu », afin
rl'attcindre à l'expression et de la rendre plus
intense.
Ainsi firent, en d'autres temps, Jérôme
Bosch, Callot, Goya, et on serait mal venu
de coutoster ù M. Odilon Ucdon ce droit ii la
représentation de l'irréel, que tant de maî-
tres exercèrent librement jatlis. Voici, d'ail-
leurs, ((u'après Tm tiers de siècle de labeur
Solitaire et obstiné, la gloire arrive : en
France, M. Odilon Kedon a rang de chef
d'école, et nombre de ses disciples sont |iar-
venus u la notoriété ; le prestige dont il jouit
est plus grand encore ii l'étranger, où jiarloul
on manifeste en .son honneur. Aussi bien
l'art de M. OJilon Kedon ne s'est il jamais
montré jdus digne de conquérir. .V la lière
envolée de rinspirution s'ajoutent les séduc-
tions d'une palelte aux tonalités tendres ou
giavo.s; puis, le peintre et le dessinateur do
l'au-dcHi, le lithographe aux noirs veloutés
et profonds, le pastelliste ami d<ps scintille-
ments, des escarbouclcs et des dia|)rurcs, se
doublent maintenant d'un décorateur qui sait
égayer la muraille et y jeter des visions
d'ivoire et d'azur |)areilles ;'i des fusées de
lumière.
liXl'OsrnON FRANK DUGGS KT HENÊ SEYSSALD
Les amateurs connaissent bien, pour les
avoir vus aux vitrines de Ja rue Lallitte, les
|)aysages île M. Frank Boggs, alertes de lac-
lure et souvent cherchés dans la gamme sé-
duisante des gris argentins ou perlés.. Avec le
même brio le peintre américain s'est essa\é,
dans une suite d'aquarelles d'une touche ex-
péditive, i\ vulgariser .longkind.
l'ar l'ordre di; ses observations et par ses mé-
thodes teclinii|ues, M. lîené .Seyssaud s'allilie
idutùt il l'impressionnisme cl à M. Guilhui-
min, sans (pion puisse relever chez lui la
moindre tendance ;i l'imitation. Kien au con-
traire, nul art n'est plus spontané et le tem-
pérament de M. Seyssaud s'y épanouit avec
sa fougue et sa franchise, rude jusipi'ù la
brutalité. Ia^s Vriiilmii/iis vdiiiif.i, le f'hilniu
aux miiurlinilx, la MuliniU; d'hiri'i-, procla-
ment la joie de vivre et di> |>eiudre c|u'éprou\ •■
un artiste épris (le la biuiière limpide cl du Ion
l>ui', l'ulilant.
lAi'osiTioN HK M. (;.vni.os schwamI':
Il ne parait pas que M. Carlos Schwabe on
ait déjà a|ipeli^ de la sorte à l'opiiiion, isolé-
ment, et la présente manifestation offre l'at-
trait de découvrir sous un jour ignoré le
talent de l'illustrateur du Urci;, i\es Fleurs du
Mal, de VEcantjile de l'En/'ince.
Hormis deux ou trois cadres destinés à
rappeler le peintre de nu de portraits et le
radieux évocateur de symboles familiers ù
notre dilection, le principal de l'exposition se
trouve constitué par une série de vingt-cinq
tableaux rapportés d'une course dans le Dan-
phini': ils ré^'èlent en M. Carlos Schwabe un
peintre des sommets, singulièrement gran-
diose et troublant
C'est ce que cette belle âme ardente, com-
préhensive, s'exalte au spectacle de la nature
et vibre fortement à son unisson ; de là vient
ipie, malgré leur format restreint, ces nota-
tions cursivcs rendent avec plénitude la ma-
jesté altière des monts aux flancs verdoyants,
aux cimes couronnées de neige qui tour à tour
se dorent, s'empourprent, jiuis s'enténèlirent,
lorsijue
Le créjiusculc gris meurt sur les coteaux noirs.
R. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 1 1 mars
L'Académie, sous la présidonce do M. Mar-
queste, a (li'cidé que les dix logist(îs admis an con-
clus délinilif )iour le yrand prix d'arcliilocturo
serout, pour cette aunée :
1. M. Coutan, élève de M. Pascal;
2. M. .lanssely. élève de MM.Daumet cl Esqniô;
3. M. Itans, élève de M. Lambert ;
^. M. Boiloau, élève de JL lUnion :
r>. ^[. Wieltiorsky, élève de M. Laloux ;
(1. M. Lcfcvre, élève de M. Laloux :
7. >L Ebrard, élève de MM. Raidin et Sortais;
8. M. .loulie, élève de M. Pascal:
9. M. Foiiyeroussc, élève do M. Doglane;
10. M. Nicod, (-lève do M.M. (itmJ.t, Pauliu et
\)vAi\nc.
Académie des Inscriptions
.S(t<i>iee Ah 13 tmifs
Le centenaire de l'École françaite tte Rome. —
1,1^ pv('«idonl di>nne Icclure d'uneletlrn du mini>lre
du l'IiliitruclioD piibli(|uo invitant l'.VcaUi^mie A go
falro rtjprèsf iitor, le li'> avril, aux fêtes du i-ente-
tiuiro do rinatallulieii de rAcadéiiiic do Franco ft
Kiiiito, du ».">■ aiinivorsniro do la iTèalion do 1 Fcolc
rrnuv:iise do liuiua, et do rachèvoiiienl des fo\Ulles
do Delphes.
Prix Uerger. — l.'.\r,'\d('mio parluRc ainsi f(uo
suit le prix -I.-.I. ISeriîor, de U vslenr de 15.(100
fi-niicx. et quia pour olijolde p'-'-onipouser le« moil-
lours travaux sur riiisleire do Hnri.s :
!• l,(<tii fr. !\ M. l'ornnnd ll.nirni>n, arcliivislo
pal('ii;;r«pho, iéd:i("teur nu .Inurrtnl i/c< Ih'tnlf,
9d
LA CHRONIQUE DES ARTS
chargù du coiiiplo rendu tirs séances do l'InstiLuI,
pour son pavant cl intéressant travail intitulé :
<• Rectifications et additions à l'Histoire de la
Ville et de tout le diocèse de Paris ■• de l'abbé Le-
bceuf;
2° 1.3(i0 fr. à la Société do l'IIisloire de Paris ;
3» l.MO fr. à M. Jules ViarJ, archiviste aux Ar-
chives nationales, pour son travail intitulé : Docu-
ments parisiens du règne de Philippe VI de
Valois ;
4° 500 fr. à M. Alfred Francklin. administrateur
de la bibliothèque Mazarine pour son ouvrage :
Histoire de la bibliothèque Masarine et du palais
de l'Institut.
Société des Antiquaires de Franco
Séance du 18 fécrier
M. Sclilumborger fait une communication sur un
■sceau do plomb byzantin portant le uora de Jean,
évoque d'Afrique.
M. Enlart présente les photographies de plu-
sieurs bijoux trouvés dans lîle de Chypre, et da-
tant de l'époque byzantine.
M. Héron de Villefosse communique une note
de M" Toulotte sur doux martyrs d'Afrique des
années 295 et 804.
M. Vitry entretient la Société de la statue d'une
dame aj;enouiUée datant du xvir siècle et conservée
à Poitiers. Ce n'est pas Jeanne de "S'^ivonne, comme
on l'a cru, mais Claude de l'Aubespin.
M. Poinssol communique une lettre adressée à
Peiresc par M. d'Ollivier, au sujet des antiquités
de Tunis.
« ■ 0 sa&i ■ ■ CT
Un Tableau de Chrétien de Koninck
.\U MUSÉE DE GAN1>
M. L. Maeterlinck et M. H. Hymans se sont
occupés dans la Chronique des Arts (1) d'un petit
paysage du musée de Gand signe : K. B. Kauninck.
M. Hymans signale deux autres œuvres du même
artiste : un petit paysage au musée de Cologne,
signé K. D. Keuninr/;, et un autre paysage chez
M. Brockhaus, à Leipzig, qui, d'après une commu-
nication do M. Bredius insérée dans le nouveau
catalogue du musée de Cologne, porte la signature
K. D. Keuning 16 10. L'observation de M. Hy-
mans est fort juste : le slyle au moins des deux
tableaux de Gand et de Cologne, ([ue j'ai vus à peu
de jours d'intervalle, prouve que ces tableaux sont
de la même main. Ce fait établi, il s'agirait de
trouver des documents sur l'auteur de ces jolis
petits paysages. M. Maeterlinck remarque judi-
cieusement que le paysage du musée de Gand se
i-approche de la manière de Hans Bjl, qui, né à
Matines, travailla à Anvers de 1574 à 1584 et
mourut à Amsterdam. Je pense qu'on pourrait
attiibuer le tableau en question à un peintrd an-
versois qui aurait subi l'intluence de Hans Bol.
Or, nous rencontrons le nom de l'artiste K. D. Keu-
ninck dans les Liggeren de la gilde anversoise de
Saint-Luc (édités par Ph. Rombouts et Th. van
(1) N" des 31 et 28 février 1903, p. GO et 60.
Lérius, Anvers, 1872), sous une autre forme ortho-
graphique : Cerstiaen (ou Kerstiaen) de Coninck,
schilder van Cortryck. Le changement de K en C
n'est pas rare à cette époque. De mémo, on trouve
dans d'autres noms de famille o remplacé par eu,
comme par exemple dans le nom du peintre anver-
sois Connu Adam de Co.<iter, qui est souvent écrit
dans les documents : Ceuster. On ne pourrait donc
douter que K. D. Kouninck et Kerstiaen (Chrétien)
de Koninck soient la même personne.
Chrétien de Koninck, natif de Couitrai. fut reçu
franc-rnaitre de la gilde de Saint-Luc d'Anvers en
1580, époque à laquelle travaille à Anvers le pay-
sagiste. Hans Bol, dont l'inlluence parait si évi-
dente dans les petits paysages des musées de (iand
et do Cologne. Les Liggeren mentionnent noire
Chrétien en 1580-1586, en 1580, lôOil et 1(329-10:»
et nous disent que sa femme mourut en 1632 ou
1633. Son fils, qui portait le même prénom Chré-
tien, fut leru franc-maitre en 1013 et mourut en
1042 ou lGi3. La Galerie nnpériale do Vienne pos-
sède, sous le numéro 'J03, un assez grand paysage,
d'un faire jdus large et d'un style plus avancé que
les petits paysages dont nous avons parlé. On y
remarque de fortes ressemblances avec les œuvres
de paysagistes anversois comme PaulBril et Josse
de Momper. Ce tableau est désigné dans l'inventaire
des collections de l'archiduc Léopold-Guillaume,
inventaire daté de 16.59, comme œuvre de « Chris-
tian Koninck », peintre d'Anvers. On ne saurait
dire avec certitude si ce tableau est du fils, qui s'y
révélerait comme paysagiste de talent, ou du père^
qui aurait adopté dans les dernières années de sa
carrière un style ditTérent de celui que nous recon-
naissons dans ces petits paysages signés de son
nom.
Gusiave Gluck.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Brahms prend une place d; plus en plus grande
dans la vie musicale parisienn». On l'imposi", pour-
tant, plus qu'il ne s'impose. et le public semble da-
vantage le subir que l'admirer. A présent que son
œuvre nous est mieux connue, nous en voyons plus
nettement le caractère général cl il nous est plus
aisé d'en discerner le sens par rapport à l'œuvre
des grands maîtres à laquelle ou prét-nd l'égaler.
Il est assurément séduisant de classer les musi-
ciens par ordre alphabétique, comme l'a fait Hans
de Bfilow en un jeu de mots demeuré célèbre. Il
ne s'ensuit pas, malgré tout, que la simililude de
ses initiales avec celles des noms de Bach et de
Beetliovea, apparente définitivement Brahms à ces
hommes de génie. Plus on entend sa musique, plus
on conçoit des doutes sur ce point. La lourde mé-
lancolie qui alterne, dans la plupart de ses (cuvres,
aîec des éléments rythmiques empruntés à la mu-
sique populaire tzigane donne, il est vrai, à l'en-
semble de ses compositions une physionomie par-
ticulière. Et il serait aussi vain de nier la person-
nalité de Brahms que sou énorme talent de musi-
cien. Mais c'est une vanité non moins absurde da
le placer au rang de maîtres comme Beethoven, de
qui la gloire musicale se mesure à la grandeur
ET DE LA CURIOSITE
97
liiiinainc et Jont l'cpiivre i-(;Qète tius les aspects
d'une àmo hiJroïque telle que l'histoire du monde
en complo pou de plus forte. Acfordonî à sos par-
tisans <iuc Brahms ait été un grand compositeur,
— encore qu'il soit plus aisé dj faire abstraction
de son o?uvre que de celle de Bîch ou de Mozart. —
En retour, qu'on nous concède le droit de ne pas le
tenir pour un grand homme.
Ce n'est pas le concerto de violon joué di-
manche chez M. Colonne par M. Léopold Auer
qui modifiera beaucoup notre opinion. Cî grand
compositeur, puisque o; titre doit décidément lui
revenir, abuse véritablement du procédé qui con-
siste à écraser d'ennui l'auditeur pour s'en falra
applaudir quand le morceau consent enlin à con-
clure. La première partie de son concerto est d'une
longueur eirroyaLle,et l'on ;ent que si Brahms vou-
lait rien ne l'empêcherait dî hi faire durer plus
longtemps encore. On hii sait gré de no pas vouloir
et l'on applaudit, h'ndar/io fst une romance moUc
et sucrée cumme tant de pièces analogues où se
complaît le sentimentalisme gerinanique. La finale
une tziganorie quelconque brodée de traits péril-
leux et. d'ailleurs, peu agréables à entendre. Le
tout, comme il va sans dire, admirablement écrit
et bien sonnant.
M. Léopold .\uer, qui venait d'exécuter l'yuvro
do Brahms, avtc le sérieux et la conviction d'i n
homme convaincu qu'un concerto n'est pas une
partie de plaisir, a pensé, sans doute, dédommager
l'auditoire par sa souriante interprétation de la
fado Sérénade miHancolique de Tschaikowsky.
Ce sourire et cette fad-ur ont semblé à beaucoup
une compensation insuflisante.
h' Amour des Onrf/Hei de M. Alfred Bachelet.
dont XL llolonne donnait la première audition, est
un poème symphonique avec chu'urs, composé sur
des vers de XI. Jean Bameau d'une valeur con-
testable, mais qui olVraitnt au musicien le graml
avantage de se prêter, ù la fois, à une grande fan-
taisie de Iraduiiion lyrique et a une claire adapta-
tion à lu l'orme musicu'e. Les qualités de finesse,
de style et la sincérité artistique du compositeur
compensent largemenl, ici, les défauts du fi>ém8
en les enveloppant du tissu harmonique et instru-
mental le plus souple et le plus chatoyant, et 1 H'U-
vre de M. Baehelet, oxlrémemint remarquable sous
le rapport de la viitu^sité irorclicstre dont elle
témoigne, marque en outre un progrès incontesta-
ble de lauleur, quant à la fermeté et à la netteté
du plan, sur ses précédentes compositions. M. Co-
lonne a supérieurement exécuté cette composition
délicate et fort diflicile, dont M. Lallitlo et M"" .-Su-
zanne liichebourg ont fait valoir à souliait les
partie» vocales.
.le no sais quel elTi't devait pm luire à It ziers la
musi(iue composée par M. ."^ainl Sains pour la
Parysatis de M" .1. D!eulafoy. .le ne dont.- pas,
ce[Oadant, connaissint la prodigieuse habilelé du
mallr.'. ((u'elle n'ait été excellente et aussi bien
adaptée aux exigences acoustiiiues du thi:'itre en
plein air qu'on pouvait le désirer. .\u concert,
cotte musique do scène perd assurèm''nt do sa
valeur; .séparée de l'action qu'elle doit rehausser il
réduite aux sonorités do l'orchestre ordinaire, elle
no peut (uo s'amoinilrir de tout ce qu ailleurs lui
confèrent do presli({e le diame, le dècjr et l'ageii-
cément particuli''r du théâtre auciuel ollo fut dis-
tiniîo. Mai» l'ensembli' de l'auditiim ilemcure, mal-
gré tout, du plus vit intérêt, si parfaite est lu mai
trise avic laquelle M. SaintSaèns réalise toute
chose. Kn transcrivant Parysalis pour l'orchestre
symjjhonique, il lui a donner, assurément, un accent
nouveau et une couleur diflérente, et le chaleureux
accueil du public, qui a fait fête à l'auteur et à ses
interprèles. M"' KorsotT et MM. Rjusselière et
Gaillamat, est pour prouver que, même dépouillée
de sa valeur d'adaptation, l'œuvre garde on elle
assez de force et de substance musicale pour s'im-
poser à l'admiration,
P. 1».
REVUE DES REVUES
Revue bleue (14 mars'. — M. Camille Mau-
clair établit la différence qu'il faut faire en art
entre les mots : classicisme et académisme, le
classicisme étant un ensemble de qualités procé-
dant du génie distinctif d'une race, et l'académisme
n'étînt que la conlrefacjon du classicisme, sa dé-
formatio.i jiar des formules d'école.
— L'Arte (novembre-décembre 1901 . — M.
Kgidio Calzini consacre une imporlanle élude
d'ensemble h la Galerie annexe de l'Institut des
Beaux-Arts à Lrbino. Le t--ecenlo y es\. représenté
notamment par un polyptyque de Giovanni Baron-
zio da Rimini. Quant au quattrocento, il y figure
assez heureusement. De l'école ferraraise, il y a
des u'uvres d'Antonio de Ferrare; de l'école los-
cano. des peintures de Paolo L'ccello et de Picro
délia Fi'ancesca. Mais les artistes les plus riclic-
m(mt représentés dans celte galerie, ce sont (!io-
vanui Santi et Timoleo Viti. l'ne Vierge avec
des saints. Le Martyre de saint Sébastien, L'Ar-
change R'tphnrl et Tobie. un Sa ni Rock alles-
tent l'activité et les qualilés de Giovanni Santi.
Parmi les ouvrages de 'l'imoleo Viti, une Sainte
.Ipollonie et un Saint Sébastien, aoa moins que la
peinture do la sacristie du Domo, rappidlent avec
intérêt la simplicité de composition el la douceur
d'expression qui font do 'l'imoleo Viti comme un
intermédiaire entre l'école ferraro-bolonaise et Ra-
phaël.
L'auteur, en terminant, signale deux sculptures in-
téressantes conservi'es au Palais dncuL l'une ropré.
>eiite un puttii ; l'autre un homme d'une quarau-
laini' d'années. La première lui semble — et ceci
u'i'st qu'une hypothèse fondée sur un rapproclic-
meul ave Vasari — être de Donalello.
— M. Ignazio Carlo Gavini donne la suite do
Son élude sur Sanla Maria Assunta in Assergi. Il
décrit, en parliciilior, le reliquaire de San Franco,
surtout l'urne d'argent. L'église a été naliirelle-
meiit transformée à la Ilenais.sance ; mais les uio-
dilieations n'ont porté que sur l'architecluro de la
façade ; l'intérieur, qui avait ganlé «lors son cn-
raelère, a été tout ft fait changé par les artistes,
du XVI* au xviii' siècle.
.lanvierfévrier I9()J . — Frunceseo K.gidi.— I.f.<
Miniiititre.i des l'oli-i barberinni de.< « Docu-
ments d'Amour ■■. M. I'. Kifidi croit pouvoir
établir que le manuscrit des I),)ciinirnts il .inioiir
XI.N'I 18, n'est i|ii'uiie copie fuite eu llulio du ma-
nuscrit original du llarlierino: M. Kgidi reconnaît
ce dernier dans un nouveau niiiniiscril, Xl.VI lu.
!>8
LA CHRONIQUE DES ARTS
dont il suppose lus niinialiires de la main iiiêine
(le railleur. L'iRiivrc originale du Barberino a
visiWemonl été lecopiéo par uu peintre qui, soccu
pant médiocrciueiit de l'idée de l'auteur, a embelli
souvent les miniatures à sou caprice, à tort et à
travers, sans clierclior à suivre le texte descriptif.
De plus, dans lo manuscrit XLVl 19, les minia-
tures, assez mal peintes, sont d'un dessin ferme,
franc, qui dis])arait ].iesc|uc complètement dans le
manuscrit XI, VI 18; par contre, ce dernier est
peint avec une reclierclie do lefl'et ast^ez curieuse.
M. F. lOjjidi appuie ses dires par des reproductions
des miniatures tirées dos deux manuscrits, re|n'o-
duftions qu'il doit à la gracieuseté du prince Bar-
be ri ni.
— M. (i. Kiizzoni nous présente quelques des-
sins inédits du ("orrèye appartenant ;uix collec-
tions de MM. Albasiui Sero.sati, Wcrner Weisbacli
et Piancastelli, directeur du musée Borglièse.
(Mars-avril). — M. Gustave Frizzoni consacre uu
article à deux O'uvres donmies par des particuliers
au musée municipal de Milan. L'une est un Saint
Jérôme pénilent d'Ambro<,'io Borgognone, de
0"'5'i de large sur 0"'99 de hauteur. L'autre est uu
bas-relief do terre cuite colorée représentant la
Vierge et l'Enfant Jésus, une sainte et un dévot,
de Giovanni Antonio Amedeo, auteur de la lunette
de la porte du petit cloître, à la Chartreuse de
Pavie.
— A propos du tournoi qui eut lieu en 14'7ô à
Florence, et dans lequel .Julien de Médicis portail
un étendard où était rein-ésentée une PalldS tenant
d'une main une lance et de l'autre l'égide, Isl. Gio-
vanni Poggi croit pouvoir établir que cette Pa^tos
était l'œuvre de Botticelli. Cette œuvre, aujourd'hui
disparue, est, en elTet, mentionnée dans l'inven-
taire de Laurent le Magnifique; M. Poggi suppose
que la Pallas décrite jiar Vasari dans sa Vie de
Sandro Boiticelli, quoique différant un peu par ses
atlrDjuts, est, en réalité, la même. Mais il croit abso-
lument sans fondement l'opinion do M. Eugène
Mûntz, qui prétend retrouver une copie de cette
Pallas des Médicis dans la tapisserie de la fin du
xv siècle appartenant à M. de Baudreuil. Sandro
Botticelli avait, d'ailleurs, peint une seconde PaW«,s-,
qui est au palais Pitti (1).
— M. Egidi continue son étude par la compa-
raison minutieuse des miniatures des manuscrits
des Documents d'amour XLVI 18, et XL'N'I 19.
En termiuant, l'auteur dit qu'il a jugé important
de faire connaître l'œuvre de Franrois de Barbe-
rino. du moins ce qui reste d'elle ; la partie perdue
est, d'ailleurs, la moins importante.
— M. Colasanti passe en revue les différents
aquafortistes qui ont envoyé à l'exposition inter-
nationale de Blanc et Noir, à Itome, des œuvres
souvent intéressantes.
(Mai -juin;. — M. P. d'.-Vncoua consacre une
étude de proportions considérables, très intéres-
sante et des plus documentées, à la représentation
allégorique des Arts Libéraux au Moyen âge et
à la Renaissance. Il recherche le développement
de cette conception littéraire et artistique à travers
Varron, saint Augustin, Marciano Gapella, auteur
du curieux ouvrage De Kuptiis PtULologiœ et
Mereurii^ et Gassiodoi-e, pour arriver aux écri-
(1) V. Gazette des Beaux- Arts du 1" juin 1895.
vains du Moyen âge fraïu.ais et italien : .1. an le
Teinturier, et son Mnriafje des sept Arl.s et de;
sept Vertus ; Henri d Audeli, et sa Ualaille de»
sept Arts; les sonnets d'Andréa de (Jarelli, d'Ar-
donio Pucci, et les vers de la poétess<! Cleofe di;
Gabrielli da Gubbio. M. d'Ancoua cite, comme in-
dice fies premières ré\olle6 contre la scbolastique,
la singulière couvre II Paradiso degli Alàerti,pa-
l'ue à Florence en 1401.
— M. Jacolwen passe en revue les différentes
fresques qui décorent l'i^glise de Sainte-Marie-des-
.Vnges. Il signale h' gi-and Crucifiement in B. Lui-
ni. que celui-ci peignit on 1529, évidonimcut ins-
piré des anciens tableaui religieux IjoUandais, et
plus remarquable jiar cc-rtaines qualités de grâce
et par une couleur charmante que par l'origina-
lité de la composition. (Je manque d'originalité est
encore plus sensible dans la fresque île la Gène,
primitivement dans le réfectoire du couvent alteî
nant à l'église, et maintenant transportée dans
celle dernière. Le chef-d'œuvre du Vinci a été
copié par Luini dans presque tous ses détails, et
lorsque le peintre tente do s'écarter de son modèle,
c'est pour s'inspirer de deux motifs trop connus.
Le même défaut d'inspiration personnelle se re-
marque dans : La Vierge, l'Enfant Jésus et saint
Jean, autre réplique de Léonard de Vinci, mais
oii le grand talenl de Luini éclate néanmoins. D'au-
res fragments de fresques diius l'église doivent
têtre de la main de Gaudenzio Ferrari et de celles
du Bramantlno.
— M. (Jerspach signale les fi-efques décorant le
sanctuaire de la Madone de Ghirli, à Campion,
ville natale des architectes Marco, Frisoni, Fusina
etSolari. L'église fut entièrement modifiée au xvii*
siècle et décorée par le peintre I. Blanchi. Mais un
restaurateur intelligent entreprit, ces dernières an-
nées, de retrouver les peintures primitives. M. Ai-
raghi a découvert sous les couches de chaux ditfé-
renle.s fresques ou fragments desplus intéressants.
Quoique les attributions soient asses difficiles à
l'aire, il est probable que la décoration d'un dfs
murs est due au Sienuois Lippo Memmi : l;ii57).
Celle du portique nord est signée d'une inscrip-
tion portant qu'elle fut exécutée par les maîtres
Lanfranco et Filippo de Verès. Enfin, une grande
fresque, représentant Saint Jean, et Adam et Eve
citasses du Paradis, est probablement l'œuvre de
Bartolomeo Suardi. dit le Bramantino.
BIBLIOGRAPHIE
Lo Livre d'Heures de Marguerite de Rohan,
comtesse d'Angoulème. Élude historique et
Cl ilique, par Henri B(il-.:hot. ^Préface du Cata-
logue de licres anciens rares et pré teux.
Heures de Marguerite de Rohan, comtesse
d'Angoulème. provenant du. Cabin-t de il. M.
Tli"']. Paris, Henri Leclerc. In-8°, 23 p.
C'est une véritable bonne fortune, pour un simple
catalogue de venle de livres, d'avoir une préface
écrite par M. Henri Bouchot, le savant consciTa-
teur du Cabinet des estiunpes (1 : mais aussi quels
livres I Entre tous JjriUe un manuscrit, le livre
(1) M. Henri Bouchot ne consacre pas moins de
'2-i pages à l'unique description du manuscrit.
ET DE LA CURIOSITE
99
d'Heures de la comtesse d'Aagouléran, nœ liolian.
Peut-oa voir deux noms accolés rOvùlant plus do
noblosse et plus de gloire .'
D'un côLi}, c'e.-t le comte Jean de Valois-Angon-
léme. prince de la maison royale de France, cousin
germain du roi titulaire Charles VII ; de l'autre,
cet illustre nuni de Bretagne, ancienne maison,
elle aussi souveraine et qui, seule, sous l'ancienne
monarcliie, avec Lorraine et La Tr<;nioille, 'avait
obtenu à la cour du Grand Roi le rang et le titre
de prince étranger.
Ce livre d'Heures, authentiqué par trois minia-
tures ornées des armes des Lys et des Maries de
Rohan, a été décrit et minutieusement analysé par
Henri Bouchot. Il l'a fouillé de son scalpel d'érudit
et de maître en l'art du portraitiste ; il n'en laisse
échapper aucune beauté, depuis le portrait de son
propri<'-taire, la noble comtesse d'Angoulême, jus-
qu'au joli Saint Michel terrassant le démon, où le
saint ne serait autre que Charles d'Orh'ans, le père
de Fraurois I". C'est, comme le dit avec autorité
notre savant conservateur des Estampes, la tige.
la racine immortelle de toutes les maisons impé-
riales et royales du monde entier.
Marguerite de Rohan, fille cadette d'Alain IX,
vicomte de Hohan, et d'une princesse de la maison
do Bretagne, avait épousé, vers 1449, .Teau d Or-
léans-Valois, comte d'.\ngoulême. Autant l'histoire
de ce prince est connue par ses malheurs, et sa
longue captivité en Angleterre itrcnte-trois ans, de
1412 à 1444,, autant la vie de sa femme est passée
inapcri.-ue. Elle aimait beaucoup les arts, comme
le livre d'Heures, commandé par elle et très pro-
bablement e.xéculé sur ses instructions, le prouve.
Elle ne mourut qu'en 1496, survivant do près do
vingt ans ;'i son mari, décodé en 1467. Elle put voir
ainsi la iiaissanee de son petit-fils, le futur roi de
France, François I".
t)n pense tout d'abord à Feuquet, le célèbre
artiste tourangeau, pour identifier le peintre du
manuscrit M. Henri Bouchot, un arbitre expert, pèse
le pour et lo contre, et conclut à la non-attribu-
tion.
Comnio on l'a vu dans le dernier numéro de la
C/injd/r/ut;, cepri'cieux livre d'Heures a été adjugé,
moyennant la somme de 39.000 fr., plus les frais,
A un libraire anglais de Londres, (juaritch.
l'uissel-il bii-ntot nous revenir et ne jins snbir
en Angli'ti'rri' une aussi longue ta]iliviti' que sou
posses.seur primitif!
fuisse le sort des Heures de 'l'albot, faisant
partie de la ci^lébre bibliothèque de Firmin-Hidot,
adjugé égah'uieul à un libraire anglais, — le même
Uuaritch, je crois, — lui être réservé!. On sait,
l'n cITi't, <iue c'est un riche amateur bordelais,
M. liordes, qui est aujourd'hui projn'ii'laire do ce
livre célèbre, pris sur li' corps de Talbut, i'i la ha-
taiUe do Castillon, eu 14Ô3.
11. de M.
NÉCROLOaiK
Nous apprenons la mort ii Brive, i\ l'rtgo do
soixanl" et iin/.o ans, do i\L Élio Massonat, qui
lut un (les pniiuotours d(^ la sciouco préhistorique.
Ses déi'ouvorliss d'objets île la période do la
pierre taillée et de l'opociuodu renne attirèrent sur
lui l'atleution des .savants, et le musée de Saint-
Germain en-Lave a été enrichi par lai de nombreu-
ses pièces.
C'est en fouillant les grottes de la Vézère qu'il
a contracté le mal auquel il vieatde succomber.
Le 2;{ février, est mort à .-Stuttgart, le peintre-
paysagiste Pieter Francis Peters. Fiis d'un pein-
tre-verrier de Ximègue, il était né en 1818 et avait,
depuis ISi.ô. fixé sa n' idcnce à Stuttgart.
MOUVEMENT DES ARTS
'Venta Emile Zola
! Suite) \\:
Vitraux. — 376. Douze vitraux rectanju' aires,
sujets de l'histoire de sainte Madeleine, da saint
Pien'e, etc. xvi* siècle : 7.i)60.
Boif sculptés. —388. Doux statues appliques en
bois sculpté, p->int et doré : saint armé d'une lance
et saint évoque, xvi" siècle : irr/J. — 413. Lon-
gue frise en bois sculpté, travail espsgnol du
XVI* siècle, bas-relief de médiillonsbastes et de
grotesques: 1.000. — 417. O latre cariatides-appli-
ques, en bois sculpté, mascaronset fruits, xvii* siè-
cle, et 'il8. Boiserie, onze panneaux sculptés en
bas relief et seize colonnetles torses. Le (^ouronne-
menl de la Vierge, l'Ascension, lo Père Éternel,
sujets saints, xvii' siècle : 6.200.
Marbres antiques. — 451. Torse de femme nue,
en marbre blanc, grandeur nature, travail anti-
que : .j20. — 4i;o. >lonument funéraire, en marbre
blanc, présentant, en bas-relief, buste de person-
nagi ; inscriptions latines. Travail antique : 99
au musée du Louvre).
4(i;ï. Haut-relief en marbre blanc, ayant fait par-
tie d'un tombe.au et présentant les bustes des per-
sonnages, noms. Travail antique: 5!;iO au musée
du Louvrei — 46i. Plaque tombale en marbre
lilanc, portant une inscription latine. Travail anti-
que: l:ij iau mnséodu Louvre . — iO.'!. Sarcophage:
tas-relief en marbre blanc, de travail anlii|ue, bic-
cliants, et cinq arcades supportées par des colon-
ncttea à cannelures lor.ses : 2.000. — 4)6. Sarco-
phage en marbre blauc, les Trois Grftoes, Amours
et divinités mythologiques; chimèrca. Travail an-
tique : 2.000.
t'ersforgi's, bromes, etr.— 483. Grille ideux van-
taux en fer for^é et peint noir, lleurous et volutes;
travail italien du xvr siècle: 1.100. — 48ô. vîrille
eu fer forgé, à rinceaux et feuillages, xvtr siècle :
s 0. — .ïUi. Grand lustre en dinnnderie, à ècus-
sons armoiiés, wiir siècle: Lii(Ml.
Sicijes et Meui>les. — 63*. CannpA, dsnx fau
teiiils et deux chaises en bois sculpté, tapisserie
au point, à piTSOunageB, arbustes et lleurs: l.S.'iO.
Tnpixscries. — 69). Fragment d-J Ispissfrio ll«-
mande du xvi* siècle: In Nativité: l.(îOr>. —
(;93. 'Tapisserie ilamaudo du ivi* siècle, animaux
dans une forêt; bordure i\ entrelacs: 1 itlH). —
('/.l,'). Tapissi-rio rectangulaire du \vr siècle, sujet
militaire do style anliciue, femme et chevaux au
premier plan. Fond d'habitations. Bordure & llours
^l) V. la Chronique du 14 mars, p. 92.
100
LA CIIHÛNIOUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
à fruits et Amours: 2.'i00. — 697. Tapisserie
reclangulaire de la lin du xvi* siècle : Fruclus
bolli : 4.080.
Total : lô'i.'iOO francs.
Collection d'un Amateur
Vcnle du tableaux anciens et modernes, faite à
riiôtel Drouot.ialle (3, h 5 mars, par M* Chfvallier
et M. .T. Ferai.
Tableaux modernes. — 21. Uiaz (N.j. Vue de
la forêt de Fontainebleau: (J./OO. — ïio. Dupré
(Jules). l'aysaRe par un temps d'orage: l'i.OOO.
Tableaux anciens. — 38. Gérard David (attrili.
ai. JjO Christ descendu de la croix: 12.800. —
39. Gojen i.Ian van . Vue de Hollande : 11.000.
— 48. Xatoire (Gliarles). Le liéveil de Vénus: S.tOD.
— 49. Pedrini (.Jean). La Madeleine pénitente :
1.350 francs.
53. Prud'hon (P. -P.) Jeune femme lutinée par
des Amours: 5.000 'au musée du Louvre). —
I/o. Raoux Jean). Le Concert: 2.4Ô0. — 63. Tour-
nières (Robert i. La Partie de musique: l..").")0. —
64. Verroccliio (École d'A ). La Vierge adorant
l'Enfant Jésus: 6.700.
Total : 88.800 fr.
Estampes du XVIII' siècle
Vente faite à l'Hôtel IJrouot, salle 7, le 14 mars,
par M» Chevallier et M. Danlos.
6. Baudoin D'après P. -A.) Le Carquois épuisé,
par N. de Launay. Epreuve avant la lettre : 1.'320.
18. Boucher (D'après F.). Télé de Flore. Buste
fort comme nature, gravé en imitation de pastel
par L. Bonnet, 17^9 : 2.800. — 19. D'après Bou-
clier. Portrait d'une jeune flile. Gravé par L. Bon-
net ; 1.4'20. — 35. Daycs (D'après E.). An airing in
Hyde Park. Gravée par A. Gaugain, 1706. En
couleurs : 3.000.
Debucourt ;P.-L.). 36. Promenade de la Galerie
du Palais-Royal, 1787. Imprimée en couleurs :
1 920. — 37. Promenade du Jardin du Palais Royal,
1787. En couleurs : •^'.2]0. — 38. La Rose, la Main.
Deux pendants, 1788. En couleurs : 2.200. — 39.
Le Compliment ou la Platinée du jour de l'An.
Les Bouquets ou la Fête de la GrandMaman.
Deux pendants, 1787. En couleurs : l.OiO. — 41.
Oui, son arrivée fera notre bonheur. 17116. En
couleurs : 1.680.
51. Descourtis C.-M.i. Frtdèri(|ue Sophie Wil-
holmine, princesse d'Orange, Médaillon ova'e, in-
fol. d'après Hentzi. Epreuve avant toutes lettres :
1.210. — 54. École anglaiîe. L^s Enfants dans les
bois. Les Pén'bles aditux. Deux pièces rondts,
pendants, gravées d'après Stolhardt. En couleurs :
1.200.
71. Greuze (D'après . La Petite fille &\\ chien, par
Porporati. Avant toutes lettres : 1.O30.
Lawreince (D'après N.). 89. Le Billet doux,
par N. de Launay ; 1.220. — 90. La Comparaison,
par Janinet. En couleurs : 1.55Q. — 91. L'Indis-
crétion, pir Jauinel. En couleurs : 3.000. — 113.
M('ryon (C). La Morgue : SOO. — ll'i. Méryon. La
Tour de riiorloge : 1.750.
130. Reynolds (D'après sir Joshua . Elisabeth,
countess of Ancrum, gravé à la manière noire, par
Spilbsury (,', Petit in-fol. : 1.130. —146. Smilh
(J.-l! ). Wliat you will. Ce qui vous plaira. 1749.
i'^a couleurs : 3.950. — 151. Ward (W.;. Liuisn
1786. En couleurs : l..y20.
Total ; 75.768 francs.
Collection David C. Lyall
Vente de tableaux, faile le 10 janvier 1903 à New-
York, par M. Kirby.
Aquarelles. — 9. J. Turner. Un souvenir du
Rhin : 4.500. — 16. Millet. Gardeusc de vaches :
ll.C0<0.
Tableaux.— 45. Th. Rousseau. Le Chêne, sohil-
28.500. — 'i7. Corol. Au bord de la mer; 31.000. —
60. C. Daubigny. Soleil sur la rivière: 57.500. —
71. Corol. Le Chemin djns la forêt: 2S.0(0 — Ch.
Jacque. Paysage et mouton3:25.2,^0.— 73. J. Millet.
La Naissance du veau : 43.000. — 75. Corot. Le
Bouleau: 100. OUO. — 80. G. Michel. Paysage et
moutons : 33.755. — 82. E. Van Marcke. Pavsage
et clmleau : 33.500. — 88. G. Cm.bel. Environs
d'Ornans: 31.003. — 89. Gérôiue. Un marchand
ambulant: 30.0.0 — 91. C. Troyon. Château ;
42.000. — 95. Jules Breton. Li Fin du travail:
l'27.500. —96. E. Delacroix. L'Enlèvement de Ré-
becca: 55.500.
Total: 1.253.725 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition d'œuvres de M. René Seyssaud,
galerie Bernheim jeune, 8, rue Laflilte, jusqu'au
26 mars.
Exposition de tableaux et pastels de M. Fer
nand Le Gout-Gérard, galerie des Artistes mo-
dernes, 19, rue Caumartin, jusqu'au 31 mars.
Salon de îa Société des Artistes Indépen-
dants, Serres du Cours la-Iloine. du 2C mars au
30 avril.
Exposition de peintures, pastels, aquarelles,
dessins par MM. Abel Faivre, Bac. Bottini,
Braun, Camara. Gosè, Gottlob. Helleu. Pré-
jelan, Georges Redon, Sancha, Steinlen, Jean
Veber, Vèly. galerie B. Weiil, 25, rue Victor
Massi', ju>qu au 12 avril.
Exposition de peintures et cuivreries d'art par
MM. Edouard Brindeau et Paul Brindeau,
galerie Barthélémy, 52, rue Lallille. jusqu'au
6 avril.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Proeitice
Reims : Exposition internationale, du 15 mai
à septembre. Dépôt des ouvrages, à Paris, chez
l'ottier, 9 et 14, rue Gaillon, du 1" au 25 avril.
Pour tous renseignements, s'adresser à M. L. Préfet,
Grand Palais des Beaux-Arts, Paris.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
V Imprimeur-Gérant : André Mabty.
Pans. - Imprimerie de I.h Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
K» l:"t- — 19f)S
BUREAUX ; 8, RUE FAVAKT /2' Atf.
28 Mars
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent ^ratuiUmenl la Chronique des Arts et de la Curiosi:é
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Etranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ITviméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
ty^PvQN' a mené grand bruit depuis huit
«Ëkl'^l^ jours autour do la tiare de Saita-
^X^^^-T pharnès acquise il y a quel(]ucs
>nSfi^ années par le musée du Louvre,
et fameuse, dès le premier jour, par les
doutes émis sur son authenticité et (:ar les
discussions qui s'ensuivirent. Soudainement,
ces opinions diverses viennent de se mani-
fester, jilus vives que naguère : d'émiuents
archéologues regardent la tiare comme vraie;
d'autres archéologues, non moins éminents,
S'emploient à en démontrer la fausseté.
lOn présence de ce conllit, la iJirection du
Liiuvro a )iris le seul parti ijui fiH iogi(iuc et
raisonnalilo : elle a retiré de sa vitrine l'd'uvrc
c ontcsléo, jiour la soumettre à une cni|uéto
dont la direction a été confiée par le ministre
;i M. (;iermont-( ianneau, membre de l'instilut,
professeur au Collège de l''raiu-e.
Il faut louer la Conscrvalion des .\nti(iues
de cette décision; on l'eût louée davantage
encore do l'avoir prise plus tOt. C'est une
mauvaise politique que celle do l'atermoie-
ment et du silence : elle justilie tous les soup-
rons et ne fait (|U0 reculer réchéanco d'une
dette do plus en jdus lour<le. Se tromper n'u,
par soi-même, rien de blâmable : c'est une
iliose loiilc humaine, dit le i)rovorlio; nuiis
il est pervers et, ajouterons-nous, plus ipic
pervers : inintelligent — de ])ersévérer dans
B(ui erreur. La Kirectiou du Louvre l'a com-
pris. 11 faut qu'elle ait jusipi'au bout ce cou-
rage et ceitn intelligence; il fautipie l'enquête
([u'clle vient de provo(iuer soil poursuivie ri-
goureusement et il tond, (jnels (|u'cn puissent
iHro les résultats; la Louvre le doit au public
et à sa propre roputalion. Il on sortira jdus
honoré si l'o'uvre est reconnue authentique;
il s'honorera encore en reconnaissant loyale-
ment son erreur, s'il y a lieu, sans vaine
préoccupation d'amour-propre, sans autre
souci que celui do la vérité. Elle seule im-
porto on tout ceci; elle seule demeure.
P.-S. — Aux dernières nouvollîs, un orfèvre
russe, qui se prétend l'auteur de la tiare,
olïro de venir à Paris faire la démonstration
de ses dires. Pourquoi ne lui on fournirait-on
pas les moyens, comme il le demande? Si l'in-
sufûsance des crédits du musée ne iiermetpas
cette déiionse, quelle belle occasion pnur la
Société des Amis du Louvre d'intervenir I
NOUVELLES
j,++ Réunie cette semaine au Palais-Bourboni
lu Commission do l'Enseignement a aiiprouvô
les i-onclusions du rapport da M. Simyaii au-
torisant M. le ministre do l'Inslniclion puhli-
(pie à faire dans la Légion d'honneur une
promotion comprenante croi.x degrand-ofllcier.
10 de commandeur, 30 d'oflicier et 40 de cheva-
lier il l'occasion du centenaire do l'installation
de l'Académie do l'raui-o i\ Kome ù la Villa
Mi'-dicis et do l'inauguration du musée de
|iel|ihos.
*♦# Le musée du Louvre vient d'acipiérir
l'oscpiisse du plafond du lu salle DucliiUel. pur
Meynier : Home donnant <) la terre le code
lie Jtistinien.
*♦* Le jury de pointure au Salon de la ."So-
ciété dos Artistes français est ainsi déllnilive-
menl composé :
M. Tony Itoborl-Kloury. président.
Meiuliros : MM. Suinlpierre, Vuyson, Onine-
ron. .\. Maignan, Caglmrdini, Aimé Morot, l)o-
miml, l'ekv., da Ulchon)ont, lt'}nat\l, llonri
102
LA CHRONIQUE DES ARTS
],i'vy, I-augc'o, Paul Ghabas, H. Itoyer, Zwiller,
Hcnner, Cormon, Guillemet, Toudouze, Mail-
larl.
Le liureau de ce jury est ainsi constitué :
M. Tony lîobert-Flcury, président; MM. Gor-
nion, membre de l'institut, viccprésidenl; Ilen-
ncr , membre ùo l'Institut, vice-président;
MM. Paul Cliabas, Henry Hoyer, G. Laugée,
Zwiller, secrétaires.
^ï** On a inauguré mercredi dernier, au Père-
]/acbaise, un monument à Arsène Iloussaye,
toiivre du sculpteur l^ouis Noël et de l'arcbitccte
•Beignet.
*** Le ministre de l'Instruction publiijue a
Communiqué au Conseil des ministres une
lettre de M"' la marquise Arconati-Visconti
oITrant de faire don à l'État de la bibliothèque
très importante de M. Gaston Paris, sous la
condition que, dans le local qui serait affecté
il cette bibliothèque, une inscription rappelle,
avec le nom de M. Gaston Paris, celui de
M. Alphonse Peyrat, père de la donatrice.
Grâce à cette donation, les beaux volumes qui
composaient la bibliothèque de Gaston Paris
vont être placés à l'École des Hautes Études,
où le savant était professeur depuis la l'unda-
tion de cette école.
■+*+ Aujourd'hui 28 mars, à 8 h. 3/4 du soir,
M. .•^ugé de Lassus fera, dans la salle du Sillon,
boulevard Raspail, 4 bis, sous les auspices de
la Sociéié « L'Art sacré », une conférence sur
L'esprit religieux dans les œuvres d'arclii-
teclure.
jf*jf M. Georges Jai'ob. 1" prix d'orgue du
Gunservatoire, va dunncr sept récitals d'orgue
à la Schola Gantoruni, 2G9, rue Saint-Jacques, à
8 heures et demie du soir, tous les mercredis
d'avril et les 6 et 1.3 mai.
Le but de ces séances, qui promettent d'èlre
des plus intéressantes, est de faire entendre les
sept sonates de son maître A. Guilmant, ainsi
que des œuvres de Bach, Haendel, G. Franck,
Th. Dubois, Gh.-M. Widor et L. Vierne.
■if*je Un archéologue allemand, M?' Wllpert,
vient de retrouver à Rome, entre la voie Ardéa-
line et la voie Appienne, près des célèbres ca-
tacombes de Saint-Calixte, la crypte de famille
du pape saint Damase (.366-381).
Très vaste, la crypte est ornée de fresques,
et, dans un des cubiciili, ont été retrouvés un
fragment de marbre funéraire et une inscrip-
tion reproduite à l'envers sur la cliaux, où l'on
lit : HIC D.iMASI MATER POSUIT LAUREN[TI.i. MEM-
URi]. L'épigraphe indique aussi que Laurentia
mourut à 89 ans, eut quatre enfants, et, veuve
durant soixante ans, se consacra à Dieu.
On n'ignorait pas que saint Damase avait été
enterré avec sa mère, et les anciens Itiné-
raires disent aussi que sa tombe était près de
la crypte des martyrs Marc et Marcellin.
Les fouilles continuent avec ardeur dans
cette région, et, de l'avis de ceux qui les diri-
gent, on peut s'attendre à d'autres surprises
dont la publication sera réservée pour l'époque
où se réunira à Rome le Gongrès historique
international, c'esl-à-dire au mois de mai pro-
chain.
Le Salon des Artistes Indépendants
Il y a prè.s de doux mille cinq cents ouvrages
in.'fcrits au catalogue de la Société des Artistes
Indépendants, et personne ne songe plus à contester
que ce Sal m acquière, avec le temps, une impor-
tance et m intérêt prandissanls. Nulle part, on ne
peut pareillement s'c^difier sur ce ijue Duranty
appelait, voici quelque trente ans, les tendances
nouvelles de la peinture. Gela tient au principe
même ([■> la Société, qui a aboli le jury d'admissioû
Un essai do Salon ouvert à tous avait été tenté,
lors de la révolution de I8'i8, et Bûrger-Tjoré nous
en a conservé le souvenir (l). I)ans la suite, les
expositions de refusés — celle de 1«G3 notamment
— elles huit eïpo.^itions du groupe impression-
ni-ite (1874-1886) n'ont pas cessé de rappeler la
faillibilité iiiunanente des aréopages et la nécessité
d'un lieu de réunion de libre accès où le créateur
en appelle directement au public, sans intermé-
diaire ni contrôle. M'.oax que tout au monde, les
Salons ûlliciels excellent à dimoutrer le dan;,'er de
la censure préalable ; ils servent périodiquement
de prétcite aux mêmei abus. C;tle année même,
un tableau de M. Milcenlcau a été repoussé par
le jury dfl la Sociélé Nationale, lequel n'a admis
qu'avec grand' peine un ouvrage essentiel de
M. Pierre Bonnard. Et l'on ne serait pis en peine
d>! citer d'autres dénis de justice. . .
.le n'ignore aucune des consi-quences do l'admis-
sion globale, ni la présence de productions niaises,
ridicules, enfantines, ni lu confusion du médiocre
avec le pire, ni la fatigue qu'entraîne la sîlection à
opérer parmi l'abondance des envois; mais ces in-
convénients sont de peu si on leur compare les
effets de l'ostracisme dont les jurys ne cessent
point do frapper ceux qui assurent le renouvelle-
ment nécessaire de l'ai't. D'ailleurs, il s'en faut que
la tâche de découvrir quels efforts méritent l'atten-
tion ne constitue pas une obligation salutaire. Do
cet exercice du goût, il est presque loisible d'es-
pérer, à la longue, l'éveil de l'initiative, le recou-
■\romeut du libre arbitre, l'indépendance — n'est-ce
pas dire la lucidité? ^ du jugement.
Quels sont les critériums .de certitude à l'aide
desquels s'établissent le plus fréquemment les opi-
nions sur l'art moderne ? Le critérium d'accoutu-
mance et le critérium de perfection. Je veux dire
que les sympatliies vont, non «ans exclusivisme ;
1» Aux ouvrages conçus et exécutés dans une
forme habituelle :
2' Aux ouvrages dont la correction semble le
signe indéniable du savoir et du soin.
Or, l'originalité d'une création n'a d'autre mesure
que sa dissimilitude avec celles qui l'ont précédée,
et ses chances de survie varient selon le degré de
personnalité de son auteur. Quant à la technique,
la seule valable est celle qui s'appn.iprie stricte-
ment au tempérament de l'artiste. Rembrandt,
(1) I' Pour ma part, d t Thoré en 18i8, je no suis
pas absolument édifié sur la nécessité d'un jury
quelconque, si ce n'est pour le rangement. J'ap-
projvoi'ais encore, aux prochaines expositions natio-
nales, l'essai de la liberté illimitée, à condition
qu'un comité intelligent séparât les œuvres d'art
de toutes les ordurei inqualifiables... La liberté
est encore le meilleur moyeyi d'ordre et de jus-
tice. " {Salons, Paris, 1808, p. 550.)
ET DE LA CURIOSITE
103
Dtlacroix ont été souverainement incorrects, au
sens pédap;ogiquo du terme. Oui pourtant s'aviserait
de conttslcr leur maitriso .'
L'art no réside nullement dans l'iiabilelé de la
main ou la netteté du métier, et la science de-
meure impuissante à suppléer aux dispositions na-
tives. On se prend à rcéliler ces axiomes au mo-
ment de réclamer en faveur lUs libres lémoignnges
do l'instinct la bienveillance d'ordinaire acquise
aux .«euls résultats artificiels do l'enseignement tt
(le l'éducation. Le Salon des arlistcs Indépen-
dants plaît et s'impose par l'amour entliou-
siasle de la peinture qu'il altesle, et aussi parce
((lie la vocation s'y épanouit sans contrainte. On ne
saurait se scandaliser de la spontanéité d<s modes
d'expression, ni s'étonner de rencontrer ici moins
d'individualités parvenues à leur entier mûrisse-
ment que de talents en puissance. Cependant un lien
peut être clierclié entre ce Salon et ceux des fm-
|iressioimis(es. La Société des Indépendants s'est
iionorée en invitant M. Cézanne à faire partie de
son Conseil; nous retrouvons aux serres delà ViUo
de l'aris M. Signac, M. SchiifTenecker, qui prireijt
liait à la dernière manifestation du groupe, en
insu, it M. Forain, qui s'y Ujit afiilié dés l.S'/li ;
en ce ([ui concerne M. Forain, jamais la liliation
avec Daumier n'est aussi clairement apparue,
Hràco aux scènes de tribunaux, !j;ràce aussi à Cette
ligiirino où M. Forain ninnlre, comme son illustre
devancier, l'aptitude à triturer la glaise et à lui
confier l'exijression de sa mi'qirisanle ironie.
Un pareil exemple intervieiulrait à souhait s'il
était besoin d'établir à quel point sont vicieusis les
appellations collectives. L'art do M. Forain, comme
celui do M. Degas, de miss (Jassall, est un art
de psycholoj^io lente, allince, on tout point opposé
aux visées de l'impressionnisme, lel qu'il est com-
munément entendu et élymologiquement détini.
De même le terme de " Symbolistes ■> no saura+t
désigner les artistes auxquels il échut, vers 18S0,
de reprendre et de poursuivre l'iruvrc d'('mancipa-
lion et do progrès. Le liarc de lîoulteville se fit
gloire de produire ces novateurs dont l'apport
devait enrichir les expositions des Indépendants
au point de leur constituer uni! raison déiro
sutlisaute. Le souvenir de Henri de l'oiilouse-
l^autroc disparu, de MNL l'aul Ciauguin et Kmile
licrnard en exil, doit être rappelé; à la pb'iadu se
rattacliaienl encore, plus ou moins directement,
MM. Aiiqiiotin, Maurin, Charles (liiilloux, Sérusier
dont on s'explique mal l'absence... Tandis (|no
d'absolus conirastos signalent les manières de M.
Vallottou, de M. Ibels, do M. Hanson, la recherche
de raraliesque signilicativo et du ton précieux
rapproche M. Maurice Denis, peintre i'i la foi
inspirée, rayonnante, sorte do moderne .\ngclico;
M. Pierre lionnard, observateur plein d'Iiuuiour
du geste familier; M. Vuillard, iiiliniisle exquis;
M. Ivoiissel, enlin, dont le révo évoiiue avec tant
do charme le cortège dos nymphes errant par
les prairies. Au total, il n'est guère de peintres
qui fassent plus grandement honneur i\ notre écolo
contemporaiiu'; quelque regret vient sruloment
^ voir MNL Vuillard et Roussel mesurer avec tant
d'avarice leur eoncoiirs, comme s'ils espéraient do
la sorte on mieux l'aire sentir tout le prix.
Nous no nous lasserons pas do dénoncer la faus-
seté de l'accusation qui érige indistinrlement en
plagiaires tous les disciples do Cuslavo Moroau;
une nouvelle fois, il se prouve que jamais opinion
ne fut plus mensongère ; nombre de ceux que fré-
quentaient l'atelier ne le cèdent point aux Symbo-
listes pour l'audace des initiatives. On a pu ap-
plaudir à diverses reprises et ailleurs M. Milcen-
diau, M. Houx- Champion, M. Charles Guérin;
mais M. Bréal, M. Barwolf, M. Lehman étaient
isolé», peinaient en secret, et la révélation qu ils
nous font aujourd'hui de leur ell'ort a de quoi sur-
prendre et réjouir tout ensemble. Entre MM. H.Ma-
tisse, Manguip, Fluchaire et, M. Marquet surtout
lequel s'aflinne avec une autorité grandissante) et
les meilleurs coloristes des Indépendants, 'a con-
cordance do3 aspirations est Uagrante. Sans
contredit, la méditation des vieux mailres, préco-
nisée par Gustavj Moreau, ainsi que les ouvrages do
M. Cézanne, ont suggéré aux dernières gémralions
l'amour de la forte peinture, la passion du ton
riche, éclatant, posé sur la toile par larges
aplats. M'°"Marval et Judith, MM. Puy. Suc, Du-
frénoy, O'Conor, Deborne, Boudot-Lamotte ofTrent
les meilleurs exemples de cet art singulièrement
robuste, franc et sain.
Pourtant l'inlluenco la plus étendue est exer-
cée par les impressionnistes proprement dits :
Claude Monol, Sisley et Pissarro. Xous voyons se
répétera l'Iieure présente ce qui s'est fasse vers
le milieu du \i\' siècle, après les premitrs suc-
cès des I aysagislcs dits de 18:50. Les initiateurs,
tout d'abord conspués, forment école, et dans la
route naguère frayée de nouveaux vblus s'enga-
gent, .le distingue bien ce qui apparente M. Ga-
briel l'.ousseau ;\ M. Pissarro et M. Pailler à M.
Guillaumin. Faut-il, pour cela, conclure à une
imitation littérale, à un pastiche f Xon certes, car
la bonne foi est cntièi-e ; puis l'histoii-e enseigne à
tenir en défiance les jugements précipités. Combien
rares étaient ceux qui percevaient, il y a vingt-
cinq ans, entre l'art do M. Claude Montt et de
Sisley dis dill'érences si certaines qu'elles sont
devenues scnsibUs pour tous aujoui'd'hui .' Chez
M. Lebasque — en pleine expansion du talent, —
chez MM. Hené .luste, liut'er, Pirolo, de La Vil-
léon, Leboau. llazledine, Man/ana, Giran-Max,
TarUhotV, et chez M"' Cousturier. les signes du
dégagement de la personnalité ne font point doute ;
d'autres peintres, attirés par la rotation des am-
biances — MM. Morax, G. Bouche, P. Gatier,
Menu, Vital l.acnze, Urbain, .\uran. Homard,
M '•■ Trevelyon, Scliotte, Moujon-tlauvin — en-
tendent y parvenir sans recours à la loi du mélange
optique; il en est encore qui par leui-3 procédés
et leurs préférences do sites, d'éclairages, se ré-
clament plutôt de M. Iténé Ménard. de M. Henri
Martin, ol je songe à MM. .Vndré Barbier, Marre,
Chn(iuis, André' .MIard, Kossowski, Albert Joseph,
Marianne, A M«" dn WecrI...
Dans un do sis premiers romans. Soi, NF. Paul
Adam semble avoir pris à tAcho do déllnir le
néo-impros'sionnisino et ses procédés de loucho
régulièrement divisée : • Les teintes, dilil, s'nna-
Ivsent par gouttes colorant-s et minuscnlos, juxta-
posées comme les points d'une tapisserie, tt l'im-
pri'ssion vient de la ]iarfaita harmonie nltrinlo
par cette multitude orcheslrnlo do petilis taches ■•.
C'est une des particularités de ce Salon de réunir
tous les adeptes do eitte Iffolinique, depuis M. Si-
gime qui l'instaura avec Seurnl. avant d'eu l'eriro
l'histoire, jusqu il MM van llysselbovghe, Lueo,
l'etitjeun, Cross, tous arlislcsde vnhur, de renom.
Ici encore, il importe do ne point verser dans lo
104
LA CHRONIQUE DES ARTS
paiU piis et de roconnailrc que ces moyens inédits
aavcnl concuur r à une meiUeui-e consignation d(s
ambiances et des viijralions lumineuses.
Il est ais(' de deviner désormais la part pn-pun-
déranlo dévolue au paysage. Kncore mainte
œuvre s'est-ellc dérobée, par son originalité
même, à l'ordre de nos classifications : celles, jiar
exemple, de MM. Prunier, Francis Jourdain, OtI.
Mouclier, Pierre Moreau. Lacoste, en passe de
célébrité; celles encore qu'ont sij^nces des artistes
dont le nom ne sera plus oublié ; M. Minartz,
M. Le Bét;ue, nolateur du pittoresque vénitien, et
M. Fleury, chez qui s'avèrent tout ensemble un sens
jiarticulierde l'intimiléet une prédilection marquée
pour les nuances délicates dun gris argentin, (iràee
à M. liattaglia, à M. Bonnamy, à M. Laprade,
les parlerres s'égaient et se diapront do Heurs
scinliUantes. Ah! le peintre do qualité rare ijue
M. La])rade, et combien on serait en droit de lui
reprocher l'e.xcessive discrétion de son envoi ! .Sous
les pinceaux de MM. Piet, P.oby, Léon Félix,
Xaudin ou do MM. Dufy, Vieillard, Ranft, Del-
pouve, Lenipereur, Launay, Piouarl, le paysage
la place ou la rue s'anime de scènes de mœurs,
provinciales ou parisiennes, curieusement ob-
servées. Du même M. Rouart, une étude de nu
nous hante ; elle est d'un métier calme, simplifié,
qui offre plus d'une analogie avec la facture dos
tableaux de P'rédéric Bazille, le fier peintre mont -
pelliérain, tué pendant la guerre.
Deux arlistes qui vivent loin de la capitale de-
vront à cette exposition une mise en lumière mé-
ritée : M. Martin, le peintre de fleurs et le déco-
rateur qui tient la première place dans l'ceole
lyonnaise, depuis la mort de Vernay et de Carau,
puis "il"' Darbour. La série de ses portraits et
spécialement ceux qui portent les numéros 58L 5f^a
et 58(i, dénotent un vrai peintre, attentif au jeu
des éclairages directs ou -'i conire-jour et très apte
à fixer la variété de leurs effets contrastés. M"" Dar-
bour est une précieuse recrue pour une Sociélé qui
a droit de s'enorgueillir du concours de M"^' Marie
Bermond et Paule GobiUarJ. Autant qu'il nous
souvient, les Salons féminins ne nous oui rien
montré d'aussi artiste, d'aussi subtil.
Le catalogue se dispense d'indiquer la nationa-
lité des exposants : c'est peut-être dépasser les
limites permîtes au laconisme, et quelque dé-
sarroi en résulte pour le visiteur. Pourlant, les toiles
de MM. Xonell Monturiol, Ricardo Floi-ès, Dor!-
gnac, Torent, Kegoyos, Garcia Lozauo, s'accordent
à confirmer la renaissance de la peinture espagio'.e;
MM. Sickert, Dirilis, Faber du Faur, Pielscb.
Jelka Rosen, Zuricber, Muret, Kavli , M"" Krogh, lais -
Sent préjuger à quel point les recherches sont
aciives, ardentes en dehors de la p 'ninsule. .Sous la
gaucherie apparente de son exécution, un tableau de
M. Tuch Kurt, le Jeu d'enfants, abonde en détails
exquis. . .
Bien que la peinture absorbe ici tout à son
profit, parmi les contiibulions qui n'en relèvent
pas, plus d'une vaut de retenir : ainsi les g.'ès de
M. Méthey, en constant progrès: ainsi les liiho-
graphies de M. Roustan : les p.'aquettos de M. La-
fleur ; les statuettes de M. Marque : les sculptures
de M. Vittig : de ces ouvrages, toute banalilé est
absente. Vienne la Société des Indépendants à
réduire le nombre des envois permis à chacun
et à disposer les peintures dans un ordre plus
rationnel, son Salon s'imposera comme la seule
exposition compatible avec la dignité du créa-
teur et avec les conditions de révolution esthé-
tique.
Roger Mafx.
Société des Antiquaires de France
Séance du 1 n>a>'s
Sont élus associés correspondants : MM. Espi-
nas, Cbéron et Lauer.
M. Marquet de Vasselot présente une statuellc
japonaise du viu" siècle, en bronze doré, récem-
ment acquise par b Louvre.
M. Maurice étudie l'origine du nimbe, d'api es
les monnaies de l'empire romain.
M. Monceau explique l'effigie de la légende d'un
sceau byzantin de Jean, évèque d'Afrique.
M. le docteur (Japilan rappelle la découverte
d'objets préhistoriques faite par Cocberel prés
Évreux, au commencement du xviii' siècle et que
Monttaucon a enregistrée.
Séance du 14 mars
Sont élus associés correspondants ; MM. Furcy-
Raynaud el Rodocanachi.
M. l'abbé Bossard présente un livre d'Heures de
la fin du xv= siècle ayant appartenu à la famille de
Gursay.
M. Durrjeu établit que la sainte représentée
dans un tableau flamand du musée de Gand. ré-
cemment signalé (1) n'est pas sainte Geneviève,
mais sainte Marguerite.
Séance du 18 mars
M. l'abbé Ihédenat présente une anse en bronze
frbuvée à Naix Meurthe-et-Moselle) et envoyée
par M. Dcnnreuter.
JI. Maurice revient sur la question de savoir à
quelle époque le diadème apparaît sur les monnaies
des i-mpereurs romains.
La Peinture néerlandaise primitive
AU LOUVRE Eï .\UTOUR DU LOUVRE
D3 tout temps, on a maudit, vilipendé, raillé
les médecins et la médecine. Mais on n'a jamais
pu ni renoncer à la médecine, ni supprimer Us
médecins ; et l'on a du célébrer les bienfaits de la
chirurgie, de l'antisepsie, etc. Il en est de même
pour les restaurateurs et la restauration des objets
d'art: causes et effets sont tout pareils, dans les
deux ordres de choses. On ne peat repousser en
bloc le second. On ne peut méconnaître sa néces-
sité au point de vue de la conservation même
de l'œuvre d'art, sujette à des maladies et
il) V. la Chronique des Arts des 31 et 28 février,
p. 60 et 69.
ET DE LA CURIOSITE
105
accidents, visibles ou non, qu'il faut soigner et
guérir.
La restauration des tableaux est donc comme
la médecine: si l'on no peut s'en passer, ai
moins faut il en uier avec le plus de pru-
dence, de clairvoyance tt de discrétion possible.
Tel eàt mon avis, pailas^'S j(; crois, par la plupart
des esprits sages. Tel est aussi le prin.ipe adoplé
et appliqué au musée du Louvre : principe dont un
fait récent m'oblige à conlirm''r l'application p «r-
manonte.
iJn intéressant article sur liérard de Harlem, pu-
blié par M. le D' Max-J. Friedhender dans le pre-
mier fascicule do 1903 du Jahrbuch de Beilin
débute, au sujet de l'élat matériel de notre Késui-
rection de Laz'ire du mémo maître, par ure sé-
rie d'erreurs qu'il n'est pas possible de laisser
s'accréditer.
M. Friedhender regrette que " celte peinture
ait subi une restauration considérable et mal-
heureuse :1). »
ijuand je vis le tableau à Montpellier, l'état gé-
néral de la peinture était bon; mais le panneau se
disjoignait de bas en haut, vers la partie médiane.
A celle inlirmité accidentelle (2, vint remédier,
après l'acquis. tioD, un parquelage exécuté au
musée même, dans do si parfaites conditions de
rapprochement des paities disjointes, que la fente
devint prtsquo inflniti'simalo, et eut à peine J»j-
soin d'être reboucliée.
.Je SUIS en mesure d'affirmer i]u'il n'y eut pas
d'autre opération.
M. l''ricdl:inder ajoute que « la peinture a été
fortement nettoyée — sclinvf gepiitit — et a
perdu son harmonie do coloris )>. Or, on a poussé
la discrétion jusqu'à respecter l'ancien vernis trop
jaune, lequel donne ;'i l'uuivre un ton général que
je n'aimo guère.
Enlin, M. Friedh^ndcr afiirme que " le restaura-
teur a déliguré plusieurs parties, mitamment h s
tètes du (,;hri8t, de saint .leau et de la femme de-
bout ". .le suis obligé de répétrr que. sauf pour la
partie, presque imperceptible, de la f'-nte du pan-
neau qui intéressait la tète du Christ, aucune do
ces trois tôles n'a été toucliéo ni modiliée en quoi
que co soit, depuis qu« le talileau a passé de Mjiit-
jiellier au Louvre.
iM. Friedhinder a-l-il vu le tableau de ses yeux?
A-t-il l'iô mal rense gné .' .Jo ne sais Mais il
était nécessaire de remettre les choses au point, m
rétablissant l'exactitude des faits. Je regrette do
n'avoir pas été à mémo de le faire plus lût.
<;•; n'est pas un événement commua quel'enliée,
dans un musée, d'une uuvro incontestable de
Quinten Massys. Ce n'est pas une petite joie que
l'iipparilion. dans nutrn grande maison du I,ouvri\
d'un nouvel exenipliiire authenlique de co mailre
rare à tous égard.s. Ce si'comi l'.xeiiipluire, [ictil
poème iiilimo de tendresse maternelle et d'umoiir
lilial, qu'on pourr.iit ap|.elor Le Ui'tcil de l'Enl'iiixl,
a, do plus, la bonne lurlune de ne pas fairi' double
emploi avec le premier, notre tableau bien connn
(!) « Slafk iind nichl gliicklich reitaiirierl. »
('.') Un ancien vernis Inip jaune, lu bas du pan-
neau caché par le cadre, liaient do moindres incoii-
véiiionli.
des Peseurs d'or 1). C'est le legs, déjà formulé
depuis des année", nullement imprévu par consé-
quent, d'un homme de grand goût, M. llattier,
dont la libéralité l'accompagnait d'un bas-relief
en marbre, dans le goût tloreLtin de la fin du xv
iiccle.
J'ai dit que notre nouveau Quinten Massys ne
faisait pas double emploi avec noire « Intérieur
de joaillier à Anvers en 1514 ». Ce ne sont pas
seulement les sujets représentés qui ditrérent, mais
la facture et l'époque, notre Réceil de l'E.-tfant
étant assurénient antérieur à l'u-uvre de 1514. Ce
délicieux tabl au n'est pas davantage une répét tion
du beau et célèbre tableau du musée de Berlin:
La Vierge mr un trône échangear.t un baiser
avec l'En,ant n" ôtil . Ce dernier ist plus impor-
tant par le format it les détails, parmi lesquels le
paysage tt l'architecture lienuent une grande pU ce.
Mais le sentiment plus intime du nO:rc, et le
joli élan qui unit les lèvres tt les mains des
deux èlres — il semble, à l'intensité de leur tendre
et joyeux vouloir, qu'ils aspirent à ne plus former
de nouveau qu'une seule et même vie — lui assure
une place particulière dans l'art iu maître, à qui la
charme personnel de l'interprétation, la nouveauté
apparente de la conception et de la manièiede
ptindre — sans parler de la légende et du mystère
planant encore sur les origines — ont fait une
auréole nullement usurpée... J'aurai aussi à revenir,
dans la (iazette, sur ces questions encore obscures,
et si justement passionnantes.
Je dois signaler le passage, dans une vente ano-
nyme 'il faite ;\ Paris dernièrement, d un des meil-
leurs tableaux du groupe de Gérard David que
que j'aie eu l'occasion de voir depuis longtemps,
(j'est une Déposition du Christ, qui avait appar-
tenu précédemment au cardinal Dcspuig, archevê-
que de Palma u^Iajoniue). Trois personnages tcu-
lement autour du cadavre divin ; la Vierge au con-
tre, sain! Jean à gauche, la MaJeleino à droite. Il
y a lA une gravité eimpl'», une expression de dou-
leur recueillie, qui sentent singulièrement le voisi-
nage, on pourrait presque dire la présence, do maî-
tre (iérard. iletto èlruite parenté se retrouve dans
la franchise et dans la simplicité, non seulement
de la composition, mais aussi de la couleur, qui
concourt sinsi à l'etVet général. Il y a li un elVort
et une Volonté marqués, et reiuarquablea. La Made-
leine seule est un peu manién'e, et rappelle trop
littéralement Memling, le grand prédécesseur de
Gérard David A Bruges : mais co point même est
intéressant. Nous avons ici, il n'en point dnuter,
une ceuvre direelement sortie de l'atelier du mai.
tre, tout au moins exécutée siuis ses yeux. Elle se
rapproche bien plus do sa propre manière qu'au-
cune de celles de son disciple lo plus en vue en ce
moment (et le plus remarqué par sa fécondité, par
sa recherche un peu mièvre de la griïce : le fumeux
pseudo-Mostiicrt do Waagen, lo mailro do Xotre-
I) Daté de lôH cl non do 151P, comme lo por-
tent par erreur les anciens entulogucs du Louvro.
(■-'( Los tableaux de coite vente, me dit-on, prove-
naient, on 1res l'orle m»]i>rili'\ do la collection
do In comtesse Hené de Hé.irn, qui cultiva et pro-
tège l'art ,'0»s loutes ses formes. — Voir dans le
dernier numéni de In ChroxiijUf. p. 100, lo compte
rendu do celle vente, l.e tableau en question a été
adjugé ft 12,800 francs.
106
LA CHRONIQUE DES ARTS
Dame des Sept Douleurs, que M. (ieorges llulin
de Loo veut êlre Adrien VsoDbrant (le nom le plus
connu dans lo f,'roupo qui entourait lo mailrf'.
J'en ai dit assez pour faii(? comprendre l'intérêt
de celle pièce, vraiment captivante en ce qui con-
cerne l'histoire de l'art brugeois à l'extrême fin du
XV* siècle et au début du xvr (1; On y voit le pas
fr. nclii depuis Kogier de la Pasiure, et la marche
vers l'idéal réalisé par Ouinten Massys dins le re-
table célèbre d'Anvers. L'd'uvre eut fait bonne
figure au Louvre, entre notre triptyque (iarriga,
clair, a^jréable, un peu trop superliciel, et nos
Xoce.s lie Cann, trop sombicsde ton, mais d'une si
remarquable maîtrise, l'étant données les coiidilions
assez cxccptiùnaelles de la ven e et son manque re-
latif d'éclat, c'est une bonne occasion perdue. D'a-
près ce qui m'oit rapporté, c'est le musée améri-
cain de Boston qui en bénélicicrait.
Ce n'est pas sans raison et sans réflexion que
j'ai entrepris d'insister ici, sous la rubrique ci-
dessus, sur une branche de l'art primitif si inti-
mement liée à la branche contemporaine de notre
art national, sans parler de sa valeur propre.
Voilà ce que j'expliquais récemment à un ama-
teur de marque qui n'avait pas compris l'afhat
d'une récente acquisition du Louvre et que je réus-
sis d'ailleurs à faire revenir sur cette incompréhen-
sion.
Les amateurs, les peintres et autres arlistos,
avec leurs goûts souvent restreints et leurs engoue-
ments personnels, ont de la peine à se placer au
point de vue plus général du critique d'art et du
conservateur do musée.
L'art du Nord, malgré les progrès accomplis,
subit toujours les effets d'une longue défaveur : il
n'occupe pas encore, dans l'eslime et la juste ap-
préciation du public, non p'us que dans nos mu-
sées, la place légitime qui doit lui revenir. -Je vou-
drais contribuer à faire changer cet état de choses.
Ce n'est pas au moment même où Berlin sait
mettre la main sur un Hugo van der Goes incon-
testable (2), sur un exquis Saint Jean-Baptiste de
Gérard de Harlem — plus, me dit-on, sur un
Schongauer ? — qu'il convient de nous désintéres-
ser de ces admirables écoles, do nous tenir à l'écart
du mouvement qui les met en lumière et en hon-
neur. C'est là le terrain commun d'une noble ému-
lation, profitable à tout lo monde civilisé : terrain
où nous no devons pas déserter la lutte, et cela
d'autant plus, je ne cesserai de le répéter, que
cette branche néerlandaise de la peinture est
partie intégrante de notre patrimoine français.
Camille Benoit.
(1) Je ne crains pas d être démenti par les con-
naisseurs qui ont étudié de près l'an dernier, à
l'Exposition de Bruges, ce groupe si important et
si bien représenté. . . . Parmi les œuvres attribuées
à Gérard David avec lesquelles cette Drposition
citée plus haut présenterait certaines analogies, je
citerai, entre autres, la Crucifixion bien cornue
du musée do Berlin (n°073), composition d'ailleurs
plus importante. . . .
i,2) h' Adoration des bergers, dont la Chronique
annonçait récemment l'acquisitjon, proche parente,
en petit et dans un moins grand style, du Triptyque
des Portinari. passé de l'hôpital de Santa Maria
Nuova aux Offices do Florence.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
A PROPOS DE K.-I). K.M'MNCK
Puisque, gràco à de précieuses communications
dues à des critiques d'arl autorisés tels que MM.
IL llynians et G. (jli'tck, lu personnalité du peir.-
tre K. D. Kauninck, représenté au musée de Gand,
semble s identilier avec le A'. I). Keuning ioaion
connaît des o-uvres signées à Cologne et à Leipzig,
je crois intéresser lei lecteurs de la Vhroniqiw ta
leur signalant encore deux autres tableaux portant
une troisième variante de celte signature, c'est-ù-
dire : A'. D. Kcuni7uk.
L'une de ces ])eintures, très semblable, comme
choix du sujet, aux Calamités humaines de Gand,
ae trouve au musée communal de (-lourlrai et porte
le titre A' Incendie de Troie: l'autre est au musi'e
de Freibcrg :en Saxe) et repréienle, s'engageant
sur un poat dans un paysage accidenté, L'Ange et
Tobie.
M. Hofslede de Grool, de La Haye, qui m'a
signalé ces deux œuvres, que je connaissais d'ail-
leurs, m'écrit non sans raison : .■ Le peintre se ratta-
che à la manière de Savery, et l'on sait que ce
peintre, qui s'inspira de Jean Breughtl de Velours,
naquit à Courtrai, tout comme le Creslian de Co-
ninck des liggeren d'.Vnvers, que M. (i. (ilùck
croit pouvoir identilier avtc la peinture du musée
de Gand et avec celle du musée de Cologne, signée
A'. D. Keuning. n
L, M.iETEHLINCK.
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre de l'Opèra-Comique : Muguette, opéra-
comique en (|natre actes el cinq tableaux: paro-
les d<.' MM. Michel Carré et G. Hartmann, mu-
sique de M. Edmond Missa. — Les Concerts.
La nouvelle œuvre que vient de monter M. Al-
bert Carré n'a rien de révolutionnaire. Ni comme
livret ni comme musique elle n'enfreint les règles
que la moyenne des petits amateurs assignent à la
bienséance artistique. Et, sans doute, il est sage
qu'un théAIre bien administré songe aussi aux be-
soins des àmts médiocres éprises irrésistiblement
do chromolitographies, de fails-divtrs et de ro-
mances. Elles sont la masse, elles ont l'argent et en
veulent pour leur argent. Bien de plus naturel
qu'on se préoccupe de Us satisfaire. Un théâtre
n'étant qu'une entreprise commerciale comme une
autre, il se faut, au contraire, émerveiller de la place
que M. Carré sait faire, dans le sien, à l'art véri-
table et désintéressé.
Au reste, si la .Muguette de G. Hartmann et
Michel Carré n'oll're que peu d'intérêt dramatique;
si la partition de M. Missa n'a guère plus de va-
leur musicale, le spectacle, comme toujours à
l'Opèra-Comique, est ingénieux et agréable, el le
seul tableau du marché par lequel s'ouvre le pre-
mier acte, compense les faiblesses et la médiocité
de l'œuvre entière. Mais il faut avouer qu'un peu
de vraie musique, ici comme dans la suite, ne
gâterait point la mise en scène.
Or, la musique de M. Missa, on doit bien en
ET DE LA CURIOSITE
107
convenir, n'a rien qui la recommande particulii.-
rement à l'attention des connaisseurs. Je ne sais
si elle plaira au public pour leiiuel elle semble
avoir été écrite, en toute ingénuité, par un homme
dont le sentiment s'accorde au goût bourgeois des
foules. Au point de vue artistique, il est difficile
d'en faire l'éloga. Non pas que je lui reproch's de
n'ètro pas révolutionnaire, ainsi que je le consta-
tais en commençant. On ne peut indéfinimen't révo.
lufonner l'art, et il est fc^rt admissible que certains
artistes appuient leur personnalité sur une tradi-
tion. Encore faut-il qu'elle soit jiure et appliquée
avec un évident souci de beauté expressive et for
melle. iji'llc dont s'autorise M. Missa est bâtarde,
et la préoccupation de plaire en gàlc encore l'ap-
plicati ni, dans le cas présent, en dictant au com-
positeur une foule de lieux communs et de for-
mules.
Ce qu'on peut le plus justement louer dans la
musique de Uurjuette, c'est son allure théfitrale,
dans l'acception courante du mot. JI. Missa pos-
fêle évidemment le sens de la scène ; il sait éta-
blir un dialogue sans briser le cours de son idée
musicale ; il s'entend à accompagner adroitement
l'entrée ou 1 1 sortie d'un pfrsonnage et les jeux
muets de toute s)rte. C'est un homme de théâtre.
Mais il y en a bien des espèces, et de Wagner, qui
en est un, à Lecocq qui on est un autre, on peut
tracer bien des degrés. Quoiqu'il use du leitmotiv,
M. Missa tient ]>liis de L^cooq que de Wagner et
emploierait mieux son talent à fournir les théâtres
de genre que les scènes lyriques oflicioUes.
Mugu'/Jc est fort bien jouée par M"» Thiéry, de
qui la voix est fraîche et le jeu intelligent; par
M. Muratori', en progrès depuis ses débuis; par
M. Kugére, toujours excellent comédien, et par
M''" l'assama et de (liaponne, réduites aux petits
rôles et les faisant valoir. L'orclnstro,sous la sùro
direction de M. Luigini. s'acquitte en conscience de
sa tâche, qui est, trop souvent, dédoubler les voix
à l'unisson ou à l'octavo.
♦
■Hf *
Pau de n luVo'autés, cotte semaine, au concert.
Chez M. Chevillard, M"" l.itvinne triomphait avec
l'air du i'reinchiitz, la Murt d' Ysciilt et l'cntlit'-
silée; chez M. Colonne, M. van Dyck triomphaH
également avec dilTérenls morceaux de Berlioz et
Wagner. Ces triomphes prévus et escomptés ne
regirdenl point la critique, .\ussi me suis-je rendu
au (;iinserva!oiro, oii l'on exéculiit deux nouveautés
inégalement anciennes — on sait que le l'.onserva-
loiro re'arde au moins de vingt ans sur nos autres
institutions musicales ; un chu'ur de Berlioz,
Surak la llxii/neuxe et l'ouverture du Camp île
WallenstiUn, do M. Vincent d'Iiidy. Do la preniiiTO
û^ C33 coiiiposilious, il n'y a guère à louer <\\ir
certains détails d'instrumentation. L'inspiration et
la facture en ont prnJigiousomont vieilli et le beoin
d'exhumer ce pi'ché do jeunesse de l'auteur dis
Troyens ne se faisait nullement sentir. Far contre,
il faut féliciter la Société d'avoir inscrit & son ré-
partoiro le Camp de Wallenstein, qui denieuro
une des cn.upositions les plus oiiginaloj et les
plus brilhiiiles de M. d'Indy. I/ex-'culion on a été
très vivante et très colorée, l'ant-ètro M. Marty
n-l-il exagéré la rapidité du début, île lollo sorte
qu'il devenait dilticile do saisir le thème initial du
morceau dans colle allure rapide. Mais l'ousomblo
de l'interprétition ne se ressentit pas de cet excès
de longue, et la structure admirablement nette de
cette belle œuvre apparut dans toute sa clarté.
P. D.
REVUE DES REVUES
— Les Arts mars). — Fin d9 l'étude de M. Au-
guste Margiiillier sur la collection dj tableaux de
M. Rodolplie Kann : l'école française et l'école an-
glaise font l'objet de cet article 6 reprod. d'après
Greuze, H. lîigaud, Natlier, Fragonard, l'ater .
— M. Andté Michel poursuit ses intéressantes
et instructives Promenades ortist ques aiimvsée
du Trocadéro et étudie les œuvres typiques elles
caractères de l'école auvergnate et de l'école liour-
guignonne au xii' siècle, en lueltsnl sous «os yeux
de belle.s reproductions de sculptures empruntées
à Notre Dame du Port de Glermont-Ferrand, à
l'église de La Charité-sur-Loire, à la Madeleine
de Vézelay, à Saint-Lazare d'Avallon et à Saint-
I.azare d'.\utun.
— Fin des études de Jean GuilTrey sur La Col-
loction Tliomy-Thiery ' 11 reprod.), — et de
M. Boyer d'Agen sur Le Trésor de Conques (9
grav).
— Enfin, cette revue publie, comme prélimi-
naires A une enquête sur les vandalismes dont sem-
blent avoir été victimes, ainsi que nos lecteurs le
savent, les tableaux de la collection tîalliera a
Gènes, d'excellentes reproductions des principaux
de ces t-ibleaux, signés Véronèsc, Paris Bordone,
le Guerchin,le Capucc no, Guido Reni, Titien, Mo-
rello da Brescia et van Dyck ; notamment por-
traits de membres de la famille Brignole-Salci.
* La Revue musicale ^février). — M. Jean
Ghantavoine, poursuivant ses intéressantes conlri-
bulions à l'histoire de Beethoven, publie un alle-
gro, daté de nOi', écrit par le maître pour une
boite à musique et qui mérite de prendre place,
liarmi les curiosités musicales, A coté des morceaux
écrits par Mozart pour des instruments du inènic
genre.
* Dans le même numéro, M. Julien Tiorsol fait
lonnaitro dos lettres do Berlioz à la princesse do
Sayn-Wittgeustein, qui viennent d'être publiées à
Leipzig, par M. La Mara.
= Kunst en Loven n* 1 . — Première livraison
(le l'édition franeaise de cette revue tlamande, éditée
:'i Gand. (Uiaque numéro contient la traduction
(!•( tous les articles qui ne sont pas exclusivement
li térairts. Ils sont généralement consacrés aux
artistes d.'s Pays-Bas d'autrefois et d'aujiuird'hui
et illustrés do bonnes similigravures, tirées hors
texte et présentées avec goftt.
= M. Pol de Mont consacre une élude à 'l'béo
van Itysselliorghe, qui sait, en em|irunlaiit la
technique des pointilliste», conserver à fis ouvres
consciencieuses une délicate saveur d« terroir.
= Note de M. II. -.1. Wauters sur un tableau
dont vient de s'enrichir le musée do Bruxelles: un
Intérieur de l'églit» des Jt'suites <) Anrers, qui
108
LA CHRONIOUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
pourrait êlre iillrilnié à la collaboration do Guil-
laume von Khrcnberg cl de Jérôme Janssons.
(K"' 2 et 3,1. — Article àa M. Pol de Mont sur
Alexandre Ilannotiau, né à Bruxelles en 1863 et
mort ;'i l'âge de ;J8 ans. Il se voua particulièrement
à peindre le silence et la paix de Bruges, et ce ne
fut pas sans bonheur, ù en juger d'après les gra-
vures qui ornent cet arlidi'.
(N« i). — Le môme auteur éludic l'oeuvre du jeune
artiste Edmond van Offel, illustrateur à l'imagina-
tioa gracieuse.
=^ Reproductions du triptyque do l'Adoration
des MfiQeit do Kogier van der Weyden, à la Pi-
nacolliéque de Munich, avec texte descriptif de
Johanna Szelinskn.
(N» 5). — Tout le fascicule f si consacré à une im-
portante étule de M. Georges liuliii sur Id peintre
brugeji-s Jan Provosl. On sait peu sur sa vie,
sinon qu'il fut reçu comme franc maître dans le
métier des peintres anversois en 1498, qu'il revint
bientôt à Bruges, qu'il y fut successivement «mde)',
gouverneur et doyen de la corporation des pein-
tres, qu'il exécuta différents travaux de peinture
et aussi d'arcliitecture et de décoration, et qu'en
1521,iltit laconnai^3ance, à Anvers, d'Albert Durer
et l'accompagna ù Bruges. Li s-ul tableau de Pré-
vost dont l'authenticité soit certaine est le Juge-
ment demie)' àa mu éecommma' de Bruges. Des
comparaisons ont jurmis à M. Uulin d attribuer à
cet artiste plusieurs autres u'uvrf-s, dont les plus im-
portantes sont : LaDeipara Virgo annoncée par les
Prophètes et les Sibylles, du muséa de l'Ermitage
altribuée jusqu'à jjrésent à Quinten Massys et
V Adoration des Mages du musée de Berlin, cata-
loguée comme imitdtion de Gérard David. Ces
deux œuvres sont reproduites dans la livraison,
ainsi que le Jugement dernier et un fort joli
Saint François d'Assise renonçatit au monde
(coll. R.-C. Sulton-Nellorpe qu'il est peut-êlre dif-
ficile d'attribuer à Provost.
NÉCROLOaiB
On annonce la mnl, à l'âge de cinquante ans,
de M. Charles Gillot, fils de l'i;ivrinteur du pro-
cédé phototypique connu sous le nom de " gillo-
tage », et qai s'était fait lui-même un nom dans
l'art de l'héliogravure. Gelait de plus un amaleur
de goût, qui avait su réunir une admirable coUec-
laHion d'art japonais de tou'.es ka époques.
Il était chevalier de la L°gion d'honneur.
Nous apprenons la mort de M. Lemarie des
Landelles, artiste peintre, lauréat du Salon, dé-
cédé à sa villa de Saint-Jean-le-Thomas, dans la
Manche, à l'âge de cinquante-six ans. Il était né
à Pontorson (Manche). Elève de Gérome, Rapin
et Pelouse, il exposa au Salon d 'S paysages em-
pruntés, pour la plupart, aux siles de la Bretagne,
il obtint une médaille de 3' classe en 1881, et une
mention honorable à l'Exposition Universelle de
1889.
On annonce également la mort du prince belge
André Sodar, paysagiste de talent, décé>dc â l'âge
de soixante-quatorze ans, à Diuanl-sur-Meuse. Il
s'était depuis vingt ans consacré à la peinture dé-
corative et avait souvent exposé aux Salons de
Paris.
Le sculpteur et peinire Ludwig Gioss est
décédé à M(i-d!ing, prés Vienne, le 2:J février der-
nier. Il était né le 30 janvier 18.jI ù Wiener-
Neusladt i Basse-Autriche; et avait étudié à l'Aca-
déiiiie de Vienne, puis â Munich. Parmi ses
meilleures œuvres on cite un Ange du rejios,
figure tombale, â Fra unhaid. et cinq statues au
nouvel llùtil de ville de Vienne.
Depuis une vingtaine d'années, Gloss s'était
également adonné ù la peinture, notamment à celle
do portrait et de genre.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
E.\position de la Réunion des Peintres et
Sculpteurs de chevaux, au Grand Palais des
Champs-Elysées, pendant toute la durée du Con-
cours hippique.
19' Exposition des Portraitistes français, ga-
lerie Georges l'élit, 8, rue de Séze, du 31 mars au
23 avril.
Exposition de ])eiii turcs, aquarelles cl sculptures
de MM. P. D. Bergeret, L.-E. Fournier. H Gou-
nin, "V. Henry, J. Taupin, E. Trigoulet, et
H.-L. Levasseur, au Cercle artistique et litté-
raire, 7, rue Volney, à partir du 1" avril.
Exposiliuu de cinquante tableaux de l'école
impressionniste, galerie Bernheim jeune, 8, rue
Lalhtte, du 2 au 2.0 avril.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Proeince
Tunis : Exposition internationale des Beaiix-
Arls, du l.ô au 30 avril. Les œuvres envoyées de-
vront avoir un caractère exclusivement oriental et
reproduire de préférence des sites de l'Afrique du
Nord. Pour tous renseignements, s'adresser â
M. Paul Proust, commissaire général, bibliothèque
du Casino municipal, à Tunis.
Étranger
Saint-Louis ^Amérique.i : Exposition univer-
selle des Beaux-Arts, du 1" mai au 1" décembre
1904. Comprendra les œuvres produites depuis
lS9i. Envoi des notices au Conimis.sariat de l'Ex-
position des Beaux-Arts, avenue d'Anlin, avant le
1" octobre 1903. (Le maximum des ouvrages que
l'artiste pouri'a exposer est limité à six}.
[Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gerant : André Marty.
Paris. - Imprimerie de la Gazette des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N- 14.
1903
BOREAUX : 8, RUE FAVART '2« Arr.)
4 Avril
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSA^T LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Clironique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départenicnts 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ISTuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
js-E Société vient de se formel-,
comme nous l'annonçons iiliis
loin, qui se propose d'être pour le
musée du Luxembourg ce qu'est
pour notre musée d'art ancien la Société des
Amis du Louvre.
L'idée est heureuse et mérite tous les encou-
rafjements. Combien de fois ne nous est-il pas
arrivé, en présence des prix considérables
atteints sur le tard par les lïuvrcs d'artistes
modernes trop longtemps méconnus, de dé-
plorer l'insuflisance des eréilits alloués pour
l'enrichissement de nos collections, et surtout
le défaut de )icrspicacilé des Commissions
officielles d'achat qui ne surent pas — ou ne
voulurent pas — découvrir le talent ignoré 1
Combien do fois n'avons-nous pas ou occasion
de regretter l'absence, dans notre musée natio-
nal, (i'univros significatives que les musées
étrangers, plus promids et plus heureux,
nous enlevaient pour toujours !
Les Amis du Luxembourg, jiar le nioyiii de
colisations,dc dons, de sotiscriptions, se pro-
posent de remédier ù cet élal do choses, et,
ajoute leur généreux programme, l'intérêt de
cette tâche « se doublera souvent de la salis-
faction ipii vient d'un oubli réparé, d'uno in-
justice redressée ». C'est dire aussi, ajoute-
rons-nous avec eux, ([u'clle ne sera pas tou-
jours aisée : ils auront non sctdemeni à lutter
contre certaines résistances adminisiralives,
mais encore à so défendre contre Icurd pro-
ju-es engouements, et se garder aussi — est-il
liesoin de le dire'/ — de toid ce ijui, <le jirès
ou do loin, pourrait ressembler à une coni-
jdaisance; il leur sera nécessaire d'allier à la
largeur do l'esprit le plus conipréhensif la
saine et lucide raison d'un jugement tout ob-
jectif, et bien qu'ils se croient plus que d'au-
tres « à l'abri des truquages et des super-
cheries I., vantons-leur, néanmoins, ici encore,
les bienfaits de la prudence. Mais, difficile,
l'ipuvre n'en est que plus tentante; elle sé-
duira sans doute tous ceux qui s'intéressent
au mouvement de l'art contemporain.
NOUVELLES
j(:** Le ministre de l'Instruction publique fl
fait siftncr les décrets de promulgation dans In
Légion d'honneur i'i l'occasion du centenaire
des écoles françaises do Rumc cl d'Athènes.
La promotion (qui n'est pas encore parue à
VOfficiel) compte ^ croix de grand-officier. 10 de
commandeur, !Î0 d'offuMer et AO de chevalier.
Les quatre croix do grand-officier sont don-
né'os à MM. lîougueieau. Ilenner, membres do
r.Vi-adéniie des l!eaux-.\rls, Heorges l'crrol, di-
recteur de l'I'.cole normale, et Ileuzcy, conser-
vateur au musée du Louvra, professeur au Col-
lège de l'rance.
+*+ Depuis le 1" avril les heures d'ouverture
et de formelure des musées .sont modiliées
ainsi qu'il suit : le Louvre et le Liixendiourp
ouvrent de 0 h. A 5 h.; (^.luny et Versailles, do
Il h. à fl h.; le musée Ciuiniel et Sèvres, do midi
il f) heiu'os.
:(,•* Le musée Coudé, i\ C.lianlilly, sera ouvert
nu public le dimanche et lo lundi do PAqucs, et
ensuite tous les jeudis, dimanches ol jours do
l'été, do 1 heure ù ô heures, jusqu'à la nù-cc-
tohro.
Comme les années précédentes, le musée
Coudé sera ouvert lo samedi de 1 heure A 5 heu-
res, moyennant un droit d'onlréo ilo 1 franc
perçu au profit de ht Société de secours aux
blessés dos armées de terre et de mer. LochA-
tcau et le parc seront feruii'-s pendant les jour-
nées do courses ilo Chuntdly, 17, •■ÎV ol '.ii mai.
llO
LA CHRONIQUE DES ARTS
^*;|. Un ccrlain nombre d'amalcurs d'art mo-
dorne, parmi lesquels figurent MM. Edouard
Dclpeueli, ancien sous-secri^-taire d'Etat; Olivier
Sainsèro, conseiller d'fttal; Théodore Durct,
Auguste Arnault, Eugène Blot, Georges Le-
comte, Gustave liabin, etc.. v ennent de consli-
luer, à rexem|ilc des Amis du Louvre, une So-
cirtc des Amis du Lu.xcmbourg, (|ui se propose
d'enricliir le musée par l'initiative privée, et,
en attendant (pie ses ressources lui permettent
d'accroître la (]uantilé et l'importance de ses
acrpiisitions, de demander à des collection-
neurs le prêt des œuvres les plus remarquables
de leurs galeries pour les exposer temporaire-
ment au musée.
*'+* Le peintre Helleu vient de faire don au
Cabinet des estampes de la Bibliothèque Natio-
nale d'une cinquantaine de gravures à la pointe
sèche, qui forment un résumé de son œuvre.
i^% Samedi dernier a été inauguré à Saint-
Cyr un monument aux élèves de Saint (Jyr
morts pour la patrie. Ce monument, dont l'ar-
rangement a été conçu par l'architecte Louis
Brunet, se compose dans sa partie essentielle,
d'un bas-relief allégorique rapporté de Sébas-
topol en 18Ô5 et qui, après avoir figuré jusqu'en
1867 dan.s les serres du Palais des Tuileries,
avait été relégué au Dépôt des marbres.
:<.*:): Le Houvcau timbre-poste de 15 centimes
a été mis en vente avant-hier ; il est orné,
comme nous l'avons dit, de la reproduction de
la SemeKse de Roty qui figure sur les mon-
naies d'argent.
:(<*:(; La Société des Artistes français s'est réu-
nie mercredi, sous la présidence de M. Bar-
tholdi, président du jury de sculpture, à l'effet
de procéder au tirage au sort des membres du
jury de sculpture pour Ij Salon de 1903.
L'élection a donné les résultats suivants:
Sculpture en <7e«fra/. — Titulaires : MM. Tha-
bard, Larche, Hugou'in, Morice, D.mys Puech,
Allar, Rodin, Michel, Ernest Dubois, Robert, de
Saint-Marceaux, Crauck, Gauquié, M"" Ber-
teaux, MM. Mercié, Gambos, Cordonnier, Han-
naux, Bastet, Tony Njël, Peynot, Suchetet,
Mengue. Aubô.
Supplémentaires : Iselin, Levasseur, Mar-
queste. Delorme, Bovrie, Rolard, Soulè.s, Guil-
bert, Chrétien, Guillaume, Icard. AUouard, Cou-
tan, Daillion, Jean Boucher, Damé, Koubaud,
Desca, Verlet, Paris.
Animaliers.— Titulaires : Frémiet, Peyrol.
Supplémentaires: Gardet, Vallon.
Gravure en médailles. — Titulaires : Ver-
non, Roty, Roiné.
Supplémentaires : Levillain, Alphée Dubois.
Gravure en pierres /in^s. — Titulaire: Ton-
nelier.
Supplémenlaire ; Georges Lemaire.
H:*,i, M. le baron de Baye a rapporté de Rus-
sie de nouveaux olijetsqui font une suite ù ses
précédentes collections. L'inauguration de cette
exposition aura lieu le 4 avril, à deux heures et
demie, au musée Guimet.
^*^i M. Emile Bourgeois, m.ittrd de conféren-
ces à rLcule normale supérieure, rient d'iden-
tifier au musée de Versailles, où ils étaient
attribués au sculpteur Milhomme, quatre bas-
reliefs exécutés par le sculp'eur Boizol pour le
monument de Turcnne ii Sveissenlhurm, près
de Cobleniz, et qui ne furent jamais mis en
place.
M<** M. Adrien Blanchet, dont on connaît les
travaux archéologiqueset numistnafiques, vient
d'être nommé, par arrêté ministériel en date du
IG mars, niemt)redu Comité des travaux bisto-
riqueset scientifiiiues au ministère de l'Instruc-
tion publique et des Beaux-Arts.
*** Jeudi dernier a eu lieu à Rome, au Capi-
lolc, la cérémonie d'ouverture du Congrès his-
torique international, en présence du roi et de
la reine d'Italie.
M. Nasi, ministre de l'Instruction publique,
le prince Prospère Colonna, syndic de Rome, et
M. Villari, président du Congrès, ont adressé
des discours de bienvenue aux congressistes,
qui étaient au nombre de 2.400.
Après la cérémonie, les congressistes ont
visité et examiné attentivement la « forma
Urbis ", ou ancien plan de Eome exécuté par
Septime Sévère, retrouvé et reconstruit dans
ces dernières années.
Ce plan couvre 2ôi mètres carrés de la mu-
raille de la cour du Capitole.
*■*:(, Sur la demande du roi d'Italie, qui désire
assister aux fêtes du centenaire de la Villa
Médicis, ces fêtes, primitivement fixées au 16
avril, sont reportées au 18.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION D'iMPliESSIONNISTES
Voici vingt-neuf ans que s'ouvrait, auliou-
levard des Capucines, la première ex]iosition
des Impressionnistes. Il n'y eut pas de rail-
lerie assez amère, d'insuhe assez basse à
jeter à la face de ces artistes que les jurys
exilaient des Salons ofliciels et qui s'unis-
saient dans le Lut d'en appeler au public et
de montrer des travaux réalisés en toute in-
dépendance et en toute sincérité. Quelques
lustres ont suffi pour que l'œuvre de justice
s'accomplit. Bafoué et honni à ses déliuts,
l'impressionnisme triomphe devant l'H stoire.
l)eux fois, dans le même siècle, aux environs
de 1830 et de 180ô, le génie français a cédé
glorieusement au jicnchant qui le porte à exal-
ter la beauté de la nature et delà vie; l'ex-
position centennale de 19U0 a proclamé la
mérité du fait; on la trouve eontirmée au-
jourd'hui.
Ce n'est pas qu'il s'agisse, en réalité, d'une
exposition historique, récapitulative et com-
plète de l'Impressionnisme, sans quoi on
devrait signaler l'absence de plus d'un artiste
qui sut lui faire honneur. Les organisateurs
se sont plutôt préoccupés d'établir dans quel
sens les chefs de l'école avaient évolué, et
comment aussi ils avaient pleinement mérité
ET DE LA CURIOSITE
111
la gloire que l'effroi immanent de l'originalité
leur lit si longtemps allendre. Plus la sélection
dos ouvrages était sLvère, plus la démons-
tration avait chance d'être probante. Or, c'est
le mérite de MM. Bernlicim d'avoir découvert
et groupé des tablcau.-c, sinon inconnus, du
moins presque oubliés, d'une qualité et, par-
tant, d'une valeur d'enseignement vraiment
indénialjles.
Manet figure ici avec quatre chefs-d'cÈuvre
consacrés : le Porlmil d'Emile Zola (1866),
l'Enfant aux cerises, les Bulles de saocn,
Au ra/e (1878); M. Claude Monet avec
des vues de Hollande, limpides à miracle, et
de précieu.x exemplaires do la Débâcle de \V-
theuil et du Cap d'Anlibcs; un ensemble
formé de natures mortes, de paysages et de
portraits atteste ([uc jamais artiste n'atteignit
micu.K que M. Cézanne, ii la puissance du ton
lu.xuriant, sorni)tueu.\..l>,irmi cinq tableau.v
lie M. Pissarro dou.x — I.e Jardin (l&7'i) et il
fueillcUe i88t)i — suffiraient à sa gloire; de
M™" 15erllic Moiizot ce sont des portraits fé-
minins vaporcu.K, cherchés dans des gammes
argentines ou laitsuses. Si je goûte moins la
manière dont se trouvent rci)réscntés M. Re-
noir iCon/idence] et M. Degas (on ne voit
do lui aucun tableau de nu), jamais sem-
blable latitude ne fut offerte do prendre la
mesure du talent ilc miss Cassait. Il faudra
bien, cette fois, se rendre à l'évidence et faire
il la mieux douée des artistes de ce temps la
jdace ipii lui est ilue au rang des maîtres de
l'école contemporaine.
EXPOSITION DES PASTELLISTES
Peut-on augurer pour le pastel des des-
tinées nouvelles, et appurtiendra-t-il à ipielque
artiste de tirer du procédé des applications
inédites en accord avec les ressources do la
matière et avec les as|)irations de l'àmo mo-
derne? M. Le Sidancr en suggère l'espoir, ù
voir comme il sait rendre le silence des cré-
puscules et les rayons dont les mourantes
clartés font scintiller les fenêtres du château
et miroiter la surface des bassins parmi les
bosquets déserti--. \ l'aide du pastid M.M. Uené
Ménard, Meslé. Itillolto, ti.\enl pareillement
l'émotion et le rêve où les jette le spectacle
do la terre anti(pic, du village, de la ville.
M. Honé (iilbcrtet M. 'l'Iiévenot s'instituent
continuateurs tic la tradition des Perruuiieau
et des l^a'l'our ; M. Hi^snard trouve sou plaisir
il surprendre, comme ii la dérobée et dans leur
grilcc inconsciente, l'attiluile et le geste fémi-
nins, en mémo temps <pie M. Lcandro s'at-
tarde aux déliuitious physionomiques oii
excelle sa perspicaciti'- fcuicière.
i-:xiMi-rnii\ ii'.\iiris'ri-:s espaunols
N'était la prOscnco di? M. Me/.quita, de
M. .Vlcala (laliano et de M"" de Uiva Miuio/.,
rien u'apparailrait ici des désirs do rénova-
lion ijui lourmenlont les peintre» espagnols.
C'est plutùl l'avant-deruière évolution de
l'écolo qui sn trouve rappelée, c'cst-ii-dire io
temps oii l'inlluonco de Forluiiy prédominait
encore et mi M. Sala s'essayait tiuiidonu'Ut ii
so soustraire ii la contagion do ses exemples.
EXPOSITION GEORGES DE FEURE
Je ne sais guère d'artiste plus riche d'ima-
gination, plus subtil de gt lit, que M. Georges
de Feurc. Architeite, peintre, sculpteur,
lithographe, il évoque le héros de Bacon :
artiste, rien de ce qui touche à l'art ne lui
demeure étranger ; on le voit disposer à son
pré de moyens d'expression dissemblables à
rextrèrnc et toutes les techniques lui sont
familières. L'accord entre l'abondance de la
conception et la docilité de la main a favorisé
l'épanouissement des facultés décoratives et
assigné à M. Georges de Feure le rôle préémi-
nent que l'on sait dans la renaissance des arts
d'ornement. La dernière F'xposition Univer-
selle fut témoin de la pleine réussite de ses
initiatives pour régénérer le mobilier et les
tissus d'ameublement. Les décorations mu-
rales du pavillon de l'Art nouveau Bing et
du restaurant Kons ont laissé pressentir quel
peintre pouvait être, ii ses heures, ce rafliné
et ce délicat ; c'est l'afiuarelliste prestigieux,
le porcclainier épris des tons endeuillés, le
repousseur do cuirs, l'inventeur de cadres,
l'orfèvre, que met en lumière la présente mani-
festation, et l'on se réjouit de la devoir ii
M. Siegfried Bing, qui discerna, parmi les
premiers, quels espoirs pouvaient être fondés
sur les dons échus à M. G. de Feurc. Son
modernisme du meilleur aloi, tout en s'ap-
puyant sur la tra<lilion, fait état des décou-
vertes des Outamaro et des Beardsiey, ((uo
M. de Feure a poursuivies, prolongées; l'ara-
besque des silhouettes féminines offre, dans
ses ouvrages, des qualités d'une passionnante
séduction, et on retiendra encore, comme in-
dividuelles entre toutes, les interprétations
de forêts, do bois, do montagnes, qui pren-
nent, sous les pinceaux de M. do Feurc, dos
aspects féeriques ou fantasques.
' R. M.
Académie des Inscriptions
Si'ance du SO mars
Ilo^nmage A Gaston Paris. — Lo président
donne lecluro il'une lettre de condoléances à l'occa-
sion de la mort de Gaston l'aris. que la Société
lloyulo do Londres a lulressèi' i\ la Compagnie par
l'cntrcmite de ton président, lord Itcay, corres-
pondant do notio Académie dts Sciences morales
et politiiiues.
Les i/iarurf.i de lit grollc de Font-ile-Gaume.
— MM. lo docteur Capilan A l'nl>bo Hrcuil pié-
sentcnt fi lAcadéniic les repioductions, grandeur
niitiirella et on couleur, qu'ils ont «xéculées di
quelques-unes dos peiulutos ijuils oui découvertes,
avec M. IVyrony. sur les parois de la ijroHo do
Font-de-Cinunio. près doJ F.yzios (OordoRnc), qui
forme iine loiii^uo Ridorio soulerraiuo liés irr/gu-
liiTo de l','U mètres di- longueur.
I.'.Hude comparalive, le stylo de ces prinlurrs et
gravuri's nu nombre de Ml, leur rapprochement do
cclli'M di-g si'pl iiulres grottes & parois gravées et
pour doux denlro elle:», pointes iAllamirn. Marsou-
ins), enlln l'enduit di' slalagmiloqui les recouvrent
11-2
LA CHRONIQUE DES ARTS
Bouvcnt, pcrmcticnt de les considérer comme l'ou-
vre d'arlisles contemporains des animaux qu'ils
ont rcpiéscntés.
Or, parmi coux-ci se voient des rennes et des
mammouths, d'où la conclusion que ces liguralions
sont do l'époque préliislorique quartenaire, magda-
l(*nieiinf.
Une des figures, mesurant 1 m. 50 de longueur
sur 1 m. 25 de liauttur, représente un bison avec
ses caractères nettement accusés ; il est peint à
l'ocre rouge et au noir de manf;anèse habilement
nuancés. I"no autre, qui n'a pas moins de 2 m. 50
de longueur sur 1 m. 80 de hauteur, ligure un bo-
vidé peint à l'ocre rouge et portant sur l'abdomen
deux signes triangulaires dont on retrouve les
similaires points en J autres points do la grotte,
l'iie petite salle conlient treize représentations
de bisons courant, points en lirun ou en noir et
rouge.
Les auteurs montrent la reproduction de l'un
d'eux, ainsi qu'une photographie do la tète d'un
de ces animaux, donnant une étrange silhouetta
anthropomorphe.
Un groupe de deux rennes affrontes, mesurant
2 m. 10 de longueur sur 1 m. 30 do hauteur, mi-
partie peints en rouge et en noir, montre les carac.
téres typiques du corps et des cornes de ces ani-
maux.
D'autres peintures, également présentées, sont en
teinte plate ou au trait noir ou rouge; elles repré-
sentent des chevaux ou des bouquetins.
Plusieurs gravures figurent des antilopes, des
mammouths et d'aulres animaux domestiques ou
sauvages. Il parait vraisemblable quo ces peintu-
res, vieilles de plus de dix mille ans, ont été exé-
cutées dans un but religieux ou fétiche. Ou se
trouve là ta présence d'analogies avec les totems
des sauvages actuels.
Le président félicite le docteur Capitan de son
intéressante communication.
Communications diverses. — M. Léopold De-
lisle offre à l'Académie une monographie intitu-
lée : Aulour des origines du Suaire de Lirey, par
le chîinoine Ulysse Chevalier.
Le savant correspondant de l'Académie résume
l'état de cette question et publie plusieurs textes
récemment découverts au Vatican, s'accordant de
tout point avec la thèse qu'il a pjrécédemment sou-
tenue et qui, on se le rappelle, concluait à la non
authenticité.
M. Glermont-Ganncau communique de nouvelles
photographies du tombeau des sectateurs de Miibra,
récemment découvert par M, Wcber aux environs
de Tripoli de Barbarie.
Les Barques du lac de Némi
Une dépêche de Rome, en date du 7 janvier,
donnait la nouvelle que le gouvernement italien,
par suite de difficultés techniques de toute nature,
renonçait à retirer, du fond du lac de Nénii où il
est submergé, le « navire de Caligula ■>. Des noms,
des dates et quelques détails, consignés pèle mélo
dans cette dépêche laconique, n'ont pas suffi pour
fixer l'opinion juiblique sur une question, pendante
depuis le xv siècle, qui a passionné artistes, ar-
chéologues et historiens.
Le lac do N<'mi, par sa conformation mémo, se
prête admirablement ù l'expansion des légendes
les plus extraoïdinairos. La nature no pouvait
mieux aménager un théâtre plus propice aux
contes fabuleux. La mise en scène en est mcrvcil-
liuse, saisissante. De toutes parts se dégage une
tristesse mystique, dont les premiers habitants du
Latium furent frappés et qui, sur les âmes sim-
ples et grossières des patres de l'époque préhisto-
rique, exerpa un pouvoir superstitieux dont l'im-
lui'ssion s'est éternisée.
Il est certain — les investigations et les fouilles
l'ont pé'remptoireracnt établi — que les alentours
du lac de Némi composaient une sorte de domaine
exclusivement consacré aux mystères dès les
tuups les plus reculés. Cette conception surnatu-
relle, iusinrée par le paysage, a survécu aux inno-
vations religieuses et politiques de la civilisation.
Kucore aujourd'hui, le lac de Némi est envisagé
par les habitants de la campagne romaine comme
un ('udroit liante, et les citoyens de la jietite ville,
perchée sur la crête la plus élevée de l'ancien cra-
tère, sont considérés par tous leurs voisins comme
de véritables sauvages.
En deux traits, voici quel était le décor ancien :
un trou obscur, en forme de coue i-enversé, tron-
qué par la surface tranquille du lac où se reflètent
la lune et les étoiles. Les cotes abruptes de ce pré-
cipice sont recouvertes de mousses et de chênes
entrelacés. Au ras de l'eau, du côté de l'Orient, un
ti iiiple de marbre blanc, dont la colonnade se dresse,
éclairée par la flamme des bûchers ardents. Sous
le feuillage sombre, sur le sol humide, on aperçoit
des fantômes fuyants qui dansent entre les arbres
cl parmi les broussailles : ce sont les dévots d'Hé-
cate et ks affiliés aux mystères de la Trimourti
hiliue.
Vis-à-vis du leuiple, au milieu de l'eau, une
barque majestueuse, reliée à la terre par une pas-
serelle décorée avec le plus grand art. Sur une au-
tre barque, des rameurs conduisent jusqu'au pé-
ristyle du temple les pèlerins excités par la fer-
veur religieuse et par les libations.
Des torches de résine jettent tfes éclairs fantas-
tiques à travers l'enchevêtrement des arbres, et
des soupirs passionnés s'entrecroisent dans l'es-
pace.
Par intervalles, les cris perçants des chouettes,
surprises par les clartés inaccoutumées, font fré-
mir les dévots, tandis que. par un contraste pi-
quant, ces notes lugubres aiguisent la curiosité
drs allies amoureuses...
La mythologie étrusque s'était implantée promp-
teiiient au milieu de cette uatui'e âpre et vierge de
culture. Les divinités de Rome s'empressèrent de
mêler aux pratiques du culte « symboliste " les
mystères plus substantiels de Diane et de l'Érèbe.
*
Aujourd'hui, Némi et son lac ont perdu leur
ancien pittoresque. Les crêtes du cratère sont pres-
que dénudées d'arbres séculaires, et le feuillage
vert foncé ne couvre plus de sa couche épaisse,
glissante sous le regard, murmurante à la caresse
du vent, les parois obliques du volcan. Plus de
temple. La barque llottaute, aux émaux étincelants,
incrustée de mosaïques, plaquée de cuivres dorés,
peuplée de bronzes, a disparu. Le lac a rétréci sa
nappe liquide. Les bois sacrés ont été abattus. Le
ET DE LA CURIOSITE
113
faucon tournoie sur les crête?, en qurto de proies.
Les chemins ont iiordu leur mousse et les pierres
dé;,'rini,'oleut le lon^ des cotes abruptes de l'abime.
Le soleil brûle la terre stérile... A gauclio, seulo-
menl, apparaît une végétation réglée, une verdure
P'iuuissante : c'est la villa Sforza-Cesariai, pleine
d'ombre et de charme. Au .sommet de l'entonnoir,
sur le ciel bleu se dessine, parmi les maisons
vieilles et pauvres, le manoir (les l'rsins, dont les
muiaiUes crénelées et les donjons rebondis rappel-
lent répO([uc féodale.
l'el est Némi, à vingt siècles do distance. Mais,
si le décor a changé, l'impression fanlasmagoriiiuo
a survécu au.x vicissitudes du temps. Les paysans
ri'gardent toujours le lac avec crainte et, le soir,
(|uand ils sont forcés d'en parcourir la crête pour
regagner leur demeure, ils marmonnent des orai-
sons pour éloigner les sortilèges.
Los histoires anciennes et les mystères de jadis
ne sont pas morts dans le souvenir des liabitauts,
i|ui se les sont transmis de père en liU. (Jesl ainsi
qu'à la moitié du xv* siècle l'architecte florentin
Léon-Bapliste Alberti, sachant iju'ua trésor sé-
journe caché sous l'eau dormante du lac, s'efforce
d(.' le ramener à la surface. Un siècle plus tard,
l'arcliéologuc Marchi reprenil le projet d'Alberti :
sa peine est stérile. 'iOi ans après Marchi, un ;n
licpiuiru, t'usconi, échoue comme les autres.
Kaliu, il y a huit an-, un homme au<lacieux, un
spéculateur marchand d'antiquités, Klyséc 13orghi,
se met à l'œuvre, dévoile eu partie le mystère et
à la vase gluante du lac arrache le trésor dont
plusieurs gijnérations avaient rêvé !
Le lac de Némi a]i|iartient à la famille dts L'r-
sins. Lu 18'J'i, le prince Filippo Oisiui, à court
d'argent, prêta complaisammeut l'oreille à la voix
d Llysée Borglii et, moyennant ÔU.UOO livres et la
moitié di'S béuélices possibles, lui octroya le droit
de fouiller le lac pour y retrouver les barques en-
sevelies et eu retirer les objets d'art (lu'elles pou-
vaient contenir. Nous avons lu, à cette époque
sur r(jriginal, le contrat intervenu entre le prince
l'orghi et que la liaittta c//'/i'0(«/e publia en temps
utile.
Voici donc \\\\ ]iarticulicr, simi)le marchand de
bric-à brac, qui se lance à son tour dans une en-
livpriso folle et coiMeu.se où des liommi'S do génie,
ti'ls ipi'.Mlierti, avaient échoué.
< ;o Borghi, originaire de l-'aenza, était arrivi' A
l'.ome treule ans uui)ara\ant. Il vivait alois du
métier de colportinir. Comment s'était-il, à la lon-
gue, transforjné eu marchand d'anti(|uités'.' Mys-
tère. Ce ipii est certaiu, c'est (pic lu plus belle
statue ancienne du musée de lierlu est sortie do
Son magasin de la^x'dvOK liarherinii'l (]ue plusieurs
ciilh'ctionneurs cél(''bres ont acheté cliez lui des
chefs-dd'uvro de la statuaire grec(pie.
1.1' nom de liorghi a été uu'-lé à iduïii.'urs procès
retentissants que le ininijt(''r(^ des Beaux .\rts ita-
lien a intenté À C(>ux ipii ont enfreint la célèbre nuiis
génankc loi l'acca.
Homme d'action et homme d'alVaires, lîorghl
s'appli(|ua avec acharnement à 1' « exjiloitaliou "
(l(^s bari|ues do N'emi. Ajoutons (pi'il y réussit,
grâce à l'emploi judicieux ((u'il lit du scaphandri'. I
Le idongeur de lîorghi, muni do l'appiireil, ob-
lirit des résultats (|ul impressionnéreiil le monde
des ériiditset Nc'mi, nu printemps de lH',l."i, devint
le but (l'un peh'rliuige, tout (Ull'('Tent sans doute du
pèlerinage .iiili(HK', uniis non moins intéressant et
Instructif.
Nous avons pu nous rendre compte, sur l'eau
du lac, au moyen de gourdes attachées à leur co-
que, de la forme exacte des baniues. Nous disons
« barques » et non pas « navires t, parce que cette
dernière appellation, qui s'applique aux bâtiments
qui tiennent la mer, ne donnerait pas une idie
jjrécise des coques flottantes de Némi.
Les barques étaient au nombre de deux. L'une
d'elles, la plus iietite, échouée i)rès do la grande,
servait de moyen de transport aux pèlerins qui,
sensibles au charme de la promenade, préféraient
arriver par eau aux lieux sacrés.
L'autre barque, plus importante et de toute ma-
guiticence, servait d'autel et était amarrée à la
rive au moyen d'un pont pavé de mosaïques tt
llanqu('> de bronzes. Elle était longue d'environ
2'i mètres et large de 10 mettes. Nous avons eu
loccasion de causer avec le plongeur qui avait
observé le bâtiment sur toutes ses faces, qui en
avait exploré la co(iue et les flancs alin d'en re-
connaître la valeur et l'importance. Grâce aux
Ui.'ons d'Klysée Borghi, son niailro, il était de-
venu, en peu de temps, aussi habile i|u'i a profes-
sionnel de l'art anli({ue et d('crivait, svec une sur-
prenante lucidité, tout le détail de la barque em-
prisonnée dans la boue millénaire.
Il avait réussi à faire reparaître à la surface de
l'eau cinq liermês en bronze d'un travail merveil-
leux, une main colossale étendue sur un rec-
tangle (1), également en bronze, do longues pou-
tres, d'énormes clous de cuivre, des fragments de
mosaî(iue polychrome et des incruslalions d'émail
vert et bleu.
Tous ces objets étaient loin de représenter l'art
romain. Ils appartiennent à un style particulier
et original et ('lablissent nellement que le culle de
Diane à Némi avait emprunté ses cérémouies et
la célébration de ses mystères à un âge bien anté-
rieur à 1 influence romaine. Les hennés, qui rc-
piésenteul des divinités bucoliques, n'ont ni la
beauté de la forme grec(iue, ni la majesté de l'art
romain. D'un travail parfait, tant pour la fonte
(pie pour la ciselure, ces bronzes témoignent d'un
sentiment plasli(iue dilférent de celui dont se sont
inspiré les artistes dont on admire les œuvres
dans les musées. Ce sont plul(Jt des images palpi-
tantes do vie, nées de l'étude du vrai eu action
et même, disons le, en excitation. Nous avons clé
émerveillés )iar le m(j(lelé de ces narines frémis-
santes, de ces physionomies étrangement vivantes,
do ces tèlcs ((ui paraissaient respirer librement
apr(''S lies si(''cles d'ensevelissement.
(A suiore.) (i.L. Pnuiii:!..
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Il l;(IUiit opter, diinanchi', entre deux program-
mes également fournis do premières auditions :
celui du M. (Mievillard, couiportiint deux leuvrrii
inédites de M. Richard -Strauss, conduilos |ar
l'auteur: celui do M. Colontu'. êliint consacré en
partie A l'école polonaise, dont diverses proddrlious
etuixnt oxéciitéos sous la direction do M. Mly-
(1) Kéticlic aouvornin ooutrc le mulliciir.
114
LA CHRONIQUE DES ARTS
nartiii, clief d'oichcslrc de la Société PliiU arnio-
niquo do Vaisovio. J'ai cru devoir assister au
cuiicort du Châ:elct, maigri loat l'iiilérùt que pré-
sentait la sùar.ce des Concerts Lamovireux : M. I(i-
cliard Strauss, en ellet, n'est plus un inconnu pour
nous. La Vie d'un héros qu'il faisait réoi.tonilre
ici n'est plus une œuvre inédite, et les fragments
lie son ouvrage Scuirsnol, do même que sa sym-
phonie déjà ancienne, Italie, iio pouvaient rien
nous aptrentho de plus décisif sur sa grande pcr-
soni.aliti que ce que nous en savions déjà d'après
SCS derniers voyages à Paris. La musique polo-
naise, au co.ilraire, nous oITrait tout l'atlrait de
1 inconnu et peut-être la surprise de quelque
liaule i-(-vél.ition.
(^ttte altenlo et cet espoir sont malheureusoiaont
restés vains, et il nous faut bien convenir que ce
(jue l'on nous a fait conaaitre de l'art polonais no
diffère pas sensiblement de co qu'' nous connais-
sions déjà de la plus académique école allemande
ou de l'école russe la plus modérée. La Pologne a
cependant une musique bien à elle: ses chants
populaires, qui sont parmi les plus beaux. En les
négligeant pour l'art savant des Conservatoires, ses
musiciens commettent une faute que l'école russe,
si brillante, a su éviter, tt contre laquelle le plus
grand des musiciens polonais, qui est en même
temps un des plus grands musiciens de tous les
pays et de tous les temps — j'ai nommé Chopin —
les avait mis en garde. Non pas que je croie qu'il
soit nécessaire à un comporiteur, pour affirmer sa
nationalité musicale, d'abuser des citations d'airs
populaires et de jouer perpétuellement au folk-
lori.<te; mais, sans mémo qu'il y songe, il faut que
son oeuvre soit un miroir des sentiments, des tra-
ditions et de la discipline intellectuelle de sou
peuple. Or, ici, nous sommes manifestement en
présence de directions d'emprunt dans ces sens
dill'érents. La symphonie de M. Stojowski, par
exemple, ne se distingue pas franchement de cel-
les qu'écrivirent, en Allemagne, les disciples de
Brahms ou, en lUissie, les coutinuateuis de Ku
binstein et do Tschaïkowsky. La jeunesse de l'au-
teur, qui, d'ailleurs, a suivi en France l'enseigne-
meat de Léo Delibes, explique en partie ce man-
que de décision dans le style et dans les idées et
la facilité avec laquelle il a pu subir des inflaences
diverses. Toutefois, en rapprochant l'impression
produite par son œuvre de celle qui ressort des
ouvrages de sts compatriotes groupés par M. Mly-
narski,on peut, je crois, en généraliser les causes,
puisque, malgré la maturité de talent de ses con-
frères, la musique polonaise ne se dégage pas
davantage de l'empreinte des écoles étrangères.
La symphonie de M. Stojowski révèle pourtant
des mérites de facture et de sincérité. Le plus
gland reproche qu'on lui puisse faire, c'est de ne
pas développer bien clairement, en ses quatre par-
ties, une exiiression qui assure l'unité de l'ensem-
ble, malgré l'usage, aujourd'hui courant, d'un mo-
tif qui sert de lien entre les difl'éreutes divisions
de l'œuvre. Le meilleur de ces quatre morceaux
est le scherio, d'un amusant caractère fantastique.
Mes préférences vont ensuite à Validante, d'un
tour mélancolique et gracieux. Dans le reste, il y a
bien de la redondance et peu de traits subtlan-
tiels, et, parfois, des éclats sonores et des ryth-
mes de théâtre qui ne semblent guère à leur
place.
Le Steppe, de M. Noskowski, reste fort en ar-
rière du n.ori-cau de Borodine qui porte presque le
mèn e litre, et avec lequel celui-ci provoque d'in-
volcnlaires comparaisons qui ne sont point à son
a'antage. Il s'inspire, d'ailleurs, d'un programme
très dillérent, plus poétique que purement descrip-
tif, mais il le déviloppo trop longuomeit, sans
grand béi.éfico pour l'impicssion musicale où il
prélend aile ndre. I^e d''bul et la lin, pourtant, ne
manquent pas de giandtur, et remi)loi d'un chant
populaire jette un peu c'e vraie lumière dans la
trame as.-îCz lourde de l'ensemble.
Il n'y a pas lieu d'insister btauconp sur les frag-
ments du tecond concerto de Wif nawski qu'a exé-
cutés M. Baroewicz. Comme musiiiuede virtuosité,
ce concerto est assurément de ceux que doivent
chéiir les violonistes. Il a tout le brillant, toute
la difficulté désirable. ICI M. Barcewicz qui l'inter-
piète, en se jouant, en tiie le maximum d'eirtt. Il
mérita, de la sorte, le maximum d'applaudissements
dont le public salua sa sortie.
M"'° Bolsk», de rOpéia de Varsovie, a une jolie
voix, de la mélho.le, un siyle. simple de fort bon
goût qui n'excl-t ni lémotiou ni le charme. Elle a
dit d'excellente manière les quatre mélodies de Ze-
loLski, de Paderewski, de Moniuszko et de Chopin
qui formaient l'intermède vocal de la séance et
présentaient — celle de Chopin surtout — un ca-
raclère plus particulier que les ouvrages sympho-
niques qu'tlUs accompagnait nt au programme.
La première partie du concert compreuiiit l'cu-
verture du Roi d'I's, de Lalo; deux fragments
A'Esclarmoiide et la Belle au bois dormant de
M. Alfred Bruccau, (jui furent exécutés avec beau-
coup de soin et do chaleur sous la direction de M.
Colonne.
P. D.
REVUE DES REVUES
R Bulletin périodique de l'Associafon a L'Art
sacré ' il" année, n° \, 20 mars 1903). — Nous
souhaitons la bienvenue et tout le succès désirable
à ce nouveau bulletin, organe de l'utile Société
dont nous avons annoncé l'an dernier la formation
et exposé le but, qui est de rénover l'art chrétien
par le moyen de cour,», de conférencfs, de publica-
tions diverses, de fondations d Instituts d'ensti-
gnement supérieur de l'art chrétien, etc. Ce pre-
mier numéro contient l'allocuticn prononcée à la
dernière assemblée générale de cetie Association
par son président, M. Luc-Olivier Merson : en y
trouve résumés ce programme et les premiers
résultats obtenus.
p La Renaissance latine 15 mars . — Ce nu-
méro contient de nouveaux fragments de la tra-
duction, par M, Marcel Proust, de la Bible
d'Amiens de Ruskin.
O L'Intermédiaire des Collectionneurs nou-
velle série, n» 1). — Cette revue, que publie la
librairie L. Soullié, contient le commencement
d'un répertoire général des catalogues illustrés de
grandes collections publiées pendant le xix' siècle,
de 1800 jusqu'à fin 1002, qui rendra de grands ser-
vices aux travailleurs et aux historiens du mouve-
ment de l'art et de la curiosité.
ET DE LA CURIOSITË
11.-
X Notes d'art et d'archéologie (fivrior et
wars). — In!éressanto él'ule de M. F. de Ville-
noisy s-ir Le Fa'itastiqjie vi'i/élal, c'est-à-dire la
stylisation cl déformation de la plante d^ins l'ar-
chiiecture cl l'art décoratif dei d'vcrses écoles, aux
d'IIércils ficc'es.
X La seconde dj ces lin-aisons contient, en ontre,
un article (éilil"- depuis en tirage à pari où Mi An-
dré (iirodie, à propos de la récont" croalion du
musée l);puis à lîlo's. e( du musée Bunnat ù
Rayonne, é'udie Eous ses d fforenli'S faces la ques-
tion des mus 'es de provi ico, notamment au point
de vue de lintéri'l qu'il y aurait à les rendre f lus
représentatifs de l'art de la région.
0 Pel e Ploma u» 88, mai 1902i. — Ce f...sc'culî
contient, avec la traflnf-tion en citalan, avec illus-
trations do M. liim-)n Casns, d'un fragment du
drame de M. lierlnrdl II niptmann : Li Clo':he en-
gloutie, la ))roraiére pirtie d'une très intéressante
conférence sur I,' fivoluti'iri de l'art »io fcriK?, faite
à 'Valence par un j^'une professeur d', Tf^cole des
Beaux-Arts, M. Domenecli; — un arlic'c sur Saia
Yacco à Birctlone, — et cnliii une note relative au
Guide dans les Pyrén'ies catilanes, de M. C-
A. 'l'orras, copieusement il ustré d'excellentes plio.
tolypics d'après les ciri^ux mmumonts do la ré-
gion.
N" 89, janvi'r l'.Xil'j. — Ce nnm'TO contient une
ét'idi sommaire sur le tel peintre Baldomero Oa-
lofre. Son portrait par Casas, ainsi q'ie celui do
M. Henry Lerolle, parle miVne artiste, illustrent
ce fascicale qui r.'uferme, en outre, des reproduc-
tions de tableaux de notrj compatriote II. Lerolle et
deux pliotoly])ies d-! peintures très caract'5ristiques
du Crcco appa-lcnant, l'une à un amateur calalan,
l'autre à l'église parois-iule d'Al ot .
(Février), — Ct numéro abonde en intércssmles
notices accompagiant des reproductions de des-
sins et p inlures de MM. Uusinol, Feliu et De-
jçouve-Denuncquo, Casas y a joint les portraits
de ces artis'cs.
— Die Kunst (novembre 1901). — Avec divers
articles sur la Société de l'estampe originale de
Munich, — sur l'atilité de la photographie en art,
— sur le monument do l'empereur Frédéric III,
par lo scul|iteur 'l'uaillon, récemment érigé ù
Brêm", — ce numéro ontieni une élude de M. Ilans
liosciiliagen sur lepiiutre de portraits et de scc'iies
de vie moderne l.ouii Corintli /lombreuses re-
pro ludions) : — la lin des articles sur l'isxpositi )n
internalional») d'art appliqin' :i Turin (sections
Inllaniliiise et américain •), — et Ir compte rendu
(terminé J:ms le numér i suivant) d'une l')\posilion
de costumes fémiirns mudoroes ft Berlin.
— Ilor^texle; Conversation, eau-fort) originale
de M. Ileinrich Wolff.
(Décembre). — Articles sur li peintre payaa-
gi te Ollo Fisch»r {\ reproductions, d )nt 1 liurs
texte en coul i.rs); — sur les rapports d'Anselme
et Ilonri(!tte l'enorbacli avec le célèbre amateur
munichois lo comte ScliicU, par M. C, Winklor ;
— sur le peintre portraitiste Fritz Hû g(>r(7 grav.l;
— sur L'Art espxgnol conlempttrain, par M. (î,
Diercks (î.jgrav.l; — sur dos villas disainécs pur
les architectes .J.-'V\^ Bedfond et S.-D. Kitson de
L'îeds (plusieurs reprod.) ; — sur une récente ex-
position d'art appliqué à Crcfeld (nombreuses gra-
^■nres), etc.
Janvier 1903). — Une élude de M. P. Hamssnr
La Sculpture américaine, illustrée de nombreu-
ses reprod ui-tions ; — des comptes rendus des
ré entes expositions d'art de Vienne et de la dT-
nièreexpositim de la Sicession de B;rliQ(plu&. gra-
vures , — et une importante et intéressante élude,
abondamment illustrée, de M. J -J. Tikkanen sur
L'Art décoratif en Finlande, occupent la majeure
partie de ce numéro.
(Février) — Notices de M. J. Vogel sur le pein-
Irj-lilhographe Bruno Iléro'ix, dont on reproduit
diverses lithographies et gravures sur bois inté-
rissanles ; — de M. F. W. sur le paysagiste Bruno
Bùrgel (portrait et 'i reprod.); — de M. IL Ro-
senliagen sur le peintre danois P. -.S. Krœyer por
trait cl 16 reprod. d'œuvres), — et article de
M. E. IIa»nel sur des intérieurs dans le style mo-
derne exécutés à Dresde (plus, gravures).
Mars . — Intéressante étuie de M. E,-W. Bredt
sur Salomé dans l'art, illustrée de nombreuses
reproductions d'après des monuments do toutes
les épo-jues, depuis les sculptures de l'époque
romaine jusqu'aux tableaux les plus modernes
q'ii ont traité ce sujet.
— Ktude de M. B. Zickerkandl sur L'Art polo-
nais moder,ie 'îh grav.).
— Dans la partie consacrée à l'arl appliqué, ar-
ticles sur de récen'es créations des architectes an-
glais George Wallon et E. Word, — sur des
monuments funéraires de M. Ilermann Obrist, di
Munich, — et sur les poteries américaines de
Kockwood, do la Nowcomh l'ottery Company, clc.
NECROLOaiB
Le sliluairc Jean-Jules AUasseur est décédé
I ■ lundi 'i\\ ma-s, ;'i Paris, à ITige (|.> qunlre-vingl-
qualreans. Hélait né à Paris, le 1" septembre 181S.
II entra en IKlVi à l'Ecole d-'s BeauxArIs cl recul
peu après les leçons de David d'.-\ngers dont il se
lil pendant longtemps, par nécessité, l'obscur
collaborateur. Admis au Salon pour la première
fois en IWii, il y envoya le bust« eu ph'itre de son
père. Son s'cini envoi, en IS."i;t, fui Moise siuré
des eaux, groupe en plàlrc, qui valut à ton auteur
une médaille dd seconde classe. Cette O'uvre re-
marquahlo reparut eu marbre au Salon de lH.'>i'cl lu'
v:ilut alors une l' médaille. Il tx'cula, en outre,
en IWi'i, uun slaluo du poMc Bo'rciu, èrigéo à
Dr ux : un Saint Joseph et un Saint l'hartrs
liorromée pour l'églis» Saint É'ienuj du Mont ;
diverse» statues pour le nouveau i.ouvr-' cl lo
p,ivillou de Marsan rrconstruil; on 1878. lianirau.
p >ur lo nouvel (>])éra; t\ ItvSi, Roherl-t'Aienne.
pour le nouvel llolel de \ille. Il 111, eu outre, un
certain nombre de bustes, notamment celui de
M"" Kilniund Al'Oiil : puis, pour le tliéiUr<) Uo
('.Il rbourg, ceux do Molii^re, Corneille, /foi'/'fiei/,
A u'icr.
Djvonu prefque aveugle, di-piiis de longues
aimées iléj il avait di^ restreindre U nombre
do SCS travaux. 11 avait obtouu i\ l'Exposition
116
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
de 1889 une médaille d'argent. Il était clievalier
diî la Légion d'iionnour depuis 18G7.
Le 14 décembre dernier est mort à DfHscldorr le
peintre de genre Bengt Nordenberg. TI l'tait né
en 18W à Kompinfalla 'Suf'de , et ri/trae;i unique-
ment des scènes do la vie rustique de son pays
natal.
MOUVEMENT DES ARTS
Antiquités et Objets d'art
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 7, les 2 et
3 mars, par M' Maurice Delestre et M. Léman.
Bronzes. — 3. Plaquette ronde en bronze ciselé
et ajouré, représentant Bellér iphoT cooibittant la
Chimère. Peux dauphins. Patine noire : Llrurie :
l.l.'jO. — 75. Scarab'îe étrusque eu cornaline. Aigle
perché sur un rocher et guettant un serpent : .")J0
— l.">3. Haut relief en pio-re calcaire, jeune homme
à mi-corp?, drapé dans une chlamy le. Inscription
palmyrienne: GcO. — 15«. Buste de jeune homme
imberbe, couronne, ronde, drapé dans une chla-
myde. Inscription palmyrienne, marbre blanc :800.
Médailles, Jetons et Monnaies. — 160. Cithe-
rine de Médicis. Buste, drapé et voilé de trois
quarts à gauche. R. : Incus. Bronze: 800. — 182.
Henri IV et Marie de Médicis. Henri donnant U
main à Marie qui porte le casque, l'égide et le bou-
clier de Minerve; entre eux, le dauphin essayant
un casque; dans les airs, un aigle apportant une
couronne, i!. Dupré. F. R. : Incus Bronze doré :
4S0. — IBo. Louis XIV. Buste cuirassé et drapé.
Couronne de f.iuille3, en relief, formant bordure.
Bronze clair: 1.2.Ô0. — 170. Richelieu. Buste à
droite, en. hab't cardinalice. R. La France est as-
sise sur un char à giuchî coidait par la R mom-
niée. Exergue : Warin, 1630. Bronze : 251. —
171. Jeannin (Pierrel, diplomate et surintendant
des finances !i5i0-1622!. Buste drapé à droite.
Exergue: G. Dupré; F. 1618. R: Incus. Patine
noire: 610. — 172. Letellier (Vlichel). chancelier de
France. Busie à droite, avec la simirre et la ca-
lotte, dessous Bertinet. Couronne de feuilles en re-
lief formant bordure; inscription sur fond poin-
tillé. Le R., lisse, porte les armes de Let-^Uier
gravées et surmontées de la devise : Idius Spen
(soleil) Dore Micint. Bronze à patine claire: 435.
Objets d'art. — 197. Coffret rectangulaire en
bronze du quinzième siècle. Au couvercle deux
Amours ailés tenant des rubans, couronne de feuil-
lages renfermant un écusson armorié. Pieds à ca-
riatides à tètes casquées. Patine noire. Kcole de
Donatello : 3.3)0. — 19:i. Dragon aux ailes éployées,
bronze, à patine noire, du seizième siècle. Base
moulurée en marbre rouge : 2.100, — 232 Statuette
d'aulruche en cristal de roche gravé ; pattes en ar-
gent ciselé, base en cristal di roche taillé à facet-
tes. Fin du seizième siècle : 2.000. — 303. Coupe en
verre incjlore, sur pied bas. Panse évasée, à go-
drons en relief et imbrications d'or, perles d'émail.
A'enise, seizième siècle : 500. — 308. Baromètre en
bois noir du temps de L. XIV. Socle r.,'ctan|<ulaire
à moulures, guirlandes et mascarons en bronze
ciselé et doré. Gnmp" en bronze ciselé et doré,
représentant Hercule terrassant une sirène et dé-
coctiant une llèrlie au dragon qui surmonte le ba-
romèlre, posé sur le S)cle. Signé: Pas'cmant, au
Louvre: 1 900. — 311. Deux robinets en bronze ci-
selé et doré, dauphini. Dix huitième siècle : 1.020.
— 'MO Tapisserie rectangulaire, scène de mariage.
lloniuie et femme, en costume d'apparat, se don-
nant la uia'n, nombre'jx personnages. Bordure de
Ihîur.^ et de f-iuilles sur fond gros bleu. Flandres,
seizième siècle : &.000.
Produit : 48.906 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
E.^position d'cfiuvres de M. G. de Feure, à l'Art
nouveau, Bing, 22, rue de Provence, jusqu'au
20 avril.
2" Exposition de la Société des Artistes espa-
gnols résidant en France, galerie Durand-Ruol,
11, rue Le Peletier, jusqu'au 11 avril.
l'exposition d'œuvres de peinture de M. Mars-
Antony, galerie Georges Petit, 12, rue Godot-de-
Mauroi, jusqu'au 15 avril.
Exposition d'œuvres du peintre Paul 'Vogler,
galerie Silberberg, 29, rue Taitbout. jusqu'au
25 avril.
23' Exposition des c. Amants de la Nature »
au Cercle de la Librairie, 117, boulevard Saint-
Germain, du 5 au 26 avril.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
Mâcon : Exposition des Beaux-Arts, du 4 juillet
au 24 août. Envoi des notices avant le 1" juin.
Dépùl des ouvrages, à Paris, chez Robinet, 32, rue
de Maubeuge, du 1" au 8 juin.
CONCOURS OUVERTS
Étranger
Liège : Concours pour une affiche destinée à
annoncer l'exposition de Liège en 1905. Prime de
1.000 fr. au projet couronné ; l.OnO fr. à partager
entre les auteurs des projets classés 2% 3' et 4'.
Envoi des projets avant le 30 avril 1903 au siège
de la Société de l'Exposition, 14, quai de l'Uni-
versité, à Liège, où l'on pourra se procurer la
programme détaillé du concours.
{Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Martv.
Paris. - Imprimerie de la Gaztlie des Beaux-Àrls, 8, rue Favarl
Si» 15. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART '2« Arr.
11 Avril.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
X^e l^-uméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
uis les esprits, en ce moment, sont
tournes vers Itomc et vers la
(irèce : dans la Ville Klerneilc, au
congrès des sciences historiques
va sui-ccilcr, dans quelques jours, la célébra-
tion du centenaire de la Villa Médicis et du
vingt-cinquième anniversaire de l'Kcole de
Rome; en (Irècc, de grandes fêtes vont signa-
ler l'aclièvement des fouilles de Delphes par
notre Ecole d'Athènes et l'inauguration du
musée si vite formé et enrichi ]iar elles. iJes
deux cotés, c'est la France, le lal)eur patient
et fécond de ses artistes et do ses savants,
qui va se trouver célébré.
.Vous nous associons de tout cœur ii cette
gloritication, et c'est avec une lierlé émue
que nous considérons surtout l'œuvre admi-
rable dont, voici tantôt dix ans, l'éminent
directeur de l'Kcole d'Athènes, M. IlomoUc,
exposait dans la Gazelle les premiers résul-
tats : du sol sacré de la (!rècc de nouveaux
cxeiii|daires de beauté ont surgi, dont le
rayciiinemcnt auréole la science française d'un
immortel éclat.
Nous sera-t-il permis, seulement, de joindre
un viru il nos hommages : d'exprimer le
désir (|u'aiix seules contrées classi(|ues no se
limitent pas les travaux do nos savants, mais
(ju'un peu do leurs elTorts se porto sur
leur proiiro pays"? N'est-il pas légitime
do souhaiter — comme on lo faisait réconi-
nicnt — qu'à côté des crédits alloués si
justement en vue do la révélation dos ri-
chesses artistiques do la (irèco et de l'Italie,
qurlquo subvent 'on soit accordée, dans un
but similaire, aux Sociétés savanlos do nos
provinces, si dénuées do ressources pécu-
niaires, et si pleines, cependant, de bonne
volonté? " Faut-il rappeler, disait-on, que
notre Vienne en JJauphiné et Arles fu-
rent des capitales '? que la Provence fut la
Province? que les colonies grecques essai-
mèrent en Gaule et leurs arts avec elles"?
que les historiens anciens les plus intransi-
geants sur la gloire de leur patrie célébrèrent
nos artistes et leurs onivres'?» La terre de
France n'a pas livré tous ses trésors, témoin
les intéressantes découvertes opérées à Arles
il y a quelques mois et colles qu'on se pro-
met encore (1). Ce serait faire u'uvre patrio-
tique et belle que d'aider à cette résurrection
et d'accoler, dans le programme de nos
études, aux noms d'Athènes et de Home celui
de la France, leur lille.
NOUVELLES
,^** Par décret rendu sur la pro;:osilion du
ministre de l'Instruction publiipie et des Ueaux-
,\rts. M. Girardot ^I,uuis-.\uguste\ peintre, est
nommé chevalier de la Légion d'Iionneur.
*** M. Clinplain, memliro de l'Inslilul, est
nummi- professeur clief do gravure on mé-
dailles et en pierres Unes à l'IOcolo dos Beaux-
Arts, on remplacement de M. Ponscarmo, dé-
céiié.
^^ Uoty, membre do l'Institut, graveur en
médailles, est nomm*' monibre du conseil supé-
rieur d'enseignemi>nl de t'l''.ci>le dos Uoaux-
Arts, on remplacement do M. Clmpluin.
**« Lo musée da Louvre vient d'acquérir une
jolie toile do Tocqué, qui tigura au Salun do
1753: l'ortrail de .W™' Ihinçer.
(1) V. la Chvoniqtu du 7 man«, p. 74.
118
LA CimONIQUE DES ARTS
^*^ Le minislre de l'Instruction publiijuo et
des lieaiix-Arts, M. Clnunii('', est ]iarU jeudi
dernier, accompagnii de M M. Roujun, directeur
des Beaux-Arts; do Monz'e, chef adjoint du
cabinet; Pierre Gliaumié cl liayel, directeur de
l'enseignement supérieur, pour assister aux
fôtos de Home. C'est le 18, nous l'avons dit,
qu'aura lieu, dans cette vile, la cércmonie du
centenaire de l'installation de l'Académie de
Franco à la villa Mcilicis, et du vinpi-cinquicnie
anniversaire delà création de l'ft-ole française
à Home. Le 'Aj avril, M. Cliaumié, invil'î par le
gouvernement italien, assistera ù l'ina'igura-
tion, à Venise, de l'Exposition des licaux-Arts
et à la pose de la pi-emièrc pierre du Campa-
nile. 1)0 là, il se rendra à Alhcnes et à Delphes,
où aura lieu la remise oriicie'le, au gouverne-
ment grec, des fouilles de Dcliihes, et où les
fiUes dureront du 28 avril au 2 mai.
1):*, Dimanche dernier, 5 avril, a été inauguré
à Paris, au cimetière Montparnasse, un monu-
ment à Hégésippe Moreau, composé d'un buste
du pocte dû au ciseau de IM"" Coutant-Montor-
gueil, surmontant une stèle de l'arcliitecte
Henri Guillaume.
**:(; Plusieurs dons importants viennent d'élro
faits à la ville de Paris pour lo musée Carna-
valet. C'est, notamment, un portrait de Méhul
peint par le baron Gros, et qu'a offert M. Chas
sériau ; un moulage do la tête du duc de
Reichstadt, donné par le chevalier Krnost de
Rosemberg; une sanguine d'Hubert Robert
représentant la serre du Muséum ; un buste de
Danton (don de M. Poulenc et de M"" E.
André) ; un portrait de Voltaire écrivant, donné
par le commandant Basset; etc.
,(:** Les Amis du Luxembourg ont tenu la se-
maine dernière leur première réunion, au cours
de laquelle ont été adoptés les statuts de la
nouvelle Société.
Il a été procédé ensuite à la nomination d'un
conseil d'administration, qui a élu comme pré-
sident M. Edouard Delpeuch, ancien sous-se
urétaire d'État, et comme secrétaire général
M. Gustave Babin, à qui toutes communications
devront être adressées, 6, rue Crétet.
*** Le jury de sculpture pour le Salon delà
Société des Artistes français est ainsi définiti-
vement constitué:
M.Bartholdi, présidentdu jury ; MM. Thabard,
Larche, Ilugoulin, Morice, Puech, Allar, Michel,
Gauquié, M"° L-^onBerteaux, MM. Mercié, mem-
bre de l'Institut, Cambos, Cordonnier, Ilan-
naux, Bastet, Tonny Noël, Peynot, Mengue,
Levasseur, Marqueste, membre de l'Institut,
Delorme, Eolard, Soulès, Chrétien, Boverie,
Erémiel, membre de l'Institut, Peyrol, Eoiné,
Levillain, Georges Lemairo, Tonnelier.
Voici la liste du jury de gravure et de litlio-
graphie :
1° Burin : MM Palricot, Buland, Mignon,
Burney; 2° Eau-forte: MM. Mongin, Lefort,
Lo Coûteux, Laguillermie; 3° Bois : MM. Lan-
geval, Thévenin, lluyol, Eulï; i.° Lilhograph'e:
MM. Maurou, Broquelet, Bouisset, Georges
Sauvage.
Le jury d'architecture était composé de :
MM. Pascal, Laloux, Moyaux, Vaudremer,
Daumet, Giraull, Scellier de Gisors, Raulin,
Dpglane, Re'lon, Guadet, Mayeux, Paulin, Bon-
nier.
■4-** Les jurys de la Société nationale des
Beaux-Arts ont terminé leurs opérations. Voici
(juels étaient les firésidents des jurys :
Peinture: président, M. Béraud ; vice-prési-
dent, Dubufe.
Gravure: président, M. Paillard.
Hculptuvf : président, M. Rodin ; vice-prési-
dent, M. Injalbert.
OhjeU (l'art et architecture: président,
M. Bariholomé; vice-prés'dent. M Delabercbe.
Rappelons que le vernissage du Salon do la
Société Nationale des Beaux-Arts aura lieu
mercredi prochain lô avi'il.
*** Le peintre Fernand Maillaud vient d'être
chargé de faire, pour le Petit Palais, un tableau
ayant pour motif la rue MoulTetard le soir.
it*-if M. Gustave Masson, conservateur des Fo-
rets en retraite, décédé récemment à Dijon, a
légué au musée de celte ville un tableau de
David: le portrait de la première femme du
conventior.nel Berlier, Marie-Françoise-Blanche
Marlot, avec sa flUe Rose.
^*+ La semaine dernière, la cathédrale de
Tours a été cambriolée pendant la nuit : des
malfditeurs y ont décroché qualra grands lapis
d'Aubusson du dix-septième siècle, qui se trou-
vaient dan? une chapelle latérale, près du
chœur. C 'S lapis, d'une grande valeur, repré-
sentent La Nativité, Jésus au milieu des doc-
teurs, La Faite en Égi/pte et La Présenta-
tion au Temple, et portent les armes de la ville
de Tours. Ils proviennent de la vieihe basilique
aujourd'hui disparue.
:(i** Le grand théâtre de Lille a été détruit
par un incendie, dans la nuit de dimanche à
lundi dernier. H avait été construit en 1783 par
l'urchitecte Lequcux, et agrandi en 184S.
LA PROMOTION
des Écoles de Rome et d'Athènes
En exécution de la loi du U'' avril 1903, au-
torisant le gouvernement à décerner des ré-
compenses à l'occasion du centenaire do l'in-
stallation de l'Académie de France à la villa
IMédicis, de l'achèvement des fouilles de Del-
jihes et du S-o"" anniversaire de la création de
l'Iicole française de Home, la promotion sui-
vante, dont nous avons déjà mentionné les
quatre plus hautes distinctions, vient d'être
laite dans l'ordre national delà Légion d'hon-
neur. (Nous ne citons que les décorations
intéressant les arts, heureux de trouver dans
cette Iste les noms de plusieurs de nos coUa-
Lorateurs, que nous félicitons très cordiale-
ment).
Sont élevés à la dignité de gran d-oflicier :
MM. llcuzcy, membre de l'Académie des Ins-
ET DE LA CURIOSITE
110
criptions et Belles- Lettres et i!e rAcadémie des
Beaux-Art?, conseï vati iir au musée du Louvre ;
Georges l'errc*, membre de l'Académie des Ins-
ciiplions et Belles-Lettre?, directeur de IKcole
Normale supérieure ;
Bûuguorcau, mcmlre de l'Académie des Beau.v
Arls ;
Ilenncr, membre de l'Académie des Beaux Art?.
Sont promus au grade de commandeur :
MM. Uayel.correspondaut Je r.Vcadéjiio des Ins-
criptions ol Belles-Lettres, directeur de l'enscigue-
meiit su(.éiieur ;
IIouioUo, uaembre do l'Académie des Inscripiions
et BelLs-Letlro?, directeur do 1 École française
d'.V liènes ;
M" Duclie»ne, membre de 1 Académie d s Ins-
criptions ut Belles-Lettres, directeur de rKcoie fran-
çaise de Kome;
l'asciil, membre de l'Académie des Beaux .\rts,
architecte ;
lliomas, membre de l'Académie des Beaux .Vit?,
statua re ;
Albert Bosnard, peintre;
Tliéodore Dubois, membre de l'Académie dos
Beaux-Aits, directeur du Conservatoire national de
mutique ;
Marqucste, membre do l'Académie des Bfaux-
Arts, statuaire ;
Crauk, staluaiio.
Sont promus au grade d'ol'flcier:
MM. Colli^;non, membre do l'AcaJtmio dos Ins-
criptions et l'elles-Letlres. i)rifesseur à la Faculté
des Lettres de l'Univirsité de Paris ;
KJmonl l'oltiur, membre de l'.\cadi-me des Ins-
criptions et Belles-Leltrop, cniiserxaleur adjoint an
musi'e du Louvre :
Saloraon Leinath, miinbro de rAcadém'o des
iLïcriptions et Belles- Lt tins, coneeryatcur du
mutée de Saint-Germain on-Laye;
(îa^nat, membre de l'.Vcadémie des Inscriptions
et Belis-Lf tire?, prufi sstur au l'.ijllége de France ;
ICmile Micliel, membre de l'Académie des Beaux-
.Vrls, pi'inlre et eriti(|uo d'art ;
Corne rre, peintre ;
Gabriel Ferrier, peintre ;
Leyrauii, peinlio ;
'roudi)U/.'\ peintre ;
(iordonnier, statuaire ;
Fagel, statuaire ;
Uuyues. .st:iluaire ;
Poynol, statuaire ;
Gciliard, arcliilecte ;
Marcel L:imberl. arcliilecte;
Lanudlermie, ^'raveur en laillo douci; ;
Bottée, ^r.iveur en médailles;
Bourj{aul;-Uucoudray, compositeur do mu9i<iuo;
(lliarlis liCfubvie, compositeur do musii|Uo;
Fauré, compositeur do musique, prof.sseur au
Conservatoire.
Sont nomiués cliovalicrs :
MM. Dield, professeur d la l'aoullé di'S L( tires
do Nancy ;
Ilolleaux, clmr;;é île cours A l.i Farullé des
L<ittrfs do Lyon, profesai ur à l'École des Bonii\-
.\rls lie Lyon ;
Locliat, chargé de cours A lu Faculté des L^'ltrcs
do Lyon ;
Pierre Paris, professeur à la Faculté des Lettres
de Bordiaux, directeur de l'École nationale des
Biau.x-Arls de Bordeaux.
Durrieu , archiviste -paléographe, conservateur
honoraire au musée du Louvre ;
Axilette, peintre ;
Danger, peintre;
Didier, peintre ;
Laurent, peintre ;
Pinla, peintre ;
Boutry, statuaire :
(^ipellaro, statuaire ;
Ud; vergues, statuaiie:
André, trchilecte ;
Barbotin, graveur en taille-dvuce;
Boiston, graveur en taille-douce ;
Boutelié, tra\cur en taillc-douce :
Buland, graveur en laiilc-douce ;
Deblui?. graveur en taille-douce ;
Lucien Iliilemaclier, compositeur de musique ;
Paul lli lemacher, compositeur de musique;
llfie, compositeur de musique;
Pugit, cumpositiur de musique ;
l'auduu, compositeur de musique, professeur aa
(;onsoiva:oire naticnal de musique;
Trawiuski, secrétaire-agent comptable des mu-
sées nationaux.
Notons que tous les artistes et composi-
teurs de musique ligurant dans celte promo-
tion lont anciens ynix de Uonic. Seul, .M. Ga-
briel Fauré, professeur au Conservatoire,
lij,'urc dans cette promotion comme ayant
|ilusieurs fois fait partie du jury du prix de
Home.
Académie des Inscriptions
Séance du ?r mors
Cinquante» aire île t'Éi oie française d'Alhénes.
— L'Académie désigne M. Gol.ignon pour la re-
l>ré£cntat:on aux fêles du cinquantenaire de
l'École française d'.Vlhcnes.
Découvertes iirclu'otoiiques à Paris. — M.
Emile Uivi( rre, sjus-dirccttur du laboratoire d'his-
toire naturelle, au Collège do France, tavant au-
quel ou doit la déoouvcrio des premiers spécimers
tut l'i's do riiomme-fosiilc ipii ont élo découvcils
dans les grottes do Menton et ([ui sont conservés
aiijourd'liui au Muséum d'hiïtoirc natur Uo de
l'aris, fait une inléii'S.sanlo communication à
r.\cidémie sur une très curieuse découverte qu'il
a faite dans imo sablière en exploitation & Paris
morne, diiuslo quartii r do Vaagiraid.
Il s'agit do plusieurs fotses creusées dans le sol
:'l diverses profondeur.», mais toutes pénétrant la
eouchn sableuse sur une épaisseur nltiignanl par-
fois /■) i\ 80 contimùlres. Plusieurs d'eniro el.is
reiiferiraient des osacmcnUs humains, bntléa et
pour ainsi dire broyés, mais réunis, soit dans un
vaso en tirrenoirc' et mêlés A d< s malii^res char-
lioancuses, soit rn un seul et mémo amas; mais.
vaso^ ou nnias sont, dans chacune ilo ces fosiis
ou poclios, recouverts par une pierre plaie do plus
ou MU)iMS grauilo dimension.
Ces fusses renferuiont on outre ; 1° nombre do
fragments de poteries romninos, les une» noires,
lis autres rouges avec dessins on relief poteries
1-20
LA CHRONIQUE DES ARTS
dites samiennes'; 2« des fragments, nombreux aussi,
do tuiks romainos à rebords ; 3° des ossements
d'aninianx iiurlant — fait extrêmement curieux,
voire unique, d'après MM. Héron de ViUefosse et
Salomon lieinacli — gravés de chilfres romains
presque toujours les mêmes ; V. X. I.
Quelques fragments de tuiles romaines portent
également soit l'un ou l'autre de ces chiffres, par-
fois mémo doux chiffres réunis, soit quelquefois
aussi une lettre . la lettre A.
M. Rivière a l'ait ouvrir, la semaine dernière,
une do ces fosses et a pu constater rauthenti.;ité
des pièces qu'il pri'sonte à l'Académie et qui,
toutfs, ont élé mises ft jour en sa présence.
Il termine on annûnç;ant qu'il conlinufra ses re-
cherches et tiiiulra l'.Vcaiémie au courant de ses
découvertes.
Les Barques du lac de Némi
(Suite et fin) (1)
On se figure la petite révolution que provoque
cotte résurrection ini'spérée. Le ministre de l'Ins-
truction publique eavoya un certain nombre d-îs
gardes commis ;'i la surveillance des fouilles du
Forum pour présider aux oi)ératious du plongeur
et en faire connaître tout le détail en haut lieu.
Borghi reçut la visite d'un huissier qui lui signifia
([ue le ministère et, eu sou nom, le commandeur
Félix Borcabei, préposé à la direction des antiques,
le rendait responsable de la conservation de ses
découvertes et que, d'ailleurs, lui-même, Elysée
Borghi, se trouvait désormais sous haute sur-
veillance.
Les savants, les historiens, les archéologues,
s'imposèrent des voyages à Rome pour admirer les
morceaux ravis à l'abîme. Borghi fut assiégé par
les directeurs des plus riches musées de l'étranger.
Tous se disputaient l'acluit de ces reliques double-
meut précieuses.
Le pauvre homme et, avec lui, le prince Orsini
auraient bien voulu contenter tous les solliciteurs,
mais M. Bernabei, dans ce temps-là très puis-
sant, avait les yeux braqués sur l'antiquaire et le
tenait dans sa main de fer.
C'est alors que le gouvernement italien s'inté-
ressa au lac di' Némi et à la tradition de ses mys-
tères. Mu par l'exomiile (pie venait do lui donner
un commorçanl audacieux, et après avoir fait ex-
jdorer par des idongeurs olTiciols de la Marine les
deux liarques, dont les gourdes jalonnées à la sur-
face signalaienl toujours l'emplacement, il lit rédi-
ger des projets pour le renflouage du plus impor-
tant des deux bàtÎMienls.
La dépêche du 7 janvier nous a aitpris que les
projets achevés des ingénic'urs officiels resteront
ensevelis dans les cartons du ministère, comme
les barques qu'ils étaient destinés à sauver sont res-
tées au fond du lac. On a jugé que les agents at-
mosphériques auraient attaqué le bois et détruit les
poutres, etc. Alors, à quoi boa se donner tant do
peine pour une entreprise (jui devrait coûter si
cher et ne rapporter que la poussière des siècles'?
A quoi bon tant de soucis, lorsque le musée romain
de Rome, installé à la Chartreuse de Termiui,
11; V. la Chronique du 4 avril 1903, p. IhJ.
dans l'enceinlc des Thermes de Dioclélien, étale
magnifii[ucment les souvenirs pn'cieui, ]ialpal>les,
dune Iradilion, d'un culte plus que bimillé-
uaires !...
« «
Il nous reste à coûter comment les bronzes de la
ci'lèbro barque sont devenus iiropriété de l'État, on
dépit do la volonté formelle de ses propri(';taires.
Borghi avait exposé' à Genzano, sans ordre, dans
uDe boulique de location, les objets retirés de l'eau
|iar le plongeur. Cette exposition ayant ému tous
les inté'réts et .soulevé de grosses convoitises, Bor-
ghi, clandcslinement, envoya les bronzes à Rome,
dans un atelier de la rue de la Purification où,
seuls, quelques amis favorisés, pouvaient les voir.
11 n'abandonnait pas l'espoir de les expédier à
l'étranger, et,- là, de se les faire payer au poids de
l'or, landis que du coté du ministre do l'Instruc-
tion pulilique qui revendiquait ses droits et rappe-
lait bruyamment les dispositions de la Loi Paca,
Il ne fallait pas compter tirer plus que le poids de
l'argent.
M. Bernabei, qui veillait toujours, entre-
prit alors, avec le marcliand d'antitiuités, des
pourparlers ayant pour but ilo donner à la collec-
tion une résidence qui fut davantage en rapport
avec son inestimable valeur.
Borghi temporisait. Pour se donner des appa-
rences de générosité, il légua au musée Kircher
des poutres et des clous d'une importance relative,
louant aux bronzes, ils restaient toujours entre
ses mains.
Afin de mettre un terme aux tergiversations, le
gouvernement fit connaître à Borghi que les dé-
couvertes de Némi ne devraient jamais sortir de
Rome et qu'il serait prudent de la part de l'anti-
([uaire de s'entendre avec la Direction des Beaux-
Arts. Borghi comprit à mi-mot et accepta les
conditions draconiennes qui lui furent imposées.
.\ussi tous lei Romains peuvent-ils contempler
aujourd'hui, dans une cellule aménagée avec art à
l'intérieur même du cloître dessiné par Michel-
.Ange, les témoins d'un âge et d'un culte qui se
perdent dans le brouillard de l'antiquité.
On a appelé la barque de Némi le •■ navire de
( '.aligula ». Pourquoi ? Le propriétaire du cheval
lucitatus ne pouvait pas donner, en quatre années
d'Empire, un essor puissant au culte cjui, de
(emps immémorial, se pratiquait à Némi. Si l'art
éirusque fut supplanté, à son heure, par le gréco-
romain, ce que nous avons admiré à Némi pré-
sente le cachet d'une originalité dont il faut recher-
cher le i)rincîpe beaucoup plus loin et en dehors
du culte olTiciel. Némi eut son autonomie, ses
croyants, ses fidèles et ses bois sacrés ont vu
défiler des générations vouées au mysticisme le
plus indépendant. Le eu te ténébreux des forces
directes de la nature en honneur à Némia survécu
à l'empire romain, grâce à son isolement du grand
chemin des idées et du mouvement des faits.
Les àmcs usées des anciens Italiotes ont été
vaincues par la lassitude seule. Lorsque le chris-
tianisme triomphant eût réchaufl'é d'une foi nou-
velle ces cœurs de sauvages, le lac resta silenceux,
dans l'abandon. Les templts tombèrent en ruines,
les autels en poussière. Les barques ouvrirent
ET DE LA CURIOSITE
121
lours ûaucs rongés et délaissés à l'eau flagellante
et sombrèrent au fond do l'entonnoir, où leur coque
devint la proie facile de la vase.
U.-L. POUBEL.
CORRESPONDANCE D ITALIE
Il paraît que le couronnement de la farad'o du
dôme de Milan exige quelques réparations. Cela a
suffi pour qu'on ait organisé un concours et dé-
cerné un prix au meilleur projet de réfection de
l'ensemble do la faeade. Les membres du Congrès
se ;?ont émus. Dans la séanc.; du 4 avril de la
section d'histoire de l'art, M. J. Strzygowsky,
l'éminent professeur de Gratz, a présenté sa pro-
testation au président du jour, qui était M. W.
von Scidlilz, directeur des Beaux-Arts de Saxe.
M. Strzygowsliy ne veut à uucun prix des «. per-
fectionnements » qu'on est trop disposé à apporter
aux monuments.
A l'unanimité des membres présents, la résolu-
tion suivants a été votée :
« Lo Congrès international des sciences histo-
riques émet le vœu quo la faeadn du dôme de
Milan ne soit l'objet d'aucun travail ayant pour
but autre chose quo la conservation statique de cet
insigne monument et de ses parties. »
Otto résolution sera communiquée à la munici-
palitc^ de Milan et au ministère da l'Instruction
publique d'Kalio.
Voilà de bonne besogne vivement faite. Espérons,
du moins, que le vole ne sera pas considéré par
les intéressés comme non avenu.
E, DijnAND-GnÈviLi,i-4.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Séance do clôture, chez M. Cliavillard, avee
quatre o'uvrea du répertoire, inégalement belles,
mais remarquables toutes :'i des titres divers, jjar-
mi les(iuelles un clief-d'œuvre classique : la sym-
phonie en ut majeur de Mozart. Lo concert com-
nioni;ait par l'ouverture ilo Bicn-.xdolùie, de Clia-
brier, qui fui parfois exécutée avec plus de convic-
tion et do chaleur, jamais d'une manière pu»
correcte ni plus claire. C'est une page étrange, en
somme, que cette ouverture; elle vise au style
épique, atti'inl parfois à lu grandeur véritable et
retombe, aussitôt après, duns laiiiro rhélorii|ne de
thé;ltre. Clnbrier s'y luontro tel qu'il était, piime-
sautier et \il'u: d'afTectaliim, épris de tint.iniarres
et do I réciositè'.H, uaif. en somme, i'tbouh(Mnmejus
qu'en l'excèi lie Tiolences un peu puériles. Celte
)iage car9ct 'Tislique niar((ue un moment important
do la miisii|uo franc.'aise. et linlluem-e musicale de
l'art wagnériiii sur un tempérament advurse s'y
répercute en déformations signiliculives, .\ eo titre,
et indép<'ndamment do la vaiKur réelle do l'ou-
vrjgo, l'ouverture de tiuoeniiolinr mérite do ropu-
raltro de temps ft autre sur l'afliche des concerts
oit elle fut exécutée pour la prrinièro fois,
M. Cliovillard nous a donné une très belle l'xéou-
tioa de V.inlar, do Uimskv-KorsakolT, une do se»
œuvres de prédilection etl'un des ouvrages les plus
caractéristiques de l'école russe. La musique à
programme trouve ici une de ses applications les
plus heurensi-s et, sauf dans le premier morceau
qui sert en quelque sorte d'exposition au drame,
les moins as.servies à la notice descriptive qui
l'accompagne. Des titres comme Délices de la
vengeance, Vélices du pouvoir. Délices de l'a-
mour, éveillent des sentiments assez généraux pour
ne pas entiavor par la recherche de puériles curio-
sités, la compréhension directe de la tymphonie, à
laquelle ils fournissent, en même temps, par tout
ce qu'ils contiennent d'expression suggestive, le dé-
veloppement le plus ample. Les Délices dé la ven-
geance et les Délices de l'amour sont dts modè-
les de pittoresque instrumental et de poésie sym-
phonique. Et si cet art singulier et s-ivoureux
manque, à certa'us égards, de vie intérieure, si
l'amour du détail y prime lo souci de la ligne, si
la composition s'en ordonne par petites masses
juxtaposées et répétées, cette ordonnance es telle-
ment adroite et souple, ce détail apparaît à tel
point ingénieux, cet art, en un mot, est superficiel
avec tant de maîtrise et d'éclat, que l'impression
qui en résulte n'est pa» loin d'atteindre à la gran-
deur, à l'émotion, à la profondeur véritables.
La symphonie en ut majeur de Mozart y par-
yinnt; elle, sans tant d'itïoits ni de surcharges. La
tout est clair, décisif, nécessaire et baigné dis
clartés du génie. L'admirable andante où respire
une grâce si noble, une passion si purement ardenlr,
est un des plus enveloppants, des plus richement
ouvragés du maître qui en écrivit tant d'une idéale
beauté. Le finale prodigieux, qui couronne lo'uvre
d'une fugue à quatre sujets que traveisent de char-
mants intermèdes mélodiques, est un des monu-
ments les plus durables de la musi([ue du passe
par la fusion qu'il opère entre le style du contre-
point et la liberté du style symphonique, M. Clie-
villard a dirigé ce superbe morceau avec toute la
verve et toute la puissance qu'il requiert.
Le< Impressions d'Italie de M. Gustave Char-
pentier, qui terminaient la séance, ne furent pas dites
di- manière moins parfaite et obtinrent leur succès
coutumier.
*
* *
Parmi les séances sans nombrr quo donnent
des virtuoses de toutes spécialités, pianistes, vio-
lonistes, etc., il en est parfois d'intéressantes : ce
sont celloi où le virtuose se double d'un artlstci
ce qui n'est pas toujours la règle, M. li. Hekking,
\ioIoncelli8te, qui se lit entendre la semaine der-
nière, salle Pleyil, dans un concert d'orchoslres
dirigé par M. Olonno, est A la fois l'un cl l'autre.
11 a joué dans un style excellent lo ditlloilo con-
certo do Saint-Saèns et le KolSidrei do Max
Bruch. La belle qualité de son qui distinguo son
ji'u, l'ampleur et la justesse de son plira.sé, lui
a)-signenl une place distinguée parmi les meilleur,-!
violoncellistes di notre liiiips et font présager
pour lui une brillante carrière, surtout s'il se
couparro à la musiqin' de clinmliri-, dont la litté-
rature estd'une richesse presque ioépuisabli, tandis
(|uo celle spécinleuiont dévolue & son instrument
semble assez pauvre tt limitée,
P. D,
Nos lociours nous sauront gré d'ajouter à ce qui
précrdo les lignes i|ue M. Pierre I.hIo, dans son
dernier feuilleton du Temps, consacru à une u'uvre
l->-2
LA cmtONIQLE DES ARTS
dont la modcsiie do notre coUaljoraleurraonfppêché
de parler : les Varialion.i, Interlude tl Finale
sur un thème de Jean-Philippe Bnmiau, de
M. Paul Dukas, exécutée» pour la premi(^re fiis
dimanche dernier à la Société Nitionale; :
« C'est une heureuse fortune pour la musique
franijaiso do posscdcr aujourd'hui, s'opposant l'un
à l'aulre tt se complétant l'un l'autre, des musi-
ciens aussi dill'iîreiits (jueM. Dukas tt M. Debussy ;
l'un qui, s'affranchissant de toute forme précise,
sait pourlaul gardtr à son œuvre l'harmonie tt
l'unie: l'aulre qui, fiJélo aux foimcs classiques,
tait les élaigir, les renouveler, les animer de sen-
timent et d'tinttiun. La qualité essentielle de
l!cspril musical do M. Dukas est manifeslement le
sens de la lojjiliiue, de la construction et de l'ordon-
nance ; il ne conçoit point d'œuvres qui n'aient
une figure définie et une architecture solide, et
chtz lui le poème symphoniquo lui-même a la
vigueur tt la fernuté d'une pièce de musique pure.
C'est pourquoi il est naturellement oi.clin à user
des formes qui furent créées par les maîtres, et
qui constituent les mélhodcs les plus [.arfai es
Sïlon lesquelles un mus.cien puiss-e exprimer sa
pensée; c'est pourquci, après avoir éc;it umSym-
phonie, une Sonaïc, il éciit des Variations. Et
ces vaiialions ne sgnt d'ailleurs point, comme il
arrive chez Haydn par exemple, de brillantes bro-
deries qui ornent de diverses façons le motif
initial ; ce sont des variations à la Betlhoven, qi i
veulent exprimer tout ce qu'un thème coLticnt de
substance musicale et de sentiment. Et cUoi y
réussissent entièrement ; pour ce qui touche à la
musique même, il est impossible d'unir et de
combiner avec plus de variété et d'éclat que ne fait
M. Dukas les éléments mélodiques, harmoniques
et rythmiques dont se compose le thème de Ra-
meau. Quant au sentiment, il suffit d'entendre la
onzième variation, si grave et si profonde, pour
comprendre que l'emploi d'une forme classique ne
nuit point à la sensibdilo, qu'uue musique peut le
soumettre à la loi de la forme, et cependant rester
pleine do force vive et d'émotion concentrée. Pour
leur style musical et pour leur sens intime,
Kameau eût aimé ces Variations: elles stmblent
l'œuvre d'un R?meau ^ui viviait aujourd'hui. »
Pierre Lalo.
REVUE DES REVUES
0 Journal des Débats (27 mars et 3 avril . —
^I. André Hallays. soucieux de voir cos vieux
monuments et nos œuvres d'art protégés plus el'li-
cacement qu'ils le sont par l'insuflisante loi de
1887 sur Us monuments historiques, étudie, en se
basant sur les dispositions de la législation la
plus complète qui existe en Europe sur la matière
— redit Pacca complété par les lois itahcnnes de
1871, 1883 et 19U3 — de quelle façon devrait être
rédigée la « loi pour le passé » que réclamait Vic-
tor Hugo dès 183-', et qui, plus qun jamais, est
nécessaire pour conserver non seulement les mo-
numents et œuvres d'art publics, mais encore les
monuments et objets appartenant à des particu-
liers. La place nous manquant pour exposer en
détail ce projet, nous renvoyons à cette excellente
étude, très approfondie, qui vaut d'être méditée
l)i.r tous ceux qui ont le touci de notre patriùioine
arlisliqu".
0 Les Beaux-Arts 31 marfr . — On trtuvora
dans ce i uinéio le texte de la belle conférence
faite, en féviii^r dernier, à l'École des Hautes
litudcs £oc aies, par LOtre collaborateur Paul Vilry
sur Jean Pciréal.
— Nos anciens et leurs œuvres (1003, 2« livr.).
— Celle livraison, dont l'aiialyse avait été on.ise
lors de notre dernier compte rendu, contient ute
étude do M. .Jules Crosnier sur quelques tableaux
inédiis du paysagiste .Vlexindre Calame apparte-
nant àia famille, et dont cinq sent rcprtduiles
hors ttxie ou dars le texte : — un arlicle de
M. Alf.ed Caitii r sur l'iniprin.erie Fitk. de Genève,
et les réimpnssiors d'anciennes chroniques ou
d'uuvrages sui^ses dans les Iradilioi.s lypogra^hi-
(|uea du xvi* siècle, comme, m France, l'errin à
Lyon, et Jouaubl A Ptris: — une note ti'i M. B.
Lodmer fait conuhitre un buslo d'homme i n p. aire
teinté, conservé à l'École des Beaux-.\rls de Genève
et qui, peut-être, serait du sculpleur suisse Jean
.Jaquet reprod. hors tixte): — enfin, un article
nécrologique do M. G. de Beaumout sur le peintre
llans Sandreutfr (polirait et 4 lep. d'u'uvrts;.
'i° livr.). — Arlicle, illuslré de plusieurs plans et
vues, de M. Guillaume Fatio, sur laspect topogia-
phique de Genève au déLut du xviu" siècle.
— Intéressante étude de M. A. Blondel sur La
Porcelaine à l'exponlion de céramique suisse
ancienne ouverte à Genève l'an dernier (nombreu-
ses repri,ductions,en noir ou en couleurs, de pièces
rares des fabriques de Genève, Zurich et Xyon ;.
— Arlicle de M"' S. Nicole du Pan sur des por-
traits et paysages en papier découpé, ailistement
exécutés par un amateur de la fin du xviii* siècle,
Geoigos du Pan ireprod. de plusieurs do ces décou-
pures).
1Ç03, l" livr.;. — Fascicule consacré au peintre
genevois François Ferrière. peintre de portraits et
de natures mortes et miniaturiste (1753-18.30) :
étude par M. L. Crosnicr, accompagnée du portrait
de larliste par lei-mème et de la repioduclicn de
plusieurs de ses ceuvres.
= Tho Studio ; février . — M. S' Iwyn Imago
donue une intéressante étude sur Les paysages et
les natures mortes de .1/. F. Bramjicyn, qui mon-
tre là, comme dans ses composiiions à person-
nages, les mêmes qualités de couleur et de solide
facture, avec, eu plus, dans ses paysages, un souci
de dcs-in et de style très remarquables (10 reprod.,
dont 'i iiors texte .
= Notice sur un jeune sculpteur anglais de mé-
rite, M. Reginald F. Wells, auteur de statuettes et
groupes emprunté:! à la vie rustique et traités avec
largeur et vérité S reprod. ,
= .Vrlicle sur h s nouvelles couleurs soliles à
l'huile do M. Ilnfiai'lli, et reproduction de 4 toiles
de l'artiste peintes par ce procédé.
= L'Exposition des Arts and Crafts à ta Xeic
Gallery (1" article) (18 ilL).
(Mars). — Étude de M. Octave Uzanne sur notre
compatr.ote le peintre F. Houbron et ses vues de
Paris, dont il a été parlé à plusieurs reprises :9 re-
prod., dont 1 hors texte en couleur).
ET DE LA CURIOSITE
123
= Les Pointes séfhes de Roiin, par M. Wal-
tcr Sliaw Spirrow ,'.) roprod.).
= Notice, par M. Jiu^'li P. -G. Maulo, sur une
maison do campagne avec jardin, due à l'aichi-
tpcte Arnold M tcliell (IG ill., dont 2 hors texte en
couliHirs, en donnent la vue et les détails).
= Bonne étude d'ens'mblo de M. Henri Franlz
EU- M. Emile G illé et particulièrement ses ter-
re 103 fl2 ill., dont
= L'Expnsi ion des Arts and Crafls à la Xew
Cllery {■l- anicle) IG ill.).
= M. Ma\w(jl Ayrton donne d'aniujanls dessins
d>! girou(-l'c3
^Troii autres pUnches eu couleurs reprodui-
.s^nldeux aquare'lcs d-i M. E.-.\. Rowd, et un pan-
neau de nov.>r incrusté de nacre et d'ivoire, de
M. A.-D. Ciron.
=: Des nouvelles de tous pays complètent,
cwime d'iiab lud^, ces livraisons.
BIBLIOaRAPHIB
L'active librairie H. Laurcns vient d'éditer, dins
la belle collrclion de ses Tilles d'art, nn nouvtau
volume : Séville (in-8", 156 p. av. 111 grav. : 4 fr. .
C'est la traduction, par M. llenrv Peviu;, du livre
que nous signalions ici l'a-i diTuier, oii M. Cli -
Eug. SoEiMiDja dépeint d'une fai;on si inléros ante
et si colorée l'histoire, les monuments de toule
sorte, la vie pittoresque de cetto br. liante cité. 111
boites gravuri's rcpr jil'iisent les princ puux édifie s
d ins 1 .'ur.i détails, les (ouvres d'art loi plus remar-
quables, les aspects divers de la vie se .il ane sur-
prise dais ses manufactures d'armes et de tabacs,
aux fè e) do la Semaine Siinlo, aux cojrsos do
t lurcaux, etc.
M. Albert Soubics vient de publier à la librairie
dos Hibliopliilos, un très intéressant ouvrage, loul
d'actualité, sur Les Directeurs de l'Académie
da France à la 'Villa Médicis (iii-24, vii-lJ7 p.
av. 1 planchoj où il élu lie l'œuvre des directeurs suc-
cessifs do l'Académis de France à Itome jusqu'à nos
jours ; Suvée, Le Tliicre, Tliévonin, Guérin, Horace
Vernet, In^-res, Sc-linclz, Alaux, Hobcrt-Kleury,
Hébert, Lcnepveu, Cabat el Kugéne Guillaume.
M. Soubiis donne ou même lom|is le tome der-
nioi- de son Histoire de la musique dans les pays
Scandinaves: celui-ci est C5nsa;réaux musiciens
iiorvé^ienâ du xix- siècle et est illuslro des p )r-
traits des i)rincipaux d'entre eux.
NÉOROLOaiB
Nous avons lo vif ngict d'ouregislror la mort do
M. Edouard Garnier, coiisorvatour du musée el
des l'oili'i'lioiis do la Manuf.icluro nationale do Sè-
vres, décédé, lo :iO mars dorniT, dan^ sa so.xanlo-
troisiomo anuoo,onsondomic.lo, ft la Maïuifucturo.
lùlou-inl (iarnior, qui, pur se.-i études ol les ou-
vrages qu'il a publiéM, étail une autorité en ma-
tière do céramii]Uo, était depuis \<i\ allaclio à In
uianufaiiure do Sèvre-i, où ilavail succédé à Ctiamp
ileury, il y a une quinzaine d'années, comme con-
servateur du musée et des col'ec'ions. C'est à lui
que ce musée doit son organisation actielle.
■ .crivain sp'^C'aliste de talent, on lii doit, entre
autres publications : un Diclionnairedei Faï nées,
avec des planches en rhrom ', d'a^aès s^s propres
dessin:, qui sont d'une pécision parf ito, ce qui
n'a pas lieu d'étonner, car il avait été élève d'In-
gres; une Histoire gé/icra'e de la Céramique,
avec plaiichoi el bois dessinés par lui; un album
de La Porcelaine tendre de Sécres : un autre al-
bum, très rare aujourd'hui, sur La Porcelaine de
Mennecy: le catalogue raisonné des collection» du
muséa do Sèvres, qu'il a lairS' inachevé. Il a écrit
aussi de nombreux arlic'es dins Y Art, l'Illustra-
tion et notre Gazette des Beaux Arts, où il donna,
notamment, en 1857, une étude sur La Manufac-
ture de Sécres en l'an vu, puis, en 1888, une mo-
nographie sur Les Anciens rases de pharmaci;
des hôpitaux con-ervés à la Pharmacie centrale.
Il travaillait, lorsque la mort est venue le sur-
prénire, à des publicalions sur la faïence de
Mousliers, les terres verni se js, la céramique
française au xi,\' siècle; il «st à souhaiter que les
cotes qu'il a ain=i rassemblées soient utilisées et
connues.
Moleste à l'excès et ennemi do toile intrigue, ce
s ivant éminent, dont l'autorité était reconnue par
les amateurs et le: savants de toutes nations,
n'é!ait qu'officier de l'instrjc'ion publique. Chargé
d'organiser, à l'Exposition L'uiveiselle de 1900, la
section rclro&pective de U céramique, il s'était ac-
quitté, à la satisfaction de tous, de celle tâche dif-
li.ile; il n'en fut mémo pas récompensé par la croix
de chevalier de la Lég on d'honneur. Mais, ce qui
vaut mieux, il emporte les regrets de tous ceux
qui avaient pu apprécier son érudition et l'alTabi-
lité de son commerce.
Nous apprenons la mort d'un jeune peintre pari-
sien, Jean Alfred Marioton. Èlèvo de Gérdmo
et de Uougucreau, Marioton, qui avait remporté
lo second prix de Rome, s'était adonné à la pein-
ture décorative ot il a exécuté une quantité de
plafonds et de panneaux, d'un coloris délicat. Ses
o'uvios ornent un grand nombre dholels particu-
licrsdo Pari.s Marioton avait obtenu une médaille
do 3' classe on IS'J.") et une do 3' classe en 18i>l5.
On annonce égalenieul la mort, à Paris, où il
était né, du sculpteur Henri-Amédèo Fouque,
médaillé eux Salons do 18Sr> et 1S;)3 et aux Expo-
sitions do 1880 et de PJOO, décédé à l'Age do qua-
ranto-six ans.
1.0 d >ye I dos peintres borJeltis, M. Louis Sa-
lomon, do Sainl-S.'niin. vient do mourir dans sa
c|uatrc-viiigl-huilioino année. Il aviit été l'ièvo do
Dauznts, de Ilrnscas.<at et do Paul Dolaroche et
s'était adonné uu genre du paysng' hisitoriquc; plu-
sioufs do 808 tableaux figureront aux Silons do
Paris.
1,0 paysagiste Paul-Franz Flickel ost mort !•
mois dornior A Norvi. N' lo 8 avril l"."!'.', A Dorlin,
il était professeur à l'Académie dos Uoaux-Arts do
124
LA CimoNÏOUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITË
cette ville. U fut le peintra par excellence des fo-
rets du Nord.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Georges Feydeau
Vente do tableaux modernes, faite à l'IIôlel
Drouot, salle 1, le 4 avril, par M' Chevallier et
MM. lîcrnheini jeune :
3. Boudin (E.). La Plage k Trouville : 3.020.
12. Delacroix (Eug.). Le Christ au Jardin des
Oliviers : 7.700. — 13. Fantin-Latour. La Nuit :
3.300. — 14. Fantin-Latour. Le Jour : 2.000.
21. Harpignics. Le Petit pont : 7.100.
35. Monel (Claude). Argcuteuil : 4.200.— 37. Pis-
sarro (C). Le Verger. Effet d'automne : 1.800. —
;i8. Pissarro ;G.). Le Chemin creux : 1.750.
41. Sislcy. Matinée d'hiver. Lî Roule : 5.100.—
42. Sisley. La Neige à Louveciennos : 11.100. —
43. Sislev. Morol au soleil : 5.000.
45. Van Gogh. Vue de Hollande : 1.020. — 5).
Ziem. Venise au soleil couchant : 4.900.
Aquarelles, gouaches, pastels et dessins. —
53. Corot (C ). Esquisse pour un tableau : 820. —
B4. Daumier ,11.). Les ]>eux confrères: 1.82'>. —
57. Jongkind J.-B.). Canal de Hollande : 705. —
GO. Jongkind. Patineurs en Hollande : 920.— C2.
Jongkind. La Vieille masure : 6'JO. .
06. Neuhuys (A.). La L°çon de couture ; 4.550.
71. lîenoir. Portrait de jeune lîUe : 1.100.
Total : 113.315 francs.
Objets d'art
Vente faite à l'Hùtel Drouot, salle 6, les 2 et 3
mars, par M° Chevallier et MM. Mannheim.
14. Deux potiches rochers, fleurs et oiseaux,
lambrequins. Ancienne faïence de Delft ; 1.050.
16. Pot ovoïde en ancienne porcelaine de Chine,
fond bleu soufflé, réserves à personnages et attri-
buts en camaieu bleu : 1.600. — 29. Jardinière
carrée, quatre plaques, en ancienne porcelaine du
Japon, à fleurs. Slonture bronze L. XV à ro-
cailles : l.Oô'i. — 38. Boite oblongue en ancienne
porcelaine de Saxe, à paysages animés. Monture
argent : 1.025. — 50. Groupe, Saxe : garçon et fil-
lette nus, avec instruments de musique : 050.
60. Théière et sucrier, tasse et sa soucoupe, en
ancienne porcelaine tendre de Sèvres, à rosaces,
compartiments quadrillés, à fond bleuet guirlandes
de laurier ; 1.205. — 67. Rafraichissoir, Sèvres :
fleurs sur fond vert : 2.750. — 117. Étui porte-
tabletles : souvenir d'amitié, en ivoire garni d'or
avec médaillon ovale, peint sur émail, à sujet allé-
gorique à l'amour. Ép L. XVI : 800. — 123. Boîte
à plasques d'agate dans monture L. XV en or ciselé
à rocailles : 4.0^0.
135. Éventail L. XV, monture de nacre peinte
et dorée; combat entre deux bergers : 523.
liO. Deux statuettes en marbre blanc d'enfants
nus, assis sur des lortues. Dix-huitième siècle :
3 (100. — 148. Cadre on bois srulfilé et doré à fleurs
en relief, palmelles aux angles. Ép. Itégence : H-JO.
— 188. Secrétaire en marquelerie de bois de cou-
leurs : fleurs et inslruments do musique. Dix-
huitième siècle : 1.250. — 1K9. Table à ouvrage
oblongue, plaquée d'écaillé et de nacre : la Toilette
de Vénus. Dix-huitième siècle : I.IWJ. — 190. Petite
table-bureau contournée, en marqueterie de bois de
couleurs, à (leurs et entrelacs. Dix-huitième siècle :
1.080. — 19y. Meuble à deux corps L. XIll, écaille
rouge el cuivre : 1.150. — 200. Meuble de salon,
canapé el six faulciiils en bois peint noir et or, cou-
vert en tapisserie au point, à personnages orien-
tauî. animaux, fleurs et rinceaux. Régence : 2.!X)0.
201. Quatr.; fauteuils en bois sculpté et doré, du
temps de L. XV, couverts en lapis3^rie au point
du dix-septième siècle, €t 199. Canapé en bois
sculpté : 3.850. — 235. Deux tapisseries rcclangu-
laires, à grosses fleurs sur fund blanc: dix-huitième
siècle : 1.200. — 2.30. Tapisserie rectangulaire du
dix-septième siècle : femme dont on lacère les
vêtements en présence d'un souverain et d'un per-
sonnage enfermé dans une cage : 2.020. — 238.
Deux tapisseries d'.Aubusson, du temps de L. XV :
le Marchand de plaisir et 1 Escapoletto : 3.900.
Total : 91.000 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de M. F. du Puigau-
deau, galerie des Artistes modernes, 19, rue Cau-
martin, jusqu'au 25 avril.
Exposition de pointures, aquarelles et pastels de
M. Hyacinthe Royer, à « Bijou-Salon », 111 bis,
rue de Courcellos, jusqu'au 30 juin.
Province
Avignon : Exposition artistique, du 11 avril au
2i mai.
Tunis ; Exposition des Beaux-Arts, du 15 au
30 avril.
Étranger
Bruxelles : 10° Salon annuel de la Société royale
des Beaux-Arts.
■Vienne : 30' Exposition annuelle de la Société
des Artistes autrichiens, au Kûnstlerhaus.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
Bayonne-Biarritz : 1" Exposition de la Société
des Amis des Arts, du 25 août au 25 septembre.
Dépôt des ouvrages, à Paris, chez Robinot, 32, rue
do Maubeuge, du 5 au 10 juillet; à Bayonne, les
30 et 31 juillet.
Langres : Exposition de beaux-arts et d'aris
décoratifs, du 9 août au 10 septembre. Envoi des
ouvrages, à Langres, du 10 au 31 juillet, ou dépôt
ù Paris, chez Robinot, 82, rue de Maubeuge, du
15 juin au 15 juillet.
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N- lH — llKi:i
BUREAUX : 8, RUE FAVART >" Arr.
IS Avril
t. A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DK LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnes à la G.izcttc des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de rabonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oisc.
Départements
10 fr.
12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) IS fr.
3Le IT-uméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
\CTri^^ '^ (,''''^1(1 marclié annuol de pcin-
^lf?^3 l'H'C et d'' sculiitiiro vient dn s'ou-
wl)/^i'*i ^''''' ^" '^'''^"'^^ Palais pour deux
^_i?»-'î*A mois. Sans doute, l'art sincrrc n'est
pas absent de ces lirillantcs exhibitions, et
la révélation d'un talent nouveau, la décou-
^■crte d'une œuvre rare, offrent do temps à
autre au visiteur des jouissances délicates et
repo-santos. Mais, pUin que pour les simples
aniDuroux (l'art, c'est t'éle pour les artisîes,
ipii soiirioiil au uiiraKO des récompenses, des
achats ou des cnnimaiidos.
De tous les sulïrunes qu'ils sollicitent, ceux
de l'Istat ou do la Ville sont les plus cscomplés,
et, le plus souvent, moins pour la satisfaclion
lé;,'ltimc d'assurer à l'iiMiyrc enfantée dans
la ptino le repos délinilif d'une salle du
JiUX('mI)ourt,' ou du Pclit Palais, sous l'o'il
adniiratif d'un ])ublic conliant, que paice que
chacun croit avoir droit à une part, si minime
soit-elle,du gâteau dont les commissions ofli-
cicllos sont les trop bienveillantes distribu-
trices. Cependant, x-elles-ci, désireuses do
donner satisfaction à tous, facilement acces-
sibles aux inlluences les jiius diverses, achè-
tent et ai'hricnt encore, ot pointures et sculp-
tures continuent de s'acheminer vers l'oiil)li
des musées de province ou de quelque ma-
gasin, refuges naturels de la jdupart d'eiilro
elles : tel ce dépùt d'.Vutcuil où la Ville <lo
Paris, pour garnir les murailles do son nou-
veau nnisée, eut lunt de peine, parmi dos mil-
liers d'd'uvres, à en découvrir une conlaiiio
d'intéressantes.
Il serait temps, onlin, d'endiguer ce Ilot
croissant ot do cesser «l'encouragor la médio-
crité. LamiBsion dos duléguoa ilc l'Ktul ou du
la Ville n'est aucunement de tenir ofiico de
bienfaisance, mais do faire fonction de Mécè-
nes intelligents dont seul le souci de l'art
doit guider les choix. Au ILcu d'être éparpillés,
les modestes crédits dont ils disposent de-
vraient, en raison même de leur modicité,
élre réservés uniquement à ces créations
significatives, assurées de l'avenir, dont la
jeune Société dos Amis du Luxembourg rêve
d'enrichir les collections de l'État. Nos musées
n'en seraient plus réduits, alors, i\ rehguer de
temps à autre dans l'ombre des greniers des
o'uvres troj) rapidement vieillies, et dans
leurs salles moins encombrées se constitue-
rait peu à peu pour la postérité l'image fidèle
et caractéristique de notre art moderne.
NOUVELLES
+** Le 1') avril a été inauguré à Vallon (Ar-
(lècho) un mi^daillon du piil)licislo Auguslo
Subalier, reuvro du sculpteur Prudhommo,
nrnanl un numunient dont le dessin est dû &
>L .Viigusiin Uey Spit/.L-r.
*♦# Le dépnrtement des peintures du Louvre,
ipii no possi^dail juscpi'ici qu'un scullnblcau de
.Siilomun Huisdac'l, vient d ucipiérir deux pay-
sages do co luallro liullanilais, représontuni un
Itunt deririvie oluno Tour ronde sur une
rive dénudée.
+*!(, Dans sa séance do bi semaine dernière,
le coni-oil supérieur dos nuisùos nationaux a
acceplé les dons suivants:
Pour lo inusité du l.uxi<niliourg..S(ii;i/(MVi'i7('
sur son lit de mort, par liuutliier. don du coiuio
d(< Kitiidiuluau ;
Pour l<! musée du Louvre, uno réduction en
ivoire d'une corvi^lio ilo IS-.H». don lUi M t'.lorc
Haiiiliul; un siège dont lo dossier el los bras
!12G
LA CHRONIQUE DES ARTS
■sonl en tapisserie des Gobelins du dix-septième
siècle, don do M. T'enaille ; un Déjeuner à Hon-
fleur, i>nr Ca\\s, don de M. Rouarl.
Dans la môme séance, le conseil a approuvé
l'acquisilion des objets suivants : Esquisse du
lilaTond de la salle Duchfttel, par Meynier;
le Sirf/e de Lille, par Walteau de Lille; enfin'
un beau poi'lrait de l'acteur Fontaine, par Gai-
brund, légué par M"* Lafontaine.
•+■•** Le musée Carnavalet possède depuis
quelques jours, grâce à la générosité de
M. Fran(;ois Damville, cjuatre beaux dessins,
lavés à l'encre de Chine, représentant le ma-
riage et les funérailles du duc de Berry. Per-
sonnages marquants, troujjes de l'escorte, voi-
tures de gala, y sont retracés avec la plus
grande exactitude.
*** Le musée d'études de l'École des Beaux-
Arts va s'enricliir d'une collection de moulages
d'œuvres anlii|ues, particulièrement de frag-
ments d'architecture conservés au Muséum et
provenant des fouilles opérées en Grèce.
Toutefois, l'Kcole des Beaux-Arts ne sera dé-
finitivement acquéreur de ces moulages qu'a-
près avis de la direction des Beaux-Arts.
*** La liste du jury des Arts décoratifs à la
Société des Artistes français pour le Salon de
190.3 est ainsi composée :
M. Albert Maignan, président; IMM. Paul
r.habas, II. Koyer, Maillart, Guillemet, Levas-
seur, Levillain, Larcbe, Mercié, Scellier de
Gi.sors, Mayeux, Raulin, Bonnier, Le Goûteux,
Maurou.
La composition du liureau du jury de gravure
est la suivante : M. Patricol, président; MM. Le-
fort et Maurou, vice-présidents; Thévenin,
secrétaire.
Celle du bureau du jury d'architecture :
M. Pa«cal, président; Mit. Moyaux et Vau-
dremer, vice-présidents; MM. Bonnier et Pau-
lin, secrétaires.
^*t, La liste, arrêtée après le jugement du
second essai, admet en loge pour le con-
cours déflnitif du grand prix de Rome de pein-
ture : MM. Troncet, élève de M. Jean-Paul
Laurens; Miller, élève de MM. Lefebvre et ï.-
R. Fleury; Darrieux, élève de MM. Baschet,
Schommer et Gormon : Bourdon, élève de
M. Gormon: Gontier, élève de M. J. -P. Laurens;
Goncaret, élève de MM. Bouguereau, Ferrier et
Laronze ; Moncbablon, élève de MM. Lefebvre
et Fleury; Boisselier, élève de MM. Bougue-
reau, Ferrier et Dagnan; Vigoureux, élève de
MM. Moreau et Gormon : André Humbert, élève
de M. Bonnat.
^5*;!- La quatrième Commission municipale a
visité, ces jours derniers, l'hôtel Lauzun. Il
parait impossible d'y installer un véritable mu-
sée, car les murs sont recouverts de tentures
et de boiseries. Après inspection de l'hôtel, la
Commission a décidé de laisser en l'état les
pièces de l'hôte!, et d'y faire seulement trans-
porter dorénavant tous les meubles de pri.x et
les objets d'.irt qui, par suite de legs ou de do-
nations, deviendront la propriété de la Ville et
qui dateront du xvii' siècle et de l'époque
Louis XIV. On reconstituera ainsi, petit à petit,
dans l'hôtel, un intérieur du temps.
;!,** Ce n'est que dans les premiers jours de
mai que sera inauguré le musée Victor-Hugo,
à l'organisation duquel M. Paul Meurice tra-
vaille, sans repos ni trêve, chaque jour, et qui
est fort avancée.
:(.,** Le testament de M"' Augusta Holmes
vient d'être ouvert. Il contient des clauses ins-
tituant l'Étal légataire de son importante bi-
bliothètpie musicale. Les voici :
0 .le lègue à la bil)liothèi(ue de Versailles,
écrit-elle, toute ma bibliothèque, y compris ma
bi|jliothèc|ue musicale, à l'exception des livres
et partitions portant des dédicaces d'auteur.
(■ .le lègue à la bibliothèque du Conservatoire
national de musique tous mes manuscrits mu-
sicaux. »
Augusta Holmes lègue, en outre, six très
lieaux portraits d'elle au musée de Versailles,
dont trois au pastel, à l'huile et au crayon par
Huet; deux au pastel par Foureau, et un grand
en pied par Jacquet.
**:). La Société des Artistes indépendants don-
nera la semaine prochaine deux conférences
aux serres du Gours-la-Reine, à cinq heures de
l'après-midi : le lundi 20 avril, La Proteclioti
des pa%jf.iiges en France, par M. Louis Farges ;
le vendredi 34 avril, L'Art et la Rue, par
M. Lmile Magne.
n*if Nous apprenons avec plaisir ([u'après
bien des vicissitudes, le sort de l'hôpital de
Tonnerre est enfin fixé de façon conforme aux
désirs de tous les amis du vieux monument :
la grande salle ne sera pas convertie en mar-
ché et sera réparée aux frais de l'État.
,^*> En faisant des fouilles pour la construc-
tion de l'École supérieure de La liochelle, des
ouvriers ont trouvé plusieurs monnaies du
quatorzième et du quinzième siècle, parmi les-
quelles une d'Henri VI d'Angleterre (grand mo-
dule), un demi-écu de Louis XII, une pièce
portugaise et plusieurs pièces espagnoles.
^;*, M. Chaumié, venu à Rome pour les fêles
du centenaire de la villa Médicis, a remis, au
nom du Président de la' République, les déco-
rations suivantes ; M. Xasi, grand-officier delà
Légion d'honneur ; M. Cortès, sous-secrétaire,
commandeur; M. Fiorilli, directeur des Beaux-
Arts, officier ; MM. Consiglio et Masi, officiers ;
M. Lombardo, secrétaire particulier, clievalier.
M. Venluri avait reçu ù Gênes les palmes d'of-
ficier d'Académie.
Après quoi M. Nasi a rendu visite à la
villa Médicis et, au nom du roi, a remis à
M. Chaumié le grand-cordon des Saints-Mau-
rice et Lazare ; ù M. Roujon les insignes de
grand-officier du même ordre; à M. Bayet la
plaque de la couronne d'Italie: à M. A. Monzie
les insignes d'officier des Saints-Maurice et
Lazare. M. Paul Chaumié a été nommé cheva-
lier de la Couronne d'Italie.
\:*-i Au cours du congrès international des
sciences historiques qui vient de se clore à
Rome a été inaugurée, à la suite de la visite
du Forum sous la conduite du savant M. Boni,
la Rampe Impériale, qui relie le Forum au
Palatin, et qui, comme dit une inscription pla-
ET DE LA CURIOSITE
127
cée à cet endroit, ■• construite au Moyen àf<e,
a été dégagée et restaurée ».
i^*jf On vient de retrouver dans un château
impérial d'Autriche un Sainte Famille de Uu-
bens, portant la signature P. /'. liubens 1030.
L'œuvre, après avoir été nettoyée et restaurée,
est exposée maintenant au .Musée impérial de
Vienne.
if*.jf On annonce également, de Koenigsberg
(Prusse), la découverlo d'une répliijue do la
Vierge au perroquet de Rubcns, qui figure au
musée d'Anvers.
*** On vient de remettre au jour à Ueberlingen
(lac de i^onstance), dans la chapelle Saint-Jodo-
ivus, des fresriues du xv siècle, ((ui la décoraient
et avaient été badigeonnées. On y voitZes Qua-
torze Saints interces/seurs. Le Christ au jar-
dindesOliviers, L' Annonciation. Sainte Véro-
nique avec le voile. Le Triomphe de la Mort.
jf*-jf Un Français établi près d'.Vgram. lo
mari(uis de l'ienuc, ancien maréchal de la cour
de Napoléon III, qui a perdu récemment son
lils unique, vient do faire don à l'Académie
jougo-slave d'.Vgram, l'ondée par M" Stross-
mayer, de sa galerie de tableaux.
Cette galerie se compose d'une iiuarantaino
de tableau.x environ des maîtres les plus célè-
bres du temps de l'Empire et de la première
moili(! du dix neuvième siècle. Ils occuperont
une salle particulière de l'Académie jougo-
slavo.
La Tiare de Saïtapharnès
M. Clcnuont-Ganneau, chargé, comme nous
l'avon-sdit, i)ar lo ministre de l'Instruction
publique et des llcaux-.Vrts d'une cni[uéte sur
la tiare de Saitapharnè.s, a envoyé ces jours
derniers au miiii.strc un premier rap))ort r|'.'.i,
sans se prononcer encore sur la paternité do
l'objet, conclut d'ores et déji à son inauthen-
ticité.
Une analyse iicrsonncllc, très longue et
très minutieuse, de la tiare a révélé à M.
('.Icrmont-daiiiioau des marques, soigneu-
sement et minutieusement ccmsignécs <lans
son rapport, qui, par clles-inémos, cimsti-
tuenl des preuves indéniables d'inauthoii-
ticité. iSuccessivement il a examiné les trois
zones qui constiliiont la tiare : la zone in-
férieure, où se trouvent des motifs em-
pruntés ù la vie des Scythes ; la zone médiane,
historiée de sujets anti(|ues. et la zone supé-
rieure. La première est complètement fausse ;
la seconde a été exécuti'c par l'autour sur un
fragment anti(|ue ; la troisième présente des
caractères siguilicatifs de truipiage.
Vraisemblalilcment, c'est lo ciseleur russe
Isral UouelnuiiowsUi — lequel, nous l'avons
dit, s'était déclaré l'autour do la tiare, cl csl
venu à Paris s-e me tire à la disposilion de
M. C.lermoiit t iaiinoau — (jui l'a exi'culée. Il
va se livrer, s(Mis les yeux di> M. Cleriiiiuit-
(launoau, i\ une oxiiérionce teclmiquodestinéo
à lixer rojiinion de celui ci.
LE VEItNISSAGE
de la Société Nationale des Beaux Arts
Le Salon de la Société Nationale vient de
s'ouvrir; la Gazelle, selon une tradition déjà
ancienne, létudicra en détail. Mais, dès à
présent, elle tient à donner en quelques mots
une impression d'ensemble du nouveau Sa-
lon. Il est sujierllu de faire l'éloge de l'orga-
nisation. M. Uubufe excelle à bien disposer
et à mettre en valeur les ouvrages, toujours
fort noralireux, dont la suite s'étend sur les
murs du Grand l'alais. L'ensemble est d'une
belle tenue. Si l'on ne saisit pas d'évolution
nouvelle ou do modilications signilicatives
parmi tant do toiles intéressantes à divers
litres, il ne parait pas, du moins, qu'aucun
des peintres exposants se soit montré infé-
rieur à lui-même. Et ceux d'entre eux qui ne
nous apprennent rien de nouveau nous of-
frent d'heureuses variations de leurs thèmes
préférés.
Tout d'abord, il convient, semble-t-il, do
mettre hors pair trois œuvres dillerentes;
elles retiennent toutes trois l'attention j^ar
une maîtrise qui, dans Tune, s'exprime en
sa plénitude; se résume, dans l'autre, en un
supcrbo épanouissement; enûn, dans la Iroi-
sième, s'afûrme avec une vigueur puissante.
M. Albert Besnard a peint le portrait de
Mme lîernar<l,en noir, assise, le proUleu pleine
lumière, d'une intensité de vie et d'expression
émouvante. M. Lliermitte, dans un grand
paysage de ciel et d'eau, a rassemblé, comme
en un accord profond et calme, tout ce qu'il
aime de la nature et tout ce qu'il en a traduit
fratjmontairement dans ses œuvres passées.
M. /uloaga, dans ses Préparatifs pmtr la
course (le taureaux, a rendu sensible l'fimo
coquette, féroce et passionnée do femmes
espagnoles.
.\ côté de CCS toiles, d'autres en grand nom-
lirc attirent le regard. Parmi les portrai-
tistes, M. Sargent, dont les Drinoisrllrs
Huniers, bien qu'un peu maniérées, sont
d'une l)olle couleur; M. .\nian .loan, auteur
d'une délicieuse image <le femme, sur foml
ronge, tendre et mélancolique ; M. l>inet, do
qui le Purtrail d'aviiuè est une page simple
et forte; M. Dosvallières, (jui nous olïro une
silhouette d'une morbidesse troublante; M.
1! anche, et son Portrait de Cl. Ilcbussij,
MM. Ménard et .leanniot, remarquables dans
lieux genres très iliiféronis; MM. Lavery,
C.arnlus Duraii, |)agnanlîouvorot, Holdini,
.\. Faivro et liaugnies.
Les paysagistes sont niMubrcux, (|uel(|ueB-
uns do tout premier ordie. Lo /'chi;)/i' W'AV/inc,
de M. Itené Nbi'uarcl, a\oc une limpidité pooti-
ipio, discrète et saii.'< romantisme, ex primo Inulo
la beauté rêveuse d'un passé fn ruine. >L l>au-
cliez rappelle, avec une force nouvelle, la sé-
duction sauvage des landes bretonno.s. M. l c
Sidaiipr expose dos coins do ville do province
enxoloppés do brunio, selon pu vision nocou-
tuuiée, mais charmante ; M. 'l'haulow a. par
contre, des paysages d'une précision un peu
las
LA CHRONIQUE DES ARTS
dure. M^r. C.ottet, Hillottc et (iuignanl,
M'|« Delasallc, MM. Diihem, Boulanl el Gos-
tcau aiipellent l'admiration ou 1 inlérèt.
I^e.s Birliinncs, de M. Collet, recèlent une
grandeur ^sonllJre ; VAMe des vieillards de
Kl. Simon nous le montre plu.s nuancé dans
sa manicre habituelle. M. Caro-Delvaille nous
cnclianto par des harmonies de blanc, dans
une étnie de femme nue. M. La Touche illu-
mine tout un mur de ses prestigieux salons
ronges et verts. M . Bartlctl Iraiipe parla ro-
liustcsse de ses i)aysans dans la neige. M. Fré-
déric l'aconti', en dcu.x tri)ityqucs, l'histoire
de saint François d'Assise tJne petite toile
de .leanniot, en des gammes jaunes, est
une tète pour les yeux. Les intérieurs de
MM. Waher (!ay et Lobre sont délicats et
|)lcins de style. M. Prinet sait l'art de faire
vivre, en des cadres familiers des scènes
d'une vérité quotidienne; dans un autre genre,
sa femme couchée est exquise de fraîcheur
jeune. M. .leau Veber aime une peinture phi-
losophique et caricaturale, où il excelle. On
regardera enfin la grande composition de
M. Bertrand, o'uvre ingrate dont l'auteur a
tiré un parti honorable, les vigoureuses coni-
l)Ositions de M. RoU, et les décoratives Bai-
gneuses de M. P. -A. Laurcns.
La sculjiture occupe la rotonde. On y re-
garde le haut-relief de M"'= Besnard, Lu
Vierge et l'Enfant ;\\n& Baigneuse, de M. Bar-
tholomé et, du même sculpteur, VEnfanl
mort ; \e Grand Deuil, de M. de Saint-Mar-
ceaux ; la Muse des Buis, de M. Injalbert ; le
Saint Just, de M. Pierre Itoche; la Femme à
l'Arc, de j\L Doabois, statuette d'argent.
iJans les salles de gauche sont disposés des
objets d'art: des ]ilats, des coupes, des ai-
guières, des cuirs ciselés, des cuivres décou-
pés, des velours fra|)iiés, des reliures, des
faïences, des grès, et toute une série de bijoux
d'un joli travail.
A. U.
Académie des Inscriptions
Séance du 8 avril
Une peinture du Jean Fouquct. — M. Léopokl
Delisle conninnitque la photûL,'rapliie d'une grande
peinture oxéciitée par Jean Fouquct, et qui ap-
partient à la même série que les neuf peintures
contenues dan» le volume des Antiquités juices
conservé à la Bibliothèque Nationale. Cette photo-
grapliie a été envoyée par M. Henry Yatès ThomiJ-
son, qui possède cette peintaro et en a reconnu
l'origine.
Le sculpieur SIrongylion. — M. Salomon llei-
nach consacre une étude au sculiiteur Strongyliou,
qui florissait à Alliènes vers -ilO avant Jésu.s-Clirist,
et dont une Artémis courant, sculptée pour un
temple de Mégarc, a été imitée par PraÂilèle.
Strongylioa était aussi l'autour d'une statuette
d'Amazone que l'on li'ansporlait dans les bagages
do Néron. M. lleinach pense qu'une belle statue
d Artémis découverte vers 18(j5 dans l'île de Lesbos
et conservée au musée do Goustantinople est la
copie d'une œuvre de Strongylion ; elle offre, eu
elTct, des analogies avec les motifs favoris do
l^raxitèle; mais elle est d'un style plus archaïque,
qui atteste encore l'inlluonce de la grande école du
cinquième siècle, en particulier de Polyclète et de
Phidias.
Communication. — M. Eugène Lofèvre-Ponlalis,
directeur de la Société française d'ar, liéologio,
informe l'Académie que cette Société tiendra cette
année son Congrès annuel à Poitiers, au mois de
juin, et invite la Compagnie à s'y faire repré-
s.'nter,
Société des Antiquaires de France
Séance du 25 r, ars
M . Cliapct ooinniun'que les photographies de
deux statues reiirésentant des divinités fluviales
qui se trouvent dans la Commégèneî, sur les bords
de l'Euplirate, près de Seleucies.
M. de Mély lit une notice sur !e verrou de Sainte-
Sophie, à Constantuiople. Il devdit représtnter un
serpent.
M. Blanchet communique une note de M. Morel,
associé correspondaid nutional à Reims, sur un
anneau en bronze portant une tète do satyre.
M. Vitry présente la photographie d'un portrait
de Dunois peint au xv« fiècle et conservé à Ani-
boisc, chez iJ. Gdltau.
Les Fouilles de Cnossos
La nouvelle campagne de fouilles à Cnoïsos,
commencée par M. .Arthur Evans à la fin de mars
PJ03, a déjà donné de btaux résultats. A l'ouest de
la cour septentrionale du palais, il a e.shumé un
double escalier avec larges marches, tlanqué d un
basiion conduisant à une cour pavée; les degiés
servaient sans doute de sièges pour les spectatturs
de certaines cérémonies. Une disposition analogue
a été signalée par les explorateurs italiens des
mines de Phaestos, en Crè'.e.
Près de l'escalier sont les restes d'une très an-
fienne construction, où M. Evans a découvert tout
un dépôt de vases et de bassins en bronze, oinés
de feuilles et de lleurs de lys.
Au nord-est du palais est une maison de belle
conslructi> n, avec les Vtstiges de dtux étages des-
servis par des escaliers. Sur l'un des paliers se
trouve un grand vase d'argile peinte, avec une
laagnitique décoration paiiyriforme, d'un type
uuiqu» jusqu'à présent.
M. Evans couiplait terminer celte année l'explora-
tion de Cnossos ; ses dernière- trouvailles l'ont con-
vaincu qu'il tdulia las étendre encore et dépenser
bieu au delii des sommes prévues. M. Macmillan,
trésorier du fonds pour l'exploration de la Crète,
adresse un nouvel appel au public anglais avec
Pespoir d'obtenir oO.OuO Ir. de souscriptions. On
sait que ces tr.ivaux, d'un intérêt capi a', se pour-
suivent aux frais de M. Arthur Evans et de ses
amis: le gouvernement In'itaaniquo n'y coniribue
en aucune façon.
S. Pi.
ET DE LA CURIOSITE
129
REVUE DES REVUES
Il Revista de Aragon février et mars 1903).
— Trrs iniéressaiiti étud« de M. Valonzufla la
Rosa sur Jes pcintiues muiales attribuefs à
Guya qui décorent l'église de la Chartreuse de
Aula Dei, dans la province de Saragosse. Ces
peintures, très importantes, représentent divers
" sujets r-ligieux : t.a Circoncision, La Sai/saiice
de la Vitfge, L' Adoration des Rois, d'autres scè-
nes en core. A son sentiment critique, aucun doute ne
peut exister quant à l'auteur : c'est hitn Goya qui
est cet auteur, et il les exécuta vraisemblable-
ment de 1770 à 1772, c'est-â-dire vers le même
temps où il peignait dans la cathédrale del Pilar
sa frcs(|ue intimide : Allégorie de la Divitulé.
Les composilions de la Chartreuse ce sont pas
exécutées à fresque, mais peintes à l'hui'e, sur
une préparation rouge, et directement sur le
mur. Comme l'i'glis", lon^jlemps abandonnée et
vendue jadis ,i nn parlii-ulier, tombait en ruines,
les Chartreux, qui en ont repris n'cemment pos-
session, l'ont fait restaurer avec, dumêmecoup, les
peintures murales, dont ils ont compris loule la
valeur. Ce sont deux artistes français, MM. Paul
et AmédéeBulTel, qu'ils chargèrent d'exécuter celle
délicate opération. A-t-elle vleinement réussi?
M. Valenzuela se montre assez réservé sur ce point,
tout en rendant justice aux soins et à 1 habileté
appoités par les doux peintres, peu familiarisés
avec le style, la fougue et les méthodes de Goya.
Celte décoration, lorsque M. Valenzuela la Uosa
la vit, n'existait presque plus, que du côté de l'é-
glise appelé Coté de l'epi re, et c'est la parti'
oii MM. Uuffet ont eu à efTecluer, non seulement
des restaurations, mais encore de véritables essais
de ri stitution, tant certains panneaux étaient dé-
gradés. L'auteur si^juale comme parties demeu-
rées intactes les peintures placées au-dessus de la
porte d'entrée de l'église où Goya a peint deux
grands anges dont l'un est reproduit en photo-
gravure numéro de février) ; ces anges fout penser
à ceux que l'on voit dans les fresques du mailre h
.San Antonio do la l'"loriila. .V gauche delà porte, le
panneau représente un ange et un saint s'avançant
allègrement; à droite, le morceau est fortement
restauré par MM. BiilTet. Toute celle partie de la
décoration ne parait pas à M. Valenzuela faire
corps avec I ensemble. 11 no peut du reste dire
quel thème l'artiste avait développé dans cet en-
semble; il semble cependant que ce thème dut
êlre la vie de la Vierge, à en juger du moins
par les sujets peints dans les quel(|ue3 panneaux
que M. Valenzuela décrit: tels par exemple, les
panneaux reiirésentant la Cii concision et la l'uri-
fictition, dont il nous donne deux reproluctions
photogravée.s, la Xnis.sniice et le Maiinge de la
Vierge, dont il fuit le plus brillait é!og(> et la l'i-
sitation, qu'il déclare une merveille de coloris ol
de vérité natiiralisle ; ce panneau est deuieuré,
ainsi (|ue la Ctrmnci'ion et la l'iiri/icatio-, dans
sa fraîcheur priniiti\e. Il ne rcs-lo plus du coté do
l'évangile qu un fragment do ce (|ui dut élio une
grand" conipusilum : L' Adoration des liais re-
produite diins le premier de ces articles ; il n'y
a pus d'autre trace de la décoration de ce cûté do
légliHe qui demeure eiitièriMuent blanc et nu . Se-
lon M. Valenzuela, MM. Kull'etse seraient chargés
de remplacer les parties absentes par des ta-
bleaux qu'ils prépareraient actuellement à Paris.
Ici s'arré'e l'examen un peu trop rapide tt som-
maiic que l'auteir a consacré à ces importantes
autant qu intêrcs^antcs peiLtures murales de l'c-
glise de la Chartreuse de r.\ula Dei ; aucun docu-
ment sur la date précise et sur Us circonstances
de leur exécution n'accompagne celle dude et c'est
là une lacune qui serait r.gictlable si nous n'avions
l'espoir que M. Valenzuela, ijci est un admirateur
passionné des maiires aragonais. voudra bien re-
prendre quelque jour ce sujet et le complet» r. Cer-
taines paiticulaiités lui sont déjà connut s; il sait —
et il le relève dans son premier aiticle — que le
prieur de la Chartreuse, le P. Félix Salcedo. fut un
grand ami de Goya el, sans doute, il n'ignore pas que
parc.i les document» manuscrits légués par Car-
de rera à l'Académie de San Fernando se Iruuve
une note où il a consigné qu'un moine de la (Char-
treuse, le P. Tomas Lopez. lui a donné l'assurance
que Goya peignait des épisodes de la vie de la
Vierge dans l'église de la Charlreu=e, autour dos
années 1770 17/2, ajoutant ce détail que parmi ces
peintures l'on admirait surtout celles qui repré-
sentaient la Nativité et le Mariage de la Vierge. Il
serait maintenant intéressant de savoir si Goya a
eu des collaborateurs pour ce vaste travail.
= Art Journal (janvier;. Notice biographi-
1(110 lie MM. G ■ U. Leslic et Frod.-A. Eaton sur le
paysagisteConstable.Lo ^'land artiste, était, comme
on sait, le lils d'un meunier, et, jusqu'il l'àgo de
vingt ans, il dut, bon gré, mal gré, surveiller la
roue du moulin palernel. Son apprentissage ai-lis-
liquo fut tu conséqiienco tardif, et ce ne fut ijue
vfrs 1820, alors qu'il avait déjà dépassé la qua-
rantaine, que ses leuvrcs commencèrent à être re-
ehoichées des amateurs. Encore n'obtiurent-ellis
jamais de son vivant de gros (irix. Beaucoup do
tes meilleurs paysages lui fuient payés 100 livres
et ces mêmes œuvres ont atteint, dans ces derniè-
res anu''es, des prix de 5.000 à 6.000 livres.
— M. Claude Phillips commence dans ce nu-
moro uncétudo sur Le portrait sculpté ci travers
les ijyes ol examine tout d'abord à eu point de» vue
les écoles égypliéune, grecque el romaine.
= Elude iiiogiaphique et critique sur M., lohn-A.
I.oinax, dont les peintures sont qualifiées, nous
ne savons pourquoi, de romantiques. Ce .sont en
ri'aliti' d'a,.îréables tableaux do genre, où l'inlhieucc
de Moissonicr est llagrante.
T= Signalons encoro imii étude do M. Francis
l.aliing sur les urniures do l.i collccliou Wallaee.
, Février;. — Etude do M. A.-L. Baidry sur
le peintre .Vlbort Moore, dont le néo-classicisme,
ilans le guùl <lo Loigliton et do l'oynter, est fort
apprécié de l'autre coté de lu Manche. De uoiiibroii-
ses illustrations pcrineltcnt d'apprécier le taleut do
l'artiste, jiisiiu'ici peu oouuu en Fniuce.
=r Sous co litre : Deii.r magnifiques ruines,
M. Claude Phillips écrit une savante dissrrlall>>n
au sujet de deux labliaiix qui, jusqu'ici, n'ont pu
rtro di'Iluilivemont aulhentiqni'S. L'un est Tète de
jeune hninine, do lu collection du comte do Cmven,
à Coombo Abbcy, et que l'on nllribuo à Haphaôl ;
l'aiilro est un Portrait d'un seigneur eenitien, ot
<|ui semble devoir èiro ultribué à Gioi-giouo.
= Article' dp M. A.-(i. Temple sur lo legs fait
i;«
LA CHRONIQUE DES ARTS
récemment à la Cité do Londres par M. Charles
fiassiot. ]1 consiste principalement en tableaux de
la première nuiitié du xix" siècle, signés des noms,
un pou oublii'S aujourd'hui, de Thomas Faod, de
William Collins, do W. -J. Muller, etc.
= A signaler encore, dans ce numéro, la suite de
l'étude do M. Guy Francis Laking suvLes Armun's
(le la collection Wallace; — une étude de II. F.dgcum-
be Staley sur le paysagiste E. A. Waterlow, — et un
conipte rendu des petites expositions do la saison,
par M. Frank Riadnr.
+ Magazine of Art (Janvier). — Article do M.
P.-(i. Konody sur le peintre Brangwyn, dont lo beau
talent se développa pour ainsi dire sans mailre, et
à l'aide des seuls conscilsque lui donna, tout à fait
au début de sa carrière, A\'illiam Morris. Le goût
du jeune artiste jiour les choses de la mer l'amena
tout d'abord à peindre des scènes maritimes qui ne
sont, eu somme, que d'agréables tableaux de genre
oii ne se révèle pas sa personnalité. Ce ne fut que
l^lus tard, après de nombreuses croisières en Médi-
terranée, que sa singulière puissance de coloriste
s'affirma dans une longue suite d'oeuvres telles que
Venise, La Pèche miraculeuse, Charité, et aussi
ce Marché dans un port, que l'on peut voir au
musée du Luxembourg.
-(- Étude de M"" Kate Perugini sur Dickens, ses
goûts et ses amitiés artistiques . Nous y trouvons
\me liste des artistes qui illustrèrent les œuvres du
romancier. Les plus connus sont Cruikshank,
Maclise Seymour, Landseer {■?)et, plus récemment,
Marcus Stone et Luke Fields.
+ Articles sur la dernière exposition de maîtres
anciens, organisée par la Royal Aeademy. Elle était
surtout riche en paysages d'artistes anglais du xix"
siècle, tels que Henry Moore, John Brett, Ridley
Corbet, David Cox. etc.
+ A. signaler encore une étude anonyme sur le
graveur William Strang.
(Février). — Suite et fm de l'étude sur Charles
Dickens, ses goûts et ses amitiés artistiques, par
M"« Kate Perugini. 11 ne semble pas, à lire cette
étude, que Dickens ait été un amateur d'art bien
fervent. Il fut cependant en relations avec les prin-
cipaux artistes de son temps : Wilkie, Landseer,
Millais, Leightou, et aussi avec Ary .Schefl'er, qui
voulut faire son portrait. Quand le peintre vit
Dickens pour la première fois, il lui dit : » Vous
n'êtes pas du tout tel que je vous supposais, vous
ressemblez à un loup de mer hollandais ». » Tout
ce que je puis vous dire du portrait qu'il fit de moi.
ajoutait le romancier en racontant cette anecdote,
c'est que cela no ressemblait ni à un loup de mer
hollandais, ni, moins encore, à moi-même ».
-f- Étude de M"« Nancy Bell sur le peintre George
"Weterbee, dont les paysages animés de figures sont
d'une belle et savante ordonnance qui n'exclut pas
une interprétation très scrupuleuse de la nature.
-^ Étude sur Thomas Hcpe Mac Lachlan, peintre
et graveur récemment décédé.
-|- Article de M. E. March Phillips sur le sculp-
teur Waldo Story, depuis longtemps établi à Rome,
ou il jouit d'une grande réputation.
+ Articles divers sur : M. Alfred Fahey, un spé-
cialiste qui manie avec une rare habileté la pinte
d'argent ; sur l'art du pastel ; sur les dernières
acquisitions des musées anglais, etc.
X The Connoisseur (janvier). — Article de
M. liiruhardt Bercnson sur la collection du séna-
teur MorcUi, do Berganie.
X Étude de M"" Délia Angola Ilart sur l'art de
la tapisserie, qu'accompagnent de bel'es ro])roduc-
tions d'après les plus remarquables tapisseries du
Vatican, f.a Conversion de saint Paul, Le Martyre
de Saint Etienne, La Mort d'Ananias. La Pèche
miraculeuse, etc.
X Etude de M. Frederick 'Wcdmorc sur le gra-
veur Méryon.
X A signaler encore un travail de M. W'.-E.
Penny sur l'œuvre du sculpteur sur bois Thomas
Ghippendale, qui douna son nom à tout un style
de chaises, de tables, de cadres et de iiieublcs di-
vers ; — puis dilTérents articles sur les timbres-poste,
les bauknotes et autres objets phisoii moins artis-
tiques recherchés par ccrtaius collectionneurs.
(Février). — A signaler tout spécialement le travail
que consacre M. Joseph Grego à l'iconographie
de la ci'lèbro i< Perdita ». autrement dit Mary Ro-
binson. Ou sait les vicissitudes de cette singulière
eïistpuco, les brillants débuts de l'actrice, sa cé-
lèbre liaison avec l'héritier du trône d'Angleterre,
et enfin la mélancolie de ses dernières années alors
que, vieillissant et ayant perdu la voix, elle cher-
chait, par des poésies très indulgemment accueil-
lies, un regain de célébrité. Peu de personnages
ont, autant qu'elle, inspiré les artistes de son temps.
En dehors des deux portraits bien connus de Rey-
nolds et de Gainsborougli, dont le CoHHoisse((r pu-
blie les reproductions, ses traits ont été reproduits
par beaucoup d'autres artistes moins connus,
comme le miniaturiste Cosway, le peintre Engle-
harf, etc. Un des plus curieux peut-être, sinon des
meilleurs, est celui que lui consacra, sans doute
pou d'années avant sa fin prématurée, Angelica
Kauffinann. Dans ce portrait, elle nous apparaît
vêtue de linon, sans poudre, la tète enveloppée d'un
léger voile, avec une mince et mélancolique figure
qui fait contraste avec les somptueuses effigies
que les autres artistes lui ont consacrées.
-f Autres articles sur Les joyaux et les pierres
gravées du chàtenu de Windsor, ■ — sur les estam-
pes japonaises d'IIiroshigé et de ses continuateurs,
— sur la poterie d'étain en Ecosse, etc.
(Mars.)— Suite de l'étude de M"' Angela Hart
sur la tapisseiie. (_'.ette partie est consacrée aux
tapisseries du palais royal d« Madrid.
X Étude sur le sculpteur et modeleur J. Voyez,
qui exécuta, pour la fabrique de Wedgwood de
nombreux travaux.
X Article sur la coUeclion de montres, boites et
miniatures de M. WarJ Usher.
X Articles divers sur les porcelaines de la ma-
nufacture de Chelsea, — sur la vifille argeaterie,
— sur le caricaturiste Cruithank, etc.
(Avril.) — Velazquez au musé^ du Prado,
étude par M. Fréd. Roc. Nombreuses illustrations,
parmi lesquelles une reproduction en couleurs du
Xain Antonio.
X Suite de l'élude de M. logleby Wood sur
ie! étains écossais.
X Suite de l'étude de M. H. Clifford Smeth sur
Les gemmes et joyaux de Windsor Caslle.
X .Vrticle de M. Frederick Wedmore sur l'œuvre
gravé de Rembrandt.
X .\utres articles sur la numismatique — sur
"ET DE LA CURIOSITE
r^i
l'exposition des maîtres anciens au Burlington fine
arts club, — sur les timbres-poste, etc.
— Zeitschrift fiir historische Waffenkunde.
(Troisième série, l" livraison, lu février VJi)i.) —
Otte revue, éUitée à Dresde, est l'organe de l'As-
sociation pour l'histoire de l'industrie des armes.
A signaler dans ce fascicule une étude sur les
gueires navales depuis le xiii" siècle jusqu'au com-
mencecient du xvii', par le capitaine de corvette
D. von Hacseler. L'auteur donne quelques intéres-
sants facsimili's de miniatures représentant des
combats d'archers montés sur des navir«5, un por-
trait de Walter Raleigh excellent document pour
le costume de la lin du xvi' siéclej, un portrait de
Thomas (iavendiih, etc.
— Élude sur les i-hemises de mailles et les
harnais à miroirs indo persans, par le D' Wâlter
l'iose, de Berlin avrc do bonnes figures). L'auteur
semble prêter aux petits hauberts garnis de plates
thoraciques une antiquité beaucoup plus haute que
celles qu'ils ont réellement. De pareilles défenses
étaient encore on usage dans le nord-ouest de
l'Inde, il n'y a pas cinquante ans, sans que le type
primitif ait sensiblement varié.
— VAade du D' Olhman, baron Potier, sur le
dépôt d'armes anciennes de la ville d'Emden : nom-
breuses références d'inventaires, lij^uration d'un
papegai d'orfèvrerie donné comme prix de tir, etc.
— Dsux modelés de hnrnois de guerre des
XV" et XVI' siècles, article du D' Ilerm. Anders
Krûger, avec reproductions Le plus ancien de ces
deux petits modèles rentre dans la catégorie des
armures maximilicnnes; son casque est une grande
salade à (|ueue; ses deux ron IcUes d'épaule à con-
tours festonnés, la forme du plastron articulé, le
font dater de HSD environ. Le second représente
un type encore en usage vers 1525, mais que l'on
portait déjà on l.''>03.
— Étude sur la collection d'armes de la l'ille
de Vienne au point de eue des rapports qu'elle
présente avec l organisation militaire de cette
vil'.e, par M. Karl Schalch ; suite d'études précé-
demment parues , celle-ci se rapporte aux guerres
du commencement du xix* siècle.
* Dilo L'Œuvro, (l'.)0:!, n" 1 . — C'est le titre
d'une nouvelle revue éditée il l'rague à la librairie
Koci et ([ui, consacrée princijialement à faire con-
naître l'art tchèque, dont nous signalions naguère ,1
quelques intén'ssants représentants, mérite tous
les encouragi ments dus aux ellorts ayant l'art
national pour ohjct.
Ce premier numéro contient dis articles sur les
Expositions irarlistes c'tranf/ers à Prague; -
sur la peintre paysagiste Jan Xowopac/iy; — sur
la Majolu/ue Iclici/ue; — sur L'Art et les Artistes
en RUiSie, — et est illustré de nombreuses et
bonnes gravures dans lo texte ou hors texte, en
noir ou en couleurs.
(N" a et H). — Ri'flexions sur les l'cauxarts,
par M. J. Koulu.
* La Gloire de la peinture, par M. A. Gonli.
(I) V. la Chronique des Arts du 21 ju n l'.Mi,
1>. lUU-lttL
* Suite de l'article sur L'Art et les Artistes en
Russie.
(N'° 4-5). — Notice par M. J. Mander et M. J.
Kamper sur le peintre de genre et de sujets
religieux E.-K. Liska, récemment décédé 15 re-
prod I.
— Reproduction, en hors texte, d'un dessin de
l'artiste E. Holarek, dont nous avons parlé l'an
dernier, première composition d'un nouveau cycle
entrepris par ce peintre.
— Notice sur l'intérieur tchèque de M .Jan
Koula qui ligura à l'Exposition l,'niver.selle de
1900, aux Invalides 10 reprod. .
— Fautil copier ou créer f par M. A. Bràf.
— L'Art et les Artistes en Russie suite;.
BIBLIOQRAPHIB
Le Genre satirique dans la peinture fla-
mande, parL. Maf.tchlinck ;Ouvrage couronné
par l'Académie royale de Belgique . Lib. Néer-
landaise, Gand et Anvers. I'i-8», 372 p., avec 154
fig. et 40 gravures hors texte ,7 fr. 50 .
Les lecteurs de la Gazette ont eu, il y a deux
mois, la primeur d'un des principaux chapitres de
ce livre et savent déjà, par conséquent, quel inté-
vèl olïrent le texte et les gravures de celte étude.
Elle vient compléter de la façon la plus heureuse
les nombreux ouvrages publiés jusqu'ici sur la
peinture llamando : le genre satirique, auquel se
complurent nombre de ses représentants, n'avait
été jusqu'ici, en cITet, abordé qu'en passant oi
traité que dans des ouvrages généraux sur la ma-
tière, comme celui de Thomas Whright. L érudit
conservateur du musée de Gand a pensé, avec rai-
son, que ce chapitre de l'histoire de son pays mé-
ritait une l'tuie à part ; que l'histoire des mceurs,
autant que cell-î des arts do la Flandre, y trouvirait
son prolit. et, de fait, c'est un tableau piquant
non seulement de l'ingéniosité et de l'bumour des
artistes llimands, mais encore de la vie intime et
populaire d'alors, qu'il nous a donné.
En même temps , le tableau est des plus
complita : commençant aux fantaisies des premiers
«nUimincurs do manuscrits, héritiers eux-mêmes
d'une tradition plus ancienne dont on trouve les
témoignages dans les monuments antiques; mon-
trant leur développement i\ travers tout le Moyen
âge sous linlluence dos liltéralures française et
allemande ; exposant le<i dilTérentes formes, ani-
male, diabolique, fantastique ou simplonu'nt gro-
tesque, que revêt cette satire, pour ahoutir enlin à
Ureughel lo vieux, en i|ui ao résument et s'é|<a-
nouissenl ces dilTérents genres, l'auteur n'a rien
omi.i do tout ce qui ressortissait & ce vaste sujet.
L'intérêt du texte est vivement rehaussé par
celui lies gravures qui l'illustrent : ciiipruutêci
toutes à des document» aulheiiliqnoa, elles forment
un musée dos plus curieux.
Au reste, le prix qu'a décorné i\ ce travail r,\ca-
démie royale d» Belgique sullit A en dire tout le
mérite et l'i le recommander mieux que nou.i ne
iiourri'iiia le faire A nos lecteurs.
A. M.
•]^>
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
NÉCROLOaiB
JjC' pciiilrc Louis Prosper Roux vient do mourir
à lïii;e <l(; qiiiitn- vi[i(;l six :iiis, ;'i Paris, où il l'tiiil
né. 11 avait Iravailli' dans l'alolier do l'aul Drla-
roclie, ol, lauriHil d'un second grand prix de Rome,
avait drbaté, au Salon de 1SJ9, par un portrait
qu'on avait remarqué; quelques années plus tard,
l'État lui achetait une toile religieuse : Saint Hnch
■oriant pour les pestiférés, qui lui valait au Salon
une troisième niédailie, lia produit, surtout dans
le domaine de la pointure décorative, un œuvre
considéra))lii : citons, notamment, la décoration de
l'une des cliapellos de l'église de Dourdan {.Seine-
et-Oise) et une série do vingt-quatre peintures sur
lave qui décorent l'église Sainte-Madeleine de
l'ouen. 11 a exécuté également, pjour l'hôtel Lam-
bert, une toile : La Mort du prince Adam Cznrto-
risky; oi\ lui doit aussi de beaux portraits do
Madiime Auhry, de Madame Aubry-Vitct ci do
Madame la vicomtesse Delaborde.
Il avait ohleuu, en 1857, une seconde médaille
avec un Claude Lon-nin dani le Forum et L'Atelier
de Rembrandt, et, en 18ô9, un rappel pour un
Èpisoie de la Fronde et L'Atelier de Paul Dela-
roc'xe.
On annonce U mort, a l'Age de quatre-vingt cinq
ans, du baron Gérard, ancien attaché à la direc-
tion des musées, nuiire de Barbeville, conseiller
général du Calvados, ancien député de Baveux,
neveu du célèbre peintre.
M. Aimé 'Vingtrinler, bibliothécaire en chef du
la ville de Lyon et doyen d'âge des bibliothécaires
de France, vient de mourir à l'âge do quatre-vingt-
onze ans. Il est l'auteur de nombreux ouvrages
d'histoire, d'archéologie, de voyages, de hiblio-
graphie, d'éducation, de nouvelle.^, de poésies, de
romans, do pièces de théâtre, etc. M. Aimé A'ing-
trinicr était membre de l'Iustitut égyptien, mem-
bre de l'Acadéinie do Lyon, doyen delà Société lit-
téraire, hisloriquo et arcli jologique de France, etc.
MOUVEMENT DES ARTS
Tableaux modernes
■Vente faite à l'Hôlel Drouot, salle 1, les 25, 26 et
27 mars, par M» Chevallier, MM. Bernheim jeune
et Mannheim.
18. Renoir. Rêverie : 13.300. — 19. Renoir.
Femme à l'éventail : 10.000. — 20. Troyon. Chiens
éjossa'S : 18.000.
Aquarelles, Dessins. — 27. Forain. Bal dOur-
laa : 510. — 30. Heilbath. Journée d'été : 360.
Objets d'art et d'ameublement. — 54. Collier de
cjl de Laliquc, plaque cambrée rectangalaire en or
repercé et émiillé à fleurs et collier de quatorze
rangs de petites parles ." 5.1ÛÛ.
Tableaux et Dessins modernes
■Vente faite ù l'Hôtel Drouot, Falle C, le 27 mars,
par M' Lair-Dubreuil et M. II. Ilaro.
fi. Carrière (E j. Tendresse maternelle: 2.700.
— 7. Carrière (E.). 1-a Jeune mère : 3.100.
17. Détaille (Ed.). Uonnparle en Kgypte : 40.100.
■il. Neuville (A. de;. En avant! 5.1(0.
Diaz. Enfants turcs jouant avec un singe,
3.700.
(il. Manet !E.). Portrait de M. René Mai-
zeroy, pastel: a.f)50. — 62. Millet (J.-F.). Cro-
quis pour le tableau ■■ Les Glaneuses », dessin
rehaussé : 5S0.
Produit : 85.812 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition des Arts musulmans, au Musée des
.\rts décoratifs, P;ivillon de Marsan, du 20 avril
au 30 juin.
Ex])Osition dfr dessins de
mas, galerie Duraud-Ruel,
qu'au 29 avril.
Exposition de dessins de MM. J. Geoffroy. Bou-
tet de Monvel, Job, J. Girard-, t, A. Guil-
laume, etc., à la Bodinière, 2i, rue Saint-Lazare,
jusq'iau & mai.
Province
M. Maxime de Tho-
16, rue Laflilte, jus-
Charenton : G" E.xposition de la Société Artis-
tique de Charenton, du 19 avril au 10 niai.
La Roctie-sur-Yon : Exposition artistique,
jusqu'au 1" juin.
Le Puy : Exposition des Beaux-Arts, à partir
du 20 jum. Dépôt des ouvrages, à Paris, chez
Robiuot, 'ii, rue de Maubeuge, avant le 23 mai.
Nimes : 10' Exposition de la Société des Beaux-
Arts, du 19 avril au 31 mai.
Étranger
■Venise : ô" Exposition internationale des Beaux-
Arts, du 22 avril au 31 octobre.
CONXOURS OUVERTS
Étranger
'Venise : Concours international entre les criti-
ques d'art : trois prix de l.ôUO, 1.000 et 500 tire
aux meilleurs critiques sur la b' Exposition intei--
nationale des Beaux-Arts de Venise, publiées jus-
qu'au 30 septembre 19U3 Envoi des articles, en
quatre exemplaires, au Secrétariat de l'Exposition,
avant le 10 octobre.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gérant : André Martv.
Paris. - Imprimerie de la Gazeiie des Beau.v-Arls, 8, rue Favart
Sî° 17. - 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2" Arr.)
25 Avril
l.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent grutnitemenl la Chronique des Arts et de !a Curiosi-.è
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger ( Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
ILe ITTiméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
ryî?pv'i\- a donc fêté clans Rome la \
vlw*^B^ Miklicis; on a discouru sur
çAt^'^J''' ofiiciellcmcnt; on a cclcbré
a donc fêté dans Rome la Villa
clin
re son
.J'î^SS'ift passé; on a dit à la l'ois coque
nous lui devions et ce que nous attendons
d'elle. Il n'y a rien que de très naturel en ces
cérémonies. Le prix de Rome a, depuis des
siècles, un prestige dont il demeure, en
somme, quelque chose. Aussi les fêtes du
centenaire do la Villa ont-elles été occasion
pour certains de rajeunir d'antiques exubé-
rances. iJ'aucuns ont fait entendre sur la Ville
l'Ucrnçllo, source de toute lumière et de tout
génie, dos louanges indiscrètes; d'autres ont
redit, au nom de l'inspirution lil)re, les éter-
nels griefs des ennemis de l'Académie do
France.
Il y a quoique intJrèt à constater que ces
démonstrations ont paru excîssives et sans
nouveauté. C'est le signe certain que sur ce
sujet l'èduîation de l'opinion est l'aile. On a
beau lui imposer des éloges traditionnels;
clU^ sait à f[noi s'en tenir et ce n'est pas en
vain (|uo Manette HaLomon a eu son lieuro. Si
elle est tro|) juste pour voir dans r.\cadémie
de l''rance une école forcément néfaste et :i
riiilhionce de laquelle aucun lalent no iicut
résister, rllo sait aussi que lo moillctu' lilrr
de cotic inslitution à l'admiration est son an-
ciennolé, ([ui ne distriinie pas le talenl à qui
on man(|ue; elle gène trop souvent l'indivi-
dualilè timide.
L'histoire do ces dernières années cl les
rxiKisilions des pri.v de Rome ont mis en lu-
mière ([uo, nu'meen dehors du style acadVini-
((uo, les pensionnaires do la Villa n'arrivaient
point à exprimer do personnalité bien déli-
iiie. C'est chose entendue. Los esprits cha-
grins qui se sont fâchés de l'éloquence ofli-
cielle et des éloges de commande dont le
bruit est venu jusqu'à Paris, ont bien eu tort:
on entend encore le i)aiiégyriquc de la N'illa,
mais chacun sait ce qu'il faut penser de ce
délicieux séjour.
-^^^A^o* *gj«iA^i>^a^-'-*—
NOUVELLES
*** Lundi dernier, 'M avril, a eu lieu, au
pavillon de Marsan, sous la pr(;sidence do
M. Georges Berger, dé|)ulé, président do l'inion
(Centrale des Arts docoratirs. l'inauguration de
l'e.xposition des .\rls musubuans, organisée
imi' MM. Gaston Migeon, conservateur au nmséc
du Louvre, Macicl, Mclman et Kaymond Kœ-
chlin.
l'n savant petit cala'ogue descriplir de celle
exposition a été rédige- par MM. G. Migeon,
Max van llcrclicm, attaché A l'Inslitut archcolo-
giipie du Caire, et Iluarl, professeur à l'Kcolo
des langues orientales.
Nos lecteurs trouveront, dans lo numéro
du 1" mai de la Onzetle, un compte ren(hi
détaillé de cclto exposition, par M. Gaston
Migeon.
ii,*^ L'Académie française décerne collo année
lo prix (iohert, sa plus haute nVomponso, à
M. l'iorro do Noihac, conservateur du cliAleau
do Versailles, directeur adjoint li l'iù'olo dos
Hautes études, pour son bel ouvrage d'après
les sources inédites : /-<( Crciilion <li Ver-
sditlcs, dont la Gazette a ou la primeur do plu-
sieurs chapitres.
Nous soinnies particiilièromenl heureux do
celte distinction si nuViléo, et nous prions
notre éiuinenl collaborateur d'agréer nos plus
cordiales l'élicilalions.
^,*t, M. .Iules Maciel vient do faire don au
muséu Garnavalel de plusieurs Inhloaux du
xvui* sicelo et du xix*, parmi losquels des pas-
13'j
LA CHRONIQUE DES ARTS
Icls de I-a Tour; un portrait de femme, par
Toc(iu('; ; un portrait d'homme, par Prud'lion,
puis des dessins à la sanguine de Walleau et
Lo l'i'ince.
**:(; La cliaml)rc dite de Mazirin, à la Biblio-
thèque Nationale, vient de recevoir un des nou-
veaux panneaux en tapisserie des Gobelins
destinés l'i sa d Toration. Cotte composition,
œuvre du peintre F. Ehrman, qui travaille de-
puis plusieurs ann''cs ])our la Blblioihèque, re-
prilsento : J.n Renaissance, ou, plus exactement.
L'Anliquiié (Uvo'lée par les génies de la lie-
«aîs.çc/wee. Elle fait suite à celles qui ont dt^jà
6té installées dans la même pièce, et qui ont
piur sujets : Les Sciences el les L'^llres pon-
dani l'iDUiijuilé, el Les Arls, les Sciences el
les Leiires au Moyen âge.
.^*if La famille du célèbre arquebusier de
Napoléon I", TIcnri Lepago, vient de transfor-
mer en donation définitive le prêt qu'il avait
fait à l'I'iLat, en 18i7. pour è re exposée pendant
cinquante ans au Jlusée d'artillerie, d'une très
intéressante collcciion d'armes exécutées dans
son atelier, et ayant appartenu à l'empereur
et à divers membres de la famille impériale.
Au nombre des plus curieuses de ces armes
fif^urait le sabre d'apparat, tout enrichi de
pierreries, du Premier Consul, un sabre de cé-
rémonie également d'une très grande valeur
ayant appartenu au prince Eugène de Beauhar-
nais, le glaive en vermeil et pierres précieuses
que portait Murât, roi de Naple?, dans les cir-
constances où il revêtait le manteau royal, six
des soixante fusils de chasse de Napoléon et la
carabine qu'il ne quitta point de 1803 à 1814.
Enfin, les panneaux de sa voiture de voyage
figurent éga'emenl dans cette collection.
**;(, Jeudi prochain, 3) avril, aura lieu le ver-
nissage du Salon de la Société des Artistes
français.
if*<f La direction des Beaux-Arts prévient les
artistes qui ont l'intention de solliciter cette
année le prix national ou une bourse de
voyage, qu'ils devront adresser leur demande
sur papier timbré, à la direction des Beaux-
Arts (bureau des travaux d'art, musées et ex-
positions) avant le iô mai, dernier délai. Ils
auront à joindre, à l'appui de cette demande,
un extrait de leur acte de naissance ou toute
autre pièce établissant qu'ils n'avaient pas at-
teint l'âge de trente-deux ans à la date du
l" janvier 1903. Le même délai est fixé pour les
demandes d'acquisitions d'œuvres d'art expo-
sées aux Salons.
a*. Le jury de l'École des Beaux-Arts a rendu,
mardi, son jugement sur le deuxième essai de
sculpture pour le grand prix de Rome. Ont été
admis à monter en loge dans l'ordre suivant :
MM. Descatoire, élève de M. Thomas; Brasseur
et Larrive, élèves de M. Barrias; Boudier, élève
de M.Thomas; Tourte, élève de MM. Falguière
e' Marcié; T ran, Gaumond, Elstein, Gady et
Pourquier, élèves de M. Barrias. L'entrée" en
loges s'est faite le mercredi 22 courant.
*** L'emploi de professeur d'anatomie à
l'École Nationale des beaux-arts est déclaré
vacant per suite do la mise en congé illimité'
accordée, pour raisons de santé, à son titulaire,
M. le docteur Jlathias iJuval. Les candidats à
cet emfiloi ont un délai de vingt jours, à partir
du 20 avril, pour adresser au ministre de
l'Instruction publique et dos Beaux Arts une
lettre dans laquelle ils exposeront leurs titres.
^*if On vient d'effecluor quelques légrrs rema-
niements dans les statues qui ornent le Jardin
des Tuileries pour la pa"tie nouvelli longeant
la rue des Tuilerios. C'est ainsi que la Velleda
de Maindron, découverte au Luxembourg il y
a deux ans, a trouvé pl.ico au pied du minis-
tère des Colonies. A côté d'elle, sur la ligne qui
réunit le pavillon de Flore au pavillon de Mar-
san, VE-Jio a disparu pour faire place à la
Flore de M. Soldi Colbert.
**, Le jeudi 30 avril, à 8 b. 1/2 du soir, aura
lieu, dans la salle du Sillon, boulevard Ras-
pail, 4 bis, sous les auspices de la Société
I' L'Art sacré », une conférence, avec projec-
tions, de M. Cox, directeur du Musée histo-
rique des tissus de Lyon, sur La Décoration
des tissus religieux à travers les âges.
:t** Lne Société, dont le programme avait
été élaboré par le regretté Eugène Mijnlz. vient
de se constituer sous le tHre: Société interna-
tion.île des études iconographique^. Elle se
propose de faire pour l'antiquité chrétienne, le
Moyen âge et la Renaissance ce qui a été réa-
lisé di^jà, dans une large mesure, piour l'anti-
quité classique, c'est à-dire d'établir un réper-
toire de l'illustration peinte, dessinée, gravée,
sculptée, des ouvrages de piét', de morale,
d'hi toire, des poèmes, des romans, des écrits
de toute nature; d'encourager tous les travaux
qui se rapportent à cet objet, notamment les
monographies ayant pour objet l'iconographie
d'un pcr.^onnage, d'un poème, etc.; de provo-
quer la confection d'un Thesauriis iconogra-
phicus, rédigé conformément au système
adopté parBartsch dans son Peintre Graveur- ;
de proposer aux collections publiques d'estam-
pes ou de photographies, des modèles de clas-
sement, etc.
Cette Société se compose de membres dont la
cotisation annuelle est fixée à 10 francs, de
comités régionaux, et d'un comité directeur.
Elle se propose de publier par la suite un Bul-
letin illustré qui contiendra des travaux origi-
naux, des comptes rendus et des bibliogra-
phies.
Adresser toutes les adhésions au secrétaire
ginérdl, M. de Mandach, à Oberhofen, lac de
Thoune (Suisse).
,jc*# Nous avons raconté que, dans la nuit du
37 au 28 mars, des malfaiteurs se sont intro-
duits dans la cathédrale de Tours et ont dé-
robé quatre tapisseries d'Aubusson datant du
dix-septième siècle, d'un très beau coloris et
dans un état parfait de conservation. Ces tapis-
series étaient restées longtemps au cloître de
Sjiint-Gratien, à Tours. Plus tard, elles furent
encadrées et placées dans la chapelle de Saint-
Martin, à la cathédrale de Tours. Les voleurs
les ont coupées au ras des cadres, qu'ds ont
laissés.
ET DE LA CURIOSITE
135
Le paniuel île celte ville a chargé M. Ila-
iiiard de (echercher ces tapisseries cliez les
marchands do curiosités et d'antiquités de
Paris. Elles représentent : 1° La Xaliv,lécl Les
Jîois mcirjes ; £° Jésus au milieu des docteurs
de la lui; t' La Presenlalion au Temple;
4" La Fuite en Egypte.
*** Le Congrès international des sciences
historiques, qui vient de se clore à Rome, a été
très impartant, [.es savants de l'Europe entière
avaient tenu à honneur d'y assister, et les com-
munications furent nombreuses et reman(ua-
bles.
Citons parmi celles faites par les savants
français : un travail de M" r>uchei-ne sur les
évéques d'Italie et la question lombarde; une
étude de M. Gabriel Monod sur Micbelet et
l'Italie; un mémoire de notre distingué colla-
borateur M. G. Babelon sur les monnaies de
S(!ptimeSévôre relatives à la province d'Arrli[ue
et, en particulier, à l'aqueduc de Carthnge et
au leinii'.e d'Escukipe.
l'armi les cummunications des savants ita-
liens, la conférence de M. Boni sur les récentes
fouilles du Forum dirigées par lui-même et
l'état actuel du Forum a été particulièrement
a[iplaudie.
:),** La mission archéologique italienne a dé-
couvert près de llerakléion, en Crète, sur l'em-
placement do l'ancienne Phaes-tos. un magni-
rii|ue palais et divers ubjets d'un intérêt
exceptionnel, entre autres, douze statuettes en
bronze, des vases de métal portant des repré-
sentations au repoussé, des vases peints, plu-
sieurs tablettes avec des inscriplions.
PETITES EXPOSITIONS
LES AM.\NTS DE L.\ NATUllK
Les < .\nianls de la Xalurc » sont des ardii-
tcctes, pour la plupart anciens élèves do l'ate-
lier Coquart, qui se distraient ù pcimlrcjils
cslimciit que l'aquarcUo n'est pas liocino
sculomont ù laver îles plans, et ils l'utilisont
[lour (le libres notations do [ilcin air, souvent
pourvues do charme. MM. ( liarles (iaulier,
Maurii'O Dainville, il. Latiilée so sont, dès
longtemps, classés au rang de nus ]ilus répu-
tés aqiiarcllistos de profession; de mémo, nul
ne voudra mctire en douto la très rocUo
virlinisitè do tels de leurs confrères : M.M. lîon-
nicr, lio.N', Yvon, Kiistaclu', l'errin, iMclimul-
Icr, Wallon, lîoiivicr. L'oiivoi do .M. Vaiidnv
uicr couimandoqu'on l'isole; sa Vueit'ADliln's
rappelle Français dans sos meilleurs jours;
quant au S<ius bais à l'ringi-, ruMivro est si
Juste do luniièro ot d'oll'et ([iio plus d'un eu
convoitera avec nous la pro[iri6té pour le
niusèc du Lu.xombourg.
KXPosirioN iii'.Niii i)K Tori.ousu-r.AfrnKc.
La galerie lîarlhèleniy oll're la surprise
d'uuo suilo do tableaux de 'roiilouseLaulrec
ino,\posés jusqu'ici cl ((iii apparlieiincnl ;'i
dilïérenlos è|ioiiues do sa carrière. Le Uuvvitr
et le Poiirail liafent des débuts de Lautrec
( l!;82), et pourtant la volonté de caractérisation
y est déjà manifotte; une élude de nu montre
l'épanouissement des facul'.cs d'analyse et
d'expression ; et c'est aux approches de la lin
que fut pointe la Danseuse espagnole : elle
porte la trace de ces recherches de coloration
diaprée où s'absorbèrent les dernières énergies
d'un artiste dont le renom ne cesse point de
grandir, depuis que la mort est venue ap-
pc rtcr à l'œuvre un terme prématuré.
EXPOSITION MAXIME DETUOMAS
Son (aient s'est formé à l'école de Carrière
et dans lo commerce de Toulouse-Lautrec,
d'Anquetin et de Zuloaga. La rencontre et la
fut ion d'onseignemci ts aussi distcmblablcs
devaient avoir pour rtsultanto un art libre et
à son tour personnel. M. Delliomas saisit et
note avec succès le lien qui unit les acteurs
d'une même scène; monlre-t il un person-
nage isolé, il le campe dans une atlitudo
signalélique et lui dotne des allures qui
atteignent au style. Ses paysages urbains
sont pleins de caractère. On lui sauia gré,
par surcroit, d'avoir marqué les contrastes
voulus entre les aspects et la vie de Paris et
d'Italie avec le tact d'un observateur rèlkchi
et sensible.
EXPOSITION PAUL VOGLER
Los toiles dernières de M. Paul Vogler pro-
curent le réconfort que l'on éprouve à voir un
altiste ((ui évolue et qui, bigiqucnient, (iro-
gresse. La manière a gagné do l'ampleur; le
métier est plus libre, rcnvclo]iiie mieux sui-
vie, plus également cpandue. Parmi cet en-
si mblo, les paysages de neige remportent en
intérêt : ils apparaissent bleuissants par les
clartés lunaires, ou bien encore, sous la lu-
mière crue des jours d'hiver, ils opposent au.x
terrains qu'un blanc t.T|iis recouvre les rous-
seurs violacées des arbres proClant sur la nuo
l'armature do leurs branches dépouillées.
ICXPOSITION STORM VAN s'tiRAVESANDE
Des aquarelles librement lavées, des des-
sins ciirsifs, dos monotypes d'aspect robu>to,
des poinlos sèches lumineuses èvo(|uant la
llollaudo et Venitc avec une dilïérencialion
subtile des états d'atmosphère, conlirmenl la
cèlc'dirilé lêgilimemenl acquise par lo grand
artiste ([u'ist M. Charles Storm van s'Gravo-
sandc.
U. M.
Les Fét03 du Coatonairo do la Villa Médicis
I.i> IS avril a eu lion, A rAcndêmio de France &
Itoini', la seleiinité du cciitenairnU» ' on inslallalioii
A la Villa Médicid. La préseiu-o du rei ut do la
ri'ino iIIIhU-', du corps diploinali.iiio au (irnid
coiiipld, do M. Cliuunilé, iniiilslro du t'inslnirtioii
publiipie et âi'!* Iti uiix-.\rl.s do France, de M. Nast,
niluisire do l'IntitruiMidn piililique italien, du dix
memlirus do l'invlllut île France et d(.i nulonlos
136
LA CHRONIQUE DES ARTS
italiennes, donnait unu importance exceptionnelle ù
coltû ciirémonie,
Après les discours des deux minislro?, français
cl italien, un concert instrumental et vocal dirigé
par M. 'l'héodore Dubois, directeur du Conserva-
toiro national do Paris, et formé de morceaux
empruntés au répertoire des compositeurs décédés
qui furent pensionnaires delà Villa Médicis, ouvrait
la féto.
Puis eut lieu la visite de l'exposition dos travaux
des pensionnaires et, dans le magnifique jardin do
la villa, on inaugura un buste deSuvOe, le premier
directeur de la villa Médicis. Le buste, œuvre de
M. Camille Alaplulippe, est placé dans une des niches
situées sous le fameux « lîosco », connu de tous
les touristes par le splendido panorama que, de
sa terrasse, on découvre sur la Ville Etcri.elle.
Académie des Inscriptions
Séance du 17 avril
Découverte d'une mosaïque. — M. Héron de
Villefosse signale une très curieuse mosEJ'.]ue dé-
couverte à Villelaure (Vaucluse). Lo tableau cen-
tral, environné de scènes de chasse, oHVe une
représentation fort rare : celle de l'aventure de la
nymphe Callisto, racontée par Ovide dans les Méta-
moriihosc'S. Le moîaiste a choisi le moment où
Diane, ayant constaté la faute de sa compagne favo-
rite, la chasse de son cortège et lui ordonne de s'éloi-
gner. Un VdSC d'argent trouvé en Espagne, près de
Valence, et conservé aujourdhui au Petit Palais
des Ghamps-Klysées, dans la collection Dutuit,
olVre le commencement de cotte histoire amou-
reuse : on y voit Callisto avec .lupiter costumé eu
Diane ; c'est la scène I de l'aventure : la chute. La
mosaïque de Villelaure, dont le tableau central
représente Diane chassant Callisto, nous oSre la
scène II : le châtiment. Callisto y apparaît dé-
pouillée de ses vêtements par les nymiAes, ses
compagnes ; son déshonneur éclate aux yeux de
tous. Diane irritée est debout devant elle et l'in-
terpelle avec un geste plein de menacts.
Communicalion. — M. Salomon Reinach montre
à l'Académie les photographies d'une admirable
figurine en ivoire représentant un danseur, qui a
été découverte à Cnossos (Crètei, par M. Arthur
Evans. Cette statuette témoigne d'un goût imprévu
non seulement pour les mouvements très vifs,
mais pour les formes élancées et élégantes jusqu'à
la gracilité. Ce n'est pas le début, c'est la lin d'une
beiie période de l'histoire de lart, hier encore
complètement inconnue.
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
HE
Paris et des Départements, à Bordeaux
Le Congrès des Sociétés savantes s'est tenu cette
année, à Bordeaux, du 14 au 18 avril. Nous rs le-
vons, parmi les travaux présentés, les communi-
cations suivantes, faites dans la section d'archéo-
logie :
Séance du 14 avril. — M. Brntails rappelle
brièvement les caractères distinctifs de l'architec-
ture religieuse bordelai'e pendant la période ro
mane.
M. Louis Detnaison examine cette question :
l'architecture carolingienne at elle laifsé des tra-
ces en l'église Sainl-Remi de Reims ? Sa conclu-
sion est que les parties les plus anciennes de l'église
aiipartiennenl à la construction de l'abbé Airard,
commencée en 1005, et que rien ne subsiste de
l'édifice primitif, dédié par l'archevêque Uincmar
en 852.
M. Léon Maître lit une description de la crypte
de Saint-Sourin, de Bordeaux, qu'il rattache aux
débuts du christianisme en cette ville.
M. lirutails recherche ce qui reste en Gironde
des monuments chrétiens antérieurs au xi" siècle.
Il n'existe, selon lui, comme constructions anté-
rieures à l'an 1000, que des ruines enfouies sous
le sol comme, probablement, celles que l'on vient
de découvrir à Andernos.
M. CofjueUe lit une étude sur les églises roma-
nes du Vexin français et du Pincerais. Il énumére
les monuments les plus remarquables de cette
région.
M. lo chanoine Potiier rend compte des fouilles
récemment faites sous sa direction dans l'église
abbatiale de Saint-Pierre de, Moissac, qui ont
permis de retrouver les eubstructions de l'église
antérieure à l'église à coupoles.
Séance du 1.5 avril. — il. Eugène Chamhroux
rend compte do la décuavertc d'un cimetière
giulois et gallo-romain à (Jlielles (Seine-et-ilarne .
il. Alexandre IsUcolai expose le résultat des
fouilles faites par lui à Saint-Martin-de-Lesque,
au Mas d'.\genais, depuis !S97 : un puits et dix-
sejit fofs-s funérair. s lui ont livré un important
mobilier funéraire et de nombreuses marques de
potiers.
Lecture est donnée ensuite d'un mémoire de
M. l'abbé Uermet sur les grathles des poteries de
la Graufesenque (Aveyron).
M. Pierre Paris lit un très important travail
sur l'art et l'hisloiie de l'Espagne primitive. Il
expose les caractères généraux de lart des Ibères,
dont les monuments d'architecture et de sculpture,
les bijoux, les armes, les céramiques témoignent
d'intluences chaldéennes et mycénienne.'!, et mon-
trent un développement artistique opéré d'abord
sous l'inlluence orientale, puis sous l'intluence grec-
que jusqu'au moment où la conquête romaine vint
arrêter cette civilisation dans son évolution. Il fait
ressortir, entre autres, l'intérêt que jirésente le
buste de femme découvert à Elché, que con-.erve
le musée du Louvre.
M. Léon de Vesly signale sur le territoire de
Gharleval (Eure) un cimetière mérovingien, où
l'on a recueilli diverses armes, des plaques et bou-
cles de ceinturons en fer et en bronze, des céra-
miques, etc.
M. Minouflet signale la découverte d'un cime-
tière antique à Azy (Aisne), où se trouvaient des
monnaies gauloises et romaines.
Lccluie est donnée également de mémoires de
M. Paul Rouchette sur des découvertes préhisto-
riques au camp de G^^sar. prés Bagnols (Gard). —
et de M. J. Viatle sur des mosai pies découvertes
à Champvert iXièvre) et à Vienne (Isère .
M. le docteur Capitan, en son nom et au nom
de M. Peyrony fait une communication sur la
station préhistorique de la Ferrassie, près des
Eyzies (Dordogne'j.
[A suivre.)
ET DE LA CURIOSITE
lo7
REVUE DES REVUES
ù Le Mondo Illustré (18 avril). — Article très
docunientr de M. Georges 'l'oudou/o sur l'histoire
de l'Académie do France à liome, accompagné de
29 intéressantes illustrations : vue diverses df la
villa, des salles et dus ateliers, porlraits, charges
d'artistes, etc.
Il La Pevue illustréo (15 avril). — L'AcaJC-
mie de France à Rome, par M. liaoul Vèze
(Il gravures).
V La Plumo (1 " et 15 mars et 1" avril). — On
trouvera dans ces trois numéros les résultais
d'une intéressante enquête faite par celte revue sur
L'fkiucation artistir/ue du public contemporain,
t;t les opinions émises sur ce sujet i)ar MM. G.
SéaiLes, A. llodin, E. Carrière, O. Mirbcau,
G. (letTroy, O. Mirheau, Kmile Vcihaeren, Franlz
.lourdain, r.airaélli, Vincent d'Indy, Cl. Debussy,
Maurici' Denis, K. (Iroos, R. de la Sizcranne,
Reiiiy do Gourmont et Maurice Maeterlinck.
P Bulletin de la Société pour la protection
des Paysages do Franco (n" i]. — On trouve
au .sommaire de <■'■ numéro, qui clôture la jjremiéi-e
année de ce bulletin, les questions qui occupent on
ce moment l'activité de celte vaillante Société : les
elfotts tentés contre le rétrécissement du Port-
Vieux de Marseille et le pont transbordeur; contre
In ti^;ne de Melun à llourron :'i travers la forêt de
Fontainebleau; pour le désengrillagement de la
Maro aux Canes dans la forèl do Saint- Ger-
main, etc.
Des nouvellis de partout, signalant les paysa-
ges a proléger, les vandalismes commis esl-il vrai
qu'à S'crsaiUos, lorsqu'il es-t besoin de refaire hs
caisses d'orangers, ce sont les chênes du parc qui
fournissent li- bois nécessaire'.') complètenl, comme
d'habitude, ce numéro.
0 Art et Décoration janvier . — Cttle belle
revue, dont noire distingué confiéro Gabriel Mou-
rey < st devenu le directeur, ouvre sa septième
année par d'intéressantes études de M. Mourey sur
l'excellent ailislo Eiiiji'nc Grasset (1)7 reprod.),
dont 2 hors texte on couleur.*) ; — do M. Klie Faure
sur le peintre Henry Caro-DelcaiHe [1 reprod. 1;
— do M. Gustave GelTroy sur des Esquissa ilC' <>
ralives de lienà llincl ^0 grav.).
(Février) — Éludes do M. Henri Bouchot sur le
pi intre-graveur ll'llcu {Vl reprod. do tableaux et
pipinles sèches, dont 2 hors Icvla ou couleur» ; —
(11' M. G. .Mourey sur la n-cenlo oxposillon des
« ArU and Crafls " à Londres (18 grav. i; — de
M. (.h. Saunier .sur dos médaillons do contempo-
rains modelés par M. lleary Nocq (8 reprod.); —
et notes de M. liené ISinet sur dos projits de fon-
liiines pnir la villo do Uuims (avec croquis do
l'anlour).
(Mars). — l'Uudos de M. 1'. Verneuil sur I.c
Ti'iiis Diodrrne (lli grav. eu noir el eu couliur.-<i;
— do M. A. Ueaunior sur lo sculpteur SitinI Mur.
• ■fiiii.r (i:t reprod, ; — ot compte-rendu, jiar .M. G.
Mourey, de la récente exposition de la « Poignée »
(11 grav.).
(Avril . — Éludes de M. Gabriel Mourey sur le
fculpleur hollandais Moulés du Costa et ses cu-
rieuses ligures en grés d'hommes on d'animaux
stylisés 21 reprod.); — de M. Jules Rais sur le
peintre 7/. Le Sidaner (7 reprod., dont une tors
texte en couleurs; et sur L'École de Sancy ,12 grav.).
— Comptes renpus do deux concours pour un
Eapperon et un alphabet.
— L'Art Décoratif (janvier). — Jules Chc'ref,
par M. Camille Mauclair ^21 ill. dont 2 planches
en couleurs) ; — Intérieur, par M. Emile Sedeyn
(li ill); — La Toilette féminine com^risepar les
artistes, parle prince B. Karageorgevitch (12 ill. ;
— A travers les Expositions (16 ill.i ; — Le Con-
cours d'Enseignes, par M. Robert de Souza (10
ill.) ; — Plaquettes et médailles 10 ill. . nouvelles
onivrcs de MM. Alex. Charpentier cl de Vernor.
(Février). — M. Albert Besnard consacre quel-
ques pages aux ouvres du un sculpteur qu'est ta
femme 14 reprod.).
— Comptes rendus, par MM. V.. Sedeyn et T. Le-
clère, de récentes petites expositions (31 ill.).
— M. ti. Soulier décrit deux maisons de villo el
une maison d« campagne récemment construites
par rarchilccle Plumet ilG grav.).
Mars). — Ktudes de M. Camille Mauclair sur le
peintre Théo van Rysselbtrghc (11 r«|)rcd., dont
1 hor.s texte en couleurs) ; — de M. J. Bramson
sur do nouveaux papiers peints 12 ill. ; — de
M. G. Soulier sur des meubles, poteries, orfèvreries
de la maison hollandaise .Vmslelhotk (In g'av.);
— de M. A. Thomas sur les sculptures de
M»" Bertho (Jirardet l'.l reprod. ; — compte rendu
dis récentes petites expositions, par M. V.. Sedeyn
ly ill , — et reprod. do la derniéie leuvre de
Roty : la méJaillo du prof. Brouardel.
(Avril). — Les Dessins de Lucien Monod, par
M. (iuslave Soulier (12 ill.) ; — L'Art japonais (t
l'Art moderne, à propos de la renie Hnyashi. par
JI. Raymond Kiechlin !) ill.); — I.n Soierie et ses
genres, élude documeuU'c par M. Léon Biolor, sur
la fabrication des dilVérenls pays, la technique du
tissage, etc. (8 ill.); — Intérieurs, aspects d'une
salle do bain et d'un salon d'exposilion, aménagés
par M. Sauvage (5 grav.) : — et comptes rendus do
récenlos i-xposiiions parisiennes, par MM. K. Sc-
di yn el .\lberl Thomas {i'i grav.).
X Revue de la bijoulorio, joaillerie, orfè-
vrerie Janvier). — Intéressant arliclo do M. lo
baron do l'Kpino sur Les It'juiix de l'ancierne
Egypte (U grav.).
X Complo rcnJu, par M. .I.L. Berlriind, d'une
exposition d'urt industriel nu Conservatoire des
Arts ot Méliori) (12 ill.\ — et suite du travail do
M. G. Liipiorro sur la famillu dos corindons.
Février). — Arliclo do M. Aniédéo Robert sur
ri>xp08ilion rironlo Jo Dùsseldorf cl les n-uvres
de b'joulorio el joailUrie los plus remaripiablea
qui y ligurnleul (il reprod.;; — cl lin du Ir.iviiil
.sur lu famille dus corindons.
Mars). — M. J.-L. Bertrand présente do non-
138
LA CHRONIQUE DES ARTS
veaux ul intéressants bijoux, dcjil lil sont repro-
duits dans son articlo.
-I- Kunst uiul Kunsthandwerk 100^, fasc. 10 .
— ftludo do M. \'k Isendcll sur le peintre anglais
George Mdrland [li reprod.).
H- Compte rondu,parM.P.Leiscliing, de la récente
exposition d'art applifjué de Dûsscldorf (nombreu-
ses gravures).
-t- Reproduction liors texte en couleurs de trois
nouveaux lapis de style moderne dessines par le
peintre anglais Yoysey et le regretté Otto Eclv-
mann, avec notice par M. JV^oritz Dreger.
(Fasc. 11-12). — Étude de M. P.-G. Konody .sur
La Scu'plure moderne angloise (10 rcprod.J.
-t- Vieilles maisons et vieilles tombes à l'ienne
et aux environs (17 intéressantes gravures;.
+ M. B. Kendill fait connaitio de récentes
pii'Ces d'orfèvrerie créées par la a Guild of llaudi-
crap » et 1' « Essex llaus » à Gampdcn (41 gra-
vures).
-f Compte rendu, par II. P.-K. Konody, d'une
récente exjiosition d'art appliqué à Bristol (16 gra-
vures).
-I- La Riforme de l'enseignement du dessin,
de la peinture tt du modelage dans les c'coles
d'art appliqué.
(ltJ03, fasc. 1). — Compte rendu de la léconto
exposition annuelle d'art applii]ué au Musée
autrioliien d'art industriel (nombieusos gravures .
+ Reliures anglai!es du xviii" siècle, par le
comte Vincent Latour (22 reprod., dont 4 hors
texte on couleurs).
(Fasc. 2). — Comptes rendus de récentes exposi-
tions d'art appliqué à Berlin, à Londres, et au
musée de Reiclienborg (Bohêmei, cette dernière
consacrée spécialement à la céramique.
+ M. .1. i'olnesics décrit et étudie le nouveau
musée d'art industriel bavarois.
-)- Chacun de ces fascicules contient, en outre,
des nouvelles du Musée autrichien d'art industriel
et de la vie artistiepae ii Vienne.
BIBLIOORAPHIE
Nous signalons avec empressement à ncs lec-
teurs la publication en brochure (Paris, Sacquet,
éd.: in-llî, 67 p.) des articles si remarqués que
notre distingué collaborateur, M. Louis Dimier, a
donnés ici nième. il y a trois ans, sur ce qu'il
appelle Les Impostures de Lenoir, c'est-à-dire
ses erreurs touchant les émaux prétendus du châ-
teau de Madrid, les prétendus vitraux d'Anet, les
prétendues sculptures de Pilou au tombeau de
François 1", les vitraux de la chapelle de Vincen-
ncs, les deux Ponce. L'auteur a eu raison de met-
tre ainsi plus facilement à la portée de tous les
documents que sa sagacité d'érudit a rassemblés
et les démunstrations qu'il eu a tirées. Celte utile
contribution à l'histoire de notre art aura, espé-
rons-le, tout le succès qu'elle mérite.
A. M.
\)c nombreuses biograpliics d'artistes contempo
rains ont été publiées ces tcm{s derniers en divers
pays.
En Franco, la librairie IL Laur^nF, outre un
beau livre — qv;e nous étudierons à pari en détail
— do M. Louis Fi.AM iun sur Hippolyte Handrin,
sa vie et son œuvre, vient di' pub.ier un impor-
tant ouvrage sur Dalou, sa vie et son œuvre,
( n-'i", viii-288 gr. a^cc lig. tt 9 planches; 20 fr .
Lauleur M. Mauiice Dreviols, qui fut des amis
intimes de l'arti te, pouvait mieux que perioane
nous doriucr le livre délie itif que mér.lait Dalou.
11 s'est complu à conteT par le menu, en s'aidatt
de lettres, elo documents, do souvenirs inédits,
l'existence îourmenléo du icu'pltur patriote et a
tracé de façon très vivai.te 1 hisloire dudévcb jipc-
nient de son talent, depus l-.s ] remi.!rcs leçoi.sde
Carpeaux et les bas reliefs ctnvenlioni elsdc l'hôlel
Paiva, sa preiniéio eonimande, ju; qu'aux bustes,
frémissanls do vie, où il s'ex[.rima t'i complète-
ment et au projet du beau Monument des
ourriers. en passant par tant d'ouivres diverses,
tour ;'i tojr inlluencéea par l'esthétique del'épcque
louis-epiatoizitnne ou inspirées directeu-cnt, tt plus
heureusement, par la nature et la vie. De nom-
breuses gravures, dont qutlques-unts hors texte,
représenlcnt les plus signifîcalives d'entie es
créations: La Paysanne allaitant son enfant, La
Mire et la fille, Mirabeau répondant au mar-
quis de Dreux-Brézé. la fontaine de la Hccc hante.
Le Triomphe de Silène, les vases modelés pour
Sèvres, les monuments de De'acroix, d'.Viphand,
dj Gainbttta, de Boussiugault, Le Triomphe de la
République dtns ses succès ives trausforniations,
les divers modèles du Monument des ouriHers,
les bustes de Legro", ele Vacquerie, de M" Crtston,
etc. t'ne belle eau-forte d'.VIphonse Legros évoque
les traits du robuste sculpteur.
C'est une heureuse idée qu'a eue M. Alphonse
GicHM.viN de réunir en brochure les remarquables
articles qu'il publia récemment dans l'Occ.dent,
et (|ue nous signalâmes alors, sur Un maitre du
paysage : Auguste Ra-vier (Paris, Bibliothèque
de l'ULcident: in-S", cO p. av. 7 planches). Cet
artiste trop peu connu, quoique sept aquarelles de
lui aient ligure, mais dans un coin dépourvu de
lumière, â l'Exposition cantennalo de 1900, méri-
tait cette hommage. M. Alphonse Germain a su
évoquer avec un sentiment tiès profond et dans
une langue délicatement expressive la séduction
pe.étique ou grandiose des couvres de ce styliste et
coloriste ému, chantre du Forez et du Dauphiné.
Six de ses paysages et son portrait ouvrent celle
élégante plaquette.
C'est encore un paysagiste de France, M. Paul
Bocqutt, auteur de tuiles où il s'essaja avec succès
à rendre, avec les ressources de l'impres' ionnisme,
les silcj lumineux de son pays natal, la Cham-
pagne, que M. Paul Despi'jues nous présente en
une brochure où il expose et développpc éloqucm-
meut, à propos de son héros, L'Esthétique de la
Champagne, terre de « beautés légèies, a dit
Taine, qu'une race sobre etfine peut seule gnùler ».
iPariâ, éd. de La Pensée: in 8°, 17 p., 1 portrait).
A un autre de nos compatriotes, Auguste Ro-
din, est consacié une brochure de M. L. Br.itciER-
W.\ssERV0GiSL, parue à Strasbourg, chez Ueilz
(petit in-S", 68 p.). L'auteur a voulu offrir aux
ET DE LA CURIOSITE
1^9
AUeminds qiii n'ont Fa^ à leur disposition les
no-nl)reuï éirils publias s ir RoJia un p^lit livre
com Tiofle olfrant sur le scnlptear et ton œuvre
tous les rensei;,'nements néiessiircs, et 1 s piges
qu'il n)U3 donm sont, en effjt, très s ibstantielles
et très exactes.
E'i B Ig'qii'!, 1a librairie Uennn, de BraxoUes,
qui sert toujours avec tant d'ard ur les intérêts
de l'art m)d;ri)», a publié, du pièle et écrivain
d'art Eugène Dicmoldeh, une sério dj bUles étu-
des sur Trois contemporains : Henri de Brake-
la3r, Constantin Meunier, Félicien Rops la-4»,
]-23 p. av. o pirlriits), dont c?lle consacrée à
<: >nstantin Meunior a été tiré.! à pa-t et enrichie
do reproductions hors texte dos principales cpu-
vros do l'artiste in 4°, 3i p. av. 12 planches). M.
Ivigcno Demolder a s i faire à la fois œjvre dd
vulgarisalion et œuvrj litlérdiro dans ces pages où,
ai>rès une vue d'ensemble sur le beau mouvement
d'art et la p'.éi ide de peiitres et d^ sculpteurs
q li illumina la Flandre dans le dernier quart
di xiK" siècle, il éroque l'œuvre d'un des moin?
connus, miis des meilleurs par. ni ces arlist;s :
Ilonri de ISrakela-îr, le peintre robuît! et dolicit
d'i ilérieurs fi d'inlimilé-i qu'on a pu a Imirer chez
n mi à l'E.Kpos'lion di 1900; puis les graidioses
créations du chantre poignant du labour d-js mines
et de.3 champs, Cuistanlia Meunier, et enfi'i les
virulentes et ang iss .ntes vision?, les croquit do
savoureuse vie llamande, de l'àprc aquafortiste
l''olicien Rops, duquel il fait connaiire, en outre,
quelques pagf-s incdit''S, pleines de couleur et de
verve.
Edmond van Offel, que nous présente M. Fré-
déric de FuA.sGE (Paris, Borel édit. ; in 4", 6Ô p.
av. grav. dans le texte et hors texte ; ô fr.) est m )ins
connu que ses trois c^mpalr o!es que nous venons de
citer. Né on 1S71, à Anvers, il s'est adonné prin-
ci;ia'.enienl aa\ compositions allégoriques à la
[ilumo, il l'illusiration de poèmes tels que la
Divine Coiiicilie ou les légendes du Moyen ;\ge.
11 s'y révèle piète avant tout, dont l'invealioQ
ing'%nieu33, souvent gracieuse, est servie par un
métier volont lirement archaï(iuo qui doit lieaucoup
a'ix Italiens du f/uaîtiori;»'o. à Pollajuolo notam-
nii'nt, et aussi à l'illustrateur anglais William
l'.laUe. M. Frédéric île Francs ne s'est pas borné
à raconter r(oivre de son hjros; il s'est plu,
également, à commenter en ve.-s quelques-unes des
comp)3itioas reproduites.
Sous le titre : Symbolische Kunst, M. l'.inno
UiiKTTKN.vi'KU a étulié justomen'. quelques-uns
dos artistes quo nous venons du c ter et l'esthé-
ti([uc d où iu procèlent : Félicien Rops, les
Prorajiba élites et Us Romantiques; Joiiii Ruskiu et
D.mteCi ibrii'l Rossct i (Slras-b lurg, lloil/, éd..
P lit iii-H°, IM p.: ;î marks). Son petit livi.', des
plus intéress mis, firme un digne pendant à celui
qi'il pub'ia voici quelques années : Malerpoetcit,
et quo n )us avons analyse ici même.
Voici maintenant une Monographie qui, malheu-
rousem nt, devient Iduto d'actualiié : celh' du bon
jicin'ro als;cien Louis Schutzonborgor, donl
nous annonoons plus loin la mort, l'.u une éli giiute
)ilaquetlo (Strasbourg, éd de la liccue alsaiioinc
illuslri'r, in-A", 10 p. av. grav. cl l^ planches),
M. Anselme I.mciI.i. retrace la vie ot lieuvro —
que nous résumons dans notre uovico nécrologique
— de ce dernier vétéran de l'ancienne école stras-
bojrgeiise, qui fit revivre avec tant de bonheur li
ve simple et co-diale de l'A'saco d'autrefois. De
nombre ises re.irod iclions e.i simili-gravure ou en
plntolyphie ornent cette étude, qui contient la liste
complète des œuvres de l'art ste.
Tini Rupprecht, artiste peintre de Munich,
mus est présmtée à s)n tour par M. le comte de
Latem.viî en u.i livritluxucuseme it édité ;Mu lich,
Hugo llelbing; in-4% Û3 p. av. 12 ill. cl 19 plan-
ches) et é:rit avec charme. Élève du peintre
F'ranz Doubok, M"" Tini Rupprecht s'est fait rapi-
il-ment un nom à Munich comme porlrailiste et
particuhérament comme pe'nire de femmes et
d'enfants. Les nombreuses reproduc'.i )ns qui illus-
trent c;tte élu le nous mont-ent un talent gracieux,
facile et souple, volontiers influencé par Lenbach
et Kaulbach — quoijue M de Latemar défende son
horoine d'être l'élève de es mailres.
Jos. 'V. Myslbek, sur lequel M K.-B. M.iiiL
vient de publier un gr,»nd album contenant, avec
la biographie de l'art sle, la reproduction de ses
jirincipales œuvres (Leipzig, A. Twietmeye-, éd ,
in-folio, 30 p. avec ill., plus un portrait et 37 plan-
ches hors texte ap.iartient à la phalange d'artistes
tchèques qui, depuis un demi-siècle, ont constitué
peu à pou en Bohême une école nationale dont la
vilalilé s'aflirmo de plus en p'us. Né à Prague en
18'i8, Myslbek fut élève, entre autres du sculpteur
V. Lovy et de l'Académ e de sa vile natale ; il y
acquit vite une science t' chnique très habile — trop
liabl-; peut-être et qui sacrifie trop volontiers au
pittoresque — dont les témo'gnages les plus remar-
quables sont des statues d''c iratives pour le TliéA-
Ire nal onal tchèque; la statue de S tint MéthO'le
pour la cathéd aie de Prague; des ligures de l'his-
toire do la Bohême et dos légendes du pays; un
S'iint Wenrjslfis au Ruiolliiium de Prague très
parent des figures ("qucitres de notre Frémiel; un
Christ en rroix pour une sépulture à l'église du
Sacré-Oeur d^ Paris; surtout des portnits pleins
de vie, donl le plus beau est le monument du car-
diiiil do Schwarz nberg i> la cathédrale de Prague.
On trouvera dans cet album la reproduction, en
photogravure ou en phototypic, de toutes ces sculp-
tures et de beaucouii d'autres, avec la liste com-
plète de toutes les œ ivros de l'arliste.
En Suède, un s collection vient de se fonder qui sa
propose de donner une suite de monographies d'ar-
lisl s Scandinaves (Slockliolin, Aktiebolagol Ljns,
éd ). Les quatre premières de ces notices sont con-
sacrées au peintre bien connu Albert Edelfelt,
étudié pnrM..lac. .ViiuiiMiKin. in-S" T.) p. av. grav.',
— ù Gustaf Lundberg.le peintre dos seigneurs cl
desgranles dami'S du xviir siècle, ynv Oscar Lk-
vinriN inS", 84 p. av. grav.), — au portraitiste
Ernst Josoph<on, par (iustav Pu i.i iii-S". SS p.
av. grav. , — cl à l'animalier Bruno Liljefors,
qui exposa chez nous l'an dernier cl qu'éladio
M. Tor HicnnHito ,iii-8", 48 p. av. grav.).
Chacun» do c's nioiograpliies est accompagnée
de nombreuses nvrolucllons en ph)ligruvuro dos
principales œuvrci do l'art ste.
Enfin, dans la belle cl déjà si riche collection
dis hinisllgr Mi)ni>(jriiplticii éJitéo par In maison
Volhagen et Klising, de Leip/.ig. doux récents vo-
lumes — les 01* ol G3* de la série — oui étd consa-
l'iO
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
crés à deux des plus émiiienls artistes de noln;
époque : Uhde et Walter Crâne. La prdmièrede ces
cludea 116 p. av. i)ortrait cl 111 iv.prod. ; 'i marks i
est due à M. I'. von Ostim, un des meilleurs cri-
tiques d'arl d'outre-Rliin ; elle offre un tableau
très complet cl très vivant du développoment de la
personnalilé de l'artiste qui, dans son amour do !a
vie et sa tendresse pour les humbles, va si ir^'/i-
qucraont et si naturellouionl des représentations
sincères et émues de l'exislouc) quotidienne aux
touchantes interprétations, si pli'incs d'humanité,
des épisodes de la vie du (ilirist. Quantité do ^ra-
vuroj reproduisent, avec plusieurs dessins vréi)a-
ratoiros des plus inlére.-sants, le.5 plus significatifs
de ces tableaux, des portraits, des paysages, etc.
On tait quelle place lient "Waller Grane dans
l'art anglais : peintre, illustrateur, dessinateur de
cartons, de vitraux, de v.iecs, de papiers points,
dans tous les genres où son talent aima à s'exer-
cer il a apport.! un scnliiiienl pci'.sonnel, un souci
de l'idée, un sens de !a beauté décorative, qui font
de lui un deî artistes les plus complets d'aujour-
d'hui et comme le représentant de cet art social
qui sera peut-être l'art de demain. Toutesles faces
de cet esprit créateur sont excellemment mises en
lumière par le texte de M. Otto von Sciileinitz et
les nombreus»s reproductions d'oeuvres de tout
genre qui l'illustrent (l-Ol p. av. portrait et l'ii
reprod. ; 4 marks).
^ ' ' A. M.
NÉCROLOGIE
Nous apprenons la mort du peintre alsacim
Louis Schutzanberger, décédé à Strasbourg après
unecourle maladie. Né à Strasbourg le 8 septem-
bre 1820, il éludia à Paris sous la direction de
Paul Delarocho et de Gleyre ; il obtint au Salon
une troisième méJaiUe en 1850, une d.Hixième mé-
daille en 18G1, une première médaille en 1853, et
fut nommé chevalier de la Légion d'honneur en
1870.
Scbutzenberger fil partie de la pléiad» d'ailisles
qui avaient élu domicile 70 bis, rue Notre-Dame-
des-Champs, dans la maison connue sous le nom
de ■' Boîte à Thé », qne les de Goncoart ont décriïe
dans leur roman de Manette Salomon. llanion,
Brion, Gérùme, Lambert en faisaient partie. L"s
soirées qu'on y donna furent célèbres ; Got, Ber-
lioz, Rossini, Rîch-'l, George Sand, les Brolian,
Tourgueniefl', Emile Augier, Jules Sandeau, la prin-
cesse Mathilde en furent les commensaux.
Scbutzenberger ne s'était pis spécialisé dans un
genre uni(|ue ; il a fait des incursions dans le do-
maine du portrait, du tableau de genre, du tableau
d'histoire ou de mythologie, mais il revenait tou-
jours aux scènes alsaciennos, qu'il rendait avec un
rare bonheur. Son tableau Famille alsacienne
émigrant en France est un des plus connus et
fa't partie de la galerie de M. Kajchlin-Schwartz.
MOUVEMENT DES ARTS
Dessins do 'William Blake
Venle faite à Loadre.=, le 30 mirs, par la maison
Soil^by :
J) jssins originaux i)Our les illusiralions du Livre
de Joh, datés de ISi'), consistant en vingt et une
compositio is en couleurs, et le portrait de l'artiste,
par lui même, également en couleurs : l'iO 000 fr. —
Douze compoiitions en couleurs, <■ inventions
originales » pour V Allegro et le Penseroso de
Milton: /jO.OOO fr. — Le Lierc de Urizid, daté de
170'i, comprenant vingt-sept planches coloriées,
avec dorures on relief: 7.GÎ5 fr. — Les Songes de
l' Innocence et de l'Expérience, cinquante-quatre
planches coloriées: 7..'i00 fr. — America, a Pro-
jih'cy, imprimé par Blake en 17ii;j, exemplaire
original de la plus belle qualité, planches de litres
et frontispice: l.'àl'ù fr. — Marriage of Europe
and Hcll J'i.WO fr. — Europe, a Prophecy, im-
primé par Blake, exemplaire de prcn.ier tirage des
dix feept planches coloriées: Û.07Ô fr. — l'Iie Sang
Of Los, imprimé par Biake en l/iM, édition origi-
nale: 4. 350 fr. — The Complaint andthe Conso-
lation or N^ght Thoughls, illustré, dessins en
marges, exemplaire colorié de la main de Blake,
daté- de 1797 : 4.2.')0 fr. — Visions des filles d'Al-
bion, imprimé par Blake en 1793: 3.059.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition des dessins et peintures de M. Louis
Hayot, \, rue Geofl'roy-Marie, jusqu'au 29 avril.
Exposition d'œuvres de Henri de Toulouse-
Lautrec, galerie Barthélémy, 52, rue Laflilte,
jusqu'au 3 mai.
Exposition de dessins et pointes sèches de
Ch. Storm van s'Gravesande, galerie Durand-
Ruel, 10, rue LalUlti', jusqu'au 2 mai.
Salon de la Société ' Nationale des Beaux-
Arts, au Grand Palais des Champs-Elysées, ave-
nue d'Antin, jusqu'au 30 juin.
Salon de la Société des Artistes français,
au Grand Palais dos Champs-Elysées, avenue Nico-
las II, du 1" mai au 30 juin.
Pro>:ince
Niort : Salon poitevin, du 3 mai au 7 juin.
EXPOSITIONS ANNONCllES
Étranger
Chicago : 16" Exposition annuelle do l'Art
Institute, réservée aux artistes américains, du
20 octobre au 29 novembre. Envoi des notices à
Miss Sara IlallowcU, 103, boulevard Saint-Michel,
à Paris, avant le 15 août; dépôt des ouvrages,
chez Guiuchard, 78, rue Blanche, avant le 33 août.
L' Imprimeur-Gérant : André Martv.
Paris. — Imprimerie de la Gaztlte des Beaux-Arls, 8, rue Favart
N» 18. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Arr.)
2 M^i
I.\
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLiiMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les ahoiiiiés à la G.izette des Beaux-Arts reçoivml gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Le ITuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
r. nous est aiTivo liéjà de parler du
Conseil di'.s Musées. Toutes les
l'ois qu'une faute est commise, au
IjOUvrc ou ailleurs, on est assuré
rulriHiver sans peine son inllucncc. Achat
malencontreux, refus d'acheter plus malen-
rontrcux encore, ouhli d'acquérir une (fuvre
importante, dédain .surprenant d'une lihéra-
lilé, que sait-on encore? étroitessc, ii,'norancc
ou léfîi'reté, toutes les erreurs sont familières
à ce fameux Conseil. Les événements qui se
succèdent à l'iicurc présente sont faits à sou-
hait pour nous remettre on mémoire qu'il
existe, lui vérité, on ne ]parle pas assez do
lui.
On se plaît à pro(damer la responsabilité
des conservateurs; mais, en fait, elle est sin-
gulièrement allaildio par le Conseil des Mu-
sée». C'est lui (|ui, sous l'apparence d'un rôle
siricteuicnt consultatif, jirend les décisions;
t'est lui (|ui, sans cesse, limite, retarde ou
paralyse l'initiative du conservateur; c'est
lui, enlin, qui couvre de sa [U'étcndue autorité
supérieure les actes do l'administration.
]''ondo jadis, au lendemain du le^js Cailloliollp,
BOUS |irétexlo do servir de Ruide, il est devenu
une sorte de tyran occulte et capricieux. Dos
avis éclairés pouvaient être, sans nul doute,
d'un urand jirix pour le ccuiservateur, mais,
devant la réunion de lutrurscpron liiiinipoM',
sa liliorlé a péri tout enllère.
Les musées soutirent do n'avoir point de
chef» lihrcs ot rcsponsahlcs portant le poids
do leurs initiatives, fiers di> la réussite do
leurs oITorIs, humiliés do leurs échecs. Ils
sont il la merci d'une assombléo délibérante,
anonyme et irresponsable, et où les fantaisies
d'une majorité jilus compacte qu'éclairée font
la loi. A telles enseignes que cette destinée
singulière est dévolue au Conseil : entraver
les achats utiles, sans empêcher les acqui-
sitions blâmables. Si cette institution pou-
vait s'évanouir en même temps que la tiare
disparaîtra des vitrines, le Louvre n'aurait
l)oint payé trop cher les fausses richesses
de Saitapharnès.
La Tiare de Saitapharnès
L'enquête de M. Clermont-Ganneau sur la
tiare do Saitapharnès, après avoir conclu
d'abord, comme nous l'avonsdit.à l'inauthon-
licite de Tcouvre, se continue, l'ii ce qui
concerne la question do paternité, delà fa<;oa
la ]ilus rigoureuse, et aussi la jdus secrète.
Cependant, nous sommes on mesure do four-
nir dès maintenant à nos lecteurs les rensei-
gnements suivants sur l'auteur do la tiare et
la façon dont elle a élé exècutéo.
C'est bien le ciseleur russe Houchomowski
(|ui serait cet autour. Mis en présence do la
tiare, ila eu d'alnu'd quohjuc peine à la rccoii-
iiaitrc : ipuiml elle sorlil doso^ maios, elle était
absolument inlac-to, ainsi que le prouye une
photographie qu'il a présentée à M. Clormont-
Ciauueau ; mais, par la suite, pourlui donner
une apparence d'auciemieté, la tiaro fut
cabossée r.iirririirfnioit et itilt'rii'umiirtil au
moyen do doux instruments ilivers, ol bosse-
lée de quatre-vingt coups qu'on (>ut liion soin
de no faire porter quo sur les fonds, l'orne-
monlation ou les accessoires et jamais sur
les ligures lainsi qu'il arrive jiour les faux
Tanagra, où jamais les visages ni les mains
ni' sont eudoinmugés) ; puis la tiaro fut on-
iluite d'une couleur rougci'ilro qui changea le
ton [primitif do l'or.
ii2
LA CHRONIQUE DES ARTS
La tiare, qui offre troi8 soudures, est (sauf
deux potils dons ilo bronze oxydôs, placés i'i
l'inlérieur ])Our maintenir la jugulaire) en-
tièrement de la fabrication de Roucho-
mowski, qui rerut ])Our ce travail 2.000 rou-
l)leselàqui fureiil remis seulement trois [ictits
fra^ruicnls devant servir d'indications : un
pour la j)artie imbriquée de la zone supé-
rieure ; deux pour la zone inférieure, dite
« zone scylhe », parmi lesquels le personnage
aux bras' levés. Ces fragments furent repris,
une fois le travail achevé, par ceux qui les
avaient fournis à Rouehomowski, mais celui-
ci en avait fait des dessins exacts, qu'il a
apportes il M. Clermont-Ganneau. De plus,
on fournit à l'artiste rinscrii)tion gravée en
creux sur \inc bande d'or et que celui-ci re-
produisit en relief, contrairement à tous les
exem])lcs conniis en archéologie grecque;
enfin, on lui remit une plaque d'or antique où
l'on ne pouvait plus distinguer aucun travail
etqui, après avoir été planée, servit à exécuter
la y.onc médiane.
Pour cette partie médiane, Rouchomowski
a tiré ses sujets d'un ouvrage allemand édité
à Stuttgart : Bilderallas zur WcUgeschirhte,
par Ludwig Wcissor (2' édition). lia apporté
à M. (.'.Icruiont-Ganneau les calques, munis de
l'indication des pages, faits d'après ce volume,
calques où figurent des motifs de la colonne
Trajane, des fresques de Pompéi, le disque
d'argent dit « bouclier de Scipion » de notre
Cabinet des Médailles (n" 237.0), duquel est
inspirée la scène de Briséis rendue à Achille
jmr Agamcmnon ; un détail de cette scène, à
lui seul, dénonce l'emprunt fait à Weisscr et,
par suite, suffirait à prouver la modernité de
la tiare : l'ouvrage allemand ayant donné,
par une erreur inexplicable, une forme trian-
gulaire aux talents ronds qui figurent dans
le «1 bouclier do Scipion », l'artiste, se fiant à
Weisscr, leur a donné la môme forme trian-
gulaire. Mais Rouchomowski eut soin, lors de
l'exécution de la tiare, de modifier plus ou
moins les personnages qu'il empruntait ù ces
motifs, combinant, par exemple, la tèto de
l'un avec le corps d'un autre, transformant
les draperies, etc. Vn autre détail, qui ap-
partient en propre à Rouchomowski est, dans
la partie supérieure do cette zone, les fleurs
de lys — ornement tout moderne — employées
dans la frise qui court au-dessus des tètes des
personnages.
Pour la zone scythe et la partie ornemen-
tale, outre les fragments dont nous avons
parlé, c'est un ouvrage bien connu des ar-
chéologues : Tolstoï, Kon&sAKOi, Anliquilés de
la Russie mcridionale, qui a fourni à Roucho-
mowski ses motifs.
Enfin, le serpent qui surmonte la calotte a
été modifié au moment de la livraison de la
tiare : après l'avoir fait d abord unique, l'ar-
tiste, pour donner plus d'importance à cette
partie supérieure, ajouta une seconde tête qui,
faite après coup, s'agence mal avec le reste.
Rouchomowski exécute, en ce momer.t,
avec ses propres outils, qu'on a fait venir
d'Odessa, un fuseau de la tiare sous la sur-
veillance de M. Clermont-Ganneau.
NOUVELLES
**:(: Le ministre de l'Instruction publique
vient d'accepter, au nom de Vi-Aal. jiour le
musée du Luxembourg, le tableau de M. Gau-
tier, Sriinte Cécile morte, offert en don par
le comte de Rambuteau.
*** L'Institut, qui possède la maquette du
buste du duc d'.'VumaleparM. Paul Dubois, vient
d'en faire l'abandon au Musée de l'Armée;
cehù-ci recevra, en outre, un grand médail-
lon en bronze de Monge, par David d'Angers,
retrouvé dans les réserves du palais Mazarin,
où on l'avait oublié depuis une quarantaine
d'années.
■j^*-if L'assemblée générale de l'Union cen-
trale des Arts décoratifs a eu lieu, la semaine
dernière, sous la présidence de M. Georges
Berger, député, qui, au cours de la lecture de
son rapport annuel sur l'exercice 1902-190;i, a
manifesté l'espoir conru, de voir cette ouver
ture au printemps de 190i.
L'assemblée, après avoir approuvé les comptes,
a procédé à la réélection des membres sor-
tants et des deux censeurs.
Enfin, M. Mercié, secrétaire administratif,
a lu le rapport sur les dons faits au musée et
à la bibliothèque. Au nombre des principaux
donateurs du musée nous relevons les nonns
de M»' la marquise Arconali-Visconti, MM. Éd.
Guérin, Christofle, Kœchlin, Kraft, Pigalle, de
Saint-Marceaux, M"" de Tournière-Jouassin,
Patrice Salim, etc.
Les principaux donateurs d'ouviages à la
bibliothèque sont : la Direction des Beaux-Arts,
l'Imprimerie Nationale, le Touring-Gluh, la
Ville de Paris, le Commissariat général de
l'Autriche à l'Exposition de 1900, etc.
*** On va démolir sous peu la salle des
Fêtes de l'Exposition. On vient, en consé-
quence, de prendre une décision au sujet des
peintures qui l'ornaient. Elles sont marouflées
et peuvent être conservées. Ce sont d'abord
quatre triptyques de MM. François Flameng,
Albert Maignan, Fernand Cormon et Georges
Rochegrosse ; ils ont été payés 72.000 francs ;
sur les voussures de pénétration des quatre
arcades d'axes, dans la coupole de la rotonde,
sont ensuite les Saisons, peintes par MM. Hirsch,
Diogône Maillart, Surand et Thirion ; sur les
douze voussures moindres, les Mois, exécutés
par MM. Georges Sauvage, Berges, Tournier et
Mangin ; dans les huit retombées de la voûte
annulaire, des paysages de MM. Motte, J.-P.
Laurens, P. -A. Laurens, Biessy, Bigaux, Cour-
tois de Bonnencontre et Thihaudeau, des Fleurs,
dues à M. Karbowsky et à M. Achille Cesbron,
etc., etc.
Toutes ces œuvres seront distribuées entre
les difl'érents édifices publics de Paris, par les
soins du ministre du Commerce.
:^*^ Aujourd'hui, 2 mai, à 8 h. 3/4 du soir,
aura lieu, à la Sorbonne. amphithéâtre Quinet,
sous les auspices de la Société des études ita-
ET DE LA CURIOSITE
143
lionnes, une conférence de M. Pierre de Bou-
ctiaud sur Bcnvcnuto Cellini.
*** Une nouvelle série do conférences, avec
auditions nuisicalos, sur l'iiisloirc do la musi-
([ue aura lieu tous les lundis, du 4 au 25 mai,
à riMJole des Hautes études, 16, rue do la Sor-
bonne, dans l'ordre suivant :
La Musique antique et léchant grégorien
(trois conférences), par M. Louis Laloy, 'les 4,
U et 18 mai, à 4 heures ;
La Musique au point de vue sociolof/iqite,
par M. Jules Combarieu, le lundi 4 mai, à
D heures 1/2;
Le Romantisme de Berlioz, par M. Charles
Malherbe, le lundi 11 mai, à 5 h. 1/2;
Berlioz el les musiciens de son temps, par
M. Julien Ticrsot, le lundi 18 mai, à 5 li. 1/2;
L' ICsltiéliquij tnusici'le de Nietzsche , par
M. Henri Lichtenborgcr, lo lundi 25 mai, à
5 heures 1/2.
^,% En surveillant des travaux de nettoyage
ell'ectués dans le temple de l'Oratoire, M.Cavel,
arcliitccto de la Ville de Paris, a découvert des
jieintures anciennes qui ne manquent pas d'in-
térêt.
Elles décorent les voûtes de la première tra-
vée des arcades du transept de droite et du
transept do f^aucho-Ges dernières sont les plus
remarquables. Knrailrées par des moidurcs,
autrefois dorées, d'une belle ornementation,
elles comprennent un motif central repré'scn-
tant la conversion de saint Paul sur lo clicmiii
de Damas et tpialro petits médaillons dans
chacun desquels un anj^e tient un des instru-
ments de la Passion : les clous, la couronne
d'épines, le fouet et la lance.
On ignore quel est l'autour de ces peintures,
et la commission du VIou.x Paris va empiéter
à ce sujet. On demandera aussi au conseil
prosbytéral d'interdire au public l'accès des
tribunes en bois placées à mi-hauteur, dans
lei arcades, et d'où l'on peut atteindre les mé-
daillons.
,(.'** On vient do déc(juvi'ir au Palais do Jus-
tii'O une .série de vili'aux anciens qui, sous la
poussière des combles, étaient enfouis dans
uno vieille caisse.
Ces vitrau.x datent des xui", \i\" cl xv siècles
et proviennent des cliapellcs do la (;it(; dé-
truites lors (le la Kévolutiun. Ils servirent, en
1H20, il boucher' les panneau.x vides île la Sainlc-
Chapello ; puis Ils furent enlevés en 1852, car
leurs sujets no s'harmonisaient pas avec cou.\
des autres veirlèros.
l'no quinzaine de ces viti'au.x seront roi'ons-
litués et sci'Vii-ont ù garnii' les baies do la logo
do Louis XI. Les uuli'es sei'ont envoyés au
musée do ('.luny.
^,*,ic M. Ilaniar-d. ilii'i do la Srtret(5, vicnl de
riUrouver ciui'lqucs-uncs dos tapisseries d'.\u-
busson dérobées l'écemment à la calbédi'ah" do
'l'ours, hinuinche dcrnii-r. d opi'rait uno per
quisitiiin diins un appartement de la l'uo Lolb-
nit/„ lialiil('' pur M'»" llci'lhnn, quand il di'Cnu-
vnl une nuignill(|uo tapisserie qui rcprésontuit
L'Adoration itcs Muges. Kilo aorvuit do por
tière. C'était une de celles qui ont été volées à.
Tours. Poursuivant ses recherches, le chef de la
Sûreté trouva des débris de tapisseries et un
médaillon où étaient figurées les armes de la
ville de Tours, ir»* Berthon et une jeune femme
refusèrent d'indiquer la provenance des objets
découverts. Elles furent aussitôt arrêtées. La
tapisserie représentant /.'Adoraiïow des Mages
est à peu près intacte ; mais les autres ont été
coupées en morceaux.
+** Le musée de Bruxelles vient d'acquérir
la. toile de Decamps intitulée : Le Boucher
turc-
^c** Le nouveau portail gothique de la cathé-
drale de Metz est terminé. Les plans en avaient
été dressés par l'architecte allemand Tornow,
et les scul[)tures, pour la plus grande partie,
sont l'œuvre de l'artiste lorrain ÙujarJin.
L'inauguration officielle en sera faite le
14 mai, c'est-à-dire trois jours avant l'arrivée
de Guillaume II en Lorraine. Mais l'empereur
se fera représenter à la cérémonie, dont le pro-
gramme a été soumis à son approbation.
♦** Le théâtre du Prince-Régent, à Munich,
vient de fi.xer les dates des représentations
wagnériennes pour l'.)U3.
Elles auront lieu du 8 août au 14 septembre
dans l'ordre sui\a.nl : S ».oùl, liheingold; 9. La
WaUnjrie; \0, fiiegfried; 11, Gœtterdœmme-
rung; 14, Lohengrin: 15, Tristan et Iseull;
17, Tannhœuser: ÏS. Les Maîtres Chanteurs
de Suretnberg: 21, Lohengrin; 22, Tristan et
Iseull: 25, liheingold: 2(i, ia Walhyrie; 27,
Siegfried; ^8, Gœtlerdœmmerun;/: 31, Tann-
hœuser; 1" sepiemhvQ, Les Maîtres Chanteurs ,
4, Lohengrin; 5, Tristan et Iseult; 7, Tann-
hœuser; 8, Les Maîtres Chanteurs; U, iihein-
gold; 12, la V.alkyrie; 13, Siegfried; 14, Gœt-
terdœmmerung ■
LE VERNISSAGE
de la Société des Artistes français
Il y aurait i|ueli]iio outrecuiilance ou (|uel-
que naivoto à prétendre dégager d'emblée les
caraclérisliques do l'exposllion ouverte par
la Société tics .\rlislis fran'-ais. L'impression
ressontip, après la ]ircniièro visite, est
celle d'un conllnuel recomnienccniciit et lo
Salon qui vient, répèti", à s'y méprendre,
celui (|ui l'a précédé. S'en faut-il étonner, et
les clioses [k-uvimU elles aller ilo dilTérciito
façon'.' La Société des Artistes français ima-
gine volontiers (iti'olbî s'est constiluée la gar-
dienne de la Iradilion ; son Salon est ciuiser-
\ ate\ir par excellence ; elle en défend si jaloii-
Miuent l'accès au moyen de son règlement,
de son jury, que le pasué de l'école, plutôt
que le présent, se trouve mis en lumière,
liiiii presque no parait des aspirations qui
tourmeuloni ou iia^sionnenl les dernières gé-
nérations ; c'est en dehors d'ici que l'art évo-
lue et c|ue, pour lui, des destinées nouvoUcs
se préparent.
11 si ■ ■
icd donc do considérer lo Salon do la
144
LA CHRONIQUE DES ARTS
Boc-icté lies Artisti's l'ranrais comme une
exposition i|iiasi-foi'm6c, dont les éléments
coiiRtitiilifs demeurent invariables. Mlle réu-
nit les membres de l'Jnstitut aux forts en
lliéme do ri'leole, les pensionnaires anciens ou
nouveaux de la Villa Médicis, aux titulaires
des prix du Salon et dos bourses de voyage.
De lii, le caractère pseudo-ofliciel qui lui est
dévolu et la rareté dos découvertes. Au pre-
mier examen — à MM. liourdon, Cliara-
vol, Camoroyt, Vergeaud, Marcel Bain, L. Po-
lit, et à I\l"'' Ghauchct près — ce Salon pa-
rait particuliérrnient pauvre en talents igno-
rés ; par contre, on y peut suivre à loisir
l'évolution d'artistes en possession d'une cé-
lébrité plus ou moins éphémère. I,c ]iublir,
friand (le ce jeu, y prend un plaisir extrême.
Son snobisme aime à diss<'rter longuement
sur les mérites comparés du Bcnéclicilé de
M. .Josej)!! Bail et du portrait du frénéral An-
dré, par M. Gabriel Fcrrier. Do mémo, les
tableaux dos peintres académiciens ne le
laissent jamais indilfércnt; ce n'est pas qu'il
))rise à sa valeur lo prestige corrégien d'une
Xijmphc d'Honnor, la science d'un Aimé Mo-
rot, la puissance d'invention d'un Jean-1'aul
Laurens (triptyque de Jeanne ciArc'f, ou en-
core le sens de la construction scul])tui'ale
qui signale les cfCgies de J/i" Brcval ou
de M. Eugrnc Guiliaumc, par M. Léon Bon-
nat; do même, ce qu'il y a d'ingénieux dans
les enluminures à l'iniilc :lo M. Luc-Olivier
Merson [L'Atinonciaiioii, Mortes) lui échappe,
et il ne perçoit point l'aisance avec laquelle
M. Humbert sait assimiler les exemples
d'outre-Manche dans deux portraits d'ajipa-
rat;M. Paul Dubois, 1\L Mercié trop libres,
M. Cormon trop fantaisiste (Le Moulin Rouge)
ne réussissent pas à le satisfaire; les préfé-
rences des i< majorités compactes >■ vont à la
Pielù de M. Lefebvre, à la Vague de M. Bou-
guereau, à la Prcdicalion dans la mosquée de
I\L Gérôme, à tous les ouvrages où la qualité
du travail semble certifiée jiar la peine prise,
por le soin de l'élaljoration patiente....
Je doute que les adversaires de l'École do
Kome trouvent ;i ce Salon de valables argu-
ments en faveur de la suppression de l'insti-
tution. S'il va de soi que le prix est impuissant
à conférer le génie à ceux (jui s'en trouvent
dépourvus, on no saurait induire que lo
séjour dans la Ville Eternelle ait pour infail-
lible effet de ruiner l'instinct, d'entra\er la
A'ocation ou mémo de vouer le talent au.x dé-
chéances lamentables de l'académisme. Dans
lo iiolyptyque de M. Charles Moulin — Poème
d amour — l'invention des épisodes s'accorde
avec le particularisme du coloris pour pro-
clamer la pcrsiUance do l'originalité foncière;
ni le style, ni lo caractère no manquent à la
vue de Saint-Picrro do Rome que M. Fer-
nand Sabatté a ]iriso du Monte ^lario ; La
IMIie et VEcole d'enfants valent par les quali-
tés d'observation ou d'humour toujours viva
ces chez M. André Devambez ; le naturalisme
de M. Déchonaud n'a subi aucune atteinte, et
une imago de sa Mère conserve la bonhomie
des allures familières; enfin, sur tous les por-
traits d'artistes français ici exposés, y com-
pris ceux vraiment excellents qu'ont' signés
M. P.ordes, M. Patriint, M. Fnugerat, c'est
l'ouvre d'un ani-ien prix do Rome, M. Krnest
Laurent, qui, triompbalcment, l'emporte.
Le coloriste, épris de la xoluptédcs harmo-
nies rares, ne le cède point au ))sycliologue
dans cette [)einture qui est bien, à notre gré,
le tableau lo plus digne de retenir, en ce
Salon, avec le triptyque di' ^L Henri Martin.
Destinée au (laiiitole de 'l'oulouse, la création
flernière de M. Ifenri Martin, à tous égards
considérab'c, donne la mesure intégrale de
son intelligence décorative et de sa sensibi-
lité; le thème emprunté à la vivante réalité
ne met on scène ipie des humbles, gueux des
(■ham]is, faucheurs, enfants, paysans, et te's
sont le rythme dos figures, l'unilé de l'enve-
loppe, lo lien des personnages avec l'entour,
que do l'ensemldo une impression de grandeur,
se dégage profonde et troublante ;'i rextrémc.
I>'autrcs que JL Henri Martin ne laissèrent
lias de devoir |iareillenient plus d'un enseigne-
ment utile à la fondation dos bourses de
voyage; en premier lieu. M"" Dufau, tour à
tour peintre de nu (La Grande voix\ ou de
mii'urs I Une partie de -jielole au pays basque);
imis M. Henri Pioyer, ;^^. Victor Tardicu, por-
traitistes, I\L Cha'lias et M. Boyé, qu'amuse
le jeu du rayon illuminant, par place, l'épi-
dcrmo nacré des chairs, M. Wéry [Sicile),
M. Guinier, M. Guillonnet, JL Berges (Espa-
gne, 1800' et Î\L Zo i,1/^/scorac/e; et retenez les
privilèges commims à la race, au milieu : de
M. Berges et de M. Zo le souvenir rapproche,
instinctivement, pour la belle aisance de la
]iratique et l'éclat de la palette, deux autres
]ieintros du !\Iidi auquel le succès ne saurait
faire défaut : M. Etclieverry ( Vertige) et M. Avy
(Bal Ijlanc).
Comme M. Sabalté, M. Besson, M. du Gar-
dicr, M. Robert Dupont et M. Pierre font
honneur à l'enseignement do (iustave Moreau,
leur maître; durant que M. Séon (mieux repré-
senté que de coutume) conduit le souvenir
vers Puvis de Chavannes, maints artistes,
dont la sympathie avait accueilli les débuts,
heureusement s'affirment, et nous songeons
à Ï\L Grau, à M. Antin, à M. Triquet, à
M. Chaillery, à M. Fouqueray, à M. Pascau,
à M. Troncy. Qu'ils s'irnposent seulement de
ne point s'enliser dans une spécialité et de
s'interdire les répliques où tant de talents
périodiiiuement se complaisent. Certes, il est
lieau d'avoir découvert l'agrément des champs
de bruyère rose tapissant le versant des col-
lines et le charme des avoines, des sarrasins
on Heurs ; mais n'est-ce pas s'abuser que de se
vouer à l'exploitation exclusive de thèmes
aussi limités? Par bonheur, il est d'autres ar-
tistes, M. Pointclin, M. I5agliardini, M. Noirot,
M. Diifour, qui rapjjortent de leurs séjours
dans le Jura, en Provence, en Sa^•oie, des
impressions variées, encore qu'elles dérivent
dos mêmes facultés d'émotion et que le métier
y conserve toujours la saveur des accents
individuels: sans s'éloigner de Paris, M. Luigi
Loir trouve de quoi y alimenter sa passion du
liittorcsque; a\'ec plus d'éclat que jamais,
M.Ouost s'annonce un des maîtres de la jiein-
turo de plein air; on dirait qu'à peindre les
nuances délicates des Heurs. M. Quost est
ET DE LA CURIOSITE
liô
parvonu :'i consigner les gradations des verts,
ilDiit la «livcrsitc subtile échappe d'ordinaire
!i la notation cursivc des paysagistes do pro-
fession.
Trois tal)lea\ix étrangers qui conlinent au
cliol-d'onu rc — la DenleUirre, de M. Struys ;
la Lecture di: la Iltblc, do M. Dierckx; un
l'ortrail d'liomme,do M. Lorinier; — (jiiclijues
scui|)turcs de >F. lUviérn-Théodore i Deux
douleurs:, de M. iTIIoudain La Pesi'.e], de
.M. (laudissard La lionlih, de M"" (Claudel
[L'Afie mùr], de MM. ( iardct, Ilcnry Cros, Gré-
iier, Violet, de M" (llrardct; des bustes [)ar
iMiM. llogcr-Iîloclie, Uavid, Lîoveric, Derré,
N'crlct, coniinanilent encore i[u'on les isole
coninie autant de créations précieuses égarées
pariai celle cohue d'inutilités, de niaiseries et
d(; laideurs. (Jn n'y saurait tro|i insister; la So-
ciété des Artistes français se complaît dans
une illusion singulièrement mensongère lors
i|u'elle donne à entendre iiu'll n'est i)oint do
Salon en dehors de l'e.x|iûsition organisée par
ses soins. L'ère des privilégies d'état a pris
lin; l'art est libre et la vérité liistoriquo in-
terdit d'établir ou de chercher aucun lien cntn'
les cinq mille numéros in.-)Crits au livret et
les (|uoli[iics " tablcau.x et pièces de sculp-
ture ■> que .Messieurs de l'Académie Royale
groupèrent dans la cour du Palais-Hoyai, le
jour même do la fétc de Louis XlV, voici
deu.K cent trente ans.
K. .M.
Académie des Inscriptions
Séance du 17 avril
Nouveau don du duc de Loubat. — M. (ieorgeg
Perrot annonce à la CompaKide que le duc do I,ou-
bat, corre.sjiondant de rAcnflémio, vient do lui re-
meltra une nouvelle suljventiun de 2O.01.0 francs
destinée .'i parachever le déblaiciiient du sol de
l'do de Déljs.
("est donc d'uu crédit de ."lU.OOQ francs en tout
que, grâce à cette intelliecnto libéralitc', M. llo-
luoUe, directeur de l'Iv-ole fraiii;aiso d'.\tliènes, va
disposer pour mener à lionne lin ce jii'i'nd travail
qui a déj valu, à l'épigraplne cl \ l'archéologie,
des découvertoi si précieuses.
Communications diecrses. — M. (jliarles .lont
lit une note du docteur lionnet, alliiclu' au Mu-
séum d'histoire naturelle, sur les lij^ures peintes
dans un manuscrit ^,'rec de Dioscoride conservé à
ft Bililiiillièque N;iliiinale.
M. Ibrun du ViUefi.sse présente à l'examen de
l'.\c:idi'inie une aipiiirelle d'iuie «rande cxuclitude,
duo au talent de .M. Pincliart, et repré,sentnnl la
prêtresse Citrtli.'ieinoiso découverte au iiiûls do dé-
cembre d«rnier jur lo P. Delattro au cnuré d'S
fnuLlies que dirje . co savant bur l'omplacciiu ni de
l'ancienne l'.artliai'j.
Celte slatue — nous en avons d(inn(' ici, ot dans
l.i liaietle du !•' avril, une description détaillée
et la ['(production — est, on le Siiil, couchée Hur
lin eouverclo do Harcopliuge ot rehaussée do pein-
tures très vives e.iéculécs avec la plus grundo déli-
eiilosse.
Sous l'élolfc tianspnronto, on dovinn encore lu
couleur do lu chair; les uilea, qui rucuiivreiit tes
Jambes et les protèginten se croisant, sont pein-
tes en bleu clair et nehaussées de lilets d'or. Une
bande do pourpre bordée de filets d'or traverse le
haut delà poitrine.
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
Paris et des Départements, à Bordeaux
Séance du 16 avril. — M. Barrière Flavy :■! un
mémoire sur les portails de l'église de Gaiyac et
de (Jailhac-Toulza (Haute-Garonne), rares spécimens
de l'ait du xiii' siècle dans le Midi.
M. l'abbé Arnaud d'Agnel lit une étude sur
Oppelelte préhistorique et protohisloriqie, à pro-
pos d'une jépulture de l'ilge de bronze.
M. Chavanon r^nd compte d'un mén:oirc de
M. Maurice Raimbault sur les médailles des États
de Provence.
M. Jules Beavpré piésente un relevé des eé-
pultures préiomaines en Meurlhe-etMoselle.
M. Chauvel présenlo une monnaie ctltibérienne
trouvée dans l'arrondis.semtnt do RulT»c et attri-
buée A Uerda et Coio Léiida et Tarraf,'onel.
M. M. Caron et Jullian i appellent, à ce propos, la
trouvaille do nionnaits celtibériennes d'argent
fuite dans l'arrondissc-ment de Maulédn il y a
vingt ans, et M. Nicoluï, celle d'une monnaie sem-
blable au Mas-d'Agenais.
M. Chauvel décrit deux statuelles gallo-romaines
trouvées dans l'arrondissement d'Angouléme, re-
présentant une divinité assise, avec la main dro.le
repliée sur le ventre et tenant un objet rond, sym-
bole que 1 on relrouve sur divers inoaumenls an-
ciens.
Lecture est donnée d'une note de ^L Maury. re-
lative à un denier au nom de Charles-le-Chauve
frappé à Bar sur-.\ube.
Au nom de M. l'abbé Angol. .M. Brulails si-
gnale la découverte faite par M. -Vngot do bains
antiques.
M. de Lasteyrie signale, de la part do M. Bi-
oière, des fouilles récentes faites à Paris, à la sa-
Idiéro du llaineaii, fouilles dont il a été question
dans noire d'rnier numéio.
Il communique aussi, au nom de M. l'abbé
Chail/aii, les pliotof;raphies de trois autels de l'àpo-
c|uo mérovingienne à Rognes, à la Gayollo et à
Favanc PioviMice).
M. Viiitle pré.senle la reproduction d'une mo-
saïque trouvée à i.;iiiimpvoi t (Nièvre).
Séance du 17 avril. — .M. Brutaits présente une
séria de photographies dos objits d'art les plus ro-
maripiables conservé» dans les églises du sud ouest
do la l''rau"e, et souhaite que la eouservation de
ces vestiges do notre r.it fr.iin;ais soit assurée. I^
président. M, liuilîi«y, exprime lo regiol que l'in-
vintuiro des richesses d'art da la Krai ce ail élé
interrompu, ot la section émoi la vo'U que chaque
Société archéologique so préoccupe de oaluloguer,
do décrire et de roprodinro les objets d'aride,* l'^gli-
ses do sa région d d'ussiirer leur conservation.
M, Mdcjry lit un mémoire sur l'orfévrvrio loii-
lousaiiio aux xv et \\i* siècles.
M. /'i 11(11/ lit une élude sur une flbulo du .Muvcn
(1) V. la Chronii/ue du 'JS avril 19U1, p. 1*.
14G
LA CHRONIQUE DES ARTS
ilgo, ilout la plaque est ornûe d'un émail représen-
tant une tcto. lOUo a été trouvée à Clialandry (Aisne,
canlon do Crécy).
M. le chanoine Putticr, après avoir étalili la
rareté des cloclies du xiii» siùile et en avoir cité
un certain noiiilire, décrit celle do l'ancien prieuré
de Dédagna/.ès (Lot).
ivl. Louis Demaison signale une cloche de l'é-
glise de Tessy, prés de lieiins, qui peut être attri-
buée à la même époque.
M. le chanoine Potlier communique un sac
brodé, du xiv" Biécle, conservé dans le trésor de
Montpezat-de-ijuercy, où sont représentés les tra-
vaux des douze mois de l'année.
M. ViUepelct communique un acte notarié
trouvé dans des papiers de famille, et qui est l'in-
vrntairo du trésor de la colléj^iale de Saint-Front
de Périguoux, dressé le 1.') mai 15d2. Ce document
ne parle pas de la célèbre cliAsse de Saint-Front,
qui ns devait plus exister et, par conséquent, nr
l'ut pas enlevée par les Itél'ormistes on 1575, comme
l'aflirme Dupuy.
M. de Sarrau fait une communication sur les
stations préhistoriques d'Andernos (Gironde), et
annonce la découverte qu'il a faite, dans l'ancien
cimetière de cette localité, de substructions an-
ciennes.
M. l'abbé Labrie lit une élude sur la caverne pré-
historique d'Haurets, découverte, il y a trois ans,
près de Ladaux (Gironde).
SI. à.& Saiiit-Veiiant annonce la découverte d'une
m-.iraille d'oppidum gaulois, à La Machine (Nièvre).
M. Capitan rend compte d'une excursion, sous
la conduite de M. Daleau, à la grotte de Pair-
Non-Pair, découverte par celui ci, où les congres-
sistes ont pu étudier les gravures préhistoriques
des parois.
REVUE DES REVUES
V Les Arts (avril). — Numéro spécialement
consacré à l'Exposition des arts musulmans au
Musée des Arts décoratifs, dont la Gazette parle
dans son numéro du 1" mai : étude de M. Gaston
Migeon, accompagnée de nombreuses et belles re-
productions.
Il La Flandre libérale ('S? avril). —Notre colla-
borateur ^M. L. Maeterlinck signale dans ce Journal,
à propos du centenaire de l'.Vcadémie de France à
Rome, un tableau peu connu de son premfer direc-
teur Suvèe, signé et daté de 1776, représentant
Minerve s'entretenant avec un vieillard qui tresse
des paniers près d'une jeune fille jouant de la
llùle. Cette toile est conservée au musée de Gand.
— Oud-HoUand (1900, 3"'° trimestre). — Les
Portraits des Beresteijn à l'hôtel Beresteijn de
Ilaarlem, par M. G. ^Vildenlan. L'auteur de cet
article, ayant lu quelque i)art que M. C. Hofs-
tede de Groot considère que le grand portrait de la
famille Beresteijn, acquis par le Louvre en 188.),
n'est pas en entier de la main de Frans Hais, s'est
senti délivré d'un grand poids, et il a repris des
recherches généalogiques qui prouvent que le ta-
bleau du Louvre ne représente pas la famille de
Nicolas van Beresteijn, mais celle de « son père,
Paul van Beresteijn, né en 1588, mort en 1636 ».
Les personnages représentés, outre Paul, sont :
« sa troisième femme Catharina Both van der
Eeni et leurs six enfants, lïlisabelh, lleudrick,
iimmerentia, Aernout, .lobannes et Nicolas >•. L'au-
teur ajoute qu'il a << informé M. Lafcnestrede l'er-
reur scandaleuse contenue dans son livre si remar-
quable k tous les égards .., La Peinture en Europe-
— M. Fr. Schlie jiublie Sept lettres et une
quittance de Jean van Huijsum.
— M. Gustav Upmarlv jjublie la suite à' Un
voi/arje en Hollande en 1687 . L'architecte N. Tes-
siu di'crit les monuments, les statues et les
tombeaux qu'il a rencontrés.
— Le Prix des peintures à Amsterdam vers
1661, par M. A. Bredius. A la vente des tableaux
d'.\nnelje Nobels , le prix le ]ilus élevé est
obtenu par le Bas.3an uleux tableaux. 400 llorinsj,
puis par .Jacob van liuysdaèl (un grand paysage,
OU florins); .lan van der Heydcn (40 11.); W'eenix
le jeune (42 fl.), viennent ensuite. Mais on s'étonne
de voir le médiocre Zeeman atteindre 30 11., tandis
que Meindcrt Hobbema doit se contenter de 20
florins.
— M. E.-'W. Moes publie Un Portrait int-onnu
de Constantin Uuygcns , C'est un polit dessin sur
]>archemin.
— Un Rembrandt à Rome, par M. .1. Six ju-
nior. En mars 1388, M. Six remarqua dans la ga-
lerie Doria Pamphili un portrait attribué à Titien,
qui lui parut être sans aucun doute un Rem-
brand. Depuis lors, il a remarqué dans l'étude de
M. Emile Michel : France^co Baldinucci et les
biographes de Rembrandt [Oud-Holland, 1890,
p. 168) le passage où il est dit que, parmi les deux
Rembrandt que cet écrivain connaissait, l'un est
" à Rome, dans la galerie Panfili, une tète de vieil-
lard portant une barbe courte et coiffé d'un tur-
ban ». De son coté, Richardson( Traite de la pein-
ture et de la sculptuve, Amsterdam, 1728; après
avoir parlé du portrait d'Innocent X, par Velaz-
quez, au palais Doria, dit : « On voit à coté un
portrait de Rembrandt, à peu près du même carac-
tère par rapport à la manière particulière de colo-
rier et à la hardiesse du pinceau ; mais il le sur-
passe en force, et beaucoup plus encore en har-
monie et en beauté à l'égard des teintes difTéren-
tes ». M. J. Six n'avait fait, à propos de ce
portrait, qu'une courte mention sur la marge de
son Bœdeker ; « un Rembrandt authentique du
premier temps, avec effet de lumière hardi, attri-
bué à Titien ». Il pense avec raison que la chose
mérite déire examinée définitivement.
— M. P. Haverkoru van Rijsewijk publie un do-
cument d'archives sur La famille du peintre Deeff
comme coniplément à la généalogie de cette fa-
mille publiée par M. B.-\V.-F. van Riemsdijk dans
Oiid-Uolland (1894 1.
(4° trimestrei. — Olicier van Deuren, pein-
tre de Rotterdam, par M. C. Hofstede de Groot.
L'auteur avait remarqué, il y a onze ans, un ta-
bleau classé parmi les « maîtres hollandais incon-
nus, du xvii° siècle », mais portant la signature
0. V. Deuren et la date 16. .4. Il a reconstitué la
vie de ce petit maitre. Olivier, fils de Pierre van
Deuren, fut baptisé à Rotterdam en 1060. Des poè-
tes l'appelèrent « fils d'Apollon ». Il fut quatre fois
membre du Conseil de la gilde de Saint-Luc, et
mourut on 1714.
Dans le tableau de Dresde, on doit lire 1674 ou
1694 : cette seconde date est la seule possible,
ET DE LA CURIOSITE
147
Le sujet est un ermite ilans une grotte. Mais l'au-
teur signale de lui un ouvrage bien supérieur,
quoique daté de 1685 : c'est un graveur (a])pclé
indÙMiont « étudiant », qui a passé à la vente Mie-
ville, à Londres, le 29 avril 18!)9 ; il appartient au-
jourd'liui à M. Ilolbrook. M. Ilofstede de Groot le
reproduit en tète do la livraison. Il signale encore
deux pointures.
Les i)aysagos signalés dans les catalogues Ter-
westen sous le nom de van Deur sont vraisembla-
blemonl l'œuvre de J. van Deur, peintre an-
versois.
— Vn voyage en Hollande en iG87, par
M. (".ustaf IJpmark (troisième partie). Le voyageur
continue ses éludes do monuments et d'églises et
visite des galeries.
— M. K.-W. Moes publie plusieurs Lettres de
vieux pei)itres hollandais, et un supplément sur
plusieurs graveurs.
— M. Peler vas Meurs publie un intéressant ar-
ticle sur Les peintres hollandais de Wet et leurs
descendants sud-africains.
BIBLIOORAPHIB
Das Hamburgische Muséum fiir Kunst und
Goworbe, dar^^estellet fur Feicr des 2.')j:i'lirigfn
liostcliens von Freunden und ScbûliM-n Justus
Brinckmanns. llamburg. 1902. (jedruckt iui
Auftrago des Ilamburgisclien .Slaales. In-IK, WO p.
Tous ceux ([ui s'intéressent à l'art décoratif
connaissent le nom de M. lirinckmann, conserva
leur du musi'C de Hambourg. 11 est parvenu, à
force de soins et do goùl, et malgré des ressources
modestes, à faire ou quelques années de la collec-
tion dont il avait la direction l'une des plus im-
portantis de l'Allrmagnc ; à certains l'gards même
elle l'sl la première, <'t l'on ne trouverait sans
douli' aucun autri' musrx' en Europe où la section
japonaise, en ce iiui touche la rérami(iiii' particu-
lièrement, soit aussi riche qu'à Hambourg. A l'oc-
casion du y.'i" anniveisaire di' son entrée en charge,
les amis et les élèves de lirincUmann ont tenu à.
lui rendre un public hommage et ils ont itublié à
son intention une série do monograidiies des di-
verses sections de son musée qui, réunies en vo-
lume, fonuenl comme une histoire de l'art décoratif.
Les noms les plus connus des écrivain.^ d'art alle-
mands s'y trouvent. Après une belle introduction
biographiciue de M. Lichtwark, ce sont des éludes
sur la Chine et le Jajion, par MM. /.immermann (la
Chine), Kûmmel (les hujui's), Hara (les gardes do
sabres , Krolin (lu cé'rami(iuo), do Seidlitz l'es-
tampe) ; puis, (les notes sur l'arl spécial de la
région liambourgeoise, i\ huiuellc M. lirinckmann
n fait une jdace imi)ortanto dans ses collections ;
des articles, enfin, sur le Moyen fige et l'arl mo-
derne do MM. Ad. tioldschmidt (les ivoires), von
Falke ^hi céramicpio île la Renaissance^, J. Les-
sing (la porcelaine), Krauborgcr (les tissus», Jessen
(li>s arts graphiques), etc., et M. Brinckmann a
envoyé' eulin, lui aussi, sa contribution, par quel-
([ues pages sur l'industrie des cuirs.
lîeaucoup de ces articles sont tr6s intéressants
et nouveaux, et c'est un honneur pour M. lirinck-
mann du lo3 avoir inspirés : mais co qui est plus
remarquable encore, et particulièrement pour
nous Français, c'est le grand nombre d'élèves
distingués qu'a formés M. lirinckmann, et (|ui
tous occupent aujourd'hui de hautes fonctions
dans les musées allemands. L'.Vllemagne n'a
aucune institution officielle analogue à l'École du
Louvre ; pour apprendre leur métier, les futurs
conservateurs de musées vont faire leur apprentis-
sage à Berlin ou à Hambourg, et, sortis des mains
de MM. Lessing ou Brinckmann, ils sont à peu
près sûrs d'être attachés à une collection à laquelle
ils pourront rendre des services. En France, sur
tant d'élèves formés depuis quinze ans aux cours
du Louvre, combien sont conservateurs de musées ?
A Paris, quelques-uns ; mais on province, aucun.
Quand une conservation viontàvaciuer en province,
c'est à un amaleur bien pensant, ou à un vieux
maître de dessin retraité que la municipalité
s'adresso,et c'est co qui explique l'étrange tenue de
tant de nos musées. nuel(|ues-uns. cela va sans dire,
ont des hommes compétents à leur tête, et peu
importe où ces hommes ont fait leur éducation, s'ils
savent leur métier; mais combien sont ils? Et ce
beau volume, composé à l'éloge de M. Urinckmann,
par ses collègues et élèves, presque tous directeurs
des collections publiques allemandes, est pour ins-
pirer aux Français qui y jetteront les yeux des
réllexions que nous voudrions croire salutaires.
R. K.
NÉCROLOQIB
Nous apprenons la mort du dessinateur Coutu-
rier, un artiste au talent primosîutier et spirituel,
qui vient d'être emporté en pleine jeunesse — il
n'avait pas trente ans — par une afTeclion pulmo-
naire.
Couturier excellait à prendre sur le vif les
silhouettes contemporaines que lui offrait l'actua-
lité. C'était un reporter du crayon, et tels de ses
croquis peuvent être considérés comme des modèles
du genre. 11 avait collaboré A la Petite Rcpulitiqiie,
au J'ctit Bleu, au Chambard, au Si/ftct, etc.
Nous apprenons H mort do M. Achille Her-
mant, ancien architecte de la Ville do Paris et ex-
pert près le tribunal civil, plusieurs fois vico-pré-
sidonl du la Société centrale des Architectes fran-
çais, membre correspondant de lIuEtitut royal des
architectes britanniques.
Né on lS);t, élève d'Abel Itlouet, M. Achille Iler-
manl fut un artiste de rare talent el de haute pro-
bité. Ses (l'uvres les plus notables sont, outre de
nombreuses constructions privées, la caserne de la
garda républicaine, place Monge, il la iri's belle
maison iléparlementalo do Nanlcrre.
M. Herninnt s'est également occupé îles questions
do proprii'lé arti.stiquo ; et il a écrit un niémeiro :
Dr rinflucnre d'S Arts du dessin sur l'Indus-
trie, qui lo classe parmi les promoteurs do In re-
naissance d'art industriel à laquelle nous assistons
depuis tantùt un demi siècle.
Plusieurs fois lauréat de riiiititut, M. Achille
llermant était chevalier do la Légion d'honneur
et coiumandour do l'ordre royal du t'.hrist do Por-
lui;al.
148
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
MOUVEMENT DES ARTS
Collections de M'« C. Lelong
(xvii' Kï xviir sii':i;les)
Vente de lalileaux et olijols d'art, faite i la
galerie G. Pelil, du 27 avril au 1" mai, jiar
M» Glievallier, MM. Manuheim, J. Ferai et
Larcade.
Tableaux. — 1. Audran (C). Composition d'ara-
besques: 'i.'iOO. — 2. r.eechey (Sir William). Por-
trait aUi^'Oriquc : 33.000. — 3. Boilly (L.). Le
IVi'lude : 16.500. — A. Boillv (L ). La Gage inacces-
sible : 31.500.
5. Boucher [V.]. Lo Moulin de Gbarenton : 25.000.
— G. Boucher (F.). Les Pêclii^urs chinois : l-i.OOO.
11. Charpentier (.J.). Purirait présumé de
M'"* Larchey, fille de Joan-liaiitisle Greuzc : G-61)0.
— 12. Charpeaticr. Portrait |jrésumé de Larchey,
genlro do Jean- Baptiste Grouze : 5.000. — 14. Des.
portes. Perroquet, fruils et gibier: 4.G00.
15. Drouais (F.). Portrait de l'artiste; et 10. Por-
trait d; la femme de l'arlisto (d.ux pendauls) ■
120.000 francs.
17. Fragonard (H.). L'.\mour vainqueur: 7.200.
— 19-20. Guardi (F.), lluines animées do figures:
5.000. — 21. llilaire ^J.-B.). Les Saltimbanques au
château: G.300.
22. lluet (G.). Décoration de Salon : le Prin-
lomps, naé, l'Automne, l'Hiver: 90.000.
23-2'j. lluet (.l.-B.). Jeux d'enfants, deux pen-
dmt^: 17.500.-23. LargiUiére lN.de). Portrait
de la ducliesîe d'Orléans : 35 000. — 27. LargiUiére
(X. dej. Portrait de la marquise du Chàtelel :
43.0J0. — 2S. Largiiliére [H ). Petit portrait de la
marquise du Ghàtelet : 20-80 J.
Le Moine (F.i. 33. Les Baigneu5es ; 3i. La Cou-
ronne de r033S ; 35. La Toilette : 12.90).
36. Lépicié. La Douane : 9.200. — 37. Loo Carie
van) Jeune femme tenant un livre : lO.COO.
46. Reynolds (altribué à sir J.) Portrait de la
reine Gharlotte-Soph'e de Mecklembourg-Slrelitz :
9.501. — 47. Rigaul (II.). Portrait de Fram.-ois
Gigot de la Peyronie , premier chirurgien de
Louii XV (IG78-1747): 49,OJ0. — 49. Rosli'i (A.).
Portiait de M"" de Grjsne : 5.200.— 51. Schal (F.,.
Portrait présumé de la reine Marie-Antoinette, en
vestale : 24.500. — 52. Spaendonck (G. van). Dix
pièces décoratives du boudoir de la Duthé : une
port '3 à deux vantaux : trois panneaux ; trois gla-
ces et une partie de glace ; un trumeau avec sa
glace : 14.750.
53. ïrinquesse (L.j. La Jeune flUe à l'œillet:
33 50u. — 55. Watteaii (attribué à Antoine). Le Ju-
gement de Paris : 9.000 ; et 55. L'Enlèvement d'Hé-
lène : 4.200. — 57. École anglaise xviu' siècle. La
Femme au manchon : 13.000.
Aquarelles, dessins, pastels. — G2. Houet ideux
pendants). Vue du chàtïau de Versailles à l'arrivée
des Parisiennes, en 17d9 : 2.3J0 ; et 63. Vue de la
démolition de la Bastille : 1.450.
6i. Maucert (A.). Exposition de tableaux sur une
place publique : 9.000. — 65. Pernet ( leux pen-
dants). Ruines et figures. — 00. Ruines et figures :
4.100.' — 67. Roslin (M"" M. -S . Portrait de jeune
femme, pastel : 4.100.
Estampes françaises et anglaises du xviu"
siècle. — 72. Baudoin et RognauU (d'après). Le
Bain. Le Lever. Deux pendants, gravés par Re-
gnault . 1.500. — 73. Debucourl (I,.-S.j. L'Oiseau
ranimé (17K'.). Épreuve imprimée en couleur :
9.200. — 74. Di-bucourt (L -S.). Promenade de la
(lalerie du Palais-Royal (1787), en rojleur : 'J.i'M.
— 7G. Debucourt (L.-S.). L'Escalade ouïes adieux
du matin. Heur et Malheur ou la Cruche cassée.
Deux pendants (1787) : 2.G0C. — 78. Debucourt
(L.-S.). La Main (1788), en couleur : 1.C03. — 79.
Debucourt (L.-S.). La Promenade pulilique 1792),
en couleur, avec l'adresse de Depeuille : 2.700. —
83. Janinet (F.). L'Amour. La Folie. Deux pen-
dants, gravé.-i d'après Fragonard : 1.950.
85. Lavreince (d'après N.). L'Aveu difficile.
Gravé par Janinet : 1.950. — 86. Lavreince d'après
X.). La (.Comparaison. Gravée par Janinet : 1.900.
— 87. Lavreince (d'après N.). L Indiscrétion. Gra-
vée par Janinet : 2.500.
90. Dj Machy (d'après). Vue des Tuileries. Deux
pièces gravées par De.scourtis : 1.500. — 91. Mor-
land (d'après G.]. Contemplation. Gravée par
WarJ : 1.230.
93. Morland (d'après G.). The Fruits of early
Industry and Œconomy. The KH'ecls of Youlhful
Extravagance and Idleness : 1.500. —95. Morland
(d'après G.). A Tea Garden. Saint James Park :
5.S00. — 9G. Morland d'après G... A Visit to the
Child and Nurse. Gravée par W. Ward, 1788 : 1.050.
97. Northcote (d'après Th. -J.). The Alpine Tra-
vel'ers. Gravés par J. Ward : 2.2.50. — Paye
(d'aprè.^ R -M.). A Girl bketching a Portrait on
tlie Ground. Children playing at Ihe tomb o'
their mother. Gravées par Ward : 1.500.
102. Reynolds (d'après Sir J. . The Honourable
Miss Biugham. The Right Honourable Countess
Spencer. Gravées parBonnefoy, 1780 : 1.550.
104. Saint-Aubin (d'après A'ig. de). Le Bal paré.
Le Concert. Deux pendants, gravés par A.
Duclos, 17/4 : 600.
107. Taunay (d'après). Noce de village. Foire d",
village. La Rixe. Le Tambourin : 1.680.
Estampe allemande- — 109. Durer (Albert).
Adam et Eve (Barisch, I), petites marges : 1.650.
Produit de la première vacation : 819 600 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de MM. F. Vallotton et
E. Vuillard, galeries Bernheim jeune, 8, rue
Laffltte, jusqu'au 10 mai.
Exposition de tableaux de M. Alfred Jean-
mougln, Petite Galerie Drouot, 23, rue Droiiot,
jusqu'au 15 mai.
Exposition do cent palettes d'artistes mo-
dernes 1830-1903). galeries Georges Beruhoim,
9, rue Lallittc, du 4 au 25 mai.
8» Salon international de Photographie, au
Photo-Clul), 44, rue des Matliurins, du 2 au 31 mai.
Exposition de tableaux de MM. Emile Brin et
Eugène Delestre, à la Bodiuièro, 18, rue Saint-
Lazare, du 7 au 30 mai.
L'Imprimeur-Gérant : André Martv.
iParis. - Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
K° 19. — 1903
BUREAUX : 8, RUE MwftdMz' Arr.)
9 Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PAKAISSANT LE SAMEDI MATIN
Lf! ahomiés à la Gizette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemenl la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Se;ne-et-Oi>o. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
3Lo TTuméro •■ O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
;i. vient de se produire, à l'occasion
d'une vonte récente, un incident
i|ui mérite d'i'trc retenu : il dé-
nonce d'éclatante manière avec
quel sans-gêne la brocante traite la critique.
Le catalogue de cette vacation publique, an-
noncée à grand fracas, contenait sur les ifu-
vres proposées aux enchères difl'ércntcs ap-
préciations signées do noms autorisés de
deux conservateurs au Louvre. La seule
insertion de ce.s noms était déjà une belle
hardiesse. Est-il besoin de dire qu'aucun des
conservateurs n'avait songé à participer à
celte réclame? Autrefois, alors «[ue les n'U-
vres faisaient partie d'une collection, qu'il
n'était d'ailleurs pas question de vendre, elles
avaient fait l'oljjcl d'études parues dans des
revues, et c'étaient ])récisémcnt ces études
([uc lc3 conservateurs avaient été surpris de
voir transcrites sans leur autorisation ! II y a
mieux encore : l'ingénieux auteur du cata-
logue s'était bien gardé do tout reproduire ; il
avait auducicusoment choisi dans les articles
ce qui (louvait être à l'honneur de la lmUcc-
tion, et i|uand les appréciations n'étaient i>as
de sou goiU, il n'avait jias craint de leur faire
subir d'heureuses corrections. .Vinsi, le texte
publié à l'insii des signataires n'était même
jias le texte authenlicpic.
Il ne fallait pas moins d'une jiroleslalion
ofliciolle et publique pour condamner celte
supercherie. Les conservateurs lésés ont tout
de suite fait connailrc leurs griefs à l'auteur
du catalogue jiar voie d'huissier, cl la jiubli-
cité donnée à leur démarche aon même temps
averti les amaleurd. V.n intervenant à propos
cl avec énergie, comme ils l'ont fait, ils ont
:i la fois défendu l'intérêt du public et le bon
renom du Louvre. Ils n'ont pas voulu laisser
se prolonger une réclame propre à amener
des erreurs; ils ont tenu à dégager leur res-
ponsabilité des aiipréciations louangeuses à
l'excès auxquelles ils ne souscrivaient point.
(Jiie les marchands se fassent écrire pour
leur catalogue des préfaces dithyrambiques,
tout à leur aise ! Les auteurs sont avertis des
destinées de la prose (pi'on leur demande et
le public sait ce que vaut la réclame. Mais le
Louvre n'a rien à voir dans ces arrange-
ments et il était bien naturel qu'il le fit savoir
un peu vigoureusement.
Le musée de la sculpture du Moyen Age et
de la Ucnaissancc au Louvre, i|ui régulière-
ment devrait ouvrir à H heures, ouvre lantêt
à midi, tanlêit à 1 heure, par suite du manque
de gardiens : dès que l'un d'eux tombe ma-
lade, tout est en désarroi. H en est sans <Ioule
de même dans d'autres secti<uis ilu musée.
Chacun sait «[u'à la ltibliothèi|UC Nationale
également l'insuflisancc du personnel rend
les recherches très diflicilcs. .\u musée du
Luxembourg, enlin, faute de surveillance, des
tableaux ont été abinu's. Ne pourrait-on réa-
liser, sur certains chapitres du budget do
l'inslruction publique, quehpies écoiioniios
qui prolileraicnt ;i la fois aux travailleurs, à
qui cette organisation déplorable fait perdre
un temps juvcieux. cl à nos collections elles-
mêmes"?
-^'— ^A^ir **j^s^iysa-^-»—
NOUVELLES
»♦, On n mutilé, dans une dos salles du luusêo
(lu Luxcmliourg, une toile do Mercié ; lu Vcrile
do M. J. Lofcbvro cl lu Femme cotivhda ila
ir.o
LA CHRONIQUE DES ARTS
M. Ilcnnoront subi il'unalogiicsoiitrages : coups
de gralloir, crayonnafre au fusain, etc.
11 est vrai que lu nombre des gardiens est
absolument insuffisant.
s(;*, M. Henri Bouchot, conservateur du Cabi-
net des estampes, vient d'acqu(''rir pour son
di'^parlemcnt deux porlrails-charges par Ho-
race Verael: celui dî l'artiste liii-mr^me et celui
deSponlini, qui complètent l'intéressante collée
tion des caricature": faites p.-ir le peintre d'après
s -s collègues de l'Académie des Beaux Arts,
vers 1840, et que M, Bouchot a présentés jadis
dans la Gnzelle (1).
D'aul res portraits charges, par Isabey, d'après
treize de ses contemporains: l'acteur Kavarl,
le baron du Sommcrard, le docteur Fabre-
guettoo, etc , sont également entrés au Cabinet
des estampes; puis cjuatre albums de dessins
originaux inédits de costumes de théâtre entre
les années 1S:Î0 et 184'; 417 dessins des modes
de 1h:;^ à 18S\ par Leduc et Pilallc. et enhn
dix-huit albums reliés, contenant plus de S-OOl
modèles des indiennes fabriquées à Mulhouse
de l'année 1830 à l'année 1880, collection unique
pour l'histoire de nos tissus.
*** A partir du l"mai, le musée de sculpture
du Xrocadéro reste ouvert de onze heures à
cinq heures.
*** Les objets destinés à l'exposition de
l'ivoire qu'on prépare en ce moment au musée
Galbera pourront y être envoyés jusqu'au
10 mai inclusivement
,);** On a inauguré lundi, au-dessus de la
Bibliothèque polonaise, 6, quai d'Orléans, un
musée Mickiewicz, qui contient des autograplies,
portraits, éditions et traductions des œuvres
du poète, et autres objets lui ayant appartenu.
On peut visiter le musée Mickiewicz tous les
jeudis, de midi à quatre heures.
:i:*s(; Dans sa dernière séance mensuelle, la
Commission du Vieux- Paris a choisi pour
vice président M. Quentin-Bauchart, en rem-
placement de M. John Labusquière, démis-
sionnaire. Diverses et intéressantes communi-
cations ont été faites dan, cette même séance :
M. André Plullays a lu de curieux documents
sur l'hôtel du maréchal de Saxe, quai Man-
quais, puis un rapport sur une visite faite par
une délégation de la Commission aux caves
ogivales disposées sur deux étages dans une
maison de la rue Laplace. Il a fait part ensuite
de la découver'i,e, dans un placard ignoré de
l'église Saint-Gervais, d'un missel du xv siècle
fort artistiquement enluminé. Sous ce missel
se trouvait le livre de messe de la chapelle de
Saint-Jean-cn-Grève, qii s'élevait à 1 endroit
occupé actuellement par la salle Saint-Jean, à
l'Hôtel de vile, et ce livre contient les noms et
adresses de la plupart des seigneurs et bour-
geois qui habitaient alors la G:lé. M. Sellier a
parlé de huit sarcophages mis à jour récem-
ment au cours des travaux des fondations
d'un immeuble rue Clovis, à côté de la tour du
lycée Henri IV. La commission a, sur la pro-
position de M. Léo Glaretie, émis le vœu qu'une
plaque comnJmorative soit apposée sur l'em-
(1) V. GaziUe des Beaux-Aris du 1" novembre
18j7, p. Sri.
placement qu'occupa la maison de Lesnge,
l'auteur du Gil lilns. M. Maintienne a offert à
la Ville une collection d'anciennes estampes et
de vieux dessins sur le château de Saint-Maur.
*** Le 28 avril a eu lieu ù Delphes, comme
nous l'avions annoncé, l'inauguration du musée
construit par l'architecte de la mission de Del-
phes, M. Tournairo, et la remise à la Grèce de.s
(iMivres d'art qu'il renferme, dont la plus impor-
tante est le bronzî admirable de VAurije.
Après le discours de notre ministre de l'Ins-
triction publique et des Beaux-Arts, M. Chau-
mié, M. Homolle, dans une allocution souvrnt
interrompue par les applaudissements, a fait
l'historique des fouilles.
*** Lî Société Mozart, de Salzbourg, a ex-
|irimé le désir de fonder une Maison Mozart,
dans laquelle on réunirait toutes les reliques
du grand musicien. Djs fonds auraient déjà
été envoyés pour la réalisation de cette idée-
Le célèbre violoniste Kubelik a envoyé 2.500 fr.
La municipalité de la Ville a oITort le terrain
où l'on édifierait la Maison Mozart.
La Tiare de Sa'itapharnès
L'expérience teclmique à laquelle ]\I. Cler-
mont-(ianneau avait décidé de soumettre
houchomowski a commencé le :2 mai à la
Monnaie. Ls ciseleur a été installé dans un
cabinet attenant à celui de M. Clermont-Gan-
neau, et une feuille d'or, dûment j^esée et
poinconn'c lui a été conQce.
L'cxpjricncj à laquelle il est procédé com-
porte, raconte le Temps, deux épreuves suc-
cessives : d'abord, Rouchom iwski a été invité
à travailler la lame d'or sans m.jdelage, sur
le vu d'un simple dessin au trait, étranger à
l'ornementation de la tiare ; ensuite, il devra
reproduire un « fuseau » de la pièce soumise
à 1 expertise. Rouchomowski se fait fort de
démontrer, par la première' épreuve, ses qua-
lités professionnelles, et de prouver, par la
seconde, qu'il est bien l'auteur de la tiare du
roi scythe. La r.qiroduction du dessin au trait
est, a cette heure, terminée. Nous ignorons
quel en est le résultat; mais nous savons
que l'artiste a étonné, jiar son habileté,
M. Glermont Ganneau lui même.
Du reste, Rouchomowski ne s'en tiendra
pas là. Encouragé par le premier succès, il
offre de reproduire le i> fuseau » de la tiare
qui lui sera désigné sans voir la tiare elle-
même, de reconstituer le fragment avec une
parfaite exactitude, avec ses défauts et ses
(jualitcs, sans autre secours que celui d'un
dessin ou d'une photograiihie. En d'autres
termes, il propose de travailler sans se servir
d'un modèle en relief. Et cette seconde épreuve
commencera incessamment.
Pendant ce temps, M. G ermont-Ganneau
poursuit ses recherches. Il a examiné, notam-
ment, au Salon des Artistes français, quatre
pièces appartenant à un amateur qui les avait
achetées comme antiques et qui ont été re»
ET DE LA CURIOSITE
151
connues être de la main de Rouchomowski,
et deux autres bijoux sortis de son atelier et
envoyés à Paris par les soins de notre consul
à Odessa : une minuscule Victoire ailée en or
sur un pied en vic.l ari^ent orné d'un bas-
relief, et un portrait en or repoussé de la
princesse i>cniidoff. (Certaines de ces œuvres,
qui ont pris [ilace dans la vitrine où Roucho-
mowski avait exposé un petit sarcophage en
argent ciselé avec un minuscule sf|uclcttc
articulé on or, sont d'une valeur artistique
très supérieure au sarcophage et à la liarc.
Pieclilions, en terniitiant, tnc erreur com-
mise dans notre dernier article. L'inscription
qui ligure sur la couronne murale séparant
h's doux /.ones inférieures est authoij tique :
elle faisait partie de la Ijande d'or antique
fournie à llouchomow^ki |)Our la zone cen-
trale: seulement, au lieu de maintenir cette
inscription en creux, il la re[,outsa en relief
Au sujet de notre dernier Propos du Jour,
où nous prenions à [lartis le Conseil des
Musées, nous recevons une lettre dunt nous
détachons le passage suivait :
n Laissons la f are pour en venir à cf s accusations
générales d'incapacilé absolue, d'entrave apportée
A toutes les initialives par « un tyran occulte et
capriiieux ». L9 Conseil dos Musées peut so trom-
ptr; il est composé d'ètris humains, faillildes par
conaiquont ; mais permettez- moi do vous assurer
que, s'il a couiniis des fautes, il en a empoctiô au
moins d'aussi grandes. Il y a quclipio chance
pi)ur ((u'uno réunion où dos gens, avec leurs com-
pétences variables évidemment, du moins u'iiyai.t
d'autre intérêt que leur attachement ;'i nos collec-
tions, pouvant en toute liberté échanger leurs
senlimonts, so préoccupant d'un ensemble dont
seuls ils ont cure, fansent quelque bien en pré-
sence d'un conserva'cur a)aut son savoir dans la
sei-liim qu'il administre, mais qui peut ètro très
ignorant en d'autres matières et n'a au cnnemeut
à s'in(iuicHer do co que font ses voisins. O'est noire
devoir d'essayer do meltie un peu d'ordre entre
ces lionnes volontés |■•par^os, sans lien.
" Dans un conser\atoiro uii tous les tpécialistes
délibèrent sur les achats, on en vient forcément à
des égards mutuels, à do-i cnpitulations qui no
tournent pua au prolit da la maison commune.
Cl Nous essayons ele faire une part équitable entro
cas conse'rva'i'Urs, les uns actifs, les autres timi-
des ; les uns voulant accaparer les fonds, la place,
souvent au dèlrimeul do coufrcres inoins abîor-
banls ..
« En ce palais cjui n'a pas été fait pour servir
do musèi', il semble ipio sans nous ctnsullrr, mal-
gré nos réclamations réitérées, chacun soit libre
d'ajouter au désordre, dans la répartition de-s lo-
cau.\, dans leur bon ami'nagcmeut. .Vu lieu d'a-
meuter l'opinion i'i notre égard, <|uolques uns do
ces conservateurs, jaloux do co ipiils considéraient
coinm4 un amoiudrissoraent do leur autorité, n'au-
raiont-ils pas dé nous consiiliher comme dos colla-
borateurs naturels ot dévoués, apprécier les ser-
vices ipie nous leur rendons, poi tant les rospon-
sabililés et lour laissant Ihouneitr des services
qu'ils ronJout ! ■•
PETITES EXPOSITIONS
SOCIBTK DES MINIATURISTES
ET DES ESLCMI.VEURS DE FRANCE
C'est la troisième exposition de ce genre
ouverte depuis le début de la saison el'art, et
la portée s'en trouve singulièrement réduite
par la déception d'y retrouver des ouvrages
<|ue l'on n'avait guère eu le loisir d'oublier. Les
appels réitérés, venant do pratiquants d'un
art spécial, ne laissent pas de décourager
l'attention. l)'autant plus que, en l'occurrence,
les miniatures (M. Foucher, MM"" Renée de
Miremont, Lévadé) et les enluminures
M""'» Uo'dcrer, Guérilhault) à rcleiiir doi-
vent être clierchées parmi quanti'.é de des-
sins signés d'illustrateurs en vergue :MM. Oli-
vier Mcrfcor, 'i'hévcnot, Léandre^, Gorguetet
Mucha.
EXPOSITION V.\LLOTTON ET VLILL.\UD
Plus d'un avait tenu rigueur à M. Vuillard
de l'cxtrèmc discrétion de sa particijiaàon au
Salon des Indépendants. La voici expliquée
aujourdhui: une suite de dix toiles découvre
l'évolution et les acquisitions d'un des ta-
lents de l'heure préstntc les plus dignes ele
passionner. Rien ne parait, pourtant, du dé-
corateur, qui sut tapisser harmonieusement
les murailles de tant de lioiin-s ; mais l'inti-
niislo ex(|uis se laisse aiqirécier à l'aise, et
l'on coni.oit «(ue l'agrément du ton rare, que
la dilTusion subtile de la lumière aient tuscité,
ediez maint visiteur, le touvcnir glorieux do
Vermccr.
.attachants, curie\ix et très divers, les
paysages de M. Vallotton sont eonlempo-
rains, j'imagine, elo ces bois gravés, qui révé-
lèrent, chez leur auteur, la lemlanco & la
notation synthétique eles grands aspects do
la nature.
EXl'Osn II iN IWYUET-DOnTAIL
liifeciplc ele (luslavc Morcau, .M. Payret-
Dortail a conipiis la sympatiiie elo e-eux qui
ont suivi son ctVort, elcpuis l'époijuc" du stage
à l'Écolo des l!eaux-Arls jusqu'aux anuéor,
plus voisines de nous, oùein le vit manifester,
soit aux Sale)ns, soit isolément. Parmi les
cicquanto cadres suspendus élans le hall de
la Mode llliislrrr, on ganlcra snrloiit le sou-
venir elo noclurnos et de vues de Lisions où
se trouvent elélinis, avec un sens alerte el«
pittore'sfjiic, les aspects et les archilcclurcs
caractéristiques do la vieille cilô normande.
R. M.
Académie des luscriptious
St'ance ilu î" mai
t'oiiiUes de Canhnije. — l.o U. P. Dolaliro, cor-
responelant élu In compiigiiio, ot diioclcnr eles
feiuilles ^i Inléressanlts ol ki fiiicluonsos dos hy-
|HiKèes do 1 ancienne làurlhuge, iiviso IWcadémio do
lu dérouvtirto 'lu il vient tlo fuiro d°uni< c<uipo en
153
LA CHRONIQUE DES ARTS
plomi) chargée d'ornements cl iiortant une inscrip-
tion t) lingue en langues phénicienne et grecque.
M. Philippe Berger fat ressortir l'intérèl de ces
documents aux dill'énnls points do vue do l'ar-
ch'ologio et de l'épigraphic.
Don. — Lecture est donnée du dc'cret qui auto-
rise l'Académie à accepter le don qui lui a été
fait d'une sommedc GOO fr., reliquatde la souscrip-
tion ijui il été faitr pour élever un monument à la
mémoire de M. Paul Blanchel.
Los intérùls do celto somme seront, nous l'avons
di'jà dit, destinés à l'achat d'une mi'daille qui sera
clnque année attribuée ù récompenser le meilleur
travail sur l'Afrique du Nord.
Coynmunicaiion. — M. Babelon ofl'ro à l'Aca-
démie, de la part de M. André de liidder, la se
comle parlie du catalogue des vases peints do la
Bili'iothéquo Nationale.
Société des Antiquaires de France
Séance du S avril
M. Ghapot fait une communication sur une
inscription grecque chrétienne provenant de Ilarlré,
l'ancienne Uaphné.
.M. Vitry communique la photograpliie d'un mé-
daillon do terre cuite émaillée du xvr siècle repré-
sentant saint Jacques 1-^ Mineur, provenant d :
château de Cognac.
M. Jlarquet de Vasselot présente un pot de
pharmao'e décoré d'une tète d'homme, leuvre
italienne de la tin du xv siècle, qui vient d'être
acquise par le Louvre.
Séance (Ui 15 avril
M. Mowat communique des moulages et des
photographies de treize médaillons grecs en or de
la trouvaille d'Aboukir et les rapproche de cer-
taines monnaies macédoniennes.
M. Blanchet parle d'une découverte de vases,
urnes, cuillers, etc., récemment faite aux environs
d'Orpierre i Hautes- Alpes).
M. Héron de Villefusse communique la photo-
graphie d'une jambe de bronze de grandes dimen-
sions chaussée du calcius senatorius, qui a été
récemment trouvée au Bourguet (Basses-Alpes)
par M. l'abbé Sauvert.
Séance du 23 avril
M. P. Vitry annonce que le musée du Louvre
vient d'entrer en possession d'un bas-relief repré-
sentant une Madone, œuvre de Duccio; il a été
apporté d'Italie au commencement du xix° siècle
pir le général de Bonnières, dans l'église d'Auvil-
1ers (Oise). La Gazette l'a reproduite dans sa
livraison du 1" mai.
JI. de Mély présente un tétradrachme de Thatos
qui faisait partie de la toilette d'une femme perse,
à qui il l'a acheté au Caucase.
I\L Fallu de Lessert communique, au nom du
K. P. Delattre, des copies d'inscriptions sur
plomb trouvées à Cart liage.
Séance du 29 avril
M. Delaborde attire l'attention de la Société sur
une interversion de feuillets qui s'est produite dans
le cartulairo de Philippe-Auguste conserve au Va-
tican.
M. Monceaux fait «ne communication sur des
plombs byzantins avec invocation à la Vierge
trouvés en Afrique.
M. Clienon lit une note sur le peintre-verrier
(iuillaume de Marcillat, né à La Châtre, en Berry,
vers i;i7i. mort vers l'i'jj.
M. Enlart prési-iite la photographie d'un frag-
ment de stalle en pierre de Tournai, sculpté en
r20r), ([ue l'on conserve au musée de Douai.
La Peinture néerlandaise primitive
AU MUSÉE Ui: I.OLVIUi
11 est rare, phis que rare, de voir les peintures
du quinzième siècle nous parvenir intactes. Quatre
cents ans supposent tant de vicissitudes! Les
œuvres du Nord surtout, plus encore que les mé-
ridionales, ont subi le contre-coup des dissensions
religieuses ou politiques.
Notre musée national doit donc se féliciter
d'avoir pu acquérir, dans un état de conservation
relativement très heureux, l'importante composi-
tion de Gérard de Harlem, La liésurreciion de
Latare, dont j'ai eu l'occasion, à deux reprises{l),
d'eutretenir les lecteurs de cette Chronigu .
Il se trouve, au fond, que ce sentiment tst par-
t;i^é par le docteur Max-J. Friedhender do Berlin,
iiiu'gré lis apparences premières d'une excessive
sévérité {y''.
■le rappelle, ici, que tout au début d'un article
récent, >I. Friedirender consacrait près d'un demi-
alinéa à déplorer les " restaurations » de celte
o'uvre capitale — en ayant bo'u de les distinguer
d'opérations ■• violentes » de nettoyage .o . et sans
spécifier, d'ailleurs, à quelle époque, ancienne ou
contemporaine, se rapportaient ces diverses et
graves allérations.
Présentée de la sorte, une lellc appréciation ne
f .1 pas sans causer un vif étonnement. Les termes,
évidemment, dépassaient l'opinion de l'auteur. De
plus, l'absence de toute indication de dates lais-
sait planer sur ces soi-disant restaurations un
doute fâcheux pour l'aduiiiiistration actuelle du
musée. Enfin, la brusque mise en vedette de sem-
blables doléances, un tel exorde ex abrupto, pou-
vaient laisser supposer chez notre honorable con-
frère, de la part de lecteurs qui ne le connaissaient
pas, des intentions désobligeantes qui auraient été,
d'ailleurs, en coniradiction avec son ciractère.
Toutes cîs raisons conduisaient donc à appeler
des éclaircissements nécessaires, à provoquer des
rectifications qui ne se sont pas fait atti-ndre.
Dans la co: rtspondance fort courtoise qu'il a
bien voulu m'adresser, M. Frielbender se défend
(1) V. la Chronique du 3 mai 19 2, p. 139, et du
28 mars 1903, p. lOi.
;:.' Au cours de son très intéressant article,
M. l''riedhendf r constate, avec raison d'ailleurs,
que " parmi Us oeuvres authentiques de Ueerlgen.
c'est la Résurrection de Lazare du Louvre qui,
par la complexité de la composition, par l'intérêt
de la perspective, se rapproche le plus des pan-
neaux fameux de Vienne.
(3) Cl Scliarf geput:: ».
ET DE LA CURIOSITE
15:3
4'abor(l d'avoir songé à incriminer le Louvre, et
j'ai pris acte, bien volontiers, de sa déclaration,
dont j'ai le devoir de faire part aux lecteurs de la
Chronique. Dans la pensée de l'auteur de l'article
— pensée aussi peu explicite q\ie possible, il faut
le reconnailre, — il ne s'agissait donc que de restau-
rations iinciennes, antéiicures à l'acquisition par
le Louvre de son précioax panneau.
En ce qui concerne ces restaurations anciennes,
M. Friediajnder explic|ue que, pour lui, ces mots
de " restauriren " et ■■ restaurator » avaient un
sens plus gcniTal que celui que nous leur attri-
buons ici, où on entend avant tout, par là, Vaction
de repeinire. Or, s'il y a bien, dans toute l'éten-
due do notre Résurrectinn, certains menus rebou-
cliages ou repointillages, on n'y rencontre pas de
•<• repeints » iiroprement dits et de quelque impor-
tance. On n'en d'^couvri; nullement, en tous cas,
dans Its parties que M. Friedlanider signalait
.comme ■■ défigurées ■> (1). .Sur ce nouveau point, ji!
suis heureux, aussi, d'avoir réussi à dissiper toute
arnbiguïlé.
La vérité, c'est que notre panneau, depuis sa
naissance, a pu subir, a dil subir certains net-
toyages qui en ont •' fatigué » les parties d'arrière-
plan, peintes de façon très mince, et qui ont
accusé ces dilVérences de pâte, ces dissemblances
<lc relief entre les figures du premier plan et
celles du second ii).
Si, dans les personnages un peu « épider-
més •• du second plan, M. Friedla^ndcr en a
remarqu(} plus ])articuliorement quelques-uns,
c'est que leur place et leur qualité les présentent
plus en évidence, ainsi que la proximité do tigu-
i-es princifia'es plus corsées de pâte. Car, entre
<.'ux tt leurs voisins du même plan, il n'y a pas
de distinction essentielle d'état à établir.
M. Kriolbinder veut bien me communiquer, du
reste, que ses noti'S d'autrefois — prises quand il
vit le tableau à .\mslerdam — témoignaient d'un
<;tat d'esprit moins favorable à l'univre que colles
qui ont suivi l'entiét) du lableau au Louvre Il
reconnaît aussi qu'il a pu y avoir quelque gros-
sissement, quelque exagération dans l'expression
récente de sa pensée, se ressentant peut-être de ses
impressions et opinions anciennes, forcément
rendues un peu liàtives par les circonstances.
Ouoi qu'il en soit, je n'ai donc plus qu'i remer-
cier M. le (locleur Max-.l. Friedl.rnder do ses
déclarations et explications rassurantes, et j'en
jironds acte bien volontiers.
i^i l'on remonte à la période troublée Iraversi'o
par notre tableau i)eu après sa venue au monde,
si l'on se reporte à ces scènes d'iconoclastio dont
Ilarlim fut le théâtre, suivies d'un siège dont
l'issue fut fatale à la ville prise et saccagée par
les Espagnols en l.')73 , si l'on songe aux lointains
voyages accomplis ensuite par l'o'uvre loin do sou
lieu d'cirigino (3). on se dira <|ue c'est miracle,
jiour la U'SSH'rertion de l.ninre peinte par Cîérard
de Harlem, d'avoir été si singulièrement prolégéj
<;onlrt les jiires avenluros, puisqu'elle a pu, i^i part
(1) .. Knslellt .
{'i) M. Kriedl.i'udor u limjours admis, néan-
moins, i\\\i> lu paysagi', si délii'al, était resté
inlui-l... t'.'.st à la suite d'un nettoyagi- qu'a du
jnlervenir le vernis jaune, postérieur sans doute an
vernis primitif.
(8) M. Ueuduvier l'uvail uclietio on Espagne.
quelque fatigue, résister quatre siècles durant aax
destins contraires, et se présenter au musée du
Louvre sans exiger d'autre " réparation ■• qu'un
bon et définitif travail de parquetage.
Ces réilexions me revenaient ce matin même, en
contemplant une fois de plus, sans en être rassasié,
l'o-uvre du maitre précoce qui sut, en sa trop
courte vie, devancer son temps. Mémo si elle
n'occupait pas la place d'iionneur dans la salle où
elle est exposée, celte peinture hollandaise n'atti-
rerait pas moins les regards, rien que par la
séduction originale do sa couleur.
Camille Benoit.
REVUE DES REVUES
P Journal des Débats l" mai). — Dans un
savant et intéressant article, M. Georges Perrot
résume, à propos de l'inauguration du musée de
Delphes, l'histoire et les travaux do l'École fran-
çaise d'.\thènes, que la Gazette exposait naguère
d'après l'ouvrage de M. Kadet J).
P M. André Ilallays signale d'intéressants ta-
bleaux du xvu" siècle conservés dans l'église de
Linas, prés de Monllhéry. Représentant trois mi-
racles survenus dans le monasière de Porl Uoyal
do Paris (l'une do ces toiles est une copie — peut-
être une réplique — du chef-d'œuvre de Philippe
de Ghampaigne : La guérison de la sœur Sainte-
Su-:iinnt, conservé au Louvre), ils sont, sinon
l'u'uvre de Ph. de Champaigne, da moins exécu-
tés dans sa manière.
G La Revue 15 avril . — M. .Vl. Gayet si-
gnale dans ce numéro d'intéressantes découvertes
faites il y a quelques semaines en Egypte : à 'l'Iiè-
bes. un .Américain, M. I),iviea, a retrouvé dans
l'hypogée de Thotmès IV le char de guerre de ce
pharaon, pièce mallieureuscment bridée, mais dont
le train, en bois dur recousert de cuir ciselé, sub-
siste eu majeure partie el, par son intéressant
décor — scènes do combats et de triomphe, —
constitue un document intéressant pour la C'in-
naissance de l'histoire, la malérialis:ition on quel-
que sorte de la civilisa'ion éuyiilienne; — ù Bibau
el llarim, la " Vallée des Usines ». autre repli
de la nécropole réservé aux sépultures des prin-
cesses égyptiennes, une n\ission ilalieune. dirigée
par MM. Schinparelli et Uillerini, a mis à jour,
en un endroit, les sarcophages de plus do cin-
quante prêtresses d'.Vmon ; dans un nuire hypo-
gée, neuf momies do princesses: dans un troi-
sième, enfin, a reconnu la sépulture de Kluimos,
tils de Kanisès lll. Sarcophages, amulettes, objets
du culte des morts appartiennent à la grande pé-
riode do l'art pliaraoni(|ue.
0 Revuo univorsoUo (!•• aviil . — Arlirla de
M. Ili'iiri Lu Navi> sur Les monuments hhmers
liu Trocadéro i6 grav. .
(l" mai . — M. Charles Saunier passe on revue
les u'uvres dart do la cel'.ection Duluil el du nou-
v< au Musée des lluaux-Arts de lu Ville installé au
Petit Palais ilO reprod.).
>l V. Giiit'ile des Hcaiij.-Artsiin !•■ juillet UW,
!.. Kl.
ib't
LA CHRONIQUE DES ARTS
-f La Lorraine artiste (15 mars et 1" avril;.
— NuiiiOros consacras à la récente exposition, au
pavillon de Marsan, des travaux d'art industriel
de 1 école de Nancy nombreuses et intéressantes
reproductions d'(euvres exposées).
Il Les Maîtres artistes (n« 1, 15 octobre UlOl, à
n" 7, 28 février 190:i). — C'est le titre d'une nou-
velle et intéressanlo publication, éjitce h Paris,
qui formera une série de monographies des
maîtres contemporains do la peinture, de la sculp-
ture, de la gravure, etc., formées chacune des juge-
ments des écrivains d'art les plus qualifiés et illus-
trées de reproductions en photogravure des prin-
cipales o'uvres de l'artiste.
La première de ces monographies, consacrée
à Gustai'e Moreau, renftrme des articles de
MM. Huysmans, A. Mellerio, L. d'Agenais, J.
Lorrain, etc., et des aveux d'incompréhension,
signés de certains artistes consemporains, qui mé-
ritent aussi d'être notés. On regrette de n'y pas
trouver un fragment des études si pénétrantts et
si définilives d'Ary Renan. — Lî deuxième livraison
est consacrée à Eugène Carrière; collaborateurs :
MM. Maicel Delas, C. Mauolair, E. de Goncourt,
Y.Ramljossun, G. Séailles, G. Gell'roy, A. Mellerio,
L. d'Agenais, etc.; — la troisième, à Albert Bes-
nard (étudié parla plupart des mêmes critiques et
par G. Rodeuhach); — la quatrième à Alexandre
Charpentier ipar MM. Ch. Saunier, Franlz Jour-
dain, L. Descaves, G. Mourey, G. Soulier, C. Mau-
olair, etc.); — la cinquième, à Alexandre Steinlen
(par MM. Anatole France, G. Séailles, G. Cognie,
R. Bouyer, G. Mourey, etc.); — la sixième à
J.-F. Raffailli (par MM. R. de Montesquiou, O.
Mirbeau, 0. Maus, A. Mellerio, G. Geffroy, R.
Marx, G. Mourey, etc.);— la septième à Fantin-
Latour (par MM. Anatole France, G. Riat, Frantz
Jourdain, P. Dorbec, A . Aleiandre, R. Bouyer, etc.).
— Miscellanea d'arte ( Fasc. 3, mars 190-3). — J.-B.
Supino : Un bronze de Daniel de Yolterre au
Musée national du Bargello. M. Supino croit que
le groupe en bronze du musée du Bargello repré-
sentant un homme terrassant son adversaire doit
être attribué non à Michel-Ange ou à Jean de Bo-
logne, mais bien à Daniel de Volterre. Il existe uu
tableau de ce dernier aux Offices de Fh rence,
très visiblement copié du groupe en question. Et
malgré Bottari, qui voit dans ce groupe une œuvre
de Michel-Ange, M. Supino persiste à l'attribuer à
Daniel de Volterre, qui avait l'habitude d'étudier
les nus de ses modèles en plastique, avant de les
peindre vêtus. Le groupe est d'ailleurs très supé-
rieur au tableau qui en fut inspiré.
— Jacques Mesnil : Les Figures de Vertus de
la Mercanzia. M. J. Mesnil puise dans les livres
des délibérations de la Mercanzia de Florence des
détails intéressants sur les sept tableaux des Ver-
tus actuelleuient au musée des Ottices. Les dates
des paiements faits aux artistes qui exécutèrent
ce travail sont enregistrées pour la plupart. La
commande avait été donnée à PoUajuolo, puis,
sur les instances de Tommaso Soderini, l'exécution
des deux des Vertus fut confiée à Botticelli. Ce dernier
n'en exécuta d'ailleurs qu'une, précieux docua\ent
quant à l'évolution du slyle de l'artiste.
— M. Baccini : Vinrent Handini ri la robe de
Savondrole. M. Baccini publie des souvenirs iné-
dits du peintre Dandini ; le- manuscrit appartient
à la collection Targioni Tozzetli de la Bibliolhê(]ue
Nationale de Florence. D^ ee document il résulte
que Handini possédait Ja robe de Girolamo Savo-
iiarole, et que pour ne pas s'en défaire il n'iicsila
pas à se parjurer devant le tribunal de l'Inquisi-
tion.
(Fasc. ■'i, avril 1903;. — (iiovanni Poggi: L'Église
Sainl-liarthrlrmy à, Monte Oliveto, près de Flo-
rence.
M. Poggi nous fait l'iiistorique de l'église
Saint-l'.iirthéleiny à Monte Oliveto, depuis son
origine jusi[u'à nos jours, tacite église, appelée en
1'2'j7 Santa Maria del é^astagno, fut donnée le l"
mai 1334 à un moine olivétain ; un peu plus tard,
elle prit le nom de Saint-Barlhélemy.
Durant le xv siècle, de nombreux travaux d'art
y ;un-nt exécuiés, parmi lesquels il faut mentionner
la grande porte, centre des plus remarquables.
Entre autres peintures, signalons une Résurrec-
tion de RaiTaellino del Garbo, à présent à la Gale-
rie antique de Modène,la Mise en Croix de Marco
Palmezzani laux Offices ; enfin, la fameuse Annon-
ciation attribuée soit au Vinci, suit au Ghirlandajo.
Une scène de Sodoma, qui décorait le réfectoire du
couvent, fut détruite avec un mur abattu ; il n'en
reste qu'une admirable tête de Judas, sur une pa-
roi de la cellule du Père abbé. L'église est à pré-
sent presque abandonnée, au grand regret des
amateurs d'art, qui voient tomber dans l'oubli un
des plus beaux monuments du xv siècle. Il serait
à souhaiter qu'on rendit à ses murs dépouillés les
peintures et les ornements qui les décoraient.
— P. Nerino Ferri : A propos d'un bronze de
Daniel de Volterre.
M. Nerino Ferri mentionne, comme preuve à
l'appui de l'attribution à Daniel de Volterre des
deux bronzes du Jlusée national de Florence,
quatre dessins du même artiste, visiblement faits-
eu vue des groupes en question.
= Kunst und Kunstler 1" année, 3" fasc). —
Compte rendu d'une intéressante exposition de
dessins et de gravures à 1^ « Sécession » de Berlin
(avec plusieurs reprod. en noir ou en couleurs
d'après MM. P. Baum, Th. Heine, L. von
llofmann, W. Georgi, A. Oberla-nder, Toulouse-
Lautrec, Steinlen, Vallotton, M. Liebermann, Lar-
son, Zorii, .Somofl', etc.).
— Turner et Aubrey Beardsley, courtes note»
par M. E. L.
— L'Art de la rue, par M. F. Poppenberg.
(4° fasc). — Sotivenirs sur Wilhelm Leibl,
par M. H. Schlitigen (3 reprod. de tableaux de
l'artiste).
— Nouveaux travaux de M. Max Liebermann
(avec reprod. de 12 tableaux, pastels, dessins, et
facsimiléen couleurs d'une aquarelle de l'artiste).
— M. Max-J. Friedhender présente aux lecteurs
de cette revue le nouveau van der Goes : L'Adora-
tion des Mages récemment acquise, comme noxis
l'avons annoncé, par le musée de Berlin il).
— M. E. Hannover décrit une intéressante col-
(1) V. Chronique des Arts du 7 février 1903, p. 42,
ET DE LA CURIOSITE
155
lestion de Copenhaguf, la collection Hirchsprung,
composée de tableaux de l'école danoise du xix'
siècle : œuvres des portraitistes Eckersberg, le
fondateur de cette école, G. -A. .Tensen, des peintres
d intérieurs Btrndz, Kobke, des portraitistes et
paysagistes Krcrbyo, Roed, du décorateur Cons-
tantin Hansen, du peintre de mo'urs Marstrand,
le plus grand de ces peintres (2 rcprod. d'après
Kckersberg et Bendt;.
X Deutsche Kunst und Dekoration janvier et
février;. — Derniers fascicules consacrés à l'Kxpo-
silion d'art décoratif moderne de Turin : les sec-
tions franc-aise et aniriicaine; la geclion anglaise
(nombreuses reprod. dans le texte et hors texte).
(Mars). — L'ai-t pour le peuple, par M. (\. Stoc-
ving.
X Article de M. Max Osborn sur des inté-
rieurs de style moderne exjjosés dans les magasins
de la maison Wertheim, à Berlin i44 intéressantes
reproductions).
(Avril). — Fascicule consacré à l'exposition des
œuvres do M. Georges de Feure, qui vient d'avoir
lieu à l'Art nouveau Bing, à Paris (nombreuses et
belles reproductions en noir et en couleurs;.
-|- Innen-Dekoration (janvier). — Compte rendu
d'un intérr-ssaut concours ouvert par cette revue
pour la création d'inti'rieurs de style moderne
artistiques à bon marché, et reproduction conti-
nuée dans les doux fascicules suivants) des projets
primés.
(Février,. — Articles do M. i'.. Meissner sur
des intérieurs dessinés par l'artiste et Max Ilans
Kûliiio de Dresde (plus, reprod.), — et de M. W.
l.ange sur L'arrangement artistique des jardint.
iMars). — Notice do M. G. Lyka sur l'artiste
Ed. Wiegang de Budapest et ses meubles (plus,
reprod.).
(Avril). — Article do M. E. Beutinger sur di's
iniorieurs dessinés par M.M. l'.urjel et Moser de
Carlsrulie (nonibr. reprod. 1, — et lia de l'éluJe
sur l'arrangement dts jardins (7 grav.i.
— Der Kirchenschmuck. — Les deux dcr-
niori'S ;uiM()rs (lo celle ri'viii' d'art religieux, éditée
i'i (iralz, en Styric, et i|ui ou est ;'i sa tronto-qua.
triomo année, contiennent plusii'urs articles ijui
méritent il'ètro signalés :
(inOl, n° 2). — Bonne élude succincte sur l;i vie
et l'iouvro du pclnlro et sculpteur tvrolien Michel
Pacher(l), el spéciulcmenl sur la Madone sculptée
de l'c'glisi! (les Franciscains do Salzbonrg, dont une
reiiroiluclion est donnée hors texte.
— Descripliou di'taillée, par M. T. Lampel con-
tinui'e dans lis numéros suivants), d'un iinlipho-
n"!ure du moyi-n âge conservi' au muaastéro de Vo-
ruu (reprod. d'une miniulurci.
(N" 3). — l.e ciinelivre di:i Aliscamps pr^s
d'Arles (2 grav.).
(l'.iOa. u» 2). — /.(( Calhi'drnle d'.ini/ouli'me
('■} gi'iiv.).
(N" 6). — Intûrossanto notice sur l'église de
(1) V. Omette des ISenii.rArts d.'s !•• avril. 1"
juin, 1" juillet et !•' octobre Ibll'i.
Heiligeublut 'Carinthie , édifiée à la fin du xv« siècle,
et son beau retable sculpté et peint à volutes, qui
mérite de prendre place, comme importance et
comme valeur artistique, à côté de ceux de Sanct-
Wolfgang Haute-Autriche), par Michel Pacher
1481), et de XioderLana Tyrol.par Hans Schnat-
terpeck (1.503) ; il est IVBuvre de Wolfgang Asslin-
ger, do Botzen, qui le signa en 1520, et qui eut
comme collaborateur Simon Mareigl de Taisten
Tyrol; 3 reprod.]. Deux autres reuvres d'art re-
marquables sont le tabernacle gothique élevé à
coté du maître-autel et daté de 1496, et un petit
autel à Tolfits, daté de 1500.
(N" 7). — Notice sur l'église Sainte-Marthe de
Tarascon (2 grav.'.
— Notes sur l'iconographie du Christ en croix.
N"' 8 et 'J . — Les Retables du Moyen âge dans
la H- ute- Hongrie (av. reprod. de l'autel de Kis-
Szobcn au Musée d'art industriel de Pest. et de
l'autel de la cathi'drale de Kascbau).
BIBLIOORAPHIB
L. -VnNwoN. — Une collection do fa'iences
provençales. Notes d'un amateur marseillais.
Paris. Plon-Nourrit et G-, 1902. In-4°, 73 p. av.
8 planches.
Dans ce livre, auquel l'auteur mettait la dernière
main quand il mourut, et que la piété de ses amis
a fait éditer avec un soin digne de tous éloges, un
collectionneur marseillais bien connu. L. Arnavon,
avait voulu prés nter au public, auUint pour faire
proliter les collectionneurs de son expérience tt
les mettre en garde contre les nombreuses contre-
façons molernes envoyées d'Kspagno eu Provence,
i[ue par une satisfaction personnelle bien légitime,
la belle série de faïences de Marseille et de Mousl
tiers qu'il jiossédait et qui a été dispersée aux en-
chères l'an dernier, après sa mort il).
Ce n'est jias seulement d'un simple catalogue
qu'il s'agit : en lèle de la ni>menclature de chacun
des deux groupes que nous venonsdc diie, l'auteur
a résumé de façon claire et substantielle tout ce
qu'on sait sur ces deux centres do fabrication et
leurs produits.
Il nous montre une fabrique de faïences en émail
blanc existante déjà en 1681 à Saint-.loan-du-
Déserl. faubourg de Marseille, dont les preniifrs
possesseurs connus portent le mémo nnni que les
fabricants de Mousiiers k la mènio époque : Glé-
rissy. Ils décoraient des pièces sur émail cru,
les plats avec des teintes jaunes plate» on au violet
de manganèse très clair, les vnses généralemtnt
en bleu, mais on ornant les sujets ou les orne-
ments do violet do manganèse: c'est celle derniéi-o
couleur qui pi'rmel de distinguer les proiluits do
Saint-.lenn-du- Désert de ceux do Mou!>liers. Puis,
ù Marseille même, dès les premières années du
xMir siècle, P. Fiiulchier créa uno fabrique do
faïences dcuit la form» it la décoration sont tout
A fait dans lo stylo do In Uégonco et oïi prédomine
plus quu jamais lo vioM do nuinganèso. I.o type
dit n faionce de .Marseille • (décoration sur émail
cuit, il'ubord dans des tons jaunes et Tiolcla ou
(1) V. dans la Chronxiue des Arts du 17 mai
l'.i02, p. 15y, les prix ilo celte vcnlc.
15G
LA CHRONIQUE DES ARTS
bleus, verlâ ot rouges for)C(:s, msscz ternes, fiuis
dans des Ions roses, carmin, vert do cuivre, bleus
et jaunes très clairs, parfois rehaussés d'or) date
de la seconde moitié du xviii" siècle ; son succès
fut immense. Après Faulchier, Hubert, la V-' Per-
rin, cl Savy portèrent celte industrie à un de^rc de
beauté qui fait classer les faïences marseillaises
parmi les plus beaux produits de la céramique du
xviir siècle : « Certaines pièces do lîobert égalè-
rent les plus remarquables pièces de Saie, dit
L. Arnavon ». La pàto do ces faïences est d'un
blanc laiteux, jamais d'un blanc alwolu ou d'un
blanc bleui-' ; leur décoration, suivant L. Arnavon,
offre cinq groupes diflëreiits : médaillons poly-
chromes, médaillons en camaïeu, paysageï", ileurs
et insectes, attribuls divers, imitation du style
chinois. La Ilévolution do 1789 vint arrêter la
prospérité de fabriques de Marseille, comme elle
arrêla celle des fabi'iquos de Wousiiers.
.. Après Nevers et Rouen, Mousticrs, dit le re-
grclt'i Ed. Garnier, est le troisième grand centre
de la fabrication de la faïence française ; son in-
fluence, comme celle de Rouen, s'étendit au loin et
sa fit sentir plus parliculièrement sur toutes les fa-
briques secondaires du Midi de France, cl jusqu'en
Espagne même. »
Pierre Clérissy !•' (16J2-1Î2S1 fut le créa'.ejr de
cette céramique ; il s'adjoignit comme collabora-
teur un habile artiste, Gaspard Viry, qui repro-
duisit en camaïeu bleu, sur des bassins ovales,
des plais de chasse, des urnes, les compositions
gravées du Florentin Temps sla et du Flamand Frans
F'ioris. C'.érissy II et J.-B. Viry leur succédèrent,
en même temps que se fondait (1(27) une nouvelle
fabrique, celle de Pol et Hyacinthe Roux, qui
émigra bientôt à Turin (1736). A celle époque, le
style de la Régence préjomine dans la décoration
de Mousliers: riantes i-cènes mythologiquei, gra-
cieuses guirlandes, rinceaux délicats. Sauf de rares
essais en polychromie, dont L'Arnavon possédait
quelques spéi'imens, Mousliers s'en tient toujours
au camaïeu bleu. L'envoi en Espagne d'un ou-
vrier de Gh'rissy, Oléry, pour y enseigner, à
la demande de TanibasSMdeur d'Espagne, la tech-
nique de Mousliers, a comme résultat d'importer
à Mousliers, au contraire, la décoration poly-
chrome espagnole. Oléry, associé avec un nommé
Laiigier, exploita de 17; 8 à 174!) ce nouveau genre :
guirlandes de fleurs sur les marlis des plais
ou sur le haut des pièces; médaillons entourés de
guirlandes ; bouquets de fleurs jetés dans l'inter-
valle des médaillons. Les autres fabriqiies imitè-
rent celte décoration. Le dernier nom important est
H. Fouque, successeur de Glèrissy II ; à dater de
1756, le nombre des faicuciers augmenta considé-
rablement, en même temps que la valeur artistique
de leurj productions baissait dans les mêmes pro-
portions.
L. Arnavon ajoute à cet exposé l'indication des
marques des principaux fabricantset bien d'autres
renseignements utiles. Et la description et la vue
dos plus admirables pièces de sa collection, ré-
parties sur huit planches en idiolotyi>'e d'une ex-
cellente exécution complètent cette histoire suc-
cincte.
— A. M.
Le 2- vol. de l'titile Jahrbuch der bilaenden
Kunst, édité par MM. Mai Mai;t i-.steig et W. von
SEiin.rrz, vient de paraître. Consacré à 1902, cet
annuaire, comme lo précédent, donne, outre une
revue des principaux événements artistiquf.s de
l'année qui vient de s'écouler — oxpiositions, mo-
numents érigés, mouvement del'iirt industriel, pro-
ductions dans le domaine delà gravure et du livre,
enricliissoini-nts des musées, morts, nouvelles pu-
blications, etc., dans les divers pays — des articles
spéciaux sur les faits les plus marquants tels que
Le Beethoven de Max Klint/cr. éludii; par M. A.
Lichtwark, L'Exposition Nationale d'art décora-
tif moderne à Turin, par M. H. Schlieiunann,
L'Kxpusition des licaux-Arts de Crefeld, par
M. F. Deuckeu, et, comme d'habitude, une mono-
graphie d'artiste, celte fois, celle de notre i-om pa-
triote Rodin, étudié par G. Treu.
])e nombreuses repioductions dans le texte des
jirincipales œuvres signalées, et plusieurs belles
planches hors texte, parmi lesquelles deux estam-
pes originales do MM. W. Cjn/ et G. Kampmann,
illustrent ce volume, qui se termine, comme le
liremier, par la liste des musées, galeries et col
leclions, écoles d'art, artistes, sociétés artistiques,
exposilions, revues et publications d'arl, éditeurs
et imprimeurs d'art, etc., d'Allemagne, d'Autriche
et de Suisse.
N eCROLOaiB
On annonce la mort de M. Facchina, maître
mosaïste, chevalier de la Légion d honneur et de la
Couronne d'Italie, décédé la semaine dernière à
Paris, à l'âge de soixanle-dix-sept ans.
On annonce également la mort du compositeur
Luigi Arditi, auteur de la fameuse valse II tacio,
décédé à Brightou (Angleterre .
MOUVEMENT DES ARTS
Collections de M"" C. Lelong
IXVII" ET WIll" siècles)
(Suite) (1)
OBJETS D.'aRT
Porcelaines de Sèvres. — 115. Boite ovale,
guirlandes de laurier ; 4.700.
V2i. Plat, bouquet de fruits et de fleurs: 6.300.
— 123. Tètt-à-tête, Vincennes. Année 17c3. Décor
par Taillandier : 11.100.
125. Tasse et soucoupe. Sèvres, à fleurs : 850. —
126. Deux salières oblongues, sur fond vert. Année
17Û7 : 3.620. — 127. Deux plateaux à bords feston-
nés, Sèvres à rubans verts entrelacés et fleurs,
année 1757; et 128. Plateau rond, fleurs en cou-
leurs, entrelacs émaillés vert, année 1757 : 6.700.
— 129. Deux jardinières carrées, garçons et Ailet-
tes, attributs de jardinage et de pastorales. Année
1757 : 20.000.
130-131. Théière fct sucrier, tasse et soucoupe,
Sèvres, à décors variés. Théière et soucoupe de
l'année 1757. 'Théière décorée par Cornaille : 12 500
et 6.100. — 134. Pot à eau, fond bleu turquoise.
Année 1758 : 3.100. — 135. Cabaret solitaire à
fleurs et attribuls. Années 1761 et 1762 : 28.000.
(1; Y. la Chronique du 2 mai 1903, p. 148.
ET DE LA CURIOSITE
136. Sucrier, tasse arrondie et plateau en forme
de bateau, érnaillée bleu turquoise. Année 1708 :
9_f)00. — 138. Deux cache-pots à guirlandes de
fleurs en camaïeu rose. Année l'J'i'i. Décorateur,
Levé père : 3.100. — 139. Pl:iteau rectangulaire à
couronnes de fleurs et quadrillés dorés ;i fonds bleu
et blanc. A. nti'i. Décor par Mérault aine : 13.020.
140. Tasse droite et plateau, Amours tt atlribuls.
A. 1764. Décor par Mérault jeune : ^j.lUO. I'i3.
Plateau rectangulaire laurier et double filet .rose,
rosaces à fond or. A. 1764 Décor par Tliévcnet
aine : 4.200. — 144. Deux rafraichiesoirs oblongs,
à raédaiUons ; Amour dans un paysage et allégorie
des Arts. A. 1765. Décor par Dutanda : 36.0U0.
14.J. Pla(iue rectangulaire ;ï bouquet de fleurs et
de fruits. A. HPû : 3.600. — 146. Plateau carré,
attributs des travaux champêtres. A. 1765. Décora-
teur ; Vieillard: 4.700.
149. Tète-à-téte, à roses, guirlandes et feuillages
en couleurs cl dorure. A. l'itit. Décor par Xliroutt ;
.-,.000. — 100. Plateau ovale à deux anses, guir-
landfs de roses et de feuillages. A. 1768. Décor
par Mérault aine: 2.900. — l.M. Six cache-pois, à
Lords contournés, les initialts D. B. de la Du-
barry :?). A. 1770. Décor par Pierre jeune ; 5.000,
5.100 et 2.700. — 15'2. Aiguière et bassin oblong
éniailléj bleu lurquoise. feuillages doiég. A. 1772.
Oi'cor par Chauvaux aîné et Legu;iy : S.tOO.
1.Ô3. Petit tableau, bniqurl de Heurs. A. 1773;
11.000. — 154. Deux petits l;ibleaux, femme au
puits et lavi-uses. Bordur. s entaillées bleu. .\. 1/73.
Décor par Pierre aine : 14 000. — 155. cuelle
ronde, plateau et couvfrc'e. à fond vert, réserves
à fleurs et fruits. A. 17 76. Décor par Lobel aine
50O.
158. l'Icuelle ronde avec plateau oblong
et couvercle, fond vert, fleurettes, couronnes et cor-
beilles. A. 1780. Décor par (^hoisy et Boulanger :
8.000.
161. Deux cache-pots à zones bleu turquoise à
fleurs. A. 178i. Dorure par Prévost. Décor par
Xoêt et Massy : 2 90O. — 1112. Petit tableau, châ-
teau fort, riviér.', peroonnngus : H.600. — 161. Deux
vases-balustres à cannelures obliques et d'apercés
en blanc et or sur fond bleu turquoise : 25.110. —
105. Tôte-A-tète à fleurs ; bordures à lambrequins
cirrelés bleu, blanc et or: (i.COO. — lOH. Aiguière
avec couvercle et bassia oblong, fleurs en couleurs,
rubans entrelacés et émaillés rose Dubarry : 32.000.
— 169. Pot à htit, lasse droite et t^ucrier, oiseaux
sur fond rose Dubarry. D''cor do la théière, par
Louise Parpitle : 8.700. — 170. Deux groupes, on
ancien biscuit de Sèvres : Prométliée et Pymalion
en extase devant Galathée, base bronze L. XVI :
29.700.— 173. Plaquecn ancienne faïincc do Houf n,
liaysage avec kiosques, p rsonnages, animaux:
00 -000 •
Porcelaines de Saxe.— l'iS. Deux chiens ; i.0.50.
184. Deux perruches. lia?is bronze doré L. \V :
10,;iOO.
188. Uuatrc stalueltes, les Saisons : 9.7CI). —
189. Deux blatutllis, (ihinois et Chinoise: 2.HI0.
— 190. Ilusto : 5.0LO. — 191. Deux Rroiipcs do
quatre enfants, 1 KttS, l'Hiver: i.OOJ.— PU. tiroupe,
scène galante : 10.800.
19;i. Liroupe de doux personnages, adolescent
debout et jeune femme : 14.000. — 191. Deux per-
sonnages : 10.1110. — 196. Doux gourdes & double
renflement en myosotis, avec liranchages : '.' 8uo.
198. Paire de caudélabris en bronze doré, i\ ro-
caiUes, statuettes eu Saxo : 9.000. — 190. Paire do
candélabres, bronze doré, à feuillages et rocailles
du temps de L XV, ferruche Saxe : 7.750. — 200.
Fontaine à fleur?, bassin ovale à bords fes'onnés
et deux oiseaux : 17..'i00. — 201. Paire do candéla-
bres bronze doré du temps de L. XV, et Saxe, cygne
au milieu de roseaux : 42.500. — 'Ml. Paire de va-
ses Saxe, personnages dans la campagne. Montures
bronze doré du temps L. XV : 45.i)00.
Porcelaines de la Chine et du Japon. — 203.
Vase pot pourri, fond rouge corail, monture et ar-
bustes en bronze doré à rocailles : 5.000. — 206.
Vase en ancien céladon gris verdâirc. Monture
bronze dori!- : 7.900. — 207. Deux cassoletles, an-
cien céladon gris-craquelé, montures bronze doré;:
8. .'00.
210. Paire de vases rouleaux émaillés bleu, mon-
ture brjnze doré : 3.400. — 211. Deux brùle-par-
fums, à mascarons chimériques : 5.4GO.
212. Deux coupes rondes, ancien céladon gris-
craquelé de la Chiuo et bronze dcré du temps de
la Régenc) : 2i.0C0. — 213. Deux coupes, ancien
céladon gris verdâlre, gravé sous couverte à fleurs;
montures bronze doré. t'.p. L. XV : ai.SiX). — 214.
Brûle-parfums ajouré, «ncifu céladon gris verdà-
tre, monture bronze doré L. XV : 8.500. — 215.
Fontaine, vase émaillé blou, roseaux et base à ro-
cailles en bronze doré L. XV, deux cygnes et trois
canards en Saxe : 11.510.
2ir,. Paires de vases côtelés, en ancien céladon
gris bleuté, collereltles it 1 ases à rocailles en
bronze doré du lcm])S de L. XV: U.OOO. — 217.
Fontaine, ancien céladon gris-craquelé, arbustes
en bleu et blanc ; bronzes du temps de L. XV :
9.t00. — 218 Paire do coupes, ancien céladon gris-
craquelé, pieds en bronze doré à volutes, feuil-
lages. Kp. L. XVI : 0.200. — 219. Deux brùle-
parfums oblongs à chrysanthèmes, fond carrelé
ruu^c do fer. Montures en bronze doré. L. XVI :
11.2IX). — 220. Paire de vascsbaluslres émaillé
bleu; bronzes doré du temps de L. XVI : 8.0(Xi. —
221. Garniture de cinq pièces : trois potidies et
deux cornets, céladon fleuii gris bleuté, arbustes :
6.500. — 224. Deux vases hexagones, scènes fami-
liales el rinceaux dorés: 8.8t0. — 220. Vase ba-
luslre, famille verte à six pans : 5.r>i0. — 228.
Deux vases, famille ver le, ù quatre pans, bran-
ches fleuries, encadrcminls. Socles à roaiillcs en
bronzedoié: 5.700. — 229. Deux vases famille verte,
flcurs et rinceaux sur fond rcuge. Montures bronze
doré du temps de L. XVI : 21 .20<l. — 2;Jil. Deux
vases sphèriques, famille vtrto, lambrequin et
chrysanthèmes. Montures 1.. XV, en bronze ciselé
il doré : 93.C00. — 231. Paire do potiches avec cou-
verc'e?, animaux et branchages: 20.0(iO. — 232.
Deux paons famille rose, sur des rochers. Bases
bronze ajouré et doré à rocailles: :!.6(Kt. — 233.
Deux potiches, famille rose. Montures bronze
dor,i. L. XVI: 11 .7i.O. — 237. Deux grands oiseaux,
fainilli' rose: 26.<5O0. — 238. Doux supports nppli-
(|ucs en bronze doré. :'t rocailles, oiseaux en an-
cienne porcehurc do Chine, famillo rose; 4.000. —
239. Potiche avec ciuverde. famille rose, branches
fleuries sur foiul rose: ll.fiOO. — 2iO. IXux grandes
]ioliclies avec couvercles, famille rose, scène fami-
liale : 80.000.
ori'èvrerie. — 247. Dfiix légumiers en argent.
Vieux Pans Pi<in(ons d'Henri Clnvcl : l.i!2<>.
Ilijou.v indiens. — 2t>t'>. Bracelet en or, cinq pla-
i]uc3 en émcrauJc gravée t fleurs. Travail indien:
158
L\ CIIIKJ.NKJUI": IJES AKÏS
6.300. — 269. KraRmont do collier émeraudes-cabo-
chons et sept motifs en or : 5.0OO.
Miniatures. — 278. Miuialii e rondo, poitrails
de deux jeunes fcniinos; fond de paysage. Kp.
L. XVI : 7.9f.O. — 28.3 Gouadie, composition allé-
gorique de deux femmes ass' ses et tenant une cou-
ronne de lleur.s: A la divine Jvlie. Fond do pay-
Eage, xvii' siècle : 3.610.
Sculptures. — 292. Buste maibre blane, gran-
deur nature, de lilkt'c, altribué à .I.-B. Lcmcyne:
(,000. — 293. Deux groupes en marbre blai.c,
attribués à .I.-B. Lomoyne, Vénus nue, debou>, un
(lauiiliin à ses pieds, et l'Amour, et B-ccbus, nu it
debout avec enfant satyre : 29.&00. — 291. Sla-
tuelto marbre blanc, attribui'e à G. Goustou : .lu-
piler assi.s sur les nuées: 12.500.
•JS'Ô. Buste en torie cuite, grandi ur nature, de
« Monsieur Goi?, mort le î.'5 novembre 1700, ;'it,'é
de 75 ans, fait par M. son fils, sculpteur pansion-
naire [sic] du roi » : 4.200. — 296. Deux statueltos
marbre blanc : Amour et fillette assis. Kp. L. X\'I :
5.:)00. — 297. SlaUu^ marbre blanc, jeune lille as-
sise. Kp. L. XVI : l'i.SOO. — 2^8. Butte, marbre
b'.anc, grandeur nature, de M"" de Fourcroy, par
Pajou, signé ot dalé 1789: 105..ïi00. — 299. Buste
marbre blanc, grandeur nature : portrait présumé
de .M'"° de .laucourt, par Ghinard, à Lyon, 1^96 :
11.800.
Bronzes et pendules. — Groupe bronze palino
brune: Kve offrant à .Vdam le fruit défendu. Kp.
L. XIV: 15.21.0.
312. Aiguière et bassin : l'aiguière, en poterie
jaspée anglaise, et le bassin, en poterie japonaise,
monture bronze doré du temps de L. XV : 40.500.
31 'i. Baromèlre et tbermométre, cadres étroits
en bronze doré, à feuillages et branches de lau-
rier, du temps de L. XV : S0.£00. — 315. .Jouet,
simulant une cuisine, en bronze doré, à rocailies,
figurines en ancienne porcelaine do Saxe. Ép.
L XV: 16.2C0.
326. Pendule-applique en bronze doré, à mouve-
ment supporté par doux Ghinois, en bronze laqué.
Cadran signé : Gudin le jeune, à Paris. Kp. L. XV :
12.800. — 327. Doux consoles-appliques, en fer et
bronze doré à volute?, feuillagts et rocailies. Kp.
L. XV; 15.500. — 3'28. Paire de clieuets en bronze
doré, à galeries, jeux d'Amours et rinceaux. Kp.
L. XVI : 19.200.
3:d0. Paire de chenets, en bronze ciselé et doré,
atlributs de Jupiter, coupe oblongue. Kp. L. XV:
43.. 500.
331. Paire de bras- applique?, en bronze doré,
vase enguirlandé et enfant nu. Kp. L. XVI :
9.000.
315. Paire de c.indélabres, slatuette ta bronze, à
patine lirune, de femme debout, drapée à l'antique.
Ép. L. XVI : 25.000. — 3'.8. Pendule bronze doré,
deux s-talueltes: la Renommée et la Guerre. Ép.
L. XVI : 38.U00. — 3.50. Pendule en bronze patiué
et doré, surmontée d'un coq et deux Amours. Ca-
dran signé : Ragot, à Paris. Kp. L. XYI : 15.E00.
352. Pendule marbre blanc. Amour tendant un
cœur à une jeune fille qui cares.se un chien, bron-
zes dorés, (^idran signé : Degré, à Par:s. Ép.
L. XVI : 17.000.— 35i. Paire de vases, en ancienne
p rcelaine tendre française, émaillée jaune et cail-
loutée de brun. Montures bronze doré du temps de
L, XVI : 19.000.
358. Paire de \ases marbre blanc, trois bac-
chants drapés, eu bronze doré. Kp. L. XVI : 25.100.
— 362. Statuette bronze, à paiine brune, do Diane,
xviii' s écle. lîjcailles on bronze du temps de
L. XV: 22.00(>. — 367. Pindulo en bronze doré,
fonlaine avec feuillagis, roseaux, chiens it ro-
cailies. Cadran signé: Vorneaux, à Pjris : 21.000.
Sièges couverts en tapisseri''. — 373. Deux fau-
tcu Is on bois sculpté cl doré, à fleuri.ttes, tapis-
serie do Beauvais. Ép. Régence: U.OCO. — 374.
ijuaire fauteuils en bois sculpU- al Je ré à feuillages
et (.almelte.'^, tapisserie do Beauvais, à tujitsliiés
des fables de La Fontaine. Kp. Piégence : Ii7.0t0.
— 3'(5. Banquette en bois sculpté, peint it doié, à
palmettes, tapisserie de Beauvais : le Loup devenu
berger, d'aprt's La Fonlaine. Ép. Régence: 60.000.
379. Deux marquises en bois sculpté, tapisserie
do Bcauvai.", sirgo vêtu de rouge, guirlai.iles de
Heurs. Ép. L. XV : k.5.:.V0.— 380. Metble de salon,
canapé il six fauteuils en bois scu'pté et doré, à
10 ailles, signé: F.-R. C. Ue\ze Frt.nço.'s lieuz'-,
ruede Cléry }, et tapisseriede Beauvais. Kp. L. -KV :
150.000. — 382. Ouatre fauteuils, en bois sculpté
et point gris, sujets tires des fables de La Fon-
laine, et enfants pertoiuiifiant les Saisons, Beau-
\ais-. Ép. L. XV: 2O.i:00. — 383. Canapé, même
tapisserie que les fauteuils piécédents. Bois peint
gris. Ép. L. XVI: 10.3lO.
Sièges. — 387. Chaise longue, en bois sculpté,
peint vert et blanc, à coquille.", feuillages et ro-
cailks. Ép. L. XV : 9.C00. — S92. Grand canapé
en bois sculpté et doré, à bouquets et guirlandes
de fleuis. Ép. L. XV : 30. UO.
Meubles. — 413. Armoire contournée, en bois
de plaeage, à branches fieuries. en bois de violette
de bout. Bronzes dorés. Ép. Régence ; 2^.400.
41'i. Pe'it bureau, en maïquetcrie de cuivre sur
écaille, à rinceaux et feuillages. Ép. Régence :
28.200. — 417. Deux meubles tn bois de placage et
bionzes. Ép. Régence : 43.100. — 418. Grand meu-
ble eu marqueterie de bois ele rose et bois de vio-
lette de bout, à Heurs et feuilles. Ép. Régence :
19.000. — 420. Commode, en marqueterie de bois
de rose et bois satiné à quadrillés. Ép. L. XV :
23.000.
421. Table-bureau oblongue. en marqueterie de
bois de violette Ai bout, à lleuis et bronzes dorés.
Ép. L. XV : 15.500.
425. Bureau ;'i dos d'àne, en mar.iireterie detois
de violette de bout, bronzes. Ép. L. XV : 25.9C0. —
428. Table cont'. urnée, en bois de placage, fond
elo corne verte et bronzes dorés. Ép. L. XV :
60.000.
433-131. Deux brù'.e-parfuŒ.s en bois sculpté,
point tt doré. Ép. L. XVI : 16.200.— 4:37. Écran
ovale, sur pied à torsade, en acajou ; feuille en
soie blanche brodée à Ueurs et oiseaux. Ép. L. XVI :
lO.OCO.
439. Secrétaire droit à abattant, bois de couleurs,
bronzes. Ép. L. XVI : 14. KO. — 4'.5. Console ar-
rondie, en marqueterie de bois de couleurs à fieurs
tt quadrillés. Ép. L. XVI, et 4-40. Aulre console de
même époque : 28.000.
Paravents et panneaux, en tapis de la Savon-
nerie. — 451. Paravent, à six feuilles en tapis de
la Savonnerie, médaillons à sujets des fables de
La Fontaine. Ép. Régence (l?l-47 : 27.500. —
453. Paraveut à six feuilles en tapis de la Savon-
nerie, oiseaux et attributs de l'Amour, vases fleurs.
Ép. Régence : 80.000. — 453. Panneau, en tapis de
la Savonnerie, fruits et vase de fleurs sur fond
marron. Ép. L. XV 55-60i: 500. — 454. Panneau,
ET DE LA CURIOSITE
159
en lapis delà Savonncrip, enfant nu jouant avec
lies bulles de savon: Quis evadet ? 173i :
1.000. — ^.j.j Deux tabourets à X, en bois sculpté
el doré, à feuillages, rocailles, tapis de la Savon-
nerie, à grosses fieurs sur fond clair. Ép. L. XV :
4.700 francs.
Étoffca. — 460. Tenture en lampas bleu pâle, à
guirUnles de Heurs et rubans en blanc, etniédail-
ion? polychromes à £uj_els champêtres. Ép. L. XVI:
iiSOO franc 3.
Pièces pour sièges en tapisserie. — Tapis-
s;r.es. — 472. Si^ge et dossier de canapé, et dix
p ùces pour fauteuils, en tapisserie de Beauvais, à
paysîges. ï-.p. L. XV' : 3'.t.000. — 47i. Trois pièces;
deux dessus de canapés et siège d-j chaise, gq
tapis'erie de IJeauvais. Ép. L. XV: 51.0C0.
478. Siég^, dossier el deux joues de grand campé,
en tapisserie de R :auvais, à médaillons. Kp. L. X V :
2!i 700. — 4 "9. Siège et do3si-=r d-i canapé, en tapis-
serie de B'^auvais, fjbles de La Fontaine. Ep.
L. XV : 17.000.
485. Ouatre tapisseries reclangalaires lissées d'or
et d'argent, fragment des Triomphes des Dieux,
d'après Noi"! Goypel, fragment du Triomphe de
Vénus, frigiii nt du Triomphe de lîacchus, frag-
ment du Triumplie de Minerve, fragment du
Triomphe de Bac^ihus Manufacture des Gibelins.
Ép. L. XIV: 7d.400.
4SG-'iS7. D.ux tapissîrics rectangulaires tisséos
d jrgent, de la ■ tenture des D.oux», d'après Claude
AuJran Vénus et Junon. Manufacture des Gobe-
lins. Ép. L XIV: lOi.OOO. — 488. Deux tableaux
r. c'angulaircs en tapisserie, jeux d'Amours sur
fond de ])iivs:iges. Manufacture des Gobelins. Kp.
L. XV: 68.01 0.
489. Tapisserie rectangulaire. Eiilè7ement d'Ori-
Ihye par Borée, d'après Boucher ; OritLye, au
milieu des nuages, est emportée ])ar le demi-dieu;
avec la signature : A. C. G. Beauvais ; .V G. Char-
ron . .Manufacture de Beauvais. Ép. L. X V: l'iO 000.
400. Tapi-sserie reclangula're, de la suite dej
M lamor,jhoscs : parc, balustrades, vasoj de flmrs,
giirlandi's el pièces d'eau, /.éphyre et Flore auprès
d une corlieil'.e do Heurs. Manufacture dos Gobj-
lins, atelier de Jans. Ép. L. XV ; 34.500.
Total de ciHte vente : 4.S20.a'.i7 francs.
Succession Monvallat
Vente fdile à l'ilùtel Droujt, salle 1, les 20 cl
21 avril, par M° Lair-Duhreuil el M. Bloclio.
Jloi.ieries . — 20. l'anneau en bois tculpté,
femni! symbolisant l'.VgricuUuro dans un paysage.
l'.yi. df la H' 11 lissanco : 1.0:20.
09. Dessus de jiorle on bois sculpté à couronne
0 guirlande d« lauriers. Éj). Louis XV : 2.000. —
loi. Boiserie du temps de Louis XVI, en bois
sculpté cl peint en blanc : O.SOO.
109. Boiserie d'aucienno diipelle d(> château du
liîmjis d' L-iuis XV, m chêne nat irel sculplo, on/.u
panneaux l'i attributs relgieux, un iunneau incom-
plot, un de, BUS de porto a painns : l.OO.').
Ueiiblcs. — 193. (jinapé couvert en ancienne ta-
pisserie de la lleniiissauce au point cl au petit
liciiiit, dossier ot siège reprèacntunt d-'s dames no-
bles dans un parc ; 9,'5.
Sculpliiri's. — 21.'i C'ieminéo on marbro grio'to-
Ép. I>ouis XVI, friao et pilaslrj» h rosaoos, entre
-ttCS rehaussés d'or ; 710. — ^18,219. D»ux bjslos
d'empereurs romains en marbre blanc, en armu-
res Ép. XVI' siècle: 1.03'>.
Produit: 37.810 fr. 50.
Succession de M. le comte de Chaudordy
Vente fa'te à ITIôtel Drouol, salles 5 el 6, les".JO,
21, 21 et 23 avril, par M' Ternisien, MM. l'aulme
el B. Lasquin fils.
Faïences et porcelaines. — 77. Paire de giran-
doles, époque Louis XV, en bronze ci-elé et doré,
figurines cl fleurs en Saxe. Joueuse de vielle el
joueur de cornemuse : L3J0.
120. S icrier et tasse avec soucoupe, Sèvres pale
te.ndre, à vases de lleurs el or, fond gros bleu : 780.
— 13'i. Assielle, Sèvres pùle tendre, médaillon na-
ture morte : 1 000. — Vi'i. Assielle, Sèvres pâle
tendre, médaillon circulaire, nature morte: 1.600.
— l:iG. Quatre compjliers. Sèvres, carrés à coins
arrondis de bouquets de roses: 2.300. — 140. \er-
rière. Sèvres, à la f-uille de chou avec bouquets
d ; fioirs el atlributs : 1 200. — 141. Paire de vases
tulipes. Sèvres pâle tendre, à fleurs : 1.500.
Meitb es anciens et modernes. — 32'5. Bureau
cylindrique, époque Louis XV, en marqueterie à
damiers en bois de couleur : 1.2C0. — 327. Lit de
repDS Louis XV en bois sculpté et doré, à médail-
lons en tapisserie ; 2.150. — 3 il. Secrttairc époque
Louis XVI, en marqueterie de bois de couleur et
bronzes ciselés et dorés : 2.150.
Sièges en tapisserie. — 3J0. Kcran, tapisserie
L. XV à lleurs el vu'atiles : 1.2(Xi — 392. Deux
fiuleuils, en bois sculpté, ép. L. XIV, tapisserie
au point, lleurs, animaux et pcrfonnages : 1.080.
— 393. Douzj fauteuils en bois tourné et sculpté,
tapisserie au point, t. fleurs, oiseaux et personna-
ges: ô.lHlO. — 395. Fauteuils bas, ép. L. XV, en
bois sculpté, tapisserie à médaillons, fabLs de la
Fontaine : l.SOO. — 3'.'5'6is. Six chaises en bsis
sculpté, stvle L. XV, tapisserie ancienne, à fleurs et
fruits, cp.'L. XIV: 2.075.
397. Deux fauteuils L XV, tapisserie d'Aobus-
sin, médaillons, jeraonnages cl animaux ; 500. —
398. Six fauteuils ép. L. XV, tapisserie d'AubJS-
son, à sujets d'après Le Prince : 3.200. — 3.)9.
Meuble de salon t\>. L. XV, canapé el dx fau
teuils en ancienne tapisserie A figures : 13.300. —
40J. Meub'e do salon, doux grandes bergères, six
fauteuils el un écran en bois sculplo cl djré, ta-
pisserie ancienne à sujets des contes do La Fon-
taine ; 10.200. — 401. Ameublement de salon en
tapisserie d'Aubusson, ép. L. XVL canapé ber-
gère et six fauteuils h animaux et enfanta, d'après
lluol; ll.lOO. — 40'L Meuble de salon, ép. L. XVI,
canapé, six fauteuils tapisserie d'Aubusson : 7.&U0.
Tapisseries. — 40i. Tapijserie rectangulaire da
la série des mois de Lucas. Les Vcndimgi'S. liobe-
lins xvii* siècle, d'après le carton attribut' l't Lucas
de Loydo : 3J.1<X). — 40Ô. S^.'rie de quatre tapisse-
ries ft sujels tirés de l'Aicien Testament. Bordures
ft arabesques 01 médiillons. Flandre xvii* siè,.-la :
20.00J. — 4(X'>. Tapi,<serie, le Jugoinvnl de Salo-
mon, do la menu série. Flandre wu" nécle ; G.ÙX).
— 407. Tro 8 tapisseries :\ sujets d« l'IIistoiro
d'Ariiiiio. Bordures A guirlandes et pauiora de fleurs.
Flandre xvii" siècle: ll.9.->().
408. Fragment d'eiu'aJ renient de lapisserio, eu-
faiils et guirlaidcs de fruit.s ot de fli'urs ; en partie
liisé d'or. Tapiss 'rie do Bruxelles xvii* siècle:
3.C0J. — Uû. ChusubU et doux dalmaliquis oa
JliU
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
velours rout;8 av(C applications de broderie argent,
A\G. Deux bandeaux xvii* siècle et A[7. lîindcau
avec applications d'armoiries durées ; kjis'o.
Total : 215. 6Gi francs.
Collection Edmond Taigny
Vente d'objets d'ait ancirus de la Chine et du
Japon, failG à l'ilôlel Drouot, les 20 et 21 avril,
salle 8, par IM° Chevallier et M. Bin^.
Céramique. — Vase en porcelaine do la Chine,
sphériquo sur piédouche et col évasé. Couverte
céladon craquelé, à ]ialmeltes en relief; période
des Mings : 'l'î'i. — 4. Cornet en porcelaine do la
(îliine à balustre, à bord évasé. Fond rout;e, rin-
ceaux vermiculés et émaux verts et bleus rehaussé
d'or, l'ériodade Kang-hi : \.'m. — V^O. l'.ol : ^10.—
]2'i. Figure en t;rés noir, le poète Ilitomarou ; 400. —
125. Figure d'aveugle, en grès emaillé de Sélo,
jaunâtre : 2.310. — 12'j. Statuette de Jurô, en grés
d'Owari. Signé : Ogata Sliiuhé : 400.
livonzes. — l(j9. Statuette en bronze chinoisaux
lors d'or, Tchéoul ao, dieu de la longue vie, do-
))Out : CIO. — 20Î. Vase en bronze di Japon, à
panse sphérique, ceinture cloutée et col cylindrique.
Patine verte : 495.
Lique du Japon. — 25S. Feritoire rectangulaire
aux bords sertis d'argent et laque d'or. Champ de
riz et gerbes à des piquets de bambou : '?2i).
Proluit : 33.000 fr.
Cabinet Félix Ravaisson-MoUien
Vente de sculptures et objets d'art, faite à
l'Hôtel Drouot, salle 9, le 25 avril, par M" Coulon.
Sculptures. — 1. Antique. Femme gréco ro-
maine, tête eu mariire: 6.100. — 11. xiv s ècle.
Tête de Sainte Femme. Bois, travail ilalien : 3.350.
— 12. Donatello. Anges chanteurs, bronze, panneau
de porte : 800. — 13. Donatello. Buste du Christ
en prière. Terre cuite ; 2.8j0. — 14. Michel Ange
Buonarottl. Buste d'esclave. Marbre: 28.500. —
17. Rossellino. La Sainte Vierge avec Jésus tenant
un ci- eau. Terre cuite : 520.
Dessits. — 30. Fra Filippo Lippi. Tète d'homme
t>eé. Crayon gris et blanc : 63). —32. Michel-Ange
Buouarotli. Le Serp = nt d'airsin. Etude pour la
chapelle Sixtiue : IICO. — 37. P.-P. Eubens.
L'Assomption. Dessin en trois tons : 2.500. —
39. Rembrandt van Piyn. Jeune homme au travail.
Lavis : 2.600. — 4f). Rembrandt. Homme au lit
jiarlant à un visiteur. Dessin à la plume : 500. —
41. Rembrandt. Paysage. Dessin à la sanguine :
430 francs.
Produit: 53.000 francs.
Succession Aatokolski
Vente faite à l'Hôtel Drcuol, salla 11, le 4 mai,
par M" Chevallier et Boudin, MM. Mannheim et
J. Ferai.
Tableaux anciens. — 2. Holbein (.Vtt. à J ).
Portrait d'un seigneur : 25.500.
Faïences. — 14. Bas-relief en terre cuite émail-
lée, de l'atelier des Robbia (xv siècle) : La Vierge
assisir tenant l'Knfant .lésus : 5.000.
fl>»'iuo; — 19. Plaque en émail peint de Li-
moges, XVI' siècle, atlr. à Jean II Pénicaud ; gri-
saille, tons de chair et dorure : le Christ cru-
cifié : 7.10).
JlroHzes. — 59. Deux landiers en bronze à patine
brune. Amours et divinités mythologiques. Italie,
XVI' siècle : 5.IJ00.
Produit : 100.901 francs.
Colloction ■y. Itzinger
Vente faite à Berlin, le 21 avril, par MM. Ru-
d(jlf Lepke.
Prix en francs :
68. Tabali'TC en or. Lp. Louis XV : 12.000 —
98-99. Cartel montre Louis XV en bronze et une
paire d'appliques : 6.7.50. — 61. Commode (^arid,
Liuis XV : 6.'250. — 71. Slaluelte de Satyre debout,
rn lironze patine. Ép. de la Renaiss. : 4.225. —
70. Armoire Louis XV : 3.250. — 63. Poignard
suisse XVI* siècle : 1.7.j0. — 59. Cadre, style Re-
naiss. ital. (de la coUect. Demidoff) : 2.350. — 60.
Ponlule (Louis XV) de Frédéric Duval : l.'2.')6.
Tableaux. — 201-202. Biset 2 portraits : Un
chirurgien et son épouse : 8.637. — 189. Eug. Isa-
bey. Départ pour la chasse : 6.G37. — 203. Dirk
Hais. Intérieur : 6.275. — 204. Pereda. Nature
morte : 3.850.
Total : 121.803 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition d'études et dessins de M. Louis
Payret-Dortail, hall d^ la Mode Illustrée, 56, rue
Jacob, jusqu'au 9 mai.
Exposition de M. Rupert C. W. Bunny, galerie
Silberbcrg, 29, rue Taitbout, jusqu'au 26 mai.
Exposition do paysages de M. Murer, en son
atelier, 39, rue Viclor-Massé, jusqu'au 15 mai.
Exposition des Miniaturistes et Enlumineurs
de France, au C.orcle de la Librairie, 117, boule-
vard Saint-Germain, jusqu'au 30 mai.
Exposition de tableaux de M. Pierre Laprade,
galerie Vollard. 6, rue Laffitte, du 13 au 30 mai.
ProBince
La Roche-sur Yon: Exposition des Beaux-Arts,
(lu 10 mai au 1" juin.
Étranger
Dresde : Exposition des Beaux Arts, ;\ partir
du 6 mai.
Madrid : Exposition des Beaux-Arts, au Cercle
dos Bellas Artes.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N» iO — 1903
BOREAUX : 8, RUE FAVARt (2« Àrr.
16 Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seinc-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Le 3Sruméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
'l convient de reconnaître que l'Ad-
ministration fait tous se.s clïorts
pour no lai.sscr aucun doute sur
son apatliie. i']n dépit des protes-
tations et des avertissements maintes fois
répétés par la presse et exprimés jusqu'au
l'arlrmont, elle se refuse à prendre au sérieu.x
les jpérils d'incendie (pii menacent le Louvre.
I';ilc fait mieux encore. \on contente de jouer
avec le danger, elle prend jilaisir à l'accroître.
On peut voir, dans la cour Xaiioléon, des
baraques se dresser |nvs du ministère des
l''iiiances, sous les fenêtres mémo du musée,
('.os baraiiues sont en Iiois; elles sont liabi-
ti'es |iar de mallicureux employés qui y jjiéient
e( (|ui no maiMiucnt [las d'y faire du IVu. l^eur
présence est une menace perpétuelle.
Les esprits simples jicnscront f|Uo sans
doute elles sont indispensables au ministère
et ([u'clles ne sauraient disparaître sans faire
11' plus fjrand tort aux tinances de l'Ktat. Or,
ces précieuses et menaçantes baraques sont
aujourd'hui sans emploi. I'"<llcs furent instal-
lées jadis en dos circonstances ])articuliéres,
qui imposaient au ministère des ]'"inances un
surcroît do travail ot rèclamaicnl une siirabon-
danco do personnel. Elles ne sont plus qu'une
survivance du passé, aussi inutile que <hui-
b'croMso.
]''aut-il aj(Uilcr encore <]u'ellcs ont le dos-
avanta^o d'étro furl laides? La cour Napo-
léon, ni le-i brilimoiits du Louvre n'ont besoin
do celle annexe informe, qui les met en péril
et, à la fois, les déshonore. Mais r.Vdminis-
Iration, qui traite à la légère l'incendie tou-
jours redoutablo du musée du Louvre, en
prend encore bien plus à son aise avec la
beauté de Paris. Elle met à maintenir le mal
toute la persévérance qu'elle ne met pas à
faire le bien.
NOUVELLES
*♦* Dimanche dernier, 10 mai, a eu lieu, au
cimetière Montparnasse, l'inautruration d'un
monument ù Sainte-Beuve, œuvre du statuaire
José de Charmoy.
»*, Mardi dernier ont été inaugurés au ciine-
licrc de Pantin un buste do l'aéronaule Severo
et un médaillon du mécanicien Sache, œuvres
de M"* Bloch.
*** Parallèlement à la l)elle expo.sition des
.\its musulmans qui est ouverte actuellement
au pavillon de Marsan, la Bibliothè(|ue Natio-
nale, par les soins do MM. Dmont et Blocliel,
a or^'anisé une petite exposition. i\ la paierie
Mazarinc, des plus beaux nianusciits à minia-
tures de ses collections, l'ne des grandes curio-
sités csl d"y pouvoir étudier les manuscrits de
la célèbre collection SchelVr, qui fut acipiise
l'an dernier par la Bibliolhèi|uo.
*♦♦ Le mogasin de vente des Manufactures
cl Aleliors d'art do l'i'aat vient d'ouvrir au coin
du tioulevarj des Italiens et de la rue l-'uvart.
(m y trouve les produits <lo Sèvres ol île lu
Monnaie, et les gravures do la Chalcographie
ilu l.ouvro.
.\nnoni;ons, à ce propo.e, que noire distingué
collaborateur M. Henry do t'.liennovièros, con-
servateur adjoint dos peintures, dos dessins,
et do lu <Uialco({raphie du Louvre, va pulilier
dans qiielipios jours, chez l'éditeur Joanin. un
catalnuuo soniiuairo do la ('.hulcot;rophie du
Louvre, (|ui sera suivi, dans qtiel(|uos mois,
d'un catalogue général historique et analviiquOi
ib'2
LA CHRONIQUE DES ARTS
illuslri' (Icrciiruducliuns.dcce c'ûiiieuxcnKcnible
de ]ilanclies qui ne iiionle |ias à inoins de 7.000
numéros.
^*ji: Los « Amis du Louvre », unis aux « Amis
du Luxembourg « que prt^sidc M. Delpcuch,
ancien sous-secrélaire d'I'^lat, vont demander
nu ministrû de l'InslrucUon publique et des
rSeaux-Arls de faire retirer de la façade de
l'Op(''ra le fameux ijroupe de Jm Danse de
Curpcaux. Le ministre ferailcxéculerune copie
en pierre de ce groupe, et c'est cette copie qui
serait expos(''C, devant l'Opéra, aux dépréda-
tions des éléments.
**:)< La salle des Fêles de la Galerie des Ma-
cliines, la dernière construction jusqu'ici in-
tacte de l'Expûsit'on de 1900, vient de dispa-
raître. I^'État a imposé aux entrepreneurs
chai'gés de la démolition l'obligation d'en retirer
inlacis les quatre triptyques de MM. Flamong,
C.urmon.Maignan et Roehegrosse,qui ornent sa
coupole. Les peintures des voussures des
arcades et des amphithéâtres, allégories des
Mois et des Cinq parties du monde, qui sont de
MM. Diogène Maillard, Thirion, .Surand et
Ilirsch, ainsi que les Saisons de Mil. J-P. Lau-
rens, Tliibaudeau , Courtois, Bonnencontre,
Motte, P. -A. Laurens et autres, doivent être
également réservées pour une vente ultérieure.
:(;*:(; « L'art pour le peuple et par le peuple »,
tel est le but cjue s'assigne une Société inter-
nationale qui se constitue en ce moment, sur
l'mitiative de M. Jean Lahor. Elle étudiera en
des réunions, des congrès, des expositions,
toutes les questions intéressant l'art populaire.
^'associant aux œuvres des habitations ou-
vrières ou à bon marché, elle se propose de
créer, à bon marché aussi, leur décoration et
leur mobilier; et elle prendra donc en ses
attributions toutes les questions intéressant les
habitations ouvrières et l'art qui leur jieut et
doit être appliqué, comme à tout édifice des-
tiné aux besoins du peuple, à toute » maison
du peuple », école, bibliothèque ou instit'it po-
pulaires, mairie, gare, caserne, hôpital, etc.
La Société fournira à la fabrique et à tous
d'excellents modèles pour renouveler, dans un
style simple et pur, le mobilier imposé aujour-
d'hui par tant de fabricants sans goût.
Afin de créer cet art nouveau pour le peuple
et pour tous, et afin aussi de le faire en partie
créer par le peuple, comme il créait son art
autrefois, la Société provoquera la formation à
Paris d'un musée d'Art populaire et la création,
en chaque capitale de nos anciennes provinces,
de musées provinciaux.
La manifestation première de celte Société
sera une grande Exposition internationale
d'art et d'hygiène, dont l'habitation à bon mar-
ché serait le centre.
**;(: M. Albert de Sarrel de Grozon vient de
léguer à la ville d'Arbois sa maison pour en faire
un musée et 100.000 francs pour entretenir ce
musée, au-dessus de la porte duquel on devra
sceller une plaque portant le nom du donateur.
Le testament lègue, en outre, à la Société
d'agriculture, sciences et arts de Poligny, pour
acheter ou construire un holel destiné à cette
Société, une somme de 100. OùD francs.
**» 1-c yf) avril a eu lieu à Venise, en pré-
sence du prince royal, du ministre de l'Inslruc-
lion publique italien M. Xasi, de M. Chaumié.
imnislrc de l'Instruction publique de France,
et du maire de Venise, comte Grimani, la pose
solennelle de la première pierre du nouveau
Gamjianile, qui sera réédifié exactoment sur le
modèle du précédent. On pense que la cons-
truction sera terminée dans quatre ans.
:);** Au cours de travaux exécutés en ce mo-
ment à la cathédrale Santa Maria del Flore, à
Florence, où l'on met en p'acc la nouvelle
[lortc centrale, œuvre de Passaglia, on a dé-
couvert, en déplaçant l'autel de la Sainte-ïri-
nité, une inscription qui accompagnait jadis le
sarcophage de l'évéque Orso, dont cet autel
avait pris la place, et cette inscrijition donne
le nom de l'auteur du monument ; Opéra — De
Lenis Natas Kx Magno Camaino.
(Je Camaino était un disciple de Giovanni
Pisano, et le monument fut exécuté en 1321,
à la mort de l'évoque Orso.
Des lavages prati(]iiés sur les parois en
pierre de la chapelle, annonce le correspon-
dant du Temps, ont remis au jour les traces
d'importantes décorations polychromes faisant
fond au sarcophage. En outre, près de la
fenêtre voisine, et sous une teinte couleur de
pierre, l'architecte qui dirige les travaux s'est
aperçu qu'il y avait des auréoles de saints en
riief. Or, après avoir enlevé la couche qui les
recouvrait sont apparues, en effet, plusieurs
tètes de saints à nimbes d'or. Ce sont des pein-
tures du trecento ou du quattrocento, alter-
nées de riches ornementations. En poursui-
vant les recherches, on s'est rendu compte
que les parois latérales de l'église sont toutes
couvertes de semblables décorations cachées
do la même façon. Il y a là tout un travail dé-
licat à effectuer pour rendre à la lumière ces
intéressantes peintures.
La précieuse mosaïque de Taddeo Gaddi,
représentant ie Couronnement de la Vierge,
située au-dessus de la grande porte, à l'in-
térieur, a été restaurée. Les fresques, peintes
par Santi di Tito, élève dé Michel Ange et d Al-
lori, qui sont de chaque côté de la mosaïque,
ont été netlovêes.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION CAROLUS DURAN
« .J'ai tout donné à C mrbct, dit Castagnary
à la fin de son Sulon de IS6G, parce que plai-
der la cause de Courbet, c'est plaider en
même temps la cause de ceux qui l'entou-
rent : ]Millet, Bonvin, Ribot, VoUon, Roybet,
Duran, Legros, Fantin, Jlonet, Manet. » La
présence à l'E.xposition ccntcnnale de 19U0
de YHomme endormi (1801) et de VAssassiné
(ISOGi a certifié quelle étroite parenté rat-
tachait M. Carolus Duran au maitre d'Or-
nans. Ici même cotte filiation se trouve
confirmée par le tableau du Convalescent.
M. Arsène Alexandre, préfacier du catalogue,
n a point manqué d'insister sur ce point et
ET DE LA CURIOSITE
If 3
il est encore d'accord avec ceux ijui le jjrc-
cédtTcnt dans la critique, lorsqu'il se porte
garant de l'indépendance du talent chez
M. Carolus Uuran. X'est-ce pas à propos du
Portrait de M"" l-'eydenu, exposé en 1870, que
M. Théodore Durct s'exprimait de la sorte :
" Délaissant le terrain con\entionnel et reje-
tant toute idée de type étranger au temps pré-
sent, M. Carolus Duran fait pour le portrait ce
que les maîtres naturalistes ont fait pour le
paysage. Il se met en face du modèle vivant et
il cherche à le reproduire par une opération de
prime saut, ne voulant voir c)i luique ce qu'il
possède en propre. Ce n'est donc plus un type
indécis, froid, plus qu'à moitié convention-
nel, comme ceux do M. Cabanel, que M.
Gaiùlus l)uran nous montre, mais un tyjic
rcel, une femme vivante, la femme de notre
temps telle qu'elle a, en toutes choses, une
manière à elle d'être et de paraître. "
Exécuté en 1873, le portrait de M"" Croizettc
;'i cheval, au bord de la mer, justifie autant,
si ce n'est plus encore, les éloges décernés
par M. Théodore Duret ; apr^s trente années
il n'a rien perdu de sa lière allure, de son
style; il prédomine parmi quantité d'autres
toiles célèitres, diverses à rextrémc, op-
portunément remises au jour le Mailrc
(l'armes, lo Portrait de ma mère, YEnfant sur
/oiidpris), et en toute assurance on doit le tenir
]](jur l'ii'uvrc par où M.C^Iarolus Duran s'est le
plus grandement honoré dans la pratiiiue de
son art.
Exi'OsrnoN' huk'sai, uiRcsiiini':
ET KOUNIYOSHI
Cette réunion vaut par elle-même et par les
enseignements ([ui peuvent en être tirés. No-
tre génération ne professe plus le culte d'an-
tan :i l'égard de ces trois maîtres, relative-
ment modernes, grâce à qui l'art graphique
du Nippon fut, pour une bonne ])art, révélé
aux premiers japonisants. Ils paraissent les
hfrilicrs d'une tradition glorieuse, mais c'est
pluti'it à leurs devanciers, moins iiahiles
peut-être, mais autrement puissants, que va
notre dilcction. Il n'en faut pas moins ren-
dre justice il tout ce (ju'il peut y avoir do
verve dans une scène de mci'ur.s do ll(d<'sai,
do sens ])ilt';res(|ue dans un paysage d'Ilirns-
higé, de beauté terrifiante dans les cauclie-
mais (le Kminiyoshi. Puis l'occasion e>t
encore précieuse de conslaler l'ascendant
exercé par ces exemples sur nos arlisles de
France, llesttellc vue cavalièrede lliroshigé
dont on serai! tenté d'attribuer la palcriiilé :'i
MaïU'l, tant l'auteur ilc ïdliimjtia sut inté-
gralement s'assimiler les principes d'ob>erva-
I ion et jiis(|u'aux [irocédés de notation du maî-
tre japiiiiais.
i;xi'osrrio\ l.mmi.M)!': i:t min.mitz
l,cK expositions de la Sjciété Nationale des
l!eaux-.\rts et celle des Indépendants surtout,
nous ont appris à connaître et l'i goi'llor très
vivement les ouvrages de M . Pierre I.apradc
et do M. Paul Minarlz Les dèlnils du pre-
mi(>r (latent du Salon de 18'.)'.); .M. Pierre l.a-
[U'ade y avait envoyé deux vues du Luxem-
bourg, qu'il remontre aujourd'hui, et qui
fixaient d'emblée sur la qualité Je sa vision,
sur sa sensibilité et sur son goiit. Dans la
suite, ces dons heureux se sont fortiûéF, dé-
vfdoppés: tour à tour M. Pierre Laprade
a abordé les genres les plus variés, la pein-
ture d'intimité et le paysage, le nu et la na-
ture morte, et toujours il a prouvé, avec un
égal succè.s, son amour de la belle matière et
sa prédilection pour las accords de tons à la fois
lichcs et graves. Il est au nombre des plus
délicats artistes que les dernières générations
aient vu se produire.
C'est à la définition de la vie parisienne,
des lieux de disiracticn,dc plaisir, quesecon-
sacro le talent primesadtier et souple de
M. Minartz. Après Degas et Lautrcc, après
M. Louis Legrand et M. Paul Rcnouard,
M. Minartz a su faire ouvre personnelle en
donnant comme objet ù son art la peinture
des bals, des cafés-concerts et des théâtres.
Ajoutez que cet observateur averti se double
d'un peintre attentif à la variété des ambian-
ces et au Jeu des diaiirures, si bien que ses ta-
bleaux ne valent pas moins par l'agrf ment de
la technique que jiar la contribution qu'ils
apportent à l'iconograiihie des mours pari-
siennes au commencementduvinglièmcsiècle.
jixposrno.v de i..\ o.vleiue weill
La renommée pleinement épanouie y fait
escorte ù la célébrité naissante. On y voit des
jieintures de M. René Ménard, de M. Dauchez,
de M. Luce, des a(|uarellcs de M. (iaston
Prunier et, côte à ciJle, des tab'eaux ayant
pour auteurs des artistes justement applaudis
aux Salons des Indépendants : M. Marcpiet,
M. Matisse, M. René .luste, M. Ph. Charbon-
nier.
liXl'UslTION lai'lCIiT IILNNY
Parmi la cohue annuelle des Salons, les ta-
bleaux de M. Ru|iert Hunny .se sont d'emblée
aristocratiipiement dllVérenciés. Un les a ai-
més p(jur l'originalité de la conception et
l'aisance de la tenue, pour la particularité do
l'éclairage et l'harniimie du coloris; dans
cette exhibition intime, de semblabicsmérites
recommandent les deux allégories ayant pour
-.11 jet l.ix Heures; elles constitueraient, à notre
sciis, d'agréables cartons do tapisserie; des
portraits, des paysages, olïranl Ihitérèt
d'i'tudes accessoires ou préliminaires, .s'accor-
dent à pré.>ager le décorateur charmant que
pourrait êlre M. liupert liunny t-i l'occasion
lui était fournil'.
H. M.
Académie des Beaux-Arts
Si'tince du U mai
Pri.e. — I.a SL'ctioii do couiposilioii nuisicnio
|ii(i|)i]SO (lo dOcirner lo prix Itossiiii, dont In va-
liur l'.st ilo H.llX) francs, A la purtilion portant
four i'piKrRplie : l.nlior, inscrilo smis la n* •.?. I^
neni do l'autour sera procliuuiï samedi prochain.
IC',
LA CimONIQUE DES ARTS
Académie des Inscriptions
Séance du 8 mai
Prix. — L'Acadc'raie alloue sur les fonds de la
fondation Garnier " affectés chaque année à louli-s
les expéditions, missions, voyages, fouilles cl publi-
cations que l'Académie croira devoir faire cxécu'.er
dans l'intérêt des sciences historiques et archéolo-
giques " '
6.000 francs à M. Dufour, architecte, pour ter-
miner les recherches archéidogiqucs commencées
en 1001 dans le monument khmer du Bayer à
Angkor;
1.500 francs au lieutenant Desplagnes pour re-
prendre et continuer ses fouilles dans les tumuli
de la région de Tombouctou.
Un médaillon d'or de Const/DiHii. — M. Ba-
belon commun que à l'Aciidémie un grand mé-
daillon d'or de Constantin qui fait jiartie des
collections do M. Carlos do Beislegui. Go bijou,
qui donne à Constantin le litre d'Ineictiis Cons-
tiintinus Maxintus Augustus et porte au revers
la légende ; Félix advcntus Aiigustorum noslro-
mm, a été frappé pour commémorer la célèbre
entrevue de Constantin et de Licinus, à Milan, en
février 313. On sait que c'est dans celte conférence
que fut proclamée pour la première fois la liberté
des cultes.
Commiinicntion. — M. S. Reinach communique,
au nom de M. Clerc, directeur du musée de ilar-
seille, un bas-reliof découvert à Montsalier et
appartenant à l'abbé .Vrnaud dAgnel.
Il représente un groupe de trois personnages et
une tète humaine de grande dimension pt^sée sur
une espèce de socle portant des lettres grecques
dont le sens nous échappe.
Société des Antiquaires de France
Séance du 6 mai
MM. Gauchery, Mayeux et Fromageot sont élus
associés correspondants nationaux à Vierzon iCher)
et à Paris.
M. le baron de Baye, au noui de M. Delort,
de Villefranche-sur-Saône, communique une bou-
cle de ceinturon trouvée à Messiny [kia].
M. Maurice expose que l'autel représenté sur
les monnaies du Bas-Empire se rencontre toujours
sur les pièces frappées dans des villes qui étaient
le siège d'une assemblée provincia'e.
Le Commerce des Œu'VTes d'art
ET LES AM.\TEUES AMÉRICAINS
Dans le premier fascicule d'une nouvelle revue
d'art publiée à Berlin il), l'un des plus émmenls et
le plus universel des connaisseurs, M. Bode, a cru
devoir mettre en garde les amateurs américains
contre une véritable conspiration dont ils sont vic-
times. Son arlicle, écrit avec verve et sans réli-
(1) Kunst und Kiinstler, nov. 1903, p. 5-12.
cences — il ne se gène pas pour imprimeries noms
propres tout au long — n'est pas moins amu.^tant
qu'instructif et vaut la peine d'être résumé avec
délail.
Il existe aax Etats-Unis que'ques coUeclions
déjà anciennes, formi" es lentement par des hommes
de goiU, auxquiUcs M. Bode ne marchande pas les
éloges. C'eft au prix d'un labeur personnel, de
voyages multipliés, q'ie M. Quincy .\. Sh;iw a réuni
Ifs œuvres d art qui ornent sa petite villa prés de
Boslon. Henry Marquand. auquel New- York doit
son Metropolitan Muteum, avait mis des années à
composer sa galerie de peinture, comprenant des
œuvres de ;I'iembrandt, de Rubens, de van Dyck,
de llobbcma, de lîuisdael, de P. Crislus, ainsi
qu'une riche série d'anliquilés de tout genre qu'il
donna, de son vivant, au musée. Entre IHHOtt 1890,
qurlques Américains surent habilement tirer parli
du bon marché relatif des o.'uvr'^s d'art anciennes
qui paraissaient en foule sur les marchés de l'Eu-
rope. Ainsi, M. Henry Havemeyer a pu, en peu
d'années, former la galerie qui décore .»a naison
(le New-York el dont une salle cnliére est ornée de
portraits authentiques de l'embrandl. Ainsi encore
se sont constituées les collections de M. Y'erkes, à
New-York, et de M. Gardner, à Boston : la veuve
lie ce dernier a continué à acheter des eeuvres d'art,
tant en Italie qu'en .Angleterre, et a fait bâtir, paur
les exposer, un palais qui doit bientôt devenir mu-
sée public. Parmi ces collectionneurs, qui ont su
faire vite et bien, on peut encore nommer MM.
Ryerson et IIend(-rson à Chicago, M.Angus à Mont-
réal. Mais tous ces aaialei;r3 ont cela de commun
qu'ils ont acheté eux-mêmes leurs œuvres d'arl,
qu'ils les ont choisies une à une, qu'ils les aiment
et en comprennent la beauté.
De bonne heure, les Américains ont commencé
à acquérir des tableaux français, en particulier de
l'école de Fontainebleau, qui n'étaient pas ap-
préciés a leur valeur en France même. M. Quincy
A. Shaw, qui, outre de nombreux tableaux de
maîtres de Barbizon, possède une centaine de
peintures, de pastels et do grands dessins de
Millet, racontait à M. Bode comment il acquit
son plus grand tableau de Millet, une Tuerie de
porcs, avec des figures de grandeur naturelle. II y
a une quarantaine d'années, demeurant à Paris,
il aperçut cette peinture à la fenêtre d'un petit
magasin et, frappé do sa beaulé, nhésila pas à en
faire l'emplette. Mais, comme sa chambre était
déjà encombrée de tableaux de l'école de Fontai-
nebleau, il dut suspendre le nouveau venu dans
son salon. Tous ses amis qui vinrent lui rendre vi-
.site s'étonnaient qu'il eût pu acheter une toile aussi
r.dicule; à la fin, intimidé par leurs critiques, il
vendit le tableau. Plus de treuti ans après, il le
rencontra dans le commerce en Amérique et l'acheta
vingt fois le prix payé à Paris, comme pour se pu-
nir lui-même de la faiblesse dont il avait preuve
en écoutant des conseillers incompéloats.
Non seulement la coUeclion Shaw. mais les mu-
sées et collections privées de Buston, New-Y'ork et
Chicago, contiennent, dit M. Bode. plus de chefs-
d'œuvre de l'école française que toutes les collec-
tions d'Europe, sans en excepter celles de la
France.
On peut reconnaître la même supériorité aux
collections américaines d'objets japonais et chi-
nois : Celles de M. Felonosa (peintures . de M.
Morse (porcelaines, au musée de Boston , de M.
ET DE LA CURIOSITE
K5
Garlani à New York porcelaines), de M. van
Iloorn à Montréal (seulpturesca pierre du Japon).
Seule, la colloclion orientale de M. Salting, long-
temps exposée à Soulh Kensiugton, peut être com-
parée à celks-là.
Après cette génération de collectionneurs connais-
seur?, a paru colle dts collectionneurs qui ne sa-
vent pas granJ'chosc et sont d'aulant plus pressés
iracquérir. Ils veulent faire grand et éblouir le
monde; à cela semblent se borner les jouissances
que leur procurent les œuvres d'art. Leurmélhode
favorite consi.ste à aclut-r des collertions en bloc,
parce (ju'ils sont trop occupés ou tiop ignorants
pour en former pièce à pièce. A celte nou\ello
couclie d'amaleurs nponJ une nouvelle couche de
niarcliands. Leurs fouruisteurs liabiluols ne sont
plus eux mêmes des conra;:s.ur.-i, mais des spécu-
lateurs souvent dépourvus de scrupules. Un brave
marchand de l'ancien type avertit ses clienls que
les chefs-d'iiîuïre ne se rcncjntrout pas du jour au
lonio.uain et que 1 o;i n'acquiert pasdos col!cclions
entières sans pro-dre le mauvais et le iliéJiocre
avec le bon. Le marchaud nouveau style dédaigne
ces co.isiJéralions : vou-i ctea piét à paver une
galerie princiére ? Kcco seivi.o ! Le temps d'enlrer,
de faire le tour et de signer un cliéquo, vous éles
sacré grand collectionneur. On conçoit à quels abus
peut et doit conduire un pareil système. M. liodo
alllruis qu'il s'est formé uu ri>i</ dont l'objet est
l'ciploitaiion du milliarJairo américain, que ce
ring a des accoinlances dans les agences aoicri-
ciines de nouvelles et fouri.il ainsi des informa-
tions fantaicistes à la jjrcsso européeuno, qui lea
lépèto avec une ignorante docilité.
L'amateur américain a'aujoirJ'hui paie les œu-
vres d'art de deu.\. à di.\ fuis leur valeur. Dans ces
conditioas, il est éviient (jue quelques morceaux
do premier ordre passent l'Atlantique; mais la
plupart do ceux qui font le voyage iie doivent pas
laitser do regrets aux Européens.
(A suiore )
.SaLUMON IlKINAGir
CORRESPONDANCE D ANGLETERRE
l 'ue fois de plus, M. Temple nous olVie, uu Guild-
liall de Londres, une exitOïilion digne do ses do-
vaui'ières. Celtj fois, c'r.il l'ecola liollandaiso qui
remplit les quatre salles.
Lune est consacrée aux maiires anciens. Ici
biillent quelques liembrandl, notaniinent, le /Vr-
trail lie Titus, provenantde la giuerio d'un a M, X.,
de l'aris ■■, qui prèle aussi son magiiillquc! Ver-
mcor do IJe :ft. Fraiis liais avec ^on J'orlruit
(If l'amiral liui/ler h lord Spencer), de Iv.minck
avec \i- l'ajisuge de la cnllcclion de lady \Vanl'i(;o
— un cliol'-j'd'uvre, — Itiiisdail avec un autre [\iy-
sage (à M. Siilting, ([ui l'a acheté dernièrement do
la galirio Leuchtenlierg , ut .lan Slcen avec un
portrait dr liti-nièiu»! (au comte elo Noillilimok ,
rcpi-éHcnleut de façon très salisfaisante les pliuHts
Caractéristiques lie ci'lte écjlo si célèbre. Ileste à
savoir si le public anglais viendra visiter cette ex
position, comme il a fréquenté l'exposition espa-
gnole, où 8'.B UUJ personnes ont franchi les louiui
quels.
Ohx qui préfèrent l'ècoc nindcMiio aurunl à ad-
mirer les tableaux de Josot Israels, des Mari--,
Mauve et Bosboom, représentés de façon la plus
complète qu'on ait jamais vue à Londres.
L'ne salle, eoûn, contient le legs Gaegiot, collcc
tion de tableaux anglais modernes, dont le Gui'.d-
hall est devenu tout récemment l'hérilier hcurtux.
.-Vjoutons que celle exposition admirable retle
ouverte tous les jour?, entrée graluiie, juse^u'au
2.5 juillet.
IL C.
REVUE DES REVUES
'I Fondation Eugène Piot. Monuments et
manuscrits publiés par rAcadomie dis Ins-
criptions et Belles-Lettres 1'. Vill). — Ce vo-
lume est rempli l-ml entier par un important
mémoire de M. de Lasteyiie. On attendait du
tavant archéologue qui occupe à l'Ecole des Chartes
la chaire do Ouichcrdt qu'il intervint dans Us dis-
cussions provoquées depuis quelques années par
les travaux d'un historien d'art al!eu.and, M. Vœge.
Dans un livre, contestable, mais rtniaiqeable,
paru en 1891 : Die Anfœnge des monumen-
taleri S il' s im Miitolaller : eii.e Unie' stechiing
iiberdie ente Bl'"tczeit franzœsist-her Plastik,
cet écrivain avait soutenu la thèse suivante ; C'est
à Chartres, au portail occidental de Noire-Daine,
que lu grande sculpture monumentale a préludé
en France aux chefs-d'eeuvre des cathédrahs go-
thiques; mais c'est en l'ro^ence, et, notamment,
à Sainl-Xrophinie d'Arle?, qu'il faut chercher
les origines de cette crèaliou géniale, de cet
accord de la statuaire et de l'aichitecture. Dans le
sud-est de la France, sur le bol prcVcnçal sa-
turé de monuments antiques, la statuaire chrétienne
était, en quelque sorte, j)rcdestinée à renuilre.
Celte thèse, soutenue avec beaucoup de verve,
d ingéniosité et d'éiudilion, semblait d'abord avoir
ému et persuadé quelques critiques français, uo-
tamnicnl .M. Éinilo >làle et M. Mari-^nan, qui,
ilejiuis s'est élevé contre elle. M. André Mie-bel, en
18'Jii-1897, tout en rendant pleine justice aux éiiii-
neiits mérites du livre de M. Veege, l'avait refut<.'e à
1 llcole du L-uvre et avait koulenu que, parmi
beaucoup de raisons qui s'opposaient à son adop-
tion, la chionoiogie de\ait d'abord entrer tu ligue;
Arles, postérieur à Chartres, ne jiouvait l'avoir
iiilluoncé. — Lu iulcrvcnunt à son tuur dans le
ilébal, avec sa gramio autorité, M. de Lasleyrie
nous parait l'avuir elelii.iliveiiienl tranché. Sans
rajeunir autant que MM. Miliiu, Jac<iueinin,
Lstrangii), Clair el, en dernier liou, Marignan
avaient tonlè de le f.iire, le portique de Saint-
Trophime, il inaiiilieul qu'il n'est v. nu qu'après
le portinl Itoyal do Chartres el qu'en tout cas,
fùl-il conteinto.uin, il ne pourrait lui avoir servi
de modèle. Il éludie ensuite quelques autres sculp-
tures romanes élu bissiii du Hlione. Saiiil-Gillus,
Nimes, Hiaucn re. Saint llrriiind do Itoinani', Ma-
giii'lonne, etc., o:c., el iKiiis .Higiialon-i. comiiio par
tieulièicnienl inifiortante, la mugislrale élude qu'il
a fille de la fiçi.di île S iihl-(iilloa. — Le prololypu
do Cliiirlres, c'e.st Saint-It.'iiy.'), dont malheureu-
acineiit il ne |-eslt> rieu. Kt, parmi les elémeiitti qm,
sous l'inspirulioii de lu direction puiasunlo de
Snger, vinrent se fondre et a'uniller dans ro grontl
166
LA CHRONIQUE DES ARTS
chauticr de S;iint-Denys, il faut sans doute faire
une place iinporlantc, bien plus (ju'aux ('coles tar-
dives de la Provence, à ci'lks du sud-ouest et sur-
tout il ces alelieis toulousains qui, à Toulouse
mémo cl àMoisBac, avait nt donné des preuves pré-
coces de leur vilalitc.
Les influences purement provençales, c'est plutôt
dans l'Italie et dans l'atelier d'Anlclami qu'il
faudrait les cliorclior. Or, on a des O'uvres datées
(l'Anlolanii h partir do 1178 et mémo 1105; c'est
un argument pour ne fas céder à la tendance de
ceux qui vuudi'aient rajeunir Arles et Saint-dilles
jusqu'au \i\r siècle. 'SI. de Lasteyric, d'ailleurs,
n'a pas abordé cette question, et le mémoire que
nous signalons ne traite que des œuvres proven-
çales et françaises.
+ Le Mois littéraire et pittoresque (février .—
Article de M. Auge de Lassus tur la collection
Duluil au Petit Palais (17 belles 111.).
iMai). •— Etude de M. V. Brandicourt sur Les
Stalles de la cathédrale d'Amiens (17 intéressantes
reprod. de l'ensemble et d(s détails).
0 Kunst en Leven (L'Art et la 'Vie: (1902,
6' livraison). — M. Fol de Mont consacre une étude
à M"'" do l'iudder, auteur de supeibes panneaux
décoratifs, brodés en soie avec une habileté égale
à celle des artistes japonais.
(?• livraison). — Go fascicule est entièrement
consacré au peintre flamand A.-J. Ileymans dont
les paysages imprégnés de poésie traduisent le
calme des champs, la vie du berger, le silence de
la nuit. (Nombreuses reproductions!.
(8° livraison'. — Études sur MM. Eassenfosse,
le graveur élève de FélicioH Rops (lithographie
originale), et François Maréchal, aquafortiste précis.
= Art Journal (mars). — Venise qui s'en va,
par Joseph Penne'. Sous ce titre mélancolique,
l'artiste pleure la 'Venise d'antan, celle qui l'a si
souvent et si heureusement inspiré, et à laquelle
le développement de l'industrie, la récente catas-
trophe du Campanile, et aussi certains projets de
port de guerre font perdre chaque jour un peu de
son incomparable beauté. ilUustrations d'après
les œuvres do l'auteur.)
= Continuation de l'étude de M. Claude Phil-
lips sur La Peinture hollandaise dans la collec-
tion Wallace.
= L'Exposition d'hiver ilc Burlington Ilouse.
Notice sommaire sur cette belle exposition, avec
une reproduction du Chemin bordant la rivière,
de Guyp, une des perles du musée de Duhvich.
= Autres articles sur L'Art de M. Brangwyn,
sur L'Exposition des Arts et Métiers, etc.
= (Avril). — The " Loukniano/f carloons »,
par Miss Vera Gambell.
On sait que Raphaël exécuta, vers lô'25, pour le
pape Léon X les cartons qui devaient servir de
modèles pour les tapisseries qu'il destinait à la
chapelle Sixtine. Il est généralement admis que
ces cartons sont bien ceux surnommés <■ cartons
Loukroanolï », du nom d'un de leurs nombreux
détenteurs successifs, et qui viennent d'être achetés
par les i;ials-L'Dis. Leur authenticité, toutefois, a
été contestée, nolammtnt par les admirateurs des
fameux cartons d'IIamiilon l'.ourt. Selon miss Gam-
bell, celte authenticité ne strait pas douteuse ; les
carions d'Hamptoii Court, par contre, ne seraient
que di s copies faites après la mort de liaphaêl, en
vue do tapiss'ries de basse lissr, que Léon X
destinait au roi Henry VIII, tt qui, un siècle
plus tard, fiirciit achetcis par Charles I", sur les
conseils de llubens. Nous n'enti'udons pas prendre
p.iili dans le débat. iJisons seulement que l'opi-
nion de r(xrivain ne repose pas seulement sur des
hypothèses, mais sur des observations qui sem-
blent probantes.
= Kiude de M. J. Morris-Moorc sur l'AcadémiB
Itaphaêl, à Urbino, jadis demeure des ducs do
Montefeltro et délia llovere, aujourd'tiui école
d'art patronnée par le gouvernement italien. Ce
magnifique édilice, dont les difl'érentts parties ont
lié construites entre 1330 et kOJ, renferme d'exquis
détails d'architecture et de sculpture, entre autres
une porte du sculpteur siennois Fiancesco di
Giorgio, une statue de Cirolamo Gampagiia et une
porte de Maso di Bartolomeo, avec un tympan de
Luca délia Uobbia.
= A lire dans le même numéro : la suite de
l'étude de M. G. Francis Laking sur Les armures
de la collection Wallace, — un article sur lesacqui-
silions d'ieuvics d'art faites par 1 Élal en \W'l, —
un compte rendu de la dernière exposition de la
Royal Scottisli Academy, — etc.
-f Magazine of Art (mart). — La Collection
de Peintures françaises de l'Empereur d'Alle-
magne, par M. L. de Fouieaud. Les premiers ta-
bleaux dont se compose la collection de l'empereur
d'AUeniagne sont peu connus du public. Deux fois
seulement, depuis un quart de siècle, en 1883, à
l'occasion des noces d'argent du prince héritier, et
plus récomment, lors de notre Exposition Univer-
selle, ces trésors ont été en partie exposés. Mais,
en temps ordinaire, cette collection, disséminée
dans les résidences royales de Berlin, Charlotten-
bourg, Potsdam et Sans-Souci est d'un accès diffi-
cile. Notre compatriote L. de Fourcaud a pu heu-
reusement lever ces obstacles, et il commence, dans
ce numéro du Magazine, une étude spéciale-
ment consacrée aux œuïres françaises de cette col-
lection.
C'est vers le commencement du xviii' siècle,
quand l'électorat do Brandtbourg fut érigé en mo-
narchie, que fut comuiencée cette collection. Le roi
Frédéric I", malgré la sévère économie avec la-
quelle il administrait ses finances, fit preuve d'une
certaine munificence à l'égard des artistes qu'il at-
tira à sa cour. Il fut particulièrement b;ea ins-
piré en y faisant venir le peintre .\ntoiue Pesne.
aux conseils duquel lui-même et son illustre suc-
cesseur durent leurs meilleures acquisitions.
Antoine Pesne, qui, au moment où Frédéric I" le
fit demander à Berlin, habitait Rome en qualité de
pensionnaire de notre Académie Royale, était un
artiste de valeur et il a laissé plus d'une œuvre in-
téressante : telles le portrait do Frédéric I" et ce-
lui de Frédéric II enfant, que l'on peut voir à Ber-
lin. Il eut, toutefois, assez de modestie pour ne pas
s'exagérer ses mérites et assez de courage pour si-
gnaler à ses maîtres les meilleurs tableaux de sfs
ET DE LA CURIOSITE
iô",
coitemporains, dût li'iir voisinage nuire au pres-
tige di'S siens. C'ost ainsi qu«. sur ses consails, les
colleclions royales s'enrichirent de notnbreuscî
peintures, pir LirgUliùre, Bon BouUongne, de Troy,
liaoux, Cliariin, SVatteau, l^ater, I.ancret, etc.
]1 nj faut pas croire, cependant, que les mo-
narques prussiens s'en remissent complètement au
goût de Pcsne ou do5 dilTéronts agents qui le se-
condaient à Pa'is. Frédéric I", et plus encore
Frédéric H, avaient, en fait d'art, des prédilec-
tions ben mirq'iéts. Ce n'était pas aux sujets Iié-
roiques qu'allaient les sympathies de ces rudes
guerriers, mais b'cn aux fêtes galan'es, aux por-
traits d'acteurs et d'actrices, aux peintures bril-
lantes et aux sujets vo'uptueux. De là la prédo-
minance des Watteau, des Lancret et des Pater
d ins leur collection, qui, sous C3 rapport, n'a pas
de rivale.
C-!tle première partie de l'étude de M. de Fourcand,
qui n'e-t qu'un avant-propos, est lirillamment il-
Idslrée par la reproduction de quatre d>'s pages l-îS
plus connues du maitre de Valenciennes : Un
C»ncci-t clinmpêtre, les deux j)end)nls : A l'en-
seif/ne de Gersaini, et le Di'part pour Cythrre.
-|- 11 y 8 quelque rinquanle ans, un Français,
nommi', je crois, Ducornet. et qui, né sans bras,
peignait à l'aide de ses pieds, eut un moment do
célébrité, L'Angleterre possède un phénomène ana-
logue dans la personne de M. Baitram Ililes, qui,
lui, peint avec sa bouche, et à qui, à en juger par
les reproductions qu'on nous montre do ses oeu-
vres, l'on ne peut refuser au moins une singulière
adresse.
-(- A signaler encore dans ce numéro un article
de M. F. Bulcher sir l'Art Iniin à la dernici-e
exposition lie Delhi, — une étude sur le graveur
anglais William Strang, — et une notice de M. J.-E.
Whilby sur L'Art belge contemporain.
(.Vvril.) — Le Portrait de liiss Hodhard, pur
Romneij. V.n même temps qu'une belle reproduc-
tion de ce portrait, le Migazine imblij une courte
notice sur cette (cavro célèbre. Nous y voyons,
entre autres dé^taiU intér-'s-iants, que cette peinture,
qui, en 1902, fut adjugée pour l'énorme somme de
27li.O (I franes, ne fut payée à l'auteur, en 1786,
que 2.100 francs.
-f Ktulc sur le graveur D.Y. Cameroii, auteur
de remarquables eaux-fortes d'après les principaux
nioniiiiients de l'Angleterre et de l'Italie, et duquel
la Cnzelte a publié naguère une gravure originale.
Signalons parmi ses nieilhures O'uvres une vue
de la C'a ti'Oro, à Venise, d'une remarquable
sonplessa d'. xéculion.
4- Soua ce titre : Our rixingartixts mot à mot:
Nos artistes t/iti se li-ci'nt}, le Mut/ uim coni-acre
de temps à autre quelijuos pagei aux réputations
artistiques naissantes. C'est ainsi que, celle fois,
M. Van (1er Veor célèbre le talent de M. Gabriel
von (ilebu, dont les portraits sont, parait il, fort
appréciés.
-f- Article do M. (i. 11. l'.ihner sur le Campa-
nile do Yen se, accompagné de nombreuses repro-
ductions de gravures qui montrent les transfor-
mations qu'a subies la place .SiinlMiirc depuis sa
création, vers le commencomeiil du dixième siècle.
-I A signaler encore un article sur Ih soulpleur
Waldo Story.
BIBLIOQRAPHIB
Anatomie artistique das animaux, par Ed.
Cl VEit. — Paris, J.-B. Baillière et fils. L'n vol.
in-8°, xii-:{00 pages, avec H3 figures (7 fr. fO,.
Chargé depuis dix ans de l'enseignement de l'ana-
tomie plastique à l'Kcole Nationale des Beaux-Arts,
M. Cuver consacre, chaque anné", comme complé-
ment aux études danatomie humaine, un certain
nombre de leçons à l'anatoniie des animaux que
l'artiste peut avoir à représenter.
Ce sont ces leçons qu'il a coordonnées en un
traite d'ensemble, où il passe successivement en
revue l'ostèologie, l'arllirologio, la myologie des
principaux animaux. Des chapitres spéciaux sont
consacrés à l'étude des membres et do la tète chez
le cheval, le bœuf, le mouton, le porc et le chat, etc.
Les proportions et les allures du cheval sont élu-
di('cs tout spécialement en doux ch.ipitrcs distincts.
Cet ouvrage, des plus utiles pour les artistes
animaliers, qui trouveront là le résumé de longues
et savantes observations, est enrichi de 143 figures
explicatives, toutes dessinées par l'auteur.
La collection du si utile Almanacb des Spec-
tacles de notre confrère Albert i^cii uies vient de
s'augmenter d'un volume (le xxxi*', qui contient
la t ible très exacte et très complète des pièces
iejirésentées en France depuis dix ans.
NÉCROLOaiB
L'écrivain d'art et peintre munichois Friedrich
Pecht, qui fut pi'ndant longtemps éditeur de la
revue Jtie Kun.il fiir aile («ujourd'hui Die Kunsl)
est mort à Munich, le 2i avril, dans sa qualrs-
viagt-neuvièine année. Il a publié de nombreux
écrits, parmi lesquels une série de quatre volumrs
intitulée : Deutsche Kàiislier des neiienzehiilen
Jiihrhuiiderls [.\rtistes allemands du xix' siè-
cle): lieschichte der Miotchier Kit>isi i»i nciien-
zehnten Jahrluniderts JDstoire de l'url »iuiii-
rhois au XIX' siècle, etc.
M. José Jimenez y Aranda, le peintre espagnol
bien connu, grand-croix do l'ordre d'Isabelle la Cn-
thdliquc, vient de mourir à Séville, i\ l'âge d«
soixante-cinq ans. Professeur i\ l'ICcole des Beaux-
Arts de celle ville, il avait fiil do longs séjours à
liuiu», Paris et M.idrid. .\ l'Fxposilion rnivorselle
do l'.liW, A Pari', il obtint une médailh' de pro-
miéro classe pour si suite de dessins s ir Doit
Quichotte. On lui doit lu belle illustration du r.ir-
tarin sur l's .Mpes, de Daudet. l'eintri" des élé-
gances de l'époque do Louis XVI il du Dircrioire,
il èlail 1 auteur d un lublenu (|ui 1)1 grande sensa-
lioi, l.e Chri.1t, pr iprié'lo d'un grand collcclionneur
parisien.
On annonce égnlomcnl In mort de M, Anatole
de Bèlio. déci'dè à l'âge de Ircatccinq ans. Il était
lils du coulrôlour en chef des travaux diocésains
au minislèro d«s l^iltcs.
IGS
i.A cnr.nxiouE des arts et de la cuuiosnt:
MOUVEMENT DES ARTS
Collection do feu M. Eugène Lyon
Vente de tïbleaux, faile à la galerie G. Polil, lu
7 mai, par M° Chevallier, MM.TeU'>sco elJ. Ferai.
3. Conslable (J ). The Road to Dedham : G.OOO.
— 4. Corot. Pajsan à cheval dans la campagne:
73.001. — B. Uuahigny. L-is liords di la Tamise,
soleil couchant ; 2.") .510. — 8 Delacroix (Kugcne;.
Les liords du lleuve Sebou : 19.fj00. — 10. Diaz. La
Nymphe c'. lAiinur : 15.00J. — 11. Dupré (.1.). Li
Ruisseau : 13 tiOO. — 14. Fromentin (Eugène). Ren
contre d) cavaliï^ri arabes : ÏO.COO. — lu. Gcri-
ciult. La Charg.; dartillerii : 25.030. — 17. Goya
(F.). La Pi-ésenla'ion du nouveau-né : 8.000. —19.
Isîbsy. L-îs Prisonniers : S.'MO. — 22. Roybet.
Gmliihomme examinant un ciboire : 7.400. — 23.
Rubeas (P. -P.). Le Baptême de G mstantin ; 18.010.
— 27. Troyon. Le Bœuf blanc : 19.50 >. — 31. Ziem.
Le Retour des pêcheurs sur le Grand Canal, à Ve-
nise : 8.300.
Total : 315.900 francs.
Collections de M" C. Lelong
(xvu" ET XVIII' siiini.Es)
2- Vente ai
Vente fate à la galerie G. Petit, du 11 au 15
mai, par M' Glievallier et MM. Manubeim, Ferai
et L^rcade.
496. Bachelier. Portraits des chiens dj JI"' de
Poaipadjur : 8..500. — 497. Boilly. Les Loisirs du
mirché : 15 000. — 498. Boucher. La Marchande
d'œata : 25.000. — 500 501. Bouch-r (Fr.). Scènes
intimes: 10.500.
503. Casanova 'Fr.). Le Repos dis bergers : 3.700.
— 505. Ghampaigne (Ph. de). Portrait d'Aune
d'Autriche : 4.200. — 507. Guyp (Albert). Portrait
de fillette : 14 801.
508. De Marne (J.-L.). Le Moulin à eau : 6.100.
— 503. iJjsportis. Portrait du marquis de la Fol-
leville : 10.000.
514. Drouais (Alt. à Fr.). Portrait d'un jeune
prince : 9.000.
5-2). Greuze (Ait. à J.-B.). Portrait d'Edouard
Froment de Castille : 22.30'3. — 5'^. llobbema
(Att. à). La Ferme: 4.100.
52'i Huet (.l.-B.). Le Retour du berger : 13.200.
— 526. Une bacclnnte : 8.000.
527. Lagreiiêe. Une Source; et 523. La Guerre :
0.400. — 537. Mayer (M"» G.). Portrait de l'ar-
tiste ; 11.200.
540. Nalticr. Portrait de M"" Adélaïde de
France: 33.000. — E41. Nattier. Portrait de M"" Vic-
toire de France : 31.00. — 5i2. Naltier. Portrait
de M"" Louise-Llisabeth de France : 31.500. —
543. Nattier. Porlrait du Dauphin, fitsde Louis XV ;
17 000. — 51'i. Nattier (Att. à). Portrait allégorique
delà duchesse de Châteauroux : 12.200.
547. Oudry (J.-B.) Portrait d'un garde-chasse
avec deux chiennes de la meute royale : 22.500. —
(l; V. la Chronique des 2 et 9 mai 1903.
Oudry (.1 -li ). 54S. Chien blanc i taches brunes:
5i9. Chienne noire el blanclie; 550. Cliienne blan-
che tacliée de feu; 551. Renard guettant deg per-
drix. Ouatrc dessus de portes : 24.000.
5.55 Périn (L). Le Chien favori : 5.000. — 056.
Pierre (.I.-B.). Pomone : 7.600.
560. Rembrandt van Ryn (attr. à). Portrait
d'hirnme : 6.7C0. — 56.'. Rigaud IL). Portrait dfl
Lrjuis dj la 'Tour d'Auvergne, comte d livreux :
22.5M0. — 572 Vestier. L'Amour désarmé : 10.800.
— 574. Watteau (Attr. ;i .\.) Le Concert ; el 575.
La Djnse. Deux pendants : 19 501.
585. École franc lise, xviii* siècle. Décoration
de salon. Quatre panneaux. Huit panneaux d'enlre-
d"nx. Treize panneaux de soubassements : ô'j.OOtt.
587. Écoli' française, xviu* siècle. Portrait pré-
sumé de Dumonl le Romain ; 5.100. — 588. Lcole
française, xviii* siècle. Fillette tenant une guir-
lande de roses : 7.000.
(.4 suix:re).
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Lxposilion d'oeuvres de M. Carolus Duran,
galerie Bernheini jeune, 8, rae Laflitte, juscju'uu
12 juin.
Exposition de peintures, pasl.-ls, aquarelles, des-
sins, par MM. Charbonnier, Dauchez. Duprat,
Gonzalès. R. Juste. A. Le Beau. Luce. Marquet.
Matisse, René Mènard, G. Prunier, galerie
B. Weill, 25, rue Victor Massé, jusqu'au 31 mai.
Exposition do peintures et dessins de M. Tony
Minartz, galerie Barthélémy, 52, rue Laifitte, jus-
qu'au 12 juin.
Exposition de pcint'ircs originales de Hok'saï,
Hiro&highé et Kouniyoshi, galerie de l'Ait nou-
veau Bing, 22, rue de Provence.
Province
Reims : Exposition des Beaux-Arts, du 15 mai
au 15 septembre.
Rouen : Espo,;ition de? Beaux-.\rls, du 14 mai
au 15 juillet.
■Versailles : 50' Exposition de la Société des
Amis des Arts de Seine-et-Oise, du 17 mai au
20 juillet.
Étranger
Berlin : Exi>osilion de la Société des Artistes
berlinois.
Berlin : Exposition de la « Sécession ■■.
Baden Baden ; Salon dr-s Beaux- Arts, au
l.kiihaus, jusqu'à oîtobre.
Londres : Exposition d'art hollandais, au Guikl-
liall, jusqu'au 25 juillet.
Londres : Exposition d'art grec antique, orga-
nisée par le Burlington Fine Arts Club, du 16 mai
au 12 juillet.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N" 21. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART '2' Arr.)
2:3 Mai
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Scinc-ct-Oi-o. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
I^e ISTuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
I. nous est arrivé maintes fois de
n'clamer ici en faveur des (l'uvres
il'art abandonnoes sans raison an.x
intempéries et aux dégradations.
I^a Chruniijiic éprouve donc un plaisir [jarli-
culicr à noter la démarche par où viennent
de se signaler les Airiis du Louvre cl les Amis
du Luxemljourg. Ces dcu.K Sociétés, égale-
ment amies de nos musées et de nos richesses
d'art, se sont concertées pour demamlcr au
ministre de remplacer sur la façade de l'Opéra
l'original du groupe de la Danse \>ar une
copie. f>our requête aur;i-t-clle meilleure for-
tune que les avertissements si souvent réjiétés
en faveur do la sécurité du Louvre'.' On vou-
drait le croire, et volontiers on se laisserait
aller à l'espérer, ni l'expérience ne rendait en
vérité fort sce|)tiquoen matière de sollicitude
administrative.
llien n'est plus juste, ceiiendant, que la
récente demamle introduite par les deux So-
ciétés. ]''n vain dira-t-on ([u'iine œuvre
conçue pour un cnsemlile architectural n'est
il sa ])lace que dans cet ensemble mémo. Il
ne s'agit point dr troubler l'ordre gi'néral do
la façade de l'Opéra ni do la déparer. On ne
prétend point ùter une n'uvro essentielle à la
décoration. On lui rendra une co[)io aussi
bien exécutée que |)08siblo et qui, vue l'i dis-
lance, (ill'rira un si)cctacle satisfaisant.
•Juant à l'original magniliiiui- do Carpcaux,
il sera, enlin, soustrait aux inllueni^es de
l'air vl di> la pluio ; il trouvera asile dans un
musée où, du moins, il sera à l'abri. Si en-
nemi que l'on soit, pour les <iMivres d'art, dr
la rc'Iraili' dans les musées, (|ui pourrait ne
pas la lu'éfércr à la destruction Ion le du
temps ?
NOUVELLES
*'•■•(, M. Edmond Saglio, directeur du musée
do Gluny, membre de l'Académie des Inscrip-
tions cl Belles-Lettres, directeur du Diction-
naire des anliquilÉs f/recques et romaines.
est promu officier de la Légion d'honneur.
**, Par décret en date du 20 mai, rendu sur
le rapport du ministre des Colonies, ont été
promus ou nommés dans l'ordre national de
la L'''gion d'honneur à l'occasion de l'exposi-
tion d'Hanoï :
Au (/rade de commandeur : MM. Augiislo Ro-
din, sciilplonr: Piogcr Marx, critique d'art, com-
missaire général des Beaux-Arts à l'Exposition
(fllaiioï;
.Itt ijrade d'officier : M>L Henri Martin, Au-
guslu Poiiitelin, Ernest ijuosl, peintres; Fcrnand
Dcsmoulin, graveur:
Au prade de cUecalier : MM. Charles Miivcnt,
.lean-.Iaciiiios Uousscau, lîaymond-Louis Allèf-re,
Albert Fourié, Albert Lobourj,', peintres; Oïlilon
Pii'don, peintre cl graveur; Alphonse Moncel, liu-
perl Carabin, Victor Laporto dit Laporle-Blairsy,
sculptonrs; Lucien Fournereau dit Fournoreau-
Yoii, archilecto, ins|ioctcur de l'enseignement du
dessin et des nuisi'es; Albert .laopiot, hithior;
Emile Mercier, relieur arlisliipie; Louis Porcu-
beuf, impriinoiir d'art en taille-douce; Itnflier,
poiulrc orientaliste.
1):*^ Par décision du n\inislro de l'Instruction
piibllipio ot des l'.eaux-.Vrls, le poste do conser-
valour du palais do l'Élyséo, dont lo lllulniro.
M. Uaguct, est mort réceiuMienl. est supprimé.
Les fonctions (h) eonservalour sont réunies l'i
eellos do l'archileclo du palais, M. Bonnicr.
+** .loudi dornior a été inauguré, A N'am-y.
un niouuinonl au pointri' CliarlosFraneois ."Col-
lier, u'Uvro du sculpteur Finol.
*♦, Le musée d'Auxerro vient d'iUro viclinio
d'un vol important. Dos cambrioleurs en onl
170
LA CHRONIQUE DES ARTS
enlevt' 25 liijoux en urf;.Tnt; '•".', bijuux divers,
pour la plupart en or; 3 liijoiix unciens ;
à 0 paires do boucles e'. de pcnilanls d'urcille?.
cri or el garnis de pierres précieuses. Ces
jiiècp.i, ayiinl ai'pnrtcnii au maréclial Davoustet
à la maripiise de lîlocquevillc, liaient exposées
dans la salle EcUuifihl.
Les principaux objets voli;s sont les sui-
vants: jietit culTrel qui dut apfiarlenir à la reine
Margot : br'oi'hc en or et émail : brocbe byz m-
lino ; cuiller fait au repoussé; butte à odeur en
or avec pierre annzone, cadeau de riiiipéra-
Irice Joséphine ; poignard manche en or, lame
damasquinée de Tolède, donné parla dueh'sse
d'Orléans; épingle en or ouvragée; collier
Louis XIII arg'nl doréciseh'; bruche en lili-
prane Louis Xlll ; croix attribuée à Benvenulo
Ccllini, etc.
Nous apprenons, en dcrnièi'C heure, que la
police a arrêté quatre individus, au domicile
desquels on a retrouvé de nombreux objets
provenant de ce vol.
*** l.e célèbre pcin'i-e H.-W. Slesdag vient de
faire à l'Ktat hollandais un cadeau vraiment
royal : celui de sa maison, avecla collec'ion de
tableaux et d'objets d'art qu'elle renferme, à
la condiiion qu'aiirès la mort de M. et de
M'"" Mesdag, qui en conservent la garde,
l'État veille à l'entre'ien el à la conservation
de celle collection uniipie, évaluée à plus de
sept millions de francs.
Notre école française de 1830 y est repré-
sentée par des œuvres de Millet, Corot. Itous-
seau, Daubigny, Delacroix ; l'école hollandaise
contemporaine jiar AV. Maris, lloosboom, Ja-
cob Maris, Mauve, Roelop, IsraiMs, Mesdag.
M°" Mes 'ag ; puis de vieux meubles, des
objets d'art, des fu'i'eni'es do la Chine et du
Japon, etc.
Académie des Beaux-Arts
Séance du iG mai
Prix. — L'Académie a rendu fou jugement sur le
conciurs du pris Rossiui (composllion musicile .
G; prix, de la valeur de 3.0)0 ïraiiL-s, dont le .su-
jet était un poème d-i M. Fernand Beissier ayant
piui' titre Le Roi Aflh r, a élé attribué à M. Mar-
cel Pi jusseau, ûls de M- Samuel Rousseau, profes-
seur au Conservatoire.
]/.^'-a léiuie impose celte année au\ concurrents
pour le grand pr x d; Rome de composition musi-
cale une caniate intitulée Alyssn.
C'est une légende irlandaise qui a pour auteur
M"' Marguerite Goillirr.
Académie des Inscriptions
Séance du 15 mai
Prix. — L'Académie proclame le résuUat du
conccu'S dit des Anli juilés de la France. Citons
paiMui les récompenses décernées :
1" médaille à l'abbé Angot, pour son Diriion
naire historique de la Miyenn": — 2" mé.laille,
M. Gsell: Los Montimcn's antiques de VÉgypti.
V" mention, M. l'abbé Dijon: L'Église abbi.iitle
de Sai>il-A ntoine en JJiUji'iiné ; — '^' mention.
M. Libande: Éiuies d'histoire et d'archéologie
romanes; — '>• mention. M. d'' Rocliemonlnix :
I.ei Églises ronf.nes d' la IIivl - iuvergne; —
7' menllon, ilM. de G'Tin RIra-d et l'abbi Ar laud
d Agncl ; Le.i Anfi/juiléi de l/' vallée de l'Arc; —
S' m'^nlion, M. Porlal: Hisloi e de la ville de
Cord- s.
Communie -tio.i. — M. Babclon communique,
au nom do M. Clermoit-Ginneau, une lettre do
M. Vobir, ingéni ur, datée de TripoM et coDlcnant
un dissi'i et un e.»tampag) d'une colonnot e do
pii'rre calcaire trouvée à Leplis Magna. Le fvil est
surmont'^ d'un chapiteau .scrilpté dans le miîme
b!oc. Sur la face antérieure de l'abique est gravée
une ligne dr! car.ictéres rom lins. L'inscripti m se
poursuit entra deux autres lignes dans un carlou-
cli'î formant la partie inforicire du cliapiteau.
M. CliT.iiOTt-G.inncau lit ainsi l'inscription :
Merc[urio] rt Mineme
A 'limos !
Sumiiia fide.
l)jEsla face sipérieure de laliaque est pratiqu'
un encas!reui'''nt rcctargnlaiie qui d- va-t servir
de s^c'e à quelque motif de sculpture disparu,
peut être d(-.s statuettes ou un groupe représentant
les deux divinités, Mercur; et Minerve, auxquilles
est fiiile la consécration. Le tout devait être app'i-
qué, par sa fnc.' postérieure, contre que'que édifice
de forma et de dimensions indéterminées.
Société française de Numismatique
Séance du 7 mars
Le comte de Cnstellane résume l'histoire do la
monnaie de Tours. Depuis l'époque. carol ngienne
c existaient les espèces du roi, puis du comte et
coll s de l'abbaye de Saint-M irliii, frappées t;intôt
si''parf'm''nt, tantôt en comm m. Il reprend ensuite
l'tlude d s monnaies d'Avignon pendant la cosci-
grieurie des rois d- France,
M. Adiien P.anchct présente quatre monnai-s
antiques de la collection de M. Luncau, pour Ma-
pilia et .Aveni i.
M. de Villenoisy signale' un bronze du Cabinet
do Franc ! qui semble être un projet pour un écu
dij si\ livres devant circuler avec le louis d'or de
I1I94, proji^t qu' ne fit pas a lopté.
Séance du t avril
Le cimle de Castellane présente un denier à la
rf f bappé par la cité d'Avignon et portant au
bonimol une étoile qui parait être le blason sim-
plitié de R-iymond de Baux, podestat d'Avignon
et diclaleur des c'ts qui repoussaient la souve-
r.ineté d; la Prov.nce et du Comtat à cette épo-
ij ic.
M. P. E irdeaux lit un acte coosrvéaux archi-
ves de Belgique, relatif à de <• petits v'eux tournois
à clef » qui semblent être des angevins qui cou-
raient pour des tou:nois.
M. Adr'en Biauîhet d muo itre que deux des
principales monnaies de Marseille antique ont été
imitées de monnaies de Syracuse et de Teurcme-
nium de Sicile.
ET DE LA CURIOSITE
171
Séance du, 0 mai
M. G. Bordeaux coraoïuniquc, d« la part ile
M. Eicliler, une monnaie de cuivre d'un éTùquc de
Liège ; un écu d'or de Fran(;o'.s I" pour le Da--
pliiné, postérieur à la fcim tuie des trois tt- tiers
de celte province; une ma lie tournois de fabrique
anormale, peul-ètre étrangère.
M. Blanchi.'t espose l'interprétation nouvelle que
M.Villfrs donne dis pièces de Lyon, dites à Ihôtel
de Rome et d'Auguste.
-•» -rso-*»-
Le Commerce des Œuvres d'art
i.T LES AM.\TEUUS AMÉUICAIXS
{Suile et fin) (1)
M. Pierpoiit Morgan a réuni, depuis peu d'an-
nées, une collection 1res considirable qu il expose
libéralement à Lond es, et dont on peut, i.ar consé-
quen*, apprikicr la \aleur. A la dernière expoti ion
hivernale do la LonJon Academy, les pein'urcsde
M. Morgan n'ont pas fait bril an'e li^jure. Le cé-
lèbrj tableau de Raphaël :du duc d9 Riialdaj
avait été refusé far tous les grands musées d'Eu-
rope, aUrs qu'on pouvait encore l'acquérir à un
prix raisonnable. C.'ott une œuvre de jeunesse,
froide et peu ori^inal\ qui, au dire de M. lîode,
manque de cliarmo ; toutefois, c'e>t un tableau au-
thentique, bien consi.rvé et de dimensions excep-
tionnelles. Aullientiques également, les portraits
dd Ruben.s et de van Dyck possédés par M. Mor-
gan, ainsi que certaines a3Uvr€S des };rand4 por-
traitisles anglais du xviu* sio.le ; unis ils ne don-
nent do ces maîtres qu'une idée incomplè'.e. En
revanclie, ce qu'il y a île mieux à faire pour b s
tableaux portant le nom do Rembrandt, c'est de
n'en point parler du lout.
^L Morgan a ûté plus heureux eu acquérant les
colloclionseiilièrts de petits objet.-; d'art ([ui avaient
été forméts par MM. Cliarles Mannheim ;\ faris,
Mcnry l'fungst à Lor.dns, E. (lulmann à licrlin.
Il possède un grand nombre de l)ronzcs, d'én\aux.
de bois, d'ipuvrts d'argenlerio allemande, d élolVos
coptes, etc., qui forment dos séries imporlaa
tes, mais biou inférieuri'S ft des tcTics similaires
appartenant à (Jos parliciiliers de Londres et do
Paris. I,e nombre di' pièces do premier ordre i|u'il
a réussi à aci|uérir est encore minime; cria est vrai
mémo pour lis bronzes de la ItenaiïsanC''", bien
que la personne i|ui on achète pour lui soit hon-
nête et expérimentée.
l'n autre Crésus américain. M. W. .V. ClarU, lit
seiisaliiin l'an dernier A Vienne en acquérant, pour
plus d'un million et demi, la modeste collection île
talj'eauxdu feu maitiodechap'illo l'reycr. (i'tlait un
amateur di' tri>i»lèMie ordre i|U', il y a trenio ans,
u'^hulait des pcinlurcs despitils maîtres hollandais
et de l'école d« ltnrbi/.on. l'arnii ces dernière.", il y
avait un mngnilliiue Daubigny ; mais Ils Hollan-
dais rtaienl tous nié<liocres. Un " Mctsu >. évaht)
pour M. Clark à .■.().(« lil fr., fut vendu, il y a vingl-
ciiiii ans. pour la centième partie de cullo somme;
il portail alors les reitej de la si|<naluro aulheiiti-
(1) V. Cliioniqne des Arts du 10 mai lOCa, p. ICI.
que de Vercolje, pi intre postérieur d'une génération
à MeiEU. On ne peut d'aireuts (,u-i trou\cr heureuse
la f.c.lilé dont a f^iit preuve M. C'a'k, car le pro
duit de son acqu sition a été versé à l'hôpital des
enfants à Vienne.
L'ne aventure qui mériterait d'é're mise en scène
est arriv('e à M. Henry Wal'ers, de Philadelphie,
dont le père élait un bon col'oclionnj^ur de l'ancien
sîyle. M. \Valters vint à Rome ei fut amené cLoz
Don M.ircello Mnzzarenli DrJelafli, aumônier de
S. S. Léon XlII. L^, dans un palais voi-sin du
Vat'can, s'étalait me ample collection de " rossi-
gnols ■>, parmi lesquels huit •• Raphiël ■>, une demi-
Ootzaine de •• rilien », de >• Co rège », de a Riibens »
de " Rembrandt », de nombreux « Bolticelli •>, des
" Pciugin silc, sans compter des st. tues antiques,
des sarcophages, disol jets d'égbse, des sculptures
de la Reijaissmce. On lit accroi.e à M. Walters
qu',1 avait riiis la main sur un in usée de chefs d'œu-
vre ignorés. L'.-Vméricain 1'. cquit en bloc pour
Ci/17 »'ilUons de francs, prix supérieur à celui de
la coUclion (^amjana. Quand le gouvern<mei.t
italien lit estimer .0 bkc pour percevoir le droit de
20(/0aJ valorem stries leuvres d'art exportées,
les experts l'évaluèrent -lOOOD frariC^, donnant
iii u à une t; xe de iO.O 0 fratc. De 2'.,0.(H.0 fjai.cs
à ô.Oi.O.OCO, il faut avouir qu'il y a dd la n argc '.
« M. Heiiiy Walters, écrit bardimer.t M. Bode,
est |■ede^ab:e c'e cette acqui: i ion à son am-,
^L LalTac. le rcdiulé possesieur du Sim u'e New-
Yi rk et d'une agença télégraph que connue,
11' mme eiitrepieiiant, auqml on allribue la for-
mation d'un trust d'i bji ts d'art. On dit que
M. Lairau a procuré à M. Walters lu espirt vien-
nois, dont le rôle Consistait à garantir les atlri-
bulions et à évaluer Us objets ; c'est griice à lui
ai ssi que "es journaux du monde er.tiir ont célrbré
la bonne fortune de M. Wallors et que pas un na
osé la mettre en doute. Et lnut ce hokus} okiis à
propos d'une collect on oii il n'y a ni un tabbau
imperlant, ni ui e tialne imporlante, qui ccin
prend à ptinc une demiileuzaine de bonnes pièces
de second ordre ! ■>
D'autres amateurs ont été moins grossiértment
trempés (lue M. Walters; loulefoi!», les lenvres
iJites do Miiro et de Roselliiio. que M'-' (iarJner a
ac |i ises, au printemps di- 190'^, i\ la vci.bJ tîuidi,
à Rome, que d'autres oril achelées au comte Uom-
bico', à Eloioi.ce, sent des produi s de ce .culpteur
anonyme et do peu do taleiil que nous appelons lo
<t miiitre des Madones do marbre » ; (Iles no jus-
lilient pas les atlribulioiis pompeuses qu'elles
avaient roçuep, étoiles ont été payées entre cinq et
dix fois leur voleur.
M. Itodo conclut que l'Europe n'a point à s'in-
quiéter des ac(|uisitii>ns do la ploutocratie améri-
caine, o La Seule colliclion Dutuil, dont la ville
de Paris vient do s'eaiichir, ist A elle seule plus
iin|(>rtanlo que tout co iiuo lis .\inèricnins ont
acquit depuis dix ans. » La roUettioii WalUce,
ouverto on l'.IOI l'i l.ondns, esl supérieure i\ toutes
liis colloction<^ piivt'e.t du monde. L'Europe ott
assez riche pour laisser partir sans regret quelques
mllliern di inajidiquoM dl'rbin, d'émaux de Li-
mousin et do Re>yiiiond, do sculptures allemandes
en pii rrc ot d'ôlidK's copies.
Nous laissons, bii n entindu, i\ M. Rode In re<s-
ponsabilllé du «es usserlion» et de ses jugt ments.
.Mais il nous 51'mblo que les avis d'un tel connais-
I seur ni'Trtent de no poiul passer inaperçus. L'on-
172
LA CHRONIQUE DES ARTS
tliousiasnie mal i-clairé dos milliardaires américains
pour los (iu\res d'arl anciennes consliluo un péril
pour l'art contemporain ; à force de payer des
sommes folles pour dos Raphaël ou des Titien
d'arriéro-boutique, ils perdront 1 lialiitude, sinon
la facullé, d'acquérir les o.-uvres aulhenliqucs dis
artistes vivants. Parmi ces derniers, plus d'un s'est
dt^ji abaissé au métier d'imitateur et même d)
faussaire, faute de pouvoir tirer parti de son talent
et parce que la tentation de « faire do l'ancien "
devient trop forte. Le jour où les Crcsus seront
bien convaincus que les chefs-d'œuvre du xv* et
du xvr siècle ne sont plus à vendre, ou ne sont à
vendre que do loin on loin, ils achèteront de bonnes
(ouvres du xx° siècle, qui deviendront iieut-ëtn' des
<i cliefs-d'd'uvre ■> à leur tour, quand le temps aura
opéré la sélect'on. Il y aura tout avantage pour
eux, comme pour les artistes ot pour l'art en gé-
Béral; la moralité même du commerce en profitera.
S.iLOMON ReINACU.
REVUE DES REVUES
X Revue Uiiiversello (15 mai). — La Villa
Médicis, par M. S. Rocheblave (9 grav.).
= L'Arte juiUel-aoùt 190'.^,!. — Gustave Friz-
zoni. Soitveiiirs d'un voyage artistique au delà
des Alpes . article sur la galerie de tableaux du
professeur lîicliard von Kaufmann, à Berlin, une
des plus belles et des plus intéressantes de cette
ville. M. G. Frizzoui étudie les œuvres reraar-
qu.bles qu'elle contient, appartenant aux ancien-
nes écoles flamande, hollandaise, allemandes
du Nord et des régions rhénanes; les maîtres
italiens sont repr'^scntés par les Primitifs, de
Duccio à G. di Paolo et Lazzaro Grimaldi, et
jjour les artistes de la fleur de la Renaissance, de
Bjtticelli au Tintoret. Parmi les œuvres des
éco'ies hollandaise, allemande, flamande, etc.,
M. Frizzoni signale un beau portrait d'homme
de van der "Weyden, une Présentation au Temple
du '■ maître de Saint-Éloi ■>, un triptyque de Hans
Memliug, une Madone de Lucas de Leyde, une
Sainte Aline su>' ttn trône, entourée de la Viergi'
et de Saints, oi'uvre charmante, et qui pourrait
être du peintre français Jean Perreat; enlin, un
boju portrait de Ilans vonKulmbach, et plusieurs
tableaux de L. Cranach.
= Pietro Toe.^ca. Le Liber canonum de la
Jiibliothèfjue ValliceV.iana. M. Toesca établit
que (?■! manuscrit, quoii[ue évidemment illustré
par un miniaturiste de l'Ê'.-ole de Reims, ne fut
pas composé on France, mais bien en Italie, sous
le pontificat de Nicolas I", et probablement entre
les années 8â8'et 867.
= Arduino Golasanti, L'Exposition interna-
tionale d'Art décoratif moderne à Turin.
M. Golasanti constate le mouvement do renais-
sance artistique que cette exposition a permis
d'apprécier, spéciaUment pour l'Italie. Il déplore
que cette dernière se soit laissé distancer d'iiait
si longtemps par les autres nations dans la voie
des arts et espère que cette rénovation de son
génie national portera des fruits.
= P. d'Ancona, La représentation alUgori-
fjue des Arts libéraux au Moyen âge et dans la
Renaissance (suite,. Gontinuant l'étude com-
moncéo dans le précédent fascicule, M . P. d'Ancona
rochorcho les premières représentations allégori-
ques des .Vrts libéraux en dehors de la littérature.
11 les trouve tout d'ab> rd dans les miniatures du
manuscrit do la Bibliothèque impériale de Vienne,
fait k Byzanco au commencement du vi" siècle.
IJans ï'Hisloria Karoli Magni et Rotholandi,
on signale la décoration d'une partie du palais de
l'Empereur, où figuraient Io5 sept Arts.
Vers le milieu du x» siècle, les scènes des Noces
de Mercure et de la PhUologie sont brodées sur
une nappe d'autel donnée par Edwige de Svevia
aux moines de Saint-Gall.
Deux siècles plus tard, le même sujet reparait
en deux tapisseries appartenant à l'égiise de Plai-
fanco. — Une des o-uvres les plus curieuses où se
retrouve l'influence prépondérante de l'art gothi-
que est le grand candélabre à sept branches de la
cathédrale de Milan, connu sous le nom dî Arbre
de la Vierge. Les sept Arts y sont figurés ainsi
que les quatre grands fleuves antiques, etc. Le
candélabre doit dater du commencement du xiv siè-
cle. Trois O'uvres. dues au ciseau d'artistes précur-
seurs de la Renaissance, nous montrent des repré-
sentations des concours scolastiques : ce sont la
grande fontaine de Pérouse et deux pupitres de
Niccoloet Giovanni Pisano. dans les cathédrales de
Vienne et de Pise. A Sainte-Mariedes-Fleurs, on
voit également les sept Arts figurer en bas-reliefs
dans une grande décoration commencée par Giottc,
Andréa Pisano et ses élèves, et terminée par Luca
délia Robbia.
(Septembre-octobre;. — Suite do l'article précédent
Ou retrouve les sept Arts surlo monument funéraire
René d'Anjou à Sainte-Claire do Naples. Le temple
de Malalesta, à Rimini, est également décoré des sept
Aits, en bas-relief de marbre, œuvre d'un artiste
inconnu et dont quelques-uns sont très beaux. La
diruière représentation plast'que des .\rts libéraux
se voit sur un monument sépulcral à Saint -Pierre
de Rome, dû au ciseau du Polhiuolo. Ce tombeau,
coulé en bronze enli'jy, est, d'ailleurs, plus remar-
quable pai' son admirable patine que par le travail
du sculpteur.
Ln dehors dos représentations plastiques, les
sept Arts figurent sur nombre de mosaiques. mi-
niatures, fresques, etc. Il faut signaler la mosaïque
du séminaire d'Ivroa; la fresque de l'apothéose de
saint Thomas-d'Aquin, à Sainte-Marie-Nouvelle,
où les sept Arts sont remarquables par l'expres-
sion charmante do leur physionomie : cette fres-
que, devait avoir do grandes analogies avec celle
décorant la chapelle Gortellieri, aux Eremitani de
Padoue, œuvre de Juste de Florence, que des
restaurations malidroites, en 1610, ruinèrent et
perdirent et qui nous est connue par des descrip-
tions de Micliiel, de Savonarole, du Scardeone et
do Vasari. — Deux manuscrits nous présentent
encore les Arts libéraux : le Liber seciilarum
Litterarum de Cassiodore, exemplaire ayant ap-
partenu à Pétrarque et décoré de miniatures, et un
exemplaire du De Xuptiis de Moncianno.
= G. Frizzoni, La (galerie Kaufmann. â Ber-
lin (fin). Parmi les peintres itaUens, M. Friz-
zoni cite les noms de Botlicelli, représenté par
une admirable Judith tenant la tète d'holopherne.
ET DE LA CURIOSITE
173
de petite dimension ; de Niccolo de Koligno, avec
son Saint Jcni Gualbert devant le crucifix ; du
liolonais Lorenzû Costa, auteur d'un intéressant
Saint Jérôme méditant ; do Garofalo, représenté
par un petit tableau de la Circoncision de Xotre-
Heiyneur.
L'une deï o'uvres les plus belles de la collection
est la prédelle représentant Li hésurreclion, de
Brutiana, attlribuée sur le catalogue à un » moiue
vénitien de lu fin du xv siècle », et ù laquelle il
est difficile de donntr uu auteur plus précis.
yi. Frizzoni signale, fn terminant, des portraits
de G.-IS, Maroni, du Tintoret, du Bassano et de
N. Neufchatel.
— Emporium (marsi. — Klule de M. F. Ma-
juoni d lutiguano sur le -sculpteur Itude (portr. et
12 reproil.).
— Mtirano et ses verres, par M. P. Molmcnti.
— Les Atmanachs à travers les siècles' amie ,
par M. I. Baroni 41 intéressantes ill.,.
(Avril . — Artistes contemporains : Léon Fré-
déric, par M. V. Pica (portrait et 21 roprod.).
— Pierre Ureughel le vieux, par M. A. li. (23
gr.iv.).
— Lus Ex-libris, par M. J. Calli (41 il!.).
— Chiileaiu: normands dans la proi:ince de
Catane : Paternn et Motta Santa Anastasia, par
M. G. Paterno Castollo (1:5 grav.)
(Mai). — Ktudo do M. A. Uisi sur le peintre i'a-
lien do scènes de genre Leonardo Bazzaro (portrait
et 19 reprod.).
— M. G. Frizzoni étudie les œuvres d'art qui
Ce niposent la galerie TaJini, à Lovere, prés Bulu-
gne : tableaux de G. Beilini, du Parmesan, de Paris
Bordone, du Tilien, etc. (8 reprod. d'après ces
tableaux et des œuvres parentes en d'autres collec-
tions.
— .Vrticle do M. L. Torri sur les boulions et Us
.scènes boulïonnes dans l'art des (livcrses écoles
(21 ill.).
— linii/cs, jiar M. A. Malvezzi 19 grav.).
-f- Onze Kunst janvier). — Ktudo do M. A.
Vernieyk'u sur le sculpteur Coustanlin Meunier
^8 belles reprod. i.
4- Initiation à l'art de liuhenx. par M. .1. \'elli
(2 grav. d'après r.l'/o)V(((Ort des Mages dn musio
d'Anvers, et le Paysage avec le char d'Alalante
et de Mcléagrc du mu.séo de Bruxelles).
-|- Art industriel hollaniais, éluile par M. W.
Vegelsang (9 grav.).
(Février). — l''iii de l'étude du M. A. V'errneylon
fcur Ciinslantin Meunier (3 griiv.l.
I l.rs Dessins de maîtres /laiiiands, par M. Max
Itojfes (suite) : les romauisles Frana Floris, Martin
(|.) Vos, SIradanus, P. v.iii der Burgt, Otiu Vi'Miu:;,
A. van Noorl, etc. :! reprod.).
-1 l.a Fabrit/iie de tapis de Dcueiitcr et les mo-
dèles de Colenlirandcr, par M. Iv l'horn l'rikl%ir
'7 grav.).
Mars). — l'étude île M. .1. W'iriUler Prins sur le
poiuiri' flamand Dick Nijlaud, auteur de paysagit
el é'.udeg de nature plein» de tinctSrilô attunlivi' et
éniufl (5 reprod.).
I Lis Dessins de madrés flamands par M. Max
Rooscs suite, : les petits maîtres du xvi" siècle
0 roproJ.'.
+ Article de M. P. B. jr. sur le tableau de Hugo
van der (ioes acquis récemment par le masée de
Berlin reprod.) ^1).
Avril). — La Collection Pacully, par M. Mai
Uooses 4 grav.).
4- Étude de M. L. Simons sur le par^agisie
flamand D.Wiggers (7 reprod. d'œuvres).
-f M. Max Hooses fait connaître uu tableau de
Rubens : l'aune pressant des raijins, conservé
dans une famille d'Anvers 'reprod. hors texte).
4- Des nouvelles d'art de tous pays contplètenl
chacun de ces fascicules.
BIBLIOQRAPHIB
P. ViTiiv. — Do quelques travaux récents re-
laltfs à la peinture française du xv" siècle.
Paris, P.apiUy, VMi. In-b", 45 p. Exlr. du
Bullttin de la Société archéologique de Tou-
raine, n» 1, 1903).
trop longtemps victime d'un injuste oubli, noire
école primitive de peinture est l'objet, depuis quel-
ques années, d'études patientes qui, peu à peu,
nous font prendre consicence de sa valeur et do
son originalité', et auxquelles le projet, formé par
M. Henri Bouchot, d'une exposition de Primitifs
franeais, comme pendant à la belle exposition do
Bruges de l'an dernier, donne uu intérêt île plus.
A la veille — il faut, du moins, l'espérer — de la
réalisation de ce séduisant projet, M. Panl Vitry
a pon.sé, avec ju.ste raison, qu'il pourrait être à la
fois intéressant et utile de résumer ces divers Ira-
vaux et d'établir l'état actuel de la question. C'est
ce qu'il vient do faire dans ce mémoire, pr'senlé
d'abord à la Socié'é archéologiciuo de Touraine,
comme 'levant inti'resscr plus particulièrement la
province, si csscnlielloratnt frumiite, où, plus
qu'ailleurs, fleurit l'art do nos peintres du xv siècle.
Tour à tour il signale el, au besoin, discute les
études — que nos lecteurs connaissent déjà presque
toutes pour les avoir lues dans la tùizette mêmr.
ou en avoir trouvé le compte rendu dans notre " Re-
vue des revues • — de .M. iieorg>'s Lifeneslre sur
Fouiiuet; — de M. Paul Durrieu sur deux minia-
tures d'un livre d'Heures do la Bibliolbé(iuc royale
do l.a Haye qui siniblenl pouvoir èti'e ratt.achées n
l'ceiivrc do Fouqutt ; — do M. Ciiraille Benoit sur
l.a Peinture française tX la fin du xv siéclo i2>,
et 11 proposition hasardeuse de M. G. Ilulin, danf
son Calilagiie eriiii/uede l'ICj-position tle Heuges,
d'ideiitilier lean Perréal avec le • Maitre de H-W •
et le " Miillre de Moulins •; — les ntlribulious plus
sùri'S, pioposées pir M. F.. Mule, au peintre Bour-
dii'lion, des miiiinturis des Meures d'.\nji>u, du
Missel de Tours tt du Livre d'Heures de i:har-
les VM 3); — ladêcouvcrle par MM. Vesme el tiirla
!l! V. Chronique rfc.« Afin du 7 février 190S.
p. VJ.
(•,'i V. Caseite des Heaua- Arts dva 1" aoAl,
{•• oilol)ro et 1" novembre l'.Wl, 1" jnovirr cl
l" iiiai-8 11102.
(U' V. Ciaielte des Bcau.r-Arls du !■• mars 1«W.
174
LA CHRONIQUE DES ARTS
(les noms iles arlisks, Jean Baplour, do Fribourg,
(t l'oirontt li'in)', de Saint GlauJe, qui cLlumi-
nèreiit la plus i^raiide partie du niariutcrit de l'Apo-
calyp'C dos duus de Savoie (aujoiud'hui à lEiCu-
rial) doLtli.3 vingt dtiMiirrs ftuiUels sont l'ci^uvre
de.Ican Ci)ltml)o; — h s di.^cussioi s récontisélevé s
au'oiir ilo l'(jL'a', ro da « Maître des domi-figuies
de femmes », à propos do lidentilication fantaisislo
avec Ji an (;'ouet prfposée par M. F. WidUlioH" et
combattue par M. I,. Dimier ici-n.ôme (1) et |iar
jl. André Michel ; —les étuiies de M. Paul Durri'u
sur le Manuscrit d'Alexandre delà colUc'.ion
Dutuit, doi t l'auteur pourrait être, suivant lui. un
C! rtain l'iiilipfo do MazcruUes, tiavaillant à Bru-
ges, mais originaire do France; — l'tttributii^n à
Simon Marmion, par M. S. Rcinadi, du nanuscrit
des Grandes Ctironiques de Saii IDenys conservé
à Saint Pélort bourg, doLt Ttlude se poursuit
en ce moment dans la Galette; — piis Us utiles
éludes tl indications de M. Henri Bouchot sur le
livre d'Heures de la comtesse d'Angou ème icci ra-
ment passé en venle à Paris (2), attribué par lui à
Jean Gouart qui tiavaiUait à Bourges; sur Us por-
Irails de Louis XI (a), et sur toulo une série de
portraits de l'école française du xv° siècle Irsnsms
par des grave r'OS du xvi" ou du xvii' siècle et au-
joiird hui disparus, comme e3t également disparu
le volet qui probablement faisait pendant, de l'au-
tre cô'.é de !a Vierge de Fouquet, du musée d'An-
vers, au supu'be panneau d'Éticp.ne Chevalier
que le musée de Berlin a acquis il y a quelques
années; — enûn, l'éti.de de M. P. Vilry lui-même
sur un portrait de Dunois, retrouvé récemment par
M. Gabeau, de Tours, morceau d'un extrême inté-
rêt pour l'icoDographie et pour l'art français du
XV" sièc'.e.
Il s'agit là, on le voit, d'un faiscrau de docu-
ments qui, en aidant à éclairer les uns par les
autres — ce que n'a pas manqué de faire à l'occa-
sion M. P. Vitry — les problèmts soulevés par
les oeuvres étudiées, constitue un premier estai de
cette élude d'ensemble sur ie rôl> et l'importance
de uutre art national, er^ooro si peu connu, du xiv
au XVI» siècle, que servirait si puissamment la
réalisation du projet de M. Bouchot et à laquelle
il faut fspéj'er, avec M. Vilry, que tous les tra-
vailleurs apporteront le concours de leur savoir et
de leur bonne volonté.
A. M.
L'Art etia Loi. — Traité des questions juridiques
se référant aux artistes et aux amat-urs, éditturs
et marchands d'oeuvres d'art, par Edouard Goi--
pun. — Paris, libr. Achille llevmann. Iii-S",
xi-611 p.
Les ouvrages qui traitent de la propriété artis-
tique sont assurément fort nombreux, et certains
— celui do' M' PouiUet uûtamrrrent — sont au-
jourd'hui classiques : mais ils n'envisagent jamais
que le droit qu'a l'artiste de ripioduire son oeuvre,
négligeant tous le; litiges auxquels peuvent donner
lieu la création et la circulalion de celle oeuvre
même; — et cependant c'est de là que le peintre, le
sculpteur... et le marchand tirent le plus clair de
(1) V. Chronique des Arts des 13 et 17 septem-
bre 1902.
(2) V. Chronique des Arts oies 14 et 21 mars 1902.
(3) V. Gazette des Beaux-Arts du 1" mars 1903.
I. ur gain : !o volume que M. Edouard Coppor
vient de faire paraître sert à combler cette lacune.
On y trouve étudiés de la man'ère la plus com-
plète, avec un souci, qu'on ne saijrait trop recon-
naître, ie n'omettre aucun cas possible, tous les
conllits qui peuvent se produire du fait de la créa-
tion d'une D'Uvro d'art : qutU privilèges S' nt con-
férés à son auteer et in ceux qui auront ccquis de
lui tout ou partie de tes droits, o l dans quils cas
ces priviièges rteorvont des limita'ions; quell s
conditions doit réunir une vente d'ubjels artistique?,
à l'arrriable ou aux enchères, pour être valable;
iprels foi.t les fraudes ou les vices cachés qui
peuvent en entraîner l'annulation tt faire er.cûurir
à certains professionnels, courtiers, experts, com-
nrissaires-priseur?, des respon' abilités spéciales;
oi.fin, quels priLcipes juridiques sont a[ plicables
aux musées, arrx ouvres qui y sont contenues ou
légut'es, aux ixpositions offio-iel'es ou privées.
L'ouvrage do M. Gopper est ainsi appelé' à
rendre aussi bien aux artistes et à toutes les per-
sonnes s'il téressant à l'art, qu'.l éclaire Sbr leurs
dr'oits comme sur leurs obligalions, qu'aux juristes,
qu'il rer soigne sur des usages ou des nécessités
professionnelles généralement ignorés d'eux. les
plus impoitants services, et il faut le louer gtan-
dement de l'avoir entrepris.
NECROLOaiB
M. Raguot, conserva'eur du palais de l'Elysée,
chevalier de la Légion d'honneur, est décédé la
semaine dernière à Paris, à 1 Age de quarante trois
ans.
On annonce la riroit à Bressuire, à l'âge de
soi.xante et un ans, oie M. G. -A. Barrion, phar-
macien, qui avait réuni, avec un g^ îrt parfait, un
choix de peintures, de dessins, de médailles et de
gravures.
Il serait à désirer que sa belle collection ol'eaux-
forles, dans laquelle tous les maities da xix°
siècle ont leur place, ne fût pas dispersée, mais
qu'elle revint à quelque culleclion publique, car
elle renferme des pièces uniques et de toute ra-
reté.
M. Barrion fut, en outre, pendant de longues
années la provider.ce des jeunes artistes et il sera
vivement regretté.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Maddalena
Vente do monrraies grecques et ronraiiies, faite
à l'Hôtel Drouol, salle 7. les 7, 8 et 9 mai, par
M" M. Delojlro et MM. Sambon et Ganessa.
Monnaies grecques. — 119. Ftnsernia iVeseris?).
TétodeJunon Lacinia. Bellérophon sur Pégase :
tOf). — l.jO. Hyria. Tète de Janon Lacinia. Tau-
reau androcéphale : 650. — 239. Tarente. Taras
nu, sur irn dauphin : 900.
261. Cavalier (jeune ephébe) arrivant victorieux
au but, un personnage nu ;écuyer ? arr-ète le che-
val fougueux. Taras assis sur le dauphin ; 4lJU.
ET DE LA CURIOSITE
ilD
321. Tèt^ dii Pallas, à dr., coifTée dun casque
alhénien orné du iinnstrc Scjlla. Iloicule do-
bout : 4'i0. — ?ôô. Tête de femme parée dj bi-
joux : 16 0.
518. Tèle de IICra-Lacinii, diadémée et parée de
bijuux. Hercule assis sur un rocher, re rouvert de
la dépouille du lion : 42.).— 52-3. Tète liurée d'k-
po'lon. Tri'pied : 1 . IG i.
fj81. Pan lû<iia. Tète do HéraLaciQia, parée de
})ijoux. Cli'isseur ass s : 81 l. — 58G. Sici'c. ' Deux
aigWsdf'c'iiiant un lièvre. C'abe : 2.300. —651. Kpo-
q le de Dionysio.? et de sa dynastie ('i05-3i5 . Tète
de Proserp^np, parée de bijoux, couronnée de ro-
seaux et dnipliins. 11 imme drapé onduisant un
quadrigii au p;a'op : 9.'U. — 652. Té'e de P.osn'-
pioe, couronné •. d^ rosiaux et quatre daujihins.
lIomTie conduisant un quidri^'i au galop. Tétradr.
par Évainèle : 900.
706. É^'i'pto. Plolémée I". Tèle diadémée du roi,
l'égide autour du cou. Q lairi^îiî d'éléphant-! : 480.
Monnaies rjm n'n?.?.— 992. G lesar .\vgV5t. Pont.
Mil. Tribvnic Pot. Té'e d'.Vu^ustc à gauche;
derrière, une Victoire qui lui attache une cou-
rome ; 710. — 109j. Aon a Faustina. B istu drapé.
Concordia. K'ag.ibal et Faustiui se donnant la
miia : 700.
Miniatures
■Vente faite H il.'l iJron )t, sallo 8, le 9 mai, par
M- Chtvallie-, MM Pauhae el B. Lisquin lils.
Miniulu 'es et bonboiinicrrs. — !'> ll;ill fP.-A.).
Portrait de Cliarles- Philippe, comlc d'.Vrlois. co-
lonel général dis .Suisses et Grisons. Miniature sur
ivoir'', ovale ; 3.003.
Dessins, aqwvelles, gouaches. — 31. 1! )u-
cher (F.j. Vénus et l'Amour : 2 5')'). — 77. l'ernet.
(Deux pendinls.) Vnej dj palais et colonnadis.
e-i ruinrs, animées de (i jures et animaux ; 1.100.
— 95. Vigéc (1-.). H rgére assise, donnant à man-
ger à sa chèvre: 800. — 12). Robert (Hubert .
(Djux p:!nd.i its.) Uuiues antiques, à Rome, avec
ligaririe.s : 1.550.
Prod'iil : 2i'.,180 francs.
Collections de M < C. Lieloii.g
(XVII* KT XVIll" siècles)
2" Vente (siii'e) 1
Total (h- cette v>;nte : 2.112.102 fr.
Porcelaines d'Al'emagite.— 6\3. Puirodo bouts
do lal)!e, Saxi' : 1.700. — 615. Djux oiseaux, Saxe,
au phun-igo iirir et blanc, arbres et rochers : 2.300.
— 618. D.ux oiseaux, Sixc, sur d- s troncs d'ar-
br.s : 1.700.— ii.'5. C.hieu cirlin et chiuiini": 4.6 Hl.
— 626 Deux carlins, Sixe, bases à rocailles, en
bronze: 2.85). — 6.'9. Slaluolte, Saxe, sorcière de-
bout: '1.215 —643. Di'ux slaluctles. Saxo: persou-
n;ig is orientaux assis : 2.215 el 1 GOJ — 6W. Doux
slMlUc'lles, Saxo, femmes debout : 3.950.
650, Pièce de siirloiil do table, Saxe, (;roupo
ccntr.il : do ix femmes <lrapèe.s cl deux e ifiints
tenant une j; irbr de blé el une corbjille de lliurs.
pi'rsuuniri int le l'riuUmps el l'IOté : 10 100.
(Ij V. la Chrontipu' des 2, 9 et 10 mni 100:1.
65'.. Monument simulant un bosquet. Saxe, co-
lonett s à volutes et dôme ajouré. Rehauts de do-
rur.3 et bronzis à rocailles : 1.100. — tôî. Calvaire,
Saxo, Ch ist sur une crox en bois, sainte Made-
leine, la Vierge et saint Jean ; l.OJO. — 653 Sta-
tuetle, Louisbour/, Sjurce sous les traits d'une
nymphî étendue : 1.350.
Porcelaines de Viticennes et de Sèvres. — 659.
Deux jardinières carrées, Vincennes, camaiou rose.
Amours sur des nuages, 17)4 : 11 OOO. — OiO. Su-
c-ier, pot à la't et soucoupe en ancienne porcelaine
tendre de Sèvres, cnf int-s dins des paysages, 1757.
Décor par Bu'eux aine: 1.92). — 661. Socle rec-
langulairo, Sèvres, quatre compartiments à sujets
allégoriques, 1759. Déor par Dodin : .5.600.
(j)'l Fonds de p'aloau, .Sèvres, piysage anim;:
2.900.— C>4. Théière el sucrier, Sèvres, à résTVCS
do pay.iages aaimés : 5.000. — 665. Plateau re;-
t-ingulaire, S ivres, coquilles, quadrillés, fleurs cl
rubans, 176}. Décor par Tliévenet aine; 4.S11O. —
6C6. Plaque, Sèvres : l'.Amour vu de face et bandant
son arc, 1765. Dé.:or par Dodin : 7.' 00.
685. Deux petites corbeilles ajourées. Sèvres en
bleu cl en dorure fleurons : 3.70'J.
602. Socle carré en bronze dcré, plaquas tn an-
cienne porcela'ne tendre de Sèvres, à fleurs: 5. 90O.
— 693. Boite en b)is et cuivre, plaque lobie en
ancienne poceliine tendre de Sè.-res, sujet pas-
toral : 2 050. — 6)4. Slatu.tte, Sèvres, femme nue,
sur une draperie, 3.3 JO.
Porcelaines et fn''}ices. — C93. Vase cMelé,
fleurs, porcelai le ten Ire de Chan'illy : 1.950.
7)1. Deux pots de loilcl'e cyliu Iri ju-'s. Menneey,
bjuquels de fleurs : 3.100. — 70i. Buste en bis-
cuH de i''aoa femme : 4.0)5. — 70.5. S rvce,
faïence do Marseille, f ibriquo de la veuve Perrin,
à fleurs : 4.000. — 708. l'.aque rectangulaire,
anci une faieuco do Delft, rosace entourée d'in-
sectes : 1.3'5.
Porcela'nes de la Chine cl du Japon. — 712.
Trois trù'e-parfums, C. linc et bronze : 4.300. —
713. Deux c'.ia's ancien céladon bleu turquoise,
Chine : 5.000.
714. Deux coupjs el d -ux perruches, ancien cé-
ladon bleu turquoise de la Chine, bases à fleurs.
feuilles et rocailles on bronze doré : 7.80O. — 715.
Deux cassolotlos spliériquei, en céladon bleu
turquoise de la l'.hinj : 2 400. — 716. Flambeau,
corntl à dragon, Chine ;.' : 3.200.
718. Doux candélabres, arbustes en bronze avec
slatuetlos ao personnages chinois : S.O.O. — 728.
Deux coupes roades, (.Ihine, famillt verte, ik com-
leirlimonls : 3.020. —'S.. Dou.\ bouteilles à panses
Bi)héri(iues, Chine, fam'Ue verlo, à dragons cl poia-
sons en relief : 9.7(Ki.
736. Paire do candéiabrcs, à fleurs et rocuilloa
oa bronze doré : 8 000.
737. P«ire do candélabres en bronze ])a;iuè et
doré, ft rocailles el feuillages du temps de L XV ;
4 tl '0.
714. Chat, en ancien céladon blou turquo'âo do
la l'.liine, branrhngcs ol rocaillee en bronze doré
du temps dj I,. XV : 4.IKK). — 71'». BnMo par.'mis,
tiliino. omaillés rouge corail ol base en bronze du
temps do 1,. XV : 4.S00. — 7V.t. Puiro do vase».
C'iiidon gris-caquidé do Chine, anses et zones eo
biscuit brun doré. Montures broazo doré, U. XVI :
3.00;).
Ohjtits divers. — 7.V>. Doux groupes en cristal do
roche, troviiil chinois: O.ÎÔO.
170
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Srutfitures. — 771. Slatuotles en terre cuit'':
Diane deliout. xviir siècle : iMiO. — 772. Pelit
groupe en terre cuits : Vénus et deux Amourri.
XVIII» siècle ; 2.000. — 77-3. Pelit (croupi en terre
cuite: le Trtomplio d'Ampliilritp : 6.1U0. — 778.
Deux petits Ijuslcs en Ic-ro cuite, portant le no:ii
de Clodion :iu revers : .Icune femme et adolescent:
7.000 francs.
779. Deux staturttc?, femine.s debout : 9.700. —
780. Staluelte en terre cuite, per.sjnnilianlhi Sculp-
ture : 8.O0O. — 781. liuste en marbre blanc, lemmi :
13.000. — 78/i. — Statue en marbre blanc, Omphale
nue : 6.050 francs.
Bromes et pendules. — 789. Deux statuettes,
bronze platine brune: U .lour et la Nuit, d'après
Micbel-Ange ],. XIV : 4.700.
790. Deux j^roupes en bronze patine : Hercule et
Omphale, et Hacclius et Ariane : 7.2(10.-791. Deux
stilueltes en bronze à pitine brune : le liémouleur
et A'énus accroupie, d'après l'antique, xviii' siècle ;
3.950. —805. Pelit palmier on bronze doré, L. XV.
animaux et fruits en jade, agate, travail chinois :
2.950. — 806. l'xritoire contourné, en ancienne la-
que rouge dî la Chine, à haies fleuries : 3.200.
811. Paire de chevaux en bronze ciselé et doré,
à galerie, enfant nu, allégorie de l'Amour et delà
Guerre. Kp. L. XV : 1C.500.
817. Paire dî candélabres, bjuquet ds fleura de
lys soutenu par dîux nymphes. Ep. L. XVI : 7.G00.
— 820-S21. Deux paires d^i candélabres en bronza
doré, enfants debout : l'..'88 et 7.800.
SÎ5. Pendule en terre cuite, groupe allégorique
des Arts libéraux. Ép. L. XVI : 9.000. — 820. Pen-
dule en bronze doré et à patine brune, femmes
drapées à l'antique et ligurant r.\stronomio. l^p.
L. XVI : 5.900.
823. Pendule bronze patiné et doré et marbre
blanc, femme et Amour. Kp. L. XVI : 5.950. —
829. Pendule bronze doré et marbre b'anc, deux
sphinx et groupe allégorique à la Charité, Gachard
successeur de Charles Le Roy, à Paris. Ép.
L. XVI : 9.'m.
830. Paire de vases en bronze patiné vert et doré :
5.005. - 8n. Deux urnes oblongues en albâtre
oriental. Kp. L. XVI : 4.600. — 847. Deux sta-
tuettes, bronze doré et patiné : Amours, xviir siè-
cle : 5.950. — 819. Pendule en marbre bimc, femme
vêtue à l'antique. Ép. L. XVI. Mouvement signé :
Boulu, élève de Lépine, horloger de l'impératrice
à Paris : 22.000. — 8:3. Paire de candélabres en
bronze patiné et doré, p°tite bacchante et jeune sa-
tyre, d'après Clodion : 4.600. — 8.3i. Paire de can-
délabres en bronze. Amour monté sur un cygno et
Amour sur un aigle ; 7.550. — 865. Pendule bronza
doré, arbuste et deux dindons, petit chien et deux
figurines : vielleuse et joueur de cornomuse, an-
ci°enne porcelaine de Saxe. Cadran signé : Henry
Voisin : 6.403. — 866. Pendule, vase ovoïde, en por-
celaine tendre, èmaillée vert et bronzes dorés.
Cadran signé : Lepaute, horloger du Roi : 38 503.
Sièges. — 867. Bergère, en bois siiulpté à ro-
cailles et quidrillé. Kp. L. XIV : 4 500. — 872.
Chaise-longue contournée, bois sculpté et doré, à
cartouches, fleurs et coquilles. Ep. L. XV : 4.800.
— 875. Petit canapé en bois sculpté et doré, à
feuilles d'acanthe et piastres. Ép. L. XVI : 1.800.
876. (;hiise psreée en bois sculpté et doré, à
feuillages et fleura. Ép. L. XVI : 1.500. — 879.
Fauleuil do bureau en bois sculpté et doré, h ro-
saces, baguettes enrubannées, etc. Signé : Gény.
Ép. h. XVI : 2.0X). — 880. C'iai.se-longue, bo'is
sculplé et doré, à rais de ccruret rang de piastre?.
L. XVI : 9.000. — 881. Canapé et quatre fauleuiU
en bois ajouré, scuIpt>S et doré, à couronnes de
fleurs, feuillages. En. L. XVI : 2:>.000.
Sièges couverts en tapisserie. — 883. Lit de
repos en bois sculpté et doré, à coquilles et feuil-
lages; coussin en tapisserie de Bcauvais, d'après
Bérain. Époque Régence : 40.5CO. — 884. Quatre
fauteuils en bois sculpté à roeailles et feuillages,
tapisserie A animaux. Ep. L. XV : 45.00n. —
885. Deux fauteuils en bois sculpté et peint blanc,
sièges en tapisserie de Beauvais : médaillons à
fleurs. Kp. L. XV: 2.550. — 886. Canapé en bois
sculpté, tapisserie de Beauvais. Vénus sur un char
traîné par deux biches. Ép. L. XV; 7.100.
8~>7. Quatre fauteuils en bois laqué blanc et or,
ancienne tapisserie d'Aubusson, à médaillons :
4 400. — 888 Deux fauteuils on bois sculpté et
peint gris, tapisserie d'Aubusson, à personnages
et fables de La Kontaino. Ép. L. XVI : 2.5:0. —
889. Deux bergères en boi^, cous-ins en tapisserie
d'Aubusson, à pe'sonnages. Ep. L. XVI: 5.450. —
891. Canapé et huit fauteuils en bois sculpté et
doré, à feuilles et baguettes enrubannées, tapis-
serie : sur le dossier du canapé, une marchande de
colifichets ; sur le siège, une chasse au tigre ; sur
les dossiers des fauteuils, enfants personnifiant la
Peinture, l'Architecture, la Musique, la Chimie,
l'Astronomie et l'Agriculture ; sur les sièges, fables
de La Fontaine. Ép. L. XVI : 92.0C0.
(.1 suicre).
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition d'ceuvres de M. Armand Point et
de l'atelier de Haute Glaire, galerie Georges
Petit, 12, rue Godot-de-Mauroi.
Exposition de peintures et objets d'art à
l'Exposition d'horticulture, serres du Coursla-
Reinc.
Exposition des peintres et sculpteurs de chasse
et de vénerie, terrasse do l'Orangerie, aux Tuile-
ries, jusqu'au 26 mai.
Province
Charleville : 8« Exposition de l'Union artistique
dos Avdennes, du 24 mai au 28 juin.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
.Paris. - Imprimerie de U Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favarl
N» 22. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Arr.)
30 Mai.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DÉ LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
V «haïssant le samtui matin
Ijs aboii.ié'. à la Gazette des lîeaux-Arts reçoivent gratuilement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr.
Départements 12 fr.
Etranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
lL,e ISTuméro : O fr. 25
Avis à MM. les Abonnés
A parlir alaujoiiid'liui, l.i < lliC(»M(»l 1! ■■<■
p:ii'ailr:i plus qui* tous 1rs 4|uiii/i> iaiirs,
siiiianl rus;ix<* adttpl*' priiilaiif la s;iis(>ii
il'cic.
i.f pi'oi-liaiii iiuiik't» portera la tl:it<' ilu
IZt juin.
PROPOS DU JOUR
uus ceux qui s'intéressent aux ilos-
tinéos (lu musée de Cluny avaient
été fort émus, il y a déj'i ])lus
d'un an, [lur la nouvelle subitc-
ubiit iipunduo de lu retraite de son direc-
teur. Ou assurait (juc l'Administration, sans
éjjard pour un vénérable savant, projetait de
renoncer prémaUirénient à ses services pour
demander ceux d'un iioèlc h qui elle voulait
du bien. A peine connu, ce J)ruit étrant,'e sou-
leva do telles iirolestations que le ministre
cITarouclié laissa le soin do dénoui.T la ques-
tion à son successeur. Aujourd'hui les solli-
citations et Ici intrij,'ues recommencent. Il
serait ôtrani,'e que lo ndnistro d'aujourd'hui
donnât son assentiment à une noniinalion
inadmissiblo et que son i)rédécosseur même
n'avait pus usé sanctionner.
l,u question depuis \in an n'a [loint chan^;é.
Suns purh'r du procédé dont on prétend user
à réi5'ard du conservateur do t'.luny, la pré-
tention lie conlier lo sort do nos collections :'i
un p(]èle, uinulour d'objets d'art, demeure in-
tolérulde. tju'on honore les poètes, qu'on leur
crée des loisirs, qu'on leur facilite loa rêve-
ries et les pirosses douces ù l'inspiration,
rien de mieux. Mais, à la vérité, c'est en
l>rcndre à son aise que de jouer les Mécène
aux dépens de nos collections publiques, et ce
serait acheter chèrement la i>oésie que de la
]iayerau ])rix du désordre et de l'incurie dans
nos musées. La direction de Cluny réclame
un homme d'études; parmi les jirécieux ou-
vrages qu'il renferme, il reste à accomplir un
travail de classement complexe et délicat,
pour lequel il est besoin de lumières spé-
ciales.
11 serait aflli^'eant que l'Administration
prit plaisir à méconnaître elle-même le carac-
tère professionnel de fonctions qu'elle doit
être la première à sauvegarder et à tenir à
l'écart des jeux do la i)olitic|ue. La conserva-
tion des musées oxigs dos hommes milris dans
un long commerce avec les o'uvres d'art, fa-
miliarisés avec elles ]>ar une intimité an-
cienne et sincère, dévoués à elle avec science,
et compéiculs avec amour. Ainsi furent les
Du Sonniiorard et les IJarcel. Si les adminis-
trations et lûs ministères, luiblieux de leur
ilevoir, se montrent complaisants aux fa-
veurs, si les poètes, inlidèles au rùlo tradi-
tionnel qui faisait d'eux les gardiens do la
justice et les juges des gouvernements, se
|daiscnt aux attitudes inclinées, c'est à tous
les amis désintéressés do l'art do protester
a\ec force et de rappeler ù ]iro|ios la .seule
règle (lui soit convenable aux nominations
dans les musées : " Iv vriti homme à In vraiif
plitrr 11.
Nous avons i» déplorer un nouvel acte de
barbarie : l'église Saint lùrcniond de Croil,
charmant spécimen do rarchilecturo do tran-
sition, |irobablomont do la lin du xir siècle,
depuis longtemps désntïoctéo ot déclassée,
vient d'être abaltuc par une inunicijialitd
ignorante comme il on existe trop, avec la
ilH
LA CHRONIQUE DES ARTS
com]ili(;ilu (le la Commission des Monuments
liistoriqiios, qui aurait pu faire classer de
nouveau l'édifice.
M. André Ilallays qui di'nonce ce vanda-
lisme, annonce ét;alemen1 la venle prochaine,
i\ Sonlis, d'une autre église désaU'octéo, l'an-
tique collégiale de Saint-Framhourg. Nous
esjiérons que, cette l'ois, Ja Commission des
IMonumcnts historiques ne laissera pas cet
édifice suhir le même sort rnio celui de Creil.
NOUVELLES
^:** On n inauguré cette semaine au musée
du Louvre, section des Arts dcl'Exlrèmc-Orient,
une nouvelle salle — la dernière à la suite des
galeries Granclldier — où l'on a réuni les ré-
centes acquisitions qui , grâce au zèle de
M. Gaston Migeon, conservateur de ce dépar-
tement, sont venues enrichir la collection de
peinture japonaise.
Celte salle est ouverte au puhlic chai[ue jour
i'l une heure de l'après-midi. Parmi les pièces
principales qui y sont e.xposées, citons un pay-
sage du XVI» siècle, Ri'ouillard danx la
montagne-, un curieux croquis, Le Saint au
crapaud; des scènes guerrières par Mitsuyoshi
(xvi" siècle) ; une coni]iosition ingénieuse de
l'école de Tosa au xvir siècle, L Enfer boud-
dhique; de charmants panneau.x de fleurs de
la même époque; enfin, le plus ancien et le
])lus précieux de tous ces ouvrages, le Bodhi-
saliri Jiso, sorte de prêtre japonais, peinture
sur éto'l'e du x'' siècle, un des kakémonos les
plus admirés à la première vente Hayashi.
-),** On a inauguré dimanche dernier, à
Meaux, un monument aux enfants de cette
ville morts pour la patrie, œuvre du sculpteui'
Moncel.
:(;*, Au Petit Palais, après les estampes de
Rembrandt et de Diirer, c'est l'ai'uvre de Gallot
qui vient d'élre tirée des portefeuilles de la
collection Dutuit pour être exposé.
Nous sommes heureux de constater que nos
observations au sujet de la présentation dé-
fectueuse des précédents groupements ont
porté leur fruit : les gravures sont maintenant
placées à portée de l'œil.
*** Le Salon des Artistes français sera fermé
aujourd'hui .'samedi, pour travaux intérieurs et
vote des récompenses.
La réouverture aura lieu le dimanche 31 mai,
à 8 heures du matin.
Par contre, le Salon de la Société Nationale
reste ouvert.
**H: Le musée commercial de l'Offlce colo-
nial, installé au Palais-Royal, sera inauguré
aujourd'hui samedi, à deux heures et demie,
par le ministre des Colonies.
*** l..e conseil supérieur de l'enseignement
de l'École des Beaux-Arts, réuni sous la prési-
dence de M. Roujon, vient de dresser la liste
de présentation des candidats à l'emploi de
professeui' d'analomie, vacant par suite de la
mise en congé illindté de M. Malhias Duval,
[lour raisons de santé. Le conseil a présenté
on première ligne M. le docteur Iticher; en
deiixièiue ligne M. Cuver; enfin, en troisième
ligne, M. Chicotol.
*** L'exposition dfl pliotographies de sites
parisiens, organisée par la Ville de Paris, qui
devait avoir lieu, cette année, du 2.î octobre au
2."i novemiiro, vient d'être renvoyée du 15 jan-
vier au 15 février 19i)/i, afin que les exposanis
luiisscnt joindre à leurs vues parisiennes prises
au printemps et au courant de l'été des vues
d'autonme et d'hiver. Les envois seront reçus
le 20 décembre prochain.
^** La commission du musée de Saint-Denis
vient de décider l'acquisHion du tableau de
M. Wecrtz représentant La Fcle du Lendit,
ou |]luti")t la foire aux parchemins, tableau
exposé au Salon de la hociélé Nationale des
Beaux Ar'is.
s;;'** Mercredi prochain 3 juin aura lieu aux
émngs de Ville-d'.\vray. sous la présidence de
M. llarpignies, une ■■ fête de Corot ■■ qui consis-
tera on une matinée champêtre.
:):** Le congrès de la Société centrale des
Arcliitectes français se tiendra, cette année, du
G au 13 juin, à Nantes et à Paris. Le programme
comporte des excursions dans la presqu'île
guérandaise et à Clisson, et des visites artisti-
(|ues et archéologiques à Angers et au Mans.
Les séances auront lieu à Nantes, :i l'Kcole
des Sciences, et à Paris, à l'École des Beaux-
Arts.
Le congrès se terminera à Paris, le samedi
13 juin, par la distribution des récompenses,
sous la présidence du ministre de l'Instruction
publique.
Société des Artistes Français
LES MED.ULLES D HONNEUH
.Tcudi dernier a eu lieu, à la Société des
Artistes Français, le vote pour l'atlrihution
des médailles d'honneur. Kn voici le résultat :
Peinture. — Au troisième tour de scrutin, M. Ga-
briel Fcrrier obtient la médaille d'honneur pour
ses tableaux ; Douleur et Porlrnit du général
^ndrc, par 243 voix, contre 148 à M. Henri Martin.
Sculpture. — Au second tour, M. Ilannaux rem-
porte la mélaill'î d'honneur pour son groupe : Le
Poète et la Sirène et son Portrait de M. Attg.
Hirsch, par 10.5 voiXj contre 30 à M. Soulès, et
16 à M. Suchetet.
Gravure. — M. Brunel-Debainf s obtient la mé-
daille d'honneur pour son eau-forte d'après un
paysage do Leader, par 37 voix, contre 17 à M. Lan-
ge val.
LES XIÉD.^ILLES
Les différents jurys ont commencé leurs
opérations, hier, au Silon des Artistes fran-
çais, pour l'attribution des méjailles.
ET DE LA CURIOSITE
179
Le jury do peinture a dcctrnô les locuiii-
pcn.ses suivantes :
Médailles de S classe : MM. liu^'er, Avy, La-
parra, Lavalley, Moreau-Néiet, Lfgraad, Grosso,
Grau, Jules (jrûn.
Le vote des récompenses de la sous-section
des Arts décoratifs a tu lieu le mercredi
27 mai.
Ont obtenu :
Médaille de 2' classe : M. Lucien Gaillard.
Médailles de 3' classe: MM. Tliéophile-IIippo-
lyto Laumonuerie, LouisEuséno Sioirert, Israël
Rouchomowiki, Jules Ilabeil-Dys, M"' Pauline
Bivicre.
Mentions honorables : M"' Julie Ijeamloneau,
MM. Linilo Dumas, Jules EJir.onJ- Louis Cruveil-
her, Louis-An^e Trczcl, (jatnillc Boi!!nard, l'^u-
gènc-IIenri Uaiilan, M"" Jcannine ClieiinL-vlire.
M. Maurico-Ale-xandre-Ecrdinand Testard, M"'
Adrieurie Lucie .luuclaid, MM. Léon <>auvy, Eran-
rois Decorcliemont, Endétic Rubida, Emile lio-
bort, Henry do Waroquier, Auguste llioUe.
Société Nationale des Beaux-Arts
L'assemblée générale des sociétaires s'est
réunie, mardi, au lirand l'alais, sous la pré-
sidence de M. Carolus Duran, à l'elVet do
nommer ses nouveaii.\ mcMnbres sociétaires
et associés.
Ont été nommés sociétaires :
Peinture: Charles Rarllott, Casas, Ernest GIic-
valior, Georges Desvalliéres, "ierru Waidmann.
Dessin, pastel, aquarelle: tïastou Prunier,
Frantz Cbarlet.
Miniature : M"'" lîossert.
Sculpture : Alfred lUilou.
Craenro : Eugène ItrjiH.
Architecture : Liverriérc; Julien Polti.
Olijels d'art : .Sclieidccker.
SonI nommés associés:
7'i irtiare ; Arcus, M"° Babaian, Bnugiilcs, Uu-
j;ues do IJeainuout, licrnard lioulot de Moiivel,
l'ierro ISoyer, liranuaval, Cadel, Caru-Delvaillo,
AIm'1 Eaivro. M ilow, MauriM-, M"" Moisset,
M»" Mulcrniilcliowa, l'iucliou, Uicliir, TliOvouot,
Eugène l'iuian, Wageuiau, Waltmi.
Dessin, jtaslrl. ai/uarclle : M"" Carpinllcr, Do-
diua. M"" iKdasalIo, M Juliollo iJubufi-Wclirlé,
M" llarlnianii, Locliat, Liligiui, M"' ValcnliiH).
Miniature : l'aul Manceaii, M"' Sylve.slre.
Sculpture: M'"" do Fnnnerio, llollncr, Lngac,
Méiiu, NDCiiUft, Toison, 'l'uusHninl.
Gravure: lirin'dtley, l'aul Colin, l'ramis .lnur-
dain, Mac-Laugjilan.
Arckilerture : André Colliu, Courcoiix, ."îocnrd.
iilijels il'art : ltiii|uil. M"* Suitanno I.i'iiinirc,
Madseii, Edouard Mimiid, M"" Ory-Uobiii, l'i'jac.
PETITES EXPOSITIONS
lr,.\i'M-i iicjN cai.\i;AL-l)i:ssi.UGtY
La piété du souvenir, dont on ne saurait
jamais médire, a groupé dans la grande salle
de l'Ecole fies Beau.K-Arts un choix d'ouvrages
de Chabal-Dussurgey iI8i9-19i 2) : peintures
et dessins, cartons dettinés aux tapissiers
des Manufactures nationales des (jobelins et
de P.eauvais. Si l'on excepte les paysagc.=,
très parents pour la facture de ceu.v de Eran-
c;ais, les autres créations de Chabal-Dussur-
gey sont inspirées de la llore. et c'est à elles
vraiment iju il est redevable du meilleur de
sa célébrité. Sa production est parallèle à
crlle de Gallaml; elle porte, très fortement
manjuce, l'emiircinto du second Empire; des
<(ualités do grâce ]M)ndêrée s'y atiestent, mais,
à proprement |)arler, le respect de la tradition
remporte sur la l'ecliercbe do la nouveau'é.
Sans doute l'o'uvrc de Chabal-Dussurgey
est de relative imi)ortance si on vient à la
comparer à celle d'un Ouost, par exemple ;
mais elle n'en trahit pas moins une belle
conscience, un elésir do sincérité, de vérité,
tnucliant et rare lorsqu'on la replace à sa
tlato et ([uand on évolue le temps qui la vit
s'accomplir. Puis Chabal-Dussurgey fut, jiar
surcroit, un professeur émérite, et nous ne
saurions oublier qu'un maître de la critique
— Philippe Piurty — s'honorait d'avoir compté
parmi ics élèves du maitrc do ' 'harlicu.
EXPosrnoN DiiiiKs
.T'imaginerais volontiers telle la carrière du
jieintrc norvégien Diriks : attiré vers l'art et
très épris du caractère de son pays, ses
moyens do notation sont «l'abord timides,
impersonnels, ainù ([u'il appert du plus an-
cien do ses tableaux : L'ii rnin de viUmjc ii
Drncbali. Puis il vient à Paris et il trouve
dans l'impressionnisme urio teclmiquo en
accord avec la sensibilité do son KOi"it et de sa
vision ; cotte tochnii|ue, il rapplii|uo dès son
retour au pays na'al.cl, à pari ir de co moment,
s'ocl'.olonnoDt toute une série do tableaux :
/•'jarils, Di'yrl eu murs, l'iiis iiu sulril, dont
nul no saurait équilablomcnt nier la puis-
sance et lo charme. On y goùlo uno rudesse
do métier toute scptoulrionalo. ;'qiro prosipio,
que viennent pittoresquement contrcbalaucrr
les aspirations d'une iimo délicate et tondre.
K.M'OSiriON MAN/AN.V
Celui-ci encore est un adopte do l'impros-
sionnisnie. Il ne parait pas quodcpuisM. Lo-
basquo l'éeolo ait ounpié recrue ii co point
intéressante, t'.orlos, il arrive à M. Man/ana
do l'airo souvenir do Sisloy, ilo .M. i'issarru,
auciuol l'unissent, d'ailloui-s, les liens do la
plus èlroilo parenté; mais bien souvont
M. Man/ana nous prouve i|u'il se dégage do
toute iiilluonco, cl toujours il force A rocon-
naltro clio/ lui roiMrni do dons vraiment ra-
res: les llulriiux ttr prchi'. le lliilrnuilc tunjrrs,
\o% Vieux innulins. sont d'excollontos pein-
180
LA CHRONIQUE DES ARTS
Inrcs f|ui pornicttenl de fonder sur l'avenir de
leur auteur les plus fortes espérances.
R. M.
Académie des Inscriptions
Si'ance du 32 mai
Eleclio». — L'Acadi'mie procède à l'élection d'un
membre titulaire on remplacement de M. Gaston
Paris.
Les candidats étaient par ordre alphabétique;:
MM. ÏClio Berger, professeur à l'École des Chartes;
Jlaurice Croisct, professeur an Collège do France;
Antoine Thomas, professeur à la Faculté des
Lettres.
Le nombre des votants .s'élevait à 35.
L'élection a nécessité trois scrutins. Au troi-
sième tour, M. Maurice Croisât a été déclaré élu
par 22 voix.
'^L IMaurice Croiset est le frère de M. Alfred
Croiset, le savant doyen de la Faculté des lettres
de Paris, membre de la Compagnie. Entre autres
travaux de valeur, on lui doit, en collaboration
avec son frère, une Histoire de la liltérature
grecque, en cinq volumes.
Le Concile iconoclaste de 8i5. — M. Daniel
Serruys communique un fragment important des
actes du concile iconoclaste de l'an 815. Les cir-
constances dans lesquelles Léon l'Arménien réunit
cette assemblée sont connues, mais les décisions
qui y furent prisfs restaient ignorées. M. Serruys
les a retrouvées dans un traité également inédit du
patriarche Xicéphcre, qui fut détrôné par le même
concile. Ce traité, qui est l'ccuvre principale du.
patriarche, est une histoire et une réfutation de
i'iconoclastie byzantine.
■Qn Recueil inédit de crayons français
La nouvelle intéressera tous ceux que charment
les manifestations de l'art délicat et sérieux issu
des Ctouet et de leur veine.
Le Cabinet des estampes de Paris, Chantilly et
Saint-Pétersbourg ne sont plus seuls à posséder de
véritables trésors de cet art. Dans un récent voyage
à Londres, j'ai pu, grâce à de précieuses indica-
tions, mettre la main sur un album qui ne le cède
en rien, pour le mérite, aux crayons de Castle-Ho-
ward, présent du duc d'Aumale à la France. En
attendant qu'une élude réglée fasse connaître quel-
que jour les plus rares morceaux do ce recueil, le
public aura E:ius doute plaisir à en lire ici l'état
sommaire.
Il appartient à M. Salting, à qui certains avis,
malheureusement vagues, donnent à croire qu'il
provient aussi de Caslle-llo-wari. Trente deux
pièces composent cet important recueil, dont quel-
ques-unes du plus beau choix cl d'un intérêt capilul.
Plusieurs originaux s'y trouvent de peinlures que
nos musées conservent. Un de ces dessins porte les
marques authentiques du style que M. Bouchot
présume êlre calui de Jtan Glouet lui-même. D'au-
tres devront êlre ultribués à son flls. Quelques
autres excellentes mains se révèlent.
La reliure qui rassemble ces crayons est an-
cienne. Elle émane du peintre anglais Ilugford, re-
tiré au xvir feiéclo en Italie, et qui y a joint un
frontispice d'ornements et do petites figures alb'go-
riques, accompagnant l'inscription suivante :
Num' 33. Ritralti di persontiagi diversi origi-
nali di Gio. Holbeen di JJa.iitea piltore a llen-
rico VIII raccolli di Ignazio Ilugford piltore
oriundo inrjlese.
L'attribution à Ifolbein doit êlre reirarquée. Elle
est précisément de marque anglaise, comme était
jadis de marque française l'attribuiion à Dumcns-
tier.
D'où que provienne réflIemcLt cet album, il est
certain que personne ne l'avait signalé, etquelord
Ronald Govver lui-même n'en a pas fa.t mention
dans ses rtcueils lithogiaphiés. En remercitnt
l'èminent amateur qui m'en a ptrmis l'examen,
assurons que l'iiif to're de l'art en France va tirer
de ce recueil inédit le plus inestimable supplé-
ment d'inslruclion.
L. DlMIEB.
CORRESPONDANCE D'ANGLETERRE
LES EXPOSITIONS
La Royal Acadtmy vient d'inaugurer son Salon
annuel. Le grand banquet cffici<l sans lequel au-
cune inauguration en Angleterre ne serait parfaite
a été dûment solennisé ; les platitudes convention-
nelles sur l'art ont été prononcées, et par suite,
peut-être, les achals — chose esEeitielle — ont
été effectués. Ainsi se répetuit les choses tous les
ans ; tslle sera l'histoiie de la Royal Academy — si
elle existe encore — en l'an 2003. Que dire de l'ex-
position ? Les phrases conventionnelles s'entendtnt
partout : <i Poorer Ihan evcr, — not iip to the
average, — etc, » Et, à vrai dire, ces phrases ne
manquent pas de vérité. C'est une exposition dé-
pourvue d'ouvres sensationnelles, le niveau en tst
des plus ordinaires ; pas de portrait royal d'appa-
rat ; pas de Sargent de premitr ordre, pas de
Watts sensationnel. Au contraire, voici le prési-
dent de l'Académie, M. Poynter, voici M. Aluia-
Tadema, voici M. Fildes, dignes d'eux-mêmes; et
pour encourager les autre? n'y a-t-il pas des pay-
sages de Peter Graham et de Leader, assurés d'une
popularité inépuisable? N'y a-lil pas les projets
épisodiques de Collier, de Charlton, de Marcus
Slone, de Orchardson, répétés avec une insistance
qui prouve leurs succès provinciaux ? Le triomphe
du banal ; voilà tout. M. Sargent avait mieux réussi
les années passées ices temps dernitrs, il fut oc-
cupé par ses décorations pour la bibliotlièque de
Boston ; M. Watts envoie ses meilleures choses à
la New Gallery. On peut sigi.aler cependant les
portraits peints par M. Furse et M. Mouat Lou-
don et une statue par M. Gilbert. Il est à regretter
que les usages de l'Académie fas-sent accrocher les
portraits en pied hors de la pjortée de l'œil : lespjiè-
ces capitales de M. Furse, par exemple, sont pla-
cées trop haut pour qu'on les juge à leur mérite.
Les dift'érences qui subsistaient autrefois entre
les deux Salons, la Royal .\cademy et la New Gal-
lery, n'existent plus. Celle ci n'est que la sœur
cadette de l'autre. Les mêmes artistes se trou-
vent dans les deux expositions, et la New Gai-
ET DE LA CURIOSITE
181
lery répète la Koyal Acaflemyen miniature. Pour
tant, il y a un ailii-tp, M. Boldini, qui fait sensa-
tion arec son portrait de M. Whitllor, qui, bien que
d'une conception un peu diabolique, est vraiment
iine œuvre distinguée. Les petil.s paysages de M.
Watts sont à. admirer. Pour le reste, toceo, reqides-
cant in pace.
*
* *
L'exposition d'art ^ifu antique organisée par le
Burlington Kine Arts Club, du 10 mai au 12 juillet,
mériterait une étude spéciale etdélaïUée. .Signa-
lons, en atii'ndant, les principaux marbres, bronzes,
terres cuites, picires fines et monnaies, tirées des
coUecliona privées de la Grande-Bretagne.
On nous montre V Aphrodite de Prasitéle de la
coUeclion de lord LecoiifielJ, le fragment d'une
btélc appartenant à lord Lansdowne, la superbe
léle eu' bronze de Chatswortli, le Mt'niind>eiX&
la collection Mond, VHonuTK il la Femme in-
connui' de la colleclion Warren, VÈros oiUK^vo-
vtnant de Boico Heale, aj partei ant à M. Pierpont-
Morgan, et des envois des cullectioiis de Broadlands,
de Doughty House, de Petwortli, de ( '.asile Ash)iy,
etc. Ajoutons les fragments retrouvés dernièrement
de la frise du Paitln-non, et l'on accordera bien qu'il
s'agit là d'une exposdion telle que nulle part on
n'en a jamais vu de semblable.
Les petit.s broczes et lis teries cuites ne sont
pas moins rciiiarquables. Les collections Saltiug,
Cook, 'l'aylor, Robinson et Ponsonby ont contribué
à l'exposilion par leurs meilleures pièces; M"" la
comtosbe de Béarn a envoyé quelc|U s b. aux mor-
ceaux, ainsi que le U' Paul ArndI, de Mumch, et
M. le comte Biadelli. Los pie ires fines de M. Arlliur
J'jvans, 1(3 camées de ^L Newton Uobiuson, les in-
taiUesde M. Wyudliam (;ùok,prov<'nant en grande
parlie des collections llamillon, Marlbomugh, et
MorrisoD, maintenant dispersées, montreut l'art
grec sous son aîpect le pUu brillant, de même que
pour la numismatique, les monnaies grecque».
Parmi tant do icmaniuables expositions organi-
sées par ce club, voici une occasion san» pareille
otlcrte aux adiiiirateuis de clioses \raiment belles.
La critique s'occupera davantage d'élue. der des
problèmes liisloriques que pose le catalogue, ilrcssé
par M"" Arthur Slrong avec l'aide de M. t'urtwan-
gler et des autorités du Britisli Muséum.
H. t:.
REVUE DES REVUES
Il L'Occidoiit iinar.", aviil et mai). — l'Hudo d.'
M. AriiianJ Ss^uin sur le [leiiilro et décorateur
Paul (iauguin et l'école symbolisle do PonlAven :
lluiilo Bernard, .Sérusier, de llalm, lUiamaïUard,
Seguin, etc.
-f- Les Arts mai). — lue excellenir élude de
notre collaboratiur .M. .Vndré Mieliel sur la pein-
ture aux Salons de l'.lil.t (acciinipa^née do belles
reproductions) ouvre ce nunuTo, qui esl consacré
en.->uite en majeure parlie il lac|ueslion des (l'uvies
fausses entrée» dans nos collictiona (reprod. de
la l'iov/»' Diioranli' de Itjurbou et du busio du
pseudu/^CM.i'ieiii du musée du Louvre), notamment
h la question do lu liaro do Saitnphiiroos, do
laquelle plusieurs reproductions d'ensemble et de
détails agrandis ainsi que des reproductions des
divers objels d'art exposés au Salon par le ciseleur
RoucLomowski, sont fournies à l'appui des con-
sullalions divergentes données sur ce sujet par
MM. Falize, H. N'ocq et deux anonymes.
-\- Une étude de notre collaborateur M. Georges
Toudocze sur les fresques de Boscorea.e découver-
tes en lOOJ 1) et qui vont être prochainement
mises en vente à Paris (6 reprod.) termine co nu-
méro.
û Bulletin des Musées royaux des Arts
décoratifs et industriels à Bruxelles décembre
rjO-i, février, mars, avril et mai r.J03). — Dans un
intéressant travail, M. J. Désirée entreprend de
mieux tixer la personnalité d'un maître anonyme
dit « maitrc Philippe ■■, auteur notamment d'une
Descente de Croix exécutée dans le premier tiers
du xvi° siècle, conservée au musée du Cinquante-
naire, à Bruxelles, it qui peut être classée parmi
les productions les plus importantes de !a bautc-
lisse bruxelloise. Il le montre inllueucé, dans cette
tapisserie, par Pérugin, à un tablea.u duquel la
Pietà de la Galerie ancienne et moderne de Flo-
rence) il emprunta même plusieurs figures. M. Dés-
irée le considère aussi comme l'auteur du carton
de La Communion d'ICrhenbald, tapisserie du
même musée du Ginquant;naire, exécutée en 1513
par maître Lyon; puis d'une aulre tapisserie. Le
Passage de la Mer Rouge, qui Ut parlie de la
coUeclion do feu M. de Salverte; d'une autre, La
Délivrance d'Andromède, appartenant à M. Léo-
pold (ioldschinidt de Paris; d'une suite de Triom-
plKs d'après Pétrarque, au South Kensington
Muséum de Londres; etc. Enfin, il y aurait eu des
relations, tout au moins d'inlluences entre lui et
l'artiste anonyme de la suite de la \'ie de la Vierge
apparti^nanl à la Couronne d'Espagne et qui figura
au pavillon espagnol à l'Exposition de 1900. Et
M. Désirée se domanele s'il ne faudrait pas voir
une signature dans lo mot Moiii qui se trouve sur
la tapisserie Le Chemin du Calvaire, faisant par-
tie de celte dernière suite, et qui parait avoir élei
exécutée d'après un carton do maître Philippe;
d'autant plus que sur une autre tapisserie appar-
tenant à suite do VJ/istoire de David, dont lo mo-
dèle doit l'inancr éga.ement de lui, on relève les
mots !■ I... Molli, A... MoËU... MOEH. M. Destréo so
demande s'il ne faut pas tenir c>ts mots pour la tra-
duction de van Moer.
!)>'» rcfiroductions des principales pièces étudiées
illustrent cotte étude.
0 A mentionner aussi dans ce numéro parmi les
noiivellrs courantes des Musées industriels d«
Bruxelles, deux articles, accompagnés de repro-
duction», sur un beau luisto funéraire on lorr»
cuite presque grandeur nature, trouvé aux environs
de Smyrne et provenant do la collection Mistlio,
et sur lo beau voso do Sinicros appartenant nu
musée numéro d'avril', — «t un nuire nrliclo do
M. J. Destréo sur une très belle croix procession-
noilo on cristal de roche, argent «t émaux, repro-
duite dans cet article, travail mosnn île la seroiide
moitié du xir siècle, provei nul do légliso Saint-
( ;liris|cqilio de Schi'ldewlndeko Klniulro orientale
et recenimoiit enlréi' nu musée inuméro do mai .
(IV. OasetU'dfs Heau.K-.irts, du !•• janvier ItOl.
183
LA CimONIQUE DES ARTS
= Kuustchronik (:22 mai;. — M. Paul Sehu-
brint; piisiMite une Madone avec l'Eiifanl, bas-
. relief fil terre cuite jadis iiolyclironiée, qui vient
(lOlre découvcrle à Padouo par un arctiitccle de
celto ville, et qu'il atlriliuo l'i Donalello (reprod.).
BIBLIOaRAPHIE
Monografia Dukli (MoiiOgraphie de Duklal, par
M. lùiinianucl SwiKMiowsiii. Oacovie, 19U;î.
Va vol. in-S", ^O'i pages, avee trois liollugraviiros
et trente-huit illustrations dans le texte, d'après
les clichés de l'auteur.
M. Emmanuel Swicykowski a déjn publié un
charmant catalogue illustré des miniatures du
Jlusée national de Cracovie (1), et il nous donne
maintenant une monographie de Duklp, résidence
polonaise qui date du xvn" siècle, et qui fut res-»
■ taurée et embellie au xviir siècle par les soins
d'une femme dont l'éducation artistique avait été
fort complète, puisqu'elle était la fille du ci'débre
et fastueux ministie d'Aut,'Uste III, lecomlo Brùhl;
elle s'appelait Marie-Amélie et avait épousé le
comte Gtorges-Augus-te Mjiiszecb, général de la
Grande-Pologne et castellan de Cracovie.
On ne saurait trop féliciter M. S\vieykovv.ski
d'avoir choisi un sujet comme celui-là, et de s'être
cantonm'' dans un champ assez resireint ; l'élude
approfondie d'une maison aiistocratique du
xviii' siècle fournit toujours des renseignements
fort précieux et utiles, et pour une ceuvre de début
il est sage de ne pas embrasser de trop vastes
horizons.
Le chftteau de Dukla est un spécimen très curieux
de l'architecture ilalique saxonne, sorte de style
rococo, introduit à Dresde par les artistes italiens
aux gages des électeurs de Saxe. La chapelle de
iJukla, dont deux excellentes héliogravures accom
pagnent U texte, est, en particulier, très caractéris-
tique de celte richesse un peu outrée de décoration
sur laquelle le goût fiançais aurait à faire de som-
breuses réserves.
La partie la plus intéressante du travail de M.
Swieykowski porte sur le tombeau de Marie- Amélie
Wniszech, où l'on voit la comtesse sculptée en
marbre, étendue sur des coussins, la tête reposant
sur le bras droit; elle est vêtue d'une robj à
falbalas, sa ligure est enserrée dans une » dor-
meuse ». C'est une œuvre italienne qui, si elle
manque un peu de style et do grandeur, n'en est
pas moins artistique et révèle chez le statuaire
uneextrémevirtuosité.Malheureusement. M. Swiey-
kowski n'a pu découvrir le nom du sculpteur.
Souhaitons que, pour la seconde édition de sa
monograpliie, ses nouvelles recherches soient fruc-
tueuses à cet égard.
C. S.
La publication du recueil périodique Oiid-
Holland va entrer dans la vingtième année de sa
jiublication, et nous saisissons avec empresse-
ment celte occasion de rappeler aux lecteurs de la
iiazette tout ce que l'histoire de l'art hollandais
(1) Miniatury tnuzeutn narodovo-go, avec 1"2
photogravures, Cracovie, VMl, i. vol. in-l'i, y8
pages.
doit de nombreuses et sûres informations à ce
précieux recueil. M. liing. r, son éditeur, a eu
l'heureuse idée de publi'r, à ce pnqjos, un Index
do toutes les nialiérus contenues dans les 19 volu-
mes déj.\ parue. La plupart des maitres de l'école,
Uembrandt en té e, y figurent, étudiés dans des
notices pleines de conscience, riclies en documents
de toule sorte, due aux criliques les plus éœinenls,
les plus autorisés d-) notre époque. Après avoir
dit que M. Brediu.-t, le savant conservateur du
musée do La Haye, en est depuis bientôt dix-huit
ans le principal rédacteur, nous n'avons pas à in-
sister sur la valeur de ce recueil, grâce auquel
1 histoire de la peinture néerlandaise a été entière-
ment renouvelée. En se leportant à vingt tns en
ar. ière, ceux qui ont ^uivi ie développement de
cttte école peuvent se rendre ccmple de toutes les
découvertes qui ont été faites et de tous h s pro-
giés réalisés à cet égard. C'est au piix des sacrifi-
ces incessants de tous les colUborateiirs et de
l'éditeur lui-même qu'une pareille publication a
pu ainsi se soutenir.
Pour l'ho.ineur tt le plus grand profit de pa-
ri iiles éludes, il faut Eoubaiter que Uuilllolland
dure long.emps encore et qu'avec uni nouvelle
ère de i)rospérité celte utile publicalicm cont'nue à
nous rendre les services dont nous lui sommes
déjà r.-deva [lies et qui doivent lui assurer la rccou-
naissanco delà critique d'art contemporaine.
E. M.
NECROLOaiE
M. Octave do Ghampoaux de la Boulaye, p-in-
tre du département do la Marine, est décédé à
Menton, le 30 avril l'J03, à l'âge de soixante-cinq
ans.
Né à Orléins en 18:17. Octave do Champeaus
était élève de Diaz et de Jules Dupré. Il commença
d'exposer au Salon, en ISoti, un dessin, L'Étang de
Mont-I'erché, en Loir-et-Cher et, à partir de 18tiS.
des tableaux empruntés à la forêt de Fontainebleau
ou des s:tes du Morvan, Les bords de l'Arroux,
Un nés du Tei/tplc de Janhs, etc. Ce furent en-
suite des vues de la F>retagne, des marines, des
vues di! Venise; plus tàid, de llCcofse et d» l'Ir-
lande. A l'Exposition de 19U0, il avait L'i Pl'tge
de Vasoiiy, en Normandie. Il avait, au Salon do
cette année, une Manne vénitienne. II avait ob-
tenu une mention honorable en 1896 et une autre à
l'Exposition Universelle de 19C0.
M. Piul-Constant Soyer, peintre de genre et
graveur, est décédé le 19 mai à Écouen. 11 était
né à Paris le 21 févriir 18-J3. Elève de Cogniet. il
débuta au Salon de 18i7, avec le portrait de sa
mère ; il exposa ensuite plusieurs autres portraits,
puis, en 1859, Le Marli/re de saitxt Sébastien, qui
fut suivi de plusieurs sujets religieux ou histori-
ques. La Grève des Forgerons qui obtint une cer-
taine célébrité, date de 1882. Une autre de ses
œuvre,'!. Les Dintellicres, achetée par 1 Etat, se
trouve au palais de la Légion d'honn^iur. Pu-tiré
aux environ.s de Paris, il n'exposait plus depuis
plusieurs années. Il avait obtenu une médaille en
1870, une inédaille de deuxième classe en 1882 et
ET DE LA CURIOSITE
183
une médaille de bronze à IKxposition Universelle
fie 1880.
\'n jouDO mcinbrn do noire écolo égyplologique
(lu (^iiire, M. Gompert, qui élait Fur In point do
terminer les fouillus qui constituaient sa période
de travaux de troisième année, a trouvé la mort
dans des circonstances tragiques les plus inatten-
dues.
Kn explorant, à la limite du territoire de la ca-
pitale du roi Aménothès IV, un eniplacemont connu
comme l'un des principaux gisements d'objets en
céramique émaillée. Tell-cl-.Vmarna, le jeune ar-
clicologue ayant eu la fatale pensée de (trimpersur
la liante stèle- froniière d'Aménothès IVf surmon-
tant le roclié de Dironé, pour surveiller des son-
dag(-8. fit un faux pas et fut précipité de quinze
métrés de liauleur sur la roche vive qui affleure à
cet endroit. Malgré les soins les plus empressés,
l'infortuné exp'ra à 1 liopilal français du Caire où
il avait élé transporté.
Le professeur Syrius Eberle. sculpteur, profes-
seur à l'Académie de Municli, est décédé le 12 avril
à lîozen (Sud Tyrol,. Il était né on IR'ii à Pfron-
ten (Bavière). Il est l'auteur de plusirurs monu-
ments qui ornent des places publiques de son
pays. Le roi Louis II l'avait également chargé de
plusieurs travau,\ décoralifs.
Le 29 avril est mort à l'ud^ipcst le sculpteur
Franz Szarnovsky. Xé en 18(ji à liudapest. il
élii'lla à Vienne chez les sculpteurs HelJiner et
W'eyr, puis ;'i Paris chez Falguiore, lîoly etC.liapu.
Il i:st l'auli'ur de médailles très remarquables et
d'un monument du poète Garay à Szegzàrd.
MOUVEMENT DES ARTS
CoUoction Arsène Alexandre
Ven'e de tableaux modernes, aquarelles, dessins,
ohjels d'arl, faite à la Galerie G. Petit, les 18 et l'.t
mai, par M° Uhevallier et M. Georges Petit.
T.ibtcaiix. — 3. Pisnard. L'Invilée : S.'/IMI. —
8. G^zanno. LaTenlatio:i de saint Antoine: SOt. —
10. O. Golin. Paysage à Sainl-lean-de-Luz : (iÛO.
l'i. llannat. Maria la Bonita : 1.820.
l.''). 11. Daumier. Le Fardeau: M.lOO. — Iik 11.
Daumier. Les l'Iaiicliisîcuses :3.7r)(l. — 17. 11. Dau-
mier. Les Amateurs d'oslaiiipes : 2.1150. — 18. H.
11. haumier. L-'S Voleur.s et l'Ane : 1.703. — l'.l.
11. Daumier. 1 ilériour d'omnibus : LOûO. — 20. 11.
Daumier. Los Kniigrants : S.GIIO. —
'.^i. M. Denis. La Prince.'-.so dan.'^h^ tour. : '.120.—
2ii. l^uitiu-Lnlour. Li S)in-oft: (>.9'.0. — 27.
Fantin Lahiur. Portrait de l"arli-to: li.OlKI. — 28.
Faiitin-Lalour. la (iloire :2.S.-ii. — 29. Kanlin La-
tour. Diii) di'S « Troyens i' : .''i.OOO.
;M. Guillaume. Les Meules à Saint-Kvroull : 580.
— !!,'>. lIcll.Mi. La Lecture: 1.8,-)0.
;17. Lebo\irg. La Seine à Paris au pont Notre-
Dame: 2.li0('. — !lo. Lebourg. La ."^eine l'i Knuen :
2.01111. — ;i8. l.eboirg. laivironsd'i Itoucn, le soir:
2.200. — M). Lobre. Intérieur do Ver.^aillos : l.r.r>0.
/i.'. Maufra. Le <',ol<'au do Port-Malion, à Treubor-
den l^'inistèiv) : 1.200.
/jG. Pissarro. La Moisson: 1.750. —47. Pissarro.
Les Champs : 420.
4'l. Pointellin. L'Aube grise: .50). — 50. RalTaëlli.
Sjint-l';iionne-du-Mont : 2.S5(J.
51. Renoir. Baigneuse accoudée : 5.500. — 53. Re-
noir. Baigneuse : 5.50''. — 53. Renoir. Femme
couchée : 4.600. — 5i. Renoir. Le Repas des ven-
daiigjuses: 5.300.
(il. Thaulow. Au bord de l'eau : l.SSô.
G2. ïo ilouse-Lautrec. Le Rèfocloire : 1.150. —
6'i. Toulouse-Lautrec. Yvette Guilbert : 700. — 67.
Vignon. Le Village deNesIe : 8;;0. — 74. Vuillard.
Les Couturières : 700.
AquiireUes. — S). Besnard. Tête de femme : 510.
Pastels. — 101. Chéret. La Mu'sique et la
Danse : 750. — 102. Renoir. Les Baigneuses :
7.300.
Dessins. — loi. Jo-eph Bail. Femme à la fon-
taine : 420. — 110. Besnard. M»' Réjane : .540. —
111. Cazin. AbbeviUe : 8(XI. — 113. Gazin. Rue de
Village : 1.2J0. — 115. Cazin. Paysage : 700.
120. Daumier. L'IIerculode foiro:DOO. — 124. Dau-
mier. L'.Vmateur do peintures : 310. — 125. Dau-
mier. Scène de tribunal : '200. — l'iC. Daumier. Deux
buveurs : 1.0(K). — 130. Fantin-Latour. L'Ondine :
'i20. — 133. Ingres. Portrait de dame assise : 2.b00.
140. Legros (A.). Portrait de Daumier : 400. —
141. Puvis de Chavannea. Saiuti' Geneviève: SBC.
— 143. Raîl'aëUi. L'Avenue Marigny : 290.
Ohj'.ls d'art. — Bromes. — 145. Balfier. Le 'Vieux
paysan blessé : 510. — HG. Bartholomé. Monu-
ment aux Moits : 3.0.50. — 147. Carabin. Oiero :
510. — 510. — 148. C;irabin. Gucrrero : 300. —
KiO. Dalou. Baigneuse : 2.350.
!(ii; Rodin. Le Baiser : 1.150. — 102. Bodin. Le
Baiser : 1.1.50. — 1C3. Rodin. Le Miiiotaure :
1 nuo. — 1G4. Rodin. Le Vieil arbre : 750. — 165.
K)din. Les Sirènes : 1 700.
107. Clarriès. Kvéque. PlAlra patiné : 820. — 168.
Carriès. Loyse Labbé. Pl:\tre patiné : 2 20O. — 170.
Cirriès. Buste de jeune homme: l.OiO. — 171.
Carriès. Mend ant rusie. Plfitre patin4 : 3.700. —
172. Carabin. La Limace, bois sculpté : 780.
Grès. — 177. Carriès. Bébé endormi : 3.000. —
178. Carriès. Pichet : 125. — ISO et suiv. Cirriès.
Pois : l.S'i, 100, ail, 00. 100, 115, 140 et ICO.
Produit : 1G9.G20 francs.
Collections de M' C. Lolong
(xvii« ivr xviir sii':<:i.Es)
2' Vente ifin) D
Mculiles. — 81)2. Console oblongue en bois
sculplé et doré, rinceaux et oiseaux. Kp. L XIV :
'.l.tl.'iO. — 813. Console en bjis sculpté et dori, mis-
caron et guirlandes de Heurs, flp L. XIV : ll."2ilO.
— 804. Commode en marqueterie de cuivre sur
é-oaille, il figures et rincoa\ix. Kp. L. XIV : l.lOO.
— 805. Commode en marquclorio de cuivre «ur
écaille, A rinceaux el vases. Kp. L. XIV : 020. —
80it. Cadre do miroir contourné, on marqueterie do
cuivre sur écaille. Kp. L. XIV : 2.H0O. — 90:(. Com-
mode en bîis do rose cl bois satiné ol brou/ei.
Kp. Régenco: 11.010.
(1) V. la Chroniqu» des 2, 9, 16 ol 23 mai 1903.
184
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
90i. Table-bureau oblongue en bois de placage
et bronzes doroB : 0.200. —905. ftcran : monture
en boi.s sculpté et doré du temps de la Uôtîcnco,
feuille en tapisserie, un médaillon à sujit dfîs
fiibles de La l'ontaine : 15.700. — 906. Tahir de
nuit à coulis.si formant bureau ; bois de rose,
bronzes rapportés. Kp. L. XV : liO.OOO.
90^. Deux armoires en bois do placage à qua-
drillés et bronzes. Kp. L. XV : 23.000. — 909.
Deux armoirjs en marqueterie de Ijois de couleurs
à iloars ; bronzes dorés. ICp. L. XV : 5.000 — 910.
Armoire en bois de rose, et da vi dette, bronzes.
Kp L. XV: 8.400. —912. Petite tiblo contournée
en bois de placage à quadiiUés, bronzes. Kp.
L. XV: 24.500.
913. Table en marqueterie de bois de yiok-tte de
bjut à ileurs, fond de bois de rose. lUiutes en
bronze. Kp. L. XV ; 6.100. — 915. Table-bureau
en marqueterie de bois de violette de bout sur fond
de bois clair ; bronzes. Kp. L. XV : 5. 800. — 91(i.
Console en bois sculpté et doré. Kp. K. XV : 2.020.
917. Commode contournée en bois de placage,
ornements en bronze. Kp. L. XV : 3.4)0. — 920.
Table-toilelte en marqueterie de bois de couleur,
instruments de musique et fleurs. Kp. L XV :
3.100.
922. Écran en bMs peint blanc ; feuille ovale en
tapisserie, l'Amour appuyé à un autel. B^auvais.
Ép. L. XV: 12.70L). — 924. l'élite table-l)areau
ovale, bois do couleurs à guirlandes de fleurs ;
bronzes. Kp. L. XV : 7.100. — 92). Commode en
marqueterie de bois de couleurs à rosaces e! carre-
lages. Kp. L. XV : 2.800.
927. Petit meub'.e en marqueterie de bois de
couleurs à Heurs ot carrelages. Kp. L. XV : 4.U00.
— 920. Petit bureau à cylindre en marqueterie de
bois clair. Kp. L. XV : 4.800. — 931. Deux con-
soles demi-lune en bjis sculpté, peint bleu et doré,
à guirlandes dj fleurs. K|). L. XVI : 16.000.
933. Console demi-lune, marqueterie de bois de
couleurs, à feuilles et fleurs. Kp. L. XVI : 2.300.
— 934. Cùnsol« acajou, côtés ciutrés. Frise d'A-
mours musiciens et entrelacs en bronze doré. Kji.
L. XVI: 7. 900.
935. Console acajou, contournée, feuillages et
draperies en bionze doré. Kp. L. XVI: 10.000. —
936. Deux consoles en bois de placage, bronzes.
Ép. L. XVI : 6.000. — 937. Meuble à bautcar
d'appui en bois de placage, bronzes dorés, Ép.
L. XVI: 4.800. — 93S. Meuble à buiteur d'apfui
en marquetei-ie de bois de couleurs à fleurs ci
bronzes. Attrib. à David Roentgen, de Neuwied.
Ép. L. XVI : 4.200.
940. Table-toilette acajou. Encadrement! et
bordures en cuivre. Ép. L. XVI; 4.900. — 9il.Ta-
ble-burtau acajou et bronzes. Ép. L. XVI ; 8.4'JO.
— 943. Chiffonnier en marqueterie dî bois de cou-
leurs, à couronnes de fleurs, rubans et attributs.
Ép. L. XVI: 21.5C0.
944. Secrétaire droit à abattant, en marqueterie
de bois de couleurs, à fleurs, rubans et oiseaux,
et atlributs. Attr. à David Roëalgen, de Neuwied.
Ép. L. XVI : 2:.100. — 945. Paravent à six feuilles,
en bois peint à fleurettes, fouillei en soie blanche,
applications de broleries à bouquets do fleurs. Kp.
L. XVI : 8.001 — 946. Petit bureau bonhcur-
du-jour, en marqueterie de bois de couleur à lo-
sanges et feuilles. Ép. L. XVI : 4.000. — 947.
Écran en bois sculpté et doré, à feuilles en tapis-
serie de l'eauvaisà pendentifs de fleurs et attributs.
Kp. L XVI : 17.0)0.
9''i8. Kcran en bois sculpté; fouille en tapisserie
do lieauvais du xviii' siècle : 11..5()(). — 952. Deux
meubles à hauteur d'appui, en bois peint et doré.
galeries de cuivre, xviir siècle : 4.CO0. — 9.54. Bu-
reau à cylindro en marqueterie de bois de couleurs,
à instruments de musique : 8.600.
Pièces pour sièges en tapisserie. — Tapis-
series. — 9à0. Quatre pièces pour sièges, en tapis-
serie i\n lieauvais, à Bujots relatifs à la pûclie ot à
la chasse. Ép. K. XV : 4.000. — 965. Quatre
l>ioces pour sièges et fragments, en tapisserie de
iî.'auvais : animaux sur fond de verdure, encadre-
ments à rocailles et fleurs. Kp. K XV : 18.000. —
972 et 97G. Qaalre pièces pour sièges en tapissarie
de Beauvais, h guirlandes do fleurs et rinceaux
bordés de vert, et cinq bandes tapisserie. Kpoque
L. XVI : C.900.
d%. Tapisserie rectangulaire en hauteur : allé-
gorie delà Richesse. Fland'cs, xvii* siècle : 0.000.
9'J2. Lambrequin en tapisserie do Beauvais :
14.050. — 993. Deux cantonnières en tapisserie de
Beauvais, draperies blanchîs, guirlandes dj fleurs,
cordelières à glands. Ép L. XV : 12.ôt0. — 994.
Cantonnièro on tapisserie de Beauvais, draperies
bleues et blanches, enguirlandées do fleurs. Ép.
L. XV : 7.60J.
937. Tableau en tapisserie de Bjauvais : vase de
fleurs. Kp. L. XVI : 6.220.
1001. Tapisserie rectangulaire, forêt; oiseaux et
brandi 'S fleurie.5. Beauvais, xviii' tiécle : 17.000.
1003. Tapisserie rectangulaire, chasseurs attablés
devant une auberge. l'Iandres, xviii" siècle : 11.300.
Tapis de la Savonnerie. — 1009. Tapis de la
Savonnerie, fjnl noir, motif rayonnant. Ép. Ré-
gence : 30.300.
Total do cotte vente : 2.112.102 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition do tableaux et dessins de Chabal-
Dussurgey. à l'Éoole dos Btaux-Arts, du 15 au
31 mai.
Kxposition de tableaux de M. Georges Man-
zana, galeries Silberberg, 29, rue Taitbout, jus-
qu'au 10 juin.
Kxposition do tableaux do M. Dieriks, 18, rue
Boissonade, jusqu'au 10 juin.
CONCOURS OUVERTS
Étranger
Leipzig : Concours ouvert par la revue Zeit'
schrift der lildende Kunst pour une gravure ori-
ginale, eau -forte ou bois. Dimensions maximum :
17 cent. X 24 cent. Prix ; 800, 500, 400 et 300 marks.
Envoi de deux épreuves, avec nom et adresse sous
enveloppe cachetée, avant le 1" octobre 1903, à
M. E.-A. Seemano, éditeur, 13, Querstrasse, à
Leipzig.
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazette des Beaiix-Arls, 8, rue Favart
N» M. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVAKT (2« Arr.)
13 Tuia.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SLPPLKMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
r» HAÏSSANT LE SASITûl MATIN
Les ahcn.iii à .'a Gazette des Beaux-Arts reçoivent gr.ituiUmcnl la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seinc-ct-Oisc. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Ktranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
IjO ISTuméro : O fr. 25
flVIS A lYIIVI. LES ABONNÉS
L'échéance du 30 Juin étant l'une des
plus importantes de l'année, nous prions
ceux des souscripteurs à la C.y/.E'ITI'.
])h'S !ll<:.\r\ A/ITS, dont l'abonnement
expire à cette date, de nous faire par-
venir, aussitôt que possible, leur ordre
de renouvellement, afin d'éviter tout
retard dans la réception du numéro de
Juillet.
))ralii|U('
PROPOS DU JOUR
A Mexsieiirs li's Menihres
(If lil Soi'iélé de ili'/nisr .irii'iili/it/liC.
iiis avez ou, il y a f|ueli|uc fenips,
Messieurs, une furt l>ellc i<léi\ et
vous ave/ ou aussi, ro qui est plus
rare, Ténorpio d'y floiinor nno suite
\oiis a paru ipi'il y avait jumùI
|ii)iir nos l)il]lintli(''i|ucs, uns arcliives et nus
hiusécs à ilcvenir, au liasavil des l'a\ours |io-
litiqucs, In (loiuaino ilo directeurs sans coin-
piMrneo tcciiniipio : les ]iassa^;es épliéim'TOs
iiu pri)lont;és dans les ealiinets dos niinistros,
(pii sdul, aux youx cle la plupart, une prépa-
laliiin (■lli<'aoc à tous les cnipluis, vous ont
scntlilé cl'une dipluraldo insuflisauc-o ; mmis
avo/. osé pio<'lainer mic opiniciu sinnuvello;
vous avez ou lo eoura^îo do t'ornier uuo So-
ciété pinir lu défendre, (iràoos vous soient
rendues ! Nos eoUeelions nationales avaient,
ru virité, nurhpu^ besoin du secours désinté-
ressé d'hommes tels que vous, supérieurs aux
intripucs et voués à la science.
Mais ceux-là mêmes qui sont lo plus dis-
posés à vous applaudir ne sont pas sans
inquiétude sur votre o'uvrc. Il vous faudra
une belle persévérance pour secouer la tor-
jiour administrative. Vous trouverez chez les
uns beaucoup de pusillanimité et do faiblesse;
chez les autres une i(,'Doranrc sincère qui ee
fera au besoin complice des complaisances.
Contre des ennemis si tenaces, que poiivez-
\(ius? Il est beau, sans doute, do s'attaclier
aux vérités éternelles et de combatlro en fa-
veur de ce qui est juste. Mais combien il
serait afllijjeant i]ue voire jimteslalion de-
meurât ))latonic(uc et inofrensivel Kilo ns
serait même j^as une blessure jiour ceux que
la réalité dos favcuis et la conquête des pla-
ces touchent beaucoup jdiis que lo bon renom
do nos musées. On admire votre initiative.
Messieurs, mais on vous attend à l'u-uvre.
Les occasions de prouver ce que vous savez
faire no scrint ]ias lonf;ues à venir. Lo musée
lie Cluny n'ost-il pas là avec les menaces qui
renvironnent ? C'est à vous, maintenant,
rpi'il appartient ilo montrer si votre Société
existe, ou si elle limite son ambition à prê-
chir dans le désort.
Contre le 'Vandalisme
I In di-nmlil on <e nioniont l'ancienne .\ca-
diiuie de Médecine, située au coin du boule-
vard Saiiit-i ieruuiiu cl do la ruo dos Saints-
Pères. Chacun sait c|uo cet édilico était
l'ancionno cliapollo de la Charité, divorsouient
altérée ilcpuis un siècle. Ce «pron sait moins,
c'est quo le portail do cette ancienne cha-
ISI")
LA CHRONIQUE DES ARTS
jiolle était ol (leiiicure, en partie, l'uuvrc du
célolji'O architecte l'.ol)ert do Cotte. l/aflii|ue
de ce portail date du siècle écoulé, mais le
])remici' ordre, rpii est d'un doririuc accouplé
fort beau (qnoifjue r;"iclé par des ravalements)
s'est conservé depuis l'origine. Ne doit-on
pas dp.mander qu'il soit sauvé ou réédifié
(pielque part ! I^cs onivres de Robert de Cotte
sont devenues rares, et celle-ci mérite cet
honneur.
L. DlMlER.
l'n aulrc vandali^ni" (ju'on croyait conjuré
se prépare, dit-on : la forêt de Kontainclilcau
est menacée de nouveau d'être cruellement
mutiliîe par la nouvelle ligne de Paris à Mar-
seille par le Bourbonnais, un syndicat d'in-
dustriels s'étant formé pour préconiser le
retour au premier tracé abandonné jiar la
Compagnie. Dans ces conjonctures, une péti-
tion signée des noms les plus connus de l'art
français, et qui réunit plus de 200 signatures
d'artistes, vient d'être adressée au ministre des
Travaux publics. Nous nous associons cha-
leureusement à leur protestation.
-r-"s.e><rsc;«ia^'Dva.^— »—
NOUVELLES
siî*..i: Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le lundi 1" juin, à Formigny, un monument
commémoratir de la baiaille du 15 avril Uibû,
œuvre du statuaire Lq Duc et de l'architecte
Nicolas, dont on peut voir le plâtre au Salon
de la bociclc Nationale;
Le dimanche 7 juin, à Chartres, un monu-
ment de Pasteur, œuvre du statuaire le D' Paul
Richer;
Le môme jour, à Niort, un buste de Thomas
Main, bienfaiteur de Niort, onivre du sculp-
teur Pierre Poisson;
Le même jour, à Nancy, un monument au
D' Bleicher, œuvre du sculpteur Bussière.
^*^ M"^- la baronne Adolphe de Rothschild
atiandonne au musée du Louvre le reliquat de
la somme de àûU.tOO francs qui avait été mise
à la disposition de ce musée pour l'installation
de la collection d'objets d'art religieux du
Moyeu âge léguée par le baron Adolplie de
Rothschild. Ce reliquat est d'une quarantaine
de mille francs. 11 sera employé, selon le désir
do la donatrice, à l'acquisition d'objets d'art
destinés à accroître la collection de Rothschild.
4:** M"' V" Théodule Ribot vient de léguer à
l'Etat un très beau portrait de l'illustre peintre
par lui-môme.
*** Sur le legs fait à l'État iiar M. II. Gifl'ard,
TLcolo française d'Athènes recevra une somme
de liri.OOO francs.
**# M. Edouard Détaille vient de donner au
musée de l'Armée un très beau portrait du
maréchal de Saint-Arnaud, riuivre de liroras.
datée de 1803, un an avant la mort du ma-
ri'l'hal.
La galerie des portraits vient, en outre, de
s'enrichirdu portraildulieiitonantcolonel d'état-
major Chabord. gouverneur du palais rie Saint-
Cloud, œuvre de Courtyt, datée de 1846.
*** Dans sa dernière séance, l'Académie
française a décidé de présenter de nouveau
M. Mé/.ières au choix de l'Institut comme con-
servateur du Musée Condé, à Chantilly, jiour
une nouvelle période de trois ans.
yf% Les collections archéologiques recueillies
par M. A\. Gayct dans ses fouilles de cette
année à Antinoé sont exposées au musée
(juimet jusqu'au 9 juillet.
:t;** Après le départ des souverains russes,
l'administration des Beaux-Arts avait fait en-
lever du palais de Compiègne, il y a deux ans,
les sept superbes tapisseries des Gobelins de
la série d'Fslher, pour les faire réparer. Elles
viennent d'être remises en place et occupent
trois salles ds l'aile des Maréchaux. Trois autres
salles de la môme aile ont été également déco-
rées avec sept autres tapisseries des Gobelins,
de la série de Meclée el Jason.
*** Une importante trouvaille artistique vient
d'être faite à Tiuigad. On a découvert dans une
maison deux belles mosa'iques : l'une, mesurant
3 mètres de long sur 2 mètres de large, repré-
sente le triomphe d'Amphitrite, portée par
un centaure marin au-dessus de la tête
duquel la déesse suspend une couronne ;
l'autre mosa'ique se compose de grands motifs
circulaires d'ornements dont les triangles de
raccord contiennent des poissons, emblèmes de
Neptune qui présidait aux courses de chars, et
des masques tragiques.
La maison possède un atrium avec bassin
qu'entourent d'élégantes colonnettes encore en
place.
**:(: En un autre point de la Tunisie, à Dougga,
un jeune archéologue, M. L. Poinssot, vient de
terminer les fouilles dont il avait été chargé en
avril dernier par la direction des Antiquités
de Tunisie.
La démolition des gourbis arabes à l'ouest du
llié;\tre permet désormais de mieux voir les
colonnes du Capitole; une rue antique a été
dégagée, à l'entrée de laquelle on a mis à jour
un temple, de dimensions exigiies, consacré à
la Piété Auguste; contemporain d'Hadrien ou
de Antonin. cet édifice est d'un style un peu
rude, influencé par le souvenir des mausolées
antérieurs à l'occupation romaine, qui n'est
pas sans charme; son soubassement et les murs
de sa cella sont hérissés de grands bossages
qui s'harmonisent fort heureusement avec les
parois lisses des piliers d'angle du portique.
Les fouilles ont amené, en outre, la décou-
verte d'un certain nombre de sculptures, d'in-
scriptions intéressantes, etc., qui seront pu-
bliées prochainement dans la Bibliothèque
des Hautes Etudes Historiques.
ET DE LA CURIOSITE
187
La Tiare de Saitapharnès
Le journal l.c Temps, dans son numéro
de jeudi dernier, 11 juin, a puldié in c.clanso
le rapport de M. Clermont-("ianneau sur la
tiare dite « de Saitapiiarnès ».
Ce rapport couiprend une préface adressée
par M. (;ierniont-( iaiineau au ministre de
l'Instruction publique le G avril, soit dix jours
après l'ouverture de rcnquiHe,puisun exposé
complet otdocumcntc déj)oséle :2 juin dernier.
La préface, dont nous avons dunné le ré-
sumé en son temps 1 , fait eonnaitre les
résultats de l'examen iutrinséipie et pure-
ment archéolofjiipie qui, en peu de jours,
amena M. Olermrjnt-iJanneau à rcconnaitrc
la fausseté de la tiare, et expose en parti-
culior les indici'S qui conduisirent rcmiuêteur
à cette conclusion.
La deuxième partie de l'enquête a rapport
aux interrogatoires lu ciseleur russe Houclio-
nioweki, aux expériences faites sous le con-
trôle de M. ('.l(,'rinont-Ganneau, et aux déilui -
tions (jue celui-ci en a tirées touchant la
fabrication de la tiare. Ces révélations c nlir-
ment en tous points celles que nous avons
données, dès le 2 mai, et auxquelles nous
renvoyons nos lecteurs 2).
Ajoutons seulement i|uc, d'après les dires
de Jîoucliomowski, la liando d'or (jui servit
pour la partie médiane oll'rait un champ lisse,
remiili à moitié par une décoration consis-
tant en un simple motif au trait, lonf;ues
dents de scie incisées légèrement; la partie
inférieure, comme nous l'avon-s dit, était
occupée par la muraille et l'inscription en
creux, re|ioussée ensuite en relief par liou-
chomowski, i|u'on voit l'ncore aujourd'hui.
Un point du rappnrl semble, cependant,
soulever (|uelques objections. M. t:icrmont-
(ianneau, après mûres réllcxions, se demande
si les (juatre fragments remis il HoucIki-
mowski, dont trois servirent de mo<lèlcs et
furent repris ensuite et dont le quatrième est
li bande d'iu' plane i|ui contenait l'inscriptiiui
avec la muraille et ipio l'artiste russe décora
do scènes homèriipies, smit des fragments
véritablement antiques. Le fait d'a\i)ir pasi-è
par les mains si suspectes de X... ^un certain
llochmann c(ui commanda la liarei, dit-il. est
bien inijuiétant, et le fait (pie Uoueli(uno\v..ki
lui-même doute de l'anliijuité réelle de l'cs
Iragments et incline à y voir les restes d'un
travail unuKpiè par un cdiifrèri», portent
^L (llormont (iauiioau ;i exprimer. ;i son lotir,
des doulcs il ce sujet, (lependanl, il nous
parait peu prid)abie cpie si ces fragments
eussent êt<'' modiMMics, Iloclimann ci"il pris la
peine lie les remettre .lans l'èlal où il les
conlia il lïoueh(Hiio\vski : écrasés, plies, apla-
tis, souillés de terre, etc. La partie niêiliaiie,
seul fragnieiil (|ui nous reslo, a subi trop de
transl'onnalions |iour pcrmetire do trancher
l.i l[ue.■^tioll. l)'un autre cOlé, l'examen chi-
mi<pio do |iarcollos d'or prélevées sur lu linro
(1) V. Chiaiiiiiav du 18 avril l'.l.i;.», p. r.i7.
(2) V. Cltroniiiue du 2 mai l'.m, |>. lU.
n'a pu donner jusqu'ici de résultats con-
cluants.
M. Clermont-Ganneau conte, enûn, les
résultats do la dernière et décisive épreuve
imposée ;i Ilouchomowski : une reproduction
partielle de la tiare elle-même, consistant eu
une tranche allant du sommet ii la bâte et
comprenant un s|)écimen de chaque motif de
décoration ou de liguration :
■ Pour plus de sûreté, j'ai imposé à l'artiste,
dans certains cas, de travailler hors de la vue de
l'objet. Il a repoussé et ciselé son fac-similé sur
trois )>laques d'or séparées, courbées au même
gabarit que la tiare, et assemblées entre elbs par
le mémo gonic do soudures horizontales. Le résul-
tat est pleinement di'monstratif : de lavis des per-
sonnes lis plus coinpéltntes. c'est bien la même
ma'ii qui a exécuté la tiare. .Vbstraclion faite de la
ressemblance iiialériclle propiemcnl dite, qui, en
l'i^spêce, ne seniit pas un ar;;ument catégorique,
celte main se trahit par certaines particularités
caracléristiques auxquelles on ne saurait se nié-
prenJre et qui constituent ce qu'on appellerait, en
langaj^e Ecienliiiqr.e, une éqia'ion personnelle.
• Bien plus, r.ous avons constaté que, parmi les
outils employés, outils fabriqués par lui-même, il
y a un certain poineim en acier qui est celui-là
même ayant servi à frapper en relief sur la tiare
du Louvre, par groupes do cinq, les pfrles du
cordon séparant la bande du plumelis imbriqué
de la bande de rinceaux, dms lu région de la
calotte.
" .\ défaut do )a s'^jnaluro du ciseleur, nous
avons là, en quelque sortp, la .signature de l'outil.
Il De l'ensemble des faits exposes ci dessus, dit
M. (llermontGanneau, j'csiime qu'on est autorise
à conclure :
.. Que (a tiare du Loiirre eti fitusse;
<• Qu'elle a été exi'cittée. sur les imlicotions
(l'un certain X...,par un artntc moderne;
Il Que cet artiste est M. Rourhomovcski. ••
Le Louvre a accueilli cet arrêt avec la
>êrênitè qui convient à des savants dont
l'amour-propre personnel compte peu en re-
gard dos intérêts do la science. Il est bon,
d ailleurs. Je rappeler que c'est le Louvre
lui-même qui avait tenu ;i honneur de ré-
clamer Id liimièfe et de provoquer l'enquête,
cl, loin qu'il y ait eu le moindre antagonisme
entre ses représentants et M. l'.lermonl-iian-
neau, le travail si délicat de celte enquête a
élé mené do cincert par les deux parlie>,
sans autres préoccupations que celles do la
science et do l'art, a\cc l'unique souci, trop
rare en de semblables circonstances, do la
.seule vérité.
Aussitôt les conclusions do l'enquêlo con-
nues, la cons'rvâlion des niusécs, à l'unani-
mité, a décidé que la tiaro serait enlevée des
collections antiques I . Mais les conqiiêlos du
Louvre, et nolamnipnt du département des
.Viillquos, ont été ai-sc/ importantes et assez.
préiiiiises depuis quelques années pour que
sii rieliosse et sa gloire n'en soiitfrent aiicii-
nrn eat et pour que la rcconnaissaïuo qui e>l
diicii sesconservuteiirsn'en soit pasdlmlnuée.
(I) Il sfiuble j peu prés cerlHii» quelle sera dé-
piisée nu Musée des Art» décoililirs.
183
LA CHRONIQUE DES AKTS
PETITES EXPOSITIONS
i;XPOSITION AUMANJJ l'OlNT
Tel est l'ascendant cxcrcù sur M. Auiianil
l'dint jiar les maitrcs do la renaissance
italienne, par Bolticelli notamment, (lu'il
arrive à ses peintures, à ses pasiels, à ses
sanguines de ne point dépasser l'intcrêt du
simple pastiche; on se prend même à redouter
chez, ceux qui lc3 exallont avec un cnllion-
siasme tro]) déljordant l'ignorance des pages
glorieuses dont l'artiste s'est direc:temcnt et
visiblement inspiré. L'impcrsonnalitc de l'in-
vention commande ces réserves expresses;
d'autre part, nul ne saurait demeurer insen-
siljle i'i la variété des entreprises, à l'énergie
de rplïort, non plus ((u'ù la foi ardente de
M. Armand l'oint. Sescollrets, ses émaux, sou
porticiue <• La Masi((ue ", qui allient et com-
binent les teclini(iucs diverses de l'émad peint,
cloisonné et champlevé, eussent passé autre-
fois pour autant de cbefs-d'ieuvre méritant
lamaitrite; j'entends que la pleine posses-
sion des ressources du métier est évidente.
Gardons-nous d'omettre que M. Armand
Point a grou|:ié autour de lui, dans son ate-
lier de ^iarll)tte, plusieurs élèves dont une,
M"" Horghild-Arne.sen, repousse et cisèle le
cuivre avec une rudesse qui n'exclut point le
charme.
EXPOSITION LESSIEUX
Encore que de siin]des notes prises sur na-
ture — paysages du Berry et vues de Provence
— trouvent surtout à nous jilaire dans l'expo-
sition d'aquarelles de ^I. Lessieux, la série
des Fii/urcs d'Opéra révèle, chez ce débu-
tant, de l'adresse, de l'imagination et une
ingéniosité d'arrangement vraiment décora-
tive. Il appartiendra à M. Lessieux de gou-
verner ses dons et d'éviter l'écueil de la fadeur
et de l'insigniliancc où ont sombré tant de
talents que l'on croyait, comme le sien,
promis à quelque avenir.
R. M.
LES RÉCOMPENSES DU SALON
de la Société des Artistes français
[Sutfe} \l)
PlilNTiriE
Pas de médaille de i" classe.
Médailles de 3' classe. — A celles dont nous
avons donné la liste dans notre dernier numéro, il
faut «jouter les suivantes, votées sur la réclamation
de divers membres du jury qui s'éturuiaieut qu'on
n'eut ])as dc'corné le nombre de médailles pri'vu :
MM. Albert Thomas, Garratt, lirémout, l'ou-
queray.
Médailles de 3' classe. — MM. Ciourdaiilt,
Olsson, Jean l'émond, Cavalleri, Bertram, Aliznrd,
Troncrt, il'"" l<'aux-l''roidiire. Mil. (ieorjips Lefeb-
vre, Mezquila, (".abaue, il"° Desportes, ilil. Sac-
cagi, Walden, BtUan, Kay, Gibbs, M"° Burdy,
(1) V. Chronique des Arts du 30 mai 190;^.
MM. Lejouno, Calvés, Bellanger-Adliéniar, l'"au-
cunnicr, d'Kstienne, Balestrieri, Itivcre, M°" I^a-
furgc, MM. Seignac, Letourncau, llornecker, Hut-
chison.
.Mentions honorables. — M. Des])re/,-Bour-
iluu, il"" Dumunchc, M. Auglade, il"" Loveriog,
MM. llill, Déziré, DiUy, Grét!..irp, Kind, .Seller,
Bruntry, M"" Gallet-Levadé, Mil. Palnier, Ihiber,
Sauvaige, Morcau.x, MuUer, .Jean Tliiriun, Desiir-
niont, Willcrns, Noir, Gliaplin. Leroy, Birley,
Scliwarzschild, l'ascal, l'ial. M"" lloullier, Mil.l'e
not, Weisser, il'"° Guillaïuuot Adan, MiL l'ouson,
Ua Costa, Barré, M"" Mailhul, MM. ToUet, KiiOpf,
Marzi, M"° Lauvernay, MM. iJa .Molin, Galand.
Le prix lio.sa-ljonlieur section de peinturej a été
décerné l'i M. Henri Zo, pour ses tableaux Mosca-
rade et J.e l'ai c.
SCULPTL'RE
Médailles de 1" classe. — ilM. Perriu, d'Uou-
dain, Pierre Laurent, Heiiri Crebcr.
Médailles de S' classe. — MM. tiiulloux, Ségof-
lin, Marqutt, Touruier, Peyre, Bourlange.
Mt-dititles de 3' classe. — MM. Laelluei'. Bou-
cliard, Acliard, (Jhailloux.Siuayelf Bjrnslein, Salvi-
guul, DobComps, liiclié, Caravauiez, .^-Ibert Guf'rin.
Mentions lionorablcs. — ilM. Alliot, Aytou,
lîlauconuier, (lamel, Cari, Cliauvet, Clinrel, Clara,
(JuUet. Kvrard, Malacan, Pasclie, Perrault, Piguol,
Eugène l'irou. Pèche, Husales, Sain, il"'Tonnesen,
M. Quiutui de Torre.
CRAVURE ET LITHOGRAPHIE
Médailles de 1" classe. — MM. Vyboud,Chi(]uot.
Médailles de S' classe. — M. Cli. de BiUy, M""
Cliauvol. Mil. Gravier, Délé, Martin.
Médailles de 3' classe : M"" Scvrin, ilM Marx,
Bouillard, M"" Delbeuf, MM. Neiunonl, P.rumeut,
il"'' Lecoq, il. Guérello.
Mentions honorables. — Buriu : ilil. Barlan-
gue, l'etitjean. Marchai, Lieure, ilarcadier.
Eau-forte : M"'° Gabrielle .lamoson, ilil. Lou-
veau-liouveyre, Eellanger-Adheniar, Iluault-Du-
puy, Aid.
Bois: ilil. Dure], \'ibert, Roth, Paul Baudiir,
il"' Ihta.
Lithographie: il. Massot, M"" Trinquior, Mil.
Hocher, Hellcr de Pardieu, Clairet.
ARCHITECTURE
\,\ mi-ilaille d'honneur a été décernée à il. liay-
miHul (;haussemiche, pour sa Restauration de
L'Acropole d'Anniir.
Médailles de I" classe. — ilil. Xodet, Munier.
Médailles de 3' classe. — ilM. Lapeyrère, Fur-
Her, Roustan, llcbrard.
Médailles de .?" classe. — MM. Rapin, Davi,
Delaporte, Crel, Brunel et Pollier, llerlofson.
Mentions honorables. — ilM. Allard, Blanc,
Bocage, Brassart, Gaddau, Capelle, Gasiex, (iliol-
lel, Chrétien, Dubos, Flamant, Gras, Gidhaant,
Fernand Lucas, Lafon, Lesage, Miltgcn, ilinart,
Mohler, Moricc, de iloutarual, Navarie, N(jél, l'er-
relli, l'oncet, Aiigusliu Rey, Tauzin, Yilleminot,
Voriu.
(iUAVLRE EN MÉDAILLES
Médaille de 1" classe. — il. I>e.-;clianiiis.
Médaille de 3' classe. — il, l)iop<y.
Médaille de 3' classe. — il. ilorlnu.
Mentions honorables. — ilil. Lalleur, Linda-
uer, l'alriaiclie.
ET DE LA CURIOSITE
18D
AUT DliCOUATIF
Med'iille de 2' classe. — M. (iaillard.
Médailles de 3' classe. — MM. Laumoiinerie,
SioH'ert, Roiicliouiow^ki, Haberl-Dys, M"" P.ivii ro.
Mentions lionorahles. — M"" Beaudfui.-au, MM.
Kiiiilo Dumas, Cruveilher, Trézcl, lioignai'd, Dac-
laD, M"" Gheimeviérû, M. ïcstard, M"' .louclard,
MM. Caiivy, Decorchcmont, lîobida, Eobcit, H.
<lc ^Val■oquiel•, Auguste llioUe.
Les Achats de l'Etat aux Salons
La Cûiniiiission des iiuaux-Art.s cliarK<io
d'aciiuorir de.s œuvres d'art au nom do THlal
vient do procéder, dan.s les Salons, à ses pre-
miers achats. En voici la nomenclature:
Société des Artistes français
l'KiMi r,ii
Gabrid Ferrier, Douleur.
Lumiire, La M tison du Tinturet à Venise.
Louis Uogor, Histoire.
Déchfaaud, Portrait de ma mire.
Petiljean, Village de Lorraine.
Guillomet, Vue de Moret.
<; -ylas, La RtcOiistilulioH du Dronle.
lidsttfl, Pervenches.
SCLl.l'TllUv
S card, (Kdipe vainqueur du Spliinx, groupe
l'u Ijroize.
l'ierio Laurent, Iléro et Léandre, marbre.
Ségolliii , L'Homme et la Mi.srre humaine ,
mai l)n^
Ttiouuissen, Gain jaloux, haul-relief marbre.
(jiuUoux, ïioe relroi/ocuit le corps d'.-lbel,
mai hie.
li.iuuaii.x, Le Poète et la Sirène, marbre.
'l'h'iiiias. Adolescence, bronze.
\) Il oudaiti, La Penser^ marbre.
\>i\\A. La Veucii.
Société Nationale dos Beaux-Arts
i'i:i.\ruiii;
^^irdus ])araii. Le vieux tilho'jraphe.
siai.i'Ti uK
liijaUierl, Bacchante, luirbi'e.
B.;uuegg, Télé d'une jeune femme, marbre.
Académie Française
Séance du i) juin
Nous rolevcins dans la lista des prix di) l'.Vca-
démie le.s buivaiit:i, diieuruiis à dos uuvragt'.s sur
les lieau.K-.Vi-ls :
TiOi) fr. sur le prix Monlyoïi à l'ouvrage do
M. .Mphiiuse Germain : La Sentiment de iart et
Kf' liirniatiun par l'étude de.i tcucres.
l'rii Gliarles IJIaiii; (2.010 fr.i, parlagi' A^- la
fui.'ou suivante : un |>rix de 1.000 fruiusà M. Linu
Flan Iriii, pour son ouvrage : lln>potijte l'iundrin,
sa vie cl son irttere ; trois prix de ôOo francs a
rliacun des oiivrag-^s buivaiits : Vatou, sa cm et
son it'uvre, par M. Muuricu liroyl'ous; orfèvrerie
alijèrienne ci tunisienne, par M. Paul Kudel ;
Le Style ditns les arts et sa si,iiiinr.iiin>i /hnï.,.
ri'/'ii-, par M. I. mis .lu^l ir.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 23 mai
Prix. — L'Académie a déoerué lu prix Maillé La
Tour Landry, de la valeur du 1.200 fr., deslioé à
récompenser un artiste dont le talent déjà remar-
quable, mérite d'être encoaragé, à M. Seysse, sculp-
teur.
Séance du 30 mai
Prix. — L'Académie décerne les prix suivants :
Prix Descliauines 1.500 francs, architÉClure, :
M. Patrice Uunnut, éli-ve de M. Ksquié.
Prix Tiûinonl (l.l'OU francs, peinture et sculp-
ture) : MM. Descatoire, sculpteur, et Zo, peintre.
Prix Tiémont (i-tOO francs, musique : partagé
entre MM. Louis P.risset et Henri Perry.
Prix Charlier ÔOO francs, musique de chambre :
M. Camille GUevillard, directeur des concerts
Limoureu)C.
Académie des Inscriptions
Séance du 29 mai
Nouvelles gracures préliistoriijues. — MM.Ca;
pitaii, lîreuil et Peyroiiy signaltnt ix 1 Académie de
nouvelli-s gravures préhistoriques qu'ils ont dé-
cjuviitcs sur li:3 jiarois d'une groliu d un accès
fort dillicile, la gioile de Bi-rnifal, situie aux en-
virons d Eyzies (Dordoguej. C'est la huitième grotte
Connue a parois gravées ( t la quatrième signalée
aux enviions des Fyzies.
Elle est formée d-j trois graades salles d'une
longu"ur totale de 72 ii.élps à paroi.-, couvertes
d'une conclu de stalagmites très épaisse. Les ligu-
res ne sont visible; que dans la salle du milieu, qui
est plus sèche. Ellej sont au Lombre do 'Ji'i, ièj,ar-
lies en 12 groupes. Les auleuis en piésiutoiil les
calques ou dessins.
Du i-eut remarquer une léle do renne, une tète
de caprin, une té.e d'antilope a gros iiiusrau res-
beuilj.aiit beaucoup au ^aiga qui lie va plus ma u-
teuaut que daus les sleppcs du iioid de la Kustio.
lu lusoii est fort bien ligure. Un pelit cheval cou-
lant H le.-, caiaclèies du cheval sauvage actuel des
steppes lie Mongolie, le kerlug ou larpau ii/mu.*
Pre>ju:als/ii . Deux Uguratioiis île mi>miiiouih:> re-
couvertes d'une couche de htalagniiles inoutient leâ
caractères de ^e^p•k•l•: longues défi uses recour-
bées, Iront haut et bombé, toison épaisse, tic.
Mais Ce qui est spécial à celle grotte, c'est lo
nombre élevé des signes triangulaires on l'on peut
\iiir la liguratioii de la maison ou de la hutte.
L'un d'eux, jusqu ici unique, sembla représenter
une batte couverte de terre et de peaux jeté>s sur
la charpente.
Plusiour.s de ces Ûgurcssont gravées sur le corps
i des iiiamniontlis ; o.lcs semblent donc ainsi légiti-
mer riiyp itliése fcuivaii'.e Lnsée sur les données
elhuo^iapliiqne.i iiclui lies tt extension de celle
piii|po»ei- p.ir .\l. ll.iniv lors do la pré.seiilaHon à
I .Vcadémio par lesauteuradis paiiituii sde < par» «do
l''outdeGaum*; !es préliistoriqu<<!>,i>ii «gura t don»
190
LA CHRONIQUE DES ARTS
le fond des grottes Ips animaux qui pouvaient leur
être utiles, croyaient prendn- ainsi i^ur eux nn
pouvoir magique.
Ils les enfermaient ■viiluellonu-nt, on effigies,
dans le fond de la grotte et enfin (si Ion admet que
les signe-) triangulaires représentent des maisons,
ils bs marquaient de ces signes comme on mar-
que une lièle qui vous appartient ou Itien, par ce
moyen, ils croyaient les enfermer magiquement
dans leur demeure représentée ainsi et, par là, en
devenir encore plus maitrcs.
Communications dicer.ies. — M. Gagnât fait
connaître, de la part du docteur Carton, que les
fouilles de Sousse, subventionnées par l'Académie
ont commencé. Elles ont déjà amené la décou-
verte de lampes, do petits ouiils et do stèles puni-
ques, ainsi que de l'emplacement de l'orchestre
d'un théâtre.
M. Héron de 'Villefosso communique, au nom de
M. de Gérin-Ricard tt l'alibé Arnaud d'.\guel une
note sur la découverte d'un trésor monétaire très
considérable, faite à Tourves, en i-i('£.
Les détails relatifs à Cftte découveile sont con-
s'gnés dans un acte inséré dans un des registres
do la Cour des Gomptes de Provence.
Toutes ces monnaies, au troisième type d' .Apol-
lon avec revers à la roue accompagnée des lettres
M. A. entre les rayons, avaient été frappées à Mar
seille. On recueillit une loUe quantité d) numéraire
qu'on put l'évaluer à la charge de vingt mules.
il. Berger communique, de la part de M. Per-
drizet, un petit monument acheté par lui à Saida.
Il s'agit d'une plaque en bronze qui porte, sur la
face et sur le revers, en grec, la mention et le nom
d'une synagogue.
M. Pottier présente à l'Académie un fragment de
vase grec qui représentait un cheval modelé ni
ronde-boste et idenliqiie à celui qui a été retrouvé
par M. de Morgan à Suse. Ce fragment porte une
signature d'un artiste déjà connu : Sotadès.
Séance du 5 juin
Médaille. — Le président de la .Société centrale
des architectes français écrit que la grande mé-
daille d'argent que cette Société décerne chaque
année, sera remise à M. Durrbach, ancien membre
de l'Kcole française d'.\lliénes, proftsseur à la Fa-
culté des Lettres de Toulouse, à la distribution so-
lennelle des récompenses qui aura lieu sous la
présidence du ministre de l'instruction publique,
le samedi 13 juin.
Prix Bruiiet. — La commission du prix Brunet_
de la valeur 3.000 francs et destiné à récompenser
le meilleur ouvrage de bibliographie publié en
France au cours des trois dernières années, par-
tage par moitié cette récompense cntie MM. A.
Glaudin, libraire à Paris, pour les deux premiers
volumes de son Histoire sur limprimerip. de
France, et Auguste Molioier, professeur à l'Ecole
des Chartes, pour les trois premiers volumes de son
Manuel des sources de France.
« Elle regrette, dit le rapporteur, de ne pouvoir
accorder qu'une mention très honorable aux deux
volumes de M. Ernest Goyecque sur la collection
Anisson et l'histoire de l'imprimerie et de la li-
brairie à Paris. »
Communications diverses. —AL G. Schlumber-
ger lit un rapport sur la découverte d'intéressante&
peintures, monuments do l'art chrétien à l'époque
(les croisades, qui vient d'être faite dans l'église
d'Abongosb, prés Jérusalem, l'ancienne abbaye de
Notre-Dame-de-Josaphat-des-Groisades, parles Bé-
nédictins, qui se sont établis dans ce lieu à la
suile de la cession qui en a été faite à la France
par le gouvernement turc.
M. de Mély met sous les yeux de l'Académie, la
photographie d'une page d'un manuscrit de (iai-
gniéres, représ^entant une aiguière de porcelaine
blanche richement décorée dune monture de ver-
meil ornée de magnifiques émaux.
M. de Mély y voit un intéressant échantillon de
la porcelaine chinoise si rare de Ting-Yao, célèbre
sous les Song 900-1379).
M. Cha^anne présente quelques obsertations sur
cette question.
REUNION
des Sociétés des Beaux Arts des Départements
La viogt-sepliénie réunion des Sociétés des beaux-
arts des départements a eu lieu à l'École des
Beaux-Arts du mardi 2 juin au vendredi 5 juin.
Voici le résumé des communications qui ont été
faites :
Si'ance du 2 juin. — Dans son discours d'ouver-
ture, le président, M. Lucien Magne, a entretenu
l'assemblée des découvertes faites par lui, l'été
dernier, dans l'abbaye de Fontevrault.
M. Ij'once l.e.r lit un travail sur la décoration
de l'église des Ursulines de Màcon 1 16(7-1078 .
M. de Monténut lit une note sur le chàleau d'As-
sier, en Quercy et sur une statue de Franeois I",
M. Albert Jacquot poursuit son Essai de réper-
toire des artistes lorrains, en s'occupant, cette
fois, dea musiciens.
M. Charles Ponsonailhe lit une étude sur troi&
édifices de Pézenas au temps de Molière.
M. Veuclin expose les tentatives généreuses et
les insuccès d'un archilecte normand, Haron le
Romain qui, au début du \ix« siècle, fit ériger aux
Andelys un monument à Poussin.
M. l'abbé Bosseheuf, dans un travail intitulé :
Un hôtel bourgeois sous Louis XV, à Tours, re-
constitue le d(''Cor intérieur et le mobilier de l'hôtel
actuellement possédé par M. Marne en cette ville.
M. Léon Galle lit nne note sur la récente et re-
grettable démolition du couvent des Grands Car-
mes, à Lyon.
M. Jules Momméja lit un travail sur un canon
en argent exécuté en argent en 1646 et sur un ama-
teur agenais du xviir siècle, Daribeau de Lacas-
sagne, dans la collection duquel se trouvait cette
pièce.
Séance du 3 juin. — M. Maurice Tourneu.r. pté-
sidonl, prononce un intéressant discours où il rend
hommage à l'œuvre méritoire entreprise par la
Réunion des Sociétés des Beaux-Arts et signale
aux recherches de ses membres une Xotre-Darne
des Sept-Douleiirs, peinte en 18'22, par Delacroix,
primitivement destinée à la cathédrale de Nantes,
et qui offerte, supposo-t-on, au couvent des Dames
du Sacré-Cœur de celle ville, a totalement disparu,
sans que l'État se soit jamais enquis de son sort.
ET DE LA CURIOSITE
ICI
M. Quarrc-Reybaurhon lit un mémoire sur le
peintre d'Huc'Z ou de Wutz, de Saint-Omer (16i4-
17-20).
M. Emile Delignières lit une étude sur ijuentin
Varin.
M. iabhé A. BouUlet donne lecture d'un travail
sur le retable peint de Ilam-sur-Meuse {Ardeu-
ncs).
M. Emile Jliais fait concaitre deux registres de
délibérations enluminés du xvi* siècle.
M. Alfred Gabenu lit une note sur d'anciennes
tapisseries à l'aiguille, d'un travail délicat.
M. Paul Lafond lit un mémoire sur des por-
traits allégoriques de Louis XIV et o'uvres d'art
relativoi à la révocation de l'édit de Nantes.
M. Houil'oii-Lnndais lit trois mono};raphiea de
peintres marseillais : lioniéga? (liiOJ-lbG? i, Nancy
(1810-1857), Lagier 1817-1892;.
M. (;/iar/(>i de Grundmaison lit une note sur
une fabriqua de jiotories artistiques à Thuisseau
prèj do Tours, au xvi» siècle.
Séance du 4 juin. — M. P. de Nolliac, président,
dans son di>-cours, montre combien sont fructueux
pour l'iiisloire de 1 art les échani^'ps de vues, les
communications de tout genre faits aux cours de
ces réunions qu'un savant italien, M. GriUi, au
Congrès historique international de Rome, don-
nait récemment en exemple ;\ ses compatriotes.
M. Eiiijcne Thoisoii lit un travail sur Pierre
Gobcrt, portraitiste, originaire du Milconn.iis.
M. le baron <}iiillibcyt lit une éludi' sur le pein-
tre d'iiistoire Espnt-.Vntoine (iibelin, il'Aix-en-
Provence (1739-1813).
M. Ij'nn Galle \>-Ar]ù des projets de statues de
Louis XIII et de Louis XIV à Lyon.
M. le comte Couret communique l'inventaire du
trésor de l'égliio du Saint-Sépulcre de l'aris en
io;8.
M. Alfred Gabenu iicrW. les peintures murales
du clu'iteau de la Thomasseri"", qui datent de
Louis XV, et sont dues au pinceau d'un certain
Lefèvre.
M. It'Ort Charoet fait l'Iiistoire de l'enseigne-
ment public des arts du dessin à Lyon.
^L Uitrsel lit une étude sur Louis-Ainbroise
Garncray, peintre ds marine 17^3-1^57 .
M. Paul Clauicl donne li-cture d'un travail sur
le tlié;\tre à Nimes, de 17ti9 à 1789.
Séance du f) juin- — M. Charles Malherbe, pré-
sident, s'applaudit, din9 son discour.-i, de voir
prendre place ilans les études d s Sociétés des
li-jaux .Vrts dos travaux sur la inusitlue et le tliéA-
tre, et comiiiuniqiio de curieux dociiiuonts d'arclii-
ves toui-liant la vio dot comédiens d'autrefois.
M. l'iibhi' llrune lit une cnmmunication sur le
tableau votif do l'abb'; Cuiliuumo do Poupel
(xvi" siècle , danj l'égliau do Uaume (.lural.
M. Jules Oaulliirr parle de tombes franc-com-
toises de la Iti-n lissance (l.'i'iO-liJGO).
M. Louis de Graiifliiiaison lit un important tra-
vail sur lis artistes fran(;ai8 do l'ordre de Sainl-
Micliel.
M. I.oois Morin piô-îcnte une étude sur les
peintres et vtrriers troycns.
M. Citmillc Leyinarie lit une iiionogra)>hio du
sculpteur animalier avoujjlo Vidal, mort réccni-
iiient.
M. Maurice Ih'nnult lit un travail sur le pein-
tre Itichard Kernel, qui fui l'oryanisaleur du mu-
sée do Valoiicieiiiies.
M. Henri Jadart lit une élude sur l'œuvre des
graveurs champenois les Varin.
Le samedi 6 juin, à la séance declôtnrc, M. Henry
Guion, secrétaire-rapporteur, lit un rapport gé-
néral sur les travaux de la session.
REVUE DES REVUES
A Revuo Universelle i" juin . — Numéro
consacré en grande partie au compte rendu des
Salons ; étude par M. l'oger Marx, accompagnée ds
Zi reprod.
I\ Des articles de M. .-^ndré Chaumeix sur les
œuvres d'art entrées récemmpnt su Louvre 14
gravures — et de M. Georges Toudcuze sur les
fresques de Boscorealo qui viennent d être ven-
dues à Paris il , complètent ce numéro.
V Bulletin des Sociétés artistiques de l'Est
luin). — M. Adrien liecouvreur fait connaitre
l'œuvre d'un peintre lorrain Ferdinand Sausse,
qu'il consilère comme un précurseur de l'école lu-
ministc actuelle.
O Le Tour du Monde (30 mai et 6 juin. —
Dans son supplément : .-l 2'ravers le Monde, cette
revue vient de publier un très intéressant article
011 M. Georges Toudouze, après avoir exposé l'état
désastreux on, par suite des déprédations du temps
et des hommes, se trouvait l'/Vcropido d'.-Vlhènes il
y a une dizaine d'années, raconte en détail les
grands travaux de consolidation et de restauration
accomplis depuis 1896 et qui sont déjà achevés
pour le l'arthénon. Cet article est accompagné de
4 photographies prises par l'auleur au cours des
travaux.
P Revue bleue (30 mai). — L'absurdité et l'in-
cohérence de notre architecture domestique moderne
el de nos mobiliers inspire à M. 11. Gantinelli des
rèllexiuns très justes qu'on lira avec fruit.
-f- Roportoriv.'m fur Kunstwssenschaft 1901,
fasc. r . — M. l''.-.L .Schuiilt revient, pour la com-
pléter, sur son étude publiée dai.s un fascicule
précédent : L'tlylise inéiropolilaiiic de Satzbonnj
il t'fpoque romaine.
-\- M. Kmil .lacobscn publie sur les tableaux
italien» do la Xationul dallery, do Lomlre.*, des
notes historiques l't des remarques critii|ues qui
modillenl, pour plusieurs do ces leuvres, les attri-
butions du dernier catalogue ofllcicl l.de lM*tS rt
que les bistorieiis no devront pus manquer de con-
sulter.
-4- M. l'". Ilaaek étudie le portrait do patricien do
ht colloclion G. voii llidihausen. do Francforl,
que M. Thudo a attribué l'i Durer et que In Smetle
des Ueaiix-Arls a reproduit récemment ,',' , it il y
1) V. plus loin, p. 103, lo compte rvndii de colle
vente.
'•il V. Hmelie des Ueaux-Arts du 1" janvier
VMt.
10-.'
LA CHRONIQUE DES ARTS
voit, pour son compte, plutôt une oMivre do Ilana
lialdung. Hd mônid, il retire à Hûrer, pourleiloii-
ner à Sclin'Ufelein, un portrait il lionune au crayon
noir, daté J518, de la colkctlon du duc de Devon-
sliire, reproduit sous le ii" 400 dans Lippmann.
-+- M. Doris Schniltger conte la res'auration et
le déplacement qui viennent d'être faits du cùuo-
laplie du roi de ])anenuirk KréJéric I", jusqu'alors
dans le chu'ur de la Catli'idrale de Scliletwi}», à côté
de l'aulel de lirûg^eniann, et transporté, on ne
sait trop pourquoi, à l'extrémité d'une nif latérale,
et, à cette occasion, il résume l'histoire de ce mo
nument pompeux, orne de figures allégoriques,
dont l'auteur, suivant les uns, serait Cornolis Flo-
ris de Yriendt, suivant d'autres Jacob Bink,
d'Anvers, ou encore l'Ilalim Gaprara, de Milan.
-|- M. B. Ilrendcko, à propos de la publication par
M. F. von Marcuard des dessins de Micliel-Ange
.conservés à Haarlem 1 1 , complète, par d'intéres-
sants rapprochements de quelques-uns de ces des-
sins avec les œuvres achevées du maiire, les notes
de M. F. von Marcuard.
-|- M. W. M. Schmid publie un document dé-
couvert par lui aux Archives royales de Munich
qui donne quelques dates et renseig .emenls nou-
veaux sur le peintre Wolfgang Ilucber, de Fold-
kirch : en 154(1, il se trouvait à Passau comme
peintre de la cour du duc Ernest de Bavière, qui
fut élu archevêque de .Salzbourg le 10 octobre de
cette même année, et, après le départ de celui-ci,
il acquérait le droit de bourgeoi.sie de Passau.
(Fasj. G). — M. F. J. Schmitt étudie, au point
de vue architectural, l'église Sainle-Marie-du-Capi-
tole, de (Jologne, et retrace l'histoire de la construc-
tion de cet édifice, élevé du xi" au xi:* siècle, et qui
représente à Cologne la dernièr'e période du style
romaa, inaugjré, dans la niènie ville, par Saint-
'lérèon.
-f- M. Henry Thode, continuant srs études cri-
tiques sur les (eavres du Tintorct, aborde cette
fois les tableaux peints pnur les églises de Venise
existant encore aujourdhui dans ces églises, ou
bien disparus mais que nous font coiinaitre les
histoi-iens.
-L- M. H. Bcettinger étudie, dans l'œuvre du peintre
Michel Pacher, le dévelopi'cment du motif d s
Quatre Pères de l'église latine, uu des sujets pré-
férés de l'artiste, dont M. Bœltinger voit le proto-
type dans les Pères de l'Église de la chapelle
deir A.rena de Padoue, peints jirobablemeut par
Pizzolo; Paclur traita successivement ce motif
sur la colonne de AVelsbeig .entre 1 itjG et 1177), à
l'a'itel de Sanct-Wolfgang (vers 1477;, au maitre-
autel de Bnxea (148'j:, aujourd'hui partagé entre
la Pinacothèque d ! Munich et le musée d'Augs-
bourg, et dans la réplique de cet autel au musée
d'Inasbruck ("2).
4 M. G. Gi-onau. à propos de l'article où
M. Ilirbert Gook proposa, d'après les témoigujg s
de A'a?ari et de LoJovico Dolce. d'avancer la date
de naissance de Titien jaque vers 1490, au lieu de
1477 (3), e tîme et mjntre par des exemples qu'il
l.\. Chronique des Arts du 18 mai 1901, p. 158.
[i] V. Gazette dis Beaux-Arts des 1*' avril,
!•' juin, 1" juillet et l" octobre 1354.
(I; 'V. Chronique des Arts du 15 février 1902,
p. 5i : La Fin d'une légende.
est impossible de se fier à Vasari surdes quest'ons
de date et qu'il n'y a pas davantag-^ lieu de croire
Lodovico Dolce plutùi qu-j l'assertion de Titien
lui-mènie tt los O'uvres de l'artiste : le tableau
d'an t 1 de la familli- Pesuro 150:2-1501, et le tableau
de Sriint Marc à l'égiisc de la .Sainte (l'i04 . qui
ne s luraient guère être de la main d'un artiste de
quatorze oui|uinze ans.
M. II. Cook, dans un article publié dans la
livra son suivante, s'en tient néanmoins à ses pre-
mières conclus'ons.
-j- M. 'i'h Distel fait connaître deux portraits do
la fille do Maurice do Saxe, Anne d'Orange, épouse
de (niillauim le Taciturne, récemment entrés au
(jabinet des estampes de Dresde : une gravure de
Iloubraken, d'après Antonio Moro 'il7ô7;, et une
jiho ograidiie d'un exemjilaire unique dune gravure
d .\brahaui do Bruin, conservée au Cabinet des
oalampes d'Amsterdam.
(190'2, fasc. 1 et 2j. — Notice nécrologique de
M. MaxAVmgoaroth sur l'archéologue F.-X . Kraus,
dont nous avons résumé, au moment de sa mort,
la vie et les œuvres '11.
+ Dans un intéressant et savant article, M G.
llumann montre, par de nombreux exemples,
combien, dans l'examen critique des n-uvres d'art
du Moyen ùge, surtout des objets d'art des pre-
miers siècles, il est difficile de porter un jugement
i-ùr autant sur leur date que sur leur origine,
par suitd de l'inégalité de style et de technique que
])résentent souvent à cette époque des u'uvres de
genres dilléreLti, exécutées cependant aux mêmes
dates (on en trouve même qui, bien que d'une
da'.e certainement antérifure, sont plus achevées
que d'autres exécutées plus tard dans le style des
époques précédentes et qui pourraient passer pour
plas aQciennesi, par suite aus.si dts fréquentes
importations ou exportations dont furent alors
l'objet Ces o'uvres d'art.
-(- M. K. Simon s gnale Us édifices allemands
qui oll'rent la particularité d'être divisés en deux
nefs.
-+- M. F. MalapuzziValeri publie des documents
inédits concernant le séjour et les travaux à liomo
de trois artiste^ lombards: Cristoforo Solari, Bra-
mante et CaïaJOoSO.
-f- M. (J. Jocelyn Ffoulques publie une élude sur
deux Pietà de Vince.nzo Koppa, conservées au
mu.sée de Berlin et dans uu'. collection iiarticulière
de Paris et provenant de l'église San Pietio la
Gessate, de Milan. Suivant lui, seule la première,
colle du musée de Berlin, est l'œuvie de Foppa:
elle figura dans la chapelle .Saint Augusiiu de Cette
ég'.i e, pour laquelle elle avait été commandée par
un membre de la famille Rossi, et où elle resta
jusqu'à la fin du xviif siècle; elle fut acquise par
le gouvernement prus.-i n vers 1821. ijuant à
rau:re Pietà, après avoir décoré la chapelle Saint-
Anloino puis la chapelle des Obiani, el.o pas-a
dansl-'SCùUectioiis Gavalleri,à Milan, et Cernuschi,
à Paris; suivant M. Foulques, eile est l'œuvre
d'un peiutie lombard couteiuporain de Foppa et
de Brdinane, mais n'est pas de ces maîtres.
+ M. 11. Weizsnvker revient sur le portrait de
patricien de la colli-ction llolzhausen de Franc-
fort, attribué jiar M. Thode à Durer et par
(1) V. Chronique des Arts du 4 janvier l'.O'i, p. 7.
ET DE LA CURIOSITE
193
M. Ilaack (dans la livraison pnicédente) à Hans
BalJuu^'. Il le rappiuche dauUxs ceuvrts — une
Présentation de Jc.sus-Christ au Temple, du
Musée liiatorique de Francfort ; une Adoration des
Idayes avec la /."pulation de saint ('.tienne, à la
galerie do Mayence — (jui, »uivaiil lui elle regrelic'^
Ad. BayrsdorlTcr, sont du mùme maître, et, apréi
une analyse minutieuse de ces ieuvre-,il y voit la
main, non de l)ûrer ni de Baldung, mais d'un
peintre de Francfort, élève de Diirer.
+ M. 13. lla'udcke donne une notice sur la vie
et les leuvres du sculpteur Malhias lîauchmûUer,
que Winckelniann a ciié, avec raison, à côté de
Bernin et de liapluil l)onner pour ses qualitfs
d'habilelé et d'élégance. NécuTyrol, il est l'auteur,
entre autres œuvres, de deux tableaux à l'égli.-se
Sainte-.Madeleine de Breslau ; de quatre statues de
membres delà famille de l'iastfn, dans leur cavrau
adosse à l'église de I.ignilz |irés Breslau, jcavcau
qu'il avait ét;alement orner de pcin ures : île sculp-
tures i la colonne de la 'irinilo éri--.';e à Vienne sur
le Uraben après la jj^sle de ltj7'.J ; du modèle la
la statue de saint Jean Ncpomucéne éri<;ée sur le
Karlsbnicke à Praline; d ua lianap en ivoiio
sculpté conservé à la galerie Liechtenstein à Vi'M.ne
oii il a représenté L'Enlérement des Snlji/ies, etc.
Peu d'artist-i.-i furent aussi haliiles dans li; manie-
ment du ci.->eau, dans le rendu de la chair et des
formes féminines ; mai» à cela Stnlement se borne
son talent.
+ Kun&tchronik (5 juin). — M. Bode, étudiant
à son tour la Madone en lerre cuite réeemmdit dé
couvert à Paduue et (pie M. 1'. Scluibriri;^, dans un
pncédcnl numéro de la Kunstchrunik, attribua
:i lijnatello :1), esliine, en la rapprochant d'antres
(ruvres du même caraclére dont il donne la re-
production, conservées clans des collections parti-
culières à Florence et à Munich, qu'il y faut voir
plutôt l'ii'uvre d'un élévr du maître au temps du
aeioiir de iJonatello à Padoue.
O Dio graphischon Kunste l'JOi, fasc. 2,. —
l'Uiiili' di' M. I Héiiii'iit-.lanin sur noire coui[>alriole
le peintre-graveur llelleu (4 leprod. d'eaux-foi tes.
dont une très belle huis le.xte).
O M. Max Li-lirs nous donne à si.n tour une
élude sur M"" Ka'tne Kollwil/., dont M. Cleinrii'.-
lunin a présenté l'an dernier aux lecteurs de la
l'id jette les puissantes rt Iruuiques eaux-furies \^'i
7 ri'prod. et belle eau furte originale hors texte .
O hos notes aiitobionruphiques sur un autre
prii:tri>yraveur le paysrt«istB Félix llolknberi^
avec la loprodiiclion de .j de ses o'uvros el 'J belles
|)lanclius hura texte, cuuj]ilétent ce beau numéro.
BIBLIOQRAPHIR
I.ieiilenant-i liiliinel I iiiioisMj : Lo Cliovnl dans
la iinturo ot dariH l'nrt. Paris, 11. I.aiirens.
In-'i". 2114 p., n,)iiibreuses illustrutious diins [,•
toxiu ol hors tcxti'.
C'est un livre plein de choses que celui de M. lo
(h V. Chriiniiine des Arts du ;iO nnii. p IH-.'
(•.ijV. liinelte des Ueauj-- A Ils lia. l" février l'.K)','.
coloLcl BuhoDssct, de qui les lecteurs de la
Gaietie des Beaux-Arts ont pu apprécier déjà
les travaux. L'histoire du cheval et de la re-
présentation du cheval y est étudiée avec beau-
coup de j)récision et d'érudition à la fois. Sur •• le
cheval dans la i.alure ■•, l'auteur n'avait qu'à con-
sulter ses souvenirs et .sa grande expérience. Il a
exposé en dm patres que de nombreuses illublra-
tions rendent encore plus claires tout ce que les
les savants et les professionnels savent de la pliy-
siologie du cheval et de son éducation. La stcoudc
partie, consacrée au cheval dans l'art, est amu-
sante et curitu e. La représentation de l'allure des
chevaux a toujours tenté Its aitislts. Depuis Phi-
dias et les frises du Partliénon, juî(|u'à (jozzoli et
Veriocchio, depuis le CoUeone ue Venise et Us
de;sins do Vinci jusqu'à Fromentin, le cheval a eu
.SCS admirateurs et ses observateurs, tjne des con-
clusions auiquellis arrive l'auteur, c'est que Léo-
nard de V'iiici a été le précur.seur des vérités artis-
tiques adopti'cs de notre tem|is. Avant lui, le
canon hippique était plus trad lionncl que " véri-
table >. Peut être convient-il cependant Oe rappeler
le naturel des chevaux galopant sur les baa-ieliefs
grecs.
NECROLOaiB
On annonce la mort de M. Laborde, peintre
distingué, couservaleur du musée de Toulouse.
Le 18 mai est mort à Bonn, à l'âge de cinquanle»
ipiaire ans, lo peintio dhistoire J. Straub, de
Dfisstldorf. (.l'était un des derniers représentants
dc' l'école 11 nazaréenne ■•. Son leuvre principale est
un JuijemenC dernier à l'église Saint-Denys de
CrefeM.
Lo ^.'i mai est mort à Berlin le sculpteur Alexan-
der Calandrolli, professeur et membre de l'.Vcadé-
mie des Beaux-Arts. Né le ;• mai 1W4 à Berlin, il
est l'an Car do plusieurs statues monumcntsles.
telles que celles do Petor Von Cornélius eldu géné-
ral York au monument do Frédéric Cuillaunie 111
à CiilogiK-, do la statue équestre de Frédcric-l!«il-
laume IV devant lu Nutionalgalerio do Berlin, dei
statues colo.-sali'i de l'enipereiir liuillaume l*' et
du princei'li'Clour Frédéric I" au monuiiient édifié
sur lo lliirhu^er lîurg, prés Brandebourg, etc.
MOUVEMENT DES ARFS
Los Krosciues do Boscorcilo
Vente faite daiM les galeries Iiuriiiid-Uuol, le 8
juin, par M' Maurice lielestre et .M.M. CancssH :
Ti. Fuaton. tlronades, cep do vigno chargé dn
grappes, tiininl>'S — uu contre ileux gerbi-s de blé
et t>. i''eslon. ii.'ungits, poiiiines île pin, groniidcs,
cepj d') vigne, noiKulteti : 'J.ïon.
10. LiiMibris. Cénie allé «lies verles' A léte de
faune : 1,'>,,1II0 au musée •lu Lnuvrel
lit. 1.;» l'.ithnnsle : lOD.iHX). — '.itl. Deux figures
assises : &0.((M», — al. Fciiiiiio debout Icunul uu
bouclier : S. 000.
19'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
29 31. Trois morceaux f.irmant un ensemble,
triple rang de colonnes corinthiennes : 7.1(.0.
S'J et 40. Guirlandes de llc^urs suspendues à la
panii; sur la cyniaiso des \ases d'or et 41 à 45.
Derrière un ran;^ de pilastres à amorces, se dresse
un ran^; de colonnes corinthiennes reposant sur
ua lambris : 100. OUO.
Produit : 291.i:i5 fiancs.
Collections de M"" C. Lelong
(xvu" KT .wiu" siècles)
3° Vente (1)
Vente laite à la galerie (1. l'elit, du 3ô au 28
mai, j)ar M" Chevallier et MM. Mannlieim.
Porcelaines de Saxe et de Sèvres. — 1027. Vase
en métal verni rouge, lleurcltes en ancienne por-
celaine de Saxe, base à rocailles et roseaux, cy-
gnes : 2.800.
1042. Pièce de suriout, plateau rond, à bords
contournés, en ancienne porcelaine tendre de Sè-
vres, à guirlandes de fleurs, attributs, bacchanales
et pastorales. Année 1704 : décors par Gatrice :
1.200.
lOôi. Deux statuettes ancien biscuit tendre de
Sèvres : jeune paysan et paysanne portant dos
corbeilles de Heurs : 2. ISO.
lOfiO. Statuette ancien biscuit de Locré : jeune
femme drapée à Tant que : 2.120.
Faïences de Rouen. — lOr.O. Écritoire en an-
cienne faïence de Rouen, à décor bleu : ô80.
Porcelaines de la Chine et du Jopo/i. — 1071.
Deux vases en ancien céladon grisverdâtre de la
Chine, gaufré sous couverto ; montures L. XV ;
1.700. — 1072. Vase ovoïde, ancien céladon vcit
d'eau de la Chine, oiseaux sur des arbres en fleurs
et bronzes dorés : 4 200.
lOSO. Personnage assis sur un siège à haut dos-
sier, ancien céladon bleu turquoise de la Chine :
].75."i. — 1081. Deux petites barques mcn'éss par
deux personnages sous un dais, ancien céladon
bleu turquoise de la Chine. Monture bronze doré :
1.210. — 1087. Deux brùle-parfuras, Chine, fruit
supporté par une chimère : 2.2'0.
1088. Deux petits cornets. Chine, émaillée sur
biscuit, à arbustes et oiseaux sur fond noir. Mon-
tures bronze : 4.703.-1001 Deux oiseaux de proie,
Chine, décorée au naturel : 1.410.
1000. Deux vases hexagones, Chine, famille rose,
à médaillons à paysages : i.OU).
Cuirs. -llO'i. CofTret plat, maroquin rouge gravé
et doré, à rinceaux, xvir siècle ; 020.
Objets variés. — 1116. Deux éléphants en an-
cien émail cloisonné de la Chine : 1.600. — 1117.
Cjupe en agathe rubanée sur piédouche en ar-
gent doré : 1.400. — 1118. Œuf d'autruche décoré
au vernis, à sujet chinois, du xviu° siècle, signé
Lebel : 1.180.
1121. (Juatre cindélabres en argent, vases en-
guirlandés, xx[ii" siècle. Marqués : Buntzel : 6.050
et 5.650. — 1122. Gouache o^ale en largeur, por.
tant la signature Van Blarenberghe et datée 1786 :
7.000.
Sctilptures. — 1137. Statuette, terre cuite, jeune
femme, xvm" siècle : 6.900. — 1152. Buste, mar-
bre blanc, portrait présumé du dauphin Louis XVII,
"(1) V. la Chronique des 2. 0, 16, 23 et 30 mai.
:.ltribué à lloudon : 5.100. — 1153. Statuette,
marbre blanc, d'après i'igalle : Mercure sur un
nuage : 3. 120.
llronses. Pendules. — 1165. Brûli-parfums,
rond, en ai cien laqie du .lapon. L. XV:C.10O.
— 1171. Deux candélabres, chêne en bronze doré.
Chimus. Kp. L. XV : 0.900.
1183. <:art(d en bronze doré, à feuillages et ro-
cailles. ( Cadran signé : Boutray, k Paris : 3.000. —
Pendule en bronze patiné et doré. Signée : S. Ger-
main. (Cadran de (josselin. à Paris. Kp. L. XV;
et 1185. Socle de pendule à musique, corne verle
et rocailles en bronze doré. Kp. L. .XV : ll.iOO-
— 1217. Deux groupes en bronze à patine brune :
Enlèvement de Proserpine par Pluton, d'après
Girardon, et Enlèvement il'une Sabine, d'après
Jean de Bologne : 5.100. — 1220. Deux groupes en
bronze à patine bn. ne. Amours mont''S sur dos
dragons ; 5.'i00.
1223. Paire de candélabres en bronze doré : 5 200.
— 1230. Paiiede candélabres eu bronze doré, pal-
miers enguirlandés : 5.960. — 123i. Paire de can-
délabres en bronze doré, groupe dans le goût de
Falconet : Vénus et l'Amour : 9.400.
12-30. Pendulr en bronze doré : coi nés d'abon-
dance, cadran tournant indiquant h s mois en an-
glais. Mars, assis sur des trophées d'armes, et Re-
nommée montrant un médaillon à l'effigie do Geor-
ges m. Mouvement signé; Roque, au Louvre, à
Paris, 1771. Èp. L. XV: 24. 1(0.
Sièges couverts en tapisserie. — 1243. (.lanapé
en bois sculpté, tapisserie à Heurs ft fruits. Ep.
Régence : 2.7.0. — 1245. Deux fauteuils tn bois
sculpté et peint gris, à fleurs et cannelures, tapis-
serie d'Aubusson. Êp. L. XV:4..'J50. —1246. Cinq
fauteuils en bois sculpié et p int gris, à Ileurettes
et cannelures, tapisserie d'Aubusson, à figures
allégor'.ques d'Amours et fables de I.a Funtain".
Ép. L. XV: 7.950.
Sièges. — 1252. Canapé en bois sculpte, à iUu-
retles, damas vert. Ëp. Régence : 3.150. —
1265. Canapé en bois sculpté, à guirlandes de
Ileurettes et feuillages. Ep. L. XV: 6.720. —
12(2. Chaise longue contournée, en bois peint blanc
et bleu. Ép. L. XVI: 3.6:0.
(jlaces et panneaux . — 1278. Glace biseautée,
cadre de glace et bronzes dores : 10.200. —
1299. Deux dessus de portes rectangulaires en lar-
geur, en bois sculpté. Ép. L. XVI: 2.'i'..0. —
1300. Boiserie on chêne sculpté, xviu' siècle : 4.CO0.
Afei(6i(,'s. — 1312. Deux armoires en bois de placage,
panneaux laijués noir et or. Ep. Régence: 12.100.
— 1316. Paravent en bois sculpté à quadrillés et
rocailles. Régence: 5.200. — 1320. Meuble d'entrt-
deux, à Heurs et fruits et bronze dorés. Ép. L. XV ;
3.450. — loil. Table en marqueteiie de bois clair,
à personnages et Heurs. Ep. L. XV: 0.5-0. —
13.>j. Paravent à six feuilles, en bois sculpté et
doié à feuillages: 10.500. — 1337. Commode, en
bois de rose et bois de violette, à rocailles en
bronze. Ép. L. XV : 3.410. — 1346. Commode, en
marqueterie de bois de couleurs, à personnages tt
sujets de ; tyle chinois. Ép. L. XV: 4.020 —
1354. Commode plaq' ée d'èbène et bronzes. Ép.
L XV : 4.12).
1361. Tab'e-bureau en acajou. Ép. L. XVI : 4.0.50.
— 1334. Petit cabinet, marqueterie de bois de cou-
leurs à livres, instruments de musique, etc. xvm"
siècle : 15.!, 00. — 1386. Jleublede milieu à hauteur
ET DE LA CURIOSITE
19:1
d'appui en hois de placage ;i damier et bronzes
19.000. ■
1391. Buroau-bonlieurda jour enboisde placage,
galcrios en bronze doré : 14.400
1307. Table de nuit en cu'ur, en marquclerio de
boi.s de couleurs : 6.000. — 1398. Table oblonguo.
plaquée d'ébéne incrusté de filets d'élain : ^6.600.
i'.liiffes. — l'i0-2. Robe en soie, ancienne guipure
de Veniseàreliefs; 4.810. — 140'i. Coslumode femme
en soie ro^e broch.'e à feuillages et fleura.' Epoque
L. XV : ^'.400.
lapisseries. — 1412. Quatre tapisseries rectan-
gulaires, tissées dargent, personnages, cavaliers;
fond di; paysage-. Marque de II. rijdams, Bruxelles,
xvir siècle : 9.1)00. — l'ilô. Suitede liuil tapisseries
ou fragments de tapisseï les, personnages velus à
l'antique. L. D. Vos, Bruxelles, xviii' siècle -
yO.liï) francs.
]'i2i). Tapisserie, femme à sa toilette, et deux scr.
\antes, dans un parc. Flandres, xviii' siècle : 5.0r>0.
]4'33. —Tapisserie rectangulaire, paj'sage avec gros
arbre, cours d'e\u, village. Marquée: 1'. R. Flan-
dres, xviir siècle : 3.9OO. — 142."). l'apisserieverdure
rectangulaire: forêt. Signé :I. V. Vercn. Aude-
narde. xviii* siècle : 3.200.
Vendredi 29 mai. — 16, Quai de Béthune.
1429. Encadrement de baie en cbène sculpté.
.\niours et rocaillts en bois doré. ICp. Régence :
2.020 et 3.250. — 14:M. Boiserie on cliène, rosaces,
rinceaux, quadrillés et moulures. Doux médaillons
ji^ints sur toiles à fleurs, et bas-relief en marbre
blanc. Ép. liégenco : lO.COO. — l'i31. Boiserie en
cbène, rosaces, (juadrillés et moulures. Peinture
sur toile : portrait de femme. Kp. Régence; 34.000.
I'i37. Poêle: tuyau en terre vernissée vert et vio-
let, lillelti' et amour en ronde-bosse et terre cuite du
xviu" siècle : 2.0()0.
1W8. (Jneniinée en mirbre blanc veiné de gris :
(|uadiillés, lleur.s, coquilles et rinceaux. lOpoque
L. XIV : 2.1.^)0.
Produit de celle vente: 8i3.80'i franc?.
Produit des deux ventes précéJentej : 6.932.499
Total général, avec la première vente de dé-
ca.iibro dernier 1 : 8.711. 8:J2 Irams.
Collection da feu M. de Tscharner
'Vente d'un dessin et d'eaux-fortes de Rembrandt,
failo à rilùtol Drouol. salle 8, le lô mai, par
M' Dolestre et M. Deltell.
Dc.fsiii. — 1. L'Knfant .lésus présenté au Tem-
ple, à la i)lumo : 1.30O.
liiiux- fortes. — 39. .lésus prècliant ou la Petite
Tombe :9iC) —45. .lésus guérissant les malades,
piécoditeaux lient florins: 1.8.'>0. — 93. Trois men-
diants à la porlo d'une maison : 000. — biO. I.e
Paysage aux tr ds arbres : 030. — lui. I.e Paysage'
aux trois rliaumièrcs: 2.200.
103. I.a ('.liaiimiére et la (irango à foin: 1.100. —
m,;. I,e Moulin dit de Rembrandt: 8.")0. — 107. La
(lampagno du poseur d'or: 4INJ. — 114. l''austu!( :
820. — 115 I,a même estampe, sur papier .lapon ;
600. — 120. Jean .-^ix, IliW : l.OJO. — 1::7. I.a
grande Mariée» juive : O-'iO. — lil. Vieille ([ui dorl :
430. — l'i2. IWisle de vieille : 440.
Total : 21.876 francs.
(1) V. Chronique dos Arts dos 13, 20 ot 27 dé-
cembre 1902.
Collection de M' S.
Vente de tableaux modernes, faites à l'Hôtel
Drouot, salles 5 et G, le 29 mai, par M* Ciievallitr
et M. II. Haro:
Tableaux. — 5. Boudin. Le Port de Bordeaux :
G.0"0. — 14. Boudin. Le Grand Canal à Venise ;
4.0C0.
17. Chaplin Ch. I^ Rêve : 6.000.
31. Fantin-Latour. La Danse de l'Aimée : 19.500.
30. Harpignies. Paysage : 4.90O. — :j8. Harpi-
gnies. Paysage : 4.2(X).
4."j. Ch. .Tacque. Intérieur de bergerie : 6.000.
46. .Tongkind. Paysage hollandais : 5.90<J. —
48. Harlleur : 5.900.
52. Lépino. Bords de la livière : 5.5Ô0. — 54.
Lcpine. Marine: 4.300.
60. Uoybet F. . Gentilhomme Louis XIII :
4.100.
Ziem (Félix). 69. La Dogana : 6.450. —70. Le
Quai des Esclavons : 7.150. — 71. Le Griod Canal
à Venise : 10.. '500. — 74. Venise : 5.100.
Aquarelles.— 79. Harpignies (H.). LeCIocher:
500
83. Isabey (E.,. Après le duel : 1 .300..— 8i. Isa-
bey 'E.). Se'gneurs montant un escalier : 800. —
85. Isabev (E.'. Intérieur d'égli<e : 1.220.
8^. Limberl(E). Chats: 1.000.— 89. Leloir (L.)-
La Délaissée : 1.3K). — 90. Lemairc (Madeleine).
Joueuse de mandoline : 50J.
Produit : 188.170 francs.
Collection de M. le comte A. de G.
Vente faite le 4 juin, à l'Hôtel Drouot, salle 6,
par M" Lair-Dubreuil ot M. C. .Sortais.
Tableaux. — 4. Chardin (ftcole do J.-B.-S.). La
Récarcusc: 6.100. — 7. David .I.-L.). Portrait de
femme : 4.800. — 12. l'Ccole française, (xviii* siècle:
Le Barrage : 1.600.
15. Kragonard (Jean-Honoré . L'Hiver : 8.900-
— IG. Gérard le baron Fr. . Portraits de Madame
Bauquin du Boulay et do sa nièce Mademoiselle
Bauquin de la Souche : bMOO. — 17. M'- tièrard
vMarguorite . La Mère nourrice : 7.i'i00. — 18. M"«
Gérard Marguerite". La Le<;on de géographie :
11.000.
21. Grouze (J.-B.). Tète de jiptit garçon : 7.ft">0.
— 22. Crimoux A.). Le.-, Musiciens : 2.(X)0. — 24.
Inconnu. Portrait de jeune fi'mme : 5.000.
2.'>. Largillière fN. de\ Portrait d'.\nno do Cor-
nuol : 4.;l(;0. — 27. Largillière (N. dei. Portrait de
Mad imc Limhort do Thorigny : 87.100. — 30. Le-
moino Fr.). La Bergère endormie, et 31. Le Re-
tour do la bergère : I8.1XK). — :t-î. Lopicié \\.\. Le
liotil joueur de vielle : 2.515. — 38. Oudry (J.-n.V
Bertrand ol Italon : 2.8.10. —Ml. Pcrronneau >J.-B\
Portrait d'un magiiitnit : 3.O0O.
V. Rigaud Hyacinthe . Portrait d'un llùlisie :
2.100. — 51. TiuirnièrcB tLcvrnc, dit Robert'. Por-
trait d'un pri copieur ol do Bon élève : 2.200.
54. Viinloo ,(;urlo\ Porir.iils do deux pctilos
princesses : 18.0<i0. — 55. Vnn'oo Carh'). Por-
Irail do ji'une fenimo: lî.WO. — ÎO. Vanloo ii'jrle .
Portrait lie M:i<luino Jnly do Floury, niBrqnixo de
Montmorl ; 8..'>(ili. — 57. Vanloo l.oiiis-Micholl.
périrait do Turgol : 4.1C0. — f.|. .M— Vig'e-
Lebrun. Porlrnil do Madame Hennett : 4.';i'.1.
Deux in\portants tableaux apparloniint X Mudanio
la comti'sso Robert do Fit/, .lanus et à M loo.'mto
.1 . Le Maroia :
ÏQG
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
1. Boilly (L.-T/.)- Les Filles do Iloudon, on
1" Atelier il«' peiiilure : 27.00').
y. NiUicr (.l.-M.). Portrait de Madame Brocliior,
fille de l'auteur : 2'i.riOO.
Paslels et dessins. — G'. l,o Tour (M. Quotitin
de), l'ortrait présumé de Madame Diibarry : 8.100.
— 06. Lonoir (La chevalier A. -M.", l'orlrails
d'iiomnips : l.ilOO. —67. Mallct (Jean-Baptiste/
La l'ii-priininde : ].0:J0. — 70. Perr.>nneau f.I.B.).
Porlriilde femme delà famille du jurisconsulie
Ualeau : 4.^300. — 71. Vivien (.J.). Portait do Par-
liste par lui même : L500.
MininJiires. — 8'i. Lcdoux. Portrait de feinmo à
robe hUinehe décolleloe et ceinture bleue : ."lOO. —
80. Prud'hon. Portrait de Ma-Jornoiselle Constance
Mayer : 000.
Produit : !>0-J. 920 francs.
Collection Vaile
Venle de tableaux faite à Londres, le 23 mai,
par MM. Christie, Manson et AVoods :
Vessirts.— 2. Rossetti. Étude de tê'.e de femme :
5,S0 fr. — 3. Rossetti. Lilitli : L302 fr. 50. — A. F.
"Walker. La Femme en blanc : LOôii fr.
Tableaux. — École anglaise. — 7. Gonslalde.
Pécheurs d'huîtres sur le Medway, à Aylesford.
Kent ; 5.775 fr.
13. G. Romney. Cupidon et Psyché : 5.9.".0 fr.
15. Rossetti. Voronica Veroncse : 0.1.750.
École française.— 'i'i a. F. Boucher. Le Repos
de Diane (daté 174«) : 77.750 fr. — 2'i. F. Boucher.
Le Tri imphe d'Amphitrito : 8.9 5 fr. — 27. Char-
din. La Femme silencieuse : 43.375 fr.
28. Drouais. Portrait de M"" Du liarry : 5>.500
francs. — 29. H. Fragomrd. Le B.iisor gagné :
8.400 fr.— 21 a. IL Fragonard. ïèta de jeune lille :
13. 375 fr.
32. Greuze. Les Deux soMirs : 8.127 fr. 50. —
E3. Greuze. Adoration : 8.127 fr. 50.
3'). J. B. Iluet. Pastorale : 10.752 fr. 50.
37. Lancret. Les Musiciens ambulants : 65.62i
francs.— 38. Lancret. Le Mouchoir trouvé : 22.302
francs 50.
40. N. de Largillièrc. Portrait de M. de Noir-
mont : 65. 62") fr. — 41. N. de Largillière. Portrait
de M- de Noirmont : 32.>^02 fr. 50. — 42. M. de
Largillière. Poitrait de la marquise de Vander-
nesse : 15.750 fr.
45. .T. Vanloo. Portrait de M»" Favart : 2'.f'27
francs .50. — 46. Nattier. Portrait do la comtesse de
Neubourg et de sa fille : 118.125 fr. — 47. J.-B.
Paler. Plaisirs de la campagne : 52.500 fr.
5). Pesne. Portrait de la princesse de Conslande-
Graft : 13.125 fr.— 52. Tocqué. Portrait de femme :
21.525 fr. — 54. A. Yes'.ier. Portrait de femme :
10.677 fr. 50.
F. Boucher. 56. La Diseuse de bonne aventure ;
57. Le Message d'amour ; 58. Les OlTrandes à l'a-
mour ; 50. Jj", Soir, ensemble : 585.375 fr. (Ces
quatre toiles provenaient des oU^ctions du mar-
quis de Ganny et de M"" llidgway).
Produit : 1.463.225 fr.
A la suile de cette coUect'ou ont été vendus les
dessins et tableaux suivants;
Dessins. — GO. Downinan. Portrait de M" Qun-
nirg : 4.977 fr. 50.
'J'nhleanx. — 63. Sir Racburn. — l'ortrait de
Miss Isabella Brovvn : 6'<.250 fr. — 64. Gainsbo-
rough. Portnit déjeune femme: 23G.250 fr.
60. lloppncr. l'ortrait de M" l'uller : 35.427
francs 50
75. P. Véronèse. V^nus et Mars: 157.500 fr. —
76. Sir J. lieynolds. Portrait de Thomas, huitième
comte de Weslmor'and : 55.125 fr. — 77. Sir
1! 'ynolds. Portrait de .luhn, neuvième comte de
Westmorland
32.027 fr. 5^^.
Titien.
Porirait de Giorgio Cornaro : 1I8.12') fr.
80. G. Romney. Portrait de M'- iîlair : 246.750
f ancs. — 81. G. Romney. Porirait de miss
Sneydt: 17.0."j2 fr. 50. — 82. Gainsborough. Por-
trait de M. O^ier: 50.437 fr. 50. — 83. lloppner.
Porirait de 'SI" Iluskisson : 49.875 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition nationale du Travail (beaux-arts,
arts industriels et décoratifs), salle dos ]''ètes du
Globo, 8, boulevard de Strasbourg, jusqu'au 15
juin.
Exposition d'aquarelles di- M. Louis Lessieux.
galerie Trotti, 2'i, rue Royale, jusqu'au 15 juin.
Exposition du tableau La Revue de Bt'theny,
de M. J. Rosen, au Cercle mililaire, jus(]u'au
15 juin.
l'.xjiositions Je panneaux pour la décoration
de la mairie de 'Vanves, à l'ilùlel de ville, salle
Saint Jean, jusqu'au li juin.
Exposition de peintures coloniales, à l'Asso-
ciai ion syndicale des journalistes coloniaux, 103,
rue de Richelieu, jusqu'au 30 juin.
Exposition d'olijets d'art et de fontes perdues do
M. Adrien A. Hèbrard, dans son atelier, 21, rue
Cambon.
Province
Évreux : Exposition de la Société des Amis des
Arts de l'Eure, jusqu'au 20 juillet.
Le Puy : Exposition des Beaux-.\rls, à partir
du 20 juin.
Limoges : Exposition des Beaux-Arts, jusqu'à
septembre.
Étranger
Munich : Expiisition annuelle internationale des
Beaux-Aris, au Glaspalast.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
■Valenciennes : Exposition de la Société valen-
ciennoise des Arts, du 20 septembre au 15 octobre.
Dépùt des ouvrages, à Paris, cliez Robinot, 32, rue
de Maubeuge, avant le 1" septembre.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur- Gérant : André Marty.
Paria. — Imprimerie de la Gazette des Beaux-Arls, 8, rue Favarl
N« 24. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART {2' Arr.)
27 Tuin.
r.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
r<RAISSAKT LE SAM^i)! MA1IS
Les ahcii.iés à ',a Gazette des Beaux -Arts reçoivent grAtidlement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oisc. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Ktrangùr (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ISTuméro : O fr. 2S
AVIS A lïIM. LES ABONNÉS
L'échéance du 30 Juin étant l'une des
plus importantes de l'année, nous prions
ceux des souscripteurs à la (!.\/E'fTI-:
DES IIEAIX-AUTS, dont l'abonnement
expire à cette date, de nous faire par-
venir aussitôt que possible leur ordre
de renouvellement, afin d'éviter tout
retard dans la réception du numéro de
Juillet.
PROPOS DU JOUR
. n'est pas que nos monuments
liistoriiiuos pour êlrc menacés du
^•anflalislllo. Los i)aysagcs de
I'rani'3 ont aussi leurs ennemis.
Sous prctc.Kto (lo transformations iiratiiines,
on a vu (lci)uis iiuoii|iics annOcs des sites
])ittoresqucx, méconnus ilo leurs jiossesscurs,
mutilés on détruits. Ces sacrilèges ont jeté lo
trouille dans ro|iinioii ; d'îs S'ieictés se sont
constituées pour défenilro nos |)aysagcs ; les
admirateurs do la nature se sont oiuus ; les
législa'eurs mémo ont ctinipris ([u"il y avait
là un ]iéril national et (]u'il leur ajtpartcnait
d'intervenir.
il faut loiirr leur lionne volonté et leur sol-
licitude. La li'iclR' (|u'il8 ont entreprise n'e>t
liasdoccUosquiso puissent achever d'un cmip
et par un seul règlement. C'est des mn'urs
idus encore que de.s lois qu'il faut attendre l<'
respect et l'umour dos paysages. Il n'es! si
lionne légi^lation qui soit à mémo de prescrire
le liou goùl. I>ii mo'ns l'ellorl des iégislu-
teiirs en ces circonstances ne sera pas vain.
II marquera rintérèt général qui s'attache à
la protection des paysages ; il éveillera les
sollicitudes privées ; il rappellera lo péril ù
l'opinion, tout en fournissant contre lui un
jirécieux secours.
Kn réalité m'orne, la Commission relative à
la iirotcction des sites et des monuments na-
turels de la France a fait mieu.v encore. Elle
a élaboré un projet de loi qui n'est pas seule-
ment destiné à avoir une inilucnce morale ;
elle propose aus.^i des sanctions pratiques.
11 lui a paru que le meill'iui- moyen d'arrêter
II' mal était de charger l->s communes do
veiller elles-mêmes sur leur» richesses. Une
Commission dans chaque département don-
nera ur.e liste des propriétés foncières dont
la conservation intéresse la beauté du pays,
et les proi)riétaires seront invités à prendre
l'engagement de ne jias détruire l'aspect du
paysage. S'ils consentent, la propriété sera
classée par arrêté 'lu ministre des Iîeaux-.\rls.
S'ils neconsentent jias, la Commission pourra
demander, soit lexpriqiriation, soit l'étalilisse-
ment d'une sinijik' servitude de ne pas mo-
difier l'aspect des lieux. .\ vrai dire, on peut
se demander si les départements feront les
sacriliccs nécessaires aux expropriations, ou
aux servitudes. Maison ne saurait sans tyran-
nie les y oliliger, et force est bien de se reposer
sur leur initiative du soin de sauvegarder
leurs vrais intérêts.
Atteint journellement dans les reste» \ùni-
raliles do son passé, Paris est menacé en ce
moment plus que jamiiis dans sa beauté : la
Ciuupagnie il s Omnihus a formé h.» projet
d'i'lalilir dans tniito sa périphérie des lignes
di' trolleys qui bien vite se prolongeront jus-
qu'au rentre. Il est inadmissible que, pour
une simple qMe,^lion d argent , une ville
198
LA CHRONIQUE DES ARTS
comme Taris consPiitc ù s'enlaidir à ce point.
Nous espérons cpie tous ceux qui ont quel(]ue
souci do la l)oauté élèveront leur voix et
iront s'inscrire contre un semblable projet
sur les registres d'enqui'tc déposés dans cha-
que miiric : jamais protestation ne fut aussi
nécessaire et aussi pressante.
-r^^.fi,'CT*4es«i»>T>A^'^—
NOUVELLES
^% Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
].e dimanche 14 juin, à Paris, dans le jardin
du Luxembourg, un monument à Ferdinand
Kdhre. œuvre du sculpteur IVtir.piestc avec la
collaboration do M. .Tean Paul I^aurens, auteur
d'un bas-relief décorant le soie, et de l'archi-
tecte Paul Pujul;
Le samedi iO juin, à Paris, sur le cùlé de
l'Opéra, un monument à Charles Garnier, com-
l)o-;6 d'un soubassement dessiné par JM. Pascal
et décoré de guirlandes de bronza exécutées
par le scul^iteur Germain; au sommet, entre
deux figures couchées représentant le Travail
et l'Avenir, œuvres de H. Thomas, se dresse le
buste de Charles G.iruier par C irpeaux;
Le dimmche 21 juin, à Boussac, une statue
de Pierre Leroux, œuvre du sculpteur Dumi-
làtr3 et de l'architecle Tulbourdeau ;
Le même jour, à SainlJean-aux-Bois (forêt
de Compii'gn ). un monument au poôte Du-
vauchel, œuvre du sculpteur Foss^.
:};*;(; A ru:ca-ion de l'inauguration du monu-
ment do Charles Garnier, et sur la demande
du ministre de l'Instruction publique et des
B.'auxArt=, M. JSIallierbe, conservateur du
musée de lOpéra, a organisé dans la grande
salle de la bibliothèque une exposition des
œuvres de Charles Garnier : aquarelles, pay-
sages, plans et maquettes de l'Opéra, à cùlé
desquels on peut admirer les portraits du
maître qu'a bien voulu prêter M»" Garnier. et
qui sont signés : Paul Baudry, Gérôme, Bou-
guereau. Le plus ancien date du séjour de
Garnier à l'ivjole de Rome; il est de Gustave
Boulanger et porte la mention Roma, 1854
On feuillettera aussi avec curiosité les nom-
breuses caricatures de Garnier qui furent faites
pendant la construction de l'Opéra. Enfin, on
a exposé des maquettes du théâtre de Monte-
Carlo et de la magnTii[ue villa Bischoffsheim,
à BorJighera, dont Garnier était également
l'auteur.
if% Le musée de l'Opéra vient de s'enrichir
d'une copie ancienne du Portrait de Chéru-
hin'i, d'après Ingres, par un des élèves de
celui-ci. Cette toile sera placée à cùté des quel-
ques objets ayant appartenu à Chéruhini, que
le musée conserve.- On a offert en mémi temps
à la Comédie-Française un curieux portrait de
JI"« George, remontant à une époque un peu an-
térieure.
H;** Le peintre Albert Besnard vient d'être
chargé par le ministre de l'InslrucUon publi-
que d'exécuter le plafond de la salle de siiec-
tacle du Ttiédlre-Frantais.
:ii*:j: La commission du Vieux-Paris a reçu
d'un habitant du Grand-Monirouge, M. Tou-
louse, une communication des plus curieuses.
Ce dernier a reconnu dans une des vieilles
constructions de ce coin de banlieue l'ancien
château du marquis de Ciiàteauncuf. qui repré-
sen'a auprès du Grand Turc, vers la fin du
xvu» siècle, le roi Louis XIV.
Le château en (piestion est d'une architecture
très intéressante, et la commission du Vieux-
Paris ira le visiter prochainement.
^••*« Li mémî comm'ssion vient d'être saisie,
|)ar M. Bouvard, du plan définitif établi p.ir l'ad-
ministration pour la transforma'ion du Cbamp-
de-Mars et des Invalides.
Kn ce qui concerne le Champ-de-Mar.^, il y
a':ra une emprise de cent dix mètres le long
do l'avcnm de SuCfren et de l'avenue de La
Bourdonnais, pour construira des immeubles.
Les propriétaires pourront construire ces iin-
m îuhles dans le style qu'ils préféreront. On leur
miposera seu'ement une hauteur unifurmc et
un jardin fermé par une grille devant chaque
façade.
h\\ rues, cinq de chaque côté, feront commu-
niquer ces immeubles avec les deux avenues.
Au milieu, allant du pont de l'Aima à rÉi;ole
Mil taire, sera établie une vaste avenue avec
pe!ou-es, bosquets, jets d'eau et statues.
Le pont de l'Aima sera élargi, pour cadrer
avec l'avenue nouvelle. Quant aux berges avoi-
sinanles, elles seront décorées dais le goOt de
celles du Cours-la-Reine. Là où les parapets
seront démolis, on installera des pelouses en
pente douce jusqu'à la Seine.
En ce qui concerne l'esplana le des Invalides,
l'administration a demandé à la commis.=iun
d'examiner si elle préférait qu'on gardât le
gravier actuel, ou qu'on le remplaçât par des
jardins.
*** Mercredi 1" juillet, le Salon de la Société
d-;s Artistes français et l'F.xposition de la So-
ciété nationale des Beaux Arts seront accessi-
bles au public moyennant un seul droit d'en-
trée. La recette de cette dernière journée sera
versée à la caisse des Amis du Louvre.
i,*if M. Tlioumy, architecte diplômé du gou-
vernement, a été désigné par le conseil d'ad-
ministration de la Société des Artis'es français
comme commissaire général délégué de la
bociété.
**, Un vol a été comm's cette semaine au
Salon des Artistes français. On a dérobé dans
la seclisn des gravures en médailles un cadre
contenant un boîtier de montre en or orné
d'un portrait de famille, M-" Em. Ch. et ses
enfants, deux médailles en bronze et deux
médailles en argent, où le même portrait se
trouvait répété. Le tout, œuvre de M. Achille
Jaeopin, représentait une valeur d'environ 5.0t0
francs.
#'*:): Le bureau du Conseil municipal, d'accord
avec M. Paul Meurice, a décidé que l'inaugura-
tion de la Maison de Victor Hugo, place des
Vosges, aurait lieu le mardi 3j juin prochain.
ET DE LA CURIOSITE
199
Celte solennitf'", dont les dûtails ne sont pas
encore (îxi's, sera donnée à. dix heures du ma-
tin. La Ville prendra alors possession des collec-
tions que lui oIVre M. Paul Meurice.
■V*^* Dans une de ses dernières séiinces, le
Conseil municipal de Rouen a décide d'accor-
der à la Ville do Paris la restitution, demandée
par elle, de certains objets ayant un caraclé.e
artisliiiue, parmi ceux légués en sa faveur par
M. Dutuit. 11 s'agitde quelques tijouxnormands
anciens.
*** Un comité vient de se constituer pour
élever un monument à Puvis de Chavannes,
Les souscriiilions sont rci;ues chez >L Dubufe,
43, avenue de Villieis.
^*i, Jeudi prochain, S juillet, à 8 heures du
soir, au (jcrcle de la Lib."airie, 117, boulevard
Sainl-Gcrmain, aura heu une conl'erence de
M"" Pvcnée Pingrenon : « De l'utilité du dessin
dans l'existence de la femme ".
*** Les vieux rempnrts de la cité de Carcas-
sonne et les terrains domaniaux qui s'y ratta-
chent relèveront désormais du service des
lieaux Art^.
Nouvelles du Musée du Louvre
Au cours d'une réceLto séance, le Constil des
mustes a voté racquisilion disubjits suivants :
Puur lo driKirlument c'os ant ipiilés oiieiitales
l't de! la i.'(''raniii|ue iialiqno : un cantliurc tiès arclioi-
que, UQ char cliyp. ioto, un vuso cliypr.olo, un vase
ilalioto, un fragment d'inscription lCS Irois dai-
niois objets provc nant do la \onle SamboD .
Pour le département des an iquilés grecques et
roniiiines : une ptlite Irle <rApollcjn en bronze
même veiile).
«%
La (conservation des olijits d'art du Moyin dge
au inus6e ilu Louvre ^ioi.t d'acqnéiir un objet Im-
portant dans la série dos émaux champlevés de
Limoyis, la plus fameuse de nos industries natio-
nales au Moyen flgo. C'est une petite cLAbso ;'i
ri|,'ures do cuivre duré en lelief rr.pporlces sur un
foui d'i'mail à lins rinceaux g avég, d.t vcrmici-lr,
apparlenant a un atelier ou à des atelier j biiii
parlieulicrs du LimouS'in aux xu* et xiu* siècle?.
Lo monument lo |ihis fameux do co gei.ro c.it la
i;rande cliàsso ilo légliso de Pintl (Coné/e;, (|iii
lut esiiotée au l'itit Palais en IDlO. Les objets les
plus parfaits do cttto séiio sont Us chilsfe» do
i'ojjl'so d'Apt il de la collection do M. Marliu
FjO Iî"y. i^auf un fiagnu ni conservé au musée Je
Cluny, les (olUcliuns nat.uLa'ea no poisédaient
aucun monuimut de celte ^éril^ si inipoitanlo pour
l'hisluiio Jo l'i''maillA-ic. C'est dire assiz l'inlérél
do cille nouvelle acquisition du Louvre.
* *
L'ouvorluri' d'une nouvelle salle consacrée, au
iiiusro du Louvre, à la peinture japunaise semble
avoir .'-tiinnlé la nénéTusité des donateurs. M"' Llic-
not. en souvmir do ton maii, vient d'oiVrir au
musée un plateau dt> laque fameux, qui .qqmrtint
jadis il Ph. Uurly et ipii représoulo des llkts île
pécheurs séchant sur de hautes perche?, au borJ
de la mer.
M. Pi. ICoccblin a efr»;it deux kakémoLOS, et
if. Alcxs Piouart une pc ile colleclion de douze
ga:de3 de sabres en fir.
Une des p'.us belles tapisseries gothiques que
fossédait le muiéc du Louvio. et qui m'avait pas
été e.xpisée depLii plusieurs annéts, \ioDt d'y
reprendre plùCa eaas la salle des ivoires, ap es
a oir subi à la manufacture d. s Gcbilins un Let-
toyage complet. C'est une véritable rénovation,
quatd on te rappelle son é'.at antérieur. La fraî-
cheur de Si s tons blancs crémeux et roics est
d'une délicat sse txtrème Ce sera pour 1. s ama-
teurs une joie très grande, qui précédera de quel-
ques mois celle qu'ils éprouveront quand revien-
dro-it dis Gobelius les deux pr. miéres tapisseries
do la tuile des Ch.sies de ^LI\imilieu, qui y
subLont toutes, stccestiviincnl, le netloyagc.
l.r.s i;r:ce'.Mi'i.N.--i.> iii: >aL'jS
de la Société des Artistes français
{Suite) (1)
Lo Conseil supérieur des Biaux-Aris s'est réuni,
le IJ juin, au Grand Palais, sous la présidence du
minisire d<^ l'Instrucliou publiciue, et a statué sur
l'attribution du Prix national du Sulon cl des
toursi s do voyage.
Lo Prix national a été alUibué à M. Albert-Gas.-
U n Guilloux. qui a exposé un groupe en plâtre :
Lit Goule, tl un groupe eu marbre : il'ye retrouvant
le corps d'.lbel.
Trois bourtcs de voyage ont été décernées dans
la section de piir.ture A MM. Avy, auteur do Hul
lilanc et Jeiiiie mère: eirau, pour son tableau J.a
Dcule à Poni-àVenclin ; il Miihel Biiuner, dit
Mi.ny-Boiiner, pour siS tableaux t'ricltajola et La
l haritt",
'ri'oij autres bourses ont été accordées aux
seul) leurs Bcurlango.aulear d'une s'atue en pierre:
Frisson, et d'un buste d'houiine; Alix Marquât,
auteur d'une statue lu plàiro : Fin de labeur; cl
liaphuël-Cliarlos Pi yre, auteur d'un liaut-rflief en
marbre: llurmot.ii.i, et d'uu groupe on pl;\ ro :
Trntiressc.
Les deux bour.tes de voyage réisers'oes aux archi-
tectes ont été accordées i\ M. (iasiou Miiiiier, qui
n exposé di'S vues d'une niosquéd du Caire it d'unj
salle du leiuplo de Philo', cl l'i ^l. liasIon-Jcan
Kapiii, qui a envoyé ui>o éluJu de l'égliso et du
cli'ilro delaLeienno abbnye do e^idouin ^Dordogm ).
La boiii'so do vojago réservée X la gravuie a Hi
di'ci ruée à M. f.li; rlcs-.Vl;red UouriiOat, pmr k»
ginviiro nu burin d'apirs lo Foririut do Iliero-
iitjmus lloliïchuhcr par Albert Dùroi*.
Le comité do peinture d« la Siciélé des Artiste*
fraiH'nis a décerné le prix do liiluecourl-tiovuii i\
M. Pape, poursts tableaux : Lit .Seii.e it 1>!:j/-U'S-
Moulinmu.r et Cluir.rrê nu Inns île Clnninrl, et
le prix M.iiio Ihishkir sofT:\ M. !I. d'ICtitienno pour
ses tableaux : /.(/ vitilie ijranU'mèrc, il Femme
lie lii iriliu lies UuUht-.S'uit.
P V. lu Clironi'iue des 110 mai cl IS juin.
9.0')
LA CHRONIQUE DES ARTS
Les Achats de la Ville aux Salons
La '1° Commi.sïsion du Conseil municipal a
aiTi'to la liste des achats de la Ville aux
Salons. Celte liste, qui n'est pas encore volée
par le Conseil, comprend les œuvres suivantes ;
Société des Artistes français
Avy, liai blanc.
l'.cllan. Prière du soir (intérieur hollandais,.
(lilbort, Marciiaiid de chansons.
BiilTut, L'iUayg.
(ieoll'roy, L'Œuvre de la Goutte do lait.
Gaclioud, A la nuit tombante.
CmItI 11 osa, Paysarje.
l'aul Legrand, Baigneuses.
Ravanne, Parques éch^mées.
SCl-LPTfUE
Albert Lefeuvre, Épisode du siège de Paris au
ix° siècle.
Colle, Feuilles d'automne.
Suchetet, [';i Ropt.
Robert Champion}', Enfant au masque.
Perrault, Danois au soleil.
«-.BAVURE
Dillon ; une lilliographie.
Prunaire: gravure sur bois d'après un dessin du
Daumier.
Busicre, La l'amille de Bubens, gravure au
burin d'après Ruhens.
OIÏ.IETS d'art
M"" Lecrcux, reliure en cuir.
Société Nationale des Beaux Arts
PEINTURE
Dr.moulin, La Source.
llawlvins, Ma patronne.
Pierre Garrier-Be leuse, En haut de la dune.
Gabriel, Falaises à Dieppe.
Le Goùt-Gérard, Les Iricoteust's.
Houbron. Le Carrefour Drouot, — et Le Boule-
vard des Italiens.
si:iH'TrRK
Ballier ; soupière et candélabre.
Salon des Indépendants
PEi.NTint;
Madeline, La C/iâtaignera'.e.
Erratum. — Dans la liste que nous avons don-
née des achats do l'État au Salon des .Artistes fran-
çais, lire au lieu de <i Geylas " :
Coêylas : Au Muséum, laboratoire de taxider-
mie : reconstitution du « dronte ».
Académie des Beaux-Arts
Séance du 13 juin
Prix. — L'Académie décerne les piix suivants :
Prix Bordin (3.000 fr., au meillear ouvrage de
l'architecture) : M. Ghoisy, pour son Iti toire de
l'architecture.
Pi'ix Dosprez (1.000 fr., sculptur* ) : M. Bour-
lange, pour son Buste de M. E. G. (Salon de 1903).
Pri.i BrizarJ (3.000 fr., tableau représentant une
marine) : M. .lacques .Simon, pour son tableau
Lendemain île tempête !
Prix Eugène Plot (3,000 fr., peinture, enfant nu
de huit !\ quinze moi^) ; JI. GeofTioy, pour son ta-
bleau L'tKucrc de la Goutte 'le lait Salon do 1903).
Prix Meuiand (1.000 fr., peinture, histoire ou
paysage) : M. Ghailes Godcby, pour son tableau
Après le labour (Salon de 1903).
Prix Ka.stner-Boursault 2.000 fr., littérature
musicale), partagé entre MM. Lavignac, pour son
ouviage L' Éducation musicale, et Edmond Lau-
rent pour son Cours d'instruction musicale pio.-
nisiique.
Séance du 20 ju in
Pr'x. — L'AcaJémie déccrao le prix IIouUc-
vigne, destiné à récompenser une onivre artistique
s'étant produite dans les quatre dernières années,
à M. Toudouze pour ses cartons des tapisseries à
exécuter aux Gobilins pour la décoration de la
nouvelle Sorbonne. (.'.e prix est de la valeur de
5.000 francs.
Académie des Inscriptions
Séance du 13 juin
Coigrès archéologique, — Le directeur de l'École
fram.'aise d'Alhcnes informe 1 .Académie que la com-
mission du Gongrès archéologique international
d'.\tliènes a voté la convocation de ce Gongrès pour
les vacances de Pâques ds l'année 1905.
11 a ét'i décidé aussi que le français sera la lan-
gue officielle de cette asicmblée des corps savants.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
L EXPOSITION VANAISE
Après Bruxelles, Gand, la vilîc natale du pein-
tre Gustave Vanaise, a voulu résumer j ar une
exposition d'ensemble la carriè;e de ce remar-
quable artiste. On s'était, à Bruxelles, conleaté
d'une sélection de l'œuvre. A Gand, l'exposition
s'est amplifiée. Tableaux, portraits, esquisses,
eaux-foites, ont envahi jusqu'à sept salles du
musée. Même réparti sur un quart de siècle —
nous n'avons vu à l'exposition aucune œuvre anté-
rieure à ISIO, — l'ensemble représente un labeur
immense, secondé par des aptitudes certainement
peu communes.
Des mains pieuses avaient présidé à cette recons-
titution, pièci à pièce, d'une cariière dont les ra-
pides étapes furent marquées chacune par des
pages intéressantes, encore que nécessairement
illégales. Leur rapprochement accuse une volonté
déroutante à qui songe à la fragilité du corps
qu'elle anima.
P)ans l'œuvre de Yanaise, il y a des toiles d'une
dimension inusitée : Jacques van Artecclde.
appartenant au Musée de Gand; Satnt-Liécin ;
Dieu le veut; épisodes de l'histoire de la Flandre,
genre dont la précision contemporaine des études
historiques fait ressortii le côté artificiel. Gomme
ET DE LA CURIOSITE
"ÎOl
aux beaux jours du romantisme, le peintre se fai-
sait l'illusion do croire que la d-îfroque du passé
suffisait à transfoimer sts conteuiporains en héros
du Moyen âge. Il n'était pas en son pouvoir de
galvaniser l'indilTérence des foules pour un genre
où, à bien moindres frais, ses devanciers avaient
conquis presque la gloire. Il semble que sa dicep-
tion fut cruelle. Chose dont il se doula peu, son
pinceau traçait néanmoins pour la Flandre une page
d'hisloire dont le temps viendra rehausser encor»
l'intérêt. Combien vides de sens, en leur facile ar-
chaïsme, ces Louis XI et Olivier Le Dain, ce
Quentin -ilelsys, ce Duc d'Albe posant pour
Guill-Key, en regard des magistrats, des pro-
fesseurs, des savants, dos artistes, figurés dans la
pjmpo ou le laisser-aller de leur atlituio profes-
sionnelle, des blondes (îanioiscsà l'opuloLt cor-
sage, dont la beauté ressenlio sa relléte dans ses
toiles ?
Vanaise, encore qu'il eût depuis vingt ans fixé
sa r.sidi nce à lîruxell>s, ne cessa d'être Gantois
jusqu'aux moelles. Il voyagea, hanta les ateliers
parisiens, lit dans les muées de l'Europe. des sta-
tions attestées par d'excellentei copies d'après ses
maîtres préférés: Frans Hais, Rembrandt, Jordaens,
Velazquez, Ingres aussi ; c était aux choses natales
qu'allaient d'instinct ses préf<?rences. Klles, aussi, le
servaient mieux que ses souvenirs lointains, bien
à son insu, il eonlirmait la parole profond; du
grand Iteynolds iiarlant de Cainsboiough, sur la
possibilité d'ttre un grand ailisto sans avoir foulé
le sol de l'Italie. Sous l'inlluence du souvenir de
'Velazquez, il voulut aborder dts porlraits éques-
tres 01 s'y montra d'une remaniuable dexlérilé;
sous l'inlluenco de Jordaens il se plut à entonner
d'éclatantes fanfares de rouges et de jaunes ar-
dents ; J/Atelier in° li); IJaniwnie île rout,es
(n''27); La Dame à la pèlerine rouge n» 30!;
La Femme en rouge (n° 4U ; /,« Chapeau de
paille (n°48;; Le Chapeau gris n° 137). Varia-
tions infinies d'un thérao préféré. Mais (leu à
pou le souvenir s'apaise. C'est alors qu'il se
met à brosaer ses belles études féminines : Apris
le bain, Èce et d'autres encore. Son pinceiiu y
est d'une ampleur et dune soupUssc inusitées.
Enfin, sa palette s'éclaire et, bien servi par
Bcs modèles, il crée dos portiaits, c<lui, parcx(ni-
jilo de M"» (lilsoul, ou rncore di' M"" l'olfvliel,
l'un et l'aulrc dates de l'.liyO, leuvres qui, ccrlaine-
mont, appartiennent, par la distinction et tout 1 on-
seinlili-, aux meilleurs du gi'nre. Le porlrail-groupo
do M. et M"" llobé so classe hors pair. Vanaise
mourut le 21) juillet l'JO'J, âgé de quarante-huit ans
il. peine. .S'il lui niaiii|ua les i'iivoli'i'.s du génie jnnir
briller à un rang exceptionnel, il s'allirino, dans
l'ensemble de son n-uvre, coniuio un talent vigou-
reux et probe, fait pour parler avtc éloquence A
la postérité, do son ]).iys et dr son temps.
II. II.
REVUE DES REVUES
0 Tlio Burlingtsii Magnzino n" 12, mars et
avril l'.H'lll. — (lisl le lilii' d'une nouvelle revue
consacrée aux beaux-arts <|ui se propo.so d'être m
Angleterre ce (|u'est en Italie l'.lrfe, en Alleinnguu
h' Jiihrliurh (1er preussisehen Kiinilsninmluiigen,
en Franco notre lUncth'. .Iu-i<pi'ici l'Angleterre no
possédait aucun organe comparable à ces publica-
tions d'histoire tt d'art. Cette lacune vient d'être
comblée, et nous souhaitons cordialement la bien-
venue à ce nouveau confrère, dont les débuis sont
des plus heureux.
Trois numéros (1/ seuUment ont paru, la revue
étant m«nsu-lle; mais c'est déjà assez pour saisir
le carac'.ére it appiécler la rare vabur artistique
de cette publication, où un texte savant s'accom-
pagne de nombreuses repro ludions dans le texte
ou hors texte, des plus soignées.
O Le premier numéro débute par un article édilo-
rial où la direction du Burlington Magazine fait
d'ailleurs appel à la haute autoiité de (jeorgcs Mcrc-
dith; c'est une consultation en règle où noscontem-
pora.ns apparaissent ma'ades, malade?, affirme
notre docteur, d être tous paieils, d'être tous sans
génie, et de manquer enfin de ce qui serait puur ceux
à la fois un tonique, un stimulant et un dépuratif :
un art. .le ne prends, naturellement, à mon compte
iii les raisons, ni les comparaisons de l'écrivain
anglais, 'l'oujours est-il que, dans l'absence totale
d'art contemporain, un retour à l'ancien lui parait
tout indiqué. Nous sommes avertis d'ores et déjà
que le liurlington Magasine ne sera à aucun de-
gré le moniteur do l'art nouveau, mais plu'ùi une
sorte d information des découvertes qui se font
chaque jour dans l'art ancien.
O Kt voici d'abord une remarquable étude de
M. llernhard Borenson, sur un peintre qui date à
la fois du xv siècle et d'hier, ou plutôt de demain,
car sa personnalité nous parait plutôt en voie d»
formation que défiiiilivement constituée. C'est au
point que M. Berenson qui. comme il nous 1 ap-
prend dans un cuiicux post-scripliim, a acqus la
preuve que cet artiste s'appelait lîartholomto di
(.iiovanni préfère lui laisser celui de .< Alunno di
Uamenico [(.iliirtandajo », sous lequel il l'avait dé-
signé d'abord, car du co Bartliolomeo di Liiovanni
nous ne savons riin, dit M. lierenson, et le ni«m
d' " élève de Domenico ■ a au moins la supério-
rité de dire quelque chose à l'esprit. C.o.ninenl
l'exislence do 1' '• élèTe de Domenico » est désormais
l'tablie, comment les prédelles de r.i4(/0)M/iO)i des
Mages de lihirlandajo, doivent sans conteste lui
être attribu'es, comment les arguments du docteur
L'imann qui les attribuait à David lihirlandnjo\
tombent doux mêmes ,à l'avis do M. Berenson .
cfiiels curieux libelles conduisiicnt M. Itermson A
ces importantes découvertes, c'est c ([u'il faut lire
dans le Hurliin/ton M<igasine, cj pendant quo
vous y admirerez les admirables reproductions
lies leiivres do co maître délicieux et grave.
0 Suit un bel article do .M. l'.niile Molinier, peu
tendre pour le modem style, à la faillite du<|uel il
attribue en partie l'engouement a'tuel pour lo wii*
et le NViii» siècle français. La plnco nous manqua
|.our analyser en délail col arlic'e- dont chaque
ligne est marquée par une \uo profi>nd«. Nous
aiiiK'rions i\ nous arrêter, par exemple, sur lois
passages, où le slylo Kmpiie est appelé - un stylo
Louis XVI de décudence > : sur tel autre numlrant
égalemi'nt l'origine à la fois fran< aise, italienne e<t
llainaiide du style Louis XIV, sur un autre Imitant
di's rapports ilo Lo Brun et Colberl. l.'ello bollo
élude, intiluléo: Le tinbiliir frain-nis nii.r xvii'ff
wiir sièeles : le style Louis .V/ f (intreduclion),
<\) La prix do rliaqiia numéro rsl de :) franc».
202
LA CHRONIQUE DES ARTS
ne fait, d'ailloiirp, que commencer ilans le nurm'io
(Je mars.
0 M. James Weale publie ensuite sur les vitux
peintres des l'ays-Bas, à propos de l'exposition de
Bruges, un reniai nuatjle article dont les éludes de
M. Durrieu dans la Gazitte des Beaux-Arts con-
firment indirectement l'altribul^on à llubat van
Kj'ck du tableau do sir ['"rancis (look. Cn icste,
toute la partie de l'arlicle da M. Wtale sur les
Trois Marie, ( st d'un vif intciè'.
0 Ce numéro contient encore une étude asscî
curieuse, par M. Herbert 1'. Ilorm^, sur une
Adoration des Mages de Botlicelli, jadis disparue,
et aujourd'hui retrouvée, — ueo niinutieuso élude
sur riiôlel Lauzun, à Pari?, par Rose Kingsley
et Camille Gronkowski, — une discussion serrée
deM.J. Ffoulkes tur la datede la mort deVincenzo
Foppa, un des artistis dont on a le plus inexac-
tement écrit l'bisloire : mais, glace à de nombreux
documents puisés aux arcbires d8 Brescia et re-
produits par le Magazine, M. Ffoulkes se flatte de
ré'ablir enfui la vérié : il croit que Foppa mourut
en 1516; — un article sur les lapis d'Orient, illus-
tré de très belles repioduclions hors texte en cou-
leurs; — une notice sur cinq poitrails de John
Downmann par Julia Fiankau. Bien que dus à
ua altiste moderne, et s dessins sont encore dos
œuvres d'art, d'iilleurs délicieuses, en quelque
sorte rcssuscitées : acciochées dans une salle du
Briti! h Muséum, (lies ne figuraient dans aucun
catalogue.
0 EnUu, pour terminer ce beau numéro, une nete
sur les récentes acquisitions du d-^partement des
dessins du British Muséum, à savoir : une Ai iane
à Saxos, de l'iero di Cosimo: uiie étude de tète et
do draperie d'un saint lisaut, par Vincenzo Catona;
une étude en vert monochrome, par Foppa ou
Bramantino ; l'étude bien connue d'une; ùle d'homme,
par BartolomiiKO Jluntagna; une étude pour un
portrait d'Andréa Solario et, enfin, une admirable
étude de jeune homme couché, p:ir Rembrandt.
0 Le second numéro (avr 1) est non moins intéres-
sant. Le premier article, par sir E. Maunde
Thompson, a trait au fameux manuscrit dit de
Warwick, qui racjnle la vie de Richard Beau-
champ, comte do Warwick. Ce manuscrit avait
déjà été étudié au point de vue des documents
qu'il fournissait et da la contribution qu'il pou-
vait apporter à l'histoiro du temps, mais jamais
le mérite artistique de ses dessins n'avait été
mis en lumi( re ni l'objet d'une étude approfon-
die. Lo beau travail de sir Maunde Thompson
eonible à cet égard une grosse lacune.
0 Après une très intéressante élude de M. Percy
Macquoid sur l'évolution de la forme et des mo-
tifj décoratifs dans l'argenterie aPf,'laiso, — voici un
article de M. Herbert Cook sur des o-uvrcs d'art
dont l'une, en particulier, était inconnue jou du
moins connue autrefois, puis cachée un temps). Le
premier de ces tableaux est un Titien : le Portrait
de Oiacomo Doria. A propos de l'acquisition de ce
portrait inaguiiique par M. Wernher, M. Cook se
félicite de voir l'Angleterre entrer ainsi en posses-
sion d'un Titien au moment où un autre, le Por-
trait d'Isaljftle d'E!:tc, \ieat de lui être enlevé
par un collectionneur parisien, M. Léopold Goid-
schmid, ainsi que la Chronique des Arts a été la
première ei l'annoncer. Le second tableau [proba-
blement un portrait) est une Vierge de l-uini, à
-M. Lealham. Quant au troisième tableau, c'est un
Francia : le Portrait de Frédéric Gomague, plus
tard due de Mantoue, fi's d'Isabelle d'Kste, niar-
quise de Mantoue. On peut dire ijae le porlri-it du
fils par Francia n'a pas eu une destinée moins ora-
geuse que le portra t de la mère, par Titien, au-
quel nous f.iisions allusion tout à l'heure. Veus
verrez dans l'aiticlo de M. Cook tes diverses for-
lune.», ses ne inbreux voyages, sa gloire, puis son
obscurité.
0 La reine de Ho lande a une coUec ion de 400
miniatures qui sont des merveilles. Avec la per-
miss on de Sa Majesté, M. Hicliaid Holmes en
donnera bientôt connaissance lux lecteurs du
Burlington Magazine. Pour aujourd'hui, il te
cdn'entede mettre sous leurs yeex le chef-d'œuvre
de cette eolkction, dont l'auteur parait être simple
ment... llolbein.
0 Dans ce même numéro d'avril, une intéres-
sante élude de M. Campbed Dodgson sur Hans
SehaldBeham,— la siiite'de l'étude de M. Wcaletur
lis vieux maiires des Pays-Bas à l'Exposition de
Bruges, — la description des difTérenies a-uvres
d'ait appartenant au di:c de Devoushire, depuis un
dessin de llolbein jusqu'à des Vierges en bois
sou'pté polyehroiné du xiv et du xv° siècle, une
terre cuilede Rosselllnoct une statuette de PigallP,
— et enfin une hcu.cuse évocation, par MM. Th.
Norman poi^r le texte) tt Griggs pour les illuttra-
lions), des Vistiges meLacés et charmants d'une
.Vngleterre studieuse et seigneuiialo.
0 Chaque mois parait, en outre, une soi te de
supplément du Lur ing.on Magazine destiné aux
amateurs (qui est à Celle revue ce qu'est la (Shro-
tiiqne des Arts à la Gazeite des beaux-Arts). On y
rend compte avec un détail viaimeLl merveilleux des
venles de tableaux, de gravuie.--, de livres, de mon-
naies, de piévies d'argenterie, d'œuvres d'ail de tout
genre, qui ont eu lieu dans le mois, non seulement
en Angleterre, mais à l'élranger. Le supplément
d'avril, dont une giande partie est consacrée à la
question de la " tiare de Sait;ii)hainès », est parti-
culièrement intéressant.
BIBLIOQRAPHIB
La belle exposition de Bruges de l'an dernier a
laissé une impressien trop profonde pour que nos
lecteurs ne nous sacbeut pas gré de leur signaler
la remaniuable Bérie de pholographies que la mai-
son F. Bruckmann, de iSluiiich, vient d'éditer pour
en conserverie souvenir et cou inuer aux amateurs
et aux travailleurs la vision de tant d'ceuvres venues
de tous pays et aujourd'hui elis|.orsées de uouAOau.
Celle colleclion idont il existe un catalogue spé-
cial) ne comprend pas moins de 198 photographies
de formai 111-4" et du prix — très minime, vu leur
pnrfaite exécution — de 1 mark. Toutes les ceuvres
marquai tes de l'exposition, dont beaucoup n'axaient
jamais été reproduites et appai tiennent à des col-
lections privées, se trouvent là; plus duo, eans
dîute, aura plaisir à les y retrouver.
NECROLOGIK
On annonce la mort de il. Charles Perrandeau,
artiste peintre, né à Sully sur-Loire Loiret. E ève
ET DE LA CURIOSITE
mi
diCiban^l, il débuta au Salin en 1880 avec le
liMoAM- Extase, obtint une mention Iionorable en
18-Jl avec La Mort de Jésu: et La Veuve, puis
une m-^d ille dt 3' classe au Salon dj 18?('« pour
son tableau Misère, et une médaille d'ar^ nt ;i
riixposilion UnivcrfcUe de 1830. Kri 183 ', il passa
do la Sicioié des Artistes fracçais à la Société
Nalionale des B aux-Arls, où il envoya quelques
scènes do ^'-nre, d'ordinaire imprégnées de tristes e
et do mélancolie, des marines et des paysages, d'une
exécution sibre et cons:iencieuse.
Ou annonce la mort du peintre Georges Ca'Jot,
décédé le 23 juin à Paris, à l'à^'e de quarante six
ans. Il était né à Paris en 1857.
IClèvo do l'Kcole dos Arts d'coralirs, puis de
l'Kcolo dos B'.'aux-Arts, il exposa régulièrement
au Salon à partir da 1877, et obtint une 3' médaille
en 1882, puis en 1888 une médaille de 2' classe.
Médaillé à lExpo.silion de 1889, il rei.ut à l'Expi-
silion de 1900 une médaille d'or et la croix de la
],é;;ii)n d honneur.
Celait un des talents les plus délicils de ce
temps-ci. Enrôlé, dés sa fondation, à la Société
Nationale di's Beaux .\ ri s, il y avait exposé do vigou-
rc IX morceaux de nu, d'uno note très personnelle.
Il s'était, depuis une dizaine d'années, spécialisé
dans le jiortra t, et particulièrement dans le por-
trait au pastel oi'i il s'iusjiirait heureusement des
maîtres du dix-huitième siècle et où il avait con-
quis une légitime noloriété.
Ea Ville de Paris lui commanda un panneau
La Philosophie, qui future à 1 Uotel do ville. Il
exécuta égalemoal des travaux importants à Arras,
à Oloron, tt lans diflërenls hôtels pTrtxuliers de
Paris, Plusieurs musées de province et do l'iHrauger
possèdent do ses toiles.
M. Aristide 'Vig leron, le sympathique comm's-
saire géuénil de la Société dei Arlis'es fran;ais,
dont le i)enlre Uùvb 1 a populari~é les traits dans
]iliisiiurs tabl aux, est mort le 13 juin, prosquj
suhtoment. Il était né e\ 1817 à La Il.irguc, »ux
environs de .'^edan. Après avoir passé par le pro
fessoral et le journalisme, il fujait parlie de l'aJ-
miuislra'iiin des Beaux-.Vrt", lorspic fut fondée la
Société dos Artistes franoiis. Appelé par M. Bailly
aux fon -lions de Cjmmi-,sairc géiiériil de celle
Société, il r.Mnplit tout lo rCîte de .-^a \io ces fonc-
tions délica'es, en y app^irlaul dos qualités de tact,
d'auiabil lé cl de bonne humeur qui lui avaient con-
quis toutes les sympathies.
On annonce de Toulon la mort de M. Jean
Nldjrlinder^ directeur du muséebibliolhèqiu' do
lu v.llo. Il élait Agé d' so xante-lix-huit ans.
Nous apprenons la uiirt, ft l'iigo do so'xaute-
di\ 11 uf iin<, d) M. Pierre Cliarles Loizoau de
Graridmaison, meuiliie c.irr spund ml do Plus-
liliil archi^ist') hou >ra re d lu Iroet Loire, cheva-
liir d) la L''gion d'il inneur.
M. do G audinais)n avait ]uiblié un Rrand
uouibrj de d icu nouta ot de travaux relatifs ft
1 hialuiro do la Tour.iine, d )nl plusi.'ura furt'nt
ciiinmuiii(piés aux réuniiuis anuuolles des Sociétés
des Beaux-Arts dos U'partonionls.
On annonce la mort do M. de Hefner-Alteneck,
critique d'art, directeur du musée natioual d; Ba-
vière, décédé le mois dernier à Munich, à l'âge de
quatre-vingt-douze ans.
Le pemtre d'uistoire et de scènes orit;ntales
Franz Eisenhut est mort le 2 juin, à Munich. Il
était né le i'i janvier 1.S.j7, à Deutsch Palanka
Hongrie , et, apr.'s avoir étudié à r.\'-adéra:e de
Munich, arait voyagé en Asie M neura, en .Vfrique,
on Franc \ et s'élait ensuite fixé à Munich, l'ne
de SOS meilleures œ ivres est \c Combat de coqs,
qui Oit au miséa do Budapest.
MOUVEMENT DES ARTS
Colleetion Zygomalas
■V'ente de tableaux faite à la galerie Georges
Pait. le 8 juin, par M' Chevallier, MM. ti. Petit
et II )scnberg :
Tnblenux. — 1. Bosnard. Songeuse : 6.200. —
3. Boudin. Port du Camarel : 5.0C0.
7. Daubigny. Li Ituissoau : 21.100.— 8. Dau-
mier. En troisie ne classe : C.IOO. —0. Eantin-
Lilour. L'Aurore : 7.700. — 11. Harpignies. Le
Mitin dans la vallée : 4.0.30.
Jacque (Ch). 12. Le Printemps : 18.0J0. — 13.
Bergère et son troupeau au bord dune mare :
11.000.— la. Les Chênes : 21.000 — 16. Mi.ulons
pa'ssant : 13 5C0. — 17. L'Orage loi. .tain : 8.5tO.
Jougkiud. IS. Li Canal (-ITct de lune) : G.3iX).
— 10. Le Canal à llordrecht : lO.OJO. — 20. La
Bue SaiiitSéverin : 6.00). — 21. Le Cansl : S.200.
— 2J. L'Hiver sur le canal : li.mj — 2i. L'Hi-
ver en llolland) : 8.000.— 25. Le Campanile, Rct-
terdm JelTut du malii;) : 18.500
Lépinr. 20. La Seine au l'ont-Royal : 6.00D. —
27. Bry-sur Marne : li.eôO. — 28. La Seine & Cha-
renton : 6.ti00. — 30. Hier : 6.900.
82. Monct l.n Débâcle: 28.500. — 31. Monet.
Vélh.'uil : 10 000. — 31. Monlicelli. La Bonde
dins le parc : 8 000.
3.j. Pissarro (C. Jardin à Pontoisc : 4.000.
Sisley. 36. La 1! )ule de Vcrsiillos : 8. KO. —
37. Les Bords du Loing : H. 100. — 3S. L'Hiver :
ll.(X)0.— 39. Lo Village: 8.400.— 40. Soleil couchant:
11.000. —41. Ilampton-Court : 7.5tHL
4L Van Marcke. Uoutréc à la ferma : 2L0.")0.
/iom. 44. Le Grand C mal (olf-t du soir) : 58.00*1.
— 40. Le Palais des l),(ges : 13.100. — 47. I.o
Canal (Venise) : 2.L003.
Aquirelles. — W. l'orai i. A la porto du 1" bu-
reau : 72).
l'otal : 4r2.100franes.
Tableau par H Fragonard
Vontt faite à l'Il.'ilel Urouol, ^all^.• 10, lo 0 Juin,
par M* M. Dcloslro et M.M Puulnio cl U. Ijis-
quiii llls :
Sjuvieni-loil Cidre ancien Louis XVI, on bjii
s.-ulj)ti ol doré : 41.200.
Tabloou pnr J -F. Mlllot
Venti' faite .'k niôl.l llrou )t, salles 10 et 11, lo
13 juin, par M" Murlio cl Chevalli.r.
La Herse : il.CHJO francs.
204
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Collections de M"< C. Leloiig
(aiiqiiirmij vente (1;
Vente faite à l'IIotel Drouot, salles 5 et 6, du
16 au 20 juin, par M* Clicvallier, MM. Mannhoim,
Cinessa et Français.
Instruments de musique. — 5. Arehct d î F.-N.
Voirin, a Paris; violon : IW. — 6. Arcliet de Pec-
catte; violon, (jarni écaille et or : 270. — 10. Vio-
loncelle de Carlo- Antonio Testoro, à Milan, année
17o') : 2.050. — 2.5. Violon ancien, français, por-
tant une étiquette de (iiiadagnini : 300. — 20. Vio-
lon i'alion ancien, fond de Grar.cino : 1 050. — 27.
Violon de Antonius Stradivarius, année 17:^0 :
12.000. — 2S. A'iolon de .\nlonius Stradivarius,
année 1725 : 10..500.
PorcHiines. — 35. Potiche, Chine, famille rose ;
à Heurs sur fond rouge d'or ; 6.900. — 44. Doux
jardinières oblongues, ancien céladon gris bleuté
de la Chine : 1.200.
Éventails. — Gl. Eventail du temps de !.. XV,
nacre dorée à personnages; Pienaud et Armide,
médaillon en grisaille, à Amour-: : 560. — 63. Even-
tail, nacre dorée à médaillons, ép. L. XV : G .0.
Montras. — 87. Grosse montre à musique, en
cuivre, acrobate à mouvement automatique. Dix-
huitième siècle : 400. — 88. Grosse montre en ar-
gent; scène d'intérieur à mouvement automa-
tique Dix huitième siècle : 420.
Bijoux et orfèvrerie. — 114. Pendentif négril-
lon en argent émaillé, perles et petites rose. Dix-
sept'ème siècle : 1.150. — 209. Médaillon rond
p'int sur éniai', buste d'hoame, ép. L. XIV : 680.
— 3 3. Deuxméd lillons ronds en écaille sculpt'e il
peint'î : le Coucher de la mariée, le Fruit de
l'amour secret, d'après Baudouin, xviii' siècle :
1,030. — Boite oblongue en racine, miniatures :
portraits de trois jeunes femmes, ép. L. XV : Gi'X
— 245. Pelote à épingles, deux médaillons en
anc'enne porcelaine tendre de Sèvres ; 2.050.
2GS. Quatre plats ron ts à contours moulurés,
armoriés, vieux Paris, xviii' siècle : 1 030. — 269.
Sept plats ronds à contours moulurés, chiffrés ou
armorié-!, vieux Paris, xviit" sièc'c : 2.C00.
314. Jardinière en métal laqué, à deux mé-
daillons, ép L. XV : G. 500. — 347. Christ eu bois
sculpté à feuillages, xviu' siècle : 580.
Dentelles. — 357. Deux mètres quatre-vingt-dix
d'ancienne guipure de Venise à reliefs, à flrurs ;
3.003. — 358. Quatre mètres quatre-vingt, en trois
coupes, d'ancienne guipure de Venise à reliefs, à
fleurs : 1.40J. — 359. Deux mètres quatre-vingt-
quiize d ancienne guipure de Venise à reliefs, à
petites fleurs : 1 520. — 3-^0. Trois cols en an-
cienne guipure do Venise à gros reliefs : 1.100.
Bromes.^ Pendules. — 417. Pendule en bronze
doré, style antique, cadran signé : Barancourt, à
Paris, ép. L. XVI : 1.500. — 408. Pendule ronde,
édicule soutenu par des colonnettes, cadran tour-
nant, ép. L XVI : 1.180. — 423. Cartel-applique
en b.-onze doré, à Am mrs, nuages, colombes et ro-
cailles : 2.550.
(P V. la Chronique des 13, 20 et 27 décambre
1902, 2. 9, 16, 23 et 30 mai, 13 juin 19u3.
Sièges. — 4-'i2. Qialre chiises bois sculpté et
U'qué gris, à feuilles d'acanthe et baguettes enru-
bannées, signe es : Jacob, ép. L. XVJ : 2.000.
Afeuli'es. — 448. Traîneau en bois sculpté et
doré, à feuillages, dauphins, ép. K'g-^'nce : 2.400.
— 4'i9. (Cabinet à deux lortes, en laque nnii' et or,
à paysages, ép. Hégenci : 1.7.50. — 458. Console
oblongue, en bois ajouré et sculp'é, à feuillages, ép.
Kégence : 3.15"). — 462. Deux étagèr.'s en bois de
lilacage. xMii' siècli' : 3.G00. — 4C7. Tab'e con-
tournée, en bois do placage, ép. L. XV : 1,680. —
4(i9. Colfrct à bijoux en laque noire cl or. sujets
de slylo japonais avec bronzes, ép. L. XV : 5.200.
— 471. Tabl -bureau en bois de placage avec bron-
zes, ép. L. XV : 3.10J. — 475. Table de dame.
bois de rose. ép. L. XV : 8.1.50. — 478. Cmimode
en bois de placage, bronzes, ép. L. XV : 2iX)3.
485. Table-rognon, bois de placage, ép. L. XVI :
1.520. — 485. Meuble en bois de placage, ép.
I.. XVI : 5.000. —485. Paravent à cinq feuilles,
en acajou, ép L.XVI : 1.550. — 491. E-ra'-b ireau
à cylindre, en racine, feuille en tapisserie au point.
ép.'L. XVI : I..550. — 493. Table de nuit en bois
de placage, bronzes, ép. h XVI : 3.500.
500. Trumeau en bois sculjité et doré, à guir-
landes, rubans, etc., ép. L. XVI ; 2..Ô0O.
507. Grand tap's. rosrice centrale, entrelacs sur
fonds roses et jaunes : 4.350.
'Total de la cinquième vente : 294.732 fr.
Sixième Vtuto
Vente de tableaux faite à lllôtel Drouot. salle 1.
le 23 juin, par il" Chevallier, MM. J. Ferai et L'ar-
cade.
AquarelU. — 6. Éco'.e française. L'Heureux
instant : 1.680.
Tahlejux. — SO. Guido Reni. L'Enlèvement de
Déjanire : 2.700. — 3S. Lancret ;attr. à N.) (deux
pendants:. Scènes galantes : 10.000.
49. Peyrotte. Le Singe avocat: — Le Lou]i ber-
ger; — Le Chat et l'oiseau : 4.500. — 52. lîaoux
(Jean). Deux pendants : La Surprise agréable; et
53. Les Vestales : 3.5.50. — Ê.;ole française. Le
Mezzettin : 2. ISO. — 88. Boiser.es peintes, sculptées
et dorées : 5.-520. 800 et 300.
Total de la sixième vente : 132 845 francs.
Total des six premières ventes : 9.133.409 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de l'ivoire artistique moderne, au
musée GaUieia, jusqu'au 31 juillet.
Expos'tion de dessin? et aquarelles de MM. Her-
mann Paul, Jeanniot. Léandre. Louis Morin.
Sem. Vallotton, et de terres cuites de M. Guil-
laume Laplagne, galerie Bernheim jeune, 8, rue
Laftitte, jusqu'au 5 juillet.
Exposition do tableaux de M. Charles Berthier,
galerie Silborberg, 29, rue Taitbout, jusqu'au 12
juillet.
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. - Imprimerie de la Gazette des BeaiuArls, 8, rue Favarl
N- 20. — 190n
BUREAUX : 8, RUE FAVART f2« Arr.!
11 T„niet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
C<RAISSA.NT LE SAH^UI MA1IN
les ahcn.ièi à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluilement h Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oisc. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ITuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
>^j'i^^j),' ]■:>■[■ une vérité dé.s longtemps ro-
^U\^^!^ connue iiiio la vie des peintres
p-\Vt^j4 l'esté durant de loni,nics années
liiûykCfci difficile et ))récairc. La gloire et la
fortune, (juand elles viennent, se font atten-
dre. Kt c'est pour les plus originaux qu'elles
sont les plus lentes :i venir. La banalité a
vite fait de con([uérir une notoriété qui ne
laisse pas d'élrc commode. Au contraire,
l'ci''ivrc personnelle est par nature celle à
qui le succès se refuse le |dus aisément,
liarcî qu'elle clinquo la routine et Irouljlc les
l)aresses accoutumées. L'histoire est pleine
do la renommée de peintres lard venus :i la
célébrité, après do durs combats : c'est jiar-
lois dans une extrême vieillesse que l'homuie
do génie a joui de la récompense duc à ses
elïnria.
Kn i)ralique, celte loi sévère a les plus
étranges coiiséqu';nces. Tel peintre, devenu
un muitre et trop âgé pour persévérer dans
le travail, voit ses toiles atteindre des prix
très élevés, tandis qu'il décline ilans la mi-
sère, 'l'i'l autre, jiressé jiar le besoin, a jadis
vendu, pnur une somme di'Tisoire, dos ta-
bleaux qui, dix ans après, sont très rcclior-
cliés. 'l'ol autre, onlin, a consacré sa vie ;'i la
rechorclio et au labeur sans songer luèuie à
rien eu retirer, et ses héritiers végètent ilans
une conditiiui parfois très dure, alors (pivsos
ii'Uvros prolilont aux marchands habiles.
reut-éiro y aurail-il un moyen de remédier
à ces anomalies cl de réparlir plus è(|uilitblo-
mcnl le bénèlii'o, refusé fi l'heuro présente, ù
ccux-lîi mémos (|ui y ont les plus réels !ilres.
Les auteurs dranialiques ot les musiciens
sont protégés, eux et leurs œuvres, par les
droits d'auteurs. Il serait possible d'imagi-
ner un équivalent pour les peintres. Toute
vente |)ul)lique donne lieu à la perception
d'un droit au prolit des commissaires-pri-
sours. Xe pourrait-elle donner lieu aussi à
un droit en faveur des artistes dont les œu-
vres seraient vendues? .\insi serait atténuée
celte injustice regrettable et parfois doulou-
reuse dont la jeune Société des Amis du
Luxembourg s'est déjà préoccupée.
NOUVELLES
*** (int été inaugurés pendant la dernière
i|uin7.aine :
Le dmiancho 28juin, à Lyon, un moni:n\enl
ù .\iigiistc Burdeau, ci-uvre du sculpteur Au-
guste iioiicher et de rarcliilecle Ciaslon Trélal;
Le même jour, ù Bry-sur-Marno, un monu-
ment au sergent llolï, ivuvre du sculpteur
Magron et de l'architecte Débat ;
Le même jour, à .^^nlon, un monument aux
soldats du canton morts en 1S701871, anivre du
sculptoui- Monnier ;
Le lundi G juillet, ù Saint-Ktalo, un monument
au corsaire Koberl Surcouf, oeuvre du sculpteur
l'aravaniez.
Le 2;! mai dernier a été inauguré A Tnnana-
rive un liusto do l'induslriol cl colonisateur
.loan I. aborde.
Le ilimanclio l\ juin n été inauguré d Saint-
Liiuronl-dcMure Isère), sur la toinhodu peintre
et graveur .I.-It. l'uncei, un mi'daillon de l'ar-
tiste, leuvi'O du sculpteur Millvfaut.
4,% M. ("dermont-Ganneau a fait la remise à
M. 'l'rawiuski. secrétaire ngenl comptable des
luuséos nationaux, pour élre joints i\ la liaro
dite " do Siiïliipluirnès ... des ipiatro échantil-
lons du travail do M. ltoui-honio\v>ki, exécutés
par ce dernier sous sa surveillance, cl qui
témuiKncnl irrécusabloment do t'inaulhcnlicilii
206
LA CHRONIQUE DES ARTS
do la tiuro : la reproducliun d'un fuseau do la
tiare ; celle de l'épisode d'urncmenlaliun Cldo-
ris et Zéphirc; celle de la tète de Tliémislocle,
el. un spécimen de carrelage exécuté avec le
même poinçon qui servit à l'arlisto ni«se pour
fabriquer la liarc. A ces ((iialre échanlillons est,
joint un outil, le poinçon-perloir avec lequel
liouchomowski cisela les perles qui or.ient
l'olijet.
**+ L'exposition d'art français dont M. Henri
Bouchot a émis le projet au lendemain de l'ex-
position de Bruines vient d'entrer dans sa
jiériode af.tive. Kile a pour programme : l'art
sous les "Valois (I3')0 15S9) et comprendra des
tableaux, des miniatures, des émaux et des
tapisseries. KWa aura lieu vraisemblablement
au printemps de 190i.
Orfcaniséc sous la présidence d'honneur du
ministre de l'Instruction publique et la vice-
présidence d'honneur du directeur de lÉcole
des Beaux-Arts et du directeur de l'Enseifrne-
ment supérieur, elle a comme président M. Ay-
nard, membre de l'Institut Les membres du
comité sont, pour le conseil de direction : 'MW.
Georges Berger, présidetit de l'Union centrale
des Arts décoratifs ; Léopold Delisle, adminis-
trateur de la Bibliottièque Nationale; J.-J.
Giiilïrey, administrateur des Gobelins ; Ka-mp-
fen. directeur des mii-ées nationaux ; Pascal,
inspecteur général des Bâtiments civils; —
pour le conseil d'organisation: penlures, M. G.
Lafenestre ; miniatures, M. Henri Omont ;
émaux, M.E.Saglio; tapisseries, M. Fenaille Le
président de ce conseil d'organisation et vice-
président de l'Exposition est M. Robert de Las-
teyrie, professeur à l'École des Charles.
Le secrétaire général est M. Henri Bouchot,
assisté de M. P. -A. Lemoisne; les trésoriers
MM. ï. Mortreuil et P. Lacorabe.
ji;*^ En présence du grand succès obtenu
par l'exposition de l'Ivoire, au musée Galliera,
il a été décidé que le musée, qui ferme habi-
tuellement à 4 heures, resterait ouvert jusqu'à
5 h. L''2 pendant la durée de l'exposition.
^*^ Le docteur Paul Riclier, membre de
l'Académie de médecine, a été nommé profes-
seur d'anatomie à l'École nationale et spéciale
des Beaux-ArLs, ea remplacement du docteur
Malhias Duval mis, sur sa demande, en congé
illimité.
4*, Le musée de l'Armée vient de recevoir
du granJ-duc Nicolas Micha'ilovilch, un por-
trait représentant un oflicier général du pre-
mier Empire.
»** La Bibliothèque Nationale vient d'être
mise en possession des ijapiers personnels du
peintre, poète et sculpteur Auguste de Châ-
tillon, d'un manuscrit inédit, et de toute sa
correspondance qui contient un grand nombre
de lettres d'artistes célèbres et d'écrivains de
l'époque romantique. Victor Hugo, Tli. Gautier,
Gérard de Nerval, Barbey d'Aurevilly. Charles
et Auguste Vacquerie, le peintre Sochire, puis
une trentaine de lettres de M"" Victor Hugo et
une correspondance intime avec une dame
restée inconnue.
Ces papiers avaient été remis )iar un cousin
de rarlibte au regretté Anlony Valabrègue. et
c'est d'après quelques-uas de ces documents
inédits que celui-ci avait écrit l'article paru ré-
cemment dans la Revue de l'aris sur Auguste
de Chftiillon et Victor Hugo.
Nous appelons l'attention des curieux et des
chercheurs sur ce fonds, qui va être mis à la
disposition du public; ils fioiirront y puiser
plus d'un détail savoureux sur les artistes et
les écrivains de cette période.
**» M. Osiiis vient de faire don k l'fxole
orientale des langues vivantes de la reproduc-
tion en marbre par M. Antonin Mercié, du
Nuïsc de Michol-.\nge destiné d'abord à son
tombeau etqu'd fait l'omplaccr par un moulage
en bronze de l'original.
i*ii, On annonce de Troyes qu'un incendie
a détruit en grande partie, dimanche dernier,
la belle maison dite de l'Election, datant du
xvi« s'ècle, curieux spécimen des anciennes
constructions troyennes et surmontée d'un
clocheton terminé par un admirable épi en fer
forgé qui, heureusement, a été retrouvé dans
les décombres.
Il est à souhaiter cpie cet édifice, qui était
c'assé par la Commission des Monuments histo-
riques, soit rétabli dans son aspect primitif.
*** Le Congrès de la Société française d'Ar-
chéologie, dirigé par M. Eugène Lefèvre-Pon-
talès, a tenu cette année sa soixante-dixième
session à Poiliers, du 14 au 21 juin. Plu-
sieurs communications intéressantes ont été
faites, notamment par Jl. ïornézy. président
de la Société des Antiquair s de l'Ouest, sur
les aris picturaux en Poito i au temps passé ;
par M. Eambaud, sur les sculpteurs poitevins
du XVII' s'ècle; par M. Bertholé, sur l'architec-
ture Plantagenet, etc. Les séances furent,
comme de coutume, entremêlées de visites
aux monuments de Poitiers et des environs
à Montmorillon, au.x ruines de Sanxay, décou-
vertes parle P. de la Croix, etc.
*** Une très intéressante exposition de por-
traits anciens, organisée par MM, A, Bredius,
Hof^tede de Groot, Moes, Martin, et d'autres
érudits ou collectionneurs de la Hollande, vient
de s'ouvrir à La Haye. Fort bien installée dans
les salons du Cercle artistique de cette viUj,
elle durera jusqu'au 1" septembre et s'annonce
comme devant obtenir un grand et légitime
succès. Elle ne comprend pas moins de 8 por-
traits de Rembrandt, dont plusieurs inédits, et
9 de FransHals; un grand tableau de Eegents
pur B. van der Helst, très important; une foule
d'autres portraits de Mabuse, Th. de Keyser
Moreelse, Elias van der Voorl, Ter Borch,
Maes, Gov. Flinck, Verspronck, Rubans, van
Dyck; un portrait d'Albert Cuyp, signé et daté
lc4i; un autre de M"» Vigée-Lebrun, venant de
Pologne, etc.
^:*,(. La belle mosa'i'que connue des archéo
logues sous le nom de " pierre sacrée de The-
vesle », qui avait, comme nous l'avons annoncé,
été volée il y a onze mois au curé de Tébessa,
vient d'être retrouvée. La police de Soukharas
a mis la main sur les voleurs, deux Siciliens,
qui avaient déjà trouvé un acheteur au prix de
l'.'ô.ChO francs, mais n'avaient pu encore opérer
la livraison de l'objet. La mosaïque a été
retrouvée absolument intacte.
ET DE LA CURIOSITE
207
Nouvelles du Musée du Louvre
Une peinluie bien française, de la seconde moitiO
du XV" siècl''. vient eufin d'enlrer au Louvre par
voe d'acquisitii n. L'ifU\re est d'une haute dii-
tinclion, d'un charme rare u'exprestion et de cou-
leur ; rare aussi est le sujet, du moins à cctie date
(vers 1480) tt dans les écoles du Xord : c'e^t
L'Invention de l-x croie Crotc. 11 faut rapproi lier
ce tableau, qui, dans Ja vente du 7 juillet dernier
à Amslordam où il a été acquis, figurait sous la
nom de Thit rry Bout.", du tabb au bien connu de
('.lianliUy, également tt aussi à lort attribué au
maitio de Louvain : L% Cérémonie de la transla-
tion d'une châsse, et d'un aulie lallcau du musée
df! Lîruxellos : Prédication d'un érèiiiie nu milieu
d'an paysage. Ces œuvres, probab.'ement de mains
dilTérenles, ont des caractrr. s communs it provien-
nint d'une môme iét.ion, qui est la Picardie on ro
Vali'nciennis tt Douait C'est le tableau du Louvre
([ui stmble présen'ir le plus d'analofcie avec la
suite de la vie de saint lîcrtin, attribuée aviC
quelque vraitcnablance à Simon Marniiop.
* *
r.. ij.
M.Georges Bénédile, conservateur des antiquilés
égyptiennes au Inu^ée du Louvre, viert d'obtenir
du gou\ernement kliédivial, pour nut:e musée, la
cession d'un mastubn de l'aneieu empire, c'est-i-
dire d une île ces chambres de sépulture de forme
quadranj^iilaire, construit- s en pierre et décorées
à l'iutéiitur de peintures représentant des scènes
do la vie civile. 11 sera installé piocliainemenl.
*
* *
On a exposé récemment au musée, dans la petite
salle des van Ostade, les deux paysages de Salomon
Ituysdaél dont lous avons annoncé l'atquisl.ion ;
dans la galerie fiiim.-bise du xviir siècle, un por-
trait de femme atlrihué A Tucqué ; enlin, dans la
galerie italienne, un portrait de feiiimo A mi-corps,
par Paris Bordonc, provenant du legs do M. do
Vandeul.
Les Envois de Ronio
I,os fètos (lu Genlcnaifc de la Villu Mèdicis
ont ulïort ;'i cen.\ (|iii y asbistèrciit la |iriiiicur
df.s oiivrafjes de nt la siiitn est aiijcuird'luii
réiuilo à l'Kcedo des I!cuux-.\rls, si liicii i|ui'
ro|)irii<in s'est de''jà prniKinctio (iflieneuscineiit
à li^ur sujet. Ils n'ont pas trouvé nràe'o élevant
elle, et les crltiiiucs l'oriimlécs sont allées
juscju'à coMchiro à l'inutilité ou au élancer du
|iri.\ de lloiiio. rculèlro est-ce dépasser i|uel-
(jne peu la mesure eiu du moins méconnaître,
on ee 'lui conccrno les pen.sionnalres elrj la
Villa Alédieis, l'e'Mal actiiid d'une .situation
partiiMilière. l,'.\cudémio «les lieaii.x .\rts ne
s'empressaiit j^ue'rc^ d'ajipurter à l'inslilullon
les rajouiiissenii'iits utiles, les élèves ont on-
trepri.s delà réfermer eux mêmes; mais ou
piesscnt à quelle prudence leurs tentatives
d'émancipation sont obligées, scus peine de
voir supprimer la pension dont ils jouissent,
et une pareille contrainte est bien pour tjêner,
sincn paralyser leur ellort. Ils n'en sont pas
moins parvenus ù ce résultat digue de remar-
que : dans chaque section 1: se lecconirent
des ouvrages d'inspiration toute moderne,
alors i[ue, aux termes du règlement, le sujet
devrait en èlre exclu?ivenientemprunté " à la
mythologie, aux littératures ou à l'histoire
ancienne, sacrée ou profai.e ■>. Malgré llns-
titut, la preuve a été ainsi faite que le
climat de la \'ille Eternelle n est nullement
fatal il l'épanouissement élu génie français, et
il sied d'user de epieliiue bienveillance à l'é-
gard de ceux ((ui essayèrent, dans eles condi-
tions particulière ment défavorables, démettre
leurs visées en accord, en harmonie, avec les
libres aspirations de l'esprit contemporain.
Est-ce il dire que l'on toit fondé il dodarer
qu'il n'y a rien que ele banal, d'indifférent ou
de médiocre dans l'ensemble des envois'? Non
point, certes. La restauration de la Maison
du Cenlcnairp, à Pomjjei.est l'entreprise d'un
goût ingér.icux et d'un vrai savoir et tiès cer-
tainecLent au prochain Salon, ce labeur de
longue haleine et de liante porte e mettra ^L
Chillhit sur les rangs pour la médaille d'hon-
neur, .le ne prise pas moins vivement les des-
sins où ^L Corabeeuf renoue si résolument
avec Ingrt's. Son ]ioi trait et celui du sculp-
teur Ségoflin, la grande intimité villiigcoibO
où il a groupé les membres de sa famille, sont
d'un métier volontaire, patient, cl d une ob-
servation singulièrement pém trame. M. <Jui-
dor, liurinistc,s'aftirincen visible progrés, et do
même .M. (irégoire, médailleiir. C'est plutôt de
la peinture eju'est venu tout le mal, et, en
bonne éi(iiilé. nul ne s'aviserait de mettre lu
Juilitli de 'SI. tiibert au nombre des tableaux
heureux; la raison est-elle snfUsai.te pour
refuser tout charme à l'esquistedu Itrpcs par
M. Roger et pour demeurer insensible aux
rci-herches elont ne cesse jamais de Icnioi-
gner l'ait de M. Fernand Sa bat té .' l'uis, entre
les ouvrages ele sculpture, il en est eh ux. à
tout le moins, (|ui e-omniundent l'intérêt: une
èbuuchc dramaliiiue do M. l.anelowski cl, do
M. l'oue'haril, un UM^t-ivAc!, Li'.i liarileurs de
frr; n<ilre sympathie le rapproche des repré-
sentatieuis élo la vio ouvrière (pie l'art mo-
dirne doit au génial Constantin Meunier.
l'^n somme, plutôt iiuo elo récl.imor l'abedi-
linii du prix do lliuuo et do censurer, avci-
une paitiallto (larfois aveugle, lo labeur ele
ceux c|ui robliennciil. mieux vaueirait étudier
la régénération possible elo rinslilutionct son
assimilation faciles ii ce l'ilx du Salon elont
clia.'uii s'aceorelo à vanter les iiualités ol il
louer les bienfaits.
H. M.
(I) On re'gretlo do no pas revoir iV l'École' do.4
l!etiux-.\rls, le pliui ilocilé induslriedle ipie- M. Tony
(i.iiiiie'r avait inejnirii A lloiiio et qu<> l'Iuslitiit a
i\i\ . j'imn^iiio, exclure' do l'e-spcfitioa du quai
Miilaquuis.
208
LA CHRONIQUE DES ARTS
L'Inauguration de la Maison de Victor Hugo
Le mardi :30 juin a été inauguvôo et rciiiis(! ;i la
Ville de Paris, piir M. l'aul Meurice, la célèbre
maison do la place des A'osgos a° 6 dont Victor
lUigo habita lo deuxième étage, de IS'i'i à 1848.
Otio maison, qui est devenue, comme on sait, un
musée consacré à la gloire de Victor Hugo, contient
trois étages, comprenant chacun plusieurs pièces
ayant formé vestibule, salle à manger, salon,
chambre à coucher, etc., tous les trois desservis
par un même escalier l'i rampe de fer Louis XIIL
Dès l'entrée, au rez-de-chaussée et le long de
l'escalier, on se trouve en face des dessins, pastels
et aquarelles de différents artistes se rattachant
aux œuvres dd l'écrivain ; illustrations de poèmes
ou de romans, affiches de théâtre, etc.
Au premier étage, un vestibule où, avec lo buste
de Victor Hugo, on rencontre des dessins de
Chiftlard. Ensuite, un Sidon rouge où sont exposés
une réplique du portrait de Victor Hugo par
M. Bonnat, les deux bustes de David d'Angers
et de Rodin, et le masque mortuaire exécuté par
Dalou ; puis des tableaux ayant trait à l'ojuvre
du poète : Fantine, par Carrière; Sarah la bai-
gneuse, parllenner; de Raffaélli, le Défilé des en-
fants et des vieiUards devant l'hôtel de l'avenue
d'Eylau en iH82 : de Fantin-Latour, Le Satyre;
de Devambez, Ji>an Valjean au tribunal; de lloll,
la ^'eitlée sous l'Arc de triomplte; de Jean-Paul
Laurens, Baudin tombant sur la barricade: de
l'ioybet, Don Ccsar de Bazan; de Rochegrosse,
une scène ies Burgrai-es \ de Besnard, La Pre-
mière d' " Ilernani »; de Luc-Olivier Merson, La
Esmeralda donnant à boire à Quasimodo; de
Grasset, Eciradnus; de Steinlen, Les Pauvres
gens; etc. Dans celte même salle, une haute ban-
quette sculptée par Victor Hugo et la fameuse table
où sont enchâssés les quatre encriers d'Alexandre
Dumas père, de Lamartine, de Georges Sand et de
Victor Hugo lui-même, avec leur porte-plume et
un autographe.
Dans une salle en retrait, la bibliolhèciue, com-
posée de 4.0Û0 volumes rares et de 5.000 estampes:
puis une amusante collection d'aquarelles et de des-
sins originaux pour les costumes des diverses pièces
de Victor Hugo; enfin, au-dessus de la cheminée,
un admirable portrait de Charles Hugo, par Au-
guste de Chàtillon.
Sur l'escalier qui monte au second étage, des ta-
pisseries, des affiches, des lithographies, un bas-
relief de Cross, une pendule, etc.
Au deuxième étage, trois pièces : l'une réservée
aux dessins de Vic'.or Hugo, que JM. Jjiile Ber-
laux a présentés le mois dernier aux lecteurs de
la Gazette; une seconde, occupée par la collection,
formée par M. Kocli, des panneaux et meubles
sculptés par Victor Hugo durant l'exil de Guer-
nesey ; puis, en retrait sur la cour, une petite pièce
où a été reconstituée, telle qu'elle fut le jour de la
mort, la chambre de l'avenue d'Eylau où Victor
Hugo rendit le dernier soupir.
Enfin, au dernier étage, mansardé, est le musée
des souvenirs de faiiille : portraits et photo-
graphies, puis la collection Bcuve, très piltoreque,
formée des objets dus à l'admiration populaire :
assiettes, pipes, flacons, bibelots de tout genre,
ornés de l'effigie du poète, chansons, caricatures, etc.
La remise de la niaisou de N'ictur Hugo s'est
faite avec une grande solennité ; y assistaient : le
bureau du Conseil municipal, des délégués de
l'Académie, les représentants de l'administration
des Beaux-Arts, des délégués des Sociétés des Au-
teurs dramatiques et des Gens de lettres, des
membres de la famille. Des discours ont été pro-
noncés par M M. Paul Meurice, Deville, de Selves
et Jules Claretie.
Donnons, en terminant, la composition du bu-
reau constitué par la Commission de surveillance
de la Maison de Victor Hugo :
Président : AL Paul Meurice.
Vice-présidents: MM. Georges Hugo, Jules Cla-
retie, membre de l'Académie franeaise : Bonnat,
membre de l'Institut; Dausset, conseiller muni-
cipal.
Trésorier : M. Gustave Simon.
Secrétaire : M. Lucien Pallez, statuaire.
-«•-^•o-**—
Achats du Conseil pjénéral dé la Seine
aux Salons
Société des Artistes français
PEINTURE
M"" Bourillon-Tournay : Portrait.
SCULPTIRE
Bastet : Eve, statue en marbre.
Caravanniez : Plaisir champêtre, statue en
plâtre.
Causse : La Source, statue en pierre.
Vasselot ; Souffle printanier, statuette en
marbre.
Vital-Cornu : Douceurs nocturnes, statue en
ph'dre.
Société Nationale des Beaux-Arts
serLPïrKE
Emile Pinchon : Cheval de chasse, plaire.
En outre, et en dehors des Salons, les bourses
artistiques du département ont été attribuées à
MM. Bussart graveur); Florian musicien);
Pourquet sculpteurr, Fidret i peintre , tt Ganu-
chard sculpteur .
Académie des Beaux-Arts
Séance du 27 juin
L'Académie des Beaux-Arts, toutes sections
réunies, u procédé à l'audition des cantates qui,
apiès les épreuves do la première sélection, avaient
été réservées pour lo concours du grand prix de
Rome composition musicale;.
Le sujet imposé était une légende irlandaise, à
trois personnages: Alyssa, mise en vers par
M"" Marguerite Coiflicr.
Après une très longue séance en comité secret,
l'Académie a accordé les récompenses suivantes :
1" grand prix : M. Lappara, élève de M. G.
Fauré.
Pas de 1" second grand prix.
ET DE LA CURIOSITE
?C9
2' socond grand prix : M. Pecb. élève de M. Ch.
Loncpveu.
Menlioii hoaorable : M. Paul Pierné, élève de
M. Cil. Lenepvcu.
Séance du t juillet
Prix. — L'Académie décerne le prix Nicolas
BaïUy (de la valeur de 1.500 francs et dosliné à
récompenser un arcliitecto pour l'une de ses u'uvres
construite et achevée dans les six dernières années),
;'i M. lîoeswillwald, arcliitecte, pour sa restauration
des monuments de Carcassonne.
M. Saint-Sains donne lecture d'une nouvelle
notice qu'il a écrite sur les lyres tt les cithares
antiques.
Académie des Inscriptions
Séance du 10 jiiiit
Prix. — Parmi les prix décernés par l'Académie,
mentionnons :
Prix Allier de Hauteroche '1.000 fr., numisma-
tique : à M. .lules Maurice, pour l'ensemble doses
travaux sur les émissions raonétairor: de l'empire
romain pendant la période constantinienne.
Séance du 26 Juin
Communications diverses. — M. Foucart con-
tinue la liicture de sa notice sur le culte de Dyoni-
803 en Attiquc
M. Victor Bérard communique, au nom de M. le
professeur llallierr, l'empreinte d'un sceau égyp-
tien trouvé dans les fouilles d'Ilagiu-Triada prés
de Pliaistos. rn Octo.
Ci sceau jircjvient des ruines d'un tombeau à cou-
polo. Il semble avoir fait partie d'un collier ù'or
dont les pendi.doques (lions accroupis, léto de tau-
rcaui sont semblables on mêmes identiques à celle
d'un collier trouvé à Mycèues (VI* lombtau,. Co
sceau porte le nom de la reine Tû, feoiDDO d'Amé-
nophis III.
On tait que les fouilles de Mycènes avaient déjà
livré un scarahéo de la nu'me reine et des cartou-
ches du même .\nién(i()his III. Voilà donc une date
de concordance entre les civilisalinns dis la ( Iréto
et da Mycènes; elle nous reporte au quinzième
siècle avant J.-C. C'est cxaclement la date que
nous donne la clironique de Parus jiour l'arrivée
en Grèce de Keknips, Danaos, Kadnios et autres
colons égyplu-plu'niciens.
M. Perdrizet fait la description des fouilles qu'il
a entreprises à .Saida, l'ancienne .Sidon, tt des dé-
couvertes archéologiques ('t épieraphiqiics ([u'il a
fuites dans les ruines du temple d'ICschmoun, dont
M. l'hilippo llurger aenlretenu A diverses reprises
r.\cadémi6.
M. Cartailhac correspondant do l'.Vcndémie, fait
on son nom 1 1 au nom de M. l'abbé lireuil, uiio
communication sur les peintures di' la grolte d'Aï-
laiiiira, prés du SantanJer. découverte en 1«H0.
('.os peintures couvrent les jiarois et le plafond
do la grollo dans toute sa longueur ('WO mètres). A
1 entrée, une largo salle de W mètres dont tous 1rs
plafonds sont peints ; on peut noti'r trois plafonds
successifs: le plusuncien, peint en noir, un second
en teintes plates rouges, lo dornicr, très supérieur,
offrant des représentations d'animaux, bisons, che-
val, sanglier, biches, etc., atteignant ii mètres 'M et
peints en rouge ou en noir. Ces belles peintures
so:.t localisées à l'entrée, mais dans toute la grotte
se trouvent des signes noirs inintelligibles, et des
gravures au trait d'hommes et de huttes.
Les attitudes et le modelé montrent que nous
sommes en présence d'artistes d'une culture déve-
loppée et dont la technique s'était pou à peu amé-
liorée. L'identité de ces leuvres avec celUs des
grottes françaises est absolue; elles sont le produit
d'une môme écde et répondent à des préoccupa-
tions et à des coutumes identiques
Les animaux représentés, ainsi qae le fait remar-
quer M. Salomon P.einach, sont tous des animaux
comestibles, jamais des cjrnassiers. C'étaient donc
pour les Troglyoytes pêcheurs et chasseurs, des
animaux désirables. Lofait qu'ils ont tous été figu-
lés autorise à croire que l'objet desarlistes primi-
tifs a été d'exercer une attraction magique sur les
animaux de même espèce. Ces peintures ne sont
pas les amusements de chasseurs oi.sifs, mais les
talismans de chasseurs qui craignent de manquer
le gibier.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
Tout Bruxelles, cette fois, est d'accord pour
admirer la dernière construction de Victor Jiorta.
Ce n'est point un palais, un hôlel, un édifice ofli-
ciel, une maison de bourgeois. C'est un " magasin •
giacieux, hardi, transparent. A l'extérieur, d'im-
menses baies cintrées où des veirièics gisantes-
ques s'enferment dans de légers cadres de granit;
à l'intérieur, des galeries superposées maintenu» s
par le plus original et le plus logique des jeux de
fer.
Voilà, donc un constructeur qui a le sens de la
vie actuelle, qui secoue la défroqu-) archéologique,
qui, loyalement, utilise les matériaux modernes,
(iii a longtemps nié Ilorla. Les excès do fos imita-
teurs maladroits ont créé d'injustes piéventions A
l'éeard de ses œuvres. Mieux que personne, llotta
dessinira't dos protils grecs. Je ne connais pas
d'archilecte plus renseigné que celui ci sur le passé
de son art. Il en parle en savant ot en amant. —
comme faisait Viollol-le-Duc. Mieux <|ue personne,
il sait à quel point les formes anciennes se.nt justi-
liées par d«s besoins disparus, — et c'est pourquoi
il ne saurait consenlir à pasticher. Demandant la
beauté A la franche exposition des parties utililai
res, contidérant le décor do la façade conimo lo
miroir lidèle de l'organisnie inthitur, et, surtout,
resliluant à la ligue arcliitectuiiiquo sa force tt sou
importance cérclirale. abstraite, Ilorla reste jdus
Bilromenl dans la grande tradition classique que
tous nos èclcclii|ues déb. tours do styles morts.
II. I'iéri:ns-Gev.vkiit.
REVUE DES REVUES
Lo Correspondant (10 avril . — Sous lo litre
Les Idées dans li peinture nllemnitdi' eouiam-
litir.iine. M. .\ndré (ierinaiii publie une inleros-
sanle étude sur dcu\ paiiitros r,nommé.i do Mu-
nich, olViant deux conceptions du monde toutes
■210
LA CHRONIQUE DES ARTS
différentes : Franz Sluck, dont on connaît les œu-
vres all^goriquea ou mythologiques, liymncs i la
vie et à la force l'auteur a bien mis en lumière ce
qui dillërenciait ses tableaux mythologiques de
ceux (le Bd'ck in, dont on les rapproche souvent;,
et Léo Sambergcr, portraitiste et philosophe pessi-
miste qui ressemble parfois, dans ses portraits de
femmes notamment, à un Schoponhauer peintre.
•j- La Mois littéraire et pittoresque (juin). —
Intéressante étude de M. l'iibbé BroussoUe sur les
interprétations diverses données par les artistes
de la scène do l'AiCcnsion (yl grav.).
— La Plume il.j juin . — Numéro consacré aux
Salons: ludéptndants, Société Nalioualo et Société
des Artistes français : articles do MM. A. Der-
vaux, Gh, Saunier, F. Fagus, L. Bazalgette (9 gra-
vures).
— Itésumé de l'enquête ouverte dans les livrai-
sons précédentes de cette revue sur l'éducation
nrtistique du public contemporain.
= Miscellanea d'arlo ;&"• 5-G. mai-juin 1903;. —
Étude de MM. t'.-N. Ftrri tit E. Jacobsen sur des
Dessins inconniis de Michel- Ange :'SÏ. Ftrri, auquel
s'associe le critique d'art bienconuu, M. Jacobsen,
établit clairement la paternité de dix dessins,
parmi ceux conservés au mutée d<s Ollices, qui
sont évidemment de la main de Michel-Ange. Ce
sont ceux étiquetés sous les numéros 14413, 1871S,
18710, 187-21, 18722, 1872^, 18729, 18735, 18730,
18737. M. Jacobsen a mmulieusemeut relevé Us
peli's indices qui permeticnt de reconnaître à coup
sûr leur auteur : similitude des filigraiies d'ua
papier avec d'autres papiers de dessins connus ;
mot écrit en marge de l'écriture du maitre, etc.
L'auteur de cette étude a retrouvé dans l'o'uvre do
Michel-Ange des coïncidences el des ressemblances
qui permettent d'établir la parenté des dessins du
musée des Offices avec les u-uvres plus complètes,
plus définitives, auxquelles ils ont ser^i d'esquis-
ses préparatoires : fresques de la clia pelle Sixtinc,
de la chapelle Paolina, elc. MM. Jacubsen et
Ferri nous promettent la continuation de leurs
recherches et nous font prévoir de nouvelles dé-
couvertes.
= Quelques documents sur Botticelli, par Jac-
ques Mesnil. — M. Mesnil présente des documents
précis touchant la date de la naissance de l'auteur
de V Allégorie du Printemps, sa maison natale, eu-
fin l'histoire de plusieurs de ses œuvres ; le Cou-
ronnement de la Vierge, àe l'Académie des Beaux-
Arts, {'Adoration des Mages des Offices et le ta-
bleau du mailrd autel des Conveitite, que M. Mes-
nil croit être attribué à tort à Butlicelli. Ce tableau
d'ailleurs, encore dans l'église des Convertito eu
1802, a disparu depuis. Peut-être fut il déiruit.
Plus probablement fait-il partie d'une coUectiou
particulière étrangère, parmi d'autres trésors in-
connus.
= Giovanni Poggi. Mino da Fiesole et la Ba-
dia de Florence. — M. Poggi a reclierché dans
les livres du couvent de la Badia (.\rchives de
l'État de Florence) les documents relatifs aux tra-
vaux exécutés dans l'église de la Badia, par Mino
de Fiesole : La Table de Biotisaloi Ncroni, le tom-
beau du comte l'go, le tombeau de Bernardo Giu-
gni, etc. Milanesi avait d('jà pu's5 à ces sources
pour annoter les Vde deVasari 'sans indiquer la
provenani'e', et Courajod également dans son tra-
vail sur Mino. Il a paru intéressant à M. Pi ggi de
donner le texte exact inti'giaement.
BIBLIOQRAPHIB
La Peinture à Troyes au seizième siècle, par
.M. Albert Baukau. Troyes, imp. P. Xouel, IBC:'.
In 8», 'iG p. avec 2 planches. ',Extr. de l'Annuaire
de l'Aube, année 1903.)
■Voici, d'un écrivain liion connu poar ses excel-
lents travaux d'histoire locale et qui — on le rap-
pelait tout récemment à la réunion des Sociétés dis
Beaux-.Vits des Départements — eut le mérite do
montrer la voie suivie depuis par les archéologues
d'^ nos provinc-s, une nouvelle contribution à l'his-
toire de noire art fiançais digne d'être propo.'ée en-
core en exemple, aujourd'hui surtout que le» pro-
jet Bouchot » a remis à Tordre du jour Télude de
notre art nalional.
Quoique à Troyes et dans la Champagne méri-
dionale, au xvi* siècle, la peinture sur Vi rre et la
sculpture (1) soient supérieures à la peinlure pro-
prement dite, celle-ci cependant n'est pas sans né
rite, tt M. Brbeiu a pensé avec raison qu'il con-
venait de no pas laisser dans l'ombre les [anneaux
peints, parfo s très remarquablis, qu'on trouve
encore à Troyes, et de donner sur eux un trava 1
d'ensemble.
Après avoir exposé, en guise d'iniroduction,
l'apiurt des siècles précédents, dont peu de chose
nous reste aujourd'hui, rappelé les noms des peiu-
tres que les documents d'archives nous font con-
n^àlre et les ouvrages très divers — dessus dis
modèles pour les imagiers, les tapissiers, les cha-
sublicrs, les émailleurs, Its verriers; mise en cou-
leur des sculptures; travaux d'art décoratif; enlu-
minure des manuscrils et des gravures sur bo s;
peintures murales, enfin — dont ils étaient chargés,
il aborde cette peinture sur panneaux qui seule, ou
à peu près, subsiste aujourd'hui, et qu'on ren-
contre au commencement du xvr siècle, non seu-
lement dans les églises, mais aussi chez des par-
ticuliers, que des marchands fournissaient de
tableaux venus des Flandres. Le goût de la peinture
est alors très développé, et les arlisti s en renom
forment des dynasties qui se transmettent d'une
génération à l'autre les secrets de l'art et du mé-
tier, tels les Passol, les Pothier, les Cordonnier,
dont quelques-uns émigrent jusque dans des pro-
vinces éloignées.
Le musée de Troyes, la cathédrale, les églises
Saint-Remy, Saint Pantaléou et Saint-Gilles, la
chapelle de Saint-Marlin-ès-Aires, l'église de Sainte-
Savine, près Troyes, conservent plusieurs de ces
panneaux. Les plus remarquables sont : au musée,
un portrait de Charles de Relïuge, abbé de Mon-
tier-!a-Celle, de 1488 à 1Û17, qui rappelle par cer-
(1) Voir sur ce dernier point le bel ouvrage de
MM. R. Keechlin et J.-J. Marquet de "Vasselol,
La Sculi'ture à Troyes et dans la Chi^inpagne
méridionale au seizième siècle. Paris, Armand
Colin, 1900 ; in-^" ill. Il en a été rendu compte dans
la Gazette du 1" mars 1901, p. 260.
ET DE LA CURIOSITE
2U
lains délails le portrait de .luvénal des frsins,
j ar Fou:juet ; un v jl^^l d ; diptyque ou d.; triptyque,
daté de 1.W2, ofTrant V Assimpfion de la Vierge
avec, au revers, i'^in^e Elisabeth et saint Jean.nn
autre, repp.'s ntant Le Songe de saint Joseph ; un
autre tableau, dite de l.''f)6, djnt U sujet principal
est Le Jugement dernier; — àU ca hédrale, une
excellente copie, exéou'ée entre 1518 et lôil, de la
Cène de Léonard, dans un beau calre sculpté de
URena'ssan^e; — à Saiat-Kemy, des volets rcprc-
sen'ant L' Annonciat:onsi\ec,SLudoi, dos figures de
Vjrt i', puis d'autrjs panneaux encastrés dans les
bjiseries d'une chapelle ; — à 1 église Sainte-Savine,
la plus riche, un tableau à tro s compartiments,
de 1Ô31, où sont figurés La Rencontre sous ta
porte Djrt's, Li Naissan'^e de li Vierge et ta
P'-csen'.ation ; le relabld de la corporation des
vigner jnSjOlïrant Le Portement de croix, /,» Cru-
cifiemenl et La Descente dé croix, et qu'aCiiom-
pagiia;t sans doute la Mtse au tombeau et la
Résurrection qu'on voit dans une autre chapelle;
ua Saint Martin délicrant les captifs; un Af<ïr-
tij.-e de saint Siba-itien; enCa, un Moise sauvé
des eaux, signé; Pierre Lisxrl nom d'un artiste
qui appartenait à une famille do peintres anveriois
du XVI' et du xvu' siècle) cl dite de 1571. Cest la
dernière date que l'on constate sur les tableaux de
ce siècle co is Tvés à Toyes. Vers la lin du
XVI" s CCÎ8, du reste, les arts tombent en décadence
dins la capitale de la Cliamnagne, et le nombre
des peintres, comme celui des sculpteurs, dimi-
nue.
M. Buboau no se contente pas de donner l'énu-
miration de ces œivies ; lont la list-i complète
avec celle des noin-i des artistes relevés dais les
pièces d'arcli v s est jointe à ce travail); il en donne
une étadd raisonnée, en détermine le caraclire tl
essaie, autaut que faire se peut, d'y d'imèler les
inlUieiiccs élrangcres, llamandes, italiennes ou al-
lejiaiides, qui s'y combinent et vienne it de plus
en plus Si mêler à la ^eiac française, si même il
ne s'agit pat, comme on l'a v«, d'une oïuvre tout
à fa t exotique. Diux photogravures, daprés des
panneaux de l'êglisc de Sainte Sav. ne, complc'ent
cette d cum jnl ition.
Mais pouripi n U SiciéLé Académiqic de l'Aube,
qui a riio lUi'ur d ; publier dcf travaux aussi utiles,
ne Idur fait-jlU pas, à son tour, l'honneur de re-
proiuîtions plus lisibles tl d'un papier ]ilu3 dé-
ce, il '.'
A. M.
NÉCROLOaiE
Nous avons h; Irés vif regret d'annoncer la mort
do notre d stingnv colltiborateur Louis-Alfred de
Champoaux, ancien in^y cleiriles 1! au\-.\rt.- et
des travaux lli,^toril|nes de la Ville en retraite, et
conscrva'eurde la liibliolh,'>que de l'Union centrale
dos Arts décoratifs, déoéJô le 2(5 juin à l'uris, à
l'Age de soixante-dix am.
Né à Uonrges lo 30 avril 183;), Alfied do (lliam-
poaiix vint à Piiiitvers l.S,VJ ot entra d.ins hs bu-
reaux do 1 ll.'lrl de ville. (Juulqui's année» plus
tard, lors do la création do la «(Cllon historique
des travaux do lu Ville lio l'aria, il y lut atluclié
un dc'S premiers, ji lij d vint un des inspcCleurs
des Iteaux-Arti de la Ville, cl euliu fut attaclié an
mu'^ée Carnavalet. Après avoirquiltéce poste.il fut
nommé conservateur de la bibliothèque de l'Union
dis Arts décoratif •>.
Archéologu» érudit, d'une sciencelrès si'ire, c'était,
en o lire, un écrivain élégant. Il laisse, notamment,
une histoire du meuble, en deux volumes, publiée
dans la biblio hè]ue d î l'Knscignement dos Beaux-
Arts un travail, en collaboration avec son parent;
l'architecte G. Gauchery, sur Les Iraraux d'art
du d'Jc de llerry, cl \\a livre pirecicux : L'Art dé-
coratif dans li vieux Paris (18)8;. recueil de ses
articles publiés sous le même titre de 1800 à 1895.
dans noire Oatelte des Beaux-Arts, à laquelle il
donn>, en ou'r;, d'int brossantes études sur Les Jie-
lations du d te Jean de lierrij arec l'art italien
(1888 : Un nouveau musée du Louvre 18%), pre-
mière idée du mus' 0 du Mobilier franc lis créé
quelques années plus lard; L'Ancienne école de
peinture de la Bourgogne (189S), etc.
.Savant aussi modeste qu'érudit, M. de Cham-
peaux, malgré les services rendus par lui à l'admi-
nislrati in des Beaux-Arts de la Ville, n'avait leçu
aucune d stinclion honorifique. Il (sl permis de re-
gretter celte injustice.
Mardi dernier 7 juillet, est mort à Paris à l'âge
de quatre-vinKl-sii ans, 1) dessinateur Michel-
Charles Fichot. Né i Troyes le 6 juin 1817, il
détint, dès l'âge de dix neuf aas. le collaboralcar
du peintre Iroyen Araaud dans l'illustration du
Voyage archéologique dans le dépwtement de
l'Kuhe d j ce d ;rnicr et se consacra des lors presque
exclusivement à la reproduction, par le crayon ou
la lithog-apliie, des anciens m 'iiumonls ai son
pays ou de la région environnane. Citons, parmi
toa Couvre considérable, outre de nombreux des-
sins au Magasin pittoresque, à \ IlUntration
et dans d'autres j lurnaux, plusienrs pi niches pour
le Voyniji nrchéo'.ogiquc en Ch tmpagne du baron
'l'ajlir; 1 ilhnlration de la Monographie de l'église
royale de Siint-Denys, du baron de Guilhermy;
(le belles lithographies pour V Album pittoresque
et monutnc'ita '. du déparlcm !nt de l'A ube, d'Amé-
dée Aufanvrc, cl les Monuments de Seine-et-
Marne, du niém): entin, depuis 1S81, la Statistique
moiuinenlale du dépa •tement de i Aube, ouvrago
consilérablo dont Fichot avait entrepris ù la fois
la rédi-'tion et l'illustration et où il se proposiit
d étudier et de reproduire, pièce par pièce, tous les
monuments cl toutes les curiostés arche ilogiquos
de ce départ jnient. Celle précieuse et savante pu -
bication reste milhoureusomoat inacluvée: cinq
voium?s seulement onl paru; mais les dessins
orginaux existjnt pour toute la suite de l'ouvrage,
et il est grandement à souhaiter qu'une œuvre de
celle valeur no demeure pas iu:oiiipléte.
Le peintre Eugène Verdyea vient de mourir il
Urux -lies, ù l'ùge do soixante sept ans.
Art sl« véritable ot de grand talent, il ne fut pas
appréoié ft sa vulrur : il n'y a que peu d'années
qu'il avait i'.i nommé iirofesseur A r.VcaJémir de.s
lljuux .\rl.s d I Uruxc'li'g, et pou de jours S'ulomont
avant son dè.-ès le gnivorannont belge so déci Init
rnllii & faire r«cqiii.iiiiiin d'une di' sis toiles : /.<i
Meuse il Vait. pour le musée de Ilruxclles. C'eil
que, en poète cnthousiuit -, did.iignoux du succès,
soucieux seulement do Irauscnro ses èinolion.i
devant la nature, il se situait en dthors du toute
212
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
école, méconnu de ses anciens condisciples de l'ate-
lier Portaels, lesqnols l'accusaionl d'avoir quilté
la bonne voie, et n'appartenant pas franchement
non plus à la jeune génération. Mais ce fut une
âme d'artiate pénétrante et sensibl", un coloristo
délicat.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection P. Brenot
'Vente d'objets d'art de la Chine et du Japon
faite & l'Hôtel Drouot, salles 7 et 8, du 5 au 10 juin,
par M* Chevalier et M. liing.
Porcelaines. — ]. 'S'ase en porcelaine de la
Chine à grosse pause. Fond bleu turquoise et
émaux violets, jaunes et lilas au grand fou: 2.800.
— 2. Vase de forme et couleurs analogues à mo-
tifs floraux: 2.500. — 3. Bouteille en porcelaine de
la Chine, fond gros bleu, émaux turquoise et jau-
nes, à personnages : 2.150. — 4. Deux grands cor-
nets eu porcelaine de la (.'.hine élancés, renllemeut
en six parties égales; émaux verts et de couleurs;
Ta-MinyOuan-H (1578-1G20, : 4 300. — 11. Vase
Chine rouleau, émaux de la famille verte ; 3.650. —
12. Cornet Chine à balustre, émaux de la famille
verte, scènes guerrières : 3.700.
Matières précieuses. — 103. Coupe en cristal de
roche hémisphérique, évidée et gravure en relief,
travail indien : 3.400. — 109. Coupe basse en jade
vart émeraude: 1.500. — 110. Cassolette en jade
blanc, à têtes de chimères et animaux fantastiques :
3.700. — 111. (.'.assolette en jade blanc hémisphéri-
que, tètes chimériques, ornements gravés en relief:
1.100. — 112. 'Vase en jade blanc rectangulaire :
2.000.
Cloisonnés de la Chine. — 119. Doux grands
brfile-parfums, socle en bois sculpté, vasque sou-
tenue par trois tètes d'éléphants en bronze doré,
couvercle en dôme, émaux en bleu lapis, rouge et
blanc: 6.000. — l'^O. Brùle-parfums en ovale qua-
drilobé, quatre pieds tn bronze doré, à têtes de
chimères, émaux bleu lapis, rouge et blanc sur
fond turquoise: 1.8J0. —128 Brasero bas, ovale
lobé, chauve-souris et deux dragons en bronze
doré ; 800. — 139. Écran, plaqae rectangulaire en
hauteur, émaux polychromes, monture bois ajouré
d'ornements: 1.550.
Laques dit Japon. — Laques antérieures au
xvir siècle. ^ 1.53. Plateau rectangulaire, filets
de pèche qui sèchent, pendus à des troncs d'arbres
fourchu?, fond noir aventurinè. Époque de Kama-
koura : 3 2)0. — 1,59. Ecriloire carrée, fond pailleté
d'or, vieux prunier, t ronc noueux, en relief de laque
d'or, fleurs en cjrail : 1.000.
Laques du XVII" siècle. — 200. Petit cabinet
rectangulaire, en laque d'or, plantes et aibres,
lapins, oiseaux et papillons : 1.2M. — 221. Deux
boites à parfums en laque d'or, paire de canards
accroupis : 1.000. — 234. Balte à cartons de poésies,
rectangulaire : 1.S2Û. — 244. Kôrin. Écritoire car-
rée à angles abattus. Sur un fond d'or mat : 3.350.
Laques du xviii" siècle. — 255. Coffret com-
posant le « Jeu des Parfums « : 500.— 277. Boîte en
laque d'or, décor extérieur de glycines : 055. —
230. ColTret rectangulaire aux coins arrondis, aven-
turinè brillante, décor en laque d'or pavé, cerisiers
en fleurs : 900.
Laques du xix' siècle. — 354. Inro en laque
d'or, six frises d'animaux: 560. — 350. Inro jilat
l't carré, laque aventurinè pailleté d'or, feuilles de
cerisier, feuillage en burgau gravés. Signé :
Jokacai : 050.
lironaes de la Chine. — 402. Brûle-parfums,
bélier, imbrications semblables à des écailles, mo-
tifs archaïques en relief, patine brune tachetée de
rougo : 1.900. — 404. Vase balustre aplati, bas-
reliefs d'arabesques ; 2.800. — 405. Kléjihant style
archaïque, portant sur son dos un vase balustre :
;3.0(jO. — 421. Cuve surbaissée à tètes de chimèi'es,
patine brune marbrée rouge : 5S0.
Bronzes du Japon. — 447. Statuette figurant
(^^akya-Mouni debout: 1.000. — 475. Grand brùle-
parfums de temple, à panse hémisphérique; et 'i76.
Brûle-parfums de temple, sphérique, supporté par
des cariatides de diables accroupis et animaux zo-
diaques en bas-reliefs dorés: 1.000. — 477. Guer-
rier à cheval en aimure, armé d'un sabre et d'une
lance; 560.
Armes. — 511. Sabre à fourreau de cuir mor-
doré, garnitures en or, incrustations de matières
diverses : 510.
Produit: 167.000 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition des envois de Rome, à l'École des
Beaux-.\rts, quai Malaquais. jusqu'au 12 juillet.
Exposition des peintres du Paris moderne,
galerie Bavbazanges, 48, boulevard Ilaussmann,
jusqu'au '25 juillet.
Proi:ince
Beauvais : 5" Exposition de la Société des .\mis
des .\rts de l'Oise, du 12 juillet au 15 août.
Dieppe : 2' Exposition do la Société des Amis
des .\rts, du 19 juillet au 2S septembre.
Douai : 49° Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 12 juillet au 9 août.
Mâcon : Exposition des Beaux-Arts, jusqu'au
'24 août.
Étranger
La Haye : Exposition de portraits anciens au
Cercle artistique, jusqu'au 1" septembre.
Munich : Exposition do la Sécession, jusqu'à
lin octobre.
id. : Exposition internationale de l'Associa-
tion dos Artistes munichois, au Palais do Cristal,
jusqu'à fin oclobi'C.
Reichenberg (Bohême; : Exposition de por-
traits-miniatures anciens.
Spa : Exposition des Beaux-Arts, du 12 juillet
à fin septembre.
L'Imprimeur-Gérant : André Martv.
Paris. — Imprimerie de la Gazette des Beaux-Arts, 8, rue Favarl
K" Ù6. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART W Arr.)
20 Tuillet.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PJRAISSA.NT LE SAMIUI UA1IN
Les abcn.-iéi à ',a Gazette des Beaux-Arts reçoivent grattiiUmnit h Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seinc-et-Oisc. ... 10 fr.
Départetnents 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fï
Le ISTuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
;i, n'y aiirait |ias lieu d'accoriler
son attention aux croi.v de la Lé-
gion d'iionncur <|ui échoient pù-
riodii|uemcnt aux artistes comme
à d'autres catégories do citoyens, s'il n'était
utile de rcmari[uer comment il plaît le plus
souvent au gouvernement d'accorder ses fa-
veurs. La politi(|ue a fait son entrée dans la
république jusqu'ici respectée et paisible
des arts ; clic y exerce son intluence détesta-
ble; elle provoque les injustices et les lour-
des erreurs ; elle assure la prédominance de
l'intrigue sur le mérite. Le travailleur désin-
téressé, qui vil à l'écart, attend jusqu'à la
vieillesse la récompense lionorilicpie lento à
venir. 11 advient encore que des liionvoillau-
ccs spontanées et écpiitablos s'appliquent à
faire di^'ccrner les croix aux plus dignes, qui
oui coutume d'être les ]ilus sages et les moins
impatients, mais c'est l'exception. Les der-
nières |)romotions dénoncent précisément lo
rùle do la politique et du jeu occulte des rela-
tions li où les interventions do cotte nature
sont hors do propos. Lo lom]is est proche
où, jiour être récompensé, il faudra avoir
liorlraituré le ministre du jour, et idéalisé son
député.
Ces pratiques ne sont pas faites pour rehaus-
ser le prestige do la Légion d'honneur parmi
les artistes. 11 est vrai que l'inventeur île ce
« hochet i> fameux ne l'a point créa jiarco
qu'il avait bonne opinion des hommes. Ce
n'est pas une raison pour que les gouvernants
eu môsusont à U légère; gagner leurs faveurs
deviendrait un nu'tier où il faudrait plus ilo
patiouco (|U0 d'esprit, plus do conipluisunco
que de talent, et l'on verrait ainsi les ambi-
tieux, tiers d'une carrière ."1 côic, masquer
l'inanité de leurs mérites sous l'abondance
des distinctions officielles, t'n tel sfiectaclo
ne serait cependant [/as inutile s'il pouvait
ap]jrendre aux artistes à vivre pour eux-mê-
mes, et à se libérer du besoin puéril et nuisi-
ble d'une tutelle d'î'^tat. Il leur serait plus aisé
et plus noble d'attendre d'eux-mêmes cette
réforme morale si souhaitable que d'espérer
du gouvernement le discernement et l'indé-
pcndanco du jugement.
NOUVELLES
,1,** Parmi les nominations et promotions
faites dans l'ordre do In Li^gion d'honneur à
l'occasion du li juillet, nous relevons; les sui-
vantes qui inlèressenl lo monde dos aris :
Officier : M. P.irswillwald Paul-Louis), ins-
pecteur général des monuments liistorii|ucs,
ari'liitecle du gouvernemonl.
Chevaliers : MM. (iuifard (Dominique-Menri),
peintre décorateur : lioyé (AbelPominiquo' ,
l.onoiro dit Lenoir ICIwiiles-C.Hmille). cl .lean-
nin .Georgcs-Josepli), peintres ; Cortber (llenn-
Louis , sculpteur ; Vornier l'ùniloSéraphin».
graveur en nuHInilles ; 'riiiébault-Sisson. ciiti-
(pio d'art; Morin iliUionsliaux deorges .\lhorl .
arcliiteclo ; Flégier i.\iii.'e , idinposileur de uni-
sii|uo.
(pùny.aine :
1.0 dinianelio l'J juillet, h Paris, squnrodo In
Madeleine, un monument do Julos .'^unun, u'u-
vr(> ilu sculpti'ur l'uecli;
I.e nu''mo joui-, k MitmesdaCoquelto. un mo-
nument i\ l'ustour, luuvro du sculpteur l'.liad-
loux ;
Lo 14 juillet. & Agon, une statue do la lU^pu
bllquo, œuvre du sculpteur Dagunot.
LA CHRONIQUE DES ARTS
*** Par arrôtés du minislre de l'InstrucUon
p'Ubliquo et des Beaux-Arts, en date du 20 juillet,
M. Eilmond Saglio, directeur du musée des
Thermes et de l'hôtel de Cluny, est admis à la
rolraile et nommé directeur honoraire ;
M. Edmond llaraueourt, directeur du musée
de sculpture comparée du Trocadéro, est nommé
tîireoteur du musée des Thermes et de l'iiùlel
de Cluny ;
M. Enlart, conservateur adjoint de la Biblio-
thèque de l'École des Beaux-Ants, est nommé
directeur du musée du Trocadéro ;
M. d'ArJc.me de Tizac, sous-bibliothécaire à
l'École des Beaux-Arts, est nommé conserva-
teur adjoint delà Eibliothciiue de la même École;
M. DayroUes, homme de lettres, est nommé
sous-bibliothécaire à l'École des Beaux Arts.
Toutes ces décisions auront leur ell'et le
1" octobre prochain.
^î*. Les nominations suivantes viennent d'élrc
faites dais le personnel des Beaux-Arts de la
Ville de Paris :
M. Brown, chef du service des Beaux-Arts ie
la Ville de Per'.s, est nommé inspecteur en chef
des Bsaux-Arts.
M. Veyrat, chef de bureau au service des
Beaux-.\rts de la Ville de Paris, est nommé
inspecteur des Beaux-.\rls.
M. Victor-Eugène Bourgeois, rédacteur prin-
c'pal au service des Bjaux-.Vrts de la Ville de
Paris, est nommé sous-inspecteur des Beaux-
Arts.
M. Georges Gain, conservateur du musée
Carnavalet, adjoindra à ses fonctions la conser-
vation du palais des Bjaux-Arts de la VUle de
Paris.
M. Sellier, inspecteur des feuilles archéolo-
giques au m jsée Carnavalet, est nommé conser-
vateur adjoint dudit musée.
M Henri Lapauze est nommé conservateur
adjoint libre, sans traitement, au palais des
Beaux-.iLrts de la Ville de l'aris.
M. Planés est nommé attaché libre, sans
traitement, au musée Victor-Hugo, dit c. Maison
de Victor Hugo ».
M. Paul Beuve est nommé attaché de biblio-
thèque au musée Victor Hugo, dit ^ Maison de
Victor Hugo ».
^*^ M"" Reynaud, veuve du célèbre philo-
sophe Jean Reynaud, qui vient de mourir à
NeuiUy, lègue au musée du Louvre un très
très beau portrait de son mari par Ary Schefl'er.
A l'École des Beaux-Aris, elle lègue les des-
sins de Chapu qui servirent à l'e.xécution du
Génie de ilmmortalite pour le tombeau de
Jean Reynaud.
if:*j^ M. Paley, graveur de la Monnaie, vient de
présenter au ministère des Finances la ma-
quette des " jetons de caisse » en nickel qui
remplaceront désormais, à la Guadeloupe, les
petites coupures de papier-monnaie. S'inspi-
rant de types des collections ethnographiques du
Muséum. M. Patey a gravé, à l'avers, un pro-
fil de Caraïbe, ancêtre autochtone des Guade-
loupiens. Le front ceint d'une couronne de mé-
tal hérissée de plumes, ce sauvage, au nez
busqué, à la lèvre supérieure proéminente,
porle aux oreilles le » caracoli » et, au cou, un
collier de dents et de griffes de fauves. On lit
en exergue : « République française — Gua-
delou|ie et dépendances ». Au revers, M. Patey
a gravé simplement une pousse de canne à su-
cre, toute droite, qui achève de donner au jeton
un aspect de couleur locale très curieux. Ce
revers porte la li'^gende suivante : " Bon pour 50
centimes contre valeur déposée au Trésor,
l'.'OH ».
!(:** Le Journal Officiel a publié une loi aux
termes de lariuellc l'enseignement professionnel
de la dentelle à la main sera organisé dans les
écoles [irimaires de filles des départements oii
la fabrication est en usage, et dans les écoles
normales d'institutrices de ces mêmes dépar-
tements. Ces écoles seront désignées par dé-
cret.
Il sera créé dans les principaux centres den-
telliers des cours et des ateliers de perfection-
nement ou des écoles propres à développer
l'éducation artistique des ouvrières et des des-
si.iateurs.
i*,iiLa salle des Conflits, au Conseil d'Étal,
vient de recevoir un grand panneau décoratif
peint [lar M. Henry Lévy. l'auteur des fresques
de l'Histoire de Charleinagfie. au Panthéon.
Cette composition allégorique, qui groupe un
assez grand nombre de personnages, a été
faite sur ce thème : « La Jurisiirudence fixe le
sens de la Loi. » Elle vient d'être placée dans
la salle des séances qui prend jour sur la rue
de Valois.
**^: On vient de placer à la nouvelle Sor-
bonnc, dans la grande galerie de la cour d'hon-
neur, le vaste panneau de La Fvte du Len-
dit au quinzitine siècle, œuvre de Weerls,
qui figurèrent au Salon de la Société Nationale
des Beaux-Arls.
H;** Le peintre Poilpot a terminé deux nou-
veaux panneaux pour la Sorbonne. L'un repré-
sente la place Saint Marc, à Venise, avant l'ac-
cident du campanile.
L'autre est la place de la Concorde, vue d'un
point élevé du quai d'Orsay. On aperçoit, der-
rière les deux palais de Gabriel et la Madeleine,
les hauteurs de Montmartre qu'escaladent les
maisons jusqu'à la basilique du Sacré-Cœur,
dont les cinq coupoles blanches se profilent
dans le ciel.
^*jf Projhainement seront inaugurés les nou-
veaux bâtiments do la Bibliothèque Nationale,
oii M. Pascal, architecte, membie de l'Institut,
vient de reconstituer très exactement l'ancien
<i Cabinet du Roi ». Dans ce « Cabinet du Roi »
aura lieu une partie de l'exposition de l'art fran-
çais sous les Valois organisée par M. Henri
Bouchot : on y montrera toutes les enluminures
de manuscrits que commanlèrent les Valois
et qui ont été conservées jusqu'à n03 jours.
:(:*;): La Commission des Beaux-Arts de l'Hô-
tei-de-ViUe, présidée par M. Lau.sset, a prié
M. Quentin-Bauchart, son vice-présdent, de
faire connaître au Conseil municipal que M.
Besnard avait été choisi pour décorer une par-
tie du Petit Palais. M. Besnard est chargé de
la décoration picturale de la coupole du vesti-
bule d'honneur. L'œuvre de l'artiste sera payée
par la Ville en cinq annuités de li.OOO francs.
ET DE LA CURIOSITE
:'i5
*** La Commission du Vieux Paris vient
d'adopter le projet de M. Bouvard, que nous
avons exposé dans cotre avant-dernier nu-
méro, sur !o lotissement du Champ de-Mars,
les plantations des berf;es de la Seine entre les
ponts de la Concorde et de l'Aima, et l'élargis-
sement du pont d'Iéna.
La Commission a ens\!ite adopté le vœu que
la Ville se rende acquéreur du beau domaine
de Bagatelle, cette enclave qui oijcupe plus
d'un quart du bois de Boulogne, et qui, en ce
moment, esta vendre pour la somme, relative-
ment minime, de huit millions.
♦** r.,e Conseil municipal vient d'accorder à
la Société du Salon d'automne l'autorisation de
s'installer au Petit Palais dos Champs-Elysées.
Sa première exposition aura lieu en novem-
bre.
Le bureau du Comité est ainsi composé :
MM. Eug. Carrière et Albert Besnard. prési-
dents dhunncur: M. I-'ranz Jourdain, président ;
MM. Y. Kamboston, Desvallières, G. Lefèvre,
vice-présidents ; M. Lopigisch, secrétaire gé-
néral; M. E.-A. fruchet, trésorier.
**), Le peintre Dumoulin vient de faire don
au musée Guimet d'une quarantaine de toiles
rapportées d'un voyage en E.^tréme-Orient en
1H87. où il avait été envoyé par le ministère de
la Marine. Ces tableaux, qui ont trait aux reli-
gions de l'Extrême-Orient, seront exposés dans
une salle particulière du musée.
**(, I.o dimanche 0 juillet a été inaugurée. ;'i
l'église du Vésinet, près Pans, une décoration
de chapelle due au pinceau de M. Maurice
Denis, qui avait déjà décoré, l'an dernier, une
autre chapcllo de la même église.
:(<*4t Après avoir trop souvent l'occasion de
dénoncer lies vandaliMues, nous sommes heu-
reux de signaler aujounl'hui ([uo sur la de-
mande de la municipalité do Camaret (Einis-
tère), la Commission des Monuments histo-
riques a ai'cepté, en principe, le classement du
petit l'ortin appelé, (lu nom de son consiruc
leur, ctiAtcau Vauhan, déclassé par la (iucrio
il y a trois ans, et qui allait être mis en vente.
C'est un bon exemple, trop rare, donné à. nos
nuinicipalités françaises.
**4c La belle Collection de lableaux et d'objets
d'art, récomment donnée, comme nous l'avons
dit, il rfttat hollandais par le peintre II.-W.
Mcsdag. et (]ui poile le nom de " Musée Mes-
(lag », est ouvert uu public depuis hier :ii juil-
let.
«•* Depuis lo 1.") juillet, une très belle expo-
sition d'ii'uvres do .lan vin (ioyen, organisée
par .MM. Erederik Muller, est ouverte au
JMUséo municipal d'Amsterdam. Cette expo-
sition est l'omposéo d'envois l'aits à cette occa-
sion par des galeiies purlii'ulières : anglaises,
allonuindos, bi-iges et suisses. Elle compte une
ciii(|uiiiilaine de tableaux du malliv, et un
choix d'uni! soixantaine do dessins.
1,'exposition sera ouverte jusi|u'ù la lin
d'aoïlt.
**,» Nous oinprunluus au Temps les rensei-
gnoment.s suivants sur les découvertes archéo-
logiques >pii se conlinuont à Itome.
Des fouilles sont commencées depuis quel-
ques jours au Palatin, en vue de mettre à. dé-
couvert les monuments de l'ère républicaine et
tous les vestiges des primitives constructions
qui s'élevèrent sur la fameuse colline.
Les explorations se font dans cette partie du
Palatin qui constituait la cime du Cernalu^,
c'est à-dire entre la maison dite de Livie. celle
de Tibère et le temple de la Mogna Mater, et
jusqu'aux marches dénommées àcala Cad qui
mettaient en communication le mont avec la
vallée Murcie.
Dans cet espace se trouve un groupe d'édi-
fices se rapportant aux origines de VUi bs et à
son fondateur; on espère y découvrir des ves-
tiges du temple de P.omulus, du lugurium de
Eauttulus, du Sacrarium des Argéens. Les
constructions sont faites en blocs rectangu-
laires de tuf, et il est à remarquer que ce coin
du Palatin fut toujours respecté et ne fut
Jamais envahi par les nombreux édifices de
l'ère impériale.
La pioche a attaqué d'abord l'intérieur de ce
que l'on croit être W-Edes RomuU, construc-
tion rectangulaire en face de la Scala Cad.
Déjà sont revenues au jour plusieurs rangées
de blocs ds tuf, lesquels semblent descendre à.
une grande profondeur. Dans la terre que l'on
enlève ont été recueillis do nombreux frag-
ments d'objets votifs, ex-voto de type ar-
clialque allant de la période de Villeneuve
jusqu'au deuxième siècle avant noire ère. Co
sont pnncipalement des vases et des tasses
élrusijues d'un vernis noir brillant; des scu-
delli ou palères de terre rougeâtre, dont le fond
est peint de palmettes ; quelques unes ont une
tète de Vénus do profil et, tout autour du bord,
des cercles d'ondes.
A chaque instant, les terrassiers rencontrent
des éboulements d'anciennes lalomies, qui sont
de véritables cavesde tuf. Placées à une certaine
profondeur, ces latomies furent ensuite conver-
tits en des cuniculttm do drainage aboutis-
sant à des citernes; elles traversent tout le
sous-sol de la colline, et ces primitives ivuvres
hydraulii|ues fourniront des indications pré-
cieuses sur la topographie do la ville de
Komulus.
*** I.e portrait de Hodin, dil au pinceau du
peintre américain John-W. Alcxander, vient
d'être ac(|uis par le musée des Beaux .\rls de
l.i ville de Cincinnati, où il demeurera exposé do
r.ii;on iiermanente. Celte belle toile avait déjà
obtenu une médaille d'or à Paris, au Salon de
lyoo.
»** l'n nionumenl à Kicliard Wagner sera
inauguré à Berlin lo I" octobre prochain. Il est
dû au statuaire Ebcrlein, qui a utilisé dans
sa composition une osi|uisse tracée par la main
do (iiiillaunio II et roprésenlanl le Irouvôra
Wolfram von Eschonbach. Cette ilguro est
pincée au pied du socio sur lequel est représenté,
assis, l'auteur dos Xibelungen. Do grandes
fêtes musicales seront donni'os à l'occasion do
rinaiigiirulion, à laqiiello assisteront des dé-
légués do tous les pays.
210
LA CHRONIQUE DES ARTS
Les Concours pour le prix de Rome
Les deux concours de peinture et de seul
pture viennent prouver à nouveau de quelle
décisive iini)ortancce!it leclioix duprogriunme
lionne aux artistes qui prennent p:at à ces
épreuves. Le textedont ils ontà s'inspirerdoit
ne i)ro]ioser à l'interprétation qu'une action
simple, précise, nettement délinic. Ainsi en
est-il advenu pour le concours de peinture, ou
la donnée était Le lUiuur de l'Etifnnlprodii/iie.
Si les résultats ont varié selon les tempéra-
ments et les aptitudes, du moins perçoit-on
que les candidats n'ont ressenti aucun embar-
ras à incarner cet épisode fameux. M. Mon-
chalilon s'est manifesté coloriste de goût,
épris des jeux do lumière; M. MuUer a témoi-
gné de la sensibilité et de la délicatesse. On
s'est réjoui de retrouver à l'Ecole des Beaux-
Arts M. Bourdon, dont un tableau exquis,
paru au dernier Salon, liante encore le sou-
venir; c'est, entre les dix légistes, le [dus fon-
cièrement artiste, à notre gré, avec M. Gontier,
disciple de .Jean-Paul Laurens, peintre dans
la manière forte, dont la conception gran-
diose fait vaguement songer à Daumier.
L'autre concours présente un ensemble de
beaucoup moins intéressant, et, sans nul
doute, cette infériorité est jîlutôt imputable
aux maîtres qui règlent ces épreuves qu'aux
élèves qui les subissent. Nous ne retrouvons
plus ici, tant s'en faut, cette unité d'action,
tout à l'heure constatée et louée. Voici le pas-
sage de la Bible destiné à fournir aux con-
currents le sujet de leurs bas-reliefs : Dnlila,
api'ès avoir coupé les cheveux de Siumon
pendant son sommeil, nppelte les Plidislins
qui s'emparent de lui. Cette donnée complexe
a eu pour elfet d'entraîner à des recherches
de pittoresque qui ne sont guère du domaine
du statuaire. ;\[. Boudier lui-même, artiste de
goût et de savoir, ne s'est pas défendu de s'y
complaire. La puissance du modèle revêt,
chez ^I. Descatoire, les alknvs d'une emphase
quelque peu théâtrale; je préfère à sa compo-
silion celle de M. Piron, d'un dramatique
plus expressif, et celle de M. Caliy, dont
l'œuvre quasi inachevée n'en décèle pas moins
un artiste iiromis à un bel avenir.
l'EIXTir.E
L'Académie des Beaux-Arts a rendu le
samedi 18 juillet son jugement pour le grand
prix de Rome (peinture). En voici le résultat :
Grand prix de Rome. — M. ilonchablon (An-
dré-Jean), né à Paris le l.j mars 187G, élève de
MM. Jules Lefebvre et Tony-Robert Fleury.
1" second grand prix. — M. Mfiller (Yves-
Edgard), né à Vitry-le-François (Marne) le 22 dé-
cembre 1876, élève de MM. Jules Lefebvre et Tony-
liobert Fleury.
2' second grand prix. — M. Boissolier (Georges-
Alexandre Lucien\ né à Paris le 1.5 mars 1876,
élève de MM. Bouguereau, (labriel I-'errier et
Dagnan.
SCULI-ri-UE
Le mercredi 22 juillet a été rendu le juge-
ment concernant la sculpture. En voici le ré-
sultat :
Grand pri.r de Homo. — M , Piron Kugène . né
à Dijon le SO avril 1875, élève de M. liarrias.
1" second grand pris:. — M. Boudier (Jules),
né à Paris le 26 octobre 1878, élève de .M. Thomas.
S- .fécond grand prix. — M. Gaumont iMarteP,
né à Tours le 27 janvier 1880, élève de M. Barrias.
Les prix de l'iome du concours d'architec-
ture, dont le sujet est : Vnc place pnblii/iie,
seront décernés aujourd'hui.
Les Achats de l'État aux Salons (1)
L'I'^tat vient de faire aux Salons les nou-
veaux achats suivants :
Société des Artistes français
l'ElNTriiE
.\lizard : Pour l'absent, pendant la pêche d'Is-
lande.
M"" Amon : Sur la terrasse.
BcUemont : Au pays des pécheurs Irritons.
Bill (Lina; : Matinée à Gruissan.
I Cabanes : La grande prière à Biskra.
Cuclioud : Retour des champs, Savoie.
Décheuuud : Portrait de ma Dière.
Jl"° Dufau : Partie de pelote au pays basque.
Fanty-Lescure : En Trégor ; l'imagier.
Fouqueray : A l'abordage.
Fournier Louis-ÊJouard : Le Maraudeur,
Gagliardini : Été sur la grand'place.
Geuly : Le Déjeuner.
Grau : La Deule à Pont-à-Vendin.
Grun Jules) : L'Antiquaire.
tiuillou : " Cest mon père qui l'a péché ».
M"" Guyon : Les Ramendeuses : Bretagne.
.lolyet : Indiscrétion.
.Kimfs Kaycs : Vne rivière du Xord.
Laparra : Job (triptyque .
I^aronze : L'.ingelus.
I^avalley : A Cythére.
Ijecomte A^ictor) ; Après dîner.
Marioton : Au matin d» la rie.
Mundineu : Sortie de uiesse à Iloueilles.
Moreaux : L-'gende de saint Martin.
Moteley : La neige à Clrcy.
Nuirot : Le Lac du Bourget.
ItoulTel : Les Braves gens.
l'anzi : Marseille \rue du Frioul).
Troncy : Quiétude.
VoUon : Le doux foyer d'Armor.
SCULPTURE
Alapelit'î : Le Lanceur dVpervic', stalue plaire.
Bourlange : Le Frisson, statue pierre.
Breton : Les Per!cs, groupe pbUre.
Ganiez : Un résigné, buste lirunze.
(7outheillas : Le Bûcheron, statue plâtre.
(!' ■y. Cltronique des .Arts des 13 et 27 juin,
p. 189 et 2».
ET DE LA CURIOSITE
M Diélorli» : Sommeil, statue marbre.
(iaïKlissard : La Bonté, statue plâtre.
Gr-ber : /.a Mort du chef, groupe marbre.
Lîbatut : Enfant mnrtyi-, statue plâtre.
Larroux : Jeune mendiant . buste bois.
Marquât : Fin de labeur, statue plâtre.
Muscat : Li R-ttour du grand-père, groupe
|)ierre.
Pendarii'3 : La Muse consolatrice, groupe
plâtre.
l'erron : Femme au bain, haut relief marbre.
Pr'yre : Harmonies, haut-relief marbre.
Vallon : Lionne et lionceaux, groupe plAtre.
ARCmTECTI HE
Moisand : La ChapclU palatine, à Palerme.
l'olart : Carrelage dans l'église Saint-Jacques,
à Bologne.
Soîiété Nationale des Beaux-Arts
i'i-;iM I iti;
I'. Garrierl'ellcuse : Au réveil.
Durst : Ni'ige d'automne.
.T. Frappa : Phryné.
(iâsperi : La Nuit qui vient; étang de Granges.
Girardet : Dans les hauts plateaux après
.l'or a lie.
Mavel : Soir dans le Valais.
Henry Laurent : Le Moulin de Chantemilin.
!\I"" Huot : Le Feu intérieur).
Langrand ; Le Tournant des meules.
Larrue : L'I'.coUer laborieux.
Lehasque : Le douter sur l'herbe.
Pelecier : Scène d'intérieur.
M"" Villedieu : La Loge [enfants au spectacle .
S(;ri.i'TURE
BourdoUe : Masque de Beethoven, bronze.
Fii-Masseau : Deux So'urs, masques en luarbre
rose.
Kromenl-Meurice : Dragon armé de la lance,
statuette en ph'itio teinté.
KBJETS v'.\m
Taxile Doat : Cérès et 'Vénus, panneaux eu grés.
La liste «les acliats de la Ville donnée dans
noli-e numéro du '.l'i Juin doit rire ainsi roni-
jjlétée, a])ri''S le vote du Conseil municijjal :
.V la Socii'lé des Artistes français, section des
objets d'art :
M"" G. Lccr.ux : deux reliures d'ait;
A la Socléti'! Nationale des Beaux-Arts, soclion
do la gravure :
M" Malo-ltenaull : MariAnnil;. eau forl^'.
Académie des Beaiix-Arls
Séance du li juillet
Pri.v. — I/Acaih'miedrcorni' 11' prix .\ry ScliulTor
iO.OUO francs — gravure en laille-douce. exi'culéo
))ar un artiste français) l'i .M. .Iules .lacquel, pour
sa gravure du lahlenu do Moissonlor, connu snus
cotlo désignation: iS(J7.
Séance du 18 juillet
Dmalion — Il est donné lecture d'un acte de
donation fait à l'Académie par M. et par M"^' Ber-
taux, statuaire, de 2C0 fr. de rente.
Les arrérages de cette rente seront employés à
la fondation d'un prix annuel dit : ■< Prix Léon
lîertaux •> qui sera décerné ù l'éléve-femme sculp-
teur ou peintre qui sera admise à entrer en loge
pour le concours du prix de Rome, soit de sculp-
ture, soit de ]ieinture. t>; prix déviait tire attribué,
s'il y a plusieurs concurrentes, à celle qui aura
obtenu le meilleur rang, et, si deux concurrentes
obliennent le même rang, à l'élève sculpteur.
Concours. — L'exposition du concours Troyon
(peinture aura lieu au musée de Caen les 23, 24 et
20 juillet: le jugement aura lieu le 25.
Académie des Inscriptions
Séance du 3 juillet
Épigraphie phénicienne. — M. Clermont-Gan-*
neau présenfe, à propos du procès-verbal, quel-
ques observations ayant trait à la communication
qui a ('té faite à la dernière séance par M. Per-
driz-it sur diverses antiquités pro;cnaot de -Sidon.
Il a constaté que la belle slaue dont une pho-
tographia a été soumise par celui-ci à l'Académie
oll'ie une particularité d'un grand intérêt qui avait
échappé à l'attention. Kile porte, on elTel, gravée
sur lo bras droit une inscription phéniciennj do
deux lignes apparente sur la photographie même.
11 est à désirer qu'un estampage en soit pris.
Eu second lieu, M. Clermont-Ganmau rappelle
qu'il a déjà signalé, il y a environ trois ans, l'exis-
tence des niagniliques chapiteaux formés de tau-
ri'aux agenouillés rappelant ceux du jalais achiî-
ménide de Suse, et qu'il en avait abrs expliqué
l'origine comme le fait M. Perdrizct.
Fouilles en .Afrique. — M. Gagnai lit une lellro
du docteur Carton sur l'état doj fouilli's que cet
archéologue exécute à i;i Kenissia, prés de.Sousse,
pour lo coniple de l'.-Vcadéniie et avec le concours
du capitaine Ordioni.
L'uuleur y meiilionne que le dégagement du tliéA-
Iro est poursuivi méthodiquement. On y a décou-
vert presque entièrement le para.icenia, le mur du
fond do la scéae et une jiarlie do 1 orchestre.
Les découvertes h s |dus intér.-ssanles ont été
faites <lans un sanctuaire orienté à l'est et qui ren-
ferme les aulils en maçonnerie entourés do stèles
votives i'i enililénus puniques.
Au pied de c?8 deruiircs. on a mis à découvert
plus do aOO lampes j)iiniques, des ossuairoa ren-
feiiiianl les restes de pelils animaux sn.-riliés,
des linlle paitiims cl des slaluellcs en lerie cuito.
Knlln, a\i foui de l'aire sacrée, on a mis ;'< jour
nii grand escalier dont les marches pcu\oal déjà
être suivies sur une longueur de viugl uulres.
Sénnci- du 17 Juillet
.•<éance' publique annui'llr'. — L'Académie fixe
sa séiince puldiquo annuollo au vt>ndredi 13 no-
vembre.
218
LA CHRONIQUE DES ARTS
Les Collections de l'école de l'Extrême-Orient.
— IjG sei:rélaire porpéluel donne leclure d'une Itl-
tre dans lujuelle le directeur de l'éoole françaito
de l'Extrême-Orient annonce ;'i l'Accad^niie qu'une
parlio des collections de l'c'coJi; a été détruite par
le cyclone qui a dévasté la ville d'Manoi et une
parlie du Tonkiu dans la nuit du 8 juin dernier.
Les pertes font considérables. La plus sensible
est celle d'un bon nombre de maguiliques porcc -
la'neJ chinoises et de manuscrits préci»u.\.
Monuments d'Afrique. — Dans une lettre adres-
sées à JI. Berger, le R. P. Delattre annonce la
découverte qu'il a faite de deux nouvelles urnes à
inscriptionp. dont il envoie le croquis.
il s'ag t de doux amphores à queue ou urnes à
queue, semblables à celles qui ont été mises au
jours daus les sépultures de la nécropole voisine
de Sainte-Monique.
M. C.agnat écrit qu'il a étéavisé de la découverte
faite à Souk-Ahras par le docteur Rouquette, mé-
decin major de l'armée, d'une fort be.li lampe
d: bronze, trouvée, avec une paitie de son caudé-
libre, dans les ruiner d'un édifice de l'époque
cbréti.nne.
Art gréco-égyptien. — M. CjUignon donne lec-
ture d'une étude sur une lête en marbre, prove-
nant d Egypte, acquise par le Louvre en l'JÛl.
(.resl une 1ète plus grande que nature représen-
tant un atblé.e aux oreilles tuméfiées. Le style et
l'expression du regard dirigé vers le haut font peu-
ter à l'école de .'^cjpus et dénotent un original
gioc.
C'est un document important pour l'étude des
rapporls artistiques: entre l'Egypte des Ptolémée
et les écoles de la Grèce propre dont l'influence
s'est e.'iercéi à Alexandrie au début de la période
gréco-égyptienne. Ce monument oifre, en outre,
une particularité curieuse pour l'étude delà techni-
que du marbre.
Le nez et le menton présentent des sections net-
tes à la surface soigneusement polie, indiquant
l'emploi de morceaux rapportés.
Comûiuiiications dicerses. — il. llonioUe fait
l'dxposé de l'état d'avtincement des fouilles de
Dc:phes et de Delos.
Société des Antiquaires de France
Séance du i3 mai
M. Henry Martin présente un livre d'Heures
écrit en leltrts blanches sur vélin noir, qui sem-
bla provenir de Jean, duc de Berry.
51. de Mély parle de reliques de la Couronne
d'épiUiS, qui auraiv;nt été conservées tn 8u4 à .\ii-
la-Chapelle.
M. Blauchel fait une communication au sujet
d'une reprébenlation du dieu Sucellus, conser»ée
au musée de la Port« de Gi'oux, à Ndvers.
il. l'ubbé lieurlier communique une amulette en
s rpenline porlaul une double inscription grecque.
M. E. Lefévre-Ponlalis fait une communication
au sujet d'un devant d'autel du xu' siècle cûnser\é
au musée de 'Vich, en Espagne.
M. Monceau parle de poids en bronze à sym-
boles chrétieus, trouvés eu Afrique.
Séance du 20 mai
M. Lauer entielient la Société d'une image du
Christ conservéd à Sainte-Praxéde de itome, et il
présente la photogiaphie d'une autre image sem-
blable, conservée à .Saint-Jean-de-Lalran.
M. DemaiEon écrit au sujet d'urie découverte de
vaisselle romaine ea argent, qui a eu lieu à Iteims
en PJi.lO.
M. Hauvelte discute la restitution d'une inscrip-
tion grecque en vers trouvée à Paros.
Séance du 27 mai
M. Chenon présente une statuette gallo-romaine
sans tête, trouvée à Chateaumeillan (Cher .
il. Schiumberger présente des miniatures qui
ont été découpées dans un manuscrit du Moyen àgo
contenant le roman de Lanci/lot du Lac.
Séance du 3 juin
M. Poinssot fait un rapport sur les fouilles qu'il
vitnt de faire à Dougga Tunisie) et que nous
avons signalées ici (1 .
M. Durrieu présente des photographies de mi-
niatures conservées à Bourges, qui ont été exécu-
tées sur l'ordre du duc de Berry, frère de Charles \ ,
M. Monceau iuterprèle les iuscriplious de deus
pierres guostiques.
Séance du iO juin
M. lléron de Villefosse donne lecture d'une nota
de M. Clerc, associé coirespondant, sur les arro-
soirs antiques.
M. Moreau, de Néris, signale une trouvaille de
monnaies du xvii" siècle près de Néris.
M. Omont dépose tur le bureau, au nom de
M. Delisle, un recueil de fac-similés de livres co-
piés et enluminés pour le roi Charles V.
Séance du 17 juin
M. Mouret siguale une inscription grecque
autrefois conservée à Paris daus l'egUse de Sainl-
Élienne-des Grès, aujourd'hui démolie.
M. l'abbé Beunier présente un bas-relief prove-
nant do Suint-l'aul-Trois-Chàteaux,. qui représenta
Hercule couvert de la peau de lion.
Séance du 2 J juin
M. Héron de Villefosse, au nom de M. Grenier,
annonce qu'un amphithéâtre romain \itnt d'être
retiouvé a M;lz.
M. Michon présente le frottis d'une pLque de
bronze du Moyen âge trouvée à Rhodes.
M. Lalaye, au nom du M. Eranki Moulin, de
Toulon, présente des objets rouiaius trouvés à
Vinzian i, Drôme;.
M. Marijuet ue V'asseiot présente une châsse
liiiiuu ine de la fia du xii» siècle récemment uc
quise par le musée du Louvre.
M. Aruauldit fait une communication sur la
bibiioihèque de Samt-Mtsn.in de Mitsy (Loiret .
M. Pallu de Leb.^ert l.t une note sur Claud.us
Tulemachus, proconsul d'Afrique.
M. Buelle rappelle un texte de Lucien sur l'Her-
cule gaulois.
(,lj V. Ci.ro/iiijue da l'a juin l'JuJ, p. 18d.
ET DE LA CURIOSITE
2ia
Donatello et Raphaël (I)
M. Vocge a eu le mérite d'attirer notre attention
les dessins exfciités par RapliaT'l d'apros les
bas-reliefs de Donatello au Santo do Padoue. lia
rotanuntnl imb.ié un dessin du nausée des Offices
de Fiorerce, altrihué à liaphai 1 et r» produisant un
fragment du Miracle de invarr de Ûoijalello. Au-
jourd'liui, nous pouvons ajouter à cette pièce uuf
esquisse analogue appartenant :\ l'Aslimoli'an Mu-
îeum dOsford. attribuée k Kaphaél avec plus de
raison encore que la précédente, et reproduisant en
partie le Miracle de l'enfant. Robinson, qui n'en
a pas compris le sujet, l'a décrite de la manière
suivante : " Composition inconnue, contenant do
nombreuses figures de femmes vêtues de costumes
antiques (2 . » De fait, ce dessin rond un fragment
de l'extrémité de droite du Miracle de l'enfant.
Vna femme debout pose la main sur la tète d'une
perfonne placée devant elle; une autre femme âgée,
a genoux, se letourne vivement vers un personnage
qni s'appuje tur un socle. J'espère soumettre pro-
chainement une ro))roduction de ce croquis aux
lecteurs de la Gazette. Ils me permettront toute-
fois d'insister, dés maintenant, sur la valeur de
Cette copie, à la l'ois libre dans ses détails et très
lidole dans son ensemble. Klle ett exéculée de main
di maitro et afcste, une fois de plus, di'it-on même
r.'iioncer à l'attribuer à Rapliaôl, l'influence de
Donatello sur le grand art du xvi» siècle.
('.. DE MANDAr.ll.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
DNE EN.1'O.SITION' DE POatU.MTS .VNCIESS
A LA Il.WK
Sans ôtre d'une grande importance numérique,
rexposilion des portraits ouverte à La Haye mé-
rite lallentioii sérii.-use des curieux. Cumposéo
U'œuvres de toute provenance et de toute origine,
l'Ile mol en relief iiu certain nombre do morceaux
U inti'-rét plus qu'ordinaire, dont la critique no
manquera point de faire son profit, t'n portrait
d'homme, simple tète, de grandeur naluroll", ap-
partenant à M. Giimpreclit, do Herlin, eut fait
sensation à l'exposition de Urugcs. Il s'agit, :'i n'en
pouvoir douter, d'une œuvre du " maître de b'Ié-
iiiallo ». L'homme est vu de trois quarts; il est
coiffé d'un chaperon noir et se détache sur un
l'jnd vert; la robe est ronge. Le fuiro est d'une très
remarquable précision. Détail curieux : sur les
bords lliiltaiils du chaperon semblent appliqués, ou
I oints, deux priita livres ouverts, lue portée do
innsi(|iie do huit notes et^ di'-tache en blanc sur lo
fond noir do l'ololVo ilo la coill'ure. Uu ruvi^-
(I) Voogo, Rafftièl und Donatello, Strasbourg,
lleitz, IH'Jô. V. dans la Clironii/iir de.f .iris du ;:o
novembre IH'Xi lo compli; rendu d'Kugéne Mùnl/, 1 1
dans la t.'/ico(ii//«tf (<c.« Arts du 11) novembie IH'J i
iiun article iiitiluh' : Donatello et Hnpliarl.
(■.') .I.-C Uobinson, A Ci it.cat accoiint of tlte
dratcing.i hji Miclielangelo and Ita/failo in lt<r
l'nioersiti/ ûnllcries, Oxford. Oxford, 1870, p. .'111,
w I7S.
sant portra t de jeune femme dî la galoi ie Tar-
nowski, à Dzikow, en Galicie, émane si'inir.ent
de .Jean Gossart : il représente Isaljelle d'Autriehp,
la jeune .=œur de r.harles-Quint, mariée à Clirrs-
lian II, de Danemark A jiait H rfsseirblanro,
l'ijfntitéde la dame est, en quoLiui sorte, éta-
blie par rorncment dj la coiffe, où se répète, en
or, la majuscule Y. Lo3 mains sont délicates et
fort belles. La princesse ayant quille loi Pays-
Bas on l.')!i, ro>uvreest nécessairement antt'rieur-î
à cette date. Une inscription en espagnol, au re-
vers du panneau, prJ ond faira do citt; peinture
un portrait d'.\nnc Boleyn, par •< Luca Dolanda •.
l'a charmant petit portrait de Th. .Schreveliu?,
par l'rans Hais, appartenant à M. Warnock, de
Paris, est daté de liilV.
l'n seul, et non le meillf ur des Rembrandt ex-
posée, provient d'une collection hollandaise. Un
délicieux portrait de femme, daté àc ltJ3->, appar-
tient à une galerie danoise: ctlle de M. II;-go à
Nivaa. La comtesse Henri Delaborde, MM. War-
neck et KUinbergcr, do Paris, envoient (pielquc-s
belles tètes du maître. Surtout remarquable est
le Ji'ane homme appartenant à M. Warneck.
D'autres amateurs parisiens, MM. AJ. .Sclilo3!>,
Porgés surtout, conirib.ient largement au suites
do l'ensemble. Au premier do ces ama'oiirs appar-
tiennent des portrails parSalomou de Biav, l'.crre
Codde, Albert Cuyp, Krans Hais, son «lève prc-
sumé'e Judith Ley.'-ter, f. nme do .Ican Mienso
Moleraor, par .lan Sieen : poitrait du mailre et sa
femme, etc. Un van Dyck do la même coUeclion,
périrait de Paul Ponlius, lo gra-eur — l'imago
gravée par Watson, — n'est pas do qualité fupc-
ricure. Un portrait exposé sous lo nom de Ruber.s
se pose comme une énigme à qui se donne pour
là lie l'étude du maître. Le personLage, un gras
jeune homme vélu d'un pourpoint noir broclié
sur lequel se r.bat une colleielle de point d'.\n-
gleterro, a lu physionomie niéridiorale. Le ciel,
d'un bleu intense, la draperie rouge ocrée for
niant le fond de la peii.tiire, accusent da\an-
lage ce caractère exotique. Une date: ItdO, ItiiO
ou encore l&i'J, s'accorde mal avec le style du
maître à aucune des époques. L'allribulioii A Ru-
bens. do toute manière, semble insoutenable. Mieux
justiliée strait l'attribution à van Dyck dont lo
coloris, et même lo procédé, n'est pas sans auahgiu
avec la peii.turc, bien entor.du on lOiO. Cerli ins
pourront prononcer lo nom dclordaens ou encore
do Corueillo du Vos ; Rubeu-, dans tous lus eau.
doit être écaito.
Très important, et de f.iiro magistral, est le poi-
Irail-groupo des régents de K)rphelinat wallon
d'Amsterdam, par Itarthélemy van dor llelst. I^s
personnages sont au uoDibie de quatre. La f.-.cturo
est niag si raie. C.etlo belle page, datée dû l(>li, ap-
partient à MM. Wullis, de Londres.
Parmi les plus belles de ses do l'exposition
ligureut deux groupes de poitiails, l'un d'une qun-
ranliiiiio do personniig. s, mcsuraul l-tW do large,
appartenant A .M.W.-II. \»n I.oo, d'AmslirJam.
■ ouvre ilo .Lan Mionso Midonao-. Co morceau
txeeptioiiiiel est daté du lf.37. Deux portraits de
l'Ierro Diibonliou; un ,1. Levcck. daté de 16»'*,
exposé par M. Purgés, de Parin. sppnrtleniioi.t aux
curiodilés do col in.^ombli>, & hi lormiiliou duquel
a présidé M. Hredius, aidé de .MM. llufBttde do
Grool, .Muer, Marlin, etc. La cloluro d« l'oxptsl-
lioM c.-l Ihért DM I" !«opl(>nibro.
ii::0
LA CHRONIQUE DES ARTS
Une nouvelle destinée à êlro accueillie avec joie
par les amis de l'arl, si>i'cialement par ceux
qu'inléressc le prolilème des orij^ines de la pein-
Inra llamande : une pliotograiiliie intégrale, à
Rrande éclieUe, de VAtloralion de l' Année u va
êlie, enfin, mise i'i leur portée.
Il existe diverses reproduclions du ritable des
frères van Eyck et, notamment, la clironiolitho-
grajilrc exécutée naguère pour l'Arundel Society,
de Londres. La partii- centrale du polyptyque
n'avait pu être pliotograpliiée d'une maniéi'e con-
forme aux exigences artistiques. La fabrique de
la cathédrale .Saint-Bavun, à (jand, est venue enfin
à résipiscence. Elle a autorisé la « Photogra-
pUische Gesellschaft » de Berlin à procéder à
l'opération dans les formes voulues. Inutile de
dire (|ue les musées de Berlin et de Bruxelles,
détenteurs des volets, entendent concourir à cette
reproduction d'enscmb'e.
Félicitons les autorités ecclésiastiques gantoises
d'avoir atténué, dans une mesure, bêlas ! bien
faible, le morcellement, à jamais déplorable, du
chef d'œuvre que la piété de Josso Vydl, seigneur
de Pamele, avait cru transmettre aux âges futurs
sans aucune atteinte à son intégrité. La photogra-
phie démontrera que si le temps n'a pas laissé
absolument intacte l'ieuvre des frères van Eyck,
les créateurs do la peinture à Fliui'e avaient pris
leurs jirécautions pour lui permettre de résister
aux siècles. Après cinq cents ans, bientôt, la cou-
leur a gardé tout son éclat.
*
* *
T^e Piyksm'iseum d'Amsterdam s'est fait adjuger
à la vente Fiévez, à Bruxelles, le 1" juillet, un
triptyque du " maître d'Oullremont « fait pour
couflrnier l'identification de ce peintre avec Jean
Mostaert. Le panneau central, une JJi-jjo^i'^iO/i de
la Croix, est la copie, textuelle, ou peu s'en
faut, du même sujet peint par Gérard de Saint-
.Tean, appartenant au Jlusée impérial de 'Vienne.
Le fond de paysage, toutefois, est différent. Sur
les Cotés figurent les donateurs avec saint
Pierre et saint Paul. Au revers sont des armoiries.
Elles ont été identifiées en Hollande comme appar-
tenant h un magisti'at de Harlem, de la famille
Spyaert van AVoerden.
Une date, difficile à déchifi'rer, figure sur un des
volets. Elle se lit 15.7, à ce qu'il semble.
De toute manière, le triptyque, dans un état
passable de conservation, appartient à l'école de
Harlem et établit un rapport de plus entre Gérard
de Saint-Jean et Mostaert.
H. 11.
REVUE DES REVUES
* Los Arts (juin\ — Études de M. Gaston Mi-
geon sur la belle collection du baron de Schlichting,
composée d'un choix d'œuvres d'art de toutes les
écoles et de tous les genres : tableaux de Gima, de
van der Hclst, de Lépicié, de Greuze ; sculptures de
Jean iîologne, de Falconet, de Lucas Faydherbe :
meubles du xvm" siècle, etc. (15 reprod.); — de
M. Maurice "Vaucaire sur les tapisseries de Beau-
vais exécutées d'après des cartons île Boucher ("/.a
Noble Pastorale) actuellement à Londres (7 grav.)
— de M. Mauiice Jlamel Bur la sculpture aux
Salons de la Société Nalii)nale (4 gravj; — de M-
A.-J. Rusconi sur le piOntre italiom Djmenico
MoroUi, mort récomment (14 grav.).
(.Inillet;. — Ce fascicule contient trois remarqua-
bles études de M. P. de Noihac sur quelques ta-
b'caux de Boucher, de la collection Alfred de
l'iothschild, àLondrM: Vénus caressant l'Amour,
Venus désarmant l'Amour, L'Été et L'Aatomne
(reprod. dî ces oeuvres) ; — de M. André Michel
sur le cavalier Bcrnin (11 grav.); — de M. J.-J.
Marquet de Vasselot sur la collection de M"" la
marquise Arconati-Visconti rejirod. de tableaux
dAmbrogio de Prédis, de Ghirlandajo, de Luini,
deMainardi, deZeitblom.de M. -Q. de La Tour, etc.;
de sculptures de Desiderio da Sttlignano, d'artistes
florentins, milanais et vénitiens; de meubles ita-
liens et frani;ais ; de faïences, d'émaux, etc.;.
— Jahrbucli der kunsthistorischen Samm-
lungen des allerhcechsten Kaiserhauses. (X"
vol., 189'.!,. — M. 11. DoUmayr restitue à l'estamps
de Diïrer. cataloguée par IJarlsch. au numéro
71. sous le titre: L'Enlèvement d'Amymone, ce
qu'il croit être son véritable motif : un épisode
d'une chronique légendaire de Frédégaire ayant
Irait à l'histoire du roi franc Chlojo, ancêtre de
Maximilien (ce qui ex]iliquerait le choix de ce
sujet par Dfirer) et la planche représenterait l'en-
lèvement par un monstre marin de la femme de
Chlojo, tandis que celui-ci se lamente sur la rive
opposée (reprod. hors texte de la gravure).
Cette opinion a été contestée par M. C. Lange
dans un artic'e que nous avons analysé ici-
même (1 ..
— M. Ilans Graeven décrit et commente un
coffret d'ivoire byzantin orné de bas-reliefs da
sujet antique (reprod. en excellentes héliogra-
vures sur toutes ses faces) qui est conservé au
Musée impérial de Vienne, auquel il fut donné
par l'église Saint-Georges de Pirano 'Istrie). C'est
un ouvrage qui semble appartenir à l'époque de
la décadence byzantine; M. Ilans Graeven le
compare à plusieurs autres coffrets du même genre,
conservés au Brilish Muséum et au South Ken-
sington Muséum, au HargcUo de Florence, etc.,
et. en terminant, donne la liste de tous les cofl'rets
similaires connus, au nombre de quarante-sept,
ainsi qu'une notice sur un reliquaire de la cathé-
drale d'Agnani (2 reprod. \ très parent de ces
cotVrets, sauf que Sun revêtement, au lieu d'être
en ivoire, est fait de plaques d'argent repoussées.
— M. K. Giehlow publie une importante étude
destinée à apporter de nouvelles Contributions à
l'htstoire du Livre d'Heures de l'empereur
Ma.rimilien I". Après avoir d'abord exposé toute
l'histoire de la commande de l'ouvrage, les idées
qui guidaient l'empereur, etc., il en vient à
l'examen des dessins qui encadrent les pages, dûs
camn.e on sait, à Albert Durer, à son frère Hans,
à Baldung, à Burgkmair, à Granach, ù Altdor-
fer et à'un monogrammiste M. A., et il tenle à son
tour d'élucider l'énigme que représente ce mysté-
(1) 'V. Chronique des Arts du 10 novembre 1900,
p. 3i2.
ET DE LA CURIOSITE
■.'•21
rieux monogrammi?. Après avoir démontre, par
lexamen des feuillets, que primitivement les
signatures des nrlistes étaient au crayon et que
ce ne fut que plus tard, probablement lors de la
mutilation du livre, entre 1.VJ8 et 1607 (on sait
qu'une partie se Irouve à la bibliothèque de
Besançon et que d'autres feuilles sont perdues]
que les signatures furent ajouti'es — souvent avec
peu de soin — à l'encre, il montre que le mono-
gramme qui nous occupe fut alors non^ pas copié,
mais ajouti'- de toutes pièces par celui qui apporta
au manuscrit ces modifications probablement le
comti; François do (^antecroix. qui. ayant hériti;
du cardinal Granvelle le Livre d'Heures, voulut
le vendre à l'empereur Rodolphe II et n'en garda
que quelques feuiilet.s, ceux qui sont aujourdhui
H Besani:on; et qui voulut ainsi, probablement
pour rehausser lo prestige de l'ouvrage, ajouter
aux autres signatures fameuses celle d'un artiste
alors célèbre : ftlalliias Grûnewald (Mathias
d'AschalVenbourg, Malhis Aschenhurg . Mais, en
réalité, d'après M. (liehlow, qui base sa démons-
tralion sur une suite de très intértssan'.s rap-
procliements entre plusieurs de ces compositions
et des gravures ou des nielles italiens qui ser.
valent évidemment de prototypes à l'artiste, celui-
ci ne serait autre que le peintre-graveur Jorg
Breu, dont on sait la iirédileclion pour les sujets
antiques de la Her:aissance ilalienne. li'autres
rapprocliements curieux de gravures montren',
dans certains encadrements d'Albert Durer, de
llans Durer et il'Alldorfer, l'influecce de diverses
(puvres contemporaine.^.
Ce travail est complété par la description dé-
taillée et comparative, au point do vue du texte,
des trois livres d'Heures do Maximilien : le pre-
mier, manuscrit, à la Bibliothèque impériale de
Vienne ; le deuxième, imprimé, à la même Biblio-
llièciue ; le troisième, ijui est celui de Munich et
do Besançon, — et par la description |>age par
page de ce dernier au point de vue do l'illustra-
tion et des artistes qui on sont les auteurs.
— M. lleinrich Modorn pub ie une étude 1res do-
cumentée sur les manuscrits légués au xvi" siècle
]>ar le comte Wilhelni von Zimmern à l'archiduc
Ferdiuaud do Tyrol et qui, après avoir fait partie
de la collection Ambras, sont maintenant à la Biblio-
thèque iiM|iérialc' de Vienne. H essaie d'en établir la
liste d'après les anciens catalogues qui en avaient
été drossés et donne la description détaillée des
soi.\antc-huit qu'il a pu déterminer.
— (Jn sait que c'est de l'atelier do Uaiihaël que,
par les gravures île Marc-.Vntoine, se lit dans le
monde artistique et dans lo public la propagande
de l'art antique. Mai« jusqu ici on no s'était p.is
encore demandé si llaphaël, au lieu d'être l'inspi-
rateur do Marc-.\.iitoiue, n'aurait pas été pluiùl
mis sur lu voie de l'antique par dos travaux anté-
rieurs lin graveur et si celui-ci ne lui arrivait pas
do liulogiie tout formé (i celto iiilirprélntion. ('.'est
lil, on ell'el, ce que M. Fran/ WickliolT vient de
traiter dans une très iritéresNanto élude, où il mon-
tre MarcAotoini' riiovant smi jinniier enseigiie-
nicnt des dessins do liaMa//;are l'eiu/zi et s'in>-pi-
raiil llans sis giavures (lo rapprorhoment que fait
M. W'icUliolT ontio les (inivrea du peintre et celles
du graviMir est tout A fait probant do plusieurs
dessins de l'eruz/i, tels que: VAI/i'iiorit' de lu
r/iicrro piinii/iie et la. Clro]'''i(n\ du Louvre; VAii-
ttiinr et riiniiiis. Ilgurant autrefois dans la col-
lection Ileubel, à Berlin, etc. Dans ces œavres et
dans les fresques du maître, à Santa Croce et à
San Onofrio à Bome.se décèle fortement l'inllucnce
de l'antique, étudié par Peruzzi dans les monu-
ments anciens de l'I'alie, ainsi que le montrent
VllPrmaphroiUle du Louvre (faussement attribué
à Francia Haibolini , dessiné d après une peinture
antique; Rome, Trojan et la Victoire, apparte-
nant également à notre musée, et qui est une copie
d'un bas relief de l'arc do triomphe de Constan-
tin, etc. Les rapports entre Beruzzi et Marc-An-
to'iie durèrent de lôC!) à 1511. A celle dernière
dùte. Marc Antoine entra en relations avec Raphaël,
tout préparé à la tâche qu'ils allaient entreprendre
de concert.
— A. Schcstag, La Chronique de Jérusalem.
Étude du plus grand intérêt sur cet admirable ma-
nuscrit,exécuté vers l'iûO pour le duc de Bourgogne
l'hilippe-le-Bon ; les principales miniatures sont
loproduiles en héliogravure. M. Scbestag distingue
deux mains, dont l'une, la moins habile, serait
celle d'un artiste influencé par Rogier van der
Weyden. Le manuscrit de Gérard de Roussillon,
â Vienne, a été illustré par les mêmes artistes que
la Chronique de Jérusalem; on trouve les mêmes
motifs dans plusieurs scènes, l'n des miniaturistes
employés doit être Guillaume Vrclant. mais il
jiaiait avoir été surtout entrepreneur cl avoir fait
travailler d'autres artistes sous ses ordres. Vre-
lant, en 1477. est on relations avec Memling, qui
])eint son portrait et celui de sa femme ; il est
question de l'atelier de Vrclant de 14t)l à H76. Une
des curiosités les plus intéressantes des deux ma-
nuscrits l'Iudiés est l'excellence des paysages, qui
furent imités par MiMiiliug ; c'est dans l'école des
miniaturistes de Bruges que l'école du paysage
flamand a pris naissance. L'influence assignée par
Schnaase à l'école de llarlem est très contestable,
car le paysage de Thierry Bouts offre un c;»cliet
]dus r<unanesi|ue et moins réaliste.
M. Scbestag proiiose dubitativement d'attribuer i\
Vr'elant les fronlispicrs des Histoires du Jlainaut
et du Gérard de Roussillon. Otto hypotbèso
semble tout à fuit inadmissible. De ccsdcuxfrou-
lispiccs, où flgurent les mêmes pi^rsonnages, lo
premier est de beaucoup le meilleur : c'est uu
chof-d'u'uvre où l'on a depuis longtemps reconnu
la main d'un grand peintre, non colle d'un miuia-
turisto do profession. Vrehint était capable do
s'inspirer d'un dessin de Rogier ou do le colorier;
mais s'il avait pu dessiner et peindre «ne pa-
reille composition, il serait l'égal des idus grands
arlistc>s do son temps et ses conlemponiins l'au-
raiful appr(''cié on conséquonco.
— M. Ilerrmann Dollraayr a découvert dans les
réserves du Musée impérial do Vienne une belle
Madone avec C/wi/'d/if Jt'sus, le iielil saint Jean
et un ani/e dans un paysaiie, qu'il pense êlro
colle que Pioro di Cotimo, suivant Vasari, peignit
liourlo couvent dos Novices do S.'in Marco, et il en
donne une belle roprodiiction en héliogravure.
— M. •'. von Schlosser publie une étude appro
fondio et très documouléo sur I.' Atelier des
l-Unbriachi. île Florence <t do Venisf, d'où snrll-
ronl, aux xiv et xv» siécle.i, quantité docolTrels do
mariage ot untensiles divers do toilette féminine on
os, décorés en marquetorio ou ornés do bjs-r<<lisf.«i
qui sont aujourd'hui disséminés un peu partout.
Il commonco par dresser In liste de cet ouvrages,
2Î2
LA CHRONIQUE DES ARTS
conservés îi Arles, Ucrlin, BolcKne, Brcscia,
Urixen, Cologne, Dresde, Florence, Londres, Mi-
lan, Madùre, Munich, Nuremberg, Paris, Pérouse,
Havenno, Sienne, Turin, Venise, Vienne, etc.. (au
total 12li), puis étudie les plus typiques d'tntre
eux au point de vue de la forme, de la drcoration,
des sujets traités (souvent des sujets antiques, ou
tirés dos chansons de geste, de la vie cheralc-
rosqup, des Livres saints: et de la technique qui,
dénotant une étude attentive de r;mli(iuc et do la
Muture et mêlant aux formes traditionnelles du
Irecetito les rccherclus do l'époque suivante, fait
do ces ouvrages d'intéressants spécimens de celte
époque de transition dans le nord de 1 Italie. iJe
nombreuses et belles reproductions on héliogravure
ou en simili-gravuro font conraitro les plus remar-
quables de ces ouvrages.
— Élude détaillée de ^L Wendelin Boehfim sur
L'Atelier (les armuriers tyroliens lesSeusenhofer,
leurs oucrages et leurs rapports avec la maison,
de Habsbourg et les autres princes régnants, au
cours du xv et du xvi" siècle. De nombreuses et
belles reproductions d'atmures ou de pièces d'ar-
mures sorties de cet atelier it conservées au Mu,-ée
impérial de Vienne illustrent cet article.
— La seconde partie do ce volumineux et luxueux
annuaire est consacrée à la publication de docu-
ments d'archives concernant l'histoire des collec-
tions d'art de la Maison d'Autriclie : pièces tirées
des .archives impériales de Vienne (suite;, publiées
par M. H. von Volteliui, et des archives d'Inns-
bruck (iw;i-l'i9('l, publiées par M. Mayr-Adl-
wang; et descriptions les plus anciennes du Trc sur
impérial, remontant au xvii' siècle publication de
lune d'elles, datée do 1677, avec notice par M. A.
Luschin von Ebengreuth).
BIBLIOGRAPHIB
Ea Flânant. A travers la France Touraine,
Velay. Normandie, Bourgogne, Provence!,
par André ILvll.vys. Paris, l'trrin et C'% 1903.
In-16, 394 pages.
Le nom de M. Ilallays n'est pas inconnu des
lecteurs de celle Chronique : nous avons eu à le
citer bien souvent à propos d'un vieux monument
menacé, de la b^-aulé d'un paysage compromise,
de cent actes de vandalisme projetés, que sa vigi-
lance toujours en éveil signalait aussitôt ù l'atten-
tiou des artistes et des amoureux do notre passé.
Si — comme il fallait s'y attendre — ton intelli-
gente clairvoyance n'a pas toujours réussi ;'i triom-
pher du mauvais goût, de la barbarie ou de l'in-
ditïérence de nos concitoyens, rappelons que c'est
cependant en grande partie à ses courageuses
campagnes que sont dus, entre autres, le salut des
remparts d'Avignon, la conservation de la grande
salle de l'hùpilal de Tonnerre et la condamnation
du malencontreux escalier que le palais de Justice
de Rouen avait vu subitement éolore à sou flanc.
Mais ce n'est là qu'un aspect de la physionomie
de l'œuvre de M. Hallays : le polémiste, chez lui,
se double d'un historien et d'un artiste à l'érudi-
tion aussi sûre que discrète et aimable, et il ne
combat si bien pour les droits du passé que parce
que nul comme lui ne sait tout ce que ce passé
renferme, à quel point il est significatif et quelles
sont les raisons de son éloquence. Il a, chose rare
— amoureux do son pays et dédaigneux des iliné-
raires convenus, — parcouru en tous sens nos
provinces de France, si peu connues à part quel-
ques grandes villes, tt qui réservent cependant à
qui veut et sait les interroger, en étudier patiem-
ment Ihisloire et les monuments, des visions et
des trouvailles si intéressantes. Et, touriste érudit
et attentif, observateur pénétrarit, il s'est attaché à
noter tout ce que chacune d'elles ]iouvait offrir de
carsctérif tique : son aspect particulier, les édilices
oi le génie de la contrée s'est manifesté, les sou-
venirs iiaitout épars, tout ce qui, en un mot, est
comme Tùme du pays et a constitué peu à peu le
patrimoine intellectuel dont nous avons le dépôt et
que notre devoir est de sauvegarder.
Il y a quelques année?, dans un premier volu-
me ^!), à Coté de croquis de moïurs et de souvenirs
de voyage à travers l'ICurope, il nous avait conduits
à VézeUy et à Beaune, à Lyon, à Toulouse, à
Alb', à .Solesmes, ;'i Maintenon, aux lieux consa-
crés par le souvenir de Racine. Celte fois, il nous
emmène aux pays de Rabelai--, do Balzac et de
Ronsard, évoquant dans leur cadre, en complétant
de détails inédits leur physionomie traditionnelle,
ces grandes ligures, comme il fera revivre à Va-
lençay M. de l'alleyrand; à MontbarJ M. de Buf-
fon, vu A travers l'irrévértncieuso " interview »
do Hérault de Séchelles ; à Bussy-Rabutin, l'àmo
basse, vaniteuse et méchante de l'auteur de l'His-
toire amoureuse des Ijaules, et la romanes-
que histoire de sa fille la marquise de Coligny ;
à Grignan M"" do Sévigné et sa flUe. Voici, main-
tenant. Loches et son donjon ; les ruines de la
diarti'euse du Liget ; le château de Moutrésor et
ses sculptures do Pierre Vaneau ; Saint-Aignan ;
Selles sur-Cher ; l'abbaye d'Asnières et l'église de
Gunault, sauvées par l'intelligente inifative de la
Société des Monuments de la vallée de la Loire ;
5^ui3, l'àpre région du Velay; Le Pi.y et sa robuste
cathédrale sur son rocher; La Chaise-Dieu et sa
pauvre église, riche à l'intérieur des admirables
tapisseries que l'on sait, de son tombeau de Clé-
ment VI, de son buffet d'orgues par Coysevox ;
l'hôpital de Tonnerre; Rouen; Falaise, et enùn,
de jolis tableaux de la Provence et du Comtat:
Vence, Grignan, Carpentras, Ais dont le charme
subtil a été bien vu et bien repdîi;, paysages sur
h squels plane, symbolique il faut l'espérer, la
vis. on des remparts d'.^vignon, arrachés — à tra-
vers quelles péripéties l'histoire valait d'être contée
en détail — à la brutalité de M. Pourquery do
Boisserin.
Tous ces spectacles de vie et d'art français, com-
mentés par un homme ae goût, héritier de ces
mêmes traditions de linesse, de mesure, de sobre
élégance, de bonne humeur parfois narquoise,
charmeront tous les délicats.
A. M.
Toute l'Italie est le titre d'un très bel album (in-
folio obi., -iSU p. avec 3.000 gravures} que vient
de pubUer, à Paris, la librairie Ch. Eitel et qui
se recommande particulièrement à l'attention non
seulement do ceux qui désirent conserver un sou-
\enir des spectacles rencontrés au cours d'un
1 En flânant. Paris, Soc. d'éd artistique (s. d.).
in-i)°
ET DE i.A CURIOSITÉ
voyage dans la i.'nir.sulo, mais encore des ama-
teurs d'art et des travailleurs. Tois les édifices cl
(l'uvies d'art remarquables — labliaux, sculptures,
obj ;ts d'art, des églises, palais et musées — de
cliaque ville y sont, en effut. reproduits en exccl-
lentts photogravures, en luême temps que les si es
et même lis scènes de mcfurs piltoresquos, et de
bonnes n itices historiques précédent la série de
gravures consacrées à chaque ville. ' Comme le
titre l'annonce, c'est bien i toute l'Ilalie » sous
tous ses aspects, qui est ainsi réunie en ces 2 000
pliotographii^-:.
NÉCROLOQIB
'Whistler
Une des plus rares figures d artistis de notre
temps vient d^ disparaître : lu peintre AVliistler
est dO;édé le 17 juillet ù Londres, dans sa rési-
dence de Thyeyne-AValk (Chol.sea).
.lanaes-.Vbliolt -Mic-Niil Whistler était né en
Amérique, ù Lowell, on juillet 18 il. U était fils d'uu
ingénieur, qui le destina au métier militaire. Mais
il ne resta pas longtemps ù l'école de West Point;
vers l'âge de vingt ans, il vint à Paris pour être
peintre et enira dais l'atelier de Gleyrc. Kn 18Ô9,
IHii) et 18(1), il cinoya aus Silons des loites qii
furent nfasées pir le jury ; mais on 1805, sa
Princiisse des pays de lu porcelaine (qu'on revit
à ri-Lsposition Universelle de l'JOO;, reçue et [ilacée
sur la cimaise, attira laltention.
Whistler s'était adonné à l'eau-forle en mémo
temps qu'à la peinture; ses premières pravurcs,
paysajej et études do figures, remontent à 18.j8.
'Venu se fixer on Angleterre en I80o, il commenra
ensuite une série do paysages do Londres, dont
un a été nproduit par la Gaic'.le dans l'étude — à
laipi'd e nom renvoyons — consacrée à l'artiste en
1881 par M. 'lliéodore Duret. Il exécuta également
un grand nombre do portraits t l'iau-forlo.
(;cbt d'ailleurs comme portraitiste qu'il obtint
vite une gran le réputation. Parmi ses plus par-
faits pirtraits peints, citons celui de sa mère fl
celui do Cirlyla (I87'i), puis celui du violoniste
ëarasate. Mai-i les vues de nature furent très
nombreuses aissiet no sont pas moins remar-
quables.
L'œuvre de W'h stUr révèle avant tout un colo-
riste cl un harmoniste singulicroment sensible et
original. Il a, certes, fait j.reiivd dans certaines
U'uvres, comme l'admirable et émouvant l'Ortrait
de sa mère, un des chefs-d'u'uvre do l'art moderne,
que conserve notre musée du Luxembourg, de
dons d'ana'.yse et do dessin istrémcment précis ol
icrrés ; mais c fut sirtnut un am jur^ux paisioniié
di lit cojlc'ur, b'atlarbaut dans hes porlraiis \\>i\ il
chcrihait nuins à rendre lo type [iliysique que bi
liersonaalilé iiiuralei il duns ses vues de nature à
combiiur les ofToti d'Iianiionie les plus subtils,
lis plus ralliiiés. De là, dans la liste des ouvinge.i
qu'il cxposa'it, des titres conimo coiix-ci : J'orlruit
de l'c))i'>ie, (irrangemeiit en noir; Harmonie
en prix et rose y l.iidij Mrux ; Vrrt et violiU ( A/""i'..,);
I\oir et or [Cuinte Robert de MoMeXf/uioule^en-
siif' ; Nocturne gris et or J.a Seiije à Chelsea);
Cris et vert {LUd'an) ; llleu et or [Saint- Marc de
Utf/iijf;, etc., — m.\riiuant les préoccupations ipii
l'avaient gui 16. Jaunis harmjuics plus di'licales
ne ravirent Tcnil dos plus difficiles. Mais on com-
prend qu'il dût être fort discuté. Lî Chronique a
donné en son temps (1 le compte rendu du procès
qu'il intenta i Ruskin, coupable d'avoir violem-
ment critiqué son Nocturne en noir et or. D'hu-
meur ombrageuse et d'esprit extrêmement causti-
que, il a, dans un livre aujourd'hui rarissime :
ï'/ic gentli art of the making enanies L'art
aimable de se faire des ennemis , vertement traité
ceux qui s'étaient permis de censurer tes ou-
vrages.
Un ouvrage de Whis'ler qui cmlribua aussi
beaucoup Ix sa renommée fut la décoraiion, avec
llurncJones, d'un hôtel particulier à Londres, où
il exécuta sa fameuse <■ chambre du paon ■• sur un
thème unique fourni par l'oiseau de Junon.
L'inlluence de Wiiiatler sur beaucoup d'artistes
contemporains, particulièrement sur les artistes
américains, fut très grande. Mètne elle s'est mani-
festée chez nous, pendant quelques années, d'une
manière un peu excessive à ccrlains Salons où les
tous gris prélominaicnl.
Whistler professa pondant quelque temps à
Paris où, d'ailleurs, il avaii eu longtemps un pied-
à-torre, 110. rue du Bac. Il exposait, mais très ir.c-
gu'.iérement, à la Société Nationale des Beaux-
Arts, dont il était sociétaire. Titulaire d'un dis
grands prix d: pointure à l'ExpOiltioa Uuiversalle
de l'JOO, il était oOicier de la Légion d'honneur.
Nous apprenons la mort du peintre Armand
Laroche, décédé à l'âge de soixante-seize ans. Il
élait né à Saint-Gyr-l'Écûle ;Seine-et-Oisei, avait
obtenu une mention honorable au Salon de 1888,
une médaille de y"" classe à colui de 1883 et une
mélaiUe de bronze à l'Kxposition de 1889.
La semaine deruii re est mort à Paris, où il était
no, M. Paul-Joseph Jamin. artiste peintre, qui
avait été l'élève de MM.. Iules Lefebvre cl Bjugue-
roau. Il élail âgé de cinquante ans II s'était fait
une intéressante spécialité des bujils de préhis-
toire où il apporliit, outre de jirécicuses qualités
d'art, les ressources dol'éiuiilion la jdus conscien-
cieuse et la plus sùro. Il avait exposé cette année,
au Salon d i la So:iété dos Artistes français, un
tableau représen'ant Vn pe ntre di'corateur à
i'ije de la pierre. 11 avait obtenu uns mention
h uiorablo on 18S2, une médaille do 2'°' classe en
IS'J8 et, aux Expositions do 1889 et de IIWO, une
médaille de bronze.
On annonce également la iiorl à Luuéville du
peintre Charles Klein
Nous apprenons également la mort du célèbre
inédaillour nutrichÏMi Anton Scbarfl', dirocleurde
l'Ac.ulémie imp.'riah^ et royale do gravure de lu
Moi.uaio. décodé le 0 juillet ù Viounc, où il était
lié lo 10 juin 181.'). Il Ui;8o une wuvrd cousidéniblo
et très ri inar<|iiiibli'.
Nmis avons oiicoro a onrogislrtr la mort, a ll.i-
Dovrc, le >J (ovrior, du professeur d'urchilcctuie
(t) V. Chronique du 98 d'combro 1878, p. 8â4.
224
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Hoinrich Kœhler, cl le 21 février, du peintre
Martin Bœrsmaun, Agé do trente deux ans; — ù
New-Vork, de l'aquarelliste Honry Farier, ;"igé de
soixante ans; — à Sonnensteiii (Allemagne), le
26 février, du paysagisle Otto Julius Gœbel: —
à Vienne, du paysngiste et ;aunialler Ed. Mal-
knecht, Agéd"quulre-vlngt-trois ans, et du peintre
Victor Stœger; — m Rome, le 5 mars, du sculp-
teur Giulanotti; — à Munich, le 5 mars, du pein-
tre d'Iiistoire Theodor Kœppen, ;"igé de soixante-
quinze ans; — à Saint-lV'lers])Ourg, le 7 mars, du
peintre de batailles Pawel Kowalewski, âgé de
soixante ans.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection de M. Hochon
Vente faite à la galerie Georges Petit, les 11 et
12 juin, par M" Chevallier et MM. Mannheim.
Fers. — 34. Petit trépied en fer. Italie, xv" siè
cle ; 200. — 3^T. Porte-lumières, lleurons et ins-
criptions, Flandres, xv« siècle : a. 20m. —36. Porte
lumières en fer, à inscriptions, fleurons et volutes,
Flandres, xv" siècle : 4.200.
Bronzes de Burj/e. —47. Lionne marchant;
patine verte : 2.2")u". — 49. Ocelot attaquant un
cerf; patine brune : 3.000.
Bronzes, cuicres. — 54. Tète de femme en cui-
vre repoussé. France, xiv sièole : 7.000. — 73.
Pulvérin en cuivre doré, grotesques et mascarons.
xvi° siècle : 2.520.
Sculptures. — 80. Groupe applique ei pierre
sculptée : la Vierge debout allaitant l'Enfant Jé-
sus. France, xiv siècle ; 2.S00. — 85. Groupe-ap-
plique en marbre tendre blanc : la Vierge. France,
XIV" siècle : 2.750. — 90. Tète en terre cuite peinte
de saint Jérôme. Italie, xvir siècle: 3.500.
Bois sculptés. — 98. Statuette-applique en bois
sculpté : sainte Catherine, Allemagne, xvr siècle :
3.000. — Groupe-applique on bois sculpté, peint
et doré : sainte Anne portant la Vierge et l'En-
fant Jésus. Allemagne, xiv siècle : 2.7Ô0. — 11?..
Chef reliquaire en chêne sculpté, buste de saint
Jacques le Majeur. France, xv siècle : 3.f00.
112-113. Deux portes à dix panneaux en chêne
sculpté à grotesques, trophées, chimères. Amours
et mascarnns, bustes d'Adrien et de Faustine,
buste de Louis XII avec les armes do France,
et Georges d'Amboise. Ces panneaux proviennent
du château de Gaillon. Travail français du temps
de L. XII : 28.000. — 115. Bout de stalle en chêne
sculpté, trois iianneaux ;i grotesques, médaillons-
bustes, pilastres et colonneltes, xvi' siècle : 3.100.
121. Deux panneaux en bois sculpté, trophée
d'armes de style antique et deux colonnettes.
France, xvi" siècle : 4..'")'J0. — 131. Statuette bois
sculpté et peint, saint Michel terrassant le dragon.
Allemagne, xiv" siècle : 6.000. — 136. Porte de
chambre ;'i deux vantaux en chêne sculpté, à gro-
tesques, XVI* siècle : 4.100.
137. Statuette-applique chêne sculpté, saint Mi-
chel foulant aux pieds le dragon. Flandres, xvi» siè-
cle : 2.900.
Meubles. — 152. Coffre bois sculpté, arcades et
bustes de personnages avec écussons d'armoiries,
xvi' siècle : 3 200. — 154. Meulile d'apiilique, bois
sculpté, à deux médaillons, Apollon et .Minerve.
France, xvr siècle : 5.500. — l.'iS. Meuble à deux
corjis, bois sculpté, cavaliers de style antique, ca-
riatides, tètes de béliers, mascarons. Travail fran-
çais, xvr siècle : 17.C00.
Broderies, velours . — 103. Deux bandes et doux
carrés en broderie de soie do couleur et d'or : Vie
de la Vierge. Italie, xiv" siècle : 3.300. — 167. Ta-
bleau en broderie d'or et de soie en couleur au
passé : le Christ crucifié, la Vierge, saint Jean et
sainte Madeleine, Italie, xv siècle ; 6.100. — 109.
liiindoau en tapisserie tissée d'or et d'ai'gent, les
armes de Saxe soutenues par deux enfants. Italie,
XVI* siècle : 2.5(_l0.
174. Devant d'autel en drap d'or bouclé, épis et
Cûu'onnes. Venis?, xvi" fiècle : 5.700.
189-193. Ghasulilo, deux dalmatiques et deux
dessus de pupitres en velours rouge, avec broderie
d'or et d'argent : l'.Vnnouciation, la Crèche, l'Ado-
lation des Mages, la Circoncision, la Présentation
au Temple, le Baptême du Christ, la Fuite en
Egypte, la Pèshe miraculeuse, le Christ au mont
des Oliviers, la Iiésurro;tion, l'Ascension, etc.
Travail espagnol du xvi* siècle. Ces pièces pro-
viendraient d-i l'Escurial : TS.OOO.
195. Deux bandes d'orfrois brodés au passé en
soie de couleur et à l'or ; scènes de la vie do saint
André. Espagne, xvr siècle : 6.050. — 196. Pan-
neau en broderie de soie de couleur au passé, re-
hiuts d'or et chairs peintes : Éné J sauvant son père
Anchise. Travail espagnol, xvi' siècle : 2.200. —
224. Chasuble en damas vert, lamé d'or à feuil-
lages, orfrois en salin rouge, broderie de soie de
couleur et d'or : sainte Marguerite, sainte Barbe,
sainte Catherine, sainte Cécile, etc. France, xiv' siè-
cle : 2 000.
Produit: 329.614 francs.
Vente fdite à l'Hôtel Drouot. du 17 au 20 juin,
salle 1. par M" Lair Dubreuil et M. Bloclie.
244. Deux tapisseries d'.\ubusson du temps de
L. XVI, paysages, draperies, .scènes champêtres,
d'après Boucher : 8.800.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition d.i concours de Rome yarchitec-
ture; à l'École des Beaux-Arts, quai Malaquais,
le 26 juillet.
Étranger
Dinant : Exposition de dinanderie ancienne, du
1" uMùt au 1" octobre.
'Weimar : Exposition de tableaux de MM. Mau-
rice Denis Cross, Luco. Signac, Th. van Ryssel-
berghe, Vuillard, Bonnard, etc.
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
N- i-, . - 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART '2' Arr.)
8 A..ùt.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PlRAISSANT LE SAMEDI UAIIN
Les alotLié! à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Étranger {Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Le ITiaméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
|N annonce que le Conseil munici-
pal \icnt «l'accorder an Salon
d'automne riio.s))italilc du Petit
Palais des Champs-l'Uysées. Le
Salon (l'automuo ne sera pas, là, plus mal
place qu'ailleurs ; il n'y sera pas bien, parce
(ju'il ne saurait être bien nulle part et que lo
mieux pour lui serait, à coup silr, de ne pas
être du tout. Lorsque, il y a quelque temps
déjà, le projet do cet inutile Salon s'est fait
connaître, l'opinion l'a accueilli avec une
froideur signilicativc, qui était à elle seule
un sufliôant enseignement. Il eût été spiri-
tuel de lo com|irendrc alors que 1 heure était
propice. Aujourd'hui qu'elle est tardive et
tout proche d'être passée, il reste à souhaiter
(juc les organisateurs se ravisent et recourent
à un de ces ajournements qui devancent
l'oubli délJuitif, tout en sauvant les amours-
(iropres.
11 ne parait point ù propos de faire inter-
venir ici les considérations de succès. Sans
nul doute, ceux i[ui ont pris l'initiative d'une
exposition d'automne ne se sont pas simple-
ment proiiosé d'établir une cérémonio sup
lilémentairo ijui soit occasion, <'onime li>s
autres cérémonies du luémo genre, à des
réunions mondaines, à îles articles de jour-
nau.v, à des visites ofliciclles ot ù la distri-
bution d(!8 récompenses. Kt s'il en fallait une
lireuvt', on la trouverait ilans les conditions
mêmes où ce Sahin do novembre s'annonce :
il y aurait mauvaise grâce à lui reprocher de
moltro les chances do son côté; il choisit,
comme à dessein, une saison où Paris n'a
pas encore rast>cuiblé tous t>cs habituuts, ot
Mil ccu.x qu'il a rappelés sont plus soucieux
lie leurs propres alVaires que de la vio du
dehors. La grande pensée du Salon d'au-
tomne ne saurait élrc de renouveler les vaines
glorioles du mois de mai.
On la chercherait inutilement ailleurs. On
se refuse à supposer que les organisateurs du
Salon d'automne aient jugé insuftisantes les
manifestions des Salons du printemps. Ce ne
sont pas aujourd'hui les occasions de se faire
connaître au public qui manquent aux ar-
tistes. Durant des mois, le Grand Palais offre
annuellement aux visiteurs des milliers
d'o'uvres, et quand on songe au grand nom-
bre d'expositions particulières qui s'organi-
sent iiériodiquement, on jirévoit le jour où
l'amateur le plus diligent ne jiourra répondre
aux sollicitations multiples (jui l'appellent.
Si ce n'est i>armi le public, est-ce donc parmi
les artistes qu'on peut répandre le goût des
expositions, des comités et de la publicité?
Leurs assombb'es ne font df-jà que trop de
bruit; ils ne .s'habituent (pic trop aisément à
la tutelle do l'État. A ceux qui rccherdient et
(|ui travaillent, l'automne fera un plus joyeux
don. si, au lieu d'un Salon, il leur apporte
dos loisirs studieux, le recueillement et les
paisibles labeurs.
.Vvant lie se séparer, la Commission du
budget a volé une motion qui invite lo (ioii-
vernemcnt à " procéder sans plus do retard,
comme la loi l'y oblige, au transfert des ser-
vices du ministère des l'.olonies dans les
locaux do l'axonuo ilapp, cott«' opération no
(lovant ontr;iinor d'autres dépenses (pio les
frais très réduits de mise en état de propreté
dos locaux et do tritnsport de matériel. »
Cepcndunt, au ministère dos Colonies, on
ollèi^uo ([uo les locaux do lavcnuu Rapp nu
LA CHRONIQUE DES ARtS
sont pas encore évacués ]iar les services de
risxjiosition Universelle et que les frais
d'aménagement seront, au contraire, iori
élevés.
Qui Irompe-t-on, alors? Et quand le gou-
vernement se décidera-t-il à sortir de cet
imbroglio, si dangereux pour le Louvre ?
NOUVELLES
!(:** Nous avons plaisir à relever dans la liste
des décorations décernées à l'occasion du Cen-
tenaire des lycées et promulguées le 30 juillet
par le Journal officiel, le nom de notre dis-
tingué collaborateur, M. Kmile Hovelaque, ins-
pecteur général de l'enseignement secondaire,
nommé chevalier de la Légion d'Honneur.
Nous lui adressons nos bien vives félicitations.
^*jf Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Le dimanclie, 2G juillet, à Brest, un monu-
ment à la mi'moire de l'ancien gouverneur gé-
néral de rindo-Gliine, Armand Rousseau, œu-
vre du sculpteur Denys Puecli ;
Le même jour, à Penne (Lot-et-Garonne), un
buste du poète PaulFroument, œuvre du sculp-
teur Bourlaye;
Le même jour, ù Nimos, un monument an
poète Ernest Bigot, œuvre du sculpteur Féli.K
Charpentier.
Le dimanche 2 août, à Beauoaire, un buste
d'Eugène Vigne, ancien canseiller général du
canton, œuvre du sculpteur J.-B. Amy.
*** M. Paul Dubois, membre de l'Institut, est
maintenu pour un délai de cinq années dans
les fonctions de directeur de l'École des Beaux-
Arts.
*** A la suite d'une souscription ouverte par
un groupe d'artistes et d amateurs, le Christ
mort, d'Eugène Carrière, vient d'être ûlïert au
musée du Luxembourg.
Cette souscription s'est élevée à 25.000 francs.
L'État y a participé pourT.OCO francs.
9f*jf Le Conseil d'État s'étant prononcé en fa-
veur du legs fait par Adolphe d'Knnery, l'au-
teur dramatique, qui fut un collectionneur très
actif d'objets chinois, M. Desbayes, conserva-
teur du Musée d'Ennery, vient de terminer le
classement et l'arrangement de ce musée, qui
sera installé dans l'hôtel de l'avenue du Bois-
de-Boulogne qu'habitait d'Ennery. Un grand
salon de réunion et de conférences y sera ré-
servé pour les amateurs d'art oriental. Les
collections seront exposées dans cinq grandes
salles du premier étage.
Il y a environ six mille objets. M. Deshayes
les a classés en trois catégories : meubles ; ani-
maux fantastiques en bois, en céramique et
en jade ; netzkés.
**+ L'Union centrale des Arts décoratifs, qui
avait organisé, il y a quelques semaines, au
pavillon de Marsan, la si remarquable Exposi-
tion des Arts musulmans, vient de rouvrir les
portes de son musée à une tentative artistique
des iilus intéressantes.
Un bibliophile parisien, M. Henry Monod,
frapjié de l'esprit de recherche que révélaient
quelques-unes des reliures exjiosées au musée
Oalliera au i)rintcmps de 1!)03, s'adressa à neuf
relieurs dont les ouvrages lui avaient paru par-
ticulièrement remarquables, et leur confia dix
livres illustrés de format in-8», leur laissant,
dans les limites d'un jirix uniforme, une liberté
absolue pour l'exécution de la reliure.
Ce programme a été exécuté par MM. Bre-
tault, Canapé. Carayon, David, Durvand, Gari-
del, Kielfcr, Lortic, Koulhac. Leurs œuvres
présentent, avec un rare talent, la plupart des
tendances de la reliure contemporaine.
Dans les salles adjacentes sont exposées les
acquisitions du musée des Arts décoratifs aux
deux Salons ; elles sont accompagnées d'une
série d'eaux-fortes et d'estampes en couleurs
modernes de MM. Albert Besnard, Helleu,
Manuel Eobbe, etc , et d'un ensemble très re-
marquable d'objets d'art et de tapisseries du
Moyen âge, de la Renaissance et du dix-hui-
tième siècle, provenant en grande partie des
dernières donations faites au musée.
H<'** En raison du très vif succès persistant
de l'exposition de l'ivoire au musée Galliera,
le jury, sur l'initiative de son président,
M. Ouentin-Bauchard, a décidé de reculer à
une date ultérieure, et que l'on pressent encore
lointaine, la clôture de cette exposition, qui
devait avoir lieu, en principe, le 31 juillet.
if*H: On nous informe que, par un arrêté en
date du 3 juillet dernier, le ministre des Beaux-
Arts a prononcé le classement des peintures
murales anciennes de l'église des Landes, près
Saint-Jean-d'.\ngély. Cette église devient, par
ce fait, monument historique. La découverte
de ces peintures est due au curé actuel, M. Te-
naud.
**;); Après l'importante découverte faite récem-
ment à Metz, des ruines d'un grand amphithéâ-
tre romain et d'une première série de monu-
ments gallo-romains, on vient de mettre à dé-
couvert, près de la ferme de la Horgue, quatre-
vingts tombeaux de même origine et de nom-
breux monuments votifs dédiés à des divinités.
On y retrouve, à deux reprises, la déesse gau-
loise Èpona, protectrice des chevaux. Un mo-
nument quadrangulaire important représente
deux femmes assises tenant des fruits dans
leurs mains et sur les genoux.
Un autre monument plus petit donne le relief
en ronde-bosse, de deux guerriers grecs au-
dessus desquels plane la déesse de la guerre.
Les inscriptions de ces monuments, ainsi
que d'autres récemment découvertes, seront
prochainement publiées par l'Académie royale
do Berlin avec le concours du conservateur du
musée de Metz, M. Keune.
»** La capitale de l'Autriche possède enfin
une Galerie d'art moderne qui suppléera à l'in-
suffisance de la collection réunie dans quelques
salles du Musée Impérial. La nouvelle galerie
a été installée avec beaucoup de goût dans les
ET DE LA CURIOSITE
bâtiments du Belvédère, où se trouvait jadis
lacoUeclion Ambras. Elle remplit, pourl'instant,
huit salles Les œuvres les plus marquantes
sont les Mauvaises Mères, de Segantini; la
Famille de Tritons, de bœcklin ; le Jugement
de Paris et Le Christ dam l'Olympe, de Max
Klinger; les Cinq sens de Hans Makart; les
tableaux du vieux maître Rudolf Alt, repré-
senté par vingt cinq œuvres; puis des tableaux
de Walter Crâne, Cl. Monet, F. von Ulide, Kuehl,
Stuck, etc.; le moulage du buste de Roche-
fort, par Kodin; la Judith, de Hahn, etc.
**:), La Direction du Musée silésien d'art in-
dustriel, à Troppau, nous informe de l'ouverture
prochaine en ses salles d'une exposition d'an-
ciennes porcelaines viennoises provenant de la
Manufacture impériale depuis sa fondation
(1718) jusqu'à sa di.ssolution i;i864;. Elle fait
appel, pour rehausser l'intérêt de cette exposi-
tion, à tous les amateurs qui posséderaient des
produits de celte Manu facture. Le musée assume,
naturellement, les frais d'expédition et d'assu-
rance dos objets.
Nouvelles du Musée du Louvre
On vient de placer dans la salle Ducliùlel le
tableau dont nous avons annonce la récente acqui-
sition : L'Invention de la craie Croix.
•%
Dans sa dernière réunion avant les vacances, le
Conseil des nuLséos a accepté pour le Louvre des
dons iniportunls, dont iiliisiciirs ont déjà été
signalés ici : d'abord quatre dessins par Vauduyer,
projets de plafonds et de décoration pour l'hôtel
de Salm, oll'orls par un de ses descendants ; pais
douze gardes do sabres japonais, don do M. Rouarl ;
deux kakémonos donnés jiarM. Raymond Kœclilin,
cl le beau plateau de laque, de l'épociue do Kania-
koura, donné par M"" V* Bronot.
Le Conseil a aussi accepté une nouvelle libéralité
do M. Isaac de Caiiiondo, faisant donation, sons
réserve d'usufruit, avec divers objets d'arl jai>onais
ac(|iiis jiar lui à la vente llayaslii, dnn beau chef
reliquaire eu bois, spécimen remaniuablc de l'art
fraïK.-ais du ciuatorziéme siècle.
Dans la même séance, ralilication a été faite du
don du portrait de 'l'Ii. Ribot par lui même, offert
au musée du Luxembourg; par sa lllle.
Afln do faciliter les visites olViciclles au nuis^o
du Louvre de personnages de iiiari|iio qui sé-
journent do temps à autre à Paris, la galerie
Daru, par où ou les fait entrer ordinairemenl, a
été remaniée ilaus son aménngemeiil. Les sarco-
])liages grecs et romains, jnscpi'ici èpar.s un peu
partout, ont été habilement disposés des doux
colé.s de hi galerie l't eulreinèlés <le bronzes do la
Itenuissanco et de copies antiques.
Les Concours pour le prix de Roue
AKClflTECTUnE
L'Académie des Beaux-Arts a rendu le '2')
juillet son jugement dans le concours d'ar-
chitecture du Prix de Rome dont le sujet
était, nous l'avons dit, Une place publique.
Elle a décerné les récompenses suivantes :
Grand prij; de Rome. — M. Léon Jaussely. né
le '.) janvier 1875 à Toulous», élève de MM. Dau-
met et Esquié ;
1" second grand prix. — M. Wielhorski Jean\
né le 17 janvier 1874. à Nancy, élève de M. Laloux:
2' second grand prix. — M. Henri Joulie, né
le 29 mai 1877 à Valence, élève de M. P.iscal.
GoncDurs de Modèle de Tapisserie
.\ L\ MASUFACTfRE DES GOBELINS
La Commission chargée do décerner le prix de
000 fr. institué par M. Fenaille pour un modèle de
tapisserie exécuté par un des tapissiers de la Ma-
nufacture des Gobelins, s'est rèuoie le jeudi -iS
juillet, sons la présidence de M. Roujon, directeur
des Beaux-Arts. Elle était composée de MM. Bou-
"uereau, Vaudremer. membres de l'Iustitiit ; Fe-
naille, membre de la Commission des Gobelins ;
D. Maillart et Cléret, professeurs du cours supé-
rieur de dessin à la Manufacture ; .1. liuifTrey,
administrateur dos Gobelins, et Muuier, chef de
l'attlier de haute lisse.
Le sujet du concours pour 1903 était •■ un dos-
sier de fauteuil décoré de fleurs et d'ornements ou
de fleurs ou d'ornomonts seulement ■■. il était ex-
pressément recommandé aux concurrents de se
préoccuper de la destination do leurs modèles et
do l'exécution en haute lisse.
Oualorze tapissiers avaient envoyé dix-huit pan-
neaux, comprenant prcsiiue tous des fleurs cl des
ornements.
11 avait été spécifié dans le iirogrammo que le
prix iioiurait êire divisé.
Après un exameu des projets soumis à son ap-
préciation, examen ([ui lui a permis de constali r
le consciencieux travail auquel se sont livrés les
artistes de la Manufacture, le jury a décidé qu'il
n'y avait pas do supériorité tellomcnl marquée
qu'un prix unique dàl être décerné, et il a atlribui'
les récompenses suivantes :
M. Glaud : une prime de 200 francs pou un
modèle composé d'iris el di> tulipes dnigonues.
M. I.,allcmand : prime de lôO francs, feuilles et
fleurs de chrysanlhèmes.
M. Deluzenne : primo do 100 francs, boutons d'or
el géraniums.
M. Gugnot : prime de 100 francs. boui|uct de roses.
M. Chevalier: prime de 100 francs, bouquet d'or-
chidées.
En iitlribiiant ces récompenses, le jury a regretté
lie ne pouvoir ix'coniialtre tous les elforls faits par
le» concurrents.
Le sujet du concours de 1904 sera bienlùt afflcle
dans la Manufacluiv.
22S
LA CHRONIQUE DES ARTS
La Réorganisation du service des Beaux-Arts
Dans sa dernirrc Sranco, le ConKcil municipal a
voté à runaniinilé les couclusions de M. Qiieulin-
Bauchart, rappoiicur i\f la quati'ii'ine Commission,
touchant une roort,'anisation du service des Beaux-
Arts do la Ville de Paris. Voici les points qui
intéressent plus directement les visiteurs dos
musées de la Ville :
Des cartes donnant temporairement le droit de
dessiner ou dépeindre, en vue d'études artistiques,
un objet d'art déterminé, pourront être accordées
aux personnes qui en feront, par écrit, la demande
aux conservateurs, sous réserve, pour les pétition-
naires, de se conformer aux prescriptions des
agents de l'administration en ce qui concerne la
conservation des objets à reproduire, le bon ordre,
la propreté et la libre circulation du public.
Ces autorisations, non valables pour le lundi et
les jours fériés, seront accordées depuis l'iieun'
d'ouverture du musée jusqu'à deux heures de
l'aiirés-midi.
Les collections d'estampes ne seront commu-
niquées que dans les salles qui leur sont réservées.
Cette communication est faite, parles conservateurs
ou attachés, exclusivement aux personnes munies
dune carte spéciale, délivrée par le conservateur
sur demande écrite.
L'autorisation de prendre des clichés ne sera
accordée qu'aux pliDlo^'rapbes de profession et aux
personnes ayant à photographier en vue d'un tra-
vail déterminé.
La reproduction, par les procédés photogra-
phique ou autres, des œuvres ou objets d'art
exposés, devra faire l'objet d'une demande spéciale
au préfet de la Seine, qui donne, s'il y a lieu, l'au-
torisation après délibération du Conseil municipal,
en indiquant dans la lettre d'autorisation les ré-
serves et les conditions sous lesquelles cette auto-
risation est accordée.
Le vestiaire ne sera pas obligatoire dans les
musées de la Ville de Paris.
Huant à l'organisation administrative, elle com-
prend la création d'une direction des Beaux-Arts
de la Ville, ayant à sa tête un inspecteur général,
un inspecteur et un sous-inspecteur. Tous les mu-
sées seront sous sa juridiction. Le préfet delà
Seine avait fait cette proposition ; le Conseil et la
Commission s'y sont ralliés.
Académie des Beaux-Arts
Séance du i'5 juillet
Prix. — L'Académie rend sou jugement sur le
concours pour le prix Troyon, dont le sujet était :
Vn orage éclatant sur un troupeau, dans un
champ.
Le prix, de la valeur de 1.200 francs, a étéattri-
bué. à M. Plauzeau.
Legs. — La Gomiiagnie accepte ensuite pji'ovi-
soireiuent le legs i[ue lui a fait M. Léun-Jeau
Roux, architecte, de l'universalité de ses biens,
estimée à 1 million environ.
I>es arrérages de ce legs devront servir à la fon-
dation de divers prix à décerner, à la suite de
concours, à des œuvres ilo peinture, de sculpture,
d architecture et de gravure. Ces concours seront
à plusieurs degrés, comme les concours pour les
prix de Piomc.
Selon les intentions du testateur, les revenus,
qui s'élèveront à environ 30.000 francs, seront di-
visés en cent parties égales pour être attribuées,
savoir : quinze parties à l'architecture 3 prix ,
trente-cinq parties à la sculpture (4 prix,, vin^;t-
neuf parties à la peinture (3 prix), quinze parties
à la gravure (3 prix), six parties à la miniature
'3 prix).
L'autorisation d'accepter définitivement ce legs
va être demandée au Cons:il d'Ltat.
Académie des Inscriptions
Séance du 2i juillet
Portraits de saint Louis et de sa famille. —
iL Salomon Reinach montre à l'Académie les pho-
tographies de huit tètes en pierre, de grandeur
naturelle, qui n'ont jamais été étudiées par les
archéologues.
Sept d'entre elles décorent les angles des croisées
d'ogives de la chapelle du château de Saint-Ger-
main, construite vers 1240, par saint Louis, res-
taurée de nos jours par MM. Millet et Daumet, et
convertie depuis 1900 en un mus(-e des monuments
chrétiens de la Gaule.
La dernière est placée un jjeu sur le coté, en
dehors de l'angle.
De ces huit têtes, six sont des têtes d'hommes ;
deux d'entre celles ci et une tète de femme portent
la couronne royale.
M. Reinach essaie d'établir que ce sont des por-
traits contemporains de saint Louis, de sa mère
Blanche ou de sa femme Marguerite, de sa sonir
Isabelle, de ses trois frères encore vivants en 12'.0 :
Robert, Alphonse et Charles, enfin de ses deux
frères morts en bas âge, Philippe et Jean.
Il estime que l'iconographie de saint Louis et de
sa famille, jusqu'à présent très pauvre ou même
nulle, se trouve ainsi constit-uée par des documents
dont la valeur d'art est incontestable.
Cette communication, qui sera prochainement
développée par son auteur dans la Gazette, soulève
quelques objections de la part de MM. Valois,
Babelon et Dieulafoy, relatives la plupart à la
coiH'iue de quelques-uns de ces personnages.
Découvertes diverses. — Le secrétaire perpétuel
donne lecture d'une lettre dans laquelle M. Ber-
taux fait savoir qu'il transmettra prochainement
à l'Académie les photographies du manuscrit des
Heures de Charles VIII, qu'il a eu la bonne for-
tune de découvrir à Naples.
M. Clermont-Ganueau dépose ensuite sur le bu-
reau, de la part du général Palma di Gesuola,
directeur du Musée métropolitain de New-York,
deux belles photographies d'un char très artistique
acquis récemment par ce musée et provenant de
l'antique Nursia, du pays des Sabins.
ET DE LA CURIOSITE
229
La Restauration de 1' " Autel Paumgartner »
UAI.liKLT I)ilHi;il
L"audaciGuse restauration inflii^cc il y a quelques
mois aux volets do I' ■< autil l'aunigartncr» do
lJf(rer 1) vient deso compléter par la restauration
du panneau central, [.a Nalirit^, où le conserva-
teur de la Pinacotlié([uo de Munich .espérait re-
trouver les figures do donateurs cachées depuis le
XVII" siècle par les repeints de Fischer. De fait, le
nettoyage a réussi à remettre au jour huit pe-
tites figures de donateurs et donatrices en costu-
mes du temps, ayant devant elles des écussons
avec leurs armes et agenouillées aux angles du
tableau, en même temps qu'il faisait réapparaître
dans le ciel l'étoile des Mages.
(^omme l'on ne risquait, cette fois, que la perte
d'uno hache jetée sur le sol et d'un morceau d'cs-
ealiir insignifiant, nous ne faisons aucune diffi-
culté de reconnaître qu'il y a eu gain réel et de pré-
férer l'état nouveau du panneau central, s'il est la
restitution intarte de l'état prunitif et si l'operii-
tion n'a pas entra'iné 'le retouches. Aujourd'hui,
comme il y a six mois, ce qui importe uniquement,
c'est l'intégrité de l'oîuvre originale de Durer :
renaitelle de cette restauration dans sa virginité
proiuiére, pure de toute adjonction? Toute lu
question est là, et n'est que là.
Eu présence de l'iunotion suscitée par la restau-
ration des volets, M. Karl VoU, conservateur do la
Piiiac;)tliéi[ue, dans une lettre adressée à la revue
Les Arts (u" de marsi, et M. Max J. Fricdliender,
conservateur-adjoint des musées de Berlin, dans
un article, que nous signalons plus loin, publié
tout dernièrement pur la revue berlinoise Kitnst
und Kiinstler m» de juillet;, ont essayé do rassurer
les amis de Durer en proposant à leur admi.
ration les merveilleux procédés de nettoyage
usilés eu Allemagne, qui permettent de fairi' dis-
paraître des repeints de tmis cents ans sans le plus
petit dommage pour l'œuvre originale i|u'ils recou-
vraient. Malheureusement, à leur optimisme s'op-
jiose celle assertion très nette d'uu compte rendu
(II' l'oi)ératiou donnc'e dans la revue Die Kitnst u°dc
février , éditée ])ar la maison Bruckmauii. (jui eut
11' privilège de photographier les punncauxavantct
après la restauration : " * uch sind dabei die durrU
lien Ufbermaler beschœdiijlen Teile iciederher-
ijestellt worden (en outhk, on iiEi-ir Liis l'AiiT-r.i
KNijoMMAcuiES l'AU LES uEi'EiNTs) ». On Compren-
dra, après cela, que nous gardions quelque sce|)ti-
eismc ù l'égard de l'excelleuce de l'œuvre entre-
prise il la l'inacothè(|ue. Kt, bien que M. VoU no
imisso s'empêcher do trouver ■• ))ervers » et
M. Fricdheiider " al)surde » le sentiment qui nous
faisait regretter celte restauration, entre|)rise moins
par amour do Dilrer qu'en vue d'une exaclitudo
iiistoriqiie (pi'auraieiU aussi bien servie, nous le
ré|iélons, des pliolugraphies ou l'achat des co-
pies ('-'), nous persisluiis à penser (|uo nous
n'avions pas si tort — de deux maux choisis-
sant le miiindre — de déplorer, après le.< repeints
Uj V. la Chroniijiif du H février r.l03, p. M.
(2) Ces copies n'appartenaient pas. comme nous
l'avKuis annoncé par erreur, ii un iiuiichaud de
Muuicli : elles sont lu iiioi)riélé do M. !•'. Klein-
berger, il Paris.
do Fischer, les retouches non moins audacieuses
du professeur Hauscr.
M. Friedlainder termine son plaidoyer par ces
mots, assez piquants sous la plume d'un critique
qui, tout récemment, regrettait qu'on eût trop res-
tauré la Résurrection de Lazare de Gérard de
Ilaarlem, au musée du Louvre 1) :
•< Nous voyons ici aux prises la conception fran-
çaise el la pratique allemande. En Allemagne, on
a trop touché aux vieux tableaux 2 ; en France
trop peu. Nous avons, par suite, à déplorer bien
des dégâts du fait de restaurateurs trop énergiques,
mais, du moins, nous avons le petit avantage
d'avoir retenu quelque chose de ces coûteuses ex-
périences. En France, on n'a pas causé grand
dommage aux vieilles peintures, mais on ne leur a
pas fait non plus grand bien, et le Louvre peut
être regardé comme une galerie inconnue, car des
milliers de finesses, de nuances et d'intentions des
maîtres sont ensevelies sous une mulliple couche
de crasse cl de vernis décomposés. Aucun nettoyage
no vaut une restauration complète rerpulziing ; et
il convient qu'un conservateur "conserve»; mais un
système qui, pour conserver une peinture, conserve
aussi les maladies, les dégradations et les défor-
mations, ne doit pas être regardé comme le der-
nier mot de la sagesse en matière d hygiène des
tableaux. »
Tout en faisant observer que dans le cas actuel
il ne s'agit nullement de crasse et de vernis dé-
composés dont nous ayons demandé la conserva-
tion, nous livrons ces rélloxions aux vrais amis
des vieux maîtres : ils décidei'ont (|ucl système est
préférable, de celui qui, tout eu déplorant qu'on
ait " trop touché » aux tableaux anciens, n'estime
cependant pas payer trop clier de la perte de
maintes œuvres d'art le « petit avantage » d'une
science plus ou moins incertaine et d'une restau-
ration parfois heureuse, —ou du système qui, éri-
geant en principe le respect des maîtres et du
patrimoine légué par eux à l'humanité, ne refu.'o à
leurs ouvrages aucun des soins qu'ils réclament,
mais s'en tient à cotte maxime : coiiserrer et non
restaurer.
Nous espérons bien qu'un jour les savants alle-
mands, iiKjins possédés par la passion du docu-
ment et davantage par celle de l'art, eu viendront
à reconnaître, i\ lour tour, la sagesse de celle régh'
de conduite.
.Kugusle M.viiuuiLUKit.
REVUE DES REVUES
Art ot Décoration (mai '. — Délie élude do
M. Henry Marcel sur le peintre Henri Martin, à
propos du rcinar<|uab[e ensemble décoratif exposé
par cet artiste au Salon de celle année roprod. do
cet riiseniblu et de du.s;>in8 jiour ces paunoaui).
;I) Voir la Chronique dos 28 nini-set i» mai l'.HXl,
p. lOJ et IW.
i',> Un artiste bavarois, M. Ileriuunn Lindo, i|iii
avait bien voulu nous envoyer son approbalion
pour uotro pren\ier article, souliiiilail. ' disailil,
ipienoiro intervention piU melire un teriiii- à hi
manii' de ivstauraliou qui sévit en AUeiiuigne sur
le.s tableaux aucicns.
230
LA CHRONIQUE DES ARTS
= Articles do M. Frantz Jourdain sur Vne mai-
son et un mobilier modernes, dus à la collaboraticm
de MM. Cil. Plumet et T. Selmereheim 10 grav.);
— de M. O. Mourey, sur la récente exposition
Georges de Feure (ô grav. et 1 planche eu cou-
leurs).
= Intéressante étude de M. Ch. Saunier sur le
peintre et décorateur Bellery-Desfontaincs (8 grav.).
(Juin et juillet;. — Livraisons consacrées aux
Salons : L'Art décoratif, par M. P. Vorneuil ; —
La Sculpture, par M. Paul Vilry; — La Pein-
ture, par M. Uabriel Mourey nombreuses reprod.
et 1 planche en couleurs, d'après un verre de Tif-
fany).
(Août . — L'Art populaire russe fait le sujet
d'une intéressante étude de M. Gabriel Mourey,
illustréo di' nombreuses gravures en noir et eu
couleurs.
= La Sculpture aux Salotis, par M. Paul
Vitry (15 reprod.\
= Étude de M. H. Fiérens-Gevaerl sur le pein-
tre et graveur belge bien connu de nos lecteurs
Albert Baertsocu (7 reprod. .
= L'École de dentelles de Vienne, d'où sont
sorties de si jolies productions qui furent si ad-
mirées à l'Exposition Universelle, est l'objet d'un
article de M. M. -P. Verneuil, accompagné de 11 gra-
vures représentant les plus charmantes de ces
créations.
O L'Art décoratif 'mai, juin et juillet). — Le
compte rendu des Salons par MM. Gustave Soulier
(peinture'i, A. Thomas (sculpture), Frantz Jour-
dain (mobilier), le prince Bojidar Karageorge-
vitch et E. Sedeyn (objets d'art) occupe une
grande partie de ces trois livraisons, — qui contien-
nent en outre, dans le numéro de m»i, des articles
de MM. Gh. Saunier sur Une nouvelle construc-
tion en grès par CU. Klein et E. MûUer, — de
M. Maxime Leroy sur L'École de Nancy au pa-
villon de Marsan, — de M. Jean Lahor sur Les
Manufactures de porcelaine de Copenhague, —
de M. Sander Pierron sur la « Libre Esthétique »
de Bruxelles, — et, dans la livraison de juillet,
\\a important article sur les nouveaux établisse-
ments de Vichy et leur décoration. Tous ces arti-
cles sont accompagnés de très nombreuses repro-
ductions.
Ij Revue alsacienne illustrée (1903, n° 2;. —
M. André Girodie donne une étude très complète
sur le céramiste Théodore l>eck, accompagnée d'un
portrait et de nombreuses et belles reproductions
de l'artiste.
|] Notice de M. Anselme Laugel sur des vitraux
d'un beau style décoratif exécutés à Strasbourg
par M. A. Gammissar (4 reprod.).
Il Suite de l'étude de M. Kassel sur Les taques
et plaques de portes en Alsace (nombreuses et
très intéressantes reprod.).
Il Hors texte : reproductions d'œuvres de MM.
Jordan, L. de Seebach, Ch. Spiadler.
(X» Ji). — M. H. Juillard-Weiss, conservateur
du musée de Mulhouse, donne une étude sur le
miniaturiste Josué DoUfus, à propos d'une récente
exposition, dans celte ville, des œuvres de cet
artiste (portraits et nombreuses reprod. dans le
texte et hors texte).
H M. Jean Rapin rend compte, avec nombreuses
reproductions à l'appui, de la récente exposition
des artistes de Strasbourg.
li Suite de l'étude de M. Kassel sur Les taques
et plaques de poètes alsaciennes '38 grav.).
Il Celte livraison contient, en outre, un appel
en faveur de la création à Strasbourg d'un « musée
d'art et de traditions populaires alsaciennes ",
comme il en devrait exister dans chaque province.
Nous souhaitons pleine réussite à cette nuuTelle
entreprise de la vaillante revue qui fait tant pour
le maintien des traditions alsaciennes.
ij Une chronique d'Alsace-Lorraine termine,
comme d'habitude, ces deux livraisons.
P Revue de la bijouterie, joaillerie, orfèvre-
rie (avril). — Compte-rendu des concours ouverts
par la Chambre syndicale do la bijouterie, joail-
lerie et orfèvrerie en 19u3 i22 reprod. d'œuvres
primées).
(Mai\ — Coup d'œil sur les deux Salons, par
M. H. Vever.
p Quelques curieux bijoux (suite), par M. J.-L.
Bertrand (33 grav.)
Juin et juillet). — Les Bijoux aux Salons de
1903, par M. J.-L. Bertrand (19 ill.).
P Dans la dernière de ces livraisons, article de
M. Vollet sur L'Orfèvrerie à V Exposition d'Ha-
noi (^ grav.)
R Deutsche Kunst und Dekoration (mai . —
Xuméro consacré spécialement au sculpteur ber-
linois Frantz Metzner, auteur d'édifices et de mo-
numents commémoratifs, eu l'artiste se montre
hanté surtout par le colossal et la simplification
décorative : étude de M. Daniel Greiner, a«com-
pagnée de nombreuses reproductions.
R Notice de M. William Ritter sur un jeune
peintre de Darmstadt, résidant à Paris, M. Karl
SchnioU von Eisenwerlb, qui, dans ses paysages
et compositions allégoriques, semble être particu-
lièrement inlluencé par Stuck (12 reprod.)
(Juin'. — Articles sur des compositions pour
décoration d'étoffes, par M-' Eisa Grœber (,7 gr.) ;
— sur des monuments funéraires et édifices cié-
matoires dessinés par l'architecte E. Beutinger
(G grav.) ; — sur le sculpteur E. Fœrster, de
Munich (9 grav.) ; — et reproductions d'u'uvres
primées à un concours de costumes féminins et de
jouets d'enfants.
(Juillet). — Très intéressante livraison consacrée
à l'excellenl artiste Joseph Sattler, peintre, illustra-
teur, graveur : étude par M. Daniel Greiner,
enrichie de nombreuses et belles reproductions
dans le texte et hors texte, choisies dans l'œuvre
de l'artiste.
= Kunstchronik 12 juin). — M. Ludwig He-
vesi conte la genèse de la nouvelle galerie d'art
moderne récemment créée à 'Vienne, dont nous
parlons plus haut, et en décrit l'aspect.
= M. Hobert Schmidt annonce qu'au cours de
travaux récents au Palais des Doges, à Venise
dans la salle du Grand Conseil, on a remis au
ET DE LA CURIOSITE
231
jour, en enlevant une estrade de bois, les restes
de !a fresque du Paradis peinte pir Giiariento et
recouverte en grande partie, aprèa l'incendie de
1577, par l'immense toilo de Tinloret offrant le
même sujet, et il décrit l'œuvre charmante du
maitrc du treccnio, dont une copie exacte par
Jacobello del Fiore, conservOe à l'Académie de
Venise (reprod. dans cet article) nous a transmis
l'aspect primitif.
— Kunst und Kunstler (1" année, fasc. VVI).
— Livraison double, consacrée en majeure partie à
une intéressante exposition d'art impressionniste
qui eut lieu récemment à Vienne : compte rendu
par M. K. Ileilbut, accompagné de 36 ill. dans le
texte ou hoi's texte d'après Hokusai, Manet, Renoir,
Cl. Monet, Sisley, Degns, C. Pissarro, Cézanne,
van Gogli, Puvis do Gliavannes. Maurice Denis,
Vuillard, Vallotton, Liebormann. M.Sle\'ogt, Tou-
louse-Lautrec, Goya, etc., et suivi de la reproduc-
tion de l'article de Zola sur Manet.
— Un article de M. G. Pauli intitulé Art etPho-
togrnplUe, déniant k celle-ci, si parfaites que soient
ses productions, le droit d'être assimilée ;i l'art; —
des articles biijiiographiques sur des livres d'ima-
ges pour enfants dus à une Hollandaise, M"' Xelly
IJùdenheim : — la fin de l'étude de M. E. Hannover
sur la collection Ilirscliprung doCojienliague jropr.
do l;ibleaux de Kro'ver et de Dalsgaard), que M. A.
Liclilwark souliaite, avec raison, voir installer par
le gouvernement danois non dans un yiompeux et
insignifiant musée, mais dans son cadre approprié,
quelque lionnèle maison bourgeoise comme on eu
bâtissait aulref;^is en Danemark; — enfin, un ar-
ticle de M K. .Soliefl'er sur des meubles nouveaux
dus à des arcliitectes de divers pays : Plumel el
Selmerslieim, Obrist, Voysoy, II. van de Velde, etc.
comiilétenl le numéro.
(Fasc. VIlj. — Un spirituel idaidoyorde M. Jean
Velh, Pro Arle, tendant à rélial)ilit''r en matière
de critique les droits du sentiment et de l'intelli-
gence du beau, trop souvent eloulTés sous Ir jiédanl
ajjparcil d'une science sècbement documentaire,
ouvre celte livraison, — qui contient eu outre 1; com-
mencement d'une traduction d'e.xlrails du Journal
d'Kugine Delacroix,— un arlicle de M. L. Gorinlli
sur le peintre allemand Cari Slratbmann. dont on
vit il y a quelijues années à nos Salons des ouvres
étranges, particiiiant de l'art des Primitifs et de
celui de Gustave Moreau 8 grav.), — cl une élude
do M. 0. Sickert : Un sii-rle el demi de peinture
ailf/iaiie, illustrée de 11 gravures d'après tia'nsbo.
rougli, Turuer, Madox Urown, l).-(i. Itossclli,
Kvcrett Mil lais, P-W. Stccr et M'iiistler.
Kasc. VIII . — Comptes rendu-!, par M E. Ileil-
but, de la récente exposilion de la Sécession berli-
noise 2'i reprod. dont 12 hors texte , — et, par
M. llarry Kcisler, di' l'exposition lomlonicnuo des
« Arts and Crafts » .'i grav.).
— Suite des extraits du Journal d'Eugèno Dela-
croix, continués dans les livraisons suivantes.
(l'asc. IX . — Etude do M. II. Mackow.nki sur un
jeune peiulre silé-sien, Ilana Italusrliek, auteur de
Hi'éiics juipulaires réalistes el légèriMueul cnricnlu-
rnl's, dont iilusieurs sont reproduites dans C(>1
arlicle.
— M. l'Iuiile Hannover dans une lielle élude in-
titulée : 1,'Amc lie (iiorgione essaie do dégager In
personnalité de cette figure attrayante et mysté-
rieuse 'dont on a même contesté l'existence d'après
les œuvres qui lui sont attribuées et que des gra-
vures reproduisent : la Vénus de Dresde, le Por-
trait d'homme de Berlin, le Concert dn Louvre,
les Trois Géomètres de Vienne, VÈpreuve du feu
des Olllces, et la Famille de Giorgione du palais
Giovanelli à Venise.
— Suite des reprod. d'œuvres exposées à la Sé-
cession de Berlin.
Fasc. X . — Voyage aux bords du Rhin, par
M. Jean Velh avec 3 vues anciennes de la cathé-
drale de Cologne;.
— Compte rendu, par M. E. Heilbut, de l'expo-
sition internationale des Beaux-Arts de Berlin
19 reprod.;.
— M. Max-J. Friedlicnder rend compte, en l'ap-
prouvant, de la restauration, que nous avons an-
noncée et décrite en son temps 1 , des volets de
1'" autel Paumgartner» de Dfirer,el il s'élève contre
ia critique formulée à ce suj^l par notre collabo-
rateur M. Auguste Marguillicr dans les Arts (et,
aurait-il pu ajouter, dans celte Chronique .
Il est répondu plus haut à ses arguments, et nous
nous permettons de renvoyer aussi l'auteur au
plaidoyer Pro Artc de M. Jean Veth, inséré dans
un numéro antérieur de cette même revue et que
nous signalons plus haut.
— Chacune de ces livraisons est accompagnée
d'intéressantes chroniques de tous pays.
BIBLIOORAPHIB
Vicomte de SpŒLUEncii i>E Lovesjoil. A pro-
pos d'un portrait de Honoré de Balzac. Ex-
trait de la liCLtic de Irilmurg. janvier-février
190Jj. Eribourg, inipr. del'G-Iuîro de Saint-Paul,
1903. In-8«, 20 p.
'jusqu'à ce jour, l'iconographie de Balzac n'a été
l'objet que d'études sommaires et notoirement in-
complètes. En attendant qu'il nous donne sur ce cu-
rieux chapitre de la vie d'un homme h laquelle il
a en partie voué la sienne un travail plus ample
et quasiment définitif, M. Ch. de Lovenjoul a n--
cemmcnt publié quelques pag48 que la Chronique
a le devoir de signaler à ses lecteurs. .San» s'as-
treindre à l'ordre chronologique, ou plutôt mémo
en riMlervcrli.-saut, M. de Lovenjoul mentionne tout
d'abord un daguerréotype exécuté en 1812, présen-
tement inconnu, et qu'il no faut pas confondre
av(C le • Balzac en manches do chemise » dont
l'un des deux exemplaires a passé de« mains de
Nadar dans la bibliothèque de l'auteur : l'autre
épreuve, donnée par M. l'ierro liavurni à Ch.
Yriarte, a été brisée à Monirotoul pendant la
guerre de 1870. Do ce portrait, on a tiré plusieurs
reprodueiions énumérées par M. do Li>vonjoul et
dont In mailleuro est celle qu'a )iubliée, en 1S91, le
Paris- l'hotograplte do M. Paul Nadar.
Viennent ousuito l'osipusso île Moissonicr J.'^W ,
abaudoniièe par le peintre ft cause de l'iuevactiludo
du moiléle et (pii aurait servi de fond A Vllom<nf
choisissant une i^pér de l'ancionno collection viu
J, V. la Chronique du 11 février ItW), p. W.
l
232
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Piaol; le pastel 2'Ost morlem d'Eugène Giraud
(musée de Besançon), dont une médiocre copie
(apparlGnaiil à lord Lytlon) a CU: lon^itomps prise
])Our l'original; celui de Gérard Seguin (Salon de
18i'2, aujourd'iiui au musée de Tours", p.irfois
a'iribué à Court et que M. do Lovcnjoul restitue,
par de bonnes raisons, à son véritabU^ auteur; le
t,'rand portrait de Louis Boulanger (18;r/i, à propos
duqurl l'auteur exhume de Tliéophilo Gautier
une page perdue qui est ello-méme un portrait
d'unj singulière puissance; enfin, la sépia offerte
par le Inrron Ijarrey au mus 5e de Tours comme
une fravre de Louis Boulanger, et dans laquelle
M. de Lovcnjoul serait tenté — sans dire pour-
quoi — de reco'inaître la main d'Acbille Uevéria.
Instructives et, sur plusieurs points, tout à fait
nouvc'les, les notes publiées dans la Reçue de
l'ribourg avivent cependmt noire curiosité plus
encore qu'elles ne la satisfont, et les réticences des
dernières lignes nous mettent en droit de suppo-
ser que le sujet est loin d'èlre épuis';. Les balza-
ciens des deux mondes — et ils sont légion — regar-
deront donc ces notes comme un gage, mais un gage
seulement: M. de Lovcnjoul leur doit, à bref
échéaaco, espérons le, de les faire bénéficier des
trésors d'une science dans laquelle il n'a pas de
rival.
Maurice ïouhnllx.
NÉCROLOaiE
Le 29 j uillct est mort à Paris, à l'âge de soixaulo-
seize ans, le sculpteur ornemaniste Frédéric-
Eugène Plat. Il était né à Montfey (Aubci le
2 juin 1S27. Artiste très habile et très fécond, il a
créé dans le domaine des arts décoratifs quantité
d'objets : coupes, vases, lustres, flambeaux, etc.,
qui lui valurent dés l'âge do trente ans une juste
renommée. Son nom mérite aussi d'élre retenu
pour la généreuse idée qui le lit fonder à Troyes,
en 1834, un musée d'art décoratif — le premier
créé eu province — dont ses œuvres formèrent le
noyau et qu'il se plut sans cesse à enrichir, musée
complété tout récemment par la fondation d'une
école d'art décoratif. 11 était officier de la Légion
d'Honneur.
Nou5 apprenons également la mort de ^1. Chil
liet, architecte, inspecteur des travaux de l'Assis-
tance publique, décelé à Paris, à l'i'ige de quarante
ans.
Le doyen des peintres danois, le paysagiste
■yilhelm Kyhn, est mort le 11 mai à l'âge de
quatre-vingt-quatre ans.
Le paintro animalier Robert Erbe est mort le
14 mai à Obcrlœ isnitz ;Saxe, , dans sa soixantième
ann;e.
Oa annonce cgilemcnt la mort du dessinateur
danois Johannes Holbeck, âgé de trente ans; —
à Ileidelberg, de la paysagiste Elisabeth Reuter;
— le 17 mai, à Munich, du peintre Julius Kiese-
lin : — 1-j 18 mai, à Bonn, du peintre d'b'stoire
J. Straub, de Dûsseldorf, âgé de quarante ( inq
ans : — ii Liin-bjurg, du sculpteur A.-'W. MuUer;
— à Giessen, du peintre de genre Otto Fritz ; — à
Berlin, du paysagiste Georg Schmitgen.— à Herrn-
h it .\lleniague . du peintre de sujets religieux
Martin Eugène Beck: — à l'rancfort-stir-le-Moin,
du paysagiste Jakob Hoffmann, âgé de cinquante-
trois ans; — â Hanovre, du graveur Hermann
Leisching, âgé de quarante-troi~ ans ; — â Mu-
nicli, le 14 juin, du peintre Franz Seidel, âgé
de quatre-vingt-cinq ans ; — à Vienne, le 14 juin,
du juintro et graveur Franz Schuster, âgé de
trente-trois ans.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Pans
Exposition des modèles envoyés au concours
de tapisserie, à la Manufacture des Gobelins,
pendant le mois d'août, les mercredis et samedis,
do 1 h. à 3 h.
Exposilion de reliures modernes, estampes'
objets d'art, etc., au Musée des Arls décoratifs,
pavillon de Marsan, jusqu'à fin octobre.
Exposition do l'habitation, au Grand-Palais des
Champs-Elysées.
l'rotince
Langres : Exposilion des Beaux-Arts, du
9 août au 10 septembre.
Sèvres : Exposition des travaux des élèves do
l'école de céramique, à la Manufacture Lationale
do Sèvres, jusqu'au 10 août, de midi à 5 h.
Étranger
Amsterdam : Exposition de tableaux et de
djssins de J. vau Goyen, au Stedelijk Muséum,
jusqu'à fin août.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Province
Nancy ; Exjusilion de la Sbcioté Lorraine des
Amis des Arls, du 25 octobre au G décembre. Dépôt
des ouvrages, à Paris, chez Pottier, rue Gaillon,
du 16 au 26 £e]ilembro, ou envoi à Nancy du
28 septembre au 7 oclobre.
Étranger
Amsterdam : Exposition internationale des
Beaux-Arts, du 12 septembre au IS octobre. Envoi
des ouvrages aux frais de l'exposition [mais retour
aux frais de l'exposant) au « Comité de 1 E.xposi-
tion internationale d'oeuvres d'arlistes contempo-
rains », Musée communal d'Amsterdam, Paulus
Potterstraat, 59, du 12 au 19 août.
Troppau : Exposilion do porcelaines viennoises
anciennes, au Musée silésien d'art industriel, du
15 seiitembre au 31 octobre.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favarl
N° 2is.
1903
BUREAUX : ?-, RUÉ lAVART I2'- Arr.)
22 Août,
LA
CPiRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAUZuI HAIIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuilemenl la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 Tr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ITiinaéro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
]CWrÀ^ ■'' Chronique a eu occasion, il y a
'î^^?^^ ipiplque temps, d'annoncer la fon-
wli/^^i liation do la « Société du Nouveau
v_ZS^Ti4 l'aris ». H existe déjà doux vail-
lantes Sdcictés f[ui veillent sur la yrandc
cité : celle des Amis dos Monuments parisiens,
et celle du Vieux Paris. Ouel pouvait être
l'objet do la réconte association? Son titre
même n'annonçait-il jias do |)érillouscs inten-
tions et le '■ Nouveau l'aris .. ne prétendait-il
l>as se drosser en faca du ■• Vieux Paris ■> et
réelanicr. lui aussi, lo droit à l'oxistcnce? Le
« Nouveau Paris » a )iarlé. i'^t s'il n'a pas di.s-
sipé toutes les incerliludes, ses jirojots du
moins no sont pas do nature à infjuiéter trop
vivement les amis du Vieux Paris.
Il est au moins une jiartic dans le pro-
gramme du Nouveau Paris qui mérite toutes
les approlialions. Cette Société veut sauve-
garder la beauté de la ville, elle se iiroposc
d'êtro attentive à tout ce qui accroîtra l'agré-
ment do siin aspect ou lo charme di' son sé-
jour; elle veille sur les arbres et sur les
jardins; elle rèvo de funtainos jaillissantes;
elle fait entrevoir d'admirables perspective-;.
Les Sociétés anciennes avaient même souci,
et elles no ao plaindront certes pas do trouver
une alliée nouvelle pour combattre les len-
teurs dos administrations et les liarJicescs
des vandales.
Mais l'autre jiarlio du programme du Nou-
veau Paris est singulièrement délicate. Mlle a
tr.iit aux trausl'urmatidns cpio iiécossite le
dévelop|)omeut d'une grande ville, le iiesoin
• le la salubrité publicpie, lo légitime désir des
vi\anls (pii ni' \euleut jias niiuirir du culte
des choses lunrles. Il faudra à la Société un
tact incomparable afin de distinguer les cas
où le respect du jiassé cesse d'être un culte
respectable pour devenir une superstition, et
ceux où le snobisme de la modernité sert
de prétexte aux innovations les plus contes-
tables. Si le « Nouveau Paris » réussit à ré-
soudre le très ancien problème qui oppose le
passé et lo présent, sans attenter :i l'un et
sans négliger l'autre, il aura quelque titre
à la reconnaissance publique.
NOUVELLES
*** Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
Lo samedi 15 noi1t, 6. Grenoble, une statue
de H(M'lioz. ii'uvrc du sculpteur l'rbain Hasset;
1,0 lundi 17 août, :'i.\llovard les-lîains, un mo-
nument au sculpteur Pierre liambautl, œuvre
du statuaire Jean Uampl et de rarcliitccte Cou-
la vnz.
i,>uol(|uos semaines auparavant avait été
inauguré à Cluzes ilIaute-Savoic) un busto
do Hubert lionult, fondateur de l'école d'horlo-
gerie do celte ville.
*** A l'occasion du centenaire de Horlioz. les
ailmiratours du niallro ont demandé au pra-
voui' Dupré unt> médailli» cumuiémoralivo, que
vient do terminer cet artiste.
A l'avars est un très beau portrait do Ber-
lioz, à mi-corps: devant lui la partition des
rro/ze/is'. qu'il vioni d'éciiro; sous le portrait,
en iiandcau, un bns-relief représentant une
scène du chef d'iriivrc du maître . cl, A cOté,
uno linndorolo portant celle devise : Inmmo
Ciis^iiittlrir inci'nsiis ninore. cl de llours. Lo
nom. entln, osl inscrit en liiiut de In mOdaillo,
qui est do foriuo roctungulaire : Hector Ver-
Ho:. is<i:ii.st:!>.
Au revers, M. Dupré u gravé uno Irîïs jolie
a34
LA CHRONIQUE DES ARTS
composition iilli''f.'orii|uc. Dans un site prinla-
nier d'une o.\((nisc Iraii-liciir, soric de paradis
Olyscen, un buste de Berlioz a été dressé sur
une sli'la anIiijuG, et une jeune fille — la Postô-
i-ité — aRCnouillée, se pkiit à le parer de fleurs
et de lauriers. Kn léfremle : Orenohie et La Cote
Saint André à Hector lierlio: 190:i.
t*jf Le Comité qui s'était formé pour la
conservation des peintures murales de Chas-
sériau à l'ancienne Cour des Ctimiitcs vient
d'olTrir au (;onseil des Musées, qui a accepté
ce don avec empressement, la belle fresque
La J'iiix, reportée sur toile. On va s'oc-
cuper, au musée du Louvre, de placer en va-
leur cotte œuvre importante.
,i;*,ic Le musée du Louvre vient d'eniror en
posse.ssion du legs important fait par Jl. Mau-
rice Cottier, en 18-4 et dont sa veuve avait
eu l'usufruit. Ce legs conqirend cinq lableau.x
de la plus liaute importance : Ilatnlel et le
fossoyeur àa Dclacroi.x; Tigres, du mi'me; la
Défaite des Cimbres et les Murs de Rome de
]3ecamps ; enlin un portrait de femme, de
Ver.'^ljronck. Ce legs sera exposé, à partir de
mardi prochain, dans la salle du xix' siècle
4:*:): M. Redon, architecte du Louvre, a com-
mencé dans le musée les travaux de construc-
tion d'un grand escalier qui partira de la salle
de.-^ poteries per.^anes pour aboutir aux salles
de la collection Ïhomy-Thiéry.
*** Le préfet de la Seine vient d'éire infurnu'^
d un don qui serait fait prochainement au
Palais des Beaux-.^rls de la Ville de Paris.
M°" Caméré, veuve de l'inspecteur général
des ponts et chaussées, ol'fi'e à la Ville une
statue en marbre, La Source, par Injalberl,
ainsi qu'un buste, également par Tnjalbert, qui
fixe les traits de M. Caméré. Ce buste, fondu
à la cire per'lue, est une des œuvres les plus
remarquables du statuaire.
+** LTn portrait de Molière, très rare, et ap-
partenant à un architecte de la Ville de Paris,
ayant été récemment découvert, l'Administra-
tion des Beaux-Arts et le Directeur de la Comé-
die-I'rançaise font en ca moment des démar-
ches pour que ce portrait, gravé naguère en
vue d'une édition de Molière, à laquelle il ser-
vait de fronli-pice, soit placé au foyer de la
Comédie-Française. Molière, don; le visage est
empreint de mélancolie, y est représenté en
buste, sans perruque et portant le rabat blanc
à deux glands, selon la mode de l'époque.
**,(: Les mannequins militaires qui ont figuré
à l'E>Lposition Uuiverselle de li)00, au pavillon
des Armées de terre et mer, ayant été donnés
au ministre de la Guerre, celui ci les a offerts
au musée de l'Armée. Ces mannequins ne
représentant pour la plupart que des soldats à
pied, on a décidé de compléter ces spécimens
en y ajoutant un ou plusieurs cavaliers. Le
sculpteur Tourgueneff et le peintre Détaille
ont été chargés de modeler el de peindre ces
nouveaux mannequins, dont l'ensemble est
presque terminé et sera bientôt exposé au mu-
sée de l'Armée.
M. Chaumié, ministre de l'Instruction publi-
que et dei Beaux-Arts, vient de faire don au
même musée d'une belle collection do planches
grav 'es par Balturd, reproduisant les bas re-
liefs i|ui entourent, de la liasc au sommel, la
colonne Vendôme.
**H= On vient de décider la restauration du
charmant groupe de Flore, de Carpeaux, qui
décore l'attique du pavillon del''iore aux Tuile-
ries, du coté des quais, elqui sous les intempé-
ries des saisons commençait ù s'effriter.
it,% Le peintre Louis Dumoulin a terminé le
tableau tpie lui avait commandé la Direction des
Beaux-Arts dans le but de cmmémorer le
voyage du président Loubet en Tunisie. Cette
toile, destinée aux galeries historiques de Ver-
sailles, représente la sortie du cortège officiel
du di'jeuner de Dar-el-Bey.
if*if La Société des Artistes lithographes fran-
çais or_'anise, pour l'un prochain, une exposi-
tion inlernalionale de lithogra|)hie. (^ette expo-
sition se tiendra en avril, au Petit Palais.
,),** La Monnaie vient de recevoir les coins
d'une plaquette à l'effigie de M. Combes. Celte
jilaquette a été gravée par M. Prud'liomme. Le
portrait, simplement souligné du nom : Emile
Combes, est en profil gauch?.
**,): IjO 2 août dernier a été inauguré au
Min-, sous la présidence deM. E.de Lasteyrie,
membre de l'Institut, le nouveau IMuséedes
monuments historiques du Mans qui, depuis
bien d 'S années, était installé provisoirement
dans le soubassement du théâtre municipal et
qu'on a transféré dans la crypte de l'ancienne
église Saint-Pierre-la-Cour, ancienne chapelle
des comtes du Mans, datant du xiv" siècle, très
b en restaurée en vue de cette nouvelle desti-
nation.
**4; Une ancienne élève de notre École du
Louvre, M"' Johanna do Jongh, de La Haye,
vient de découvrir dans la fresque du Déluge
de Paolo Uccello, au Chioslro Verde de Santa
Maria Novclla, à Florence, un porirait de Dante.
La Gazette présentera prochainement à ses
lecteurs cet intéressant document.
^*n. On a retrouvé récemment, dans une pro-
priété privée en Angleterre, un bas-relief grec
représentant un cavalier, qu'une inscription,
qui l'a fait retrouver, désigne comme prove-
nant d'Athènes et ayant fait partie de la frise
du Parthénon. Ce précieux morceau est allé
enrichir le British Muséum.
if*^. Un de nos abonnés nous annonce que
le chapitre de Saragosse se propose de mettre
en vente les célèbres et magnifiques tapisse-
ries de Notre Dame del Pilar, dites de La Seo,
au nombre de vingt-deux, dont quatre du
xii' siècle. La plupart des journaux espagnols,
doutant qu'un amateur espagnol se trouve pour
acquérir ces merveilles, demandent au gouver-
nement de prendre les mesures nécessaires
pour empêcher qu'elles ne passent à l'étranger,
comme les joyaux provenant du même trésor,
i|ui, aujourd'hui, sont au musée du South Ken-
sington, à Londres.
ET DE LA CURIOSITE
235
Les Musées nationaux en 1902
Ln Journal officiel du i'I acùt a publié le
rapport ailressc au ministre do l'Instruction
publique et des Beaux-Arts par M. Gonnat,
membre de l'Institut, président du Conseil
des Mus'cs nationaux, sur les opérations de
ces musées pendant l'année 190?.
Le l)udgct des dépenses s'élevait à 611. 521
francs. Sur cette somme, il a été dépensé
r.l'i.02i fr. 11, dont 50i.289 fr. 85 en acquisi-
tions, savoir :
Dfparternent des peintiiies et dessina:
1 esquisse do Biinint;lon 1.^00
1 tableau de Chariot 3. OU)
2 portraits par L. David [M. et >/"■••
Seriziii'' 140. COO
1 lah'oaii (le Gi raid de Ilaarlem 100.000
1 tableau attribué à Moslacrt (pre-
mière vente Lelong) 22.220
1 tableau do van Orloy (vente Otiet,. 14.850
Département des objets du Moyen âge,
de la Renaisiance et des temps modernes :
l croix en argent, Ilalie, xvi» siècle. 2.00O ••
1 panneau laipié de Bilsuo .Japon). T.Oi'O •>
1 lotil'objetsjaponais, vente Ilayasld) 10.4(i6 fjO
1 lampe et 1 aiguière arabes 25.010 >'
1 vase monté en bronze, xvm" siècle 15.000 ■■
1 dessus do plateau arabe 5. COO ■■
Département de la sculpU:re du Moyen âge,
de lit Renaissance et des tetnps modernes :
1 tète (le cliérubin en marbre 1..5(l0 »
1 statue de l'archange saint Michel. 3.8W) »
1 statue d'Kve, en bois, écolo alle-
mande 20.000 ..
1 portraitd'Arnaudd'Andilly, bronze S.tOO »
1 Madone en terre cuite, écolo alsa-
cienne 6.000 »
Di'pitrtement dus antifjuilds égyptiennes :
1 lèlo de statue en granit vert G. 000 ■>
1 lot d'objels céraiMii|ues 4.100 o
l lot d'aulicpiilès 7.'>0 ■■
Département des antiqitili's i/recqites
et romnines :
;t modèles de casipK'S en pierre. . . . l.SCO •■
1 slatuello d'Kros trouvée il Sidon. . I.'MW •■
1 lot d'objels anliipU'S "i.llH) ..
8 verres aiillMues 1.^00 ■•
1 gobelel et l llaoon iHi verre It.'dO i>
5 boiles A lidniirs l.UO) ■■
1 slatuetto eu bronze do Discidjole. . 1.20O »
1 cniiscUn en urgent Kl. 000 »
Vi'parlement des nntiiiuilés orientales
et de la cérnniitiiie antique :
1 lot d'objets anli(pu>s 1 .800 '
1 lot d'objets antiques OIK) •
1 lot d'ohjets antiques COO ■>
1 lui dl^ poli'ries et do llguriaes do
Chypre 1.7C0 »
.■> ohjels d'KréIrio et do 'l'hèbes tl.lKKI ..
;i objets i'rrumii|uei de l'iii'iiii'ie. .. . X*)
Une série do tablettes clialdéonues. 5.5iJO •
Objets IrouFÔs ;'i lil.odes et en Es-
pagne 13.003 .
1 statuette en bronze 7.iX)0 "
I statuette en bronze (Phénicic . . . KMUfi ••
Musée de Versailles :
1 lal)leau de Robert l-'oumières — 2.000 »
Musée de Saint-Germain :
1 lot d'objets antiques I.ÔOO »
12 gravures préhistorique.-* 8.000 »
1 morceau de courroie en or 8<J0 •
Divers objets dont le prix d'acqui^.!-
lioa a ('le inférieur à 1 .COO fr 30.953 35
Enfin, pour la collection Grandidier :
L'n vase de Chine O.OOO »
Après quelques me(s sur le classement des
antiquités éfjyptiinnes et sur raccroisscment
du fonds de l'école franeaise, à la suite du legs
Thomy-Thicrry,ct après avoirsouliaitéquedc
nouvelles sal'.cs rendues libres [ne pourrait-on
cheirir celles de la collection Thicrs'.*) permet-
tent do faire lortir lueniùt des inépuisables
ré: crves de dessins (|uc pi ssèdo le musie " des
centaines de chefs-d'nnivro », M. Bonnat
exprime les vieux suivants, déjà souvent for-
mulés en vain i une administration insou-
ciante :
" Permettez moi de ne pas terminer ce rapport
sans exprimer un regret, celui de voir que, malgré
les votes réitérés des Chandjres, malgré les vunix
du Conseil des Musies nationaux exprimés avec
lant d'insislance, le ndnistcio des Colonies est
toujours installé comme une menace de Ions les
instants au l^auc de notre admirable musée. Nul
synqïlùme favorable ne permet dcnlixîvoir la fin
de cet élat do choses. Nous ne nous lasserons pas
de la réclamer. >
Académie des Beaux-Arts
Séance du l" août
I-iecluro est donnée d'une demande dans laquelle
les représentants de la minorité «l'une commission
d'enquèlo chargée de donner son avis sur un projet
de voie ferrée de Melun à liouiron, dont le tracé
mulikrait la forêt do l-'onlaineblean, prient l'.Vca-
di'mie lies Ueaiix-.Vrls do se joindre à eux dans les
vieu.< déjà exprimés au ministre des Travaux pu-
blics pour qu il soit adopté un autre tracé qui res-
pecterait la forêt et la conlonrn.'rail à l'ouest on
desservaul Ilarbizon, Clinilly, .Vrbouucs, Aschères
[■I Xem.eir-.
.sViimv (fil S aoiii
1. .Vcailémie llxe au samedi Ul octobre lu il il.
sa séance publi(|no unnuelle.
836
LA CHRONIQUE DES ARTS
Académie des Inscriptions
Sia>\ce du 31 juillet
La grotte de « la Roche-de-Trupl ». — La
nV'ion du Donon, coltc monta;îne dos Vosges si
riclio en antiquilùs prùliisloririiics et gallo-ro-
maines, vient encore do nous livrer un intéressant
monument sur lequel M. Berger appelle l'atten-
tion.
Il s'agit d'une grotte crcust'O dans la paroi de la
montagne, très abrupto en cet endroit, au lieu dit
La lioclie-dc-Trupt, qui a été récemment découverte
par M. Kroelicli. Celle-ci se compose d'une grande
chambre et deux comparliuienls iilus petits situés
HU-dessus delà première, dont le faite et les parois
sont formés de grandes dalles de pierre, l'ne dalle
plus grande que les autres, inclinée à 45 degrés,
protégeait l'entrée.
Les parois et un banc qui occupe la profondeur
de cotte grotte sont en partie couverts d'inscrip-
tions diverses, d'époques différentes, gravées très
profondément. JI. Froelicli envoie la pliotograpliio
d'un dessin fait avec grand soin par M. Paul
Kœderer, et raccompagne d'une note rédigée avec
le concours de M. Perdrizet. Ces caractères attei-
gnent quelquefois jusqu'à une hauteur de 70 ceu-
timèlres.
Quelques signes affectent aussi la forme d'une
croix. Divers archéologues ont cru reconnaître
une certaine analogie entre quelques-uns des ca-
ractères en question et les dessins que MM. Gapi-
tan, Garlailhac et Rivière ont trouvés mêlés à dos
ligures d'animaux au cours de leur exploration des
stations préliistorii|ues de la Dordogue et de la
province de Santander.
L'influence du théâtre sur l'art. — M. Emile
Mâle, professeur au lycée Louis-le-Grand, étudie
l'inQuonce du théâtre sur l'art à la fm du Moyen
âge.
Il montre que la représentation des Mystères a
fait entrer dans la peinture et dans la sculpture du
quinzième siècle plusieurs thèmes nouveaux. Il
explique de la sorte quelques œuvres d'art qui
étaient demoirées énigmatiques.
Deux miniatures do Fouquet à Chantilly mon-
trent une vieille femme guidant les soldats au
jardin des Oliviers et forgeant les clous de la croix.
Ce personnage figure dans les Mystères, ce qui
prouve que Fouquet, en peignant sa célèbre suite
de la Passion, s'est sans cesse inspiré du théâtre
de son temps.
Une foule d'autres œuvres d'art, le vitrail de
l'Ascension à .Sainl-ïaurin d'Évreux, le vitrail de
Justice et Miséricorde à Saint-Patrice de Piouen,
la Ceno de Thierry Bouts à Louvain, le tableau
des Saintes femmes au tombeau attribué à Hubert
van Eyck, etc., reproduisent très exactement des
scènes du théâtre du quinzième siècle. Les niys-
tères n'ont pas seulement introduit dau& l'art des
sciences nouvelles, ils ont profondément modifié la
vieille iconographie du treizième siècle et inspiré
aux artistes des agencements tout nouveaux.
Un manuscrit de la Bibliothèque Nationale. —
M. Charles Joret lit une notice do M. le docteur
Bonnet, assistant au Muséum d'histoire naturelle,
sur un manuscrit arabe de Dioscoride, de la Biblio-
thèque Nationale, orné de miniatui-es curieuses,
car elles ressemblent, pour la plupart, à celles
duo maiiu.snil grec du mémo Dioscoride. Il
Mionlro que Ions deux oni une source comuiunu
beaucoup jilus ancienne.
MM. Omont et Dcrcnbourg prtsentenl à ce
sujet quelques observations.
Séance du 7 aoiit
Corninunications diverses. — M. Collignon donne
lecture d'une notice de M. Naville, correspondant
de l'Académie, intitulée : A propos du fronton
oriental du temple de Zius à Olympie. — Une
liypolhése.
M. Edmond Poltier communique une note de
M. Uegrand, consul de France à Philippopoli, sur
une sculpture rupestrc des environs du Schurnla,
représentant un cavalier accompagné d'un chien et
combattant une bête fauve.
M. Pottier exprime le vo'U i|ue M. Dcgrand
])uisse utiliser des fonds qui lui ont été alloués
sur le legs Piot pour prendre un moulage do ce
bas-relief et de l'inscription qui l'accompagne.
La Restauration de 1' " Autel Paumgartner »
d'albert i)(ii!i;ii
Comme épilogue à notre article publié ici même
sous ce titre il y a quinze jours, nous ne saurions
mieux faire que de donner la traduction d'un frag-
ment d'une lettre parue dans la revue munichoise
Die Werhslatt der Kunst (n» du 13 juillet) qu'on
nous communique aujourd'hui el qui justifie toutes
les réserves que nous avions faites sur la nouvelle
restauration dont a été victime 1' >■ autel Paum-
gartner » :
a Sommes-nous assurés, maintenant, d'être en
présence d'un Dtiror authentique ? Certainement
non. Qu'à coté de la superbe figure de Marie, Durer
ait pu peindre — et à l'huile, alors que le reste
du tableau est peint a tempera — des mains et
des têtes aussi dénuées de talent que celles des
donateurs, c'est ce que M. le professeur Hauser
n'osera certainement pas nous faire croire. Il n'est
pas étonnant, assurément, qu'au cours d'une opé-
ration aussi précaire que l'enlèvement d'une cou-
che de couleur séculaire, des parties de l'ancienne
peinture soient facilement abîmées ou même dispa-
raissent ; mais, ce qui est étonnant, c'est que d'au-
tres mains osent toucher à un Durer et mêler leur
jieinture à la sienne... »
L'auteur de cette lettre signale d'autres restau-
rations malheureuses opé-rées sur deux Rembrandt
de la galerie de Gassel : le Portrait de l'artiste
en armure et la Bénédiction de Jacob, et au
musée ds Sclnvorin sur le Portrait de Luther
pai Cranac.h, le Corps de garde de G. Fabritius,
les natures mortes de van Iluysum, d'autres ta-
bleaux encore.
A. M.
Une Collection espagnole du X'Vir siècle
L'érudit secrétaire de l'Académie de l'Histoire
de Madrid, M. C. Fernàndcz Duro. a publié, dans
une étude consacrée au dernier amiral de Castille,
ET DE LA CURIOSITE
237
D. Juan Tomàs Knri'iiuz de Clabreia, un docii-
monl qui touchn à l'hiiloire de l'ait, ("est l'inven-
taire, dressé en Iiii", dos biens de l'ain-ul de
D. Juan ToinAs, l'Almirante D. Juan Alfonso En-
riquez. M. Fernàndez Duro a donné en appendici;
la plus notable partie de cet inventaire : les tapis-
series, esliméis par Pedro Blaniac, tapissier du
Roi, constituant 17 suites, assez explicitement dé-
crilis ; quelques objets mobiliers, tels que 32 tapis
de Turquie, du Claire et des Indes portui^aises,
évahics 40.776 réaux ; les peintures, inventoriées
par un artiste connu, Antonio Ai ias, au nombre
de 93H, parmi lesquelles nous relevons trois tableaux
et un dessin de Rapliaél, un dessin de Michel-Ao^îo,
trois tableaux de liellini, six d'Andiea del Sarto,
quatre do Léonard de Vinci, douze de Titien, six du
Tintoret, neuf du Guide, dix de Bassan, trois do
Rubcns, auta' t de van Dyck, huit d'Albert Durer,
etc., etc. A côté de ces nuvres de muitres ligurent
nombre de peintures sans nom d'auteurs ; parmi
ces tableaux anonymes il est curieux de noter,
dans une coUeclion espagnole de ce temps, un por-
trait de Martin Luther. L'inventaire mentiijiine
ensuite plusieurs sculptures, les unes en marbre,
les autres eu argent et en bronze, et enDn quel-
ques livri'S et manuscrits.
N(jus avons pensé que la publication de ce docu-
ment méritait d'être signalée. En quelles mains ont
passé depuis les objets d'art de la maison Enri-
((uez de (Jabrera ? Nous l'ignorons. Le pelit-fils du
propriétaire des collections invontoriios en 10'i7,
I). Juan Tomàs, fit défection au roi Philipjie V en
17Ui. Feignant do se rendre en France, où il était
envoyé avec le litre d'anibassadeur, il avait obtenu
l'autorisation d'iMiiporter une dizaine do ses tapis-
series et deux cents tableaux. Ue ces objets pré-
cieux et de grosses sommes en espèces il avait
chargé une suite do cent cinquante voitures, et
brusquement, au lieu de poursuivre sa route vers
les Pyrénées, il obliqua vers le Portugal et s'y ré-
fugia avec cette caravane somptueuse, qui traînait
le plus clair de sa fortune. Mort sans héritiers di-
rects, en 17ur>, D. Juan Tomàs, par teslauK'nt fait
à Bulani le U avril de celte mémo année, légua co
dont il [louvait disposer, sauf quelques legs parti-
culiers, au collège de Xotre-Dame de la Conception
di,' Lisbonne, de la Oompagnia de Jésus. Ses biens
en Espagne avaient été eonlisiiués après sa trahi-
son, mais on n'y Irouva sans doute que ses objets
d'ail et tableaux de moindre valeur. lOvidcmniciit
il avait cmponé les icuvres de inaitres. Qu'on est-il
advenu .' C'est co qu'il serait intéressant de décou-
vrir, l'n Kc':e ho»in de Sébaslion del Piombo et
une Lucrèce du (iuide, iirovonant l'un et l'aiilri'
de la collection d' Isabelle Fariiéso et actuellement
au musée du Prado (n" y!)7 et 2')/), semblent bien
être des épaves do la galerie du dernier amiral do
OasliUo.
H. L.
REVUE DES REVUES
O Los Arts aiu'il). — Ce nninéro couticnl la lin
do l'élude lie M. .LJ. Maripiet de Vasselol sur
/,('.< Colli'choii.i lie In vinri/iiite Arcoiiiili Vir-
(•o.<</, — la lin (In travail de M. Jean (iiiilVrey sur
/,'( Collection ThomyTIiii'iy , — des noies de
M. (lerspacli sur les dessins do Michel .\ngo
récenimcut letiouvés aux Oflices de l'iuience 1 ,
— do M. P. Vitry sur Li Madone d'Autillers
récemment entrée au Louvre, — de M. Tider-
i'onlanl sur une réplique de La Vierge ou coussin
vert d'Andréa Solario, conservée dans une collec-
tion particulière, — de M. Gcrvasio sur les
récentes fouilles do Ponipéi, — Ions ces articles
accompagnés, comŒC d'iiabiliidc, de nombreuses
et belles reprodnclions.
P Le Figaro illustré ufjiil . — Belle livraison
consacrée spécialement au peintre espagnol Igna-
cio Zuloaga : élude par M. Arsène Alexandre,
accompagnée d'un portrait de l'artislc et de 27 re-
productions de tableaux.
Il La Quinzaine 1" août. — Très intéressanlo
étude, signée Marvol, sur les cottages biUis par
l'architecte anglais Baillic-Scolt, leurs qualités de
logique, do simplii-ilé et de claire élégance.
V Bulletin de la Société pour la protection
des paysages de France l'.wiJ, n' 1 . — Ce nu-
méro, qui renferme, comme les précédents, des
nouvelles de partout sur les sites à protéger, ou
déjà sauvegardés grâce à l'active vigilance de cotte
Société, est occupé en grande partie par la lin do
l'article sur la protection do la forêt de Fontaine-
bleau contre les projets de la C'' P.-L. >I. Nous
avons déjà résumé ici celte ((ucstion et ou a pu
lire plus haut la protestation formulée à ce sujet
à l'Académie des Bcaux-.\rts dans sou avant-der-
nière séance'.
0 L'Art et l'Autel (avril . — Fin des articles de
.M. K. Durney sur L'Arl religieux n lacollection
Dutuit, et do Mgr Herscher sur La Musique
religieuse.
0 Les Médaillons de In cathédrale d'Amiens
par E. van don Broek (suile), élude poursuivie et
terminée dans les trois numéros suivants planche
dans le numéro do juil'et).
Mai). — La Peinture religieuse contempo-
raine d'après les Salons, par M. Péladaii, élude
terminée dans la livraison suivante Urepr.t
Juin . — M. le D' Ménard s'élève contre la mé-
thode (|ui a présidé à la restauraliou, ou plutôt à la
réfection, do l'admirable église Saiul-lrbain do
Troyes, — ol M. Lavial critique de môme la rifec-
tiun, sur l'ordre do (iuilluuine 11, du portail de
la calhédrah' do Metz récemiinnl inauguré, pas-
tiche gothique qui remplace l'èlè'gant portail du
xviir siècle édilié par i'archilecle Blonde!, l'no
idaiiche, dans la livraison suivnnlo, montre l'aspect
do la cathédrale avant et après lu restiiuration.
i.luillcti. — M. Marcel Mnniuarché signale, nvic
vues à l'uppui, lo vnndalisino commis r< ceniincnt
sur la vieille et pittoresque petite chupclto du
cimetière de Mauléon, qu'une démolition partielle
et lies réfections sans goùl ont transformée en un
édillco neuf sans cnrncUre.
— Lo Plume l" jutUel . — M. Paul de I,nppn-
rent. duut uuus nvoDsdéjA signnlA une iutéres;unl>)
I V. In Chronique du U juillet IftVJ, p. 'HO.
208
LA CHRONIQUE DES ARTS
bi'ocliure sur les allocations dos couleurs dans la
pointure (1\ montre la justesse scienlifiquo elles
avanla^'cs du procédé de la division des tons en
pointure.
— Cette livraison et la suivante contiennent
aussi deux fascicules d'un numéro spécial consa-
cré à C.onslanlin Meunier : des appréciations de
MM. Camille Lomonnier, E. Verliaeren, E. Pilon,
A. Fonlainas, E. Dennildcr, 0. Mans, elc, sont
accompagnées do nombreuses reproductions do
sculptures, dessins, aquarelles do l'artis'e, dont
queliiues-uncs hors texte.
— L'Arte Noveinlire-décembre 19021. — Venluri ;
Éludes sur le Corrége. M. Venluri conteste que
certains dessins appartenant tant à des coUtclicna
paiticuliéres qu'à des musées, et altributcs par
plusieurs critiques d'arl au Corrége, soii'nt de la main
du grand peintre. Il les croit de celle de Bernur-
dino de Gatti, dit le Snjaro, habile copiste du Cor-
rége. ir. Venturi rappelle les superbes fresques du
dùme ttde l'église Saiut-Jtan, à Parme, oeuvre du
« peintre des grâces d, tt qui ne sont j as suffi-
samment connues et appiéciées. Enfin, il signale
les fresques, en très mauvais état, provenant de la
maison des comtes Strozzi de Ferrarc, actuellement
au Musée civique de Heggio. Malgré les altérations
que le temps leur a fait sub.i', elles sont visible-
ment de la main du maître, et c'est à loil qu'on
les attribue à 1j. Orsida Modellane. Il est cui ieux de
remarquer combien, par ctrlalns cùlés, elles sont
inspirées du grand Triomphe de Mantegna, à
Ilamplon Couit.
— P. d'Aucona : La Iteprésentalion des Arts
libéraux au Moyen âge et dans la Renaissance
(lin). — M. d'Ancena note les modification.s que la
Renaissance apporta peu à peu dans les types des
Arts libéraux, invariables au Moyen âge. Les qua-
tre tableaux de Juste de Gand, que se paila-
gent la National Gallery et le musée royal de Ber-
lin nous en sont un exemple; la Rhétorique, avec
ses longs cheveux crèpelés, évoque certaines figu-
res de Botlicelli. Ou connaît de ce dernier la fresque
du Louvre, provenant de la villa Lemmi, repré-
sentant Lorenzo Tornabuoni au milieu des Arts
libéraux, composition vive et animée qui n'a plus
rien de la rigidité scholastique. Il faut signaler
encore la Dispute de saint Thomas d'Aquin et
des hérétiques, à l'église .Santa Maria sopra Mi-
nerva, à Rome, où figurent la (.irammaire, la Rhé-
torique, la Dialectique et même la Philosophie.
Dans l'appartement des Borgia, au Vatican, Piu-
turicchioa représenté aussi les Arts libéraux, mais
en tenant compte de la stricte tradition. Enfin,
pour conclure, M. d'Ancona nous mtntionno
l'École d'Athènes, de Raphaél, où le grand génie
a su renouveler les conceptions archaïques des
Aris libéraux, en nous les représentant sous les
traits de Pythagore, Démoslhéne, Euclide, Socrate,
etc., et a su concilier « ranli(]ue et grande peinture
symbolique et philosophique chère à la génération
de Giotlo et des Lorenzetli av^c celle plus réaliste
du XV" siècle. ■>
— Pel et Ploma (mars . — Ce fascicule, presque
exclusivement littéraire, renferme cependant nue
(1) Voir Chronique des Arts du '^7 juillet 1901,
jiage 315.
notice intéressante et quelques détails biographi-
ques sur la v'o et les prir.cjpaux ouvrages de
l'éminent peintre suédoîp, ^L Anders Zorn. .Son
portrait par Casas, plusieurs eaux-fcrles origi-
nales de l'artislc et des photogravures d'après ses
pein'.ures d ses eculplures sur bois illustrent ma-
gistrakment ce nunii'ro, où figurent également des
reprcduclions do très curieux bijoux espagnols
anciens.
JAvril). — Ce fascicule est entièrement littéraire
et consacré aux poésies clu poêle catalan et prêtre
.lacinto Verdaguer, mort léccmmeiit à Barcelone.
Il est, far contre, copieusement il'uslré do nom-
breuses reproductions de peintures anciennes it
modernes des écoles allemande, espagnole et fran-
i;aise.
Mai. — Xous relevons dans ce fascicule une
reproduclion de la célèbre peinture de Velazquez
Vénus et Cvpidon, ou encore La Vénus au mi-
roir, Aa la colleclion Moiritt, accompagnant une
notice critique où l'auteur avance, sans preuves,
que le modèle de celle belle Vénus, toute nue. vue
ele dos et se regardant dans un miroir que lui pré-
sente l'Amour, fut la propre duchesse do Montba-
zon, réfugiée ;'i Madrid pour échapper aux persé-
cutions du cardinal Richelieu, son ennemi.
— Notons encore la notice consacrée au peintre
lie di'Corations scéniqucs Maurice Vilomara, très
apprécié à Barcelone; une reproduction de l'un de
ses décors, La Cour blttie, illustio cet article.
— De nombreuses illustrations, d'après des
tableaux anciens et moderne?, orne, en outre, ce
fascicule.
(.Juin'. — Ce fascicule renferme une courte et
intéressante notice descriptive, accompagnée d'une
reproduction photcgraphijue, du riche ostensoir
de la cathédrale de Barcelone, o'uvre de diverses
époques et de style composite.
— (Quelques notes succinctes sur des ouvrages
actuellement exposés à Barcelone par MM. .lunyent
et Estruch, peintres catalans.
— Nombreuses illustrations d'apri'sdes peintures
et dessins de R. Casas», Mas y Fordevila, (iosé, elc.
O The Burlington Magazine Mai'. — Article
de M. W. liossetti sur les relations de Dante Rc-
setti avec miss Elizabeth Siddal. La Chronique
en donnera prochainement un co;nple rendu dé-
taillé.
O Article de M. Henri Bouchot sur un très cu-
rieux jeu de cartes du x%" siècle, récemment dé-
couvert par le libraire Leclerc dans la reliure
d'un vieil in-folio sans -valeur. Ce jeu de cartes,
qui appartient maintenant à la Bibliothèque Na-
tionale, a permis d'établir d'une faron irréfutable
l'existence d'un certain Jean de Da!e, graveur sur
bois, qui vécut entre licO et U£0 et habita la lé-
gion lyonnaise.
0 M. Lauston Douglas consacre une très inté-
ressante étude à .Stefano di Giovanui, dit Sassetta,
un artiste que les historiens de I école siennoise
ont le plus souvent négligé, et qui n'osl guère
connu en France que par son Moj'iage mi/slique
de saint François, du musée de Chantilly. D'ex-
cellentes reproductions d'après les principales œu-
vres du peintre justifient le rang important que
l'auteur lui assigne parmi les primilifs italiens de
la première moitié du xv" siècle.
ET DE LA CURIOSITE
5:>:t
0 Autres arlicl'ssur Les Primitif-^ flamanis à
l'exposition de Bruges, de 1902, sur Le Campa-
nile de Ven'se, sur les tnpis d'Orient, etc.
(Juin;. — Le plus henu manuscrit cynégétique
du monde. Sous ce titre M. W. A. Balllie Groh-
man raconta l'iiisloire du précieux manuscrit de
notre Bibliolliéquf Nitionale, enregistré sous le
n° G!6, et qui n'est autre qu'un? copie, illustrée
par un des inaitres miniaturistes du xv* siècle —
peut-être Jean Fouquet — de l'ouvrage de Gaston
de Foix intitulé : Miroir de Pho-bus, des dé-
duicts de la chasse des bcies sautaiges et oy-
seaux de proie. Ce précifux manuscrit eut de
nombreuses vicissilu-ie=. Confisqué avec les autres
biens de son premier possesseur, Join de Poitiers,
il devint le livre favori de François I", qui lo
perdit dans le dc.sirroi du désastre de Pavie. 11
fut ensuite acbclé, sans doute de quelque relire
qui s'en était emparé, par l'évèque de Trente, qui
en fit b->mniag'! à Fcrdi'iand, duc de Tyrol. Les
liasards de la guerre le firent tomljor, un siècle cl
d;mi plus lard, en're les mains du mani'iis du
Vigneau. Celai-ci l'olTril au roi Louis XIV et,
d puis lors, il n'a pas qùllé la France.
O Suite de l'étude de M. Ji James Weale sur
Les l'rimilifs flamands à l'Exposi ion de Bru-
ges de 1002.
0 A signaler encore : uq complo renlu de IVx-
position d'oiuïres de l'école 11 iniande au Guildhall,
uns notice sir un cilice du xm» siècle recom-
ment acquis par le Victoria and Albert Muséum,
etc., e'c.
— American journal of archaeolojy 10011,
n-l, janvier-mars) — F.W. Shipluy : De quelques
formes d'altération da7is h'S manuscrits latins
(Tite Live^.
=;B. Powell : Inscriptions grecques ie Corinthe
trouvées dans les fouilles américaines, de 1896 à
1901.
La récolle csl maigre et presque Ions les textes
sont postérieurs à la reconstruction de la ville
80U3 iJésar; beaucoup de IjIocj inscrits de l'an-
cienne cité ont ''lé réemployés j^ar les llomains.
A noter lus n" 4 et 5 (bases signées de Lysippe ;
le n" 21, épigramme mélr que sur une statue do
Regilla, femme d'iléro Je Alticus; le n" •,'■1, égale-
ment on vers, qui mentionne deus nouveaux pro-
consuls d'Achaie, mais la date ind qucc pour lo
monument par l'éditeur ■■ soinctime afler Vespa-
Bien » est étonnamment inexacte; le style cl le
caractère deslettros indiquent le iv" siècle; n" 24
cl suiv., série de bases en l'iionneur de Cn Corné-
lius Pulclier, q li occupa de nombreuses fondions ;
n° 41), synagoguj juive.
= Compte rendu de l'assemblée ghiéralo do
l'Institut arcbéo'.ogique, ol b c. llK.i''-'2 jaiiv er l'.ii>3.
= Nouvelles arcb'oloj^iqucs.
BIBLIOORAPUIB
L'Hiii4 Mi>it\Nie — Une famille d'artUtos : Los
Naigoon. NoticOi biogrnpliiquos et Cataloriue
do leurs œuvres l'iirlr:iit de (iaspard Monge,
)iar Jean Naigeon. — Pans, Itaiiillv, 11102. InW",
(Jip. (Tnvi'i l(Hlex.>.
Continuant ses monngvaidiies de l'école bourgni-
gnonne.aproH Marccnay de (j/iU(/,donl noun avons
rendu compte l'an dernier, >I. Morand étudie les
Naigeoa de Bcaunc, peintres de père en fils et d'on-
cle en neveu.
Les Xaigcon ont leur grand ancêtre: Jean (1757-
1832;. qui fut le fondateur et le jn-emicr conserva-
tour du musée du Luxembourg. C'était un peintre
estimable, dont le baron de Joursanvault paya la
pension à Paris, cn même temps que celle de ses
compatrioics Prud'lion et Bamey, et qui fut élève
do David cl de Gois, ce Gois dont il est tant ques-
tion dans lo beau travail de M. Portails sur
Claude Iloin, que publia la Galette. Mais Jean
Naigeon avait surtout un tempérament d'adminis-
Irateur. Il contribua, pour une part impjorlante,
comme l^noir. au sauvetage d'ouvrcs d'art et de
monuments intéressants, tels que l'église de Saint-
Denis, les cbàloaux de Prasliu, de Marly, d'Écoucn,
etc.. 11 fut successivement niombro de la Commis-
sion dos Arts, conservateur du dépôt des monu-
ments français, puis conscrvaicur du Luxembourg,
enfin conservateur du musée du Luxembourg,
donlla créat'o 1 avait été décidée par Cliaptal.
M. Morand exhume ensuite de la poussière de
l'oubli KIzidor Naigeon (1797-1807. qui succéda à
son père dans la direction du musée : Jules Nai-
gcon ;i839-1886 , fils du précédent el peintre ama-
teur; Franeois Naigeon il7GM8IÔ}, frère de Jean ;
sa fille Clémence, épou.so Turgan (18021854 , mé-
daillée au Salon de 183i; enfin, Jules Naigeon, son
fils, né cn li^55, qui vil retiré aux environs de
Beaune, berceau delà famille, el dont la renommée
loc:ile peut être comparée ;'i celle qu'obtint, il y a
(luelquc vingt-cinq ans, à Dijon, le paysagiste de
Clionove, Je-an-Jcan Cornu, ou encore le Bcnunois
llippolyte Micliaud. L'bistoire nous apprend, par
l'oxeniplo des llavier, des Vernay, des Trulal cl
d'autres, qu'il no faut pas sourire de ces gloires
provinciales qui, un beau jour, sans crier gare,
deviennent des gloires franeaiscs et s'en vont cou-
clior au Louvre.
Les plaiiueltes de M. Morand préparent cette
célébrité el ont, de plus, l'uppréciablo mérite de
mettre cn ordre d'authentiques documents.
CLfMENT-J.\.M.V.
Mki.ani. — Arcbitettura italiana. autica o tao-
derna. 4"" cdi/iono. Miluuo, llu-jdi 1903. lu-18,
xxv-ÔGO p. av. gravures.
Le fait que des manuels, tel que celui do l'Archi-
lecture de M. Melani, ont pu atteiadre en pou d'an-
nées à leur quatrième édition, est un fait <iu'il
n'est pas inutile de signaler en France, où les
nuinucls de ce genre- sont loin d'avoir une telle
bonne fortune. Nous sigunlorons avec d'autant
plus d'intérêt l'u-uvro do M. Melani, que nous
n'avons pa-;, eu France, un bon manuel sur
l'aH-liilecluro italienne.
Dans le nouveau livre do M. Melani, on Irouv 'ra
élu'liés et gravés un grand nombre de monuments
II.- ir.- peu Connus. Je signalerai, uolammont, les
.,:iM.s di' la Sarduigno, qui sont une suilo très
inléressanic des niounmunts do l'école pisano, cl
les ^lifices do la l'unille qui, dans ces dornièrcs
années, ont si justement attiré raltontiou des ar-
cliétdogues.
L'ouvrage .se tormine par un cliaplliv très nou-
veau sur lardiiteclure italienne nu xix* siècle.
L'auteur, après avoir montré le style uéo cliissiquo
qui a régné si souvorainenienl dans la premièr«
fi'iO
LA CimONlOUï; DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
moiLit-du siiclo, l'Iiulic le slyln (|ui lui a succùdé.
Il iiionlrc que co goût arcliéoluf^ique, s'il a sup-
priiué le style gn'co romain, n'a j/ii le faire qu'en
lui substituant l'amour dr, Moyen âge Et l'auteur
nous met en garde contre cotte érudition qui ris-
que, on faisant de nos architectes de savants re-
conslructeurs de toutes les formes du passé, de
les détourner de leur véritable voie, qui est de
clierclier un style nouveau correspondant aux be-
soins et aux aspirations des sociétés modernes.
Tue intéressante publiculiun The Nation's Pic-
tures a été entreprise en AH<^leterre par la maison
Gassell. Elle reproduit en i>lancli<'S en couleurs
1res soignées, accompagnées cliacune d'une notice,
les plus romarqualjlos travaux modernes conservés
dans les galeries publiques d'Angleterre. Les huit
premières livraisons, comiiosées chacune do quatre
planclies {et coûtant 7 pences cliacune) nous ap-
portent des anivres des peiiilros Ed\vin-A. Abbey,
A. East,M. GreilTenhagen, Orchardson, E. Grofts,
Calderon, Priiisep, Somcrscales, .J. Pettio.Nowell,
Gaton Woodeville, Waterliouse, U'uke, A. -G. Gow,
Stanhopc Forbes, Colin Hunier, sir J.-E. Millais,
Seymour Lucas, I). Murray, F. Bramley, Burgors,
II. von Ilerkomer, Aumônier, Solomon, Henriette
Ronncr, E. l'arlon, Holman Hunt, Walter llunt,
J. Isracls el AVyllic.
Eu Allemagne, la collection similaire, éditée ]iar
In maison E. -A. Scrinann, do Leipzig, Hundert
Meister der Gegenwart in farbiger Wieder-
gab3 [Cent ma'itres contemporains en reproduc-
tions coloriées) s'est accrue des livraisons 5 à 10,
consacrées aux peintres G. Kfihl, Pietschmann,
R. Sterl, Sascha Sclineidcr, "\V. Ritler; L. Koaus,
IL Peschner, IL Vogel, Friose, L. Dettmann ; A.
Achonbacli, G. Janssen, P. Philippi, Claus Mcyer,
ïi. B;u-aier; M. Slevogt, F. Kallmorgen, J. Block,
O.-II. Engel, Leistikow ; F. von Deiregger, F.
Stuck, F. von Uhde, A. von Keller, Kûstner;
G. Bantzsr, H. Prell, lî. MûUer, E. Mcd^z, G.
jMûUer Les notices accompagnant les reproduc-
lions sontdues à MM. Paul Sciu'mann, M. Osiionx,
W. ye.ii-ErEi!, F. von Ostini.
NÉCROLOaiB
On annonce de Bordeaux la mort du peintre
paysagi-te Louis-Augustin Auguin, décédé le
1" août, ;i l'âge de soixante-dixueuf ans.
Auguin était né à Rochcl'orl en 1834. Il était
élève de J. Gogniet et avait travaillé avec Gorot.
Après avoir étudié pendant quelques années la
peinture à Paris, il retourna à Rocliefort, où
il vécut de 1850 à 18G0, faisant de nombreux
tableaux qui représentaient des sites de la Cha-
rente et de la Gliarente Inférieure. En 1860, il alla
se fixer définitivement à Bordeaux.
Paysagiste ému et sincère, Auguin était porté
de préférence vers la peinture des elTets de soir ; il
évoqua aussi la solitude avec puissance et sen-
timent. Il commença d'exposer aux Salons à
partir de 184'5 et y obtint une mention honorable
en 1877. une médaille de 3» classe en 1880, une de i'
classe en 188'i. Il fut nommé clicvalier de la Légion
d'honneur la même année.
(In aiiniMHC ('gaiement la mort de M. Alphonse
Monluçon. artiste jieintrc, décédé à Paris, dans sa
quarante-deuxième année. C'était un décorateur et
un peintre do Heurs très estimé.
Le graveur de médailles, sculpteur el professeur
t\r modelage à l'École des Beaux-Arts de Genève,
Hugues Bovy, est mort à Ilcrmance, près de
(rtio ville, au commencement de ce mois.
Fils de Marc-Louis Bovy, frajipeurdc médailles,
il était no à Genève le 20 mai 18il. Elève des écoles
darl et a])prenti graveur, il rencontra le célèbre
artiste et éducateur Barthélémy Menu (Ij, dont il
devint un fidèle discijile et qui eut sur son dévelop-
]iemeiit intellectuel et moral une iniluence consi-
dérable. La iilace de professeur de modelage à
l'Ecole des Beaux-Arts, qui lui' fut offorte en 1872,
lui permit de poursuivre en toute tranquillité sa
carrière artistique ; en dehors des heures con-
sacrées à son professorat, dont il accomplissait
les devoirs avec une conscience incomparable, il
occuj>ait tous ses instants à graver des médailles,
à modeler des médaillons et des bustes, à cultiver
aussi la musique, pour laquelle il était particu-
lièrement doué. Son o?uvre, gravure et sculpture,
est considérable. Ses bustes elses médailles se dis-
tinguent par l'observation psychologique, la vi-
gueur et la franchise du travail, la conception
èlovi'r ot grave qui animait toutes ses productions.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Province
Bayonne : 1" Exposition de la Société des
Amis des Arts do Bayonne-Biarritz, du 25 août
au '2.J si'ptemiu'e.
Étranger
Bruxelles : Exposition inleraationali' des
Beaux-Arts (Salon triennal), au Parc du Cinquante-
naire, du 5 septembre au 2 novembre.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Pro\:ince
Reubaix ; 25" Exposition des Beaux-Arts de
Boubaix-ïoureoiug, du 10 septembre au 31 octobre.
Dépôt des ouvrages, à Paris, chez Ferret, rue
■\'aneau, du 27 au £0 août.
Toulon : 2' Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 15 octobre au 15 novembre. Dépôt
des ouvrages, à Paris, chez B'obinot, 32, rue de
Maubeugc, avant le 1" septembre.
■Valenciennes : Exposition de la Société valen-
ciennoise des Arts, du 20 septembre au 15 octobre.
Envoi des ouvrages chez Robinet, 33, rue de Mau-
beuge, avant le 1" septembre.
[\) V. la Chronique àx 11 juiu 1S?8, p. 204
L'iiriprviiieur-Gerant ; .\iidri:- Maiîtv.
Taris. - Imprimerie de la Gazelle des Deai,x-Arls, 8, rue Favarl
K- 59. - 1908
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2' Arr.)
^.-l.t.-ii.b
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAVX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les ahcn:iis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluilemenl ta Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 Tr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le nSTuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
Jrw^ ift-v A réor^ïanisation du service des
cl^^î Beaux-Arts do la Ville dn Paris a
wl//^**i (Hc étudiée il y a f|uelquc temps
vj^i^^AA jiar le Conseil municipal. Et lina-
lenicnt, on a vu paraître une longue liste de
fonctionnaires, avec ou sans traitement. Peut-
être y a-t-il quoique exagéralion dans le lu.\c
avec lequel le Conseil prodigue les conserva-
tours, les conservateurs adjoint^!, les attachés,
libres ou non, à un Palais des licaux-Arts
qui, en dehors de la collection l)utuit, ne
contient pîs graml'chose. C'est beaucoup de
sollicitudes administratives sans idijct, et le
Petit Palais n'en est pas meublé davantage.
Du moins est-on en droit de pen.ser que ces
nominations si vite faites ont été réglées
selon une méthode sévère. Dans l'intéressant
rappf rt qu'il a réd'gé sur la réorganisation
des musées di- la Ville do l'aris, M. ijuonlin
Haucliart posait, dans un projet de règlement
les iirincipcs les jdus précis .sur le personne!
des mu-ées. Il ne prétendait ])as en l'aire >ine
loi inllexihlc qui ûùl réagir sur le passé; mais
il semhiait y voir un guide très Bi"ir pour
l'avenir. " Les conservateurs et attachés, .li-
sait-il, seront choisis do préférence parmi les
anciens élèvi'S de n'-À^do du Louvre, des
Kcoles fran<;aisos d'.Vtliénes et de Home, de
l'Kcolc do3 Hautes l':tudes, de l'Iù-olo des
(iliarles, ot en général dos grandes écoles
artistiques, littéraires lUi scientiliquis do
l'Etal. '• Lise/, après cola, la liste dos nomi-
nal ions relatives au Petit Palais, et domniido/-
vous comliion do fois la régie u été idiserxéo.
La Ville a dos ccdloctinns dont ollo est liére
à juste titre, elle a vu les unes s'uccroitro et
les autres s'ordonner fort heureusement de-
))uis quelques années. Il lui appartient de
veiller à leurs destinées, et de préférer les
sollicitudes compétentes aux zèles mai éclai-
rés, si chaleureux qu'ils soient par nature, et
si embellis ijuils paraissent par la grâce dca
inilucnoos politiques. Ce n'est point parce que
l'.Vdministration nationale des I!eaux-.\rts
s'est illustrée récemment par une insigne fai-
blesse, que la N'illc doit s'inspirer des mêmes
lirincijics.
NOUVELLES
<*, Ont été inaugurés pendant la dernière
ipiin/.tiinc :
I.c dinianclie î". norti, à I.angres, un uu)nu-
mont élevé au diimislc .\iigusle Laurent,
iruvi'e du slatiiiiire Aniidc Péchiné et do Par-
cliilecte I.éon Pasquier;
1.0 même jour, à (irand-Sorrc ;l>ri>me). ult
monument à Louis lii/.urolli, ancien sénateur,
o'uvre du sculpteur Zeillin et de l'orcliileclo
Kiimiguièro.
Le MU aoUl, il Manuandc, un monument. Le
l'rinleiiips de la rie, œuvre du sculpteur
Cuuqioil.
^,*# On vient d'exposer au luusée du Lotivre,
duus lu iirunde (lulorio, au milieu des taldeaux
de l'éi'ole «llouuinde. une Flanelliilion du
Christ, récouimeul acipiise par le musi-e cl que
le l'ouservuloui' do la pouiluro altriliue à Wuld-
glMUUt.
^♦i^ Le dinuinche 2:t aoi1t. A l'occasion du
centenniro do Hi'rlio/. a élo innugin-é ii la
('.l'iie-Saiiil .'Vndi'é, dans la maison natale du
uuisicii'U , un polit uuiséu de souvenirs du
n\Hllro. lin y vml, enlro «ulros, la coUooIkiu
des liolles hiliograplues i.ù M. l'aniinLalour
a commenté gruplili|uomcnl les diverses a-u-
èt2
LA CimONlQim DES Al\TS
vres deBii'lio/.; un mamiscril de romances avec
ncconipagncnienl de guitare, écrit en son en-
fance par le musicien ; dei autographes de sa
main: des affiches, des caricatures, etc. On
j)Oiitenvoyer àM Jean Celle, à Grenoble, l'orga-
nisateur de ce inusûe, tous les documents ou
objets concernant Berlioz, afin de compliHer le
niusfo ainsi commencé en l'honneur du maître.
*** Le 23 août a été inauguré au chAteau de
Kériolel Finistère), légué au département par
la princesse Narishkinc, avoc les ressources
nécessaires poir y inslal'cr des collections
d'cL'uvres d'art et de souvenirs concernant la
Bretagne, le musée Camille Bjrnier, formé
d'une quarantaine d'études peintes par cet ar-
tiste et de nombreuses reproductions de ses
meilleurs tableaux, géncreu-;ement olTorls l'ui-
sa veuve.
La cérémonie a eu un caractère louchant de
cordiahté. MM. de Korjégu, président du Conseil
général, et A. de Ricbemond, délégué de la So-
ciété des Artistes franrais, ont rendu un légi-
time hommage au talent du « paysagiste attitré
de la Bretagne », que nolra éminent collabo-
rateur M. Emile Micliel a loué naguèrj comme
il convenait, dans la Gazette M, et à la bonté
de riiomme privé.
**» Le 2'i août, a été inauguré, au phare des
Baleines, prè-i de La Rochelle, un petit musée
fondé par le graveur Barbo'in.
■)f*^ M. J'jurdan, avocat, artiste peintre, vient
d'être nommé conservateur du musée de Tou-
lon, en remplacement du regretté M. Niderlin-
der.
if*if L'iïtal a commandé au graveur Ghaplain
une m''daille commémorative de lu visite du
roi d'I alie. Cett^ médaille sera frappée devant
le roi, à la Monnaie, lors de son procha n
séjour à Paris.
L'î modèle en est aujourd'hui term'né. La
m îdail e sera, comme celle des souverains
risses, du module de 73 millimètres, Elle pré-
sente à l'avers les dou.x profils superposés des
souverains : le roi en uniforme de général, télé
nue; la reine, parée d'un dia lème et d'un ma-
gnifique collier de diamants, en toile'te décol-
letée et un boa de plumes jeté sur ses épaules.
Au revers, une simple g'^rbe de fleurs et de
branches d'olivier, avec cette inscription : A
Leurs Majestés le liai et la U-;im d Italie, ht
lit'publique française.
**« On vient de comunncer à la Monnaie,
d'après le modèle du graveur Paley, la fubri-
catijn des coins de frappe de la nouvelle pié-
cette de nickel. M. Arnauné pens: pouvoir
commencer la frappe vers la fin du mois jiro-
cliain.
La première émission de la nouvelle monnaie
de nickel aurait lieu, dans ce cas, on octobre.
!(:*;i: La Manufacture des Gobelins vient de
recevoir, gour les réparer, la série des quatorze
super'oes tapisseries qui appariieunent à l'église
de la Chaise-Dieu.
Ces panneaux représentent les trois princi-
(l) Y. la Gdzelie du 1" aécombro 1302.
jiaux épisodes de la vie du Christ : La X'Hivilé,
Le Crtici/iemenl et La Uésurre<l'ori; puis,
dans les onze autres, divers épisodes de la vie
et de la Pas-Ion de Nolre-Scign°ur, encadrés
entre deux représentalions d'événements d4
l'Anci-jn Testament f|ui en avaient été le sym-
bole : au total, soixante dix-buit compositions.
D'autre part, l.i Manufacture travaille en ce
moment à six grandes tapisseries pour le
l'.ihiis de Justice de Bennes. Ouatre symboli-
sent L'Eloquence, La Morale, L'Histoire, La
Philosnpii'e ; deux au'res représentent Le
Mariogn d'Anne d'Autriche cl La Mort -ie
l)aguesct'n.
**, M. Jules GuilTrey, directeur des Gobe-
lins, va tenter un inttVesîant essai dans les
iiielicrs do notre Manufacrturj national-i.
<m ne fait pli,is, depuis l 's siècles où les Kl i-
mands tissaient leurs plus riches tapisseries,
de pièces de haute lice à bro leries d'or. M. Guif-
frey a songé à reprendre cet a-t et il a demandé
à M. René Bînot, l'architecte de la porte monu-
mentale de l'E\position de 1900, qui a déjà
fourni aux Gohel.ns plusieur.-; modèles décora-
tifs de lapis de la Savonnerie, une composition
dans laquelle on pût rationnellement faire
entrer l'or comme élément décoratif.
M. René Binel vient de terminer le modèle,
très orig'nal. C'est un pannmu de dimensions
modestes mesurant 1 m. 20 sur 60 centimètres.
Il y a représenté deux ours gris se dirigeant
avec convoitise vers une ruche de miel d'où sort
un essaim d'abeilles d'or qui menacent leurs
agresreurs Ce petit drame se détache sur un
fond de nature, roses et g'Tanium; aux vives
couleurs, où vibrent les ors du corselet des
abeilles.
Cette pièce sera msnt'e en écran pour le
musée des Gobelins.
n:*^: L'exposition de photographie instituée
par la Ville de Paris, qui devait avoir lieu du
2Cp octobre au 2ô novembre prochain, a été re-
portée du 15 janvier au 15 février 1904, afin de
permettre aux concurrents de prendre des
clichés pendant l'automne et à l'entrée de l'hiver.
it*^ A Angers, en abattant, de vieilles maisons
entre le Grand-Hôtel et la rue Samt-Julien, on
vient de découvrir le tombeau de Montortier.
maire d'Angers en 1510, et une curieuse statue
du xvr siècli représentant saint Denis.
n:*is, On annonce la découverte aux environs
de Saint-tTour , par un ancien professeur,
M. D.lort, des vestiges d'une villa gallo-ro
m line dont la splendeur serait révélée par les
parties déjà mises au jour : revêtement encore
couvert de fresques, etc. Les fouilles continuent.
:(.*, La cons'ruction de lignes de tramways
dans le déparlement de la Vendée a fait dé-
couvrir, au cours des travaux, un certain
nombre d'objets curieux dont il a été fait une
exposition à l'occasion de la récente inaugura-
tion de ces tramways. Parmi ces trouvailles,
on signale surtout une série de grands vases
gallo-romains bien conservés.
**, Les fouilles, qui se continuent à Rome,
au Forum, sous la direction du savant M. Boni,
viennent de permettre à ce dernier d'identifier
ET DE LA CURIOSITE
l'emplacement exact où s'élevait la colossale
statue équestre de Domitien, ce fameux mo-
nument en bronze, dont Stace dit qu'il était
sii[)érieur au légendaire cheval de Troie, et
qu'il emplissait le Forum entier de sa masse.
L'emplacement que M. Boni vient de découvrir
se trouve dans le voisinage du point où s'ou-
vrait le goulTre non moins laineux de Curtius.
(Vest une vaste plate-foimeen béton, de laquelle
émergent, à faible hauteur, trois gros blocs de
marbre. Chacun de ces b:ocs servaient de sup-
port, d'aprcs M. Boni, à l'un des pieds du
cheval col-.'sse, qui — c'est Stace qui nous le
dit — ne touchait au sol que par trois meinbres,
sa jambe antérieure droite étant levée et lancée
en avant, pour donner à l'animal l'allure du
départ au galop. (Jstle découverte ne laisse pas
d'olfrir un certain intérêt, car on avait pris
jusqu'ici, pour l'emplacement de ce colosse de
Domitien, une autre plate- forme en béton,
boiucoup iilus pelii.c d'ailleurs, et située à une
assez grande distance de la nouvelle, ce qui
donnait une base fausse pour la reconstitution
d'autres emplacements de monuments décrits
par les divers hisloriens. Pour M. Boni, la
plate-formo jusqu'ii.-i attribuée au colosse de
Domitien aurait servi de support à la statue
équestre do Ojnslanlin.
+*:jc La « Gopley Society ■■, à Boston, orga-
nise pour l'hiver prochain une exposition des
œuvres do Whisller, qui devra s'ouvrir le 23 fé-
vrier 190i et, à cette occasion, elle iavile les
collectionneurs possédant des tableaux du
maîlrc à les lui envoyer, afin rpic la manifes-
tation r[u'elle prépare soit vraiment ■■ repré-
sentative " et digne de la renumiiiée du grand
artiste.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 22 août
Lo ministre do l'In.struction publique ot des
l'caux-.\rls consulte l'.Académio sur l'opportunité
do communiquer à l'Institut royal dos Arcliilcctis
l.'rilanniqiios les dessins qu'tUo conserve do
M. Timniiiire sur la rcslauration de Delphes, alin
d'illuslrfr la couférenco sur le Irésor do Cnido et
les monuments di- l'art ionien à Dolidios, que
M. Ilomolli? doit faire (lovant celte ConipaHuio au
mois de novembre i)rocliain.
Il va sans dire ipie l'.Xcadêmio autorise bien
volontiers cette communication.
Séance du ?9 aoiiC
l'ar suite du décès dr' M. (îuslave r.arrouniol,
secrùlairi' pcrpéluel, la séance à rAcudéiuio des
beaux-arts a éti' levée eu signe de deuil.
Académie des Inscriptions
Séance du l't non'
i'n feuillet de impyrus relrouer. — M. Léopi>ld
Delisle fait pari d'une intéressante iicuivelle con-
coriiiinl iiM iMinns.Tii -^ur papyrus des Icltrea et
sermons de saint .\uguslin, dont une partie est à
la Bibliothèque Nationa'c, une autre partie à la
biblio hèquo do Gouèvs : un feuillet de ce mémo
ouvrage vient d'flre retrouvé à la Bibliothèque
impériale de Sainl-Pétertbuurg par >r. LuJwig
Traubc, corrc-poudant do l'.Vcadéniie à Munich.
Ce feuillet a du arriver à Saint Pétersbourg à la
suite du vol dout labibliolhè(|uc de Saint-ijermain-
des-Prcs fut victime en KtlL 11 fut recupilli alors
p.^r un secrétaire de l'ambassalc de Russie, Pieii'e
Dubrowski, dout la merveilleuse collection a
fourni la plus précieuse série au fonds de manu^-
crits de la Bibliothèque de Saiut-Pétcrsbour^',
Société des Antiquaires de Franc*
Séance du i" juillet
M. ThioUier présente la pholo{,raphie d'une
croix en or du xv siècle, ornée d'émaux de couleur,
trouTce au Puy.
M. le comte Durrieu fait une communicalicn sur
les miniatures du livre d'Heures du duc de Oerry
conservé à (Jhantilly.
Séance du 8 JuilU t
M. Pasquicr fait des communicaliors sur des
travaux d'art exécutés en loi? pour dccoicr l'autil
de Rieux llaute-Garonnc).
Séance du iô juillei
yi. Gauckler présente la pholoj;raphid d'un
piédestal d'époque romaine trouvé à Zafjhounn
Tunisie par le lieuteiiaiit Uodin: il y voit un bas-
relief représentant lléro et Léandro.
M. Marquet de V'asselot présente une plaque do
broiue du xvi" siècle, donnée au musée du Louvre
par M. Jules Maciel.
M. Casati attire l'altcnlion de la Société sur une
c.nslruclion du !• iiips du roi René, t|ui se voit
cnrorc ilans la ville di' .'^:iiimnr et ,(iii m(n;\e,"
ruine.
Séance du SS Juillet
M. .Vrnauldet discute la personn.ilité do Francesco
do l!i>rO(,'nia, yraveur do caraclèris d'imprimerie
de la première moitié du .xvi» siècle.
M. Siij^lio communique A la Société une «lé-
j,'aulo plaqutito do bronze du début du xiv siècle
iipii'sintanl un lonruois.
M. 1(! comte Durrieu eniretieiit la Scciélo d'imi-
tations d'aiilii|ui's ipii se tnuiveiil dans certaines
minialiiri s du célèbre livre il'IIeuros du duc do
lien y. h i liaiitilly.
M. C'iaiii'kUr coiiimuuiipio piiisiiMirs inscriptions
ipi il a récomment décoi.veites à ('.irlhaiio il sur
I ■^quelles on trouve des rejirésenlalions cl sym-
li'des clirétivns très inléresiianls.
Séance du S9 juilht
M. Itonri de la Tour lit un mémoire sur h>s ino-
dailh'S et pierres j;ruvées i\ la lin du xiv siècle
spéciiilomont d'iipiès les invoulairos ol 1rs collec-
li'ins du duc di' llerry. Il ditormiue lu date, l'ori-
LA CHRONIQUE DES ART3
(^ine et la siunilication des ci'ltbres mcilailles do
Constantin et illK'i'aclfs, nMivres italiennes du
du xiv siècle achetées iiar li' duc de Berry en l'iOl.
Société française de Numisniatique
Séatirc du 6 juin
Sont admis comme membres correspondants!
MM. William lOiclilcr, à liordi^aux; Jules Mécili,
ft Zijrich; Georr;cs Cuniont.à Hnixclles.
M. Adrien Blanchel fait une communication sur
les cachettes do monnaie» gauloises de Brela;;ne.
La plupart semblent avoir été enfouies à l'approche
des troupes de (lésar.
M. Paul llordeaux proîente une obole carolin-
Rienne d'une localité inconnue, i)eut être do l'atelier
de Lodi've.
Une Satire du Duc d'Albe
PAU P. BIIEUGHEL LE VIEUX
D'après ses anciens biograjihes, Breughel le
vieux, sentant sa fin prochaine, lit brûler, en sa
présence, diverses peintures et dessins satiriques,
craifinant que leur portée frondeuse n'attirât sur sa
jeune femme les rigueurs de la censure.
l.;'est ce qui explique, peut-être, que ses peintu-
res satiriques politiques soient très rares. Je crois
donc intéresser hs lecteurs de la Chroniqtie en
rappelant que le baron de ReilVenberg, dans un
article paru en 1838 [UiiUetin du Bihliophile :
Paris, Teclieuer, signale et décrit un tableau dis-
paru de P. Breughel qui semble un des plus curieux
parmi ceux qui échappèrent à l'auto-da-fé de l'ar-
tiste. La description du baron de ISeiffenberg pre-
nant plusieurs pages, je crois devoir la résumer
ainsi :
Il Sur un trône rouge et noir, couleurs de deuil
et de sang, est assis sévère et terrible le duc d'Albe
couvert de son armure. Au-dessus de lui, on re-
connaît les armes de Tolède, échiquetées d'argent
et d'azur. Sur sa tète, surmontée du heaume, un
démon dépose une couronne impériale et semble
jouer, de ses griffes, avec une tiare papile. A sa
droite, le cardinal Granvelle lui souffle, à l'aide
d'un soufflet, l'idée des répressions les plus cruel-
les. lOn sait qu'une caricature française presque
contemporaine, représentant Le Soufflement dia-
bolique de Jean d'Espernon <i Henri de 'i'alois,
fut exécutée à l'occasion de l'assassinat des Guises.)
A côté d'eux, on remarque quelques gentilshommes
flamands hostiles aux Gueux, ainsi que les mem-
bres du Gons-'il des troubles, dont plusieurs por-
tent leur nom inscrit sur la composition. Un vase
plein de sang est à leurs pieds. Des bourreaux
armés poussent brutalement devant les juges un
prisonnier, sans mant' au, le col nu et les mains
liées.
« Les dix-sept Provinces, à genoux, portent une
lourde chaîne, dont le duc tient une des extré-
mités ; tandis que derrière elles les nobles confé-
dérés terrorisés et les États, réduits au silence,
mettent un doigt sur la bouche.
Il Au delà d'une balustrade, se passe le drame
principal. Dans une cour traTêrsée par un fleuve
de sang. Dame l^onflsrntion M"" Vis, Vist) pè'îhe
les chùlcaux et les cffits précieux délaissés par les
victimes.
Il Plus loin, sur une place publique, les comtes
d'ICgmont et de ilornes portent leur tète sur
l'échafaud ; van Straelen, bourgmestre d'Anvers,
subit non loin de là le même supplice, tandis que
Jean Gasenbroot, les frères Gisliert et Thierry de
Ealeiiburg meurent également de la façon la jilus
hideuse. Partout brûlent ou s'élèvent des bûchers,
tandis que dos chevaux traînent ou écartèlent
d'aulrrs victimes. ,\u fond, de nombreux gibets
s'élèvent, garnis de pendus et se silhouettent,
lugubres et noirs, sur les clartés d'une ville en
flammes.
Il Une légende en flamand, avec des lettres de
renvoi aux divers groupes du tableau, ne laisse
aucun doute sur le sujet et les noms des principaux
acteurs de cette scène terrible. »
(^e tableau se trouvait, en 1838, d'après M. de
ReitTenberg, en possession de M. Faure, directeur
de l'Indépendant, et l'on fait que ci- journal devint
plus tard L Indépendance lieUie. Malgré mes re-
cherches et les renseignements que j'ai demandes en
Belgique aux personnes les mieux à même de me
renseigner, je n'ai pu jusqu'ici retrouver trace de
celle peinture.
Peut-èlri' l'un ou l'autre de nos lecteurs pourra-t-
il nous dire où elle se trouve actuellement.
L. Maetkiîli.nck.
REVUE DES REVUES
Il L'Art moderne H, 21 et 28 juin'. — Belle
étude de M. Vincent d'Indy sur (.:ésar Franck,
suivie du catalogue complet des u'uvres du mailre.
— The Studio (avril). — Dél.uit d'une impor-
tante étude de M . Wynford 1 lewhurst sur La Pein-
ture impressionniste, son orignie, son développe-
ment (Il reprod., dont 1 hors texte en couleurs
signée Jongliindi.
— Les Êniau.r peints, par \l. Fisher (9 grav.
dont 2 hors texte en couleurs).
— L'e.vposition des Arts and Crafis à la Sexo
Gallery (3" article, accompagné de 19 ill.l.
— Description par M. II. Baillie Scott, d'une
jolie ma'siiu de campagne dans le style moderne
construite par lui à « Yellowsands » 8 illust. dont 1
hors texte en couleurs).
— Autre reirjduction hors texte en couleurs
d'après un dessin de Ruskin, Castello Vecchio,
(Mai). — Étude de M""" Olivia Rossetti Agosti
sur l'ii'uvre peint de l'homme polilique et peintre
psysagiste Giovanni Costa (15 reproductions).
— \: Architecture domesti'jtie à l'e.rposHion dts
Arts and Crafis ('21 ill.).
— Éluda de M. H.-V. Singer sur l'imprimeur
allemand Jakob Christofel Le Blon (1667-1741), et
ses impressions en trois couleurs, procédé dont il
ET DE LA CURIOSITE
fut le précurseur (6 reprod., dont 1 hors texte on
couleurs).
— Article de M. A.-L. Baldry sur les tableaux,
paysages et scènes de genre de M. et M"" Young
HunlfT (10 reprod., dont 3 en couleurs .
— Quelques essais de broderie, par M. U. Bail-
lie Scott (0 ill. dont 1 en couleurs;.
— Autres hors texte : reprod. d'un beau dessin
de M. .T. Pennell, .1 Ségovie, et d'un dessin de
M"' Paxlon Browii : La Rose.
(Juin . — Cette revno, qui dans une précédente
livraison, donnait une étude sur Alphonse l.egros
graveur, publie aujourd'hui un excellent travail de
M. Léonce Bi'nT'dite sur Alphonse Legros peintre
et sculpteur, accompagné de 30 reprod. de tableaux,
d'admirables dessins parmi lesquels, hors texte,
le portrait du cardinal Maniiing , de médailles non
moins remarquables, etc.
— L Exposition des Arta and Crafls à la New
Gallery (suite) (19 il!.).
— Note sur le plafond peint récemment par
M. Herbert Draper pour la grande salle de la cor-
poration des Drapiers, à Londres 10 reprod. \
— Comptes rendus, par M. II. Frantz, du .Salon
do la Sociéti' Xationale des Beaux-Arts 12 reprod.),
— et par M . A. Baldry, de l'exposition de la R'iyal
Academy (U reprui.).
(.luillel). — M"" Frances Keyser étudie L'OCuvre
d'Albert Besnnrd (10 grav., dont 3 hors texte);
— M. K. Kadford présente d'inlérestants ou-
vrages décoratifs en plomh de M. (i.-P. l'ian-
kart (l'2 reprod. I ; — M.Wyiiford Dewburst donne la
lin de sa bel'e iHude sur La Peinture impres.fion-
niste, ses origines et son développement (lôgrav.
d'après <!. Pissarro, A. Monet, Sisley, lloiioir, G.
d'Kspagnat, Maufrai ; — M, Ayiner W'allance fait
connaître les ouvres décoratives : vitraux, pan-
neaux peints, terres cuites, céramiques, de M. W .■
J. Xeatby 10 grav.) ; — enfin 7 récents portraits.
dus au pinceau de M. Ilarrington Mann, nous sont
également montrés.
— Des nouvelles do tous pays, accompagnées de
gravures, complètent ces ([ualrr livraisons.
— Zoltsclirift fiir bildendo Kunst mars). —
Suite (|(! ri'Ludc Av M. l''r. iJulberg sur l'c'.Nposi-
tiun des Primitifs llaïuands à Bruges A grav.;.
— M. E. Polaczck signale dans b's deux chefs-
d'd'uvro de Niccolo Pisano, la chaire du liaplis-
téro (le Piso cl celle du dùiue de .Sienne, deux por-
traits de l'artiste ]iar lui-même jusqu'à présent
non reiuari|uc's : l'un sous l'aspect d'un spectateur
imbi'ibe, au second plan k gauche, dans le bas-
ii>lii'f do La Présentation, a la chaire de Pise:
l'aulr.! sous la (Igure de .loseph dans If bas relii'f
du niénu^ sujet k SifUiie 6 grav.).
— M. V.. Sli'iiimann donne un important travail
sur un sculpteur di' l'iesole peu connu, senlemeiit
muntionué' !•( sous une forme erronée) par Va-
saii : Nicole Marini, dont Vasari no cite (|u'une
M'uvro. In Snidf Si'bnslien de la chapelle des
Mall'ei à S. Maria Sopra Miiirrva, i\ Uonie. M. K.
Sleinmaiiu lui rcstiliu^ encore deux télés de l'ro-
phfles dans un moiiu nient coiiiniémoiiilif de la cha-
pelle des Poiizelti, k S. Maiia délia Pace, les lom-
beaiix do Béatrici" it l.avinia Ponzolli dans tn
même église, celui du cardinal Cibo, à San Cosi-
mato, ceux d'Agostino Maffei et de BencdeltoMafTei
à S. Maria sopra Minerva, de Fillippo délia
Valloà S. Maria in Araceli.de l'archevêque d'York
au .Séminaire anglais: toutes leuvres reprod. dans
cet article; pleines do goût, dé noblesse et de
finesse où l'artiste se montre fidèle aux tra litions
de son compatriote Mino.
— Xolo de M. P. Schumann sur le lithographe
allemand Otto Fischer, dont un beau paysage est
donné hors texte.
— Étude de M. lî. Rficklin sur L'émaillerie
moderne.
{.\vril . — Article do M. Max Osborn sur le
jieinlre de scènes de ino;urs Otto Heinrich Eugel
10 grav. et planche en couleurs).
— M. H. Mackowsky donne le commencement
d'une étude sur la jolie cité toscane do San Mi-
niato al Tedosco et ses œuvres d'art 3 grav.).
— Ktudo de M. F. Studniczka sur le Taureau
l'arnèse, son ('lat primitif 13 grav.).
— Compte rendu par M. -V. Kurzwelly de la ré-
cente exposition, à Leipzig, de la plante stvlisée
(21 grav.).
— Hors texte : belle reproduction en couleurs de
deux vases en grès de notre compatriote Dammouse.
Mai). — Etude de notre collaborateur M. Au-
guste Marguillier sur le peintre Eugène Carrière
i8 reprod., dont 1 hors texte .
— Article de M. A. Micbaelis sur les rapports
à Rome du sculpteur Thorwaldsen et de son com-
patriote le consul et amateur d'art Zoega 6 reprod.
de portraits de ce dernier d'après des dessins do
'l'horwaldsen .
— Ktudo très détailléi> do M. .\rthur Seemann
sur La Fontaine de la Vie où l'on voit, sous un
porti(iue d'une riche architecture, la Vierge avec
l'Enfant entourés de saints, au-devant d'une fon-
taine) conservée au château royal de Lisbonne, et
atliibuée, tantùt à Holbein le vieux, tantôt à Hol-
bein le jeune. M. A. Seemann prouve qu'il est
l'o'uvre de ce dernier, qui l'exécuta à Lueerne. k
Bi'rue ou à BAle. en vue de sou entrée dans la
corporation des artistes et réunit là tout ce qu'il
avait appris de sou père et de scui oncle. 15 gravu-
res facilitent cette dénumsl ration et 1 planche en
coulcuri reproduit le tableau de Li.sbonne.
— Article di' M. L. Hovesi sur In peintre alle-
mand Karl Modiz et sa femme Emilie Mcdiz-Poli-
kaii, auteurs de portraits cl études de paysages
pleins de précision 9 reprod.).
(.luin). — Fin do l'étuilo de M. H. Mackowsky
.sur San Minialo al Tedosco cl ses univres d'arl
(12 grav I.
— Compte ri'udu, par M. K. Woermann. il'uno
exposition du de.-isinateiir-illustiatcur Luilwig llich-
ter à Dresde ;S reprod. \
— Note de M. L. Hevcsi sur un projet do monu-
ment:! Brahms, pur M. Max Kliugi-r (3 gravures'.
— .\rlir'l(> par M. .1. I.eisrhiiig sur lo iiiédaillour
iiutrichicaltudolf Marsrhull \ reprod. do modaillcsi.
■.luilji't'. — Étude do M. I. (irabar sur le p'iiiln'
russ(< ('ousiantin SomolT (8 grav. .
— M. ,1. Itoinhanl Dielerich couleste & son tour
les conclusions de M. Ilelbrùek, «lans uu nrlido
î>iG
LA CHRONIQUE DES ARTS
pi'écôdont (le celto revue d", concei-nant le buste de
la façade de la calliodiale d'.Vcereiiza, qui semblail
A. cet'liistoi-iea èlro ua porlrait de Frédéric H de
Jlolieastaufen, et il y voit, comme F. Lenormanl
et S. liiinacli, une œuvre anlique 16 grav.\
— XoLice do M. I. Ocnsel sur le peintre liollan-
dais James Marshall, auteur de labkaux légendai-
res ou historifiues ^8 grav.\
— Klude de M. Moormann sur le nouveau
niouvemenl arcliilectural.
0 Die Kunst unserer Zeit (l-l' année, 7' et S"
fascicules). — Ces deux livraisons sont remplies
par une 3tudc de M. A. Sp-.rr sur L'Art à Caris-
ruhe : son école do peinture, représentée par
Ilans Thoma, E. Lugo, Ferdinand Kellcr, G.
ScliuMilber, 11. Pœtzelberg, Kalhnorgen, Lulwig
Dill, G. Kampmann, 11. vou Volkmann, F. Hein.
Ole, (Nombreuses reproduct. hors texte et dans
le texte, d'après des peinture?, lithographies, des-
sins, etc \
BIBLIOORAPHIB
A guide to the early Christian and byzantine
antiquities in the departmont of british and
medicEvalantiquities of the British Muséum,
wilh liftecu plates and liyhly-l'onu lUuïtrcilions.
Prinled by order of tlie trustées, 19<J3. In-S°,
xu-ll(i p., avec 84 fig. et 12 planches.
Les musées étrangers ont pris l'habitude de pu-
blier, ;'i côté des catalogues critiques réservés
plutôt aux érudits, des guides destinés à faciliter
au grand public la visiti' et la connaissance des di-
vers départements. Ceux du musée do South-Ken-
tington et du musée de Berlin sont célèbres, et
quelques uns sont des chefs-d'œuvre ; le British
muséum est entré, lui aussi, dans cette voie et il
vient de publier, par les soins de M. Dalton. un
guide à travers les collections d'antiquités chré-
tiennes et byzantines, dont M. Charles H. Read
est le conservateur. Les objets sont décrits som-
mairement, vitrine par vitrine, et les plus impor-
tants sont reproduits par la gravure ou la pho-
totypie; mais, pour des sujets aussi spéciaux que
les' antiquités chrétiennes, des explications préli-
minaires étaient nécessaires au public : une lon-
gue introduction, qui tient prés de la moitié du vo-
lume, y pourvoit et do la façon la plus pratique-
Sous une forme extrêmement claire et accessible à
tous les lecteurs, c'est une véritable histoire dts
origines de l'art chrétien en Occident et en Orient,
histoire sommaire sans doute, sans vain appareil
d'érudition, mais où tout ce qu'il faut savoir
pour comprendre la signification et la valeur dart
des divers objets exposés se trouve indiqué avec
précision et sans développements inutiles. Il serait
fort à souhaiter que nos musées français pussent
suivre cet exemple, et qu'en attendant le moment
oii les grands catalogues verront le jour — moment
assez lointain vraisemblablement, grâce à l'étrange
arrangement qui lie l'administration à l'éditeur —
des guides-manuels fussent faits par les conserva-
(1) Voir la Chronique du l'i mars 1903, p. H'.k
tours, au lieu des catalogues sommaires auxquels
on s'attarde, paifaitenienl inutiles d'ailleurs puis-
qu'ils ne font guère que n'pi'ler les mentions des
étiquclles, et n'apprennent lien ni aux spéclalisteg
ni au grand public.
Franzoesische Malerei 1800-1900, von K -E.
Siii.Murr. I.iipzig, F.-.\. Seciiiann. In 8-, 163 p.
avec ]:iS grav. ;;i marks).
Oesterreichische Kunst der XIX. Jahrhun-
derts, von L. IIkvest. Leipzig, K.-A. Seemann.
lii-S". iv-33i p. avec 253 grav. (7 marks tO).
La librairie E.-.\. Seemann, de Leipzig, vient
d'ajouter à ses précédentes et nombreuses collec-
tions d'art une nouvelle série qui, sous le litre
QeschiclUe der molernen Kunst, se propose de
publier, en l'i volumes élégamment cartonné?, une
liistoire des Beaux-Arts au xix* siècle dans les
différents ]iays d Europe et en Amérique.
Le premier est consacré à notre école de pein-
ture et a pour auteur un écrivain fixé depuis i)lu-
sieurs années en France et bien au courant de notre
mouvement d'art, M. Karl-Eugen Schmidt. Il a su
résumer, de façon très substantielle et très atta-
chante, l'évolution qui, de David tt du classi-
cisme aux dernières manifestations de notre jeune
école, s'est produite dans la peinture française.
On n'aurait guère à reprendre qu'un certain man-
que de proportion qui a fait raccourcir à l'excès
les chapitres consacrés aux grands mouvements
classique et romantique des trente premières
années ; puis le côté un peu artificiel de certaines
classilications, telles que celle intitulée La Bre-
tagne, où l'auteur qui passe, néanmoins, sous
silence Gauguin et la jcnne école de Pont-Aven
attiibuo ;'i cette province la même influence sur
notre école des vingt cinq dernières années que
les paysages de la forêt de Fontainebleau sur
) l'école de l&JO ; enfin, l'esprit quelque piuihauvin
de la conclusion, où M. K.-E. .Schmidt, opposant
complaisamment à la décadence de l'art français
ce qu'il appelle « le rapide et intensif développe-
ment de l'art allemand », — sans remarquer que,
d'ordinaire, les cultures « rapides et iniensives »
ne vont pas sans quelque chose d'artificiel et de fra-
gile, et sans observer à quel point la quantité l'em-
porte sur la qualité en Allemagne comme chez
nous, et combien rare est l'originalité réelle, —
voit la production artistique allemande marcher de
pair avec la production industrielle et commer-
ciale à la comiuête de l'avenir. Sauf ces réserves,
ce précis savant et clair, que complète un excellent
choix des ceuvres les plus caractéristiques de nos
peintres et dessinateurs, offrira aux Allemands
un bon résumé do l'art français au xix' siècle.
Le iiiêm'e travail, mais <-tendH à toutes les bran-
ches de l'art, a été fait pour l'Autriche par un écri-
vain local mêlé depuis longtemps au mouvement
d'art de son pays, M.Ludwig Hevesi Celte histoire
n'était pas facile à écrire : la pénurie des dccuments
sur l'art autrichien de la preiji;ère moitié du
XIX' siècle est extrême, ou leur valeur est incertaine,
et, à ce point de vue déjà, c'est une précieuse nou-
veauté qu'un livre sur et complet sur cette épo-
que. C'est la première fois, si nous ne nous trom-
pons, qu'un tableau d'ensemble est offert sur l'évo-
lution totale do l'art autrichien des derniers cents
ans, et le voici, du premier coup, définitif,
ET ©"E LA Cl/RIOSITE
247
L'ùvoliitiuri est à pou prcj la iiiêinc qu'en T'ianc*.
Au d'ibut, ce sont les grâces (inijsantes du xvjir
siècle, coninuéosparles deux chevaliers de Lampi;
p lis 1 art classijiie, r. pi'ésonl'- par F.-II. VCi-
H<T. importateur de restliotique do David, le por-
traitiste Daftinger, le peinlrc militaire Hœclilo. les
sculpteurs Zauner, Klieber, J.-M. Fischer, et Sclial-
lir, fiuinflurnccnt soit nos scu'pleurs français, soit
Canova; puis to\it le mouveinenl d'art de J'époque
du Congrès de Vienne, reflet de notre art Empire
dans las miniatures, les meubles, les porcelai-
nes 1,1). Après quoi vient la période tour à tour ou
simiUan'''nient romantique et bnargcois', de 1815
à 18i8, avec les j.eiiitres d histoire ou de légcnd-j
Sclinorr von Karolsfeld, Morilzvon Scliwind (iJ). les
]i^intres de mœurs Danuhausor, Fr. Kybl, F. -G.
Walimûller, les pavsagistes Gauenuann, Stciu-
f.-ld, E'idrr, IIn;ger, Uaffalt. etc.
J,a troisième jM-riode. qu'on peut appeler, a\cc
l'auteur, celle du règne de François Jos<pli, est
I)liis brillante, surtout dans le domaine de l'arclii-
tecture. La Iran-formation do Vienne, notamment
par la cnjation du liing, s'opère sous la direction
d'architectes éminonts comme Ferstel, auteur de
l'admirable Kglise votive, Schmidt, van der Niill
et Sicardsbur, , Th. von llansen, Ila'cnaucr. l.:i
sculpture comjite également des noms mémorables:
Fi'rnkorn, Kundmann, Wagner, llellmer. Natter,
plein de ))uissance, Tilgner, él.'gant, lî. Weyr et
A. Strasser, pittoresques, Mjisbck H,, liinhm,
Vogel, e'c; des médailleurs renommée : Marscliall,
Schwarlz. Tautenhayn, Pawlik, Scharfl surtout,
qui vient de mourir. La peintui'e, encore imbue de
fnriiiiiles académique* avec Fùhrich, Sigmund
l'.Ulemand, F. von Anierling, Friedl:eud-'r, Feuer-
bach, 11. von .\ngeli, marche, avec Hans (>anon,
sur les traces des maîtres de la Houaissance, et
avec le brillant et fo igueux Hans Maltarl, si re-
présentatif du goiit viennois pendant de longues
auni'PS, s'éprend iiarticulièrement de Kubens, ce-
pendant que Rudolf Alt ('i^, le vieux maitre qui
domine la p.'-inturc aulrichiennc comme MpuziI
la peintura allemande, s'applique eu ses innom-
brables toiles et aquarelles, d une science d'exécu-
tion accomplie, l'i la liilèle repré.senlalion des mo-
numents et des sites de son pays. A coté, voici
les maîtres locaux qui, dans les diverses provinces
do l'euipire, fo it revivie les souvenirs nationaux :
le Holoniis MalejUo, les 'l'ehè )ues Mânes et Jîrozik,
lo Tyrolien Defregger. l'uie, des peintres de
mours et d'histoire : Munckacsy, E. von Blaas,
l'asini, F. von Myrbach, ]•'. (iaul, l'orientaliste
Millier; des ])aysagisles (]ui commencont à regar-
d!r lu nalurc avec des yeux ]ilus jeunes et plus
libres : l'etteuUofcn, Schalïer, Schiudler, T.Hruli-
bdfer, 11. ])ar..uit, U. Itfiss. II. Charlemont, Th.
v(ui Iliermaun, K. M dl, O. viin Thoren, et nuires,
que domiu<' I uis le regretté' .Si'^aulini (r> ; dos
]M)iliaitisles ; llorowilz, M ;lioll'er. H. Te;iiple,
m. \.iu Puusiuger, etc.; dos graveurs éminonts,
(l) V. lu Gaietle des Ueaux Arts du 1" décem-
lu-tf 18J'.".
(•l V. la Chronique du 9 avril 18!I3, p. 125.
(:l) V. lu C;iro tique du 2ô avril llO:i, p. 139.
{^) V. la Qaiellc d s Jieiiu.'-Arts du 1" mars
19 Jl.
tes HuauxAi(s du 1" avril
të'
(.1) V. la O't selle <i
198.
comme W. Ungcr et W. Hecht; enfin, la jeune
école " sécessionniste • : l's peintres et décorateurs
G. Klimt, J. Eugelhardt, Andri, H. Scliwaigcr,
Orlik, Luksch, II. Letler, .lenewein, .leltmar; les
tculpteurs liathausky, Bilck F, etc.: les archi-
tectes novateurs Bauer, Orbk. Otto Wagner, Bau-
mann, Urban, etc., qui, vigoureusement secondés
par la revue Kunst iind Kunslhandicerk, achètent
la renaissance si longtemps attendue et, d'un bond,
mettent l'Autriche à un des j)romiers rangs dans
l'évolution artistique moderne.
Ce livre excellent est dignement complété par
une illustration aussi abondante que bien choisie,
où nous regrettons seulement de ne pas trouver
le /.■jcigli ou V Andréas llifer de Natter et
quelqu'un des beaux paysages tyroliens de Tony
Grubhoftr.
A. M.
Presque au lendemain de la publication de la
table décennale di son Almanacb des Specta-
cles. M. Alfred Soubies nous envoie le XXXIl' vo-
lume i,annéc 1902 de cette si utile et si élégante
collection.
NECROLOGIE
Gustave Larroumet
Nous avons lo regret d'annoncer la mort <lo
M. Gustave Larroum t, secrétaire perpétuel de
l'Académie des Beaux-.\rls, décédé à Paris, dins
son ajipartement de l'Institut, le i.'i août, à la
suite d'une maladie qui lo minait depuis jdusieurs
années.
Gustave Lirroumet était né à Gourdon (Lot), en
seiitembre lîCi2. Il débuta dans la vie universitaire
coiiime simple maitre réjiétiteur au lycée d'Aix.
Ayant suivi les cours d'ivigèu? Bemisl i la Faculté
des Lettres d..- cotte ville, il prit le grade de licencié
et fut ]u'ofesseur à Nice, ii Vendôme cl ii Bourges.
A P.iris. il fut reçu agrégé de grammaire et des
lettres. H passa comme )>rofesseur do troisième,
de secoule et de rhétorique, à Stanislas, au lycée
de Vanves cl au lycée Henri IV.
En 18S3, après une soutenince très brillante di-
ses thèses. De Qiinrti TibiiUi lihro et Miiririitix,
su vie et ses a-iirres, cette dernière couronnée
depuis par l'Académie française, il fut reçu docteur
es lellres cl, en 18SS, nommé maitre de cnférences
de lilli'raturc française à la Sorbonne. Ses confé-
rences, très brillanlcs, furent dos idus suivies.
Ayant été un instant chef de cabinet do M. Loc-
kroy, miuistrd de 1 Instruction publique, il fut
nouuuc', lo 1 i juin 1888, à la mort do Oastiignary.
dirorli'ur dis lU.'»ux-Arts, et duos ce posti' dilVicilo,
maniresta dos ipuililos d'aduilni.'<tralour ivniRr-
quables, servies par une sûreté do jugement, un
tacl, une ]uoiuptitudi' ot une netteté d • décision,
qui furent vivem"ul uppréoiés du moade dos
artistes.
Aussi, nul ne fut ëtonué quauj l'Aondc'mic dos
Beaux-Arts, i>ar un vole aiisii spontané que i-élléelii,
se l'adjoignit. Lo choix était il autant plus heureux
que h' Bocrotuiro porpotuol do lAcadémie. le
(l; V. la CUronique du 21 juin P.Ktt, p. \\fi.
5'i8
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
comlo Henri Doliiliorde songeait depuis long-
temps à la retraite. Il n'hésita plus :ï la prendre
quand il vit à ses côtés Larroumet. Il le proposa
au clioix de ses coUr-tînes et ceux-ci se rangèrent à
SOS désirs avec joie.
Nul mieux f(ue Larroumet ne pouvait se plier à
colle tAche délicate. Sa haute cullure littéraire,
létendue de son savoir, la pureté et la finesse de
son goût le rendaient apte ii s'exprimer, au nom
de l'Académie, avec autant d'autorité que de jus-
tesse. Il s'acquitta avec un rare bonheur et avec
une mesure ])arfaile de ces fonctions qui ne sont
pas seulement un honneur, mais qui sont souvent
un péril. Son l'Unge de Garnier peut, en parti-
culier, être considéré comme un véritable chef-
d'cDUvrc.
Il avait préludé, d'ailleurs, à ces travaux par
foute une série d'écrits où les questions d'art plas-
tique aUernaiont avec les questions de théâtre.
Li'S délicats reliront toujours avec plaisir sa
Comédie de MoUi're, son Racine, ses Études
d'histoire et de littérature dramatiques il s'étail
fait également un nom comme critique théâtral
au Temps], ses Études de littérature et d'art, et
ce travail substantiel et curieux, publié dans le
Temps il y a huit ans, sur L'Art et l'État en
France, une des études les plus complètes données
sur ce sujet.
(iustave Larroumet était commandeur de la Lé-
gion d'Honneur.
On annonce de ïaiti, où il s'était retiré depuis
douze aus, la mort, à l'âge de cinquante-deux ans,
da peintre Paul Gauguin.
C'est une des physionomies les plus originales
de notre art moderne qui disparait. Né d'un père
breton et d'une métisse péruvienne, il tenait de
cette double ascendance un tempérament fait d'op-
posilions violentes, où la mélancolie et le rêve
s'unissaient à un goût d'indépendance ardente et
farouche. Il était, en face de la nature, d'une sen-
sibilité raffinée et la traduisit avec une justesse et
une délicalesso exceptionnelles, notamment dans
ses premiers tableaux. C'est en Bretagne qu'il
commença ses études de nature. Il avait choisi ce
pays pour l'accent fruste de ses sites et de ses ha-
bitants, et essaya d'en rendre le fort caractère en
des tableaux d'une simplification de forme voulue,
mais qui ne manquait pas do justesse, où se sen-
tait une nature de décorateur, très douée surtout
sous le rapport de la couleur. Et ainsi, avec quel-
ques disciples : Emile Bernard, Sérusier, de Hahn,
Seguin, Chamaillard et autres, fut fondée l'école
symboliste de Pont-Aven (1), qui au rebours de
l'impressionnisme s'attache surtout à la composi-
tion, à la synthèse et au stylo enfermant dans un
dessin d'une simplicité caractéristique des teintes
plates et fortes, et qui eut, pendant quelques an-
nées, vers IS'.iO, un certain renom. Revenu en-
suite à Paris, Gauguin n'y resta pas longtemps,
et assoiffé de vie libre et pleinement indépendante,
il partit pour Taiti, d'où il envoya, de temps à
(1) 'Voir sur Gauguin et cette école l'étude de
M. Armand Seguin dans la revue L'Occident,
mars, avril et mai 1903.
autre, de curieux tableaux : paysages, scéms de
mii'urs océaniennes, alternant avec des scènes reli-
gieuses : Vierr/es, Annonciation!, etc., ou des tra-
ductions picturales de la théogonie maorie, œuvres
inégales, mais ingénieusement pittoresques et d un
sens décoratif remarquable.
M. Henri Bunel, architecte en chef de la Pré-
fecture de [lulici', est mort à Marly, le 2'i août, à
l'âge de soixante-trois ans. Il était officier de la
Légion d'Honneur.
Ou annonce la mort, en Hollande, à l'âge de
siiixaiite-quinzc ans, du paysagiste Constantin
Gabriel, né à Amsterdam le 5 juillet 1828.
Harmoniste souvent subtil, et toujours délicat,
il a rendu à iiierveillo les nuances dont se i)arent
le ciel changeant et l'atmosphère vaporeuse de son
pays. H fut le Boudin de la Hollande.
Gabriel nélait jjas un inconnu pour nous. Après
avilir ligure par intcrmitlence k nos Salons pari-
siens, il avait été très remarqué à l'Exposition
Universelle de 1880.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition du 3" Concours de jouets, au Petit
Palais, à partir du 4 sciitembre.
Province
Saint-Claude (Jurai : Exposition internationale
de photographie.
Étranger
Livourne : Exposition des Beaux-Arts, en sep-
tembre et octobre.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Étranger
Bruxelles : Le Salon triennal des Beaux-Arls.
installé dans le Hall du (Cinquantenaire, s'ouvrira
le samedi ."> sepiembre, à 2 heures. La fermeture
aura lieu le 2 novembre.
Dresde : Exposition d'art appliqué, du 14 no-
vembre 1903 au 15 janvier 1904.
CONCOURS OUVERTS
Paris
Concours enti'O les architectes français, ouvert
par ri'niou céramique et cliaiifouruière de France.
Sujet : une hôtellerie de province. 4 prix :
2.000 fr. ; 1.000 fr. ; 600 fr. ; 400 fr. Remise des
projets avant le 23 décembre 1903, à 4 h. Deman-
der programme détaillé au siège de l'Union. Une
exposition publique des projets aura lieu avant et
après le jugement.
[Poxir les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paria. — Imprimerie dp la Gaitlle des Beaux-Arts, 8, rue Favart
gr N° 30. — 1903
BUREAUX : S, RUE FAVART '2' Arr.)
19 Sr-pt^mbro,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PaltAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les ahcn:iès à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitemenl la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr
Le ITuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
^yvift"^ is destinées de la Galerie des
'ffl^^^I) Machines dépendent aujourd'hui
wll'/^^i '^° '* Ville de Paris. Si l'on en
•..^•^■^«tA croyait certaines informations,
cette (iaicrie sans pareille n'inspirerait jias
au Conseil une bien respectueuse admiration,
et elle serait menacée do dispai aiU'o. On veut
croire que ses intentions n'iront pas jusqu'à
devenir des volontés, et que le Conseil se
ravisera quand il sera temps encore. La con-
vention intervenue lui laisse, il est vrai, la
liljcrtc de déci<lcr du sort do la (ialeric. Mais
il serait déjdorahlc qu'il cédât à un acharne-
ment destructeur sans cause, et qu'il usât do
son droit pour décréter de parti pris la lin
d'un des vestiges les plus grandioses de l'ex-
position de liS89.
La Galerie des Machines inérile d'être con-
servée à la fois par cllo-mêmc, et par les ser-
vices publics qu'elle peut rendre. lOllo de-
meure un souvenir précieux do l'art et do la
Bclonco de nos constructeurs; oUe allesle
l'houreuso hardiesse ;ivcc lacjuellc ils sur(Mit
allier la légi'rclo des formes à la grandeur
des proportions ; elle garde l'ini posante allure
dos jdus ailiers munumenls, tout en parais-
sant spiritualisor la matière. Telle qu'elle est,
elle olïre un asile spacieux dont une grande
cité, adonnée à tous les genres d'activité,
peut sentir il tout instant les besoins. Les
l'alais destinés aux Moaux-Arts no manquent
jdus. Mais combien d'expositions, combien
de cérémonies, combien do sports récbimout
aujourd'hui do vastes espaces"/ La Galerie
dos Maidiines a un rOde tout indi(pié ii jouer:
elle est faite pour donner l'hosiùtulitù uu.K
réunions de tout ordre; elle peut être la Salle
des Ki'tes que Paris ne possède pas.
Il reste qu'elle est considéré commegênanlc
i\ la place qu'elle occupe à l'heure jirésente.
Elle masque la façade de l'École Militaire;
elle arrête la perspective du parc du Chani])-
de-Mars. Mais il y a longtemps qu'on a pro-
posé de la transporter dans les vastes empla-
cements libres qui avoisincnt la porte Maillot.
Tous les calculs ont été faits. Le projet, aux
yeux de ceux qui l'ont étudié, ne parait sou-
lever aucune difliculté sérieuse. C'est ce que
la Chambre avait bien compris lorsque le
0 novembre 1902, sur la propositiim do
M. Georges Berger, elle a voté à l'unanimité
imc motion en faveur du transfert de la Ga-
lerie des Machines. Puisque d'aventure le
Parlement a donné le bon exempte, le Conseil
nuinicipal aurait bien mauvaise gr;\ce à ne
pas le suivre.
NOUVELLES
#** Ont été inaugurés pendant la dornièro
ipiinzaino :
I.e ilimancho 6 septembre, i\ Hngnéres-ile-
I.iii-liun. un groupe, Citi'n cl Abtl. «uuvre du
sculpteur Menguo;
Le dim«nclii> I.'î septembre. A Trêguior, un
monument 11 lOrnosl lienan, (iMivre duo 11 la ool-
liil>or«tion du sluluairo Jean Uouclier et do
M. Nénol, arrliiteclo;
On tt, on outro, Inauguré ou cimcliéro do
l'I'ist, à Lille, un mnnunifiit au giMiêial Kaul-
lierlio et au sénateur Toslelin, portant un mO-
diidlon on l)a-.- relief de Ktiidliorlio ;
Kiilln. on a iniiuguri> dans le voslibulo du
musfi- de l'i*rlguoux. to liuslo de l'urchéulOKUQ
ut artiste Julos do Vornodii.
!50
LA CHRONIQUE DES ARTS
*** A l'occasion de l'inauguration de la statue
do lienan à Tri'guier, M. Armand Dayot, ins-
pecteur des Beaux-Arts, a 6lé promu ollicier
de la L(5gion d'Honneur, cl le statuaire Jean
Bouclier nommé clicvalicr.
annoncée il y a déjà lonfxtcmps, semble enfin
certaine. Le ministre de l'Instruction publifjuo
et des Beaux-Arts a été autorisé à passer avec
M. Osiris l'acte aux termes dutpiel celui-ci fait
donation à l'État du domaine.
*% Par arrêté en date du 4 septembre, le
Ministre de l'Instruction iiublicpie et des Beaux-
Arts a autorisé 1 acceptation, au nom de l'État
pour le musée du Louvre, de la fresque de
lùhassériau : La Paix provenant de l'ancien
palais de la Cour des Comptes et oiïerte à l'État,
comme nous l'avons annoncé par le comité qui
s'est constitué pour sauvegarder les restes des
peintures de Ghassériau.
ij;*;). Le testament du peintre 'Whistler, mort
le 17 juillet dernier, a été ouvert. Le défunt
laisse sa fortune, s'élevant à 26j.0OO fr., à sa
belle-sœur et pupille miss Philips.
Par un premier testament en date du 2? no-
vembre 1896, le célèbre peintre avait légué
au musée du Louvre la collection de grenats
de sa défunte femme, divers bijoux artistiques
de la vieille Argentine et des porcelaines ;
le tout devait être exposé dans ledit musée
sous le nom de " Collection Béatrice Whistler ••
avec les épreuves des gravures à l'eau-forle
exécutées par sa femme.
Un récent codicille du 7 mai 1903 a annulé ce
legs, M. Whistler désirant laisser la jouissance
de ces richesses artistiques à son exécutrice
testamentaire; mais il exprime le vœu que ces
collections, si elles restent en la possession de
sa légataire, soient léguées jiar elle au musée
du Louvre dans les conditions formulées par le
testament de 1893.
if% M. Bouchot vient de recevoir de M. Gar-
nier-Heldevier, ancien m^'istre de Belgique à
Paris, pour le Cabinet / ^®^ "impes, un por-
trait à la plume de l'arc.'^"'"''. ''^ '"-rcier par Da-
vid d'Angers, et un ci""^^"°" V Voltaire par
Duplessi-Bertaux. /'^ ^'^ Jf '^^
irateiir trns
:(;** L'exposition de l'ivoire au musée Galliera
attirant toujours nombre de visiteurs, le jury
de Galliera a décidé de prolonger cette expo-
sition jusqu'à la fin septembre ou aux premiers
jours d'octobre.
:i;*ji, Le graveur Paulin Tasset vient d'exécu-
ter, sur la commande du sculpteur Bartholdi,
auteur d'un monument, qui sera prochaine-
ment inauguré, à la mémoire des aéronautes
du siège de Paris en 1870-1871, une médaille
destinée aux souscripteurs de ce monument.
Au droit de cette médaille M. ïasset a repro-
duit en bas-relief le monument de M. Bartholdi
et y a joint cette légende : Aux neronaiites du
siège de Puris. Au revers, l'artiste agravéune
vue panoramique de Paris prise des fortifica-
tions et qu'il a très habilement encadrée d'at-
tributs évoquant tous les héros du siège à la
mémoire desquels sera élevé le monument. Ij
y a ajouté cette inscription : Aux héros des
postes, des télégraphes, des chemins de fer,
lS70-i,Sli.
Celte plaquette sera frappée prochainement.
**, Le roi d'Italie, qui est un numismate
distingué et possède un des plus riches cabinets
de médai.les du monde entier, recevra, lors de
sa visite b. Paris, un superbe coffret en maro-
quin rouge du Lc\>ant, décoré de petits fers
Louis XVI, signé Cruel, renfermant un choix de
nos plus belles médailles, dont plusieurs man-
qtiaient à sa collection.
La première tablette [)résentera au roi d'Ita-
lie les portraits de trois princesses de sa famille :
Marie-Thérèse de Savoie, comtesse d'Artois ;
Marie-Adélaïde, duchesse de Bour^iogne; Marie-
Louise, reine dEsjjagne et des Indes. Puis, les
plus fines médailles aux effigies de Louis XV,
Louis XVI, Marie Antoinette et Napoléon I".
La seconde tablette porte la collection com-
plète des médailles de Louis XIV, huit admira-
liles pièces, gravées par Maugé, Mollard, Varin.
Sur la troisième figurent les plus célèbres
médailles franraises de la Renaissance : Char-
les IX, François I"; puis Louis XIII, Richelieu,
Mazarin, et des pièces commémoratives des
grands événements de l'histoire de France.
Les deux dernières tablettes sont consacrées
aux œuvres les plus remarquables du dix-neu-
vième siècle : de très beaux portraits de
Louis XVllI, de Charles X, de Louis-Philippe et
de sa famille, de Napoléon III: les œuvres les
meilleures de Barré; enfin, la plaquette des fu-
nérailles de Carnot et de Gambelta, par Roty,
les profils de Victor Hugo et de Chevreul, les
portraits de Berlhelot et du président Loubet,
par Ghaplain.
En même temps que ce coffret sera remis au
roi d'Italie la médaille commémorative de sa
visite gravée par ce dernier mailre et dont nous
avons donné la description dans notre dernier
numéro.
**H! Le Journal officiel vient de publier un
décret aux termes duquel, sur l'avis de la Com-
mission des Monuments historiques ; vu la dé-
libération par laquelle le^ Conseil municipal
d'Alençon déclare ne pas consentir au classe-
ment de la Maison d'Ozé parmi les monuments
historiques; vu les observations présentées par
le ministre des Beaux-Arls et tendant au clas-
sement de cet immeuble: considérant que la
Maison d'Ozé présente au point de vue de l'art
et de l'histoire un intérêt national, la Maison
d'Ozé est classée parmi les monuments histo-
riques.
Ce monument, d'un rare intérêt artistique,
fut bâti en I4.j'J par Jean Dumesnil, échevin
d'Alençon, nommé seigneur d'Ozé à la suite
du fait d'armes par lequel il délivra la ville
de la domination anglaise, et appartient à la
ville d'Alençon.
*■*« Le musée de Valenciennes étant fort
mal installé dans l'hôtel de ville de cette cité,
la ville de Valenciennes a songé à la construc-
tion d'un musée spécial, qui mettrait davantage
en valeur et en sûreté ses richesses (parmi les-
quelles est un grand tri|ityque de Rubens : La
Lapidation de saint Êltenne), et qui serait
construit sur l'un des emplacements laissés
ET DE LA CURIOSITE
Î51
libres par le démanlùlement des anciennes
fortilk-ations. Le Parlement, dans sa dernière
session, rautorisail à couvrir ses dépenses par
une loterie nationale. Le ministre de l'Intérieur
vient de notifier à la patrie de Wattcau et de
Carpeaux qu'il était prêt à promulguer cette
autorisation si la ville s'en^'agoait à parfaire,
en cas d'insuccès, le montant du devis du futur
musée.
Le conseil municipal do ValencienneS a ac-
cepté avec empressement. L'émission qu'il va
lancer comportera 1 300.000 billets à un franc ;
il y aura 180 000 francs de lots.
+** Par suite de son succès, re.xposition de
dinanderies à Dinant-sur-Meuso vient d'être
jjrolongée jusqu'au 12 octolire.
^*^0n annonce de Florence l'arrestation des
auteurs et des complices du vol que nous avions
annoncé du bas-relief de Lucca délia llobbia :
L'i l)éposilion de croix, enlevé nuitamment,
au mois de janvier dernier, do l'oratoire San
Sevoro Allegri, près de Calenzano. Ce bas-relief
avait été brisé, mais il tera facilement recons-
titué.
»*+ Le directeur de l'Institut arcbéologiqae
allemand à Athènes, M. DuM'iifeld, a entrepris
do [iruiiver que, contrairement à l'opinion géné-
ralement admise, L'Iysse n'a pas régné sur l'île
d'Ithai|ue. mais sur une ile voisine, l'Ile de Leu-
cade, ((iii porte aujourd'hui le nom d'ilo de
Sainte-Maure. Aidé dans ses recherches par les
subsides d'un de ses comiiatriotes, il a fait
pi'aliquer des fouilles à Leucado qui ont eu
pour résultat do mettre à jour diverses anti-
ijuités d'une époiiue antérieure à la civilisation
hellénique, notamment les fondations d'une
construction qu'on croit être le palais d'Ulysse.
4,** I.^es fouilles de Timgad continuent d'a-
mener d'intéressantes découvertes. En trois
mois et demi on a remis au jour une hôtellerie
de vastes dimensions ; rpiatre maisons oIVrant
des restes d'une sjilendide di'coration. notam-
ment des mosaïques dont deux ont déjà été
décrites à cette place (1) ; le porllipie de la
grande voie qui traversait la ville de l'ouest à
l'est et qui sera prochainement di''blayée en en-
tier et restituée avec sa double rangée de co-
lonnades doriques; enlln, un second et impor-
tant marché public, d'une superllcie do plus do
700 mètres carri'S, qui, d'après dos indices cer-
tains, date de la fondation mémo do Tliaum-
gadi.
La découverte de ce nouveau marché est d'un
grand intérêt scientillque : il olïrc, en elTet, la
l'uiiiK'.inconnue jusqu'ici, d'un iimiiense oméga
renversé. Au centre do cbacune des deux bou-
cles etépuusant leur forme so trouvent doux
bassins demi ellipliquos entourés dii colonnes
d'ordre duriquo. Los boutiques accolées au
mur d'enceinte, dont le côlé nord forme comme
lu [lartio supériouro d'un cd'iir, encadrent ç.\ac-
lemenl les bassins. L'ouvortuio do Vointçiit
forme la grande entrée du marché ; un largo
[lerron la précède, puis un palier demi-circu-
lairo, surmonté, à ses extrémités, do piliers
avec pilastres et, on son milieu, do deux colon-
nos, 'l'outos cos constructions sont en grès.
(1) V. lu Chvnniiiuv du Ï'A
\'M\■^, p. iHtj.
La Protection des Paysages
Voici les termes de la proposition de loi déposée
par M. Charles Beauquier, député du Jura, et si-
gnée de lie députés appartenant à tous les grou-
\Qi parlementaires, pour la protection des sites
pittoresques, liisioriques ou légendaires de France :
« Article premier. — Les propriétés foncières
dont la conservation peut avoir, au point de vue
pittoresque, historique, ïcimlilique ou légendaire,
un intérêt général seront classées, en tout ou en
partie, dans chaque département, par les soins
d'une Commission composée de la manière sui-
vante :
Le préfet ou son délégué,
L'ingén eur en chef du département.
L'ingénieur en chef du service des Mines,
Le chef du service des Eaux et Forêts,
Le chef du service des Mines,
L'architecte déiiartemental.
Douze membres choisis par le Conseil généra),
moitié parmi lus conseillers généraux, d'arrondis-
sement ou municipaux, moitié parmi les artistes,
amateurs d'art, membres de Sociétés artistiques,
savantes, sportives, d'hygiène ou d'initiative lo-
cale.
.\rt. 2. — Lorsqu'une propriété autre que celles
apjiartouant à l'Élat aura été classée par la Com-
mission, le propriétaire sera invité ;\ prendre ren-
gagement de ne détruire ni modifier les lieux ou
leur aspect sans autorisation du préfet, après avis
de la Commission.
Si l'ongagcment est donné, la Commission en
prendra acte et il deviendra définitif et perpétuel,
en quelque main i|uo passe l'immeuble.
Si rengagement est refusé, la Commission noti-
fiera le refus au déparloment et aux communes
sur le territoire dosipicls la propriété est bâtie.
Art. ;3. — Le département et lesdilcs communes
auront la faculté : 1° soit do requérir l'expropria-
tion, conformémcnl .'i la loi du 3 mai 1841, et. dans
ce cas, ils pourront ou gardrr l'immeuble, ou
l'aliéner pour cause de servitude; 2' soit de pour-
suivre ri'-lablifsemcnt d'une simple servitude, do
ne pas modifier 1 élat des lieux sans une autoiisa-
liim préfectorale après l'avis do la Commission.
Otto servitude sera établie par un arrêté du
préfet, sauf recours au ministre de l'Intérieur,
dans le délai tl'un mois.
Le propriétaire aura droit A une indemnité éi|ui-
valaiit à la dimiiuilion di" valeur résultant pour sa
lironriété de l'établissement de la servitude.
ICu cas de dé.iaccord sur la fixation do l'indem-
nité, le juge de paix slaliieia en premier ressort
sur le vu d'un rapport d'un expert nommé par lui.
.\rl. \. — Lor.sque lii propriété dépemlra du do-
manie d(> l'Elat, l'eugagemeul pri'vu par l'articl» 2
devra èlro pris par le ministre de l'Intérieur, après
acciud avec le ministre auquel rossorlil l'im-
meuble.
Eu cas de désaccord, il sera slatuA par uu décret
niiduen la forme des règlements d'adminislraliou
publique.
Art. .'j. — Le propriétaire asservi pourra de-
mander la libération de sa propriété, qui sera prvi-
niiucéo dans les formes suivies pour rétablisse-
ment de la servitude.
Alt. !'•. — Après l'établissement do In servitude.
253
LA CHRONIQUE DES ARTS
tuul(^ modinciUion des lieux sera punie d'une
amende do 100 à 3.000 francs.
La poursuite sera exercée sur la pUiiulc do la
Commission. »
if *
D'un autre côl6, l'active Société pour la protec-
tion des paysages de Franco lanco un appel aux
amateurs pliotograplies pour la formation d'une
ccillecliou de caries postales destinée à attirer
l'ultention sur les sites les plus intéressants et les
mettre ainsi niieux à l'abri des entreprises publi-
(|ucs ou particulières qui gùlcraient leur aspect.
Dans ce but, elle prie les photographes de lui
adresticr tous les documents pouvant l'aider à
former cette collection.
En envoyant ces documents, il sera nécessaire
de donner très exactement la désignation de l'en-
droit représenté (nom, et quelquefois situation :
prés de , vers , département do )
ainsi que la date du cliché (mois et année).
Les éprouves reçues seront examinées par le
comité ; celles qui ne seront pas jugées utiles se-
ront retournées i'i l'envoyeur ; pour les autres,
dont l'impression sera décidée, il sera demandé de
vouloir bien, si possible, confier le cliché, ou
tout au moins une épreuve sur papier non grenu,
en parfait état, et non collée.
Chaque reproduction portera le nom de l'auteur
et, dès la mise en vente, il lui sera fait un envoi
gracieux de 50 cartes. Si, par la suite, l'auteur d'un
modèle commandait de ces cartes par série de 100,
elles lui seraient livrées avec un rabais do 10 0/0
sur le tarif de la Société.
Le procédé do reproduction employé sera la
photocollographio ou phototypie appliquée aux
cartes postales illustrées. Le soin en sera confié ù
la maison D.-A. Longuet.
Les clichés ne sont pas altérés et sont rendus
intacts et franco aux personnes qui voudront bien
les confier. Mais il va de soi que le droit de repro-
duction en cartes postales reste exclusivement
acquis à la Société.
Celle-ci rappelle que les documents dont l'usage
est le plus pratique sont les clichés 13 X 18, à l'oc-
casion des 9 X 12, exceptionnellement des 8X9-
Les épreuves soumises à l'examen du comité de
la Société doivent être adressées à M. Georges Roy,
trésorier de la Société, boulevard Haussmann, 145,
avec la mention: u Société des Paysages ».
Académie des Inscriptions
Séance dti 4 septembre
Le Trésor de Isghali. — M. Babelon donne
lecture d'un mémoire de M. Degrand, consul de
France li Philippopoli, relatif à la réconte décou-
verte, faite à Isgliali, d'un trésor composé do 150
monnaies à l'effigie dos Gomnénes, dune croix en
or, d'un petit vase en argent et de dix plats on ar-
gent massif.
Ces objets sont-ils d'origine byzantine, persane,
arabe ou sarrasine? M. Degrand se rallie à l'ori-
gine sarrasinc, et les relations do Byzance avec
Saladin semblent autoriser cette supposition.
Une nouvelle grotte à parois gi-avées à l'épo-
que préhistorique.— Il s'agit de la grotte de Tey-
jat (Dordogne). MM. le docteur Capilan, Breuil et
Peyrony indiquent à l'Académie les résultats que
vient do leur fournir un premier examen des pa-
rois do cette grotte.
Kilo est formée d'un couloir se bifurquant plu-
sieurs fois. Dans la bifurcation de droite, à dix
mètres do l'entrée, lors do fouilles i-emonlant à
quatorze ans, M. Perricr du Cai'no avait recueilli
dans le sol mémo de la grotte une belle industrie
magdalénienne avec de jolies gravures sur os et
ivoire. Or, juste en ce point, il existait une sorte
do cascade slalagniitique formant une paroi régu-
lière. Celle-ci a été brisée en plusieurs blocs com-
plèlomeut recouverts d'argile et sur le.-;quel3 les
auteurs, ajjrès un lavage soigneux, ont pu facile-
mont reconnaître et calquer tout d'abord deux gra-
vures de bovidés, l'un mAle, l'autre femelle. Ce
sont de gros animaux h cornes dirigées en avant.
Doux autres figurations se rapportent, au con-
traire, aux bisons. Il y en a un assez grand et
l'autre plus petit. Le type cervidé est représenté
par deux figures. On peut également reconnaître
très nettement l'image d'un petit cheval et celle
d'un renne.
Telles sont les gravui'es tout à fait évidentes
qu'un premier examen a permis d'observer sur les
parois do la grotte do Teyjat, mais il est vraisem-
blable qu'une étude minutieuse, après un la-
vage soigneux, permettra de reconnaître d'autres
figures.
En tous cas, ces découvertes portent à neuf le
nombre dos grottes dont les parois portent des
gravures ou peintures exécutées à l'époque préhis-
torique quaternaire ^magdalénienne).
Notes sur les anciennes Tapisseries
Nous nous proposons de réunir ici des notes le-
cuoillies au hasard do nos voyages et de nos visites
dans les édifices publics, ou dans les collec-
tions particulières, sur des tapisseries ignorées ou
peu connue*. Nous no nous occupons pas, bien
entendu, dos suites signalées, décrites, reproduites
dans les guides ou les traités spéciaux. Mais, à coté
des célèbres tentures dos églises d'Angers, de Sau-
mur, de Reims, du Mans, d'Aix, de la Chaise-Dieu,
combien de panneaux plus modestes se cachent
dans les châteaux historiques ou dans les vieilles
églises peu fréquentées des touristes 1 Parfois, un
seul morceau, par ses marques, par son exécution
ou certaines particulariiés singulières, mérite l'at-
tention de l'artiste et do l'amateur. Cette enquête,
que nous avons poursuivie sans plan arrêté, no
devrait-oUo pas ètro entreprise méthodiquement
depuis longtemps ? Elle aurait montré que nul pays
n'est plus riche que la France en trésors de ce
genre ; mais chaque jour en voit disparaître quel-
ques fragments par suite de raugmeutaticn des
prix et des ofi'res tentantes des spéculateurs. Il est
donc urgent de noter et de répandre des rensei-
gnements qui risqueraient fort d'être perdus si
on no les donnait pas, comme nous le faisons,
ici, sans prétention et sans apprêt.
I. — T.\riSSERIES DF. THORICNY-SCR-VIRE
Il y a quelques années, un grave accident mit à
la charge de la petite commune de Thorigny-sur-
Vire, dans la Manche, des dommages-intérêts
s'élevant à une somme dépassant de beaucoup les
ET DE LA CURIOSITE
253
ressources ordinaires de la commune. Gomment
pourvoir à celte dépense imprévue? On s'avisa que
la commune possédait depuis fort longtemps une
suite do tapisseries dont l'aliénation épargnerait
aux habitants des impôts accablants. Comme
toujours en pareil cas, en se fit des illusions sur
la "aleur vénale de ces tentures et on s'imagina
bientôt que la vente non seulement permettrait de
satisfaire aux obli^'ations do la ville, mais laisserait
encore un reliquat disponible important. Il s'agis-
sait d'abord- de constater la valeur vénale des ten-
tures. A cet effet, elles furent expédiées à la ma-
nufacture des Gobelins et soumises à un examen
sévère dont les résultats durent détruire cruelle-
ment les espérances des habitants do Thorigny.
Non pas que la tenture manquât d'intérêt et do mé-
rite ; mais, comme disent les marchands, elle n'é-
tait pas de vente, et, de plus, l'état de conservation
laissait à désirer.
Ces tapisseries, au nombre de cinq ou six, re-
présentent des scènes de l'Iiisloire d'iMiCe et de
Didon. Elles sortent dos ateliers de Bruxelles du
commoncoincnt du dix-septième siècle. Les compo-
sitions manquent d'originalité ; mais l'exécution
dénoie des mains habiles et les bordures ne sont
pas sans mérite. Le plus grand défaut de ces
pièces, à part leur état, consiste dans la dimension
des personnages. Nos appartements luoderne?,
étroits et bas do plafond, s'accommodent mal do
ces géants monstrueux dont Rubens a donné les
premiers modèles et que les métiers bruxellois ré-
pétèrent à 1 infini.
Certes, on n'eût guère songé à aller chercher
dans l'Hûtcl do ville do Thorigny cette Histoire de
Didon. On sait généralement que le mus''o deSaiut-
L6 poss^èdo une suite de l'Iiisloire de Qomlmttt et
de ilncé, à côté de la fameuse inscription cunime
sous le nom de marbre de Tiiorigny; mai» il est
probable ([ue, sans l'accident qui provoqua leur
mise en vente, les tapisseries de Thorigny, auraient
toujours été ignorées du public.
II. — TAl'lSSEUIES UE l'aRCHEVÈCHÈ DE TOULOlsli
L'.Vdministrationdes Gobelins était avisée, il y a
dix huit mois ou deux ans, ([u'on vouait de dé-
couvrir dans les combles du palais arcliiéi)iscopal
de Toulouse un certain nombre de vieilles ten-
tures, oubliées là depuis longtemps et fort nial-
trniléos par les insectes et jiar les rats. Un vigi-
lant architecte dts Monuments historiques se pas-
sionna pour ces richesses méconnues et sut inté-
resser à leur conservation rarclievè(|uo lui-même.
(Ichii-ci offrit do supporter les frais de la restaii-
ralion do quelques ]iauiieuiix si mi voulait l'au-
toriser à les suspendre le lungdesmursde l'esealii'r
du palais. Parmi les vingt cini| ou trente lùèces
ainsi retrouvées, cinq furent envoyées aux llobelins
avec prière do donner un avis et de faire le néces-
saire. Uiu' de ces cinci tapisseries, lai)lus ancienno
ot la plus ri.'mari|iial)lc par l'ordimuance de la
composition et W caractère des ligures, ue jiou-
vait A aucun prix (Hn- réparée : elle représente le
liapti'me du Christ par sainl Jean, uu milieu
d'un sonipliieux palais do stylo italien. Lo bas
manquait eulièrenirut, les jambes étaient cou
pées au-dessous du giuKUi; do plus, les colora-
tions avaient pris untiiufaiive nnifnrnu' qu'nuouni-
ciiulcur fraîche n'aurait renilu. Il valait ilonc
mieux la nspecter et la conserver d:ins l'élut où
idio nous élait parvenue.
Les quatre autres représentant des scènes bi-
bliques : La Pêche miraculeuse — Le Christ con-
fiant les clefs à saint Pierre — Rachel et Jacob
— Moise et la fille de Pharaon., accusaient une
époque bien plus récente que le Baptême du Christ,
et aussi un art moins raffiné. Le Baptême date
de la première moitié du xvi« siècle, tandis
que les autres sont du xvii' siècle et proviennent
très probablement des ateliers flamands. D'une
exécution assez grosso, elles sont inspirées de mo-
dèles connus ; leur ensemble est décoratif et leurs
couleurs ont conservé une certaine vivacité. En
bouchant les trous, en les encadrant convenable-
ment, elles devront encore produire un certain
effet de loin. Pourtant, l'une d'elles, la Pêche mi-
raculeuse, fut tout d'abord jugco trop ruinée
pour qu'on tentât une restauration impossible.
Les trois autres offraient sans doute bien des la-
cunes ; des fragments d'autres tapisseries bouchè-
rent les vides les plus considérables; d.-s artifices
rarement employés aux Gobelins obvièrent aux
plus crianls défauts. On remit en bonne place des
bordures cousues à l'envers et dont les figures
avaient la tète en bas. Un lavage complet enleva la
poussière et rendit aux bleus et aux rouges leur
ancienne intensité. Entourées d\\ galon bleu clas-
sique ot doublées d'une toilo solide, ces trois
pièces, inutilisables dans leur ancien état, déco-
reront maintenant de manière très décente soit les
murailles d'un escalier, soit les parois d'une salle
d'attente.
Sur les pièces restées à Tculouso, je no saurais
mo prononcer, n'ayant connaissance que do celles
qui furent envoyées à Paris. Mais, comme on a
certainement choisi les sujets les mieux conservés,
il est douteux qu'il l'esté quehpio chose d'intéres-
sant dans les débris que nous n'avons pas eu à
examiner.
111. — T.IPISSERIES DES IIÙI'ITACX D'onLÊ.VNS
Uao découverte i peu près semblable ;\ celle do
Toulouse a tiré de leur oubli vingt-cinq ou trente
jiièccs enfouies dans les grouiers do l'Administra-
tion hospitalière de la ville d'Orléans. Et, àcepro-
pos, on peut se demander d'où viennent ces amon-
cellements do tapisseries daus les églises ou cer-
tains établissements ]>ublics, et comment ils ont
été ignorés si longtemps.
La réponse no saurait faire l'objet d'un doute.
Des personnes pieuses ont donné ou légué ces orne-
ments pour parer les autels, couvrir les murs des
églises ou des hôpitaux, et nousavons jadis recueilli
une tradition d'après laquelle les paroisses de Paris
liriiient un certain revenu des lapisserii'S qu'elles
possédaient en les louant à leurs fidèles pour
les tendre devant la façade de leurs maisons sur
le passngede-i processions. N'est-ce pasninsiqu Kloi
.loiianneaii vit rue Saint-Jac(iuesune pièce de l'His-
toire de tlomhnut et Marr et signala les légendes
un peu gauloises do coKo scène qu'il avilit copiées
en passant?
Les é'glise.i, comme les hospices, posséilaiont nu-
Irefuia quantité du U'Uturesi'i peu près inutilisables
d'une façiiii permanente, l^s processions une fois
supprimées, les élabliasements religieux ne savaient
que faiio do ce mobilier iléjA fort di'gradé. 11 ivsla
<l<>nc enfoui dans lesi greniiTS jusqu'au jour où le
retour do la iiioile donna aux propriétaires do ces
objets longti'Uips sans valeur l'idi'c de Irs eiii|>loyi-r
ou de l«s olii'uer.
LA CHRONIQUE DES ARTS
L'AdiJiiuistration des hôpitaux d'Orléans possé-
dait doncviDK-ciiiq ou trcnto pièces sur lesquiîlles
elle sollicita l'avis des connaisseurs. La grande
masse, il faut l'avouer, n'od'rait aucun intérêt. 'Ver-
dures f,rossiércs ou incomplètes, tapisseries sur
canevas d'une exécution fort imparfaite, tout cela
no mérite guère une mention. Peut-être ces tapis-
series sur canevas viennent-elles de quelque cou-
vent do religieuses.
Mais, dans le nombre, nous avons cependant
distinr;uô cinq ou six pièces curieuses. Toutes nous
ont paru de la fin du dix-septième ou du début du
dix-huitième siècle.
Le sujet le plus intéressant représente le ma-
riage de Gombaut et de Macé, non comme on le
■voit figuré sur la tapisserie du musée de Saint-Lô,
avec de nombreux écriteaux à quatrairs sati-
riques, mais sans légendes et avec l'adjonction
d'un personnage qui avait valu à cette scène un
titre bien étrange. Elle était connue sous celle
désignation : Le Muriage de Rabelais. On avait
pris pour l'auteur du Pantagruel un personnage
en soutane, coiffé d'un haut bonnet de docteur, à
figure large et rubiconde. C'est tout simplement
le curé qui préside au mariage des amoureux
rustiques. Ordinairement, et à Saint L6 notam-
ment, ce prêtre ne figure pas, et pour cause, dans
la scène du mariage ; nous l'avons rencontré cepen-
dant dans une vieille gravure sur cuivre, qui aura
sans doute servi de modèle ou de point de départ
aux tapissiers d'Aubusson, auteurs probables de
cette pièce. Empressons-nous d'ajouter que les
administrateurs des hôpitaux, dès qu'ils ont été
édifiés sur le sujet et l'intérêt de cette tapisserie,
ont témoigné l'intention bien naturelle de la déposer
au musée. On connaît trop le zèle du conserva-
teur des musées d'Orléans pour supposer qu'il
laissera échapper cette pièce curieuse.
Parmi le fatras de verdures et de paysages sans
valeur, se faisait remarquer une tenture dont le
sujet, emprunté sans doute à quoique roman con-
temporain, se reconnaissait à certains épisodes
fameux. Il s'agit de l'Histoire d'Antoine et de
Cléopâtre. L'un des panneaux nous montre la
reine d'Egypte faisant accrocher un poisson cuit à
la ligne de son amant ; un autre nous la fait assister
au festin où la princesse buvait les perles qu'elle
faisait fondre dans sa coupe. D'autres scènes
appartenant à la même sarie par leur exéoution et
leur bordure sont moins faciles à reconnaître et à
déterminer. L'exécution des figures et même des
accessoires laisse sans doute fort à désirer ; mais
l'ensemble prouve une certaine entente de l'effet
décoratif. J'inclinerais assez à attribuer l'exécution
de celte Histoire de Cléopâtre, comme celle du
Mariage de Gombaut et Macé à quelque atelier
français du xvii' siècle, et particulièrement à ceux
d'Aubusson.
(A suivre.) J. Glifrey.
CORRESPONDANCE D ITALIE
QU.'^TRE PORTRAITS FRANÇAIS DU XVIIie SIÈCLE
AU MUSÉE DE PARME
La collection de portraits des souverains de
Parme exposée au musée de cette ville renferme,
à la section des Bourbons, ijuatre pièces dont je ne
vois pas qu'on fasse mention chez nous, et qui re-
présentent comme une annexe lointaine du Louvre
ou, pour mieux dire, de Versailles. Le plus récent
catalogue, œuvre de M. Conrado Ricci 11, excellent
il beaucoup d'égards, n'a pas laissé de se trouver
dépourvu en face de celte provenance étrangère.
Je crois donc rendre service, dans ce qui suit, à
l'érudition ilulienne autant qu'à la curiosité fran-
çaise.
Le premier de ces portraits {a° 349) est celui
do Philippe V roi d'Espagne et petit-fils de
Louis XIV, conforme à celui de Versailles, n* 'iG'iS.
M. lîicci propose pour ce portrait, conservé avant
lui Eous le nom de Louis XV, le nom de Don Car-
los de Bourbon, d'abord duc de Parme, puis roi de
Naples. De r.«m d'auteur il n'en assigne point.
L'exemplaire de Vei'failles est de Michel Vanloo.
11 conviendra de rendre au même artiste le ])orlrait
de Parme, qui, du reste, est d'exécution bien supé-
rieure.
Le deuxième n» lOoO) représente Elisabeth de
France, femme du second des Bourbons de Parme,
l'infant Don Pliilippe, et nommée Madame In-
fante. M. l'iicci l'attribue à Péchoux, peintre lyon-
nais de la cour de Turin, auteur dans le même
musée d'un portrait de l'infant. Mais celle attri-
bution n'a pas d'apparence. La dilïérence de style
et de talent se fera sentir à tous les familiers de
nos portraits de cour du xviu" siècle. Celui-ci es-
du nombre incontestablement. Si l'on demande le
nom de l'auteur, je pi'oposerai Carie Vanloo,
pour les grandes ressemblances qu'offre ce port
trait avec celui de Marie Leczinska qui est au
Louvre. Je ne sais même si le trait que voici ne
doit pas passer pour une atti station d'origine :
c'est la présence aux pieds de la princesse du petit
chien du portrait de la reine, peint d'après le
même dessin original. Ce présumé Carie Vanloo
est d'une très belle couleur, d'un ai rangement ex-
quis et dune vigueur d'exécution admirable.
Le troisième de ces portraits (sans numéro, let-
tre Ci est celui du Duc de Bourgogne, petit-fils de
Louis XV, enfant, en robe do velours bleu bordée
de martre et bonnet à plume, le même dont Ver-
sailles possède un exemplaii'e, sous le n° 3887. Il
est ici porté aux anonymes, et désigné, avec un
doute qui se conçoit, comme portrait de Marie-
Louise-Charlotle de Bourbon, morte reine de Saxe
en 1857. L'exemplaire de Versailles est signé de
N'allier, avec la date de 1754. Mention de la com-
mande est relevée au livre de M. Engei-and : Ta-
bleaux commandes par les Bâtiments du liai,
p. 345;. Près de cette mention, celle d'une copie,
œuvre du même Xatlier, trouve place. Il est croya-
ble que le tableau de Parme n'est autre chose que
celte copie. L'original fut paye 1.81)0 livres, la
copie 900. Elle ne m'a pas paru inférieure à l'ori-
ginal.
Du quatrième périrait, n" 1018, je ne saurais
fournir que la mention, non moins intéressante.
Il porte ici le nom d'Elisabeth Farnése, impossible
à cause du costume. C'est le costume de la du-
chesse de Bourgogne, laquelle mourut quand Éli-
saljelh, née en 1(592, avait à peine quatorze ans, et
le portrait marque une jeune femme. Je n'en con-
nais pas de réplique, mais il est certainement fran-
çais, dans une manière qui tient des Largillière
et des Detroy père. L. Di.mier.
1) La R. Galleria di l'arma. Parme, 1896. Pet.
in-12, avec 14 illustrations.
ET DE LA CURIOSITE
REVUE DES REVUES
X L'Éclair (18 août). — L'Hôtel de ville de
Paris est-il italien ou français t Celte question,
di-j;i posée plusieurs fois, et résolue diversement
par les historiens, les uns attribuant la construc-
tion du monument à Dominique de Gortoûe, dit le
lioccador, les autres à Pierre Gliambigos, est re-
prise par M. Marins Vaclion , qui déMuontre,
comme il l'avait fait dans son Histoire de l'ancien
llùlel de ville de Paris, la justesse de la seconde
opinion : il y eut, ditil, deux IIAtels de ville com-
mencés sous Franc.'ois 1", l'un en 1d;}0, l'autre en
IWî. Le premier, œuvre incontestable du Bocca-
dor, vit sa construction arrêtée en 15 W et ses plans
abandonnés, alors que la construction ne s'élevait
pas au dessus du rez-de-chaussée sur la place de
Grève (place actuelle de l'IIotel do ville) et du
côté de la Seine. Le nouvel arcliitecte, Pierre
(^liambiges, ne conserva que celte dernière partie;
quant au rezde-cliaussée sur la place do Grève, il
fut transformé complètement en 1600 pour être
mis en harmonie avec les nouveaux bâtiments.
— Emporium juin). — Articles do M. 'V. Pica
sur li^ paysagiste vénitien Alcesle Campriani por-
trait et 17 roprod. d'iruvrcs); — de M. P. Mobuenti
sur Les Peintres bergamasques d Venise 27
grav.); — de M. K Mauceri sur le palais Ghiara-
mcnto à Palermo (7 ill.^.
(Juillet). — Élude do M. V. Pica sur Les Aqua-
fortiales hoUuitdais contemporains : M. Bauer,
Israêls, Storm van s'Graesande, van Iloytcma,
Dupont, Yeldheer, Ziicken, H -\V. Jlesdag, J. Vetli,
Nieuwenkamp, etc. ;"21 intéressantes reprod.i.
— Article de M. G. Galcagno sur d'anciens plans
et vues de Home récemment exposés à la Biblio
thèciue Nationale à Rome i3 reprod.).
— Étude de M. G. Baltelli sur San Miniato et
le peintre Cigdi (19 grav.).
(Août). — Arliclo de M. V, Pica sur notre com-
patriote le peintre Cottet (portrait et 18 reprod.'.
— Fin do l'article de M. Galcagno sur l'exposi-
tion d'anciennes vues do l'.ome (,:i4 reprod.).
— Notes sur les « Conceits » de Giorgione,
ceux de la galerie l'ilti et du Louvre, par M. H.
Monneret de Villard 7 grav. .
— Monumenis ddrt ignorés de Toscane : !■'•
vue.s de Diècimo, Guntroue, Limano, Corsena.
— Gomiile nnilu d'une récculo exposition d'art
molerne à Milu'i ^9 grav.'.
(I Iiinen Dokoration mai, juin et juilli'l'. —
Cette inléreï.taulo revue continue ii tenir ses lec-
teurs au courant dos créations le-i plu.s récenti s dt
style moderne, dans le d'tmaiue du imibilier et de
B décoration dis intérieurs. Li livraison do juillet
coutienl, uotainnionl, do nombri'usos reproductions
en ncéir et en Cl ulenrs de niiiuldos dues ft M. M.
liaillle Scott, do Londres; puis, nu arlieli', nccompa-
gno it'^ pluau'urs gravures, sur dot i-liauibris d'en-
fints dans le ulyle moderno, et uun notice, illustrée
de i;i gravures, sur la nouvelle l'.ourse d'Anistor-
dum, due à l'arcliiteoto 11. -P. Bjrlage.
* De Kunst (avril). — Une étude de M. A.
lleilmeyer accompagnée de nimbrouses gravures)
sur le sculpteur allemand \V. von Rùmann ouvre
ce fascicule, qui contient, en outre, le compte rendu
par M. B. Kayser, de l'exposition de printemps de
la Sécession à Munich (3dgrav.); des articles sur
des ornements typographiques de M. A. Knab
(plus, reprod. en couleurs); sur un hôtel dans le
style moderne édifié récemment à Munich (nom-
breuses grav.): etc.
(Mai). — Étude de M. J. Elias sur le peintre
\V. Lcislikow, un des plus remarquables paysa-
gistes dii l'école allemande contemporaine : portr.
et 23 reprot.); — compte rendu de la dernière ex-
position de la Séc-^ssion à Vienne; — nitice nécro-
logique sur le fondateur de cette revue, Fr. Pechl 1);
— études de M. J. Hubert sur le portraitiste Léo
Simberger (I.'j reprod.). — de M. K. von Vincenti
sur le paysagi-te Auguste SchaelTcr (portr. et 6 re-
prod.). — de M. E Ilacnel sur l'artiste Fr. Schu-
macher (28 grav ).
(Juin). — Numéro consacré en majeure partie
aux récentes expositions de Berlin : ctlles de la
Sécession et celle des Artistes berlinois nombreu-
ses reproductions).
* Article du M. K. Lange sur la siUe des ma-
riages récemment aménagée et meublée par M. B.
Pankok, à De;siu (36 grav.\
BIBLIOORAPHIB
Un Pèlerinage artistique à Florence, par le
R. P. Skutii.ungls. — Paris, Victor Lecofl're,
1S03. In »■, 102 p.
Florence a déjà inspiré bien des pages d'impres-
sions d'art; mais peu d'une aussi jolie venue que
c«',les du pèlerinage artistique du R. P. .'^ertillan-
ges. Ges notes de voyage, renrses au jour, nous
assure-t on, après nombre d'années, sont pleines
d'aperçus originaux et intéressants. Lts cliapitris
coiisacrésà l'Angelico et à Michol-.Vnge sont tout
spécialement à lire ; l'enthousiasme de l'auteur
pour le divin moine se traduit en accents d'une
tindresseet d'une f li émouvantes. Quant ù Michel-
Ange, le R. P. SerlilhiDgej, tout en conteslsnl
d'une manière assez judicieuse son titre d'artiito
chrétien, voit en lui le crifalcur d'un monde sinon
surnaturel, du moins surhumain. « Oui, dit-il, ne se-
rait pris d'elïroi s'il voyait venir A lui un être
comme le Muïsc ou comme les Sybilles,' Ne croiruil-
il pas ù une création nouvelle, ou i la soudaine
irruption sur terre do quelqucbumaaité supérieure
venant doî mondes inconnus i >•
Kn résumé une charmante plaquette i\ eousuUer.
La collection de monogriiphies illustrées : Les
i'.i/lises pitroissmUs de l'aris [l'uris, Ville : in H*,
10 p. av. grav, ; !• fr. s'est onrichie dernieromeiil
de quatre nouveaux fiisciculus : Saint-Garninin-
do Cliaronno ot Notro-Djnio-do la Croix do Mé-
■lilnioiitiint, et lÉglive do la So-boiino. p;ir
M. l'alib. A. BoiyuBr; — Sniol-Mèdard et Saint-
(1) Y. Clironique des Arts du lo mai 190:1,
p. 1C7.
250
LA CIIRONinUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Jacques-du-Haut-Pas (avec notices sur lc3 églises
disparues de Saint-licnoit et de Saint-IIippolyle,
el la clnpf-lle du Val-do Grâce), cl Saint Eusta-
che, par M. l'abbé A. Bouillet, fondateur de
cette collection.
Les doux prenaiers de ces édifices (surtout la se-
cond, tout i fait moleriic) n'olïreat rien de trè.s
remarquable, quoique Saint-G >rmain-Je-Cbaronne
possède deux tableaux do quelque valeur : Saint
Germain bénissant sainte Geneviève, par Suvée,
et un Saint Fiacre, par un peintre français du
xvni" siècle. Il n'en est pas de même do^ autres,
et il est presque superflu de rappeler quel intérêt
historique et artistique s'attache à la peti'e église
de la Sorbonne, éJifiée de 1G3Ô à 165G par l'ar-
chitecte du Palais-Royal, Jacques Lemorcier, et à
son tombeau de l'icholieu, par Girardon, sans
parler d'S œuvres d'ait modernes qu'elle renferme
aussi; —à l'antique SuinlMédard, mentionné dès
le xn' sièle, qui conserve encore quelques viiraux
du xvi* et diverses œuvres d'art des deux siècles sui-
vants; — à Saint-Jacques-du-Haul-Pas (1G30-1G85):
— i'ila chapelle du Val-de-Gràco, édifiée par Mansarl
et décorée par Migiiard et par Michel Anguier; —
enfla, à Saint Eusta^he, é litié de 1532 à 1G37 par
les artistes Pierre Le Mercier, Nicolas Le Mercier
el Charles David, et malheureusement déparé par
le di.?gracieux portail de Mansart, mais dont l'in-
térieur est d'une si belle hardiesse et renf-irme,
outre un remarquable banc-d'onivrc du xviii'
siècle, 1-3 bea'i mausolée de Colbert, conçu par Le
Brun, sculpté par Goysevox et Tuby.
De nomb.'euses et bonnes photogravures repro-
duiseat, outre les œuvres d'art que nous venons
de c.ter, de nombreuses vues extérieures ou inté-
rieures de chacune de ces églises.
NÉCROLOGIE
Nous apprenons avec regret la mort de M. Al-
bert Bossy, secrétaire de la Société des Amis du
Louvre. Il était ftgé de quarante ans à peine, cl
une cruelle maladie le tenait depuis plus de six
ans éloigné du monde : aussi n'avait-il pu donner
sa mesure, mais tous ceux qui l'ont connu savent
quel homme d'un goiit fin et d'une haute culture
disparait avec lui. M. A. Bossi avait rassemblé
une charmante collection d'objets d'art gothiques.
Ou annonce de Hanovre la mort, à l'âge de 81 ans,
du peintre Friedrich Kaulbach, cousin de Wil-
helm Kaulbach et péro du célèbre portraitiste et
peintre de genre Friedrich-August Kaulbach, fixé
à Munich.
Né à Arolsen en 182Î, Friedrich Kaulbach avait
fait son éducation de peintre à Munich, sous la
direction d un de ses cousins, do 17 ans plus âgé,
et dont la notoriété fut grande en Allemagne.
Gomme tous les artistes allemands do cette
époque, il avait débuté par la grande peinture, la
seule qu'on tint alors en estime. Son Cadavre
d'Abel retrouvé par Adam et Eve, et surtout son
Couronnemeyit de Charlemagne, au Maximilia-
ucum de Munich, lui valurent de bonne heure une
célébrité qui lai conquit la faveur du roi de
Hanovre Erncst-Auguslc et do .sa femme. De ce
moment date son établissement à Hanovre, oii il
)irilgofit surtout au porlrait, el où il se fit rapide-
ment une excellente et sure clientèle.
Ses porirails, à peu d'exceptions prés, se carac-
térisaient par une touche laborieuse et peinée, par
un amour immodéré du détail qui ne le classeront
jiHs, dans l'avenir, au rang des meilleurs peintres
allemands.
Le peintre Ernest Stuckelberg vient de mourir
à Bàle à l'âge de soixante-douze ans.
Il s'était rendu célèbre surtout par les quatre
fi'esques dont il orna la chapelle de Guillaume
'l'ell, au lac des Qnatre-Ganlons ; elles lui assurent
un rang honorable dans le petit grou])e d'artistes
qui essayèrent de donner, dans la manière dts
Gleyreol des Ilornung, une image de la vie na-
tiouale suisse.
-•^Ifickelberg avait préludé à cet important tra-
vail par une autre fresque L'Éveil de l'Art, qui se
trouve à Bile, Le musée de cette ville )>ossède,
avec C'iui de Go'ogne, quelques tableaux caracté-
ristiques de sou talent : un pathélique Tremble-
ment di terre, une scène de Faust, un Prophète
ÉHe et une Procession dans la campagne, rap-
portée d'Italie, où il avait passé quelques années,
ajjrès avoir achevé à Munich des éludes commen-
cées à Anvers et poursuivies à Paris.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Province
Kevers : 8" Exposition de la Société artistique
de la Nièvre, jusqu'au 15 octobre.
Roubaix : 25* E.xposition des Beaux-Arts, du
19 septembx'e au 31 octobre.
■Valenciennes : Exposition de la Société des
Arts, du '20 septembre aii 15 octobre.
Étranger
Amsterdam : Exposition iulernatlonale des
Beaux-Arts, au Palais communal, jusqu'au 18 oc-
tubro.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Paris
Salon d'automne, au Petit Palais, fin oclobre.
Envoi des ouvrages : peinture, les 10 et 11 octobre;
sculpture, le l'2 et le 13; objets d'art, dessins,
gravures, architecture, le 14 et le 15.
Étranger
Monaco : 12' Exposition internationale des
Beaux-Arts, de janvier à avril 190i. Dépôt des
ouvrages, à Paris, chez Eobinot, 32, rue de Mau-
beuge, du 'ÀO oclobre au 20 novembre. Secrétaire
à l'aris : M. Jacquier, 40, rue Pergolèse.
[Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazttte des Beaux-Àrls, 8, rue Favart
N- 31 . — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART 2« Arr.l
3 Octobre.
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PaRjtlSSANT LE SAMEDI MÀTI!<
Les abctutés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuiUmen! h Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 Tr. Il Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. Il l'Union postale) 15 fr
XjO ITunaéro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
II. on est iHT', |iarmi nos i\Iaiiu-
^r factm-es nationales, qui, ilcpuis
iV^j' %J5 quelques années, ait fait clïortpour
"^^•^^^ se rcnonvelor et pni.s.se fléj'i s'cnor-
giioiliir (les résultais arquis, c'est assurément
colle (le Sr'vrcs. RUo n'a pas su pourtant con-
quérir Ions les sulTraf;''s et, récemment en-
core, certains l'accusaient d'èlre incf)liércnte
ilans ses tentatives et sans goût dans ses
production.s.
L'opinii)n et les faits cnx mêmes répondent.
Il est ;ï peine besoin de rappeler le succès de
la Manufacture ;i l'ICxposition de 1!)(I0. I,e
jury de Cihamique déclarait par acclamation
les jirodnits de Sèvres au-dessus do ceux de
Berlin, de CoiienliaRtic et de Mpisson, et lui
décernait le premier grand prix, en regret-
tant de ne pouvoir faire mieux. Depuis ce
temps, les amateurs ont recherché avec une
assiduité constante les ouvrages venus île
Sèvres; les musées lc\s ont accueillis; l'indus-
trie étrangère, en Allemagne comme en llalie,
les a imités.
A di^'aut do ces témoignages, il suflit de
considérer quel a été le travail do Sèvres,
|iour s'assurer qu'il n'a \K\y été vain : les
i'nrmoR ont été renouvelées; les jirocédés do
décoration tradiliunnels et surannés ont été
alian<lonnés; la série des couvertes colorées di'
grand fou a été éten<luo; do nouvelles cou-
leurs do porcelaine dure ont été créées; la
]ii'ite lendioa été reconstituée; lo liiscuit,non
(•(mtont de reproduire les niodèlos ouvrés au
xviii» siècle, a fait revivre aussi les iruvros
do nos scidpleurs, cl a répandu ainsi les pro-
duct'ons récentes do l'art français. Est-ce à
dire que la manufacture de Sèvres, en exécu-
tant ce vaste programme, n'ait créé que des
ouvrages destinés à plaire à tous? Elle n'y
prétendait j>as, sans doute. Mais puisque,
d'aventure, une institution d'Ktat a secoué sa
torpeur, oublié sa routine et inauguré une
véritable renaissance, c'en est assez pour
qu'on ne lui refuse pas la justice et les en-
couragements dus à un aussi rare destin.
Chrnniqvr du vandalisme. — Le Conseil
municipal d'Arles a, paratt-il, décidé la démo-
lition de la porte de la Cavalerie, datant du
xvi" siècle, qui forme :i la ville une entrée si
jiittoresquc. Nous voulons croire la nouvcllo
erronée ; une cité comme Arles, dont tout
l'attrait réside dans les vestiges do son ]>assé,
no peut se ilépouilicr de gaiet«> do cieur d'une
des parures qui lui valent l'admiration do
ses visiteurs. i''.t nous comptons ((uc la Com-
mission des Monuments historiques saura
intervenir à toni])s pour s'y oi>poser, s'il en
est besoin.
.\ Rouen, un autre genre de vandalisme so
préparc: on se ]iro]iosoilo " dégager " la mai-
son de la rue Saint- Honiain qu'on cul tant
de peine naguère i"i sauver: c'cst-!«-diro qu'on
veut lui enlever ime partie dn son caractère
en la privant de l'entourage qui forme son
accessoire naturel et nécessaire. Nous espé-
rons bien que la Société des .\mis des Monu-
nienls rouennais, à qui est «lue la conserva-
tion do cette maison, .saura Juscpi'au boni on
défondro la beauté.
'2ô8
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
5^'*:^ Onl ôlé inaugurés pendant la dcrniiTe
quinzaine :
Le samedi 19 seplembre, ii Autiin, un buste
do l'Hiv".h(^olof;ne Catiriul liulliot, œuvre du
sculpteur naniel Campagne ;
1,6 dimani-lie 20 seplpmbre, à VicliV, une
statue monumentale de la I!(''publique ;
Le mOme jour, à ('.baville fSeine-et-Oisc", un
monument à la m(^mioire du colonel (iillon et
dos ornciers et soldats morts à Madap;as(~ar,
compose'; d'un buste di"i au sculpteur Kngène
liiiverie et d'un piédestal en grès cérame,
(l'iuTC de M. Sandier, directeur des travaux
d'art à li Manufacture de Sèvres;
l,p. même jour, à Cahors, un buste de IVL dfl
Verninac. ancien vice-président du -Sénat, anivrc
du sculpteur Eugène l'overie ;
Le méuia jour, à Lamalou-les-Bains (Iléraull',
un monument de Cbarcot, dû nu ciseau de
M"" Gharcot et de î\r. Louis Paul (pour les bas-
reliefs du piédestal) et à l'arcbitecte Tassin;
Le môme jour, à Maronne iSeine Inférieure .
un buste du maréclial Pélissier ;
Le même jour, à Argentat (Gorréze , un
buste du général Delmas:
J,e même jour, à Monts iInire-et-Lo'!re . un
monument à la mémoire des victimes de la
catastroplie survenue en 1901 au Ripault;
]^e dimanche y? septembre, à Ëchovannes
(Co'e-d'Or , 1-^ monument funéraire da philo-
sophe Charles-François Dupuis;
Le même jour, à Laruns iBasses-Pyrénées ,
un monument à 1 1 mémoire du maréchal des
logis Guinley ilSOii, œuvre de M"" I,. Goutan-
Mnnlorgueil ;
L"i même jour, à Graulhet Tarn , une statue
de l'amiral Jaurès, œuvre du sculpteur Gabriel
Pech;
Le même jour, à Aire sur-la-Lys \Pas de-
Calais;, un monument aux soldats morts pour
la patrie.
*** Le dimanche 2S septembre a eu lieu, au
Lavandou Var une cérémonie en l'honneur du
compositeur Ernest Eeyer et du peintre Charles
Cazin, dont les noms ont été donnés à une
place et à une rue de la localité.
**;(, La direction des Musées nationaux vient
de faire placer dans une des salles voisines de
la collection Ïhomy-Thierry, les quatre ta-
bleaux de Delacroix et de Decamps provenant
du legs Maurice Cottior: Tigres au repos.
Ilamlel et les fossoyjui's, La Défaile des Civi-
Ores, les Murs de Home, qu'elle avait provisoi-
rement exposés sur une épine dans la salle
des Étals.
:)î** On achève en ce moment, au pavillon de
Marsan, les grands travaux qui permettront
l'installation complète des collections du musée
des Arts décoratifs. I^a partie du musée ou-
verte à gauche du guichet de l'Échelle n'est, en
efTet, comme on sait, qu'une toute petite an-
nexe des futures galeries.
M. Redon, qui a définitivement renoncé au
fameux escalier monumental un moment pro-
jeté, doit livrer à l'L'nion centrale des Arts
décoratifs le bail transformé et quelques salles
du rez-de-chaussée et du premier étage dès le
mois de janvier prochain.
*** La bibliothèque du ministère des Affaires
étrangères vient do s'adjoindre un petit musée
historique fort intéressant.
Ce musée contient divers souvenirs e' de très
beaux tableaux, notamment une grande toile
d'Kilouard Duhul'e. L? Conr/rés de Paris, pré-
sentant les portraits du comte Walewski. du
prince OrlolT, de Cavour, lord Cowley, Bour-
qucney, Manteulfel, lord Glarendon, Ali bey.
l'.enedetti, etc.
On y voit également, à cAté d'un buste en
bronze du tsar Alexandro III oITerl par M"- Pe-
lersen, le tableau du jieintre ru=se Xicolas
GrilsenUo représentant l'arrivée du Président
Félix Faure sur la rade de Cronstadl ;'i bord du
rolhuau, le 23 août 1S97.
^:** Prochainement vont être transportées à
Versailles les boiseries d'un salon qui avaient
été commandées par Louis XIV aux meil-
leurs artistes de l'époque. Ces boiseries, con-
servées depuis un temps indéterminé au
Garde-meuble national, et qui sont parfaite-
ment conservées, forment quarante et un pan-
neaux à cinq caissons chacun. Le Trophée
royal. l'Écu de France, la Lyre et la Couronne
de lauriers, tous surmontés du Soleil de
Louis XIV, fournissaient les motifs décoratifs
de ces caissons.
:)f*i M. Guillaume, membre de l'Institut et
directeur de la Villa Médicis, vient déterminer
deux bustes destinés à compléter la série des
bustes de memlires de l'Institut qui décorent
las galeries elles escaliers du palais Mazarin.
Le premier est celui d'IIiHorff, l'architecte
qui enrichit Paris de nombreux monuments:
l'église Saint-Vincent-de-Paul, la décoration
des i.'.hamps-Élysées et de la place de la Con-
corde — fontaines, rampes, torchères, — le
cirque d'Été et le cirque d'Hiver, la gare du
Nord, la mairie du premier arrondissement.
Le second buste, commandé par la Direction
des Beaux-Arts, est celui de l'historien Mignet.
**;)! M. GuilTrey, administrateur de la Manu-
facture des Gobelins, vient de choisir, de con-
cert avec M. Chedanne, architecte du ministère
des Affaires étrangères, une fort belle tapisse-
rie des Gobelins moderne. Le Toucher, d'après
P. Baudry, qui sera oITert à la reme d'Italie.
Cette tap'sserie, qui mesure 1 m. 66 sur 3 m. 70,
est un des plus beaux spécimens de la fabri-
cation moderne de notre Manufacture natio-
nale. Ce panneau faisait partie d'une série,
Les Cinq Sens, dont Baudry avait fait les car-
tons pour un salon du premier étage de l'Ely-
sée, salon qui porte aujourd'hui le nom de Sa-
lon dos Muses, à cause des panneaux de
Galland qui le décorent. Tous ces cartons fu-
rent brûlés en 1870, moins trois, dont celui dont
il est question et deux dessus de portes, de
Baudry également: Élé et Automne. Hiver
et Printe7}ips.
*** Un legs de 100.000 francs, constitué ré-
cemment par M. Alfred Rebouleau, comprend
une somme de 10.000 francs à l'École française
ET DE LA CURIOSITE
JjO
d'AUiones pour faire des fouilles; une somme
semblable ù la Sui-iété des Artistes peintres et
sculpteurs fondée par le baron Taylor; une
Ipoisième somme de 10X00 francs à l'Orphe-
linat des arts.
**:ic Un vol audacieux a été commis, la
seiuaine dernière, au musée des Beaux-Arts du
Havre. Deux petits tableaux, d'une certaine
valeur, ont été enlevés par un inconnu. L'un est
de l'éculc italienne du .wir siècle et est peint
sur af,'ate ; il représente L'Annuncialion et
est signé Castelli. L'autre, de Charles Le Brun,
représente une tête de Christ. Ces deux ta-
bleaux mesuraient Oui. lôsur 0 m. 12, et Om.iil
surOm.18. C'est l'un des gardiens ijui, en faisant
sa ronde, a constaté le vol. Une eni|uéle est
ouverte.
:(<*^c Le polit musée inauguré le tii août au
phare des Baleines a déjà iei;u la visite d'un
voleur, lei|uel s'est emparé d'un carton de
trente dessins.
**« Le service des monuments antiques do
l'Algérie, dirigé par M. Albert Ballu, vient de
découvrir à Timgad une très belle mosaïc|ue
reprijsenlant Lycurgue, roi de Thrace, au mo-
ment oii il frappe la Ménade Ambrosia qui,
malgré su défense, avait célc'bré les mystères
do Bacchus. Le roi, en punition de son crime,
est fr<i[ipé de cécité par le dieu. Cette compo-
sition, dont il n'existe qu'un exemple antique
analogue, est entourée d'ornements d'une
grande richesse et accompagnéed'inscriptions.
Elle date du milieu du deuxième siècle.
*** Lo bibliothécaire de la ville de Blois si-
gnale lu dispar.lion d'un manuscrit jir^cieux
du xv siècle, orné de miniatures, ayant appar.
tenu à Jean Xoél.
îi-,** Mardi dernier, M. Ferdinand Brunelièi'O
a donne'; à La Uochelle, une conférence sur
Fromentin écrivain et critique d'art, au profit
do l'érection d'un monument au peintre écri-
vain dans sa ville natale.
Les Fouilles de Rome
On cci'il do Rome au 2't mpt: :
" Les ili''CiiMverlo.s iircliL'olo^'iipies sont à l'onlro
du jour : ([uelquos unes sont rccllciiiciit iiupiiiluu-
tea et ont des conséquences heureuses. Ainsi la
visite attendue ilu tsar va prol)al)leniont donner
liou l'i la reciinslruction, |)rnir celte occasion, d'un
précieux inonuineiil île la Uoiiie iiiipi'>riale dejniis
loii<,'tem|)s disparu. Il s'agit de l'.l )•« Paris Au.
f/ustir, èrij^i'i sur lo Cliniiip-iloMars à l'eiiipereiir
.\uuiiste à Sun reloiir iliino expédition on Kapngno
l'I dans les (iaulcs, ol dont il parle luiinèiiie dans
ses Ri:s Geslir.
L'idée do celle reconstruction es! venue ft la
suite du la découverlo qui vient d'être faite, en
praliqiuuU des fouilles sous le» foudalious du
jinlais Fiaiiii, jdare San Lorenzo in Luciiin, d'un
amas de marbres ayant appartenu à cet autel i\ la
Paix. Lu outre, des fraxmeuld, des bas-reliefs de
irt insi({iie luoiiuuieiit de la belle époque impériale
se trouvent dans les musées d'antiquités des
Thermes do Diocléticn et du Vatican, à la galerie
des Uffizzi à Florence, à la façade intérieure de la
Villa Médicis. Il y en a même aa Loavre et à
Vienne.
Il s'agirait donc de réunir tous ces fragments,
avec lesquels on espère pouvoir reconstruire Y Ara.
en son entier, co qui ne serait pas une des moin-
dres curiosités de la Ville Éternelle.
Les fouilles actutlles ont permis do déterminer
l'emplacement qu'occupait l'édifice, dont la façade
était tournée du côté de la via Flamiaia, le Corso
moderne. L'ancien pavé a été retiouvé à neuf mè-
tres et demi au-dessus du niveau de la mer; mais.
déjà à lépoque d'Auguste, le niviau du sol fut
exhaussé à l'aide de remblais, probaLlemoLt pour
combler les cavités marécoycuses qui abo-daient
au Champ-de-Mars.
Sur le mèmu axe que l'Ara Pacis et presque
sur le Corso, s'élevait un arc de triomphe érigé à
la mémoire do l'empereur Adrien. Plus tard, on
l'orna de bas-reliefs rappelant les victoirts de
MarcAurèlo; mais comme cet arc embarrassait le
Corso, Alexandre VU lo fit démolir et Ks bas-
reliefs furent Iransiiorlés au Cai)iloIc.
Déjà eu ItOO dos travaux de voirie amenèrent la
découverte de magnifiques marbres ayant fait
partie de l'Ara Pttcis.
Une autre découverte vient de met Ire très probablc-
moiil sur la traco de lliabitation de sainte Bibianc,
marlyrc romaine du troisièmo siècle.
Les anciennes tradilioLSchrélienucs indiquaient
comme emplacement de la demeure de sainte
Bibianc et de sa famille, martyrisée eu même
temps qu'elle, l'église dédiée à cette sainte et
située près du viaduc du chemin do fer, non loin
de la porte San Lorenzo. Or, à proximité de ladite
église de Saiute-Bibiano, un em])loyé du chemin
de fer, ou voulant se créer un iietit jardinet, vient
de découvrir une mosai<pio ancienne et des vos-
ligos do Construction qui sembleraient confirmer
la tradition.
Les murs de cctio aucicuno habitation venue
ainii au jour sont de l'époque impériale. La mo-
saïque, ipii mesure 4 m. SO sur 2 m. 20, représente
une scène de chasse avec CDcadremenl do feuil-
lage.
Ijos fouilles vont être continuées pour mettre à
découvert lo reste de l'édifice, que l'on juge déjà
avilir été- iiii|i<>i t;int. Ces recherches donneront
)ir<ibablenient it'autres indications sur celte partie
de l'ancienne Borne, fort peu connue «les archéolc-
gues et qui, déjà abandonnée vers lo commence-
ment du cinquième siècle, servait do cinictièie. 11
existe ilaiis ce (piartier plusieurs ruines iinpor-
tanli'S d'édifices, dont les arclu'oUmuis n'ont pu
encore préciser la ileslination primitive. >
Académie dos Beaux-Arts
Stia»if<> lin S6 seplembri!
Prix. — L'Académie décurno le prix C.baudesni-
giies, dont lo sujet était : • l'n pavillon de bains
d'eaux minérales », à M. Lofort, élève de M. Pau-
lin. Ce (irix, do la valeur do 2.0110 fr., est destiné A
permi-tlre à un jeune arcliil.'>clti do séjourner pen-
dant deux ans on Italie o! d'y termicur ses étndo».
?Gfl
LA CHRONIQUE DES ARTS
Trois montions honorables sont accordées : la
première à M. Lofovro, ùli'vc de M. Laloux ; la
(leuNièine à M. Prévol, élève de MM. (Juadit et
Paulin; la troisième l'i M. Boussois, ('lève do M.
Pascal.
Académie des Inscriptions
Séance du 11 septembre
Fouilles (t'fOjypie. — M. Masi)ero rend coiniitc
des fouilles et des travaux qu'il a exécutés on
Éfçyptc, on sa (jualilé de directeur du service des
antiquités, au cours de cotte année. Il parle, no-
tamment, de la restauration du lom])le do Karuak
ot des objets antiques qu'elle a révélés. La Fiance
bénéficie de ces trouvailles, car. aux termes des
règlements intervenus, la moitié en appartient à
l'inventeur, et, do ce fait, le musée du Louvre s'en-
richira, cette année, de quatre ceuts caisses de
pièces fort ]uécicuses. devant former pour ce dé-
partement de notre musée une collection uni(iue
en Europe.
Séance du 18 septembre
Fouilles de Délos. — M. Homolle, directeur de
l'École française d'Athènes, transmet à l'Académie
un rapport de M. Durrbach, ancien meiu))ro de
cette École, sur les fouilles de Délos.
Deux nouveaux bustes du X'VIII'' siècle
AU MUSÉE DE VERSAILLES
Au cours de reclierches, nécessitées par dus
remaniements dans certaines galeries, et par la
pjréparatiou de salles nouvelles, deux importantes
œuvres d'art ont été récemment retrouvées dans
un magasin du château de Versailles. Ce sont deux
sculptures du xvni" siècle : le buste de Nicolas
Boileau par J.-J. Gaffieri et celui du comte de
Valbelle par Houdon.
* *
Dans son grand ouvrage sur les Callieri. M. Jules
Guitl'rey, en décrivant un buste de Boileau con-
servé à la bibliothèque Sainte-Geneviève, avait
signalé l'existence d'une réplique de cette sculp-
ture, inscrite au catalogue du musée de Versailles
de 1839, réplique qu'il avait, d'ailleurs, vainement
cherchée dans les galeries du Musée historique.
Longtemps oubliée en magasin, défigurée par une
épaisse couche de peinture, c'est cette oîuvre
même qui va reparaître prochainement dans les
salles, après avoir subi un discret, mais inévitab'e
nettoyage. Le piédouche de bois tourné, l'inscrip-
tion gravée au revers, qui porte la signature de
J.-J. Caffleri et la date de 1785, prouvent que nous
sommes en présence d'un de ces plâtres patines
que vendait ou donnait libéralement le grand
artiste. L'épreuve du musée do Versailles est fort
précieuse, car elle semble désormais unique, le
]dàtre de la bibliolhèque Sainte-Geneviève ayant
disparu, probablement brisé, depuis la publication
du livre de M. GuilVrey. Seul, cet exemplaire heu-
reusement conservé, nous garde ainsi l'image
d'une œuvre très Ijellc, qui fût d'ailleurs fort
goûtée des contemporains, lors de son apparition,
au Salon de 1785.
Le nom du comle di; Valbelle était toujours
inscrit au catalogue du Muséeile VerEailles 'n" 1837,
du calalogue Soulié : mais, par une singulière
erreur, c'est un moulage moderne qui avait jiris la
place de l'œuvre originale, reléguée et oubliée dans
l'ombre d'un magasin. Joseph-Alphonse Orner,
comte de Valbelle, maréchal de camp des armées
du roi, mort à Paris, le 19 novembre 1778, avait
fait don, jjar son testament, d'une somme de 2/1.0(0
livres à l'Académie franraise. Les académiciens
reconnaissants -voulurent garder son image au mi-
lieu d'eux, et le jour où fut prononcé son éloge
par D'Alombert '25 août 17'i9 , un buste du
Il bienfaiteur des lettres •>, modelé par Houdon,
ornait la salle des séances. Houdon avait été, on
effet, chargé par la mère du comte de Valbelle de
sculpter le busie de marbre destiné au tombeau
qui s'éleva dans la Charireuse do Monlrieux. Sur
le même modèle, il avait taillé le marbre, recueilli
par le Musée de Draguignau, après la dispeision
du monument funéraire, et moulé le plâtre pour
l'Académie. C'est cette épreuve qui se trouve au-
jourd'hui au Musée de Versailles.
En oll'et, et ceci est fort intéi-essant, le nettoyage
a fait reparaître sur le piédouche l'inscription dé-
crite par les contemporains : « Joseph-Alphonse
Omer, comte de Valbelle, bienfaiteur des lettres,
1779 » ; tandis que la signature ; Houdon, 1779,
était restée intacte. L'image du marbre, publiée
récemment par M. 0. Teissier, dans un intéres-
sant article [L'Art, 1901, nouvelle série, t. 1",
p. 26-33 , ijeiiuet d'affirmer que le plâtic de Ver-
sailles est identique au marbre de Draguignau.
C'est un portrait un peu froid; on sent que le
grand réaliste n'a pas eu le personnage vivant sous
les yeux, mais le modelé simple est délicat et d'un
charme discret. Malheureusement, Ihumiclité avait
gravement altéré la patine de ce plâtre rougeàtre.
elle s'écaillait; le nettoyage a été jugé inévitable.
Malgré les soins, la finesse de la touche où se devi-
nait encore le travail de l'ébauchoir sur la glaise a
été quelque i^eu empâtée; néanmoins, l'œuvre est
précieuse et ne saurait laisser indifférent tout admi-
rateur de Houdon, et c'est quiconque aime la
sculpture française.
G. B.
Notes sur les anciennes Tapisseries
(Suite) (1)
IV. — TAI'ISSEHIES 1>E l'.VROHEVÊCHÉ d'.US
L'admirable suite des Scènes de la vie du Christ,
en partie exposée dans la cathédrale d'Aix et dont
on a vu des fragments importants à Paris en 1900,
est trop célèbre pour que nous nous y arrêtions.
Jubinal l'a décrite et dessinée, et, s'il reste encore
plus d'un point obscur à élucider sur ses origines,
ces questions méritent une étude approfondie dont
les premiers éléments nous manquent.
Nous nous proposons d'attirer l'attention sur
(li V. Chronique des Arts du 19 sept. 1903,
ET DE LA CURIOSITE
•2C1
une autre louturo, bien précieuse aussi, mais d'une
toul autre époque, décorant plusinirs pièces de la
demeure do l'arcliovèque.
Comment l'Histoire de Von Quichotte, exécutée
à Beauvai.s vers 1738, sur les modèles de Charles
N'atoiro conservés aujourd'hui au château de
Compiégne, e?t-elle venue dans les appartements
des archevêques d'Aix, c'est ce que nous avons
vainement cherché. Une tradition assez raconte
que le bâtiment tout meublé et contenant déjà
les lapissoiiei a été lé^ué jadis à la manse
épiscopale par un ancien propriétaire. D'autre
part, ou al'lirme que le palais de l'archevêque a
été édilié par un frère du cardinal de Richelieu
quand il occupait le siège, et cette version parait
confirmée par la situation même do l'immeuble
dans le voisinage immédiat de l'église. Ouoi qu'il
eu soit, on est tout itonné de rencontrer en pareil
lieu des scènes aussi profanes. Ajoutez que l'eseiu-
plairc passe pour unique, et les compos tipns de
Natoire n'auraient jamais été recopiées une se-
conde fois. On no peut les voir qu'à Aix, et la ré-
putation de l'arliste y perd boiucoup, car cette
suite peut être classée parmi les plus charmant'S
invention» de su i auteur et même du dix huitième
siècle. S4US doute elles n'ont pas la richesse déco-
rative de la c Hôbrc tenture de Charles Coypel ;
mais, conçues dans un esprit tout autre, elles jiré-
sentent des (|ualités de tout premier ordre. Itien
ne saurait donner une idée plus avantageuse du
aient de Charles Xatoire, qui n'est g''néralemonl
pas estimé à sa valeur.
Dans les scènes de Compiègne et d'Aix, les jier-
onuages, pres(|U(! de graudmir naturelle, occupent
toute la surface du i)auneau. Chaque scène est en-
tourée d'une bordure imitant le cadre doré, sui-
vant la mode de l'époque. Cette bordure, tout
indispensal)le (pi'elle soit, nous a paru d'un des-
n assez insigniliant. D'ailleurs, on l'a souvent
supprimée sur les cotés, pour diminuer lu largeur
lies tapisseries. Il i^n résulte que des sujets dilTé-
rents se mêlent et se confondent un peu à laven-
ure. Nous ignorons ce que sont devenus ces frag-
ments retranchés. Gomme on le voit, les tapisse-
ries d'Aix n'ont pas été traitées avec plus de nn'-
nagemont et de respect que les tentures du mnbi-
er national. Il Oit désolant de constater à quel
point en France on a peu de soin des onivres d'art
es plus reniai'i|uables.
Dans notrr courte visite aux appartements épis-
copaux, il ne nous a pas été' loisible de pénétrer
artcjut. L'archevêque si' trouvant indisposé, l'ac-
cès de son cabinet particulier était interdit. Kncoro
avons-nous pu relever plusieurs signatures. l,o
lab'oau où don 'Juicholto se pré.sonto à la llulci-
ui'c porte le double nom de Besnier et (Jmliy.
Sur un autre panneau se lit le nom de l'arlisti'
accompagné d'uni' date précieuse: t'. Xatoire, Î7:irt.
Le peintre l'tait alors dans touti'la force du talent.
C'est à jieu jirès vers cette i'])0((uo qu'il peignait
la ci'Ièbro suite de Vlli»to re de l'si/chr pour le
salon ovale de l'hiMel Soubise, occupé' aujiiurd'biii
par les .\rchives Nationales.
U semble fort ])ri)h:ible (|ue les nuidèles furi'ut
denuiudés à Naloiro par les cntre|iri'neurs de la
manufacture de Ucauviiis et payés par eux. M. Kti-
geratul n'en parle jias dans Sun ouvrage' sur les
conimaudos nfllcielles faites aux artistes du dix-
huilième siècle. Ils n'auraient donc pas è|é exécutés
aux frais du lini.
La série conservée à Compiègne ci mpte neuf
sujets; plusieurs se retrouvent à Aix, no'animent :
L'Entrée de Sancho dans l'Me de Barataria, Le
Jugement de Sancho, Le Dîner de Sancho. Don
Quichotte rencontrant DulcimJe, Don Quichotte
reconnaissant le bachelier. Don Quichotte se dé-
battant avec les hiboux. Deux autres tapisseries
d'Aix ne figurent pas parmi les modèles de
Compiègne : Sancho arrêtant la fille d'auberge.
Don Quichotte attifé par les demoiselles de la
duchesse.
Avec ces compositions de Natoire sont confon-
dus des paysages, des scènes cliampëlrts, de Le
Prince, couvrant entièrement les murailles des
deux pièces précédant le cabinet du prélat. Mais
tout cela est rogné, coupé de la manière la plus
barbare. Il conviendrait, pour remettre en valeur
cette série vraiment fort belle et, comme nous
l'avons dit, uniiiue, de déplacer toutes les ta-
pisseries, de rapprocher les fragments de scènes
coupées en deux, d'encadicr chaque panneau
avec leurs bordures originales, en utilisaDt
d'abord les fragments encore existants, puis en
faisant reproduire les anciens cadres jiour rempla-
cer ceux qui manquent. Mais n'y aurait-il pas
mii'ux à faire encore.' Ces scènes comiques ne
s'accordent guère avec la gravite du personnage
qui fait ici sa demeure. Pourquoi ne chercherait-
on pas à remplacer, par un accord réciproque, ces
sujets héroï-comiques par des t.ipisseries à scènes
religieuses? Tout le monde y trouverait son compte;
la tenture presque inconnue de l'archevêcho d'Aix
ferait certainement le plus grand honneur à son
auteur, quand elle sera bien inslallée dans un
appartement des palais nationaux ouvert aux visi-
teurs.
M. Fcnaille a fait reproduire les scènes de VJIis-
toire de Don Quichotte ; mais, comme h s pièces
n'ont pas été déplacées, les photographies défor-
ment les originaux et ne sauraient en donner une
idée exacte. Il conviendrait tout au moins de les
photographiir dans do bonnes conditions.
1 suicre.) .1. GriFUEV.
CORRESPONDANCE D'ITALIE
LA IŒST.\Ull.\l'10N DE L.\ COUPOLE
nu COItRl'CCiE A SAINT-JEAN DE PARME
Des deux fameuses coupoles de l'armo, colle de
la calhèilrale, qui représente V.issoinption, est la
]ilus riiin''e. dt étal fait qu'on ne songe point à la
ri'iiarer. Est ce un bien, est ce un mal.' Ix-s élé-
iiieiits iiinnqueiil pour di'Cider co ]ioiiit, car eo qui
se iiratique à Saiul Jean est incertain.
Là. les soins du restaurateur ont été jugés op-
portuns. Le professeur Bgorni, de Modène, choisi
pour conduire cette besogne, y l'Sl ciiipluvé ilepuis
trois ans. Voici do quelle manière il procèile. Il
s'agit premièri'iuent do détacher ilu niuri|uolquos
parties do lu fresque, <pio ci^ professeur estime
prèles à so décoller fll à tuniber en poussière. Coli»
s'obtient uii iiuiyen do quartiers de toile, auxquels
la peinture s'attache, ri qu'on lève oiisuilo avec
elle. Le mur mis à nu reçoit une préparation
cajiable do relrnir désormais cctlo peinture, qu'il
ne faut plus que replacer.
(le double tr.tnsporl de la rros(|uo sur loile pttic
In tuile à nouveau sur le mur se fait, niilanl i|ua
'2i\l
LA ClinONIQUE DES ARTS
j"en puis jugiT, sons domniai{0 apparent do la
pcinliuv. il ui; ili(ïï-re pas ea principe du celui qui
se pratiqiK' dans la dc''niolilion d'un mur, pour sau-
ver les iifinUnvs ijui s'y trouvent. Tuul ce que le
restauialeur y joint ici de son fait n'est que lu
raccord de la coupure autour du fra^nienl quil
recolle. 11 est vrai qu'un traitement si violent et
toujours dangereux, imiiosé par le cas d'une dé-
molition, est moins évidemmoiit justilié ici. Tout
dépend de la foi ([u'on ajoute aux alarmes du
restaurateur.
Quelques parties de la fresque vont-elles tomber
en poussière ? 81 cela est, personne ne peut se plain-
dre qu'on en prévienne la chute au prix do cette
rude opération ? Mais u'est-il pas à craindre que
le cliirurgiin, possédé de l'exercice de son art,
encluiuté de ses n'sultats, ne les préfère même à
la santé bien entendue do son malade ?
J'ai pu monter sur les échafaudages, et eonlem.
pler de tout prés cette fameuse coupole, de])uis
trois ans cachée aux visiteurs. Un large lambeau
de fresque arraché d'une figure et provisoirement
adhérent à la toile, qui pendait au milieu de 1 ate-
lier, faisait une blessure épouvantable. D'autres
parties cernées attendaient le même traitement, et
l'on souffrait à voir cas iucisiouâ pratiquées dans
une fresque d'apiiarenco saine, dont le prix est
iiicaleulabîe.
Tout ce travail commenc.'a dans le temps sous la
sur\eilUuice de M. l'iusiiecteur Barigli. Que v.ilail
cette surveillance '.' Je ne puis le dire. Dans Ks
propos que je me suis laissé tenir, il y avait de
grandes louanges à l'adresse de cet inspecteur et
de M. Bigorni. Ltur œuvre n'en fut pas moins
dénoncée un beau jour, et devant le tapage qui
se fit, une commission officielle fut choisie,
laquelle commanda d'arrêter les travaux. Le res-
taurateur, dûment pourvu d'une commando du
ministère, commença la lutte contre cette commis-
sion. Un nouvel inspecteur fut nommé. Les travaux
reprirent, puis de nouveau cessèreut. Les difli-
cultés ne faisaient que croître.
On fît à M. Bigorni dts reproches que je ne crois
pas fondés. IL Bigorni, outie ce qui précède, a
entrepris de nettoyer toute la fresque au moyen de
simple mie de pain. Tout le bas a déjà subi ce
nettoyage. Là-dessus, la commission assure que
ce procodé menace de ruiner la pieinlure, parce
qu'il enlève une colle que le Corrége ajoutait
pour lixer son ouvrage. On tire son mouchoir, on
en touche la peinture : S(' sporca il fazzoletio.
Mais j'ai pu constater de mes yeux que le mémo
mouchoir appliqué aux parties encore intactes de
la coupole, s'y salissait pareillement. On ou veut
donc à M. Bigorni. Je ne sais si quelque chose
dans son procédé y a réellement douné lieu.
I^e fait est que l'atTaire en est venue au point que
M. Bigorni maintenant refuse de plus mettre la
main aux travaux. Il a abandonné ses échafaudages,
déclarant qu'il laissait le tout là. Il y a trois mois
que cette détermination dure. Le niorceau de fresque
que j'ai dit. attend depuis trois mois, pendu au
chevalet. « Que la commission le recolle », dit
M. Bigorni. Des entailles fraîches blanchoient
dans la chair des apôtres. " Que la commission,
dit M. Bigorni, répare à sa mode ces entailles.
— Mais, dit la commission, nous n'en sommes
pas l'auteur. — N'ayant point de foi en moi,
cherchez un plus habile » : c'est le dernier nu)t de
M. Bigorni. Voilà le Oorrège mal en point.
J'ai voulu rapporter cela, m'efforçant de rester
le ])his impartial du monde. Qui a tort? Pcul-élrc
la commission, peut être M. Bigorni. A ce que j'ai
jju voir et comprendre, il n'est pas probable c|uc
ce dernier ait tous les torts Mais en a-l-il seule-
ment .' je dis do profe«siouuels ; car pour le reste,
il est difficile de l'absoudre. Son devoir est au
moins de remettre les choses en place.
Il doit celte complaisance au Corrége ; le monde
savant laltind de lui. Oserai-je dire <|ue de la
(>omniission le monde savant attend une décision
sage et modérée, motivée de quelque rapport (|ui
nous instruise do la matière et des semblables.
Il est certain qu'on traite celle-ci avec plus de pré-
caution que l'autel l'aumgartner. (Test une jus-
tice à rendre à l'Italie. Ou voudrait n'y point mêler
do regret, et, quel que soit le parti qui se prenne
à la fin, les amateurs voudraient pouvoir s'en
réj.juir.
L. DlMIEF,.
REVUE DES REVUES
^ Art journal .numéro do Pâques . — Ce fas-
cicule exceptionnel tst consacré au sculpteur
.-Vlfrod Gilbert, un des artistes les plus en vue du
Koyaume-Uni.
Né en ISûi, Gilbert appartenait à une famille
d'artistts. .Ses débuts furent dilliciles. Après avoir
habité successivement Paris, Rome et Londies, où
il ne fit qie végéter, il avait pris leparli de se
retirer à Bruges, lorsque la reine Victoria, qui
appiéciait son talent, lui oflrit, dans son château
de Windsor, un atelier et un logement. Dès lors,
la chance tourna en faveur do l'artiste, qui est
aujourd'hui membre de la Royal Academy et pié-
sident de plus.eurs Sociétés artistiques impor-
tantes.
Sculp'eur, architecte, ciseleur, peintre aussi à
ses mooients perdus, Gilbert est un véritable
ouvrier d'art dont les simples praticiens admirent
l'habileté manuelle, et il a mérité d'un maître
maçon ce curieux éloge : " Celui-là, il conn&il le
métier aussi bien que nous ! ».
Ses œuvres les plus réputées sont: une statue
de la reine Vicloria, qu'il a représentée assise sur
un trône et entourée des attributs de sa double
souveraineté de reine tt d'impératrice; le monu-
ment funèbre du duo de Glarence et Avondale ; les
fontaines monumentales de Piccadilly Circus et de
Shafte.sbury ; les bustes de Wat's, de M. Ilsnry
Cuït, de sir Richard Liwen, de sir George Grove ;
enfin, une longue série de statues et statuettes, de
médailles cnmméinoratives et d'objets d'uriévrerie
d'un goût très raffiné.
La plupart de ces n-uvres se distinguent par une
fécondité d invention et une richesse ornementale
qui rappelle l'art le plus somptueux de la llenais-
sance. Dans ses ttiUueltes, il aime à prodiguer les
matières les plus rares, et ce sont véritabltment de
précieux bibelots — précieux dans l'un et l'autre
sens du mot — que sa Vierge enlacée d'épines.
que son Saint Georges ou sa Sainte Élisabtlh de
Hongrie.
(Mai;. — Suite de l'étude de M. Claude Pliillips
sur Le Portrait sculpté à travers les âges. L'au-
teur, dans ce numéro, étudie la sculpture des
ET DE LA CURIOSITE
263
xiv et XV' siècles et, en parliculiir certaines oeu-
vres typiques de Jacopo dalla Q lerria, Dona'ello,
Mino da Fieso'.c, Michel-Ange, L'one Leoni et
(jermain Pilon.
=: Ktndc sur le peintrj amcricain Klilien Ved-
der, par M. I^owis Lask.
=: Klude sur 1t cilnnie d 'arlisins établie, il y a
une quinz.jino d'années, dan"! la petile ville de
Campdon. L'auteur, M. (^-lî. Aslilvi — sans doute
un <le3 fondateurs de cette institution — ' raconte
comment il a pu adapter les vioilli'S demeures de
celte petite cilé aux nécessités de la vie moderne
sans en modifier le caractère pittoresque.
= A signale T encore un article sur les miniatures
de Misa (^liarlotlo Mac Lean.
Juin). — Ce numéro est presque entièrement
consacré aux récentps expositions de la Royal
Aca'Jomy et da la New (ialliry. Il content de
nombreuses illustraiiou") d'après les œuvres l^s
pi is remarquées di ces de ix S ilons.
(Juillet). — Description pittoresque de Tunis et
de ses environs, pnr le graveur Brunot D 'baines,
qui aoeonipayne son texte de nombreuses illustra-
tions d'après ses ]iropr, s (jravures.
= Article do M. II. M. Cundall sur les décors
de théâtre exécutés .sous l'inspiration de Charles
Kcan pour son ri'pertoire et principalement pour
les drames do Shakespeare. Les croquis ayant servi
de modèles pour l'exécution do ces décors ont été
récemment lé'gués au Victoria and Albert Muséum,
par M"" l'aget, nièce du grand tragédien.
= Ktuile do M. C. Gasquine-llartley sur <;oya.
= Étude sur le paysagiste français Jncques Marie.
= ('ompte rendu des plus récentes expositions,
clironique artisliiuc, bulletin bibliographique, etc.
-(- Magazine of Art mai,. — Suite da l'étude do
M. l.. d ! l'ourcaud sur Le^ Pjinturcs françaises
de II rolledhi de tcinpereur d'AllemTgne.
Après avoir énumérô et décrit les W.itteau, q li en
sont assurément les plus précieux joyaux, l'écri-
vain passe en rcvm un certain nombre d'icuvres
du xviii" siècle qui no sont pas non plus ft
dédaigner : î//i„' dame rachelant une l'ilre, et
La l'oiireni/citae, do Chardin; un grind tnlileau
([■' lioucher : TV)i«<, Mi-rrwii el iAmouv: une
Mi'rli'c. de Charlos-Anloino Coyp»! ; un Sar>-ifice
d'Iphi{/('riie, do C:irlo Vanloo ; dos porlrait.s do
l)j Troy ot de Rioux ; un très b'au Li Sueur, le
Chr/sl flUt'risunit un aoeiii/l-, etc. El devant cotto
longue li^tido morceaux de choix, on songe raé-
lancoliijuement à notre c'colo f.-aiu; lise du Louvre,
ai inc impiété et, à certains égards, si pauvre....
+- Notice sur lo p'intro d'animaux l'.rcton Li.
vière, par M. W.-B. 'l'egetmcior.
-H Ktu'lo sur M '• Aoliille Kould, ji^'n! roda genre,
par le princo Hoji lar Karageorgi'vitch.
+ Notices siir/.c.î étmles d'animaux dans l'a-ii
vre de liemhranrity sur los dernières acquisitiong
dei muaèos anglais, sur la colleclion l'ncully, etc.
Juin). — Compta rendu de l'exposition de la
Itoynl Acadomy. Les d'iivrei li's plus rcniarcpiécs
Bont, selon In cnlii|ue: un l'orlrai' de I.adij Atrd,
do M. Krauck l)ickfei>, les ]i)il rails do Lord Cm-
JiiTil di Mrs l'himhertain. iXi- M. .'^argenl, uhifii
que ceux do MM. l'.roton Uiviéro, Ouloss, Copo ol
Kurse ; l.a Fitlc proiligue, do M. John Collier; la
Psyché ouvrant le coffret, de M. Watorhonse ; le
Camptnile de Saint-Marc, de M. Poynier; la Ro-
s^monde, de miss Fortescne elc II signaU encore
un tableau de genre de M. Ochardson : Mrs Sid-
dons à l'atelier de si-- Joshin Reynolis: Pot
■pourri, de M. Abbey ; un paysage de M. Alfred
Kasi, Chôletii-Gailltrd ; une marine de M. So-
morsca'es. et dilTérentes œuvres d^ MM. Talbot
Hughes, AdrianStokes, Slotl el Farguliarson.
+ Notice do M. Konoly sur les œuvres décora-
tives do Franck Brangwyn, illustrée, de nombreux
croquis de l'arli^te pour des modèles de ferron-
nerie et de tapisserie.
4- A signaler encore une élude de M. S -M.
Phinne sur le ciricalurist-e F. Cirrulhers Gould.
el un bulletin bibliographique.
Juilloi . — Suite ot fin du compte rendu derci-
position de la Royal Acadomy, qu'accompagnent
dos reproductions dos œuvres les plus remarquées :
lo Portrait de I^ady Aird, do M. Franck Dicksoe :
Y Automne dans les montagnes, de M. .\drian
Slokes; enfin un vigoureux paysage du doyen de
la pointure anglaise G. F.-\Vatls. 'l'out en saluant,
dans cette exposition, une honorable moyenne de
talents, lo critique conclut par c-tte constatation
mélancolique que « l'artiste qui doit prendre dans
l'art anglais la jdaco laissée vacante par sir John
Mellais ne s'est pas encore révélé. "
-f Complu rendu de l'exposition de la New Gai-
lory, dont l'un des meilleurs morceaux semble
être un portrait, par Bol lini, de J. Mac Neil
Wliist'.or, l'artiste récemment décédé.
-f- Suite do l'inlércissanto étude do M. H. Spiil-
manu sur les fais ficalions d'olijots d'art, qui con-
tient do curieux renseignements sur la faco" dont
so fabriquent los simii do vieux bronzes et de mé-
daillos antiques, sur l'art d'ornor des porcelaines
anciennes de décors poslichos, etc.
-f A signaler encore une étude du D' Abel sur
le professeur Fritz Floischer, do l'Académie grand-
ducalc de Weimar.
BIBLIOORAPHIB
Trois niMivoaux voUimes sont venus enrichir la
cnlloclion (les Kiinsller-Mono^raphien ]iiibliéos
SUIS la direction ce M. Knackfuss chez Volhngon
ol K'iasing, iV Leipzig : doux consacrés à l'art
nni.b-rno, lo troisième A l'art ancien.
Ludwig von Hoffmann, qu'a étuiiié M. Oskar
Fiusriir.i. (% p. avi'C 11'2 grav., dont S hors texte ,
est un dos artistes los [dus intéressants do lu jeune
éc(doallon\ando, i>:»r Fa personnalité bien tranchée,
où l amour do la vio ot de la nature s'unit i une
vision id'''alo, ol où rinfiuonco do Puvis do Clin-
vannes, do Bcsnard,do l'Allemand Mans von Marées
et dos inysngos italiens so combine ou des Inbtoaux
d'une harmonie soroino cl joyeuse. Un aura
plaisir à admirer, dans los oxcellontos roproiluo-
lions dont queh]ue9une« ou roulour qui ncconi-
pagnout collo étude, cos idylles, ces visions de
priiilohips, do femmes au bord do la mrr >ui cuoil-
linil di's tlcurs, cos coniposiliiuis lyriques qu'il
iilbM-liiiuno. ot, ou morne loni|is, d'iunoiubi'ai)los
d'Hsins (|iii ju'ouvoni i|Uollo élude altonlivo cl
saSMiili' di' la iialiiro hiir srrt di' base.
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Worpswede, c'eol-i'i-dii'O l:i rolimip d'artislos nllp-
iMumls q'ii a. ('•In C3 village des environs de liivnio,
comme jadi» nos poiiilres dp Fontainohlean, iiour
s'y roli'ompei' dans la pli'ino sincoril(' do lanalnro,
nst l'obji't d'une aiilro excollonlo mono;,'rapliie. due
à M. R.-M. HiLKE ;i21 p. av. 122 prav. . Son
comiiifnlairo, joint ani nonibrousos reproductions
qui l'iUnsti'ent, nous fait appi'i'cicrla véril(' cl la sim-
plicité forte dis scènes de mo'urs de Fr. Mackensen,
la powsiK des paysages d'Otto Modersohn et de
I''ritz Overlipck, la grandeur de ceux de Hans van
Eadc, la cliariiianle fantaisie des compositions de
Hfinricli Vo^jelor.
Donatello esl le sujel du Iroisii'iiie volume,
(131 p. av. \M grav.). C'est M. Alfred Ciotlliold
Mevku, bien connu par ses savants Iravaiix sur
la Renaissance ilalienne. qui a écrit sur le mailic
llorenlin ce li'avail d'ensemble. Il s'csl appli([uc
surtout, sans entier dans les discussions soulevées
sur certains points, ù étudier et à approfondir les
œuvres incontestées du grand sculpteur, et à
donner ainsi une nnivre de vulgarisation savante.
Ce but a élé servi en même temps par une abon-
dante illustration, qui reproduit toutes les (euvres
importantes de l'artiste et pour quelques-unes
d'entre elles, tels que les Prophètes du campanile
de Florence, le David, le G't'-nmelrjtn, en donne
des vues de détail ou prises sous dilViTents aspects.
lia collection de monographies d'arlisles suédois
enireprise par la Société Ljus, de Slockholm, s'est
accrue, à son tour, de trois nouvelles lirocliures :
Alexandre Roslin, le peintre gracieux du xvi:i°
siècle, par M. Oskar Leveut n {in-8°, G3 p. av. re-
prod.) ; — le savoureux peintre de mœurs et déco-
rateur Cari Larsson, par Georg Xoroensv.w (in-l",
5'3 p. av. rein-od.\; — Anders Zorn, par ïor Hed
nERG(in-8°, 47 p. av. reprod. de tableaux et d'eaux-
fortes)
NECROLOGIE
Le 2 septembre est mort à Bîsançon le paysa-
giste Fanart. Né en 1830, il étudia à Genève près
de Diday et de Calanie. Travailleur infatigable, il
avait rappo té do Suisse, de Savoie et d'Italie d'in-
nombrables études et plusieurs beaux tableaux.
On annonce également la mort à Marseille, à l'àgo
de soixanio treize ans, du peintre Paul Martin,
président de la Société scienlilique etlitléraire dos
Basses-Alpes. Il était ué à Digne, le 15 août 1832.
Élève de E. Loubon, il s'adonna surtout à l'aqua-
relle de paysage et exposa aux Salons do 1863 ii 1879.
Le 19 septembre est mort à l'aris, ù l'âge de
soixante-quinze ans, l'arcliitecte Jules Pellechet,
chevalier de la Légion d'honneur.
M. Eugène Train, architecte honoraire do la
Ville de Paris, chevalier de la Légion d'honneur,
est décédé à Annecy, à l'àgo de soixante et onze
ans. Successeur de son oncle Victor Baltard à la
lêto des services darcliitcclurc de la Ville de Paris.
il fnt un des premiers à essayer, dans ses deux
oMivres principa'es, le collège Chaptal cl le lycée
Voltaire, l'application de la céramique ol du métal
à la décoration des monuments.
M. Marcel Moisand. arcliit'cte d'avenir, lauréat
du concours (ruaudcsaigucs, vient de mourir à
Nice, à l'âge de vingt-nouf ans.
Nous apprenons la mort, à l'Age de quatre-vingt-
quatre ans, du comte Alexandre -Henry Du-
fresnc de Saint-Léon, décédé au château de
.leurre ;Seine-êt-()ise,. Ayant retrouvé hs anciens
in-océdés de damasquinage employé-s par les
Maures, il a produit deso'uvres do ciselui-e remar-
quable par leur finesse, et avait oblenu des ré-
compenses aux Exjiositions de 1867, 1878 et 1880.
Le ii.'inlre Robert Mois est décédi- le 9 août
dernier à Anvers, où il élait né le 22 juin 1848.
Venu à Paris à l'âge de dix-huit ans, il s'adonna
d'abord au paysage sous la direction de .lules
Dupré et delMiUet. Mais il se confina bientôt dans
la ]iointure de marines, où il acquit une célébrité
justifiée.
11 exécuta aussi plusieurs panoramas de villes :
Anvers, Venise, Dunkerque, Rouen, Paris vu des
toits du Louvre, etc.
Exposant aux Salons de la Société des Arlisie;
français ilepuis 1873, il y remporta une .S' médaille
l'année suivante et une 2' médaille en 1876. 11 fut
nommé chevalier de la Lgion d'Honneur en lOOO
L'Fial français lui acheta, en 18)0, Lt Vieux Po t
de Marseille et, on 1890, Cain5( passant la renie
de l escadre du Nord.
(In annonce aussi la mort du composileur alle-
mand Th. K'rchner, décédé à Hambourg à l'âge
de soixante-dix-nenf ans. Ne â Neukirchen, près
de Chemnilz, il fut l'élève de Mendelssohn au
Conservatoire de Loiozig. Organiste â Winlerlhur,
chef d'orchestre à Zurich, directeur de l'École
royale de musi(|ue à AVurzbourg, professeur à
Leipzig, au Conservatoire de Dresde et enfin à
Hambourg, il esl l'auteur de morceaux de piano
et de lieder très appréciés p'our leur facture et leur
sentiment délicat.
On annonce également la mort de M. Anatole
Lance, composileur de musique, auteur de nom-
breuses œuvres d'un sentiment très délicat, décédé
iubilement le 24 septembre, à l'âge de cinquante-
trois ans.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Kt ranger
Varèse Italie) : l" Exposition internationale
de la Caricature, avec concours inlernatioual.
Envoi des adhésions au concours avant le 10 oc-
tobre; envoi des ouvrages avant le 15. Demander
programme au <• Comité des fêtes septembrales ».
L'Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. - Imprimerie dp la Gazette des Bea' x-Arls, 8, rue Favart
N* 32.
1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2* Arr.)
17 Octobre.
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART'J
PAKAISSANT LE SAMEDI MATIN
Lis abonnés à la Gazette des Beaux-Arts riçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. l'Union postale) 15 fri
Xjo ITuméro ; O fr. 25
PROPOS DU JOUR
rv^pv^ \ remet en question, a la faveur
vfc/*^!^ 'l'L'véïiemonts récents et de possi-
sX^^J^ liilités procliaines, l'existence de
.J^OsC^ la direction des Beaux-Arts et sa
trausformaliun en sous-secrétariat. L'Admi-
nistrution des Uoaux-.\rts fait, en outre, tous
les ans, lors de la discussion du budget, le
sujet de quel([ues observations, qui troji sou-
vent — qu'on pense au Louvre! — demeurent
platoniques, l'eut-ètro les débats de cette
année, qu'on nous iiromet cependant si rapi-
des, nous réservent-ils des surprises? Il n'est
pas besoin de les attendre pour déclarer par
avance (jue la transformation on sous-secré-
tariat do la direction dos Beaux-Arts serait
une déplorable mesure.
Les Beaux-Arts sont un des rares domai-
nes que la politique n'ait pas onvalii tout
entier. Ce serait faire preuve, assurément,
d'un optimisme complaisant et pou avisé que
de les croire encore tout à fuit intacts. Le
précédent ministère avait risqué sur ce jioint
des innovations avec lesquelles son succes-
seur n'a ou garde do rompre, et s'il on fallait
rappeler une jireuve, on la trouverait dans
l'inoubliable histoire du musée de Cluny.
Mais ces infractions graves no semblent pas
entrées délinitivomont dans les nururs; elles
sont encore des causes do scandale ; on ad-
mcl (pio le mérili! a plus d'imiiortunco i\\\o
les jeux de la politicjuc, et que l'.Vdininistra-
tion des Beaux -.\rts no doit pas tombcM' cutri'
les mains d'une coterie, ho si braux |prin-
cipos niérilcnt d'être sauvegardés, et si (luol-
que réforme est souhaitiiblo, c'est collo-li'i
seulement ([Ui saura repousser déllnitivcmont
les tentatives menaçantes des influences po-
litiques.
Faut-il ajouter que la transformation de la
direction en sous-secrétariat serait loin d'offrir
les garanties nécessaires? (Juand bien mémo
on parerait ce sous-secrétaire, encore imagi-
naire, de toutes les vertus, il lui sera bien
malaisé do lutter contre la force des choses
et de tenir son département à l'abri d'in-
llucnces qui régissent presque tous les autres.
Il y aurait lieu aussi d'avancer humblement
que, mémo jiarmi les membres do la majo-
rité, il n'est point assuré qu'on rencontre les
compétences nécessaires. Mais il est advenu
que dans le problème de la direction des
Beaux-.\rts, les qualités de comiiétence qu'on
pourrait croire essentielles n'ont ])as joué le
premier rAle. On en est arrivé à redouter
l)Our les Beaux-Arts un administrateur qui
manque à la fois do gofit, d impartialité, do
désintéressement et qui fasse intervenir dos
considérations do chapelles. Ce n'fst pas
manquer au Parlement que de souhaiter
avant tout à l'administrateur des Beaux-Arts
une origine oxtra-parlcmentairc.
NOUVELLES
»** Depuis lo 1" octol)ro, los musées nalio-
nnu.\ du Louvre et du Luxembourg ne sont
plus ouverts (|uo do dix heures du malin à
quatre heures du soir. Il en est do mémo des
musées de Yorsaillos ot do Suint-Uormain-on-
l.ayo.
#*, Ont été inaugurés pondant la dernière
quin/aino :
I.o dimanclio 11 oclobro. A Clormont-Korrnnd,
un uionumonlà Vorcingétorix, œuvre du sculp'
tour Uarlhuldi ;
aG6
LA CHRONIQUE DES ARTS
Le mômo jour, à Lille, au cimotifTe de l'Est,
le moniiinent (dont nous avions annoncé pi'i5-
maluréincnt l'inaupurationl au général Fai-
dlicrbc et à Testclin, commissaire général de
la défense dans !o Nord en 187U 71. Ce monu-
ment, dû à M. Batigny, est orné d'un médaillon
de Faidtierbc, œuvre du statuaire E. Uepléchin.
*** En outre des cadeaux que nous avons
déjà mentionnés, le roi d'Italie, pendanl son
séjour à Paris, a reçu divers souvenirs artis-
tiques.
i-e Président de la République a fait don
il Victor-Emmanuel III de son portrait sur
camée, œuvre du sculpteur Georges Lemaire.
Ce camée, qu'on a pu admirer au Salon des
Artistes français, est richement encadré, en-
touré de feuilles de chêne et surmonté d'un
écusson en aventurine, avec les initiales : K. F.
Lors de la visite des souverams à la Monnaie
une médaille commémorative a été frappée.
Cette médaille, qui appartient à la collection his-
torique de la Monnaie, fut gravée pour l'inaugu-
ration de rilùtel par les fils Koettiers, A l'avers,
qui, dans l'original, est le revers, est repré-
senté la fafade de l'Hôtel des Monnaies. Sur la
plinthe, les mois : Jules œdificalœ. et la date :
1770. En exergue : Auro argenlo œre flando
feriendo.
Sur la médaille originale, était gravée au re-
vers l'effigie de Louis XV. Une inscription
commémorative et la date de la visite des sou-
verains ont remplacé cette effigie.
V De son côté, le ConseU municipal a offert au roi
un exemplaire en argent de chacune des mé-
dailles appartenant à la Ville de Paris. Ces
médailles ont été présentées au roi dans un
médaillier en acajou portant, à sa parlie
supérieure, les armes sculptées de la maison
de Savoie et sur la traverse inférieure une
plaque d'argent avec ces mots gravés ; A Sa
Majesté le roi d'Italie la Ville de Paris.
Voici la liste des médailles choisies par la
municipalité :
Inauguration de l'église Saint-Josoph (D. Dii-
puisj, de l'église Saiut-Pierre do Monlrouge (De-
george), de la mairie du X" arrondissement (.\. Du-
bois), delà tour de 300 mètres (Lovillain), de l'église
de la Trinité (Borrel), de l'église Sainte-Glotilde
(Merley;, du plafond d'Ingres (Oudiné), de la prison
de Fresnes iRoty), du Palais de Justice (Lagrange),
de l'église Saint-Augustin (A. Duboisj, de l'Hùtcl
de ville (Ghaplaiu).
Médailles coniinémorativcs du siège de Paris
(Ghaplaiu), du centenaire de Victor Hugo (Ghaplaiu).
Médailles déconseiller municipal (Ghaplaiu), de la
Ville de Paris (Prudhomme), de l'enseignement du
dessin (Bottée). Jetons de présence de la commis-
sion d'hygiène (Hoty), du conseil de surveillance
de l'Assistance publique (D. Dupuis).
En outre des médailles, le bureau du Conseil
municipal a offert aux souverains les deux
statuettes d'ivoire et bronze doré qui furent
très admirée* à la dernière exposition du
musée Galliera : la Danseuse au, cothurne et
la Danseuse au tambourin, de Léonard.
Enfin, quatre volumes ont été présentés au
roi : un Atlas des anciens plans de Paris, un
volume des Jeto?is de l'échevinage parisien,
deux volumes enfla des Armoiries de Paris,
ouvrage devenu très rare et qui constitue l'his-
toire héraldique de la capitale.
,^*^, Par arrêté du minisire de rinslrucllon
[lublique et dos Beaux-Arts en date du 21 sep-
tembre lîJO:i, deux places de membre de l'École
frani.aise d'Athènes sont déclarées vacantes
pour l'année 19031004. Les candidats devront,
en exécution du décret du 18 juillet 1W9, faire
fiarvenir leurs titres au ministère de l'Instruc-
tion publique, direction de l'enseignement supé-
lieur, 2» bureau, avant le 20 octobre pro-
chain. La commission chargée de l'examen des
connaissances et des titres des candidats à
l'École française d'Athènes se réunira au mi-
nistère de l'Instruction publique le mardi lOno-
vembrc 1903, à quatre heures.
*** La dernière coupure de la série de nos
nouveaux billets de banque vient d'aller re-
joindre dans les coffres-forts de réserve de la
rue de La Vrilliôre les billets de mille et de
cent francs récemment dessinés par MM. Fran-
çois Flameng et Luc-Olivier Merson.
Cette dernière coupure, le billet de cinquante
francs, est signée Glaize. Elle porte au recto les
figures de Minerve et de la Vigilance, et a été
gravée en quatre couleurs — bleu, bistre, jaune
et rouge — par LéveiUé.
4;** Le Conseil d'État, pour compléter la dé-
coration d'une de ses salles, vient de demander
à M. Guiffrey, directeur des Gobelins, une re-
production en tapisserie de la Danse des Nym-
phes do Noël Coypel.
**:!; Le musée de l'Armée a reçu en don une
épée de travail espagnol, datant du xvu" siècle.
:(:*,): Lc Consell munlclpal vient d'accorder
à l'Association syndicale professionnelle des
peintres et sculpteurs français, dont le siège
social est à Paris, 31, avenue de Villiers, le
Petit Palais des Champs-Elysées pour son expo-
sition annuelle, en février et mars 1904.
sjj*^ Quelques artistes et quehjues savants,
désirant fournir en i)ernianence aux artisans
et aux artistes des conseils sur les arts déli-
cats de la fleur et de la plante, ont, dans ce
but, fondé au Bois, dans le jardin fleuriste de
la Ville de Paris, une Académie de la fleur, où
ils réuniront les meilleurs exemples d'interpré-
tation des maîtres anciens et modernes. Un
musée et une bibliothèque seront créés ; des
ateliers seront mis à la disposition des travail-
leurs, dans les locaux du fleuriste, gracieuse-
ment offerts par le Conseil municipal de Paris.
Enfin, un enseignement rationnel sera orga-
nisé, et des cours gratuits, qui ont commencé
lundi dernier, seront professés par les fonda-
teurs : MM. Quosl, Jeannin, Eivoire, Achille
Cosbron, peintres de fleurs ; Pierre Roche, sculp-
teur ; Ed. Couty et P.-M. Verneuil, décorateurs ;
le D' F. Heim, botaniste, et Koger Marx, cri-
tique d'art.
**;)! La commission du Nouveau'Paris, dans
sa dernière séance, a décidé de remettre deux
médailles d'argent à l'occasion du concours de
jouets de 1903, à M. P. Bossu (décoration de
fêtes de la rue) et à M. Louis Top (jouet pneu-
matique cake walk).
ET DE LA CURIOSITE
267
Des récompenses seront prochainement dé-
cernées par le Nouveau-Paris aux plus belles
affiches collées à Paris en 1903, aux meilleurs
projets d'édicules sur le boulevard, et ;i l'occa-
sion des concours de façades et d'habitations à
bon marché.
^*i, Une monographie du peintre Quinsac
Monvoisin 1790-1870, pensionnaire du Roi à
Rome de 1821 ;\ 1825, étant en préparation, les
personnes qui posséderaient ou connaîtraient
des tableaux de lui ou dos documents le l'on-
cernant sont priées d'en faire part à M. E. Laba-
die, rue Vital-Caries, .32, ù. Bordeaux, qui leur on
sera très reconnaissant.
#** On vient de découvrir près du Jardin des
Plantes, en faisant des travaux dans la rue
Poliveau, un tombeau romain, datant du troi-
sième siècle de notre ère, et qui devait être la
sépulture d'un important personnage. Il était
en bordure d'une voie qui desservait les arènes
de la rue Monge.
:(:** Dimanche dernier a eu lieu à (Jlermont-
Ferrand l'inauguration d'un nouveau musée
des Beau.x-Arts, fondé grdce aux libéralités de
M. Bargoin, pharmacien.
#*# Le musée Jeanne-d'.\rc, à Orléans, vient
d'acquérir le tableau de M. Diogène MaiUarl,
intitulé " A cause de la grande pitié au
royaume de France », qui a figuré au Salon
de 1899.
**# Les dessins, estiméa à 2.500 francs, qui
avaient été volés dans le musée récemment
inauguré à l'ile de Ré, ont été retrouvés sur le
seuil de la porto de l'établissement.
**« On démolit en ce moment ;'i Nancy le
campanile qui surmontait l'abside de la basi-
li(|uo de Saint-Léon, et dont la solidité laissait
à désirer.
s)j** Notre éminent collaborateur M. .\ndré
Michel s'embarquera prochainement pour l'Ainé-
rii[u*, où il est appelé par la Fédération de
l'Alliance franraise aux États-Unis pour donner
plusieurs conférences sur l'art frani;ais.
#** On est en train de reconstruire l'hùtel
de l'uiiibassade do Franco à Vienne .Vutriche .
L'ai'chitocto chargé do cette reconstitution est
M. Chedanne, architecte en chef du ministère
(les AITaires étrangèi'cs. Pour la décoi'alion de
ce nouvel hôtel, le ministre des All'aires étran-
gères, d'ui-curd avec M. Guifl'rey, administra-
tour do la Manufacture des (iobelins, vient
do commander ii M. llannotin, peintre déco-
rateur, dont les cartons d'un tapis pour la (lour
de cassation furent cxpo.sés au dernier Salon,
lo-i cartons d'une série de tapisseries (|ui
■seront exécutées aux (iobelins pour décorer les
ap|iartemonls do récoiition et d'apparat do la
futui-o ambassade. Les sujets choisis sont les
rcpioducllons, interprétées dans im sens dé-
loratif, des aspects les plus rcniiii'quiihlos do
Paris et des environs: les Champs-Klysées, lu
(concorde, lo l.ouvro, Versailles, etc. Ces pan-
nea(i.\ riippeiloront aux iinuUour.i les .séries des
Moix et des Chasses lioi/ales ; comme elles,
ils se composoronl do grands motifs arcliiloc-
turaux encadrant une vue. Le premier de ces
cartons sera sans doute exposé au prochain
Salon des Artistes frani;ais.
:):** M. Corrado Ricci, directeur du musée
Brera, à Milan, est nommé directeur des
musées de Florence.
Gette nomination est des plus heureuses
M. Ricci a fait du musée de Milan l'un des
premiers musées d'Europe, grâce à des acquisi-
tions de valeur et au classement excellent des
tableaux. En outre, M. Ricci a montré dans les
travaux fort délicats de restauration des mo-
numents de Ravenne, qu'il dirige depuis cinq
ans. les plus remarquables qualités de science
et de goût.
**# A l'occasion du cinquième centenaire do
Masaccio, on inaugurera la 25 octobre à San
Giovanni di Valdarno, sa ville natale, un mo-
nument publii: au grand artiste, œuvre de l'ar-
chitecte G. Castellucci et du peintre G. Chini,
et un buste offert gracieusement par le sculp-
teur Aide Sguanci.
:^*t Le 1" octobre a été inauguré à Berlin
un monument ii Richard Wagner, œuvre du
sculpteur Eberlein.
Une Satira du duc d Albe
Nous avons reçu la lettre suivante :
Bruxelles, le 23 septembre 1903.
Monsieur le Directeur,
Dans le numéro du 5 septembre de la Chronique
(/es Arts, pat'« 244. M. L. Mactorlinck t Cne
Satire du duc d'Albe) sij^'nale l'oxistence d'une
composition attribuée, en 1838, par le baron do
Rciffenbcrg, i Pierre Breii^hcl lo vieux. Votre
honorable eorrcspondaut assure qu'il u'a pu,
inaltéré tes recherches, retrouver la trace do ladite
peinture. D'autres, cspère-t-il, seront [dus heureux.
Les lecteurs de la Chronique apprendront (1)
avec intérêt l'existonco. au musée de Bnixelle.';, d'un
tableau en tout conforme à l'univre cherchée par
M. Maeterlinck. Il fi>;ure dans la salle dite ■ His-
torique •'. Bieunhel u y est ceiiaiuemeut pour rieu,
d'autaul (|uo le morceau, assez médiocremoul
conservé, est du xvir siècle. C'est le cas, aussi, do
diverses estampes do sujet ot do composition simi-
laires. Elles ont dû voir le jour eu Hollande.
.\grécz, je vous prie, l'assurance do mes senti-
iiieiils les plus dévoués,
lleuri lIvMANs.
Académie des Beaux-Arts
Si^ance du S octobre
Concours. — L'.Vcadémio propose, comme sujet
ilii concours pour le prix Troyon paysat;i' à dé-
leruer en 19iQô, le thème suivant : « Bûcherons
cliar^toiuit, eu hiver, une charrcllo do bois dans
une forêt ".
(l) M. Kd^'nr llaos, dans la fédération artis-
tique, a publiô la même iufornuilioa.
2m
LA CHRONIQUF. DES ARTS
Ce prix est do la valeur de 1.200 francs.
Klle d/'cide, en outre, qu'elle donnera en 10061e
prix IJordin (3.000 francs! au meilleur ouvrage sur
la peinture publié depuis 1900.
Élection. — Lo reste de la séance a éti' consacré
;'i la désignation des cinq membres — ;'i raison d'un
par section — qui composeront la commission
cliargéo d'examiner les titres des candidats aux
fonctions de secrétaire perpétuel en remplacement
de M. Larroumet.
Le choix de l'Académie s'est porté sur MM. Gé-
romo (peinture), Frémiet (sculpturel, Doumer
(architecture), Chaplain (gravure) et Saint-Saêns
(musique).
Lecture a été donnée de la liste des candidats au
cours de la séance du 10 octobre; la discussion dos
titres de chacun d'eux aura lieu le 17, et enfin
l'élection le samedi 24 du même mois.
Académie des Inscriptions
Séance du 23 septembre
I.e « chrisme », ou monographe constanlinien.
— Une tradition populaire, recueillie par l'ancien
historien ai-abe Masoudi, prétend que le nom de
sainte Hélène se trouverait gravé avec la croix
dans toutes les églises d'Orient construites ou cen-
sément construites par la pieuse more de l'empe-
reur Constantin.
Cette croyance singulière, jusqu'ici inexpliquée,
repose, d'après M. Clermont-Ganneau, sur une cu-
rieuse interprétation du « chrismo » ou mono-
gramme constanlinien, formé par la combinaison
de la lettre P frho; avec la croix.
Les cinq lettres grecques composant le nom grec
de Hélène, additionnées avec leurs valeurs numé-
riques respectives, donnent le nombre 100, valeur
numérique de la lettre P (rho).
Fouilles de Tunisie. — M. Héron de Villefosse
lit une note du P. Dolattre sur quatre figurines en
terre cuite trouvées dans la nécropole punique des
Eahs et représentant: une femme voilée jouant du
tympanon ; une autre femme debout tenant une
lyre et faisant une libation sur un autel ; un ca-
valier ; enfin un groupe de deux déesses , la
mère et la fille, dans lesquelles le P. Delattre re-
connaît Astaroth et Tanit.
Séance du 2 octobre
Les manuscrits de la Bibliothèque Nationale.
— M. Omont communique des extraits d'une notice
qu'il vient de rédiger sur les anciens catalogues
des manuscrits de la Bibliothoquo Nationale. Lo
plus ancien fut l'œuvre de .lean Gosselin, garde
de la librairie du Roi, de 1560 à 1603; il comprenait
aussi les ouvrages imprimés.
Un manuscritde la bibliothèque de Ileidelberg.
— M. Salomon Reinach communique les photo-
graphies de deux miniatures contenues dans un
missel qui, du couvent de Saleur, a passé à la
bibliothèque de Ileidelberg. Go manuscrit avait été
acquis à Paris on 176Ô, l'année de la vente de la
bibliothèque de M"' de Pompadour dont il faisait,
dit-on, partie. M. Reinach y voit l'œuvre d'un
peintre bourguignon vivant aux environs do l'an
1400 et la rapproche d'un tableau circulaire du
Louvre portant au revers les armes de Bourgogne
et que l'on attribue avec toute vraisemblance au
peintre gueldrois nommé Maloucl ou Manuel. La
Cazetle des Beawr-Arts publiera, prochainement,
un travail do M. Ralnuion lioinach sur ce sujet.
Notes sur les anciennes Tapisseries
{Suite el fin (I)
V. — TAPISSERIE DE LA CATHlir)RAt.E
DE MONTPELLIEU
Nous ne l'avons vue signalée nulle part. Les
guides officiels rign(jrcnt, tandis qu'ils no nous
font grâce d'aucun tableau, quoique médiocre qu'il
soit. Et cependant cette tapisserie est placée bien
en évidence, dans le bras droit du transept, où le
visiteur a la surprise de découvrir une pièce re-
marquable, d'une superlio conception, d'une con-
servation remarquable.
Ce panneau, du commencement du xvr siècle,
représente juxtaposées, ou plutôt encadrées l'une
dans l'autre, doux scènes parallèles. A gauche,
l'Annonciation de laVierge se trouve encadrée sur
trois côtés par un paysage italien, au premier plan
duquel est représentée ha Nativité. La Vierge, age-
nouillée, adore son divin Fils posé à terre sur une
auréole rutilante. C'est un peu la disposition, avec
bien moins de personnages, du fameux van der
Goes de Florence. Nous avons vu tout récemment
une autre Nativité ofl'rant une disposition identique
à celle de Montpellier, sur une des grandes tapis-
series de la Chaise-Dieu, récomment envoyée aux
Gobelins pour y recevoir les soins que réclame
son état.
La tapisserie de Montpellier mérite d'être classée
parmi les œuvres remarquables de la Renaissance
Sur le lieu de son origine, le doute est permis.
Sort elle des ateliers bruxellois ou des fabriques
italiennes? Nousn'avonspu lexaminor d'assez près
pour trancher la question.
VI. — TAPISSERIES DE SOMMIÈRES ET DE VILLUVIEILLE
Aux environs de Montpellier, dans la vieille
ville de Sommières, traversée par les arches de son
pont romain, et dans une cité voisine qui a con-
servé une partie de ses murs du Moyen âge, nous
avons rencontré chez des particuliers plusieurs
pièces curieuses méritant une courte mention.
M. Lombard-Dumas, le savant naturaliste et
antiquaire, possède le portrait en tapisserie d'un
personnage à mi-corps, en costume brun foncé,
tenant un chapeau surmonté de plumes rouges
appuyé contre sa ceinture. La grosse tête ronde
sans grande originalité, les longs cheveux ae ter-
minant par des boucles, la large collerette plate
bordée de dentelle, conviendraient assez à un
liabitant d'.Vnvers ou d'Amsterdam. Ce portrait
daterait du commencement du règne de Louis XIV,
comme l'indique la date placée sous la signature de
cotte façon : P. F. — PARI 1666. Les initiales P. F.
abrègent évidemment le nom du tapissier. Faut-il
les lire Pierre Fèvrel Je crois que ce tapissier, qui
travailla surtout à Florence, n'existait plus en
(1) V. Clironique des Arts du 19 septembre et
a octobre 1903,
ET DE LA CURIOSITE
269
1G66. Pout-ètrece portrait représente-t-il un artiste,
voire même un tapissier? mais, à coup sur, ce
n'est pas là un homme de la Cour.
Dans la mime maison, nous avons en l'occasion
d'examiner quelques pièces fort négligées depuis
bien des années et, par suite, assez délabrées.
I/une d'elles, reletive à l'histoire do Scipion et
d'.\nnibal, paraissait d'origine bruxelloise; elle
était encadrée d'une jolie bordure do fleuçs. Nous
donnerions volontiers à un atelier aubussonnais
la scrne représentant Tobie et l'anye, portant pour
signature les lettres L. B., séparées par >mc Heur
de lys.
Dans le vieux château fortifié de VillevieiUe,
nous eûmes, il y a quelques années, l'occasion
d'examiner un certain nombre do tentures en
général assez médiocres. Toutefois, une de ces
séries, représentant les difTérentes sortes de chasses,
présentait un sujet assez singulier dont l'expli-
cation eût été diflicile à déterminer sans le se-
cours des bestiaires et des traités du Moyen âge.
Voici cet épisode de la chasse au singe : des chas-
seux's, se tenaut à l'écart, observent dos singes qui
mettent des bottes dont ils ne peuvent plus se
d('p(''trer. D'après d'anciens auteurs, les chasseurs
do singes venaient dans une forêt habitée par ces
animaux, chaussaient ostensiblement des bottes,
puis se retiraient, laissant en l'vidence de petites
bottes ;'i la mesure des quadrumanes toutes rem-
plies de poix. Aussitôt après le départ des chas-
seurs, le singes arrivaient, chaussaient les bottes
dont ils no pouvaient plus se débarrasser, ce qui
permettait de les faire captifs sans résistance.
C'est la scono naïve que le tapissier a représentée
sur la tapisserie du manoir de ViUevieille.
Vir. — T.VPISSEIUES Dï LA SOUS-l'UÉFECTrilE
DE P0NT016E
Sautons brusquement à la seconde moitié du
xvii» siècle. Un des salons de l'hôtel du sous-préfet
de Pontoise est décoré d'une suite de six pièces à
Ecèucs champêtres, maintes fois traduites par les
tapissiers. Un moment, le projet de les vendre fut
agité au Conseil général, qui, bien conseillé, s'op-
posa à leur aliénation et prescrivit leur envoi aux
Gobelins pour y ncevoir les soins que leur état
réclamait, .\lnsi nous fut-il donné do les étudier à
husir.
11 faut le reconnaître, aucune c'poque n'a mieux
entendu que le xviii- siècle la décoration do l'ap-
partement moderne do dimensions restreintes.
O.s six panneaux, aux colorations claires et gaies,
avec des Heurs brillantes, des petits ])crsouuages
galamment habillés, forment un ensemble des ]dus
réjouissants à la vue. On ne s'iuquièle guère, tant
on est sous le charme, si certaines ligures devraient
être mieux dessinées et si la silhouette des Heurs
est exempte de toute critique. A examiner alliMiti-
vemeut ces divers sujets, on eu arrive à se de-
mander s'ils siirlent tous du même atelier, tant on
trouve de dill'irencea dans l'exécution. Plusieurs,
eu ell'(^t, semblent bien provenir dis ateliers île
lieauvals, tandis que d aiitri'S accusent des mains
moins JKibiles et peuvent être attribués aux ou-
vriers d'Aubusson. 1) ailleurs, la remarque en a
été faite maintes fois aux liobelius: une tapisserie
oITre souvent dans ses dilVéreutes parties des iné-
galités d'exécution très sensibles. Taudis (|ue le
tapissier de tète, romm* on le nommait autrefois,
— nous dirions aujiiurdliiil le chef de pièce, — ao
réservait les tètes, ks chairs, les fleur.^, tous les
passages difficiles, il abandonnait à un apprenti ou
à un manœuvre les ciels, les fonds, les draperies,
les bordures. Aussi, les mêmes objets sont-ils
parfois très diversement traités dans la même
tapisserie. C'est ce que nous avons observé dans
les panneaux de Pontoise. Quoi qu'il en soit, cette
série de tapisseries, qu'on désigne ordinairement
sous le titre de Noble Pastorale, forme un ensem-
ble exquis et des plus décoratifs. Il se compose,
avons-nous dit, de six panneaux mesurants mè-
tres GO de hauteur sur des largeurs assez variables.
Tandis que La Cueillette des cerises, La Balançoire,
Le Nid, Le Moi, atteignent encore une largeur
variant de 1 m. 50 à 1 m. 80, les deux entre-fenêtres,
étroits avec une seule figure, ne dépassent pas un
mètre de large.
VIII. — TAPISSERIES DU MUSÉB DE L.tVAL
La mode des vieilles tapisseries a fait sortir des
armoires ou des greniers mainte tenture oubliée
depuis bien longtemps, et il s'agit maintenant de
remédier aux conséquences de cette négligence
prolongée.
Le 'jiusée de Laval possède quatre scènes cham-
pêtres de même époque et de même caractère que
les tentures do l'ontoise. Comme le déparlement
de Seine-et Oise, celui de la Mayenne s'est inquiété
de conserver et de restaurer des onivres d'art ayant
acquis dans ces dernières années une énorme va-
leur, et c'est encore aux (iobelins qu'on a recours.
Impossible de décliner cette honorable mission, qui
ne laisse pas parfois de piésenter de grosses diffi-
cultés. Les tapisseries do Laval, par exemple, sont
au nombre de quatre; mais deux do ces panneaux
forment une pièce unique qui a été coupée. Il s'a-
girait dune de rapprocher les deux morceaux et de
les réunir en tissant la partie centrale. Or, il
n'existe pas de laine ni de soie, si soigneusement
([u'elles soient teintes, dont la couleur ne se modi-
fie i>ar reflet de la lumière et du temps. Toutes les
tapisseries anciennes ont reçu de celte influence
extérieure une harmonie, uni' patine, s'il est per-
mis d'employer le mot, qu'aucun tapissier n'aurait
su leur donner. Or, quand il s'agit d'employer des
couleurs récentes à la réjjaratiou de vieilles ten-
tures, ou est assure d'avance que ces couleurs
subiront des modificalinns dont lu nature et l'éten-
due sont impossibles à prévoir. Le vert tournera
tantôt au jaune, tantôt au bleu ; le bleu i)àliraénor-
méinent et deviendra gris iiàlo ; do mémo pour le
rouge ; il inclinera ou vers l'orangé ou vers le
violet.
Il s'ensuit que les laines et les soies employées
dans une réparation se décoloreront inévitiiblemcnt
et produiront au bout de peu d'années diS taches
très sensibles, trahissant les travaux récents 11
vaudrait mieux, sans doute, no pus réparer une
éloiro ancienne avec un tissu neuf ; mais comiiienl
se tirer d'alTaire quand il y a des irons souvent
trè.s larges .' Certaines maisons de réparation in-
dustrielle s'en tirent par divers procèdes qui ne
sauraient être do mise aux (iolxdins. Ou applique
une toile à gros grain derrière In tapi.^serio et on
peint les raccords avec dos couleurs spéciales ; ou
i)ien encore on bouche les trous avec dos mor-
ceaux appartenant Jt d'autres pièces complètement
ruinées et irréparables. Cet expédient convient
«urtoul aux "Vordiin'S'. Maistouscrs moycniem-
piriqucs ne sont que des pallinlifs économiques et
270
LA CHRONIQUE DES ARTS
insuffisants. 11 faut avoir le courapc do l'avouer;
il n'existe pas do procédé de réparation des vieilles
tapisseries qui ne présente do graves dangers. Le
meilleur parti est donc de veiller exactement à
leur entretien et de prendre toutes les précautions
voulues contre la destruction ; encore ne faut-il pas
s'y prendre trop lard.
J. Gl H'REV.
REVUE DES REVUES
Fondation Piot. Monuments et Mémoires
publiés par l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres (T. IX, 1" fasc.'. — La sitiila
d'ivoire provenant de Cliiusi et qui est entrée au
Louvre, est connue des areliéologues depuis 1878.
M. Max CoUignon y voit une œuvre étrusque,
composée sous l'iniluenco et à l'imitation d'œuvres
ioniennes. Elle daterait des premières années du
VI" siècle.
— A propos d'un vase inédit du musée de
Bruxelles, M. Camille Gaspar étudie le peintre
céramiste Smikros. Le vase représente un sym-
porion, où l'artiste s'est représenté lui-même ainsi
qu'un de ses amis Phoidiadés. Dans son ensemble,
la composition du symporion marque un effort
très sensible vers une représentation vivante et
originale do la figure humaine. On connaît encore
deux autres monuments de Smikros, le Stamnos
du Musée Britannique, et le vase du Musoo civico
d'Arezzo, qui semblent l'un et l'autre postérieurs
au vase de Bruxelles.
— M. Audouin étudie la Minerve de Poitiers. Ce
qui frappe dans la statue, c'est son aspect arcliai-
quc, l'immobilité un peu raide, la coiffure avec
boucle, toutes choses qui rappellent l'art grec du
vi° siècle. Il ne .semble pas, d'après la qualité du
marbre, qu'on soit eu présence d'un original. D'a-
près un examen attentif du style, du costume et
de la coiffure, on peut conclure que rien ne s'op-
pose à ce que la statue soit une copie d'un sujet
grec de la première moitié du v" siècle. Cette copie
aurait été faite à l'époque romaine, mais d'après
une œuvre atticiue, sans doute en bronze.
— M. Camille Benoit consacre un intéressant
travail à la Résurrection de Lazare du musée du
Louvre, qu'il a longuement étudiée ici même lors
de l'acquisition de cette ojuvre (1). Cettepeinturepré-
cieuse prend place immédiatement après les deux
tableaux du musée de Vienne dans la recons-
titution de l'œuvre de Gérard de Harlem, qui
mourut à peine âgé de vingt-huit ans. Elle est
rouiarc|uable par la valeur de la composition,
l'excellence des figures et de leurs expressions.
M. Camille Benoît remarque que la Résurrection
ontient deux portraits, aux extrémités droite et
gauche de la composition. Ce sont des personnages
dans l'attitude habituelle des « donateurs ■>. Peut-
être l'homme représente-il quelque agent de diplo-
matie ou de banque italien. Par son format, le
tableau rappelle les originaux de Vienne, qui sont
des volets authentiques. Et, cependant, il semble
à M. Benoit qu'il y ait do fortes présomptions pour
qu'il ait joué le rôle central dans un agencement
primitif.
(1) V. la Chronique du 3 mai 1902, p. 139.
— f;e fascicvilo contient encore un artiglc qu'Eu-
gène Mûntz avait écrit peu de temps avant sa
]i]ort sur quelques tapisseries allégoriques. Les
tapissiera ont puisé abondamment dans la litté-
rature et, au Moyen âge, les peintres de carton
ont mis à contribution les romans et les poèmes
allégoriques. Eug. Mùntz a successivement étudié
les Vertus et les Vices de la collection de M. le
baron d'ilunolstein, les Moralités de la collection
il.' M. lùuile Peyrc, le Triomphe (le la Pauvreté
de M. Patenotro.
O Le Figaro illustré septembre). — Fascicule
très intéressant, consacré spécialement à la porce-
laine do .Sèvres. L'administrateur do notre Manu-
facture nationale, M. Baunigart, après avoir fait
l'historique de ri''tablissemcnt et exposi' les efforts
et les n'sultats obtenus, explique les divers procé-
dés de fabrication, et de nombreuses gravures en
noir ou on couleurs l'ont pénétrer dans la vie intime
de la Manufacture et donnent, avec les portraits
de ses directeurs successifs, Régnier, llctlliDger,
Brongniart, PJocreux, des vues des salles du musée
et la reproduction do pièces particulièrement re-
marquables.
V Mercure de France (septembre:. — M. Charles
Merki, dans un article sur l'exposition, projetée
pour l'an procliain, des Primitifs français, souhaite
avec raison qu'elle ne soit pas disséminée en plu-
sieurs locaux différents, comme on l'a annoncé, et
voudrait que, pour en rehausser la signification,
elle fût installée non à Paris, mais dans un décor en
harmonie avec elle, quelque ville ayant conservé
un peu de la poésie et des aspects du passé, telle
que Rouen, Dijon, Troyes ou Boauvais.
(Octobre,! — Très intéressante biographie, par
M. Charles Morice, du peintre Paul Gauguin, mort
récemment (1).
P Bulletin de la Société pour la protection
des paysages de France (1003, n"2). — Cette revue
continue vaillamment le bon combat qu'elle livre
contre les enlaidissements de toute sorte qui me-
nacent, sur tous les points de la France, nos pay-
sages. On trouvera dans ce numéro, notamment,
un projet de M. Robert de Soùza pour concilier la
construction des hôtels avec la sauvegarde de la
beauté des sites ; un résumé de l'état de la ques-
tion concernant le malencontreux projet dune
ligne de chemin de for à travers la forêt de Fon-
tainebleau ; des protestations contre la construc-
tion du pont de la Boucle à Lyon, qui a gâté
toute la vue qu'offrait le Rhône en cet endroit,
et contre lo projet d'établissement d'un tramway
à vapeur dans le joli site dit « le Ravin des pein-
tres •>, à GaroUes (Manche) : des gravures mon-
trent ces sites menacés ou déjà enlaidis.
A Tourista ;1'« année, n"' 1 à 8). — Cette nou-
velle publication bi-hebdomadaire, qui se propose
d'être une « revue pratique de voyages » et, à cet
effet, donne sur les différents pays du monde où
elle conduit ses lecteurs tous les renseignements
utiles aux voyageurs, acc'ompagno ces notes
topographiques, historiques, archéologiques, etc.,
d'admirables photographies des plus beaux sites.
(1) V. Chronique du 5 septembre 1903, p. 248.
ET DE LA CURIOSITE
271
On ti-ouvora, en parliculier. dans ces huit premières
livraisons, de belles reproductions de la catliédrale
Saint-Front do Périgueux, du cloilre du musée de
Toulouse, de l'iiotel Lallemant à Bourges, de
Saint-Nectaire, de la porte Saint-Jacques à Par-
tlionay, des arènes et de Saint-Eutrope de Saintes,
de l'église abbatiale de Vézelay, de celle de Saint-
Père sous-Vézclay, etc., sans compter de nom-
breuses vues piUoresquei du Japon, du Tyrol, de
Suisse, du Val d'Aoste, d'Auvergne, de Bretagne,
des environs d'Avallon, etc.
X L Art moderne (2 août). — M. Jules Destrce
publie une intéressante étude sur un peintre sien-
nois du XV' iècle bien injustement oublié : Stefano
di Giovanni, dénomme aussi 11 Sassetta, auteur,
entre autres, d'une exquise décoration d'autel à
Asciano représentant des scènes de la vie de la
Vierge, d'une autre décoration d'autel à San Do-
menico do Gortone, et d'un retable pour l'église
San Francesco, à Borgo San Sepolcro, dont M. Lang-
ton Douglas suppose (mais peut-être à tortj que le
panneau do Cbantilly, Le Triple vœu de saint
François d'Assise, attribué ù Sano di Pictro, est
un reste.
{20 septembre). — M. Charles Morico donne, ici
également, une notice sur le peintre Paul Gauguin.
(4 et 11 octobre;. — Notice de M. Octave Maus
sur le sculpteur belge Charles van der Stappon.
BIBLIOORAPHIB
L.-A. Ci:nvETr(j. — I Gaggini da Bissone. Loro
oiiero in Gcnova ed allrove. (lonlribulo alla storia
dell' arto Lombarda. Milauo, L'irico Ilocpli,
1003. In-folio, 3U9 p. av. 118 ill. dont SU pi. hors
texte.
Ce livre magnifique est un hommage rendu, avec
une conviction sincère et passionnée, à la gloire il.
l'arl génois et on particulier à la gloire d'une fa-
mille d'artistes originaires du nord de l'Italie,
mais naluialisés (iénois dès avant le milieu du
XV' siècle. Los Gaggini descendirent vers cotte
éiioque de la région des lacs, où est située lajjotite
ville de Bissone, dont idusicurs portèrent le nom.
Ce fut iJomenico Gaggini <iui établit le lu-emioi'
son atelier à Gènes, vers 14'iS. Nombre de ses pa-
rents l'y suivirent et les travaux de la fauiillu
peuplèrent les palais et les églises de la ville iion-
danl plus d'un siècle.
iJo jiationtos recherches d'archives, dont les ré-
sultats sont expo.sé.s ici avec méthode ot clarté,
ont permis do reconstituer l'œuvro do Dumeuico
d'Klia, de Giovanni. Lo premier est leiilus impiT-
tant, sans conUolil, giMisipi'on pcul lui attribuer
avec certitude aujourd'hui la S|ilen<lido décoration
extéiieure, nnonymo jusqu'ici, de la chapelle de
Saint-Jeaii lîaptisli! dans la catliédrado de tiénes;
a'uvro ly|iiqui' de ces morvuilleux tailleurs de
maibru rt de ces virliiosi'S de lu décoration sculp-
tée dont l'un allait bientôt collaborer à la façade
de la C.harlieuso de l'nvio.
Les travaux des Gaggini, dès l'origine, se ré-
liandenl eu dclior.'* do Gènes. Domcuico est appelé
A Nai>les pour travailler nu Caslel Nuovo. 'l'uuto
uuo branche do la faïuillo s'élablil oa Sicile, où
son activité a été déjà étudiée par l'abbé di Marzo.
Un peu plus tard, Pace Gaggini enverra en France
plusieurs monuments exécutés dans son atelier de
Gènes, notamment le très lx.au tombeau de Raoul
de Lannoy à Folieville, et Bernardine Gaggini
accompagnera lui-même en Espagne plusieurs
gran'ds ensembles de marbres qui ornent aujour-
d'hui les églises de Séville et qui exercèrent sur
l'art de 1 Espagne une influence déterminante. On
peut relever de même, dans les caractères de notre
Renaissance française, bien des traits qui nous
viennent de ces tailleurs de marbre de la Lom-
bardie ou de la Ligurie bien plus que des Flo-
rentins du quattrocenlo.
Il y aurait lieu d'insister longuement sur ce rôle
historique des marbriers génois et, en particu-
lier, des Gaggini. Courajod l'avait déjà indiqué.
Nous avons nous-même, jadis, relevé soigneuse-
ment les témoignages de leur activité passés en
Franco au temps de notre Michel Colombe. M. Ger-
vctto ne signale aucun monument qui ait échappé
à notre enquête. Mais ])lusicurs documents pu-
bliés par lui éclaiïent l'histoire de ceux que nous
avons cités. Nous espérons pouvoir y revenir bien-
tôt plus longuement et discuter en même temps
certaines affirmations sur la biographie des Gag-
gini. Contentons-nous, pour le moment, de signa-
ler lo mérite do son livre 1res consciencieux et
très documenté comme texte et comme illustra-
tions.
11 se termine par l'étude, moins attachante pour
nous, mais non sans intérêt cependant, des des-
cendants de cette première génération des Gaggini,
parmi lesquels nous rencontrons, aux xvi*, xvii* et
xv!!!- siècles, plusieurs architectes, constructeurs
des grands palais génois, des sculpteurs en mar-
bre et en bois, un peintre Gian-Francesco Gag-
gini, enlin, au xix« siècle, un sculpteur fécond et
habile, élève do Canova et ami de 'l'horwaldscn,
le cavalière Giuseppc Gaggini.
Paul ViTnv.
NECROLOGIE
Le peintre Arsène-Hippolyte Rivoy vient do
mourir l'i Paris à l'âge d.' .■;iiixantecinq ans. Hélait
né i\ Cacn et avait été élève de Picot, Couture et
Bonnat. Il obtint une médaille de ;!• classe au
Saliiu de 18S0. une de 2* classe en 1886, ot une mé-
daille de bronze aux Exjiositiûns l'niversellos do
!8H9 et l'JflO. CéUiit un i)eiutre distingué do por-
traits et de figures du genre; il faisait jiurtie, de-
puis su fondation, de la Société Nationale des
IJoaui-Arls.
On annonce la mort do M. Jacques Baseilhac,
artiste peintre, décédé A Savigny-sur-Orgo, A l'Age
de vingt-neuf ans. Il exposait depui.t plusieurs
années au Salon de la Société Nationale des Kenux-
.\rls, et avait douuA des preuves d'un talent fort
original.
Nous ajiprrnons la mort de M. LAon Benou-
villo, l'archilecle bien ouinu, iuspi'cleur des Mo-
numents hisloriquos, membre de In Société Nulio.
nale des lleaux-Arls, vici<-jiré»ident de la Société
dob docorutuurij, dOotidii subilouioul diiuuuiiUo
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
(Icraier à Pans à l'âge de quaranle-lrois ans. J^'oii
Bououville s'était piu'ticuUèrenioiit distingué dans
les efforts tentés depuis quelques années iiour
rénover et embellir le mobilier modei'ne. Son mo-
bilier de maisons ouvrières avait été une des
grandes attractions du dernier Salon.
M. Théodore Lafon, architecte, membre de la
Société des Arcliitcctes franvais, membre do la
Société liistorique du sixième arroniissemcnt, est
décédé i'i YiUencuvc-Saint-Georgcs iSeine-et-Oise ,
à l'âge de cinquante-quatre ans.
On annonce la mort de M. J.-J. Masset, ex-
professeur de chant au Conservatoire de musique
et directeur de la musique à la Maison de la
Légion d'Honneur de Saint-Denis, décédé, à l'àgc
de quatre-vingt-treize ans, i"i Beaugency, où il se
trouvait en villégiature.
Masset était né à Liège, alors ville franoai-sc, le
27 janvier 181L 11 entra au Conservatoire et obtint
un 1" prix de violon. Poussé vers le chant, il
entra à l'Opéra-Comique et chanta avec succès
La Dmne blanche, Zampa, Richard Cœur de
Lion, etc. Il quitta la scène en 1852.
Nous avons le très vif regret d'apprendre la
mort del'éminent directeur du Cabinet des estampes
do Berlin, Friedrich Lippmann, décédé le 2 oc-
tobre à Berlin. Né à Prague, le 6 octobre 1839,
il cuira, vers l'âge de trente ans, comme conserva-
teur adjoint au Musée autrichien d'art industriel,
puis passa à Berlin, en 1870, au Cabinet des
estampes. On peut dire qu'il en fut le véritable
créateur, car cette collection, alors dans un état
tout à fait chaotique, devint bien vite, par la
méthode rigoureuse qu'il y introduisit et par les
importantes acquisitions dont il l'enrichit, un des
premiers Cabinets d'Europe. Pendant vingt sept
ans, il s'j' dévoua corps et âme. Une de ses pre-
mières victoires fut l'achat à Paris, peu après sou
entrée en fonctions, de la célèbre collection de des-
sins di Durer provenant du baron Hulot, et qui
avait auparavant appartenu au général Posonyi.
Dès lors, Lippmann ne cessa de poursuivre l'ac-
croissement de ce noyau, et il réussit à faire du
Cabinet de Berlin un des plus riches en dessins
de Durer après la célèbre collection do l'Albertina,
de Vienne. En 1882, il acquérait la collection de
manuscrits du duc de Hamilton où figuraitla célèbre
suite de dessins de Bot'.icelli pour l'illustration de
la Divine Comédie, une des plus précieuses riches-
ses conservées à Berlin. Ce fut ensuite la collec-
tion Destailleur, d'autres encore.
En même temps, Lipjimann avait entrepris des
publications monumentales : l'œuvre complet des-
siné de Durer et de Rembrandt reproduits en
fac-similé, avec une fidélité touchant à la perfec-
tion. Un seul volume reste à paraître des Dessins
de Diirer; il est vivement à souhaiter que la pu-
blication ne reste pas incomplète et qu'elle soit
reprise comme l'a été celle des Dessins de Rem-
brandt, reprise et continuée ea Hollande par
M. Ilofstede de Groot. Lippmann avait aussi com-
mencé une publication populaire des pièces impor-
tantes du Cabinet de Berlin; elle reste également
inachevée.
Le célèbre ]]eintre de paysages et de marines
Hans Frederik Gude est mort vers le milieu du
mois d'août dernier à Berlin. Il était né à Chris-
tiania le M mars 1825. Élève d'A. Achenbach et de
Schirmor à J.)ûsseldorf, il fut à sou tour professeur
aux Académies de Dûssoldorf , Carlsruhc et Berlin.
Presque toutes les grandes galeries d'Allemagne
possèdent de ses œuvres, pour la plupart motifs
empruntés à la Norvège, à la Bavière ou à l'Écossc.
Le 26 août est mort à Dresde le graveur Eduard
Bùchel. 11 était né le 22 avril 1835 à Eisenberg.
Ses burins et eaux-fortes appartii'nnent à l'an-
cienne manière classique, mais sont dune facture
très soignée.
Paul Gauguin, dont nous avons annoncé derniè-
rement la mort, est décédé à la Dominique le 9 mai
de cette année; il était né à Paris le 7 juin 1848.
Ernest Stuckelberg, mort le 14 septembre der-
nier, dont nous avons aussi résumé la vie et
l'œuvre, était né à Bàle le 22 février 1831.
aUESTIONS ET RÉPONSES
Question 14 :
M. Maurice Tourneux a slgaalé à la dernière
réunion des Sociétés des Beaux-Arts des
Départements, l'incompréhensible disparition
d'une Kotre-hcnne des Sept Douleurs peinte
en 1822 jiar Delacroix, primitivement destinée à
la cathédrale de Nantes et olîerte, suppose-t-on,
au couvent des Dames du Sacré Cœur de cette
ville.
Pourrait-on nous indiquer où se trouve ac
tuellemenlce tableau?
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de M. Georges d'Espa-
gnat, galeries Durand-Ruel, 16, rue Laffitte,
jusqu'au 29 octobre.
Exposition des Beaux- Arts de Paris et Pro-
vince, au Muséum National, 5, rue de la Chapelle,
du 18 octobre au 30 novembre.
Exposition de tableaux de M. Manzana, galerie
Bernheim jeune, 8, rue Laffitte, du 20 au 31 octobre.
Pi-oinnce
Nancy : Exposition lorraine des Amis des Arts,
du 2-3 octobre au 6 décembre.
Toulon : 2" Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 15 octobre au 15 novembre.
Troyes : 6» Exposition de la Société artistique
de l'Aube, du 4 au 35 octobre.
L'Dnprimeur-Gérant : André MarTy.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Bea' x-ArU, 8, rue Favart
N" 33. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART '2' Arr.;
31 Octobre,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE L,\ CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART-i
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Clirouique des Ans et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Ltranger ( Ltats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
X^e ISTuméro : O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
/dus possédons depuis peu une
pièce de vingt cini| centimes, et il
n'y a pas lieu de s'en réjiniir. La
nouvelle monnaie qui vient d'rtrc
mise en circulation est pourvue de maints
défauts. Le plus évident peut-être est qu'elle
est mal commode; mais le plus regrettable,
et celui (|ui nous touche ici davantage, est
qu'elle manque de beauté.
Comi>arez l'efligie des pièces nouvelles ;'i
l'cfligic des récentes pièces de dix et de vingt
francs, et vous serez ému de la dilïcrcnce :
nul agrément dans le relief, nulle fermeté
dans la frappe, nulle distinction dans l'en-
semble. l'In vain l'on invoquera la qualité de
la matière : elle ne suffira jamais à ex])liquer
l'aspect de iKicotiUo de la |)iè;c. Le revers,
plus encore, atteste la mollesse do l'exécution
et le défaut de goi'll,et l'on dirait moins d'une
monnaie que de quelque jeton sans destina-
tion sérieuse.
La Miiiiiiaie avait jailis coutume, avant
d'entreprendre des travaux, de réclamer quel-
ipics avis compétents. Klle a sans nul doute
(iérogé ù cet usage, et lo résultat n'est pas
heureux. 11 ne lui reste plus (pi'ù y revenir et
qu'il se souvenir de riniportanco de srs fonc-
tions. Los monnaies portent on elles quehpio
chose d'une nation ; celles des temjjs passés
l'ont revivre pour nous des souvenirs do
lieaidé et de grandeur; elles sont évocatiices
et symboli(iues. Il est h craindre (|iie la nou-
velle iiièce ne donne pas grande idée du gortl
français, et dès maintenant il est sitr qu'elle
n'ajoute rien à la soniiuo de beauté qui eu\ i-
ronnu notre c[uotidiciinc existence.
NOUVELLES
*** Xous sommes heureux d'apprendre que
M. Henri Marcel, ancien conseiller (rKlal, mem-
bre (lu Conseil supérieur des Beaux-.Vrls. vient
d'être appelé à la succession de M. Henry Rou»
jon comme directeur des Beaux-Arts.
M. Henri Marcel n'est pas seulement un ama-
teur et un connaisseur de haute valeur : c'est
encore un écrivain détalent: nos lecteurs n'ont
pas oublié l'élude pénétrante qu'il publia l'an
dernier dans notre Gazette sur les .Salons, et
son récent volume sur Millet est un modèle do
monographie artistique.
^♦* Ont été inaugurés pendant la dernière
quinzaine :
A .lusscy (Haute-Saône', un monument ù
M. Honlenips, sénateur;
A. Poncin (.\in . un monument à Bichat,
œuvre du sculpteur Alphonse Muscat cl do
l'architecte Hochet.
*** Le chef de la maison Kncrdlcr. M. Roland
F. Kncrdler, a fait remeilro à la direction des
Ilcaux-.\rts une toile il'Alplionse do Neuville,
Le Cimetière de SaintPrivat, qui compte
parmi les plus célèbres du nuiltro. ICn mémuire
de son père, M. Uobind 1'. Knn'dlor fuit hom-
mage de ce tableau au Louvi'C.
*% Lo gouvcrnemenl rran^;ais vient d'en-
voyer à la reino d'Italie, en .--ouvenir do sn ré-
cont»^ visite au Louvre, un choix d'épreuves do
la ('.halcojîraphio : les vingl-sepl planclies do la
(iiilerif lie Medifis. tirées sur Japon, et une
épreuve sur salin du Inpiyquo do La PogsiDii
par Muutogna, gravé par Si. Achillo Jacquul.
+♦♦ Le musée Carnavalet va recevoir prochai-
nement toute une série do documents, lUablis
par la l'.ommission du Viovix-l'aris et concer-
nant les lirtliments actuels de la Pilié, qui sont
appelés il disparaître sous peu.
Citons parmi ces Uocuiiiont.s : la vue exlé-
LA CHRONIQUE DBS ABTS
rieuro de la chapelle en bordure de la rue du
]5attoir; ceUes de cliiicune des deux grandes
cours [irises en regardant le clievet de l'église;
la vue du pavillon Miclion, la jilus belle partie
de riiôiJital, datant du xvin< siècle; enfin, les
vues du bAliment do la iJireclion, de l'intérieur
de la chapelle et de l'autel.
Ajoutons que la Cloininission du Vieux-Paris
a demandé la conservation de certaines parties
artistitiues du vieil tiôpital tt des objets d'art
(ju'il renferme. Parmi ces objets à conserver, il
faut nommer parliculicremont les b(3lles boi-
series de l'autel et les conso'cs an-siennes de
l'église, des vitraux très intéressants au point
de vue de l'histoire do Pans, ainsi que tout un
lot de vêtements sacerdotaux anciens qui ont
semblé parliculièromeni pr,;cieux aux membres
de la Commission.
La destination de ces objets n'est pas eneore
fixée. Mais il est jirobable qu'un certain nombre
iront à Carnavalet, même si le musée projeté
de l'Assis'.ance publique est créé.
:(;** On procède en ce moment dans le square
de la cour Lcfuerau Louvre, où est placée
depuis 1900 la statue provisoire de Lafayelte,
à la mise en place du monument délinitif, qui
S8 composera d'un jiiédestal en pierre rose
d'Amérique, dessiné par M. Thomas Hastings,
et de la statue en marbre due à M. Paul Bartlett.
:(:*:(- La semaine prochaine a lieu la réouver-
ture des cours do l'École des Hau'.es-Études, de
l'École des Chartes et de l'École des Arts et
Métiers. Nous relevons au programme de ces
cours les suivants :
A l'École des Hautes-Études, le cours à'Ar-
cheologie orïpntale sera professé par M. Clcr
mont-Ganneau, qui étudiera les antiquités orien-
tales (Palestine, Phénicie, Syrie), les mardis à
2 heures, et l'archéologie hébra'ique, les samedis
à 3 h. 1/2 ;
A l'École des Charles, le cours àWrchéo-
logie du Moyen âge est professé par M. R. de
Lasteyiie, les mercredis à 2 h. 1/i et les jeudis
ù 3 heures;
A l'École des Arts et Métiers, le cours de
YArt appliqué aux métiers est professé par
M. Lucien Magne, dont le programme est le
suivant: conditions générales de l'enseigne-
menl artistique et de la composition; rappel des
applications de l'art à la décoralion du Livre ;
la Terie, le Verre, la Pierre. Les cours auront
lieu les mercredis et samedis, à 9 h. 1/4 du soir.
+*,(: Aujourd'hui samedi, à 8 h. 1/2 du soir,
aura lieu à l'hôtel des Sociétés Savantes, 8, rue
Danton, une conférence, accompagnée de pro-
jections, de M. Gayet sur Les Fouilles d'An-
tinoë et les Rites de la magie égyptienne.
*** Le peintre Zicm a offert au musée de
Dijon les dessins qui lui valurent autrefois le
grand prix d'architecture à l'École des Beaux-
Arts de cette ville.
*** Des cambrioleurs se sont introduits, cette
s«maine, dans la cathédrale de Rouen, en bri-
sant un vitrail. Ce vitrail était une œuvre su-
perbe du seizième siècle, représentant la crue
des eaux.
:(,** A l'occasion du deux centième anniver-
saire de la fondation de la Chambre de com-
ineico de Rouen, créée par arrêté royal du
17 juin 1703, (jui a été célébré ce mais-ci, le
sculpteur rouennais Alphonse Guilloux a été
chargé de graver une ]ilaquelle comroémora-
tive destinée à être offerle à tous les invités.
**:(: Par les soins d'un comité local formé
d'artistes cl d'hommes de lettres, il vient d'être
ajiposé sur ]ilusieurs maisons de Barbizon des
plaques commémorative.s qui désignent à l'at-
tention iiubli(pie celles qui ont été autrefois
habitées par des artistes célèbres : Jean-Éran-
çois Millet, Théodore Rousseau, Antoine-Louis
IJarye, Narcissa Diaz de la Pena et Charles
Jacque.
,(;*!(: Il vient de se former en Italie un co-
mité qui se propose d'organiser à Sienne, du
mois d'avril au mois d'août 190i, une grande
exposition d'art ancien, analogue à celle qui
eut lieu à Bruges l'an passé.
Cette exposition comprendra des peintures,
sculptures, orfèvreries, médailles, estampes,
tapisser es et armes, depuis Ijs temps les plus
reculés jusqu'au xviii' siècle.
On se |iropose, en outre, de faire revivre les
fêles ])iitoresques locales, depuis le fameux
pnlio dont la tradition ne s'est jamais perdue,
jusqu'à d'autres divertissements populaires
aujourd'hui oubliés.
Le Transfert du Ministère des Colonies
La question du ministère des Colonies vient d'en-
trer daus uue nouvelle phase... qui ne fait que
reculer davantage la solution définitive du pro-
blème si iniiiortant où le destin du Louvre est en
jeu.
M. Ghaumié, ministre de rinstraclion publique,
a soumis à M. Rouvier, ministre des Finances, un
projet de loi tendant à transférer le ministère des
Colonies sur le terrain actuellement occupé, quai
d'Orsay, par le Garde-Meuble et le Dépôt des mar-
bres Ou a donc renoncé au transfert du ministère
des Colonies daus les bâtiments de l'avenue Rapp,
comme dans ceux du Palais-Royal.
Aux term.'S de ce projet, qui est de l'arcliitecte
du Louvre, M. Redon, pour la reconstruction du
miiiistèie, et de M. Deglane, l'architecte du Petit
Palais, pour la reconstruction d'une partie du
Gcrde-Meuble et des ateliers du Dépôt des mar-
bres, on prévoit une d'Jpanse de 0 millions environ.
Sur la surface de 8.000 mètres qui se trouverait à
utiliser, on affecterait 1.500 mètres à la création
d'une voie reliant le quai d'Orsay à la rue de
l'Université, et isolant un quadrilatère de G. 500
mètres carrés, en bordure sur l'avenue Rapp, ter-
rain qui serait vendu.
Le Garde-Meuble serait conservé où il existe,
mais surélevé ; on bâtirait des ateliers sur l'empla-
cement des aiuieas, mais en hauteur.
Ce projet, si lent à être réalisé, ne demanderait,
dit-on, que 2 millions aux caisses de l'Etat, les
4 autres millions étant fournis par la vente des
terrains en bordure da l'avenue Rapp, par le mi-
nistère des Colonies, etc.
ET DE LA CURIOSITE
275
Cet avant-projet est celui — réduit — que
M. Redon avait présenté en 1900 et qui s'élevait à
7.500.0CO francs. (Juand on considèro le temps
perdu, on se demande si on est à la veille de le
voir entrer dans la phase de la réalisation. Le
ministre des Finances et les Chambres auront à se
prononcer.
Il y aura des démolitions à faire. M. Redon
compte que le temps normal pour la construction
— aléas mis à part — sera de quatre ans', à partir
du premier coup do pioche donné.
Quand on songe que les bureaux de l'Exposition,
où M. Bergi r avait proposé à la Chambre, il y a
trois ans, do transporter les Colonies, sont tout
prêts et que les frais totaux do déménagement et
do réparation n'auraient pas dépassé 720 000 fr., on
est en droit de regretter, à tous les points de vue,
les dispositions du nouveau projet, et de souhaiter
que le Parlement s'en tienne à l'indication primi
tivo et, surtout, en exige la réalisation inimédiate.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITIONS OEORGES D ESPAGNAT
ET MANZANA
Malgro le charme vif de ces paysages méri-
dionaux, malgré l'indéniable qualité d'envo-
loppo du torse do femme catalogué sous le
numéro r2(', M. Georges d'Esiiagnat triomphe
surtout dans les vastes entreprises où l'abon-
danco et la verve foncières peuvent se donner
libre jeu ; &es peintures décoratives et ses
cartons de tapisserie s'accommodent à sou-
hait des rudesses d'un libre métier, ainsi i|ue
d'une profércnce marquée pour les teintes
plates, et l'on y goûte, mieux que partout
ailleurs, l'intensité de la lumière et l'éclat
d'un coloris si puissant qu'il évoque au
souvenir la somptuosité de certains tapis
d'(!)ricu(.
Les quatorze toiles de M. Manzana — Bords
du LoiiKj, Vufit ili' Suinl-Mammi^s, — initient
à ses derniers travaux sans fournir le Icxlc
de quelque remarque neuve depuis la récente
exposition à laquelle il convia naguère 1).
On doit souhaiter à ce talent sympathique
l'émancipation qu'assure le dégagement de
la personnalité, et aussi, au point de vue
techni((ue, (|uolque allégement dans la fac-
ture des arbres et des ciels.
II. M.
Le Rapport
iii;
uiiiiM-n' iii;s nEMX-Aiti
Le riqqMiil ilc' M. M.issc' sur les lieaux-Arls coin-
meucu par une iulrodiiction ^énéralo, cpii est en
grande partie consacrée au rùlo de TLiiit et aux
conditions do l'art dans une déniocrutio. Il y au
(1) Voir la Clironi'iue du MO iikù I!10!1, p. I7'.l.
rait bien des ré.servcs à faire sur les théories de
l'auteur. Mais il nous suffira do retenir que M.
Massé veut bien reconnaître à IKtat une impuis-
sance complè'e à créer des chefs-d'œuvre « comme
il créé des sous-préfets s et qu'il définit la fonction
de l'État une fonction auxiliaire. Peut-être cet aveu
vaut-il mieux, à lui seul, que le reste sa ihilc-
sopliie esthétique. iVussi bien l'essentiel du rap-
port FC trouve- 1 il dans les opinions que M. Massé
expose sur chaque question en particulier.
En ce qui concerne les arts décoratifs, M. Massé
constate que l'opinion a fait justice de l'antique
division des arts mineurs et des arts majeurs, et
que les arts d'ornementation ont pris dans les Ex-
positions une plus large place. 11 voudrait qu'ils
fussent représentés au conseil supérieur des Beaux-
Arts par des membres plus nombreux.
L'.Vcadémie do Fraacc à Rome est l'objet de
plusieurs observations ; M. Massé demande avec
raison que les règlements soient modifiés et que
les pensionnaires soient plus libres qu'ils ne le
sont de voyager en Italie et hors de l'Italie. Il se
plaint do la mainn ise de l'Académio des Beaur-
Arts sur la Villa Médicis. Il réclame pour les
pensionnaires le droit do choisir leur sujet. Lo
rapporteur assure qu'il est partisan du maintien
de l'Académie do France, mais à condition qu'elle
se transforme. A 1 École des Beaux-.VrIs, M. Massé
redit les critiques qu'elle subit depuis longtemps
déjft, on particulier celles de M. Antonin Proust
relatives à l'organisation des ateliers olliciels, dont
il deuuindc la suppression.
11 faut noter les pages consacrées par le rappor-
teur au recrutement du personnel des musées. La
récente all'airo de Chiny est, poiir M. Massé,
l'occasion d'obsorvations générales importantes.
M. Massé réclame pour les copservatcurs \ca titres
que réclame aussi le Comité de Défense scienti-
fique. Il voudrait que l'.Vcadémio des Inscriptions
fixât la liste des candidats, parmi lesquels le mi-
nistre choisirait.
Léteruello et men5i;anlo question dos dangers
du Louvre s'imposait à l'attention do M. Massé.
11 s'étonne quo les Colonies ne soient pas encore
transportées avenue Rapp. Il s'étonnerait sans
doulo bien davantage encore s'il savait que lo mi-
nistre vieBt do proposer un nouveau projet, dont
cous parlons plus haut, réalisable dans plusieurs
années. El, eu attendant, lo danger persiste.
La reconstruction du Luxembourg est nécessaire,
mais elle no parait pas devoir se ri'aliser profliai-
noiuent. M. Massé le déplore et se rallie au projet
do transfert du musée ;\ l'École des SourJs-
.\luets, ruo de l'Abbé-dc-l'Épée. Mais il reste i^
trouver 1(9 ressources financières, et aucun des
moyens propo.sés jusipi'iV prissent n'est très pra-
tique. D'ailleurs, ou ne pourra songer i la re-
construction du Luxembourg qu'après le transfert
des Colonies ailleurs. Ola, holus I douco du
temps. ..
De nombreuses observations sur les Ihéiltrcs. *n
particulier sur lo nuiuvais élut do r(.>péra, com-
lilèlent ce rapport. Finalement, M. Massé propose
pour le budget des lteaux-.\rls une somme de
i;i.i)8,'i.8lW fr., en réduction de rJl.oOO fr. sur la
somuio réclamée par l'.Xdmiui.sIratiou. Celle réduc-
tion tiriil. eu grande partie, à co que lo rapporteur
a fait entri-r eu ligue de compta certaines somme.s
iilïeclée» l'i la Bibliothèque Nationale el A hi (Àjur
des Comptes, sommes «ksliniVs i\ dos travaux do-
276
LA CHRONIQUE DES ARTS
pui.s ])liisiour3 aniiécs el qiio ^AllIllmi^t^;ailln iks
Beaux-Arts avait laissés de cûté.
A. G.
Institut de France
Séance publique iinnuelle des cinq Académies
(dG octobre)
Doux loclurcssur dos sujets loiidianl à riiistoirc
(le l'art et à l'estliéliquo ont été faites au cours do
cette séance.
Après l'allocution d'usage où M. Georges Porrol,
président, rend hommo^'o à la mémoire dos mem-
bres de l'Institut décèdes dans l'année — parmi
lesquels Eugène Mfintz et Larroumet, — M. le
comte d'IIaussonville, déli't,'ué de l'Académie fran-
çaise, lit sur La Statue de Voltaire, par Pigalle,
un très intéressant travail que nos lecteurs auront
plaisir à trouver, auj,'menlé de développements
inédits et illustré, dans le pvocbain numéro de la
Gazelle.
M. F. Ilumbert, délégué de l'Académie des
Beaux-Arts, lit ensuite une Note sur la ressem-
blance dans le portrait : ce qu'elle doit être; en
quoi elle dill'ore de la simple exactitude; comment
elle a été comprise par les mailres des difl'érentes
écoles.
Académie des Beaux-Arts
Séance des 17 cl ?i octobre
Élection du secrétaire perpétuel. — La Com-
mission chargée d'examiner les titres des candidats
aux fonctions de secrétaire perpi''tuel en remplace-
ment de M. Gustave Larroumet avait, dans la
première de ces deux séances, établi, à l'unani-
mité, la listo do classement suivante :
En première ligne : M. Henry Roujon; en
deuxième ligne : iVI. Lafenestre.
A la seconde de ces séances, il. Henry Roujon,
directeur des Beaux-Arts, déjà membre libre de la
Compagnie, a été élu, au premier tour de scrutin,
par 23 suffrages contre 16 à JI. Georges Lafenestre.
En conséquence, une place de membre libre de-
vient vacante.
Séance publique annuelle
La séance publique annuelle de l'Académie des
Beaux-Arts aura lieu aujourd'hui, 31 octobre, à
■2 lieures. Voici le programme de cette séance :
1" Exécution du morceau symplioniquc, composé
par M. Cil. Levadé, pensionnaire de Rome.
2° Discours de M. le président.
3° Proclamation des grands-prix de peinture, de
sculpturi', darcliitocturo, de gravure en taille-
douce, do gravure en médailles el en pierres imes,
de composition musicale et des prix décernés en
vertu des diverses fondations.
4' Exécution de la scène lyrique qui a remporté
-Je premier grand prix de composition musicale, et
•jdont l'auteur est M. Laparra .Raoul), élève de
(••M. Gabriel Fauré.
■jiJoU
-ab zi,
Académie des Inscriptions
Séance du 9 octobre
Découvertes archéologiques en Tunisie. —
M.Gaucklcr, correspondant de l'Institut, expose
les progrès de l'exploration méthodique des restes
de hi domination romaine (|u'il a entreprise dans
le sud de la Tunisie, et qu'il .mène à bien grâce au
précieux et dc'voué concours des olliciers de service
des alVaires indigènes.
Il mentionne que les lieutenants Goulon et Mo-
reau ont poursuivi cette année les recherches rela-
tives au limes tripolilanus, en déblayant, d'une
pari, le camp de la septième cohorte à Thalet, et de
l'autre, dans la vallée de l'Uued Gordab, un très
intéressant fort d'arrêt liarrant le passage de la voie
transversale qui établissait une communication
direcle entre le camp et la mer.
h", capilaine Donan a déterminé avec pi-écision
le tracé de la grande roule stratégique de Gabès à
Tébessa dans sa partie médiane entre Aquœ 2'a-
capitanœ et Gafsa, à travers le cliotl Fedjedj. Il a
retrouvé, encore en place, une cinquantaine de
bornes milliaires qui nous renseignent de la façon
la plus complète sur cette importante artère.
Le principal effort do la Direction des antiquités
lie Tunisie a été porté sur le port de Gighti, où les
fouilles, commencées depuis trois ans seulement,
ont déjà pris un développement comparable à
celles de Timgad. Les travaux ont été conduits,
cette année, par MM. Sadoux, inspecteur des an-
tiquités, et les lieutenants Chauvin et Jeangé-
rard.
Les fouilles ont mis à jour : le Forum, l'un des
plus complets que l'on connaisse ; le macellum ou
marché, les thermos publics pavés do belles mo-
saïques, de fort belles sculptures, notamment des
têtes colossales de Sérapis et d'Hercule, des sta-
tues de la Concorde, de Cybèle assise sur un fau-
teuil entre deux lionceaux, des tètes d'Isis, de Mer-
cure, des bas-reliefs en^niarbre et en stuc, ainsi
qu'un grand nombre de dédicaces qui fournissent
des indications circonstanciées sur l'histoire muni-
cipale de Gighti et sur les hauts fonctionnaires de
l'empire.
CORRESPONDANCE D'ITALIE
Certains journaux français et allemands ayant
répandu le bruit que le mur où est peinte la Cène
de Léonard s'était écroulé, nous sommes heureux
de démentir cette nouvelle par la plume de notre
distingué correspondant à Milan, M. Gustave
Frizzoni :
« Il est étonnant que des bruits aussi fantai-
sistes se soient répandus en Allemagne et en
France à propos do la Cène de Léonard. -Je viens
de la revoir, et puis vous assurer que rien n'y
est changé. Le mur ne menace aucunement ruine
ot on n'y a pas touché. Par contre, le travail
lent, mais continuel, de l'humidité produit à
la surface île la peinture des dégâts de plus en
plus déplorables. Il serait urgent que les suffrages
de tout le monde civilisé s'unissent pour solliciter
des autorités compétentes de tenter enfin quelque
chose pour sauver ce qui reste de ce chef-d'u'U-
vre.
(iustave FmzzoNi. »
ET DE LA CURIOSITE
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre de l'Opéra-Comique : La Tosco, opéra
en trois actes de MM. V. Said..ii, L. Illica et
G. Giacosa, traduction fram.-aise de M. P. Fer-
rior, musique de M. G. Puccini.
C'est une sombre histoire, d'ailleurs connue
jusqu'au fond dos plus lointaines provinces d'Amé-
rique, depuis que M"' Sarali Bornhard j- promena
son rcportoiro ordinaire. Une histoire féroce et
laborieusement terrifiante, où tout est de théâtre,
intrigue, passions et caractères, où rien — presque
rien — n'est de l'homme ni de l'àme. .Je ne parle
point du lyrisme, que M. Sardou doit ha'ir; il est
sensible qu'il le repousse autant qu'il en est re-
pousse. Le lyrisme est l'ennemi ilu Fait, qui seul
importe à sa conception du drame. C'est son droit.
Mais la musique ?
Je ne découvre point ce qu'elle pouvait ajouter
d'essentiel à une intritjue si fort enchevêtrée, ni le
fond où elle pouvait se prendre. Et il m'apparait
bien que M. Puccini dut se décider à mettre on
musique la Tosca jiourdes raisons un pou étran-
gères à l'art musical : rai.son.s objectives, peut-être?
Car il est vraisemblable que, si le succès eût été,
par exemple, au Crocodile du même auteur ])lu-
tot qu'à la Tosca, M. Puccini eût aussi bien écrit
une partition du Crocodile. Et — qui le nie ? —
son grand talent, sa dextérité d'homme de théâtre,
nous eussent donm- une égale impression de ly-
risme facile, enthousiaste et... superlhi.
Mais c'est do la Tosca qu'il s'agit : ])arlons de la
Tosca.
On en sait la donnée, sans doute. Il me suffira
do la rappeler brièvement en replaçant devant le
lecteur la figure des principaux personnages: celle,
d'abord, du baron .Scarjiia, chef de la police ro-
maine, qui, comme le Lall'enias de Mnrion De-
lorme, met l'intrigue poli tique au service de l'amour.
Puis, la Tosca elle-mènie, la cantatrice adulée,
l'amante heureuse du peintre Caravadossi, de qui
Scarpia fait à la fois sa victime et sa complice in-
volontaire on lui arrachant un secnt ([ue la torture
même n'a pu ravir à son amant, convaincu d'avoir
favorisé l'évasion d'un ])risonuier d l'itat. l,fl té^né-
brcux Scarpia, on s'en souvient peut-être, feint do
s'intéresser à sa victime et signe en faveur do Tosca
un sauf-conduit qui lui iiern.ettra de fuir avec Ca-
ravadossi, dont une fusillades feinte devra faire
justice pour la forme. En échange de ces bons
proci'dés, Scarpia ne demande à la malheuieiise
qu'il lient A sa merci (piune heure d'amour. I''.l
c'est, à la lin du second acte, la scène, partout con-
nue aujourd'hui, dans laquelle Tosca iioignarde le
misérable au plein de son triomphe, en lui cra-
chaiil au visago sa haine el son mé'piis. Puis c'est
le dèuiiuenient prévu, rapide el brûlai, ipii termiiii'
sur une horreur plus forte une pièci> que l'Iicirrcur
secoue d'un bout à l'aiilre: la mort do Carava-
dossi, fusillé en réalité, ot celle do Tosca, qui se
précipite du luiul des remparl.-- du Chàleau ,''ainl-
Auge au moment où les sbires s'apprêtent à venger
surette l'assassinat de Inir chef.
Dans un lid drame, où domine le Fait, où l'nc-
tiim ne s'échappe ver.s uuciino halte d(> révo, la
musique, ou le conçoit, no peut jusllller sa (iré'-
sonco qu'on di^chiraut, çà et h'i, (iueli|Hos mailles
du réseau de l'intrigue: il lui faut, pmirs'éhMidro,
une plaie que le dramaturge ne lui a point pré-
parée : les librettistes ne la lui déblaient qu'en
arrêtant artificiellement la marche d'une pièce
dont le plus grand mérite est, tout juste, de ne
s'arrêter point et de conduire, sans répit, le spec-
tateur d'un fait théâtral à un autre, ijnoi qu'on en
pense, la conception de M. Sardou est logique et
se suflit à elle-même. L'intervention de la musique
ne pouvait que l'alanguir et lui faire perdre quel-
ques-unes de ses qualités de grosse émotion et de
terreur mélodramatique. C'est ce qui arrive, en
ellet.
Prenons un exemple. Au second acte, la scène do
la torture, qui produit, dans le drame parlé, une
impression si poignante, grâce à l'habileté avec
laquelle l'angoisse physique y est portée au com-
ble, ne cause plus, dans l'opéra, qu'un effet relatif,
qui en l'ait ressortir toute l'invraisemblance et en
adoucit la cruauté au point de la rendre presque
ridicule. Qu'on imagine Tosca éperdue de rage et
de douleur, cependant que Caravadossi est aux
mains des bourreaux i la voici qui, tout d'un coup,
se reprenil, pour soupirer une romance, tandis que
son amant, toujours torturé, sans doute, dans la
chambre voisine, cesse do gémir pour la laisser
chanter I Toute la scène s'écroule de ce fait, les
personnages n'ayant pas par eux-mêmes assez de
consistance pour résister à une si naive transposi-
tion de l'ordre dramatique dans l'ordre musical.
I In pourrait citer d'autres passages où, pour favo-
riser le musicien, l'adaptation cause à l'original
un dommage non moins sensible. Mais M. Puccini
est si rempli d'adresse, lui aussi, et si bon musi-
cien de th('àtre, qu'il sauve, en maint endroit, l'a-
daptation fautive, la faisant rentrer dans le courant
scéniquo par le mouvement et la chaleur de sa
ciim])osition. Son art. d'ailleurs, est assez voisin, en
musique, de celui de M. Sardou en littérature
pour établir sans elVort un parallélisme entre l'o-
péra et la pièce, aux monuMils mêmes où la pièce
est sacriliée aux conventions de l'opéra.
Toutefois, disons-le franchement, c'est aux ins-
tants où la musiciuo suit lo scénario et n'attii-o
pas tout l'intérêt qu'elle nous parait le plus inté-
ressante, 11 va assurément d'agréables liors-d'œu-
vre, ça et lA, dans la Tosra : ariosos, clneurs,
musique dans la coulisse, etc. Mais les scènes
d'action, selon nous, leur sont bien pn'-fèrables,
quand hs hors d'cruvre. précisément, n'en brisent
in)int lo cours et (|ue le niiuivemenl du drame
n'en est ni ralenti ni suspendu. M. Puccini sorro
ahirs son auteur de si près qu'il confond son ac-
tion et la sienne au puint de concentrer toute
l'attention sur la mimique el la parole des person-
nages exactement comme s'il n'y avait point do
partition. Ilésullat fatal d'une collaboration de
cette sorte ot le meilleur qu'on en puisse nllon-
dre.
Pour être exact, il faut ajouter que partout où
la musique trouverait nalurollement place dans
la pii'co parlée, colle (lu'écrit M. Puccini l'sl d'un"
touche juste el puis.sante : telli<, par e\emplo, lu
scène miiolte (|ui teruiini> le second acte, quand In
Tosca place deux llaiiibenux près du corps do
Scarpia el |iotie sur sn poitrine un crucillx. Mnis
de lel.H pas.sages, si ploin.s d'olTel soient-ils, ne font
c|ue continuer ce que nous disions eu coiuineni;nnt
ijii r<\h' secondaire que la mu.-iique proprement
ilito est susci>plible île tenir en des o'uvres du ce
cariiclère.
378
LA CHRONIQUE DES ARTS
Commo compositeur, M. Puccini possotlo plus
(If! savoir-fairo quo ilo foncière personnaliti''. Son
()ri;,'inalit(' apparaît mémo un peu factice et bornée
A (les bizarrciies liarmoniquos sans liaison bien
élniile avec l'expression naturelle tles sentiments
qu'il traite. 11 y a bien de la vulgarité, par contre,
flans certaines mélodies, bien du remplissage
bruyant dans l'orcliestro à cùtc do trouvailles
n'ellemeni musicales. Dans l'ensemble, l'ouvrage
manque <le Cohésion et do style. Mais ors qualités
ne sont pas indispensables au supcés, et le succès
de la Toscii s'annonce certain, grâce à la pièce, au
talent des interprètes, notamment de MM. Du-
fraune et Beyle et de M"" Fricbé, qui y sont s\ipé-
rieurs, grâce aussi à l'excellt-nce de rorclie.stre de
M. Messager et à l'ingéniosité de la mise en scène
de M. Carré.
P. D.
REVUE DES REVUES
){ Le Figaro illustré (octobre). — Fascicule
spécial consacn- au peintre Gaston La Touche :
une intéro!- saule étude de M. Camille Mauclair
sur l'ouivro de ce peintre est accompagnée de
31 belles reproductions, dont trois hors texte en
couleurs.
Il Le Tour du Monde (19 et 2 5 septembre,
3 octobre^. — Le supplément de cette revue, « A
travers le monde », contient un impoitant travail
de M. G. du Bosq de Beaumont sur les fouilles
entreprises en Tunisie: à Garthage, à Bou-Ghrara,
à Ksar-Tarcine. Plusieurs gravures reproduisent
les vestiges antiques remis au jour : un masque
funéraire punique, une statuette funéraire punique
de style égyptisant remontant au vii° siècle avant
J.-C, le tombeau de prêtresse carthaginoise dé-
couvert par le P. Dolattre, et naguère repx-oduit
dans la Gnzette (1), la mosaïque de Sousse repré-
sentant Virgile, la Demetcr grecque trouvée à
Garthage, la patèro de Bizerte, le Forum de Gighli,
etc., etc.
X Burlington Magazine juillet). — Étude de
M. Pioger Fry sur la collection de sir Hubert
Parry (1" article;. Cette première partie est con-
sacrée aux Primitifs italiens, qui y sont particu-
lièrement bien représentés. Parmi les œuvres les
plus remarquables de cette période, il faut citer :
Une Naticite. de l'école de Cimabué, dont la date
d'exécution peut être fixée aux environs de l'an
1400; un polyptyque de Bernardo Daddi ; deux ta-
bleaux d'autel de Taddeo et d'Agnolo Gaddi ; une
Adoration des Mages de Lorenzo Monaco, etc.
X Étude de M. E. Blochet sur certains manus-
crits h miniatures que l'on a pu voir ce printemps
à l'exposition d'art musulman du pavillon de
Flore. On sait combien est rare, dans l'art musul-
man, la reproduction de la figure humaine; c'a
donc été une bonne fortune pour les orientalistes
de pouvoir admirer les très curieuses enluminures
prêtées à cette exposition par la Bibliothèque Xa-
tionale, le baron E. de liothschild, M. Charles
Schefer, etc.
(1) Y. la Gazette des Beaux-Arts du 1" avril
1903.
X A signaler encore dans ce numéro : un article
de M. Percy Macquoid sur les trésors d'argenterie
du collège de Winchester ;— la suite du compte
renclu de l'exposition d art hollandais du Guild-
hall; — une étude de ^^ R. Pelrucci surles sceaux
des corporations bruxelloises ; — une étude sur les
tableaux de .loshua lieynolds dans la collection du
comte de Xormanton : — enfin, un article de M. E.
Molinier sur les tapisseries des Gobelins du
xvii* siècle.
(.\oi"il\ — M. Campbell Dodgson examine un por-
trait dessiné d'Albert Dure,-, récemment acquis
par le British Muséum, et qui porte les poinçons
de deux collectionneurs notables : sirTliomas Law-
rence 1 1 le capitaine William Coningham. Com-
menlanl une insciiption qui se trouve à l'extré-
milé supéTieure gaucho du dessin, M. Dodgson
établit que le personnage représenté est la prin-
cesse Marguerite, sceur de de Casimir, margrave
de (Julmbach, et fille du margrave Frédéric de
Brandebourg, Antbach et Bayrculh (l-i60-1536).
X Article de M. Joseph Pennel sur les livres illus-
trés du XIX" siècle, qu'accompagnent d'amusantes
reproductions d'après les maîtres du genre, tels
que Bartolozzi, George Barret, Menzel, Meisso-
nicr, Gigoux, Isabey, etc.
X Article de M. Mason Perkins sur .\ndrca
Vanni, uu des plus lointains représentants de l'é-
cole siennoise il naquit aux environs de l'année
1333) et dont il ne nous resis plus que trois ou-
vrages rigoureusement aulhentiqucs, tous les trois
à Sienne : une Sainte Catherine dans l'église Pan
Domenico ; une Crucifixion, à l'Institut des
Beaux .\rts, et enfin un polyptyque relativement
peu connu dans l'église de l'Alborino.
X A citer encore, dans ce fascicule, particulière-
ment riche en études intéressantes : un article de
M. G. Gronau sur le portrait de l'impératrice Ita-
beilo du Titien (musée du Prado) ; — un article de
M. .James Weale sur Les Primitifs flamands à
l'Exposition de Bruges de l'année dernière ; — une
notice sur les dernières acquisitions du Lou-
vre, etc.
(Septembre-octobre 1903 . — Début d'une étude
de M. Bernhard Berenson sur un peintre siennois
de la légende franciscaine.' Ce peintre n'est autre
que Stefano di Giovanni, 'dit Sassetla. Déjà, dans
un des derniers numéros du Burlington (mai',
M. Langton Douglas avait réhabilité le nom et
l'oeuvre de ce peintre qu'ont trop ignoré la plupart
des critiques d'art. Après lui, et s'aidant d'ailleurs
beaucoup do sou article, M. .1. Destrée Art
moderne, 2 août) a retracé la vie et le rêve d'art
de Sassetla, et s'est esssayé à un premier cata-
logue de ses œuvres. M. Berenson, plus heureux
que ses devanciers, puisqu'il lui a été donné de
retrouver et d'identifier les neuf panneaux du
grand retable que l'artiste exécuta pour l'église
Stiint-Frauçois, à Borgo San Sfpolcro, se place
cependant à uu point de vue différent. Il analyse
les œuvres de Giotto dans l'église d'.\ssise, moins
comme ceuvres d'art que comme interprétations de
la légende franciscaine, et il nous montre comment
elles échouent à nous communiquer l'essence
spirituelle de l'enseignement de saint François,
(^.omparant ensuite l'art européen à celui de
l'Extrême-Orient, il constate la supériorité de ce
dernier dans l'expression du spirituel et en donne
comme exemple une peinture chinoise du xu' siè-
ET DE LA CURIOSITE
279
clo, représentanl uu miracle, dans la colleclion do
M. Denman W. Ross, de Cambridge U. S. A. (la
reproduction est admirable). Il attribue cette supé-
riorité à dos raisons générales, mais aussi à des
raisons proprement esthétiques ; la perspective
aérienne, l'abandon du clair-obscur et du modelé
rond, l'emploi des contours comme valeurs de
mouvement. Or, do toutes les écoles, c'est i'école
siennoiso, durant le xiv" et les premières décades
du xv siècle, qui se rapproclie le plus des écoles
d'Extrême Orient ; et, par là même, c'est elle qui
nous a donné l'expression la plus adéquate de
rid(!al franciscain, (lette expression se trouve dans
neuf panneaux, qui ornaient le devant cl le der-
rière d'un seul autel el qui sont maintenant dis-
persés, delà main du Siennois Stefano di Giovanni
(Sassetta). Le triptyque qui formait le devant
appartient à M. ÎJerenson lui-même. Les luiit
panneaux du revers sont tous en France ; un à
Chantilly, six à Paris, dans la colleclion de
M. (jhalandon, cl un au cli;"ileau de Beaumout
(Loir-el Cheri, propriété du comte de Martel.
M. Bercnson les étudie l'un après l'autre, dans
l'ordre dos événements qu'ils relaient. Les compa-
rant aux fresques de tiiotto sur les méines sujets,
il montre combien Sassetta était plus profondé-
ment pénétré de l'esprit des « Kiorctti ", et com-
bien seul il a su rendre la « réalité poétique », en
ce cas l'unique réalité. Déjà très ssnsible dans les
sept panneaux qui repré.senlout la légende du
saint, cette comijréheusion se fait encore mieux
voir daui les drux derniers : le Maria-je de saint
François avec la Pauvreté, et VApo'li-!ose de
sa ni François, où le peintre n'avait plus seule-
ment à racoiter, mais à imiginer, et c'est là, en
oll'et, que triomphe surtout son dessin que M. ]5e
renson qualilie si justement d' « imaginatif ».
D'exooUeulos reiiroductions accompagnent et éclai-
rent celte remarquable élude, qui doit se jiour-
suivre dans le prochain numéro.
X Article do M. A. van de l'ut sur la poterie
hispano mauresque du xv siècle.
X Notice de M. Cani(il)ell Dodgson sursainl Jean
à Patlimos: une gravure sur bois attribuée à torl à
Ilans von Kulmbach. L'auteur, a]uèi s'être élevé
cocilro celte uitribution, s'up])uij .sur la couronne
qui entoure la signature pour y reconnaître la
signature de llaus Kiioblauch, imprimeur el édi-
teur slrasbourgeois diériode d'aclivili'- : 1500-1Ô28),
qui sérail alors le possesseur el l'éditeur de cette
gravure ; quant à l'auleur, il doit ètro cliorclié
])armi les artistes slrasbourgeois contemporains;
peulétre serait-ce Wechtliu ? La désignation jiro-
visoire doit êlro, en tout cas, d'aïuès M. C.ampbell
Dodgson : KeoU; du llaut-iihin.
X Premier article do M. llalph Xevillo sur Jean-
Jlonoré i''i'agcjaard. (Juehiues di'tails intcTcssauls
sur l'inlluenci' de P.ouclier, le s'j lur en Italie. l;i
manière dont Kragoiiard fut amené à peindre VFs-
carpolettc, etc.
X Début d'uuréludr cl,. M. W. i;. Wwiu l'rnny
sur lu coUocliou de verri'S atighiis du xviit» siècle,
do M. .lolin W'ebb Linger. L'auleur, après avoir
divisé loi verres en un certain nombre de chissos,
les analyse un à un. Pour chaque verre, une repro-
duction iiermet de suivre l'auiilysi.
X Notes sur les élains du Victoria niid Albert
Musoiim el Soulh-Kuusinglon, j.ar M. ll.-.I.L.J.
Musse.
NÉCROLOGIE
Le compositeur Félix-Ludger de Joncières,
qui prit le nom de 'Victjria Joncières, est mort
le 20 octobre à Paris, où il était né en 18.i'J.
Il appartenait à celle génération de compo-
siteurs venus à la vie musicale au moment où
l'iulluence vvagnérionne se répandait en l'rance et
qui contribuèrent par leurs écrits el leurs parti-
tions à sa première dilTusion. Les premiers opéras
de Joncières, qui en écrivit six, portent l'em])reinle
du romantisme de Tannhœuser cl de Loh^ngrin,
dont il fut un des premiers admirateurs français.
De ses six ouvrages, DimUri seul eut un succès
durable et les autres partitions du regretté com-
positeur, Sardanapale, dont le livret était d'Henri
Becque, le Dernier jour de Pornpéi, ne réussirent
guère mieux que la Reine Berthe, que le Cheva-
lier Jean, non jdus que le Lancelol, que l'Opéra
donna voici quelques années.
Viclorin Joncières produisit, en dehors du théâtre,
quelques ouvrages de concerl estimés: un concerto
de violon, une symphonie romantique, un poème
lyrique: La A/er, etc., qu'on entendit autrefois aux
concerts du Conservatoire. Musicien probe el con-
vaincu, il n'api)ortait toutefois à sonarl que l'effort
d un talent sans individualité bien tranchée, et
quoique wagnérien de la première lieure, il fut
des premiers à se révolter contre les audaces de la
nouvelle école, qui répugnaient à son tempérament
essentiellemont modéré.
Pendant près de trente ans, do 1871 à 1900, Jon-
cières rédigea avec talent le feuilleton musical de
la Liberté, qu'il mit d'abord au service des idées
nouvelles pour revenir, avec l'âge, aux traditions
■• juste-milieu " de l'opéra de Gouuod. Causeur
all'ahle el plein de verve, il laisse à ceux qui l'ont
conui le souvenir d'un homme bienveillant eld'ua
artiste respectueux de son art.
Viclorin Joncières était ofûcier de la Légion
d'Honneur.
On annonce la mort de M . William Chaumet,
comi)ositeur de musique, décède subitement à t!a-
jac, près Saint-Médard-enJallo (Gironde).
William Chaumet étuil né à Itordeaux, en 1812.
Son jireniier ouvrage roiirésenté fui Ikithyle, qui
fut donné à l'Opéra-Comique. Puis vinrent 7/c-
roitc, e.\écuté au Conservatoire, Muniî'cUe J'ioii-
piou, vaudeville à grand spectacle, représenté au
tlii'àlio d* la Porle-Siiiut-Maitin lieudaut l'Kxpo-
silidu de 18.su. H venait enliu do voir les portes
de la salle Favarl se rouvrir jiour lui avec la Pe-
tit- Maison, qui fut favorablement accueillie, et il
Iravaillait i\ un grand ouvrage, lorsque lu mort l'a
fraïqu' en ideiu» sauté.
On annonce In mort, A l'ùgo quatre-vingt-sept
nns, d'un artiste anglais, J.-C. Horsley, qui eul
son heure de célébrité. Poiutro religieux et puri-
tain, il avait mené une violente campagne contre
le nu dans l'art. Peu après. Whisller, exposant
uni' ri'iiii.v. mil comme légende A son tableau :
'. Horsley soil (|ui mal y pense ». lue partu' des
fresiiues décoralivoa do la Choinbi-u des Lords cl
280
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
du palais do Westminster ont été cxécut{!es par
Jlorslev.
Nous avons également h eni'cgistnT la nioi-t du
sculpleui- Albert Jungerraaan, décédi' à linlin
le 4 juillet dernier; — du ]ieintre F. -G. Rhein-
felder, décédi; à Goritz le 21 juillet; — du peintre
et di:ssinatour Fritz Steub, décédé le 4 aoCit à
Munich où il élait né eu 1844; — du sculpteur
Joseph Erlacher, décédé le même jour, également
il Munich; — du caricaluristu Philipp May. ccl-
lahoralour du l'unch et du Grapiiic. tMc'-Ar ;i
Londres le 5 août, à l'âgo de troute-ncuf ans; —
du peintre Eduard Goetzelraann, décédé à Vienne
le \ août, à làge de soixante treize ans.
MOUVEMENT DES ARTS
Collections de M"' C. Lelong
1' et d(.-rnière vente (1)
Vente faite à l'HiMel Drouot, salles 5 et 6, du 5
au 17 octobre, par M" Chevallier, MM. Mannlieim.
Ferai et Larcade.
Porcelaines. — 37. Deux porte-fleurs, poissons,
Chine : 610. — 50. Deux brûle-parfums tripodes
en ancien céladon bleu turquoise de la Chine. Mon-
tures bronze : l.l&O. — 68. Figurine en poterie
du .Japon, personnage étendu auprès d'une malle.
Base bronze doré : 1.000.
Tableaux anciens et modernes. — 120. Restout
(Deux pendants.) Sujets de plafond, ovales : 2.120.
136. Deux jardinières contournées, en tôle vernie,
à médaillon? à personnages et quadrillés en do-
rure, xviii' siècle : 1.065.
Sculptures. — 144. Buste en terre cuite de Fra-
gonard, par Deloye : 7.400.
Bronzes. — 175. Bas-relief en bronze patiné : le
Char d'Apollon, d'après Coustou : 1.140.
Cadres. — 192. Grand cadre en bois sculpté et
doré, à feuilles et moulures. Kp. Régence : 2.530.
— 195. Deux encadrements do dessus de portes, do
forme oblongue, en bois sculpté et doré, à fleurs
et rocailles. Ep. L. XV. ;et 196. Encadrement con-
tourné, en bois sculpté, peint blanc et doré, à guir-
landes de fleurs et rocailles. Ep. L. XV : 3.300.
Sièges et Meubles. — 214. Six chaises en bois
sculpté, peint gris et doré, à feuillages. xvm°
siècle; et 232. Canapé, six fauteuils et six chaises
L. XV : 4.850. — 2'^0. Petit canapé en bois sculpté,
à fleurs et rubans, ép. L. XV ; 1.220. — 223. Deux
bois de chaises sculptés et peints gris, à fleurs,
ép. L. XV ; 2.600. — 225. Quatre fauteuils et deux
chaises en bois sculpté, à fleurettes, ép. L. XV ;
2.450. — 230. Trois fauteuils en bois sculpté et
peint gris,ép. L. XA' : 1.750. — 237. Cinq fauteuils et
deux chaises en bois sculpté, peint gris et doré.
(1) \. Chroniqtie des Arts des 13, 20 et 27 dé-
cembre 1902, 2, 9, 16, 23 et 30 mai, 13 et 27 juin
1903.
ép. L. XVI, signés : Boulard : 1.320. — 239. Bois
de canapé, de deux fauteuils et de quatre chaises,
sculptés, points vert, moulures et rais de cœur,
ép. L. XVI : 1.900. — 206. Table do nuit en bois
de placage, ép. L. XV : 1.025. — 268. Table de nuit
en marqueterie de bois de couleur ù fleurs, ép.
L. XV : 1.200. — 271. Meuble en bois de placage,
ép. L. XVI : 1.030. — 275. Deux médailliers en
acajou, ép. L. XVI : 1.4Ù0. — 308. Deux vitrines,
bois sculpté et doré : 2.260. — 352. Bandes en bro-
cart, à fleurs, sur fond rouge damassé, ép. L.XI'V :
2.0K0 francs. — 405. Panneaux en soie crème bro-
chée, à feuillages, fleurs et attributs champêtres,
ép. L. XV : 2.500. — 428. Panneaux pour tenture,
en lampas, à fleurs, vieux rose sur fond bleu pale,
ép. L. XVI : 3.40O.
Produit do la 7° vente : 346.481 fr., ce qui, avec
h- [iroduit des six premières ventes, forme un total
général de 9.485.8 13 fr.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Salon d'automne, au Petit Palais des Champs-
Elysées, à partir du 31 octobre.
Exposition de tableaux de Cyrille Besset. gale-
rie des Artistes modernes, 19, rue Caumartin, du
3 au 17 novembre.
Exposition de céramiques de M. Lachenal, de
meubles de M. MajoreUe et de verreries de
M. Daum, galerie Georges Petit, 8, rue de Sèze,
du 3 au 30 novembre.
Étranger
Strasbourg : Exposition d'objets et de tableaux
militauxs, au Che'ileau.
Saint Pétersbourg : Exposition int rnationale
de peinture, en octobre et novembre.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Paris
Exposition de photographies de sites parisiens
ou choisis dans le département de la Seine
(dimensions miuima ; 13 X 18J, du 15 janvier au
15 février 1904. Dépôt des épreuves len double
exemplaire : épreuve d'exposition et épreuve obte-
nues par procédé inaltérable) le 20 décembre 1903,
à l'Hôtel de ville , salle Saint Jean), de 1 h. à 5 h.
Province
Angers : 14' Exposition de la Société des Amis
des Arts, du 5 décembre au courant do février 1904.
Dépôt des ouvrages, à Paris, chez Robinet, 32, rue
de Maubeuge, avant le 1" noveuJjre, ou envoi
direct de province avant le 5 novembre.
(Pour les autres expositions et concours ou-
vei-ts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant .-André Martt.
Paria. — Imprimerie dr la Gazette des Bea' x-Arls, 8, rue Favur
N* ai. - 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVÀRT îi' Arr.)
7 Xovonibi(>,
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART"!
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent grdtuiUment la Chronique îles Arts et de !a Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. . . . 10 fr. | Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. I l'Union postale) 15 fr.
I-e ITuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
L reste nncorc douze années avant
que n'expire le traité qui lie le
musée du Louvre à une maison
de photor'raphies ; c'est dire
i\\\'i>\\ a tout loisir de dénoncer le fâcheux
monopole accordé à une seule maison de com-
merce, les sacrifices que l'i^tat a consentis,
les avantages douteux qu'il s'est réservés.
Mais, |)uis(juc le texte du traité, longtemps
mystérieux, est aujourdlnii publiquement
connu, il est à propos de signaler ce ipie
ri'',lat [leut faire de mieux en attendant la lin
du traité.
11 n'aurait aucun avantage à le résilier. S'il
commettait cette maladresio, il jierdrait d'a-
liord la propriété des clichés existant aujour-
d'hui, c'est-à-dire six mille clichés, sur sept
mille que la maison de photographie doit
exécuter : c'est un des jirincipaux avantages
du traité que l'État se retirerait ainsi à lui-
mé-ne. Bien jikis, il roniprait le traité au mo-
ment où pcut-rtro il y trouvera le [dus do
jirolit. Pendant les dernières années, il a le
droit do lixer lui-même les deux-septièmes
des (l'uvres à reproduire, l.a miiison de pho-
tographie a choisi tout naturellciuent, jusqu'à
présent, les sujets les plus attirants et de
vente facile. Ceux ijui restent, ce sont les su-
jets spéciaux nécessaires à l'étude et à la
vulgarisation des o'uvres du Louvre.
Il appartient surtout l'i l'Klat, en cc8 dùuzo
années, do veiller i\ la stricto exécution des
articles. Les clichés sont, dés h présent, la
propriété du muséo ilu Louvre. Il les remet à
la maison do |)hotographio pour le tirage dos
épri'uvcsct les .. réparai ions d'entretien .>. Mais
ils doivoat lui rovoiiir on boa étui ; ils de-
vront tous être réintégrés quinze mois avant
rcx|iiralion du traité. En outre, la maison
de photographie doit laisser au musée du
Louvre une moyenne do sept épreuves au
charbon, par cliché qu'elle détient à litre
temporaire. 11 faut bien que l'Etat se con-
tente do ces avantages, puisque lui-mémo
s'est engagé. Il y aura lieu, dans douze ans, do
suivre une autre méthode et de chercher une
organisation qui concilie la tranquillité du
Louvre, les avantages de l'Etat et la commo-
dité des hommes d'étude.
Chroniiiup du vaudtilisitu'. ^ Parmi les trop
nombreux Conseils municipaux que l'igno-
raiico et l'aveuglement poussent à détruire
les monuments anciens dont leur cité s'em-
bollissait et tirait honneur, celui de Limoges
mérite, à coup srtr, la première place : il a
décrété successivement, sans raisons plausi-
bles, la démolition des restes des anciens
remparts, puis celle du pont Saint-Etienne,
datant du xiv sioclo, onlin, la modilicatiou
des antiques armoiries île la ville. La Société
arcliéologi(|uo du [limousin a protesté contre
ces brutales décisions; mais la voix de qucl-
i|ucM honinics intelligents a-t-olle chance
d'être enteniliip de >omblables esprits'?
l'n de nos amis <pii revient de llayonno
nous annonce égalonunl la démolition proje-
tée d'une partie des remparts et, notamment,
du bastion du xvii» siècle, orné do belles
sculptures, élevé à l'entrée du pont de l'Adour.
Los raisons alléguées — extension do la ville,
obstacle à la circulation — sont ici dos prétex-
tes sans valeur. Nous faisons appel aux amis
dos mouumonts do la région pour on démon-
trer l'inanité et nous espérons (|u'iino \illo
ijui s'honore du Musée lionnat aura à C'our
do no rien sac-rilier do ce qui constitue sa
physiouonkio artistique.
28-2
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
j|,*:(, On vient de planer an palais Maxarin,
dans la f;aloi'ie des bustes, celui do M. Anlonin
Lefèvre l'ontalis, menihre do l'Acadi^mio dos
sciences morales, décodé il y a fjuclijucs mois.
(^,e buste est l'œuvre du sculpteur italien
Cernigliari-Mellili.
:);*^. Un buste do Gaston Paris, œuvre de
M. Denis Puech, sera prochainement inauguré
au Cullt'go do France. Une réduction de ce
buste sera placée dans l'une des galeries de
l'Institut.
+*;^ M. fiuillaume, membre de l'Institut,
l'éminenl directeur de l'Académie de France à
Rome, vient de terminer une statue do M.'l'hiers,
destinée au cluUeau de "Versailles, où elle sera
placée dans une salle spécialement all'ectéc
aux statues ou bustes des présidents de la
Ilépublique. La statue, en marbre blanc, repose
sur un piédestal de marbre gris, décoré, au.x
angles, des petits génies de l'Histoire et de
l'Éloquence.
•^% La Société du '■ Nouveau Paris », dans
sa dernière séance de commission, présidée par
W. Frantz Jourdain, a décidé de faire établir
par ses architectes de nouveau.x projets de
transformation du Palais-Royal.
MM. Cliarles Plumet. Lavirotte, Pierre Sel-
mersheim, Fugène Hénard, Collin, Castelin,
P. Denis, Alfred Besnard et Henri Bans ont été
désignés à cet effet, avec le concours juridique
de M" Albert Rodanet, avocat.
^*^ Au musée de Clermont-Ferrand, inau-
guré par M. Combes, président du Conseil, lors
de son récent voyage dans cette ville, il man-
quait encore la partie principale de sa décora-
tion extérieure.
L'État vient de commander au jeune scul-
pteur Graf deux grands bas-relief,; groupant
d'une part la Peinture et la Sculpture, d'autre
part l'Architecture et l'Archéologie, qui seront
placés à droit'j et à gauche du fronton de la
façade du musée.
M. Graf est l'auteur du buste de M. Bargouin,
le généreux donateur qui dota la ville de
C'ermont-Ferrand d'une somme de 200.000 fr
pour la construction de ce musée.
*** Sur l'initiative du Comité girondin d'art
public, les présidents de plusieurs Sociétés pour
la défense des monuments, paysages et sites
pittoresques viennent de se réunir et de se
concerter, afin d'établir une sorte d'union entre
les diverses Sociétés, soit de province, soit de
Paris, qui s'efforcent d'arrêter les ravages du
vandalisme.
Les présidents des diverses Sociétés doivent
se réunir chaque année au siège de l'une des
Sociétés adhérentes. La première réunion est
fixée au 15 juin 1905 et doit avoir lieu à Bor-
deaux.
Ont adhéré à cette union : la Société des Amis
des monuments ornais, la Société des Amis
des moEumenls rouennais, le Comité girondin
d'art public, la .Société pour la protortiun des
paysages de France, etc.
»♦* Deux sarcophages, contenant chacun un
sipjelelle bien conservé, ont été découverts ré-
cpnunent à Priinel Finistère/.
Les travaux continués de[)uis ont amené la
découverte d'une grande quantité d'autres tom-
besdanslesquellos on a truuv.'' des instruments
en pierre non polio, teU que marteaux, ra-
cloirs, polissoirs et des fragments de grossière
poterie portant des dessins qui représentent
imparfaitement des trèfles. Ce cimetière, qui
doit dater de l'âge de la jiierre non polie, est
situé dans un sable d'alluvion qui a dû être
déposé par la mer à une 6i)oque très reculée.
^c*j(: Un incendie s'est déclaré le 1" novembre
dans la Bibliothèque du Vatican. On a pu heu-
reusement l'éteindre avant qu'aucun livre ou
manuscrit ait été touché.
:),** Le musée de la Marine de Bruxelles,
dont la création vient seulement d'être décidée,
entrera en possession, dès sa constitution,
d'une des plus importantes colleclions connues
de modèles de navires anciens et modernes.
C'est un legs du peintre Robert Mois.
^*^ Le correspondant des Débats donne les
nouvelles suivantes sur les résultats des mis-
sions archéologiques de Baiiylone et de Tello :
0 Les fouilles entreprises à Babylone depuis
près de cinq ans par la mission allemande,
dirigée par le docteur Koldenez, ont été cou-
ronnées de succès. Au mois de mai dernier,
plusieurs centaines de caisses contenant des
antiquités exhumées des ruines de Babylone
ont été chargées sur des hélecs et ont descendu
l'Euphrate jusqu'à Bassorah.
« Contrairement au règlement en vigueur en
Turquie, qui prescrit que le produit des fouilles
exécutées en territoire ottoman doit être envoyé
au musée de Gonstantinople, les antiquités
découvertes à Babylone par le docteur Kol-
denez ont été expédiées directement à Berlin.
C'est là une innovation qui donne à penser que
le règlement concernant les. antiquités a été
récemment modifié. Rien .ne s'opposera donc
plus à ce que, à l'avenir, les archéologues et
les numismates étrangers envoient directe-
ment dans leur pays les collections qu'ils au-
ront recueillies. On ne peut que se féliciter du
précédent que vient de créer la mission alle-
mande de Babylone. Son exemple sera, en elt'et,
bon à suivre.
" Le capitaine Gros, continuateur en Chaldée
de l'œuvre à laquelle le regretté M. de Sarzec
avait consacré sa vie, a terminé, il y a quelques
mois, sa campagne de recliîrches pour 1903.
Secondé dans sa lourde tâche avec dévoue-
ment par le consul de France et les autorités
turques de Bagdad, (jui lui ont accordé le con-
cours le plus empressé, M. Cros est reparti
pour l'Europe, satisfait, non sans raison, des
résultats qu'il a obtenus. «
ET DE LA CURIOSITE
2S:j
CORRESPONDANCE
Nous recevons, à propos de lintéressanlo notice
de M. le conito d'Huussonville sur La Statue de
Voltaire por Pir/atle, publicc dans le nuna'ro do
la Gaielte du 1" novembre, la lettre suivante de
notre émincnto collaboratrice lady Dilke :_
« M. dllaussonville se demande que le est la
cause do lu disyi-fico do la statue reléguée, dans un
coin de la bibliolliiM|uc de l'Institut. La réponse
se trouve dans la Correspondance l tteraire de
lirimni et Diderot, que j'ai citée, avec les lettres
do Voltaire et de M°" Necker, dans mes French
Scitlplors of X VIll' Century p. 93) : « La noa-
« vello tlétrissure que vient d'essuyer ce demi dieu
" lilléraii'e, par l'arrêt du Parlement, qui brûla
" plusieurs de ses ouvrages (6 septembre 1770), les
« fait renoncer absolument à la prétention de le
« placer en lieu public. "
Le Salon d'automne
La valeur d'une institution défend de ceux qui
gouvernent ses dostintes, et de là vient qu'aujour-
(l'iiui rieu no subsi.sle guère des objections de
principe élevées à rencontre du Salon d'automne.
Pour dissiper la préfonlioa, il lui a sufli do s'ou-
vrir et de prouver un libéralisme auquel nous ont
peu accoutumé les e.\liil)itions pseudo-ofliciclles de
mai. La présence, à la direction de la Sociélé nou-
velle, du bel artiste et du lin lettré que le Syndi-
cat di! la critique s'est donné pour président :
M. I''ranlz .Jourdain ; le patronage ell'cctif des meil-
leurs maîtres do ce temiis : M. Kugéne Carrière,
M. Albert liesnard ; le choix mémo du commis-
saire général, qui n'est autre que M. Paul-Louis
Uarnier,ontconféré àcetle exposition une physiono-
mie dislinctf, singulièrement vivante ot jeune.
L'ingéniosité et lo goût se sont dépensés à triom-
plier, dans la limilo du possible, de l'ingratitude
de locaux pi^nombreux et de conditions de montre
Iri'.a dé'favorables ; il s'avère — le précédent
du Sainn (II' IHHO l'avait d'ailleurs établi — (|ue la
brutalilé' de l'éclairage électrique mcssied à la
peiiiliire et on modifie l'asprcl au ])oiu( de ne plus
la l.-iisiicr l'iiiutalilement juger ; mais la prési'ii.
tation malériidle, modiliabhi et perfectible, importi'
moins, en l'occurrence, ([uo les leçous fournies par
rexpi'rimentation d'une idée neuve. Or, il parait
bien i|iie les exposants ilo. la Société des Artistes
frani.ais, de la Sociélé Nationale et des Indépen-
dants ont trouvé ici un libre terrain de réunii>n
et d'entente ; jo ne serais pas surpris ((u'ils vinssent
s'y donntr un périodiqiu' rende/.vous. Paris, do
son coté, s'est vite uccomniodé d'un Salon qui
s'ouvrait après les vacances, dans une saison oii
notre gm'it, ('■pria de changement, denuindo volon-
tiers A l'art le repos des émotions éprouvées
devant la milure.
Otto diversi<Mi utilr, le Salim d'automne veut
l'ollrir sans imposer aux facultés la l'.itigueque re.
i|uièr('ut des enlrepi'isos de trop longue haleine, l'ne
récapitula lion des " petites expositions » dn l'année:
ainsi le pouiriiz.vous dédlnir. Les ouvrages qu'il
groupe sont, presque tous, de dimensions res-
treintes : ils tiennent plutAt do l'étudo que de In
création laborieusement parachevée, et ce leur est
un premier litre à la sympalliie que d'avoir été
conçus sans arrière-pensée de médaille ni de pa-
rade. On se distrait en l.nir compagnie comme
dans le commerce d'esprits familiers; le piime-
saut, l'abandon de la contrainte pourvoient l'ensem-
b'e d'un charme d intimité comparable à celui d'un
libre entrelien oii,en toule sincérité, chacun s'avoue
et se livre. Celui ci remonte dans le passé, se plalt
à raconter des légendes, des souvenirs de voyage
et je songe à .\ beit Besnard, à Auguste Lepére,
à Louis Legrand. Eugène Carrière, dont la contri-
bution est prédominante, dégage des resscniblanccs
et découvre, sous les apparences de la vie fami-
liale, des symboles élerne.'s, pour rompre avec la
gravité des réflexions où son rêve allier nous in-
duit. Chérct et Willette, élégants et subtils, sen-
sibles et frondeurs à la façon do AValleau et de
Kragonard, jettent à plaisir l'éclat de leur verve,
de leur fantaisie et de leur humour.
Hors de ces maîtres, qui délient par leur origi-
nalité même la classification, on voudrait saisir Us
liens do tendance, de métier ou d'éducation qui
aident :'i sérier, sans trop d'illogisme, tant d'ap-
ports dissemblables. .\ n'en point douter, la
faveur dévolue à l'impressionnisme rappelle do
fort près l'ascendant qu'excrc''rent, sous le second
Empire, les paysagistes de 1830 ; j'entends que les
façons de voir, d'exprimer, spéciales au groupe et
qui causèrent d'abord d'inoubliables scandales,
sont tombées maintenant dans le domaine public ;
lo ilangcr est même que chacun les adopte avec
plus d'empressement que de conviction ou de rai-
son. Parmi les fondateurs de l'école du plein air
sont seuls présents, au Petit Palais, le maître
peintre Cézanne, auquel Zola dédiait son Salon de
JS06, et -Vrmand (iuillaumin ; taudis que les
disciples pullulent, nus préférences se réservent
à ceux chez i]ui lo communisme do la technique
u'eulraine pas l'abdication do la personnalité,
MM. de la Villéon, liené Juste, Lo Beau. Mita,
d'Espagnat, Picabia, Wilder, Maufra et Oeoi-go
Bouche.
l'ne évolution rationnelle de l'esthétique de-
vait faire succéder à rimpressionnisme le sym-
bolisme, et contre lui furent dirigés les i)lus
récents sarcasmes ; telle est l'exécration inunanenlo
vouée aux novateurs, que la mort même demeure
impuis.'ianle & en conjurer les elTets, comme on lo
vit hier, à la disparition de Paul (iauguin. C'est
une belle ]ien.sée d'avoir réuni, <■« manière d'Iijm-
mage, huit toiles de ce lier et puissant artiste,
essentiel loul :'i la fois par son leuvre et par son in-
lluence; il n'est guère do peintre des dernières
gé'néralions qui no lui soit rcilevablc de i|Uplquo
ac(|uisilion — j'en appelle A M"" Marvnl. Mais,
à ce Salon, lo triomphateur de la pléiade symbo-
liste est, sans conteste, M. Vuillard ; il doit y
avoir au n\usée du Luxembourg une pince mar-
(|ui'e pour cet Iiiti'rii'iir, où s'imposent avec tant
li'nutorilé le scntinienl d'intimité' île Vuillard et sa
notation, vrnimi nt extraordinaire, ilo In lumière in-
térieure ; non loin de lui, M. Pierre Donnard.M.l'élix
Vallotton, demenront, sulou l'accoulnuiée, très
passiunmints à étudier et à suivre.
Cerlnins avaient convoi!.', (tour ul)olir l'iusup-
portable préjugé, une exposition qui rapprocliAt
lis travaux des élèves du llustavi' Moreau si pro.
digieusemeni divers. En all<'udiinl i|ue ce ilovoir
soit rempli envers la mémoire, loujtuirs onlomniiV,
LA CHRONIQUE DES ARTS
il'un Liliicaleur insij^iif, rindcj]ien(laiiei' du non
enseignement se prouve do reste par le contras'c
des (,'onres en honneur auprès de ses disciples :
MM. i;)osvalli(''rrs, liené l'iot, Jules Flaudrin,
liouaull, MaDRuin, Baigncrcs et Décote fout avec
éclat œuvre do }iorlrailistes ; des scènes d'inté-
rieur portent la signature aimée do M. Morisset et
de M. Auguste Bréal; MM. Milcciuleau, IJesson
el du Gardicr se sont, dés lou^teuips, institués
peintres de mœurs; de simples Tulipes do M Ma-
tisse, des Anémones, des dessins et des pastels
exquis do M. lîobert Dupont suggèrent des vo-
luptés lares; parmi tant de ])aysages, ceux do
MM. Albert lîraut, de M. Marquet surtout, se
dilTérencient; quoique? évocations du drame bibli-
que sont dues à MM. Bonhomme, Delobre, d'Eau-
lonne, et longuement le regard s'arrête et s'cu-
cliante au spectacle des féeriques visions de
M. Charles Guérin.
Le principe du libre développement de la person-
nalité, voustn constaterez encore Fobsorvauco chez
les boursiers de voyage, chez M. Adler, M. Guiuier,
M"' Delasalle, chez M"" Dufaii, qui montre les
académies préliminaires du tendre tableau de L'Aii-
iomnc ; si M. Aman Jean n"a point cessé de noter,
pour notre plaisir, l'ondoiement capricieux de l'at-
titude et du geste féminins, M. "Wéry, en quête
de rénovation, n'hésite point à se mesurer avec les
difficultés du portrait d'apparat. A M. Aman .Jean
s'afliliout ctroitomen.t M. Loup, 'M. Bidel; à M.
Henri Martin — absent — M. BoggioetM. Jamet;
une recherche parallèle de l'enveloppe tourmente
M'-* Bcrmond, M. Belleroche, M. Dreyfus Gonza-
lez; comme aux vitrines delà rue Lallitte défilent
les peintures du Paris de Montmartre où excellent
MM. Boltini, Dethomas, Minartz, lianft et Villon ;
des sympathies se fortifient, celles que provoquè-
rent les envois aux derniers Salons de MM. Louis
Picard, Abel Faivre, Chaillcry,deM"= Gliauchet et
de MM. Schumacher, Curgialegno, Tapissier,
Synave, Dupuy, Braquaval, Piet ; et, do même,
apjiaraitplus nettement le rang occupé dans l'école
contemporaine par quatre peintres dont le talent
offre la séduction des ]ilus affinées délicatesses :
MM. Laprado, Lcbasquo, Francis Jourdain, Charles
Lacoste.
Maintenant, quels artistes devront au Salon d'au-
lomno d'avoir hâté pour eux l'heure de la célébrité ?
En premier lieu, deux porteurs de noms illustres :
M. Kobert Besnard.à la verve généreuse, à la prati-
que abondante et facile : puis M. René Carrière,
doué d'un sens .sculptural vraiment hors du com-
mun. D'autres encore : MM. Pioué Thiry, Paul de
Castro , ■\Veissmann , Savard , Jouve , Desger.c-
tais, Herscher Simons, H. Marrot, Peccatte,
M"' Aguttes, semblent promis à un bel avenir. Et
que d'heureuses glanes à faire parmi les envois
dos étrangers 1 Ils sont accourus très nombreux,
les ignorés et les célèbres, Israels et Franz Stuck ;
il en est venu de partout: d'Australie (M. Pattei'-
bon), de Hongrie (M. Kunfy^, de Norvège [M. Di-
riks), d'AUomaÊnj iM"' Jelka Rosanl, de Hollande
fM. Roelofs!, de Belgique (M. Rassonfosse et
M. Yillaert), d'Angleterre iM. Meugcns et 'SI. Ru-
]iert Buuny, ce dernier en très belle évolution ,
d'Espagne et d'Amérique surtout: MM.Ilurrino,
Mezquita, Castelucho, prolongent la survi\anco
glorieuse des Goya; chez les peintres de portraits
(MM. Alexander Mitchell, M"» Meugens}, ou de
paysages (MM, Gihon, Horion, Faulkner, Doug-
herty, Robinson) ; du Nouveau-Monde, la sensibi-
lité et l'indépendance revotent de bien attrayants
dehors et l'on ne se défond pas de céder au charme
de l'asiiccl, tout en le devinant parfois quelque peu
superficiel.
Le manque d'élévation des naleries en eoue-sqI
proscrivait les pièces monumentales et la section
de sculpture se trouvait ainsi constituée par deu
ouvrages de format moyen, aptes à prendre jilacc
dans nos demeures : bustes de Gustave Michel, de
M"' Besnard, do Camille Lofèvre, Fix Masseau,
Injalbert, David, Tarrit, Violet ; statuettes de
Pierre Roche, Xavellier, Halou, Hoetger, M"; Mil-
les, Roques, Mazur ; médailles ou jilaquettcs de
MM. 'i'eucesse, Lafieur, Marque, Durousseaui
Roger Bloclie. Il va do soi que, dans ce milieu
libre, 1 estampe originale prenait le pas sur l'es-
tampe de reproduction: MM. Lopisgich, Leheutre
et M"' Flodin défendaient le droit de l'eau forte eu
noir, durant que la renaissance de la gravure en
couleurs s'affirmait grâce à MM. Bottini, Francis
Jourdain, Manuel llobbc, Richard Ranft, Jacques
Villon, Sunyer, Boutet de Monvel. Avec une mâle
assurance Paul Colin, Yibert et Perrichon inci-
saient le buis et le plus librement, sans contrainte
aucune, Belleroche, Rouslan, Louis Morin, de-
mandaient il la j)ierre de répandre leurs rêves.
Afin d'empêcher que les architectes pussent ta-
criûer, selon la norme, leurs lavis se mêlaient ino-
pinément aux tableaux des peintres. Retenez qu'il
s'agissait non pas do reconstitutions, de restaura-
tions, de travaux archéologiques, mais d'inventions
pleines do vie et de sens où MM. Plumet, Tron-
chet, Guimard, Bonnier, Lavirotto s'attestaient des
novateurs rationalistes ; les trois premiers se
retrouvaient, d'ailleurs, avec M. Selmersheim,
parmi les cmbolliseurs du home ; des émaux de
M. Jacquin, plusieurs reliures de M. Kieffer. des
céramiques de MM. Delaherche, Methey, Lee ;
quelques vitraux do M. Laumonuerie ou de JI. La-
bouret ; des cuirs de M. Belville, de M"' Germain,
de M. Macqueron ; un ensemble de parures de
Lalique, de Gaillard, de Rivaud, composent à
souhait le département des arts décoratifs, qui est
devenu aujourd'hui le complément obligé et ration-
nel de toute exposition.
R. M.
Académie des Inscriptions
Séance du -3 octobre
Découvertes dans le Sahara. — M. E.-F. Gau-
tier, professeur à l'École des Lettres d'Alger, fait
une communication sur des découvertes archéolo-
giques et épigraphiques faites au cours d'un
voyage au Sahara.
il a découvert une inscription hébraïque prove-
nant du ïouat et qui a été traduite par M. Phi-
lippe Berger; des gravures rupestres provenant
des montagnes touareg. La présence du chameau
prouve que ces gravures sont postérieures au
vir siècle après Jésus-Christ. Malgré leur date ré-
cente, elles sont intéressantes par leur dessiu étu-
dié ([ui contraste avec le dessiu sommaire et sché-
matique des gravures sud-oranaisos de même
époque. Il semble que ce soit un témoignage du
refoulemeut progressif vers le Sud d'une race ou
d'un état do civilisation. Ces gravures représentent
ET DE LA CURIOSITE
■,'85
deux sorlfs de figures : un piéton nu et armé d'un
JjoucUcr rond d'aspect soudanais; un mêhariste
drapé, ressemblant au Touareg actuel.
M. Gaulier a relevé, en cutre, des inscriptions
en caractères touareg qui déconcertent par leur
nombre et leur insignifiance. Il serait pourtant
possible, aloute l'explorateur, de s'y débrouiller
avec l'aide des interprètes et des scribes indigènes
d'In-Salah.
En somme, il y a là, en pays tonarcg, ui) champ
nouveau qui s'ouvre aux recherches archéolo-
giques.
Les Monuments de la Tripolitaine. — M. île
Mathuisieulx expose à rAcadéiuie les n-sullals de
sou voyage archéologique en Tripolitaine.
En suivant des itinéraiws que nul explorateur
n'avait parcourus avant lui, il a pu visiter les
ruines de Sabratha maritime, l'un des trois em-
porta pliénico romains qui ont valu son nom à la
Tripolitaine ; puis les ruines d'une Sabratha inté-
rieure dont certains historiens avaient nié l'exis-
tence.
Dans Ir Djebel, M. de Mathuisieulx a identifié
trois stations du Ihnes tyipoli'.anns, d'après l'iti-
néraire d'.\ntunin : Thamascaltin, Thenteos et
Asrou. Il a trouvé, en outre, une des voies an-
ciennes de jjéuétration vers le Fezzan, celle de
Kabla, Djeudouba, Elmina Ragda et SkilTa. Enfin
la mission a découvert une très dense colonisation
romaine le long des Ojadi Sofledjiu, Zemzem, lie-
fed, Béni Oullid.
Dans cetli région, les nécropoles de Ghirza dé-
passent en boaulé tout ce qu'on retrouve dans
celte partie de l'.Vfrique. Elles procurent, en outre,
do curieux et précieux renseignements, tant par
liur riche ornementation que par leurs inscrip-
tions.
Communie ilion — M. Edmond Pottier continue
la lecture de divers extraits de Sun travail sur la
céramii|Ui' grecque. Le chapitre qu'il connituui(|ue
a pour titru : « Le canon dos i)roporliuns des .\tli-
ques. )i
•
Séance du :J0 octobre
Communications dicerses. — M. Edmond l'ut-
ticr continue la lecture d'un chapitre do son cata-
logue des vases peints antiques au Louvre. Cette
partie est relative i, la condition sociale des fabri-
cants de vases alticpies.
M. lleuzey oITre à l'Acadéoiio, de la part de
M. Thureau-Daugin, un travail intitulé Herucil
de tablettes chaldécnnes, (jui constitue, avant
tout, dit-il, une édition do textes originaux et uno
mon<)gra])hio des plus utiles pour les études ussy-
riologiques.
Dante Gabriel Rossetti
et Elizabeth Siddal
Sous ce titre, une ("tudo vient dv paraître dans
le liurlin(jton Miifiazim: numéro do mai . (|ui
niorile.par son intérêt tout parliiuilior, mieux i]u'uiio
brève meiiliiin dans notre " U..vuo dos lî'ivuos ".
Lo linrliiiyton Mai/usine ayant fuit reproduire
£inq dessins iuéditti do liossctti, ijui sont eu la
possession de M. llarold Ilarthy, a demandé au
frère du célèbre artiste, M. \V.-M. P.ossttti, de les
accompagner d'un commentaire. Celui-ci " a saisi
cette occasion, nous dit-il. de donner une courte
monographie d'une femme qui a joué un si grand
rùle dans la vie de son frère ", qui a été étroite-
ment mêlée au mouvement préraphaélite et qui,
d'ailleurs, en elle-même, par la qualité exquise
d'uae sensibilité que développèrent chaque jour
l'amour et la douleur, méritait d'être ainsi ho-
norée.
Kl-zabelh Siddal était la fille d'un coutelier de
Sheffield. Elle était née en 1834, Rossetli en 1828.
Elle était donc de six ans plus jeune que lui. Sa
famille était venue s'établir à Londres ; olle y re-
çut, uaturelbment, une éducation des plus ordi-
naires, ])uis entra comme apprentie chez une mo-
diste. On a dit plus tard que sa maladie vériiable
n'était qu'une sorle de surmenage du corps par
un esprit trop actif, quelque chose comme ce que
M. Boutrous a appelé « le corps ployant sous le
poids de l'esprit .■. En réalité, elle avait déjà alors
les germes de celte maladie de cocsompt;on qui
devait rendre si douloureuses ses années d'amour
et faire si longues ses années de mort.
Elle était alors une jeune fille ravissante aux
larges yeux bleu vert ; sans aucune culture, elle
n'avait lu Tennyson que parce qu'elle en avait un
jour découvert ])ar hasard uno poésie imprimée
sur le papier qui enveloppait le beurre qu'elle rap-
portait à la maison. Bien quelle dût devenir plus
tard, sons l'inlluenco do Rossetti. la plus « iucon-
veulionnelle » des femmes, elU était alors extrè-
memi nt ■■ distante ", éloignant, par un air de
réserve d'une extrême noblesse, tous ceux qui au-
raient pu être tentés de s'approcher d'elle. " Elle
aurait ])U être née comtesse ■■, dit plus tai'd le père
de lUiskin, quanil il la vit pour la première fois.
Elle parlait peu, d'une façon intermittente, avec
des traits amusants, ne parlait jamais de religion,
mais ses poésies laissent croire (luelle avait pour-
tant une vie intérieure empreinte d'une grande
religiosité.
C'est en 18'i8 que llunt. Milhiis et Rossetti
fondirent l'Association des Frères l'réiapliaélites,
P R. B., dont l'histoire a été contée avec beaucoup
da charme et un peu de sévérité par M. do la Sizc-
ranno dans La l'einture anglaise contemporaine.
In dos principes de la nouvelle école était qu'un
poiutre, s'il veut traiter un sujet idéal ou poétique,
no doit pas se servir îles moilèlos habituels des
ateliers, mais doit chercher à trouver dans la vie
des êtres qui, par leur raflinoment de caraclère et
d'aspoct, puissent élre supposés avoir des affinités
do nature avec lo personnage idéal dosliné à être
représenté. Or, Wallcr llowell Deverell, jeune
peintre d'avenir tt non pas affilié à l'.Vssociation
dos 1'. R. B., n\ai3 très lié avec eux, surtout asoc
Rossotti, étant allé aocumpugnir sa mère clioz uno
mculisto et ayant uporou, par la purto ouverte sur
une pièce ilu fond, uiic ji'uno fiUo qui travaillait :\
l'aiguillo, sentit (|u'il avait trouvé lo nhxlile idéal
dont il avilit besoin pour la l'iota (il faisait à
co moment un tableau d'après .Sliakospcare . Jo
n'ai pas besoin de vuus dlie que cette jeune fille
était F.li/abulh Siddal. Devcrell Unit par obtiuir
do sa iiiero qu'elle po.siU pour lui et elle posji eu
tlTel Viola pour son grand tabli'au et aussi pour
uno oludo envoyée au journal I.r Ueriiu:
Tour le tableau à l'huile itossotli posa à cAlé
28G
LA CHRONIQUE DES ARTS
d'elle. Ils comniencrrent à se liei- alors, et Rossetli
lui demanda de poser pour sa petite aquai-cllo
Ros.ioeextila flbnO). Uosselti sentait qu'i-lle n'était
pas seulement lidi^ale Viola de JJovei'oll, mais
([u'elle pourrait être aussi pour lui la vOritablo
W-atrice et réaliser bien d'autres rêves de son
imagination poétique, (.'.'est à ce moment qu'elle
conimenea à poser pour lui et ne devait plus cesser
de le l'aire. Ceiiendant elle posa aussi pour llunt,
notamment pour son (,'rand tableau Les Mission-
naires chrétiens persécutes par les Druides
(1850) et pour VlJphel e do Millais (18.")2). Nous ne
pouvons mallieurcusement pas suivre M. 'W.-M.
liossetti dans la descrij)tion fort détaillée qu'il
nous donne de Ja vie qui oommenea alors dans
cet atelier où Elizabelh Siddal tantôt posait,
tantôt dessinait pour son compte. La place nous
manque pour traduire les témoignages éloquents
que Swinburne a laissés de la nob!c5Ee infinie,
de l'internissable pureté du caractère d'Klizabetli.
(A suivre.) Marcel Puousï.
CORRESPONDANCE D'ITALIE
UN LIVRE D HEURES DIT DE HENRI II
A LA BIBLIOTHÈQUE DE PARME
Ce livre porte, à la rubrique Ascetica du catalo-
gue, le n° 1651, et consiste dans un in-'i" de médiocre
épaisseur, relié en maroquin rouge aux armes sui-
vantes : d'argent à la tasce de sinople, au lambel
cVor en chef, timbrée de comte, avec l'ordre de
Saint-Michel.
La lettre est gothique et très belle. Les minia-
tures suivantes y sout jointes :
Miniatures de page pleine :
F» 1. Saint Jean Kvangélisle accompagné d'une
foule et de deux morts coucliés à terre ;
F" 6. David à genoux et le Seigneur dans une
gloire ;
F" 21. Job et ses trois amis.
Miniatures dans le texte :
F° -2. Saint Luc ;
F» 2 (rev.) Saint Mathieu;
F» 3 (rev.) Saint Marc.
Les sept psaumes de la Pénitence entremêlés
d'oraisons composent le principal du texte. L'cxorde
de saint Jean, l'Amiouciatiou selon saint Luc, la
Nativité selon saint Matthieu, la Mission des Onze
selon saint Marc, servent d'introduction. En
queue se trouvent les litanies des saints et un ca-
lendrier. Quelques pages sont restées blanches en
vue do prières annoncées, ce qui prouve qu'elles
étaient destinées au texte, et nous empêche de
croire qu'on y ait dû placer d'autres miniatures.
Le style dos niiniatui'es inarque le commence-
ment du xvr siècle, le costume des ligures place
plus précisément l'ouvrage entre 1515 et 1515.
Cette indication sutlirait à prouver que le nom
de Henri II, sous lequel on le conserve à Parme,
est controuvé. La cause de cette erreur n'en est
pas moins fournie par le manuscrit lui-uiêiue, qui
porte en évidence les devises de ce roi de France.
Elles consistent dans l'H double et l'Ii au dou-
ble G, placées à trois reprises différentes au bas
des miniatures de pleine page. Un semis de crois-
sants à cru sur le fond du parchemin, et la devise
Doner totum impteat nrbem, en achèvent la signi-
lication. Au milieu est joint l'écu royal de France.
Seulement il n'est pas dillicilede voir (|ue tout cet
appareil est rajouté, n'étant ni du même travail ni
des mêmes couleurs que le reste. En plusieursen-
droits, il recouvre la décoration pi-imitive, où d'au-
tres armes se voyaient sans doute.
Si donc on ne peut douter (jue ce manuscrit a
aljpartenu à ilenri II, il n'est pas moins certain
([ue ce roi le tenait de quelque autre, qui peut-être
ne fut pas le premier possesseur.
Celui ci n'était pas de rang royal, cela est sûr \
car je relève, f» 19 (rev.i la prière suivante, qui ne
convient qu'à un sujet :
Quœsumus, omnipotens Deus, ut famulis tuus
rex noster N. qui tua miseralione suscepil regni
f/i/bernacHla, virtutum etiam omnium suscipiat
incrementa. quitus dccentcr ornatus vieiorum
monstra devitarc <:t hostes, superarc et ad te qui
via ceritas et oitaes, graciosus valeat pervenire.
Ce renseignement n'est que négatif. A défaut des
armes que les retouches nous dérobent, peut-être
la devise qui subsiste au bas des trois miniatures
de pleine page pourra conduire à des conclusions
positives.
Elle se déploie sur un ruban, de chaque coté des
armes ajoutées de France, en deux parties qui
semblent se faire suite, et que je lis ainsi:
TOL'TE ADRECE DE
MON YUEIL Y TEND
Je ne puis terminer cet avis sans un mot du
mérite de la miniature. Considéré les autres ou-
vrages du temps, on ne saurait le mettre ni trop
haut, ni trop bas. C'est plus qu'un ouvrage méca-
nique et courant, sans être cependant un chef-
dVeuvrc.
L. DlMIER.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Les séances musicales du dimanche ont repris
au Chàtelet et au Nouveau Théâtre. L'année appar-
tiendra, cette fois, à Berlioz, de qui le centenaire
sera célébré uu peu ])artout par ses o.'uvres et
qu'on a commencé déjà de glorilier avec le Carna-
val romain et Benoenuio Ceitini, en attendant
plus et mieux. Ces ouvertures, très connues et très
souvent entendues, n'appellent aucune observation
particulière; aussi bien font-elles partie du réper-
toire habituel et c'est à la circonstance exception-
nelle du centenaire qu'elles ont dû de figurer sur
les affiches eu lettres de six centimètres Ce moyen
naif d'en renouveler l'attrait n'en a point changé
sensiblement la physionomie, comme bien on
pense, ni modifié l'impression. C'est à peine si
l'on put noter plus de ferveur dans l'exécution de
celle du Carnaval romain, que M. Colonne exé-
cute toujours avec une fougue toute berliozienne, et
plus d'enthousiasme de la part du public.
Les deux premiers programmes des concerts du
Chàtelet étaient consacrés, pour la plus grande
partie, à Beethoven. La Symphonie avec chœurs,
qui les remplissait presque en entier, constitue
pour une saison de concert la plus belle entrée en
matière qu'on puisse souhaiter. Il est pourtant
ET DE LA CURIOSITE
?87
penuis de rei;relter que celte œuvre, d'une gran-
deur et d'un caractère exceptionnels, ne soit pas
réservée pour des circonstances plus solennelles en-
core et que des exécutions trop fréquentes aujour-
d'hui — elles étaient trop rares autrefois — ten-
dent à la faire entrer dans le répertoire courant
en on vulgarisant la lettre plus qu'il ne convient,
au risque de faire perdre à l'esprit de ce "irand
ouvrage une partie de son prestige. Il est juste
d'ajoi'ter que M. Colonne l'exécute avec fin res-
pect et un soin bien faits pour dissiper les craintes
de cette sorte.
Aux concerts Lanioureux, Wagner tenait une
place aussi grande avec le troisième acte du Cré-
puscule des dieux. Ce fragment, devenu aussi
une manière de morceau do répertoire, tend égale-
ment à se dépouiller des secrètes vertus que la
rareté et la solennité d«s exécutions confèrent aux
belles œuvres. Do plus, circonstance aggravante,
c'est un fragment d'ouvrage dramatique qui perd
au concert Icaucoup de sa rai?on d être.
Mais il attire la foule, et c'est sans doute pour-
quoi nous l'entendrons souvent encore, ainsi que
des sélections analogues. Chanté par M"" Kas-
chowska et M. Van Dyck, il n'a pas manqué d'ob-
tenir son succès habituel, dont une grande part
doit revenir à l'oichestre et à M. Clievillard.
Nous avons eu, du moins, au Nouveau-Tliéàtre
une iniportante inemièrc audition : celle de la
Symphonie de M. Witkowsky, sur un thème bre-
ton, qui fut naguère hautement appréciée aux
concerts de la Société Nationale. (Vi st une o^uvr^î
do style élevé et de belle tenue musicale, de largos
proportions et do sentiment sévère, dont une seule
audition laisse insuffisamment apercevoir les qua-
lités supériourts. On peut ni'anmoins reconnaître
en sou auteur un symphoniste véritable, sachant
conduire un morceau et en soutenir l'intérêt par
des développements pleins d imprévus, une ins-
trumentation à la fois brillante et sinqile et une
prodigalité parfois excessive de détails ingénieux.
Cette d'il vro considérable a produit une excellente
impression et classe son auteur en bonne place
parmi les jeunes musiciens qui se vouent aux plus
nobles applications do leur art.
I'. 1).
REVUE DES REVUES
— Les Arts (septembre). — M. l'aul \ilry cmu-
sacrc A la belle collection d'auivres du xviii* siècle
de M. .lacques Doucet un important article, illustré
de 19 superbes reproductions d'aprfs Varin admi-
rable busto du cardinal de Kiclielleu). Kdi.'lliers,
(îoysevox, N. Coustou, Clodiou, Pigalle, lloudou.
J.U. Lenioyne, Vassé, etc.
— Étude do M. .\rsèno Alexandre sur le peintre
Whistler, récemment décédé portrait et 12 re)Ui)-
ductioMS d'après les plus belles leuvres de l'arlisliv.
— Note do M. <".li. H. Itoad, conservateur au
l'.ritish Muséum, sur un curieux tnit d ivoire de
travail anglais du premier (|uarl du xi' sièch',
réceuiment dicouvert en .Vngli'Ierri' et acquis pur
lo Musée liiil luuiqiu'. L'autiMir fait ressortir I in-
térêt de cet objet, (|ui oIVre un siiécimen du l'urt
national nuglo-saxon saus aucune inlluenco conli-
neu'.ah' (^ i;rav.).
— M. .\ugu8te Marguillier donne, avec la repro-
duction du panneau central de l'autel Paumgartner
avant et après sa récente restauration, des détails
sur ce nouvel acte do vandalisme 1;.
(Octobre). — M. Manricc 'Vaucaire donne une
intéressante étude sur les tapisseries exécutées
aux Gobellns d'après les cartons de Boucher, et
dont les unes sont au Louvre ou font partie du
Mobilier National, dont une autre est au Musée des
.\rt3 décoratifs de Berlin, d'autres dans des collec-
tions particulières [â reprod ).
— M. Gaston Migcon décrit les richesses de la
collection Chabrière-Arlès : bronzes, niarbres, et
surtout meubles français, italiens et allemands de
la Renaissance (13 grav.).
— Article de M. Paul Lafond sur la collection
de tableaux d'un amateur espagnol, don Pablo
Bosch, où figurent des ouvrages de Q. Massys.
H. van der Weydcn, Gérard David, L. de Morales,
P. Vérouèse, L. Groco, etc. (9 grav.).
— M. H. Martin fait connaître h s plus belles
reliures d'art de la Bibliothèque de r.\rscnal
(6 grav. .
— Reproduction hors texte du Porte-drapeau
di' l'.embraudt, appartenant au baron Gustave de
liothschild.
= L'Art et l'Autel l'septenibre). — Notice de
M. E. van den liroeck sur le peintre religieux
Romain t^azes (1810-1881 , qui fut élève d'Ingres et
décora plusieurs églises do Paris : Saint François-
Xavier, l'église du Gesu, la Triniti', etc.
= l'in do l'article du D' Ménard sur la restau-
ration de Saint rrbain do 'l'royes. Il continue à
déplorer l'es|)rit i|ui a présidé A la remise A neuf
do l'antiiiue collégiale et critic|uc, en particulier,
la tlècha ])rojetéo, nuUomenl conforme nu dessin
ilo l'ancienne, détruite par la foudre en 1761, et lo
nouveau | orclie occidental.
,; Revue hebdomadaire {i\ octobi'e;. —
M. Aurédien Larivière siguah' deux ouvrages peu
l'.innus de David d'.Vngers, conservés à Verneuil
laire) : un bas-relief sculpté pour lo tombeau du
comte Louis de l-'rotté' et do ses compagnons fu-
sillés en 1800, et aujourd'hui caché dans une cha-
pelle de l'église do la Maileleino; el une stèle coni-
mc'morative du duc d'Enghii-u et du duc do Itorry,
i|ui se trouve dans la crypte de l'église Saint-
Nicolas.
— Oud-Hollond (PK)!, 1" trimestre . — L.irt
hollandais ilans les musées de prorince en
yraiiie, (lar le D' .\. Ihedius.
Le D' llredius [uiblie une piviiiièrc série de ses
miles prises dans les musées français. Suivons
avec lui l'ordre iilphabi'liquo :
.Vbbeville. — .Vu muséo : dessins A la plumo do
\V. van do Velilo el do quvlqui s autre» llollau<l,iis.
l'n l'a^snge d'Italif avec ligures mythi>logii|ues
signé //. Uretiil'crch. Ao lOM. l'n Uroupe de
famille, voisin do Nelscher, qui csl, saus aucun
doute, dc.laci]uca de Itouro.
(1) V. Chronitive du aoftt in08, p. 280.
288
LA CHRONIQUE DES ARTS
iJans la maison léguOc à la ville par lioiicUcr
du J'erlhes, un très grand Combat naval, signé
P. van Soost (M. Brcdius ne connaît qu'un autre
petit tableau de cel artiste) ; un Tableau de genre
par Nie. Knupfer. Dos l'oissons do P. van
Noorl; un cliarinant tableau, Oiseaux morts, par
Biltsius, sigiK' J. van cl' Bill ; plusieurs Moii]]jcrs ;
un Combat de cavalerie jjar l'alaniedes Pala-
laedesz ; un Sacrifice d'Abraham par Jacob Pynas
ou un autre rléve de Laslnian ; deux bons por-
traits de 11. Koets, très voisins de Ter Borch ; un
tableau, Paysans et vaclies, faussement signé
Wijiiants, qui est dans la manière de P. dcBloot;
un Incendie dv li. van Troyen ; un P. Vromans
faible; un bon Lucas van l'dcn, Paysage avec
vaches ; trois tableaux de Withoos, dont un petit,
qui vaut un Marseus, signé .1/. Withoos fecit
167i< ; un tablerai de genre avec deux figures, dont
un liomme casqué et cuirassé, qui est un bon
Egbert van Heomskerck ; une bonne Marine, mal
restaurée, signée J. Peters ; un très curieux
Paysage avec de bonnes figures, dans le genre de
Pi. A". Vrics, mais signé A. D. Larme (A et D
réunis) ; ce tableau rappelle aussi de bons K. Mo-
lenai'T : une bonne copie (du xviii' siècle) d'après la
Famille de musiciens de Metsu au Mauritshuis ;
un joli Portrait de peintre, l'artiste tenant sapa-
lutte d'une main et de l'autre un tableau, dans le
genre d'un Mieris ; une Marine sur une côte
indienne, peinte comme un llendrick Vroom ; une
Marine encore plus grande, représentant un vais-
seau de guerre, avec la date 10.0 sur un des pavil-
lons, rappelle aussi Vrocjm le vieuï ; une Nature
morte par Pietcr Glaesz dans la manière de Heda;
un tableau représentant Saint Jérôme avec le liou,
en largeur, de composition analogue à celle de la
gravure de van Vliet d'après Rembrandt (une
vieille copie au musée d'Aix-la-Cliaijelle ; le tableau
d'Abbeville est meilleur, bien supérieur ; ou no
pourra le juger qu'après un nettoyage); un Jeune
liomme entre une jeune et une vieille fem^ne,
signé /. M. Molenaer ; une œuvre faible de
Meerhout dans sa manière brune : Vue de Gor-
kum ; un faible Jan Steen (copie '?); deux tableaux
ronds, Jeunes gens riant, do l'atelier de Fr. Hais.
Amiens. — Dans le Musée do Picardie, un
superbe tableau, signé Abr. von Beyeren (n" 211,
Poissons, avec une jolie vue de mer et des ligu-
res ; un portrait avec l'inscription : Christophe
Colomb. F. Bol, pJit [sic!]; un autre portrait
par Bol (■?), avec un entourage de Heurs par Se-
ghers (:'), combinaison impossible ; im tableau
récemment acheté : Sainte Famille, avec Elisabeth
et le petit saint Jean ;'i côté d'une table avec divers
olijets de nature morte, œuvre de Uttevvael, qui
est supérieure aux cinq tableaux du maître suc-
cessivement achetés par le Rijksmuseum d'.-Vms-
terdam. H. Bredius ne trouve pas de signature
dans le n° 9t5 : Cuisinière hollandaise, signé, d'a-
près le catalogue, G. Dou, 1638; Jésus et Made-
leine, par Jac. Jordaens, serait signé, d'après le
catalogue, Z. 10 K. Junior, i6'50. M. Bredius u'est
pas sur que le tableau u° 243, signé Joseph de
Bibera, Naples, 165-1 (eu francjais, sic), soit posi-
tivement de ce maître, malgré des parties dignes
de lui, mais le croit sûrement d'un maître espa-
gnol ; le u" 247 pourrait être un Velazquez authen-
tique, mais très eudommagé ; le n° 16G, portrait
allégorique d'une dame hollandaise, signé G. de
Lairesse p 167 1, n'est pas, comme ou l'a dit, le
portrait de la comtesse Maria van Kleef, épouso
de Henri I" de Bourbon ; le n" 278, Médecin de
village, est un joli Téniers de la dernière période ;
le n» 306, un him jjorlrait (pourquoi d'un ■■ bourg-
mestre » ?), signé Aetalis 31 anno 162')., W. van
der Vliet fec\ et le pendant >. La Dame du Hiurg-
mcstre », Aetatis 20 Anno 1625 sont des ouvra-
ges de Mieievelt.
Le Buveur, n" 371, attribué à l'école flamande,
pourrait être une o-uvrc française de l'école des
l.eiuiin, comme l'avait indiqué M. Oonse avec les
mêmes réserves.
Les meilleurs Hollandais se trouvent dans la
salle des frères Lavalard do Roye ; on y voit des
o'uvres de Bega, Bercklieyde, Brckelenkam (ua
Atelier de cordonnier particulièrement remarqua-
ble, signé Q. H. 1651) et deux paysages d'A. van
den Groos, datés 1663 et 1655 ; puis un Groupe de
famille dans un paysage, attribué à A. Cuyp,
avec vraisemblance ; le n° 8, attribué à Jacob
Gerrit.sz Cuyp, pouri'ait bien être aussi une œuvre
du premier temps de son fils, A. Cuyp, c'est le por-
trait, tout à fait charmant, d'un adolescent.
A citer encore : un Everdingen ordinaire ; un
beau Portrait d'homme de Govert Flinck. signé
et daté 1042, au quart de grandeur njturelle, vu
jusqu'aux genoux ; une Artémise d'Aert van Gel-
der, très peu agréable par le visage, mais avec une
jolie lebe gris d'argent.
Peu de musées renferment autant de bons van
Guyen : un seulenieut sur cinq (le n" 16) est insi-
gnifiant ; le n° 13 Départ pour la pèche, daté 1655)
est un de ses plus parfaits chefs-d'œuvre, qui rap-
pelle un tableau du Mauntshuis, daté aussi de
16.").'., mais qui le surpasse encore de beaucoup ; le
n° 14, de 1644, une Tour au bord de l'eau, est dans
sa manière brune (1) ; le n° 15, aussi de 1655, est
une Vue de rivière magistralement peinte, peuplée
de voiles. Le n° 12, Port de Dordrecht, daté de
1631, est presque un tableau de genre à cause de
l'importance des figures.
De Ivalf, une Cuisine, avec un eft'et de clair-
obscur très fiu et d'excellents objets de nature
morte et deux figures se détachant sur le fond
obscur. De lui aussi le n" 19, nature morte un peu
sombre (plat d'argent, gobelet d'or, cristaux, por-
celaines, sur un tapis de Perse remarquablement
exécuté;, et un troisième: Cuisine.
Le n" 21 est attribué sans raison à Kobell, que
le catalogue ortographie Rebelle ; c'est probable-
ment un J. van Kessel.
Deux Lingelbach ; deux bons portraits de Maes,
du dernier temps, l'un daté 1670; un Mierevelt de
premier ordre, daté de 1611.
Le n° 27 représente une jeune Lectrice dans un
salon du xviu' siècle. Cette œuvre française est
attribuée à Fr. van Mier'.s 1
Le n* 28, placé trop haut, n'est pas un K. Mo-
lenaer. Le Mumniers signé et daté 1661 (n° 29) se
fait remarquer par des figures très finement faites,
mieux qu'à l'ordinaire.
Un charmant Effet d'hiver, d'Aert van der Neer.
: 1 Nous nous d mandons si cette « manière
brune ■■ ne proviendrait pas de la transformation
normale du vert eu brun. Ne pas oublier qu'Hou-
braken, un demi siècle après la mort de van
Goyen, expliquait le cliangeiuent, déjà effectué en
partie, par l'emploi du bleu de Harlem dans les
verts. Ce bleu s'évapore très rapidement. — E. D.-G.
ET DE LA CURIOSITE
389
Un Buveur ih: la dffuii'i-e t'poque d' Adr. van Oolade.
h' Intérieur île paysons, avec son cliarniant fais-
ceau de liiiiiière entrant par une porte, ressemble
à un Wyck, mais il est s\i;né Egber van der Poel.
Trois Poelonburg et un charmant Pynackcr.
Puis vient un joyau d'un peintre rare, Salomon
Bombouts : le n» 37, qui porte son monogranimei
représente une plage avec dunes, pêcheurs, cava-
liers, bien dessinés et d'un ensemble charmant.
Haut. 17 c, larr,'. 22 c.
Dix ouvrages attribués 'a S. Ruysdacl. Le n" 45
est un bon ouvrage desonfils Jacob-Salomonsz van
Kuysdaël. Le n» 46 jiarait être un Nolper. Le n° 44
pourrait être une manne de van Goycn. Le n° 39,
Vue de rivière avec voiles, nombreuses figures et
excellents bestiaux, est un de ses tout meilleurs
ouvrages. Le n° 38, un ])0u brun, est un Village
sur une rivirre avec effet de soleil couchant. Dans
le n° 41, jolie T'we de rim'ère, très bien peinte avec
voiles lointaines et ville à l'horizon, le ciel est par-
ticulièrement joli. Ij' n" 43, Village nu bord de
l'eau, est encore un excellent exemplaire de l'ar-
tiste, avec un effet qui fait penser à llobbcma.
M. Brcdius passe devant un Saftloven et un
Soolmaker pour s'arrêter devant une Halle de
chasse do Dirck Stoop. Les n<" 51 et 52 ne sont
pas de .latob van Stry, à qui ils sont attribués,
mais M. Brcdius ignore de qui ils sont.
Puis viennent deux Swane.well (le n" 5i ne doit
pas être de lui : une Xatiire morte de Dirck Val-
kenburg; un Vcrboom (que le catalogue appelle
Adrians Verboom) ; un superbe Jau Viclors, Les
Crêpes, signé (le docteur n'a jamais vu un ouvrage
do ce maître aussi spirituellement et vigoureuse-
ment peint.
La Cicisinière, n° 08, un lin morceau, chef-d'o.'U-
vre on son genre, dans le style de Gérard Dou, est
attribué pur le catalogue au même 'Victors. M.
Brcdius a hésité un instant pour ratlriluition
entre G Dou et son digne successeur Pieler van
81inge!andt, mais il s'arrêlc à ce dernier.
Le n* 59, une Vue de rivière du dix-huiliéme
siècle, est attribué sans raison à de Vlieger. Ln
revanche, le u' GO, une Plage uv(X dunes blondes,
doit être un de Vlieger authentique. Le n° Gl, bap-
tisé R. van Vries, est un bon Klaas (Nicolas) Mo-
Icnacr.
Jan Wconix et Jan Baptist Weenix sont repré-
sentés par divers ouvrages assez ordinaires. Le
u" 05 n'est certainement i)as un WiUaerts, et cette
Cour de ferme, avec uno servante, est dans la ma-
nière de J.-B. Weenix. Lo u" GG est une bonn(;
étude de .lacob de Wit pour son Aloisc du Palais
du Dam, supérieure à uni' étmle (.' semblable du
Rijksmuseuui. La superbe Nature morte, u" 67 ,
est plutôt de van der Poel que du Sorgh. Le
Paysage (n*68; d'un » inconnu n est ccrtainemeni
de Gillis (Gillcsi Ituiubouls, avec des ligures dans
la nuinière d<' Liiigelbach ; tandis t|ue la Kermesse
in" 60), d'un auln- " luc'onnu ■> esl un joli Pietcr
Molyn.
Le musi'e d'.Vmiens a la chance de posséder un
.\driau Hrouwer authentiiiue, un Buteur, (|ui est
un i)etH chef il'iiuvre. Le u" 78 esl donné coniini'
une vieille cojiic d'après lirouwer ; maisM. Ilredius
s'est deiiiandi' si ci' tableau de buveurs, très bien
l)eint, u'esl |)aa un original.
Un tableau allribui' à tlonzalos Coques repré-
sente lexéculion de Charles 1". L'inscription en
anglais (larail niiocrvphr, jiuiiii l'univre, un pru
inf(-rieuro pour le maiUe, pourrait bien être do
lui. Le n" 82 n'est certainement pas un G. Coques,
mais un portrait de fenime de l'école de liais.
Le n° 83 n'est pas un Craesbeck, ma's une œu-
vre du XIX' siècle. Le Buveur n» 84, plein d'expres-
sion, est un charmant Craesbeck, très voisin d'un
Brouvver. Le n° 85 peut aussi être un Craesbeck,
voisin do Téniers : il représente un jeune homme
qui lit une lettre. Le n" 80 est pi'obablcment du
peintre qui, dej.uis ([uelques années, d'après les
deux portraits du musée Plantin, est appelé le
pscudo van do Venne. L'autour reviendra sur ce
peintre, dont la France possèJc plusieurs ouvrages
sous les noms les plus divers. Il y avait de très
bons morceaux de lui à la vente Lenglari à Bijs-
sel ; leur propriétaire les attribuait à Cracsbeeck.
L'auteur ne connaît en Hollande qu'un ouvrage de
ce peintre, un .ffrmi/e. que Iloogendijk avait ex-
posé, il y a quelques années, sous le nom de
Breughel ! En léalilé, les œuvres de ce peintre
ressemblent moins à van de Yonne qu'à Craes-
beck. Il peignait surtout des cabanes de paysans-
des figures isolées ou des groupes, parfois des su"
jets bibliques, des tailleurs de pierres; un de ses
ouvrages, de grande dimension, un Patinage, fut
envoyé à l'exposition Rembrandt, de Londres, comme
un Rembrandt I II est peint dans une couleur
transparente, d'un ton biun, avec des ligures ca-
ractérisées qu'avant peu tout le monde leconnsi-
tra. Lo musée de Gtettinguo possède ui o œuvre de
sa main. Il y a à Schwerin, sous le n" VJC, une lia-
taille de inendiunts avec un monogramme peuclair-
qui pourrait être/'. V. B. L'auteur connaît de ce
peintre une cin([uanlaine de tableaux, mais celui
de Schwerin seul est sigué. Parfois ses (igures
sont grandes, avec une expression caricaturale,
dans le gcnro de Brouwer, quelques-unes dans une
gauime brune 1res légèie, d'autres avec des cou-
leurs très Iranchées. Les autres ouvrages sont plu-
tôt dans un ton généralement brun.
La Trte de vieillard, n' 90. parait être un van
Dyck authentique du premier temps. Lo n" 02,
(iibier mort, est un très bon .loanncs Fyt, signé.
Le n° 03 porto aussi la date lc>56. Le u- 04, Cotn-
piignie galante, atlribui'e à tort à Dirck liais, est
un Pietcr Codde authentique.
Deux portraits de Fr. Hais. Naturellement,
l'Homme au grand chapeau n" &'>) est un « bourg-
meslro ". Lo n* IHi, Professeur de l'Cnicersitt' de
f.eyde, coifTi' d'une calotte, porte le monogrummo
do Hais. Placé trop haut! Les deux sont du der-
nier temps, avec leurs ombres noirâtres. M. Rri'dius
no se rappelle \n\a avoir vu lo n' 97, attribué ;\
Frans liais le jeune. Le catalogue range Hais dans
'.'école I. Ilamanile » !
Il faut signaler encore un excellent Paysage
ir 113 de Téniers, empreint d'un vif sentiment do
nature et très supérieur à ses Intérieurs. C'est
un chàliau entouré d'arbres, avec deux petites fi-
gures. Le contrasiu du ciel et des arbres sombit-s
est superbe.
Parmi les •• inconnus », l'auteur cite un bon
Paysage w lïL, qu'il attribue i\ J.-Fr. Millet.
Li> Mans. — D'après lo caluloguc de ce niusé-o,
ipiuln' peintures, dcuit une de Philippe de Cham-
pagne et une do Itcstoul, furent pri.scs au musée
en 1817 par un >'uré' ot tninsporlées l'i ri'gljse de
La Couture, où elles sont encore !
I.i- musi'e renferme quantité do Priniilifs iln-
liius <lu MV et du xv siècle, fne Présentation
290
LA CHRONIQUE DES ARTS
au Ttrnple, allribiitc ;'i 1' « école de Lippi », est
signée : Luce opus. M. Bredius se demande si l'au-
teur de ce lableau ne serait pas Luca Signorelli, en-
core jeune. Le n" IW, Sainte Famille, lui rappelle
l'intui'icchio.
Le 11° 'i'.<, Enfants donnant à manger à un
houe, est un F. I'hjI autliontiiiue : M. des Tombe,
à La Haye, possèile un ouvrage do ce genre. Le
Portrait de femme in" 109), dont la signature est
fausse, est attribué à A. Cuyp, et l'autour ne
trouve rien à dire contre l'attribution.
Les Franken sont représentés ]iar un Passage
de la Mer Houge (n" l'ii). Mais le n" 140, L'Age
d'or, est d'Abr. Piloemaert. 11 a été grave.
Le Portrait de femme, u» 1G5, est attribué à
AlexisGriiuoux.iK-à lîomonten 1G80, mort en 17'iO.
C'est une copie du iiortrait peint par Rembrandt
d'après .sa S(eurKlisabetIi, conservé dans la collec-
tion Cook, à liicbiuond (1). Le n» 173 n'est pas un
Egbert lloemskerck, mais une copie d'après un
Téniers, V Alchimiste de l'Ermitage. Le n» 183,
Portrait d'homme, par K. du .Jardin, demande
une réiiaration urgente.
Le musée po.?sède deux superbes Kalf : le plus
ancien, daté 16'i:3, n'est pas (ncore aussi sombre et
noir que ses œuvres récentes ; il renferme, entre
autres objets, un llacon d'argent avec chaîne, d'un
ton jaunâtre, qui fait penser aux objets d'argente-
rie des natures mortes si rares de Rœstraten. (Nous
nous permettrons d'objecter à notre savant con-
frère que les peintres du xvii» siècle, comme les
autres, et dans les natures mortes plus qu'ailleurs,
cherchaient à traduire aussi fidèlenienl que pos-
sible l'éclatante couleur des Heurs et des fruits, la
richesse do l'or, la linessc exquise de l'argent, et
qu'ils seraient bien surpris de se voir attribuer
aujourd'hui certaines déviations de tons qui pro-
viennent du vernis, ou des dessous qui ont re-
poussé, ou de transformations purement chimi-
ques.)
Voici maintenant le plus grand ouvrage de Kalf
que connaisse l'auteur : une superbe toile de
2 m. de haut sur 1 m. 60. L'auteur décrit ce tableau
longuement et avec enthousissme. Il cite un ta-
bleau de ce genre à Schwerin.
Le n" sac, un Suint Jérôme montrant du doigt
une tète de mort, est une des très nombreuses ré-
pétitions d'un original qui n'est pas de Q. JÏassys.
Le n' 243, Communion de saint Jérôme, n'est
ni de Murillo ni de son école; de loin, il tait un
peu penser à Eibora.
Le n° 261, Saint Jean dans le désert, n'est pas
un Poelenburg, mais un Haensbergen ou un van
der Liesse.
Le n» 281 est un charmant Jacob van lluysdael
du tout premier temps du maître, mais, hélas,
très endommagé.
Le n° 384, attribué à « Rambrandt de Genitzen,
dit van Ryu » (évidemment, Genitzen est une mau-
vaise transcription de Gerritszoon) est une copie
d'après un des portraits des premiers temps, coiffé
d'un chapeau. Les n" 291 et 292, Paysages, ne sont
(Il 11 est dommage que l'auteur ne donne aucun
renseignement sur l'exécution de cette copie. La
facture à la fois molle et franche et la couleur
fraîche de Grimoux sont si reconnaissables, qu'on
pourrait savoir facilement si la copie ne serait pas
de Griinoux, ce qui expliquerait la fausse attri-
bution.
pas de Schoewaerlz [sic], mais de lioudcwyns avec
des ligures de Bouts. Le Joueur de mandoline
(n° 302/ de Téniers est une ancienne copie; mais le
n» 'MZ, Scène de cabaret, est un Téniers aulhcnti
iiue, d'une belle exécution large et libre.
Si le charmant Snint Jean êcr,vant V Apocalypse
est vraiment de Valciitin, on doit considérer cette
lieinture comme son miillcur ouvrage.
Parmi les ■■ inconnus •>, le n" .337, un Savant
examinant un serpent dans de l'eau forte [sterk
watcr signifierait-il aussi alcool'.) doit être un
Torenvliet. Le n° 307, un Homme qui rit et laisse
un enfant boire dans un " verre à énouer .. a tout-
à-fait l'aspect d'un Adr. Brouwer du dernier temps.
Le n° 47^, Portrait d'un jeune homme, est certai-
nement do van der Ilelst, mais il rappelle .Janson
de Ceulcn. Quoiqu'il ne soit nullement de Rubens,
le n° 473 est un superbe portrait d'homme, plein
de caractère et largement peint, de réco:e flamande.
Pour liuir, l'auteur cile une bonne et fine peinture
de basse-cour [lar C. Saftleven.
— M. K. (). Meinsma publie une intéressante
étude sur la belle église de Sainte-Walburge,
fondée à Zuplilen au onzième siècle.
— M. K. \V. Moes ayant trouvé dans le plus ré-
cent numéro de la Feuille d'archives {Archiiien-
blad) d'Anvers, dirigée par M. F. .J. van den
Branden, une série d'inventaires de ventes de ta-
bleaux faîtes à Anvers au 16' et au 17' siè;le, en
a extrait ce qui se rapporte aux artistes hollan-
bais, en y ajoutant des notes explicatives. Malgré
labrièvelé des descriptions do tableaux, cette liste
ne sera pas sans utilité pour l'histoire de l'art.
— Sous le titre : Courtes notes, M. P. Haver-
korn van Rijsewijkijublie des documents nouveaux
sur Hans ou Jan van de.Velde et son fils Jan van
de Velde ; sur un portrait de Gilles dllondekœler
et de sa femme, par Abraham de Vries, cité dans
un acte notarié; sur Willem van do Velde le jeune ;
sur Reinier liais, Gornelis Kick et Willem Schel-
links.
O Die Kunst unserer Zeit (XIV"année,9' livr.).
— Étude de M. F. von Carnap sur le peintre de
scènes de genre Ferdinand Max Bredt iportrait
et 22 reproductiors).
(Livr. 10, 11 et 12';. — Fascicules consacrés aux
expositions de Munich — Palais de Cristal et
Sécession — : étude par M. F. Lehr. accompagnée
de nombreuses et belles reproductions hors texte
et dans le texte.
BIBLIOORAPHIB
Le Style dans les Arts et sa signification his-
torique, par Louis Jugl.iii. Paris, llachelte-
Un vol. in-16, 426 p.
C'est un livre très médité que celui de M. Ju-
glar, et l'on s'tn voudrait de le résumer et de le
juger en une courte note. L'auteur a recherché
quels enseignements l'art donne sur le passé. Ce
problème supposait de nombreuses questions d'or-
dre historique et philosophique. M. Juglar ne s'est
refusé à aucune, et peut-être est-ce là ce qui donne
à son ouvrage, d'ailleurs plein de choses, un as-
pect un peu touffu et un caractère uu peu- abstrait.
ET DE LA CURIOSITE
231
Il faut louer du moins la force d'analyse de M. Ju-
glar, sa logique et son dcsir de ne laisser dans la
suite de ses déductions aucun point obscur.
Après avoir montré que l'iiistoire pouvait atten-
dre de l'examen des arts une contribution pré-
cieuse, M. .luglar s'est demandé quels ordres de
faits il était besoin de considérer dans l'art pour y
découvrir un intérêt liistorique général. Il laisse
donc de côté, délibérément, tout ce qui a rajiiiort
aux artistes, pour s'altacbor seulement aux arts,
plus exactement à ce que les arts ont de commun
à une même époque, aux écoles, au style. Le style
est l'élément arlislique et historique de l'art ; il
représente l'esprit d'une époque, c'est-à dire les
idées directrices ot dominantes de cette époque.
On reconnaît ici l'inlluence de la métbode de 'l'aine
et M. .luglar en fait bon usage. Poursuivant
sa di'monstialion, il conclut que l'art — la réali-
sation du beau — étant le langage par où l'esprit
d'une époque se résume le plus librement, csl.riclic
de renseignements, et que, d'autre part, le style
d'une époque présentant la synthèse des idées
d'une époque, est à un haut degré représentatif
des temps et par là tout partieulièrement précieux
à l'historien.
Sans apprécier tout le livre de M. Juglar, il
semble qu'il y ait deux points principaux à retenir :
M. Juglar pense que l'historien ne doit pas se
contenter do ramasser des matériaux, de collec-
tionner des faits, en un mot de prendre des notes.
Si ce travail est méritoire et indispensable, il n'est
pas le sei:l. Il faut (jue. sans se hausser un peu
naïvement à des généralités hâtives, l'historien ait
cependant la vigueur d'esprit nécessaire pour con-
clure, p'jur tirer dos idées des faits; à ce point de
vue, les coiisiil('rations s'appuyant sur le stylo
d'une époque ont leur valeur. Sur ce premier point,
l'idée (le M. .luglar est intéressante et sa conclu-
sion, d'ailleurs très modérée dans la forme, nous
semble légitime. Mais un scrupule nous reste. Si
le style nous renseigne évidemment sur une époque,
ce renseignement est-il aussi général que ^I. .luglar
le pense, et est-ce bien 1 histoire tout entière c]u'il
interprète'.' Qu'il y ait quelque liaison entre une
époque et l'art qu'elle jjroduit, rien do plus certain ;
mais que cet art exprime cette époque, voilà qui
est plus douteux. La formule souvent admise que
1% littérature est l'expression d'une époque est
conli'stablo. La littérature est surtout rexi)ression
de l'état d'esprit des littérateurs; de nu'me le stylo
est surtout l'expression de l'é'tat d'esprit des ar-
tistes et d'une minorité. Les enseignements cpie
riiistoiro devra à la considération du stylo dans
l'art seront certainement importants; nuiis iieut-
êtro serait-il imprudent d'eu tirer des conclusions
trop générales. M. .luglar n'a pas dit qu'il consen-
tait à celle imprudence, mais il n'a pas dit non
plus qu'il la réprouvait.
A. C.
Traitô pratique d hôliogravuro on croux, sur
zinc, au bitumo do Judèo, jiar le cnpilaine
A. UiiiKni;. l'ans, C.li. Meudel, éilitour. In vol.
in-8», IH',' p.
I.o genre d'Iiéliogruvure sur/inc dont il est ques-
tion dans cet ouvrage est surtout utih' i\ la repro-
duction des dessins au trait, it, comme coux-ci
doivent être exécutés spécialement dans ce but,
ce procédé, jirécieux par su lldélilé, et qui a lu
grand avantage de no pas uéccsaiter linlurveution
de la chambre noire et de l'objectif, toujours
quelque peu déformateur, ne pourra pourtant guère
être utilisé que pour les cartes, plans et dessins
inlustriels. En principe, une planche de zinc,
recouverte de bitume de Judée sensibilisée, est expo-
sée à la lumière et développée à l'essence de térében-
thine, selon la méthode employée en photogravure.
L'acide mord ensuite très légèrement les traits
du dessin, seuls mis à nu par la térébenthine.
La nouveauté de ce procédé est que cette planche
on creux n'est pas tirée à la presse entaille-douce.
On remplit les tailles d'un corps gras, et les parties
du zinc qui ne doivent pas retenir l'encre sont dé-
capées et gommées, en sorte qu'on obtient une
véritable lithographie sur zinc, qui se tire comme
un dessin sur pierre, mais qui est de beaucoup
plus fine que ce dernier, plus exacte, et qui permet
des repérages d'une grande précision.
L'auteur a expliqué avec tant d'ordre et de
clarté la pratique de ce procédé, qu'il peut être
employé, semble-t il, avec succès par les moins
expérimentés.
Manet und sein Kreis, von J. Meier-GraefB.
Berlin, J. Bard. In-IG, 60 p. av. 9 grav.
Der moderne Impressionnismus, von J. MEixa-
GiiiEFE. Berlin, J. Bard. In-lU, 67 p. av. 7 grav.
et 1 planche en couleurs.
Auguste Rodin. von Uainer-Maria Rilke. Berlin,
,1. Dard. In 10, 73 p. av. 8 grav.
Die Maler von Montmartre, von Erich Klos-
sowsKi. Berlin, .1. Bard. ln-10, 79 p. av. 9 grav.
et 2 planches en couleurs.
Ces quatre volumes appartiennent à une nou-
velle et charmante petite collection de monogra-
phies artistiques, intitulée Die Kiiiist et publiée
sous la direction de M. Richard Muther, auteur
d'une excoUeule Histoire de la peinture au
xix* siècle. Toutes '.es éjjoques et toutes les formes
d'art sont abordées, dans ces courtes mais subs-
tantielles études, avec un impartial éclectisme.
Toutefois, les quatre monographies cousacrécs jus-
qu'ici à l'art français ivol. 7, 10, 11 et 15 de la col-
lection) traitent exclusivemonl de notre écolo mo-
derne. Kt co n'est pas, d'ailleurs, un signe négli-
geable que l'attention apportée, à l'étranger, aux
manifestations les plus libres de notre art franeais.
M. J. Meier-tiraefe a étudié le mouvement
impressionniste dans deux do ces ouvrages. Dans
le premier, il en établit les origines avec Dela-
croix ; en montre lo développement avec Manct.
dont il étudie tout«s les œuvres marquantes, puis
avec son école: Guys, Cézanne, van Gogh, Vuil-
lard, Bonnard, etc., enlln uvec Degas et C'Jaudo
Mouet, auxquels sont réservés des chapitres spé-
ei.iux, avec Renoir, Pissarro, etc. Le second volume
ist consacré aux néo-impressionnistes : .*<eurut,
.'>ignac, van Ryssclberghe. aux impressionnistes
japonais ot à leur iniluenco sur notre érole par
l'inlermédiairo des tioncoiirt, » Tiuilousc-ljiulrec
et M Paul (iaiiguiu. L'ensemble forme un bon
résumé, bien doouDieute, d« l'histoire do notre
peinture •• inodirnisto >■. H est illuslii^ do fa.;on
non moins instructive, do bonnes r.'productions
hors texte d'après Delacroix, Manot. Degus, Mo-
net, Renoir, van Uyssolborgho, llaruuobou, Tou-
louse-Lautrec.
M. Erich Klosso\v«ki a. donné uu aupplémenl à
293
LA CmiONIOUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
celte liisloire en écrivant sur l'art spécial do Mûnl-
marlre et l'école sortie du ClialNoir — Willette,
Steinlen, Toulouse-Lautrec encore, et Léandrc — des
chapitres pittoresques, joliment illustrés en noir
ou en couleurs de reproductions de dessins :'i la
plume ou de tableaux.
Le volume consacré à Rodin est un des meilleurs
et des mieux réussis de la collection. On y trou-
vera résumée très complèlimont l'histoire de toute
l'ieuvre du scul])teur, accompafînée d'un choix ex-
cellent de reju-oductions : portrait de l'artiste d'apWs
une curieuse photo;,'raphie d'un amateur américain,
Vllomme au )icz cassé, l'Af/e d'airain, le JSaiser,
le Iluste de J.-P. Lawens, les bourgeois de Ca-
lais [indiqués à tort comme exécutés en marbre!
et le Baiser.
La première et la dernière de ces monographies
sont, en outre, complétées par la liste complète des
œuvres des artistes étudiés, avec la date d'exécution
et l'indication des collections où elles se, trouvent
actuellement.
Ajoutons enfin un éloge spécial pour la présen-
alion vraiment artistique do ces petits volumes,
d'une jolie typographie, d'une ornementation de
bon goût, élégamment cartonnés et dorés en tête
et qui, néanmoins, ne dépassent pas le prix mo-
dique de 1 mark 25.
A. M.
Chi-islian Sr.iiEr.Ei;. — Elfenbeinplastik seit der
Renaissance. Leipzig, Ilermann Secmaun Nachf.
s. d. [11103]. In-8», 144 p. et 125 lig. iC'.oUecliun
des Monographien des Kiinstgewerbes).
Il y a dans l'histoire de la sculpture sur Ivoire
deux périodes principales en dehors desquelles cet
art n'a presque pas été cultivé : le Moyen âge et
l'époque du style baroque, c'esli-dire le xvii" et
le xviir siècle. Si la première de ces périodes a été
depuis longtemps étudiée, la seconde a été jus-
qu'ici laissée de côté, ce qui ne saurait surprendre,
vu le peu d'intérêt artistique que présentent géné-
ralement les pièces do cette époque, où une indé-
niable habileté technique ne saurait faire oublier
la préteniionel le mauvais goût.
M. Christian Scherer a entrepris de réhabiliter
cet art, devant lequel les érudiis avaient jusqu'à
présent i-cculé; et il était juste que cette œuvre fut
menée à bien par un savant allemand, car c'est
surtout en Allemagne que la sculpture sur ivoire a
été pratiquée au xvii' et au xviii' siècle.
Dans un premier travail, dont nous avons rendu
compte ici même il), M. Scherer avait retracé les
biographies de quelques-uns des ivoiriers baroques
les plus connus, comme Ignaz Elhafen et Balthazar
Permoser. Cette fois, il a coordonné ses recher-
ches et il étudie 1 histoire générale de la sculpture
sur ivoire, non seulement en Allemagne, mais en
Italie, en France, dans les Pays-Bas, dans les pays
Scandinaves et en Espagne. Il nous fait, do plus,
assister aux tentalives d'un renouveau dans l'art
de l'ivoire, qui se manifeste principaleuienl en
France et en Allemagne depuis quelques années.
(1) Studien zur Elfenbeinplastik der Baroch-
xeit (y. Chronique des Arts du o septembre 1898,
p. 270).
L« chapitre relatif à la France est lun des plus
courts, et il juste titre; cependant, l'auteur aurait
pe>it-étre dû donner des renpeignemenls plus pré-
cis et plus détaillés sur certains artistes, les .laillot
et les Rosset, par exemple.
.I.M. V.
NECROLOGIE
C)n annonce la mort, à la Garenne-Colonibcs, du
lithographe Pierre -Alphonse Audibert, né à
Montpont-sur-1'Isle, membre do la Société des
Artistes fram.-ais. Titulaire d'une médaille de
3" classe en 18!)!, de 2- classe en 1893, il obtint
une médaille d'argent à l'Exposition universelle
de 1900.
Au commencement d'octobre est mort à Dresde,
à l'âge de soixante-quinze ans, l'architecle O. Mo-
thes, (jui se fit connaître non seulement comme
constructeur, mais encore comme historien de
l'architecture.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
4' Exposition de la Société des peintres-
lithographes, galeries Durand-Paiol, 16, rue
Laffitte, du 3 au 14 nnvembre.
1" Exposition artistique permanente (peintures,
aquarelles, pastels, gravures, lithographies,
céramiques , à la r.Ddiuiére, 18. rue Saint-Lazare,
ju.squ'au 31 janvier l',i04.
Exposition de peintures et dessins de Paul
Gauguin, galerie Vo'.lard, 6, rue Laffitte, jusqu'au
28 novembre.
Exposition de tableaux de 11. Albert Lebourg,
galerie Rosenberg, 38, avenue de l'Ojiéra, du 10 au
30 novembre.
Exposition de peintures de MM. Auglay. Bétrix,
Deltombe. Grass-Mick, Jfletzinger et Muller,
galerie Weill, 25, ru& Victor-Mussé, jusqu'au
30 novembre.
Exposition do tableaux de fleurs et de fruits,
à l'Exposition des chrysanthèmes. Serres du Cours-
la-Reine, jusqu'au 11 novembre.
Exposition de pointures, aquarelles et dessins
de M. P. Magne de la Croix, chez Clovis Sagot,
40. rue Laffitte, du 9 au 2.") novembre.
Province
Lorient : Exposition générale internationale.
Étranger
Berlin : Exposition de la '< Sécession » (dessins
et gravures].
Bruxelles : 10' Salon annuel du <■ Sillon » au
Musée moderne.
Londres : Exposition de gravures de Whistler,
dans les galeries Obach, HiS, New Bond Street,
jusqu'au 6 décembre.
L'Imprimeur-Gérant : André Martv.
Paris. — Imprimerie de la Gazette des Bea' x-Arls, 8, rue Favur
N- 35. — 1908
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2« Arr.)
14 Novembre^
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE L-\ CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gjzette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. l'Union postale) 15 fr.
I-.0 ISTuméro ■• O fr. 2B
PROPOS DU JOUR
'i, n'y a plus qu'une voix aujour-
d'hui, en France, |)Our réi-lamcr la
(lél>nse de nos ]iaysagcs. Mais les
mesures pratiques sont lentes ;i
venir. Une proposition de loi, dé])Osée ii la
Chambre il y a déjù quelques mois, est en-
core à examiner. Et, tandis que les amis du
paysage unissent leurs iirotestations et leurs
clîorts, la Réclame, rcino clinquante du
monde moderne, continue d'étaler ses écri-
teaux, de barioler plaines et montagnes, et
d'ontromAlcr aux silos les plus recueillis la
bizarrerie de ses affiches.
N'oioi ]iourtant un exemple bon à iirouver
que la réclame n'est jias invincible. Il nous
vient delà Suisse, riche en paysages, et abon-
dante on Ijiscuits, chocolats et confitures. A
l'expérience, elle a jugé ses })cautés naturelles
jilus dignes encore de i)rotcction que ses ))ro-
duits nationaux. Un citoyen zélé, habitant
les rives du lac Léman, a fait circuler dans
son canton une circulaire protestant contre
les abus de la i-éclamo. Six mille signature»
ont attesté qu'elle exprimait l'opinion do
tous. Un jirojct do loi vient d'élro voté en
|iremiérc lecture au grand Conseil vaudois, et
l'on espère (pi'il sera adojdé dans un second
débat.
L'économie de la loi nouvelle est fort sim-
])le. V'.Wc tlistiiiguo cuire les afiichcs sur jia-
pier et les afiichcs pointes. Los premières
sont soumisos à un droit très moilesle ; les
secondes paient un droil beaucoup idus fort;
les unes et les autres peuvent cire apposées
sur les murs do chMure, sur les liàtimonts,
sur les obstacles existant déjà. Mais si l'afli-
cho est placée au-dessus dos odiQcos, ou aur
des supports indépendants, l'autorité peut in-
terdire l'affichage, dans fous les cas où elle
juge qu'il est nuisible au paysage. Il y a là
une initiative digne d'être notée, et il est à
souhaiter qu'elle éveille chez nos législateurs
le désir de mesures qui ne soient pas seulement
des manifestations platoniques.
Le violent amour des Allemands pour leurs
antiquités vient de s'en prendre, cette fois, à
la liello l'ontaine de Nuremberg; on lui a fait
subir le mémo traitement qu'à l'autel Paum-
gartner do Diirer : restaurée d'abord et mo-
difiée en l.''.S7, puis en 1.S-JI, on l'a de nouveau
transformée pour lui rendre son aspect pri-
mitif, puis onluniinéc d'cr, de rouge et do
bleu; elle apiiarait maintenant rutilante et
neuve pour la plus grande joie des archéo-
logiics allemands.
A Paris, d'ailleurs, nous n'entendons guère
mieux le respect des «ruvrcs d'art. On sait
comment furent traitées, lors des fêtes russes
en 1S97, les statues do bronze de nos places
publi(iues : on les badigeonna d'un enduit noir
et brillant en vue île leur conférer un éclat di-
gne des circonstances. La Ville de Paria est
restée fidèle à ces pratiques : les bas-reliefs
sculptés à la façade du palais de la Légion
d'II.innour viennent d'être revêtus d'une cou-
che do blanc de céruse destinée à leur don-
ner l'aspect du marbre. Kt l'on s'indigno —
avec raison — quand on rencontre, dans une
église de campagne des sculptures du Moyen
ùgo encrassées par le badigeon. Le service
des lteaux-.\rts île la Ville do Paris est aussi
barbare, en fait d'esthétique, que le dernier
Conseil de fubriipio do village.
Ô9i
LA CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
**^, On vient do plaider dans la galerie des
Bustes, au Sénat, un iiiisto de M. Challemel-
J^aL'oui', œuvre de M. Anionin Mercié.
:(.*« Le 8 novembre a été inauguré à Saint-
Just-en-(jtiaussée (Oise) un monument aux frè-
res iraiiy, iiMivre du sculpteur Ktienne Leroux
et de l'architecte Emile Ti'élat.
^** M.Warot, professeur de chant, et M. Henri
Maréchal, compositeur de niusicpio. sont nom-
més membres du Conseil supérieur d'enseigne-
ment du Conservatoire do musique et de décla-
mation (section des études musicales), en
remplacement de M. ('rosti, qui cesse ses fonc-
tions, et de M. Vicloriea Joncières, décédé.
*** La Ligue franco-italienne a remis à la
Ville de Paris le buste do IMenotti Oaribaldi,
œuvre du sculpteur italien Cernigliari-Mellili,
qui fut couronné à la mairie du quatrième
arrondissement le soir du départ du roi et de
la reine d'Italie.
**:)! Dans sa séance de la semaine dernière,
le comité de la Société des Amis des monu-
ments a, sur la proposition de M. Paul JMar-
mottan, adopté les propositions suivantes :
" La Société, émue des projets demutilation de la
Muette, dont la réalisatioa a déjà l'eçu un com-
menceiucnt d'exécution du côte do la rue Octave-
Feuillet, émet U voni qae la Ville de Pans ne se
désintéresse pas de la disparition complète de ce
beau parc historique, un des derniers vestiges de
l'art de Le Notre daus la capitale. Elle demande
que, pendant qu'il en est temps encore, M. le
préfet de la Seine engage des pourparlers avec le
jn-opriétaire, à l'effet d'acquérir la t'es belle allée
plantée d'arbres bi-conteuaires qui borde le parc
du lianelagh et le rond-point, dit la demi-lune, qui
en est le compléinout. Celte belle allée sauvée se-
rait tout indiquée pour être annexée au parc du
Ranelagh, menacé depuis quelque temps dans son
aspect et ses anciennes conditions d'aération et de
persjiective, par l'envahissement de constructions
à six et sept étages et par le lotissement, qui pa-
rait imminaut, du talus des fortilications. u
Dans la môme séance, la Société s'est égale-
ment ralliée à la proposition d'aménager le
boulevard des Batignolles comme le boulevard
de c.ourcelles, en supprimant le terre-plein dé-
garni d'arbres, en le remplaçant par la chaussée
et en élariiissant les trottoirs, qui seraient
plantés d'arbres.
A propos du Champ-de-Mars, l'État en a fait
l'abandon à la 'Ville de Pans moyennant cer-
taines conditions. La Ville a présenté un plan
consistant à en aliéner de chaque côté une
bande de terrain pour y bâtir, d'une profondeur
qui peut aller de 50 à 110 mètres. La Société
émet le vœu qu'il ne soit aliéné de terrains à
bàtir que le minimum autorisé.
Enfin, le président a ajourné à la prochaine
séance la question des trolleys.
:(:** A l'École des Hautes Études sociales,
16, rue de la Sorbonne, aura lieu aujour-
d'hui samedi, à 5 h. J/d, pour inaugurer une
si'-rie de conlc''rences sur Les Arts p/asli<jues,
une causerie de M. 'J'hiébault-Sisson sur ce
sujet : Comnienl on fnil vu tableau.
Nouvelles du Musée du Louvre
L'architecte du Louvre, M. Redon, vient de
remettre au jour, au pied de la façade construite
par Lomcrcier et Mansart (façade de la Colon-
nade;, la base du Louvre, telle qu'elle avait été
conçue primitivement, et qui avait été enfouie:
c'est un soubassement de T^ôo, construit en
pierres de taille à joints vifs, c'est-à-dire sans
mortier, et com|iosé de dix assises avec bossa-
ges puissants dans les angles. Au-dessus, — du
moins dans la façade de Lemercier '|iartie
Nord), — court une bande de motifs décoratifs
qui indique que ce soubassement devait être
laissé au jour et donner sur un large fossé
que devaient traverser trois ponts-levis donnant
accès dans la Cour Carrée.
On vient de idacer dans la salle voisine de
celle où se trouvent les portraits au crayon de
la Renaissance française, deux des célèbres
tapisseries, tissées de soie et d'argent, des
Chasses de Ma:cimilien d'après les cartons de
van Orley, qui, nous l'avons annoncé, avaient
été envoyées à la Manufacture des Gobelins
pour y être nettoyées, et qui ont repris main-
tenant leur éclat primitif. Toute la série des
Chasses appartenant au Louvre sera successi-
vement suumise à ces mêmes opérations de
nettoyage et de réparation.
M'"' Thureau-Dangin, femme de l'historien,
membre de l'-^cadémie française, vient de don-
ner au Louvre un très beau portrait d'homme,
non identilié, par Robert Nanteuii, signé et
daté de liitio.
Le Louvre vient d'acquérir, à la vente de la
collection ïhewalt, à Cologne, une statuette
d'Eve, en bronze, œuvre nurembergeoise du
xvi° siècle.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION PAUL G.\UGUIN
Quand le poète Charles Morice nous don-
nera sur Paul Gauguin le livre qu'il nous
doit et que lui seul peut écrire, il tiendra, je
pense, pour essentielle, dans l'œuvre du maî-
tre de Tahiti, la série des peintures et de
monotypes groupés chez VoUard. Parmi les
divers uu\'rages, à l'exécution desquels se dé-
pensa le dernier effort de Paul (xauguin (1899-
1903 , dix au moins peuvent être tirés de
pair et surtout le Pul de fleurs, les Cavaliers
et les Femmes ait bord de la mer. Que Gau-
guin s'af'hlio historiquement à Cézanne et à
Degas, c'est ce que nul ne songerait à mettre
en doute; mais il s'est dès longtemps assi-
ET DE LA CURIOSITE
inilé (le façon absolue les exemples de ces
initiateurs illustres, et jamais son art som])-
tueux et barbare n'atteignit à une telle pléni-
tude qu'en sa période d'ultime épanouisse-
ment.
LES PEINTUES LITHOGRAPHES
Depuis tantôt quinze ans, M. Léonce Béné-
(lite s'attache de son mieux et par tous moyens
à ramener le goi"it des artistes et ilu public
vers la gravure sur pierre. Administrateur, il
a ouvert les portes du Luxemljourg à la litlio-
i_'r;ipliic originale : écrivain, il en a chanté les
mérites dans mainte préface utile. C'est à son
initiative encore qu'est due la présente expo-
sition, dont l'attrait ne laisse pas d'être vif.
On y trouve, représentés par des pièces de
choix, anciennes ou nouvelles, les meilleurs
artisans d'une renaissance glorieuse: Kaiilin-
Lalour et Legros, .Iules Chéret et Carrière,
Henri Kivièrc et Georges de Feure; à côté îles
aînés illustres, voici les ]iointres de mœurs
et les humoristes, élôganis ou frondeurs,
ironiques ou tendres : Abel Faivrc et .Jean
Vcber, Maurice Eliot et Léandre, Louis
Morin et .\bel Truchct, et voici aussi Cotlei,
Sureda, Trigoulel, Belleroche, Bougonnier,
M""" Aljran, dont la maîtrise de dessinateur
se prouve k nouveau par telle coinposiliuu
pittoresque ou touchante.
a. M.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 7 novembre
L'Académie procède à liustallation de M. Ileiuy
Ituujoii, nonniié secrélairo periiOtuul eu reiupluce-
lui'iit do M. (juslave Laii'oumot.
Kilo décide qii'oUa procédflra samedi prochain à
la désiguation de la commission cliaryèe d'examiner
les titres dus candidats à la place d'acadèmicii'n
hbre, vacante par suilo de la dOndssiou de M. Ituii-
jou.
Académie des Inscriptions
Siance du lO nooembre
Mort de Mominsen. — Le président oiivri' la
.séauco par ipielqucs mots de regrets à propos de
lu miirt, siu'vcnuo la .semaine précédente, du cèlè-
bro pliiloloyuo allemaud TiK'odoro Momnisen,
associé Otniutîer de l'Acadéndo depuis 18i)j.
l.'Inrenilie du i'dtiriin. — M. I.èopolil Ijidislo
donne lectnie d'une lottrudu M^r Ductirsne, direc-
teur do IKcolo frunraiso do liome, ndalive il l'in-
C(Midiu (|ui a éclaté au Viilican, le il! octobiiv
Oommi' nous l'uvous dit, les précieux di'pols ilu
Vatican n'ont pas un la nniindru perte à dùpliuor,
suit du l'ail do l'incendie, soil du fail dos muiuen-
vrc» d'extinction.
Une xtiitiieilis repri'.ientanl Alexandre Le
(iranii. — M. .Suliunon Iteinarli monlie et com-
mente la photi>)(i'apliio d'une .statuette de lu'on/.e
découverte A Veies, on Klrune. qui a uppai'ti'UU
loUKtemps à la collection du conili- 'lyslklewlc/.
]iO type sculptural d'.Vlexandre le tirand y est
analogue à celui de V Alexandre à la lance de
Lysippe ; quelques particularités sont cependant à
relever.
Les dispositions de la draperie sur le bas du
cjrps se retrouvent dans les statues originales du
premier siècle et dénotent, par suite, l'influence d'un
modèle en faveur à l'époque hellénique.
Ce modèle a été atlriiiué par M. .\rndt à Lcs-
charis, élève de Scopos et collaborateur de
Lysippe ; c'est également à cet artiste que M. Itei-
iiach voudrait attribuer le prototype d'où dérive la
statue de Veies.
Pnx ïiordifl. — L'Académie décide que le prix
extraordinaire biennal de la fondation Bordin, de
la valeur de :i.000 francs, sera décerné, en IttOô, au
meilleur manuscrit sur la cpieslion suivante:
<. Examen crilii|ue des trois derniers livres du
Miroir hi.ilorial de Vincent de Bcauvais, embras-
sant la période comprise entre les années 1153-
li'i4. »
Ia-s mémoires devront être déposés à .Vlnstitul
avant le 1" janvier lyor).
Séance publique annuelle 13 novembre)
Hier a eu lieu, sous la présidence de M. Geoiges
Perrot, la séance publique annuelle de l'Académie
des Inscriptions.
Après un discours du président, annonçant les
prix décernés en 1903, M. H. Wallon, secrétaire
perpétuel, a lu, i'i l'occasion du centenaire do l'élec-
tion de Quatremère de (Juincy à l'Institut, une
Notice supplémentaire sur sa pie et ses Irniaux.
M. Maurice Croiset a lu ensuite un travail sur
La Morale et la Cité dans les poésies de Solon.
Dante Gabriel Rossetti
et Elizabeth Siddal
{Suite et fin) (1)
lue partie do l'étude de M. Hossctti qui nous a
paru plus intéressante encore, et que nous siuumes
obligés de passer .sous silence, est colle des rapports
augustes et charmants des deux fiancés avec
Ituskiu. On tait que Ituskin. défenseur acharné
dus P. H. B. devant l'opinion publique anglaise,
avait, moyeuiiuul une somme 1res élevée relative-
meut au jeune âge et l'obscurité du jK-intre débu-
tant, ucheté iravauco à Hossulti tout re qu'il
ferait. Seuls los grands artistes ont jamais su
étro des « amateurs » aussi inlelligonls et surtout
aussi généreux, et Ituskin en donoail là une
preuve décisive et chuniuiiile. Ilieu entendu, llos-
setti n'avait pus de désir plus vif que de fairo
ciuiuailre à son protecteur, il son maître, à son
ami, au prudigleux Ihéoriclen di' l'école nouvelle,
Kli/.abelli Siddal. Kt, loiunio il In seiilnil génial><-
meiil diuiée, ce (ni avec une émotion coiitlnutc
ipi'll montra à Hubkin les dessins de son amie.
Ituskin ne se iiioutia jias moins ravi des dessins
qui' de la jenno femme elie-inénio. Il conclut avec
tdle le même • niarclié » qu avec ltoss<'lli, si l'on
peut donner ce mol i\ un ucle dicté souleiuonl par
l Voir la Chronique du 7 novembre l'-Kk).
296
LA CHRONIQUE DES ARTS
l'admiration de l'esprit et la générosité du cœur.
Plus tard, quand Rossetti et elle vécurent plus en
deliors do lui, liusltin avait des paroles exquises
de ropi'oclie pour demander que Lizzic ■■ passât une
robe " et qu'ils vinssent tous doux le voir. Car il
avait plus confiance dans la fidélité do Lizzie que
dans celle do Dante.-GabrioI, à cause du profond
baiser qu'elle lui avail donné le jour de son ma-
ria^îo (la lettre à hiquoUe jo fais allusion est, en
effet, postérieure au mariage dos doux artistes).
Avant d'arriver à ce mariage, M. liosselti raconte
bien dos épisodes intéressants de la vii' artistique
d'Elizabotli Siddal, ses relations avec le ménage
ïcnnyson, etc. Quant au mariage, indéfiniment
retardé, ce fut l'état do santé précaire, pour ne pas
dire déjà désespéré, d'Elizabeth Siddal qui en dé-
cida la célébration. Alors, la vie d'agonie qui, de-
puis plusieurs années déjà, était la sienne, reprit.
Et Rossetti souffrait le martyre en songeant au
génie que la maladie paralysait, alors que chez
tant d'autres étros une robuste santé ne sert à rien
de noble. Et puis, la douceur infinie, la subliiuo
résignation de la martyre inspirée rendait plus
atroce le spectacle de son agonie. 11 n'est pas dou-
teux que Rossetti ait alors cruellement soufTcrt.
Nous est-il permis pourtant do trouver que le
ton de certaines de ses lettres d'alors, si doulou-
reux qu'il]soit, est néanmoins singulier? Enfin, vint
le jour de la délivrance, do la délivrance amenée
par la nature, et non pas hâtée volontairement
comme on l'a dit, et comme le flacon de laudanum
trouvé près du lit d'Elizabeth en avait accrédité
la légende.
Quant au drame intérieur qui suivit, drame qui
symbolise à jamais de la façon la plus saisissante
la prééminence (peut-être en un certain sens —
trop obscur pour l'expliquer ici — légitimej de
l'amour-propre sur l'amour chez un homme de
lettres, on le connaît et M. Rossetti ne songe pas à
le dissimuler. Tout au jdus, pourrait-on dire qu'il
ne cherche pas assez à l'excuser ou à l'expliquer.
Rossetti, dans l'excès de sa douleur à la mort d'Eliza-
beth, croyant de bonne foi que sa vie à lui était
terminée, enterra avec elle dans un coffret tous
ses poèmes dont la publication venait d'être annon-
cée. Puis, l'oubli de l'amour humain vint, ou tout
au moins l'apaisement de la douleur. Et, d'autant
plus, le désir d'un amour immortel reprit de la
force. Nous croirions inintelligent de dire seule-
ment le désir de la gloire. Toujours est-il qu'après
sept années qui durent être remplies de bien i)cni-
bles combats dont l'issue, quoi qu'on puisse en
penser, est sans noblesse, même si, en un certain sens,
elle n'est pas sans grandeur, Rossetti fit rouvrir
la tombe, déterrer le coffret et reprit ses poèmes.
Et pourtant Elizabetli avait été tendrement aimée,
aimée par l'homme et par le peintre, ce qui est
être deux fois aimée, car les peintres ont une ten-
dresse pour la créature qui réalise soudain devant
eux en une matière exquise et vivante, un rêve long-
temps caressé, et portent sur elle des regards plus
pleins de pensée, plus intuitifs et, pour tout
dire, plus chargés d'amour que ne peuvent faire
les autres hommes, n Je pense qu'Elizabeth doit
être bien heureuse, écrivait Ruskin à Rossetti, de
voir que jamais vous ne dessinez aussi merveillou
sèment, avec autant de perfection et de tendresse
que quand vous dessinez d'après elle. Il semble
que même vous soyez guéri même de vos pires
défauts quand vous travaillez d'après elle ". —
« Jo pense qu'Elizabeth doit ôtro bien heureuse... •
Ruskin emploie ici les mêmes mots qu'employait
une personne à qui je reconnais la plus fine percep-
tion des sentiments de l'amour quand elle me
di.iait que sa plus grande joie. M"" Miclielet
alors M"* Mialaret; dut l'éprouver le jour où, dans
la péroraison de la plus belle leçon de Miclielet
au collège de France, elle reconnut, appliquée aux
diverses nations de l'Europe, mais restée intacte
dans sa forme, la phrase par laquelle elle avait
commencé, en lui écrivant sa ijremière lettre
d'amour... Et nous aussi nous aimons à penser
que de cela Elizabeth Siddal, à qui la vie devait
être inexorable, si douloureuse et si brève, fut
du moins « bien heureuse ».
Marcel Proust.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
M. Gabriel Pierné faisait dimanche dernier ses
débuts do second chef d'orchestre aux concerts du
Chàtelct. M. Colonne lui laissait l'honneur de con-
duire la symphonie de Franck, exécutée, cette fois,
en mémoire de ce grand musicien, mort le 8 no-
vembre 1890. J'imagine que ce ne fut pas sans une
certaine émotion, — à laquelle toute préoccupation
personnelle dut être étrangère, bien qu'elle eût été
légitime, — que M. Gabriel Pierné donna le signal
des premières mesures de cette belle œuvre. César
Franck fut son maître; il obtint, dans sa classe,
tout jeune encore, le premier prix d'orgue. Il lui a
succédé comme organiste à l'église Sainte-Clotilde.
Mieux que personne il doit mesurer toute la tristesse
de cette gloire posthume, en comparant l'éclat d'un
nom aujourd'hui illustre à l'obscurité qui l'entou-
rait au temps où Franck dirigeait ses études. Les
admirateurs du maitre pouvaient donc s'attendre à
une exécution émue et supérieurement intelligente
de son O'Uvre. S'ils n'ont pas été entièrement salis-
faits, c'est sans doute que M. Pierné, dominé à la
fois par ses souvenirs et par la nervosité que con-
naissent tous les débutants, n'a pu maîtriser au-
tant qu'il l'eût voulu son interprétation. En géné-
ral, on a pu reprocher à cette première exécution
un peu de lenteur dans les mouvements et un cer-
tain air de gène. Nul doute que la seconde, an-
noncée pour dimanche prochain, ne soit plus
vivante et plus liljrc, sans rien perdre de la belle
correction par laquelle celle-ci s'est surtout dis-
tinguée.
M. Pierné possède, en effet, plus de qualités de
délicatesse et do précision que de puissance et de
force cutrainante dans le geste. C'est ainsi qu'il a
détaillé à ravir la jolie suite de M. Gabriel Fauré
sur Pclléas et Mclisande, œuvre de charme et
d'élégante expression, tandis qu'il n'a tiré de l'ou-
verture des Francs-juges, de Berlioz, qu'un elî'et
relatif. Ce n'est pas qu'il n'en ait très heureuse-
ment sauvé les parties vieillotes et banales, outre
autres celles où s'étale certaine phrase mélodique
d'un poncif dangereux qu'il était assurément im-
possible de faire accepter avec plus d'adresse.
Mais il n'a pas fait jaillir de l'orageux romantisme
de cette page de jeunesse de lauleur des Troyen^
les puissants éclairs dont un Weingartner en eût
su, malgré tout, illumiEer la confusion. De sorte
ET DE LA CURIOSITE
297
que le lyrisme verbeux avec lequel Berlioz parle
de son œuvre dans des lettres citées au programme
par M. Gliarles Malherbe est apparu assez ridicule
en ses expressions cIVréuées et liors do toute pro-
portion avec l'impression produite par sa musique.
Une cantatrice allexuande célèbre h Bayreuth,
M"' Scliumann-Hcink, a pris part à cette séance.
Un air de la Clémence de Titus de Mozart, un
autre du Rienzi do Wagner, un fragment de l'Or
du Rhin, et une mélodie do Schubert, la Toute-
Puissance, devaient lui permettre de montrer son
talent sous ses aspects les plus favorables. On
peut critiquer le choix de ces morceaux : l'air de
la Clémence de Titus ist un des plus faibles de
cette faible partition, improvisée par Mozart à
l'occasion du couronnement de l'empereur Léo-
pold II, et qui porto en presque toutes ses parties
lo caractère des ouvrages de circonstance. L'air do
Rienzi serait insupportalile, s'il n'était signé de
■Wagner qui, vraiscmblaljlement, n'en lirliit pas
vanité et en eût sans doute volontiers laissé la
gloire à Marschner. La scène d'Erda so détache
malaisément do ce qui la précède, dans l'Or du
Rhin, et perd, au concert, les trois quarts de sa
force d'expression. Quant il la Toute-Puissance Ae
Schubert, c'est assurément une belle mélodie,
large, simple et d'un profond sentiment religieux :
mais la transcription d'orchestre qui en a été faite
par Liszt, je crois. — le programme n'en mention-
nait pas l'auteur, — dénature passablemout cette
largeur et cette simplicité et, ambitieuse d'en ac-
croître l'effet, la charge de détails qui l'amoindris-
Bcnt.
D'autre part, il faut bien avouer, si vif qu'ait été
le succès do M°" Schumaiin-IIeink, ([ue sa voix
couirueiico à traliir ([uelques défaillances. La respi-
ration lui manque par fuis : elle coujie alors en
tronruus des phrases <iui demandent k être dites
tout d'une haleine. Le registre grave de son organe,
si puissant naguère, s'est affaibli, et les notes
élevées on sont devenues plus tendues et forcées.
Ce que l'éminente artiste a conservé d'intact c'est
son style, toujours excellent, toujours exemi)t de
vaines recherches d'effet. 11 vaut à lui seul qu'on
l'admire et justilie le brillant accueil (lu'elle a rci;u.
*
La Schola (lantorum s'est tracé', celle; anuéi', un
programme des plus intéressants en se proposant
de consacrer ses séances à la diffusion de la mu-
sique des dix-septième cl dix-luiitiènio siècles. Elle
a réuni à cel effet un ensemble d'artistes forun'S à
rexéculiou du style aiiiien ciui prendront part,
sous la direction de MM. Vincent d'iiidy et Charles
Bordes, ix des concerts dont les iirogrammes, éhi-
l)(U'és avec une ériidilion pleuie de goût, nous pro-
mettent des soirés aussi instructives (|u'agréal)l(\i.
Les grands concerts mensuels ne s'animncent
pas moins briUamuient. C'est ainsi <iuo nous en-
teiidruiis eu novemlire lo 1" et le '2* actes du /.o-
roaalre do Hameau : en décembre i'OiuUorio de
Xoi'l de J.-S. lîach ; en janvier VOrffO. di' Mnnte-
vcrdo ; en janvier une séleeliou do l'Ai'iodunl, cle
MéhuI ; en mars le 1" acte de V Iphiqi'nie en Au-
lid« do (iluck, et en avril les l'êtes d'Alej-itndre
do Ihendel.
Pour ouvrir ce cycle si artistiquement composé,
la SchoUi a duuué', le jeudi li novembre, un ciuirert
d'inauguration, dont le succès a été très vif. On v
a entendu, ai)rès une cimfércucc de M. Maurice
Emmanuel sur " La musique française et le culte
qu'on lui doit ■>, l'ouverture de Zoroaslre. C'est un
curieux spécimen de symphonie à programme ;
Rameau s'y montre le génial précurseur de Gluck,
en ceci ([u'au lieu d'écrire, à la manière ancienn»,
une introduction instrumentale de caractère quel-
conque, il prétend rattacher l'ouverture au drame
en lui en faisant exprimer le sens général. Il y a
loin encore, à cet égard, de l'ouverture de Zoroaslre
à celle d'Iphi finie en Aulide; mais la commu-
nauté d'intention est, en ces matières, un point
important que la vérité historique ne doit pas né-
gliger et celui-ci méritait d'être mis en lumière.
La Peste de MiUni, de Marc-Antoine Charpen-
tier, est une des plus expressives •• histoires sa-
crées •> de ce remarquable compositeur du dix-
septième siècle, qui n'était guère connu de nos
jours que par la musique du Malade imaginaire,
et dont M. Charles Bordes aura été l'un des pre-
miers à ressusciter la gloire. On sent, dans cet
ouvrage, l'influence de Carissimi; néanmoins,
l'originalité' du musicien s'y fait jour par l'accent
particulier de la déclamation et une sorte d';\preté
musicale qui le distinguent nettement du grand
maître italien, son modèle.
La scène initiale du troisième acte A'IIippolyte
et Aricie, dite avec expression par M"* do N'uo-
vina, d'intéressantes l'iéces pour orgue de Cou-
perin de Crouilly, de N. de Grigny et de X. Gi-
gaiilt, exécutées "avec la maîtrise que l'on sait par
M. Guilmant, et deux charmantes chansons du
XVI" siècle, de Claudia de Sermizy, complétaient lo
programme, dont la pièce de résistance était une
sélection du 5» acte A'Armide, de Gluck. Il faut
avouer que cette dernière œuvre a éclipsé prosiiue
complètement les précédentes par la brûlante pas-
sion dont elle est animée, par la force et la vérité
de ses accents ,i|ui [sont ceux de la \ie uu''me, par
la variété et là recherche d'une instrumentation
toujours psychologiquement exacte ou riche en
détails pittoresques, ;i laquelle rien n'est compa-
rable dans ce qui l'a précédé, saut chez Rameau.
M— de Nuovina a triomphé du terrible et sublime
finale de ce chef-d'o-uvre. à l'exécution duquel
ju-enaicnt part M. .lean David et les chœurs de la
Schola, sous la direction simplement parfaite do
M, Vincent d'Indy.
P. D.
REVUE DES REVUES
X Rovuo Universelle il" novonibre). — Excel-
lente élude de M. tiabriel .Mourey sur la belle
décoration de léglise du Vésiiut par lu peintre
Maurice Denis ;5 gravures
— L'Occidont I juillet à novembre). — Ou trou-
vera dans ces cinq fascicules une bonuA Iraduc-
tiiui, par M. Georges Ué'iiiomI, de la Vit de Vous-
sin. écrite en W.fi par lltalieii Itellnri et i|ui a
servi de guide aux autres historiens du iiialtro
frauvais.
— r>HU9 lo numéro d'août, arlido de M. Eniucis
de Miomandre sur L'Art et /<i Tradition : la né-
cessité pour l'art do rester fidèlo A ses Iradilinns
uulochtoiics au lieu do s'assujettir aux formules
impersunnelli'.-- do racadéiiiisuie.
898
LA CHRONIQUE DES ARTS
— Dans la livraison d'octuliro, intéressant arti-
cle de M. P.-Ii. Maïul sur L'Influence de Paul
Gauguin sur fart conteinporain.
Il Mercure de France (novembre). — M.Charles
Morico puhlic dinis co num('ro Quelques opi-
nions sur Paul Giiui/nin rcciieillios par lui prés
d'artistes cl do critiques contemporains.
* Revue alsacienne illustrée (1903, n" IV). —
Cette bi'lle |)ulilic:ilinii, iniidi'lo parfait de revue
provinciale, conlieut dans ce fascicule, entre autres
('■tuiles, consacrc'cs, comme toujours, exclusivement
à riiistoire et à la vie alsaciennes, une Chroiurjne
intéressante de M, A. Lautjcl, faisant connaitre les
jdus ri'Ctrutes jiroductions de l'art industriel alsa-
cien, notamment des vases drcoratifs de M. P.
Elcliinger, et des meubles en marqueterie de
M, Cil, Spindler, d'un dessin et d'un sens décoratif
très i-enuirquables (8 grav.) ; — ))uis la suite de
l'article da M. Kassel sur les Taques et Plaques de
poêles en ^/sace (uombreuses reproductions'.
* Une héliogravure d'après le Portrait du car-
dinal Louis-Constantin de Pohan, gravé par
C. Guérin eu 1776 ; des fac-similé d'aquarelles de
M. L, de Seebach ; do vivants croquis de types
strasbourgeois par M. Paul Braunagel, complè-
tent hors texte la partie iconographique de cette
livraison.
-h Miscellanea d'Arte juillet 1903), — Giovanni
Poggi : Le ciboire de Bernnrdino Rosselli dans
l'église de Saint-Ègidio. M. G. Poggi passe en
revue tous les motifs tendant à prouver que le
ciboire de l'église de San Egidio, attribué tradi-
tionnellement à Mino da Fiesole, est, en réalité,
du à B. Rosselli, et daterait d'une époque sensi-
blement postérieure à 1437,
-(- M. Reymoud : Une porte de style Renais-
sance d Valence [Dauphiné). Dans un article
des plus intéressants, M. Reymond, tout en décri-
vant la porte d'une maison de Valence, datée de
1522 et appartenant actuellement à M. Dupré-La-
tour, commente l'influence de l'art italien de cette
époque sur la Kenais'sance française. 11 explique
l'active production artistique d'alors en Dauphiné
par ce fait que le Dauphiné. lors des guerres
d'Italie, fut le point de dépait des armées d'inva-
sion, et que la ville de Grenoble vit séjourner chez
elle, à diirérentes reprises, les rois de France et les
grands personnages de la Cour.
-f- Luigi Simoneschi : La « Pallas « de Botti-
celli et une tapisserie du Musée civique de
l'ise. A propos d'une tapisserie ornant la grande
salle du Musée civique de Pise, et représentant
Laurent de Médicis entouré de personnages lui
présentant différents objets : l'un une statuette,
l'autre un dessin, M. Simoneschi remarque que
ce dessin représente une Pallas. Il cherche à
établir le rapport qu'il peut y avoir entre cette
Pallas et la fumeuse Pallas do BotticeUi qui figu-
rait sur l'étendard porté par Julien de Médicis au
tournoi qui eut lieu à Florence en 1475.
(Aoùl-septembre). — P. Nerino-Ferri : Dessins
du f'éruyin pour la « Cène » de Foligno.
Dans un intéressant article très documenté,
M. Nenino-Ferri soutient l'exactitude de l'attribu-
tion au Pérugin de l'admiruble Ccne de Foligno.
contestée fréquemment. Il s'appuie spécialement sur
les concordances oU'erlos avec la fresque par des
dessins du Pérugin, qu'il considère comme des
études préparatoires.
+ K. Durand-Grévillo : Notes sur des tableaux
et dessins de collections italiennes.
M. Durand-Grévilh; entreprend la revision des
attributions arbitraires, si fréquentes dans les ca-
talogues de musées. Il a passé eu revue, pour
commencer, l^'S dilléreutes collections llorentines, le
Musée des Ollices, le Musée national, puis des col-
lections géiuiises, celles de Santa Maria di Castello,
du Palais Blanc : du Palais Bouge, du Palais Du-
razzo-Pallavicini et de la galerie Spmola. L'article
de M. Durand-GréviUe est de ceux qui ne se résu-
ment ])as, puisqu'il consiste tout entier en une
suite d'attributions brèves et précises. Il faut si-
gnaler cependant trois maîtres ijue l'auteur désigne
selon la mode du jour : l'un est le nuiitre de la
Vierge au banc île pit-rre; 1 autre le maître du
Saint Jea>t du Palais Blanc ; le troisième le maitre
des Trois adorateurs.
P Pel et Ploma juillet,. — En tant qu'articles
d'art, nous signalons en ce fascicule une notice
critique et biographi(]ue assez étendue sur le
peintre Whistler, qu'accompagne une gravure
d'après le tableau du musée du Luxembourg : La
Mère de l'artiste.
P Signalons encore comme illustrations de ce
même fascicule, diverses photogravures d'après des
sculptures de J. Llimona et de Lambert Escaler,
tous deux statuaires catalans de talent, ainsi qu'un
excellent portrait au crayon rouge i fac-similé) du
célèbre auteur dramatique espagnol B. Perez Gai-
dos, par R. Casas.
lAoùt.) — Ce numéro contient une étude som-
maire sur le caractère des œuvres de Paul Gau-
guin, mort récemment à Tahiti, et, comme illus-
trations, le fac-similé d'un dessin au crayon rouge,
par Casas, du portrait du poète et auteur drama-
tique catalan Angel Guimerà ; diverses reproduc-
tions des peintures de Whistler, ainsi que des pho-
togravures reproduisant quelque.s-uns des objets
d'art, des ivoires byzantins récemment dérobés au
mu.sée de Vich. A noter également ia photogravure
de l'une des tapisseries atjpartenant à la Seu de
Saragosse (N.-D. del Pilar , et que le chapitre de
la cathédrale, comme nous l'avons dit, a résolu de
mettre en vente.
-I- Zeitschrift fiir historische 'WafFenkunde
(1903, fasc. 2). — Intéressante étude de M. von
Ehrenthal. de lleidelbt-rg, sur l'armurier Hans
Rosenberg, L'auteur donne des renseignements
complets et détaillés sur ce forgeur d'armures
du milieu du xvi" siècle et hgure, parmi ses
teuvres les plus remarquables, uu haruois complet
de joute conservé au musée de Dresde, barnois du
même type que celui de Maximilien II faisant
partie de notre Musée d'artillerie. La dossière et
le garde-rein de la cuirasse de Dresde présentent
un magnifique exemple de ces pièces d'armure à
nervures relevées suivant le principe des artistes
lombards, notamment des Missaglia d'EUo. Entre
les nervures, les champs sont couverts de fins or-
nements, gravés à la damasquine, qui n'ont
rien à envier aux meilleures leuvres saxonnes de
cette époque où la forme archaïque des liarnois
ET DE LA CURIOSITE
299
milanais «t allemands, dits maximilieng. s'enri-
chissait de décors i\ fonds abaisses par le moyen
do IVau-forte.
+ Ktude de M. Engel, de Gnesen, sur les monu-
ments lif;urés du xiv siècle, relevés dans une cha-
pelle de la Marienkirclie de Danzig. Ce sont d'abord
des peintures murales du plus haut intérêt pour
l'histoire de l'adoubement des gens de guerre au
XIV" siècle, montrant combien peu différaient alors
les défenses d<i corps employées dans l'Europe
centrale et occidentale. A noter aussi une reproduc-
tion sur ses trois faces d'une statue en bois de saint
Gi'orges, appartenant à la même église, et égale-
ment du xiv siècle.
-\- Etude de M. le D' von H(pseler sur les guerres
navales. Keproductions de pièces d'artillerie de la
lin du XIV* siècle et dun portrait de l'amiral
Tromp. d'après Clowes.
-1- Notices diverses sur les origines de la baïon-
nette; sur li'S Missagliaet les Negroli de Milan, etc.
Notice substantielle de M. Charles Bultin sur
le nouveau Calaloijue des armes et armures du
mits(;e de l'i Parle de liai, par M. E. de Prelle de
la Nieppe, etc.
BIBLIOORAPHIB
Alttirolische Kunstwerke des xv. und xvi.
Jahrhundsrts (liitcM-nalionaler kunsthistoris-
cher Kouj^ri'ss, lansbnick, UW2). Innsbruck,
Schwick. In-folio, 10 planches, avec une feuille
de t xte.
L'ancinnno école tyrolienne des xv" et xvi' siè-
cles, malgré les recherches patientes et les travaux
de valeur d'historiens locaux tels que J. La-
durner, E. Eœrster, Spaizeneggor, G. Dalke, Atz,
{\. Eischnalor, H. -G. Semper, etc., est encore peu
counuo, mémo en Allemagne : trop d'obscurité en-
vironne encore les groupes divers qu'ils compo-
sèrent et les artistes qui en lirent partie. On ue
l)eut guère que noter, comme nous l'avons fait
dans la Ciizette (1). les caractères généraux qui
distinguant l'une de l'autre l^s écoles du Puster-
thal ot de llnnlhal, et dans la première — la plus
iuiporlante — l'atelier do bozen, puis ci'lui de
lirixen-Neustift, où s'accuse parliculièronicnt le
curieux mélange d'inilueaces allemandes et ita-
lionnos, unies au n'alisme local, que Michel l'a-
chiT coordonnera et fondra en un tout harmonieux
et jiprsonuel.
Le Congrès d'histoire do l'art qui .s'est tenu l'an
dorniir à lunsliruck n essayé do contribuer à
faire mieux couuallro ce passé en oIVrant aux
ètudi'S di'S travailleurs un choix d'ouvrages carac-
téristiques d M divirrsc^s l'coles tyroliennes, repro-
duites en excellentes phototyples.
■Voici d'abord une Adonttion de la Sainte Tri-
niti- au luouustèro de Neusllftj exécutée vers H18
cl iiortant les traces do l'école do Vérone; une
autre pointure ilo 1 écolo do lirixen, exéculéo dans
la manière de Jncob Suutor vers HG5 et roprésen-
taut iiuo Adoration des Muges et Le Mnrioj/e de
lu Vierge (au nuisoo du Vienne'; lo ])Rnueau ro-
(1) 'V. la Gazette des Ilcatix-Arts du 1" avril
18M, p. 8'J>.) et suiv.
présentant Sainte Marguerite et le Mariage mys-
tique de sainte Catherine, une des plus pures
œuvres de Michel Pacher, conservé au couvent de
Saint-Pierre à Salzbourg; le baptême du Christ
de son frère Friedrich Pacher (1483 , au séminaire
de FreisiDg; un Saint Pierre et un Saint Paul
du même (1;, appartenant au comte Enzenberg
(château de ïratzberg ; un Martyre de sainte
Catherine, encore de lui ou de son atelier (au mo-
nastère de Neuslift) ; puis, trois œuvres de l'école
de Michel Pacher au début du xm" siècle ; une
Madone de la collection Vintler, à Bruneck, un
Saint Jean et un Saint {ctienne appartenant au
professeur .Sepp, à Munich; une Sainte Conversa-
tion et un Joachim chassé du Temple, du maître
que M. Semper nomme " do Saint Augustin » à
cause des huit panneaux consacrés à la vie de ce
saint, conservés à Neustift, où sont aussi les deux
onivres en question; une Séparation de saint
Pierre et de saint Paul, de la fin du xv siècle
(au monastère de Wilten, près Innsbruck', qui
:nontrc aussi 1 influence de Pacher; Sainte Anne,
Il Vierge et lEnfant J-'sus et une Adoration des
Mages, œuvres d'une àpreté extraordinaire, du
maître M. R. (Marx Keichlich? (2)au même couvent;
puis, de l'école tyrolienne du Nord, vers 1510, et
montrant un sentiment tout ditîérent et moins réa-
liste, un retable à volets conservé dans une cha-
pelle à Elaurling : La Présentation de Marie au
Temple (collection Vintler, à Bruneck , fragment
do retable provenant de Diotenheim près Bruneck
et montrant, notamment dans les figures de fem-
mes, l'intluence de Durer (M. Semper la date des
environs de 1520 et l'attribue à l'Irich Sprin-
ginklee, qui peignit à Bruneck à cette date et qui
est peut être le frère de Hans Springinklcc, élève
de DfirHr) ; enfin, dins une collection particulière
à. Vienne un retable sculpté et polychrome : La
Nativité avec Sainte Anne et Sainte Catherine,
provenant sans doute du maître qui. sous l'influence
de .Michel Pacher, exécuta les autels de Pinzon, de
l'église des Franciscains de Bozon et du Musée
national de Munich ^S).
L'érudit M. Semper a joint à ces planches des
notices courtes nuiis substantielles, qui résument
tout ce qu'on sait do ces œuvres et permettent
ainsi do les niienx étudier.
Aiigustc M.vnncii.LiER.
NÉCROLOGIE
Nous avons lo rogro' d'apprendre la mort du
peintre Camille Pissarro, décodé ft Paris, jeudi
dernier, l'i novembre.
11 était né i\ Sainl-Tlinmas (Antilles danoises^
on 1S30. Il vint faire ses «études on Franco, puis
i-elourna dans son pays, où sa vociition artistique
comnionçanl A si' déclarer, il se mit à poindre,
sans maître, le» paysages qui l'entouraient.
(1) Suivant M. Il.-O. Semper, qui les attribuait
précédommonl iiu point ro .\udroas II aller, do Hrixon.
(3) V. omette des Beai4.r-Arts du 1" octobre
l«)i, p. STi».
(3) V. Omette des Ueaux-Arlt du 1" octobre
18SW, p. 370 et 277.
soo
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Il rcvinl cnsuilc en France pour se livrer com-
plùlcmonl à l'art, et, ayant reçu les leçons do
Melbye et de (iorot, s'adonna exclusivement au
paysage. Do 1855 ù 18G5, il peignit, dans la ma-
nière, qui dominait alors, do Corot et do Courbet,
des motifs tout empreints dojù du sentiment rus-
tique qui devait être sa marque distinctivc.
Lorsque Manet fit son apparition avec le Déjeu-
ner sur l'herb?. et YOlympia, Pissarro fut un des
premiers à le comprendre, à l'admirer tt à le dé-
fendre. 11 fit sa connaissance et se mit, lui aussi,
à éclaircir sa palette ; il fut, avec (ilaudo Mo net,
un dos premiers initiateurs du mouvement impres-
sionniste. Il figura alors dans toutes les exposi-
tions organisées par les impressionnistes, notam-
ment en 1874, 187G et 1878, et partagea la fortune
de l'école nouvelle, d'abord méprisée, puis arrivée
peu à peu ù la notoriété et même à la gloire.
En dehors do la peinture à l'huile, Pissarro a
cultivé aussi beaucouji la gouache et a produit
également do nombreuses eaux-fortes.
La Gazette des Beaux-Arts, par la plume de
M. Théodore Uuret, l'historien du mouvement
impressionniste, étudiera prochainement, en détail,
l'œuvre de ce vaillant artiste.
M. Ulysse Rob'ert , inspecteur général des
bibliothèques et des archives, décédé subitement
à Paris, le 5 novembre, était né à Blanclieroche
(Doubs), le 5 avril 1845. Sorti en 1873de l'École des
Charles et attaché au département des manuscrits
de la Bibliothèque Nationale, il y classa le fonds
de l'ancienne Chambre des Comptes et y retrouva,
entre autres documents intéressants, une série de
quittances d'artistes dont il fit bénéficie!- les
Nouvelles Archives de l'Art français (1876;.
Tout en reprenant des mains de Louis Paris la
direction de la revue d'érudition intitulée Le Cabi-
net historique, il eiitreprit la publication d'un
Inventaire sommaire des manuscrits des biblio-
thèques de l'rance dont les catalogues rC ont -point
été, imprimés (1881), embryon d'un travail colossal
qui coïncida avec son entrée eu fonctions d'ins-
pecteur général ; le Catalogue général des manus-
crits des bibliothèques de France, qui compte
actuellement près de cinquante volumes, et dont
l'achèvement était proche. Aidé de nombreux col-
laborateurs, M. Ulysse Robert n'avait abandonné
à personne le soin de surveiller leur contribution,
et, deiiuis la première feuille jusqu'au jour même
de sa mort, toutes les épreuves avaient passé sous
ses yeux. Il n'avait point négligé pour cela d'impor-
tantes publications personnelles, entre autres la
mise au jour de la version latine du Pentateuque,
d'après un manuscrit de la bibliothèque de Lyon,
jadis dérobé par Libri, et Les Signes d'infamie
au moyen âge. M. Ulysse fiobert était simple
chevalier de la Légion d'honneur, et l'Académie
des Inscriptions ne lui avait point ouvert ses
portes.
On annonce de Venise la mort du peintre Lud-
wig Passini, professeur à l'Académie des Beaux-
Arts de Berlin.
Fils du graveur Joliaun Passini, Ludwig Passini
était né, à "Vienne, le 9 juillet 1832. Il y avait com-
mencé son éducation artistique. Il fit, pour la
compléter, le traditionnel voyage d'Italie. Comme
tant d'autres, il ne put se soustraire au charme
italien et passa la majeure partie de son existence
dans la péninsule. Partageant son temps entre
liome et Venise, il y assouplit son talent et y fit
sa réputatiou.
Ses brillantes aquarelles très finies, ses compo-
sitions de genre, dont la Galerie nationale do
Berlin possède une des plus réputées, Les Chantres
à l'église ,1870 , furent si vivement goûtées en
Allemagne qu'elles le décidèrent à fixer sa rési-
dence ;'i Berlin. Il s'y maria et y devint rapidement
un des portraitistes favoris, tout en continuant de
fournir des tableaux de genre. On cite, i^arrai les
meilleures de ses toiles, une Messe à Chioggia,
une Lecture du Tasse, une Procession à Ve-
nise, etc.
Tout en vivant une partie de l'année à Berlin, il
n'avait pas perdu tout contact avec l'Italie, où
chaque été il allait passer de longs mois. C'est à
Venise que la mort est venue le surprendre.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de MM. Chéret, Car-
rier-Belleuse, Raffaelli, Steinlen et F. Thaulow,
peints avec les couleurs solides à l'huile,
galerie Georges Petit, 12, rue Godot-de-Mauroiî
jusqu'au 8 décembre.
Exposition d'aquarelles de M. André des Gâ-
chons. 31, rue Bonaparte, du 15 au 25 novembre.
Province
Saint-Ûuentin : Exposition des Beaux-Arts, à
partir du 14 novembre.
Étranger
Saint-Pétersbourg : 1" Exposition internatio-
nale artistique et industrielle d'ouvrages en métal
et en pierre, du 15 novembre 1903 au 10 février
1904.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Province
Pau : 40" Exposition de la Société des Amis des
Arts, du 15 janvier au 15 mai-s 1004. Envoi des
notices avant le 8 décembre. Dépùt des ouvrages,
à Paris, chez Poltier, 14, rue Gaillon, du 25 no-
vembre au 8 décembre.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gérant : André MarTY.
Paris. — Imprimerie dr, la Gaaite de* Bea' x-Àrls, t, rue Favar
N- 36. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART U' Arr.
21 'Novembre
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE L,\ CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PABAISSANT Lï SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluileinent la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seinc-et-Oise. ... 10 fr. Étranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. l'Union postale) 15 fr.
XjS IT-uméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
l^^oFN !•; choix des conservateurs de mu-
l^?^3 sées a fait depuis quelque temps
Y/^iSi l'objet d'observations sévères. A
l'éclat do récentes erreurs, on a
[lU connaître avec évidence les inconvénients
des prati(iaes admises par l'Administration.
Aussi le rapport sur les Beaux-Arts de la
Ville de Paris et le rapport sur le budget dos
Hcaux-Arts sont-ils d'accord pour réclamer que
les nominal ions se fassent selon une méthode
plus si^re. L'un et l'autre s'inspirent des idées
exprimées par co jeune « Comité de Défense
scicntiûque » qui pourrait par sa vigilance et
son imiiartialitô rendre de si importants ser-
vices.
L'idée essentielle du Comité, celle aussi des
rapporteurs, est do n'appeler k la conservai ion
dos musées nationaux que dos homn)cs ayant
des titres scicntiliquos. lOlIccst irréiirochahlc.
Les conservateurs ont une mission qui cxi^c
dos connaissances techni(|ues : c'est à eux (pio
revient le soin dos achats ; c'est à eux ipi'iu-
conilir- le travail du catalogue ; c'est eux enfin
qui doivent eutrctouir des relations avec les
conservati'urs étrangers, presipio toujours
archéologues ou savants de grande réputatiiui.
l'our sufliro à cotte li'icho, il est besoin d'étu-
des préalables, d'une longue intimité avec les
(l'uvres, d'expérience studieuse, et do cette
vocation, faite do science et d'amour pur, oi'i
se désigne lo connaisseur. On cite dos hom-
mes qui répondent à cet idéal ; mais on on cite
aussi, il rencontre, qui n'y répondent pas du
tout, et que les coin|)husanci>s de la politique
et les bionl'aits de l'intrigue ont placés là où
leur seul mérite ne les aurait point amenés.
Lo tlomito do Défouso scientiliiiue, pour
mettre fin à ces pratiques dangereuses, de-
mande que tous les musées de l'Etat soient
rattachés à la Direction des musées natio-
naux, et que les candidats jusliliont de cer-
tains di|dômcs (ancien élève des Ecoles fran-
çaises de Rome ou d'Athènes, de l'Institut du
Caire, de l'Ecole dos Chartes, de l'Ecole des
Hautes Etudes, etc.). Quant aux candidats qui
n'auraient aucun litre et qui ]iourraient se
croire dos droits, leurs mérites seraient soumis
par le ministre à rcxamen de l'Académie com-
pétente. Cette mesure, dans l'esprit do son pro-
moteur, s'ap|)iiipiprait non se\ilcment aux
musées, mais aux biblioiliè(|ucs et aux ar-
chives. Los arts, qui seuls nous occuiient ici,
n'ont qu'à y gagner. Mais lo Comité do Dé-
fense sclenlilic|uo se iiarerait d'une singulière
illusion s'il pensait avoirasscz fait on formu-
lant de justes critiques et on formulant des
vonix. L'intrigue, la servitude des jugements
et l'absence de caractère otVront de tels avan-
tages, que lo Comité n'aura jias trop de toute
son énergie pour restaurer les mo'urs admi-
nistratives et i)Our assurer le succès de sa
rc(iuèto.
NOUVELLES
*♦* M. Cliédanne, uri-liilocto des RillimenlA
civils ot du ministère des AlTnires étrangères,
vient d'élro prouiu ofllcicr do la Légion d'iion-
nuur.
♦** l>imniu-lifl (lornior a été innuguré à
l.igny-en-Unrrois (Meuso\ un monument À la
mémoire du génériil H:irrois, né A Ligny. en
1774. (',i\ monument o>l runivro du scul|>leur
.loan Magron.
♦♦» I.'ampliilliéitlro Uicliolieu. à In nouvollo
Sorlionne, sera ouvert aujourd'hui snnn<di, ai
novcndirc, do dix à ipiatro liouros, nu public
302
LA CHRONIQUE DES ARTS.
qui, sur invitation, pourra y voir la peinlui-c
décorative exécuWe par Uagnan-Iiouveret :
<• Pacem sumnia lenenl », récemment ter-
minée.
:^*i- Le capitaine Carnet vient d'olTrir, en son
nom et au nom do M. Ueviolaine, aux collec-
tions historiques du musée de l'Armée un
portrait équestre du comte Pille qui, lors de
la suppression des ministères en 1704, rem-
plaça le ministre de la guerre avec le titre de
conîmissairo do l'organisation el du mouve-
ment des armées.
Le sculpteur Kugône Legrain vient d'offrir
et a fait transporter au même musée son petit
monument qui fui tant remarqué au Salon de
cotte année et qui porte ce titre : Jeanne
d'Arc viclorieiise rend grâces à Bim pour la
délivrance de xa pairie. Cette œuvre d'art
a été placée dans le vestibule du premier étage
du musée, entre les salles La Tour-d'Auvergne
cl d'Hautpoul.
,^*:i; Un groupe en plomb et grès armés, par
M. Pierre Iloclio, L'Effbrl (Hercule faisant une
brèche à la montagne pour détourner le fleuve
Alphée) exposé à un des derniers Salons de la
Société Nationale cl qui est une des plus origi-
nales et des plus fortes œuvres de sculpture
décorative de ce temps, a été érigé cette
semaine dans le jardin du Luxembourg, au
milieu de la pelouse placée à droite du musée
prés de la rue de Yaugirard.
*** Deux réductions des cuirassés de pre-
mier rang: le Trident el le Formidable, qui
servaient autrefois à l'école navale du Borda,
pour les démonstrations du cours de construc-
tion, viennent d'être offertes au Musée do la
marine par le ministre de la Marine.
if% On prépare, au palais des Beaux-Arts de
la Ville de Paris (Petit Palais), une exposition
de cent estampes du célèbre graveur du dix-
septième siècle Nanteuil, tirées des cartons de
la collection Duluit, qui seront mises sous les
yeux du public, à partir du Si novembre, faisant
suite aux expositions des estampes de Rem-
brandt, Durer et Callot.
*** A l'École des Hautes Études sociales,
16, rue de la Sorbonne, viennent de s'ouvrir
trois séries de conférences sur l'art, dont voici
le détail :
1° Éludes sur l'art moderne. — Après la con-
férence de M. Tliiétiault-Sisson annoncée dans
notre dernier numéro, viendront les suivantes
qui auront lieu, à partir d'aujourd'hui, tous les
samedis à 5 h. 1;2 : Le véritable but de la
sculpture : comment on realise une œuvre
de sculpture, par M. Alfred Lenoir; — Com-
menl fait-on une statue, par M. Victor Peter;
— La Construction moderne, par M. Genuys;
— Le Meuble, par M. G. Soulier; — La Tech-
nique des émaux, par M. V. Thesmar; — Com-
me7it fait-on une fresque, par M. H. d'Espouy
(avec le concours de M. Patrizzio); — La Tech-
nique de la verrerie, par M. Emile Galle; —
Comment fait-on une médaille, par M. Léonce
Bénédite.
2» Musique. — Les lundis à 4 h. 1/4 : Théorie
et pratique de l'art musical du w au ix»
siècle, par M. A. (iastoué, les 2.3 et £0 novem-
bre; — La Musique française aux xm-et xiv«
siccles, par M. 1'. Auhry, les 7, 14. 21 décembre,
]1, 18 et 2.') janvier 19U'i; — Histoire des doc-
trines musicales aux xn* el xvu' siècles, par
M. Pirro, les 1", 8, 15, 22, 29 février et 7 mars;
De Schumann à Debussy, par M. Louis Laloy,
les 14 et 21 mars, 18 et 2.} avril; — La Critique
musicale : son histoire, ses méthodes, par
M. Hellouin, les 2, 9, 10 et 23 mai. — Les jeudis,
à 4 h. 1/4 : La Musique tonale classique : la
fugue, la sonate, la symphonie, par M. Mau-
rice Lmmanuel, les 20 novembre, 3, 10 et 17
décembre.
Les vendredis, à 8 h. 3/4 du soir, à partir du
27 novembre, seront données des conférences
accompagnées d'auditions : Le lied avant
ùivhtnnaiDi, par M. P. Landormy 27 novembre
et4 décembre):— Concert Mozartll décembre ;
— Comment on fait une sonate, par M. V.
d'Indy (15 janvier); — Gluck, par M. Komain
Rolland 22 janvier); — Concert (îluck cl l'ic-
cini (29 janvier) ; — La Mutique du dernier
tiers du xvi" siècle français, par M. H. Ex-
pert {5 février el 4 mars); — Les lieds de
Schumann, par M. P. Landormy (12 et 20 fé-
vrier); — Concert Beethoven 1 19 février) ; — S'Mr
la théorie psychologique de la gamme, par
i\I. Goblot (18 mars); — Concert de musique
ancienne 25 mars); — Le Chant populaire,
par M. ïiersot (I-d avril; ; — Concert de musique
française contemporaine, avec conférence de
M. Louis Laloy i29 avril).
3» Le Théâtre. — Nous relevons dans la liste
de ces conférences, qui auront lieu tous les sa^
médis à 4 li. 1/4 : Le Théâtre grec, par M. A.
Croiscl (21 novembre) et M. CoUignon i28 no-
vembre); — Le Théâtre du Moyen âge, par
M. J. Bédier [5 décembre); — Le Théâtre de
la lîeiiaissance en Angleterre, par M. Marcel
Scliwob (12 décembre). —Un cours d'esthétique
musicale, vocale et scénique sera fait éga-
lement par M. Victor Maurel, les vendredis, à
4 h., à partir du 11 décembre.
,(.** En souvenir de la participation française
aux fêtes du centenaire du creusement des
premiers bassins du port d'Anvers, le ministre
de la Marine a reçu un joli tableau du peintre
van Kyswiek. Au premier plan est un porirait
du Premier Consul, derrière lequel on découvre
la rade d'Anvers, avec, au milieu, le contre-
torpilleur C'rt.<s//fi; dans le lointain s'érige la
tour de la cathédrale. Ce tableau sera placé
soit au ministère, soit à bord du Cassini.
*'•'* On nous annonce qu'il vient de se fon-
der à la mairie du Palais-Bourbon, une Sociéié
d'Histoire et d'Archéologie du Vil" arrondisse-
ment de Paris.
Cette société a pour but d'étudier l'histoire
des personnalités, des monuments, des rues,
de grouper tous les documents pouvant inté-
resser l'arrondissement; enfin, do créer une
bibliothèque et un musée local.
Le Bureau élu par le Comité se comi)Ose do:
MM. Risler, président; Nizet, vice-président;
Lucien Gillet, secrétaire général; do Féligonde,
secrétaire adjoint; Beaumont, archiviste ; Marty,
trésorier.
ET DE LA CURIOSITÉ
303
:(c** Sur la proposition de son président, la
députation provinciale de Guipuzcoa a décidé
de prendre sous son patronage et à sa charge
le musée Victor-IIugo, à Pasages, primitive-
ment organisé par MM. Déroulède et Marcel
Habert, mais remis par eux depuis six mois à
la municipalité de Pasages.
*** Le jury international de l'Exposition des
beaux-arts de Venise a décerné la grande mé-
daille d'or aux peintres Gaston La Touche,
Claus et Zuloaga.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 11 novembre
L'Académie procède à l'électioa de la commis-
sion chargée do drosser la liste des candidats à la
place vacante dans la section des académiciens li-
bres en remplacement de M. Henri lioujon, nommé
secrétaire perpétuel.
Cette commission, k raison d'un repi-éscntant
par section, comprend six membres : MM. tiéromo
(peinture , .1. Thomas (sculpture), Daumet (archi-
tecture), Chaplain (gravure;, Reyer (musique), et
Gruyer, délégué de la section des académiciens
libres.
Lecture sera donnée, au cours de la prochaine
séance, des lettres do candidature qui auront été
adressées à la Compagnie.
L'Hôtel de Ville de Paris
ii:i-vui:
de Pierre Chambiges et non du Boccador
Ui'puis quelques années, il y a un procès artis-
tique au sujet do l'attribuliou de l'ancien Ilélel do
ville do Paris, qu'on iiourrail, suivant la rubi-ii|uo
judiciaire ordiuairo. appeler : le procès Pierre
Chambiges contre le Boccador. Malgré la pre-
mière plaidoirie, ([uo j'ai publiée dans mon ou-
vrage : L'Ancien IhUel de eille de Paris, en fa-
veur du vieux « maistro dos œuvres do maçon-
nerie de la Ville do Paris », où je démontrais, avec
preuves à l'appui, que tout le procès se résumait
dans la question de deux constructions corn-
UKUicées sous l''ranr;ois 1", et dont l'uuo, la pre-
mière en date, colle de l'artiste italien, entreprise
dès lûliO, avait été suspendue vers 15;t4 jiour être
délinitivement remplacée par la seconde, cello d.'
l'architeete parisien, couliriui-o et achevée en lO.'H,
]r,u' des membres de sa faiiiillo, les Gullhdu, — Ir
lioccador a couscrvi: i ucoru beauconji de partisans,
acharnés, intransigeants et irri'duclihlcs, qui, ne
voulant pas admi'ttro cette thèse, s'en lionmiit
toujours l'i la famouso inscription de I,'');!.'!, où li-
guro le nom de l)ominii|ui' de Cortono avec le
titre d'architecte, et un docunieiit ini'ilit, extrait
dos registres des dèliln'ralioiis du llureau <lo la
Ville, ri'trouvi'^ .'i lu liihliotlièque NidiuiiaUi par
M. Itnrnard Pnisl, ipti l'ait mention de la com-
mission donnée en lôHH, par lo prévôt des iiiar
chauds, à lioccador, pour i< conduire li'S bastimeni
otédillces do l'Ilètol do ville ».
Jusqu'ici, je n'avais guère que le dtssin de
Jacques Cellier, datédc 1586, pour prouver, par un
document artistique, lo bien fondé de ma thèse,
document de la plus grande importance il est vrai,
et qui aurait du sulVire pour convaincre des adver-
saires moins... obstinés, et les déclarations do
Leroux de Lincy, dans son Histoire de l'Hôtel de
ville, sur la probabilité des deux constructions,
d après l'examen technique des diverses parties de
lédifico de la Renaissance.
Mais je viens de faire une découverte qui, je
l'espère, clora délinitivement le procès en cours
par la démonstration irréfutable, sur pièce authen-
ti(iue, de l'existence des deux Ilolels do ville du
temps de François I" : j'ai retrouvé le dessin delà
construction du Roccador. Ce dernier fait partie
do la série des vues do monuments parisiens que
eontient l'ancien plan de Paris, dit « plan de la
tapisserie ■>, exécuté vers 15i0. Le document, bien
que publié et republié, avait,.en tant que pièce capi-
tale pour l'histoire de IHôtcl de ville, passé coiu-
plètement inaperçu de tous les écrivains et de moi-
même en 1883. Après une minutieuse enquête, jo
l'ai identifié : c'est bien là, sans contestation pos-
sible, rilotel de ville construit par l'artiste italien.
Dans .Sauvai, il y a, sur les origines de l'Hùlel
de ville, un passage qui a singulièrement troublé
Leroux de Lincy, au point de lui faire commettre,
dans son ouvrage si sérieux, les contradictions les
plus inexplicables. Il y est dit ceci:
" L'ordonnance du grand corps de logis (la fa-
çade sur la place de Grèvol ayant, en 1549, paruo
.(/o//i/7«e, on réforma le desseing antien, et ce
bâtiment depuis ne fut achevé que sur les
devis et élévations montrés à Henri 11 à
Saint- Gcrnwin-en-Laye. ■>
Ce grand corps de logis gothique, nous en avons
la représentation authentique dans YOstel de ville
(lu plan do la Tapisserie : il ne figure point là à
l'état de simple rcz-dechaussé«. comme dans le
dessin de Jacques Cellier, dans les anciens plans
de Paris, lo plan de Truchet dit « plan de Bàle »,
et le plan de Belleforcsl, mais tout entier, de la
cave au grenier, pourrait-on dire, avec ses trois
étages, aux grandes fenêtres ogivales, aux rosaces,
aux balustrades, aux niches à pinacles sur les
l)ilastres massifs, et avec ses trois pignons
inégaux.
Un ne viendra pas nous dire que c'est là simple-
ment la vieille Maison aux Piliers. La mininture
i\o\i\ Procession du Saint-Sacrctiient du u\issel do
.luvénal des llrsins a assez familiarisé' tous ceux
q.ii s'intéressent i\ l'hisloiro de Paris avec l'IIùlel
de villo d'Klieiine Marcel, pour que la descrilition
.1- I. sus de lédillco du plan de la Tapissorio
- 1 10 i\ qui que ce soit la supposition d'nno
;iii:ilin^io quelconc|ue, qui ne se retrouve, à aucun
deeré, ni Hrchileclurnloment, ni lopograpliique-
ment.
Celte construction du Uocoador n été démolie, do
b'iV.Ift IWl, jusqu'au rez-de-chaussée. 1,'ancien plan
lie Truchet, dit «p'i"> «lu R'^h''. daté do U>,VJ, le des-
sin de Jacques Collier, plusii-urs documents admi-
nistratifs extraits des registres du Rureau do la
Ville, en contiennent les preuves irrc'cusables. Kt
ce ri'Z-di>- chassée lui même a été en ItJOtS coniplè-
lemeiit trnnsfurmé, au point que do la couslruc-
lion ilu lioccador il ne restait plu» que quelque»
pierres de taille et moolluns.
Ce n'est point tout. Les partisans du Boccador
soi
I.A CHRONIQUE DES ARTS
no veulent point ilénionlre do la llièsc que ce sont
les plans et devis de l'artiste italien, montrés à
Franrois I" avant 1533, et approuves par lui,
comme il est dit dans ])lusieurs documents des
registres du Bureau de la Ville publiés par Le-
roux do Lincy, liernard l'rnM {Gazette des Beaux-
Art.i, i891) et Bournon (Cazette archéologique,
IS'88], qui ont servi exclusivement pour la
construction do l'IIoteldo ville de la lïenaissance,
malgré la déclaration formelle de Sauvai que le
« di'sseing anticn " — celui du Boccador — fut
réformé, en 1549, parce qu'il était trouvé c gothi-
que». Or, l'existence d'un plan de l'Hôtel de
ville daté de 1535 est révélée par un document
officiel : la transaction de 1G08 entre la Ville et
l'hôpital du Saint-Esprit pour la construction du
pavillon nord, dit pavillon du Saint-Esprit, que
JI. des dillculs a découvert aux Archives Nationa-
les, et publié dans Le Domaine de la Ville de
Paris. Go plan de 1535 est le plan que Pierre
Chambip;es fut cliargà de dresser, lorsque le
prévôt des marcliands et les éehevins lui confiè-
rent la direction des travaux de l'Hôtel de ville,
en remplacement du Boccador.
Pierre Ghambiges venait do quitter le service
d'Aune de Montmorency, qui lui avait fait bâtir,
de 1527 à 1553, le grand chàloau do Chantilly.
Celte découverte historique, si précieuse, de il. Ga-
briel Maçon, l'érudit conservateur-adjoint du Musée
Coudé, avait rais en éveil nia curiosité de ce côté;
j'ai cherché si, par hasard, il n'existait pas entre
Cliaulilly et l'Hôtel de ville quelques points d«
comparaison; et j'ai trouvé, entre la galerie du
clu'iteau et le rez-de-chaussée de la fac;ado sur la
place de Grève, une analogie architecturale telle,
qu'il est permis de déclarer nettement que le
« maistre des u'uvres de maçonnerie de la Ville de
Paris » a copié purement et simplement l'œuvre
du « maçon de (UiantiUy » dans cette partie prin-
cipale du château.
La démonstration méthodique de tout cela exi-
gerait de longues écritures accompagnées do des-
sins et de plans. Je viens de la faire dans un mé-
moire de (juaranle pages, que j'adresse au Conseil
municipal pour protester contre la proposition
du comité dos Inscriptions parisiennes do faire
placer dan: l'Hôtel de ville une plaque en l'honneur
du Boccador, sous le prétexte ot à l'occasion d'une
commémoration de la i-econstruction du palais
municipal.
Mari us Vacikix.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
La perspective d'entendre le Stenka-Râîine
d'Alexandre Glazounow, que je ne connaissais que
par la lecture, et, aussi, d'assister à une seconde
audition de la Symphonie de César Franck, m'a ra-
mené dimanche dernier au Chàtelet. Ce n'est pas
que le programme dos concerts Lamoureux ne fût
également intéressant. Il comprenait même une
première audition, celle d'un poème symphonique
do M. H. Bûssor, qu'il y a tout lieu d'espérer que
M. Glievillard redonnera dimanche prochain. Mais
le début de M. Pierné, comme chef d'orchestre,
m'avait, d'autre part, semblé trop intéressant pour
manquer l'occasion do constater de quelle façon
l'auteur do ÏAn Mil se comporterait, la nervosité
du premier contact avec le public ayant disparu.
L'épreuve a été décisive. Il est dés à présent ac-
quis que nous possédons en M. Gabriel Pierné un
chef d'orcliestre du plus bel avenir, doué autant
qu'on peut l'être de sensibilité, do vigueur et d'ac-
tivité et à qui il ne manque qu'un peu de pratiqu
pour obtenir des résultats tout à fait admirables.
A certains égards, il s'est opéré, dans sa façon de
cf'nduii», une transformation radicale d'un diman-
che à l'autre. Enliardi, sans doute, par l'accueil
favorable du public, il s'ov^t abandonné à son sen-
timent musical, très vibrant et compréliensif, l'a
imposé sans effort à l'orchestre et l'a fait passer
dans l'auditoire, de telle sorte que nous avons eu,
des œuvres interprétées, une exécution aussi vi-
vante, aussi émue, aussi pénétrée de l'esprit de
leurs auteurs que les plus difliciles le pouvaient
souhaiter.
L'ouverture du Roi Lear de Berlioz commen-
çait la séance. A certains égards, elle est supé-
rieure à celle des Francs-juges, précédemment
exécutés. Sous d'autres rapports, elle mo parait
lui être notablement infériture. Assurément, il y
a là, plus que dans les Francs-juges, d'unité de
composition, d'émotion vraie, de style et de poé-
sie. Mais, dans son opéra, dont l'ouverture des
Francs-juges est le seul morceau qui nous reste,
Berlioz n'interprétait qu'un libretlo, auquel nous
ne douions pas qu'il fût aisément supérieur. Dans
l'ouverture du Roi Lear, il prétend traduire
Shakespeare on musique et le souvenir que 'audi-
teur conserve du terrible et déchirant poème nuit
passablement à cette traduction, vraiment trop dé-
passée par l'original. Le début de l'œuvre du com-
positeur est assurément grandiose, quoique un peu
incohérent; mais, par la suite, l'expression musi-
cale faiblit et se rapetisse. La forme de l'ouverture
classique s'adapte mal à la transposition sympho-
nique du chef-d'œuvre shakespearien et le retour de
phases périodiques — celle (jui s'applique à Gor-
délia parait aujourd'hui bien poncive — donnent à
l'ensemble une allure convenue tout à fait en con-
tradiction avec le caractère libre et sauvage des
scènes du drame.
Stenka-Râzine est peut-être, avec la seconde de
ses symphonies (en fa dièze mineur', l'œuvre la
plus accomplie de M. Alexandre Glazounow. G'est
un chef-d'œuvre do musique descriptive, de cette
musique qu'on considère généralement comme le
produit d'un art secondaire, et qui l'est, en ell'tt,
si l'on ne veut voir en elle qu'une sorte d'imitation
indécise et imprécise des rythmes, des sonorités
et des couleurs des phénomènes naturels et une
transposition conventionnelle du mouvement des
passions humaines. Mais, on réalité, une musique
purement imitative ne peut pas exister, absolu-
ment parlant ; elle se présente avant tout comme
bonne ou mauvaise musique, toute question de
principe écartée. Et, de ce qu'il y a do médiocres
poèmes symphoniques, on ne doit pas conclure à
la médiocrité du genre, pas plus qu'il ne faut
inférer du fait que la plupart des symphonies
écrites après Beethoven n'en approchent pas, en
général, que la symphonie soit une espèce dis-
parue. D'autant plus que la musique à programme
n'est pas obligatoirement descriptive. Si elle était
foncièrement impossible, la musique dramatique,
qui repose, elle aussi, sur le principe de l'analogie
ET DE LA CURIOSITÉ
305
et de l'expression indirecte, serait impossible égale-
ment.
On pourrait longuement généraliser sur celte
matière. Pour nous en tenir à l'ouvrage de >I. Gla-
zounow, ce n'est pas en raison du rapport plus
ou moins exact qu'on lui peut trouver avec l'argu-
ment poétique qui lui sert de prétexte, qu il s'im-
pose à l'admiration. Celte légende est, au contraire,
assez enfantine et trop compliquée pour qu'on
puisse suivre, à l'audition, l'appropriation exacte
de la musique au sujet qu'elle paraphrase. Mais,
si l'on n'en relient que le caractère général et qu'on
écoute ensuite l'orchestre sans songer aux détails
de la fable, Slenha-Râzine appaiait comme une
des meilleures productions de l'école russe, tant
par la fraîcheur et l'agrément des idées, que par
l'originalité avec laquelle elles se combinent et
l'éclat de l'instrumentation.
On ne peut faire le même élogo du Concerto de
violon de M. Gernsheim, qu'a joué avec talent
M. L. Gapet. Un concerto est déjà, en soi, une
assez lourde pénitence infligée à tous ceux qui no
se soucient point de l'individualité du virtuose que
ce genre de composilion met au premier plan. Par
l'ampleur do ses développements, par sa durer,
souvent égale à celle d'une symphonie, il lui con-
fère une importance à coup sûr exagérée; beau-
coup d'auditeurs, qui peut-être supporteraient un
morceau de longueur raisonnable sans protester,
s'insurgent contre l'espèce d'apothéo.se que ces
compositions semblent dérouler autour du soliste,
eu lui assorvissant l'orchestre, li' bon sens musical
et souvent la musique même, nuand le concerto
est vraiment beau, on regrette (|ue l'auteur n'eu
ait pas fait une symplionie. Quand il est médiocre,
on regrette qu'il ait fait le concerto et qu'il faille
le subir. Nous avons subi celui de M. Gernsheim
avec toute la résignation requise en pareil cas.
Mais, vraiment, M. Gapet, qui a du talent et du
style, eût pu être mieux inspiré dans le choix do
son auteur.
Jamais je n'ai mieux gofité que sous la direction
de M. Pierné le charme incomparable qui émane
du PnHudu de V « Aprcs-midi il'un Faune ■• de M.
Glande IJebussy. Gette musique en quelque sorte
imponilérablo, comme située aux confins du monde
des harmonies intelligibles, et qui, cependant, de-
meure toujours et avant tout de la musi(|ne, et
même de la musiqur rxtrèmemont claire et persua-
sive, demande une iulerpntatinu ;'i la fois d'une
liberté poétique absolue et d une cxacliludo nu'li-
culeuse. Gellu de ilimanche dernier fut si souple
et si nette que le caractère de merveilleuse impro-
visation il'orcliestre qu'elle doit avo.r a)pparut en
sa ))leine évidence et que la iiièce, devenue Iraus-
]varenti' aux yeux les plus myopes, fut bistée d'ac-
clamation. I.e plus étrange et le plus rare fui i|ue
la seconde exéculi(in dépassa la luemière en cha-
leur et en précision.
(,)nant à la symphonii'de Franck, ipii, cette fois,
clùluriiit le concert, son exécution di'paasn toutes
les prévisions qu(- suggérait la lu'i'cédi'ute, dc'jft
ri'umrquable, mais plus correcte (|u'inspirée. l'Aie
apparut celle fuis dans toute la splendeur di> la
vie, ilaus toute la niaguiliconce expressive <|ui en
pénètre chaque thème. Nous eiiuu's, vr.iiuuMil.rini-
(U'ession diierlu du génie tlu maître dont, on celte
jmu'uée, M. Pierné .se montra le digne disciple, jus-
tement acclamé par l'assistance.
P. D.
REVUE DES REVUES
* Les Maîtres artistes n- 8''. — Intéressant
numéro consacré au sculpteur .\uguste Hodin : re-
cueil d'études et d'opinions sur l'oeuvre du maître,
signées de MM. Anatole Franco, Eugène Carrière,
P. Vitry (intéressant parallèle entre le Victor Hugo
de Rodin et le Beethoven de Max Klingcr). R. de
Montesquiou, Pierre Roche, Jean Dolent, Clément-
Janin, André Mellerio, R. Bouyer, G. Cogniat,
\V. von Seidlilz, G. Treu, K.-B. Madl, V. Pica,
etc., etc., et bibliographie des principaux écrits
publiés sur l'artiste et son ouvre, par M. Auguste
Marguillier. Hors texte, reproductions des princi-
pales oeuvres de Rodin.
= Le Mois littéraire et pittoresque (novem-
bre). — Étude dcî M. Léonce Viltard sur le peintre
et illustiateur Chilllart, mort l'an dernier (nom-
breuses reprod. d'œuvres, dont plusieurs dessins
inédits).
= Burgos, par M. Ed. Forestié : description de
la ville et notamment do sa cathédrale, avec nom-
breuses vues extérieures et intérieures d'ensemble
et de détail de ce monument.
— Jabrbuch der koeniglich Preussiscben
Kunstsammlungen (11Û2, 2' fasc. — M. Geurg
Swarzeuski apimrte une intéressante contiibutiou
à l'histoire de la peinture et do la plastique caro-
lingienne, qui est malheureusement loin d'étro
aussi avancée que Ihistoiro pliilologiiiuo et litté-
raire de la même époque. On n'a réussi, jusqu'à
présent, qu'à localiser deux écoles, celle de Tours
et celle de Reims, à laquelle se rattachent le Psau-
tier d'Utrecht et lÉvaugéliaire de l'archevêque
Ebo Épernay). Mais ces doux œuvres, qui sem-
blent provenir d'un mémo maître, d'une originalité
très nette, sûrement influencé par l'art anglais, no
suffisent pas à caractériser 1 écolo de Reims.
N'admettant pas l'existence de l'école Pahuîne,
imaginée par M. .lanitschek, l'auteur rapporte à
l'école de Reims non seulement les ouivres attri-
buées à ci'Ite écolo Palatine Kvangéliaire de Iteau-
vais, à la Bibliothèque Nationale, K\angéliairo do
lîlois, Kvaugéliaire dit de Cliarlemagne, à Vienno\
mais encore les Evaugéliaires do Bruxelles ol
d'Aix-la-Chapelle, le manuscrit latin 271 de la
Nalicinalo, l'Évangéliairo do Clèvcs Boilin^ cl le
l'hysiolofus do la Bibliothèque do Berne. Le
Psautier d'Utrecht no se trouve ainsi plus être lo
]ii>int do départ d'une l'colc indépendante, mais
|ilutùt le point d'abiiiilissenuMit d'une école, sou» lo
|ii]u-eau d'uu artiste oxtrnonliuaircmcnt doué et
iullueucé- par l'Augletorri'.
C'est aussi à l'Ocolodo Itoinis que M. .*^\varzonski
riipporledifréronle.stpuvri'» plastiques, entre autres
la phupio d'ivoire du Brilisli Musouin représonlanl
l.cn .Yocc.t de Conti, La Crucifixion do la Biblio-
thè(|iu> do Miiuich, une |>laquo du Musée national
de Munich, {'Ascension du musée di' Weimar,
qui utleslo égali-Mient une influtnco anglaise, puis
ili'S u'uvres d'orfèvri-ric. comme la reliure du Codex
ÀurCHf At< Munich, le ciboire il'.Vrnulf Municli\
l autel de Wolllnus (.MilaD\ considi'ré à tort par
M. /imiiiormauu coinnu' un travail italien du
300
LA CHRONIQUE DES ARTS
xir siècle; la i-oliiire d'un l'ivangrliaii-c provenant
(le Lindnu, qui ii])i);u'tcnait encore récemment i'i
lord Ashburnliam. 11 croit roconnaitrc dans cet
Évangéliairo la même main (lue dans le ciboire
d'Arnulf et le Codex Attreus. L'influence de l'école
de Reims se retrouve aussi dans un ftvangéliaire
provenant de Stavelot, (jui appartient à la Biblio-
thèque de Berlin après avoir passé par la biblio-
thèque Ilamilton, trois Kvangôliaires do Munich
(Clm Û250, Uni 1701L et Clm 6yi5i; enfin le dessin
i"i la plume-, représentant un Évangéliste, dans un
manuscrit bavarois du xr siècle provenant de
Wellcnburg (Bibl. de Vienne, Cod. 1284, p. 14 b.).
Toutes ces œuvres prouvent l'influence extraordi-
naire qu'exerea l'école do Reims, surtout dans le
nord de la Franco et la Belgique.
Les iiu'iUeures productions des écoles dites de
Saint-Denis et franco-saxonne se rapprochent
beaucoup do l'école de Reims. Son influence est
très visible dans les petites figures de l'Kvangé-
liaire d'Arras. aussi bien que dans la Bible do
Saint-Paul à Rome, attribuée par Delisle k l'école
du nord de la France et par Janitschck à sa pré-
tendue école de Corbie, et enfin dans l'Évangé-
liaire de Colbcrt (Bibl. Nat., ms. lat. 324). dans
celui de Charles le Cliauve (Bibl. Nal., ms. lat.323l,
et dans le Codex 74G de la Bibliothèque de Uarm-
stadt.
— M. Ad. Goldschmidl appelle l'attention sur
un artiste trop négligé, le graveur Willem Buyto-
woch, contemporain de Frans Hais, et fait res-
sortir l'importance, lant au point de vue artistique
qu'au point de vue historique, de l'œuvre de cet
artiste qui, appartenant à une époque dé transi-
tion, se montre d'abord académique, puis franche-
ment naturaliste, avec des échappées de fantaisie.
I^a vie de Buytewoch, qui fut courte, est peu
connue (environ 158G à 1626). Il laissa plusieurs
enfants, dont l'un, prénomme aussi AVillem, s'était
fait connaître comme peintre animalier. Il fut
avant tout un dessinateur et on a conservé de lui
un nombre relativement considérable de dessins,
le plus souvent signés de son nom ou de son mo-
nogramme, un W et un B entrelacés, et parfois datés.
Il a dessiné beaucoup d'allégories, mais, comme
cette partie de son œuvre reflète le passé, elle est
moins intéressante que cslle qui annonce l'avenir.
La première œuvre appartenant à cette seconde
catégorie est une gravure signée et datée de 1C06
(collection do la Sekundogenitur à Dresde', repré-
sentant deux jeunes gens, dont l'un tient uncygne
et une cruclie de bière, tandis que l'autre joue de
la flûte. Elle rappelle Cioltzius. La Bethsabée de
1615 est si différente des autres qu'on la dirait
sortie d'une autre main. Les deux autres, Bethsabée
sont évidemment antérieures. Celle qui parait la
plus ancienne est fort curieuse par le mouvement,
la recherche de l'eiTet pittoresque et non de l'idéal
plastique de l'école académique, bref par une allure
étrangement moderne. C'est ainsi que Buytewecb,
comme presciue tes maitres de transition, "passe du
maniérisme académicjue à une observation fran-
che et personnelle de la nature, <iui finit par abou-
tir à une sorte de fantaisie naluralisle .cf. Hercule
Seghers, Roelant .Savery, Abraham Blomaert).
C'est à ce besoin de fantaisie et de naturel que ré-
pond le goût des artistes de cette époque pour les
costumes et les déguisements, auxquels Buyte-
wech a souvent consacré son burin. Ses paysages
manifestent l'influence vénitienne, si puissante sur
l'arl hoUamlais collection von Beckerath, à Berlin
et cabinet des Estampes do Dresde). Dans tous,
aussi bien que dans les nombreuses scènesde genre
ducs à Buytewoch, on retrouve tout ce qui carac-
ti'rise e.îsetiellement la peinture lioUandaise au
XVII" siècle.
— M. Franz Wickhon" détermine le sujet de
trois toiles vénitiennes, ordinairement mal inler-
]irétés : un tableau de Titien, au musée de Madrid,
dénommé Baccliaxale, aurait été con^mandé au
peintre par Alphonse d'Esté, qui lui en aurait im-
posé le sujet, tiré de Philoslrate {Majores ima-
gitres, I, 25); et représenterait Les Andritns
s'enim-ant à un fleuve de vin rju'a fait couler
Bacchus. Un tableau du Tintoret, à Dresde, re-
présente ia Délivrance d'Arsinoé, telle qu'elle est
racontée dans les romans français du xiii' siècle,
parliculièremont dans le Codex Riccard:nus 2418.
Deux pastel.s do Rosalba Carriera galerie de Dresde,
41 et 42) illustrent deux vcrsels du psaume 84 : « La
Miséricorde et la Vérité se sont rencontrées. La
Justice et la l'aix se sont donné le baiser. »
— M. Max Lehrs dresse la liste des œuvres du
« Maître dos illustrations de Boccacc ■>.
— M. Paul Schubring étudie une Mise au tom-
beau du XV" siècle, de Simoni-Maitini, récemment
entrée an musée de Berlin : elle formait le volet
droit d'un triptyque, dont les autres morceaux se
trouvent à Anvers et au Louvre. Le panneau cen-
tral (Anvers), signé de Simone, montre qu'il s'ins-
pira do Duccio.
— M. Jan Veth essaie de prouver, non sans vrai-
semblance, que, contiairemcnt à l'opinion accrédi-
tée, La Ronde de nuit do Rembrandt, n'a pas été
mutilée et raccourcie. C'est Lunden. sur la copie
duquel on s'appuie pour affirmer la mutilation, qui
a, au contraire, modifié et légèrement agrandi le
tableau, de façon à mettre davanlage en relief la
figure du capitaine Cock, sur la commando duquel
il fit vraisemblablement cette copie, et pour préci-
ser mieux lo lieu de la scène.
BIBLIOORAPHIB
Le Peintre Albert de Meuron d'après sa cor-
respondance avec sa famille et ses amis, jjar
Philippe Godet. — Neuchâtel, Attinger frères.
In-8°, viii-401 p. av. 1 portrait.
Fils du peintre vaudois Maximilien de Mouron
(1785-1867 , qui s'était lui-même essayé à traduire
par le pinceau les aspects grandioses ou gracieux
de son pays natal. Albert de Meuron compte parmi
les meilleurs peintres de montagnes que la Suisse
ait produits, si l'amour et l'élude patiente de la
nature doivent être regardés comme une des pre-
mières qualités de l'artiste qui se donne pour tâche
de la reproduire.
Né le 13 août 1823 au manoir familial de Cor-
cœlles, dans le Jura vaudois, il avait d'abord suivi
les cours de l'Académie de Dùsseldorf, puis, après
avoir conclu ces premières années d'études, comme
il convenait, par un tableau de sujet historique,
David et Sai'l, correctement exécuté suivant les
formules académiques, était venu en 1845 à Paiis
chercher un enseignement plus libre et plus vivant;
après un an de séjour chez Gleyre, il entra en 1846
à l'École des Beaux-Arts et débuta au Salon de
ET DE LA CURIOSITÉ
307
1848 par des Baigneuses à l'ombre. L'année sui-
vante, il était (le retour en Suisse, à Brienz, rendez-
vous de nombreux artistes épris du pittoresque de
la région. Un moment, il s'adonna à des tableaux
anecdotiques dans le genre de ceux qui valaient
alors à son compatriote Karl Girardet de vifs
succès : tels Le Quart d'heure de Rabelais, Les
Bonnes commères et autres, qui firent connaître
sonnom. Mais, bientôt, il allait trouver sa voie dans
le paysage alpestre avec figures, et plusieurs étés
passés au cœur de la montagne, à La Betlenalpe,
puis à la Bernina, alternant avec des visites k
Paris et un court séjour en pays basque, firent
de lui, par l'observation consciencieuse de la na-
ture, poursuivie au milieu de mille difficultés avec
une persistance tenace et calme qui le fait regarder
par son biographe comme le représentant de l'âge
héroïque de la pointure alpestre, un véritabli'
artiste, à la vision large, juste et tranquille. La
Halte de chasseurs et surtout le grand taljleau de
La liernina, au musée de Neuchàtol, témoignent,
entre autres, de ce tempérament robuste et parfai-
tement équilibré, et — portant l'impression directe
et comme le parfum même de la nature — sont bien
préférables ii la grande allégorie qui l'occupa si
longtemps, mi il s'appliqua à symboliser par une
figure féminine couchée parmi les brumes et les
ileurs alpestres, la Montagne elle-même.
C'est par ce sentiment et cet iniiour de la nature
que valent surtout Us œuvres d'Albert de Meuron.
Ce sont eux (|ui font un des charmes principaux
du livre très attachant qu'un de ses amis, M.Plii
lippe Godet — si intimement mêlé à tout le mou-
vement intellectuel et artistique de son jiays —
vient do lui consacrer et où, en historien discret,
il l'a laissé se peindre surtout lui-même à nos
yeux par ses lettres h sa famille et à ses amis.
On i-espire, en le lisant, la bonne et vivifiante
odeur do la montagne ; on y goûte la jouis-
sance de cette lilire vie d'un artiste menant en même
temps l'existence robuste et saine du gentilhomme
campagnard ; on y apprécie aussi les qualités
d'affabilité enjouée, de bonté, de désintéresse-
mont de l'homme privé, le dévouement incessant
qu'il apporta, comme, avant lui, son père, pour
favoriser le 'lévelopi)enient des arts à Neuchàlel
(où il réussit enfin à créer un musée dont la dé-
coration du fronton fut sa dernière œuvre) ; enfin,
on se sent envclojipé d'une atmosidière de bonheur
domestique, de vie simple, cordiale, fidèle aux
vieilles traditions do tenue morale, qui, rare au-
jourd'hui, n'est pas non plus un des moindres
attraits do ce tableau d'une vie d'artiste.
.\. M.
NÉCROLOGIE
Cette semaine est mort à Paris M. Léon Pillaut.
conservateur du musée des instruments i\>- mu-
.si(iuo au Conservatoire.
I la annonce d'Angers, où il habitait depuis ilo
liingui'S ami os, la mort de M. Fraiiçoia Moik-
seron, sculpteur.
(lu iinnoiu'o également la murt à Paris, du
peintre américain Edwig Loni Wook», m- à
Boston. Appartenant à la Société des Artistes fran-
çais, il avait obtenu une mention lionorable en
1834, une médaille de 3" classe en 1889, et une
médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900.
Il était chevalier de la Légion d'honneur depuis
1896.
Dans la première semaine de novembre est mort
à Madiid, :'i l'àgo de cinquaute-un ans, le graveur
Asturo Corretero.
TRIBUNAUX
•Juel droit conserve un artiste snr une œuTre
vendue à l'État et, par conséquent, tombée dans le
domaine public? Li question s'est posée récem-
ment à la 3"* chambre du Irlbunal civil de la
.Seine, à propos de la Vierge consolatrice de
M. Boiiguereau, exposée au Luxembourg.
Un fabricant de plaques émaillées de Limoges
en ayant reproduit la tète et le buste, le peintre
• est plaint de celte reproduction partielle.
L'œuvre tombée dans le domaine public, a sou-
tenu, au nom de M. Bouguoreau, M' Eugène
Pouillet, peut être reproduite ; elle ne peut être
dénaturée. En admettant, ce qui est douteux,
qu'elle puisse être industrialisée, elle doit être
reproduite, en tout cas, telle qu'elle se présente,
telle que l'artiste l'a conçue. On n'a pas la faculté,
comme on l'a fait pour la Vierge consolatrice, de
rendre l'ouvre incompréhensible en la morcelant.
L'auteur garde sur son œuvre une sorte de droit
de suite, de droit de défense de son idée...
Le Tribunal, tout en admettant, avec les défen-
deurs, qu'une (euvre d'art, du fait de son acqui-
sition par un musée, tombe dans le domaine
public, fait cette réserve, que s'il est permis de la
roiiioduire, il est interdit do la dénaturer en n'en
rej)roiliiisanl <|ue des fragments.
En conséciuence, et en tenant compte de l'igno-
rance où pcnivaient être les dé^fendeurs de l'étendue
de leurs droits, le Tribunal a condamné ceux-ci
aux dépens de l'instance, déboutant M. Bouguo-
reau du surplus de si demande.
MOUVEMENT DES ARTS
Collection Thewalt, de Cologne
Vente faite à Cologne du 4 au 14 novembre 1903,
sous lu direction de M. Peler Ilanstciu.
Produit total : 1.377.140 francs.
La vente do celle belle ol célèbre collection
d'objets d'art et de curiosité avait olliré les direc-
teurs lies musées nlltiiimnds et les principaux
marchands d'.Mlemagno. do Eranco et d'.Xugle-
lerre. Signalons parmi les prix les plus élevés
nous donnons les prix en francs):
Ori-s et ri-ntinit/ues. — 91. Cas.<!ello en gréa
blanc de .siegburg avec couvercle en cuivre ilori
J.MIP : !i.87.'i fr. (uu musée île i;oloKni'\ — 'JW.
Cruche en fnienco do Nuremberg, i\ reliefs 'IMiO ;
armoiries dos personnages avec partie su}H''rioure
eu forme do bastion ; 19.H7T> jBU uièniP muBi't<). —
•~Vi8. liroiipo on terre cuite : Pietà d'après Michel.
Ange, travail italien du xvi* siècle : ùM'i (r. W
308
LA CllUONIQUE DES ARTS ET DE LA CUIUOSITE
262. Cruche en faienco en forme de hibou, tra-
vail suisse ou de l'Allemagne du Sud (lô'iOj :
7.G87 fr. 50 (au musée de Cologne).
Verres émaiUés. — 383. Grand hanap en 'verre
('•maillé de Kreussen (irj86; : 0.000 (au musée do
Francforti. — 380. Ilanap de forme cylindrique
(159Û) : L812 fr. 00. — 393. Hanap électoral (1627) :
2.500. — 398. Coupe à l'aiyle impériale, on verre
vort(16.W) : L187 fr. 50. — 399. Petit hanap, avec
vue du château de lîetzclstorlï, près de Nurciiiberf;^
sur un présentoir formé d'un lansquenet age-
nouillé en arf,'ent doré (1CÔ7) : G.437fr. 50 (au Musée
germanique de Nuremberg). — 401. Hanap avec
l'aigle impériale et portrait d'électeur (1662) : 1.575.
— 402. Verre émaillé (1663) : 9.00. — 403. Hanap
avec figures du Sauveur et des Apôtres (1663) ;
1.312 50. — 414. Hanap électoral : l'Empereur sur
son trône, avec inscription : 2.125. — 421. Hanap
on verre vert clair, orné de stroplies de vers et de
points dorés : 5.500 (au jNIusée germanique de Nu-
remberg). — 448. Verre cloche à décor de plumes
et de perles dorées, émail blanc de Venise, à pied
légèrement godrouné (1500) : 4.750.
Vitraux. — 5?S et 579. Quatre verrières compo-
sées de, vitraux anciens de forme ronde ou rectan-
gulaire : 6.562 fr. 50.
Jooires. — 586. Grande plaque de diptyque,
France, xiv siècle: 1.387. —590. Petite cassette,
lin du xtv° siècle (a figuré à l'Exposition de Paris
en 1900) ; 4.875. —595. Plaque d'ivoire sculpté, à
deux registres (scènes du Roman de la liose),
France, xiv siècle: 1.375. — 097. Fragment d'i-
voire : château fort au milieu des rochers, avec
chasseurs et chiens, Allemagne, xv siècle: 3.8/5.
— 599. Manche composé de deux figurines
d'homme et de femme en buste, France, fin du
XV' siècle : 3.250.
Bois sculptés. — 661. Statuette de Madone en
buis : k.VSi. — 689. Groupe de rois, personnages
en buis, martyre de saint Sébastien : 8.250.
Orfèvrerie et émaux. — 793. Galice en argent
doré, travail espagnol du xvr siècle : 3.812,00. —
798. Gobelet double en racine de bruyère, pied,
anse et gorge en argent gravé : 4.370. — Noix de
coco sur pied d'argeut gravé: 10.125.
806. Grand hanap à couvercle, surmonlé d'une
figurine à mascarons et fruits repoussés : 21.5'JO.
— 807. Hanap, argent doré, à couvercle surmonté
d'une figurine de chevalier en ronde bosse:
10.062,50 (au musée des Arts décoratifs de Colo-
gne).
901. Plaque ronde, Adoration des Mages, relief
en or : 12.437,50. — 881. Broche au pélican, en or
émaillé, avec perles et diamants : 13.750. —
839. Coupe sur pied, en argent repoussé, travail
d'Augsbourg; 15.002,50 (au musée de Cologne). —
814. Gobilet en argent de la corporation dos orfè-
vres d'Augsbourg (1607) : 5.187,00. — 815. Go-
belet, jeune femme le bras en l'air et tenant une
coupe, en argent repoussé: 5.175. — 822. Petit
gobelet en argent, travail do Nuremberg: 3.750.
981. Plaquette niellée, Christ de douleur : 1.120.
— 983. Croix niellée. Christ et Évangélistes :
1.150. —985. Croix en argent, ornée de plaquettes
en argent niellé : 87.500. — 989. Gobelet gothique,
en émail, grisaille et or, du xv« siècle, dénommé
0 Gobelet aux singes, do Thewalt » : 111.250. —
990. Belle plaque en émail, Sainte martyrisée :
13.700. — 992. Cassette en émail, trtizf; plaques à
sujets mythologiques : G.020. — 995. Email ovale
sur cuivre, Ealèvemcnt d'Europe dans un nuage
d'or : 2.000.
Bronzes, Étains, cuivres. — 1026. Cassette à
couvercle, en bronze doré, gravé de scènes bibli-
ques : 3.200. — 10.38. Figurine on bronze h patine
brune, Eve se coiffant : 19.500 'au musée du Lou-
vre). — 1039. Figurine de Vénus debout, en bi-onze,
à patine brune : 8..000. — 1219. Vidrecomo on otain,
allégorie: 1.350 (au musée de Francfort). —
1152. Triptyque en cuivre avec armoiries en cou-
leur: 3.875 (au musée de Cologne). — 1064. Tète
d'Apôtre, eu cuivre repoussé et doré : 5.937,50 (au
musée do Cologne).
Horloges. — 1289. Horloge du xvii» siècle, à six
pans, en bronze doré, ciselé et gravé, dôme à jour,
3.250. — 1290. Horloge en bronze doré et ciselé à
quatre pans, coupole ajourée : 4.437 50 — 1294. Hor-
loge astronomique en forme de reliquaire, sup-
portée par trois lions. Augsbourg, xvi' siècle :
11.250 francs.
A suivre.)
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de M. Fernand Des-
moulin, galerie Bernheim jeune, 8, rue LaÛltte,
du 20 au 30 novembre.
Exposition du monument d'Alfred de Vigny par
le sculjjleur José de Charmoy, 9, impasse du
Maine, jusqu'au 23 novembre (dimanche compris),
de 1 h. 1/2 à 4 h. 1/2 du soir.
Exposition de peinture et dessins de Paul Soyer,
galerie des Artistes modernes, 19, rue Caumartin,
du 19 au 20 novembre.
Exposition d'aquarelles et de pastels de M.
Alexander Roblnson, galeries de l'Art nouveau,
Biug, 22, rue de Provence.
Étranger
Amsterdam : Exposition d'estampes japonaises,
organisée par MM. de Vries, liG, Siryel, du 28 no-
vembre au 30 décembre.
EXPOSITIONS ANNONCÉES
Paris
Exposition des Arts de la mer, or.;anisée par
la Ligue maritime française lI la Société des
Peintres de marine, au printemps prochain.
Adresser les communications aux bureaux do la
Ligue maritime française, 39, boulevard des Capu-
cines.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L'Imprimeur-Gerant : André Marty.
Paris. — Imprimerie dp la Gazette des Bea- x-Arls, S, rut Favar
N' 37, — 190n
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2' Arr.)
28 Kovombr<?.
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
les abonnés à la Gnzette des Beaux-Arts reçoivent gr.iliiilemmt la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seinc-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Etranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 l'r.
Le ITuiïiéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
)MF, élcntion doit avoir lieu pro-
eliainomnnt à rAcadémic dos
"k\Vn^<^ Hcaux-Arts. La liste des candi-
jl^lé^^ dats est lonffue. On n'en peut dire
autant, pour tous, de la liste de leurs titres,
et l'on ne saurait se défondre de quelque
étonncment à considérer oorlaines candida-
tures. Sans doulo, parmi ceux qui sollicitent
les sulTra^os de l'-Vcadémio, il en est qui, par
leurs travaux, la nature de leurs occupations
et les qualités qui s'y décou\rcnt, ont leur
jilace marquée à l'Institut. INIais on n'ose
accuser la clairvoyance des autres au point
de croire qu'ils se font illusion eux-iuéines
sur leur propre mérite. S'ils n'hésitent pas ce-
pendant à se |)résentcr, c'est assurément
qu'ils ont de l'.Vcadémic des lleaux-.\rts une
conception erronée : ils se liguronl que cotlo
Compagnie n'est pas faite oxclusiveinonl
jiour les spécialistes, et qu'elle a besoin do
s'adjoindre des hommes qu'un prestige em-
prunté ù des mérilos étrangers recommande
à la faililesse des éluctiMirs.
Rinn n'est plus faux que cette conception.
Seule l'Académie française a, depuis ses ori-
gines, la coutume d'associer à ses travaux
dos hoimiii'8 que leur rnlc dans la viepuldi-
qua désigne ù son choix plus encoro que
leurs Iravaux littéraires.' Los autres Acadé-
mies sont des asscmhléos où dos sa>'ants
travaillent on commun. Si parfois l'Académie
dos Deaux-Aris s'est montrée peu oxigoaulo
dans ses choix, co n'est pas 11 dire c(u'ollo
doive l'étro do moins en moins. Il lui appar-
tient d'avoir, au coniraire, un pou do discer-
nement cl d'indéi>ondanco. Sans parler do
cftux qui sont cette fois sur les rangs, n'y a-
t-il pas dos hommes que rAcadémic aurait
profit à appeler do soi-même à elle? Tel
savant qui a consacré une partie de .sa vie à
une vaste histoire île l'art antique, tel autre,
qui fait paraître dans la conservation d'un
musée et dans son enseignement dos con-
naissances et un goi"it peu communs, n'ont-
ils pas tous les droits à siéger dans une C.om-
pagnio vouée à l'étude des arîs? C'est dire
qu'il n'y a pas pénurie d'hommes de mérite.
C'est dire aussi qu'à moins do s'y appliquer,
l'Académie n'est nullement oldigée ni par les
circonstances ni par les candidats d'être
infulélc à sa destination et do s'adjoindre des
hommes qiio tout le monde s'étonnera do voir
accuoilli |iar ollo.
NOUVELLES
++* Dimnnolio dernier a élc- inauguré à Paris,
au cimelioro du Montparnasse, un monumont
à .Iules Steeg, œuvre] du sculpteur Lucien
SclinegR.
*♦+ L'I'Hal vient de recevoir et d'onvoyor au
iiiuséo du Louvre une colloclion que lui lègue
^[. liossy, le célotiro amateur d'art.
Celte collection, estimée plus do 200.000 fr.,
comprend deux oitjots qui furent particulière-
ment ndiniri''S au l'elil Pnlnis pendant I Kxpo-
silion ilo l'.HMt : une grande slaluo de Vierge A
l'oi/diil. et une autre Vierne, en marbre, pro-
venant do j'aldiayedo llautocomho.
•Junlro nulros ol>jols souleinent. mais do tout
proiuior ordre, la complotent. tVesl une supcrl>e
sinlufltio on liois sculpté do Suint Etienne,
uno staluelto do Vierge Ofsisr, un tat>Ionu de
ri''i'olo do Pérouso et uno Inpissorio du w siè-
cle roprésentiinl - l'nltiére • Vasli.
^*^ La princesse Malhildcaorrert aul^blnol
310
LA CHRONIQUE DES ARTS ■
(les estampes quinze aquarelles exécutées par
elle depuis qu'elle a. exposé aux Salons.
Ces aquarelles, reliées en un allium de maro-
quin vert, frappé à l'iniliale M do la princesse,
que surmonte une couronne impériale en or,
viennent d'être mises à la disposition des visi-
teurs, mais iilacécs dans la ■• réserve » du
Cabinet des estampes.
Ce sont des portraits, sif^nés par la princesse,
notamment celui du [irince de Danemark, qui
est devenu le roi (Christian; de Louise I.odo-
chowska, née de Menneval, exécuté en 18;>2: de
M»» Drouyn de Lhuys ; de Mohamed ben Mus-
tapha ben Ismaël, etc.
^% Le graveur Frédéric Laguillermie, ancien
prix de Rome, vient, à l'occasion du centenaire
de riicole de Kome, de faire don au même
Cabinet d'une centaine de iilanches, — épreuves
d'état, — gravées par lui principalement à Lon-
dres, d'après les chefs-d'œuvre de van Dyck,
Franz Hais, Yelazquez, Titien, Lawrence,
Gainsborough, Rubens, Delacroix, etc.
i*+ Le musée de 'Versailles vient d'acquérir
une toile célèbre de David, Maral dans sa
haigjioire, qui a passé jadis dans la collection
du prince Napoléon, lequel la tenait de la
famlle môme du peintre.
**,(: M. Barrias vient d'achever à la Biblio-
thèque Nationale, à l'angle de la rue Vivienne
et de la rue Colberl, une horloge monumen-
tale. Deux figures, symbolisant les Heures, sont
à droite et à gauche du cadran, au-dessus de
la statue assise de l'Étude. Plus bas, une
filaque contenant une inscription commémora-
tive est surmontée du Coq gaulois, œuvre du
sculp'.eur Gardet.
*** Les héritiers du graveur Gillot, mort
récemment, ont offert au musée des Arts dé-
coratifs environ cent cinquante gros albums,
contenant toutes les gravures exécutées au
moyen des procédés Gillot depuis leur décou-
verte jusqu'à ces di.v dernières années. Le
complément de cette collection unique, qui
comprend des documents précieux de tous
genres (bsaux-arts, géographie, musique, etc.).
sera donné ullérieur^ment.
,(.♦* Le dimanche G décembre prochain sera
ouverte au public la galerie La Tour d'Au-
vergne, au musée de l'Armée. Cette galerie est
formée d'une suite de cinq grandes salles et
d'un vestibule, consacrés à l'histoire des régi-
ments depuis ISlii jusqu'à 1852. Elle exposera
de curieux documents sur les règnes de
Louis XVJII, Charles X et Louis- Philippe.
Les autres salles du musée de l'Armée conti-
nuent à s'enrichir de dons intéressants. M"' Do-
niol, femme de M. Doniol, ancien directeur de
l'Imprimerie nationale, et petite-fille du général
baron Vial, vient d'oll'rir un beau portrait à
l'huile de ce dernier, représenté en colonel du
Sti" chasseurs à cheval.
Le général AVarnet a donné, de son côté, une
reproduction du portrait du général Appert,
notre ancien ambassadeur à Saint-Pélerslourg,
par M. Edouard Détaille.
*'** L'Expositioa des Primitifs français orga-
nisée par M. H. Bouchot est fixée au mois
d'avril. Elle aura lieu au pavillon de Marsan,
dans des salles mises à sa disposition par
l'Union centrale des Arts décoratifs. Des pro-
messes de tableaux ont déjà été faites par des
musées et de nombreux amateurs. En même
temjis aura lieu à la Bibliothèque Nationale une
exposition des manuscrits illustrés du roi
Charles V et de ses trois frères, pris dans la
Bibliothèque môme ou obtenus des autres dé-
pôî.s de France, comme la bibliothèque de
l'Arsenal, et de divers collectionneurs.
Les œuvres auxquelles cette exposition sera
spécialement ouverte sont, comme nous l'avons
dit, les œuvres françaises exécutées sous le
règne des Valois, de 1351 à 1559.
S'adresser, pour tous renseignements, au
secrétariat du Musée des Arts décoratifs ou à
la Bibliothèque Nationale.
*** L"} graveur de médailles René Grégoire
vient d'exécuter, à l'occasion de la réception
à Paris des membres du Parlement anglais,
une plaquette représentant la France et l'An-
gleterre se donnant l'accolade.
:i:*,i: M. Paul Baudouin, auteur des peintures
de la Bibliothèque, de la salle du Conseil mu-
nicipal et du lycée Corneille, à Rouen, vient
d'être chargé de la réfection des fresques de
Motlez qui ornent le porche de Saint-Germain-
l'Auxerrois. La dépense se montera à 20.000 fr.
et sera supportée moitié par la Ville de Paris,
moitié par le ministère de I Instruction publi-
que. Les travaux commenceront au printemps
de 1904.
**Sf Voici la liste des cours d'histoire de l'art
qui seront professés à l'École du Louvre pen-
dant l'année 1903-1904 :
Archéologie nationale. — M. Salomon Reinach,
professeur, étudiera, à la lumière de découvertes
récentes, diverses questions d'archéologie préhis-
torique, celtique et méditerranéenne, tous les ven-
dredis, à 10 h. 1/2 du malin, à partir du 11 dé
cembre.
Archéoloyle orientale et céramique antique. —
M. E. Poltier, professeur suppléant, étudiera les
chefs-d'œuvre de l'art antique au Louvre (le Sar-
cophage d'Eohmounliazar ; l'Espagne et le buste
d'Elche; la Bijouterie orientale; la Statuaire Chy-
priote; la Sculpture palmyrénienne; Conclusion
et examen des apports orientaux dans le monde
grec), tous les jeudis, à 1 h. 1/2 du soir, à partir
du 10 décembre.
Archéologie égyptienne. — M. Pierret, pro-
fesseur, expliquera divers monuments épigraphi-
ques du Musée du Louvre, tous les mardis, à
10 h. 1/3 du matin, à partir du 8 décembre.
Histoire de la peinture. — M. Henry de Chen-
nevières, professeur suiipléant, traitera de la pein-
ture française au xvm» siècle, tous les samedis, à
3 h. 1/2 du soir, à partir du 12 décembre.
Histoire de la sculpture du Moyen âge, de la
Renaissance et des temps modernes. — M. André
Michel, professeur, traitera do la sculptui'e ita-
lienne aux xiv et xv sièles, tous les mercredis, à
10 h. 1/2 du matin.
(M. André Michel étant en mission à l'étranger,
ET DE LA CURIOSITÉ
311
une affiche spéciale fera connaître la date de la
première leçon.)
Histoire des ans appliqués à l'industrie en
France. — M. Gaston Mi^'eon, professeur, étudiera
l'histoire de la tapisserie pendant le Moyen âge, la
Renaissance, le xvii* et le xviii» siècles, tous les
vendredis, à 2 h. 1/2 du soir, à partir du 11 dé-
cembre.
Au Collège de France, le cours d'Eslhétiqiie
sera professé par M. G. Lafenestre, qui fera
l'hihtoire do la beauté dans les arts et les
idées de l'antiquité orientale, tous les mardis à
2 heures, et tous les vendredis à 3 heures, à
partir du 8 décembre.
A la Faculté des Lettres, le cours d'Histoire
de l'art s(ir:i professé par M. II. Lemomier, qui
étudiera le réalisme dans fart i partir du
XIV» siècle, tous les jeudis à 3 heures, à partir du
3 décembre, et traitera de questions, de biblio-
graphie et d'histoire de l'art ou dirigera des
exercices pratiques, tous les lundis, ix 2 heures
et à 4 heures, à partir du 10 novembre.
**^, Au nombre des œuvres d'art français
envoyées à la prochaine Exposition do Saint-
Louis figurera une épreuve en bronze du Pen-
seur de M. Rodin, qui doit couronner sa Porte
de l'Enfer. Cette statue assise, qui ne mesure
pas moins do 2 mètres de hauteur, offrira la
particularité d'être, malgré ses dimensions,
fondue à cire perdue. C'est M. A. -A. IlébrarJ,
dont les fontes d'art ont déjà été remarquées
aux Salons, qui va entreprendre ce difficile
travail.
*** L'ne Exposition de r.\rt français du
xviii» siècle s'organise en ce moment à Bruxel-
les, sous le haut i)atronage de S. M. le Roi des
Belges, au profil de la Caisse de la Société de
bienfaisance française de Bru.xelles et ouvrira
lu 10 janvier 1901.
Le gouvernement français, pour s'associer à
cette généreuse manifostation, prête des tapis-
series des Gobelins, et nombre de collection-
neurs ont promis leur concours à cette exposi-
tion, où figureront dos (cuvres des plus grands
maîtres du xvni" siècle : peintures, sculptures,
meubles, bronzes, joyaux, livres, tapisseries,
broderies, etc. Des représentations et dos
conférences compléteront cette évocation du
xviii* siècle.
*♦* Les fouilles opérées cette année on Algé-
rie sous la direction de M. Albert Ballu, archi-
tecte on chef des Monuments historiques, ont
été très fructueuses. Nous avons d('jii signab^
ici (1) les découvertes faites i^i Timgad ; il faut
ajoutera celles que nous avons dites les restes
de doux basilii|uus by/.unlincs.
A Kliamissa, M. Joly, adjoint au niairo de
Guohua, Il mis au jour une iiaumachie et un
vaste établissement do thermes dont lu tiers
de la surface fut ultéi-ieuremont occupé par un
forum ; à Announa, une église do basse époquo
avec son baptistère et do nombreuses inscrip-
tions.
A Lambèso, M. Cuurmonlagno, diroclour de
(1; V. la Chroniiiue des 13 juin, 1!) soptonibro i>l
3 octobre lSXt3, p. 186, 2.'>1 et 2B!t.
la maison centrale, a trouvé dans le camp de
la .3* légion Auguste, la vaste salle où l'on remi-
sait les chariots de guerre.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION STEINLEN
Voici ouverte l'exposition que nous récla-
mions ici même, il y a tantôt une année, et
qui assigne sa véritable place à un des
meilleurs maîtres de récolc moderne. Do fait,
clioz Steinlen, tout est hors du commun : la
qualité de rùmo et du caractère, la richesse
de l'imagination et l'originalité d'un artiste
qui s'est formé .seul et ne doit rien qu'à lui-
mèmo. Aussi, quelle rassénéranlo joie procure
le libre épanouissement de son talent, depui.s
l'année déjà lointaine où Steinlen groujm ses
jiremicrs ouvrages, ù la Bodini«'re [lS9-'i\
jusqu'à l'exposition prosente : clic montre le
maître parvenu à la plénitude de sa personna-
lité, et par surcroît le révèle sous des espèces
ignorées !
Chacun savait Steinlen dessinateur, litho-
graphe, aquafortiste, et il n'a eu garde do
renier son passé, de celer les créations qui
ont assuré sa suprématie d'illustrateur et de
graveur. On retrouve, place Saint-c.icorges,
SCS plus célèbres estampes, nombre do por-
traits, d'études, et les compositions originales
qui ont enrichi do récentes éditions des Pau-
vres gens et des Soliloiiufis du paitrrc; mais
l'intérêt primordial est dans une centaiu"' do
paysages et de scènes de nm-urs qui décou-
vrent en Steinlen un maître peintre de la
lignée do Carrière et do I)aumior.
Tout d'abord, à ses débuts, Steinlen s'est
<listrait au spectacle des animaux domesti-
([ues, témoins placides de noiro geste familier;
sasynqtalhie est ensuite allée à l'enfance, dont
il a suri>ris et noté raniusanle niimic|ne; de-
puis, ou lui doit du tr'iltin et île la •• midi-
nelle ■>, de l'ouvrier et de l'artisan, di's gueux
de la ville et des gueux des chani|is, maintes
dèlinitions d'une tragiiiue beauté. Il a sti
incarner l'àine du peuple, l'àme de la rue. et
personne no semble avoir exprimé iilus élo-
qiiemment la détresse des pauvres hères, ni
rendu avec une pareille autorité le remous des
foules liniileusi's et frémissantes.
La iihilosiqiliie de l'nuivre d<'puis vingt ans
réalise, .\naliilo France l'a dégagée dans mio
)irèfaco d'une inégalable beauté, — témoin co
jiassage, digne île trouver place dans le.s an-
llioliigies di' l'avenir:
» .tndis Wattcau rns.seniblnit dons l'onibro flnocl
dorée >l lui parc des conipii^inioa qui, snus les fris-
sons du aalin, parUiivnt d'ninotir. Aujourd'hui, les
arbres des pures .sont conpés et co qui solTro à
riirtibtei'iuu, subtil, iinpiitifut d'expriniur lu vio et
le lèTo de mou époquo. c'est la rue, lu rue populeuso.
l'ne sensibilité «iibtile, vive, altoutive, une iofiiil-
lildo mémoire di> l'ieil, des moyen.s rapides d ex-
pression, destinaient Sleiulen it devenir le dessina-
teur cl le iicinlre de la \ii> qui pnsse, le ninilre do
312
LA CimONIOUE DES ARTS
i-u(î. I.G flot clair ol matinal, et le Ilot sombre et
nocturne des ouvriers et des ouvrières, les groupes
attablés sur le trottoir, que le maslroquet appelle
alors la terrasse ; les rôdeurs tt les rôdeuses des
noirs boulevards, la rue enfin, la place publique,
les lointains fuubourRs aux arbres maigres, les
terrains vayucs, tout cola est à lui. De ces choses,
il sait tout. Leur vie est sa vie, leur joie est sa
joie, leur tristesse sa tristesse. Il a souH'oit, il a ri
avec ces passants. L';\mo dos foules irritées ou
joyeuses a passé en lui. Il on a senti la simplicité
terrible et la grandeur. Kt c'est pourquoi l'œuvre
de Steinlen est épique. »
R. M.
La Restauration de I' « Autel Paumgartner »
d'aluert dûueh (1)
Ilahemus confitentem... M. Max.-J. FricdlrenJcr,
qui, dans sa fervente admiration pour l'œuvre
entreprise à Munich sur l'autel Paumgartner,
traitait naguère d' « absurde » le sentiment qui
nous la faisait regretter et craindre, pour l'inté-
grité de l'œuvre de Dfiror, les retouches auda-
cieuses du professeur Ilauser , avoue aujour-
d'hui (2), dans la même revue où il nous repro-
chait notre timidité en matière de restauration, la
nécessité où l'on fut de refaire en partie les figures
des donateurs du panneau central : les merveil-
leux procédés de nettoyage dont M. Friedla-ndor
nous vanta l'emploi judicieux — et peut être, celte
fois, trop énergique — n'ayant remis au jour ces
figures que " dans un état de conservation et de
netteté peu satisfaisant, le restaurateur ne put
faire autrement que do les compléter et de les ré-
parer (rercoUstœndigenund ûusbessern) »
Ainsi se trouvent justifiées les réserves que
nous avions faites dès le premier jour sur l'excel-
lence de cette restauration. Ainsi également se
trouve justifiée cette « conception française » du
respect absolu des œuvres d'art pour laquelle
M. Friedla-nder eut de si amers sarcasmes : elle
apparaîtra à tous les esprits non prévenus singu-
lièrement préférable à cette «pratique allemande »
si admirée, qui ne craint pas de mêler à l'œuvre
d'un Durer le travail do 1' " éminent professeur »
Hauser.
A. iM.
Académie des Beaux-Arts
Séance du 11 novembre (suite)
La Compagnie a reçu communication de la dona-
tion entre vifs que lui a faite M'"" veuve Glama-
geran, née Hérold, d'une somme de OO.OOCO fr.,
dont les arrérages seront attribués, chaque année,
à l'élève musicien qui aura obtenu le second grand
prix de Rome (composition musicale).
L'Académie accepte provisoirement cette dona-
(1) 'V. la Chronique des Arts des 14 février et
8 août 11)03, p. 5-i et 229.
(2) Kunst und Kimstler de novembre 1903.
tion et charge son secrétaire perpétuel d'adresser
les remerciements de la Compagnie t M"' Hérold.
Séance du 21 novembre
Candidat lires. — L'Académie entend la lecture
des lettres des candidats au fauteuil d'académicien
libre vacant par suite de la démission de M. Uou-
jon, nommé secrétaire ]>erpétuel de la Comjiagnie.
Ces candidats sont ordre alphabétique) : MM. Ca-
mille Bellaigue, Georges Berger, Bouchot, Claussc,
Jules Comte, Coorges Leygucs, Mounet-SuUy,
Charles Normand et docteur Richer, membre de
l'Académie do médecine.
Académie des Inscriptions
Séance du 22 novembre
Dons. Fouilles en Grèce. — M. Homolle, direc-
teur de l'École française d'Athènes, donne lecture
de doux lettres émanant l'une du duc de Loubat,
dans laquelle le généreux correspondant do la
Compagnie annonce qu'il met à la disposition de
la Commission des fouilles de Délos une nouvelle
somme de cinquante mille francs, l'autre de
M. Goekoop, de La Haye, annonçant qu'il fait don
à la section néerlandaise do l'École d'Athènes d'une
somme de dix mille francs pour entreprendre dos
fouilles sur l'emplacement de l'ancienne Ithaque.
Monuments de Vlndo-Chine. — M. Finot, di-
recteur de l'Ecole française de l'Indo-Cliine, com-
munique, par l'entremise de M. Sénart. une pho-
tographie d'une parure en or qui vient d'être
découverte au cours de fouilles à proximité de
MySonen Indo-Chine.
Tous ces objets, diadème, gorgerin, bracelets,
etc., étaient probablement destinés à orner une
statue divine aux jours de cérémonie. Ils parais-
sent contemporains du dixième siècle.
Communications diverses. — M. Salomon
Reinacli entretient l'Académie d'un mémoire de
M. Bruno Sauer, professeur à Giessen, relatif à
une tête eu marbre qui appartient aujourd'hui à
il. le marquis de Laborde et (jui a été identifiée
par le savant allemand avec celle de la déesse
Artémis, du fronton oriental du Parthénon.
M. Edmond Pottior donné lecture d'une lettre
de M. Perdrizet relative à un des monuments les
plus intéressants qui aient été trouvés en Crète. Il
s'agit d'un relief sur un carafon de pierre prove-
nant des fouilles de Phaestos, qui représente une
troupe de soldats armés de lances fourchues, con-
duits par un chef couvert d'une cuirasse iml)riquée
et précédé d'un peloton de chanteurs et de musi-
ciens.
M. Pottior achève aussi la lecture du chapitre
extrait de son catalogue des vases du Louvre et
intitulé: La condition sociale des fabricants de
cases.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
UN ROGER VAN DER WEVDEN IDENTIFIÉ
Les visiteurs du musée de Bruxelles connaissent
bien le charmant triptyque. Le Christ en croix,
offrant au premier plan du panneau central,
ET DE LA CURIOSITÉ
313
François Sforza, sa femme Blanche-Marie, et leur
fils .loan-Marie (cat. A.-J. Wauters, n" 515 ; cat.
Fétis n° 31). IL est attribué à Memlin^ par le
nuisée de Bruxelles. A. Michiel» le tenait pour un
van der Weyden; M. A.-.J. Wauters (cat. de 1900)
dit qu'il croit y reconnaître la main du célèbre
maître tournaîsien. Toutefois, cette attribution,
chez l'un et l'autre de ces critiques, ne repose que
sur un sentiment.
.l'ai rapprocliii ces jours-ci du tableau de Bruxelles
une photoyrapliie du van der Weyden des Ollices :
Le Christ au tombeau voy. Florence, Lafencstre
et liiclilenbergor, n» 'idô). Le saint .Jean do Flo-
rence est identiiiue de visage et de vêtement à
celui de Bruxelles; les Christs des deux tableaux
ont un visage et uneanalomio semblables; Blanche-
Marie Sforza, a^,'enouillée en donatrice dans l'ceuvre
de Bruxelles, apparaît en Madeleine dans celle des
Offices ; enfin, le sin^julier petit personnage à barbe
blanche qui, dans le triptyque de Bruxelles, montre
sa této au-dessus du blason des Sforza, se re-
trouve sous les traits de Joseph d'Arimathie dans
le panneau de Florence. Il faut en conclure que le
musée de Bruxelles perd un Memling et gagne un
van der Weyden.
Le célèbre lioger se rendit à Rome en lliJO à
l'occasion d'un jubilé solennel. On le perd entière-
ment de vue entre 1450 et 1455 (v. Alphonse Wau-
ters : /f . V. d. Weyden. Bruxelles, IS-'iB, et Ed. Félis,
Bull, des Commissions roy. d'Art et d'Arch.
Bruxelles, Xii'iô, n- 5 et 6.) Il se peut qu'il ait
séjourné assez longuement en Italie; le Christ en
croix de Bruxelles appartiendrait, comme le Christ
au tombedu des Offices, à cette période italienne.
.Jean-Marie Sforza naquit en l'i44. Go fut une
nature précoce. 11 semble avoir au moins 15 ans
sur le tableau do Bruxelles. M. Fétis (art. cit.)
lui en donne quinze ou dix-sept. Il pouvait, en
réalité, en avoir onze au maximum. Encore le
triptyque, dans ce cas, aurait été peint à l'extrême
limite de la période 1''j5'I-1455. Je croirais assez
volontiers quaprès un premier voyage en Italie
maître Roger vint ù Beaune peindre ou acheyerson
polyptyciuede l'Hùtel-Dieu. éditicedont la consécra-
tion eut précisément lieu en l'iôL Le chef-d'am-
vre en place, l'artiste serait retourné pour quel-
que temps à Milan, qui, après tout, n'est pas si
loin de la Bourgogne.
Kn parlant di; la Mise au tombeau dos Offices,
MM. Lafencstre et Iticlitonborger disent J'io-
rence,\t. 63): «On suppose, non sans vraisem-
blance, que ce tableau est celui qu'ad-uirèrcnl,
vers 14'i5, Bartolomco Fazio, puis, en 14V.), Lly-
riaque d'Ancone ilans la collection du marquis do
!•'• rrur<'. Lionel d'Esté. " — Cette supposition
devient impossible.
FlftUE.SS-CiEVAEUT.
REVUE DES REVUES
— Les Arts (novemlu-ei. — Suite des rcmar-
(juables éludes du M. Maurice llamel sur Lei ori-
i/ines lie l'urt moderne: l'auteur aborde celto fois
Jules Dupré (8 rei)rod.\
— La Collection Chahricre-Arlrs, par M. liaslon
Migeon ri' article, ncduupngné do lî repmd. do
statue», meubles et panneaux en bois sculjité des
xv cl xvi' siècles .
— M. Raymond Kœchlln décritla belle collection
d'objets japonais formée par Charles Gillot et
donne la reproduction de 20 des pièces les plus
remarquables.
— Suite des intéressantes Promenades artisti-
ques au musée du Trocadéro, de M. André
Michel ; l'auteur étudie, cette fois, principalement
l'école du Languedoc : les portails do Moissac, de
SouiUac et de Gahors, puis l'école romane do
l'Ouest (9 reprod.).
— M. Georges Toudouze signale, parmi les collec-
tions artistiques de l'Académie de France à Rome,
une maquette de VUgolin de Carpeaux, dont la
reproduction accompagne son article.
— Une reproduction de La Vierge au chartreux
do la collection du baron Gustave de Rothschild ,1)
complète la partie iconographique de celte belle
livraison.
I Tourisla n" 9, 10 et 11 '. — Intéressants arti-
cles, accompagnés de belles photographies, sur
Trêves, Ferrare et Athènes.
* Emporium 'seplembre\ — Notice de M. 'V.
l'ica sur le peintre de paysage.^, scènes do genre
et tableaux religieux Giuseppe Mentessi (portrait
et 21 reprod. d'a'uvres).
* Tombeaux de papes, par M. .\.-J. Ruscooi
^17 grav.).
lOctobrc). — Notice do M. 'V. Pica sur le peintre
belge E. Claus (portrait et 24 reprod.'.
* Compte rendu do la dernière Exposition des
Arts and Crafls à Londres 2i grav. .
(Novembre). — Max Liebermann. i)ar M. V. Pica
(portrait et 37 reprod.).
* l'élude de M. Corrado Ricci sur Les dessins de
Jacopo lletlini (8 grav.)
* Intéressant article de M. A. Melani sur les
portes d'églises et de palais les plus remarquables
il'Ilalie : celles do Sun Remo, de Vérone, de la
cathédrale de Bénévent, de celles do Pise, de Flo-
rence, do Monreale, du baptistère do Florence, de
la basilique Saint-Marc de Venise, etc. ,19 grav.).
0 Tbe Connoisseur mai). — Étude do MM.
Slewart Erskiue sur les collections de BriJgewater
Huuso, et reproduction des œuvres les plus reniar-
ipiables ((u'elles reuferincnl : Diane cl Cullisto, de
Titien; deux portraits de femme, i)ar Itembiiiudl ;
la Suinte Fumillc an pulinier, par Itaphuél ; une
autre Sainte Fuinilic, allribui'e A Titien; uno
Vierge avec l'Enfant, par vnn Dyck.
O .\rticlesdo M. Haillie (iroluuansurlos meubles
do bois sculptés guthii|ues ilu Tyrol J> grav.^; —
de M. A. Sparke sur les porcelaines do Wedgwood
(i grav.): — do M. U. Friint/ sur les anciennes
hiieiices marsoillnisns ^5 grav.\
O Note de M. .V. C.oliisnnti sur les réreulcs et
malheurou.sos ro.sluuruliiuis do.s tableaux do U
galerie Driguolo-Sale l't Gêiios i5 grav.'.
(Juin). — Étude do ludy Victoria Miiunors sur
Is collection do tubloaux du Bolvoir Oistio : IIol-
(1) V. Qateite des ISnaux-Arts du 1" mn« 180L
p. !«7.
Hl't
I.A CHRONIQUE DES ARTS
bein, van DycU, KoiiiLirandt, Tl'■llic■^i^, Lucas do
Leydc, Nctsidier, Jaii Slon, Goraid Dou, Zuc-
cliero, etc., y sont l'epn'sonlés par des œuvres
doul 11 sont reproduites dana cet aiticle.
O Suite do l'article do M. H. Franiz sur les an-
ciounes faïouccs marseillaises ;6 grav.).
O Articles de M. Herbert Ewart sur lo caricatu-
riste Hcury Bunbury (ûreprod.); — de M"" Uelia
Ilart sur le sculpteur sur bois Francisco Zarcillo,
né ;ï Miircie eu 1707 5 grav.) ; — de M. Jourdain
sur les dentelles d'Alcnc.'on et d'Argentan 2° ar-
ticle) (4 grav.)-
(.Iiiillet). — Suite de l'étude de lady Victoria
Manners sur les peintures de Belvoir Castlc
(10 reprod. d'après G. Noisetier, Parmigiano.
C. Dolci Murillo, Poussin, van de 'Velde, Rubens
et Gainsborougb.
0 Étude sur la collection Auguste Zeiss, de
Berlin, qui ronl'oriuo do beaux morceaux de scul-
pture, nutauimoiit une Vierge à l'enfant attribuée
à Luca délia Robbia; un San Bernardino, do
Nicolo délia Arca ; un Neptune, de Riccio ; etc.
0 Fin de l'étude de M. Herbert Ewart sur lo
caricaturiste Henri Bunbury.
O Étude de M. F. NeviU Jackson sur les « f uchos »
ou fraises en dentelle, accompaguée de nombreuses
reproductions d'après Rubens et van Dyck, mon-
trant les différentes transformations qu'a subies
cette mode.
0 Article do M. R.-S. Gloustou sur Thomas Ghip-
pendale, le célèbre fabricant de meubles qui,
comme on le sait, a créé un style qui porte son
uom.
(Août). — Notice de M. Emily Jackson sur la
collection de figurines en porcelaine de Ghelsea-
Derby, de M. Francis Howse (plus, repi'oduc-tionsi.
O Étude de M. Etha Fies sur la belle galerie
Mesdag, récemment léguée par ce peintre à l'État
hollandais (1), et où se trouve une importante
collection d'oeuvres de nos maîtres de 1830 (5 reprod.
d'après Corot, Gourbet, M. Maris, Daubigny, Baron-
Lepage).
0 Suite de raaticlo de M. R.-S. Glouston sur
Thomas Gliippondale.
0 Notice de M. H.-D. Gatlmg sur d'anciens
plats, coupes, aiguières, etc., d'orfèvrerie conser-
vée au Sidney Sussex Collège, parmi lesquels une
coupe provenant de lord Kent, une chope ayant
appartenu à Grorawell, etc. (5 grav.).
0 Compte rendu, par M. E. Radford, d'une ré-
cente exposition de gravures et dessins au South-
Kensington Muséum ; — note de M. P. Berney-
Ficklin sur les médailles des Stuarts ; — etc.
0 Parmi les hors texte : reprod. de Hercule et
Antée, de Rubens (coll. de Belvoiv Gastle), et du
Portrait de Marie Mancini, par Pierre Mignard
(musée de Berlin).
(Septembre.) — Suite et fin des notes de lady
Victoria Manners sur les tableaux de Belvoir Gastle.
L'auteur signale deux portraits de Hogarth : la
duchesse de Somerset et sa fîKe, plusieurs portraits
de Reynolds; lord Grauby, le duc de Rutlaud, lord
Robert Manners, lady Tyrconnel, uu groupe des en-
fants du duc do Rutland : le marcjuis de Granby et
(1) V. la Chronique du 23 mai 1903, p. 17ii.
lady Elizabeth Manners avec leurs clii(ns favo-
ris : « Turk " et « Gab ■> ; puis quatre tableaux de
Gainsborougb : trois paysage?, Coucher de soleil.
Chevaux au bord d'un marais, la Maison du
nucheron, et un portrait do Charles, quatrième
duc de Rutland, plusieurs portraits de îloppner,
des tableaux d'Angelica Kaull'man, une aquarelle
par T'.irner, etc.
0 A propos d'éventails, par M. B. Kondell.
L'auteur étudie quatre éventails (belles reproduc-
tions), qui furent exposés l'an dernier à F.'orcnco
■X la « Societa dollo Belle Arti », prêtés par la
reine Marguerte d'Italie, le duc et la duchesse
d'Aosto et la duchesse douairière do Gènes. A ce
propos il montre que l'art de l'évontail atteignit
son apogi'O en France au xviu' siècle, que sa des-
tinée fut presque toujours solidaire des événements
qui se passaient dans la maison du Roi, dont l'é-
ventail relatait la vie intime. D'intéressants détails
sur ce que devint l'éventail pendant la Révolutioa
et au xi.x» siècle.
0 Notice sur la faïence à rofiets de la coUeclion
Godman, par M"E.-D. Godman. L'auteur énumère
et analyse les différentes pièces (pour la plupart
persanes) de cette collection.
0 Deuxième article do M. Solon sur les livres
sur la céramique. L'auteur montre que cette litté-
rature est récente et que Brongniart et Jacquemart
en France, Manyet et Chaffers en Angleterre, en
ont été les promoteurs. Il insiste sur l'intérêt des
monographies rédigées par les collectionneurs eux-
mêmes, dont le livre de Passeri, YHistoria délia
Majolica fatta in Pesaro, publié à Venise en 1752,
est le plus ancien exemple. Il signale aussi l'im-
portance des catalogues lorsqu'ils sont faits avec
tout le soin et l'exactitude nécessaires.
0 Début d'une étude de M. Stewart Erskinc sur
l'album de lady Diana Beauclerk (nombreuses
illustrations).
0 Troisième article de M" R. S. Glouston sur
Thomas Ghippendale. Détails sur les aptitudes
commerciales de Ghippendale. L'auteur signale un
livre de dessins attribué à l'artiste du South Ken-
sington Muséum, qui serait, d'après lui, un des
faux les plus audacieux en ai t.
BIBLIOGRAPHIB
Le Sentiment do l'Art et sa formation par
l'étude des oeuvres, par Alphonse Germain.
Paris, Bloud et C". Un vol. in-12, 384 p.
Tout homme ayant des pensées sur l'art a, né-
cessairement, une théorie de l'art. Pourtant, peu
d'écrivains formulent cette théorie. Gela lient, sans
doute, à ce qu'elle leur parait manquer do base
expérimentale et scientifique. On a bfaucoup rai-
sonné de l'art a priori, par un tour d'esprit très
ancien, de même qu'où a ruisonué a priori de
l'àme et de la nature; ce n'est guère que de nos
jours que l'on a commencé à considérer fart, non
plus comme un don adventice, mais comme un
dérivé du tempérament, et à en expliquer le phé-
nomène par la condition physiologique de l'indi-
vidu. A la thèse, déjà à demi dégagée des entités
métaphysiques et, partant, intéressante de M. Cha-
ET DE LA CURIOSITÉ
315
les Lévèque La Si'mn'^e du Beiu, il convient d'op-
poser l'opusr.vile singulii/rement hardi, neuf et con-
vaincant de Pierre Lnffltte, le « Fiusl •■ de Gwlhe,
qui contient la t'iéoric nouvelle ft scientifique de
l'art.
M. Alphonse Germain répugne, par éducation, à
tout ce qui porto l'étiquette de BCientifique, mais il
est un scieutilique à sa manière. Son dernier livre:
Le Sentiment de l'Art et sa formation par
l'élude des œuvres, le filierait presque kvec les
positivistes, dont il doit avoir la doctrine en grande
horruur. M. Alphonse Germain ne rêve, comme
Jules Konouvier et quelques auteurs mystiques,
à une union possible de la relativité d'Auguste
Comte avec l'absolutisme catholique, car je note
que les Annales de Philosophie chrétienne, où
paru en chapitres l'ouvrage dont nous nous
occupons, publiait, en même temps, un exposé
sommaire, mais tri;3 suffisant, du positivisme, sous
la si^'nîluro d'un positiviste notoire, M. Antoine
Baumanu. N'est-ce pas mettre la dynamite dans
les fondations du temple ?
Si je ju^c M. Alph. Germain un scientifique,
c'est qu'avant tou'e chose, il préconise la re-
cherche des lois. Or, la science n'a point d'autre
but : découvrir les lois naturelles ou sociales et les
appliquer à « l'amélioration matérielle et morale
de 1 iiidivilu et de l'espéc» d J'eaiploic, à dessein
cette formule de Pr md'lion dans sa définition de
l'œuvre d'art, pour bien établir que tout se tii>nt et
qu'il n'y a pas une faculté dilVérente pour la
production de l'œuvre artistique et pour celle
d'une (L'uvre quelconque. A tous nos actes il
n'y a qu'une origine : nous-niêm-s, et les lois
qui interviennent ici interviendront là. M. Al-
phonse Germain le constate dans sa préface : " Il
importe de rappeler les artistes au respect dea
principii immuables, £i la nécessité des élu<l«s ap-
profondies, à l'importance des hautes questions
d'art, d'expliquer l-is lois sans lesquelles aucune
harmonie ne peil être réalisée dans une oeuvre, et
démontrer que cos mêmes lois, constituant U base
de touti culture du goût, sont d'un intérêt géné-
ral... Tout obéit à des lois, les arts comme la
nature, comme les mondes; cela se passe de dé-
monstration. K
("est, toutefois, ;'i cette démonstration que
M. Aliih. Germain s'imploie pendant prés do 40O
pages II le fait avec une étonnante connaissance
des o'uvrcs de tous 1rs temjis et de tous les lieux,
et avec un • rare indépendance do jugement. I^ar-
tout, en mémo temps qu'il expose, il apprécie;
souvent dos remartiues profondes jaillissent de s,i
]iluni(>. Kn veut on des cxeniples'.' " Par classique,
il faut entendre, av.int tout, le respect des lois par
lesquelles 8'i<l)lient l'harnionie, et de la tradition,
corrcspoiidaul aux aspirations de la race A la-
(luello on appartient [p. ; G.) lUru moderne, cela
no consiste pas seulement à représenter des gons
do notre époijue .. On jiout étro convoulionnol on
brossant des frocs et dos lilouses... Ivlre do son
temps, c'est, avant tout, inlerjirétor les éternels
concepts, en évilant toute ressemhlanee, non pus
toute li'ii^oit, avec les nuiliros du passé (p. Hiji.
Tout co qui rit humain, revivant sans cosse dans
l'humanité, 1 art so ré luit à discerner col humain
qui ne meurt jamais (p, lOJ). ■• Kt cotte dislinc-
lioii, très observée, entre ce qui est beau ol ce (pii
est artiste : » Il no faut pas confondre le beau
avec es luystoro que dogagoiil les ouvres Ji-svra's
artistes et qu'il v.'iudrait mieux appeler i'indicifeJe.
La beauté implique le choix, l'ordre et l'arrange-
ment. Or, une scène aux personnage» dispossé
sans goût, une tête aux traits inharmoniques. un
paysage aux lignes désordonnées peuvent, grâce à
une interprétation artiste, dégager de l'indicible.
Cet indicible n'est autre que le rayonnement du
moi dj l'artiste (p. 3i8,. «
Au nom de ce beau qu'il définit par les lois qu'il
dégage, M. Alph. Germain condamne bien des
choses, bien des tendances : le néo-mysticisme pré-
sent, le symbolismj et l'ensemble des arts d-- l'ei-
trême-Orient, l'art indou, parce qu'il manque de
mesure, d'ordre et de goût, l'art chinois et l'art
japonais, ■• qui montrent en quel élal d'infériorité
restent les sculpteurs et les peintre» qui n'appro-
fondissent ni l'étude du corps humain, ni celle de
la nature et s'en tiennent & un dessin sommaire, à
l'à-peu prés dans leurs interprétations, insoucieux
de construire des formes selon la réalité sensi-
ble. " On voit que l'auteur ne s'appuie pas sur la
modo pour formuler s-es jugements.
Ce livre est un bon livre. Il est pensé, il est
savant, il est écrit. L'Académie française vient de
lui décerner une juste récompense.
Quelques vétilles, dues à l'excès d'un zélé dicté
par les ferventes convxtions religieuses de l'au-
teur, n'inlovent rien au mérite d'un ouvrjgc qui
vaudra peu comme homélie, mais davantage comme
marquant une étajie entre la vieille c mception phi-
losophique do l'art et la future esthétique expé-
rimentale. On n'oubliera pas alors que M. Alph.
Germain, suivant la voie tracée par Charles Blanc,
a rappelé ou posé d'utiles principes, et, qu'il le
veuille ou non, on lenrégimentora parmi les hom-
mes de progrés auxquels nous devons quelque
reconnaissance, pour la constance de leur clTort et
la hauteur de leur but.
Ci.ùmknt-Janin.
NECROLOGIE
Nous avons le vif regret d'apprendre la mort do
notre savant collaborateur Edmond Auguste
BonnaiFé, décédé A Paris le 23 novembre, dans sa
suiximlo-dix-liuitièmo année.
Kdmond UonnalTo avait commencé par être cn\-
ployo à la Compagnie do l'Ouest, puis avait aban-
donné l'administration des chon\ins de for pour
s'adonner aux boUosloltres et à l'histoire do l'art.
Ses études sur Les Co'lectionneiirs de l'an-
cienne h'rance, noinuimont sur Le Surintendant
l'oucquet (publiées dans la (litzelte des Ileaux-Arls
eu 18S'.i , son Dictionnaire des Amateurs français
au di.c-septi(^>ne siècle, et son ouvrage sur Lt
Miuhlf en France au seitiénte siècle parus oga-
loment chez nous do 188Ô A 1887), conigilonl parmi
les bonnes contributions à rhisloiro <lo l'art et lui
vahiront, avec les roconipcnsis ,lo l'Institut, la
croix de chevalier do la Légion d'honneur.
Il u donné daus nuire llatelte des Ueaux-Aris,
outre li'S travaux que nous vouuns do sigualor, do
nombrousi'S éludes, parmi lesquelles nous cite-
rons l'arado.vcs : les rollectionneut s, le confort,
la contrefaçon (IWiilH'iV ; l'ii Mus^e à ri-eVr
(IS/li), urliolo où ItonuntTé ômotlail lo pr>'inior
l'idéo, réalisée depuis ItWl, — d un musoo du Mo-
bilier (riuii.ais au l^ouvre; l'hj/sioloijie du curieux
ÎHG
LA CimONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
(1880); Ilenvenulo Celiini (1883); Sabba da Casli-
glione (188'ij ; Le Mausolée de Claude rie Lorraine
\\%Wi]; Les Faïences de Saint Porchaire (1888^;
Le Testament de Riibens (1891); Voyayes et
Voyageurs sous la Renaissance (180i); A propos
du Trésor de Jloscoreale (1896), études dont plu-
sieurs ont été réunies en volume séparément ou
sous lo titre collectif : Éludes sur l'art et la cu-
riosité
Kdiuond lîonnalfé, dont la compétence était tou-
jours très appréciée, notamment dans les Commis-
sions dos Expositions de 1807, 1878, 1889 et 1900
où il fut successivement appelé à siéger, avait
d'ailleurs recueilli, dans son hôtel de la rue de la
Faisanderie, une remarquable collection d'art du
Moyen ftge et de la Renaissance, qui fut dispersée
au vent des enchères il y a quelques années.
Nous apprenons la mort du comte ds "Vauréal,
mort à Paris le y") novembre. Lo comte do Vauréal
était un sculpteur de talent; il avait e-^posé aux
Salons, de 1857 à 1878, des ouvrages intéressants
par le souci de la vérité et la conscience qu'ils
attestaient, notamment un bu.ste de Léonard de
Vinci, aujourdliui au château d'Amboise. En 1878,
il obtint, avec Persce, une 2" médaille, et depuis
lors il continua, sans beaucoup exposer, de se con-
sacrer à son art, qu'il aimait avec passion.
->=^Oo.JcO'<^
MOUVEMENT DES ARTS
Œuvres de J.-M.-N. Whistler
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 7, le 2-5 no-
vembre, par M' Chevallier et M. Georges Petit.
Tableau. — 1. Nocturne à Venise : 18.500.
Pastels. — 2. La Femme à l'ombrelle : 6.200. —
3. La Femme h l'éventail : 3.700. — 4. Danseuse
athénienne: 3.300. — 5. Femme nue se coifl'ant :
3.100.
Dessins. — G. Portrait de AVhistler par lui-
même : 820.
Gravures. — 12. La Devanture du Injoutier, eau
forte: 410.— 13. A la porto du cabaret, eau-forte :
420 — 16. Vue de la Tamise, pointe sèche mono-
tvpe : 550.
" Produit total : 39.277 fr.
Collection Thewalt, de Cologne
(■iuite) [1]
1:320. IMontre à huit pans, en cristal de roche,
montée en argent, travail de Nuremberg : 2.837 50.
— 1.33Î. Montre de poche à huit pans, couvercle
gravé, XVII' siècle: 2 500 (au musée Dusseldorf). —
1343. Montre lobée, boite en cristal de roche,
montée en cuivre gravé : 2.562,50. — 1346. Montre
en argent forme tulipe, xvii' siècle : 1.262,50. —
1349. Montre ovale, boite en cristal de roche,
cadran et monture en or émaillé : 7.625. —
1351. Montre à huit pans, monture émailléo,
xvii" siècle : 9.7.50. — 1362. Petite montre en or
émaillé, xvir siècle : 17.500.
(1) V. Chronique des Arts du 21 novembre, p. 307.
Ustensiles de table. — 1394. Cuillère et four-
chette Renaissance, Nuremberg, vers 1600 : 1.437,.50.
Armes. — 1545. Fourreau de poignard, avec
cliaine en argent : 1.750.
1573. Casque gravé et repoussé : 1.512,50. —
1576. Morion avec les armes de la corporation
des Tonneliers de Cologne : 1.000 (au musée de
Nuremberg).
1579. Plastron de cuirasse, scènes de chasse et
crucifix : 1.312,50. — 1580. Pièces de renfort,
oinements gravé.s : 1.920. — 1583. Bouclier ita-
lien, richement gravé de trophées et têtes on mé-
daillons : 1.250. — 1597. Sabre de lansquenet,
garde allongée en forme d'S, xvi* siècle : 1.387,50.
— IGOl. Epée avec garniture, poignée en cuivre :
1.125. — 1608. Langue do bœuf, manche ivoire
incrusté, lame ciselée et dorée : 2.675.
1609. Langue de bœuf avec fourreau, poignée en
ivoire, lame ciselée : 5.125. — 1613. Épée à poignée
ouvragée et richement dorée : 1.2.50. — 1614.
Épée en for, à corbeille richement ouvragée en
relief damasquinée argent, signée Ileinricli Dingu
SoUingen : 5.250. — 1&30. Dague de Philippe le
Don, duc de P.ourgogne:6.250. — 1632. Daguo, man-
che ébèiie et étui en peau, Angleterre, xvi' siècle :
5.000.
1634. Fourreau de dague, en cuivre doré, his-
toire de Jephté : 2.112 50. — 1635. Dague, four-
reau cuivre doré, gaine à jour, Pyramo et Thisbé :
3.687 50. — 1637. Poignard, manche argent
émaillé de fleurs vertes : 3.375.
[A suivre.)
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux et dessins de M. Th. -A.
Steinlen, 32, place Saint-Georges, jusqu'à fin dé-
cembre.
Exposition de peintures et sculptures de MM.
P. Bonnard. Al. Charpentier, H.-E. Cross,
Maurice Denis. J. Desbois, Ch. Guérin. Le-
basque. C. Lefèvre, M. Luce, J.-J. Rousseau,
K.-X. Roussel, van Rysselberghe. Seguin.
Sèrusier. P. Signac, galerie Druet, 114, rue du
Faubourg Sain t-llouoré.
Exposition do vues de Bruges, galerie Ber-
nhcim jeune, 8, rue LatTitte, jusqu'au 30 novembre.
Exposition de tableaux et pastels de M"' Ana
de Carié, galerie des Artistes modernes, 19, rue
Caumartiu, du 28 novembre au 11 décembre.
EXPOSITIONS ANNONCEES
Province
Lyon : 17" Exposition de la Société lyonnaise
des Beaux-Arts, le 1" février 1904. Dépôt des ou-
vrages, h Paris, chez Pottier, rue Gaillon, du 8
au 12 décembre, ou envois à Lyon, quai de Bondy,
les 4 et 5 janvier 190i.
Lyon : Exposition do la Société des Artistes
Ivounaip. du 23 janvier au 27 mars 1904. Envois à
Lyon du 23 au 28 décembre, ou dépôt à Paris,
cllez Pottier, du 20 au 25 décembre.
L'Imprimeur-Gerant : André Martv.
Paris. — Imprimerie dp la Gazette des Bew x-ArLi, 8, rue Favar
N' 38. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART [2' Arr.)
5 Déconibr-
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT X LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Le ITuméro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
c]ue.stiiin du musée du f/Ouvn;
avait été, en ces dernières années,
l'occasion de jiromesses fjouver-
nomerilalos si peu certaines ((u'on
n'en piuivait imaf,'iner do plus étrani^'os ni de
plus coupables. Il nous était réservé ])Our-
tant de connaître mieux encore. Les déliais
qui viennent d'avoir lieu à la Cliaml)rc, au
cours de la discussion du Imdgct de> licaux-
Arts, ont révélé une situation sans précédent.
Il existe une loi obligeant le gouvernement
à opérer le transfert du ministère des Colo-
nies. Mais il ne plait pas aux bureaux des
Colonies de déménager. Dans celle lutte entre
la loi et le caprice des bureaux, c'est la sécu-
rité du Louvre qui est on jeu. Or, ce n'est pas
la loi (jui triomphe, c'est le caprice des bu-
reaux ijui l'emporte, sous les yeux h peine
étonnés et prosipie indulgents do l'.Viliniiiis-
tralion des l'>oaux-.\rl8.
M. le niiiiislre a l'ait connaître, coiwndant,
qu'il avait un projet. Le beau iirnjct, on vé-
rilé! M. le ministre leinandoun crédit alin
d'iilever un palais où les Colonies dai;,'noront
iiliriliT h iirs cartons et leurs fonctionnaires,
l'.n vain a l on fait rcmarquor (|uo c'était U
un jM-ojct d'a|)parence, iiour lequel la Com-
mission du budget n'a mémo pas encore été
consulléc, et qu'elle repoussera sans doute
comme trop coûteux. Mn vain a-t on répété
que les circonstances réclament a\anl tout
une mesure, provisoire si l'on veut, mais
immédiate ; les Cnloiilos lo^jeront, en alteii-
daul, avenue Happ, ou ailleurs; mais l'osscn-
li«l est qu'elles déménagent. C'est lo seul
événomeiit ihint il 110 soit pus question. Nos
mini.strci vont clicrclier liioii loin du fausses
solutions : nous avions déjà le mtir de
M. Leygnes ; nous avons en perspective le
futur palais de ^l. Chaumié. Voilà deux mo-
numents extraordinaires qui ne sont pas à
la gloire de leurs inventeurs. Et si, après tant
d'atermoiements, le Louvre, menacé encore
la semaine dernière par deux feux de chemi-
née, continue de braver l'incendie, c'est ipril
y a un dieu jjour les apathiques, les indif-
férents rt les irrésolus.
Un espoir nous reste. L'.\dministration des
lioaux-Arts a depuis |ieu à sa tète un nou-
veau directeur. La Chambre, l'autre jour, ne
lui a pas ménagé les éloges qu'il mérite. S'il
veut en être plus digne encore et s'altirertout
de suite la reconnaissance publique, il n'a
qu'à s'attaclior, avec un peu do suite et do
volonté, à l'u-uvre dc%ant la(|uello ont faibli,
à qui mieux mieux lo précédent directeur dos
Iîcaux-.\rts et doux ministres : il n'a qu'à
sauver le Louvre du voisinage de ces Colo-
nies périlleuses et obstinées.
NOUVELLES
+♦* Iimiancho dernier, 21 novembre, a éli^
iniuiguré ft 'rnrlios un monument A Danton,
(l'uvre du sculpteur Doscti.
**, On vient d'exposer, dons la snllo des
dessins franç'iis du xvm» siècle, lo buste du
regrcllé marquis de t'.hennevières, ancien dl-
rocliMirdos HeauxArls. par M. Louis Nuél.
Lo musée du Louvre s'est enrichi éfjiilemonl.
par voie d'accpiisilion. d'un porlniil de Martin
Piiilling, père du décorateur Micliol Urollin);,
pur liiiiiiémc.
»*» M. Maoiel, dont nous avons si itoiivont
signalé les on\ois i\ nus divers musées, et
liiul n'cciiiiiient à «'arnavalol et aux Arlu
diM'oralifs, vient imiinu-.- (|'..irrM- a ce dernier
318
LA CUnONigUE DES ARTS
musée une collecliun remarquable. Celte col-
lecUon comprend 13 sculptures, 17 tapisseries,
5 pi^L'c^ de céraniiiiue et une pièce d'éloll'e.
Signalons, parmi les scul(ilurcs, une Yiertje
couronn ml tin évc'/ue, bas-relief en bois,
travail (lainand du seizième siècle; un Clirisl
benissinl, avec deux anges, bas relief en bois
llamand du (juinzième siècle; une Vioye avec
l'L'nfanl, terre cuite italienne du quinzième
siècle ; une Vierge avec l'Enfant, bas-relief en
bois français du treizième siècle ; un Seigneur
en armure, statue iieinte de l'Italie du Nord,
du quinzième siècle.
Parmi les tapi-^series : un Hercule, travail
français du quinzième siècle ; une Cour
d'amour, de mémo provenance et de môme
époque ; un seif^neur, sa femme et ses servi-
teurs, de mèmd provenance et même époque;
Venus el sa cour, en costumes bour{,'uignons,
l'une des plus belles pièces de la collection,
de même provenance et môme époque ; des
femmes costumées à l'antique, travail llamand
du seizième siècle.
D'autre part, le Musée des Arts décoratifs
vient de recevoir de son président, M. Georges
Berger, une belle collection de bijoux ; de
M. Cornély, un rabat de dentelle du dix-
septième siècle ; enfin, de M. Marquoreau, un
" jeu de biribi », avec des peintures dans le
goût des Watteau, des Oudry et des Chardin,
pièce d'une extrême rareté, qui sera exposée
très prochainement avec les nouveaux dons
que nous venons d'énumérer.
5^*^ L'Exposition des Primitifs français orga-
nisée par M. Henri Bouchot ouvrira le 1" avril
1904 et durera jusqu'en juillet.
Le derniei' délai pour l'envoi des œuvres est
fixé au 15 février 1904 ; les objets devront être
adressés à M. H. Bouchot, à la Bibliothèque
Nationale, 58, rue de Richelieu, Paris. Les pro-
positions d'envoi devront êlrj accompagnées
d'une photographie el de l'indication des jour,
heure et lieux où les membres de la commis-
sion pourront examiner les œuvres. LTne assu-
rance spéciale garantira chaque pièce contre
les risques de transport; une assurance géné-
rale de l'Kxposition contre le vol et l'incendie
sera établie par les soins de l'administration.
*** A la lisle des cours des grandes écoles
que nous avons déjà donnée, il faut ajouter
les cours suivants de l'École des Beaux Ails:
Histoire el archéologie, professé par M. L.
Heuzey, tous les mercredis à 1 h 1/2;
Esthétique el histoire de l'art, par M. L.
de Fourcaud, tous les jeudis à 3 h. ;
Histoire de l'architeciure, par M. L. Magne,
tous les lundis à 10 h.
:).*» Notre distingué collaborateur M. Emile
Bertaux, ancien membre de l'École française
de Rome, cliargé du cours d'histoire de l'art
moderne à l'Université de Lyon, a soutenu
brillamment, mardi dernier, les deux thèses
suivantes pour le doctorat devant la Faculté
des Lettres de Paris, en Sorbonne :
Thèse latine : Le Gallis qui sœculo XIII a
partibus Iransniarinis in Apuliam se con-
ialerunl :
Thèse française : L'Arl dans l'Italie méri-
dionale de la fin de l'Empire romain à la
conquête de Charles d'Anjou.
i^*,^ La Société des Artistes Indépendants
vient de renouveler son Comité, dont le bureau
a été ainsi constitué: MM. Vallon, iirésidont;
Signac et Olloz, vice-présidents; Séguin, secré-
taire; Matisse, secrétaire adjoint ; Périnel, tré-
sorier ; A. Mellerio, délégué à la presse.
Les adhésions el demandes de renseigne-
ments doivent être adressées à M. Périnel, Iré-
sorier, 47, rue Crozatier.
»*:j: D'importants travaux d'aménagement et
d'agrandissement se poursuivent en ce mo-
ment au musée de Dijon, sous l'active direction
de M. A'bertJuliet, conservateur du musée. Le
15 novembre a été ouverte au public, une salle
nouvelle, créée sur l'ancienne salle des Chi-
noiseries et de l'ancien cabinet Devosges et
agrandie en hauteur d'un étage: elle est con-
sacrée aux ])eintres français de la seconde
moitié du xix- siècle, où brillent nolanimenl le
Cantique des Cantiques de Gustave Moreau,
la Biblss de Ilenner, et VEx-voto de Legros
Pour célébrer l'ouverture de celte salle, l'État
avait envoyé quatre tableaux de MM. Le Goùl-
Gérard, 'Jhrélien, Guînier el Tournés, don
auquel M. Joliel a joint celui d'une toile de
Ziem : Voile blanche.
Le cabinet Devosges a été réinstallé à côté de
cette salle.
*** Une remarquable châsse en émail de
Limoges du xiii» siècle a été volée, à la fin du
mois d'octobre dernier, dans l'église de Mont-
pezat 'Tarn et-Garonne). Sa forme est la clas-
sique maison avec toiture; elle a O^lSô de
hauteur, 0'»2Û de longueur et 0»07 de largeur,
et elle est ornée ri'emaux champlevés bleus
avec des tons dégradés passant au blanc en
crlains endroits. Des anges à mi-corps, au
nombre de seize, forment la donnée iconogra-
phiciue de ces médaillons.
Le service de la Sûreté est à la recherche de
cet important objet d'art.
**.»; On achève en ce moment à Venise la
pose des pilotis destinés à supporter le nou-
veau Campanile, qui sera réédifié sur une base
plus large. On en plante six par mètre carré,
entre lesquels ensuite sera coulé du béton.
Après quoi, on attendra la fin de l'hiver pour
voir si les nouvelles fondations font corps
avec les anciennes et sont assez solides pour
supporter le futur Campanile. On rétablira
dans celui-ci tout ce qui a pu être sauvé de
l'ancien : le professeur Dal Piccolo, disent les
Débats, a établi sous les arcades du palais des
Doges un atelier où il rassemble et remet en
ordre tous les morceaux utilisables de la Log-
gelta. Le fondeur Munaretti répare la Fallas
de Sansovino et trois autres statues de bronze
plus ou moins mutilées. Enfin on a réussi à
restaurer la Madone en terre cuite de Sanso-
vino, quoiqu'elle eût été brisée en 600 mor-
ceaux. L'ingénieur Ilosso a eu la patience de
retirer ces fragments un à un des décombres,
el M. Pielro Zei, conservateur des musées de
Florence, n'a pas craint d'assumer la tilche, qui
semblait impossible, d'en refaire une statue.
Cette Madone n'attend plus que le moment
d'être replacée dans son ancienne niche, qui a
pu, elle aussi, cire reconstituée. Mais on ne
ET DE LA CURIOSITE
319
sait pas encore si la Logaella sera replacée,
comme jadis, au pied du Campanile.
+** Xolre compatriote le sculpteur Rodin
vient d'ùtre élu président de la Société interna-
tionale des sculpteurs, peintres et graveurs, en
remplacement de Whistler.
,*(t L'Université de Cambridge vient de con-
férer le grade de docteur es lettres honoraire
à M. Théophile Ilomollo, directeur de l'École
franraise d'Alliônes, qui a dirigé de 1M7 à 1887
les touilles faites dans l'île de Délos et, plus
tard, celles r[ui ont eu lieu à Delphes.
Le Budget des Beaux-Arts
La Chambre a discuté, dans la séance du 38 no-
vembre, le Ijudgoi des Beaux-Arts.
M. Couyba a insisté, dans son discour-', pour
rpio lo gouvernement réglât au plus vile la ques-
tion du musée du Louvre, toujours menacé par le
voisinage des Colonies. Il a signalé aussi la néces-
sité do reconstruire le musée du Luxeiubourg et
lo Conservatoire. Il a demandé enfin l'admission
des femmes b. l'Académie do France à Home.
M. Georges Berger a critiqué la manièro dont
sont ri'parlis les crédits atl'ectablfs à l'entretien
et aux réparations des B:\timcnts civils tt dis
palais nationaux. Il a appelé l'attention du gou-
vornomont sur le palais do Fontainebleau et sur
les bâtiments do l'École des Beaux-Arts.
M. Massé, rappoitour, a insisté de son côté sur
l'urgence do mettre le ministère des Colonies hors
des bâtiments du Louvre, et do se conformer i la
disposition votée parle Parlement.
M. Simonct parle en faveur des industries d'art
et réclame une subvention pour encourager la
tapisserie il'.Vubusson et de Fellolio. Il proteste
contre la llioorie do « 1 Ktal industriel .i cl rcclanio
UMO réduction sur lo cliai)ilre consacré aux Cobe-
lins. M. (ieorges Leyguosa ri pondu eu prenant la
défeuse des Uobclins.
M. (Jhauiuié, luinistre do l'Instruction publique.
iipri's s'être expliipié sur les dilVérenles questions
déhattui's, a expliipié eu particulier i\ quelles dil'-
(Icultés le gonvernemeut se heurtait pour rc'soiidre
la (picslion du Louvie. Il a «'•labli uu projet déli-
nitir, qun nous avons déjà signalé', {[iii consiste à
élever un palais pour abriter les Colonies.
.\I. lo président do la Commission du budget
a fait observi'r ipio ce projet do loi ne tendait pas
i\ l'ouverlure du crédits |inir l'idiservationde la loi.
maisd'iuvo loi nouvelle autorisant une conslrii>Mii>ii.
Académie des Beaux-Arts
St'iuiro du SS /loremfcrc
l.a commission de l'.Vcaili'inie ii cliissi' danslur-
dre suivant les c.indidats nu fauteuil vacant ilans
la section des ai'adi'iMii'iens libres par Siiili> de la
démissinii di' M. Uoiijun, noninn' aecrédairo per-
pi'tiiel :
l'.n 1' ligne : M. Courges Berger, député île la
Seine, anciin commissaire général ue l'Exposition
universelle de 1880;
En 2' ligne : M. Henri Bouchot, conservateur du
département des estampes à la Bibliothèque na-
tionale ;
En 3* ligne, ex œquo : MM. Jules Comte, ancien
directeur des Bâtiments civils, et Georges Ley-
gues, ancien ministre.
L'Académie ajoute par des voles successifs 1» s
noms de MM. Bellaigue. critique musical; docteur
liicher, professeur ii 1 École des Beaux-Arts;
Clausso, architecte; Mounct-Sully, doyen de la
Comédic-Franeaise, et Cliarles Normand, archi-
tecte et publicisto.
f.egs et donation. — M. Garanger, notaire à
Paris, adresse k l'Académie l'extrait d'un testament
par lequel M. Félix Leclercq. décédé i Paris, lè-
gue à l'Académie une rente de 3.000 francs pour
fonder un prix sous le nom de •• prix Leclercq-Ma-
ria-BouIand ■>.
Ce prix sera destiné ■• à récompenser nn artiste
peintre. Agé de trente ans au plus, qui aura obtenu
au Salon une mention, à la condition toutefois que
Cet artiste soit sans fortune et Franeais ••.
L'Acadé'Uiie est autorisée à accepter définitive-
ment la donation entre vifs do M. et M°" Léon
Bertaux, qui consiste en un prix de 200 francs " i
attribuer à l'artiste femme, peintre ou sculpteur,
qui sera admise en loge pour le prix de Rome ».
Académie des Inscriptions
Séance du S7 noietnhre
L'.Vcadi'mio procède au scrutin pnur la désigna-
lion do deux candidats à la chaire do langue et de
littérature française du Moyen i\ge, vacante par
suite du décès do M. Gaston Paris.
Sont désignés : bn premiôro ligiie, M. Bédier;
en deuxième ligne, M. .leanroy. Les deux can-
diilats avaient été désignés dans cet ordre par l'as-
semblée du Collège de Fri ncc.
Commitniralion. — M. Uodocanachi lit un lia-
vail sur la fnidaticu des musées capitolius.
Encore Jean Mostacrt
.l'ai promis il M. L. Oimier do lui donner satis-
faeliiin, dans une certaine mesure, à propns dosa
note : Sur le présumé Mositiert de M. Hustaej
aiiich.
Kt d'aliord nous devons reeonnaitre qu'en elfel,
lorsipiil avait proposé irullribuerA lean Mosliort
nn uonvraii grcuipe de tableaux ti>ut dilTirenl do
Cl lui qu'avait formé Waageu, M. (ilucK avait trè3
sagement gardé une porte eulr'ouverle |Ruir i\ilcr,
le CHS échénnl, dèiro priiionnirr de (it propn» er-
reur.
Il est très vrai aussi que ht de.Hcription de l".arvl
\au Mander no correspond pas rigoureusemrni uu
l'ortriixt d'homme du niusèo do Bruxelles qui n
l'Ii' le point do départ do M. GUick dans -in cou-
jet' turc.
M. Dimier a donc raison d'nfllrnier que Ion no
possède piiï, eu fiivour de I attribution du portrait
320
LA CHRONIQUE DES ARTS
(le Bruxelles i'i .lenn McjSlaorI, une preuve tout i'i
fait positive ot indisculalile, un « corps du délit »
pourrait-on clir», si c'était un délit (lue de poindre
un ))eau portrait.
Mais il existe un autre j,'cnrc do preuves plus
difficile à manier, plus dangereux, convenons-en,
sur lequel on peut (Hablir une probabilité équiva-
lente — au moins pratiqueuiont — à la certitude.
Un exemple nous fera mieux comprendre. Suppo-
sons que, dans quelques centaines do siècles d'ici,
la surface terrestre ayant été bouleversée par un
nouveau déluge qui aurait détruit la plupart des
musées et réduit la plu|iart dos livres et journaux
en pâte à papier, un critique d'art trouve dans un
fragment do vieux livre la jdirase suivante :
« Ilcnner avait l'habitude de mellrc des nym-
phes aux chairs blunclu'S sur le bord d'une source
dans un paysage do soleil couché dont les masses
brunes, encadrant des collines lointaines, se déta-
chaient sur un ciel d'un bleu vif et clair. J'ai vu
un de ses tableaux oii la nymphe, tenant un long
roseau à la main, est assise au bord de la source
dans un paysage à collines bleues. »
Le critique signale aussitôt deux tableaux re-
présentant des nymplies dans un paysage et les
attribue à Henner. Là-dessus un autre critique
examine les deux ouvrage'i et dit : <■ Pardon !
Dans ce tableau-ci, la description du paysage est
fidèle, y compris les montagnes bleues, mais la
nymphe n'est pas assise, elle est debout, et elle
n'est pas au bord d'une source ! Cette autre, il est
vrai, est bien assise au bord d'une source, mais
où est son roseau ? Où sont les collines bleues ? »
A toute force le second criti(]ue a raison, et
liourtant il faut convenir ijue la description con-
vient dans une large mesure aux deuj- ouvrages.
Si on trouvait encore un ou deux tableaux ana-
logues, toujours un peu ditlérenis delà description,
mais faits telon la même formule, l'identification
deviendrait moralement certaine.
On connaît l'exclamation de cet homme con-
vaincu qui, tenant à sa bourse, disait naïvement :
11 Je ne parierais pas, mais j'en jurerais. » 11 en
est de même à propos de Jean ÎSIostaert. La des-
cription du portrait du peintre faits par van Man-
der et celle du portrait de Philibert le Beau dans
l'Inventaire de Marguerite de Bouigogne, s'accor-
dent également mal, mais également bien avec le
Portrait d'homme du musée do Bruxelles. Bien
mieux, M. Ilulin, dans son Catolorjue raisonné de
l'exposition de Bruges, signale un portrait de
Philibert le Beau (exposé au musée de Madrid
sous le nom de Philippe le LIcau) qui ressemble
absolument à la diiscription de V Inventaire par
tous les détails du costume et qui on diffère tout
à fait par la ))0se des mains. Dans de telles circons-
tances, l'attribution à Jtan Mostacrt de ces deux
portraits et, par conséquent, des tableaux simi-
laires n'a plus rien d'audacieux. M. Dimier vou-
drait que l'on parlât du « jn'ésumé Mostaert »;
mais le mot « présumé » nous semble trop faible.
Nous dirions : le « presque absolument certain Mos-
taert 11 — mais co serait vraiment un peu long; —
ou encore nous ferions suivre le nom de Mostaert
d'un signe entre parenthèses tel que celui-ci :
(0.00?), pour signifier que nous conservons un mil-
lième du doute que reiirésente un point d'interro-
gation ordinaire; mais ce serait vraiment un peu
subtil, et nous laisserons à de plus rallinés le soin
d'employer co signe s'il leur parait éloquent.
l'étant donné que la probabilité, dans le cas pré-
f-ent, équivaut pratiquement à la certitude, nous
croyons qu'il est permis, jusqu'à preuve du con-
traire, d'appliquer le nom de Jean Mostaert au
groupe formé par le triptyque d'Oultremont, les
trois portraits de Bruxelles et les portraits simi-
laires des autres musées. Pour contenter ceux qui
douti'ut ciicoro de la nouvelle attribution, rien
n'enipèclicrait d'accoler ensemble l'ancienne et la
nouvelle et de dire : Jean Mostaert (le Maître d'Oul-
tremont).
11 y a aussi des critiques de valeur qui hési-
tent à croire que le Portrait d'homme du mutée
do Bruxelles et le triplyque d'Oultremont soient
du même auteur. Ce sont, en efVet, deux bouts
d'une chaîne. On y Irouve deux formes de paysage
ililTérentes, mais ces deux formes se retrouvent
isolément dans chacun des deux volets n" r)39 du
musée de Bruxelles représentant deux donateurs,
Ic^ mari ot la femme. La facture des têtes confirme
d'ailleurs absolument les indications fournies par
celle du paysage. Enfin, les derniers doutes, s'il
y en avait, seraient levés par l'identité do type,
de costume, d'allure et d'exécution entre les peiites
ligures rt'arrièrc-plan du triptyque d'Oultremont
et du Portrait d'homme de Bruxelles, ces figures
d'arrière-plan, si caractérisées, qui nous ont permis
de rendre avec certitude à Jean Mostaert la
Marche au Calvaire et \c Sacrifice d'Abraham du
Louvre attribués à Allaert Claeszon Aert de Leyde).
Ceci soit dit incidemment, car M. Dimier n'en
parle pas. Mais, sur un dernier point, il cherche à
rouvrir une question qui nous parait délinitivo-
ment tranchée. Il rappelle les deux portraits du
musée d'Anvers qui avaient servi de prototype au
groupe de peintures attribué par 'Waagen à Jean
Mostaert. 11 roconuait que ces deux portraits
avaient été faussement regardés comme étant ceux
de Jacqueline de Bavière et de son mari Franc de
Borseleu; mais il se demande pourquoi ces deux
portraits no seraient pas de Mostaert. Bien, en
effet, sauf la facture, si nous tenons le vrai Mos-
taert avec les tableaux de Bruxelles, rien ne
prouve a priori que ces deux portraits ne soient
pas de Mostaert ; mais lien ne prouve n priori
qu'un ouvrage quelconque dont l'autour est in-
connu ne soit pas de Mostaert ou de tel autre ar-
tiste du mémo temps dont on -ne connaîtrait aucun
ouvrage. C'est, on le voit, une assertion complète-
ment négative.
Le fait est celui-ci : van Mander nous a appris
que Jean Mostaert avait fait le portrait de Jac(|ue-
line de Bavière et de son mari. Waagen rencontre
à Anvers doux portraits baptisés précisément des
noms de ce couple princier ; il en conclut, sans
preuve positive, mais avec une certaine vraisem-
blance, que ce sont là les deux portraits peints
par .Jean Mostaert. Mais le temps marche, on fait
des comparaisons, on reconnaît que ces deux por-
traits sont ceux d'autres personnages quelcon-
ques .. A partir de ce moment, que reste-t-il de
l'attribution des deux portraits à Jean Mostaert ?
Absolument rien, puisque cette atlribuliun était
fondée uniquement sur deux noms propres qui
n'étaient plus applicables aux portraits.
Il restera de cette petite discussion que M. Di-
mier a bien fait de la soulever, puisque tout le
monde s'était trompé sur quelque point de dé-
tail et que maintenant tout semble être éclairci.
E. Dlr.\xd-Ghéville.
ET DE LA CURIOSITE
321
CHRONIQUE MUSICALE
Théâtre royal de la Monnaie, à Bruxelles : Le
R.i'i Arthiis, (Iramo lyi'i'imi en trois actes et six
tableaux. Poème et musique clErnest Chausson.
C'est au milieu d'une grande alUuence de notabi-
lités bruxelloises et parisiennes que s'est ^donnée,
au tlii'àtro de la Monnaie, la première du Roi
Arthits, d'Ei'ncst Gliausson. L'œuvre si noJ)le de
l'inforluné compositeur, enlevé prématurément
à ses auiis et <i son art par une mort absurde et
cruelle — on sait qu'Ernest Chausson périt, il y a
qnatre ans, d'une chute de bicyclette — avait attiré
à Hruxelles nombre do compositeurs et de criti-
qms, désireux do s'associer à l'hommage rendu à
une cuuvre française, dont l'importance et la cons-
tante élévation de pensée font une i>roJuclion
capitale.
Mal^Té les similitudes qu'on peut relever entre
10 sujet du Roi Arthu.i et celui de Tristan et
y.ieuU et qui crc'ent entre les deux ouvrages, em-
pruntés au mêuio cycle léj^cndairc, une analogie
exti'riciure, il y a dans le poème d'Ernest Chausson
un accent particulier et une couleur personnelle
iiui doivent l'aire écarter d'inutiles et dangereuses
couiparaisons entre son drame et celui do Itichard
Wagner. Tanilis ([ue. dans l'o^'uvre du maitre alle-
mand, les atnants ajiparais.sent comme les victimes
innocentes d'unr fatalité délicieuse et mortelle,
Lancelot et (iuiiièvre, dans le Roi Arthus, nous
sont montrés comme les héros do l'amour coupa-
ble, qui se sait criminel et aspire à se justilier
par l'êxpialion. Aussi bien, le drame, ici. est do-
miné par la grande figure d'Arthus, fondateur, avec
l'orRlianteur Merlin, de l'ordre de la Tablo-Konde,
i|ui assiste, impuissant, à l'écroulement de son
M'uvri> — à laquelle la trahison de Lancelot porte
le dernier coup — l't (pii. ne pouvant survivre à
son idéal de justice et do fraternité, <iuitte la
terre, emporté ]iar les esprits vers le mystérieux
Avalon d'où il ne doit revenir qu'au jour du grand
comljat et de la suprême victoire. Ce personnage
aciif, tout dilVérent du miséricordieux roi Marki',
imprime à la pièce son caractère draniati(|ue l't
poétique essentiel, et le seul défaut d(! l'ouvrage
est -sans doute do no l'avoir pas pins complète-
ment développé', en donnant moins d'iniporlanco
au drame passionmd. 'l'el i|U'il es! , toutefois,
Arihus s'impofc par sa singulière grandeur, et c'i'St
vraiment à lui que se ramené l'intéMét du spi'C-
lacli', tandis ipie la dundi' de la vidnpiueuse (!ui-
nrvre et l'irrésolul ion amonreuso de Liiicidol,
(|ui sont les personnages dn premiir plan, loi cè-
di-ul de beaucnnp en cela.
I.a pri''ciccupation l'vidente de Chaus.sou, en
l'ci'ivanl ce drame lyrique, a c'té do produire uni'
ouvre non pas Nymboli(|uo ou philosophique,
mais direclenu'ut engenilrée par l'émotion qui nait
ihi contraste des ^itualioiiH et des cnraclèirs ; en
un mol, un drame an S'jns propre dn mot. et non
pas un poèiuo mnsi<Ml plus ou moins scéiiique
couiinfl en a fait écloro l't foison l'imitation du
drame wugnériim. A cerlaiiis points de vue, !.•
Rni Artltii.i répond l'i eu Inil, priricipalemrnl pur
la façon dont l'acliou exlerno réagit sur le moral
des porsonuagcM, au contraire di's (l'uvr- s c uiçiioh
sehui reslhéti<|Me ilii maître dn Kayreulh, d.ins
li'squelles l'action nous est pré.ienléi' [<• phiH sou-
vent comme le reflet du monde dos apparences sur
des êtres de physionomie intérieure préconçue et
dont le jeu des événements est surtout destiné à
rendre sensible les variations conscientes ou
inconscientes.
Ici rien de tel. On peut critiquer de diverses
manières la mi.se en œuvre do ce dr^mc lyrique,
notamment le peu d'équilibre qu'on y trouve entre
les scènes de passion et l'aciion véritable. Mais il
est impossible d'en méconnaître le sens hautement,
franchement théâtral, non pius que la vigueur avec
laquelle il s'efforce vers la clarté, vers la vérité,
vers la vie. Ce noble effort, sans doute, est paralysé
par de généreuses hésitations, à certains moments.
Il nous promettait, du moins, de futures et déci-
sives expériences. Et si le Destin, injustement
barbare, nous a ravi l'espoir de les voir s'accom-
plir, celle-ci demeure comme un gage éclatant de
tout ce qu'eut pu tenter après elle l'artiste délivré
de SCS premiers doutes.
Ceux qui ne connaissaient de l'auteur du Roi
Arihus que sa musique syniphonique, ses qua-
tuors et ses mélodies no s'attendaient guère à trou-
ver chez lui un musicien de théâtre aussi \ibraut,
aussi passionné, aussi dégagé de toute préoccupa-
tion étrangère à la scène, à l'expression vivante,
à l'accent juste et net. A coup sur, on savait que
Cliansson jiossédnit un tempérament de lyrii|no
intiniment ému et coniprèhensif. Un ignorait ciu'il
fût si naturellement au niveau des situations dra-
mati(|ue3 les plus fortes. Les parties de son lenvre
où ces qualités de son tempérament s'aftirmeut
avec tant d'évidence, en ravivant la douleur que
sa disparition prématurée cause aux amis de sou
art, ont fait comprendre à tous la perte sans
remède que le drame lyrique français a faite en
sa personne.
La physionomie musicale de l'ouvi-agc, il faut
l'avouer, olfre plus do ressemblance que le poème
avec le drame wagnèrien. .\u moment on Chausson
écrivait le lini Arthus, les musiciens, éjiris d'ua
art sans compromission, u'avuicut pas réussi en-
core il secouer le joug du mniin- nltemuml, dont
l'u'tvro apparaissait comme délioitive, eu ce <|«i
concerne les rappoits du poème et de lu musii|uc
et la genèse ilo celle-ci. .\nsii la partition do l'ou-
vrage i|ue vient do représenter le théâtre de la
Mouuaic est elle conçue dans uin^ forme wagné-
rienne. Kilo est basée sur le dé'veloppemenl do
motifs caractéristiques dont le cours des scènes ot
la diversité drs sentiments iiiodille l'aspect el l'ex-
pression, nuiisqui constilufnl,Ci>ranie chez. Wagner,
une .sorte de subsirnctnre immuable tlo Imil lo
l'imimenlaire syniphonique. il n'en pouvait guèi-o
élro autremeul i\ lépociue où Chausson composa
son drumi' lyrique. Mais il ronvieiit il'ajouter i|ue,
polir avoir adopté cette discipline, te ninsicieu no
s'y asservi pua avec une rigtU'iir absolue. Ilnppliqno
la règle uvi'C iiiio certaine iiuli'pendance ; il est
visible i|iril no l'accepte pas, souvent, sans impa-
tience de s'en libérer tout à fuit par l'iuspiratiou
spoiitaiiéo. Ce sont nlom de.s épisoiles miiHicnux
alfiaiichis du toute oliservuncv tli<-inuliqiit>, ou, du
iiioins, dé>volop|i H à la manière de simple.>< friig-
mi'iits lyriqiii'S ou syniphoniipieH et construits
iliiui' uiiinière nulouoiiie. I.e tlnalo du troisième
acti', lu pliKs bidie page de toute la ]>arlitiiin, celle
i|iii a le plus frappo luiidilolix' |>ar son curiu-t<Te
personnel et son expivs.Miou grandiose, rertuins
chu'urs du prriuier, piciua do mouvemcut ot de
;-î22
LA CHRONIQUE DES ARTS
joifi li''i'<ii(|uc, la sci'ne de l'îipparition de Merlin,
d'une touflio et d'une expression si mystérieuse,
d'autres payes encore parmi les plus belles et les
meilleures apparaissent commeautant do recherches
précieuses d'une route nouvelle et toute originale.
La direction du théâtre de la Monnaie sest hau-
tement honorée en entourant la mise en scène du
lioi Arlhux d'un luxe et d'un goût do décors et
de coslumis qui en fait un véritable sptctacle
d'art, susceptible de rivaliser avec les plus beaux
do ceux auxquels nous convient l'Opéra et lOpéra-
Ccmiquc. Chaque tableau mériterait une mention
spéciale, et l'on ne peut qu'en louer l'ensemble, dû
à M. A. Dubos((, un décorateur hors pair. Les
costumes, dessinés par le peintre Fernand Khnoptï,
sont également artistiques et harmonieux. Quant
à l'exécution proprement dite, confiée à l'élite de
la troupe, elle a élé de tous points remarquable.
Les grands et les pclits rôles, tenus par les meil-
leurs artistes de MM. Kufl'erath et Guidé, forment
un ensemble dune homogénéité parfaite. M"' Pa-
(|uot dAssy, MM. Dalmorcs et Albers, ont réalisé,
dans les personnages de Guinèvre, de Lancelot et
d'ArIhus, les intentions du poète-musicien avec
un zèle, une émotion et un soin musical dignes des
plus grands éloges. Auprès d'eux, MM. Vallice,
Forgeur, Golreuil, Francis, etc , furent également
remarquables. L'ne grande paît du succès de cette
belle soirée doit également revenir à M. Sylvain
Dupuis, qui conduit, avec la maitrise d'un musicien
doublé d'un fervent artiste, le valeureux orchestre
de la Monnaie.
P. D.
REVUE DES REVUES
O Les Arts jiuméro spécial). — Intéressant
fascicule consacré à la porcelaine de Saxe : dans
une savante étude, accompagnée de 91 belles
reproducùons, M. Maurice Demaison fait l'his-
torique de cet arl, en décrit les progrès, les pièces
les plus fameuses, prenant surtout des exemples
dans la riche collection Chappey, qui ofl're peut
être, dit-il, le tableau le plus complet de ce qu'a
été jusqu'à nos jours la porcelaine de Saxe.
-\- La Renaissance latine 15 novembre . —
M. Maurice Jlnret nous fait connaiire trois jeunes
esthéticiens italiens, dont les ouvrages récents,
d'esprit très différent, furent très remarqués et
commentés : M. Benedetto Groce, auteur de
VEsthi'l'ique comme science de l'expression et
Uiiiluistique générale, théoricien rigoureux, qui
considère 1 teuvre d'art comme une chose d'in-
tuitiou et non de logique: M. Angclo Gonti, apôtre
ardent de la beauté, admirateur passionné de l'art
grec; M. Mario Morasso, qui, dans son traité
L'Impérialisme artistique, se montre, en adepte
de Nietzsche, admirateur des peuples forts et voit
une relation étroite entre la situation politique
d'un pays et son état intellectuel.
do M"'" do Uudder '13 reprod., dont 1 hors texte
en couleurs); — de M. IL Frantz sur le sculpteur
et ornemanislo anglais Spicer Simson 'IC grav.).
^Octobre). — Articles de M. Léonce Béncdito sur
ra.'uvrc du peintre Etienne Diret(U reprod. dont
I pi. en couleurs); — do M. G. Mourey sur uae
maison de campagne duc aux architectes I aver-
rière et Monod (7 grav. et plans, ; — do M. P.
Binet sur les études d'animaux do M. Paul .louve
(i3 reprod.) ; — de M. Adrien Bruneau sur le
cours d'art appliqué aux méti'-rs de M. Lucien
Magne '10 ill.).
Novembre). — Klude de M. Élienne Avcnard
sur l'excellent peintre suédois Garl Larsson (9 re-
prod., dont 1 hors texte en couleurs).
— M. P. Vitry, dans un intéressant article, fait
Ihislorique des masques sculptés décoratifs et
nous montre les plus intéressantes créations en ce
genre de no3 sculpteurs modernes : (.larriès,
MM. Gros, Bourdelle, de Gharmoy, de Rudder
i24 reprod. \
— Les plus récents travaux àe la Manufac-
ture de Sèvres, par M. E. Molinitr {2-2 reprod.
dont 1 pi. en couleurs).
— Gomptc-rendu d'un concours de meuble clas-
seur pour estampes.
— Art et Décoration Septembre). — Études
de M. Paul Vitry sur le sculpteur Jules Dalou
(20 grav.); — de il. P. Vcrneuil sur les broderies
= L'Art décoratif acùl. — Articles de M. Ca
mille Mauclair sur le peintre Alfred RoU (13 re-
prod . ) ; — de M. Gh. Saunier sur la récente
exposition de l'ivoire au musée Galliera (12 re-
prod.) : — de M. F. Jourdain sur te Mobilier au
Salon des Artistes français (7 ill.); — de M. Y.
Eambosson sur ie Musée Victor-Hugo (13 grav.);
— de M. E. Sedeyn sur Les Objets d'art au
Salon de la Société Nationale (7 reprod.).
(Seplembre). — Fascicule consacré spécialement
à la 5» Exposition internationale d'Art à Venise :
compte rendu par M. G. Soulier, accompagné de
3i reprod. donivres.
(Octobre). — Suite du compte rendu précédent
126 grav.) ; — étude de M. R. Kœchlin sur L'Art
musulman, à propos de la l'éceute exposition du
musée des Arts décoratifs ; Il grav.) ; — et article
du prince B. Karageorgevitcli sur Le Bijou mo-
derne (11 ill. .
I Novembre). — Articles de M. Jean Lahor sur
Le Nouvel Hôtel de ville de Copenhague (8
grav.) ; — de M. M. -A. Leblond sur le peintre Charles
Guérin (6 reproil.); — de M. !.. Riotor sur La
Soierie (suite) ,8 ill.); — de M. G. Soulier sur le
récent concours de la manufacture des Gobclins
(6 ill.) ; — de M. R. Bouyer sur Les petites
estampes et l' " Atelier d'art » fondé par M. H.
Boutet et M. P. Guignebault ,17 ill.); etc.
;= Hors texte : planche en couleurs d'après une
aquarelle de M. G. de Feure.
0 Revue de la bijouterie, joaillerie, orfè-vre-
rie août . — Les Bijoux aux Salons de 10U3
l'suite), par M. J.-L. Bertrand 18 reproductions,.
O Intéressant extrait du Rapport sur l'orfè-
vrerie à l'Exposition de 1900, par le regretté
Armand Galliat extrait continué dans les livrai-
sons suivanlcsK
ET DE LA CURIOSITÉ
(Septembre). — Quelques nouceaux bijoux flhi),
par M. J.-L. Bertrand (6 grav.).
0 L'Art dans les objets usuels : parures et us-
tensiles de i.iénago, par M. Pelrus Faber (U ill.).
0 Xoto du bai'on de l'Éjiiac sur L'Exposition
des ivoires au mu%ée Galtiera.
(Octobre). — Importante et intéressante étude de
M. Henri Vever sur La Bijouterie française au
xi\' siècle (23 grav. docanienlaires).
(N'ovembre). — Suite de l'intéressant article de
M. 11. Vever (2i grav.i.
O Les Bijoux en i903 [\" article,, par M. 1. 1.
Bertrand (8 grav ;.
-I Deutsche Kucst und Dekoration (août . —
latéressaats articles sur la récente exposition
internationale de photographies artistiques à Wies-
haden, — et sur une villa construite à Badcn prés
Vienne, par M. Lcopold Bauer.
+ (Jonilite rendu d'un concours de monogram-
mes de style moderne.
(Septembre). — Fascicule consacré en grande
partie au peinlre et décorateur allemand Paul
Bûrck de Migiebiurg et à son ateliei (uombrcu-
sos reprod'jctions de portraits, illustrations, de.s-
sins de bijoux, de vitraux, etc.).
(Octobre). — Compte rendu par M. Y. Ranibos-
son dts Salons de Paris; — élude de M. U. Fuchs
sur les sculptures de M. P. Pelerich, qui se mon-
tre iulliiencé à la foif par l'art grec et par M.Ma\
Klinger, — de M. O. Schul/.e sur le dessinateur
orucman'.sto II. Kirclimayr de Insbruck, — et
notes sur L'ArchilecUu'a tnodcrne en Angleterre
Dr. nombreuses gravures accompagnent chacun d^
ces articles).
(Novembre) — Note do M. D. Grcincr sur le
peintre américain Arthur Johnson, qui, dans ses
compo.silioas et jiaysagcs di'Cûralifs, se montre à
la fois poêle et humoriste ((i reprod.).
— Éladds de M. E. Bjutinger sur /,•! Mouve-
ment artis'.iqwi moîeviie en l'inlantie (10 grav.),
— de M. I!. Ijo.sselt sur li Renaiismice de ta
médaille en A l le may ne [uombvvuscs reprod.:; —
de M. .1. Loubier sur les 1res intéressantes pro-
diiclions typograpliiijues (ex-libris, alViclics, U^tlies
ornées, meuus, etc.) de l'atelier d'' Sleglilz, fondé
eu IDUO, duns un faubourg de Bjrliu, i)ar trois
jiniiirs arlisles, MM. G. Belwe, F. Ildlmut-
l';iiiuckeel F.-\V. Klcukuns (nombreuses reproduc-
tions eu noir et eu couleurs).
X Iiinon Dekoration août novembre,. — Ijctle
revue coulmui' à donner, il.ius cliacum^ de ses
livraisons mens lelles, la reproiluction des ])rincl-
)ialcs productions dans lart du mobilier el de la
décoration des in'érieurs dans les divers pays,
nolauiuient en Allemagne. Le fascicule d'mlol)re
esl spécial<'mi'ul cousacri! aux récentes créalions
do M. H. van de Voido (uolice jur M. i:. vou
Bodeuhuusen .
BIBLIOaRAPHIB
Albrecht Durer, sein Leben, Schaffen und
Glauben, von G. Anton WiiiiEit. 5" Auflage.
l'.f•„'en^burg, Pustct. In-S», xii 236 p., avec
52 grav. (2 marks 40: relié, 3 marks,.
Nous signalons avec plaisir l'apparition de la
troisième édition, revue et augmentée, de ce
livre, qui est un des meilleurs ouvrages de vul-
j;arisatijD parus en A'ietnagne sur le maltrd de
.Nuremberg. M. Weber est dcpus Imgtemps fa-
miliarisé avec l'ujuvre de Durer et tout ce qui le
c incerne; nos lecteurs savent déjà l que c'est
a lui qu'est due la découverte à Lisbonne, il y
a trois ans, du Saint Jérôme peint par Durer à
A iv<jrs en 1521. Notons, toatcfjis, que l'auteur,
sir la queslijn du premier voyage à Venise, où
il continue à se prononcer pour la négative, semble
ne pas avoir connaissance des obsarvations de
M. B. Ilaendcke, qui ont été résumées dernière
ment dans la Gazelle 2 .
La partie la plus originale — et non la moins
importante — du livre est celle qui a Irait aui
convictions religieuses de Durer; l'auteur y discute
longuement la queslioL, si controversée, de savoir
si jjiirer, tout en é'ant lami des premiers réfor-
miteurs, n'en resta pas moins catholique, el il
conclut par l'aflirmalive.
A. M.
NÉCROLOGIE
Nous apprenons la mort de M. Victor Roger,
le composileur de musicpie bien connu, d 'céde cette
semalu";, dans sa quarante-neuvième anné-c.
Victor Iloger étail l'autour do nombreuses opé-
rettes représentées avec un grand succès, et dont
les plus célèbres sont : Joséphine vendue par ses
iirurs, Cendrillon)ietle. Les t^ctards, L'Aitberije
du TohitlloliU, La Dot de lirigitte, Li-s 28 jours
de Clairette.
11 était chevalier do la Légion d'honneur.
Nous apprenons également la niorl du peinlre
Edmond Poiutin, membre de la Société des
Amis des Arts de lu Somme, décédé' ft Ainious le
mois dernier.
( )n annooco do Liibeck la mort, ii quatro-viugN
huit ans, do l'hisloriou d'uri Tbeodor Gaoderts.
Il était, dipiiis 1«W, le direct.'iir .1.' la S..ciélé
ilarl de l.iibeck, sa ville d'origine, el fut, di'S 1850,
un des |>riiicipau\ fondateurs do lu graud* Sociétii
d iirl d Alh'iiuigiie du Nord.
Il a publié plusieurs livres très ixMiuirqués,
dont les plus iiiiporlauts soûl coiisaciVs A lltiu.s
liulbein le jeune, it ll'jbcas, ii Adrieu vau OsliiJe,
et.-., el.-.
il) V. Chronique des Arts du li> novembre
ItHM, p. 338.
(2) V. Gitiette des lititut-Aris du l ' janvier
l'J03, p. U2 et suiv.
a-ii
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
Lo 24 noveiiibi'o est mort à Bruxelles, à Vif^^' de
soixiinle-dix-huit ans, le peintre dhisloirc Joseph
Stallaert.
Citait un des derniers survivants de lart acadé-
mique belge. Directeur de l'AcadiTnie de Tournai,
directeur de l'Acadéuiii des Beaux-Arts de Belj^i-
quo, où il succéda à l'ortacls, etc., il avait gravi
tous les échelons (jui, dan* une carrière oflici^lle,
mènent à une situation en vue.
Profondément épris de la beauté classique, il
avait été attaché à l'idéal de sa jeunesse avec une
conviction sérieuse qui, jointe à ses qualités labo-
rieuses et à son caractère bienveillant, le faisait
respecter même de ceux qui comliattaient son art
conventionnel et froid. Le inusée de Bruxelles pos
sède do lui deux toiles : La Mort de Didon et La
Case de Diomùde.
Un des principaux sculjjteurs hongrois, Jean
Fadrusz, est mort le 27 octobre dernier. 11 était
né à Presbourg le 2 septembre 1858. Son ceuvro
ca]iitale est la statue de Marie-Thérèse érigée ' à
Presljourg. Il avait envoyé à l'Exposition univer-
selle de 1900 un monument à MathiasCorviu et un
Christ en croix, qui lui valurdut un grand piix.
MOUVEMENT DES ARTS
Tableaux
Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 6, lo 24 no,
vembre, par M" Paul Chevallier et M. G. Petit.
Sisley. 31. La Seine, vue de la terrasse de Saint-
Germain : 7.600. — 23. Le Chemin des (irès A
Bellevue : 3.500. — 33. La Seine à Moret : 3.700.
— 24. Une rue à Moret : 3.700.
Pastels. — Renoir. 3i. l'ue fille de ferme : 800.
— 33. Frère et sœur ; 680.
Sisley. 37. La Mare aux oies : 455.
Total : 40.391 francs.
Collection Thewalt, de Cologne
(Suite et /in) (1)
Artnes. — 1643. Poignard à oreilles niellé et
gravure dorée, Venise, fin du xv= siècle : 3.812 fr. 50.
— 1649. Langue de bœuf, manche incrusté d'ivoire,
XVI" siècle : 2.500 (au Musée royal de Berlin). —
1656. Poiguard allemand, fin du xvi" siècle ; 3.750.
— 1683. Arquebuse, le canon incrusté d'animaux,
chasseurs et bustes de femmes : 987 fr. 50. —
1631. Fusil de chasse, double canon et batterie :
1.437 fr. 50. — 1715. Poire à poudre en bronze
doré : 937 fr. 50 (au musée de Dortmund'. — 1757.
Cor de chasse, monté argent : 1.312 fr. 50.
Tapis. — 1797. Fragment de tapis persan à des-
sins d'ornements et d'arabesques : 2.312 50.
Porcelaines. — 1801 et 1802. Garçon et Fillette
endormis, en porcelaine de Hœchst : 3.350. —
1812. Surtout de table à deux figurines : 1.312 fr. 50.
(1) V. Chronique dos Arts des 21 et 28 novembre,
p. 307 et 316.
— 1813-1814. (jroupes musiciens et jardiniers :
2.562 fr. 50. — 1829. Figurine de Vénus, en por-
celaine de Berlin : 1.625.
lloiseries sculptées et meubles. — 1864. Meu-
ble crédence on bois de cliéne sculpté, Cologne,
vers 1630 : 15.000. — 1865. Crédence en chêne
sculpté, Cologne, vers 1600 : 5.437 fr. 50. — 1866.
Armoire Renaissance en chêne, Cologne, 1549 :
4.687 fr. 50. — 1875. Armoire en bois de chêne
sculpté, travail de Westphalie, xvi- .siècle : 1.625.
— 1878. Armoire à cinq pans eu chêne sculpté :
2.0G2 fr. 50. — 1884. Table en chêne gothique,
Dûlken, xv« siècle : 7.562 fr. 50. — 1885. Pied do
lutrin en chêne sculpté à jour, travail rhénan,
xvi' siècle : 8.312 fr. 50 au musée de Cologne;. —
1886. Table en noyer. Renaissance française t
xM siècle : 2.937 fr. 50. — 1888. Cadre en bois
sculpté i 15f)6 provenant de l'Antonskloster de Co-
logne : 10.000 au musée de Cologne). — 1889.
Boiseries d'une chambre seigneuriale ot cliemicée
en pierre, Cologne, xvi' siècle : 18.812 fr. 50. —
1899. Armoire à quatre portes en chêne, Calcar,
1533 : 2.687 fr. 50. — 1907. Six chaises en noyer
sculpté, xviu' siècle : 5.375.
Tableaux. — 1996. Crucifixion. Ancienne école
de Cologne : 3.625.
Vente van Isingers. à Amsterdam
Vente fuite à Amsterdam, le 17 novembre, sous
la direction de MM. Fred. Mûlkr.
Cinq tapisseries de Bruxelles en laine et soie,
scènes tirées de l'Histoire de Télémaque, exécutées
pour un vieil hôtel d'Amsterdam, entre 1695 et
1734 : 37. .500.
Plafond par Géi-ard de Lairessc : " Le Triomphe
de la Paix » exécuté en 1672 sur la commande du
bourgmestre de Graaf d'Amsterdam : 17.430
(aclieté par le ministre des Affaires étrangères de
Hollande pour orner l'hôtel de la Cour d'arbi-
trage, à La Hâve,.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition de tableaux de M. Gustave Loiseau.
galei'ie Durand-Ruel, IG, rue Lallitle, jusqu'au
15 décembre.
Province
Angers ; 14" Exposition de la Société des Amis
des ArU, jusqu'à fin février 1904.
Arras : Exposition du Nord de la France, salon
seiilentrional, du 15 mai au 4 octobre 1904. Envoi
des ouvrages, à Arras, du 1" au 15 avril, ou dépôt
à Paris, cliez Roliiuot, 32, rue de Maubeuge, avant
le 25 mars, et à L'Ile, à l'Ecole des Beaux-Arts.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gérant : André Marty.
Paris. — Imprimerie de la Gazttte des Bea- x-Arls, 8, rue Favur
N* 39. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2' Arr.)
12 décembre.
I.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE L.\ CURIOSITÉ
SUPPLf.MENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART'!
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les aionnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abouneiuent pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
XjO ITiiTïiéro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
T[jv jugement récent a posé une
o|i>l.|!h curieinc question de propriété ar-
'yl^^4g tistiquc. Il était acquis qu'un
J^^i:^%i artiste garde cei'tains droits sur
l'iriivr^' qu'il a vendue: il jicut toujours, ])ar
exemple, l'aire respecter l'intP^^'rité .:1c la signa-
turc; il [lout s'opposer à tout remaniement ; il
transmet en lin ces mêmes droits à ses héri-
tiers. Mais [leut-il s'opposera ce qu'un indus-
triel ne reproduise une de ses (ruvrcs qu'en
jiartio '.' Le tribunal a pens.; que oui, cl il a
donné raison à un peintre ijui se plaignait de
ce qu'un do ses tableaux avait été copié et
reproduit seulement en iiartic.
Il ne paraît pas que cette décision soit iieu-
riiuse, et l'on peut douter qu'elle soit contir-
mée. S'il est naturel (|Ue l'intégrité de l'iruvr')
elle-même soit garantie, on ne voit pas pour-
quoi des fragments d'un ouvrage ne jiour-
raiont pas être utilisés comme motifs ilo dé-
coration. Ce iirocédé est parfois nécessaire à
l'étude ; il facilite la documoiitatioii, il permet
des e.\ainen.s de détail, rjui seraient moins
commodes avec des reproductions d'ensem-
ble et il est favorable à roriiemcntation.
Assurément, l'artiste aurait quelque droit
do so plaindre si la reproduction ainsi com-
prise ridiculisait son ont vre ou était on quelque
manière capaidc de lui nuire. Mais les repro-
ductions partielles n'ont pas toujours pareil
]iouvoir, et l'on aurait beau jeu do montrer
les consé(|UHnces absurdes de l'intrausigoance
(jui vient dêlre consacrée jiar jugement, il y
a un véritable e.Kcès l'i exiger (pie toute re-
production copie l'ieuvre dans son enaemble,
et c'est la uondamiiatinu implicite d'un usage
décoratif qui a pour lui une longue tradi-
tion.
Il faut si{;naler l'initiative prise par la
Commission du budget qui a refusé 1.2(Xi fr.
au ministère des Colonies. Ce ministère têtu
qui, en dépit de la loi, occupe le pavillon de
Flore, avait l'audace de réclamer à ri'.lat
1.200 fr. pour réjiarer ses poêles et ses che-
minées, et entretenir le feu qui doit dévorer
le l..ouvre. La Commission a refusé, l'.'cst de
l'héroïsme si l'on songe à l'incroyable mollesse
dont a fait preuve l'administration des lîeau.\-
Arts. Mais il ne faut pas que ces lauriers
empêchent la Cumniiscion du budget de
veiller.
Le ministère des Colonies retrouvera aisé-
ment douze cents francs et refera du fou :
personne n'en doute. Il est 11 souhaiter que la
Commission du budget poursuive son d'uvre
et elleaurabien mérité de l'opinion [lublique
si elle réussit cntin :'i libi'rer le Louvre d'un
voisinage aussi périlleux qu'obstiné.
NOUVELLES
*♦» l.e musée du Louvre vient d'acquérir un
très beau (letit plafond de Tiepolo piovonanldo
foraloiro privé du puluis (iniiiuldi i\ tîénos ol
représentant tu Viorgt» iluns la jjluiro.
Le mémo musée vionlde recovoirdo M. Maciot
une eolleclionde vinul luiil statuettes ou llt;ures
d'appliciue en bron/.o ilon''. du xii« au xm« sjt>-
clo, on ^runilo majorité fi'ani;uiso.<!. tri's impui-
tantes II la fois pour leur rareté et pour tour
valeur d'art. (întee A collo donnliiui, le Louvre
possède tn plus belle série do co nonrw que
puisse montrer un musée.
»♦# L'l':ittt vient ilo sû rendre acnuérour du
tableau do Yuillard, oxposii au Salun d'au-
â26
LA CHRONIQUE DES ARTS.
loranc, dont nous avions Kouliaité l'enlrôc au
musée du Luxembourg. Ce tableau repri'senlc
une femme assise dans une salle à manger.
L'Ktal a ôgalenienl acbelé au même Salon
un tableau de M. Féli.x Vallollun : Intérieur.
**^ Dans la vente de la collection de M. G.
de la D., de Poitiers, qui a eu lieu, la semaine
dernière, à l'IhUel Drouot, le musée de Cluny
s'est rendu acquéreur d'une importante et cu-
rieuse série de mascarons qui décoraient la fa-
gade du cliâteau construit dans le Poitou, au
commencement du xvi' siècle, par l'amiral
Bonnivet.
**:i: M. Charvel vient d'offrir à M. de Selves,
préfet de la Seine, pour le mu-ée Carnavalet,
où on l'exposera incessamment, une vue du
château de Saint-Cloud en 18.37, qui est consi
dérée comme un des chefs-d'œuvre de Troyon.
Ge tableau, de grande dimension et d'une va-
leur coasidérable, sera certainement l'un des
plus beaux de la collection de la rue de Sé-
vigné. La vue du château de Saint-Cloud est
prise de l'une des terrasses qui s'étagent jus-
qu'à la lanterne de Diogène.
Celte œuvre, exposée au Salon de 183S, valut
à Troyon sa prem'ère médaille.
:i,*^ Mardi dernier a eu lieu, au Collège de
France, la réouverture du cours de Numisma-
tique et glyptique, professé par M. Babelon.
Ce cours aura hou tous les mardis, à 5 heures.
Le professeur traitera, cetle année, des mon-
naies d'Athènes et du Pdoponèse.
*** La Société des Amis du Luxembourg
étudie actuellement le projet d'une réforme que
nous avions été les premiers à réclamer ici
même. Il s'agit de faire obtenir aux peintres
et aux sculpteurs une s^rte de droits d'au-
teurs analogues à ceux des écrivains. La si-
tuation de nombreux enfants ou veuves de
peintres, qui sont dans la plusgranle mi-
sère, alors que les œuvres de leur père ou
mari atteignent des prix énormes, a semblé,
nous dit-on, tellement injaslifiableaux Amis du
Luxembourg, qu'ils ont pris l'initiative de ce
projet qui tendrait à devenir une loi. Les études
actuelles ont pour but de soumettre, par exem-
ple, les plus-values successives des tableaux ou
sculptures à un droit d'auteur plus ou moins
élevé.
^*if La Société dis Artistes français vient
d'élre avisée que le comte de "Vauréal, le sculp-
teur dont nous avons rjcemment annoncé la
mort, avait laissé par testament une somme
de dix mille fiancs à cette association.
^% De nombreux tombeaux de pierre ont été
découverts dans l'ancien cim;tière de Saint-
Georges, qui faisait autrefois parlie de l'ab-
baye de Siinl-Jean-d'Angély (Charente Infé-
rieure). Dans l'un d'eux, on a trouvé une crosse
en cuivre doré, sans émail ni gravure, dont
l'enroulement se termine par une tête de ser-
pent cornu, aux yeux formés d'une pi-rre bleu
foncé.
Une partie des sépultures se trouvait sous
un carrelage de briques rouges, qui occupait
vraisemblablement l'emplacement d'un cloître.
3,*^. La restauration de la salle des l-'éles et
de la salle des Gardes du château d'Annecy, que
la direction des Beaux Arts faisait exécuter,
vient d'élre terminée. Le château d'Annecy,
construit [lar le premier duc de Savoie Amé-
dée VIII, récemment classé parmi les monu-
ments historiques, est un des iinporlants spé-
cimens de notre architecture féodale. La salle
des Fêtes, dont il vient d'être question, mesure
vingt-cinq mètres de long sur douze de large,
et est ornée d'un plafond à caissons d'un style
spécial à la région. La sallo des Gardes, située
au rez de chaussée, est soutenue par quatorze
piliers massifs d'un effet saisissant dans leur
ensemble.
^*sf Le 2 décembre dernier, une partie de la
vort'c du chœur de la cathédrale de Tolède s'est
écroulée. Le chapitre a ordonné aussitùl la
réfection des voûtes, mais on craint la ruine
totale de ce merveilleux édifice.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION ERNEST CHAPLET
Il s'attache nue signification toucLantc et
vraiment triste à cette cxiiosition. C'est l'adieu
au public d'un fier et noble potier frappé do
cécité et ol.iligc de renoncer à son arl; ces
llambés mcr\eilleux, où les tons se dégradent
et se fondent, ces pièces uniques, inégalables,
sang de bo-uf, bleu turquoise, violet auber-
gine, blanc crémeux, dont le catalogue dresse
pieusement l'état civil, sont les dernières que
l'on verra, et puisque Ernest Chaplet est
entré dans la nuit — qui est presque le pas.sé
— il est loisible de juger son œuvre et d'as-
surer qu'il n'en est point dont la céramique
française ait le droit do tirer pareillement
vanité.
EXPOSITION DE LA SOCIIÎTÉ INTERNATIONALE
Exception faite de M'"- Dclasalle, qui montre
ici un portrait de tout point excellent, et bien
qu'il n'v ait hors de France aucune révéla-
tion de 'talent ignoré, le meilleur de l'intérêt
va quand même aux étrangers. M. Sargent
triomphe ici avec autant de souple aisance
qu'au dernier Salon. Les envois de M. Sorolla
Y Bastida et de M. Casas, de M. Borchardt et
de M. Dierckx confirment des sympathies
déjà anciennes, sans apporter d'élément d'ap-
préciation nouveau. Il y a mieux à élire de
]M. î'riesekc, qui, libère des entraves du
vvhistlérisme, s'impose comme un peintre du
plus bel avenir ; mieux encore de il. Grime-
lund : les Soleils de minuit à Lofoilen cata-
logués sous les numéros 54, 50 et 5(5 sont, à
coup sûr, ce que le maître du paysage nor-
A'égien nous a montré jusqu'ici de plus achevé
et de plus exquis.
ET DE LA CURIOSITÉ
3-27
Académie des Beaux-Arts
Séance du 28 novembre
Élection. — L'Académie procède à l'élcclion d'un
membre libre, en remplacement do M. Rotijoii,
nommé secrétaire fci-pétuel. Au troisiénio tour,
M. Georges Berger, dépulo, président do l'Union
Onlrale des Arts dOcoralirs, est élu par £0 voix,
conlro 15 donni'es h M. Georges Lej-gues.
Académie des Inscriptions
Séance du 4 dîcemhre
Fouillis d'Afrique. — M. Hércn de Villcfosse
communique une lettre de M. le docteur Carton,
datée do Sousse, le 27 novembre, et relative ù la
découverte de cataconibes chrétiennes. Les fouilles
entreprises par la Société archéologique de Sousse
depuis quelques jours à peine sont dirigées par
M. l'abbé LoynauJ avec le plus grand dévoue-
ment.
L'ensemble de ce qui a été reconnu jusqu'ici
comprend trois galeries de 40 mètres chacune. On
a commencé à dégager une de ces galères. Le
couluir, d'un mètre de large, piésente sur ses deux
parois cinq étages de loculi ; les trois supérieurs
ont été violés ; les dtux infi'ricurs sont intacts.
Le squeh Ito y est étendu do tout son long, sur le
dos, les bras colles au corps.
Chaque locuius est fermé par quatre tuiles sur
lesquelles a été posé un enduit de plâtre; sur cet
enduit sont gravés des symboles, des caractères.
L'aspect do cotte galerie rapi)el!c, do la manière la
plus frappante, celle de la nécropolo do Saint-Ca-
lixto i Komo.
Fouillex de JInhylone. — M. Oppert fait une
commuaication an sujet dos fouilles entreprises
par la Société orientale allemande sur les ruines de
Babylono.
Cette Société se proposait de dégager ci' qui reste
du palais de N'abuchodonosor, dans le but, sem-
ble l-il, do trouver, dans cette e.xploratiun, la con-
lirmation impossible des faits non liisloricpies re-
laies dans le livre de Daniel. M. Frédéric Do-
litszcli, dans un discours iiu'il a prononcé duvnnt
la cour, a prétendu, sans aucune raison, qu'Hé-
rodote s'était trompé et avait induit .M. Oppert en
erreur au sujet de l'étendue do Babylono.
M. Oppert di'moutre (|ue l(>s résultats des calculs
qu'il a laits sur le terrain sont d'accord avec les
léuuiigniiges de tous les auli'Urs anciens et avec
les te.\tes cunéiformes, l/cxploraiion allemauden'a
révélé aucun l'ait qui puisse de près ou do loin
inlirinerces témoignages des anciens.
l'oiiille.i lie Tftlo. — M Léon llen/.ey entrelii'Ut
l'.\c-.idémie<li' la repri.so des fouilles de Toilo, dans
l'ancienne Clialdi'e, interrompues par la mort du
M. do Sar/ec et cmillées aujiiurd liai i\ un ofllcier
d(( mérite, M. le capitaine Cro», (juc plusii'ursniis-
siiins tiqi<igiaphi<iues ont familiarisé uvic la vie du
déstrt l't le maniement des populations arabis. La
haute bienviillauce du gouvernement otlnman
assure à ces nouvelles reclii'rclies uni! ]iroleclion
efllcace, prolltable à la science cl au progrès de
nos collections clialdéennes. La mission, au Heu
de s'établir, comme préccdemmeiit, sur le canal du
Chottel-IIai, a réussi à s'installer en plein désert,
au milieu même des ruines et à dcnner ainsi à la
conduite des travaux une précision méthodique.
Dans une première conimunication, M. Heuzey
insiste surtout sur la découverte faite par le capi-
taine Cros d'une petite statue de Goudca qui a été
trouvée décapitée, comme toutes celles que nous
possédons de ce ch^f chaldéen. Mais à celle ci, par
une rencontre des plus heureuses, se rajus'e une
remarquable tète à turban, eihumée, il y a plu-
sieurs années, par M. do Sarzec. Nous pouvons
donc voir aujourd'hui une statue de Goudea com-
plète, e ■posée à ooté de ces grands cylindres histo-
riques, près de sa masse d'armes sculptée et de son
vase ù libations.
L'inscription copiée et traduite pour la mission
par M. Fraueo's Thureau Dangin, consacre la sta-
tue au patn n personnel de Goudea, au dieu Ming-
hiszida, fils du dieu N nazou.
-i.-'-VNa^<«afi3VsO''?^^.»-
CORRESPONDANCE D'ANGLETERRE
lu.'piré, à bien des égards, par l'cxomplo de pa-
triotisme que montrent les « Amis du Louvre •, une
société semblable vient de se constituer dans ce
pays sous le nom do : Fonds Xational pour les
Collecticns d'Arl. L'objet de cette association est
le même que celui des organisations françaises et
allemandes : elle a pour but l'acquifilion d'œu-
vres d'art pour nos collections nationales; c'est, eu
fait, une Société avec une action indépendante et
pourtant en |)arfail accord avec les corps officiels
constitué'î qui contri''lenl nos nius^'S. La furnia-
lion do cette Société a été très favorablement en-
couragée et d^j:'! en font partie 4U0 membres, qui
paient au moins 2."> francs par an. l'n grand
nombre de donations on', aussi été faites, et
un comité inlluenl, avec lord lialcarrcs comme
IirtVsidenl, a été formé. Conformément au principe
d(! la responsabilité indiviiluelle, un acheteur est
délégué pour une lertaino période, avic plein
pouvoir d'agir sans consulter ses collègues : on
espère de celte manière parer aux i «tards, inévi-
tables toutes les fois qu'il faut réunir un corps do
commissaires. CÀ lie association aidei-a aussi à ar-
r' tr l'exportation do belles u'uvres d'srl hors
d'.\nglelerro en s'cmployant A temps et en ache-
tant avant ([ue d'autres aient pu fixer un prix, pro-
tégeant di- cette façon li'S collections an ' i-
lie les pi'rtes qu'elles subissent depuis la
.Son seulenunt des tableaux, mais tium s >■ iCiS
d'ieiivres .l'ait pouvant être acquis; et ainsi tous
les musées, la National (ialli'ry, la Nalioniil l'or-
Irait Gallery, lo liiilish Mi.seuin, le South Ken-
sington profitent de ctlle organi»alien I • ~ '■ ••<
seront aushi acceptés pour les mu
nau\, et d'amples occ«!.i'iU« d'ui-l..i!
suiéi'S A la Soiiélé. Ku fait, c« s> : '
lion capable du faire ti>uvr(< palrl"! . >t
aux t'iOO.CNNl francs quo l'fUal acooidu chaqua mi-
née piiur les acquisitions d'iuuvres d'ail.
II I
328
LA CHRONIQUE DES ARTS
CHRONIQUE MUSICALE
Académie Nationale de Musique : l.'f'.lnuigrr
action musicale en dnux actes, poème et musi-
que de M. Vincent d'Indy.
L'auteur do VÉlranoer appartient à cotte cat'j-
Rorie d'artistes pour qui l'art n'ril qu'une expres-
sion de riiomme, la plus magnifique de toutes,
mais dont la splendeur, pour rayonner en son
plein éclat, doit s'alimenter au foyer de la vie et
brûler de toutes ses (lauimes. La perfection de la
teclinique, la maîtrise de la forme, l'habileté, l'ori-
finalité même, poui suivies par tant d'autres
comme le but ne sont pour lui que les conditions
nécessaires, mais secondaires d'une œuvre dont la
portée les dépasse infiniment. Plaçant bien plus
liant qu'elles sa dignité, il assigne i sa production
la valeur d'un acte de foi, émané du plus profond
de sa conscience et reflétant fidèlement la concep-
tion qu'il s'est faite du Monde et de l'Être.
De là vient q\ie M. Vincent d Indy commande
le respect à ceu.x mêmes auquels sa prestigieuse
science musicale n'inspire que peu d'admiration
et que rebute son prétendu dogmatisme. Car une
légende veut que ce très grand artiste doive tout ou
presque tout à la discipline intellectuelle qu'il s'est
imposée et rien à ses dispositious naturelles.
Gomme si les méthodes, si rigoureuses fussent-
elles , pouvaient féconder le néant et que la
réflexion, en art, fut propre à autre chose qu'à
régler des données inconscientes !
Pour les autres, et ils sont de plus en plus
nombreux, qui voient en M. d'Indy ce qu'il est
réellement, un puissant musicien, un créateur à
la fois réfléchi et inspiré de poèmes lyriques qui
sont parmi les plus beaux de ce temps, ils atten-
dent avec confiât. ce toute manifestation nouvelle
de sa pensée, sachant bien que, sous une forme de
plus en plus parfaite et épurée, elle leur livrera
davantage de cette haute et forte personnalité.
Aussi, quoi qu'on en pense, est-il assez difficile
de parler d'un opéra de M. d'Indy comme d'un
opéra ordinaire. De même que sa maîtrise artis-
tique n'est considérée par lui que comme un
moyen, l'œuvre à laquelle elle s'applique n'est elle-
'.léme à ses yeux qu'une sorte de levier spirituel
propre à porter les consciences du coté oii sa vo-
lonté prétend les incliner. Ce qui fait qu'eu en
discutant la tendance on en met en question l'ob-
jet essentiel, et qu'en la réfutant on en détruit le
principe vital, quelle que soit, d'ailleurs, l'admi-
ration qu'elle inspire.
11 me faut donc examiner tout d'abord l'Élrati-
gcr, du point de vue de l'auteur, en recherchant si
la matière du drame, dans la disposition qu'il lui
a choisie, rend sensible sou intention profonde.
Le sujet de l'Étranoer tient eu quelqiies mots.
C'est, en pleine vie réelle et populaire, l'api^ari-
tion d'un personnage miraculeux dont la supério-
rité même, faite de charité et d'amour et de foi,
le rend un objet de haine pour les simples au mi-
lieu desquels il est venu vivre. Dans le petit vil-
lage de pêcheurs dont il a voulu parlager l'exis-
tence, cet être mystérieux ne trouve qu'une âme
que sa douceur, sa bonté et aussi sa mélancolique
grandeur, attirent invinciblement. C'est celle de
Vita, jeune liUe de vingt ans à peine, promise à
un pc'duisant fonclionnaii'c des douanes (il en est,
parail-ili et à la veille de s'unir en justes noces
avec " son bel André; ». Mais, à s'entretenir avec
l'inconnu, venu des mers lointaines, Vita s'est peu
■A peu transformée et, au moment où l'action s'en-
gage, elle éprouve pour l'étranger un sentiment
tout différent de la compassion curieuse qui, tout
d'abord, l'avait rapprochée de lui. De son côté,
l'étranger aime ardemment Vita et rien n'empê-
cherait (|ue cette passion naissante et réciproque
dont le premier acte marque admirablement le
progrès, ne fût couronnée par la vie, si le carac-
tère de l'étranger et l'idéal qu'il représente étaient
conciliables avec la félicité terrestre, carie seul mo-
tif « humain :> que ce quadragénaire, d'ailleurs ma-
gnihquement beau, oppose assez brutalement à
l'aveu passionné de Vita, c'est leur difTi-renco
d'âge. Le motif « surhumain «, le véritable, c'est
l'esijèce d'abdication morale que comporterait pour
lui, toute action égoïste. Carcet étranger symbolise
l'allruismo et en agissant pour une fin personnelle
il perd sa force et son preslige.
Il considère qu'en avouant son amour, il s'en est
déjà dépouillé.
Aussi partira-t il, quoique Vita ait rompu avec
le douanier, sans égard pour la soulTrance de la
jeune fille et sans doufe pour ne pas paraître à ses
yeux rien qu'un homme. Mais, en s'éloignaut, il
laisse entre ses mains un talisman auquel sa fai-
blesse, dit-il, a fait perdre toute vertu,, une éme-
raude miraculeuse, qui, portée par un homme pur
et désintéressé, doit lui soumettre la Nature même.
Vita, restée seule, lance à la mor la pierre sainte, et,
dans un mouvement de désespoir grandiose, jure
de n'appartenir, d'àme qu'à l'étrarger, de corps
qu'à l'Océan. Une tempête terrible s'élève alors de
l'abîme où descend l'émcraude et bientôt les gens
du village accourus se montrent une barque en
perdition. Qui tentera de sauver l'équipage? Nul
ne l'ose. Seul l'étranger s'y offre avec une sérénité
joyeuse qui s'impose cette fois à la foule, hostile
naguère. Et l'on sent bien que ce dévouement
insensé, sublime, n'est que le sacrifice, opéré sur
lui-même par celui qui se sait à piésent indigne de
sa mission et comme le rachat qu'il offre à l'Idéal.
On comprend aussi, ayant admis le caractère
sublime du personnage, qu'il- accepte que Vita le
suive dans la mort au lieu de lui laisser traîner
uue vie prosaïque auprès d'André. A l'instant tra-
gique où, devant tous, elle proclame son amour
pour l'étranger, elle renonce avec lui à toute joie
humaine et participe à la grandeur de sa mission.
Ce drame, que d'aucuns jugent incohéient, ap-
paraît, au contraire, d'une logique singulièrement
ferme quand on l'envisage du côté que l'auteur a
voulu. Il se peut (pi'il oll're des contradictions au
poiut de vue scénique; le mélange du réel et du
merveilleux parait toujours théâtralement inaccep-
table. De même, au point de vue humain, il est
peu intelligible. Il est assez difficile de faire sentir
au public les raisons abstraites pour lesquelles
ÏÈtrayiger, aimant et aimé —la question d'âge de-
vient négligeable au regard do cette réalité —
estime qu'il a faibli et qu'il doit fuir l'amour
humain comme une déchéance. Du point de vue
religieux, au contraire, tout s'éclaire et s'enchaîne.
Et c'est bien un drame religieux que VÉlvanger,
dans la pensée de son auteur. Un drame chrétien
et pessimiste dont la conclusion est que l'idéal
d'amour et de paix ne se réalise, ici-bas, que par le
ET DE LA CURIOSITE
329
sacrifice et que le seul bien positif de l'homme est
son espoir dans l'au-delà. Si la pièce elle-même ne
rendait pas celte conception évidente, la musique
seule suffirait à en préciser le caractère. Le tliénio
liturgique qui lui sert do base et dont les plus
beaux motifs sont issus, ce tliomo, tiré de l'oflice
du Jinuh-Sa'nt, dont les éclats solennels rayonnent
sur la tempête de l'orchestre au dénouement, rend
en effet, ce sens impossible à méconnaître. C'est
dans la musique que se résolvent et s'harmonisent
les apparentes incohérences du poème. Aussi
l'expression musicale est-elle ici inséparable do
l'expression dramatiiiue. Non seulement elle la
renforce, mais elle la complète à chaque scène,
presque à chaque phrase. Et nous sommes bien en
présence d'un ouvrage dans lequel le drame est
inséparable de la symphonie.
Dirai-je la splendeur do celte musique, son onc-
tion, sa puissiDco, l'é'an passionné dont elle sou-
lève, aux beaux momeLts, l'crchestrc le plus riche
et le plus varié qui se puisse entendre? Mieux vaut,
jn crois, no pas détailloi ses beautés, qui ne se déta-
chent pas plus les uni s des autres que du poème
iinquel elles sont liées. Et le plus simple est d'enga-
iiM nos lecteurs à l'aller juger par eux-mêmes.
li'Opéra a moDt(' avec un soin et un souci artisti-
que tout particuliers l'ouvrage de M. d'Indy. Le
décor est beau, la mise en scène ingénieuse, ot
l'interprétation ne leur cède en rien. M. Delmas ne
dép'oya jamais plus do noblesse, plus de magni-
ficence vocale (pie dans le rôle de l'étranger;
M"" Hroval ne se montra jamais, non plus, plus
belle, iilus simple et plus touchante que dans celui
de Vita, ni M. J^allite plus adroit, ni les chœurs
plus disciplinés, ni l'orchestre, magistralement
dirigé par M. Paul Vidal, plus près do la perfec-
tion. C'est unebellosoin'e. L'£n(('it'*>ie*i<aj< Si'rail
do Mozart, qui la complète, fera l'objet de mon
prochain aiticle.
P. D.
REVUE DES REVUES
X Revue universelle (1" sepleiuiire). — Belle
l'Iudo de M. (iiislave (ieIVroy sur le peintre Whis-
lier, réccuiMicnt décédé (8 grav.).
— Bulletin monumental (1902, n° 1). — lui-
porlant arlicle do M. Louis Demaison sur la
cathédrale de Reiuis et l'histoire de sa construc-
tion. I/auteur s'élève en particulier contre l'opinion
générale, exposéi! notamment par M. Gonso, qui
place au xiv* siècle, l'édilication dos dernières Iri-
vé'us de la nef et du portail, il ne croit pas à une
transformation do celle partie de l'église, poslû-
rieurc au xiii" siècle ot jin'li'nd nuiintenir A l'épo-
cpie de saint Louis ou de l'hilipiie le Hardi, tout
un plus, la coiisti iK'tiuu il la spli'uilide déconitiin
do la farade prim'i|iali' lie lu callii'drale, sauf, niitu-
ri'lluiiuMii, (pudquos additions évidontos, comme le
Cunronnfmi'itt i/o le Viei'i/o i|ui urne le gAble du
porche contrai ixiv" siècle), quelques giossièros
resliiurations du xviu' siècle, oulln la partie haute
dos tours, qui date seulement du xv siècle.
— M. le commandant A. Martin expose les résul-
tats d'une nouvelle exploraliou du liinuilua de
Poulguen (Finistère), déjà fouillé en 1862 par
M. A. du Chatellier.
— M. E. Massereau signale une série de pein-
tures décoratives du xv siècle, découvertes sous
le badigeon, en 1696, à l'église de .Jeu les-Bois
Indre. Un fragment reproduit, qui représente la
Nativité, donne une idée de la qualité de ces pein-
tures, d'exécution assez fruste et naive.
— M. L. Régnier discute les dates de 1504 et
1536 inscrites au portail de l'église de Saint-Lubin-
des-Joncherels (Eure-et-Loir).
— Note de M. Héron de Villefosse, sur le pré-
tendu squelette de Pline l'ancien, retrouvé récem-
ment près de Castellamarc.
(N- 2 et 3). — M. J. A. Bratails, reprenant lu
question de Saint-Philbert du Gramilicu, dis-
cale les affirmations de M. Maître, relatives A
l'antiquité de celte église.Ilne veut reconnaître que
dans la croisée et dans quelques portions voisines
les caractères des constructions carlovingiennes;
la nef, l'abside et même la crypte datant, pour lui,
du XI' siècle.
— M. Eug. Le'.èvre-Pontalis étodic et décrit
l'église do Fresnay-sur-Sarllie, M. H. du Ranquet
celle do Ulaine Montaigut (Puy-de-Dome , et
M. P. dos Forts le transept de .lumièges (ill.).
— M. le chanoine Abgrall classe et décrit un
grand nombre do ces célèbres calvaires bretons
plus pittoresques qu'arlistiqui-s (fin dos xv« et xvi'
siècles), et à propos desquels il est bien inutile
d'évoquer le nom de Michel Colombe ;ill. .
— M. V. Morlet apporte quelques textes déjà
publiés, mais encore peu connus, ii l'appui de la
thèse soutenue par M. M:Me, dans son Art reli-
gieux en France. Ces textes du xiv'etdu xv* siècle
concernent la décoration du jubé de la cathédrale
do Troyes et celle du portail sud do Rodez. On y
voit très nettomout la direction et la surveillance
exercée par h's chapitres des cathédrales sur les
travaux des sculpteurs, sur l'cnsemblo de leurs
conceptions et le détail do l'exécution.
:N«' 4 et 5.^ — M. L. Maître, répondant i l'ar-
ticle de M. Brutails cité ci-dessus, maintient l'é-
glise et notamment la crypte do l'église Saint-
l'hilberl de (iraudiieu comme une coustrucliou
préromane, datant des environs do 8Ct>.
— M. l'abbé Rarrot étudie un beau morceau de
sculpture mmaiu' représentant le Christ dans une
mandorle, onloiiré des symboles des Kvangélistes,
qui figurait jadis au tympan du portail de l'église
d'Issy(ill.)
— l'UudodoM. Louis Scrbal sur I.' Architecture
ijothiiiiie ile.1 ji'siiitri nu xvii* siècle. lUins ce tra-
vail, très imporlaul et très nourri, l'auteur met
eu luuiioro In survivau"e, di'jA sigunléo pur < Viu-
rajod, ilo.>A principes de la construction du Moyen
âge on ploin xvii" siècle et jusqu'au sein ilo l'ordre
dis .li''siiitos. Il étiiilii' -1., , i ,l,!iii>iii, dans co pre-
mier arlicle, qui'lqn du nord do la
France: Douai, Valen . \rriis.
N»G.' — .M. E. Ix'fèvre-l'onlnlii étudie les rui-
nes do l'église abbatiale do t'.liualis, ainsi que les
loiiilieaux qu'elle contcuait jadis et qui fun-ut des-
sinés pour liaignièivs.
— yi. \,. de Furcy ivnd compte des fouilles on-
Iri'iu'isos dans In cathédrale d'Augera eu août
llKia, fouilles qui ont permis de n'Irouver In Inice
:t30
LA CHRONIQUE DES ARTS
do cci-laincs dispositions de l'église antérieures à
l'état actuel.
— M.Léon Broche établit la date de la chapelle
de l'évéclié de Laon (troisième quart du xii" siècle),
date (|ui peut servir à | rcciser celle do la cathé-
drale elle même, évidemment postérieure, d'ap es
le style qui s'y manifeste.
— M. Pliilippe Lauzun décrit le moulin forliËé
do lîarbaste (Lot-et-Garonne), qu'il date do la fln
du xtu" siècle.
— Repertoriura fur Kunstwissenschaft (fas-
cicule 3'. — M. G. von Faliriczy achève l'étude des
documents nouveaux découverts par lui sur la vie
et les œuvres de Niccolô d'.\.rezzo et en établit la
chronologie.
— Notice de M. Emil Scliœiïer sur les Uomi ni
fnmosi d'Andréa del Castagne. L'auteur étudie
six portraits qui se trouvaient ^l'origine, à la villa
de Legnaja et cpii sont maintenant au musée de
Sant ApoUouia. Ces portraitj représentent Dant'\
Pétrarque, Boccace, Farinala degli Uberti, Filippo
Scolari, Niccolô Acciaiuoli.
— Début d'une étude de M. Emil Jacobstn sur
les tableaux italiens du Louvre. Ce sont des notes
historiques ou criliqu< s, — comme l'auteur en avait
publiées dans un fascicule précédent, — sur les ta-
bleaux de la National Gallery de Londres, sur les
tableaux mentionnés dans le dernier catalogue, ainsi
que sur les nouvelles acquisitions. La plîce fait
défaut pour s'étendre comme elle le mériterait, sur
cette très intéressaute étude : de nombreuses attri-
butions sont critiquées. Le Xoli me tangere ;n° 17),
attribué par le catalogue à Alberlinelli, est rendu
à Fra Barlolommco; V Adoration des Mages, d'An-
suino, à Bernardo Parentino ; la Vieri/e entovrée
de saints (n° 200), de Benozzo Gozzoli, à un faible
imitateur de Fra Angelico, etc.
(Fasc. 4). — Notice de M. Franz Jacob Sclimitt
sur l'ancienne église Saint-Charles Borromée, de
l'ancien couvent do Saiut-Paul, dans le faubourg
Au, de Munich, bâtie de 1621 à 1623, et démolie
en 1902.
— .\rticle de JI. Robert Bruck sur le traité do
maître Antonio de Pise sur la peinture sur verre.
L'auteur raconte que le manuscrit fut découvert
dans les archives du couvent de Saint-Fiançois, à
Assise, et qu'il fut publié dans le livre de
P. Giuseppe Fratini, Storia délia Basilica e del
Convento di San Francesco in Assisi Prato,
1882). Il signale que le manuscrit appartient à la
seconde moitié du xiv° siècle et rappelle que
M. Thode y a reconnu l'œuvre d'un Antonio,
peintre sur verre, qui travaillait en lotl.'j au Dôme
do Florence. Puis il donne intf gralenient le traité,
avec la traduction allemande en face du texte.
— Fin de la remarquable étude de M. Emil
.Jacobsen sur les tableaux italiens du Louvre.
L'auteur se range à l'opinion de M. Berenson et
de la plupart des critiques contemporains pour
donner à Baldovinetti la Vierge obstinément cata-
loguée Piero délia Francesca (1) ; la Pietà in" 4.30),
leSaint François (n° 431), le Sai;i( Jérôme {a" io2),
attiibués au Pérugin, seraient des œuvres carac-
téristiques du Spagna ; etc.
— M. Corn. Hofstede de Groot rend au peintre
,1, V. Gazette des Beaux-Arts, 18Si8,
p. 39 et suiv.
t. II.
hollandais Gerrit von liées, peintre hollandais du
XVII* siècle, le Paysage avec planclies, de l'Aca-
démie de Vienne, attriltuo successivement aux
deux lluisdael, et donne la liste de huit tableaux
de lui connus jusqu'ici : un Paysage signé ctdaté
1000 au musée de Ilaarlein ; un autre, également
signé et néanmoins allrihué à C. Decker, au musée
do Rennes (n° 8i du calai, de 188'i); un autre au
musée do Lille (n- 2<J6 du catal. de 189.');, catalogué
sous le nom de S mon Dubois ; celui de r.\cadéinie
do Vienne; une Vue de forêt, dans la colUction
Paclier von Theinburg, à Vienne ; une Dune dans
la collection P. DelarofT, à Saiut-Péter; bourg ;
un Paysage dans une collection anglaise ; un
Paysage de forit, passé en vente à Londres, eu
1001, sous le nom de Is. von Ostade.
(Fasc. ô). — Notice de M. Franz .Jacob Schmitt
sur la curieuse basilique à dix pans de saint
Jean-Bapliste, à Worms, construite sous l'arche-
vêque Burkard I (lOOO-lifâf'; et détruite par les
Français en 1807-lt08.
— Article de M. 'Wilhelm Suida sur de nouvel-
les études sur l'histoire de la peinture lombarde
au xv° siècle. L'auteur analyse en détail le livre
important de M. Francesco Malaguzzi Valeri : Re-
cherches sur les peintres lombards du Quattro-
cento 'Milan, ]!)02\ La personnalité arlistique de
Bernardino Butinone y est pour la première fois
étudiée d'une manière complète : de précieux et
nouveaux renseignements sont fournis sur Ber-
nardo Zenale, Giovanni Ambrogio Bcvilacqua, etc.
— Étude de M. Charles Loeser sur quelques
dessins ita'iens du Cabinet des eslampes de Ber-
lin. L'auteur critique certaines attributions du
catalogue. Le n" 475, une figurine de jeune fille»
catalogué Filippino Lippi est rendue à Raffaellino
del Garbo, l'esquisse n" 13G0 deVerrocchio à Fran-
cesco di Simone, le n" 465 de Beccafumi à Pon-
tormo, le n° 624, Combat de cavaliers, de Titien
au Tintoret ; l'auteur, en revanche, voit dans le
dessin 494, catalogué « école italienne » et représen-
tant les deux bustes de la Vierge et de saint
Pierre, un Raphaël authentique, dont il place
l'exécution vers 1504.
— M. Albert Gûmbel publie de nouveaux docu-
ments, trouvés aux Archives royales de Nurem-
berg, ayant trait à la com'maDde et à l'exécution
du tombeau de la famille Schroyer, par Adam
Krafft, dans l'église Saint-Sébald, à Nuremberg.
— Note de M. Campbell Dodgson sur les dift'éren-
tes copies de V Apocalypse de Durer, celle de Hie-
ronymus Grefl'e (1002) elles copies anonymes.
(Fasc. 6) — Étude de M°" Frida Schottmiiller
sur deux tombeaux de la Renaissance et leurs mo-
dèles antiques- C'est d'abord le tombeau de Fran-
cesca Tornabuoni, par Verroccbio ; l'auteur montre
comment l'arliste s'inspira, librement, il est vrai,
d'un sarcophage romain. Un autre sarcophage re-
présentant la fable de Méléagre. au palais Mon-
talvo in Borgo degli Albizzi, à Florence, fut imité
do très prés par Giuliano da Sangallo. dans son
tombeau do Francesco Sassetti, à Santa Triuità de
Florence.
— Article de M. Willielm Vœge sur linfluecce
proveiii.-ale en Italie et la date du portail d'Arles.
L'autour montre, par de nombreux exemples, l'iu-
lluence exercée par les sculpteurs d'Arles et de
Saint-Gilles sur les sculpteurs de la Haute-Italie,
particulièrement sur ceux de Modène et de Parme,
ET DE LA CURIOSITÉ
331
— Étude de M. Albert {jîimbel sur les traités
passés- pour l'illustration et limpression de la
Chronic.i mundi de Schedel. On sait ([u'iin traité
fut pissi- par Michel Wolyemut et Williolm Pley-
d nwurlT, ponr l'illustration du livre, avec Sclireyer
el Sébastien Kainmermnister, le 29 décembre 1491;
l'auteur raconte les dill'érentes phases de co traité.
— Notice de M. Ercolo Scatassa sur l'cglise go-
thique del Corpus Doniini, à Urbin, église qui
n'existe plus aujourd'hui, mais dont l'uuteur re-
constitue 1 histoire, grâce à des documents anciens.
— M. Cumpbell Dodgson restitue à Durer les
cinq gravures sur bois exécutées pour le traité de
chevalerie dit Frcydal coniiuandé par l'empereur
Maximilien, gravures attribuées tour à tour à
Burgkmair et à Schreufelein, et il donne à Lucas
Cranach le vieux une grande représentation de
tournoi ( Bartsoh, App., 37) regardée, à tort selon
lui, comme aitparteaant à celle suite.
— Note coni))Iémentaire de M. E. Jacobsen sur
les nouvelles acquisitions du Rijksmuseum d'Am-
sterdam, étudiées par lui dans un article précé-
dent.
BIBLIOaRAPHIB
Maurice Gossaut. — Jean Gossart de Mau-
-beuge, sa vie et son oeuvre, d'après les
dernières recherches et des documents iné-
dits, avec u\\' jjréfuce de A. -M. Ciossh.z. Lille,
éd. du « Beffroi ». Un vol. in-8", l-i7 p., avec
8 planches.
" Quand la gran le fi^jure de van Eyck fut dis
parue de l'horizju, il seuibla qu'une nuit tombât
sur la Flandre; puis une grande luniièro brilla
au Midi : l'Italie. Le Nord courut à l'Ital'C, qui
revenait chargée des dépouilles de l'antiquité ».
Parmi les peintres, que le djsir de s'instruire
poussa aiusi au sud des Aljies, et qui, vite in-
II jcucés i)ar l'art uUraiiioulain, formèrent cet c
école d; transition de la lin du xv siècle, où le
goût des arcliitectures compliquées, des draperies
savantes, d. -s jioses thi'âlrale.s ixMiplacc l'cxciuisc
simplicité et le suntim^iit profond des Priuiitifs dis-
parus, Jean Liosiart de Maubeuge, dil Mabuse,
est un des plus remiripiables. M. Maurice Gossart
l'a jugi!, avec raison, digue d'une étude ft pari, cl
il nous donne, dans eu livre, le résultat de ses
recherches patientes.
l'eu de documents contemporains nous rensei-
gnent sur la vie de l'artiste, qu'on suppiôo né vers
1175. M. Gossart (ait justice des racontars sans
fondi-miMit transmis d'historiens â historiens sur
sa première éilucation, sur un voyagi' eu Graude-
Crelagne entre 1170 el \'Â)i, où il aurait peiul les
l)ortrails regardés comme c mix d -.s eulaiils d.'
Henri VU (qui, co réalité, sonl ceux du roi de
Danennrk, Christi.'ru II, p 'inls seulemout vers
1025, suivant M. Gossart;. Il nous le montre en
1ÔU3, inscrit sur les registres de la gildo de Suint-
Luc à Anvers, et imi)régué alors des procédés de
Memliug il de (Juinleu Massys ; puis, au service
du duc l'Iiiliiipe le IJour^ogu-j, bâtard de l'hilijqtp
le lion, et trouvait â la cour île ce Mécène hi
comi)Ugriii' de savants et d'artistes comme le poêle
Gérard de Nim''gue, le poinlre .lacopo de llarburj,
Ole, avec lescpiels il a:com|iaguo le duc d.ins un
voyage â Home, où il copie pour son multro les
monuments de l'antiquité ; pui?, revenant de concert
en Zélande au château de Suythbourg; recevant de
Çliarl-'S- Quint la commande du portrait de sa sœur
Kléonore d'Autriche; suivant au château de Duers-
tede le duc nommé évêque dTtreclit, et, après la
mort de celui-ci, passant au service de son neveu
Adolphe de Bourgogne, amiral de Zélande, avec
lequel il va habiter Middelbourg où il peint, pour
l'église des Prémontres de cotte ville, la Vesanle
de croix que Durer y admira et qui fui détruite
dans l'incendie de l'église en 15C8; ; chargé par le
roi do Danemark détrôné, Christiern II, de veiller
à la construction du tombeau de la reine Isa-
belle, à Gand; enfin, mourant en 1532 suivant les
uns. suivant d'autres en l.'iil, mais plus probable-
ment, suivant de nouvelles découvertes résumées
par M. Gossart, à la fil de 1533.
M. Gossart nous donne ensuite un essai du cata-
logue historique et descriptif de l'œuvre de Mabuse
groupé par musées cl collections, et enfin conclut
par l'examen des diverses influences — de Mem-
ling et Massys d'abord, puis des Wallons et de
Jean Glouet, enfin des Italiens — qui contribuèrent
à former le talent de l'artiste et qui se fondent
dans son œuvTC.
Plusieurs bonnes reproductions en phololypie
des principales œuvres de Gossart : \a.l'eseuse d'or,
la ^'ierg^ à la grappe et Neptune el Amphitriie
il-i Berlin, l'Adam et Èce cl Vllomme an rosaire
de Londres, le Christ à la colonne d'Anvers, la
Hi'surreclion de Lazan: et \' Assomption de Sainte
Madeleine de Bruxelles, la Dnnaé de Munich, la
Vierrje et l'E-ifant sur un (reine du musée d; Pa-
Icrmo, enfin le Jean Carondelet du Louvre, com-
plètent, avec une bibliographie et une icoaogra-
jdiie du miitre, cette intéressante brochure.
NÉCROLOGIE
M" Maximilienne Guyon-Goepp, artiste pein-
tre, est décéJée Cette btmaine, â Neuilly-sur-
Seine, à lige de trente-cinq ans. M-' liuyon-
Go'pp, néu i Paris, qui exposait au Salon depuis
prés de quinze ans, était peintre de genre el do
portraits. Klèvo de Tony Itoberl Kleury, Jules Le.
febvre et Boulang-r.ello avait obtenu une médaille
de 3* classe en 18.S8, une imention honorable à
l'Kxposiliun Universelle de 1889, une médaille do
bronze à celle de 1900.
Ou unnoM.'c lu mort de M" Frédéric Gauthier,
décédéti d Vulognes, ù l'âge de quarnuto-trois :ms.
1..0 mois dernier est décédé à Paris un jeune
sculp:eur, né à Toulouse, Pierro-Marcel Bistos,
qui sorluil â peine de l'École des UeauxArls.
MOUVEMENT DES ARTS
CsUectioa J.-L. SouUvi»
Venlc de.^l,^mpea faitj â ril>)tel Drouot, salle7,
les !!, 4 et & décembre, par M" Muurico IVlestre el
M. Helleil.
■J. Alix. LeH consuls : lUinnparlo. ruinibacéri^i et
Lebrun : Uurlliélemy, presidout du S6uiil conser-
332
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
valem-, yii'ésciile au l'roiuicr Consul l'acte curi.sli-
tulif qui fixe le Consulat à vie : 1.5")0. — 4. Alix.
Le Tourneur (Gli.) en cost'imc de directeur. Im-
primée en coulour.s : 500. — 11. Allais (Angélique
Bricoau, M»'). Mirabeau, 1791. Ovale in-fol., en
couleurs : 415.
39. Anselin. La Belle Jardinière (M"" de Pom
padour), d'après C. Vanloo : 710. — 95. Brookliaaw
(lUcliard). Louis XVl, — Marie-Antoinette. Deux
pièces in-fol., en sanguine : 750.
Costumes. — 134. 15« cahier, 3 jd. : llaliit do
Cour de satin cerise (Marie-Antoinette:, Robe de
Cour moyeu ]>runier, Bobe de Cour sur le grand
panier. Trois pièces coloriées : 305. — 137. Cahier
MM : Marie-Antoinette vêtue de ses habits royaux
— Madame, fille unique du Boi, sur les genoux
de sa gouvernante, etc. Cinq pièces coloriées :
50J francs.
106. Cosway (d'a]irèsB.). Ilismost Serene Higli-
ncss Louis Philipp Joseph Duke of Orléans, 1788.
En bistre : S-iô. — 167. M"" Vigée-Lebrun, en pied,
assise. En couleurs : 449. — 169. Goutellier. M"'
Olivier dans lo rôle de Chérubin. En couleurs :
200. — 177- Debucourt (P.-L.). Promenade du Jar-
din du Palais-Boyal, 1787. En couleurs : 2.800.
Éventails. — 199. Éventail au Temple, porté
par des dames royalistes pendant les mois do sep-
tembre et octobre 1792, pour se reconnaître. En
deux tons ; 436. — 200. Éventail porté par les fem-
mes royalistes après le 10 thermidor. En bistre :
270. — 209. Le Médaillon de Bonaparte encarté au
milieu de divers sujets ou motifs allégoriques :
1.100. — 213. Paix glorieuse. Bonaparte couronné
par la Renomméi et la Victoire : 50J.— 23J. Even-
tail à la Calèche. Eu ton vcrdâtre : 430. — 231.
Spectateurs et spectatrices à la galerie d'un théâ-
tre. Coloriée : 400.
(A suicre.)
Succession de M" A...
Vente faite à la galerie G. Petit, les 3 et 4 dé-
cembre, par M" Paul Chevallier et M. Mannheim
et Ferai.
Aquarelles, jmstels. dessins. — 6. Decamps.
Scène de cabaret : 3.000.
8. Mallot. La Visite matmale : 1.330. — 9. Jla-
réchal. Vue du Palais-Royal : 1.120.
14. De Troy. Portrait de jeune femme : 3.100.
— 17. De Largillière. Portrait d'homme : 2.360. —
18. Mignard lécole de). Portrait de M"' de Mon-
tespan : 3.200. — 19. École de Mignard. Portrait
de M"' de aiaintenon : 3.010. — 26. 'SVatteau i, Fr.).
Portrait de femme : 3.450.
Objets d'art et d'amsuhlement. — 44. Service
en porcelaine do la Compagnie dos Indes, médail-
lons à petits bacchaats on camaïeu marron :
1.070.
55. Soupière Saxe à fleurs, figurine de l'Abon-
dance : 1.5S0.
70. Six tasses et six soucoupes Sèvres, à guir-
landes de fleurs : 1.320. — 73. Cafetière et sucrier,
deux tasses et deux soucoupes Sèvres, à roses se-
mées, couronnas de feuilles dorées. Année 1768 :
2.400. — 74. Deux vases avec couvercles on an-
cienne ]iorcelaine de Sèvres, pâle dure, à couverte
bleue cailloutée or. Année 1778. Décor par Prévost :
14.100. — 75. Deux vases ovo'ides â piédouchcs,
Sèvres, pâte tondre, émaillée gros bleu, monture
époque Louis XVI en argent doré : 5.800.
Bronzes, pendules. — 97. Ilorlogo à gaine, en
bois do placage et bronze, statuette du Temps. Ca-
dran en cuivre. Kpoque Louis XV : 1.600.
103. Pendule bronze doré, statuette d'Amour, si-
gné'e : Le Cœur à Paris. Époque Louis XVI : 2.400.
Sculptures. — 118. Groupe marbre blanc : Am-
phitritc sur un monstre marin. Signé : J. Clé-
singer, Rome 1860 : 2 110.
Sièges. — 13J. Deux fauteuils bois doré, à qua-
drillés et feuillage style Louis XIV, tapisserie au
point : 2.200.
135. Canapé bois sculpté, â huitpictds, tapisserie
au petit point, xviii" siècle : 2 600. — l'38. Canapé
boi.3 sculpté, â fieurettcs, rocaillcs et moulures.
époque Louis XV : 1.910.
IW. Canapé bois sculpté, â fieurs, feuilles et
moulure.-?, du temps de Louis XV : 1.700. — 146.
Deux fauteuils bois sculpté, à fleurs, tapis5crie au
polit point. Epoque Louis XV : l.iOO.
148. Chaise-longue bois sculpté, â feuilles et ro-
cailles. Epoque Louis XV : 2.020. — 153. Canapé et
trois fauteuils en bois sculpté et peint blanc, soie
blanche brochée â fleurs : 2.350.
'A suicre.)
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
31° Exposition de la Société internationale de
peinture et sculpture, galerie Georges Petit,
8, rue de Sèzc, jusqu'au 31 décembre.
Expositioi de tableaux de M. H.-C. Deipy.
galerie Félix Gérard fils, 7 tis, rue LaÛUte, jus-
qu'au 25 décembre.
Exposition de tableaux de M. Félix Borchardt,
galerie Bernheim jeune, 8, rue Laffitte, jusqu'au
20 décembre.
Exposition d'aquarelles de M. René Binet,
galerie Durand-Buel, 10, rue Laffitte, jusqu'au
24 décembre.
Expo ilion d'œuvres du potier E. Chaplet ;
galerie Georges Petit, 12, rue Godot-de-Mauroi,
jusqu'au 21 décembre.
Exposition de bijoux artistiques de ^IM. Ch.
Boutât de Monvel. P.-E. Mangeant, de Mar-
tilly, Schenk, M"" HolbachChanal, à 1' « Art
Moderne », 18, rue Troiichet, jusqu'au 15 jan-
vier l'JOi.
Salon de lAutoraobile, du Cycle et des
Sports, au Grand Palais des Champs-Elysées.
{Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gerant : André Marty.
Paris. ■• Imprimerie d? 1» Gazette des Bea' x-Arls, 8, rue Fivar
N' 'lO. — 1903
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2' Arr.)
l'J Décembre,
f.A
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ART'i
PARAISSANT LE SA. W EDI MATIN
I^s abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuiUment la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale) 15 fr.
Le ISTuméro : O fr. 25
AVIS A MM. LES ABONNES
IvSL'échéance du 31 Décembre étant la
plus importante de l'année, nous prions
ceux des souscripteurs à la CA/.I-'TTE
DES ItKM'X-MlTS, dont l'abonnement
expire à cette date, de nous faire par-
venir aussitôt que possible leur ordre
de renouvellement, afin d'éviter tout
retard dans la réception du numéro de
Janvier.
PROPOS DU JOUR
[i"Y> i*~> A seclion franr?
Cl' •'^D lie Saint-Loiiia
■aise ù l'exposition
sera, connue (in
sait, tout entière coiisacri'O aux
l'.oaux-Arts. Le r;ouveriieniont a
V0I6 ili's créilits importants; il euvoio en
.\niériquo un commissaire chargé de l'orjia-
nisation do cette Kxposition ; à Paris, des
jurys ont été in-titu6s pour choisir les ou-
vrajj;cs à exposer. .\ no ju<jer (jun sur les
ai)parencps, on a donc tout lait pour assurer
ù la section française l'éclat (piollt! doit nvoir
dans une exposition où la comparaison ne
niaufpiora pas d'ôtre établie avec les écoles
de peinture (Urangèrofi.
Si l'on examine maintenant le travail de
ces jurys, on 110 poiirra se défiMidrii de (|mc1-
quo étoniiemcnt. Le choix <\p certains ouvra-
HeSi. ol plus encore lo refus de certains autres,
d'autres incidents comme Icleclion inopint''e
de ccrlaiii" rapportfurs, donnent Ix-alicoup à
penser sur l'esprit (|ui inspini ces concilia-
bulcti administratifs : complaisances d'amis.
intransigeances d'ennetnis, faiblesse des un?,
étroites-ses des autres, et, parmi ces flotte-
ments, i)etitc.s habiletés et audace des médio-
cres fpii parlent fort, voilà le spectacle
qu'olfro trop Eouventdou délibérations et dont
se plaignent assez haut certains m< mbres des
jurys eux-mêmes, bans cette organisation
savamment éclectique et confuse, il ne faut
pas hésiter à reconnailrc un legs du jia.^sé :
la préparation de l'exposition de Saint-Louis
a été un des derniers actes d'une direction où
la fuilc des responsabilités était lo commen-
cement de la sagesse.
De li\ ces jurys très nombreux, et où tout
le monde était, afin qu'il n'y eût pas de mé-
contents. On y trouvait tous les membres de
l'institut, et beaucoup d'artistes, et beaucoup
d'autres personnes a»'ec d'autres titres : il y
en av.it mémo qui n'avaient aucune espèce
do titres; do là l'étrange composition do cer-
tains bureaux. Par ce système, il était ]ios-
siblc do se créer plus d'amis que d'admira-
teurs ; mais ce sont \c» amis, non les admi-
rati'urs, ipii font les longues directions. Si
lo nouveau l)irect<'ur dos l!oaux-.\rts, — qui
s'est trouvé en |irés(nco d'une organisation
toute prèlp ot dont il n'a pas la roHponsabi-
lité, — n'était liomuK! ù savoir do lui-inèmo
ce qu'il vont, on aurait beau jeu de propo.scr
à sa méditation lo mèmorablo cxeuiplc do
l'exposition de Saint-Louis.
NOUVELLES
*♦, M. .Mbcrl Mérnt. blbllothérniro du SiiKU,
vient d'olTnr iiii luii-^éo du Louvre une inion<s-
sanlo luaqiiolio on torro ciiili» du soi Iplour
.liilien; c'est une dos promièros ponst^os dA
l'arlislo pour In statue do Poussin ipii est au
30 'i
LA CHRONIQUE DES ARTS
palais de l'Inslilut. Celte maquelte a élé expo-
sée dans la salle des nouvelles acquisitions de
la sculpture moderne.
A la vente des sculptures du clulteau de
Montai, d'où iirovenait ùéy\ un Imste sniuis
autrefois par Cuurajod. le musée du Louvre
a acheté deux autres bustes : les portraits d'un
seigneur et d'une dame de Montai.
A la même vente, le musée de.i Arts décora-
tifs a acquis toute la frise qui décorail la cour
du château et une lucarne sculptée.
5^*s(, I,undi dernier a eu lieu l'inauguration
des nouveaux locaux du palais de la Bourse,
agrandie et transformée suivant le.s [ilans de
^L Gavel, architecte de la Ville de Paris.
*** Le centième anniversaire de la naissance
do Berlioz ill décembre 1803; a été célébré à sa
date anniversaire et dimanche dernier jjar
diverses associations musicales sur la tombe du
musicien au cimetié e Montmartre, et au square
Yintimille, où s'élève sa statue.
*** Dans la séance du 7 décembre du Con-
seil municipal de Paris, M, Quentin-Bauchart,
au nom de la 4» commission, a proposé de
renvoyer à l'Administration pour être transmis
au Comité des inscriptions parisiennes, le mé-
moire de M. Marius Vathon revendiquant pour
Pierre Chambiges l'honneur, attribué iusqu'iei
au Bùccador, d'avoir construit l'ancien Hôtel de
ville. Ces conclusions ont été adoptées.
Le mémoire dont il est question est celui que
notre collaborateur annonçait dans son article
publié ici même sur cette question ,1 .
*** Le jury du musée Galliera vient de fixer
a IX premiers jour^ d'avril lOûi l'ouverture de
l'exposition des dentelles, broderies et guipures
précédemment décidée. Les envois devront être
faits du 1" au 10 mars 190i.
^*, Le peintre Poilpot a présenté à la com-
mission municipale des Beaux-Arts, qui l'a
approuvée, l.i maquette du tableau commé-
moratif di la fête populaire du centenaire de
Victor Hugo célébrée sur la place des Vosges.
L'artiste représente la Muse du peuple, avec
son escorte de jeunes filles, dépojant des fleurs
sur la statue du poète.
-^*if: La commission du Vieux-Paris, dans sa
s Jance de la semaine dernière, a émis, à l'una-
nimité, un vœu pour la conservation intégrale
de la chapelle de l'hospice Laènnec. qui doitêtre
procliaiuemenl reconstruit. Cette chapelle con-
tient plusieurs cercueils de personnages plus
ou moins célèiires dont il sera pris soin. A
la demande de M»' l'archevêque de Paris, le
cercueil de M" Ca mus, évoque de Bellay, sera
transporté à Issy ou à Bellay.
i% Par décret du 1" décembre dernier, le
président de la République vient de classer
parmi les monuments historiques afïeclés au
service des Baaux-Arts la tour Carbonnière,
située sur le territoire de la commune d'Aigues-
Mortes.
(1) V. Chronique des Arts du 21 uovembro,
p. iOi.
PETITES EXPOSITIONS
" LA POIGNÉE I)
C'est, en dehors des Salons, l'exposition où
les décorateurs manifestent avec le jilus
d'éclat. 11 y fait lion suivre l'incossanlo évo-
lulioii ol railniiraljje magicien es arts du l'eu
qu'est M. Albert J)ammouse;on voit de lui,
;i\ oc des grès décorés et des porcelaines, les
plus parfailes pâtes de verre dont nous lui
soyons redevables jusqu'ici. M. l'huile Itoberl
soulienl digiicniciii sa réputation de mailre
ferronnier ; M. lùigéne lîolville, en itlein épa-
nouissement du talent, se révèle sous les
quadruples csi)éces de l'orfèvre, de l'ébéniste,
du motleleur de cuir et du dessinateur de
tajiis. Créateur do meubles, lui aussi, M. Lan-
dry montre parallèlement des bronzes, des
porcelaines et des grès, d'un modernisme
très rationnel. L'en.scnible, très attrayant, est
complété par dos étains de lirateau, des
émaux do Grandliomme, des broderies de
Courteix, des bijoux de Jacquin, tles sta-
tuettes de Prouvé, et par une suite de compo-
sitions décoratives d'une souple originalité:
Maurice Vcrneuil les a signées.
EXPOSITION LÉON BENOUVILLIC
Nul effort ne fut plus tenace et plus digne
de sympathie que celui de ce probe lutteur,
disparu dans la pleine jeunesse et à l'instant
si ilûux de la célélirité naissante. Architecte
et ingénieur, Léon Benouville sut tout en-
semble veiller à la conservation de nos monu-
ments, tant historiques que diocésains, et
faire acte de novateur dans Li construeti'jn
de villas de plaisance, de maisons de rappori,
ainsi que dans maintes entreprises d'art
aiqiiiqué. Un ne comprit pas, selon nous, la
véritable importance de ses remarquables
installatiûus de diverses sections à l'Exposi-
tion Uni\erselle de 1900. De même, il ne
parait pas qu'on ait apprécié, comme il
convient, le mobilier d'habitation ouvrière
qu'il lit paraître au dernier Salon de la Société
Nationale des Beaux-Arts. Tant d'initiatives
heureuses méritaient d'être groupées, afin de
consacrer une aussi belle mémoire et la Ville
de Paris s'est honorée en accordant l'hospi-
talité glorifiante du musée Galliera à l'œuvre
de Léon Benouville.
EXPOSITION BOBGH.\RDT
Des paysages, des portraits et des paysages
parmi ces derniers, les sites d'automne me
seniblent préférables) affilient M. Borchardt
à M. ^lax Liebermann, et c'est avec raison
que le préfacier du catalogue, M. Pascal
l-'ortliuny voit dans le peintre berlinois " l'un
des artistes contemporains de qui 1 art peut,
un jour ou l'autre, espérer des impulsions
rénovatrices ».
R. M.
ET DE LA CURIOSITÉ
335
CORRESPONDANCE
Monsieur le Directeur,
Dans la note intitulée ; Deux nouo'oux bustes
du xviii* siècle au musée de Versailles, publiée
par la Chronique au numéro du 3 octobre p. 2G0 ,
j'avais dit n'avoir pu retrouver à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève l'ex>mplaire du buso de Boiloau
par J.-J. Caflieri, jadis étudié par M. GuitTrey, et
je l'avais déclaré perdu. Je m'étïis trompé, heureu-
sement, et je tiens à rccliner cette erreur. Je
n'avais pu voir ce plaire, il y a quelques années,
parce que, placé trop haut, il était presque invisi-
ble en une salle du dépôt; déplacé depuis, il orne
aujourd'hui lo cabinet de M. l'administralour.
J'ajoute que ce buste Je phUrc, patiné en couleur
terre cuite, est absolument identique à celui du
musée de Versailles, et en parfait élat.
Je suis heureux, h cette occasion, do rendre hom-
mage au soin avec lequel l'idmiuistrateur de la
Bibliothèque, M. Piuelle, aidé par l'un de ses colla-
borateurs, M. G. Lamouroux, protège les œuvres
d'art dont il a la garJe. Trop longtemps, les biblio-
thécaires ont regardé avec dédain les sculptures
qui ornaient leurs salles; il faut espéier que l'on
trouvera quoique jour un emplacement favorable,
pernictlant d'exposer au public, en belle lumière,
certains des plâtres de Caflieri : le Rameau, h-
Pingre, lo Uotleau, ainsi que ces marbres de ('.ciy-
sevox, si peu connus, le Mansarl et l'admirable
Robert de Cotte, qui doit être compté au nombre
des chefs-d'œuvre du grand sculpteur.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l'assu-
rance de mes sentiments dévoués.
G. BiuràE.
Académie des Inscriptions
Séance du il décembre
Monuments de Carthage. — M. llé'ron de Ville-
fosso ciimiiiuni(|ue une lettre informant l'Académio
(|ue le U. P. Delatiro, correspondant do la Compa-
gnie à (larlhage, vient do découvrir un grand sar-
cophage de marbre blanc dans un étroit caveau
de 1!1 mètres environ de profciudeur.
Ce sarcophage a élé ouvert samedi dernier. La
cor]is du personnage niiu-l a élé Irouvédéposé dans
la cuvi' sur une épaisse couche de salile.
Le s(|iii'li'lle est assez bien conservé. Sur lo côté
droit il portait une boite aux monnaies. Colhts-ci
étaient au nombre do sept du type connu avec
le palmier au revers.
Kn tamisant le sable qui entourait le crâne on a
égnlemc'Ui Irouvé un anneau d'or.
Le fronton du sarccqduige jiorle comme orne-
ment peint une palmelle entre des rincaux rem-
plissant le champ. Les moulures de la cuve siuU
décorées d'or et d'ornements ilits « rais de cœur ■•.
L'extraction el le transport de ce monument .se-
ront dos plus difUciles.
Encore la « Ronde de Nuit »
La Ronde de nuit ne s'éclaircit pas avec le
temps. J'avais prédit, en 1887, qu'au bout d'un
temps très court elle deviendrait invisible, et, en
ctl'tt, après avoir thangé la couleur des murs de
la nouvelle salle du Rijkfmuscum, après avo'ir
essayé d'un écran n( ir pour éviter les reflets que
l'on croyait seuls coupables, on en vint à se con-
vaincre, en U89, qu'elle était devenue invisible.
On employa, avec la plus extrême prudence, le
procédé Pettenkofer pour rendre quelque trans-
parence au vernis qui la recouvrait. Mais les cia-
quelures ont nécessairement recommencé à se pro-
duire dans lo vernis protecteur... A ri.euro qu'il
est, le Palais Hembrandt doit être en construction :
quand il sera achevé, ou y mettra la Ronde de
nuit sous une vive lumière, et la Ronde de 7iuit
sera de nouveau invisible, à moins que comme on
l'a fait discrèlenunt en 1898 lors do l'exposition
Hembrandt , on n'y ajoute une couche extrême-
ment mince do vernis qui accordera au chef-
d'œuvre quelques années de visibilité, pour aug-
menter ensuite d'autant son invisibilité.
Nous verrous si ma seconde prédiction se réali-
sera aussi bien que la première. J'enailaccrtitado
absolue.
Mais ce n'est pas de cela que je voulais entre-
tenir les lecteurs de la Chrcnique. .\ti \\s dans le
numéro du 21 novembre une note sur un article
de M. Veth paru dans le Juhrbiich der kœnpreus-
sischen Kunstsnmmlunyen ltlU"2, fasc. i). M. Veth
est fermement persuadé que la Ronde de nuit n'a
jamais subi aucun dommage. Son article actuel
fait de lui un récidiviste, car, en 1898, il avait
déjà publié une forte brochure, presque un petit
v'duMie, sur la question. L'n ami m'envoya ce tra-
vail, je le déchilî'rai (il est en hollandais , je me
liromis d'y répondre : mais, à mou grand regret,
ji' n'en trouvai jamais le temps. M. Veth, ]>orlrai-
liste de grand talent dont j'ai eu l'occasion d'ad-
mirer les œuvres à Amsterdam ol de les Icuer
ailleurs, est en même temps un écrivain très
alerte, an conférencier très vivant — sa brochure
n'i'-lait que le développement d'une Conférence, —
un ]iassionné do l'œuvre peint cl gravé de Hem-
brandt et un avocat très subtil, l'our répondre
pied à pied à ses arguments, il aurait fallu écrira
une brochure aussi longue, pour lo moins, que la
sienne. le le forai lot ou lard, mais je ne peux lo
faire décemment iivaul il'uvoir lu son dernier
travail.
Pour lo moment, je me bornerai à faire une rc-
maripie. Il y a lienucoup plus d'un denii-sièclv que
le prulilèuie dn hi mutilation do la Ron'ie de nuil
s'est posé dans un livre imprimé. L'auteur Bùrgor,
si je ne me trompe, luais je n'ai pas ici mon dossier
de lu Hoifie de nuil) avait déjà eulemlu voler co
bruit autour do lui; il le signala sans y •Ha-
cher aucune importnui'e Vosuuier lit do mémo, nu
moins dans la .seronile édition de son RêmbriindI.
ou ISTt). J'arrivai i mon tour on 188:1, après axoir
vu la copiu de I,<^tulros, dont ras|ii'Ct me parut
absolumoiit prol)iinl. l'no autre copie*, louto polito,
à ra(|uarolle, continua mon opinion. L'ulèo uo mo
vint |>aH ipio Lundens ri l'auteur do l'iiquarrllo
selaiiMil mis d accord pour agrandir lu composi-
tion, y ujouter dos pointi's do lançon, nu poul, une
336
LA CHRONIQUE DES ARTS
fcntiro, (Ipiix personnages, tout cela à seule fin de
<i niclli'c plus en relief » la figure du capitaine
Cnck !...
Voilà que jo commence ;'i disculer. Je m'arrête.
Il existe un moyen si simple de terminer cette dis-
cussion, dont les origines commencent à se perdre
dans la nuit des temps; si simple que je me de-
mande poui(|uoi on n'y a pas sonfjé !
Oue M. Vetli emploie son incontestable autorité
Il obtenir la vcrificaiion directe: voilà le moyen.
Que l'on crée une Commission extraparlementaire
composée de (jons qui se passionnent pour ce petit
problème, les uns partisans, les autres adversaires
de la mutilation. Quelqu'un, qui aura l'autorité
nécessaire, fera retourner le tableau, et on regar-
dera si, oui ou non, la partie peinte de la toile a
été jadis coupée avec des ciseaux...
De cette façon, dans un sens ou dans l'autre, la
question sera tranchée — comme avec dos ciseaux,
— avec des ciseaux moins dangereux que ceux qui
oiU irrémédiablonient mutilé le chef-dVeuvre.
E. DlRAND-GniiVILLE.
CHRONIQUE MUSICALE
Académie Nationale de Musique : L'Enlùve-
mc.it au Sérail, opéra eu trois actes de ilozart.
C'est en 1782 (le l'2 juillet.) que l'Opéra de
Vienne représenta l'Enlèvement au Sérail pour la
première fois. Ce fut un grand événement. L'opéra
allemand n'en était encore qu'aux imitations de
pièces bouffes françaises et italiennes, et la tenta-
tive de Mozart, qui n'était pas sans précédent,
n'en fut pas moins décisive pour l'avenir de l'art
national. Ce fut sous les auspicps de l'empereur
Joseph II et à l'occasion de la visite en Autriche
d'un grand-duc de Russie qu'elle se produisit.
L'empereur avait songé à présenter à son hôte un
spécimen aciievé d'art germanique, et sa bonne
inspiration l'avait fait s'adresser à Mozart, qu'il
protégeait de loin et de très haut sans jamais avoir
aliandonné, d'ailleurs, ses di'oits de critique à son
égard et sans jamais, non plus, songer à le moUre
délinitivement à l'abri des misères de ce monde.
Dès l'année 1781 Mozart avait eu entre les mains
le texte de son poète, Stéphanie le jeune ; la repré-
sentation était fixée au lô septembre, et le mailre
travaillait avec une ardeur fébrile, s'apprètant à
mettre son œuvre sur pied en trois semaine»,
quand la nouvelle lui ijarvint qu'on lui préférait
décidément, en haut lieu, VAlceste italienne et
VIphigénie en Tauride de Gluck, traduite en alle-
mand.
De la torte, Jlozart eut le temps nécessaire pour
achever tranquillement sa partition et faire faire
au livret quelques molifications jugées indispen-
sables. Les trois semaines s'allongèrent, fu effet,
jusqu'à près d'une année. JMais le succès fut
triomphal et dédominagfa amplement le grand
homme de sa déconvenue et de sa longue attente.
En moins de deux an-^, l'Enlèvement au S-.rail
apparaissait sur le.s principales scènes d'Allema-
gne, et à Prague les Bohémiens qui, plus tard,
devaient consoler l'auteur de Don Junn de l'échec
relatif de son iilus grand chef-d'œuvre, firent à
l'ouvrage un accueil enthousiaste. « Je n'ai pu
juger personnellement de la sensation que ce chcf-
d'o'uvre fit à Vienne, écrit un contemporain, mais
j'ai été témoin de l'enthousiasme qu'il souleva au
théâtre de Prague ; tout parut admirable, tout
excita l'élonnement par la nouveauté des harmonies
et l'originalité, inconnue jusque-li, de l'instru-
meuiation. Il semblait que ce qu'on avait entendu
iusque-là n'était ]ias de la musique ». L'empereur
.(osr])li II, à l'initiative de qui nous devons celte
production du gi'nie de Mozart, fut infininient plus
réservé dans ses appréciations et parut fort dc'routé
par cette riciicsse harmonique ^\ orchestrale qu'il
nous fai.t tant d'efforts pour apercevoir aujour-
d'hui. Il s'en exprima franchement à Mozart qui
lui répondit avec une franchi-ie non moins méri-
toire, comme un homme sûr de fon génie, qui
traite de puiss-anee à puissance. On connaît l'amu-
sant dialogue : » Beaucoup trop beau pour nos
oreilles et beaucoup trop de notes. » — « Précisé-
mont autant qu'il en faut. Majesté ! » On sait
moins généralement que ce fut \' Enlèvement au
Sérail qui motiva cette conversation aigre-douce.
A entendre aujourd'hui cette aimable partition
on a peine à croire qu'elle ail jamais pu sembler
trop compliquée Tant les impressions musicales
sont relatives au temps, au milieu et à l'éducation.
Déjà en IS.'jB. quand l'Enlèvement au Sé< ail fut
monté à Paris, au Théâtre Lyrique, Berlioz, dans
le compte rendu assez maussade qu'il écrivit pour
le Journal des Débats, ne manqua pas d'insister
sur cette pauvreté relative. D'abord, il lui est
impossible de prendre la pièce au sérieux. H l'ex-
pédie d amusante façon, en quelques lignes.
Il II y a, dit il, l'éternelle esclave européenne qui
résiste à l'éternel pacha. Cette esclave a une jolie
suivante ; elles ont l'une et l'autre de jeunes amants.
Ces malheureux s'exposent à se faire empaler pour
délivrer leurs belles. Ils s'introduisent dans le
sérail, ils y apportent une échelle, voire même
deux échelles.
" Mais Osmin. un magot turc, homme de confiance
du pacha, déjoue leurs projets, enlève une des
échelles, arrête les quatre personnages et va les
livrer à la faveur du pal, quand le pacha, qui est
un faux Turc d'origine espagnole, apprenant que
Belmout, l'amant de Constance, est le fils d'un
Es])agnol de ses amis qui jadis lui sauva la vie,
se hâte de délivrer nos deux amoureux et de les
renvoyer ensuite en Europe, où il est probable
qu'ils ont eu ensuite beaucoup d'enfants.
« C'est aussi fort que cela. »
La musique de Mozart n'inspire guère à l'auteur
de la Damnation de Faust d'admiration plus con-
vaincue :
ic Vous dire que Mozart a écrit là-dessus une
merveille d'inspiration serait encore plus fort. Il y
a une foule de jolis petits morceaux de chant, sans
doute, mais une foule de formules qu'on regrette
d'autant plus d'entendre là que Mozart les a em-
ployées plus tard dans ses chets-d'onivre et qu'elles
sont aujourd'hui j^iour nous une véritable obses-
sion.
" En général, la mélodie de cet opéra est simple,
douce, peu originale, les accompagnements sont
discrets, peu variés, enfantins; l'instrumentation
est celle de l'époque, mais di jà mieux ordonnée
que dans les œuvres des contemporains de l'auteur.
L'orchestre contient souvent ce qu'on appelait
alors la musique turque, c'est-à dire la grosse
caisse, les cymbales et le triangle employés d'un»
ET DE LA CURIOSITE
337
façon toulo primitive, etc., etc » Bedioz continue
sans plus de tendresse, n'exceptant de son ironie
que l'air de Belmont et son duo avec Conslance,
dont il trouve « le sentiment plus beau, le style
beaucoup plus élevé que tout ce qui précède, la
forme plus grande et les idéas magistralement dé-
veloppées. «
Il est intéressant de placer en regard de cette
opinion celle d'un autre grand musicien,' du poète
û'Obéron et de FreiscInHz de Weber, à qui l'œu-
vre de Mozart apparaît sous un jour tout ditTérent:
" .le le dis avec une entière conliance, écrit il. dans
{'Enlèvement nu Sérail Mozart arrive à la pleine
maturité de son génie. Désormais l'expérience
seule peut encore le développer. Des œuvres telles
que Don Giovanin ou les Nozze di Figaro, le
monde était en droit d'en attendre beaucoup delà
plume féconde de Mf zart, umis il n'était pas au
pouvoir du maitre do nous donner un pendant à
l'Enlèvement au Sérail. ■}p, trouve dans cetouvrat;o
le rellet de sa jeunesse, celte fleur de la vie qui
no sépauouit plus une fois qu'elle s'est fermée. En
se débarras.sant do ses derniers défauts, on perd
hélas : un cliarme et une naïveté ([u'on ne doit plus
retrouver. «
Weber a raison, Berlioz également, selon que \'m\
se place au point de vue relatif ou absolu. Dans
l'histoire de la musique allemande et dans celle du
développement du génie de Mozarl, \' EnlÈcemct
nu Sérail tient une jilace cajiilale. Huant à l'im-
pression c|u'il peut produire sur nous aujourdhui,
il faut avouer (pielle est moins vivo (('uelle i e
pouvait l'être pour les contemp'M'aiiiS du niailre et
au temps même où Webi.-r écrivait. Les œuvies
V if i Hissent comme les hommes, et plus elles recèlent
de ces qualités primescutièros que goûtait tant
l'auteur d'/i'^/'i/njif/ic, plus la llour de la jeunesse
s'y épanouit largement, plus elles sont exposées à
devenir vite des plantes d'herbier. Telle fnguc du
Clavecin bien tempéré, tel morceau do quatuor
" travaillé » do Mozart lui-même, sont é l'heure
qu'il est, beaucoup plus prés de nous ([ue celle
partilion où chante encore son adolescence. De là
vient, qu'à part quelques morceaux charuianis
y Enlèvement nu Sérail est, à présent, une o.'uvre
h sloriipiemenl inti'rossante plutôt qu'une cn-ation
propre à susciter une admiration vraimuil spi>u-
lani'e.
En le plaçant dans ce cadre immense, toujours
trop vaste, bien (ju'ingénieu.'îement réduit pour la
ciiconslauce, il semble que l'Opéra ait eut dessi'in
d'en auujindrir encore lelfet. Feut-élrc eût il élé'
sage, lout au moins, de ne la point donner le mémo
soir qu'une <i'Uvro aussi hardie et aussi puis
santé d'instrumeutalion que V t'Uranqi'r, bien que
le théàlK! soit, ilit-on, l'art des contrastes. C. lui ci
est ) ur tro)! rude et Mozart n'eu ntiro pas grand
bi'ui'lice. I.a pièce est cependant montée avec «oin
il aulantdegoùl qu'eu p'Ut compurler celte banale
lur(|uorie. Et lu musique est fort agrénbleunnt
présentée par les iulci-prètes. M''' Verlet chante
avec aisance le rôle de l'.onslanee, hérissé de vocalises
d'un goût diiuleux, (huit lu lésullut, nssurénu'iit
admirable, esl ihî faire ressembler le gosier humain
à une petite Mule. M"" I.iiidsay so mouiro fcirt se-
duisaule eu lllamline; M. Alln' prél(> heauc uip de
plai'idiiè nu p< isunnage de lleluuinl et aussi une
exeilliule uièlli de vocale, ce i|ui n'est pa» A dé-
daigner. MM. Lallilo et tinsse, i|ul jouent Pe-
diille et Osmin, s'elTorcenl de h'S rendre pluisaiilN.
tandis que M. Douaillier, qui fait le pacha, semble
surtout prendre à. cœur d'assurer aux rares paroles
de ce monarque leur maximum de dignité.
P. D.
REVUE DES REVUES
P Rcvuo générsile de l'enseignement des
sourds-muets juillet . — Notice très documentée
di' M. (i. Le Chàtelior sur le statuaire Claude-
André Deseine 1740-1823 dit ■ De.seine le sourd-
niuet », accomi)aKnée de 2 portraits dessinés de
l'artiste : un par lui-mémo, et un autre par son
frère, L.-P. Descine.
-f Revue de l'Art chrétien (1003, 6- livr.;. —
Notice de M. J. Helbig sur un intéressant buste
reliquaire du chef de saiiit Barthélémy, ouvrage
eu bois peint du xvf siècle, conservé dans une col-
lection particulière près de Liège (reprod.).
-\- Début d'un important travail de M. L. Maitre
sur Les anciennes basiliques de Lyon et leurs
iryples (5 grav. .
-+- Suite de l'étude de M. Gerspach sur les
Arti do Florence (15 reprod. d'œuvres commandées
par ces corporations pour les églises de la cité).
(1903, 1" livr.). — M. L. de Farcy rend compte
de fouilles opér.'es sous sa direction, du 18 août
au Vi septembre 1902, à la cathédrale d .\ngers et
qui ont fourni des renseignements très précieux
pour l'histoire de la construction de celte égiise, en
remettant i\ découvert les ancienues subslruclions
de la première église existant en T'îlt, et de la réédifi-
cation opiTéo ])ar Hubert de Vendôme on 103U et
reprise eu 103'i (des coupes et des plans, joints à
l'article, montrent les transformations successives
de la cathéiiralel. Ces fouilh's en mémo temps, ont
mis à jour d'intéressantes pièces archéologiques :
un cœur en vermeil de Marguerite d'Anjou-Sicile,
renfermé jadis dans un colïrel d'ivoire du xm" siè-
cle, des débris d'un pavement eu briques émaillées,
des tissus ornemenli'S trouvés dans des tom-
beaux, etc. (plus, reprod.).
-^ Début d'un travail de dom E. RoiiUn sur dos
ii'uvres d'orfèvrerie ot d'énuiillerio conservées dans
les égli.ses d'Espagne (0 grav.).
-f les • Arti ■• de t'ioreni-e, par M. Gcrspitch
(suite) (10 grav.).
(2' livr.). — Note do M. L. de Farcy sur lu reli-
que de la Vraie Croix de labbayo de Iii Itoissièi-e,
dite u croix d'.Vnjou ■.. montée en orfèvrerie au
XIV siècle et enrichie do pierres précieuses iivprod.
hors texte).
» Fin des étiuh'S k\o M. L. Maître sur Les an-
ciennes liit.iiliqtêes lie Lyon 5 llg.), et do M. Qor8-
pach sur Les » Arti » de ^'/oivncu ,3 gmv,).
3* livr.l. — lïlndo do dom E. Itiuiliii sur le mo-
naslèro do Dapbui ot ses auivres d'nrt byxuulines
\ griiv.).
-|- Suite do l'article du inAnie uulour sur lo
mobilier titurgiquo ctt orfèvrerie ot éinuillerio
d'Espagne (1 grav.).
■\- Niilo do M. I,. Dresnors sur dos poiolur»»
murales exécutées pnr lui i^ l'ôulisic de Ni^croctoreii
(I.imboiiiv belgo> (3 n'prod.).
838
LA CHRONIQUE UHS ARTS
(5' livr.)- — M. N.-H. James Wcale fait connaitro
deux volets d'un triptyque allribucs par lui i
(iprard David, ropréscutant La Marche au cal-
vaire ot La Résurrection, conservés dans la col-
lection JI. Willcll, à Bri^iilon fir.prod. hors Icxte).
-h Article do M. .1. Ilelbigsur Vllistoire de l'art
chrétien do F.-X. Kraus, mort l'an dernier.
-f Fin du travail do dom E. Rouliu sur le mo-
bilier liturgique d'Espagne (4 grav.).
+ Note du même auteur sur une chàsso limou-
sine du sur siècle conservée au monastère de
riiscuriul, offrant le marlyre de saint Thomas de
Cunlorliéry, et il rapproche do diverses autres re-
présenlalions de cet épisode, et dans un manuscrit
do liritisli Muséum, sur uni autre châsse limou-
sine ayant fail partie de la coUectiou Spil/.er, etc.
— Zeitschrift fur christliche Kunst 'li'02,
10' l'asc.) — Fin de l'élude di> M. A. StelVens sur
les anciennes peintures murales, à l'intérieur de la
clôture du chœur delà cathédrale de Cologne.
— Fin du travail do M. A. Endres sur les pein-
tures de l'époque romane décorant les voiitos de
l'église Saint-Emmeram, de Ratisbonne.
— • Suite de l'élude très détaillée (poursuivie dans
les fa=cicules suivants), consacrée par le P. S.
Beissel à chaque objet de l'exposition rétrospec-
tive organisi'e l'an dernier à Dûsseldorf (av. repr.
de chaque piéc .1
(U- fasc). — Not ce de M. .J. Marchand sur
l'église romane d Oberbreisich (provinces rhé-
nanes) (13 grav.;.
— M. G.-A. Meckel fait connailre trois cliaires
en pierre datant du Moyen âge à Hunaweier
(Alsace), Stansebach près de Cassel, et à Ilanovre-
Mûnden.
(12* fascicule!.— Dans une très intéressante étude,
M. W. Yrege recherche dans quelles conditions
furent sans doute exécutées les sculptures qui dé-
corent le tour du chœur do la cathédr.ale de Bam-
berg (regardées à lort, suivant lui, comme appor-
tées d'un autre endroit de l'église) et essaie de ré-
tablir le cycle complet qu'elles devaient former ;
les Prophètes se reliant aux groupes de L'Annon-
ciation et de La Visitation, que devait continuer
une Adoration des Mages, dont le roi à cheval
est un reste ; les Apôtres et le Snnt Michel é ant
accompagnés d'un Sai„t Denis auquel il faut rat-
tacher l'Ange, portant une couronne.— L'auteur
examine ensuite les six statues du « portail
d'Adam » et, contrairement à l'opinion d'autres
historiens, estime qu elles furent, elles aussi, exé-
cutées pour la place oii elles se trouvent.
(1903, 1" fasc). — Notice de M. Lambert von
Fisenne, sur l'église Notre Dame de 'Volluuarsen
(xui" siècle).
(2° fasc). — Notice de M. Richard Herzig sur la
restauration du beau lustre romande la cathédrale
de llildesheim (2 grav.).
— M. J. Braun décrit deux petits autels portatifs
de la cathédrale de Fribourg en Brisgau, datant du
XII' siècle (4 grav.).
— Notice du P. S. Beissel sur les anciennes églises
en bois en Allemagne
(3' fasc) — Articles de MM. L. Griitcrs et Hei-
mann sur la chapelle gothique de Saint-Marc à
Altenberg (6 grav,).
— Intéressant travail de M. E. von Moeller sur
l'autruche et la grue employées dans l'art conimo
symboles de la .Justice.
— Note de M. L. Korlh sur le reliquaire en ar-
gent des saints Gtrvais et Prola's datant du com-
nifncementdu xvi- siècle, conservé à Brisach.
'Ji' fasc). — Le P. .T. Braun public un impor-
tant et intéressant travail sur l'ornement liturgi-
que dit « rationale », et sa forme à travers les
âges, d'après les monuments de l'art (9 grav.).
(5« fasc). — Article de M. W. Effmann sur
l'églife de Valeria, à Sion, en Suisee (xii" et xiii"
siècles), et son jubé, détruit au xviii' siècle.
— Description par M. 0. Bùchner d'ouvrages fn
bronze du Moyen âge : ampoule, lustre, reliquaire,
conserves à la cathédrale d'Erfurth \è reprod.).
(6' fasc). — Article du même auteur sur les
plaques tumulaires en métal existant dans la
mémo cathédrale (7 reprod.).
BIBLIOORAPHIB
Paul (Iltîmex. — Die rheinische und die west-
faelische Kunst aus der kunsthistorischen
Ausstellung zu Diisseldorf 1902 Leipzig,
E.-.\. Seemann, lOui In-i°, 'û p. avec ligures tt
4 planches.
L'Exposition de Dûsseldorf en VMÏ a montré
des trésors d'orfèvreries et déuiaux du Moyeu âge
allemand tels que peut-être on n'en avait jamais
vu assemblés, et le public ainsi que les savants
les ont admirés et étudiés avec la ferveur qui con-
venait. Il semble qu'on ait un peu moins remarqué
les sculptures qui avaient été réunies ; M. Paul
Clemen. connu par de beaux travaux sur l'archéo-
logie de la province du Rhin, a entrepris de faire
connaître ces sculptures et. en joignant aux origi-
naux les nombreux moulages qui, faits pour l'ex-
position, lui survivront et ne tarderont pas à former
un musée analogue à notre musée du Trocadéro,
il nous donne comme un abi:égé de 1 histoire de la
sculpture dans l'Allemagne occidentale, sur le Rhin
notamment et en Westphalie.
L'histoire de la sculpture allemande n'est pas
encore faite, et, comme pour la sculpture française,
il n'existe, à coté des ouvrages généraux et forcé-
ment superficiels , que certaines monographies,
traitant d'artistes de la Renaissance surtout ou de
points spéciaux, tels que les influences françaises
au xiir siècle; et les excellents inventaires artis-
tiques que publient les provinces avec un zèle si
louable ne tiennent pas lieu d'histoire, car ilss'in-,
terdisent, ou à peu près, toute idée générale. C'est,
évidemment, par l'étude des écoles provinciales
qu'il faudra commencer, si l'on veut aborder sérieu-
sement Ihistoire de la scnipture allemande, et l'es-
quisse de M. Clemen donne un irès heureux exem-
ple. S'appuyant sur les principaux monuments
exposés à Dûsseldorf, il montre ce qu'a été la
sculpture rhénane et westphalienne depuis le haut
Moyen âge jusqu'à la Renaissance, et il est certain
qu'elle a produit des monuments excellents ; Trêves,
Cologne et Mùnsttr le prouvent surabondamment,
sans compter les chefs-d'œuvre enfouis dans les
ET DE LA CURIOSITE
339
coUecUons. privées ou cachés dans des églises peu
abordables. Ces morceaux sont plus nombreux
qu'on ne le croyait jusqu'ici, mais il subsiste des
viles, et M. Glemen a très ingénieusement bouché
ceux que le temps a faits dans la grande sculpture
au moyea de la pelile, des statuettes qui déco-
rent les châsses d'orféviei'ie, dos bois aussi
et des ivoires. Sans doute, sur quelques points
nous ferions des réserves ; peut-être a t il -beau-
coup accordé à l'école colonaise, et notamment
nous ne voyons aucune raison de lui donner
telle statuette d'ivoire, comme la Vierge du musée
épiscopal de MCinster, qui paraît absolument
française; mais ce sont là des détails négligeables
dans l'ensemble. Si M . Glemen ne prétend pas
épuiser son sujet, sjn livre en donne très intdli-
gemmonl les grandes lignes et il faut souhaiter
que les autres écoles do sculpture, celles de l'Allc-
mignc du Sud notaiumenl, de Nuremberg et
de la Kranconie, trouvent bientôt un historien tel
que lui.
R. K.
NÉCROLOGIE
M Ernest -Aglaùs Bouvenne, né à Paris
le 5 février Vi'ïi, est mort à Levallois-I'errel
(Sjine) le 12 d "cembre. Bibliophile et curieux, il
fut l'un des premiers à former une collection d'ex-
libris qu'il n'avait cessé d'enrichir et qu'il a con-
servée jusrpi'à sa mort, tandis qu'il avait dû se
défaire d'une partie de sa liibliolliique et dos
1 v, es armoriés qu'il avait recueillis. Il laisse éga-
lement un répertoire de ])ri'cieux renseignements
sur les artistes modernes, qui entrera, espérons-le,
dans un de nos dépôts publics.
(Intrc quelques courtes notices archéologi<iues,
M. Bouvenne a publié : Les Monoijranimes his-
lori'tues Ac(ul. di-s bibliophiles, l'i'ÎO, in-li, texte
et dessins de l'auteur); Catalogue île l'œuvre
gravi' et lithographie de 11. -P. Iloningto», paru
ici même et tiré à jiart 1873, in-8-. jiortrait et
1)1.;; Victor Hugo, tes portraits cl ses charges
(l(S7it, in-lHi; Catalogue de l'icucre grait} et litho-
graphie d'A. de l.'.mud 1881, gr. in-8"); Sotes et
soiirenirs sur Ciorles Méryon (1883, in 4", pi.) ;
Thcodorc Chnisàiitu, souvenirs et indiscrétions
(1881, gr. in-8°, pi.); Le peintre limil-) Ooubet
(H90, in-8°, A pi.). H a compos'' et gravé un cer-
tain nombre d'ox-libris et de inonograninies (entre
autres ceux di? Victor Hugo, de ihéophilo (lau-
tier et de Paul Meuricc; cl reproduit à l'tau-forto
OJ en litho^niohie diverses anivres de Dslacroix
cl do Corot. Malgré les rcvc.-s (|ui avaient attristé
sa vieillesse, M. liouvouno était rcsli' pour ses
am's tel qu'iU l';iv,iient loujoiiis connu et m mort
laissera un duialilo regrtt dans lo ca'ar do lojs
cjux (|ui 1 avaient connu et ])ratiqué.
L' lOdécnmbrc est mort i"i l'aris. A l'ftgo de soi-
xante quatre ans, M. Mario-Louis Jacqussson
do la Clievrouso. arlisie p''iuli-o, ni' ft Toulouse.
Il fut élevé (le son péri-, d llippnlyti' Khimlrin,
d'Ingres et de M. (ién'inie. et peignit principali'nn'Ut
des portraits. Il avait obtenu une niéd.iillo do
8" classe en 1.H91 il une niédaillo do bronze A
l'Exposition Universelle de 1900. Il était officier de
l'Iastruction publique.
Lo 16 octobre est mort à Bekes Hongrie), le
peintre de genre et d'iiistoire Matyas Jantyit, âgé
do trente-neuf ans, auteur do compositions déco-
ratives pour la salle des séances du nouveau Par-
lement de Budapest; — le 2.5 octobre, à Vienne, le
jieintre et illustrateur Frederick Gareis ; — le
5 novembre, à Dresde, le peintre d'hi.sloire et por-
traitiste Robert Krausse, né à Weimar en 183i ; —
le mémo jour, à Dresde encore, le paysagiste Oskar
von Alvensleben; — le l'j novembre, à Berlin, le
peintre d'histoire Wilhelm Peters, âgé de quatre-
vingt six ans : — le In novembre, à Vienne, l'ar-
chitecte Camillo Sitte, directeur de l'École d'art
industrielle d Klat ; — le 16 novembre, à Madrid,
le peintre Diaz Carreno, professeur à l'École des
Arts et métiers de cette viUo : — le 18 novembre,
lo miniaturiste Konrad Probst, né à Nuremberg,
âgé de soi.xanle-seizo ans ; — à Londres, le por-
traitiste et paysagiste Alexander Blaikley.
MOUVEMENT DES ARTS
Sculptures du Château de Montai
Vente faite le 11 décembre à Levallois-Perrc-t
jiarM' Libaude, commis.sairepriseur, et M VI. Paul-
me et B. Lasquin, experts.
Buste de liobert de Balsic, sénéchal d'Agenais :
15.500 lau musée du Louvrei.
Buste do Nine de Montai : 15.100 au musée du
Louvre).
Jîuste d'Almaric do Montai ; 6.U0.
Buste de François de Scorailles, allié des Mon-
tai : 6.1110.
Lucarne désignée au n" 18 du calalogue : 12.200.
Lucarne désignée au w l'.i du catalogue : 13.000.
Lucarne désignée au n- 20 du catalogue : l.'«.£00
a'i musée iks Arts décoratifs .
Porto du Manoir : l'7.2lti.
l'orle dite de François I" : 17.500.
Statue de la Force : 3.600.
Stalle à d'ux places : 5.0(,0.
Couronnement d'un buste : UdO ^au musé} du Lou-
vre'.
Grande friso qui couronnait lo rcz-dc-chiiusst'«
autour de la cour : 17.350 inu musOc des Arts dé-
coratifs).
Total : 148.870 fr.
Collection J.-L. Soulovio
(Suite et fini {\j
Guulier-Dagoty. 2li. Le Portrait de l'urchidu-
cliesse Marie Anioinetlo, présenté au l)uu)diin
(Louis XVL : l.,'i00. — 217. Mnrie-Anloinvlte, en
pied, on coslunu^ de Gour : 2 •-'."m francs.
Guyot (Uiurant). 261. Uainiluri' de bouton aux
ItivotutiouH de Pans, la 11 juillet 178i», lilrt> ol
diX'huit petilH méd.iillons : l'tiri. — 28tl. Janmol.
Marie-.\nloiiietle, ii lui-rurps. ICn roulour» : UiO.
L' Gieur J,.'.317. Senne l fédérant du U juil-
let îilUt, d'après SweliuchU'sfuutaïues : 410. —
318. La ConKltlutlon françaiso, allrgorie nviv lo
^Ij V. lu Chrontjue du 12 diniembre 1U0!},|>.X)L
3>i0
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE I.A CURIOSITÉ
buste de Mirabeiu : 470. — S19. OTÙmouii^s et
Fêtes du Sacre ci Couronnement de Leurs Majesics
Inipijrialea Napoléon I" et son Auguste Épouse:
400 francs.
Le Vacliez. 336. Honaparto, Premier Consul,
avec, au-dessous d>i portrait, la scène de la Revue
de Quiutidi, par Du]ilessi Berteaux : 1.150. — :î37.
Gambacérès, second (Consul, avec Barthélémy, Pré-
sident du Sénat conservateur, présente au Premier
Consul l'acte Constitutif, qui fixe le Consulat à
Vie : TâO francs.
Anonyme, ti'jl. JjOuis XVI couronné à Beims
le 11 juin 1775. (Allégorie : Louis XVI et Marie-
Antoinette sur un char entouré do ligures alli'go-
riquos) : 400. — 3Bi. L'Espoir des Français, Loui.s
Gliarles da Bourbon Prince Royal. En couleurs et
coloriée : 321;. — 3()(). Louis Cbarks de France,
Dauphin, tenant un bouclier et armé d'une lance
et d'une épéo. En couleurs : 800 franc».
413. Bonaparte, Premier Consul de la P.épubli-
que Française, à la Bataille de Marcngo, le rifi Prai-
rial Au YIII : o70. — 424. Napoléon I" et .loséplnne.
En couleurs ; 230. — 424 bis. La Victoire aide à
poser sur la tète de Napoléon le Grand la Cou-
ronne d'Olivier... par Benoiït, d'après Desrais :
550. - 462. Saiu'-.\ubin (d'après Aug. de). Le Bal
paré ; Le Concert. Dciix pièces par A. J. Duclos:
710 francs.
483. Swebach-Dcsfontaines (d'après;. Le Café des
Patrio'es, en 1792, prè.s le club des .Jacobins, rue
htoint-IIonoré, gravé par .1 .-B. Jlorret- En couleurs :
345 francs.
Produit : 59.310 francs.
Succession de M"" A...
[Suite et fin) (1)
Paravents et sièges en tapisserie. — 153. Para-
vent en bois sculpté et doré. Feuilles en tapis-
serie du temps de Louis XIV : 3.500. — 159. Ca-
napé en bois sculpté et doré, tapisserie du temps
de Louis XIV : 4.300. — 160. Meuble de salon en
bois sculpté et A8i-é, tapisserie du temps de
Louis XIV : 57.100 et 8.000. — 163- Paravent bois
doré; tapisserie flamande du xvui" siècle, d'aprè,5
Téniers : 3.050.
16S. Quatre fauteuils en bois doré, tapisserie
d Aui)usson du temps de Louis XV : 4.900.
170. Canapé bois sculpté et doré, tapisserie d'Au
basson du temps do Louis XVI : 4.020. — 171. Six
fauteuils à dossiers -médaillons en bois sculpté et
doré, couverts en tapis.serie d'Aubusson du temps
de Louis XVI : 15 400. — 172. Bergère en bois
doré, même tapisserie : 3 800. — 173. Fauteuil
bois sculpté, couvert en tapisserie d'Aubusson du
temps de Louis XIV : 1 100. — 174. Fauteuil en
bois sculpté et doré, tapisserie d'Aubusson. Epo-
que Louis XVI : 1-50). — 175. Écran bo'S sculpté
et peint gris, feuille on tapisserie d'Aubusson du
temps de Louis XVI : 2.250.
Meubl-'S. —183. Para\ent à quatre fouilles, en
chcue sculpté en coquilles. Tapisserie au point du
temps de L. XIV : 1.420. — 188. Commode en
bois do placage et bronzes dorés. Ép Régence :
(1; V. la Chronique du 12 décembre 1903,p.332.
, 4.000. — 101. (Jonsole bois sculplé. Ep. L. XV:
2.0.50. — 192. Armoire en bois de rose: 3.000. —
194. Table-bureau, en marqueterie de bois de rose
et de bois de violette : 3.500.
197. Table de nuit contournée, on bois de placage.
Kp. L. XV : 2..5'2(). — 193. Table contournée, en
bois de placage. Ep. L. XV : l.OSn. —200. Deux
consoles en bois sculpté. Kp. L. XV : 2.650. —
201. Table-bureau oblonguc. Ép. L. XV : 3.900.
— 202. Secrétaire en marqueterie de bois de cou-
leurs. Ep. L. XV : 2.8:30.
203. Doux gaines en bois sculpté, peint gris et
doré: 2.UiO. — 207. Petit meuble en acajou. Ep.
L. XVI : 1.365. —209. Table-tricoteuse en acajou.
Kp. L. XVI : 1.100.
212. Guéridon rond. Ép. Emjiire: 3.050. — 21'i.
Commode en acajou et bronzes dorés et 215. Table
à volets en racines et bronzes : 2.220.
Tapisseries. — 218-219. Quatre montants en
tapisserie flamande, xv siècle : 6.080. — 22:).
Ta])isscric : Alexandre et la famille de Darius.
Aubusson, xvm' siècle : 4.6''0. — 22). Tapisserie
d'Aubusson du temps de L. XV : Bergère assise près
d'un chasseur: 6.600. — 2Î7. Tapisserie, d'après
Oudry : Vue de parc. Beauvais. Ep. L. XV : 42.0J0.
— 228. Tapisserie rectangulaire tissée d'argent: Prise
de la ville de Marsal, en Lorraine, par le roi Louis
XIV, l'an 1663. Gobelius. Ep. L. XIV : 38.000.
Tapis, étoffes. — 231. Tapis de la Savonnnerie,
rosace avec entourage de fleurs et médaillons aux
armes des d'Orléans, fond vert. Ep. Restauration :
9.000 fr.
Produit : 451.108 francs.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
2" Exposition de la Société <■ La Poignée ■■
(MM. E. Belville. J. Brateau, F. Courtelx.
A. Damraouse, P.-V. Grandhomme, Arthur
Jaoquin. A Landry. 'V. Prouvé, Emile Robert.
M. -P. Vernsuil,, galerie des Artistes modernes,
19, rue Caumartiu, jusqu'au 9 janvier 1904.
Exposition d'œuvres du statuaire L. Savine et
<Ui pointro-vorrier T. Laumonnerie, 27, rue des
Dames, jusqu'au 20 décembre.
Exposition de dessins, aquarelles et pastels de
MM. Abel Faivre, Bac. Chéret, Forain, Gottlob,
Guillaume. Kupka. Roubille, Vallotton et Jean
Vebar, galerie 11. AVi-iU, 25, rue Victor-Massé,
jusqu'au 10 janvier 1904.
Exposition de tableaux et de bijoux de divers
artistes, chez M. Cli Rivaud, 39, quai de l'Hor-
loge, jusqu'au 14 janvier 1904.
Exposition de tableaux de M. Frits Mondrians,
galerie Amstelhock, faubourg Saint-IIonoré, jus-
qu'au 15 janvier 1904.
(Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédents
numéros de la Oirouique.)
L'Imprimeur-Gerant : André Marty.
Pari — Imprimerie dp 1» Gazette des Bew x-Arls, 8, rue Favar
u. — l'jo:;
BUREAUX
RUE FAYART
Arr.
20 D.^combr.!:
LA
CHRONIQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnis à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent graluilemenl la Chronique des Arts et de la Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr. 1 Etranger (Etats faisant partie de
Départements 12 fr. I l'Union postale) 15 fr.
XjO ITuméro ■• O fr. 25
AVIS A MM. LES ABONNÉS
L'échéance du 31 Décembre étant la
plus importante de l'année, nous prions
ceux des souscripteurs à la ('lA/.El'TE
DES JIE.M'X AI17'S, dont l'abonnement
expire à cette date, de nous faire par-
venir aussitôt que possible leur ordre
de renouvellement, afin d'éviter tout
retard dans la réception du numéro de
Janvier.
PROPOS DU JOUR
I. faut sij^nalcr, dans le récoiil raji-
lort sur les Hcaiix-.\rts qui vient
d'rtrc déposé au S.mat, les pages
tri's claires et Iri's éncr^'iqiics con-
sacrées ;ï rétcrncUc question du Louvre. Le
rapjiort constate que la solutinn est retardée
d'année en année, au mépris des votes du
rarlcnient et en violation do doux articles do
loi volés par la (liianibrc. A|)rè3 les derniers
inciilonls do la liataillo cn}»at,'éo ])our la sau-
vegarde du Louvre, après les déclarai ions <lo
la Coiniiiiision du liiidnol, il seiiilile liicn,
cepeiuhuit, que le niiiiislro dos lîoaux-ArlH no
puisse plus loiigl' inps toinporisor. La solu-
tion qui s'iinposo, colle que nous avons expo-
sée ici luèino, collfl que préconise lo rappor-
teur, c'est le transfpri |.rovisoiro, mais immé-
diat, du ministère <|ps('.(donirs dans les locaux
dovonus libres do l'uveniie Uapp. Si le mini.s-
lèro du tloininorco a cinalii sans droit lo
comiuisiiarii-.t général, qu'il retourne chez lui.
En tous cas, on ne saurait adincttro, après Je
si coupables retardements, que le Parlement
ait à s'occuper de cette question en 1900.
Il lui restera, d'ailleurs, un autre [loril à
écarter, ol le rap|)orteur a le mérite de ne pas
le dissimuler dès aujourd'hui. Ce sera trop
peu d'avoir protégé le Louvre contre les Co-
lonies si on le laisse menacer par les cen-
taines de cheminées des Finances, par la
fournaise souterraine de l'usine électrique
qui éclaire le ministère. On n'aura i>as assuré
la spcurité complète do notre gaUrie tant
ipi'nn n'aura pas chassé des h:\timents du
L'iuvro tout ce qui n'est pas stiictoment le
musée et ses dépendances. Si l'on est en peine
de log^r les Colonies et les Finances, on peut
songer, avec lo rapi>ortcur, au l'alais-Uciyal.
11 n'est [las impossible d'aniPiiayor ce bâti-
ment on un doiilde palaie ministériel. .\vec le
cr-^dit considérable que le mauvais projet du
ministre réidame pour construire un minis-
tère dos Colonies tout neuf, on pourrait sans
peine exécuter au i'alais-Hoyal tous les tra-
vaux d'appropriation nécessaires. Kt l'on
aurait onlin libéré le Louvre.
« Il II ■■ ■ ■« Il I I
NOUVELLES
»♦* l>i:!mni-ho dernier a ét<^ innufjuré A t'.liA-
loaii-dii I.oir Sarllio , un monuinont ii M. I,o
Monnier, nncion sénateur.
*♦» Le iniisiV du Loiivro vient d'acquérir un
tiiblonu du (ii-oi-o, Siiiiit yfrrtinnnrt d'Aragon,
et nue Ih'iM.iition ift* croix. ii>uvro franco-
lliiiiiiinilo ilii w siécli'. tiihloaux que la (liurlle
présonlcra prucliuinemont A ses loclours.
»♦♦ Nous nppronons que M. lo lnimn Arlliur
do Rolhscliild, dont nous annoncions n'ooin-
ment la mort, n laissé par lostaiiu>nl nu niusco
du Louvi-o six tulilcuux : quutixi Cirouzo, un
S'i?
LA CHRONIQUE DES ARTS
Ruysdaël, el un Hobbema qui serait parmi les
plus beaux paysages de ce maître.
»** Le ministre de l'insiruclion publique et
des Beaux-Arts a inauguré lundi dernier l'ex-
position, dans l'une des salles du musée du
Luxembourg, d'une série de dessins de >I. Paul
Kenouard, exposition qui restera ouverte jus
qu'à fin janvier.
+*♦ Un comité a été constitué à la mairie du
huitième arrondissement, à l'eflet d'ériger un
monument au peintre de marine Eugène !<&-
bey, à l'occasion de son centenaire qui sera
célébré le 2J juillet 1904. Ce comité, placé sous
le patronage du ministère de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arls, est ainsi composé :
Président : M. William Bjuguereau, pré.sident
de la Société des Artistes français; vice prési-
dents : MM. Guillaume Uubufe, Frantz Jour-
dain et J. de Marthold; secrétaire général:
M. Victor Mariot; secrétaires : MM. Loys Del-
teil et Germain Hédiard; trésorier: M« Nivert,
avoué.
Les promoteurs du monument ont l'intention
d'organiser, du 1" au 30 avril prochain, une e.x-
posiiion arlisti([ae et internationale de litho-
graphies et d'affiches illustrées où seront ex-
posées les œuvres d'Eugène Isabey, ainsi que
celles de son père, le miniaturiste J.-B.Isabey.
Les bénéfices réalisée par cette exposition se-
ront versés dans la caisse de souscription ou-
verte pour l'érection du monument.
**. La quatriôm3 Commission du Conseil
municipal a acheté pour le Petit Palais, sur la
proposition de M. Quentin-Baucharl. deu.xt)as-
reliefs dus au statuaire Frémiet, dont L'Age de
pierre.
La Commission compte également acheter un
des tableaux que M. Carrière a exposés cette
année au Salon d'automne.
:(.*^ Les collections histori(iues de la Ville de
Paris viennent de recevoir plusieurs dons im-
portants.
C'est d'abord un fort curieux mouclioir de
Jouy, de la fin du xvii siè.-le, orné de dussins
représentant Louis XVI, Necker. la prise de
la Bastille, le duc de LarochefoucauM-Liancourt
prononi-ant un disjo irs à la Constituante. —
don du peintre Vagues.
M"" de May a donn> un buste du comte Si-
méon, par Daniel (1841:, ainsi que toute une
collection de lorguntles dP théâtre des époques
Louis XV, Louis XVI, Empire, et une bizarre
lorgnette à tabatière de l'époque delà Restau-
ration.
Le sous-préfet de Montmorillon a envoyé deux
masques en fonte coloriés leprésentant Henri IV
et Sully et datant de cette éjioque même.
Le musée a enfin acheté cinq eaux fortes où
le graveur Louis-Lucien Gauthier a fixé de
manière pittoresque divers aspects du Paris c jn-
temporain.
*** Le Conseil géniral de la Seine, sur le
rapport de M. -Marquez, le rapporteur de la
commission des œuvres d'art, a approuvé l'exé-
cution des sculptures suivantes dont il avait
précédemment acheté les maquettes :
L'Essor, de M. Ghevret, destiné à la com-
mune de Levallois; Le Janine, de M. Badin, et
La Fortune, de M°" Coûtant Mjntorgueil, des-
tinés au parc de Glioisy-le-Koi; une autre sculp-
ture encore, La Source.
De plu-:, M Marquez a fait coonmander à
M. Gôo Roussel, iiour la mairie d'Ivry. un
tableau, après dépôt de l'esquisse, représentant
les dé|)ulcs de l'Assemblée nationale allant au-
devant des vainqueurs de la Bastille.
:):*. Le jury du concours de façades a arrêté
celte semaine la liste des maisons primées au
concours de 1!) 3 Les six maisons pr.mées sont
celles conbtruites : 17, rue L-iffille (l'archilecte
est M. Nénot, de l'Institut ; 38 bis, rue Faberl ;
13^, boulevard Ménilmontant; 23, rue Mogador ;
101, rue de Courcelles, et ib, rue de Bellechasse.
Les architectes de ces six nuisons recevront
une médaille d'or; les propriétaires, conformé-
ment au règlement du concours, n'auront pas
à acquitter les droits de voirie.
:(;** M. Hugo von Tschudi, directeur de la
Nationalgalerie de Berlin, a récemment acquis
pour ce musée un intéressant tableau de
Manet : Ls Pavillon de Hellevue, peint en
18S0, et qui jusqu'à ces derniers temps avait
été conservé en France, dans un coin de pro-
vince.
La môme galerie a reçu en don deux beaux
tableaux d3 Goya : La Cucana, scène de fête
populaire, offerte par M. Frédéric Krupp, d'Es-
sen, et unConibat de taureaux, donné par le
D' von Bissiog, de Munich; puis, un portrait,
par Bœcklin, du sculpteur Joseph Kopf, récem-
ment décédé.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE M. PAUL REXOUARD
M. Paul Renouard s'est plu à réunir des
dessins à la BoJinière, jadis et plus récemment,
à la Société Nationale des Beaux-Arts. Une
salle du musée du Luxembourg en groupe
aujourd'hui une sèlcctidn, et ou a plaisir à
n'vuirtaut d'ouvrages qui contribuèrent à faire
M. Paul Renouard célèbre : L'Année du Salut,
Classe enfantine à Londres, Exercices de danse,
L'Atelier des dames.
Peut-être le principal de l'exposition est-il
formé par les compositions originales de
l'album consacré à la dernière Exposition
uni\erselle. Le xviii^ siècle avait coutume
de fixer par des publications somptueuses
l'éclat des l'êtes piûiliques données lors des
entrées de souverains, lor.i des unions et des
naissances royales. M. Renouard n'a pas
voulu qu'une pareille tradition s'abolit. 11 a
perpétué le souvenir de l'E.xpositiùn, non
point à la façon de ^loreau le jeune, c'est-à-
dire eu ne retenant des spectacles officiels
que le caractère aimable et décoratif; il s'est
donné pour tâche d'être à la fois docimieu-
taire et humain ; il a conservé à l'avenir la
ressemblance des ministres et des fonction-
naires qui furent les principaux auteurs de
cette fête de la paix ; il en a montré les phases
ET DE LA CURIOSITE
3\3
successives; il en a l'ait revivre les aspects et
lesépisodes caractôristiqucs dans des paysages
animés d'une vie intense, expressive au su-
prême ; selon le mot de M. André Michel, il
en a évoqué pour l'histoire « toute la signiti-
cation nationale. »
EXPOSITION DK M. RENK BINET
L'architecte auquel la dernière Exposition
universelle a dû la porte monumentale des
Champs-Elysées, le décorateur qui affirma en
maintes occurrences l'alwiidance d'une verve
ornementale indi^•iduelle et souple, est, par
surcroît, un aquarelliste de goftt et de vaieur.
Doux expositions ont déjà permis d'apprécier
son savoir-faire; M. Ucné Hinet y racontait
les joies ressenties àN'ersaillos, et prouvait la
particulière compréhension de cet art arabe,
où allèrent les préférences do ses débuts.
C'est Naples et la Sicile qui ont inspiré le
thème des univres présentement soumises;
sans contredire le mérite des souvenirs de
l'ompéi, il semble que M. Binet donne mieux
encore sa mesure dans les paysages de petites
dimensions, rapidement enlevés, et (jui gar-
dent une fraîcheur et une unité d'iiniu'cssion
vraiment rares, telles : à Palerme, Le Vieux
port et La Marina; à Naples, Lu Baie de Cas-
lellamare.
R. M.
Académie des Inscriptions
Séance du iS décembre
Communications diverses. — M. CoUignon
cloum; li'cture d'un rapport sur les fouilles exccu-
tées eu lOù:! par M. iJL-grand. consul du France à
l'hili]ipopoli, dau>< la vallèo Touiija Bulgarie .
Société dos Antiquaires de France
St'ance du l novembre
M. Coutil rend couqilo des fouilles failos à Dueil
]irès de Paoy-sur Kuru.
M. l'allu (lu l.ossi'rl annonce la drcouvcrto d'une
villa roinaiuo uu Nouviou-eu-Tliièr.ichc.
M. Héron do Villofosso coniuiunl(|uo luieinscriji-
tiou latine trouvée à Alise-Sain'.c-lteinL'.
StUiure du il noi'e»ihre
M. Maurice Ut une ('ludn rolalivo à l'apiiarilion
du 1,'xbarum sur les UKinuiiies ccu>stantinicnii('!i.
M. Ilèron di' Villi fusse cniiinuiiiiiurilcs iioli'sdo
M. (ièriu Iticard sur un vase une do .Mar^oilli'.i'l do
M«' Toulolto sur un point idiscur do In (lèo^rapliio
africaine ; il ])rès"nl(' dos pliotn^rapliios ouvoyôc»
do Tolt'dii p.tr M. VaUord y l'iralia.
M. Duraiiddièvillo koumioI à la Socièlc^ iino t^H
en l)ois ayant l'ail partie d'uno slutuo do luViorgo,
œuvre du xv* sièclo.
Séance du 18 novembre
M. Rodocanachi lit une notice sur l'origine du
Musée du Gapitole.
M. Cagnat attire l'attention sur des papyrus
dOx;rinclius contenant des fragments de mimes
de l'époque romaine.
M. le comte Durrieu indique les rapprochements
à fnire entre divers monuments de l'art français,
notamment le bas-relief de la Ferté-Milon et la mi-
niature du Couronnemenl de la Vierge dans le
livre d'tleures du duc de Berry, au Musée Condê à
Ghanlillv.
Séance du 25 novembre
M. de Mély fait une communication sur une
image du Christ qui, d'après la légende, avait éto
apporté à Rome par les Ilots et aujourd'hui con-
servée au Sancta Sanctoruui.
M. Knlarl présînle un livre d'Heures manuscrit
du XV" siècle d'origine parisienne contenant des
miniatures cl des armoiries qui n'ont pas été
idenliûéus jusqu'à présent.
Séance du 9 décembre
M. Marquel do Vasselot pr(5scnle des petits
bronzes du Muyen âge faisant partie d'une série
ofl'erle au musée du Louvre par M. Jules Maciet.
Séance du 16 décembre
M. Baboau lit une note sur les anciens fosst.<s
du palais du Louvre.
JI. Vitry lit une communication de M. Gauckler
relative au tombeau des Laubcspine dans la cathé-
drale de Bourjjcs.
CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
LES NOljVELLES ACQUISITIONS
DU musi';e HE buuxelles
1^0 musée s'est enriclil, su cours de ces derniers
li'iiips, d'uno série de peintures digues de moulïnu.
CVst, en premier lieu, un J'ortrnil de famillf par
Martin di- Vos, morceau d'un sérieux intérêt, daté
de ir>77 et pourvu d<' l us les reu8eign>'nii>nl8 dési-
rables. Martin do Vos afiirnic avoir peint cet en-
seinblo coninie un honiniago à Antoiuv Aiisclmo —
pas le juriscousulle, nuiis, sans doute, sou ({rand-
père — et à Joinno Uoofliu'ms, son épouse. Nous
savons, rn cuire, que le ninri est né en L'cVi, lu
femmo en lâSr». Us nous pré.ientent leurs deux
enfants : liilles, né eu l."i7j, el .leunne, venue au
niondo l'Hiuiée suivante. Losir»»^ "«ul vus jusiiu'i'k
Mii corps, assis; ils so fout fnco. Entre rus, une
table où, dans un vnsi d« verre, p'ongo un joli
biiuc|u> t d'a-lllets cl (le tiilipi-s, ^an'' doute un liom-
inagu du mari quiidraKémiiro A sa j»uno it i;ni-
ciius'» épou-o I). vunt C4lui-lit, une liorlo(;e do
tublo ; di'Viiiil ht femme, doN (•nnlst bUncii. La pré-
«enco même do« <<iifanlN U" tempère pus lu gnivilé
du télH A tét9 >!ais l.'>'>7, c'e.Nl, dans l'Iiist'iie
d .Xuvers, un-> date nu''m<>rnblo. L'ndmiDi-lnniou
est aux nuilns du Ciuilinume ).< 'riiriluruc. Il y •
nu au, A polue, du pillage par la «oldnlosqut,
Si'*
LA CHRONIQUE DES ARTS
connu sous le nom de " Furie espagnole ■> Anselmo
appartient à l-i classe des citoyens aisés, que
preniit piur modolos le second dns Pourbus.
Sa femme est vicliemenl \ta.r6e ; so fillette tient
un hocliet d'or. Le père et la mère sont vêtus
de noir. Leurs manclics sont d • salin brocln', et,
chez la jeune femme, r.iyé d'or. L"S deux enfanls
ont un costumi pareil : petites robes de damas et
tabliers blancs à bavettes bordées de dentelles.
Sur l'épau'.e du garçon d-jbo t entre les jambes
piternelles perche un chardonneret. Sur son
vôemnt grimpe un grillon énorme, sans doute
familier. La petite lille, à l'air espiègle, porte un
ravissant petit bonnet b!anc, souvent rencontré
dans les productions di Fraus Hais.
Il y a une parenté étroite, et sins doute directe,
entre le portrait que nous venons de décrire ot un
autre, du même jieintre, daté de 1570, an musée
d'Amsterdam.
G,'lui-ci, si nous ne nous trompons, l'epi'ésente
Gilles Uooftmans et sa femme, très probab'einent
les parents de M™" An.elmo. Martin de Vos, un
des romanistes les plus caractérisés de l'école fla-
mande, n'est pas un maître rare, ni surtout un
maitre recherché. Cependant ses portraits, à en
juger par le spécimen de Bruxelles et c lui d'Am-
sterdam, méritent une sérieuse estime. Notre musée
possédait déjà, sous son nom, deux portraits de
donateurs, fort remarquab'es, volets d'un triptyque
dépareillé. L'analogie n'est pas complète outre
ces morceaux, d'ailleurs distingués, et la composi-
tion nouvellement acquise.
Sous la signature PE V. LINT F. lGi3, une assez
vaste toile — L. 2 m. 45; H. 1 m. 03 — repré-
sente la Giiérisoii du piralyiiciiit. Le même sujet,
par le même peintre, figure au musée de Vienne.
La trace du long séjour de l'artiste en Italie ap
parait nettement dans le tableau de Bruxelles.
Van Lint, encore que, du vivant même deRubens,
il ait copié la Descente de croix, ne se ressent
d'aucune manière de cet illustre voisinage. Rentré en
Belgique l'a mée même de la mort du chef d'école,
il semble aussi détaché que possible de ses in-
fluences. Son Christ, d'ailleurs plein de noblesse,
vient de Bologn; ou de Venise. La robe violacée,
la draperie d un bleu profond, forment une har-
monie riche et puissante. Les types, la forme et
l'architecture méuie. — car la piscine de Bethsaïda
est enclose d'un splendide portique, — sont d'irré
prochabli correction. Seulement, dans le coiu de
gauche, le Flamand se révèle par un groupe de
portraits : un père, une mère et leurs deux tilles.
Le peintre est ici libéré de ses influences italiennes;
ses po traits sont pleins de vie et de natuiel.
Peut-être en pourra t-on, quelque jour, identifier
les personnages.
Jordaens, abondamment représen'é déjà au mu-
sée de Bruxelles, voit son contingent s'accroître
d'une Bacchanale assez curieuse. La toile mesure
en largeur 2 m. 60, en hauteur 1 m. 60. C'est un
grouillement dépolîtes figures, rondement enlevées
en pleine pâte. Oa dirait le magasin où larlisle a
remisé tous ses s .tyres, ses bacchantes et ses nym
phes. La composition est confuse : Bacchus sur son
lion. Silène sur son âne, et Pan, également aviné,
confondent leurs cortèges dans cette Arcadie où,
même les arbres, ^crvt•nt de retraite à une armée de
faunes et de sylvains. Ou dirait des uids di; pies,
oiseau que, du reste, on sacrifiait à Bacchus. Le
temple du dieu s'élève sur un sommet. Le morceau
depein'ure est remarquable. Fui-il le préliminaire
do quelque vaste création, servit-il de décoration
intérieure, de dessus de])orte,par exemple? Il n'est
pas sans intérêt de savoir qu'une collection parti-
culière bruxelloise en pos.'ïède uue version, à peine
molifiée, encore que rédui'e d'un tiers.
Doux peintures bol andaises complètcnl la série
des acquisitions. Un paysage, sans doute une vue
lointaine de La Haye, par Antoine von Groos, porte
la date de 1653. Le spécimen est de qualité supé-
rieure. Il vient représ' nter, dune manière absolu-
ment digne du musée, un peintre absent jusqu'ici
do SCS collections.
Sous les initinles évocalives P. D. U.. enfin,
mises peut être là pour faire songer à Pieter de
Hooch — encore qu'on nous ait dit qu'il existe,
sous la même signature, d'autres tableaux — se
présente un très joli portrait féminin du xvii*
sièc e. En pied, se détachant sur un fond de
paysage très caractéristique de la Hollande, la
jeune femme ferait, au besoin, songer aux types de
Th. de K"yser. Elle est vêtue de noir, avec une
jupe de soie chatoyante. Sur ses épaules se rabat
une collerette plate. Elle est coiffée d'un graciux
b.mnet blanc et tient des gants, d'une blancheur im-
maculée. Le paysage, aux tons mordorés, semble un
pur prétexte. Aucun éJiflce, aucune campagne n'y
apparaît. Il y a bien une ferme ; mais, à coup sûr.
Ce n'est pas d'une fermière qu'il s'agit.
Henri Hvii.'ixs.
CHRONIQUE MUSICALE
Les Concerts
Le cen'enaire de Berlioz est célébré de la meil
leure manière par de belles exécutions d; s s œu-
vres : M. Chevillard a joué deux fois la Damna-
tion de Faust, M. Colonne aussi, ce qui fait quatre
exéCitons simullanées de cette œavre géniale,
toujours aimée du public des concerts et qui mé-
rite dj l'être. C'est la jilus variée, la plus coloréâ
de toutes les partitions du m itre et,mjlgré le dé-
cousu du ijoème, celle qui oû're le plus d'unité mu-
sicale.
Roméo et Juliette, que la Société des Concerts du
Conservatoire a fait enten ire intégralement, est
loin de se soutenir d'un bout à l'autre avec tant
de fermeté, bien que la qualité des idées musicales
n'en soit paj inférieure et qu'on y trouve peut-être
un style plus grandiose. Mais le plan de cette
o symphonie avec chœurs ■> pèche vraiment par trop
de fantaisie. Suivant son habitude, Berlioz a traité
les épisodes qu'il tirait du drame de Shakespeare
d'après leur importance musicale en leur donnant
tout le développement qu'en pouvait tirer sa puis-
sante imagination. Ils'est peu préoccupéde leur rap-
port aux proportions du fo'aue, de sorte que certains
d'entre eux, et des plus réussis, tiennent une place
démesurée, D'autres, qui ne sont pas parmi les
meilleurs, tombent dans les pires défauts du genre
descriptif, l'ar dessus cela, les scènes chantées
apportent, avec leur style d'opéra, un élément
hybride qui ne contribue guère à rétablir U stabi-
lité. Et l'ousemble parait plutôt une symphonie
eutremé ée de fragments dramatiques qu'une sym-
phonie avec chœurs. C'est un grand défaut, et qui
ET DE LA CURIOSITE
explique que le Roméo rt Juliette do Berlioz ne
soit pas plus souvent exécuté en fiitier. Lé, on ne
peut rompre l'unité factice presi.ue sans domtriajje
pour l'intelligence de ses plus belles parties. Ce
sont colles que l'on exécute le plus souvent : la
Fêle cfies Capulet, la Scène d'amour, et le mer-
veilleux scherzo de la Reine Mab. Le reste de la
symplionie contient d'a<lorab'es beautés de détail
parmi des morceaux discutables. La patilie cliorale
considi'rée en elle-même est pleine, aussi, de belles
choses : le sclierzo vocal de Ui Ruine Mab, le Convoi
funèbre de Juliette, \o Serment de réconciliation
sont parmis ce que Berlioz a écrit de plus délicat,
do plus mélancolique, et da plus puissamment
sonore. Mais ces belles choses se relient mal
entre elles tt à l'enseniblo. De sorte qu'ellf s perdent
peu ;'i s'en isoler, et qu'entendues à leur place elles
font l'iiiiprcssion do piécis juxt; posées plutôt que
d'une succession musicale nécessaire dont les par-
lies se complètent les unes par les autres.
Le public du Conservatoire ne peut-il prétendre
à ce titre d'auditoire élu? Toujours est-il que le
morceau en queslion n'a pRs réussi à b'aucoup
exciter eon enthousia-me, ni même à le tirer de sa
réstrve habituelle. Berlitz dépasa» ici, à vrai diie,
les limites de la musique 11 te lisible, qu'elle soit
ou Bon ;'i programme, en cherchant à exprimer
dans tous ses détails le aénoucmcnt que Garrick
écrivit pour le drame de Shakespeare. L'Invoa-
lion qui ouvre colle partie est une sombre mé-
lodie, d'un beau caractère, d'un scitiment profend
et poignant, qui se comprend à merveille et se
communique sans ciïort à l'auditeur. Lo Rt'veil de
Juliette est déjà moins clair. (Test de la musique
do pautomime absolument insuffisante comme sens
musical. L(s derniers transporls des deux amants
sont exprimés par un fulgurant ensemble où le
mjlif di la scène d'amour, transfiguré, haletant,
superbe, vibre à l'nigu do tous les instrunienls
en un tut'i IrcpiJani, d'un cll'ct admirable, dont
Wagner s'est souvenu dans Tristan et Ysenlt ou
qu'il a réinventé. C'est un très beai; passage, un
(les plus beaux, à coup tùr, do l'œuvre entière.
Mais, en décrivant la mort do ses héros, Berlioz
tombe do n<jiiveau dans la musir[uede pantomime.
(l'est du lliéùlre sans iliéàlre. L'effet en est assez
misérable, il faut bien l'avouer, et l'on s'explique
facilement ([uo le compositeur ait craint de n'èiro
pas compris et qu'il ait molivo par des raisons
supérieures uuo suppiession que le simple bon
sens musical lui avait sans douto secièlement
conseillée.
Une dos curiosités de cette séance fut l'oxécution
complète du morceau : Roméo au tombeau nés
Capulet.i, dont on uo jouo durdinaiio tiu ('.ousor-
raloire que le début, eu l'encliainanl au Serment
de ri'ciinciliation lliial. M. Marly, <|ui nous a
douille lie luMivre do Berlioz une interprélulii'U
clialeiirt'iisu et trèj au point, a. rélabli la version
inti'grali^ de celle partie doiil l'aultiir lui-mémo,
dans une note d'un ton li>\ut:iin et un peu mépri-
.saiil, conseille l» Miiqiression loulis fois «qu'on
iir pourra l'exi'ciili'r ilevanl un public assez doué
d'iniagiualiou |ioiir la comiireiidrf, c'esl-à-dlro
quatro-vingl-dix-neuf fois sur cent. •
W II.
REVUE DES REVUES
O La Gluinzaine (16 cctobre an 16 décembre).
— Suite de Irès remarquables articles de M. André
Pératé sur le cliàteau de Versailles.
* Le Mois littéraire et pittoresque (décem-
bre;. — Notice sur le peintre Fernand Maillaud,
pnr M. J. Agcorges (9 grav).
* Article de M. Paul Ilarel sur Séez et ses mo-
numents, notamm' nt sa cathédrale (15 grav.;.
= Mercure de France décembre). — Intérf s-
santo élude t'e M. Maicil Moiitandon sur l'œuvre
du peintre Giovanni Seganlini, considérée au point
de vue philosophique tt religieux.
= M. Kmile Bernard, (lui connut particulière-
ment le peintre Paul tiauguin, publie des Xolfs
sur l'école dite « de Potit-Aven », qui juvcisint
ou rectifient sur plusieurs points ce qui a été
raconté de cttle école et de ses adeptes lors de la
mort récente de Gauguin.
I Bulletin de la Société Sctongauer
années 1^9â■19('•2 . — On trouvera dans ce vo'ume,
outre l'historique des travaux de la Société Schon-
gaiier de (ilolmar et des noti>'es sur ses membres
décédés, deux éludis des plus remarquables : un
travail de M. J. [•'leurcnl qui, publié <n brochure
i'i part, sera prochainement l'objet d'un compte
rendu déUiillé dans ces colonnes) sur le retable peint
par Malliias Un'intwaUl pour le couvent des
Antoniles d'Isenhiini. et aujourd'hui conservé au
MiiS'eiks L'nlerlinden, à (Jolmar 13 excellentes
reprod. hors textii, — puis une précieuse bibliogra-
phie, dressée jar M. .\iidré SValtz, de tous Us
ouvrages 1 1 articles concernant Martin Schongauer,
Mathias Giùnewald et los peintures de l'ancienne
école allemande à (Jolmar, la Société Schongauer
et le Musée des Unlerlindcn.
-^ Onzû Kunst niai'. — M. H. de Mare/, publie
un intéressant travail sur le peintre ol luiuialu-
riste du xiv* siècle ,il mourut vers 1(>'.H). J<an de
liriiges, qui est, comme on sait, le premier artiste
ncuï anonyme dans l'hiftoiro de celle école. L'iiu-
tour publie sur lui tous les ducumcnls c< nnusi,
notaninient la pièce capitale publiée dans noliv
limette 1 par M Bernard ProsI, qui a ré\i-lé' le
nom do cet artiste : Bamlol ou Koudolf. et il
r> produit (|ueli|ue>>-iiuoH de h«» leuvres : Le roi
Charles V de l''ranrc recer^int ii.u inanusrril dfs
iii'iiii.'i de son chanctl'er (miniaturo do la « P i '
Ily.sliuians • nu niuséo Westhrceu, li La llaj
une autre miniaturo du im^iiio ouvrage, probaMe-
iiient do sa main, et des fragment» des tupiSM-rics
d(^ V.lliocalypse à la cathédrale d'.Vngcrs.
.--. Note de M. J. K. van iliT l'ek sur uuo \illa
modorno construite par M. Il I'. Borluge A .\n-
ver.s (f) griiv.;.
1 V. lUiteite des lieniue-Arts, lHl^î, l. l, p. 'MO.
\3; V, Qitteite des Beaux- Arts, 18P8, L I, p. 3U.
3'iO
LA CHRONIQUE DES ARTS
= Suite du l'pniarquablo travail de M. Max
Booscs sur I.ns Desums des maUres flamands
(av. 6 belles roprod. hors texte ou dans le texte
d'après P. Bril, Joost do Mompcr, Jan Vierickx,
A. GoUaerl et G. Iloefnagels).
(Juin). — Articles de M. Coi-nelis Veth sur le
caricaturiste hollandais .Jan Holswildcr (7 reiirod.),
— et de M. F. C. sur le musée Wiilet-Hollhuysen
ft Amsterdam : la porcelaine de Saxe et ses imila-
tations (8 grav.).
(.luillct). — Suite de l'étude do M. Max Rooses
Les Dessins des maîtres /7am«)irf.ç : Rubens (arti-
cle termine dans la livraison suivante) (12 reprod.)
= Notice de M. II. WalkenUamp sur des objets
en métal du Hollandais Jan Eiscnlo^llVl (0 grav.).
= Hors texte : Saint Georges, gravure sur bois
par M Ed. Pellens.
(Août). — Intéressante étude de M. Jan Veth sur
Le Renouveau de la grai-ure en Hollande (av. 5
reprod. d'après des estampes de M. P. Dupont).
(Septembre). —Articles de M. W. StoinhofT sur
la récente exposition vnn Goyen à Amsterdam
(9 reprod.), — et de M. I.-P. de Vooys sur la
Il Maison de la Jeune Hollande » (magasin d œuvres
d'art décoratif modernes) à Bréda (7 grav.).
(Octobre). — Fascicule consacré à la belle expo-
sition de maîtres anciens organisée cet éié à La
Haye (1) : étude d'ensemble par M. AV. Sleenlioll,
et études spéciales de M. H. Hymans sur des por-
traits llamands, attribués par lui au maître de
Flémalle et à Mabuse, et de M.Max Rooses sur un
portrait attribué à van Dyck (20 belles reprod.).
(Novembre). —Compte rendu par M. G. Eekhoud
du salon triennal de Bruxelles (6 grav.).
= Suile de l'étude de M. Max Rooses sur Les Des-
sins de maîtres flamands : les élèves de Rubens
(11 reprod., notamment d'après van Dyck).
(Décembre^ — Suite de la même étude: G. Jor-
daens et autres peintres d'histoire du xvii» siècle
(13 reprod.).
— The Studio (août). — Étude de M. Henri
Frautz sur le peintre espagnol Ignacio Zuloaga
^12 reprod., dont 1 hors texte:.
— M. Granville-Fell nous fait connaître un nou-
veau procédé de décoration des reliures imaginé
par M. G. Chivcrs : le « vellucent ■). On peint une
reliure par tel procédé qu'on désire et on applique
par-dessus, en le comprimant de façon à no plus
pouvoir l'en détacher, un vélîu transparent (9 re-
productions, dont 1 en couleurs, de 3 reliures de
cette sorte accompagnent cet article).
— Les Portraits de M. G-F. Watts à llolland
House, par M"° Stewart-Erskine : portraits peints
ou dessinés de Guizot, de Thiers, du prince Lucien
Bonaparte, du duc d'Aumale, de Watts lui-même,
de M"" de Flahaut, de lady HoUand, etc. i,16 re-
productions).
— Exposition de dessins de ma'dres anciens au
British Muséum, par M»" Laui-ence Binyon 11
belles reprod. en noir ou en couleurs).
(Septembre). — Étude de M. A.-L. Baldry sur
James M. Neill Whistler, son art, son influence,
et Souvenirs sur Whistler, par M. Mortimer
(1) V.C/i)-on!3((e(ies4rJsdu25juilletl903,p.219.
Mcmpes (17 roprod., dont 5 fac-similé hors texte
d'eaux-forles, de pastels et d'aquarelles).
— Le Concours national des écoles d'art [1903),
par M"' Eslher AVood (51 ill.).
— Étude de M. H. Franlz sur Us gravures en
couleurs du peintre AUan Ostcrlind (5 reprod.,
dont 1 hors texte en couleurs).
— Notice sur le caricaturiste Phil. May, récem-
meut décédé (7 reprod.).
(Octobre). — Les Peintures à l'huile de J. M. X.
Whistler, par M. Oswald Sicl;erth ; —et Whistler
lithographe, par M. T. R. Way (17 reprod., dont
3 hors texte en couleur.s).
— Articles de M"» Lconore van der Vcere sur le
Sketch-Chib de Londres ( <• Club d'esquisses » qui a
pour objet d'encourager et de faciliter chez les ar-
tistes l'exfcution rapide et sponlanée de croquis;,
'28 ill.) ; — de M. Bloomfield Bare sur l'exposi-
tion de l'école d'art de Liverpool (18 ill.) ; — de
M. C. Praetorius sur L'Art dans la. Soueelle-
Guinée (12 iU ) ; — de M. le comte de Soissons sur
Les eaux-fortes de Camille Pissarro qui vient de
niouiir (6 reprod.).
(Décembre). — TJtude do M. Henry Frantz sur
notre compatriote le peintre Jacques-Éinile Blanche
1 12 reprod., dont 1 en couleurs).
— Étude de M. G.-H. Boughton sur diverses
nnivres de 'Whistler (4 reprod., dont 1 pastel
excellemment reproduit en couleurs).
— Notices sur des meubles dessinés par un
artiste de Glasgow, George Logan 7 grav.); —
sur les eaux-fortes du Hollandais Matthew Maris
.4 reprcd.l; — sur des objets en métal ouvragé de
M. J. E-C. Carr il2 reprod.); — sur les dessins
aux crayons de couleurs de M. Lewis Baumer
(7 reprod.); — etc.
— Dos correspondances de tous pays complètent,
comme d'habitude, chacune de ces livraisons.
— Kunst und Kunsthandwerk (ISOri, fasc. 4).
— Comple rendu, par M. Hevesi, d'une intéressante
exposition do reliures et de papiers de garde au
Musée autrichien d'art industriel (30 reprod.).
— Étude do M. P. -G. Konody sur les collections
de M. Piorpont Morgan, où' figurent, notamment,
une belle tapisserie flamande du xv» siècle prove-
nant du chàleau des Aygalades, près ilarseille,
la Madone Colonna de Raphaël, le Portrait de la
duchesse de Oevons/iire par Gainsborough, des
panneaux de Fragonard provenant de Louvecien-
nes, le Baiser donné et le Baiser rendu de
Iloudou, une Madone avec l'Enfant, bas-relief
par Donatello, un triptyque émaillé de Nardon
Pénicaud, des miniatures de Plimer et de Cosway,
des porcelaines de Sèvres Dubarry, des porcelaines
de Cliine, etc., dont le total d'achat fut de seize
million. (14 reprod. d'après ces pièces).
(Fasc. 5). — Compte rendu par MM. E. Lei-
scliing et L. Hevesi, d'une exposition d'an indus-
triel au Jlusée autricliien (29 intéressantes reprod.),
et d'une autre exposition, à Vienne, d'anciens éven-
tails et montres [34 grav.).
(Fasc. 6 et 7). — Étude de M"« Klara Ruge sur
Les Sculpteurs américains : Lorado Taft, Daniel
G. French, Herbert Adams, Isîdor Konti, C. Bitler,
ï.-J.-R. Roth, J. Silibel, Ch. Niehaus, .V. Weiuert,
ET DE LA CURIOSITÉ
31:
Hamon Atkins, Solon H. Borglum, Saint-Gau-
dcns, Mac Moniiies, miss EnJJ Yandell, etc.
(?0 grav.).
— Notice do M. KondfU sur des éventails dessi-
nt's par M. Charles Condcr (6 rcprod.).
— Importante étude de M. A. Schetfag sur les
origines du style Biedermeyer. autrement dit style
Empire, à Vienne (83 reprod. de meubles de celle
époque).
— l.'Afcent dans l'art décoratif,, par M. If.
Schmidkunz.
(Fasc. 8 et 9). — Étude de M. J. Dernjac snr le
beau palais d'hiver du prince Eugène A Vienne,
construit do 17C3 à 17i;5, occupé aujourd'hui par
le ministère des Finances f!)l grav. dans le texte
et liors texte, parmi lesquelles plusieurs vues
extérieures et intérieures du palais).
— M. P. G. Konody décrit tt n produit des
projets de devantures do magasins dues à l'archi-
tecte Charles Dawon, d'Edimbourg 13 grav \ d' s
revêtements on céramique et des meubl- s décorés
on marquttcrio par \V -.1. Neîitt.y (24 reprod.).
— Article de M. Hartwig Fischil sur les porce-
laines de la maison Bing et Grdndahl, de Copenha-
gue (17 grav.i.
jFasc. 10). — Importante éludo de M°" K'ara
Ruge sur les pcinlrts américains contemporains
(34 reprod.).
— Les Bronzes d'ameublement conseï vés au
Garde-meuble impérial d Vienne, par M. Ed.
Leisching ('.^8 grav. .
— Des chroniques do la vio artistique à Vienne,
par M. L. Hevcsi, des nouvelles du Musée autri-
chien d'art diJcoratif, et la bibliographie des nou-
veaux ouvrages publiés sur l'ait appliqué, coniplé-
tenl cliacun ilo ces fascicules.
— Die Kunst juillet). — Comptes rendus, par
M. G. llaliicli, de la récente exi)osilion de la Sé-
cession, il Munich, et, par M. F. IJecker, dol expo-
sition do la Plante dans ses applications décora-
tives, à Leipzig (nombreuses reprod.).
— Voyage d'art en Ani/lelerre, par M. W. Frcd :
l'arcliitccluro moderne, les meubles, tapisseries,
tentures, reliures, ex libris, etc. (nombreuses gra-
vures).
— Article do M.W. Vogelsangsur d'intéressants
ustensiles domestiques en métal du hollandais .Jan
Kisenloelïel (12 reprod.).
Août). — Comptes rendus, accompagnés do nom-
breuses rrproductiona. de l'i-xpo.-iilion des IVaux-
Arts de Diesde, par M. P. .Schumann, et do celle
do Venise, par .M. W. von (Ettingcu.
— Article do .M. W. Vogrlsang sur In nouvelle
lîourso d'.Vmslerdani, édilli'e par M. ll.l'. Ilorlage
(22 grav.).
— Article do M. \i. llaonul sur les meubles tl
ouvrages décoratifs : tentures, broderies, uslonsilrs
(II' iiii'nago, etc., dessinés par ^L Kh'iulienipel (b'i
reprod.).
(.Scptembic.)— (Compte rendu, par \L F. Wiillir.
do la récente exposition du Palais do Crislal il
Munich (uouibretisrs niiroil.).
— Islude de M. Kricli llai'Uel sur le peiniro el
ilhislrateur saxon Ludwig Itichter, à propos du
centième anniversaire de sa naissance porlniit el
;U) reprod. '.
— Article sur les productions d'art dérora'if de
la Société ■< L'.\rt Moderne », de Saint-Pétersbourg
(18 grav.).
— Arlicle sur de très intéressants jouets artis-
tiques pour enfants, ré ultals d'un concours ort.a-
nisé par le Musée d'art industriel bavarois, de
Xureniberg (ISgi-av.).
— N'otice de M. P. Jessen sur le nouveau musée
de Dessau [reprod.), et de M. J.-A. Lux sur des
meublcsdesiiéf parM. Max Penirschkc lôgrav.).
[Octobre^ — Fascicule con.«acié en grande partie
au peintre munichois Franz Stuck (I) (très noiu-
briuses reproductions dans :e texte et hors texte).
— Articles sur l'architecte autrichien JotefHofT-
mann '.32 grav.', — et de M. F. Jemken sur les
porcelaines de la macu'acture Bing et GrœndabI,
de Copenhague (7 grav.).
— Inli'ressante étude (pousui%io tt terminée
dans les deux livraisons suivantes) de M. R. von
Schneider sur 'es règles qui d'ivenl prcsieler à la
construction des villes et des demeures.
(Novembre). — Priraphaéliles modernes :
article sur les peintres ang'ais Bjam Sliaw, Annie
Bel', Evlyn ele Morgan, Eloonor F. Brickdale,
T. G. Gotch, James linton, Marie S. Etilloian,
Joseph E. Southai], H. Ryland, John Ballon,
J. W. Waterhouse ^12 grav. .
— .\rticle do M. IL Ess\ve:n sur les règles
esthétiques à observer dans la dimension des ta-
bleaux.
— .Vi ticle do M. E. Ilaonel sur l'architecte Wil-
helm Krcis (20 grav.'.
— Reproductions d'intéressants papiers de
garJo, c'ossiués par l'artiste autrichien Le'opold
Stelba, et dont la décoration est cnipiunlée au
monde animal ou végétal.
— Article de M. N.-V. Dorph sur la Société
d'ait décoratif de Copenhague Ograv.).
(D('combre). — Etude cle M. G. Pauli sur lo
peintre lùcn connu le comte Loopold von Kal-
ckroulh, do CarUruhe, autour do tableaux de
nature et do vie niodi rno d'un sentiment très pre>-
fond (|>ortraitet 25 reprod.).
— Kludo do M. Max Osboin sur !e sculpteur
allemand Stiphau .'^inding porijait et U reprod.),
— Notice lie Ni. F. Knapi) surlopeiulro do scènes
do la vio orienlalo, Adolphe Schreyer (portrait et
7 repiod.i.
— l'romcnailes A tiavors l'architccluro et l'art
industriel : Munich (67 grav.).
BIBLIOGRAPHIB
Hector Borlioz ot la sociélo de son temps, pir
.Il I 11 N l'ii.iis.u ; Paris, llacholto, l'.tW. tu \ol.
in-iS, iii!)71 p.
Voici un livre sur lo grand musicien franca's
dont ou célèbre «n ce moment le coulenairo dans
riCumpo entière, qui u lo grand nu'iil» dèiro une
ii'uvro i-rilique ou mémo tompa qu'un homiiDigo
d'aduiiraliuu. M. Julien Tiersot, i|uo .ses Ixmux
travaux sur lo chant |iopulaiiei oui mis au pro-
Ji V. Udii'iie ilt.i lieaHcAris du !•' aui'il lîWI,
p. 175.
3'i8
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
niier lanf,' do nos musicographes, est un enthou-
siaste do licrlioz. Mais l'auteur de la Symphonie
Fantastique, apros avoir l'Iô l'ohjot des criti-
ques les plus absurdep, a fourni si souvent depuis
matière iï des apologies i=ans clairvoyance que,
si l'étude compacte dn M. Tiersotno se distinguait,
pas do ces éloges dithyrambiques par une remar-
quable sagacité, on s'en expliquerait mal l'oppor-
tunité. Au contraire, c'est précisément par la facjon
solide dont il justifie la glorification du maitrc
que ce long travail apparaît nécessaire. D'autant
qu'en l'écrivant avec l'impartialité de l'historien,
M. Ticrsot semble avoir éprouvé une joie d'arlistc
h constater à quel point l'étude dos faits, le rap-
prochement des dates et l'évocation du milieu et
dos êtres, en complétant la physionomie de son
héros, grandissent presque toujours et fortifient
l'enthousiasmo qu'elle lui inspire. Ce que la mu-
sique doit à Berlioz, et, surtout, ce que ses eou-
toiiiporains et ses rivaux plus heureux lui doivent,
est ici mis en lumière avec une évidence irn'cu-
sable. 1^0 chapitre consacré aux rapports de Berlioz
et de Moyerboer, notamment, fait comprendre des
relations qui avaient échappé jusqu'ici à la plupart
des bibliograidies. De même, létiule comparative
de son art et do celui de 'Wagner et de Liszt abou-
tit à des conclusions d'une impartialité complète,
quoique tout à l'avantage de Berlioz M. Tiersot
ne pouvait apporter au grand musicien do témoi-
gnage plus judicieux que celui des faits, et son
(ouvre, toute d'actualité, au meilleur sens du mot,
est un dos hommages les plus conscients qu'on ait
rendus jusqu'ici à l'auteur des Troyens.
P. D.
NECROLOGIE
La semaine d^rnièro est mort à Ilyères le com-
positeur Paul -Xavier -Désiré, marquis de Ri-
chend d'Ivry , né à Beaune le 4 février 1829.
Son œuvre capitale est l'opéra Les Amants de
Vcrone. lia écrit également un opéra Patina, doux
opéras-comiques Quentin Metzys et La Maison
du docteitr, des mélodies, etc.
-*5»GO*cfr^5ï*-
MOUVEMENT DES ARTS
'Vente G. de la D., de Poitiers
■Vente faite à l'Hôtel Drouot, salle 6, les 3il no-
vembre, 1" et 2 décembre, par M' Chevallier,
JIM. Mannheim et Durel.
Orfèvrerie et ivoires. — 132. Crosse d'abbé eu
cuivre doré, xiii" siècle : 1.800. — 142. Figurine en
ivoire sculpté de 'Vierge assise. France, xiv» siè-
cle : 1.480.
Objets de vitrine. — 170. Miroir ovale, en émail
translucide et cloisonné à jour, oiseaux au milieu
de rinceaux fleuris; rehauts d'or, xvi" siècle: 11.180.
Émau:c de Liinoges. — 203. Plaque rectangu-
laire en cuivre champlové et émaillé de Limoges,
personnage agenouillé devant le roi do France
Philippe le Bel; écusfon d'or à trois lions de
gueules, fond Bfmé de quatre fouilles, deux ro-
saces à la partie supérieure; inscription latine à la
mémoire de Guido de Mévios, mort en 1306. Com-
mencement du XIV siècle : 34.100. — 200. Croix
en cuivre cbamplevi! et émaillé de Limoges, le
corps du Christ et les Apôtres, xiv siècle : 3.300.
Mobilier ancien
Vente faite à lllotel Drouot, salle 1, les 7 et 8
décembre, par M' LairDubrcuil, MM. Bloche et
Du May.
Mobilier de .';alon on tapisserie, du temps de
Louis XVI, dit o meuble de Clodion » : 30.100 fr.
Dessins anciens
Vente faite ii l'Hôtel Drouot, salle 7, le 14 dé-
cembre par M' Maurice Delestre et M. Roblin.
7. Boucher (Fr.). Groupe d'Amours. Cadre ancien
en bois sculpté et doré : 1.405. — 15. Caresme (Ph.).
l'" ol 2» Guinguette flamande. Doux pendants.
Aquarelles rehaussées de gouache : 960. — 17.
Charlier. Le Réveil de Vénus. Gouache : 2.100. —
35. Froudenberg (S.). Dame assise, jouant «lu
clavecin : 1.510. — 44. Lagneau. Portrait de vieille
fournie. Dessin ou crayon de couleurs : 1.520. —
73. Naudet iTli.-Ch.':. Marché sur une place, au
bord de la mer. Gouache : 1.930.
Produit: 21.200 francs.
Bruxolles, par
ll.SOO
Vente faite le 14 décembre
jni. J. et A. Le Roy.
Pastel par .J.-F. Millet. Le Moulina eau
francs (au musée de Bruxelles).
Tableau par Th. Rousseau. Lisière de foret :
7.C00 tr. (au musée de Bruxelles).
CONCOURS ET EXPOSITIONS
EXPOSITIONS NOUVELLES
Paris
Exposition des oeuvres do Léon Benouville,
au musée Galliora, jusqu'au 15 janvier 1904.
E.xposition do dessins do M. Paul Renouard,
au musée du Luxembourg, jusqu'à fin janvier 1904.
Exposition de tableaux de JI. E. Martinaud,
clicz Clovis Sagot, 46, rue Laffltto.
Exposition île bronzes à cire perdue do M. A. -A.
Hébrard, 21, rue Cambon.
Étranger
Briinn ; Exposition d'ceuvres de petites sculp-
tures anciennes, au Musée d'art industriel morave,
jusqu'au G janvier 1904.
{Pour les autres expositions et concours ou-
verts ou annoncés, se reporter aux précédente
numéros de la Chronique.)
L' Imprimeur-Gerant .-André Marty.
Paris.
Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart.
TABLE DES MATIÈRES
ACTKS ET DOCUMENTS OFFICIELS
Distinctions lionorifiqucs, 9; 17; £C; 42; 49; 60;
Si; 03, 101 tt 118; 117 ; 109; 213; 3;0; 250;
SOI ; 319.
Nominations et mutations do fonclionnairfs, 10;
17; 110; 117; 13'i, 178 et 200; lU9;in;226;
■2. S; Zn.
Le Biulj^et des Beaux-Arls, U ; 27'i et 319.
Conseil (les Musér-s nationaux, 2.5; 26; ;53.
lîapport .sur les Xlusée-t nationaux en 19t'2, i35.
l'niou c<ntrale des Arls décoratifs, IW.
Société des Aniis du Louvre, 20; 162.
Socii'té <les Amis du Luxembourg, 110 et 118;
162 ; 326.
Créalion d'i'xoks régionales d'architecture, 41.
ltéor{;anisation du service des l!eau.\-Arts <lo la
Ville de Paris, 228.
Nouveau timbre-poste, 110.
Nouvelles monnaies, 214, 242. — Nouveaux bil-
lets de banque, 260.
D('cor.ition d'eiiiliics publics et de parcs, 10; 74;
'.)'i ; 13'i: 214 : 21') l'glisc du Vésinel: ; ; 01 : 302 ; 3V2.
Cérémonies commé[iioralivos, 81. — Centenaire
de Ecrlioz, 233, 241 et ;î34. — Noms dartisics
donnés à des places ou à des rues, 2ô8. —
Inscriptions et plaques comniéinoralives,a74,
3134.
Médailles et tableaux commémoralifs,£6; 42; 82;
2.33 ; 931 ; 242; 2Ô0: 274 ; 334.
Diiuiinande d'un o\ivrat;e sur l'art, 33.
Oimmandes de tabl^'aux, statues, (gravures, ta-
liisserios, restaurations, etc., 1 et 34 ; 10 ; 17 ;
?3 ; 118; 198; ■'.:;'i; 242; 250; 200 ; 282; 310; 3i2.
Acquisitions d'uuvns d'art. 26; 342.
r.adoaux i des souverains, ï.'iO. 258, 206 et 273.
Cadeaux reçus do Rouverni-ments étrangers, :! 2
Kcole française d'Athènes, 51, 85, 145 et 312; 118
<'t l.-)0; ll'.l; 180; 2;i8 ; 260.
Centenaire de r.\ca(li'mie de Kraneo i'i lliiinc,
10: 26; 95; 110; 118; IJ'.; l;i.->,
(jours et conférences; i \'i\so'o nationale des
Arts décoratifs, 10; — l'i llÀ-ole des Ilaulos
KludfS sociales, 18: 65; 143; 2!)4 ; 302; — A
l'Kcole dos liantes l'',tudes, 274 ; — l'i l'i'ù'ole
des Charles, 274 ; — i\ l'IOoole des .\rl8 et Mé-
tiers, 2/4 ; — à ll'A'iile du Louvre. ;il0; — nu
CoUéno de France, ;(ll ei;i26; — il la Faculté
des Lettres, 311; — A l'Rcolo des lleaux-Arls.
818; — en divers endroits, 10. 42 «t 114 ; 18; 27;
84; 58; 82: 102; 120; 112; 1!KI; 2.V.I; 267 ; 27 V
Séance pulilii|ue annuelle des cinq .VcHil'mii s.
' 270.
Académie française (prix\ 1$); I8!i.
Académie des Bcaux-Art.s, 3 ; 17 ; 35: 44 ; 57 ; f8;
70 : 85 ; 95 ; 163: 170 ; 200; 208 ; 217 ; 228 : 235 ;
243 ; 259 ; 267 ; 276 ; 295 ; 303 ; 312 ; 319 ; :i27 ;
3... — Admission des femmes au concours do
Rome, 49 et 68. — ('encours du Prix do Rome:
95 : 136; 134; 208; 210; tn. — Auties prix dé-
cernés par l'.Xcadémie des Beaux-Arls ; 3; 27 :
85 ; 16:! et 170 ; IS9 : 20(J ; 209 : 217 ; 2v8 ; 559 ; 2*)7.
Académie des Im-criptions, 3; II: 19; 2B; i5;51 ;
59; 68; 85: P5; 111 ; 119; 128; 135; 145; 1.51;
161; 170; 180; 189; 200; 217; 228; S:»: •>>«;
276; 28i; 21»5: 312; 319; 327; 8*5; 343. — Prix
décernés par l'Académie des Inscriptions. Oô;
1()4: i:0: 19( ; -Sm; 252; 276; 295.
Société Nationale des Antic|uairps de France, 4 ;
69 ; 91) ; 104 : l'W : 152 ; 104 ; 2IS ; 243: m; 343.
Société française do Numismatique, 4; 51; 59:
i:o; 2'i'i.
Kéunion des Sociétés des lieaux-Arls des dépnr-
lemints, A Paris, 190.
Congrès des Sociétés savantes do Paris et des
départements, à Bordeaux, 136 et 14.5.
Congrès de la Société française d'archéologie, à
Poitiers, M6.
Congrès de la Société centrale dos Architectes
français, à Nantes et ^ Paris, 178.
(Joni.;rrsarchéologi(]ue international à .Vthénes, 200
Conjurés historique intoroatiunal, à Rome, (K>;
110; 111: 126, 13,i.
(Jouimission du Vieux-Paris, l.";0; 198; 334.
Cnmilés des Inscriptions ]>arisienncs, 334,
Sufielé du Nouveau-Paris, 2 6; 282.
Société d'histoiro et d archéologie du Vil' arron-
dissement de Paris, 302.
Société historiciui' de Neuilly-sur- Seine, 94.
Société do « L'.Vrt par le peuple et pour le peu-
ple », 162.
Sicii'té Iniernationale des l'Hudcs iconograplii-
qu.s, 134.
Société des Amis des monuments, 394.
Classcmenl de monuments liistoriqucii, 199; 315;
226;2.-.0; Xi\.
Projet d union des Socii'lés provinciales pour lu
défense des mouunu'uli>, 282.
Piiiti'ftion di'S piiy.siigis, 2.')|.
Société des Arti^l.'» ir^iuçais, 1(1; 73; 101,110, 118
et 126; 134: 143; 178; II»»; 326.— Ilécomponso.>»
du Salon, 118, 188. l'.n).
Société Nulionnledes llvauxArts, S; PI ;11S: 127;
l'W. — Nomination de sm'iétairvsot aSHocli s, 179.
Société dis Artistes jnd.pentlanls, :ll; IlO; 318.
Achats do l'Klat aux Salon.t, I8U . t 216. — Achats
de la Ville de Paris nux Suions, "JOO et 217. —
Achats et bourses du Conseil général de U
.Seiiio, ai'8.
Sociélâ libre dos Arlislos fiançais. 10.
350
LA CHRONIQUE DES ARTS
Socii'tû ai-tistifiue (les Pottes, ïoU'graphcs el Té-
léphonos, 48.
Société iiiternalionale des Peintres, Eculpleurs et
graveurs, 319.
Acailéiiiicde la Fleur, 26G.
J[;igasin de vente des produits dos ManiiTactures
de l'Klai, 16!.
Loi pour l'eiiseignomont professionnel de la den-
telle à la main, 214.
Goi. cours de façades, 342.
ARC.IIi:OL0GIF.
Fouilles et découvertes: à Abougosh (Palestine),
190; en Afrique, 152; 217; 318; 284; ^i Alise-
Sainte-Reino, 3i. ; à Allamira (Espagne), 209;
à Angers, 242; A .\rles, 74; près d'Arzon (Mor-
bihan),60; sur l'emplacement de Babylone, 28i,
397; au Boiirguet Bassos-.\l-pcs;i, Mii; à Bueil
(Eure:, 34. ; en Bulgarie, (i9,a4. ; à ("orthago,34,
■; 4, 151,1.".?, 218,243, 2G8, £.35; à Cluit.aumeillan
'Cher), 218; dans l'île do Chj'pre, 96; en Crète
el à Giiossos, 135, 136, 209; à Delphes et à Dé-
los, 218, '.GO; à Doupga, 18G, 218; en Égypt»,
218.260; à Eyzies (Uordogne), 189 , en Grèce,
4,312; en Indo-Chine, S12; à Isghali (Tur-
quie), 252; à Khamissa (Algérie^ 311 ; à Lam-
bèse, 311 ; à Leucade, 251; à Messiny (Ain),
164; à Metz, 42, 218, 226; à Montsalier (Bou-
ches-du-Rhône), 164; à Naix (Meurthc-f t-Mo-
soUe), 104; près deNéris, 218; au Nouvlon-en-
Thiérache (Aisne) 343; près d Orpierrc (Hau-
tes-Alpes), 153; à Paris, 34, 119, 267,294; à
Pompéi, 42; à Primel (Finistère), 28'i; au
Puy. 243; à Rhodes, 218; à La Rochelle, 126; à
La Rochc-de-Trupt (Vosges), 286; à Rome,
102, 215, 242, 259; à Roylayo (Oise), 94; à
Saint-Flour, 242; à Saint-Georges (Charente-
Inférieure), ?26 ; à Saint-Pétersbourg, 243; à
Santiponce (Espagne^, 28; à Sidon, 69; 209; à
Sousse, 190;327;à Tello, 282, 327; à Teyjat
(Dordognei, 2.')2; à Thèbes, 82; à Timgad, 180,
251, 2.'J9, 311; à 1 ralle.», 69; en Tripolitaine,
68 et 112, 170, 285; en Tunisie, 3, 19, 85. 243;
276; à Tyr, 51; à Vaulrabcn (Bouches-du-
Rhone), 51; en Vendée, 242; à Villelaure (Vau-
cluse}, 136; à Vinzian (Dordcgne), 218.
ARTICLES DIVERS
♦** — Propos du jour, dans tous les numéros.
*** — L'École de 1830 au musée du Louvre, 18.
*** — Au Musée du Luxembourg, 06.
*** _ La Tiare de Saïtapharnès, 127, 141, 150
et 187.
*** — Le Transfert du Ministère des Colonies, 274.
Camille Benoit. — L'École néerlandaise primi-
lie au Louvre, 2.
Camille Benoît. — La Peinture néerlandaise pri-
mitive au Louvre et autour du Louvre, 104
et 152.
G. B. — Deux nouveaux bustes du xviii' siècle
au musée de Versailles, 260 (et rectification,
p. £35.)
A. G. — Le Vernissage de la Société Nationale
des Beaux-Arts, 127.
Roger Marx. — Le Vernissage de la Société des
.\rtistcs français, 143.
L. Dimier. — Sur le présumé Mostacrt de M.
Gustave Gliick, 28.
L. Dimi' r. — Un recueil inédit de craj'ons
franrai.s, 180.
L.Diniier.— Quatre portraitsfrançaisduxviu'Biè-
cle au musée de Parme, 254.
L. Dimier. — La Restauration de la coupole du
Corrfge Ix Saint Jean de Parme, 26L
L. Dimier. — Un Livre d'Heure", dit de Henri II,
il la Bibliothèque de Parme, 286.
E. Durand-Gréville.— Encore Ji an Mosfaert, 319.
E. Durand-Gréville. — JCncoro la « Ronde do
nuit .1, 335.
Fiérens-Gevaerf. — l'n Rngor van der Weyden
identifié, 3 2.
Tli von Frimmcl. — Un tableau retrouvé de
Louis Boillv, 87.
Marc FiircyRaynaud. — L'Atelia- de M"« La-
bille Gniard, 59.
Gustave Gluck. — l'n tableau do Chrc'lien de
Koninck au musée de Gand, 96.
G. Gronau. — A propos d'un manuscrit Palien
de la B bliothfque Nationale, 20.
J. GuilTrey. — Noies sur les anciennes tapisse-
ries, '-52, 260 et 268.
H^nri Hymans. — Une satire ilu duc d'Albe, '267.
H. L. — Une colh clion esiiagnolo du xvii" siè-
cle, 236.
L. Maeterlinck. — Une trouvaille artistique in-
téressante au musée de Gand, 60 (V. auss^i let-
tre de M. Hymans, p. 69, et article de M. G.
Gluck, p. f6''.
L. Maeterlinck. — .V propos de K. D. Kauniuck,
106.
C. de Mandacli. — Donatello et Raphaël, 219.
L. Maeterlinck. — Une satire du duc d'Albe par
P. Breuglicl le Vieux, 244 (V. au>si article de
M. Hymans, p. 267'.
Auguste ilarguillitr. — La Restauration de l'au-
tel Paumgarlner, 52 (avec planche hors texte),
3-29, -236 et 312.
J.-J. Marquet de Vasfelot. — L^ne plaquette al-
lemande du xvi« siècle au musée du Louvre, 11.
G.-L. Poubel. — Les Barques du lac de Némi,
112 et l'20.
Marcel Pioust. — Dante Gabriel Rossetti et Eli-
zabeth Siddal, 285 et 29.-i. •
S. R. — Los Fouilles de Cnossos, 128.
SalonK n Reinach. — Le Commerce des ventes
d'art et les amateurs américains, 164 et 171.
Salomon Reinach. — Encore la Vénus de Milo,85.
Marins Vacbon.— L'Hôtel de ville de Paris, œuvro
de Pierre Ghambiges et non du Boccador, 303.
P. V. — Dalou et la conservation du Louvre en
1871, 44.
BIBLIOGRAPHIE
*". — Das Hamburgische Muséum fur Kunst
uud Geworbc, 147.
Jac. Ahrenberg. — Albert Edelfelt, 189.
Alttirolische Kunstvverke des xv. und xvi. Jahr-
hunderts, 299.
L. Aruavon. — Une collection de faïences pro-
vençales, 155.
ET DE LA CURIOSITE
351
A. Babeau. — La Peinture à Troyes au xM*
sipcle, 210.
Henri Bouchot. — Le Livre «l'IIeures de Mar-
j,'uerilo do Kohan, comtesFO d'Angoulêmo, 98.
A. Bouillet. — I es Églises paroissiales de Paris:
Saint Médard et Sainl-.Jac(iucs du-Haut-Pas;
Saint-Eustaclie, 255.
A. Bouquet. — Los Églises paroissiales de Paris :
Saint-Germain dt Charonne et^'otre Damc-de-
la-Croix de Ménilinonlant; LÉglisc de la Sor-
Ijonno, 255.
L. Brieger-Vasservogel. — Auguste Rodin, 139.
Marie von Bunsen. — John Ruskin, sein Leben
und sein Wirken, "8.
L.A. Ccrvcto. — I Gaggini da Bissono, 271.
G. (Miauvet. — Note sur l'art primilif, 47.
Paul Clenien. — Die rlicinisclie und die vest-
fiel sclie Kunst am dcr kunslhistorischcn
Austellung zu Dûsseldorf 1902, 338.
Edouard Copper. — L'Art et la Loi, 174.
Walter Grane. — The Bases of design, 39.
Waltcr Crano. — Linio and Forni, 39.
Edouard Guyer. — Anatomio artistique des
animaux, 167.
E. Dciuolder. —Trois contemporains : Henri de
do Brakelaer, Constantin Meunier, Félicien
Piops, 139.
P. Dospiques. — L'Esthétique de la Champa-
gne, 138.
L. Diniier. — Les Impostures de Lcnoir, 138.
M. Ureyfous. — Dalou, sa vie et son a?uvre, 138.
Dulioussct. — Le Cheval dans la nature et dans
l'art, 193.
Enke. — Neue Liclilhild-Studien. 133.
Oskar Fiscliel. — Luihvig viui IlolVuiann, 263.
L. Flandriu. — Hippolyte Elandrin, sa vie et
son ouivre, 13S.
Dcr Formensclialz, 90.
Fréiléric do France. — Edmond van OITel, 139.
G. Fuclis et F. -IL Xowbory. — L'Exposition
internationale des .\rts décoratifs modernes à
Turin 1902, 54.
Alplion.se Germain. — l'u nuiitre de paysage :
Auguste Ravier, i:!8.
Alphonse Germain — Le Sentiuu^nl de l'art et
sa formation par l'élude des univres. 314.
l'hillpiie Godet. — Le piinlro Albert do Mouron,
d'après sa correspondance avec sa famille et
ses amis, 30(i.
Maurice (jossart. — Jean Gossarl do Mau bouge,
sa vi(! et son ceuvre, d'après le.i dernières re-
cherches et des docuiueuls inédits, avec une
préface do A. -M. Gossez, 331.
[Aimé Gros). — Frani;ois-!.,ouis Français; cau-
series et souvenirs par \in de ses élèves, 80.
A guido to llie early c.hrisliau and byzantine
aiili([uitii'S in tlie deparluiont of brilisb and
medioevnl unli<iuities of tlie British Muséum,
246.
.Iules (iuilTrey. — La Vie do la Vierge, monogra-
phie sur les tapisseries de la cathédrale de
Slrasbouig, 14.
A. Ilalluvs. — En llànaul : A travers la l'ran'M-,
222.
Tor lli'dherg. — Bruno I.iljefors, 139.
Ter lleldlierg. — .\nders Zorn, 264.
L. Ilevesi. — Oeslerreichischo Kunst des xix.
Jahrhurideris, 246.
Ilundert Meisler der Gegenwurt in fiiihit,'.r
Wiodergabe, 7, 240.
H. Hymans.— Gent und Tournai, 7.
Jahrbuch der bildenden Kunst, éd. par M. Mar-
torsteig et W. von Seidiitz (année 1902), 156.
Jahrcsmappe der Gesollschaft fur vervielfa-lti-
gende Kunst in Wien,39.
Louis Juglar. — Le .Stylo dans les arts et sa
signification historique. 290.
Erich KIossowski. — Die Malor von Montmartre,
291.
C" de Lalemar. — Tini Rupprect, artiste peintre
de Munich, 130.
Anselme Laupel. — Louis Schutzenberger, 139.
Oscar Levcrtin. — Gusiaf Lundberg, lyî>.
Oscar Levertin. — .\lexandre Roslio, 264.
K-B. Madl. — Jos. V. Mysibt k, 1:!9.
L. Maeterlinck. — Lo Genre satirique dans la
peinture llamando, 131.
Meisler der lunen-Kunst, 55.
Die Meislerwcrke «k-r National Gallcry zu Lon-
don éd. llanfslaengr, 15.
A. Melani. — Arcbiteltura italiana, antica c mo-
dcrna (4' édit.), 'ri'.).
J. Meier-Graete. — Manet und tein Kreis, 201.
J. Meier-Graefe. — Dcr moderne Imprcssion-
nismus, 291.
A.-G. Meyer. — Donat-llo, 264.
L. Morand. — Unefamilled'arlistes: LesNaigecn,
2;».
The Nation's Pictures, 240.
Georg Nordensvan. — Cari Laisson, £64.
F. von Oslini.— Ulule, liO.
Gustav Pauli. — Ernsl Josephson, 139.
lîoger Peyre. — Nimes. Arles, Orange, 7.
Photographies de l'Exposition do Bruges, éd. par
F. Bruckmann, de Munich. 202.
A. llibette. — Traité pratique d'héliogravure en
creux, sur zinc, au bitume de Judée, 291.
Itaiuer-Maria Hilke. — Auguste Itodin, 291.
Raincr-Maria Hilko. — Worpswedc, 2g4.
Lord Ronald Sulherland Gower. — Sir David
Wilkie, 71.
Lord liouald Sutherland Gower. — Sir JoHbua
Koynolds ; liis Lifo and Art, 63.
Benno Ruetlenauer. — Symbolisclie Kunst, 139.
C. Saint-Saèns. — Essai sur les lyres et cithares
anli<|uos, lô.
Christian Scheror. — Klfenbeinplastik scit der
Iteiuiissanco, *<92.
• nio von Scblcinitz. — Wnllcr Cninc, 140.
K -E. Scbmidt (trad. par H. Peyre). — Cordouo
et Greijade, 7.
K.E Sclim dt. — Sevilla. 7. ,et irad. par
IL Peyre, 1S3l
K. i;. Schmiill. — Franzii'Sischo Malorei IMOO-
1900, 246.
Der scliieno Menscli in drr Kuast aller /citcn,
90.
P. Schiibring. — Pisa, 7.
It. P. Sertillunges. — Un pèlerinage arlisliquo à
Fliirence, Ï&5.
Osualil Siréu. — Dessins et tableaux de la Rc>-
naissance italienne doua les cullocliooB do
Suèd.'. 31.
C. Siiie liud. pur C. Martin). — L'.\rl de bAlir
les Vllli'8, 47.
V" do S|Mielben-|i do Lovenjoul. — A proiK»»
d'un portrait cli- Honoré de Italiao, 2:iL
.\. Soiibi" s. — Alnuiuuch des spectaclcfi, iMl'
et 32- vol.», 167 et 247.
A. Soubios. — lA<n Diroclour» do l'Acadéinio d«
Franco & In Villa MAdlcit, 12:).
852
LA CIIHONIQIJI'; DKS AHTS
A. Soubies. — Histoire do la mus([ue : Pays
Scandinaves iNorvi'ge, xix* siècle), 123.
K. Swioyliowslii. — Monogralia Diikli, 182.
.lulion Ticrsot. ~ Hector Berlioz et la ;o:iété de
son temps, 347.
Toute l'Italie (alljum de pIlotogl•aphies^, 223.
■l'wclvo ElizaboUian Songs, IGOl-KilO, éd. by
.lanfl Dodge, 22.
P. Vili'y. —De quelques travaux récents relatifs
à la peinture française du xv" siècle, 173.
Bruno von AVahl. — « jVuf! » : Kunstgevvcrbo-
Kntwfirre), !0.
G. -A. Weber. — Albrecht Durer, soin Lel)en,
ScbafTen und Glauben (:!• éd.), .333.
I,. Weber. — Bologna, 7.
CHRONIQUE MUSICALE
P. D. — Los Concerts, 5, 20, 29, r>\i, C9, 76, 87,
<jr,, 106, 113, 121, 286, 2', 6. 304, S'i'i.
P. D. — Théâtre national de l'Opéra-Oomique :
La Carmélite, par Piaynaldo Habu, 12.
P. D. — Théâtre national de l'Opèra-Comique :
Titania, par Gi orges Hfie, 36.
P. D. — Théâtre national de l'Opéra-Gomique :
reprise de la Traviata de Verdi, et de Ylphi-
ginie en Tauridc de Gluck, EO.
P. D. — Théâtre national de l'Opéra-Comique :
Muguelte. par Edmond Missa, 103.
P. D. — Théâtre nati. nal de l'Opéra-Coniique :
La Tosca, par G. Puccini, 277.
P. D. — Théâti'e royal de la Monnaie, â Bruxel-
les : ie Tioi Ar(/i?(.>.', par Ernest Ghaiissoii,.32L
P.D. — Académie Nationale de musique: L'Étrau-
ger, par M. Vincent d Indy, 328.
P. D. — Académie Nationale de musii|uo : LEn-
lésement au Sérail, par Mozart, tSiJ.
CONCOURS ET EXPOSITIONS
CONCOURS
France
Nouvel insigne pour les Conseillers municipaux
de Paris, 26; Concours du Comité des Dames
de l'Union centrale des Arts décoratifs, 32 et 67 ;
Concours de tapisseries décoratives à la Manu-
facture des Gobelins, 50 et 227; Affiche desti-
née à la publicité du Byrrli, 72; Concours in-
ternational de photographie â Saint-Claude, 72
et 248; Hôtellerie de province, 248.
Étranger
Affiche pour l'exposition de Liège, 116; Concours
international entre les critiques d'art, à Ve-
nise, 132; Gravure originale pour la revue
" Zeitschrift ffir bildende Kunst " de Leipzig,
184.
EXPOSITIONS
Paris
Gustave Albert, 72 et 76; «Les Amants de la
Nature ". 116 et 135 ; American Art Associa-
tion, 40 et 43 ; American Woman's Art Asso-
ciation, 72 et 75; Mars Antony, 116; Arts mu-
sulmans, 94, 132, 133; « Les Arts réunis », 56
et 58; Association artistique et littéraire des
Agents de Chemins de fer, 07 et 72; Aiigl&y,
Bétri.t, Deltombe, Grass Mick, Meizinger,
Mulkr, 292; Automobile-Cli b, 7ôet 80; Ernest
Baillet, 76 et f-0; Hugues de Beaiinioiit et Raoul
du Gardicr, 18 et 24; Léon Benouville, 331
et 3i8; P.-D. Btrgeret, L.-E. Fournier, H.
Gounin, V. Henry, .1. Taupin. E. Frigoulet,
II. -L. Levasseur, 108; Marcel Béronnean, 83;
Ch. Berthier, 204; CyrilleBossct, 280: BenéBinct,
3.32 et 3'i3 ; Frank Boggs, 92 et î'5; P. Bonnard,
.\1. (Charpentier, H.-E. Cross, Maurice Denis,
.1. Dosbois, Gh. GuérJD, Lebasque, C. Lefévre,
M. Luce, .l.-.J. -Rousseau, K.-X. RousseL vaa
Ryfseiberylie, Séguin, Sérusier, P. Signac, 316;
Félix Borchardt, :332 et 335 ; Boudin, Jongkind,
Lépine, Sisley, 32 et 34 ; Ch. Boutet de Mon-
vel, P.-E. Mangeant, de Mortilly. Schenk,
M"" Ilolbach-Chanal, ;>12 ; Louis Braquaval,
G'i rt 75; iMuile Brin et Eugène Deleslre. 148;
Edouard Brindeau et Paul l'rindeau, !i'i 1 1 100 ;
.lohn-Levvis Bro\vn,82; Ruper (;. W. I!uuny,160
etlG3; M"" Ana de Carié, 316; CarolusDuraii,)62
et 168 ; Eugène Carrière, 56 et 58 : Ceicle artisti-
que et lilti'raire, 24 et 27 ; 75; Cercle c'e l'Union
ariistique, 42 et 48; Chabal-Dussurgey, 170 et
184; Ernest Chaplet, 326 et 332; Charbonnier,
Dauchez, Duprat, Gonzalès, R. Juste, A.-L.
Beau, Luce, Marquet, Matisse, René Ménard,
G. Prunier, 1G3 et lb8; José de Charmoy, iOS;
théret, Garrier-Belhusc, Eaflaêlli, Steinlen,
F. Thaulow, 300; Paul Cirou, 80: Concours de
jouets, 248 : Concours de Rome. 224: Concours de
tapisseries aux Gobelins, 2^7 et '2Si; Décora-
tion de la mairie de Vanves, 196; Delachaux. Gui-
guet, Ch. Guilloux. Ilochard, Peters Deslér.'ict,
■48et50 ;A. Dflahogue et E. Delahogue, 40 ct43 ;
Il.-C. Delpy, 33- 1 M"» Delvolvé-Carrière, 19 et
24; Jean Desbross^-s, 48 et 51; Fernani Des-
moulins, 308 ; Adolphe Dervaux, 28 ft ;32; Die-
riks, 179 et 184; M'"> Dufau, Adler, Bes-
Eon, Roger Bloche, Laporte-Biairsy, Moris-
set, Jean-Pierre, Synove, 80 et 83; Dufy, Dé-
jeune, Metzinger et Torent, 28 et .?2 ; Envois
de Rome, 207 et 212; Gtorges d'Espagnat, 212
et 275: Exposition de l'Habitation, ^32 : Expo-
sition da l'Ivoire, 150, 20i, ÏOG.-i26 et 250; Ex-
position lorraine. tO et 83; Exposition natio-
nale du travail, 193; Abel Faivre, Bac. Bottini,
Braun, Cauiara, José, Gottlob, Helleu, Pré-
jelan, Georges Redon, Saucha, Steinlen, Jean
Veber, Vély, 100 ; Abel Faivre, Bac, Chéret,
Forain, Gottlob, Guillaume, Kupka, Roubille.
Vallotton, Jean Veber. 340; Georges de Feure,
111 et 116: André des Gâchons, £00; Chailes
Garnif r, 198 ; Paul Gauguin, S92 et 294 : J. Geof-
froy, Boutet de Monvel, Job, J. Girardct, A.
Guillaume, elc, 132 ; HalfJau Strœm, 76 et 80;
Louis Ilnvet. 140: Adrieu-A. Hébrard, 196 : 348;
Ilermann-Paul, Jeanniot, Léai.dre, Lou:s Mo-
rin. Seul, Vallotton, Guillaume, Laplagne, 204;
Hoksaï, Hiroshighé et Kouuiyoshi, 163 et 168 ;
Frédéric lloubron, 43 et 48 ; Impressionnistts,
lOS et 110; Louis Japy, 40; Alfred Jeanmou-
gin, 148; M"° Jeanniot, F. Bac, P. Bertbon,
Faverot, Ch. Huard, G. Jeanniot, J. Kaplan,
C. Léandre, L. Morin, Mesplès, M. E-tienne,
JeanTild. J. Villon, WidhopfT.A. Willette. 24;
Albert Joseph, 24 ; Charles Jousset, 32 et 34 ;
Lachenal, Majorelle, Daum, 280; Pierre La-
ET DE LA CURIOSITE
353
prale, 100 et !0:i ; Lr'andro, W'illelte, Abel Fai-
• vrij, Goll'.olj. Giûn, M. d.- Lambeit, 80; A!ljc-it
I,ol)oui'g. 202; Fernand Lo Goùt-Géraid, 100;
M. Loloir, Gi et 76; Louis Lossicux, 188 ot 19'j;
l'aul Liol, 10 et 19; Gustave Loi-eau, 3i4 ;
P. Magne de la Croix, 292: Manuscrils mu-
sulmans à miniatures, 161 ; Maozana, 1(9
et 18'!, 272 et 27 j ; E. Marlinaud, 3i8; Tonv
Minai-lz, 103 et 168: M"- l'.cn'C de Mire-
mont, 93; Georges-Léopold Mita, 83 et 92;
Maurice Moisset, 76 cl 80; Fritz Mondrians,
'■Vit) ; II. Morisol, Hennequin. L. Coutant-Mon-
lorgueil, Vi; Murer, 160; Objets rappartiis de
Kiissie par le baron de Baye, 110; Palettes
d'arlistes mod>;rnes, l'i8 ; l'arisProvinc, 40
et 4 J ; « Paris cl Province ", 272 ; Louis Pcy-
ret-Dorlail, 151 et 160; Peintres de fleurs etde
fruits. 292; Peintres du Paris moderne, 212;
Peintres et sculpteurs de clieïaux,lOd; Peintres
et sculpteurs du chasse et do vénerie, 176; Pein-
ture» coloniales, 190 ; Ptiiitures cl objet» dartà
l'exposition d horticulture, 176; Photographies
de montagnes, 50; " La Poignée ». 33'i ut 340 ;
Armand Point et atelier de Ilaute-Olaire, 176 et
188 ; F. du Puigaudeau, 124 ; Odilon Iledon,
92 (t 94; Reliures modernes, 226 et 2i2;
P. Kcnouard, 3'i2 et 348; Alcxander Robiuson,
;JJ8; J. Hosen, 193; Hyacinthe Royer, 124; Sa-
lon d'automne, 21'), 280 et 2-3 ; Salon delAuto
moijile, du Cycle et des Sports, 332 ; Salon
inlBr,iatio lal do ph itograpliie, l'iS; L Savine et
T. Laumonnerie, 3i0 ; (Carlos Scli wabe, 92 et 9ô ;
René SeyssauJ, {)'> et lOU ; Société d;s Agents
de la C* de P.-L.-M. et des G'" de Chemins de
fer français, 80 et 8}; Société des Aquarelli; les
franr; lis, 72 et 75; Sociélé artistique des Ama-
teurs, 80 et 83 ; Société des Artistes espagnols
résidant en France, 111 et 116; Sociélé des
Artistes franc lis, 140; Sociélé des Artistes
indépendants, 100 et 102 ; Société artistique des
Postes, Tclc'>grai>hes et Téléphones, 83 et9J;
Sociélé des Femmes aili.^tes, 10 et )9 ; Société
internationale de peinture et de sculpture, 326
et 3:!i ; Sdciité de laWiuiiture, de ri'.ulumi-
nure pt d'-s Arts précieux, 16 et 19; Sociélé des
Minialuriâtes et l'^nluminours do France, l.'il
et lOU ; S iciélé Naliouule des B.'aux Arts, liD ;
Société Nouvelle de Peintres cl Sculpteurs, .06
et 58; Sociélé des Pciulres orientalistes fran-
çais, 72 et 7'i ; Sociélé des Pastellistes fran-
çais, 108 et 111 ; Société des Peinlros enlu-
mineurs-minial'iristes, 64 et 7.'»; Société des
Peintres de monla^ii's, 72 et 7.'> ; SociMi des
Peintres lithograi)hes, 2J2 et 295; Soi-iélé do
Saiut-.leau, 72 et 74; Paul Soyer,:i08 ; Th.-A.
SIeiu eu, 311 et 316; Cli. Slorm van 's Gra-
veaandi', 13,') ot 140 ; Maxime de Thomas, 132 el
l:l.">; Jleiiri d) T pulnuie-Lii.tiee, 130 et lin ;
Union diM Femmes peinlros el tculplour», .'0
et 50; F. Vallottou el F. A'nillard, 118 el l.M ;
Paul Vogler, 110 cl 133; Uivurs urlisles, 72,
80, 'J92, 3V).
Kxpiisilions iiroj-lée.'i : Chardin, .''lO ; Phologrii
phiis de Kilej parisiens, 1/8, 242, "J^SO; l'nmitif ■.
frauv.is, 2 6,3111, 31S; Sociélé dei Arlisles
lilhidiraphes français. 2il; Asiociiition syndi-
cale jirofession 'l'Ile do.< peinl oh ol «iiilpluur.i
français. 26 i; Kxposilion do la llentelle, 3;(l ;
Kxposilion K. Isaboy, 342.
Province
Angers, 324. — Arras, 324. — Avignon, 124.
Bayonue, 240. — Beauvais, 212. — Bordeaux, 64.
Cliârenton, 132. — CliarleviPe, 176.
Li'ppe. 212. — Douai, 212.
Evreux, 1S6.
Ilyéres, 16.
Langies, 232. — Limoges, 196. — Lorienl, 293.
— Lvon, 16, 72.
Màcon,' 212. — Marseille, 24: SiO.
Nancy, 272. — Nantes, 48. — Nevers, 72 ; 256. —
Nice, 48. — Nîmes, 1:32. — Niort, 140.
Pau, 16. — Le Puy, 132, 190.
Reims, lO'i. — Roubaix, 2-J6. — Rouen, 168. —
La Rochesur-Yon, 100.
Sainl-C'aude, 2iS. — Sèvres, 232
Toulon, 272. — Troyes, 272. — Tunis, 124.
Yaloiiciennes, 256. — Versailles, 108.
Étranger
Amsterda-n, 215 et 232 ; 256 ; 308.
Baden-Badeo, 163. — Berlin, l(-8; 292. — Bos-
ton, 213. — Brûnn, 348. — Bruxelles, 42; 72;
124; 2i0; 292; 310.
Dinant, 2i4 et 250. — Dresde, 160.
Glasgow, 48. — Gand, 20O.
La Haye, 206, 212 et 219. —Leipzig, 82 et 92. —
Livourne, 248. — Londres, 35; 16Jct 168; 168
et 181; 180; 292.
Madrid, 160. — Monlc-Carlo, 2i. — Moscou, l'2.
— Munich, 196; 212.
Reicheubcrg, 10; 212.
Saint-Pétersbourg, 24; 280. — .Moane, 2,4. —
Spa, 212. — Strasbourg, 2i0.
TrO)ipau, 227.
Ya>.é.-ie, 2'j4. — Yenise, 132 et 3*1. — Yienne, 124.
Weimar, 224.
CORRESPONDANCES DE L'ÉTRANGER
Angleterre, 35, 165; 190; 283; 327.
Autriche, 87.
Belgique, 4; 00, 6J ot lOÛ; 200; 209; 219 ; 207; 812 ;
313.
IUlie, 46; 121; 25i; 201; 273; 286.
Russie, 12.
MOUVE.MENF DES ARTS ET DE LA CURIOSITÉ
France
C.)lleclions de .M- A, 3:1-2 cl 310; Ars.'>nc .Vîexnn-
drc, 1S3; Antokol.ski, 160; Frosiiuc.t de llcsco-
reate. 193; M-' V.-ll. Itraquenié, 55; lirenot,
y|'2; cornu de Chiiudordy, l.'l'; G. do lu D.,
do Poitiers, 348; c juite A. de G., WKt: Georges
FeyJeun, 124; lliiyushi ji* vonlel, 03, 71 ol
79; ll'jclicia, 224; vicomte do I..11 Cmix-Laval,
K, 16 et 21. M— heloug ixvii- et xM i* «it-
cles , HR, 150, I6.M, lî,'., IHJI, 19 J, 204 el 8»);
Eugène l,y»n, lOS; Ma l.liilcu i, Vi: M Ih , l»l ;
M.uilvallul, 92 .1 1,.9, F. Ravâisson M ''.11. ii,
109; M— S,, l".»j; C'>mlc»sed«S.ii(èle \
r>5; Sculptures du ehàleau de M' .
.1.-1,. S.Mi'Uvie. itU .'t ;UJ; K. Tui^u} , liXt,
Tschuruer, U>5; tmile Zola, 92 cl l»J;" /.y^o-
tniiluH, 203.
851
LA CHRONIQUE DES ARTS
Ai[uarclles, par J.-B. Jongkind, 8; Ta))loau, par
Fraxoiiard, 2 3; Tableau, par J. -F. Millet, 20!;
tKiivres de J.-M.-N. Whistler, 31ti; Aniiqiiités
et objets d'art, lli; ]Jossins anciens, 84H;
Estampes du xs-iii' siècle. 100; Miniatures, Viô;
Mobilier ancien, SiS; Oljjcls d'art. 12'); Ta-
bloau.\ anciens et modernes, 100; Tableaux et
dessina modernes, 132; Tableaux divers, 324.
Étranger
Dessins do William Blake, à Londres, liO; Pastel
par Millet, et tableau par Th. liousseau, à
Bruxelles, 348, Coll van Insinger, à Ams-
terdam. 32i; llzinger, à Berlin, ICO; David G.
Lyall, à New-York, 100; 0. -Henry Marquand,
à New- York, 53; Otlet, à Bruxelles, 8; ïlie-
vvalt, à Cologae, 307, 316 et 324 ; Vaile, à
Londres, IflO; S.-AV. AVarrer, à Boston, 40.
MUSEES ET lilULlOTlIÈQUES
Pa ris
Musée du Louvre, lel2:4; 9, 18 et 25; 10; 25,65,
lt>I,23'>, 274. 3)5 ct341: 26; 41; 49; 65; 73: 81;
93; loi; 109; 117; 125; 152; 178; 18>;; 199; 207;
214; 218; 227; 231; 241 : 2o8; 265; 27:j; 294; 809;
317; 325; 3:33; 33'i; 3U.
Bibliollièque Nationale et Cabinet des estampes,
10 ; 110; lôO ; 200 ; 2.J0 ; 309; 310.
Musée da Luxembourg, 10; 41; 65 et 66; 109; 125;
1S2; l'i'J;223; 265; 325; 342.
Musée de Gluny, 109; 320.
Musée de sculpture comparée du Trocadéro, 150.
Muséo de l'Ecole des Bu^aux-Arts, 126; 2';4.
Musée des Arts décoratifs, 22ô ; 258; 310; 317:
;«i.
Musée de la Marine, 1; 302.
Musée d'Artillerie, 134.
Musée de l'Armée, 42; 142; 186; 206; 234; 260;
301; 310.
Musée d'Enuery, 93; 235.
Palais des Beaux-Arts de la Ville de Paris, 26 : 50;
57; 178 etSOi; 199; 234.
Musée Carnavalet, 118; 120; 133; 273; 326; 312.
Musée de l'nôiel Lauzun. 126.
Musée Galliera, 204 et 206.
Maison de Victor Hugo, 1 et 31 ; 126; 198; 20S.
Musée Wuimet. 109; llti; H6;2;ô;
Musée commercial de l'Ollice colonial, 178.
Musée Mickiewicz, 150.
Musée de l'Opéra, 198.
Collections de la Comédie-Française, 234.
Muîéedu ministère des Affaires étrangères, 2.58.
Province
Amiens, 10. — Arbois, 102. — Arras, 10. —
Au.«rre, 169.
Blois, 259.
Chantilly, 10): 186. — Ghâtellcrault, 2. — Cler-
mont-Ferrand, 267; 2B2. — La Côte Saint-
André, 2il.
Dijon, 118; 274; 318. — Douai, 10.
Kériolet, 212.
Le Mans, 231. — Lille, 10.
Narbonne, 4.
lié (iledo), 242; 259 et 2j7.
Saint-Germain en-Laye, 265.— Sèvres, 109.
Toulon, 212.
Valenciennes, 10; 250. — Versailles, 26; 109; 110;
265; 282.
Étranger
Agram, 127. — Amsterdam. 220.
Berlin, 42; 66; 342 — Brûnn, 318. — Bruxelles,
35; l'i3; 282; 343 et 348.
Cincinnati, 215.
Delphes, 1.50. — Dresde, 66.
Florence, 267.
(iand. 60, 69, 9) et 104.
La Haye. 2 et 170; 215. — Liégo, 50.
Milan, 46; 58.
New- York, 228.
Parme, 251. — Pasajes, 303.
Borne, 2-i2 et 295,
.Salzbonrg (maison Mozart), 150. — Sébastopol,C6.
— Strasjjourg, 2.
Vienne, 226.
NECROLO(iIE
Jean-Jules Alasseur, 115; Oskar von Alvens-
leben, 339; Luigi Arditi, 15G; Philipp Arons,23;
PierreAlphonse Audibert, 292; Numa Auguez,
40; Louis-Augustin Auguin, 240; (i.-A Bar-
rion, 174; Jacques Baseilhac, 271; Martin-Eu-
gen Beck, 23i; Anatole de Bélie, 107; Léon
Benouvitle. 271; Vp' .tin Besarel, 8; Pierre-
Marcel Bistes, 331; . 'jnder Blaikley, 339; Mar-
tin Boersmann. 221 mond-.\ugusteBonnafTé,
315; Albert Bossy, : ,,,; Aglaiis Bouveune,339;
Hugues Bovy, 240; Gustav Breuning, 23;
Eduard Bûcbel, 272; Henri Bunel, 218; Albert
Gabon, 79; Alexander GalandrcUi, 193; Geor-
ges Callot, 2(io; Diaz Carreno, 339; Louis-
Alfred de (ihampeaux, 211; 0. de Ghampeaux
de la Boulayc, 182; William Chauvet, 279;
M. Chitliet, '23i; Olivier de Cocquerel, 91;
Arturo Gorretero, 307; Giovanni Costa dit
Nino Gos'.a, 63; Couturier, 1-47; Léon Da-
cheux, 91; Thomas Dennerlein, 72; Karl von
Douner^perg, 91; Dubernat, 72; Alexandre-
Htinry Dufresne de Saint-Léon, 264; Syrius
Eberle, 183; Franz Eiseuhut, 203; Robert
Erbe, 232; Joseph Erlacher, 280; F'accliina,
l'6; Jean Fadrusz, 324; F'auart, 264; Henry
Farier, 2'24; M"« Fauveau dû Gourmelles, 8;
Michel-Charles Fichct, 211; Paul-Franz Fli-
ckel, 123; Henri-Amédée Fouque, 12:-!: Otto
Fritz, 232; Constantin Gabriel, 248; ïhoodor
Gat-dertz, 323; Fredt rick Gareis, 339; Edouard
Garnier, 123; l'aul Gauguin, 218 et 272; M°"
Frédéric Gauthier, 3il; Etienne Gautier, 55;
baron Gérard, 132; Charles Gillot, 108; Giula-
notli,22i; Ludwig Gloss, 108; Otto-Julien Gœ-
bel, 224; Eduard Gœtzelmaun, 280; Gom-
pert, 183; Pierre- Charles Loizeau de Grand-
maison, 233; Hans Froderik Gude, 272;
M"' Maximilicnnc Guyon-Goep, 331 ; Eudolf
von Habcr, 32; Antoine van IIammée,23; J >hann
Hautmanii, 91 ; Hefn-r-Alteneck, 2i>:-!; Joliannes
lleise, 23 ; Casparlleising, -'3 ; AchiUcHermaut,
147 ; Ludwig llofelich, yl ; Jakol) Hofl'mann,
232; Johaun Holbech, 232; M°» Augusta
Holmes, 40; J.-G. Ilorsley, 279; marquis
d'Ivry, 348; Alfred Jacob, 55; Marie-Louis
Jacquesson de la Chcvreuse, 3:39; Paul-Joseph
Jamin, 223; Mathias Jantyit, 339; José Ji-
menez y Aranda, 167 ; A' ictorin Joncières, 279
ET DE LA CURIOSITÉ
355 11
Alexandre Jpo'. y, 23; Albert Jungeimann, 280;
Fiiedricli Kaulbach, 2ôC; Ilermann Kay, 23;
Julius Kicsslinsj, 232; Th. Kircliaer, 2C'i ;
Charles Klein, 223; Alcxius Klein^rlz, 91;
Heinricli Kœliler, 224; ïlieodor Kœppon, 224 ;
Joseph von Kopf, 91 ; Pawel Kowalewski, 224;
lioberl Kraussû, 339 ; C.-H. Kfichler, 91 ;
M'illielm Kyhn, 2fâ ; Lahorde, 193 ; Théodore
Lafon, 272; Antoine- Eugène ,l.amberl, 48;
Anatole Lance, 2i'i; Armand Laroche, 2J3 ;
Gustave Larroumct, 247; Laurent Leclairc, 16 ;
Ilirmann Lei:ichinK.232: Lcmariédcs Landelles,
108 ; Friedrich Lippinann, 272 ; Theodor Litke,
2:î ; Loabet, 91 ; Lotliii <h: Laval, 72 ; Ed.
Malknecht, 224 ; Juan-Alfred Mario'on, l.;3 ;
Paul Martin, 2i>4 ; Élie Masséual. 99; Phi-
lippe May, 280 ; Friedrich Karl Mayer, 91 ;
Marcel Mosaud, 264; François Mnsscrun,
307; Robert Mois, 26'i ; Alplionse Monllu-
çon, 2i0; O. Mothes, 292; A.-U'. MûUer, 2.32;
Jean Niderlinder, 203 ; Bengt Nordenber;^,
IIG ; Fiedrich Ochs, 91 ; Gaston Pari.s, 79
et 91 ; Ludwig Passini, 300; Friedrich Pechl,
167; Wilhiliu Peters,3:)9 ; Jules Pellcchet, 26i;
Ch;irles Pcrrandcau, 202 ; Pietcr-Fraucis Pe-
tcrs, 99 ; Frédûric-Kugpue Pial, i32 ; Léon
Pillaul, 307; Camille Pissarro, 299 ; Robert
Planquotic, 39; Antonin-Kuiile Plassan, 48;
Edouard Pointin, 32? Françoi^-Joseph-IIuhert
Pouscarnie, 79; Ca.i l.udwig Preusser, 23;
Kourad Prost, 339 ; Raguet, 174 ; Elisabeth
Router, 23i; F.-G. Rheiuf Ider, 280 , Arsine-
Ilippolyte Rivoy,270; Ulysse Robert, 300; Vic-
tor Roger, 323 ; Louis-Prospcr Roux, 132 ;
Louis Sa! mion, 123 ; Anton ScharlV, 223;
Gtorg Scliiiiilgen, 232; Frauz Scbuster, 2o2 ;
Louis Scliutzenburgcr, l'iO; Franz Seidel, 232 ;
CaniiUo SiLte, 339 ; AndrO SoJar, 108 ; Paul-
Conslaul Soyer, 182; Joseph StalUiei t. 324 ;
Cari Slauber, 23 ; Fritz Steub. V80 ; Victor
Slo^ger, 221; J. Slraub, 193; Eruesl Stûcktl-
berg, 256 cl 272; Franz Szarnovsky, 18:J; Hugo
Tœrmcr, 23; Eugène Train, 204; comte do
Vauréal, 316; Eugène Verdyon, 211; Aristide
Vigneron, aO.'i; Aimé Viugtrinicr, 132; Joseph
Vivier, 32; Edwin lord ^Vt■eks, .307; James Abotl
Mjc NeiU Wiiistler, 223; Samuel Wiuter, 91.
NOUVELLES DIViiRSES
France
DécouTcrlcs, roslaurulions, vicissitudes d'objets
d'art. Vols, sinistres et iiice.nlies, rtc. : '■!'•; .'< et
126; rvK 66; 7i; 9:!; 118, 1;;4 et IW; 118; 143; 1112;
169; 18li; Mi; 19!l; 206; 21S; 2.')!; 2i2; 2Ù8; 259;
aûO et 267; '^07; 274; 29i; 818; 326.
Vaadalisnio: 177; 186 et 210; 19."; 257; 281; 293.
L'.Ml'alre do lu tiare dite " do Saitiiphuruvs » :
101, P.J7. ni, 160, 187, 205.
Dons et legs : lO; 26; 4i; 50; 51, 8,'., U"i et 312;
57; 68; 93; 102; 110, 118; 126; M3; 134; 142; l.v2;
162; 186; 199; •206; 211; 2I.'«; 217; 2 .'6; ^27; 228;
234; 25<), 2.'>8; 273; 291; 309; 810; 317; H18; 819;
325;3.'6; 33 t; 3'il; 312.
Nouvelles constructions à lu l)ibliotliù(iuo Nutio-
nulu : 211.
Nouveaux l'jcaox de la Bourse : 334.
Démolition de la salle des Fêles de l'Exposition
et enlèvement de fes peintures : 112 et 162.
Transformalion du Champ-de-Mars et de l'Es-
planade des Invalides, l'Ji; 2 5.
Projet de déplacement du groupe de La Danse,
de CaiT)eaux : 162.
Report sur toile d'une fresque de Chassériau et
don au Louvre : 23'i et 250.
Restauration de fresques : 310.
Fête do Corot, à Ville-d'Avray : 178.
Soutenance de thèse : 318.
Concerts annoncés : 102.
Monographie d'artiste : 267.
Étranger
Allemagne, 2; 42, 229 et 230; 127; 113.
Angleterre, 231; 319.
Autriche, 127; 267.
Espagne, 231: 326.
lIo:land ■, 2 et 170.
Italie, 27 el 250; 27; 31; 50 et 81: 66; 82; 162;
231; 318.
Syrie, 34.
56; 27 i
QUESTIONS ET REPONSES
HEVLE DES REVUES
France
Les Arts, 13, 37, 61, 107, 146, 181, 2», 237. 287,
313, 322. — L'Art el l'Autel, 22, 89, 237, 287. —
An el Décjra'.io.i, 6, 137, 229. B^i. — L'Art
décoratif, 6, 137. 230, 32>. — Us Beaux-Arts,
122. — Bulletin du Bibliophile et du Biblio-
thécaire. 6. — UiiUetiu monumental, :^2J. —
Bulletin dtj la Société pour la protection des
paysag-fS de France, 53, 137, 237, 27o. — Bul-
letin des Sociétés artistiques de lEst, 191. —
Bulletin périodique de l'Assocation • L'.Xrt
sacré ",114. — La Correspondance lii>lorique el
archéologique, 14. — Le Corrospoudanl, M.
209. — L l';cla'r, 2j5.— L'Épreuve, 37. — Figaro
illustré, 88, 2:ir, 2/0. 278. — Fondation Kagène
Piot, MonuinenU el Mémoires, 165, 2/U. —
L'IulirmKiiaiif des (^tllecliount'urs, 114. —
Journal d«< O'bjU. 122. 153. — La Lorraine
artiste, 151. — Los Maîtres anciens, 80J. —
Mercure do Franej.270, 2.t8, 815. — Minrrva. 70.
— Le Mois lill'Tairo et pittoro-qii-, 166, 210.
30J;3i'i. — Lo Mo idocalho.ique illustre, ;ft!, 01.
— 1.0 Moiidj ill'islré, l;lî. — l^ Monde mo>lcrac,
21. — Noies durl el d'archéologie, si», 115. —
L'Occid.nl. H, 70. 181. 2'.>7. — Li Plume, 46.
VM, 210, 2:17. — L:i Ouinziiiiie, U, 237; 3j.'i. — Lu
R'iiuissanco latine, 61. 111, .32.'. — [.a K'.'vue.
l.iJl. — K'vuo du l'Art rhrélien, !SK. — Itavue
bloue, 30, 38. 70, U;, 191. — U ivuo Jo U bijou-
terie, jcmillorie, orfèvrerie, 6, 1 17, 2:10. 822. —
Revue d'.i Doux MoiiJ<a, 6, ;W. 8S. — Revue
géii M'aie do reusoigiiomrui de.-i iioiu'd» inilels,
337. -- lljvuo heblomndaire, 287. — l.ti U'Vue
illustrée. 137. — La llevuo music4le, 107. — l„i
Roviio p'.iotograpliiituo. £>!1. — Uevuo univer-
selle, i:.;i. 172. 191. J-.W, 3'i9. — L) loir du
Monde, lui, 278. — lourwla, 37".», 313.
356
LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
Allcmat/ne
iJiilliliii (Ir la Socit'to Schongaucr, 3'iô. — Re-
vue alsacienne illuslrcc, 22, 930, 298. — An-
zeigcr (1er gcrnianischcn Nationalmiisoums.Sl.
— Deulsclie Kunsl und Dekoratk.n, 7, lôj, 230,
323. — Innen-Doloralian, 7, 155, 2jr>, 323. —
Jahi'bucli dfi' kœn. preussisclicn Kunslsamm-
lungcn, 77, 305. — Der Klrchonsclimuck, 155.
— Die Kun,st, 115,235; 347.— Kunsl und Kûnst-
1er, 15i, 231. — KunslchroniU, 3S, 182, 103, 230,
— Die Kunst unscrcr Zcil, 0, 246, 200. —
Mfinchner allgomoino Zcitung, 14. — Die Mu-
sik, 71. — Reperloriuin fur Kunslwissenschaft,
191, 330^ — Zcilschrift fur bildcndo Kunst,
89, 245. — ZeiUclirifl fur chrislliche Kunst,
338. — Zeitschrift fur liisloriscbo Wall'i nkundc,
131, 298.
Antriclie
Jalirbuchder hunsthistoriscUen-SanimUingen dcr
allorli. Kaiserliauses, 220. — Dilo, 131. — Die
grapliisiîhen Kûnste, 6, 193. — Kunst und
Kuusthandwerk, 188; 346.
Angleterre
Art Journal, 70, 129, 1G6, 262. — Tho Barlinglou
Magazine, 201, 238, 278. — The Gonnoisseur,
22, 130, 313. — Magazine of Art, 14, 38, 13 ',
166, 263. —The Studio, 47, 12i, 244; 346.
Belgique
L'Art moderne, 77, 244, 271. — Bulletin des Mu-
sées royaux des Arts décoratifs et industriels
à Bruxelles, 181. — L'Émulalion, 77. — La
Flandre libérale, 156. — Kunst en Leven, lOV,
166. — Onze Kunst, 22, 173; 345.
Espagne
Pel 6 Ploma, 115, 238, 298.— Revista de Aragon,
129.
Italie
L'Arte, 97, 172, 233. — Emporium, 6, 89, 173,
255, 313. — Mlscellanea d'arte, 70, 154, 210, 298.
Pays-Bas
Bow- en Sierkunst, 7. — Oud-IIolland, 61, 146,
182, 287.
Ruisie
Mir Isskoustva, 54.
Suisse
Nos Anciens et leurs œuvres, 122.
Amérique
American Journal of Archaoology, 30, 239.
STATUES ET MO.NUME.XTS N0UVE.4UX
France
Stalues et Monuments nouveaux : L'Alboni, à
l'Opéra, 94; Général Barrois, à Ligny-cn-Bar-
rols, 37 ; Hubert Benoît, à Gluz.'S, 233 ; Berlioz,
à Grenoble, 233 ; Berlioz, à Monaco, 82 ; Bi-
chat, à Poncin, 273 ; Ernest Bigot, à Nimes,
22o ; Louis Bizarelli, à Grand-Serre (Drôme),
241; D' Bleiclier, à Nancy, Iwi; Bniitemps, à
Jus^ôy, 273; Gabriel Builiot, à Autun, 2.58;
liiirdean, à l>yon, 205; Ghalleinel-Lacour, au
Si'nat, 291 ; Gliarcil, il Lamalou lesBains,2J8 ;
Dantun, à Tarbes, 817 ; général Delnias, à
Argenlat, 258 ; Cliarlos-Franrois Dupuis, à
Kchcvannes, 2oH; Duvaucbel, à Saint-Jean-
aux-Bois, 193; Faidlierbe ot Teslelin, à
Lille, 206; Ferdinand Fabro, à Paris, 198 ; Ju-
le-i Ferry, ù Haiphong, 20; Paul Froment, à
Penne (liOtet Garonne), 216 ; Menotli Gari-
baldi, à Paris, 294 ; Gbarles Garnier, à Paris,
198; Henri Gilfard, à Paris, 17; colonel Gi-
lion, officiers et soldats morl8 à Madagascar,
à GhaviUe, 258; marécLal-des-logis Gaindey,
à Laruns, 258 ; les frères Haûy, à SaintJust-
en-Gliaussée, 294; IlégésippeMoreau.au cime-
tière M^mlparua-se, 118; gén 'Tal Honrion-
Berthier, à Neuilly sur-Seine. 82; Hittortf, à
ITnstitut, i:58; sergent Hoff, à Bry-sur-Marnc,
205: Arsène Houssaye, au Père- Lâchais-, 102;
amiral Jaurès, à Graulhet, 258 ; Jean Labordc,
à Tananarive, 2i,i5 ; Lafayette, !x Paris (monu-
ment définitif), 274 ; Auguste Laurent, à Langres,
241 ; Antonin Lefèvro Pontalis, à l'Institut,
282; Le Monniir, à Chàteau-du-Loir, 341;
Pierre L'^ioux, à Boussa", 198 ; Thom is Main,
à Niort, 186; Mignet, à l'Institut, 2)8; Monu-
uieut commomoratif de la bataill-! de Formi-
gny, 186; Gaston Paris, à l'Institut, 28Î ;
Pasteur, à Marues-la-Coijuctte, 213; Maréchal
P. lissier, à Maronnes, 258; Poncct, à Saint-
Liurent-de-Mure, 205; Pasteur, à Chartres,
1 <6 ; Pierre Rambaud, à AUevard-les-Bains,
233; Ernest Renan, à Tréguier, 249; Statue
de la République, à Ageu, 213; Statue de
la llcpublique, à Vichy, 258; Armand Rous-
seau, à Bi est, 226; Auguste Sabatiev, à Val-
lon (Ardèche). 125 ; Sainte Beuvc, au cimetière
Montparnasse, 161 ; Charhs b'raneois Sellier,
à Nancy; 109; Scvero et Sachet, au cimet èrs
de Pantin, 101; Jules Simon, à Paris, 213;
Soldats morts pour la patrie : à Olorou, 26 ;
à Meaux, 178 ; à Salon, 2o5 ; à Aire-sur-la- Lys,
2.58 ; Élèves de l'École de Saint Gyr morts
pour la patrie. 110; Jules Steeg, au cimetière
iMoutp lrnas^e, 309; Surcouf, à Sa'nt-Malo,
2j5 ; Thiers, au musée de Versailles, 282 ;
Vercingétorix, à Glermint-Ferr'and, 265; Jules
do Verneilh, à Périgueux, 249 ; do Vernissac,
à Gahors, 258; Victimes de la catastrophe du
Kipault, à Monts, 258 ; Eugène Vigne, à Beau-
caire, 220.
Groupe Caïn et Abel, à Bagnères-de-Luchon,
249; Statue Le Printemps de la Vie, à Mar-
niande, 241 ; Statue L'Effort, au jardin du
Luxembourg. 302.
Projets do monuments : à Puvis do Chavannes,
199.
Étran; er
Masaccio, à San Giovanni di Valdarno, 267; Ri-
chard Wagner, à Berlin, 215 et 267.
307.
TRIBUNAUX
L' Administrateur-Gérant : André Maktï.
Paris. — Imprimerie de la Gazelle des Beaux-Arts, 8, rue Favart.
N
Chronique des arts et de la
2
curiosité
C55
1903
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY
,J^'
A'
,;• -^' .?■ V
<*
'v
'^*
■'-^à^fe;^'